- Le Royaume d'Arendelle -
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Ansa
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Mar 16 Nov 2021, 23:25
Bien...Chers lecteurs !
Une fois n'est pas coutume ! A l'approche de la période de Noël, @Frantzoze et moi sommes friands de vous offrir des Emma de l'avent. Razz
Ayant visiblement fait le tour des trépidantes aventures de notre petite héroïne après 2 merveilleuses saisons pour cette période (car oui rappelons-le les Emma c'est en réalité 4 saisons), je vous propose cette fois d'accompagner d'autres personnages sans l'intervention de @Frantzoze.  :calin:
Je parle bien évidemment d'Anna et Elysia Piceaerd ! Les parents d'Iduna Piceaerd, elle-même Maman d'Elsa et Anna d'Arendelle ! (oui c'est à peine compliqué)  bravo
Parce que ça me manque énormément d'écrire sur ce couple, vous aurez le droit à 24 histoires inédites bien que rattachées au Frozen Cinematic Universe et plus particulièrement à Retour vers le passé 3 : Les souvenirs d'une grand-mère.

Embarquez donc dès le 1er décembre pour...

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merci à mon grand frère de coeur @Bjorgman pour la couverture !!! I love it I love it I love it :bisou:

_________________
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[Ansa's Stories] Retour vers le passé : Les Amants de l'Avent : Attention contenus matures:  Empty Re: [Ansa's Stories] Retour vers le passé : Les Amants de l'Avent : Attention contenus matures:

Mer 01 Déc 2021, 00:00
Comme prévu...Je déclare la saison du calendrier de l'Avent officiellement ouverte avec cette première histoire Smile
Bonne lecture Very Happy
Anna et Elysia ont respectivement 2 et 4 ans Razz (se passe après le chapitre 3 de Retour vers le passé 3)


[Ansa's Stories] Retour vers le passé : Les Amants de l'Avent : Attention contenus matures:  Renne-sautees-pommes-de-terre-jaune-doux-finn-et-confiture-d-airelles-une-nourriture-typique-de-la-laponie-en-finlande-et-en-suede-les-touristes-aiment-aussi-ce-confort-alimentaire-rmg7p3


1er décembre : Le ragoût aux airelles :

J’étais en train de jouer avec Pieter quand une bonne odeur monta de la cuisine. Intriguée, j’accourus aussitôt.

-Qu’est-ce que tu fais de bon Maman ? Demandai-je.

Elle me regarda attendrie et me souleva dans ses bras avant de m’approcher d’une grosse marmite brûlante.

-Qu’est-ce que tu as mis dans le fond, ça a l’air de s’échapper ? Questionnai-je encore en voyant un liquide jaune en ébullition.
-Ça ma petite chamane, c’est du beurre, expliqua-t-elle.
-Tu prépares le repas pour Noël ? Demandai-je d’une petite voix fluette.

Elle hocha la tête et demanda à son tour :

-Veux-tu m’aider pour cette recette spéciale ?

Je battis tout de suite des mains, satisfaite. Maman mit alors un couvercle sur la marmite et baissa un petit peu le feu avant de m’assoir à une des chaises autour de la table. De gros morceaux de rennes tendres logeaient dans des torchons ainsi que des carottes, des champignons, des poireaux et des pommes de terre.

-Tu vas me découper tous les légumes que tu vois en brunoise ma petite chamane, reprit-elle.
-En brunequoi Maman ? Demandai-je complètement perdue.
-En brunoise…ça veut dire en petits cubes…Plus c’est petit, plus ça s’engorge de la sauce que va produire la graisse de la viande ce qui va donner un plat savoureux, tu comprends ? M’expliqua-t-elle.

Je me léchais immédiatement les lèvres, salivant d’avance sur cette exquise nourriture. Puis j’hochai la tête et m’emparais de la première carotte enlevant le moins de chair possible avec mon couteau. Pendant ce temps Maman découpa la viande en cube lançant les morceaux de gras en premier au fond de la marmite pour avoir de la graisse naturelle. Nous continuâmes le travail en chanson si bien que je fus frustrée quand sa voix se posa à nouveau pour dire :

-J’attends que tu aies fini ta dernière pomme de terre pour pouvoir mettre tous les légumes dans la marmite.
-Je me dépêche Maman, ronchonnai-je en voulant faire vite et bien.

Je m’activais sous ses yeux bienveillants alors qu’elle mélangea la viande dans une confiture rouge très sucrée.

-C’est de la fraise Maman ? Demandai-je à nouveau intriguée.
-Non ma petite chamane, c’est de l’airelle, un met très spéciale que j’ai toujours mis dans le ragoût à Noël…C’est ta grand-mère Anna, la Maman de Papa qui faisait cela déjà, expliqua-t-elle, ça donne un petit goût sucrée à la viande et la rend plus tendre.
-Whoua ! Ça a l’air bon ! Et j’ai fini ! Repris-je en lui tendant le féculent.

Soucieuse, ma mère inspecta tous mes légumes puis elle les jeta dans un ordre particulier dans le fond doré avant de terminer par la viande. Le crépitement indiquant que le tout commençait à cuire ainsi qu’une bonne odeur se répandit à nouveau dans mes narines.

-Faut attendre combien de temps Maman ? Demandai-je impatiente de goûter.  
-Oh ! Très longtemps ! Pour que ton ragoût soit divin, il faut qu’il cuise au moins une demi-journée…Rappelle-t-en bien ma petite chamane ! Répondit-elle ravie que je m’y intéresse.
-Je ne l’oublierai pas Maman promis ! Mais…On va manger quoi ce midi alors ? Repris-je angoissée.

Elle éclata de rire devant mon air dépité et répondis :

-J'oublie que tu es une gloutonne comme moi ! Mais rassure-toi, j’ai déjà préparé des sandwich Anna.

Je poussais un soupir de soulagement et courus dans ma chambre. Je n’avais pas vu que Pieter était parti avec Papa.

-Pourquoi mon grand frère n’est plus là ? Demandai-je, je m’ennuie sans lui.
-Pour découper un épicéa. Ils vont le ramener dans la hutte et tu vas m’aider à le décorer quand ils seront revenus.
-Un épicéa ? C’est l’arbre du père Noël comme dans l’histoire que tu m’as raconté l’autre jour ?
-Exactement ma petite chamane…Nous on a l’épicéa mais aux Terres Gelées ils ont un sapin, C’est aussi le nom de famille de ma meilleure amie, ta Tatie Iduna Sappos…Tu te rappelles d’elle ? Nous l’avons vu pour ton anniversaire, il n’y a pas longtemps.

Je rosis violemment en repensant surtout à son petit garçon Elysia qui était devenu mon ami.

-Oui je m’en rappelle Maman…Dis pourquoi on ne l’invite pas pour partager cette fête avec nous ?

Elle me prit sur ses genoux et me câlina en répliquant :

-Parce qu’elle et son fils doivent le fêter chez eux. C’est la tradition ancestrale des rencontres avec les autres chamanes des différents pays,, c’est comme ça, on ne le reverra que dans quatre ans.

Je poussais un soupir pour montrer ma frustration avant d’apercevoir Courant d’Air entrer dans la hutte. Il déposa une feuille de papier pliée en quatre et repartit. Maman attrapa le message avant moi et l’ouvrit. Elle sourit et me rétorqua :

-Tiens ! Tu vois quand on parle du loup ! Voici un cadeau pour toi ma petite chamane !

Elle me tendit la lettre et je découvris un dessin d’enfant. C’était une reproduction de moi devant un grand arbre touffus en train d’ouvrir des cadeaux avec écrit en lettres capitales « JOYEUX NOEL ANNA DE LA PART D’ELYSIA ». Je rougis violemment et fis un bisou à la feuille.

-C’est le meilleur cadeau de toute ma vie Maman ! Clamai-je.

Elle rit nerveusement alors que j’ajoutais :

-Est-ce que je peux répondre à Elysia ? Cela me fera patienter en attendant le ragoût.  
-Bien sûr ma chérie, concéda-t-elle.

Je courus rapidement récupérer mes crayons de couleurs et une feuille. Puis je lui fis à mon tour un dessin de nous deux nous tenant la main avec écrit « MERCI ELYSIA JOYEUX NOEL A TOI AUSSI ». J’appelai ensuite Courant d’Air comme Maman me l’avait appris la semaine dernière et l’esprit s’envola bientôt avec mon message.

J’attendis le ragoût de façon consciencieuse tout le reste de l’après-midi me jurant d’en réussir des aussi bons quand je serais plus grande.


***


Maman était en train de préparer le ragoût de renne de Noël, recette donnée par sa meilleure amie Helga qui était aussi ma Tatie quand elle m’appela :

-Elysia mon trésor, tu viens m’aider à mettre la table ? C’est prêt !

D’abord, je fis celui qui n’avait pas entendu avant que Maman me rappelle. Trainant un peu des pieds, je posais nos assiettes et me bouchai bientôt le nez. Sans le voir, elle me mit une portion mais je repoussai l’assiette.

-Ça sent pas bon Maman, je n’aime pas, déclarai-je.

Elle me gronda immédiatement :

-Oh non ! Chaque année tu me fais le coup Elysia ! Allez ! Mange ! Après on ira raconter la légende du Père Noël aux autres Northuldra.
-Mais je n’aime pas le sucré, salé Maman, je préfère ton ragoût de phoques normal, insistai-je.

Elle me regarda encore avec des yeux pleins de colère et répondit :

-Arrête de faire le difficile sinon je vais être contrariée ! De toute façon il n’y a rien d’autre à manger.

Voyant que je ne réagissais pas, elle me fixa intensément et se radoucit avant de reprendre :

-Tu devrais l’aimer pourtant ce repas. Ce n’est pas moi qui l’ai inventé mais la belle-mère de Tatie Helga, tu sais la chamane de la Forêt Enchantée…

Maman ne savait pas que j’étais déjà au courant puisque seule Anna me l’avait dit l’autre jour. Mes yeux s’illuminèrent d’un coup en repensant à ma nouvelle amie. Elle était tellement jolie avec ses cheveux roux et ses yeux bleus…Un ange…Oui. C’était un ange que mes pensées n’arrivaient plus à quitter.

-Helga c’est la Maman d’Anna et Pieter, c’est ça ? Demandai-je faisant semblant d’avoir oublié.
-voyons Elysia ! Je pensais que tu avais une bonne mémoire ! Répondit la mienne, oui c'est elle... Marraine Ylva t'en as parlé l'autre jour.

Mon cœur battit à tout rompre.

-…Tu ne veux pas faire plaisir à ton amie et manger le bon ragoût inventé par sa Maman, continua-t-elle.

Je grimaçais et répondis du tac au tac :

-Ah non ! Anna c’est mon amoureuse mais pas assez pour déguster ses plats.

Ma mère éclata soudain de rire et m’ébouriffa les cheveux avant de revenir à un visage triste. Elle finit par murmurer :

-C'est un doux rêve...Mais tu ne pourras pas l’aimer de toute façon mon Elysia.

Je reçus sa remarque comme un coup de massue. Moi qui espérais tellement pouvoir me marier avec elle. Je nous imaginai déjà en train de remonter l’allée de glace devant l’ouverture sacrée du grand glacier Ahtohallan. Ce serait Maman qui nous marierait en allumant nos coupoles et ensuite je déposerais un bisou sur sa belle bouche aux lèvres roses. Je frissonnai à cette idée même si une partie de moi trouvait cela dégoûtant.

-Elysia…Hou…Hou…Elysia…Mon chéri…Appela soudain Maman.

Je sursautai en sentant mon visage devenir tout rouge. Elle se retint immédiatement de rire en ajoutant :

-Mange donc.  

Je pris trois bouchées pour faire plaisir par pensées à Anna et terminais rapidement car j’avais une autre idée en tête. Je courus tout de suite chercher mes craies et du papier et revins m’assoir à table pendant que Maman débarrassait.

-Je peux offrir un cadeau pour Anna, Tatie Helga et Tonton Olaf en attendant qu’on aille à la fête ? Demandai-je.

Prise au dépourvue, elle répondit :

-Euh…Oui…Si tu veux trésor…N’oublie pas Pieter.

Je me renfrognais immédiatement car je savais que son frère ne m’aimait pas. Néanmoins, je m’appliquais bientôt et réalisai le plus beau dessin du monde. Quelques minutes plus tard, je finis par dire à Maman :

-J’ai fini !

J’étais tout fier. Elle me prit le morceau de papier et ne pus s’empêcher d’y jeter un coup d’œil avant de déclarer :

-C’est très joli mon Elysia. Appelle Courant d’Air maintenant pour lui envoyer.

Je fis une nouvelle grimace sachant déjà que je n’allais pas réussir. Maman voyant mon trouble, me prit dans ses bras et reprit avec douceur:

-Tu peux le faire…C’est pour Anna…Allez ! Répète après moi…Ah-Ah.

Je déglutis violemment et chantai à mon tour non sans une quelconque voix fausse :

-Ah-Ah…

A ma grande surprise, l’esprit de l’air arriva quelques secondes plus tard tourbillonnant avec force autour de moi.

-Tu vois que tu en es capable ! S’exclama Maman ravie.

Je restais humble et tendis plutôt la carte de vœux à Courant d’Air qui la réceptionna et partit. Comme prévu nous allâmes ensuite retrouver les autres Northuldra du Nord pour la veillée. C’était Maman la conteuse puisque le Père Noël, Pierre Sappos était notre descendant direct. Bien que cela fût déjà la même histoire depuis quatre ans, je l’écoutais attentivement, me sentant pris dans l’esprit de Noël.

Une fois qu’elle eût fini nous rentrâmes chez nous. Quelle ne fut pas notre surprise en voyant Courant d’Air s’échapper de la hutte alors que nous en passions la porte.

-Oh ! Elysia ! Il me semble qu’il y a une surprise sur la table ! S’écria Maman d’une voix malicieuse.

Craintif, je m’avançais et découvris un peu déçu une lettre.

-Je crois que Courant d’Air n’a pas trouvé le chemin jusqu’à la hutte d’Anna, boudai-je.
-Ouvre, tu verras bien, concéda-t-elle.

Je m’exécutais et en quelques instants mon cœur chavira de joie. La lettre était signée par un Ange…Mon Ange. Je ne lâchais plus le papier alors que Maman me ramena dans mon lit et me borda. Elle m’embrassa le front et murmura :

-Joyeux Noël mon Elysia.

Je m'endormis avec le dessin de mon amie contre mon torse.  


Dernière édition par Ansa le Dim 02 Avr 2023, 23:02, édité 3 fois
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[Ansa's Stories] Retour vers le passé : Les Amants de l'Avent : Attention contenus matures:  Empty Re: [Ansa's Stories] Retour vers le passé : Les Amants de l'Avent : Attention contenus matures:

Jeu 02 Déc 2021, 08:19
2 décembre : A la recherche du Nisse :

Anna a 6 ans et Elysia 8 ans. (Se passe après le chapitre 4 de Retour vers le passé 3)

[Ansa's Stories] Retour vers le passé : Les Amants de l'Avent : Attention contenus matures:  R.0c52f33e4b811583d9335799ff0eaf4c?rik=VXVJTW1gSZue9w&riu=http%3a%2f%2fupload.wikimedia.org%2fwikipedia%2fcommons%2f4%2f41%2fNisse



Cela faisait onze jours qu’Elysia était devenu mon frère. Même s’il avait du mal à trouver ses marques, il se sentait de mieux en mieux auprès de nous. Maman était en train de lui réajuster une tenue de Noël qu’elle avait fabriqué à la va vite pour lui.

-Tu as de la chance, j’ai utilisé les mêmes dimensions que pour Pieter. Vous faites à peu près la même taille, dit-elle toute contente.
-Ah non ! Maman ! Faut quand même pas exagéré, je suis un peu plus grand que lui ! Renchérit mon frère en le toisant du regard.

Je lui jetai un regard fâché et lançais un regard d’encouragement à mon faux frère qui me rendit un sourire gêné. Maman sentit qu’une nouvelle tension commençait à s’installer entre les deux garçons. Elle déclara alors d’une voix malicieuse :

-Pas de méchanceté à la veille de Noël, Pieter sinon le Nisse ne pourra pas te protéger du charbon de la Mère Fouettarde.

Maman avait toujours été très forte pour attiser les curiosités en chacun de nous. C’était la meilleure raconteuse d’histoire du monde après Marraine Ylva et j’espérais être à sa hauteur un jour.

-C’est qui le Nisse, Maman ? Demandai-je immédiatement.

Contre toute attente, elle ne répondit pas tout de suite mais regarda plutôt mon grand frère qui se mit à ronchonner. Puis elle se tourna vers mon autre grand frère et questionna à son adresse :

-Est-ce que tu sais Elysia ?  

Il rougit à nouveau et baissa la tête avant de la secouer et de répondre :

-Non, Madame Piceaerd.

Pieter lui lança un regard moqueur avant que ma mère ne reprenne à son égard :

-Au lieu de te moquer...Tu voudrais nous le raconter jeune homme ?

Je battis immédiatement des mains et dis enthousiaste :

-Oh oui ! Je veux entendre ta version Pieter !

Il eut un immense sourire de satisfaction et s’avança vers moi pour me prendre dans ses bras. Il essaya de prendre un ton de narrateur comme pouvait l’avoir Maman ou notre petite tante mais y parvint moins bien. Il entonna alors :

-Le Nisse est un lutin qui a une barbe et une tenue de paysan. C’est un homme âgé…Mais…Euh nous n’en sommes pas très sûrs parce qu’il est censé être invisible. Son rôle est de s’occuper des enfants et de la hutte de chacun en particulier celle du fermier. Il protège les gens contre la mauvaise fortune surtout la nuit parce qu’on dort et qu’on peut pas savoir ce qui se passe.
-Ooooh ! C’est très intéressant ! Clamai-je.
-Attends, attends ! Je n’ai pas fini…Y a qu’à la nuit de Noël qu’il est vraiment visible, termina-t-il fier de lui.

Maman haussa un sourcil de surprise et ajouta :

-Es-tu vraiment sûr de toi Pieter ?

Mon frère la confronta du regard et répéta :

-Oui ! Maman ! Très sûr !

Cela la fit sourire et elle ajouta :

-Bien si tu le dis…Merci pour ton histoire !

J’applaudis mon grand frère alors que Maman lâcha enfin Elysia indiquant qu’elle était déjà passée à autre chose tandis que mon esprit se posait mille questions à propos du Nisse. J’étais sur le point d’interroger ma mère mais cette dernière nous pressa soudain pour que nous rejoignons le reste des Northuldra pour la cérémonie de minuit et son banquet. Je n’arrivais pas à être attentive de toute la soirée. Ecoutant à peine les suppliques de ma mère, j’échafaudais un plan pour pouvoir apercevoir ce mystérieux Nisse. J’avais un souhait à lui demander. Il était important qu’il sache qu’Elysia restait quatre ans parmi nous. Il fallait qu’il le protège de la jalousie de Pieter et d’Amarok.
La cérémonie se termina bientôt et laissa place au repas où je demeurais encore songeuse.

-Quelque chose te tracasse Anna ? Demanda soudain mon faux frère.

Je rougis violemment et répondis :

-Euh…Non pourquoi ?
-Tu as à peine touché à ton dessert ! S’écria-t-il tout gêné.
-Ça c’est parce que je l’impressionne ! Hein Anna ! Renchérit mon fiancé.

Je reçus la foudre du regard de Yélana avant que celle-ci ne s’adresse au chef :

-Dis Amarok…Tu veux bien aller me chercher du thé s’il te plaît ?

Il la regarda un peu agacé mais ne refusa pas son ordre. J’attendis qu’il s’éclipse avant de demander à ma meilleure amie si elle aussi était au courant de la mystérieuse histoire du Nisse.

-Bien sûr Anna ! S’écria-t-elle, notre famille est même privilégiée puisque c’est nous les éleveurs de rennes ! Donc les fermiers !
-Whoua ! Criai-je à mon tour impressionnée, mais Papa aussi il est fermier puisqu'il fait les légumes !
-Oui mais Tonton Olaf il est moins important que Maman Ylva qui a eu une conversation avec le Nisse pour écrire ses recueils historiques !
-Ah oui ? Marraine aussi elle a vu le Nisse ?

Ma meilleure amie hocha la tête ce qui me conforta dans mon idée. Je me forçais à manger sous les yeux d’Elysia qui m’observaient toujours. Yélana l’observa et lui demanda alors gentiment :

-Dis…Ce n’est pas trop dur d’être loin de Tatie Iduna pour Noël ?

Mon faux frère soutint son regard. Il essaya de cacher sa peine du mieux qu’il put et répliqua :

-Cela me fait bizarre. Mais je sais qu’elle n’est pas seule puisqu'il paraît que Marraine Ylva est exceptionnellement chez elle. Elle me l’a écrit dans un message tout à l’heure.

Yelana approuva. Je serrais aussitôt la main du jeune Sappos et lui embrassai la paume.

-Moi je suis contente que tu sois parmi nous ce soir, murmurai-je.

Il hocha la tête et retrouva le sourire alors qu’Amarok revint avec la boisson de Yélana. Il la donna rapidement à ma meilleure amie et vint s’assoir entre Elysia et moi. Nos mains se lâchèrent alors que je poussai un soupir agacé. Le chef m’embrassa la joue et rétorqua :

-Ma très chère femme voudrait-elle quelque chose à manger avant que les adultes ne terminent de débarrasser ?
-J’ai seulement six ans Amarok, je ne suis que ta fiancée pour l'instant…Rappelai-je, mais non, tu es gentil, je n’ai pas très faim. De toute façon Maman nous fait signe de rentrer.

Ce qui était vrai. Bientôt ma mère nous récupéra et souhaita bonne nuit à mon futur mari et ma meilleure amie. Papa s’occupa de me border pendant que Maman se chargea de Pieter et d’Elysia.

-Bonne nuit petite chamane, conclut-il en m’embrassant.

Je lui rendis son bisou la joue avant de faire semblant de fermer les yeux. Une fois qu’il quitta la chambre, j’attendis patiemment d’entendre ses ronflements ainsi que ceux de Maman. Ils ne tardèrent pas à arriver. Je me levai alors victorieuse et allai rejoindre les garçons.


****


Je repensai à la soirée. A mon ange qui m’avait tenu la main. Qui me l'avait embrassé. Plus jamais je ne me la laverai…Comme ma bouche…Le souvenir de nos deux lèvres se rencontrant une dizaine de jours plus tôt me submergea l’esprit et tout mon corps frissonna. J’avais été déçu qu’elle le trouve dégoûtant. Pourquoi avais-je dit pareil ? Nous devions réessayer ! Il ne pouvait en être autrement. Non Elysia ! Ce n’est pas bien ! Tu ne peux pas être amoureux d’elle ! C’est la femme d’Amarok. Je serrai les dents trouvant la vie injuste. J’étais prêt à faire les compromis à propos du ragoût de rennes pour l’épouser…Mais je savais que ce rêve était vain. A huit ans…Je pouvais seulement la considérer comme un ange. Ça au moins, personne ne pouvait m’en empêcher. Elle avait été absente toute la soirée. J’étais presque certain qu’elle pensait à l’histoire de son frère.

-Dis Pieter, tu dors ? Demandai-je soudain.
-Oui, laisse-moi, répondit-il bougon avant de me tourner le dos.

Je poussais un soupir me trouvant bête de ne pas lui avoir posé plus de question sur le Nisse. Résigné, je fermai bientôt mes paupières prêt à entrer dans le monde des songes quand une forme divine apparut dans la chambre. Je reconnus tout de suite mon Ange grâce à sa belle chevelure.

-Anna ? Quelque chose ne va pas ? Paniquai-je en me relevant.

Elle me regarda et rit alors que Pieter se releva grognon bien que se radoucissant à son égard.

-Qu’est-ce qui se passe petite sœur ? Demanda-t-il, tu as fait un cauchemar ? Viens je vais te raccompagner dans ta chambre.
-Non, non, réfuta-t-elle, j’ai besoin que vous m’accompagniez dans ma mission…Mais chut…Il ne faut pas réveiller les parents.
-Quelle mission ? Questionnai-je étonné.

Elle évita mon regard et se tourna plutôt vers son frère en disant :

-Pieter, tu as bien dit que le Nisse était visible que la nuit de Noël ?
-Euh…Oui, oui, répondit-il d’un geste évasif.

Son sourire redoubla et elle déclara :

-Alors, il suffit de nous rendre chez Yélana pour pouvoir l’apercevoir. J’ai besoin de lui faire part d’un message important. Elle m'a assurée qu'il y était puisque Marraine Ylva lui a déjà parlé.

Le visage de Pieter vira au blanc alors que j’étais déjà enthousiaste à l’idée de vivre une aventure avec Anna.

-Tu comptes désobéir à Papa et Maman ? Me gronda-t-il.
-Bien sûr que non. Ils dormiront toujours quand on reviendra, argumenta-t-elle, je vais finir par croire que tu n’as pas dit la vérité dans ton histoire.

Il pâlit d’un seul coup et je redoutais aussi qu’il eût menti. Après plusieurs minutes, il déclara :

-Bon d’accord. Mais rapidement alors. Et juste toi et moi.

Nous affichâmes une mine boudeuse en même temps et mon ange répliqua :

-Ah non ! Hors de question ! Elysia fait partie de la famille.

Pieter me foudroya du regard. Il hésita mais grinça :

-Bon d’accord. Dépêche-toi le Moche !

Bien qu’excités, nous nous faufilâmes le plus silencieusement possible hors de la hutte. Il fut difficile de se repérer dans le noir mais heureusement la pleine lune était de notre côté pour cette aventure. Nous marchâmes longtemps nous tenant la main pour ne pas nous perdre.

-Ce n’était peut-être pas une bonne idée Anna, grommela bientôt Pieter après un long moment, toutes les huttes se ressemblent de nuit.
-Mais non, regarde ! Persista-t-elle, nous y sommes, l’enclos des rennes est par-là.

Rapidement, elle nous montra les bêtes qui dormaient toutes. Nous nous approchâmes du lieu et Anna monta sur la rambarde.

-Euh…Tu crois que le Nisse va se montrer ? Demandai-je soudain effrayé, ton frère a raison, on va peut-être faire une bêtise.

Pieter ouvrit des yeux ronds et répliqua :

-Ah tu vois, ça m’embête de l’admettre mais je suis d’accord avec lui.
-Oh ! Mais quelle bande de poules mouillées tous les deux ! S’écria-t-elle furieuse, un renne c’est inoffensif. Allez ! Aidez-moi à grimper !

A contrecœur Pieter et moi nous nous exécutâmes. Nous soulevâmes Anna aussi légère qu’une plume qui se réceptionna sans aucun bruit une fois dans l’enclos. Les cervidés, non perturbés, continuaient de dormir.

-Venez ! Insista-t-elle.

Elle n’attendit pas que nous franchissions la barrière pour commencer à inspecter méticuleusement chaque parcelle du périmètre.

-Petit Nisse montre-toi, s’il te plaît, chuchota-t-elle à plusieurs reprises.

Je la regardais attendrie. Je fondais complètement devant son être n’arrivant pas à bouger. Elle finit par s’en apercevoir et demanda :

-Tu ne m’aides pas Elysia ?

Je rougis instantanément et répondis :

-Si, bien sûr que si.

Je regardais vite comment Pieter procédait pour faire de même et jugeai plus judicieux de me tourner vers les rennes.

-Mais qu’est-ce que tu fais ? S’énerva-t-il, tu vas les réveiller et les affoler.
-Réfléchis ! le Nisse doit être malin ! Il doit savoir qu’on le cherche et quel meilleur endroit où se cachait que sous ces bêtes ? Répliquai-je pour l’impressionner.

Le visage de mon ange s’illumina et elle reprit :

-Oh oui ! Tu es un génie Elysia !

J’en fus ravi. Rapidement, elle fit le tour des rennes, prononçant des « excusez-moi » aux cervidés qui ne bougeaient pas contrairement à ce que pouvaient penser Pieter. Néanmoins, ils finirent petit à petit par tous se réveiller alors que nos recherches ne nous menaient à rien.

-On ferait mieux de rentrer, bredouilla bientôt son frère plus blanc qu’un linge…Je…Je suis désolé Anna mais…

Il ne put terminer sa phrase. Des bruits de pas se firent bientôt entendre et soudain la voix de Kanda Coudrier s’écria avec surprise :

-Mais que faites-vous là tous les trois ?!

Nous pâlîmes immédiatement trop pétrifiés pour sortir quelque chose dans un premier temps. Puis prenant mon courage à deux mains pour protéger Anna, je déclarais :

-Excuse-nous Tonton…Nous étions à la recherche du Nisse....Ce...C'est moi qui ait eu l'idée.

Kanda Coudrier eut un temps d’arrêt, prêt à nous réprimander. Puis finalement, il éclata de rire et répéta :

-Le Nisse ? Mais pourquoi cherchez-vous ce lutin ?  

Je réfléchis rapidement à une excuse possible quand mon ange me coupa l’herbe sous le pied et expliqua :

-Je voulais que le Nisse sache qu’Elysia demeure chez nous pour ne pas qu’il soit sans protection.

Le visage du papa de Yélana la dévisagea alors avec tendresse alors que mon cœur battit fort dans ma poitrine. Anna s’inquiétait pour moi ? Je me retins fortement d’aller l’embrasser. A la place, j’enlaçais mes doigts dans les siens pour la remercier.

-Oh…Mais tu n’as pas à t’inquiéter pour ça mademoiselle Piceaerd, renchérit bientôt Kanda, le Nisse sait tout.
-Alors pourquoi il ne se montre pas ? Insista-t-elle, Pieter a dit qu’on pouvait le voir la nuit de Noël. Marraine l'a vu !

Elle afficha une mine triste, je crus qu’elle allait se mettre à pleurer. Ne souhaitant pas la voir comme ça, je la rassurais aussitôt et répliquai :

-Tu sais Anna, le Nisse doit sans doute passer dans toutes les huttes et toutes les maisons de Norvège, peut-être qu’il est encore trop tôt pour qu’on puisse le voir.

Le papa de Yélana m’envoya un sourire de gratitude et acquiesça mes dires :

-Elysia a raison. Chez nous le Nisse passe plutôt vers l’aurore quand vous dormez tous profondément.
-C’est vrai ? Murmura-t-elle en retrouvant le sourire.

Pieter ne voulant pas perdre la face, face à sa petite sœur répéta :

-Tout à fait vrai Anna...

Elle nous enlaça aussitôt tous les deux et se mit à bailler. Nous rejoignîmes son geste sentant bien que le sommeil nous rattrapait.
Kanda fut gentil. Il nous raccompagna chez nous sans toucher un mot de notre escapade nocturne à Tonton et Tatie. Il ne leur confia jamais. Bien que déçus de ne pas avoir trouvé le Nisse, nous gardâmes cette nuit magique enfouie au plus profond de nos cœurs.


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Ven 03 Déc 2021, 11:46
3 décembre : Sapin ou Epicéa ?


Anna a 7 ans et Elysia 9 ans. (Se passe après le chapitre 4 et avant le chapitre 5 de Retour vers le passé 3)


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J’étais en train de jouer avec Yélana quand je vis Papa passer avec Elysia et Pieter. Lâchant la main de ma meilleure amie, je courus vers eux et demandais :

-Vous allez où ?

Papa me caressa ma frimousse et répondit :

-Aux Plages Grises, chercher un épicéa pardi ma petite chamane !
-Oh ? ça veut dire qu’on pourra le décorer cet après-midi ?! M’exclamai-je surexcitée.
-Si tu nous laisses y aller petite sœur y a une chance, dit Pieter avec amusement.

Je rigolais et courus l’enlacer puis j’allais embrasser mon frère de cœur et Papa avant qu’ils ne deviennent plus que des petits points à l’horizon.

-Anna, tu reviens jouer avec moi ? Demanda Yélana impatiente, c’est à ton tour de lancer les osselets !

Je revins à l’instant présent et retournai auprès de ma meilleure amie. Nous fûmes bientôt rejoints par Amarok qui attira son attention comme à son habitude. Son faible pour lui ne faiblissait pas malgré les années qui passaient alors que je ne trouvais aucune lueur dans mon coeur pour le fils de Tonton Yuma.

-Alors ? Vous en pensez quoi de mon nouveau costume ? Papa a dit que c’était moi qui présiderais l’ouverture du bal ce soir puisque j’étais grand ! S'écria-t-il.
-Oh ? ça veut dire qu’on ne pourra pas danser ensemble ? Questionna Yélana peinée car chaque année Amarok faisait l’effort de lui accorder au moins une danse.

Il la rassura immédiatement et reprit :

-Si, bien sûr mais c’est avec Anna que je ferai l’ouverture de bal parce que c’est ma future femme…D’ailleurs je n’ai eu aucun commentaire de ta part ?

Il se tourna vers moi sous un air de reproche et je l’observais un peu perdue.

-Eh bien…Je te trouve très élégant, déclarai-je avec sincérité.

Le petit chef retrouva le sourire alors que Yélana usait encore de son charme pour se faire voir.

-Bon…Et bien on se revoit tout à l’heure dans ce cas ? Demanda-t-il avec prestance.

Nous hochâmes la tête en même temps et il finit par se retirer. Notre jeu des osselets ayant été deux fois interrompu ni ma meilleure amie ni moi n’eûmes envie de le continuer.

-Tu m’accompagnes ? Je vais rejoindre les autres sur les Plages Grises ! M’écriai-je enthousiaste.

Yélana regarda la position du soleil et secoua la tête.

-Non, je ne peux pas t’accompagner. Je dois aider Papa et Maman à affiner les fromages. Ils me l’avaient demandé, répondit-elle.
-Bon d’accord. A ce soir ! Conclus-je en lui prenant la main.
-A ce soir Anna, répéta-t-elle.

Elle se faufila vers son étable alors que je courus aux rives appeler les géants.

-Amenez-moi aux Plages Grises les amis ! Clamai-je.

L’un de mes amis s’anima et mit sa main pour que je monte. Cinq minutes plus tard, je fus déposée à l’orée de la plus belle côte de mon existence. Je marchais un peu sur les galets avant d’entendre un bruit de hache. Les garçons ne devaient pas être loin. Je les aperçus bientôt près d’une dizaine d’épicéas qui étaient légèrement recouverts de neige. Les coups de haches enlevaient la poudre blanche ainsi que de nombreuses aiguilles. C’était un exercice délicat car les épicéas en perdaient beaucoup. Papa avait essayé de l’apprendre à Pieter mais la seule fois où c’était lui qui avait découpé l’arbre de l'hiver, nous avions dû l’enlever une semaine après de la maison car il n’y avait plus eu d’aiguilles. Je m’arrêtais quelques instants pour humer l’odeur des conifères. J’avais toujours aimé cette odeur. Je rêvais de m’endormir sous ces bois protecteurs dont nous détenions le nom.

-Ma petite chamane que fais-tu là ?! S’écria soudain Papa me sortant de ma rêverie, as-tu prévenu ta mère au moins ?
-Euh…Bah je l’ai dit à Yélana, expliquai-je, Maman le saura par elle ! Alors vous avancez ?

Je les observais alors que Pieter répondit un peu moqueur :

-Papa a décidé d’apprendre à Elysia à couper l’épicéa.
-Et pour l’instant il s’en sort très bien…Continua-t-il au grand damne de mon frère.
-Je fais de mon mieux…C’est gentil Tonton Olaf, reprit mon frère adoptif en rougissant comme à chaque fois qu’on lui faisait un compliment.
-A défaut d’être un bon chamane, tu sauras au moins couper un arbre, le nargua-t-il encore.

Elysia approuva et je voulus prendra sa défense mais il renchérit avant :

-Encore un coup Tonton et ça devrait être bon.

Mon père observa le tronc pour juger par lui-même mais il finit par acquiescer. Pieter leva les yeux au ciel pour montrer son impatience ce qui n’atteint pas mon faux frère qui se concentra d’abord avant de donner un énième coup à l’arbre. Le conifère pencha et fut rattrapé par Elysia qui le posa sur le dos du renne avec délicatesse. Papa et Pieter l’entourèrent ensuite d’une sangle. Nous rentrâmes enfin à la hutte pour retrouver Maman.


****


Anna se rua dans les bras de Tatie Helga quand on arriva. Mon Ange s’excusa immédiatement pour être partie sans l’avoir prévenue. Passée la frayeur, celle que j'espérais secrètement être ma belle-mère un jour, observa l’épicéa et alla le placer dans un socle en bois.

-C’est Elysia qui a coupé l’arbre Maman ! Clama-t-elle toute fière en m’adressant un beau sourire.

Je fis un petit signe modeste et la meilleure amie de Maman vint me féliciter :

-Bravo mon petit Sappos ! Il est presque parfait ! ça change de ce qu’avait pu nous faire Pieter !

Le frère d’Anna me regarda d’un air mauvais alors que j’en voulus à Tatie de nous avoir encore comparé. Je répondis aussitôt pour désamorcer la situation :

-Oh ! Je n’ai aucun mérite, c’était toujours moi qui découpai les sapins pour Maman sur les Terres Gelées.

Mon regard s’assombrit et j’eus envie de pleurer. Cela faisait un an que j’étais séparé d’elle. Je n’y pensais pas la plupart du temps. Mais quand je recevais ses mots comme ça avait été le cas aujourd’hui, je me rappelais subitement que nous n’étions plus ensemble et qu’elle était toute seule…Pour des leçons de chamanisme qui me serviraient à rien puisque Maman les apprendra à ma future femme. Et ça ne pourra même pas être Anna alors que celle-ci les réussissait super bien.

-Tu pourras lui écrire une lettre Elysia pour lui raconter ce que tu as fait aujourd’hui, déclara bientôt ma tante de coeur me faisant revenir à l’instant présent.
-Oh oui ! C’est une bonne idée ! Dis-je en retrouvant le sourire.
-Mais d’abord on décore l’épicéa ! S’écria Anna têtue.

J’hochais la tête alors que Pieter se dirigea vers des caisses en bois. Des pommes, des bougies, des guirlandes de papiers et des toiles d’araignées étaient posées à l’intérieur.

-Whouaaa ! Tatie ! Les pommes, elles…Sont vernies ! Repris-je étonné.
-Pour ne pas qu’elles pourrissent mon petit Sappos…Et les oranges aussi ! S’exclama-t-elle ravie.
-Tu ne fais pas comme ça aux Terres Gelées ? Demanda à son tour mon Ange intriguée.
-Non, il n’y a pas besoin puisque chez nous il fait tout le temps froid, répondis-je tout heureux, par contre la toile d’araignée on a jamais eu…C’est pourquoi faire ?
-Pffff, soupira Pieter, tu n’as pas compris que ça remplaçait les guirlandes. On a gardé les toiles d’araignées car elles sont symboles de modestie. C’est notre première ancêtre Emma Piceaerd qui l’a utilisé quand elle est devenue veuve du chef Vigo. Elle avait moins d’argent et voulait se faire plus discrète, aussi a-t-elle décidé qu’elle ne voulait rien décorer. Ses petits-enfants avaient été déçus et les araignées de la maison avaient entendu leur détresse. Du coup dans la nuit, elles ont décoré le sapin en tissant les guirlandes avec leurs toiles.
-C’est une légende intéressante, commentai-je, je n’en avais jamais entendu parler.
-Pourtant tu t’appelles Sappos comme le Père Noël…Ton premier ancêtre, renchérit Pieter, tu n’es pas très informé.

Je bouillonnai intérieurement. Son grand frère me testait. Je ne laissais rien paraître. Je savais mieux que personne qui était mon aïeul et encore plus la sienne.

-En tous cas maintenant on sait de qui tu tires pour reprendre le rôle de Mère Fouettarde, dis-je moqueur.

Pieter encaissa ma remarque alors qu’Anna éclata de rire. Ne lui laissant pas le temps de répliquer, je m’approchais de mon Ange et demandai :

-Alors par quoi commence-t-on ?

Les yeux d’Anna étincelèrent et elle répondit :

-Les pommes et les oranges, ensuite les toiles…
-…Et je m’occuperai des bougies, termina Pieter en boudant.
-Juste de les placer, je me chargerai de les allumer…Ce n’est pas si différent que les coupoles, minauda Maman avec amusement.

Je lui jetais un regard désapprobateur à cause de ces maudits objets alors qu’Anna hocha la tête automatiquement. Chacun s’afféra à accomplir son rôle. Mon Ange et moi nous contentâmes de rester silencieux prenant soin de bien placer les pommes et les oranges en alternance. De temps en temps, Anna me les tendait pour que j’aille plus vite.

-Ça sent tellement bon par rapport au sapin qui n’ont pas d’odeur, commentai-je prenant soin d’humer les branches.
-Comment ça, les sapins n’ont pas d’odeur ? Répéta-t-elle curieuse.

Je secouais la tête et répondis :

-Non. Et le sapin perd moins d’épines aussi.
-Trop bien ! Faudra qu’on essaye l’année prochaine, renchérit-elle en prenant une nouvelle pomme, mais en attendant tu veux bien m’aider à mettre ce fruit-là, là-haut ?

Je m’avançais aussitôt pour la soulever mais Pieter me barra le passage.

-Laisse-moi t’aider Petite Sœur, déclara-t-il.

Elle le fusilla aussitôt du regard et le gronda :

-Non j’ai demandé à Elysia, toi tu t’occupes des bougies on a dit.

Son frère serra les poings et me regarda méchamment avant de me laisser la place. Je fis attention de ne pas mettre mes mains n’importe où sur mon ange et lui entourai bientôt la taille. Elle s’éleva gracieusement car elle était aussi légère qu’une plume. Cela ne dura que quelques secondes mais ce souvenir se rajouta à d’autres que nous avions déjà eu ensemble.

-Merci Elysia, murmura-t-elle en m’embrassant la joue.

Elle se tourna ensuite vers Tatie Helga et demanda :

-Est-ce que ça te convient Maman ? Nous avons fini.

La meilleure amie de Maman inspecta l’arbre et répliqua :

-C’est parfait.

Pieter se chargea ensuite d’appliquer les bougies avant qu’elle ne les allume et nous nous émerveillâmes devant l’arbre mort illuminé. Anna glissa sa main dans mienne et je souris tout simplement en espérant avoir encore beaucoup d'autres veillées comme cela avec elle.  


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Sam 04 Déc 2021, 00:02
4 décembre : La danse de Noël :


Anna a 8 ans et Elysia 10 ans.


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J’étudiais une leçon de chamanisme quand Maman est entrée dans la chambre. Elle était vêtue de sa plus belle tenue Northuldra qui mettait ses formes en valeur ce qui était toujours le cas à la vieille de Noël lorsqu’elle avait fini de préparer le ragoût et les sandwichs du midi que nous avions déjà dévoré.

-Je ne te dérange pas ma petite chamane ?
-Non, non Maman, répondis-je poliment, qu’y a-t-il ?
-C’est l’heure d’enfiler ta robe pour le bal, déclara-t-elle avec un grand sourire, je me souviens comment vous étiez beaux avec Amarok quand vous avez dansé l’année dernière.

Je frissonnai en repensant au tact non doux de mon fiancé. A ses pieds qui avaient marché sur les miens. A ses yeux qui me regardaient fiers sans pour autant apercevoir mon regard. Son air avait tellement été hautain que j’avais eu envie de le gifler. Avec étonnement il avait été plus sincère lorsqu’il avait dansé avec Yélana. Enfin, je me souvenais surtout de sa main qui avait dévié sur le haut de mes fesses me rappelant le toucher de Tonton Yuma quelques jours plus tôt lors de la chasse et je m’étais sentie mal. Rien que pour ce dernier point, je n’osais pas dire à ma mère que je ne voulais plus danser avec lui.

-C’est vraiment obligé Maman ? Lâchai-je d’un coup.

Elle se pinça immédiatement les lèvres de contrariété et répliqua :

-Oh non, non rien ne t’oblige ma petite chamane…Mais tu n’as pas envie d'avoir cet instant de complicité avec ton futur mari ?!

Je n’osais pas la contrarier et me forçais à trouver de l’affection pour Amarok. Malheureusement mon cœur ne battait pas pour lui comme je l’aurais espéré. Il battait pour quelqu’un d’autre et j’étais effrayée de m’en rendre compte un peu plus chaque jour. Je chassais immédiatement de l’esprit, mon amour secret et me levais d’un coup.

-Si, si Maman, je suis prête à le faire, dis-je en me dirigeant vers elle.

Elle retrouva tout de suite des couleurs et m’aida à enlever ma robe actuelle pour la remplacer par une autre beige un peu plus sophistiquée. Elle était brodée des cinq esprits, de rennes mais aussi de bonhommes de neige.

-Elle te va à ravir ma petite chamane, déclara-t-elle en la repassant rapidement de ses mains en bas.

Puis elle m’inspecta et reprit :

-Bon et si nous défaisions ces tresses à présent. Il faut que tu fasses bonne impression auprès de ton futur mari…Tu me fais confiance, je vais essayer quelque chose.
-Vas-y Maman, déclarai-je surprise car elle ne s'attaquait jamais à mes nattes habituellement.

Elle commença par me défaire les cheveux et les coiffa ensuite. Puis elle se débrouilla pour me faire une couronne tressée sur le haut du crâne.

-Voilà. Là, tu es tout simplement divine, Amarok va succomber c’est sûr ! Reprit-elle en m’observant des étoiles plein les yeux.

Elle m’amena jusqu’à un miroir pour me montrer et ajouta même du houx pour agrémenter ma coiffure. Je n’eus pas le temps de me pavaner en voyant mon reflet que déjà une image d’Elysia et moi en train de danser et de nous donner un baiser sous le gui passa dans mon esprit. J’en frémis de plaisir et m’imaginai me présenter ainsi devant mon faux frère.

-Et voilà, tu rêves ma petite chamane, plaisanta Maman.

Je sursautais et rougis avant de faire un petit « non » de la tête. J’allais plutôt la serrer dans mes bras et répliquai :

-Quand je serai grande, je veux être aussi belle que toi Maman.

Elle m’enlaça à nouveau et chuchota :

-Mais tu es déjà beaucoup plus belle que moi ma petite chamane.

Nous restâmes ainsi, complices, quand un bruit de pas se fit entendre à l’entrée de la hutte suivi d’une conversation masculine à l’entrée de la hutte. Les garçons étaient de retour.

Maman sortit la première et déclara :

-Eh bien ! Vous n’êtes pas en avance ! Je vais vous passer vos vêtements mais avant j’aimerais que vous nous disiez ce que vous pensez d’Anna.

Je déglutis violemment alors qu’elle ajouta :

-C’est bon ma petite chamane, tu peux venir.

Je respirais un grand coup et marchai enfin en essayant d'effectuer une démarche naturelle. Bien évidemment la gracieuseté fut uniquement dans ma tête. Chaque pas était lourd et je rougis immédiatement d’être au centre de l’attention. Pourtant ni Papa, ni Pieter ou Elysia ne semblèrent gênés par tout ça. Ils ouvrirent des yeux admiratifs et applaudirent.

-Tu as confectionné un travail spectaculaire, Helga ! S’exclama mon Père en allant l’embrasser.
-C’est ta fille aussi, murmura-t-elle en lui rendant son baiser.

Je grimaçais ne voulant pas comprendre le sens de cette phrase et me concentrai plutôt sur mon faux frère et Pieter.

-Tu es très jolie petite sœur, déclara ce dernier, Amarok va succomber c’est sûr ! Tu auras peut-être le droit à ton premier baiser !

Elysia et moi rougîmes en même temps alors que je voulus dire à mon frère que j’en avais déjà eu des premiers autant à la fois de la part de mon faux frère que de mon futur mari. Heureusement Maman finit par me sauver de mon embarras :

-Voyons Pieter...De toute façon cela ne te regarde pas…

Elle continua de parler mais je ne les écoutais plus attendant un compliment de la part d’Elysia. Je le fixai du regard en lui offrant un sourire encourageant...Presque désespérant. Hélas, ce dernier n’arriva pas et le jeune homme des Terres Gelées se retira aux latrines. Je poussais un soupir déçue et tentais de ne pas pleurer pendant que ma mère habilla encore le reste de la famille. Nous partîmes enfin et je ne lui adressais plus la parole.


***


Qu’est-ce que je détestais ma timidité ! Tellement de mots m’avaient traversé l’esprit en la voyant : Belle…Cœur…Magnifique…Extraordinaire…Sublime…Malheureusement rien n’avait pu sortir de ma bouche en voyant mon ange. Et elle me le faisait bien payer. Je sentais qu’elle était en colère après moi. J’aurais voulu lui dire qu’elle était divine, une fée, un ange. Que les vibrations qui m’avaient traversé le cœur avaient été plus palpitantes les unes que les autres allant jusqu’à me faire ressentir un bien être vers une autre zone de mon corps qui jusqu’alors m’était inconnu. Un violent besoin d’être contre elle et de l’embrasser. Une vision plus adulte de nous deux. C’était surtout pour ça que je m’étais réfugié aux latrines…Le temps que mes émotions redescendent. Et j’avais eu le droit au silence depuis. Nous venions d’arriver dans la clairière et Anna avait rejoint Amarok tout en usant de sa sympathie pour me rendre jaloux. Ils attendaient tout deux sagement que Tatie Helga lance les festivités. Ce qu’elle fit quelques minutes plus tard en annonçant :

-Il y a longtemps de cela, les habitants de la Forêt Enchantée avaient fait une énorme récolte qu’ils avaient décidé de s’offrir au réveillon de Noël. Or cette année-là, un énorme incendie s’était répandu dans la remise rendant tous leurs cadeaux en cendre. Les gens furent remplis d’une profonde tristesse et le chef chercha un moyen de faire une fête pour apaiser les esprits. C’est ainsi que depuis ce temps reculé nous honorons la tradition du bal de Noël. Pour rappeler que le bien matériel n’est rien à côté de l’amour, l’amitié et le respect qui unissent des personnes !

La fin du discours se termina et ma Tante fut applaudit. Puis à ma plus grande jalousie, je vis bientôt Anna s’avancer avec Amarok pour ouvrir le bal. Toujours aussi gracieuse dans ses pas, je priais presque pour qu’elle fasse un écart et marche sur le pied de ce qui lui servait de fiancé à défaut de ce que ce crétin avait pu lui faire l’année dernière. Malheureusement il avait eu le temps de s'améliorer en un an. Ils formaient vraiment un couple parfait. Pourquoi ne pouvais-je pas être comme les autres et m’en réjouir ?!

La soeur de coeur de Maman attendit qu’ils finissent leur danse pour être invité à son tour par Tonton Yuma, puis Tonton Olaf. Peu à peu d’autres Northuldra s’ajoutèrent alors qu’Anna termina trois autres danses. Les enfants bavardaient tranquillement. Je me résignais bientôt à rejoindre Pieter quand Amarok entraîna Anna à l’écart de la piste.

-Tu es ma future femme, tu me dois un baiser sous le gui, grogna-t-il.
-Je t’ai dit non Amarok, je n’en ai pas envie, dit-elle en essayant de se dérober.

Hélas la poigne du chef était plus forte. C’était le moment ou jamais de la sauver ! Je les rejoins rapidement et déclarai :

-Euh Anna…Tu te rappelles que tu m’avais promis une danse ?

A mon grand soulagement, elle rentra dans le jeu et renchérit à Amarok :

-Oh oui c’est vrai ! Et toi tu en as promis une à Yélana ! Regarde ! Elle t’attend !

Je crus que le fils du chef allait me taper mais finalement, il s’en alla en me bousculant. Mon Ange retrouva aussitôt un air mécontent alors que je la ramenais sur la piste.

-Je n’avais pas besoin de toi…De toute façons les garçons vous êtes tous nuls ! Vous comprenez rien à rien ! Grogna-t-elle.

Son air rageur la rendait encore plus ravissante et je renchéris :

-Tu as tout à fait raison Anna. Je suis désolée d’être parti aux toilettes, tout à l’heure.
-Tu aurais pu chercher une autre diversion pour me faire comprendre que tu me trouvais moche ! S’écria-t-elle encore en colère.
-Moi te trouver moche alors que tu as la plus belle chevelure du monde ?! Les plus beaux yeux ! Le plus beau corps ! M’emportai-je en rougissant violemment.

Anna sursauta à ma réaction alors que ses joues rosirent à son tour. Je pris mon courage à deux mains et ajoutai enfin :

-Quand je t’ai vu, j’ai cru à un Ange tellement tu es jolie. Mais ma timidité m’a fait faire une réaction bizarre. Voilà si tu veux tout savoir.

Elle resta silencieuse tout en continuant de m’observer alors que je ne savais plus où me mettre. Par chance, aucun membre de la tribu ne nous entendit. Puis elle finit par déclarer :

-Merci Elysia. Merci beaucoup…Je veux bien t’accorder un baiser sous le gui.

J’en étais plus que conquis. Néanmoins je ne pus accepter par respect pour Amarok. Je ne voulais pas d’ennui. Anna insista quand même pour m’embrasser la joue. Un autre souvenir impérissable de sa part que je garderai dans un coin de ma mémoire.

-Tu veux bien m’accorder une danse sous le gui dans ce cas ? Insista-t-elle me sortant de mes pensées.

J’inspectais rapidement l’entourage, les autres Northuldra ne faisaient pas attention à nous. Amarok dansait toujours avec Yélana. C’était le moment parfait. Nous profitâmes qu’ils regardent ailleurs pour pouvoir nous éclipser en riant. Quelle ne fut pas notre surprise en arrivant sous l'arbre des baisers d’apercevoir Pieter bouche contre bouche avec la fille Delahage.

-Anna ! S’écria-t-il en devenant rouge, que fais-tu là ?! Sans Amarok ?
-Il danse avec Yélana, répondit-elle agacée.
-Et toi t’en profite le Moche ! Grogna-t-il à mon égard.
-Je suis nul en danseur, je voulais faire quelques pas avec Anna à l’écart rien de plus, expliquai-je.

Pieter me regarda puis observa sa sœur. Il ne dit rien avant un long moment. Ce fut Maëlle qui renchérit :

-Moi je veux bien une danse avec toi puisqu’il paraît que tu es un bon danseur.

Mon frère adoptif la regarda tendrement et finit par lui accorder ce qu’elle voulait.

-Ne restez pas trop de temps tout seuls, ça deviendrait suspect, nous recommanda-t-il.

Nous hochâmes la tête et nous retrouvâmes enfin seuls.

-Apprends-moi à danser, murmurai-je alors que mon cœur battait à cent à l’heure.

Anna rit et déclara :

-Approche-toi de moi. Pose une main sur mon épaule et l’autre sur ma taille.

J’eus peine à ne pas déglutir alors que j’appliquais mes doigts sur ses parties du corps. Sa robe était douce, sa chair tiède.

-Tu suis mes pas à présent Elysia, d’accord ? Demanda-t-elle.

J’acquiesçai et elle m’entraîna dans un rythme en trois temps. Je faisais de mon mieux pour ne pas lui marcher sur les pieds mais je n’arrivais pas à être en même temps qu’elle. Après quelques minutes mon Ange le vit et reprit :

-Bon et si on essayait une danse plus douce ? Tu sais, celle des amoureux ?
-Euh…D’accord…Que faut-il faire du coup ? Questionnai-je.
-Tu m’entoures les épaules et je me serre contre toi comme quand on se fait un câlin, alors tu veux essayer ?

J’hochai la tête incapable de répondre oralement. Nous nous enlaçâmes naturellement et tournâmes plusieurs fois en nous déplaçant lentement. Je respirai son parfum d’épicéa, ses cheveux qui sentaient la noisette et la pomme. Je voulais me perdre dedans et les embrassais. J’osais caler ma tête sur son front et elle ne se détacha pas. Elle me regardait en souriant et approcha délicieusement sa bouche de la mienne. Je ne reculerais pas cette fois. Tant pis pour Amarok.

-Elysia, chuchota-t-elle.
-Anna, murmurai-je.

Nos lèvres allaient se presser. Là. Maintenant.

-Mais qu’est-ce que vous faîtes là ?! S’écria soudain Yélana nous coupant dans notre élan, Amarok te cherche Anna.

Cela rompit le charme. Ce fut la douche froide. Je lorgnais ma sœur de cœur d’un sale œil mais me détachai enfin de mon ange pour la rejoindre.

-Tu m’accorderais une danse ? Lui demandai-je.

Yélana se détendit et accepta. Anna et moi terminâmes la soirée de la danse de Noël ainsi : Séparés.


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Dim 05 Déc 2021, 00:09
5 décembre : La sainte Barbe :


Anna a 10 ans et Elysia 12 ans.


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Maman avait ramené les sachets vides et les sauts remplis de blés sur les tables de la clairière. Nous faisions toujours ça le jour de la sainte Barbe. Tous les Northuldra enfants y participaient. Nous distribuions ensuite les sachets de blé aux Northuldra des Terres Gelées pour qu’ils puissent le faire pousser et avoir un souvenir de nous. C’était aussi un symbole de prospérité. Il faisait frais mais Maman préférait que l’activité soit dehors au cas où les élèves maladroits feraient tomber les ingrédients au sol. C’était plus simple que de nettoyer dans une hutte.

-Qui peut rappeler le nombre d’ingrédients pour chaque sachet ? Demanda-t-elle.

Elle regarda dans ma direction mais ne fut pas surprise que je ne sois plus volontaire. La petite flamme de la première de la classe s’était éteinte en même temps que le départ d’Elysia quelques mois plus tôt.  

-Je peux répondre ? Demanda Pieter volant à mon secours.
-Oui vas-y mon fils, capitula-t-elle.
-Alors c’est deux cuillères et demie par pochon et il faut bien faire attention quand on ferme à ne pas rater la pliure, expliqua-t-il en faisant la démonstration.

Les plus jeunes Northuldra burent sa consigne alors que je commençais déjà les miens ignorant le reste de la foule.

-Madame Piceaerd pourquoi on utilise pas ce blé-là pour faire du pain comme les autres fois ? Demanda aussitôt une petite fille dont c’était sans doute la première fois.

Amusée, Maman inspecta notre table et répondit par une autre question :

-Qui veut raconter ?

Elle me lança une nouvelle opportunité mais j’haussais les épaules. De toute façon, je ne savais pas raconter les histoires. Cette fois, je fus sauvée par la fille Delahage qui répliqua :

-Moi je veux bien raconter Madame Piceaerd.
-Nous t’écoutons Maëlle ! S’écria Maman ravie.

La petite fille se racla la gorge et expliqua comme si elle parlait d’une leçon d’histoire :

-Il y a très longtemps, du temps où Ahtohallan venait à peine d’être un glacier, une des jeunes femmes de la tribu se nommant Barbara était promise au chasseur de la tribu. La chamane de l’époque descendante direct d’Emma Piceaerd avait même allumé ses coupoles. Malheureusement le père de Barbara était très jaloux et un beau jour, il lui construit une hutte à l’écart des autres pour la maintenir prisonnière. Il veillait toujours sur elle, l’empêchant de voir quiconque. Quand il sortait de la hutte, il l’enfermait à clef. Un beau jour, proche de Noël, son promis réussit à retrouver la hutte. Il ne parvint pas à entrer mais donna la coupole allumée par la chamane et s’en alla. Barbara voyant cela garda la foi. Quand son père revint, il fut furieux et tenta de détruire l’instrument et son feu sacré. Mais il eut beau le jeter à l’eau, le feu ne s’éteignit pas. Encore aujourd’hui jamais personne n’a réussi à en éteindre une. Voyant qu’il ne pourrait libérer sa fille de son amour pour le fils du chasseur, il emmena Barbara tout en haut d’Ahtohallan et la jeta dans la Mer Sombre. Elle disparut noyée par le Nokk alors que son père fut immédiatement brûlé par Bruni. Au même moment, les premiers Northuldra de la Forêt Enchantée trouvèrent du blé en grande floraison. Ils eurent vent de l’histoire de Barbara et décidèrent de lui rendre hommage en faisant pousser son blé et en l’échangeant avec les Terres Gelées. Voilà.

Un lourd silence s’abattit avant que Maëlle ne reçoive un tonnerre d’applaudissements.

-Moralité, il ne faut jamais aller à l’encontre des coupoles ! S’exclama Maman d'une voix forcée alors qu’Amarok me dévisagea avec insistance.

J’hochais la tête même si je trouvais ça nul. Tout était nul sans Elysia. Je continuais à remplir mes sachets inlassablement car cela m’apaisait. L'assemblée redevint silencieuse. Nous travaillions telles des fourmis dans un silence religieux. Les élèves se contentaient de remplir les sachets et de se réapprovisionner en blé pendant que Maman s’afférait à les compter pour nous stopper quand on en aurait assez. Il en fallait mille qu’on répartissait par famille. Nous mettions deux heures en moyenne pour tout accomplir. Au bout d’une heure, nous avions le droit de faire une petite pause. Je choisis ce temps-là pour me lever et allais écrire une lettre spéciale avec mon sachet de blé pour mon faux frère.

-Anna tu viens jouer avec nous ? S’enquit Pieter.
-Après. J’arrive. Ne m’attendez pas ! M’écriai-je sans grande conviction.  

Je courus jusqu’à la maison et écrivis enfin le mot à Elysia que j’agrémentais d’un dessin.

« Joyeux Noël à mon frère de cœur, que ce blé te porte chance dans tout ce que tu veux entreprendre. Tu me manques terriblement. Je pense tout le temps à toi. Je t’embrasse avec beaucoup d’affection.
A très bientôt.
J-1269.
Anna
»

J’empochais rapidement mon cadeau et appelai Courant d’Air pour lui donner le tout et faire en sorte qu’Elysia ait les présents avant les autres. Je retournais aussitôt auprès de mes proches et demeurais la plus enthousiaste possible pendant tout le reste de la journée.


***


Je confectionnai des gâteaux avec les autres enfants me sentant ridicule et trop grand pour me prêter à une telle activité. Tout m’énervait. J’adorais ma mère mais me retrouver avec elle du jour au lendemain était ennuyeux…Même au bout de six mois. Elle m’agaçait. Me mettait la pression en me forçant à aller jouer avec les filles des Terres Gelées de mon âge. Mais je n’avais plus envie de jouer. J’avais douze ans et je savais quelle femme je voulais. Toujours la même. La plus belle. Le seul Ange qui était capable de faire battre mon cœur à jamais. Anna Piceaerd…Ses cheveux…Ses yeux…Son sourire…Son caractère…Son intelligence…Je ne pourrais jamais en aimer une autre. Et notre séparation m’avait définitivement ouvert les yeux sur ce sujet.

-Elysia tu peux m’aider à mettre la confiture sur le gâteau, je n’arrive pas à le recouvrir ! Zozota la petite Tala me faisant revenir à l’instant présent.

Je sursautais et lui pris le biscuit des mains en disant avec douceur :

-Oui, donne ça, petite puce, regarde…Il faut que tu retournes complètement ton bonhomme et tu le trempes directement.
-Et si j’en ai sur les doigts ? Insista-t-elle apeurée.
-Eh bien tu te les lèches, répondis-je en lui ébouriffant les cheveux.

Elle finit par rire et nous terminâmes une dizaine de gâteaux ainsi.

-Alors est-ce que vous vous en sortez ? Il faut qu’il y en ait assez en échange du blé ! S’écria Maman.

Puis elle ajouta à mon adresse :

-Elysia, tu as eu un message de Courant d’Air. Il est dans la hutte.
-Oh ! ça doit être Anna ! J’y vais ! M’écriai-je tout heureux.

Je piquais les plus beaux gâteaux au passage pour les lui envoyer et courus comme un fou. La lettre et les sachets de blés étaient sur la table. Le cœur battant, je la dépliais recevant chacun de ses mots comme un baiser. Sans attendre, j’enveloppais à mon tour les gâteaux dans un torchon et me mis ensuite à table pour composer ma plus belle réponse.

Quelques minutes plus tard, je portais la lettre dans mes mains pleines d’encre et la relus satisfait.

« Joyeuse Noël à la plus merveilleuse des petites sœurs et fille de cette planète. Merci pour le blé. Voici quelques gâteaux de ma composition qui te seront d’un grand réconfort en mon absence. Moi aussi je ne cesse de penser à toi et compte chaque minute entre nos retrouvailles ! Vivement 1269 jours que je puisse te serrer avec force dans mes bras.
Je t’embrasse tendrement.
Elysia
»

-Voilà, j’ai fini ! Merci Courant d’Air ! M’écriai-je en lui tendant le présent et mon écrit.

Je le regardais partir, perdu dans mes pensées. Quand je reverrais Anna, elle sera devenue une jeune fille avec un corps d’adulte. Des lèvres plus roses. Des formes plus féminines bien qu’elle en avait déjà. Mon corps rayonna à cette idée. Nous nous retrouverons et je lui dirais que je l’aime. Que je m’en fiche de son union idiote avec Amarok. Je ne pourrais pas vivre sans elle.
En attendant que cela se produise en vrai, je décidais de planter les graines de blé dans le coton et d’exaucer directement mon souhait. Je priais ainsi en Northuldra pendant plusieurs minutes. Puis une main lourde se posa soudain sur mon épaule. Je me retournais et découvris ma mère. Elle me regardait en souriant avec douleur comme si elle connaissait mon secret à l’égard de ma belle rousse.

-Tu viens Elysia ? C’est l’heure de l’histoire ! M’indiqua-t-elle.

Il n’y eut aucune remarque au sujet de mon Ange. Je gardais le secret pour moi et hochai la tête avant de retourner auprès d’elle.


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Lun 06 Déc 2021, 12:11
6 décembre : Le conte des enfants :


Anna a 14 ans et Elysia 16 ans. L'histoire se situe après le chapitre 8 de retour vers le passé 3.



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Maman avait réuni tout le monde pour la veillée au coin du feu. Les plus jeunes avaient ramené des couettes en peaux de rennes pour avoir moins mal aux fesses quand les grands se contentaient des tas de feuilles mortes humides dont la neige avait fondu avec la marmite remplie de ragout maintenue sur un feu central.

-On veut l’histoire Madame Piceaerd ! On veut l’histoire ! Clamèrent les enfants.

Ma mère faisait toujours exprès de se faire attendre pour que le plaisir soit intense même si toute l’attablée connaissait le récit depuis le temps qu’il était raconté chaque année. Mais l’esprit de Noël était contagieux. En voyant les plus petits s’agiter, je ne pus m’empêcher de penser à Yélana, Elysia, Pieter, Amarok et moi, enfants. Puis je me renfrognais. C’était la première année que mon ancienne meilleure amie n’était pas avec nous. Elle était avec son fiancé. Mes poings se serrèrent sans le vouloir en repensant à notre dernière dispute quand Elysia était venu la récupérer. Toute notre amitié avait volé en éclats à cause d’eux.

-Anna…Anna…Hey…Anna… Je crois que ma chère Marraine t’appelle ! Dit soudain Amarok en me secouant légèrement.

Je revins immédiatement à l’instant présent et rougis de honte avant que Maman ne m’achève en répliquant :

-Eh bien, je suis ravie de voir que tu as déjà oublié que c’était toi qui racontais l’histoire cette année ma petite chamane !

Pieter me passa une main protectrice dans le dos pour m’aider à me relever alors que tous les enfants me regardaient avec impatience.

-Maman je ne suis pas sûre que ce soit une bonne idée, je ne sais pas aussi bien raconter que toi ! M’emportai-je tout en essayant de fuir cette responsabilité.
-Moi je suis certain que tu en es capable ! Renchérit Amarok en me jetant un regard plein de bienveillance, et puis sans manquer de respect à Marraine la meilleure conteuse c'est Tatie Ylva !

Ma petite tante rougit jusqu'aux oreilles alors que je lui décochais un regard noir. C'était sa faute. C'était elle et Tatie Iduna qui avaient du pousser Yelana dans les bras de mon amour secret. Au lieu de cela j'étais obligée de sourire à mon fiancé alors que je n'en avais aucune envie. J’aurais aimé lui donner tout l’amour qu’il attendait de moi du haut de ses dix-huit ans. Mais j’en avais seulement quatorze et je n’arrivais pas à l’aimer. Il était plus mature, se montrait moins impatient comme ça avait été le cas tout à l’heure lors de la danse quand il avait réussi à me trainer sous le gui pour obtenir un baiser. Il l’avait eu et n’avait pas été brute. J’avais essayé de l’apprécier mais je n’avais rien ressenti préférant imaginer que c’était Elysia qui m’embrassait avec fougue.

-Alors tu y vas petite sœur ? Insista Pieter en m’envoyant son plus beau sourire.

A contrecœur, je me levais pour prendre la place Maman. Elle alla se placer au milieu des enfants et me fit signe de commencer. Je respirai un grand coup et racontais enfin :

-Au commencement de notre peuple vivait deux enfants qui s’appelaient Emma Piceaerd et Pierre Sappos. Alors que les deux grandirent, leurs chemins divergèrent et notre ancêtre obtint le rôle de Mère Fouettarde à cause de son caractère aigri. La légende raconte qu’elle viendrait encore aujourd’hui mettre du charbon dans les chaussettes des enfants qui n’ont pas été sages. Elle pèse le pour et le contre toute l’année en nous observant chacun à partir d’une bulle à Ahtohallan. Ainsi elle voit nos actions bonnes ou mauvaises.
-Anna est-ce que s’est déjà arrivé dans le village que quelqu’un reçoive le charbon ? Demanda soudain le plus petit frère de la fille Delahage.

J’observais ma mère en essayant de rester impartiale. Je trouvais toujours cela fou de constater comment une histoire pouvait être aussi facilement réelle pour les enfants ! Je continuai alors :

-Eh oui Reyo ! C’est déjà arrivé par le passé ! C’était un petit garçon comme toi. Il faisait tout le temps des bêtises, n’écoutait jamais ses parents et leurs désobéissait tout le temps. Pendant plusieurs Noël il avait eu du charbon. Mais il s’en fichait. Chaque année, il recommençait à être le pire petit garçon du monde. Alors un jour, la Mère Fouettarde en eut marre et décida de venir en personne pour tirer les oreilles de ce petit garçon.  
-Et qu’est-ce qui s’est passé ? Il est mort ? Paniqua-t-il.

Ma mère me fit signe de ne pas aller aussi loin dans la violence. Alors que tous les enfants avaient la bouche ouverte attendant la chute, je pris un petit temps et conclus enfin :

-Non…La Mère Fouettarde tout comme le Père Noël n’ont pas le droit de vie ou de mort sur les enfants. Néanmoins, notre ancêtre Emma Piceaerd a réussi à faire tellement peur au petit qu’il a tout de suite changé de comportement dans les années qui ont suivi.
-J’espère avoir été assez sage pour ne pas avoir de charbon, soupira le petit garçon.

Maman se leva alors et répliqua à l’adresse de tout le monde :

-Vous aurez tous la réponse demain ! En attendant, tous en place pour la cérémonie de minuit.
-Oui Madame Piceaerd ! Clamèrent-ils en chœur.

Nous quittâmes la Clairière des Rencontres pour nous diriger vers les bois où se déroulaient les mariages. Pendant que Maman se préparait, Amarok m’amena à l’écart et demanda :

-Et toi Anna Piceaerd ? Qui va venir pour toi ? Le père Noël ou la mère Fouettarde ?

Je pensais à mes mensonges vis-à-vis de lui et je n’étais plus sûre de rien. Je finis par hausser les épaules et lui retournai la question.

-Répond la première, m’ordonna-t-il.

Je me forçais à murmurer d'une voix amusée :

-Tout dépend si les baisers non mariés comptent parmi des fautes.
-Bonne réponse, plaisanta Amarok…Bon dans ce cas…Laisse-moi te soutenir si jamais c’est la Mère Fouettarde qui vient.

Sans attendre mon accord, il se pencha violemment et m’embrassa à nouveau. Je faillis m’essuyer la manche mais j’acceptais son baiser sans grande vigueur. Nous rejoignîmes ensuite la cérémonie. C’était la première année où je n’avais rien écrit à Elysia…Le descendant direct de notre cher Père Noël.


****


-Est-ce que ta tenue te va Yélana ? Demanda poliment Maman alors que ma sœur de cœur se présenta dans la pièce principale de notre hutte.

Elle tourna légèrement et je ne pus m’empêcher d’assimiler ses mouvements gracieux à ceux que pouvaient produire Anna. Pourquoi avait-il fallu qu’on se dispute ? Pourquoi est-ce que je m’entêtais de penser à elle-même dans mes plaisirs les plus solitaires ?

-Oui Tatie Iduna, cette tenue est parfaite, répondit-elle poliment.

Maman sourit et se tourna vers moi avant de demander :

-Que penses-tu de ta fiancée Elysia ? N’est-elle pas magnifique ?

J’avais envie d’hurler que ma fiancée n’était pas ici. Qu’elle ne m’aimait plus puisqu’elle avait toujours été promise à cet idiot d’Amarok. Que nous nous étions disputés ! J’avais bien reçu les sachets de blé annuels mais pas une lettre pour les accompagner. Aucun mot affectueux. Anna tenait la promesse de la réplique acerbe que nous nous étions dites il n’y a pas si longtemps encore. Elle m’en voulait et avait sans doute dû tourner la page.

-Elysia…Un mot gentil à ta fiancée peut-être ? Retenta Maman en me faisant les gros yeux.
-Oui, oui bien entendu, dis-je sans conviction, tu es très belle Yélana, une vraie chamane.

Elle grimaça. A elle non plus, cela ne faisait pas plaisir d’être ici. Elle aussi m’en voulait. Son regard me fusillait chaque fois qu’elle posait les yeux sur moi. Comme si c’était de ma faute si ma mère avait comploté dans mon dos pour que je puisse la prendre pour femme ! Quel idiot j'avais été d'avoir sorti cette idée saugrenue a l'âge de douze ans ! Je n'imaginais pas que Maman et Marraine Ylva appliqueraient mon choix aux pieds de la lettre !

-Alors si tout le monde est prêt ! Nous pouvons rejoindre les enfants pour que tu puisses leur lire le conte de Noël mon fils ! S’exclama ma Mère en claquant dans ses mains.

Yélana et moi nous regardâmes la mort dans l’âme. Aucun de nous deux n’en avait envie. Mais c’était la tradition. Nous rejoignîmes ainsi tous les enfants sur l’esplanade du centre du village. Ils nous y attendaient déjà.

-Ah voilà madame Sappos ! Crièrent-ils.
-Désolé pour le retard chers petits, renchérit ma mère, j’étais en train de préparer la fiancée d’Elysia ! Un tonnerre d’applaudissements pour Yélana Coudrier !

Elle désigna immédiatement ma sœur de cœur qui ne savait plus où se mettre et l’invita ensuite avec elle dans des emplacements au milieu de la foule.

-Mon petit chamane va à présent vous raconter la légende du Père Noël ! Répliqua-t-elle alors que tous se tournèrent vers moi.

Je respirai un grand coup n’ayant pas vraiment le choix. J'avais pris le parti d'avoir le support écrit de l'histoire sur le petit cahier des souvenirs des Sappos pour ne pas me tromper si jamais j'avais un trou de mémoire. J'ouvris la première page. Puis je déclarai :

-Il y a bien longtemps de cela, au cœur même des Terres Gelées se trouvaient deux orphelins qui venaient d’une même famille. Il s’agissait d’Emma Piceaerd et Pierre Sappos. Alors que la sœur était une jeune femme cupide et sans cœur, son frère était au contraire altruiste et généreux. Très vite, les esprits le remarquèrent et décidèrent de donner à chacun de ces membres, un don spécial. A cause de ses fautes, Emma Piceaerd devint la Mère Fouettarde. C’est elle qui vient vous mettre des charbons dans vos souliers si vous n’avez pas été sages toute l’année. De son côté, Pierre Sappos devint le Père Noël pour la gratitude qu’il apporta aux enfants comme aux adultes. C’est pour cela qu’encore aujourd’hui vous recevez un cadeau lors de la nuit de Noël.
-Est-ce que si on reste éveillés on peut voir le Père Noël ? Demanda alors une petite Mirabelle.

Je me forçais à rire et répondis :

-Eh non bien sûr ! N’essayez pas de rester éveillé sinon vous n’aurez pas de cadeaux ! Le Père Noël ne passe que dans les huttes où les enfants sont endormis !
-Oh c’est bien dommage, bouda-t-elle.

Je lui fis aussitôt signe de me voir et répliquai :

-Eh bien…Si tu es si pressée de le voir, il m’a déjà transmis ton cadeau parce qu’il savait que tu me poserais la question ! Après tout, je suis son descendant.
-C’est vrai monsieur Sappos ? Demanda Mirabelle en écarquillant de beaux yeux marron.

J’hochai la tête et sortis bientôt un sucre d’orge de la poche de ma tunique pour le lui tendre. Elle vint le chercher et me fit un câlin alors que tous les autres petits Northuldra ouvrirent des yeux admiratifs. La petite fille retourna à sa place, les autres se ruèrent vers elle et bientôt les piaillements remplacèrent le silence.

A ma grande surprise, je croisais enfin un regard bienveillant de Yélana qui me regarda avec un petit sourire. Elle me rejoignit et nous nous éloignâmes un peu de la foule.

-C’était une brillante idée que tu viens d’avoir. Le rayon de bonheur s’est lu dans les yeux de cette enfant. C’était touchant, déclara-t-elle simplement.

J’hochai la tête un peu stressé considérant le compliment avec beaucoup d’attention.

-C’est la trêve de Noël…Alors je te pardonne Elysia…Je te pardonne de m’avoir arraché à ma famille…D'être loin d’Amarok…Je crois que ce n’est pas plus mal finalement…Il doit être collé à Anna, grinça-t-elle.

Me contrôlant du mieux que je pus en entendant le prénom de mon ange, je pris la main de la jeune Coudrier et répliquai :

-Merci Yélana. Merci de ne plus me bouder.

Nous nous regardâmes tous les deux et elle me sourit. Mon cœur s’emballa et je ne sus jamais vraiment comment cela se passa mais nos bouches se retrouvèrent bientôt l’une contre l’autre. Quelques secondes à peine. Puis nous nous retirâmes très gênés.

-Excuse-moi, finis-je par dire, je m’étais dit qu’en tant que descendant du Père Noël tu méritais aussi d’avoir un cadeau, et comme tu as parlé d’Anna et Amarok…Je me suis dit…Enfin…J’ai pensé qu’on pourrait essayer puisque c’est ce que nos mères attendent de nous et…
-Ne t’inquiète pas Elysia, me coupa-t-elle toute rouge, ce n’était pas désagréable…Mais je suis désolée je ne t’aime pas…Enfin…Pas comme un futur mari.

Je poussais un soupir de soulagement et nous nous enlaçâmes chaleureusement.

-Offre-moi juste comme cadeau…Que nous serons de nouveaux unis comme les cinq doigts de la main, insista-t-elle.

Je fis la moue non convaincu, mais lui embrassai le front et conclus :

-Je te le promets ! Parole du Père Noël !


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Mar 07 Déc 2021, 11:44
7 décembre : La récolte de Noël :


Anna a 15 ans et Elysia 17. Le chapitre se situe entre le chapitre 8 et le chapitre 9.


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Chacun de nous avait son panier pour récupérer la mousse, le gui et le houx dans les bois. C’était toujours les mêmes binômes qui se voyaient chaque année. Exceptez pour Elysia et moi. Depuis six ans j’avais le droit à la compagnie d’Amarok.

-Vous n’oubliez pas ! Il faut que le houx soit bien rouge, le gui d’une blancheur éclatante et la mousse verte et moelleuse, c’est compris ?! S’écria Maman.
-Oui Madame Piceaerd ! Clamèrent les enfants.
-Moi j’aime pas le houx, ça pique, chouina bientôt la jeune Laïka.

Maman s’avança alors vers elle et lui prit le visage avant de s’exclamer :

-Mais c’est là tout l’intérêt ma petite Nattura, sais-tu pourquoi le houx est l’un des symboles de Noël ?

La fille secoua la tête et ma mère commença l'explication :  

-Alors écoute-bien !  Du temps où Emma Piceaerd était déjà la Mère Fouettarde, il y avait encore et toujours des tensions avec les Arendelliens. Or une guerre éclata non loin de la période de Noël emportant de nombreuses familles à leurs morts. Tandis que la nôtre était poursuivie avec son nouveau-né dans les bras, Emma nous révéla une plante piquante pour nous protéger. C’était le premier arbuste de houx qu’on découvrait dans la Forêt Enchantée. Les Piceaerd se cachèrent ainsi durant tout le reste de la bataille et ils survécurent. Une fois que l'attaque se termina, Emma apparut à nouveau à sa famille et sa descendante bénit l’arbre implorant à l’esprit de le laisser vert toute l’année.  
-C’est fascinant Madame Piceaerd ! Renchérit Laïka alors que les autres enfants s’étaient regroupés autour de ma Mère pour avoir des renseignements sur le reste de la faune.

Amarok me tira sur la manche pour que nous nous éclipsions mais je préférais connaître la suite plutôt que de me retrouver seule avec mon fiancé qui ne m’inspirait pas confiance par son imprévisibilité. Je cachais mon trouble et me réfugiai auprès de Pieter alors que Maman continua :

-Le gui remonte au temps des Celtes, un autre peuple Nomade qui vient de contrées plus au sud des nôtres. Le gui était une plante chère aux druides qui sont l’équivalent de nous les chamanes. Au fils des siècles les branches de gui furent accrochées aux portes pour servir de protection et les guérisseuses s’accommodèrent de leur bienfaits lui prodiguant des vertus miraculeuses : guérir certaines maladies, protéger contre les poisons, garantir la fertilité, se prémunir des mauvais sorts et tant d’autres choses. Encore aujourd’hui il est utilisé dans ces remèdes alors qu’une nouvelle tradition de s’embrasser sous le gui prit ensuite le dessus. On dit que cela porterait chance au couple pour l’année qui suit.

Les yeux de Maman se tournèrent immédiatement vers mon fiancé et moi et je me mis à rougir sans le vouloir alors qu’une image de mon faux-frère me traversa l’esprit. Assez Anna ! Chasse-le ! Il ne t’aime pas ! Me grondai-je.

-Et pour la mousse Madame Piceaerd ? Enchaîna un autre enfant.

Le sourire de Maman redoubla alors qu’elle répondit :

-Oh…Il n’y a pas grand-chose à dire à ce sujet-là. Elle fait surtout partie d’une des rares plantes à être encore en vie à Noël, elle ne se désintègre pas même quand on la laisse plusieurs jours sans s’en occuper, et elle colore la maison aux couleurs hivernales.

Presque déçus par l’explication, les enfants finirent par acquiescer. Notre mère choisit ce moment pour rétorquer :

-Allez ! A vous de jouer maintenant ! Cueillez-en le plus possible ! Nous nous retrouvons dans une heure. A tout à l’heure !

Elle s’en alla avec les plus petits pour leur servir de guide alors que je fus obligée de suivre Amarok. Pieter voulut nous rejoindre avant de se mettre finalement avec la fille Delahage. N’attendant pas le fils du chef, je commençais à marcher en direction des rives car c’était là que se trouvait la meilleure mousse. C’était sur les rochers mouillées qu’elle était la plus éclatante. J’y allais et me penchais avec précaution pour éviter de tomber.

-Attends que je t’aide au moins ! Lança bientôt Amarok en me tenant la robe.

Faisant à peine attention à lui, j’attrapais enfin les gros morceaux de verdure et les posais dans le panier.

-Il y en a peut-être assez non, Anna ? Répliqua mon fiancé quelques minutes plus tard.

Inspectant rapidement le panier, je jugeais qu’il avait raison et retournai sur la rive sans perdre l’équilibre. Amarok me réceptionna tout en oubliant de maintenir ses mains sur des zones qui ne lui étaient pas encore réservées.

-Bien…Retournons près de la Plaine des monolithes, le gui et le houx sont dans ces arbres, indiquai-je en me dérobant.

Amarok ne bougea pas et déclara plutôt :

-Tu ne voudrais pas m’accorder un baiser tout de suite plutôt que sous le gui où il y aura tout le monde ?

Prise de sueurs froides bien que je ne sache pas pourquoi, je répondis alors :

-Au pire si les gens nous voient, ils ne seront pas surpris puisque de toute façon nous sommes fiancés.

Je voulais gagner du temps. Amarok ne trouva rien à redire. Nous rebroussâmes chemin jusqu’aux arbustes qui se trouvaient près de la plaine et ajoutâmes enfin les autres plantes de Noël au-dessus du tas de mousse.

-Mon père aime bien en brûler dans le feu du foyer, il dit que ça nous porte chance, m’expliqua-t-il, et toi que vas-tu en faire Anna ?
-Eh bien…C’est drôle que ton père fasse ça car Maman fait pareil, cela ne plaît pas à Papa d’ailleurs…Il trouve que l’odeur est forte après dans toute la hutte, répliquai-je.
-Curieux qu’ils aient la même idée, murmura-t-il alors que j’haussai les épaules.

J’envoyais du gui à Elysia avant. Nous avions l’habitude de nous donner un bisou sur la joue sous le gui. Je devais garder une certaine rancœur à l’égard du jeune homme, de ma meilleure amie. Mais Elysia avait toujours été bien plus pour moi…Et cela me meurtrissait le cœur chaque fois que j’y pensais. Chassant l’image du jeune homme des Terres Gelées de mon esprit, je me concentrais à nouveau sur Amarok qui avait fini de compter notre cueillette.

-Je pense qu’on en a assez Anna ! S’exclama-t-il, nous pouvons rentrer !

Pourtant nous ne bougeâmes pas. Je lui avais promis un baiser dans la Plaine et comme par miracle il n’y avait personne dans les environs. Nous nous rapprochâmes assez mécaniquement et le fils du chef passa bientôt sa bouche sur la mienne de façon fugace.

-Ma tendre fiancée…J’ai hâte de pouvoir te tenir dans mes bras légalement d’ici quelques années, murmura-t-il alors que je ne ressentis rien.

Je répondis un « Moi aussi » automatique alors que l’image d’Amarok se confondit encore avec celle d’Elysia dans mon esprit. Mon fiancé mit fin au trouble en me tendant sa main. J’hésitais avant de la prendre avant que nous rentrions au campement.


****


Encore un Noël où Anna ne m’avait pas écrit. Mon cœur se serra devant le tas de boules de papiers qui étaient des lettres avortées destinées à elle.

-Elysia ? Elysia tu es là ?! Appela soudain la voix de Yélana.

Je n’eus pas le temps de planquer mes lettres que déjà elle était sur le pas de la porte de ma chambre.

-Je peux entrer ? Demanda-t-elle.

J’hochai la tête bien que mon visage passa au rouge.

-C’est déjà l’heure de l’histoire ? Questionnai-je en inspectant le soleil.
-Oh non ! Nous avons encore le temps ! S’écria-t-elle moins bougonne que d’habitude, regarde ! J’ai reçu du courrier !

Elle brandit alors une lettre toute fière et j’osais enfin dire :

-De ton père, je suppose ?
-Tu supposes bien, rit-elle, il l’a accompagné de gui, de houx et de mousse pour que nous décorions la hutte comme il est de tradition dans la Forêt Enchantée.

Les images de mon Ange accomplissant cet exploit chez Tatie Helga et Tonton Olaf me revint en mémoire et je soupirai agacé. Quel idiot j’étais de ne pas avoir su trouver les bons mots pour que nous nous réconcilions…Quel idiot j’étais de ne pas réussir encore !

-Euh…C’est gentil à lui, finis-je par dire un peu embarrassé à l’égard de Yélana qui observa ma chambre.
-Qu’est-ce que tu es en train de faire ? Pourquoi y a un tas de papier ? S’écria-t-elle.
-Oh…Euh…C’est rien, c’est rien…Bafouillai-je en rougissant.

Mais ce fut peine perdue. En deux temps, trois mouvements ma sœur de cœur en déplia un avant que je ne lui arrache subitement. Mon cœur cognait fort dans ma poitrine alors qu’elle se mit à rougir. Chacun de nous demeura silencieux avant qu’elle ne finisse par dire :

-Alors…Tu ne l’as pas oublié ?

Je me mordis la lèvre avant de répondre :

-Une telle chose ne pourra jamais se produire…Et…Toi comme moi savons très bien pourquoi…Mais qu’importe de toute façon nous ne nous parlons plus...Je crains que ton souhait de tous nous retrouver ne soit qu'un beau rêve !
-Moi aussi j’ai essayé de lui écrire des lettres, me confia-t-elle, mais mon orgueil m’empêche de les lui envoyer.

Yélana vint me prendre dans ses bras avant d’ajouter :

-Anna, Amarok et Pieter me manquent beaucoup…Je voudrais que tout redevienne comme avant...Mais j'ai conscience que cela ne se reproduira pas.  

J’acquiesçai et pour lui redonner le sourire, je dis encore :

-On sait bien que ce n’est pas possible nuance…Egayons cette hutte plutôt... Marraine Ylva et Maman semblent s'éterniser dans les congères

Yélana approuva et se radoucit. Nous nous rendîmes dans la salle à manger et nous disposâmes la mousse sur les meubles de sorte à ce que cela ne gêne pas Maman, puis nous accrochâmes le houx dans les quatres coin alors que le gui fut réhaussé sur la porte d’entrée.

-Alors qu’est-ce que tu en penses ? Demandai-je alors que nous reculâmes pour avoir une vue d’ensemble.
-Cela ne fait pas chargé comme je le craignais ! C’est magnifique ! Répondit-elle ravie.

Nous nous tenions sur le pas de la porte. Cette fois, j’eus la délicatesse de ne pas l’embrasser. De toute façon, je n’en avais pas envie. Comme le travail était fini, nos pensées allèrent à nouveau vers ceux qui étaient restés dans la Forêt Enchantée. J’essayai d’imaginer ce que faisait Anna en ce moment. Était-elle éperdue d’amour pour Amarok ? S’amusait-elle avec lui et Pieter ? C’était presque l’heure du bal…Elle devait sans doute se préparer dans sa belle robe Northuldra préparée par ma tante de coeur comme toujours. Ses longs cheveux roux lâchés…Ses yeux sarcelles éclatants…Son corps élancé et bien en chair…Tant de grâce dont elle portait le prénom…

-Euh…Elysia ? Tu m’écoutes ? Youhou ! S’écria bientôt Yélana me faisant revenir à l’instant présent.
-Hein ?! Quoi ?! M’exclamai-je confus.
-Ah bah merci ! Grogna-t-elle, je parlais bien dans le vide ! Je te disais…Tu ne voudrais pas ajouter du houx dans le sapin ? Cela pourrait faire joli, non ?
-Oui, si tu veux, répondis-je conciliant.

Nous rectifiâmes bientôt notre décoration alors que des images de mon Ange me trottait de plus en plus dans la tête.

-Quel vœux vas-tu faire cette année ? Lui demandai-je encore.
-Le même que d’habitude…Que toute ma famille aille bien et que nous nous réconcilions, répondit-elle.

Elle m’inspecta du regard et répliqua :

-Et toi ?
-Le même que chaque année également…Il ressemble un peu au tien. Que toute ma famille aille bien…Mais surtout…Qu’Anna finisse par m’aimer.

Yélana ouvrit immédiatement de gros yeux avant d’éclater de rire.

-Non mais ce vœu-là il a été exaucé depuis longtemps, minauda-t-elle, tu devrais plutôt te repentir d’avoir de telles pensées vis-à-vis des coupoles.

Je grimaçais avec violence. Je ne croyais absolument pas à ces choses-là. Cela me révolta et je finis par dire furieux :

-J’en ai assez de faire semblant…Tu m’entends Yélana…Assez…Nous ne nous marierons jamais…J’ai su depuis longtemps qui je voudrais comme femme.
-Et tu ne peux pas l’avoir, soupira-t-elle, tout comme je ne peux pas avoir celui que j’aime alors cesse de te tracasser l’esprit et viens à présent, nous devons rejoindre ta mère et la mienne pour leur dire que la récolte de la Forêt Enchantée a été mise en place dans la maison.  

Elle me passa une main compatissante dans le dos et s’en alla de la hutte. Je me traitais intérieurement de crétin avant de me promettre de reconquérir Anna et de dévoiler mes sentiments à son égard.


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Mer 08 Déc 2021, 08:27
8 décembre : La couronne de l’Avent :


Anna a 16 ans et Elysia 18 ans. Le chapitre se situe après le chapitre 9 de retour vers le passé 3.


[Ansa's Stories] Retour vers le passé : Les Amants de l'Avent : Attention contenus matures:  Ma-couronne-de-l-avent


Il faisait un peu froid à la tombée de la nuit mais Maman se débrouillait toujours pour que la cérémonie se passe vite…Sauf aujourd’hui visiblement. Nous n’avions même pas encore commencé l’allumage de la couronne de l’Avent. Depuis deux ans c’était moi qui initiais cette tradition fidèle aux coupoles. Mais tout avait changé depuis la semaine dernière. Les coupoles…Les prédictions de Maman. Je souris toute seule. Oui. Absolument tout avait changé. Grâce à celui que j’avais toujours aimé et que j’aimerais à jamais : Elysia Sappos. Je fus prise d’un vertige amoureux alors que le souvenir de nos langues enlacées la semaine dernière me revint en mémoire. Tout mon corps frémit de plaisir alors que j’étais obligée d’enlacer la main d’Amarok.

-Notre future chamane Anna Piceaerd, va procéder à la cérémonie de la dernière flamme avant Noël ! Déclara soudain Maman à l’assemblée, mais avant elle va vous rappeler la place importante qu’à cette activité dans notre communauté !

Indifférente à sa phrase, je continuais de penser à l’homme que j’aime. Au vrai. A notre étreinte sous les épicéas, à sa promesse d’ici deux ans…A cette longue attente.

-Anna…Chuchota soudain Amarok pour me rappeler dans l’instant présent.

Je lui lançais un regard de mécontentement alors que Maman m’observait toujours. Elle vint alors à ma rencontre et me chuchota en colère :

-Pourrais-tu au moins faire semblant d’être un peu avec nous le temps de la cérémonie…Tu n’as jamais eu de tel comportement…Alors il faut que cela change tout de suite ma petite chamane…

Je retrouvai immédiatement mon côté docile en essayant de chasser Elysia de mon esprit et répliquai :

-Oui…Pardon Maman.

Elle se radoucit aussitôt et m’embrassa le front. Je lâchais alors la main d’Amarok pour me rendre près de la couronne et retrouvais enfin mon sérieux en déclarant :

-Comme la plupart d’entre vous le savent déjà, la couronne de l’Avent nous vient de notre première ancêtre : Emma Piceaerd et de son frère Pierre Sappos. Chaque bougie de l’Avent revêt une signification particulière. La première est le symbole du pardon accordé à la première guerre Northuldra avec les gens d’Arnevik. La deuxième symbolise la foi d’Emma Piceaerd et ses descendants à croire à la pratique du chamanisme et au rôle de cinquième esprit. La troisième évoque la joie des peuples Northuldra des quatre coins du monde et leur alliance à la nature tandis que la dernière est le symbole de l’enseignement que chacun apporte à la communauté qui annonce la perpétuité de notre peuple menant justice et paix. Quand elles sont toutes réunies, elles représentent les grandes étapes du salut avant la venue du Père Noël.

Je me tournai vers ma mère pour savoir si j’avais bien résumé et elle me fit un signe de tête positif.

-Bien à présent que le rappel est fait, nous allons illuminer la couronne de l’Avent pour la dernière fois du mois.

Ma mère m’invita à prendre la poudre de coquelicot qu’on utilisait également pour l’allumage des coupoles, des bouts de bois et des feuilles. Je soufflais un bon coup et essayai de me concentrer pour que la flamme vienne. Je fermais les yeux et visualisai la quatrième bougie qui logeait dans son cercle similaire aux trois autres qui étaient déjà brillantes. Je trouvais bientôt le contact de la cire encore rigide et la contractai avec la chaleur. Tout allait pour le mieux. La première étincelle arriva très vite. Puis plus rien. Je n’arrivais plus à me concentrer, repensant à l’odeur propre d’Elysia, à nos bouches emmêlées, à notre véritable amour.

-Il semblerait que notre future chamane soit fatiguée ce soir, il vaudrait mieux pour elle qu’elle aille se coucher, préconisa Maman à l’égard de la foule.

Je croisais son regard qui était plus inquiétant que furieux alors qu’elle me rejoignit. Quelques secondes après la quatrième flamme de la couronne de l’Avent brûlait au milieu des trois autres. Ma mère reprit aussitôt :

-Chers amis Northuldra ! La période de Noël arrive officiellement à sa fin apportant l’espoir et la paix. Que les esprits vous bénissent tous et vous donnent la prospérité !

Elle fut applaudie puis elle laissa les gens pour s’intéresser de nouveau à moi. Je pris un air d’apitoiement et murmurai :

-Je ne me sens pas très bien Maman, pourrai-je rentrer à la hutte ?

Elle me toucha le front et répondit :

-Bien…Il n’est pas chaud…Mais il vaut mieux oui…Par contre, tu ne restes pas toute seule, Amarok va venir avec toi.

Elle lui fit un petit signe alors que je me mordis la lèvre de contrariété. J’espérais tellement pouvoir profiter d’être seule pour envoyer une lettre à Elysia. Impossible désormais avec mon fiancé officiel. Il me soutint sans méchanceté jusqu’à notre arrivée à la hutte. Une fois à l’intérieur, il m’ordonna avec un drôle de sourire :

-Va te mettre au lit, je veille sur toi.

Je trouvais le moyen de fournir un effort pour lui répliquer alors :

-Merci Amarok. Je me sens en confiance avec toi.

C’était laid de ma part mais je m’en fichai complètement. Indifférente à la présence du jeune homme, j’allais dans ma chambre et fermai rapidement la porte le temps de me passer ma chemise de nuit. Des frissons me parcoururent immédiatement le corps quand j’entendis qu’elle s’était rouverte alors que j’étais encore en sous-vêtements.

-Si je t’ai dit non au moment des fiançailles, ce n’est pas pour que tu en profites une dizaine de jours plus tard, le grondai-je, referme cette porte Amarok.
-Tu l’as dit à juste titre, tu es ma fiancée, tu n’as donc aucune pudeur à avoir si je décide de t’observer dans ton plus simple appareil puisque ce sera le cas d’ici quelques années, renchérit-il.

J’arrêtais immédiatement mes gestes attendant qu’il ne soit plus dans mon champ de vision. Il grimaça un peu avant de voir que je ne bougerai pas et finit par conclure :

-Bien…Je suis dans la salle à manger si tu me cherches, repose-toi, je viendrais de temps en temps voir comment tu vas.

Par acquis de conscience, je lui tendis mes lèvres qu’il sut trouver et réprimais une grimace. Profitant qu’il ne soit pas là, je racontais rapidement l’histoire de la couronne de l’Avent à Elysia. Mon seul véritable amour.


***


Maman avait réussi à ne pas éteindre les quatre flammes de la couronne de l’Avent malgré le froid des Terres Gelées. Nous n’avions pas fini le processus ce qui était plutôt une bonne chose. Cela permettait à mon esprit de vagabonder encore vers les lèvres doucereuses de mon Ange. Mon cœur battait toujours aussi fort à l’idée que notre amour avait été réciproque et ce n’étaient pas les réprimandes de Yélana à l’égard des coupoles qui me feraient devenir raisonnable. Nous jouions le jeu pour le peuple et uniquement pour le peuple. Il allait falloir que cela cesse. Un jour notre amour à Anna et moi sera dévoilé au grand jour. Je continuais de garder espoir.

-A présent que Yélana Coudrier a allumé la dernière bougie de l’Avent grâce à son don de chamanisme ! Il est l’heure pour chacun de nous de faire son souhait pour l’année à venir.

Je ne pensais qu’à une seule chose en ce moment : Notre amour à Anna et moi-même. Je priais immédiatement pour qu’il dure et se concrétise encore plus qu’il ne l’était déjà.

-Prenez à présent un bout de tissu de votre vêtement et embrasez-le avant de le jeter dans le grand feu pour purifier votre année actuelle.

La purifier, me répétai-je, j’en avais bien besoin pour certains points mais aucun ne touchait mon Ange. Je m’exécutais en même temps que les autres dans un silence religieux. Ma mère pria ensuite en Northuldra toujours suivie de Yélana qui continuait de faire semblant. Puis elle nous laissa une pause et ma sœur de cœur vint me rejoindre pour que nous puissions avoir un petit moment tous les deux.

-Laisse-moi deviner…Ton souhait avait un rapport avec une jeune fille rousse ? Se moqua-t-elle.
-Parce qu’il ne l’était pas avec un chef blond d’un village pour toi ? Renchéris-je à mon tour alors que Yélana pâlit.
-Je ne me fais pas d’illusions moi contrairement à vous deux, me gronda-t-elle.

J’haussais les épaules, fier de moi et rétorquai :

-Je t’aiderai à obtenir Amarok.

Son visage devint blanc à nouveau et elle dit d’une voix éraillée :

-Merci pour ta compassion…Mais moi je ne compte pas aller à l’encontre des dieux ni des coupoles…Et puis de toute façon Amarok ne s’est jamais intéressé à moi !

Je sentis l’angoisse et la jalousie à travers ses paroles. Je la pris aussitôt par l’épaule et demandai plutôt :

-Ce n'est pas vrai et tu le sais très bien ! Quand tu étais toute petite il avait une profonde affection pour toi ! Mais bref...Veux-tu aller écrire à ton Père ? Maman va sans doute bientôt nous rappeler pour la cérémonie !
-Tu dis surtout ça parce que tu veux avoir le champ libre pour écrire à Anna ! Grogna-t-elle encore.

Je rougis violemment complètement découvert et ne trouvai rien à redire. Yélana soupira avant de reprendre :

-Je reconnais que votre amour a toujours été naturel, et cela me met hors de moi ! Parce que je sais que je n’arriverais jamais à obtenir cet amour de la part de l’homme pour qui mon cœur bat…Bref…Qu’importe…Tu as raison…Je n’ai pas encore eu le temps d’écrire à Papa et Maman aujourd’hui…Autant le faire maintenant.

Nous rebroussâmes chemin jusqu’à la hutte. J’en profitais immédiatement pour envoyer un message doté de niaiseries pourtant bien réelles destinées à Anna. Pendant ce temps-là Yélana s’activa et raconta à ses parents la participation à l’allumage des coupoles de l’Avent.

-N’empêche…Tu arrives quand même à accomplir des exploits chamaniques, remarquai-je.
-Je remercie surtout la poudre que ta mère utilise qui brûle divinement bien, nota-t-elle.
-Il est vrai que c’est moi qui m’occupe de connecter mon aura à la cire de la chandelle ! S’exclama soudain Maman alors que nous sursautâmes tous les deux.

Elle nous regarda un peu sévèrement et ajouta :

-Je vous cherchais. Nous sommes en retard !
-Elysia pensait qu’on avait le temps d’écrire avant la cérémonie, répliqua Yélana avec malice.

Maman me regarda alors en haussant un sourcil étonné.

-Ecrire ? Mais écrire à qui ? Demanda-t-elle.

Je tentais de contrôler mes joues en répondant :

-Bah…Euh…J’ai expliqué à Anna ce qui s’est passé aujourd’hui…Et je voulais lui souhaiter un joyeux Noël.
-Oh…Fut tout ce qu’elle trouva à dire, pourtant nous avons écrit à ma chère famille Piceaerd ce matin si je ne me trompe pas.
-Oui…Non…Euh…C’est exact Mère mais…Commençai-je.

Ma mère m'observa soudain d'un autre regard et une sourire apparut sur son visage alors qu'elle murmura :

-…Mais tu voulais peut-être souhaiter un joyeux Noël à Anna…De façon différente.  

Dès cet instant, je sus qu’elle avait compris. Néanmoins, je ne laissais rien paraître et essayai de répondre d’un ton détaché :

-Voilà…C’est exactement ça.
-J’en ai profité pour écrire à Papa et Maman ! Intervint Yélana voulant me sauver de la situation.

Mais il était trop tard. Maman se contenta encore d’ajouter :

-Oh ! Je n'ai pas encore eu le temps de le faire pour ma belle Nordlys... Mais qu'importe...Puisse le vœux de ta nouvelle année être exaucé dans ce cas mon Elysia…Tu ne pouvais pas me faire plus plaisir…Mais promis…Je fais celle qui ne sait rien.

Nous restâmes un moment dans un silence pesant puis ma Mère conclut :

-Allez ! Ne trainons pas plus longtemps ! Nous allons définitivement être en retard !

Nous la suivîmes jouant toujours notre rôle de couple au moins pour cette soirée.


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Jeu 09 Déc 2021, 08:34
9 décembre : La bûche de Noël :


Anna a 17 ans et Elysia 19 ans. Cela se passe entre le chapitre 9 et 11 de retour vers le passé 3.



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J’étais encore dans mon lit en train de repenser à Elysia quand j’entendis Papa et Pieter marchaient plus tôt que d’habitude dans la pièce d’à côté. Je me levais brusquement avec souplesse. J'enfilai mon châle par-dessous mes nattes et allais aux nouvelles dans la salle à manger.

-Qu’est-ce que vous faites de si bonne heure ? Demandai-je intriguée.
-Oh…Nous ne voulions pas te réveiller ma petite chamane, répondit Papa un peu désolé. Pieter et moi nous rendons dans les bois de la Forêt Enchantée pour vous trouver la plus belle bûche de Noël…
-…Tu sais bien qu’il faut se lever aux aurores pour avoir la meilleure, petite sœur ! Le coupa mon frère, à moins que ton esprit soit moins obnubilé par l’esprit de Noël au fur et à mesure que tu avances en âge !

Je me renfrognai immédiatement en lui lançant un regard noir. Ce n’était pas la première fois que Pieter faisait des sous-entendus à mon amour pour Elysia. Heureusement, en un an, Papa et Maman ne s’étaient aperçus de rien.

-Retourne te coucher ma petite chamane, ta mère et toi avez amplement le temps de vous reposer, le temps que nous revenions, renchérit mon Père.

J’hochai la tête, trop heureuse de pouvoir gamberger vers les baisers de mon amant des Terres Gelées. Mon frère et mon Père m’embrassèrent le front avant de partir alors que je retournais dans mon lit. J’essayais d’imaginer ce que faisait Elysia en ce début de journée. Une image de Yélana et lui en train de faire ce que nous avions fait sous les épicéas me traversa l’esprit et je devins jalouse à l’égard de ma meilleure amie. Non Anna ! Ne sois pas bête ! Elysia t’aime ! Me persuadai-je alors qu’un nouveau scénario du jeune homme en train de se contenter tout seul en pensant à moi me fit rougir jusqu’aux oreilles. Oui…Il était plus probable qu’en cette heure matinale, il fasse plutôt cela.

Je décidais d’explorer également ma chaire de mon côté tout en m’imaginant déjà dans ses bras et après plusieurs minutes de complicité avec moi-même à m’essouffler avec ferveur en imaginant que c’étaient les doigts d’Elysia qui parcouraient mon corps, je finis par atteindre le bien être absolu tout en priant pour ne pas que Maman m’ait entendue gémir son prénom. Ayant seulement, le calme comme toute réponse, je me sentis soudain repartir vers les bras de Morphée et trouvai facilement le chemin des rêves comme cela était le cas chaque fois que je faisais cette activité.

Mes songes m’emmenèrent dans le décor glacial mais d’une blancheur féérique des Terres Gelées. Je nous imaginais Elysia et moi en train de patiner sur un grand lac. Il me maintenait la taille alors que j’avais du mal à ne pas glisser et tomber au sol. Nous riions tous les deux produisant de somptueuses figures alors que les pingouins et les phoques nous entouraient. Puis la neige commençait à tomber, nous forçant à nous réfugier dans sa hutte. Il n’y avait ni Yélana, ni Iduna. Juste nous deux en train de regarder la bûche du foyer qui crépitait dans l’âtre avant que nos bouches ne se lient pour découvrir de nouveaux baisers. Petit à petit nous nous enlevions progressivement nos vêtements révélant nos chaires brûlantes qui n’attendaient qu’une seule chose : Se fondre l’une dans l’autre…

Mais tout cela fut bientôt arrêté par des coups contre mon battant de porte.

-Hey petite sœur ! Nous sommes revenus ! Claironna soudain Pieter alors que l’image se flouta instantanément.

Résignée, je ne restais pas grognonne longtemps déjà excitée à l’idée que je pourrais reprendre mon rêve ce soir et me levai plutôt alors qu’une bonne odeur de thé et de biscuits tout juste sortis du four se répandirent dans la salle à manger.

-Eh bien ! Vous avez fait fort cette année ! Commenta Maman alors que j’écarquillai des yeux de stupeur en voyant l’énorme bloc de bois que les hommes Piceaerd avaient trouvé.
-De quoi te plains-tu ma Helga ! Il faut bien que la bûche chauffe jusqu’à la Saint Sylvestre au moins ! Clama Papa tout fier.

Il réclama un baiser à Maman qui le lui rendit et je frémis en espérant avoir une aussi forte complicité avec Elysia un jour.

-Bien ! Alors qu’attendez-vous ?! Il faut la mettre tout de suite dans le feu du foyer ! S’écria-t-elle encore.

Elle se tourna ensuite vers moi et ajouta :

-Anna…A toi de jouer avec ton frère.

Je m’appliquais alors à la tradition de transmission de la famille avec Pieter et nous portâmes du mieux que nous pûmes le lourd morceau de bois jusqu’à la cheminée centrale. Nous la déposâmes juste devant avant que Maman ne dise encore :

-A toi de la bénir ma petite chamane !

Sans attendre, j’allais aussitôt chercher les ingrédients qui servaient au cérémonial et ramenai bientôt du vin et de l’huile. Je badigeonnai aussitôt ces deux liquides sur la chair épaisse et drue de la bûche avant de lancer une prière Northuldra. Nous nous acquittâmes enfin de notre tâche et la mîmes dans le foyer. Elle prit immédiatement feu sous nos regards triomphants. Nous restâmes là à l’admirer alors que Maman déclara comme un refrain :

-Voilà…Dans quinze jours il ne restera que les tisons qu’il faudra conserver pour contrecarrer le mauvais sort. Au vue des flammes nous pouvons dire que les récoltes seront bonnes pour l’année à venir, de même je ne pense pas que nous aurons de la sécheresse ou de l’inondation.
-Je suis toujours épatée par tes prédictions Helga ! Même après toutes ces années ! Tu ne t’es jamais trompée ! S’écria Papa épaté, comment fais-tu chaque année ?

Maman rougit sous ses compliments et renchérit :

-Eh bien c’est mon travail de chamane Olaf…Anna aussi doit s’en rendre compte. Quelque soit la bûche que vous choisissez à chaque fois, elle est toujours en lien avec la nature, les esprits et plus particulièrement l’Hellheilm. Voilà pourquoi je ne me trompe pas et que ta fille fera de même.

Je souris et acquiesçai tout en ne pensant qu’à une seule personne en cet instant : Elysia Sappos. Ne voulant pas que les autres voient mon trouble, je m’approchais de Pieter et lui pris la main comme lorsque nous étions petits.


***


Maman, Marraine Ylva et Yélana dormaient encore quand je me réveillai en pensant à Anna. Un désir masculin me submergea immédiatement et j’employais bientôt ma main pour frôler mon corps et assouvir mes pulsions en pensant à elle. J’essayai de faire le moins de bruit possible car il était encore tôt et trouvai soudain un rythme convenable avant de me stopper plusieurs minutes plus tard pleinement satisfait.

Mes paupières demeurèrent à nouveau lourdes et j’étais bien parti pour me rendormir quand j’entendis plusieurs personnes parler à l’entrée de la hutte. A regrets, je me levai espérant que les bruits n’aient pas réveillés ma mère car elle était toujours très fatiguée avec sa maladie dévastatrice. Hélas quand j’arrivais dans la salle à manger, elle était déjà debout.

-Retourne te coucher, je m’en occupe, lui ordonnai-je.

Mais monsieur Sambuccus ne fit pas attention à moi. Il déclara à ma mère d’une voix dure :

-Iduna, nous avons un problème avec les bûches ! Elysia ne s’en est pas occupé cette année visiblement !

Je rougis immédiatement. J’avais tellement pensé à Anna que je ne m’étais pas rendu compte que j’avais délaissé le reste. Maman me fusilla légèrement du regard bien qu’elle ne puisse pas se mettre réellement en colère après moi.

-Je vais le faire maintenant Toshan, dis-je pour me faire pardonner, permettez-moi d’aller dans la Forêt Enchantée et je vous ramènerai autant de bûches qu’il n’en faut…Il ne doit plus en rester que là-bas.
-Oh…Je crains que si tu te rends dans ce lieu maintenant, tu ne seras pas revenu avant la tombée de la nuit ! Minauda-t-elle amusée.
-Que va-t-on faire Iduna ? Insista le Northuldra des Terres Gelées, la bûche de Noël est une tradition, nous ne pouvons pas nous permettre de la déshonorer, et je ne peux pas laisser ma femme et mon petit Andréas seuls toute la journée.

Je vis que Maman cogiter et m’en voulus un peu. Yélana en profita pour nous rejoindre. Elle avait entendu toute la conversation. Aussi, elle finit par dire :

-Moi, j’ai bien une idée qui sera moins encombrante et plus amusante pour les papilles !
-Pour les papilles ? Répétèrent nos trois voix surprises.

Elle hocha la tête et répliqua :

-N’oublions pas que les dieux sont gourmands ! Je trouve que cela pourrait être bien de remplacer le crépitement de la bûche de Noël par un dessert en forme de roulé. Cela s’accompagnerait bien avec le ragoût de rennes et le mauvais sort ne terrasserait pas les huttes puisque nous le mangerions avant. Qu’en pensez-vous monsieur Sambuccus ?

Contre toute attente, l’angoisse disparut de son visage et il répondit enfin :

-Je trouve que c’est une excellente idée de la part d’une future chamane Sappos. Je suis certain que mon petit Andréas va adorer ! Je file le dire aux autres villageois !

Ma meilleure amie blêmit alors que Marraine Ylva qui s'impatientait énuméra rapidement :

-Oui ! Mettons-nous au travail ! Rassemblons de grandes tables sur la place principale et ramenons nos ingrédients. Il faut de la farine, des œufs, oh ! et des baies de sureau avec du sucre pour pouvoir faire la confiture et la gelée. Oh ! Et du beurre pour ne pas que la pâte fasse de grumeaux. Ah ! Et la mousse à la bière fera l’affaire pour faire lever cette même pâte.
-Euh…Je vais me contenter de rassembler les autres et vous allez redire ça plus calmement mademoiselle Coudrier, lança Monsieur Sambuccus submergé par les explications.

Ma sœur de cœur éclata de rire et hocha la tête puis elle se tourna vers moi et ajouta :

-Elysia prend un panier et va jusqu’à la réserve des baies de sureau. Il nous en faudrait une centaine.

Je m’activais à la tâche, trop content d’avoir à nouveau du temps libre pour penser à Anna. Je traversai ainsi le village pour me rendre près d’un tas de congères qui servait de cellier. De gros pots de baies de sureau fermentées avaient été stockées là. Il y en avait assez pour tout l’hiver. Je rêvassais un peu à mon Ange avant d’en récupérer plusieurs et les ajouter dans le panier. Puis je retournais rapidement auprès des autres qui avaient déjà étalés des pâtes cuites sur de grandes plaques.

-Ah ! Voilà Elysia ! S’exclama Yélana, Jette les baies dans les chaudrons s’il te plaît !

Je m’exécutai toujours pensif et regardais en même temps que les autres la communion des deux produits en train de prendre vie. Après plusieurs minutes les baies prirent une couleur rosée et se cristallisèrent avec le sucre.

-Parfait ! Reprit ma sœur de cœur, prenez les louches et étalez la mixture sur les supports de mousse ! Faites attention de ne pas vous brûler.

La fumée sortait des chaudrons mais les femmes s’en fichèrent. Elles réussirent avec brillance à créer une couche par-dessus le fond qui épongeait le jus de sureau du mieux qu’il pouvait alors que la confiture se maintenait à l’air frais. Yélana et Maman vérifièrent le tout avant que cette dernière conclut :

-Roulez-les à présent pour qu’elles aient la forme de la bûche traditionnelle !

Les femmes s’activèrent et bientôt de drôles de gâteaux prirent vie au milieu des étals. Nous vérifiâmes qu’il y en ait assez pour chaque famille et chacun repartit enfin avec sa spécialité. Nous y compris.

-Allez, venez on va goûter cette merveille ! S’écrièrent Maman et Ylva, cela va me replumer un peu !

J’observais son visage maigre et je lui donnais raison. Yélana nous coupa à chacun une part alors que nous nous installâmes à table. Je pris également une feuille et un papier pour écrire à mon Ange.

« Ma Anna d’amour,                                                                                                            
Aujourd’hui Yélana a révolutionné la bûche de Noël transformant le morceau de bois en gâteau à la baie de sureau. C’est un délice ! Je t’en ferai goûter un bout quand nous nous reverrons et ce sera un prétexte pour pouvoir t’embrasser à pleine bouche ! Je te souhaite un joyeux Noël ! Encore 353 jours avant de te serrer dans mes bras et t’offrir le plus beau des cadeaux ! Je t’aime passionnément et t’embrasse avec tendresse.                                              
Elysia
».

J’envoyais le message par Courant d’Air et fermai les yeux en la revoyant encore par pensées.


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Ven 10 Déc 2021, 09:47
10 décembre : La cérémonie de minuit :


Anna a 18 ans et Elysia 21 ans. Le chapitre se passe entre le chapitre 12 et le chapitre 13 de retour vers le passé 3.


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Les bougies de la couronne de Noël étaient silencieusement en train de brûler sur l’autel que Maman avait mis en place pour accomplir la cérémonie de minuit. C’était une sorte d’hommage aux esprits et aux dieux auquel aucune personne du village n’y échappait mise à part moi y a deux ans quand Maman m'avait renvoyé après l'allumage de la couronne de l'Avent. Etant devenue officiellement chamane la semaine dernière, j’avais le grand honneur de présider la cérémonie à la place de ma mère. Je n’aurais pas été contre si depuis douze jours mes pensées n’allaient pas vers Elysia. A nos retrouvailles charnelles. A notre découverte de l’amour intime…A ses mots que nous avions échangés. A cette communion sexuelle qui nous avait unit... Oui...Marraine Ylva avait su nous guider l'un et l'autre à ce sujet. J’étais dissipée depuis en repensant aux paroles de mon amant
…A ses gestes…A nos corps qui s’étaient enfin senti vivre…

-Tu as bien retenu ce qu’il faut faire ma grande chamane ? Demanda soudain Maman alors que j’étais obligée de revenir à l’instant présent.
-Oui, oui, ne t’inquiète pas ! M’écriai-je rapidement car je voulais passer à autre chose.
-Parfait ma chérie ! S’exclama-t-elle.

Elle inspecta ensuite ma tenue et rabattit mes longues tresses sur mes épaules pour que cela fasse plus sérieux.

-Voilà. Nous pouvons y aller. Surtout tu respires bien fort et tu évites de regarder la foule pour ne pas avoir le trac. Vide bien ta tête pour appeler les esprits.

Comment pouvais-je le faire ? Je ne pensais qu’à Elysia et moi nus l’un contre l’autre enroulés dans les peaux de rennes. Il m’était impossible de faire autrement.

-Anna tu m’écoutes ? Interrogea à nouveau Maman.
-Oui. J’ai tout compris, répétai-je pour la rassurer.
-Dans ce cas-là ! En piste ! Me lança-t-elle.

Elle alla rejoindre Marraine Ylva et les autres me laissant une minute pour remonter l’allée jusqu’à l’autel munie d’une bougie. Les gens s’arrêtèrent de parler après mon passage et chacun demeura bientôt attentif. Je me raclais soudain la gorge et annonçai d’une voix professionnelle :

-Bonsoir à tous ! Nous voici réunis en ce jour de Noël pour nous retrouver en communion avec la nature comme c’est le cas à chaque nuit du 24 au 25 décembre ! N’oublions jamais que nous ne pouvons avoir confiance qu’en elle ! Lorsqu’elle s’exprime il nous faut l’écouter ! Avez-vous confiance en la nature ?
-Oui chamane Piceaerd ! Clamèrent les voix à l’unisson.

Je les invitais alors à se lever et nous entonnâmes un chant Northuldra pendant que je me préparais à appeler les esprits. Hélas, nos voix emmêlées dans une même chanson me permirent seulement de continuer de penser à mon amant. A son corps dans le mien. A cette symbiose parfaite que nous avions formée. J’en profitais au maximum jusqu’à la dernière note sous le regard amusé de ma Marraine. Une fois le silence revenu, je repris aussitôt mes esprits et annonçai à nouveau :

-Chers amis ! Acclamons encore une fois la présence des éléments de la nature durant cette nuit ! Remercions-les pour leur aide au quotidien et adorons ensemble Ahtohallan ! Déesse mère de toute cette nature !  

Les gens approuvèrent une nouvelle fois par un autre « oui ». Je pris alors la couronne de l’Avent et la plaçai au milieu de l’autel. Puis j’entonnais des « Ah-Ah » en répétition. Les esprits arrivèrent les uns après les autres. Bruni dans un premier temps fit une entrée spectaculaire enflammant un message de paix sur son passage. Puis Courant d’Air traversa la foule dansant entre les enfants et les adultes. Le Nokk apparut ensuite d’une flaque d’eau dans une somptueuse pause avant de remonter l’allée de sa prestance chevaline rendant tout le monde bouche-bée. Enfin, les Géants essayèrent d’arriver d’un pas le plus gracieux possible faisant au mieux pour écraser personne.

Ainsi les quatre esprits vinrent entourer l’autel et se prosternèrent devant moi en signe de respect. Nous leur rendîmes bien sûr. Les esprits de la Terre me prirent ensuite la couronne des mains que j’avais pris soin de bénir avant et ils disparurent tous alors que nous nous remîmes à chanter en attendant le bouquet final.
Comme j’aurais aimé les suivre. Ils partaient vers les Terres de mon amant. J’aurais pu aller l’enlacer discrètement, être ramenée par mes amis comme ça avait été le cas la semaine dernière. Mais c’était moi qui présidais la cérémonie. Je ne pouvais pas me permettre une telle opportunité. Au lieu de cela, je me fondis dans la foule auprès de Maman,  Papa, Marraine, Yélana, Tonton Kanda et Amarok. Nous continuâmes à chanter jusqu’à enfin apercevoir une lumière éblouissante en provenance du ciel qui venait tout droit de l’emplacement d’Ahtohallan.

Je conclus immédiatement :

-Soyez tous bénis par les esprits et Joyeux Noël !
-Joyeux Noël madame Piceaerd ! Clamèrent-ils.

Nous applaudîmes tous ensemble et bûmes un dernier verre de thé alors que c’était le signal avant d’aller nous coucher. Je pressai rapidement le pas pour rester près de mes parents et Pieter qui était revenu d’Arendelle pour l’occasion.

-Ta performance était excellente ce soir ma grande chamane ! Me complimenta Maman.

Elle inspecta ensuite derrière elle et ajouta :

-Ton père et moi t’autorisons à rester un peu avec ton fiancé si tu le désires !
-Et j'approuve pour sûr, plaisanta tout de suite Marraine Ylva en me faisant un clin d'œil complice. 


Bien que l'idée qu'elle me protège pour aller voir Elysia en chair et en os était tentante,  je refusais cette opportunité et dis très vite :

-Oh ! Amarok est avec Yélana. C’est inutile ! Et puis je suis fatiguée ! Je voudrais aller me coucher.



Mes parents jetèrent aussitôt un regard coupable à ma petite tante qui haussa les épaules, marquant par la même occasion que la relation entre sa fille et mon fiancé officiel ne lui faisait ni chaud ni froid. 


-Que ma beauté profite vite de compter fleurette, je vais aller la chercher pour qu'elle aille se "coucher" aussi, minauda-t-elle en embrassant tour à tour mon père, Pieter et ma mère.


-À bientôt Tatie, Lança immédiatement mon frère, tu passeras le bonjour à Marraine Iduna pour moi tout à l'heure.  


-Oh oui, y a pas de doute, se moque gentiment Maman en regardant ma petite tante avec amusement. 


Non ébranlée par sa moquerie, elle vint également me donner un baiser en concluant : 

-Bonne nuit ma Belle. 



Je la repoussai presque, pressée de retrouver mon Elysia par voyage astral. J’essayais de ne pas arriver en trombe dans la hutte pour ne pas éveiller les soupçons et me couchai enfin après avoir souhaitée une bonne nuit à mes parents et mon frère.

Puis je fermai les yeux et me concentrais enfin sur mon âme sortant de mon corps.


***

Maman, moi et tous les autres Northuldra des Terres Gelées attendions sagement aux abords d’Ahtohallan que les esprits arrivent avec l’autel pour rendre hommage à la mère des esprits. Le silence était de mise ce qui était parfait pour penser à Anna. Il fallait tout de même que j’y aille doucement pour ne pas que ça se voit. Je savais que malgré les apparences en paix de cette nuit de Noël, les gens me regardaient avec déception. Yélana n’était pas revenue à mes côtés. Ils craignaient pour la perpétuité de notre partie du peuple. Maman les avait tout de suite rassurées en disant que mon Ange viendrait nous filer un coup de main. Mais ce n’était pas suffisant à leur yeux. Pour eux, il fallait une descendante féminine…Peut-être en aurions-nous une un jour avec la femme que j’aime ?

-Il est temps de déposer les offrandes à la Déesse Mère ! S’écria soudain Maman me faisant sortir de mes pensées.

Elle invita les enfants à venir au centre de la plaque de glace. Ils amenèrent alors une coupole d’eau pure de la Mer Sombre, un tas de feuilles de la Forêt Enchantée ainsi que des branches et enfin des galets des Plages Grises. Le tout forma un tas fastidieux.

Nous nous mîmes ensuite à chanter en attendant l’arrivée des esprits. Les Géants se pointèrent bientôt avec l’autel pendant que Courant d’Air, Bruni et le Nokk se chargèrent de venir saluer la foule. Les esprits de la Terre récupérèrent alors nos cadeaux et les mirent sur l’autel qui alla trouver sa place au sommet du glacier. Nous vîmes alors au loin le tout se fondre dans Ahtohallan la faisant briller de mille feux. La luminosité était heureusement pas assez forte pour nous rendre aveugle.

Nous applaudîmes amplement satisfaits puis chacun de nous retourna à sa hutte pour trouver le repos. Je souhaitais rapidement la bonne nuit à ma mère et à Marraine Ylva qui venait passer la nuit avec nous avant d’implorer mon âme de s’élever dans les airs.

Nous nous retrouvâmes aux Cavernes Perdues, lieu où avait commencé notre amour intime. Anna y était déjà, pâle, frêle et nue. Mon cœur tout comme d’autres parties de mon corps s’emballèrent en la voyant. Nous avions beau nous donner rendez-vous tous les soirs depuis une dizaine de jours, la voir dans son plus simple appareil me faisait toujours le même effet. Nous nous rendîmes un sourire mutuel avant de nous embrasser tendrement. Puis nous nous racontâmes la langueur de nos cérémonies respectives.

-Je t’ai envoyé une part de bûche, l’as-tu reçu ? Demandai-je ensuite.

-Oui ! Yélana a aussi investi la tradition chez nous, mais j’ai quand même préféré ton bout à celle qu’avait fait Maman, m’expliqua-t-elle en se rapprochant un peu plus de moi, tu l’aurais vu en train de la partager avec Amarok…N’importe qui, qui les aurait vu aurait compris tout de suite, MarraineYlva n'a pas été la dernière à le crier dans toute la Forêt Enchantée.

Nous rimes en imaginant la scène. Puis elle soupira alors que je me devais d’être fort. L’idée qu’elle allait s’allier à Amarok me rendait malade. J’avais essayé de concocter des plans pour contrecarrer ce destin. J’avais même essayé d’allumer nos coupoles mais je n’avais pas eu de succès…Mais ça, je ne lui avouerai jamais. Je ne recommencerais jamais cet exploit par respect pour elle car je savais qu’elle n’aurait pas aimé que je le fasse.

-Tu sais à qui j’ai pensé au cours de cette cérémonie ? Susurra-t-elle d’une petite voix.
-Hum…J’ai bien une idée mais je crains de dire une bêtise, répondis-je un peu moqueur.

Je la fis basculer sur mes genoux et elle murmura encore :

-Oh…Elysia…Je ne pense qu’à toi…Tu me fais tourner la tête…

Sa bouche rencontra la mienne alors qu’elle commença à me caresser le torse.

-Et moi donc ma Anna…Anna…J’ai dû fournir un effort surhumain pour rester normal durant la cérémonie à Ahtohallan…Repris-je en lâchant sa lèvre pour rencontrer ses seins duveteux.

Sans attendre plus longtemps, elle s’allongea directement sur le sol dur pour s’offrir à moi. Sa poitrine rebondit me rendant complètement dingue et je trouvais bientôt la juste mesure pour lui écarter les jambes et entrai en communion direct avec son sanctuaire des plaisirs. Je sentais ses mains se contracter alors que j’enchaînais les plus délicieux coups de langues dans son chakra le plus intime.
Il n’y avait rien à faire. Aucune cérémonie n’était assez belle comparé à l’amour et le plaisir qu’Anna Piceaerd était en train de me faire prendre. Mon cœur s’emballa alors que je remontais bientôt jusqu’à sa bouche pour pouvoir encore cueillir ses lèvres et sa langue douce. J’agrippai ses cheveux, les laissant se balader contre mon torse me rendant de plus en plus fou d’elle.

-Attends…Attends…J’avais un cadeau pour toi…J’ai oublié de te l’envoyer, se rappela-t-elle.

Je m’en fichais tout de suite. Je voulais me fondre en elle et lui faire l’amour encore et encore. Partager ce moment de complicité à jamais.

-Anna…Peu importe…Articulai-je avec peine, j’ai déjà mon cadeau…Tu es mon cadeau…Je n’ai besoin de rien d’autre…Juste de l’amour que tu me portes.

Elle se mit à rire et cela m’enchanta. Elle reprit alors :

-C’est exactement pareil pour moi mon Elysia.

Puis dans une allure plutôt coquine, elle me fit le plus grand bien en me caressant à son tour l’attribut qui prenait possession de ma conscience la plus rationnelle. Je m’abandonnais volontiers au rythme de sa main et n’en éprouvais que plus de passion.

Après de longues minutes, je l’embrassais à nouveau tout en transportant son corps au-dessus du mien. Je l’invitais ainsi à me contrôler et n’en étais que plus excité. Ce n’était plus un Ange mais bien une déesse qui logeait au creux de mon être. Les esprits l’avaient choisi et elle en valait la peine. Ahtohallan ne s’était pas trompée. J’accomplissais ma propre cérémonie de Noël. La vraie. La plus naturelle. L’offrande n’en était que plus délicieuse, plus réelle…Les coups qui s’amoncelaient me donnaient envie de continuer avec force. Mais je tentais de les ralentir le plus possible en me canalisant sur sa peau, sa poitrine qui se balançait au-dessus de moi.

-Je t’aime Elysia, dit-elle d’une voix saccadée.
-Moi aussi Anna…Moi aussi, répliquai-je.

Je ne souhaitais plus que ça : Crier son prénom avec force. Le plus beau prénom de la plus belle femme du monde. Et c’est ce que je fis alors qu’elle semblait sentir le même besoin en me rendant la pareille. Nous nous en donnâmes à cœur joie et pûmes trouver encore assez de force dans notre voyage astral pour nous terminer avant de devoir à regrets nous quitter pour un sommeil plus réparateur.


Il me sembla que les cris de mon amante résonnaient encore à mes oreilles quand je reviens dans mon lit et pendant un instant je crus que ça provenait de la chambre de Maman et Marraine. Fatigué, je m'endormis avant que mes pensées divaguent complètement en imaginant ma mère et ma tante amoureuses me focalisant encore et toujours sur mon Ange. Bien que les au revoir étaient chaque jour plus difficiles les uns que les autres, j’attendais avec impatience le soir du lendemain car je savais que c’était ma bulle d’air au milieu d’un avenir incertain.


Dernière édition par Ansa le Ven 18 Aoû 2023, 15:41, édité 4 fois
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Sam 11 Déc 2021, 11:15
11 décembre : Les jeux de Noël :


Anna a 19 ans et Elysia 22. Le chapitre se passe après le chapitre 17.


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Je venais de finir d’enfiler la robe d’Iduna que Pieter m’avait envoyé d’Arendelle. On aurait dit une poupée avec des boucles brunes et ses beaux yeux bleus. Ses joues potelées et roses formaient un visage éveillé du haut de ses quatre mois.

-Et voilà mon Ange de l’Air tu es toute belle, murmurai-je.

Je lui embrassais le front et la pris dans mes bras en minaudant d’une voix aigüe :

-Et c’est qui la plus belle des petites filles qui va faire craquer Papa, Parrain et Tantine ?! C’est ma Iduna chérie !

Mon bébé me sourit immédiatement comme si elle avait tout compris. Elle demeurait mon rayon de soleil depuis qu'elle était entrée dans ma vie au même titre que son père. Elle leva ensuite ses bras indiquant qu’il fallait que je la prenne. Je lui mis son bonnet et l’entourai d’un châle avant que nous allions rejoindre les autres. Ils étaient dans la Clairière des rencontres qui était recouverte de neige. C’était la première année depuis longtemps qu’elle avait bien tenu. J’aperçus bientôt mon frère, mon mari, ma meilleure amie et Amarok. Le visage d’Iduna s’illumina encore en reconnaissant nos proches.

-Oh ! Mais qui avons-nous là ?! Les plus magnifiques figures féminines du monde ! Enfin... Sans te vexer Yélana ! S’écria Elysia qui se rua sur nous.

Il fit un baiser sur le front de notre Ange de l’Air et m’embrassa ensuite langoureusement tout en ayant comme à son habitude les mains baladeuses.

-Bien…Je crois que la neige risque de fondre avant que ces deux-là aient fini de faire leur petites affaires…Laissez-moi au moins récupérer ma filleule qui étouffe au milieu de vous deux ! S’écria Pieter.

La remarque eut don de nous faire rire et nous nous arrêtâmes. Yélana s’avança alors qu’Amarok resta distant.

-Je croyais que c’était tes parents et Maman qui devaient garder Iduna, reprit ma meilleure amie.
-C’était ce qui était prévu mais je préfère que notre fille s’amuse autant que nous ! M’écriai-je.
-Oh oui ! Ce n’est pas comme si c’était un petit être fragile pour l’instant qui pourrait se briser au moindre impact, grinça Amarok.

Elysia pâlit immédiatement alors que je renchéris avec férocité :

-Laisse-nous, décider de ce qui est bon pour notre enfant, on te l’a déjà dit.
-Pardon d’essayer de penser à elle, mais vous avez raison ! Qu’est-ce que j’en ai à faire après tout ! Maugréa bientôt le chef.
-Ah ! Non ! Vous n’allez pas commencer tous les deux ! Pour une fois que nous pouvons reconstituer notre groupe et jouer ! Grogna Yélana.

Pieter approuva alors qu’Elysia et Amarok se stoppèrent direct. Je réhaussai mon Ange de l’Air sur mon épaule et renchéris :

-D’ailleurs par quoi commence-t-on ?
-Il me semble que Pieter avait parlé de luge ! S’écria Yélana enthousiaste.
-Ah oui ! On t’a préparé une piste démentielle mon amour ! Répliqua Elysia.

Sous mes yeux étonnés mon mari entonna les quatre notes sans qu’elles soient fausses. Les Géants arrivèrent bientôt sur ses entrefaites et se postèrent devant le lac qui entourait la Clairière. Nous les saluâmes alors qu’ils nous firent de grands sourires.

-Qu’est-ce que ça veut dire ? Demandai-je un peu surprise alors que l’esprit de la terre déposa sa main au sol.
-Moi je persiste et signe que c’est plutôt une mauvaise idée pour Iduna mais Elysia a insisté ! Ronchonna aussitôt Pieter.

J’observais mon mari qui ne laissait rien transparaître et pensais tout de suite que mon grand-frère voyait du danger partout.

-Je te fais confiance mon amour, murmurai-je.

Instinctivement je montais dans la main du Géant et m’installais sur la luge. Je n’eus pas le temps de comprendre ce qui se passait que l’esprit de la Terre nous lança sur son dos. Nous descendîmes à une vitesse vertigineuse et je me raccrochai à Iduna jusqu’à l’étouffer. La descente fut suivie d’un long hurlement et je sentis bientôt que ma fille m’échappa des bras. Le temps que je comprenne que j’étais arrivée au sol je vis mon Ange de l’air avec son esprit fétiche. Un long rire sortit de sa bouche. Elysia vint me réceptionner alors que son visage était aussi blanc que la neige.

-Anna…Est-ce que ça va ? Demanda-t-il, je…Je suis désolé.

Je lui lançais un regard furieux et criai enfin :

-MAIS T’ES COMPLETEMENT INCONSCIENT ! ON AURAIT PU MOURIR !

Je pleurais de colère et pris enfin ma fille aussi alors que j’entendis Amarok et Pieter exploser de rire comme dans le temps. Je ne restais pas auprès d’eux et me retirai dans la Clairière.

-Attends mon amour où vas-tu ? Demanda Elysia décontenancé.
-Me détendre et vérifiai qu’elle va bien ! Répondis-je.

Je vis mon mari lancer un coup de pieds de mécontentement dans la neige et m’en allais enfin, malheureuse d’avoir gâché cet instant rare où nous étions tous réunis.


***


Mais quel débile ! J’étais vraiment le roi des crétins ! J’avais envie d’étrangler Pieter et Amarok qui pleuraient de rire alors que Yélana dévisageait mon visage de plus en plus en colère.

-Mais vous allez la fermer ! Criai-je soudain à leur adresse.

-Attends Attends Attends ! T'es sûr que tu ne peux pas la refaire ?! S'enquirent-ils en repartant de plus belle. 

Je serrais violemment les poings pour ne pas exploser et me retirai d’un pas pressant. Je trouvais refuge un peu plus loin dans les fourrés et tapais contre l’écorce comme seul moyen de consolation. Puis je profitais qu’il n’y ait personne pour pleurer.
Je n’avais pas eu autant conscience du danger. Je sentis bientôt une poigne ferme sur les épaules et reconnus celle de Yélana.

-Alors ça y est…C’est fini…Elle ne voudra plus de moi, grognai-je, je vais les perdre toutes les deux.
-Même toi quand tu l’as dit à haute voix, tu n’étais pas crédible, se moqua-t-elle.
-Je ne sais même pas comment me faire pardonner, lançai-je encore défaitiste.

Yélana éclata de rire et renchérit :

-Oh si ! Je crois que tu as une excellente méthode qui lui plaît... Et si tu n'en es pas certain va demander confirmation à Maman ! 

Je devins écarlate alors qu’elle rit encore. Quelques minutes plus tard, elle ajouta tout de même :

-A mon avis tu mérites quand même une punition.
-De quoi ? Répétai-je abasourdie.

Je n’eus pas le temps d’avoir plus de réponses que je reçus bientôt un projectile dans le visage. Je réalisais que c’était une boule de neige et en reçus encore une autre.

-Mais qu’est-ce ?! M’écriai-je alors que j’en reçus tout un bombardement, Yélana arrête !

Ma sœur de cœur rit encore et répondit :

-Mais ce n’est pas moi.

Mon Ange apparut alors planquée derrière un arbre. Elle ne semblait plus du tout fâchée. Elle tendit Iduna à sa meilleure amie et fabriqua une autre boule qu’elle mit dans les mains de notre enfant. Elle la récupéra ensuite et se rapprocha de moi.

-Allez mon Ange de l’Air, on se venge auprès de Papa, minauda-t-elle.

Prenant délicatement le poignée de la petite, elle fit le geste et la boule de neige partit sur mon torse.

-Je le mérite amplement capitulai-je.

-Nous sommes d’accord, dit-elle, si ce n’est pas trop dangereux cette fois je veux bien que tu me montres l’autre activité que tu avais prévu.

Un sourire timide apparut sur mon visage et j’embrassais ma fille avec tendresse.

-Allez ! Venez ! Les garçons nous attendent sur le lac ! Répliqua Yélana.

Nous retrouvâmes notre bonne humeur et arrivâmes enfin jusqu’au lac de la Clairière des Rencontres.

-Ah non tu sais que je suis nulle en patinage, murmura Anna apeurée.
-Et si tu me laissais t’apprendre ? Répliquai-je enthousiaste.

Pieter vint nous rejoindre. Il lui enleva Iduna des bras et renchérit :

-Par précaution cette fois, je prends ma filleule…Allez, réconciliez-vous... Et te loupes pas cette fois le moche ! 

Yélana et Amarok ouvrirent la marche ne se préoccupant pas de nous. Ils valsèrent sur la glace avec une telle grâce qui me rendit jaloux. Je m’en fichais bientôt en sentant l’aura que dégageai mon Ange. Je posai mon pieds en premier sur le sol gelé et trouvai ma stabilité avant de tendre mes bras à ma femme. Elle les agrippa avec nervosité.

-Détends-toi…Cherche mon énergie, soufflai-je.

Il n’y eut rien à faire. Anna trembla et son visage était tout crispé.

-Allez…Prends trois inspirations, ordonnai-je.
-Mais…Euh…Si je tombe, répliqua-t-elle.
-Eh bien tu auras mal aux fesses mais je t’aiderais à te relever et mieux encore à te les masser si besoin, murmurai-je en la fixant dans les yeux pour lui donner confiance.

Elle fit une petite moue non convaincue mais retrouva tout de même le sourire. Elle accomplit enfin mes conseils. Petit à petit ses doigts se desserrèrent de mes épaules et nos mains se retrouvèrent.  

-Parfait mon amour ! Maintenant essaye de faire de grands pas en regardant au loin.

Anna s’appliqua du mieux qu’elle put. Hélas elle n’arrivait pas à faire plus de trois pas sans détacher ses yeux de ses pieds ce qui fait qu’elle faisait du sur place.

-Elysia j’ai peur, maugréa-t-elle.

Je lui broyais les doigts et déclarai :

-Si tu ne te lances pas, ça ne marchera pas.

Je la vis hésiter. Perdant patience, je me mis à bouger la forçant à faire de même puisqu’elle était désespérément raccrochée à moi.

-Attends…Je vais tomber, me gronda-t-elle.

Je préférais l’ignorer et continuai à la faire avancer. Sans s’en rendre compte, elle fit le tour du lac. Elle en prit enfin conscience quand nous nous retrouvâmes à notre point de départ.

-Oh…Elysia…J’ai…J’ai réussi ! S’écria-t-elle.
-Tu en doutais ? Renchéris-je, moi j’étais sûr que tu y arriverais ma Anna d’amour.

Je me détachais d’elle pour l’applaudir. Elle redevint blanche et s’agrippa à nouveau à moi tout en m’offrant un délicieux baiser.

-Je suis encore désolé pour la luge, murmurai-je.
-Ce n’est pas grave, chuchota-t-elle en m’embrassant avec vigueur.

La force de nos deux bouches emmêlées nous fit basculer sur la plaque de glace mais nous ne nous préoccupâmes pas commençant déjà à retrouver les gestes tendres de nos échanges les plus sulfureux.

-Yélana on devrait peut-être s’éloigner du lac à mon avis ça va fondre ! S’écria bientôt Amarok.

Les deux mariés nous passèrent devant alors que la phrase ne nous arrêta pas. Bien au contraire. Je trouvais bientôt le chemin de la langue d’Anna et tonifiai mon exploration à travers un enroulement rythmé. Pleinement satisfaite mon Ange me pressa la nuque m’encourageant à continuer. Nous restâmes ainsi dans une suspension du temps jusqu’à ce que nous recevions chacun une énième boule de neige au visage.
Nous nous arrêtâmes immédiatement et vîmes Pieter toujours accompagné d’Iduna qui déclara d’une voix fausse :

-Alors je tiens à préciser que c’est la petite ! Elle a faim je crois !

Nous nous regardâmes et éclatâmes de rire avant de nous relever. Anna la récupéra et nous retournâmes sur des pistes de luges beaucoup moins dangereuses le reste de l’après-midi.


Dernière édition par Ansa le Lun 29 Mai 2023, 23:26, édité 4 fois
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Dim 12 Déc 2021, 01:25
12 décembre : Les aurores boréales :


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Anna a 20 ans et Elysia 22. La scène se situe entre le chapitre 18 et 19.

J’étais en train de donner la cuillerée de ragout à Iduna qui grimaçait du haut de ses 16 mois.

-Ah attends mon Ange de l’Air, c’est peut-être un peu chaud.

Je soufflais immédiatement sur l’assiette de ma fille et lui redonnai quelques secondes plus tard. Son visage resta le même et Maman me regarda en souriant devant mon air contrarié avant de répliquer :

-Ne t’inquiète donc pas tant que ça, tu avais fait la même tête qu’elle ma grande chamane quand je t’en avais fait goûter la première fois.
-C’est bien ta fille alors il n’y a pas de doute, plaisanta Elysia en me rapprochant de lui.
-Pa…Pa…Pa…Pa, balbutia-t-elle.

Il lui embrassa le front alors que Maman fut attendrie. Elle reprit ensuite :

-Ma nouvelle petite chamane dort toujours à la maison ce soir ?

Elysia et moi hochâmes la tête un peu trop vite en même temps ce qui fit rire mon Père.

-Parfait. Vous allez pouvoir observer l’aurore boréale pour en faire un descriptif aux Northuldra demain.

Nos sourires disparurent immédiatement car nous ne nous attendions pas à cela.

-Oh ! Ne faites pas ces têtes-là ! S’écria-t-elle.
-C’est que…Nous avions prévu autre chose, dit Elysia en essayant de ne pas rougir.
-Comme me faire un autre petit enfant ? Souleva-t-elle avec malice.
-Entre autres, maugréai-je soudain de mauvaise humeur.
-Alors rassurez-vous ! Vous aurez largement le temps ! Les aurores boréales ne vous prendront pas toute la nuit et libre à vous ensuite de rester à Ahtohallan pour faire vos petites affaires ! Renchérit-elle avec enthousiasme.
-Voyons Helga, laisse-leur un peu d’intimité tout de même ! La gronda Papa, ils en ont déjà pas assez avec Ylva si en plus tu en rajoutes ! 

-Oui pardon Olaf, murmura-t-elle en lui faisant un clin d'œil. 


Pressentant que nous n'allions pas être les seuls à nous retrouver intimement ce  soir, je lançai à nouveau : 

-En quoi observer les aurores boréales est-ce si important Maman ? 

Bien sûr que j'en connaissais les raisons...J’étais juste contrariée qu’elle ne nous ait pas prévenu avant, persuadée que c'était encore sa tâche. J’observais Elysia qui affichait moins un air de mécontentement car il voulait toujours bien faire pour ma famille. Sentant mon trouble, ma mère me massa les épaules et renchéris :

-Déjà parce qu’il existe très peu de périodes dans l’année où nous pouvons les voir. Ensuite parce que c’est une autre tradition. La légende raconte que c’est un message des dieux lorsqu’ils ont quelque chose à transmettre aux mortels au même titre que les prévisions de la bûche de Noël.
-Est-ce vrai ? Demandai-je soudain intriguée.

Maman resta pensive avant d’admettre :

-Pas tellement. En réalité les aurores boréales sont des particules provenant du soleil, chargées en électricité qui entrent en collision avec l’atmosphère terrestre. C’est la lumière produite entre les deux qui donnent les différentes couleurs.  C'est votre Marraine  qui me  l'a expliqué un jour après avoir effectué un de ses nombreux essais. Les palettes peuvent aller des tons verts, bleus, rose et violets. Autrefois c’était la détermination des couleurs les plus dominantes qui donnaient la prédiction pour l’année à venir.
-Du genre si c’était rose tout allait bien alors que si c’était violets, il y allait avoir des moments durs, c’est bien ça ? Compléta Elysia.
-Exactement mon petit chamane ! S’enquit-elle, c’est votre rôle en tant que messagers des dieux de prendre le relais pour aller explorer cette tradition.
-Est-ce qu’on va devoir faire de même ? Questionnai-je encore.
-Que veux-tu dire ma grande chamane ? Renchérit-elle comme si elle ne comprenait pas.
-Va-t-on devoir donner de fausses explications aux autres Northuldra ? Réitérai-je.

Maman hocha la tête et ajouta :

-Comme je l’ai fait depuis toujours avant vous.
-Bien, bien, si nous y sommes obligés…Ne perdons pas plus de temps ! M’écriai-je moins perturbée.

Mon mari et moi nous entourâmes alors notre petite Ange de l’Air et nous lui embrassâmes chacun une de ses joues.

-Sois sage avec Papy Olaf et Mamie Helga ma chérie, murmurai-je en me mettant à sa hauteur, Papa et Maman reviennent demain d’accord ?

Bien que ne pouvant me répondre directement, je savais qu’elle avait tout compris. Elle babilla encore des « Papa », « Maman » et nous regarda de ses beaux yeux bleus.

-Allez…Filez tous les deux…Nous allons la pouponner, ne vous inquiétez pas, répliqua mon Père gentiment.

Nous hésitâmes encore nous sentant un peu coupables de laisser notre fille aussi petite loin de nous. Puis nous finîmes par sortir de la hutte et retournâmes près des rives pour appeler un géant.

-Pourquoi doit-on y aller ? On pourrait très bien se volatiliser ailleurs et revenir demain matin en ayant inventé des prédictions de toutes pièces ! S’écria bientôt mon mari.
-Parce que tu ne penses pas que Maman va discrètement envoyer Marraine Ylva pour nous suivre en Nokk et  vérifier que nous y sommes bien ?! Répliquai-je avec amusement.

Elysia me lança un regard étonné avant que nous éclations de rire.

-Tu as raison…Un point pour toi mon amour…Alors allons-y ! Murmura-t-il.

Il me tendit sa main et nous marchâmes avec empressement vers les abords de notre maison. Nous appelâmes ensuite les Géants ensemble et commençâmes notre aventure de couple en montant dans une des mains.


****

Je ne pouvais cacher mon excitation à l’idée d’être seul avec ma femme. Cela ne nous était pas arrivé depuis longtemps et surtout pas toute une nuit. La dernière fois c’était pour notre lune de miel…Pensai-je avec émotions...Une bonne nuit auprès d'Anna...Lui faire l'amour...Et pouvoir enfin dormir d'une traite...

-Elysia ! Regarde ! On peut déjà apercevoir Ahtohallan au loin ! Clama soudain Anna qui pointait du doigt la déesse mère.

Je sortis immédiatement de mes pensées et ne pus réussir à partager son enthousiasme. Car je voyais plus loin que l’immense lieu sacré. Il y avait les Terres Gelées laissées à l’abandon avec une partie de mon passé. Ma pauvre Maman qui reposait là-bas alors que je n’étais même pas retournée là voir. Mon cœur se serra. Je tentais de faire bonne figure pour Anna. Malheureusement elle finit par voir mon trouble et comprit par son intelligence avant de renchérir : 

-Si tu veux, je mettrais son souvenir figé à Ahtohallan et nous nous recueillerons.

Je serrais les dents pour ne pas pleurer et murmurai :

-C’est gentil mon amour.

Je la ramenai contre moi et savourai sa peau contre la mienne en lui caressant son corps à travers sa robe de cinquième esprit. Mon cœur s’emballa et je l’embrassais à pleine bouche. Nous ne comprîmes pas tout de suite que nous nous étions arrêtés. Ce fut le géant qui grogna après nous quelques minutes plus tard.

-Merci mon ami ! M’écriai-je en aidant Anna à descendre de sa main.
-Nous te rappellerons, lui précisa-t-elle bien qu’il y avait le Nokk pour nous ramener.

J’inspectais ensuite le lieu et demandai :

-Où veux-tu que nous nous mettions ?

Mon Ange observa également les alentours.

-Pas dans la grotte en tous cas ! S’écria-t-elle, cela ne servirait à rien nous serions coincés avec le dôme…Tu n’as pas une idée toi ?

Je détestais quand on me demandait mon avis ayant toujours peur de faire mal. Aussi je finis par murmurer :

-Oh…Je ne sais pas trop si c’est une bonne idée.
-Tu ne les as jamais vu toi quand tu étais sur les Terres Gelées ? Questionna-t-elle sincèrement intriguée.

J’essayais de chercher au plus profond de mes souvenirs et finis par répondre :

-Si. Une fois avant de venir habiter chez tes parents. Maman m’avait expliqué que c’était rare de les apercevoir chez nous car nous étions trop au Nord par rapport à Ahtohallan. C’est ici son point central. Pourtant elle m'avait dit qu'elle l'avait vu une fois auprès des congères alors qu'elle était  avec Marraine Ylva. 

Anna se contenta de mon explication et regarda encore les alentours du glacier.

-Par-là ! Il y a un escalier dans la roche on dirait ! S’écria-t-elle quelques minutes plus tard.

Je suivais son doigt pointé et le constatai également.

-Alors qu’attendons-nous ? Montons ! Je pense que c’est de là-haut que nous aurons la meilleure vue ! Clamai-je.

Elle acquiesça et me prit la main. Nous faillîmes dégringoler sur les marches tellement nous étions excités et parvînmes à arriver au sommet à bout de souffle mais de bonne humeur. Nous allâmes nous installer au centre du glacier alors que le ciel était constellé d’étoiles.

-Brrr qu’est-ce qu’il fait froid. Il y a un peu de vent en plus, maugréa bientôt mon Ange alors que je jugeai que c’était une opportunité pour me rapprocher d’elle.
-Viens contre moi, chuchotai-je en lui ouvrant mes bras.

Elle poussa un soupir satisfait et se cala contre mon torse alors que nous nous étions assis sur le sol glacé. Nous bavardâmes ensuite une petite heure car nous ne savions pas quand se produirait l’exploit.

-Ma mère aurait pu nous filer des couvertures quand même ! Grogna-t-elle encore.

Je ris et lui embrassai les cheveux.

-Madame Piceaerd serait-elle bougonne de passer du temps uniquement auprès de son mari ?! La taquinai-je.
-Oh ça non alors ! Répondit-elle rapidement.

Nous rîmes en même temps alors que nos bouches trouvèrent le chemin sans difficultés pour nous accorder un nouveau baiser. Cela nous réchauffa…Même un peu trop, si bien que quelques minutes plus tard nous étions allongés au sol, complètement dénudés. Bizarrement ni l’un ni l’autre n’avions plus froids.

-Faire l’amour avec les aurores boréales juste au-dessus de nous…Je crois que j’adore cette idée, murmura Anna en me poussant en elle.

Je ne m’en fis pas prier. Trouvant la juste mesure pour qu’elle prenne du plaisir autant que moi, nous ne nous rendîmes pas tout de suite compte qu’un spectre de couleurs phosphorescentes venait d’éclairer l’esplanade où nous nous trouvions.

-Elysia…Je…Crois…Que c’est le moment, articula-t-elle entre deux gémissements.

Continuant inlassablement à nous contenter en gesticulant au plus profond de ses reins, je finis par répliquer :

-Oui…Anna…Pour moi aussi…

Elle se réhaussa alors et m’enleva bientôt d’elle en criant :

-Non ! Maintenant ! Les aurores boréales sont là ! Regarde !

A contrecœur, je les regardais danser dans le ciel alors qu’une frustration était en train de me gagner. N’y tenant plus, je la caressai à nouveau et murmurai à son oreille :

-Tu as bien dit que tu voulais faire l’amour sous les aurores boréales, non ?

Anna hocha la tête avec conviction mais me rétorqua sérieusement :

-Oui mais attends ! Il faut qu’on se décide sur ce qu’on va dire aux villageois ?

Prenant mon mal en patience, je renchéris alors à une vitesse folle :

-Eh bien les couleurs sont bonnes : Vert et Jaune, cela peut être bon pour la nature et pour les récoltes. Voilà on a qu’à leur dire ça…Allez ! Recouche-toi maintenant !

Mon Ange acquiesça mais ne bougea pas pour autant alors que mon envie reprenait de plus en plus le dessus.

-C’est bon ! Déclara-t-elle avec amusement, je te rappelle qu’il faut faire un compte rendu qui tienne la route !
-Et alors ? On peaufinera après, non ? A moins que tu n’aies plus envie…Lâchai-je un peu bougon.
-Bien sûr que si…Mais imagine…Marraine doit sans doute être dans les parages ! S'exclama-t-elle. 

J’aurais pu définitivement me renfermer mais à la place je dis en plaisantant et l’embrassant de partout :

-Raison de plus pour ne pas la  faire attendre... Il  faut qu’elle assiste à un autre spectacle que celui très simplet des aurores boréales.  

Anna se détendit enfin et rit. Elle sut ensuite me remettre à la bonne place au-dessus d’elle alors que nous recommençâmes à nous réapprivoiser. Nous terminâmes ainsi notre complicité intime alors que les cieux nous observaient dans une danse nordique.


Dernière édition par Ansa le Mer 31 Mai 2023, 23:45, édité 3 fois
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Lun 13 Déc 2021, 14:06
Allez ! A l'occasion de l'anniversaire de Mamie Anna Smile


13 décembre : Joyeux anniversaire Maman :


Anna a 20 ans et Elysia 22 ans. Le chapitre se passe entre le 18 et le 19 de Retour vers le passé 3.


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Nous prenions le petit déjeuner avant que je prépare chaudement Iduna car il faisait froid dehors.

-Vous allez chez Papy Olaf et Mamie Helga ? Demanda bientôt Elysia à son adresse.
-Oui Papa! Maman a dit qu’on ferait des bonhommes de neige, répondit notre Ange de l’Air du haut de ses deux ans, y a pas d’initiation au chamanisme aujourd’hui, hein Maman ?

Je ris un peu contrariée car je sentais qu’Iduna n’était pas attentive à mes leçons. Nous essayons désespérément depuis septembre mais pour l’instant ce n’était pas concluant.

-Oh ! Méfie-toi ! Avec Mamie Helga, tu pourrais peut-être avoir des surprises ! Minaudai-je pour l’embêter.

Iduna bouda immédiatement. Elle croisa ses bras et ronchonna :

-Si c’est ça, je ne veux plus y aller même si j'aime bien les leçons avec Mami Helga, je veux pas en faire aujourd'hui ! J'espère que Grande Marraine l'en empêchera !

Ylva stopper Maman ?! Hum... J'aurais pu  le parier avec le tempérament qu'elle avait ! Elysia prit aussitôt notre Ange de l’Air dans ses bras et lui fit des chatouilles avant de répliquer :

-Oh si Iduna ! Tu vas y aller parce que cet après-midi tu restes avec moi, tu te rappelles ?

Les petites mains de notre fille jouèrent et sa bouche alors qu’elle hocha la tête. Elle lui chuchota quelque chose à l’oreille et il acquiesça à son tour. Il l’embrassa et la redéposa au sol avant de reprendre :

-Allez ! Filez ! Toutes les deux ! Je viendrais récupérer Iduna pendant que tu te chargeras de d’autres préparatifs ma Anna d’amour avec ta mère. C’est d’accord ?
-C’est toujours d’accord monsieur Piceaerd, murmurai-je en me rapprochant de lui.

Nous nous donnâmes un baiser avant qu’Iduna lance un « beurk » et tire la langue en postillonnant.

-Tu viens Maman ? On y va ? Demanda-t-elle en me tirant la main, Papa tu auras le temps de lui faire des bisous après la surprise cet après-midi ! Même que c'est grande marraine Ylva qui l'a dit ! 

Je m’étouffai de rire alors qu’Elysia devint rouge en prenant conscience que notre fille avait révélé une partie de ce qu’ils allaient faire tous les deux. Néanmoins, j’eus la présence d’esprit de ne pas relever et nous partîmes enfin. Nous traversâmes la Forêt Enchantée en saluant les habitants dans une bonne humeur mutuelle. Nous fûmes ralentis par Béata qui discuta un petit peu avec Iduna avant de la prendre dans ses bras.

-Allez mon Ange de l’Air…Mamie Helga nous attend, murmurai-je en lui secouant légèrement la main.

A contrecœur les meilleures amies se lâchèrent. Nous arrivâmes enfin à la hutte de Papa et Maman.

-Oh ! Bonjour nouvelle petite chamane ! S’écria mon Père du plus loin qu’il nous vit.

Iduna se rua dans ses bras alors qu’il alla prévenir ma Mère qui sortit à son tour pour m’embrasser. Ma fille lui prit ensuite la main en déclarant :

-Mamie, tu viens faire le bonhomme de neige avec nous ! On doit faire un concours, tu n’as pas oublié ?
-Non ma petite chamane, répondit-elle avec un grand sourire, mais commence d’abord à en faire un avec Papy tout seul pendant que Maman et moi avons quelque chose à voir dans la cuisine.

Iduna tapa du pied de contrariété mais Papa sut lui redonner le sourire. Nous eûmes à peine passer la porte de la hutte que Maman m’enlaça en me souhaitant un « bon anniversaire »... Accompagnée de Marraine Ylva qui avait attendu sagement son tour pour une fois. 

-Vous êtes au courant de ce que trament Elysia et Iduna ? Demandai-je intriguée.
-Bien entendu ma grande chamane ! Ma chère Nordlys n'a pas pu s'empêcher de délier sa langue ! Mais je ne vais pas t’en parler ! Minauda-t-elle amusée, je voulais quand même te voir en privé pour te donner ton cadeau.

Curieuse, je la vis alors se diriger vers les placards du plan de travail avant d’en sortir une grande boite qu’elle posa sur la table.

-Ouvre-le ma chérie, ordonna-t-elle.

Je soulevais alors le couvercle et me retrouvai nez à nez avec une énorme marmite en cuivre qui avait été polie pour l’occasion. Je la sortis bientôt de la boîte et reconnus sans trop de problèmes les initiales « HP » qui étaient gravées sur le dessous. D’autres lettres avaient été rajoutées.

-AP, lus-je tout en me sentant devenir rouge d’émotions.

Je regardais ensuite ma mère alors qu’elle expliqua :

-C’est ma marmite de mariage. J’y ai concocté les meilleurs ragoûts de rennes. Ce sont tes grands-parents Pieter et Anna qui me l’avaient donné comme cadeau de mariage. Aujourd’hui j’estime qu’elle te revient de droit. A défauts des coupoles, je souhaite qu’elle te porte chance dans ton mariage avec Elysia qui a l’air de bien tenir....



-Hum ! Et comment ! Souffla Marraine amusée. 


Maman rougit violemment en même temps que moi. Sentant qu'elle avait touché un point sensible, Ylva continua : 


-Oh mais ne t'en fais pas Helga ! Olaf  et  toi restez quand même  très endurants pour votre  âge ! Le coup de  la  baignade sur les Plages Grises Grises l’autre fois je m'en suis pas remis ! Et cet endroit pour sûr Anna et Elysia savent qu'il est magique...


-Merci Ylva  je crois qu'on a compris... bon où en étais-je ?! Je...euh... Je suis certaine que tu sauras perpétuer la tradition du ragoût de rennes à l’intérieur et la transmettre à notre petite Iduna ainsi qu’à ses frères et sœurs lorsqu’elle en aura.

J’observais à nouveau la marmite et sentis ma gorge se serrer d’émotions. Néanmoins, je ne parvins pas à faire sortir mes larmes et allais l’enlacer fortement à la place.

-Merci Maman, murmurai-je.

Elle resserra son étreinte et m’embrassa la joue avant de reprendre :

-De rien ma grande chamane…Bien à présent, je pense qu’il faut que nous allions créer notre propre bonhomme de neige avant que ma petite fille perde définitivement patience et ne vienne nous chercher dans la maison.

J’éclatais de rire et l’attendis alors qu’elle rangea le cadeau dans la boîte.

-Maman ! Mamie ! Grande Marraine ! Regardez ! On a bientôt fini ! Et vous n’avez même pas commencé ! Grogna Iduna.
-Mais si, mais si mon Ange de l’Air ! On le fait là, maintenant, la réconfortai-je.  

Maman, Ylva et moi nous chargeâmes chacune de créer trois boules de différentes tailles. Puis Iduna nous aida ensuite en nous donnant des brindilles alors que j’allais chercher une carotte et du charbon dans la hutte. Des yeux et un nez furent bientôt ajoutés et notre bonhomme de neige prit fin comme celui de Papa et ma fille. Nous les inspectâmes attentivement avant qu’elle ne reprenne :

-C’est moi qui juge lequel est le plus beau Maman !
-Oui si tu veux mon Ange de l’Air, déclarai-je.

Iduna joua le jeu et observa attentivement chaque détail des deux créations avant de donner son verdict :

-Ils sont tous les deux beaux ! Voilà ! On a tous les quatre gagnés !
-C’était la meilleure décision à prendre, renchérit Papa qui lui fit la bise.
-Hihi tu piques Papy Olaf ! S’exclama-t-elle en se retirant.

Elle regarda alors au loin tandis que j’avais déjà aperçu Elysia et ajouta :

-Oh ! Papa est là ! Il faut que j’aille avec lui ! Maman on viendra te chercher quand on aura fini, d’accord ?!
-Promis mon Ange de l’Air ! Renchéris-je en leur envoyant des baisers, à toute à l’heure !


***


Je passai un tablier à Iduna et la plaçai autour de la table avant de lui tendre les carottes.

-Tu n’as rien dit à Maman, ma chérie ? Demandai-je par précaution.
-Non, Papa, rien du tout…Mais j’espère réussir, répondit-elle.
-Commence par une carotte, l’encourageai-je en lui tendant le légume.

Je la regardais se débrouiller avec la même brillance qu’Anna. C’était notre fille qui avait eu l’idée de lui faire ce cadeau d’anniversaire bien que j’en avais également un.

-Tu te charges juste d’éplucher, je m’occupe de découper, préconisai-je.
-Oui, Papa, j’ai fini la première carotte, tu m’en donnes deux maintenant, dit-elle.

Je souris alors qu’elle s’empara d’elle-même des deux légumes. Je me concentrais au mieux pour faire des petits carrés de viande comme mon Ange savait les faire. J’étais un peu anxieux sur ce choix de cadeau car je savais qu’Anna serait exigeante, mais comme Iduna avait insisté je me voyais mal lui dire non.
Nous continuâmes ainsi dans une bonne ambiance à nous répartir les tâches. Mon Ange de l’Air s’occupa principalement des ingrédients qui n’étaient pas à risque alors que j’avais fini les morceaux de rennes. Nous chantâmes ensemble des comptines et elle finit par déclarer :

-Papa…Tu n’oublies pas qu’il y a le gâteau à faire après ?

J’avais déjà anticipé les œufs, la farine, le lait et le chocolat que nous avait offert Pieter lorsqu’il était venu. Je ne lui répondis pas tout de suite, préférant tourner encore la viande de rennes qui mijotait déjà dans la marmite alors qu’Iduna tenait absolument à mettre tous les légumes en même temps elle-même.

-Bien sûr que non je n’ai pas oublié mais avant je voudrais que tu viennes me dire si c’est bon ! M’écriai-je enfin.

Je m’essuyai les doigts et lui portais bientôt une cuillère remplie de la sauce du ragoût. Iduna l’aspira du mieux qu’elle put et se lécha ensuite le contour des lèvres car elle en avait partout.

-Hum…C’est délicieux Papa ! On peut mettre les légumes maintenant ! Me confia-t-elle.

Je plaçai alors une chaise juste au-dessus de la marmite et la laissai déverser les morceaux de carottes, de pommes de terre, de champignon et de poireaux. Elle tapa sur ses mains pour faire tomber les derniers bouts et nous retournâmes ensuite à table pour préparer le gâteau.

-Allez Papa ! Maman va perdre patience si elle est ne nous voit pas revenir ! Me pressa-t-elle.
-Mais non mon Ange de l’air ne t’angoisse pas, murmurai-je en lui caressant la joue.

Je l’aidais à casser les œufs puis lui intimai de verser délicatement la farine et le lait.

-J’en ai mis un peu à côté Papa, bouda-t-elle.
-Ce n’est pas grave Iduna, on nettoiera après…Allez mets le chocolat à présent pour que je termine de tout tourner.

Elle s’exécuta et je la voyais déjà saliver sur la mixture. Je terminai de faire une pâte homogène et enfournai enfin le gâteau après l’avoir passé dans un moule. Iduna n’y tint plus. Elle finit par demander :

-Papa je peux lécher le bol de chocolat ?!
-Oui ma chérie, je vais chercher Maman pendant ce temps-là. Tu vas te laver les mains, je reviens vite, dis-je.

Elle hocha la tête et je sortis de la hutte. Je n’eus pas à faire beaucoup de pas ayant donné rendez-vous à Anna à une certaine heure.

-Eh bien ce n’est pas trop tôt ! S’écria-t-elle en me rejoignant, j’espère que ça en valait le coup.

Je lui pris sa douce main et répliquai :

-A toi d’en juger.

Je l’entraînais dans la maison et nous surprîmes Iduna qui avait une énorme moustache de chocolat.

-Mince Papa, je n’ai pas eu le temps de me débarbouiller, dit-elle.

Anna alla la prendre dans les bras et lui murmura :

-Ce n’est pas grave, tu es très belle mon Ange de l’Air.

Elle rougit de plaisir et chuchota :

-Merci Maman ! Installe-toi à table maintenant !

Anna s’exécuta en me faisant un clin d’œil alors que nous lui bandâmes les yeux. Ce bandeau avait déjà été utilisé et je la revis nue durant un de nos moments érotiques. Chassant l’image délicieuse de mon esprit, je lui remplis une part de ragoût et le tendis à Iduna qui lui plaça sous le nez avec une cuillère. Je vérifiai rapidement la cuisson du gâteau pendant que notre fille se chargea de dire :

-Faut souffler un peu Maman, mais tiens voilà.

Elle lui tendit la cuillère et Anna l’agrippa en ouvrant la bouche. Nous restâmes attentifs le temps qu’elle déglutisse et elle finit par enlever le bandeau et s’écria :

-C’est délicieux…C’est toi qui as fait ça avec Papa mon Ange de l’Air ?
-Oui, répondit-elle d’une petite voix, on a fait ça tous les deux et on a fait un gâteau aussi pour ton anniversaire ! C’est pour ça qu’on ne te l’a pas souhaité tout de suite.

Les yeux d'Anna se remplirent de larmes et elle nous ouvrit les bras.

-Merci mes amours ! Renchérit-elle en nous embrassant.
-Cela te plaît vraiment ? Demandai-je par peur que cela soit faux.

Ses yeux plongèrent dans les miens et elle me donna un nouveau baiser en guise de réponse.

-Bah…Vous êtes vraiment dégoûtants ! Y a que Grande Marraine Ylva pour être intéressée par cela ! Grogna Iduna, bon Papa je peux aller jouer avec Béata maintenant ?
-Oui, nous t’appellerons pour le gâteau, renchéris-je.

Nous la laissâmes s’en aller et Anna se leva en répliquant avec malice :

-Ça me fera ça de moins à cuisiner pour ce soir.

J’hochai la tête et me penchai bientôt vers elle en sortant un petit paquet de ma poche.

-Certes…Bon…J’ai quand même un petit cadeau pour toi, murmurai-je.

Anna rougit et me regarda toute contente. Elle me prit le paquet et l’ouvrit. Il y avait un collier qui s’associait avec la bague que je lui avais offert lors de nos premiers baisers.

-Pour sublimer ta beauté mon amour, expliquai-je.

Je lui mis alors qu’elle ne bougeait ni ne parler. Après ce qui me parut une éternité, elle chuchota :

-Tu n’aurais pas dû Elysia…C’est trop précieux.
-Tout comme toi, insistai-je en lui prenant la main.

Je fis partir ses cheveux en arrière et lui entourai bientôt le visage avant de l’embrasser.

-Bon anniversaire Anna Piceaerd, chuchotai-je, je t’aime si fort.
-Moi aussi Monsieur Elysia Piceaerd…Merci, conclut-elle en me tendant le bandeau.

Elle me prit enfin la main et m’emmena dans la chambre pour une autre surprise d’anniversaire.  


Dernière édition par Ansa le Lun 05 Juin 2023, 23:58, édité 3 fois
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Mar 14 Déc 2021, 14:04
14 décembre : La lettre au Père Noël :

Anna a 21 ans et Elysia 23 ans. Le chapitre se passe avant le chapitre 19 de Retour vers le passé 3.


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Je faisais une tournée de chamanisme avec Maman quand nous passâmes bientôt devant le lieu des jeux d’Iduna et Béata. Du haut de ses trois ans ma fille était espiègle et n’avait peur de rien ! Surtout de ne pas jouer avec son esprit préféré Courant d’Air et la jeune Nattura. Elles avaient souhaité un refuge rien qu’à elles. Elysia leur avait donc construit une immense cabane en haut des arbres pour échapper aux adultes quand elles voulaient discuter de leurs secrets de filles.

-Attends deux secondes Maman ! Tu n’es pas curieuse de savoir de quoi elles parlent ? Demandai-je amusée.
-Ah bah ! C’est du propre Anna ! Imagine si j’avais fait ça quand tu jouais avec Yélana, Elysia, Pieter et Amarok ! Me gronda-t-elle.
-Parce que ça n’a pas été le cas ? Lançai-je amusée.
-Oui…Enfin non…Pas tout le temps, bredouilla-t-elle, je me demande bien qui a pu t'apprendre à agir ainsi ! 

-Suis mon regard, chuchotai-je en pointant mon dos vers l'abre voisin qui abritait Marraine Ylva tenant fermement ses jumelles.

Maman et moi réprimâmes un fou rire et elle murmura : 



-Elle ne changera donc jamais. 


Son sourire se perdit dans le vague. Ne souhaitant pas la voir plus triste, je repris alors : 

-Bon donc, tu viens les espionner avec moi ou pas ?

Maman grogna mais se cacha derrière un autre arbre avec moi. Nous tendîmes aussitôt l’oreille. Au début nous n’entendîmes pas grand-chose car les deux filles chuchotaient, puis Béata déclara soudain :

-Moi j’ai fait ma liste au Père Noël ce matin avec Maman et Laïka. Tu sais ce que je lui ai commandé ?
-Non, répondit timidement la voix d’Iduna.
-Une poupée et de nouveaux instruments de médecine pour que Maman m’apprenne des techniques avec du matériel plus sophistiqué, répondit-elle.

Un silence s’installa ensuite avant qu’elle ne reprenne :

-Et toi, tu lui as demandé quoi dans ta liste ?
-Bah rien…Maman et Papa ne m’ont jamais dit qu’il fallait en faire une, répondit-elle.

Nous l’entendîmes alors pleurer et mon ventre se tortilla d’un coup tellement je me sentis mal.

-Tu sais ce qu’il te reste à faire ma grande chamane ! S’écria la mienne avec fermeté.

-Je suis désolée, je pouvais pas savoir puisque normalement Pierre et Emma ont déjà les prénoms des enfants sur leur propre liste ! Grommelai-je
-Oui mais tout de même. Il faut le faire pour elle ma grande chamane !

J’hochai la tête alors que j’entendis bientôt Béata la rassurer :

-Calme-toi Iduna, je suis sûre que si tu demandes à Monsieur ou Madame Piceaerd, ils vont le faire avec toi.
-Mais…Pour…Pourquoi j’ai déjà eu des cadeaux…Si je n’ai jamais écrit la lettre avant ? Demanda-t-elle alors.

Je souris immédiatement.

-Ah ça c’est ma petite fille ! Plaisanta Maman.
-Oui enfin…C’est ma fille surtout, grognai-je en lui tirant la langue.

-Je dirai même mieux ! C'est bien ma petite nièce ! Intervient Marraine Ylva. 
-Chut…Chut, attendez ! elle lui répond ! S’écria ma Mère tout en rendant l'étreinte à sa meilleure amie. 

En effet, la fille Nattura renchérit alors :

-C’est parce que tu ne savais pas écrire avant, c’est monsieur et madame Piceaerd qui arrivaient à deviner ce que tu voulais et c’est eux qui l’écrivaient au Père Noël, mais cela ne marche plus une fois que tu sais écrire…C’est Maman qui me l’a expliquée quand j’avais trois ans.
-Bien…Va falloir que j’aie quelques discussions avec Mouna, soulignai-je alors que la mère de Yélana pouffa. 
-Je m’en chargerai, dit Maman en me posant une main sur mon épaule, allez, viens maintenant nous devons continuer la tournée.
-Tu ne veux pas la finir seule ? Lançai-je, il faut que j’aille voir Elysia pour lui expliquer la situation.

-Ooohh dans ce cas, je suis ! S'écria derechef Marraine. 
-Tu ne pourrais pas faire semblant de passer inaperçue? Questionnai-je en rougissant. 
-Inutile de la jouer fine bouche avec moi  ma petite ! S’enquit-elle en ricanant. 
-Il n’est pas en train de faire paître les rennes à l’heure qu’il est de toute façon ? Nota Maman amusée, tu peux quand même te détacher de lui et réussir des choses sans son approbation.

J’haussais les épaules tout en sentant mes joues se chauffer. La Plaine des Monolithes était un de mes endroits préférés pour avoir un échange intime avec mon mari.

-Allez ! Tu auras le temps de me faire un autre petit enfant plus tard, nos patients attendent ma grande chamane, me pressa-t-elle à nouveau.
-Pfff t'es vraiment pas drôle Helga ! S'enquit Marraine un peu boudeuse.
-On se demande laquelle est la plus affectée des deux, lui sourit-elle.
-Et si Iduna rentre à la hutte et qu’elle fait pleins de bêtises ? Questionnai-je souhaitant changer de sujet.
-Tu sais très bien, qu’elle passera à celle de ton père et moi avant pour trouver un adulte, répondit ma mère derechef.

Je n’insistais pas plus mais fis en sorte d’aller plus vite avec les deux derniers patients pour retourner rapidement auprès de ma fille. Maman tint à ce que je retourne à la hutte avec elle pour accueillir Iduna quand elle aurait fini de jouer avec Béata mais le doute commença à m’envahir quand je croisais la fille de la guérisseuse seule.

-Mon Ange de l’Air n’est plus avec toi ? Lui demandai-je.
-Non, elle a dit qu’elle devait partir pour vous aider à préparer à manger Madame Piceaerd, me confia-t-elle.

Je lançais un regard sévère à ma mère et renchéris :

-Très bien, merci Béata…Maman, je ne peux pas rester avec toi.
-Je comprends ma grande chamane, à tout à l’heure, me dit-elle sereine.

Je l’étais beaucoup moins et retournai d’un pas pressant vers la maison en imaginant déjà ma fille en train de semer la pagaille dans toute la hutte. Je tombais sur Elysia en chemin et lui expliquai l’histoire. Je faillis me mettre en colère en voyant qu’il était beaucoup moins inquiet que moi.

-Rassure-toi mon amour, au pire elle a mis des feuilles de papiers et des crayons partout c’est tout, déclara-t-il en me massant les épaules.

Cela me canalisa et je me rendis compte à quel point ma crainte était absurde. Un souvenir de nous deux un peu plus vieux qu’Iduna en train d’écrire nos propres lettres me revint alors en mémoire et je me trouvai idiote de ne pas avoir pensé à faire cette activité avec notre fille avant. Comme s’il avait lu dans mes pensées, mon mari répliqua :

-Nous sommes de bons parents, ne t’en fais pas, Allez, maintenant il est temps de la retrouver et de prier pour ce qu’elle nous demande ne soit pas trop compliqué à trouver !

Nous éclatâmes de rire avant de la rejoindre à la hutte.


***


Notre Ange de l’Air était bien dans la maison. Elle revenait de sa chambre et tenait maladroitement quelques feuilles de papiers et des crayons de couleurs. Le tas était presque plus gros qu’elle ce qui faillit me faire rire.

-Ah Papa ! Maman ! Vous voilà ! S’exclama-t-elle, vous pouvez m’aider à poser tout ça sur la table ?
-Bien sûr Iduna ! Lança Anna en lui prenant avec aisance tout le matériel qu’elle avait dans les mains.

Elle le plaça sur le meuble pendant que je me chargeais ensuite d’installer notre fille sur une des chaises.

-Maman, Papa, je voudrais faire ma lettre au Père Noël, vous voulez bien ? Demanda-t-elle, sinon je n’aurais pas de cadeaux même que c’est Béata qui me l’a dit.

Elle nous implora de ses beaux yeux bleus et je voulus la rassurer :

-Oh, tu sais que tu n’as pas besoin d’écrire une lettre pour que le Père Noël le sache, parce que toi contrairement aux autres enfants Northuldra, tu as un avantage immense ! Tu es une descendante directe de ce monsieur !

Anna me fit les gros yeux alors qu’Iduna me regarda complètement déboussolée. Elle paniqua soudain et dit :

-Alors ça veut dire qu’en plus de mon rôle de cinquième esprit et de chamane je devrais être Mère Noël ?!
-Quoi ?! Non, non mais pas du tout mon Ange de l’Air, cela veut dire que le Père Noël sait déjà ce que tu veux donc ce n’était pas si grave si tu ne lui avais pas…
-Elysia…Annonça soudain Anna d’une voix forcée.

Elle me fusilla du regard et je tentais de me rattraper en bredouillant :

-Oui ma Anna d'amour…Pardon…Mon Ange de l’Air si tu veux écrire une lettre…Faisons-le bien sûr ! Pépé Pierre sera content de lire ton courrier !

Mon Ange et moi prîmes place autour d’elle, jouant tous les deux le jeu en prenant une feuille et un crayon aussi. Néanmoins nous n’écrivîmes pas tout de suite, nous concentrant plutôt sur ce que notre enfant allait dessiner.

-J’ai le droit de mettre combien de cadeaux Maman ? Demanda-t-elle.

Anna et moi nous concertâmes du regard et je lui fis un petit signe de laisser aller.

-C’est toi qui décides ma Iduna, répondit-elle, de toute façon après si le Père Noël ne peut pas tout t’apporter cette année, il le fera l’année prochaine, d’accord ?
-D’accord Maman, répéta-t-elle.

Elle se lança alors avec application et nous la vîmes progressivement dessiner, un renne, un bébé, deux bâtons rouges, des gros pâtés marrons ainsi qu’une canne.

-Papa tu veux bien écrire à côté parce que j’ai peur que le Père Noël ne comprenne pas ? Questionna-t-elle bientôt.

Regardant Anna qui poussa un soupir de soulagement de ne pas avoir cette tâche ingrate à faire, je lui pris alors son crayon des mains et priai pour ne pas me tromper en annonçant:

-Alors, là j’écris un bébé renne c’est bien ça ?

Son visage me fusilla du regard et je reconnus les traits de sa mère. Mauvaise réponse.

-Mais non Papa…Se fâcha-t-elle, si je voulais juste un bébé renne, j’irais voir Grande Marraine Ylva et le papa de Tantine Yélana, là c’est une peluche renne.
-Ah bah oui évidemment, bien j’écris peluche renne alors ? Répétai-je.
-Oui, souffla-t-elle.

J’observais ensuite le bébé et continuai alors :

-Bon là ! Je ne me trompe pas ! C’est bien une nouvelle poupée en chiffon que tu veux ?

Les yeux d’Iduna me fusillèrent à nouveau et je compris que je l’avais vexé. Elle lança alors un regard à Anna et s’écria en colère :

-Toi je sais que tu sais Maman ! Aide Papa il est trop nul !

Je fis un petit signe de vengeance à ma femme pendant qu’elle prit le papier et s’écria :

-Alors…Tu voudrais avoir un petit frère ou une petite sœur, si ce n’est pas une poupée ?

Notre Ange de l’Air retrouva immédiatement le sourire et elle répondit à mon égard :

-Papa tu devrais laisser le stylo à Maman parce qu’elle est plus forte que toi.

Je la vis se retenir de rire et lui léguer le crayon. J’ajoutai tout de même :

-Tu sais Iduna…Celui-là de cadeau même si tu le demandes maintenant il ne sera pas prêt à Noël, il faut beaucoup de temps pour qu’un bébé naisse ! Neuf mois.

Elle fut un peu déçue mais répliqua :

-Oui mais ce n’est pas grave, l’important c’est que tu plantes la petite graine dans Maman, d’accord Papa !
-Oh pour ça m'a chérie Papa est très douée ! S'exclama Marraine qui venait d'entrer dans la pièce.

Notre fille lui sauta au cou alors que nous devinmes cramoisis. Ne perdant toutefois pas la face, face à notre petite tante, j’hochais la tête alors qu’Anna me lança un sourire ensorcelant qui me retourna le bas-ventre. Je me mis à rougir à nouveau et essayai de ne pas être plus troublé alors qu’elle observa encore la liste.

-Pour les bâtons, je t’aide Maman ! Ce sont des rubans rouges pour que tu attaches mes cheveux parce que tu dis tout le temps qu’il faut les laver après quand je reviens de jouer avec Béata, déclara-t-elle.
-C’est une très bonne idée Iduna, comme ça je pourrais te faire des tresses.
-Non, je veux juste que tu attaches devant mais je veux qu’ils soient lâchés quand même pour faire comme Mamie Helga, insista-t-elle.

Nous ne la contredîmes pas et Anna continua à écrire avec patience ce qu’elle lui dictait. Je les regardais donc avec des yeux admiratifs tandis que ma femme écrivait encore du chocolat pour les gros blocs marrons et du sucre d’orge pour la canne. Puis elle me retendit la feuille et je lus rapidement le tout.

-Je crois dire sans me tromper que tu auras tous tes cadeaux de ta liste ! M’écriai-je.
-Même le petit frère ou la petite sœur ? Insista-t-elle.

Anna me fit un petit signe de ne pas trop m’engager mais je répondis avant d'une même voix que Marraine Ylva :

-Surtout celui-là.

Iduna applaudit alors. Puis elle répliqua :

-Vous pouvez poster la lettre ? Faut que je retourne jouer avec ma brise d'été.

Anna lui donna sa bénédiction et elle s’en alla tout comme notre petite tante qui souffla un "à plus tard" qui sonnait faux. Nous restâmes silencieux avant de reprendre :

-Nous allons demander à Pieter de faire notre Père Noël à Arendelle.

J’approuvais alors qu’elle appela Courant d’Air pour lui en faire part. L’esprit de l’air enroula ses feuilles dans une danse endiablée avant de s’en aller avec la lettre. Anna le regarda un moment avant que je me rapproche d’elle et lui dise avec malice :

-Et si nous nous attelions à ce nouveau bébé Madame Piceaerd, qu’en penses-tu ?

Elle se déshabilla devant moi comme toute réponse et je ne pus résister. Nous oubliâmes complètement d’écrire nos propres listes à Pierre Sappos.


Dernière édition par Ansa le Jeu 08 Juin 2023, 23:08, édité 6 fois
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Mer 15 Déc 2021, 08:24
15 décembre : La course des rennes :


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Anna a 22 ans et Elysia a 24 ans. Le chapitre se passe entre le 18 et avant le 19 de retour vers le passé 3.

Je n’avais rien dit à Elysia. Un an s’était écoulé depuis qu’Iduna avait fait sa liste au Père Noël et si notre fille avait presque eu tous les cadeaux demandés dans la lettre, il y en avait un qu’elle semblait avoir oublié. Pourtant Elysia et moi avions enfin réussi l’exploit tant attendu : Notre future petite Helga logeait au creux de mon bas ventre depuis cinq semaines maintenant. Contrairement à notre première fille, je l’avais senti tout de suite. Elysia comme moi nous en étions réjouis même si j’avais eu du mal à lui en faire part. Pour l’instant mon mari comme moi avions convenu que ce n’était pas encore le bon moment pour le dire à notre petite fille tout comme moi je ne désirais pas en faire part à mes parents sous peine qu'ils psychotent avec les coupoles si ça devait mal se passer.

Nous étions en plein déjeuner collectif en pleine air avec les autres Northuldra et je cherchais Iduna du regard car elle m’avait encore échappée pour changer.

-Respire Anna ! Elle a quatre ans et nous sommes tous là ! Elle ne risque pas de se perdre ! S’écria Yélana en me rassurant, je suis certaine qu'elle est avec Maman et Marraine.
-Je sais ! Mais il pourrait lui arriver n’importe quoi ! Elle est tellement hyperactive. Elle n’a pas voulu suivre sa leçon de chamanisme ce matin ! Renchéris-je.
-Qu’est-ce que tu peux être rébarbative aussi ! C’est la période de Noël…Laisse-là s’amuser ! Elle est surexcitée, c’est normal ! Me dit-elle.

Je grommelais encore entre mes dents et appelai encore son prénom à travers la foule.

-Purée mais elle m’agace ! La course va bientôt commencer ! Lançai-je à nouveau.

Ma meilleure amie leva les yeux au ciel et essaya de renchérir avec douceur :

-Mais non Anna, Amarok n’a pas encore fait l’annonce, D’ici un quart d’heure, tu pourras lui donner une fessée si tu ne la retrouves pas.
-J’ai envoyé Elysia la chercher, il s’en chargera avant moi, murmurai-je.

Je me relevai subitement et eus un nouveau vertige.

-Est-ce que ça va Anna ? Demanda soudain ma meilleure amie devant ma tête pâle.

Je la fusillai du regard et retrouvant son instinct de survie, elle ajouta :

-Oh ! Regarde qui vient à l’horizon ! C’est ton mari avec la petite !

Je poussais un soupir de soulagement et les rejoignis en faisant de gros yeux à ma fille. J’étais sur le point de la gronder quand elle courut dans mes bras en murmurant :

-Pardon Maman mais Béata voulait faire un tour avec Courant d’Air. Puis il nous a amené chez Papy et Mamie qui discutaient avec grande marraine !
-J'ai gagné ! Jubila à nouveau Yéléna avant que je la fusille à nouveau du regard.

Iduna me força à me pencher et m’embrassa. J’eus encore un vertige en me relevant. Je réprimais une nouvelle nausée et m’écriai le plus naturellement possible :

-Allez ! Qu’importe ! Reste avec moi maintenant ! Le chef va bientôt expliquer le jeu !
-Veux-tu un peu de thé en attendant ma Anna d’amour ? Demanda Elysia en voyant ma petite mine.
-Non merci, répondis-je dégoûtée, l’odeur m’écœure.

Mon mari me sourit et me posa une main sur le ventre.

-Moi je veux bien un peu de tisane Papa, murmura Iduna qui souhaitait se faire entendre.

Elysia lui baisa la main et chuchota :

-Je m’en occupe tout de suite mon Ange de l’Air.

Il partit et je retournai m’assoir avec notre enfant sur les genoux le temps qu’Amarok fasse l’annonce. Elle se reposa dans mes bras et s’endormit le temps qu’Elysia lui ramène sa collation.

-Tu devrais te reposer comme elle au lieu de vouloir à tout prix faire cette course, murmura bientôt mon mari.
-C’est une tradition. Tu te rappelles comment nous étions tombés du rennes enfants ? Demandai-je.

Le regard anxieux d’Elysia laissa bientôt place à une certaine nostalgie et il répondit :

-Je m’en rappelle comme si c’était hier, nous avions roulé-boulé ensemble et j’avais eu tes cheveux dans mes yeux. Je me rappelle encore comment Pieter t’avais relevé pour t’éloigner de moi.

Je lui pris la main et la lui embrasser. Je bus ensuite une gorgée de tisane et Amarok nous appela enfin :

-Cher peuple Northuldra ! Rassemblez-vous, s’il vous plaît pour que je n’aie pas à me répéter ! Comme vous le savez chaque année nous effectuons une course de rennes car il s’agit de la dernière course avant la trêve de l’hiver. Ainsi, je vais vous rappeler les règles à suivre : Le parcours se trouve dans la Plaine des Monolithe, il est interdit d’aller ailleurs sous peine de disqualification, pas plus de deux adultes et deux enfants par rennes pour ne pas maltraiter les animaux. Enfin…La récompense de cette année sera un panier garni par Yélana et moi-même. Bon courage à vous tous ! Que le meilleur gagne !

Mon ancien mari reçut un tonnerre d’applaudissements et nous nous rendîmes enfin à la Plaine des Monolithes où des rennes déjà dotés de numéro nous attendaient. Cela prit un peu de temps de tous nous placer mais une fois que cela fut fait nous nous retrouvâmes sur la ligne de départ.

-Je le rappelle une dernière fois ! C’est une course de rapidité ! La famille et son renne qui réussit à faire les dix tours en premier a gagné ! Déclara une dernière fois Amarok.
-Tu es bien calé contre moi ? Chuchota bientôt Elysia à mon oreille.

Je sentis son corps frotter le mien et répondis :

-Oui très bien.
-Moi aussi Papa, je suis bien contre Maman, intervint Iduna.

Je lui embrassai les cheveux et nous attendîmes le signal qui détonna quelques secondes plus tard. Nous partîmes tous dans une ambiance compétitive.


***


Je tenais fermement Anna contre moi alors que notre renne n’était pas des plus dociles. Je n’avais pas osé lui dire que j’avais peur pour son état. L’animal pouvait se cabrer d’un moment à l’autre et je n’avais pas pu lui dire non pour l’accès à la course. Elle aurait eu des arguments solides comme toutes les péripéties qu’elle avait déjà subi enceinte d’Iduna ou sa forte constitution.

-Papa ! C’est trop bien les balades à dos de renne ! S’écria cette dernière, est-ce qu’il faut que j’aille plus vite ?!

Anna lui tendit la bride et elle répliqua avant moi :

-Oui mon Ange de l’Air ! Tu vois bien que les autres nous passent devant ! Il faut donner un petit coup à notre monture !
-Bien Maman ! Renchérit la petite.

Sans attendre, elle donna plusieurs à-coups au cervidé qui brama de colère sans pour autant avancer plus vite. Cela me réconforta mais Anna qui n’aimait pas perdre grogna alors :

-Eh bien…On dirait que nous sommes tombés sur le roi des feignants !
-Ce n’est pas grave mon amour…C’est mieux ainsi, dis-je en lui embrassant le cou.

Mon Ange s’enflamma autant de passion que de colère. Laissant le soin à Iduna de retenter de secouer les brides du renne, elle tapa alors ses pieds contre le flanc de l’animal jusqu’à ce qu’il réagisse enfin.

-Anna…Ce n’était peut-être pas une bonne idée, commençai-je.

Avant que l’animal ne se cabre de panique. Il s’emballa et rattrapa son retard auprès des autres participants ce qui était plutôt une bonne chose. Ce que nous n’avions pas prévu néanmoins, c’était que nous ne le contrôlions plus.

-Anna ! Maintiens les rennes pour qu’il reste sur la piste ! Ordonnai-je.

Elle essaya de garder ses jambes serrées contre ses flancs alors qu’Iduna était de plus en plus contente de la tournure de la course. Sans nous rendre compte, nous déviâmes bientôt hors du circuit à la plus grande incompréhension générale.

-La famille Piceaerd est disqualifiée ! Annonça Amarok avec un sourire satisfait aux lèvres.

Notre Ange de l’Air se mit à bouder alors que je pris de plus en plus conscience du danger qui nous faisait face.

-Anna, essaye de ralentir, s’il te plaît ! Sinon nous risquons tous de partir dans l’Hellheilm plus tôt que prévu ! Criai-je encore.
-Je sais bien…Mais la bride ne répond plus ! Grogna-t-elle.

Nous vîmes rapidement que les autres participants s’étaient arrêtés avant que l’animal ne se cabre à nouveau, nous propulsant par la même occasion avec violence. Je ressentis immédiatement une douleur à la tête et trouvai bientôt une bosse sur mon front. Il me fallut quelques secondes pour reprendre conscience mais une fois que ce fut fait, je me relevais brutalement et balayai la plaine, paniqué.

-Anna ! Iduna ! Criai-je avec force.

Avec horreur, je vis que ma femme était étendue au sol, totalement inconsciente. Mais notre fille n’était nulle part !

-Papa ! Je suis là-haut ! Courant d’Air m’a réceptionné ! S’écria-t-elle quelques instants après.

Je poussai un léger soupir de soulagement et me concentrai à nouveau sur mon Ange qui était toujours évanouie. Mouna était rapidement descendue de sa monture et était déjà en train de l’examiner. Je la rejoins et m’accroupis à ses côtés.

-Calme-toi Elysia, me prévint-elle.
-Non, attends, grommelai-je.

Je la poussais avec fermeté et posai instinctivement la main sur le bas ventre d’Anna. Le minuscule embryon de notre petite Helga était toujours là et j’en fus infiniment soulagée.

-A priori il n’y a pas de problèmes graves, déclara Mouna, elle a juste besoin de repos.

-Je vais la reconduire à la hutte ! M’exclamai-je en la prenant déjà dans mes bras.

Sa poitrine se soulevait ce qui était bon signe.

-Nous te ramènerons Iduna, me rassura Yélana.

Je les remerciai et partis sur le champ. Mes bras eurent du mal à supporter Anna jusqu’au bout mais je fus content de réussir à tenir la demi-heure jusqu’à la maison. Je la déposai bientôt dans notre chambre et lui donnai de l’eau à boire.

-Elysia…Murmura-t-elle.
-Chut, chut, je suis là mon amour, tout va bien, déclarai-je en lui caressant le front.

Elle me regarda alors de ses beaux yeux sarcelles et se mit bientôt à pleurer.

-Non…Non ça ne va pas…Je…J’ai mal au ventre…Je…J’ai des contractions…Balbutia-t-elle.

Je pâlis immédiatement en me sentant soudain nauséeux.

-Cela ne doit pas être bien grave, tentai-je de la rassurer, tu as eu un petit choc, j’ai vérifié…Helga est toujours là.

Les yeux d’Anna m’implorèrent alors que je me rendis compte que ses mains se crispaient de souffrance.

-Je…Je n’en suis pas si certaine…Je n’ose pas regarder, murmura-t-elle.
-Alors ne regarde pas…Ce n’est pas grave…Repose-toi, je reste près de toi, l’encourageai-je bien que mon coeur était en miette par sa révélation.

Pour accentuer mes dires, je lui pris les mains et lui transmis mon énergie dans une aura qui m’était méconnaissable. Elle sembla la recevoir même si elle se cabra de douleur à plusieurs reprises. Le calvaire dura longtemps et je refusais de plus en plus l’inévitable.

-Mes bas Elysia…Regarde mes bas, chuchota-t-elle.

Je m’exécutai à contre-cœur et constatais bientôt des traces marrons et rouges.

-Ce…Ce n’est peut-être rien du tout…Tu avais tes règles après tout quand tu étais enceinte d’Iduna, la rassurai-je.

Mais je savais qu’en disant ça, je me mentais à moi-même.

-J’avais…Fait un déni…De grossesse…Ce n’était pas pareil Elysia…Peina-t-elle à articuler.

Elle me compressa encore la main alors que j’eus bien du mal à retenir mes larmes. Je ne pouvais l’aider physiquement et la voir dans cet état me rendait malade. J'étais impuissant...D'aucune aide dans sa souffrance.  

-Elysia…Tiens-moi la main s’il te plaît, murmura-t-elle.

Je la lui embrassai alors qu’elle eut mal pendant de longues minutes. Cela ne dura pas. Petit à petit elle retrouva des couleurs et un souffle régulier.

-Je…J’ai besoin de me changer, m’intima-t-elle.

Je me retirai quelques instants le temps qu’elle le fasse et la retrouvai bientôt en larmes et pétrifiée face à…Une poche au fond de ses changes. Mon cœur s’emballa et je compris tout de suite que c’était le nid où logeait notre petite Helga. Anna l’avait expulsé. Elle n’avait toujours pas bougé, regardant le sang qui trônait sur ses mains. Bien que réprimant une envie de vomir, je lui dis durement :

-Attends…Attends mon amour…Je vais m’en débarrasser...Ne reste pas là.

Dégoûté, j’étais sur le point d’aller mettre dans les latrines quand Anna m’arrêta :

-Non Elysia…S’il te plaît…Enterrons-le près des rives...Là où j'ai planté quelques crocus...

Je l’observais et déglutis violemment avant d’accomplir son désir. Nous priâmes ensemble pour cette petite vie achevée trop vite à cause d’une stupide course de rennes.


A Ange, Elise et Léon... I love it


Dernière édition par Ansa le Jeu 08 Juin 2023, 23:22, édité 4 fois
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Jeu 16 Déc 2021, 08:29
16 décembre : La visite de la Mère Fouettarde :


Anna a 23 ans et Elysia a 25 ans. Le chapitre se passe après le chapitre 19 de retour vers le passé 3.


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Iduna avait décidé d’être bougonne aujourd’hui. Nous avions eu une année difficile avec le curetage d’Elise au mois de juillet, la perte de Papa et Maman à son anniversaire et la fuite de notre fille aînée qui avait suivi un mois après. C’était beaucoup trop de pression du haut de ses cinq ans et nous avions été trop souples avec elle pour ne pas la contrarier. Nous aurions dû rester ferme. Ah ! C'était pas faute à Marraine Ylva de nous l'avoir dit mais ni Elysia ni moi ne l'avions écouté. Nous étions trop bornés pour nous en rendre compte. Nous avions d’abord demandé aux trolls d’effacer ses souvenirs puis nous avions petit à petit céder à tous ces caprices. Nous n’avions pas su arrêter notre leste. La petite le savait à présent et nous le faisait bien sentir.

-Iduna, tu n’iras pas jouer avec Béata tant que tu n’auras pas fait ta leçon de chamanisme ! La grondai-je, ça suffit de tout retarder à chaque fois !
-J’ai décidé que je ne la ferais pas aujourd’hui ! Si tu continues de m’embêter avec cela, je m’enfuirai à nouveau pour être auprès de Papy et Mamie ! Minauda-t-elle d'un air mauvais.

Sa remarque me blessa au plus profond de mon âme et je l’aurais bien giflée mais c’est cet acte aussi qui l’avait poussé à partir la dernière fois. A la place, je serrais mes poings en disant d’une voix ferme :

-Ecoute-moi bien jeune fille ! Si tu ne t’impliques pas plus dans tes leçons, je te promets que tu seras privée de sortie pendant toute une année ! Je ne plaisante pas Iduna ! Tu vas faire ce que je te dis maintenant !

Elle souffla fort pour montrer son mécontentement et croisa ses bras. Puis elle finit par murmurer :

-De toute façon je sais que tu ne le feras pas…Tu n'as pas le cran de Mémé Helga ou Grande Marraine Ylva !
-Tu sais que le Père Noël et la Mère Fouettarde voient ton mauvais caractère ! M’écriai-je cette fois hors de moi.

Avant cela aurait marché. Mais Iduna ne croyait plus en la magie de Noël depuis que ma petite Tante lui avait mis dans la tête qu'elle deviendrait historienne comme elle.

-J’attends de voir ça ! Je sais pertinemment que tu ne pourras pas faire autrement que m’apporter tous les cadeaux de ma liste ! Cria-t-elle.
-C’est ce que nous allons voir jeune fille ! Renchérit Elysia qui venait d’entrer dans la hutte, tu écoutes ta mère à présent ! Tu te dépêches !

Sous ses airs attendris, mon mari était beaucoup plus strict que moi. Avant notre Ange de l'Air le craignait. Mais plus maintenant. Elle éclata de rire et haussa les épaules me rendant de plus en plus blanche. En étions-nous vraiment là ? Avions-nous vraiment créer un monstre ?!

-Je ne le répèterai pas Iduna ! Renchérit son père, tu te dépêches sinon…
-…Sinon quoi ? Tu vas me taper ?! Si vous faîtes ça je partirais ! Je n’hésiterai pas ! Dit-elle avec aplomb, et cette fois vous ne me retrouverez pas !

Nous nous concertâmes du regard nous sentant pris au piège. Il fallait que cela cesse ?! Mais comment faire ?! Je n’aurais pas cru penser un jour la possibilité d’emmener ma fille à Amarok pour qu’il lui remette les idées en place car c'était lui qui représentait l'autorité. Et pourtant, en cet instant, cette idée m’avait traversé l’esprit.

-Bonjour la famille Piceaerd ! S’écrièrent soudain Yélana et Marraine Ylva.
-Bonjour tantine la moche ! Renchérit Iduna en lui tirant la langue, bonjour la naine affreuse !

Sans qu’on puisse la rattraper, la petite les bouscula et s’échappa enfin vers la liberté.

-Eh zut ! Grognai-je, Elysia ! Rattrape-là !

Mon mari s’exécuta alors que ma meilleure amie poussa un sifflement de compassion.

-Eh bah…Qu’est-ce qu’il lui arrive à votre fille ?! Demanda-t-elle, j’avais remarqué qu’elle était devenue une petite peste mais je n’imaginais pas que c’était à ce point-là !

Je lui répliquais aussitôt avec colère :

-Merci pour ton soutien !

Je fusillai ensuite ma Tante de coeur et ajoutai :

-Et merci pour le tien aussi !
-Moi je vous le dis depuis le départ que vous auriez dû être plus fermes avec elle ! Vous vous en prenez qu'à vous ! Après tout vu le prénom qu'elle a, elle ne pouvait pas avoir qu'un doux caractère ! Pouffa-t-elle.
-C'est vraiment dommage de ta part...Elle est de pire en pire et tu ne nous aides même pas ! Je suis au bord de la dépression ! Je ne sais plus quoi faire ! Si Maman et Papa étaient encore en vie, ils l’auraient recadré immédiatement cette diablesse !

Je serrais les points, prête à pleurer. Plus virulente que ma Marraine, ma meilleure amie retrouva alors un côté tendre et me prit dans ses bras. Je craquai contre elle alors qu’Elysia revint à la hutte…Sans Iduna.

-Je n’ai pas réussi à la rattraper ! Elle était déjà dans sa cabane et Courant d’Air n’a pas voulu coopérer avec moi, grogna-t-il furieux…Je te préviens à Noël cette année elle n’a rien !

Mon mari avait raison. Il ne fallait pas qu’on cède cette fois-là. Yélana nous observa tour à tour et un large sourire apparut sur son visage.

-Il n’y a vraiment pas de quoi rire ! Ronchonnai-je encore.
-Est-ce que tu te rappelles l’histoire du Père Noël et de la Mère Fouettarde que Marraine Helga nous racontait lorsqu’on était petits ? Demanda-t-elle.
-Oui ! Nous la connaissons très bien ! Nous te rappelons que nous sommes leurs descendants direct ! Renchérit Elysia avec férocité, et alors ? Qu’attends-tu de nous ?!
-Eh bien…Vous ne vous rappelez pas la peur que nous avions enfants dès que nous faisions une bêtise ! Nous pensions que c’était la Mère Fouettarde qui allait venir ! Tu te rappelles l’année où nous avions voulu aller en Arendelle ! ça avait été le pire moment de notre vie ! Et bien, nous allons qu’à faire pareil avec Iduna !
-Ah oui…Parce que toi, tu sais comment on trouve une légende visiblement, me moquai-je.
-Oh croyez pas ! C'est beaucoup plus simple à trouver que ce que vous pensez ! Surtout Emma...Quelle horrible bonne femme celle-là ! Maugréa bientôt Marraine.
-On a pas le temps de la trouver de toute façon Maman...Moi je pensai plutôt...A la reproduire ?! S’amusa-t-elle.

Elysia et moi écarquillâmes enfin de grands yeux intrigués.

-Que veux-tu dire ? Demandai-je pleine d’espoir.
-Tu ne t’es donc jamais déguisée Anna Piceaerd ?! Reprit-elle encore avec exaspération.
-Si…Bien sûr que si, répondis-je offusquée.
-Mais Yélana…Ne crois-tu pas que si Anna se déguise, la petite ne risque pas de la reconnaître ?! Renchérit Elysia…D’autant que je puis affirmer sans me tromper que c’est la seule ici qui a la chevelure rousse !
-Certes, maugréa ma meilleure amie en réfléchissant.

Nos regards fléchirent alors vers sa mère qui se rembougrit tout de suite:

-Ah non ! Moi je suis là pour réparer les bêtises pas en créer de nouvelles !

Mon mari regarda alors son ancienne fiancée avec amusement et répliqua :

-Bien, puisqu'on a pas le choix...Je pense que tu vas devoir t’y coller Yélana !
-Qui ça ? Moi ? Grogna-t-elle.
-Tu passes plus inaperçue, sans vouloir te manquer de respect, insista-t-il avec malice.
-Ah bah merci ! C’est toujours gentil ! Le gronda-t-elle, voilà pourquoi je n’aurais jamais pu t’épouser !

Ils éclatèrent de rire alors que je balayais au mieux les années qu'ils avaient passé ensemble aux Terres Gelées pour ne pas laisser la jalousie m'envahir. Je conclus ensuite :

-Hum...Hum...On pourrait revenir au sujet principal...
-Bien sûr ma Anna d'amour, reprit mon mari en m'enrôlant dans ses bras protecteurs.
-Mettons en place le stratagème ce soir et prions pour que notre fille retrouve la raison, conclus-je solennellement.

Nous nous offrîmes une poignée de mains tous les trois en guise de pacte, pendant que Marraine s'en retourna à son travail d'historienne.


****


Il faisait nuit et frais. Je venais d’arriver avec trois couches de vêtements que Yélana devait porter en guise de Mère Fouettarde. Iduna était rentrée à la maison peu après notre altercation et elle s’était enfermée dans sa chambre, de sorte que nous ne l’avions pas revu de l’après-midi. Cela nous avait arrangé car nous avions pu réfléchir à notre plan.
Je tapai donc à la hutte d’Amarok et attendis devant la porte.

-Quel manque d’éducation ! En être arrivé à ça ! Vous êtes tombés bien bas ! Se moqua le chef, vous me l'auriez amené pour que je lui mette une fessée magistrale et le tour était joué !
-Tu aurais vraiment réussi à faire cela jeune homme ? L'interrogea immédiatement Marraine.

A ma grande surprise, le visage de cet andouille se déconfit et il bredouilla:

-S'il l'avait fallu Tatie oui...Enfin...Non...
-Voilà...Nous nous passerons donc de tes commentaires et je te rappelle que c’est ta femme qui a eu l’idée ! Maugréai-je alors qu’elle arriva enfin.
-Je me sens ridicule ! C’est la dernière fois que je vous rends service ! Cria-t-elle.
-Je te trouve parfaite ! On y croirait vraiment ! M’écriai-je sincère tout en mettant un léger coup de pieds à notre petite tante qui eut du mal à cacher son rire.

Faisant abstraction de sa mère, Yélana m’adressa un sourire qui ressembla plutôt à une grimace à cause des fausses rides et nous retournâmes près des rives. Nous n’étions pas encore entrés que nous entendions de nouvelles remarques désobligeantes de notre fille :

-Maman tu es vraiment méchante ! De toute façon la Mère Fouettarde elle te voit aussi ! Tu n’auras pas de cadeaux !
-Tu es sûr que tu ne regrettes pas de l’avoir faite ?! Grommela Yélana à mon égard.

Je me mordis la langue pour ne pas répondre un "oui" qui serait sorti du cœur. Ce n’était pas vrai en plus dans le fond. J’aimais ma fille autant que ma femme, combien même elle demeurait compliquée.

-C’est le moment de rentrer là non ? Demanda-t-elle bientôt.
-Oui ! Il est temps ! Déclarai-je sortant de mes pensées.

Je déboulai en premier dans la hutte et profitais qu’Iduna ne le voit pas pour éteindre les bougies. La nouvelle cheffe entra alors à son tour en profanant d’une voix d’outre-tombe :

-J’ai entendu des gémissements plaintifs par ici ! Qui donc vient troubler mon repos ?!
-Non mais vous la prenez vraiment pour une idiote, elle va jamais gober ça, grommela à nouveau Marraine alors que je lui jetai un regard noir.

Notre Ange de l’Air garda un aplomb non commun pour une petite fille de cinq ans même si son visage blanchit d’un coup. Elle se retourna vers Anna et s’écria en la pointant de son doigt :

-Ah bah tu vois ! Je te l’avais dit qu’elle viendrait ! La méchante dame est là, madame la Mère Fouettarde !

Yélana s’approcha d’une drôle de démarche à cause de son dos qui était voutée et répliqua à mon Ange qui se retint de rire :

-Es-tu bien Iduna Piceaerd, jeune demoiselle ?!

Le sourire triomphant disparut pour de bon du visage de notre fille alors qu’Anna répondit :

-Non…Si vous la cherchez elle est ici !

La cheffe Coudrier se tourna alors violemment vers elle et renchérit en mettant deux poings sur ses hanches :

-Ainsi donc ! Tu me mens en plus !
-Laissez-moi ! Je n’ai rien fait ! S’écria-t-elle en sanglotant.

Elle perdit de son assurance et voulut se réfugier contre moi en pleurant :

-Papa…Protège-moi s'il te plaît ! Appelle ton ancêtre !

Je la repoussai avec fermeté et déclarai :

-Il me semble que Maman et moi t’avions prévenu qu'Emma Piceaerd viendrait si tu ne nous obéissais pas.

Sans attendre, Yélana l’empoigna un peu fort et renchérit :

-Alors jeune Iduna Piceaerd, raconte-moi pourquoi je suis ici !
-Mais je ne sais pas moi, mentit la petite dans un premier temps.

La cheffe ajouta alors d’une voix impatiente :

-Oh…Ne me mens pas ! Je sais déjà tout ! Mais je veux l’entendre de ta bouche !

Le visage de notre Ange de l’Air devint rouge alors que des larmes de colères coulèrent enfin sur ses joues. Elle finit par dire d’une voix énervée :

-J’ai…J’ai été…Une vilaine petite…Fille avec Papa, Maman, Tonton Amarok, Tantine Yélana, Grande Marraine et tous les adultes…Je leur ai mal parlé…Et je ne veux pas faire mes leçons…

Yélana se tourna alors vers nous pour avoir notre approbation et nous acquiesçâmes de la tête. Elle se radoucit ensuite et se pencha vers notre enfant avant de reprendre :

-Jeune Iduna Piceaerd…Si tu consens à ne plus recommencer à être une vilaine petite peste, à être plus obéissante et à mieux parler aux grands mais surtout à tes parents, sache que Pierre Sappos le verra également…Mais il faut que tu le dises sincèrement sinon tu n’auras que du charbon.

Les larmes redoublèrent dans ses yeux et cela me fendit le cœur même si ça s’avoua efficace. En quelques secondes, notre fille nous ramena l’un contre l’autre et elle réclama un câlin avant de nous embrasser et de dire :

-Pardon Papa…Pardon Maman…Je promets d’être la petite fille la plus gentille du monde à partir de maintenant.

Elle nous embrassa encore alors que Yélana réclama à nouveau son attention en murmurant cette fois d'une voix radoucie:  

-Bien…Cela a l’air d’être vraie…Surveille bien tes souliers la nuit de Noël, à présent je vais me retirer car j’ai d’autres enfants qui doivent se faire tirer les oreilles ! Au revoir jeune Iduna Piceaerd !

Notre fille resta calée de peur contre nous jusqu’à ce que Yélana quitte la hutte. Ce fut un succès pour la plupart des promesses même si l’apprentissage des leçons demeurait encore et toujours sa bête noire.


Dernière édition par Ansa le Lun 12 Juin 2023, 18:54, édité 3 fois

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Ven 17 Déc 2021, 14:08
17 décembre : La tournée des jouets :


Anna a 24 ans et Elysia 26 ans. Le chapitre se déroule après le chapitre 21 de Retour vers le passé 3.


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J’étais en train de préparer à manger quand Iduna déboula dans la salle à manger avec la tête qu’elle faisait quand elle voulait me poser une question importante. Et cela ne loupa pas.

-Maman…Comment le Père Noël il fait pour ramener les jouets à tout le monde en une seule nuit ? Déblatéra-t-elle.

Voulant réfléchir à une réponse possible, je répondis à mon tour par une question :

-Oh…Euh…Pourquoi me demandes-tu cela mon Ange de l’Air ?

Contrariée par ma demande elle s’écria :

-Bah Béata elle a dit que ce n’était pas possible que le Père Noël puisse faire toutes les maisons de la terre en une nuit et que cela voulait probablement dire qu’il n’existait pas.

Je laissais ma cuillère en suspens dans le ragoût de renne et essayai de ne pas réagir à chaud avant de reprendre :

-Comment Béata pourrait-elle être au courant d’abord ?
-Bah elle aurait demandé à sa madame Nattura qui n’a pas su lui dire alors elle a interrogé Laïka qui lui a dit ça…Alors je voulais savoir si c’était vrai Maman !

Je me sentis tout de suite prise au piège. Je croisais le regard d’Elysia qui se fit tout petit en posant les assiettes sur la table et une idée germa soudain dans mon esprit :

-Oh…Eh bien sache que Béata et Laïka sont des Nattura...Elles n'entrent pas dans la famille Piceaerd et encore moins celle des Sappos. Elles n'en connaissent pas les secrets par rapport à Papa et moi...Oui...Je connais le secret mais je n'ai pas trop le droit de te le dire normalement...Mais puisque tu insistes...C’est très simple mon Ange de l’Air ! Déjà le père Noël doit se répartir la tâche avec la Mère Fouettarde ! Ensuite il faut savoir que ces deux personnes sont des Northuldra ! Et que par conséquent, ils utilisent des rennes magiques.
-Des rennes magiques ?! Répétèrent en même temps les voix de d’Elysia et Iduna, mais comment c’est possible Maman ? Est-ce qu’il en existe encore aujourd’hui ? C’est quoi leur puissance ?  Elle vient d’où ?!

Je fis les gros yeux à mon mari pour ne pas qu’il lâche une grossièreté et essayai de répondre dans l’ordre :

-Alors…Oui…Mais non…Enfin…Nous ne savons pas si y en a encore qui ont des pouvoirs magique…Mais je suppose que oui puisque les rennes ne sont pas éternels…Il faut donc les remplacer.
-Ah bon ? Mais pourquoi le Père Noël et la Mère Fouettarde ils ne meurent pas eux, alors ?! Renchérit ma fille alors que son esprit réfléchissait.

Elysia se retint de rire. Ne trouvant pas d’autres idées, je répliquai :

-Eh bien, demande à Papa puisque c’est lui qui s’occupe des rennes avec Kanda et Tonton Amarok ! Ils les côtoient plus longtemps que moi donc il saura te dire s’il a vu des indices de son côté.

La petite opina aussitôt dans sa direction alors qu’Elysia me lança des yeux alarmants. Je fis celle qui ne le vit pas et distribuai mon ragoût.

-Alors Papa ?
-Eh bien…Si tu veux on ira voir tout à l’heure, répondit-il.

La petite battit des mains et s’emballa encore :

-Oui ! Et quand on aura trouvé le renne ! Il faudra attendre le Père Noël pour pouvoir faire la tournée avec lui !

Elysia n’eut pas le courage de lui dire non. Nous avions été trop loin dans notre fable tout comme Pieter l’avait été avec nous lorsqu’il avait raconté l’histoire du Nisse alors que nous étions petits.

-Je peux retourner jouer avec Béata maintenant Maman, s’il te plaît ? Renchérit alors notre fille.
-Oh oui mon Ange de l’Air ! File avant que je te kidnappe pour une nouvelle leçon de chamanisme, plaisantai-je.

Elle ne se fit pas prier et déguerpit alors que mon mari et moi restâmes silencieux.

-Je vais aller voir Mouna ! Finis-je par déclarer.
-Ah ? Pourquoi donc ma Anna d’amour ? Vous n’allez quand même pas vous prendre la tête pour une histoire qu’Iduna aura sans doute oublié en revenant ! Répliqua-t-il.

J’haussai un sourcil non convaincu et répondis :

-Tu as vu ce que tu viens de lui raconter ?! Tu n’échapperas pas à la tournée des jouets ! Il va falloir que les autres personnes du village jouent le jeu ! Quant à toi, tu feras office de Père Noël !
-Tu es gentille mais je n’ai pas autant de ventre ! Et pas de barbe blanche comme mon cher aïeul ! Déclara-t-il boudeur.

Je me rapprochais aussitôt de lui et lui délivrai un baiser avant de susurrer d’une voix sensuelle à son oreille :

-J’adorerais faire l’amour avec le Père Noël.

Il me rendit mon baiser avec beaucoup de langueur et chuchota à son tour :

-Hum…Vu sous cet angle-là…Je veux bien accomplir ce fantasme ma Anna d’amour.

Nous éclatâmes de rire avant que j’aille consulter la guérisseuse pour lui raconter toute l’histoire. Compatissante, elle m’aida à convaincre Yélana, Amarok et les autres villageois à récolter les cadeaux prévus pour les enfants de chaque famille. Nous cachâmes tout dans la grange de monsieur Coudrier supervisée par Marraine Ylva alors que j’envoyais un message par Courant d’Air à Pieter pour que lui et Runeard m’amènent un traineau d’Arendelle. Bien entendu ni mon frère ni le roi ne purent résister à ma demande et nous nous retrouvâmes bientôt avec un moyen de transport flamboyant qui avait été stocké près de la construction du barrage avant que la nuit avant Noël, Elysia et Kanda le rangent dans la grange. Nous plaçâmes ensuite tous les cadeaux à l’arrière du traineau et relançâmes Iduna sur l’idée car en quelques jours, elle était passée à autre chose.


***


La cérémonie du 24 au 25 décembre venait de finir et notre Ange de l’Air était loin de vouloir aller se coucher. Parée de sa sublime robe rouge en velours elle me tira sur le bras en disant :

-Tu n’oublies pas Papa ! Nous allons voir les rennes ! Et attendre le Père Noël ! Je lui ai préparé pleins de gâteau et un bol de lait !

Je la pris dans mes bras en lui embrassant la joue et renchéris :

-Je n’ai pas oublié ma Iduna. Tu vas partir en éclaireuse avec Maman pour trouver le renne spécial et je vais vous rejoindre d’accord ?

Ma fille quitta aussitôt mon bras pour s’agripper à Anna qui me lança un regard de consentement.

-J’arrive ma chérie, deux minutes, murmura-t-elle.

Elle s’approcha de moi et me chuchota :

-Ton costume est dans la chambre…A tout de suite…Père Noël... Marraine a dit qu'elle allait t'aider à l'enfiler.

Je rougis immédiatement et l’embrassai à pleine bouche alors que mes mains trouvèrent instinctivement le chemin vers ses hanches. Nous fûmes rapidement arrêtés par Iduna qui se plaça bientôt entre nous deux en criant :

-Ah non ! Pas de voyages astraux maintenant ! Moi je veux faire la tournée avec le Père Noël !

Elle tira encore sur la manche de sa mère et je les laissai s’en aller toutes les deux avant d’aller vite me changer à la hutte. Anna m’avait préparé un coussin pour que je le coince devant mon ventre et paraître plus ventripotent. J'eus un peu de mal pour le faire tenir et plaçai enfin le pantalon pour le caler.

-Tu fais honneur à ta belle-mère ! Pour sûr ma Grosse Gaga n'aurait pas eu besoin d'oreiller, elle, pouffa ma petite tante.

-Hahaha très spirituel Marraine... Moi ce que je vois c'est que Pieter aurait pu choisir une autre couleur…Il ne n’aime pas vraiment pas…On dirait un clown dans cette tenue rouge, maugréai-je.

-Couleur de la passion... Tu remercieras ton beau-frère quand tu te retrouveras entre les jambes de ta bienaimée ! Renchérit-elle.

Les joues en feu, Je m’inspectai dans le miroir et grognai encore le temps d’enfiler la fausse barbe blanche. Je ne pus m’empêcher de me trouver ridicule.

-Allez ! Elysia ! C’est pour Iduna ! Me réconfortai-je.

-Crois-moi tu es parfait joli coeur ! S'exclama encore ma petite tante en m'embrassant la joue.

Je maudis un peu ma fille, le temps du trajet. Quand j’arrivais dans l’enclos de Kanda, Iduna et Anna étaient agglutinées autour d’un renne. J’entendis notre Ange de l’Air lui dire :

-Tu vois Maman ! ça ne peut être que celui-là qui est magique ! Tu as vu la tâche en forme d’étoile qu’il a sur le nez ! C’est signe qu’il a des pouvoirs.

Mon Ange Rousse qui venait de me repérer, renchérit :

-Eh bien il n’y a qu’un seul moyen de le savoir…Oh ! Mais regarde qui a l’air de penser comme toi !

Iduna se retourna et poussa des yeux émerveillés avant de reprendre :

-Oh mes aïeux ! Maman ! Maman ! C’est le Père Noël ! Il est vraiment là devant moi ! Il faut aller prévenir Papa ! Il va le rater ! C'est son ancêtre tout de même !  

Je me penchai aussitôt au-dessus d’elle et pris une voix bourrue avant de répondre :

-Inutile d'aller voir mon ascendant jeune demoiselle, nous nous sommes déjà rencontrés. Bonjour à toi Jeune Iduna Piceaerd ! Il paraît que tu m’as cherché et que tu as douté de moi ?!

La petite blanchit avant de murmurer :

-Oh…Euh…Oui, je ne savais pas que tu existais parce que je ne pouvais pas te voir Père Noël ! Mais heureusement Papa et Maman m’ont rassuré ! Ils m’ont dit que je pourrais faire la tournée avec toi !

J’ouvris aussitôt de gros yeux en essayant d’être le plus naturel possible et m’avançai vers Anna en répétant :

-Ah bon ? Maman a dit ça ? C’est interdit normalement madame Anna Piceaerd ! Dois-je appeler la Mère Fouettarde pour que cela te serve de leçon ?!
-Hum…Je préfère largement avoir une leçon de vous à votre retour Père Noël ! Souleva-t-elle avec un clin d'oeil alors que j’étais heureux d’avoir la barbe pour me cacher mon visage rouge.

Iduna ne comprenant rien à nos sous-entendus coquins renchérit alors :

-Alors ça veut dire que je ne peux pas venir avec toi ? Pourquoi c’est aussi injuste ? En plus on t’avait trouvé un renne magique !

Je l’observais longuement avant de lui tendre ma main gantée et lui intimai :

-Bien…Je vais faire une exception pour toi dans ce cas, jolie demoiselle, tu vas être mon assistante pour cette soirée. Montre-moi donc ce cervidé particulier.

Je découvris Anna attendrie par mon initiative et je n’en fus que plus amoureux. Je jouais le jeu en buvant et grignotant ce que ma fille m’avait préparée. Puis je menai le renne auprès des autres qui avaient été attachés au traineau pour l’occasion. Tout ce beau monde attendait sagement dans la grange de Kanda. Les yeux émerveillés d’Iduna en voyant l’attelage en valait la peine.

-Whoua ! Y a beaucoup de cadeaux ! Clama-t-elle, comment on va faire pour savoir à qui appartient quoi ?

Je sentis la panique dans sa voix et répliquai alors :

-Ne t’inquiète pas Petit Ange de l’Air ! Ta Mère…Enfin la Mère Noëlle a tout prévu.

Anna faillit éclater de rire à ce nouveau surnom tandis qu’Iduna attendit inlassablement la réponse. Je finis par sortir une liste de ma poche et la lui montrai.

-Voici pour ton village !

Elle me l’arracha des mains et afficha un sourire de défis en reprenant :

-Bien, alors qu’attendons-nous ?

Je l’invitais à s’assoir dans le traineau et Anna lui fit les dernières recommandations avant d’aller se coucher. Iduna s’appliqua pendant toute la tournée. Elle essaya de se faire la plus discrète possible en entrant dans chaque maison de la hutte pour déposer les présents. Je l’aidais quand il y en avait beaucoup comme ce fut le cas chez Mouna par exemple.

-Pfff…Je croyais qu’Andréas aurait du charbon, lui ! Maugréa-t-elle bientôt.

Je fus obligé d’être surpris même si je fus atteins d’un fou rire et je rétorquai :

-Attention jeune Ange de l’Air ! On a dit pas de vilaines pensées !

Les joues d’Iduna devinrent toutes roses avant qu’elle ajoute :

-Oui, pardon…Je m’excuse Père Noël.

Nous terminâmes la tournée par notre hutte et à ma grande surprise, ma fille remonta bientôt dans le traineau.

-Bah ne fais pas cette tête-là Père Noël ! Maman a dit qu’on ferait la tournée complète du monde entier tous les deux ! S’écria-t-elle.

Je maudis Anna avant de continuer à jouer le jeu. Je répliquai :

-D’accord, repose-toi à côté de moi en attendant que nous arrivions au prochain village.

Elle s’exécuta sans trop de difficultés alors que j’avais déjà remarqué que ses yeux se fermaient peu avant que nous arrivions près de notre maison. Elle lutta jusqu’à ce que nous arrivions aux Plages Grises. Elle s’endormit ensuite comme une masse et je fis bien attention à elle en la ramenant au bord des rives.
Anna qui elle cependant ne dormait pas, m’aida à la réceptionner le temps que je retourne déposer le traineau dans la grange de Kanda Coudrier.

-tu es sûr que tu ne veux pas qu'on aille vous la chercher ? Me précisa Marraine Ylva, comme ça vous serez tranquilles!
-Non. C'est gentil mais tu vas plus la réveiller qu'autre chose, répondis-je.
-Bien dans ce cas je criez pas trop fort ! À tout de suite, conclut-elle avec un coin d'oeil.

Je lui tirai la langue amusé et répartis. Anna m’attendait plus belle que jamais quand je quittais enfin mes chaussures.

-Tu es sous le gui ! Précisa-t-elle en me sautant dessus pour me voler un baiser.

Je le prolongeai tout en empoignant ses fesses pour la soulever et la menai directement à la chambre. Ma femme ne résista pas à une punition érotique et une autre nuit magique commença.


Dernière édition par Ansa le Lun 26 Juin 2023, 23:10, édité 3 fois
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Sam 18 Déc 2021, 21:25
18 décembre : Les Arendellien s’invitent à Noël :


[Ansa's Stories] Retour vers le passé : Les Amants de l'Avent : Attention contenus matures:  Captur17


Anna a 25 ans et Elysia 27 ans. Le chapitre se déroule après le chapitre 21 de Retour vers le passé 3.
 
J’étais en train de surveiller les cuissons du ragoût et des biscuits du four. J’étais énormément stressée par ce repas de Noël. J’avais l’impression qu’il n’y avait pas assez de sauce, que la viande était sèche, que les gâteaux sentaient le brûlé. Et pour couronner le tout, Iduna qui d’habitude voulait tout le temps aller jouer dehors avec Béata, était aujourd’hui dans mes pattes.

-Maman comment je peux me rendre utile ? Bouda-t-elle du haut de ses sept ans.
-Je n’ai pas besoin de toi ma chérie, j’ai encore beaucoup de choses à faire ! Le ménage par exemple ! Et il faut que je me change ! La table n’est pas mise ! Et ton père qui est dieu ne sait où ! Grommelai-je stressée.

La petite trépigna d’impatience et vint vers moi.

-Il est chez Grande Marraine et c'est pour ça que justement, je suis là moi Maman ! Insista-t-elle en me barrant le passage, je peux t'aider !
-Attention ! Tu vas te brûler ! Criai-je en l’éloignant par la manche de la marmite.

Loin de s’offusquer, elle fit preuve de bonne volonté et alla prendre le balai. Elle commença le ménage à sa façon. La poussière bien que minime vola à travers la pièce se répandant même jusque dans le chaudron et sur la table.

-Iduna…Iduna…Iduna arrête ! Bon sang ! La grondai-je en m’étouffant avec les moutons.

Je lui arrachais bientôt le balai des mains et elle me fusilla du regard.

-Et si tu te rendais déjà chez Madame Nattura ? Repris-je en me radoucissant.
-Béata et Andréas n’ont pas fini leurs devoirs, répondit-elle boudeuse...Enfin ça c'est ce qu'ils prétendent parce que je sais qu'ils se cachent pour s'embrasser.

A un autre moment j'aurais trouvé cela mignon mais aujourd'hui j'étais pressée. Aussi je répétai avec un manque de patience :

-Que dirais-tu de faire un beau dessin pour le roi Runeard dans ce cas ?

Iduna tapa un peu du pieds et marmonna pour elle-même :

-A quoi bon ? Puisque de toute façon je ne pourrais pas lui donner en main propre…

Je demeurais silencieuse sachant qu’elle avait amplement raison. Sa colère disparut immédiatement et elle tenta à nouveau :

-Laisse-moi t’aider à mettre la table Maman, ça je sais faire !

Voyant qu’elle ne lâcherait pas l’affaire, je lui indiquais alors :

-Bien…Si tu le désires mon Ange de l’Air…Les cinq nappes blanches et les couverts sont sur le buffet.
-Super ! Je m’y mets Maman ! Clama-t-elle.

Je sentis bientôt une odeur de cramée et courus jusqu’aux biscuits que j’avais oublié en étant distraite par Iduna. Je me maudis intérieurement en essayant de rattraper mon coup par un enrobement de chocolat. Je ne manquais pas de jeter un coup d’œil inquiet en direction de ma fille pour vérifier qu’elle s’en sortait bien. Elle eut du mal à bien placer les deux premières nappes et poussa un énorme soupir en voyant qu’il en restait trois.

-Tout va bien mon Ange de l’Air ? Demandai-je voulant l’éloigner pour être plus réactive.
-Oui, oui Maman, répondit-elle ne voulant pas être défaitiste, c’est obligé de mettre les autres nappes ?
-Bien sûr ma chérie, c’est pour représenter les cinq esprits, expliquai-je.

Elle ronchonna mais continua à dresser la table avec maladresse. Pendant ce temps-là, je laissais refroidir mes biscuits sur le côté et passai le balai avec plus d’efficacité que ma fille. Une fois qu’elle réussit à placer les cinq nappes, elle mit enfin les assiettes, les fourchettes, couteaux et cuillères ainsi que les verres.

-C’est bon comme ça Maman ? Finit-elle par demander.

J’observais rapidement la table et hochai la tête. Puis, mettant le ragoût sur feu doux, je repris alors :

-Mon Ange de l’Air, je reviens, je vais me changer, tu essayes de décorer un petit peu les emplacements avec des fleurs le temps que je finisse d’accord ?
-Oui ! S’exclama-t-elle alors que je souris en étant légèrement détendue.

J’allais aussitôt enlever mon tablier de travail et finalisais ma robe de cinquième esprit qui m’allait toujours à la perfection malgré les années qui défilaient. Puis je défis mes tresses et laissai mes cheveux tomber en cascade jusqu’à mes reins. J’attachais ensuite deux demi-tresses derrière mon crâne et m’accordais même un peu de maquillage sur les cils, les joues et la bouche. J’étais donc en train de me pomponner en m’appliquant du rouge à lèvres quand un bruit de verre cassé me fit sursauter. Oubliant le trait qui avait dévié sur ma joue, je retournai vers la salle à manger telle une furie.

-Mon Ange de l’Air qu’as-tu fait ?! Demandai-je en contenant ma colère.
-Je…J’ai cassé un verre…Bredouilla-t-elle en devenant rouge de confusion.

Je la fusillai du regard et manquai de déverser ma rage verbalement en voyant l'ornement coupant qui gisait au sol.

-Par…Pardon Maman, pleura-t-elle.

Elle resta distante par précaution pendant que j’analysais les bouts de verre.

-Je…Je vais ramasser Maman, ajouta-t-elle d’une toute petite voix.
-Non ! Arrête ! Tu vas te blesser ! Grognai-je, file dans ta chambre, je termine le tout.

Elle se frotta vigoureusement ses mains sur sa tunique pour montrer qu’elle était en colère d’avoir échoué et je la vis s’éclipser. Je soufflais un bon coup, réfléchissant à comment j’allais arranger les dégâts. Je ramassai d’abord les gros morceaux avant d’être plus méticuleuse avec les plus petits. J’avais donc tous les bouts dans ma main gauche quand je sentis une tape sur les fesses. Je poussais un cri avant de fermer le poing par réflexe. Le sang coula immédiatement alors que je me retournais vers Elysia avant de me relever furibonde.

-Tu as de la chance que j’ai du verre dans les mains sinon tu t’en serais prise une ! Criai-je contrariée.

Mon mari blanchit et s’aperçut enfin des dégâts.

-L’œuvre d’Iduna ! Ajoutai-je alors qu’il n’avait rien dit, le roi Runeard et Pieter vont arriver d’un instant à l’autre ! Et j’ai l’impression d’avoir encore mille choses à faire !
-Assieds-toi, je vais t’aider ! Clama-t-il.

Il s’occupa de ramasser les derniers débris pendant que Béata et Andréas arrivèrent enfin pour venir chercher notre fille. Marraine Ylva quant à elle, inspecta le nombre de couverts avant d'ajouter :

-je vois que t'as pas mis mon assiette... Je pensais pourtant être invitée pour pouvoir mettre dans mes essais que les arendelliens ont visité La forêt enchantée aujourd'hui !

-Non Marraine on a déjà bien assez de monde... Je te le temoignerai !

Un peu déçue, elle ronchonna un :

-Parfait ! À tout à l'heure.

Puis elle s'en alla.


****


Il n’y avait plus de danger sur le parterre de la hutte. J’avais remplacé à la va-vite le verre et baissé le feu du ragoût en le tournant un peu pour ne pas qu’il brûle. Puis j’avais été cherché un linge mouillé pour nettoyer le trait de maquillage du visage d'Anna ainsi que des pansements pour pouvoir soigner sa main.

-Serre plus fort si tu veux, maugréa-t-elle.

Elle soupira et ajouta alors :

-Rien ne se passe comme prévu, je le crains…Comment est-ce que je vais servir les invités à présent avec cette main bandée ?!
-Je t’aiderai, lui assurai-je, je ferai bien attention à ne pas renverser le ragoût.

Même si j’en aurais bien mis sur l’autre andouille qui te tourne autour, pensai-je très fort.

-Merci Elysia, murmura-t-elle, même si quand on y réfléchit c’est ta faute si je suis indisposée.

Elle me sourit et je répliquais :

-Puis-je trouver comment me faire pardonner ?

Je remontais alors mes mains le long de son jupon et touchai avec grâce la chair tendre de ses jambes. Une sensation bien connue se répandit aussitôt à travers mon corps et j’embrassais son cou pendant que la fièvre du désir était en train de monter.

-Tu ne crois pas que nous avons le temps pour un voyage astral madame Piceaerd ? Demandai-je soudain excité.

Anna me réclama un autre baiser qui était une réponse évidente à notre envie pressante. Je la pris immédiatement dans mes bras et la portai jusqu’à la chambre quand nous entendîmes un raclement de gorge à l’entrée de la hutte. Nous devînmes rouge pivoine en apercevant le roi Runeard et Pieter sur le pas de la porte.

-Bonsoir à vous Sir Elysia ! Mes hommages Lady Anna !

Mon Ange s’échappa alors de mes bras et s’épousseta la robe en allant faire une révérence. Elle déclara ensuite :

-Bienvenue dans la Forêt Enchantée, je vous en prie, entrez !

Elle alla embrasser son frère qui s’avança d’un pas ému. Il vint me serrer la main par politesse et nous les laissâmes se placer où bon leur semblait.

-C’est vraiment une sublime petite maison Lady Anna ! Je ne vous l’avais pas dit la dernière fois que nous étions venus compte tenu les circonstances…

Parler de la mort d’Helga et Olaf comme entrée en matière...Est-il vraiment sûr ? Je lançai un regard à mon Ange qui ne sembla pas offusquée mais qui me fit plutôt signe de servir le ragoût.

-Votre assiette roi Runeard ? Demandai-je en lui tendant la main.

Ce gros plein de soupe ne m’accorda même pas un regard se contentant d’observer les moindres faits et gestes de ma femme. Je bouillonnais intérieurement fournissant un effort surhumain pour ne pas quitter la table, tellement j’étais jaloux. Je l’avais promis à Anna. J’eus la louche un peu lourde sur son assiette espérant ainsi qu’il s’empiffrerait assez pour avoir rapidement envie de dormir. Hélas, le roi Runeard tenait bon et continuait de discuter avec force avec Anna ignorant totalement Pieter qui semblait mal le prendre aussi :

-Et donc ? Vous avez vraiment bousculé vos festivités habituelles pour pouvoir nous faire honneur ? C’est bien dommage j’aurais bien aimé vous voir à l’œuvre pendant votre cérémonie de minuit…Pendant que vous Sir Elysia vous…Vous auriez fait quoi oh fait ?!
-J’attends sur le banc avec le peuple…Ou bien j’assiste Anna, expliquai-je.
-Ah d’accord…Mais vous Lady Anna vous m’auriez accordé une danse ensuite…Enfin si vous aviez voulu bien sûr ! Continua-t-il.
-Oh…Euh…ça aurait été avec plaisir en effet, bafouilla-t-elle.

Je plantais un peu trop fort ma fourchette dans l’assiette à la réponse faisant crisser les dents de tout le monde.

-Elysia…Il y a un problème ? Souleva Pieter qui s’amusait de la situation.
-Non, dis-je avec fermeté.

Mon beau frère n’en eut rien à faire de la réponse, à la place, il s’écria à nouveau à l’adresse de mon Ange :

-Hum…Ce ragoût est un délice petite sœur ! J’ose même dire qu’il est meilleur que celui de Maman !

Son regard s’assombrit à la remarque et elle renchérit :

-Il sera difficile d’en faire une comparaison maintenant.

Oh ce tacle ! Dans ta tête Pieter ! M’amusai-je en ayant du mal à cacher mon sourire. Nous avalâmes notre ragoût alors que Runeard répliqua :

-Je suis encore navré pour le sort funeste de vos parents, je suis sûr que de là où ils se trouvent, ils doivent être en paix à présent.

Mais était-ce possible d’être aussi lèche-botte ?! Et en plus mon Ange sembla apprécier sa remarque. Elle me jeta à peine un regard pour me dire de distribuer les biscuits et approcha sa main de celle du roi qui lui prit de compassion.

-Oh…Mais je vois que vous vous êtes fait mal, murmura-t-il en lui caressant la paume, laissez-moi vous faire un baise-main magique.

Du calme Elysia...Du calme...Un crime de lèse-Majesté n'est pas recommandé...Je n’allais pas tenir jusqu’au bout, j’allais exploser…Ce n’était pas possible. Je posai l’assiette brutalement sur sa place, séparant leur main. Les biscuits se cassèrent alors qu’Anna me lança un regard furieux. Je me radoucis et la servis Pieter et elle.

-Hum…Ces mets sont exquis ! Vous voyez qu’on peut faire des choses merveilleuses avec le chocolat ! S’écria encore le roi.

Comme badigeonner le corps de sa femme et le léchais jusqu’à sentir sa peau s’hérisser de plaisir pour qu'elle soit pleinement offerte à vous ensuite ?! Pensai-je avec force. C’était la première remarque plaisante de la soirée. Je me détendis peu à peu en me raccrochant aux visions de nos ébats et terminai mes gâteaux dans un silence religieux.

Anna eut l’idée ensuite de leur faire visiter la maison et Runeard fut sincèrement impressionné.

-Peut-être pourrais-tu nous héberger petite sœur ? Tu as assez de place après tout ! Déclara soudain son frère.
-C’est vrai que c’est tentant ! S’exclama à son tour Runeard.

Non mais puis quoi encore ?! Je lançais un regard de détresse à Anna qui s’écria :

-Ce serait avec plaisir mais je vous rappelle que je ne souhaite pas qu’Iduna revoit Pieter. Alors je vais plutôt vous proposer du thé à la place.
-Ce sera parfait Lady Anna, sourit le roi.

Je poussais un soupir de soulagement et nous terminâmes le repas par une bonne boisson chaude. Puis ce fut l’heure des au revoir et Runeard déclara :

-Encore merci pour ce repas excellent Lady Anna ! C’était vraiment exceptionnel ! Vous êtes la bienvenue en Arendelle quand vous voulez…Enfin avec Sir Elysia bien entendu !

Il lui fit un baise main alors qu’elle rosit et m’accorda une poignée de main que je lui écrasais en lui adressant un beau sourire. Pieter se chargea ensuite de la prendre dans ses bras sans m’accorder un regard. Ils s’en allèrent ainsi alors qu’Anna se rapprocha de moi.

-C’était une belle soirée, n’est-ce pas mon Elysia ? Murmura-t-elle.

J’hochai la tête et lui entourai l’épaule avant de chuchoter :

-Que dirais-tu d’une belle nuit à présent ?

Anna acquiesça et m’embrassa en concluant :

-Mon corps est tout à vous monsieur Picard...

-Et les jumelles de Marraine déjà opérationnelles sur son nez, susurrai-je.

Nous éclatâmes de rire avant que je ne lui empoigne déjà les seins. Nous partimes enfin dans la chambre.


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Sam 18 Déc 2021, 23:43
19 décembre : Baisers sous le gui :


Anna a 26 ans et Elysia 28 ans. Le chapitre se déroule après le chapitre 21 de Retour vers le passé 3.


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Nous observions Yélana et Amarok qui faisaient l’ouverture de bal. Elysia me passa progressivement la main sur les fesses alors que nous nous étions aimés en allant nous doucher juste avant d’enfiler nos plus beaux costumes pour le 24 décembre.

-On ne sait toujours pas où est Iduna, lui murmurai-je en lui embrassant le cou.
-Sans doute en train de jouer avec Béata comme à son habitude…Commença-t-il.

Je le coupais avant qu’il termine sa phrase et lui montrai soudain la meilleure amie de notre Ange de l'Air et Andréas qui étaient venus se rajouter au couple des chefs. Mon jeune frère et la fille Nattura étaient étroitement liés laissant flotter un puissant parfum d’amour naissant.

-Je te parie une nuit complète qu’ils s’embrassent sous le gui avant la fin de la soirée, souleva mon mari.

-Pari tenu, m’amusai-je, cela fera plaisir à Marraine Ylva !
-Et comment ! S'écria-t-elle en arrivant derrière nous, bien que vous m'ayez déjà offert un spectacle alléchant tout a l'heure !

Nous éclatâmes d'un rire gêné alors que notre petite tante ajouta :

-Et je sais aussi où est notre jolie Iduna mais j'ai promis que je ne vous dirai rien.

Un peu déçue je me tournai à nouveau vers Elysia et demandai en lui faisant les yeux doux :

-Oh... Puisqu'il en est ainsi...Dans ce cas a en attendant m’inviteriez-vous à danser monsieur Piceaerd ?
-Roulez jeunesse pendant que je me repose mes doigts avant le deuxième round, minauda Marraine.

Nous pouffâmes en même temps. Puis mon mari ne s’en fit pas prier. Oubliant complètement qu’il y avait du monde qui pourrait potentiellement nous regarder, il m’empoigna par la taille et me ramena au centre de la piste. Il s’était amélioré depuis notre enfance. Il ne me marchait plus sur les pieds. Je repensais à nos heures de bals petits et je souris de nostalgie.

-Combien de danses m’accordes-tu avant que je puisse aussi aller t’embrasser sous le gui ? Demanda mon mari joueur.
-Tout dépendra du type de danse que nous aurons le plaisir de partager, répondis-je…Si je peux me fondre contre ton torse alors que tu m’entoures de tes bras protecteurs en me respirant dans les cheveux, je pourrais en faire une dizaine.

Elysia confirma par un signe de tête et nous continuâmes à valser attendant désespérément des pas plus intimistes. Après plusieurs rondes effectués dans un rythme parfait mais mécanique, Il reprit :

-Ou bien on pourrait directement improvisés notre danse en allant nous réfugier sous le gui comme nous l’avions fait enfant ?
-C’est une excellente idée monsieur Piceaerd ! Répondis-je en l’entraînant.

Nous débarquâmes sous les plantes vertueuses en ayant retrouvé une envie d’adolescents.

-Faisons notre souhait d’abord ! Ordonna-t-il.

Je priais pour que notre famille s’agrandisse sans qu’il n’y ait d’autres problèmes puis j’attendis qu’Elysia fasse le sien. Quelques minutes plus tard, il m’enlaça de nouveau la taille et me prit la tête entre ses mains.

-Pourrions-nous passer aux choses sérieuses maintenant Madame Piceaerd ? Murmura-t-il.

Je pouvais sentir son souffle à quelques centimètres de ma bouche et en frémis de plaisir.

-Mes lèvres sont toutes à vous Monsieur Piceaerd, lançai-je avec délicatesse.

Sans attendre, mon mari me sauta dessus. Il s’en empara par de petits baisers doux se contentant d’y aller crescendo. Au début seule la pression de ses lèvres contre les miennes était présente avant que petit à petit, il les entrouvre pour me délivrer un baiser plus savoureux. Plus prolongé. Je m’accrochais à sa nuque alors que ses mains se perdaient sous ma masse de cheveux. Nous nous arrêtâmes quelques instants pour qu’il me demande :

-En veux-tu encore ma Anna d’amour ?
-Tu sais bien que je ne serais jamais satisfaite quand il s’agit de ton corps qui entre en contact avec le mien, susurrai-je.

Je lui tendis à nouveau ma bouche et il recommença son exploit en y mettant toujours autant de douceur. Ses lèvres écartèrent bientôt les miennes et nous passâmes à un niveau d’embrassade d’au-dessus accordant enfin l’union de nos langues à la perfection. Pendant plusieurs minutes, ce fut un jeu mutuel entre son organe buccal dans mes joues et inversement. Ce fut ensuite à mon tour d’explorer ses parcelles doucereuses, de sentir ses gencives et ses dents palpant avec finesse les miennes pour essayer de dénicher un recoin que nous n’aurions pas encore trouvé après plusieurs années de mariage.

Nous finîmes par nous relâcher et restâmes silencieux, les yeux fermés, l’un contre l’autre. Mon cœur cognait fort dans ma poitrine alors qu’Elysia revint à des baisers beaucoup plus prudes pressant rapidement mes joues et mon front avant que son nez ne joue avec le mien pour m’en accorder un esquimau.

-Celui-là c’est mon préféré, lui intimai-je.
-Ah bon ? Et pourquoi ça ma Anna d’amour ? Lança-t-il surpris.
-Parce qu’il vient de d’autres Terres Gelées ! M’écriai-je pour plaisanter.
-Tu as raison, concéda-t-il.

Nous nous regardâmes ensuite et je lus une nouvelle envie. Toutefois il nous fallait être raisonnable et une idée saugrenue me vint soudain à l’esprit. Mon côté curieux prit le dessus et je renchéris alors :

-Dis mon Elysia…Tu ne voudrais pas qu’on espionne ?
-Qu’on espionne ? Répéta-t-il, qu’as-tu en tête ? Demanda-t-il déboussolé.
-Eh bien…Voir quels couples viennent par exemple ? Et comment ils s’embrassent, eux ?
-oui mais non...Mais j'avais compris...Hum…Je ne sais pas si c’est vraiment une bonne idée…ça fait quand même bien voyeurisme…Imagine qu’ils fassent de même quand nous faisons l’amour dans n’importe quel endroit de la Forêt Enchantée, dit-il gêné.
-Bah c'est ce que Marraine fait et je m'en contrefiche tant que je peux passer cet instant avec toi... Allez ! On pourrait juste se mettre à sa place une fois ! Je trouve cela palpitant et intrigant…Allez…Dis-oui s’il te plaît mon Elysia, murmurai-je en lui faisant les yeux doux.

Mon mari ouvrit de gros yeux mais grogna :

-Bon…Bon d’accord ma Anna…Mais ensuite nous chercherons Iduna !

Tout excitée, je lui embrassai la joue et m’exclamai :

-Promis ! Promis !

Nous nous planquâmes derrière un fourré non l’un de la branche de gui, comme des chasseurs attendant leur prochaine proie.


****


J’aurais dû résister à la demande d’Anna. Je nous trouvais totalement ridicules et indiscrets d’être ainsi cachés derrière les buissons. D’autant plus que la proximité vis-à-vis de ma femme laissait vagabonder mon esprit vers d’autres moments plus intimes. Je ne pouvais me détacher de sa bouche que j’avais effleuré et exploré tout à l’heure. Non Elysia ! Du calme ! Ce n’est pas le moment de lui sauter à nouveau dessus ! Levant les yeux vers l'arbre juste au-dessus, je faillis éclater de rire en apercevant notre petite tante armée de ses éternelles jumelles. Elle me fit bientôt le signe CHUT et leva un pouce en l'air pour dire qu'elle était fière de notre initiative.

-Je suis congelée, soupira soudain Anna en se rapprochant un peu plus de moi.

Oubliant Marraine bien que l'envie de faire l'amour à ma femme m'avait passé en la voyant, je souffrais en silence. Cela faisait cinq minutes que nous étions accroupis et je commençais à avoir des fourmis dans les jambes. Glissant mes doigts dans ses beaux cheveux roux que j’avais en plein visu, je finis par perdre patience et ronchonnai :

-Bon tu vois bien que ça ne sert à rien, personne n’arrive…Il faut croire que cet endroit nous ait réservé ! Marraine nous fera un compte rendu elle est dans l'arbre...
-...Chut ! Chut ! Me gronda-t-elle en levant soudain sa frimousse.

Je la rejoins et lui appuyais bientôt sur la tête pour la faire redescendre.

-Non sérieusement ? Tu as envie de surprendre Yélana et Amarok ? Lui chuchotai-je d’indignation.

Un large sourire s’élargit sur son visage et elle répondit :

-Je les avais déjà surpris adolescents alors que j’étais promise à lui…Mais chut concentre-toi.

Je suivais son regard alors qu’elle ne se focalisait que sur ma sœur de cœur. Je me tendis immédiatement. Nous n’avions jamais parlé de ce premier mariage. J’ignorais ce qu’avait subi Anna, si Amarok s’était révélé violent ou l’avait vénéré. Je préférais laisser cela dans nos souvenirs du passé et me raccrochai à elle alors qu’elle fit la moue.

-Qu’est-ce qu’il y a ? Demandai-je par précaution.
-Bah ils font juste que s’embrasser, murmura-t-elle.
-D'un décevant, souffla tout de suite Marraine Ylva.

Je souris en l'ignorant, continuant de me focaliser sur le côté innocent d'Anna qui me fit tout de suite craquer.

-Tu t’attendais à quoi ? Lançai-je doucement.
-Des paroles intrigantes, bouda-t-elle.
-Une étreinte sexuelle oui ! Cria notre petite tante en oubliant d'être discrète.

Manquant de me taper le visage de gêne, je me focalisais encore sur mon Ange et lui murmurai :

-On dirait Iduna.

Elle me fusilla du regard et je répétais ma phrase pour la titiller. Elle me donna aussitôt un coup de coude ce qui alerta Yélana.

-Amarok, tu n’as rien entendu ? Demanda-t-elle.

Il haussa les épaules et renchérit :

-Rien qui ne m’empêche de t’embrasser.... Laisse, ça doit être ta mère...

Ils recommencèrent alors qu’Anna se rapprocha un peu plus de moi. Je lui murmurais aussitôt à l’oreille :

-Puisqu’il n’y a rien d’intéressant, que dirais-tu de les imiter ?
-Tu n’es vraiment pas raisonnable Elysia, maugréa-t-elle.

Tant pis pour Marraine Ylva. Je ne résistai pas plus et lui embrassais successivement le lobe d’oreille, le cou, le menton et la bouche. Au début mon Ange me repoussa gentiment avant de finalement me rendre la pareille. Nous ne rendîmes pas compte tout de suite que les chefs étaient repartis.

-Bien. Tu as vu que ce n’était pas efficace, il ne se passe rien, allons chercher notre fille à présent, murmurai-je.
-Juste un autre couple, s’il te plaît, minauda-t-elle.

Je poussai un soupir alors qu’elle me fit des petits yeux de biche.

-J’aime bien être contre toi, insista-t-elle en me faisant un bisou.
-Bon d’accord, dis-je en serrant les dents.

Nous attendîmes encore alors que je ne sentais plus mon bas du corps. Anna était allongée contre moi et je me trouvais écrasé sous son poids. Je pris sur moi, ne lui dis rien pour ne pas la vexer et m’assoupis alors que mes os étaient de plus en plus figés. Je sursautais au moment où j’allais complètement entrer dans le monde des rêves. Mon Ange me secoua bientôt tandis que nous entendîmes soudain du bruit.

-Elysia…Elysia y a d’autres personnes, chuchota-t-elle.

Nous levâmes la tête en même temps le plus discrètement possible et restâmes pétrifiés devant les deux personnes face à nous. Il s’agissait d’Iduna…Et Antoine Populus.

-Ah bah je ne savais pas qu’ils s’étaient autant rapprochés, déclara Anna, j’avais déjà vu qu’Antoine jetait beaucoup de regards à notre fille.
-Quoi ?! Tu étais au courant ?! Et tu ne m’as rien dit ?! M’étranglai-je.
-Chut chut, murmura-t-elle en me plaquant la main sur la bouche.
-Mais Anna…Je ne veux pas voir ça…Je vais aller lui mettre un coup de pieds aux fesses si fort qu’il rentrera à sa hutte sans toucher le parterre…Beuglai-je, mince ! Personne ne touche à ma fil...
-Oh ! Il se tait le Joli Coeur ! Ça devient intéressant ! Nous coupa Marraine.
-Mais tais-toi à la fin...Attends. Ecoute…Il lui parle, murmura à son tour mon Ange.

Me frottant les mains de colère sur ma tunique, forcé d'être spectateur, je fus obligé de contempler ma fille jouer les amoureuses.

-Merci d’avoir dansé avec moi Iduna, chuchota Antoine qui était tout gêné.
-Je t’en prie. Maman a dit qu’il fallait que je travaille mon esprit de Noël…Alors je t’accorde même un baiser si tu le désires, déclara-t-elle.
-Ah bah…Pas de doute…C’est bien ta fille…Tout aussi aguicheuse…Grognai-je.

Ma femme se renfrogna immédiatement et je n’en pouvais plus. J’étais prêt à me lever quand elle me stoppa.

-Si tu pars Elysia Piceaerd, je te promets que tu n’auras plus le droit de voir mon corps nu ni de lui faire quoique ce soit pendant un mois, me gronda-t-elle.
-Sur les mémoires de ma Reine Iduna et ma Grosse Gaga, je t'interdis de faire cela Joli Coeur ! Cria une nouvelle fois ma petite tante.

Je serrai fort les poings et me réinstallais alors que mon Ange dit en se radoucissant :

-Rappelle-toi juste comment nous étions plus petits. Toi aussi, tu avais réussi à me voler un baiser après notre première leçon de chamanisme ensemble.  

Je voulus lui dire que ce n'était pas du tout pareil mais je m'arrêtai avant car je n'étais pas assez de mauvaise foi. Je pris donc sur moi et maudis le petit garçon intérieurement alors que ce dernier déposa rapidement un timide bisou sur la bouche de notre fille. Iduna et lui devinrent écarlates. Ils restèrent ainsi émus et je me contrôlais pour rester zen. Anna trouva alors le chemin du réconfort en me plantant un énième baiser sur la bouche me réconciliant avec son idée saugrenue sous les applaudissements de Marraine Ylva.


Dernière édition par Ansa le Dim 16 Juil 2023, 23:22, édité 4 fois
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Lun 20 Déc 2021, 17:59
20 décembre : Le pardon de Noël :



Anna a 27 ans et Elysia 29 ans, le chapitre se déroule après le chapitre 21 de Retour vers le passé 3.


[Ansa's Stories] Retour vers le passé : Les Amants de l'Avent : Attention contenus matures:  Pardon1


J’étais en train de tricoter un nouveau châle pour Iduna sous les conseils précieux de Yélana et Marraine Ylva quand un bruit de porte qui claque me fit sursauter. Je me piquai le doigt et vis ma fille entrer comme une furie dans la hutte.

-Bah…Qu’est-ce qu’il y a mon Ange de l’Air ? Demandai-je étonnée.

Ignorant ma meilleure amie, mon enfant grogna alors :

-Maman ! Je déteste Andréas ! Il est moche ! Il pue et il fait qu’accaparer Béata pour qu’ils passent du temps en amoureux !

Yélana, ma petite Tante et moi nous accordâmes aussitôt un regard avant d’éclater de rire devant la non-crédibilité d’Iduna. Sa colère redoubla et elle s’écria :

-C’est ça ! Moquez-vous ! Vous êtes méchantes aussi ! Moi...J’ai plus de meilleure amie et vous ça vous fait rire !

Son état furieux fut bientôt remplacé par des larmes de chagrins. Ne pouvant résister plus longtemps, je la pris dans mes bras et elle s’y blottit même si elle avait neuf ans.

-Allons…Allons…Mon Ange de l’Air, tu t’énerves pour rien…Je suis sûre que ce n’est pas si grave que ça. Il n’y a pas de quoi en faire toute une montagne…
-Si ! C’est comme si Grande Marraine elle n'avait pas pu passer du temps avec Mamie Iduna et Mamie Helga à cause de Papy Olaf ou comme si Tantine et toi vous ne pouviez plus être amies parce que Tonton Amarok ou Papa passait tout leurs temps avec vous ! Pleurnicha-t-elle encore.

C’était plus ou moins le cas par le passé…Pensai-je très vite.  

-Oui ma chérie, tu as raison, repris-je à haute voix, malheureusement même si nous sommes en désaccords quelquefois, nous arrivons à nous entendre…Mais il faut que chacun des deux partis prennent sur soi.
-Pff…C’est nul, murmura-t-elle, Andréas il est trop bête pour prendre sur lui…Et puis d’abord je t’ai jamais vu en accord avec tonton Amarok moi! Qu’est-ce qui me dit que ce que tu me racontes est vrai ?! Grommela-t-elle.
-Elle marque un point, souleva ma petite tante alors que Yélana jubilait.

Je tentais de rester calme.

-Eh bien si tu ne m’as jamais vu jusqu’à maintenant, je te promets qu'aujourd'hui tu vas le voir mon Ange de l’Air ! M’écriai-je, je vais faire ce qu’on appelle le pardon de Noël.

L’appellation suffit à éclairer sa curiosité comme celle de ma meilleure amie.

-Maman c’est quoi le pardon de Noël ? C’est comme l’esprit de Noël ? Répéta-t-elle.
-Exactement ma Iduna. A Noël on fait en sorte qu’il y ait la paix à travers le monde. De ce fait la guerre s’arrête à cette période. On s’efforce d’être plus gentils envers les gens. D’aller vers eux, de faire des bonnes actions même avec les personnes avec lesquelles on ne s’entend pas, expliquai-je, tu comprends ?
-Et cette peste d'Emma Piceaerd perd son travail, bougonna alors Marraine.

L'ignorant, la petite ne répondit pas tout de suite montrant qu’elle était en train de réfléchir alors que Yélana me regarda à moitié convaincue.

-Maman…Je veux bien faire un effort pour Andréas…Mais en échange toi faut que tu en fasses un pour tonton Amarok ! Déclara-t-elle une minute plus tard.

J’hochai la tête pour confirmer. La petite se tourna alors vers Yélana et sa mère avant de rétorquer :

-Et vous, le pardon de Noël il va être pour qui ?

Ma meilleure amie me jaugea alors du regard et contre toute attente, elle vint m’enlacer. Surprise dans un premier temps, je lui rendis ensuite son étreinte comme lorsque nous étions petites.

-Pardon d’être si bougonne avec toi Anna Piceaerd, me murmura-t-elle.

Sa sincérité me broya l’estomac me faisant tout de suite monter les larmes aux yeux. Je me les essuyais rapidement par pudeur à l’égard de ma fille.

-Rassure-moi Maman…Moi je ne vais pas être obligée de pleurer pour Andréas ?! Demanda-t-elle à nouveau.

J’éclatais aussitôt de rire alors qu'elle insista :

-Et toi Grande Marraine ?
-J'en ferai un à ton Papy Olaf par rêve, murmura-t-elle pensive.

Intriguée, je ne pus toutefois pas lui poser plus de questions et répondis enfin à mon Ange de l'Air en secouant la tête alors qu’Elysia arriva à son tour à la hutte.

-Qu’est-ce qui se passe ? Bonjour Yélana ! Bonjour Marraine ! S’écria-t-il.
-Papa ! Maman va se réconcilier avec tonton Amarok car c’est son pardon de Noël, renchérit-elle.  

Mon mari se raidit immédiatement alors que la petite continua :

-Moi je vais le faire avec Andréas, Tantine l’a fait avec Maman et Grande Marraine avec Papy Olaf…Manque plus que toi !
-Oh…Je ne sais pas si c’est vraiment nécessaire pour moi…J’aime tout le monde ! Réfuta-t-il alors que je le fusillai du regard.
-Ah bon ? Vraiment ? Insistai-je, même un certain grand frère qui te surnommé à longueur de journée "Le Moche" ?

Elysia blanchit se sentant pris au piège. Il maugréa quelques mots et finis par répondre :

-Ah oui…Maman a raison ! Je suis en froid avec quelqu’un d’Arendelle. Bon. Je vais lui écrire une lettre.

Il s’activa alors devant nous et je fus surprise de voir qu’il joua le jeu jusqu’au bout, écrivant un petit mot sincère à Pieter. Il lui expliqua qu’il n’avait pas prévu de tomber amoureux de moi mais que ça avait été la plus belle chose qui lui était arrivé avec la naissance de notre fille. Il lui déclara ensuite un joyeux Noël et une amélioration dans leurs échanges.

-Appelle Courant d’Air, Iduna ! Ordonna-t-il ensuite.

La petite s’exécuta et son esprit fétiche tourbillonna bientôt dans la pièce. Il emporta la lettre et Elysia tout sourire nous dit alors :

-A vous l’honneur mesdames à présent !

Me sentant bête d’avoir eu une initiative pareille, nous sortîmes à regret de la hutte et partîmes en direction du centre du village.


***


Je préférais rester près d’Anna le temps qu’elle accorde son pardon à Amarok. Il valait mieux être prudent avec lui. Et peut-être allai-je enfin avoir une révélation sur leur union encore floue ?

J’étais donc à ses côtés alors que Yélana entra dans la hutte en prévenant son mari :

-Amarok ! Il y a une personne pour toi dehors !

Le chef ne tarda pas à sortir et eut un arrêt en nous découvrant. Il eut un sourire mauvais et déclara d’une voix méprisante :

-Tiens donc ! Anna Piceaerd ! Si je m’attendais à te voir ! Ta fille se serait-elle encore échappée ?!

Le visage de ma femme devint livide alors qu’elle fut prise au dépourvu. Elle parvint finalement à se reprendre et lui tendit sa main en rétorquant :

-Non, mon Ange de l’Air va très bien, je lui ai appris la tolérance aujourd’hui. Je lui ai promis de faire la paix avec toi…Au moins pour la journée. Je te demande pardon pour la destinée que nous n’avons pas accompli…Même si toi comme moi n’avons pas perdu aux changes…Alors acceptes-tu de faire une trêve de Noël avec moi ?

Elle maintint sa main alors que j’étais prêt à bondir pour la défendre si jamais, il se conduisait mal. Mais à ma grande surprise, il la regarda avec sincérité et enlaça bientôt ses doigts aux siens.

-J’y consens, murmura-t-il ému.

Il la prit ensuite dans ses bras alors que je me contrôlais pour ne pas intervenir. Les yeux d’Anna trahirent immédiatement une certaine détresse tandis que son corps se figea. Ils restèrent quelques secondes ainsi puis Amarok la relâcha. Je pris ensuite mon Ange par l’épaule et nous repartîmes en direction de la maison.

-Toujours convaincue que c’était une bonne idée d’avoir parlé de cela à Iduna ? La taquinai-je.

Elle me lança un regard noir avant de répondre :

-Je l’ai fait uniquement pour qu’elle soit plus aimable et ouverte à l’égard d’Andréas…D’ailleurs ! Il serait bon qu’on aille voir comment elle s’en sort !
-Tu ne crains pas qu’elle nous en veuille si jamais on va l’espionner ? Repris-je.
-J'ai envoyé Marraine en éclaireuse ! Mais viens ! Elle n’en saura rien ! Insista-t-elle.

Elle m’entraina par la main et nous arrivâmes en essayant d’être les plus discrets possible jusqu’à la cabane qui servait encore de refuge de temps en temps à notre fille et sa meilleure amie. C’était beaucoup plus rare évidemment puisque Béata passait plus de temps avec Andréas à présent…Ce qui était toujours le cas en ce moment alors qu’Anna et moi peinions à rester cacher derrière les arbres.

Nous pouvions voir les traits crispés sur le visage d’Iduna alors qu’elle se rapprochait avec de plus en plus de vigueur vers le couple qui ne l’avait toujours pas vu arriver puisqu’ils étaient en train de s’embrasser avec passion.

-Ne gâchez pas tout...Ils étaient en train de s'échauffer sous des caresses prometteuses, souffla notre petite Tante.

Nous faisant tout petits, nous observâmes donc en silence. Notre Ange de l’Air finit par respirer un bon coup avant de se râcler la gorge de gêne. Andréas recula immédiatement de Béata en la voyant et s’écria :

-Oh ! Mais ne serait-ce pas ma petite nièce préférée qui est là ?

La jeune Nattura répondit avant que notre fille ouvre la bouche, ayant l’habitude de la voir renchérir des mots acerbes à son amoureux :

-Tu sais Iduna…Je t’avais bien spécifié aujourd’hui que nous ne pouvions pas nous voir…Je suis avec Andréas toute la journée…Je te promets de t’accorder du temps demain…Mais aujourd’hui je voudrais être seule uniquement avec lui.

Notre Ange de l’Air respira encore alors que son oncle de substitution continuait de la dévisager avec compréhension et elle finit par dire :

-Non, non je ne suis pas là pour toi Béata…Je viens pour Andréas.
-Quoi ?! S’écria-t-il surpris.

Notre fille le fusilla du regard avant de secouer la tête. Puis elle finit par avouer :

-Oui…J’ai expliqué à Maman quel problème j’avais avec toi et elle m’a parlé du pardon de Noël…Alors exceptionnellement aujourd’hui…Je consens à être aimable avec toi.
-Quelle brillante idée de la part de grande sœur ! S’exclama Andréas en se rapprochant un peu plus de notre enfant, pouvons-nous sceller notre accord de paix par un bisou sur la joue ?

Iduna se raidit légèrement mais s’approcha quand même avec dégoût de mon beau-frère. Elle tendit son visage alors que le jeune homme se chargea de lui déposer un pieu baiser. Son regard se radoucit pendant qu’elle lui en fit un en retour. Béata attendrie par la scène, s’écria :

-On y croirait presque !

Elle se tourna ensuite vers Andréas et ajouta :

-Tu es sûr qu’elle ne peut pas rester avec nous aujourd’hui ? Vous allez peut-être finir par créer un lien tous les deux ?
-Moi je n’y vois aucun inconvénient Béata, répondit-il.
-Non…C’est gentil…Sans façon…Je préfère continuer mon pardon en allant aider les autres membres Northuldra qui ont besoin de moi, voilà, réfuta très vite notre fille.

La jeune Nattura retrouva aussitôt des couleurs et conclut :

-Parfait ! Alors à demain Iduna !

Notre Ange de l’Air leur fit un petit signe et s’écria :

-A demain !

Puis elle s’éloigna et chuchota pour elle-même :

-Au moins demain je pourrais à nouveau traiter mon oncle d’idiot…

Nous nous retînmes de rire et nous planquâmes rapidement derrière un arbuste alors qu’elle nous passa devant sans nous voir. Nous la rejoignîmes avec les autres villageois et nous attelâmes à aider tous les membres dans une bonne entente d’esprit de Noël.


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Mar 21 Déc 2021, 14:47
21 décembre : Le marché d’Arendelle :


Anna a 29 ans et Elysia 31 ans, le chapitre se déroule après le chapitre 21 de retour vers le passé 3.


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-Surtout Iduna tu es bien sage ! Lui recommandai-je pour la énième fois.
-Oui Maman ! C’est promis ! S’écria-t-elle du haut de ses dix ans, toi et Papa vous pouvez partir maintenant ?!
-Attends ! Attends ! Je préfère vérifier que tout est bien en ordre ! Lançai-je encore en inspectant bien chaque détail de la pièce.

Puis je me tournai à nouveau vers ma fille et renchéris :

-Surtout tu n’oublies pas ! Tu ne touches pas aux allumettes pour le feu ! Tu attends que Mouna ou Laïka viennent te nourrir ! Tu fermes bien la porte la nuit et si jamais tu as un problème, tu files chez les Nattura, est-ce bien clair ?
-Oui Maman ! Je te l’ai déjà dit ! Répéta-t-elle en me poussant vers Elysia, tu dois t’en aller maintenant ! Vous allez être en retard Papa et toi sinon ! Et le roi Runeard, Tantine Yélana, Tonton Amarok et Grande Marraine ne seront pas contents !
-Elle a raison ma Anna d’amour ! Appuya bientôt mon mari qui me prit fermement la main pour me guider vers l’extérieur.
-Oui, attends, deux minutes ! Répliquai-je.

Je le repoussai gentiment et m’approchai à nouveau de ma fille pour la prendre dans mes bras. Elle se laissa faire, m’offrit un gros câlin et un bisou sur la joue alors que je lui en laissai un peu partout sur le visage.

-A bientôt, ma très grande fille.
-A bientôt Maman, à bientôt Papa, conclut-elle en l’enlaçant à son tour.

Il la prit dans ses bras et lui fit un bisou esquimau avant de la redéposer et lui laisser la clef. Iduna ferma immédiatement derrière nous alors que nous nous partîmes avec l’aide des Géants pour nous rendre au barrage. Le couple de chef se trouvait déjà-là.

-Eh bien ! Ce n’est pas trop tôt ! Nous avons failli attendre ! Maugréa Amarok alors que Yélana discutait vivement avec Pieter.

Niklas était également là et je pouvais voir de discrets coups d’oeils amoureux entre les deux amants tandis qu'il était en pleine discussion avec Marraine Ylva comme s'ils se connaissaient depuis toujours. 

-Excusez-nous pour le retard ! C’est la première fois qu’on laisse Iduna seule aussi longtemps…Nous lui expliquions comment se débrouiller en notre absence ! M’exclamai-je.
-Nous comprenons amplement petite sœur ! Intervint Pieter.
-Cela aurait été plus simple pourtant si vous l’aviez emmené avec nous en Arendelle, elle aurait rencontré le prince Agnarr, ils ont presque le même âge, dit à son tour Olson.

Je revis alors le petit garçon me foncer dessus alors que j’étais dans la douleur de ma fille et je souris. Elysia renchérit alors :

-Nous ne le pouvions pas général…Anna et moi ne voulons plus qu’Iduna approche Pieter pour l’instant…Je suppose que vous êtes au courant de ce qui s’était passé concernant nos beaux-parents ?
-Vous ne pardonnerez donc jamais cette erreur ?! S’énerva mon frère.

Mon mari et moi secouâmes la tête en même temps sous le regard dépité de notre petite tante alors qu’Amarok perdit patience :

-Bien…Bien…C’est passionnant mais si nous y allions à présent ?!

-D'accord avec mon Gendre, maugréa-t-elle. 
-Tout à fait...Bah on y va ! Repris-je en rappelant un esprit de la Terre.

Nous montâmes tous à l’intérieur de sa main alors que Pieter et Niklas nous expliquèrent le protocole à suivre une fois arrivée dans le royaume d’Arendelle. Nous écoutâmes attentivement et je fus surprise de constater que nous avions le droit à une chambre au sein même du château. Je jetais un regard à Amarok et Yélana priant pour que la haine du chef se soit éteinte depuis la dernière fois que nous étions venus dans ses contrés, adolescents.

-Ne t’inquiète pas Anna, je le surveillerai, chuchota ma Marraine comme si elle avait lu dans mes pensées.

Cela me soulagea et je gardai ma main avec force dans celle de mon mari jusqu’à ce que les Géants nous lâchent à quelques lieues du village. Nous montâmes ensuite dans une calèche qui nous mena jusqu’au château. Ainsi, nous échappâmes à la vue de tous dans nos tenues Northuldra. Le roi Runeard nous attendait dans une grande salle, accompagné de la reine Rita, et ses domestiques les plus fidèles.

-Lady Anna! S’écria-t-il en venant me faire un baise-main, comme c’est un plaisir de vous accueillir en Arendelle pour la deuxième fois !

Je retirai vivement ma main trouvant le geste du roi déplacé. Il aurait dû accueillir Yélana et Amarok d’abord. Je jetais un coup d’œil à Elysia qui le fusillait du regard alors que la reine ne pouvait pas cacher sa haine envers moi...Et mon frère ?!

-Bien ! Gerda et Kay vont vous montrer vos chambres avec vos habits Arendellien ! Changez-vous et ensuite nous irons déjeuner. 

-Non ?! On a le droit à une tenue gratuite ?!.Super ! On pourra la ramener dans la Forêt Enchantée ? Demanda alors Marraine surexcitée sous les yeux médusés de sa fille et son mari. 


Décontenancé, Runeaerd finit par bafouiller :


-Euh...Euh...Oui bien... Bien sûr Lady Ylva... C'est votre cadeau de Noël. 


Ravie ma petite tante battit des mains alors que le roi ajouta :


-Puis cet après-midi je vous mènerais…A une surprise ! Expliqua-t-il encore.

J’étais intriguée mais nous ne pouvions pas en savoir plus pour l’instant. Nous suivîmes Gerda alors que Kay se chargea du couple de chefs. Pieter et Niklas se retirèrent. Les souvenirs du passé affluaient dans mon esprit au fur et à mesure que je redécouvrais les salles, les tapis, les tableaux…Tout le mobilier. Nous déambulâmes ainsi dans le labyrinthe du château et arrivâmes enfin à une chambre toute prête pour nous. Gerda referma la porte derrière nous, nous laissant enfin un peu de répit.

-Eh bien, le moins qu’on puisse dire c’est qu’il y a beaucoup de rose, souligna Elysia qui observait chaque détail comme si une bombe pouvait surgir de nulle part.
-Je n’aurais pas dit mieux, murmurai-je en ayant repéré les tenues sur le lit.

Elysia comme moi avions le droit aux mêmes teintes de costumes. Un pantalon noir et un haut bleu pour lui quand je me contentai d’une robe bleue avec une ceinture noire.

-Ma foi…C’est assez sobre, commentai-je.

Je me tournai ensuite vers mon mari en reprenant :

-Veux-tu bien me dégrafer ma robe s’il te plaît ?

Elysia ne s’en fit pas prier en me regardant avec un grand sourire. Je compris tout de suite où il voulait en venir et lui expliquai :

-Nous n’avons pas le temps de nous faire l'amour maintenant…Les gardes peuvent revenir d’un instant à l’autre pour le déjeuner.

-Marraine aurait servi d'alerte, bouda-t-il.
-Tatata monsieur Piceaerd ! Vous ne voudriez pas contrarier votre femme tout de même ?! Lançai-je, joueuse. 

Mon mari fit la moue alors que j’allais me planquer derrière un paravent pour pouvoir enfiler ma nouvelle tenue. Quand je ressortis, Elysia s’était aussi changé. Il se rapprocha alors de moi et m’embrassa langoureusement avant de susurrer :

-Ce soir je me ferai un plaisir de faire l’amour avec toi, Anna Piceaerd d’Arendelle !

J’en frémis d’excitation et lui donnai à nouveau un baiser avant de reprendre :

-J’attendrais ce moment avec impatience monsieur Elysia Piceaerd d’Arendelle !


***

Le roi d’Arendelle nous fit manger dans les plus belles assiettes tout en nous ventant les mérites de leur provenance. Anna semblait silencieusement émerveillée alors que je m’efforçais d’être comme elle sans pour autant y arriver.
J’observais les autres membres et me retrouvais comme Yélana. Nous eûmes encore le droit à une ribambelle de desserts et Runeard continua d’empiffrer Anna en déclarant :

-Allez ! Un petit dernier ! Vous pouvez vous le permettre vu le beau corps que vous avez !

-Je ne vous le fais pas dire Runeard ! Gloussa tout de suite notre petite tante.


Malade d'embarras Anna bafouilla avec confusion :

-Non c’est gentil votre Majesté ! Mais je ne vais plus pouvoir marcher ! 

Je craquais complètement devant sa tenue d’Arendellienne qui moulait ses formes à la perfection car le tissu était moins épais que nos vêtements en peau de rennes.

-Oh ! Pas à moi Lady Anna ! Allez ! Juste un petit ! Insista le roi.
-Elle vient de vous dire non ! Criai-je alors malgré moi d'une voix dure.

Runeard me fixa étonné mais n’ajouta rien. A la place, il se leva et répliqua :

-Pardonnez-moi Sir Elysia, je ne voulais pas manquer de respect à votre femme.
-Et si vous nous disiez plutôt quelle est votre extraordinaire surprise ? Renchérit Amarok qui n’en avait que faire de mes états d’âmes.
-J’allais y venir chef Lorcus ! Préparez-vous à célébrer Noël à la mode Arendellienne ! Vous avez eu le repas ! Il est temps à présent de vous montrer ce que nos commerçants sont capables de faire ! Reprit-il.

La curiosité crût dans la tête de ma femme et ma Marraine alors que je fus plus réfractaire. Toutefois nous fûmes obligés d’admettre que les décorations étaient beaucoup plus belles que dans la Forêt Enchanté quand nous vîmes des guirlandes de lumières enroulées autour du pont d’Aren qui faisait la passerelle entre le château et le village.

-Vous en voulez plus ? S’écria Runeard ravi, dans ce cas suivez-moi !

-Oooh il faut que je prenne le temps de tout bien redescendre tellement c'est beau ! Murmura ma tante ébahie.

Sans attendre, il nous guida dans une sorte de village à l’intérieur du village. Des dizaines de chalets en bois colorés avaient été posés sur la place où le roi avait fait son discours au début de son règne. Il y avait pas mal de monde de tout âge et des chants de Noël s’écoulaient dans le lointain. Nous balayâmes du regard les commerçants alors qu’une bonne odeur de chocolat chaud se répandit à nos narines.

-C’est…Magnifique…S’extasia à son tour Anna comme si elle avait retrouvé ses cinq ans.
-Je suis bien d’accord avec toi mon amour, admis-je à contrecœur.

Yélana et Amarok approuvèrent également. Nous fîmes ainsi le tour des chalets et contemplâmes les stands qui étaient plus beaux les uns après les autres. Il y avait de tout : De la nourriture, des boissons, des vêtements, des objets du quotidien, des bijoux…

-Pourquoi avoir fait tout ça ? Quel est l’utilité ? Demanda soudain Amarok qui comme moi ne comprenait pas le concept.

Runeard, loin d’être pris au dépourvu répondit du tac au tac :

-Pour pouvoir intensifier nos échanges au moment des fêtes ! Pour rassembler les gens ! Ne voyez-vous pas l’esprit familial qui transpire de partout ?

Nous inspectâmes rapidement les alentours et constatâmes effectivement qu’il y avait beaucoup de convivialité auprès des habitants. Le roi ajouta alors :

-Et bien entendu ! Cela nous permet aussi de rapporter plus d’argent dans la caisse…J’ai pu constater que notre économie explosait à cette période de l’année car les gens souhaitent se faire des cadeaux pour la naissance du Christ. Vous devriez essayer dans la Forêt Enchantée ! Je suis sûr que cela fonctionnerait aussi !
-Pas vraiment, renchérit Yélana…Notre économie comme vous dîtes n’est pas autant ancrée dans les têtes que le respect des esprits, c’est surtout envers eux que nous sommes reconnaissants. Et surtout d’Ahtohallan. 
De plus, Noël n’est pas un prétexte pour nous offrir des cadeaux superficiels qui ne nous serviraient à rien le reste de l’année comme ces bijoux ou ces toilettes... Tout en sachant qu'on a déjà les descendants du père Noël et de la mère Fouettarde avec nous toute l'année. 

Alors que mon Ange et moo nous fîmes tout petits car nous avions honte, Runeard rougit aussitôt et rétorqua :

-Oui…Oui bien évidemment je comprends votre point de vue Lady Yélana. Néanmoins…Y a-t-il un stand où vous souhaiteriez vous arrêter ?

A ma grande surprise, je décidais de voler au secours du roi en répondant :

-Je ne suis pas tout à fait d’accord avec notre chef ! Pourrions-nous revenir au chalet des bijoux s’il vous plaît ?

Le visage de Runeard rayonna alors que nous retournâmes à l’emplacement. Je n’hésitai pas longtemps avant de prendre un joli bracelet à Anna.

-Et comment vas-tu payer le Moche ? Se moqua Amarok.
-Il me restait des sous d’Arnevik…Tu sais l’endroit où tu m’as envoyé en exil pour avoir aimé la femme que tu convoitais comme une marchandise ! Répondis-je aigrement.

Le chef me fusilla du regard. Runeard, sentant que l’ambiance ne se réchauffait pas dans le bon sens, répliqua alors :

-Et que diriez-vous d’un petit verre d’hydromel pour apaiser les esprits ?!

-Je suis preum's ! Cria Marraine en nous passant devant. 
-Ce n’est pas de refus ! Clamèrent nos voix en même temps.

Le roi fut généreux. Il nous paya à chacun un verre et nous restâmes là à discuter jusqu’à ce que les étoiles tombent dans le ciel. Je participai très peu à la conversation ne cessant de jeter des regards protecteurs à ma femme et ma sœur de cœur. Elles restèrent polies mais ne semblèrent pas emballer par Arendelle.

-C’est trop prestigieux pour nous, me chuchota Yélana alors que nous rentrâmes dîner au château.

Je la suivis dans son raisonnement m’attendant encore à avoir un repas interminable. Il n’en fut rien. La cuisinière Olina eut pitié de nous en nous offrant une soupe que nous avalâmes d’une traite. Je fus enfin heureux quand Anna et moi rentrâmes enfin dans notre chambre.

-Tu n’aurais pas dû pour le bijou ! Me gronda-t-elle.
-Comme ça, tu as enfin une parure complète ma Anna d’amour, murmurai-je.

Elle approuva alors que je me rapprochais enfin d’elle pour lui donner une forte étreinte.

-Cela a été difficile de résister toute la journée…De te voir dans cette tenue qui sied parfaitement à tes seins…A tes fesses…A ton ventre…Chuchotai-je.

Je remontais mes doigts le long de son bas du corps pour accentuer mes dires. Anna succomba tout de suite. Dans un petit couinement qui en disait long sur son état, elle susurra :

-Défais ma robe dans ce cas Elysia…Je veux que nous nous étendions dans ses beaux draps de soie et que nous nous emmêlions dedans jusqu’à demain matin.

Je la portai immédiatement en reprenant :

-Vos désirs sont des ordres Madame Piceaerd…

Je lui embrassai fermement le cou en la portant jusqu’à la couche. Anna se laissa faire alors que je lui défis sauvagement les boutons qui remontaient le long de son dos de robe. Je m’attaquais à son corset et le démêlai avec violence alors qu’elle s’activa enfin de son côté à m’enlever le veston et la chemise.

-Le bas Anna…C’est le bas qu’il faut défaire…Articulai-je tant bien que mal.

Elle me força aussitôt à m’allonger et exécuta mon ordre révélant au grand jour tout le désir que je lui portais. Elle sut manier mon attribut alors que je choisis à mon tour de la rendre nue en faisant ce qu’il fallait pour qu’elle soit disposée à notre union charnelle.

-Tu crois…Que…C’est…Une bonne…Idée…Dans le château…Suffoqua-t-elle de plaisir.
-Je veux…Que…Tu gardes…Un bon…Souvenirs…De...Cette...Chambre, murmurai-je avec peine en retour.

Elle rit et je basculais enfin sur elle pour pouvoir finaliser notre coït. Nous enchainâmes ensuite les coups de reins respectifs pour pouvoir atteindre le septième ciel. Cela fonctionna même plus que bien alors qu’elle me murmura encore :

-Tu veux donc…créer un petit Arendellien ?
-Anan pourra être tout ce qu’il voudra…Puisqu’il émanera de nous deux, répondis-je.

Ma femme acquiesça et nous nous en donnâmes à cœur joie pour les cris jusqu’à ce que nous nous terminions dans cette sublime chambre rose. Déjà en train de partir dans les bras de Morphée, nous crûmes entendre un conseil de la part de Marraine qui déclara :



-Voyez mon brave Kay ! Vous avez tous les ingrédients pour observer les couples par le trou de la serrure maintenant ! 


N'y faisant pas plus attention. Nous nous endormimes en rêvant aux illuminations du marché d’Arendelle et nous prîmes les reproches habituelles le lendemain matin de ceux qui avaient tout entendu la veille sauf de notre petite tante qui nous offrit les habituels applaudissements. 


Dernière édition par Ansa le Mer 19 Juil 2023, 00:02, édité 3 fois
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Mer 22 Déc 2021, 17:15
22 décembre : La tradition des Piceaerd :



Anna a 30 ans et Elysia 32 ans, le chapitre se passe après le chapitre 21 de Retour vers le passé 3.


[Ansa's Stories] Retour vers le passé : Les Amants de l'Avent : Attention contenus matures:  Captur18


Cela faisait un an que nous étions revenus de notre virée en Arendelle. Comme prévu nous avions essayé de reproduire le marché de Noël dans la Forêt Enchantée mais cela n’avait pas été très convaincant. Néanmoins les gens avaient retrouvé l’esprit de Noël en ressortant les anciennes traditions de chacune des familles. Les petits Northuldra étaient donc tous rassemblés en ce dernier jour de classe pour présenter à tous leurs camarades, leurs traditions familiales. Même les gens qui n’avaient pas encore d’enfants étaient là. Nous avions décidé avec Elysia que notre fille hériterait de la tradition de son Père plutôt que la mienne. Une fois passée, le cours sera arrêté marquant le début des repos d’hiver.

-Nous, pour notre tradition de Noël, nous créons une boisson apaisante qui permette à tous nos patients de faire de beaux rêves. Nous mettons de la passiflore, de la valériane, de L'escholtzia et de la mélisse, expliqua Béata.
-Nous en avons fait pour tout le monde, intervint Laïka.

Elle en distribua à chacun et nous en bûmes une gorgée. Puis Yélana s’avança à son tour et déclara :

-Quand j'étais encore petite et que j'aidais ma Maman Ylva et mon Papa Kanda à produire les fromages, nous les affinions ceux de décembre en y mettant des pétales de vesces, une plante d’hiver. Ils prenaient ainsi leur parfum et avaient un goût différent. Encore aujourd’hui, c’est le chef Amarok et moi-même qui nous en chargeons !
-C'était les préférés de ma Reine Iduna, ma Grosse Gaga ainsi qu'Olaf et Yuma, pfff...Je m'en rappelle comme si c'était hier, murmura tout de suite Marraine en fermant les yeux comme si elle se replongeait dans des souvenirs avec nostalgie.

La laissant dans ses pensées,mon andouille d'ancien mari se permit alors de découper un petit bout pour chacun. Antoine se leva ensuite et dit timidement :

-Dans ma famille nous nous chargeons de créer des petits lutins en bois qui peuvent rappeler le Nisse. Ils remplacent les pommes et les clémentines dans le sapin ou servent simplement de décoration dans les maisons. J’en ai fait un pour vous tous.

Il donna ainsi un petit lutin à tout le monde. Iduna reçut le sien et rosit légèrement en voyant qu’il y a un cœur dessiné sur la tenue en bois. Elysia fusilla le jeune garçon du regard, ne lui ayant toujours pas pardonné le baiser d’il y a quatre ans alors que je me voyais déjà allumée les coupoles pour ces deux-là sous la réclamation de ma fille quelques années plus tard. C’était à elle justement de passer. Rapidement, elle se leva et sortit un bocal de derrière son dos :

-Moi pour ma tradition, j’ai choisi celle de mon Papa, Elysia Piceaerd qui comme tout le monde le sait ici, habitait aux Terres Gelées avant de tomber amoureux de Maman. Là-bas, ma grand-mère Iduna Sappos était aussi chamane et sa tradition à elle c’était de ramener des flocons du Niflheim pour Noël et faire tomber la neige sur les Terres Gelées et la Forêt Enchantée !

Amusée notre petite Tante rouvrit bientôt les yeux et renchérit :

-Il arrivait même quelquefois que je l'aide en l'accompagnant dans les congères !

Elysia haussa aussitôt un sourcil de surprise comme moi alors que Yélana et Amarok roulèrent des yeux. Indifférente à tout cela, notre fille montra alors le bocal à tout le monde et ajouta :

-C’est dans ce récipient qu’elle mettait les flocons de neige avant de les donner aux Géants de Pierre pour qu’il les saupoudre sur tous les pays du monde ! Mais aujourd’hui elle ne peut plus le faire parce qu’elle est morte.
-Mais il n’y a rien dans ton bocal, déclara alors la petite Acerabolo.

Ma fille la fusilla aussitôt du regard et répéta :

-Je viens de te dire que ma grand-mère Iduna était morte, mon autre grand-mère Helga Piceaerd aurait pu mais elle est morte aussi. Maman, elle, elle ne veut pas aller dans le Nifflheim et Papa est nul en chamanisme.
-Bah elle a qu'à le faire madame Nordlys puisqu'elle a dit qu'elle aidait ta grand-mère ! Insista-t-il.
-Alors Marraine ?! Demandai-je moqueuse.

Elle était sur le point de répondre quand Yélana en ayant entendu les propos de notre fille se mit à me titiller à sa façon :

-Tiens donc ?! Anna Piceaerd qui n’a pas réussi un exploit chamanique ?! Punition des coupoles à coups sûr !

Je me mis à rougir alors qu’Elysia agacé par le ton de ma meilleure amie vint à mon secours en déclarant :

-Qui a dit qu’elle n’avait pas réussi ? Parce qu’il n’y a plus de flocons dans le bocal ? Notre Ange de l'Air s’est mal exprimée ! Bien sûr que ma femme s’est rendue dans le Niflheim en début de période hivernal pour récupérer pleins de neige…Puisque je ne sais pas si vous l’avez remarqué, mais dehors tout est blanc !
-Oui Monsieur Piceaerd ! Vous avez raison ! Approuvèrent les enfants alors que les adultes furent dubitatifs.
-Et pourquoi Iduna ne nous expliquerait pas plutôt la tradition de notre chamane préférée ? Demanda à son tour Amarok.

Je me raidis immédiatement prête à leur faire faux bonds. La petite se tourna alors vers moi et regarda à nouveau les autres avant de dire d'une voix boudeuse :

-Maman n’a pas voulu me faire part de sa tradition.
-Exactement ! Repris-je en retrouvant un aplomb d'acier, de toute façon nous avons fait le tour des coutumes de chacun, cela veut dire que c’est l’heure de vous souhaitez de bonnes vacances ! Allez vous aérez dehors ! Et profitez bien !

Les enfants intrigués quelques instants plus tôt, s’excitèrent en entendant les mots magiques. Ils sortirent rapidement de la hutte en répétant des « bonnes vacances » entremêlées. Les adultes qui étaient restés dans la salle m’observèrent attentivement, attendant avec curiosité la tradition Piceaerd.

-En quoi est-ce si important ? Grommelai-je en m’approchant de mon ragoût de renne.
-Marraine Helga aurait peut-être aimé que tu le fasses Anna, répliqua Yélana.

Cela m’hérissa les poils et je ronchonnai :

-N’utilise pas ma mère comme prétexte.
-Oui ma Beauté, je pense que tu te trompes, dit à son tour ma petite tante.
-Oh ? Mais cela aurait-il encore un rapport avec des coupoles ? Devina Amarok en me toisant avec moquerie.

J’hochai violemment la tête et me planquais une nouvelle fois du côté de mon ragoût tout en songeant que ça aurait pu être une tradition familiale. La phrase de ma meilleure amie tourna bientôt dans ma tête et je me mordis la lèvre de contrariété. Puis une idée me vint à l’esprit et je déclarai ensuite :

-D’accord…D’accord je veux bien faire la coutume de ma mère une dernière fois mais après je ne veux plus en entendre parler, c’est compris ? Du moins comme étant une coutume à moi !
-Que veux-tu dire ma Anna d’amour ? Demanda aussitôt Elysia.
-Nous nous chargerons de créer notre propre tradition Piceaerd ! Répondis-je en souriant.

Yélana me regarda avec des yeux outrés mais ne trouva cependant rien à redire. Je m’exécutais donc à contrecœur et versai bientôt de la poudre aux épices de Noël dans une coupole avant de l’allumer grâce à de l’huile et ma puissance chamanique. Je l’offris ensuite à ma meilleure amie et invitai tous les adultes à sortir de la hutte.


***


Nous venions de finir de déjeuner dans une ambiance étrangement calme. Même Iduna qui d’habitude nous posait pleins de questions semblait soucieuse…Comme Anna.

-Quelque chose ne va pas mon Ange de l’Air ? Finis-je par demander, ce n’est pas la tête d’une petite fille de dix ans qui vient d’apprendre qu’elle n’aura pas de leçon de chamanisme jusqu’en janvier !

Mon Ange me fusilla immédiatement du regard alors qu’Iduna fit de même à son égard. Elle ronchonna alors :

-D’abord à dix ans je ne suis plus une petite fille, ensuite tout le monde s’est moqué de moi avec ma stupide tradition ! Personne ne m’a cru parmi mes camarades de classe...Sauf Béata parce que c'est ma meilleure amie, Andréas parce que c'est un leche botte et Antoine ! Mais lui ! C'est parce qu'il est gentil et amoureux de moi !  

Elle bondit furieusement de table et était prête à partir quand Anna l’en empêcha en l’empoignant par le bras avant d’expliquer :

-C’est pour ça que nous allons en créer une autre ma chérie, une qui ne te fera être similaire à tes amis.
-Je ne vois pas ce que nous pourrions faire de plus merveilleux que ce qui a déjà été montré par les autres familles ! Grogna-t-elle.

Ma femme me lança un regard de détresse et je choisis de prendre les devants.

-Qu’est-ce que tu aimes faire à part aller jouer avec Courant d’Air et Béata, mon Ange de l’Air ? Demandai-je à l’adresse de notre fille.

Elle bouda un peu à l’appellation et souffla fort en disant :

-J’en ai aucune idée !
-Ah bon ? Lançai-je encore, pourtant il me semble qu’il y a des indices dans ta chambre qui seraient susceptibles de faire une bonne tradition, des indices que tu aimes utiliser pour jouer l'historienne avec Grande-Marraine quand elle te garde.
-Alors ! Allons voir tout de suite Papa ! S’écria-t-elle en me tirant la main.

Nous rentrâmes dans la chambre suivis par Anna qui poussa un soupir de soulagement en voyant que j’avais redonné le sourire à notre fille. Rapidement, Iduna balaya la pièce du regard en analysant ce qui lui serait utile. Son regard s’arrêta bientôt sur ses crayons de couleurs et ses feuilles de papiers.

-Papa ! Maman ! Je crois que j’ai trouvé ! S’exclama-t-elle.

Elle me demanda de l’aider à porter le tout sur la table et se mit au travail en étant la plus minutieuse possible. Elle écrivit un message en utilisant une couleur différente pour chacune de ses lettres. Puis elle se débrouilla pour dessiner des Géants et notre maison près des rives bordées par des épicéas. Elle nous montra ensuite le tout et nous pûmes lire :

-Bon vœux de la famille PICEAERD !

Son visage avait retrouvé le sourire en même temps que le nôtre et elle demanda :

-Alors ça vous plaît ? On pourrait le distribuer à toutes les familles de la tribu, chacun écrirait ensuite un petit mot qu’il jetterait dans son feu du foyer pour avoir une bonne année, qu’en pensez-vous ?
-Il y a un petit côté chamanique, admit Anna ravie.
-Je n’aurais pas ni écrit, ni dit mieux ! C’est une excellente idée Iduna ! Renchéris-je, offre cette première à Grande Marraine, elle sera contente !
-Oui Papa ! Et je vais en faire une à Tantine et Tonton après ! Rétorqua-t-elle heureuse.

Retrouvant le comportement d’une petite fille de dix ans, elle nous sauta dans les bras et nous distribua à chacun un tas de feuilles pour que nous fassions d’autres cartes de vœux avec elle. Nous passâmes le reste de l’après-midi à accomplir cette nouvelle tradition Piceaerd en étant plus unis que jamais.


Dernière édition par Ansa le Ven 21 Juil 2023, 23:46, édité 2 fois
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Jeu 23 Déc 2021, 19:09
23 décembre : Un chant de Noël version Northuldra :



Anna a 33 ans. Le chapitre se déroule après le chapitre 26 de retour vers le passé 3.


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J’étais en train de border Olaf dans un lit improvisé parmi un des nombreux antres des Cavernes Perdues.

-Maman pas très loin de moi ? Demanda-t-il d’une voix aigüe.

Je lui pris sa petite main glacée et l’embrassai du haut de ses deux ans.

-Maman est toujours près de toi, mon petit bonhomme de neige, répondis-je.
-Olaf ne peut pas dormir avec toi ? Questionna-t-il encore.

Je fixai ses yeux terrifiés. Depuis quelques jours mon petit garçon se réveillait après avoir fait des cauchemars. Il me parlait souvent de méchantes personnes qui viendrait l’attaquer et le tuer comme Elysia, Pieter ou Iduna. Cette dernière n’avait jamais eu besoin de dormir une nuit complète avec nous, aussi je ne voulais pas faire prendre de mauvaises habitudes à mon fils.

-S’il te plaît Maman ? Insista-t-il, et si le monsieur Roux venait encore embêter Olaf cette nuit ?
-Eh bien, tu n’as qu’à l’attaquer avec tes jets de glace mon trésor, murmurai-je confiante.
-ça ne marche pas, Olaf a déjà essayé, dit-il un peu honteux.

Ses yeux de biches s’intensifièrent et j’eus de plus en plus de mal à résister. Après quelques secondes, je finis par faiblir et déclarai :

-D’accord, je veux bien que tu dormes avec moi, mais c’est que cette nuit exceptionnellement, c’est compris ?
-Oui Maman, répondit-il en me sautant au cou.

Je le portais jusqu’à la chambre en lui embrassant le front.

-Tu as déjà tout le charme de Papa Elysia mon poussin, lui chuchotai-je.

Il hocha la tête. Nous nous engouffrâmes enfin dans les couvertures chaudes et je lui glissai mon doigt le long de son nez pour réussir à l’endormir. Hélas, cela ne sembla pas fonctionner et le petit reprit :

-Maman ? Tu veux bien raconter une histoire à moi ?

Je retins un soupir de frustration espérant pouvoir m’endormir assez vite mais je finis par avoir une idée. Je lui répondis alors :

-Bon d’accord. Tu vas avoir le droit à un conte de Noël mon Petit Bonhomme de Neige. A mon avis, une fois quand j’aurais terminé cette histoire, tu n’as plus aucune raison de t’inquiéter du méchant monsieur Roux comme tu l’appelles.
-Olaf est prêt à tout entendre Maman, souffla-t-il en se rapprochant de mon bras.

Je souris et me couchai à sa hauteur. Puis je m’accordais quelques secondes pour observer le plafond et commençais mon récit :

-Il était une fois un homme roux qui venait d’Arendelle. Sa tenue militaire était fringante et assez pratique. Il portait un énorme crocus sur son costume car il s’agissait du roi Runeard d’Arendelle. Cet homme était cupide et n’aimait pas le peuple d’Anna et Elysia Piceaerd. Il fit donc semblant d’être leur ami et déclencha une guerre pour que les Northuldra deviennent Arendellien, faisant beaucoup de morts.
-C’est comme dans mon cauchemar pour l’instant Maman, m’interrompit soudain mon fils.
-Je veux bien te croire mon petit Bonhomme de neige…Allez…On continue…Une fois que Runeard gagna la bataille, il ramena tous les Northuldra vivants en Arendelle et tous vécurent en esclaves. Les années passèrent et Runeard vieillit si bien qu’il finit par mourir. Il arriva dans le Niflheim, un endroit glacé et solitaire et demeura en exil. Il eut ainsi tout le temps de réfléchir au mal qu’il avait fait et finit par se repentir. Ahtohallan entendant son appel, décida de lui accorder une deuxième chance. Elle le renvoya à Arendelle juste avant la bataille.
-Et est-ce que cela a marché Maman ? Il est devenu gentil ? Demanda encore mon fils.

J’oscillai tout de suite de la tête indiquant que non et répondis :

-Pas tout à fait puisque le roi Runeard perdit ses souvenirs en revenant sur Terre. Il se rappela juste qu’il avait une haine envers les Northuldra. C’était donc quelques temps avant la bataille et le roi avait passé la journée à bien expliquer ses plans machiavéliques aux autres membres de sa troupe. Après cela chacun avait dignement fêter Noël de son côté car nous étions le 24 décembre. Malgré son fils Agnarr et sa femme Rita, Runeard fut désagréable toute la soirée et décida d’aller se coucher avant la messe de minuit qui est similaire à notre cérémonie des esprits. Il s’endormit rapidement et se perdit dans des rêves de vengeance, jusqu’à ce que sa chandelle et son feu s’éteigne. Les yeux toujours fermés, le roi se retourna dans son lit. Il sentit bientôt des frissons lui parcourir l’échine…Comme cela.

Je remontais aussitôt mes deux doigts le long du dos de mon fils qui se mit à rire nerveusement avant de crier :  

-Si ça fait trop peur Maman, Olaf il ne veut plus écouter !
-Tu me fais confiance ? Demandai-je.

Il hésita et finit par dire :

-Oui.
-Bien…Où en étais-je ?! Ah oui ! Le roi Runeard sentit alors un frisson lui parcourir l’échine et cela le réveilla complètement. Sa couette se souleva ensuite et il commença à avoir des sueurs froides le long de son front. Quand il se retourna enfin, il tomba nez à nez…Avec son propre fantôme !
-Le Runeard du Niflheim ?! S’écria Olaf se raccrochant à mon bras.
-Celui-là même mon petit bonhomme de neige ! Ahtohallan lui avait une brèche dans le monde des Vivants exprès pour qu’il prévienne Runeard. Qu’il lui dise que sa haine le conduirait à sa perte. Au début le roi ne le crut pas, mais son fantôme sut être convaincant. Il lui avoua qu’il aurait d’autres visites au cours de sa nuit qui essayeraient d’être plus convaincantes que lui…Celle du fantôme du passé, du fantôme du présent et du fantôme du futur. Si eux, échouaient, la deuxième chance du roi Runeard n’aurait servi à rien. Il écouta d’une oreille attentive et se moqua de lui avant de se recoucher.
-Pfff elle est vraiment nulle ton histoire ! Olaf il n’aime pas les gens qui n’écoutent rien ! Grogna bientôt mon fils, pris dans l’histoire.

J’éclatais de rire avant que les larmes ne viennent en repensant à ma précieuse Iduna qui n’avait jamais voulu écouter aucune de mes leçons. Puis je murmurai avec peine à mon fils :

-Je t’ai promis que tu aurais la solution à ton cauchemar mon petit bonhomme de neige, alors écoute jusqu’au bout, s’il te plaît.

Il hocha la tête et dit un « pardon » avant que je reprenne :

-Bien. Comme le roi Runeard ne crut pas à l’histoire de son fantôme, il se recoucha et se rendormit. Il fut réveillé quelques heures plus tard comme c’était prévu et lorsqu’il ouvrit les yeux, il se retrouva face à…Tonton Pieter.
-Tonton Pieter ? Répéta mon fils en écarquillant de grands yeux.
-Eh oui ! M’écriai-je, le roi Runeard connaissait ton oncle et il savait qu’il faisait partie des victimes…Mais pas en cet instant. Il voulait lui faire comprendre qu’il ne fallait pas qu’il devienne un monstre de cruauté. Il ne fallait pas qu’il reproduise ce qui s’était déjà passé dans le passé. Pour cela il parvint à s’envoler avec lui en remontant le temps et le transporta à la première bataille Northuldra/ Arendellien. Le roi Runeard vit alors tes premiers ancêtres se faire abattre par Arnved et Aren les fondateurs d’Arendelle et d’Arnevik.
-Et le roi le comprit ? Demanda-t-il encore.
-Hum…Pas tout de suite. Son cœur était toujours profondément blessé par la haine. Mais il se rendit quand même compte que les deux partis souffrirent de cette première guerre. Hélas cela ne suffit pas à faire changer son opinion, et tonton Pieter le ramena bientôt dans sa chambre pour le laisser réfléchir à tout ce qu’il avait vu. Le roi Runeard se rendormit donc en pleine réflexion et fut réveillé quelques heures plus tard par un autre fantôme…Celui du présent…Celui de…

Je ne pus terminer ma phrase qu’Olaf me coupa en s’écria :

-Papa Elysia !

Bien que ce n’était pas mon premier choix, je répétais avec amusement :

-Oui Papa Elysia, si tu veux mon petit bonhomme de neige. Comme Tonton Pieter l’avait fait quelques heures plus tôt, il s’accommoda le temps et n’eut pas besoin de le trafiquer. Il amena d’abord Runeard dans la chambre de sa femme, la reine Rita et la découvrit en train de pleurer car elle sentait très seule. Elle regrettait que son mari ne dorme pas avec elle, qu’il soit distant, qu’il soit ronchon. Elle aurait aimé trouver l’amour auprès de lui. Elle avait même songé à s’enfuir à la naissance de ta grande sœur mais il avait réussi à la rattraper, la maintenant encore et toujours prisonnière en Arendelle. Papa Elysia, laissa Runeard songeur avant de l’emmener ensuite dans la chambre du prince Agnarr qui était dans quatorzième année. C’était un adolescent plein de vie qui dessinait et écrivait beaucoup ce qu’il ressentait. Ton père dénicha son journal intime et Runeard put constater que son fils l’appelait sans cesse, il le voulait auprès de lui. Il regrettait que leur relation ne dépasse pas celle des arts militaires.

-Et le roi Runeard il s’est senti mal après cela ? Questionna encore mon fils.
-Disons qu’il n’était pas très fier mais il n’en dit rien à Papa. Au moment où il le laissa à nouveau pour d’autres rêves, ton père aperçut une lueur d’angoisse et de nostalgie dans son regard. Comme si le roi avait compris que sa rancœur envers les Arendelliens l’avaient empêché de profiter de sa vraie famille et de la protéger. Ainsi le roi se rendormit jusqu’à ce que le dernier fantôme arrive quelques heures plus tard.
-Celui du futur cette fois Maman ! S’écria Olaf.
-C’est exact mon petit Bonhomme de Neige ! Et cette fois le fantôme n’était autre…Qu’Iduna ta grande sœur.

Mon fils ouvrit la bouche et lança un grand « Whouaaa » avant que je continue :

-Au début le roi Runeard crut à une plaisanterie. Il ne voulait pas suivre ta sœur estimant que ce n’était qu’une petite fille du haut de ses douze ans. Et pourtant elle ne se laissa pas faire, elle le tira hors du lit et mania le temps jusqu’à la fameuse bataille qui lui fit perdre la vie à elle ainsi qu’à de nombreuses personnes des camps Northuldra et Arendellien. Le roi pâlit comprenant petit à petit conscience de son erreur mais il regretta encore plus lorsqu’Iduna l’amena à Ahtohallan pour lui montrer ce qu’aurait dû être sa vie si elle n’était pas morte.
-Y aurait eu quoi Maman ?

Je souris, réfléchis vite à l’évènement final et répondis :

-Eh bien si le roi Runeard n’avait pas fait la bataille, ton Père et moi lui aurions présenté Iduna et celle-ci se serait mariée avec le prince Agnarr d’Arendelle. Nos terres et nos peuples auraient été unis à jamais par l’amour. En voyant cette possibilité, le roi réagit enfin et fit en sorte que la bataille n’arrive jamais.
-Et comme on dit dans les contes de fées : Ils auraient vécu heureux et auraient eu beaucoup d’enfants ! Conclut Olaf en m’embrassant le bras.

Je tentais de ne pas pleurer et murmurai :

-Exactement mon petit Bonhomme de neige…J’espère qu’à présent tu ne feras plus de cauchemar sur le roi Runeard.

Il secoua la tête et ferma les yeux alors que je fis de même et nous nous endormîmes dans une étreinte paisible.


Dernière édition par Ansa le Dim 22 Mai 2022, 22:11, édité 1 fois

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Ven 24 Déc 2021, 10:33
Et c'est ainsi qu'en cette veille de Noël ! Je poste le dernier amant de l'avent :
24 décembre : La crèche des souvenirs figés :



Anna a 34 ans. Le chapitre se déroule après le chapitre 26 de retour vers le passé 3.



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Olaf venait de finir un bonhomme de neige après la fin de sa leçon hebdomadaire quand il se rapprocha soudain de moi et déclara :

-Maman…J’ai une question à te poser mais je crains que tu te mettes en colère.
-Dis toujours mon trésor, de toute façon tu sais bien que je ne pourrais jamais réellement être en colère après toi, murmurai-je avec douceur.

Mon fils prit alors une grande aspiration et déclara d’une voix sérieuse du haut de ses trois ans :

-Si toi et moi nous sommes les seuls survivants Northuldra, pourquoi est-ce qu’on est obligé de vivre dans cette grotte ?

Prise au dépourvu, je pris un temps avant de réfléchir et expliquai :

-Parce qu’il est important que nous nous protégions.
-Mais de qui Maman ? Je ne comprends pas, répliqua-t-il sincère.

Je soupirai et l’invitai à s’assoir sur mes genoux avant de reprendre :

-Vois-tu Olaf, je ne t’ai pas tout avoué. Je t’ai dit qu’il y avait une brume qui nous protégeait de tout ennemi Arendellien. Ce que je ne t’ai pas dit, c’est qu’il y avait des gardes qui sont restés coincés de notre côté. Ils pourraient nous tuer si jamais nous sortions dehors.
-C’est eux qui ont tué tout le reste du village ? Insista-t-il.

Il me fixait de ses beaux yeux bleus et je ne résistai pas plus longtemps. Moi qui m’étais jurée de garder le secret à jamais, voilà que j’étais en train d’enfreindre une promesse une fois encore. Mon petit garçon était loin d’être idiot. Il se posait des questions et c’était bien normal. J’avais été idiote de le traiter ainsi. Ce fut à mon tour de respirer un grand coup et de rétorquai :

-Olaf…Maman va t’avouer quelque chose, d’accord ?

Il hocha la tête, prêt à entendre n’importe quoi. Je dis alors :

-En réalité nous sommes les seuls à nous cacher. Personne du village n’est mort…Enfin personne de plus que celles qui sont déjà décédées lors de la bataille. Les gardes Arendelliens qui sont prisonniers ne sont pas méchants…Mais il ne faut pas les approcher. Ni eux, ni le reste de la population…Je n’ai pas le droit…Je ne peux pas t’expliquer pourquoi. Mais c’est pour cela que nous restons dans cette grotte. Pour se protéger de tout le monde.
-Ils t’en veulent Maman ? Questionna-t-il encore.
-On peut dire ça comme ça, murmurai-je un peu gênée.
-Alors ? Je ne les connaîtrais jamais ? Soupira-t-il pour lui-même.

Je rapprochai aussitôt mes mains de sa jolie frimousse et répondis :

-Ne jamais dire jamais mon petit Bonhomme de Neige.

Il bouda encore quelques instants. Puis il se remit à faire des figurines avec son pouvoir de glace. En le voyant manier les personnages avec précision, je repensai aux propres souvenirs figés que nous avions pu voir avec Elysia dans le passé. Cela me rappela également un récit de Noël que Maman nous avait raconté une fois lorsque nous étions petits et sans que je m’en rende compte, je renchéris bientôt :

-Tu voudrais une histoire Olaf ?

Le petit s’arrêta immédiatement de jouer, toujours bon public. Il réclama aussitôt mes genoux et s’assit dessus avec impatience. Je lui caressai ses boucles blondes et dis enfin :

-Il n’y a pas si longtemps…Au XVIIème siècle, il existait des personnes qui comme toi arrivaient à fabriquer des bonhommes de leur mains. Ils le faisaient en terre cuites ou en argiles. Ils créaient ce qu’on appelle une crèche. Nous en avons aussi chez les Northuldra. Ceux sont des mangeoires pour nourrir les animaux et principalement pour réchauffer les petits agneaux. Dans d’autres pays comme ceux du peuple d’Arendelle, la crèche est rattachée à la naissance de Jésus Christ.
-Il est pareil que le cinquième esprit ce monsieur, Maman ? Demanda soudain le petit.

J’eus un temps d’arrêt avant de bafouiller :

-Oh…Euh…Eh bien…Oui on peut dire ça comme ça. Dans la crèche catholique, les bonhommes représentent Jésus, Marie et Joseph son Papa, l’âne et le bœuf. Or un jour, un monsieur d’une ville en Provence, dans le Sud de la France, très loin de chez nous, décida de rassembler tous les personnages de son village en une crèche immense. Il demanda à son sculpteur et ensemble ils se mirent au travail. Il y avait l’idiot dit aussi le ravi, les bergers, les boumians, le maire et pleins d’autres…Et depuis cette période, chaque année à Noël, les gens font une crèche dans toutes leurs maisons pour se rappeler qu’ils font partie d’une communauté. De te voir faire des petites figurines avec ta neige ça m’a fait penser à cette jolie légende.

Je lui embrassais le front et Olaf applaudit avant de me dire plus sérieusement :

-Moi je sais ce que tu vas me demander à présent, Maman.

Je jouais l’étonnée avant de reprendre amusée :

-Ah bon ? Et quoi donc ?
-Tu vas vouloir qu’on reproduise le village Northuldra ! S’exclama-t-il fier de lui.
-On ne peut rien te cacher mon petit bonhomme de neige ! M'exclamai-je.
-Je t’écoute Maman dans ce cas ! Qui veux-tu que nous façon ? Demanda-t-il de façon sérieuse.
-Hum…Et si nous commencions par les chefs, repris-je.
-Ils étaient comment ? Ils sont morts tous les deux ? Lança-t-il encore.
-Que le chef homme, murmurai-je perdue dans mes pensées, mais bref, écoute bien, l'homme et la femme ont tous les deux les cheveux longs et un nez assez épaté.

Olaf moulina rapidement ses mains sous mes indications et effectua deux petits bonhommes qu’il me montra tout heureux.

-C’est bon comme ça Maman ? Demanda-t-il soucieux.
-Parfait, répondis-je en réceptionnant les statuettes, mais attends mon trésor, je suis un peu bête…J’ai oublié de te dire qu’avant de continuer les bonhommes il nous faudrait d’abord une base pour notre crèche…Fais un paysage de circonstance s’il te plaît.
-Comme Ahtohallan Maman ? Questionna-t-il encore.
-C’est une bonne idée Olaf, concédai-je, tu sais à quoi elle ressemble au moins ?

Il réhaussa sa petite carrure et répondit tout fier :

-Oui Maman, j’y suis déjà allé en rêve avec Papa. C’est un immense glacier avec deux crêtes, entouré d’une mer sombre…Comme ça !

Dans des gestes clairs et précis, il produit une sculpture volumineuse de glace qu’il entoura d’un plateau gelé. Puis il plaça plusieurs huttes et mit enfin les figurines d’Amarok et Yélana au centre. Je le regardai faire avec admiration et sentis ma gorge se serrer en voyant le tout reprendre vie. Mon cœur tambourina dans ma poitrine à l’idée qu’Elysia veillait toujours sur notre petit garçon et qu'ils s'étaient déjà rencontrés.

-C’est un travail extraordinaire mon trésor ! M’écriai-je émue.
-Je fais qui à présent Maman ? Demanda-t-il à nouveau.

Puis il m’observa et ajouta :

-Tu ne pleures pas au moins ? Sinon je ne continue pas !

Je m’essuyai rapidement la buée qui s’était répandue dans mes yeux et répondis :

-Non, non promis ! Alors maintenant tu pourrais faire Béata, Laïka, Mouna et Andréas Nattura…Ceux sont les guérisseurs du village…Il faut donc les différencier des chefs.
-Andréas il a les cheveux longs comme Amarok et Papa ? Rétorqua-t-il.

Je rougis rapidement en imaginant mon frère avec une coupe comme Elysia et secouai vite la tête.

-Non juste les trois femmes, expliquai-je.

Pour donner suite aux explications, mon petit Bonhomme de Neige s’appliqua encore. Il rajouta une balance de justice et un grand bâton dans les mains d’Amarok et Yélana avant de s’attarder sur la famille Nattura qu’il para d’instruments médicaux ainsi que de bols avec des plantes.

-C’est parfait Olaf ! Place-les où tu veux ! Ordonnai-je avec plaisir.

Mon fils joua le jeu et mit bientôt les personnages non loin d’une hutte au hasard.

-Après Maman ? Y a qui encore à faire ? S’impatienta-t-il excité.

Voyant un coin vierge de la sculpture, je répliquai alors :

-Par-là mon petit Bonhomme de Neige tu peux fabriquer une grange et un enclos avec plusieurs rennes à l’intérieur. Tu mettras ensuite Kanda Coudrier, c’est le Papa de la cheffe Yélana, donc il lui ressemblait un peu.

Fidèle à lui-même il s’exécuta encore et effectua un travail spectaculaire pour un enfant qui ne maîtrisait pas bien ses pouvoirs.

-C’est assez ressemblant Maman ? Questionna-t-il quelques minutes plus tard.

J’hochai la tête et dis encore :

-Tu pourrais même lui faire du fromage dans les mains car c’est lui qui en était le producteur.
-Un fromage rond ? Demanda-t-il.
-Un fromage rond, répétai-je en riant.

Il s’appliqua et je lui indiquai ensuite tour à tour l’importance des Bettua qui étaient nos meilleurs pisteurs. Il les fit donc avec des lances et une proie. Puis les Acerabolo qui étaient nos marchands de fruits et légumes. Ils héritèrent alors d’un panier avec toutes ces réjouissances. Enfin, il fallut parler des Populus qui réglaient les conflits entre les hommes ainsi que leurs économies. J’eus une petite larme discrète en voyant mon fils peaufiner Antoine qui aurait pu devenir son beau-frère si cette maudite guerre avait épargné Iduna.

-Le chef Amarok a déjà une balance Maman ? Alors je fais quoi, j’en mets une aussi dans les mains des Populus ? Demanda bientôt le petit.
-Elle sera plus juste dans les siennes oui ! Répondis-je, un peu contrariée qu’Amarok en ait une.

N’ayant plus besoin de mes indications, Olaf agrémenta bientôt sa surface de dizaines d’épicéas et autres fleurs. Puis il ajouta des abeilles, des poulets et des chats de Norvège un peu partout. Et évidemment Bruni, le Nokk, les Géants de Pierre et Courant d’Air firent aussi partie du décor.

-Maintenant ! C’est le bouquet final Maman ! S’exclama-t-il enchantée.
-Ah bon ? Je me demande bien de qui tu parles, murmurai-je amusée.
-Pfff…En vrai, je sais que tu as compris ! Me gronda-t-il.

Il s’appliqua ainsi pour la dernière fois et nous représenta enfin Elysia, Iduna, lui et moi d’après les explications que je lui avais donné depuis sa naissance. Nous étions près des rives dans notre superbe hutte dont je lui avais fait la description. Mon cœur s’alourdit. Olaf nous avait placé des coupoles dans nos mains.

-C’est la seule chose qui m’a inspiré pour les chamanes Maman, se justifia-t-il…J’espère que tu n’es pas fâchée.

Je secouai la tête et lui embrassai la joue avant de reprendre :

-C’est parfait.

Nous passâmes la soirée à contempler ce village de souvenirs figés et le gardâmes jusqu’au printemps grâce à un nuage qu’Olaf avait matérialisé au-dessus de la maquette pour qu’elle ne se réchauffe pas. Petit à petit sa mémoire d’enfant oublia qui étaient ses gens jusqu’à une fameuse nuit d’été où il me demanda de sortir…


Dernière édition par Ansa le Dim 21 Aoû 2022, 23:40, édité 3 fois

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