- Le Royaume d'Arendelle -
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Yokill2B
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Frozen: Épris dans la glace  Empty Frozen: Épris dans la glace

Sam 30 Nov 2019, 01:41
Bonjour !

Je vous tease.


Il revient...

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"Look to the stars my darling baby boys
Life is strange and vast
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Face each new sun with eyes clear and true
Unafraid of the Unknown
Because i'll face it all with you"



"Moi, je suis peut-être pas un as de la stratégie ou du tir à l'arc, mais je peux me vanter de savoir ce que c'est que d'aimer quelqu'un." - Perceval le Gallois (ou Provençal le Gaulois)

"Il faut savoir qu'une passerelle a deux côtés...et nos parents ont eu deux filles." - Elsa d'Arendelle
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Frozen: Épris dans la glace  Empty Re: Frozen: Épris dans la glace

Dim 01 Déc 2019, 19:43
Salut à tous !

Voici donc le Prologue de ma prochaine histoire "Épris dans la glace".

Celle-ci fait suite à ma première fin "Do you Wanna Build a New Man". Il est quasi impératif d'avoir lu cette dernière avant d'attaquer celle-ci, sans quoi vous raterez pas mal de références et compréhension. Libre à vous de la considérer comme la véritable suite ou non, la première suite entamée avec Lhysender ayant très peu de chance de voir le jour en version finale.

Inutile de préciser que cette histoire sera Full Spoils sur La Reine des Neiges ainsi que sa suite !

Sachant tout cela, je suis très fier de vous présenter "Frozen 2: Épris dans la glace" !!!

ENJOY !





"Tu t'es perdu souvent, pour garder le contrôle
Renaître en doutant, le coeur sur les épaules
Si rire c'est aimer pour deux, pleurer sous un saule
C'est revenir du feu, le coeur sur les épaules"






PROLOGUE



« Lorsqu’une étoile tombe, c’est qu’une âme monte à Dieu ». Elsa était incapable de se souvenir du nom de l’auteur de cette citation. Elle se rappelait vaguement qu’il était danois, et que c’était son père qui, la première fois, lui avait mis dans les mains un de ses livres, tiré de la bibliothèque du château. 
Mais en cet instant, alors qu’elle était là, debout sur le seuil de sa hutte, voyant cette étoile filer dans le ciel qu’elle prenait de temps à autre le temps d’admirer, elle n’accordait que peu d’importance à ce genre de détails.
Elle espérait seulement que ladite citation était fausse. Elle n’avait pas envie de songer à la mort en une si belle soirée. Parce que, pour ce qui lui semblait être la première fois de toute sa vie, là, en plein coeur de la Forêt des Northuldras, elle se sentait heureuse.



Heureuse et épanouie.



Plus de questions, plus d’angoisses, plus de pourquoi ni de comment qui hantaient ses jours et ses nuits. Bien sûr, celle qui était désormais l’ancienne reine d’Arendelle avait été très heureuse durant les 3 longues années qu’elle avait passée au royaume aux côtés de sa soeur Anna. Mais elle était toujours alors en proie à des questionnements profonds sur qui elle était, ce qu’elle était. Quelle était sa véritable nature, d’où lui venaient ses pouvoirs ? Pourquoi avait-elle alors cette impression irrépressible de faire partie de quelque chose de plus grand ?

La jeune femme sourit alors que Bruni, la petite salamandre qui correspondait à la forme prise par l’esprit du feu, grimpa soudainement sur son épaule.

« Oh ! Coucou Bruni, tu regardes les étoiles toi aussi ?



Oui, Elsa souriait. Elle souriait car à présent, ces questions, elle ne se les posait plus. Elle savait désormais pleinement qui elle était, et quels étaient sa place et son rôle. Elle et sa soeur avaient chacune trouvé leur propre voie, et elles les suivaient à présent de main de maître. Elles étaient séparées oui, mais leurs âmes, elles, ne restaient jamais loin l’une de l’autre. Elsa savait qu’Anna serait toujours là pour elle, et elle en ferait autant. D’ailleurs, elle était d’ores et déjà conviée à leur première soirée devinettes Vendredi prochain. Et si elle devait avouer que sa nouvelle vie chez les Northuldras lui convenait amplement, Elsa ne raterait une occasion de voir sa soeur pour rien au monde.

Mais alors qu’elle commençait à se demander ce qu’Anna pouvait bien être en train de faire en ce moment même, elle sentit un brusque coup de vent dans son dos. Elle se retourna d’un air courroucé.



- Courant d’Air ! Qu’est-ce qui te…



Avant qu’elle ait pu finir sa phrase, Bruni sauta de son épaule, et commença à s’agiter, faisant rougeoyer les flammes sur son dos. Sans faire attention au vent qui s’agitait désormais pleinement dans les arbres, Elsa se baissa vers le reptile:



- Bruni ? Tout va bien ? Qu’est-ce qui vous arrive ?



- Les esprits s’agitent.



Elsa se redressa pour faire face à la personne qui lui avait répondu. En face d’elle, Yelena, la doyenne des Northuldras, la regardait d’un air grave, son bâton à la main. Elsa laissa Bruni tranquille et demanda:



- Pourquoi ça ? Que se passe-t-il ? Je ne ressens rien.



Yelena leva les yeux au ciel, qui baignait pourtant dans la quiétude de la fraiche soirée d’automne.



- Je l’ignore. Depuis que vous êtes arrivée, les esprits n’avaient jamais grondé ainsi. 



Au village, certains Northuldras commençaient à sortir de leurs huttes pour voir ce qu’il se passait. Courant d’Air semblait particulièrement mécontent, et le vent avait forci. Au sol, Bruni s’agitait toujours, de même que l’eau de la petite mare qui se trouvait derrière la hutte d’Elsa. Cette dernière vit arriver Ryder, le maître des rennes, qui la regardait avec un air certes moins grave que Yelena, mais tout aussi stupéfait.



- Je ne comprends pas, dit-il, les rennes sont pourtant calmes eux. On dirait que seuls les esprits sentent venir quelque chose.



Elsa posa son regard sur Bruni. Elle n’aimait pas cela. Si elle même ne ressentait rien, pourquoi les esprits s’agitaient-ils comme ça ? Elle se posa un instant la question de savoir si Anna allait bien de son côté, mais elle chassa la pensée qui commençait à l’assaillir. Elle ne voulait pas tout de se suite se lancer dans des idées noires. Peut-être était-ce quelque chose d’habituel…



- Les esprits se sont-il déjà agités comme cela avant notre arrivée ? demanda-t-elle



- Non, pas que je sache, répondit Yelena, du moins pas depuis la venue de votre grand-père. Quoique…



- Quoique ?



S’arrêtant quelques instants, Yelena sembla réfléchir, puis elle répondit:



- Maintenant que vous le dites, cela me rappelle il y a 3 ans…



Elsa marqua un arrêt. 3 ans ? Il y avait 3 ans, elle venait d’être couronnée. Cela avait été le point de départ pour elle et Anna. Le fjord gelé, le coeur de glace, Hans…Hans qu’elle avait elle même tué quelques mois plus tard alors que…soudainement frappée par des souvenirs, Elsa demanda:



- Que s’est-il passé ici, il y a 3 ans ?



- Les esprits se sont agités, répondit Yelena, et pendant toute une soirée, le vent a soufflé, et certains arbres ont pris feu. Nous avions même entendu les géants gronder. Mais nous n’avons jamais pu savoir ce que cela signifiait, car au matin, tout s’était calmé.



Elsa écarquilla les yeux:



- Et c’est tout ?



- Oui. Normalement, les esprits ne s’agitent que lorsqu’une menace arrive. Une menace, ou quelque chose qu’ils ne connaissent pas.



À ses côtés Ryder haussa les épaules:



- Mais enfin, c’est insensé ! Y a-t-il quoi que ce soit dans ce pays que les esprits de la nature ne puissent pas connaître ?



Elsa réfléchit durant quelques secondes. 3 ans…maintenant qu’elle y repensait, elle avait vécu autre chose 3 ans auparavant. Elle avait connu la guerre, la peur, et surtout elle avait connu…elle releva brusquement la tête, espérant de toutes ses forces qu’elle avait touché juste.



- Yelena a raison, dit-elle



Ryder se tourna vers elle.



- Quoi ?



Après s’être baissée pour ramasser et calmer Bruni, Elsa se tourna vers ses deux amis en souriant. Pourvu qu’elle ait raison.



- Il y a peut-être eu un jour quelque chose en Arendelle que les esprits ne connaissent pas. Et je crois que ce quelque chose arrive…

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Frozen: Épris dans la glace  Empty Re: Frozen: Épris dans la glace

Ven 06 Déc 2019, 09:05
Et voici le premier chapitre ! Pour lui, rien n'a foncièrement changé. Pour Arendelle, en revanche...

Bonne lecture !







Chapitre 1 - Pour moi, rien ne change...







Ça faisait longtemps.



Tellement longtemps à vrai dire que je ne me souvenais que vaguement de la dernière fois. Qui avait aussi été mon premier voyage ici, ainsi que mon premier voyage tout court.



La première fois que j’étais venu à Arendelle. 



Mon Dieu que cela me paraissait loin ! 5 années s’étaient écoulées depuis. Ou du moins, elles s’étaient écoulées dans ma propre temporalité, celle du monde dit « réel ». Car si je faisais le compte de tout ce que j’avais pu voir depuis, et du temps que j’avais passé dans tous ces univers différents, j’en aurais très probablement eu pour un bon moment. À y réfléchir, je me donnais mal à la tête moi-même.



Moi, c’est Yohan. Alors que je n’étais même pas encore étudiant, j’avais réussi 5 ans auparavant à créer une machine spatio-dimensionnelle, qui me permettait depuis d’arpenter en long en large et en travers tous ces univers qui jusque là n’avaient été pour moi qu’imaginaires, et qui aujourd’hui me paraissaient aussi réels que tout le reste. Un simple amplificateur pour guitare électrique, c’était tout ce dont j’avais eu besoin pour ma machine. Enfin, ça et beaucoup d’autres opérations mécaniques et géologiques dont je te passe ici les détails, pour ne pas t’assommer avec une complexité qui serait aussi chiante que superflue.


Et même si ces 5 dernières années avaient été très variées pour moi en ce qui concernait les découvertes et les rencontres que j’avais faites (et que peut-être je songerai un jour à te raconter également), cela me faisait véritablement étrange de revenir ici, à Arendelle.



Étrange, et un peu mal aussi.



En effet, je venais de m’écraser lamentablement à l’intérieur de ce qui me paraissait être une étable. Autant dire que mon arrivée n’avait pas été aussi classe que ce à quoi j’aurais pu m’attendre, au bout de 5 années d’utilisation de cette satanée machine.
La nuque et les bras douloureux, je me relevai en maugréant:


« Aah…je crois que je me suis foulé un truc…



J’en avais l’habitude pourtant. Jamais cette saleté d’ampli ne me faisait atterrir en douceur. Mais alors que je me dépêtrais de la paille dans laquelle j’avais miraculeusement atterri, faisant craquer mon cou de gauche à droite, je me redressai, et, ainsi que je l’avais fait 5 ans auparavant, je dus marquer un arrêt.



5 ans après, j’étais de retour à Arendelle.



On ne pouvait s’y tromper: ces grandes rues pavées, éclairées par de beaux lampadaires ouvragés qui faisaient rougeoyer leurs lueurs sur les toits de charmantes petites maisons qui donnaient au royaume un aspect de village montagneux pittoresque, ce qui, au vu de sa position en plein coeur du fjord, était tout à fait à propos. Tout cela ne pouvait guère me tromper sur l’endroit où je me trouvais.

Oh, comme cela m’avait manqué ! Le bon air frais du fjord, à la fois frais et boisé, amenant à mes narines l’odeur emblématique des grands conifères qui bordaient le flanc de la montagne sur lequel se trouvait bâtie Arendelle, cette ambiance médiévale mais chaleureuse, cette statue posée sur la place…



Après quelques secondes, je me rendis compte de ce qui clochait. Une statue sur la place ?!



Il faisait certes nuit, ce qui je devais bien l’avouer ne m’aidait pas vraiment à me situer, mais j’en étais certain: si j’étais bien sûr d’être revenu à Arendelle, je ne me souvenais absolument pas de la présence d’une statue sur la place centrale du royaume.

Sortant de l’étable en laissant l’ampli derrière moi, j’approchai de cette dernière. Elle représentait deux personnes, qui avaient tout l’air d’être des adolescents. De jeunes adultes tout au plus. Un jeune homme et une jeune fille. J’était bien incapable de dire de qui il s’agissait, mais quelque chose dans leurs expressions faciales me semblait étrangement familier.

Observant difficilement la statue à la lueur des lampadaires, j’écarquillai brutalement les yeux alors qu’une idée terrible s’insinuait dans mon esprit:



Anna ou Elsa…avaient-elles eu des enfants ?! Mon Dieu depuis combien de temps étais-je parti ?!



En effet, je me souvins brutalement que l’écoulement du temps à Arendelle n’était pas le même que dans le monde réel. J’en avais visiblement la preuve sous les yeux. Ces deux personnes étaient-elles réellement les enfants d’Elsa ? Ou ceux d’Anna ?! Je m’approchai de la statue, pour lire les deux noms qui apparaissaient sur ce qui semblait être une plaque commémorative.



« Le Roi Agnar d’Arendelle, et la Reine Iduna d’Arendelle. Arendelliens et Northuldras unis par l’amour. »



Je poussai un véritable soupir de soulagement. Agnar et Iduna…il s’agissait donc de leurs parents. La ressemblance n’avait donc rien de foncièrement surprenant. En revanche, j’ignorais totalement ce qu’étaient ces « Northuldras » dont parlait la plaque.

Apparemment, j’avais du rater deux trois choses.

J’avais malencontreusement décidé de revenir à Arendelle, pour commémorer ma première venue (un peu) et revoir Elsa et Anna (surtout), mais hélas, j’avais décidé de le faire sans avoir vu dans la réalité la suite du premier film, qui venait tout juste de sortir. Et visiblement, j’avais eu une riche idée tiens ! Ce n’était pour l’instant qu’une statue, mais qui pouvait dire combien de choses avaient changé depuis ma dernière venue ? Qu’avais-je raté cette fois, en décidant de ne pas voir le film avant mon voyage ?! 



L’espace d’un instant, j’eus l’idée de retourner à l’ampli, et de revenir après l’avoir vu. Mais non. J’avais attendu trop longtemps de revenir à Arendelle, cela n’était pas pour repartir immédiatement. Anna et Elsa pourraient à coup sûr m’expliquer les deux ou trois petites choses qui avaient potentiellement pu changer depuis mon départ. Après tout, cela ne pouvait pas être si terrible.

Mais alors que je prenais ma décision, je me rappelai de la situation: il faisait nuit noire. Remontant ma manche pour regarder ma montre, j’eus un petit sourire en voyant que l’heure y avait changé. Il ne m’avait fallut que quelques minutes de travail pour synchroniser ma montre connectée à l’ampli dimensionnel, et cette dernière s’adaptait donc d’elle même aux fuseaux horaires des dimensions visitées. Plutôt pratique.
Cependant, en cet instant, cela ne m’arrangeait pas du tout.



La montre indiquait 3h30.



Du matin ! C’était bien ma veine ! De tous les moments où j’aurais pu débarquer, il avait fallu que je choisisse une heure aussi tardive ! Que faire alors ? Je ne pouvais tout simplement pas aller frapper au château en pleine nuit. On me prendrait sûrement pour un illuminé ou un voleur. Cela aurait sans doute fait ton sur ton avec ma première venue à l’époque, mais je n’étais pas pressé d’aller réveiller Elsa ou Anna. 
Je restait donc planté là pendant quelques instants, dans la nuit et le froid. Fort heureusement pour moi, l’hiver ne semblait pas encore être arrivé en Arendelle, les quelques feuilles mortes voletant au vent m’indiquant clairement que l’on était en plein Automne. Bien sûr, je n’aurais de toutes façons eu aucun problème de température même en Hiver, mais la pensée que la période la plus froide et inhospitalière d’Arendelle n’était pas encore là me rassérénait quelque peu.

Mais malgré l’émotion du retour, et l’appréhension de tout ce que j’allais découvrir, il me fallait tout de même décider quoi faire. Je pris finalement le parti d’attendre le lendemain pour aller voir Elsa et Anna au château, et me décidai à me trouver un endroit pour passer la nuit.

Il me sembla que l’étable dans laquelle j’avais lourdement atterri était vide, j’y retournai donc pour vérifier l’état de l’ampli et me trouver un coin pas trop dégueulasse pour y dormir. Mais alors que je poussai de nouveau la porte de l’étable pour y entrer, je fus projeté contre le mur par un violent coup porté par ce que j’eus le temps de percevoir comme un très gros animal ! Je heurtai douloureusement le mur, et poussai un juron. À l’évidence, l’étable n’était pas vide.

Je me relevai en grommelant, lorsque j’entendis un braiment, et la chose me fonça dessus pour me plaquer fortement contre le mur ! Je parvins cependant à la bloquer légèrement en attrapant au hasard ce que je vis arriver droit sur moi. Mais la chose avait beaucoup de poids, et elle poussait de toutes ses forces pour véritablement m’écraser contre le mur. Je regardai mes mains: je tenais ce qui m’avait tout l’air d’être…des bois de renne ?!

J’entendis alors une petit voix à mes pieds qui criait:



- ALLEZ SVEN ! VAS-Y ! TU VAS L’AVOIR SVEN ! LE LAISSE PAS FAIRE CET INTRUS ! ÇA LUI APPRENDRA À NOUS FAIRE PEUR EN PLEINE NUIT !!



Tout en continuant de résister, j’eus envie de pousser un soupir, sans que je sus trop si cela aurait été de soulagement ou de lassitude. Au moins, j’avais eu la chance de tomber directement sur des têtes connues.



- Olaf…sifflai-je entre mes dents…Olaf c’est moi !



Mais le bonhomme de neige à mes pieds ne semblait pas m’entendre. Il continuait de s’agiter, tout en encourageant Sven à m’embrocher. Du coin de l’oeil, je remarquai que le nuage de neige qu’il avait normalement au dessus de la tête avait disparu. Comment diable faisait-il pour ne pas fondre ? Je luttai de plus en plus fort contre Sven qui ne se décidait pas à reculer, et ne semblait pas me reconnaître non plus. Je commençai à manquer d’air.



- OLAF !!! SVEN !!! ARRÊTEZ C’EST MOI !!!!



À mon grand soulagement, je sentis le renne hésiter, puis il recula. Libéré d’un seul coup de sa terrible étreinte, je retombai brusquement sur le sol, en poussant un cri de douleur. Mes articulations me faisaient mal, et ma hanche avait légèrement souffert après le coup de tête du renne. Face à moi, Olaf et lui me regardaient à présent d’un air stupéfait. Le bonhomme de neige s’approcha de moi d’un air curieux, et écarquilla les yeux.



- Yohan ? couina-t-il, c’est toi ?!



- Bien sûr que c’est moi, grognai-je, t’en connais beaucoup des gars qui se trimballent avec des engins comme celui-là ?



Je montrai l’ampli du doigt, caché derrière eux sous la paille. Olaf jeta un oeil circonspect à la machine, et se frotta son menton de glace.



- Mouais je me disais aussi que c’était bizarre.



Et à peine eus-je le temps de me remettre que Sven et lui se jetèrent sur moi pour me faire la fête, comme deux chiens retrouvant leur maître après une longue journée.



- C’EST TROP BIEN QUE TU SOIS REVENU !!!! criait Olaf, ÇA FAIT LONGTEMPS DIS DONC ! LA VITESSE À LAQUELLE LE TEMPS PASSE, RENDS TOI COMPTE ! ANNA VA ÊTRE TELLEMENT CONTENTE !



- Oui, oui, moi aussi je suis content de vous revoir les gars, articulai-je en luttant tant bien que mal contre l’affection du bonhomme de neige, et surtout de Sven, qui pesait tout de même son poids, en revanche si vous pouviez éviter de me tuer d’ici demain matin…



Après quelques secondes, Sven s’éloigna finalement de moi, et me laissa me relever. Olaf me regardait d’un air extatique, comme s’il voyait un être humain pour la première fois. Il fixa mon visage d’un air suspicieux, et demanda:



- T’as changé non ? Ou alors c’est juste moi.



Machinalement, je passai une main dans mes cheveux, que je portais désormais plus longs, et attachés sur le haut du crâne. En 5 ans, je n’avais certes pas beaucoup vieilli, mais j’arborais également une barbe, inexistante lors de ma précédente visite. Cependant, si l’interrogation d’Olaf était tout à fait légitime, je remarquai que lui aussi semblait avoir quelque chose de changé. Le nuage avait effectivement disparu, et la neige qui constituait son corps me paraissait plus solide, et elle semblait même briller légèrement.



- Bah tu sais, répondis-je, ça fait 5 ans depuis la dernière fois, j’ai eu le temps de changer un peu.



Olaf haussa les épaules, fataliste.



- Eh oui, le temps qui passe et qui nous emprisonne dans sa terrible étreinte…



Et alors que je le regardai d’un air stupéfait, me demandant depuis combien de temps il était devenu philosophe, il enfourcha Sven, et m’invita à les suivre.



- Oh t’en fais pas, avec l’âge, je deviens poète. Allez viens vite ! On va aller voir Anna ! J’ai tellement hâte que vous vous retrouviez !



- Mais Olaf, demandai-je histoire de calmer ses ardeurs, on va pas aller réveiller Anna en pleine nuit, tu sais comment elle est quand elle dort, si on la réveille, elle est foutue de pas me reconnaître ou même de me frapper !



Mais j’aurais du me souvenir que, lorsque Olaf avait une idée en tête, il ne l’avait pas ailleurs. Il prenait déjà la direction du château avec Sven. Resté un peu en arrière, je désignai l’étable et grinçai:



- Hé ! Tu crois tout de même pas que je vais me trimballer l’ampli dimensionnel à la main jusqu’au château si ? Je peux tout de même pas le laisser là !



- T’inquiète, il ira nulle part c’est une machine.



Bon, je devais bien avouer que la bonhommie d’Olaf m’avait un peu manqué, mais j’avais vraisemblablement oublié à quel point il pouvait parfois être exaspérant. Bien conscient de n’avoir pas le dernier mot avec lui, je fermai doucement la porte de l’étable, et leur emboitai le pas, laissant l’ampli derrière moi. 
Pour autant, je n’étais vraiment pas enthousiaste à l’idée d’aller taper aux portes du château en pleine nuit. J’avais beau être extrêmement impatient de revoir Elsa et Anna, j’aurais très bien pu patienter jusqu’au lendemain matin plutôt que d’aller les réveiller à une heure pareille. Pour autant, une chose m’intriguait.



- Dis moi Olaf, pourquoi dormiez vous dans cette étable ? Vous n’avez pas un endroit au château pour la nuit ?



- Kristoff nous avait envoyé chercher du bois pour le feu. On devait les rejoindre plus tard lui et Anna mais quand on est revenus ils avaient déjà fermé les portes du château pour la nuit. 


Je gardai pour moi la question de pourquoi Kristoff les aurait envoyé eux chercher du bois pour le feu, mais je sentais tout de même poindre un léger malaise à mesure que nous approchions du château. 

Les portes étaient fermées, mais cela ne me surprenait pas: Elsa les faisait toujours fermer pendant la nuit et rouvrir au lever du soleil. Il n’y avait pas de quoi s’inquiéter de ce côté là. Et tandis que j’avançais en direction de l’entrée, accompagné de Sven et Olaf, je me mis à penser à elle.

Elsa.

Je n’avais aucun doute sur le fait qu’Anna allait se souvenir de moi. Nous avions très vite été de très bons amis lors de mon premier séjour à Arendelle. Mais Elsa, j’en étais moins sûr. La Reine des Neiges avait toujours de grandes questions sur elle-même lorsque je les avais quittées elle et sa soeur. Sans compter qu’elle avait tué son plus grand ennemi de ses propres mains quelques semaines avant cela. Mais au bout de quelques secondes, je chassai de mon esprit cette éventualité: pourquoi ne se souviendrait-elle pas de moi ? Après tout, j’avais un lien particulier avec elle: pour me ramener d’entre les morts, elle avait utilisé ses pouvoirs pour geler mon sang dans mes veines. Cela avait eu pour effet non seulement de baisser drastiquement ma température corporelle, mais également de me rendre totalement insensible au froid, tout en voyant mes forces décuplées lorsque j’y étais confronté. Le manteau que je portais n’était là je l’avoue que par pure coquetterie. Je me rassurai: même Elsa ne pouvait pas oublier quelqu’un qui partageait désormais avec elle une partie de son sang. Elle aussi serait probablement contente de me revoir.


Rassuré à cette idée, je ne me rendis presque pas compte que nous étions à présent arrivés devant les portes, au pied desquelles nous fûmes arrêtés par un garde.



- Halte là ! Qui va là ?



Bien sûr. Il était évident que les gardes mettraient à coup sûr plus de temps à me remettre. En revanche, je ne m’expliquais pas qu’ils arrêtent Olaf et Sven. Cela ne sembla pas perturber le bonhomme de neige, qui descendit de Sven, et s’approcha du garde en souriant:



- Bonsoir Général Matthias ! On vient voir Anna !



« Général Matthias ? Je ne le connais pas celui-là ! », pensai-je, en regardant l’homme devant moi. C’était un grand homme noir, dont les traits et les tempes grisonnantes trahissaient légèrement l’âge. Il devait avoir pas loin de la soixantaine, mais gardait tout de même un port altier et une posture qui en disait long sur son passif au sein des forces militaires du royaume. Et au vu de son grade et de son uniforme richement ouvragé, par dessus lequel était passé un beau pourpoint beige, il devait s’être montré particulièrement utile ou fidèle à Arendelle. Mais alors, s’il était dans la garde royale depuis si longtemps, tout en étant aussi illustre, pourquoi ne le connaissais-je pas ? En revanche, lui semblait bien connaître Olaf et Sven, car il se présenta devant le bonhomme de neige de façon très officielle.



- Olaf ? Sven ? Que venez vous faire ici à cette heure-ci ? Et qui est cet homme avec vous ?



Olaf me regarda sans comprendre, puis se tourna vers le Général en faisant les présentations.



- Ben c’est Yohan ! Ah oui c’est vrai que vous vous connaissez pas tous les deux ! Yohan, le Général Matthias, Général Matthias, Yohan !



Le dénommé Matthias me serra poliment la main, et reprit instantanément sa posture fière et stricte.



- Enchanté. Je n’ai aucune idée de qui vous êtes, ni de comment vous connaissez les amis de la Reine, mais je crains fort de ne pas pouvoir laisser entrer un inconnu à cette heure ci.



Cette dernière phrase ne me plut pas. Un inconnu ? Comment ça un inconnu ? Je pouvais admettre que le sieur ne me connaisse pas personnellement, mais j’étais beaucoup de choses en Arendelle, mais certainement pas un inconnu !
Olaf expliqua cependant:



- Oh vous en faites pas Général, Yohan est un grand ami d’Anna, vous pouvez le laisser entrer.



Mais le Général en question ne voulait rien savoir.



- Désolé Olaf. La Reine dort à cette heure-ci, et je ne peux pas laisser un étranger la réveiller.



Je sentis la moutarde me monter au nez. Mais qui était ce con ? Pour qui se prenait-il ? Ou plutôt, pour qui ME prenait-il ?



- Dites, grinçai-je, euh, c’est pas pour la ramener mais…vous vous payez ma tête ? Un étranger ? Vous plaisantez j’espère ? Et puis Olaf vous a jamais dit d’aller réveiller Elsa, il vous a dit que j’étais un ami d’Anna.



Mais à l’évidence, il ne plaisantait pas. Et sa réponse fut sans doute celle qui me plut le moins de toutes celle qu’il m’avait données.



- À voir vos habits, il est plus qu’évident que vous ne venez pas d’ici. Et puis, si vous connaissez si bien la Reine Anna, comment se fait-il que l’on ne vous ait pas vu à son couronnement ?



Là, c’était sûr, il se payait ma tête. La Reine Anna, et puis quoi encore ?! Je partis d’un grand rire, et répliquai d’un ton ferme.



- Bon allez, là ça m’amuse plus. La Reine Anna, ben voyons mon colon ! Et Elsa, c’est quoi, une voisine de palier ?!



Mais alors que le Général semblait répondre, j’entendis Olaf se gratter la gorge, et je le vis se frapper le front comme s’il avait oublié un léger petit détail.



- Oh oui zut, dit-il, j’ai oublié de te prévenir ! Elsa est plus là, c’est Anna la Reine maintenant !



Le temps que les deux informations montent à mon cerveau, je regardai le bonhomme de neige, puis le Général Matthias d’un air hébété. Elsa ? Plus là ? Anna Reine ? 
Instinctivement, je me retournai vers la Grande Place, au sein de laquelle on pouvait toujours voir la grande statue de feu les parents des deux soeurs d’Arendelle. Il y avait forcément un rapport, et cela ne me plaisait pas.

Mais alors, pas du tout.


Décidément, j’avais du rater deux trois trucs depuis mon départ.
Je jetai un oeil sur le château, puis sur Olaf, et laissai finalement exprimer tout haut ce que je pensais tout bas depuis quelques instants:



- C’est quoi…ce bordel ?






Et voilà la fin de ce chapitre 1 ! Et ce n'est là que le début des grosses surprises de Yohan à son retour en Arendelle ! N'hésitez pas à me faire part de vos retours sur le début de cette nouvelle histoire, quant à moi, je vous dit à bientôt pour la suite Wink !

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Frozen: Épris dans la glace  Empty Re: Frozen: Épris dans la glace

Ven 06 Déc 2019, 11:03
Tu t'en doutes j'adore Very Happy
C'est toujours aussi agréable à lire et je suis vraiment impatiente de voir ce qui va se passer (et comment ça va foirer surtout hein ^^).
Et Olaf "oh zut j'ai oublié de te prévenir..." ça m'a tué , pauvre Yohan fallait aller voir le film avant xD
Frantzoze
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Ven 06 Déc 2019, 13:23
Maintenant...On attend Yohan qui rencontre le chaud et le froid...enfin surtout le chaud!!!

Anna?...Mais pourquoi t'es toute décoiffée? Et...Kristoff mais...Pourquoi t'as pas de pantalon et...Non je ne veux pas savoir!

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Ven 06 Déc 2019, 22:45
Merci Firewalk pour ton gentil commentaire.

Ne t'en fais pas, tout ne sera peut-être pas aussi foireux que la dernière fois...ou du moins pas tout de suite !

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"Il faut savoir qu'une passerelle a deux côtés...et nos parents ont eu deux filles." - Elsa d'Arendelle
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Mar 10 Déc 2019, 07:04
Voici donc le chapitre 2 ! Anna va retrouver son ami, mais lui, il y a pas mal de choses qu'il ne retrouvera pas. On rencontre aussi deux nouveaux personnages, et ils ne sont pas là pour rire.

Enjoy !






Chapitre 2: Le Revenant




D’ordinaire, Anna trouvait très facilement le sommeil.



Cela était acquis pour quiconque la connaissait, à tel point que Kristoff ou Elsa l’avaient plus d’une fois taquinée à propos de sa faculté à tomber dans les bras de Morphée en quelques secondes. Ainsi, la nouvelle Reine d’Arendelle avait généralement le sommeil plus lourd que les grandes portes du château, et il fallait véritablement le vouloir pour parvenir à la réveiller.



Mais cette fois, son sommeil était troublé.



C’était ce qui faisait que, contrairement à son habitude, elle était réveillée en pleine nuit. Il devait être pas loin de 3h30 du matin, et elle se tournait et retournait sans cesse dans l’ancien lit d’Elsa, désormais le sien. Anna repensa au rêve qu’elle venait de faire. Elle n’avait pas l’habitude de rêver en dormant, mais cette fois, ce que son cerveau avait imaginé dans son sommeil agité la perturbait: elle avait rêvé Elsa, qui partait loin d’elle, sans se retourner. Elle l’avait rêvée, enfermée dans de grands murs de glace, qui s’effondraient lentement autour d’elle. Et puis, elle s’était vue elle même, le visage inondé de larmes, tandis qu’elle regardait partir sa soeur. Et ce qui l’avait le plus surprise, c’était que dans son rêve, elle n’essayait pas de la retenir. Plus que de la surprise, c’était de la peur, qui l’avait poussée à se réveiller à une heure si tardive.



Que lui arrivait-il ?



Ce genre de rêves ne lui ressemblait pas. Allait-il arriver quelque chose à Elsa ? À elles deux ? Non, c’était impossible, leurs tourments avaient définitivement pris fin depuis leur dernière aventure. Elsa et elles avaient trouvé leurs places, et tout irait désormais pour le mieux.

Anna sentit Kristoff remuer dans les draps à ses côtés. Chassant de ses esprits les idées noires qu’elle ne voulait pas laisser l’assaillir, elle se blottit doucement contre le corps de son fiancé, qui la regardait à présent d’un air soucieux.



« Anna ? demanda-t-il, tu ne dors pas ? Il y a un problème ?



La jeune rousse le regarda en se mordant la lèvre. Devait-elle tout lui dire ? Elle savait qu’elle même avait détesté jadis voir Elsa lui cacher certaines choses. Elle se voyait mal à présent faire de même avec Kristoff. Mais, à bien y repenser, il n’y avait pas lieu de l’inquiéter pour un stupide rêve. Ils venaient de passer une soirée merveilleuse où, pour le dire simplement, ils avaient tous les deux été plus proches que jamais, et elle ne voulait pas risquer de la gâcher avec du mélodrame inutile.



- Non, tout va bien, c’est juste que…



Mais alors qu’elle allait le rassurer, elle fut coupée par des bruits sourds qui se firent entendre à la grande fenêtre du balcon. Bien que cette dernière soit fermée, on pouvait clairement déterminer que ces bruits étaient le fait d’éclats de voix. Qui donc pouvait bien faire un tel vacarme à une heure pareille ?

Anna et Kristoff échangèrent un regard curieux, et après avoir embrassé sa fiancé sur le front, le montagnard se leva en grommelant:



- Je vais aller voir, c’est quand même incroyable de venir brailler sous le balcon à cette heure ci.



Il ouvrit la fenêtre, et les deux purent clairement entendre une voix crier. Mais à l’évidence, elle ne se trouvait pas sous le balcon.



-….3 ANS ?! NON MAIS C’EST PAS POSSIBLE ! VOUS VOUS FOUTEZ DE MOI ?!



Après s’être demandé pendant quelques secondes de quoi il était question, Anna se redressa d’un bon dans son lit. 



Elle connaissait cette voix. Cette façon de crier, la peur mélangée à la colère…



Sans hésiter, elle sauta hors du lit, enfila une robe de chambre, et sans même prendre le temps d’arranger ses cheveux ou sa tenue, elle tourna vers Kristoff un visage sur lequel se dessinait à présent un large sourire, et se précipita vers la porte de la chambre.



- J’y crois pas, souffla-t-elle, Kristoff viens vite !



Et elle planta là le pauvre livreur de glace, qui ne put que regarder sa fiancée quitter la chambre en catastrophe, sans même pouvoir lui préciser:



- Oui mais Anna je suis en sous-vête…ments.



Anna courait à toutes jambes dans les couloirs. Cette voix…elle la reconnaitrait entre mille. Cette façon de s’emporter, cet accent qui donnait à chaque parole de son propriétaire l’impression qu’il allait vous frapper…ce ne pouvait être que lui. 
Il était revenu.
La petite rousse traversa les longs couloirs, dévala les escaliers quatre à quatre, et se précipita à travers la grande cour, pour trouver les portes fermées. Elle s’arrêta net, regardant de toutes parts. Elle avait complètement oublié que ces portes étaient fermées la nuit. Et elle n’avait mis aucun garde dans la cour pour les ouvrir de l’intérieur. Sans se soucier de quelque protocole que ce fut, elle se jeta sur les portes en tapant légèrement dessus.



- C’est pas vrai…Yohan ? Yohan c’est toi ? 



De l’autre côté des portes, les éclats de voix cessèrent. Puis, après quelques secondes, Anna eut sa réponse:



- Anna ? ANNA ! C’EST MOI JE SUIS LÀ !!! Il veut pas nous laisser entrer ton loufia !



Anna voulut répondre, mais elle fut coupée par une autre voix, qu’elle identifia comme étant celle du Général Matthias:



- Comment ça loufia ?! Vous savez au moins à qui vous parlez ?!



La Reine dut réprimer une envie de rire, mais se reprit.



- Ne vous en faites pas Général, c’est un ami. Faites ouvrir la porte s’il vous plait.



Il y eut quelques secondes de flottement, et la voix de Matthias se fit de nouveau entendre, cette fois bien moins assurée.



- Mais…mais Votre Majesté…vous êtes sûre ?



- Oui oui, je vous assure Général, vous pouvez lui faire confiance. Faites ouvrir.



- Bien Votre Majesté.



Anna entendit quelques échanges à voix basse derrière la porte dont elle ne perçut pas la teneur, puis, après quelques minutes, les grandes portes du château s’ouvrirent, et ce fut à une véritable petite troupe qu’elle fit face. Le Général Matthias bien sûr, mais également Olaf, Sven…et Yohan.

La jeune reine sentit son coeur faire un bond dans sa poitrine. Il était revenu. Il était là, face à elle. Si on lui avait posé la question, elle aurait probablement dit qu’elle pensait bien ne jamais le revoir en Arendelle. Mais non. 
Yohan, son ami, cet étranger qu’elle avait rencontré 3 ans auparavant, et qui de ses propres dires, venait tout droit d’un autre monde, était là, devant elle, bien vivant et égal à lui-même. Elle remarqua ses cheveux, plus longs que lors de sa première visite, ainsi que la barbe sur son visage, mais elle ne fut pas dépaysée par ses vêtements. Il portait un long manteau bleu marine par dessus une chemise ordinaire, le tout réhaussé d’une capuche en laine noire qu’il utilisait comme écharpe. Aucun doute, c’était bien lui. Anna remarqua avec amusement le dernier petit détail qui le lui confirmait: la présence à sa hanche de Flamme, la dague qu’elle lui avait donnée peu après leur première rencontre. 
Et voilà que 3 ans après, en plein milieu de la nuit, il était de nouveau là, devant elle, entouré d’Olaf, Sven et Matthias. Anna était si heureuse de le revoir qu’elle ne savait pas quoi dire. Aussi parla-t-il le premier.


- Salut Anna.



Après quelques secondes d’hésitation, la jeune reine laissa finalement échapper un cri de joie et sauta au cou de son ami, à la grande surprise du Général Matthias:



- AAAAAH J’Y CROIS PAS J’Y CROIS PAS TU ES REVENU TU ES VRAIMENT REVENU !!!! SI TU SAVAIS COMME JE SUIS CONTENTE DE TE REVOIR !!!



Yohan, lui, était légèrement gêné de voir Anna lui témoigner directement une telle affection, quand bien même il était très touché de la joie qu’elle éprouvait de le revoir.



- Oui, moi aussi Anna, moi aussi, je suis désolé. Je voulais pas te réveiller à cette heure-ci mais…



Après l’avoir serré contre elle encore quelques secondes, Anna jeta un regard sur sa propre tenue. La robe de chambre qu’elle avait enfilée était néanmoins assez fine, et on devinait aisément à son allure générale qu’elle venait littéralement de sauter du lit. Sans parler de ses cheveux, qui, comme à leur habitude lorsqu’on les sortait du lit en catastrophe, donnaient l’impression que la petite rousse s’était faite plastiquer dans la nuit. 
Elle se tourna vers ses amis avec un regard gêné, tandis que le Général Matthias, bien qu’un peu mal à l’aise, détournait respectueusement son regard.



- Yohan ?



Derrière Anna, le voyageur temporel vit arriver Kristoff, qui courait vers eux en achevant de nouer sa robe de chambre. Il rejoignit sa fiancée, et gratifia leur ami d’une franche accolade.



- Ça alors, c’est incroyable t’es revenu ! On pensait vraiment pas te revoir !



- Ah oui ?



Anna ne laissa pas le temps à Kristoff de répondre. Elle semblait extatique et sautillait sur place, visiblement ravie de revoir son ami.



- Ben ouais, tu nous avais expliqué tes histoires de dimensions étranges, pour nous on avait pas compris grand chose, on était vraiment pas sûrs que tu reviendrais !



Elle voulut continuer, mais Matthias s’approcha d’eux. De toutes évidence, lui non plus ne comprenait rien.



- Excusez moi Votre Majesté, bredouilla-t-il, vous connaissez vraiment cet homme ? Il n’est vraisemblablement pas d’ici.



Mais alors que Anna allait répondre, elle vit Yohan se tourner vers le Général. Il semblait en colère.



- Mais on vous a demandé le chemin de la plage vous ?! Au bout d’un moment qu’est-ce que ça peut vous foutre, d’où je viens ? Ils ont dit qu’ils me connaissaient, il vous faut quoi ? Un tatouage ?!



Outré de se voir traité de façon si cavalière, Matthias jeta au jeune homme un regard noir.



- Je serais vous, je changerais de ton pour vous adresser à moi, déclara-t-il d’un ton menaçant.



- Ah oui ? Et sinon quoi vieillard ? Tu vas me donner des coups de canne ?



- Répétez un peu ! cria Matthias en sortant son épée.



Yohan dégaina Flamme et répondit, furieux.

- Je vais me gêner ! J’ai déjà tapé des centaines de brutes autrement plus impressionnantes je vais pas me gratter pour un écuyer grabataire !



Mais tandis que les deux hommes se toisaient d’un air féroce, Anna se glissa doucement entre eux, tandis que Kristoff retrouvait finalement Sven et Olaf.



- Allons allons Messieurs, piailla Anna, ne nous emportons pas. Viens avec nous Yohan, je suis sûr que tu dois avoir plein de choses à nous raconter. Et vous aussi Général, nous allons tout vous expliquer vous verrez, c’est très simple.



Et sans faire attention aux regards furieux que se jetaient les deux hommes, elle attrapa le bras de Yohan et le traîna à l’intérieur, Matthias sur les talons. Derrière elle, Kristoff accompagnait Sven et Olaf. Le bonhomme de neige avait déjà commencé à digresser sur des théories farfelues expliquant comment Yohan s’y était pris pour revenir en Arendelle.
Anna et Kristoff menèrent leurs amis dans la grande pièce où ils avaient l’habitude de jouer le soir aux jeux de sociétés, et après les avoir confortablement installés, Kristoff et Sven se chargèrent de faire du feu.



- D’ordinaire je vous aurais proposé quelque chose à manger ou à boire, dit Anna, mais il est tard et les domestiques dorment.



Assis face à elle dans le grand canapé de la pièce, Yohan agita la main.



- Aucune importance. Dis moi Anna, on m’a dit que…



Il fut coupé par Olaf, qui se planta devant lui en sautillant.



- Alors, dit-il, comment t’es revenu, pourquoi, est-ce que tu comptes rester…on veut tout savoir !



Anna se leva de sa chaise, et écarta le bonhomme de neige. Malgré la fatigue, elle ne parvenait toujours pas à croire que Yohan était là, assis face à elle. Elle était très heureuse de le revoir, mais elle n’était vraisemblablement pas la seule à avoir des questions.



- Merci Olaf, grinça le jeune homme, Anna, on m’a fait comprendre qu’apparemment, certaines choses avaient changé ici depuis mon départ. Je te pose la question, et s’il te plait, réponds moi honnêtement: depuis combien de temps suis-je parti ?



La petite rousse se tordit les mains. À bien y réfléchir, cela ne faisait pas si longtemps mais, comme Yohan venait de le dire, certaines choses avaient bien changé depuis.



- Eh bien, dit-elle, toutes ces choses qu’on a vécues ensemble: Weselton, les pouvoirs d’Elsa, Hans…c’était il y a 3 ans.



Elle vit alors clairement la surprise sur le visage de son ami, qui, sans qu’elle ne sache trop pourquoi, la détailla soudainement des pieds à la tête.



- 3 ans ? Mais c’est…okk donc visiblement ça passe moins vite ici. Mais ce que je ne comprends pas c’est…



- C’est…?



Après avoir regardé successivement Olaf, Kristoff, Sven et Anna, Yohan jeta un regard circulaire sur la pièce, et, avec un air qui trahissait grandement le fait qu’il avait apparemment peur de la réponse, demanda:



- Anna tu…tu es Reine d’Arendelle ?



- Oui.



La Reine patienta quelques secondes, observant l’effet de sa réponse, jusqu’à ce que la question inévitable ne franchisse les lèvres de son ami:



- Mais non mais ce n’est pas possi…mais alors…où est Elsa ? 



Et avant qu’elle ait pu répondre, il se leva et alla vers elle. Anna vit clairement qu’il semblait paniqué, ce qui se confirma lorsqu’il balbutia:



- Oh non non non ne me dit pas que…que quelque chose…



Anna se voulut rassurante. Elle prit les mains de Yohan dans les siennes et parla lentement. Elle avait très bien compris ce qu’il s’était imaginé, et elle-même ne voulait pas y penser une seule seconde:



- Yohan, ne t’en fais pas, tout va bien. Elsa va très bien.



Mais malgré tout, elle pouvait voir sur le visage de son ami qu’il avait néanmoins de sérieux doutes quant à son affirmation. Il acquiesça, mais Anna sentit tout de même ses mains trembler entre les siennes.



- Okk. Okk, dit-il, alors là, il va juste falloir m’expliquer deux trois choses, parce que apparemment j’ai du en rater pas mal. 



Anna le lâcha, et Yohan retourna s’asseoir sur le canapé, dans lequel il se laissa tomber, comme si la nouvelle l’avait épuisé. En échangeant un regard avec Kristoff, Anna sut immédiatement qu’ils n’allaient probablement pas se recoucher de sitôt. Matthias, lui aussi, regardait Yohan sans paraître comprendre un seul instant ce que le jeune homme faisait là. Anna soupira. Tout cela allait faire beaucoup d’explications. Finalement, elle alla s’asseoir à côté de Yohan, sentant la présence rassurante de la main de Kristoff qu’il vint poser sur son épaule, et annonça:

-

En effet, certaines choses se sont passées depuis que tu es parti. Et à vrai dire, nous pensions vraiment ne jamais te revoir. Mais ne t’en fais pas, je vais tout t’expliquer.



Puis, elle se tourna vers Matthias, qui était resté dans le coin de la pièce, sans bouger, comme s’il attendait les ordres.



- Vous aussi Général Matthias, dit-elle, vous devriez vous approcher. Vous non plus ne savez pas tout sur ce qu’il s’est passé à Arendelle avant que vous n’y reveniez.



Tous sursautèrent lorsque, n’y tenant plus, Olaf sauta du dos de Sven en couinant:



- C’est moi qui raconte ! C’est moi qui raconte !!



Et avant même qu’aucun des humains présent n’ait pu dire quoi que ce soit, le bonhomme de neige alla se poster devant le canapé, comme s’il s’apprêtait à donner une représentation. Du coin de l’oeil, Anna vit distinctement Yohan se prendre la tête dans les mains d’un air qui signifiait clairement qu’il ne se voyait pas sorti du sable. Et à cet instant, la nouvelle Reine d’Arendelle était plutôt d’accord avec lui. Pour elle comme pour les autres, la fin de la nuit promettait d’être longue.



***************

Au même moment, dans la Forêt des Northuldras, Bruni s’ébattait joyeusement entre les cimes des arbres. La salamandre s’amusait beaucoup, portée par Courant d’Air entre deux branches un peu trop loin l’une de l’autre. Pourtant, s’arrêtant en plein milieu d’un saut qui promettait d’être spectaculaire, elle leva la tête, et sembla humer quelque chose dans l’air. Ses yeux s’écarquillèrent, comme si elle venait subitement de réaliser l’heure qu’il était. Elle et les autres esprits ressentaient toujours cette perturbation qui les avaient pris en début de soirée, mais après tout, Elsa leur avait assuré que ce n’était rien.

Dès lors que la pensée de la Reine des Neiges lui vint en tête, Bruni fit brusquement demi tour et fila en direction du village Northuldra. Sur place, elle se faufila discrètement à l’intérieur d’une vaste hutte dont la toile était ornée de somptueux motifs, et dans laquelle Elsa dormait profondément. Après l’avoir regardée curieusement pendant quelque secondes, Bruni se cala sans un bruit sur l’oreiller de la jeune femme, se roula en boule, et se prépara à une bonne nuit de sommeil.



Tout le village était endormi, et pourtant, quelqu’un dans les environs venait d’assister à toute la scène. Au coeur d’une grotte sombre et humide, au plus profond de la forêt, un homme était assis devant un petit autel de pierre, et regardait d’un air noir les volutes de fumée qui s’envolaient devant ses yeux, montrant distinctement les élans dans les arbres de Bruni, ainsi que ses acrobaties. Le regard fixé sur l’écran de fumée, les yeux vairon de l’homme flamboyaient d’un inquiétant éclat. Il portait une lourde cape brune, qui dissimulait son corps décharné, engoncé dans une tunique noire. À sa taille, une ceinture de cuir était garnie de plusieurs bourses et fioles, qui chacune contenait un mélange hétéroclite de Dieu savait quoi. Assis en tailleur, son ombre inquiétante se reflétant sur les parois de la grotte à la lumière du feu, l’homme faisait lentement jouer ses longs doigts au milieu de la fumée, et susurrait d’un air faussement doucereux:



- L’insouciance des esprits de la nature…belle vision pour celui qui en est victime.



Alors qu’il semblait plongé dans la contemplation des agissements de Bruni, une petite créature s’approcha derrière lui. Ses petits pas lui donnaient un air comique, de même que les cheveux filasses qui tombaient devant ses yeux. Même si elle l’avait voulu, elle n’aurait guère pu être impressionnante. 

C’était un troll. Un petit troll de pierre, ainsi que l’était Bulda ou Grand Pabby. Mais, à la différence de ces derniers, ce troll-ci n’avait pas côtoyé ses congénères depuis un bon moment. Il s’approcha de l’homme en tailleur, et couina:



- C’est…c’est elle ?



Devant les yeux de l’homme, la fumée affichait à présent clairement l’image d’Elsa, en train de dormir paisiblement. L’homme eut un petit rictus en répondant:



- Oui. Oui c’est elle. Elsa d’Arendelle.



Le troll regarda l’image de la Reine des Neiges, restant interdit pendant quelques instants. Puis, il soupira, et sembla s’extasier doucement.



- Oooh…elle est beeeelle.



L’homme tourna brusquement sa tête vers lui. Voyant le regard féroce qu’il dardait sur lui, le troll se recroquevilla sur lui-même, comme s’il allait le frapper.



- Qu’est-ce que tu as dit Morten ? demanda l’homme d’une voix doucereuse.



- Euh, rien, assura le troll, rien Maître Sivert, j’ai juste trouvé que…



Il poussa un couinement lorsque l’homme face à lui se releva brusquement, jetant une poudre violette dans l’autel de pierre. Une méchante langue de feu jaillit de ce dernier, éclairant brusquement toute la grotte. Le troll, terrifié, regarda son maître lui faire face de toute sa hauteur d’un air menaçant. Ce dernier envoya valser l’autel de pierre d’un geste de la main, sans même le toucher, puis hurla:



- IL N’Y A NULLE BEAUTÉ EN CETTE HORRIBLE FEMME !!! C’EST MÊME BEAUCOUP DIRE QUE D’USER D’UN TEL MOT POUR LA DÉCRIRE !!!



Recroquevillé sur lui même, le troll dénommé Morten n’osa rien dire, laissant son maitre à sa colère habituelle.



- UNE HORREUR !!! UNE IGNOMINIE !!! UNE ERREUR DE LA NATURE, DRESSÉE COMME LE SYMBOLE D’UN VÉRITABLE CRACHAT AU VISAGE DE MA CULTURE ET DE MON PEUPLE !!!



Furieux, il attrapa un bocal qui contenait une substance verdâtre, et le fracassa contre une des parois de la grotte. Il y avait peu de chance que quiconque lui en tienne rigueur. Depuis le temps qu’il l’habitait, Sivert n’avait jamais vu personne. Ce qu’il comprenait néanmoins aisément. Dans la forêt, personne n’était curieux de le voir exercer sa sorcellerie. Celle-ci était dangereuse, mortelle, puissante, et personne ne s’était jusque là montré assez fou pour vouloir le constater de ses yeux. Cependant, Morten le troll se trouva assez de courage ou d’inconscience pour piailler:



- Votre peuple, Maître Sivert, qui vous a tout de même banni et exilé.



À ces mots, le dénommé Sivert s’arrêta. Souriant de toutes ses dents jaunes, il jeta sur le troll un regard glacial, et son ton retrouva l’aspect mielleux qu’il avait devant l’autel de pierre.



- Tu as raison Morten. Les Northuldras n’ont jamais su reconnaître mon talent et ma puissance. Ils ont toujours cru que je n’étais pas digne des esprits de la nature. Mais vois-tu, cela n’en est pas moins mon peuple.



Il s’approcha lentement du troll qui, se croyant tiré d’affaire, lui fit un pauvre sourire. Mais Sivert leva la main, et la petite créature émit un cri strident en se retrouvant suspendue par les pieds dans les airs, au niveau de son visage. Sivert, lui, continuait d’afficher son sourire malsain.



- Et c’est pourquoi Morten, je ne tolèrerai pas que la moindre parcelle d’un de ces pourceaux d’Arendelle vienne le souiller un peu plus !!!!



- Mais Maître Sivert, couina le troll, à ce qu’il parait, Elsa d’Arendelle est à moitié Northuldra.



Ce n’était pas la chose à dire. D’un geste de la main, le sorcier envoya valdinguer le pauvre troll à travers la grotte. Et alors que ce dernier se relevait, sonné, il partit d’un grand rire horrible, de ceux qui avaient de quoi glacer le sang de n’importe qui.



- Ce que tu es drôle Morten ! Arendelle a bien failli marquer la fin de mon peuple, la fin des Northuldras, et tu voudrais qu’une simple femme vienne, et que d’un coup d’un seul j’oublie tout ?! Non. Non, les Northuldras ont peut-être le luxe d’avoir la mémoire courte, mais moi, moi, jamais je ne pourrai trouver le sommeil tant que ces maudits Arendelliens n’auront pas eu ce qu’ils méritent !



N’osant plus rien dire, Morten regardait le magicien noir soliloquer. Ses yeux vairons, presque sortis de leur orbite, étaient un témoin clair de la folie qui paraissait l’habiter.



- Nous sommes les Maîtres de la Nature ! Nous sommes ceux qui dialoguons avec les Esprits, et c’est à nous que revient le droit de la contrôler ! À NOUS !!! À MOI !!!!



D’un geste de la main, il fit de nouveau apparaître l’écran de fumée, cette fois sans aucun autel de pierre, et se retrouva de nouveau face à l’image d’Elsa endormie.



- Alors vas-y. Dors. Dors Elsa d’Arendelle. Profite de la protection de ces esprits tant que tu le peux encore. Bientôt, toi et ta soeur, vous saurez ce que ça fait de perdre. Vous saurez ce que ça fait de voir tout ce à quoi vous tenez réduit à néant. Vous saurez ce que c’est que de vous voir telles que vous êtes, et vous et les esprits  connaîtrez très bientôt le nom de Sivert, L’Élu du Peuple Northuldra !!!



Devant son visage, crispé dans un rictus dément, les images défilaient dans la fumée, jusqu’à s’arrêter sur celle d’Anna, au coeur du salon du château, où elle se trouvait en ce moment même. Curieux de voir à quoi ressemblait la deuxième des soeurs d’Arendelle, Morten s’avança de sa démarche en canard. Il leva la tête vers Sivert d’un air craintif, et demanda doucement:



- Mais…Maitre Sivert, plus d’une fois vous avez essayé de dompter les esprits. Comment pouvez-vous être sûr d’y arriver cette fois ?



Puis, le troll se protégea instinctivement. Pourtant, Sivert n’esquissa pas le moindre geste. Au lieu de cela, ses lèvres, fines comme du papier, se tordirent en un sourire mauvais, et il répondit d’un air lugubre.



- Les esprits s’agitent ce soir Morten. Il savent que l’outil de ma vengeance, de la vengeance des Northuldras, vient d’arriver. Et avec lui, la fin d’Elsa, et Anna d’Arendelle. 



Après quelques secondes d’incompréhension, le troll leva la tête vers l’écran de fumée, et écarquilla les yeux comme s’il avait soudainement compris ce que fixait Sivert.



Aux côtés d’Anna se trouvait Yohan.

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Mar 10 Déc 2019, 13:18
Il était un peu plus long ce chapitre non ? C'est pas une critique au contraire ! ^^
Maintenant j'ai un besoin vital de connaître la suite hein c'est horrible d'arrêter sur ça ! Je l'aime déjà d'amour ce méchant , hâte de le voir faire souffrir tout le monde Very Happy
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Mar 10 Déc 2019, 22:28
Ca me rappelle des choses...J'ai l'impression d'y voir le druide antagoniste dans le dernier Asterix.

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Jeu 12 Déc 2019, 21:41
Je t'ai promis des commentaires pour que tu m'écrives d'autres Kristanna érotiques ! Smile I love it

Voilà maintenant que ça c'est dit... Tout d'abord tu sais que j'adore le narrateur interne, aussi je préfère ton chapitre 1 à ton chapitre 2 même si ce dernier révèle déjà l'élément perturbateur de l'histoire. Pourquoi le narrateur interne est mieux ? Parce que le lecteur découvre l'histoire en même temps que lui, et dans ton cas précis comme ton personnage.

Ensuite... Tu t'es fait plaisir sur le caractère d'Anna, limite elle est plus heureuse de retrouver ton personnage que de retrouver Kristoff Razz... Alors qu'est-ce que tu as fait contre le mur Yokill2B ?! lol!
Blague à part, je trouve que tu la fais très anxieuse... Alors que ce n'est pas dans sa nature. Certes elle est reine mais elle a vu sa soeur faire... Et puis ce n'est pas comme si Elsa ne pouvait pas lui filer un petit coup de main en lui donnant des astuces via Courant d'Air.

Enfin, je rejoins Frantzoze pour le méchant je trouve que dans sa description il ressemble au méchant d'Astérix et le secret de la potion magique. Pour l'instant je suis intriguée mais sans plus car ce genre de scénario a déjà été fait notamment dans le Coeur de glace, Deux Soeurs une Couronne ou encore Retour vers le Passé. J'attends donc de voir ce que tu nous prépares pour la suite. Bon et j'ai hâte de me voir apparaître aussi Razz

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Jeu 12 Déc 2019, 21:47
et t'as oublié Life's too short aussi...Pareil c'est toujours la même construction de méchant. A ceci près que celui-ci est clairement défini comme un méchant ce que l'on ne retrouve pas dans les FF cités ci dessus, à chaque fois ce sont des fausses pistes car pas le "vrai" méchant encore plus puissant.

Par contre pourquoi Kristoff accepte aussi facilement Yohan, d'ailleurs même dans la première fic, il y avait parfois des sentiments assez ambigüs entre la rouquine et le poivrot! ...Et franchement le dadet le prend bien...Peut être même trop bien

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Mar 17 Déc 2019, 19:16
Ohlala Yoyo, je suis tellement impatiente de voir la suite de cette fiction !!

Au début j'avoue que je pensais que le grand méchant de l'histoire serait le grand père des deux reines, mais là du coup je suis perdue. Je me pose des tas de questions, tels que: Qui est-il ? Comment va-t-il utiliser Yohan pour parvenir à ses fins ? C'est quoi ce rêve d'Anna qui semble vachement prémonitoire ? Pourquoi Elsa se rendort tranquille alors qu'elle aurait dut aller vérifier que c'était bien Yohan qui était à l'origine de l'agitation des esprits ?

Brefouille, pleins de questions qui, je n'en doute pas, trouveront leur réponse plus tard.

Et puis la relation Matthias - Yohan, je rigole encore Razz

En tout cas c'est un super début et j'ai hâte de pouvoir lire la suite, vivement !

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Mer 18 Déc 2019, 08:11
Salut à tous ! Tout d'abord, je te remercie E&A pour ton gentil commentaire. Ne t'en fais pas, toutes tes questions trouveront des réponses très bientôt, en espérant que tu seras au rendez-vous pour les suivre !

En attendant, je vous présente le chapitre 3, où l'on découvre que certaines choses ont changé, d'autre non, mais pour l'heure, il est temps d'émerger. Bonne lecture !





Chapitre 3: Matinale




« Et boum ! Elsa morte !! Olaf mort !!! Anna pleure…et puis soudain, paf !!!! Plus de barrage, Elsa arrive, MUR DE GLACE ! Et tout le monde est sauvé !!!



Olaf se planta devant nous d’un air triomphal tandis que je me pris la tête dans les mains. Je venais d’assister à ce qui était probablement un résumé aussi tordu qu’expéditif de tout ce que j’avais raté depuis mon départ. Je jetai à Anna et Kristoff un regard qui était sans équivoque sur la façon dont je venais de recevoir ce dernier.



- Je suis désolé Olaf mais…je n’ai absolument rien bité à ce que tu viens de faire. 



Sans faire attention à la mine déçue du bonhomme de neige, je vis que le Général Matthias me regardait du coin de l’oeil. Apparemment, il avait eu un rôle à jouer dans tout le bordel qu’avait essayé de me raconter Olaf, ce qui pouvait expliquer sa présence à Arendelle, ainsi que le fait qu’il me soit inconnu. Cependant, il me fallait en avoir le coeur net. Ignorant le regard suspicieux qu’il posait sur moi, je me tournai vers Anna:



- Anna, s’il te plaît, est-ce que tu pourrais me refaire tout ça mais en plus…enfin, en moins…Olaf ? S’il te plaît ?



Je partageais son enthousiasme quant à mon retour, et j’étais moi aussi très heureux de les revoir, elle et Kristoff. En revanche, je gardais la désagréable impression que rien ne semblait plus pareil que lorsque j’étais parti, et cela me déplaisait sincèrement.
Anna soupira, en se tortillant une mèche de cheveux:



- Bien sûr Yohan, je vais t’expliquer. Mais d’abord, je veux que tu me promettes que tu vas rester quand même.



Je n’en laissai rien paraître, mais ces mots achevèrent de me conforter dans mon mauvais pressentiment. Les choses étaient-elles si graves pour qu’Anna en vienne à penser que je ne voudrais même pas rester ? Arendelle m’avait tellement manqué, qu’est-ce qui allait bien pouvoir me déranger au point de la quitter de nouveau ? Néanmoins, je hochai la tête. Je ne partirai pas, du moins pas avant de savoir ce qui s’était passé. Je voulais savoir où était Elsa. Je voulais savoir ce qui avait tant changé en Arendelle depuis mon départ.



- Alors voilà…, commença Anna



Et elle me raconta tout. Elsa qui entendait des voix dans sa tête, la Forêt Enchantée des Northuldras, les Esprits de la Nature, Ahtohallan, le barrage de leur grand-père…tout cela faisait énormément d’éléments à assimiler d’un seul coup. Et autant dire qu’à cet instant, je n’avais prodigieusement rien à faire que la princesse, à présent Reine d’Arendelle vienne de me spoiler l’intégralité de cette suite que je n’avais malencontreusement pas pris le temps de voir.
De tout ce que m’avait raconté Anna, je n’avais retenu que deux trois choses:



- Donc, si je comprends bien, vous avez du détruire l’ancien barrage que votre grand-père avait construit en tant que piège pour ces…Northuldras ?



- C’est ça.



- Et Elsa a donc trouvé cette…Ahtohallan ?



Anna acquiesça. Si j’avais bien suivi son récit, cet endroit était la raison principale de tous les changements que je pouvais constater depuis quelques heures. Et le premier d’entre eux, le plus perturbant pour moi, sans que je ne sache trop pourquoi, était à coup sûr l’absence de la Reine des Neiges. Je demandai d’un air sombre:



- Et donc maintenant, elle vit avec ces Northuldras, dans la forêt ?



Anna jeta un regard inquiet à Kristoff, et Olaf lui-même semblait ne pas avoir de blagues à faire pour détendre l’atmosphère. La petite rousse me regarda d’un air grave, et confirma:



- Absolument. Mais tu sais, elle est très heureuse et elle va très bien. Et puis elle est toujours…Elsa. Elle n’a pas vraiment changé, elle est juste…plus ici.


Je laissai l’information monter au cerveau. Si tout cela s’était véritablement passé ainsi que venait de le dire Anna (et je n’avais aucun doute sur le fait qu’elle m’ait dit la vérité), je n’en voulais à personne d’autre qu’à moi. Pourquoi n’avais-je pas été là pour les aider ? Pourquoi n’étais-je pas revenu à temps ? Peut-être aurais-je pu éviter tout cela ! Peut-être Anna n’aurait-elle pas eu à affronter la mort de sa soeur, quand bien même cela s’était avéré passager ! Et peut-être…peut-être que Elsa aurait été là pour m’accueillir. Mais après tout, peut-être ma présence n’aurait-elle rien changé, peut-être que je me faisais des illusions.

Je hochai la tête, fataliste:



- Soit.



- Pardon ? demanda Anna.



- Soit. C’est très bien. Si tu me dis que tout va bien pour vous alors, je suppose que tout va bien pour moi. Je pourrai tout de même voir Elsa, rassure moi ?



Pour la première fois depuis qu’Olaf avait commencé son curieux récit, je vis Anna sourire.



- Bien sûr ! Elle vient régulièrement nous voir, et puis rien ne t’empêche d’aller lui rendre visite !



Je me redressai sur le canapé. Là, elle m’intéressait.



- Lui rendre visite ?



- Oui. Aller la voir dans la forêt. Je suis même sûre que ça lui fera très plaisir !



J’allais répondre, lorsque je vis le Général Matthias se lever. Visiblement, il ne pouvait plus supporter les 36 000 questions sur moi qui devaient lui tourner dans la tête. À ma grande surprise, il s’adressa non pas à Anna, mais directement à moi. Cependant, je notai que son ton s’était fait moins méfiant et plus respectueux.



- Vous semblez donc bien connaître Arendelle, ainsi que la Reine et sa soeur, dit-il, pardonnez mon audace, mais je ne suis de retour dans le royaume que depuis peu de temps, aussi vous m’êtes parfaitement inconnu cher Monsieur.



Kristoff et Anna se tournèrent vers moi. Ils semblaient attendre ma réaction. Après tout, le Général avait raison. S’il avait véritablement passé tout ce temps coincé dans la forêt, il ne pouvait décemment rien savoir de l’intégralité de mon passage à Arendelle. Pour autant, il était tard, j’étais fatigué, et il y avait fort à parier que cela était le cas de tout le monde dans la pièce. Aussi décidai-je d’abréger.



- Vous vous doutez bien Général, que si je fais lever la Reine du page à cette heure-ci, c’est pas simplement pour lui vendre des calendriers. Sans ambiguïté aucune bien sûr, on a un certain…passif les soeurs d’Arendelle et moi. Je vous expliquerai tout en temps voulu, mais si ça vous fait rien, je propose que ça attende demain.



Heureusement, le Général sembla compréhensif, et n’insista pas. Il s’adressa respectueusement à Anna.



- Bien. Avec votre permission Votre Majesté, je vais reprendre ma ronde. Je vous souhaite à tous une bonne nuit.



Et il s’éclipsa, me laissant seul avec Anna, Kristoff, Olaf et Sven. Pendant quelques secondes, un silence légèrement gênant s’installa, jusqu’à ce qu’Anna décide de le rompre:



- Ça va ?, me demanda-t-elle gentiment

J’agitai la main d’un air nonchalant, comme pour la rassurer:



- Oui oui, tout va bien Anna, ne t’en fais pas. C’est juste que…je ne m’attendais pas à tous ces changements.



Je pris quelques instants pour les détailler, elle et Kristoff. Si le montagnard était resté plutôt fidèle au souvenir que j’en avais, Anna, elle, semblait clairement avoir quelque chose de changé. Elle ne paraissait pas plus grande, et elle n’avait rien perdu en beauté depuis ma dernière visite, en revanche, elle affichait clairement un air plus assuré, moins naïf. La commissure de ses lèvres avait toujours ce pli rieur qui trahissait son naturel joyeux et enjoué, mais on pouvait lire sur son visage qu’elle était passée par bien des émotions et des sentiments depuis la dernière fois que je l’avais vue. Elle avait beau être en chemise de nuit, échevelée et tirée du lit, il était certain que quelque chose en elle avait changé. Je ne sais si cela était dû à une impression inconsciente de ma part, après avoir appris qu’elle était désormais reine, mais j’étais sûr d’une chose: là où j’avais quitté la première fois une jeune fille à peine sortie de l’adolescence, je retrouvais à présent une jeune femme, au port altier et à l’assurance plus affirmée.


Mais à cet instant, elle paraissait plus fatiguée qu’autre chose. Elle s’approcha de moi, et me tapota l’épaule:



- Ne t’inquiète pas, dit-elle, je suis sûre que tu retrouveras vite tes marques. En attendant, le Général Matthias a raison. Mieux vaut aller nous coucher. 



Kristoff acquiesça et se leva, en prenant Anna par la taille.



- On va te raccompagner à ta chambre. Après tout, c’est encore la tienne. Elle est restée comme quand tu l’as quittée la dernière fois. 



Je me levai tranquillement, et ajustai mon manteau.



- J’ai laissé l’ampli dimensionnel dans une étable, je devrais aller le récupérer.



Mais Olaf ne me laissa pas le temps d’ajouter quoi que ce soit. Il était déjà remonté sur le dos de Sven, et tous deux sortaient de la pièce tandis que le bonhomme de neige me criait.



- T’en fais pas pour ça Yohan, avec Sven on va retourner dormir, on te le surveille !



Et sans même s’interroger sur la façon dont je recevais cette proposition, ils quittèrent la pièce, après que Kristoff eut adressé un petit signe de la main à son fidèle renne. Puis, le désormais futur Prince Consort d’Arendelle m’invita à les suivre, lui et Anna.
Je leur emboîtai donc le pas à travers les couloirs. Accrochée au bras de Kristoff, Anna me regardait à présent d’un air maussade.



- D’un autre côté, dit-elle, c’est dommage que tu ne reviennes que maintenant. Être Reine, c’est pas de tout repos. J’ai déjà 3 réunions différentes demain !



- Ah ça, c’est sûr que tu vas avoir moins de temps libre, dit Kristoff



Anna soupira.



- Je sais. Et ça veut dire moins de temps libre avec mon futur mari, se plaignit-elle



Bien que je ne pris pas garde à leurs roucoulements, je pus néanmoins remarquer les regards que se jetaient les deux amants. Visiblement, ils s’étaient rapprochés depuis la dernière fois. Kristoff posait sur Anna des regards transis d’amour tandis que cette dernière semblait avoir au fond des yeux lorsqu’elle le regardait une passion dévorante que son visage expressif ne parvenait que très difficilement à masquer. Et alors que je commençais à penser que j’avais semblait-il très bien fait de ne pas arriver quelques instants plus tôt, je les vis s’arrêter devant une grande porte décorée, que je reconnus immédiatement. 

C’était ma chambre.

Ou du moins, cela l’avait été la première fois que j’étais venu. C’était ici que j’avais passé de longs mois en Arendelle, aux côtés des deux soeurs, bringuebalé à travers des histoires que je ne pourrai plus jamais oublier. Anna me tapa doucement sur l’épaule avec un sourire.



- Bon, et bien bonne nuit Yohan, on se voit demain matin. Oh, ce que je suis contente de pouvoir dire ça !



Je me tournai vers elle, et lui rendis son sourire.


- Merci Anna mais…demain matin ? Mais tu as dis que tu avais…



- Je sais, dit-elle, mais j’ai aussi remarqué que tu la portes toujours.



Je baissai les yeux. Elle pointai légèrement Flamme du doigt. La dague était dissimulée dans mes vêtements, mais elle restait tout de même visible. Anna continua.



- Et si mes souvenirs sont bons, que tu sois là ou pas, tu fais encore officiellement partie de l’Escorte Personnelle de la Reine ! C’est à dire, moi ! Donc demain matin, je te veux prêt en même temps que moi, et comme ça tu pourras m’accompagner pendant les réunions du Royaume !



Elle avait raison. La première fois, Elsa m’avait officiellement offert le poste de garde personnel, en remerciement des services que je lui avais rendu. Et Anna disait vrai, je n’avais jamais démissionné de cette fonction. Il était quasiment naturel que je la réintègre, à présent que j’étais de retour. J’acquiesçai:



- Parfait, vous pouvez compter sur moi. Votre Majesté.



Anna éclata de rire, et après un dernier signe de la main, elle et Kristoff me laissèrent là, se dirigeant en direction de leur chambre.
J’ouvris la porte sans perdre un instant. 

J’eux presque le souffle coupé.

Kristoff n’avait pas menti.
La pièce était telle qu’elle était lorsque je l’avais quittée la première fois. Et ce malgré le fait qu’elle avait été vraisemblablement nettoyée et tenue présentable. Il n’y avait quasiment pas de poussière, et le lit était impeccablement fait. Le petit bureau de bois verni était là, immaculé lui aussi. Des plumes et du papier se trouvaient dans un tiroir, mais je ne vis pas trace d’encre. Et bien que la chambre ait été partiellement détruite lors de la désormais tristement célèbre Bataille de Weselton, les réparations étaient à peine visibles. Je jetai un coup d’oeil circulaire à la pièce, et mon coeur fit un bond dans ma poitrine en voyant ma guitare à résonateur posée contre un mur. 
Je la pris dans mes mains presque avec émotion, tandis que le bois vibrait doucement entre mes doigts. C’était un instrument somptueux que m’avait fabriqué Kristoff, et qui m’avait servi plus d’une fois lorsque j’étais jadis membre de l’orchestre royal d’Arendelle.



L’orchestre…



Cette pensée fugace me rappela que, de mon premier voyage, je n’avais pas gardé que Anna, Elsa et Kristoff comme relations. Non, je m’étais également fait des amis, des connaissances, des ennemis aussi…et si ces derniers étaient aujourd’hui morts, j’étais sûr que je prendrai beaucoup de plaisir à revoir aussi les premiers. 
Il allait falloir que je demande à Anna de pouvoir leur rendre visite.



Cependant…



Après avoir enlevé mes bottes, je m’affalai paresseusement sur ce qui était de nouveau mon lit, et soupirai. En revenant à Arendelle, je m’étais attendu à avoir des étoiles dans les yeux, tout comme autrefois. À m’émerveiller de nouveau, et à ressentir une nouvelle fois la chaleur de cet univers et de ces personnes que j’appréciais tant. Mais à cet instant, allongé dans ma chambre, qui elle n’avait pas changé, je ne pouvais m’empêcher de penser à tout ce qui s’était trouvé transformé depuis mon départ. Arendelle, certes, mais surtout Anna et

…

Elsa.



À vrai dire, je l’avais de fait moins côtoyée que sa soeur jusque là. Nous avions partagé moins de choses ensemble et à vrai dire, j’aurais du être amplement satisfait d’avoir revu ne serait-ce que Anna. Mais pourtant, les faits étaient là: j’étais de retour en Arendelle, et Elsa n’y était plus. J’ignorais complètement qui étaient ces Northuldras, mais fallait-il qu’Elsa ait une bonne raison de les rejoindre ! À mes yeux, Arendelle n’était plus exactement la même sans celle qui jusque là, en était le visage. Ces pensées tournant et retournant dans ma tête, ce fut donc étrangement d’un sommeil sans rêves que je passai ma nouvelle première nuit à Arendelle.





Mon premier réflexe le lendemain fut d’ouvrir en grand la fenêtre de la chambre, ainsi que je l’avais fait de nombreuses fois par le passé. Je me pris l’air d’Arendelle en plein visage. Sentir ce bon air frais matinal, cet air marin, qui me caressait doucement le visage à la faveur de l’automne me revigora. Pendant un instant, je me sentis enfin empli de la douce joie chaleureuse d’être revenu. Puis, je me souvins de tout ce que m’avait raconté Anna la veille, et me rembrunis. J’allais avoir des choses à faire visiblement. 
Heureusement pour moi, je n’eus guère longtemps à me poser la question de « quoi », puisque j’eus à peine le temps de m’habiller que l’on vint frapper à ma porte.



« Anna, serais-tu en plus devenue matinale ? », songeai-je en allant ouvrir.



Mais il ne s’agissait que de Kay, le majordome, qui me regarda avec ce qui devait ressembler à un demi sourire poli. Visiblement, lui aussi était surpris de me revoir. Je remarquai qu’il portait une longue boîte de bois sous le bras.



- Ainsi la Reine disait vrai, dit-il, vous êtes de retour parmi nous Messire.



J’eus un petit rire, et affirmai.



- Et oui Kay, comme vous voyez. Je suis bien content de vous revoir.



- Qu’il me soit permis de dire à Monsieur que son plaisir est partagé.



- Bien sûr mon ami, je vous remercie. Que me vaut le plaisir…?



Kay s’éclaircit la gorge, et sans se départir de son ton très officiel, me présenta un linge plié ainsi que la boîte en disant:



- La Reine m’a chargé de vous remettre ceci. Elle dit que cela vous appartient.



Je pris ce qu’il me tendait en le remerciant, puis il ajouta.



- Elle m’a également précisé qu’elle vous laissait disposer de votre matinée. De son propre aveu, elle dit être sûre que vous trouverez de quoi l’occuper, jusqu’à ce que vous deviez la retrouver, à l’heure du déjeuner.



- Mais…n’a-t-elle pas besoin de moi ? Ne puis-je pas aller la voir ?



Kay répondit d’un air gêné.



- Sa Majesté ainsi que Messire Kristoff semblent…occupés pour le moment.



Le malaise évident dans sa voix était sans équivoque. Ne désirant pas plus en savoir sur les motifs de cette occupation matinale, je remerciai le majordome, et ce dernier s’en alla.

Je jetai un regard vers ce qu’il m’avait donné. Je savais parfaitement ce que c’était. Je dépliai la tenue officielle de l’Escorte Royale sur le lit, mais ne la mis pas. Je n’enfilai que les protections de cuir qu’elle arborait, mon manteau renforcé me protégeant déjà assez. J’en enfilai également les gants, et, sachant très bien ce qu’elle contenait, ouvris la boîte de bois.

Les Lames d’Arendelle étaient aussi somptueuses que dans mon souvenir. Fines, courtes, d’une beauté insolente, presque vulgaire pour des armes destinées à prendre des vies. La couche de glace magique qui les recouvrait luisait d’un éclat brillant à la lueur du soleil qui inondait la chambre. Ces armes étaient exceptionnelles. Et dire que Elsa les avait fait fabriquer spécialement pour moi…

Mais je chassai vite cette pensée. Pour une raison qui m’était inconnue, et au vu de ce que Anna m’avait dit la veille, je n’avais pas envie de songer à la Reine des Neiges. Je ceignis les Lames d’Arendelle, et sortis de ma chambre, puis du château.



Et ainsi, aussi naturellement que si je n’étais jamais parti, je me retrouvai dehors, sous le soleil d’Arendelle.



L’endroit, lui, n’avait pas beaucoup changé. 

Les maisons arendelliennes étaient toujours élégamment construites, et aucune ne semblait prendre le pas sur l’autre. L’infrastructure générale était un exemple d’ordre et d’uniformisation. Et chacun semblait s’y accommoder. Je voyais les pêcheurs partir en mer, et les premiers enfants sortir dans les rues. L’air était pur et frais, et rien à cet instant ne me donnait l’impression de m’être absenté à un quelconque moment.
Ainsi Anna m’avait laissé ma matinée de libre. Un sourire se dessina sur mon visage. Je savais exactement par où commencer. Après tout, je n’avais pas que Anna ou Kristoff à revoir…



L’Old Reinder était très bien tenu. La taverne d’Arendelle avait été refaite à neuf peu avant mon départ, et autant dire que l’endroit était d’une tenue exemplaire. Bien sûr, les odeurs et les bruits, eux aussi, étaient restés les mêmes. On y pouvait voir toujours les mêmes soulards, qui à tant passer de temps au comptoir donnaient l’impression de ne pas avoir de toit. On y entendait les mêmes chansons paillardes, les mêmes chants de marins, et les mêmes discussions parfois affreusement stupides que dans n’importe quel tripot.
En un mot, l’Old Reinder était fidèle à lui même, et j’en étais très heureux. 
Lorsque j’entrai, tous ne semblèrent pas prendre immédiatement conscience de ma présence. Puis, je sentis un regard s’attarder sur les Lames d’Arendelle, un autre sur ma tenue, jusqu’à ce que plusieurs visages se fussent tournés vers moi, et les première bribes de conversations me parvinrent aux oreilles:



« Attends c’est…? »



« Oui c’est lui ! »



«  C’est Yohan ! »



« L’ami de la Reine ! »



« …des années qu’on l’a pas vu ! »



Indifférent aux babillages, je me dirigeai comme si de rien n’était vers le comptoir, lorsque soudain…



- BON SANG D’BOIS D’MES VEINES !!! DITES MOI PAS QUE C’EST PAS VRAI !!!!!



Tournant la tête, je vis un homme énorme aux faux airs de buffle me foncer dessus les bras grand ouverts, souriant de toutes ses dents, ou du moins,  de toutes celles qu’il lui restaient. Il avait une jambe de bois, ce qui ne l’empêchait pourtant pas de foncer sur moi à toute vitesse. Ainsi que je l’avais prévu, Anton, le débonnaire tavernier d’Arendelle, semblait lui aussi ravi de me revoir. Et sans que je puisse esquisser un geste, je me sentis agrippé par les épaules et secoué comme un prunier par l’imposant bonhomme, qui criait comme après un but à la 90ème.



- IL EST R’VENU ! IL EST LÀ NOT’ P’TIOT ! IL EST LÀ NOT’ MIRACLE ED’ LA NATUR’ ! DE DIEU GAMIN SI T’SAVAIS COMMENT QU’CHUIS CONTENT DE T’REVOIR DANS MON GOURBI !!!!



Tentant tant bien que mal de ne pas laisser les poils de son énorme barbe rentrer dans ma bouche, et de ne pas suffoquer sous son étreinte colossale, tout en essayant de comprendre son langage particulier, auquel je n’étais plus habitué, je bredouillai:



- Bonj…salut Anton. Je suis content de te revoir moi aussi. Ça fait plaisir.



Le tavernier finit par me lâcher, et se planta devant moi. Son visage reflétait une joie qui donnait l’impression qu’il était en train de vivre le plus beau jour de sa vie. Et le plus sincèrement du monde, j’étais moi aussi très heureux de le revoir.
Anton avait été la première personne que j’avais rencontrée à Arendelle, et 5 ans auparavant, il avait véritablement toujours été là lorsque j’avais besoin de lui. Il n’avait pas hésité à défendre courageusement Arendelle lors de deux batailles, perdant quasiment du même coup sa jambe et son troquet, et m’avait gracieusement hébergé et nourri lors de la courte période où Elsa m’avait jadis chassé du château. J’aimais véritablement beaucoup cet homme, qui, avec sa femme avait beaucoup fait pour moi.



- Et alors, dit-il, comment qu’ça s’fait qu’on t’a pu r’vu dans l’coin pendant tout c’temps ?! Où qu’t’étais allé faire tes affaire encore ?! 



Je voulus lui répondre, mais il me prit par le bras, et me fit asseoir presque de force à une table.



- Bah t’fais pas d’mouron va ! Assieds-toi, on va s’boire un canon et t’vas tout r’conter à Tonton !


Je le remerciai doucement.



- Euh, je te remercie Anton mais, les canons à 9h du matin, même pour moi c’est probablement un peu raide.



- Bah on va s’boire un canon ! Ça fait pousser les nichons !



Je capitulai. Je connaissais Anton, et lorsqu’il avait décidé de vous servir à boire, rien ne personne ne pouvait lui faire changer d’avis.



- Bon, comme tu veux. Mais, puis-je tout de même aller saluer Ida ? Où est-elle ?



Dans mes souvenirs, Anton avait une femme qui, bien qu’étant très laide, avait jadis été aussi bonne pour moi que son mari, et je voulais également la revoir. Mais ce disant, je vis le visage du tavernier s’assombrir, et un voile de tristesse passer devant ses yeux. Puis, il s’assit à mes côtés, et déclara en soupirant:



- Ah mon garçon, t’peux pas savoir. Mais ma pauv’ Ida nous a quitté l’printemps dernier. Elle a été prise par une saleté d’maladie.



La nouvelle me mit un coup. Je n’avais certes jamais été très proche d’Ida, mais savoir que mon ami avait perdu sa femme sans que je ne sois là pour le soutenir me mettait assez mal à l’aise vis à vis de lui. Tentant tant bien que mal de cacher sa tristesse, Anton leva la tête vers moi.



- Elle aussi, elle aurait été ben heureuse de t’revoir mon p’tit gars. Ah ça, elle aurait aimé pour sûr…



Je baissai la tête. Sans trop que je ne puisse m’expliquer pourquoi, je me sentais coupable. Je ne l’étais en rien bien sûr, mais l’impression désagréable d’avoir une fois de plus raté pas mal de choses me reprit. Mais heureusement parmi ses nombreuses qualités, Anton comptait celle d’être fort comme un roc. Le tavernier se remit sur pieds, et alla vers son comptoir en claironnant.



- Bah t’sais quoi ? On va s’humecter l’gosier une bonne fois pour penser à elle ! D’là où elle est, ça y f’ra plaisir à ma Ida ! En plus t’vas être content, Nora d’vrait pas tarder !



Je relevai brusquement la tête en notant ses paroles. Nora ? Elle était attendue ?


Enfin une nouvelle qui me réjouissait. Parmi tous les amis que je m’étais jadis fait en Arendelle, Nora était peut-être celle que j’aimais le plus, Anna et Elsa exceptées. Elle était une musicienne et chanteuse d’exception, en plus d’être une très belle femme d’une gentillesse à toutes épreuves. Elle avait été ma meilleure amie lorsque j’avais fait partie de l’orchestre royal d’Arendelle, et en était à présent la coordinatrice. Je me réjouissais d’avance à l’idée de la revoir.



- Attends Anton..Nora ? Elle va venir ?



Je vis le tavernier revenir avec une bouteille à la main, et un grand sourire sur la figure.



- B’sur ! Comme ma Ida était pu là pour m’aider à tenir le gourbi, elle m’a proposé de v’nir m’aider à maintenir le tout à flot ! La brave fille ! 



Visiblement, lui aussi aimait beaucoup la grande rousse, car il ne tarissait pas d’éloges sur elle en s’asseyant face à moi.



- Pis tu la verrais avec les clients ! Un vrai p’tit rossignol ! Ah ça, elle chante la mignonne ! Pis elle est bien gentille avec tout le monde, les gars sont contents quand elle est là ! Oh d’temps à aut’ y’en a bien un qu’essaie de la mater un p’tit peu, mais c’est qu’elle a du répondant aussi !



Je m’apprêtai à répondre, lorsque j’entendis derrière moi une voix chaude et enjouée qui, une nouvelle fois, sembla s’interroger sur la personne à qui elle s’adressait.



- Yohan ? 



Je me retournai avec un large sourire. La matinée ne commençait peut-être pas si mal après tout.

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Mer 18 Déc 2019, 21:36
Plus jamais tu me reproches de faire de ce personnage un ivrogne...Car sa première destination à 9h du matin c'est quand même d'aller dans le tripot du coin...Bref il ne pense bel et bien qu'à picoler!
Autrement un chapitre de transition sympathique axé sur un ton relativement léger c'est plaisant. Il faut que le perso reprenne ses marques.
En revanche, pourquoi Anna craint-elle qui ne s'en aille au vu des changements. Comme si pour elle c'était négatif? Serais-ce un parti pris de considérer qu'Elsa qui joue les hippies en forêt est un point négatif?

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Mer 18 Déc 2019, 22:17
Hahaha tout d'abord j’adore Olaf qui raconte les histoires, dommage que ton personnage ne prenne pas parti Razz J’aime beaucoup comment Anna agit de manière maternelle avec Yohan. Elle le rassure, lui demande si tout va bien. C’est bien que tu lui fasses retrouver sa vraie nature et plus celle de la reine effrayée. Ensuite… Je suis ravie de voir que tu as mis des moments de complicités entre Anna et Kristoff comme je les aime ! Tu as tendu la perche pour que je parle de la fameuse scène de gêne où Yohan comprend que Kristoff et Anna ne se sont pas rendormis de suite :angel :

Enfin j’apprécie beaucoup la scène de la taverne car elle permet de créer un fil rouge entre ta première fan-fiction et celle-ci  en fait plus je lis tes chapitres plus j’ai envie de retourner lire la première ^^
Mais la grande question de ce chapitre est : est-ce que Yohan va avoir une relation avec la fameuse Ida ? Dont j’avoue ne pas me rappeler :angel :
Dans l’ensemble un bon chapitre qui nous donne envie de lire la suite 

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Lun 30 Déc 2019, 22:25
Cette histoire commence fort !  Bon, l’atterrissage ne semble toujours pas être au point, les étables ne font décidément pas de bon hangar.

C'est un plaisir de retrouver tous les personnages et de voir leur retrouvaille, mention spéciale à la rencontre de Yohan et Matthias : je prends les paris pour savoir lequel des deux craquera en premier !

J'aime déjà le duo à la fois comique et inquiétant d'antagonistes et tout cet aspect inspiré du chamanisme fonctionne très bien avec les histoires d'esprits élémentaires. Mais je crains surtout le pire quand à ce que nous réserve leur plan, surtout qu'il a l'air d'en savoir pas mal sur Yohan.
Mais qu'est-ce que c'est que ces visions de cauchemars d'Anna ?! Encore quelque chose qui ne présage rien de bon...enfin à force, ça va devenir une habitude pour les deux sœurs de se retrouver dans ce genre de situation bravo

En tout cas ton style est toujours aussi agréable à lire, j'ai hâte de lire la suite ! Very Happy
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Lun 30 Déc 2019, 23:46
J'attends le chapitre battle Yohan Matthias au bistrot!

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Mer 01 Jan 2020, 12:14
Salut à tous ! Je commence tout d'abord par vous souhaiter une excellente année 2020, et vous remercier pour vos gentils commentaires. Cela m'aide vraiment à gérer les attentes et les questions que je reçois sur la suite de cette histoire.
Bref, je ne tergiverse pas plus longtemps, voici donc le chapitre 4, où l'on retrouve de vieux amis et l'on découvre de nouveaux changements. Enjoy !





Chapitre 4: Réformes et Retraites





On ne peut prétendre connaître véritablement une personne qu’à partir du moment où l’on a déjà bu un coup avec.

La pensée était certes simpliste, mais c’était la première à me venir en tête alors que j’étais assis quelques instants plus tard autour d’une table avec Anton et Nora. Il n’était toujours que dix heures du matin, aussi le tavernier avait accepté de renoncer à la bière et aux alcools forts, et s’était contenté de m’apporter un pot de café brûlant qui, après mon arrivée mouvementée de la veille, me faisait un bien fou.


Assise face à moi, Nora était radieuse. Elle aussi m’avait chaleureusement accueilli, en me serrant longuement contre elle. Elle n’avait que trois ans de plus que moi, mais donnait pourtant l’impression d’avoir pris plus d’âge que les seules trois années qui s’étaient écoulées à Arendelle depuis mon départ.
Néanmoins, elle restait une superbe femme, et sa longue chevelure rousse, dont la teinte tirait bien plus sur le rouge que celle d’Anna, encadrait toujours à merveille son visage, doux et avenant, malgré ses grands yeux noirs, qui auraient pu paraître durs à quiconque ne la connaissait pas.

Chanteuse exceptionnelle, Nora s’exprimait d’une voix chaude et agréable. À l’entendre, on en devinait aisément la puissance, bien que la jeune femme ne s’exprimât toujours que d’un air calme et posé.



« Cela ne fait que trois ans, pourtant j’ai l’impression que ça fait une éternité que tu nous as quittés, dit-elle en me regardant d’un air joyeux.



Je lui adressai un sourire, mais, bien que je n’en laissai rien paraître, l’expression « nous as quittés » qu’elle venait d’utiliser ne me plaisait pas à entendre.



- Et bien pourtant je suis là, répondis-je d’un ton qui se voulait enjoué, la vie continue, j’espère bien qu’Arendelle n’est pas figée dans le temps sans ma présence.



À mes côtés, Anton partit d’un grand rire, et leva sa tasse de café en s’exclamant:



- Bah j’vais t’dire mon gars, c’te bonne vieille Arendelle s’est jamais aussi ben portée ! Et si t’veux mon avis, t’y es p’tet pas pour rien, j’t’en fiche mon billet !



Je souris au tavernier. Je pouvais comprendre son avis. De son point de vue, j’étais celui qui avait redonné à l’Old Reinder une seconde jeunesse. C’était après mon passage que le bâtiment avait été remis à neuf, et j’avais à l’époque fortement insisté auprès d’Elsa pour que cela se fasse. Cela étant, j’étais bien heureux que Anton décide de retenir cela, plutôt que le fait qu’à cause de moi et des soucis que j’avais causé en Arendelle, il avait perdu une jambe, son ancienne taverne et manqué de mourir plusieurs fois.
Mais il n’était plus temps de remuer le passé. Je pris une gorgée de café et me tournai vers Nora, pour une fois d’un air enthousiaste.



- En tous cas, je suis très heureux de vous revoir moi aussi ! Vous m’avez bien manqué tous les deux. J’ai vraiment hâte qu’on puisse rejouer ensemble Nora.



Mais alors que je m’étais attendu à ce que la chanteuse partage sans hésiter mon enthousiasme, je la vis m’adresser ce qui semblait être un petit sourire gêné qui, bien que très beau, me mit mal à l’aise, car je voyais bien que Nora l’était aussi. Et si besoin était d’une preuve de plus, je la vis commencer à entortiller une mèche de cheveux sur son doigt, comme elle le faisait lorsqu’elle était nerveuse.



- Et bien, à vrai dire Yohan…



Elle allait continuer, mais alors que j’observais sa main, je manquai de m’étouffer avec mon café en remarquant un détail qui m’avait échappé jusque là.



- Nora, tu…tu es mariée ?!



Je reposai ma tasse.
L’annulaire droit de la belle chanteuse était orné d’une énorme alliance brillante et impeccablement nettoyée. Soit Nora s’était mariée tout récemment, soit elle était très heureuse dans son couple. J’espérais bien sûr que les deux réponses soient vraies, mais je n’en étais pas moins extrêmement surpris. Agréablement bien entendu. 
Je vis Nora rougir légèrement lorsque son regard se posa sur son doigt, et elle me répondit avec un sourire:



- Et oui, je me suis mariée peu de temps après ton départ. C’est dommage, j’aurais aimé que tu sois là. J’ai fait un mariage magnifique. Les Reines Elsa et Anna ont été merveilleuses. Elles m’ont aidé pour les préparatifs et elles étaient même là à la cérémonie, tu te rends compte ! J’ai eu les Reines d’Arendelle à mon mariage, c’était incroyable !



J’eus l’envie de faire la remarque qu’Elsa et Anna accorderaient sans doute plus d’importance au mariage d’une membre de la cour royale qu’à celui du premier pécore venu, mais je préférai la garder pour moi. J’avais plein d’autres questions autrement plus intéressantes à poser à la place.



- Et, puis-je savoir qui est…



- Oh, tu le connais, répondis Nora du tac au tac, c’est Jakob.



Je lui fis un large sourire. Jakob était un habitant du royaume que j’avais rencontré lors de ma première visite. Il avait jadis fait partie du complot visant à destituer Elsa du trône pour y installer Hans, mais son allégeance avait changé lorsqu’il avait contracté une dette envers moi, après que je lui eu sauvé la vie. Il avait également reconnu ses torts envers Elsa lorsqu’il avait vu le vrai visage de Hans, suite à son attaque sur Arendelle. Ainsi, il s’était vaillamment battu pour le royaume, et avait largement rattrapé ses fautes. Je me souvenais que, lors de mon départ, il était en train de courtiser Nora, qu’il avait très vite trouvé à son goût. Et à en croire la jeune femme, il avait brillamment réussi.



- Oh, il est donc parvenu à te séduire on dirait, dis-je avec un clin d’oeil.



Nora rosit légèrement, et sortit quelque chose d’une des poches de sa robe.



- Ne ris pas, dit-elle, c’est un homme formidable. Nous avons même eu une fille !



Ce disant, elle me tendit une petite photographie, qui les représentait elle et Jakob. Elle y était radieuse, et tenait un beau petit bébé, qui dormait dans les bras de sa mère tandis qu’à leurs côtés, Jakob souriait de toutes ses dents. À l’évidence, il était au comble du bonheur, et le comploteur qui projetait de faire tuer Elsa était désormais bien loin.
Je regardai la photo d’un air attendri.
Anton y jeta également un coup d’oeil, et regarda Nora d’un air fier, presque paternel:



- Ah ça ! s’exclama-t-il, y’a pas à dir’ ! Elle est drôlement jolie vot’ pt’iote ! La belle enfant moi j’dis, la belle enfant !



Nora paraissait ravie lorsqu’elle reprit la photo. J’appris ensuite que leur fille s’appelait Ellie, et qu’elle était désormais âgée de deux ans.



- J’ai hâte de dire à Jakob que tu es revenu, dit Nora, je suis sûr qu’il sera ravi de te revoir !



Je restai sans répondre. Jakob avait déjà tout ce dont il pouvait rêver à présent, et même si j’espérais bien que me revoir lui ferait plaisir, il ne me semblait à présent avoir aucune raison d’attendre mon retour. Il avait une femme extraordinaire et une belle petite fille, et il assistait toujours Kristoff dans son travail de livreur de glace, ce qui lui assurait une situation confortable. Que pouvais-je lui apporter de plus ? Néanmoins, j’étais heureux de revoir Nora, et de repenser aux perspectives que nos retrouvailles allaient ouvrir.



- En tous cas, comme je disais,  j’ai hâte qu’on puisse rejouer ensemble Nora, dis-je d’un air enjoué, je suis officiellement toujours dans l’Escorte Royale, mais je suis sûr qu’Anna ne verra aucun inconvénient à ce que nous fassions un peu de musique de temps en temps.



Je m’étais attendu à ce que la grande rousse partage mon enthousiasme, mais je les vis, elle et Anton, se regarder d’un air légèrement gêné, comme si je venais de dire une grossièreté ou une blague particulièrement de mauvais goût. Voyant que Nora restait sans répondre, je demandai:



- Quoi ? Qu’est-ce qu’il y a ?



Toujours avec ce petit sourire de malaise, Nora se passa la main dans les cheveux et répondit:



- Hélas Yohan le…l’orchestre royal n’a pas été reconduit. 



Je manquai de m’étouffer avec ma tasse de café. Anton voulut me remettre d’aplomb avec une tape dans le dos, et j’eus tout juste le temps de lever la main pour l’empêcher de me démettre une épaule ou de me briser une omoplate. Je levai vers Nora des yeux ronds comme des assiettes à soupe.



- Quoi ?!



Sans se départir de son sourire gêné, la grande rousse expliqua:



- Eh bien, après mon mariage et l’arrivée d’Ellie, je n’avais plus vraiment le temps de diriger l’orchestre royal. Et personne d’autre ne s’est proposé pour le reprendre. Il a donc été mis de côté pendant un moment, jusqu’à ce que la Reine Elsa ne décide de le suspendre officiellement. Les membres restants se sont vu verser des rentes généreuses, pour qu’ils puissent bien vivre en attendant de retrouver du travail. Et entretemps, la princesse Anna est devenue reine, et elle n’a pas encore trouvé quelqu’un qui pourrait reconduire l’orchestre. Quant à moi j’ai décidé de venir ici aider Anton à tenir l’Old Reinder après la mort de la pauvre Ida. Ça lui rend service et puis ça me laisse un peu plus de temps en fin de journée pour m’occuper d’Ellie.



Je regardai celle qui était donc l’ancienne coordinatrice d’un air abasourdi. Il n’y avait donc plus d’orchestre royal à Arendelle. Mais comment cela était-ce possible ?



- Mais…attends…tu veux dire que depuis la naissance de votre fille, il n’y a plus d’orchestre à la cour royale ?! Mais enfin comment Anna peut laisser ça comme ça ? Elle adore votre musique, pourquoi laisse-t-elle un tel vide ?



Autour de nous, certains clients tournèrent la tête vers notre table. Je devais vraisemblablement avoir dit ma dernière phrase un peu fort, même au milieu de l’ambiance enfumée et chantante de la taverne.
Nora ne répondit pas immédiatement. Elle soupira, haussa les épaules d’un air fataliste et but une gorgée de café.



- La Reine Anna ne l’est que depuis peu de temps, dit-elle, je peux très bien comprendre qu’elle ait d’autres priorités depuis son couronnement que la mise en place d’un orchestre.



Je baissai la tête. Après tout, elle avait raison. Si tout ce que m’avait expliqué Anna la veille était vrai (et je n’avais aucun doute là dessus), alors il était évident que reconduire l’orchestre avait du être très loin de ses occupations jusque là. Je ne me faisais pas de souci pour ses anciens membres. Si Nora avait du préciser qu’Elsa leur avait versé des rentes confortables, c’était que cela devait être le cas. Et elle non plus ne semblait pas se catastropher plus que ça de la disparition de l’orchestre royal. Ce que là encore, je comprenais aisément: entre son mariage, sa fille et son nouveau travail aux côtés d’Anton, elle devait probablement vivre une période très heureuse de sa vie.

Nous discutâmes encore un bon moment, durant lequel j’eus de plus amples détails sur ce qui s’était passé depuis mon départ. Mais je ne parvenais pas à sortir de ma tête les nouveautés que j’avais entendu. De tout ce que j’avais vu ou vécu lors de mon premier passage, il ne semblait plus subsister grand chose. Tous ceux que j’avais connus avaient changé de situation, pour la plupart désormais bien différentes par rapport aux  précédentes: Anna était devenue Reine, Nora était à présent une mère et une épouse, et Anton prenait plaisir à travailler avec elle tous les jours depuis la mort de sa femme.
Lorsque je les saluai, environ une heure et demi plus tard, pour me rediriger vers le château, où Anna et Kristoff m’attendaient pour déjeuner, Nora me prit dans ses bras affectueusement:



- Ne t’en fais pas, dit-elle, tout n’a pas tant changé.



Je lui rendis son étreinte, mais j’avais beaucoup de mal à être d’accord avec elle. Je sortis de la taverne, et pris la direction du château. Autour de moi, je pouvais voir les habitants d’Arendelle me lancer des regards stupéfaits. La plupart semblaient très surpris de me revoir déambuler dans les rues du royaume, ce qui n’avait rien de très surprenant. Pour eux, qui ne savaient pratiquement rien de mes histoires de dimensions parallèles et d’ampli dimensionnel, j’étais juste un gars un peu bizarre qui, trois ans auparavant, avait cessé du jour au lendemain de traîner avec Elsa et Anna, et dont plus personne n’avait entendu parler depuis.
En repensant à l’ampli, je me souvins que je l’avais laissé la veille dans l’étable où j’avais atterri. Et quand bien même Olaf et Sven avaient veillé dessus cette nuit, il me fallait tout de même retourner le chercher. Il ne me fallut pas longtemps pour repérer l’étable, mais alors que j’y pénétrai, et commençai à fouiller la paille, un sentiment horrible me saisit.



L’ampli n’était plus là.



Sentant la panique me gagner, je jetai frénétiquement d’énormes fétus de paille à travers la grange. La dernière fois que j’avais innocemment laissé l’ampli dimensionnel trainer quelque part, j’avais failli provoquer la chute d’Arendelle et la mort d’Anna et Elsa. Aussi ne voulais-je certainement pas commencer mon nouveau voyage dans le royaume par une recherche désespérée de ma machine. Mais après quelques secondes de panique, de paille volant dans tous les sens et de cris de rage, je dus me rendre à l’évidence: l’ampli n’était plus dans cette étable.

Furieux, je trépignai sur place en fulminant:



- Ah c’est pas vrai, la p***** de saloperie de peigne cul de bonhomme de neige de mer…



Je fus soudainement coupé dans ma bordée d’insulte par un raclement de gorge effrayé derrière moi. Je me retournai. Un jeune garçon se tenait là, une fourche à la main. Il me regardait sans paraître comprendre la raison de mon énervement. Me sentant à cet instant parfaitement idiot, je tentai de me calmer, et parlai d’une voix aussi douce que possible:



- Euh bonjour. Désolé pour le…enfin pour tout ça, je…je cherche ma…enfin une machine.



- Vous êtes Messire Yohan ? demanda le garçon, sans paraitre prêter aucune attention à mes élucubrations.



- Euh oui, oui, c’est moi répondis-je, surpris de son stoïcisme.

Le garçon d’écurie ne se démonta pas, et parla d’une voix sereine, bien que j’y sentis tout de même une pointe de nervosité.



- Olaf m’a dit que vous reviendriez. Il m’a dit de vous dire que lui et le renne ont amené votre machine au château. Elle vous attend là bas. 



Je dus me retenir de pousser un énorme soupir de soulagement. Désolé Olaf, je venais de t’insulter pour rien. Ainsi l’ampli dimensionnel avait été reconduit au château. Je remerciai le garçon, et me remis en route. Je me sentais parfaitement stupide. En même temps, je ne m’étais certainement pas attendu à ce qu’Olaf et Sven fassent preuve d’une telle initiative. Je repensai aux mots de Nora. Si même le bonhomme de neige était désormais capable de faire les choses correctement, comment voulait-elle que je puisse voir ça autrement que comme un changement drastique ?

En arrivant au château, je fus directement mené dans la grande salle à manger. J’y trouvai attablés Anna et Kristoff, mais également Olaf, et de nouveau celui que je reconnus comme étant le Général Matthias. Cela confirma à mon esprit le fait que cet homme ne semblait pas être n’importe qui. S’il était invité à la table de la Reine, c’était qu’il devait jouir d’une sacrée posture.



- Ah, Yohan, tu es là ! s’exclama Anna en me voyant rentrer, entre, installe toi !



Je m’exécutai, non sans la détailler des yeux. J’avais l’occasion de voir Anna pour la première fois en habit de reine, et le moins que l’on pouvait dire, était que cela lui allait drôlement bien. Elle portait une longue robe verte dont le haut encadrait sa gorge de noir. Un élégant liseré d’or faisait la jonction entre les deux couleurs, pour un joli effet qui rendait le vêtement très harmonieux. Ce dernier, couplé à la traditionnelle coiffe royale, les cheveux tressés sur le haut du crâne, lui allait très bien. Je pense même pouvoir dire d’après mes souvenirs que l’habit de reine seyait de manière générale mieux à Anna qu’à Elsa. Elle paraissait moins engoncée dedans, plus naturelle.
Mais, au moment où cette pensée me traversa l’esprit, me vint en même temps celle qu’Elsa ne se trouvait pas autour de la table, ce qui, sans que je ne puisse l’expliquer, m’emplit d’un intense sentiment de vide.



- Désolée pour ce matin, continua Anna, j’avais pas mal de choses à faire et je ne voulais pas t’accaparer juste après ton retour.



- Ne t’en fais pas Anna, répondis-je, j’ai pu en profiter pour aller rendre visite à de vieux amis.

À ces mots, je vis la rouquine sourire.



- Oh, tu as vu Nora ?! Je suis contente que tu l’aies retrouvée ! Tu as vu elle est mariée maintenant ! Oh, et tu verrais sa fille ! Elle est si jolie, une vraie petite…



- Oui, je l’ai vue. À la taverne. Elle m’a dit pour l’orchestre.



Anna échangea un regard avec Kristoff. Elle semblait s’être doutée de ma déception. Elle voulut parler, mais Olaf la devança:



- Hé Yohan ! T’as vu on a fait monter ton ampli dans ta chambre ! Il a pas une égratignure, rien ! Il est impeccable !



- Oui, je vous remercie Olaf. 



De son côté, le Général Matthias n’avait rien dit. Il se contentait de me regarder d’un air curieux. Mais, contrairement à la veille, son regard ne semblait plus rien avoir de méfiant.
Anna joignit ses mains, et reprit:



- Oui, je n’ai pas reconduit l’orchestre pour l’instant. Oh, j’ai très envie de le faire tu sais ! Mais Nora faisait vraiment un travail formidable, ça va être très dur de la remplacer.



Kristoff intervint gentiment.



- Mais Anna, maintenant que Yohan est là, pourquoi ne pourrait-il pas le reprendre ? C’est un excellent musicien après tout, et il y a déjà travaillé.



Je sentis un élan de gratitude pour le montagnard, mais personnellement, je connaissais déjà ma réponse, et j’étais prêt à parier qu’Anna la connaissait aussi.



- C’est gentil Kristoff, dis-je, mais pour être honnête, je n’ai aucune envie de reprendre l’orchestre. Pas sans Nora. Pas tout seul. Comme l’a dit Anna, je fais toujours partie de l’Escorte Royale, et je préfère de beaucoup ce poste là. Au moins, ça, je l’ai gardé depuis la dernière fois.



Je me rendis compte un peu tard que j’avais prononcé ces mots sur un ton plus sombre que je l’aurais voulu, mais au lieu de m’en excuser, je me servis un plein verre de la bouteille de vin qui se trouvait sur la table, sans même avoir touché aux divers plats posés dessus. 
Anna se tourna alors vers le Général Matthias:



- À ce propos, dit-elle, il me semble que vous ne vous êtes pas très bien présentés hier soir. Alors Yohan, permets moi de te présenter le Général Destin Matthias. Je lui ai tout raconté sur notre rencontre avec toi, il sait désormais qui tu es.



Je vis alors le Général se lever, et s’incliner devant moi.



- Très honoré, dit-il, je vous suis très reconnaissant d’avoir jadis sauvé la vie de la Reine d’Arendelle.



- Je vous remercie mais, d’un certain point de vue, c’est plutôt elle qui a sauvé la mienne.



L’espace d’un instant, le militaire ne parut pas comprendre, puis il se reprit.



- Oh, toutes mes excuses Monsieur Yohan, je parlais de la Reine Anna.



Je soupirai. Évidemment. J’allais avoir beaucoup de mal à m’y faire. 
Jetant un oeil à Anna, je surpris la façon dont elle regardait Kristoff et Matthias. Elle semblait préoccupée. Et si ce n’était pas ma paranoïa habituelle qui me faisait penser cela, cette préoccupation avait encore à voir avec moi, bien plus qu’avec les affaires royales d’Arendelle.



Quelle pénible nouvelle allais-je encore apprendre ? Quel changement brutal allait encore me tomber dessus cette fois ?

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Filled with wonders and joys
Face each new sun with eyes clear and true
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"Il faut savoir qu'une passerelle a deux côtés...et nos parents ont eu deux filles." - Elsa d'Arendelle
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Mer 01 Jan 2020, 14:57
Le titre du chapitre m'a achevé xD

Bon je ne suis pas douée pour faire des commentaires constructifs mais je suppose que ça fait toujours plaisir quand on dit qu'on aime et que c'est super donc je le fais voilà. Razz
ah si ! La dernière phrase du chapitre ! Ca veut dire qu'on va encore apprendre qu'il s'est passé un truc qui craint ? Wink
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Mer 01 Jan 2020, 23:22
Un chapitre de transition.

Quelques remarques un peu fouillis.
Déjà le titre...Franchement, il est "putaclick", c'est drôle mais le rapport avec ce qu'il se passe est un peu vague, dommage, ça aurait été plus drôle s'il avait été plus question de retraite mais à la limite OSEF

Première phrase du chapitre ...NE DIS PLUS JAMAIS QUE JE SOUILLE TON PERSONNAGE EN LE FAISANT PASSER POUR UN ALCOOLIQUE! ...et si cela ne suffit pas: "Je me rendis compte un peu tard que j’avais prononcé ces mots sur un ton plus sombre que je l’aurais voulu, mais au lieu de m’en excuser, je me servis un plein verre de la bouteille de vin qui se trouvait sur la table, sans même avoir touché aux divers plats posés dessus "

Bon globalement, il ne se passe pas grand chose, un chapitre d'exposition pour présenter à nouveau d'anciens personnages et voir ce qu'ils sont devenus. C'est plaisant. Par contre, la deception de Yohan est un peu difficile à comprendre. Le mec est parti depuis des années...Donc s'il est un peu moins con qu'une chèvre sous acide il doit se douter que forcément tout change n'en déplaise à la chanson d'Anna. Donc oui, il n'est plus là, la vie a continué et on ne l'a pas attendu. Mais de là à faire du boudin en fin de repas en se montrant quelque peu morose...Il serait pas un peu co... euh...corse? Razz

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Jeu 02 Jan 2020, 10:01
Je rajouter un élement ici après relecture de mon message...Parce que Editer depuis le telephone c'est un peu gonflant bref je m'égare.
Je ne dis pas qu'il s'agit là d'u mauvais chapitre loin de là mais un chapitre de transition...Il en faut dans toutes les histoires pour mettre en place les élements necessaires.
Il me tarde néanmoins de retourner chez les Northuldra voir comment la blonde hippie s'en sort et d'ailleurs il est fort à parier que le poivrot va demander fissa à la rouquine comment aller là bas!

Un petit truc qui me chiffonne, c'est la relation avec Matthias. Je l'imagine bien plus paternaliste avec Anna et donc, l'arrivée d'un inconnu devrait l'alerter davantage. Même s'il est mis au parfum, cela reste un étranger, qui se pointe avec une machine très inquiétante qui a failli causer la perte de tous...Donc même si c'est un ami, c'est potentiellement une menace. Je pense qu'il devrait donc être davantage sur ses gardes, certes en tant que lecteur on sait qu'il se fouvoie si tel était le cas mais cela serai une réaction profondément humaine, saine, sincère de la part d'un militaire zélé qui apparaît aux yeux d'Anna comme une nouvelle figure paternelle, tout au moins comme un guide.
Peut-être que cela va apparaître par la suite et qu'Anna va se montrer distante envers Yohan, influencée par Matthias.
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Ven 03 Jan 2020, 00:08
Je viens de finir ton chapitre 4. J'ai été un peu déçue de ne pas voir plus que ça mes personnages fétiches. J'espère que dans le prochain chapitre il y aura plus de places à leur consacrer. C'est un chapitre que j'ai trouvé un peu long et tout comme Frantzoze je ne comprends pas les réactions de ton personnage vis à vis de Nora. Oui c'est tout à fait légitime que cette femme ait autre chose à faire que de s'occuper d'un orchestre xD. Je trouve que tu aurais pu consacrer plus de temps à l'intrigue entre Anna, Kristoff, Matthias etc. plutôt qu'à la discussion entre ton personnage et celui de Nora qui est interminable.

Bon après comme d'habitude rien à dire sur le style, la focalisation interne me fait toujours plaisir même si là elle illustre un personnage qui a des réactions juvéniles :angel: (conf Nora), mais qui arrive à remonter la pente dès l'instant où il recherche sa machine à temps Razz

Bref j'attends de voir le prochain chapitre Smile

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Ven 03 Jan 2020, 00:24
Ah au fait j'avais oublié un petit détail...L'alliance ne se porte pas à la main droite mais à la main gauche mon petit Very Happy Donc si elle la porte à la main droite bah c'est qu'elle n'est pas mariée la bougresse^^


Bon et sinon Yohan je te l'avais promis, c'est désormais chose faite, voici donc ce qui pourrait être un chapitre 5 Very Happy

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Frozen: Épris dans la glace  Empty Re: Frozen: Épris dans la glace

Jeu 09 Jan 2020, 09:37
Voici donc le prochain chapitre ! Mais qu'est-ce qui peut bien tant déranger notre personnage principal en fait ? On revoit également ici notre nouveau méchant, et il a prévu quelque chose de pas jojo pour nos deux soeurs !

Enjoy !





Chapitre 5: Comme au bon vieux temps




D’ordinaire, Morten n’avait rien contre les plans ourdis par son maître. Mais cette fois, il ignorait pourquoi, ce dernier semblait particulièrement excité par les derniers événements, et cela se ressentait non seulement dans ses futures intentions, mais également dans la façon dont il se servait de son acolyte troll. Et cette fois, cela déplaisait fortement à la créature.



« Maître Sivert, Maître Sivert, couina-t-il, pourquoi maintenant ? Pourquoi vouloir vous occuper des Northuldras seulement maintenant ? Après tout ce temps ?



De son côté, le vieux sorcier ne se retourna même pas pour faire face à son assistant. Il manipulait des fioles et des poudres entre ses longs doigts fins, un sourire carnassier sur le visage. Il répondit d’une voix grinçante, non sans une pointe d’impatience:



- Parce que Morten, tu sais très bien que je ne pourrai trouver le sommeil qu’une fois que ces chers Northuldras et ces barbares d’Arendelle auront payé pour le sort qu’ils m’ont tous deux réservé. Et jusqu’ici, jamais l’opportunité ne s’était présentée. 



Il finit par jeter une des poudres dans son grand autel, et la caverne s’éclaira d’un immense et chaleureux halo violet. Les mains de Sivert se mirent à rougeoyer, jusqu’à ce que de petites braises apparaissent au creux de ses paumes. Le sorcier regarda ces dernières d’un air satisfait, et se tourna vers Morten, qui recula d’un air effrayé.
Les mains du Northuldra étaient à présent en train de se consumer pleinement, et de grandes flammes reflétaient elles aussi leur lumière chaude sur les parois de la caverne.



- Après tout ce temps à étudier et traquer les esprits de la nature sans jamais pouvoir les approcher, grinça Sivert, j’ai finalement réussi ce que j’aurais du entreprendre depuis longtemps: mes pouvoirs suffiront bientôt à rivaliser avec ces sales bestioles, et même cette traînée d’Elsa d’Arendelle ne pourra se mettre en travers de mon chemin !!!



À ses pieds, Morten regardait les mains de son maître d’un air effrayé. Il savait très bien ce dont il parlait. Combien de temps avaient-ils passé, tous les deux, plantés dans la forêt pendant des heures entières, à attendre que l’esprit du feu ou de l’eau se montre ? Combien de fois s’étaient-ils faits envoyer sèchement virevolter dans tous les sens après avoir énervé ce satané esprit du vent ? 
Le troll était presque déçu: pendant tout ce temps, il avait cru que l’objectif de Sivert était d’attraper les esprits. Ainsi voulait-il juste les observer pour presque s’approprier leurs pouvoirs. Morten ne doutait pas des capacités de son maître (il n’osait même pas imaginer sa réaction s’il le faisait), mais il ne pouvait s’empêcher d’être circonspect quant à la possibilité que ses pouvoirs puissent rivaliser avec ceux des esprits.
Mais le contraire ne semblait même pas effleurer l’esprit du sorcier. 


Après quelques instants, ses mains s’éteignirent, et il les regarda avec le même regard qu’avait du avoir Midas découvrant ses mains qui transformaient tout en or.



- J’aurais bientôt toutes les capacités et les pouvoirs que pourront me donner ces maudits esprits, dit-il, et ce ne sera là qu’un tout petit aperçu de ce que je compte infliger à l’abomination d’Ahtohallan !



Et sans faire attention au petit troll qui s’agitait à ses pieds, il se tourna de nouveau vers son autel, et recommença ses manipulations magiques, sans se soucier des grands éclats lumineux qu’il devait projeter au dehors.
Rassemblant son courage, Morten s’approcha et tira sur la robe de son Maître.



- Mais Maître Sivert, je ne comprends pas…



- On pourrait remplir trois bibliothèques avec ce que tu ne comprends pas Morten, railla Sivert, à présent laisse moi, j’ai du trav…



- Mais le garçon Maître Sivert ! À quoi va servir le garçon ? Il est peut-être dangereux !



Après lui avoir jeté un regard courroucé, Sivert s’arrêta, et leva la tête. Il parut réfléchir et regarda finalement le troll avec un sourire sournois.



- Dis moi Morten, connais tu le dicton « Diviser pour mieux régner » ?



La créature de pierre fit la moue, et se gratta la tête.



- Ça a un rapport avec les arachnides ? s’enquit-il



- De quoi ? questionna Sivert, stupéfait.



- Bah oui parce que moi les araignées je sais qu’elles ont huit pattes, mais du coup si on les divise ça fait quatre. Mais je vois pas trop en quoi ça concerne le garçon.



Catastrophé, son maître se frotta les yeux d’un air las. Puis il soupira.



- Morten, tu me stupéfies un peu plus chaque jour par tes trésors de stupidité.



- Mais…



- POUR MIEUX RÉGNER MORTEN ! Diviser pour mieux régner !! Lorsqu’elles sont ensemble, les soeurs d’Arendelle sont de taille à affronter n’importe quoi !



Ayant retrouvé son air renfrogné, Sivert fit volte face, et alla s’asseoir dans une petite chaise en bois au fond de la grotte. Il fit jouer ses longs doigts, et la petite fiole vide qu’il tenait dans sa paume s’éleva dans les airs, voletant comme une plume au dessus d’une soufflerie. Regardant son pouvoir d’un air mauvais, le sorcier cracha:



- Elles ont réussi à défaire 35 années de tension entre Northuldras et Arendelliens, et tout cela en découvrant Ahtohallan et en détruisant un barrage ! Sans compter qu’Elsa d’Arendelle, en plus de ses maudits pouvoirs, possède désormais les esprits. S’en prendre à elles deux, c’est s’exposer bêtement à la mort.



De son côté, Morten ne disait plus rien. Il reconnaissait bien les moments où son maître se mettait à parler tout seul, et dans ces moments là, mieux valait pour lui ne pas le couper.



- Et c’est pour cela que je vais devoir jouer sur ce qui est actuellement ma meilleure chance: elles sont séparées, désunies, vulnérables. Et voilà maintenant que cet avorton débarque, et il se retrouve comme une poire entre l’une et l’autre. Il va me falloir jouer là dessus…



N’y tenant plus, le petit troll s’approcha de lui, et voulant jouer la carte de la flatterie, demanda d’un ton doucereux:



- Et qu’allez vous faire Maître Sivert ?



- Je vais utiliser ce garçon pour m’assurer de désunir définitivement les deux soeurs d’Arendelle, grinça le sorcier, viendra le doute, puis la confrontation, et enfin, elles finiront par se tourner le dos une bonne fois pour toutes, comme cela aurait toujours du être le cas entre Arendelliens et Northuldras ! Et là, à cet instant précis, je serai là. Je frapperai au moment où elles s’y attendront le moins, et une fois que je me serai occupé des deux soeurs, je n’aurai plus qu’à rendre à mon peuple sa véritable place, et enfin nous détruirons ce maudit royaume d’Arendelle !!!!



Morten applaudit doucement, approuvant joyeusement le plan de son maître, puis demanda néanmoins:



- Mais Maître Sivert, vous n’avez pas peur que le garçon essaye de vous en empêcher ?



Et il recula lorsque son maître se leva de sa chaise pour se diriger vers une des étagères sur lesquelles étaient posés ses livres et ses ingrédients magiques. Il se saisit d’une grande toile qui recouvrait un grand pan du mur, et l’ôta d’un coup sec.
Morten déglutit en frémissant de peur.
Sur l’étagère se trouvaient un ensemble de têtes coupées et empaillées. Des animaux principalement, mais aussi et surtout une tête en pierre. Celle d’un troll. Sans se soucier des couinements effrayés de Morten, Sivert s’en saisit d’un air théâtral et déclara:



- Ah, ce pauvre Yorek…je l’ai bien connu Morten. Il était là juste avant toi. Et sais-tu ce qu’il a fait pour arriver sur cette étagère ?



Le sorcier n’attendit même pas la réponse de son assistant, de toutes façons bien trop effrayé pour la lui donner, et continua:



- Il a fait obstacle à mes plans. Une fois. Sa première et dernière.



Il reposa la tête sur l’étagère, et se tourna vers Morten, un air de pur sadisme déformant ses traits.



- Aussi, si ce nabot étranger se dresse contre moi, je m’assurerai que sa tête rejoigne celles de ses deux princesses bien aimées sur mon étagère ! Je ne suis pas un monstre tout de même !!!



Et il éclata d’un grand rire, qui se répercuta dans toute l’intérieur de la caverne, l’ombre menaçante de son émetteur se reflétant sur les murs de pierre.





****************





Dans la grande salle à manger du château d’Arendelle, l’ambiance n’était pas réellement meilleure. Anna regardait nerveusement Yohan vider la bouteille de vin devant lui. La jeune reine connaissait le goût de son ami pour la boisson, et même s’il n’était pas au même stade de pochetronnade que les traîne-savates habituels de l’Old Reinder, elle n’aimait pas le voir boire. Mais d’un autre côté, elle pouvait comprendre sa déception.

Avant qu’il ne devienne le garde officiel d’Elsa, l’orchestre avait été pour lui comme une seconde famille à Arendelle. Il était tout à fait normal qu’il soit déçu de ne pas le voir reconduit. La reine regarda le Général Matthias, assis sur sa chaise, qui semblait attendre la suite. Anna ouvrit la bouche, mais Yohan parla en premier:



- Alors Anna, dis moi, c’est quoi la prochaine étape ? Quel est le changement radical supplémentaire qui va me tomber sur le râble cette fois ?



Sans paraître comprendre, Anna et Kristoff échangèrent un regard, et la rousse se voulut rassurante:



- Oh ne t’en fais pas Yohan, c’est fini pour aujourd’hui. Je pense que tu as eu assez d’émotions pour l’instant.



Anna n’était pas stupide. À ses yeux, Yohan n’avait guère de quoi se lamenter. Arendelle était toujours debout, et il n’avait perdu personne de ceux qu’il avait connu. Mais elle savait que l’heure n’était pas aux remontrances. Elle venait tout juste de retrouver son ami, et elle n’avait pas envie qu’il se montre morose dès son retour. Elle préférait l’aider et se montrer souple avec lui. Yohan non plus n’était pas idiot, il se rendrait sûrement compte tout seul que tout n’avait pas tant changé.

Mais cela ne semblait pas être flagrant pour lui sur le moment.



- Oh allez, railla le jeune homme, vas-y, au point où j’en suis, autant me terminer ! Balance tout maintenant comme ça c’est fait et je suis fixé !



Puis, sans laisser à la reine d’Arendelle le temps de répondre, il se tourna vers Matthias.



- Alors, dites moi Général, si j’ai bien compris Anna et Elsa vous ont sorti d’une forêt où vous êtes resté coincé pendant 35 ans, je me trompe ?



- C’est cela, répondit calmement le vieil homme.



- Et sans indiscrétion vous faisiez quoi à Arendelle avant ? Vous étiez avec leur grand père d’après ce qu’on m’a dit hier soir.



Matthias se racla la gorge, et se resservit un verre d’eau.



- Pas exactement, dit-il, j’étais le garde officiel du Roi Agnar, feu le père de notre Reine.



Yohan manqua de s’étouffer avec un os de la caille qu’il était en train de manger. Face à lui, Anna le regardait d’un air inquiet. Kristoff et Olaf, eux, étaient trop absorbés par le contenu de leurs assiettes pour remarquer quoi que ce soit.

Yohan déglutit, reprit ses esprits, et regarda le Général:



- Quoi ?! Vous étiez garde officiel d’Arendelle ?!



Matthias, en bon militaire, ne se laissa pas démonter et ne répondit pas. Anna, elle, se pencha légèrement en avant et soupira:



- Oui, Matthias était le garde officiel de mon père Yohan. On dirait que ça te pose un problème.



Ce fut au tour de Yohan de garder le silence. Ce dernier posa ses couverts, et se leva lentement.



- Absolument aucun Anna. À présent, si vous voulez bien m’excuser, je vais aller vérifier l’état de mon ampli.



Et, sans laisser le temps à qui que ce soit de le retenir, il sortit de la pièce. Kristoff et Olaf, toujours le nez dans leurs assiettes, n’avaient toujours pas réagi. L’air suspicieux, Anna se tourna vers son fiancé.



- Mais enfin qu’est-ce qui lui arrive ?



- Est-ce que je sais moi ? dit Kristoff en haussant les épaules, avec lui vaut mieux pas chercher à comprendre.



Puis il jeta un oeil à Olaf, qui lui aussi ne semblait pas du tout avoir suivi la conversation, ce qui dans son cas était totalement vrai. 
Désemparée, Anna se tourna vers Matthias:



- Rassurez-vous Général, dit-elle, je suis sûre que Yohan n’a absolument rien contre vous. Je ne sais vraiment pas ce qui lui prend.



À son tour, Matthias posa ses couverts, et planta son regard dans celui de la reine. Il semblait parfaitement serein, mais la réaction de Yohan paraissait le déranger plus qu’il ne voulait l’admettre.



- Puis-je parler franchement Votre Majesté ?



- Je vous en prie.



Matthias se racla la gorge et continua:



- Je ne connais pas cet homme, apparemment vous l’avez connu alors que j’étais encore dans la forêt, et lorsque je suis revenu en Arendelle, il était déjà reparti. Vous dites qu’il est…comment cela déjà ? Un voyageur dimensionnel ?



Anna acquiesça:



- C’est ça. Je sais que c’est difficile à croire, mais Yohan a la capacité de voyager dans ce qui semble être des…des mondes parallèles. Il ne nous a jamais dit comment cela était possible, mais je le connais assez pour savoir qu’il dit la vérité.



- Et vous lui faites donc pleinement confiance ? demanda Matthias.



- Et bien…oui. Il nous a suffisamment montré que nous n’avions aucune raison de ne pas lui faire confiance. Je comprends que vous vous interrogiez sur lui Général, mais je puis vous assurer que les intentions de Yohan sont tout à fait…



- Je ne m’interroge pas, la coupa le militaire, si vous me dites que cet homme est digne de confiance Votre Majesté, je vous crois. Mais il me semble qu’à l’heure actuelle, il a surtout besoin de vous.



Anna resta sans répondre. Besoin d’elle ? En quoi Yohan pouvait bien avoir besoin d’elle, même maintenant ? S’il avait vraiment passé ces trois dernières années à parcourir l’univers dans tous les sens, il avait forcément du apprendre à se débrouiller seul, et si elle s’en souvenait bien il avait plus ou moins toujours su se sortir d’affaire sans l’aide de personne. Comment se faisait-il qu’il donne au Général Matthias l’impression d’avoir besoin d’aide ?



- De moi ?



- Bien sûr, affirma le général, lorsque je suis revenu à Arendelle, j’ai à peine reconnu le royaume que j’avais quitté. Il s’était développé, il avait changé. Certaines personnes que j’avais connu n’étaient plus là, et celles dont je me souvenais avaient pris de l’âge, tout comme moi. J’ai littéralement eu l’impression d’arriver dans un autre monde. Mais vous étiez là Votre Majesté.



Voyant qu’Anna ne réagissait toujours pas, il continua.



- Je vous le dit comme je le pense Votre Majesté, vous avez été incroyable pour moi. Vous m’avez aidé à me réintégrer à Arendelle, 35 ans après, vous m’avez promu Général sans demander l’avis de personne, vous avez tout fait pour que je me sente de nouveau chez moi, comme si je n’étais jamais parti. Vous m’avez rendu ma vie Votre Majesté. Alors que vous ne connaissiez qu’à peine.



Anna sentit ses joues rosir, ce qui ne s’arrangea pas lorsqu’elle croisa le regard fier et tendre que Kristoff posait sur elle. Elle ne se considérait pas comme très sensible à la flatterie, mais quand elle voyait la façon dont son cher montagnard la regardait, elle savait qu’il était on ne pouvait plus d’accord avec Matthias.



- Je vous remercie beaucoup Général mais…je ne vois pas le rapport avec Yohan.



- C’est votre ami, dit Matthias, de ce que j’ai cru comprendre vous le connaissez depuis plus longtemps que moi, et vous l’appréciez beaucoup. Et si j’avoue ne pas comprendre non plus ses réactions, je ne doute pas que vous saurez parfaitement lui redonner le sourire.



Il s’arrêta, et but une gorgée d’eau. Face à lui, Anna souriait à présent. Il avait raison. Yohan était son ami, et peu importe que sa réaction soit justifiée ou pas, elle se devait d’aller l’aider et lui remonter un peu le moral. Elle remercia le Général Matthias, avant que celui-ci ne s’en aille pour reprendre son travail, et elle alla se poser doucement sur les genoux de Kristoff.



- Il a raison, dit-elle en lui caressant les cheveux, je devrais aller le voir.



- Vas-y, lui souffla-t-il, je suis sûr que tu sauras l’aider. Tu sais toujours.



Anna embrassa tendrement son fiancé, et alla frapper à la porte de la chambre de Yohan. Ce dernier répondit de manière assez détendue.



- Entrez !



Anna poussa la porte et soupira. Son ami était étendu sur son lit, et jouait nonchalamment avec Flamme en regardant le plafond de la pièce.



- Je le savais, dit-elle



- Quoi ? s’enquit Yohan en se tournant vers elle.



- Tu n’es pas du tout en train de travailler sur ta machine ! le réprimanda Anna.



Yohan haussa les épaules.



- C’est terminé. Tout va bien elle est impeccable.



Anna s’assit doucement au bord du lit en soupirant. Hormis l’ampli dimensionnel dans un coin, rien n’avait bougé dans la chambre depuis que Yohan y était revenu. Comme s’il avait délibérément souhaité qu’elle reste figée dans le temps.



- Yohan…qu’es-ce qui te prend ? demanda la reine



- Rien rien, tout va bien.



- Ne me prends pas pour une idiote, dit Anna en fronçant les sourcils, je vois bien que quelque chose ne va pas. Pourquoi tu es parti comme ça quand Matthias t’a dit qui il était ? Il a dit quelque chose qui t’a dérangé ?



À son tour, Yohan se leva, rangea Flamme dans son fourreau, et plongea son regard dans celui d’Anna. Il connaissait son amie, et il savait pertinemment que lorsqu’elle avait quelque chose en tête, il était impossible d’y couper. Il grimaça, et répondit:



- Non non, ça va. C’est juste que je m’attendais pas à être immédiatement remplacé.



Puis il s’assit sur la chaise de son bureau en passant la main dans ses cheveux, ainsi qu’il le faisait lorsqu’il était nerveux. Anna était stupéfaite. Qu’est-ce qu’il racontait ?



- Remplacé ? Comment ça remplacé ? Par Matthias ? Allons Yohan je ne t’ai pas remplacé. Le Général Matthias ne fait plus partie de l’Escorte Royale, il est général. Maintenant que tu es là, tu reprends ton poste, comme prévu. Je t’a déjà remis ta tenue et les Lames d’Arendelle.



Mais à la grande surprise de la petite rousse, ses explications ne parurent pas suffire. Elle vit Yohan se lever, et celui-ci lui tourna le dos en faisant face à la grande fenêtre qui donnait sur l’entrée du port. 



- Tu sais Anna, je ne suis pas du genre à accepter la charité. Si tu avais déjà quelqu’un pour veiller sur toi, il fallait me le dire.



Anna secoua la tête. Cette fois, elle ne comprenait plus rien. Elle s’approcha de Yohan, et mit sur son épaule une main qui se voulait rassurante. Elle ne savait pas où son ami voulait en venir, ni même ce qu’il semblait lui reprocher, mais cela ne lui plaisait pas. Elle n’aimait pas voir Yohan comme cela et elle n’aimait pas non plus qu’il agisse comme si c’était sa faute.



- La charité ? dit-elle, mais enfin Yohan, je te redonne ce qui te…



- Ce qui me revient ? la coupa Yohan, c’est ça que tu vas dire ? Bon sang Anna, rien ne me revient ! Je n’ai aucun privilège à avoir à Arendelle par le simple fait de ma présence ! Ce que j’ai eu la dernière fois, je ne l’ai pas eu en faisant les yeux doux !



- Je n’ai pas dit ça, dit Anna.



Le jeune homme commençait à hausser le ton, et cela ne lui plaisait pas.



- Mets toi un peu à ma place, continua Yohan, je me suis cassé le cul pendant des mois la dernière fois pour essayer d’exister, pour que le monde autour de moi me donne l’impression d’en avoir quelque chose à foutre de moi ! Je voulais m’assurer que j’avais ma place ici !



- Mais tu l’as ! cria Anna



- Ah oui ?! Si je l’ai, alors explique moi pourquoi tout ce que j’ai connu a disparu ! Explique moi ça Anna ! Mon premier poste ! Disparu ! Mon amie ! Mariée, un gosse, plus le temps pour un pécore dans mon genre ! Et voilà que maintenant, tu débarques en plus avec un garde royal officiel ! Poste que je croyais avoir été créé pour moi ! Littéralement tout ce que j’ai connu ici a changé ou a été remplacé ! Et même des trucs que je pensais avoir contribué à créer ben non ! Même ça, j’aurais pas été là que ça aurait été la même m*rde ! Elle est où ma place dans tout ça ?!



Au fur et à mesure qu’il s’énervait, Anna se sentait rassurée. Ainsi, Yohan avait peur. Il avait peur de n’être à nouveau personne en Arendelle. Peur que tout ce qu’il avait construit pour lui la première fois lui ait été enlevé. Anna ne pouvait pas lui en vouloir pour ça. Après tout, Arendelle avait bien changé en trois ans. Il était normal que Yohan ne s’y retrouve plus autant. Elle le rassura:



- Ta place, elle est auprès de moi Yohan. Auprès de nous. Le Général Matthias a soixante ans passés, il n’est plus aussi fort ni aussi agile qu’avant. Je l’aime beaucoup, mais à choisir, je préfère que ce soit toi, mon Escorte Royale.



Elle se congratula intérieurement en voyant un petit sourire apparaître sur le visage de son ami. Peut-être allait-elle réussir à le remettre d’aplomb finalement. Anna parla sur un ton calme et posé pour le calmer:



- Lorsque tu nous as rencontrées Yohan, tu nous as dis que tu n’avais jamais vécu assez longtemps quelque part pour l’appeler chez toi. Alors c’était un mensonge, mais nous ne le savions pas à l’époque. Mais aujourd’hui Yohan, tu es chez toi à Arendelle. Tu l’as toujours été. Peu importe combien de temps s’est écoulé. Tu es le bienvenu ici, et tu le seras toujours. Arendelle, c’est chez toi.



L’espace d’un instant, elle crut avoir réussi, mais elle déchanta bien vite lorsqu’elle vit le jeune homme faire la moue.



- Apparemment Elsa ne s’y sentait pas chez elle, elle.



En temps normal, Anna aurait été blessée par la remarque. Elle n’avait jamais pensé qu’Elsa avait préféré rester chez les Northuldras car elle ne se sentait pas chez elle à Arendelle. Elle ne voulait même pas l’imaginer. Elle savait que sa soeur adorait son royaume et son peuple. Et elle était sûre qu’Elsa elle-même n’envisageait même pas la possibilité du contraire. Mais là, à cet instant, en entendant Yohan dire ça, Anna prit conscience du problème. Il n’était pas question de l’orchestre, d’un quelconque poste ou du Général Matthias. C’était autre chose qui dérangeait Yohan. Et Anna pouvait très bien le comprendre. Cela la dérangeait aussi.
Elle prit les mains de son ami avec un sourire.



- J’ai compris dit-elle presque en riant.



- Hein ? Tu as compris quoi ?



- Elsa me manque à moi aussi. Ça fait bizarre sans elle hein ?



Elle vit Yohan leva la tête pour la regarder. Anna savait. Elle ne savait même que trop bien ce que cela faisait que de voir les grandes allées du château, et les larges toits de glace, les statues et les fontaines dans la cour, sans pouvoir voir Elsa s’y promener. Elle savait ce que c’était que de ne plus l’entendre chantonner le matin en arpentant les couloirs, ou de prendre ses repas en tête à tête avec Kristoff. Oh bien sûr, ce dernier point ne la dérangeait pas le moins du monde, mais elle devait l’avouer. Sa soeur lui manquait. Tous les jours.
Et si elle n’avait pas eu d’autre choix que de s’y faire, elle était certaine que Yohan s’y ferait aussi.

Ce dernier soupira et serra les mains d’Anna dans les siennes:



- Je te le fais pas dire. Elle avait dit espérer qu’on se revoie, et quand je reviens, elle s’est barrée vivre dans la forêt. J’avoue que l’effet est pas dingue pour le moral. Le prends pas mal Anna, je suis extrêmement heureux de te revoir toi aussi mais…j’aurais aimé vous retrouver toutes les deux. Vous comptez énormément pour moi.



Anna sourit à son ami, et le prit dans ses bras. Puis, elle eut une idée. Elle, elle avait beaucoup de travail. Mais Yohan, lui, était officiellement à son service, et elle pouvait lui demander ce qu’elle voulait. Et si en plus il y avait moyen que cela satisfasse tout le monde…elle recula et, le regardant droit dans les yeux avec un sourire, demanda:



- Ça te ferait plaisir ? De la revoir ?



Yohan souffla.



- T’en as de bonnes toi, évidemment !



Anna se raidit, et mit les mains derrière son dos, en position Reine d’Arendelle. Elle fit mine de le regarder avec un regard sévère et intima:



- Et bien Messire Yohan, voici votre première Mission au service de la Reine d’Arendelle !



- Je vous écoute…Votre Majesté, dit Yohan, se prenant au jeu.



Anna se racla la gorge.



- Ma soeur Elsa a été conviée à une soirée devinettes Vendredi soir prochain. Hélas, la Forêt Enchantée n’est pas vraiment la porte à côté, et je suis très occupée en ce moment. Aussi, votre mission si vous l’acceptez, est de prendre un traineau, et de vous rendre à la Forêt Enchantée, où vous irez chercher ma soeur et l’escorterez à Arendelle pour la soirée !



La Reine d’Arendelle s’arrêta, et savoura l’effet de ses paroles. Au vu du large sourire qui était apparu sur son visage, la mission plaisait beaucoup à Yohan. Il la regardait avec un véritable air de félicité, comme si elle lui avait donné précisément la mission qu’il attendait. Et Anna n’était pas peu fière de la lui avoir proposée. Yohan allait pouvoir revoir Elsa, rencontrer les Northuldras, et avec lui pour la ramener, Anna était sûre qu’Elsa ne serait pas en retard pour leur soirée devinettes. Comme disait Olaf, deux pierres d’un coup !

Aussi, elle sourit d’un air joyeux lorsqu’elle vit Yohan s’incliner devant elle en souriant:



- Votre Majesté…j’accepte cette mission avec plaisir !



Anna partit d’un grand rire, et demanda:



- Comme au bon vieux temps ?



- Comme au bon vieux temps ! répondit Yohan avec un clin d’oeil.



Lorsqu’elle sortit de la chambre quelques instants plus tard, Anna jura entendre un « Yes ! » à travers la porte. Et elle ne fut vraisemblablement pas la seule car elle tomba presque immédiatement sur Kristoff, qui la souleva dans ses bras en demandant:



- Alors, il va mieux ?



- Je lui ai trouvé la mission idéale, dit Anna, donc oui.



Kristoff l’embrassa et souffla:



- Je le savais. T’es la meilleure. Je t’aime.



- Je sais.

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"Look to the stars my darling baby boys
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Because i'll face it all with you"



"Moi, je suis peut-être pas un as de la stratégie ou du tir à l'arc, mais je peux me vanter de savoir ce que c'est que d'aimer quelqu'un." - Perceval le Gallois (ou Provençal le Gaulois)

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Frozen: Épris dans la glace  Empty Re: Frozen: Épris dans la glace

Jeu 09 Jan 2020, 10:12
Non je ne le dirai pas! Non je ne le dirai pas! Non je...
Oh et puis zut!!
Yokill (ou le mec bourré) a écrit:Anna regardait nerveusement Yohan vider la bouteille de vin devant lui. La jeune reine connaissait le goût de son ami pour la boisson

...Tu sais que ça, c'est du pain béni pour les Emma Very Happy


Bon comme d'hab, un peu de manière fouilli même si je fais des redites d'éléments que j'ai pu relever à l'oral hier c'est toujours bien...les paroles s'envolent, les écrits restent comme on dit!

Juste un petit point sur la mise en page...Vu que tu me titilles dessus et tu as raison car elle laisse à désirer. Est-ce seulement chez moi ou partout, mais qu'est ce que c'est que ces trucs?...Y en a absoluent partout dès que tu passes à la ligne, c'est donc difficile de voir la partie dialogue et la partie narrative...Vu que c'est le cas pour tous les chapitres je m'interroge du coup si c'est juste mon affichage ou partout
Frozen: Épris dans la glace  K10

Bon sinon on retrouve ici pas mal de longs dialogues...Tu vois toi aussi tu arrives aussi à aller vers ce style...Rejoins-moi vers le côté obscur des dialogues méga longs mon apprenti! Razz

Au niveau des choses qui m'ont bien fait marrer...Sache que ça va paraître prochainement sur Médiapart, les emplois fictifs crées en Arendelle, le peuple ne peut plus supporter cela! Car demander à Yohan d'aller chercher Elsa et l'escorter en traineau...Donc un voyage de 4 jours aller-retour alors que la queen, à dos de Nokk elle voyage plus vite qu'un rafale et arrive en Arendelle en 15 secondes malgré un tsunami faudra vraiment revoir la manière de dépenser le pognon du royaume!!!

Sympa la référence à Star Wars pour conclure le chapitre!


Pour ce qui est du changement de narrateur, perso ça ne me déplaît pas, de temps en temps ça change et ça permet de voyager sur les différents lieux de l'action. Après, j'aurai été curieux d'avoir de toute façon un narrateur interne et donc que la première partie de ce chapitre soit narré depuis les yeux du méchant. Que l'on puisse avoir accès à ses pensées, à sa circonspection face à la bêtise de son acolyte mais bon ça, c'est plus un choix artistique qu'autre chose et fondamentalement cela ne change rien. Mais comme je sais que tu comptes privilégier le point de vue interne...

Le méchant justement...Bon je n'arrive pas à prononcer son nom ni à l'écrire sans aller vérifier donc je vais l'appeler Bob! Alors Bob, tu nous as dévoilé un peu de sa backstory que je ne répèterai pas ici pour ceux qui découvrent mais du coup il ne m'a pas titillé autant que je l'aurai espéré...C'est pour ça que je dis toujours pas de spoiler!
Par contre je m'étonne un peu du vocabulaire de chartier de Bob! C'est un excentrique, un écorché de la vie à n'en pas douter mais probablement pas un type issu du bas peuple. Non lui c'est davantage un érudit qui faisait probablement partie d'une élite. Donc en replaçant aussi dans son contexte historique, même s'il voulait employer un langage fleuri, je pense qu'il serait quelque peu différent de celui employé ici qui est pour le coup davantage l'apanage du poivrot héros de l'histoire étant donné qu'il vient de notre époque contemporaine; Après là encore, ce sont des choix qui sont faits et cela n'impacte pas l'histoire en tant que tel.

une tête en pierre. Celle d’un troll. Sans se soucier des couinements effrayés de Morten, Sivert s’en saisit d’un air théâtral et déclara
Je voyais tellement Hamlet ici! c'était sympa!
D'ailleurs le fait qu'il ait la tête de son ancien acolyte qu'il a probablement supprimé à cause d'une contrariété laisse présager d'un personnage calme en apparance mais qui bouillonne à la moindre contrariété et qui est vraiment capable du pire sans aucun remords. Cela laisse présager de bien sombres desseins pour Arendelle et les Northuldra.


Bon et pour conclure...J'étais obligé!

Combien de fois s’étaient-ils faits envoyer sèchement virevolter dans tous les sens après avoir énervé ce satané esprit du vent ?

Oui...Elsa aussi sait ce que c'est les facéties du vent! jesuisdehors



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