[Ansa's Stories] Retour vers le passé 3 : Les souvenirs d'une Grand-Mère : Attention contenus mature !
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- FrantzozeLégende du Royaume
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le passé 3 : Les souvenirs d'une Grand-Mère : Attention contenus mature !
Mar 27 Oct 2020, 00:28
Un extrait des Noces de Figaro plus la demande en mariage de Kristoff à Anna en spoiler sans contexte?!
Y a du mariage dans l'air!!!
Je ferai le commentaire un peu plus tard
Y a du mariage dans l'air!!!
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- FrantzozeLégende du Royaume
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le passé 3 : Les souvenirs d'une Grand-Mère : Attention contenus mature !
Mer 28 Oct 2020, 19:54
Bien je crois qu'il est l'heure de ressortir le gif favori des fictions...
Bon bah voilà...On devait avoir des retrouvailles toutes mimi...Eh bah non Mais là pour le coup ça fait mal... Et oui on s'est tous dt exactement la même phrase que mamie "de toutes celles qu'il aurait pu choisir...fallait que ça tombe sur Yelena"
Ah le karma des fois! Et c'est un joli mirroir aux déboires qu'a pu avoir Anna avec Kristoff qu'elle ne pouvait avoir car amoureux d'Elsa. On retrouve bien ici, le mec qui est avec la meuf, et Anna qui rage bien comme il faut. Alors oui y a Amarok, mais c'est pas pareil et puis pauvre Anna...Amarok OK admettons (même si le mec on devine qu'il a pas inventé l'eau chaude mais bon...Sauf que ça veut aussi dire que beau papa c'est Yuma! ...et ça c'est dur!
Je parle de la situation pas de Yuma et... Qu'est ce que je dis moi?!
D'ailleurs un élément que j'aime beaucoup. Toute la thématique du mariage forcé. Il est prévu depuis sa naissance avec Amarok et on voit tous les soucis que cela entraîne. Bien entendu historiquement cela se défend et les moeurs correspondent. Il n'empêche qu'un bon texte cache toujours un sous texte et amène le lecteur à s'interroger sur des thématiques plus ou moins sérieuses, plus ou moins d'actualité et là c'est vraiment très bien trouvé sans en faire trop.
Sinon au delà de ça on a la raison de ce mariage forcé... La mère d'Elysia Iduna (oui parce que les prénoms...OSEF) va crever...Et tout de même elle le prend plutôt bien!
Bien...Alors je reprends ma check list des chapitres types d'@Ansa
-On a mal pour Anna...CHECK
-Des allusions sexuelles
Début de chapitre, gros rève érotique de mamie qui découvre les fantisme avec arrière grand mamie qui la capte... Bordel c'est une manie dans cette famille de s'observer!
bon donc CHECK!
-Des moment "CRO MIGNONS!"
Oh ce réconfort des géants pour calmer Anna c'était très chou et justement ce paradoxe, entre les géants si violents, si brutaux sont u contraire archi doux et délicats. C'est un bel oxymore plein de douceur très agréable à découvrir. On ressent tout le desespoir d'Anna et la volonté de douceur du géant...
Bref le CRO MIGNON....CHECK!
Alors forcément dernier élement indispensable...la transposition de la vie de mamie aux questionnements d'Anna. Et la petite rouquine qui s'interroge sur ses sentiments. Donc malgré tout retour vers le passé 2 et la présence d'Hans dans l'au delà avec elle...Des questions se posent, elle n'oublient toujours pas Kristoff... Voilà qui promet quelques menus soucis dans la suite...D'ailleurs j'embraye sur les spoilers sans contexte. Quand je vois l'image de la demande en mariage de Kristoff à Anna pour la chanson coupée Get this Right... Cela ne me dit rien qui vaille pour le petit rouquin adopté
Bon bah voilà...On devait avoir des retrouvailles toutes mimi...Eh bah non Mais là pour le coup ça fait mal... Et oui on s'est tous dt exactement la même phrase que mamie "de toutes celles qu'il aurait pu choisir...fallait que ça tombe sur Yelena"
Ah le karma des fois! Et c'est un joli mirroir aux déboires qu'a pu avoir Anna avec Kristoff qu'elle ne pouvait avoir car amoureux d'Elsa. On retrouve bien ici, le mec qui est avec la meuf, et Anna qui rage bien comme il faut. Alors oui y a Amarok, mais c'est pas pareil et puis pauvre Anna...Amarok OK admettons (même si le mec on devine qu'il a pas inventé l'eau chaude mais bon...Sauf que ça veut aussi dire que beau papa c'est Yuma! ...et ça c'est dur!
Je parle de la situation pas de Yuma et... Qu'est ce que je dis moi?!
D'ailleurs un élément que j'aime beaucoup. Toute la thématique du mariage forcé. Il est prévu depuis sa naissance avec Amarok et on voit tous les soucis que cela entraîne. Bien entendu historiquement cela se défend et les moeurs correspondent. Il n'empêche qu'un bon texte cache toujours un sous texte et amène le lecteur à s'interroger sur des thématiques plus ou moins sérieuses, plus ou moins d'actualité et là c'est vraiment très bien trouvé sans en faire trop.
Sinon au delà de ça on a la raison de ce mariage forcé... La mère d'Elysia Iduna (oui parce que les prénoms...OSEF) va crever...Et tout de même elle le prend plutôt bien!
Bien...Alors je reprends ma check list des chapitres types d'@Ansa
-On a mal pour Anna...CHECK
-Des allusions sexuelles
Début de chapitre, gros rève érotique de mamie qui découvre les fantisme avec arrière grand mamie qui la capte... Bordel c'est une manie dans cette famille de s'observer!
bon donc CHECK!
-Des moment "CRO MIGNONS!"
Oh ce réconfort des géants pour calmer Anna c'était très chou et justement ce paradoxe, entre les géants si violents, si brutaux sont u contraire archi doux et délicats. C'est un bel oxymore plein de douceur très agréable à découvrir. On ressent tout le desespoir d'Anna et la volonté de douceur du géant...
Bref le CRO MIGNON....CHECK!
Alors forcément dernier élement indispensable...la transposition de la vie de mamie aux questionnements d'Anna. Et la petite rouquine qui s'interroge sur ses sentiments. Donc malgré tout retour vers le passé 2 et la présence d'Hans dans l'au delà avec elle...Des questions se posent, elle n'oublient toujours pas Kristoff... Voilà qui promet quelques menus soucis dans la suite...D'ailleurs j'embraye sur les spoilers sans contexte. Quand je vois l'image de la demande en mariage de Kristoff à Anna pour la chanson coupée Get this Right... Cela ne me dit rien qui vaille pour le petit rouquin adopté
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- Lhysender
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le passé 3 : Les souvenirs d'une Grand-Mère : Attention contenus mature !
Jeu 29 Oct 2020, 21:08
Bon, je me permets avant l'entrée en matière que mon envi de baffer absolument tout les personnages dans ce chapitre est toujours présentes à chaque fois que je le relis, si seulement il y en avait au moins pour rattraper l'autre ! L''image de Colère en spoiler sans contexte doit s'appliquer autant à la colère d'Anna qu'à l'état du lecteur à la fin
Et le pire, c'est que j'y ai cru malgré tout, je me suis fais avoir comme d'habitude malgré les spoilers sans contexte. parce que ça commençais plutôt bien ! Après 4 ans, Elysia revient enfin et suite à leur séparation déchirante, j'attendais leur retrouvaille avec impatience...et une certaine appréhension, je me demande bien pourquoi...oh mais bien sûr, peut-être à cause de l'annonce des fiançailles d'Elysia et Yélana !
Pour le coup monsieur le juge, je me mets à la place d'Anna, je comprends totalement qu'elle pète un câble. Heureusement que l'on a la scène des géants de pierre qui la réconforte, cela fait bonne suite aux liens particuliers qu'elle a avec eux depuis qu'elle est toute petite, et surtout cette scène est absolument adorable ! Le rythme est toujours aussi bien maitrisé d'ailleurs, les moments plus légers viennent bien contrebalancer les évènements beaucoup plus graves qui arrivent, donc toujours un très bon point là dessus
Parce qu'ensuite, c'est le festival des révélation : tout le monde avoue à tout le monde de qui chacun est réellement amoureux...enfin du côté des filles, parce que les mecs n'arrivent pas à se rendre compte des sentiments qu'elles ont pour eux (non non ça sent pas le vécu ). Enfin depuis le début il est question de mariage arrangé et tout le monde voit plus le statut social que cela apporte que les sentiments, donc ce n'est pas vraiment une surprise qu'à un moment ou un autre cela allait dégénérer. En tout cas la situation est vraiment compliqué pour le moment, je me demande bien comment va nous amener à la réunion d'Elysia et Anna. Peut-être un indice déjà dans les spoilers sans contexte ?
Mais avant ça : le point Pieter. Et bon sang, il m'a fait plaisir ! Enfin il montre vraiment de l'humanité ! Enfin on voit vraiment son côté sensible ! Cette confession avec Anna fait chaud au cœur, il m'a fait peur au dernier chapitre mais là je reprends vraiment espoir ! Bon par contre, j'espère qu'il ne va pas...
Bon, je n'ai rien dit en fait, je crois que c'est sans espoir, il va surement faire la bêtise que je redoutais. J'ai plus rien pour le défendre, tout dépendra de ce qui va se passer, mais je crains le pire.
Maintenant, les spoilers sans contexte. Je pense pouvoir affirmer sans trop me tromper que nous allons avoir droit à un mariage, ou au moins une cérémonie qui s'en rapproche. par contre, vu l'extrait cité, ça sent les révélations imprévus devant tout le monde...au moins au vu du décor du jardin du château, on devrait avoir droit à un beau moment assez touchant entre Anna et Elysia (ou d'autres, qui sait ?). Par contre, la dernière image...souvent quand il y a des histoires de contrat et de mariage, ça se finit jamais dans la joie et la bonheur, j'attends donc avec impatience de lire la suite demain pour savoir de quoi il en retourne !
Et le pire, c'est que j'y ai cru malgré tout, je me suis fais avoir comme d'habitude malgré les spoilers sans contexte. parce que ça commençais plutôt bien ! Après 4 ans, Elysia revient enfin et suite à leur séparation déchirante, j'attendais leur retrouvaille avec impatience...et une certaine appréhension, je me demande bien pourquoi...oh mais bien sûr, peut-être à cause de l'annonce des fiançailles d'Elysia et Yélana !
Pour le coup monsieur le juge, je me mets à la place d'Anna, je comprends totalement qu'elle pète un câble. Heureusement que l'on a la scène des géants de pierre qui la réconforte, cela fait bonne suite aux liens particuliers qu'elle a avec eux depuis qu'elle est toute petite, et surtout cette scène est absolument adorable ! Le rythme est toujours aussi bien maitrisé d'ailleurs, les moments plus légers viennent bien contrebalancer les évènements beaucoup plus graves qui arrivent, donc toujours un très bon point là dessus
Parce qu'ensuite, c'est le festival des révélation : tout le monde avoue à tout le monde de qui chacun est réellement amoureux...enfin du côté des filles, parce que les mecs n'arrivent pas à se rendre compte des sentiments qu'elles ont pour eux (non non ça sent pas le vécu ). Enfin depuis le début il est question de mariage arrangé et tout le monde voit plus le statut social que cela apporte que les sentiments, donc ce n'est pas vraiment une surprise qu'à un moment ou un autre cela allait dégénérer. En tout cas la situation est vraiment compliqué pour le moment, je me demande bien comment va nous amener à la réunion d'Elysia et Anna. Peut-être un indice déjà dans les spoilers sans contexte ?
Mais avant ça : le point Pieter. Et bon sang, il m'a fait plaisir ! Enfin il montre vraiment de l'humanité ! Enfin on voit vraiment son côté sensible ! Cette confession avec Anna fait chaud au cœur, il m'a fait peur au dernier chapitre mais là je reprends vraiment espoir ! Bon par contre, j'espère qu'il ne va pas...
Ansa a écrit:-Pauvre Pieter c’est vite dit ! S’exclama alors Papy hargneusement, tout est relatif.
-Elysia calme-toi, murmura Mamie en lui caressant le bras pour l’apaiser.
-Toi et moi savons la suite, dit-il en serrant les dents.
Bon, je n'ai rien dit en fait, je crois que c'est sans espoir, il va surement faire la bêtise que je redoutais. J'ai plus rien pour le défendre, tout dépendra de ce qui va se passer, mais je crains le pire.
Maintenant, les spoilers sans contexte. Je pense pouvoir affirmer sans trop me tromper que nous allons avoir droit à un mariage, ou au moins une cérémonie qui s'en rapproche. par contre, vu l'extrait cité, ça sent les révélations imprévus devant tout le monde...au moins au vu du décor du jardin du château, on devrait avoir droit à un beau moment assez touchant entre Anna et Elysia (ou d'autres, qui sait ?). Par contre, la dernière image...souvent quand il y a des histoires de contrat et de mariage, ça se finit jamais dans la joie et la bonheur, j'attends donc avec impatience de lire la suite demain pour savoir de quoi il en retourne !
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le passé 3 : Les souvenirs d'une Grand-Mère : Attention contenus mature !
Ven 30 Oct 2020, 20:59
Chapitre 9 : Je l’aime à mourir :
-Alors qui a gagné Anna ? Demandèrent Pieter et Amarok essoufflés.
Ils en étaient à leur huitième combat d’entraînement depuis ce matin. Testant leurs agilités avec leurs lances. Vérifiant que leurs tactiques de positionnement de jambes et de mains étaient bonnes. Et je faisais l’arbitre pour eux. Je n’avais plus que ça à faire depuis deux ans. Nous avions entretenu une relation chaste avec mon futur mari et ne passions toujours pas de grands moments ensembles. Maman avait expliqué que la distance était importante puisque pour l’instant nous n’étions pas encore fiancés. Je n’avais plus eu de nouvelles d’Elysia et Yélana. Je leur en voulais toujours… Sauf quand je me perdais dans mes moments d’intimité solitaire avec ancien faux frère. Je m'en voulais également à moi-même d'être toujours aussi idiotement amoureuse du jeune homme des Terres Gelées. Mais il n'y avait rien à faire. J'avais beau me mettre une carapace, me jurer que je le détestai, le simple fait d'y penser me meurtrisser au plus profond de mon âme. Un point positif était ressorti de cette expérience : J’avais retrouvé une immense complicité avec mon Pieter.
-Alors Anna ? Répéta-t-il. Lequel a mis l’autre au sol le plus vite ?
Perdue dans mes pensées, je n’avais pas suivi leur énième altercation. Je répondis rapidement :
-C’est toi Pieter, tu as été plus souple dans tes gestes.
Amarok le fusilla du regard et rétorqua :
-Je souhaiterais une revanche !
Pieter blêmit alors que je poussais un soupir. Ce n’était que ça depuis ce matin...Quand ce n'était pas l'un c'était l'autre qui revenait à la charge.
-Faites-en une dernière, moi je vous abandonne. J’ai promis d’aller aider Maman avant que ton père n’arrive Amarok, déclarai-je.
-A tout de suite dans ce cas ! Clama le fils du chef tout en me volant un baiser.
Je fis une légère grimace que seul mon frère aperçut avant de retourner à la maison. Quand j’arrivais Maman avait fait un délicieux repas. Elle était en train d’installer la table quand elle me dit :
-Tu as reçu du courrier ma petite chamane.
-Ah bon ? Et de qui ? Demandai-je surprise.
-Je ne me permets pas de regarder ma chérie. Tiens, le voilà.
Maman me tendit alors une enveloppe.
-Je reviens je vais chercher du bois pour le feu, clama-t-elle pour me laisser un peu d'intimité.
J’attendis qu’elle s’en aille pour déplier la lettre. Mon sang ne fit qu’un tour quand je compris qu’elle était d’Elysia.
« Bonjour Anna,
Je t’écris cette lettre car je souhaiterais m’excuser pour ce qui s’est passé il y a deux ans. J’étais immature. J’aurais dû te mettre dans la confidence et surtout ne pas te dire de vilaines choses à propos de ta relation avec Amarok qui est légitime aux yeux des Dieux. Je souhaiterai repartir sur de nouvelles bases avec toi en venant en cachette pour ton anniversaire. Si tu es d’accord, renvoie-moi un courrier par Courant d’Air. Je te souhaite une bonne journée à toi ainsi qu’à toute ta famille.
A très vite.
Elysia. »
-Alors Anna ? Est-ce que c’était important ? Demanda Maman me faisant sursauter.
-Non… Non… C’était une erreur. Je vais demander à Courant d’Air de le renvoyer.
Je sortis deux minutes le temps de faire semblant. Quand je rentrais à nouveau Maman avait allumé le feu. J’attendis qu’elle ait le dos tourné pour pouvoir jeter rapidement la lettre. Cela me fendit le cœur, mais je ne devais pas retomber dans mes travers après deux ans d’efforts...Mais c'était peine perdue...Il suffisait d'une parole pour que je sois prisonnière de l'amour du jeune homme. Je ne devais pas être séduite. Je cachai du mieux que je pus mon trouble, mon pouls qui avait accéléré, mon teint qui avait pâli et rougit à la fois. Heureusement, Maman ne le remarqua pas. Yuma, Papa, Amarok et Pieter arrivèrent à ce moment-là.
-Bienvenue chez les Piceaerd chef ! Déclara Mère ravie.
Il vint vers elle en la dévorant des yeux et lui embrassa la main. Puis il fit de même avec moi. Je l’enlevai rapidement de dégoût.
-Installons-nous autour de la table, nous serons plus à même pour discuter, continua Maman.
Nous nous exécutâmes alors qu’elle distribua le ragoût de rennes et le fromage.
-Alors parlons, peu parlons bien ! Quand arrêtons-nous la date du mariage ? Demanda Yuma avec un tact digne de notre famille .
Je regardais Amarok, gênée. Il me frôla la main. Je faisais beaucoup d’efforts pour ne pas la retirer.
-Nous pourrions commencer par déterminer la date des fiançailles d’abord, dit Papa.
Il me mit une main protectrice sur l’épaule alors que Maman le fusilla légèrement du regard.
-C’est à Amarok de décider… Après tout il a dix-neuf ans à présent ! S'écria le chef.
-Je m’étais dit que dans deux semaines pour l’anniversaire d’Anna serait parfait, dit-il très fier.
Les adultes sourirent alors que je me recroquevillais sur ma chaise.
-C’est une excellente idée mon fils… Approuva Yuma.
Puis il se tourna vers mes parents et demanda :
-Olaf, Helga êtes-vous d’accord ?
-Oui ! Clama ma Mère.
-Alors c’est parfait. A présent la date du mariage ? S'impatienta-t-il.
-Pas avant les dix-huit ans d’Anna, coupa Papa agacé.
Yuma tiqua un peu, mais Maman compatissante posa sa main sur la sienne et expliqua :
-Comprenez chef, elle sera presque une chamane adhérée. Il faut qu’elle atteigne sa deuxième et dernière étape. Et puis à dix-huit ans elle sera bien plus mature et féconde que maintenant.
Surtout faites comme si je n’étais pas là…Pensai-je en rougissant.
-Dix-huit sera parfait Père, assura Amarok qui souhaitait caresser ma mère dans le sens du poil.
-Tes désirs sont des ordres mon fils, dit Yuma. Bon tout est noté. On se retrouve donc la semaine prochaine pour les entretiens individuels avec les enfants ?
-Tout à fait ! S’exclama Papa. Nous parlerons d’homme à homme ! S'écria-t-il en tapant avec maladresse l'épaule du fils du chef.
-Et moi, je ferai plus ample connaissance avec ma future belle-fille ! S’écria Yuma en me lorgnant avec des yeux un peu trop d’envie.
J’eus une nausée alors que l’entretien se termina. Je priai intérieurement pour être malade la semaine suivante.
Hélas mon vœu ne s’exauça pas. J’étais donc en train de m’exercer à une de mes leçons de chamanisme quand Amarok et son père arrivèrent.
-Bonjour Helga. Nous sommes là pour les entretiens ! Déclara Yuma.
Je me raidis immédiatement. Non. Non, je ne veux pas le voir. Pas rester avec lui, seule, paniquai-jeJe suppliai Maman et Papa du regard. Ils me lancèrent des sourires d’encouragement. Je ne pouvais faire autrement. Ils partirent avec Amarok, alors que je déglutis et allai avec le chef Lorcus. Je maintenais malgré tout une certaine distance.
-Viens… Allons près des berges pour être tranquilles, murmura-t-il alors que j’eus des sueurs froides.
Je le suivis mécaniquement. Yuma alla s’assoir sur une des pierres lisses et attendis que je le rejoigne.
-Je ne vais pas te manger Anna, tu peux venir à côté de moi, plaisanta-t-il.
Je faillis secouer la tête mais à la place je m’approchai à petits pas. Je manquai de m’évanouir alors qu’il insista. J’étais obligée de plier.
-Bien. Est-ce que tu sais pourquoi, tu es ici mademoiselle Piceaerd ? Demanda-t-il.
J’acquiesçai, toujours distante alors qu’il me tapota gentiment l’épaule.
-Donc je voudrais prendre quelques minutes pour que tu m’expliques exactement en quoi consistera ton rôle auprès de mon fils, continua-t-il.
Je me râclai la gorge et essayai de dire le plus naturellement possible :
-Eh bien. Je devrais le seconder, être une parfaite femme au foyer. Mais aussi apprendre les cours de chamanisme à nos enfants et plus globalement les autres leçons à tous les Northuldra de la tribu… Un peu comme ce que fit ma mère.
Yuma sursauta et sa mention et reprit avec sincérité :
-Oh oui ! Helga l'a toujours très bien fait. Parfait, Anna. Est-ce que tu sais que tu devras être à l’écoute de ton mari et te plier à tout ce qu’il te demande ?
Je répondis un peu confuse par sa dernière phrase :
-Maman avait dit que s’il y avait des choses où je n’étais pas consentante, je n’étais pas obligée d’accepter.
-Eh bien cela me fait de la peine de contredire Helga, mais Amarok reste un homme et toi une femme, tu lui dois obéissance. C’est tout. Tu as compris Anna ? ça a toujours été comme ça depuis la nuit des temps...Même si notre tribu vénère quand même plus le sexe faible que n'importe quelle autre tribu.
Je ressentis à nouveau des sueurs froides et ne répondis pas. Yuma s’approcha alors un peu plus de moi et me prit le menton.
-Est-ce que tu as compris ? Insista-t-il.
-Oui chef, murmurai-je.
Il sourit avec perversité et m’observa longuement.
-Tu es vraiment très belle tout comme ta mère, tes yeux sont aussi clairs que l’eau, tes cheveux sont uniques. J’ai souvent eu envie de passer mes mains dedans.
-Il faudrait peut-être que vous laissiez ce genre de manières à Amarok, répliquai-je avec aplomb même si sa remarque me noua le ventre.
Yuma éclata d’un rire gras qui me fit peur. Il me caressa la joue et dit :
-Certes Anna, tu as raison.
-Pouvons-nous rejoindre les autres à présent ? Demandai-je trop vite.
Le chef me dévisagea et il lut la peur dans mes yeux. ça y est ! Je suis perdue, angoissai-je. J’attendis qu’il fonce sur moi et écrase sa bouche contre la mienne mais à la place il m’interrogea encore :
-Est-ce que ta mère t’a appris un peu la sexualité ?
Mon visage vira immédiatement au rouge et je me confondais en bafouillages :
-Je…Euh…Je..Je…Ne suis pas…Enfin…C’est-à-dire… Je ne souhaite pas en parler avec vous… S’il vous plaît.
-Ah bon ? et pourquoi pas ? Je veux juste m’assurer que vous réussirez à avoir une descendance pour les chefs, reprit-il alors que son regard se perdit dans le vague.
Je me levai subitement.
-Vous savez… Il arrive que même en faisant l’acte...Enfin...il est possible que nous ne puissions pas avoir d’enfants, obtempérai-je. Je voudrais retourner voir les autres maintenant, nous avons assez discuter. Je vous ai dit tout ce que vous vouliez entendre.
Je commençai à marcher vers la maison quand Yuma reprit un peu plus durement :
-C’est moi qui donne les ordres ici, et nous n’avons pas fini. Alors reviens, s’il te plaît Anna.
-Je vous ai dit tout ce que je savais… Laissez-moi maintenant. Vous… Vous me faîtes peur ! Lançai-je enfin.
Ce fut un soulagement pour moi mais une menace pour le chef Lorcus. En deux temps, trois mouvements il m’attrapa par le col de la robe et me força à aller dans l’eau.
-Mouille-toi ! Dépêche-toi Anna ! Tu as des pensées impures ! Tu as besoin de te remettre les idées en place ! Jura-t-il.
Il m’appuya plusieurs fois sur la tête et me maintins sous l’eau. Je suffoquai en remontant à la surface.
-Vous êtes complètement fou ! Criai-je.
Yuma me lançait des éclairs de rage. Il hurla à son tour :
-Je t’ai simplement posé une question. Tu as intérêt d’être docile maintenant. Je veux le meilleur pour mon fils !
-Pour mon fils ou pour vous ?! Rétorquai-je alors qu’il avait toujours sa main posée sur ma tête.
Il me tira alors par les cheveux et écrasa enfin sa bouche contre la mienne.
-Tu as raison ! C’est pour moi ! Tu m’as toujours attirée ! Déblatéra-t-il dans une demi-folie, pendant longtemps je n'ai pas voulu cela...Par respect pour une certaine personne que j'aime...Mais je l'avais déjà trahie auparavant...Donc maintenant je ne regrette plus rien... Soumets-toi que je m’assure que tu sois bien pour Amarok ! Laisse-toi faire ! Tu ne peux faire autrement ! Nul n’est au-dessus du chef, surtout pas les chamanes.
Je me surprise à garder un aplomb et un sang-froid à toute épreuve.
-Qu’est-ce qui vous dit que je n’irais pas le dire à mes parents après ! M'écriai-je, surtout que si je ne m’abuse, il y aura des preuves que je ne serai plus… Une petite fille !
-Si tu avais voulu tu l’aurais déjà fait depuis longtemps ! Renchérit Yuma, et puis réfléchis ! Qui aura le plus de poids entre toi et moi… Quand j’aurais fait courir le bruit que tu n’es plus vierge à cause d’un certain Elysia Sappos...Cette sale petite ordure qui se croit être meilleur que mon fils ! Oui ! La honte s’abattra sur toi. Tu ne seras plus rien Anna... Oui mon fils est le seul à ne pas s'en être aperçu et je préfère le préserver.
Pendant un instant je me disais que ça ne pouvait pas être pire que la situation actuelle. Mais finalement je pensai à mes parents en priorité. Yuma retrouva son sourire de crocodile et reprit :
-Voilà. Je vois que tu comprends où je veux en venir. Laisse-moi juste te toucher, je n’irai pas jusqu’au bout en toi, rassure-toi...Je ne ferai pas deux fois la même erreur...Même si je pense qu'elle ne trouverait rien à redire.
Je regardai mes pieds de plus en plus effarée par ses paroles. J’étais gelée à cause de l’eau qui trempait toujours mes vêtements. Mon esprit était confus. Yuma sentit qu’il avait le dessus. Il me mordit la bouche et parcourut mes seins de ses mains malsaines.
-Tu es parfaite Anna… Oh ton corps… J’ai tellement rêvé de le toucher durant mes plais…
-Taisez-vous ! Hurlai-je. Taisez-vous ! Faites ce que vous voulez mais taisez-vous !
Je manquai d’oxygène mais je me surpris de ne pas pleurer. Je préférai quand il me maintenait la tête sous l’eau finalement. Au lieu de ça, ses doigts s’infiltrèrent dans mon chakra racine. Il me tripota encore ainsi pendant de longues minutes allant de plus en plus violemment dans ma chair. Je fermai les yeux, respirai un grand coup alors qu’une pensée d’une leçon de chamanisme me revint en mémoire. La même que j’avais utilisé étant petite contre lui. Oubliant l’eau, je me concentrai sur le feu que je consumai avec violence contre sa poitrine...Je n'étais pas mauvaise...Pourtant là, je voulais qu'il ait mal !
Il recula violemment et hurla :
-SORCIERE ! JE SAIS QUE C’EST TOI ! NE M’ARRETE PLUS !
-Laissez-moi… Laissez-moi… Criai-je, vous en avez assez eu !
Je me concentrai à nouveau et lui envoyai encore plus de chaleur. Mes pensées s’emballèrent. Je rêvai de le voir blessé… Mort… Il me fallut plusieurs minutes avant de me rendre compte que je ne sentais plus ses doigts palper mon corps. J’ouvris à nouveau les yeux et découvris horrifiée que Yuma était inconscient dans l’eau.
-Mon Dieu… Mais qu’ai-je fait ?! Paniquai-je.
Je retournai aussitôt son visage vers le ciel et le trainai vers le rivage. J’hésitai à me pencher pour vérifier s’il respirait encore mais finalement je le fis. Je dégainai alors mon couteau et le mit sous ses narines. Un soulagement inconscient me traversa l’esprit. Je ne voulais pas être une meurtrière. Je me relevai les jambes encore flageolantes alors que mon esprit réfléchissait à toute vitesse.
-Allez Anna, il faut aller prévenir les parents, dis-je en pleurant.
Je ne pouvais pas déplacer Yuma, aussi je le laissais le long de la berge.
-Je reviens chef Lorcus ! Conclus-je l’esprit embrouillée.
J’avais déjà atteint la cime des arbres quand on me plaqua à nouveau au sol.
-Tu as essayé de me tuer ! Sale traîtresse ! Anna Piceaerd tu es le diable en personne ! Donne-moi une récompense et je consens à te pardonner ! S’exclama Yuma qui aventurait à nouveau ses mains là où il ne fallait pas.
J’en avais assez. Cette fois, je hurlais et me débattais en utilisant à nouveau le feu. Tant pis s’il mourrait. Je ne pouvais pas supporter un instant de plus ses attouchements.
-Tais-toi ! Tais-toi ! Cria-t-il en serrant ses mains contre mon cou. Ce qui se passe c’est de ta faute ! Tu es trop attirante ! Trop aguicheuse !
Je manquais d’air. J’allais mourir bêtement. Pourquoi personne ne venait me chercher ?! Au moment où je fermai les yeux pour de bon et accueillis le noir, je fus retirée en arrière et prise dans une main solide. Puis je sentis un tapotement dans mon dos et ouvris péniblement les yeux. Un craquement de roche confirma mes pensées.
-Merci mon amie, merci, soufflai-je au géant.
Il me ramena contre lui alors qu’un de ses compatriotes regarda méchamment Yuma qu’il tenait suspendu entre deux de ses doigts.
-Non… Non…Pitié…Je suis votre maître… Bégaya-t-il avec moins d’assurance.
Le géant fronça les sourcils et se tourna vers moi. J’hésitai quelques instants avant de lui dire :
-S’il te plaît ne lui fais rien ! Il ne mérite pas ta colère !
Mais le monstre des roches secoua la tête en signe de contestation. Après tout, lui seul avait le droit de choisir. Il lâcha Yuma d’un seul coup qui hurla violemment. Contre toute attente, il n’était pas encore mort malgré la chute.
-Anna…Anna…Aidez-moi, me supplia-t-il, je...Je promets que je ne vous toucherai plus...Je promets que je ne dirais rien pour Elysia...
J’implorai à nouveau le géant de le laisser tranquille. Mais celui-ci grogna encore. Il me montra du doigt puis montra le chef.
-Oui je sais qu’il m’a fait du mal, mais ce n’est rien, je t’en prie, murmurai-je.
Mais ça ne changeait rien. Au mot « mal » l’autre géant s’énerva à nouveau. J’eus juste le temps de fermer les yeux avant d’apercevoir la lourde patte du monstre des roches s’aplatir sur le corps encore gesticulant du chef. Les "non" qu'il produisit resteraient dans ma mémoire à jamais. Un bruit que j’aurais préféré oublier s’ensuivit. La culpabilité s’installa. Le père d’Amarok était mort par ma faute. J’étais une meurtrière. Ce fut trop pour moi. Je m’évanouis.
Quand je repris connaissance, j’étais sèche, changée et dans mon lit. Amarok me tenait la main. Il pleurait.
-Madame Piceaerd, Anna reviens à elle ! S’exclama-t-il en m’enlaçant.
Il m’étouffa presque et reprit :
-Oh ma chère Anna, j’ai eu si peur pour toi ! Il y a eu un accident ! Papa… Père… Il est mort écrasé par les géants et toi… Toi tu as failli y passer. Heureusement Pieter et moi sommes arrivés et nous avons chassé ses monstres.
Mon frère arriva à ce moment-là suivi de mes parents. Papa était soulagé. Maman bouleversée. Elle pleurait à chaudes larmes. Elle refusa le bras de mon père autour de son épaule. Pieter bouscula alors Amarok et me prit à son tour dans ses bras.
-Je t’avais bien dit qu’il ne fallait pas aller voir ces monstres ! Tu avais plusieurs griffures sur le visage. Est-ce que tu te rappelles ce qui s’est passé ? Demanda-t-il.
Je le repoussai gentiment car je ne désirai pas qu’on me touche dans l’instant. Une partie de moi voulait dire la vérité… Mais à quoi cela aurait-il servi à part m’attirer des ennuis ? La justice avait été faite puisque Yuma était mort.
-Je me rappelle juste que nous étions en train de discuter du mariage et de mon rôle auprès de toi Amarok. Nous étions près des berges. Nous avons dû parler trop fort et embêter les géants. C’est pour ça qu’ils se sont mis en colère.
-A partir de maintenant ! Il est interdit pour eux de s’approcher du village ! S’énerva-t-il. Je suis presque le chef à présent et c’est moi qui donne les ordres.
-Laisse-moi leur dire dans ce cas, murmurai-je. Ils ne me feront jamais de mal, ceux sont mes amis.
-Et les griffures ! insista Pieter.
-Pas d’eux, répondis-je simplement.
Mon frère lut la détresse dans mes yeux. Forte heureusement, il eut la présence d’esprit de ne rien dire. Mais il avait compris. Je fixai encore Amarok du regard, il ne plia pas. Je me tournai alors vers Maman qui fut plus calme et conciliante.
-Anna a raison, dit-elle en reniflant encore. Elle n’a jamais eu de problèmes avec eux.
Le chef était mécontent mais finit par plier. Néanmoins un large sourire s’élargit sur son visage.
-Comme vous voudrez Madame Piceaerd, mais les fiançailles sont toujours maintenues la semaine prochaine !
Elle hocha la tête ravie alors que Papa allait l'en dissuader. J’eus envie de vomir. Je ne pouvais m’empêcher d’imaginer Elysia et Yélana en pleine complicité et ma jalousie prit le dessus. Deux ans Anna… Pourquoi te tracasses-tu encore avec ça ?! Ton mari est là, face à toi ! Me grondai-je Mais mon esprit n’y pouvait rien encore et toujours.
-Nous y consentons, déclara Papa à contrecœur en m’embrassant le front.
Je fermai les yeux et respirai le plus posément possible pour éviter de pleurer. Je me reposai ainsi durant quelques heures. Quand je rouvris à nouveau les yeux, Amarok était parti avec Pieter et Papa.
-Ils doivent préparer la cérémonie de l’enterrement, expliqua Maman tout en me caressant les cheveux.
Ses yeux étaient toujours remplis de tristesse. Je posai ma main ferme sur la sienne et demandai :
-Maman est-ce que tu étais amie avec le chef ?
-Non pourquoi ? questionna-t-elle à son tour en retirant sa main, je suis trop émotive...Nous sommes de la même génération ton père, moi et Yuma...Du coup ça me fait quand même un petit quelque chose qu'il soit mort, ça nous rappelle que nous ne sommes pas éternels.
Elle s'arrêta alors et me chantonna la berceuse d’Ahtohallan. Puis elle hésita avant de reprendre :
-J’ai encore eu du courrier pour toi ma petite chamane.
Elle me tendit la lettre pliée en oiseau. Je la décachetai et lus pour moi-même.
« Ma chère Anna,
Je ne sais pas si tu as reçu ma lettre de l’autre fois, mais comme je n’ai pas eu de réponse, je pense que, soit tu es toujours fâchée, soit tu ne l’as pas reçue. Aussi je te le redis ici, je me débrouillerai pour venir le jour de ton anniversaire. Normalement je ne devrais pas car ça fait deux ans que nous nous sommes vus depuis la dernière fois. Mais je viendrais en cachette. Nous nous entendons bien avec Yélana mais ce n’est pas pareil qu’avec toi. Tu me manques terriblement Anna. J’ai été vraiment un idiot de ne pas t’avoir retenue pour plus t’expliquer la situation. S’il te plaît pardonne-moi. Si jamais tu décides de venir me rejoindre, je t’attendrais dans la plus grande discrétion près des Epicéa qui bordent les Plages Grises. Maman est toujours malade. Pour l’instant elle suit bien le traitement de la guérisseuse. Je t’en dirai plus si tu veux dans une autre lettre.
A bientôt Anna. S’il te plaît, réponds-moi.
Je t’envoie mille baisers.
Tendrement.
Elysia »
Mon coeur battit la chamade...Il fallait que j'y aille...Non...Non Anna...Ce n'est pas une bonne idée ! Me convainquis-je.
-Alors qui est-ce ? Demanda Maman qui remarqua mon léger sourire.
-Yélana, répondis-je très vite. Elle me raconte ses difficultés de chamanisme et m’explique qu’Iduna continue de prendre ses traitements.
Je ne lui avais pas raconté que nous nous étions fâchées avant qu’elle parte.
-Bien. Tu lui répondras à l’occasion, répliqua-t-elle.
J’haussai les épaules et fourrai la lettre dans mon buste. J’irai la brûler tout à l’heure car il fallait effacer toutes traces d’Elysia. Même si mon cœur battait encore pour lui et qu’il était sincère, je devais tourner la page.
-On peut quand même dire que tu as fait attendre Papy jusqu’au bout ! M’exclamai-je.
-Oh oui ! Mais l’attente en valait la peine, susurra-t-elle en l’embrassant.
-Je suis bien contente que Yuma soit mort ! C’était vraiment une ordure ! Lâcha Maman d’un ton grossier.
-Tout à fait d’accord avec toi ma fille ! Renchérit Papy.
-Nous l’avons déjà dit mais…Il me rappelle beaucoup mon père… Soupira Hans.
-Ce n’est pas toi, murmurai-je en me collant à lui.
-Peut être… Renchérit-il. Mais à croire mes différentes vies, j’étais loin d’être charmant comme Kristoff. Mamie toi qui est vieille et qui sait tout… peux-tu me dire si dans une de mes vies, autres que celle-là, j’ai été quelqu’un de bien ?
Notre aïeule s’abstint de répondre. Son silence voulut tout dire. Hans se recula aussitôt de moi.
-Je ne suis pas un modèle pour toi Anna… Murmura-t-il.
-Ne dis pas de sottises mon petit Piceaerd, tu es quelqu’un de très bien, la rassura-t-elle. La preuve si mon moi vivant t’a renvoyée sur le bateau plutôt qu’Agnarr et Iduna c’est qu’il y avait une très bonne raison !
-Oui… Ne plus m’avoir dans les pattes, maugréa-t-il.
La situation devenait tendue. Je me rapprochai immédiatement de mon mari et le prenant entre quatre yeux, je lui plantai un baiser langoureux.
-Nous enterrons donc définitivement la pudeur aujourd’hui ! Grogna Papa.
-Oh bah depuis le temps que vous connaissez mon Gendre, je pensais que vous vous étiez fait dépucelés à ce sujet-là.
-Maman s’il te plaît ! S’écria la mienne en devenant rouge.
Hans et moi éclatâmes de rire alors que Père répliqua :
-Si Belle-Maman pouvait se ménager et continuer son histoire avant que cette hutte termine en maison close d’Arnevik.
Mamie sourit et répliqua :
-Ne critiquez pas Arnevik… C’est une ville où je garde un très bon souvenir !
-Moi pas, commentai-je en repensant à Elsa dévêtue et enceinte d’Olaf prête à se faire avorter.
- Malgré le traumatisme que vous avez dû infliger à vos filles, elle reste quand même très utile… Insista-t-elle. Néanmoins me pressez-vous vraiment pour connaître la suite de l’histoire ?
-Hum… Bien sûr que non… Mais… Je crois qu’Iduna et Anna sont impatientes de la connaître, bafouilla-t-il grognon.
Je fus heureuse que Papa soit intrigué aussi finalement.
La tribu attendit que je sois rétablie pour procéder à l’enterrement. Nous étions tous réunis dans la grande plaine des esprits. C’était là que nous brûlions les morts pour qu’il rejoigne l’Helheim ou le Niflheim. Amarok avait rassemblé le peu d’affaires qu’il restait de son père. Il le plaça au centre d’un grand bûcher et revint sur le côté avec nous.
-Anna, assiste-moi, murmura Maman d’une voix professionnelle.
Je la rejoins donc devant le tas prêt à flamber.
-Tends-ta main et fais les Ah-Ah pour appeler Bruni.
Pendant que je m’appliquai à la tâche, je vis qu’elle déversa les cendres de la coupole du foyer de Yuma. Ma main me brûla alors. L’esprit du feu logeait à l’intérieur. Je la tendis à Mère qui lui murmura une incantation chamanique. La petite créature hocha la tête et cracha enfin des flammes.
Nous restâmes silencieux le temps que le feu s’éteigne. J’observai Amarok. Il n’avait pas une larme. Son visage était stoïque. Il m’enlaça la main et me chuchota à l’oreille:
-J’ai hâte d’être après-demain.
Je me raidis, médusée. J’avais presque l’impression que la mort de son père l’avait arrangé pour qu’il accède plus vite à son nouveau rôle.
-J’appelle à présent Amarok Lorcus ! S’exclama Maman me sauvant d’une éventuelle réponse.
Fier comme un paon, le jeune chef se plaça alors devant les cendres. Il bomba son torse pour se donner une posture plus orgueilleuse.
-Amarok, l’heure était venue pour ton père de partir pour le royaume des morts. En agissant ainsi, il a quitté tout ce qui était matériel sur cette Terre. C’est à toi maintenant de devoir t’occuper de ses tâches en protégeant et aimant le peuple de la Forêt du Soleil mais aussi celui des Terres Gelées. Peux-tu jurer que tu ne failliras jamais à cette tâche ?
-Je le jure Madame Piceaerd ! Je ne vous décevrai pas ! Répondit-il simplement.
Maman lui traça alors des lignes de peinture orange sur le front et les joues, puis elle leva fort sa main droite.
-Peuple du Soleil, nous avons notre nouveau chef ! Conclut-elle.
La passation fut reçue sous un tonnerre d’applaudissements. Je me pliai aux autres en tapant timidement dans mes mains. Il fut ensuite tard. Les familles se séparèrent et rentrèrent chacune dans leurs huttes. Quand j’arrivai dans ma chambre un flot de feuilles tourbillonnait au-dessus de mon lit.
-Courant d’Air ? Que fais-tu là ? M’étonnai-je.
L’esprit du vent me déposa alors une énième lettre entre mes mains et s’envola. Je la décachetai cette fois sans aucune surprise et lus:
« Ma chère Anna,
Nous sommes à deux jours de ton anniversaire. Tant pis si tu ne m’as pas répondu, je prendrai le risque de venir car je veux te voir. Mon cœur éclate à l’idée d’être séparé de toi. Je veux absolument te parler c’est urgent ! N’oublie pas, je serai près des Épicéas qui bordent les Plages Grises.
A bientôt donc.
Je t’embrasse avec beaucoup d’affection.
Elysia ou celui qui n’a jamais cessé de penser à toi. ».
Mon esprit voulut rejeter ses avances mais cette fois je n’y tins plus. Il fallait que j’en parle à Pieter. J’allais aussitôt dans la chambre de mon frère pour lui expliquer la situation.
-Pieter, j’ai besoin de toi, murmurai-je.
Il m’invita à m’assoir à côté de lui.
-Je t’écoute petite sœur.
Je lui fis lire la lettre. Son visage se décomposa au fur et à mesure.
-Tu ne vas quand même pas y aller Anna ?! Finit-il par dire.
-Je pensais que tu étais de mon côté ! Argumentai-je déçue.
-Oui… Je ne veux que ton bonheur… Mais tu es promise à Amarok, et Elysia est fiancé à Yélana...ça fait deux ans maintenant.
Je lui fis alors mes yeux doux.
-Je l’aime toujours Pieter, s’il te plaît… Couvre-moi, insistai-je. Il veut juste me souhaiter un bon anniversaire et s’expliquer… Et après nous serons quittes. Promis.
Mon frère me fixa alors que j’accentuai de plus en plus ma bouille d’ange.
-Ne te fatigue pas, je vais t’aider petite sœur, soupira-t-il, même si je doute qu'il veuille juste te souhaiter un bon anniversaire...
Je me retins de ne pas crier de joie. A la place je l’enlaçai fortement.
-Merci Pieter, tu es le meilleur des grands frères… Bonne nuit.
Il se contenta d’hocher la tête et je voyais à son sourire qu’il s’en faisait pour moi. Je ne répondis toujours pas au jeune homme des Terres Gelées et m’endormis avec la lettre contre mon cœur.
Les deux jours qui passèrent me parurent être une éternité. Mais finalement nous y étions. A mon seizième anniversaire. Pour l’occasion, Maman me détacha les cheveux.
-Ça me fait bizarre de les avoir comme ça ! M’exclamai-je en voyant la demi-queue tressée qui avait remplacé les tresses.
Ils étaient ondulés à cause de la coiffure habituelle. Maman ne voyait pas ma gêne. Elle me passa une tenue Northuldra qu’elle avait un peu plus sophistiquée pour l’occasion.
-Mets ton châle Anna, termina-t-elle.
Elle me fit tourner sur moi-même et je pouvais voir des larmes poindre dans ses yeux.
-Tu es parfaite ma petite chamane. Tu as grandi si vite, murmura-t-elle.
-Maman s’il te plaît…La grondai-je.
-Pardon… Va ma fille. Enflamme le cœur d’Amarok et profite de ce moment avec lui d’accord ?
-Oui Maman, soufflai-je, ne pensant juste qu’au soir avec Elysia.
Le nouveau chef m’attendait devant chez lui. Il resta un instant figé en me voyant mais ne répondit rien. Puis il réagit soudain avec vigueur.
-Te voilà enfin ! Grogna-t-il, j’ai failli attendre !
-Pardonne-moi, murmurai-je.
-Non-excuse-moi… Se reprit-il, je suis tellement pressé… Bon maintenant que tu es là je peux me lancer.
Alors, sans surprise, il plia un genou au sol et sortis une bague de sa poche.
-Anna Piceaerd… Veux-tu m’épouser ? Demanda-t-il.
C’était d’une platitude ! Le bijou était joli mais je ne ressentis absolument rien car… Tout le monde nous l’avait répété depuis notre naissance. Même en essayant de remplacer Amarok par Elysia cela ne marcha pas.
-Oui, répondis-je automatiquement.
Il se releva et me passa la bague. Puis il m’embrassa assez férocement. Toujours aucune émotion. Croyant que je ne le voyais pas, il glissa alors ses mains en dessous du châle contre ma poitrine. Je reculai immédiatement.
-Non Amarok. Pas ça, ordonnai-je.
-Excuse-moi Anna… Mais je suis avec une si jolie fiancée que…Commença-t-il.
-Que rien… Tu sais que nous devons attendre le mariage c’est tout, dis-je férocement.
Ça ne finirait donc jamais ! Le nouveau chef n’insista pas. Nous retournâmes à la maison pour fêter mon anniversaire. Et l’après-midi me parut interminable.
Puis le soir arriva enfin. Je raccompagnai Amarok. Pieter était avec nous. Il nous laissa seuls le temps des au revoir et me fit un clin d’œil pour m’indiquer qu’il me couvrirait pour la suite.
-A demain ma douce fiancée, souffla Amarok.
-A demain, conclus-je de manière impatiente.
Je l’embrassais sur la joue avant de m’en aller. Il rentra dans sa hutte. Je passai aussitôt devant la maison des Coudriers et leur empruntai un renne qui me conduisit jusqu’au rivage des Plages Grises. Plus j’avançais, plus mon cœur se serrait d’appréhension. Il fallait que je joue la distante pour faire croire à Elysia que je lui en voulais toujours. Allais-je y arriver ?
Il était trop tard pour reculer. Je vis bientôt son ombre se fondre dans le clair de lune. Il eut un sourire crispé en me voyant descendre de la monture. Il s’approcha doucement comme s’il voulait m’apprivoiser et murmura en se caressant la nuque :
-Anna… Je…Tu…Je ne pensais pas que tu viendrais…Je suis si heureux que tu sois là...
-J’ai hésité, dis-je très sincèrement.
Je me rapprochai doucement de lui.
-Tu es magnifique, lâcha-t-il avec sincérité, tes cheveux sont encore plus beaux lâchés et ondulés.
-C’est Maman qui a insisté pour qu’ils soient comme ça, mais ce n’est pas très pratique, commentai-je gênée.
Un silence s’installa. Je pouvais entendre Elysia déglutir de nervosité alors que j'avais moi-même du mal à trouver ma respiration. Je finis par lui demander :
-Tu es venu avec ta femme ?
Il sursauta avant de comprendre. Puis il répliqua :
-Yélana n’est pas ici, elle n’est pas ma femme et ne l’a jamais été. Elle n’a pas mis une seule fois de la volonté pour devenir chamane et n’a fait que me parler d’Amarok pendant deux ans...Je ne peux pas trop lui en vouloir je faisais pareil.
Un poids de soulagement pénétra ma poitrine toujours meurtris par les derniers événements.
-Hélas, Amarok et moi venons de nous fiancer, chuchotai-je.
Elysia prit visiblement sur lui car il ne me cria pas dessus. A la place il se rapprocha un peu plus de moi et m’enlaça la taille. Des frissons de plaisir me parcoururent instantanément.
-Je m’en fiche Anna, murmura-t-il. Je m’en fiche, tu m’entends !
-Dans ce cas, pourquoi es-tu venu ? Demandai-je.
-Je te l'ai dit dans les lettres, pour te souhaiter un bon anniversaire et pour m’excuser de mon comportement d’il y a deux ans, répondit-il. Me pardonnes-tu d'avoir été un imbécile ? D'avoir voulu cacher mes sentiments ?
Sa tête se rapprocha un peu plus de la mienne augmentant ma température. Mon cœur se mit à battre plus violemment dans la poitrine et la moiteur de mon bas ventre s'éveilla.
-Oui, murmurai-je. Oui je te pardonne Elysia... Bien sûr que je te pardonne.
-Parfait, chuchota-t-il soulagé. Je t’ai apporté un cadeau dans ce cas.
Je le vis rapidement sortir une bague où logeait un diamant presque transparent.
-Il a été fait à partir de la glace d’Ahtohallan, précisa-t-il alors que je sentais que je perdais l’équilibre à cause de l’émotion...Je...Je l'ai fabriqué moi-même.
-Elle est très belle merci… Mais je ne pourrais pas la porter à mon doigt… Si Amarok s’en aperçoit… Soupirai-je.
-Essaye-là donc tout de suite, il n’est pas là pour l’instant, insista-t-il.
Je tendis délicatement mon doigt à Elysia qui glissa l’anneau avec fluidité. Nos doigts s’entrelacèrent d’eux-mêmes avant d’à nouveau s’écarter.
-Elle te va à ravir, reprit le jeune homme.
Sa main se rapprocha alors de mon visage alors que ma tension recommençait à monter. J’hochai la tête tandis qu’un silence s’installait à nouveau. Ce fut Elysia qui le rompit encore :
-Tu te rappelles ce baiser que nous avions échangé quand nous étions petits.
Je souris à la seule pensée du souvenir.
-Oui… Je t’avais dit que j’avais trouvé ça dégoûtant, déclarai-je.
Mon faux frère hocha la tête avec un grand sourire également. Ses prunelles brillaient avec la nuit et je voyais qu’il était focalisé sur moi et sur ma bouche.
-Je vais peut-être faire une bêtise, mais tant pis je me lance, déclara-t-il… Je veux réessayer.
-Vas-y, susurrai-je car j’avais compris.
D’un seul mouvement il me rapprocha à nouveau de lui, puis il mit une main derrière ma nuque alors que de l’autre il m’enlaça une des miennes. Sa bouche toucha enfin mes lèvres et l’explosion fut intense. En un instant les barrières dont ma Mère m’avait mis en garde depuis seize ans venaient de tomber. Car j’étais avec lui. Le seul et unique homme que j’aimerais au cours de mon existence. Son geste était doux. Je voulais le brusquer mais je pris sur moi pour que nous prenions notre temps. Pourtant Elysia me lâcha trop vite à mon goût, puis il me prit la tête entre ses mains et chuchota :
-Anna Piceaerd, je t’aime et je n’ai toujours aimé que toi.
-Moi aussi Elysia Sappos, moi aussi, criai-je presque sous l’émotion.
Le jeune homme des Terres Gelées fut rempli de bonheur. Il me porta alors dans ses bras forts et me fit tourner tout en recommençant à m’embrasser à en perdre la tête. Sa bouche pressa la mienne, puis le cou, les joues m'embrasant de plus en plus.
-C’est tellement bien de le dire à haute voix, oh oui je t’aime, ma Anna, mon amour.
Je pleurais de joie tellement j’étais aux anges. Là, tout de suite, je me fichai d’Amarok et de mon futur mariage. J’étais enfin dans les bras de l’homme que j’aime. Et si j'écoutai mon côté inconscient j'aurais été prête à me donner directement à lui. Calmant mes ardeurs, je lui chuchotai à la place :
-Embrasse-moi encore Elysia.
Il me redéposa au sol et m’appuya contre un arbre. Puis, sans se faire prier il exécuta mon ordre parcourant mon corps d’un désir impénétrable. Sa bouche, ses lèvres, ses dents, sa langue. Tout était en fusion avec mon être. Et il m’aimait, c’était presque trop beau pour être vrai. Sa langue emmêlée à la mienne finit de me dissuader que c’était un rêve.
Nous nous relâchâmes après de longues minutes, reprenant notre respiration et nous sourîmes un peu gênés.
-Tu viens de m’offrir le plus beau des cadeaux, dis-je. Si seulement nous pouvions aller voir mes parents, leur dire que nous nous aimons et nous marier sans qu’il y ait ces maudites coupoles comme enjeux.
-Je me fiche des coupoles et je me fiche d’Amarok. Tu m’entends Anna ?! Je m’en fiche de cet idiot qui prétend t’aimer ! Tu seras peut-être sa femme officiellement mais officieusement nous nous aimerons tous les deux.
-Je n’ai toujours aimé que toi, repris-je.
-Et moi donc ! Je ne te brusquerai pas ma Anna. Je te le promets. Les deux ans qui nous attendent seront moins durs à présent puisque je sais que tu m’aimes.
Nous nous embrassâmes encore à en perdre haleine alors que je me sentais de plus en plus moite au niveau de mes collants. En temps normal, je n'aurais jamais osé mais je lui demandai soudain :
-Peux-tu me promettre autre chose Elysia ?
-Quoi donc ? Reprit-il étonné.
-Quand nous nous retrouverons, j’en aurais dix-huit. Je serai prête à être ta femme physiquement. Promets-moi que c’est toi qui t’occuperas de mon corps quand nous ferons…
-… L’amour, termina-t-il aussi rouge que moi. Si c’est toi qui le demandes je le respecte et je reviendrai sur ma parole si tu n’en as plus envie.
-J'en ai déjà envie, rétorquai-je d'une voix passionnée. Merci Elysia...Merci mon amour.
-De rien ma Anna, moi aussi... Je voudrais déjà ne faire qu'un avec toi...Chuchota-t-il.
Nous nous autorisâmes à effleurer nos corps à travers les tissus de nos vêtements. Nos bouches étaient toujours scellés, nos yeux fermés pour vraiment ressentir les émotions qui émanaient de nos êtres. Nous restâmes ensuite enlacés l’un contre l’autre pendant de longues minutes où j’étais vraiment heureuse. Nous nous aimions. Plus rien n’avait d’importance.
Il fut dur de laisser repartir Elysia après ça. Mais beaucoup moins dur que tout ce que nous avions pu faire au cours de toutes ces années. Ce soir-là en rentrant à la maison, j’avais le cœur rempli de joie. Pieter me couvrit le temps de retourner dans ma chambre et se retrouva désolé de voir que ce qu'il redoutait était arrivé. Une fois-là, j’allumai faiblement la lampe et lui griffonnai déjà une lettre.
« Cher Elysia,
Je t’aime… Je t’aime… Je t’aime… »
Impossible d’écrire autre chose car tout était dit dans ces termes. Je savais que notre amour n’était pas encore gagné. Mais je m’en fichai en cet instant. C’était lui et moi et ces fameux baisers.
Il y eut un grand silence le temps que tout le monde assimile les paroles. Chaque couple se fondait délicieusement contre son partenaire et contre toute attente c’est Papa qui finit par sortir :
-Je préfère quand vos histoires s’arrangent Belle-Maman. Même si vous ne perdez pas le Nord niveau charme !
Je blanchis en repensant à la chanson de Kristoff alors que Mamie sursauta et répliqua :
-Mon Gendre je ne vous savais pas si romantique !
-Tu n’as aucune idée de ce qu’il est capable de faire Maman.
-Et je ne préfère pas savoir Iduna merci ! Répliqua-t-elle.
-Ça n’a pas dû être facile de jongler entre tes deux amoureux Mamie, dit à son tour Hans.
Je lui donnai un coup de coude le temps qu’il comprenne qu’il avait fait une bourde.
-Je n’avais qu’un amoureux mon petit Piceaerd, dit-elle en souriant… Mais effectivement ce fut compliqué… Vous l’apprendrez plus tard.
-Et avec Yélana vous vous êtes réconciliées à l’époque ? Demandai-je piquée de curiosité.
Mamie hocha la tête, trop émue pour répondre.
-Hélas ce n’est plus le cas aujourd’hui, soupira-t-elle.
-Mais qu’est-ce que tu en sais après tout… Puisqu’elle est morte dans l'autre vie, elle doit sans doute être dans l’Helveg ! Vous pourriez essayer de vous réconcilier à nouveau ! Clamai-je.
-J’ai toujours su que j’avais une fille intelligente, murmura Papa.
-C’est parce qu’elle tire de sa Grand-mère ! Minauda Mamie.
Elle appela alors Aren et Kirsten qui s’empressèrent d’effectuer les recherches. Nous en profitâmes pour faire une longue pause en prenant notre repas. Nous étions donc autour de la table quand Yélana fit son entrée. Cela me fit bizarre, mais elle aussi avait retrouvé sa jeunesse.
-Je ne comprends toujours pas où je suis mais veuillez me laisser jeune homme ! Je ne veux aucunement avoir affaire à des Arendelliens ! Cracha-t-elle.
-Bien Madame Coudrier.
-Merci Aren ! Clama Mamie.
Elle se leva et les deux se firent face. Yélana la regarda avec des yeux surpris.
-Anna vous êtes là vous aussi ?! Mais alors ça veut dire qu’Elsa n’est pas loin ! S’écria la Northuldra.
-Euh… Non… Moi je suis là ! Criai-je en lui faisant un petit coucou.
Yélana se figea et se tourna à nouveau vers Mamie.
-Mais alors… Anna Piceaerd… Je suis en enfers ! S’exclama la matriarche.
-Pas encore, murmura Mamie avec un sourire.
L’autre Northuldra la regarda crispée avant d’observer Papy toujours assis à la table. Son regard se mit à briller d’espoir et elle s’exclama en lui sautant au cou :
-Elysia ! Tu es là toi aussi !
Les yeux de Mamie lui lancèrent alors des éclairs et en deux temps trois mouvements elle fit reculer sa meilleure amie.
-Je ne sais pas pourquoi mais maintenant qu’elle est là… Je sens que nous allons bien nous amuser, murmura Papa.
-Agnarr... Soupira Maman.
-Ah Iduna est ici aussi reprit Yélana… Mais alors si vous êtes tous là… Amarok doit être parmi vous ?
Nous pouvions sentir l’espoir dans sa voix. Mamie secoua la tête.
-Non. Dit-elle, il est dans le Niflheim avec son père… je suis désolée Yélana.
-Dans ce cas, permets-moi d’aller le retrouver ! Grogna-t-elle, tu me l’as déjà assez pris de ton vivant je ne veux pas que ça soit pareil durant notre mort.
-Comme tu veux, reprit Mamie en haussant les épaules… Toutefois nous pourrions aussi faire une tabula rasa du passé et repartir à zéro pour notre amitié. Je suis en train de raconter notre histoire justement.
Elles se fixèrent du regard, pensives.
-Je te croyais morte depuis bien longtemps, avoua-t-elle, avec ce que tu m'avais dit.
-Je l'étais...Mais pas dans la vie que tu connais.
Mamie sortit alors le bracelet de l’amitié et le lui donna. D’abord, méfiante, Yélana le prit quand même et finit légèrement par sourire.
-Dans la vie où toi, tu es morte, je ne le suis pas, reprit-elle… Dans la vie où je suis morte tu ne l’es pas.
-Je n’ai pas tout compris Anna, déclara Yélana.
Mamie lui prit alors le bras et tout en sortant de la hutte, elle ajouta complice :
-J’ai quelque chose à te montrer. Terminez le repas nous revenons d’ici une dizaine de minutes !
Elles partirent ensemble sous le regard bienveillant de Papy. Elles allèrent vers la galerie des souvenirs, bras dessus bras dessous comme si elles n’avaient jamais cessé d’être meilleures amies.
-Alors qui a gagné Anna ? Demandèrent Pieter et Amarok essoufflés.
Ils en étaient à leur huitième combat d’entraînement depuis ce matin. Testant leurs agilités avec leurs lances. Vérifiant que leurs tactiques de positionnement de jambes et de mains étaient bonnes. Et je faisais l’arbitre pour eux. Je n’avais plus que ça à faire depuis deux ans. Nous avions entretenu une relation chaste avec mon futur mari et ne passions toujours pas de grands moments ensembles. Maman avait expliqué que la distance était importante puisque pour l’instant nous n’étions pas encore fiancés. Je n’avais plus eu de nouvelles d’Elysia et Yélana. Je leur en voulais toujours… Sauf quand je me perdais dans mes moments d’intimité solitaire avec ancien faux frère. Je m'en voulais également à moi-même d'être toujours aussi idiotement amoureuse du jeune homme des Terres Gelées. Mais il n'y avait rien à faire. J'avais beau me mettre une carapace, me jurer que je le détestai, le simple fait d'y penser me meurtrisser au plus profond de mon âme. Un point positif était ressorti de cette expérience : J’avais retrouvé une immense complicité avec mon Pieter.
-Alors Anna ? Répéta-t-il. Lequel a mis l’autre au sol le plus vite ?
Perdue dans mes pensées, je n’avais pas suivi leur énième altercation. Je répondis rapidement :
-C’est toi Pieter, tu as été plus souple dans tes gestes.
Amarok le fusilla du regard et rétorqua :
-Je souhaiterais une revanche !
Pieter blêmit alors que je poussais un soupir. Ce n’était que ça depuis ce matin...Quand ce n'était pas l'un c'était l'autre qui revenait à la charge.
-Faites-en une dernière, moi je vous abandonne. J’ai promis d’aller aider Maman avant que ton père n’arrive Amarok, déclarai-je.
-A tout de suite dans ce cas ! Clama le fils du chef tout en me volant un baiser.
Je fis une légère grimace que seul mon frère aperçut avant de retourner à la maison. Quand j’arrivais Maman avait fait un délicieux repas. Elle était en train d’installer la table quand elle me dit :
-Tu as reçu du courrier ma petite chamane.
-Ah bon ? Et de qui ? Demandai-je surprise.
-Je ne me permets pas de regarder ma chérie. Tiens, le voilà.
Maman me tendit alors une enveloppe.
-Je reviens je vais chercher du bois pour le feu, clama-t-elle pour me laisser un peu d'intimité.
J’attendis qu’elle s’en aille pour déplier la lettre. Mon sang ne fit qu’un tour quand je compris qu’elle était d’Elysia.
« Bonjour Anna,
Je t’écris cette lettre car je souhaiterais m’excuser pour ce qui s’est passé il y a deux ans. J’étais immature. J’aurais dû te mettre dans la confidence et surtout ne pas te dire de vilaines choses à propos de ta relation avec Amarok qui est légitime aux yeux des Dieux. Je souhaiterai repartir sur de nouvelles bases avec toi en venant en cachette pour ton anniversaire. Si tu es d’accord, renvoie-moi un courrier par Courant d’Air. Je te souhaite une bonne journée à toi ainsi qu’à toute ta famille.
A très vite.
Elysia. »
-Alors Anna ? Est-ce que c’était important ? Demanda Maman me faisant sursauter.
-Non… Non… C’était une erreur. Je vais demander à Courant d’Air de le renvoyer.
Je sortis deux minutes le temps de faire semblant. Quand je rentrais à nouveau Maman avait allumé le feu. J’attendis qu’elle ait le dos tourné pour pouvoir jeter rapidement la lettre. Cela me fendit le cœur, mais je ne devais pas retomber dans mes travers après deux ans d’efforts...Mais c'était peine perdue...Il suffisait d'une parole pour que je sois prisonnière de l'amour du jeune homme. Je ne devais pas être séduite. Je cachai du mieux que je pus mon trouble, mon pouls qui avait accéléré, mon teint qui avait pâli et rougit à la fois. Heureusement, Maman ne le remarqua pas. Yuma, Papa, Amarok et Pieter arrivèrent à ce moment-là.
-Bienvenue chez les Piceaerd chef ! Déclara Mère ravie.
Il vint vers elle en la dévorant des yeux et lui embrassa la main. Puis il fit de même avec moi. Je l’enlevai rapidement de dégoût.
-Installons-nous autour de la table, nous serons plus à même pour discuter, continua Maman.
Nous nous exécutâmes alors qu’elle distribua le ragoût de rennes et le fromage.
-Alors parlons, peu parlons bien ! Quand arrêtons-nous la date du mariage ? Demanda Yuma avec un tact digne de notre famille .
Je regardais Amarok, gênée. Il me frôla la main. Je faisais beaucoup d’efforts pour ne pas la retirer.
-Nous pourrions commencer par déterminer la date des fiançailles d’abord, dit Papa.
Il me mit une main protectrice sur l’épaule alors que Maman le fusilla légèrement du regard.
-C’est à Amarok de décider… Après tout il a dix-neuf ans à présent ! S'écria le chef.
-Je m’étais dit que dans deux semaines pour l’anniversaire d’Anna serait parfait, dit-il très fier.
Les adultes sourirent alors que je me recroquevillais sur ma chaise.
-C’est une excellente idée mon fils… Approuva Yuma.
Puis il se tourna vers mes parents et demanda :
-Olaf, Helga êtes-vous d’accord ?
-Oui ! Clama ma Mère.
-Alors c’est parfait. A présent la date du mariage ? S'impatienta-t-il.
-Pas avant les dix-huit ans d’Anna, coupa Papa agacé.
Yuma tiqua un peu, mais Maman compatissante posa sa main sur la sienne et expliqua :
-Comprenez chef, elle sera presque une chamane adhérée. Il faut qu’elle atteigne sa deuxième et dernière étape. Et puis à dix-huit ans elle sera bien plus mature et féconde que maintenant.
Surtout faites comme si je n’étais pas là…Pensai-je en rougissant.
-Dix-huit sera parfait Père, assura Amarok qui souhaitait caresser ma mère dans le sens du poil.
-Tes désirs sont des ordres mon fils, dit Yuma. Bon tout est noté. On se retrouve donc la semaine prochaine pour les entretiens individuels avec les enfants ?
-Tout à fait ! S’exclama Papa. Nous parlerons d’homme à homme ! S'écria-t-il en tapant avec maladresse l'épaule du fils du chef.
-Et moi, je ferai plus ample connaissance avec ma future belle-fille ! S’écria Yuma en me lorgnant avec des yeux un peu trop d’envie.
J’eus une nausée alors que l’entretien se termina. Je priai intérieurement pour être malade la semaine suivante.
Hélas mon vœu ne s’exauça pas. J’étais donc en train de m’exercer à une de mes leçons de chamanisme quand Amarok et son père arrivèrent.
-Bonjour Helga. Nous sommes là pour les entretiens ! Déclara Yuma.
Je me raidis immédiatement. Non. Non, je ne veux pas le voir. Pas rester avec lui, seule, paniquai-jeJe suppliai Maman et Papa du regard. Ils me lancèrent des sourires d’encouragement. Je ne pouvais faire autrement. Ils partirent avec Amarok, alors que je déglutis et allai avec le chef Lorcus. Je maintenais malgré tout une certaine distance.
-Viens… Allons près des berges pour être tranquilles, murmura-t-il alors que j’eus des sueurs froides.
Je le suivis mécaniquement. Yuma alla s’assoir sur une des pierres lisses et attendis que je le rejoigne.
-Je ne vais pas te manger Anna, tu peux venir à côté de moi, plaisanta-t-il.
Je faillis secouer la tête mais à la place je m’approchai à petits pas. Je manquai de m’évanouir alors qu’il insista. J’étais obligée de plier.
-Bien. Est-ce que tu sais pourquoi, tu es ici mademoiselle Piceaerd ? Demanda-t-il.
J’acquiesçai, toujours distante alors qu’il me tapota gentiment l’épaule.
-Donc je voudrais prendre quelques minutes pour que tu m’expliques exactement en quoi consistera ton rôle auprès de mon fils, continua-t-il.
Je me râclai la gorge et essayai de dire le plus naturellement possible :
-Eh bien. Je devrais le seconder, être une parfaite femme au foyer. Mais aussi apprendre les cours de chamanisme à nos enfants et plus globalement les autres leçons à tous les Northuldra de la tribu… Un peu comme ce que fit ma mère.
Yuma sursauta et sa mention et reprit avec sincérité :
-Oh oui ! Helga l'a toujours très bien fait. Parfait, Anna. Est-ce que tu sais que tu devras être à l’écoute de ton mari et te plier à tout ce qu’il te demande ?
Je répondis un peu confuse par sa dernière phrase :
-Maman avait dit que s’il y avait des choses où je n’étais pas consentante, je n’étais pas obligée d’accepter.
-Eh bien cela me fait de la peine de contredire Helga, mais Amarok reste un homme et toi une femme, tu lui dois obéissance. C’est tout. Tu as compris Anna ? ça a toujours été comme ça depuis la nuit des temps...Même si notre tribu vénère quand même plus le sexe faible que n'importe quelle autre tribu.
Je ressentis à nouveau des sueurs froides et ne répondis pas. Yuma s’approcha alors un peu plus de moi et me prit le menton.
-Est-ce que tu as compris ? Insista-t-il.
-Oui chef, murmurai-je.
Il sourit avec perversité et m’observa longuement.
-Tu es vraiment très belle tout comme ta mère, tes yeux sont aussi clairs que l’eau, tes cheveux sont uniques. J’ai souvent eu envie de passer mes mains dedans.
-Il faudrait peut-être que vous laissiez ce genre de manières à Amarok, répliquai-je avec aplomb même si sa remarque me noua le ventre.
Yuma éclata d’un rire gras qui me fit peur. Il me caressa la joue et dit :
-Certes Anna, tu as raison.
-Pouvons-nous rejoindre les autres à présent ? Demandai-je trop vite.
Le chef me dévisagea et il lut la peur dans mes yeux. ça y est ! Je suis perdue, angoissai-je. J’attendis qu’il fonce sur moi et écrase sa bouche contre la mienne mais à la place il m’interrogea encore :
-Est-ce que ta mère t’a appris un peu la sexualité ?
Mon visage vira immédiatement au rouge et je me confondais en bafouillages :
-Je…Euh…Je..Je…Ne suis pas…Enfin…C’est-à-dire… Je ne souhaite pas en parler avec vous… S’il vous plaît.
-Ah bon ? et pourquoi pas ? Je veux juste m’assurer que vous réussirez à avoir une descendance pour les chefs, reprit-il alors que son regard se perdit dans le vague.
Je me levai subitement.
-Vous savez… Il arrive que même en faisant l’acte...Enfin...il est possible que nous ne puissions pas avoir d’enfants, obtempérai-je. Je voudrais retourner voir les autres maintenant, nous avons assez discuter. Je vous ai dit tout ce que vous vouliez entendre.
Je commençai à marcher vers la maison quand Yuma reprit un peu plus durement :
-C’est moi qui donne les ordres ici, et nous n’avons pas fini. Alors reviens, s’il te plaît Anna.
-Je vous ai dit tout ce que je savais… Laissez-moi maintenant. Vous… Vous me faîtes peur ! Lançai-je enfin.
Ce fut un soulagement pour moi mais une menace pour le chef Lorcus. En deux temps, trois mouvements il m’attrapa par le col de la robe et me força à aller dans l’eau.
-Mouille-toi ! Dépêche-toi Anna ! Tu as des pensées impures ! Tu as besoin de te remettre les idées en place ! Jura-t-il.
Il m’appuya plusieurs fois sur la tête et me maintins sous l’eau. Je suffoquai en remontant à la surface.
-Vous êtes complètement fou ! Criai-je.
Yuma me lançait des éclairs de rage. Il hurla à son tour :
-Je t’ai simplement posé une question. Tu as intérêt d’être docile maintenant. Je veux le meilleur pour mon fils !
-Pour mon fils ou pour vous ?! Rétorquai-je alors qu’il avait toujours sa main posée sur ma tête.
Il me tira alors par les cheveux et écrasa enfin sa bouche contre la mienne.
-Tu as raison ! C’est pour moi ! Tu m’as toujours attirée ! Déblatéra-t-il dans une demi-folie, pendant longtemps je n'ai pas voulu cela...Par respect pour une certaine personne que j'aime...Mais je l'avais déjà trahie auparavant...Donc maintenant je ne regrette plus rien... Soumets-toi que je m’assure que tu sois bien pour Amarok ! Laisse-toi faire ! Tu ne peux faire autrement ! Nul n’est au-dessus du chef, surtout pas les chamanes.
Je me surprise à garder un aplomb et un sang-froid à toute épreuve.
-Qu’est-ce qui vous dit que je n’irais pas le dire à mes parents après ! M'écriai-je, surtout que si je ne m’abuse, il y aura des preuves que je ne serai plus… Une petite fille !
-Si tu avais voulu tu l’aurais déjà fait depuis longtemps ! Renchérit Yuma, et puis réfléchis ! Qui aura le plus de poids entre toi et moi… Quand j’aurais fait courir le bruit que tu n’es plus vierge à cause d’un certain Elysia Sappos...Cette sale petite ordure qui se croit être meilleur que mon fils ! Oui ! La honte s’abattra sur toi. Tu ne seras plus rien Anna... Oui mon fils est le seul à ne pas s'en être aperçu et je préfère le préserver.
Pendant un instant je me disais que ça ne pouvait pas être pire que la situation actuelle. Mais finalement je pensai à mes parents en priorité. Yuma retrouva son sourire de crocodile et reprit :
-Voilà. Je vois que tu comprends où je veux en venir. Laisse-moi juste te toucher, je n’irai pas jusqu’au bout en toi, rassure-toi...Je ne ferai pas deux fois la même erreur...Même si je pense qu'elle ne trouverait rien à redire.
Je regardai mes pieds de plus en plus effarée par ses paroles. J’étais gelée à cause de l’eau qui trempait toujours mes vêtements. Mon esprit était confus. Yuma sentit qu’il avait le dessus. Il me mordit la bouche et parcourut mes seins de ses mains malsaines.
-Tu es parfaite Anna… Oh ton corps… J’ai tellement rêvé de le toucher durant mes plais…
-Taisez-vous ! Hurlai-je. Taisez-vous ! Faites ce que vous voulez mais taisez-vous !
Je manquai d’oxygène mais je me surpris de ne pas pleurer. Je préférai quand il me maintenait la tête sous l’eau finalement. Au lieu de ça, ses doigts s’infiltrèrent dans mon chakra racine. Il me tripota encore ainsi pendant de longues minutes allant de plus en plus violemment dans ma chair. Je fermai les yeux, respirai un grand coup alors qu’une pensée d’une leçon de chamanisme me revint en mémoire. La même que j’avais utilisé étant petite contre lui. Oubliant l’eau, je me concentrai sur le feu que je consumai avec violence contre sa poitrine...Je n'étais pas mauvaise...Pourtant là, je voulais qu'il ait mal !
Il recula violemment et hurla :
-SORCIERE ! JE SAIS QUE C’EST TOI ! NE M’ARRETE PLUS !
-Laissez-moi… Laissez-moi… Criai-je, vous en avez assez eu !
Je me concentrai à nouveau et lui envoyai encore plus de chaleur. Mes pensées s’emballèrent. Je rêvai de le voir blessé… Mort… Il me fallut plusieurs minutes avant de me rendre compte que je ne sentais plus ses doigts palper mon corps. J’ouvris à nouveau les yeux et découvris horrifiée que Yuma était inconscient dans l’eau.
-Mon Dieu… Mais qu’ai-je fait ?! Paniquai-je.
Je retournai aussitôt son visage vers le ciel et le trainai vers le rivage. J’hésitai à me pencher pour vérifier s’il respirait encore mais finalement je le fis. Je dégainai alors mon couteau et le mit sous ses narines. Un soulagement inconscient me traversa l’esprit. Je ne voulais pas être une meurtrière. Je me relevai les jambes encore flageolantes alors que mon esprit réfléchissait à toute vitesse.
-Allez Anna, il faut aller prévenir les parents, dis-je en pleurant.
Je ne pouvais pas déplacer Yuma, aussi je le laissais le long de la berge.
-Je reviens chef Lorcus ! Conclus-je l’esprit embrouillée.
J’avais déjà atteint la cime des arbres quand on me plaqua à nouveau au sol.
-Tu as essayé de me tuer ! Sale traîtresse ! Anna Piceaerd tu es le diable en personne ! Donne-moi une récompense et je consens à te pardonner ! S’exclama Yuma qui aventurait à nouveau ses mains là où il ne fallait pas.
J’en avais assez. Cette fois, je hurlais et me débattais en utilisant à nouveau le feu. Tant pis s’il mourrait. Je ne pouvais pas supporter un instant de plus ses attouchements.
-Tais-toi ! Tais-toi ! Cria-t-il en serrant ses mains contre mon cou. Ce qui se passe c’est de ta faute ! Tu es trop attirante ! Trop aguicheuse !
Je manquais d’air. J’allais mourir bêtement. Pourquoi personne ne venait me chercher ?! Au moment où je fermai les yeux pour de bon et accueillis le noir, je fus retirée en arrière et prise dans une main solide. Puis je sentis un tapotement dans mon dos et ouvris péniblement les yeux. Un craquement de roche confirma mes pensées.
-Merci mon amie, merci, soufflai-je au géant.
Il me ramena contre lui alors qu’un de ses compatriotes regarda méchamment Yuma qu’il tenait suspendu entre deux de ses doigts.
-Non… Non…Pitié…Je suis votre maître… Bégaya-t-il avec moins d’assurance.
Le géant fronça les sourcils et se tourna vers moi. J’hésitai quelques instants avant de lui dire :
-S’il te plaît ne lui fais rien ! Il ne mérite pas ta colère !
Mais le monstre des roches secoua la tête en signe de contestation. Après tout, lui seul avait le droit de choisir. Il lâcha Yuma d’un seul coup qui hurla violemment. Contre toute attente, il n’était pas encore mort malgré la chute.
-Anna…Anna…Aidez-moi, me supplia-t-il, je...Je promets que je ne vous toucherai plus...Je promets que je ne dirais rien pour Elysia...
J’implorai à nouveau le géant de le laisser tranquille. Mais celui-ci grogna encore. Il me montra du doigt puis montra le chef.
-Oui je sais qu’il m’a fait du mal, mais ce n’est rien, je t’en prie, murmurai-je.
Mais ça ne changeait rien. Au mot « mal » l’autre géant s’énerva à nouveau. J’eus juste le temps de fermer les yeux avant d’apercevoir la lourde patte du monstre des roches s’aplatir sur le corps encore gesticulant du chef. Les "non" qu'il produisit resteraient dans ma mémoire à jamais. Un bruit que j’aurais préféré oublier s’ensuivit. La culpabilité s’installa. Le père d’Amarok était mort par ma faute. J’étais une meurtrière. Ce fut trop pour moi. Je m’évanouis.
Quand je repris connaissance, j’étais sèche, changée et dans mon lit. Amarok me tenait la main. Il pleurait.
-Madame Piceaerd, Anna reviens à elle ! S’exclama-t-il en m’enlaçant.
Il m’étouffa presque et reprit :
-Oh ma chère Anna, j’ai eu si peur pour toi ! Il y a eu un accident ! Papa… Père… Il est mort écrasé par les géants et toi… Toi tu as failli y passer. Heureusement Pieter et moi sommes arrivés et nous avons chassé ses monstres.
Mon frère arriva à ce moment-là suivi de mes parents. Papa était soulagé. Maman bouleversée. Elle pleurait à chaudes larmes. Elle refusa le bras de mon père autour de son épaule. Pieter bouscula alors Amarok et me prit à son tour dans ses bras.
-Je t’avais bien dit qu’il ne fallait pas aller voir ces monstres ! Tu avais plusieurs griffures sur le visage. Est-ce que tu te rappelles ce qui s’est passé ? Demanda-t-il.
Je le repoussai gentiment car je ne désirai pas qu’on me touche dans l’instant. Une partie de moi voulait dire la vérité… Mais à quoi cela aurait-il servi à part m’attirer des ennuis ? La justice avait été faite puisque Yuma était mort.
-Je me rappelle juste que nous étions en train de discuter du mariage et de mon rôle auprès de toi Amarok. Nous étions près des berges. Nous avons dû parler trop fort et embêter les géants. C’est pour ça qu’ils se sont mis en colère.
-A partir de maintenant ! Il est interdit pour eux de s’approcher du village ! S’énerva-t-il. Je suis presque le chef à présent et c’est moi qui donne les ordres.
-Laisse-moi leur dire dans ce cas, murmurai-je. Ils ne me feront jamais de mal, ceux sont mes amis.
-Et les griffures ! insista Pieter.
-Pas d’eux, répondis-je simplement.
Mon frère lut la détresse dans mes yeux. Forte heureusement, il eut la présence d’esprit de ne rien dire. Mais il avait compris. Je fixai encore Amarok du regard, il ne plia pas. Je me tournai alors vers Maman qui fut plus calme et conciliante.
-Anna a raison, dit-elle en reniflant encore. Elle n’a jamais eu de problèmes avec eux.
Le chef était mécontent mais finit par plier. Néanmoins un large sourire s’élargit sur son visage.
-Comme vous voudrez Madame Piceaerd, mais les fiançailles sont toujours maintenues la semaine prochaine !
Elle hocha la tête ravie alors que Papa allait l'en dissuader. J’eus envie de vomir. Je ne pouvais m’empêcher d’imaginer Elysia et Yélana en pleine complicité et ma jalousie prit le dessus. Deux ans Anna… Pourquoi te tracasses-tu encore avec ça ?! Ton mari est là, face à toi ! Me grondai-je Mais mon esprit n’y pouvait rien encore et toujours.
-Nous y consentons, déclara Papa à contrecœur en m’embrassant le front.
Je fermai les yeux et respirai le plus posément possible pour éviter de pleurer. Je me reposai ainsi durant quelques heures. Quand je rouvris à nouveau les yeux, Amarok était parti avec Pieter et Papa.
-Ils doivent préparer la cérémonie de l’enterrement, expliqua Maman tout en me caressant les cheveux.
Ses yeux étaient toujours remplis de tristesse. Je posai ma main ferme sur la sienne et demandai :
-Maman est-ce que tu étais amie avec le chef ?
-Non pourquoi ? questionna-t-elle à son tour en retirant sa main, je suis trop émotive...Nous sommes de la même génération ton père, moi et Yuma...Du coup ça me fait quand même un petit quelque chose qu'il soit mort, ça nous rappelle que nous ne sommes pas éternels.
Elle s'arrêta alors et me chantonna la berceuse d’Ahtohallan. Puis elle hésita avant de reprendre :
-J’ai encore eu du courrier pour toi ma petite chamane.
Elle me tendit la lettre pliée en oiseau. Je la décachetai et lus pour moi-même.
« Ma chère Anna,
Je ne sais pas si tu as reçu ma lettre de l’autre fois, mais comme je n’ai pas eu de réponse, je pense que, soit tu es toujours fâchée, soit tu ne l’as pas reçue. Aussi je te le redis ici, je me débrouillerai pour venir le jour de ton anniversaire. Normalement je ne devrais pas car ça fait deux ans que nous nous sommes vus depuis la dernière fois. Mais je viendrais en cachette. Nous nous entendons bien avec Yélana mais ce n’est pas pareil qu’avec toi. Tu me manques terriblement Anna. J’ai été vraiment un idiot de ne pas t’avoir retenue pour plus t’expliquer la situation. S’il te plaît pardonne-moi. Si jamais tu décides de venir me rejoindre, je t’attendrais dans la plus grande discrétion près des Epicéa qui bordent les Plages Grises. Maman est toujours malade. Pour l’instant elle suit bien le traitement de la guérisseuse. Je t’en dirai plus si tu veux dans une autre lettre.
A bientôt Anna. S’il te plaît, réponds-moi.
Je t’envoie mille baisers.
Tendrement.
Elysia »
Mon coeur battit la chamade...Il fallait que j'y aille...Non...Non Anna...Ce n'est pas une bonne idée ! Me convainquis-je.
-Alors qui est-ce ? Demanda Maman qui remarqua mon léger sourire.
-Yélana, répondis-je très vite. Elle me raconte ses difficultés de chamanisme et m’explique qu’Iduna continue de prendre ses traitements.
Je ne lui avais pas raconté que nous nous étions fâchées avant qu’elle parte.
-Bien. Tu lui répondras à l’occasion, répliqua-t-elle.
J’haussai les épaules et fourrai la lettre dans mon buste. J’irai la brûler tout à l’heure car il fallait effacer toutes traces d’Elysia. Même si mon cœur battait encore pour lui et qu’il était sincère, je devais tourner la page.
****
-On peut quand même dire que tu as fait attendre Papy jusqu’au bout ! M’exclamai-je.
-Oh oui ! Mais l’attente en valait la peine, susurra-t-elle en l’embrassant.
-Je suis bien contente que Yuma soit mort ! C’était vraiment une ordure ! Lâcha Maman d’un ton grossier.
-Tout à fait d’accord avec toi ma fille ! Renchérit Papy.
-Nous l’avons déjà dit mais…Il me rappelle beaucoup mon père… Soupira Hans.
-Ce n’est pas toi, murmurai-je en me collant à lui.
-Peut être… Renchérit-il. Mais à croire mes différentes vies, j’étais loin d’être charmant comme Kristoff. Mamie toi qui est vieille et qui sait tout… peux-tu me dire si dans une de mes vies, autres que celle-là, j’ai été quelqu’un de bien ?
Notre aïeule s’abstint de répondre. Son silence voulut tout dire. Hans se recula aussitôt de moi.
-Je ne suis pas un modèle pour toi Anna… Murmura-t-il.
-Ne dis pas de sottises mon petit Piceaerd, tu es quelqu’un de très bien, la rassura-t-elle. La preuve si mon moi vivant t’a renvoyée sur le bateau plutôt qu’Agnarr et Iduna c’est qu’il y avait une très bonne raison !
-Oui… Ne plus m’avoir dans les pattes, maugréa-t-il.
La situation devenait tendue. Je me rapprochai immédiatement de mon mari et le prenant entre quatre yeux, je lui plantai un baiser langoureux.
-Nous enterrons donc définitivement la pudeur aujourd’hui ! Grogna Papa.
-Oh bah depuis le temps que vous connaissez mon Gendre, je pensais que vous vous étiez fait dépucelés à ce sujet-là.
-Maman s’il te plaît ! S’écria la mienne en devenant rouge.
Hans et moi éclatâmes de rire alors que Père répliqua :
-Si Belle-Maman pouvait se ménager et continuer son histoire avant que cette hutte termine en maison close d’Arnevik.
Mamie sourit et répliqua :
-Ne critiquez pas Arnevik… C’est une ville où je garde un très bon souvenir !
-Moi pas, commentai-je en repensant à Elsa dévêtue et enceinte d’Olaf prête à se faire avorter.
- Malgré le traumatisme que vous avez dû infliger à vos filles, elle reste quand même très utile… Insista-t-elle. Néanmoins me pressez-vous vraiment pour connaître la suite de l’histoire ?
-Hum… Bien sûr que non… Mais… Je crois qu’Iduna et Anna sont impatientes de la connaître, bafouilla-t-il grognon.
Je fus heureuse que Papa soit intrigué aussi finalement.
****
La tribu attendit que je sois rétablie pour procéder à l’enterrement. Nous étions tous réunis dans la grande plaine des esprits. C’était là que nous brûlions les morts pour qu’il rejoigne l’Helheim ou le Niflheim. Amarok avait rassemblé le peu d’affaires qu’il restait de son père. Il le plaça au centre d’un grand bûcher et revint sur le côté avec nous.
-Anna, assiste-moi, murmura Maman d’une voix professionnelle.
Je la rejoins donc devant le tas prêt à flamber.
-Tends-ta main et fais les Ah-Ah pour appeler Bruni.
Pendant que je m’appliquai à la tâche, je vis qu’elle déversa les cendres de la coupole du foyer de Yuma. Ma main me brûla alors. L’esprit du feu logeait à l’intérieur. Je la tendis à Mère qui lui murmura une incantation chamanique. La petite créature hocha la tête et cracha enfin des flammes.
Nous restâmes silencieux le temps que le feu s’éteigne. J’observai Amarok. Il n’avait pas une larme. Son visage était stoïque. Il m’enlaça la main et me chuchota à l’oreille:
-J’ai hâte d’être après-demain.
Je me raidis, médusée. J’avais presque l’impression que la mort de son père l’avait arrangé pour qu’il accède plus vite à son nouveau rôle.
-J’appelle à présent Amarok Lorcus ! S’exclama Maman me sauvant d’une éventuelle réponse.
Fier comme un paon, le jeune chef se plaça alors devant les cendres. Il bomba son torse pour se donner une posture plus orgueilleuse.
-Amarok, l’heure était venue pour ton père de partir pour le royaume des morts. En agissant ainsi, il a quitté tout ce qui était matériel sur cette Terre. C’est à toi maintenant de devoir t’occuper de ses tâches en protégeant et aimant le peuple de la Forêt du Soleil mais aussi celui des Terres Gelées. Peux-tu jurer que tu ne failliras jamais à cette tâche ?
-Je le jure Madame Piceaerd ! Je ne vous décevrai pas ! Répondit-il simplement.
Maman lui traça alors des lignes de peinture orange sur le front et les joues, puis elle leva fort sa main droite.
-Peuple du Soleil, nous avons notre nouveau chef ! Conclut-elle.
La passation fut reçue sous un tonnerre d’applaudissements. Je me pliai aux autres en tapant timidement dans mes mains. Il fut ensuite tard. Les familles se séparèrent et rentrèrent chacune dans leurs huttes. Quand j’arrivai dans ma chambre un flot de feuilles tourbillonnait au-dessus de mon lit.
-Courant d’Air ? Que fais-tu là ? M’étonnai-je.
L’esprit du vent me déposa alors une énième lettre entre mes mains et s’envola. Je la décachetai cette fois sans aucune surprise et lus:
« Ma chère Anna,
Nous sommes à deux jours de ton anniversaire. Tant pis si tu ne m’as pas répondu, je prendrai le risque de venir car je veux te voir. Mon cœur éclate à l’idée d’être séparé de toi. Je veux absolument te parler c’est urgent ! N’oublie pas, je serai près des Épicéas qui bordent les Plages Grises.
A bientôt donc.
Je t’embrasse avec beaucoup d’affection.
Elysia ou celui qui n’a jamais cessé de penser à toi. ».
Mon esprit voulut rejeter ses avances mais cette fois je n’y tins plus. Il fallait que j’en parle à Pieter. J’allais aussitôt dans la chambre de mon frère pour lui expliquer la situation.
-Pieter, j’ai besoin de toi, murmurai-je.
Il m’invita à m’assoir à côté de lui.
-Je t’écoute petite sœur.
Je lui fis lire la lettre. Son visage se décomposa au fur et à mesure.
-Tu ne vas quand même pas y aller Anna ?! Finit-il par dire.
-Je pensais que tu étais de mon côté ! Argumentai-je déçue.
-Oui… Je ne veux que ton bonheur… Mais tu es promise à Amarok, et Elysia est fiancé à Yélana...ça fait deux ans maintenant.
Je lui fis alors mes yeux doux.
-Je l’aime toujours Pieter, s’il te plaît… Couvre-moi, insistai-je. Il veut juste me souhaiter un bon anniversaire et s’expliquer… Et après nous serons quittes. Promis.
Mon frère me fixa alors que j’accentuai de plus en plus ma bouille d’ange.
-Ne te fatigue pas, je vais t’aider petite sœur, soupira-t-il, même si je doute qu'il veuille juste te souhaiter un bon anniversaire...
Je me retins de ne pas crier de joie. A la place je l’enlaçai fortement.
-Merci Pieter, tu es le meilleur des grands frères… Bonne nuit.
Il se contenta d’hocher la tête et je voyais à son sourire qu’il s’en faisait pour moi. Je ne répondis toujours pas au jeune homme des Terres Gelées et m’endormis avec la lettre contre mon cœur.
Les deux jours qui passèrent me parurent être une éternité. Mais finalement nous y étions. A mon seizième anniversaire. Pour l’occasion, Maman me détacha les cheveux.
-Ça me fait bizarre de les avoir comme ça ! M’exclamai-je en voyant la demi-queue tressée qui avait remplacé les tresses.
Ils étaient ondulés à cause de la coiffure habituelle. Maman ne voyait pas ma gêne. Elle me passa une tenue Northuldra qu’elle avait un peu plus sophistiquée pour l’occasion.
-Mets ton châle Anna, termina-t-elle.
Elle me fit tourner sur moi-même et je pouvais voir des larmes poindre dans ses yeux.
-Tu es parfaite ma petite chamane. Tu as grandi si vite, murmura-t-elle.
-Maman s’il te plaît…La grondai-je.
-Pardon… Va ma fille. Enflamme le cœur d’Amarok et profite de ce moment avec lui d’accord ?
-Oui Maman, soufflai-je, ne pensant juste qu’au soir avec Elysia.
Le nouveau chef m’attendait devant chez lui. Il resta un instant figé en me voyant mais ne répondit rien. Puis il réagit soudain avec vigueur.
-Te voilà enfin ! Grogna-t-il, j’ai failli attendre !
-Pardonne-moi, murmurai-je.
-Non-excuse-moi… Se reprit-il, je suis tellement pressé… Bon maintenant que tu es là je peux me lancer.
Alors, sans surprise, il plia un genou au sol et sortis une bague de sa poche.
-Anna Piceaerd… Veux-tu m’épouser ? Demanda-t-il.
C’était d’une platitude ! Le bijou était joli mais je ne ressentis absolument rien car… Tout le monde nous l’avait répété depuis notre naissance. Même en essayant de remplacer Amarok par Elysia cela ne marcha pas.
-Oui, répondis-je automatiquement.
Il se releva et me passa la bague. Puis il m’embrassa assez férocement. Toujours aucune émotion. Croyant que je ne le voyais pas, il glissa alors ses mains en dessous du châle contre ma poitrine. Je reculai immédiatement.
-Non Amarok. Pas ça, ordonnai-je.
-Excuse-moi Anna… Mais je suis avec une si jolie fiancée que…Commença-t-il.
-Que rien… Tu sais que nous devons attendre le mariage c’est tout, dis-je férocement.
Ça ne finirait donc jamais ! Le nouveau chef n’insista pas. Nous retournâmes à la maison pour fêter mon anniversaire. Et l’après-midi me parut interminable.
Puis le soir arriva enfin. Je raccompagnai Amarok. Pieter était avec nous. Il nous laissa seuls le temps des au revoir et me fit un clin d’œil pour m’indiquer qu’il me couvrirait pour la suite.
-A demain ma douce fiancée, souffla Amarok.
-A demain, conclus-je de manière impatiente.
Je l’embrassais sur la joue avant de m’en aller. Il rentra dans sa hutte. Je passai aussitôt devant la maison des Coudriers et leur empruntai un renne qui me conduisit jusqu’au rivage des Plages Grises. Plus j’avançais, plus mon cœur se serrait d’appréhension. Il fallait que je joue la distante pour faire croire à Elysia que je lui en voulais toujours. Allais-je y arriver ?
Il était trop tard pour reculer. Je vis bientôt son ombre se fondre dans le clair de lune. Il eut un sourire crispé en me voyant descendre de la monture. Il s’approcha doucement comme s’il voulait m’apprivoiser et murmura en se caressant la nuque :
-Anna… Je…Tu…Je ne pensais pas que tu viendrais…Je suis si heureux que tu sois là...
-J’ai hésité, dis-je très sincèrement.
Je me rapprochai doucement de lui.
-Tu es magnifique, lâcha-t-il avec sincérité, tes cheveux sont encore plus beaux lâchés et ondulés.
-C’est Maman qui a insisté pour qu’ils soient comme ça, mais ce n’est pas très pratique, commentai-je gênée.
Un silence s’installa. Je pouvais entendre Elysia déglutir de nervosité alors que j'avais moi-même du mal à trouver ma respiration. Je finis par lui demander :
-Tu es venu avec ta femme ?
Il sursauta avant de comprendre. Puis il répliqua :
-Yélana n’est pas ici, elle n’est pas ma femme et ne l’a jamais été. Elle n’a pas mis une seule fois de la volonté pour devenir chamane et n’a fait que me parler d’Amarok pendant deux ans...Je ne peux pas trop lui en vouloir je faisais pareil.
Un poids de soulagement pénétra ma poitrine toujours meurtris par les derniers événements.
-Hélas, Amarok et moi venons de nous fiancer, chuchotai-je.
Elysia prit visiblement sur lui car il ne me cria pas dessus. A la place il se rapprocha un peu plus de moi et m’enlaça la taille. Des frissons de plaisir me parcoururent instantanément.
-Je m’en fiche Anna, murmura-t-il. Je m’en fiche, tu m’entends !
-Dans ce cas, pourquoi es-tu venu ? Demandai-je.
-Je te l'ai dit dans les lettres, pour te souhaiter un bon anniversaire et pour m’excuser de mon comportement d’il y a deux ans, répondit-il. Me pardonnes-tu d'avoir été un imbécile ? D'avoir voulu cacher mes sentiments ?
Sa tête se rapprocha un peu plus de la mienne augmentant ma température. Mon cœur se mit à battre plus violemment dans la poitrine et la moiteur de mon bas ventre s'éveilla.
-Oui, murmurai-je. Oui je te pardonne Elysia... Bien sûr que je te pardonne.
-Parfait, chuchota-t-il soulagé. Je t’ai apporté un cadeau dans ce cas.
Je le vis rapidement sortir une bague où logeait un diamant presque transparent.
-Il a été fait à partir de la glace d’Ahtohallan, précisa-t-il alors que je sentais que je perdais l’équilibre à cause de l’émotion...Je...Je l'ai fabriqué moi-même.
-Elle est très belle merci… Mais je ne pourrais pas la porter à mon doigt… Si Amarok s’en aperçoit… Soupirai-je.
-Essaye-là donc tout de suite, il n’est pas là pour l’instant, insista-t-il.
Je tendis délicatement mon doigt à Elysia qui glissa l’anneau avec fluidité. Nos doigts s’entrelacèrent d’eux-mêmes avant d’à nouveau s’écarter.
-Elle te va à ravir, reprit le jeune homme.
Sa main se rapprocha alors de mon visage alors que ma tension recommençait à monter. J’hochai la tête tandis qu’un silence s’installait à nouveau. Ce fut Elysia qui le rompit encore :
-Tu te rappelles ce baiser que nous avions échangé quand nous étions petits.
Je souris à la seule pensée du souvenir.
-Oui… Je t’avais dit que j’avais trouvé ça dégoûtant, déclarai-je.
Mon faux frère hocha la tête avec un grand sourire également. Ses prunelles brillaient avec la nuit et je voyais qu’il était focalisé sur moi et sur ma bouche.
-Je vais peut-être faire une bêtise, mais tant pis je me lance, déclara-t-il… Je veux réessayer.
-Vas-y, susurrai-je car j’avais compris.
D’un seul mouvement il me rapprocha à nouveau de lui, puis il mit une main derrière ma nuque alors que de l’autre il m’enlaça une des miennes. Sa bouche toucha enfin mes lèvres et l’explosion fut intense. En un instant les barrières dont ma Mère m’avait mis en garde depuis seize ans venaient de tomber. Car j’étais avec lui. Le seul et unique homme que j’aimerais au cours de mon existence. Son geste était doux. Je voulais le brusquer mais je pris sur moi pour que nous prenions notre temps. Pourtant Elysia me lâcha trop vite à mon goût, puis il me prit la tête entre ses mains et chuchota :
-Anna Piceaerd, je t’aime et je n’ai toujours aimé que toi.
-Moi aussi Elysia Sappos, moi aussi, criai-je presque sous l’émotion.
Le jeune homme des Terres Gelées fut rempli de bonheur. Il me porta alors dans ses bras forts et me fit tourner tout en recommençant à m’embrasser à en perdre la tête. Sa bouche pressa la mienne, puis le cou, les joues m'embrasant de plus en plus.
-C’est tellement bien de le dire à haute voix, oh oui je t’aime, ma Anna, mon amour.
Je pleurais de joie tellement j’étais aux anges. Là, tout de suite, je me fichai d’Amarok et de mon futur mariage. J’étais enfin dans les bras de l’homme que j’aime. Et si j'écoutai mon côté inconscient j'aurais été prête à me donner directement à lui. Calmant mes ardeurs, je lui chuchotai à la place :
-Embrasse-moi encore Elysia.
Il me redéposa au sol et m’appuya contre un arbre. Puis, sans se faire prier il exécuta mon ordre parcourant mon corps d’un désir impénétrable. Sa bouche, ses lèvres, ses dents, sa langue. Tout était en fusion avec mon être. Et il m’aimait, c’était presque trop beau pour être vrai. Sa langue emmêlée à la mienne finit de me dissuader que c’était un rêve.
Nous nous relâchâmes après de longues minutes, reprenant notre respiration et nous sourîmes un peu gênés.
-Tu viens de m’offrir le plus beau des cadeaux, dis-je. Si seulement nous pouvions aller voir mes parents, leur dire que nous nous aimons et nous marier sans qu’il y ait ces maudites coupoles comme enjeux.
-Je me fiche des coupoles et je me fiche d’Amarok. Tu m’entends Anna ?! Je m’en fiche de cet idiot qui prétend t’aimer ! Tu seras peut-être sa femme officiellement mais officieusement nous nous aimerons tous les deux.
-Je n’ai toujours aimé que toi, repris-je.
-Et moi donc ! Je ne te brusquerai pas ma Anna. Je te le promets. Les deux ans qui nous attendent seront moins durs à présent puisque je sais que tu m’aimes.
Nous nous embrassâmes encore à en perdre haleine alors que je me sentais de plus en plus moite au niveau de mes collants. En temps normal, je n'aurais jamais osé mais je lui demandai soudain :
-Peux-tu me promettre autre chose Elysia ?
-Quoi donc ? Reprit-il étonné.
-Quand nous nous retrouverons, j’en aurais dix-huit. Je serai prête à être ta femme physiquement. Promets-moi que c’est toi qui t’occuperas de mon corps quand nous ferons…
-… L’amour, termina-t-il aussi rouge que moi. Si c’est toi qui le demandes je le respecte et je reviendrai sur ma parole si tu n’en as plus envie.
-J'en ai déjà envie, rétorquai-je d'une voix passionnée. Merci Elysia...Merci mon amour.
-De rien ma Anna, moi aussi... Je voudrais déjà ne faire qu'un avec toi...Chuchota-t-il.
Nous nous autorisâmes à effleurer nos corps à travers les tissus de nos vêtements. Nos bouches étaient toujours scellés, nos yeux fermés pour vraiment ressentir les émotions qui émanaient de nos êtres. Nous restâmes ensuite enlacés l’un contre l’autre pendant de longues minutes où j’étais vraiment heureuse. Nous nous aimions. Plus rien n’avait d’importance.
Il fut dur de laisser repartir Elysia après ça. Mais beaucoup moins dur que tout ce que nous avions pu faire au cours de toutes ces années. Ce soir-là en rentrant à la maison, j’avais le cœur rempli de joie. Pieter me couvrit le temps de retourner dans ma chambre et se retrouva désolé de voir que ce qu'il redoutait était arrivé. Une fois-là, j’allumai faiblement la lampe et lui griffonnai déjà une lettre.
« Cher Elysia,
Je t’aime… Je t’aime… Je t’aime… »
Impossible d’écrire autre chose car tout était dit dans ces termes. Je savais que notre amour n’était pas encore gagné. Mais je m’en fichai en cet instant. C’était lui et moi et ces fameux baisers.
****
Il y eut un grand silence le temps que tout le monde assimile les paroles. Chaque couple se fondait délicieusement contre son partenaire et contre toute attente c’est Papa qui finit par sortir :
-Je préfère quand vos histoires s’arrangent Belle-Maman. Même si vous ne perdez pas le Nord niveau charme !
Je blanchis en repensant à la chanson de Kristoff alors que Mamie sursauta et répliqua :
-Mon Gendre je ne vous savais pas si romantique !
-Tu n’as aucune idée de ce qu’il est capable de faire Maman.
-Et je ne préfère pas savoir Iduna merci ! Répliqua-t-elle.
-Ça n’a pas dû être facile de jongler entre tes deux amoureux Mamie, dit à son tour Hans.
Je lui donnai un coup de coude le temps qu’il comprenne qu’il avait fait une bourde.
-Je n’avais qu’un amoureux mon petit Piceaerd, dit-elle en souriant… Mais effectivement ce fut compliqué… Vous l’apprendrez plus tard.
-Et avec Yélana vous vous êtes réconciliées à l’époque ? Demandai-je piquée de curiosité.
Mamie hocha la tête, trop émue pour répondre.
-Hélas ce n’est plus le cas aujourd’hui, soupira-t-elle.
-Mais qu’est-ce que tu en sais après tout… Puisqu’elle est morte dans l'autre vie, elle doit sans doute être dans l’Helveg ! Vous pourriez essayer de vous réconcilier à nouveau ! Clamai-je.
-J’ai toujours su que j’avais une fille intelligente, murmura Papa.
-C’est parce qu’elle tire de sa Grand-mère ! Minauda Mamie.
Elle appela alors Aren et Kirsten qui s’empressèrent d’effectuer les recherches. Nous en profitâmes pour faire une longue pause en prenant notre repas. Nous étions donc autour de la table quand Yélana fit son entrée. Cela me fit bizarre, mais elle aussi avait retrouvé sa jeunesse.
-Je ne comprends toujours pas où je suis mais veuillez me laisser jeune homme ! Je ne veux aucunement avoir affaire à des Arendelliens ! Cracha-t-elle.
-Bien Madame Coudrier.
-Merci Aren ! Clama Mamie.
Elle se leva et les deux se firent face. Yélana la regarda avec des yeux surpris.
-Anna vous êtes là vous aussi ?! Mais alors ça veut dire qu’Elsa n’est pas loin ! S’écria la Northuldra.
-Euh… Non… Moi je suis là ! Criai-je en lui faisant un petit coucou.
Yélana se figea et se tourna à nouveau vers Mamie.
-Mais alors… Anna Piceaerd… Je suis en enfers ! S’exclama la matriarche.
-Pas encore, murmura Mamie avec un sourire.
L’autre Northuldra la regarda crispée avant d’observer Papy toujours assis à la table. Son regard se mit à briller d’espoir et elle s’exclama en lui sautant au cou :
-Elysia ! Tu es là toi aussi !
Les yeux de Mamie lui lancèrent alors des éclairs et en deux temps trois mouvements elle fit reculer sa meilleure amie.
-Je ne sais pas pourquoi mais maintenant qu’elle est là… Je sens que nous allons bien nous amuser, murmura Papa.
-Agnarr... Soupira Maman.
-Ah Iduna est ici aussi reprit Yélana… Mais alors si vous êtes tous là… Amarok doit être parmi vous ?
Nous pouvions sentir l’espoir dans sa voix. Mamie secoua la tête.
-Non. Dit-elle, il est dans le Niflheim avec son père… je suis désolée Yélana.
-Dans ce cas, permets-moi d’aller le retrouver ! Grogna-t-elle, tu me l’as déjà assez pris de ton vivant je ne veux pas que ça soit pareil durant notre mort.
-Comme tu veux, reprit Mamie en haussant les épaules… Toutefois nous pourrions aussi faire une tabula rasa du passé et repartir à zéro pour notre amitié. Je suis en train de raconter notre histoire justement.
Elles se fixèrent du regard, pensives.
-Je te croyais morte depuis bien longtemps, avoua-t-elle, avec ce que tu m'avais dit.
-Je l'étais...Mais pas dans la vie que tu connais.
Mamie sortit alors le bracelet de l’amitié et le lui donna. D’abord, méfiante, Yélana le prit quand même et finit légèrement par sourire.
-Dans la vie où toi, tu es morte, je ne le suis pas, reprit-elle… Dans la vie où je suis morte tu ne l’es pas.
-Je n’ai pas tout compris Anna, déclara Yélana.
Mamie lui prit alors le bras et tout en sortant de la hutte, elle ajouta complice :
-J’ai quelque chose à te montrer. Terminez le repas nous revenons d’ici une dizaine de minutes !
Elles partirent ensemble sous le regard bienveillant de Papy. Elles allèrent vers la galerie des souvenirs, bras dessus bras dessous comme si elles n’avaient jamais cessé d’être meilleures amies.
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le passé 3 : Les souvenirs d'une Grand-Mère : Attention contenus mature !
Ven 30 Oct 2020, 23:19
YUMA !!! VA POURRIR DANS NIFLHEIM !!!
Déjà que père et fils sont de gros pervers sexuelles, et que le premier la viole pour lui porter la culpabilité sur le fait d'être jolie et que c'est pour ça qu'elle subit... il a enfin eu ce qu'il méritait ! J'applaudis à quatre mains
Malheureusement ça empêche pas mamie Anna de devoir se marier avec ce Amarok mais heureusement qu'il y a toujours la correspondance entre elle et Elysia. Et c'était vraiment très mignon ce moment où ils se retrouvent sur les Plages Grises très Roméo et Juliette mais le côté charnel en plus. Je me demande comment ça va évoluer sur leur future relation, d'autant qu'Amarok, en plus de sembler antipathique sur la mort de son paternel, a fait la pire déclaration en mariage que j'ai pu lire; Une platitude comme le dit Mamie Anna.
Et toujours ces moments délicieux dans l'Helveg je me lasserai jamais d'Agnarr toujours rabaissé (d'une certaine façon) par Mamie Anna.
Déjà que père et fils sont de gros pervers sexuelles, et que le premier la viole pour lui porter la culpabilité sur le fait d'être jolie et que c'est pour ça qu'elle subit... il a enfin eu ce qu'il méritait ! J'applaudis à quatre mains
Malheureusement ça empêche pas mamie Anna de devoir se marier avec ce Amarok mais heureusement qu'il y a toujours la correspondance entre elle et Elysia. Et c'était vraiment très mignon ce moment où ils se retrouvent sur les Plages Grises très Roméo et Juliette mais le côté charnel en plus. Je me demande comment ça va évoluer sur leur future relation, d'autant qu'Amarok, en plus de sembler antipathique sur la mort de son paternel, a fait la pire déclaration en mariage que j'ai pu lire; Une platitude comme le dit Mamie Anna.
Et toujours ces moments délicieux dans l'Helveg je me lasserai jamais d'Agnarr toujours rabaissé (d'une certaine façon) par Mamie Anna.
- FrantzozeLégende du Royaume
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le passé 3 : Les souvenirs d'une Grand-Mère : Attention contenus mature !
Sam 31 Oct 2020, 13:31
Ce chapitre est sponsorisé par Otis, l'ascenseur emotionnel.
Ah mon Dieu Yuma qui nous envoie au paroxysme de l'horreur. Avec le viol de Mamie et pour le coup tout y est, la menace, le chantage, la violence physique et peut être l'aspect le plus pervers encore... Faire naître le sentiment de culpabilité chez la victime...
Tais-toi ! Tais-toi ! Cria-t-il en serrant ses mains contre mon cou. Ce qui se passe c’est de ta faute ! Tu es trop attirante ! Trop aguicheuse !
Et finalement, alors qu'on est dans l'horreur absolue...Les géants arrivent et là...
Oui...C'est si rare mais quel pied de se réjouir à ce point de la mort d'un personnage...Petite douceur supplémentaire...Il ne meurt pas sur le coup et à le temps de bien manger et pleurer sa mère la Northuldra avant de se faire broyer...
Allez on aurait presque kiffé encore plus d'avoir le détail du bruit des os qui craquent... Voir même que la patte du géant ne l'écrase lentement pour entendre plus longtemps encore le cri d'agonie de cette enflure...
Mais ne mettons pas la charrue avant les boeufs...Ce qui fait la force de ce passage c'est aussi que la scène est merveilleusement bien amenée... car ça n'est pas une surprise cette scène, on la sent venir petit à petit avec la discussion en tete à tête Yuma/mamie qui doit arriver... on sent la tension pesante qui arrive...on sait que ça va déraper mais pas dans quelle proportion et forcément la suite...
Bah c'est la PLS de compêt!
Bref, voilà qui fait la "magie" de ce chapitre. Et d'ailleurs pour la suite immédiate avec le retour dans l'Helveg...
-On peut quand même dire que tu as fait attendre Papy jusqu’au bout ! M’exclamai-je.
-Oh oui ! Mais l’attente en valait la peine, susurra-t-elle en l’embrassant.
Je ne pasais pas dire ça un jour mais là...
Est-ce qu'on peut appeler Olson pour baffer Anna s'il vous plaît?!
...Sans rire, Mamie raconte assez cruement comment elle s'est faite violer et que cela aboutit à la mort du chef et pour Anna l'important c'est "oh mamie tu l'as fait tourner en bourrique papy..."
-Je suis bien contente que Yuma soit mort ! C’était vraiment une ordure ! Lâcha Maman d’un ton grossier.
-Tout à fait d’accord avec toi ma fille !
Oui!!!! Merci Iduna!!!! Enfin quelqu'un de bien dans cette bande de trous de balles qui s'envoient des fions!
Par la suite on retrouve l'enterrement de Yuma et... à l'instar du point Pieter cher à Maître @Lhysender qui cherche ainsi desespérement à atténuer la culpabilité de son client, mesdames et messieurs les jurés, je vous demande d'oublier pour un temps ce petit con (qui il est vrai n'est pas du tout un petit con dans ce chapitre mais...condamnez le sévèrement quand même! ) pour vous attarder sur un autre crevard de la pire espèce...Mesdames et Messieurs les jurés je parle d'AMAROK
Car oui, ce fils d'enfoiré de première en est lui même un...c'est dans ces gênes mesdames et messieurs les jurés! Et j'aimerai vous attirer l'attention sur...son côté AGNARRIEN...oui j'invente des mots et alors?
-A partir de maintenant ! Il est interdit pour eux de s’approcher du village ! S’énerva Amarok. Je suis presque le chef à présent et c’est moi qui donne les ordres.
Nous restâmes silencieux le temps que le feu s’éteigne. J’observai Amarok. Il n’avait pas une larme. Son visage était stoïque. Il m’enlaça la main et me chuchota à l’oreille.
-J’ai hâte d’être après-demain.
Je me raidis, médusée. J’avais presque l’impression que la mort de son père l’avait arrangé pour qu’il accède plus vite à son nouveau rôle.
-J’appelle à présent Amarok ! S’exclama Maman me sauvant d’une éventuelle réponse.
Fier comme un paon, le jeune homme se plaça alors devant les cendres. Il bomba son torse pour se donner une posture plus orgueilleuse.
Mesdames et messieurs les jurés condamnez ce petit con...qui, oui mesdmaes et messieurs les jurés j'ose le dire...est probablement pire que le petit con de Pieter!
Enfin, chapitre qui se termine sur une note de douceur avec les retrouvailles Elysia/ Anna qui est toute douce et en très belle réponse au chapitre précédent avec la rupture entre elle et lui...Il fallait ce petit moment agréable après l'ascenseur émotionnel.
Bref maintenant le plus important...c'est que les petits cons soient démasqués et condamnés!
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le passé 3 : Les souvenirs d'une Grand-Mère : Attention contenus mature !
Jeu 05 Nov 2020, 18:53
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le passé 3 : Les souvenirs d'une Grand-Mère : Attention contenus mature !
Ven 06 Nov 2020, 15:41
Ce chapitre a démarré sous de bien sombres hospices : Yuma nous montre son vraie visage et franchement, le réalisme de la scène et de ces propos est plus glaçante et horrible que toutes les autres avec lui jusque là (surtout pour ce qui est de rendre coupable la victime), on atteint le paroxysme de ce qui se fait de plus effroyable au sein de l'espèce humaine.
Et soudain, tel le T-Rex salvateur à la fin de Jurassic Park, un géant de pierre arrive. Yuma supplie de l'épargner, le pouvoir de chef qu'il exhibait comme une toute puissance lui devenant totalement inutile, presque une castration métaphorique à ce niveau au vu de la scène précédente. Puis, après avoir fait une chute de plusieurs mètres :
Allez au diable la culpabilité, cette enfoiré de *censure de tout ce qui suit pour épargner les plus jeunes* a enfin reçut sa visite du karma ! Oh punaise, que c'est bon !
Bon, les funérailles qui s'ensuivent auraient dû être touchante, enfin au moins pour Amarok et...hein ? Ah pardon, on me dit dans l'oreillette qu'il s'en fiche complètement et qu'il s'intéresse juste au fait que maintenant il est chef. Bon on va juste espérer qu'il n'a pas prit tout les travers de son père. Comment ça tel père tel fils ? Bon bah c'est pas grave, au moins Yuma ne sera pas seul longtemps en enfer
Non parce que excusez-moi, mais en plus il n'arrange pas son cas avec ça :
Alors j'y connais pas grand chose en demande en mariage. Mais alors à ce niveau là, c'est un véritable crime ! Ma table à repasser est moins plate que cette demande ! Il y a plus d'émotions quand la caissière du supermarché me rend la monnaie ! Sérieusement Amarok, c'est censé être l'un des moments les plus importants de ta vie et de la sienne, tu aurais pu y mettre du tiens. Non je suis désolé messieurs les jurés, il y a des choses qui sont sacrés, qu'on l'emmène tout de suite avant que ça dégénère (parce oui, je sens qu'il va pas resté très respectueux de refus d'Anna très longtemps...).
Heureusement que pour contre balancer cela, on a les retrouvailles entre Anna et Elysia. Enfin ! Appeler Elton John, ça c'est de l'amour qui brille sous les étoiles !
Cette scène est tout bonnement magnifique, après le déchirement du chapitre précédent ça fait tellement de bien !
Bref, un chapitre qui démarre dans l'horreur avant de nous abreuver de bonnes nouvelles et de scènes réconfortantes, on en avait besoin ! Maintenant, à voir comment Anna et Elysia vont réussir à mener leur amour jusqu'au bout, parce que quelque chose me dit que ça risque de devenir tendu si son fiancé officiel l'apprend.
Pour ce qui est des spoilers sans contexte, l'arrivé d'Alladin et le couronnement, cela sent le Runeard qui va arriver sur le trône. Pour ce qui est deux autres, il y a de l'histoire d'amour dans l'air ! Triangle amoureux ? Doute sur leur sentiments ? Retour de Yélana ? Hâte de voir ça au chapitre de ce soir !
Et soudain, tel le T-Rex salvateur à la fin de Jurassic Park, un géant de pierre arrive. Yuma supplie de l'épargner, le pouvoir de chef qu'il exhibait comme une toute puissance lui devenant totalement inutile, presque une castration métaphorique à ce niveau au vu de la scène précédente. Puis, après avoir fait une chute de plusieurs mètres :
Ansa a écrit:J’eus juste le temps de fermer les yeux avant d’apercevoir la lourde patte du monstre des roches s’aplatir sur le corps encore gesticulant du chef. Un bruit que j’aurais préféré oublier s’ensuivit. La culpabilité s’installa. Le père d’Amarok était mort par ma faute.
Allez au diable la culpabilité, cette enfoiré de *censure de tout ce qui suit pour épargner les plus jeunes* a enfin reçut sa visite du karma ! Oh punaise, que c'est bon !
Bon, les funérailles qui s'ensuivent auraient dû être touchante, enfin au moins pour Amarok et...hein ? Ah pardon, on me dit dans l'oreillette qu'il s'en fiche complètement et qu'il s'intéresse juste au fait que maintenant il est chef. Bon on va juste espérer qu'il n'a pas prit tout les travers de son père. Comment ça tel père tel fils ? Bon bah c'est pas grave, au moins Yuma ne sera pas seul longtemps en enfer
Non parce que excusez-moi, mais en plus il n'arrange pas son cas avec ça :
Ansa a écrit:-Te voilà enfin ! Grogna-t-il, j’ai failli attendre !
-Pardonne-moi, murmurai-je.
-Non-excuse-moi… Je suis tellement pressé… Bon maintenant que tu es là je peux me lancer.
Alors, sans surprise, il plia un genou au sol et sortis une bague de sa poche.
-Anna Piceaerd… Veux-tu m’épouser ?
Alors j'y connais pas grand chose en demande en mariage. Mais alors à ce niveau là, c'est un véritable crime ! Ma table à repasser est moins plate que cette demande ! Il y a plus d'émotions quand la caissière du supermarché me rend la monnaie ! Sérieusement Amarok, c'est censé être l'un des moments les plus importants de ta vie et de la sienne, tu aurais pu y mettre du tiens. Non je suis désolé messieurs les jurés, il y a des choses qui sont sacrés, qu'on l'emmène tout de suite avant que ça dégénère (parce oui, je sens qu'il va pas resté très respectueux de refus d'Anna très longtemps...).
Heureusement que pour contre balancer cela, on a les retrouvailles entre Anna et Elysia. Enfin ! Appeler Elton John, ça c'est de l'amour qui brille sous les étoiles !
Cette scène est tout bonnement magnifique, après le déchirement du chapitre précédent ça fait tellement de bien !
Bref, un chapitre qui démarre dans l'horreur avant de nous abreuver de bonnes nouvelles et de scènes réconfortantes, on en avait besoin ! Maintenant, à voir comment Anna et Elysia vont réussir à mener leur amour jusqu'au bout, parce que quelque chose me dit que ça risque de devenir tendu si son fiancé officiel l'apprend.
Pour ce qui est des spoilers sans contexte, l'arrivé d'Alladin et le couronnement, cela sent le Runeard qui va arriver sur le trône. Pour ce qui est deux autres, il y a de l'histoire d'amour dans l'air ! Triangle amoureux ? Doute sur leur sentiments ? Retour de Yélana ? Hâte de voir ça au chapitre de ce soir !
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le passé 3 : Les souvenirs d'une Grand-Mère : Attention contenus mature !
Ven 06 Nov 2020, 21:18
Merci à tous pour vos commentaires !
Chapitre 10 : Entrée en Arendelle :
Quelques jours s’étaient passés depuis qu’Elysia et moi nous étions avoués notre amour réciproque. Notre amour… Mon cœur vibra au simple souvenir de nos baisers.
-Ah ! Enfin je vois du bonheur dans tes yeux ma petite chamane ! S’écria Maman. Mais c’est normal tu es fiancée maintenant !
Je rougis violemment et touchai la bague d’Elysia que je gardais toujours dans ma poche de robe et repensai à certaines paroles que nous nous étions dites... Il a été fait à partir de la glace d’Ahtohallan… Elle te va à ravir…Anna Piceaerd je t’aime et je n’ai toujours aimé que toi… Je soupirai d'aise. Oui. Ma tête ne cessait de répéter cette scène. Du matin au coucher, je pensais à lui, je vivais pour lui, je ne voulais que lui.
-Anna ? Anna ? M’appela bientôt Maman.
Je ne réagis pas tout de suite. Elle me passa alors une main devant le visage et la secoua.
-Oui bonjour ? Est-ce qu’il y a quelqu’un de vivant par ici ?! Demanda-t-elle à nouveau.
-Hein ?! M’écriai-je soudain sortie de ma rêverie.
Maman éclata de rire et répliqua :
-Eh bien ! Ce n’est pas trop tôt ma petite chamane. Je suis ravie de voir que tu comptes fleurette avec Amarok mais ce n’est pas ça qui fera avancer le repas de ce midi !
-Euh...Oui ! Pardon Maman ! Murmurai-je.
Je me remise aussitôt à éplucher les pommes de terre alors que Pieter et Papa devaient nous rapporter le gibier. Ils revinrent bientôt et trouvèrent un tableau des plus parfaits. Bien sûr j’avais mis mon frère au courant de notre entrevue avec Elysia. Il avait pesté car il avait toujours peur pour ma protection et ma vertu mais il continuait de m’aider.
-Alors qu’est-ce que vous rapportez de beau pour ce midi ? Demanda Maman.
-Des poulets de Norvège, Helga, répondit Papa.
-Ah bien ! Je connais une gourmande qui devrait retrouver l’appétit ! Renchérit-elle en me lorgnant amusée.
C’était sa nouvelle manie : Être affolée, que moi qui avait toujours été une grande mangeuse, ne mange plus du tout. Je n’en ressentais pas le besoin. Ainsi quand nous nous mîmes à table une heure plus tard et que je n’avais pas mangé l’assiette gargantuesque qu’elle m’avait préparée, elle me fit pleins de reproches :
-Allez Anna… Encore une cuillère… Tu vas finir par ne plus avoir que la peau sur les os !
-Oh mais c’est normal qu’elle n’ait plus faim ! Me sauva Papa, tu ne te rappelles pas comment tu étais quand tu étais amoureuse ?
Le regard de Maman s'illumina avant de s'assombrir et contre toute attente, elle ne répondit rien laissant un silence pesant.
-Moi je veux bien finir ton assiette si tu n’en veux plus, intervint Pieter après une éternité.
Je lui tendis sans regrets. Il l’avala d’une seule traite. Puis Maman remise de ses émotions distribua le dessert auquel je touchais à peine. Mon frère en hérita aussi. Mes parents désespérés, finirent par s’exclamer :
-Allez secouer la nappe !
Ils nous tendirent le tissu. Je souriais intérieurement. C’était le moment parfait pour envoyer mon message. Nous sortîmes à l’air libre.
-Je me demande bien ce que tu peux encore lui raconter depuis ta cinquantième lettre d’aujourd’hui ? Se moqua bientôt mon frère.
Je lui tirai la langue tout en me remettant à rougir. L’ignorant, je chuchotai un « Ah-Ah » et laisser mon papier à Courant d’Air.
-Merci, murmurai-je car je savais qu’il était patient.
Nous secouâmes ensuite la nappe.
-Alors ? Tu comptes lui dire quand à Amarok ? Vous allez ajouter la coupole d'Elysia à l’équation ? Lança Pieter un rictus aux lèvres.
Je me renfrognai aussitôt et répliquai acerbement :
-Eh bien tu n’as qu’à courir lui dire puisque tu es toujours à sa botte !
Il pâlit immédiatement comprenant qu’il avait été trop loin.
-Excuse-moi Anna...Je m'inquiète pour toi.
Je serrai les poings de colère si forts que mes phalanges devinrent blanches.
-Ce n’est pas parce que toi tu as été incapable de donner ton amour pour une fille que tu dois briser ma joie ! M'écriai-je.
-Je t’ai dit pardon ! Répéta-t-il de plus en plus blême.
-Eh bien je n’en veux pas ! Repris-je en lui arrachant violemment la nappe des mains.
Je repartis immédiatement dans la maison. Plus que Pieter c’était la situation qui demeurait pesante.
-Tout va bien Anna ? Demanda Maman alors que je balançai le tissu sans délicatesse sur la table.
Je ne pris pas le temps de lui répondre et courus dans ma chambre. J’entendis mon père gronder mon frère. Je me mis de suite en position du chakras sacré pour faire redescendre mon trop plein d’émotions. Voilà… Ne penser qu’à Elysia… Qu’à notre amour impossible…Pardonner Pieter pour sa surprotection… Rester ferme avec Amarok… Je sursautais en entendant six petits coups secs contre la porte.
-Entrez ! Ordonnai-je tout en me relevant en vitesse.
Maman passa son visage par le pan de la porte.
-Je le savais ! S’écria-t-elle tout sourire, ton frère t’a contrarié n’est-ce pas ?
J’hochai la tête.
-Ne l’écoute pas, il est jaloux, reprit-elle.
-Tu es venue uniquement pour ça ?! Demandai-je patiemment.
Elle m’agaçait. Je ne voulais pas d’elle dans l’instant. Surtout que Courant d’Air pouvait arriver à tout moment avec une lettre de mon précieux amant.
-Bon… J’ai compris que je t’embêtais… Je te laisse donc… Mais n’oublie pas que tu as un rendez-vous galant avec Amarok tout à l’heure, bafouilla-t-elle peinée.
Vexée mais compréhensive, elle ressortit de la chambre me laissant seule avec ses paroles en écho. Des paroles cinglantes mais normales puisque j’étais fiancée au chef Lorcus. Je soupirai. Pourquoi devrai-je changer quoi que ce soit à ma tenue ? Si Amarok m’aimait vraiment, il pouvait très bien m’aimer dans ma tenue traditionnelle. J’entendis alors un claquement contre ma lucarne et je soupirai de soulagement. Courant d’Air était revenu. Il me déposa la lettre et s’en alla. Je l’ouvris rapidement et bus chaque mot comme un baume de guérison.
« Ma Anna d'amour,
Moi aussi je ne cesse de penser à toi. Il y a peu d’action dans la tribu. Je m’exerce à mon chamanisme. Mais je suis incapable de me concentrer sur quoique ce soit. Certes c’est difficile à comprendre mais ça n’est pas ce qui empêche mes révisions. Alors le manque de motivation ? Probablement ! Mais pas ce manque de motivation que je décris d’habitude. Non ! J’ai surtout l’esprit ailleurs. L’esprit attristé. Dans mon esprit et dans mon cœur, un grand vide s’est créé. Depuis un peu moins d’une semaine, je tournais la tête au hasard niché sur la proue du navire que j’avais emprunté, je ne voyais que ton dos, tu regardais tes pieds alors que tu montais la route vers ta hutte. Le cœur est gros, le vide commence là. Je te perds de vue, tu es partie, rentrée chez toi si loin ! Je t’ai menti en disant que je serai fort. Je sens bien que nous abusons de la bonté de Courant d’Air et que nous ne pouvons pas nous écrire toutes les heures sans éveiller les soupçons. Pourtant, seule l’écriture me rattache à toi. Alors, j’écris, je m’arrête, je soupire et continue cette rédaction avec comme seule pensée en tête ton prénom et la douleur de ton absence. Malheureusement nous ne pourrons pas nous plier à un tel exercice de rédaction comme cela tous les jours.
Ma Anna d'amour, tu m’as poussé à penser et voir le monde différemment. Oui tu me fais voir le monde sous un autre jour. Tu as fait naître en moi une sensibilité inconnue, découvrir des sentiments jamais ressentis et surtout avoir un esprit totalement tourné sur une seule personne. L’éloignement fait un jour un peu plus mal. Tu sais que je suis quelqu’un de timide, de pudique. Surtout trouver les mots pour exprimer ma pensée, mon sentiment. La langue Northuldra est si riche en vocabulaire mais si compliquée à coucher sur le papier. Quatre cents mille mots mais seulement le verbe « aimer » pour exprimer tant de choses abstraites. Je me répète mais le temps me paraît si long sans toi. Je me sens mélancolique à n’avoir de cesse de regarder la position du soleil qui me rappelle notre course contre le temps pour un flirt avec toi, pour te chercher d’autres cadeaux et c’est si dur de voir le temps passer si lentement, si loin de toi. J’ai espoir de te revoir très rapidement. Je compte les minutes mais surtout, je souhaite pouvoir enfin te retrouver pour que nous vivions sans plus avoir à nous séparer. Rêve illusoire puisque tu es promis à un autre qui ne mérite pas d’avoir ta douceur et ton amour. Afin de me débarrasser, enfin de cette boule au cœur qui m’habite quand tu es si loin de moi. Alors voilà l’inspiration ne vient pas, c’est toujours aussi compliqué de rédiger ne serait-ce qu’une phrase mais le simple fait de frotter le papier sachant que les mots fermés te sont destinés me remplit de joie et me soulage pendant quelques minutes de cette nostalgie au cœur qui m’habite.
Je t’aime Anna Piceaerd !
Elysia.
Sa lettre me fit souffrir. Oui. Mon cher amour avait raison. Il nous fallait calmer notre impatience sinon nous serions dépassés par nos événements. Mais c’était peut être la bonne solution non ?! Non… Anna… Il ne fallait pas aller à l’encontre des coupoles…Et de la décision des parents. Ils étaient là pour me guider, ils avaient du vécu. Je ne pouvais discuter leurs positions. Je regardai à mon tour l’état du soleil dans le ciel pour voir si j’avais le temps d’écrire une dernière lettre. Oui. Amarok ne m’attendait que dans une demi-heure. Rapidement, je pris du papier et ma plume et écrivis le plus vite possible de peur d’être repérée par Maman. Un quart d’heure plus tard, la main engourdie par la fièvre de l’écriture, je relus ma lettre :
« Mon cher Elysia,
Avec toi j’ai pu passer un anniversaire formidable. J’ai été loin de tous les tracas que la vie peut mettre en travers de notre route. Loin de toutes les contrariétés. Seul comptait au cours de cette soirée ta présence à mes côtés. En t’apercevant qui m’attendait, au milieu des épicéas des Plages Grises je savais que cette soirée serait splendide mais mon esprit aura été en dessous de la réalité et de mes espérances. Tout le monde a des défauts moi la première et certainement pas le plus supportable et pourtant tu as fait comme s’ils n’existaient pas, tu as fait ressortir les bons côtés de ma personnalité. Pour cette semaine nos lettres se terminent. Ça n’est pas un adieu ni même un au revoir mais un à très vite. Mon cœur est pris probablement à jamais et tu es le seul désormais à en avoir la clef. Toi seul a été capable de me laisser et me permettre de m’oublier aux sentiments que ma raison voulait m’interdire de goûter avec Amarok.
Je tâche dans ces quelques lignes de rester concise, non pas que je n’aie plus rien à dire, rien à exprimer c’est bien le contraire mais je ne veux te réserver encore pleins d’autres merveilleuses lettres à l’avenir. Elles ne sont jamais assez longues pour t’exprimer tout ce que je ressens. Mais tu le sais car tout est écrit dans mon cœur dont tu as la clef. Prends en soin. Je t’aime Elysia Sappos !
Anna.
J’appelai à nouveau Courant d’Air.
-C’est la dernière fois pour la semaine promis ! Lui chuchotai-je.
Le serpentin de feuilles me prit patiemment le bout de papier puis me lança un petit coup sec dans le dos avant de s’échapper par la lucarne. Je me passai un coup d’eau et m’ajustai le châle. Puis je ressortis de la pièce et courus dans les bras de Maman qui était focalisée sur un livre de chamanisme.
-Pardon pour tout à l’heure… Murmurai-je en lui embrassant la joue.
Puis je tournai devant elle.
-Est-ce que ça convient comme tenue ? Demandai-je.
-Tu es parfaite ma petite chamane, répondit-elle en me dévisageant avec tendresse.
Je me mis ensuite en route en pressant le pas. Non que cela m’enchante. Mais il valait mieux être à l’heure pour ne pas entendre les remarques désobligeantes de mon fiancé. Quand j’arrivais à sa hutte, Pieter était avec lui. Je me grisais intérieurement. Je fixai mon frère du regard cherchant dans ses yeux une quelconque trahison.
-Bien, je vous laisse les amoureux ! A tout à l’heure petite sœur, dit-il tout en gardant une distance rancunière.
-A tout à l’heure, repris-je mal à l’aise.
-Te voilà donc enfin ! S’écria Amarok. J’ai le droit à un petit bonjour peut être ? Interrogea-t-il impatient.
A contrecœur je plaquai mes lèvres sur les siennes. C’était la première fois que je l’embrassai depuis notre entrevue avec Elysia. J’en fus dégoûtée. Embrasse-moi encore Elysia… Pensai-je à nouveau. Nous nous lâchâmes et Amarok me ramena vers sa table où une carte des environs était déposée.
-Tu t’instruis ? Me moquai-je.
Il me lança un regard noir qui me fit regretter ma phrase.
-Sois un peu sérieuse Anna s’il te plaît ! Me gronda-t-il.
Il m’appuya fort sur la nuque pour pencher ma tête vers la carte. Son geste me fit mal au cou mais je ne dis rien.
-Je souhaite entreprendre une expédition avec toi, reprit-il, vois-tu mon père s’intéressait de nouveau à sa quête d’Arendelle… Et il m’a toujours appris que le seul moyen de connaître l’ennemi est de mieux l’approcher.
Je blanchis immédiatement.
-Tu veux réattaquer ?! Paniquai-je.
-Non. Non, répondit-il très vite. Mais je voudrais aller les observer.
-Mes parents ne me laisseront jamais y aller, déclarai-je pleine d'assurance. Même avec toi.
Amarok me prit alors le menton et me regarda avec un air de nouveau défi.
-C’est ce qu’on va voir ! S’exclama-t-il.
Il replia ses cartes et nous repartîmes vers la maison. Lorsque nous arrivâmes, Maman continuait sa lecture et Papa et Pieter bêchaient dans notre petit potager. Ils s’arrêtèrent immédiatement en nous voyant.
-Que nous vaut une visite de notre futur gendre ? Demanda Maman ravie en venant l’embrasser.
Je reculai de dégoût et m’accrochai à la pensée d’Elysia. A la seule vision de son visage je me détendis tout de suite.
-Pourrions-nous discuter à l’intérieur s’il vous plaît Helga ?
Bien qu’un peu étonnée par l’ordre déguisé, elle s’appliqua à le satisfaire et nous allâmes prendre un breuvage chaud autour de la table. Tout comme il l’avait fait chez lui, Amarok y déplia sa carte. Papa et Maman l’observèrent avec un air grave.
-Pourquoi nous montrer les terres d’Arendelle ? Lança-t-elle férocement.
-J’aimerais en connaître un peu plus sur leurs us et coutumes Helga… Comprenez… La Forêt Enchantée est un lieu ouvert et même si pour l’instant ils ne sont pas venus explorer par ici, le but de ses Arendellien est de conquérir des terres et de voyager. Nous aurons fatalement un jour à nous rencontrer pour traiter avec eux. Et je souhaite que cela se fasse dans le plus grand respect de chacun.
-Amarok… Pas toi ! Dit-elle comme s’il eût été un lâche.
-Si. Helga, le soutint-il. Il va falloir nous plier. Et je préfère que cela ne se passe pas dans un bain de sang comme cela fût le cas il y a seize ans.
Maman était tellement pâle qu’elle dû s’assoir pour ne pas chanceler. Papa resta sur ses positions mais me posa une main sur mon épaule comme s’il voulait me protéger.
-Ils ne sont jamais venus pendant tout ce temps qu’est-ce qui te fait croire qu’ils découvriront la Forêt Enchantée un jour ! Répliqua-t-elle hargneusement.
-Que vous le vouliez ou non, le monde évolue et se modernise Helga. Vous ne le saviez peut-être pas… Mais c’était dans les projets de Papa de plus se pencher sur Arendelle…
S’il ne se penchait que sur ça... Pensai-je avec amertume. Au souvenir du contact des mains de ce couard sur mon corps j’eus envie de vomir… Penser à Elysia, Anna… Ne penser qu’à Elysia et vos fameux baisers…
-…Nous en avions longuement discuté, continua Amarok, et nous avons bien fait puisqu’il n’est plus de ce monde. Je voudrais honorer sa mémoire en terminant son projet.
-Comment comptez-vous, vous y prendre ? Demanda Papa qui semblait mieux comprendre la raison.
-J’aimerais aller avec Anna en Arendelle pour les observer, expliqua-t-il encore, Quand il y a eu cette guerre il y a seize ans, vous avez ramené des butins d’eux. Mon père en avait encore pas mal chez nous, des vêtements, des pièces, des armes… Nous pourrions nous déguiser en Arendellien avec Anna pour passer inaperçus parmi la foule.
-J’ai promis que je n’y retournerai plus ! Le coupai-je.
-Non ma petite chamane… Tu as promis que tu ne désobéiras plus ce n’est pas pareil, reprit Maman toujours aussi pâle.
Je la regardai et souris tout de même confiante car je savais qu’ils voulaient me protéger. Ils se concertèrent avec Papa du regard et elle finit par déclarer :
-Tu peux nous assurer que c’est sans danger Amarok ? Demanda Maman.
-Je ne puis en être certain. Mais il n’y a pas de raison que ça le soit, répondit-il.
-La vie de notre fille est entre tes mains quand même, le sermonna Papa.
-Olaf… Commença Maman.
-Je pourrais aller avec eux Père ? La coupa Pieter.
Amarok le fusilla aussitôt du regard.
-Tu remets en cause ma capacité à protéger Anna ?!
Mon frère baissa immédiatement les yeux.
-Non… Non…
Le chef réhaussa alors ses épaules avec fierté. Puis il prit leurs mains et plongea à nouveau ses yeux foncés dans ceux de mes parents.
-Je vous promets que s’il y a le moindre danger, je protégerai Anna jusqu’à ma mort. Mais en tant que future cheffe, elle doit venir avec moi pour être au clair avec l’actualité. Est-ce que vous comprenez ?
Mes parents respirèrent un grand coup tandis que je maudissais Amarok d’être aussi fort en éloquence. J’aurais aimé envoyer un message à Elysia pour lui décrire la situation, mais il ne fallait pas éveiller les soupçons. J’imaginai déjà nos retrouvailles… Moi avec un peu plus de formes… Lui qui s’en emparait tout en m’embrassant à en perdre haleine.
-Bien… Nous consentons à ce qu’Anna y aille, déclara soudain Maman.
Je me figeais immédiatement en leur jetant un regard de trahison. Tandis que j’avais la mort dans l’âme, Amarok afficha un sourire et conclut :
-Parfait.
-Tu dépeins vraiment Amarok comme quelqu’un de mal ! Clama Yélana sur la défensive.
-Pourtant j’essaye d’être la plus objective possible je te l’assure… Ce que tu ne fais pas toi ! La gronda Mamie.
-Malgré tout, là, je dois bien reconnaître qu’il a fait une énorme bêtise ! Lâcha soudain la Northuldra blonde.
-Je te donne bien raison, soupira Papy Elysia.
Papa se leva alors furibond et grogna :
-Eh bien allez-y ! Faîtes comme si je n’étais pas là ! Je vous rappelle que c’est votre peuple qui a attaqué en premier !
Je déclarai à mon tour sans mauvaises pensées :
-C’est vrai Yélana que vous aviez dit à Matthias que ce n’était pas vous qui aviez attaqué en premier ! Soulevai-je.
Mamie me fusilla du regard alors que la Northuldra blonde répliqua en toute bonne foi :
-C’est vrai Anna… Mais je ne sais plus pourquoi, je ne m’en rappelai pas.
Mamie s’approcha alors d’elle et tout en continuant de me regarder d’un air rancunier elle dit :
-Grand Pabby nous a retiré des souvenirs douloureux.
-Bah tiens ! Tellement facile d'impliquer le troll dans l'histoire ! Grinça Papa. Je n’en ai pas une mais deux sur le dos maintenant !
-Mon Gendre s’il vous plaît ! Ne soyez pas si agressif ! Le gronda Mamie.
-Je suppose que vous allez bien casser notre peuple dans la suite de notre histoire… Enfin votre histoire ! Bredouilla-t-il ayant perdu toute contenance.
Mamie sourit et lui serra bientôt la main.
-Vous l’avez bien dit mon Gendre… C’est Notre histoire.
-Agnarr détends-toi, un peu ! S’exclama Maman. Moi je suis très fière que nous représentions l’union de nos deux peuples.
Elle lui donna un profond baiser sur la joue. Mon père rougit et sa colère se dissipa.
-Je ne suis pas certains de vouloir rester si c’est pour entendre des abominations sur mon père, rumina-t-il tout de même.
-Je puis vous assurer qu’il n’y en aura aucune… De ma part du moins, déclara Mamie.
-C’est ça… Parce qu’Amarok est un homme haineux… Reprit Yélana.
-Bah… Oui… Clamèrent Papy et Mamie en même temps.
La Northuldra blonde prit la mouche et se mit à bouder en croisant ses bras.
-Avec tous les échanges que vous lui avez fait faire je suis étonnée d’avoir eu autant d’affinité avec Courant d’Air ! Déclara Maman.
Papy et Mamie rirent à la remarque.
-Et vous Yélana que faisiez-vous pendant ce temps-là ? Demanda Papa.
Elle lui jeta un regard antipathique avant de répondre :
-Je faisais de mon possible pour soigner la mère d'Elysia. En réalité plus que la pratique chamanique c’est le métier de guérisseuse qui m’a le plus intéressé. Ce qui m'a été bien utile pour certains moment de notre vie...
-Ce qui ne nous sera absolument pas utile dans l’Helveg en somme… Reprit-il déçu, bon passons au massacre Belle-Maman. Je suis prêt à entendre vos railleries.
-Bien mon Gendre. Vos oreilles n’auront pas trop mal je vous le garantis.
Elle attendit à nouveau le silence par sa seule présence et capta l’auditoire.
-Surtout vous nous envoyez un message par Courant d’Air pour nous prévenir de votre arrivée ! S’écria Maman stressée.
Amarok acquiesça alors que j’étais déjà montée sur mon renne. J’avais insisté pour que nous en prenions deux afin de ne pas être collée à lui.
-Nous nous en chargerons je le promets. Ce n’est qu’à quatre jours d’ici après tout. Je veillerai bien sur Anna et le temps que vous vous aperceviez de son absence nous serons revenus.
Maman et Papa sourirent légèrement pour cacher la contrariété. Puis Papa et Amarok allèrent chercher la carte alors que ma Mère me demanda de me pencher pour me chuchoter quelque chose à l’oreille :
-Surtout Anna s’il tente quoique ce soit sur ton corps tu lui dis d’arrêter d’accord ?
-Mais si je n’ai pas le choix ? Demandai-je anxieuse. S’il me force ?
Cette idée m’avait évidemment traversé l’esprit. Maman chercha mais je savais déjà ce qu’elle allait répondre car elle avait été prise de cours.
-Dans ce cas, tu ne pourras pas faire autrement ma petite chamane… Mais il ne devrait pas y avoir de raison puisqu’Amarok est un homme bien. Courage. Ça me fait tellement bizarre de te voir dans cette tenue norvégienne… Dieu soit loué tu seras la seule de la famille à te prêter à ce jeu d’européenne !
J’hochai la tête car même si je n’avais rien contre Arendelle, je ne me voyais pas ni ma famille ni moi y vivre plus tard. Amarok revint avec la carte. Il enfourcha son renne et nous partîmes dans l’inconnu.
Nous ne prîmes absolument pas le même chemin que sept ans plus tôt avec Yélana. Amarok était agile. Il tenait la carte tout en restant bien droit sur son renne. A mon grand soulagement nous parlâmes très peu durant le trajet. Je me contentai d’observer l’horizon et les différents paysages qui défilaient. Nous passâmes de plaines, à des routes de terres battues entourées d’arbres ou encore des chemins de campagnes. Ce fut ainsi pendant quatre jours. Malgré les précautions de Maman, je redoutais les moments où nous devions prendre des pauses car c’était ceux où j’étais la plus vulnérable. Mais à ma grande surprise, Amarok ne me toucha pas une seule fois. Ses gestes n’allèrent pas plus loin que des baisers furtifs.
-Je respecte ce que tu m’as dit l’autre jour Anna, a-t-il dit le deuxième soir alors que nous étions en train de souper autour d’un bon feu.
-Merci, dis-je sincèrement.
-Je ne vais pas te mentir c’est très compliqué d’attendre le mariage et il m’arrive de me finir seul en pensant à toi…Je préfère être honnête… Dès l’instant où nous aurons échangé les coupoles et que la cérémonie sera finie, c’est la première chose que nous ferons en arrivant dans notre hutte.
Pitié… Le tact, pensai-je avec amertume.
-Et si je ne veux pas ? Ou que j’aie peur ? Lançai-je car rien que d’imaginer la scène avec lui me procurait de l’horreur.
-Alors tu prendras sur toi. Papa a dit qu’il faudra que tu y mettes un peu du tien aussi ! Clama-t-il.
Je déglutis violemment et m’était couchée en ayant des images de moi en train de m’offrir uniquement à Elysia. La route n’était pas désagréable. Le temps était clément. Plus nous approchions d’Arendelle, plus une angoisse indescriptible me broyait l’estomac. Cela était dû à la population qui s’agrandissait au fur et à mesure que nous avancions dans le parcours.
Ainsi, nous arrivâmes à Arendelle par un bel après-midi du quatrième jour.
-La plus naturelle possible ma chère Anna, me recommanda Amarok alors que nous étions sur le point de pénétrer les frontières de la ville à pieds.
Nous avions laissé les rennes à l’entrée pour ne pas nous faire repérer.
- Surtout tu n’oublies pas, nous sommes un couple de mineurs qui vient de la ville de Kraberg et qui souhaitons nous installer en Arendelle, compris ? Insista le chef.
-Compris, répétai-je alors que je venais de donner mon message à Courant d’Air.
Nous respirâmes un grand coup et pénétrâmes enfin dans la ville. Rien n’avait changé par rapport à la dernière fois où je l’avais visitée en voyage astral avec Maman… Si ce n’est que les rues étaient animées. Nous ne pûmes avancer bien loin tellement la foule était opaque.
-Il doit y avoir quelque chose de spécial, chuchotai-je à Amarok.
Nous observâmes aux alentours pour voir si nous pouvions avoir un quelconque indice. J’inspectai alors les bannières qui se trouvaient au-dessus de nos têtes et tapotai enfin l’épaule d’Amarok pour lui montrer.
-Je crois que sans le faire exprès, nous sommes arrivés pour un jour charnier dans le royaume d’Arendelle, murmurai-je.
Le chef ouvrit alors deux grands yeux qui reflétaient la haine.
-Ainsi le prince Runeard a survécu… Grogna-t-il.
Je n’osai pas lui dire qu’en plus de cela je lui avais rendu ses souvenirs, il y a neuf ans tout juste.
-Couronné roi…Et aujourd’hui en plus ! Grinça-t-il entre ses dents.
Nous vîmes aussitôt passer un cortège composé de gardes et de plusieurs principautés… Dont Runeard. Nous fûmes immédiatement embarqués par la foule. Elle nous mena sur une grande place au centre de laquelle se tenait une pierre semblable à l’un de nos monolithes. Je reconnus tout de suite le nouveau roi. Il était debout et se lissait une moustache naissante attendant patiemment que la foule ne cesse de parler.
Une fois qu’il réussit à réclamer le silence, il commença un discours :
-Cher peuple d’Arendelle. Dieu m’est témoin. Un peu plus tôt dans la journée, j’étais dans la chapelle pour recevoir les mots des rois et par conséquent les clefs du royaume. C’est donc avec beaucoup de joie que je vous annonce avoir accompli mon premier devoir de monarque en brandissant les regalia et surtout en prononçant les mots des rois !
Il y eut des applaudissements parmi la foule. Je voulus faire de même pour ne pas que nous nous fassions arrêter mais Amarok m’arrêta avec violence.
-Cher peuple d’Arendelle. J’ai fait exprès de m’arrêter à ce point de la ville pour que nous puissions rendre hommage à une partie de nos voisins… De nos amis qui ont disparu dans ce terrible incendie il y a presque seize ans lors de cette fameuse nuit de décembre. Mes chers sujets. Faisons une minute de silence, je vous prie.
Les gens s’exécutèrent. Ils baissèrent la tête et je m’y appliquai aussi même si je n’avais évidemment aucun souvenir de ce qui s’était passé, malgré ma présence à ce moment-là.
-Relève la tête Anna, grogna Amarok crispé.
Voyant que je ne réagissais pas, il se chargea de m’attraper la nuque. Heureusement, personne ne s’en rendit compte et Runeard reprit :
-A présent que je suis votre roi, je continuerai de faire en sorte que le pays aille bien économiquement, politiquement et socialement. Pour que plus jamais nous ayons à resubir le même sort que ce qui s’est passé il y a seize ans. Car oui ! Je me suis beaucoup interrogé sur la question et je ne suis pas certain que cet incendie soit accidentel. Dieu m’est témoin ! J’espère m’être trompé ! Mais si ce n’est pas le cas, j’invite d’ores et déjà chacun d’entre vous à rester vigilant. Certes Arendelle est un petit royaume portuaire qui ne voit ses biens croître que par ses échanges de marchandises à travers le monde ! Mais aussi par les gens qui accourent suite aux bouches à oreilles du confort de notre ville ! Oui ! Arendelle est une ville moderne, accueillante, chatoyante qui ne manque pas de s’étendre par la multiplication des familles et du travail qui y est proposé ! Et pour faire en sorte qu’elle continue son essor, je me chargerai personnellement de rehausser les villes qui l’entourent ! Harmon, Kraberg, Arnevik pour ne citer que celles-ci ! J’étendrai également notre royaume à des coins plus au Nord ! Oui peuple d’Arendelle ! Je vous promets que notre peuple ne s’éteindra plus ! Pour Arendelle ! Pour vous tous !
Le roi Runeard termina sa tirade par une révérence. La foule se remit immédiatement à applaudir sa prestation alors que je voyais Amarok blanchir de plus en plus. Il ne me laissa pas parler alors que le chef du royaume conclut :
-Cher peuple d’Arendelle ! Que cette journée de fête continue !
Il quitta soudain l’estrade et laissa les gens retourner dans différents commerces. L’ambiance était bonne : Tout le monde se tapait les épaules, les mains, s’enlacer, s’embrasser. Seul Amarok et moi restâmes devant le monument aux morts.
-Anna notre peuple est en danger ! S’exclama-t-il.
J’haussai les épaules ne comprenant pas les raisons.
-Tu as bien dit que c’était pour pouvoir renouer avec la ville que nous sommes venus aujourd’hui, expliquai-je.
-Oui ! Mais je n’avais pas envisagé ça comme ça ! Reprit le chef Northuldra en lisant les noms des morts avec rudesse.
-Que veux-tu dire ? M'alarmai-je.
-Dans mon idée, j’aurais plutôt demandé une audience seule avec le roi et je me serai débrouillé pour l’assassiner, cracha-t-il d’un coup. Puis j’aurais exterminé tout le monde comme nous l’avions déjà fait. J’aurais pillé ces monuments qui rappellent que nous sommes inférieurs à eux !
Mon visage devint blanc alors que ses paroles résonnèrent en écho dans ma tête.
-Mais tu ne vas vraiment pas bien ! M’écriai-je. Je croyais que tu ne voulais pas me mettre en danger ! Je te croyais mieux que ton père ! Lâchai-je.
La gifle partit instantanément attirant l’attention des passants qui continuaient de s’amuser.
-Tout va bien mademoiselle ? Demanda un jeune homme qui regarda Amarok, choqué.
-Oui… Oui je vous remercie…
-Vous êtes sûre ? Insista-t-il.
-Elle vient de vous dire oui ! Rétorqua le chef avec hargne, ce n’est qu’une querelle de couple ! Laissez-nous !
L’homme hésita mais finalement passa son chemin. Mon fiancé m’embarqua aussitôt entre deux ruelles et me prit la tête entre ses mains.
-Je suis navré Anna, mais je t’interdis d’insulter Papa. Si je me rappelle bien, tes parents aussi ont cette haine des Arendellien. Bien évidemment avec le couronnement de cette crapule de Runeard mes plans changent et je ne l’assassinerai pas maintenant. Mais il va falloir que nous nous préparions tous les deux à ce qu’ils viennent nous rencontrer. Tu l’as entendu. Il veut s’étendre. Il nous écrasera comme nos parents le craignaient… Comme ils l’ont fait avec les autres peuples !
-Arrête de tout voir en noir, le suppliai-je.
-Je ne vois pas tout en noir, j’anticipe. Il ne faut rien accepter d’eux, tu m’entends. Oui ! Rien accepter d’eux et faire en sorte d’être bien préparé au cas où ça tournerait mal et qu’il nous imposerait leurs visions de leurs coutumes. Crois-moi ! Ça commencerait pour toi par cesser le chamanisme ! Toi tu serais brûlée comme c'était le cas pour les sorcières durant l'inquisition.
-Mais arrête donc ! M’écriai-je frissonnant de plus en plus. Tu n’en sais absolument rien.
-Anna tu es ma femme, tu dois aller dans mon sens ! Ragea-t-il.
Je le fixai du regard, cherchant ma respiration dans toute cette confrontation anxiogène. Je conclus simplement :
-Pas encore. Je ne suis pas encore ta femme. Ne t’avise plus jamais de me frapper Amarok ou je te…
-…Tu me quoi ?! Grogna-t-il à nouveau la main en l’air.
Je pensai à le brûler ou le faire écraser par les géants comme je l’avais fait avec Yuma. Mais finalement, je murmurai :
-Rien. Je ne te ferai rien… Bon… Si nous visitions la ville à présent ? Ajoutai-je docile. Après tout c’est pour cela que nous sommes venus aujourd’hui.
Amarok chercha à savoir si je plaisantais mais rendit les armes quand il comprit que j’étais sérieuse. Ainsi, nous découvrîmes plusieurs points phares de la ville comme le pont médiéval, la place de l’horloge, le port et le marché ou encore les échoppes colorées. Même si je préférerai la Forêt je devais reconnaître que comme l’avait souligné Runeard, l’endroit était chaleureux. Néanmoins mon fiancé ne souhaita pas rester trop longtemps. Ce fut ainsi qu’après une dernière gorgée d’hydromel nous repartîmes chez nous, dans un silence encore plus plat qu’à l’aller. Contre toute attente, en arrivant à la maison quatre jours plus tard, Amarok ne raconta pas tout à mes parents.
-Le roi Runeard a l’air bon Maman, déclarai-je pour appuyer le bref résumé que nous avions fait du séjour.
-J’espère ma fille ! J’espère ! Dit-elle en priant en Northuldra, tu es déjà revenue saine et sauve c'est un miracle.
Puis elle ajouta :
-Tiens ! Tu as reçu du courrier ce matin.
Elle me tendit la lettre alors que je l’attrapais le cœur battant avant de la mettre dans ma poche le temps de raccompagner Amarok chez lui.
-Malgré nos désaccords, je suis ravi d’avoir partagé ces huit jours avec toi ma chère fiancée, murmura le jeune homme qui était redevenu plus gentil.
-Moi aussi, mentis-je gauchement.
Le chef Northuldra me donna alors un baiser beaucoup plus prononcé cherchant désespérément ma langue. J’eus une nausée et refusai cette corrélation. Il me lâcha alors à contrecœur et rentra dans sa hutte. Je m’éloignai un peu de chez lui avant de pouvoir lire la lettre plus à mon aise. Chaque mot d’Elysia me réconforta et je conclus dans la nuit noire :
-Je t’aime, Elysia… Mon vrai fiancé… Mon vrai mari.
-Votre Amarok ! C’est quand même un sauvage Belle-Maman ! S’écria Papa.
-Non mais ! Il se prend pour qui le roi à la moustache efféminée ! S’énerva Yélana.
-Du calme tous les deux ! Les gronda Mamie alors que je faillis rire à la remarque de la Northuldra blonde. Sur ce point vous avez raison mon Gendre. Amarok savait cacher le pire au bon moment… Comme son père.
Yélana croisa à nouveau les bras de rage et fusilla Papa du regard alors que celui-ci savourant sa petite victoire face à la Northuldra blonde soupira :
-Comme j’aurais aimé assisté au discours de mon Père… L’avoir encore une fois près de moi. C’était un homme qui pouvait être rude parfois mais je lui vouais une éternelle admiration...Même si il était toujours absent.
Je crus qu’il allait se mettre à pleurer mais il continua :
-En tous cas je suis content de voir que vous n’avez jamais été hostile à notre peuple malgré tout, Belle-Maman.
-Ça risquerait d’être compliqué à présent, grinça Yélana moqueuse.
Mamie lui donna un petit coup de coude alors et réfuta ses paroles. L’ancienne doyenne, frustrée explosa :
-Quoi Anna ? N’ai-je pas raison ? Et puis de toute façon qu’est-ce que ça change aujourd’hui puisqu’Arendelle est à nouveau entre des mains ennemies ! Et pas nous en premier cette fois !
Papa devint blanc alors que Mamie la regarda incrédule.
-Qu’est-ce que cela veut dire Belle-Maman ?! Je croyais qu’Arendelle était sous la protection d’Elsa et Kristoff ?!
-Yélana parle de l’autre vie mon Gendre, celle où vous et moi sommes vivants dans la Forêt Enchantée… Et j’aurais préféré ne pas vous en parler, ajouta-t-elle blême.
-Celle où tu m’as renvoyé sur le bateau parce que tu me faisais confiance Mamie ? S’enquit à son tour Hans.
Notre aïeule se mordit immédiatement la lèvre et acquiesça.
-Ah ? Donc tu as vu mon rôle ?! Est-ce que j’ai accompli ce que tu voulais ?! Demanda mon mari plein d’espoir.
Elle attendit et hésita avant de bafouiller :
-Non mon Petit Picéaerd… Tu as pactisé avec le neveu Weselton.
Hans se grisa et se replia de suite sur lui-même. Mamie reprit avant que ça dégénère :
-Je vous propose à tous une petite pause car je sens que les esprits s’échauffent. Traitons les choses dans l’ordre. Mon Gendre, ne vous inquiétez pas pour Arendelle, tout se terminera bien mais je ne peux pas vous dire, comment je le sais maintenant. Yélana cesse d’être désagréable avec le peuple d’Arendelle car c’est nous qui l’avons attaqué en premier… Et non ! N’ouvre pas la bouche, je sais ce que tu as subi et j’en ai subi aussi des épreuves. Hans, mon petit Piceaerd ne désespère pas tu es quelqu’un de très bien qui comble Anna à merveille...
-Mais vous n'êtes plus avec Kristoff, Anna ? Je me rappelle qu'il m'avait confondu avec vous pour sa demande en mariage... Murmura Yélana pensive.
Mamie la fusilla du regard et couvrit bientôt sa voix en continuant sans tenir compte de sa remarque. Je blanchis alors qu'Hans était de plus en plus pâle.
-...Au moins dans cette vie-là. Mon Ange de l'Air chérie rien à dire. Elysia mon amour rien à dire. Ma petite Picéaerd va prendre l’air avec ton mari.
Je suivis le conseil de Mamie. J’emmenai immédiatement Hans hors de la hutte et nous marchâmes quelques pas avant de nous retrouver sur les Plages Grises. Pas de complicité très intime cette fois car je sentais qu’il était tendu, et l'intervention de Yélana n'avait rien arrangé.
-Anna… Je ne peux pas m’empêcher de penser que je ne suis pas bien pour toi… Dans d’autres vies, je t’ai trahi, j’ai trahi ton royaume, j’ai voulu vous tuer, ta sœur, toi, Kristoff… Chuchota-t-il en pleurant.
Je me serrai contre son torse pour lui montrer le contraire.
-Je t’aime Hans, je me fiche de ces autres vies. Il n’y a que celle-là qui compte, murmurai-je.
-Je n’y arrive pas… Je ne te mérite pas…Dit-il désespéré.
-Mais si. Si nous n’étions pas morts tu aurais fait un très bon Papa pour Helga.
-Mais nous le sommes Anna… Peux-tu me jurer qu’après toutes les vies que tu as pu apercevoir dans la galerie des souvenirs c’est celle avec moi que tu referais si tu pouvais revivre ? Ou bien choisirais-tu une avec Kristoff ?!
Je ne répondis rien car je n’aurais pas été honnête. Les yeux émeraude d’Hans me lancèrent un regard blessé.
-Ne te fatigue pas. Si Papy Elysia avait posé la question à Mamie Anna elle aurait répondu oui de suite, Papa et Maman aussi. De même si Yélana et Amarok étaient encore ensemble. Mais nous… Notre amour ne rime à rien. Tu ne devais pas être avec moi dans la plupart des vies. Il y a une raison.
-Hans ne dis pas ça s’il te plaît, plaidai-je. D'autant plus que Kristoff aime Elsa.
-Eh bien heureusement qu'il n'est pas mort ! Lança-t-il hargneusement.
Il me serra fort et m’embrassa ardemment puis il s’éloigna.
-J’ai besoin de réfléchir Anna. De méditer dans la galerie des souvenirs. De me confronter à toutes les vies où j’ai été abominable. Ne me suis pas.
Les bras ballants et en larmes, je le vis alors s’éloigner. Je m’accroupis immédiatement et tentai de me calmer. Ceux furent deux mains pleins de sagesse qui m’entourèrent bientôt.
-Ne lui en veux pas ma petite Piceaerd. Il a raison de prendre du recul. Ce n’est pas grave s’il loupe un peu l’histoire. Tu lui raconteras quand vous vous réconcilierez entre deux étreintes chair contre chair.
Je rougis immédiatement en comprenant à quoi elle faisait allusion.
-Si seulement ça pouvait être vrai… Soupirai-je.
-Ça le sera ma petite Piceaerd… Fais-moi confiance.
Elle me prit contre elle et me chanta la berceuse d’Ahtohallan pour m'apaiser.
Chapitre 10 : Entrée en Arendelle :
Quelques jours s’étaient passés depuis qu’Elysia et moi nous étions avoués notre amour réciproque. Notre amour… Mon cœur vibra au simple souvenir de nos baisers.
-Ah ! Enfin je vois du bonheur dans tes yeux ma petite chamane ! S’écria Maman. Mais c’est normal tu es fiancée maintenant !
Je rougis violemment et touchai la bague d’Elysia que je gardais toujours dans ma poche de robe et repensai à certaines paroles que nous nous étions dites... Il a été fait à partir de la glace d’Ahtohallan… Elle te va à ravir…Anna Piceaerd je t’aime et je n’ai toujours aimé que toi… Je soupirai d'aise. Oui. Ma tête ne cessait de répéter cette scène. Du matin au coucher, je pensais à lui, je vivais pour lui, je ne voulais que lui.
-Anna ? Anna ? M’appela bientôt Maman.
Je ne réagis pas tout de suite. Elle me passa alors une main devant le visage et la secoua.
-Oui bonjour ? Est-ce qu’il y a quelqu’un de vivant par ici ?! Demanda-t-elle à nouveau.
-Hein ?! M’écriai-je soudain sortie de ma rêverie.
Maman éclata de rire et répliqua :
-Eh bien ! Ce n’est pas trop tôt ma petite chamane. Je suis ravie de voir que tu comptes fleurette avec Amarok mais ce n’est pas ça qui fera avancer le repas de ce midi !
-Euh...Oui ! Pardon Maman ! Murmurai-je.
Je me remise aussitôt à éplucher les pommes de terre alors que Pieter et Papa devaient nous rapporter le gibier. Ils revinrent bientôt et trouvèrent un tableau des plus parfaits. Bien sûr j’avais mis mon frère au courant de notre entrevue avec Elysia. Il avait pesté car il avait toujours peur pour ma protection et ma vertu mais il continuait de m’aider.
-Alors qu’est-ce que vous rapportez de beau pour ce midi ? Demanda Maman.
-Des poulets de Norvège, Helga, répondit Papa.
-Ah bien ! Je connais une gourmande qui devrait retrouver l’appétit ! Renchérit-elle en me lorgnant amusée.
C’était sa nouvelle manie : Être affolée, que moi qui avait toujours été une grande mangeuse, ne mange plus du tout. Je n’en ressentais pas le besoin. Ainsi quand nous nous mîmes à table une heure plus tard et que je n’avais pas mangé l’assiette gargantuesque qu’elle m’avait préparée, elle me fit pleins de reproches :
-Allez Anna… Encore une cuillère… Tu vas finir par ne plus avoir que la peau sur les os !
-Oh mais c’est normal qu’elle n’ait plus faim ! Me sauva Papa, tu ne te rappelles pas comment tu étais quand tu étais amoureuse ?
Le regard de Maman s'illumina avant de s'assombrir et contre toute attente, elle ne répondit rien laissant un silence pesant.
-Moi je veux bien finir ton assiette si tu n’en veux plus, intervint Pieter après une éternité.
Je lui tendis sans regrets. Il l’avala d’une seule traite. Puis Maman remise de ses émotions distribua le dessert auquel je touchais à peine. Mon frère en hérita aussi. Mes parents désespérés, finirent par s’exclamer :
-Allez secouer la nappe !
Ils nous tendirent le tissu. Je souriais intérieurement. C’était le moment parfait pour envoyer mon message. Nous sortîmes à l’air libre.
-Je me demande bien ce que tu peux encore lui raconter depuis ta cinquantième lettre d’aujourd’hui ? Se moqua bientôt mon frère.
Je lui tirai la langue tout en me remettant à rougir. L’ignorant, je chuchotai un « Ah-Ah » et laisser mon papier à Courant d’Air.
-Merci, murmurai-je car je savais qu’il était patient.
Nous secouâmes ensuite la nappe.
-Alors ? Tu comptes lui dire quand à Amarok ? Vous allez ajouter la coupole d'Elysia à l’équation ? Lança Pieter un rictus aux lèvres.
Je me renfrognai aussitôt et répliquai acerbement :
-Eh bien tu n’as qu’à courir lui dire puisque tu es toujours à sa botte !
Il pâlit immédiatement comprenant qu’il avait été trop loin.
-Excuse-moi Anna...Je m'inquiète pour toi.
Je serrai les poings de colère si forts que mes phalanges devinrent blanches.
-Ce n’est pas parce que toi tu as été incapable de donner ton amour pour une fille que tu dois briser ma joie ! M'écriai-je.
-Je t’ai dit pardon ! Répéta-t-il de plus en plus blême.
-Eh bien je n’en veux pas ! Repris-je en lui arrachant violemment la nappe des mains.
Je repartis immédiatement dans la maison. Plus que Pieter c’était la situation qui demeurait pesante.
-Tout va bien Anna ? Demanda Maman alors que je balançai le tissu sans délicatesse sur la table.
Je ne pris pas le temps de lui répondre et courus dans ma chambre. J’entendis mon père gronder mon frère. Je me mis de suite en position du chakras sacré pour faire redescendre mon trop plein d’émotions. Voilà… Ne penser qu’à Elysia… Qu’à notre amour impossible…Pardonner Pieter pour sa surprotection… Rester ferme avec Amarok… Je sursautais en entendant six petits coups secs contre la porte.
-Entrez ! Ordonnai-je tout en me relevant en vitesse.
Maman passa son visage par le pan de la porte.
-Je le savais ! S’écria-t-elle tout sourire, ton frère t’a contrarié n’est-ce pas ?
J’hochai la tête.
-Ne l’écoute pas, il est jaloux, reprit-elle.
-Tu es venue uniquement pour ça ?! Demandai-je patiemment.
Elle m’agaçait. Je ne voulais pas d’elle dans l’instant. Surtout que Courant d’Air pouvait arriver à tout moment avec une lettre de mon précieux amant.
-Bon… J’ai compris que je t’embêtais… Je te laisse donc… Mais n’oublie pas que tu as un rendez-vous galant avec Amarok tout à l’heure, bafouilla-t-elle peinée.
Vexée mais compréhensive, elle ressortit de la chambre me laissant seule avec ses paroles en écho. Des paroles cinglantes mais normales puisque j’étais fiancée au chef Lorcus. Je soupirai. Pourquoi devrai-je changer quoi que ce soit à ma tenue ? Si Amarok m’aimait vraiment, il pouvait très bien m’aimer dans ma tenue traditionnelle. J’entendis alors un claquement contre ma lucarne et je soupirai de soulagement. Courant d’Air était revenu. Il me déposa la lettre et s’en alla. Je l’ouvris rapidement et bus chaque mot comme un baume de guérison.
« Ma Anna d'amour,
Moi aussi je ne cesse de penser à toi. Il y a peu d’action dans la tribu. Je m’exerce à mon chamanisme. Mais je suis incapable de me concentrer sur quoique ce soit. Certes c’est difficile à comprendre mais ça n’est pas ce qui empêche mes révisions. Alors le manque de motivation ? Probablement ! Mais pas ce manque de motivation que je décris d’habitude. Non ! J’ai surtout l’esprit ailleurs. L’esprit attristé. Dans mon esprit et dans mon cœur, un grand vide s’est créé. Depuis un peu moins d’une semaine, je tournais la tête au hasard niché sur la proue du navire que j’avais emprunté, je ne voyais que ton dos, tu regardais tes pieds alors que tu montais la route vers ta hutte. Le cœur est gros, le vide commence là. Je te perds de vue, tu es partie, rentrée chez toi si loin ! Je t’ai menti en disant que je serai fort. Je sens bien que nous abusons de la bonté de Courant d’Air et que nous ne pouvons pas nous écrire toutes les heures sans éveiller les soupçons. Pourtant, seule l’écriture me rattache à toi. Alors, j’écris, je m’arrête, je soupire et continue cette rédaction avec comme seule pensée en tête ton prénom et la douleur de ton absence. Malheureusement nous ne pourrons pas nous plier à un tel exercice de rédaction comme cela tous les jours.
Ma Anna d'amour, tu m’as poussé à penser et voir le monde différemment. Oui tu me fais voir le monde sous un autre jour. Tu as fait naître en moi une sensibilité inconnue, découvrir des sentiments jamais ressentis et surtout avoir un esprit totalement tourné sur une seule personne. L’éloignement fait un jour un peu plus mal. Tu sais que je suis quelqu’un de timide, de pudique. Surtout trouver les mots pour exprimer ma pensée, mon sentiment. La langue Northuldra est si riche en vocabulaire mais si compliquée à coucher sur le papier. Quatre cents mille mots mais seulement le verbe « aimer » pour exprimer tant de choses abstraites. Je me répète mais le temps me paraît si long sans toi. Je me sens mélancolique à n’avoir de cesse de regarder la position du soleil qui me rappelle notre course contre le temps pour un flirt avec toi, pour te chercher d’autres cadeaux et c’est si dur de voir le temps passer si lentement, si loin de toi. J’ai espoir de te revoir très rapidement. Je compte les minutes mais surtout, je souhaite pouvoir enfin te retrouver pour que nous vivions sans plus avoir à nous séparer. Rêve illusoire puisque tu es promis à un autre qui ne mérite pas d’avoir ta douceur et ton amour. Afin de me débarrasser, enfin de cette boule au cœur qui m’habite quand tu es si loin de moi. Alors voilà l’inspiration ne vient pas, c’est toujours aussi compliqué de rédiger ne serait-ce qu’une phrase mais le simple fait de frotter le papier sachant que les mots fermés te sont destinés me remplit de joie et me soulage pendant quelques minutes de cette nostalgie au cœur qui m’habite.
Je t’aime Anna Piceaerd !
Elysia.
Sa lettre me fit souffrir. Oui. Mon cher amour avait raison. Il nous fallait calmer notre impatience sinon nous serions dépassés par nos événements. Mais c’était peut être la bonne solution non ?! Non… Anna… Il ne fallait pas aller à l’encontre des coupoles…Et de la décision des parents. Ils étaient là pour me guider, ils avaient du vécu. Je ne pouvais discuter leurs positions. Je regardai à mon tour l’état du soleil dans le ciel pour voir si j’avais le temps d’écrire une dernière lettre. Oui. Amarok ne m’attendait que dans une demi-heure. Rapidement, je pris du papier et ma plume et écrivis le plus vite possible de peur d’être repérée par Maman. Un quart d’heure plus tard, la main engourdie par la fièvre de l’écriture, je relus ma lettre :
« Mon cher Elysia,
Avec toi j’ai pu passer un anniversaire formidable. J’ai été loin de tous les tracas que la vie peut mettre en travers de notre route. Loin de toutes les contrariétés. Seul comptait au cours de cette soirée ta présence à mes côtés. En t’apercevant qui m’attendait, au milieu des épicéas des Plages Grises je savais que cette soirée serait splendide mais mon esprit aura été en dessous de la réalité et de mes espérances. Tout le monde a des défauts moi la première et certainement pas le plus supportable et pourtant tu as fait comme s’ils n’existaient pas, tu as fait ressortir les bons côtés de ma personnalité. Pour cette semaine nos lettres se terminent. Ça n’est pas un adieu ni même un au revoir mais un à très vite. Mon cœur est pris probablement à jamais et tu es le seul désormais à en avoir la clef. Toi seul a été capable de me laisser et me permettre de m’oublier aux sentiments que ma raison voulait m’interdire de goûter avec Amarok.
Je tâche dans ces quelques lignes de rester concise, non pas que je n’aie plus rien à dire, rien à exprimer c’est bien le contraire mais je ne veux te réserver encore pleins d’autres merveilleuses lettres à l’avenir. Elles ne sont jamais assez longues pour t’exprimer tout ce que je ressens. Mais tu le sais car tout est écrit dans mon cœur dont tu as la clef. Prends en soin. Je t’aime Elysia Sappos !
Anna.
J’appelai à nouveau Courant d’Air.
-C’est la dernière fois pour la semaine promis ! Lui chuchotai-je.
Le serpentin de feuilles me prit patiemment le bout de papier puis me lança un petit coup sec dans le dos avant de s’échapper par la lucarne. Je me passai un coup d’eau et m’ajustai le châle. Puis je ressortis de la pièce et courus dans les bras de Maman qui était focalisée sur un livre de chamanisme.
-Pardon pour tout à l’heure… Murmurai-je en lui embrassant la joue.
Puis je tournai devant elle.
-Est-ce que ça convient comme tenue ? Demandai-je.
-Tu es parfaite ma petite chamane, répondit-elle en me dévisageant avec tendresse.
Je me mis ensuite en route en pressant le pas. Non que cela m’enchante. Mais il valait mieux être à l’heure pour ne pas entendre les remarques désobligeantes de mon fiancé. Quand j’arrivais à sa hutte, Pieter était avec lui. Je me grisais intérieurement. Je fixai mon frère du regard cherchant dans ses yeux une quelconque trahison.
-Bien, je vous laisse les amoureux ! A tout à l’heure petite sœur, dit-il tout en gardant une distance rancunière.
-A tout à l’heure, repris-je mal à l’aise.
-Te voilà donc enfin ! S’écria Amarok. J’ai le droit à un petit bonjour peut être ? Interrogea-t-il impatient.
A contrecœur je plaquai mes lèvres sur les siennes. C’était la première fois que je l’embrassai depuis notre entrevue avec Elysia. J’en fus dégoûtée. Embrasse-moi encore Elysia… Pensai-je à nouveau. Nous nous lâchâmes et Amarok me ramena vers sa table où une carte des environs était déposée.
-Tu t’instruis ? Me moquai-je.
Il me lança un regard noir qui me fit regretter ma phrase.
-Sois un peu sérieuse Anna s’il te plaît ! Me gronda-t-il.
Il m’appuya fort sur la nuque pour pencher ma tête vers la carte. Son geste me fit mal au cou mais je ne dis rien.
-Je souhaite entreprendre une expédition avec toi, reprit-il, vois-tu mon père s’intéressait de nouveau à sa quête d’Arendelle… Et il m’a toujours appris que le seul moyen de connaître l’ennemi est de mieux l’approcher.
Je blanchis immédiatement.
-Tu veux réattaquer ?! Paniquai-je.
-Non. Non, répondit-il très vite. Mais je voudrais aller les observer.
-Mes parents ne me laisseront jamais y aller, déclarai-je pleine d'assurance. Même avec toi.
Amarok me prit alors le menton et me regarda avec un air de nouveau défi.
-C’est ce qu’on va voir ! S’exclama-t-il.
Il replia ses cartes et nous repartîmes vers la maison. Lorsque nous arrivâmes, Maman continuait sa lecture et Papa et Pieter bêchaient dans notre petit potager. Ils s’arrêtèrent immédiatement en nous voyant.
-Que nous vaut une visite de notre futur gendre ? Demanda Maman ravie en venant l’embrasser.
Je reculai de dégoût et m’accrochai à la pensée d’Elysia. A la seule vision de son visage je me détendis tout de suite.
-Pourrions-nous discuter à l’intérieur s’il vous plaît Helga ?
Bien qu’un peu étonnée par l’ordre déguisé, elle s’appliqua à le satisfaire et nous allâmes prendre un breuvage chaud autour de la table. Tout comme il l’avait fait chez lui, Amarok y déplia sa carte. Papa et Maman l’observèrent avec un air grave.
-Pourquoi nous montrer les terres d’Arendelle ? Lança-t-elle férocement.
-J’aimerais en connaître un peu plus sur leurs us et coutumes Helga… Comprenez… La Forêt Enchantée est un lieu ouvert et même si pour l’instant ils ne sont pas venus explorer par ici, le but de ses Arendellien est de conquérir des terres et de voyager. Nous aurons fatalement un jour à nous rencontrer pour traiter avec eux. Et je souhaite que cela se fasse dans le plus grand respect de chacun.
-Amarok… Pas toi ! Dit-elle comme s’il eût été un lâche.
-Si. Helga, le soutint-il. Il va falloir nous plier. Et je préfère que cela ne se passe pas dans un bain de sang comme cela fût le cas il y a seize ans.
Maman était tellement pâle qu’elle dû s’assoir pour ne pas chanceler. Papa resta sur ses positions mais me posa une main sur mon épaule comme s’il voulait me protéger.
-Ils ne sont jamais venus pendant tout ce temps qu’est-ce qui te fait croire qu’ils découvriront la Forêt Enchantée un jour ! Répliqua-t-elle hargneusement.
-Que vous le vouliez ou non, le monde évolue et se modernise Helga. Vous ne le saviez peut-être pas… Mais c’était dans les projets de Papa de plus se pencher sur Arendelle…
S’il ne se penchait que sur ça... Pensai-je avec amertume. Au souvenir du contact des mains de ce couard sur mon corps j’eus envie de vomir… Penser à Elysia, Anna… Ne penser qu’à Elysia et vos fameux baisers…
-…Nous en avions longuement discuté, continua Amarok, et nous avons bien fait puisqu’il n’est plus de ce monde. Je voudrais honorer sa mémoire en terminant son projet.
-Comment comptez-vous, vous y prendre ? Demanda Papa qui semblait mieux comprendre la raison.
-J’aimerais aller avec Anna en Arendelle pour les observer, expliqua-t-il encore, Quand il y a eu cette guerre il y a seize ans, vous avez ramené des butins d’eux. Mon père en avait encore pas mal chez nous, des vêtements, des pièces, des armes… Nous pourrions nous déguiser en Arendellien avec Anna pour passer inaperçus parmi la foule.
-J’ai promis que je n’y retournerai plus ! Le coupai-je.
-Non ma petite chamane… Tu as promis que tu ne désobéiras plus ce n’est pas pareil, reprit Maman toujours aussi pâle.
Je la regardai et souris tout de même confiante car je savais qu’ils voulaient me protéger. Ils se concertèrent avec Papa du regard et elle finit par déclarer :
-Tu peux nous assurer que c’est sans danger Amarok ? Demanda Maman.
-Je ne puis en être certain. Mais il n’y a pas de raison que ça le soit, répondit-il.
-La vie de notre fille est entre tes mains quand même, le sermonna Papa.
-Olaf… Commença Maman.
-Je pourrais aller avec eux Père ? La coupa Pieter.
Amarok le fusilla aussitôt du regard.
-Tu remets en cause ma capacité à protéger Anna ?!
Mon frère baissa immédiatement les yeux.
-Non… Non…
Le chef réhaussa alors ses épaules avec fierté. Puis il prit leurs mains et plongea à nouveau ses yeux foncés dans ceux de mes parents.
-Je vous promets que s’il y a le moindre danger, je protégerai Anna jusqu’à ma mort. Mais en tant que future cheffe, elle doit venir avec moi pour être au clair avec l’actualité. Est-ce que vous comprenez ?
Mes parents respirèrent un grand coup tandis que je maudissais Amarok d’être aussi fort en éloquence. J’aurais aimé envoyer un message à Elysia pour lui décrire la situation, mais il ne fallait pas éveiller les soupçons. J’imaginai déjà nos retrouvailles… Moi avec un peu plus de formes… Lui qui s’en emparait tout en m’embrassant à en perdre haleine.
-Bien… Nous consentons à ce qu’Anna y aille, déclara soudain Maman.
Je me figeais immédiatement en leur jetant un regard de trahison. Tandis que j’avais la mort dans l’âme, Amarok afficha un sourire et conclut :
-Parfait.
*****
-Tu dépeins vraiment Amarok comme quelqu’un de mal ! Clama Yélana sur la défensive.
-Pourtant j’essaye d’être la plus objective possible je te l’assure… Ce que tu ne fais pas toi ! La gronda Mamie.
-Malgré tout, là, je dois bien reconnaître qu’il a fait une énorme bêtise ! Lâcha soudain la Northuldra blonde.
-Je te donne bien raison, soupira Papy Elysia.
Papa se leva alors furibond et grogna :
-Eh bien allez-y ! Faîtes comme si je n’étais pas là ! Je vous rappelle que c’est votre peuple qui a attaqué en premier !
Je déclarai à mon tour sans mauvaises pensées :
-C’est vrai Yélana que vous aviez dit à Matthias que ce n’était pas vous qui aviez attaqué en premier ! Soulevai-je.
Mamie me fusilla du regard alors que la Northuldra blonde répliqua en toute bonne foi :
-C’est vrai Anna… Mais je ne sais plus pourquoi, je ne m’en rappelai pas.
Mamie s’approcha alors d’elle et tout en continuant de me regarder d’un air rancunier elle dit :
-Grand Pabby nous a retiré des souvenirs douloureux.
-Bah tiens ! Tellement facile d'impliquer le troll dans l'histoire ! Grinça Papa. Je n’en ai pas une mais deux sur le dos maintenant !
-Mon Gendre s’il vous plaît ! Ne soyez pas si agressif ! Le gronda Mamie.
-Je suppose que vous allez bien casser notre peuple dans la suite de notre histoire… Enfin votre histoire ! Bredouilla-t-il ayant perdu toute contenance.
Mamie sourit et lui serra bientôt la main.
-Vous l’avez bien dit mon Gendre… C’est Notre histoire.
-Agnarr détends-toi, un peu ! S’exclama Maman. Moi je suis très fière que nous représentions l’union de nos deux peuples.
Elle lui donna un profond baiser sur la joue. Mon père rougit et sa colère se dissipa.
-Je ne suis pas certains de vouloir rester si c’est pour entendre des abominations sur mon père, rumina-t-il tout de même.
-Je puis vous assurer qu’il n’y en aura aucune… De ma part du moins, déclara Mamie.
-C’est ça… Parce qu’Amarok est un homme haineux… Reprit Yélana.
-Bah… Oui… Clamèrent Papy et Mamie en même temps.
La Northuldra blonde prit la mouche et se mit à bouder en croisant ses bras.
-Avec tous les échanges que vous lui avez fait faire je suis étonnée d’avoir eu autant d’affinité avec Courant d’Air ! Déclara Maman.
Papy et Mamie rirent à la remarque.
-Et vous Yélana que faisiez-vous pendant ce temps-là ? Demanda Papa.
Elle lui jeta un regard antipathique avant de répondre :
-Je faisais de mon possible pour soigner la mère d'Elysia. En réalité plus que la pratique chamanique c’est le métier de guérisseuse qui m’a le plus intéressé. Ce qui m'a été bien utile pour certains moment de notre vie...
-Ce qui ne nous sera absolument pas utile dans l’Helveg en somme… Reprit-il déçu, bon passons au massacre Belle-Maman. Je suis prêt à entendre vos railleries.
-Bien mon Gendre. Vos oreilles n’auront pas trop mal je vous le garantis.
Elle attendit à nouveau le silence par sa seule présence et capta l’auditoire.
*****
-Surtout vous nous envoyez un message par Courant d’Air pour nous prévenir de votre arrivée ! S’écria Maman stressée.
Amarok acquiesça alors que j’étais déjà montée sur mon renne. J’avais insisté pour que nous en prenions deux afin de ne pas être collée à lui.
-Nous nous en chargerons je le promets. Ce n’est qu’à quatre jours d’ici après tout. Je veillerai bien sur Anna et le temps que vous vous aperceviez de son absence nous serons revenus.
Maman et Papa sourirent légèrement pour cacher la contrariété. Puis Papa et Amarok allèrent chercher la carte alors que ma Mère me demanda de me pencher pour me chuchoter quelque chose à l’oreille :
-Surtout Anna s’il tente quoique ce soit sur ton corps tu lui dis d’arrêter d’accord ?
-Mais si je n’ai pas le choix ? Demandai-je anxieuse. S’il me force ?
Cette idée m’avait évidemment traversé l’esprit. Maman chercha mais je savais déjà ce qu’elle allait répondre car elle avait été prise de cours.
-Dans ce cas, tu ne pourras pas faire autrement ma petite chamane… Mais il ne devrait pas y avoir de raison puisqu’Amarok est un homme bien. Courage. Ça me fait tellement bizarre de te voir dans cette tenue norvégienne… Dieu soit loué tu seras la seule de la famille à te prêter à ce jeu d’européenne !
J’hochai la tête car même si je n’avais rien contre Arendelle, je ne me voyais pas ni ma famille ni moi y vivre plus tard. Amarok revint avec la carte. Il enfourcha son renne et nous partîmes dans l’inconnu.
Nous ne prîmes absolument pas le même chemin que sept ans plus tôt avec Yélana. Amarok était agile. Il tenait la carte tout en restant bien droit sur son renne. A mon grand soulagement nous parlâmes très peu durant le trajet. Je me contentai d’observer l’horizon et les différents paysages qui défilaient. Nous passâmes de plaines, à des routes de terres battues entourées d’arbres ou encore des chemins de campagnes. Ce fut ainsi pendant quatre jours. Malgré les précautions de Maman, je redoutais les moments où nous devions prendre des pauses car c’était ceux où j’étais la plus vulnérable. Mais à ma grande surprise, Amarok ne me toucha pas une seule fois. Ses gestes n’allèrent pas plus loin que des baisers furtifs.
-Je respecte ce que tu m’as dit l’autre jour Anna, a-t-il dit le deuxième soir alors que nous étions en train de souper autour d’un bon feu.
-Merci, dis-je sincèrement.
-Je ne vais pas te mentir c’est très compliqué d’attendre le mariage et il m’arrive de me finir seul en pensant à toi…Je préfère être honnête… Dès l’instant où nous aurons échangé les coupoles et que la cérémonie sera finie, c’est la première chose que nous ferons en arrivant dans notre hutte.
Pitié… Le tact, pensai-je avec amertume.
-Et si je ne veux pas ? Ou que j’aie peur ? Lançai-je car rien que d’imaginer la scène avec lui me procurait de l’horreur.
-Alors tu prendras sur toi. Papa a dit qu’il faudra que tu y mettes un peu du tien aussi ! Clama-t-il.
Je déglutis violemment et m’était couchée en ayant des images de moi en train de m’offrir uniquement à Elysia. La route n’était pas désagréable. Le temps était clément. Plus nous approchions d’Arendelle, plus une angoisse indescriptible me broyait l’estomac. Cela était dû à la population qui s’agrandissait au fur et à mesure que nous avancions dans le parcours.
Ainsi, nous arrivâmes à Arendelle par un bel après-midi du quatrième jour.
-La plus naturelle possible ma chère Anna, me recommanda Amarok alors que nous étions sur le point de pénétrer les frontières de la ville à pieds.
Nous avions laissé les rennes à l’entrée pour ne pas nous faire repérer.
- Surtout tu n’oublies pas, nous sommes un couple de mineurs qui vient de la ville de Kraberg et qui souhaitons nous installer en Arendelle, compris ? Insista le chef.
-Compris, répétai-je alors que je venais de donner mon message à Courant d’Air.
Nous respirâmes un grand coup et pénétrâmes enfin dans la ville. Rien n’avait changé par rapport à la dernière fois où je l’avais visitée en voyage astral avec Maman… Si ce n’est que les rues étaient animées. Nous ne pûmes avancer bien loin tellement la foule était opaque.
-Il doit y avoir quelque chose de spécial, chuchotai-je à Amarok.
Nous observâmes aux alentours pour voir si nous pouvions avoir un quelconque indice. J’inspectai alors les bannières qui se trouvaient au-dessus de nos têtes et tapotai enfin l’épaule d’Amarok pour lui montrer.
-Je crois que sans le faire exprès, nous sommes arrivés pour un jour charnier dans le royaume d’Arendelle, murmurai-je.
Le chef ouvrit alors deux grands yeux qui reflétaient la haine.
-Ainsi le prince Runeard a survécu… Grogna-t-il.
Je n’osai pas lui dire qu’en plus de cela je lui avais rendu ses souvenirs, il y a neuf ans tout juste.
-Couronné roi…Et aujourd’hui en plus ! Grinça-t-il entre ses dents.
Nous vîmes aussitôt passer un cortège composé de gardes et de plusieurs principautés… Dont Runeard. Nous fûmes immédiatement embarqués par la foule. Elle nous mena sur une grande place au centre de laquelle se tenait une pierre semblable à l’un de nos monolithes. Je reconnus tout de suite le nouveau roi. Il était debout et se lissait une moustache naissante attendant patiemment que la foule ne cesse de parler.
Une fois qu’il réussit à réclamer le silence, il commença un discours :
-Cher peuple d’Arendelle. Dieu m’est témoin. Un peu plus tôt dans la journée, j’étais dans la chapelle pour recevoir les mots des rois et par conséquent les clefs du royaume. C’est donc avec beaucoup de joie que je vous annonce avoir accompli mon premier devoir de monarque en brandissant les regalia et surtout en prononçant les mots des rois !
Il y eut des applaudissements parmi la foule. Je voulus faire de même pour ne pas que nous nous fassions arrêter mais Amarok m’arrêta avec violence.
-Cher peuple d’Arendelle. J’ai fait exprès de m’arrêter à ce point de la ville pour que nous puissions rendre hommage à une partie de nos voisins… De nos amis qui ont disparu dans ce terrible incendie il y a presque seize ans lors de cette fameuse nuit de décembre. Mes chers sujets. Faisons une minute de silence, je vous prie.
Les gens s’exécutèrent. Ils baissèrent la tête et je m’y appliquai aussi même si je n’avais évidemment aucun souvenir de ce qui s’était passé, malgré ma présence à ce moment-là.
-Relève la tête Anna, grogna Amarok crispé.
Voyant que je ne réagissais pas, il se chargea de m’attraper la nuque. Heureusement, personne ne s’en rendit compte et Runeard reprit :
-A présent que je suis votre roi, je continuerai de faire en sorte que le pays aille bien économiquement, politiquement et socialement. Pour que plus jamais nous ayons à resubir le même sort que ce qui s’est passé il y a seize ans. Car oui ! Je me suis beaucoup interrogé sur la question et je ne suis pas certain que cet incendie soit accidentel. Dieu m’est témoin ! J’espère m’être trompé ! Mais si ce n’est pas le cas, j’invite d’ores et déjà chacun d’entre vous à rester vigilant. Certes Arendelle est un petit royaume portuaire qui ne voit ses biens croître que par ses échanges de marchandises à travers le monde ! Mais aussi par les gens qui accourent suite aux bouches à oreilles du confort de notre ville ! Oui ! Arendelle est une ville moderne, accueillante, chatoyante qui ne manque pas de s’étendre par la multiplication des familles et du travail qui y est proposé ! Et pour faire en sorte qu’elle continue son essor, je me chargerai personnellement de rehausser les villes qui l’entourent ! Harmon, Kraberg, Arnevik pour ne citer que celles-ci ! J’étendrai également notre royaume à des coins plus au Nord ! Oui peuple d’Arendelle ! Je vous promets que notre peuple ne s’éteindra plus ! Pour Arendelle ! Pour vous tous !
Le roi Runeard termina sa tirade par une révérence. La foule se remit immédiatement à applaudir sa prestation alors que je voyais Amarok blanchir de plus en plus. Il ne me laissa pas parler alors que le chef du royaume conclut :
-Cher peuple d’Arendelle ! Que cette journée de fête continue !
Il quitta soudain l’estrade et laissa les gens retourner dans différents commerces. L’ambiance était bonne : Tout le monde se tapait les épaules, les mains, s’enlacer, s’embrasser. Seul Amarok et moi restâmes devant le monument aux morts.
-Anna notre peuple est en danger ! S’exclama-t-il.
J’haussai les épaules ne comprenant pas les raisons.
-Tu as bien dit que c’était pour pouvoir renouer avec la ville que nous sommes venus aujourd’hui, expliquai-je.
-Oui ! Mais je n’avais pas envisagé ça comme ça ! Reprit le chef Northuldra en lisant les noms des morts avec rudesse.
-Que veux-tu dire ? M'alarmai-je.
-Dans mon idée, j’aurais plutôt demandé une audience seule avec le roi et je me serai débrouillé pour l’assassiner, cracha-t-il d’un coup. Puis j’aurais exterminé tout le monde comme nous l’avions déjà fait. J’aurais pillé ces monuments qui rappellent que nous sommes inférieurs à eux !
Mon visage devint blanc alors que ses paroles résonnèrent en écho dans ma tête.
-Mais tu ne vas vraiment pas bien ! M’écriai-je. Je croyais que tu ne voulais pas me mettre en danger ! Je te croyais mieux que ton père ! Lâchai-je.
La gifle partit instantanément attirant l’attention des passants qui continuaient de s’amuser.
-Tout va bien mademoiselle ? Demanda un jeune homme qui regarda Amarok, choqué.
-Oui… Oui je vous remercie…
-Vous êtes sûre ? Insista-t-il.
-Elle vient de vous dire oui ! Rétorqua le chef avec hargne, ce n’est qu’une querelle de couple ! Laissez-nous !
L’homme hésita mais finalement passa son chemin. Mon fiancé m’embarqua aussitôt entre deux ruelles et me prit la tête entre ses mains.
-Je suis navré Anna, mais je t’interdis d’insulter Papa. Si je me rappelle bien, tes parents aussi ont cette haine des Arendellien. Bien évidemment avec le couronnement de cette crapule de Runeard mes plans changent et je ne l’assassinerai pas maintenant. Mais il va falloir que nous nous préparions tous les deux à ce qu’ils viennent nous rencontrer. Tu l’as entendu. Il veut s’étendre. Il nous écrasera comme nos parents le craignaient… Comme ils l’ont fait avec les autres peuples !
-Arrête de tout voir en noir, le suppliai-je.
-Je ne vois pas tout en noir, j’anticipe. Il ne faut rien accepter d’eux, tu m’entends. Oui ! Rien accepter d’eux et faire en sorte d’être bien préparé au cas où ça tournerait mal et qu’il nous imposerait leurs visions de leurs coutumes. Crois-moi ! Ça commencerait pour toi par cesser le chamanisme ! Toi tu serais brûlée comme c'était le cas pour les sorcières durant l'inquisition.
-Mais arrête donc ! M’écriai-je frissonnant de plus en plus. Tu n’en sais absolument rien.
-Anna tu es ma femme, tu dois aller dans mon sens ! Ragea-t-il.
Je le fixai du regard, cherchant ma respiration dans toute cette confrontation anxiogène. Je conclus simplement :
-Pas encore. Je ne suis pas encore ta femme. Ne t’avise plus jamais de me frapper Amarok ou je te…
-…Tu me quoi ?! Grogna-t-il à nouveau la main en l’air.
Je pensai à le brûler ou le faire écraser par les géants comme je l’avais fait avec Yuma. Mais finalement, je murmurai :
-Rien. Je ne te ferai rien… Bon… Si nous visitions la ville à présent ? Ajoutai-je docile. Après tout c’est pour cela que nous sommes venus aujourd’hui.
Amarok chercha à savoir si je plaisantais mais rendit les armes quand il comprit que j’étais sérieuse. Ainsi, nous découvrîmes plusieurs points phares de la ville comme le pont médiéval, la place de l’horloge, le port et le marché ou encore les échoppes colorées. Même si je préférerai la Forêt je devais reconnaître que comme l’avait souligné Runeard, l’endroit était chaleureux. Néanmoins mon fiancé ne souhaita pas rester trop longtemps. Ce fut ainsi qu’après une dernière gorgée d’hydromel nous repartîmes chez nous, dans un silence encore plus plat qu’à l’aller. Contre toute attente, en arrivant à la maison quatre jours plus tard, Amarok ne raconta pas tout à mes parents.
-Le roi Runeard a l’air bon Maman, déclarai-je pour appuyer le bref résumé que nous avions fait du séjour.
-J’espère ma fille ! J’espère ! Dit-elle en priant en Northuldra, tu es déjà revenue saine et sauve c'est un miracle.
Puis elle ajouta :
-Tiens ! Tu as reçu du courrier ce matin.
Elle me tendit la lettre alors que je l’attrapais le cœur battant avant de la mettre dans ma poche le temps de raccompagner Amarok chez lui.
-Malgré nos désaccords, je suis ravi d’avoir partagé ces huit jours avec toi ma chère fiancée, murmura le jeune homme qui était redevenu plus gentil.
-Moi aussi, mentis-je gauchement.
Le chef Northuldra me donna alors un baiser beaucoup plus prononcé cherchant désespérément ma langue. J’eus une nausée et refusai cette corrélation. Il me lâcha alors à contrecœur et rentra dans sa hutte. Je m’éloignai un peu de chez lui avant de pouvoir lire la lettre plus à mon aise. Chaque mot d’Elysia me réconforta et je conclus dans la nuit noire :
-Je t’aime, Elysia… Mon vrai fiancé… Mon vrai mari.
*****
-Votre Amarok ! C’est quand même un sauvage Belle-Maman ! S’écria Papa.
-Non mais ! Il se prend pour qui le roi à la moustache efféminée ! S’énerva Yélana.
-Du calme tous les deux ! Les gronda Mamie alors que je faillis rire à la remarque de la Northuldra blonde. Sur ce point vous avez raison mon Gendre. Amarok savait cacher le pire au bon moment… Comme son père.
Yélana croisa à nouveau les bras de rage et fusilla Papa du regard alors que celui-ci savourant sa petite victoire face à la Northuldra blonde soupira :
-Comme j’aurais aimé assisté au discours de mon Père… L’avoir encore une fois près de moi. C’était un homme qui pouvait être rude parfois mais je lui vouais une éternelle admiration...Même si il était toujours absent.
Je crus qu’il allait se mettre à pleurer mais il continua :
-En tous cas je suis content de voir que vous n’avez jamais été hostile à notre peuple malgré tout, Belle-Maman.
-Ça risquerait d’être compliqué à présent, grinça Yélana moqueuse.
Mamie lui donna un petit coup de coude alors et réfuta ses paroles. L’ancienne doyenne, frustrée explosa :
-Quoi Anna ? N’ai-je pas raison ? Et puis de toute façon qu’est-ce que ça change aujourd’hui puisqu’Arendelle est à nouveau entre des mains ennemies ! Et pas nous en premier cette fois !
Papa devint blanc alors que Mamie la regarda incrédule.
-Qu’est-ce que cela veut dire Belle-Maman ?! Je croyais qu’Arendelle était sous la protection d’Elsa et Kristoff ?!
-Yélana parle de l’autre vie mon Gendre, celle où vous et moi sommes vivants dans la Forêt Enchantée… Et j’aurais préféré ne pas vous en parler, ajouta-t-elle blême.
-Celle où tu m’as renvoyé sur le bateau parce que tu me faisais confiance Mamie ? S’enquit à son tour Hans.
Notre aïeule se mordit immédiatement la lèvre et acquiesça.
-Ah ? Donc tu as vu mon rôle ?! Est-ce que j’ai accompli ce que tu voulais ?! Demanda mon mari plein d’espoir.
Elle attendit et hésita avant de bafouiller :
-Non mon Petit Picéaerd… Tu as pactisé avec le neveu Weselton.
Hans se grisa et se replia de suite sur lui-même. Mamie reprit avant que ça dégénère :
-Je vous propose à tous une petite pause car je sens que les esprits s’échauffent. Traitons les choses dans l’ordre. Mon Gendre, ne vous inquiétez pas pour Arendelle, tout se terminera bien mais je ne peux pas vous dire, comment je le sais maintenant. Yélana cesse d’être désagréable avec le peuple d’Arendelle car c’est nous qui l’avons attaqué en premier… Et non ! N’ouvre pas la bouche, je sais ce que tu as subi et j’en ai subi aussi des épreuves. Hans, mon petit Piceaerd ne désespère pas tu es quelqu’un de très bien qui comble Anna à merveille...
-Mais vous n'êtes plus avec Kristoff, Anna ? Je me rappelle qu'il m'avait confondu avec vous pour sa demande en mariage... Murmura Yélana pensive.
Mamie la fusilla du regard et couvrit bientôt sa voix en continuant sans tenir compte de sa remarque. Je blanchis alors qu'Hans était de plus en plus pâle.
-...Au moins dans cette vie-là. Mon Ange de l'Air chérie rien à dire. Elysia mon amour rien à dire. Ma petite Picéaerd va prendre l’air avec ton mari.
Je suivis le conseil de Mamie. J’emmenai immédiatement Hans hors de la hutte et nous marchâmes quelques pas avant de nous retrouver sur les Plages Grises. Pas de complicité très intime cette fois car je sentais qu’il était tendu, et l'intervention de Yélana n'avait rien arrangé.
-Anna… Je ne peux pas m’empêcher de penser que je ne suis pas bien pour toi… Dans d’autres vies, je t’ai trahi, j’ai trahi ton royaume, j’ai voulu vous tuer, ta sœur, toi, Kristoff… Chuchota-t-il en pleurant.
Je me serrai contre son torse pour lui montrer le contraire.
-Je t’aime Hans, je me fiche de ces autres vies. Il n’y a que celle-là qui compte, murmurai-je.
-Je n’y arrive pas… Je ne te mérite pas…Dit-il désespéré.
-Mais si. Si nous n’étions pas morts tu aurais fait un très bon Papa pour Helga.
-Mais nous le sommes Anna… Peux-tu me jurer qu’après toutes les vies que tu as pu apercevoir dans la galerie des souvenirs c’est celle avec moi que tu referais si tu pouvais revivre ? Ou bien choisirais-tu une avec Kristoff ?!
Je ne répondis rien car je n’aurais pas été honnête. Les yeux émeraude d’Hans me lancèrent un regard blessé.
-Ne te fatigue pas. Si Papy Elysia avait posé la question à Mamie Anna elle aurait répondu oui de suite, Papa et Maman aussi. De même si Yélana et Amarok étaient encore ensemble. Mais nous… Notre amour ne rime à rien. Tu ne devais pas être avec moi dans la plupart des vies. Il y a une raison.
-Hans ne dis pas ça s’il te plaît, plaidai-je. D'autant plus que Kristoff aime Elsa.
-Eh bien heureusement qu'il n'est pas mort ! Lança-t-il hargneusement.
Il me serra fort et m’embrassa ardemment puis il s’éloigna.
-J’ai besoin de réfléchir Anna. De méditer dans la galerie des souvenirs. De me confronter à toutes les vies où j’ai été abominable. Ne me suis pas.
Les bras ballants et en larmes, je le vis alors s’éloigner. Je m’accroupis immédiatement et tentai de me calmer. Ceux furent deux mains pleins de sagesse qui m’entourèrent bientôt.
-Ne lui en veux pas ma petite Piceaerd. Il a raison de prendre du recul. Ce n’est pas grave s’il loupe un peu l’histoire. Tu lui raconteras quand vous vous réconcilierez entre deux étreintes chair contre chair.
Je rougis immédiatement en comprenant à quoi elle faisait allusion.
-Si seulement ça pouvait être vrai… Soupirai-je.
-Ça le sera ma petite Piceaerd… Fais-moi confiance.
Elle me prit contre elle et me chanta la berceuse d’Ahtohallan pour m'apaiser.
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le passé 3 : Les souvenirs d'une Grand-Mère : Attention contenus mature !
Sam 07 Nov 2020, 19:34
Helga a écrit:-Ah ! Enfin je vois du bonheur dans tes yeux ma petite chamane ! S’écria Maman. Mais c’est normal tu es fiancée maintenant !
Helga a écrit:-Je le savais ! S’écria-t-elle tout sourire, ton frère t’a contrarié n’est-ce pas ?
S'il vous plaît...Est ce qu'on peut donner un chien d'aveugle pour Helga...Parce que ne rien à voir à ce point, ça n'est plus un problème de vue c'est carrément une absence totale d'accuité visuelle!
Bon mais du coup tant que je suis sur Helga...Enfin non pas dans ce sens là!
Bref, je disais attardons nous sur son cas...
-Surtout Anna s’il tente quoique ce soit sur ton corps tu lui dis d’arrêter d’accord ?
-Mais si je n’ai pas le choix ? Demandai-je anxieuse. S’il me force ?
Cette idée m’avait évidemment traversé l’esprit. Maman chercha mais je savais déjà ce qu’elle allait répondre car elle avait été prise de cours.
-Dans ce cas, tu ne pourras pas faire autrement ma petite chamane…
Wow... Là fallait prévenir quand même parce que sans echauffement le grand ecart il fait mal. On analyse. La première remarque franchement rien à dire. C'est une mère qui sait protéger son ado, "oui attention, tu ne dois pas être un objet, quand tu dis non c'est non!". Le message de prévention que tout un chacun souhaite transmettre à sa fille ou à son fils... Mais cette fin "tu ne pourras pas faire autrement..."
Alors y a deux manières de l'entendre
Version 1: "oh bah tu es une femelle en plus avec ta tête d'allumeuse forcément tu vas y passer ma petite put...euh fille!"
Dans ce cas je crois qu'il n'y a pas d'autres choix que d'envoyer immédiatement cette mère indigne à grand coups dans l'arrière train sur le banc des personnes peu recommandables et qui s'y asseoient pour réfléchir à leurs méfaits...
Version 2: "Ah bah voyons voir...Il est beaucoup plus grand que toi, il est beaucoup plus fort que toi, personne n'est là pour t'aider...ah bah t'es foutue...désolée chérie!"
Alors d'un côté c'est une analyse extrêmement lucide et rationnelle de la situation
...Mais bordel est-ce qu'elle vient vraiment de dire à sa fille "ouais, le mec avec qui tu es fiancée depuis ta naissance si c'est un gros dégueu pas tant pis pour toi !?"
Bon par contre je suis resté sur Helga mais avant cela on a donc quelques beaux echanges epistolaires entre les deux amants maudits éloignés l'un de l'autre qui, face à leur amour impossible couchent sur le papiers leurs sentiments les plus inavouables dans une prose toujours plaisante à lire...
Bon je reconnais que la situation des deux amants a tendance a me rappeler vaguement quelque chose...De là à dire que c'est du vécu...
Bref!
Voilà finalement Amarok qui arrive et demande à partir vers Arendelle avec Mamie...
Amarok...
Bon faut lui reconnaître quand même qu'au départ...Franchement il s'en sort bien!...On l'écoute et, il a des arguments convaincants. C'est un tout jeune chef mais il n'est pas ignorant de la situation politique exterieure. Se demander comment vivent les voisins Arendelliens qui ont tendance à s'étendre...Ce choix est particulièrement censé. Vouloir les rencontrer, apprendre à les connaître. Mais se rappeler que la dernière rencontre fut un raid contre leur Royaume donc forcément qu'ils ne risquent pas d'être jouasse, aussi il convient de venir discrètement. Non franchement là y a rien à redire... Il est plutôt doué le gamin. Oui on peut dire qu'Amarok pour le coup est un mec pas mal ...
-Tu as bien dit que c’était pour pouvoir renouer avec la ville que nous sommes venus aujourd’hui.
-Oui ! Mais je n’avais pas envisagé ça comme ça ! Reprit le chef Northuldra en lisant les noms des morts avec rudesse.
-Que veux-tu dire ?
-Dans mon idée, j’aurais plutôt demandé une audience seule avec le roi et je me serai débrouillé pour l’assassiner
Donc le mec vient de passer de dirigeant modéré et assez clairvoyant à...bah en fait à l'espèce de fils d'ordure de père qu'il a...D'ailleurs, et ça c'est à mettre au crédit de Mamie, elle lui fait remarquer qu'il se comporte comme Yuma et que ça n'est pas bien... Mamie sait donc le recadrer, allez une fougue de jeunesse peut être?...Donc pouvons nous avoir sa réaction? Sans doute une prise de conscience et de plates excuses avant de chercher diplomatiquement à nouer un contact possiblement fructueux avec le royaume d'Arendelle?
La gifle partit instantanément attirant l’attention des passants qui continuaient de s’amuser.
-Tout va bien mademoiselle ? Demanda un jeune homme qui regarda Amarok, choqué.
-Oui… Oui je vous remercie…
-Vous êtes sûre ? Insista-t-il.
-Elle vient de vous dire oui ! Rétorqua Amarok avec hargne, ce n’est qu’une querelle de couple ! Laissez-nous !
L’homme hésita mais finalement passa son chemin. Mon fiancé m’embarqua aussitôt entre deux ruelles et me prit la tête entre ses mains.
Ok donc c'est officiel, est ce qu'on peut lui reserver une place VIP permanente sur le banc s'il vous plait?...Visiblement, il n'aime pas non plus qu'on le remette en question.
Quoi?...On me dit dans l'oreillette que j'ai oublié un petit élement marquant à son propos?
Oh ça ne doit pas être important...Allez y envoyez!
-Je respecte ce que tu m’as dit l’autre jour Anna, a-t-il dit le deuxième soir alors que nous étions en train de souper autour d’un bon feu.
-Merci, dis-je sincèrement.
-Je ne vais pas te mentir c’est très compliqué d’attendre le mariage et il m’arrive de me finir seul en pensant à toi…Je préfère être honnête avec toi… Dès l’instant où nous aurons échangé les coupoles et que la cérémonie sera finie, c’est la première chose que nous ferons en arrivant dans notre hutte.
Non! Non là c'est pas possible p*****!!!! Alors bon...Ok il sort de l'adolescence...OK il doit avoir les hormones qui le travaille d'accord ça c'est normal personne peut le critiquer la dessus tout le monde est pareil de ce point de vue. D'accord Mamie semble correspondre à ses critères de beauté et on peut aisément deviner qu'elle fait monter en lui la testostérone mais oui d'accord, c'est un être humain après tout...
Mais comme dirait le grand philosophe Godefroy de Montmirrail "Oh! C'est choses là se font mais ne disent point!" (du coup je me demande...est-ce de sa faute si le rayon du papier toilette est vide en ce moment?! )
Et c'est lui le chef Northuldra. Forcément quand on sait que Runaerd est le roi, ça ne pouvait qu'aller mal.
Tiens d'ailleurs Runaerd, c'est à noter fait une apparition ici...Et oui Jamy c'est son couronnement! Alors lui aussi fait ses premiers pas en politique, voyons donc comment cette petite m*rde se débrouille...
Runaerd a écrit:A présent que je suis votre roi, je continuerai de faire en sorte que le pays aille bien économiquement, politiquement et socialement. Pour que plus jamais nous ayons à resubir le même sort que ce qui s’est passé il y a 16 ans. Car oui ! Je me suis beaucoup interrogé sur la question et je ne suis pas certain que cet incendie soit accidentel. Dieu m’est témoin ! J’espère m’être trompé ! Mais si ce n’est pas le cas, j’invite d’ores et déjà chacun d’entre vous à rester vigilant. Certes Arendelle est un petit royaume portuaire qui ne voit ses biens croître que par ses échanges de marchandises à travers le monde ! Mais aussi par les gens qui accourent suite aux bouches à oreilles du confort de notre ville ! Oui ! Arendelle est une ville moderne, accueillante, chatoyante qui ne manque pas de s’étendre par la multiplication des familles et du travail qui y est proposé ! Et pour faire en sorte qu’elle continue son essor, je me chargerai personnellement de rehausser les villes qui l’entourent ! Harmon, Kraberg, Arnevik pour ne citer que celles-ci ! J’étendrai également notre royaume à des coins plus au Nord ! Oui peuple d’Arendelle ! Je vous promets que notre peuple ne s’éteindra plus ! Pour Arendelle ! Pour vous tous !
Mince...Mais...Attendez, c'est un discours d'investiture. Il y a le serment de réformer, de se préoccuper de l'économie de la politique, du social. Il y a le souvenir du passé et la volonté de rassembler, la volonté de protéger son peuple...
Mais c'est parfait, y a rien à redire là dessus. On peut meme y voir un très leger acent Gaullien à la fin façon 18 juin 1940 "La flamme de la Resistance ne doit pas s'éteindre et ne s'éteindra pas!" .
Non mais là y a pas photo...Votez Runaerd!
La c'est pas du tout Runaerd le connard c'est Runaerd...euh... bah le "pas connard"...Oui désolé je trouvais pas la rime.
Et c'est là où en plus tout ce passage est génial. Runaerd passe pour quelqu'un de vraiment bien et tranche tellement avec Amarok, qui pourtant avait les bonnes intentions, mais projette de le tuer sans même le connaitre #HansTuTeReconnais? et se montre déjà monstrueux et goujat envers Mamie qui est pourtant une amie d'enfance et probablement la personne qu'il respecte le plus au monde...
Bien du coup je suis resté focalisé sur les événements de l'histoire de mamie mais pas sur l'Helveg alors que, pour ce chapitre pourtant, on a un équilibre assez bien trouvé entre les deux et cette fois il n'y a pas soit l'un soit l'autre qui prime, on est vraiment attiré par les deux.
Dans l'Helveg le schéma reste toujours le même et les personnages fidèles à eux même. On attend toujours qu'Agnarr ait une remarque plus ou moins déplacée. Toujours un sentiment de malaise quand ça parle...du chou rouge! et naturellement on attend toujours des punchlines!
Alors des punchlines cette fois?
-Votre Amarok ! C’est quand même un sauvage Belle-Maman ! S’écria Papa.
-Non mais ! Il se prend pour qui le roi à la moustache efféminée ! S’énerva Yélana.
Ouch celle là elle est dans le haut du panier et...elle vien de Yelena!. Alors on savait dans Nouveaux défis (puisqu'elle vient de cette timeline) qu'elle pouvit avoir des remarques acerbes, Elsa en a fait l'amère expérience, mais celle là, ce niveau de cynisme...Ah c'est une belle surprise de la part de la joueuse Northuldra qui vient d'exposer toute sa palette technique!
Bref, on le voit par ce seul exemple...un bon cru pour la partie Helveg...
Quoi? On me dit dans l'oreillette qu'il y a bien plus que ça?!
Eh bien envoyez!!!
-Quoi Anna ? N’ai-je pas raison ? Et puis de toute façon qu’est-ce que ça change aujourd’hui puisqu’Arendelle est à nouveau entre des mains ennemies ! Et pas nous en premier cette fois !
Papa devint blanc alors que Mamie la regarda incrédule.
-Qu’est-ce que cela veut dire Belle-Maman ?! Je croyais qu’Arendelle était sous la protection d’Elsa et Kristoff ?!
-Yélana parle de l’autre vie mon Gendre, celle où vous et moi sommes vivants dans la Forêt Enchantée… Et j’aurais préféré ne pas vous en parler, ajouta-t-elle blême.
-Celle où tu m’as renvoyé sur le bateau parce que tu me faisais confiance Mamie ? S’enquit à son tour Hans.
Notre aïeule se mordit immédiatement la lèvre et acquiesça.
-Ah ? Donc tu as vu mon rôle ?! Est-ce que j’ai accompli ce que tu voulais ?! Demanda mon mari plein d’espoir.
Elle attendit et hésita avant de bafouiller :
-Non mon Petit Picéaerd… Tu as pactisé avec le neveu Weselton.
Hans se grisa et se replia de suite sur lui-même. Mamie reprit avant que ça dégénère :
-Je vous propose à tous une petite pause car je sens que les esprits s’échauffent.
Quoi?!...On voit Mamie qui se fait déborder là?!... Et voilà ce qui arrive quand on commence à inviter des gens chez soi qui ne viennent pas de la même temporalité. Bah oui Agnarr lui il est resté dans son monde de retour vers le passé 2...Mais Yelena, elle ne le connait pas ce monde, le sien c'est celui de Nouveaux Défis/Secrets d'Ahtohallan. Et dans ce monde bah oui c'est la grosse bouse pour Arendelle. Alors forcément...Ca va poser des couacs. Et là on est à un véritable tournant. Car là pour la première fois! Mamie, qui est je le rappelle l'équivalent de Dieu en ce moment dans la fiction ne semble plus tout maîtriser...
Alors le moment de vérité...là on va voir les bowls de Mamie...Comment est-ce qu'elle va gérer le bousin?
Mamie Anna qui galère a écrit:Traitons les choses dans l’ordre. Mon gendre, ne vous inquiétez pas pour Arendelle, tout se terminera bien mais je ne peux pas vous dire, comment je le sais maintenant. Yélana cesse d’être désagréable avec le peuple d’Arendelle car c’est nous qui l’avons attaqué en premier… Et non ! N’ouvre pas la bouche, je sais ce que tu as subi et j’en ai subi aussi des épreuves. Hans, mon petit Piceaerd ne désespère pas tu es quelqu’un de très bien qui comble Anna à merveille...
[...]
...Au moins dans cette vie-là. Iduna ma chérie rien à dire. Elysia mon amour rien à dire. Ma petite Picéaerd va prendre l’air avec ton mari.
Traduction...
Oh mon Dieu ça va mal au pays des morts... Si elle mai^trisait vraiment elle ne serait pas si injonctive ni à utiliser la methode coué à ce point. D'ailleurs quand Yelena fait une remarque elle joue la sourde oreille, parce qu'il ne faut surtout pas que les choses s'envenimment... Si on était sur le Tour de France je dirai "Oh regardez, le maillot jaune est en queue de peloton...On dirait un début de fringale...Oui le leader va s'accrocher aux roues mais pourvu que le rythme ne s'accélère pas sinon attention à la casse ça pourrait faire très mal à l'arrivée..."
Car oui, nous ne sommes pas encore sur la ligne d'arrivée. Et on retrouve les liens avec les secrets d'Ahtohallan. Evidemment il a fallu qu'Hans voit ce qu'il n'aurait pas du voir. De tout ce qu'il aurait pu voir sur la timelaps des secrets d'Ahtohallan, il a fallu qu'il s'attarde sur le moment où il pactise avec la duchesse de Funningur et le duc de Weselton pour trahir le royaume...Décidément quand ça veut pas! Ca veut pas!
Du coup le rouquin il réagit comment?
-Mais nous le sommes Anna… Peux-tu me jurer qu’après toutes les vies que tu as pu apercevoir dans la galerie des souvenirs c’est celle avec moi que tu referais si tu pouvais revivre ? Ou bien choisirais-tu une avec Kristoff ?!
Je ne répondis rien car je n’aurais pas été honnête. Les yeux émeraude d’Hans me lancèrent un regard blessé.
-Ne te fatigue pas. Si Papy Elysia avait posé la question à Mamie Anna elle aurait répondu oui de suite, Papa et Maman aussi. De même si Yélana et Amarok étaient encore ensemble. Mais nous… Notre amour ne rime à rien. Tu ne devais pas être avec moi dans la plupart des vies. Il y a une raison.
-Hans ne dis pas ça s’il te plaît, plaidai-je. D'autant plus que Kristoff aime Elsa.
-Eh bien heureusement qu'il n'est pas mort ! Lança-t-il hargneusement.
Oh mon Dieu cette dernière phrase!
Nous sommes dans le FCU... Et ce qu'il se passe dans les secrets d'Ahtohallan... Oh mon Dieu ça sent le sang tout ça!
Et là pour le coup c'est énorme car, dans la vie de mamie on veut savoir la suite, on a le petit dictateur Northuldra qui s'installe...Le mariage va bientôt finir par arriver et avec le triangle amoureux constitué avec Elysia...ça va forcément créer des gros soucis!
Mais tout aussi fort...Ca va commencer à s'echarper dans l'Helveg et il est fort à parier qu'un nouveau joueur risque très prochainement d'arriver dans la hutte et là ça va être très interessant de voir comment Mamie va réussir à gérer!...Je pense qu'elle est en train de se faire quelques cheveux blancs!!
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le passé 3 : Les souvenirs d'une Grand-Mère : Attention contenus mature !
Sam 07 Nov 2020, 21:28
Frantzoze ou le fétichiste des gifs avec Frédéric Molas
Désolé, mais ma réputation de pire commentateur de chapitre du forum n'arrête pas de me lâcher
Mise à part que ça reste mignon la manière dont Anna communique avec Elysia (non pas celle-là, l'autre... ah bah en même temps elles emploie la même manière !), que le passage à Arendelle est vraiment bien pensé, surtout qu'ils arrivent au mauvais moment (au couronnement de Runeard, comme par hasard), et que ce maintenant fils de p*** a définitivement gagné sa place sur le banc des connards en giflant Mamie Anna en public !
Et qu'en plus il lui déclare ouvertement son envie de fourrer son épée dans le fourreau de sa future promise juste après le mariage ! Tu parles d'un chef !
Non mais malheureusement, à part ça, j'arrive vraiment pas à commenter correctement et consciencieusement
Alors si ce n'est que... maintenant que Kristoff est mort DANS UN AUTRE MONONONONONONONONDE, j'attend avec impatience le comité d'accueil qui lui sera réservé dans l'Helveg.
Et le quiproquo sur son amour envers Anna, mais non réciproque.
Désolé, mais ma réputation de pire commentateur de chapitre du forum n'arrête pas de me lâcher
Mise à part que ça reste mignon la manière dont Anna communique avec Elysia (non pas celle-là, l'autre... ah bah en même temps elles emploie la même manière !), que le passage à Arendelle est vraiment bien pensé, surtout qu'ils arrivent au mauvais moment (au couronnement de Runeard, comme par hasard), et que ce maintenant fils de p*** a définitivement gagné sa place sur le banc des connards en giflant Mamie Anna en public !
Et qu'en plus il lui déclare ouvertement son envie de fourrer son épée dans le fourreau de sa future promise juste après le mariage ! Tu parles d'un chef !
Non mais malheureusement, à part ça, j'arrive vraiment pas à commenter correctement et consciencieusement
Alors si ce n'est que... maintenant que Kristoff est mort DANS UN AUTRE MONONONONONONONONDE, j'attend avec impatience le comité d'accueil qui lui sera réservé dans l'Helveg.
Et le quiproquo sur son amour envers Anna, mais non réciproque.
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le passé 3 : Les souvenirs d'une Grand-Mère : Attention contenus mature !
Sam 07 Nov 2020, 21:50
Il n'y a pas de problème @Dov Tu peux être concis si tu n'as rien à dire Merci en tous cas pour vos commentaires !
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le passé 3 : Les souvenirs d'une Grand-Mère : Attention contenus mature !
Mar 10 Nov 2020, 19:20
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le passé 3 : Les souvenirs d'une Grand-Mère : Attention contenus mature !
Ven 13 Nov 2020, 16:21
Je vais avoir mal aux mains à force d'avoir envie de distribuer des baffes à certains personnages, je vais avoir besoin de faire appel à des experts !
Parfait, maintenant allons s'y ! Pour commencer, Helga. Ah, Helga. Pendant un moment je ne savais pas si elle faisait semblant de ne rien voir entre Anna et Elysia ou si elle était complètement aveugle et ne voyait que l'intérêt social de l'union avec Amarok...et bien je crois que la seconde option est validé ! Mais autant bon, j'aurai put ne rien dire de plus, parce que elle pense que c'est le mieux pour sa fille et sa famille. Enfin jusqu'à ce moment :
On va essayer de rester calme, c'est pas la même époque, on ne vas pas tout de suite envoyer la cavalerie. Même si l'envie est là !
Est-ce que le niveau va être relevé par Amarok ? ...pourquoi est-ce que je pose la question
Et attendez ce n'est pas finit, il persiste et signe ce qu'Helga a dit au début du chapitre !
Ah, on me dit aussi que plus tard il gifle Anna. Décidément, il suit les traces de son père avec entrain. Peut-être même qu'il va finir par devenir pire ! En plus au moment où il disait vouloir aller à Arendelle, je pensais qu'au moins il serait bon en diplomatie. Mais qu'est-ce que je peux être naïf ! Evidemment que pour Amarok, diplomatie ça veut dire régicide et extermination d'un peuple tout entier juste sur des préjugés. Il ne lui manque pas grand chose maintenant pour cocher toutes les cases de l'enfoiré suprême. Enfin, Mieux vaut ne pas prendre de risque, messieurs faites votre office.
Puisque nous parlons de régicide, parlons un peu de Runeard. Il a dût avoir de bon professeur, parce que rien à redire sur son discours, c'est clair et efficace, bien encourageant pour son peuple, il a déjà la carrure alors qu'il vient d'être couronné. Si seulement il savait la menace qui pèse sur lui...un instant, Anna lui avait redonné ces souvenirs dans les premiers chapitres ?! Je ne sais pas pourquoi mais tout d'un coup je le sens pas du tout, il y a comme une odeur de coup fourré derrière tout ça qui vas probablement mal finir.
Heureusement qu'il y a toujours la correspondance entre Anna et Elysia pour nous redonner du baume au cœur
Pour le point Pieter de ce chapitre, comment dire...certes la réplique d'Anna c'est un carton rouge immédiat, mais c'est lui qui a lancé les hostilités. Donc c'est un match nul, même il est toujours à eux doigts de faire une énorme bourde. Et pour l'amour d'Athoallan, affirme toi face à Amarok ! J'en viendrai presque à ce qu'Anna lui dise cache qu'il lui a mit une gifle, j'aimerai bien voir sa réaction au grand frère, ça serait un bon indicateur de son niveau de sentence.
En tout cas je plains cette pauvre Mamie Anna, autant dans ces souvenirs que dans l'Helveg. Parce que la situation commence à lui échapper ! Après je pourrai être mesquin et....non en fait je vis l'être : c'était une idée complètement folle de ramener des âmes de timelines différentes. Bah oui Mamie, maintenant tu as deux fois plus d'explications à donner pour éviter que tout le monde soit perdu. En plus rien qu'avec Yélana, la tension avec Agnarr est reparti crescendo, donc est-ce que ça valait vraiment le coup ? La question se pose. Surtout vu les dégâts sur ce pauvre Hans. Qu'est-ce qu'il m'a fait mal à la fin du chapitre ! Pas étonnant qu'il soit aussi perdu et dépité, il doit littéralement commencer à se persuader que c'est une anomalie parmi toutes ses vies. Et l'arrivé d'un autre personnage ne vas probablement pas arranger les choses...
Ce qui nous amène au spoilers sans contexte du prochain chapitre. Un anniversaire et un barrage, pour l'anniversaire la réponse est sur la bannière mais pour le barrage je me demande si c'est soit une prémonition, soit Runeard qui vas s'inviter au calme, même si ça m'étonnerait. Ensuite, la troisième image...retrouvailles heureuses ou gêne immense ? Dans tout les cas cela risque d'être croustillants ! Pour la dernière image, Mamie Anna va peut-être se rendre à la rivière des souvenirs pour essayer de trouver une solution. Il ne manquerait plus qu'elle puisse parler à son elle de l'Helveg qui elle-même est en train de raconter ses souvenirs...punaise rien que de penser à ça je me suis fais mal à la tête
En tout cas j'ai hâte de lire tout ça ce soir !
Parfait, maintenant allons s'y ! Pour commencer, Helga. Ah, Helga. Pendant un moment je ne savais pas si elle faisait semblant de ne rien voir entre Anna et Elysia ou si elle était complètement aveugle et ne voyait que l'intérêt social de l'union avec Amarok...et bien je crois que la seconde option est validé ! Mais autant bon, j'aurai put ne rien dire de plus, parce que elle pense que c'est le mieux pour sa fille et sa famille. Enfin jusqu'à ce moment :
Ansa a écrit:-Surtout Anna s’il tente quoique ce soit sur ton corps tu lui dis d’arrêter d’accord ?
-Mais si je n’ai pas le choix ? Demandai-je anxieuse. S’il me force ?
Cette idée m’avait évidemment traversé l’esprit. Maman chercha mais je savais déjà ce qu’elle allait répondre car elle avait été prise de cours.
-Dans ce cas, tu ne pourras pas faire autrement ma petite chamane… Mais il ne devrait pas y avoir de raison puisqu’Amarok est un homme bien. Courage. Ça me fait tellement bizarre de te voir dans cette tenue norvégienne… Dieu soit loué tu seras la seule de la famille à te prêter à ce jeu d’européenne !
On va essayer de rester calme, c'est pas la même époque, on ne vas pas tout de suite envoyer la cavalerie. Même si l'envie est là !
Est-ce que le niveau va être relevé par Amarok ? ...pourquoi est-ce que je pose la question
Ansa a écrit:-Je ne vais pas te mentir c’est très compliqué d’attendre le mariage et il m’arrive de me finir seul en pensant à toi…Je préfère être honnête avec toi… Dès l’instant où nous aurons échangé les coupoles et que la cérémonie sera finie, c’est la première chose que nous ferons en arrivant dans notre hutte.
Et attendez ce n'est pas finit, il persiste et signe ce qu'Helga a dit au début du chapitre !
Ansa a écrit:-Alors tu prendras sur toi. Papa a dit qu’il faudra que tu y mettes un peu du tiens aussi !
Ah, on me dit aussi que plus tard il gifle Anna. Décidément, il suit les traces de son père avec entrain. Peut-être même qu'il va finir par devenir pire ! En plus au moment où il disait vouloir aller à Arendelle, je pensais qu'au moins il serait bon en diplomatie. Mais qu'est-ce que je peux être naïf ! Evidemment que pour Amarok, diplomatie ça veut dire régicide et extermination d'un peuple tout entier juste sur des préjugés. Il ne lui manque pas grand chose maintenant pour cocher toutes les cases de l'enfoiré suprême. Enfin, Mieux vaut ne pas prendre de risque, messieurs faites votre office.
Puisque nous parlons de régicide, parlons un peu de Runeard. Il a dût avoir de bon professeur, parce que rien à redire sur son discours, c'est clair et efficace, bien encourageant pour son peuple, il a déjà la carrure alors qu'il vient d'être couronné. Si seulement il savait la menace qui pèse sur lui...un instant, Anna lui avait redonné ces souvenirs dans les premiers chapitres ?! Je ne sais pas pourquoi mais tout d'un coup je le sens pas du tout, il y a comme une odeur de coup fourré derrière tout ça qui vas probablement mal finir.
Heureusement qu'il y a toujours la correspondance entre Anna et Elysia pour nous redonner du baume au cœur
Pour le point Pieter de ce chapitre, comment dire...certes la réplique d'Anna c'est un carton rouge immédiat, mais c'est lui qui a lancé les hostilités. Donc c'est un match nul, même il est toujours à eux doigts de faire une énorme bourde. Et pour l'amour d'Athoallan, affirme toi face à Amarok ! J'en viendrai presque à ce qu'Anna lui dise cache qu'il lui a mit une gifle, j'aimerai bien voir sa réaction au grand frère, ça serait un bon indicateur de son niveau de sentence.
En tout cas je plains cette pauvre Mamie Anna, autant dans ces souvenirs que dans l'Helveg. Parce que la situation commence à lui échapper ! Après je pourrai être mesquin et....non en fait je vis l'être : c'était une idée complètement folle de ramener des âmes de timelines différentes. Bah oui Mamie, maintenant tu as deux fois plus d'explications à donner pour éviter que tout le monde soit perdu. En plus rien qu'avec Yélana, la tension avec Agnarr est reparti crescendo, donc est-ce que ça valait vraiment le coup ? La question se pose. Surtout vu les dégâts sur ce pauvre Hans. Qu'est-ce qu'il m'a fait mal à la fin du chapitre ! Pas étonnant qu'il soit aussi perdu et dépité, il doit littéralement commencer à se persuader que c'est une anomalie parmi toutes ses vies. Et l'arrivé d'un autre personnage ne vas probablement pas arranger les choses...
Ce qui nous amène au spoilers sans contexte du prochain chapitre. Un anniversaire et un barrage, pour l'anniversaire la réponse est sur la bannière mais pour le barrage je me demande si c'est soit une prémonition, soit Runeard qui vas s'inviter au calme, même si ça m'étonnerait. Ensuite, la troisième image...retrouvailles heureuses ou gêne immense ? Dans tout les cas cela risque d'être croustillants ! Pour la dernière image, Mamie Anna va peut-être se rendre à la rivière des souvenirs pour essayer de trouver une solution. Il ne manquerait plus qu'elle puisse parler à son elle de l'Helveg qui elle-même est en train de raconter ses souvenirs...punaise rien que de penser à ça je me suis fais mal à la tête
En tout cas j'ai hâte de lire tout ça ce soir !
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le passé 3 : Les souvenirs d'une Grand-Mère : Attention contenus mature !
Ven 13 Nov 2020, 20:49
Chapitre 11 : Le cinquième esprit :
L’attente avait été longue. Mais ça y est. Nous y étions. Au jour de mon dix-huitième anniversaire. Plus que le fait d’avoir un an de plus c’était la perception de revoir Elysia qui m’enchantait. J’avais reçu tellement de lettres depuis notre premier baiser qu’il avait été difficile de toutes les garder. De ce fait, j’avais demandé aux Géants de la terre de les cacher quelque part dans la plus grande discrétion.
Comme s’il semblait comprendre ma position, Amarok était peu à peu devenue distant et de plus en plus agressif. Il ne m’avait pas retapé depuis le jour à Arendelle mais il se montrait dur et cassant avec moi. Nous nous évitions donc le plus souvent possible et j’en venais à me demander si Pieter n’avait pas trahi mon secret.
-Je t’assure que non petite sœur avait-il assuré aussi blanc qu’un linge il y a quelques jours.
Ça avait été alors à son tour de me faire une révélation peu commune dans la tribu.
-J’aime Amarok, Anna avait-il commencé à murmurer.
Qu’à moitié attentive à cause de mes pensées pour mon Northuldra des Terres Gelées, je lui avais répondu :
-Oui, moi aussi, du temps où nous fussent amis.
Pieter était devenu blanc et j’avais pu lire de la souffrance dans ses yeux. Ma vision s’était broyée soudainement le temps que mes pensées réalisent ce qu’il venait de me dire. Il m’avait soutenu l’épaule et avait repris :
-Non Anna… Tu n’as pas compris… Je suis amoureux d’Amarok.
J’avais alors découvert mon frère sous un nouveau jour. Plusieurs souvenirs avaient émergé dans mon esprit au cours de toutes ces années et elles prenaient toutes un sens différent avec cette révélation. La lutte de mon frère pour pouvoir lui plaire, la peur de me perdre quand je serai mariée à un homme que je n’aime pas.
-C’est un très lourd secret que je porte depuis longtemps, j’avais essayé de lutter contre mes sentiments car j’avais pas mal d’affection pour la fille Delahage. Mais Amarok est devenu de plus en plus omniprésent dans mon esprit. Je voudrais partir Anna. Papa et Maman n’arrêtent pas de me mettre la pression et de me taquiner pour que je trouve une fille et fonde une famille.
-Mais tu voudrais aller où ? Avais-je demandé glacée par ses propos, tu n’as le droit de m’abandonner. Tu dois me protéger et veiller sur le reste de la Tribu comme c’est le cas pour chacun de nous.
-Toi, tu as Elysia et Amarok, avait-il argumenté, tu es entourée de garçons.
-Oui mais j’ai besoin de mon grand frère aussi, avais-je rétorqué en me serrant contre lui.
Il avait souri.
-Je détournerai les conversations de Papa et Maman quand ils t’embêteront sur le sujet. Mais je t’en prie ne pars pas. Je te promets de garder ton secret, avais-je insisté.
Pieter avait souri et conclut :
-Je ne sais pas ce que je ferai sans toi.
-Je serai toujours là pour toi, avais-je rétorqué en souriant en retour.
Nous nous étions enlacés. Puis mon frère n’avait rien ajouté et était parti de ma chambre. Cela faisait une semaine que je connaissais son secret. Et j’y songeais encore au matin de mon anniversaire. Cela faisait des heures que j’étais réveillée. J’avais très peu dormi à cause du retour de mon bien-aimée. C’est aujourd’hui Anna… Aujourd’hui que tu vas être une femme, pensai-je en frissonnant de plaisir.Bientôt tous mes fantasmes prendraient vie. Elysia contre moi...Elysia sur moi...Elysia en moi...Rien ne pouvait être plus délicieux comme pensée. Je m’étais préparée psychologiquement à cette idée depuis des mois. Et malgré les souvenirs traumatisants du contact des doigts de Yuma sur ma peau et dans mon corps, je voulais tout de même partager cette expérience avec mon bel amant.
Les six coups habituels retentirent bientôt contre la porte et Maman passa sa tête dans l’entrebâillement.
-Bon anniversaire ma petite chamane, murmura-t-elle en s’approchant du lit.
-Merci Maman ! Clamai-je toute rayonnante.
Elle vint s’assoir aux pieds du lit et me tendit une tenue aquatique.
-Tu n’es pas trop stressée par ton deuxième plus gros examen ? Demanda-t-elle.
Mon visage se figea immédiatement. Avec les retrouvailles d’Elysia, je l’avais complètement oublié.
-Non… Non, murmurai-je très vite.
Elle continua de me sourire et je pouvais voir de la fierté mêlée à de la nostalgie dans ses yeux.
-Quand tu auras fini cette épreuve, tu seras officiellement la deuxième chamane du village, reprit-elle tout en me tirant le petit orteil du pied avec affection. Toutes tes années de travail vont enfin être abouties.
J’hochai la tête, émue par ses paroles.
-Bon je vais préparer le petit déjeuner. Ne tarde pas trop, il faut qu’on se mette en route rapidement.
-Oui.
J’enfilai le maillot de bain et me passai bientôt ma cape violette pour ne pas avoir froid. Le petit déjeuner était prêt. J’essayai de prendre le plus de force possible mais l’idée d’être confrontée au Nokk me tourmentait. Je n’avais jamais oublié comment il m’avait jeté dans l’eau à l’âge de deux ans. Et si ça ne se passait pas bien ? Et s’il essayait à nouveau ?
-Allez mange Anna… Je ne voudrais pas que tu nous tombes dans les paumes, recommanda-t-elle.
Je me sentis devenir de plus en plus livide… Jusqu’à ce que Courant d’Air fasse son apparition avec un message. Maman l’attrapa avant moi et commença à le déplier en toute bonne foi. Je lui arrachai un peu trop brutalement des mains, la griffant au passage.
-Oh ! Excuse-moi… Bafouillai-je.
Elle me lança un regard noir et répliqua :
-Non, non j’aurais dû me douter que c’était pour toi ma petite chamane… De toute façon, il n’y a plus que du courrier pour toi de nos jours… Yélana encore je suppose ?
-Oui, mentis-je en rougissant.
-Eh bien quand nous la verrons cet après-midi je lui dirai qu’à force de t’écrire elle va finir par se paralyser la main, plaisanta-t-elle.
Pieter m’observa embarrassé. Il allait falloir que je trouve Yélana avant Maman. Voyant que je ne pouvais me dérober cette fois, j'ouvris la lettre sous leurs yeux qui attendaient et lus en tentant le plus possible de contrôler mes joues.
Ma Anna d'Amour,
J'ai hâte de te souhaiter un bon anniversaire de vive voix ce soir...En attendant permets-moi de te le faire par écrit. Je me languis de te retrouver et de te serrer enfin dans mes bras après ces deux ans interminables.
Passe une excellente journée en attendant et profite-s'en !
A tout à l'heure.
Je t'aime tendrement.
Elysia Sappos.
-Eh bien vas-y ! Dis-nous ? Que te raconte-t-elle ? Insista Maman impatiente.
J'eus un léger sursaut avant de répondre :
-Euh… Elle me souhaite un bon anniversaire et elle a hâte d’être là ce soir… Enfin...Elle arrive cet après-midi en même temps que les autres et reste ce soir visiblement...Du coup… Elle me demande si nous pouvons passer toute la nuit ensemble à bavarder toutes les deux… Comme on ne se voit pas souvent depuis qu’elle est partie sur les Terres Gelées ?
Je savais que ce n’était pas beau de mentir, mais mon absence serait moins remarquée si elle était actée. Contre toute attente Maman ne fut pas difficile à convaincre :
-Bien sûr ma petite chamane, tu es une bonne élève, considère ça comme un futur cadeau pour ta réussite à ta deuxième épreuve de chamanisme…
Pieter faillit s’étrangler alors que je ne pouvais plus cacher ma joie. Je me levai un peu trop brutalement et me ruai dans ses bras.
-Merci Maman ! On peut y aller maintenant dans ce cas ! Moi quand je suis prête ! Je suis tout à fait prête ! M'écriai-je.
-Bien. Je suis ravie de voir ton enthousiasme. Mais calme-toi, rit-elle.
-Tout est prêt Helga ? Demanda Papa.
-Oui, Olaf. J’ai même prévu les sandwiches pour ce midi au cas où ne serions pas revenues avant.
-Parfait.
Papa vint ensuite me prendre les mains et me déclara :
-Bon courage ma Anna. Tu es devenue aussi belle que ta Maman.
Il m’embrassa le front et je murmurai prise d’embarras :
-Merci Papa.
Nous prîmes ensuite nos deux rennes et partîmes en direction des Plages Grises. Mon cœur s’accéléra lorsque nous passâmes devant l’arbre où Elysia et moi nous étions embrassés avec amour. Deux ans… J’avais l’impression qu’une éternité s’était passée depuis. Nous approchâmes enfin du bord de mer. La Mer Sombre portait mal son nom car il n’y avait pas une vague ni une tempête à l’horizon. J’étais plutôt contente.
-Enlève ton châle Anna, ordonna bientôt Maman.
Je fis la moue car nous n’étions qu’au mois de décembre. La brise me transperça immédiatement les os jusqu’à me faire dresser mes poils. Maman fit de même. Je fus épatée de voir qu’elle ne semblait pas craindre le froid. Comme lorsque j’étais petite, nous avançâmes dans l’eau jusqu’à ce qu’elle nous arrive à la taille. Puis nous entonnâmes les quatre notes habituelles :
-Ah-Ah, Ah-Ah…
Nos voix mélodieuses cassèrent le silence matinal. Nous amplifiâmes le chant en voyant que l’esprit de l’eau ne se montrait toujours pas… Jusqu’à ce que je fusse subitement propulsée en arrière. Maman rit alors que j’émergeai en reprenant une forte respiration.
-Il n’y a rien de drôle, grognai-je en balançant mes tresses gorgées d’eau.
Je n’osais plus bouger cherchant l’apparition à mes pieds. Finalement, je la vis apparaître et aller vers Maman alors qu’elle lui tendait sa main pour créer un lien de confiance. L’esprit de l’eau fut totalement dompté. Il baissa la tête et se laissa caresser.
-Tu es trop forte ! M’exclamai-je envieuse.
Elle hocha la tête de modestie et me fit signe de l’approcher tout en m’expliquant :
-Tes amis sont les Géants… Le mien est le Nokk.
J'hochai la tête impressionnée ne pouvant toutefois détacher mon regard des yeux translucides.
-Tu te rappelles du tatouage que tu as sous le pied Anna ? Demanda-t-elle encore.
-Oui.
-Tu sais ce qu’il révèle ?
-Eh bien… Tu m’as expliqué brièvement un jour que c’est parce que j’étais le cinquième esprit que j’avais ma tête au centre des fragments des autres losanges.
-Exactement, ma petite chamane. Aujourd’hui… Non seulement tu vas devoir accomplir ton deuxième acte de chamanisme à Ahtohallan, mais tu vas aussi endosser ton rôle de cinquième esprit.
Elle me sourit à nouveau et s’éloigna légèrement de l'esprit aquatique.
-Allez à toi de jouer à présent !
Comme je ne comprenais pas où elle voulait en venir elle précisa :
-Bon Anna, monte sur le Nokk.
Bien que je n’en eusse pas spécialement envie, je n’eus aucun mal à me placer sur ma monture. Ce fut la seconde d’après qui me rappela combien ça serait compliqué. Pendant plusieurs minutes ce ne fut que des montés et des repoussés intempestives dans l’eau.
-Courage ma chérie ! Tu y es presque ! M’encourageait Maman à chaque fois.
Je ne devais laisser ni le froid, ni la déception m’envahir. J’étais Anna Piceaerd… Grande Chamane… Cinquième esprit… Et ce n’était pas un animal aquatique qui allait m’en empêcher. Je remontais une énième fois sur lui avec rage mais fut à nouveau propulsée dans l’eau. Bon… Visiblement l’orgueil ne marchait pas… J’aurais dû le savoir… Je réfléchis vite, pensai à mon animal totem, à l’ouverture de mes chakras qui étaient équilibrés et je compris enfin. Le corps épuisé par l’effort, je remontai quand même sur le Nokk qui se débattit encore. Mais cette fois, je fermai les yeux faisant abstraction de ses ruades. Je coinçai bien fort mes jambes contre ses flans et posai mes mains sur son col que je massai activement.
-Sage… Soit Sage… Voilà c’est bien… Tu es un bon esprit… Dis-je en continu pendant cinq minutes.
L’animal essaya quelques mouvements de défenses, avant de finalement darder deux yeux compatissants vers moi. Je regardai Maman. Elle recroquevillait ses mains contre son nez. Ses yeux étaient humides.
-Bravo ma petite chamane, murmura-t-elle. Je suis tellement fière de toi… En route pour Ahtohallan maintenant.
Elle monta sur le Nokk qui hennit de plaisir. Et nous partîmes flottant presque sur la mer. Toute cette magie, cette impression de voler me remplit de bonheur et de sérénité. Je n’avais jamais ressenti un tel bien être… Jusqu’à ce soir, pensai-je… Oui jusqu’à que nous fassions qu’un avec Elysia…
Je chassai l’angoisse à cause de ma mauvaise expérience qui menaçait de s’approcher et observai à nouveau le paysage. Nous pouvions voir au loin un énorme bloc de glace comparable à une forteresse qui s’étendait à perte de vue.
-Ahtohallan… Murmurai-je émerveillée.
Je sentis alors quelque chose chauffer contre mon flanc. C’était toujours la bague d’Elysia qui ne me quittait jamais. J'avais hâte d'être ce soir pour pouvoir la remettre à mon doigt sans que personne ne nous voit. Je commençai à mettre la main dans ma poche pour la ressentir mais le Nokk s’agita.
-Garde bien ton emprise sur lui ma chérie… C’est comme ça que tu as réussi à le connecter, expliqua Maman.
Quelques minutes plus tard, le Nokk nous déposa sur la plateforme gelée. Nous lui fîmes un signe de tête pour le remercier et je dénichai bientôt l’entrée de la grotte.
-Allez Anna…Tu as fait le plus gros du chemin maintenant.
Elle me serra la main et nous entrâmes enfin. C’était très lumineux à l’intérieur. Plus nous nous éloignions de l’entrée, plus l’endroit était froid mais ça n’enlevait rien à la beauté lisse du lieu sacré.
-Attention de ne pas glisser c’est en pente, me précisa-t-elle.
Mais trop tard, retrouvant mon âme d’enfant, j’étais déjà en train de dévaler sur la surface lisse et glacial, fesses les premières.
-Anna attention il y a le vide ! S’exclama aussitôt Maman terrifiée.
Je n’eus pas le temps de m’arrêter. La plateforme était déjà loin le temps que j’en prenne conscience. Je me sentis partir avant d’entendre un barrissement puissant dans le lointain. J’ouvris immédiatement les yeux et vis bientôt l’esprit d’un Géant de la Terre qui voletait en des dizaines de petits flocons. Il me rattrapa au vol et me posa délicatement de l’autre côté du vide.
-A toi Maman ! M’exclamai-je ravie.
Elle attendit l’aide d’un Nokk formé à partir des mêmes flocons que les géants.
-Fais attention ma petite chamane quand même ! Me gronda-t-elle en m’embrassant.
-Maman cet endroit est merveilleux ! Criai-je ne faisant pas attention à ce qu'elle venait de me dire.
Elle sourit.
-Je savais que ça te plairait...Ce n'est pas pour rien que cet endroit est le point de départ de tous les esprits.
J’acquiesçai alors que nous avançâmes à nouveau sur un sol plat. Pas longtemps car la route fut bientôt barrée par un gros bloc de glace.
-Maman c’est bouché, murmurai-je.
-A toi de trouver, rit-elle.
J’approchai alors mes mains du gros bloc dur et pensai à la chaleur chamanique. Le mur gelé fondit en quelques instants révélant une immense salle vide où des longues colonnes de glace demeuraient sur le sol nous barrant encore une fois la route.
-C’était comme ça quand toi aussi tu es venue ? Lui demandai-je tout en réutilisant mon aura pour les faire disparaître.
Maman hocha la tête.
-Oui… Chaque fois qu’un nouveau cinquième esprit se présente pour la première fois dans la grotte, elle remet les obstacles pour voir comment on s’en sort.
Les colonnes avaient disparu laissant une nouvelle entrée. Je sentis cette fois que je ne devais pas la brûler. Je me chargeai donc de réciter le son « OM »…Comme pour l’ouverture du troisième œil. Les esprits réapparurent en flocons et nous invitèrent à entrer dans une salle beaucoup plus sombres que les précédentes. Eux, seuls produisaient la lumière.
Ils prirent alors la forme des losanges qui se trouvaient sur mon tatouage et se mirent bientôt en puzzle dans des trous qui se trouvaient ancrés dans le sol de la pièce.
-Va au milieu Anna ! Ordonna Maman.
Elle resta en retrait le temps que je le fasse. Je me grandis et me mis bientôt au centre. Je me sentis immédiatement enveloppée d’une force puissante et profonde qui me donna la conviction que je m’étais assagie. Quand je rouvris les yeux, la pièce était de nouveau éclairée et à ma grande surprise des milliers de souvenirs étaient apparus.
J’entendis bientôt un Ah-Ah qui résonnait à travers le dôme. C’était celui que nous avions chanté quand j’avais découvert les esprits pour la première fois.
-Dors mon enfant… N’aies plus peur… Entendis-je encore.
Je me retournai vers un pan du mur qui montrait Maman en train de me chanter la berceuse pour la toute première fois, il y a dix-huit ans de cela. Je m’effondrai en larmes devant tant d’amour. Dans un dernier élan, je levai les bras et organisai les souvenirs dans chaque section de la pièce.
-Bravo, ma grande chamane ! S’exclama soudain ma mère en venant vers moi toute émue.
-Ma grande ? M’étonnai-je.
-Ça y est ! Tu as réussi ! Tu es officiellement une chamane et un cinquième esprit ! Regarde autour de toi ! S'écria-t-elle encore.
Je vis alors que nous étions au milieu des scènes de mon enfance… Mais pas seulement. Il y en avait aussi de Papa et Maman… Quand ils étaient petits.
-C’est la première fois que nous avions parlé ensemble, précisa-t-elle nostalgique, la première fois que nos parents nous avaient dit que nous allions nous marier, ajouta-t-elle songeuse...Quand je pense que ce sera bientôt ton tour.
Mon cœur se serra. Maman ne le remarqua pas et déambula ensuite parmi les souvenirs, se perdant elle-même dans son passé. Je la laissai s’éloigner car j’en avais vu un qui m’intéressait. C’était le combat que j’avais gagné auprès de Grand Pabby.
-Dans cette vie-là, Anna vous aurez du chagrin, confia-t-il à nouveau à ma petite moi.
J'eus immédiatement une boule à la gorge. Je comprenais maintenant ce qu’il voulait dire. Il devait sans doute parler de l’amour impossible pour Elysia auquel nous allions devoir faire face. Mais que signifiait « Cette vie-là ?! ». Je n’eus pas le temps de trop y réfléchir que déjà un autre souvenir m’interpella… Beaucoup plus récent. Je pâlis immédiatement bien qu’il me redonna de la joie… Elysia et moi l’un contre l’autre sous l’arbre en train de nous embrasser. Mince ! Il ne fallait pas que Maman le voit. Je retournai rapidement auprès d’elle et demandai un peu stressée :
-Dois-je accomplir autre chose dans ce dôme tout de suite, Mère ?
-Non…Tu découvriras les autres secrets d’Ahtohallan plus tard, répondit-elle. Nous pouvons rentrer… Mais avant je voudrais te remettre un présent.
Elle me tendit bientôt une écharpe bleue. J’en eus le souffle coupée. Elle m’en avait souvent parlée car il s’agissait du plus grand symbole de notre famille. Il se transmettait de générations en générations à toutes les filles en âge d’exercer le chamanisme.
-Bon ça n’ira pas trop avec ta tenue de cinquième esprit, commenta-t-elle en me jaugeant mais comme c'est un jour particulier … Il faudra t’en contenter.
Surprise, je remarquai seulement maintenant que ma tenue avait changé. Le maillot avait été remplacé par une robe fluide, et légère verte bouteille qui faisait ressortir mes cheveux roux…D’ailleurs ses derniers avaient été détachés les laissant onduler jusqu’à mon bas du dos. Mes épaules étaient dénudées et je commençai à avoir froid. J’enroulai bientôt l’écharpe pour me réchauffer.
-Merci Maman…Vais-je devoir garder ça toute la journée ?
-Oui ! Il faut que tout le village sache que tu as réussi… En plus c’est ton anniversaire, répondit-elle.
J’hochai la tête. Et nous repartîmes enfin. Je gardai à jamais dans un coin de mon cœur et mon esprit ce moment magique avec Maman car j’avais le sentiment qu’il n’y en aurait pas d’autres aussi intenses avant quelques mois.
-Finalement tu as été guidée par ta mère tout comme Maman avait guidé Elsa en étant morte ! M’exclamai-je.
Cette dernière me regarda bizarrement comme si elle n’avait rien compris.
-Enfin…Dans la vie où Yélana s’est faite tuée par Andréas et où Mamie et vous trois êtes encore en vie, ajoutai-je.
-Oui car dans la vie dont nous venons tous, c'est moi qui me suis occupée de guider Elsa ! Expliqua mon aïeule.
-Oui ! Oui on sait tout ça ! C’était là que nous devions aller pour avoir la réponse à nos questions concernant la guerre Northuldra/Arendellien je vous rappelle ! Grinça Papa, Moi Belle-Maman, je voulais savoir si votre frère a fini par révéler son terrible secret à vos parents ?
-Pourquoi mon Gendre vous êtes intéressé ?! Questionna-t-elle avec malice.
Papa se mit à rougir ce qui la fit rire.
-Allons, allons… Vous savez que j’aime vous taquiner. Mais pour répondre à votre question. Non Pieter ne l’a jamais avoué...Malgré tout mes parents ont fini par le savoir...Et notre Mère n'a pas été tendre avec lui à ce sujet... Vous savez cela ne se disait pas à l'époque et est toujours une honte dans notre culture malheureusement… Mais peut-être qu’un jour, ce genre de sentiments sera actée et reconnue sans que les personnes qui s'aiment ne reçoivent de brimades, qui c’est ?
-Pourtant je ne me rappelle pas de sa présence chez les Northuldra, confia Maman.
-Il ne venait que très rarement intervint Papy… Et ce n’est pas dommage…
-Elysia, je t’en prie…
-Oui je sais c’est ton frère mais c’est aussi lui qui…
-Non tais-toi ! Le gronda-t-elle, pas maintenant...Ils le sauront plus tard.
Elle se tourna à nouveau vers Maman et répliqua :
-Pour faire simple mon Ange de l'Air...J'ai fait en sorte que tu ne le revoies pas...Mais tu sauras plus tard pourquoi.
-D'accord, dit-elle simplement.
L’ambiance se tendit légèrement. Mon esprit en profita pour me ramener auprès d’Hans. Pourvu qu’il n’ait pas fait de bêtises et soit toujours dans la galerie des souvenirs.
-Bon…Je ne sais pas toi Anna, mais j’ai hâte que tu parles de nos retrouvailles ! S’exclama alors Yélana qui ramena la bonne humeur.
-Et que devrais-je dire de la mienne ! S’écria Papy tout en embrassant fougueusement Mamie.
-Oh oui ! Moi aussi j’ai hâte de savoir comment a été conçue ma femme ! S’écria Papa sur un ton ironique.
Les joues de Maman se chauffèrent alors que nous éclatâmes d'un rire gêné.
-Oui ne vous inquiétez pas mon Gendre on va y venir. Je vais finir par croire que vous attendez que ça !
-Je plaisantai Belle-Maman voyons ! Reprit-il en devenant livide.
-Eh bien moi non, conclut-elle avec un clin d’œil.
J’eus droit aux félicitations de toute la famille pour ma réussite… Et de tout le village. Les Northuldra des Terres Gelés étaient également arrivés entre temps et j’aperçus alors quelqu’un qui avait laissé un vide dans notre relation pendant quatre ans. Du plus loin que je la vis, je n’eus aucun mal à reconnaitre Yélana. Elle avait très peu changé. Un sourire rayonnant s’élargit sur mon visage et ce fut seulement maintenant que je me rendis compte à quel point nos heures passées à nous confier nos secrets m’avaient manqués. Je m’en voulus de ne lui avoir jamais écrit...Enfin de ne lui avoir jamais envoyé les lettres que j'avais commencé à rédiger. Je lui rendis son sourire et ses yeux pétillèrent en retour. Nous courûmes alors comme deux furies jusqu’à nous tomber dans les bras.
-Tu m’as tant manqué ! Clamai-je.
-Toi aussi ! Même si Iduna et certaines autres Northuldra des Terres Gelées sont gentilles ça n’a jamais été pareil qu’avec toi ! Dit-elle.
-Il s’est passé tellement de choses ! Repris-je.
-Oh il y en a bien une que je n’ai pas mis longtemps à comprendre, minauda-t-elle d’une voix un peu revêche.
Je rougis immédiatement.
-Alors… Tu sais… Pour Elysia et m… Bredouillai-je.
Yélana hocha la tête. Nous nous écartâmes des autres et allâmes prendre un bon bol de thé.
-Comment comptes-tu t’y prendre à présent ? Demanda-t-elle en buvant une gorgée.
-Je vais me marier avec Amarok et vivre mon histoire d’amour en secret avec Elysia… Murmurai-je.
Ma meilleure amie soupira et répliqua :
-Tu sais que ce n’est pas bien Anna. Si tu veux mon conseil tu ne devrais pas faire ça. Même en secret tu vas à l’encontre des dieux. Et ne crois pas que ça ne me brise pas le cœur de te dire ça… Je comprends tout à fait ce que tu ressens… Je pensais que l’éloignement éteindrait ma flamme d’amour pour Amarok, mais c’est pire. Elle n’a fait que croître… Et voir l’air niais d’Elysia chaque fois qu’il lisait tes lettres me rendait folle de jalousie. Car moi je savais que je n’aurais jamais cet amour… Et je m’en veux d’avoir ce genre de sentiments car je t’adore plus que tout.
-Ce n’est pas ce que tu disais la dernière fois que nous nous sommes vues, me moquai-je, bon après tout moi non plus...Me repris-je.
Elle haussa les épaules et m’enlaça.
-Tu l’as revu ? Demandai-je soudain.
-Qui ?
-Amarok...Est-ce que tu l'as revu ?
Yélana se mit à rougir violemment avant de secouer la tête.
-Je ne préfère pas, murmura-t-elle, j'ai peur que ça me fasse trop mal.
-Oh...Tu en es vraiment sûre ?
-Archi sûre ! Insista-t-elle d'une voix amère.
-Bon… Dans ce cas, tu vas devoir supporter nos mamours avec Elysia ! M’écriai-je agacée car j'aurais préféré être seule avec lui.
J'inspectai aussitôt les alentours et paniquai soudain en réalisant que je n'avais pas encore vu le jeune homme.
-Mais oh fait ?! Il n’est pas là ?! Paniquai-je.
Sentant ma détresse, Yélana éclata de rire et me prit la main.
-Hey ! Ne tombe pas dans les paumes, tout va bien ! Clama-t-elle, il te prépare quelque chose parce qu’il paraît que vous allez passer la nuit ensemble.
Je poussai un soupir de soulagement et hochai la tête alors que mes joues chauffèrent à leur tour. Elysia foulait déjà notre terre. Nous n’étions plus si loin l’un de l’autre. Et il me fallait être patiente, encore.
-D’ailleurs à ce propos… Maman croit que c’est avec toi que je passerai la nuit. Alors s’il te plaît ne me trahie pas, dis-je d'une voix gênée.
Yélana secoua la tête et un sourire revint sur son visage.
-Vous allez droit au mur tous les deux, chuchota-t-elle, mais promis je ne dirai rien. Elysia a dit à la sienne qu’il allait rester avec Pieter… C’est vraiment compliqué entre vous.
-Ça pourrait être plus simple s’il n’y avait pas cette histoire de coupoles, soupirai-je. Bon allez viens, j’ai dit à Amarok que je le retrouverai. Après faut que je souffle mes bougies.
-Anna j'ai dit que je ne voulais pas le revoir ! Grogna-t-elle.
Je lui agrippai la main et répliquai :
-Allez ! Je suis sûre que tu en meures d'envie !
Ma meilleure amie ne fut pas trop difficile à convaincre. Nous nous levâmes enfin et étions sur le point de repartir vers le camp quand Yélana m’arrêta encore :
-Oh Anna ! Une dernière chose… Surtout s’il se passe quelque chose de physique entre Elysia et toi… Je ne désire pas de détails, merci.
Je ne lui laissai même pas le doute.
-Promis, je ne te raconterai rien, murmurai-je confuse.
Elle leva les yeux au ciel. Puis nous nous prîmes la main et allâmes rejoindre le reste des Northuldra. Quand nous arrivâmes auprès des autres, ma meilleure amie ralentit le pas ayant à nouveau peur de la réaction du chef Lorcus. Elle venait de l'apercevoir en train de discuter avec Pieter.
-Courage. Il ne va pas te manger, plaisantai-je.
Je fis un petit signe à mon fiancé qui se retourna et eut un moment de stupéfaction en apercevant ma meilleure amie. Amusée, je le vis déglutir...Et je sus dès cet instant que je n'aurais plus rien à craindre venant de sa part. Se pourrait-il que lui aussi eût été atteint par la flèche de l’amour ? Pensai-je en rayonnant.
-Bonjour Amarok, bredouilla Yélana rouge vive… Tu te rappelles de moi ?
Il prit des couleurs et toujours dans un état de transition, il s’approcha d’elle et bredouilla :
-Yélana… Tu as beaucoup changé… Et cela te va très bien, je t’assure… Les Terres Gelées ont sublimé ta beauté.
Je fus surprise de lire de la sincérité pour la première fois à travers ses yeux. Aucun doute donc. Tout comme j’avais succombé à Elysia il y a bien longtemps de cela maintenant, Amarok découvrait Yélana sous un nouveau jour. La patience de ma meilleure amie avait gagné. Tout aurait pu être si simple, soupirai-je.
-C’est très flatteur, merci Amarok, reprit la Northuldra blonde… Mais je ne suis pas sûre que ce genre de compliment soit très valorisant quand sa propre fiancée est dans les parages.
Le chef Lorcus sembla alors sortir d’un seul coup d’un très beau rêve et s’aperçut enfin de ma présence. Il se reprit aussitôt :
-Oui, tu as raison, excuse-moi Anna, même si pour le coup, là je suis désolé je ne regrette absolument pas ce que je viens de dire.
Le rouge aux joues de Yélana redoubla alors que mon coeur ne pouvait s'empêcher d'exploser de joie pour elle.
-Tu n’es pas avec ton mari ? Demanda-t-il soudain. Ça fait longtemps que je n’ai pas vu Elysia.
Alors que je faillis protester, ma meilleure amie barra ses mains en expliquant :
-Oulà… Nous ne nous sommes jamais mariés. J’apprécie Elysia, mais je ne suis ni douée pour le chamanisme, ni douée pour recevoir son amour...Il est juste comme un frère pour moi c'est tout.
Une lueur d’espoir s’éclaira aussitôt dans les yeux d’Amarok alors que sa bouche grimaça. Je crus qu’il allait enfin délier toute notre histoire mais à la place, il déclara :
-Oh mais tu sais tout le monde n’a pas la chance de concilier les deux.
Je pris la remarque pour moi. Amarok ne vit pas mon trouble. Yélana haussa les épaules.
-Je prendrai quand même le risque d’attendre l’amour de ma vie, conclut-elle en lui offrant son plus beau sourire… Et tant pis pour le mariage dans ce cas.
Il rosit à nouveau face à cette déclaration à peine voilée. Le chef Lorcus lui expliqua ensuite les évènements qui s’étaient passés depuis qu’elle était partie pour les Terres Gelées. Je les laissai tranquille et allai saluer Iduna que j’avais vu discuter avec Maman au loin.
-Bonjour Anna, déclara-t-elle.
-Bonjour.
-Tu t’embellies d’années en années, reprit-elle.
-Merci madame Sappos.
-Alors… Le mariage est pour quand ? Demanda-t-elle.
Je me retins d'ajouter "avec qui?" et bredouillai plutôt :
-Oh… Euh…
-Pour dans six mois, me sauva Maman. Ça approche de plus en plus.
-J’espère être encore en vie pour savourer ce grand moment ! S’exclama-t-elle, au moins pour toi Anna.
Elle me fit un clin d'œil qui me mit mal à l'aise. Je l’observai de plus près. Qu’est-ce qu’elle avait maigri ! Son teint était cireux. Ses yeux étaient la seule chose qui n'avait pas changé. Et ils me regardaient d'une drôle de façon.
-Vous le saurez, assurai-je troublée car ses yeux m'observaient toujours, il faut vous accrochez à cette idée.
-Oh j’aimerais bien. Mais malgré les soins procurés, je me sens faible de jour en jour. Yélana et Elysia ne se sont pas mariés. Elle a été une bien piètre chamane. Je crains, que la tribu devra se contenter de mon fils. Mais peut-être que tu pourras venir, toi Anna ? De temps en temps pour voir si tout va bien, renchérit-elle avec un grand sourire.
Elle attendit la validation de Maman. Je ne pus cacher ma joie en entendant son consentement et criai presque :
-Oui ! Je vous aiderais il n’y a aucun problème Iduna !
-Yélana revient vivre avec vous du coup, de toute façon Elysia assistera à votre mariage, lui, si je n’y suis pas, murmura-t-elle.
Je faillis m’étrangler et préférai ne pas imaginer la scène si cela se passait vraiment. Ne souhaitant pas m’éterniser avec d’elles, je retournai auprès du buffet et me servis à nouveau un bol de thé. Je le buvais lentement tout en observant la fête. Les gens étaient là, heureux. La nature resplendissait malgré l’hiver. Les esprits se faufilaient parmi les enfants. L’euphorie grandissait dans mon être à l’idée de retrouver celui que j’aime. J’aurais voulu figer cet instant de bonheur.
-Chez moi… C’est chez moi, sifflotai-je.
Avant qu’Amarok arrive en trombe manquant de me faire renverser mon bol. Il était rouge et en sueurs. Yélana le rejoint tout aussi paniquée. Il réclama le silence de la foule :
-S’il vous plaît ! Ecoutez-moi ! Surtout ne paniquez pas ! Les éclaireurs viennent de m’apprendre qu’il y a des Arendellien aux monolithes !
Des cris d’angoisses se répandirent immédiatement malgré les précautions. Le chef Lorcus tenta de calmer tout le monde en tapant sur la table. M’en détachant alors, je rehaussai ma posture, mis ma poitrine en avant et levai bien haut la tête. Puis j’attendis en les observant dans les yeux avec un sang froid que je ne connaissais pas chez moi. Aussi surprenant que cela puisse paraître, les habitants s’arrêtèrent et me regardèrent. Je me tournai alors vers Amarok qui m’observa avec des yeux bouillonnant de rage pour lui avoir volé son autorité. D’un signe de tête il m’indiqua de continuer :
-Comme vient de si bien le dire le chef, il est inutile de paniquer. Nous savions que ce jour allait arriver. Le mieux qui reste à faire est d’être nous-mêmes. Et de ne pas brandir les armes comme nous avons déjà pu le faire par le passé ! Nous ne savons même pas pourquoi ils sont là ! Laissons- leur une chance ! Je vous en prie !
Papa et Maman s’approchèrent aussitôt et me regardèrent durement. L’un des villageois des Terres Gelées demanda alors :
-Anna… Pouvons-nous nous retirer si nous ne consentons pas à les voir ?
Je tombais des nues.
-Je trouve ça un peu idiot, mais je respecte votre choix ! Dis-je d'une voix la plus neutre possible.
-Et ceux qui restent ici peuvent-il se confiner dans leur tente ?! Demanda à son tour Maman.
-Non Helga ! S’exclama Amarok qui reprit le contrôle. Comme l’a si bien dit Anna, nous devons nous montrer chaleureux. C’est ce qui était convenu.
-Ne comptez pas sur moi dans ce cas ! S’écria-t-elle avec férocité.
-Tu es la chamane, tu ne peux pas faire autrement ! Grognai-je.
Maman m’observa et conclut alors :
-Elle est là, à présent, la chamane de votre nouvelle ère !
Elle et Papa se retirèrent ensuite laissant le reste du village silencieux. Pieter resta également.
-Merci, lui souris-je.
-Tu sais, je pense que Papa aurait bien voulu être avec nous, mais le regard de Maman l'en a dissuadé.
J'hochai la tête. Une heure plus tard, nous étions face aux Arendelliens. Le roi Runaerd trônait au milieu de la table du festin. Il était accompagné d'un garde de notre âge à la couleur encore plus foncée que celle du peuple du Soleil. Il venait à peine de se présenter et Amarok avait du bien du mal à cacher sa nervosité et sa haine. Je lui pinçai le genou et essayai de prendre un air plus réjoui.
-Nous avons apporté quelques présents pour votre peuple ! S’exclama Runaerd en se lissant une fine moustache qu’il n’avait pas la dernière fois. Pour les enfants et les adultes…
Les plus jeunes du peuple s’approchèrent alors intrigués. Le roi leur donna des châteaux d'Arendelle en chocolat. Maman avait déjà parlé de cet aliment car le peuple des tropiques en avait eu plein en Amérique du Sud il y a bien longtemps.
-Merci, roi Runaerd ! Clamèrent-ils de leur voix innocente.
-Je vous en prie… A nous à présent, dit-il en me fixant du regard. Je suppose que c’est vous la femme du chef ?
-Juste sa fiancée pour l'instant, rectifiai-je montrant un sourire aimable… Mais oui c’est bien moi.
-Aimez-vous lire ? Enfin je devrais d’abord me demander si vous avez des livres dans cette Forêt ? Demanda le souverain.
-Nous prendriez-vous pour des incultes ?! Répliqua aussitôt Amarok.
-Pas du tout cher ami ! Mais avouez que dans ce cadre, on peut plus penser que vous êtes faits pour les activités en plein air ! S'exclama-t-il.
Au mot « ami » la main de mon fiancé se compressa sur ma jambe. Je lui appliquai la mienne et repris tout sourire :
-Oui. Ma Maman était notre enseignante. Et je le deviendrai moi-même.
-Parfait cher lady… Dans ce cas, voici un livre. Je ne le connais pas, mentit-il, mais je pense qu’il devrait vous plaire. Le titre a l’air bien.
Je lus rapidement « Croqué par le crocus »… Par la Duchesse de Funningur.
-Oh… Eh bien merci beaucoup, réitérai-je en faisant une légère révérence même si je ne savais pas encore si j'allais aimer cette auteure.
-Oh non ! Je vous en prie ! Pas de ça entre nous s’il vous plaît cher lady ! dit-il en me relevant.
-Je ne suis pas une lady, murmurai-je gênée, je préfère que vous m’appeliez Anna.
-Ma foi, quel prénom charmant… Tout comme votre être...Vous portez bien...La grâce, dit-il en me faisant un baise-main.
Mattias se racla alors la gorge pour mettre fin à ses éloges un peu trop présomptueux. Je le remerciai du regard alors qu'Amarok me broya de plus en plus la cuisse.
-Majesté… Peut être pourriez-vous parler de votre projet ! Après tout c’est pour cela que nous sommes venus ! Souleva le soldat noir.
-Un projet ? S’étonna Amarok.
Runaerd s’empara aussitôt de plusieurs parchemins où étaient calculés des croquis d’un barrage. Il les étala sur la table et expliqua :
-Depuis que je suis roi, je me suis intéressé aux alentours et je me suis demandé comment nous pourrions l’améliorer ensemble. Même si nous en savons très peu sur votre peuple, j’ai cru remarqué que vous cultiviez la terre, mais aussi le bétail. Je me demandai donc si vous accepteriez comme présent en guise de notre nouvelle amitié, la construction d’un barrage à l’emplacement de la grande cascade qui se trouve non loin du canyon de l’ouest ?
-Et pourquoi accepterions-nous votre offre ? Demanda Amarok tendu.
Runaerd se lissa encore la moustache et répondit :
-Eh bien je viens de vous le dire, ce cadeau scellerait notre amitié. Et l’irrigation permettrait à votre bétail et à vos plantes d’être approvisionnés en eaux tous les jours.
-Vous n’y gagnez rien, vous ? Soupçonna encore mon fiancé.
Runaerd se redressa fièrement.
-Si. Votre amitié.
Je le trouvai bien sympathique...Ou très bon stratège. Nous étions loin de l’image dépeinte par mes parents depuis dix-huit ans. Amarok me fixa pour avoir mon accord.
-Cela ne pourra que nous être bénéfique ! M’exclamai-je souhaitant une nouvelle ère, nous y consentons.
Le visage de Runeard rayonna et il nous serra la main.
-Parfait. Vous ne le regretterez pas ! Je vous assure !
Ce fut ainsi que pendant tout le reste de l’après-midi nous discutâmes du barrage. Le soleil commençait donc à décliner quand, surprise, je vis apparaître Papa et Maman.
-Bonjour votre Altesse ! Déclara ma Mère en grinçant des dents. Vous en avez encore pour longtemps ? Je ne voudrais pas paraître désagréable mais nous voulions fêter la réelle entrée de notre fille dans le chamanisme.
Amarok allait répondre mais Runaerd le coupa :
-Non Milady nous allions y aller ! Je ne voudrais surtout pas retarder votre cérémonie, ajouta-t-il sur un ton de curiosité et de surprise.
Lui et Mattias se levèrent rapidement.
-A dans un mois donc pour les dernières modifications du projet, chef Amarok ! S’écria-t-il.
-A dans un mois, dit celui-ci peu enthousiaste.
Le souverain d'Arendelle vint ensuite vers moi et conclut :
-A dans un mois lady Anna.
Il me baisa la main. Je rougis légèrement de gêne.
-A dans un mois, murmurai-je.
Je le vis s’éloigner en me promettant que nous venions de fêter un renouveau avec le peuple d’Arendelle. Puis je me focalisai aussitôt sur le présent. Nous étions enfin le soir. D’ici quelques heures je serai dans les bras d’Elysia.
-Eh bien on peut dire que Grand-père Runeard était un charmeur ! Murmurai-je.
-Oh oui ma petite Picéaerd ! Dit-elle, les yeux perdus dans le vague.
-Toujours… Il n’y a qu’avec moi finalement qu’il se montrait assez dur ! Grogna Papa, enfin...Lorsqu'il était là, ce qui n'était pas souvent.
Maman lui passa un bras autour de l’épaule.
-C’est comme ça que tu as connu les livres de la Duchesse, repris-je en frissonnant aux douloureux souvenirs de Karl en train d'essayer de me violer.
Et dire qu’Hans n'est même pas là pour me rassurer et me prendre dans ses bras… Pensai-je prête à pleurer.
-Oui ça vient de là ma petite Piceaerd… Néanmoins cette version était beaucoup plus paillarde que celle que tu connais toi ! Cria-t-elle.
-Ah bon ? M’étonnai-je.
-Peut-on savoir comment tu es au courant de ça Maman ? Demanda la mienne.
Mamie secoua les mains.
-Non Iduna, je ne le dirai pas. Vous n’avez pas besoin de le savoir...Du moins pas tout de suite ! Renchérit-elle mystérieuse.
-Tiens c’est curieux ! On vous n’a pas entendu vous qui espériez tellement vos retrouvailles ! Reprit Papa en se tournant vers Yélana.
-Peut-être parce que j’étais perdue dans ces très beaux souvenirs, murmura-t-elle rêveuse. Amarok me manque.
Mamie lui prit la main et reprit :
-Je sais. Mais tu ne serais pas heureuse avec lui dans le Nifflheim... Cet endroit est vraiment effrayant !
Je voulus immédiatement demander à Mamie comment elle était au courant de cela mais à la place je préférai reprendre :
-J’ignorai que la construction du barrage avait été faite bien avant les naissances de Papa et Maman.
-Eh bien écoute ma fille si tu as la foi pour une autre histoire, ça sera un plaisir de te raconter celle de ta mère et moi quand Belle-Maman aura fini la sienne, assura Papa avec un clin d’œil.
-Nous n'en aurons malheureusement pas le temps mon Gendre, le coupa-t-elle.
-Dommage...J’adore les histoires d’amour ! M’exclamai-je enthousiaste.
Et encore plus maintenant que mon couple ne savait plus où il en était. , failli-je ajouter.
-Que devrais-je dire moi ?! S’exclama soudain une voix familière à l’entrée de la hutte.
Je me retournai et failli mourir à nouveau en apercevant Kristoff… A l’âge de vingt-quatre ans. Il était accompagné de Sven.
-Mais comment est-ce possible ?! Murmurai-je.
-Je… Je crois que… Je suis mort… Répondit-il en s’approchant alors que mes parents l'observaient horrifiés.
-Non…Non… Tu l’es bel et bien mon grand Nattura… Rétorqua Mamie qui l'observait en réfléchissant au lien avec l'autre vie.
Kristoff l’observa et se frotta bientôt les yeux car il eut l’impression de loucher. Puis il détailla la bouche de Mamie et se tourna à nouveau vers moi :
- Et tu es là ma Anna chérie… Tu es morte aussi ?
-Ma Anna chérie ?! S’étrangla Papa.
-Kristoff je ne pense pas que… Reprit mon aïeule vigilante.
Mais il ne l’écouta pas. En quelques secondes il se rua sur moi et me plaqua un fougueux baiser sur la bouche. Baiser que je lui rendis malgré tout sans aucun regret. Je savais que c’était mal, qu’il y avait Hans qui était mon mari légitime. Que je ne lui étais pas destinée dans cette vie-là. Mais je ne pouvais refuser de saisir ses avances. La tête me tournait alors que le baiser fut brutalement stoppé...Par Hans qui n'avait pas choisi le bon moment pour revenir à la hutte.
-De quel droit touches-tu à ma femme ! Cria-t-il soudain tout en donnant un violent coup de poing au montagnard.
-Ta femme ?! Et puis quoi encore ! Tu as essayé de la tuer … D’ailleurs tu l’as tué si elle est là ! Espèce de scélérat ! Renchérit Kristoff.
Il se jeta à son tour sur mon mari et lui rendis son coup. Et ce fut ainsi pendant plusieurs minutes.
-Arrêtez à la fin ! M’exclamai-je.
Sans succès, c’était à celui qui donnait le plus de coups.
-Elysia vas-y bon sang ! Ordonna Mamie.
-Quoi Anna ? Moi ça me rappelle des souvenirs… Renchérit mon grand-père avec un petit rictus nostalgique aux lèvres.
-Mais fais quelque chose toi dans ce cas ! S’énerva Maman après Papa.
Il était prêt à s’interposer quand le sol commença à trembler et la lumière à s’assombrir.
-Que se passe –t-il ? Paniquai-je.
-L’Helveg n’accepte que la paix. Pas de brutalité, maugréa Mamie sur un ton étrangement calme.
Cela n’empêcha pas Hans et Kristoff de continuer leur lutte au sol. Nous basculâmes tous par terre sous l’instabilité alors qu’une crevasse glaciale commençait à se former à l’entrée de la hutte, prête à tous nous happer.
-Agnarr fait quelque chose ! Répéta Maman.
-Par les esprits ! Elysia Sappos tu vas réagir oui ! Cria à nouveau Mamie mécontente.
Mais Papy ne fit rien alors que l'air était de plus en plus glacial. Nous tentâmes de nous relever mais aucun de nous ne fut instable. Finalement ce fut mon aïeule qui rampa du mieux qu’elle put vers mes deux prétendants et leur assena à chacun une gifle monumentale les arrêtant immédiatement dans leur élan. Le calme revint aussi rapidement qu’il était parti et la crevasse disparut.
-Sur le lit vous deux ! Tout de suite ! Ordonna-t-elle d’une voix autoritaire. Et toi tu ne franchis pas ce seuil si tu ne veux pas finir en descente de lit ou en ragoût ! Ajouta-t-elle à l’adresse de Sven. J’en ai ras la margoulette de vous tous !
Aucun de nous n'osa parler face à son charisme. La dernière fois que je l’avais vu autant en colère c’était quand j’avais parié la vie d’Helga chez les faiseuses d’anges.
-Je ne sais pas qui vous êtes Madame… Commença Kristoff, mais sachez que nous avons quelques différents avec le prince Hans.
-Et bien moi je sais qui tu es Kristoff ou plutôt Kaspian Nattura...Je le sais plus que quiconque ici dans cette hutte...Fils de Béata et d’Andréas, frère Honeymaren et Ryder, fiancé d’Anna d’Arendelle dans la vie d'où tu viens. Permets-moi de me présenter à mon tour, je suis Anna Piceaerd Grand-mère et chamane Northuldra de ta chère fiancée, voici Elysia Sappos mon mari, Iduna et Agnarr d’Arendelle tes beaux-parents, Yélana qui était l’actuelle cheffe avant de se faire tuer par ton père, Hans prince des îles du Sud mais aussi et avant tout d’Arendelle car adopté par tes beaux-parents alors que toi tu t’es amouraché d’Elsa leur première fille…
-Comme si ça ne suffisait pas que vous vous en preniez à elle et la mettiez enceinte, faut aussi que vous bafouiez la pureté d’Anna ! Explosa Papa qui lui lança un regard noir.
-Pardonnez-moi monsieur, bafouilla Kristoff… Et vous aussi… Madame Piceaerd…
-Anna, tu peux m’appeler ainsi…Tu fais partie de la famille, l'encouragea-t-elle.
-Ma foi...Je n’ai pas tout compris à tout ce que vous venez de dire Anna, avoua-t-il.
-Oh c’est pourtant simple, intervint Hans qui avait retrouvé son calme, tu arrives d’une vie où tu es fiancé à Anna, mais dans cette hutte c’est ma femme et elle a seize ans. Donc tu n’y touches pas.
-Merci Hans je peux me défendre, soupirai-je.
-A moins qu’elle veuille de toi plutôt que moi qui a toujours été un être abominable avec tout le monde sauf dans la vie dont nous venons et où nous nous sommes mariés… Continua-t-il.
Kristoff nous dévisagea et fit une mine dégoûtée alors que j’approchai contre mon mari pour l’enlacer. Le glacier sortit alors un objet brillant de sa poche.
-Ce qui expliquerait pourquoi il y a écrit « EK » dessus, maugréa-t-il, je l'ai trouvé en arrivant dans l'Helveg.
Mamie hocha la tête. Elle aussi, avait retrouvé son calme mais je sentais bien qu’elle était dépassée par la situation.
-Où est ma Anna dans ce cas ? Demanda Kristoff avec espoir.
Nous nous consultâmes du regard et c’est moi finalement qui donnai l’explication :
-La dernière fois que je l'ai aperçue dans la Galerie des Souvenirs, son corps et son âme étaient restées à Ahtohallan car il ne pouvait pas y avoir deux nous dans l’Helveg.
-Elle est morte aussi ? S’écria Kristoff désespéré.
Il se compressa les mains sur le visage de douleur puis il se tourna et fixa Hans avec des yeux noirs.
-Tout est à cause de vous ! La dernière fois que je l’ai laissé elle était à bord de votre bateau ! De votre maudite Helga ! S’énerva-t-il.
-Mais ce n’était pas moi ! Se défendit mon mari troublé par le prénom du navire.
-Mon petit Piceaerd a raison Kristoff, intervint Mamie. Laisse-le tranquille. Anna pourrait te montrer la galerie des souvenirs pour mieux t'expliqu…
-Donc si je comprends bien… Je suis mort et condamné à voir celle que j’aime se faire toucher et caresser par un homme qui a été un odieux couard envers elle dans une autre vie…Mais qui dans celle-là est bien amoureux d’elle et en plus elle n’a que seize ans...Bonté divine ! Mais vous êtes sûrs que nous ne sommes pas déjà en enfers ?!
-Ah bah ça y est les deux neurones ont été connectées ! Grinça Papa qui ne décolérait pas de le voir.
Mamie se leva et tendit la main au glacier :
-Taisez-vous mon Gendre. Votre amour a été le plus simple de nous tous malgré tout ce que vous pensez. Viens Kristoff. Je vais te montrer moi.
Ils partirent pendant un moment alors qu’Hans et moi nous retrouvâmes sous des baisers chastes qui montraient notre soulagement. Quand ils revinrent une demi-heure plus tard, Kristoff avait toujours une expression de colère sur le visage…Mais également du regret. Ses yeux étaient rouge. Il avait pleuré.
-Veux-tu rester avec nous ? Demanda Mamie alors que je sentis Hans se tendre d’un coup.
Le glacier nous observa. Il hésita avant de finir par murmurer :
-Un petit moment… Car je ne saurais pas où aller sinon…
Mamie lui envoya un sourire d’encouragement.
-Parfait… Tu as fait le bon choix.
-Est-ce qu’il y a de la place pour moi ? Demanda-t-il soudain une voix plus aigue.
Les adultes regardèrent le livreur de glace, médusés alors que j'éclatais de rire au grand désarroi d'Hans.
-Je veux bien que tu restes Kristoff... Mais pour la santé mentale de tout le monde Sven restera muet tant qu'il est dans cette hutte, compris ? Reprit Mamie.
L'ancien roi d'Arendelle haussa les épaules pour montrer son indifférence alors que Papa eut un petit rictus aux lèvres. Mon aïeule voyant qu'elle l'avait froissé s'approcha alors du renne et tout en lui tapotant l'encolure, elle conclut :
-Oui Sven, promis tu ne finiras pas en ragoût si tu te tiens sage dans cette hutte!
L’attente avait été longue. Mais ça y est. Nous y étions. Au jour de mon dix-huitième anniversaire. Plus que le fait d’avoir un an de plus c’était la perception de revoir Elysia qui m’enchantait. J’avais reçu tellement de lettres depuis notre premier baiser qu’il avait été difficile de toutes les garder. De ce fait, j’avais demandé aux Géants de la terre de les cacher quelque part dans la plus grande discrétion.
Comme s’il semblait comprendre ma position, Amarok était peu à peu devenue distant et de plus en plus agressif. Il ne m’avait pas retapé depuis le jour à Arendelle mais il se montrait dur et cassant avec moi. Nous nous évitions donc le plus souvent possible et j’en venais à me demander si Pieter n’avait pas trahi mon secret.
-Je t’assure que non petite sœur avait-il assuré aussi blanc qu’un linge il y a quelques jours.
Ça avait été alors à son tour de me faire une révélation peu commune dans la tribu.
-J’aime Amarok, Anna avait-il commencé à murmurer.
Qu’à moitié attentive à cause de mes pensées pour mon Northuldra des Terres Gelées, je lui avais répondu :
-Oui, moi aussi, du temps où nous fussent amis.
Pieter était devenu blanc et j’avais pu lire de la souffrance dans ses yeux. Ma vision s’était broyée soudainement le temps que mes pensées réalisent ce qu’il venait de me dire. Il m’avait soutenu l’épaule et avait repris :
-Non Anna… Tu n’as pas compris… Je suis amoureux d’Amarok.
J’avais alors découvert mon frère sous un nouveau jour. Plusieurs souvenirs avaient émergé dans mon esprit au cours de toutes ces années et elles prenaient toutes un sens différent avec cette révélation. La lutte de mon frère pour pouvoir lui plaire, la peur de me perdre quand je serai mariée à un homme que je n’aime pas.
-C’est un très lourd secret que je porte depuis longtemps, j’avais essayé de lutter contre mes sentiments car j’avais pas mal d’affection pour la fille Delahage. Mais Amarok est devenu de plus en plus omniprésent dans mon esprit. Je voudrais partir Anna. Papa et Maman n’arrêtent pas de me mettre la pression et de me taquiner pour que je trouve une fille et fonde une famille.
-Mais tu voudrais aller où ? Avais-je demandé glacée par ses propos, tu n’as le droit de m’abandonner. Tu dois me protéger et veiller sur le reste de la Tribu comme c’est le cas pour chacun de nous.
-Toi, tu as Elysia et Amarok, avait-il argumenté, tu es entourée de garçons.
-Oui mais j’ai besoin de mon grand frère aussi, avais-je rétorqué en me serrant contre lui.
Il avait souri.
-Je détournerai les conversations de Papa et Maman quand ils t’embêteront sur le sujet. Mais je t’en prie ne pars pas. Je te promets de garder ton secret, avais-je insisté.
Pieter avait souri et conclut :
-Je ne sais pas ce que je ferai sans toi.
-Je serai toujours là pour toi, avais-je rétorqué en souriant en retour.
Nous nous étions enlacés. Puis mon frère n’avait rien ajouté et était parti de ma chambre. Cela faisait une semaine que je connaissais son secret. Et j’y songeais encore au matin de mon anniversaire. Cela faisait des heures que j’étais réveillée. J’avais très peu dormi à cause du retour de mon bien-aimée. C’est aujourd’hui Anna… Aujourd’hui que tu vas être une femme, pensai-je en frissonnant de plaisir.Bientôt tous mes fantasmes prendraient vie. Elysia contre moi...Elysia sur moi...Elysia en moi...Rien ne pouvait être plus délicieux comme pensée. Je m’étais préparée psychologiquement à cette idée depuis des mois. Et malgré les souvenirs traumatisants du contact des doigts de Yuma sur ma peau et dans mon corps, je voulais tout de même partager cette expérience avec mon bel amant.
Les six coups habituels retentirent bientôt contre la porte et Maman passa sa tête dans l’entrebâillement.
-Bon anniversaire ma petite chamane, murmura-t-elle en s’approchant du lit.
-Merci Maman ! Clamai-je toute rayonnante.
Elle vint s’assoir aux pieds du lit et me tendit une tenue aquatique.
-Tu n’es pas trop stressée par ton deuxième plus gros examen ? Demanda-t-elle.
Mon visage se figea immédiatement. Avec les retrouvailles d’Elysia, je l’avais complètement oublié.
-Non… Non, murmurai-je très vite.
Elle continua de me sourire et je pouvais voir de la fierté mêlée à de la nostalgie dans ses yeux.
-Quand tu auras fini cette épreuve, tu seras officiellement la deuxième chamane du village, reprit-elle tout en me tirant le petit orteil du pied avec affection. Toutes tes années de travail vont enfin être abouties.
J’hochai la tête, émue par ses paroles.
-Bon je vais préparer le petit déjeuner. Ne tarde pas trop, il faut qu’on se mette en route rapidement.
-Oui.
J’enfilai le maillot de bain et me passai bientôt ma cape violette pour ne pas avoir froid. Le petit déjeuner était prêt. J’essayai de prendre le plus de force possible mais l’idée d’être confrontée au Nokk me tourmentait. Je n’avais jamais oublié comment il m’avait jeté dans l’eau à l’âge de deux ans. Et si ça ne se passait pas bien ? Et s’il essayait à nouveau ?
-Allez mange Anna… Je ne voudrais pas que tu nous tombes dans les paumes, recommanda-t-elle.
Je me sentis devenir de plus en plus livide… Jusqu’à ce que Courant d’Air fasse son apparition avec un message. Maman l’attrapa avant moi et commença à le déplier en toute bonne foi. Je lui arrachai un peu trop brutalement des mains, la griffant au passage.
-Oh ! Excuse-moi… Bafouillai-je.
Elle me lança un regard noir et répliqua :
-Non, non j’aurais dû me douter que c’était pour toi ma petite chamane… De toute façon, il n’y a plus que du courrier pour toi de nos jours… Yélana encore je suppose ?
-Oui, mentis-je en rougissant.
-Eh bien quand nous la verrons cet après-midi je lui dirai qu’à force de t’écrire elle va finir par se paralyser la main, plaisanta-t-elle.
Pieter m’observa embarrassé. Il allait falloir que je trouve Yélana avant Maman. Voyant que je ne pouvais me dérober cette fois, j'ouvris la lettre sous leurs yeux qui attendaient et lus en tentant le plus possible de contrôler mes joues.
Ma Anna d'Amour,
J'ai hâte de te souhaiter un bon anniversaire de vive voix ce soir...En attendant permets-moi de te le faire par écrit. Je me languis de te retrouver et de te serrer enfin dans mes bras après ces deux ans interminables.
Passe une excellente journée en attendant et profite-s'en !
A tout à l'heure.
Je t'aime tendrement.
Elysia Sappos.
-Eh bien vas-y ! Dis-nous ? Que te raconte-t-elle ? Insista Maman impatiente.
J'eus un léger sursaut avant de répondre :
-Euh… Elle me souhaite un bon anniversaire et elle a hâte d’être là ce soir… Enfin...Elle arrive cet après-midi en même temps que les autres et reste ce soir visiblement...Du coup… Elle me demande si nous pouvons passer toute la nuit ensemble à bavarder toutes les deux… Comme on ne se voit pas souvent depuis qu’elle est partie sur les Terres Gelées ?
Je savais que ce n’était pas beau de mentir, mais mon absence serait moins remarquée si elle était actée. Contre toute attente Maman ne fut pas difficile à convaincre :
-Bien sûr ma petite chamane, tu es une bonne élève, considère ça comme un futur cadeau pour ta réussite à ta deuxième épreuve de chamanisme…
Pieter faillit s’étrangler alors que je ne pouvais plus cacher ma joie. Je me levai un peu trop brutalement et me ruai dans ses bras.
-Merci Maman ! On peut y aller maintenant dans ce cas ! Moi quand je suis prête ! Je suis tout à fait prête ! M'écriai-je.
-Bien. Je suis ravie de voir ton enthousiasme. Mais calme-toi, rit-elle.
-Tout est prêt Helga ? Demanda Papa.
-Oui, Olaf. J’ai même prévu les sandwiches pour ce midi au cas où ne serions pas revenues avant.
-Parfait.
Papa vint ensuite me prendre les mains et me déclara :
-Bon courage ma Anna. Tu es devenue aussi belle que ta Maman.
Il m’embrassa le front et je murmurai prise d’embarras :
-Merci Papa.
Nous prîmes ensuite nos deux rennes et partîmes en direction des Plages Grises. Mon cœur s’accéléra lorsque nous passâmes devant l’arbre où Elysia et moi nous étions embrassés avec amour. Deux ans… J’avais l’impression qu’une éternité s’était passée depuis. Nous approchâmes enfin du bord de mer. La Mer Sombre portait mal son nom car il n’y avait pas une vague ni une tempête à l’horizon. J’étais plutôt contente.
-Enlève ton châle Anna, ordonna bientôt Maman.
Je fis la moue car nous n’étions qu’au mois de décembre. La brise me transperça immédiatement les os jusqu’à me faire dresser mes poils. Maman fit de même. Je fus épatée de voir qu’elle ne semblait pas craindre le froid. Comme lorsque j’étais petite, nous avançâmes dans l’eau jusqu’à ce qu’elle nous arrive à la taille. Puis nous entonnâmes les quatre notes habituelles :
-Ah-Ah, Ah-Ah…
Nos voix mélodieuses cassèrent le silence matinal. Nous amplifiâmes le chant en voyant que l’esprit de l’eau ne se montrait toujours pas… Jusqu’à ce que je fusse subitement propulsée en arrière. Maman rit alors que j’émergeai en reprenant une forte respiration.
-Il n’y a rien de drôle, grognai-je en balançant mes tresses gorgées d’eau.
Je n’osais plus bouger cherchant l’apparition à mes pieds. Finalement, je la vis apparaître et aller vers Maman alors qu’elle lui tendait sa main pour créer un lien de confiance. L’esprit de l’eau fut totalement dompté. Il baissa la tête et se laissa caresser.
-Tu es trop forte ! M’exclamai-je envieuse.
Elle hocha la tête de modestie et me fit signe de l’approcher tout en m’expliquant :
-Tes amis sont les Géants… Le mien est le Nokk.
J'hochai la tête impressionnée ne pouvant toutefois détacher mon regard des yeux translucides.
-Tu te rappelles du tatouage que tu as sous le pied Anna ? Demanda-t-elle encore.
-Oui.
-Tu sais ce qu’il révèle ?
-Eh bien… Tu m’as expliqué brièvement un jour que c’est parce que j’étais le cinquième esprit que j’avais ma tête au centre des fragments des autres losanges.
-Exactement, ma petite chamane. Aujourd’hui… Non seulement tu vas devoir accomplir ton deuxième acte de chamanisme à Ahtohallan, mais tu vas aussi endosser ton rôle de cinquième esprit.
Elle me sourit à nouveau et s’éloigna légèrement de l'esprit aquatique.
-Allez à toi de jouer à présent !
Comme je ne comprenais pas où elle voulait en venir elle précisa :
-Bon Anna, monte sur le Nokk.
Bien que je n’en eusse pas spécialement envie, je n’eus aucun mal à me placer sur ma monture. Ce fut la seconde d’après qui me rappela combien ça serait compliqué. Pendant plusieurs minutes ce ne fut que des montés et des repoussés intempestives dans l’eau.
-Courage ma chérie ! Tu y es presque ! M’encourageait Maman à chaque fois.
Je ne devais laisser ni le froid, ni la déception m’envahir. J’étais Anna Piceaerd… Grande Chamane… Cinquième esprit… Et ce n’était pas un animal aquatique qui allait m’en empêcher. Je remontais une énième fois sur lui avec rage mais fut à nouveau propulsée dans l’eau. Bon… Visiblement l’orgueil ne marchait pas… J’aurais dû le savoir… Je réfléchis vite, pensai à mon animal totem, à l’ouverture de mes chakras qui étaient équilibrés et je compris enfin. Le corps épuisé par l’effort, je remontai quand même sur le Nokk qui se débattit encore. Mais cette fois, je fermai les yeux faisant abstraction de ses ruades. Je coinçai bien fort mes jambes contre ses flans et posai mes mains sur son col que je massai activement.
-Sage… Soit Sage… Voilà c’est bien… Tu es un bon esprit… Dis-je en continu pendant cinq minutes.
L’animal essaya quelques mouvements de défenses, avant de finalement darder deux yeux compatissants vers moi. Je regardai Maman. Elle recroquevillait ses mains contre son nez. Ses yeux étaient humides.
-Bravo ma petite chamane, murmura-t-elle. Je suis tellement fière de toi… En route pour Ahtohallan maintenant.
Elle monta sur le Nokk qui hennit de plaisir. Et nous partîmes flottant presque sur la mer. Toute cette magie, cette impression de voler me remplit de bonheur et de sérénité. Je n’avais jamais ressenti un tel bien être… Jusqu’à ce soir, pensai-je… Oui jusqu’à que nous fassions qu’un avec Elysia…
Je chassai l’angoisse à cause de ma mauvaise expérience qui menaçait de s’approcher et observai à nouveau le paysage. Nous pouvions voir au loin un énorme bloc de glace comparable à une forteresse qui s’étendait à perte de vue.
-Ahtohallan… Murmurai-je émerveillée.
Je sentis alors quelque chose chauffer contre mon flanc. C’était toujours la bague d’Elysia qui ne me quittait jamais. J'avais hâte d'être ce soir pour pouvoir la remettre à mon doigt sans que personne ne nous voit. Je commençai à mettre la main dans ma poche pour la ressentir mais le Nokk s’agita.
-Garde bien ton emprise sur lui ma chérie… C’est comme ça que tu as réussi à le connecter, expliqua Maman.
Quelques minutes plus tard, le Nokk nous déposa sur la plateforme gelée. Nous lui fîmes un signe de tête pour le remercier et je dénichai bientôt l’entrée de la grotte.
-Allez Anna…Tu as fait le plus gros du chemin maintenant.
Elle me serra la main et nous entrâmes enfin. C’était très lumineux à l’intérieur. Plus nous nous éloignions de l’entrée, plus l’endroit était froid mais ça n’enlevait rien à la beauté lisse du lieu sacré.
-Attention de ne pas glisser c’est en pente, me précisa-t-elle.
Mais trop tard, retrouvant mon âme d’enfant, j’étais déjà en train de dévaler sur la surface lisse et glacial, fesses les premières.
-Anna attention il y a le vide ! S’exclama aussitôt Maman terrifiée.
Je n’eus pas le temps de m’arrêter. La plateforme était déjà loin le temps que j’en prenne conscience. Je me sentis partir avant d’entendre un barrissement puissant dans le lointain. J’ouvris immédiatement les yeux et vis bientôt l’esprit d’un Géant de la Terre qui voletait en des dizaines de petits flocons. Il me rattrapa au vol et me posa délicatement de l’autre côté du vide.
-A toi Maman ! M’exclamai-je ravie.
Elle attendit l’aide d’un Nokk formé à partir des mêmes flocons que les géants.
-Fais attention ma petite chamane quand même ! Me gronda-t-elle en m’embrassant.
-Maman cet endroit est merveilleux ! Criai-je ne faisant pas attention à ce qu'elle venait de me dire.
Elle sourit.
-Je savais que ça te plairait...Ce n'est pas pour rien que cet endroit est le point de départ de tous les esprits.
J’acquiesçai alors que nous avançâmes à nouveau sur un sol plat. Pas longtemps car la route fut bientôt barrée par un gros bloc de glace.
-Maman c’est bouché, murmurai-je.
-A toi de trouver, rit-elle.
J’approchai alors mes mains du gros bloc dur et pensai à la chaleur chamanique. Le mur gelé fondit en quelques instants révélant une immense salle vide où des longues colonnes de glace demeuraient sur le sol nous barrant encore une fois la route.
-C’était comme ça quand toi aussi tu es venue ? Lui demandai-je tout en réutilisant mon aura pour les faire disparaître.
Maman hocha la tête.
-Oui… Chaque fois qu’un nouveau cinquième esprit se présente pour la première fois dans la grotte, elle remet les obstacles pour voir comment on s’en sort.
Les colonnes avaient disparu laissant une nouvelle entrée. Je sentis cette fois que je ne devais pas la brûler. Je me chargeai donc de réciter le son « OM »…Comme pour l’ouverture du troisième œil. Les esprits réapparurent en flocons et nous invitèrent à entrer dans une salle beaucoup plus sombres que les précédentes. Eux, seuls produisaient la lumière.
Ils prirent alors la forme des losanges qui se trouvaient sur mon tatouage et se mirent bientôt en puzzle dans des trous qui se trouvaient ancrés dans le sol de la pièce.
-Va au milieu Anna ! Ordonna Maman.
Elle resta en retrait le temps que je le fasse. Je me grandis et me mis bientôt au centre. Je me sentis immédiatement enveloppée d’une force puissante et profonde qui me donna la conviction que je m’étais assagie. Quand je rouvris les yeux, la pièce était de nouveau éclairée et à ma grande surprise des milliers de souvenirs étaient apparus.
J’entendis bientôt un Ah-Ah qui résonnait à travers le dôme. C’était celui que nous avions chanté quand j’avais découvert les esprits pour la première fois.
-Dors mon enfant… N’aies plus peur… Entendis-je encore.
Je me retournai vers un pan du mur qui montrait Maman en train de me chanter la berceuse pour la toute première fois, il y a dix-huit ans de cela. Je m’effondrai en larmes devant tant d’amour. Dans un dernier élan, je levai les bras et organisai les souvenirs dans chaque section de la pièce.
-Bravo, ma grande chamane ! S’exclama soudain ma mère en venant vers moi toute émue.
-Ma grande ? M’étonnai-je.
-Ça y est ! Tu as réussi ! Tu es officiellement une chamane et un cinquième esprit ! Regarde autour de toi ! S'écria-t-elle encore.
Je vis alors que nous étions au milieu des scènes de mon enfance… Mais pas seulement. Il y en avait aussi de Papa et Maman… Quand ils étaient petits.
-C’est la première fois que nous avions parlé ensemble, précisa-t-elle nostalgique, la première fois que nos parents nous avaient dit que nous allions nous marier, ajouta-t-elle songeuse...Quand je pense que ce sera bientôt ton tour.
Mon cœur se serra. Maman ne le remarqua pas et déambula ensuite parmi les souvenirs, se perdant elle-même dans son passé. Je la laissai s’éloigner car j’en avais vu un qui m’intéressait. C’était le combat que j’avais gagné auprès de Grand Pabby.
-Dans cette vie-là, Anna vous aurez du chagrin, confia-t-il à nouveau à ma petite moi.
J'eus immédiatement une boule à la gorge. Je comprenais maintenant ce qu’il voulait dire. Il devait sans doute parler de l’amour impossible pour Elysia auquel nous allions devoir faire face. Mais que signifiait « Cette vie-là ?! ». Je n’eus pas le temps de trop y réfléchir que déjà un autre souvenir m’interpella… Beaucoup plus récent. Je pâlis immédiatement bien qu’il me redonna de la joie… Elysia et moi l’un contre l’autre sous l’arbre en train de nous embrasser. Mince ! Il ne fallait pas que Maman le voit. Je retournai rapidement auprès d’elle et demandai un peu stressée :
-Dois-je accomplir autre chose dans ce dôme tout de suite, Mère ?
-Non…Tu découvriras les autres secrets d’Ahtohallan plus tard, répondit-elle. Nous pouvons rentrer… Mais avant je voudrais te remettre un présent.
Elle me tendit bientôt une écharpe bleue. J’en eus le souffle coupée. Elle m’en avait souvent parlée car il s’agissait du plus grand symbole de notre famille. Il se transmettait de générations en générations à toutes les filles en âge d’exercer le chamanisme.
-Bon ça n’ira pas trop avec ta tenue de cinquième esprit, commenta-t-elle en me jaugeant mais comme c'est un jour particulier … Il faudra t’en contenter.
Surprise, je remarquai seulement maintenant que ma tenue avait changé. Le maillot avait été remplacé par une robe fluide, et légère verte bouteille qui faisait ressortir mes cheveux roux…D’ailleurs ses derniers avaient été détachés les laissant onduler jusqu’à mon bas du dos. Mes épaules étaient dénudées et je commençai à avoir froid. J’enroulai bientôt l’écharpe pour me réchauffer.
-Merci Maman…Vais-je devoir garder ça toute la journée ?
-Oui ! Il faut que tout le village sache que tu as réussi… En plus c’est ton anniversaire, répondit-elle.
J’hochai la tête. Et nous repartîmes enfin. Je gardai à jamais dans un coin de mon cœur et mon esprit ce moment magique avec Maman car j’avais le sentiment qu’il n’y en aurait pas d’autres aussi intenses avant quelques mois.
****
-Finalement tu as été guidée par ta mère tout comme Maman avait guidé Elsa en étant morte ! M’exclamai-je.
Cette dernière me regarda bizarrement comme si elle n’avait rien compris.
-Enfin…Dans la vie où Yélana s’est faite tuée par Andréas et où Mamie et vous trois êtes encore en vie, ajoutai-je.
-Oui car dans la vie dont nous venons tous, c'est moi qui me suis occupée de guider Elsa ! Expliqua mon aïeule.
-Oui ! Oui on sait tout ça ! C’était là que nous devions aller pour avoir la réponse à nos questions concernant la guerre Northuldra/Arendellien je vous rappelle ! Grinça Papa, Moi Belle-Maman, je voulais savoir si votre frère a fini par révéler son terrible secret à vos parents ?
-Pourquoi mon Gendre vous êtes intéressé ?! Questionna-t-elle avec malice.
Papa se mit à rougir ce qui la fit rire.
-Allons, allons… Vous savez que j’aime vous taquiner. Mais pour répondre à votre question. Non Pieter ne l’a jamais avoué...Malgré tout mes parents ont fini par le savoir...Et notre Mère n'a pas été tendre avec lui à ce sujet... Vous savez cela ne se disait pas à l'époque et est toujours une honte dans notre culture malheureusement… Mais peut-être qu’un jour, ce genre de sentiments sera actée et reconnue sans que les personnes qui s'aiment ne reçoivent de brimades, qui c’est ?
-Pourtant je ne me rappelle pas de sa présence chez les Northuldra, confia Maman.
-Il ne venait que très rarement intervint Papy… Et ce n’est pas dommage…
-Elysia, je t’en prie…
-Oui je sais c’est ton frère mais c’est aussi lui qui…
-Non tais-toi ! Le gronda-t-elle, pas maintenant...Ils le sauront plus tard.
Elle se tourna à nouveau vers Maman et répliqua :
-Pour faire simple mon Ange de l'Air...J'ai fait en sorte que tu ne le revoies pas...Mais tu sauras plus tard pourquoi.
-D'accord, dit-elle simplement.
L’ambiance se tendit légèrement. Mon esprit en profita pour me ramener auprès d’Hans. Pourvu qu’il n’ait pas fait de bêtises et soit toujours dans la galerie des souvenirs.
-Bon…Je ne sais pas toi Anna, mais j’ai hâte que tu parles de nos retrouvailles ! S’exclama alors Yélana qui ramena la bonne humeur.
-Et que devrais-je dire de la mienne ! S’écria Papy tout en embrassant fougueusement Mamie.
-Oh oui ! Moi aussi j’ai hâte de savoir comment a été conçue ma femme ! S’écria Papa sur un ton ironique.
Les joues de Maman se chauffèrent alors que nous éclatâmes d'un rire gêné.
-Oui ne vous inquiétez pas mon Gendre on va y venir. Je vais finir par croire que vous attendez que ça !
-Je plaisantai Belle-Maman voyons ! Reprit-il en devenant livide.
-Eh bien moi non, conclut-elle avec un clin d’œil.
****
J’eus droit aux félicitations de toute la famille pour ma réussite… Et de tout le village. Les Northuldra des Terres Gelés étaient également arrivés entre temps et j’aperçus alors quelqu’un qui avait laissé un vide dans notre relation pendant quatre ans. Du plus loin que je la vis, je n’eus aucun mal à reconnaitre Yélana. Elle avait très peu changé. Un sourire rayonnant s’élargit sur mon visage et ce fut seulement maintenant que je me rendis compte à quel point nos heures passées à nous confier nos secrets m’avaient manqués. Je m’en voulus de ne lui avoir jamais écrit...Enfin de ne lui avoir jamais envoyé les lettres que j'avais commencé à rédiger. Je lui rendis son sourire et ses yeux pétillèrent en retour. Nous courûmes alors comme deux furies jusqu’à nous tomber dans les bras.
-Tu m’as tant manqué ! Clamai-je.
-Toi aussi ! Même si Iduna et certaines autres Northuldra des Terres Gelées sont gentilles ça n’a jamais été pareil qu’avec toi ! Dit-elle.
-Il s’est passé tellement de choses ! Repris-je.
-Oh il y en a bien une que je n’ai pas mis longtemps à comprendre, minauda-t-elle d’une voix un peu revêche.
Je rougis immédiatement.
-Alors… Tu sais… Pour Elysia et m… Bredouillai-je.
Yélana hocha la tête. Nous nous écartâmes des autres et allâmes prendre un bon bol de thé.
-Comment comptes-tu t’y prendre à présent ? Demanda-t-elle en buvant une gorgée.
-Je vais me marier avec Amarok et vivre mon histoire d’amour en secret avec Elysia… Murmurai-je.
Ma meilleure amie soupira et répliqua :
-Tu sais que ce n’est pas bien Anna. Si tu veux mon conseil tu ne devrais pas faire ça. Même en secret tu vas à l’encontre des dieux. Et ne crois pas que ça ne me brise pas le cœur de te dire ça… Je comprends tout à fait ce que tu ressens… Je pensais que l’éloignement éteindrait ma flamme d’amour pour Amarok, mais c’est pire. Elle n’a fait que croître… Et voir l’air niais d’Elysia chaque fois qu’il lisait tes lettres me rendait folle de jalousie. Car moi je savais que je n’aurais jamais cet amour… Et je m’en veux d’avoir ce genre de sentiments car je t’adore plus que tout.
-Ce n’est pas ce que tu disais la dernière fois que nous nous sommes vues, me moquai-je, bon après tout moi non plus...Me repris-je.
Elle haussa les épaules et m’enlaça.
-Tu l’as revu ? Demandai-je soudain.
-Qui ?
-Amarok...Est-ce que tu l'as revu ?
Yélana se mit à rougir violemment avant de secouer la tête.
-Je ne préfère pas, murmura-t-elle, j'ai peur que ça me fasse trop mal.
-Oh...Tu en es vraiment sûre ?
-Archi sûre ! Insista-t-elle d'une voix amère.
-Bon… Dans ce cas, tu vas devoir supporter nos mamours avec Elysia ! M’écriai-je agacée car j'aurais préféré être seule avec lui.
J'inspectai aussitôt les alentours et paniquai soudain en réalisant que je n'avais pas encore vu le jeune homme.
-Mais oh fait ?! Il n’est pas là ?! Paniquai-je.
Sentant ma détresse, Yélana éclata de rire et me prit la main.
-Hey ! Ne tombe pas dans les paumes, tout va bien ! Clama-t-elle, il te prépare quelque chose parce qu’il paraît que vous allez passer la nuit ensemble.
Je poussai un soupir de soulagement et hochai la tête alors que mes joues chauffèrent à leur tour. Elysia foulait déjà notre terre. Nous n’étions plus si loin l’un de l’autre. Et il me fallait être patiente, encore.
-D’ailleurs à ce propos… Maman croit que c’est avec toi que je passerai la nuit. Alors s’il te plaît ne me trahie pas, dis-je d'une voix gênée.
Yélana secoua la tête et un sourire revint sur son visage.
-Vous allez droit au mur tous les deux, chuchota-t-elle, mais promis je ne dirai rien. Elysia a dit à la sienne qu’il allait rester avec Pieter… C’est vraiment compliqué entre vous.
-Ça pourrait être plus simple s’il n’y avait pas cette histoire de coupoles, soupirai-je. Bon allez viens, j’ai dit à Amarok que je le retrouverai. Après faut que je souffle mes bougies.
-Anna j'ai dit que je ne voulais pas le revoir ! Grogna-t-elle.
Je lui agrippai la main et répliquai :
-Allez ! Je suis sûre que tu en meures d'envie !
Ma meilleure amie ne fut pas trop difficile à convaincre. Nous nous levâmes enfin et étions sur le point de repartir vers le camp quand Yélana m’arrêta encore :
-Oh Anna ! Une dernière chose… Surtout s’il se passe quelque chose de physique entre Elysia et toi… Je ne désire pas de détails, merci.
Je ne lui laissai même pas le doute.
-Promis, je ne te raconterai rien, murmurai-je confuse.
Elle leva les yeux au ciel. Puis nous nous prîmes la main et allâmes rejoindre le reste des Northuldra. Quand nous arrivâmes auprès des autres, ma meilleure amie ralentit le pas ayant à nouveau peur de la réaction du chef Lorcus. Elle venait de l'apercevoir en train de discuter avec Pieter.
-Courage. Il ne va pas te manger, plaisantai-je.
Je fis un petit signe à mon fiancé qui se retourna et eut un moment de stupéfaction en apercevant ma meilleure amie. Amusée, je le vis déglutir...Et je sus dès cet instant que je n'aurais plus rien à craindre venant de sa part. Se pourrait-il que lui aussi eût été atteint par la flèche de l’amour ? Pensai-je en rayonnant.
-Bonjour Amarok, bredouilla Yélana rouge vive… Tu te rappelles de moi ?
Il prit des couleurs et toujours dans un état de transition, il s’approcha d’elle et bredouilla :
-Yélana… Tu as beaucoup changé… Et cela te va très bien, je t’assure… Les Terres Gelées ont sublimé ta beauté.
Je fus surprise de lire de la sincérité pour la première fois à travers ses yeux. Aucun doute donc. Tout comme j’avais succombé à Elysia il y a bien longtemps de cela maintenant, Amarok découvrait Yélana sous un nouveau jour. La patience de ma meilleure amie avait gagné. Tout aurait pu être si simple, soupirai-je.
-C’est très flatteur, merci Amarok, reprit la Northuldra blonde… Mais je ne suis pas sûre que ce genre de compliment soit très valorisant quand sa propre fiancée est dans les parages.
Le chef Lorcus sembla alors sortir d’un seul coup d’un très beau rêve et s’aperçut enfin de ma présence. Il se reprit aussitôt :
-Oui, tu as raison, excuse-moi Anna, même si pour le coup, là je suis désolé je ne regrette absolument pas ce que je viens de dire.
Le rouge aux joues de Yélana redoubla alors que mon coeur ne pouvait s'empêcher d'exploser de joie pour elle.
-Tu n’es pas avec ton mari ? Demanda-t-il soudain. Ça fait longtemps que je n’ai pas vu Elysia.
Alors que je faillis protester, ma meilleure amie barra ses mains en expliquant :
-Oulà… Nous ne nous sommes jamais mariés. J’apprécie Elysia, mais je ne suis ni douée pour le chamanisme, ni douée pour recevoir son amour...Il est juste comme un frère pour moi c'est tout.
Une lueur d’espoir s’éclaira aussitôt dans les yeux d’Amarok alors que sa bouche grimaça. Je crus qu’il allait enfin délier toute notre histoire mais à la place, il déclara :
-Oh mais tu sais tout le monde n’a pas la chance de concilier les deux.
Je pris la remarque pour moi. Amarok ne vit pas mon trouble. Yélana haussa les épaules.
-Je prendrai quand même le risque d’attendre l’amour de ma vie, conclut-elle en lui offrant son plus beau sourire… Et tant pis pour le mariage dans ce cas.
Il rosit à nouveau face à cette déclaration à peine voilée. Le chef Lorcus lui expliqua ensuite les évènements qui s’étaient passés depuis qu’elle était partie pour les Terres Gelées. Je les laissai tranquille et allai saluer Iduna que j’avais vu discuter avec Maman au loin.
-Bonjour Anna, déclara-t-elle.
-Bonjour.
-Tu t’embellies d’années en années, reprit-elle.
-Merci madame Sappos.
-Alors… Le mariage est pour quand ? Demanda-t-elle.
Je me retins d'ajouter "avec qui?" et bredouillai plutôt :
-Oh… Euh…
-Pour dans six mois, me sauva Maman. Ça approche de plus en plus.
-J’espère être encore en vie pour savourer ce grand moment ! S’exclama-t-elle, au moins pour toi Anna.
Elle me fit un clin d'œil qui me mit mal à l'aise. Je l’observai de plus près. Qu’est-ce qu’elle avait maigri ! Son teint était cireux. Ses yeux étaient la seule chose qui n'avait pas changé. Et ils me regardaient d'une drôle de façon.
-Vous le saurez, assurai-je troublée car ses yeux m'observaient toujours, il faut vous accrochez à cette idée.
-Oh j’aimerais bien. Mais malgré les soins procurés, je me sens faible de jour en jour. Yélana et Elysia ne se sont pas mariés. Elle a été une bien piètre chamane. Je crains, que la tribu devra se contenter de mon fils. Mais peut-être que tu pourras venir, toi Anna ? De temps en temps pour voir si tout va bien, renchérit-elle avec un grand sourire.
Elle attendit la validation de Maman. Je ne pus cacher ma joie en entendant son consentement et criai presque :
-Oui ! Je vous aiderais il n’y a aucun problème Iduna !
-Yélana revient vivre avec vous du coup, de toute façon Elysia assistera à votre mariage, lui, si je n’y suis pas, murmura-t-elle.
Je faillis m’étrangler et préférai ne pas imaginer la scène si cela se passait vraiment. Ne souhaitant pas m’éterniser avec d’elles, je retournai auprès du buffet et me servis à nouveau un bol de thé. Je le buvais lentement tout en observant la fête. Les gens étaient là, heureux. La nature resplendissait malgré l’hiver. Les esprits se faufilaient parmi les enfants. L’euphorie grandissait dans mon être à l’idée de retrouver celui que j’aime. J’aurais voulu figer cet instant de bonheur.
-Chez moi… C’est chez moi, sifflotai-je.
Avant qu’Amarok arrive en trombe manquant de me faire renverser mon bol. Il était rouge et en sueurs. Yélana le rejoint tout aussi paniquée. Il réclama le silence de la foule :
-S’il vous plaît ! Ecoutez-moi ! Surtout ne paniquez pas ! Les éclaireurs viennent de m’apprendre qu’il y a des Arendellien aux monolithes !
Des cris d’angoisses se répandirent immédiatement malgré les précautions. Le chef Lorcus tenta de calmer tout le monde en tapant sur la table. M’en détachant alors, je rehaussai ma posture, mis ma poitrine en avant et levai bien haut la tête. Puis j’attendis en les observant dans les yeux avec un sang froid que je ne connaissais pas chez moi. Aussi surprenant que cela puisse paraître, les habitants s’arrêtèrent et me regardèrent. Je me tournai alors vers Amarok qui m’observa avec des yeux bouillonnant de rage pour lui avoir volé son autorité. D’un signe de tête il m’indiqua de continuer :
-Comme vient de si bien le dire le chef, il est inutile de paniquer. Nous savions que ce jour allait arriver. Le mieux qui reste à faire est d’être nous-mêmes. Et de ne pas brandir les armes comme nous avons déjà pu le faire par le passé ! Nous ne savons même pas pourquoi ils sont là ! Laissons- leur une chance ! Je vous en prie !
Papa et Maman s’approchèrent aussitôt et me regardèrent durement. L’un des villageois des Terres Gelées demanda alors :
-Anna… Pouvons-nous nous retirer si nous ne consentons pas à les voir ?
Je tombais des nues.
-Je trouve ça un peu idiot, mais je respecte votre choix ! Dis-je d'une voix la plus neutre possible.
-Et ceux qui restent ici peuvent-il se confiner dans leur tente ?! Demanda à son tour Maman.
-Non Helga ! S’exclama Amarok qui reprit le contrôle. Comme l’a si bien dit Anna, nous devons nous montrer chaleureux. C’est ce qui était convenu.
-Ne comptez pas sur moi dans ce cas ! S’écria-t-elle avec férocité.
-Tu es la chamane, tu ne peux pas faire autrement ! Grognai-je.
Maman m’observa et conclut alors :
-Elle est là, à présent, la chamane de votre nouvelle ère !
Elle et Papa se retirèrent ensuite laissant le reste du village silencieux. Pieter resta également.
-Merci, lui souris-je.
-Tu sais, je pense que Papa aurait bien voulu être avec nous, mais le regard de Maman l'en a dissuadé.
J'hochai la tête. Une heure plus tard, nous étions face aux Arendelliens. Le roi Runaerd trônait au milieu de la table du festin. Il était accompagné d'un garde de notre âge à la couleur encore plus foncée que celle du peuple du Soleil. Il venait à peine de se présenter et Amarok avait du bien du mal à cacher sa nervosité et sa haine. Je lui pinçai le genou et essayai de prendre un air plus réjoui.
-Nous avons apporté quelques présents pour votre peuple ! S’exclama Runaerd en se lissant une fine moustache qu’il n’avait pas la dernière fois. Pour les enfants et les adultes…
Les plus jeunes du peuple s’approchèrent alors intrigués. Le roi leur donna des châteaux d'Arendelle en chocolat. Maman avait déjà parlé de cet aliment car le peuple des tropiques en avait eu plein en Amérique du Sud il y a bien longtemps.
-Merci, roi Runaerd ! Clamèrent-ils de leur voix innocente.
-Je vous en prie… A nous à présent, dit-il en me fixant du regard. Je suppose que c’est vous la femme du chef ?
-Juste sa fiancée pour l'instant, rectifiai-je montrant un sourire aimable… Mais oui c’est bien moi.
-Aimez-vous lire ? Enfin je devrais d’abord me demander si vous avez des livres dans cette Forêt ? Demanda le souverain.
-Nous prendriez-vous pour des incultes ?! Répliqua aussitôt Amarok.
-Pas du tout cher ami ! Mais avouez que dans ce cadre, on peut plus penser que vous êtes faits pour les activités en plein air ! S'exclama-t-il.
Au mot « ami » la main de mon fiancé se compressa sur ma jambe. Je lui appliquai la mienne et repris tout sourire :
-Oui. Ma Maman était notre enseignante. Et je le deviendrai moi-même.
-Parfait cher lady… Dans ce cas, voici un livre. Je ne le connais pas, mentit-il, mais je pense qu’il devrait vous plaire. Le titre a l’air bien.
Je lus rapidement « Croqué par le crocus »… Par la Duchesse de Funningur.
-Oh… Eh bien merci beaucoup, réitérai-je en faisant une légère révérence même si je ne savais pas encore si j'allais aimer cette auteure.
-Oh non ! Je vous en prie ! Pas de ça entre nous s’il vous plaît cher lady ! dit-il en me relevant.
-Je ne suis pas une lady, murmurai-je gênée, je préfère que vous m’appeliez Anna.
-Ma foi, quel prénom charmant… Tout comme votre être...Vous portez bien...La grâce, dit-il en me faisant un baise-main.
Mattias se racla alors la gorge pour mettre fin à ses éloges un peu trop présomptueux. Je le remerciai du regard alors qu'Amarok me broya de plus en plus la cuisse.
-Majesté… Peut être pourriez-vous parler de votre projet ! Après tout c’est pour cela que nous sommes venus ! Souleva le soldat noir.
-Un projet ? S’étonna Amarok.
Runaerd s’empara aussitôt de plusieurs parchemins où étaient calculés des croquis d’un barrage. Il les étala sur la table et expliqua :
-Depuis que je suis roi, je me suis intéressé aux alentours et je me suis demandé comment nous pourrions l’améliorer ensemble. Même si nous en savons très peu sur votre peuple, j’ai cru remarqué que vous cultiviez la terre, mais aussi le bétail. Je me demandai donc si vous accepteriez comme présent en guise de notre nouvelle amitié, la construction d’un barrage à l’emplacement de la grande cascade qui se trouve non loin du canyon de l’ouest ?
-Et pourquoi accepterions-nous votre offre ? Demanda Amarok tendu.
Runaerd se lissa encore la moustache et répondit :
-Eh bien je viens de vous le dire, ce cadeau scellerait notre amitié. Et l’irrigation permettrait à votre bétail et à vos plantes d’être approvisionnés en eaux tous les jours.
-Vous n’y gagnez rien, vous ? Soupçonna encore mon fiancé.
Runaerd se redressa fièrement.
-Si. Votre amitié.
Je le trouvai bien sympathique...Ou très bon stratège. Nous étions loin de l’image dépeinte par mes parents depuis dix-huit ans. Amarok me fixa pour avoir mon accord.
-Cela ne pourra que nous être bénéfique ! M’exclamai-je souhaitant une nouvelle ère, nous y consentons.
Le visage de Runeard rayonna et il nous serra la main.
-Parfait. Vous ne le regretterez pas ! Je vous assure !
Ce fut ainsi que pendant tout le reste de l’après-midi nous discutâmes du barrage. Le soleil commençait donc à décliner quand, surprise, je vis apparaître Papa et Maman.
-Bonjour votre Altesse ! Déclara ma Mère en grinçant des dents. Vous en avez encore pour longtemps ? Je ne voudrais pas paraître désagréable mais nous voulions fêter la réelle entrée de notre fille dans le chamanisme.
Amarok allait répondre mais Runaerd le coupa :
-Non Milady nous allions y aller ! Je ne voudrais surtout pas retarder votre cérémonie, ajouta-t-il sur un ton de curiosité et de surprise.
Lui et Mattias se levèrent rapidement.
-A dans un mois donc pour les dernières modifications du projet, chef Amarok ! S’écria-t-il.
-A dans un mois, dit celui-ci peu enthousiaste.
Le souverain d'Arendelle vint ensuite vers moi et conclut :
-A dans un mois lady Anna.
Il me baisa la main. Je rougis légèrement de gêne.
-A dans un mois, murmurai-je.
Je le vis s’éloigner en me promettant que nous venions de fêter un renouveau avec le peuple d’Arendelle. Puis je me focalisai aussitôt sur le présent. Nous étions enfin le soir. D’ici quelques heures je serai dans les bras d’Elysia.
****
-Eh bien on peut dire que Grand-père Runeard était un charmeur ! Murmurai-je.
-Oh oui ma petite Picéaerd ! Dit-elle, les yeux perdus dans le vague.
-Toujours… Il n’y a qu’avec moi finalement qu’il se montrait assez dur ! Grogna Papa, enfin...Lorsqu'il était là, ce qui n'était pas souvent.
Maman lui passa un bras autour de l’épaule.
-C’est comme ça que tu as connu les livres de la Duchesse, repris-je en frissonnant aux douloureux souvenirs de Karl en train d'essayer de me violer.
Et dire qu’Hans n'est même pas là pour me rassurer et me prendre dans ses bras… Pensai-je prête à pleurer.
-Oui ça vient de là ma petite Piceaerd… Néanmoins cette version était beaucoup plus paillarde que celle que tu connais toi ! Cria-t-elle.
-Ah bon ? M’étonnai-je.
-Peut-on savoir comment tu es au courant de ça Maman ? Demanda la mienne.
Mamie secoua les mains.
-Non Iduna, je ne le dirai pas. Vous n’avez pas besoin de le savoir...Du moins pas tout de suite ! Renchérit-elle mystérieuse.
-Tiens c’est curieux ! On vous n’a pas entendu vous qui espériez tellement vos retrouvailles ! Reprit Papa en se tournant vers Yélana.
-Peut-être parce que j’étais perdue dans ces très beaux souvenirs, murmura-t-elle rêveuse. Amarok me manque.
Mamie lui prit la main et reprit :
-Je sais. Mais tu ne serais pas heureuse avec lui dans le Nifflheim... Cet endroit est vraiment effrayant !
Je voulus immédiatement demander à Mamie comment elle était au courant de cela mais à la place je préférai reprendre :
-J’ignorai que la construction du barrage avait été faite bien avant les naissances de Papa et Maman.
-Eh bien écoute ma fille si tu as la foi pour une autre histoire, ça sera un plaisir de te raconter celle de ta mère et moi quand Belle-Maman aura fini la sienne, assura Papa avec un clin d’œil.
-Nous n'en aurons malheureusement pas le temps mon Gendre, le coupa-t-elle.
-Dommage...J’adore les histoires d’amour ! M’exclamai-je enthousiaste.
Et encore plus maintenant que mon couple ne savait plus où il en était. , failli-je ajouter.
-Que devrais-je dire moi ?! S’exclama soudain une voix familière à l’entrée de la hutte.
Je me retournai et failli mourir à nouveau en apercevant Kristoff… A l’âge de vingt-quatre ans. Il était accompagné de Sven.
-Mais comment est-ce possible ?! Murmurai-je.
-Je… Je crois que… Je suis mort… Répondit-il en s’approchant alors que mes parents l'observaient horrifiés.
-Non…Non… Tu l’es bel et bien mon grand Nattura… Rétorqua Mamie qui l'observait en réfléchissant au lien avec l'autre vie.
Kristoff l’observa et se frotta bientôt les yeux car il eut l’impression de loucher. Puis il détailla la bouche de Mamie et se tourna à nouveau vers moi :
- Et tu es là ma Anna chérie… Tu es morte aussi ?
-Ma Anna chérie ?! S’étrangla Papa.
-Kristoff je ne pense pas que… Reprit mon aïeule vigilante.
Mais il ne l’écouta pas. En quelques secondes il se rua sur moi et me plaqua un fougueux baiser sur la bouche. Baiser que je lui rendis malgré tout sans aucun regret. Je savais que c’était mal, qu’il y avait Hans qui était mon mari légitime. Que je ne lui étais pas destinée dans cette vie-là. Mais je ne pouvais refuser de saisir ses avances. La tête me tournait alors que le baiser fut brutalement stoppé...Par Hans qui n'avait pas choisi le bon moment pour revenir à la hutte.
-De quel droit touches-tu à ma femme ! Cria-t-il soudain tout en donnant un violent coup de poing au montagnard.
-Ta femme ?! Et puis quoi encore ! Tu as essayé de la tuer … D’ailleurs tu l’as tué si elle est là ! Espèce de scélérat ! Renchérit Kristoff.
Il se jeta à son tour sur mon mari et lui rendis son coup. Et ce fut ainsi pendant plusieurs minutes.
-Arrêtez à la fin ! M’exclamai-je.
Sans succès, c’était à celui qui donnait le plus de coups.
-Elysia vas-y bon sang ! Ordonna Mamie.
-Quoi Anna ? Moi ça me rappelle des souvenirs… Renchérit mon grand-père avec un petit rictus nostalgique aux lèvres.
-Mais fais quelque chose toi dans ce cas ! S’énerva Maman après Papa.
Il était prêt à s’interposer quand le sol commença à trembler et la lumière à s’assombrir.
-Que se passe –t-il ? Paniquai-je.
-L’Helveg n’accepte que la paix. Pas de brutalité, maugréa Mamie sur un ton étrangement calme.
Cela n’empêcha pas Hans et Kristoff de continuer leur lutte au sol. Nous basculâmes tous par terre sous l’instabilité alors qu’une crevasse glaciale commençait à se former à l’entrée de la hutte, prête à tous nous happer.
-Agnarr fait quelque chose ! Répéta Maman.
-Par les esprits ! Elysia Sappos tu vas réagir oui ! Cria à nouveau Mamie mécontente.
Mais Papy ne fit rien alors que l'air était de plus en plus glacial. Nous tentâmes de nous relever mais aucun de nous ne fut instable. Finalement ce fut mon aïeule qui rampa du mieux qu’elle put vers mes deux prétendants et leur assena à chacun une gifle monumentale les arrêtant immédiatement dans leur élan. Le calme revint aussi rapidement qu’il était parti et la crevasse disparut.
-Sur le lit vous deux ! Tout de suite ! Ordonna-t-elle d’une voix autoritaire. Et toi tu ne franchis pas ce seuil si tu ne veux pas finir en descente de lit ou en ragoût ! Ajouta-t-elle à l’adresse de Sven. J’en ai ras la margoulette de vous tous !
Aucun de nous n'osa parler face à son charisme. La dernière fois que je l’avais vu autant en colère c’était quand j’avais parié la vie d’Helga chez les faiseuses d’anges.
-Je ne sais pas qui vous êtes Madame… Commença Kristoff, mais sachez que nous avons quelques différents avec le prince Hans.
-Et bien moi je sais qui tu es Kristoff ou plutôt Kaspian Nattura...Je le sais plus que quiconque ici dans cette hutte...Fils de Béata et d’Andréas, frère Honeymaren et Ryder, fiancé d’Anna d’Arendelle dans la vie d'où tu viens. Permets-moi de me présenter à mon tour, je suis Anna Piceaerd Grand-mère et chamane Northuldra de ta chère fiancée, voici Elysia Sappos mon mari, Iduna et Agnarr d’Arendelle tes beaux-parents, Yélana qui était l’actuelle cheffe avant de se faire tuer par ton père, Hans prince des îles du Sud mais aussi et avant tout d’Arendelle car adopté par tes beaux-parents alors que toi tu t’es amouraché d’Elsa leur première fille…
-Comme si ça ne suffisait pas que vous vous en preniez à elle et la mettiez enceinte, faut aussi que vous bafouiez la pureté d’Anna ! Explosa Papa qui lui lança un regard noir.
-Pardonnez-moi monsieur, bafouilla Kristoff… Et vous aussi… Madame Piceaerd…
-Anna, tu peux m’appeler ainsi…Tu fais partie de la famille, l'encouragea-t-elle.
-Ma foi...Je n’ai pas tout compris à tout ce que vous venez de dire Anna, avoua-t-il.
-Oh c’est pourtant simple, intervint Hans qui avait retrouvé son calme, tu arrives d’une vie où tu es fiancé à Anna, mais dans cette hutte c’est ma femme et elle a seize ans. Donc tu n’y touches pas.
-Merci Hans je peux me défendre, soupirai-je.
-A moins qu’elle veuille de toi plutôt que moi qui a toujours été un être abominable avec tout le monde sauf dans la vie dont nous venons et où nous nous sommes mariés… Continua-t-il.
Kristoff nous dévisagea et fit une mine dégoûtée alors que j’approchai contre mon mari pour l’enlacer. Le glacier sortit alors un objet brillant de sa poche.
-Ce qui expliquerait pourquoi il y a écrit « EK » dessus, maugréa-t-il, je l'ai trouvé en arrivant dans l'Helveg.
Mamie hocha la tête. Elle aussi, avait retrouvé son calme mais je sentais bien qu’elle était dépassée par la situation.
-Où est ma Anna dans ce cas ? Demanda Kristoff avec espoir.
Nous nous consultâmes du regard et c’est moi finalement qui donnai l’explication :
-La dernière fois que je l'ai aperçue dans la Galerie des Souvenirs, son corps et son âme étaient restées à Ahtohallan car il ne pouvait pas y avoir deux nous dans l’Helveg.
-Elle est morte aussi ? S’écria Kristoff désespéré.
Il se compressa les mains sur le visage de douleur puis il se tourna et fixa Hans avec des yeux noirs.
-Tout est à cause de vous ! La dernière fois que je l’ai laissé elle était à bord de votre bateau ! De votre maudite Helga ! S’énerva-t-il.
-Mais ce n’était pas moi ! Se défendit mon mari troublé par le prénom du navire.
-Mon petit Piceaerd a raison Kristoff, intervint Mamie. Laisse-le tranquille. Anna pourrait te montrer la galerie des souvenirs pour mieux t'expliqu…
-Donc si je comprends bien… Je suis mort et condamné à voir celle que j’aime se faire toucher et caresser par un homme qui a été un odieux couard envers elle dans une autre vie…Mais qui dans celle-là est bien amoureux d’elle et en plus elle n’a que seize ans...Bonté divine ! Mais vous êtes sûrs que nous ne sommes pas déjà en enfers ?!
-Ah bah ça y est les deux neurones ont été connectées ! Grinça Papa qui ne décolérait pas de le voir.
Mamie se leva et tendit la main au glacier :
-Taisez-vous mon Gendre. Votre amour a été le plus simple de nous tous malgré tout ce que vous pensez. Viens Kristoff. Je vais te montrer moi.
Ils partirent pendant un moment alors qu’Hans et moi nous retrouvâmes sous des baisers chastes qui montraient notre soulagement. Quand ils revinrent une demi-heure plus tard, Kristoff avait toujours une expression de colère sur le visage…Mais également du regret. Ses yeux étaient rouge. Il avait pleuré.
-Veux-tu rester avec nous ? Demanda Mamie alors que je sentis Hans se tendre d’un coup.
Le glacier nous observa. Il hésita avant de finir par murmurer :
-Un petit moment… Car je ne saurais pas où aller sinon…
Mamie lui envoya un sourire d’encouragement.
-Parfait… Tu as fait le bon choix.
-Est-ce qu’il y a de la place pour moi ? Demanda-t-il soudain une voix plus aigue.
Les adultes regardèrent le livreur de glace, médusés alors que j'éclatais de rire au grand désarroi d'Hans.
-Je veux bien que tu restes Kristoff... Mais pour la santé mentale de tout le monde Sven restera muet tant qu'il est dans cette hutte, compris ? Reprit Mamie.
L'ancien roi d'Arendelle haussa les épaules pour montrer son indifférence alors que Papa eut un petit rictus aux lèvres. Mon aïeule voyant qu'elle l'avait froissé s'approcha alors du renne et tout en lui tapotant l'encolure, elle conclut :
-Oui Sven, promis tu ne finiras pas en ragoût si tu te tiens sage dans cette hutte!
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le passé 3 : Les souvenirs d'une Grand-Mère : Attention contenus mature !
Dim 15 Nov 2020, 12:15
On a même pas dépassé la première minute de lecture que tu commences déjà par nous révéler l'homosexualité de Pieter vis-à-vis d'Amarok comme façon de commencer, je me demande si on peut trouver plus surprenant encore.
Et du coup là, Mamie Anna tient peut-être la solution de son problème, puisqu'elle aime toujours Elysia mais mariée à Amarok. Mais encore faut-il que ce dernier comprenne et l'accepte, et je pense pas que ça soit gagné d'avance, surtout que le mariage n'a pas encore été consommé. A moins que tu nous révèle que lui aussi est amoureux de Pieter, mais j'en doute fortement.
Et donc finalement, Mamie Anna est le cinquième esprit ? Ou plutôt UN cinquième ? Je ne sais pas si cela à un rapport avec Retour vers le passé 2 (car j'avoue que je ne m'en souviens plus, et n'ai pas non plus le temps de relire), mais je me demande alors ce qu'est réellement Elsa. Le cinquième esprit n'est finalement qu'un "titre", se transmettant à chaque nouvelle génération ? Cela dit, super le passage à Ahtohallan ! Si la comparaison avec celle d'Elsa dans le second film est évidente, le fait qu'ici la principale intéressé soit avec sa mère crée un sentiment de sécurité pour elle. D'ailleurs le passage en question le souligne bien :
Concernant la rencontre avec les arendelliens... ben la vache Runeard aussi est tombé dans la marmite de Funningur ? Et il offre le futur ouvrage préféré d'Anna Picéard à Mamie Anna. Dois-je penser que Runeard était finalement un chaud lapin ? Et qu'Anna Picéard l'a hérité ?
Et enfin, l'arrivée de Kristoff... ça commence littéralement fort : lui qui vient d'une autre dimension, pensant que c'est SA Anna alors qu'elle s'est promise à Hans... c'était inévitable que le quiproquo arrive et même l'Helveg ne semble pas le supporter. A voir comment ça va évoluer, d’autant qu'il faut pas oublier que ce Kristoff se rapproche inconsciemment d'Elsa.
Et du coup là, Mamie Anna tient peut-être la solution de son problème, puisqu'elle aime toujours Elysia mais mariée à Amarok. Mais encore faut-il que ce dernier comprenne et l'accepte, et je pense pas que ça soit gagné d'avance, surtout que le mariage n'a pas encore été consommé. A moins que tu nous révèle que lui aussi est amoureux de Pieter, mais j'en doute fortement.
Et donc finalement, Mamie Anna est le cinquième esprit ? Ou plutôt UN cinquième ? Je ne sais pas si cela à un rapport avec Retour vers le passé 2 (car j'avoue que je ne m'en souviens plus, et n'ai pas non plus le temps de relire), mais je me demande alors ce qu'est réellement Elsa. Le cinquième esprit n'est finalement qu'un "titre", se transmettant à chaque nouvelle génération ? Cela dit, super le passage à Ahtohallan ! Si la comparaison avec celle d'Elsa dans le second film est évidente, le fait qu'ici la principale intéressé soit avec sa mère crée un sentiment de sécurité pour elle. D'ailleurs le passage en question le souligne bien :
-Finalement tu as été guidée par ta mère tout comme Maman avait guidé Elsa en étant morte ! M’exclamai-je.
Concernant la rencontre avec les arendelliens... ben la vache Runeard aussi est tombé dans la marmite de Funningur ? Et il offre le futur ouvrage préféré d'Anna Picéard à Mamie Anna. Dois-je penser que Runeard était finalement un chaud lapin ? Et qu'Anna Picéard l'a hérité ?
Et enfin, l'arrivée de Kristoff... ça commence littéralement fort : lui qui vient d'une autre dimension, pensant que c'est SA Anna alors qu'elle s'est promise à Hans... c'était inévitable que le quiproquo arrive et même l'Helveg ne semble pas le supporter. A voir comment ça va évoluer, d’autant qu'il faut pas oublier que ce Kristoff se rapproche inconsciemment d'Elsa.
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le passé 3 : Les souvenirs d'une Grand-Mère : Attention contenus mature !
Dim 15 Nov 2020, 12:20
Bon... Je pense que pour ce chapitre il est necessaire de commencer par la poursuite du point Pieter... Donc, si la défense veut bien exposer le témoignage de l'accusé que l'on puisse poursuivre le réquisitoire...
Ah non!!! p***** là non y'a coup bas!!!
Non mais maintenant si on le condamne on va nous taxer d'homophobe...
Alors je rappelle aux jurés que l'orientation sexuelle ne définit pas si l'on est petit con ou pas et ça n'est pas parce que l'accusé aime les hommes qu'il n'en est pas un!!!
Et... Afin de prouver que je ne suis pas qu'un procureur à charge, j'en conviens cet aveu de l'accusé éclaire beaucoup d'éléments sur ses motivations. Ainsi les actions répréhensibles de Pieter peuvent s'expliquer par ses sentiments amoureux envers Amarok (ah oui au passage mesdames et messieurs les jurés vous conviendrez qu'il est plus que necessaire de le condamner celui là aussi!)
D'autre part notons la réacation de Mamie absolument sublime qui au premier abord ne pige pas THE révelation et lui répond la phrase la plus bateau du monde en mode je m'en foutiste
"j'aime Amarok"
-Super et moi j'aime les sandwichs au poulet!"
Alors maintenant que nous nous sommes occupés du petit con, reprenons la suite des événements...Qui concernent donc Mamie qui atteint la majorité et doit devenir chamane.
Mais? Comment? Ca n'est pas ce qui la préoccupe le plus?...Script s'il vous plait?
Alors...Si des enfants passent par là et n'auraient pas bien compris
Vous voyez les enfants, là, Mamie elle a comme on dit dans le Sud Ouest la Garonne en crue! Elle a besoin de tremper le biscuit... Si elle s'approche d'Ahtohallan, elle fait fondre le glacier tellement est est en chaleur...
Ca y est vous avez compris les enfants?!
Mais encore et toujours cette histoire avec Elysia doit rester secrète et maintenant qu'elle est majeure le mariage avec Amarok se précise, on sent qe ça va commencer à puer du bulbe...Surtout qu'ils s'envoient toujours des lettres les deux amants maudits...et on a Helga qui ne pige toujours rien...
euh... c'est pas anodin cette remarque là?! ... Parce qu'on part du principe qu'Helga est aveugle OK...Mais elle est pas non plus la dernière des idiotes... Alors serait-il possible qu'elle sache tout finalement?!
Alors si elle sait que les lettres viennent bien d'Elysia cette réplique...
Bien laissons le batifolage de côté un instant, nous avons donc Mamie qui officieillement doit devenir chamane et cinquième esprit en dominant le Nokk et dépassant les obstacles d'Ahtohallan. C'est assez sympathique de retrouver tout un passage sur ce point qui permet de voir le rite initiatique, se rendre compte qu'Elsa finalement la suivi elle aussi sans vraiment le savoir même si il faut bien le reconnaître, la reine des neiges pour son épreuve avait, contrairement à Mamie tous les codes de triche pour passer...Ca reste assez sympathique et révèle aussi les personalités des esprits, d'ailleurs la touche finale avec la robe de cinquième esprit qui se crée et n'est pas du coup standard puisque différente de celle d'Elsa est assez sympa...et ça fait raccord avec Les Secrets d'Ahtohallan, on comprend fatalement mieux pourquoi Mamie n'était pas jouasse de voir Elsa avoir malmené la sienne...
Bref voilà donc Mamie avec une jolie robe verte, majeure, chamane et 5ème esprit...
Et c'est donc sur ces bonnes nouvelles que nous allons faire un premier détour par l'Helveg où il faut le dire on attend forcément l'arrivée d'un certain personnage...
Alors que se passe-t-il donc dans la hutte de Mamie...
Mesdames et messieurs...C'était Anna d'Arendelle et son tact légendaire!
Au bout d'un moment va falloir faire un championnat du monde pour tous ces gens là!!!
Mis à part ça ce court passage n'apporte rien de très neuf...l'arrivée tant attendue n'a pas lieue mais dans les quelques répliques, on nous tease encore une fois sur le fait...que Pieter est un petit con!!! Ne l'oubliez pas Mesdames et Messieurs les jurés!
Alors, retournons donc voir si Mamie...enfin vous voyez... la marée qui monte TOUSSA TOUSSA...
Donc Mamie a droit aux félicitations d'usage de la part de tout le monde...faut même qu'elle réconforte la mère d'Elysia qui pète l'ambiance en mode grand mère à Noel "c'est peut être la dernière fois que je vous voie..."
Mais y a juste un petit souci...
IL EST OU ELYSIA?!
Bim ce monsieur se fait attendre, donc Mamie élabore son alibi avec Yelena...qui lui dit qu'Elysia en avait préparé un autre... Tu sens comment ils vont se faire capter les gros boulets (bon en même temps si tout le monde le sait déjà est-ce vraiment une surprise?!), mais qu'importe pour Anna c'est le grand jour!!!
CEPENDANT!!!!
Alors déjà...Quand on dit "ne paniquez pas"... c'est qu'il faut paniquer! Amarok va falloir revoir très vite la stratégie de communication!
Et du coup, pas de bol ça tombe le mauvais jour pour Mamie... y aura pas de gymnastique pour aujourd'hui!
Nous avons donc droit au retournement de situation de ce chapitre. Runaerd est dans la place mesdames et messieurs!
Ca risque d'envoyer du paté entre lui et Amarok qui sont deux grosse enflures mais... Non, on me dit qu'on a droit à une surprise!
Il va vraiment falloir penser à ouvrir le procès d'Helga prochainement... Sans déconner même Amarok...qui n'est pas le premier à qui l'on pense pour la diplomatie, il a pigé qu'il fallait quand même les recevoir et pas qu'à coup de flèches dans la tronche!...Mais Grand Maman Helga...Bah non!
Et pour le coup niveau diplomatie, encore une fois Runaerd s'en sort admirablement bien en offrant du chocolat pour tout le monde et en ayant un cadeau pour mamie
...On en connait une qui va...
Enfin bref ça n'est pas pour les enfants...même si Mamie semble nous dire que c'était une version bien plus soft que celle qu'elle a donc réecrite car rappellons le, son nom de plume est Funningur
Dès lors il convient de se demander qui est LA VRAIE duchesse?!
Et oh joie...Runaerd a déjà les plans du barrage, déclare qu'il ne souhaite gagner que leur amitié...Nous on sait qu'il a récupéré ses souvenirs...Donc on a bien en face de nous la véritable petite ordure qu'il est véritablement, et il est tout gentil tout mielleux, il semble déjà avoir un coup d'avance sur les bouseux...o que c'est jouissif !!!
D'ailleurs pour montrer sa bonne volonté, il s'en va, et pour cloturer ce chapitre nous voici donc de retour dans l'Helveg et...
ça y est on l'attendait depuis le début...Il est enfin arrivé chez Mamie Sauf que...Bah Kristoff c'est pas ta Anna et...évidemment parce que le timing est un petit farceur, c'est le moment où Hans revient après avoir terminé son boudin.
Et là... on l'zttendait mais voilà c'est arrivé...Les deux qui se foutent sur la tronche et mention spéciale pour Papy Elysia
Donc rappelez vous bien les enfnts...S'il faut régler un conflit...On ne demande pas l'aide de Papy Elysia...il sert à rien.
Bon heureusement, Mamie va intervenir...
C'est la goutte d'eau qui fait déborder le vase et voilà ça y est enfin, Mamie s'est décidée à distribuer des marrons dans la tronche...Hans et Kristoff sont les premiers à y gouter...A n'en pas douter Elysia n'était pas loin non plus pour son manque d'action et Agnarr aussi...juste pour le principe!
Il était temps d'agir puisqu'ils allaient tous se faire aspirer dans les Enfers...Et c'est désormais officiel...Mamie ne maîtris plus rien. Même si elle ne le dit pas, on sent clairement que l'arrivée de Kristoff...Elle ne l'avait pas vue venir. Alors elle pose encore et toujours ses Bowls en expliquant calmement au montagnard où il se trouve
...D'ailleurs Kristoff, petit résumé de la journée: La nuit il se fait endromir par son père, sa soeur ensuite l'empoisonne dans son sommeil, il se retrouve sans comprendre dans le monde des morts, il n'a qu'un seul interlocuteur, une renne qui parle et ne cesse de lui envoyer des fions...il retrouve sa bague de mariage (volée par Andréas je le rappelle) mais en fait...ça n'est pas la bague pour Anna. Au bout du chemin il retrouve son aimée...mais c'est pas la bonne celle ci est encore une ado, mariée à Hans et...pour faire bonne mesure il apprend que SA Anna...Bah elle est morte et ne peut pas venir dans la hutte sous peine de faire tout disparaître
Et Mamie dans tout ça...Ca pue! Alors elle va emmener Kristoff pour essayer de lui expliquer la situation, mais on sent bien qu'elle est sur la brèche. Elle avait toujours un coup d'avance, semblait être omnisciente et là..c'est le retour à la réalité. Elle ne sait pas tout, ne maîtrise pas tout et les événements commencent à la dépasser.
Ca fait donc désormais 2 personnages d'un autre temps qui viennent d'arriver dans la hutte (d'ailleurs la règle des 6...Bon bah c'est foutu désormais). Et là, avec l'arrivée de Kristoff, on soude définitivement le lien entre la vie "retour vers le passé" et la vie "nouveaux défis, secrets d'ahtohallan". Si Anna est la passerelle, ici c'est bel et bien Kristoff qui joue ce rôle.
Forcément on va avoir prochainement...un mariage forcé pour Mamie et dans l'Helveg, elle va devoir gérer les deux timelaps et éviter qu'Hans et Kristoff ne se massacrent l'un l'autre.
Ah et j'oubliais un détail...du coup pour Anna d'Arendelle...Va falloir à nouveau choisir...
Team Hans?
Team Kristoff?
-J’aime Amarok, Anna avait-il commencé à murmurer.
Qu’à moitié attentive à cause de mes pensées pour Elysia je lui avais répondu :
-Oui, moi aussi, du temps où nous fussent amis.
Pieter était devenu blanc et j’avais pu lire de la souffrance dans ses yeux. Ma vision s’était broyée soudainement le temps que mes pensées réalisent ce qu’il venait de me dire. Il m’avait soutenu l’épaule et avait repris :
-Non Anna… Tu n’as pas compris… Je suis amoureux d’Amarok.
Ah non!!! p***** là non y'a coup bas!!!
Non mais maintenant si on le condamne on va nous taxer d'homophobe...
Alors je rappelle aux jurés que l'orientation sexuelle ne définit pas si l'on est petit con ou pas et ça n'est pas parce que l'accusé aime les hommes qu'il n'en est pas un!!!
Et... Afin de prouver que je ne suis pas qu'un procureur à charge, j'en conviens cet aveu de l'accusé éclaire beaucoup d'éléments sur ses motivations. Ainsi les actions répréhensibles de Pieter peuvent s'expliquer par ses sentiments amoureux envers Amarok (ah oui au passage mesdames et messieurs les jurés vous conviendrez qu'il est plus que necessaire de le condamner celui là aussi!)
D'autre part notons la réacation de Mamie absolument sublime qui au premier abord ne pige pas THE révelation et lui répond la phrase la plus bateau du monde en mode je m'en foutiste
"j'aime Amarok"
-Super et moi j'aime les sandwichs au poulet!"
Alors maintenant que nous nous sommes occupés du petit con, reprenons la suite des événements...Qui concernent donc Mamie qui atteint la majorité et doit devenir chamane.
Mais? Comment? Ca n'est pas ce qui la préoccupe le plus?...Script s'il vous plait?
J’avais très peu dormi à cause du retour de mon bien-aimée. C’est aujourd’hui Anna… Aujourd’hui que tu vas être une femme. Je m’étais préparée psychologiquement à cette idée depuis des mois. Et malgré les souvenirs traumatisants du contact des doigts de Yuma sur ma peau et dans mon corps, je voulais tout de même partager cette expérience avec Elysia.
Alors...Si des enfants passent par là et n'auraient pas bien compris
Vous voyez les enfants, là, Mamie elle a comme on dit dans le Sud Ouest la Garonne en crue! Elle a besoin de tremper le biscuit... Si elle s'approche d'Ahtohallan, elle fait fondre le glacier tellement est est en chaleur...
Ca y est vous avez compris les enfants?!
Mais encore et toujours cette histoire avec Elysia doit rester secrète et maintenant qu'elle est majeure le mariage avec Amarok se précise, on sent qe ça va commencer à puer du bulbe...Surtout qu'ils s'envoient toujours des lettres les deux amants maudits...et on a Helga qui ne pige toujours rien...
Helga a écrit:-Non, non j’aurais dû me douter que c’était pour toi ma petite chamane… De toute façon, il n’y a plus que du courrier pour toi de nos jours… Yélana encore je suppose ?
euh... c'est pas anodin cette remarque là?! ... Parce qu'on part du principe qu'Helga est aveugle OK...Mais elle est pas non plus la dernière des idiotes... Alors serait-il possible qu'elle sache tout finalement?!
-Eh bien quand nous la verrons cet après-midi je lui dirai qu’à force de t’écrire elle va finir par se paralyser la main, plaisanta-t-elle.
Alors si elle sait que les lettres viennent bien d'Elysia cette réplique...
Bien laissons le batifolage de côté un instant, nous avons donc Mamie qui officieillement doit devenir chamane et cinquième esprit en dominant le Nokk et dépassant les obstacles d'Ahtohallan. C'est assez sympathique de retrouver tout un passage sur ce point qui permet de voir le rite initiatique, se rendre compte qu'Elsa finalement la suivi elle aussi sans vraiment le savoir même si il faut bien le reconnaître, la reine des neiges pour son épreuve avait, contrairement à Mamie tous les codes de triche pour passer...Ca reste assez sympathique et révèle aussi les personalités des esprits, d'ailleurs la touche finale avec la robe de cinquième esprit qui se crée et n'est pas du coup standard puisque différente de celle d'Elsa est assez sympa...et ça fait raccord avec Les Secrets d'Ahtohallan, on comprend fatalement mieux pourquoi Mamie n'était pas jouasse de voir Elsa avoir malmené la sienne...
Bref voilà donc Mamie avec une jolie robe verte, majeure, chamane et 5ème esprit...
Et c'est donc sur ces bonnes nouvelles que nous allons faire un premier détour par l'Helveg où il faut le dire on attend forcément l'arrivée d'un certain personnage...
Alors que se passe-t-il donc dans la hutte de Mamie...
Anna a écrit:-Finalement tu as été guidée par ta mère tout comme Maman avait guidé Elsa en étant morte ! M’exclamai-je.
Mesdames et messieurs...C'était Anna d'Arendelle et son tact légendaire!
Au bout d'un moment va falloir faire un championnat du monde pour tous ces gens là!!!
Mis à part ça ce court passage n'apporte rien de très neuf...l'arrivée tant attendue n'a pas lieue mais dans les quelques répliques, on nous tease encore une fois sur le fait...que Pieter est un petit con!!! Ne l'oubliez pas Mesdames et Messieurs les jurés!
Alors, retournons donc voir si Mamie...enfin vous voyez... la marée qui monte TOUSSA TOUSSA...
Donc Mamie a droit aux félicitations d'usage de la part de tout le monde...faut même qu'elle réconforte la mère d'Elysia qui pète l'ambiance en mode grand mère à Noel "c'est peut être la dernière fois que je vous voie..."
Mais y a juste un petit souci...
IL EST OU ELYSIA?!
Bim ce monsieur se fait attendre, donc Mamie élabore son alibi avec Yelena...qui lui dit qu'Elysia en avait préparé un autre... Tu sens comment ils vont se faire capter les gros boulets (bon en même temps si tout le monde le sait déjà est-ce vraiment une surprise?!), mais qu'importe pour Anna c'est le grand jour!!!
CEPENDANT!!!!
Avant qu’Amarok arrive en trombe manquant de me faire renverser mon bol. Il était rouge et en sueurs. Yélana le rejoint tout aussi paniquée. Il réclama le silence de la foule :
-S’il vous plaît ! Ecoutez-moi ! Surtout ne paniquez pas ! Les éclaireurs viennent de m’apprendre qu’il y a des Arendellien aux monolithes !
Alors déjà...Quand on dit "ne paniquez pas"... c'est qu'il faut paniquer! Amarok va falloir revoir très vite la stratégie de communication!
Et du coup, pas de bol ça tombe le mauvais jour pour Mamie... y aura pas de gymnastique pour aujourd'hui!
Nous avons donc droit au retournement de situation de ce chapitre. Runaerd est dans la place mesdames et messieurs!
Ca risque d'envoyer du paté entre lui et Amarok qui sont deux grosse enflures mais... Non, on me dit qu'on a droit à une surprise!
-Anna… Pouvons-nous nous retirer si nous ne consentons pas à les voir ?
Je tombais des nues.
-Je trouve ça un peu idiot, mais je respecte votre choix.
-Et ceux qui restent ici peuvent-il se confiner dans leur tente ?! Demanda à son tour Maman.
Il va vraiment falloir penser à ouvrir le procès d'Helga prochainement... Sans déconner même Amarok...qui n'est pas le premier à qui l'on pense pour la diplomatie, il a pigé qu'il fallait quand même les recevoir et pas qu'à coup de flèches dans la tronche!...Mais Grand Maman Helga...Bah non!
Et pour le coup niveau diplomatie, encore une fois Runaerd s'en sort admirablement bien en offrant du chocolat pour tout le monde et en ayant un cadeau pour mamie
-Parfait cher lady… Dans ce cas, voici un livre. Je ne le connais pas. Mais je pense qu’il devrait vous plaire. Le titre a l’air bien.
Je lus rapidement « Croqué par le crocus »… Par la Duchesse de Funningur.
...On en connait une qui va...
Enfin bref ça n'est pas pour les enfants...même si Mamie semble nous dire que c'était une version bien plus soft que celle qu'elle a donc réecrite car rappellons le, son nom de plume est Funningur
Dès lors il convient de se demander qui est LA VRAIE duchesse?!
Et oh joie...Runaerd a déjà les plans du barrage, déclare qu'il ne souhaite gagner que leur amitié...Nous on sait qu'il a récupéré ses souvenirs...Donc on a bien en face de nous la véritable petite ordure qu'il est véritablement, et il est tout gentil tout mielleux, il semble déjà avoir un coup d'avance sur les bouseux...o que c'est jouissif !!!
D'ailleurs pour montrer sa bonne volonté, il s'en va, et pour cloturer ce chapitre nous voici donc de retour dans l'Helveg et...
ça y est on l'attendait depuis le début...Il est enfin arrivé chez Mamie Sauf que...Bah Kristoff c'est pas ta Anna et...évidemment parce que le timing est un petit farceur, c'est le moment où Hans revient après avoir terminé son boudin.
Et là... on l'zttendait mais voilà c'est arrivé...Les deux qui se foutent sur la tronche et mention spéciale pour Papy Elysia
-Elysia vas-y bon sang ! Ordonna Mamie.
-Quoi Anna ? Moi ça me rappelle des souvenirs…
Donc rappelez vous bien les enfnts...S'il faut régler un conflit...On ne demande pas l'aide de Papy Elysia...il sert à rien.
Bon heureusement, Mamie va intervenir...
C'est la goutte d'eau qui fait déborder le vase et voilà ça y est enfin, Mamie s'est décidée à distribuer des marrons dans la tronche...Hans et Kristoff sont les premiers à y gouter...A n'en pas douter Elysia n'était pas loin non plus pour son manque d'action et Agnarr aussi...juste pour le principe!
Il était temps d'agir puisqu'ils allaient tous se faire aspirer dans les Enfers...Et c'est désormais officiel...Mamie ne maîtris plus rien. Même si elle ne le dit pas, on sent clairement que l'arrivée de Kristoff...Elle ne l'avait pas vue venir. Alors elle pose encore et toujours ses Bowls en expliquant calmement au montagnard où il se trouve
...D'ailleurs Kristoff, petit résumé de la journée: La nuit il se fait endromir par son père, sa soeur ensuite l'empoisonne dans son sommeil, il se retrouve sans comprendre dans le monde des morts, il n'a qu'un seul interlocuteur, une renne qui parle et ne cesse de lui envoyer des fions...il retrouve sa bague de mariage (volée par Andréas je le rappelle) mais en fait...ça n'est pas la bague pour Anna. Au bout du chemin il retrouve son aimée...mais c'est pas la bonne celle ci est encore une ado, mariée à Hans et...pour faire bonne mesure il apprend que SA Anna...Bah elle est morte et ne peut pas venir dans la hutte sous peine de faire tout disparaître
Et Mamie dans tout ça...Ca pue! Alors elle va emmener Kristoff pour essayer de lui expliquer la situation, mais on sent bien qu'elle est sur la brèche. Elle avait toujours un coup d'avance, semblait être omnisciente et là..c'est le retour à la réalité. Elle ne sait pas tout, ne maîtrise pas tout et les événements commencent à la dépasser.
Ca fait donc désormais 2 personnages d'un autre temps qui viennent d'arriver dans la hutte (d'ailleurs la règle des 6...Bon bah c'est foutu désormais). Et là, avec l'arrivée de Kristoff, on soude définitivement le lien entre la vie "retour vers le passé" et la vie "nouveaux défis, secrets d'ahtohallan". Si Anna est la passerelle, ici c'est bel et bien Kristoff qui joue ce rôle.
Forcément on va avoir prochainement...un mariage forcé pour Mamie et dans l'Helveg, elle va devoir gérer les deux timelaps et éviter qu'Hans et Kristoff ne se massacrent l'un l'autre.
Ah et j'oubliais un détail...du coup pour Anna d'Arendelle...Va falloir à nouveau choisir...
Team Hans?
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le passé 3 : Les souvenirs d'une Grand-Mère : Attention contenus mature !
Jeu 19 Nov 2020, 20:09
Alors que le deuxième film va fêter ses un an demain, voici les spoilers sans contexte du chapitre 12.
A toute fin utile nous allons un peu modifier le slogan d'Iduna pour ce chapitre là en ne disant plus uniquement "On se câline on blottit" mais bien "On se câline, on se blottit ET ON SE PROTEGE !"... Enfin... Sauf Mamie et Elysia parce que sinon pas d'Iduna... Et si y a pas d'Iduna... Pas d'Anna non plus...
CQFD !
A toute fin utile nous allons un peu modifier le slogan d'Iduna pour ce chapitre là en ne disant plus uniquement "On se câline on blottit" mais bien "On se câline, on se blottit ET ON SE PROTEGE !"... Enfin... Sauf Mamie et Elysia parce que sinon pas d'Iduna... Et si y a pas d'Iduna... Pas d'Anna non plus...
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le passé 3 : Les souvenirs d'une Grand-Mère : Attention contenus mature !
Ven 20 Nov 2020, 16:01
Bon, on va commencer tout de suite par le point Pieter : il est donc amoureux d'Amarok. Alors certes, ça ne le dédouane pas de son comportement passé et futur, par contre...ça explique tout ! Sa peur de perdre sa sœur, le fait qu'il essaye de toujours être agréable pour Amarok, tout les morceaux se recollent !
On peut dire que maintenant la sœur et le frère sont sur un pied d'égalité, chacun connait le lourd secret de l'autre. Cela renforce d'autant plus leur lien et cette révélation, même si on en s'y attendait pas, ne fait pas forcer car finalement comme on y repense il y avait plusieurs indices qui pouvait nous donner une piste.
Pour la suite, nous avons donc à la fois l'ultime consécration d'Anna en temps que chamane et cinquième esprit. J'apprécie énormément le fait que la tenue d'Athoallan change suivant qui est le cinquième esprit. Après je n'ose imaginer le stress d'Anna qui a dû prier pour qu'il n'y est pas un souvenir de sa dernière rencontre avec Elysia qui apparaisse devant les yeux de sa mère, on est presque au niveau du gamin qui essaye de ne pas se faire prendre par ses parents
La fête d'anniversaire est un moment de pure légèreté. Entre les retrouvailles entre Anna et Yélana et leur complicité renouvelée dans le secret des amours de jeunesse et l'attente d'Elysia, nous avons un peu de répits. Par contre, les jeunes, comment vous dire...vous êtes tellement tous cramés ! Entre Amarok et Yélana qui s'envoi des messages à peine subtils (enfin, subtil et Amarok dans la même phrase...voilà quoi) et surtout qui y sont réciproquement sensible, Anna qui n'arrête pas de se demander où est Elysia...je sais bien que c'est l'âge qui veut ça, mais bon sang il doit faire une des ses chaleurs autour d'eux !
D'ailleurs, est-ce que l'on pourrait s'arrêter sur la situation à ce niveau ? Parce que si je résume : Amarok et Yélana ont clairement de l'attirance l'un pour l'autre, Anna et Elysia je n'en parlerai même pas. Donc dans les deux cas, ils sont tous fiancés à des personnes avec lesquelles ils ne sont pas amoureux et pour couronner le tout, Pieter voit sa sœur être fiancé avec l'homme de son cœur alors qu'il sait que cette dernière ne l'aime pas et est amoureuse d'Elyisa. Moralité : si tu es un Piceard, l'amour sera un petit enfoiré.
Et pour finir, l'arrivé impromptu de Runeard au milieu de tout ça qui s'invite comme si de rien n'était. Quand on vous dis que les rois ça se permet absolument tout ! Surtout vu les ouvrages qu'il offre
En tout cas heureusement qu'il y a Anna qui gère en diplomatie, parce que pour Amarok on repassera. Enfin, venant de quelqu'un qui demande de ne pas paniquer...en gros la pire phrase à dire dans ce genre de situation parce que ça produit toujours l'effet inverse.
Bon par contre, on attends toujours l'arrivé d'Elysia. Non parce que il se fait attendre le bougre !
Pour ce qui est de l'Helveg, la situation commence à être tendue. Et oui Mamie, on t'avait prévenu que commencé à mélanger les réalités deviendrait vite un problème...surtout quand le Kristoff d'une autre histoire vient apporter des quiproquo qui tourne en problème de couple !
L'arrivé de Kristoff marque donc un lien direct entre les deux timelines, mais il est normal qu'il soit complètement perdu. Après tout il vient de mourir, ce que l'on lui rappel avec une certaine finesse dirons-nous (pour ne pas dire le tact d'un éléphant dans un magasin de porcelaine) et en plus il apprend que dans une autre vie, Anna est marié à Hans. Pas étonnant que cela finisse en bagarre. D'ailleurs Elysia c'est le génie du moment, pourquoi allez risquer de prendre un coup quand on peut juste admirer le spectacle ?
Evidemment, cela a des répercussions et si j'ai envi de dire heureusement que Mamie est là pour remettre de l'ordre avant qu'il ne finisse tous englouti. Comme quoi, la situation commence vraiment à la dépasser, espérons malgré tout qu'elle sait ce qu'elle fait.
Nous verrons cela dans la suite !
On peut dire que maintenant la sœur et le frère sont sur un pied d'égalité, chacun connait le lourd secret de l'autre. Cela renforce d'autant plus leur lien et cette révélation, même si on en s'y attendait pas, ne fait pas forcer car finalement comme on y repense il y avait plusieurs indices qui pouvait nous donner une piste.
Pour la suite, nous avons donc à la fois l'ultime consécration d'Anna en temps que chamane et cinquième esprit. J'apprécie énormément le fait que la tenue d'Athoallan change suivant qui est le cinquième esprit. Après je n'ose imaginer le stress d'Anna qui a dû prier pour qu'il n'y est pas un souvenir de sa dernière rencontre avec Elysia qui apparaisse devant les yeux de sa mère, on est presque au niveau du gamin qui essaye de ne pas se faire prendre par ses parents
La fête d'anniversaire est un moment de pure légèreté. Entre les retrouvailles entre Anna et Yélana et leur complicité renouvelée dans le secret des amours de jeunesse et l'attente d'Elysia, nous avons un peu de répits. Par contre, les jeunes, comment vous dire...vous êtes tellement tous cramés ! Entre Amarok et Yélana qui s'envoi des messages à peine subtils (enfin, subtil et Amarok dans la même phrase...voilà quoi) et surtout qui y sont réciproquement sensible, Anna qui n'arrête pas de se demander où est Elysia...je sais bien que c'est l'âge qui veut ça, mais bon sang il doit faire une des ses chaleurs autour d'eux !
D'ailleurs, est-ce que l'on pourrait s'arrêter sur la situation à ce niveau ? Parce que si je résume : Amarok et Yélana ont clairement de l'attirance l'un pour l'autre, Anna et Elysia je n'en parlerai même pas. Donc dans les deux cas, ils sont tous fiancés à des personnes avec lesquelles ils ne sont pas amoureux et pour couronner le tout, Pieter voit sa sœur être fiancé avec l'homme de son cœur alors qu'il sait que cette dernière ne l'aime pas et est amoureuse d'Elyisa. Moralité : si tu es un Piceard, l'amour sera un petit enfoiré.
Et pour finir, l'arrivé impromptu de Runeard au milieu de tout ça qui s'invite comme si de rien n'était. Quand on vous dis que les rois ça se permet absolument tout ! Surtout vu les ouvrages qu'il offre
En tout cas heureusement qu'il y a Anna qui gère en diplomatie, parce que pour Amarok on repassera. Enfin, venant de quelqu'un qui demande de ne pas paniquer...en gros la pire phrase à dire dans ce genre de situation parce que ça produit toujours l'effet inverse.
Bon par contre, on attends toujours l'arrivé d'Elysia. Non parce que il se fait attendre le bougre !
Pour ce qui est de l'Helveg, la situation commence à être tendue. Et oui Mamie, on t'avait prévenu que commencé à mélanger les réalités deviendrait vite un problème...surtout quand le Kristoff d'une autre histoire vient apporter des quiproquo qui tourne en problème de couple !
L'arrivé de Kristoff marque donc un lien direct entre les deux timelines, mais il est normal qu'il soit complètement perdu. Après tout il vient de mourir, ce que l'on lui rappel avec une certaine finesse dirons-nous (pour ne pas dire le tact d'un éléphant dans un magasin de porcelaine) et en plus il apprend que dans une autre vie, Anna est marié à Hans. Pas étonnant que cela finisse en bagarre. D'ailleurs Elysia c'est le génie du moment, pourquoi allez risquer de prendre un coup quand on peut juste admirer le spectacle ?
Evidemment, cela a des répercussions et si j'ai envi de dire heureusement que Mamie est là pour remettre de l'ordre avant qu'il ne finisse tous englouti. Comme quoi, la situation commence vraiment à la dépasser, espérons malgré tout qu'elle sait ce qu'elle fait.
Nous verrons cela dans la suite !
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le passé 3 : Les souvenirs d'une Grand-Mère : Attention contenus mature !
Ven 20 Nov 2020, 21:00
Bon allez c'est parti !
Chapitre 12 : Ne s’aimer que la nuit :
Je ne touchai pas au repas méditant sur cette journée qui avait été interminable. Maman m’en voulait toujours pour Runeard mais elle réussit à retrouver le sourire en expliquant plus dans les détails à Papa et Pieter l’exploit de ce matin. Je fus applaudie à nouveau.
-Merci à tous, dis-je avec modestie.
-Viens dehors, me confia alors Maman.
Je fus surprise de voir que les esprits étaient devant la porte…Sauf les géants. Ceux que je voulais le plus voir en ce moment. Je pris mon mal en patience et accueillis Bruni dans les bras et Courant d’Air qui virevolta dans mes cheveux. Puis le Nokk sortit la tête de notre point d’eau produisant un hennissement pour marquer sa présence. J’allais le caresser avec prudence puis je me tournai vers Maman. C’était l’instant parfait pour m’éclipser, mais je n’osais pas le formuler devant elle. Je contrôlais tant bien que mal mon rouge aux joues et dis d’une voix neutre :
-Je vais aller voir les géants… Et après Yélana m’attend.
Maman me regarda longuement.
-…Je peux toujours aller la voir n'est-ce pas ? Insistai-je pâlissant d'un coup.
A voir sa tête, je crus qu’elle allait revenir sur sa décision. Mais à la place elle sourit et me caressa la joue avant de répondre :
-Bien entendu ma grande chamane. Chose promise ! Chose dûe ! Amusez-vous bien…Et pensez à dormir quand même.
J’hochai la tête et détournai le regard qui trahissait malgré tout mes émotions. Je préférais croire qu’elle ne savait pas. De toute façon si elle avait été au courant elle ne m’aurait jamais laissé passer la nuit avec lui, non ? Aussi idiot que cela puisse paraître, je commençai à avoir le trac. J’imprimai à jamais le regard maternel de ma Mère qui ne se doutait pas que j’allais passer l’une de mes plus belles nuits.
Puis je filais au bord de la rivière, voir mes amis. Ils s’inclinèrent face à moi et je leur rendis leur salut.
-Pas de lettres aujourd’hui, expliquai-je, Elysia est là, il faut m’amenez aux Plages Grises.
L’un d’eux grogna pour donner son accord puis me tendit sa main. Nous contournâmes le village pour ne pas avoir d’ennuis, si bien que cela nous rallongea. Mon cœur battait à tout rompre. J’avais tellement rêvé de cet instant que je n'osais croire qu'il arrivait enfin mais le changement de décor me persuada.
Le trajet dura une bonne dizaine de minutes et le géant finit par me déposer au sol.
-Bonne chance ! Rugit-il d’une voix que je lui fis roque.
Aucune trace de mon amant. Peut-être était-il reparti en apprenant que Runeard avait été là ? J’observai les alentours, muette d’angoisse. J’avais de plus en plus mal au ventre. C’est alors que je reçus un message de Courant d’Air qui m’indiquait d’aller sous l’Epicéa où nous nous étions embrassés la première fois. Je rebroussai donc chemin et arrivai enfin au point précis. Malgré l'air frais, une chaleur insoutenable me traversa le corps en le voyant enfin : Il était là, beau comme un dieu avec ses cheveux platines retenus en demi-queue et ses yeux bleu aciers. Il portait sa tenue de tous les jours mais je n'aurais souhaité le voir dans rien d'autres. La chaleur reprit et ne fit qu’augmenter lorsqu’il me rendit à son tour son sourire. Il me regarda avec des yeux dévorants d’amour et de désir sans pour autant approcher. Il observa ma tenue de cinquième esprit avec admiration mais ne vint pas me voir, ne se jeta pas dans mes bras.
Je me frigorifiai prise d'un doute. Peut-être qu’il ne me trouvait plus belle ? Que je n’étais plus à son goût ?
-Bonsoir Elysia, dis-je enfin pour briser le silence.
-Bonsoir Anna…Tu es… Enfin… Il n’y a pas de mots pour exprimer la beauté de ton être, bredouilla-t-il impressionné.
Je m’avançai vers lui, enfin rassurée. Si. Il m’aimait encore. Comment pouvais-je être encore sotte et en doutait !
-Je ne suis pas certaine que tu sois objectif, murmurai-je le cœur battant à mille à l'heure.
Elysia secoua la tête avec un petit sourire. Il finit par se ruer sur moi et me prit enfin dans ses bras. Tout en me donnant un baiser sauvage et brûlant. Nos lèvres se mordirent, nos langues s’enlacèrent avec force délivrant nos deux ans d’attente. Toujours dans une violence passionnée Elysia me ramena contre le tronc et m’y plaqua tout en accentuant la pression de ses lèvres contre les miennes. Je ne désirai pas qu'il s'arrête ! JAMAIS ! Je lui arrachai presque les cheveux, y engouffrant mes mains alors qu’il entortillait ses doigts dans les miens.
-Anna, susurra-t-il alors que mes lèvres étaient encore contre les siennes… Oh Anna…
-Oui… Elysia ? Osai-je demander.
-Je t’aime…Dieux que je t'aime…
Je gloussai avant de murmurer :
-Je crois m’en être aperçue…Moi aussi je t'aime Elysia Sappos.
Mon bel amant sourit et nous reprîmes notre baiser à en perdre haleine. Le temps sembla se figer, pendant une bonne dizaine de minutes. Seuls résonnaient dans la nuit le bruit de nos mouvements de lèvres, le claquement de nos langues, nos mains qui frôlaient déjà nos corps bouillants derrière nos vêtements. Quand nous nous relâchâmes après des minutes ou des siècles, Elysia reprit :
-J’ai plein de surprises pour toi mon amour.
Je rougis violemment. Il allait falloir apprendre à nous réapprivoiser même si le temps nous était compté.
-J’ai hâte de voir ce que tu nous réserves jusqu’à demain matin, soulignai-je.
Je ne lui laissai ainsi aucun doute sur ce que nous allions faire cette nuit. Il s’en réjouit.
-Eh bien… Tout d'abord...Je ne savais pas si tu avais mangé…
-Très peu, le coupai-je.
-Parfait. Viens dans ce cas !
Il me ramena vers une nappe de pique-nique. Nous nous y assîmes. Bien que je n’eusse pas faim, je mordillais quand même dans son sandwich. J’étais bien calée contre lui sentant son torse dur contre mon dos à demi-nu et je n’avais pas besoin d’autre chose en cet instant. Il me demanda alors :
-Si je ne me trompe pas le mariage avec Amarok est pour bientôt ?
Je me raidis immédiatement.
-Je ne souhaiterais pas aborder ce sujet… Murmurai-je, enfin... J'espérais que nous n'en parlions pas...C'est notre nuit.
Elysia vit qu’il avait fait une erreur. Il enlaça ses doigts dans les miens et reprit :
-Excuse-moi Anna. Oui. Tu as raison...J’ai été idiot de te poser la question.
Je cherchai sa bouche pulpeuse pour lui montrer qu’il était pardonné. Puis s’ensuivit plusieurs caresses baladeuses sur nos fesses qui me ramenèrent au septième ciel. Nous n’avions pas besoin de parler pour nous comprendre. Je mis plusieurs secondes avant de me rendre compte qu’Elysia observait mes épaules dénudées.
-Je ne savais pas que tu avais autant de tâches de rousseurs sur d’autres parties du corps, commenta-t-il.
Je devins livide.
-Oh ! C’est pas beau, c’est ça ?! Paniquai-je.
Voyant mon trouble, Il se pencha alors à mon oreille et me chuchota ensuite :
-Oh si au contraire…ça me plaît bien plus encore...Tu es terriblement excitante.
J’en frissonnai de plaisir et repensai à ce qu'il avait dit plus tôt. Il avait prévu plusieurs activités cette nuit. Allions-nous commencer par celle-là ? Faire l’amour était-il seulement prévu dans les activités ? Allions-nous le faire plusieurs fois ? Terminer par ça ?
Je me collai un peu plus contre son torse pour essayer de calmer mes pensées extravagantes. Malheureusement sentir son odeur était en train de me faire défaillir.
-Tu n’as pas trop froid ? Finit-il par demander.
Je ressentis une telle chaleur aux creux de mes reins que j’étais prête à faire fondre Ahtohallan si jamais nous allions dessus.
-Non ça va… Mais au cas où, je connais un très bon moyen pour que tu me réchauffes.
Contre toute attente Elysia éclata de rire et reprit :
-Ton tact légendaire m’avait manqué ma Anna mais j’espérai que le sujet serait amené de façon un peu plus romantique.
J’eus instantanément un profond sentiment de honte. Il allait finir par croire que mon esprit était vraiment porté que sur ça...Ce qui était véritablement le cas en cet instant. Devais-je m'en vouloir d'être comme ça ?! De vouloir tant l'aimer physiquement ?! Pourquoi le monde mettait-il autant de pudeur autour de cette activité ?! Je n’osais plus le regarder tellement j’étais gênée. Elysia me rapprocha un peu plus de lui de sorte que nos lèvres soient presque scellées et rétorqua :
-Mais rassure-toi… J’en ai très envie aussi...Tu n'imagines pas à quelle point j'ai envie de te faire l'amour ma belle Anna.
Sa bouche m’effleura ensuite mes épaules prenant bien soin de me faire frissonner de désir alors qu'il me faudrait définitivement changer de bas demain.
-J’ai une surprise à te montrer avant, mais pas ici, renchérit-il encore.
-Où ça ?! Demandai-je, ce n’est pas prudent de revenir vers le campement.
Elysia me caressa la joue et répliqua :
-Nous n’y serons pas complètement… Ton renne est toujours là ?
-Je suis venue avec les géants, expliquai-je.
-Rappelle-les dans ce cas.
-Ils risquent de faire trop de bruits, nous allons nous faire repérer ! Paniquai-je.
-Moins qu’à rester sur les Plages Grises, insista-t-il… Utilise ton nouveau pouvoir de cinquième esprit, j'ai envie d'avoir une démonstration privée ma Anna.
J’adorais quand il m’appelait comme ça. Ne résistant pas plus longtemps je chantais le Ah-Ah habituel et nous attendîmes l’arrivée d’un de mes amis. Elysia sauta sur ses pieds et me tendis la main pour faire de même. Est-ce notre faute si nos corps se rejoignirent alors que nos bouches se retrouvèrent ensuite l’une contre l’autre pile au même moment ? Je ne m'arrêtais plus de savourer sa langue molle et douce qui touchait la mienne dans une parfaite symbiose.
Quelques minutes plus tard nous fûmes arrêtés par un grognement rauque.
-Ne te moque pas ! Minaudai-je alors que mon ami mit sa main au sol.
Mon amant et moi montâmes dedans et mon ami m'emmena. Le Géant alla plus vite que d’habitude comme s’il sentait que nous étions en danger. Je me plaquai contre le dos d’Elysia et enfouis ma tête dedans. J’aurais aimé pouvoir rester ainsi toute ma vie. Oublier Amarok. Ce fichu mariage qui ne servirait à rien.
Après ce qui me parut des heures, nous finîmes par arriver sur un plateau surélevé qui faisait face à l’immense Forêt Enchantée. Nous entendions le bruit d’une cascade non loin.
-Merci mon ami ! S’exclama Elysia au Géant. Nous te rappellerons plus tard.
L'esprit de la terre acquiesça puis retourna auprès de ses confrères. Le jeune homme des Terres Gelées se tourna ensuite vers moi et demanda :
-Alors que penses-tu de la vue ma Anna d'amour ?
-C’est… Magnifique… Même si on ne voit pas grand-chose, avouai-je.
Elysia se remit à sourire.
-J’espérai que tu dirais ça, commenta-t-il.
Je le vis alors sortir deux bocaux de verre remplis de lucioles. Nous les lâchâmes ensemble.
-Que c’est beau, murmurai-je en me serrant contre lui.
mon beau Northuldra approuva. Il me prit ensuite la main et me tourna vers l’entrée du plateau.
-Oh…Mais il y a une issue ! M’exclamai-je surprise.
-Exactement, et c’est là que nous allons, m’intima-t-il…Comme ça je suis sûr que nous serons tranquilles et que tu n’auras pas froid.
Il alluma deux torches à l’aide de silex et nous partîmes à l’aventure. Elysia ouvrit la voie.
-Attention la pente est raide, chuchota-t-il en essayant de s’agripper à la roche humide.
Il dévala doucement et me tendis à nouveau la main pour que je puisse me déplacer sans tomber. Le froid vif fut remplacé par une chaleur tropicale. Une fois en bas, nous inspectâmes les lieux. C’était une grotte très épurée qui ne comportait qu’un rocher et deux chemins différents.
-Quel est cet endroit ? Demandai-je.
-Les cavernes perdues ! S'exclama-t-il. Je suis tombé dessus quand je suis venu plus tôt dans la journée, je suis étonné que tu ne les connaisses pas. Elles sont liées aux Géants.
-Cela fait un moment que je n’ai plus le droit de les voir, soupirai-je.
Sans entrer dans les détails, je lui expliquais comment Yuma était mort. Elysia me secoua l’épaule de compassion et reprit :
-Ce qui est bien c’est que maintenant que tu es cinquième esprit tu pourras venir te réfugier là surtout quand tu auras marre d’être marié à ce crétin d’Amarok.
La colère passa sur son visage. Je l’enlaçai pour le calmer.
-Allons, allons, ne l'appelle pas ainsi...Tu vaux bien mieux que ça ! Et puis tu sais très bien que c’est toi que j’aime, chuchotai-je.
Soulagé, Il me vola un baiser puis répliqua :
-Alors ? Quel petit tunnel va-t-on choisir ?
Je brandis la torche des deux côtés. Je souris en apercevant des pétales de crocus fléchés au sol sur celui de droite.
-Hum...Au hasard...Je dirai que c’est par là ! M’exclamai-je un grand sourire aux lèvres.
Les doigts d’Elysia effleurèrent mes fesses avant qu’il conclue :
-Bien joué mademoiselle Piceaerd. Alors allons-y !
La balade fut merveilleuse et sans risque comme j’avais pu le craindre à cause de l’espace sombre des lieux. Le temps semblait être arrêté. J’avais l’impression que nous étions seuls au monde. Nous marchâmes longtemps, toujours guidés par les pétales de crocus.
-C’est toi qui les as installés ? Demandai-je à Elysia après que nous soyons entrés dans un quatrième tunnel.
-Exactement, mais ne t’inquiète pas nous ne trouverons pas le minotaure au bout du labyrinthe ! Plaisanta-t-il.
Je ris à mon tour en repensant à ce mythe dont Maman nous avait parlé lorsque nous étions petits. Si seulement les mythes et les légendes n’existaient pas. Il n’y aurait pas de coupoles divines, pas de mariages forcés… Hélas… Telle était la vraie vie. Nous nous prîmes au jeu d’imaginer comment serait notre histoire si jamais nous avions pu finir ensemble et heureux.
-Je me marierai dans la robe Northuldra de Maman, commentai-je, elle est…
-Non ne le dis pas… Sait-on jamais. Laisse-moi croire que tu arriveras un jour dans cette tenue pour notre union.
-Il y aurait une grande cérémonie, tous les villageois seraient heureux, ça serait jour de fête, ils célèbreraient deux chamanes très compétents et auraient du respect pour eux, renchéris-je.
-Hum… L’idée me plaît, murmura Elysia en se blottissant toujours contre moi. Et après nous aurions pleins d’enfants !
-Pleins ? M’étonnai-je.
-Ah. Tu n’es pas d’accord ?
-Si bien sûr ! Le rassurai-je, nous aurions un garçon et une fille pour commencer !
-Je préfèrerais une fille en premier car elle serait aussi belle que toi ! S'écria-t-il.
-Et un garçon gentil et attentionné comme toi dans ce cas, rétorquai-je enchantée par ce rêve douloureux qui n’arriverait jamais.
-J’ai beaucoup de chance de t’avoir ma Anna d'amour… Et après ? Demanda-t-il encore.
Je réfléchis quelques secondes le temps que nous continuions de nous enfoncer toujours plus dans les tunnels des Cavernes Perdues.
-Nous habiterions dans une chaumière non loin des berges des Géants comme ça je pourrai les voir tous les jours ! Et les enfants gambaderaient dans l’eau de la rivière pendant que je leur chanterai la berceuse. J’apprendrai à Iduna le chamanisme et toi la chasse à Olaf…
-Iduna et Olaf ? Dit-il surpris.
-Quoi ? Tu ne veux pas ? Je trouvais ça bien de perpétuer la tradition des prénoms, expliquai-je.
Elysia s’arrêta quelques instants et me regarda longuement dans les yeux. Puis il m’embrassa longuement avec passion et douceur et reprit :
-Je n’avais pas rêvé meilleure proposition. Tu es exceptionnelle ma Anna.
Je rougis et sanglotai soudain. Tout ce futur qui n’existerait pas me rendit malheureuse.
-Excuse-moi, murmurai-je.
-Tu n’as pas à le faire mon amour, renchérit-il, je suis désolé d’avoir voulu faire ce jeu…Allez ! Viens ! Nous sommes bientôt arrivés et je sais ce qui va te remonter le moral.
Il m’amena alors jusqu’à un autre tunnel, cette fois qui était lumineux sans que nous ayons besoin d’approcher les torches. Nous les gardâmes quand même à la main. Il faisait plus chaud dans cet endroit. De l’eau coulait de la roche.
-Effleure la roche de tes doigts, déclara bientôt Elysia.
Surprise, je constatai bientôt que l’eau était chaude !
-Tu n’as pas peur qu’il y ait un volcan ? Paniquai-je.
Mise à part le mien bien sûr…Songeai-je à nouveau.
-Moi je dirais plutôt des geysers…Expliqua-t-il, et ce qui est curieux c’est que si tu vas dans l’autre partie de la roche elle est gelée… Touche encore pour voir.
Je m’appliquai alors à me rendre à l’opposée et constatai surprise que l’eau était froide.
-Qui sait, peut être qu’Ahtohallan arrive jusqu’ici, déclarai-je.
-Peut être… En tous cas quand nous aurons passé ce tunnel nous serons arrivés au bout, continua-t-il.
-Alors qu’attendons-nous ? M'impatientai-je.
Il fallut baisser la tête mais une fois que ce fut fait nous arrivâmes dans un lieu circulaire marqué par une cascade qui résonnait fortement. Un fin rayon de lumière naturelle se voyait bien au-dessus de nous. Elysia avait installé des couvertures de rennes au sol. Elles étaient entourées de pétales de crocus qui formaient un immense cœur. Mon pouls augmenta en voyant tous les efforts qu’ils avaient fournis.
-Surprise ! S’écria-t-il alors que je lui sautais au cou.
-Je t’aime Elysia, qu'est-ce que je t'aime !
-Moi aussi ma Anna d'amour, soupira-t-il ravi que sa surprise ait eu de l'effet.
Nous nous relâchâmes alors que mon cœur battait violemment. Notre union charnelle allait arriver d'un instant à l'autre. Je le sentais au plus profond de ma paroi intime qui était moite, prête à me rendre éveillée pour lui. Oui...Le moment était imminent. De la sueur coulait également le long de son front et je ne pus m'empêcher de regarder en direction de son bas-ventre. Son corps s'éveillait aussi et cela m'excita davantage. Toutefois Elysia prit son mal en patience et se contenta de dire:
-La cascade a la même particularité que l’eau que tu as vue sur les roches, Ce côté-là est gelé alors que celui-là est bouillant.
-Fascinant, murmurai-je. Je pourrais me laver dans ce cas, plaisantai-je.
-Si tu le désires oui...Tout ce que tu désires de toute façon sera le bienvenu Anna.
Grâce à l’eau chaude, Elysia nous fit du thé. Nous nous blottîmes contre les peaux de rennes et bûmes en toute sécurité. Le flux de chaleur reprit alors dans tout mon corps. Je n’osais plus bouger de peur de briser l’instant. Nous lâchâmes enfin nos bols et n'y tenant plus, je lui murmurai à nouveau :
-Tu te rappelles de la promesse que tu m’avais faite il y a deux ans ?
Il hocha la tête et répondit :
-Oui… Mais si tu ne veux toujours pas…Je ne te forcerai pas malgré tout ce que je t'ai dit tout à l'heure.
Je me relevai un peu trop brutalement sous la passion, la tête prête à exploser :
-Ne sois pas bête Elysia, je veux que tu me fasses l'amour, là, tout de suite, maintenant, s’il te plaît.
Pour accentuer mon envie, je lui plaquai un fougueux baiser sur la bouche. Il ne lui en fallut pas plus pour succomber à mes charmes. D’une main maladroite, je lui enlevais sa tunique alors que ses doigts coururent le long de mes épaules toujours dénudées. Son torse nu apparut me rendant folle de lui. Il n’était pas particulièrement musclé mais sa carrure de nomade était malgré tout mise en avant. Je me collai contre lui et le caressai avidement.
-Non Anna… Attends… Chuchota-t-il.
Je m’arrêtai brutalement et le dévisageai avec un regard peiné. J'étais vraiment une gourgandine !
-Ne va pas trop vite ma Anna… Je veux que tu te calmes d’abord, reprit-il.
-Mais…
Elysia posa son long index sur ma bouche déjà gercée par ses baisers.
-Non pas de « mais »… Si tu t’emballes je ne fais rien… Je veux pouvoir t’honorer comme il se doit, expliqua-t-il calmement.
Je me rétractai immédiatement alors que mon désir se stabilisa. Mon amant approcha à nouveau ses doigts pour caresser mes épaules alors que ses lèvres se perdaient dans mes cheveux. La chaleur au creux de mes reins remonta immédiatement et j’oubliai en quelques instants ce qu’il venait de me dire. Agacé et amusé, Il s’arrêta encore.
-J’ai dit calmement Anna… J’en ai autant envie que toi, mais je veux que le désir se prolonge… Je parle surtout pour moi… Il vaut mieux y aller doucement.
Je pris donc mon mal en patience et attendis ses caresses, ses baisers. Ses mains revinrent alors pour la troisième fois sur mes épaules nues et les caressa jusqu’à ce qu’il trouve le moyen d’enlever ma robe de cinquième esprit. Elle rejoint son haut de tunique. Je sentis la chaleur me montait aux joues en comprenant qu’il me voyait à demie-nue pour la première fois en tant qu'adulte. Pourvu qu’il aime mon corps. Priai-je très fort. Elysia observa avec dévotion les tâches de rousseurs qui parsemaient mes jambes et sa tête s’abaissa juste à leur hauteur. Son souffle chaud se répercuta contre elles me produisant des frissons. Sa bouche traça aussitôt un parcours, effleurant mes intérieurs de cuisses, remontant non loin de mon chakra racine, puis mon aine, mon nombril, mes seins, mon cou pour finir sur ma bouche.
-Tu ne mentais pas dans tes lettres quand tu disais que tu avais beaucoup de taches de rousseurs… Ils vont de pair avec tes cheveux… Tu es éblouissante Anna, murmura Elysia.
-Est-ce que je dois encore être calme-là ? Demandai-je incapable de contrôler le désir qui augmentait.
Elysia hocha la tête. Il s’assit et me cala contre lui pour continuer à pouvoir mieux me déshabiller. Il fit partir une de mes mèches de cheveux en arrière et détacha enfin le corset. Les seins débordèrent petits à petits, se dévoilant à lui. Il les regarda longuement alors que je lus un désir animal. Je n’étais pas sûre de lui faire de l’effet jusqu’à présent mais je sentis bientôt son membre masculin se durcir le long de ma jambe.
Il m’allongea ensuite sur les couvertures et s’attaqua enfin à ma poitrine que ses lèvres effleurèrent d’abord doucement avant que sa bouche ne s’amuse avec mes mamelons, les suçant furtivement pour mieux les lécher à nouveau. Je ne pouvais plus garder pour moi, tout ce feu intérieur, tout ce désir qui courrait dans tout mon être. Je poussai alors mon premier des nombreux gémissements qui surviendront au cours de cette activité. Elysia entendant l’appel redoubla de finesse et quitta mes seins pour redescendre à la hauteur de mon chakra racine.
Il fit alors quelque chose que je ne connaissais pas mais qui me plut énormément. Je lui pressai la tête pour qu’il continue même si je faillis rire à cause de la sensibilité de sa langue qui lapait avec délicatesse me rendant plus ouverte. Je cherchai ma respiration alors qu’il enleva complètement ma culotte. Elle roula sur le côté avec le reste des vêtements.
-Oh Anna… Interpella-t-il d’une voix rauque.
Ce fut trop pour moi. Je ne pouvais demeurer calme plus longtemps. Il ne m’arrêta pas cette fois, alors que je me relevais légèrement pour pouvoir à mon tour lui enlever son pantalon. Je le caressai aussi remontant mes doigts le long de ses jambes duvetés, de ses fesses fermes, de sa virilité havre de désir, de son abdomen dur.
-Elysia… Entre… Maintenant… Ordonnai-je.
-Oui…Anna… Oui...Tout de suite...
Je me calais à nouveau sur le dos alors qu’il m’écarta les jambes pour mieux se positionner.
-Je ne vais pas te faire mal promis, murmura-t-il.
Le temps que je comprenne où il voulait en venir, il était déjà insinué dans mon être. La partie pénible mais éphémère commença. Sa bouche joua à nouveau avec mes seins alors que je sentais que la paroi du bas résistait encore un peu. Je m’accrochai à ses fesses pour l’aider à percer définitivement ce qui faisait encore de moi une petite fille selon les guérisseuses. J'écartai l'appréhension. Essayai de me détendre le plus possible. De son côté Elysia s’impatienta, écrasa ses lèvres contre les miennes avec passion et je sentis bientôt qu’il avait réussi.
Nous nous consultâmes du regard et rîmes un peu pour désamorcer l’instant de stresse. Puis les choses sérieuses recommencèrent. Maintenant que l’accès était libre, Elysia trouva le rythme parfait pour me faire devenir de plus en plus sensible. L’amour intime continua ainsi pendant de longues minutes. Des minutes que je ne voulais pas arrêter mais qu’il était de plus en plus difficile de retarder malgré le bien-être et la communion vers laquelle nous semblions partir.
-An...na...je ne...peux pas rest…Finit-il par dire.
-Si reste ! Suffoquai-je. Fais-moi un bébé, s’il te plaît, Elysia.
-Mais...Et... Amarok…
-Je...me fiche...d’Amarok et de mon mariage… Je…Je n’aime que toi… Je veux un bébé de toi, s’il te plaît, répétai-je.
Mon air déterminé sembla le convaincre pour de bon. Ses mains me relevèrent un peu de sorte à ce que je sois presque assise le temps que nous terminions. Les cris s’amplifièrent, résonnant dans les lieux masqués par la cascade.
-Oh Anna ! Oh Anna!
-Oui Elysia ! Oui...Oui...Elysia !
-Anna ! Anna ! Anna ! Cria-t-il.
-Vas-y Elysia ! Elysia ! Encore! Plus fort ! Hurlai-je.
Nos prénoms furent prononcés. Répétés. Déformés par des cris plus puissants que je n’aurais jamais pensé pousser un jour. Nous entendre mutuellement finit de nous exciter et le désir conservé jusqu’à présent dans nos corps s’échappa enfin marqué par un bien être éphémère.
Nos respirations redevinrent lentes alors que nous nous abattîmes satisfaits, repus et heureux après cette première expérience.
Mamie laissa le silence dans la hutte. Personne n’osait parler ni se regarder tellement nous étions gênés d’avoir eu toute la scène. Et j’en avais encore plus honte en devinant le lieu où ça s’était passé. Mon cœur se serra en repensant à ma tristesse en croyant que ma précieuse Elsa était morte. Et c’est moi qui l’étais à présent…Murmurai-je pour moi-même.
-J’avais pourtant dit que je ne voulais pas les détails… Grogna Yélana aussi rouge que nous tous.
Papy et Mamie éclatèrent de rire alors qu’Hans et moi dîmes en même temps :
-Mais je croyais que Maman avait été faite sur les Plages Grises ?!
Les rires redoublèrent de plus belles alors que cette dernière nous regarda outrée.
-Pourrai-je savoir comment vous êtes au courant de ça vous deux ? Questionna-t-elle.
J’allais commencer à répondre mais elle me devança :
-Non, non je ne souhaite pas le savoir finalement...Grand dieu je ne veux plus rien entendre de votre bouche à tous les deux ! Ajouta-t-elle à l'adresse de mes grands-parents.
-Pourtant l'histoire n'est pas finie mon Ange de l'Air, plaisanta mon aïeule.
Maman l'ignora et se tourna alors vers Papa qui était aussi blanc qu’un cachet de morphine.
-Agnarr est-ce que ça va ? Demanda-t-elle.
Il ne répondit pas. Mamie enchaîna aussitôt :
-Ah bah si j’avais su qu’il fallait au moins ça pour vous faire taire mon Gendre, je vous aurais raconté toutes mes scènes d’amour plus souvent.
Il sortit enfin de sa litanie et reprit :
-Oh bah d’après ce que j’ai compris, il va y en avoir une autre dans pas longtemps Belle-Maman.
Elle lui sourit :
-Exactement mon Gendre.
Kristoff renchérit alors :
-Euh… J’espère que le but de votre réunion familiale n’est pas de raconter ses exploits sexuels parce que sinon je passe mon tour....Je n'ai eu qu'une expérience pour ma part.
Je rougis inconsciemment tout en sachant que j’étais la seule personne avec qui il avait pu partager ça.
-Dommage, Anna aurait pu avoir une comparaison entre sa elle du futur et elle-même ! Lâcha Mamie toujours tout sourire.
Kristoff s’inclina gêné alors qu’Hans manqua de s’étrangler.
-Je ne suis pas certain que la cohabitation soit une bonne idée pour nous deux, railla mon mari.
-Je suis tout à fait d’accord avec mon fils adoptif ! Renchérit Papa. Ayez pitié de mes pauvres oreilles, déjà qu’entendre vos ébats Belle-Maman c’est assez douloureux, je n’ai pas besoin de savoir en plus que ma fille que j’ai vu grandir se fasse prendre du matin au soir même pas un prince merci.
-Helga ne sortez pas des roses Agnarr, reprit Maman.
-Il aurait peut être mieux value, soupira Mamie, « se faire prendre » vous dîtes ?! j’admire votre figure de style mon gendre...Mais après tout...Je comprends d'où viennent certaines expressions...Dit-elle encore l'air pensif.
-S’il vous plaît je voudrais savoir la suite ! Les coupai-je souhaitant changer de sujet, je...Je veux bien essayer de prendre du recul...J'ai dit que je voulais entendre l'histoire, donc si Mamie ne veut omettre aucun détail c'est son droit!
-Je passe mon tour si y a encore des parties de jambes en l'air ! Balbutia Papa.
Il était sur le point de quitter la hutte mais mon aïeule l'en empêcha et répliqua :
-Encore un mot et c’est votre premier rapport qui sera ma prochaine description mon Gendre ! Ne vous défilez pas ! Vous souhaitiez savoir comment a été conçue votre femme ! N'ayez crainte vous allez le savoir !
Lui et Maman pâlirent. Papy et Mamie se lancèrent à nouveau un regard plein d’amour et continuèrent.
Nous nous assoupîmes pendant une heure ou deux en tous les cas il faisait encore nuit quand je rouvris les yeux. Elysia dormait contre moi, une main nichée sur mon sein qu'il me compressait faisant durcir mon mamelon. Je lui embrassai la joue pour le réveiller. Ce que nous venions de faire avait été au-delà de mes espérances et je me sentis honteuse d’avoir envie de recommencer. Encore une fois Anna...Pourquoi dois-tu te sentir honteuse ?! Tu as fait l'amour avec l'homme pour qui tu éprouves des sentiments forts ! Il n'y a absolument aucun mal à cela ! Oui je ne souhaitais qu'une seule chose : Qu'il s'agite encore et encore dans mon être jusqu'à à nouveau ressentir le bien-être ultime...Oui je voulais l'entendre crier mon prénom à pleine voix tout comme je le faisais pour lui d'une voix qui m'était méconnaissable car passionnée...Oui je voulais qu'il m'embrasse à pleine bouche, qu'il me caresse les seins, les fesses, le cou, le dos tout comme je voulais lui masser les reins, l'entrejambe, les pieds, ses clavicules et lui toucher le torse, l'aine et sa virilité jusqu'à ce que notre vie sur Terre soit finie...Il n'y avait absolument aucun mal à cela. Nous nous aimions tous les deux. Je repensais tout de même aux paroles que j’avais prononcé et je rougis redevenant la petite fille docile qui venait de désobéir à ses parents. Comment avais-je pu faire une telle demande à Elysia ? Oui je voulais des enfants avec lui mais c’était illusoire. Heureusement qu’il était rare de tomber enceinte dès notre première fois.
-Tu es réveillée ? Demanda-t-il soudain en me caressant les cheveux.
-Oui, répondis-je chassant mes pensées.
Et maintenant ? Qu’allions-nous dire ? Qu’allions nous faire ? Le bruit de la cascade me rappela que je voulais me laver. Je repoussai donc l’étreinte de mon amant et me levai en m’étirant. Je fis rapidement mes tresses pour ne pas me mouiller les cheveux et passai enfin du côté chaud de l’eau. J’avais l’impression d’être dans l’un de mes nombreux fantasmes. Et cela s’amplifia quand Elysia vint me rejoindre pour m’embrasser. Il me serra à nouveau contre lui sans pudeur et bredouilla d'une petite voix d'admiration :
-C’était wow… Tout à l’heure…
-Je confirme, chuchotai-je.
-C'est grâce à toi ma belle Anna...Tu as été superbe...Même s'il a fallu te réfréner un peu au début...Je n'aurais jamais imaginé que cela puisse être si fort.
-Moi non plus, murmurai-je, je voudrais rester ici avec toi, vivre dans cette grotte toute ma vie.
Elysia ne put qu’approuver. Mais son air amoureux fut bientôt remplacé par un air résigné. Nous savions que ce n’était pas possible.
-Les Northuldra se lèvent vers huit heures, murmurai-je. Nous n’y sommes pas encore.
-Il faudra quand même que je parte avant, dit-il.
-Chut… Ne le dis pas… Je t’en prie, insistai-je semblant ma gorge se serrer rien qu’à cette idée.
Il acquiesça puis m'observa longuement. Il attrapa alors quelques gouttes de la cascade et s’amusa à me les faire couler sur mes mamelons. Je le regardais un peu étonnée.
-J’avais envie, se justifia-t-il en me dévisageant l'air joueur.
J’éclatais de rire alors qu’Elysia me fit danser sur l’air de la berceuse de Maman. Cela donna un effet bizarre. Mais nous nous en fichions. Nous étions heureux. Nous nous embrassâmes sauvagement sentant l'eau couler le long de nos corps nus. Ses mains étaient dans mes cheveux, les miennes appuyées contre sa nuque pour qu'il ne s'arrête pas. Après plusieurs minutes d'entrouvertures de lèvres nous retournâmes nous blottir dans les couvertures encore quelques heures, nous contentant juste d’observer les flammes des torches qui continuaient de nous réchauffer.
-Je voudrais que cette nuit ne s’arrête jamais, chuchotai-je penchant ma tête à l’envers pour pouvoir l’embrasser à nouveau.
-Moi aussi...Promets-moi que tout ceci n'est pas un rêve, dit-il.
-Je te le promets, repris-je prenant sa main pour l'inviter à la glisser vers mon sein.
Sans se faire prier, Elysia recommença à me caresser et nous refîmes l’amour avec moins d’apriori que tout à l’heure. Pas de somnolence après cette nouvelle union cette fois, beaucoup d’échanges. Nous parlâmes quand même de ce qui s’était passé en deux ans. Je finis par révéler que le roi Runeard était venu pour la construction du barrage.
-Et tu as confiance en eux ? Demanda mon amant.
-Je ne veux pas avoir la haine de mes parents, répondis-je contournant la question. Runeard est un roi charmant.
-Charmant ? Répéta-t-il d’un timbre de jalousie.
-Il a été aimable lors de l’entretien ! Tempérai-je.
-Et il t’as vu en premier dans ta tenue de cinquième esprit, je paris ? Questionna-t-il.
-Oui. Comme tout le village, répliquai-je agacée.
Les traits d’Elysia se durcirent de colère.
-Oui de toute façon ça ne me regarde pas puisque tu n’es pas ma fiancée ! Lança-t-il méchamment.
Je le regardais furieuse.
-Pourquoi faut-il que tu gâches tout ?! Tu sais que tu peux être vraiment idiot quand tu t’y mets ! M’exclamai-je peinée.
Je me levai subitement. Puis j’enfilais mes vêtements à la hâte alors que des larmes de rage coulèrent le long de mes joues. Elysia s’habilla à son tour avant de m’entourer de ses bras protecteurs que je refusai dans un premier mouvement.
-Pardonne-moi Anna… Je ne veux pas que ça se termine comme ça… Je t’en prie, supplia-t-il, je t'aime.
-Je ne me suis pas offerte au Roi Runeard cette nuit, dis-je froidement.
-Je sais bien...Excuse-moi de ne pas te faire confiance, bafouilla-t-il.
-Apprends à m'en donner...Tu es resté quatre ans avec Yélana...Et je n'ai jamais douté de toi, renchéris-je.
Elysia pâlit mais baissa les yeux ne trouvant rien à redire. Il me prit alors la tête entre ses mains et m'embrassa doucement avant de murmurer :
-Mon monde serait perdu sans toi ma Anna d'amour...Je vais changer je te le promets.
Je lui rendis son baiser pour donner mon accord. Il essuya mes dernières larmes alors que je me lovais dans ses bras oubliant toute ma colère. Nous songeâmes pendant quelques secondes à retourner nous blottir contre les couvertures mais il fallait se rendre à l'évidence...Nous devions repartir vers l'extérieur.
A regret, nous observâmes une dernière fois la cascade et laissâmes les couvertures de renne en souvenirs. Le chemin de retour se fit dans une atmosphère plus lourde qu’à l’allée. J’essayai de ne pas penser à la fin de la nuit qui était inévitable. La lumière de l’aube était déjà présente lorsque nous montâmes le plateau. J’appelai rapidement le géant et il nous ramena au point de départ. Les Plages Grises. Là où tout avait commencé.
Il faisait moins froid qu’hier soir grâce à la lumière. Notre nappe était toujours sous l’Epicéa. L’endroit était paradisiaque et solitaire. Personne ne viendrait nous embêter pour encore deux heures malgré ce que pouvait penser Elysia. Nous nous allongeâmes et prîmes le frais à l’air libre.
-A quoi penses-tu ? Demanda-t-il soudain en jouant avec mes cheveux.
-A nous, répondis-je.
J’avais beau fermer ou ouvrir les yeux, nos deux moments intimes tournaient en boucle dans ma tête.
-Je t’ai toujours trouvé attirante et belle, admit-il, et que dire de ton intelligence et de ta force de caractère.
-Calme-toi Elysia à t’écouter je suis parfaite, repris-je en souriant. Malheureusement il n’y a que dans mes fantasmes que je le suis, ajoutai-je alors qu’il hocha la tête.
Il se releva étonné et demanda sur un ton un peu moqueur :
-Tu as des fantasmes ? Toi ? Anna Picéaerd ? La plus docile et sage femme du monde !
J’acquiesçai gênée.
-Parce que toi non peut être ? Repris-je.
-Oh… Je ne pense pas que tu veuilles vraiment savoir, bafouilla-t-il pris au dépourvu.
-Tu m’en donnes un à toi, je t’en donne un à moi, dis-je avec défi.
Il m’observa avec tendresse et nous nous serrâmes la main pour sceller notre accord.
-Commence, décidai-je.
Elysia se racla la gorge comme pour enlever la gêne et déclara rapidement :
-Eh bien, du plus loin que je m’en souvienne, je nous ai toujours imaginé en train de faire l’amour dans la nature, au milieu des Epicéa mais aussi à Ahtohallan quelquefois. Et quand nous le faisons, c’est plutôt fort, intense… Oh… Et tu me domines la plupart du temps… Et nous nous disons des mots assez vulgaires… ça nous stimule… Bon à toi maintenant, bafouilla-t-il rapidement.
-Alors généralement dans tous mes fantasmes, tu arrêtes mon mariage avec Amarok et nous faisons l’amour sous une cascade chaude après, dis-je en rougissant.
Elysia sourit et reprit triomphant :
-J’ai donc réussi à lire en toi dans ce cas.
J’hochai la tête avant qu’il ne recommence à défaire la fermeture de ma robe. Nos fronts se touchèrent alors que nos peaux devinrent à nouveau bouillantes.
-Je crois que nous avons encore le temps pour une troisième fois, chuchota-t-il en observant le soleil… Enfin… Si tu es d’accord bien s…
Je ne lui laissai pas terminer sa phrase et l’embrasser pour donner mon consentement.
-Réchauffe-moi, murmurai-je, réchauffe-moi plus.
Elysia ne se fit pas prier. Dans des gestes de désir et de caresse il enleva mes vêtements alors que je lui arrachai presque sa tunique. Nous nous plaquâmes ensuite l’un contre l’autre. Mes seins s’écrasaient contre son torse alors que sa main positionna mes cuisses autour de sa taille. Il s’engouffra sans problème, se calant contre l’arbre pour que je sois au-dessus de lui. Ne réfléchissant pas plus, je m’agitais d’avant en arrière m’assurant que nous y trouvions chacun notre compte. Elysia me tenait les fesses avec force, gémissant à son aise alors que je n’osais plus pousser des cris malgré l’envie, à cause du lieu extérieur. Mon bel amant enfouit encore plus sa tête dans ma poitrine alors que ma langue commença à se délier pour lui offrir son propre fantasme. Ainsi je lui murmurai des mots non conformes au langage de tous les jours.
-Non Anna, tu n’as pas à le faire…S'excusa-t-il.
-Je le veux bien ! Laisse-moi t'offrir ton propre fantasme !
Nos regards se croisèrent et je n’eus pas besoin de beaucoup argumenter pour continuer. Les mouvements s’amplifièrent de façon tenace comme si nous voulions encore atteindre le septième ciel en ce début de nouvelle journée. Je me martelais contre lui, compressant toujours plus mes hanches contre ses cuisses. Il regardait mon visage, mes paupières à demi closes à cause de mon état de passion transie.
-Tu es belle Anna, murmura-t-il.
Je ne rougis plus et redoublais au contraire de brutalité face à l’excitation qui se ressentait dans ses paroles.
-Continue Elysia...Oh mes aïeux continue ! Criai-je enfin fort.
-Oui Anna...Oui...Oui...Oui...Scanda-t-il.
Sa langue se délia à son tour vers les sons rauques qui marquaient le rythme de ses allers-retours dans mon être si bien que lorsque nous nous terminâmes une bonne quinzaine de minutes plus tard son dos était marqué par l’écorce de l’épicéa.
-Belle-Maman auriez-vous une bassine à proximité s’il vous plaît ? Je ne vais pas garder le ragoût de rennes cette fois, se plaignit Papa.
Mamie lui tendit la marmite.
-Tenez mon Gendre allez dehors dans ce cas ! Et emmenez Iduna avec vous, ajouta-t-elle en lui faisant un clin d'oeil.
Lui et Maman rougirent démasqués, mais partirent et ne revinrent pas avant un bon moment.
-Une petite nature cet Agnarr, déclara Papy.
-Ou un bon comédien, dit Mamie avec un sourire.
-Oh, ne lui en veux pas Elysia, même moi je commence à avoir des nausées, renchérit Yélana, je vais aller faire un tour pour prendre l’air...Et non ne me regarde pas comme ça, je ne vais rien faire avec mes mains !
-Mais oui ! A d'autres mademoiselle Coudrier !
-Ce n’est pas pour prendre la défense de Papa, intervins-je, mais avoue Mamie que si tu avais la description de tes parents en train de faire ce genre de choses tu serais dans cet état aussi.
Elle s’étouffa et reprit :
-Oui tu as raison Anna… D’ailleurs tous ses souvenirs ont fait monter en moi de très bons sentiments. Du coup, je pense que c’est l’heure pour tout le monde d’aller prendre l’air.
Mamie nous lança un regard insistant alors qu’il ne restait que Kristoff, Sven, Hans et moi dans la pièce. Cela m’arrangea car même si je n’osais pas me l’avouer, à force de parler de sexe je commençais à en avoir envie aussi. Il était bon de nous retirer avec mon mari pour que nous ayons un nouveau moment d’intimité qui permettrait de nous réconcilier.
Comme s’il avait compris mes paroles Hans m’attrapa la main avant Kristoff. Ce dernier me fit de la peine. Il semblait perdu le pauvre. Il n’avait de cesse de s’accrocher à Sven. Hans me pressa les doigts et tout en prenant sur lui, il proposa soudain :
-Vous voulez venir avec nous ? On va se balader près du rivage.
Kristoff sursauta de surprise en comprenant qu’on s’adressait à lui et se reprit vite tout en lui lançant un regard accusateur :
-Non je vous remercie, je vais plutôt retourner dans la galerie des souvenirs, admirer MA Anna.
Le « MA » finit de m’achever et je croisai le regard accusateur du glacier avant qu’il ne s’en aille. Il n’y a pas si longtemps encore, j’aurais tellement espéré le voir se battre pour moi. Mais tout était différent depuis que mon cœur et mon corps s’étaient donnés à Hans. Mon mari ne put cacher son ravissement et nous partîmes alors que Papy et Mamie s’engouffraient déjà dans leur chambre.
-Pourquoi les rives plutôt que les Plages Grises ? Demandai-je soudain.
-Avec ce que j’ai entendu je n’ai pas particulièrement envie de le faire au même endroit, répondit Hans d’un ton bourru… Et je me dis que près des rives au moins nous sommes sûrs de ne pas croiser Papa et Maman qui eux préfèrent sans doute la plaine près des monolithes.
J’acquiesçai même si c’était près des rives que Yuma avait fait du mal à Mamie. Alors que nous visualisâmes le décor, il se matérialisa sous nos yeux. L’eau était là, la roche aussi, mais dépourvu de vie car les esprits de la Terre ne pouvaient pas être dans le monde des morts. Ne réfléchissant pas, j’enlevai mes chaussures et barboter un moment dans l’eau.
Je mis un temps avant de voir qu’Hans attendait toujours sur la rive, observant les arbres qui nous entouraient.
-Tu ne viens pas ? Questionnai-je, c'est toi qui voulait ce décor je te rappelle !
Il resta distant.
-Anna… Je suis désolé de t’avoir posé cette question de la réincarnation la dernière fois. Je suis encore plus nerveux, maintenant que Kristoff est avec nous, finit-il par lâcher.
-Approche, murmurai-je.
Il hésita puis vint se poster au milieu de l’eau avec moi. Je me faufilais entre ses bras et voulus rester ainsi car j’étais bien.
-Est-ce que tu sais comment Mamie a dit qu’on allait se réconcilier ? Demandai-je.
Il secoua la tête. Je souris et me penchai à son oreille pour chuchoter :
-Chaires contre chaires…
Son visage s’empourpra et il essaya de rester digne en me demandant plutôt ce qu’il avait loupé de l’histoire de mes aïeuls quand il s’observait encore dans la Galerie des Souvenirs. Je lui racontai brièvement l’étape à Ahtohallan et le passage de Papy Runeard.
-On devrait peut-être retourner à la hutte, non ? S’écria-t-il soudain.
-Ne t’inquiète pas, ils ne recommenceront pas sans nous, répondis-je tout en me déshabillant complètement.
J’envoyais mes vêtements n’importe comment sur les rochers bouillant à cause du soleil.
-Mais qu’est-ce que tu fais ?! Demanda innocemment Hans.
Je restai postée devant lui, me déhanchant pour attirer le désir mais il faisait semblant de ne pas comprendre.
-Ah ? Tu ne veux pas ? Demandai-je en jouant l’étonnée, bon très bien dans ce cas je remballe ! M’exclamai-je prête à retourner récupérer mes vêtements.
Deux secondes plus tard je fus propulsée dans l’eau plaquée par des baisers sur mon dos. Puis en deux temps trois mouvements Hans me ramena contre lui et de ses mains me chatouilla le ventre.
-Non à moi ! Dis-je entre deux fous rires. Il y a coup bas ! Tu triches ! Moi aussi je peux le faire !
Sans attendre je lui soulevai les jambes et atteins ses pieds.
-Gagné ! M’exclamai-je.
-Non Anna ! Arrête ! Tu n’as pas le droit ! Rétorqua-t-il en essayant d’enlever ses orteils à mon emprise.
Il attendit un moment d’inattention et arriva enfin à s’arracher de mon piège. Il plaqua ses jambes contre mon dos pour me rapprocher de lui.
-Prince Hans, je vous aime, murmurai-je en lui faisant un bisou esquimau.
Il me le rendit en souriant et approcha ses lèvres des miennes.
-Moi aussi princesse Anna d’Arendelle… C’est grâce à toi que je suis devenu meilleur.
Je ris gênée et lui repris le pied pour une nouvelle attaque.
-Et regagné !
-Ah bon tu crois ! Rugit-il en reprenant les chatouilles.
-Hey ! Mais tu n’es plus sur le ventre-là ! Rétorquai-je alors que sa main avait glissé sur mes fesses.
-Peut-être parce que j’ai envie de jouer… à des jeux plus adultes ! Susurra-t-il tout en guidant ma main vers son pantalon.
Je compris immédiatement le message et lui arrachai le tout pour l’envoyer en boule avec ma robe. Puis je me collai à nouveau contre lui et lui pris violemment la tête pour l’embrasser langoureusement.
-Alors quelle est ta version de chat perché ? Demandai-je alors que ma poitrine était la hauteur de sa bouche.
Comme toute réponse Hans me mit dos à lui et me tapota gentiment le derrière jusqu’à que je ressente des picotements de plaisir.
-Attends je veux essayer, répliquai-je car ses nouveaux gestes durant l’amour réveiller en moi une nouvelle excitation.
Mon mari se laissa faire patiemment et je pus lire de la satisfaction dans son regard.
-C’est quoi la suite ? Murmurai-je, euphorique.
Toujours sans répondre oralement, mon mari me ramena contre les rochers chauds et m’y plaqua violemment avant de m’écarter les jambes et d’y enfouir sa tête. Ce geste me ramena en arrière… Oui… Kristoff aussi l’avait fait dans mon fameux rêve contre le mur...Tout comme Papy Elysia pour émoustiller Mamie.
-Cela te plaît ? Demanda-t-il.
J’hochai la tête gênée, poussant les mêmes gémissements que la dernière fois. Puis Hans quitta ma fleure intime et sa bouche remonta jusqu’à la mienne.
-Maintenant que nous avons toute la mort, je me débrouillerai pour te faire l’amour dans toutes les parties de la Forêt Enchantée, déclara-t-il sous la passion.
Je ne pus qu’accepter cette proposition. Mon mari me maintint alors contre le rocher en me tendant les bras en croix et s’insinua enfin en moi. La bulle de désir éclata en même temps que mes cris que je libérais enfin.
-Hans…Vas-y…Doucement…Je…T’en…Prie…Bredouillai-je, je…Ne…Vais…Pas…Tenir…Très…Longtemps…Sinon…
-Tant pis… Moi non plus… Renchérit-il.
Les enchaînements furent brefs et je ressentis vite le bien être intense m’envahir en même temps que mes cris qui marquèrent le silence. Hans ne mit pas longtemps avant de m’y rejoindre et nous reprîmes notre respiration, essoufflés.
Nous attendîmes quelques minutes avant de rattraper nos vêtements tout froissés.
-Hum… Anna, ma chérie… Il faudra que tu y ailles plus doucement la prochaine fois, déclara Hans un sourire aux lèvres.
J’observais alors son pantalon qui avait été déchiré au niveau de l’entrejambe et nous éclatâmes de rire, enfin heureux d’avoir retrouvés notre complicité.
Et pour ceux qui n'auraient pas compris d'où vient le titre...
- Précautions ! :
Chapitre 12 : Ne s’aimer que la nuit :
Je ne touchai pas au repas méditant sur cette journée qui avait été interminable. Maman m’en voulait toujours pour Runeard mais elle réussit à retrouver le sourire en expliquant plus dans les détails à Papa et Pieter l’exploit de ce matin. Je fus applaudie à nouveau.
-Merci à tous, dis-je avec modestie.
-Viens dehors, me confia alors Maman.
Je fus surprise de voir que les esprits étaient devant la porte…Sauf les géants. Ceux que je voulais le plus voir en ce moment. Je pris mon mal en patience et accueillis Bruni dans les bras et Courant d’Air qui virevolta dans mes cheveux. Puis le Nokk sortit la tête de notre point d’eau produisant un hennissement pour marquer sa présence. J’allais le caresser avec prudence puis je me tournai vers Maman. C’était l’instant parfait pour m’éclipser, mais je n’osais pas le formuler devant elle. Je contrôlais tant bien que mal mon rouge aux joues et dis d’une voix neutre :
-Je vais aller voir les géants… Et après Yélana m’attend.
Maman me regarda longuement.
-…Je peux toujours aller la voir n'est-ce pas ? Insistai-je pâlissant d'un coup.
A voir sa tête, je crus qu’elle allait revenir sur sa décision. Mais à la place elle sourit et me caressa la joue avant de répondre :
-Bien entendu ma grande chamane. Chose promise ! Chose dûe ! Amusez-vous bien…Et pensez à dormir quand même.
J’hochai la tête et détournai le regard qui trahissait malgré tout mes émotions. Je préférais croire qu’elle ne savait pas. De toute façon si elle avait été au courant elle ne m’aurait jamais laissé passer la nuit avec lui, non ? Aussi idiot que cela puisse paraître, je commençai à avoir le trac. J’imprimai à jamais le regard maternel de ma Mère qui ne se doutait pas que j’allais passer l’une de mes plus belles nuits.
Puis je filais au bord de la rivière, voir mes amis. Ils s’inclinèrent face à moi et je leur rendis leur salut.
-Pas de lettres aujourd’hui, expliquai-je, Elysia est là, il faut m’amenez aux Plages Grises.
L’un d’eux grogna pour donner son accord puis me tendit sa main. Nous contournâmes le village pour ne pas avoir d’ennuis, si bien que cela nous rallongea. Mon cœur battait à tout rompre. J’avais tellement rêvé de cet instant que je n'osais croire qu'il arrivait enfin mais le changement de décor me persuada.
Le trajet dura une bonne dizaine de minutes et le géant finit par me déposer au sol.
-Bonne chance ! Rugit-il d’une voix que je lui fis roque.
Aucune trace de mon amant. Peut-être était-il reparti en apprenant que Runeard avait été là ? J’observai les alentours, muette d’angoisse. J’avais de plus en plus mal au ventre. C’est alors que je reçus un message de Courant d’Air qui m’indiquait d’aller sous l’Epicéa où nous nous étions embrassés la première fois. Je rebroussai donc chemin et arrivai enfin au point précis. Malgré l'air frais, une chaleur insoutenable me traversa le corps en le voyant enfin : Il était là, beau comme un dieu avec ses cheveux platines retenus en demi-queue et ses yeux bleu aciers. Il portait sa tenue de tous les jours mais je n'aurais souhaité le voir dans rien d'autres. La chaleur reprit et ne fit qu’augmenter lorsqu’il me rendit à son tour son sourire. Il me regarda avec des yeux dévorants d’amour et de désir sans pour autant approcher. Il observa ma tenue de cinquième esprit avec admiration mais ne vint pas me voir, ne se jeta pas dans mes bras.
Je me frigorifiai prise d'un doute. Peut-être qu’il ne me trouvait plus belle ? Que je n’étais plus à son goût ?
-Bonsoir Elysia, dis-je enfin pour briser le silence.
-Bonsoir Anna…Tu es… Enfin… Il n’y a pas de mots pour exprimer la beauté de ton être, bredouilla-t-il impressionné.
Je m’avançai vers lui, enfin rassurée. Si. Il m’aimait encore. Comment pouvais-je être encore sotte et en doutait !
-Je ne suis pas certaine que tu sois objectif, murmurai-je le cœur battant à mille à l'heure.
Elysia secoua la tête avec un petit sourire. Il finit par se ruer sur moi et me prit enfin dans ses bras. Tout en me donnant un baiser sauvage et brûlant. Nos lèvres se mordirent, nos langues s’enlacèrent avec force délivrant nos deux ans d’attente. Toujours dans une violence passionnée Elysia me ramena contre le tronc et m’y plaqua tout en accentuant la pression de ses lèvres contre les miennes. Je ne désirai pas qu'il s'arrête ! JAMAIS ! Je lui arrachai presque les cheveux, y engouffrant mes mains alors qu’il entortillait ses doigts dans les miens.
-Anna, susurra-t-il alors que mes lèvres étaient encore contre les siennes… Oh Anna…
-Oui… Elysia ? Osai-je demander.
-Je t’aime…Dieux que je t'aime…
Je gloussai avant de murmurer :
-Je crois m’en être aperçue…Moi aussi je t'aime Elysia Sappos.
Mon bel amant sourit et nous reprîmes notre baiser à en perdre haleine. Le temps sembla se figer, pendant une bonne dizaine de minutes. Seuls résonnaient dans la nuit le bruit de nos mouvements de lèvres, le claquement de nos langues, nos mains qui frôlaient déjà nos corps bouillants derrière nos vêtements. Quand nous nous relâchâmes après des minutes ou des siècles, Elysia reprit :
-J’ai plein de surprises pour toi mon amour.
Je rougis violemment. Il allait falloir apprendre à nous réapprivoiser même si le temps nous était compté.
-J’ai hâte de voir ce que tu nous réserves jusqu’à demain matin, soulignai-je.
Je ne lui laissai ainsi aucun doute sur ce que nous allions faire cette nuit. Il s’en réjouit.
-Eh bien… Tout d'abord...Je ne savais pas si tu avais mangé…
-Très peu, le coupai-je.
-Parfait. Viens dans ce cas !
Il me ramena vers une nappe de pique-nique. Nous nous y assîmes. Bien que je n’eusse pas faim, je mordillais quand même dans son sandwich. J’étais bien calée contre lui sentant son torse dur contre mon dos à demi-nu et je n’avais pas besoin d’autre chose en cet instant. Il me demanda alors :
-Si je ne me trompe pas le mariage avec Amarok est pour bientôt ?
Je me raidis immédiatement.
-Je ne souhaiterais pas aborder ce sujet… Murmurai-je, enfin... J'espérais que nous n'en parlions pas...C'est notre nuit.
Elysia vit qu’il avait fait une erreur. Il enlaça ses doigts dans les miens et reprit :
-Excuse-moi Anna. Oui. Tu as raison...J’ai été idiot de te poser la question.
Je cherchai sa bouche pulpeuse pour lui montrer qu’il était pardonné. Puis s’ensuivit plusieurs caresses baladeuses sur nos fesses qui me ramenèrent au septième ciel. Nous n’avions pas besoin de parler pour nous comprendre. Je mis plusieurs secondes avant de me rendre compte qu’Elysia observait mes épaules dénudées.
-Je ne savais pas que tu avais autant de tâches de rousseurs sur d’autres parties du corps, commenta-t-il.
Je devins livide.
-Oh ! C’est pas beau, c’est ça ?! Paniquai-je.
Voyant mon trouble, Il se pencha alors à mon oreille et me chuchota ensuite :
-Oh si au contraire…ça me plaît bien plus encore...Tu es terriblement excitante.
J’en frissonnai de plaisir et repensai à ce qu'il avait dit plus tôt. Il avait prévu plusieurs activités cette nuit. Allions-nous commencer par celle-là ? Faire l’amour était-il seulement prévu dans les activités ? Allions-nous le faire plusieurs fois ? Terminer par ça ?
Je me collai un peu plus contre son torse pour essayer de calmer mes pensées extravagantes. Malheureusement sentir son odeur était en train de me faire défaillir.
-Tu n’as pas trop froid ? Finit-il par demander.
Je ressentis une telle chaleur aux creux de mes reins que j’étais prête à faire fondre Ahtohallan si jamais nous allions dessus.
-Non ça va… Mais au cas où, je connais un très bon moyen pour que tu me réchauffes.
Contre toute attente Elysia éclata de rire et reprit :
-Ton tact légendaire m’avait manqué ma Anna mais j’espérai que le sujet serait amené de façon un peu plus romantique.
J’eus instantanément un profond sentiment de honte. Il allait finir par croire que mon esprit était vraiment porté que sur ça...Ce qui était véritablement le cas en cet instant. Devais-je m'en vouloir d'être comme ça ?! De vouloir tant l'aimer physiquement ?! Pourquoi le monde mettait-il autant de pudeur autour de cette activité ?! Je n’osais plus le regarder tellement j’étais gênée. Elysia me rapprocha un peu plus de lui de sorte que nos lèvres soient presque scellées et rétorqua :
-Mais rassure-toi… J’en ai très envie aussi...Tu n'imagines pas à quelle point j'ai envie de te faire l'amour ma belle Anna.
Sa bouche m’effleura ensuite mes épaules prenant bien soin de me faire frissonner de désir alors qu'il me faudrait définitivement changer de bas demain.
-J’ai une surprise à te montrer avant, mais pas ici, renchérit-il encore.
-Où ça ?! Demandai-je, ce n’est pas prudent de revenir vers le campement.
Elysia me caressa la joue et répliqua :
-Nous n’y serons pas complètement… Ton renne est toujours là ?
-Je suis venue avec les géants, expliquai-je.
-Rappelle-les dans ce cas.
-Ils risquent de faire trop de bruits, nous allons nous faire repérer ! Paniquai-je.
-Moins qu’à rester sur les Plages Grises, insista-t-il… Utilise ton nouveau pouvoir de cinquième esprit, j'ai envie d'avoir une démonstration privée ma Anna.
J’adorais quand il m’appelait comme ça. Ne résistant pas plus longtemps je chantais le Ah-Ah habituel et nous attendîmes l’arrivée d’un de mes amis. Elysia sauta sur ses pieds et me tendis la main pour faire de même. Est-ce notre faute si nos corps se rejoignirent alors que nos bouches se retrouvèrent ensuite l’une contre l’autre pile au même moment ? Je ne m'arrêtais plus de savourer sa langue molle et douce qui touchait la mienne dans une parfaite symbiose.
Quelques minutes plus tard nous fûmes arrêtés par un grognement rauque.
-Ne te moque pas ! Minaudai-je alors que mon ami mit sa main au sol.
Mon amant et moi montâmes dedans et mon ami m'emmena. Le Géant alla plus vite que d’habitude comme s’il sentait que nous étions en danger. Je me plaquai contre le dos d’Elysia et enfouis ma tête dedans. J’aurais aimé pouvoir rester ainsi toute ma vie. Oublier Amarok. Ce fichu mariage qui ne servirait à rien.
Après ce qui me parut des heures, nous finîmes par arriver sur un plateau surélevé qui faisait face à l’immense Forêt Enchantée. Nous entendions le bruit d’une cascade non loin.
-Merci mon ami ! S’exclama Elysia au Géant. Nous te rappellerons plus tard.
L'esprit de la terre acquiesça puis retourna auprès de ses confrères. Le jeune homme des Terres Gelées se tourna ensuite vers moi et demanda :
-Alors que penses-tu de la vue ma Anna d'amour ?
-C’est… Magnifique… Même si on ne voit pas grand-chose, avouai-je.
Elysia se remit à sourire.
-J’espérai que tu dirais ça, commenta-t-il.
Je le vis alors sortir deux bocaux de verre remplis de lucioles. Nous les lâchâmes ensemble.
-Que c’est beau, murmurai-je en me serrant contre lui.
mon beau Northuldra approuva. Il me prit ensuite la main et me tourna vers l’entrée du plateau.
-Oh…Mais il y a une issue ! M’exclamai-je surprise.
-Exactement, et c’est là que nous allons, m’intima-t-il…Comme ça je suis sûr que nous serons tranquilles et que tu n’auras pas froid.
Il alluma deux torches à l’aide de silex et nous partîmes à l’aventure. Elysia ouvrit la voie.
-Attention la pente est raide, chuchota-t-il en essayant de s’agripper à la roche humide.
Il dévala doucement et me tendis à nouveau la main pour que je puisse me déplacer sans tomber. Le froid vif fut remplacé par une chaleur tropicale. Une fois en bas, nous inspectâmes les lieux. C’était une grotte très épurée qui ne comportait qu’un rocher et deux chemins différents.
-Quel est cet endroit ? Demandai-je.
-Les cavernes perdues ! S'exclama-t-il. Je suis tombé dessus quand je suis venu plus tôt dans la journée, je suis étonné que tu ne les connaisses pas. Elles sont liées aux Géants.
-Cela fait un moment que je n’ai plus le droit de les voir, soupirai-je.
Sans entrer dans les détails, je lui expliquais comment Yuma était mort. Elysia me secoua l’épaule de compassion et reprit :
-Ce qui est bien c’est que maintenant que tu es cinquième esprit tu pourras venir te réfugier là surtout quand tu auras marre d’être marié à ce crétin d’Amarok.
La colère passa sur son visage. Je l’enlaçai pour le calmer.
-Allons, allons, ne l'appelle pas ainsi...Tu vaux bien mieux que ça ! Et puis tu sais très bien que c’est toi que j’aime, chuchotai-je.
Soulagé, Il me vola un baiser puis répliqua :
-Alors ? Quel petit tunnel va-t-on choisir ?
Je brandis la torche des deux côtés. Je souris en apercevant des pétales de crocus fléchés au sol sur celui de droite.
-Hum...Au hasard...Je dirai que c’est par là ! M’exclamai-je un grand sourire aux lèvres.
Les doigts d’Elysia effleurèrent mes fesses avant qu’il conclue :
-Bien joué mademoiselle Piceaerd. Alors allons-y !
La balade fut merveilleuse et sans risque comme j’avais pu le craindre à cause de l’espace sombre des lieux. Le temps semblait être arrêté. J’avais l’impression que nous étions seuls au monde. Nous marchâmes longtemps, toujours guidés par les pétales de crocus.
-C’est toi qui les as installés ? Demandai-je à Elysia après que nous soyons entrés dans un quatrième tunnel.
-Exactement, mais ne t’inquiète pas nous ne trouverons pas le minotaure au bout du labyrinthe ! Plaisanta-t-il.
Je ris à mon tour en repensant à ce mythe dont Maman nous avait parlé lorsque nous étions petits. Si seulement les mythes et les légendes n’existaient pas. Il n’y aurait pas de coupoles divines, pas de mariages forcés… Hélas… Telle était la vraie vie. Nous nous prîmes au jeu d’imaginer comment serait notre histoire si jamais nous avions pu finir ensemble et heureux.
-Je me marierai dans la robe Northuldra de Maman, commentai-je, elle est…
-Non ne le dis pas… Sait-on jamais. Laisse-moi croire que tu arriveras un jour dans cette tenue pour notre union.
-Il y aurait une grande cérémonie, tous les villageois seraient heureux, ça serait jour de fête, ils célèbreraient deux chamanes très compétents et auraient du respect pour eux, renchéris-je.
-Hum… L’idée me plaît, murmura Elysia en se blottissant toujours contre moi. Et après nous aurions pleins d’enfants !
-Pleins ? M’étonnai-je.
-Ah. Tu n’es pas d’accord ?
-Si bien sûr ! Le rassurai-je, nous aurions un garçon et une fille pour commencer !
-Je préfèrerais une fille en premier car elle serait aussi belle que toi ! S'écria-t-il.
-Et un garçon gentil et attentionné comme toi dans ce cas, rétorquai-je enchantée par ce rêve douloureux qui n’arriverait jamais.
-J’ai beaucoup de chance de t’avoir ma Anna d'amour… Et après ? Demanda-t-il encore.
Je réfléchis quelques secondes le temps que nous continuions de nous enfoncer toujours plus dans les tunnels des Cavernes Perdues.
-Nous habiterions dans une chaumière non loin des berges des Géants comme ça je pourrai les voir tous les jours ! Et les enfants gambaderaient dans l’eau de la rivière pendant que je leur chanterai la berceuse. J’apprendrai à Iduna le chamanisme et toi la chasse à Olaf…
-Iduna et Olaf ? Dit-il surpris.
-Quoi ? Tu ne veux pas ? Je trouvais ça bien de perpétuer la tradition des prénoms, expliquai-je.
Elysia s’arrêta quelques instants et me regarda longuement dans les yeux. Puis il m’embrassa longuement avec passion et douceur et reprit :
-Je n’avais pas rêvé meilleure proposition. Tu es exceptionnelle ma Anna.
Je rougis et sanglotai soudain. Tout ce futur qui n’existerait pas me rendit malheureuse.
-Excuse-moi, murmurai-je.
-Tu n’as pas à le faire mon amour, renchérit-il, je suis désolé d’avoir voulu faire ce jeu…Allez ! Viens ! Nous sommes bientôt arrivés et je sais ce qui va te remonter le moral.
Il m’amena alors jusqu’à un autre tunnel, cette fois qui était lumineux sans que nous ayons besoin d’approcher les torches. Nous les gardâmes quand même à la main. Il faisait plus chaud dans cet endroit. De l’eau coulait de la roche.
-Effleure la roche de tes doigts, déclara bientôt Elysia.
Surprise, je constatai bientôt que l’eau était chaude !
-Tu n’as pas peur qu’il y ait un volcan ? Paniquai-je.
Mise à part le mien bien sûr…Songeai-je à nouveau.
-Moi je dirais plutôt des geysers…Expliqua-t-il, et ce qui est curieux c’est que si tu vas dans l’autre partie de la roche elle est gelée… Touche encore pour voir.
Je m’appliquai alors à me rendre à l’opposée et constatai surprise que l’eau était froide.
-Qui sait, peut être qu’Ahtohallan arrive jusqu’ici, déclarai-je.
-Peut être… En tous cas quand nous aurons passé ce tunnel nous serons arrivés au bout, continua-t-il.
-Alors qu’attendons-nous ? M'impatientai-je.
Il fallut baisser la tête mais une fois que ce fut fait nous arrivâmes dans un lieu circulaire marqué par une cascade qui résonnait fortement. Un fin rayon de lumière naturelle se voyait bien au-dessus de nous. Elysia avait installé des couvertures de rennes au sol. Elles étaient entourées de pétales de crocus qui formaient un immense cœur. Mon pouls augmenta en voyant tous les efforts qu’ils avaient fournis.
-Surprise ! S’écria-t-il alors que je lui sautais au cou.
-Je t’aime Elysia, qu'est-ce que je t'aime !
-Moi aussi ma Anna d'amour, soupira-t-il ravi que sa surprise ait eu de l'effet.
Nous nous relâchâmes alors que mon cœur battait violemment. Notre union charnelle allait arriver d'un instant à l'autre. Je le sentais au plus profond de ma paroi intime qui était moite, prête à me rendre éveillée pour lui. Oui...Le moment était imminent. De la sueur coulait également le long de son front et je ne pus m'empêcher de regarder en direction de son bas-ventre. Son corps s'éveillait aussi et cela m'excita davantage. Toutefois Elysia prit son mal en patience et se contenta de dire:
-La cascade a la même particularité que l’eau que tu as vue sur les roches, Ce côté-là est gelé alors que celui-là est bouillant.
-Fascinant, murmurai-je. Je pourrais me laver dans ce cas, plaisantai-je.
-Si tu le désires oui...Tout ce que tu désires de toute façon sera le bienvenu Anna.
Grâce à l’eau chaude, Elysia nous fit du thé. Nous nous blottîmes contre les peaux de rennes et bûmes en toute sécurité. Le flux de chaleur reprit alors dans tout mon corps. Je n’osais plus bouger de peur de briser l’instant. Nous lâchâmes enfin nos bols et n'y tenant plus, je lui murmurai à nouveau :
-Tu te rappelles de la promesse que tu m’avais faite il y a deux ans ?
Il hocha la tête et répondit :
-Oui… Mais si tu ne veux toujours pas…Je ne te forcerai pas malgré tout ce que je t'ai dit tout à l'heure.
Je me relevai un peu trop brutalement sous la passion, la tête prête à exploser :
-Ne sois pas bête Elysia, je veux que tu me fasses l'amour, là, tout de suite, maintenant, s’il te plaît.
Pour accentuer mon envie, je lui plaquai un fougueux baiser sur la bouche. Il ne lui en fallut pas plus pour succomber à mes charmes. D’une main maladroite, je lui enlevais sa tunique alors que ses doigts coururent le long de mes épaules toujours dénudées. Son torse nu apparut me rendant folle de lui. Il n’était pas particulièrement musclé mais sa carrure de nomade était malgré tout mise en avant. Je me collai contre lui et le caressai avidement.
-Non Anna… Attends… Chuchota-t-il.
Je m’arrêtai brutalement et le dévisageai avec un regard peiné. J'étais vraiment une gourgandine !
-Ne va pas trop vite ma Anna… Je veux que tu te calmes d’abord, reprit-il.
-Mais…
Elysia posa son long index sur ma bouche déjà gercée par ses baisers.
-Non pas de « mais »… Si tu t’emballes je ne fais rien… Je veux pouvoir t’honorer comme il se doit, expliqua-t-il calmement.
Je me rétractai immédiatement alors que mon désir se stabilisa. Mon amant approcha à nouveau ses doigts pour caresser mes épaules alors que ses lèvres se perdaient dans mes cheveux. La chaleur au creux de mes reins remonta immédiatement et j’oubliai en quelques instants ce qu’il venait de me dire. Agacé et amusé, Il s’arrêta encore.
-J’ai dit calmement Anna… J’en ai autant envie que toi, mais je veux que le désir se prolonge… Je parle surtout pour moi… Il vaut mieux y aller doucement.
Je pris donc mon mal en patience et attendis ses caresses, ses baisers. Ses mains revinrent alors pour la troisième fois sur mes épaules nues et les caressa jusqu’à ce qu’il trouve le moyen d’enlever ma robe de cinquième esprit. Elle rejoint son haut de tunique. Je sentis la chaleur me montait aux joues en comprenant qu’il me voyait à demie-nue pour la première fois en tant qu'adulte. Pourvu qu’il aime mon corps. Priai-je très fort. Elysia observa avec dévotion les tâches de rousseurs qui parsemaient mes jambes et sa tête s’abaissa juste à leur hauteur. Son souffle chaud se répercuta contre elles me produisant des frissons. Sa bouche traça aussitôt un parcours, effleurant mes intérieurs de cuisses, remontant non loin de mon chakra racine, puis mon aine, mon nombril, mes seins, mon cou pour finir sur ma bouche.
-Tu ne mentais pas dans tes lettres quand tu disais que tu avais beaucoup de taches de rousseurs… Ils vont de pair avec tes cheveux… Tu es éblouissante Anna, murmura Elysia.
-Est-ce que je dois encore être calme-là ? Demandai-je incapable de contrôler le désir qui augmentait.
Elysia hocha la tête. Il s’assit et me cala contre lui pour continuer à pouvoir mieux me déshabiller. Il fit partir une de mes mèches de cheveux en arrière et détacha enfin le corset. Les seins débordèrent petits à petits, se dévoilant à lui. Il les regarda longuement alors que je lus un désir animal. Je n’étais pas sûre de lui faire de l’effet jusqu’à présent mais je sentis bientôt son membre masculin se durcir le long de ma jambe.
Il m’allongea ensuite sur les couvertures et s’attaqua enfin à ma poitrine que ses lèvres effleurèrent d’abord doucement avant que sa bouche ne s’amuse avec mes mamelons, les suçant furtivement pour mieux les lécher à nouveau. Je ne pouvais plus garder pour moi, tout ce feu intérieur, tout ce désir qui courrait dans tout mon être. Je poussai alors mon premier des nombreux gémissements qui surviendront au cours de cette activité. Elysia entendant l’appel redoubla de finesse et quitta mes seins pour redescendre à la hauteur de mon chakra racine.
Il fit alors quelque chose que je ne connaissais pas mais qui me plut énormément. Je lui pressai la tête pour qu’il continue même si je faillis rire à cause de la sensibilité de sa langue qui lapait avec délicatesse me rendant plus ouverte. Je cherchai ma respiration alors qu’il enleva complètement ma culotte. Elle roula sur le côté avec le reste des vêtements.
-Oh Anna… Interpella-t-il d’une voix rauque.
Ce fut trop pour moi. Je ne pouvais demeurer calme plus longtemps. Il ne m’arrêta pas cette fois, alors que je me relevais légèrement pour pouvoir à mon tour lui enlever son pantalon. Je le caressai aussi remontant mes doigts le long de ses jambes duvetés, de ses fesses fermes, de sa virilité havre de désir, de son abdomen dur.
-Elysia… Entre… Maintenant… Ordonnai-je.
-Oui…Anna… Oui...Tout de suite...
Je me calais à nouveau sur le dos alors qu’il m’écarta les jambes pour mieux se positionner.
-Je ne vais pas te faire mal promis, murmura-t-il.
Le temps que je comprenne où il voulait en venir, il était déjà insinué dans mon être. La partie pénible mais éphémère commença. Sa bouche joua à nouveau avec mes seins alors que je sentais que la paroi du bas résistait encore un peu. Je m’accrochai à ses fesses pour l’aider à percer définitivement ce qui faisait encore de moi une petite fille selon les guérisseuses. J'écartai l'appréhension. Essayai de me détendre le plus possible. De son côté Elysia s’impatienta, écrasa ses lèvres contre les miennes avec passion et je sentis bientôt qu’il avait réussi.
Nous nous consultâmes du regard et rîmes un peu pour désamorcer l’instant de stresse. Puis les choses sérieuses recommencèrent. Maintenant que l’accès était libre, Elysia trouva le rythme parfait pour me faire devenir de plus en plus sensible. L’amour intime continua ainsi pendant de longues minutes. Des minutes que je ne voulais pas arrêter mais qu’il était de plus en plus difficile de retarder malgré le bien-être et la communion vers laquelle nous semblions partir.
-An...na...je ne...peux pas rest…Finit-il par dire.
-Si reste ! Suffoquai-je. Fais-moi un bébé, s’il te plaît, Elysia.
-Mais...Et... Amarok…
-Je...me fiche...d’Amarok et de mon mariage… Je…Je n’aime que toi… Je veux un bébé de toi, s’il te plaît, répétai-je.
Mon air déterminé sembla le convaincre pour de bon. Ses mains me relevèrent un peu de sorte à ce que je sois presque assise le temps que nous terminions. Les cris s’amplifièrent, résonnant dans les lieux masqués par la cascade.
-Oh Anna ! Oh Anna!
-Oui Elysia ! Oui...Oui...Elysia !
-Anna ! Anna ! Anna ! Cria-t-il.
-Vas-y Elysia ! Elysia ! Encore! Plus fort ! Hurlai-je.
Nos prénoms furent prononcés. Répétés. Déformés par des cris plus puissants que je n’aurais jamais pensé pousser un jour. Nous entendre mutuellement finit de nous exciter et le désir conservé jusqu’à présent dans nos corps s’échappa enfin marqué par un bien être éphémère.
Nos respirations redevinrent lentes alors que nous nous abattîmes satisfaits, repus et heureux après cette première expérience.
****
Mamie laissa le silence dans la hutte. Personne n’osait parler ni se regarder tellement nous étions gênés d’avoir eu toute la scène. Et j’en avais encore plus honte en devinant le lieu où ça s’était passé. Mon cœur se serra en repensant à ma tristesse en croyant que ma précieuse Elsa était morte. Et c’est moi qui l’étais à présent…Murmurai-je pour moi-même.
-J’avais pourtant dit que je ne voulais pas les détails… Grogna Yélana aussi rouge que nous tous.
Papy et Mamie éclatèrent de rire alors qu’Hans et moi dîmes en même temps :
-Mais je croyais que Maman avait été faite sur les Plages Grises ?!
Les rires redoublèrent de plus belles alors que cette dernière nous regarda outrée.
-Pourrai-je savoir comment vous êtes au courant de ça vous deux ? Questionna-t-elle.
J’allais commencer à répondre mais elle me devança :
-Non, non je ne souhaite pas le savoir finalement...Grand dieu je ne veux plus rien entendre de votre bouche à tous les deux ! Ajouta-t-elle à l'adresse de mes grands-parents.
-Pourtant l'histoire n'est pas finie mon Ange de l'Air, plaisanta mon aïeule.
Maman l'ignora et se tourna alors vers Papa qui était aussi blanc qu’un cachet de morphine.
-Agnarr est-ce que ça va ? Demanda-t-elle.
Il ne répondit pas. Mamie enchaîna aussitôt :
-Ah bah si j’avais su qu’il fallait au moins ça pour vous faire taire mon Gendre, je vous aurais raconté toutes mes scènes d’amour plus souvent.
Il sortit enfin de sa litanie et reprit :
-Oh bah d’après ce que j’ai compris, il va y en avoir une autre dans pas longtemps Belle-Maman.
Elle lui sourit :
-Exactement mon Gendre.
Kristoff renchérit alors :
-Euh… J’espère que le but de votre réunion familiale n’est pas de raconter ses exploits sexuels parce que sinon je passe mon tour....Je n'ai eu qu'une expérience pour ma part.
Je rougis inconsciemment tout en sachant que j’étais la seule personne avec qui il avait pu partager ça.
-Dommage, Anna aurait pu avoir une comparaison entre sa elle du futur et elle-même ! Lâcha Mamie toujours tout sourire.
Kristoff s’inclina gêné alors qu’Hans manqua de s’étrangler.
-Je ne suis pas certain que la cohabitation soit une bonne idée pour nous deux, railla mon mari.
-Je suis tout à fait d’accord avec mon fils adoptif ! Renchérit Papa. Ayez pitié de mes pauvres oreilles, déjà qu’entendre vos ébats Belle-Maman c’est assez douloureux, je n’ai pas besoin de savoir en plus que ma fille que j’ai vu grandir se fasse prendre du matin au soir même pas un prince merci.
-Helga ne sortez pas des roses Agnarr, reprit Maman.
-Il aurait peut être mieux value, soupira Mamie, « se faire prendre » vous dîtes ?! j’admire votre figure de style mon gendre...Mais après tout...Je comprends d'où viennent certaines expressions...Dit-elle encore l'air pensif.
-S’il vous plaît je voudrais savoir la suite ! Les coupai-je souhaitant changer de sujet, je...Je veux bien essayer de prendre du recul...J'ai dit que je voulais entendre l'histoire, donc si Mamie ne veut omettre aucun détail c'est son droit!
-Je passe mon tour si y a encore des parties de jambes en l'air ! Balbutia Papa.
Il était sur le point de quitter la hutte mais mon aïeule l'en empêcha et répliqua :
-Encore un mot et c’est votre premier rapport qui sera ma prochaine description mon Gendre ! Ne vous défilez pas ! Vous souhaitiez savoir comment a été conçue votre femme ! N'ayez crainte vous allez le savoir !
Lui et Maman pâlirent. Papy et Mamie se lancèrent à nouveau un regard plein d’amour et continuèrent.
****
Nous nous assoupîmes pendant une heure ou deux en tous les cas il faisait encore nuit quand je rouvris les yeux. Elysia dormait contre moi, une main nichée sur mon sein qu'il me compressait faisant durcir mon mamelon. Je lui embrassai la joue pour le réveiller. Ce que nous venions de faire avait été au-delà de mes espérances et je me sentis honteuse d’avoir envie de recommencer. Encore une fois Anna...Pourquoi dois-tu te sentir honteuse ?! Tu as fait l'amour avec l'homme pour qui tu éprouves des sentiments forts ! Il n'y a absolument aucun mal à cela ! Oui je ne souhaitais qu'une seule chose : Qu'il s'agite encore et encore dans mon être jusqu'à à nouveau ressentir le bien-être ultime...Oui je voulais l'entendre crier mon prénom à pleine voix tout comme je le faisais pour lui d'une voix qui m'était méconnaissable car passionnée...Oui je voulais qu'il m'embrasse à pleine bouche, qu'il me caresse les seins, les fesses, le cou, le dos tout comme je voulais lui masser les reins, l'entrejambe, les pieds, ses clavicules et lui toucher le torse, l'aine et sa virilité jusqu'à ce que notre vie sur Terre soit finie...Il n'y avait absolument aucun mal à cela. Nous nous aimions tous les deux. Je repensais tout de même aux paroles que j’avais prononcé et je rougis redevenant la petite fille docile qui venait de désobéir à ses parents. Comment avais-je pu faire une telle demande à Elysia ? Oui je voulais des enfants avec lui mais c’était illusoire. Heureusement qu’il était rare de tomber enceinte dès notre première fois.
-Tu es réveillée ? Demanda-t-il soudain en me caressant les cheveux.
-Oui, répondis-je chassant mes pensées.
Et maintenant ? Qu’allions-nous dire ? Qu’allions nous faire ? Le bruit de la cascade me rappela que je voulais me laver. Je repoussai donc l’étreinte de mon amant et me levai en m’étirant. Je fis rapidement mes tresses pour ne pas me mouiller les cheveux et passai enfin du côté chaud de l’eau. J’avais l’impression d’être dans l’un de mes nombreux fantasmes. Et cela s’amplifia quand Elysia vint me rejoindre pour m’embrasser. Il me serra à nouveau contre lui sans pudeur et bredouilla d'une petite voix d'admiration :
-C’était wow… Tout à l’heure…
-Je confirme, chuchotai-je.
-C'est grâce à toi ma belle Anna...Tu as été superbe...Même s'il a fallu te réfréner un peu au début...Je n'aurais jamais imaginé que cela puisse être si fort.
-Moi non plus, murmurai-je, je voudrais rester ici avec toi, vivre dans cette grotte toute ma vie.
Elysia ne put qu’approuver. Mais son air amoureux fut bientôt remplacé par un air résigné. Nous savions que ce n’était pas possible.
-Les Northuldra se lèvent vers huit heures, murmurai-je. Nous n’y sommes pas encore.
-Il faudra quand même que je parte avant, dit-il.
-Chut… Ne le dis pas… Je t’en prie, insistai-je semblant ma gorge se serrer rien qu’à cette idée.
Il acquiesça puis m'observa longuement. Il attrapa alors quelques gouttes de la cascade et s’amusa à me les faire couler sur mes mamelons. Je le regardais un peu étonnée.
-J’avais envie, se justifia-t-il en me dévisageant l'air joueur.
J’éclatais de rire alors qu’Elysia me fit danser sur l’air de la berceuse de Maman. Cela donna un effet bizarre. Mais nous nous en fichions. Nous étions heureux. Nous nous embrassâmes sauvagement sentant l'eau couler le long de nos corps nus. Ses mains étaient dans mes cheveux, les miennes appuyées contre sa nuque pour qu'il ne s'arrête pas. Après plusieurs minutes d'entrouvertures de lèvres nous retournâmes nous blottir dans les couvertures encore quelques heures, nous contentant juste d’observer les flammes des torches qui continuaient de nous réchauffer.
-Je voudrais que cette nuit ne s’arrête jamais, chuchotai-je penchant ma tête à l’envers pour pouvoir l’embrasser à nouveau.
-Moi aussi...Promets-moi que tout ceci n'est pas un rêve, dit-il.
-Je te le promets, repris-je prenant sa main pour l'inviter à la glisser vers mon sein.
Sans se faire prier, Elysia recommença à me caresser et nous refîmes l’amour avec moins d’apriori que tout à l’heure. Pas de somnolence après cette nouvelle union cette fois, beaucoup d’échanges. Nous parlâmes quand même de ce qui s’était passé en deux ans. Je finis par révéler que le roi Runeard était venu pour la construction du barrage.
-Et tu as confiance en eux ? Demanda mon amant.
-Je ne veux pas avoir la haine de mes parents, répondis-je contournant la question. Runeard est un roi charmant.
-Charmant ? Répéta-t-il d’un timbre de jalousie.
-Il a été aimable lors de l’entretien ! Tempérai-je.
-Et il t’as vu en premier dans ta tenue de cinquième esprit, je paris ? Questionna-t-il.
-Oui. Comme tout le village, répliquai-je agacée.
Les traits d’Elysia se durcirent de colère.
-Oui de toute façon ça ne me regarde pas puisque tu n’es pas ma fiancée ! Lança-t-il méchamment.
Je le regardais furieuse.
-Pourquoi faut-il que tu gâches tout ?! Tu sais que tu peux être vraiment idiot quand tu t’y mets ! M’exclamai-je peinée.
Je me levai subitement. Puis j’enfilais mes vêtements à la hâte alors que des larmes de rage coulèrent le long de mes joues. Elysia s’habilla à son tour avant de m’entourer de ses bras protecteurs que je refusai dans un premier mouvement.
-Pardonne-moi Anna… Je ne veux pas que ça se termine comme ça… Je t’en prie, supplia-t-il, je t'aime.
-Je ne me suis pas offerte au Roi Runeard cette nuit, dis-je froidement.
-Je sais bien...Excuse-moi de ne pas te faire confiance, bafouilla-t-il.
-Apprends à m'en donner...Tu es resté quatre ans avec Yélana...Et je n'ai jamais douté de toi, renchéris-je.
Elysia pâlit mais baissa les yeux ne trouvant rien à redire. Il me prit alors la tête entre ses mains et m'embrassa doucement avant de murmurer :
-Mon monde serait perdu sans toi ma Anna d'amour...Je vais changer je te le promets.
Je lui rendis son baiser pour donner mon accord. Il essuya mes dernières larmes alors que je me lovais dans ses bras oubliant toute ma colère. Nous songeâmes pendant quelques secondes à retourner nous blottir contre les couvertures mais il fallait se rendre à l'évidence...Nous devions repartir vers l'extérieur.
A regret, nous observâmes une dernière fois la cascade et laissâmes les couvertures de renne en souvenirs. Le chemin de retour se fit dans une atmosphère plus lourde qu’à l’allée. J’essayai de ne pas penser à la fin de la nuit qui était inévitable. La lumière de l’aube était déjà présente lorsque nous montâmes le plateau. J’appelai rapidement le géant et il nous ramena au point de départ. Les Plages Grises. Là où tout avait commencé.
Il faisait moins froid qu’hier soir grâce à la lumière. Notre nappe était toujours sous l’Epicéa. L’endroit était paradisiaque et solitaire. Personne ne viendrait nous embêter pour encore deux heures malgré ce que pouvait penser Elysia. Nous nous allongeâmes et prîmes le frais à l’air libre.
-A quoi penses-tu ? Demanda-t-il soudain en jouant avec mes cheveux.
-A nous, répondis-je.
J’avais beau fermer ou ouvrir les yeux, nos deux moments intimes tournaient en boucle dans ma tête.
-Je t’ai toujours trouvé attirante et belle, admit-il, et que dire de ton intelligence et de ta force de caractère.
-Calme-toi Elysia à t’écouter je suis parfaite, repris-je en souriant. Malheureusement il n’y a que dans mes fantasmes que je le suis, ajoutai-je alors qu’il hocha la tête.
Il se releva étonné et demanda sur un ton un peu moqueur :
-Tu as des fantasmes ? Toi ? Anna Picéaerd ? La plus docile et sage femme du monde !
J’acquiesçai gênée.
-Parce que toi non peut être ? Repris-je.
-Oh… Je ne pense pas que tu veuilles vraiment savoir, bafouilla-t-il pris au dépourvu.
-Tu m’en donnes un à toi, je t’en donne un à moi, dis-je avec défi.
Il m’observa avec tendresse et nous nous serrâmes la main pour sceller notre accord.
-Commence, décidai-je.
Elysia se racla la gorge comme pour enlever la gêne et déclara rapidement :
-Eh bien, du plus loin que je m’en souvienne, je nous ai toujours imaginé en train de faire l’amour dans la nature, au milieu des Epicéa mais aussi à Ahtohallan quelquefois. Et quand nous le faisons, c’est plutôt fort, intense… Oh… Et tu me domines la plupart du temps… Et nous nous disons des mots assez vulgaires… ça nous stimule… Bon à toi maintenant, bafouilla-t-il rapidement.
-Alors généralement dans tous mes fantasmes, tu arrêtes mon mariage avec Amarok et nous faisons l’amour sous une cascade chaude après, dis-je en rougissant.
Elysia sourit et reprit triomphant :
-J’ai donc réussi à lire en toi dans ce cas.
J’hochai la tête avant qu’il ne recommence à défaire la fermeture de ma robe. Nos fronts se touchèrent alors que nos peaux devinrent à nouveau bouillantes.
-Je crois que nous avons encore le temps pour une troisième fois, chuchota-t-il en observant le soleil… Enfin… Si tu es d’accord bien s…
Je ne lui laissai pas terminer sa phrase et l’embrasser pour donner mon consentement.
-Réchauffe-moi, murmurai-je, réchauffe-moi plus.
Elysia ne se fit pas prier. Dans des gestes de désir et de caresse il enleva mes vêtements alors que je lui arrachai presque sa tunique. Nous nous plaquâmes ensuite l’un contre l’autre. Mes seins s’écrasaient contre son torse alors que sa main positionna mes cuisses autour de sa taille. Il s’engouffra sans problème, se calant contre l’arbre pour que je sois au-dessus de lui. Ne réfléchissant pas plus, je m’agitais d’avant en arrière m’assurant que nous y trouvions chacun notre compte. Elysia me tenait les fesses avec force, gémissant à son aise alors que je n’osais plus pousser des cris malgré l’envie, à cause du lieu extérieur. Mon bel amant enfouit encore plus sa tête dans ma poitrine alors que ma langue commença à se délier pour lui offrir son propre fantasme. Ainsi je lui murmurai des mots non conformes au langage de tous les jours.
-Non Anna, tu n’as pas à le faire…S'excusa-t-il.
-Je le veux bien ! Laisse-moi t'offrir ton propre fantasme !
Nos regards se croisèrent et je n’eus pas besoin de beaucoup argumenter pour continuer. Les mouvements s’amplifièrent de façon tenace comme si nous voulions encore atteindre le septième ciel en ce début de nouvelle journée. Je me martelais contre lui, compressant toujours plus mes hanches contre ses cuisses. Il regardait mon visage, mes paupières à demi closes à cause de mon état de passion transie.
-Tu es belle Anna, murmura-t-il.
Je ne rougis plus et redoublais au contraire de brutalité face à l’excitation qui se ressentait dans ses paroles.
-Continue Elysia...Oh mes aïeux continue ! Criai-je enfin fort.
-Oui Anna...Oui...Oui...Oui...Scanda-t-il.
Sa langue se délia à son tour vers les sons rauques qui marquaient le rythme de ses allers-retours dans mon être si bien que lorsque nous nous terminâmes une bonne quinzaine de minutes plus tard son dos était marqué par l’écorce de l’épicéa.
***
-Belle-Maman auriez-vous une bassine à proximité s’il vous plaît ? Je ne vais pas garder le ragoût de rennes cette fois, se plaignit Papa.
Mamie lui tendit la marmite.
-Tenez mon Gendre allez dehors dans ce cas ! Et emmenez Iduna avec vous, ajouta-t-elle en lui faisant un clin d'oeil.
Lui et Maman rougirent démasqués, mais partirent et ne revinrent pas avant un bon moment.
-Une petite nature cet Agnarr, déclara Papy.
-Ou un bon comédien, dit Mamie avec un sourire.
-Oh, ne lui en veux pas Elysia, même moi je commence à avoir des nausées, renchérit Yélana, je vais aller faire un tour pour prendre l’air...Et non ne me regarde pas comme ça, je ne vais rien faire avec mes mains !
-Mais oui ! A d'autres mademoiselle Coudrier !
-Ce n’est pas pour prendre la défense de Papa, intervins-je, mais avoue Mamie que si tu avais la description de tes parents en train de faire ce genre de choses tu serais dans cet état aussi.
Elle s’étouffa et reprit :
-Oui tu as raison Anna… D’ailleurs tous ses souvenirs ont fait monter en moi de très bons sentiments. Du coup, je pense que c’est l’heure pour tout le monde d’aller prendre l’air.
Mamie nous lança un regard insistant alors qu’il ne restait que Kristoff, Sven, Hans et moi dans la pièce. Cela m’arrangea car même si je n’osais pas me l’avouer, à force de parler de sexe je commençais à en avoir envie aussi. Il était bon de nous retirer avec mon mari pour que nous ayons un nouveau moment d’intimité qui permettrait de nous réconcilier.
Comme s’il avait compris mes paroles Hans m’attrapa la main avant Kristoff. Ce dernier me fit de la peine. Il semblait perdu le pauvre. Il n’avait de cesse de s’accrocher à Sven. Hans me pressa les doigts et tout en prenant sur lui, il proposa soudain :
-Vous voulez venir avec nous ? On va se balader près du rivage.
Kristoff sursauta de surprise en comprenant qu’on s’adressait à lui et se reprit vite tout en lui lançant un regard accusateur :
-Non je vous remercie, je vais plutôt retourner dans la galerie des souvenirs, admirer MA Anna.
Le « MA » finit de m’achever et je croisai le regard accusateur du glacier avant qu’il ne s’en aille. Il n’y a pas si longtemps encore, j’aurais tellement espéré le voir se battre pour moi. Mais tout était différent depuis que mon cœur et mon corps s’étaient donnés à Hans. Mon mari ne put cacher son ravissement et nous partîmes alors que Papy et Mamie s’engouffraient déjà dans leur chambre.
-Pourquoi les rives plutôt que les Plages Grises ? Demandai-je soudain.
-Avec ce que j’ai entendu je n’ai pas particulièrement envie de le faire au même endroit, répondit Hans d’un ton bourru… Et je me dis que près des rives au moins nous sommes sûrs de ne pas croiser Papa et Maman qui eux préfèrent sans doute la plaine près des monolithes.
J’acquiesçai même si c’était près des rives que Yuma avait fait du mal à Mamie. Alors que nous visualisâmes le décor, il se matérialisa sous nos yeux. L’eau était là, la roche aussi, mais dépourvu de vie car les esprits de la Terre ne pouvaient pas être dans le monde des morts. Ne réfléchissant pas, j’enlevai mes chaussures et barboter un moment dans l’eau.
Je mis un temps avant de voir qu’Hans attendait toujours sur la rive, observant les arbres qui nous entouraient.
-Tu ne viens pas ? Questionnai-je, c'est toi qui voulait ce décor je te rappelle !
Il resta distant.
-Anna… Je suis désolé de t’avoir posé cette question de la réincarnation la dernière fois. Je suis encore plus nerveux, maintenant que Kristoff est avec nous, finit-il par lâcher.
-Approche, murmurai-je.
Il hésita puis vint se poster au milieu de l’eau avec moi. Je me faufilais entre ses bras et voulus rester ainsi car j’étais bien.
-Est-ce que tu sais comment Mamie a dit qu’on allait se réconcilier ? Demandai-je.
Il secoua la tête. Je souris et me penchai à son oreille pour chuchoter :
-Chaires contre chaires…
Son visage s’empourpra et il essaya de rester digne en me demandant plutôt ce qu’il avait loupé de l’histoire de mes aïeuls quand il s’observait encore dans la Galerie des Souvenirs. Je lui racontai brièvement l’étape à Ahtohallan et le passage de Papy Runeard.
-On devrait peut-être retourner à la hutte, non ? S’écria-t-il soudain.
-Ne t’inquiète pas, ils ne recommenceront pas sans nous, répondis-je tout en me déshabillant complètement.
J’envoyais mes vêtements n’importe comment sur les rochers bouillant à cause du soleil.
-Mais qu’est-ce que tu fais ?! Demanda innocemment Hans.
Je restai postée devant lui, me déhanchant pour attirer le désir mais il faisait semblant de ne pas comprendre.
-Ah ? Tu ne veux pas ? Demandai-je en jouant l’étonnée, bon très bien dans ce cas je remballe ! M’exclamai-je prête à retourner récupérer mes vêtements.
Deux secondes plus tard je fus propulsée dans l’eau plaquée par des baisers sur mon dos. Puis en deux temps trois mouvements Hans me ramena contre lui et de ses mains me chatouilla le ventre.
-Non à moi ! Dis-je entre deux fous rires. Il y a coup bas ! Tu triches ! Moi aussi je peux le faire !
Sans attendre je lui soulevai les jambes et atteins ses pieds.
-Gagné ! M’exclamai-je.
-Non Anna ! Arrête ! Tu n’as pas le droit ! Rétorqua-t-il en essayant d’enlever ses orteils à mon emprise.
Il attendit un moment d’inattention et arriva enfin à s’arracher de mon piège. Il plaqua ses jambes contre mon dos pour me rapprocher de lui.
-Prince Hans, je vous aime, murmurai-je en lui faisant un bisou esquimau.
Il me le rendit en souriant et approcha ses lèvres des miennes.
-Moi aussi princesse Anna d’Arendelle… C’est grâce à toi que je suis devenu meilleur.
Je ris gênée et lui repris le pied pour une nouvelle attaque.
-Et regagné !
-Ah bon tu crois ! Rugit-il en reprenant les chatouilles.
-Hey ! Mais tu n’es plus sur le ventre-là ! Rétorquai-je alors que sa main avait glissé sur mes fesses.
-Peut-être parce que j’ai envie de jouer… à des jeux plus adultes ! Susurra-t-il tout en guidant ma main vers son pantalon.
Je compris immédiatement le message et lui arrachai le tout pour l’envoyer en boule avec ma robe. Puis je me collai à nouveau contre lui et lui pris violemment la tête pour l’embrasser langoureusement.
-Alors quelle est ta version de chat perché ? Demandai-je alors que ma poitrine était la hauteur de sa bouche.
Comme toute réponse Hans me mit dos à lui et me tapota gentiment le derrière jusqu’à que je ressente des picotements de plaisir.
-Attends je veux essayer, répliquai-je car ses nouveaux gestes durant l’amour réveiller en moi une nouvelle excitation.
Mon mari se laissa faire patiemment et je pus lire de la satisfaction dans son regard.
-C’est quoi la suite ? Murmurai-je, euphorique.
Toujours sans répondre oralement, mon mari me ramena contre les rochers chauds et m’y plaqua violemment avant de m’écarter les jambes et d’y enfouir sa tête. Ce geste me ramena en arrière… Oui… Kristoff aussi l’avait fait dans mon fameux rêve contre le mur...Tout comme Papy Elysia pour émoustiller Mamie.
-Cela te plaît ? Demanda-t-il.
J’hochai la tête gênée, poussant les mêmes gémissements que la dernière fois. Puis Hans quitta ma fleure intime et sa bouche remonta jusqu’à la mienne.
-Maintenant que nous avons toute la mort, je me débrouillerai pour te faire l’amour dans toutes les parties de la Forêt Enchantée, déclara-t-il sous la passion.
Je ne pus qu’accepter cette proposition. Mon mari me maintint alors contre le rocher en me tendant les bras en croix et s’insinua enfin en moi. La bulle de désir éclata en même temps que mes cris que je libérais enfin.
-Hans…Vas-y…Doucement…Je…T’en…Prie…Bredouillai-je, je…Ne…Vais…Pas…Tenir…Très…Longtemps…Sinon…
-Tant pis… Moi non plus… Renchérit-il.
Les enchaînements furent brefs et je ressentis vite le bien être intense m’envahir en même temps que mes cris qui marquèrent le silence. Hans ne mit pas longtemps avant de m’y rejoindre et nous reprîmes notre respiration, essoufflés.
Nous attendîmes quelques minutes avant de rattraper nos vêtements tout froissés.
-Hum… Anna, ma chérie… Il faudra que tu y ailles plus doucement la prochaine fois, déclara Hans un sourire aux lèvres.
J’observais alors son pantalon qui avait été déchiré au niveau de l’entrejambe et nous éclatâmes de rire, enfin heureux d’avoir retrouvés notre complicité.
Et pour ceux qui n'auraient pas compris d'où vient le titre...
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le passé 3 : Les souvenirs d'une Grand-Mère : Attention contenus mature !
Ven 20 Nov 2020, 22:08
Torride ce chapitre !
T'as réussi à faire un chapitre entier qui ne parle UNIQUEMENT que de sexe. Je m'attendais à autre chose pour l’anniversaire du second film, mais pourquoi pas ( ͡° ͜ʖ ͡°)
Mais déjà rien que le fait qu'Elysia-Mamie Anna font copuler dans la même p***** de caverne où Olaf est mort, ça fait voir le second film sous un autre angle. Et le coup des crocus pour tracer le chemin vers le lieu de fornication, je peux plus m'empêcher de me dire que ce sont les mêmes qui accompagnent le tas de neige qu'est devenu Olaf dans le second film
Et décidément, telle grand-mère telle petite-fille, parce que voilà qu'Anna veut faire la même chose avec Hans, mais le pire c'est qu'ils abîment le pantalon d'Hans pile au niveau de l'entrejambe. Donc dans l'Helveg comme dans les souvenirs, je me demande bien comment va réagir le parti qui n'est pas sensé savoir ce qui s'est passé entre les tourtereaux.
T'as réussi à faire un chapitre entier qui ne parle UNIQUEMENT que de sexe. Je m'attendais à autre chose pour l’anniversaire du second film, mais pourquoi pas ( ͡° ͜ʖ ͡°)
Mais déjà rien que le fait qu'Elysia-Mamie Anna font copuler dans la même p***** de caverne où Olaf est mort, ça fait voir le second film sous un autre angle. Et le coup des crocus pour tracer le chemin vers le lieu de fornication, je peux plus m'empêcher de me dire que ce sont les mêmes qui accompagnent le tas de neige qu'est devenu Olaf dans le second film
Et décidément, telle grand-mère telle petite-fille, parce que voilà qu'Anna veut faire la même chose avec Hans, mais le pire c'est qu'ils abîment le pantalon d'Hans pile au niveau de l'entrejambe. Donc dans l'Helveg comme dans les souvenirs, je me demande bien comment va réagir le parti qui n'est pas sensé savoir ce qui s'est passé entre les tourtereaux.
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le passé 3 : Les souvenirs d'une Grand-Mère : Attention contenus mature !
Ven 20 Nov 2020, 23:32
Dov a écrit:Torride ce chapitre !
T'as réussi à faire un chapitre entier qui ne parle UNIQUEMENT que de sexe. Je m'attendais à autre chose pour l’anniversaire du second film, mais pourquoi pas ( ͡° ͜ʖ ͡°)
Mais déjà rien que le fait qu'Elysia-Mamie Anna font copuler dans la même p***** de caverne où Olaf est mort, ça fait voir le second film sous un autre angle. Et le coup des crocus pour tracer le chemin vers le lieu de fornication, je peux plus m'empêcher de me dire que ce sont les mêmes qui accompagnent le tas de neige qu'est devenu Olaf dans le second film
Et décidément, telle grand-mère telle petite-fille, parce que voilà qu'Anna veut faire la même chose avec Hans, mais le pire c'est qu'ils abîment le pantalon d'Hans pile au niveau de l'entrejambe. Donc dans l'Helveg comme dans les souvenirs, je me demande bien comment va réagir le parti qui n'est pas sensé savoir ce qui s'est passé entre les tourtereaux.
Très torride ! J'avais déjà fait un chapitre comme ça dans le 19 de Retour vers le passé
Alors ils ne font pas l'amour précisément où Olaf est mort puisqu'ils font le chemin dans la grotte à l'envers (ils entrent par le plateau où Anna d'Arendelle sort). Pour le crocus c'est l'idée
Par contre on aura pas les réactions immédiates du retour dans la hutte !
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le passé 3 : Les souvenirs d'une Grand-Mère : Attention contenus mature !
Sam 21 Nov 2020, 23:10
Alors un nouveau chapitre...Voyons cela
-Après lecture-
Donc pour résumer...
On a une partie tout de même assez longue avec les retrouvailles entre les deux amants toute mignonne où ils ne savent pas trop comment se parler ni quoi faire...L'instant dure puis on part vers les carrières et là encore c'est tout mimi...
Mais mine de rien toute cette partie est finalement assez longue et...Bon on sait tous ce qu'il va se passer. Après tout dès les premières lignes, Maman Helga ne laisse souffrir d'aucune ambiguité...Oui patience j'y viens au cas Helga...
Bref c'est un passage vraiment bien romantique mais le comble c'est que finalement, en tant que lecteur on est plus en mode...
Bref...Maman Helga...
Donc Maman sait absolument tout, elle sait que sa fille va devenir une femme, elle sait qu'elle va pas faire ça avec le mec qui lui est destinée mais... Vas y girl fais toi plaisir!
Et ça corrobore avec le commentaire précedent.
C'est pas non plus hyper surprenant fallait être aveugle pour pas les capter mais du coup... Helga, elle est juste hyper nympho vis à vis de sa fille ou elle kiffe le pouvoir à la laisser ainsi se marier de force à un mec qu'elle n'aime pas?
Mesdames et messieurs les jurés...Quand on aura condamné le fiston Pieter, pouvez vous vous arrêter sur maman merci!
Sinon...Nous pouvons aussi apprécier l'idée que...ce qui doit se passer a lieu dans les cavernes où Anna ...
Mon Dieu je ne pourrais plus jamais regarder ce lieu de la même façon désormais.
Et quoi?... Faut avancer à la suite...Bon...
Eh bien on peut dire que pour Mamie c'est...
Comme d'habitude un exercice réussi où l'on ne tombe jamais dans la vulgarité et après moult écrits de ce type on trouve encore des différences de l'originalité mais aussi et surtout des sentiments et de la douceur...
Ah oui et pendant ce temps dans l'Helveg on a Mamie en mode Rose Dawson qui raconte ses exploits pour la première fois... et on a Agnarr et Yelena...
Et on a Anna qui elle s'en fout et te balance... qu'elle pensait que sa mère était conçue sur les plages grises ce qui donne l'occasion à Mamie de continuer à raconter ses exploits nocturnes
(ah oui et au passage mention spéciale pour Iduna qui s'étonne que sa fille sache ça pour finalement...ne pas vouloir savoir pourquoi elle le sait... Tu m(étonnes)
Et enfin on a Kristoff...Qui lui vient d'arriver et entend comme première histoire...ceci!
Bon donc on retourne dans la jeunesse de mamie et... bah vous savez...
Oui je sais...c'est d'un gout douteux mais il en fallait bien un!!!
Et on a là une petite nouveauté dans ces scènes...L'apparition des fantasmes. Ainsi on apprend que Elysia
Faut pas juger... Mais maintenant j'ai des images mentales que j'aurai préféré ne jamais avoir et... NON RIEN A FAIRE JE N'IRAI PAS CHERCHER DE GIF POUR L'EXPRIMER!!! J'AI TROP PEUR DE CE QUI POURRAIT SORTIR!
Bref, on est sur les plages grises et comme l'avait dit Anna, il faut bien concevoir la petite Iduna alors...
Et là on a la totale! Rappellons que quelques heures...Que dis-je minutes même, c'était encore que des enfants qui n'avaient jamais rien fait et là on a une description détaillée avec des recherches complexes dans les positions et...
Attendez ...Comment est-ce qu'ils?...Et du coup la jambe elle passe et...
Hum pardon je m'égare bref poursuivons...
Vous savez, comme on dit... Jamais deux sans trois alors on y retourne une dernière fois avant de rentrer!
Cette fois c'est escamotée, une phrase suffit puis...Petite discussion entre les deux amants.
Vont-ils exprimer leur amour? Débriefer sur ce magnifique moment partagé?
Elysia...
C'est pas possible d'être aussi neuneu et de péter l'ambiance comme ça! Là y a crime!
Alors il se ratrappe à peu près aux branches...Heureusement qu'elle n'est pas rancunière Mamie...Mais si ça avait été la petite fille, pour sur il aurait pris un pain le mouton!
Et après relecture je me rends compte que je me mélange les pinceaux entre les scènes...faut dire ce fut une nuit ultra agitée pour Mamie c'est dur (oui elle a dit cette phrase aussi sans doute!) de se souvenir de la chrnologie exacte.
Alors je terminerai quand même par cette petite remarque pour ce jeune couple
Les enfants si vous voulez tenir la distance va falloir penser à y aller plus doucement, parce que les marques de l'epicéa dans le dos...Fallait y aller fort
Mais bon on se souvient, Elysia a des goutes très particuliers alors...Pourquoi pas.
Bien laissons les et retournons dans l'Helveg où apparemment avoir parlé à ce point de la chose en a emoustillé plus d'un...
Agnarr, on sent bine la maladie diplomtique et Iduna qui suit... Troisième vendredi du mois...TOUSSA TOUSSA.
Hans qui part bouder dans son coin et Anna qui va le suivre pour aller le calmer...Sous les conseils de Mamie qui visiblement veut la hutte pour elle seule avec Elysia
Sans doute veut elle vérifier si dans l'Helveg le mouton est toujours aussi endurant!
Et Anna dans tout ça... pareil petite partie de gymnastique avec le rouquin qui pète sa petite crise de jalousie. On sent que l'arrivée de Kristoff continue de le perturber.
D'ailleurs le mot de la fin sera pour le montagnard...
On a tous les couples qui s'envoient en l'air et lui pendant ce temps...Il est seul avec Yelena et...
Ouf! Ce fut éprouvant...J'en connais qui vont bien dormir après toutes ces émotions!
Et je redoute la suite car Mamie a bien pris son pied... Mais va falloir payer la facture maintenant, car y a un mariage forcé qui approche...
-Après lecture-
Donc pour résumer...
On a une partie tout de même assez longue avec les retrouvailles entre les deux amants toute mignonne où ils ne savent pas trop comment se parler ni quoi faire...L'instant dure puis on part vers les carrières et là encore c'est tout mimi...
Je brandis la torche des deux côtés. Je souris en apercevant des pétales de crocus fléchés au sol sur celui de droite.
Mais mine de rien toute cette partie est finalement assez longue et...Bon on sait tous ce qu'il va se passer. Après tout dès les premières lignes, Maman Helga ne laisse souffrir d'aucune ambiguité...Oui patience j'y viens au cas Helga...
Bref c'est un passage vraiment bien romantique mais le comble c'est que finalement, en tant que lecteur on est plus en mode...
Bref...Maman Helga...
-Amusez-vous bien…Et pensez à dormir quand même.
Donc Maman sait absolument tout, elle sait que sa fille va devenir une femme, elle sait qu'elle va pas faire ça avec le mec qui lui est destinée mais... Vas y girl fais toi plaisir!
Et ça corrobore avec le commentaire précedent.
C'est pas non plus hyper surprenant fallait être aveugle pour pas les capter mais du coup... Helga, elle est juste hyper nympho vis à vis de sa fille ou elle kiffe le pouvoir à la laisser ainsi se marier de force à un mec qu'elle n'aime pas?
Mesdames et messieurs les jurés...Quand on aura condamné le fiston Pieter, pouvez vous vous arrêter sur maman merci!
Sinon...Nous pouvons aussi apprécier l'idée que...ce qui doit se passer a lieu dans les cavernes où Anna ...
Mon Dieu je ne pourrais plus jamais regarder ce lieu de la même façon désormais.
Et quoi?... Faut avancer à la suite...Bon...
Eh bien on peut dire que pour Mamie c'est...
Comme d'habitude un exercice réussi où l'on ne tombe jamais dans la vulgarité et après moult écrits de ce type on trouve encore des différences de l'originalité mais aussi et surtout des sentiments et de la douceur...
Ah oui et pendant ce temps dans l'Helveg on a Mamie en mode Rose Dawson qui raconte ses exploits pour la première fois... et on a Agnarr et Yelena...
Et on a Anna qui elle s'en fout et te balance... qu'elle pensait que sa mère était conçue sur les plages grises ce qui donne l'occasion à Mamie de continuer à raconter ses exploits nocturnes
(ah oui et au passage mention spéciale pour Iduna qui s'étonne que sa fille sache ça pour finalement...ne pas vouloir savoir pourquoi elle le sait... Tu m(étonnes)
Et enfin on a Kristoff...Qui lui vient d'arriver et entend comme première histoire...ceci!
Bon donc on retourne dans la jeunesse de mamie et... bah vous savez...
Oui je sais...c'est d'un gout douteux mais il en fallait bien un!!!
Et on a là une petite nouveauté dans ces scènes...L'apparition des fantasmes. Ainsi on apprend que Elysia
Faut pas juger... Mais maintenant j'ai des images mentales que j'aurai préféré ne jamais avoir et... NON RIEN A FAIRE JE N'IRAI PAS CHERCHER DE GIF POUR L'EXPRIMER!!! J'AI TROP PEUR DE CE QUI POURRAIT SORTIR!
Bref, on est sur les plages grises et comme l'avait dit Anna, il faut bien concevoir la petite Iduna alors...
Et là on a la totale! Rappellons que quelques heures...Que dis-je minutes même, c'était encore que des enfants qui n'avaient jamais rien fait et là on a une description détaillée avec des recherches complexes dans les positions et...
Attendez ...Comment est-ce qu'ils?...Et du coup la jambe elle passe et...
Hum pardon je m'égare bref poursuivons...
Vous savez, comme on dit... Jamais deux sans trois alors on y retourne une dernière fois avant de rentrer!
Cette fois c'est escamotée, une phrase suffit puis...Petite discussion entre les deux amants.
Vont-ils exprimer leur amour? Débriefer sur ce magnifique moment partagé?
-Et tu as confiance en eux ? Demanda Elysia.
-Je ne veux pas avoir la haine de mes parents, répondis-je contournant la question. Runeard est un roi charmant.
-Charmant ? Répéta-t-il d’un timbre de jalousie.
-Il a été aimable lors de l’entretien !
-Et il t’as vu dans ta tenue de cinquième esprit, je paris ?
-Oui. Comme tout le village, répliquai-je agacée.
Les traits d’Elysia se durcirent de colère.
-Oui de toute façon ça ne me regarde pas puisque tu n’es pas ma fiancée ! Lança-t-il méchamment.
Elysia...
C'est pas possible d'être aussi neuneu et de péter l'ambiance comme ça! Là y a crime!
Alors il se ratrappe à peu près aux branches...Heureusement qu'elle n'est pas rancunière Mamie...Mais si ça avait été la petite fille, pour sur il aurait pris un pain le mouton!
Et après relecture je me rends compte que je me mélange les pinceaux entre les scènes...faut dire ce fut une nuit ultra agitée pour Mamie c'est dur (oui elle a dit cette phrase aussi sans doute!) de se souvenir de la chrnologie exacte.
Alors je terminerai quand même par cette petite remarque pour ce jeune couple
Les enfants si vous voulez tenir la distance va falloir penser à y aller plus doucement, parce que les marques de l'epicéa dans le dos...Fallait y aller fort
Mais bon on se souvient, Elysia a des goutes très particuliers alors...Pourquoi pas.
Bien laissons les et retournons dans l'Helveg où apparemment avoir parlé à ce point de la chose en a emoustillé plus d'un...
Agnarr, on sent bine la maladie diplomtique et Iduna qui suit... Troisième vendredi du mois...TOUSSA TOUSSA.
Hans qui part bouder dans son coin et Anna qui va le suivre pour aller le calmer...Sous les conseils de Mamie qui visiblement veut la hutte pour elle seule avec Elysia
Sans doute veut elle vérifier si dans l'Helveg le mouton est toujours aussi endurant!
Et Anna dans tout ça... pareil petite partie de gymnastique avec le rouquin qui pète sa petite crise de jalousie. On sent que l'arrivée de Kristoff continue de le perturber.
D'ailleurs le mot de la fin sera pour le montagnard...
On a tous les couples qui s'envoient en l'air et lui pendant ce temps...Il est seul avec Yelena et...
Ouf! Ce fut éprouvant...J'en connais qui vont bien dormir après toutes ces émotions!
Et je redoute la suite car Mamie a bien pris son pied... Mais va falloir payer la facture maintenant, car y a un mariage forcé qui approche...
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le passé 3 : Les souvenirs d'une Grand-Mère : Attention contenus mature !
Mer 25 Nov 2020, 18:53
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le passé 3 : Les souvenirs d'une Grand-Mère : Attention contenus mature !
Ven 27 Nov 2020, 16:52
Enfin ! Anna et Elysia ont passés leur première nuit ensemble ! Et on peut dire qu'Elysia a mit le budget : le lieu, la mise en scène, la préparation...parce que oui en plus le bougre il c'est bien instruit histoire d'être au taquet ! Mise à part quelques fausses notes (surtout lors de la discussion à propos de Runeard, sérieusement vous venez de passer l'un des plus beau moments de votre vie est-ce que tu penses que être jaloux est une bonne option !?) rien à dire, sur ce coup là il a bien géré la situation, chapeau l'artiste.
Je me permettrai juste, Anna, comment dire...
Cette réflexion pourrai fonctionner...enfin après la troisième fois, il y a quand même plus de chance que cela arrive
D'ailleurs puisque l'on parle d'Anna à ce moment, on pourrait résumer en disant qu'elle est...bouillonnante ! Il n'y pas que le glacier qui pourrait fondre à ce niveau, je crois qu'elle se sous-estime, toute la mer sombre pourrait y passer !
Pour ce qui est de l'Helveg, je plains notre pauvre Kristoff qui arrive au milieu de tout ça sans comprendre ce qu'il est venu faire dans cette galère. Et puis bon, Agnarr, l'excuse du "je me sens pas bien" pour t'éclipser avec Iduna...on a comprit pas la peine de se cacher. Tous d'ailleurs on a bien comprit que ce souvenir vous a réveillé, j'ai jamais vu pousser une chaine de montagne aussi vite !
Bon, cela permet aussi Anna et Hans de se rapprocher de nouveau et de remonter son moral, il en avait bien besoin. Mais pour un déprimer de perdu nous en retrouvons un autre, parce que une nouvelle fois dans ce chapitre Kristoff est le dindon de la farce puisqu'il se retrouve seule une fois de plus. Il a des jour comme ça où il faudrait être mieux vivants que morts !
On a un donc un moment important de la vie de Mamie, qui finit de la forger en temps que femme et termine donc ce qui avait été commencé au chapitre précédent. Maintenant, tout acte à des conséquences, vouloir garder cette relation secrète est une chose, maintenant il faut voir pour encore combien de temps...et je sens que la suite ne vas pas nous ménager sur ce sujet !
Je me permettrai juste, Anna, comment dire...
Ansa a écrit:Heureusement qu’il était rare de tomber enceinte dès notre première fois.
Cette réflexion pourrai fonctionner...enfin après la troisième fois, il y a quand même plus de chance que cela arrive
D'ailleurs puisque l'on parle d'Anna à ce moment, on pourrait résumer en disant qu'elle est...bouillonnante ! Il n'y pas que le glacier qui pourrait fondre à ce niveau, je crois qu'elle se sous-estime, toute la mer sombre pourrait y passer !
Pour ce qui est de l'Helveg, je plains notre pauvre Kristoff qui arrive au milieu de tout ça sans comprendre ce qu'il est venu faire dans cette galère. Et puis bon, Agnarr, l'excuse du "je me sens pas bien" pour t'éclipser avec Iduna...on a comprit pas la peine de se cacher. Tous d'ailleurs on a bien comprit que ce souvenir vous a réveillé, j'ai jamais vu pousser une chaine de montagne aussi vite !
Bon, cela permet aussi Anna et Hans de se rapprocher de nouveau et de remonter son moral, il en avait bien besoin. Mais pour un déprimer de perdu nous en retrouvons un autre, parce que une nouvelle fois dans ce chapitre Kristoff est le dindon de la farce puisqu'il se retrouve seule une fois de plus. Il a des jour comme ça où il faudrait être mieux vivants que morts !
On a un donc un moment important de la vie de Mamie, qui finit de la forger en temps que femme et termine donc ce qui avait été commencé au chapitre précédent. Maintenant, tout acte à des conséquences, vouloir garder cette relation secrète est une chose, maintenant il faut voir pour encore combien de temps...et je sens que la suite ne vas pas nous ménager sur ce sujet !
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