- Le Royaume d'Arendelle -
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La Reine des Neiges 3  - Page 8 Empty La Reine des Neiges 3 (Chapitre 85)

Jeu 04 Avr 2024, 21:44
Chapitre 85
Anna
 
Je n’avais pas fermé l’œil de la nuit, me tortillant sans cesse, incapable de penser à autre chose qu’à ce que j’avais entendu la veille au soir. Je ne comprenais pas, comment était-ce possible ?
Kai m’avait empêchée de rejoindre ma sœur, jugeant bon de nous laisser tous digérer l’information de notre côté. Je n’avais pas pu lui parler, rien, pas un mot et me sentai terriblement coupable de l’avoir laissée passer la nuit seule après une telle nouvelle.
« Il ne vaut mieux pas attiser davantage la curiosité, Votre Majesté », m’avait murmuré le majordome en désignant implicitement les autres domestiques.
J’avais accepté à contrecoeur de me retirer dans ma chambre, laissant Kristoff et Elsa seuls dans les leurs.
Le moment que j’attendais avec tant d’impatience arrivait enfin. Le soleil se levait. Cela faisait des heures que je patientais devant ma fenêtre, à la recherche du moindre petit rayon de lumière. Il était enfin là. Il était encore très tôt, mais tant pis, elle devait être réveillée de toute façon. Je sortis silencieusement de ma chambre et me dirigeai sans hésiter vers celle d’Elsa. Avant d’entrer, je vérifiai que le couloir était vide, que j’étais bien seule et que personne ne pourrait venir nous écouter. Chose faite, j’ouvris la porte sans même frapper. Ma sœur était assise à la fenêtre, comme bien souvent, le visage tourné vers l’extérieur. Je m’approchai sans rien dire et vins m’asseoir à côté d’elle. Elle me jeta un rapide regard et me sourit tristement. Elle avait l’air épuisée et ses yeux étaient rougis, signe qu’elle avait dû pleurer. La voir ainsi me fit encore plus de peine. Je regrettai de ne pas avoir été là pour elle dès l’annonce du médecin.   
« Je n’étais pas malade en fin de compte… murmura-t-elle. Le docteur dit… que je suis enceinte de plus de trois mois…
— C’est plutôt une bonne nouvelle, non ? » fis-je, ne sachant quoi dire d’autre.
Je vis alors une larme couler sur la joue de ma sœur.
« Non, non ce n’est pas une bonne nouvelle…
— Tu… Tu sais qui est le père ? » demandai-je timidement, posant enfin la question qui trottait dans ma tête depuis la veille.
Elle secoua la tête. Ce non me glaça le sang.
« Ryder ? » insinuai-je alors d’une petite voix.
Prononcer ce prénom me fit un drôle d’effet. Au même moment, Elsa se tourna brusquement vers moi, me lançant un regard à la fois surpris et rempli de peur.
« Comment…
— J’ai cru comprendre que vous aviez…
— Combien de personnes le savent ? dit-elle, paniquée.
— Je ne sais pas… Kristoff et moi l’avons appris un peu par hasard…
— Kristoff est au courant ? »
J’acquiesçai et la vis alors se recroqueviller sur elle-même.
« C’était une erreur… murmura-t-elle. Je ne sais pas ce qui m’a pris cet après-midi-là… Je n’étais pas… moi-même…
— Hey… Tu n’as pas à te justifier, ça ne me regarde pas et ça ne regarde personne.
— J’ai failli perdre Honeymaren à cause de ça… »
Je posai une main rassurante sur la sienne et demandai :
« Pourquoi dis-tu que tu ne sais pas qui est le père alors ?  Ça ne peut-être que Ryder… »
Le regard de la jeune femme s’assombrit. Il y avait quelque chose que je ne savais pas et ce quelque chose m’inquiétait de plus en plus.
« Je ne comprends pas… dis-je d’une voix tremblante.
— Ce n’est pas… Ce n’est pas forcément Ryder… » avoua-t-elle en détournant le regard.  
Je remarquai qu’elle essayait de contenir les nouvelles larmes qui lui montaient aux yeux.
« Alors… qui d’autre ? »
Elle ne répondit rien. Ses yeux vides ne reflétaient plus aucune âme. Cela m’effrayait de plus en plus. Soudain, une colère sourde monta en moi. Je réalisai soudain l’ampleur de la situation. Elle ne pouvait pas avoir plusieurs fois blessé Honeymaren, c’était injuste.
« Pourquoi tu lui as fait ça ? » demandai-je séchement.  
Elsa, surprise, recentra ses yeux bleus sur moi.
« De quoi tu parles ?
— Honeymaren. Pourquoi tu lui as fait ça ? Je ne crois pas qu’elle t’ait manqué une seule fois de respect. Elle ne méritait pas que tu fasses ce que tu as fait avec son frère et… avec d’autres personnes visiblement. Alors… Je veux que tu me dises pourquoi tu l’as faite souffrir en la trompant plusieurs fois. Qu’est-ce qui t’y a poussée ? »
La jeune femme resta bouche-bée face à mes accusations.
« Anna, je…
— Je veux juste que tu m’expliques. Tu n’as pas dû dire quoi que ce soit à Honeymaren concernant tout ça… Alors fais-le au moins avec moi, il faut que je comprenne. »
Les pupilles de ma sœur se retrécirent instantanément de colère.
« Sors. Sors de ma chambre, dit-elle froidement.
— Non ! Je ne partirai pas tant que tu ne m’auras pas expliqué. »
Ce fut alors Elsa qui se leva et qui se dirigea vers la porte. Je la rattrapai rapidement par le bras, l’empêchant de faire un pas de plus.
« Lâche-moi ! cria-t-elle.
— Non ! Je veux que tu me dises la vérité ! »
Je sentis sa main agripper la mienne et une décharge glacée se répandit immédiatement dans tout mon bras, me forçant à la libérer.
« Aïe ! protestai-je. Elsa !
— Je n’ai pas eu le choix l’unique autre fois où j’ai trompé Honeymaren comme tu dis ! » hurla-t-elle en se tournant dans ma direction.
Je me figeai instantanément sur place.
« Quoi ? murmurai-je faiblement.
— Je pensais qu’au moins ma sœur m’écouterait et me comprendrait, mais non, tu ne fais que m’inculper de crimes que je n’ai pas commis, comme tous les autres ! Silja m’avait dit qu’aucun être humain normal, c’est-à-dire autre que moi, ne  me comprendrait jamais… Je voulais lui démontrer qu’elle avait tort, qu’ils n’étaient pas tous pareils, et j’espérais que tu fasses partie de ces exceptions. Mais je me suis visiblement trompée, c’est elle qui avait raison. Maintenant, si tu penses vraiment que j’aime faire souffrir les autres uniquement pour mon plaisir personnel, comme tout le monde semble le croire, je n’ai plus rien à faire ici.
— Elsa, s’il te plaît… »
Je n’arrivais plus à parler. Mes larmes et ma gorge nouée m’en empêchaient.
« Je suis désolée… soufflai-je. Je ne savais pas… »
Elsa posa sa main sur la poignée de la porte, prête à partir.
« Je t’en supplie, reste… »
Je vis alors de la glace se former à l’endroit où étaient posés ses doigts. Les petits soubresauts de ses épaules me firent comprendre qu’elle pleurait, elle aussi. Je courus vers elle et la prit dans mes bras, l’étreignant de toutes mes forces, en pleurs.
« Je suis désolée… murmura-t-elle.
— De quoi ?
— De t’avoir fait mal…
— Ce n’est rien, c’est moi qui t’ai blessée… Pardonne-moi, s’il te plaît… »
Elle posa sa main glacée sur la mienne, lâchant enfin la porte.
« Qu’est-ce qui s’est passé alors ? » demandai-je tout en reniflant et en essuyant mes dernières larmes d’un revers de coude.
La jeune femme me tournait toujours le dos. Je ne voyais pas les expressions de son visage mais je compris que c’était certainement encore trop douloureux pour elle d’en parler.  
« Ce n’est rien, repris-je, tu n’as pas besoin de me raconter quoi que ce soit… Je veux juste savoir de qui il s’agit… »
Je la vis inspirer profondément, comme pour se calmer.
« Erik », dit-elle d’une voix morne.
Je sentis le sol se dérober sous mes pieds. Non, ce n’était pas possible, cela ne pouvait pas être vrai, ce devait être un mauvais rêve. Et pourtant, ma sœur était bien là, devant moi.
***   
Je triturai la nourriture dans mon assiette, ne cessant de faire des va-et-vients incessants d’un bout à l’autre avec ma fourchette. Elsa mangeait silencieusement. Kristoff me regardait faire, avalant de temps en temps la bouchée qu’il avait portée à ses lèvres. C’était la première fois depuis deux jours que nous étions de nouveau réunis pour partager un repas. Mais je n’avais pas le cœur à cela, je ne faisais que penser à ce que m’avait dit ma sœur le matin même. J’avais pris la décision de ne plus lui poser de questions à ce sujet, du moins pour le moment. Je voyais bien qu’elle se torturait l’esprit tout autant que moi, si ce n’était plus encore. C’était elle la principale concernée après tout, mais comme toujours, j’avais l’impression que la détresse de ma sœur était également mienne.  
La porte s’ouvrit, Kai et d’autres domestiques entrèrent pour débarrasser la table. Je levai les yeux. J’étais la seule à ne pas avoir touché à mon déjeuner. Les assiettes de Kristoff et d’Elsa étaient quasiment vides. Les domestiques vinrent les ramasser, prirent la mienne malgré tout et nous proposèrent une mousse au chocolat en dessert.
« Je n’en prendrai pas, merci, dis-je en souriant faiblement.
— Moi non plus », fit Elsa.
Kristoff me lança un regard inquiet. Il n’était pas habitué à ce que je refuse un dessert, surtout contenant du chocolat.
La table débarrassée, on nous laissa de nouveau seuls. Je regardai Elsa, tandis que le jeune homme entamait sa mousse au chocolat. Ma sœur avait les yeux rivés sur le mur du fond de la pièce, celui derrière lequel se cachait la bibliothèque secrète de notre mère.
« Vous avez eu tort de ne pas en vouloir, elle est vraiment délicieuse », s’exclama Kristoff, la bouche pleine.
Je lui souris distraitement, ne quittant pas Elsa du regard. Elle avait quelque chose en tête, mais je n’arrivais pas à deviner quoi. Soudain, elle se leva et dit :
« Je vais vous laisser, je vais me reposer dans ma chambre. »
Je la suivis des yeux alors qu’elle quittait la pièce. Je savais pertinemment que ce n’était pas ce qu’elle allait faire.
« Alors ? Vous avez parlé ? » me demanda Kristoff quand elle fut partie.
J’acquiesçai.
« Et donc ? Tu en sais plus ? »
Je ne répondis rien, perdue dans mes pensées.
« C’est Ryder le père n’est-ce pas ? »
Je regardai le jeune homme. Il était impassible, c’était la première fois que je le voyais comme ça.
« J’espère », répondis-je tout en songeant à ce qu’Elsa pouvait réellement être partie faire.
Soudain, une idée me passa par la tête. Ça ne peut être que ça.
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La Reine des Neiges 3  - Page 8 Empty Re: La Reine des Neiges 3

Jeu 04 Avr 2024, 22:13
Après lecture du chapitre...

C'est bien ce que je craignais Sad Pourvu que bébé aille bien Sad

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La Reine des Neiges 3  - Page 8 Empty La Reine des Neiges 3 (Chapitre 86)

Dim 07 Avr 2024, 11:21
Chapitre 86
Kai
 
Je ne réalisais pas encore. Elsa, enceinte ? Je la connaissais depuis sa naissance et avais l’impression que tout était passé si vite… Je ne pouvais m’empêcher de revoir sa mère enceinte d’elle vingt cinq ans auparavant, paraissant déjà se soucier de l’avenir de son bébé.
« M’sieur, nous devrions commencer à tout installer dans l’jardin pour d’main… Il n’devrait pleuvoir ni c’soir ni cette nuit, ça nous laisse l’occasion d’être prêts en avance. »
J’essayais de le dissimuler comme je le pouvais mais au fond, des dizaines de questions m’assaillaient. Elsa était très sérieuse et j’avais toujours été persuadé qu’elle suivrait les lignes directrices soigneusement tracées par ses parents sans jamais s’en éloigner, contrairement à sa sœur. Mais je m’étais trompé. Aucune des deux jeunes femmes ne marchait dans les pas d’Iduna et d’Agnarr.  
« M’sieur ? »
Elles s’étaient émancipées des traditions, les brisant les unes après les autres et faisant selon leur volonté. J’avais du mal à les comprendre, préférant me réfugier dans des règles depuis longtemps établies.
« M’sieur vous m’entendez ? »
Je me tournai vers le jeune homme qui me parlait. C’était un des nouveaux domestiques. Je ne connaissais même pas son nom, je ne m’y étais jamais intéressé. Aucun d’entre eux ne m’inspirait confiance désormais, moi qui avais régulièrement l’habitude de me confier auprès de Gerda autrefois.
« Faisons ce que vous avez dit, répondis-je en réalisant enfin ce qu’il m’avait proposé.
— Vous êtes sûr ? Vous n’avez pas l’air… »
Je lui lançai un regard noir.
« Très bien, parfait… » fit-il, comprenant qu’il n’avait pas à me remettre en cause.
Il termina d’essuyer l’assiette qu’il tenait, la rangea dans un placard et sortit de la cuisine, accompagné des autres domestiques qui étaient là. Je les regardais faire, incapable de bouger et de revenir à la réalité.
« Qu’est-ce que tu fabriques ? Ne reste pas planté là, on a besoin de toi. »
C’était la voix de Gerda qui venait de résonner dans ma tête. Elle m’avait dit cette phrase tellement de fois quand je lui semblais perdu dans mes pensées, préoccupé par tous les problèmes quotidiens auxquels nous devions faire face. Et maintenant que j’attendais bêtement dans la cuisine, je l’entendais encore me le reprocher. Je réussis à refouler momentanément mes questionnements sur Elsa et allai rejoindre les autres domestiques.
***   
Malgré le soleil de début d’après-midi qui baignait tout le royaume, le jardin, lui, était très bien ombragé. Tous les domestiques du château s’affairaient, comme des fourmis, les uns portant les bancs où s’assiéraient les invités dans un coin un peu plus reculé, là où se déroulerait la cérémonie, sous une jolie arche recouverte de lierre et de fleurs rose et blanches spécialement confectionnée pour l’occasion par notre jardinier, les autres portant tables et chaises au centre du jardin où tout le monde s’installerait pour le déjeuner. Je vins alors aider à disposer les tables en forme de U.
« Où doit-on placer la reine et le futur roi ?
— A part bien sûr.
— Comment ça à part ? Il ne faut surtout pas les séparer de leurs convives, c’est très mal poli !
— Mettez leur table au centre et accolez-la aux autres par ses extrémités, ordonnai-je. N’oubliez pas, il ne faut pas disperser la famille royale. Le futur roi Kristoff et la reine Anna doivent être au centre mais sa sœur Elsa doit être à ses côtés, à sa gauche de préférence.
— Mais… Dans ce cas Monsieur, ce n’est plus le couple qui est au centre mais uniquement la reine Anna, entourée de sa sœur et de son mari. On ne peut pas l’y mettre seule, il faut qu’ils y soient tous les deux.
— Eh bien, ajoutez une quatrième personne qui se mettra à la droite de Monsieur Kristoff, m’exaspérai-je.
— Qui ça Monsieur ?
— Je n’en sais rien, un troll ou quelqu’un qui a été important dans sa vie.
— Ou l’père de l’enfant. »
Tout le monde se tut. Je me retournai vers la personne qui venait de parler. C’était le même jeune homme que précédemment dans la cuisine. Je m’approchai lentement de lui. Il avait le visage fermé et ne semblait nullement impressionné par tous les regards braqués sur lui.
« Rappelle-moi ton nom ? dis-je froidement en arrivant à sa hauteur.
— Daven.
— Très bien, Daven, à qui faisais-tu allusion à l’instant ?
— Au père d’l’enfant d’Elsa.
— De la princesse Elsa », rectifiai-je.
Le jeune homme leva les yeux au ciel. Je saisis brusquement son col et lui intimai à voix basse :
« Je ne sais pas ce qui vous a poussé à venir ici, mais croyez-moi, vous pouvez repartir aussi vite que vous êtes venu si vous ne respectez pas les règles du château. Le respect des membres de la famille royale faisant partie de ces règles, je peux vous assurer que si vous continuez sur votre lancée, vous et vos petits camarades qui aimez faire des petites réunions secrètes dans la cuisine pour émettre des hypothèses plus incriminantes les unes que les autres sur la princesse Elsa n’allez pas rester bien longtemps parmi nous, suis-je suffisamment clair ? »
Il acquiesça silencieusement. Je le relâchai et repassai rapidement mes vêtements avec mes mains, de peur qu’ils ne se soient froissés dans cette petite altercation.
« Vous ne m’avez pas répondu, remarquai-je alors, pourquoi êtes-vous ici ?
— A cause d’ma mère.
— Elle a certainement préféré offrir un meilleur avenir à son fils que celui de vaux-rien », répliquai-je séchement.
Le visage du jeune homme se rembrunit aussitôt mais il retourna à ses tâches sans dire quoi que ce soit de plus.
« Maintenant, fis-je en m’adressant à tous les autres domestiques qui s’étaient brusquement arrêtés de travailler, si vous voulez bien reprendre ce que vous faisiez. Et laissez cette quatrième place vacante pour le moment, nous verrons ce que nous en ferons plus tard. »
Tous m’obéirent, reprenant chacun ce qu’ils étaient en train de faire, sans la moindre remarque sur ce qu’il venait de se produire. Pourtant de mon côté, je restais préoccupé par une chose suite à cette courte conversation. Je n’avais jamais vu Elsa avec un homme, rien, pas un seul geste d’affection envers quelqu’un. Alors c’était vrai que la question du père restait énigmatique, surtout pour nous domestiques qui n’avions évidemment pas accès à tous les secrets de la famille royale. La savoir ainsi enceinte me paraissait donc irréel, moi qui n’aurais jamais cru que la jeune femme aurait un enfant avant de se marier, tant elle était attachée aux coutumes auxquelles on l’avait habituée depuis toute petite. Soudain, un cri me tira brutalement de mes songes :
« La pièce montée s’est effondrée ! La pièce montée s’est effondrée ! »
C’était le cuisinier qui avait subitement surgi du palais, courant et hurlant dans ma direction.
« Calmez-vous, lui dis-je, ce n’est pas bien grave, il suffit que vous la refassiez.
— Que je la refasse ? répondit-il, tout essoufflé. Je crois que vous ne vous rendez pas bien compte du travail que ça représente ! J’y suis depuis ce matin, ça fait des heures que j’y travaille et ça m’empêche de finaliser tout le reste !
— Eh bien dans ce cas, finissez le reste et revenez à la pièce montée si vous avez encore du temps. De toute façon, il me semble que le futur roi et la reine ne vous en ont pas expressément demandé une, je ne l’ai pas vue sur le menu…   
— Peut-être, mais c’est ce que tous les invités attendent. Un mariage sans pièce montée, ce n’est pas un mariage ! Je veux leur en faire la surprise.
— Eh bien faites ! Mais vous risquez d’y passer la nuit…
— Croyez-moi, je le ferai Monsieur. »
Et il repartit d’un pas décidé vers ses cuisines. C’était la première fois que je le voyais autant investi dans quelque chose, lui qui passait d’ordinaire son temps à maugréer. Je levai les yeux vers la porte derrière laquelle avait disparu le cuisinier. A côté d’elle se trouvait la salle à manger. De ma place, je pouvais apercevoir à travers une grande fenêtre Anna et Kristoff qui terminaient leur déjeuner. Elsa n’était plus avec eux. C’était étrange, la jeune femme les quittait rarement avant la fin du repas. Inquiet, je rentrai à l’intérieur du château, traversai le couloir et montai les escaliers me menant à l’étage. Je me dirigeai instinctivement vers la chambre d’Elsa et frappai à la porte. Pas de réponse. Je frappai une nouvelle fois et attendis quelques secondes. Toujours rien.
« Tout va bien Madame ? » demandai-je, de plus en plus anxieux.
Silence. Pour la première fois, j’entrouvris la porte sans que l’on m’y invite et passai ma tête dans l’ouverture. Il n’y avait personne à l’intérieur.
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La Reine des Neiges 3  - Page 8 Empty La Reine des Neiges 3 (Chapitre 87)

Mer 10 Avr 2024, 18:54
Chapitre 87
Elsa
 
J’avais délibérément menti à ma sœur, oubliant déjà la promesse que je lui avais faite. Il avait fallu que je parte sans davantage attirer son attention et sans lui donner l’envie de me suivre. J’avais alors fait semblant de monter les escaliers pour rejoindre ma chambre mais étais très vite redescendue, repassant le plus discrètement possible devant la salle à manger et parcourant tout le couloir jusqu’au bâtiment réservé aux domestiques. J’avais senti un courant d’air froid en entrant dans le petit corridor y menant. Il y faisait très sombre. J’avais frissonné en y passant, non pas à cause de la fraîcheur ambiante mais à cause du peu d’hospitalité que ce coin du château m’inspirait. Je n’avais pas tellement su où aller, c’était la première fois que je m’y aventurais. J’avais ouvert plusieurs portes, découvrant peu à peu les différentes pièces qui s’y trouvaient, et venais finalement de tomber sur celle que je cherchais. C’était la seule verrouillée, cela ne pouvait être qu’elle. Je tentai d’actionner plusieurs fois la poignée, mesurant la solidité du verrou.
« J’aime pas faire ça, mais j’ai pas le choix », murmurai-je à moi-même.
Je fis un petit bâtonnet de glace, ni trop fin ni trop large, et l’enfonçai dans la serrure. Un petit cliquetis dès la première tentative me signifia que la porte était désormais ouverte. Enfin, la chambre de Kai. J’entrai et la reconnus tout de suite. Elle était à son image. Propre, simple et ordonnée. Il n’y avait que très peu de meubles. Un petit lit au matelas fin, une table de nuit à sa gauche, une bassine posée au pied du lit et une chaise au fond de la pièce. Des vêtements étaient soigneusement repliés sur cette dernière. Il n’y avait rien d’autre, pas de commode, pas d’armoire, pas de tableau ni d’autres décorations, rien. J’étais assez surprise. N’avait-il jamais eu envie de garder ses souvenirs avec lui, accrochés sur les murs ? Ou était-il trop pudique pour oser les y mettre ? Je n’en savais rien, Kai avait toujours été quelqu’un d’extrêmement mystérieux, même après vingt-cinq ans de loyaux services à mes côtés.
Je refermai la porte derrière moi, de peur d’être surprise. Il ne fallait pas qu’on me voie, ni qu’on me pose des questions sur ce que je faisais là, dans un bâtiment où je n’avais normalement pas le droit de pénétrer. C’était le seul endroit où les domestiques pouvaient être tranquilles et avoir leur petit jardin secret. Je savais que ce que je faisais était mal, que je ne devais pas m’insinuer ainsi dans le peu de vie privée que le majordome pouvait avoir, mais je n’avais pas le choix, il fallait que je sache.
Je me dirigeai instinctivement vers la table de nuit, seul petit meuble où l’on pouvait véritablement ranger quelque chose, et ouvris son unique tiroir. Il y avait une petite boîte noire à l’intérieur. Je retirai doucement son couvercle, le cœur battant. Je crus défaillir en y voyant ce que je cherchais depuis plusieurs jours : une clé. Une clé posée sur un velour rouge vif. Je l’attrapai délicatement, de peur qu’elle ne tombe en poussière entre mes doigts et l’examinai. C’était une jolie clé en fer forgé dont l’anneau formait trois magnifiques cercles autour desquels de minuscules branches de lierre s’enroulaient. Cela ne pouvait être que la bonne. Gardant la clé avec moi, je rangeai rapidement la boîte dans le tiroir et me précipitai vers la porte de la chambre. Je sursautai en l’ouvrant. Anna se tenait derrière, sourcils froncés et bras croisés.
« Qu’est-ce que tu fais là ? m’étonnai-je, cachant immédiatement la clé derrière mon dos.
— Je te pose la même question. Je croyais que tu te reposais.
— Eh bien, je… »
Sans attendre la fin de ma phrase, elle saisit la main que je lui cachais et y découvris la clé.
« J’en étais sûre… murmura-t-elle. Tu n’avais pas à aller dans la chambre de Kai ! Ou du moins… pas sans moi.
— Qu’est-ce que ça change ? Au moins je l’ai trouvée.
— Ne me dis pas que tu as fouillé toute sa chambre…
— Non, juste sa table de nuit, c’était facile.
— Quand est-ce que tu vas penser à enfin me dire la vérité quand tu fais quelque chose ? J’ai l’impression que quoi que je te dise, tu feras toujours le contraire…
— Tu étais avec Kristoff, je n’allais pas vous déranger pour si peu.
— Tu aurais vraiment dû aller te reposer… Tu en as besoin, surtout depuis que… »
Je lui lançai un regard glacial, la faisant immédiatement taire. Anna soupira.
« Tu es sûre que c’est bien la clé du bureau de papa au moins ? Si ça se trouve elle appartient à Kai…
— Non c’est la bonne j’en suis sûre. Pourquoi me l’aurait-il cachée sinon ?
— Qu’est-ce que vous faites là ? »
Ma sœur et moi nous tournâmes dans la même direction. Le majordome se tenait à moins d’un mètre de nous.
« Vous n’avez rien à faire ici », dit-il d’un ton ferme en nous foudroyant du regard.
Je vis ses yeux se poser sur la porte de sa chambre. Il allait immédiatement se rendre compte qu’elle n’était plus verrouillée. Je fis alors tournoyer le bout de mes doigts derrière mon dos et conçus, sans que personne ne s’en aperçoive, un petit bloc de glace qui vint s’enfoncer dans la serrure, la bloquant momentanément pour créer l’illusion.
« Retournez dans vos appartements », articula-t-il, la voix emplie de colère.
Je poussai doucement Anna, lui faisant comprendre d’obéir au majordome. Nous quittâmes immédiatement le bâtiment des domestiques, et rentrâmes de nouveau dans la partie principale du palais.
« On est d’accord qu’il vient de nous gronder comme des enfants ? » fit ma sœur en riant alors que nous traversions le couloir.
J’acquiesçai, un sourire aux lèvres.
« Parfois, quand je suis avec lui, j’oublie complètement que c’est moi la reine et que c’est lui qui est censé m’obéir, reprit-elle. J’ai l’impression d’avoir affaire à une nouvelle figure paternelle.
— C’est Gerda et lui qui ont fini notre éducation… Ils ont pris ce rôle très à cœur et Kai en garde certainement des réminiscences. On ne peut pas lui en vouloir… 
— Oui c’est vrai… Tu as gardé la clé ?
— Bien sûr. Il n’a rien vu. »
Nous montâmes les escaliers et, une fois en haut, Anna parut hésiter.
« Je ne suis pas sûre d’avoir envie d’aller dans le bureau de papa maintenant… Je… Je ne préfère pas savoir tout de suite ce qu’on va y découvrir… »
Je ne répondis rien, moi qui, au contraire, mourrais d’envie d’y aller. Mais je comprenais ma sœur, je ne pouvais pas l’y forcer et je voulais qu’on le fasse ensemble.
« D’accord… Tu veux venir dans ma chambre avec moi pour se reposer un peu ? »
Un grand sourire illumina son visage.
« Enfin… Seulement si tu n’as rien d’autre à faire, ajoutai-je.
— Non, Kristoff est avec Sven et je crois qu’il devait demander au cuisinier d’acheter une montagne de carottes pour le mariage…
— Parfait. »
Je la fis entrer dans ma chambre et nous nous allongeâmes sur le lit. Ma sœur vint se blottir contre moi par habitude. Je posai la clé que je tenais toujours sur ma table de nuit et caressai doucement ses cheveux, comme notre mère faisait quand nous étions petites.
« Elsa ?
— Hmmm ?
— J’aimerais que ce soit toi qui confectionne ma robe de mariée. Je sais… Je sais que tu feras quelque chose de magnifique dont personne d’autre ne sera capable.
— Anna je… Je ne sais pas quoi dire… Tu me fais vraiment confiance à ce point ?
— Oui bien sûr. Tu es la seule personne à être capable de faire des robes sur-mesure en quelques minutes. Je ne voulais pas qu’elle soit prête à l’avance, je veux que tu laisses libre cours à ton imagination sur le moment.
— Je te la ferai demain matin alors… Quelques heures avant la cérémonie.
— Merci… souffla-t-elle.  
— Merci à toi de me confier cette merveilleuse tâche. Tu as hâte d’être à demain je suppose ?
— Je suis terrifiée. Je suis terrifiée mais j’ai aussi envie d’exploser de joie. J’attends ça depuis si longtemps… J’ai tout de suite su que c’était l’homme de ma vie…
— Presque tout de suite », la taquinai-je.
Elle releva la tête et me tira la langue en riant.
« Si tu savais à quel point tout est confus dans ma tête…
— Pourquoi ?
— Je ne sais pas… J’ai l’impression d’entamer une nouvelle vie. Je n’aurais plus vraiment le rôle que j’avais jusqu’à présent, c’est Kristoff qui va devoir tout gérer et je sais que ça lui fait très peur…
— Mais tu seras à ses côtés pour l’aider, tout ira bien.
— Oui mais c’est toi qui a été formée toute ta vie ou presque dans le but d’être reine et de diriger ce royaume. Nos parents t’ont tout confié parce que tu es l’aînée. Moi… moi je n’ai jamais vraiment reçu les conseils qu’on t’a donnés. J’essaye de faire comme je peux mais c’est très difficile… Si je conseillais mal Kristoff ça pourrait…
— Anna… Tu t’es merveilleusement bien débrouillée, même quand Arendelle était à l’article de la mort par ma faute…
— Arrête de dire ça. S’il te plaît… Tu n’y es pour rien…
— Si tout le monde pouvait penser comme toi… »
Ma sœur se tut.
« Tout ce que je veux te dire c’est que tu as prouvé plus d’une fois depuis que je t’ai transmis la couronne que tu étais à ta place, repris-je. Et même une fois mariée, tu n’as rien à craindre, Kristoff et toi formerez un couple royal irréprochable, j’en suis persuadée. »
Anna sourit. Elle avait les larmes aux yeux mais je pouvais deviner qu’il s’agissait de larmes de bonheur.
« Je t’aime Elsa », murmura-t-elle en fermant les yeux.  
Je la sentis sombrer peu à peu dans le sommeil en cette fin d’après-midi. Elle avait besoin de récupérer suite à tout le stress de ces derniers jours.
« Moi aussi je t’aime », répondis-je finalement.
La jeune femme ne réagit pas, elle était déjà endormie. Je savais que de mon côté je n’arriverais pas à trouver le sommeil. J’avais l’esprit bien trop préoccupé. Je repoussai doucement la tête de ma sœur, prenant garde à ne pas la réveiller, et la calai le plus confortablement possible sur un oreiller avant de me lever. J’entrai dans ma salle de bain et me figeai devant le miroir, de profil. D’une main tremblante, je plaquai ma robe contre le bas de mon ventre. C’était à peine visible pour quelqu’un d’extérieur mais moi je voyais le changement. Une boule d’angoisse se forma alors dans ma gorge et mes yeux se mirent à piquer. Je repensais alors à Honeymaren. Je n’avais pas le droit de pleurer.
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La Reine des Neiges 3  - Page 8 Empty La Reine des Neiges 3 (Chapitre 88)

Jeu 18 Avr 2024, 14:12
Chapitre 88
Honeymaren
 
Je n’osais avancer tant j’étais impressionnée. Les bâtiments s’élevaient très haut, bien plus haut que les arbres, je n’avais jamais vu une chose pareille. D’ailleurs, les quelques plantes qu’il y avait étaient enfermées dans des cages de fer sans raison apparente. Les maisons étaient toutes recouvertes de pierre, ce qui me surprit tout autant. Je ne suis pas sûre que les esprits de la terre apprécieraient qu’on les défie ainsi… pensai-je. J’étais figée sur place et étais incapable de faire faire un pas de plus au renne sur lequel j’étais montée. Il n’y avait rien de familier en face de moi. Tout m’effrayait, me poussant à rester à la lisière de la mince forêt qui recouvrait le flan de la montagne que je venais de descendre, seul élément dans lequel je me sentais encore à ma place. Mon renne recula de quelques pas, visiblement apeuré, lui aussi. J’inspirai profondément et lui donnai un petit coup de talon. Il refusa de m’obéir. Pour l’encourager, je caressai doucement son encolure. Il secoua la tête en signe de mécontentement mais finit par avancer. Quand ses sabots foulèrent pour la première fois le sol recouvert de pierres lisses et arondies, il fit un écart sur le côté et manqua de me faire tomber.
« Hey, doucement… » lui murmurai-je le plus calmement possible.
J’eus beau le talonner pour redémarrer, il refusa catégoriquement de faire un pas de plus. Je soupirai d’exaspération, laissant tomber ma tête en arrière.
« C’est pas vrai… » marmonnai-je.
Je dus descendre du renne et continuer à pied, le traînant difficilement derrière moi. Le clapotis irrégulier et hésitant de ses sabots sur le sol était le seul bruit qui venait troubler l’étrange silence dans lequel était plongé le royaume. Je trouvais de plus en plus inquiétant que l’on ne croise personne, et pourtant, j’avais l’impression de sentir une multitude de regards posés sur nous. Je levai la tête et jetai un rapide coup d’œil aux habitations. Les volets qui jusqu’ici m’avaient paru fermés à cause du soleil étaient maintenant entrouverts. Je me sentais de plus en plus mal à l’aise et, pour tenter de contrer les sensations désagréables qui m’envahissaient, j’essayai de centrer toute mon attention sur les immenses tours aux flèches pointues qui s’élevaient en face de moi. Le château, pensai-je. Il avait l’air magnifique, étincelant sous le soleil de fin d’après-midi. C’était là que je devais me rendre, mais les maisons collées les unes aux autres me baraient la route. J’arrivais bientôt à un petit carrefour, pouvant aller soit à gauche, soit à droite, alors que le palais était en face de moi, derrière une rangée d’habitations.  J’hésitai plusieurs minutes, ne sachant ce que je devais faire pour y accéder. Alors que je m’apprêtais à prendre la rue de droite, j’entendis des pas qui s’approchaient derrière moi. Faisant mine de ne rien avoir remarqué, je m’y engageai, restant sur mes gardes. Tout en avançant, j’écoutai attentivement ce qu’il se passait dans mon dos, essayant de faire abstraction du cliquetis des sabots du renne. Quelque chose m’inquiéta alors : à chaque foulée que je faisais, j’avais l’impression que la personne derrière moi se démultipliait, que ses pas devenaient de plus en plus nombreux et de plus en plus bruyants. Elle n’était pas seule, ils étaient plusieurs. Ils allaient à la même allure que moi et semblaient me suivre. Je devais m’en assurer. Je vis alors une petite ruelle sur la gauche et l’empruntai, voyant là une opportunité de gagner plus rapidement le château. Alors que je venais d’en parcourir les premiers mètres, je remarquai qu’il n’y avait plus un seul bruit derrière moi. Soulagée, je relâchai la pression qui s’était emparée de mon corps et continuai ma progression plus sereinement. Il faut que t’arrêtes de toujours t’imaginer le pire Honeyma… Un homme apparut soudain au bout de la ruelle, me tirant brutalement de mes pensées. Je lui lançai un regard inquiet. Il semblait figé, bloquant le passage de toute la largeur de son corps. Je ralentis, mais refusai de m’arrêter. Je ne devais surtout pas lui montrer que j’avais peur. Tout un groupe de personnes apparut alors, rejoignant l’homme et m’empêchant définitivement de passer. Je me stoppai brusquement et sentis la tête du renne se cogner de surprise contre l’arrière de mon épaule. Ils me fixaient tous, hommes et femmes, et aucun de leurs regards ne m’inspirait confiance. Sans les lâcher des yeux, je tâtai doucement les flans de l’animal où j’avais accroché mes quelques bagages. Je sentis entre deux sacs un long morceau de bois et l’attrapai discrètement.
« Lâche-ça », dit fermement l’homme que j’avais aperçu en premier.
Voyant que je ne lui obéissais pas, il répéta :
« Lâche-ça. Tu n’es pas en position de force, tu ne peux rien faire. »
Je jetai un rapide coup d’œil derrière moi, évaluant les issues possibles. Un second groupe de personnes me barait également la route. J’étais piégée. C’est très intelligent de m’être coincée toute seule dans une ruelle… Comprenant que c’était inutile, je jetai la lance que j’avais saisie à mes pieds et lançai un regard noir à l’homme qui me faisait toujours face, affichant un air satisfait.
« Voilà c’est fait, qu’est-ce que vous voulez ?
 — Tu viens de là-haut hein ? De cette forêt de malheur… »
Je ne répondis rien, ne sachant quelle pouvait être leur réaction.
« Ne fais pas semblant, reprit-il, tout le monde sait qui tu es. Tu es une Northuldra. Qu’est-ce que tu fais ici ?
— Je dois aller au château.
— Au château ? Tu as raison, c’est le seul endroit où on accepte les gens comme toi… »
Il s’approcha dangereusement de moi. Des rires se mirent à fuser autour de nous.
« Rentre chez toi, tu n’as rien à faire à Arendelle. Retourne parmi les autres sauvages. »
Je reculai de quelques pas, tout en jetant nerveusement un regard vers ma lance. Elle était trop loin à présent. L’homme attrapa soudainement le col de ma tunique et me plaqua brutalement contre l’un des murs en pierre de la ruelle. Je grimaçai de douleur au moment où l’arrière de mon crâne s’y cogna. Je sentais son souffle chaud et humide sur mon visage et voulus m’en détourner mais il attrapa fermement mon menton, m’obligeant à le regarder dans les yeux.
« On a commis l’erreur une fois, pas deux », m’asséna-t-il.
Soudain, j’entendis un bruit métallique et vis la pointe d’une épée se poser sur la  gorge de l’homme qui me tenait toujours. La ruelle devint tout à coup parfaitement silencieuse.
« Relâche-la. »
Mon agresseur ne bougea pas. Son regard s’était un peu plus empli de rage.
« Tout de suite », reprit-la voix d’un ton autoritaire.
La pointe de l’épée s’enfonça légèrement dans la peau de l’homme, créant une minuscule gouttelette de sang. Il finit par céder et lâcha mes vêtements. Enfin libre de mes mouvements, je tournai la tête dans la direction de mon sauveur. Le lieutenant, fis-je intérieurement en reconnaissant celui avec qui j’avais été enfermée dans la forêt enchantée depuis ma naissance. Il rangea son épée dans l’étui accroché à sa ceinture et ajouta :
« Je préfère ça. Maintenant si vous voulez bien vous donner la peine de dégager le passage pour que je puisse accompagner cette jeune femme jusqu’au château. »
Sa voix était toujours aussi calme et posée et imposait le respect. Les personnes regroupées là s’écartèrent immédiatement, n’osant s’interposer. Il m’attrapa doucement par le bras et me tira derrière lui. D’un claquement de langue, je fis signe au renne de nous suivre.
« Tu n’auras pas toujours autant de chance… maugréa l’homme à mon attention quand nous passâmes devant lui.
— Je peux vous retourner la remarque », répliqua le lieutenant en lui lançant un regard noir.
Nous sortîmes de la ruelle et nous en éloignâmes le plus rapidement possible. Je jetai plusieurs coups d’œil par-dessus mon épaule pour m’assurer que nous n’étions pas suivis.
« Ne t’inquiète pas, ils ne sont pas stupides, ils savent qu’ils ne font pas le poids », dit-il en remarquant mon geste.
Je ne répondis rien, me contentant de fixer le sol qui défilait sous mes pieds.
« Ce sont des pavés, m’expliqua-t-il. Ça change de l’herbe… mais c’est beaucoup moins agréable.
— Comment vous avez su que ces personnes me suivaient ? demandai-je timidement.
— Je t‘ai vue arriver. Tu ne passes pas inaperçue et c’est bien ça qui m’a inquiété... Les gens ici n’aiment pas trop la différence… J’ai eu raison de te suivre aussi, non ?
— Merci, Monsieur…
— Oh non par pitié, pas de Monsieur. Appelle-moi Mattias. Et… tu peux me tutoyer. Après tout, on se connaît depuis longtemps… »
Je souris, ne sachant quoi répondre.
« Comment va ton frère ? »
Je sentis mon cœur se serrer et les larmes me monter aux yeux.
« Quoi ? C’était bien ton frère non ? demanda-t-il en remarquant mon trouble.
— Oui mais… il est mort », soufflai-je.
Le visage du lieutenant se décomposa.
« Je… Je suis désolé…
— Ce n’est rien… Je pensais que vous le saviez…
— Non… J’ai démissionné de mes fonctions, je ne suis plus vraiment au courant de ce qui se passe là-haut, ni de ce qui se passe ici d’ailleurs… »
Le reste du trajet se fit dans le silence, sa question ayant soudainement jeté un terrible froid dans la conversation. Nous arrivâmes bientôt à une grande allée qui débouchait sur un immense pont, menant lui-même au château. Je pouvais enfin le voir dans sa globalité et dans toute sa splendeur. Je n’avais jamasi rien vu de tel. C’était magnifique. Mattias s’arrêta avant que l’on ne monte sur le pont.
« Je vais te laisser là, tout devrait bien se passer. On se voit demain au mariage je suppose. »
J’acquiesçai et lui souris avant qu’il ne s’en aille, me laissant seule avec mon renne. Je m’avançai sur le pont et ne pus m’empêcher de me pencher par-dessus bord pour regarder la mer. Elle était calme et réflétait les derniers rayons du soleil. C’était complètement différent de la Mer Sombre. Celle-ci paraissait inoffensive.
J’arrivai bientôt devant l’immense porte en fer forgé du château. Je me sentis soudainement intimidée mais attrapai tout de même l’énorme poignée et frappai trois coups avec. Il ne fallut que quelques secondes pour que l’on vienne m’ouvrir. Deux gardes apparurent.
« Vous êtes ? demanda l’un d’entre eux.
— Euh… Honeymaren Nattura. »
Ils se regardèrent, haussant les sourcils.
« Vous avez une invitation ? »
Je leur tendis le faire-part sous forme de flocon.
« Allez-y », firent-ils en me laissant passer après l’avoir vaguement regardé.
Ils refermèrent immédiatement la porte derrière moi quand je fus dans la cour.
« Wow », soufflai-je, impressionnée.
Je ne pouvais détacher mon regard du ciel que les plus hautes tours du palais semblaient chatouiller.
« Vous pouvez laisser votre… animal dans l’écurie si vous le souhaitez », m’indiqua l’un des gardes.
J’acquiesçai et conduis le renne jusqu’à l’endroit qu’il me montrait. Il y avait plusieurs chevaux et, dans le box du fond, je reconnus immédiatement Sven. Je me précipitai vers lui et caressai son encolure.
« Ça ne te dérange pas si je t’ai amené un copain ? »
Il me donna un petit coup de tête enthousiaste. Je souris, ouvris le box et y fis entrer mon renne. Je le libérai de mes bagages et repartis, les laissant seuls. En ressortant de l’écurie, le garde qui m’y avait conduit m’accompagna jusqu’à l’entrée du palais. Il frappa. Un homme à peine plus grand que moi, au haut du crâne dégarni et à la tenue vestimentaire très étrange nous ouvrit.
« Honeymaren Nattura, l’informa le garde en me désignant.
— Merci, vous pouvez disposer. »
L’homme baissa les yeux et remarqua les sacs que je portais.
« Ne me dites pas qu’il vous a laissée avec ça dans les mains, sans même vous proposer de les prendre…
— Oh mais ce n’est rien je peux… »
Il attrapa mes bagages avant même que je ne puisse finir ma phrase.
« Suivez-moi, je vais vous conduire à votre chambre. Je suis Kai, le majordome du palais. Si vous avez besoin de quoi que ce soit durant votre séjour, n’hésitez pas à m’appeler. D’autres domestiques seront également à votre disposition si vous le souhaitez.
— Merci mais… ça devrait aller. »
Nous entrâmes dans une salle immense au parquet parfaitement ciré qui luisait sous nos pieds. C’était magnifique.
« Vous êtes une amie de la reine Anna je suppose ? reprit Kai, ne remarquant pas mon émerveillement.
— Je suis un peu plus… proche d’Elsa disons mais je m’entends très bien avec Anna également, répondis-je distraitement.
— Parfait. En tant que représentante des Northuldra, nous vous placerons à la table d’honneur demain midi.
— Oh mais ce n’est pas…
— J’insiste. »
Je soupirai, comprenant que je n’avais pas vraiment le choix. Nous quittâmes cette salle splendide, traversâmes un couloir et montâmes de magnifiques escaliers pour arriver au premier étage.
« Votre chambre », fit le majordome en poussant une porte.
Je le suivis à l’intérieur. C’était adorable et bien loin de ce que je connaissais. Le lit me paraissait immense, les murs étaient colorés, il y avait un tapis et des tableaux qui habillaient parfaitement la pièce et chaque meuble semblait sortir tout droit d’un rêve. C’est donc ça la vie de princesse, pensai-je en regardant Kai déposer toutes mes affaires au centre de la chambre.
« Je vais vous laisser, vous avez fait un long voyage et êtes sûrement très fatiguée, dit-il en sortant de la pièce.
— Attendez ! » m’écriai-je en le suivant dans le couloir.
Il se retourna et me lança un regard surpris.
« J’aimerais… J’aimerais voir Elsa… Vous savez où elle est ? »
Le visage du majordome se décomposa. Sa pâleur m’effraya soudain.
« Elle… Elle a besoin de se reposer, répondit-il d’une voix peu assurée.
— Comment ça ? » m’étonnai-je.
J’entendis alors une porte s’ouvrir et tournai la tête dans sa direction. La jeune femme apparut dans le couloir. Mon cœur fit un bond dans ma poitrine.
« Elsa ! » criai-je, soulagée.
Je voulus me précipiter vers elle et la serrer le plus fort possible dans mes bras mais je sentis une main m’en empêcher avant même que je ne puisse faire un pas. C’était Kai qui me retenait.
« S’il vous plaît… Pas de mouvement brusque », me dit-il.
Je remarquai le long regard qu’ils s’échangèrent et compris que quelque chose n’allait pas.
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Jeu 18 Avr 2024, 15:16
Allez Elsa ! Va falloir porter ces balls et dire à ta chérie que y a un polichinelle dans le tiroir Razz

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La Reine des Neiges 3  - Page 8 Empty La Reine des Neiges 3 (Chapitre 89)

Sam 20 Avr 2024, 18:07
Chapitre 89
Iduna
 
Je me sentais mourir de chaud. Je ne savais pas depuis combien de temps la charrette avait démarré mais cela me semblait être une éternité. J’allais étouffer si je restais encore longtemps sous cette maudite couverture. Alors, discrètement, j’attrapai le couteau que j’avais toujours accroché à ma ceinture, et déchirai le tissu d’un coup sec, laissant une ouverture assez large pour respirer. Je l’écartai un peu pour tenter d’entrevoir où je me trouvais. La cime des arbres qui défilait devant mes yeux m’était complètement inconnue. Ce n’était plus celle des bouleaux de la forêt enchantée. Je sentis une boule d’angoisse se former dans ma gorge. Quelle idée j’avais eue de me cacher là-dedans ? Personne ne m’avait vue, ils finiraient tous par croire que j’avais été tuée dans la bataille et ne me chercheraient pas. Sauf peut-être ma mère… Mais avait-elle survécu ? Je n’en savais rien, je ne ressentais plus rien.
« A chaque fois que tu te poseras une question, ferme les yeux et la réponse finira par apparaître au fond de ton cœur », me disait-elle souvent.
Je fermai alors les yeux, essayant de me concentrer le plus possible sur la forêt enchantée et ce qu’il en restait.
« Il faut que je sache », murmurai-je.
Mais rien ne m’apparut. Je n’entendais que les battements de mon cœur qui tambourinait de plus en plus fort dans ma poitrine. Un épais brouillard venait de se former dans mes pensées, m’empêchant d’avoir la moindre vision de ce qu’il se passait là-bas. Je rouvris les yeux et soupirai. C’était ma faute, je n’aurais pas dû suivre ma curiosité et prendre en pitié un parfait inconnu. Il faisait partie de nos ennemis qui plus est. Si le chef Harald l’apprenait, je risquais d’être bannie à tout jamais des Northuldra.   
Le faible rayon de lumière qui s’insinuait à présent à l’intérieur de la charrette me permit de regarder ce qui m’entourait. Il y avait des cagettes de bois remplies d’armes. Je n’en connaissais aucune. Elles étaient bien plus sophistiquées que les nôtres. Il n’y avait pas de bois ni de pierre,  mais uniquement du fer. Je le reconnaissais à son éclat et sa froideur. Nous n’avions aucune arme de ce genre, mais uniquement des petits ustensiles, comme le couteau que j’avais toujours sur moi, qui nous avaient été échangés contre certains de nos savoir-faire. Je passai doucement mes doigts sur un long morceau de métal aplati de part et d’autre et dont la poignée était richement décorée de petits motifs que je ne parvenais pas à correctement distinguer dans la pénombre. Le bout d’un de mes doigts glissa par mégarde sur la lame et fut immédiatement entaillé. Je retins un cri de douleur et mis la phalange qui commençait à saigner dans ma bouche, ne pouvant désinfecter la blessure autrement. Je frissonnai en pensant à quel point il était facile de transpercer un corps avec de telles armes. Soudain, mon regard se posa sur le jeune garçon que j’avais déposé non loin de moi, espérant que quelqu’un puisse le sauver. Il était toujours inconscient et son entaille à l’arrière du crâne ne cicatrisait pas. Il perdait beaucoup de sang. J’arrachai une des manches de ma tunique et l’enroulait autour de sa tête, espérant que cela puisse stopper l’hémorragie au moins jusqu’à notre arrivée je ne savais trop où. Je ne savais pas pourquoi je l’avais sauvé. Il était un peu plus vieux que moi et ne portait pas d’arme au moment où il avait été blessé. Je l’avais trouvé allongé dans l’herbe, le crâne à moitié écrasé contre un rocher, mais encore vivant. Il respirait encore, c’était tout ce qui m’importait. Son visage doux m’avait paru si inoffensif que j’avais tout de suite compris qu’il avait été une victime collatérale de la bataille entre nos peuples. Il ne devait rien y comprendre, tout comme moi, ou du moins, je l’espérais. J’avais senti au fond de moi que c’était de mon devoir de le sauver. Voilà tout.
Alors que je posais ma main sur son front fiévreux pour m’assurer que son état ne s’aggravait pas, je vis un faible sourire se dessiner sur ses lèvres et un petit soupir s’en dégagea. Je stoppai immédiatement le contact établi entre nous, soudainement gênée. La charrette roula sur une pierre et le soubresaut qu’elle fit me projeta sur le jeune homme. Mes doigts heurtèrent une petite plaque métallique cousue sur son vêtement. Je parvins à lire ce qui était gravé dessus : Agnarr. Drôle de prénom, pensai-je. Je réussis à me redresser et m’éloignai le plus possible de lui. Je remarquai alors qu’une partie de la couverture s’était soulevée au moment où la roue avait heurté la pierre, laissant une ouverture assez large pour que je puisse m’extirper de là sans attirer l’attention. Je passais ma tête à l’extérieur et regardai discrètement autour de moi. Il y avait deux hommes à l’avant de la charrette qui me tournaient le dos. Tout un groupe de personnes était à cheval au devant de nous et discutait :
« Crois-moi, si je recroise un seul de ces sauvages un jour, je le découperai en morceaux  et jetterai ses restes dans la mer ! s’écria un homme.
— Ce sera facile. Ils sont à peine armés.
— Peut-être mais ils ont quand même réussi à tuer plusieurs d’entre nous et à en faire prisonniers d’autres… remarqua un autre soldat.  
— Qu’est-ce que tu vas dire à Mathilda ?
— Je n’en sais rien… soupira le premier. Vous ne pouvez même pas imaginer à quel point ce sera dur d’annoncer à ma femme que son frère est mort et de l’entendre hurler et pleurer de douleur toute la nuit… »
J’essayai de faire abstraction de ce qui se disait. La charrette fermait la marche. C’était une occasion inespérée, personne ne me verrait m’échapper. Je sortis mes jambes puis tout le reste de mon corps de dessous la couverture. Je regardai le sol défiler sous les roues. Ils n’allaient pas assez vite pour que je puisse me blesser. C’était parfait. Alors que j’étais prête à sauter en marche, quelque chose me retint. Je ne pus m’empêcher de jeter un coup d’œil par-dessus mon épaule. Le jeune homme… Je ne pouvais pas le laisser là, seul et à moitié mourant. Il fallait que je m’assure qu’il arrive à bon port et qu’on le soigne correctement. Prise de remords, je me faufilai de nouveau à l’intérieur de la charrette et remis correctement la couverture, de telle sorte que toute envie de fuir ne vienne plus me tenter. Je pris la main du jeune homme dans la mienne et m’allongeai à ses côtés.
« Presse mes doigts si jamais ça ne va pas », murmurai-je à son oreille, convaincue qu’il pouvait m’entendre.
Je fermai les yeux et m’endormis rapidement, bercée par le rythme régulier de la charrette.
***   
Je sentis une vive lumière derrière mes paupières closes. Je refusai de les ouvrir, encore bien trop plongée dans le sommeil.
« Regardez ! Le prince !
— Il est blessé !
— Qu’est-ce que c’est que ça ? »
Je poussai un petit grognement de mécontentement et refermai instinctivement mes doigts… sur eux-mêmes. Sa main n’était plus là. Je réalisai soudain que la charrette était à l’arrêt. J’ouvris brusquement les yeux mais n’eus pas le temps de faire le moindre geste en découvrant l’attroupement de personnes autour de moi. On me saisit brusquement par les aisselles et on me jeta sur le sol. Je grimaçai en sentant les pierres dures s’enfoncer dans mon dos mais me relevai d’un bond, saisissant mon couteau et le brandissant devant moi. La foule se recula. Des cris de panique s’en échappèrent.
« Saisissez son arme ! » hurla une voix parmi eux.   
Plusieurs personnes se jetèrent sur moi et réussirent à me désarmer, jetant mon couteau suffisamment loin pour que je ne puisse plus m’en servir. Un homme me maintint fermement les bras dans le dos, m’empêchant de m’échapper.
« D’où tu viens ? » me demanda-t-il d’un ton glacial.
Mon cœur s’affola de nouveau. Je ne devais surtout pas dire la vérité, ils me tueraient sur le champ.
« Réponds ! D’où tu viens ? répéta-t-il, plus fort cette fois.
— Regardez comment elle est habillée… Il lui manque même une manche, quelle négligence ! Vous pensez que c’est l’une d’entre eux ? » murmura une femme non loin de moi.  
Mon rythme cardiaque accéléra un peu plus. C’était fini. Ils allaient tout deviner. Soudain, je vis un homme s’abaisser pour ramasser mon couteau. Il l’examina attentivement.
« Où est-ce que t’as eu ça ? me demanda-t-il d’un air soupçonneux.
— Ma… ma mère me l’a donné, répondis-je d’une voix tremblante.
— Il y a le crocus d’Arendelle gravé dessus… Elle est d’ici, reprit-il en s’adressant à celui qui me tenait toujours.
— Je ne le crois pas ! Qui es-tu ? » s’écria ce dernier en me secouant.
Une idée me vint soudain. C’était ma seule chance de m’en sortir. 
« Une amie d’Agnarr », affirmai-je alors.
Il y eut un silence qui me parut durer une éternité. Je ne sus si j’avais répondu ce qu’il fallait ou non.
« Où… Où est-il ? demandai-je d’une petite voix.
— Il est blessé. On l’a conduit au château. »
Je n’avais aucune idée de ce que c’était mais répondis tout de même :
« C’est là-bas que nous devions nous retrouver… Je dois absolument y aller. »
Personne ne réagit. L’attente me parut terriblement longue, ne sachant si mon mensonge allait fonctionner ou non. L’homme qui me tenait me lâcha alors et dit à celui qui détenait mon couteau :
« Emmène-la au palais.
— Mais… Tu es sûr ? On ne sait pas qui elle est… C’est peut-être une voleuse ou je ne sais quoi…
— C’est le prince qui le dira. »
On me poussa en avant. Je n’avais plus le choix. Si je voulais rester en vie, je devais suivre cet homme. Il rangea mon couteau dans sa ceinture et se mit en route, me faisant signe de venir avec lui, ce que je fis.
Alors que nous marchions depuis plusieurs minutes déjà, il me demanda :
« Comment t’appelles-tu ?
— Mathilda », mentis-je, sortant le premier prénom qui me venait à l’esprit.
Il ne répondit rien et continua imperturbablement sa route jusqu’à un immense bâtiment.
***   
Le château, comme on l’appelait, était absolument magnifique. C’était la première fois de ma vie que je voyais quelque chose d’aussi imposant, moi qui étais habituée aux simples tentes. Il y avait des pièces plus grandes les unes que les autres partout. On m’accompagna à l’étage, jusque devant une grande porte à laquelle on frappa.
« Entrez », fit une voix à l’intérieur.
La personne qui m’accompagnait ouvrit la porte, me laissa entrer en me présentant :
« Mathilda, Monsieur ».  
Les yeux rivés sur le jeune homme allongé dans l’immense lit au centre de la pièce, je ne remarquai pas que la personne qui m’avait amenée jusqu’ici se retira. En me voyant, le garçon qui avait visiblement repris totalement connaissance se redressa brusquement.
« C’est vous… » murmura-t-il.
Deux femmes à ses côtés voulurent le rallonger.
« Votre Majesté, vous devez vous reposer… lui dit l’une d’entre elles. Vous êtes blessé…
— Laissez-moi tranquille, je vais bien. »
Il se leva et s’approcha de moi, encore chancelant. Je le voyais éveillé pour la première fois. Quelque chose dans son attitude me rassura. Je sentis qu’il ne me ferait aucun mal.
« C’était vous dans la charrette, n’est-ce pas ? » me demanda-t-il.
J’acquiesçai.
« On vous a déjà attribué une chambre ?
— Une chambre ? m’étonnai-je.
— Vous devez être fatiguée après un voyage pareil. Vous aurez besoin d’un endroit où vous reposer. Venez, je vais vous montrer. »
J’entendis les deux femmes soupirer au fond de la pièce.
« Mais… Monsieur… s’exaspérèrent-elles.
— Ne vous inquiétez pas tout va bien. Tout va très bien », répéta-t-il en m’adressant un grand sourire.
Je le lui rendis et le suivis dans le couloir.
« Nous avons cinq chambres », dit-il en se dirigeant vers une première porte.
Il l’ouvrit et je découvris une grande pièce luxueuse. Du lit à baldaquin à la plus petite commode, en passant par les tables de nuit et la penderie, tous les meubles étaient parfaitement assortis les uns aux autres. Voyant que je ne disais rien, il m’emmena vers une seconde chambre. Elle était identique à la première en taille et en richesse de mobilier. Seules les couleurs changeaient. Puis, il m’emmena vers une troisième porte, à l’autre bout du couloir.
« Celle-ci… C’était la mienne il y a quelques jours encore… Mais maintenant, depuis… depuis que mon père n’est plus là, je vais prendre sa chambre… Celle où on vous a conduite à votre arrivée. »
Je lui lançai un regard en coin, sentant beaucoup de tristesse et de douleur dans sa voix. La pièce qu’il me montrait était encore plus spacieuse que les deux précédentes. L’immense fenêtre sur le mur du fond donnait une vue magnifique sur une grande partie du royaume. Mais c’était beaucoup trop, je ne me sentais pas à ma place.
« Quelque chose ne va pas ? demanda le jeune homme en remarquant mon mal être.
— Je… Je ne suis pas habituée à des chambres pareilles… Vous n’auriez pas… plus petit ?
— Plus petit ? » s’étonna-t-il.
Il sembla réfléchir quelques instants et me conduisit vers une pièce quasiment en face de la précédente. Il ouvrit la porte et j’eus immédiatement un coup de foudre pour la chambre qui s’offrait à mes yeux. Elle était d’une taille plus raisonnable que les autres – bien que déjà grande. Le lit me paraissait immense, les murs étaient colorés, il y avait un tapis et des tableaux qui habillaient parfaitement la pièce et chaque meuble semblait sortir tout droit d’un rêve.
« Celle-ci… Celle-ci est parfaite, murmurai-je.
— J’aurais préféré offrir notre plus belle chambre à celle qui m’a sauvé la vie mais si tel est votre choix…
— C’est celle-ci la plus belle à mes yeux », soufflai-je.
Je courus vers le lit et me jetai dessus.
« Combien de temps comptez-vous rester ? me demanda-t-il.
— Une nuit ou deux pas plus. »
Un voile de déception parut sur son visage. Faisant mine de ne pas l’avoir remarqué, j’ajoutai :
« Le temps que je trouve un moyen de retourner parmi les mi… »
Je me tus soudainement, réalisant que je venais de me trahir. Je posai une main sur ma bouche comme pour tenter de ravaler les mots que je venais de prononcer. Le jeune homme sourit.
« Ce n’est rien, je vous ai vue dans la forêt enchantée. Vous dansiez avec le vent… C’était… magique, souffla-t-il, les yeux scintillants. Ne vous inquiétez pas, votre secret est bien gardé avec moi. Je ne dirai rien à personne. »
Je souris faiblement.
« Oh, je crois que l’on ne s’est pas vraiment présenté tout à l’heure. Je m’appelle Agnarr, prince et futur roi d’Arendelle, dit-il tristement. Vous êtes… Mathilda, n’est-ce pas ? »
Je secouai la tête.
« J’ai dit ça parce que je pensais que c’était un prénom qui n’attirerait pas trop de soupçons. Je m’appelle Iduna.
— Iduna ? C’est magnifique… »

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La Reine des Neiges 3  - Page 8 Empty La Reine des Neiges 3 (Chapitre 90)

Ven 26 Avr 2024, 17:43
Chapitre 90
Kristoff
 
Une nuit, plus qu’une nuit, pensai-je. Cela faisait des heures que je me disais la même chose et étais incapable de trouver le sommeil. Je me tortillai d’un bout à l’autre de mon lit et ne trouvai pas de position pour dormir. Agacé, je finis par me lever, me rhabillai, enfilai mes pantoufles et ouvris en grand ma penderie. Au beau milieu de cette dernière trônait le costume de marié que j’avais acheté depuis des mois. Il était composé d’une magnifique chemise d’un blanc impeccable, d’un veston et d’un pantalon vert émeraude et d’une cravate couleur crème. N’y connaissant absolument rien, j’avais demandé conseil à la vendeuse du magasin dans lequel j’étais déjà entré plusieurs fois. C’était elle qui avait choisi pour moi, m’assurant que le tout m’allait à merveille et qu’un tel vert allait superbement bien avec la couleur de mes cheveux. Je lui avais fait confiance, remarquant effectivement que c’était la première fois que je me sentais aussi beau dans une telle tenue.  
Je ne pus m’empêcher de caresser du bout des doigts le tissu de la veste. J’avais besoin de le sentir, comme pour m’assurer que c’était bien réel, que j’allais effectivement l’enfiler le lendemain matin pour mon mariage. Plus qu’une nuit, répétai-je dans ma tête. Je refermai la penderie en soupirant. Je devais passer cette nuit seul, sans un quelconque réconfort pour calmer le stress et la joie qui m’envahissaient en même temps. J’eus alors l’idée d’aller rejoindre Sven dans les écuries. La présence du renne me permettait d’évacuer toutes mes angoisses, et ce depuis toujours. Je quittai ma chambre, traversai le couloir jusqu’au grand escalier du fond et en descendis rapidement les marches. Arrivé dans le hall d’entrée, je remarquai que les chandeliers étaient toujours allumés, signe que quelqu’un était toujours debout. Je sautai par-dessus les dernières marches et me dirigeai le plus discrètement possible vers l’immense porte qui donnait sur la cour. Au moment où je posai ma main sur l’énorme battant, j’entendis quelqu’un arriver derrière moi. Je me retournai vivement et vis une jeune femme très brune dont le visage était à moitié caché dans la pénombre.
« Kristoff ? » fit-elle en me voyant.
Elle s’avança vers moi et passa dans la lumière.
« Honeymaren ! m’écriai-je en la reconnaissant enfin. Je ne savais pas que tu étais arrivée au palais…
— Depuis quelques heures seulement. »
Je remarquai que quelque chose n’allait pas au ton de sa voix. Elle semblait éteinte.
« Tu ne dors pas ? lui demandai-je alors.
— Je n’y arrive pas… Toi non plus je suppose ? »
Je secouai la tête.
« J’allais… J’allais aux écuries retrouver Sven. Tu veux venir avec moi ? A moins que tu aies mieux à faire…
— Non je me promenais dans le château c’est tout… Je veux bien t’accompagner, si ça ne te dérange pas bien sûr.
— Pas du tout, au contraire. »
Je la vis attraper un des chandeliers accrochés au mur et nous sortîmes dans la cour plongée dans l’obscurité, nous dirigeant vers les écuries. Lorsque nous entrâmes, les chevaux qui s’y trouvaient levèrent la tête en même temps et poussèrent des petits hennissements craintifs.
« Doucement… » murmurai-je pour calmer leur soudaine agitation.
J’entendis soudain un long brame au fond de la pièce. Je souris et me dirigeai vers lui, Honeymaren sur les talons.
« Tu es venue avec un renne ? lui demandai-je en en remarquant un deuxième dans le box de Sven.
— Oui je n’avais pas trop le choix, c’est plus rapide qu’à pied et ça m’a permis d’emporter quelques affaires. Ça ne te dérange pas que je les aie mis dans le même box ?
— Non pas du tout. Ça fera un compagnon à Sven. »
La jeune femme sourit et nous entrâmes à l’intérieur. Elle caressa doucement son animal d’un air pensif.
« Tout va bien ? lui demandai-je.
— Ça va. Alors ? Tu es bientôt marié je crois ?
— Oui, c’est la dernière ligne droite.
— Tu as hâte ?
— Bien sûr. Ça fait si longtemps que je rêve d’épouser Anna… Je ne pensais pas un jour trouver la femme de ma vie mais quand j’ai appris à la connaître… je me suis dit que si je devais me marier un jour ce serait avec elle et personne d’autre. »
Honeymaren sourit et s’assit en tailleur dans la paille. Je l’imitai. Sven vint alors poser sa tête sur mon genou.
« Tout le monde doit être très fier pour vous, dit-elle.
— Je crois oui. Est-ce que… je peux te dire quelque chose ?
— Oui bien sûr.
— J’entends beaucoup de compliments et de félicitations à droite et à gauche sur mon mariage mais ils ne viennent jamais de la bouche des personnes que j’aimerais avoir en face de moi. Je n’ai pas vraiment connu mes véritables parents… C’est un autre homme qui m’a servi de figure paternelle pendant des années… Et… Je ne l’ai plus jamais revu depuis que je l’ai quitté… J’ai besoin de le revoir, de lui dire que je vais me marier à la femme la plus extraordinaire du monde et que j’ai réussi ma vie. J’espérais qu’il soit venu avec toi… mais te voilà seule. Honeymaren, j’ai besoin de savoir la vérité le concernant et… tu es la seule personne qui puisse me la délivrer.
— Moi ? Mais… je ne sais même pas de qui tu parles… Comment serais-je censée connaître cet homme ?
— L’arme qu’avait Erik, le fusil qu’il tenait, était à mon père adoptif. »
La jeune femme tressaillit.
« Co… Comment tu peux le savoir ? souffla-t-elle, le regard soudainement vide.
— Il y avait un A gravé dessus, comme sur celui que possédait l’homme dont je te parle.
— Son nom ? demanda-t-elle, incapable de formuler une phrase complète.
— Aksel. »
Je la vis alors pâlir. Ses grands yeux bruns se relevèrent vers moi et je compris à son regard que quelque chose n’allait pas.
« Qu’est-ce qu’il y a ? m’inquiétai-je. Tu le connais ? »
Elle hocha la tête.
« Je suis désolée… murmura-t-elle. Il est mort l’hiver dernier… »
Je sentis quelque chose se briser en moi quand elle prononça ces mots. Je ne savais pas trop si j’arrivais dores et déjà à réaliser ce qu’elle venait de me dire, tant mes pensées étaient complètement embrouillées.
« Qu’est-ce… Qu’est-ce qu’il s’est passé ? balbutiai-je.
— Il s’est noyé dans la Mer Sombre…
— Comment Erik s’est procuré son fusil ? »
Honeymaren soupira. Je sentais que plus j’insistai avec mes questions, plus je la mettais mal à l’aise en la forçant à replonger dans un passé qu’elle tentait d’oublier.
« Aksel était son père… dit-elle finalement. Il n’a pas dû avoir trop de mal à trouver son arme tu sais…
— Je n’ai jamais su que c’était un Northuldra… Il ne me l’a jamais dit… soufflai-je, abasourdi.
— Je ne l’ai quasiment jamais vu au village… Il s’est très vite séparé de sa femme après la naissance d’Erik, son fils aîné. Personne n’a jamais vraiment su pourquoi mais… c’était certainement pour s’occuper de toi. Elle a espéré le revoir pendant des années mais il n’est jamais réapparu… Elle a fini par tomber malade. Il n’est revenu que quand elle est morte…
— Il ne m’a jamais parlé d’elle ni de son fils…
— Il en a même eu trois. Isaak, Erik et Adrian. Le plus jeune n’est pas issu de la même femme que les deux autres et… je crois qu’Erik l’a très mal vécu… »
Je me tus quelques instants.
« Il avait une cabane, n’est-ce pas ? repris-je d’une voix morne.
— Une cabane ?
— Oui, dans la montagne, au fond des bois, là où il n’y a plus que des pins, des pins très hauts, si hauts qu’on a l’impression qu’ils nous tombent dessus quand on les regarde. »
La jeune femme garda le silence quelques secondes avant de répondre :
« Oui je crois. 
— De toute façon, il ne devait certainement plus se souvenir de moi…
— Je pense que tout le monde se souviendrait d’avoir éduqué un petit garçon blond pendant plusieurs années, surtout dans nos régions où il n’y a que des bruns. »
Je souris tristement tout en caressant la tête de Sven.
« Anna lui avait envoyé notre faire-part de mariage… Il ne le recevra jamais », murmurai-je.
Je vis alors les yeux de la jeune femme s’écarquiller.
« Courant d’Air l’a déposé devant la cabane d’Erik. Je l’ai ramené si tu veux, il est dans un de mes sacs.
— Ça ne te dérangerait pas de me le donner ? J’aimerais le garder…
— Bien sûr que non. Suis-moi », dit-elle en se relevant.
Je fis de même et la suivis hors du box. J’attrapai une carotte dans une cagette qui en était remplie et que j’avais laissée dans l’écurie, et la tendis à Sven. Le renne la saisit entre ses dents et la mâcha goulûment. Je lui fis une dernière tape amicale sur l’encolure et ressortis de l’écurie, rejoignant Honeymaren qui m’attendait dehors. Elle était figée sur place.
« Qu’est-ce qu’il y a ? » lui demandai-je.
Elle ne me répondit pas. Je suivis alors son regard qui était rivé vers le premier étage du château. La lumière d’une des pièces était encore allumée : la chambre d’Elsa. J’aperçus alors l’ombre d’une jeune femme se dessiner à la fenêtre. Elle semblait nous regarder.
« Elle est… très étrange depuis que je suis arrivée, souffla Honeymaren en ne la lâchant pas des yeux. Elle ne m’a pas adressé un seul mot et semble m’éviter…
— Tu n’es pas au courant ? m’étonnai-je alors.
— Au courant de quoi ?
— Elsa est enceinte… »
La jeune femme tourna brusquement la tête vers moi, semblant sous le choc.

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Ven 26 Avr 2024, 19:17
Non mais Kristoff...C'était pas à toi de le dire Sad Mais quel bouffon sans déconner !
Dimanche c'est nos trois ans de mariage avec frantzoze et je confirme ! Ni l'un ni l'autre n'avions dormi la veille !!! 🤣🤣🤣


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La Reine des Neiges 3  - Page 8 Empty La Reine des Neiges 3 (Chapitre 91)

Dim 28 Avr 2024, 11:15
Chapitre 91
Aksel
 
« Quoi ? Tu serais prêt à tout quitter pour des gens que tu connais à peine ?
— Ce sont des amis de longue date…
— Tu ne m’en as jamais parlé ! Comment tu les connais ?
— Nikolai est éleveur de rennes, Helene, sa femme… Je ne sais pas exactement ce qu’elle fait, je ne l’ai vue qu’une ou deux fois. C’est lui que je connais davantage, il était menuisier avant. On a travaillé ensemble pendant des années.
— A Arendelle ? »
J’acquiesçai. Ma femme soupira et reprit :
« Je sais que tu as fait ça parce que tu croyais vraiment à l’harmonie entre nos deux peuples et que tu voulais que l’on s’installe là-bas avant d’avoir un enfant mais… regarde où on en est aujourd’hui. Si on l’avait fait, on y serait bloqué et on devrait vivre dans la peur constante de se faire massacrer dans une rue. Après tout ce qui s’est passé, comment peux-tu encore vouloir aider l’un d’entre eux ?
— Nikolai n’est pas d’Arendelle, il vient d’un village plus à l’ouest.
— Mais sa femme si, n’est-ce pas ? »
Je ne répondis rien.
« Je t’en supplie… Tu ne peux pas me faire ça… » murmura-t-elle.
Une larme coula lentement sur sa joue et fut bientôt rejointe par d’autres. Je la pris dans mes bras et la serrai contre ma poitrine.
« Je viendrai te rendre visite le plus souvent possible, je te le promets.
— Et ton fils ? Tu as pensé à ton fils, ton véritable fils ?
— Tu seras une mère parfaite pour lui…
— Il vient d’avoir deux ans… Tu ne peux pas l’abandonner comme ça !
— Je ne l’abandonne pas…
— Bien sûr que si ! hurla-t-elle en se dégageant soudainement de mon étreinte. Tu pars t’occuper d’un autre petit garçon que tu ne connais même pas… Comment veux-tu que j’explique ça à Erik ? Tu veux que je lui dise que son père lui préfère un petit garçon d’Arendelle ?
— Ne dis pas ça… Et… il n’est pas né à Arendelle.
— Alors qu’est-ce que je dois dire ?
— Si je ne les aide pas, qu’est-ce qui arrivera à cet enfant d’après toi ?
— Ils n’ont qu’à demander à quelqu’un d’autre !
— Il n’y a personne d’autre.
— Qu’est-ce que tu en sais ? Il fallait qu’ils trouvent une victime et c’est tombé sur toi, voilà tout. Pourquoi ils abandonnent leur gosse ? Ils ne sont pas capables de s’en occuper eux-mêmes, c’est ça ?
— Nikolai est très malade. Ça fait des années que c’est le cas. C’est pour ça qu’il a arrêté son métier de menuisier… Son état s’empire de semaine en semaine et… il n’a pas les moyens de se faire soigner. Il va certainement disparaître dans les mois à venir, il le sait, et Helene ne pourra pas s’occuper seule de l’enfant sans aucun revenu et sans aucune ressource… Et si c’est à moi qu’ils confient leur fils, c’est parce que Nikolai m’a toujours fait confiance et qu’il sait que je m’en occuperai correctement. »
Ema baissa la tête. Elle tentait de me cacher les nouvelles larmes qui lui montaient aux yeux.
« Tu ne peux pas rester là, même si c’est avec le petit ? me demanda-t-elle, le regard vide.
— Non je ne peux pas, tu sais pourquoi…
— Où est-ce que tu vas aller ?
— Il y a une cabane abandonnée dans la forêt de pins. Je pourrais y accéder, le territoire Northuldra s’y étend encore et le brouillard va au-delà. Tout ira bien, je te le promets. »
Je l’embrassai tendrement. Elle se laissa faire mais ne me rendit pas mon baiser. J’essuyai ses larmes du bout du pouce et m’avançai jusqu’au petit lit en bois au fond de la tente. Erik y faisait sa sieste. Je caressai doucement ses cheveux bruns et déposai un baiser sur son front chaud. Je souris en posant une dernière fois mes yeux sur lui. Il semblait tellement apaisé. Je sentis une violente douleur me déchirer le cœur en réalisant que je n’allais pas le voir grandir normalement comme les autres pères.
« Promets-moi que tu reviendras, souffla Ema derrière mon dos.
— Je te le promets.
— Souvent ?
— Souvent. »
Je ramassai les bagages que j’avais rassemblés au centre de la tente et les mis sur mon dos. Je souris une dernière fois à ma femme et sortis. Je l’entendis alors me suivre. Je me retournai et lui lançai un long regard rempli de tendresse.
« Tout ira bien, lui répétai-je.
— Aksel… Je suis enceinte. »
Je faillis laisser tomber les sacs que je tenais de surprise.
« Depuis combien de temps ? soufflai-je.
— Je ne sais pas. »
Ses yeux étaient complètement vides. Je sentais que mon départ la détruisait.
« Reste. Je t’en supplie… murmura-t-elle.
— Je… Je ne peux pas… Je leur ai promis, articulai-je tant bien que mal.
— Et moi ? Tu m’as toujours dit que j’étais la femme de ta vie et que tu serais toujours là pour moi. On te demande de t’occuper d’un enfant qui n’est même pas le tien et tu me quittes à la première occasion ?
— Je suis désolé… » soufflai-je.
Je me détournai d’Ema et m’éloignai.
« Aksel ! hurla-t-elle, la voix brisée par les pleurs. Aksel ! »
Mon cœur se déchira un peu plus en entendant ses cris désespérés. Je ne devais pas revenir en arrière. Si je le faisais, je ne repartirais plus jamais. Je continuai donc à avancer jusqu’à ce qu’elle soit trop loin pour que je puisse encore l’entendre hurler mon nom.
Le centre du village semblait mort, désormais plongé dans une éternelle brume. Il n’y avait personne. Je le traversai de part en part, repoussant tant bien que mal les vagues de remords qui m’assaillaient, jusqu’à dépasser la dernière tente. Soudain, je vis une silhouette se dessiner à quelques mètres devant moi. Elle marchait dans ma direction, tout en s’appuyant sur un long bâton. Je m’arrêtais, reconnaissant la cheffe Yéléna.
« Vous partez ? demanda-t-elle, impassible.
— C’est ce que vous m’avez demandé non ? rétorquai-je.
— Vous avez fait votre choix, je ne vous ai pas imposé la garde d’un enfant supplémentaire.
— Pourquoi refusez-vous qu’il vienne ici ? Il ne vient même pas d’Arendelle ! »
Le regard sévère de Yéléna me fit comprendre qu’elle ne changerait pas d’avis et que je devais me plier à sa volonté, comme d’habitude. Je soupirai.
« Je vais faire ce que vous voulez, mais répondez au moins à ma question. Vous me devez bien ça… »
Elle resta droite, ne laissant aucune émotion traverser son visage. Je m’exaspérai, persuadé qu’elle resterait là, sans rien dire, et repris ma route. Je n’avais fait que deux pas quand je l’entendis répondre d’une voix morne :
« Ses cheveux. »
Je me retournai vers elle, surpris.
« Comment ça ? m’étonnai-je.
— De quelle couleur sont-ils ?
— Je n’en sais rien. Comment pourrais-je le savoir ? Je n’ai jamais vu le petit.
— Ils sont blonds », dit-elle, répondant elle-même à sa question.
Je restai bouche-bée, ne sachant pourquoi elle semblait aussi sûre d’elle.
« Vous n’en savez rien, répliquai-je alors.
— Moi non. Silja si. »
J’haussai les épaules et dis :
« Et alors ? Qu’est-ce que ça change ?
— Le roi Runeard et maintenant le roi Agnarr sont blonds. Tant que je serai cheffe des Northuldra, pas une seule personne blonde ne viendra vivre parmi nous.
— Vous n’êtes quand même pas en train de me dire que vous m’empêchez de revenir au village avec ce petit garçon uniquement à cause de ses cheveux ? »
Yéléna me lança un long regard et s’en alla, retournant vers le camp.
« Silja a toujours raison », me cria-t-elle avant de disparaître dans la brume.
Je restai plusieurs minutes immobile, incapable de faire le moindre mouvement suite à ce que m’avait dit la cheffe Northuldra. Puis, reprenant mes esprits, je me lançai de nouveau dans mon périple à travers la forêt.
***  
La cabane était toujours là, à l’endroit que j’avais prévu, au milieu d’immenses pins. Le brouillard recouvrait également cette partie de la forêt, ne nous laissant rien d’autre comme ciel qu’un amas blanchâtre et cotonneux. Je m’avançai jusqu’à la porte de la petite habitation. Elle était ouverte. L’intérieur était moins délabré que ce à quoi je m’attendais. Le bois du mobilier semblait humide et commençait à moisir ; je pourrais rapidement le remplacer en taillant des arbres plus jeunes. Un trou au plafond d’où gouttait de l’eau laissait entrer de l’air frais mais il ne suffirait que de quelques réparations par-ci par-là et le tout serait parfaitement habitable. Je traversai la pièce principale et ouvris les deux portes du mur du fond. Elles donnaient chacune sur une petite chambre. Le sommier des lits était toujours là et paraissait encore solide. Il y manquait uniquement une paillasse sur laquelle s’allonger. J’entendis soudain du bruit à l’extérieur. Je laissai mes affaires à l’intérieur de la cabane et sortis. Un traineau venait d’arriver. Il était conduit par un homme à côté duquel était assise une jeune femme très blonde. Je les reconnus aussitôt. Nikolai et Helene. Cette dernière sauta du traîneau et ce ne fut qu’à ce moment-là que je remarquai qu’elle tenait dans ses bras un enfant emmitoufflé dans un épais manteau. Il se cachait derrière les longs cheveux de sa mère et semblait en rire. La jeune femme s’avança lentement vers moi. Je vis alors que son visage était baigné de larmes. Je jetai un rapide coup d’œil à Nikolai qui était resté dans le traîneau. Il me tournait le dos, je ne voyais que l’arrière de son crâne. A ses épaules tremblantes, je compris qu’il n’était pas aussi insensible qu’il aurait aimé l’être en cet instant. Helene serra son fils contre elle avant de le déposer dans mes bras. Le petit garçon leva alors les yeux vers sa mère. Quand il comprit que quelque chose n’allait pas, il se mit à hurler et à pleurer également. Je tentai tant bien que mal de le calmer quand il se mit à se débattre entre mes mains. Il me repoussait, me donnait des coups de pied et criait des « maman ! » déchirants. Le petit bonnet de laine qu’il portait tomba au sol à cause de toute son agitation. Ses cheveux me furent alors révélés. Ils étaient bien blonds, comme l’avait prédit Silja. Helene ramassa le bonnet, se pencha vers son fils et lui chuchota quelque chose que je ne parvins pas à entendre.
« Comment s’appelle-t-il ? demandai-je timidement.
— Kristian. »
Sa réponse était très sèche. Elle n’avait même pas pris la peine de lever les yeux vers moi.
« Comment avez-vous fait avec le brouillard ? repris-je d’une voix hésitante.
— Les esprits ne nous en veulent pas. Nous faisons un premier pas vers vous et vous faites un premier pas vers nous. Nous participons en quelque sorte à souder nos peuples alors… Ils nous ont laissé passer. »
 Le petit garçon se remit à hurler de plus belle. Helene rajusta son manteau, passa une main dans ses cheveux et déposa un léger baiser sur son front. Quand elle eût terminé, elle me jeta un rapide regard et repartit vers le traîneau d’un pas rapide, comme pour fuir les appels désespérés de son fils qui déchiraient son cœur de mère, tout comme je l’avais fait avec ma femme quelques heures plus tôt. Alors qu’elle s’éloignait, je la vis serrer le bonnet du petit garçon dans sa main. Elle remonta à bord du traîneau et je regardai Nikolai faire démarrer ses deux rennes d’un geste. Ils s’éloignèrent rapidement, me laissant seul avec Kristian dans les bras.

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La Reine des Neiges 3  - Page 8 Empty La Reine des Neiges 3 (Chapitre 92)

Hier à 15:25
Chapitre 92
Anna


Je me réveillai brusquement, sentant un premier rayon de soleil se poser sur ma peau. Enfin, c’était le grand jour. Je me redressai sur mon lit et regardai par la fenêtre. Il faisait grand beau, pas un nuage à l’horizon. Tout s’annonçait bien. Je me levai d’un bond, sortis de ma chambre et courus à pieds nus dans le couloir jusqu’à celle d’Elsa. J’entrai discrètement sans frapper et découvris ma sœur encore profondément endormie dans son lit. Je souris en la voyant. Cela faisait un moment qu’elle n’avait pas réussi à fermer l’œil. Je m’en voulais de devoir la réveiller. Je m’avançai silencieusement jusqu’à son lit et montai dessus. Elle ne réagit pas, semblant plongée dans un rêve. Je caressai doucement ses cheveux et replaçai une mèche derrière son oreille. Ma sœur fronça les sourcils et finit par ouvrir les yeux. Elle sourit en me voyant.
« C’est déjà l’heure de se réveiller ? » demanda-t-elle d’une voix encore endormie.
J’acquiesçai, un grand sourire aux lèvres.
« Oh ! Ta robe ! s’exclama-t-elle en se redressant d’un seul coup. Laisse-moi le temps de m’habiller et je suis à toi. »
Elle ouvrit sa penderie et choisit une robe.
« C’est celle que tu vas porter à la cérémonie ? » demandai-je, curieuse.
La jeune femme contempla quelques instants la robe qu’elle tenait et répondit :
« Non ce ne sera pas celle-la. C’est uniquement en attendant que tu sois prête. »
Elle partit aussitôt dans la salle de bain. Alors qu’elle se préparait, je m’allongeai sur son lit et fixai la porte qu’elle avait laissée entrouverte. Je ne pouvais m’empêcher de penser qu’Elsa me cachait absolument toutes les émotions qui la traversaient, ce qu’on lui avait habitué à faire depuis toute petite. J’entendis un robinet s’ouvrir et de l’eau couler. J’essayai de me mettre à sa place, d’imaginer ce que je ferais avec une grossesse indésirée, mais c’était des questions auxquelles il était bien difficile de répondre. Mes yeux glissèrent soudain jusqu’à sa table de nuit, à quelques centimètres de moi. Le tiroir principal était à moitié ouvert. Curieuse, je le tirai complètement. Ma sœur y avait rangé la clé qu’elle avait trouvée dans la chambre de Kai. Alors que je m’apprêtais à le refermer, je remarquai un morceau de tissu soigneusement plié dans le fond du tiroir. Je l’attrapai et l’ouvris. Il y avait quelque chose d’écrit dessus. Les lettres grossièrement formées étaient à peine déchiffrables. Je réussis tout de même à lire :


FERME LES YEUX ET LA REPONSE A TA QUESTION APPARAÎTRA DANS TON CŒUR


« Qu’est-ce que tu fais ? »
Je repliai immédiatement le morceau de tissu que je tenais et levai les yeux vers Elsa qui était ressortie de la salle de bain. Son regard dur me fit comprendre que j’avais vu quelque chose que je n’étais pas censée voir.
« Qu’est-ce que c’est ? demandai-je en désignant le morceau de tissu.
— Rien, dit-elle sèchement en me le reprenant des mains et en le rangeant dans le tiroir.
— Si ce n’est rien, pourquoi tu ne veux pas m’expliquer ce que ça faisait dans ta table de nuit ? »
Elle soupira.
« J’ai trouvé ça dans la forêt enchantée…
— Comment ça ?
— S’il te plaît… J’aimerais commencer ta robe. On en reparlera une autre fois. »
Je ne protestai pas, sachant pertinemment que c’était inutile et qu’elle ne me dirait rien de plus. Je me levai et vins me positionner au centre de sa chambre.
« De quelle couleur tu l’aimerais ?
— Je ne te dis rien, fais-la comme tu le sens. »
Elle sourit, se mit en face de moi et réfléchit quelques instants.
« Vu la saison, il te faut quelque chose de frais et de clair, commença-t-elle. Comme le vert est ta couleur préférée, je pense que je vais partir là-dessus. Ça te va ? »
J’hochai la tête.
« Ferme les yeux. »
Je l’écoutai et fis ce qu’elle me demandait. Je repensai alors à ce que j’avais lu sur le morceau de tissu quelques minutes plus tôt et me concentrai le plus possible derrière mes paupières closes. Quelle est ma question ? me demandai-je. Je n’en avais aucune idée, je ne savais pas vraiment à quoi faisait référence l’inscription. Dès que j’essayais de penser, une seule et même image me revenait en tête : le visage souriant de Kristoff. Et si c’était ça la réponse que j’attendais ? Mais non, cela ne pouvait pas l’être. Mon union définitive avec le jeune homme était une chose que j’avais toujours souhaitée et sur laquelle je n’avais jamais eu le moindre doute. Cette image ne venait pas anéantir une quelconque incertitude mais confirmait au contraire que je n’avais jamais eu besoin de me questionner sur ce point. Kristoff était l’homme de ma vie et j’allais l’épouser. Je n’avais aucune question à me poser.
« Tu peux rouvrir les yeux. »
Ma sœur me tira brutalement de mes pensées. Je l’écoutai et admirai ce qu’elle venait de réaliser en un tour de main. Je n’avais pourtant rien senti lors de ma préparation.
« Wow », soufflai-je.
Je portais à présent une longue robe vert pâle qui s’étalait sur le sol autour de moi. Le tissu était si fin que je ne le sentais même pas sur ma peau. De minuscules strass venaient le pailleter par-ci par-là, créant des petits reflets de lumière. Les bords de la robe étaient décorés par de jolis motifs floraux qui semblaient grimper jusqu’à moi.
« Elsa… C’est magnifique… murmurai-je, émerveillée.
— Ça te plaît vraiment ?
— Si ça me plaît ? C’est incroyable ! Je n’ai jamais eu une robe aussi belle de ma vie…
— Je n’ai pas encore tout à fait fini. Mais d’abord, il faut te coiffer et te maquiller. Tu veux que je te le fasse ? »
J’acquiesçai et allai m’installer sur la chaise en face de sa coiffeuse.
« Encore une fois, je te laisse faire », fis-je en lançant un rapide regard à ma sœur à travers le miroir.
Je la sentis attraper mes cheveux et commencer à les brosser soigneusement. Je grimaçai à chaque nœud qu’elle rencontrait.
« Je ne comprends vraiment pas pourquoi tu t’obstines à les détacher pour dormir. Regarde dans quel état ils sont ! s’exaspéra-t-elle.
— Bah quoi ? C’est plus confortable. »
Elsa leva les yeux au ciel tout en continuant à les démêler. Elle les tira en arrière, les tressa et les regroupa en un joli chignon. Je  la vis alors s’éloigner, ouvrir sa penderie et en sortir un petit coffret.
« Qu’est-ce que c’est ? » demandai-je en me retournant.
Elle ne me répondit pas et se contenta de l’ouvrir. L’intérieur était recouvert de velours mauve. Il n’y avait que deux objets que je reconnus immédiatement : la couronne de notre père et le diadème de notre mère.
« Elsa… »
Soudainement émue, je fus incapable de dire quoi que ce soit d’autre.
« J’aimerais… J’aimerais que tu portes ceci aujourd’hui », fit la jeune femme, luttant également pour contenir ses émotions.
Je la vis alors prendre le diadème et le déposer dans mes cheveux.
« Tu es d’accord ? »
Je fis oui de la tête, les larmes aux yeux. Sans un mot, Elsa passa au maquillage. Ma sœur m’appliqua alors un peu de fond de teint, un fard à paupière légèrement doré et me noircit les cils. Quand elle eût terminé, je me regardai dans le miroir, me trouvant véritablement belle pour la première fois de ma vie.
« Je… Je ne sais pas quoi dire… soufflai-je, les yeux rivés sur mon reflet.
— Tu n’aimes pas ?
— Si, j’adore.
— Parfait. Lève-toi. »
Je lui obéis et la sentis effleurer mes cheveux du bout des doigts.  
« Qu’est-ce que tu fais ?
— Regarde par toi-même. »
Je remarquai alors qu’un long voile couleur crème était maintenant accroché au diadème de ma mère.
« Merci… Merci infiniment », soufflai-je en me jetant dans les bras de ma sœur.
Nous nous enlaçâmes un long moment et lorsque je me reculai enfin, je remarquai les larmes de joie qui s’échappaient de ses yeux bleus.
« Tu es splendide, dit-elle en essuyant ses joues mouillées.
— C’est grâce à toi… Ne me fais pas pleurer s’il te plaît, je risque de tout saccager…
— Ça m’étonnerait beaucoup que tu arrives à ne verser aucune larme aujourd’hui…
— Tu as raison… Quelle heure est-il en fait ? »
Elsa jeta un rapide coup d’œil à l’horloge derrière moi.
« Neuf heures et demi, répondit-elle.
— Tu as encore le temps de te préparer ?
— Bien sûr. »
Je la vis baisser les yeux et faire tournoyer sa main en direction de ses pieds. Une robe sublime se forma petit à petit autour de son corps. Sa couleur vert d’eau s’accordait à merveille avec la mienne.
« Comment… Comment tu arrives à faire ça ? fis-je, ébahie.
— Je n’en sais rien… Je n’ai qu’à penser à la tenue que je souhaite et…
— Et elle apparaît ?
— Oui.
— C’est extraordinaire… »
Sans m’en rendre compte, je baissai instinctivement les yeux vers son ventre. Pour la première fois depuis des semaines, elle portait une robe suffisamment rapprochée de son corps pour que l’on remarque qu’il s’était légèrement arrondi. Elle dût remarquer mon regard et en être gênée car elle se détourna presque immédiatement, de façon à ce que je ne puisse plus rien voir.

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Hier à 15:43
Donc Anna ne se marie pas en blanc...Hum...Intéressant ^^

La description de sa robe me fait bien la visualiser et si tu le permets je voudrais essayer de la dessiner ?! bravo

Quant à Elsa... Hum...Le léger bidou qui commence à se voir à trois mois, j'ai du mal à y croire, après ça dépend des femmes mais moi je suis à 6 et on me demande toujours si je suis enceinte ce qui me frustre énormément La Reine des Neiges 3  - Page 8 1262057928 La Reine des Neiges 3  - Page 8 1262057928 La Reine des Neiges 3  - Page 8 1262057928

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