- Le Royaume d'Arendelle -
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luisellina
luisellina
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Je cherche mon chemin Empty Je cherche mon chemin

Mer 15 Avr 2020, 12:03
Bonjour !

Après force préparations (enfin juste assez pour m'assurer que je ne m'arrêterai pas après 2 chapitres quoi), je vous présente ma première fanfiction : Je cherche mon chemin (sous-titre/titre alternatif : Les impedimenta, mais qui lit réellement les sous-titres ou les titres alternatifs).

C'est un femslash Belle/Elsa, donc crossover La Reine des Neiges x La Belle et la Bête (avec des personnages d'autres films mais les personnages principaux sont de La Reine des Neiges et ben genre Belle, et en réalité la plus grande inspiration est La Reine des Neiges), dans un univers moderne. Le rythme de publication devrait être d'un chapitre par semaine, afin de conserver (et creuser) mon avance, afin de genre avoir le temps.

Sans plus attendre, et histoire de retirer le pansement, voilà le chapitre 1.

Chapitre 1 : Celui avec le verre d'eau

Cette journée aurait pu commencer comme une bonne journée, si la première sensation que Belle avait ressentie n'avait pas été un verre d'eau renversé au visage. Instantanément réveillée, Belle se dressa, comme possédée.

« Allez, on se réveille, princesse ! », chanta la responsable de l'eau qui coulait maintenant sur ses draps.
« Que… Quoi… », bredouilla Belle.

Reprenant peu à peu le contrôle conscient de ses sens, la chambre bleue, éclairée de la lumière du soleil, apparut peu à peu dans sa vision. Puis, se tournant vers la coupable, Belle reconnut la coiffure abondante, l'habit toujours en teintes de violet, et l'expression qui semblait toujours moqueuse de sa colocataire, Mégara. Elle tenta de lui lancer un regard noir, tentative rendue complexe par le peu de contrôle qu'elle exerçait sur ses muscles, ainsi que par la lumière qui l'aveuglait beaucoup trop pour laisser ses yeux ouverts plus d'une demi-seconde. Elle les ferma finalement, les soulageant le temps de s'étirer les bras.

« Bordel, Meg', qu'est-ce que j'ai fait encore ? »
« Au hasard, je me réveille, il est presque 10 h, je vois que tu t'es pas réveillée et t'es censée faire l'ouverture à 8 h et demi ? »

Belle se mit à réfléchir. Ce n'était pas à son habitude de ne pas mettre de réveil quand elle travaillait le lendemain. Elle essaya de se souvenir de la raison de cet oubli, dont elle avait visiblement oublié de parler à Mégara, avant de finalement s'en souvenir. Elle se frotta les yeux.

« Bordel, si t'étais pour ça t'aurais juste pu me secouer, connasse, surtout qu'aujourd'hui c'est Bianca qui fait l'ouverture et que j'ai mis un réveil à 11 h »

Mégara se retint difficilement d'éclater de rire, en cachant à la dernière minute sa bouche, formant déjà un sourire en coin, avec sa paume.

« Ah bah au moins, t'aura le temps de lire aujourd'hui, c'est clairement ça qui te manque ! »

Ouais, c'est ça, excuse-toi, pensa Belle. Elle prit la décision de ne pas verbaliser cette pensée, et de plutôt l'exprimer avec un haussement de sourcil. Elle s'étira une dernière fois, avant de sortir du lit, faisant reculer Mégara au passage. Elle enfila ses pantoufles, mit ses lunettes qui étaient posées sur sa table de chevet, et jeta un coup d'œil alternativement à la tache d'eau sur ses draps et son oreiller, et à Mégara, toujours debout, avec sa posture relâchée de toujours, une main sur la hanche et l'autre pendant le long de son corps.

« Non mais sérieusement meuf, tu sais qu'il y avait d'autres solutions pour me réveiller, quoi »

Mégara pouffa.

« Évidemment que je le sais, mais je peux te dire que ça valait le coup »
« Bon, sors de là maintenant, je vais me changer. À moins que tu veuilles voir ça ? »
« T'aimerais ça, hein ? »

Le coup d'oreiller que Mégara prit, contrebalancé par l'expression amusée de Belle, lui fit comprendre qu'il était temps de partir. Elle laissa échapper un dernier petit rire, et sortit de la chambre, avec sa démarque déhanchée caractéristique.

Belle souffla. Elle se dirigea vers la fenêtre, afin d'aérer un peu, et en profita pour respirer à grands poumons l'air extérieur. Cette habitude, observée sans faille chaque matin, lui permettait de se réveiller de bonne humeur, ou plutôt, dans ce cas précis, de la meilleure humeur humainement concevable. Voir la vie de la petite ville, toujours vivante et pourtant calme, la rassurait et la calmait, la préparant pour une bonne journée, malgré son début hasardeux.

Elle se mit à rêver devant les petites maisons toutes identiques, typiques de la province d'Udine, les couleurs de la végétation, et surtout le canal qui passait à quelques rues de chez elle, et qu'elle pouvait apercevoir chaque matin du haut de son premier étage, la vue étant assez dégagée. L'odeur des fleurs à sa jardinière ne faisait qu'ajouter au charme du tableau qui s'offrait à elle. Vraiment, Little Town était un endroit qui devrait être parfait : Calme et bucolique, assez peu peuplée pour ne pas avoir à gérer un flux constant de bruits et d'interactions sociales. Certes, elle y connaissait tous ceux de son âge, car ils avaient presque tous été à l'unique école des environs, et que les rares à être venus habiter ici plus tard se comptaient sur les doigts d'une main. Certes, elle avait toujours l'impression de louper quelque chose, de devoir vivre plus, du haut de ses 24 ans. Mais, Little Town était parfaite, sur le papier en tout cas.

Sortant de sa rêverie, elle ouvrit son armoire, situé à la tête de son lit, et observa de loin ses vêtements. Après un petit temps de réflexion, elle choisit un ensemble classique : Chemise blanche, manches retroussées, avec une veste d'un bleu tirant légèrement sur le vert, assorti à un pantalon taille haute en toile, d'un vert olive foncé. Elle prit un chouchou bleu, formant avec ses cheveux une queue-de-cheval basse. Elle ouvrit la porte et descendit alors l'escalier, la menant ainsi au salon.

Le salon, servant aussi de salle à manger et de cuisine, était baigné par la lumière du soleil, qui faisait ressortir magnifiquement les couleurs des meubles en bois vernis. Bien qu'il y eût théoriquement une table à manger, la plupart des repas se faisaient sur l'îlot qui lui faisait face, au milieu de la partie cuisine.

« Alors, c'est bon, princesse, réveillée ? », demanda la voix de Mégara, un verre d'eau à la main, qui inspira à Belle un mouvement de recul.
« Attention, tu m'as eu une fois, tu m'auras pas deux ».

Mégara ricana.

« Ça va, on peut même plus s'amuser ici »
« Cindy, elle en est où ? »
« Tu crois quoi, elle dort encore, évidemment »
« Pas d'eau pour elle ce matin ? », dit Belle, avec un petit rictus moqueur.
« Je me sens magnanime », dit Mégara, portant la main au cœur.
« C'est ça ! », dit Belle, ne cachant même plus son petit rire complice.
« Alors, princesse, pour ton petit déj', je t'ai déjà préparé ton pain perdu et je t'ai même servi une tasse de thé », dit Mégara, en envoyant l'assiette qui était devant elle à travers l'îlot, qui atterrit pile devant Belle, puis la tasse, qui atterrit miraculeusement non pas sur le sol, mais juste à côté de l'assiette.
« Tu sais, tu pourrais vraiment être la coloc parfaite si tu ne venais pas de me réveiller à coup de verre d'eau », dit Belle en s'asseyant.
« Tu vas vraiment jamais laisser tomber ça, hein ? » lança Mégara
« Ça s'est littéralement passé y a quinze minutes ! » se défendit Belle.
« Et tant de choses se sont passées durant ce quart d'heure ! »

Belle leva les yeux au ciel et décida de manger son petit déjeuner tant qu'il était chaud. Le pain perdu était parfait, de la cuisson à la texture, en passant par la température. En face d'elle, Mégara s'était déjà rabattue sur son téléphone, voûtée, sa tête presque contre l'îlot.

« Alors, princesse, du coup tu commences à la bibliothèque à quelle heure ? »
« Bianca a un repas avec sa belle-mère vers 13 h, donc on s'est mises d'accord que je pouvais prendre la relève à 12 h. En échange de l'ouverture, je couvre cet après-midi en plus. » Mégara se mit à éclater de rire.
« C'est drôle ? » demanda Belle, se redressant sur sa chaise.
« J'ai juste vu un truc drôle », dit Mégara, se relevant de son téléphone.
« Ah oui, la concentration et l'écoute… Deux des plus grandes qualités d'une barmaid… », dit Belle, rassurée de l'absence de moquerie de la part de Mégara.
« Eh ! »

Belle sourit devant l'air faussement offensé de Mégara, puis regarda l'horloge, situé devant elle, au-dessus d'un plan de travail.

« Bon, pas que ça m'ennuie, mais je vais monter lire un peu avant de devoir partir »
« Amuse-toi bien, princesse ! »

Mégara s'étant remise sur son téléphone, cette fois-ci en se tenant la joue avec son poing droit, Belle prit sa tasse et son assiette, se dirigea vers l'évier pour les laver, et les poser sur l'égouttoir. Elle remonta dans sa chambre, et pris le livre posé sur sa table de chevet, de son autrice préférée, Laurel Lake. Essayant de se poser sur son lit, elle abandonna rapidement l'idée, sentant sur l'oreiller et les draps l'humidité encore bien présente du verre d'eau que Mégara avait renversé. Non mais sérieusement, pensa-t-elle exaspérée devant les méthodes de sa colocataire. Elle décida finalement de s'installer sur son siège de bureau, et plongea dans le livre qu'elle avait commencé la veille.

Une histoire fantastique, l'histoire de deux anciennes meilleures amies, séparées par leurs cercles et intérêts au lycée, qui se retrouvent par hasard, l'une revenant dans le village que l'autre n'avait jamais quitté, et devenant la nouvelle institutrice de la petite sœur de l'autre. Elle était happée par les développements rapides, les révélations, la tension entre les personnages, et par la précision avec laquelle l'autrice touchait ses propres sentiments. Devant faire une pause de quelques secondes presque à chaque page, se posait la question qui revenait régulièrement dans son esprit. Pourrait-il y avoir quelque chose de plus ?

Jetant un coup d'œil à la montre-bracelet posée sur son bureau, elle s'aperçut qu'il ne lui restait que quelques minutes avant de devoir partir. Elle ajusta le marque-page, mis la montre à son poignet, et se leva, afin de prendre son sac en bandoulière, enfilé au dossier de sa chaise de bureau, et de se le mettre à l'épaule. Elle redescendit d'un pas trottant, prit la salade dans le frigo, qu'elle avait préparée hier pour manger à midi, ses clés dans le bol où était leur place, ses chaussures et sortit de la maison, non sans dire au revoir à Mégara. Elle descendit les escaliers de devant chez elle, toujours d'une démarche enthousiaste.

Elle inspira une nouvelle fois profondément, prenant bien soin de respirer chaque odeur de son environnement, celle des fleurs qu'elle avait soigneusement disposées sur des jardinières à l'entrée de leur maison, celle de l'air frais, ou celle du pain chaud de la boulangerie d'en face. En continuant dans la rue, elle ferma les yeux pour mieux profiter de la sensation du pavé sous ses pieds. Elle les rouvrit pour traverser la rue et prendre un virage, voyant au passage le café que Tiana, une ancienne camarade, avait à peine ouvert l'année précédente, et dont sortait une délicieuse odeur de café, accompagné du smooth jazz ambiant que Tiana aimait à passer.

Filant à travers les rues plus ou moins grandes, prenant à elle toutes les sensations du village qu'elle pouvait prendre, elle arriva finalement devant la bibliothèque où elle travaillait. Elle saisit la poignée lisse de la porte, et la poussa le plus discrètement possible. La fermant tout aussi doucement, elle se délecta de la vision des longues étagères en rang, des tables en bois sur lesquelles travaillaient silencieusement quelques étudiants, et de l'escalier en colimaçon menant au deuxième étage. Le son de l'horloge, à peine dérangé par les quelques bruits de pages étant tournées, ne faisait qu'ajouter à la sensation générale de l'endroit.

Elle se dirigea vers le grand bureau en face de l'entrée, derrière lequel se trouvait Bianca. Ses cheveux noirs, arrivant juste au-dessus de ses épaules, étaient tirés en arrière par un bandeau rouge, complimentant son haut d'un bleu profond. Ses yeux, à moitié fermés, étaient mis en valeur par un trait simple de crayon à chaque œil, ce qui, combiné avec son rouge à lèvres d'un rouge intense, établissait un contraste sûr avec sa peau d'une pâleur extrême. Elle était concentrée sur son crayon à papier, qu'elle faisait frapper sur le bureau avec la régularité d'un métronome, faisant attention à ne bien que le faire tomber sur la gomme, afin de faire le moins de bruit possible.

« Alors, passionnant comme toujours ? » chuchota Belle à Bianca, une fois arrivée au bureau, ce qui fit sursauter sa collègue.
« Ah, c'est toi », répondit-elle, une fois remise de ses émotions, « ben c'est pas à toi que je vais apprendre que c'est encore pire le matin »
« C'est toi qui as proposé de le prendre hein, je t'ai pas forcée »
« Oui, je sais… »

Belle se leva de sa chaise, prenant son sac, qu'elle mit à son épaule, avant d'aller de l'autre côté du bureau.

« Merci encore d'avoir accepté d'ailleurs, j'aurais pas pu repousser le repas avec Elle, cette fois… Une vraie sorcière. »
« Y a pas de problème, au moins j'ai pu dormir plus longtemps. Enfin je veux dire, j'aurais pu dormir plus longtemps si Meg ne m'avait pas renversé un verre d'eau. Enfin je veux dire, je l'aime beaucoup, mais disons que j'ai pas accepté de vivre avec elle et Cindy pour me faire renverser des verres d'eau dessus. Enfin je veux dire, c'est quand même pas une façon acceptable de— » Belle s'interrompit, reconnaissant à la tête de Bianca qu'elle s'était encore lancée dans un monologue sans fin, et que sa collègue n'osait pas lui dire. « Enfin, désolée, je sais qu'il faut que tu y ailles. »
« T'inquiète, ma Belle, je te connais » dit Bianca en souriant. « J'y vais, on se voit demain à l'heure habituelle de toute façon ». Elle fit la bise à Belle, et partit en se retournant pour lui faire un signe de la main.

Belle fit le tour du bureau, et se laissa tomber sur le siège. Elle souffla un coup, et regarda autour d'elle, voir si peut-être il y avait quelque chose à faire. Ne voyant rien, elle croisa les jambes, se posa sa tête entre ses mains. Continuant à chercher, elle aperçut le crayon à papier avec lequel Bianca jouait plus tôt. Elle l'attrapa, et se mit à faire rebondir la gomme sur la table, d'un rythme régulier.

Ouais, passionnant…

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Elsa venait de finir de mettre son dernier carton à l'arrière de son van. Elle n'avait jamais été matérialiste, l'entièreté de ses possessions avec lesquelles elle vivait tenant dans 4 cartons et son sac à dos. Elle se retourna, regardant une dernière fois l'immeuble derrière elle. Le gris terne, contrasté uniquement par le rouge de la porte d'entrée et le bleu du ciel reflété dans les fenêtres, la rendait bizarrement mélancolique. Elle avait pourtant passé l'année précédente à maudire la monotonie de ces couleurs, le flux constant d'informations des panneaux publicitaires, l'odeur de la pollution, et le bruit de la circulation. Cette agression constante des sens, maintenant, semblait comme quelque chose qui lui manquerait.

Elle monta dans le siège conducteur, attacha sa ceinture, et mis ses mains sur le volant. Se préparer à partir, c'était quelque chose, mais réellement partir ? Elle souffla. Elle chercha ses clés dans la poche centrale de son sweat-shirt bleu céleste, et, les ayant trouvées, mit le contact. Avec quelque appréhension, elle appuya légèrement sur l'accélérateur, sortant ainsi de son créneau et s'engageant dans la circulation.

On pouvait difficilement dire que c'était une expérience rare pour Elsa : partir en van, conduire quelques heures, et s'installer quelque temps dans une nouvelle ville, avant de renouveler l'expérience. Ce qui était plus insolite pour elle, était que ce départ était motivé par la découverte du matin même, de sa copine, avec laquelle elle sortait depuis un an et demi, dans leur lit avec une autre femme. Toutes les fois où Mérida, son ex, avait réduit au rang de paranoïa chaque inquiétude qu'elle avait lui revenaient en mémoire, comme autant de grains de sel sur sa plaie. Elle sentit une énergie partir de son abdomen, traverser ses bras, mais qu'elle retint avant qu'elle n'atteigne ses mains. C'est vraiment pas le moment, se dit-elle.

Bien que la logique pour son départ ait été exposée devant elle, l'appartement était originellement celui de Mérida pour quelques années, et bien qu'elle eût l'habitude de partir sans jeter un regard en arrière, elle ne pouvait s'empêcher de sentir un sentiment d'injustice. Cet appartement, qui avait été le leur pendant un an, ne devait soudain plus rien vouloir dire pour elle. Il devait tout de suite n'appartenir plus qu'à Mérida, ainsi qu'à sa nouvelle conquête (si l'on pouvait dire ça, leur rapprochement durant depuis déjà quelques mois). Elle se sentait dépossédée de sa vie, de chez elle, de ses décisions.

Elle avait décidé, cette fois-ci, de ne pas aller directement dans une autre ville, mais de prendre un peu de vacances, de faire une pause entre deux villes, impersonnelles et écrasantes, chez sa meilleure amie, Mégara. D'accord, elle arrivait à l'improviste, mais Mégara lui avait proposé de nombreuses fois de venir chez elle, et malgré le fait qu'elles ne se fussent pas vues depuis 1 an, elle était sûre que Mégara comprendrait l'urgence de la situation.

Elle n'était pas sûre du nom du village où Mégara habitait. Little Town ? Elle commença à taper le nom sur son GPS. Si ça existe, ça doit être ça, je vois pas comment j'aurais pu inventer ce nom, pensa Elsa. Elle prit l'entrée du périphérique, jusqu'à trouver la sortie indiquée par son GPS. À partir de là, le voyage consista principalement à se laisser porter par la marche calme, mais rapide, du moteur. Arrivant assez rapidement en terrain assez montagneux, caractéristique du Frioul-Vénitie Julienne, et plus généralement de l'Italie du Nord, elle vit le soleil se refléter de toute sa lumière d'après-midi dans les forêts de conifères. Plus bas, elle voyait parfois quelques plaines, d'un vert contrastant agréablement celui des forêts plus hautes. Quelques maisons, semblant abandonnées, firent aussi de courtes apparitions, et paraissaient accueillantes, pourvu quelques rénovations. Au bout d'un certain moment, elle ouvrit sa vitre, afin de profiter de la sensation du vent sur sa peau, de l'odeur de la végétation de part et d'autre.

Ce n'était pas la seule raison pour laquelle elle avait ouvert la fenêtre, cela dit. Elle chercha son paquet de cigarettes dans sa poche de sa main gauche, gardant son autre main sur le volant et son regard sur la route. Elle l'ouvrit, mit la cigarette à sa bouche et l'alluma avec son briquet, qu'elle rangea toujours dans la même poche. Elle inspira longuement, puis tint la cigarette à sa gauche, les deux doigts qui la tenaient dressés. Après avoir retenu la fumée un temps raisonnable pour elle, mais qu'un observateur moyen aurait probablement décrit comme long, elle souffla la fumée par la fenêtre ouverte. Elle remit la cigarette à sa bouche et continua à répéter son geste, inlassablement, jusqu'à ce que le goût âpre du filtre ne lui indique qu'elle était finie. Elle prit son mégot dans la main droite, afin de l'abandonner dans le cendrier à côté du levier de vitesse.

Les routes continuaient à défiler, une par une, route de montagne après route de montagne. Toujours les mêmes, et toujours le même doute dans l'esprit d'Elsa. La vie qu'elle quittait n'était pas elle. Elle, c'était changer de ville tout les 4 mois, sans jamais regarder derrière. Et pourtant, le mal-être qu'elle ressentait à ce moment ne venait pas uniquement du sentiment de dépossession. Elle avait commencé à s'y habituer, à cette vie, à commencer à envisager un avenir stable. À quoi ça sert de penser à ça maintenant, de toute façon, pensa-t-elle, et elle refoula ces pensées, tentant de se concentrer pleinement sur la route.

Elle alluma la radio. Elle se laissa porter par le flux constant d'informations, tentant de calmer ses pensées. Elle avait déjà roulé pendant 3 heures, et les changements de route à route n'étaient pas assez pour maintenir son intérêt. Heureusement, le GPS n'indiquait plus qu'une vingtaine de minutes avant d'arriver à destination. La radio n'arrivait pas à la distraire, et elle continuait à ruminer ses pensées. Ses mains se contractèrent sur le volant, et elle sentit la même énergie parcourir son corps. Comme j'ai déjà dit, pas le moment, se dit-elle, en serrant les dents. Elle inspira profondément, et continua le trajet, aussi calmement que possible.

Ces 20 dernières minutes écoulées, elle vit le panneau d'entrée de Little Town. Déjà, un sentiment de tranquillité calma ses précédentes préoccupations. Les arbres étaient plus vifs, plus agréables à l'odeur que ceux qu'elle avait rencontré pendant sa route. La marche de sa voiture se faisait plus calme, et le soleil frappant sur son toit lui procurait une chaleur certaine, mais c'était une chaleur agréable, pas étouffante. L'activité des rues en cette fin d'après-midi, ou plutôt le manque d'activité, indiquait que l'endroit portait bien son nom. Il doit y avoir quoi, 400 habitants ? Elle souffla. Elle ralentit jusqu'à l'arrêt, trouvant sur le trottoir une passante. Elle fut surprise par le noir profond de ses cheveux, retenu par un bandeau rouge, allant avec son rouge à lèvres du rouge le plus vif qui lui avait été donné de voir, mais elle fut rassurée par sa jeunesse. Dans un village comme ça, tous les jeunes doivent se connaître.

« Bonjour, excusez-moi, est-ce que vous sauriez où habite Mégara Argyris ? »
« Oh, bonjour ! Oui bien sûr, c'est une maison un peu éloignée de la rue principale. Continuez presque jusqu'au bout de la rue, puis prenez l'avant-dernière droite que vous pourrez prendre avant le panneau de sortie du village. Continuez sur la nouvelle rue tout droit jusqu'au bout, prenez à gauche, et quand vous verrez la boulangerie, c'est en face, vous ne pourrez pas vous tromper ! »
« Merci beaucoup ! », répondit Elsa, accompagné d'un signe des deux doigts pour la saluer.

Ce geste eut l'effet de faire sourire l'inconnue, qui répondit avec un geste similaire, ne serait-ce qu'en plus timide. Elsa rappuya sur l'accélérateur, et suivit les instructions qui lui avaient été données. L'avenue principale, puis l'avant-dernière à droite. Cette fameuse avant-dernière droite s'avéra être la quatrième, ce qui même pour un petit village, la surprit d'une rue principale, mais à part ça, aucune surprise, l'itinéraire donné étant plutôt clair, et, en apparence du moins, plutôt correct. Elle se stationna devant la maison, sortit du van, et se dirigea vers la porte. Elle prit une longue inspiration, se préparant à sonner.

Bon, enfin un peu de tranquillité, hein ?

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La sorte non ti arriderà
Tu sogna e spera fermamente
Dimentica il presente
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Je cherche mon chemin Empty Re: Je cherche mon chemin

Mer 15 Avr 2020, 12:57
Cool, un femslash entre Elsa et Belle Very Happy et transposé dans notre monde ! Ça va un peu nous changer des fics aventuresques Smile

Tout ce que je peux dire, c'est que c'est une très bonne mise en situation. La colocation quelque peu difficile de Belle avec Mégara, son métier de bibliothécaire (qui me semble) peu motivant, l'arrivée d'Elsa en ville...

Et en plus tu la fais fumer Je cherche mon chemin 196702029  franchement c'est assez couillu :bonnenote: et je me demande si la marque de cigarette qu'elle consomme serait du Bruni Brunette.

Bref franchement j'ai bien aimé Je cherche mon chemin 1100315062 et j’attends la suite.

D'ailleurs, on a un groupe Skype dédié à la lecture de fanfic sur le forum. Si ça t'intéresse, tu peux te proposer comme nouveau membre. Ça nous fera des chapitres supplémentaires à lire.
Ansa
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Je cherche mon chemin Empty Re: Je cherche mon chemin

Mer 15 Avr 2020, 14:06
Bon alors je viens de terminer de lire ton prochain avec @Frantzoze...

Commençons par le positif :

-Tu nous proposes une fiction moderne ce qui est très bien puisque comme l'a dit @Dov ça change des aventures à Arendelle, il me semble si je ne dis pas de bêtise que la seule qui écrivait une fan-fic moderne actuellement c'est E&A Wink.
-Elsa et Belle... Pourquoi pas, à voir où ça te mène... En tous cas j'aime bien l'idée crossover entre plusieurs princesses Disney... ça me rappelle un peu Once Upon A Time.
-L'écriture du moins pour la forme est bien Wink, tu arrives à faire des figures de styles telles que les comparaisons, métaphores ou encore alitération Very Happy

Passons maintenant au moins bien :

-L'écriture... Oui si la forme est bien... Le fond est... EXTREMEMENT LONG !!!! Pitié, coupe tes phrases !! Smile... C'est d'autant plus dommage parce que comme dit ci-dessus, elles sont joliment tournées Wink
-En gros je te prends l'exemple du trajet d'Elsa... On en a eu tellement ras le bol qu'on est passé à son arrivée à Little Town tout de suite. Tu n'as pas besoin d'autant étayer on a compris qu'elle s'était barrée à cause de son ex et qu'elle allait chez son amie Mégara.
-Autre exemple : Oui on a compris elle s'est pris un verre d'eau dans la tronche... Mais y a pas besoin de rester dessus pour la moitié du chapitre... D'autant que ça ne nous en dit pas plus sur le caractère du personnage, de même pour Elsa.... Il n'y a pour le coup aucun état d'âme, aucun sentiment...
-Le langage... Les "Connasses" et les "merdes" répétitifs vaut mieux éviter car même si je sais que c'est dans un univers plus moderne, le langage courant ça reste quand même un bon compromis entre le familier et le soutenu.

Enfin... Elsa qui fume... Je suis pas fan (encore une fois c'est pareil tu nous as fait un paragraphe d'un kilomètre pour le passage de la cigarette).

Ton écrit est un peu comme du Balzac. Tu étayes, décris beaucoup... Mais si on enlève les descriptions y a plus grand chose... Alors oui c'est le premier chapitre tu poses les bases... ET SPOILER JE NE PORTE PAS BALZAC DANS MON COEUR !!!!!

J'espère juste que tu nous fais pas une histoire juste pour nous mettre un scénario érotique entre deux princesses qui émergent de ton esprit Wink

Encore une fois ce n'est que le premier chapitre donc j'attends de voir la suite Very Happy

Hâte d'avoir le prochain chapitre pour que ça démarre vraiment Wink


Dernière édition par Ansa le Mer 15 Avr 2020, 14:21, édité 2 fois

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Je cherche mon chemin Empty Re: Je cherche mon chemin

Mer 15 Avr 2020, 14:14
Bon...Eh bien que dire!

Déjà on part "DANS UN AUTRE MONDE!" et l'originalité ça a toujours du bon!
Basculer les personnages dans notre monde contemporain, c'est un angle qui n'a pas été traité ici c'est novateur et plaisant. Alors en Italie, pourquoi pas après tout Smile

C'est plutôt bien écrit. L'angle choisi et assumé d'une histoire d'amour LGBT qui, même si tu ne nous avais pas prévenu avant ton récit ne souffre d'aucune ambiguité dès ce premier chapitre. Pareil, c'est original, ça peut faire une bonne histoire, à voir comment ça va être traité.

Bon par contre j'ai deux soucis avec ce premier chapitre.

Le premier, et pour moi le plus important, il y a de vraies longueurs. C'est une scène d'exposition, il faut décrire, présenter les personnages. D'accord. Mais là vraiment il y a des passages qui sont longs. Au départ je lisais tout et très honnêtement à la fin de la partie "Belle" et pour toute la partie Elsa il y a certains paragraphes, je lisais la première ligne puis je les prenais en diagonales à me dire "ouais OK ça décrit bon la suite"

Un exemple concret (peut être parce que c'est l'un des derniers, donc celui qui me reste)...Tout un paragraphe sur le voyage d'Elsa. Alors OK s'il se passait quelque chose mais là clairement, tu peux le réduire à deux phrases.

"Elsa démarra et partit pour un long périple aidée par son GPS. Après plusieurs heures d'un voyage sans histoire où la jeune femme a su profiter des bonnes odeurs de la campagne du Nord de l'Italie qu'elle venait de gagner, la petite ville était enfin en vue"

ça fait 2 lignes, et ça résume tout ton paragraphe. Alors pris seuls, ils sont tous bien écrits, bien décrits et assez sympa mais...il y en a trop c'est ça que je veux dire Peut être que l'exemple que je prends n'est pas forcément le bon car pas le plus "long" ou le plus "ennuyeux" mais c'est juste pour l'exemple.

Voilà l'écriture est bien mais le fond ne suit pas toujours...car c'est long et vide.

Juste un truc...ELSA QUI FUME?! WTF?!


Bon et second point, c'est le caractère des personnages. Alors c'est un choix assumé et donc pourquoi pas, mais là, Elsa, on a vraiment du mal à reconnaître le personnage du film. Donc l'amener là où tu veux oui bien sur, mais c'est peut être fait un peu rapidement puisque c'est la première apparition du perso. Peut être que la dépeindre plus comme elle est dans le film en exposition et la faire évoluer vers le caractère que tu souhaites lui donner serait un compromis plus acceptable et qui aidera le lecteur à se lancer. Pareil je prends Elsa mais c'est un peu pareil (moins) pour Belle.

En revanche, c'est très bien fait pour Mégara!

Je le redis il y a pleins de choses très bien...Mégara barmaid! J'adore l'idée! En plus son côté cynnique peut parfaitement sortir c'est nickel!
Introduire pléthore de personnages, on a déjà Mégara, Cindy (Cendrillon?), Tiana, Bianca (au départ je pensais Bernard et Bianca mais ça semble un peu tiré par les cheveux), et forcément Belle et Elsa...ça en fait déjà du monde alors que ça débute à peine.
Juste une question? Tu as choisi du coup de "casser" tous les couples et les présenter toutes comme célibataires ou il va y avoir un mix. Parce que là, on comprends que ni Hercule ni Adam n'existent.

De même quid d'Anna? Vu le parallèle avec l'histoire lue par Belle (d'ailleurs c'est joiment fait ce passage) on suppose qu'elle sera présente mais du coup Kristoff et/ou Hans existent-ils?

Voilà pour un premier ressenti Wink

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Mer 15 Avr 2020, 15:50
Alors, déjà, merci beaucoup pour vos commentaires !

En réalité je me rends compte avec vos commentaires que ce chapitre 1 est un peu… passable ? Et que j'aurais peut-être gagné à l'enlever et à commencer directement avec le 2 (en bougeant quelques informations données, et encore pas mal sont répétées). En revoyant la suite je vois que c'est toujours assez (pour ne pas dire très) descriptif, mais plus vraiment des décors et beaucoup plus des personnages, et j'ai vraiment du mal à couper ça ? Surtout que j'essaie de faire une histoire qui s'appuie plus sur des personnages que sur de l'action ou quelque chose comme ça (je vois totalement vos remarques cela dit). Je me rends compte en plus que le chapitre 1 a une ambiance pas mal différente du reste (surtout à partir du 3ème chapitre, ce qui est aussi un problème en réalité) et c'est surtout ça qui me fait penser qu'il aurait pu être coupé.

Notamment le caractère de Belle qui est pas forcément le même vu que dans ce chapitre elle est dans une situation connue, et celui d'Elsa qui au contraire essaie de nier ce qu'il s'est passé et n'a pas à gérer d'autres gens puisqu'elle est seule, et ces deux situations ne valent plus vraiment au-delà de ce chapitre. Après, je ne dis pas que le caractère d'Elsa sera exactement comme dans le film, puisque j'ai essayé qu'elle ait genre les mêmes affects et le même environnement au début de sa vie, mais l'univers étant différent, elle n'est pas la même à un autre point de sa vie, vu que ben elle s'est construite différemment (j'ai quand même essayé à ce que ça soit à peu près crédible et surtout montré, j'espère). Belle, pareil, à la différence que j'ai volontairement rajouté quelque chose qui peut marquer plus (qui du coup se voit pas vraiment là puisque comme j'ai dit on est pas dans la même situation que l'habitude et en vrai oui je me rends compte que du coup c'est pas forcément le meilleur choix).

Les insultes et diverses grossièretés, c'est surtout dû à la situation connue et familière (sans mauvais jeu de mot), le fait d'être entre deux personnes qui logent ensemble, et c'est quelque chose de beaucoup moins présent dans les chapitres d'après (même s'il peut toujours être présent quand nécessaire, je ne l'évite pas à tout prix).

Tout cela étant dit, je ne m'en suis pas rendue compte avant, et maintenant que ce chapitre est posté, c'est un peu tard pour tricher, faire un tour de prestidigitation et le remplacer par le 2ème chapitre. J'espère tout de même que le 2nd chapitre, tout bon 1er qu'il aurait fait, vous plaira quand même !

Pour répondre aux questions, déjà non ce n'est pas une histoire érotique, peut-être qu'il y aura une scène à un moment (c'est une romance après tout) mais je ne suis vraiment pas sûre. Ce n'est pas à l'ordre du jour et peu importe ce qu'il se passe, c'est clairement pas du tout l'objectif de l'histoire (et cela va sans dire, mais cette scène si elle devait arriver aurait genre un avertissement et un résumé safe à lire pour genre ceux qui ne veulent/peuvent pas lire). Cindy est effectivement Cendrillon, en référence à la fameuse comédie musicale de 2002 (en réalité non c'est un diminutif et j'ai trouvé cette explication après le fait, et je la trouve assez drôle), et oui j'ai joué un peu avec Bianca, qui est Blanche-Neige (Biancaneve en italien). En ce début d'histoire, tout les personnages qui ont été introduits ici sont célibataires, mais d'autres futurs ne le sont pas forcément. Anna existe, Kristoff existe, et Hans existera peut-être mais à l'heure actuelle non.

Aussi, pour modérer un point positif (ce que je ne devrais sans doute pas faire je m'en rends compte), l'histoire que lit Belle n'était pas censée être un parallèle mais l'histoire d'un des réels livres d'une de mes autrices préférées, que j'ai choisi parmi tout ses livres pour que l'histoire soit assez rapide à raconter, sans que le résumé soit trop générique. C'est plutôt une bonne chose que ça en fasse un quand même cela dit.

Encore une fois, merci beaucoup pour les retours !

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Mer 22 Avr 2020, 12:09
Du coup, voici le chapitre 2. Comme j'ai dit, vous pouvez le traiter comme un chapitre 1, enfin ou sinon comme un chapitre 2 vous faites comme vous voulez. En tout cas, il présente presque tout de manière probablement un peu mieux (le seul truc qui ne soit pas présenté et qui mériterait d'être présenté ici et pas après c'est le fait que ça se passe en Italie quoi, plus précisément donc dans le Frioul, mais bon).

Chapitre 2 : Celui avec Mégara qui fouille dans le frigo

Belle venait tout juste de s'effondrer dans le canapé du salon quand on sonna à la porte. Elle n'avait même pas enlevé encore son sac à bandoulière, et voulait simplement se poser pour faire passer l'ennui absolu qu'elle avait vécu. Un grand nombre de 10 prêts en 5h30. À peu près autant de visiteurs. Bien sûr, l'ennui était un sentiment passager, mais il l'assiégeait encore en ce moment. Elle se leva du canapé, gravit l'unique marche qui séparait la zone salon de la zone cuisine, et se dirigea avec nonchalance vers la porte. Mégara doit encore avoir oublié ses clés, se doutait-elle. Elle tourna la clé dans la serrure, et enleva la chaîne qui retenait la porte. Elle la tira délicatement.

Elle s'attendait à voir Mégara. Elle ne s'attendait pas à voir une inconnue, la fixant de ses yeux bleus, une longue tresse blanche retombant sur son épaule. La couleur de son sweat-shirt complémentait parfaitement celle de ses cheveux, et ces deux éléments combinés à son jean formaient un continuum de nuances de bleu, comme une vague se formant dans l'océan, s'élançant et s'élevant, n'attendant qu'à frapper. L'air, auparavant réchauffé par le soleil, qui se faisait chaud en ce mois de juin, s'était comme refroidi instantanément, et pourtant le sang qui affluait sur le visage de Belle lui procurait une sensation de chaleur, luttant contre la fraîcheur qui semblait émaner de la femme en face d'elle. Comme figée devant cette image, et devant cette étrange sensation, Belle resta quelques secondes, sans rien dire, prenant le temps de saisir cette vision. L'inconnue pencha un peu la tête, soulevant un sourcil, perplexe.

« Excusez-moi, on m'a dit que Mégara Argyris habitait ici ? »

Belle eut un soubresaut, se redressa, et attrapa son bras gauche avec sa main.

« Euh… oui, pardon. Oui, elle habite là. Vous venez pour ? »

L'inconnue corrigea sa posture et passa la main dans ses cheveux.

« Elle m'a souvent dit que je pouvais passer si je voulais, j'ai eu un… petit problème personnel là où j'habitais, et je me suis dit que j'allais passer. », dit-elle mettant ses mains ensemble et les frottant entre elles, « Quoi que maintenant que j'y suis réellement et que je dois le dire à voix haute, je me rends compte qu'un coup de fil aurait pas forcément été de trop… »

Est-ce que c'était une pointe d'accent que Belle remarquait dans la phrase de l'inconnue ? Elle n'était pas sûre de son origine, étant, à part sur certains sons, parfaitement bien masqué. Belle sourit timidement à cette dernière phrase, et essaya tant bien que mal de remplacer cette marque de timidité par une expression indiquant, au hasard, l'hospitalité ou la politesse.

« Euh… Je ne sais pas si elle est là. Enfin je veux dire, pour être honnête, je pensais que c'était elle qui sonnait parce qu'elle avait oublié ses clés, je viens tout juste de rentrer et je me disais que peut-être elle était partie, enfin genre je veux dire ça serait pas complètement hors de ses habitudes, enfin je veux dire— » Belle se tut, et mordit ses deux lèvres avec ses dents, essayant de s'empêcher de s'embarrasser plus que ce qu'elle avait déjà fait. Se dressant droite comme un piquet, elle tendit sa paume à l'inconnue. « Je vais voir si elle est là, je reviens. »

Belle vit la femme sourire avant de fermer la porte, et expira longuement pour se calmer. Sois au moins un peu normale, abrutie. Elle se dirigea vers la chambre de Mégara, quelques mètres derrière le canapé où elle s'était affalée quelques minutes plus tôt. Elle toqua nerveusement à la porte, et attendit de voir si Mégara était là.

Espérant que Mégara soit là, en réalité. Belle avait la sensation que dans le cas contraire, maintenir une conversation avec quelqu'un qu'elle ne connaissait pas, qu'elle n'avait jamais vu avant, n'allait pas être une partie de plaisir. Pas impossible, bien sûr, Belle avait de la conversation, quand même. Enfin, ça faisait longtemps que cette compétence n'avait pas été éprouvée avec de nouvelles personnes, et elle aurait préféré qu'une tierce personne soit présente.

Belle entendit des pas dans la chambre de l'autre côté de la porte. La porte en question ne tarda pas à s'ouvrir, de l'autre côté une Mégara qui semblait sortir d'une sieste, ou en tout cas, d'un repos qui n'avait pas été dérangé jusque-là. Elle était toujours habillée de la même manière que le matin même, un débardeur violet, avec un jean d'un blanc immaculé. La combinaison était audacieuse, mais les nuances étaient parfaites pour la réussir.

« Qu'est-ce qu'il y a ? »
« Y a quelqu'un à la porte. », répondit Belle, nerveusement, articulant chacun de ses mots, mais les prononçant quand même à une vitesse incroyable.
« Comment ça y a quelqu'un à la porte ? »
« Ben y a quelqu'un à la porte. »
« Oui, d'accord, j'avais compris cette partie, mais pourquoi tu viens me voir pour ça ? »
« Elle t'a demandée ? »
« Et c'est qui elle ? » demanda Mégara, se passant la main sur le visage, fatiguée de devoir pédaler autant pour obtenir la moindre information.
« Ah… euh… » Belle bredouilla, se rendant compte de son erreur. « J'ai… oublié de lui demander son nom ? C'est une jeune femme, une dizaine de centimètres de plus que moi, des cheveux blancs ? »

Mégara laissa échapper une exclamation, et ses yeux, qui étaient mi-fermés jusque-là, s'ouvrirent en grand. Son visage s'illumina, et se prit à grands pas la direction de la porte d'entrée. Belle la suivit à petits pas rapides. Arrivant à la porte, Mégara la fit s'ouvrir brusquement.

« Elsa Winters ! » s'exclama Mégara, étendant les bras pour enlacer celle qui se tenait toujours devant l'entrée.
« Meg. », dit Elsa, souriant de l'étreinte.
« Qu'est-ce que tu fais encore dehors, entre, entre ! »

Délicatement, et faisant attention à tous ses gestes, la femme, qui visiblement s'appelait Elsa, rentra dans la maison, suivant Mégara. Belle, qui avait attendu derrière, les suivit jusqu'à la cuisine. Elsa et elle s'assirent à l'îlot, pendant que Mégara se mit debout devant, frappant ses mains dessus.

« Toi, t'as des nouvelles à donner ! Ça fait un giga bail, je saurais littéralement pas dire quand est-ce qu'on s'est vues. Enfin je veux dire, à part quand on s'est croisées à cette convention, mais est-ce qu'on veut vraiment parler de ça ? »
« Oui, non, effectivement, on va peut-être éviter ça. », répondit Elsa, contemplant les placards au-dessus du plan de travail, joignant ses mains en les posant sur la table.
« Est-ce que je te sers quelque chose ? » dit Mégara, une pause clairement remarquable et changeante entre chacun de ses mots, comme si elle les chantait.
« Une tasse de thé, si ça te gêne pas ? »
« Une pour moi aussi, s'il te plaît » dit Belle, de son côté de l'îlot.
« Ah mais j'ai complètement oublié ! Elsa, voici Belle, Belle, voilà Elsa. Elsa était ma meilleure amie à la fac, Belle est ma coloc depuis que je suis arrivée ici. Voilà, présentations faites, vous êtes meilleures amies maintenant. Vous voulez quoi comme thé ? »
« Un Earl Grey. », répondit Elsa.
« Parfait pour moi aussi. »
« Vous voyez, meilleures amies. », ricana Mégara.

À bien y réfléchir, Belle se rappelait bien que Mégara avait mentionné quelques fois une Elsa, et les souvenirs avaient l'air d'être heureux, mais elle n'avait pas imaginé qu'elles avaient pu être meilleures amies, les souvenirs étant toujours courts et sans trop de détail, malgré un enthousiasme certain dans la narration. Elle essaya de se souvenir, mais ne se parvenait à se rappeler que de quelques bribes de ce que Mégara lui avait raconté, et même ça semblait déjà n'être que des bribes des réels évènements.

« Enchantée, Elsa. » Belle tendit sa main vers Elsa, se penchant au-dessus de l'îlot, mais Elsa n'eut qu'un mouvement de recul. Elle retira rapidement sa main. Peut-être qu'elle a un problème avec la saleté. « Désolée de l'accueil de tout à l'heure. »
« Je comprends. J'aurais peut-être pu être un peu plus explicite quant à mes intentions. », répondit-elle, en souriant légèrement.

Belle s'attarda sur le visage d'Elsa, et particulièrement son sourire. Il n'était pas faux, il n'était pas forcé, mais il était calme et semblait être la seule expression faciale qu'Elsa portait autre qu'un visage neutre, observant son environnement lentement sans toutefois s'arrêter sur un point, ni donner l'impression d'être agitée. La seule impression qu'elle donnait vraiment, était celle d'une femme tranquille.

Le thé fut servi de la théière, et Belle prit sa tasse entre ses mains afin de la porter à son visage et souffler dessus, mais elle comprit vite que la température de la tasse allait empêcher son plan de fonctionner. Elle pensa à remonter ses manches, mais le fin tissu de sa chemise n'aurait pas isolé grande chaleur. Elle prit finalement la tasse par l'anse, se pliant à la loi de la chaleur. Quand elle tourna son regard vers Elsa, elle tenait déjà sa tasse entre ses deux mains, comme si la chaleur ne lui posait aucun problème, ou comme si la tasse s'était déjà refroidie. Elle porta la tasse à ses lèvres et la but, fermant délicatement les yeux en buvant son contenu. Belle, de son côté, continuait à souffler doucement sur le liquide brûlant, et remuait la petite cuillère pour tenter de rendre le thé buvable.

« Bon, alors, je veux pas faire la meuf qui insiste ou quoi, mais j'ai sous-entendu une question, tu deviens quoi, et pourquoi t'es venue ? » demanda Mégara, sa voix masquée par le frigo qu'elle venait d'ouvrir, mais tout de même résonnante.
« J'ai quitté Mérida. », répondit Elsa, sèchement.

--------------------------------------------------------------------------------

La phrase qu'Elsa aurait pensée dramatique et impactante sembla tomber à plat. Belle n'avait pas bougé, ce qu'elle comprenait, dans la mesure où elles se connaissaient depuis approximativement un quart d'heure, mais que Mégara continuât à fouiller l'intérieur du frigo sans la moindre perturbation l'étonnait plus.

Elle ressortit du frigo quelques secondes plus tard, une bouteille de bière à la main, qu'elle posa sur la table, se mettant à chercher le décapsuleur.

« C'était qui cette Mérida ? » demanda-t-elle.

Oh. Ça fait donc si longtemps que ça, pensa Elsa.

« C'était ma copine depuis… novembre dernier ? Enfin je veux dire pas le dernier, celui d'avant. Je t'en ai vraiment jamais parlé ? »
« Pas comme si on s'était énormément parlé depuis ce temps. Tu l'as quittée quand ? »
« Ce matin. »

Cette phrase, par contre, eut un impact plus important. Belle leva un sourcil, comme si l'idée lui paraissait étrangère, le choix irraisonnable, l'action inexplicable. La réaction de Mégara fut un simple sourire en coin pendant qu'elle décapsulait sa bière.

« Et t'es venue directement me voir après ça ? Alors qu'on s'est pas parlées depuis visiblement au moins 1 an et demi, si tu m'avais jamais parlé de cette meuf. T'es sûre que c'est pas elle qui t'a quittée ? » se moqua Mégara.
« Je t'assure que c'est moi qui ai pris la décision. »

Ce n'est pas complètement un mensonge, pensa Elsa. Certes, elle avait plutôt été forcée de prendre la décision, mais c'était bien elle qui, découvrant Mérida et sa coéquipière, endormies dans leur lit commun, avait décidé de les réveiller, s'était vue expliquer la situation par une Mérida calme comme jamais elle n'avait été calme, ce qui avait eu le don de l'énerver profondément, et s'était aussi vue expliquer comment ça serait mieux si l'appartement restait à Mérida. Bien entendu, elle pourrait rester dormir sur le canapé quelque temps, « le temps de trouver quelque chose ».

Racontée comme ça, elle pourrait passer comme un personnage secondaire de cette histoire, une simple feuille guidée par les vents, mais elle refusait de le voir sous cet angle. Elle avait décidé de partir immédiatement, et de garder un semblant de décision dans cette affaire. À y penser, elle aurait aussi pu faire comme si elle n'avait rien vu, partir et la relation aurait probablement durée. Pour combien de temps, certes. Mais au moins, comme ça, la décision de l'arrêter à ce moment précis avait été prise par Elsa, et elle n'aurait abandonné ce simulacre de contrôle pour rien au monde.

« Et donc, tu l'as juste quittée, et t'as décidé de venir ici de suite ? » demanda Mégara, buvant une gorgée à l'issue de sa question.
« Plus ou moins, je me suis dit que ça serait l'occasion, tu me disais toujours que je pouvais venir. »
« Oui, enfin un appel aurait été sympa, mais je suppose que de la part d'Elsa Winters c'est mieux que ce qu'on aurait pu espérer », répondit Mégara, un sourire attendri à ses lèvres.

Elsa était reconnaissante de la rapidité avec laquelle Mégara avait laissé tomber le sujet de sa rupture. C'était quelque chose dont elle se rappelait de Mégara, quelque chose dont elle avait toujours été admirative. On pouvait venir la voir, avoir le soutien qu'on voulait, bien que souvent truffé de sarcasme, et ne jamais rien avoir à plus s'ouvrir que ce qu'on désirait.

Elle tourna son regard vers Belle. Elle semblait nerveuse, son regard constamment fixé sur l'évier, qui pourtant n'avait rien de particulièrement passionnant. Elle buvait son thé consciencieusement, à petites gorgées, son thé étant probablement encore trop chaud. Ses yeux, de magnifiques yeux d'un brun profond, cachés derrière de grandes lunettes rectangulaires, bougèrent soudainement et se posèrent sur ceux d'Elsa, ne restant qu'une fraction de seconde, se remettant à bouger immédiatement pour se refixer sur le fameux évier. Ses joues avaient rougi du mouvement, d'une couleur qu'Elsa avait déjà remarquée quand Belle lui avait répondu à la porte.

Elle tenta de se souvenir de ce que Mégara lui avait dit sur Belle. Elle lui en avait définitivement déjà parlé, mais sa dernière conversation remontait à si longtemps, et Belle n'était qu'une des personnes avec qui Mégara s'était installée. Elsa n'avait jamais eu de visage à poser sur ce nom, bien qu'il soit particulièrement gracieux, maintenant qu'il était devant elle. Elle travaillait à la bibliothèque, peut-être ? C'est le seul détail dont elle se souvenait, et elle n'était même pas sûre qu'il fût exact. Foutue pour foutue…

« Belle, Mégara m'a dit que tu étais bibliothécaire ? »

Les yeux de Belle, tout à coup, sursautèrent, comme pour prendre pour eux un ordre que le reste de son corps aurait dû recevoir, pour se mettre sur ceux d'Elsa, ou plutôt dans la zone autour du visage d'Elsa. Son regard restait concentré sur Elsa, mais comme fuyant, refusant de se fixer sur un point précis plus de quelques secondes, changeant de point de concentration à intervalles réguliers.

« Euh, oui, ça fait un peu moins de 4 ans maintenant. »
« Et c'est bien ? »
« Oui… c'est intéressant… » répondit Belle, faisant traîner chacun de ses mots.

Elsa sentait bien que Belle mentait, ou du moins ne disait pas toute la vérité, déjà par son langage corporel, qui n'était clairement pas celui d'une femme sûre d'elle, mais aussi par logique. Elle se doutait qu'être bibliothécaire dans un village comme celui-là ne devait pas être spécialement mouvementé. Elle décida, cela dit, d'étendre à Belle la même attention que Mégara lui avait apportée, et de ne pas s'étendre sur le sujet, si Belle ne voulait pas en parler.

« Enfin je veux dire, oui, c'est pas spécialement passionnant, y a vraiment peu de gens qui viennent, et même quand il n'y a personne l'attente de quelqu'un qui enfin arrivera empêche de pouvoir se concentrer sur autre chose, par exemple un livre, enfin c'est sans doute normal, mais ça serait sympa de pouvoir se divertir. Enfin pour le manque de visiteurs je suppose que ça se comprend, avec seulement à peu près 500 habitants. Enfin, 482 selon le recensement de l'année dernière. Enfin, désolée, je suppose que c'était pas une information très importante. », continua Belle, avant de se remettre à fixer tout sauf le visage d'Elsa, avec une particulière attention pour l'élastique, auparavant autour de son bras, avec lequel elle avait commencé à jouer entre ses deux mains.

Elsa ne s'était pas attendue à une telle réponse de la part de Belle. Elle pensait que Belle allait juste s'arrêter, la laisser passer à autre chose pour éviter le sujet, mais elle avait visiblement choisi de dire la vérité. Elsa ne savait pas si Belle avait plus l'air gênée de l'état de fait qu'elle venait d'énoncer, du fait de l'avoir dit en soit, ou de la façon dont elle l'avait dit.

Ne trouvant aucune question, et Belle n'ayant pas spécialement l'air de vouloir continuer cette discussion, son regard étant sur ses mains, et ses mains sur son élastique, elle décida d'abandonner cette discussion. Un silence commença à s'installer, une atmosphère gênante s'imposant dans la pièce. Elsa tenta de rompre le silence avant qu'il ne puisse trop s'installer.

« Et toi Mégara, toujours au bar ? »
« Évidemment que je suis toujours au bar ! On a pas grande affluence mais bon, c'est toujours mieux que la bibliothèque ! » répondit-elle, montrant Belle du goulot de sa bouteille, « Et toi, qu'est-ce que tu deviens, à part ta mystérieuse rupture ? », continua-t-elle en prenant bien soin de mimer des guillemets autour du mot rupture.
« Rien de bien particulier, je continue à designer en attendant que ça prenne pied. Et c'est pas spécialement gagné. »

À ces mots, les yeux de Belle se recentrèrent sur Elsa, et cette fois-ci restèrent lâchement en place.

« Tu fais du design ? Tu fais quoi, ça fait combien de temps ? » lui demanda Belle.
« Oui, je suis créatrice de caractères, je fais ça depuis 3 ans, mais comme j'ai dit c'est pas gagné, ma dernière commande date d'il y a 2 mois. Enfin, disons que je n'ai pas de problème d'argent, donc ça peut attendre. »
« J'ai toujours trouvé la typographie fascinante et magnifique, c'est la première fois que je rencontre quelqu'un qui est conceptrice, ou même qui travaille dans ça ! » répondit Belle, enthousiaste, comme si toutes les barrières avaient été enlevées.
« Pour être honnête avec toi, c'est la première fois que je rencontre quelqu'un qui réagit comme ça à mon travail. », dit Elsa en souriant.

Elsa ne savait pas comment réagir. Depuis un moment, elle n'était plus du tout passionnée par ce travail, qu'elle avait commencé plus parce que c'était quelque chose qu'elle savait faire et que son précédent travail, compositrice, lui sortait par les yeux. Elle avait pensé à arrêter, et elle en avait largement la possibilité financière, mais elle ne voulait pas arrêter d'avoir une activité, et elle n'avait réellement aucun autre plan de travail. Ne plus travailler, c'était une pente glissante sur laquelle elle ne voulait pas s'engager.

La conversation continua, Mégara posant des questions, Elsa y répondant de façon évasive, et Belle ponctuant tout ça de diverses questions sur le métier d'Elsa, ainsi que sur son ancien métier, une fois que cette information fut révélée. Un autre élément ponctuant la discussion fut des bruits, venant parfois de la troisième chambre de la maison. Cindy ?, Elsa croyait se souvenir. Dans tous les cas, Belle et Mégara furent très claires de ne pas s'en inquiéter.

La conversation dura un certain temps, jusqu'à ce que Mégara propose de cuisiner pour les 3. Les fantastiques odeurs du spanakorizo mettaient déjà l'eau à la bouche d'Elsa. L'odeur de l'eau de cuisson des épinards, qui avait parfumé la pièce, l'odeur de la sauce tomate revenant avec l'aneth et les oignons, ne furent que préparation au festin dont elle profita une petite demi-heure plus tard, et après l'entrée composée d'un caviar d'aubergines que Mégara avait préparé et gardait au frigo.

Elles se mirent ensuite en tête l'idée de regarder quelque chose. Elles se posèrent à trois sur le canapé et lancèrent un film, suggéré par Belle, qui faisait partie des rares dont elle se souvenait de son enfance. Des endroits inexplorés, des combats d'épée, et évidemment de la magie. Ce n'était pas son genre préféré, mais elle se laissa envahir par la nostalgie, et bien qu'elle n'aurait pas fait le même choix, elle ne regretta pas de s'être laissée faire.

Je pourrais définitivement m'habituer à ça…

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Mer 22 Avr 2020, 13:55
Ho ho ho la naissance amoureuse entre Elsa et Belle I love you hâte de voir comment tu vas la faire évoluer

Sinon ça reste très agréable à lire, même si j'accroche pas énormément au caractère un peu wesh djeuns de Mégara. Pour le coup Belle et Elsa me sont plus sympathiques :calin: après tu l'as déjà dit, mais l'histoire devrai principalement se centrer sur elles.

Hâte pour la suite Very Happy
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Mer 22 Avr 2020, 23:41
ça m'a fait penser à cette fiction cette image


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Jeu 23 Avr 2020, 00:14
Merci Dov !
Après c'est sûr qu'effectivement ce n'est que le début, elles ont encore le temps de se rapprocher… ou du moins on espère (oui c'est extrêmement cheap comme teaser je m'en rends bien compte Razz). Mégara n'est effectivement pas dans les personnages les plus vus, mais ça reste un personnage de soutien quand même, mais bon, elle peut être plus sympathisante si elle le veut, juste elle est un peu… dure. J'espère que t'appréciera la suite !

Quant à l'image de Frantzoze, je dis pas que ça sera aussi formel, mais Belle en jaune est quand même évidemment un truc qui va venir (genre que ce serait une fiction avec Belle sans Belle en jaune), et le costume incroyable d'Elsa est clairement inspirant en vrai.

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Mer 29 Avr 2020, 12:00
Du coup, voilà le chapitre 3.

Chapitre 3 : Celui avec du thé

Ce matin, ce furent des sanglots qui réveillèrent Belle. Le peu de soleil qu'elle voyait à travers les carreaux, alors même qu'on était à la fin du printemps, lui indiqua qu'il devait être vraiment tôt. Sa montre-bracelet, posée sur sa table de chevet, lui donna plus d'informations : Il était 5 heures du matin.

Les pleurs semblaient venir du rez-de-chaussée. Belle ne jugea pas utile de se changer, et descendit en pyjama, à pas discrets. Elle fit attention de faire le moins de bruit possible en descendant les escaliers de bois, qui malgré tout craquaient légèrement sous ses pieds.

Elle se souvint de la soirée précédente : Comment elle s'était endormie pendant le film, comment Mégara l'avait réveillée, sans verre d'eau cette fois, probablement pour ne pas inonder le canapé, et comment Mégara avait assuré à Elsa qu'elle pouvait rester autant de temps qu'elle voulait, tant que le canapé lui convenait, mais qu'en même temps, « il avait intérêt à convenir, vu le prix qu'il avait coûté. ». Elsa avait bien tenté de répondre que ça ne la dérangeait pas de dormir dans le lit qu'il y avait dans son van, mais en vain, Mégara semblant fixée sur son idée, et Elsa n'y mettant tout compte fait pas tant d'opposition que ça.

Une fois les escaliers descendus, elle sentit une atmosphère lourde et gelée. L'air semblait s'être refroidi de plusieurs degrés. La pièce baignait dans l'obscurité et des teintes de bleu profond, malgré la lumière du soleil naissant qui touchait majoritairement les quelques dizaines de centimètres proches de la fenêtre. Sur le canapé où elle s'était endormie la veille, Elsa était recroquevillée, la tête sur les genoux et dans ses bras, et pleurant doucement. Une réaction compréhensible après une rupture, supposa Belle. Comment pouvait-elle savoir, après tout, mais ça semblait une conjecture dans la limite du raisonnable. Pourtant, la veille, Elsa semblait si calme, en si grande possession de ses moyens. Elle avait annoncé, sans montrer la moindre émotion à part une légère irritation, d'abord sa rupture, puis le fait que celle-ci s'était produite à peine ce matin.

Belle avait été un peu admirative, ayant l'impression de porter ses émotions sur son visage comme si elles étaient aussi évidentes que ses lunettes. Chaque gêne, chaque incommodité, chaque peine, lui semblaient être exposées pour tout un chacun. Elle s'approcha d'Elsa, délicatement, jusqu'à s'asseoir à côté du canapé où Elsa était.

« Elsa ? », murmura-t-elle, d'une voix inquiète.

Elsa se raidit, s'arrêtant de pleurer, gardant au début sa position. Aucune des deux ne bougea, pendant quelques instants. Le moment semblait figé, comme en suspension dans l'air. Elsa, lentement, sorti sa tête et la tourna vers Belle, précautionneusement, comme si chaque mouvement de trop pouvait la faire se briser.

« Belle ? Qu'est-ce que tu fais là ? », demanda Elsa, la voix encore voilée par ses larmes.
« Je t'ai entendue, je suis descendue voir ce qui n'allait pas… »

Belle tourna son corps dans la direction d'Elsa, regardant son visage, tentant d'interpréter ses expressions faciales. Elsa relaxa légèrement son corps et renifla, s'essuyant les yeux, qui étaient devenus rouges, avec sa manche.

« Je suis vraiment désolée de t'avoir dérangée… » répondit Elsa, fixant le sol à côté de Belle.
« Tu ne m'as pas dérangée, je suis venue… Il n'y a vraiment aucun problème… »
« En plus Mégara m'a dit que tu travaillais tôt ce matin, je voulais vraiment pas te réveiller encore plus tôt que prévu, je suis vraiment désolée. », rajouta Elsa, se remettant la tête dans les mains, sa voix cassant à la fin de sa phrase.
« Elsa… Il n'y a vraiment pas de problèmes, je peux rester ici aussi longtemps que tu veux. »

À ces mots, Belle posa la main sur l'avant-bras d'Elsa, tentant de la rassurer. Elsa eut un mouvement instantané de recul, et tourna la tête vers Belle, la regardant, tremblante. Ses yeux étaient humides, et elle semblait perdre le contrôle de sa respiration.

« Je suis désolée, je– » commença Belle, mais elle s'arrêta, semblant voir une lueur bleue venir du cœur d'Elsa et se répandre dans tout son corps.

Elsa remit sa tête dans ses bras, et mit à respirer lentement et consciemment, tentant de reprendre le contrôle de sa respiration. La lumière bleue sembla disparaître aussi vite qu'elle était apparue. Elsa continua à inspirer et expirer longuement, tirant à son maximum chaque respiration. Au bout de quelques dizaines de secondes, elle sortit sa tête, et souffla une dernière fois.

« Je suis désolée Elsa, je ne pensais pas… »
« Je sais, Belle. C'est moi qui suis désolée d'être… comme ça. »
« Tu n'as vraiment pas à t'excuser… Est-ce que tu veux que je reste ? »

Elsa tourna la tête, dirigeant son regard vers le dossier du canapé. Après quelques secondes, elle le reporta sur Belle. Ses yeux, bien que toujours un peu embrumés, s'étaient séchés, et le seul symptôme de l'humidité restante était un reflet plus brillant qu'à la normale du soleil qui, de nuances orangées, commençait à pointer à la fenêtre.

« Je ne veux vraiment pas te déranger… »
« Je t'ai dit, tu ne me déranges pas. Je suis là. »
« Merci… »

Elsa retourna à sa position précédente, les yeux sur le dossier du canapé, regard baissé. Une ou deux dizaines de secondes passèrent, durant lesquelles Belle ne dit rien, attendant qu'Elsa veuille, ou pas, dire ce qui lui pesait. Sans bouger, outre un léger serrement des poings, Elsa brisa le silence.

« Elle m'a trompée. »

Belle ne répondit pas. Elle ne s'attendait pas à ça, pas à ce qu'Elsa s'ouvre, même par une phrase aussi simple. Elle hocha de la tête, invitant Elsa à continuer, et bien qu'Elsa ne puisse pas le voir, son signe sembla faire son effet.

« Je venais de passer une semaine chez ma sœur, mais je suis finalement rentrée un jour plus tôt, vu qu'elle avait des trucs à faire. Je me suis dit que ça pourrait faire une surprise, en plus. Quelle conne, hein ? En rentrant, je l'ai trouvée dans notre lit avec sa coéquipière de tir à l'arc. Elle s'appelle Mulan. J'avais déjà été inquiète de les voir si proches, mais les seules fois où j'ai osé dire quoi que ce soit, elle m'avait répondu que j'étais paranoïaque, que je m'inquiétais pour rien. »

Belle continuait, pendant ce temps, à hocher de la tête, prenant bien attention à ne pas interrompre Elsa.

« C'est horrible… » dit Belle, profitant de la pause qu'Elsa avait prise.
« Ce n'est pas une personne horrible… Je sais pas si j'aurais tenu, moi, si je devais être avec moi-même… »
« Mais Elsa… »

Belle ne savait pas quoi dire. Elle connaissait Elsa depuis moins de 12 heures, comment était-elle censée la réconforter ? Elle ne savait rien de son passé, de ses blessures, de ses tristesses. Oui, elle savait qu'Elsa ne méritait pas ça, car il n'y a pas grand monde qui mérite ça, et elle se doutait qu'Elsa n'en fît pas partie, mais comment le lui dire ? En plus, elle ne voulait pas faire un faux pas. Dans une situation comme ça, elle avait l'impression que chaque mauvais choix de mot pourrait empirer la situation, mais en même temps que manquer à dire quelque-chose qu'il aurait fallu dire, aurait été une erreur tout aussi grave. Comment faire, alors ? Heureusement, Elsa continua.

« Enfin bon. Je les ai réveillées, j'ai pété mon câble et quand elle est revenue à elle, Mérida m'a calmement expliqué qu'elle pensait que c'était mieux qu'elle garde l'appart, qu'elle y habitait depuis plusieurs années alors que j'y étais que depuis un an, mais qu'évidemment je pouvais rester quelques jours le temps de trouver quelque chose. Bien sûr. », ironisa-t-elle. « Il restait quelques cartons dans l'appart, je les ai remplis, chargés, et je suis venue ici. »
« Ça a dû être un choix dur à prendre… »
« Mouais… C'était pas vraiment un choix, surtout. Qu'est-ce que je pouvais faire ? »
« Vrai, je suppose… Qu'est-ce que tu comptes faire ? »

Elsa se détendit. Elle allongea plus les jambes, et appuya son dos plus en arrière sur le bras du canapé. Elle porta son regard sur le plafond, ses yeux désormais secs, mais néanmoins portant toujours une trace de rouge.

« Je sais pas, sans doute rester un peu ici. Je veux dire, tant que ça dérange pas, évidemment. J'aimerais bien pouvoir souffler un peu. »
« Ouais, je comprends… »

Et Belle comprenait, malgré ses préoccupations habituellement à l'opposé. Elle n'avait jamais vécu une tromperie, à peine une relation, mais elle comprenait l'impression de ne pas être à sa place, de vouloir essayer autre chose.

« Tu peux rester ici autant que tu veux, enfin tant que Mégara et Cindy sont d'accord, mais je pense qu'il n'y aura de problèmes nulle part. Mégara est vraiment très contente de te revoir, et Cindy est toujours dans sa chambre, ça m'étonnerait vraiment que ça la dérange. », continua-t-elle.
« C'est vraiment gentil… »

Elsa se redressa finalement complètement et s'assit sur le canapé, le dos sur le dossier et les coudes sur les genoux. Belle en profita pour s'asseoir de l'autre côté du canapé, tournant son corps vers Elsa.

« Ça va mieux ? »
« Oui, je suis vraiment désolée de t'avoir réveillée, mais ça va mieux. »
« Tu veux du thé ? », demanda Belle, enthousiaste.
« Oui, s'il te plaît » répondit Elsa, son sourire doux et calme revenant sur son visage.

Belle se leva, passa la marche, et se dirigea dans la cuisine. Elle remplit la bouilloire, toujours posée sur la cuisinière, et alluma le gaz. Elle ouvrit un placard, dans lequel était disposées une multitude de boîtes, chacune contenant une saveur différente, une sorte de thé différente.

« Toujours du Earl Grey ? » demanda Belle, tout en s'assurant que sa voix porterait assez pour atteindre Elsa, de l'autre côté de la pièce.
« Je veux bien essayer autre chose, ça dépend ce que t'as ? »

Belle parcourut les boîtes, cherchant quelque chose qui pourrait plaire et réconforter Elsa. Elle fouilla entre les infusions de verveine, les rooibos, les différents thés de différentes couleurs et de différentes saveurs, avant de trouver le thé parfait.

« J'ai un thé blanc parfumé à la lavande, avec de la menthe et de la rose, ça te va ? »
« C'est absolument parfait, je veux goûter ça ! »
« Du sucre, du lait ? »
« Sans rien, merci. »

Belle mit les feuilles dans l'infuseur, et l'infuseur dans la théière. En attendant que l'eau bouille, elle s'assit à l'îlot, sur la chaise la plus proche d'elle. Elsa était maintenant en tailleur, avait sorti son téléphone et le tenait de sa main gauche, faisant défiler quelque chose sur l'écran. Le soleil s'était enfin complètement levé, et sa lumière pénétrait la pièce, faisant à nouveau ressortir les couleurs des plantes et celles du bois du plancher. Au milieu de ce spectacle magnifique et pourtant ordinaire, était celui extraordinaire des couleurs d'Elsa. Les reflets de ses cheveux platinés faisaient comme des paillettes tout autour de sa tête, et le pyjama bleu clair dans lequel elle avait dormi complémentait parfaitement le bois qui resplendissait.

Belle resta quelques instants, profitant de l'harmonie qui lui était donnée de voir, avant d'entendre le sifflement caractéristique de la bouilloire. Elle se laissa quelques derniers instants, puis éteignit le gaz, ouvrit le bec de la bouilloire et versa son contenu dans la théière. Elle enclencha le minuteur collé au frigo pour 4 minutes, le temps de parfaire l'extraction sans pour autant laisser le goût amer des tanins imprégner l'eau.

Une fois ce temps écoulé, elle enleva l'infuseur, vida son contenu, et le nettoya sommairement dans l'évier, avant de le poser sur l'égouttoir. Elle sortit deux tasses, versa le thé dedans, et en prit une dans chaque main, marchant vers le canapé en tâchant de ne pas en renverser une goutte. Elle les posa sur le verre de la table basse, située devant le canapé.

« Merci » dit Elsa, regardant la tasse puis Belle.

Elsa, tenant toujours son téléphone, le posa sur la table et pris la tasse entre ses mains. Elle commença à le siroter, tandis que Belle prenait les manches de son pyjama pour les mettre par-dessus ses mains, lui permettant de les isoler de la chaleur qui allait bientôt être entre elles. La technique fut plutôt efficace, lui permettant de tenir la tasse sans grande encombre.

« C'est vraiment excellent ! » dit Elsa, reculant la tasse de quelques centimètres de son visage.
« Je l'aime beaucoup aussi, je suis contente que ça te plaise. », répondit Belle, tentant de paraître sereine avec la chaleur qui se répandait dangereusement à travers ses manches vers ses mains.

Elle reposa la tasse sur la table, et entendit de légers bruits derrière la porte de Mégara, qui était juste derrière le canapé. Quelques secondes plus tard, Mégara ouvrait la porte, sortant en pyjama, baillant. Elle vit ses deux amies assises sur le canapé, et ne put s'empêcher d'avoir un sourire satisfait.

« Alors, pas eu besoin de verre d'eau ce matin ? D'ailleurs, vous voyez, j'ai raison. Vous êtes comme cul et chemise maintenant. »

Les deux intéressées se tournèrent vers Mégara. Elsa leva simplement les yeux au ciel, mais Belle se rigidifia, effectuant sa rotation de manière beaucoup plus brusque, tout en gardant son corps le plus possible dans le même axe.

« Par contre, d'habitude tu te réveilles dans presque une heure Belle, qu'est-ce que tu fais là ? » demanda Mégara.
« Je me suis réveillée tôt, j'ai fait un peu trop de bruit et Belle est venue me tenir compagnie » répondit Elsa, ne laissant pas à Belle le temps de répondre.
« J'espère que vous avez bien fait connaissance »

Mégara, sur cette remarque, se dirigea vers la cuisine, et commença à préparer son petit déjeuner signature. Elsa avait déjà repris son téléphone, et Belle, choisissant l'arrivée de Mégara comme signal, remonta les escaliers, toujours curieuse de cette nuit, mais curieuse aussi de la suite du livre toujours posé sur son bureau.

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Il était déjà 11 heures quand Elsa, toujours en pyjama, ouvrit la porte de la maison et sortit dans la rue. Elle se dirigea vers son van, à quelques mètres de la porte, et ouvrit la porte menant au salon, la refermant derrière elle. Le salon était dégagé, et il était aussi aisé que possible de se déplacer à l'intérieur.

Elle alla vers l'arrière du van, juste avant le lit, situé en hauteur, et ouvrit les rangements qui se situaient sur les côtés de l'accès au lit. Elle choisit de s'habiller avec le même jean que la veille, mais cette fois-ci de ne pas porter le sweat-shirt et de se contenter d'une simple chemise à carreaux, d'un bleu givré. Elle se regarda dans le miroir du couloir, fit tous les boutons de la chemise, et se redressa le col.

Elle prit un peu de temps pour se regarder, ajuster sa chemise, son jean et sa ceinture, et corriger sa coiffure. Une fois tout ça fait, elle prit sa sacoche, la mit par-dessus son épaule, le double des clés du van dans sa poche, et sortit, en fermant la porte.

Mégara lui avait indiqué le chemin de la bibliothèque, et elle n'avait aucune difficulté à s'en souvenir. Reprendre la rue qu'elle avait prise pour venir, mais en prenant la première à droite puis la troisième à gauche. Suivre ce trajet fut un jeu d'enfant, et elle s'amusa à sentir l'odeur du pain chaud qui sortait de la boulangerie, l'odeur des fleurs aux fenêtres des habitants, ainsi que l'odeur du service qui venait tout juste de commencer dans un restaurant proche. Elle s'amusait à distinguer les différentes épices, les différents légumes qui grillaient, et les différents desserts qui commençaient à être préparés.

Le fameux trajet ne lui prit même pas 10 minutes, et elle arriva finalement devant le bâtiment, qui, même s'il n'avait plus très bonne mine, arrivait tout de même à s'imposer. Je comprends ce que Mégara voulait dire quand elle a dit que je le reconnaîtrai, pensa Elsa.

Elle poussa la lourde porte, et rentra dans la bibliothèque en tenant de ne pas faire le moindre bruit. Malgré cela, Belle, assise à son bureau, leva immédiatement la tête, sentant qu'elle était arrivée, et se leva. Elle portait cette fois-ci une chemise unie d'un bleu beaucoup plus clair, presque blanc, et un gilet noir d'encre, avec un pantalon qui semblait être un relaxed fit. Ses cheveux étaient encore en queue de cheval, mais à une hauteur moyenne. Elle lui sourit en lui faisant un signe de la main, indiquant d'approcher, ce qu'Elsa fit.

« Je m'attendais pas à ce que tu viennes », lui chuchota Belle, une fois Elsa arrivée au bureau.
« Je me suis dit que ça pourrait être sympa de venir voir la bibliothèque. », répondit Elsa, avec le même volume vocal, « Et la bibliothécaire. »

Elsa eut l'impression de voir Belle rougir légèrement, et vit son regard descendre. Se rendant compte de l'interprétation possible de ce qu'elle venait de dire, elle se corrigea.

« Enfin, ce que je veux dire, c'est que j'ai pensé que ça pourrait être sympa. »

Derrière son bureau, la brune recula légèrement sa tête, se redressant légèrement.

« Je voulais aussi m'excuser pour ce matin… Je sais, je l'ai déjà dit, mais je veux vraiment déranger personne et non seulement je t'ai réveillée presque deux heures avant ton réveil normal, mais en plus clairement je dois avoir passé la barre du dérangement là… » dit Elsa, baissant les yeux, frottant ses mains l'une contre l'autre.
« Vraiment, je t'ai dit, il n'y a aucun problème. », répondit Belle, d'une voix rassurante.
« Tu es vraiment adorable… » dit Elsa, calmant ses mains.

Belle tourna légèrement sa tête à droite, puis à gauche, observant ses environs.

« Y a personne pour l'instant, tu veux que je te fasse faire un tour de la bibliothèque ? » demanda Belle.
« Mais si quelqu'un arrive, y aura pas de problèmes ? »
« Déjà, ça m'étonnerait beaucoup que quelqu'un arrive là, et en plus ils pourront attendre, non mais oh. »

Belle sortit de son bureau, et fit un signe avec son menton pour indiquer à Elsa de la suivre. Elle la guida à travers les hautes étagères de bois, lui montrant chaque recoin de la bibliothèque, expliquant les décisions prises pour chaque livre acheté, chaque placement de table, même celle de la peinture des murs, qui étaient pourtant d'un gris tout à fait banal.

« À l'époque, y avait eu un débat avec Bianca et Monsieur Dickens, Bianca voulait un peu plus de couleurs chaudes, moi je voulais des couleurs froides, et Monsieur Dickens a finalement choisi de peindre tout en gris. »
« Monsieur Dickens ? », demanda Elsa.
« Le conservateur. Officieusement, c'est un peu le gestionnaire de la bibliothèque. »
« Oh. Il est pas sympa ? »
« C'est pas ça le problème, il est surtout… triste. »
« Il faut l'être, pour choisir cette couleur », plaisanta Elsa.
« Allez viens, je vais te montrer le deuxième étage ! »

Belle se dirigea vers un des deux escaliers en colimaçon qui se situaient de part et d'autre de la bibliothèque, et le monta, Elsa derrière elle.

Le deuxième étage était lui, sous le toit. Les étagères y étaient plus basses, mais les livres plus volumineux, et d'un air plus ancien. La lumière, venant de fenêtres de toit, ne parvenait pas à éclairer tous les recoins de la pièce, mais assurait quand même une bonne luminosité au centre de la grande pièce.

« Cet étage, c'est l'endroit où on a les livres qui ne peuvent pas être prêtés, ils sont plus anciens, plus spécialisés, plus rares… C'est beaucoup de livres scientifiques surtout. »

Elsa ne savait pas où donner de la tête. Bien qu'en termes de taille, cet étage soit moins impressionnant que celui en dessous, l'ambiance mystique qu'il avait, par la vertu de la luminosité particulière et des livres imposants, l'éblouissait. Elle commença à déambuler parmi les allées, regardant leur contenu. Belle la suivait, heureuse de voir Elsa admirer les étagères. Elsa continua, jusqu'à tomber sur un traité d'astronomie, qui avait l'air intéressant. Elle posa son doigt sur le haut de la tranche, et le tira doucement à elle. Elle tenta de le prendre dans sa main, mais glissa. Elle regarda tomber le livre, figée, comme on se fige quand notre cerveau fait soudainement une connexion à laquelle on ne s'attendait pas.

Elle avait 12 ans, et était dans la bibliothèque du manoir de ses parents. Elle était à quelques allées de l'entrée, et cherchait parmi les livres sur la musique un traité sur le contrepoint. En haut de l'échelle, elle regardait les titres un par un, cherchant celui qui lui conviendrait. Tout d'un coup, un lui apparut qui semblait parfait pour ce qu'elle voulait faire. Tonal Counterpoint : Studies in Part-Writing, de Walter Raymond Spalding. Elle prit le livre, et commença à le feuilleter.

Tout d'un coup, un bruit fort se fit entendre. La massive porte d'entrée venait de s'ouvrir. De surprise, Elsa lâcha le livre, qui vint tomber sur le sol, tournant plusieurs fois dans sa chute. Le bruit de son atterrissage résonna sur tous les murs de la bibliothèque, avertissant instantanément de sa présence. Elsa savait ce qui allait arriver.

Son père, Agnarr, ayant reconnu le bruit, marchait, d'un pas calme et résolu, vers elle, elle pouvait le reconnaître au timbre et au rythme du bruit de ses bottes sur le plancher. Il se rapprochait de plus en plus.

« Elsa ! » dit-il, sa voix grave et forte déjà impressionnante, ricochant sur tous les murs de la même façon que le livre quelques instants plus tôt, et atteignant les oreilles d'Elsa comme si le son venait de tout les côtés en même temps.
« Oui, père. », répondit Elsa, en descendant de l'échelle, puis en le rejoignant dans l'allée centrale.
« Tu sais quelle heure il est ? »

Elsa jeta un rapide coup d'œil à la grande horloge, située tout au fond de la pièce, à une hauteur imposante. La grande aiguille faisait probablement sa taille. Une fois cette vérification faite, elle baissa les yeux. Ses mains, gantées, se tenaient entre elles.

« Il est 17 heures 5, père. »
« Et quand est-ce que tu pouvais aller à la bibliothèque ? »
« De 16 heures 30 à 17 heures »
« De 16 heures 30 à 17 heures ? », répéta le père, d'un ton interrogateur.
« De 16 heures 30 à 17 heures, père. », se corrigea Elsa.
« Et pourquoi tu n'es toujours pas rentrée dans ta chambre ? Tu sais que si tu es toujours en dehors de ta chambre quand Anna rentre de l'équitation, tu risques de la voir, et l'émotion risque de faire ressortir tes pouvoirs. »
« Je suis désolée, père, je voulais juste chercher un livre, je n'ai pas vu qu'il était aussi tard. »
« Bon, tu viens avec moi ? » dit-il, feignant une expression empathique. « Tu remets le livre à sa place avant, par contre ? »
« Père, est-ce que je peux l'emmener avec moi ? »
« Bien sûr, mais dans tous les cas dépêche-toi. »

Une fois le livre ramassé, Agnarr se dirigea vers la porte, Elsa suivant derrière lui.

La voix de Belle, comme pour distraire Elsa, se fit entendre. Le livre avait fini sa chute, et Belle était venue le ramasser. Elle le tendit à Elsa.

« Ça va, Elsa ? T'as l'air absente. »
« Oui, oui… Ça va. »
« Tu voulais ce livre, du coup ? »

Elsa jeta un coup d'œil à la couverture. Elle le prit dans ses mains, le feuilleta rapidement, puis le referma.

« Avec un titre pareil, j'aurais pensé que ça parlait d'autre chose, je suis un peu déçue », dit Elsa, tentant de faire un sourire malgré les souvenirs auxquels elle pensait toujours. Belle laissa échapper un petit rire, et Elsa remit le livre dans les étagères. Elles descendirent le même escalier qu'elles avaient pris pour monter, et retournèrent au bureau, constatant que personne n'était entré pendant leur petite visite. Belle se remit au côté réservé à la bibliothécaire, et s'assit.
« Au fait, je voulais te donner ça ce soir, mais maintenant que t'es là, autant le donner. Je t'ai acheté quelque chose ! » annonça Belle.
« Ah ? »
« Attends, je le cherche… » dit Belle, sa main cherchant dans son sac, qui était posé sur ses genoux, et qu'elle avait pris à ses pieds. « Ah voilà ! »

Belle tendit à Elsa un petit paquet cadeau de ses deux mains, affichant un grand sourire. Elsa prit le paquet, le défaisant, en faisant attention de ne pas déchirer le papier kraft, enlevant juste le scotch, et entraînant tout l'emballage avec.

« J'ai pris ça à la librairie sur le chemin, j'espère que ça va te plaire ! » dit Belle d'une voix enthousiaste.

Le livre à l'intérieur était visiblement Un amour d'érable, d'une certaine Amelia Ainsley. La couverture montrait une feuille d'érable, de son orange vif, tenue par deux mains contre un arrière-plan rouge. Elsa prit quelque temps pour l'observer.

« C'est une histoire d'une fille qui rentre dans sa ville natale après 15 ans, et qui rencontre une autre fille qu'elle connaissait, sauf que cette deuxième fille déteste le père de la première et par extension toute sa famille, et donc cette fameuse première. Et je suppose que tu peux deviner comment ça se finit, vu le titre… Je me suis dit que ça pourrait te faire penser à autre chose, j'adore ce livre. »

Elsa pensait honnêtement que l'effet obtenu allait plutôt être l'opposé que celui que Belle cherchait, mais elle se força à sourire quand même, étant quand même touchée par l'intention. Aussi, ce n'était pas exactement le genre de livres qu'Elsa avait l'habitude de lire.

« C'est très gentil, Belle. Je le lirai. », répondit Elsa, avant de mettre le livre dans sa sacoche. Voyant l'horloge, située sur un poteau attaché au bureau, elle continua. « Je vais pas tarder à y aller, je dois rejoindre Mégara chez une amie à elle. »
« C'était très sympa de te voir, j'espère que tu repasseras ! »
« Je suis sûre que oui. », répondit Elsa, « mais avant de partir je dois te donner quelque chose. C'est pas urgent, mais bon, ça sert à rien d'attendre non plus. »

Elle fouilla dans sa poche, et en sortit le double des clés de son van, qu'elle avait pris en sortant.

« Je me suis dit que si je reste un peu, ça serait pratique de te donner un double des clés de mon van. Enfin, vu qu'au moins, toi, si j'ai un problème avec mes clés, je sais où te trouver, Mégara est un peu… dispersée. Je te dirais bien que tu peux passer quand tu veux, mais vu qu'il est actuellement à seulement quelques mètres de chez toi, je me doute que ça ne sera pas utile. Cela dit, ça pourrait être utile que t'en aies un double. »

Belle prit les clés, et les rangea dans son sac immédiatement.

« Je comprends oui, j'en prendrai bonne attention » répondit Belle, d'un sourire calme, semblant vouloir imiter celui d'Elsa.
« C'est vraiment gentil. Bon, il faut que j'y aille, à plus ! »

Sur ces mots, Elsa partit, repoussant la même lourde porte de la bibliothèque, partant sur des rues un peu différentes, l'amie de Mégara habitant de l'autre côté du village, ce qui restait assez proche. Elle repensa au livre que Belle lui avait donné, qui était toujours dans son sac, et elle le sortit, pour continuer à l'examiner. Elle lut le résumé au dos, somme toute assez proche de celui que Belle lui en avait fait, et le remis dans son sac.

Eh, après tout pourquoi pas.

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Nel sonno non hai pensieri,
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Se hai fede, chissà che un giorno
La sorte non ti arriderà
Tu sogna e spera fermamente
Dimentica il presente
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Je cherche mon chemin Empty Re: Je cherche mon chemin

Mer 29 Avr 2020, 13:30
Très émotionnelle comme chapitre.

Déjà Elsa qui n'arrive pas à se remettre de sa rupture avec Mérida, Belle qui tente de l'apaiser :calin: tout en lui préparant du thé :coffee: et le lendemain elle lui offre un livre qui pourrait l'intéresser... on sent bien que le rapprochement entre elles arrive à grands pas.

Que nous réserves tu pour la suite ? A voir...
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