[Frozen Cimematic Universe] Les Secrets d'Ahtohallan

Chapitre 14 : Celui qui tire les ficelles



La duchesse avait écouté avec attention les explications d’Olson pour mieux connaître le pays Northuldra.

-Vous êtes certain de votre fait Olson ?
-Mais absolument duchesse ! Et hâtez-vous… Je ne divulgue jamais d’informations de la sorte gratuitement, ni à mauvais escient. Je compte sur votre discrétion !!
-Comptez sur moi Général…Pardon… Mon roi !
-Nous verrons…


Après une révérence très sensuelle qu’Olson sut apprécier à sa juste valeur, la duchesse quitta les appartements du blessé. Elle en repartit absolument ravie, croisant Raiponce et Eugène qui attendaient patiemment derrière la porte. Elle accorda au couple de Corona un sourire narquois.


-Vous comptez surveiller notre grand blessé ?... Mais je vous en prie ! Ricana-t-elle
-Qu’avez-vous fait ? Ronchonna Eugène
-Moi ?... Mais simplement ce que je sais faire de mieux ! Vous voulez essayer beau brun ?
-Non Eugène Calme-toi ! Prévînt Raiponce alors que l’ancien voleur montrait les poings !
-Mais oui… Vous et moi mon tout beau sommes dans le même camp…
-Permettez-moi d’en douter !


La duchesse préféra leur adresser un grand sourire puis elle sembla écraser une larme en voyant le regard dédaigneux du couple royal à son encontre. Aussitôt, dans un élan de tendresse, elle se jeta au cou d’Eugène et l’embrassa sur la joue sous le regard médusé de Raiponce.


-Mais il ne faudrait surtout pas vous gêner !!
-Oh vous aussi princesse Raiponce dans mes bras ! Lança-t-elle aussi en embrassant Raiponce.
-Mais ?...
-Oh soyez soulagés ! Nous avons réussi !
-Réussi quoi ?
-Nous sommes dans le même camp ! Je compte vous aider pour qu’Arendelle se relève voyons ! … Je suis certaine qu’Olson vous expliquera, je me charge de travailler pour notre cause et distraire Weselton ! Olson m’a donné de précieux conseils ! Allez le voir ! Je suis certaine qu’il vous expliquera !


Enthousiaste, elle préféra prendre congé du couple royal hébété. Tous deux échangèrent un regard interloqué puis, n’ayant que peu confiance en la duchesse, ils pénétrèrent dans la chambre du blessé, craignant ce qu’il avait pu révéler.



-Général ?! Mais qu’avez-vous fait ?! Commença Raiponce paniquée.
-Moi ?... Mais absolument rien madame !
-Ne faîtes pas de faux semblants Général, pourquoi la duchesse est-elle repartie si satisfaite ? Bougonna Eugène.
-Eh bien… Parce qu’elle m’a promis le trône à la fois d’Arendelle et des Northuldra puis nous avons observé ensemble une carte du pays des sauvages comme elle aime à les appeler. Répondit le plus calmement du monde l’homme d’armes.
-Vous ? Vous quoi ? S’étrangla la princesse
-Mais vous êtes une véritable ordure !! Continua Eugène en attrapant le vieux général par le col.
-Eh là doucement vous ! Je suis son protégé désormais ! Et qui sait…peut être bien le prochain souverain de ce pays ! Voulez-vous vraiment prendre ce risque ! Fit Olson mauvais !
-Général…Mais comment pouvez-vous trahir ainsi votre peuple et …comment pouvez vous trahir Anna et Elsa ainsi ? Demanda Raiponce au bord des larmes.
-Qui vous dit princesse que je les ai trahis ? … Rien de ce qu’ai indiqué à la duchesse n’aurait pu lui être caché de toute manière si elle souhaitait se donner la peine d’étudier les documents relatifs aux Northuldra de nos archives royales ! Et si elle a été capable de découvrir les origines de ma femme qui était pourtant l’un des secrets les mieux gardés du royaume, croyez vous que cela l’aurait dérangé ?... J’ai reçu de sa part bien plus que je ne lui ai donné !
-Vous…
-Etes toujours dans le même camp oui ! Vous n’imaginez pas à quel point cette duchesse peut être bavarde quand elle croit avoir l’avantage ! Maintenant princesse approchez et notez ! Nous n’avons pas beaucoup de temps avant qu’elle ne reparaisse devant nous ou envoie un de ses chiens de garde nous épier ! Voici les informations que j’ai pu glaner ! Je dois revoir la duchesse demain à la même heure, cela sera l’occasion pour vous d’aller les transmettre là où vous savez !
-Nous vous écoutons !


Olson détailla de façon méthodique en bon officier supérieur les informations capitales lâchées par la duchesse sur les capacités militaires de Weselton. Raiponce les notaient avec soin alors qu’Eugène semblait circonspect que Maria Funningur ait pu ainsi divulguer tant d’informations.


-Allez princesse ! Partez donc avant que votre trop longue absence auprès de Weselton ou de la duchesse ne semble suspecte !
-Merci Olson !
-Oh et une dernière chose princesse…
-Quoi donc ?
-Lors de la contre-attaque, si Anna n’est pas présente puisque nous sommes toujours sans nouvelles… Trouvez celui qui possède les mots des rois ! Je devrais alors les prononcer pour fédérer le peuple !
-Mais… C’est toujours Yohan qui les possède ! Répondit Raiponce.
-Ah vraiment ?... Eh bien faîtes les moi parvenir quand Arendelle se relèvera ! Le plus important est leur protection ! Coupa Olson déterminé.
-Comptez sur nous général.


Alors qu’ils échangèrent un regard entendu, la princesse quitta en compagnie de son époux la chambre du blessé. Enfin seul, Olson observa longuement son alliance à la main gauche puis, avec un léger sourire, il enleva le précieux bijou offert par Beata pour le placer dans sa poche. A la place, il sortit un petit étui que lui avait confié la duchesse de Funningur et passa l’anneau à son doigt… Un anneau royal !


-Mon vieux Niklas… Après toutes ces années de service et de régence… Voilà que tu vas devenir roi d’Arendelle ! … Souffla-t-il pour lui avec un sourire en détaillant l’anneau royal, unique vestige du roi Runaerd avant de fermer les yeux et laisser une larme perler sous son œil, puis ajouta telle une prière : Roi Runaerd, où que vous soyez aujourd’hui, je saurai me montrer digne de vous et de votre royaume… Pour Arendelle ! A jamais !


A ces mots, le vieux militaire embrassa l’anneau et porta les mains à son cœur qui battait légèrement plus vite alors qu’il repensait au roi qu’il avait tant admiré.



La duchesse de Funningur quant à elle semblait heureuse de son entrevue et à nouveau se dirigea vers la sortie pour enfin partir fouiller dans les affaires personnelles d’Olson.


-Ah ma mie !!! Vous comptez faire votre promenade ? Demanda Weselton
-J’espère un jour pouvoir la faire… Soupira-t-elle en levant les yeux au ciel.
-Oh je suis désolé de vous importuner mais… Je voulais savoir où en étions-nous de nos petites affaires ?
-Elles pourrait se poursuivre si vous ne m’interrompiez pas !... N’avez-vous pas quelques amusements à faire et me laisser gérer mon petit duc ?
-Mais madame, les affaires du Royaume sont mes affaires… Je me dois donc de me tenir informé…
-Eh bien cher ami pourquoi ne pas vous tenir informé auprès de je ne sais laquelle de vos distractions favorites et attendre que je termine de gérer ce qu’il y a à gérer ?
-Il suffit madame ! Venez ! J’ai à vous parler !


Intriguée, la duchesse suivit son époux qui pour la première fois faisait preuve auprès d’elle d’une certaine autorité. Elle se laissa guider jusqu’au cabinet de travail qui était jusqu’alors celui d’Anna. Sans ménagement, le duc repoussa sa femme et prit un malin plaisir à s’installer à la place royale. Weselton poussa même le vice à placer au-dessus de sa tête la couronne d’Arendelle et se délectait à la vue de son reflet.


-Vous avez fini de jouer ? Enlevez ça vous êtes ridicule mon pauvre ! Coupa Maria consternée
-Est-ce ainsi que vous vous adressez à votre roi ?
-Vous devriez écouter Olson mon pauvre ! … Il vous dit que votre attitude ne vous permet pas d’en être un et il a tellement raison… Mon pauvre ami regardez-vous ? On dirait un petit prince gâté qui vient de voler la couronne de son père !
-Ma mie mais comment osez-vous ?...
-…Vous conseiller d’agir enfin comme il faut pour garder votre place ?... Voyons j’ose ça depuis toujours ! Et vous ne le savez que trop bien, j’agis comme votre épouse aimante et ce dans votre intérêt… Allez tout ceci a déjà bien assez duré ! Continuez à jouer au roi capricieux si ça vous chante, moi j’œuvre pour que nous restions au pouvoir. Alors restez là si ça vous amuse… Pour que ça ne soit pas totalement une perte de temps… Je vais aller retrouver nos amis de Corona !
-Pour ?
-…Continuer à gagner leur confiance évidemment ! … Permettez ?
-Mais que faîtes-vous avec ce verre d’eau ?
-Je gagne la pitié de nos amis… Laissez-moi faire mes larmes ! Se contenta-t-elle de répondre en faisant couler le liquide dans ses yeux.


La duchesse à force de s’envoyer l’eau dans les yeux s’observa dans le miroir et les vit devenir rouge. Immédiatement elle sortit son mouchoir et quitta à toutes jambes la pièce. Rapidement elle tomba sur Raiponce, surprise de la voir en larmes.
Bien que méfiante, les larmes sincères de la duchesse lui firent baisser sa garde et la princesse de Corona accepta de partager avec sa nouvelle amie une camomille, effarée d’entendre Maria présenter le monstre sans pitié que pouvait être son époux.
Elles discutèrent ainsi pendant plus d’une heure, celle qui fut surnommée la princesse disparue avait le cœur brisé d’apprendre toutes les mésaventures que cette femme avait connue pour passer d’un mari violent aux Iles du Sud pour tomber entre les griffes du nouveau duc de Weselton.


-Ma pauvre Maria… Mais c’est affreux…
-Que voulez-vous ma chère… Mais après c’est moi qui dois passer pour ce que je ne suis pas… Vous connaissez mon infame surnom de « poufiasse de Funningur » n’est-ce pas ?... Vous comprenez désormais que j’essaie désespérément d’utiliser cette infamie à mon avantage…Mais Raiponce…Grace à votre aide… Pourrais-je enfin être libérée de mon fardeau et enfin, comme tous sur ce continent vivre en paix !!!
-Je vous aiderai ! Je vous promets Maria ! Lança alors Raiponce compatissante à la duchesse qui masquait ses larmes.
-Merci chère princesse ! Votre compassion est d’un réconfort certain dans cette épreuve !


Les remerciements sincères de Maria avaient ému Raiponce qui lui adressa une dernière tape amicale sur l’épaule avant de prendre congé et y retrouver son époux, bien moins convaincu ce qui engendra entre les deux une nouvelle querelle.



-Bien ma douce… Je pensais que tout cela ne terminerai jamais… Grommela Henrik en s’approchant de sa femme qui tressaillit.
-Henrik…Décidément vous êtes toujours par les portes aujourd’hui…
-Que voulez vous ma chère… Je suis après tout… Comment disiez-vous ? Un tyran autoritaire, mégalomane et sans pitié ?
-Oh allons donc… Voulez-vous pleurer mon ami ? Questionna la duchesse en se relevant.
-Vous n’êtes donc pas heureuse auprès de moi ? Avec votre influence et vos richesses ?
-Ne soyez pas mesquin Henrik ! Je vous ai dit de ne pas vous en mêler ! Je ne cherche qu’à gagner sa confiance ! Elle vous déteste après tout…
-ça je l’avais remarqué je vous remercie… Grinça Henrik
-Cela vous étonne tant que ça ?... Dois-je vous rappeler que nous avons envahi par fourberie le royaume de ses cousines… Pensez-vous qu’elle va nous accueillir à bras ouverts pour prendre une camomille et qui sait ensuite faire une séance coiffure ?
-…Charmante perspective mais cela aurait eu plus de sens quand elle avait encore sa longue tignasse blonde…
-Henrik ?!...Vous faîtes preuve d’esprit… Réagit la duchesse stupéfaite.
-Cela semble vous étonner ?... Ne suis-je à vos yeux qu’une brute sans cervelle comme vous aimez le divulguer à cette petite ? Insista Weselton
-Allons Henrik, ne vous formalisez pas…
-Je ne fais rien de tel ma mie, je m’étonne que pour gagner sa sympathie vous insinuiez que je sois violent envers vous…
-Oh voyons violent, le terme est exagéré… Jamais je ne sous entendrait cela, cela doit rester un minimum crédible voyons…


La duchesse avait à peine terminé sa phrase que le bras d’Henrik fendit l’air et sa main s’écrasa violemment contre la joue de la tentatrice qui recula d’un pas. Surprise par le choc plus que par la douleur elle dévisagea abasourdie son mari…



-Ainsi Madame. Cela paraîtra plus crédible n’est-il pas ? Vous avez su séduire la princesse mais son mari n’est pas né de la dernière pluie… Cette marque jouera en votre faveur, qu’en pensez-vous ? Il est temps d’accélérer le processus n’est-il pas ? Lança alors malicieusement Henrik en offrant à sa belle un sourire mauvais.
-Henrik vous…
-… Saisissez une Opportunité pour mettre à mal l’adversaire ?... N’est-ce pas ce que nous faisons depuis le début vous et moi ?
-Eh bien… Vous ne cesserez de m’étonner mon ami… Je suis ravie de vous voir si prompt à servir nos desseins.


Maria se frottait la joue endolorie et souriait de toutes ses dents pour s’accrocher au cou de son amant. Henrik venait de révéler une partie de sa personnalité qu’elle avait jugée trop faible pour exister. Pour la première fois, elle le trouvait sincèrement attirant et souhaita lui offrir un doux baiser. La tentatrice n’en n’eût cependant pas l’occasion. Le maître d’Arendelle la stoppa dans son élan en posant ses mains contre sa gorge pour la repousser avec un sourire. Maria comprit, le badinage était exclu dans la partie qu’ils étaient en train de jouer et, alors qu’elle avait été repoussée, elle sentit les doigts du duc se serrer contre sa trachée…


-Mais ?... Toussa-t-elle alors que la pression se faisait plus forte.
-Allons ma douce… Poussons la supercherie à l’extrême… Vous êtes l’épouse d’un monstre, cela doit se voir… Encouragea Weselton en serrant toujours davantage son étreinte.
-Oh… Quelle… Application…Je suis…impressionnée… Hoqueta la duchesse en souriant alors que sa respiration devenait de plus en plus difficile
-Il faut être prêt à tout… Rajouta-t-il en serrant toujours plus fort…
-Ah… Hen…Rik… Arr…Arrêtez c’est… S’étouffa la duchesse qui avait perdu de sa superbe et commençait à se débattre face à la force du duc qui lui écrasait la trachée interdisant à l’oxygène de pénétrer dans sa poitrine…
-Il faut que cela soit crédible n’est-ce pas ?! Poursuivit Henrik d’une voix cruelle.
-Pi…Pitié…


La duchesse continuait d’étouffer, une larme coula le long de sa joue, à la fois de peur mais aussi à cause de la douleur de la suffocation mais alors que sa vision commençait à se troubler tout à coup, Henrik relâcha son emprise permettant enfin à ses poumons de se gonfler à nouveau. Surprise, les jambes de la duchesse ne purent la retenir davantage et elle tomba lourdement à genoux aux pieds de son époux. Elle porta sa main à sa gorge, tentant péniblement entre deux quintes de toux brulantes de reprendre son souffle tout en réprimant une violente envie de vomir alors que sa vue recommençait à devenir nette. Une violente migraine la parcouru alors qu’elle entendait en écho dans son crane les battements de son cœur battre, comme si elle avait un immense gong dans la poitrine. Péniblement, elle parvînt à se relever dévisageant Henrik avec un mélange curieux d’admiration de son audace mais aussi une certaine colère et, sentiment qu’elle n’aurait jamais cru avoir pour lui, une pointe de crainte.


-Pardonnez-moi ma douce si je vous ai fait peur… Mais avec ces marques, personne ne pourra remettre votre parole en doute et… Nous aurons toutes les informations cruciales à notre réussite n’est-il pas ?
-Sans…doute… Hoqueta la duchesse
-Fort bien… J’ai pleine confiance en vous Madame et d’ailleurs, je sais que vous saurez…Régler ce menu détail…
-Quoi donc ? Demanda Maria contrariée alors qu’elle se frottait la trachée tachant de reprendre peu à peu une respiration normale.


Sans répondre, Henrik se contenta de faire sonner un garde et d’un simple signe de tête lui fit comprendre de faire entrer celui qui patientait. Le lieutenant de la flotte de Weselton fit alors face à son maître au garde à vous. Il salua avec respect Henrik puis s’avança à sa rencontre. L’homme dévisagea ensuite Maria et eût un instant de recul en apercevant les marques rouges à sa gorge ne laissant aucun doute sur l’agression dont la pauvre femme venait d’être victime. Cependant en officier docile, le lieutenant ne laissa rien paraître.



-Maria, vous reconnaissez sans doute notre Lieutenant que nous avons chargé de seconder sur vos conseils le prince Hans pour se charger de récupérer pour nous Arnevik ?... Lieutenant, auriez vous l’amabilité d’expliquer à la duchesse où en est ce projet ?
-Je… A vos ordres. Alors voilà Madame, alors que nous voguions, j’ai fait remarquer au Prince que son cap n’était pas le bon… Ca n’était pas la première fois du reste…D’autres matelots avaient fait de même et il les as sans autre forme de procès fait embarquer sur une chaloupe. Il… Il m’a promis le même sort si je ne me soumettais pas à son expertise. Madame, je suis officier et mon devoir est d’obéir à mon capitaine, ce que j’ai fait. Mais il nous a trahi ! Il nous a mené vers un navire de pirates sans foi ni loi…Ses amis pour mener contre nous une mutinerie. Pris par surprise nous avons vaillamment défendu nos couleurs mais hélas, l’ennemi a pris le dessus. Hans a alors laissé le choix à nos hommes et moi-même de rejoindre son équipage de pirates ou… D’embarquer à bord d’une chaloupe. En bon soldat je me suis refusé ainsi que la majorité de nos hommes à nous trahir et nous avons dû quitter le navire à bord d’un frêle esquif. Par bonheur la mer fut clémente et j’ai pu ramener nos hommes sur la terre ferme, j’ai alors chevauché le plus vite possible pour apporter la nouvelle !
-Une réaction Maria ?... C’était votre idée après tout… Gronda Weselton.
-Que voulez-vous ? Il était évident qu’Hans se devait de se montrer ainsi pour regagner la sympathie d’Arnevik ?... Ce fut une erreur de faire embarquer nos hommes…Heureusement il aura eu la présence d’esprit de la corriger ! Rétorqua-t-elle tachant de conserver son assurance habituelle.
-Vraiment ?... C’est là une certitude Maria ?
-Mais… Bien évidemment
-Lieutenant… Vous pouvez disposer ! J’admire votre assurance ma douce. Vous voyez tout, vous savez tout avant tout le monde. Vos conseils me sont précieux mais… Comprenez moi, je ne suis pas aussi expert que vous et… Je ne peux m’empêcher d’imaginer la possibilité qu’Hans… Ne soit plus avec nous ?
-Et bien… Vous n’avez pas à en avoir Henrik ! Maintenant, si vous voulez bien m’excuser ?... J’ai une promenade qui m’attend ensuite, avec votre permission je continuerai à pleurer mes malheurs auprès de mes amis… Grâce à ceci, cela sera un jeu d’enfant.
-Je suis ravi de l’entendre !
-A ce soir mon ami…
-Oh non… Maria attendez ! Ce que je puis être étourdi, je tenais absolument à vous montrer quelque chose, venez je vous en prie cela devrait vous plaire et d’ailleurs… J’y ai convié également nos invités de Corona ! Lança Henrik d’un ton mielleux.
-Plait-il ?
-Venez ! Et cachez donc ces vilaines marques à votre joli cou… Gardez leur la surprise pour plus tard.


Intriguée et mal à l’aise, la duchesse obéit et plaça une echarpe autour de son cou puis suivi respectueusement le maître des lieux. Ils retrouvèrent rapidement Raiponce et Eugène qui avaient été invités fortement à venir rejoindre le duc. La princesse prit discrètement la main de la duchesse, remarquant la marque rouge à sa joue. Henrik de son côté jubilait à voir que la supercherie auprès de la jeune femme fonctionnait parfaitement comme le laissait entendre son épouse.


-Bien… Auriez-vous l’obligeance d’ouvrir ? Ce que j’ai à vous montrer se passe dans la cour… Princesse ? Me feriez-vous l’honneur ?
-Mais duc que comptez-vous nous montr… Oh mes aïeux !!!


Raiponce réprima une violente envie de vomir et détourna immédiatement le regard pour se blottir contra la poitrine de son mari qui lui aussi peinait à encaisser le choc. Il jeta un regard furieux vers Maria de Funningur mais sa colère de dissipa bien vite, tant Flynn Rider pouvait lire de l’effroi et de l’horreur dans le regard de la duchesse. Maria de son côté était tétanisée. Elle avait l’impression que tout s’était arrêté autour d’elle. Elle ne pouvait détacher son regard de l’horreur qui lui faisait face. Plusieurs mètres en contrebas, une potence était installée, le bourreau avait déjà fait son office et le regard vide d’Halima, le visage détruit par les souffrances de la suffocation fut pour elle comme un coup de poignard en pleine poitrine. Pendant quelques secondes qui leur parurent être des heures, le couple royal ainsi que la duchesse regardèrent impuissants le corps sans vie de la servante se balancer inerte au bout de sa corde alors que finalement, quelques soldats montèrent, prêts à détacher la suppliciée.


-Non messieurs ! Laissez là pour la journée ! Que tous aient l’occasion de voir ce qu’il en coûte de tenter de fuir ! Lança triomphant Weselton
-A vos ordres Majesté !
-Oh oui… Pardonnez moi vos altesses mais… Comme vous pouvez le voir il y a eu…Un menu souci avec votre suivante mais rassurez-vous… Mes hommes vont vous reconduire à vos appartements et veilleront à ce qu’elle soit remplacée au plus vite… Ajouta Henrik d’un ton mielleux à Raiponce toujours horrifiée.


D’un geste, Weselton les invita à prendre congé en compagnie d’hommes en armes puis se rapprocha de son épouse et y posa ses mains contre son cou ce qui la fit tressaillir.



-Alors ma douce ? Comment avez-vous trouvé ce spectacle ?... Oui je sais, nous sommes arrivés à la fin hélas…
-Pourquoi ?!
-Allons Maria ?... Vous pensiez que la fuite de cette servante m’échapperait ?... Elle n’a pas fait plus de cinq lieux avant que mes hommes ne la capture. Par égard pour vous, je lui ai épargné les quelques souffrances que je pensais lui réserver avant ce dernier instant… Mais Olson m’en a dissuadé…
-Comment ?
-Oh Maria ?! … Mais nous jouons tous les deux au même jeu… Ce petit général peut être si crédule. C’est lui qui m’a avoué la fuite de cette trainée et où la trouver ! Nous formons un duo parfait comme vous l’aviez dit… Vous en amie et moi en monstre !
-Mais…
-Il suffit Maria ! Lança Weselton


Il l’avait repoussé de manière agressive. Pour la première fois de sa vie, la duchesse avait peur. Elle ne savait plus quoi penser de celui qu’elle pensait manipuler tel un pantin.


-Peu importe vos promenades Maria ! Vous allez vous charger de réparer vos erreurs et faire revenir Arnevik dans notre camp ! Me suis-je bien fait comprendre ? Demanda le duc en serrant à nouveau ses doigts contre le cou de son épouse.
-Oui…
-Oui qui ?!
-Oui… Mon roi !
-A la bonne heure ! Je suppose que je ne vous attends pas pour le diner vous comptez vous mettre en route rapidement ?! Hâtez-vous ma douce ! Je me sens l’envie ces jours prochains de procéder à des exécutions… Il serait dommage que vous les manquiez !... Et quand Arnevik sera dans notre camp… Nous écraserons les Northuldra !
-Mais Henrik… Voilà enfin l’homme ambitieux et sans scrupule que j’ai toujours espéré voir un jour quand je l’ai épousé ! Tenta la duchesse en se jetant à son cou pour l’embrasser.
-Et voici la femme la plus délicieuse du monde dont je suis tombé amoureux… Vous êtes prête ma douce…
-Le Nord est à nous…Demain Arnevik, après demain les Northuldra ! Rit la duchesse.


Le duc savoura les propos de son épouse et après un chaste baise main prit rapidement congé laissant la tentatrice observer seule l’horizon, les pensées tournées vers la ville du vice et le pays Northuldra, elle ne pouvait s’empêcher de sourire… Le peuple du soleil lui n’avait sans doute aucune connaissance des jeux de pouvoir, ce peuple arriéré ne pouvait être qu’un vulgaire pion alors qu’un voile de doute la parcourait. Elle n’était plus aussi certaine de maîtriser la partie. Henrik était-il si contrôlable ? Devenait-il un adversaire ? Et Olson ? Dans quel camp le maudit général pouvait-il bien se trouver ? Elle continua de fixer l’horizon ne sachant plus trop si elle pouvait trouver des amis au sein du château, ni même à l’extérieur… Les Northuldra étaient les prochaines cibles… Ainsi qu’Arnevik et Hans. Un autre pion dont la tentatrice se serait passée.

Chapitre 16 : Manœuvres de l’ombre



Maria de Funningur appréciait sa camomille à l’abris dans l’Engel Dod. Hans n’était pas le roi de l’hospitalité mais il avait su malgré tout faire l’effort de proposer un gite au moins presque propre à la tentatrice qui depuis l’aube attendait patiemment son retour. Les soiffards et gibiers de potence eux étaient plus ponctuels et déjà l’alcool coulait à flot dans l’établissement alors que de jeunes femmes affriolantes s’effeuillaient et dansaient au plus près des hommes déjà ivres dans l’espoir de leur voler quelque baiser mais aussi vider les bourses des malotrus qui en moins de temps qu’il n’en fallait pour le dire se retrouvaient dépouillés par ces femmes fatales.


-Et dire qu’on ose me comparer à ça… Soupira la duchesse.
-Oh allons Maria, ne t’insulte pas !... Tu les aurais délestés de leurs richesses bien plus rapidement ! Minauda Hans qui apparaissait.

La tentatrice dévisagea avec un sourire le jeune homme balafré par la vie dont la méfiance se lisait sur son regard alors que soigneusement il pliait une feuille de papier pour la ranger dans sa poche de veste.


-Tiens… Vous revoilà votre Majesté d’un taudis ?! Alors, la nuit a-t-elle fait réfléchir votre royale grosse tête si belle à regarder ?
-Je ne puis en dire autant de la vôtre !
-Et quelle est donc cette missive que vous cachez dans votre poche ? La lettre d’une admiratrice peut-être ?
-Mes affaires ne te concerne pas Maria !
-Oh tout doux mon mignon… Tu es contrarié ? Qu’y a-t-il ?! Miaula la duchesse alors que l’ancien prince insulaire s’asseyait à sa hauteur.
-Tu vas me rendre Camille sur le champ Maria !
-Oh ?... Et pourquoi ferais-je cela ?
-En cas de refus… Alors Arendelle aura un nouveau roi en ma personne ! Je ferai voile vers la ville pour la mettre à sac et ton époux vaincu et toi subirez le supplice de la planche !
-A la bonne heure Hans… Je t’ai dit que mon souhait était de te voir roi de ce maudit pays ! Nous sommes donc d’accord ! Alors pour cela fais ce que je te demande !
-Qui me dit que ta langue de vipère n’a pas été proposer la même chose à d’autres en Arendelle ou ailleurs !? Ça a toujours été votre méthode à toi ainsi qu’à mon frère Karl et notre raclure de père !
-J’ai toujours tenté de fuir ton frère ! Tu ne le sais que trop bien Hans ! Je n’ai que faire du pouvoir sur un royaume quel qu’il soit ! Les Iles du Sud, Weselton, Arendelle… Tout cela ne m’intéresse pas ! Ce que je souhaite est bien moins territorial ! Alors querellez-vous tant que vous voudrez pour un titre ou pas. Tu pourras mettre à mort mon époux cela ne me fera rien…Et même y trouverais-je un certain plaisir. Fit la duchesse en passant machinalement sa main sur son cou toujours marqué.
-Qu’est-ce que c’est ? Interrogea Hans qui le remarquait.
-Un souvenir d’Henrik… Tu vois Hans, je ne l’estime guère !... Mais pour l’heure, son armée est mienne ! Alors fais ce que je t’ordonne ! Amène-moi ton frère ! Défais les Northuldra ! Et je te rendrais Camille !... Autrement…


La duchesse laissa sa phrase en suspens et se contenta de claquer des doigts. En une fraction de seconde, la jeune femme qui se déhanchait sur la table se stoppa. Un filet de sang apparut alors le long de sa lèvre avant de tomber morte, une lame plantée dans la nuque.


-Voilà que tu élimines des adolescentes désormais ! … Elle n’était pas très douée de toute façon… Une ancienne boulangère d’Harmon paraît-il… Que veux-tu que cela me fasse ?... Tu crois que c’est la première fois que le sang coule ici ?! Regarde-les ! Ils ont déjà repris leurs conversations ! Tu as fait tuer une pauvre fille pour rien ! Mais méfie-toi Maria, cette donzelle n’est pas le premier joli minois à rendre l’âme ici… Le tiens en revanche pourrait-être plus marquant…
-Oh tu le penses vraiment mon mignon ? Allons, tu sais bien que j’aime trop les viennoiseries pour sacrifier inutilement une si prometteuse boulangère ! De gré ou de force Hans, tu feras ce que je te dis… Tant pis, je t’ai proposé de devenir de manière pacifique grâce à la politique le roi de ce pays maudit… Puisque tu n’en veux pas, cela passera par plus de violence…Et je vais te le prouver !
-Allez, assez joué Maria ! Toi et tes sbires, vous quittez ces lieux immédiatement, où l’un de ces gros bras se chargera de vous le faire comprendre…Mais il n’est pas certain que tu partiras de la ville encore coiffée et vêtue !


A ces mots Hans fit venir à lui un imposant marin, balafré de toutes parts et armé jusqu’aux dents. Son haleine empestait l’alcool de mauvaise qualité alors que trainait sous ses bottes les restes de sous-vêtements féminins, appartenant probablement à une fille de joie de la ville qui fut sa distraction nocturne. Docilement la brute se laissa chuchoter quelques mots à l’oreille de la part du maître des lieux qui lui remit soigneusement le pli qu’il conservait dans sa poche de veste. L’homme pour toute réponse se contenta d’une injure et avec une souplesse étonnante au vu de sa carrure s’empressa de disparaître dans la pénombre de la taverne puis passer par l’arrière salle.


-Tu penses que ton gorille mal léché m’impressionne ?
-A toi de voir Maria. Tu m’as fait une offre, voici la mienne, et elle non plus ne restera pas longtemps ! Vous avez cinq minutes tes hommes et toi pour quitter les lieux sur vos deux jambes et me remettre à l’entrée de la ville Camille… Dans ce cas tu repartiras d’Arnevik toute pimpante et pourrez tous aller vous faire pendre ailleurs ! Cette ville est à moi ! Allez fomenter vos guerres ou qu’importe ce que vous cherchez loin d’ici… Partez maintenant et je ne serai pas votre ennemi… Mais pas non plus un allié ! Refuse mon offre… Et je te garantis que ton joli corps va découvrir ce qui fait la renommée d’Arnevik !
-Oh tu crois ?! … Puisque tu veux jouer comme les grands Hans… Au moins essaye d’être au niveau !


Immédiatement la duchesse se leva et prit soin de déchirer une partie de sa robe laissant apparaître sa poitrine de manière fort peu convenable puis elle détacha ses cheveux qui tombèrent en cascade sur sa chute d’épaules. Tenant péniblement son habit abimé pour l’empêcher de tomber et apparaître ainsi dans le plus simple appareil aux yeux des gibiers de potence, la duchesse en pleurant se fraya un chemin jusqu’à la scène où la jeune boulangère devenue danseuse venait de rendre son dernier soupir. Hans se leva à son tour souhaitant l’arrêter mais il était déjà trop tard et les regards se tournaient déjà vers lui. Prudemment il préféra rester tapis dans l’ombre alors que Maria pleurait ses larmes de crocodile sur l’adolescente tout juste sortie de l’enfance. Alors qu’elle la serrait contre elle, la duchesse fit semblant de sortir une miniature de la reine des neiges et d’Anna de sa poche.


-Peuple d’Arnevik !! Regardez !!! Ce meurtre odieux qui vient d’être perpétré et déjà nous retombons tous dans nos travers anciens à ne pas s’émouvoir alors qu’une jeune et délicieuse enfant vient de perdre la vie ! … Mais moi ! Moi je n’oublie pas ! Je n’oublie pas comment il y a quelques semaines de cela, la reine Anna est venue en ces lieux, porteuse d’un message d’espoir pour sauver notre pays et relever Arnevik de ses cendres ! Souvenez-vous comment tous, vous avez baissé les armes et repris espoir d’un monde meilleur, loin de la violence, la crasse, l’alcool et le crime ! L’espoir d’un nouveau départ pour Arnevik ! Ce nouvel espoir était porté par Anna ! Par la couronne d’Arendelle ! VIVE ARENDELLE !!!


La duchesse avait crié ces derniers mots et de timides réponses se firent entendre. Elle avait su attirer l’attention de quelques-uns, semblait suffisamment convaincre pour ne pas risquer d’être écorchée vive par les pires criminels de la ville alors qu’Hans reprit sa place, sourire aux lèvres et verre à la main. Maria était douée à n’en pas douter… Mais elle n’avait pas réussi à réitérer l’exploit exceptionnel d’Anna d’Arendelle. Cet espoir n’avait d’ailleurs été qu’un feu de paille. La nouvelle reine n’était après tout jamais revenu. Lui, le marin ne savait que trop pourquoi alors qu’il ne devait la vie qu’à l’intervention de la divine providence et de cette curieuse vieille femme qui ressemblait traits pour traits à la souveraine. Mais qu’importe, maintenant tout allait redevenir comme avant, l’espoir exprimé par la reine Anna n’avait pas pu survivre et les dernières braises étaient sans doute trop faibles pour être rallumées. Mais alors qu’il sirotait tranquillement sa bière de mauvaise facture la duchesse présenta une miniature à toute la taverne


-Regardez !! Cette pauvre enfant portait ça contre son cœur ! Le portrait royal d’Elsa d’Arendelle…Et d’Anna ! Celle qui nous a redonné ici l’espoir ! Et cette lame !! Regardez ! Elle n’est pas d’ici ! c’est une lame…de ceux du Nord ! De ces sauvages de Northuldra ! Elle… Là dans sa poche !... Cette pauvresse se nommait Louise ! La petite Louise a été assassinée par un Northuldra ! Parce qu’elle avait l’audace de continuer à croire en la famille d’Arendelle ! Chers amis ! Vous avez entendu Anna par le passé se dresser ici ! L’avez-vous revu depuis ?... Notre bien aimé leader Hans pour tous nous sauver l’a emmené sur son navire vers les contrées du Nord… Mais elle n’est pas revenue ! Depuis vous avez entendu que la capitale est tombée en des mains étrangères… Et voilà que les sauvages du Nord viennent jusque dans nos bras égorger nos filles et nos compagnes ! Aux armes citoyens ! Formez vos bataillons ! Marchons venger cette pauvre Louise et endiguer la menace des sauvages Northuldra ! Qui est avec moi ?! Vengeance !!! Mort aux Northuldra ! Lança-t-elle en brandissant haut les couleurs d’Arnevik au-dessus d’elle manquant de laisser apparaître pleinement sa poitrine dégrafée.
-MARCHONS MARCHONS !!! Reprirent en chœur les habitants d’Arnevik convaincus
-L’assassin d’Arendelle est parti vers le Nord ! Rattrapons cette vermine mes amis ! Il sera le premier d’entre eux à mourir !
-A mort !!!
-Non !! Mes amis allons ! Arrêtez-vous ! Vous n’allez pas écouter une vulgaire courtisane qui n’a apparemment pas gagné son pain la nuit dernière ! Alors, lequel de ces messieurs veut se dévouer ?
-Y a un temps pour tout le rouquin ! Dégage de là !


Hans n’eut pas le temps de réagir que l’une des brutes lui assena un violent coup en plein visage comme il avait jadis pu recevoir de la part d’Anna d’Arendelle. Sous le choc, Hans recula de plusieurs pas et trébucha sur un des tabourets du lieu maudit. Le nez en sang, l’œil tuméfié, il ne pouvait qu’observer impuissant la cohorte de brutes sortir de l’établissement, armes à la main, prêts à marcher vers le Nord et en découdre comme par de nombreuses fois dans le passé avec le peuple Northuldra. Maria fermait la marche et dévisagea l’ancien prince mal en point. Avec sensualité elle retira le voile qui servait de cape à sa robe amochée puis le fit glisser lentement sur le visage endoloris du pirate.


-De gré ou de force mon petit prince ! Tu sais ce qu’il te reste à faire si tu ne veux pas être mis en pièce par ceux que tu considérais comme tes amis !... Tu peux le garder, au moins tu auras un dernier souvenir agréable de moi ! Et si tu as besoin… Tu sais que je serai toujours une amie précieuse…


De loin elle lui envoya un baiser avec la main puis sortit de l’établissement pour respirer à pleins poumons l’odeur acre de la ville de la débauche. Elle ferma les yeux un instant pour entendre l’harmonieux chaos qu’elle venait de faire naître en ce lieu de perdition et avec grâce, s’empressa de regagner le carrosse qui l’avait amené quelques heures auparavant.
Hans de son côté se relevait et compressait son nez tuméfié puis regagna l’arrière salle de la taverne désormais déserte. Aux aguets, il sillonna les ruelles mal famées puis retomba sur celui qu’il espérait trouver. Le marin balafré.


-Ah… Vous voilà !
-Vous avez une sale tête ! Se moqua la brute.
-Bravo pour l’observation… Avez-vous ?...
-Voyez-vous-même ! Conclut l’homme en désignant ce que Hans espérait tant voir !
-Fantastique ! Tout le monde à bord ! Nous devons les gagner de vitesse par la mer ! J’ai pu embarquer sur de curieuses plages grises et désolées, l’endroit est sur, nous voguerons là bas pour retrouver mon frère avant les autres ! L’ami ! Fais hisser les voiles ! Lança Hans qui tentait de reprendre peu à peu de sa superbe alors que la brute lui tendait un bandeau pour cacher son œil tuméfié.


De son côté la duchesse enfin gagnait l’entrée de la ville. Ses hommes l’attendaient et face à leur mine sombre elle perdit le sourire.


-Eh bien… Quelle tête vous faîtes que se passe-t-il ?
-Madame…Il…Nous avons un problème
-Lequel ?
-Vous…Devriez voir par…Vous-même ! Déglutit l’officier en désignant le carrosse
-Camille !! Que s’est-il passé ? Lança la tentatrice en constatant que le véhicule était vide.
-Le… Le cocher s’est fait éliminer pendant que nous assurions votre protection à l’Engel Dot… Admit le soldat en montrant le cadavre du cocher.
-Hans ! Gronda la duchesse en observant derrière elle, la vue dégagée du port et un navire qui quittait les lieux.
-Madame ?... Devons-nous le traquer ?!
-Petit futé !... Te voilà enfin dans la cour des grands ! Fit-elle alors qu’elle récupérait un papier oublié dans le carrosse. Elle le parcourut et ne put s’empêcher de rire.
-Madame ?... Que faisons-nous ?
-Rien du tout ! Olson ! Vous êtes très malin ! C’était brillant de ne pas me faire confiance et me donner ces renseignements pour mieux me la faire perdre… Mais vain !
-Madame ?...
-Oh mais taisez-vous capitaine ! Nous rentrons à Arendelle ! Henrik doit m’attendre !
-Mais pardon madame le duc ne risque pas d’être…
-Il est votre roi Capitaine ! Et non bien au contraire ! Il sera ravi d’apprendre qu’Arnevik est en chemin pour lutter contre les Northuldra… Et aussi que Yohan va retrouver sa chère épouse… C’était le plus important ! Allons Capitaine ! Allez diriger le carrosse, Au galop en Arendelle ! J’ai besoin d’un bain !


Sans comprendre le chef de la garde prit les rênes et fit partir le véhicule rapidement loin de la ville maudite. Maria y jeta pour autant un dernier regard, la foule d’Arnevik n’était plus qu’un petit point sur la route nord, puis elle reprit sa place satisfaite… Elle avait obtenu malgré tout ce qu’elle souhaitait…


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Loin au Nord, dans le camp Northuldra, malgré la fête tardive tous étaient déjà levés depuis l’aube comme à son habitude. Le peuple Northuldra était trvailleur et ne rechignait jamais à la tâche. Pourtant, dans la demeure dévolue au chef, Elsa ainsi que Yohan n’avaient pas encore osés sortir. L’ancien prince des Iles du Sud avait tenu parole et veillé de loin au sommeil de sa belle nouvelle épouse. Elsa avait fini par s’en rendre compte et, trop honteuse avait préféré se lever. Tous deux avaient alors partagé un thé bien chaud et volontiers discuté ensemble évitant soigneusement les sujets sensibles. Ainsi ni les noms des anciens amours ne furent prononcés…Pas plus que celui d’Anna dont Elsa demeurait toujours sans nouvelle. Pourtant, la jeune rousse était toujours au cœur des pensées de son ainée qui n’avait désormais comme seul objectif que de la retrouver rapidement. Mais hélas, elle n’avait désormais plus d’idées où la chercher. Heureusement pour elle, Yohan avait su la faire avoir des pensées plus radieuses. En bon observateur il narrait à sa nouvelle femme la longue et excitante partie de chat entre sa fille et Kaspian. C’était pour les deux jeunes mariés la seule bonne nouvelle de ces derniers temps. Ces deux enfants qui pour la première fois de leur vie venaient de se trouver un compagnon de jeu.
Cependant, le jour était désormais là, et il allait bien falloir à un moment donné qu’ils apparaissent au grand jour alors qu’on frappait à la porte.


-Hum…Chef ? Pardonnez-moi êtes-vous présentable ? Lança Laïka derrière la porte
-Je…oui…
-A la bonne heure ! J’ai pris la liberté de vous apporter quelques douceurs pour vous donner du courage ! C’est votre mère qui me les a conseillées…ça n’est pas ce que vous préférez, mais hélas le chocolat ne pousse pas sur les arbres de notre forêt. En revanche, les baies de sureau sont un délice ! Votre mère les a cueillies en personne pour vous ! Attention, elles tachent !
-Je me souviens qu’un jour elle m’avait fait faire de la confiture de ces baies… Anna avait renversé le contenu sur sa nouvelle robe… Je crois que jamais je n’ai entendu ma mère être aussi furieuse ! Je n’ai jamais su comment ça c’était terminé…Sans doute mal…
-Ca s’est terminé par ta sœur dans ses petits souliers alors que je l’ai emmené se changer et un grand éclat de rire… Nous avions toutes les deux léché le reste de confiture sur la robe avant de la jeter ! S’amusa Iduna qui paraissait devant la porte.
-Maman ?!
-Je me suis inquiétée…Dans mon souvenir tu étais toujours debout et prête avant l’aube ! S’amusa Iduna.
-Hum… Madame Piceaerd… Souffla Yohan avec une légère révérence.
-Oh allons pas de ça entre nous Yohan ! La situation est bien embarrassante pour nous tous pour ne pas se formaliser, même si vous ne le vouliez pas, par devoir vous voilà membre à part entière de notre famille !
-J’en suis…très honoré…
-Oh ! … Vous êtes donc restés bien sages tous les deux cette nuit ! Il n’était donc pas nécessaire qu’Agnarr et moi gardions votre fille ! Un amour cette petite Emma !
-Quoi ? Firent les époux en rougissant
-Le lit derrière vous… Normalement après une nuit de noces… Il n’est certainement pas dans cet état ! Qu’importe ! Yohan, si vous le désirez, afin de faire plus ample connaissance avec Elsa, je puis continuer de garder pour vous votre charmante Emma !
-Je…Euh… Mais d’ailleurs où est-elle ? Demanda Yohan troublé.
-Oh ne vous en faîtes pas ! Les enfants étaient tout heureux de pouvoir partir jouer dans la clairière à côté du camp avant qu’Agnarr ne se réveille. Rassurez-vous ma mère n’est jamais très loin ! Bien ?... Etes-vous prêts tous les deux pour vous montrer à la communauté ? Fit Iduna avec la mine soudain plus sombre.
-Ca n’a pas l’air de t’enthousiasmer maman…
-Non Elsa… Que tu sois devenue la cheffe des Northuldra ne me plait guère, de même que tu aies ainsi joué avec le feu des coupoles…Mais puisque c’est fait, il convient de ne pas oublier son devoir ! Ta grand-mère m’a chargé de veiller à te le rappeler !
-Mamie n’a pas de souci à se faire ! J’agirai pour le bien des Northuldra !
-Sans doute…Et ton rôle d’esprit dans tout ça ? Souffla Iduna.
-Je le serai également…En protégeant mon peuple…non mes peuples ! Car j’ai fait le serment déjà pour Arendelle ! D’ailleurs…Il faut que je voie papa ! Nous devons nous occuper aussi de libérer Arendelle…Et trouver Anna !
-Ton père n’est pas ici… En attendant, tu as des obligations face aux Northuldra ! Insista Iduna.
-Pas ici ? Mais où est-il ?
-Rassure-toi il n’est sans doute pas parti bien loin. Il fait une promenade avec son nouveau meilleur ami Andréas ! Ils seront de retour au déjeuner sans doute… D’ici là…Le couple de chef, on vous attend dehors ! Enfin surtout toi Elsa ! Yohan, Agnarr souhaiterai vous parler ! Prenez le sentier ouest ! Vous le trouverez facilement ils sont partis par là !


Alors qu’Elsa et Yohan, bien malgré eux commençaient à découvrir en quoi allait consister leur nouveau rôle au sein de la communauté Northuldra, chaperonnés par Laïka, le jeune épousé se hâtait déjà de quitter la reine des neiges emportée par la communauté. Rapidement, le jeune prince emprunta le sentier indiqué alors que bien plus profondément dans la forêt, Agnarr et Andréas marchaient prudemment.


-Eh là ! Attention mon ami ! Les racines des arbres sont trompeuses !
-En effet ! Mais dîtes moi, la forêt semble bien dense par ici ! Nous sommes toujours sur le chemin ?
-Le chemin des vrais Northuldra !
-Justement… Je suis Arendellien, ne vous en déplaise !
-Ca je le remarque mon bon Agnarr… Mais personne n’est parfait ! Sourit Andréas en tendant une main secourable à l’ancien souverain dont le pantalon était déjà en bien mauvais état à force de s’accrocher aux ronces.
-Je me rends compte tout à coup que je n’ai plus 20 ans… Mais vous tenez la forme vous !
-Vous devriez sortir plus souvent Agnarr comme votre fils… Il gambade partout avec cette petite blondinette ! D’ailleurs… Votre fils, si ça vous tente, je pourrais me charger de lui apprendre la chasse Northuldra…
-Je…
-Rassurez-vous c’est sans risque votre altesse ! Je ferai tout pour votre petit Kaspian… Il est mon sauveur !
-Je…Oui pourquoi pas après tout ! Un peu d’exercice en pleine nature ne lui fera pas de mal.
-Oui il est déjà débrouillard… Et il semble comme sa petite camarade de jeu bien aimer le feu… Peut-être lui apprendre à…
-Non ! Coupa le roi plus fort qu’il ne l’aurait voulu.
-Pardon Agnarr… Je ne voulais pas vous effrayer, je vais être plus clair… Votre fils… Il a des capacités extraordinaires et…


Le Northuldra ne put en dire davantage que l’ancien souverain l’atrappa par le col agacé puis il se ravisa conscient d’avoir perdu ses nerfs alors qu’il voyait une arme aiguisée dans le sac d’Andréas.


-Je… Excusez-moi…
-Je ne voulais pas vous offenser Agnarr… Pardon mais...je l’ai vu et… Malgré tout le respect et l’admiration que j’ai pour Anna, je suis convaincu que ces pouvoirs, à condition d’être usés à bon escient serait une bénédiction. Je pourrais vous aider…
-Quoi ?... Non…C’est… Inutile merci…
-N’en parlons plus… Je vous ai troublé, j’en suis navré je n’aurai pas dû mais… Comprenez, je lui dois la vie à votre petit bonhomme, je ne lui souhaite que le meilleur…Et après tout… Il sera bientôt l’oncle de mes petits enfants !
-Je vous le concède Andréas !
-Ils vivront probablement en Arendelle… avec… Avec qui à la tête du pays ?... Vous n’est-ce pas ?


L’ancien souverain ne répondit pas à la question et se mordit doucement la lèvre. Ne pas avoir immédiatement annoncé que sa fille cadette était désormais la reine ou sa fille ainée semblait le troubler.


-Ou peut être que cela devrait-être moi ?!... Après tout, à ce que j’ai compris, mon cher Kaspian a été proclamé roi d’Arendelle avant…
-… La succession semble complexe. Se contenta de répondre Agnarr puis posa sa main sur l’épaule d’Andréas. Néanmoins… J’ai confiance en vos conseils Andréas pour qu’à terme cela se passe pour le mieux ici et en Arendelle.
-Pourquoi en pas faire de vous le régent jusqu’à la majorité de Kaspian ?... Je pourrais apporter ma contribution également… Si vous êtes d’accord.
-Ca mon ami… Pardonnez-moi d’être trivial mais… Tant que je vivrais, aucun précepteur royal ne pourra prétendre à ce poste s’il n’est pas Arendellien ! N’y voyez rien de personnel ! Mais je souhaite que cela reste ainsi…
-C’est tout à votre honneur… Chez les Northuldra, on s’est toujours méfiés des étrangers…Enfin surtout ceux d’Arnevik ! … Au fait avez-vous faim ?
-Un peu…
-Tenez, là bas… les baies ! servez-vous ! Elles sont délicieuses !
-Merci mon ami !
-Je vous en prie… Fit Andréas avec un sourire.


Le vieux Northuldra observait attentif l’ancien souverain se servir goulument des baies de sureau de yèble, alors qu’il portait la main à son couteau attendant patiemment son heure. La gourmandise d’Agnarr faisait le reste, l’ancien souverain oubliait les convenances et se goinfrait ne laissant plus rien sur l’arbuste malgré l’odeur désagréable de la plante en fin de vie alors que l’hiver approchait. Andréas continuait de lui sourire alors que le roi venait de terminer son repas et prit place aux côtés d’Agnarr pour reprendre une conversation banale. Au bout de quelques minutes, les premiers signes qu’attendait le Northuldra se firent sentir alors que le roi grimaçait à cause de crampes d’estomac et de légères nausées mais alors qu’Andréas maintenait plus fermement sa prise sur son arme dissimulée il la relâcha en entendant des pas.


-Oh papa ! Monsieur Andréas vous êtes là !
-Les… Les enfants ? Mais ?!...Que faîtes-vous ici si loin du camp ? Fulmina Andréas.
-Et bien on se promène… Anna nous a autorisé à nous aventurer plus loin parce qu’Emma sait se repérer ! Répondit le petit prince
-Oui… Je me souviens fillette que tu es douée pour ça !
-En effet et… Oh votre Majesté ?! Ca ne va pas ?!
-Je… Non pas trop mademoi…


Agnarr ne put terminer sa phrase qu’il se plia en deux, pris alors de violents vomissements et crampes intestinales alors qu’une migraine commençait à l’envahir.


-Papa mais qu’est-ce qu’il y a…
-Oh oh ! On dirait qu’il a mangé quelque chose d’avarié ! Remarqua Olaf qui depuis plusieurs jours accompagnait les enfants.
-Je…ça… Peina-t-il à articuler en désignant les plantes alors qu’à nouveau il vidait son estomac.
-Mon Dieu !! Monsieur Andréas mais vous n’aviez pas vu ! Le roi Agnarr a mangé du poison !!
-Quoi ?! Fit Andréas faussement surpris.
-Oui regardez ! je sais pas si ça peut aider mais c’est du Yèble… Vrai ou faux, les baies de sureau sont extrêmement toxiques si elles sont ingérées en grande quantité ! VRAI ! Lança avec bonhommie Olaf ;
-Andréas mais… Balbutia le roi qui ne pouvait plus tenir debout.
-Mon Dieu Agnarr ! Je vous avais pourtant montré !... Pardonnez-moi je pensais que vous saviez faire la différence… Paniqua Andréas en lui prenant la main.
-Moi je sais ce qu’il faut faire ! Fanfaronna Emma en prenant une gourde puis fixant son compagnon de jeu : Kaspian, tu te souviens du chemin, tu cours plus vite que moi, va vite chercher ta grand-mère ou Laïka ! Je reste ici pour l’aider ! Olaf, approche j’ai besoin de toi ! Allez vite Kaspian !


Le garçonnet, terrifié de voir son père en si mauvais état ne demanda pas son reste et s’enfuit à toutes jambes alors qu’Emma s’empressait de faire boire une première décoction au roi alors qu’elle demandait à Olaf grâce à sa neige de rafraichir Agnarr tandis qu’Andréas faisait de son mieux pour faire semblant d’être utile.
Kaspian de son côté courrait à en perdre le souffle sans regarder devant lui puis alors qu’il évitait de justesse un épicéa s’encastra dans Yohan qui continuait de chercher Agnarr et Andréas.


-Ouch… Eh bien Kaspian mais…Qu’est..ce…Que…Tu fais… Souffla Yohan qui se massait le ventre alors que l’enfant se relevait péniblement.
-Oh monsieur Yohan ! Vite !!! Venez mon papa !!! Il… Il a mangé du poison !!! Emma m’a dit qu’elle essayait de le soigner parce que vous lui avez appris !! Venez m’aider vite !!!
-Du poison ?... Quel poison ?
-Je… Des trucs comme ça je crois ! Montra l’enfant.
-Vite ! Tu me diras plus tard pourquoi vous êtes si loin du campement tous les deux ! Mais d’abord pas une seconde à perdre !


Aussitôt il suivit le jeune homme et arriva auprès d’Agnarr. Après un rapide examen, il approuva les gestes de sa fille qui avait eu les bons reflexes alors qu’Andréas peinait à cacher sa déception que Yohan prit pour de la culpabilité par négligence.


-Andréas, rattrapez-vous ! Avec Kaspian allez donc chercher de l’eau ! Emma ! C’est très bien ma chérie, tu lui as probablement sauvé la vie pour l’instant ! Olaf ! Viens à ma place ! Tiens la tête du roi comme ceci ! Vous Agnarr, essayez de vous calmer, respirez le plus calmement possible et gardez les yeux ouverts ! Emma ! Tu connais le chemin ! Va chercher Laïka…Tu sauras lui expliquer l’état d’Agnarr ! Et demande de l’aide pour qu’on le transporte !
-Oui papa !
-Eh !!! Agnarr !!! Restez avec moi !!! Paniqua Yohan alors que le roi semblait s’endormir.
-Papa…
-Emma dépêche-toi va chercher de l’aide vite ! Hurla Yohan alors qu’il déplaçait le roi à demi conscient.


La fillette ne se fit pas prier et laissa son père prendre sa suite. En quelques minutes elle réussit à retrouver son chemin et prévenir Laïka. En apprenant la nouvelle, Elsa et Iduna sentirent pendant un instant leur cœur s’arrêter de battre alors que Mamie Anna semblait véritablement en colère. Rapidement, les Northuldra s’organisèrent et en moins d’une demi-heure, Agnarr était alité dans une hutte avec à son chevet Laïka et la chamane. La guérisseuse resta de longues heures au chevet du père d’Elsa puis termina le travail et fit ingérer au souverain un peu de lait de pavot avant de sortir au crépuscule rejoindre les autres sourire aux lèvres accompagnée par Mamie Anna qui par ses prières Northuldra avait taché de préserver l’aura de l’ancien roi pour éviter de basculer vers le monde des morts…


-Il est tiré d’affaire… Enfin je vous épargne les détails mais il va continuer pour les deux prochains jours à se vider mais je le fais surtout dormir mais il vivra.
-Laïka ! Maman !!! Merci pour tout ! Je… Je peux aller le voir ? Fit Iduna soulagée.
-Si la compagnie de mon gendre qui dort et se vide te sied Iduna vas-y ! Mais ça n’est pas nous que tu devrais remercier… Mais bien Yohan et sa fille ! Sans eux, je ne suis pas certaine que nous l’aurions sauvé ! Fit Mamie furieuse alors qu’elle foudroyait Andréas du regard.
-Yohan ?... Tu as sauvé mon père ?! Merci !!


Pour la première fois, Elsa avait tutoyé l’ancien prince des Iles du Sud. Le soulagement était pour elle plus fort que la raison et elle avait sauté au cou du jeune homme puis pour la première fois, lui offrit un tendre et langoureux baiser. Passé la surprise, Yohan étreignit à son tour sa femme alors qu’Elsa prenait finalement conscience de son acte mais, plutôt que de se retirer confuse, elle poursuivi davantage encore le baiser. Elle se sentait bien dans les bras de celui qui était maintenant son mari. Alors que doucement les époux éloignèrent leurs lèvres l’un de l’autre, troublé par cet instant de bonheur, Yohan lui sourit.


-Merci Elsa mais… Tu sais… C’est surtout grâce à Emma ! Elle a eu les bons réflexes ! Mais en tout cas… Je ferais tout pour mon épouse !
-Et j’en remercie sincèrement mon mari ! Rougit Elsa puis prit Emma dans ses bras : Et toi ma chérie ! Merci d’être là ma grande ! Termina-t-elle en l’embrassant tendrement.
-De rien…Maman ! Lâcha Emma


La fillette comme Elsa eurent un temps d’arrêt en prenant conscience du dernier mot prononcé puis toutes deux se sourirent tendrement. Kaspian de son côté fit sortir la petite de sa léthargie.


-Oui ?...
-Je… Moi aussi je voudrais…Te remercier d’avoir sauvé mon papa… Commença Kaspian rouge de trac.
-Je mais…de…R…


Emma ne put terminer sa phrase, Kaspian prit son courage à deux mains et d’un geste, ses lèvres allèrent à la rencontre de celles de la petite héroïne du jour. A l’instar de sa nouvelle maman, Emma eut un temps de latence avant de comprendre ce qui lui arrivait puis de profiter pleinement de son premier baiser de la part du petit prince d’Arendelle sous le regard attendri de tous les adultes et Northuldra proches qui avaient stoppé leur activité pour apprécier ce moment innocent.


-Eh bien… Iduna, ton mari mangeur de poison avait peut-être raison finalement…Faudra les marier un jour ces deux-là ! S’amusa mamie
-Maman !!
-Je plaisante Iduna, jamais plus je ne rallumerai une coupole tu t’en doutes ! … Andréas !... Viens avec moi j’ai à te parler ! Lança alors la matriarche d’un ton qui indiquait qu’elle n’était pour le vieux Northuldra pas disposée du tout à rire.


La chamane partit d’un pas décidé et tous les membres de la communauté s’écartèrent à son passage, peu à l’aise Andréas la suivit calmement alors que tous regagnèrent leur résidence, Iduna se chargeant de prendre avec elle Emma et Kaspian ainsi qu’Olaf suivait discrètement sa mère.
Arrivée plus à l’écart du village, Mamie se stoppa et foudroya Andréas du regard.


-Il va falloir que tu m’expliques… Andréas j’attends ! Lança Anna les bras croisés avec une attitude qui aurait rappelé à Elsa et sa cadette les plus froides colères de leur mère
-Je… Mais quoi donc ?
-Ne fais pas l’idiot avec moi Andréas je sais que tu ne l’es pas ! Si je ne te connaissais pas je pourrais penser que tu as cherché à te débarrasser de mon gendre !
-Anna !! Mais voyons ! Comment peux-tu ?!... Je… Je suis effondré de ce qu’il s’est passé ! Je ne te serais jamais assez reconnaissant d’avoir contribué à…
-Tu n’y es pour rien ?!
-Mais évidemment…C’est un tragique accident et…
-Andréas !... Un empoisonnement au sureau ?! Nous apprenons à reconnaître les baies comestibles des vénéneuses dès notre plus jeune âge ! Je me souviens qu’enfant tu en rapportais des paniers entiers à maman !... Et tu veux me faire croire que tu as confondu ?!
-Non ! Absolument pas Anna ! Je t’assure ! Bien sûr que j’ai vu qu’il y avait des mauvaises baies !... Mais elles étaient proches des bonnes… J’ai… J’ai juste indiqué l’endroit où Agnarr pouvait se restaurer. Je pensais sincèrement qu’il savait les différencier… Je ne me suis pas méfié et l’ai laissé manger en paix. Enfin Anna… Comment aurais-je pu deviner qu’il ne savait pas les différencier… Fit Andréas d’un ton sincèrement peiné.
-On parle d’Agnarr… Evidemment qu’il faut le surveiller comme un nouveau-né dans cette forêt ! Répliqua Mamie Anna ne pouvant s’empêcher de réprimer un rire nerveux
-J’en suis navré…Enfin tu te doutes que jamais je ne pourrais faire quoi que ce soit au père de mon sauveur !
-C’est curieux Andréas… Tu étais un petit garçon brillant, plein de bonne volonté et toujours très adroit… Mais depuis que je t’ai retrouvé…Tu cumules les maladresses ! Et pas des petites ! Où es passé le petit frère adoptif que j’aimais voir gambader entre mes jambes ?
-Mais je suis là Anna… Je serai toujours là pour toi !...
-Andréas… Pour la prochaine cuvée de liqueur Northuldra… Ne m’apporte pas les baies, je m’en occupe ça vaudra mieux ! Fit Mamie en souriant méfiante.
-Je t’assure Anna… ça ne se reproduira pas !... Bonne nuit…
-Bonne nuit et… il serait bien que tu te reprennes ! Evite de donner raison à mon frère !
-Quoi ?... Que veux-tu dire ?
-Quand tu es arrivé dans nos vies… Pieter, par jalousie souhaitait que je me méfie de toi ! Heureusement pour toi… il jugeait souvent bien mal les gens !
-Tu n’as pas à te méfier de moi je t’assure Anna !... Tu es ma seule famille après tout désormais…
-Tout de même… Le poison semble te coller à la peau…
-A mon grand désespoir Anna ! Fit Andréas triste avant de quitter sa sœur adoptive.


Mamie Anna l’observa partir sans attendre d’être congédié avec une mine pensive. Elle peinait à reconnaître son frère adoptif.


-Et moi donc… Je me demande ce que tu cherches mon petit frère… Soupira Anna pour elle-même.
-Peut-être qu’il veut juste supprimer tout le monde car il ne supporte pas l’idée d’une famille maintenant que ses enfants sont morts…
-Quoi ?! …Mais qu’est-ce que tu fais là toi…Va-t-en ! Lança à la fois surprise et en colère Anna et malgré elle gifla violemment le bonhomme de neige qui en perdit la tête.
-Maman !!! Mais que fais-tu ?! Il ne se rends pas compte de ses propos ! Elsa nous a pourtant dit qu’Olaf était pour elle comme un enfant !


Iduna avait répliqué et parut devant sa mère outrée pour aider Olaf à se relever alors que Kaspian et Emma suivaient non loin. Mamie Anna elle, tressaillit aux propos de sa fille. Pour la première fois, elle semblait incapable de répondre.


-Qu-est…Qu’est ce que tu as dit ?
-Qu’Olaf était comme un enfant…
-Hoho ! C’est pas grave, de toute façon j’ai pas de crane, je ne peux pas avoir mal ! Sourit Olaf en agitant sa main vers Mamie.



La matriarche observa longuement le bonhomme de neige effrayée et fascinée, mal à l’aise elle prit péniblement la main d’Olaf et se mordit la lèvre alors que des souvenirs, parmi les plus enfouis dans son esprit remontaient.


-Maman ? Maman !!!
-Hein ?... Oui pardon Iduna… Demanda Anna troublée.
-Je ne voudrais pas te fâcher mais… Je t’ai entendu ?... Je ne me souviens presque plus de tonton Pieter mais…Il se méfiait d’Andréas… Je ne suis donc pas la seule. Remarqua Iduna alors que toute la petite famille marchait vers le camp.
-C’était… Un autre temps Iduna…
-Et… Tu ne crois pas qu’il pourrait avoir raison ?... Après tout je me souviens t’avoir entendu dire qu’il faisait partie des personnes que tu estimais le plus…
-L’avenir nous le dira mon ange de l’air… Résuma Anna pensive avant de sourire à sa fille : Bien dis-moi… Nous avons une liqueur à terminer toi et moi Sourit-elle.
-Hum… Tu m’excuseras maman mais… Je préfère éviter le sureau pour le moment…Et… J’ai les enfants avec moi cette nuit mais… Viens avec nous si tu veux, tu pourras leur raconter des histoires ! Kaspian n’arrête pas de me parler de la chasse Northuldra !
-Oh oui Mamie ça à l’air super !
-Oui madame Picéaerd…Moi aussi je veux y aller ! Vous y êtes déjà allée vous pas vrai ? Demanda Emma…
-Oui… Une fois mais… Il vaut mieux que je ne vous raconte pas cette histoire ! …A votre âge je faisais plutôt des herbiers…Et ma mère nous apprenait l’origine de nos noms de famille !
-Oh tu nous racontes Mamie ? Insista Kaspian alors qu’ils arrivaient dans le camp.
-Je… Je ne sais pas si ça intéressera ta maman !... Elle n’était pas très attentive lors des leçons…
-Oh je ferai un effort… Une séance de rattrapage ne se refuse pas ! Fit Iduna.
-Dans ce cas pourquoi pas… Vous n’avez qu’à venir chez-moi… Il doit me rester un peu de ragout de rennes ! Et rien ne vaut pour de jeunes enfants que les souvenirs d’une grand-mère avant d’aller dormir !
-Oh chic ! Tu vas voir Emma, le ragout de mamie est sublime !


La matriarche accorda un sourire à son petit fils avant de tous les laisser entrer et refermer la porte derrière elle, tandis que dans le camp désert maintenant que la nuit était tombée, seule une lumière restait allumée, émanant de la demeure du chef.

A l’intérieur, Elsa à bout de nerfs avait fini par laisser couler des larmes. Après toutes ces épreuves voilà qu’elle avait failli perdre son père. Heureusement, Yohan avait su se montrer une oreille compatissante, comme à chaque fois que les deux s’étaient retrouvés seuls. En parfait gentleman il avait su se montrer courtois et attentionné pour calmer la reine des neiges qui se retrouva finalement envahie par le sommeil. Avec pudeur, son nouvel époux détourna le regard alors qu’Elsa se débarrassait de sa tunique Northuldra avant de se glisser en sous-vêtements sous les peaux de rennes du seul lit.
Doucement, Yohan osa se retourner et adressa un sourire à la belle qui s’apprêtait à dormir. Sans bruit, l’ancien prince prît place sur une chaise non loin du lit osa un chaste baise main à sa femme alors qu’il réprima en même temps qu’elle un léger bâillement.


-Yohan ?
-Oui Elsa ?
-Viens… Toi aussi tu as besoin de te reposer…
-Je… Elsa mais… Si…
-Je pense que nous aurons assez de place à deux. Tu as sommeil ?
-C’est-à-dire que…Oui j’ai toujours plus ou moins sommeil…
-Eh bien viens ! Mets-toi à l’aise et dors ! Suggéra Elsa en fermant les yeux.


Timidement, l’ancien Sudillien se délesta quelque peu et se risqua à se glisser sous les fourrures peu à l’aise il avait le visage crispé et tressaillit légèrement quand Elsa, les yeux toujours fermées s’approcha le plus naturellement du monde pour se serrer contre son bras. Elle soupira doucement, heureuse et rassurée. Alors que Yohan sentit son pouls s’accélérer.


-J’ai de la chance de t’avoir à mes côtés Yohan. Souffla Elsa en se blottissant toujours davantage contre son époux.
-Euh…Oui…Moi aussi beaucoup de chance.
-Je crois que… Je ne t’ai même pas remercié d’avoir accepté ce mariage bien curieux. Merci mon mari…Et comme toi… Je souhaite être digne de toi.


La reine des neiges avait soufflé ses paroles avant de déposer une tendre et douce bise sur la joue de Yohan puis elle posa lentement sa tête fatiguée sur son torse. De son côté le prince lui arborait un sourire béat que nulle ne put voir. Il hésita puis doucement se pencha vers le visage angélique de la gardienne de la forêt pour à son tour lui déposer un doux baiser. Un sourire satisfait enjoliva davantage encore le visage d’ange du cinquième esprit et alors qu’il tachait de se redresser lentement pour ne pas la brusquer, la main de Yohan rencontra sans le vouloir la poitrine d’Elsa.


-Je… Oh Pardon…Je suis confus. Fit Yohan en retirant sa main alors qu’il devenait aussi rouge que les uniformes de Weselton.
-Non…ça n’est pas grave…Au contraire c’était…Très doux. Répondit la jeune femme qui chercha à se serrer un peu plus pour apprécier toute la douceur du moment.


Pendant quelques instants, Yohan n’osa plus respirer alors qu’il sentait contre lui Elsa chercher calme et réconfort. Machinalement, alors qu’il s’autorisa à nouveau une respiration, sa main retrouva la poitrine ferme de la reine des neiges. Cette fois cependant, il ne la retira pas et se risqua lentement à masser délicatement au creux de sa main le sein de son épouse alors qu’il sentait Elsa dans une étreinte glisser sa main contre son torse. La scène dura une fraction de seconde ou peut être une éternité, aucun des deux n’aurait été capable de le dire, ni même à quoi ils pensaient. Ils agirent d’instinct et avec lenteur et une infinie tendresse, couchés l’un contre l’autre, leurs lèvres se rencontrèrent à nouveau, mais cette fois, aucune réaction d’instinct, aucun soulagement ou trop plein d’émotion. Tous deux appréciaient ce moment. Yohan se rendit compte alors qu’il avait toujours sa main posée contre la poitrine de la gardienne de la forêt alors qu’il sentait sa jolie main glisser de son torse à son ventre. Lui aussi, par mimétisme se risqua aux mêmes caresses tendres et douces descendant toujours plus vers le ventre plat d’Elsa mais qui déjà abritait bien cachés la vie de trois petits êtres qui ne demandaient qu’à grandir.
Les deux époux continuèrent de s’embrasser et s’offrir l’un à l’autre une tendresse réciproque dans des gestes très doux et somme toute prudes jusqu’à ce que Yohan finisse sans s’en être pleinement rendu compte à descendre ses caresses jusqu’à la partie la plus intime et sacrée de la reine des neiges. Gêné de ce geste déplacé, il se raidit quelque peu en retirant sa main mais un nouveau baiser, encore plus doux que les autres d’Elsa le rassura. Elle ne lui en voulait pas alors que le balai des caresses se poursuivit. A nouveau, la main du conseiller royal termina sa course vers le jardin secret de la belle qui de son côté aussi s’aventurait vers les plus intimes secrets de l’anatomie de son mari. Yohan sentit une bouffée de chaleur le traverser alors que les doigts de fée d’Elsa finirent par atteindre l’antre de sa virilité qui au contact de la reine des neiges se montra bien moins discret.
Les deux époux commençaient à devenir deux amants alors que les baisers se firent toujours aussi tendres mais cette fois plus fougueux. Les caresses discrètes elles devinrent plus insistantes des deux côtés mais gardaient pourtant une douceur et une tendresse presque irréel laissant penser au jeune couple l’espace d’un instant qu’il basculait dans un autre monde.
Yohan s’étonna alors de sentir Elsa retirer sa main qui lui faisait alors tant de bien pour comprendre la seconde plus tard. La jeune femme tentait doucement de lui ôter son haut. L’homme se laissa faire volontiers alors qu’il se risquait à baisser les bas d’Elsa et laisser ses mains profiter pleinement de sa féminité. L’ancienne reine d’Arendelle réagit à cette invitation à se découvrir plus en profondeur par un petit souffle de plaisir. Par copie elle aussi tenta de baisser le pantalon du conseiller qui se retrouva à son tour aussi peu vêtu que son épouse.
En quelques instants, nus, enveloppés dans les fourrures, ils se dévisageaient, ils sentaient les caresses de l’autre et pour la première fois, de manière réciproque, ils crurent l’un comme l’autre déceler dans son regard, autre chose que le respect mutuel ou même l’amitié. Dans leur yeux brillaient un sentiment plus intense, plus beau encore.
Elsa finit par sauter le pas et monta au-dessus de l’ancien prince puis se coucha doucement contre son corps chaud. Elle sentait sa poitrine se durcir alors qu’elle entrait en contact avec le corps de Yohan puis lui offrit un nouveau baiser. Long et langoureux. Les bras de son époux se croisèrent alors autour de son dos et Elsa finit par sentir en elle le membre viril de son mari.
La douceur et la magie du moment ne fut que pure bonheur pour la reine des neiges qui continuait d’embrasser son amant. Sa respiration s’accéléra légèrement et, par mimétisme de petits mouvements de va et viens de la part de son amant commencèrent. Elsa comme Yohan sentirent le plaisir monter en eux ainsi que le bonheur de ne faire qu’un désormais. Les chastes caresses avaient laissé place à des mouvements plus rapides et virils mais qui avaient en commun toujours une tendresse rare. Le rythme cardiaque des deux amants s’accélérait de même que de petits jouissements de plaisir se firent entendre pour l’un comme pour l’autre. Ces manifestations se firent plus fortes encore alors que le rythme s’accélérait toujours jusqu’à ce qu’ensemble, ils sentent en même temps l’extase arriver.
Doucement, les mouvements se firent à nouveau plus doux alors qu’ils s’embrassaient toujours aussi longuement. Le va et viens finit par disparaître et les caresses douces firent leur retour. Ils venaient de s’aimer et au fond de leur cœur venait de sentir la flamme d’une coupole sacrée s’allumer.
Sans se concerter, ils observèrent le feu du foyer continuer de se consumer et ne purent s’empêcher de se sourire.


-Merci d’être mon mari… Souffla Elsa.
-Merci d’être mon épouse…
-Je… Je ne sais si j’ai le droit de t’aimer alors que…
-Chut… Ne dis rien Elsa… Je sais à qui tu penses, moi aussi je pense à l’être que j’ai perdu. J’espère que de là où ils sont ils ne nous jugeront pas mais… Elsa, ma douce… Je me rends compte que je t’aime…
-Je…
-Et sache Elsa… Que pour leur honneur. A jamais je serais à tes côtés ! A jamais je serais ton époux ! A jamais je te serais fidèle…. Je le dois… Nous le devons ! A Ryder ! ... Et à Camille !
-Merci… mon amour. Répondit Elsa dans un souffle avant de s’assoupir quelque peu décoiffée sur le torse réconfortant de celui qui partageait désormais sa vie.