- Le Royaume d'Arendelle -
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Ansa
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Lun 07 Juin 2021, 11:16
Après Retour vers le passé 2 : Croqué par le crocus...


[Ansa's Stories] Retour vers le passé : Rêves Profonds : Attention contenus matures ! Retour10


...Et Retour vers le passé 3 : Les souvenirs d'une grand-mère...


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Voici à présent un...Retour vers le passé que vous connaissez déjà...Ou plutôt que vous croyez connaître !

Si vous n'avez pas trop la nausée à l'idée de faire des voyages astraux, des cauchemars ou d'en apprendre un peu plus sur la famille Piceaerd/Sappos.  bravo

Si passer un petit moment avec Anna ne vous donne pas trop mal à la tête !  I love it

Si passer un moment avec Elsa ne vous donne pas trop envie de déprimer !   :angel:

Suivez-moi dans ce reboot de Retour vers le passé : Rêves profonds qui n'a pas été touché depuis 2014!

[Ansa's Stories] Retour vers le passé : Rêves Profonds : Attention contenus matures ! Retour11

Deux chapitres seront postés par semaine durant les lectures lives!  En adoration  En adoration  En adoration


Dernière édition par Ansa le Mer 16 Mar 2022, 15:45, édité 1 fois

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Mer 09 Juin 2021, 21:01
Voici sans plus attendre les spoilers sans contexte du chapitre 1 Smile...Ceux du chapitre 2 suivront sur le même post Razz

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Ven 18 Juin 2021, 20:52
Allez ! En avant pour le premier chapitre reboot de Retour vers le passé : Rêves profonds :

Chapitre 1 : Un jour inoubliable :

C’était enfin fini. Le calvaire qui nous avait submergées tout au long de ces presque onze dernières années. Elsa était redevenue elle-même : Ma sœur. Celle que j’avais toujours chérie, pour qui mon cœur comptait par-dessus tout ! Et elle avait enfin accepté ses pouvoirs à mon plus grand plaisir. Ça faisait presque trois semaines que notre escapade dans la montagne s’était passée, que le pays avait failli sombrer dans un hiver éternel, que mon cœur battait pour Kristoff… Je n’avais pas eu besoin de l’embrasser finalement, mais ce n’était pas très grave. J’espérais bien qu’il le ferait dans un avenir proche.  Car oui ! Aujourd’hui nous allions célébrer le retour d’Elsa au royaume comme une personne de la norme, non pas que pour moi elle eût été autre chose ! D’ailleurs il était temps que je me prépare !    
                                 
Tout en bataille, je courus à travers l’immense couloir vermillon drapé de crocus et allai directement toquer à la porte de ma chère grande sœur.  
                                 
-Elsa c’est le jour de ton bal ! M’exclamai-je.

Préparée depuis des heures, elle ouvrit la porte et me sourit en déclarant :    
               
-Je ne risque pas de l’oublier, c’est au moins la centième fois que tu me le répètes depuis le début de la semaine !

Je rougis immédiatement et rétorquai confuse :

-Pardon…Mais c’est que…Voir les portes encore ouvertes en si peu de temps me met dans tous mes états !
-Je sais Anna, rit-elle, j’ai moi aussi une question à te proposer.
-Je t’écoute ! M’exclamai-je curieuse.

Ma grande sœur éclata de rire et renchérit :

-Tu veux faire un bonhomme de neige ?                                                                
-Quoi ? Euh…Oui bien sûr ! Tu sais bien que je ne dirai jamais non à une proposition aussi importante que celle-là, dis-je amusée.  
                                                                                   
Elsa retrouva le sourire et répliqua :
                       
-Parfait ! Va d’abord t’habiller dans ce cas.

A toute vitesse, je retournai donc dans ma chambre et me passai une robe simple verte anis avec un sous-pull vert olive. Je réservais la robe de bal pour ce soir. Gerda m’aida ensuite à peigner mes cheveux afin de les dompter.

-Tenez-vous tranquille princesse Anna ! Me gronda-t-elle, je me demande bien comment vous pouvez avoir toujours autant de nœuds tous les matins !
-Peut-être parce que j’ai toujours le même volume de cheveux, minaudai-je moqueuse.

Gerda me lança un regard exaspéré mais elle n’était pas fâchée. En peu de temps, elle réussit à les natter. Enfin prête, je me levai d’un bond.

-Princesse Anna ! Je n’avais pas fini ! Et vos chaussures ! Grogna encore la servante avant d’exploser de rire.

Je revins immédiatement vers elle à la vitesse de l’éclair.

-Pardon Gerda…Je suis légèrement surexcitée, expliquai-je en mettant mes souliers.
-Vous êtes une vraie tornade comme notre défunte reine surtout, plaisanta-t-elle.
-Quoi ? Maman était indisciplinée ? Questionnai-je surprise.
-Vous n’imaginez même pas ! Surtout quand elle a commencé à côtoyer réellement votre Père ! Répondit-elle.

Elle soupira nostalgique avant de reprendre :

-Ils formaient une très belle paire tous les deux…Mieux que votre grand-père Runeard et votre grand-mère Rita…Mais pardon…Je vous retarde avec mes vieilles histoires…Filez à présent !
-Merci Gerda ! Conclus-je toujours ravie qu’elle mentionne mes parents.

Retrouvant mon énergie, je courus à nouveau dans la salle à manger afin de déjeuner et d’y retrouver ma grande sœur.

-C’est bon Elsa ! Tu peux me faire mon bo…Commençai-je.    
                                             
Je m’arrêtai soudain en pleine phrase muette de stupeur. Kristoff était là avec elle, plus rayonnant que jamais avec ses cheveux blonds en batailles et ses yeux noisette. Il portait une chemise d’été bleue et un pantalon brun renforçant encore et toujours ses éternelles poulaines. Je devins cramoisie en le voyant, non pas de honte…Mais de gêne.  Il était accompagné d’Olaf et Sven.  
                                                                     
-Tiens Anna ! Le voilà ton bonhomme de neige, plaisanta Elsa en me montrant Olaf du doigt.
-C’est pas un peu de la triche ça ? Murmurai-je troublée.
-Hum…Non, répondit-elle avec mauvaise foi.  
 
Je tournai la tête étourdie, puis je me ressaisis vite et allai de ce pas faire un câlin au bonhomme de neige avant de caresser Sven.
Pour Kristoff une simple poignée de main amicale suffisait pour le moment bien que nous sachions très bien l’un et l’autre ce qu’il en était de nos sentiments. Le petit déjeuner se passa sans problème. Au début, seules Elsa et moi parlions. Puis peu à peu le montagnard nous rejoignit dans notre conversation et l’atmosphère finit par se détendre.

-Ses majestés impériales le prince Eugène Fizterbergh et la princesse Raiponce de Corona sont arrivés, annonça soudain Kay notre serviteur.  
                                           
Toute heureuse, je vis alors ma cousine nous rejoindre avec son mari. Un ventre rondo donnant laissait pointer un nouvel héritier pour son royaume. J’étais heureuse pour elle. Et d’un autre côté qu’est-ce que je l’enviais ! Si seulement Kristoff pouvait aller un peu plus vite ! Il était là autour de la table avec moi ! Pourquoi ne me prenait-il pas dessus comme les héroïnes de la Duchesse de Funningur. Mon esprit divagua et l’image du montagnard me donnant un baiser violent en renversant les ustensiles avec fracas au sol apparut. J’en eus des frissons de plaisir. Puis il me suppliait d’une voix susurrante… Non Anna… Pas trop vite… Il faut assimiler ta dernière leçon avec ton ex-fiancé…

-Anna ? Anna ? Essaya alors Elsa me coupant soudain tout effet sensuel, ah je crois qu’on l’a perdu…
-Hein quoi ? Questionnai-je sentant ma température corporelle redescendre d’un cran.
-Tu ne dis pas bonjour ? Demanda à nouveau ma sœur en me lançant un regard insistant.
-Euh…Si si bien sûr pardon ! Répondis-je confuse.

Me sentant ridicule, je fis un petit salut qui les fit rire. Puis Kristoff offrit sa chaise à Raiponce alors que je l’aidais à s’assoir. Ma main glissa aussitôt vers son ventre et l’image d’un petit garçon apparut dans ma tête. Je ne lui en fis pas part, trop surprise par cet exploit.

-La traversée n’a pas été trop longue ? Demanda poliment Elsa.
-Non ça va ! Eugène a été aux petits soins pour moi ! dit-elle, bon à part quand y a eu une tempête et qu’il avait envie de vomir !  
                     
Je me retins de rire à mon tour alors que ce fameux Flynn Rider était démasqué. Il prit un air innocent quand Raiponce lui dit ça. Ils se lancèrent un regard complice et je me surpris à regarder dans la direction de Kristoff au même moment. Ce que je n’avais pas prévu c’est qu’il regarderait aussi ! Je détournai aussitôt le regard pour ne pas rougir.

-Vous avez commencé à choisir les prénoms pour le futur bébé ? Questionnai-je pour changer de sujet.                                                              
-Non pas encore, ce petit se laisse désirer, Eugène est persuadé que ce sera un garçon.  
-Et Raiponce que ça sera une fille !                                                          
-On verra bien ! Clamai-je.    
 
Je ne dis toujours rien sur la vision. Un pesant silence s’installa. Je ne savais pas vraiment quoi dire. J’avais toujours un peu du mal avec ma cousine. Bien que je sache que ce n’était pas sa faute, c’était à cause de son mariage que mes parents avaient péris en mer. Ils étaient morts en revenant il y a trois ans… Et quoiqu’on puisse dire à propos de la douleur qui s’estompe avec le temps, ils me manquaient encore.  

-Bon il faut qu’on aille tout préparer pour cet après-midi ! S’exclama soudain Elsa, les invités ne vont pas tarder à arriver !                                                          
-Oui tu as raison ! S’enthousiasma Raiponce, Eugène va se charger d’afficher les banderoles !
-Et toi de rester assise, répliqua ce dernier avec gentillesse.                              
-Je vais dégager les tables si vous voulez ! S’exclama à son tour Kristoff voulant se juger utile à quelque chose.  
                                                 
Raiponce l’observa et m’observa du tac au tac. Un sourire élargit son visage. Pas besoin d’explication, elle avait compris.
                                   
-Kristoff pouvez-vous accompagner ses hôtes jusqu’à la salle de bal ? J’ai besoin de voir Anna un moment, reprit Elsa.                                                                                  
-Oui, votre Altesse, répliqua-t-il gêné.
     
Il embarqua Olaf puis ils s’en allèrent nous laissant enfin toutes les deux. Elsa laissa place au silence visiblement peu pressée de me donner des explications.

-Qu’y-a-t-il ? Finis-je par murmurer d’une toute petite voix.                                              
-Pendant que je m’occupe des préparatifs avec les autres il serait peut-être temps que tu donnes son nouveau traîneau à ton nouvel amant, répondit-elle me taquinant.    
     
Je m’enflammai tout de suite à l’appellation de Kristoff. Toutefois, je ne luttai même pas face à sa remarque.    
                                                         
-Euh…oui…Bien sûr…Il est où ? Demandai-je.                                                                          
-Dans la cour près du port, répondit-elle d’une voix sûre, apparemment là où tu as fait ta rencontre avec Hans.

Je me renfrognai aussitôt ne souhaitant pas faire ressurgir les douloureux souvenirs. Je m’en voulais encore d’avoir été aussi bête, aussi impatiente. Ça Anna...ça ne serait jamais arrivé si Maman avait été en vie, me grondai-je.
             
-Ne me parle plus de lui ! Pestai-je, j’espère que tu l’as bien renvoyé dans son pays !

Les mains d’Elsa gelèrent de contrariété mais elle déclara :    
       
-Oui ne t’inquiète pas ! Ni lui ni le Duc de Weselton ne remettront les pieds ici désormais !    
-Bien…Me voilà soulagée, soufflai-je.

Elsa se racla ensuite la gorge et reprit :    
                                                           
-Revenons à notre vrai sujet, je disais donc que le traineau tout neuf l’attend sur le port, tu diras à Kristoff que c’est le tout dernier modèle, ça lui fera plaisir, dis-lui aussi que c’est le livreur de glaces officiel d’Arendelle.                                                                  
-C’est vrai ?! Réalisai-je, mais il n’y a même pas eu de cérémonie.                                          
–J’en ferai une plus tard…Ah moins que tu veuilles retarder un peu de temps en sa compagnie ? Rit-elle.
-Oh que non ! Clamai-je sincère.

Ma grande sœur éclata de rire et m’enlaça.

-Oh moins cela venait du cœur ! Allez ! Va le chercher maintenant ! Conclut-elle.
                 
Je m’apprêtais donc à me rendre dans la grande salle de bal quand Elsa m’arrêta encore :  
     
-Anna attends ! J’allais oublier ! Une dernière chose…Ça serait mieux si tu l’amenais à l’aveuglette pour t’amuser un peu.  
     
J’approuvais totalement l’idée farfelue, presque surprise qu’elle vienne d’elle. Elle sortit aussitôt un bandeau bleu marine de sa poche et me le tendit. Je repartis ensuite sur mes pas et allai trouver Raiponce, Eugène et Kristoff dans l’immense salle rayonnante. Dès mon arrivée les autres se retournèrent. Sans décontenance je me dirigeai vers le beau blond et lui déclarai non sans un quelconque tremblement d’excitation:
                                             
-Il faut que je vous amène voir une surprise !  
-A ta place je prendrais peur, chuchota Eugène au creux de son oreille.
                         
Ignorant sa réplique, il me regarda étonné mais vint tout de même jusqu’à moi.  
         
-Laissez-moi faire, ordonnai-je lui serrant le bandeau derrière son crâne.
                     
Sentir ses mèches de cheveux provoqua des désirs similaires à ceux que j’avais pu avoir tout à l’heure avec mon fantasme de la table. Je me dépêchai donc de lui attacher le nœud pour ne pas qu’il voit mon trouble.  Puis je pris sa main qui était si chaude et douce comme la mienne et commençai à le guider en dehors de la salle de bal. Avant de sortir Raiponce et Eugène me firent un signe de « bonne chance » que j’acceptai bien volontiers.

-Vous me promettez que ce n’est pas un plan bizarre de votre invention ! Dit-il inquiet.  

Je lui tapai aussitôt le torse et répliquai :

-Mais enfin pour qui me prenez-vous !
-Oh…Peut-être pour une fille qui s’est fiancée au bout d’une journée à la pire des crapules et qui veut m’emmener quelque part à l’aveuglette.
-Soit, commentai-je la mort dans l’âme à la mention d’Hans.

Mon regard s’assombrit immédiatement. Kristoff sentit qu’il avait fait une bourde. Il m’embrassa furtivement la paume de main et reprit :

-Vous voyez moi aussi je suis le roi des maladroits…Bien vous me conduisez Anna ?

Je retrouvai aussitôt le sourire. Nous longeâmes ensuite le long corridor, sortîmes dans la cour du château, puis traversâmes les portes…Au fur et à mesure que nous avancions près du port une excitation inconnue me gagna.  
             
-Venez ! Venez ! Venez ! Me mis-je à crier tout en courant.  

Mon cher montagnard avait bien du mal à suivre la cadence. A un moment je le perdis même car il venait de se prendre un lampadaire.

-Poteau, grogna-t-il essoufflé.  
-Désolée, bafouillai-je, avant de lui reprendre la main et de repartir dans notre lancée.

Enfin nous arrivâmes au lieu qui sentait bon le sel et le poisson! Le traîneau était là resplendissant de mille feux sous son vernis neuf et son ruban rouge. Je remerciai intérieurement ma sœur qui n’avait pas été regardante sur le prix même si Kristoff était rien pour elle.

-Voilà !!! Clamai-je poussant pleins de petits sons stridents.

J’enlevai enfin le bandeau de la tête du montagnard. Il resta bouche-bée en voyant son cadeau ainsi que Sven qui se pavanait avec sa nouvelle médaille que venait de lui attribuer Elsa.
     
-Je vous devais un traîneau, déclarai-je fière de moi.                                  
-Alors, c’était sérieux ?! Ne put-il s’empêcher de demander.                                
-Oui, dis-je presque en jouissant, le tout dernier modèle !

J’ajoutai cela d’une voix déterminée même si je n’y connaissais absolument rien sur ce moyen de transport. Passée la joie, Kristoff se rétracta et bafouilla avec confusion :  
         
-Non…Non…Je ne peux pas accepter.  
                                             
Je le tapai alors sur le torse, plus excitée que jamais.  
                                       
-Vous êtes obligé ! Ça ne sera ni repris ni échangée ! Ordre de la reine ! Elle vous a nommé fournisseur officiel de glace du royaume ! Repris-je en n’oubliant pas de mentionner la dernière volonté de ma sœur.                                
-Ce titre n’existe pas, répliqua-t-il sûr de lui tout en laissant un immense sourire envahir son visage.                                                                                        
–Bien sûr que si ! Sur le traineau…Il y a même un porte gobelet !  Ajoutai-je ne sachant pas très bien pourquoi, il vous plaît ? Finis-je par demander crispant mes mains.

J’observai ses yeux émerveillés et je n’eus aucun doute sur la réponse.

-S’il me plaît ? Il est magnifique ! S’exclama-t-il me faisant soudain valser dans les airs.  

Mon cœur faillit chavirer tellement j’étais aux anges. Je rougis instantanément ne m’attendant pas à une approche aussi spontanée et tactile de sa part.

-Je vous embrasserai si je pouvais ! Continua-t-il d’une voix enjouée.
                     
ENFIN ON Y VENAIT !    
                                                   
-Enfin je pourrai, mais puis-je, pouvons-nous, pouvez-vous, pounons-vous ? J’ai dit quoi là ? Bredouilla-t-il confus.

Son air touchant et sincère me fit fondre en un instant et dans un élan sorti tout droit de mon cœur, je lui collai un rapide baiser sur la joue…Allez Anna ! Dis-le ! Tu n’attends que ça depuis qu’Olaf te l’a révélé ! Pensai-je très fort.

-Nous pouvons ! Clamai-je.
                                             
Ça y est, c’était dit. Ouvrir ou fermer les yeux ? Naturelle ou pas naturelle ? Comment embrasse-t-on ? La réponse jaillit immédiatement par la pratique. En un instant le visage de mon beau Kristoff fonça délicieusement sur moi et je me retrouvai plus brusquement que je ne l’aurais voulu avec sa bouche contre la mienne. Oubliant le premier coup de surprise, je découvris le mélange de bizarrerie et de magie qu’il pouvait y avoir dans un baiser. C’était encore mieux que dans mes romans de la Duchesse de Funningur ! Sentir ses lèvres se pressaient avec ardeurs contre les miennes me fit l’effet d’un feu d’artifice. Je ne voulais plus m’arrêter ! Lui non plus visiblement puisque je sentis bientôt qu’il voulait aller plus loin.  Heureux, nos visages changèrent de positions de manière à ce que nos langues puissent enfin se rencontrer. Ce goût si mou, si gluant fut encore plus nouveau pour moi. J’en fus frustrée aux premiers abords avant de l’approuver totalement puisque ma langue devait être pareille pour lui. Complètement coupés du monde, oubliant que nous étions sur le port et que les villageois pouvaient nous voir, je mis mes bras autour de sa nuque pour que nous continuions notre étreinte. Il fit de même en plaquant ses grandes mains de glacier contre mon dos. Sentir ce poids si lourd et si tendre faillit m’anéantir…Dans le bon sens bien sûr ! J’avais envie de lui dire « je vous aime » … Ou bien non « je t’aime ! » …Après tout vu notre relation nous pouvions passer au tutoiement à présent. Non Elsa ne sera pas d’accord tout de suite… Chut Anna ! Arrête de penser ! Concentre-toi sur ce baiser. Oh mes aïeux ! Faites qu’il dure éternellement !
Et évidemment ce ne fut pas exaucé. Nous finîmes par nous relâcher rouges de confusion.  Je n’osais plus le regarder dans les yeux préférant les fixer sur le traîneau. Ce qui me fit rire c’est qu’il agissait comme moi.

Heureusement Olaf et Sven qui s’étaient éclipsés revinrent à ce moment-là :  
             
-Kristoff ! Anna ! Elsa va faire une immense patinoire dans la cour du château ! S’écria le bonhomme de neige amusé.                                                                              
-Chouette ! Criai-je.

Je commençai à repartir en direction de notre demeure. Je fis à peine quelques pas que Kristoff me rattrapa et s’écria :
                                                 
-J’aimerais bien essayer mon nouveau traîneau ! Et comme je sais que vous aimez la vitesse!

Je lui souris repensant à notre première conversation de l’escapade « Sauver Elsa et Arendelle». Je n’insistai pas plus longtemps pour venir m’asseoir à ses côtés. Il installa Sven de façon à ce qu’il puisse conduire et Olaf grimpa à l’arrière. Toute notre petite troupe s’en alla enfin vers le château.                                                    
Notre arrivée fut plus bruyante que nous ne l’aurions voulu mais tant pis elle n’en resta pas moins drôle.
                                                                           
-Commencez à avancer vers la cour ! Nous déclara alors Kristoff en me faisant un clin d’œil, je vais garer cet engin !
                                               
Il m’aida à descendre et me laissa seule devant les portes du château. Celles-ci étaient ouvertes et déjà la masse de gens grouillait à l’intérieur. J’y retrouvai bientôt Elsa et Eugène qui patinaient déjà avec les autres habitants. Je courus les rejoindre manquant à plusieurs reprises de ne pas tomber. Elsa finit par me rattraper toute guillerette.

-J’aime voir les portes ouvertes ! Clamai-je ne voulant pas tout de suite lui révéler l’histoire du traîneau.
-Nous ne les refermerons plus jamais, rétorqua-t-elle me souriant comme si elle avait compris.

Elle transforma ensuite mes belles bottines blanches en…Patins !    
                   
-Oh Elsa ils sont superbes mais je n’ai jamais su patiner tu le sais bien! Paniquai-je alors qu’elle me tira en avant pour me faire avancer.                                          
-Lance-toi ! Rit-elle, Olaf aide-là !  
                                         
Le petit bonhomme de neige entra alors en piste et vint se coller contre mes fesses pour relever ma silhouette. Il me montra ensuite les pas.
                                       
-On glisse et on pivote on glisse et on pivote, répéta-t-il.  
                             
Ce qui me détendit. Pendant que je me rendais compte que mes mouvements commençaient à devenir stables, Kristoff fit son entrer sur la patinoire en criant :  
     
-Attention un renne sur la glace !  
                                                     
L’immense animal s’imposa alors entre nous et je vis que Kristoff s’accrochait à lui avec maladresse. J’éclatai de rire devant toute cette bonne humeur. Oui ! Elle m’avait toujours manquée ! Enfin le passé était derrière nous ! Il ne restait que le meilleur : L’amour de ma sœur et celle du montagnard. J’observai les gens qui s’amusaient et remarquai soudain ma cousine qui paraissait moins légère au milieu de tous les autres.          
           
-Raiponce retourne t’asseoir tout de suite ! La gronda d’ailleurs ma sœur.                  
-Elle est têtue comme une mule, se plaignit Eugène à mon grand amusement.                
-J’en ai marre de rester assise, se défendit-elle, et puis je ne suis pas en sucre ! Juste enceinte !
-Tu pourrais te faire mal si tu tombes sur le ventre, grogna-t-elle.
-Oh Elsa ! Arrête de m’embêter et surveille plutôt Anna et son galant ! Lança-t-elle avec violence.
         
Les yeux de ma sœur se braquèrent directement vers moi alors que je n’avais rien fait. Déstabilisée qu’on m’accuse injustement, je retrouvai mes mauvais mouvements et m’aplatis bientôt au sol non sans une désagréable impression de pied en feu.    
                                 
-Aïe ! Maugréai-je alors que je sentais déjà que ça enflait.
                                             
Je fus aussitôt entourée de plusieurs habitants qui me proposèrent leurs aides. Les remerciant avec gentillesse, je préférais largement avoir de l’air pour respirer. Un médecin persista bientôt à travers la foule. Il s’agissait de celui de la famille royale qui si il était brillant était aussi bien antipathique. Il se pencha et tata ma cheville comme un vulgaire rôti.  

-Votre diagnostic Lothar ? Demanda alors ma sœur.            
-Notre petite princesse a une foulure, expliqua-t-il à Elsa, pas besoin d’en faire tout un plat, elle ne va pas mourir !                                                                            
-Ça veut dire que je ne pourrais pas danser ce soir ?! M’alarmai-je.                
-Oh ! Cessez de chouiner ! Vous êtes une princesse ! Vous êtes née avec le paquet « Bals » ! Si c’est pas aujourd’hui ça sera la semaine prochaine ! Surtout que maintenant que la reine des glaces a enfin arrêtée de bouder !

Contrairement aux habitants qui le regardèrent choqués ni Elsa ni moi ne fûmes offusquées par son comportement. Ma haine et ma frustration se dirigèrent plutôt vers Raiponce. Tout est  de sa faute une fois de plus ! Chaque fois qu’elle s’introduit dans notre famille c’est pour nous faire du mal ! Pestai-je intérieurement. Mon jugement changea radicalement quand je vis son air rempli de tristesse. Je n’allais tout de même pas me mettre à pleurer pour un bal !

Après tout comme l’avait illustré Lothar de façon cynique nous en aurions pleins maintenant qu’Elsa savait contrôler ses pouvoirs. Pourtant je ne pouvais m’empêcher d’être terriblement déçue. J’aurais tellement aimé danser avec Kristoff.  

- Bon ce n’est pas qu’il fait chaud ! Mais il fait chaud quand même ! S’exclama soudain Eugène pour passer à autres choses, ça dirait à tout le monde d’aller boire un petit quelque chose au frais dans la grande salle !?                                                          
-Oui ! Crièrent les voix à l’unanimité.
-Ah il me plaît bien celui-là ! Vous devriez l’épouser reine Elsa ! Déclara Lothar.
-Il est déjà marié…Commença ma sœur.

Mais le médecin était déjà en train de suivre le voleur qui embarqua également Raiponce pressentant que j’avais des envies meurtrières sur elle.

- Pour moi un bon verre d’hydromel ne sera pas de refus ! Ajouta-t-il en se frottant les mains.
-Vous devriez peut-être songer à changer de médecin, dit alors Kristoff.
-C’est le meilleur de la région monsieur Bjorgman ! Soupira-t-elle.
-Oui bah quand même, maugréa-t-il en me hissant sur le dos de Sven.

Elsa sourit au côté protecteur de mon amant. Puis l’animal me ramena jusqu’à l’intérieur prenant bien soin de ne pas glisser sur la glace qui commençait à fondre.
                               
-Tu sais je peux très bien reporter le bal à plus tard, déclara-t-elle bientôt, je ne suis pas particulièrement pressée d’y assister.                      
-Elsa…Je t’en voudrais vraiment si tu fais ça ! M’énervai-je, je viendrai quand même ce soir ! Seulement je ne danserai pas !                                                                                                                    
-Vous êtes sûre de ne pas vouloir plutôt vous reposer ? S’enquit Kristoff me fixant de ses beaux yeux noisettes.                                                          
-Non ! Ce n’est pas une petite cheville de rien du tout qui va m’empêcher de passer une bonne soirée ! Insistai-je.
-Tu vas donc te reposer maintenant si tu veux être en forme ce soir, compris ? Ordonna Elsa, je viendrai t’aider à mettre ta tenue plus tard.                                                          
-Très bien, dis-je moins enthousiaste.    
                                                                                     
Ma sœur me donna une petite accolade pour que je me ressaisisse.  
                           
-La jeunesse je vous jure, soupira-t-elle avant de se mettre à sourire…Hum…J’espère que ce baiser était bon au moins !
-Oui il était plaisant… Lâchai-je sans réfléchir avant de m’enflammer violemment.

Nous échangeâmes toutes les deux un regard et éclatâmes de rire. Heureusement mon beau montagnard n’avait pas entendu. Nous arrivâmes bientôt dans ma chambre. Pendant qu’Elsa remonta mon drap, Kristoff me retira de Sven, me prenant dans ses bras protecteurs et attendit que ma sœur ait bien remis tout en place pour me déposer délicatement sur la couche. Elsa s’occupa ensuite de me placer de la glace sur la cheville. Une fois cela fait, elle retourna dehors. Profitant qu’elle ne nous regarde pas, Kristoff se pencha et déposa rapidement un baiser sur mes lèvres.

-Je veillerai à ce que vous ne manquiez de rien, me chuchota-t-il.
-Merci, murmurai-je en frémissant de plaisir.

Lui et Elsa disposèrent ensuite pour aller délivrer de la glace aux invités tandis que Sven et Olaf retournèrent dans la cour. En proie à la solitude je me passai les doigts sur ma bouche pour voir si le baiser que j’avais échangé avec mon beau livreur de glaçons n’avait rien changé. Soulagée je découvris que « non ». Je pus donc m’endormir en me permettant des visions osées avec mon amant.

Le réveil quelques heures plus tard fut plus brutal que je ne l’aurais cru. Ce fut Elsa qui me fit faire un bond.
                                                                                           
-Pour une fois que ce n’est pas l’inverse, minauda-elle, debout marmotte ! On va te préparer pour le bal.                                                                  
-Il est quelle heure ? Demandai-je la voix pâteuse.                                                                    
-Vingt heures, dit-elle.      
-Quoi ?! Déjà ?! M’égosillai-je, tu aurais pu venir me réveiller plus tôt !                                  
-Et risquer de t’interrompre dans le si beau rêve que tu faisais avec ton montagnard ? Minauda-t-elle en se retenant de rire.      
-Elsa d’Arendelle ! Tu es une diablesse ! Je ne te demanderai pas ce que tu as entendu ! Maugréai-je rougissant de plus en plus.
-Non il ne vaut mieux pas, plaisanta-t-elle encore…Allez…Passons…Moi aussi je suis restée enfermée dans une chambre ma chère sœur.
-C’est bon Elsa, merci ! Insistai-je, montre-moi plutôt mes robes de bal ! Nous sommes assez en retard.      
                                         
Le bal avait déjà dû commencer depuis une heure au moins. Heureusement qu’il ne se terminerait pas avant l’aurore. Pendant que je m’affairais à ouvrir les yeux, ma soeur sortit plusieurs robes de différentes couleurs et formes de ma penderie les étalant sur le lit. Mon corps retrouvant peu à peu ses mouvements, je grimaçai face à la douleur de ma cheville. Elsa s’arrêta donc un instant pour me la regeler et je la remerciai.
                   
-Alors laquelle choisis-tu ? Finit-elle par demander en pointant ses doigts vers les robes.      
   
Je les observais des étoiles pleins les yeux. Le choix était dur ! Calicot rouge ? Tulle bleue ? Ou encore épaule et dos nus verte ? Voyant qu’Elsa me fixait pour que j’aille plus vite, je finis par choisir la dernière. Ma sœur n’en fut pas tellement étonnée. Elle m’aida à enlever ma robe banale ainsi que mon sous-pull et les jeta au sol. Me retrouvant en sous-vêtements, je me surpris à imaginer que ce soit Kristoff qui soit à la place d’Elsa. L’image ne resta que quelques instants mais suffit à me troubler. Et cela ne s’atténua pas avec la remarque de ma sœur :
                                     
-Anna faut que tu enlèves ton haut sinon il se verra dans ton dos, ça ne fera pas beau, expliqua-t-elle.                                                                            
-Tu es sûre ?  Questionnai-je.            
                                                                                       
Ne prenant même pas la peine de répondre elle dénoua mon corset laissant ma poitrine à l’air nu. Sentant ma pudeur se répandre, je me la cachais immédiatement. Si jamais Kristoff entrait à ce moment-là ! Hum…Cela pourrait être bien en fait…Non voyons Anna ! Me grondai-je.    

-Tu pourrais te dépêcher ? Repris-je devenant rouge comme une tomate.    
-Si t’arrêtes de gigoter je peux aller plus vite ! Se moqua-t-elle.
                   
Elle me passa alors la robe par le bas et la remonta le long du corps.
                         
-Mets tes mains dans les manches, ordonna-t-elle encore.
                                                         
A contrecœur,  je me détachais rapidement de ma gorge et enfilais vite le reste de la robe. La texture douce réchauffa mon corps en une seconde. Seul le dos nu restait dans la glace.
         
-Rajoutons ma petite touche personnelle, continua Elsa.    
                           
Elle m’envoya aussitôt des milliers de paillettes transparentes qui s’embrasèrent avec la lumière du lustre de ma chambre.
                                   
-Bien maintenant passons à tes cheveux.

Elle récupéra rapidement une brosse sur la table de chevet et défit mes nattes toutes ébouriffées. Elle les rassembla en une seule et grande tresse serrée qu’elle fit ensuite tourner autour de ma tête. Afin que le tout tienne elle s’arma de crochets qu’elle m’enfonça avec délicatesse dans chaque nœud de la tresse.  
                                                             
-Et voilà ! Annonça-t-elle une fois qu’elle eut fini, Comme ça toi aussi tu es une reine !
-Très honnêtement Elsa, il faudrait que tu sois morte ou vraiment plus apte à diriger pour que je prenne ta place ! Je ne la souhaiterai pour rien au monde !
-Merci pour ton tact petite sœur, grogna-t-elle en déversant des flocons argentés dans mes cheveux, bien, au lieu de dire des bêtises, dis-moi si tout est bon ?
                                           
Elle amena le miroir juste devant mon lit et je ne pus que constater l’incroyable magie qu’elle avait de transformer un être quelconque en fée.
                                           
-Je suis magnifique…Merci Elsa ! Clamai-je en me ruant sur elle.  

Bien qu’étant encore peu habituée à un tel engouement, elle accepta mon étreinte. Puis elle reprit quelques secondes plus tard en plaisantant :

-J’en connais un qui va fondre en te voyant, allez ! Viens maintenant !                            
-Olaf ? Répliquai-je faisant exprès de pas comprendre.
                               
Elsa me donna un coup de coude et me tendit deux béquilles que Kay avait apporté tout à l’heure pendant que je dormais.  
                                       
-En piste ! Conclut-elle.
                                                                                                   
Nous sortîmes de la chambre dans une grande euphorie. J’avais l’impression que le couloir était interminable, d’autant plus que je m’emmêlais les jambes dans mes béquilles. Elsa m’aida. Le cœur battant, nous arrivâmes devant la porte d’où s’échappait une musique de Wagner. Kay nous attendait droit comme un piquet avec son bâton. Il donna trois grands coups quand nous fûmes à son niveau.
                                                                           
-La Reine Elsa d’Arendelle et la Princesse Anna d’Arendelle ! Annonça-t-il d’une voix grave.

Les invités se figèrent aussitôt pour observer notre entrée. Je leur lançai un petit coucou de la main faisant tomber une de mes béquilles. Pendant qu’Elsa me la ramassa non sans me jeter un regard désespéré, je cherchais le buffet du regard. Il fallait que j’y aille vite ! Il ne restait plus qu’un chocolat ! Elsa avait beau me répéter que la gourmandise était un vilain défaut j’étais prête à être envoyée dans le Niflheim si je me retrouvais dans une salle remplie de ce succulent met pour l’éternité.

L’instant de notre annonce une fois passée je me ruais un peu maladroitement jusqu’à l’étal et m’emparais de la dernière douceur laissant son goût amer et sucrée fondre dans ma bouche. Raiponce vint bientôt me rejoindre.
                                                   
-Toi aussi tu es une potente, dit-elle pour que je compatisse.                            
-Oui mais moi je ne l’ai pas voulu, répliquai-je.
                                             
En fait j’étais déçue. Je ne voyais pas Kristoff.
                                                 
-Il est dans le jardin je crois, précisa Raiponce comme si elle avait lu dans mes pensées.          
-Merci ! Clamai-je la laissant en plan pour voir si ce qu’elle disait était vrai.  
             
Passant par la porte qui menait au parc de derrière, je me retrouvais dans le petit couloir ouvert dont les colonnes étaient garnies de belles fleurs violettes. A mon grand regret, il n’y était pas. Je m’approchai alors des rosières et allai m’asseoir sur le banc en pierre pour reprendre mon souffle. Dans les scènes romantiques c’était toujours là que le beau prince charmant apparaissait avec un bouquet de fleurs qu’il tendait à une belle demoiselle.

Il lui donnait ensuite un baiser d’amour piquant laissant libre court à ses mains sur son corps puis le couple dansait ensuite toute la nuit. Bon pour le baiser c’était bon, pour la danse ce n’était pas la peine, restait peut-être les fleurs…
             
-Aaaaaaahhhh !! Criai-je soudain tandis qu’on m’empoignait le bras.  
-Pardon Anna c’est encore moi, chuchota Raiponce.                                              
-Qu’est-ce que tu veux ? Pourquoi tu n’es pas avec Flynn ?  Râlai-je.                        
-Chut ! Il parle avec Kristoff, murmura-t-elle.                                                                            
-Mais tu viens de me dire qu’il était dans le jardin ?! Clamai-je exaspérée.                              
-Oui je sais mais…En réalité…Je t’ai dit ça pour pouvoir te soigner tranquillement, expliqua-t-elle d’une voix mystérieuse.                                        
-Me soigner ?!  Répétai-je ahurie.                                                                                                
-Oui par magie, je suis désolée de ne pas avoir pu jusqu’à maintenant mais personne n’est au courant à Arendelle…Et toi comme moi savons comment la magie était perçue dans le passé par tes ancêtres.
-Oui je sais, la coupai-je, mon grand-père Runeard ne l’aimait pas…Maugréai-je.

Et il avait raison, pensai-je pour moi-même alors qu’une bref souvenir de Papa nous racontant une histoire de Forêt Enchantée où Papy était mort s’imposa dans ma tête.  
                             
-Mes aïeux n’auraient pas été comme ça s’ils avaient connu Elsa…Et toi du coup…Tu as donc des pouvoirs comme elle ? Déduisis-je.                                                      
-On peut dire ça comme ça…Minauda Raiponce.

Puis sans même me laisser le temps de lui poser d’autres questions, elle agrippa ma cheville –non sans une quelconque finesse- et se mit à chanter :    
                           
-Fleur aux pétales d’or, répand ta magie, inverse le temps rend-moi ce qu’il m’a pris, guéris les blessures, éloigne la pluie, ce destin impur rend-moi ce qu’il m’a pris…Ce qu’il m’a pris.  

Plus étonnée par sa main qui s’illumina que par sa drôle d’incantation, je constatai bientôt avec effroi que ma cheville avait dégonflé et que la douleur était passée.      
                         
-Depuis quand as-tu ça ? Demandai-je fascinée.                                                  
-Ma naissance, répondit-elle simplement.                                                                                      
-Comme Elsa, chuchotai-je plus pour moi-même que pour elle.
     
Ma nature curieuse aurait aimé lui demander des tas de choses à propos de son pouvoir de guérison. C’était comme si je la voyais sous un autre jour.  
                                                                                                                   
-Bon tu peux filer danser avec ton montagnard maintenant ! Me dit-elle.  

Je l’enlaçai pour la remercier et courus dans la salle de bal. Il faisait bon à l’intérieur. Contrairement à tout à l’heure je n’eus aucun mal à entrevoir Kristoff qui était en train de discuter avec Eugène et Elsa. Ils restèrent ébahis en voyant que je marchais correctement. Sauf Flynn qui me fit un clin d’œil discret. Toutefois l’heure n’était pas aux questions.

Tandis que j’allais me poster à côté d’eux, Kay réclama une fois de plus l’attention de tout le monde.

-Sa Majesté la princesse Anna désire refaire une cérémonie de couronnement pour son altesse royale la reine Elsa d’Arendelle ! Clama-t-il.

La foule se tut attendant avec patience. Cette fois, il n’y eut pas d’atmosphère solennelle comme à l’église. La musique était plus légère et les mots des rois furent prononcés rapidement. Puis Olaf couronna sa créatrice sous nos yeux amusés en posant une tiare de glace. Il lui tendit ensuite sa carotte pour faire office de sceptre et elle créa elle-même une boule de neige pour représenter le sacre.

-A Elsa ! La meilleure des reines d’Arendelle qui a su vaincre sa peur ! Déclara le bonhomme de neige.                                                                                  
-A Elsa ! Reprirent tous les invités.  
                                                                     
Ils applaudirent tous dans cette chaleureuse ambiance. Alors que je battais des mains avec eux, je vis bientôt ma sœur interrompre à nouveau le majordome pour lui glisser quelque chose à l’oreille.

-La reine d’Arendelle réclame encore un peu de votre attention ! Cria-t-il à nouveau, elle demande à Sir Bjorgman de venir la rejoindre.
Le regard des invités opina immédiatement de droite à gauche cherchant l’identité du mystérieux inconnu qui devint rouge pivoine à son appellation. Je ris intérieurement bien qu’un peu inquiète sur ce que ma sœur préparait. Essayant de se faire le plus discret possible, Kristoff finit par rejoindre Elsa.
-Veuillez vous agenouiller Lord Bjorgman, confessa-t-elle sous nos regards surpris.

Un silence religieux s’installa dans la grande salle. Tout le monde était attentif, y compris moi puisque je ne savais pas ce qui allait se passer. Ma sœur attendit qu’il relève la tête pour continuer :

-Monsieur Kristoff Bjorgman, vous qui avez su venir en aide à la princesse Anna lors de la congélation du royaume, vous qui êtes un des plus grands fournisseurs de glace de la région, je vous nomme sur le champ, Lord Kristoff Bjorgman, duc de la plaine des trolls et livreur de glace officiel du royaume ! Voici une médaille pour votre bravoure et votre sincérité à veiller sur ma sœur et les autres citoyens d’Arendelle ! Félicitations à vous !

Alors que je manquai de pouffer de rire aux titres trouvés à la va vite par Elsa, je la vis passer une belle médaille argentée agrémentée d’un flocon autour du cou de mon beau montagnard qui se releva après cela sous les applaudissements de la foule. Je faillis m’exploser les mains à force de les battre pour montrer que j’étais fière de lui.

-Lord Bjorgman…C’est pas mal ! Commenta Flynn, toutefois c’est mieux prince consort !
-Eugène, soupira Raiponce.

Mais je m’en fichai. Kristoff aurait pu ne pas avoir de titre, il restait l’homme pour qui mon cœur battait. Et cette fois pour de vrai. Les habitants se dissipèrent à nouveau au rythme de la musique et je le vis enfin s’approcher de moi. Il posa une main ferme dans mon dos nu emplissant mon corps de mille frissons.

-C’était très réussi, soufflai-je en observant sa tenue royale.
-Oui, dit-il gêné, mais je ne suis pas mécontent que cela soit fini.

Je ris alors qu’il m’enlaça. Puis il déclara à son renne :  
                 
-Sven approche.  
                                                                                   
L’animal arriva en tenant une rose rouge dans la bouche.

-Merci, déclarai-je de la même couleur que mon présent tandis qu’Elsa et les autres me regardaient ravis.                                                                                                      
-M’accorderiez-vous cette danse mademoiselle Anna d’Arendelle ? Chuchota discrètement Kristoff alors que la musique reprenait.
                                                                                     
Mon cœur martela ma poitrine de plaisir. Je plaçai ma main comme il fallait sur l’épaulette de son smoking noir. Il était nerveux, je le sentais. Pourtant il faisait des efforts pour paraître normal.          
                     
-Avec plaisir, dis-je en souriant.          
                                                                     
Il posa sa main droite contre ma taille et sa main gauche sur mon épaule. Nos tailles se rapprochèrent en même temps qu’une étrange chaleur. Sa bouche effleura ensuite la mienne et il murmura :
                           
-Vous êtes très belle Anna.                                                                                                
-Vous aussi Kristoff ! Clamai-je.  
                                                                                       
Pour toute réponse il m’entraîna et nous dansâmes heureux jusqu’au matin.


Mais la vraie question est de savoir si @Frantzoze serait tombé amoureux de ce chapitre-là ?! Razz

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Ven 18 Juin 2021, 21:04
Et on enchaîne tout de suite avec les spoilers sans contexte du chapitre 2 Smile

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Ven 18 Juin 2021, 21:25
Voici donc sans transition le chapitre 2 de retour vers le passé : Rêves profonds :

Chapitre 2 : Mariages :

Une tombe. Deux tombes. Mon cœur s’alourdit.

-Que les jeux commencent ! S’exclama Elsa au lointain.

Vingt-deux mars 1841 nous fêtions le retour du printemps et mon anniversaire. C’était la première fois que ça arrivait depuis le règne de ma sœur adorée. Sept mois déjà qu’elle était reine ! Comme le temps passait vite et pourtant…J’avais encore l’impression que c’était hier que toute notre aventure s’était déroulée. Aujourd’hui dix-neuf ans et toujours pas mariée. Je ne sais pas ce qu’attendait Kristoff mais ça commençait à devenir long ! Non Anna du calme. Il le fera au moment voulu, me grondai-je. J’observai les tombes. Les lettres en vieux futhark me fixaient. La prairie était fraîche. Je pus sans problème déposer les crocus, emblème de la famille royale…Les fleurs préférées de Maman.
Puis je commençai mon discours distinguant mes mots à travers un voile d’émotions :

-Je sais que vous êtes déjà au courant mais je tenais quand même à vous le dire : j’ai fait une bêtise avec Kristoff… En fait c’est plus à Maman que je m’adresse, ne le prends surtout pas mal Papa mais c’est ainsi…Bon peu importe de toute façon. Comment vous le dire sans me prendre un coup de foudre sur la tête…Hum… Disons que je ne suis plus la petite fille chaste que j’étais hier, avant-hier ou encore avant-avant-hier ! Oui je sais Maman ce n’est pas bien ! J’imagine que toi et Papa vous avez attendu jusqu’au mariage ! Mais moi le problème c’est que le mariage il ne s’annonce pas, et que j’aime Kristoff de plus en plus. Je sais que c’est le grand amour tu vois ! Je ne l’aurais pas fait avec n’importe qui ! Je ne suis pas du genre à faire confiance aux inconnus… Oui Maman c’était ironique ! Ah… Est-ce qu’Elsa est au courant…Non bien sûr que non…Enfin je n’espère pas. Maman ! Voyons ! bien sûr que je suis discrète ! Enfin voilà je tenais à vous le dire. Qu’est-ce que vous me conseillez de faire ?! Demander à Elsa d’arranger enfin un mariage avec Kristoff ? Certainement non…Elle se poserait trop de question. Et elle dirait que ce n’est pas dans les règles. Quoi Maman ?! Tu désires savoir quand ça m’est arrivé ? Y a deux mois environs. En fait je ne te l’aurais sans doute pas dit, si en plus de cela, il n’y avait pas le deuxième problème… Non s’il te plaît attends avant de lâcher la foudre… Disons que je n’ai plus de menstruations depuis deux mois précisément et d’habitude je ne suis jamais en retard…Bon…Oui… D’accord je ne me suis pas arrêtée à deux mois non plus dans nos ébats…Mais c’est ta faute aussi ! C’est toi qui avais des exemplaires de la Duchesse de Funningur cachés dans la bibliothèque aussi ! Quoi ? Moi de mauvaise foi ?! Oui bon un peu…Enfin…Tu peux lâcher la foudre maintenant si tu veux.

Forte heureusement rien ne se passa. Je cherchai ma respiration alors que le soleil tapait de plus en plus fort sur mon dos. Après un long moment de silence qui m’apaisa, je repris :

-Je ne sais pas comment me débarrasser de cette situation. Je sais que je suis au bout d’une impasse. Oh ! Maman aide-moi par pitié ! Apporte-moi de l’aide… Mais pas une fausse couche s’il te plaît… Je n’ai pas envie de souffrir comme ça a été ton cas s’il te plaît…

Ça, je ne voulais pour rien au monde. Quitte à être enceinte, je trouverai forcément une autre solution ! Même Kristoff n’était pas encore au courant.

-Anna que fais-tu là en retrait !? S’exclama soudain ce dernier, notre équipe vient de perdre le premier jeu à cause de toi.
-Oh…Pardonne-moi, dis-je en lui souriant avec niaiserie.

Il me dévisagea, gêné. Il s’avança ensuite vers moi suivi de Sven et s’excusa après avoir vu que j’étais face aux tombes de mes parents.

-Je ne sais pas si je serais apte à participer, je ne me sens pas très bien, murmurai-je sentant un affreux liquide aigre remonter le long de ma gorge.
-C’est vrai que tu es toute blanche, admit mon beau livreur de glaces, tu devrais aller te reposer dans ce cas au lieu de rester au soleil.
-Non, non, rassure-toi je n’en suis pas non plus au point de tomber en diapason, plaisantai-je alors qu’une nouvelle aigreur d’estomac faillit me faire vomir.

Kristoff haussa aussitôt un sourcil non convaincu. Ignorant son geste, je lui demandai d’approcher auprès de moi. Il me rejoint d’un pas bourru et je le pris par le bras.

-Surtout ne me prend pas pour une folle, déclarai-je tandis qu’il me regardait en souriant.
-Depuis que je te connais le mot « folie » ne m’étonne plus ! Répondit-il en plaisantant.

Je me renfrognai aussitôt et lui lançai un regard paniquée en demandant :

-Tu penses que je suis folle c’est ça ?!

Le montagnard devint pâle et se rattrapa comme il put :

-Euh…Non, non tu ne l’es pas…C’est juste que tu as quelquefois des idées farfelues et comme tu es quelqu’un d’exci…Enfin…Non de dynamique…Il m’arrive…D’avoir du mal à te suivre.

Sven le réprimanda immédiatement alors que je ne savais plus quoi faire.

-Bien dans ce cas, ce n’est peut-être pas une bonne idée après tout, murmurai-je vexée.

De plus en plus désolé, Kristoff me prit alors dans ses bras en murmurant :

-Pardon Anna…Je n’aurais pas dû te manquer de respect…Surtout en ce lieu…J’aime ton être…Qu’importe si tu n’es pas parfaite.

Il m’embrassa tendrement alors que je retrouvai le sourire. Je me raclai enfin la gorge, espérant chasser pour quelques minutes les ultimes bouffées de chaleur qui menaçaient de sortir, et j’entonnai à voix haute :

-Bien…On y va dans ce cas…Papa, Maman je vous présente Kristoff le livreur de glaces officiel d’Arendelle qui est aussi l’homme que j’aime le plus au monde.

Un peu surpris au départ, mon montagnard joua bientôt le jeu et dit sur un ton très sérieux :

-D’ailleurs à ce propos puisque nous sommes en si bonne compagnie, j’ai moi aussi quelque chose à annoncer.

Je fus tout de suite décontenancée. Mon beau glacier était en train de se mettre… A GENOU DEVANT MOI ! Non, non, non ce n’était pas possible…Mes parents n’avaient pas pu exaucer mon souhait aussi vite…Et pourtant… C’était bel et bien cela… SI C’ETAIT VRAIMENT CA ! UNE DEMANDE EN MARIAGE ! Pour le coup je faillis vraiment rejeter le petit déjeuner de ce matin mais je me devais de résister.

-Il est vrai que j’aurais aimé un endroit un peu plus plaisant pour te demander ça, reprit-il, mais tant pis je me lance…Au moins nous sommes seuls…Enfin façon de parler…Bafouilla-t-il encore en s’emmêlant les pinceaux.

Respire Kristoff chéri, respire ! Toi aussi Anna respire ! Murmurai-je intérieurement.

-Bref… Princesse Anna d’Arendelle je sais que nous nous connaissons depuis moins d’un an mais il ne m’a pas fallu longtemps pour comprendre que tu étais la femme de ma vie, c’est pourquoi aujourd’hui je souhaite t’épouser.

C’était maladroit mais touchant… Mais que devais-je dire moi dans tout ça ? Encore pétrifiée par l’émotion, je le vis alors sortir un petit écrin rond à mon effigie où siégeait une magnifique bague en argent ornée d’un flocon brillant. Mon sang ne fit qu’un tour et je me transformai bientôt en un gigantesque rubis.

-Voudrais-tu devenir Mme Anna Bjorgman ? Insista-t-il voyant que je ne réagissais pas.

Quelle idiote ! Il fallait le rassurer vite ! Me grondai-je.

-Mon renouveau ne serait pas accompli sans toi, finis-je par répondre très émue.

Comprenant que ça voulait dire « oui » il me passa la bague au doigt non sans un quelconque tremblement et m’approcha alors délicatement vers lui pour qu’on puisse s’embrasser. Au contact de sa langue la nausée qui m’avait envahie tout à l’heure, disparut sur le champ pour laisser place à la merveilleuse exaltation de ses lèvres, à nos bouches qui ne cessaient de s’entrouvrir et se fermer afin de ne pas se quitter. Notre étreinte ne cessa de s’accroître et je me surpris à repenser à nous deux lorsque nous avions fait l’amour la première fois. Celle qui m’avait fait entrée dans un autre monde. Celle qui m’avait fait le plus angoisser par mon inexpérience. L’euphorie lorsqu’il m’avait déposé sur le lit. La timidité lorsque nous avions enlevé nos vêtements. Heureusement il faisait nuit ! La chaleur de son corps bouillant contre le mien. Les préliminaires à la fois délicates et douloureuses. Il y était allé progressivement ne me brusquant pas alors que j’aurais aimé qu’il soit plus ardent. Ses caresses…Ses baisers…Ses paroles…Tout me faisait encore frissonner…Si bien que je me sentis de plus en plus moite dans le bas-ventre. Kristoff avait réussi à accomplir les descriptions les plus passionnantes et sensuelles qui se trouvaient dans Croqué par le crocus ou Prise par un Northuldra à mon plus grand plaisir. Oui…Nous avions fait l’amour et cela avait été une de mes plus belles expériences. Puis les sous-vêtements du bas s’étaient rendus à leur tour nous plaquant l’un contre l’autre. J’avais voulu mettre la couette pour essayer de cacher ce crime aux yeux du monde et en particulier d’Elsa même si je savais qu’elle ne penserait jamais que sa petite sœur puisse être comme aussi ouverte à ce sujet. Et pourtant si ! J’avais agi ainsi, je m’étais ouverte, telle Jeanne d’Arc ouvrant le pont-levis d’un château. La lance avait fait mal pour une première attaque. Mais au fur et à mesure que les flèches s’étaient envoyées pour s’approprier le château, le mal avait été remplacé par le bien. Nous n’avions pas arrêté de souffler mais je m’étais retenue pour les gémissements. Par respect pour Elsa et les autres. Ça avait été si bon. Je m’étais enfin sentie vivre.

Il fallait que je lui dise que j’étais enceinte…Non Anna…Il ne fallait pas gâcher un aussi bon moment… Néanmoins il avait besoin d’être au courant…C’était le père après tout.

-Kristoff, j’ai quelque chose à t’apprendre…Commençai-je.

Mais à ce moment-là Elsa arriva :

-Bas alors vous faites quoi ? Les villageois vous attendent ! S’écria-t-elle en riant, la première partie des jeux est finie les autres reprendront après la cérémonie ! Elle est dans moins d’une heure d’ailleurs !
-La cérémonie, répétai-je bêtement, mais quelle cérémonie ?!
-Bas celle de ton mariage voyons ! Tu as accepté au moins ? Lança-t-elle avec moquerie.
-Oui…Mais je ne comprends pas…Nous nous marions aujourd’hui ?! Et comment se fait-il que tu sois au courant et pas moi ? Répliquai-je étonnée.
-Ça a été très dur de ne pas te révéler le secret, déclara Olaf de sa petite voix fondante.

Loin d’être fâchée par le fait que la création de ma sœur était elle aussi dans la confidence, je lui fis un gros câlin. J’étais encore toute sonnée. Ça faisait trop de nouvelles en même temps ! J’étais à peine fiancée que j’allais me marier dans moins d’une heure ! …J’eus aussitôt envie de pousser un cri de souris pour montrer ma joie mais je me retins. En fait je ne bougeais plus, trop absorbée dans mes rêveries.

-Le temps tourne mademoiselle tête en l’air, finit par murmurer Elsa en faisant des tic-tacs en rythme avec des flocons.

Je rougis aussitôt en reprenant mes esprits. Je laissai donc Kristoff pour aller me préparer dans ma chambre. Mon cher et tendre devait faire de même. Ce fut Kay qui s’occupa de lui. Quant à moi, j’avais l’aide de Gerda qui s’empressa de me conduire à…La chambre de mes parents. Le lieu était resté inexploré depuis leurs morts. L’odeur du parfum de ma mère régnait encore dans la pièce. La domestique ouvrit bientôt les volets pour faire rentrer l’air nouveau de cette chambre enfermée ainsi depuis près de trois ans et demi. Puis elle s’attarda sur une malle bien remplie de couleur bourgogne, d’où elle en sortit une vieille mais magnifique robe de mariée. Elle était de style empire en velours blanc, agrémentées de flocons brillants sur la poitrine.

-Ceci est un petit rajout de la reine Elsa, précisa-t-elle alors que ses yeux se voilaient de chagrin, quand votre sœur et vous êtes nées, votre mère…La reine Iduna m’avait demandé de conserver cette robe pour qu’un jour vous puissiez la mettre à vos mariages.
-Elle est vraiment belle, avouai-je imaginant Maman drapée dedans.

Une boule à la gorge m’envahit et je tentais tant bien que mal de ne pas montrer mes larmes. Gerda sentant que j’allais m’effondrer, me prit tendrement dans ses bras. Nous restâmes silencieuses quelques secondes avant qu’elle ne s’essuie les yeux et dise d’une voix enjouée :

-Allez ! pressons-nous ! C’est bientôt l’heure !

En moins de dix minutes je fus complètement prête, bien que le passage fût un peu serré au niveau des hanches.

-Il faudra faire attention sur le chocolat la prochaine fois, rit-elle.

Je fis semblant de me joindre à elle, même si je savais très bien que ça n’avait rien à voir avec ma gourmandise préférée. Je me sentis oppressée prise d’une nouvelle bouffée de chaleur.

-Vous avez bientôt fini ? Demanda Elsa passant la tête par la porte, j’en connais un qui commence à stresser.

Comme une idiote je faillis demander qui avant de réaliser qu’elle parlait de Kristoff. Gerda termina de me faire mon chignon tressé avant d’ajuster un long voile transparent qui me descendait jusqu’aux pieds.

-Tu es splendide, dit ma sœur en me prenant dans ses bras.

Puis contre toute attente elle se mit à pleurer.

-Elsa ? Murmurai-je sentant que les larmes me montaient aussi dans les yeux.

Je m’effondrais à mon tour contre elle déversant mon stresse. C’était l’un des plus beaux jours de ma vie après le fait que nous étions enfin réunies.

-Allons, allons, du calme Anna…Tu es toute belle et toute grande…Je suis désolée…C’est ma faute…C’est l’émotion, murmura-t-elle.
-Tu pourrais me faire un bonhomme de neige ? Bafouillai-je, je pense que ça me déstresserait.

Olaf qui comme à son habitude était là aussi s’approcha et dit à ma sœur :

-Oh oui ! J’ai toujours eu envie d’avoir une petite sœur moi aussi ! Parce que Guimauve c’est un méchant grand frère !

Elsa rit et fit tournoyer ses mains pour faire apparaître un bébé bonhomme de neige d’une cinquantaine de centimètres avec un ruban rouge et des fleurs en guise de boutons.

-Bonjour à tous je m’appelle Helga et j’aime les gros câlins, zozota-t-elle.
-Oh ! C’est une merveille grande sœur ! M’exclamai-je tandis que Gerda me nettoyait les larmes de tout à l’heure les remplaçant par un maquillage léger mais visible.
-Alors ? Toujours anxieuse ? Me confia bientôt Elsa quand tout fut fini.

J’essayai de prendre un air détaché et repris :

-Quoi ? Moi anxieuse ? Mais je ne l’ai jamais été ! Ça, c’est plutôt pour toi !

Ma sœur désespérée fit un petit non de la tête puis elle m’indiqua qu’il était l’heure de partir.

Kristoff et les autres nous attendaient dans la même chapelle où Elsa avait été couronnée. Mon cœur cognait à cent à l’heure alors que tout le monde me dévisageait. Toute la foule avait été au courant. J’avais été la seule idiote à ne pas avoir entendue parler de ce secret. Cette idée m’excita de plaisir. La chorale chantait au-dessus de nous tandis qu’Olaf m’accompagnait à petit pas vers l’autel. Mon livreur de glace nous y attendait dans un splendide costume gris clair retenu par une jolie lavallière. Il fut stupéfait devant ma robe de mariée et me chuchota un rapide « tu es belle » qui me fit monter au septième ciel. Tandis que le prêtre commença la messe, j’observai les invités dans la salle. Tous ces visages bouffis, vieux, jeunes nous fixaient émerveillés. Au premier rang siégeait la famille de Kristoff, heureuse de voir que leurs prédictions avaient été accomplies. Il ne manquait que Grand Pabby à l’appel. Il n’avait pas pu venir car en ce moment c’était la période où il devait trouver des pierres d’énergies en lien avec la nature. Je repérai bientôt Eugène et Raiponce dont le ventre avait dégonflé depuis qu’elle avait accouché au mois de novembre dernier. D’ailleurs ma prédiction avait été la bonne puisque ma cousine avait accouchée d’un beau petit Pascal endormi dont le soleil venait éclaircir ses cheveux d’or. Et qu’en serait-il de mon enfant ? Aurait-il mes cheveux ? Les yeux de mon mari ? Oui il fallait qu’il ressemble à Kristoff comme ça il serait aussi beau que lui…

Perdue dans mes pensées, je n’entendis rien de la cérémonie si bien que le prêtre passa enfin à la scène finale :

-Anna, Helga, Christia d'Arendelle voulez-vous prendre pour époux Kristoff, Kaspian, Andréas, Bjorgman pour le meilleur et pour le pire, promettez-vous de le chérir, de l’honorer jusqu’à que la mort vous sépare ?
-Oui je le veux, déclarai-je d’une voix posée qui résonna en écho dans toute l’église.
-Et vous Kristoff, Kaspian, Andréas Bjorgman voulez-vous prendre pour épouse Anna, Helga, Christia d’Arendelle pour le meilleur et pour le pire, promettez-vous de la chérir, de l’honorer jusqu’à que la mort vous sépare ?
-Oui je le veux, répondit-il faisant tomber toute la pression qui avait alourdi mon corps jusqu’à maintenant.

Nous échangeâmes ensuite nos alliances puis le prêtre conclut enfin :

-Alors par les liens sacrés du mariage je vous déclare mari et femme…Vous pouvez vous embrasser.

Ce fut la chose la plus facile à faire de toute la célébration. Nous eûmes l’impression d’être coupés du monde, ne nous préoccupant plus de savoir si les gens nous regardaient pendant que nous échangions nos langues dans un baiser long et passionné. Nous reçûmes alors de tout : Des applaudissements, des sifflements et des cris de joies qui renforcèrent notre étreinte.

Ça y est j’étais Madame Bjorgman ! Mariée à mon grand amour ! Tout rentrait dans l’ordre ! La deuxième partie du grand tournoi des jeux allait pouvoir se poursuivre !

-Que tout le monde aille prendre place dans le jardin, annonça Elsa, la suite des jeux du printemps va continuer ! Je vous laisse aux bons soins de son altesse Raiponce et Eugène de Corona ! La princesse Anna, Lord Bjorgman et moi-même nous vous rejoindrons d’ici peu !
Sans protester les invités ressortirent donc de la chapelle pour suivre les ordres de ma sœur chérie.
-Tu ne participes plus ? M’étonnai-je.

Son regard si joyeux prit soudain son sérieux et elle expliqua gênée :

-Non ! Avant il y a une autre partie de la tradition à vérifier… Et crois-moi ce n’est pas de gaieté de cœur que je la fais !
-Quoi donc ?! Paniquai-je.
-Bon ne t’offusque pas petite sœur…Mais euh…Je dois vérifier…Que tu es toujours vierge, bredouilla-t-elle devenant de plus en plus rouge.

Mince de mince… Bon tant pis je n’avais pas envie de dire mince mais… m*rde ! Une bouffée de chaleur me reprit et la nausée qui avait réussi à tenir jusqu’à maintenant dans mon estomac se déversa sur le joli par terre de la chapelle. Heureusement elle n’avait aucunement tâché la robe. Kristoff me rattrapa alors que je manquais de tomber et Elsa faisant un grand effort pour ne pas vomir à son tour à cause de l’odeur impitoyable tenta de me rassurer :

-Ne t’inquiète pas comme ça Anna nous ne serons que trois à vérifier et nous attendrons à côté que cela se passe, il faut y aller…
-Oui je sais ! Maman l’a fait avant nous et elle n’en est pas morte ! Dis-je en relativisant, enfin…Pas morte à cause de ça…Enfin je ne pense pas…

Non en réalité ça n’allait pas du tout là ! Ça y est j’avais le droit à mon coup de foudre sur la tête ! Merci Papa, Merci Maman… Ce n’était vraiment pas le moment ! Oui bon d’un côté il fallait bien qu’Elsa le sache un jour. Elle n’était pas bête non plus, elle se doutait que si le bébé naissait au mois d’octobre il n’aurait pas pu se faire au mois de mars. Pourtant je sentais que ça allait venir gâcher le reste de ma journée. Le chemin du retour se fit en silence. J’affichais un maigre sourire. La chapelle se fit de nouveau petite. Nous rentrâmes par la cour de derrière. On approchait dangereusement de ma chambre. J’aurais aimé m’enfuir en courant mais j’avais encore trop mal à la tête pour que ça se produise. Ma porte s’ouvrit. Le lit était déjà prêt. Je trouvai ça gênant.

-Le drap est blanc exprès, précisa Elsa, courage Anna ça va peut-être faire mal ! Ajouta-t-elle tout en emmêlant ses mains à cause de la gêne, enfin…Moi je te dis ça mais en vrai je n’en sais absolument rien hein ! Je l’ai lu comme toi dans les romans de la Duchesse !

Ce qui allait faire mal c’était surtout l’annonce de la vérité ! Pensai-je amèrement. A contrecœur Kristoff et moi rentrâmes dans la chambre. La porte se referma comme une tombe derrière nous.

-Bon… Qu’est-ce qu’on fait maintenant ? Demanda-t-il aussi perdu que moi.
-Soit l’un de nous se blesse et tâche le drap soit on lui dit la vérité…Personnellement j’opte pour la deuxième solution même si elle ne va pas être agréable, déclarai-je.
-Tu es sûre de toi ? Demanda-t-il encore.
-Oui, elle va très vite s’en rendre compte toute seule de toute façon, repris-je.
-L’idée de la blessure n’était pas mauvaise non plus, ça évitera de déchaîner une nouvelle tempête de neige sur tout le royaume, plaisanta-t-il.
-Auriez-vous peur monsieur Bjorgman ? Me moquai-je.
-Moi ? Peur de finir congeler comme tu as pu l’être ?! Mais non voyons ! Répondit-il ironique…M’enfin tu sais…Je ne suis pas un expert là-dessus mais je crois que si tu tombes enceinte après que nous l’avons fait mariés elle n’en saura rien.

Ce fut donc le premier aveu de la journée.

-Le fait est que…Je le suis déjà, dis-je baissant la tête de honte.
Kristoff mit un temps à réaliser ma phrase. Mais une fois qu’il eût compris il s’exclama :
-Tu es sérieuse ?!

Alors que j’hochai la tête, il me fit voler dans ses bras comme lors de notre premier baiser et m’embrassa fougueusement.
Nous entendîmes alors toquer à la porte.

-Anna, Kristoff tout va bien ? Se risqua à demander Elsa.

Sans même attendre notre réponse elle rentra dans la chambre. Elle resta bête en voyant que ni l’un ni l’autre ne nous trouvions dans le lit.

-Pourrais-je avoir une explication ? Se risqua-t-elle à demander.

Je pris une profonde inspiration et dis calmement :

-Voici le résultat de ton drap.
-Il est toujours blanc, déclara-t-elle tandis qu’une méchante colère venait alourdir ses beaux yeux bleus.
-Eh bien justement il ne deviendra pas rouge, insistai-je, car… Notre premier rapport sexuel a eu lieu il y a deux mois.

Les joues d’Elsa prirent immédiatement cette couleur avant qu’elle ne s’exclame :

-Excusez-moi ?! Êtes-vous sérieux ? Anna…Je…Je te croyais plus prude que ça !

Je tombais des nues, la trouvant soudain naïve…Ou bien avait-elle voulu simplement fermer les yeux pour ne pas avoir à affronter la réalité…Aussi je décidais de relativiser par un ton plaisant :

-Moi prude ?! En lisant les romans de la Duchesse de Funningur…Cela aurait dû t’alarmer…Je suis comme ces héroïnes ! Faible au pêché de chair et à l’amour ! Et je t’avouerai même que cela était tellement bien…
-Anna épargne-moi les détails par pitié ! Grogna-t-elle en ayant un haut le cœur.

Me sentant confiante puisque sa colère semblait se dissiper, je continuai dans ma lancée glissant par la même occasion l’annonce du bébé :

-Tu devais regarder le sang du lit je te rappelle ! Te raconter les détails, ne change rien ! Donc je disais cela était tellement bien… Qu’au cours de ces deux mois il y a même autre chose qui s’est ajouté !

Elsa n’eut pas le temps de comprendre que Kristoff s’écria fier de lui :

-Anna est enceinte !

La gifle partit instantanément. Oh ! Elle ne fut pas forte mais je sentis une légère engelure contre ma joue.

-Très bien, acquiesçai-je accumulant la punition sans rechigner.
-Vous pouvez partir en lune de miel tout de suite, cracha-t-elle alors que des larmes de colères commençaient à perler dans ses yeux.

Je m’alarmai tout de suite :

-Mais et les jeux et…
-J’AI DIT QUE VOUS POUVIEZ PARTIR ! Hurla-t-elle à nouveau, tu as trahi ma confiance Anna !

J’encaissai sa remarque par un pincement au cœur. J’aurais aimé la serrer contre moi car je n’aimais pas la voir fâchée contre moi. Surtout après tant de temps séparées l’une de l’autre. Voyant que nous ne bougions pas, Elsa sortit de ma chambre et s’en retourna sans doute aux jardins.

-Ce n’était pas vraiment ce que nous avions prévu, commenta Kristoff voyant mon malaise.
-Ça, il fallait s’y attendre, dis-je la mort dans l’âme…Mais bon ça ne va pas gâcher notre lune de miel quand même ! Repris-je optimiste.
-Tu es sûre ? Demanda mon montagnard en fixant mes lèvres tremblantes.

Il savait qu’Elsa et moi ne pouvions pas pleinement être heureuses tant que l’une ou l’autre n’allait pas bien.

-Oui ! Allez ! Viens ! M’enquis-je à contrecœur.

Pendant un peu plus de vingt minutes il m’aida à faire ma valise même si je ne savais toujours pas où nous allions. Nous nous rendîmes ensuite dans le jardin pour dire au revoir au moins à Raiponce et Eugène. Elsa était en train de plaisanter avec eux. Son visage s’assombrit quand elle nous aperçut.

-Félicitation aux nouveaux mariés ! S’exclama le couple de Corona en nous embrassant.
-Merci beaucoup, répondirent nos voix à l’unanime.
-Comment va notre petit filleul ? Repris-je tout en craquant sur les beaux yeux verts de Pascal qui commençaient à s’écarquiller.
-A merveille ! Il arrive à dormir malgré le boucan qui se répand ici ! Fit remarquer Raiponce.
-Et il aimerait bien avoir un cousin et une cousine pour le soutenir, plaisanta Eugène tout en nous dévisageant avec son air charmeur.
-Oh il ne va pas tarder à l’avoir, déclara amèrement Elsa, d’ici sept mois ça sera bon !

Raiponce et Flynn nous regardèrent alors avec des yeux ronds mais contrairement à ma sœur chérie ils le prirent plutôt bien. De plus Eugène fit son fanfaron en répliquant que nous les avions copiés. Ce qui fit moins ruminer Elsa bien qu’elle soit encore en colère contre nous.

-Bon ce n’est pas tout ça mais nous avons une lune de miel qui nous attend ! Conclut Kristoff en m’empoignant par le bras… A bientôt tout le monde !!
-A bientôt ! S’écrièrent Eugène et Raiponce.

Elsa se contenta d’un simple signe de main. Elle allait finir par digérer, il fallait lui laisser le temps c’est tout.
Nous partîmes en traîneau empruntant la fabuleuse route qui nous avait rapprochées lorsque nous étions partis à la recherche de ma soeur. Sven filait à toute vitesse vers une direction qui m’était encore et toujours inconnue. Nous ne parlions pas. me tenait la main enlaçant ses doigts entre les miens. J’aimais cette sensation. A un moment, il se pencha et me frôla la joue. J’en rougis immédiatement. Me sentant obligée de lui rendre la pareille, je me redressai et lui baisai à mon tour… La bouche.

Ce vieux tour de décaler la tête au dernier moment me piégeait à chaque fois. Mais je n’allais pas m’en plaindre bien au contraire !
Le traîneau avança ainsi durant au moins une heure quand nous arrivâmes enfin à destination. Kristoff tira sur la bride de Sven pour qu’il s’arrête… Nous étions devant le magasin d’Oaken.

-J’espère que tu as plus de dix sous sur toi, me moquai-je.
-Oui figure-toi que j’ai déjà tout payé d’avance cette fois, murmura-t-il amusé.

Un peu surprise par sa phrase, je finis par comprendre que c’était dans ce lieu atypique que nous allions passer notre lune de miel. Nous descendîmes de la luge géante et entrâmes vite à l’intérieur du magasin.

-Youhou ! Grand évènement de l’année ! Déclara le marchand après que nous fûmes entrés dans le bazar.
-Bonjour monsieur Oaken, avez-vous nos chambres ? Demanda Kristoff.
-Ça sera dans notre grange de dehors, ja ! S’exclama-t-il.

Donc niveau confort nous aurions le droit au foin. Je trouvais cela hyper excitant même si ça risquait de me gratter ! Toutefois je me demandais bien ce que nous allions pouvoir faire chez le gentil grand monsieur pendant sept jours. Mon montagnard me parla alors de plusieurs visites telles que La Plaine des Trolls, La Montagne du Nord ou encore Arnevik ville des brigands. Je ne lui avouai pas que j’attendais la visite du dernier lieu avec impatience même si je doute qu’elle fût convenable pour une femme enceinte. Il faudrait être idiot pour s’y aventurer dans mon état d’ailleurs ! Mais tant pis, je prendrais le risque !

Oaken nous donna bientôt les clefs de la grange et Kristoff renchérit :

-Nous allons, nous installer nous viendrons ensuite pour le sauna.
-C’est d’accord, dit le commerçant de sa voix fluette.

Mon enthousiasme reprit le dessus quand j’entendis le mot « SAUNA ». J’étais prête à me gratter à cause du foin si je pouvais tous les jours profiter de cette activité !

Nous ressortîmes donc et le montagnard installa le traineau sur le côté pour ne pas que cela gêne les autres passants. Nous rentrâmes bientôt dans la grange pour y déposer nos affaires et je découvris étonnée que le foin avait été agencé comme matelas par-dessus une grande couverture blanche…Peut-être que cela ne gratterait pas finalement !

-Je suppose qu’il faut nous changer ? Demandai-je.
-Oh pour cela très simple ma Anna chérie, il te suffit juste de te déshabiller et de te passer une serviette autour de ton corps, répondit-il en me lorgnant déjà avec envie.

Je m’empourprai de plaisir alors que mon nouveau mari commença délicatement à passer ses grandes mains de montagnard sur mon chemisier. Dans des gestes tendres, il me défit progressivement les vêtements et les sous-vêtements me rendant complètement nue.

-Tu pourrais tout aussi bien y aller comme cela sinon ! Reprit-il ayant de plus en plus de mal à contrôler son corps d’homme.
-Hum…Hum…Monsieur Bjorgman je vous suggère de retrouver votre sérieux ! Clamai-je en me râclant la gorge bien que l’envie fût en train de monter pour moi aussi.

Mais mon beau montagnard n’écouta que son cœur. En quelques secondes, nous nous retrouvâmes sur le lit improvisé, nous enlaçant avec force et tiédeur. Nous honorâmes convenablement notre lune de miel une première fois. Il nous fallut un temps avant de reprendre pleinement nos esprits et notre souffle. Aucun de nous voulait encore se rendre au sauna à présent puisque nous étions bien, collés l’un contre l’autre. A mon grand regret, ce fut lui qui se leva en premier. Il enfila un frac noir et me tendit bientôt un maillot de bain beige en grommelant d’une voix ironique :

-Mais enfin ! Madame Anna Bjorgman ! Qu’est-ce que c’est que cette tenue indécente pour aller au sauna ! Et votre maillot de bain alors ?!

Je me ruai aussitôt sur lui pour le pousser et le grondai en rigolant :

-Courrez vite monsieur Bjorgman si vous ne voulez pas vous prendre une fessée de ma part !

Je voulus joindre le geste à la parole mais mon mari se décala. Il réussit bientôt à me prendre les mains et les embrassa avant de dire avec sincérité :

-Je suis content de t’avoir détendue…Après ta dispute avec Elsa c’était plus que nécessaire ! Tu aurais été contrariée tout le reste du voyage de noces sinon !

Je l’embrassai à mon tour avec tendresse en guise de réponse. Puis nous nous relâchâmes et il m’inspecta ensuite de la tête aux pieds et s’attarda sur mon ventre. Je l’entendis alors murmurer d’une voix boudeuse :

-Ça se voit pas.

Je souris avec niaiserie et répliquai amusée :

-Ça se verra peut-être après la séance de sauna.

Kristoff haussa un sourcil non convaincu puis il conclut :

-Bon prends tout de même une serviette, je ne voudrais pas qu’il attrape froid.

Je ris mais m’exécutai. Nous repartîmes ensuite en direction de la boutique. Oaken était toujours derrière son comptoir. Il nous ouvrit la porte du sauna et nous rentrâmes enfin dans la petite pièce spacieuse en bois poli. La chaleur nous submergea immédiatement à notre plus grand enchantement !
Le marchand repartit ensuite à ses clients et j’allais m’asseoir sur le banc au fond de la pièce. Kristoff ferma la porte et vint m’y rejoindre. La conversation eut du mal à s’imposer car nous n’avions pas besoin de nous parler pour nous comprendre.
Mais bientôt deux paroles s’échangèrent, puis trois, puis quatre…Et finalement nous arrivâmes à nous détendre dans une ultime conversation. A un moment, j’eus même très mal au ventre tellement je n’arrêtais pas de rire.

-Respire Anna ! Respire ! Répéta Kristoff devant ma figure toute rouge.
-J’essaye, bredouillai-je.

Avant d’ajouter :

-Et tu te souviens de la fois où Sven….

Mais je ne pus en rajouter plus car à cet instant mon beau livreur de glace me plaqua la main sur la bouche pour me faire taire. Un bruit de flèche venait de se répandre dans la boutique du magasin suivi d’un grand remue-ménage. D’instinct nous nous planquâmes sous le banc. Oaken cria « QUI ÊTES-VOUS ?! SORTEZ DE MON MAGASIN ». Un autre son de flèche se fit encore entendre ce qui redoubla notre peur. Je me cramponnais à Kristoff comme à un canot de sauvetage. Aussi étonnant que cela puisse paraître, je pensais à Sven dans cette situation dramatique et priai fort pour qu’il se soit caché. La main crispée de mon beau glacier m’indiquait qu’il s’en faisait autant pour son meilleur ami. La voix d’Oaken persista encore quelques minutes. Je dus faire de nombreux efforts pour ne pas aller l’aider. Mais comme je ne savais pas qui était de l’autre côté je ne préférais rien tenter.
Puis plus aucun son.

Ayant des fourmis dans les jambes et la peur d’écraser mon bébé, je voulus me relever mais Kristoff préféra attendre encore un peu avant d’être sûr que l’antagoniste soit bien parti. Lorsque cela fut fait nous nous relevâmes doucement. Nous dûmes faire attention aux bouts de verre car la vitre du sauna s’était cassée… Le reste du magasin était encore pire ! Tout était retourné, brisé, sens dessus-dessous, déchiré… Et plusieurs personnes étaient mortes.

-Fait attention à ne pas te faire mal ! Me prévint mon beau montagnard.

J’observai encore et encore les débris et les cadavres tout en me retenant de ne pas vomir. Kristoff était parti vérifier que Sven et nos affaires n’avaient pas été prises, ce qui me sembla absurde à côté de toutes ces vies humaines à jamais partis dans l’Hellheim ou le Nifflheim. Quand il revint il m’assura que bizarrement la grange n’avait pas été touchée, que Sven s’était réfugié et que le traineau avait disparu.

-Je t’en rachèterai un autre, dis-je voyant qu’il était peiné.

Nous n’étions plus à un traîneau près…Pensai-je sans importance avant que quelque chose n’attire mon attention.

-Kristoff regarde sur le comptoir ! Criai-je soudain pointant brutalement l’index en direction de l’arrière-boutique.

Mon beau livreur de glace suivit mon doigt et il aperçut bientôt un dessin incrusté dans le bois de la caisse. Il s’agissait d’un flocon rouge marqué au fer blanc avec comme initiales « EP ». Le tueur avait laissé une signature.





Dernière édition par Ansa le Ven 29 Juil 2022, 01:24, édité 1 fois

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Lun 21 Juin 2021, 20:06
Spoilers sans contexte du chapitre 3 pour samedi Smile

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Mer 14 Juil 2021, 20:55
Au vu des derniers évènements qui sont arrivés la semaine dernière et avec la pause des vacances, je propose de poursuivre les posts de Retour vers le passé : Rêves profonds en même temps que Retour vers le passé 4 : Prise par un Northuldra à la rentrée Smile
Les lives reprendront à ce moment-là Very Happy
Rendez-vous donc au vendredi 3 ou au samedi 4 septembre Smile

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Sam 18 Sep 2021, 20:28
Après une très longue attente voici le reboot du chapitre 3 de rêves profonds. Je repasse à un chapitre une à toutes les deux semaines Wink

Résumé des deux autres chapitres :
Chapitre 1 :
-On commence à la fin du premier reine des neiges, Anna a un accident de jambe et Kristoff est adoubé par Elsa.
Chapitre 2 : Anna et Kristoff se marient, Anna est enceinte, cela met Elsa en colère, leur lune de miel se fait chez Oaken et le magasin est attaqué.

Chapitre 3 : L’accouchement :

-C’est encore tiède, dis-je tapotant du bout des doigts le mystérieux indice.

Mon cher et tendre montagnard était perdu dans ses pensées. Je pensais durant quelques instants que ce n’était pas le moment avant de comprendre qu’il réfléchissait !

-Il nous faut prévenir ta sœur ! Déclara-t-il sérieusement.

A mon grand regret, j’étais obligée d’admettre qu’il avait raison. La lune de miel allait devoir être retardée. Mais qu’importe ! Ce n’était pas le plus important pour l’instant. Il y avait beaucoup plus urgent.  

-Tu ne veux pas déplacer les corps ? Demandai-je brusquement dégoûtée devant les tas de cadavres qui dévisageaient le plafond d’un air vide.

Je refoulais une nouvelle sécrétion gastrique alors que Kristoff secoua la tête.

-Il faut laisser les lieux ainsi sinon Elsa ne nous croira pas, expliqua-t-il.

Voulant sortir au plus vite de cet endroit, je ne réfutai en rien son jugement. Faute de traineau, ce fut Sven qui nous servit de moyen de transport pour le retour. Bien sûr comme il avait déjà galopé tout l’allée, sa course ne fut pas aussi virulente dans le sens inverse. Kristoff boudait ou du moins il essayait tant bien que mal de ne pas cacher sa contrariété. Cramponnée devant lui, je tentais de le réconforter en l’embrassant dans le cou. Mais ce n’était pas évident car il ne se laissait pas faire. Finalement ma tactique lui redonna le sourire. Il valait mieux être de bonne humeur tant que nous n’étions pas encore au château car ce qui allait nous attendre là-bas serait loin d’être gai.
L’arrivée se fit bruyamment, éclatant le silence du début de soirée. Les villageois étaient repartis chez eux se reposer après la journée éprouvante mais sans doute drôle qu’ils avaient passé. Bien loin de toute cette joie antérieure, nous descendîmes du renne. Pénétrant dans le château, je me mis à courir maladroitement afin d’alerter Elsa. Bon sang où était-elle ?! Pas dans sa chambre…Ni le corridor…Ni la salle de bain…Ni aux latrines…Ni la cuisine…

-La bibliothèque ! S’écria Kristoff en ouvrant la porte.

Bingo ! Elsa était là en train de lire avec Olaf et Helga autour de la cheminée. Levant d’abord distraitement la tête, elle replongea dans le bouquin avant de réaliser que nous étions véritablement devant elle. Ses yeux s’assombrirent d’un coup et sans le vouloir elle refroidit la pièce.

-Qu’est-ce que vous faites encore là ? Demanda-t-elle tentant de contrôler sa colère.

J’aurais pu lui faire valoir que le château était autant ma demeure que la sienne mais je me chargeai de la relancer sur le sujet plus tard.

-IL EST ARRIVE QUELQUE CHOSE A LA BOUTIQUE D’OAKEN ! Explosai-je enfin.
-Que faisiez-vous là-bas ? Questionna-t-elle tracassée comme si elle comprenait brusquement que la situation n’allait pas être de tout repos ce soir.
-On faisait notre lune de miel ! Renchérit Kristoff.
-Bien sûr c’était évident, rajouta ma sœur avec ironie, suis-je bête de ne pas avoir pensé à ça en premier !

Ce qui ne plut pas à mon beau glacier. Les deux enchainèrent alors un concours de plaidoirie où les meilleures grossièretés furent sorties. Ils étaient sur le point d’en arriver aux mains quand je m’interposai brusquement entre eux deux :

-NON MAIS C’EST FINI OUI ! Hurlai-je férocement, Y A UNE AFFAIRE A RÉGLER-LA !!

Choqués par ma prestation ils s’arrêtèrent de suite.

-Ce n’est pas trop tôt ! Clamai-je.

Avant de tout déballer à ma chère reine des neiges. L’histoire fut rapide à raconter étant donné que nous n’avions pas vu grand-chose. De ce fait nous aurions pu nous rendre rapidement sur les lieux. Pourtant Elsa fut plus longue à la détente que je ne l’aurais cru.
Au bout d’une heure nous en étions toujours au point de départ.

-Décrivez-moi encore la scène ! Ordonna-t-elle sur les nerfs alors que c’était au moins la cinquième fois que je lui répétais le récit.

Tandis que Kristoff, électrique, s’apprêtait à exécuter les désirs de ma sœur mon esprit vagabondait encore sur ce qui s’était passé il y a moins de trois heures. J’étais énervée. A cette heure-ci nous devrions être au lit en train d’honorer légalement notre mariage. Refoulant les larmes qui me montaient amèrement dans les yeux, je me débattais continuellement pour faire comprendre à Elsa que nous n’en savions pas plus qu’elle sur la situation. Les stichomythies de ma sœur étaient toujours les mêmes :

-Qui ? Dit-elle outrée.
-On ne sait pas.
-Quand ? S’énerva-t-elle.
-Vers 21 heures hier au soir.
-Où ? Enragea-t-elle.
-Chez Oaken bazar.
-Comment ? Insista-t-elle.
-Par une attaque de flèches.
-Combien de morts ? S’écria-t-elle.
-Une dizaine.
-Combien de morts précisément ? Cria-t-elle tapant du poing sur la table.
-Je ne sais pas Elsa je n’ai pas eu le courage de tous les compter, dis-je évoquant mon envie de vomir.
-Combien d’enlevés ? Soupira-t-elle.
-Un.
-Qui ?
-Oaken le propriétaire du magasin.
-Comment ?
-On ne sait pas.
-Pour quelles raisons ? Persista-t-elle en envoyant des pics de glaces dans le plafond.
-On ne sait pas.
-Que faisiez-vous ? Nous accusa-t-elle.
-Nous étions au Sauna.
-Avez-vous vu quelque chose ?
-Non.
-En êtes-vous vraiment sûr ?
-Oui.
-Très sûr ?! C’est vraiment important !
- ELSA ON A DIT OUI ! M’enflammai-je.
-Y a-t-il eu des dégâts ?
-Beaucoup.
-Que faisiez-vous dans le sauna ?
-On parlait, répondis-je innocemment.
-Que faisiez-vous sérieusement ? Redemanda-t-elle méfiante.
-ON PARLAIT ! Répétai-je sentant que mes nerfs allaient bientôt craquer.
-Avez-vous remarqué quelque chose de pertinent ? Continua Elsa se radoucissant devant mon état.
-Il y avait ce flocon au fer blanc avec écrit EP !
-Rien d’autre ?
-Non.
-Même pas un petit indice ? Désespéra-t-elle.
-ÇA FAIT 10 FOIS QU'ON TE DIT QUE NON! M’énervai-je.
-DU CALME MINCE ! Dit-elle en haussant le ton pour recouvrir ma voix.

Ce qui eut le don de me clouer le bec. La pièce fut encore plus froide que tout à l’heure. Toutefois Elsa bouillonnait de l’intérieur déversant sa colère contre les flammes de la cheminée.  

-Il me faut retourner voir par moi-même, finit-elle par déclarer une fois qu’elle fut un peu calmée.
-Alléliuah…Murmura Kristoff en me prenant contre lui.

Ma sœur le fusilla immédiatement du regard et répliqua :

-Lord Bjorgman j’ai bien l’impression que votre but ce soir est d’être transformé en bloc de glace.
-Elsa tu arrêtes ça tout de suite, ordonnai-je, tu n’es pas un monstre.

Ma sœur me dévisagea et vit enfin que je n’étais pas bien. Elle se radoucit petit à petit et me prit la main.

-Pardon Anna…Allez…Mettons-nous en route à présent, murmura-t-elle.

Je fus soulagée. Au moins si elle, elle y allait nous serions sûrs que le problème allait être réglé très rapidement. Toutefois elle ne nous laisserait sûrement pas venir.

- GARDES ! Appela-t-elle férocement.

Deux soldats vêtus des tenues militaires vertes arrivèrent immédiatement sous ses ordres.

-Escortez-nous jusqu’à la boutique d’Oaken et faites-en sorte d’avoir assez d’armes pour nous protéger ! Préconisa-t-elle.
-Bien Majesté ! S’écrièrent-ils en chœur.
-On vient aussi ? Me risquai-je à demander n’étant pas sûre que le « nous » indiquait Kristoff et moi.

Elsa me fit signe que oui et sans perdre plus de temps nous partîmes vers les montagnes et le bazar d'Oaken.
Alors que mon beau glacier et moi enfourchions Sven, Elsa se créa un magnifique traîneau de glace qu’elle embellit d’un grand nuage de neige semblable à celui qu’avait Olaf.

-Je ne préfère même pas savoir ce qui est arrivé à votre nouveau traîneau Lord Bjorgman, railla-t-elle à nouveau.
-Oh…Nous avons peut-être été pris dans une attaque, renchérit-il moqueur, mais je n’en suis pas très sûr.

Et c’était reparti…Ma sœur soupira mais préféra ne pas répondre. A la place elle quémanda aux bonhommes de neiges :

-Olaf et Helga vous surveillez le château en notre absence compris ?!
-Oui ! S’exclamèrent les deux créatures.

Ainsi nous reprenions la même route pour la troisième fois en moins de quatre heures. Ayant mal à la tête, je m’appuyais contre le dos de Kristoff et constatais avec stupeur que le sol se recouvrait de neige.

-C’est pour mieux faire glisser le traîneau, expliqua Elsa alors que je n’avais fait aucun commentaire.

Ce furent les derniers mots jusqu’au commerce. Une fois arrivés sur les lieux, l’inspection commença. Comme nous l’avions déjà dit à ma chère grande sœur la grange n’avait pas été touchée. Toutefois têtue qu’elle était comme tous les membres de notre famille, elle voulut aller vérifier par elle-même que nous disions bien la vérité.
Ressortant quelques minutes plus tard, satisfaite de son constat, elle nous emboîta le pas et nous entrâmes ensuite tous dans la boutique. Ce que nous y vîmes alors me glaça d’effroi.

-Tout est à sa place, commenta Elsa nous fixant du coin de l’œil comme si nous étions des idiots.

En effet. Aucun corps ne gisait au sol. Aucune vitre n’était cassée. Aucun objet n’était brisé. Aucun tissu déchiré. Aucune étagère renversée et SURTOUT aucune trace ne figurait sur le comptoir ! D’ailleurs derrière ce comptoir- et là je faillis vraiment faire une fausse couche- se trouvait… OAKEN EN CHAIR ET EN OS !

-Youhou ! Félicitation aux nouveaux mariés ! S’exclama celui-ci dans une habituelle gaieté.

Trop choqués par la situation ni Kristoff ni moi ne pûmes ouvrir la bouche afin de tenter le commencement d'une réponse… Peut-être, avais-je simplement tout imaginée ? Peut-être n’y avait-il rien eu après tout !? Pensai-je affolée. Pourtant tout avait paru si vrai… Et puis Kristoff et moi ne pouvions pas avoir tous les deux perdus l’esprit quand même !

-Je suis honoré Majesté de voir que vous escortez votre sœur jusque dans ma maison ja, déclara le bonhomme forçant sur l’accent.

Reprenant ses esprits Elsa ordonna aux gardes de baisser leurs armes et rétorqua alors :

-J’ai été alerté par quelqu’un qui m’a dit que votre boutique avait été cambriolée durant votre absence.
-Je ne me suis pas absenté depuis trois mois ja ! Et ma famille n’a pas été touchée ! Youhou la famille!

Les membres se trouvaient dans le sauna comme le jour où Kristoff et moi nous étions rencontrés. Ils n’avaient l’air en aucun cas traumatisés par quoi que ce soit. Trouvant cela de plus en plus louche, je finis cependant par me réconcilier avec ma conscience en me disant que ce devait être un rêve…Enfin plutôt un cauchemar.

-Bon puisque tout va bien, je ne voudrais pas vous prendre davantage de votre temps, conclut Elsa nous dévisageant d’un regard noir car nous l’avions fait déplacer pour rien…Bon et puisque je n’ai pas envie de venir pour rien, emballez-moi une boîte de chocolats s’il vous plaît !

Le commerçant trop content s’exécuta. Machinalement nous la suivîmes ensuite vers la sortie avant de nous faire arrêter par Oaken :

-Vous avez commandé la grange comme chambre de séjour vous ne vous rappelez pas.

Lançant un regard suppliant à Kristoff pour lui faire comprendre que je ne voulais pas m’attarder ici -quitte à faire notre voyage de noces sur Sven- je vis alors mon beau glacier sortir une bourse de sa poche et la tendre au gros monsieur.

-Nous sommes désolés mais la princesse Anna étant enceinte elle ne peut pas se permettre de loger dans un endroit si peu confortable, expliqua-t-il.
-Je vous demande pardon ? Vous êtes en train de dire que mon endroit n’est pas correct ? S’offusqua le marchand en prenant des yeux larmoyants.
-Tout à fait, s’enquit Kristoff en m’attrapant par la hanche.

Faisant à peine attention à moi, Oaken se leva soudain de derrière son comptoir et vint se poster juste devant mon bel époux. Il l’empoigna aussitôt avec férocité par le col de sa chemise toute rapiécée et sortant à grands pas, il l’envoya valser dehors comme cela s’était produit avec l’histoire des carottes quand nous avions dû sauver ma sœur.

-Il vient de lancer le prince d’Arendelle, dit Elsa prenant bien soin de détacher chaque mot tellement elle était choquée…Et amusée.
-On a l’habitude répliquai-je beaucoup plus décontractée.

Ma sœur chérie sourit un instant puis reprit son sérieux.

-Vous avez bu quoi tous les deux ? Plaida-t-elle en montrant la boutique.
-Rien du tout, me défendis-je… Ça paraissait si réel… Je te jure qu’il y avait un flocon avec écrit EP et qu’Oaken s’était fait enlever !
-On ne jure pas Anna siffla-t-elle, on dira que je te crois même si force est de constater de l’inverse… Tant mieux pour nous après tout…Je ne me voyais pas me lancer dans une affaire de bain de sang… Repartons à la maison !
-Euh…Nous repartons avec toi ? Déclarai-je surprise.

Certes je ne voulais pas rester dans cet endroit mais je ne désirais pas non plus rentrer au château. Un voyage de noces, c’était réservé aux époux pour qu’ils puissent être tranquilles. Le but était justement de s’évader et si nous rentrions à Arendelle il n’y avait aucun intérêt. J’étais même prête à aller dans l’Auberge la plus réputée mais aussi la plus malfamée d’Arnevik s’il le fallait ou encore dans les Corons de la ville minière de Kraberg à l’opposé d’Arendelle juste pour être seule à seule avec Kristoff.

-Oui je vous laisse le château pendant une semaine et je m’en vais à Corona avec Raiponce et Eugène, ça te va ?! Grommela bientôt ma sœur me faisant redescendre.
-Tu…Commençai-je.
-Et j’embarque Olaf et Helga aussi bien sûr ! Ajouta-t-elle me devançant sur la question.

Je l’embrassai et l’enlaçai affectueusement sachant qu’elle avait fait preuve d’un très gros effort pour me permettre cela. Une autre coutume me vint alors à l’esprit illustrée dans Prise par un Northuldra : Lorsqu’une jeune fille se mariait et que les époux avaient acheté leur propre maison ils se devaient d’accomplir l’acte charnel dans chacune des pièces du nouveau logis. Cachant un sourire naissant par respect pour Elsa, j’étais néanmoins pressée qu’elle s’en aille pour pouvoir tester cette règle. Si Kristoff était d’accord bien sûr. Je l’observai habilement et mon sourire redoubla…Oui…Il n’aurait aucun mal à résister.
Je m’endormis sur le chemin du retour entre les bras de mon bien-aimé. Au moins ma nausée ne se répandait pas jusque dans mes rêves. Ces derniers furent d’ailleurs bien étranges mais pour une fois je m’en rappelai bien :

J’étais avec Hans, Papa et Maman à bord d’un bateau et nous revenions d’un voyage diplomatique. J’étais amoureuse du prince des îles du Sud et son amour semblait réciproque. J’attendais même un enfant de lui à voir mon ventre. Nous lisions des romans sur le pont supérieur quand soudain le temps se voila. Le soleil fut bientôt remplacé par des nuages noirs. Un éclair zébra le ciel alors que la pluie commença à tomber.

-Ma Anna chérie ! Entre te mettre au chaud ! S’écria alors Hans.

Il m’invita à descendre l’escalier qui menait à notre chambre et fit de même avec Maman pendant que lui et Papa restèrent en haut. Bravant un mal au cœur insoutenable, je me forçai à observer la tempête qui continuait de déferler à travers le hublot. Terrifiée, j’aperçus bientôt un cheval transparent qui se fracassa avec force contre la coque du bateau.

-HANS ! Hurlai-je tandis que l’eau entra par trombes dans ma cabine.

Je voulus sortir mais ma porte était bloquée. De plus en plus paniquée, je songeais que j’allais mourir là. Je ne pouvais plus respirer, immergée à plusieurs mètres de profondeur, ne sachant plus très bien où se trouvait la surface.… Luttant contre l'instinct de survie, m'exigeant de vouloir respirer sous l'océan…Cherchant le peu d’oxygène sous la mer alors que la pression de l’eau m’écrasait de plus en plus. Tentant en vain de me débattre pour remonter à la surface alors que l’eau s’emparait de mes cheveux les faisant flotter comme des algues déjà mortes ou bien les serrant autour de mon cou jusqu'à ce qu'ils m'étranglent. Mes poumons désespérés me lançaient un appel pour ravoir de l'oxygène, je ne pouvais plus lutter contre cet instinct, ouvrant la bouche et avalant plusieurs gorgées d'eau salée qui me brûlaient de l'intérieur. Je fermais les yeux et prier pour que mon salut soit rapide: que je sois libérée, délivrée! J’entendais les cris de Maman, Papa et Hans au loin qui devaient être dans le même état que moi.

-Pitié, pleurai-je, je vous en supplie…Je ne veux pas mourir.

Le lieu sembla enfin comprendre ma détresse. Le décor s’estompa brièvement et je me retrouvai bientôt face à un jeune homme blond aux cheveux longs, drapé de peaux de rennes. Un peu surprise je constatai bien vite que j’étais dans une hutte…Northuldra ?! Oui, l’histoire de Papa me revint en mémoire en même temps que je dévisageai les yeux bleus de l’homme qui me fixaient toujours.

-Mon amour comment as-tu fait pour t’être rhabillée aussi vite ? Demanda-t-il avec un clin d’œil.

Je rougis instantanément et murmurai doucement :

-Euh…Je ne vous connais pas monsieur…Je suis déjà mariée…

Le regard bleu de l’homme s’assombrit alors qu’il n’y comprenait plus rien. Il poussa alors un cri de stupéfaction en même temps que moi en voyant une jeune femme qui me ressemblait en tous points  entrer dans la hutte. Cette dernière resta circonspecte quelques secondes avant de lancer un sourire à son…Mari ?

-Elysia reste là, déclara-t-elle, j’ai besoin d’amener Anna voir quelque chose.

Un peu surprise qu’elle connaisse mon nom, je me laissai guider par cette mystérieuse dame. Sans attendre, elle me tendit sa main. Je l’agrippai même si je ne comprenais rien à la situation.

-Est-ce que je vous connais ? Demandai-je.
-Tu devrais, répondit-elle simplement avec un grand sourire.

Je n’osai plus rien ajouter, totalement troublée. Mon double m’amena alors jusqu’à un immense mur de glace où nous pouvions voir des tableaux animés. J’en dénichai plusieurs de scènes d’Elsa et moi alors que nous étions toutes petites. Ma sœur s’amusait à me faire de la neige alors que mes petites couettes bougeaient dans tous les sens. Ma chemise de nuit anis était saupoudrée de neige blanche et mes petites bottes crissaient sur le sol dur.

-Oh merci Madame de m’avoir amené ici ! Déclarai-je attendrie.

Je me retournai et fus surprise de voir qu’elle avait disparu. Un peu déçue, je continuai de me concentrer sur le portrait. Elsa me dit alors d’une voix stricte :  

-Tu ne peux pas être d’ailleurs, Anna…Il ne faut pas l’être.

Elle me dévisagea et se transforma soudain en immense veuve noire…


Je me réveillai brutalement. Il faisait nuit. J’étais dans mon lit… Toute seule.

-KRISTOFF ! Hurlai-je en paniquant.

Soulagée, je le vis arriver quelques minutes plus tard. Il m’enlaça d’abord de ses bras protecteurs alors que mon rythme cardiaque battait encore fort la chamade. Puis il eut un sursaut et me toucha rapidement le visage.

-Anna tu trembles, tu es en sueurs ! Qu’as-tu ? Demanda-t-il.
-Des cauchemars, murmurai-je avant de m’effondrer à nouveau contre son corps. Où étais-tu ?
-Je ne voulais pas te déranger en me couchant dans le lit, chuchota-t-il en m’embrassant le front, mais c’est promis je vais rester auprès de toi, c’est fini…Tout ira bien maintenant, je suis là.

Bien que ses paroles tendres et douces me bercèrent, je ne pouvais m’empêcher de repenser aux différentes étapes de mon rêve : Ma noyade…Cette hutte étrange…L’homme et la femme qui m’y ont accueillis…Elsa et moi plus jeunes…L’araignée…Et si tout ceci voulait dire quelque chose ?!  Non calme-toi Anna, pense au bébé. Plus de noyade…Plus de veuve noire. Juste ces mystérieuses personnes dans la hutte Northuldra…

Je mis plus de trois heures à me rendormir.

Dimanche 14 octobre 1841 :

Je les sentis. Sept mois s’étaient passés depuis le mystère de notre nuit de noces et depuis rien d’anormal n'était arrivé. La vie avait repris son cours. Tous les matins, Elsa accomplissait son devoir de reine, jonglant entre les plaintes et les débats avec les pays voisins. Puis l’après-midi, elle partait la plupart du temps en visite dans les contrées jouxtant la nôtre afin de se rendre dans les lieux publics comme les hôpitaux, orphelinats ou hospices. Kristoff de son côté s’en allait le matin à l’aube pour faire ses tournées de glaces. Il ne revenait que tard le soir et nous avions difficilement du temps pour nous. Au début il m’arrivait de les accompagner mais plus les mois s’écoulaient plus mon ventre se gonflait me rendant plus encombrante qu’autre chose. J’avais ressayé de voir le sexe du bébé mais cela me montrait toujours un garçon et une fille. Jugeant mon don cassé et ne pouvant donc pas sortir, je demeurais au château avec Olaf et Helga et nous faisions des herbiers. J’avais trouvé cette méthode ludique car même si les bonhommes de neiges étaient allergiques aux fleurs ils aimaient bien les admirer. Une fois sèches elles n’avaient plus de parfum…Le seule jour de la semaine où nous étions tous réunis était le dimanche.

Ce fut ce jour-là que choisit le bébé pour s’intégrer dans notre monde. Les contractions commencèrent à me prendre à la messe, semblable à des immenses poings de côtés dans le bas ventre. Je ne m’inquiétais pas plus que ça. J’en avais déjà depuis plusieurs jours. Je blêmis, juste mais ne donnai pas tout de suite l’alerte. Inutile de faire peur aux autres pour rien. Mon cœur s’accélérait et je décidais de compter le temps d’espace entre chaque contraction pour me changer les idées. La deuxième arriva lorsque nous sortîmes de la chapelle une demi-heure après. Il n’y avait donc rien de grave.

-Brrr il fait froid ! Commenta Kristoff tandis que nous traversions le petit parc du château.
-Il y a eu bien pire, dit Elsa nous faisant un clin d’œil.

Au moins elle ne nous boudait plus et ses relations avec mon mari s’étaient améliorées.

-Un chocolat chaud va être le bienvenu n’est-ce pas Anna ? Renchérit-elle tout en me regardant pour que je puisse lui donner mon accord.

D’habitude, je sautais de joie à cette idée. Pourtant aujourd’hui je n’avais pas très faim.

-Oui, oui, murmurai-je sans grand enthousiasme.

Mes proches n’y firent même pas attention me pressant d’aller un peu plus vite pour enfin quitter cette bourrasque d’automne. Seul Helga vint me consoler en me touchant le ventre.

-Bébé veut un câlin, zozota-t-elle comme à son habitude.

J’hochais la tête pour dire que oui, puis je posais mon index sur la bouche de façon à lui faire comprendre un « chut ». Le petit bonhomme de neige fut ensuite entraîné par son grand frère à l’intérieur du château.

Une autre douleur.

Nous nous installâmes alors autour de la table. Pendant qu’Olina préparait les boissons chaudes, mon mari et ma sœur discutaient grandement. Je me contentais de répondre par des «oui» et des « non » sans plus d’insistances. Mon ventre me tiraillait de plus en plus. Comptant toujours les espaces, j’avais déjà perdue dix minutes entre les contractions. « Oh mes aïeux ! » Blasphémai-je intérieurement encore une fois. Le bébé me martelait le ventre. Ceci, ajouté aux immondes poings de côtés. Je n’avais envie que d’une chose : Me coucher sur la table. Mais si je le faisais, je me ferais repérer.

Je me levai alors brusquement de ma chaise.

-Je reviens, bredouillai-je tandis qu’ils stoppèrent leur discussion, j’ai besoin d’aller aux latrines.
-Je t’accompagne, ordonna ma sœur pressentant que quelque chose se tramait

Si je l’avais repoussé elle aurait compris tout de suite. C’est pourquoi je la laissais faire.

Une autre douleur.

Je fus déçue de constater que d’être debout ne soulageait pas mes maux. Je me retrouvais dans la désagréable sensation de ne pas savoir comment me mettre à l’aise. Il n’était plus question de vingt-minutes entre chaque contraction mais de dix minutes.

-Toi, tu ne vas pas bien, décréta Elsa en me tenant par le bras pour m’aider à avancer, tu es blanche.
-Je suis toujours blanche, répétai-je entre mes dents car je ne voulais pas crier.

Je ne désirais pas leur dire. Pourtant l’attente était de plus en plus dangereuse.

Une autre douleur.

Finalement le destin parla pour moi. Alors que nous étions sur le point de rentrer dans les latrines, je sentis un craquement intense dans mon bas-ventre. Cette fois je ne pus retenir un cri. Un liquide chaud se répandit alors le long de mes jambes mouillant mes collants de laine blancs. Elsa marqua un arrêt.

-Tu perds les eaux ! S’exclama-t-elle, reste-là ! Je reviens !

Elle repartit mécaniquement vers la salle à manger pour prévenir Kristoff et les autres.

Un autre cri, une autre douleur.

La petite troupe revint quelques minutes plus tard et m’entraîna vers ma chambre qui se trouvait à l’autre bout du corridor.

Un autre cri, une autre douleur.

-Dépêchez-vous ! Dépêchez-vous, nous stressa Elsa.

La porte s’ouvrit à la volée. Tout un remue-ménage s’ensuivit. Les draps furent enlevés. On me porta et me coucha sur le dos ce qui intensifia ma souffrance.

Un autre cri. Une autre douleur.

Elsa m’aida à enlever mes collants trempés et les jeta au sol non sans un quelconque dégoût. Kristoff restait là les bras-ballants alors que j’agonisais de plus en plus me pliant fortement contre mon ventre rond.

-Vous voulez rester ? Lui demanda ma sœur.

Mon beau glacier hésita. MINCE ! C’était de sa faute tout ça ! Il pouvait au moins m’aider moralement !

-Euh…Oui, finit-il par répondre.

Ouf…Je lui rendis un sourire qui se transforma en grimace. Un autre cri. Une autre douleur. Elsa à moitié convaincue ajouta :

-Vous me promettez de ne pas vous évanouir ? Parce que ce n’est pas le moment !
-Je vous le promets Elsa…S’écria-t-il.

Kristoff vint se poster à mon chevet et m’agrippa la main. En un instant, je lui déchiquetai les doigts. Il encaissa sans rechigner. Il n’avait pas intérêt de dire quelque chose de toute façon!

Un autre cri. Une autre douleur.

-Anna, Écarte les jambes, ordonna Elsa.
-Mais…TU N’APPELLES PAS LE MÉDECIN ?! Paniquai-je.
-Parce que tu veux vraiment le docteur Lothar dans un moment pareil ? Demanda-t-elle surprise, bon…Peu importe…Il n’arrivera pas pour te faire accoucher…Mais nous allons faire en sorte qu’il vienne quand même… Olaf peux-tu te charger de cette affaire ?
-OUI ! Hurlai-je, OLAF DEPECHE-TOI !

Le bonhomme de neige partit sur le champ tandis que je recevais une énième douleur.

-Écarte les jambes Anna, répéta-t-elle.

A contrecœur, je pliais mes jambes vers le haut à la manière d’une araignée et attendis gênée que les choses se passent. Sans plus se préoccuper de Kristoff, Elsa souleva alors ma robe et regarda si mon col était assez dilaté non sans un quelconque regard dégoûté.  

Un autre cri. Une autre douleur.

Ce fut le passage le plus gênant de ma vie face à ma sœur. Le fait qu’elle aille aussi loin dans mon intimité me fit oublier la douleur pendant plusieurs secondes.

-Je crois que je vois la tête, tu vas pouvoir pousser ! Déclara-t-elle.

Je commençai à m’exécuter me sentant écarteler de l’intérieur. J’étais rouge. J’avais chaud. Je devais faire une tête immonde.

-Respire, renchérit ma sœur.
-C’est facile à dire pour toi ! Criai-je.
-Je comprends…Pardon Anna…Mais il faut que tu respires si tu veux pousser et le sortir, m’expliqua-t-elle.

Continuant de marteler la main de Kristoff, je sentis une nouvelle contraction sur le point d’arriver et pris une grande bouffée d’oxygène.

-Parfait petite sœur…Pousse à présent ! Ordonna-t-elle.

Et c’était reparti. Je discernai bientôt la tête se débattant comme un gros bloc de glace. Puis les bras passèrent. Et le ventre. Et les fesses. Elsa les mains en sang m’aida à sortir le nouveau-né.

-Kristoff faut couper le cordon ! S’exclama-t-elle encore.

Mon beau montagnard s’exécuta pendant que ma sœur enveloppa le bébé dans un drap propre et me le posa sur le ventre. Il poussa alors ses premiers cris. Au contact de sa peau contre la mienne, je fondis immédiatement en larmes. Toucher ces petites mains, ces petits pieds me fit immédiatement oublié toute la souffrance que je venais d’endurer.

-Bonjour toi, murmurai-je en lui embrassant tendrement sa paume de main.  

Le bébé la retira trop occupé à prendre sa première tétée sous les yeux émerveillés de Kristoff. Ce dernier m’embrassa le front. Il vint s’installer derrière moi et resta silencieux et ému.

-Bravo petite sœur, chuchota à son tour Elsa qui peina à contenir ses larmes.

Elle se mit alors en retrait et attendis à l’entrée de la chambre que le médecin arrive. Il finit par surgir quelques minutes plus tard suivi d’Olaf.

-Majesté tout s’est bien passé ? Questionna-t-il machinalement.

Il se pencha immédiatement pour observer le nouveau-né et rétorqua pensif :

-Hum…Il a l’air vivant c’est déjà pas mal… Par contre pour la beauté on repassera…Rassurez-vous ce n’est pas un drame ! J’avais sorti la même chose à votre mère quand elle avait pouliné de vous deux !
-Comme vous pouvez le voir oui il va bien, répondit Elsa qui ne faisait pas attention à ses brimades, la princesse Anna vient de donner naissance à un beau petit garçon.  
-Très bien nous allons pouvoir la recoudre alors ! Souffla Lothar agacé.
-Non ! Criai-je brutalement.

Ma sœur me regarda étonnée :

-Bah…Pourquoi ?
-Ne vous inquiétez pas petite princesse, reprit Lothar, vous recoudre c’est comme à Noël…Vous savez la farce avec la dinde.

Je levai fortement les yeux au ciel et tins Kristoff pour éviter qu’il ne lui balance son poing à la figure pour les remarques désobligeantes. Je fis aussitôt lâcher le sein bébé. Paniquée, je me rendis compte que mes contractions reprenaient. Je ne comprenais plus rien. J’avais accouchée pourtant !

-J’ai…J’ai encore mal… j’ai…J’ai de nouveau envie de pousser ! Peinai-je à articuler tellement les spasmes me revenaient en force.

Elsa récupéra alors le bébé de mon ventre et le donna à Kristoff, paniqué, tandis que je me remis au travail avec l’aide du médecin qui m’encouragea à sa manière. Le sang afflua et je recommençai à grimacer de douleurs. Une autre tête passa. Un autre corps survint. Une autre vie arrivait.

-Cessez de geindre vous l’avez fait une fois… Et j’espère que ce bébé-là est mieux que le premier…Vous me direz ça ne sera pas difficile, grinça-t-il.

Je serrai à nouveau le bras de mon mari alors que le docteur me retira un autre petit corps humain de ma fleure intime.

-Bon…Elle n’est pas mieux…Oui je dis elle car c’est une fille, annonça-t-il tout en me présentant le bébé.

Elle poussa son premier cri tandis que je retombais dans un nouveau flot de larmes. « Des jumeaux » réalisai-je difficilement. « Nous avons des jumeaux ». Voilà pourquoi j’avais vu les deux sexes tout au long des mois sur mon ventre.
Kristoff m’embrassa tendrement totalement fier de son nouveau rôle de père.

-Merci Anna, murmura-t-il, merci de m’avoir donné d’aussi beaux bébés.

Ce fut au tour de la petite de prendre sa tétée. Mon cher époux berçait notre garçon dans ses bras avec la maladresse d’un tout jeune papa. Le médecin me recousit comme prévu mais je ne sentis rien. La douleur des contractions avait atténué son geste.

-Voilà princesse ! Bon, vos petits vont bien ! Maintenant si sa Majesté la reine des glaces pouvaient me servir un verre d’hydromel j’en deviendrais peut-être sociable ! S’écria-t-il en dévisageant ma sœur avec insistance.
-Oh…Euh…Bien sûr merci docteur, dit-elle poliment.

Elsa vint à son tour nous embrasser. Puis elle, ainsi qu’Olaf et Helga se retirèrent laissant à notre nouvelle famille un peu d’intimité.

Alors que Suzanne et Nicolas dormaient déjà à poing fermés, je songeais enfin à cette paix infinie que nous ressentions lorsque nous n’avions plus rien à craindre. Très sûre de moi, je pensais sincèrement que nous en avions fini des malheurs arrivés quelques mois plus tôt. Pourtant je n’aurais su dire si mon imagination venait de me jouer un tour mais je vis bientôt un autre flocon apparaître au pied de mon lit.

Et toujours ce même « EP » en écriture.


Dernière édition par Ansa le Mar 05 Mar 2024, 23:32, édité 3 fois
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Dim 19 Sep 2021, 10:45
Bien donc après lecture de la première partie où les deux jeunes mariés vont faire leur compte rendu auprès d'Elsa... Je pense que l'on peut aisément, rouvrir la salle d'audience qui avait servi pour Pieter mais cette fois pour la blonde d'Arendelle!

La parole est au ministère public

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Ah oui et comme il s'agit d'une réecriture... Rayon nouveauté, dans la seconde partie

Oui... Elle est là!!!

Mamie apparaît deans Rêves profonds!

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Mar 21 Sep 2021, 23:09
Merci @Frantzoze pour ton commentaire Smile
Voici les spoilers du chapitre 4 Very Happy

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Dim 26 Sep 2021, 20:37
Chapitre 4 : Ni libérée ni délivrée :

-Kristoff…Murmurai-je.

Mais mon beau livreur de glace ne m’écoutait pas, trop occupé à chuchoter des phrases toutes mignonnes à Nicolas. Je fus surprise de le voir si débrouillard. Une frayeur qui m’avait suivie tout au long de ma grossesse disparut aussitôt. Je souris intérieurement tout en resserrant Suzanne contre moi. Tout comme son frère elle dormait déjà… Devais-je le dire à mon mari pour le flocon ? Devais-je casser ce nouvel instant de bonheur ?

Non bien sûr que non. D’ailleurs une fois de plus la gravure avait disparu quand je jetais un nouveau coup d’œil dans la direction où elle se trouvait initialement. Mon cœur se serra. Le doute s’installa. J’avais eu beaucoup d’émotions. Je ne voulais plus réfléchir. Sombrant peu à peu dans les bras de Morphée, je sentis Kristoff m’embrasser et quitter la pièce. Je m’endormis à moitié sereine. Les baptêmes se firent peu de temps après, cet après-midi-là, comme il était de coutume car à cette époque les bébés mourraient jeunes. Non que je veuille cela pour Suzanne et Nicolas j’étais obligée de me plier au protocole d’Elsa. Ma sœur chérie n’avait pas voulu que je bouge du lit. Ma robe était froissée. Toutefois elle m’avait recoiffée.

La cérémonie était beaucoup plus simpliste que pour le mariage. L’évêque qui n’avait pas pu se déplacer pour nos noces à cause d’un empêchement de dernière minute aux îles du Sud pour le sacre du nouveau roi Karl Westergaard se contenta cette fois d’être présent. Olaf ramena la bassine et Helga le vin qui devait siéger dedans… MAIS QU’est-ce que je dis-moi !? Du vin ça n’allait pas du tout.
Tandis que je grondais le petit bonhomme de neige, Elsa revint avec… RAIPONCE ET EUGENE !

-SURPRISE !! S’écrièrent-ils devant mon air étonné.
-Mais comment saviez-vous ? Demandai-je tout heureuse.
-On avait prévu de venir durant ton neuvième mois comme ça on était surs d’assister à l’accouchement… Mais tu nous as tout de même devancés, répondit ma cousine avec un petit clin d’œil.
-Ce n’est pas grave, renchérit Eugène, montre-nous un peu ton petit monstre qu’on voit si c’est le même gaillard que son cousin.

Je tournai alors mon regard vers l’un des berceaux qui siégeait au sol et pris délicatement Nicolas commençait à gigoter tel un petit ver de terre. Contrairement à Kristoff, Eugène ne semblait pas du tout à l’aise avec le nouveau-né.

-Il est moins beau que Pascal tout de même, murmura-t-il.

Ce qui lui valut un coup de poêle de Raiponce.

-Vous êtes les parrains et marraines bien sûr, déclarai-je refoulant au loin dans mon esprit la critique acerbe de Flynn Rider

Il était de mon devoir de leur rendre la pareille puisque Pascal était mon filleule. Ils en furent ravis. C’est alors qu’un petit braillement se fit entendre dans l’autre berceau. Suzanne venait de se réveiller et réclamai sa nourriture avec impatience. Alors que je la pris, Eugène me regarda surpris, ne clignant même plus des yeux.

-Bah…Il est à qui celui-là ? Demanda-t-il bêtement.  
-Bah à nous, répondis-je car c’était la réponse la plus évidente du monde, à qui voudrais-tu qu’il soit ?

Le grand Flynn Rider fusilla alors Raiponce du regard et… Se mit à bouder.

-Non ! Là ça ne va mais vraiment PAS du tout ! Pesta-t-il, ils en ont fait deux d’un coup ! Raiponce il nous faut régler ce détail immédiatement !

A voir la tête de ma cousine, je doutais qu’elle soit d’accord pour un deuxième enfant tout de suite. Ceci dit elle n’avait pas l’air d’être contre l’occupation pour les faire. Nous étions sur le point d’aborder un terrain plus sensible quand Olaf revint cette fois-ci avec la bassine remplie d’eau bénite. L’évêque qui pendant ce temps avait discuté avec Kristoff invita alors mes proches à se mettre autour du lit.

-Je vais demander aux parrains et marraines de tenir le bébé pendant que je verse l’eau, déclara l’homme d’Eglise.

Il prit Nicolas en premier. Mon petit ange dormait paisiblement. Flynn arrêta de faire sa mauvaise tête et avec Raiponce, ils le maintenaient au-dessus du bénitier. Je me crispai de suite de peur qu’il ne lui arrive quelque chose. Kristoff voyant mon angoisse prit ma main dans la sienne afin de m’apaiser. L’évêque effectua alors la cérémonie en nous demandant si nous voulions que notre fils soit confessé à la foi chrétienne. Le « Oui » ne tarda pas à fuser.  L’évêque prit ensuite une coupe d’argent et la remplit d’eau qu’il versa doucement sur la tête de Nicolas tout en prononçant ces paroles :

-Nicolas, Eugène, Pascal (Raiponce n’étant pas un nom masculin elle décida de lui donner le nom de son fils) je te baptise au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit.

Sursautant à la première versée qui l’avait tiré de son sommeil, mon pauvre bébé pleurnicha pendant tout le reste de son sacrement. Raiponce finit cependant par le calmer reprenant les mêmes manières maternelles qu’avec son propre petit garçon.  

L’évêque déclara enfin :

-Père, envoie sur Nicolas ton Saint-Esprit, afin que toute sa vie soit signe de ta grâce.

Nous répliquâmes ensuite un simple « Amen ».
Bien que j’eusse une forte envie d’arracher mon fils des mains de Raiponce, je laissai tout de même sa marraine profiter de lui encore un peu.  Ce fut au tour de Suzanne d’être baptisée.
Cette fois Elsa et Olaf s’avancèrent tenant dans leurs bras notre petite princesse et la cérémonie recommença d’elle-même avec les mêmes paroles et les mêmes gestes. L’évêque finit donc par prendre une coupe d’argent remplie à ras bord d’eau et la versa également sur la tête de notre fille tout en énonçant :

-Suzanne, Elsa, Emma…

Olaf n’étant pas un prénom féminin ma sœur chérie s'empressa de proposer ce prénom alors que j’aurais plutôt mis Helga. Toutefois je ne lui en dis rien car c’était à elle de choisir en tant que marraine. Et puis il était très joli.

-…Emma je te baptise au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit ! Termina l’homme d’Eglise.

Contrairement à son frère, la petite ne bougea pas se contentant juste d’ouvrir avec peine ses beaux yeux bleus marine. Alors que je ne pouvais m’empêcher d’observer tout son être, je crus apercevoir une marque de losanges en dessous de sa paume de pieds. Je tournai mon regard vers les autres mais aucun ne sembla le remarquer. Quand je posai à nouveau mes yeux sur le petit pied de ma fille, il n’y avait plus aucune trace. Du calme Anna, il faut arrêter d’être sur les nerfs, me rassurai-je. Je retrouvai le sourire et restai patiente comme ma fille face à sa marraine qui semblait mal à l’aise.

-Père, envoie sur Suzanne ton Saint-Esprit, afin que toute sa vie soit signe de ta grâce enchaîna l’évêque.
-Amen.

Les baptêmes étaient faits.

-Je peux me lever maintenant ? Demandai-je à l’adresse d’Elsa.
-Oui…oui tu peux, répondit ma sœur donnant Suzanne à Kristoff pour retourner à ses occupations de souveraine, mais va doucement quand même !

J’acquiesçai. Nous fîmes une grande fête après cela. Pour l’occasion l’évêque resta avec nous. Nous reçûmes beaucoup de compliments à propos de nos jolis poupons de la part des invités qui se penchaient au-dessus des berceaux tels des fées désirant leur lancer des dons.
Les discussions battaient leurs cours. Je pouffais de rire avec Raiponce et Elsa quand soudain Gerda arriva complètement bouleversée.

-Majesté ! La bassine ! Elle est irrécupérable ! Finit-elle par articuler.
-Comment ça ? Demanda Elsa dont l’air sombre put à nouveau se lire sur son visage.
-Elle…Elle…Elle est gelée, répondit-elle.

Involontairement tous nos visages se braquèrent vers ma sœur.
Elle se figea d’abord innocemment, puis prenant une tête contrariée elle ordonna à Gerda de lui montrer l’ustensile. Kristoff et Eugène surveillèrent les jumeaux pendant que nous suivîmes la servante jusqu’au bac à vaisselle. La bassine de baptême siégeait bien là. Mais l’eau n’avait plus du tout la même forme. Le liquide avait en effet quitté son aspect fluide pour se métamorphoser en plusieurs fleurs cristallisées. Elsa semblait encore plus choquée que nous autres. Elle s’approcha et toqua contre le bloc pour s’assurer que ce n’était pas une plaisanterie.

-Oh ! Voyons grande sœur, ce n’est rien, tu as dû la toucher pendant le baptême sans t’en rendre compte, déclarai-je simplement devant son air affolé.
-Toi comme moi savons que ce n’est pas possible ! Plaida-t-elle, je tenais Suzanne dans mes bras !
-Ne panique pas ! Rétorquai-je, ce n’est pas grave, tu n’as rien fait de mal, rappelle-toi, tu es la reine des neiges, tu es quelqu’un de très bien et personne n’a été blessé !

Elsa ne répliqua pas malgré mes paroles rassurantes. Reprenant son air noble, elle tenta de ne pas nous montrer ses grands yeux paniqués mais je l’aperçus en train de frotter vigoureusement ses mains contre ses cuisses…Tout comme Maman le faisait il y a bien longtemps quand elle était vexée ou en colère.  

Ah-Ah…Entendis-je alors.

Cette voix. Je me redressai immédiatement pour voir d’où elle venait. D’aucun membre de la famille apparemment…Sans doute de la fatigue… Et pourtant…

Ah-Ah…Entendis-je encore.

Je relevai cette fois la tête si brutalement qu’Elsa et Gerda qui argumentaient toujours sur la bassine me regardèrent bizarrement tout en stoppant leur conversation.

-Tout va bien Anna ? Demanda Raiponce.

Plus troublée que je ne l’aurais voulu, je répliquai un bref « oui » puis retournai dans la salle de bal car au final cette histoire de bassine gelée m’importait peu. L’ambiance musicale réchauffa aussitôt mon angoisse. Kristoff et Eugène n’avaient pas bougé depuis tout à l’heure. Je les rejoins et regardais nos beaux petits anges dormir dans leurs berceaux.

-Alors vos problèmes de femmes sont réglés ? Demanda Flynn comme s’il s’était senti obligé de dire quelque chose.

Je haussai les épaules ne voulant pas avouer que j’étais partie avant que le mystère n’eût été résolu. Je voulais me changer les idées à présent ! Et danser avec mon mari ! L’empoignant par la main pour lui faire comprendre ma pensée, nous nous permîmes de tournoyer pendant au moins une valse. Nous étions prêts à en faire une deuxième quand je m’arrêtai subitement en voyant Olaf et Helga tournant autour du couffin de Suzanne.

-Anna je pense que tu devrais venir voir ça ! M’appela le bonhomme de neige d’un air inquiet.

Je me ruai immédiatement vers notre fille et découvris…

Ah-Ah, chantonna une fois de plus l’appel.

…QUE SES MAINS ÉTAIENT BLANCHES ! Instinctivement je les lui serrais. ELLES ÉTAIENT GLACÉES !

-Kristoff réchauffe-les vite ! Ordonnai-je aux bords des larmes.

Mon beau livreur de glace s’empressa alors de prendre ma place et de frotter ses mains contre celles de Suzanne de façon spontanée. Mais rien n’y fit. Elles ne se réchauffèrent pas davantage.

-S’il vous plaît… Murmurai-je.

Je réalisai soudain que c’était notre fille qui avait gelé l’eau de la bassine. Cette révélation provoqua en moi un tel choc que je répandis autant de larmes que le corps pouvait en produire. Je courus en direction des cuisines prévenir les autres qui conversaient toujours.

-Anna que se passe-t-il ? Demanda Elsa devant mon visage déconfit.
-Su…Su...ZANNE A gelé la ba…Ba...Sin...Articulai-je difficilement.

Les mots s’étranglèrent dans ma gorge et je me réfugiai enfin dans les bras de ma sœur me servant de sa robe comme d’un lot de mouchoirs brodés. Suzanne avait le même pouvoir qu’elle…Le cauchemar allait recommencer. NON ! NOUS NE REFERIONS PAS LES MÊMES ERREURS ! ELSA LUI APPRENDRA ! Oui Anna calme-toi…Tout ira bien…Suzanne ne sera pas un monstre comme sa marraine n’en est pas une.
Mes angoisses se dissipèrent lorsque sur la glace de la bassine apparut subitement un nouveau flocon…
Toujours cet éternel « EP ».

Hiver 1849 :

-Maman ! Maman ! Philippe ne fait que m’embêter ! Dis-lui d’arrêter sinon je le transforme en glaçon et Papa pourra le vendre ! Clamai-je.  
-Suzanne ! Qu’est-ce que je t’ai déjà dit à propos de tes pouvoirs !? Me gronda-t-elle.
-De ne pas les utiliser si je ne suis pas avec marraine Elsa, Soufflai-je avant de m’accrocher à sa robe.

Maman eut un frisson mais c’était normal puisque j’avais les mains froides. C’était pour cette raison que j’aimais bien les passer dans le dos de mon frère quand il n’était pas réveillé le matin. Après je m’en allais vite en courant pour ne pas qu’il me tape. C’était assez drôle de nous voir arpenter le couloir en hurlant à la mort. Kay et Gerda arrivaient toujours à nous rattraper en disant à chaque fois :

-Vous êtes pires que vos grands-parents qui eux au moins le faisaient pour s’amuser !

Ils terminaient de nous regarder fâchés avant d’éclater de rire. Et l’ambiance se détendait après cela.

-Suzanne pourquoi as-tu gelé ton frère ? Demanda Maman me faisant revenir à l’instant présent.

Je ne lui répondis pas mais l’observai. Elle était très belle aujourd’hui. Plus que d’habitude. C’était normal, c’était Noël. Elle portait une robe en velours verte et Papa un costume rouge comme ça à eux deux ils faisaient les couleurs du houx. Marraine Elsa, elle, ne changeait presque pas sa belle robe bleue. Elle avait ajusté de la fourrure qu’elle avait piquée aux plumes d’une oie. Maman avait les cheveux lâchés pour une fois. Elle avait fait une demi-tresse qui couronnait toute sa tête.

-Que s’est-il passé encore ? Répéta Maman comme si c’était ma faute.

Je soufflai fort et finis par répondre :

-Nicolas m’a griffé… Regarde mon bras.

Maman tourna son regard vers la grosse marque rouge que je lui indiquai. Elle ouvrit soudain deux yeux ronds comme des billes. Ça y est, Nicolas allait se faire gronder ! M’exclamai-je avec vengeance. Mais non rien de cela. A la place Maman me scruta longuement. Elle finit par croiser les bras. Je sus que c’est mauvais signe.

-Il a bien fallu que tu lui dises quelque chose pour qu’il te fasse du mal, insista-t-elle.

Je secouai la tête.

-Que faisiez-vous tous les deux ? Reprit-elle.

Je bafouillai alors rouge de confusion :

-On était à la bibliothèque, je lisais Jules Renard et…
-Tu l’as encore appelé ainsi ?! S’énerva-t-elle.
-Mais Maman c’était pour rire, dis-je.
-Je t’ai déjà dit Suzanne de ne pas lui donner ce surnom, ses cheveux roux sont très jolis ! Renchérit-elle, la dernière fois qu’il les avait coupés nous avions dû l’emmener en urgence chez la famille de Papa pour étouffer les dégâts.

Je haussais les épaules. Maman ne m’aimait pas comme elle aimait mon frère. Je voulais juste qu’elle vienne le frapper après elle pourra me sermonner. Si elle ne venait pas, j’utiliserais mon pouvoir sans elle tant pis !

-Anna ! Appela soudain Papa tout en allant l’enlacer.

Maman l’embrassa sur la bouche. Je fis une grimace mais n’en démordais pas. Puisque Maman préférait Nicolas il me fallait sortir le grand jeu auprès de Papa. Je m’approchai alors de lui en faisant ma petite bouille et mes yeux de chat. Je m’accrochai aussitôt à son pantalon.

-Qu’est-ce qu’il y a ma puce ? Me demanda-t-il en me prenant dans ses bras.

De mon air le plus innocent je lui montrai alors la griffure puis je lui dis que c’était de la faute de Nicolas. Papa fronça les sourcils. Son visage s’assombrit. Il n’était pas content. Il me reposa par terre et me donna la main.

-Viens ma chérie, ton frère et toi, vous allez vous expliquer, dit-il.

Maman fit la moue mais ne l’arrêta pas. Je parvins à garder mon sourire secret. Nous remontâmes le corridor jusqu’à la chambre spacieuse où elle et Marraine Elsa logeaient quand elles étaient petites. Nicolas jouait avec ses soldats de plombs. Ses cheveux roux étaient éclairés par la lumière. C’est vrai qu’il ressemblait à poils de carottes à la différence près que lui était aimé de ses parents.
Papa s’avança près de lui et le prit fortement par le bras.

-Kristoff doucement ! Cria Maman.

Mais Papa ne semblait plus l’écouter. En un rien de temps il attrapa mon frère et lui mit une énorme claque sur les fesses. Nicolas tenta de se débattre mais face aux grandes mains de Papa il n’était plus rien. Il encaissa sans rien dire.

-C’est Suzanne qui a commencé ! Meugla-t-il.
-Ce n’est pas vrai ! Pleurai-je.

Ce qui ne plut pas à Nicolas. Je n’eus pas eu le temps de me cacher derrière Papa que déjà il me renversa à terre en me tirant les cheveux. A ma plus grande surprise mes parents n’intervinrent pas.

-PAPA ! MAMAN ! Criai-je alors.

J’eus le temps de scruter la pièce et mon sang se glaça car ils avaient disparu. Philippe me tapa de plus en plus sur le visage. La tension augmenta. Marraine avait dit qu’il ne fallait pas que je me mette en colère. Je sentais que la glace se répandait dans mes doigts. Contrôle-toi Suzanne. Respire, pensai-je très fort.

-MARRAINE ! Hurlai-je en désespoir de cause, MARRAINE ELSAAAAA ! VIENS M’AIDER !
-Tais-toi Suzanne ! Cria mon frère, tu l’as cherché ! Tu es mauvaise ! Comme ceux de ton espèce !

Il m’envoya un ultime coup de poing dans la mâchoire. Cette fois je n’arrivais pas à me contenir. Le jet de glace était trop fort.
En un instant Philippe se retrouva assommé par une barre de gel qu’il reçut contre son front. Trop sonnée pour être angoissée, je filai chercher Marraine dans le reste de la maisonnée.

-PAPA ! MAMAN ! KAY ! GERDA ! MARRAINE ! OLAF ! HELGA !!!! Hurlai-je, paniquée… S’IL VOUS PLAIT ?!

Seul le silence me répondit. Abandonnée, je tournai la tête dans tous les sens dans l’espoir que quelqu’un apparaisse. Personne.

-S’il vous plait… Murmurai-je.

Je n’entendis que mon écho avant de m’effondrer au sol en pleurs. Le tapis gela à cause de moi. Je restai ainsi pendant plusieurs minutes à me lamenter dans la panique. Il n’y avait rien d’autre à faire. Ils étaient tous partis sans moi.

Je finis par me relever. Il fallait trouver de l’aide. Pour deux raisons : Retrouver la famille et soigner Nicolas.
Je courus à l’écurie chercher Sven junior. L'enfourchant, je partis en direction du Nord car une intuition me disait d’aller par-là. Il n’y avait personne dans les rues. Et si j’allais toquer aux portes ? Et qu’est-ce que je dirais ? « Bonjour je m’appelle Suzanne et je suis la princesse d’Arendelle, tout le monde a disparu au château, il faut m’aider ».

-Sven doucement ! Lui criai-je sentant que le petit renne allait trop vite.

Trop tard. En deux secondes, je fis un roulé-boulé dans la neige et tombai la tête la première dans l’herbe. Les brins avait un goût dégoûtant. Sven était parti loin, apeuré.

-Allez ! Reviens ! Tu auras beaucoup de carottes promis ! Grognai-je.

Mais mon petit renne ne réapparut pas non plus. Je rageai intérieurement quand une voix d’homme demanda soudain :

-Vous vous êtes fait mal mademoiselle ?

Je levai immédiatement la tête. L’homme m’aida à me relever. Il était grand, roux et avait des yeux verts perçants. Il avait l’air gentil. Ses gants blancs étaient doux.

-Non, Monsieur je ne me suis pas fait mal, je vous remercie, déclarai-je.  

J’hésitai à lui raconter mon histoire. Mais j’étais trop désespérée pour rester là sans rien faire.
 
-Monsieur il faut que vous veniez avec moi au château, mon frère est blessé ! Mes parents ont disparu, consentis-je enfin à murmurer.

Il sembla comprendre mes propos. Sa mâchoire se contracta. Il était pensif. Il réfléchit. Enfin il en vint à sa décision :

-J’espère que ce qu’a votre frère n’est pas grave ! Et pour votre famille ne vous inquiétez pas nous allons nous charger de les retrouver.

Sur le chemin du retour nous parlâmes beaucoup. Il me posait plusieurs questions sur la blessure de Nicolas. Je ne lui parlai pas de mes pouvoirs. Maman et Marraine m’avaient dit que c’était plus prudent. Je lui dis simplement qu’on s’était disputés avec mon frère et qu’il m’embêtait tout le temps.
J’étais étonnée parce qu’il me dit qu’il comprenait. Le pauvre ! Il en avait douze lui. Il en nomma quelques uns : Karl, Viktor, Neal, Yohan…

-Vous pensez que ça va aller pour mon frère ? Insistai-je, vous savez même si nous nous disputons beaucoup je l’aime…Je pense qu’il faudrait aller voir mon grand-père troll, lui pourra le soigner.

L’homme roux acquiesça puis me fit son plus beau sourire avant de reprendre doucement :

-Je ferai n’importe quoi pour ne plus voir de tristesse sur votre joli visage mademoiselle.

Je rougis flattée par ses paroles mais n’ajoutai rien. Finalement l’homme reparla pour nous deux :

-S’il vous plaît, dites-moi votre nom sinon je serai obligé de vous en choisir un…Hum…Helga fera l’affaire.  

Je ris et répondis alors :

-Ce que vous êtes drôles ! Mais je ne pourrais pas m’appeler comme ça, c’est la petite sœur d’Olaf qui s’appelle ainsi, moi je m’appelle Suzanne…Vous savez…Si mon frère en grandissant devient aussi beau et gentil que vous, je ne lui dirai plus jamais de mal sur sa couleur de cheveux.

Ce fut à son tour de rougir de plaisir. Rassurée par ce monsieur qui n’avait pas l’air méchant je lui demandai encore :

-Et vous c’est quoi votre prénom ?
-Hans, déclara-t-il un sourire aux lèvres, mon nom est Hans.


Dernière édition par Ansa le Mar 05 Mar 2024, 23:49, édité 4 fois
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Lun 27 Sep 2021, 13:35
Un chapitre sans grand changement vis à vis de sa version d'origine...

Même si je me souviens qu'il était fait mention de la disparition tragique de Sven... et comment Anna avait su consoler Kristoff de cette perte par ...

Hum désolé ça n'est pas tout public!


Bref, on a ici les premières années des deux gamins et les chamailleries qui vont avec... Ce qui permet d'apprécier le caractère fort de la demoiselle... Qui n'est clairement pas tendre!


On termine ensuite par le vrai commencement de l'intrigue avec ces disparitions et l'arrivée d'Hans qui n'annonce rien de bon

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Jeu 30 Sep 2021, 20:48
Oui ça va vraiment se corser dans ce prochain chapitre Smile d'ailleurs voici les spoilers sans contexte Very Happy

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Ven 08 Oct 2021, 20:01
Chapitre 5 : La Première Epreuve :

-C’est un beau prénom aussi ! Admis-je, Venez ! Mon frère est dans ma chambre indiquai-je.

Le prince Hans me suivit. On aurait dit qu’il connaissait le château. Nous arrivâmes enfin dans la grande pièce orangée. Nicolas n’avait pas bougé depuis tout à l’heure, toujours prisonnier de la glace. Je m’approchai de lui et le touchai. Il était très froid. Hans s’approcha à son tour.

-Vous pouvez m’aider n’est-ce pas ? Le suppliai-je à nouveau paniquée.
-Je pense que oui ! M’assura-t-il, mais pour cela il nous faut des boissons chaudes, comme du vin par exemple… Attendez je vais en chercher !

Alors qu’il était reparti d’un air fidèle, je finis de me préparer pour le réveillon, persuadée que les autres reviendraient à l’heure. Il me restait que les gants à mettre.  

-Ne t’inquiète pas grand frère, Hans ne va pas tarder à revenir !  Clamai-je plus pour me rassurer moi que lui.

Pour évacuer mon stress, je m’assis auprès de lui et lui racontai une histoire. Soudain j’entendis des pas dans le couloir. Un bébé avec une longue chevelure marron arriva à quatre pattes. Soulagée je compris que c’était ma cousine.

-Lucia où vas-tu ? Demanda une voix de garçon.

Ça, c’était Pascal. Il arriva enfin dans la chambre. Je sautai sur mes jambes pour me relever et courus le saluer sentant que les choses revenaient à la normale. Peu de temps après Tante Raiponce et Oncle Eugène entrèrent à leur tour.

-Tonton ! Tata ! M’exclamai-je en les enlaçant, Il s’est passé quelque chose de bizarre ici ! Papa, Maman et Marraine ont disparu !

Tata me retira aussitôt d’elle. Ses mains étaient toutes sèches et dures. Je ne comprenais pas. Elle regarda Nicolas un peu paniquée. Je n’eus pas besoin de lui expliquer la situation que déjà elle se hâta d’aller lui chanter une chanson. Et là comme par magie Nicolas reprit vie !

-Alors toi aussi tu as des pouvoirs ? Demandai-je étonnée.
-Oui mais il ne faut en parler à personne, me prévint-elle.

Etonnée, je constatai que Nicolas n’avait plus aucune blessure. Je courus dans ses bras et l’embrassai pour me faire pardonner. Il me repoussa. Je fus peinée mais je le méritais après tout. Il avait dû sacrément avoir froid. Heureusement le prince Hans revint à ce moment-là. Sauf qu’il n’avait pas le vin. Son air charmant de tout à l’heure fut remplacé par un méchant sourire.

-Attrapez-les ! dit-il à l’adresse de mon Oncle et ma Tante.

Comprenant rapidement que nous n’étions plus en sécurité, j’empoignai mon jumeau par le bras pour le tirer vers la porte, Tata la referma. Tonton attrapa alors mon frère tandis qu’Hans se chargea de me prendre. Ils nous bâillonnèrent bientôt et je fus totalement déboussolée. J’eus très peur. Pourquoi Tata et Tonton étaient méchants ? Je ne reverrai plus jamais Papa…Maman…Marraine   Olaf…Helga…

-Arrête de chouiner ! Grogna ce méchant Hans, tu n’auras pas d’eau durant le voyage si tu continues !
-Vous verrez quand on retrouvera nos parents ! On vous fera votre fête, marmonna Nicolas.

Mais tous se mirent à rire ce qui fit redoubler mes larmes.

-Nous allons faire un petit tour à Corona.

À contre cœur on nous traîna hors du château. On ne prenait même pas nos valises comme lors d’un voyage normal. C’est à cet instant que je compris vraiment que c’était un enlèvement. Nous arrivâmes progressivement sur le port. Tout était calme.

La famille Fizterbergh pressa le pas devant nous pour que nous montions sur le bateau. Hans me donna des coups de pieds parce que je faisais exprès de ne pas avancer. Nicolas se plia plus vite à leurs ordres. Le bateau tanguait déjà. Je sentais que j’allais vomir. Mon cœur allait lâcher. Ils nous forcèrent à descendre à la cale. Je ne voulais pas, craignant trop que le bateau coule comme celui de Papy Agnarr et Mamie Iduna selon les dires de Maman. Je hurlais malgré le bâillon pour qu’ils me remontent. Je me débattais mais ils me serrèrent de plus en plus fort. J’étais enfermée derrière les barreaux avec Nicolas. Le méchant Hans me regardait agoniser. Je sentais que je manquais d’air. Tout tournait. Tonton Eugène et Tata Raiponce rirent et serrèrent la main du prince.

-Nous avons fait une bonne affaire ! S’écrièrent-ils.
-Oui, dit Hans, oui mes amis, le plan fonctionne à merveille pour le moment ! Renchérit-il satisfait.

Il se pencha alors vers nous et prenant Nicolas par le menton, il conclut d’une voix sadique :

-Vous allez être les instruments du destin de vos parents, alors maintenant il va falloir être sage et appliquer tout ce qu’on va vous dire.

Je ne comprenais pas sa phrase. Trop de mots dans la tête. J’étais terrassée.

-SORTEZ-MOI DE LA ! Hurlai-je.

Ils rirent ! Je pleurais ! Je voulais Papa et Maman ! Je voulais m’enfuir ! Hans me frappa à la figure… Ça tournait… C’était floue… Et noir.


****


Toute la famille était réunie. Nous assistions à un spectacle d’Elsa dans son palais de glace. Nous avions déjà réservé les places car il y avait beaucoup de monde.
J’avais installé les enfants devant pour qu’ils puissent bien voir. Nous devions descendre un escalier pour nous placer juste derrière eux. C’est alors que tout bascula. Raiponce et Eugène ne voulaient pas nous laisser nos places. Ils devinrent hargneux. Ils disaient que c’était de notre faute. Que c’était notre famille qui les avait poussés à faire cela. Raiponce me donna une claque et…


-Anna…Anna ma Chérie réveille-toi ! S'exclama Kristoff.
-Aïe ma tête ? Murmurai-je en touchant une bosse naissante.

J’observai les lieux. Nous étions dans un donjon lugubre et humide. Depuis combien de temps étions-nous là ? Et puis d’abord où étions-nous ? Paniquai-je. Elsa, Kay et Gerda étaient encore évanouis et Kristoff tentait de les réveiller. Helga et Olaf avaient disparu.

-Kristoff que s’est-il passé ? Demandai-je d’une voix pâteuse.
-Très honnêtement, je ne me rappelle rien, je grondais les enfants et puis le vide. Nous nous sommes retrouvés ici, expliqua-t-il.
-Où sont les enfants ? Paniquai-je.
-Pas ici en tout cas, répondit-il.  
-C’est exact… Déclara soudain une voix claire dans la pénombre.

Elle s’approcha dans le maigre filet de lumière qui luisait dans la pièce. Nous découvrîmes immédiatement une jeune femme blonde à la peau diaphane et aux yeux bleus perçants. J’essayai de cacher mon trouble pour ne pas voir ses similitudes avec Elsa. En tous les cas, j’avais beau fouiller dans ma mémoire, je ne la connaissais pas.

-Vos enfants sont avec mon époux, reprit-elle.
-Qui est ? Demanda Kristoff.
-Le prince Hans des îles du Sud, lâcha-t-elle avec un sourire niais.

En entendant ce nom, je me décomposai.

-Et vous qui êtes-vous ?! L'agressai-je.

Elle ne dit rien mais m’observa longtemps avant d’éclater de rire devant ma détresse.

-Calme-toi Anna, m’intima-t-elle.  
-Pas tant que je ne saurais pas où son mes enfants ! M’écriai-je hargneusement, Où sont-ils bon sang ?!  

La femme prit un temps de silence avant de répondre :

-A Corona.

Qu’est-ce que mes enfants iraient faire là-bas ? Pensai-je désappointée. D’autant plus que c’était Raiponce et Eugène qui étaient censés venir à Arendelle. Mon cœur s’emballa et comme si la femme avait lu dans mes pensées elle s’exclama :

-Nous voulons reprendre ce que vous nous avez pris ! Réparez la justice qui a été bafoué il y a longtemps entre vos deux peuples.
-Une justice bafouée ? Nos deux peuples ? Répétai-je incrédule, pardonnez-moi mais vous faites erreur ! Je ne comprends rien à ce que vous racontez !
-Et puis de toute façon ! On ne vous a rien volé ! S’énerva Elsa à présent bien réveillée, si vous étiez polie déjà vous commenceriez par nous dire qui vous êtes !
-C’est ce qu’on va voir, maugréa la voix qui se fichait éperdument des paroles de ma sœur.

Elle claqua immédiatement dans ses mains. Nous nous retrouvâmes alors propulsés dans une grotte de stalactites sous l’océan. Nous étions collés à une grande paroi de glace, vierge de toute trace. Lorgnant le plafond, j’aperçus bientôt que ce dernier était une fine couche de glace peu stable. Un glacier…Nous sommes dans un glacier, paniquai-je. Impossible de s’en échapper ! J’eus à nouveau des frissons en comprenant que tout autour de nous n’était qu’une mer sombre prête à nous engloutir.  

-Vous allez suivre en direct la progression de vos enfants, expliqua bientôt la femme en désignant la paroi.
-La progression pour quoi ? Demandai-je de plus en plus décontenancée.
-Pour changer notre et votre destin ! S’exclama-t-elle ambitieuse.
-Comment ? Insistai-je, je n’y comprends toujours rien ? Pourquoi changerions-nous quelque chose alors que nous ne nous connaissons pas ?
-Vous allez voir ! S’exclama-t-elle, ça va être expliqué.

Patiemment, nous la vîmes extirpée une fiole remplie de liquide violet de la poche de sa drôle de tenue polaire. Elle ressemblait à nos ancêtres viking qui avaient vécu sur nos terres il y a bien longtemps maintenant.

-Vous me demandiez mon nom, s’écria-t-elle repensant visiblement à la question d’Elsa, je m'appelle Emma.
Comme le troisième prénom de ma fille, pensai-je avec horreur.
-Soit ! Ajouta ma sœur au moins satisfaite d’avoir une réponse.

La jeune étrangère n'ajouta rien et déversa le contenu du flacon contre la paroi. Puis très vite, elle se détacha une mèche de ses cheveux et la plaqua contre le mur. Une brume épaissit alors la grotte et plusieurs images animés apparurent dans des cercles. La dénommée Emma s’intéressa bientôt à l’une d’elle et s’en approcha avant de faire un mouvement circulaire avec son index.

-Si vous voulez du spectacle c’est par ici ! Nous précisa-t-elle toujours sereine.  

Mon cœur manqua un battement. Les enfants étaient évanouis et saignaient à plusieurs endroits. Je n’arrivais pas à croire que Raiponce et Eugène étaient dans le coup eux aussi. Non c’était impossible, on les avait forcés ! Et pourtant non… C’était eux qui attachaient mes petits trésors pendant que ce scélérat de Hans s’amusait avec un morceau de parchemin. Je sentis que mes yeux s’embuaient. Non, Anna il ne fallait pas pleurer, cela leur ferait trop plaisir, me persuadai-je. Kristoff essayait par tous les moyens de se décoller de la paroi à laquelle cette peste d’Emma nous avait ajustés. Elsa tentait également de la glacer mais rien n’y faisait. C’était beaucoup trop gluant pour nous.

-Vous êtes des monstres de nous faire ça ! Ragea ma sœur.

Emma ne prit même pas la peine de l’écouter. Un long sourire s’étendit sur son visage tandis qu’au loin on entendit une voix masculine récitait les premiers vers d’un poème :

-Ô muse de mon cœur, amante des palais,  Auras-tu, quand Janvier lâchera ses Borées…                                                                      
-Bonjour Hans, déclara-t-elle après que l’abominable Prince des îles du Sud fit son entrée.

Il m’observa. Si je n’avais pas été si impuissante, je lui aurais mis un nouveau coup de poing dans la figure. Comme s’il avait lu dans mes pensées, il partit d’un fou rire et me caressa la joue.

-Lâchez-moi ! Criai-je utilisant mes dents pour le mordre.
-Doucement ma belle ! Vous n’êtes pas très gentille avec vos hôtes, remarqua-t-il.
-Qu’allez-vous faire de nous ? Demanda Elsa le dévisageant de ses yeux glaçants.  

Hans se plaça aussitôt à côté d’elle et sortit à son tour de sa chemise une carte en papier similaire à celle que Père pouvait avoir autrefois. Elle représentait les royaumes proches d’Arendelle avec Kraberg, Harmon, Arnevik ou encore les îles du Sud et Corona. Il y avait également d’autres contrées de marquées que je ne connaissais pas telles que « AHTOHALLAN », « TERRES GELEES » ou encore « FORET ENCHANTEE »…Enfin que je ne croyais pas connaître puisque les noms m’étaient néanmoins familiers.
Toutefois je n’aurais su dire où je les avais entendus pour la première fois.  

-La règle du jeu est très simple, vos enfants vont aller dans chaque ville des différents royaumes afin de changer les destins des dégâts qu’a provoqués votre famille. Dès qu’une épreuve se termine il y a deux options : soit elle est réussie et vous vous décollerez, soit ils échouent et vos deux bonhommes de neiges fondront, expliqua Hans.

A cet instant Olaf et Helga apparurent dans une cage qui était suspendue au-dessus d’un grand chaudron d’eau bouillante ! Ils n'avaient plus leurs petits nuages au-dessus de leurs têtes pour les régénérer.

-Quand l’épreuve finale arrivera si tous les destins sont changés nous vous relâcheront et vous pourrez repartir gaiement chez vous, renchérit Emma.
-Et vous pensez que vous vous en sortirez sans représailles, railla ma sœur le visage de plus en plus contracté par la colère.
-Oh ne vous inquiétez pas ma chère j’espère que vous avez profité de vos pouvoirs car quand on vous relâchera, il se pourrait que vous soyez une femme tout à fait ordinaire, minauda le prince en lui faisant une risette.  
-Personne ne peut m’enlever mes pouvoirs ! Ragea-t-elle.
-Personne peut-être mais quelque chose oui, plaisanta le prince de façon machiavélique.

Ma sœur blêmit en entendant cela. Je l’implorai du regard pour qu’elle reste forte. Si elle ne le restait pas comment pouvait-on ne pas paniquer ?! Elle ferma les yeux et respira un grand coup, chose qu’elle faisait tout le temps quand elle réfléchissait.

-Vous dîtes qu’on a brisé les destins de tout le monde sur cette carte pourtant je ne me rappelle pas avoir fait du mal aux dirigeants de Kraberg ou Harmon par exemple. Nous les connaissons très peu à vrai dire, répliqua-t-elle.  
-Votre famille a embêté les nôtres, bien avant vos naissances… C’est à cause de votre Mère que vous allez devoir payer ! S’écria à nouveau Emma.
-Maman était une reine juste ! S’enflamma Elsa.
-Votre mère a été une femme cupide envers nous ! Et vous avez suivi son chemin…Murmura la jeune femme venue d’un autre temps.
-Qu’a-t-elle fait ? Demandai-je, surprise d’imaginer Maman en femme mauvaise.
-Cette épreuve vous le dira… Reprit Hans, à présent Emma il est temps de leur montrer le spectacle…  

La jeune femme n’ajouta rien. Elle fit un mouvement rotateur avec son index sur l’un des cercles de la paroi et l’image de mes deux petits trésors se ranima.


****


Je me réveillai. Mes yeux me grattaient. J’avais mal à la tête. Nous n’étions plus dans le bateau. J’étais dans une chambre violette. Nicolas dormait sur un autre lit. Je voulais aller le rejoindre mais je ne pouvais pas. Nous étions attachés. Il faisait juste jour. Tata Raiponce et Tonton Eugène arrivèrent. Quels traîtres ! Ils tenaient notre petit déjeuner. Je n’en voulais pas. Ils n’avaient plus l’air méchant. Mais peut-être était-ce un piège ?!

-Vous êtes obligés de manger, il faut prendre des forces pour passer les épreuves, la première commencera aujourd’hui, me dicta Tata.
-Nous ne faisons rien du tout ! Grognai-je.
-Oh si ! Sinon Papa et Maman ne seront plus là pour vous border le soir, dit Oncle Eugène en faisant semblant de se faire couper le cou.
-Vous n’oserez pas ! Beugla Nicolas.
-Si ! Soutint Tante Raiponce.

C’était étrange. Elle essayait d’être méchante mais ses yeux la trahissaient. Ils étaient tristes et pleins de remords. Peut-être qu’ils étaient obligés de faire ça, eux aussi. En tous les cas je n’avais pas envie que Maman et Papa meurent. Je mangeai donc mon petit déjeuner en silence.  

-Bien ils vont pouvoir commencer ! Déclara Tonton à l’adresse de sa femme une fois que nous eûmes fini.

Ils prirent le temps de nous expliquer les épreuves.

-Vous savez ce qu’il vous reste à faire pour rentrer chez vous, conclut ma Tante.
-Nous réussirons ! Assura Nicolas, vous verrez !

Satisfaits de ces dernières paroles, ils nous amenèrent jusqu’à une immense tour violette. C’était là que Tante Raiponce avait été coincée par une méchante dame pendant dix-huit ans. Il y avait un lit à baldaquin sur lequel étaient posées des urnes. Ils nous menèrent à une armoire verte en bois. Tata l’ouvrit et nous jeta dedans.

-Bonne chance, murmura-t-elle cette fois d’une voix sincère.

Elle la referma ensuite et nous nous retrouvâmes dans le noir. Il ne s’y passa rien. Au début je craignis que ça soit encore un piège ! Mais non ! Il y avait du bruit dehors comme si une rafale de vent emportait tout sur son passage. L’armoire monta haut et redescendit aussi vite. Nous hurlâmes à la mort. Puis soudain tout s’arrêta. La porte de l’armoire s’ouvrit et nous nous retrouvâmes dans un paysage enneigé. Nous étions dans un petit village qui ne ressemblait pas à Arendelle. Il y avait des huttes un peu partout avec des points centraux de feux de camp.

-Suzanne regarde ! Il y a un message là-bas, indiqua bientôt Nicolas.

Nous nous rendîmes près d’un trou dans de la glace réservé à la pêche. Nous y trouvâmes un message sculpté dans l’eau gelée.

«Emma est la méchante, Arnved le condamné et Iduna la perfide ».

-On va aller loin avec ça, grogna Nicolas.
-Allez t’en fais pas on va trouver une solution, dis-je tentant de le rassurer.

Nous entendîmes soudain un chant qui provenait d’une hutte beaucoup plus grande que les autres. Une lumière forte éclairait une pièce où il semblait y avoir beaucoup de monde.

-Tu crois qu’on peut rentrer ? Demandai-je intriguée par la mélodie.

C’était exactement la même berceuse que nous chantait Maman avant de nous endormir. Nicolas hésita. Je le comprenais. Il ne fallait pas s’éloigner de la mission. Alors que mon jumeau y consentit, nous frappâmes enfin à la porte de la hutte chaleureuse. Une jeune fille d’une dizaine d’années nous ouvrit. Ses cheveux blonds tombaient en queue de cheval dans son milieu de dos. Ses yeux turquoise nous percèrent du regard.  

-Emma qui est-ce ? Demanda une femme rousse aux yeux sarcelles.

Nicolas et moi nous lançâmes un coup d’œil avant de sursauter à la ressemblance qu’avait la dame avec Maman. Puis, je finis par dire :

-Excusez-nous Madame mais nous avons entendu de la musique.
-Oh ça vous plaît ? S’exclama la jolie femme, entrez donc vous réchauffez avec nous ! D’ailleurs c’est l’heure du goûter ! Je suis l’enseignante et la chamane de ce village.

Son air gentil nous rassura immédiatement et nous ne mîmes pas longtemps à résister à l’appel d’un bon goûter qui je l’espère serait meilleur que notre petit déjeuner ! La salle à manger de la hutte était grande mais pas aussi gigantesque que notre salle de bal. D’autres enfants nous attendaient à l’intérieur. Tous habillés avec de drôles de peaux de bêtes.

-Les enfants voici des compagnons de jeux pour le goûter ! Allez tous à table ! S’écria toujours la dame rousse.
-Oui Madame Piceaerd ! S’enthousiasmèrent-ils.

Nous nous installâmes autour d’une table ronde et la dame vint nous apporter des galettes de fruits secs. Pendant qu’on mangeait, nous en apprenions un peu plus sur cette communauté. Ils se nommaient les Northuldra du Nord et habitaient sur les Terres Gelées au-dessus d’un immense glacier du nom d’Ahtohallan. Mamie Iduna se trouvait donc en compagnie de sa Mère…Anna Piceaerd, la chamane, d’une orpheline Emma et d’un habitant d’Arnevik : Arnved. Il était venu aux Terres Gelées pour sympathiser avec ce peuple. Ce genre de rencontres était commun entre la ville d’Arnevik et les Northuldra du Nord puisqu’il y en avait régulièrement. Visiblement tout le monde s’entendait bien. Tout le monde à part Mamie Iduna et Emma. La jeune fille ne cessait de lancer des regards de braise à la jeune chamane qui le lui rendait à travers ses yeux myosotis. Ses cheveux châtains en bataille contrastaient avec la chevelure blonde et impeccable d’Emma. Pendant tout le temps où nous restâmes à table, elles se disputèrent férocement, débattant sur les conditions de vie des Northuldra et des gens d’Arnevik.  

-Le peuple d’Arnved n’est pas supérieur ou inférieur au nôtre ! Cria Mamie Iduna qui le défendait au grand damne d’Emma.
-Si ! Eux, ils ont la modernité ! Les pavés dans les villes, les bars chaleureux, les tenues bien plus luxueuses, des toits capables de supporter plus d’une centaine de personnes sur la tête ! Renchérit-elle d’un air hautain.

Mamie Iduna en colère lui balança une tasse de thé brûlant dans la tête. Emma ne se laissa pas faire et lui écrasa ses gâteaux sur le visage. Elles furent très vite séparées par Anna Piceaerd qui assena une claque magistrale à chacune des fillettes.

-Au ruisseau tout de suite ! Ordonna cette dernière d’une voix autoritaire.

Les petites filles s’exécutèrent. J’en profitai pour les suivre. Pendant que d’autres femmes du village allèrent chercher de nouvelles tenues en peaux de rennes, la jolie dame rousse leur enleva leurs vêtements.

-Je ne comprends pas pourquoi vous vous battez, c’est si compliqué de bien s’entendre ? Arnved est très gentil même s’il vient de la ville d’Arnevik qui n’a pas les mêmes modes de vie que nous ! Nous avons toujours eu la paix entre nos deux contrées et je ne voudrais pas que ça change dès maintenant, est-ce clair ?
-Mais Maman ! Emma a dit que nous étions inférieurs à eux avec nos coutumes ! Gémit Mamie Iduna, En plus même elle ! Elle n’y connaît pas grand-chose parce que ce n’est pas une vraie Northuldra et qu’elle n’est pas ta vraie fille puisque tu l’as seulement adopté !

La belle-mère s’accroupit alors auprès de sa fille et lui prit les mains avant de murmurer attentivement :

-Ecoute-moi bien Iduna, nous sommes une famille, Emma est autant ma fille que toi. Vous deviendrez toutes les deux des chamanes un jour : L’une sur les Terres Gelées l’autre dans la Forêt Enchantée. Il vaut mieux vous entendre pour pouvoir bien gouverner dans une bonne entente plus tard…Est-ce que tu comprends ?

Mamie lança un regard noir à Emma mais dit «oui» à sa Mère. La phrase de la plaque de glace me revint alors en mémoire «Emma est la méchante, Arnved le condamné et Iduna la perfide». Tout semblait coller sauf qu’Arnved n’était pas concerné directement pour le moment. A peine finis-je de penser cela que le jeune homme d’Arnevik rejoint le reste des Piceaerd au ruisseau. Il donna une lettre à la chamane.

-Merci Arnved, déclara-t-elle.

Elle l’ouvrit et la lut rapidement. Au fur et à mesure qu’elle parcourut les mots, un long sourire s’élargit sur son visage.

-Mon enfant nous aurons à parler ce soir ! Dit-elle au garçon, quand ton dirigeant sera arrivé.
-Bien Madame Anna, répondit Arnved étonné.

Il repartit ensuite de la pièce et nous laissa seules. Comme je n’osais pas bouger ni parler ce fut la jolie dame rousse qui reprit la parole pour moi :

-Suzanne et Nicolas…Voudriez-vous passer la nuit à la maison ? Oh bien sûr il ne faut pas que ça dérange vos parents!
-Non ça ne les dérangera pas ! Déclarai-je.
-Tant mieux, sourit-elle alors, nous allons vous préparer des lits dans la hutte ! Ce n’est pas la place qui manque !


****


Mes enfants avaient bien démarré. Ça me faisait plaisir de voir Maman jeune. Toutefois je n’aurais jamais cru qu’elle soit si sauvageonne avec ses cheveux châtains en broussailles et ses vêtements troués recousus avec des morceaux de tissus de fortune…

-Il y avait quoi dans la lettre ? Demanda soudain ma sœur interrompant mes pensées.  
-Une demande officielle de réunir le royaume des Terres Gelées avec la ville d’Arnevik, répondit Emma.
-Donc Arnved et Aren sont liés, déduisit Kristoff.  
-Tout à fait, les deux étaient frères. Aren a fondé Arendelle mais a légué Arnevik à son jeune frère Arnved le Juste. Ce dernier s’en est bien occupé avant de l’oublier après la mort de son aîné qui n’avait pas de descendants, expliqua Emma.
-Merci pour ce cours d’histoire, grommelai-je, Pourquoi est-ce qu’il a payé ?
-Parce qu’Emma voulait avoir le dernier mot sur la supériorité ou l’infériorité du peuple Northuldra…Elle voulait prouver à votre mère qu’elle avait tort.  
-Et pourquoi l’accusez-vous dans ce cas ? Rétorquai-je agressivement.
-Vous allez voir ! S’exclama la jeune femme avec un grand sourire sadique.

Elle accéléra la scène jusqu’à que nous arrivions au lendemain.

-C’est là que vos enfants vont devoir réussir à changer ce premier pan du destin ! Précisa-t-elle.


****


Le temps avait avancé. Je ne savais pas comment. Nous n’avions même pas dormi. C’était déjà le matin. Nous étions à un cours de navigation devant la Mer Sombre et attendions patiemment qu’Anna Piceaerd revienne puisqu’Aren le grand frère d’Arnved était arrivé entre temps pour une entrevue avec elle à propos d’une union amicale mais aussi économique qui scellerait leurs deux modes de vies.

Le peuple des Northuldra du Nord était surexcité par cet évènement. La bonne humeur se ressentait sur tous les visages…Même sur ceux de Mamie Iduna et Aren qui n’avaient pas cessé de se tenir la main durant toute l’activité. Seule Emma restait jalouse. Elle croyait qu’on ne le voyait pas mais ses yeux flamboyaient chaque fois qu’elle regardait Arnved.

-Et elle préfère un étranger à sa propre demi-sœur, dit-elle les dents serrées prête à pleurer.

Mamie ne l’entendit pas. Elle n’arrêtait pas de faire rire Arnved et les autres enfants de la tribu. Je sentais que ça agaçait Emma qui était de plus en plus en retrait, s’emmêlant les pinceaux dans l’attache de ses cordées. Elle essayait de discuter avec Pierre Sappos un autre orphelin mais la voix trop portante de Mamie la couvrait.

-Oh ! J’espère que nous pourrons nous voir plus souvent ! Clamait mon aïeule, et même visiter Arnevik ! J’ai tellement hâte de la découvrir car tu nous en parles tout le temps ! Peut-être même que je pourrai repartir avec une jolie robe de là-bas !
-Je t’aiderai à choisir la plus belle ! Même si à mes yeux tu n’as pas besoin d’avoir une robe sophistiquée pour l’être, Iduna, murmura Arnved en lui plantant un baiser timide sur la joue.

Mamie rougit instantanément alors que nous continuâmes d’observer les alentours pour voir si Anna Piceaerd et Aren revenaient.

-Est-ce que tu crois que ton peuple pourrait vraiment se mettre en colère contre nous un jour ? Renchérit notre grand-mère, inquiète.

Le jeune homme l’embrassa encore.

-Aucun risque, nous sommes une passerelle ! S’exclama-t-il rassurant.

La scène eut don de nous apaiser avec Nicolas car pour l’instant il n’y avait pas un seul faux pas même si normalement Mamie Iduna devait être amoureuse de Papy Agnarr. Soudain le temps s’accéléra encore. Nos mouvements se firent de plus en plus vite. C’était assez drôle à voir.
Finalement nous étions de nouveau réunis au centre du campement et célébrions une fête pour l’accord des deux patries.

-A Arnevik et aux Northuldra ! Clama Anna Piceaerd en levant un verre d’hydromel.
-A Arnevik et aux Northuldra ! Reprirent les habitants de la ville occidentale.

Nous nous applaudîmes tous ensemble.

-Mon petit Ange de l’air, pourrais-tu aller nous chercher des serviettes, il en manque ? Demanda soudain la chamane.
-Je t’accompagne ! M’écriai-je en m’accrochant à Mamie.

Nous repartîmes donc en direction de la hutte et y entrâmes brutalement lorsque nous nous retrouvâmes nez à nez avec Emma. Elle se mit à rougir violemment.

-Qu’est-ce que tu fais ? Demandai-je car tout le monde devait se trouver dehors.
-Ça ne vous regarde pas ! Maintenant allez-vous-en ! Cracha-t-elle.

Elle cachait quelque chose dans ses mains. Il fallait que je sache ce que c’était. Rapide comme un chat de Norvège, je lui sautai dessus et la plaquai au sol. C’était le seul moyen pour ne pas qu’elle me gêne pendant que Mamie Iduna s’efforça de lui ouvrir la main droite.

-LACHEZ-MOI ! Hurla-t-elle.
-Pas tant que tu ne nous diras pas ce que tu as dans ta main ! Renchéris-je.

Je l’écrasais de plus en plus mais elle résista. Mamie Iduna commença à avoir les doigts rouge écrevisse. Elle se fatiguait.

-Si tu continues je vais le dire à Maman ! Renchérit-elle.

Elle choisit les bons mots. Emma coopéra tout de suite. Elle me planta une boule de papier dans la main puis me poussa et partit en courant. Je me relevais contente et mis le parchemin froissé dans ma poche. Je n’avais même pas eu besoin d’utiliser mes pouvoirs ! La première mission était réussie pour nous !


****


Je ne pus réprimer un sourire. D’un œil triomphant, je me tournai vers Hans qui nous regardait avec un air désolé. L’image de la paroi se mit en pause dès l’instant où Emma cessa de faire tourner son index.

-Vous voyez que nos enfants sont doués, dit Kristoff d’un air fier.
-Je n’en doute pas… Cependant ils ne l’ont pas été pour cette épreuve-là… Répliqua le Prince des îles du sud avec un sourire de crocodile.
-Attendez quoi ?! S’exclama Elsa effarée.
-Eh oui… Reprit-il, la boule de papier que votre rejeton a récupéré est en réalité les mots des rois. Le document officiel qui permet à celui qui le possède de devenir roi ou reine d’Arendelle.
-Ce qui veut dire que quand Aren et Arnved ont découvert ça, ils ont cru que les Northuldra des Terres Gelées avaient rendu le pacte caduc et ils ont déclenché une guerre, réalisai-je horrifiée.
-Pas tout à fait…Disons qu’il y a eu quelques coulées de sang mais surtout de la rancœur…Mais c’est à partir de cet instant qu’Arnevik a sombré dans la décadence la plus totale.
-Mais notre Mère n’a rien à voir là-dedans… Ce n’est pas sa faute ! C’est la faute de cette peste d’Emma ! M’emportai-je.
-Un peu de respect je vous prie ! S’exclama soudain la jeune femme alors que je n’avais pas fait le rapprochement jusqu’à maintenant.
-Inconsciemment c’est celle de votre Mère, donc c’est de sa faute… C'est de sa faute si quand Aren est mort quelques années plus tard il n’avait pas de descendants. C’est sa faute si après cela sa femme Kirsten s’est laissée dépérir car elle était désespérée…C’est de sa faute si Arnved qui avait beaucoup à faire pour reconstruire Arendelle a totalement délaissé la ville qui lui était si chère…C’est de sa faute si Arnevik est devenue une ville de pirates qui se sont attaqués à maintes reprises aux Northuldra par la suite…
-Merci je pense qu’on a compris ! Coupa ma sœur, furieuse.

La carte de tout à l’heure réapparut et nous vîmes une croix rouge sur la ville d’Arnevik.

-Bien… Vos enfants ont donc échoué, reprit Hans.

Mon sang se glaça alors que j’observais avec angoisse les créatures de ma sœur. S’il vous plaît…Pas Olaf et Helga ! Pensai-je. Il fallait essayer de les sauver. Les deux bonhommes de neige ne comprenaient pas le danger. Ils étaient confortablement installés dans la cage. Hans se déplaça jusqu’à une manivelle et l’actionna doucement. La cage retenue par une corde descendit immédiatement d’un cran vers un chaudron brûlant.

-Alors c’est ça la chaleur… Conclut tout bêtement Olaf.

Nous étions mal en point.


Dernière édition par Ansa le Mer 06 Mar 2024, 14:24, édité 6 fois

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Dim 10 Oct 2021, 23:36
Voici les spoilers sans contexte du chapitre 6 Smile

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Mer 13 Oct 2021, 15:08
Mais c'est que ça part dans tous les sens, ma parole !

Déjà qu'Anna a eu beaucoup du mal à calmer sa sœur sur la fondation un peu trop tôt d'une nouvelle famille, voilà que non seulement elle semble souffrir d'hallucination collective avec Kristoff (le saccage du bazar d'Oaken), que sa fille possède le même pouvoir qu'Elsa et qu'ils se fassent tous trahir par Raiponce et Eugène... tiens, pourquoi d'ailleurs ? D'un seul coup ils deviennent méchants ? Bon je suppose que ça sera expliqué plus tard, mais je dois avouer que ça me perturbe.

Et voilà maintenant que le destin de nos deux sœurs (et du beau glacier) dépendent de leur progéniture. Déjà que j'ai pas bien compris comment ils se font enlever (un coup ils étaient au château d'Arendelle, un autre au palais de glace, et enfin dans un glacier... j'ai loupé une phrase ou quoi ?), car si j'ai bien compris, c'est Nikolas et Suzanne (les faux jumeaux donc) qui doivent réparer les erreurs de leurs aïeux (d'Iduna ?) mais en remontant dans le temps.

Ça y en à être compliqué compliqué, tout ça ! Surtout que ça a l'air de mal partir, donc que sera la suite ?

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Dim 17 Oct 2021, 20:09
Chapitre 6 : Les trois petits Northuldra :

-C’est tout ce que vos stupides bestioles trouvent à redire, se moqua Hans…
-Vous espériez peut-être qu’elles hurleraient de peur ? Rétorquai-je.

Cet idiot de prince n’en fut pas content du tout. Bien au contraire il se tourna vers Emma qui attendait patiemment ses ordres et lui déclara :

-Ma chérie, débrouille-toi pour vendre ces deux nigauds au gros marchand d’Arendelle contre ce que tu sais. Je suis certain que tu trouveras comment faire en bonne Emma Piceaerd que tu es !

Oaken ?! Emma…Piceaerd… Je restai bête en faisant le rapprochement avec les initiales qui me hantaient depuis des mois… EP… C’était donc elle qui s’était amusée avec les flocons ? C’était donc elle et ce machiavélique Hans qui s’étaient introduits chez Oaken tuant tout le monde sur leurs passages puis qui avaient marqué au fer blanc le comptoir... Non toute cette histoire clochait. Comment avait-il pu en moins de deux heures rendre l’habitat commercial propre comme si rien ne s’était jamais produit ?

-Je sens que ça cogite dans cette petite tête, railla Hans en me cognant le front.

Je lui jetai un regard noir mais ne réagis pas plus. Emma libéra Olaf et Helga qui coururent nous faire des câlins. Ils avaient à peine fondu. La jeune femme et Hans se débrouillèrent toutefois pour nous les arracher et les ligoter quelques secondes plus tard.  Emma partit donc avec eux sous nos regards angoissés et revint quelques minutes plus tard accompagnée de deux chefs Arendelliens qui ressemblaient à Aren et Arnved. Leurs yeux nous lançaient des éclairs.

-Ils ont échoué Arnved, précisa Hans comme pour enfoncer encore plus le couteau dans la plaie, Arnevik ne redeviendra pas une ville renommée de sitôt.

Je crus que le plus jeune des frères de notre ascendance allait venir nous sauter dessus pour nous envoyer des soufflets mais Aren, l’aîné lui posa une main forte sur son épaule.

-De toute façon nous aurons notre vengeance, lui susurra-t-il, nous avons bien fabriqué notre partie du… Tu sais quoi.

Le cadet hocha la tête alors que je me demandais ce que pouvait bien être le mot manquant  ?!

-Quelle épreuve les enfants vont-ils devoir passer maintenant ? Demanda Elsa étrangement calme.

Ma sœur avait compris que ça ne servait à rien de s’entêter. Dommage…J’étais loin d’avoir le même tempérament qu’elle. La carte des royaumes réapparut immédiatement dans la paroi de glace en face de nous.

-La deuxième épreuve sera de changer le destin de Pierre Sappos…Le frère d’Emma Piceaerd, déclara le Prince des îles du Sud.
-Il s’appelle Sappos et elle Piceaerd ? Nota Kristoff, vous ne vous moqueriez pas un peu de nous une fois de plus ?!

Hans secoua la tête et reprit :

-Je vous assure que je n’en sais pas plus. Mais je suppose que cette séparation vient encore une fois du stratagème de votre maudite famille !

Je préférai ne pas relever et m’attarder sur Arnved qui répliqua avec sincérité :

-J’espère qu’ils vont réussir pour nous.

Nous n’eûmes pas le temps d’ajouter quoique ce soit que déjà, la jeune Northuldra revint, prête à tourner les images de la paroi. Elle se focalisa à nouveau sur Suzanne et Nicolas. Ceux-ci semblaient plus âgés.

-Vos enfants prendront un an dès qu’ils feront chaque épreuve, minauda-t-elle.

Cette idée me troubla. Ils ne pouvaient pas grandir comme ça aussi vite ! Indifférent à mon stress, Hans fit en sorte que nous rentrions rapidement dans le vif du sujet. Le décor s’installa et la chambre de Maman et ses sœurs se flouta. Les enfants revinrent à la tour de Raiponce et Eugène. Ceux-ci semblaient les avoir attendus. Leurs visages étaient blancs, maigres et tristes.

-Vous n’avez pas réussi les enfants ! Déclarèrent-ils d’une voix tremblante.

La déception se lut sur leurs pauvres petits visages. Pendant que ma cousine leurs expliqua en quoi ils avaient échoué, Flynn se chargea de leur donner les instructions de la prochaine mission. Cela me surprit puisque pour celle qu’ils venaient de faire, ils avaient dû se débrouiller par eux-mêmes.

-Nous avons pitié d’eux, précisa Hans, nous ne sommes pas des monstres après tout.

Au fur et à mesure que le mari de ma cousine déballait l’intrigue, je trouvais que la précédente était beaucoup moins complexe. Il mentionna brièvement Pierre Sappos, Aren et notre aïeule.

-Vous avez compris mes petits loups vous allez devoir surveiller Emma Piceaerd et veillez à ce qu’elles ne fassent pas de mal à Pierre Sappos et sa famille; déblatéra Eugène. C’est compris ?

Mes trésors hochèrent la tête.

-Vous êtes prêt à y retourner ? Demanda bientôt Raiponce.

Elle semblait vraiment désespérée. J’avais de la peine pour elle. Au fond de moi je savais qu'ils n'y étaient pour rien. Je pense qu’Hans et Emma les avaient forcés à être contre nous.

-Il le faut bien Tata, déclarèrent les jumeaux sans grande appréhension, c’est le seul moyen de libérer nos proches.

Flynn hocha la tête. Cette fois ils n’empruntèrent pas le chemin de l’armoire. Le bandit se contenta de prendre un des pots de peintures de Raiponce. Il y plongea la main et en ressortit plusieurs copeaux gris les projetant dans la figure de mes pauvres enfants. Ils furent immédiatement aspirés.


****


Nous arrivâmes bientôt dans une grotte épurée qui était ornée de peintures rupestres. Le lieu était sombre mais on pouvait y entendre le son d’une cascade. Emma Piceaerd se trouvait là avec…Aren. Cette fois il n’y avait pas de traces de Mamie Iduna. La jeune femme blonde était plus âgée que lors de la première épreuve étant une femme mûre à présent. Contrairement à Aren qui ne dépassait pas la dizaine. Ils étaient autour d’un feu et Emma inspectait ses mains. Nous fûmes drapés dans des tenues en peau de rennes et nous approchâmes pour en savoir un peu plus. Cela perturba le futur roi d’Arendelle qui regarda Emma apeuré en disant :

-Euh…Madame Piceaerd…Je crois qu’il y a des enfants de votre tribu qui vous cherchent.

Il pointa un doigt accusateur dans notre direction. Mais ni Nicolas ni moi ne reculâmes. Notre première aïeule nous observa longuement puis elle reprit :

-Ce n’est rien Aren, ils ne nous embêteront pas.

Puis elle s’adressa directement à nous  :

-Mettez-vous dans ce recoin de la grotte et ne faites aucun bruit, d’accord ?!
-Oui Madame, répondirent nos voix à l’unisson.

Le premier roi d’Arendelle nous fusilla du regard, troublé par la décision de la jeune femme. Il nous observa nous exécuter et ce fut Emma elle-même qui finit par le rappeler à l’ordre :

-Alors Aren ? Que peux-tu me dire sur ta chirologie aujourd’hui ? Demanda-t-elle avec une voix d’enseignante.

Le petit garçon regarda les lignes avec profondeur. Après quelques secondes il finit par déclarer :

-Ma ligne de vie est bien marquée…Cela veut dire que je suis en excellente santé…Et que je résiste aux maladies.

Emma inspecta de plus près alors qu’Aren continua :

-Alors pour ma ligne de tête…Elle se voit très peu car je suis un grand sensible. En revanche elle est courte car je suis apte à prendre les bonnes décisions.
-Parfait…Et pour celle du cœur jeune apprenti, reprit Emma en souriant.

Le premier roi d’Arendelle inspecta encore le haut de sa main droite. Un sourire béat apparut alors sur son visage et il expliqua :

-Ma ligne de cœur est très droite, cela veut dire que je serai quelqu’un de sérieux en amour…D’ailleurs, il y a quelques jours j’ai rencontré une jeune princesse de Suède nommée Kirsten…C’était la plus jolie fille que j’aie jamais vu jusqu’à présent.

Le discours de l’enfant était touchant tout comme son visage qui était en train de rosir sous l’émotion. Toutefois, Emma ne sembla pas embarquer dans l’attendrissement. Elle le cajola un peu maladroitement et répliqua :

-Parfait, jeune apprenti…Tes chakras sont ouverts…Ta chirologie excellente…Je vais pouvoir t’expliquer le grand projet dont je voulais te faire part depuis quelques temps…
-Est-ce que les trolls sont au courant Madame Piceaerd ? Demanda le jeune roi.

Elle s’abaissa alors à son niveau et répondis :

-Oui mon petit…Eux et uniquement eux le sont…Tu me promets que tu ne mettras personne au courant de notre secret…Ta mère et ton père ne doivent jamais savoir, d’accord ?!

Le petit garçon la regarda profondément dans les yeux avant de prendre une décision et de dire :

-D’accord Madame Piceaerd.

Il se tourna ensuite vers nous et lança à nouveau d’un œil soupçonneux :

-Mais vous n’avez pas peur que eux, le disent ?

Emma nous regarda et sourit étrangement. Puis elle se reprit :

-Non, eux non plus ne dirons rien. Ils sont de ma tribu…Si jamais ils osent quoi que ce soit, je dirais à la mère fouettarde de se charger d’eux.

Nous blanchîmes immédiatement alors que la jeune femme se concentra encore sur lui.

-Si jamais tu veux me contacter tu passeras par les trolls d’accord ? C’est important Aren, insista-t-elle.
-Promis, conclut-il.
-Parfait…Bien…jeune Aren…Comme tu le sais, je n’ai pas d’enfant... Du moins pas d'enfants encore en vie ou qui s'intéresse aux leçons que je te propose...Bref....Je vieillis de plus en plus. Une fois que je ne serais plus là, il n’y aura plus de cinquième esprit…C’est pourquoi j’ai décidé que toi, tu le seras pour moi. Tu as une aura très puissante et ta rencontre l’autre fois avec chacun des éléments s’est très bien passée, tu t’en rappelles ?
-Oui Madame Piceaerd, déclara-t-il, mais ça consiste en quoi comme travail ? Est-ce que ça sera compatible avec mon travail de roi ?
-Ça le sera je te l’assure, une fois par mois, tu te débrouilleras pour venir à Ahtohallan vérifier que l’équilibre va bien…De toute façon, tu le sauras tout de suite si quelque chose ne va pas ! Les vents se déchaineront ! La terre tremblera ! Le feu et l’eau s’amoncelleront dans les forêts et dans les villages ! Expliqua-t-elle.

Le petit garçon blanchit encore avant de se donner du courage. Il finit par répondre :

-Ça sera pour moi un honneur de prendre votre succession Madame Piceaerd.
-A la bonne heure, jeune apprenti…Dans ce cas, il ne me reste plus qu’à allumer ta coupole et celle de la jeune Kirsten en guise de pacte.
-Suzanne c’est quoi allumer des coupoles ? Chuchota soudain Nicolas.

J’haussai les épaules pas plus avancée que lui par cette pratique inconnue.

-Vous allez faire quoi Madame Piceaerd ? Demanda à son tour le premier prince d’Arendelle.
-Tu m’as dit être amoureux de cette petite Kirsten c’est bien ça ?!
-Euh…Oui…Je l’aime bien…Bafouilla-t-il en devenant rouge pivoine.
-Eh bien dans la tradition Northuldra quand tu allumes des coupoles avec les prénoms des amoureux gravés dessus, cela veut dire qu’ils se marieront ensemble plus tard, expliqua-t-elle.

Philippe se pencha immédiatement vers moi et répliqua :

-Tu crois que tantine Elsa l’a fait pour Papa et Maman ?
-Aucune idée…Si jamais on s’en sort et qu’on les retrouve il faudra leur demander, répondis-je.

Comme s’il ne nous avait pas entendus Aren se mit soudain à sourire et interrogea à son tour la doyenne :

-Vous pourriez vraiment faire ça Madame Piceaerd ?

Elle se mit à rire et hocha la tête avant de conclure :

-Accomplis ta mission jeune apprenti et je me chargerai de te rendre heureux.


****


L’image s’arrêta soudain et Emma Piceaerd se mit à rougir.

-Bien…Pour l’instant, je ne vois pas à quoi nos enfants ont servi étant donné qu’il n’y avait pas de traces de Pierre Sappos, soulignai-je, et puis c’est plutôt une bonne chose ce que vous avez fait ! En vérité vous avez été la première à créer l’union entre les Northuldra et les Arendellien !
-Certes ma petite, certes…Et ce fut une erreur…C’est ça que vos enfants vont devoir changer, maugréa-t-elle, mais nous reprendrons cette discussion demain, une bonne nuit de sommeil s’impose !
-Parlez pour vous, pesta Kristoff.

Hans et elle éclatèrent de rire avant de quitter la salle glaciale. Malgré tout nous suivîmes leur conseil. Nous nous endormîmes debout. Le lendemain, dès l’aube nous nous réveillâmes encore plus fatigués que la veille. Nos deux tortionnaires n’étaient pas encore arrivés.

-Elsa tu n’arrives toujours pas à dégeler ? Espérai-je.
-Je te rappelle que je n’aie plus le pouvoir, répondit-elle de marbre.
-Je voudrais un bonhomme de neige, sifflotai-je pour la décoincer.

Un mince sourire vint recouvrir son visage. Je me tournai alors vers celui de Kristoff qui était beaucoup plus rigide. J’aurais voulu l’embrasser, me réconforter dans ses bras. Mais nous ne pouvions pas faire grand-chose les mains collées.

-Je rêve tellement d’un bon bain chaud, soupira soudain ma sœur.
-Et moi donc ! Renchéris-je, un bon bain chaud…
-…Après avoir bordé les enfants, enchaîna Kristoff en me lançant un regard complice.
-…Tout le monde dormirait…Nous serions seuls et nous nous déshabillerons progressivement…Commençai-je.
-Oui bah ici vous ne l’êtes pas merci ! Donc je ne veux pas de détails, maugréa ma sœur alors que nous revînmes à notre situation actuelle.

Mon mari et moi nous mîmes à rougir. Finalement Hans etEmma arrivèrent pour couper court à son embarras. Ils nous donnèrent rapidement de l’eau et des madeleines, avant de reprendre « le jeu ».


****


La grotte sombre disparut progressivement et nous nous retrouvâmes dans le même paysage enneigé que tout à l’heure.

-Brrr il fait froid ! Commenta Nicolas.

Je fis un petit moulinet avec ma main laissant apparaître de petits flocons dans les airs et répliquai avec malice :

-Le froid ne m’a jamais dérangé !
-Ahana très drôle, grommela mon frère, bon viens, il faut chercher Emma et Pierre et les réconcilier !

Nous fîmes le tour des huttes qui étaient toutes vides, sauf une. Nous n’entrâmes pas tout de suite mais entendîmes plutôt des bruits de disputes. Emma se trouvait là avec un homme qui ressemblait au Père Noël.

-Pourquoi pactises-tu avec l’ennemi Emma ? Demanda Pierre furieux.
-Ils ne l’ont pas toujours été…L’aura d’Aren est très puissant…
-Cela ne veut rien dire, pesta-t-il, s’il n’a pas son visage au centre des esprits des losanges de son tatouage, il n’est pas l’élu.
-Et toi Pierre, l’es-tu ? Questionna-t-elle un peu moqueuse.

L’homme Sappos avait déjà un visage colérique crispé par son échange. Mais celui-ci redoubla de fureur et s’énerva :

-Mais tu sais bien que non ! Je ne parlais pas pour moi ! Mais tu aurais pu prendre l’un de nous ! D’ailleurs tu as eu ta chance avec ta fille ! Elle était prometteuse !

Emma pâlit immédiatement et sa lèvre se mit à trembler. D’un geste impatient, elle s’approcha de son faux frère et lui agrippa le col de son manteau de rennes avant d’hurler :

-Tu ne sais rien de ce qui s’est passé Pierre…Alors je t’interdis de dire quoi que ce soit sur Anna !

Sa colère disparut tout de suite et il ne trouva rien à redire. Pourtant, il la titilla encore :

-Avoue plutôt que tu n’as pas su t’y prendre avec elle, et que c’est toi qui l’as tué par une de tes brûlures chamaniques ou je ne sais quoi ! Elle n’a pas pu disparaître comme ça ! Même Viggo et Einhard n’ont été qu’à moitié convaincu.
-PIERRE SAPPOS TU ES LE DIABLE EN PERSONNE ! Hurla-t-elle, NE DIS PAS DES HORREURS PAREILLES ! TU NE SAIS ABSOLUMENT RIEN ! TU N’ES QU’UN SOMBRE IDIOT ! ENCORE UN MOT ET JE TE DISSIQUE DE LA TETE AUX PIEDS !

Il encaissa sa remarque de façon non affectée et s’écria encore :

-Ah ? Donc c’est bien ce que je pensais, tu lui as porté un coup au cœur ! Tu as dû réfléchir à ton plan, préférant prendre Aren comme apprenti pour te persuader qu’une union entre les Northuldra et les habitants d’Arnevik était pos…

Il n’eut pas le temps de finir sa phrase, qu’Emma se rua sur lui après avoir dégainé le couteau qui lui pendait à sa ceinture.

-Je te hais Pierre Sappos ! Si tu savais comme je te hais ! Ton cœur est loin d’être noble à toi aussi ! Je te souhaite que tous tes descendants soient ainsi ! Cria-t-elle, prête à lui planter le poignard à travers la tunique.

Mais son frère avait plus de force. Son visage était crispé mais sa main arriva à dévier fermement le poignard de sa trajectoire.

-Viens Nicolas ! Il faut entrer ! Lâchai-je d’un coup.
-Non Suzanne c’est trop risqué !

Trop tard. J’avais déjà passé l’entrée de la hutte.

-Oui ? C’est pourquoi ?! S’écria soudain Emma qui avait arrêté son geste, appelez plutôt une guérisseuse ! Je suis beaucoup trop énervée pour une séance de chamanisme !

Le cœur battant à cent à l’heure à cause de la menace qui était passée, je me mis à expliquer :  

-Oh non, madame Piceaerd, ce n’est pas ça, nous venons pour monsieur Sappos… Il paraît que vous devez raconter un conte de Noël aux enfants.  

Je me tournai alors vers son frère adoptif et lui fit mon plus beau sourire, consciente que nous étions sur la bonne voie pour réussir la deuxième mission. Sa colère à l’égard de sa sœur disparut et il répliqua :

-Ah oui c’est vrai, j’avais oublié. Venez avec moi les enfants.
-Voyez-vous ça, notre cher Pierre Sappos est un homme au grand cœur…Le Père Noël qui convient à tous les enfants, pendant que je m’adonne au rôle de Mère Fouettarde avec mon apprenti, railla Emma en sortant avant lui.

Philippe et moi nous tournâmes immédiatement vers Pierre qui était agacé. Mon jumeau lui demanda alors :

-Qu’a-t-elle voulu dire monsieur Sappos ?

Le vieille homme reprit ses esprits en voyant que c’était mon frère qui posait la question et il lui tapota gentiment sur l’épaule avant de répondre :

-Oh rien du tout. Madame Piceaerd et moi avons quelques déconvenues à propos de sujets d’adultes.
-Je croyais qu’elle n’avait plus de force pour faire des leçons de chamanisme, pourtant elle est partie avec un apprenti, lançai-je à nouveau d’une voix innocente.
-Oui…Et bien…Elle fait ses affaires dans son coin…Jusqu’à ce que ça nous porte préjudice ! Grogna monsieur Sappos.

Il ne désira pas nous en dire plus et nous rejoignîmes tout un groupe d’enfants qui attendaient patiemment l’histoire de la suite du Père Noël.


****


-Bien…Cette fois vous ne pouvez pas dire qu’ils n’ont pas réussi ? M’écriai-je victorieuse.
-Ils ont arrêté une dispute parmi tant d’autres, répliqua Emma.

Sa remarque m’agaça. Je me voulais néanmoins optimiste.

-Etiez-vous vraiment partie rejoindre Aren ? Questionnai-je encore.
-Tout à fait ! C’était ce jour-là qu’il avait épousé son rôle de cinquième esprit à Ahtohallan, dit-elle toute fière.

Elsa et moi nous dévisageâmes confuses ayant pensées au même moment au souvenir de notre enfance.

-Ahtohallan ? La rivière magique ? Interrogea ma sœur.

Emma acquiesça.

-Pourquoi dîtes-vous que c’est de la faute de notre famille ? De ce qu’on voit c’est plutôt de votre faute ! M’insurgeai-je.

La femme mystérieuse nous observa puis elle alla se poster à côté d’Elsa et répliqua :

-Vous ne voyez vraiment pas la ressemblance ?

Kristoff et moi sursautâmes en même temps devant la révélation. Outre la couleur de cheveux et les yeux bleus, les gestuelles semblaient propres à celles de ma sœur.

-Donc c’est vous la responsable de toute cette histoire en fait ! Pas notre mère ! S’exclama Elsa.

Emma porta une main à son cœur et répliqua :

-Il est vrai que je suis en partie responsable au départ…Mais c’est tout de même de votre faute car votre père découle de la famille d’Aren et Arnved.
-Certes…Mais maintenant c’est révolu puisque nos enfants ont réussi leur mission, m’impatientai-je car je souhaitais les revoir.
-Ont-ils réussi ma douce ? Répéta Hans en se tournant vers elle.

Emma retourna près de la couche de glace et accéléra les souvenirs. Puis elle s’arrêta d’un coup. Elle était de nouveau avec Pierre et les deux se trouvaient dans un immense glacier. Sa blancheur était éclatante et je fus perturbée de voir que son aspect ressemblait à l’endroit où nous nous trouvions en ce moment. Une lumière éblouissante illuminait un dôme où reposaient de grandes statues blanches.

-Comme promis Pierre, je ne t’ai pas menti, tu vois bien que je t’ai conduit à Ahtohallan, murmura Emma déposant une épaisse couverture de rennes sur le sol gelé.

Son frère adoptif inspectait les alentours comme s’il n’était pas convaincu.

-Tu es sûr que personne ne viendra nous déranger ? Demanda-t-il.
-Absolument personne ! Minauda-t-elle en se rapprochant de lui.

Elle se pencha pour obtenir un baiser mais Pierre se retira avant que leurs lèvres ne s’atteignent.

-Non…Attends Emma…Je…Je ne suis pas sûr que ce soit une bonne idée…Articula-t-il nerveux, je…J’aurais l’impression de trahir Viggo.

Emma le regarda alors amusée et répliqua sur un ton joyeux :

-Oh ! Voyons ! Pierre ! J’ai respecté l’étoffe du deuil depuis bien trop longtemps. Je voudrais fêter ce renouveau avec toi…Je te rappelle que c’est toi qui as insisté pour t’intéresser au cinquième esprit…Ahtohallan et notre accouplement sont le dénouement final.

Elle lui caressa la joue alors que je faillis vomir. Je me tournai légèrement vers Hans et fus encore plus troublée que voir que cette situation ne le gênait pas.

-Rassurez-nous…Nos enfants…Ils ne vont pas arrivés là ? Demandai-je.
-Nullement…Ils sont au village ! Répliqua Emma nous forçant à nouveau à regarder l’image.

Pierre eut enfin un geste tendre envers sa fausse sœur. Il se pencha et l’embrassa avant de reprendre :

-Oui tu as raison…Tu m’as bien tout appris finalement…C’était la bonne solution pour notre peuple. La preuve ! Cet Aren n’est jamais réapparu après t’avoir piqué tout notre savoir.

La vision d’Emma se brouilla alors et elle chuchota :

-Ne parle plus de lui. C’était…Je reconnais que je m’étais trompée à son sujet…Et j’aurais préféré l’inverse, sincèrement. Mais n’y pensons plus…Viens…

Dans un élan tendre elle le fit basculer sur la couette et le déshabilla sans ménagement alors que nous regardions toujours la scène avec gêne. Petit à petit, la nudité d’Emma Piceaerd se dévoila à son tour alors que Pierre Sappos ne se gênait pas pour caresser chaque partie de son corps avec douceur et précision. Des seins au ventre en passant par les fesses et les cuisses, l’homme dans la force de l’âge s’insinua bientôt dans l’être de sa partenaire la faisant toujours plus exprimer son plaisir par des halètements et des suffocations. Les baisers s’intensifièrent avec passion tout comme les coups donnés par Pierre dont le visage ne laissait aucun doute sur le bien-être que lui procurait les allers et venues de cette communion charnelle.

Mon regard croisa bientôt celui de Kristoff et une seule pensée nous traversa l’esprit si bien que nous devînmes aussi rouges que le couple en train de faire l’amour. J’observai ma sœur qui restait impassible face à cette situation. Au moment où Emma et Pierre finirent par donner le coup de grâce, un sourire apparut sur mon visage et je déclarai :

-Bien. Cette fois, il n’y a plus de doute quant au fait que Suzanne et Nikolas ont réussi la mission !

Hans et Emma échangèrent immédiatement un regard et sans répondre, la jeune femme avança encore le souvenir. Nous vîmes bientôt les enfants et toute la tribu entourer une tombe de glace où était inscrit en grosses lettres futhark « EMMA PICEAERD ».

-Bien…Vous êtes morte et alors ? Pierre a bien su s’en sortir sans vous puisque vous lui avez tout appris ? s’impatienta ma sœur.
-Eh bien jeune esprit, tant de pertinence ! S’écria-t-elle avec un sourire avant de continuer néanmoins à faire tourner le souvenir.

Nos enfants étaient de nouveau là…Dans une forteresse qui ressemblait au château d’Arendelle. Ils étaient cachés contre un des murs sombres et observaient attentivement Aren qui était en plein conseil.

-Majesté, nous n’allons pas pouvoir faire autrement qu’attaquer les Northuldra ! S’écria un des hommes.
-Non c’est impossible ! Il doit y avoir une autre solution ! Je ne toucherai pas à ce peuple ! Grogna Aren.

Les conseillers poussèrent des soupirs exaspérés et l’un d’eux répliqua encore :

-Il n’y a pas d’autres solutions ! S’ils se multiplient de trop, ils se soulèveront et nous ne les aurons plus à notre mercie ! Il faut mater ce peuple et vous le savez très bien ! Envoyez une missive à votre frère à Arnevik et unissez vos forces !
-Je le refuse, déclara Aren d’une voix forte.
-Le conseil a voté votre Altesse ! Si vous vous opposez à la majorité, nous nous chargerons d’exterminer les Northuldra avec l’aide de votre frère uniquement mais sur vous reposera la honte ! Pesta le plus vieux des hommes.
-Suzanne tu as entendu ? Paniqua Nicolas.
-Oui…Attends…Deux minutes, dit-elle.

Je soupirais immédiatement alors que le conseil sembla fini. Les hommes se retirèrent laissant Aren seul dans la pièce. Ma fille choisit ce moment-là pour sortir.

-Mais qui êtes-vous et comment êtes-vous entrés ici ? Demanda-t-il, pris de curiosité.

Suzanne ne répondit pas. A la place elle répliqua :

-Monsieur ! Il vous faut prévenir Einahrd Piceaerd de ce qui se trame ici ! Si vous le faîtes vous éviterez la guerre Northuldra/ Arendellien !

Aren se prit la tête entre ses mains et cria :

-Je ne sais pas comment faire !
-Vous êtes cinquième esprit non ? Vous pouvez appelé celui du vent ! S’exclama à son tour Nicolas alors que je me demandais comment il en savait autant sur les esprits élémentaires.

Aren retrouva aussitôt le sourire. Il bondit de sa chaise et poussa un cri de joie :

-Mais oui ! C’est ça ! Vous avez raison ! J’espère que cela va marcher, cela fait très longtemps que je ne me suis pas exercé et…

Ils ne purent prononcés plus de paroles. A cet instant, une autre silhouette se détacha du mur sombre pour apparaître plus menaçante devant eux trois.

-Monsieur Sappos…Que faites-vous là ? Paniqua Suzanne en allant se poster face à lui.
-Ecarte-toi de mon chemin petite ! Aren et moi avons un ancien différent à régler ! Grogna-t-il.

D’un geste nonchalant, il dégaina un couteau et se rua vers le roi qui demeura pétrifié.

-Aren ! Aren ! Défendez-vous ! S’égosilla Nicolas.

Voyant que le roi ne bougeait toujours pas, mon fils courut vite dans sa direction percutant Pierre de plein fouet.

-Je t’ai dit de t’écarter de mon chemin vermine ! S’exclama-t-il furieux.

Avec violence, il prit alors mon enfant par le col et le propulsa contre le mur. Je faillis faire une crise cardiaque.

-NICOLAS ! Hurlai-je à travers la cuvette bien qu’il ne puisse pas m’entendre.

Le visage de Kristoff vira au rouge et il tira de toutes ses forces sur la glue pour essayer une énième fois d’enlever ses mains. Le tout était ponctué de mots grossiers mais personne ne le blâma. Hans au contraire s’amusait de la situation.

-Espèce de mufle ! Lâchai-je vulgairement, c’est ça que vous voulez ! Voir notre famille se détruire !
-Tout comme elle a détruit les autres ! S’enquit-il.
-Ce n’est pas Aren qui attaque-là ! Objecta Elsa en lui lançant un regard noir.
-Jugez par vous-même ! Répliqua Emma qui avait pâli.

Nous vîmes alors avec horreur que c’était Pierre Sappos qui avait succombé à un coup violent à la poitrine de la part du premier souverain d’Arendelle.

-Il n’a fait que se défendre, répétai-je énervée.
-Peut-être mais vous connaissez la suite…Une guerre a bien éclaté entre nos deux contrées, dit patiemment Emma.

Les frissons de sueurs repartirent de plus belle. Quand allions-nous sortir de ce cauchemar bon sang ?! Mes petits étaient à deux doigts d’avoir réussi ! Mais face à tant de barbarie comment pouvaient-ils y arriver ?! Ce n’était pas fairplay ! Regardant Nicolas toujours évanoui au sol je me mis à pleurer.  

La première Piceaerd arrêta l’image pour de bon cette fois et Hans lança sur un ton gai :

-Deuxième mission échouée.


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Mer 20 Oct 2021, 17:53
Bon au moins, on peut se rassurer que le couple Raiponce-Eugène reste du côté de nos héros. Mais je sens que ça risque de mal finir pour eux.

Et en parlant de mal finir, je comprends pourquoi Arendelle et Northuldras se sont mis à chaud entre eux : tout ça parce qu'une écervelé du nom d'Emma a décidé de nommer cinquième esprit un roi incompétent et irresponsable, qui a en plus tué accidentellement le frère de sa bienfaitrice. Tu m'étonnes que ça va mal se dérouler par la suite.

Mais n'empêche que ça reste de ta faute, Emma ! Déjà que tu veux que ça soit la descendance d'Aren qui répare TES erreurs tout en t'en dédouanant... ouais, je me la pèterais moins à ta place.

En espérant que ça s'arrange par la suite.

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Mer 20 Oct 2021, 22:56
Globalement, je me souviens de tout ce premier rève et dans la première version cette seconde épreuve était déjà ma préférée par rapport à la première qui me semblait "enfantine"

Mais là, cette version 2 de rêves profonds a une réelle valeur ajoutée avec une "mythologie Picéaerd" bien plus développée sur les origines de la famille, l'origine des 5è esprits
Alors c'est un rêve... dans quelle mesure les infos sont des "réalités" on est en droit de s'interroger néanmoins, le FCU s'agrandit et désormais avec ces changements, Rèves profonds y a gagné ses lettres de noblesses au sein de l'univers.


Dernière édition par Frantzoze le Jeu 21 Oct 2021, 23:23, édité 1 fois

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Jeu 21 Oct 2021, 20:15
Ah non c'est pas les miens xD

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Jeu 21 Oct 2021, 22:36
Voici les spoilers sans contexte du chapitre 7 Very Happy

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Ven 22 Oct 2021, 19:41
Chapitre 7 : La Lettre :

-Laissez-nous tranquilles à la fin ! M’énervai-je, vous voyez bien que c’est inutile ! Les enfants n’y arrivent pas !
-Justement c’est le plus drôle, ricana Hans.
-Espèce de monstre ! Répliquai-je hargneusement, pourquoi faites-vous ça ?! En quoi ça vous regarde ?! Pourquoi le destin de notre famille vous intéresse-il à ce point ?

Le prince des îles du Sud ne répondit pas. A la place il se dirigea vers Elsa et lui envoya une gifle si forte que sa joue de lait passa directement au violet. Puis il se tourna vers moi et grogna :

-C’est pour Emma que je suis obligé de faire ça…

La jeune femme le pinça alors pour montrer son mécontentement et il trouva juste de reprendre :

-Mais je le fais par pur plaisir de vengeance envers vous !  

Il s’adressa ensuite à nouveau à ma sœur et ajouta :

-Et ne faites pas l’innocente, vous savez très bien pourquoi.

Je ne voyais pas en quoi Elsa serait responsable de la relation entre Hans et notre première aïeule.  Mais à ma grande surprise, son visage s’avoua vaincu. Elle était prête à parler mais sa lèvre était tellement gonflée qu’il lui était impossible d’ouvrir la bouche.

-Et si votre chère épouse mourrait vous continueriez de nous embêter ?! Demanda Kristoff toujours furieux par la dernière vision de son fils.

Hans le défia à son tour et s’écria avec un sourire moqueur :

-Oh ? Vraiment Monsieur Bjorgman ! Je vous vois mal vous salir les mains ! Je n’ai donc aucune raison de m’inquiéter puisque ça n’arrivera pas… Mais trêve de bavardages ! Nous allons passer à l’épreuve suivante !
-NON ! Hurlèrent nos trois voix à l’unisson.
-Il est hors de question que ça continue ! Notre fils est blessé et nous exigeons qu’il voie un médecin tout de suite ! Ajouta mon mari d’une voix autoritaire.

Il était rare qu’il donne des ordres. Son regard lança immédiatement des éclairs à celui d’Hans. Ce dernier ne sourcilla pas. En revanche Emma fut troublée. Ayant enfin un geste d’humanité, elle finit par dire au prince des îles du Sud :

-Monsieur Bjorgman a raison. L’enfant n’arrivera pas les autres épreuves s’il reste comme ceci. Il faut demander à Raiponce et Eugène de les ramener ici.
-Dans la grotte ? S’étonna-t-il.
-Non sur la lune ! Idiot ! Bien évidemment dans la grotte, répliqua-t-elle désespérée.
-Ah bah oui bien sûr ! S’exclama Hans défaitiste. Bon je vais aller les chercher.

Je poussai intérieurement un soupir de soulagement. Tandis que j’essayai de comprendre comment ils pouvaient mettre si peu de temps entre cet endroit mystérieux et Couronna bien que ça ne soit pas si éloigné, notre première aïeule nous surveillait discutant avec Arnved et Aren à propos de choses que je ne comprenais pas.  Elle jetait des regards dans notre direction afin de s’assurer que nous ne nous volatilisions pas.  Nous parlions également en langage corporel. Le regard de Kristoff, tendre, essayait de me faire comprendre que je ne devais pas trop m’en faire pour les enfants même si lui-même était bien tendu. Quant au visage d’Elsa, comme il était à présent bien gonflé, ses expressions étaient très difficiles à reconnaître. J’avais pourtant l’impression d’y voir des remords mais j’ignorais envers quoi.
Après ce qui me parut des heures des bruits d’enfant se firent enfin entendre. Suzanne apparut le bras serré par Hans qui tentait de la maintenir en place.

-Petite peste, ne cessait-il de répéter.

Nicolas toujours inconscient se trouvait dans les bras protecteurs d’Eugène et Raiponce. Le prince des îles du Sud se radoucit légèrement et déclara alors :  

-Mes charmants petits, Tonton Hans vous rapporte brièvement à Papa et Maman.

Dès qu’elle nous vit Suzanne écrasa le pied de ce misérable pour venir nous faire un câlin. J’aurais voulu l’enlacer à mon tour mais nous étions coincés.

-Papa, Maman, gémissait-elle en nous compressant de plus en plus fort si bien que je sentais le gel au bout de ses doigts, c’est promis je ne ferais plus jamais de bêtises, je réparerai ce qu’a fait Mamie Iduna et Pierre Sappos, j’essayerais encore ! Promis ! Promis ! Promis !
-Ma chérie c’est fini, répétai-je à plusieurs reprises tout en sentant ma gorge se bloquer par l’émotion.

Hans nous applaudit pour nos retrouvailles.

-Comme c’est touchant, minauda-t-il en jetant une fausse larme dans l’air, mais je suis désolée chère petite Suzanne, Papa, Maman et Tata Elsa doivent se reposer encore un peu.  

Il s’avança alors vers elle et l’arracha du ventre de Kristoff. Elle se mit à pleurer, se débattit mais en vain, Hans était plus costaud qu’il n’y paraissait. J’observai alors Flynn qui tenait toujours Nicolas si frêle dans ses mains. Puis je m’attardai sur les doigts de Raiponce et une image lointaine me revint en mémoire.

-Mais c’est ça ! Clamai-je, toi Raiponce tu peux essayer de sauver Philippe ?!

Tandis que j’eus le droit à un regard étonné d’Elsa, ma cousine me regarda dans un mélange de surprise et de tristesse.

-Tu as le pouvoir de guérison ! Tu le sais ! Tu te souviens tu m’avais guéri au bal quand je m’étais foulée la cheville ! Insistai-je.

Je n’en avais que faire de savoir si cela devait rester secret ! La vie de mon fils était plus importante !

-Anna je sais tout ça mais… Commença ma cousine.

Avant d’être coupée par Hans :

-Ce qu’elle essaye de vous dire c’est que je lui ai supprimé ses pouvoirs tout comme j’ai supprimé les pouvoirs d’Elsa, ainsi plus aucune d’entre vous ne me fera obstacle.
-Certes, maugréai-je avant de me rappeler que Suzanne avait toujours le sien puisqu’elle l’avait gardé secret. Alors, comment allez-vous procéder ?!

Ce rustre se tourna vers sa femme et ils s’observèrent sans se parler.

-Nous allons ramener des guérisseuses et je ferais office de chamane, déclara Emma, Hans envoie le garçon et les hôtes dans la Forêt Enchantée.

Chamane ? Ce terme déjà entendu dans la première mission de la part de cette fameuse Anna Piceaerd, résonna dans mon corps en éveillant tous mes sens. Sans que j’en comprenne les raisons, je me mis aussitôt à visualiser la poitrine d’Hans tout en imaginant d’immenses plaques rouges et brûlantes parcourir son corps. Je voulus essayer pour voir si ce stratagème fonctionnait ! Tout était bon à prendre si cela nous permettait de récupérer les enfants et nous en sortir. Malheureusement, aucune douleur n’atteint le prince des îles du Sud et ce dernier dévorant toujours Emma Piceaerd du regard répliqua devant mon air dégoûté :

-Très bien ma chérie, faisons cela.

Il s’en alla donc accompagné de Flynn et de mon pauvre petit. Mon cœur martelait ma poitrine tandis que je le regardai s’éloigner.  

-Et nous ? Demanda Elsa, nous allons rester plantés là ?! Demanda-t-elle d’une voix féroce.
-Que faire d’autre ? Se moqua la Northuldra, vous libérez le temps que ce petit monstre se fasse soigner !?

Ma sœur essaya de garder son calme et répliqua :

-Vous pourriez être clémente !  
-N.O.N, articula-t-elle avec prestance.
-Alors pourquoi vouloir sauver Nicolas dans ce cas ? Questionnai-je dans l’incompréhension.
-Parce qu’il y a plus de chance qu’il ne survive pas ! Minauda-t-elle, d’ailleurs, il faut que j’aille seconder les guérisseuses ! Je reviendrai vous prévenir quand l’heure fatidique sera arrivée ! A tout à l’heure !

Hans et elle nous firent un grand signe d’aurevoir avant de s’éclipser. La dernière phrase d'Emma me retourna le bas ventre et des larmes perlèrent à nouveau dans mes yeux.

-Du calme ma Anna chérie, elle veut que nous soyons faibles, essaya de me rassurer mon mari.
-Kristoff a raison petite sœur ! Nicolas est juste évanoui, il ne saigne pas, il n’y a rien de conséquent, confia Elsa en me lançant son plus beau sourire.

Mais il n’y avait rien à faire, l’idée de perdre mon fils me broya l’estomac. Mes proches voyant que leur soutien ne servait à rien décidèrent de se murer dans le silence. Je fusillais alors Raiponce du regard. Elle n’avait pas bougé. Elle nous regardait toujours peinée et semblait ailleurs.

-Elle nous tient tous, murmura-elle soudain.

Puis elle reprit vite ses esprits et déclara :

-Tant pis pour nous ! Tu as raison Anna ! Il est temps de s’échapper !

Est-ce que mes oreilles avaient bien entendu ?! Raiponce nous libérer ? Ma confirmation était bien bonne alors : Corona était aussi prisonnière.

-La glue est forte, précisa Kristoff, nous n’arriverons pas à nous détacher de la paroi.
-Suzanne va s’en charger, déclara Raiponce malicieusement.

Il ne fallut pas longtemps pour que notre fille s’approche de la cuvette et ne déverse un petit jet de glace sur le rebord du bloc de pierre. Malheureusement cela ne fonctionna pas. Sentant que je devais agir, je rétorquai alors :

-Non ! C’est à moi de le faire !

Je visualisais aussitôt les mains de chacun et fermai les yeux pour me concentrer. Je cherchais l’aura au plus profond de mon être et la chaleur intense. Puis je fis le lien avec la paroi de glace. Je fus surprise mais émerveillée que la glue disparaisse, se cassant au contact de la fraîcheur.

-Ça marche ! S’extasia Elsa retrouvant le sourire.  

En effet nous fûmes bientôt libres. Retrouvant tous mes membres je courus enlacer ma sœur avec vigueur puis je me ruai dans les bras de Kristoff et l’embrasser amoureusement bien que ça ne soit pas vraiment le moment. Suzanne et Elsa grimacèrent en même temps.
Raiponce nous ramena bientôt à la triste réalité :

-Kristoff, Anna et Elsa vous allez retourner au bateau.
-Euh…D’accord…Où est-il ? Demandai-je impatiente que nous nous en tirions.  
-Dans le dessus de ce lieu sacré, il y a une ouverture, Il faut que vous remontiez un long tunnel, indiqua bientôt Raiponce, puis il vous suffit de sortir, vous vous retrouverez alors sur une immense plateforme de glace. Notre bateau y est. Vous le reconnaîtrez grâce à l’emblème de la fleur aux pétales d’or. J’ai encore besoin de Suzanne pour récupérer Nicolas.  

A contrecœur je laissai donc ma fille à ma cousine et suivis mes proches. Nous nous montrâmes assez attentifs même si ça n’en valait pas la peine. Il n’y avait aucun ennemi dans ce dôme de glace au silence inquiétant. Il y faisait froid mais Elsa avait l’air de s’y sentir à l’aise. Bien qu’il fallût se dépêcher, elle réussit à nous créer des escaliers de glace au-dessus d’un grand gouffre. Nous le montâmes sans problème et continuâmes la route, en nous agrippant à des petits blocs de glace pour remonter le tunnel. Ma sœur passa en première alors que Kristoff insista pour se placer en dernier pour plus de sécurité si jamais je tombais.

-Cela n’a rien à voir avec mon jupon bien sûr ? Murmurai-je retrouvant ma légèreté.
-Bien sûr que non, dit-il en me faisant un clin d’œil.

Notre bonne humeur se fit sentir alors que nous grimpâmes vers notre liberté. Nous sortîmes enfin du glacier et respirâmes l’air frais comme un soulagement. La plaque était déserte. Je constatai bientôt que le jour commençait à pointer luisant son reflet sur le monticule d’eau qui nous entourait.

-Restons prudents tout de même…Chuchota bientôt mon mari.

Nous avançâmes à la file indienne. Kristoff faisait le guet pour nous tous, se réservant la première place. Elsa passa seconde alors que je refermai la marche. Bien que pressés, nous fîmes prudemment le tour de l’immense bloc gelé. Nous nous montrâmes vigilants même s’il n’y avait toujours personne à l’horizon. Notre soulagement grandit de plus en plus en apercevant bientôt un mat en bois.

-Par-là, indiqua Kristoff pointant son doigt dans la direction du poteau de bois.  

Nous contournâmes alors la paroi et montâmes un monticule périlleux avant de redescendre et nous plaquer à nouveau contre une autre partie du mur de glace. Nous entendîmes bientôt un déclic en direction du parapet.

-Un raccourci, murmura Elsa jetant un coup d’œil de l’autre côté… Nous pouvons voir le vaisseau !

Miracle ! Nous approchions du but ! Nous nous faufilâmes à l’intérieur prenant soin de ne pas glisser et observâmes enfin le bâteau avec un sourire triomphant.  

-Le voilà ! M’exclamai-je soulagée, nous avons réussi !  

En effet un trois-mâts semblable à celui où Papa et Maman avaient péri, se tenait devant nous. La fleur d’or était bien sculptée à la proue. Le bâtiment de navigation semblait aussi désert que le reste du glacier.  J’aurais aimé enlacer mes proches tellement j’étais heureuse mais le temps nous était toujours compté.

-Montons ! Ordonna plutôt Kristoff.

Nous nous hissâmes à l’intérieur à l’aide d’une corde. Contre toute attente, personne n’était à bord. Etrange. Nous n’eûmes pas à attendre très longtemps. Bientôt Raiponce, Suzanne, Flynn et…Nicolas qui avait retrouvé une excellente santé, se profilèrent au loin.

-NOUS SOMMES LA ! Clamai-je oubliant que nous devions être discrets.

Ils avançaient doucement. En réalité ils ne semblaient pas bouger. Plus je leur faisais signe, plus ils ralentissaient.

-Mais qu’est-ce que vous faites ?! Dépêchez-vous bon sang ! Criai-je sentant une pointe de stress poindre au creux de mon estomac.
-Ils arrivent ! Ils arrivent ! Ils arrivent ! Ils arrivent ! Ils arrivent ! Ils arrivent ! Ils arrivent ! Ils arrivent ! Ils arrivent ! Ils arrivent ! Ils arrivent ! Ils arrivent ! Ils arrivent ! Ils arrivent ! Ils arrivent ! Ils arrivent ! Ils arrivent ! Ils arrivent ! Répétait ma cousine avec un air d’automate.
-Alors ne trainez pas ! Cria à son tour Elsa.
-Ils arrivent ! Ils arrivent ! Ils arrivent ! Continua-t-elle le regard dans le vide.

Ils lui avaient fait un lavage de cerveau ou quoi ? Je n’eus pas le temps de connaître la réponse. Très vite Emma Piceaerd, Hans, Arnved et Aren se montrèrent à l’horizon. Mon cœur manqua un battement et des sueurs froides s’emparèrent de mon corps. Mais qu’est-ce qu’ils fichaient ?! Pourquoi restaient-ils au même endroit ?!

-DEPECHEZ-VOUS ! Hurlai-je de nouveau à mes proches.

Mais ils ne se pressèrent pas plus. Cessant enfin leurs répétitions ils se mirent à rire. D’abord un rire discret puis de plus en plus puissant. A bout de force je finis par me pencher au-dessus de la balustrade afin de redescendre les chercher même si pour cela je risquais ma vie.
J’enjambai le bastingage et me mis en singe sur la corde. Je compris trop tard qu’elle n’était plus tendue.

-Kriiiiiiiiisttttttttttttttttooooooooooooofffffffff ! Criai-je.

Avant de me réveiller en sursaut. Suzanne était en train de pleurer dans son berceau. Quoi Suzanne était un bébé ?! Mes sueurs froides laissèrent bientôt place à un immense soulagement. Tout ce qui venait de se passer n’était juste qu’un cauchemar ?! Et Nicolas ? Où était Nicolas ?!

-KRISTOOOF ! Appelai-je de nouveau en proie à la peur.

Mon beau glacier arriva peu de temps après accompagné d’Elsa, Raiponce et Eugène. Il ne portait pas notre fils. C’était Helga qui le tenait dans les bras. Ce dernier dormait paisiblement, pas du tout effrayé d’être dans des mains aussi frêles. Il ne souffrait pas. J'avais bien fait un cauchemar.

-Que se passe-t-il Anna ? Me demanda mon époux… Tu es encore toute pâle.
-Je viens de faire un rêve étrange, expliquai-je tout en prenant Suzanne contre moi.

Elsa s’assit à mon chevet et écouta patiemment que je lui raconte les brides qui me revenaient en mémoire. Son visage changeait au fur et à mesure que je lui racontais les événements. J’étais étonnée. Son regard n’affichait en rien de l’inquiétude. Quand j’eus fini la seule chose qu’elle trouva à redire fut un « bien ». Raiponce et Eugène toujours là me dévisageaient perplexes par les propos dont je venais de les accuser.

-Ma jolie, jamais nous ne vous ferions de mal ! S’enquit le gentil Flynn Rider.
-Vous étiez obligés dans mon rêve, objectai-je agacée.

Je me sentais idiote. Le raconter rendit mon histoire totalement inadéquate.

-Ne t’en fais pas Anna, me rassura Elsa, Il est peu probable que Maman ait pu pactiser avec Aren puisque ce dernier a vécu six siècles avant nous, tout comme Emma Piceaerd, Arnved et Pierre Sappos. Tu sais bien que Maman comme Papa n’ont jamais eu de frères et sœurs mais que notre lien à Raiponce et Eugène, vient pour elle d’une branche de notre famille de Suède et pour lui de l’affection que Maman lui témoignait à l’orphelinat. De ce fait, je ne comprends pas ta vision d’Emma Piceaerd en méchante, après tout, tu t’es toujours bien entendue avec elle, les rares fois où nous nous sommes rendues à Ahtohallan.
-Oui je sais que c’est complètement idiot, admis-je nous revoyant petites en train d’aller clandestinement à la mer car l’accès nous était interdit à cause du Nokk, un esprit de l’eau qui tue les personnes égarés… Mais rassure-moi encore, insistai-je, tu n’as pas fait en sorte que notre grande ancêtre ait un quelconque rapport avec ce vil d’Hans ?
-Bien sûr que non voyons Anna ! dit Elsa avec un rire gêné.
-Si ça te fait tellement peur nous pourrions lui écrire pour prendre de ses nouvelles, s’enquit Raiponce pleine d’entrain, après tout, ça fait longtemps que vous ne vous êtes pas parlées, ça serait une excellente occasion pour vous de renouer les liens et pour moi d'un peu plus connaître ce pan de notre famille.
-Très bonne idée, déclara Eugène, amusez-vous pendant ce temps-là Kristoff et moi allons, nous occuper des bébés.
-Tu es sûr de toi ? Demanda Raiponce qui devait se méfier du côté un peu gauche de son époux.
-Oui, oui ne vous inquiétez pas ! Renchérit-il.

J’observais alors Kristoff et me penchai vers lui pour lui offrir un baiser langoureux avant de susurrer :

-Moi je ne m’inquiète absolument pas Monsieur Bjorgman.

Il rougit jusqu’aux oreilles. Eugène se racla bientôt la gorge pour montrer qu’il était gêné.

-A tout à l’heure ! Clama-t-il.

Sans plus attendre ils s’en allèrent avec les héritiers. Elsa, Raiponce et moi décidâmes d’aller à la bibliothèque pour écrire plus à notre aise. La table nous attendait avec trois chaises. Nous consentîmes enfin à commencer la lettre. Plutôt que de mélanger nos écritures en un seul et même message nous décidâmes d’écrire chacune un petit mot. Pendant que nous nous mîmes à la tâche, Kay vint nous apporter du chocolat chaud.

-Pour vous encourager vos Altesses ! Dit-il avec un petit clin d’œil.

Cela nous fit plaisir. Ce fut un moment plein de complicité et de nostalgie. Une demi-heure plus tard nous étions en train d’admirer notre travail. Chacune de nous lut sa partie avec une grande attention. Ma sœur commença prenant une posture royale qui était naturelle chez elle :

Ma Chère Aïeule,
Moi, Elsa reine d’Arendelle me joins à la princesse Anna d’Arendelle et la princesse Raiponce de Corona pour prendre des nouvelles diplomatiques du royaume d’Ahtohallan. Ayant perdue tout contact avec les Northuldra des Terres Gelées et ceux de la Forêt Enchantée depuis feu mes parents, j’aimerais savoir si tout se passe bien dans votre pays?                             A présent que je suis reine je souhaiterais m’entretenir de nouveau avec votre pays autant économiquement que politiquement. Vous comprendrez très bien que si nous resserrons les liens, Arendelle comme Ahtohallan auront tout autant à en gagner l’un et l’autre. C’est pourquoi je vous invite respectueusement à venir passer un séjour à Arendelle quand bon vous semblera. Nous pourrons alors à ce moment-là parler plus amplement de nos royaumes.
J’espère donc avoir de nouveau contact avec vous !
Cordialement.
Elsa.


-J’espère que ce n’est pas trop formelle, s’inquiéta-t-elle bientôt.
-Cela te correspond très bien, l’encourageai-je, bon ! Allez ! A mon tour !

Chère Emma,
Tout comme vient de le dire Elsa ça fait un moment que nous ne nous sommes pas parlées. Et on se serait sans doute ignorer encore longtemps si je n’avais pas eu un cauchemar à propos de toi… Mais bon ça c’est une autre histoire. J’espère vraiment que tu viendras à Arendelle ! Comme ça, je pourrai te présenter au nouveau prince Nicolas et à la nouvelle princesse Suzanne d’Arendelle. Eh oui je viens d’assurer la descendance de mon pays. Mais suis-je bête! Tu te doutes bien que si j’ai des enfants ils ne sont pas venus tous seuls ! Eh oui je suis également mariée depuis presque un an à un jeune montagnard qui vient de votre tribu qui s’appelle Kristoff Bjorgman ou Nattura. Je te le présenterai aussi si tu viens à Arendelle. Ma sœur a été très confidentielle dans son mot mais son affection pour toi ne s’est pas éteinte, ne t’en fais pas. Tu verras si tu viens on pourra bien s’amuser. Elsa se chargera de faire une grande patinoire de glace dans la cour du château comme elle l’a déjà fait et aussi si tu lui demandes elle pourra même te faire un bonhomme de neige. Ah ! J’oubliais tu ne le sais sans doute pas, mais oui, Elsa a des pouvoirs de neige et de glace. C’est pratique pour se défendre.
Bon je ne vais pas pouvoir tout te raconter dans cette lettre ! Je te le redis j’espère que tu pourras venir en vrai pour que nous en discutions plus à notre aise !
Bien sincèrement.
Anna.


Ma sœur me lança immédiatement un sourire amusé avant de reprendre :

-Je trouve que ce mot te correspond très bien aussi petite sœur.

Je lui tirai la langue en guise de commentaire et cela provoqua un éclat de rire général. Puis nous retrouvâmes notre sérieux et Raiponce lut enfin à son tour :

Bonjours Emma,                                                                                                                                  
Tu ne me connais sans doute pas bien. Nous nous sommes vues brièvement lorsque mes parents le roi Frédéric et la reine Ariana de Corona vous ont invité tes descendants et toi au mariage d’Eugène et moi-même. Malheureusement je me rappelle que nous n’avions pas pu avoir d’entrevue car vous aviez dû repartir en urgences à cause de l’équilibre des esprits qui était menacé si tu étais loin d’Ahtohallan. C’est pourquoi tout comme l’a proposé la reine Elsa d’Arendelle vous pourriez venir passer quelques jours à Corona pour que nous fassions plus amples connaissances. De plus de la même façon que la princesse Anna a accouché de deux héritiers pour Arendelle, j’ai moi-même accouché d’un petit prince Pascal il y a sept mois de cela. Si jamais tu viens à Corona tu pourras le voir et nous discuterons aussi des faveurs de nos pays. Tu auras peut-être peur d’Eugène qui est d’un naturel farceur mais tu t’apercevras très vite qu’il est très gentil ! Ou bien si ça te gène tellement de faire deux voyages nous pourrons nous organiser pour tous venir un séjour à Arendelle plutôt qu’à Corona ? Alors qu’en dis-tu ? J’attends ta réponse très vite et te souhaite une agréable journée !
Raiponce.  


-Oh ! J’adore l’idée qu’Arendelle soit la terre de toutes les rencontres ! M’écriai-je en gloussant.

Raiponce acquiesça, enjouée.

-Permettez que je vérifie nos trois lettres une dernière fois, précisa ma sœur.

Elle nous les déroba des mains et rectifia plusieurs petites coquilles. Je me débrouillai ensuite pour appeler Kay.

-Il nous faudrait une enveloppe et un timbre, quémandai-je.

Le serviteur se chargea de nous apporter tout ça. Elsa marqua les feuilles du sceau d’Arendelle et Raiponce de Corona.

-Que cette lettre parte le plus vite possibleen direction d'Ahtohallan, ordonna-t-elle.

Alors que Kay prit l’enveloppe des mains de ma sœur, je vis dans le regard de cette dernière un air de soulagement comme si ce que nous venions de faire relever du mérite. Personnellement je trouvai ça à la fois idiot et excitant.

Chassant enfin mon cauchemar de ma mémoire je retournai ensuite auprès de mes bébés qui étaient tout sauf en danger.


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Sam 23 Oct 2021, 21:25
Bon, je pourrais pas dire grand-chose sur ce chapitre, d'une part parce qu'il est relativement court et qu'on a juste affaire à de la torture physique et psychologique sur nos protagonistes, avant que Suzanne et Nikolas ne passent à... pardon ?

QUOI ?! C'était un rêve ? Depuis le début c'était un rêve ?  Shocked Alors là je suis largué ! Il t'a fallu sept chapitres pour nous révéler qu'Anna était en train de rêver ? Alors là, tu me... ah non, ça continue.

Passé la surprise, je suis tout de même vraiment curieux de voir la suite. Parce qu'entre ça, le fait qu'Elsa semble (encore) cacher un secret vis-à-vis du rêve d'Anna et l'invitation des deux sœurs à Emma pour qu'elle vienne à Arendelle...

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Jeu 28 Oct 2021, 19:55
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Ven 29 Oct 2021, 20:34
Chapitre 8 : jamais deux sans trois :

Quelques jours s’étaient passés depuis l’envoie de nos lettres à Emma. Au cours de cette semaine j’avais trouvé le temps d’aller voir Grand Pabby pour connaître les réponses à mon rêve mais le troll ne m’avait pas donné plus d’informations que les autres. J’étais donc repartie bredouille et la vie avait repris son cours à Arendelle nous envoyant des ondes d’apaisements et de répit. Ce matin-là ne faisait pas exception à la règle. Raiponce et moi discutions tout en nourrissant nos enfants. J’alétais Nicolas pendant que Kristoff donnait le biberon à Suzanne. Seuls les babillements résonnaient dans la pièce. Elsa nous rejoint bientôt, accompagnée d’Eugène. Le bandit tenait deux peluches en forme de loup. Il ne le savait sans doute pas mais je craignais ces créatures depuis que j’étais toute petite. Cela remontait du temps au Maman avait raconté la légende de l’Yggdrasil et du loup Fenris Ulf. J’avais fait énormément de cauchemars au fil des années sans pour autant les surmonter et bien des fois Papa était venu me calmer même lorsque j’avais atteint mon âge d’adolescente.

-Tiens Anna voici deux magnifiques doudous de naissance pour les bébés, touche-les ils sont doux, déclara Flynn qui ne se doutait pas de ma peur viscérale.

Voyant que je m’étais rétractée, Kristoff s’empara de ces deux horreurs et les fourra dans les bras des petits. Je me levai subitement alors que tous mes poils s’hérissèrent. Les sueurs s’emparèrent de mon corps.

-Enlève-les ! Ordonnai-je, s’il te plaît Kristoff, je n’en veux pas !
-Mais ne t’en fais pas Anna, ils ne vont pas te sauter dessus, tenta de me rassurer Elsa.    
-Je m’en fiche, me braquai-je en me sentant de plus en plus mal.
-Eugène reprends-les ! S’exclama Raiponce un peu vexée, nous vous donnerons d’autres cadeaux quand vous viendrez à la maison.
-Merci… Combien de temps comptez-vous rester au château ? Demandai-je de façon un peu gauche.

Ma cousine encore contrariée répondit :

-Nous comptons repartir après-demain, nous vous enverrons un message d’arrivée comme à notre habitude.
-Très bien ! Conclus-je.

Deux jours plus tard nous nous retrouvions sur le port. Le bateau de Corona flambait sous mille feux par le soleil de l’aube. Nos « au revoir » furent brefs. Une fois le pavillon au loin nous rentrâmes chez nous. Je ne savais que faire. Je devais m’occuper des bébés mais j’avais qu'une envie : Dormir à cause de la fatigue postnatale. Je ne pouvais pas demander à Elsa de s’occuper des jumeaux, elle, la reine avait bien d’autres plaintes à entendre que celles de gémissements d’enfants. Kristoff devait partir faire sa livraison habituelle. Kay et Gerda avaient aussi leurs tâches. Non j’étais vraiment seule. J’arpentai donc les couloirs jusqu’à la bibliothèque. Je m’apprêtai à nourrir les enfants sur le sofa lorsque soudain Olaf et Helga me stoppèrent en même temps.

-Princesse Anna ! S’écrièrent-ils en cœur, si vous le désirez nous pouvons jouer avec le prince Nicolas et la princesse Suzanne le temps que vous vous reposiez un peu.  
-Oh ! Ça serait vraiment gentil à vous ! Répliquai-je souriant à l’idée d’avoir enfin un peu de répit.

Ne m’inquiétant pas davantage à l’idée de confier mes petits à des bonhommes de neige, je leur laissai volontiers. Sans ajouter une parole ils me prirent chacun un des bébés et partirent en direction de notre ancienne chambre d’enfant. Je ne perdis pas de temps pour aller me coucher et fonçai me fondre dans les coussins moelleux du sofa. Il ne me fallut pas longtemps pour me sentir partir au pays des songes. Hélas, j’eus peu de souvenirs de mon rêve.

Je voyais juste quatre immenses cristaux multicolores avec écrit EP au milieu. J’entendais également une ombre blanche hurler. Une ombre noire touchait cette ombre blanche. Je sentais une odeur de brûlé. On me forçait à manger quelque chose d’infect que je ne saurais qualifier et plus je la mangeais plus cette ombre hurlait.

Ce fut d’ailleurs à cause de ça que je me réveillai en sueurs, une heure plus tard. Je décidai néanmoins de ne pas crier cette fois. Je savais très bien où était partis mes proches. A la place je me levai et tentai de reprendre mon calme.
J’étais donc en train de m’essuyer le front avec ma manche de robe quand Helga et Olaf entrèrent sans les bébés. Je me pinçai immédiatement pour vérifier que je n’étais plus dans le rêve et demandai d’une voix un peu paniquée :

-Où sont Suzanne et Nicolas ?
-Ils sont en train de dormir dans la nurserie, vous n’avez pas à vous inquiéter princesse Anna, me rassura aussitôt la bonhomme de neige femelle.  

Puis avant même que je puisse ouvrir la bouche ils ajoutèrent en unisson :

-Toutefois votre Altesse, la reine Elsa désire vous parler.
-Maintenant ? Demandai-je sachant qu’elle était soit aux plaintes soit à une réunion avec les dignitaires.
-Oui maintenant elle a une triste nouvelle à vous annoncer, zozota Helga.
-Chut ! murmura son frère, Elsa désire lui dire elle-même.

Je tentais de chasser le trouble qui m’envahit à cette phrase et me relevai péniblement. Ne comprenant pas très bien la situation, je m’aventurai vers le bureau de ma sœur telle une automate. Elle était assise sur son trône aussi humble que puisse l’être une souveraine. A voir sa posture, je savais que j’allais avoir affaire à la reine plutôt que la sœur. Néanmoins son visage reflétait une certaine tristesse et je ne sus si ses yeux étaient réellement boursoufflés par le chagrin.  

-Vous désiriez me parler Majesté ? Annonçai-je d’une voix que je voulais la plus noble possible tout en essayant de produire une révérence pas trop gauche.
-Oui, dit-elle dévoilant une expression de plus en plus triste.

J’appréhendai déjà ce qu’elle allait dire sans pour autant comprendre les raisons. Toutefois elle ne parla pas tout de suite. Elle attendit que Kay entre dans la pièce, puis elle lui quémanda :

-Faîtes venir Grand Pabby s’il vous plaît.  

Le majordome se dépêcha d’exécuter l’ordre.
Quelques instants plus tard le père adoptif de Kristoff roula dans la pièce laissant quelques brindilles de ses cheveux au passage. Son collier de cristaux jaunes illumina la pièce. Il finit par se retourner et délivra un visage candide bien que marqué par une profonde tristesse. Je remarquai également qu’il était menotté. Il se posta devant Elsa qui répliqua :

-Vieux sage Grand Pabby, racontez à la princesse Anna ce qui s’est passé cet après-midi pendant que vous Kristoff vous rendait visite dans la vallée des rochers vivants.

Pendant une seconde je crus que le troll doyen avait finalement trouver une explication logique à mon premier cauchemar. Les questions émergèrent les unes après les autres dans mon esprit. Mais non rien de cela.
A la place la divinité de pierre s’assit et commença son récit :

-Alors que j’étais en train de regarder le futur dans les aurores boréales pour un charmant petit bonhomme qui n’était pas d’Arendelle…Mon petit Kristoff est arrivé avec son traîneau de glace et a voulu que j’en achète. Nous les trolls aimons bien avoir quelques blocs particulièrement en été pour nous protéger de la chaleur qui pouvait créer une érosion de notre peau. Jusqu’à présent il n’y avait rien d’anormal. Sauf que contrairement à d’habitude, le prince Kristoff a voulu nous le faire payer. Nous avons donc été en désaccord là-dessus. J’ai tenté de lui expliquer que c’était un don de la nature et que cela ne s’achetait pas mais il n’a rien voulu entendre. Nous en sommes arrivés aux mains et j’ai dû user de ma magie contre mon gré. Mon fils a été tenace. Il n’a pas accepté l’intermède. Je ne m’attendais pas à ce qu’il revienne et encore moins à ce qu’il soit violent envers moi et ceux de notre peuple. Il a été élevé chez nous après tout ! Mais non ! Au lieu de cela, je me suis défendu lorsqu’il s’est jeté sur moi et a brandi un couteau pour essayer de me briser en mille morceaux.  
-Pourtant vous êtes bien là, le coupai-je redoutant de plus en plus la suite.

A vrai dire, je ne voyais pas du tout mon mari agir de la sorte. Lui qui avait déjà peur quand Olaf enlevait sa tête de son corps. Ça ne tenait pas debout.
De surcroit, jamais il n’aurait fait de mal à sa famille de cœur…Grand Pabby n’échappait pas à la règle. Il le respectait trop pour cela.

-Heureusement j’ai loupé son coup et me suis défendu, poursuivit le troll, comme il revenait à la charge, je n’ai pas pu faire autrement, je lui ai envoyé une ultime attaque grâce à mes cristaux…Je suis navré princesse Anna, je n’ai pas mesuré ma force…Le prince Kristoff est tombé au sol alors que son front s'est mis à saigner abondamment. Quand j’ai voulu vérifier s’il respirait encore, ce n’était plus le cas…Je…J’ai essayé d’unir les auras de tous les trolls pour le ressusciter mais cela n’a pas fonctionné…Je suis vraiment désolé.
-Non…Pas vous Grand Pabby…Vous…Vous êtes en train de me dire que vous l’avez tué ?! Réalisai-je me sentant prise d’un vertige, non…Non ce n’est pas possible…Mais vous, n’allez vraiment pas bien !

Les oreilles du trolls s’abaissèrent immédiatement de tristesse et il expliqua encore :

-Il faut me croire Anna ! J’ai encore du mal à réaliser ce que j’ai accompli ! Malheureusement je savais que cet accident arriverait ! Je vous rappelle que je lis dans l’avenir et que celle-ci ne peut malheureusement pas être évitée…De ce fait je me suis défendu rien de plus…Essayez de me comprendre, si ce n’était pas Kristoff qui mourrait c'était moi.

Mais je ne voulais pas entendre ses remarques. Une seule chose résonnait dans ma tête… Mon amant était mort…Le père de mes enfants…Il venait de tuer le père de mes enfants…Le sol s’ouvrit sous mes pieds et pendant un instant j’aurais préféré me réfugier dans mon cauchemar.

-Vous l’avez tué ! Vous l’avez tué…Peinai-je à articuler car je suffoquais de plus en plus, mais qu’est-ce qui vous a pris ?! Vous êtes devenu fou ?! Je n’arrive pas y croire ! Cela ne peut pas être réel ! Je suis encore en train de dormir, c’est ça ?! Je vais me réveiller !  

Mon cœur faillit s’arrêter subitement compressée par une main imaginaire. Je me sentis écartelée de l’intérieur. Ma gorge se noua. Je suffoquai à nouveau tandis que mes yeux s’embuèrent. Il m’était impossible de réfléchir. Le présent venait brutalement de s’arrêter. Les larmes coulèrent enfin au moment où je me ruai sur le troll. Je le tapai de toutes mes forces mais ça ne servait à rien. La divinité de pierre était plus agile que moi. Elle évita mes coups roulant d’un bout à l’autre de la grande salle.

-RENDEZ-MOI MON MARI ! Hurlai-je à plusieurs reprises d’une voix de plus en plus rauque à cause des larmes, VOUS N’AVEZ PAS PU ME L’ENLEVER ! JE VOUS EN SUPPLIE…JE…VOUS…EN…SUPPLIE…PITIE…

Le vieux troll essayait tant bien que mal de s’excuser mais je n’en voulais pas. Je ne désirais qu’une chose : qu’il meurt à son tour par punition. Ma sœur vit ma détresse. Pourtant elle décida d’agir justement et finit par me stopper dans mon élan.

-Anna s’il te plaît nous allons tenter de régler ça comme des adultes, je me doute que tu dois être triste…Commença-t-elle.

Pour la première fois de ma vie, je la repoussai et explosai en même temps en criant :

-Non tu ne t’en doutes pas ! Tu n’en as rien à faire de Kristoff ! Ça aurait été quelqu’un qui t’aurait touché personnellement il serait déjà gelé ! J’exige qu’il meure tout troll qu’il est !

Prête à lui foncer dessus, Elsa me plaqua derechef au sol et continua toujours d’une voix calme :

-Non Anna nous avons encore besoin de lui pour élucider l’enquête, il y a trop peu d’éléments pour l’instant.

Mes yeux la fusillèrent du regard. Je me tournai ensuite vers le père adoptif de Kristoff et je relançais avec obstination :

-Et quand ce sera fini il sera exécuté ?

Ma sœur fut dépitée mais sa réponse fut comme un coup d’enclume :

-Non Anna, il s’est défendu tout simplement, il aura la prison à perpétuité avec travaux forcés, conclut-elle, les trolls sont des créatures sacrées et nos ancêtres ont fait bien pires avec le premier d’entre eux : Flemmingrad.

Comment pouvait-elle sortir ça ?! Je voulus réfuter à nouveau mais je m’arrêtai cependant de la contrarier en voyant que le sol commençait à geler. Je sentis mes yeux se gonfler de larmes et finis par demander à bout de nerfs :

-Où est le corps de Kristoff…S’il te plaît ?

Elle me passa sa paume de main en guise de consolation dans le dos et expliqua du mieux qu’elle put :

-Des gardes l’ont transféré au château pendant que d’autres sont encore là-bas.  
-Je veux le voir, ordonnai-je.

Elsa refusa dans un premier temps estimant que ce n’était pas le moment que je me mette à piquer une nouvelle crise mais mon caractère prit le dessus et elle m’indiqua alors une des chambres d’amis. J’y allais à grands pas de façon automatique. Je ne me rappelai pas comment j’ouvris la porte mais je me retrouvais bientôt dans le noir. Les rideaux étaient fermés. Il faisait sombre. Je refermai la porte de la chambre et avançai à petits pas jusqu’au lit. Kristoff était là. Froid. Sans vie. C’est à cet instant vraiment que je réalisai qu’il était mort.

-Mon amour…Qu’est-ce qu’ils t’ont fait ? Demandai-je de façon rhétorique.

Je me chargeai de lui passai sa tenue de marié puisque personne ne l’avait préparé. Je peignai ensuite ces cheveux ébouriffés. Une fois cela fait je m’appuyai la tête contre son torse pour le sentir rien qu’une fois encore avant qu’ils ne me l’enlèvent à jamais. J’embrassai ensuite ses lèvres froides, inertes qui ne me frôleraient plus jamais. Puis je reposai à nouveau ma tête contre son torse, le caressant un peu partout. Je commençais par les parties de son visage : front, yeux-que j’avais soigneusement pris la peine de fermer- nez, joues, bouche et menton. Puis je continuai repassant un bras d’abord avant d’enchainer avec l’autre. Je me relevai enfin terminant par les jambes et les pieds. A mon grand regret, malgré cet enchainement, il n’y avait plus d’aura en lui.

Je pleurai enfin de toutes mes larmes dans la pièce silencieuse et finis par m’endormir. Mon âme s’étira de mon corps et le décor devint flou et bleuté. Je me retrouvai à nouveau dans la hutte Northuldra où se situait mon double qui ressemblait à la Anna Piceaerd Maman de notre Maman. Celle que nous avions aperçu dans la première épreuve. Elle m’observa alors que mes yeux étaient toujours baignés de larmes.

-Approche Anna, dit-elle d’une voix douce.

Je ne bougeai pas alors qu’elle balança ses longues tresses d’impatience. Elle reprit immédiatement :

-Je sais ce que tu traverses…Allez…Viens…

Elle m’ouvrit ses bras et je m’y réfugiai enfin. Mon homologue était glacé mais ses gestes furent doux. Nous restâmes là à nous enlacer alors qu’elle me caressa le haut du crâne pour me calmer.

-N’aie crainte Anna d’Arendelle…Tout finira par s’arranger ! Clama-t-elle encore.
-C’est impossible…Mon mari est mort, répondis-je avant de me remettre à pleurer.

La jeune femme me détacha alors d’elle et m’examina le visage. Puis un large sourire passa sur le sien et elle conclut :

-Nous verrons cela.

Elle m’embrassa le front et je quittai enfin ce lieu onirique pour me réveiller sans aucun souvenirs.


Je passais trois jours à veiller le corps de Kristoff laissant les bonhommes de neige s’occupaient de mes petits. Il était temps à présent de le mettre en terre. Pour l’occasion je ressortis la tenue mortuaire que j’avais porté après la disparition de Papa et Maman. Ma sœur était auprès de moi cette fois pour m’accompagner dans cette pénible souffrance même si elle ne pouvait pas comprendre ma douleur. La foule et nous, nous étions donnés rendez-vous devant la chapelle comme lorsque mes parents étaient morts. Tout le pays était en berne. Nous portions tous des tenus sombres : Noires pour les adultes, Bleues Nuit pour les enfants. Personne ne parlait. Même Suzanne et Nicolas semblaient avoir compris que leur père était parti pour toujours. Après que tout Arendelle fut arrivé nous entrâmes dans le bâtiment religieux.  Le cercueil était là, présent sur le devant de l’autel, il était fermé pour nous éviter la vision du dormeur d’Arendelle. Des fleurs posées sur le dessus et des bougies entouraient sa dépouille. Elsa, Olaf, Helga, Sven, Nicolas, Suzanne, Kay, Gerda et moi prîmes place sur les premiers bancs puis les autres Arendelliens allèrent se placer derrière. L’évêque se préparait à commencer la cérémonie laissant encore les chœurs chanter en vieux Norrois comme lors du couronnement et du mariage.

Puis les funérailles commencèrent. Durant toute la cérémonie, l’homme d’église nous rappela pourquoi nous étions réunis en ce jour et en ce lieu…A croire que nous n’étions pas au courant, grommelai-je avec amertume. Il nous rappela succinctement le parcours du défunt faisant même sa brève biographie épidictique nous rappelant à nous tous qui il était et ce qu’il avait accompli dans sa vie. Elsa et moi allâmes ensuite réciter des textes d’évangiles. Des signes de croix se firent ainsi que des Amen. L’évêque nous invita enfin à venir autour du cercueil pour y allumer les cierges et les bougies qui l’entouraient.

-Courage petite sœur, murmura Elsa en me frottant le dos.

Je l’ignorais. Les larmes restèrent bloquées alors que j’accomplis le rituel. Les Arendelliens suivirent aussi le mouvement faisant des génuflexions devant le cercueil de mon beau livreur de glace. Il fut ensuite transporté jusqu’au jardin où logeaient déjà les tombes de Papa et Maman. L’atmosphère n’était pas des plus agréables. La tristesse se ressentait généralement dans les regards, dans les paroles. Kristoff avait été un ami pour tous les habitants avant de tomber sous mon charme. J’avais envie de fuir pour m’isoler et lâcher toutes les larmes de mon corps. Mais je devais me montrer forte !

Arrivés devant la tombe, le cercueil fut descendu jusqu’au fond. Marche Funèbre de Wagner fut une nouvelle fois lancée. Et maintenant quelle était la meilleure chose à faire ? Cette question me trottait dans la tête en corrélation avec les chœurs au lointain. On nous annonça que Kristoff était bel et bien parti et que c'était désormais l’heure de dire au revoir physiquement à notre défunt. Je crus recevoir un énième coup de hache en entendant ces propos. Je m’avançai donc une dernière fois et me penchai pour voir le coffre de bois.
Puis je sortis une feuille de papier et récitai d’une voix remplie de sanglots :

-Kristoff…Ton amour était pur et sincère.                                                                                                                                                                                                                              
Rigoriste au départ à cause de mon babillage                                                                                                                                                                                                                  
Incessant, tu as su au fil du temps m’aimer.                                                                                                                                                                                                                            
Savoir que tu ne reviendras pas est une douleur insupportable.                                                                                                                                                                                                
Ton sourire, tes expressions, tes colères me manqueront mais il me faut                                                                                                                                                                        
Oublier mon chagrin pour que nos enfants et moi avancions.                                                                                                                                                                                                                             Fort débiteur de glace tu étais auprès du peuple d’Arendelle.                                                                                                                                                                                                                           Fort débiteur de glace, tu demeureras dans nos mémoires.
Je t’aime.
Anna.

A la fin de mon poème en vers libres mes joues étaient mouillées. Après un long silence, les gens m’applaudirent. Cela me redonna du baume au cœur. Je me râclais la gorge pour essayer de m’enlever ma voix enrouée. C’était fini. Bien fini. Nous prîmes ensuite une poignée de terre et recouvrîmes le cercueil chacun notre tour. Puis nous dîmes enfin « adieu » à Kristoff. Le reste de la cérémonie se passa au château. Il fallut nourrir tout le monde. Je n’avais qu’une hâte c’était qu’ils s’en aillent. J’avais tant pleuré que je n’avais plus de larmes…Juste un gros pincement au cœur et un profond malaise en me disant qu’il ne reviendra pas.

Moi, veuve à vingt ans…Je restai cloîtrée dans ma chambre durant trois jours encore, m’occupant cette fois avec assurance de mes deux bébés. Les dernières choses précieuses qu’il me restait sur Terre. Quand j’étais trop fatiguée, ils s’en allaient avec Helga et Olaf. Quelquefois durant la journée Elsa venait me tenir compagnie. C'était à mon tour de ne pas l'accepter. J’étais muette comme une tombe. Ma sœur faisait preuve de patience mais je ne voulais plus de son soutien. Nous n’enterrions plus mes parents à présent. Néanmoins, je ne voulais pas me fâcher avec elle.

Ainsi quelques jours plus tard, je décidai d’aller l’interrompre dans son travail sachant pertinemment qu’elle était en plein jugement du sort de Grand Pabby. J’allai directement la chercher dans la cour d’assise. Je fus surprise de n’y trouver personne.

-L’audience est déjà finie Anna ! Appela une voix dans mon dos.

Je me retournai et vis qu’Elsa me faisait face avec agacement.

-Tu ne l’as pas condamné à mort ? Soupirai-je.
-Non… je t’ai déjà donné sa sentence l’autre fois, je ne l’ai pas changée.

Elle semblait préoccupée. Son visage était fermé comme si elle allait encore annoncer une autre mauvaise nouvelle. Elle me montra alors une lettre.

-C’est Emma Piceaerd ? Demandai-je avec un peu d’espoir.

Enfin quelque chose qui pourrait me changer les idées ! Elsa secoua la tête et répondit :

-Non… Assieds-toi et lis !

Je m’exécutai. J’ouvris délicatement l’enveloppe pliée en trois comme si je redoutais ce qu’il y allait avoir écrit dedans. Et ça ne loupa pas. C’était le roi et la reine de Corona.

Mes chères nièces,
Nous sommes sincèrement désolés de ne pas avoir pu nous déplacer pour l’enterrement du feu prince Kristoff d’Arendelle avec qui malheureusement nous n’avons pas pu faire connaissance. Nous nous doutons qu’Arendelle est en berne et savons combien perdre un être cher est douloureux. Il nous a fallu dix-huit ans pour retrouver notre petite Raiponce et voilà qu’aujourd’hui nous la reperdons à jamais. En effet nous avons la triste nouvelle de vous annoncer qu'il y a un peu plus d'une semaine en revenant du baptême du prince Nicolas et de la princesse Suzanne d’Arendelle, la princesse Raiponce, le prince Eugène et le petit dauphin Pascal Fizterbergh sont tous les trois décédés, emportés par une vague de la mer. Corona est donc également en berne et nous ne vous en voudrons pas si vous ne pouvez pas vous déplacer jusqu’à chez nous. Nous refusons que d’autres personnes proches de la famille périssent en mer… Toutefois il faudra bien un jour si nous mourrons à notre tour que vous Anna veniez prendre notre place à Corona car vous êtes la seule descendante directe encore en vie. Votre sœur étant déjà au royaume d’Arendelle. C’est votre devoir de venir à Corona !
Courage à vous ! Les douleurs s’apaiseront avec le temps…
Roi Frédéric et Reine Ariana de Corona.


Je ne savais pas comment réagir. J’hésitai entre hurler une bonne fois pour toute ou piquer une énorme crise de larmes. A la place je ne fis rien de cela. Je retendis juste la lettre à Elsa.

-Je sais que je ne m’attendais pas à une grande réaction de ta part…Mais je pensais que tu y mettrais un peu plus de compassion, me gronda-t-elle.
-J’ai enterré mon mari la semaine dernière, dis-je la mort dans l’âme.

Elsa se radoucit immédiatement et sécha rapidement ses yeux avant de se racler la gorge et de reprendre :

-Il va falloir leur envoyer quelque chose quand même.
-Oui mais on n’ira pas…Insistai-je, Ils n’étaient pas venus eux pour nos parents…J’étais la seule à y être allée.

J’ajoutais cela plus par automatisme que par reproche. Ma sœur sursauta pourtant et me répondit comme par miracle :

-J’avais gelé ma chambre, j’aurais gelé le pays un peu plus tôt si j’avais assisté à leurs enterrements.
-La boucle est donc bouclée, repris-je brusquement soulagée, Raiponce et Eugène avaient tué nos parents, ils sont morts à cause du baptême des petits.

Piquée à vif, Elsa se rua vers moi et m’assena une claque sur la joue. Je ne réagis pas. Elle me gronda ensuite :

-Tu dis vraiment n’importe quoi Anna, tu ferais mieux de retourner te coucher ! N’oublie pas que c’est Tante Ariana qui t’as repris en charge lorsque Papa et Maman sont morts ! Tu peux bien lui assurer sa descendance si jamais ils disparaissent.

J’haussai les épaules…Et être loin du corps de mon mari…Non ça jamais !

-Je veux rester avec toi…Tu es tout ce qui me reste, coupai-je ignorant sa dernière remarque… Offrons un cadeau et une lettre de condoléances pour notre oncle et notre tante, ce sera déjà pas mal !

Elsa soupira, désespérée par mon comportement têtu. Puis elle se chargea du cadeau, elle créa un cadre de glace en forme de souris. Elle y plaça une photographie de Pascal dans la plus grosse boule qui formait la tête et une photographie d’Eugène et Raiponce séparés dans les deux petites boules qui servaient d’oreilles. Elle le décora de plusieurs petits rubans noirs. Pendant ce temps-là, j’écrivis la lettre.

Mon cher oncle et ma chère tante,
Je suis horrifiée de voir qu’en si peu de temps nous avons perdu tant de vies. Je ne sais pas ce qui s’abat sur nous mais ce n’est sûrement pas bon. J’espère juste que ce n’est pas une série noire même si c’est malheureux que nous ayons déjà perdu le prince Eugène, la princesse Raiponce et le dauphin Pascal. J’effectuerai mon travail en tant que reine le jour où vous mourrez. Ainsi par Suzanne j’assurerai une descendance à Corona et par Philippe une descendance à Arendelle. Je n’ai malheureusement pas grand-chose à ajouter. Puissions-nous, nous revoir un jour en des temps meilleurs.
A bientôt.
Anna.


Elsa lut la lettre, enleva les quelques coquilles qui y logeaient et demanda à Kay d’envoyer ce colis par le premier navire de pêche qui partait pour Corona. Ce fut ensuite l’heure de changer les langes et des tétés. Je me choquais moi-même en voyant que la disparition de ma cousine ne m’affectait pas plus que ça. Une fois les bébés endormis, je les mis dans leurs couffins puis je me reposai à mon tour.

Je revis les quatre immenses cristaux multicolores avec écrit EP au milieu. J’entendis également l’ombre blanche hurlait. L’ombre noire touchait cette fois encore l’ombre blanche. Je sentis plus que jamais une odeur de brûlé. On me força une nouvelle fois à manger quelque chose d’infect que je ne saurais qualifier et plus je la mangeais plus cette ombre hurlait…

Je me réveillai à plusieurs reprises sans jamais me rappeler mon cauchemar avec des gouttes de sueurs comme uniques marques de ma peur. Une semaine passa encore.
Je me recueillis sur la tombe de Kristoff lui racontant ma journée. Elles étaient toujours pareilles : soit je m’occupais des petits, soit je dormais, soit je parlais avec Elsa. Je lui avais apporté des fleurs. Elles sentaient bon. Sven lui avait également apporté des carottes. Il bramait depuis cinq minutes comme si, lui aussi, était en train de lui conter sa journée et sa souffrance. C’était moi qui m’en occupais maintenant. Ce n’était pas pareil qu’avec son maître mais le renne m’aimait bien. J’essayais de tout partager avec lui. Bon je n’étais pas encore habituée à ce qu’on mange la même carotte mais avec le temps ça allait sans doute venir.

-Ah Anna ! Je me doutais que tu serais là ! J’ai enfin une bonne nouvelle ! Clama Elsa coupant le silence des pierres tombales.
-Qu’y a-t-il ? Demandai-je soudain pleine d’enthousiasme.
-Emma Piceaerd va se marier et elle nous invite à son mariage qui se déroule à la fin du mois, répondit-elle.
-Comment tu sais ça ? M’étonnai-je.
-Elle a renvoyé une réponse à la lettre que nous avions écrite, dit-elle.

Je souris enfin, contente de sortir de mon quotidien de deuil.

-Voilà une merveilleuse nouvelle, murmurai-je…Nous allons pouvoir avancer.

Elsa acquiesça mais j’avais l’impression qu’elle ne me disait pas tout. Plongeant mes yeux sur les épitaphes de la tombe de mon mari j’entendis bientôt ma sœur ajouter :

-Par contre Anna son mari va également se faire couronner.
-Ah bon pourquoi ? Demandai-je sans réfléchir.

Son visage s’assombrit. Je sus dès cet instant qu’il y allait encore avoir une mauvaise nouvelle.

-Ne me dis pas que les parents du futur marié sont aussi décédés, repris-je peinant à y croire tellement ça devenait ordinaire.
 
Elsa hésita puis dit simplement :

-Eh bien…Il faut croire que si.
-Tu ne trouves pas que ça fait beaucoup de coïncidences, soulevai-je,  d’abord Kristoff, ensuite Raiponce et Eugène et maintenant ces deux personnes.
-Que crois-tu Anna ? Que c’est Grand Pabby qui les as tous tué ? Se moqua-t-elle.

Je la regardais médusée qu’elle prenne cela à la rigolade. Elsa s’excusa immédiatement.

-Ne me parle plus jamais de lui ! Grognai-je.
-C’est toi qui étais retourné lui tourner autour à sa cellule alors que je te l’avais interdit, me gronda-t-elle.

Je soupirai et répliquai :

-Oui et les gardes avaient appliqué ta consigne ! Aucun ne m’avait laissé l’approcher.
-La nature reprend ses droits petite sœur, nous ne pouvons rien contre cela, dit-elle défaitiste.

Mes pensées rationnelles s’éparpillèrent pourtant et je repensai à mon grand cauchemar. De ce fait, je lâchai à haute voix :

-Et si c’était quelqu’un d’autre que Grand Pabby qui essayait de nous assassiner… Et si c’était comme mon mauvais rêve, si Raiponce et Eugène étaient méchants, et si Aren, Arnved, Hans et Emma Piceaerd venaient nous exterminer !

Je tremblais d’angoisse. Elsa voyant mon trouble, s’approcha pour m’entourer de ses bras protecteurs. Elle essaya ensuite d’être réconfortante :  

-Allons Anna tu ne vas pas recommencer avec ça, je te le répète, toutes ces morts étaient simplement de mauvais concours de circonstance mais je suis sûre que cela va s’arrêter ! Nous ne pouvons refuser d’aller au mariage d’Emma Piceaerd même si selon la tradition il n’est pas convenable d’assister à quelque chose de joyeux lorsqu’on est en deuil.
-Et si jamais on meurt durant la traversée comme Papa et Maman ? Paniquai-je.

Ma sœur poussa un jet de glace d’exaspération. Puis elle finit par se reprendre, et répondit calmement :

-Ça on ne le saura qu’une fois sur l’eau… Anna on ne va pas s’arrêter de vivre par peur de mourir… Ça viendra le moment venu un point c’est tout. Je vais répondre de suite à Emma et lui dire que nous acceptons son invitation.  

N’attendant pas une nouvelle objection de ma part, Elsa tourna aussitôt les talons et partit en direction du château. C’était la première fois que je ne la voyais aussi impatiente de revoir quelqu’un. Elle aussi devait en avoir marre de tous ces morts. La regardant s’éloigner, je retrouvais une certaine sérénité…Peut-être avait-elle raison ? Après tout le proverbe disait bien : Jamais deux sans trois. Et c'était chose faite.


Dernière édition par Ansa le Mer 06 Mar 2024, 22:19, édité 3 fois
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