- Le Royaume d'Arendelle -
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El_Iceman
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Ven 29 Juin 2018, 14:12
CHAPITRE UN

La nuit commençait à tomber sur Arendelle en cette belle journée de fin d’été. Le soleil se couchait avec sa lueur couleur feu, telle celle des premières feuilles mortes qui choyaient au sol. Les villageois désertaient la grande place et rentraient chez eux. Plus loin, on pouvait entendre les tailleurs de glace qui descendaient des hautes montagnes, leurs traîneaux bien chargés de blocs translucides. Après leur passage, le royaume se rendormait, paisible. La brise légère sifflait en traversant les ruelles du royaume et s’échouait contre les façades boisées des maisons. Seule la lueur de la lune donnait un peu de lumière. Pas un bruit, pas un murmure, hormis le clapotis des eaux qui bordaient le royaume. Arendelle était eu repos.

En plein cœur de la nuit, pourtant, une de ses âmes s’éveilla. La lueur de la lune réveilla la petite princesse Sunniva. Pour la fille du couple princier Anna et Kristoff, c’était l’heure de s’amuser avec ses pouvoirs, les mêmes qui, auparavant, faisaient se répandre la neige et la glace des mains de la reine Elsa. Elle faisait la fierté de ses parents, et elle était fière de posséder ces pouvoirs. Hélas, par prudence, elle ne pouvait les utiliser que la nuit, à l’abri des regards. Ainsi, cette nuit-là, comme les autres, elle se précipita vers la chambre de ses parents, monta sur leur lit et dit à sa mère :

SUNNIVA (à voix basse) : Maman, allez, debout, debout !
ANNA : Sunniva, va te recoucher…
SUNNIVA : Mais c’est l’heure de jouer ! Allez, viens, maman !
KRISTOFF (à moitié endormi) : Ecoute ce que dit ta mère, Sunniva…
SUNNIVA : Mais regarde, maman, le ciel se réveille !

Devant l’insistance de sa fille, Anna ne put que s’incliner et se forcer à quitter le lit, tout en espérant secrètement que cela ne durera pas éternellement. Depuis les trois ans de sa fille, c’était devenu un rituel presque quotidien pour Anna de se lever à trois heures du matin pour emmener sa fille dans les montagnes. En fait, depuis la naissance de sa fille, Anna était devenue une mère aimante, et surtout prudente. Elle préférait que personne ne sache que Sunniva avait des pouvoirs.

Ensemble, Anna et Sunniva partirent dans les environs du royaume, à plus d’une demi-heure de marche du château, sur une terre qui n’avait pas encore été gagnée par les habitations. Comme toutes les nuits avant le lever du soleil, elles jouèrent à faire des glissades sur la glace projetée par Sunniva, à faire des bonhommes de neige ou encore à se lancer dans des batailles de boules de neige interminables. Et elles ne s’en lassaient jamais. Après une énième glissade en luge, Sunniva était bien essoufflée. Anna lui proposa alors de faire une pause.

ANNA : On s’est bien amusé, n’est-ce pas ?
SUNNIVA : Oh, oui, maman !
ANNA : Mais la prochaine fois, fais attention aux pierres. Fais voir ton genou… ça va, rien de trop grave. Mais on va rentrer au château soigner tout ça.
SUNNIVA : Oh non, maman, encore cinq minutes, allez !

Evidemment, Anna ne put refuser à sa chère fille de jouer encore un peu de temps. Mère et fille remontèrent en haut de la pente, mais cette fois, Sunniva, arrivée en bas, dans l’excitation, et sans qu’Anna n’aie le temps de la retenir, sauta fort au sol, les pieds joints en avant, ce qui eut pour effet de créer une épaisse et large couche de glace, sur laquelle elle-même glissa. Cela fit un grand bruit sourd, ce qui inquiéta très vite Anna. Sans réfléchir, elle prit Sunniva dans ses bras et se dirigea vers le château d’un pas pressé, en jetant l’œil sur toutes les maisons, de crainte que l’imprudence de Sunniva ait réveillé des villageois, ce qui ne fut heureusement pas le cas.
A l’intérieur du château, Anna coucha sa fille sans s’expliquer sur les raisons de leur retour prématuré, même si Sunniva le lui demandait continuellement, puis se remit au lit, un peu précipitamment puisque cela réveilla Kristoff, qui fit cependant mine de n’avoir rien entendu. Pourtant, Anna ne parvint pas à retrouver le sommeil, se demandant sans cesse comment tous allaient réagir.

Le lendemain matin, le petit-déjeuner se passa normalement, hormis que personne n’était très bavard et que Kristoff quitta prématurément la table, suspectant que quelque chose s’était passé pendant la nuit avec Anna et Sunniva. Il sortit sur le balcon et ne vit rien d’étrange, jusqu’à ce qu’il surprenne une conversation entre plusieurs villageois, justement regroupés près de la plaque de gel que Sunniva avait laissée. Il tendit l’oreille, tout en restant discret et en gardant l’œil sur le reste de la cité.

VILLAGEOIS 1 : Vous avez dû être réveillés par un bruit, vous aussi, n’est-ce pas ?
VILLAGEOISE 1 : Il a dû y avoir un rocher qui s’est détaché de la montagne pour faire ce bruit-là, ça ne peut pas venir du gel.
VILLAGEOIS 2 : Il faudrait demander à ceux qui y habitent, mais personne ne s’est plaint.
VILLAGEOIS 1 : Non, je suis persuadé que c’est cette plaque de gel qui a fait ce bruit.
VILLAGEOIS 2 : C’est cette plaque en elle-même qui n’est pas normale, il ne fait pas assez froid pour qu’il gèle.
VILLAGEOISE 1 : Oui, et même, ce serait les eaux qui seraient d’abord gelées ; or regardez, l’eau coule parfaitement.
(A ce moment-là, Kristoff rentra à l’intérieur, et tomba nez-à-nez sur Anna)
KRISTOFF : Comment ça s’est produit ?
ANNA : Mais… je l’ignore, on jouait simplement à glisser sur la montagne et… elle a sauté et… voilà, je ne peux pas dire plus.
KRISTOFF : Enfin, Anna, pourquoi tu te laisses aller à ses jeux au lieu de…
ANNA : Je fais mon possible pour qu’elle soit heureuse, tout simplement.
KRISTOFF : Tu ne penses pas qu’il vaudrait mieux consacrer ce temps-là à l’aider à maîtriser ses pouvoirs, plutôt que de la laisser les répandre partout ?
ANNA : Tu voudrais peut-être que je l’enferme comme mes parents ont enfermé Elsa ? Pas question !
KRISTOFF : Je ne te demande pas de l’enfermer, mais simplement d’être présente pour elle.
ANNA : Ah ben c’est sûr, c’est toi qui dis ça, toi qui passe tes journées dans les montages, tu me reproches de ne pas être assez présente ?
KRISTOFF : Eh ben tu sais quoi ? J’y retourne, dans les montagnes, là où je me sens vraiment être moi-même.
ANNA : Je ne te retiens pas, on ne verra pas la différence.

Kristoff, visiblement excédé, ne fit pas mentir sa parole et sortit directement du château, sous le regard noir d’Anna. Mais ce qu’ils ne savaient pas, c’est que Sunniva les avait entendus, cachée derrière un mur. Leur dispute lui fit monter les larmes aux yeux. Anna, en l’entendant sangloter, la prit fort dans ses bras, et lui chuchota : « Ne t’inquiète pas, je serai toujours là pour toi ».


Dernière édition par El_Iceman le Dim 08 Mai 2022, 19:19, édité 2 fois
El_Iceman
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Ven 29 Juin 2018, 14:13
CHAPITRE DEUX

Les années passèrent, et Anna passait le plus clair de ses journées à chérir sa fille. Les reproches de Kristoff, qui n’est plus jamais revenu au château, ne l’ont pas effrayée, et elles continuèrent de longues années à jouer avec les pouvoirs de Sunniva, qui apprenait tant bien que mal à les maîtriser. Il faut dire qu’elle les eut longtemps vus comme un jouet, sans jamais savoir d’où elle les tenait. Ce n’était pourtant pas faute de demander, notamment une fois, alors que Sunniva avait 8 ans, où elle se trouvait dans la salle des portraits avec sa mère et demanda qui était la femme avec la robe bleu ciel. Une question qui resta sans réponse, Anna estimant qu’elle était trop jeune pour comprendre. La jeune souveraine ne trouvait pas le cœur d’en parler, même si c’était important pour le bien-être de sa fille.

Mais plus Sunniva grandissait et plus Anna réduisait sa présence auprès d’elle, justifiant qu’elle était assez grande pour s’épanouir par elle-même. Et puis elle devait surtout s’occuper de son royaume, dont la stagnation depuis plusieurs années avait fait naître chez certains de la méfiance et même des reproches, ce qui ajoutait déjà à la pression de celle qui devait tout apprendre ou presque sur le terrain. Elle passait beaucoup de temps isolée dans un bureau à lire des archives de l’époque de feux ses parents, sans savoir que cela affectait Sunniva, elle qui avait hérité du sens aigu de la famille de sa mère et du caractère complique de son père. Elle s’est sentie délaissée, alors qu’elle n’avait que sa mère comme famille.

C’était aujourd’hui que Sunniva, ayant atteint la majorité, devait être faite héritière au trône d’Arendelle. Pour l’occasion, toute la cité avait été décorée de bannières et guirlandes blanc nacré. Les villageois, pourtant, ne se précipitaient pas vers le château, la grande majorité était surtout animée par la curiosité, étant donné que Sunniva n’apparaissait que rarement en public. Ils n’avaient même jamais eu vent de ses pouvoirs glacés. Les quelques dignitaires ayant fait le déplacement étaient eux aussi très curieux de savoir qui seconderait Anna. Parmi eux se trouvait bien sûr Lars. La reine d’Arendelle et le prince des Îles du Sud avaient maintenu un contact régulier, et même dégelé leurs relations diplomatiques. Anna, vêtue d’une robe de tailleur gris-bleu, vint l’accueillir sur la grande place.

ANNA : Lars, quel plaisir de vous revoir !
LARS : Le plaisir est partagé. Nous avions hâte de revenir dans ce bel endroit. Il règne une ambiance assez festive.
ANNA : Et tu dois être Kristina, je suppose ?
KRISTINA : Vous supposez bien. Effectivement, cet endroit est magnifique. Et j’ai hâte de rencontrer Sunniva, je suis sûre qu’on peut bien s’entendre.
ANNA : Justement, je vais aller vor où elle en est. Lars, profitez-en pour lui faire visiter la cité.

Seule dans sa chambre, Sunniva avait revêtu une longue robe gris anthracite ornée de motifs dorés et blancs. Mais un sentiment mitigé la dominait, entre excitation et pression. La jeune princesse avait le sentiment de devoir se débrouiller seule, l’absence de sa mère à ses côtés l’irritait, elle se répétait sans cesse « Est-ce qu’elle va penser à venir me voir ? ». Juste au moment où elle allait la faire appeler, Anna entra dans sa chambre.

SUNNIVA : Ah, maman, tu es enfin là.
ANNA : Je voulais être sûre que tout allait bien, ma chérie.
SUNNIVA : Ben, ça irait mieux si tu étais là, mais bon. Comment je vais réussir à tenir, maman ?
ANNA : Par rapport à tes pouvoirs ? N’y pense pas. Il faut que tu te sortes cette idée de la tête. Sois sereine et tout se passera bien.

Et Anna sortit et rejoignit la chapelle pour y accueillir les invités, qui entrèrent calmement et sans chahuter. Il n’y avait pas de quoi rassurer Sunniva dans les mots de sa mère ; après sa sortie, elle soupira les dents serrées « Facile à dire, tu n’as pas de pouvoirs ». Pourtant, il fallait bien y aller. Sunniva descendit lentement les escaliers, d’un pas peu assuré, la mine craintive, mais les applaudissements des invités, émerveillés par sa beauté et sa grâce, lui firent esquisser un sourire. Mais alors que l’évêque prononçait un discours, Sunniva vit que le gel apparaissait sur le sceptre et le diadème qu’elle tenait dans ses mains, ce qui ne l’aida pas à surmonter la pression, et le stress lui monta, jusqu’à ce qu’elle craque et laisse échapper ses pouvoirs dans la salle.

Les invités furent secoués par le sort soudainement lancé, qui fit des dégâts. Tous les regards se portèrent sur Sunniva, des regards médusés, entre crainte et effroi, notamment Kristina. Tous se remémorèrent la nuit de peur où Elsa plongea le royaume dans l’hiver, et craignirent qu’un tel épisode puisse se reproduire, surtout qu’ils ne savaient pas l’existence des pouvoirs de Sunniva. La jeune princesse, voyant tous les regards braqués sur elle, on ne peut plus choqués, sentit un mélange de honte et de peur lui monter à la tête, et elle s’enfuit dans sa chambre et s’enferma à double tour. Anna pria les invités de quitter la salle et monta jusqu’à la chambre de sa fille. En entendant le bruit de la serrure, Sunniva s’énerva.

SUNNIVA : Laisse-moi tranquille !
ANNA : Pourquoi as-tu piqué une telle crise ? Je croyais que tu pouvais surmonter ça…
SUNNIVA : J’aurais pu surmonter ça, en effet, si tu étais un peu plus là pour moi !
ANNA : Il me semble que j’ai bien joué mon rôle de mère…
SUNNIVA : Ah oui ? Alors pourquoi tu as poussé papa à partir ? Et pourquoi tu m’as délaissé au fil du temps ? Hein, parce que je ne suis pas aveugle, j’ai bien vu que…
ANNA : Je t’arrête tout de suite ! Alors oui, ton père est parti, mais honnêtement, tu as vu une différence ?
SUNNIVA : On la sent, la différence ! Tu l’as fait partir parce que tu trouvais qu’il ne s’occupait pas assez de moi ? Et toi, qu’est-ce que tu as fait ensuite ? Je me suis retrouvé seule !
ANNA : Tu peux au moins comprendre que j’ai d’autres occupations, je ne peux pas passer tout mon temps avec toi, et puis il me semblait que tu étais assez grande pour te gérer toi-même. J’ai eu la preuve du contraire aujourd’hui. Elsa, au moins, avait résisté…
SUNNIVA : Qui ça, Elsa ? Pourquoi tu ne m’as jamais parlé d’elle ? Si c’est d’elle que je tiens mes pouvoirs, il fallait le dire tout de suite !
ANNA : Je te l’ai déjà dit, tu étais trop jeune pour tout comprendre. Il n’empêche qu’Elsa avait su gérer la pression seule…
SUNNIVA : Oui, ben ça ne l’a pas sauvée apparemment…

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Ven 29 Juin 2018, 14:14
CHAPITRE TROIS

Anna ne supporta pas que sa fille lui rappelle si violemment la disparition de sa chère sœur, et ne put se retenir. Alors que Gerda passait dans le couloir pour ranger des couverts, elle entendit un grand « clac » venant de la chambre de Sunniva, avant qu’Anna n’en sorte et rejoigne sa chambre, en pleurs et sous le regard hagard de la gouvernante qui traduisait son sentiment mêlé de surprise et d’incompréhension. Jamais elle n’avait vu la reine d’Arendelle craquer de la sorte, mais Sunniva avait eu le malheur de raviver un très mauvais souvenir, et surtout sans aucune conscience. Celle-ci était recroquevillée dans le coin de sa chambre, en larmes, sonnée et enragée. Qu’est-ce que j’ai fait de mal ? C’est ce qui résonnait dans sa tête. Elle lança vers la porte un regard noir glacé de ses yeux turquoise. L’entente n’était déjà pas au beau fixe entre mère et fille, cette fois la rupture était consommée.

Et pendant plusieurs jours, l’ambiance au sein du château fut pesante. Personne ou presque n’osait parler, hormis pour des affaires importantes. Alors qu’elles parlaient souvent pendant les repas, Anna et Sunniva se toisaient dès qu’elles se croisaient ; Anna ne quittait que rarement le château, et restait souvent de longues heures dans un sombre bureau, le visage fermé, le regard fixé sur des papiers dont elle déchiffrait à peine le contenu, tant cela lui importait peu. Sunniva restait cloitrée dans sa chambre, si seulement elle osait en sortir, tantôt assise tantôt allongée sur son lit, à contempler la tapisserie, sans autre occupation que les livres qu’elle avait déjà lus trois ou cinq fois. Elle s’ennuyait entre ces quatre murs desquels elle se sentait prisonnière, et ruminait sa colère. C’était comme si l’âme du château avait disparu, il était toujours habité mais ne vivait presque plus.

Une semaine après leur vive altercation, Sunniva ne décolérait toujours pas. Personne ne pouvait la persuader qu’elle avait inconsciemment blessé sa mère. Non, pour elle, Anna s’était emportée sans raison, et cela ne faisait qu’assombrir leurs rapports. Au moins pouvait-on lui accorder le fait qu’elle ne le savait pas. Alors qu’elle triait ses affaires, une des rares choses qui lui étaient permises, en fouillant dans une petite boite… Elle le retrouva. Ce fameux collier bleu translucide dont elle n’avait aucun souvenir. Sunniva contint tout de même sa surprise et chercha à comprendre quelle était son origine. Elle vit alors, dans le pendentif en forme d’étoile, son nom en lettres majuscules. Là, elle ne pouvait plus se cacher. « Ce collier signifie quelque chose. Si personne ne veut me le dire, je vais le découvrir moi-même », chuchota-t-elle. Elle s’empressa vers le bureau où se trouvait Anna et en ouvrit vigoureusement la porte. Les dents serrées, Anna ne leva même pas la tête.

ANNA : Je suis occupée.
SUNNIVA : Oui, ben je pense que ton occupation peut attendre, j’ai autre chose de plus important.
(Sunniva brandit le collier sous les yeux d’Anna, qui leva la tête en gardant le regard noir.)
SUNNIVA : Ce collier… Je veux des explications. Vu sa petite taille, je devine qu’il a été fait pour ma naissance, n’est-ce pas ?
ANNA : En effet, mais…
SUNNIVA : Et donc ce n’est pas moi qui l’ai confectionné. Sinon, je m’en serais souvenu.
ANNA : D’accord, mais où veux-tu en venir ?
SUNNIVA : Suis-je réellement la seule dans ce monde à pouvoir créer la neige et la glace ?

Anna ne répondit pas mais elle accepta. Enfin elle allait mettre des mots sur l’histoire d’Elsa face à sa fille. Sans dire un mot, elle l’emmena dans la salle des portraits et la mit face à celle dont elle n’avait jamais rien su. Elle était seule, droite dans sa robe bleu ciel, et l’expression de ses yeux bleus touchait directement celui qui observait son portrait, et plus encore pour Sunniva. Il y eut un long silence entre elle et sa mère, l’une à côté de l’autre, aucune ne sachant par où commencer. Puis Sunniva brisa le silence.

SUNNIVA : Pourquoi tu ne m’as jamais parlé d’elle, alors qu’elle seule aurait pu me comprendre ?
ANNA : Je ne sais pas… J’avais peur, justement, que tu l’admires tant au point de me délaisser…
SUNNIVA : C’est pourtant ce que toi-même, tu as fait avec moi.
ANNA : Je te l’ai déjà répété plusieurs fois, tu étais devenue assez grande pour t’autonomiser… Bref… Certes, c’est elle qui avait les mêmes pouvoirs glacés que toi, mais c’est moi ta mère.
SUNNIVA : Qu’a-t-il pu se passer pour qu’elle disparaisse si soudainement… Sans que je ne puisse la connaître ?
ANNA : Ce serait long à t’expliquer…
SUNNIVA : Ah non ! Je ne veux plus de cette excuse ! (Baisse d’un ton) Je veux savoir ce qu’elle a vécu… Je veux savoir d’où je viens.
ANNA : D’accord, un jour, je prendrais le temps…
SUNNIVA : Mais tu ne comprends pas ! JE VEUX COMPRENDRE ! Et maintenant ! Il me semble que j’ai déjà trop attendu. Je veux suivre ses traces.

Devant l’insistance de sa fille, Anna accepta. Dès le lendemain, elles partiraient au cœur des montagnes dans ce qui ressemblerait à un devoir de mémoire. Sunniva, comme elle le souhaitait depuis longtemps, allait enfin marcher sur les pas de celle qu’elle voyait comme un modèle, et connaître tous les événements qui ont mené à elle. Mais pendant qu’elles partiraient en expédition, qui allait veiller sur Arendelle ? Anna n’allait sûrement pas répéter l’erreur qu’elle commit déjà avec Hans. De toute façon, elle avait déjà un régent tout trouvé. Ni une ni deux, elle fit dépêcher Lars, qui débarqua avec sa fille.

ANNA : Merci d’avoir pu venir aussi vite, Lars.
LARS : Il n’y a pas de mal. Mais quelle raison vous pousse à me confier le trône aussi précipitamment ?
ANNA : Je dois partir avec Sunniva mais je vous expliquerai plus tard.
KRISTINA : Pourrais-je me joindre à vous pour ce voyage ?
(Le visage de Sunniva se crispa légèrement.)
ANNA : Euh… Bien sûr. Mais vous serez donc seul au château ?
LARS : Ce n’est pas un mal pour moi.
ANNA : Bon, eh bien, allons-y.
SUNNIVA : Oui, ne perdons pas de temps.

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Ven 29 Juin 2018, 14:14
CHAPITRE QUATRE

Et voilà les trois femmes parties pour un périple sur les traces de celle qui aura eu à peine le temps de retrouver sa sérénité, mais surtout qui n’aura pas pu retrouver la joie passée partagée avec sa chère petite sœur. Nul doute qu’Elsa aurait été fière de côtoyer celle qui, d’une certaine manière, incarnait sa descendance, mais surtout, elle seule aurait pu comprendre réellement la situation de Sunniva. Si cela ne pouvait pas répondre à toutes ses questions, ce devoir de mémoire aiderait au moins Sunniva à comprendre la portée de ses pouvoirs, mais aussi ses dangers. Quant à Anna, ayant déjà vécu ces péripéties, elle pourrait les aborder avec plus de recul et y mettre des mots plus objectifs, ayant fini par comprendre la personnalité complexe de sa regrettée sœur.

Pourtant, une troisième femme s’était jointe à elles. Quel intérêt avait Kristina à les accompagner, au lieu de rester avec son père pour l’aider à maintenir Arendelle ? Peut-être voulait-elle seulement mieux les connaitre, mais alors cela pouvait attendre. Et pourquoi Anna avait accepté sans réfléchir sa compagnie ? Peut-être voulait-elle éloigner Sunniva de sa solitude, réparer l’erreur de l’avoir délaissée, ou même lui trouver une amie. Mais dans ce cas, si elle pensait faire plaisir à sa fille, elle se trompait complètement. Sunniva n’avait pas ouvert la bouche depuis leur départ du royaume, et jetait fréquemment un regard en coin sur Kristina, ce que la princesse des Îles du Sud avait du mal à saisir.

En jetant un œil aux alentours, Anna arrêta le petit groupe au niveau d’une falaise dégagée de la forêt, d’où l’on pouvait voir toute la cité d’Arendelle. Elle demanda à Sunniva de s’approcher. La vue émerveilla la jeune princesse. Kristina hésita puis les rejoint, tout en restant à l’écart de Sunniva.

ANNA : Tu vois le royaume, tout en bas ? Essaye de le visualiser enseveli sous la neige.
SUNNIVA : C’était tant la catastrophe que cela ?
ANNA : Oui, c’était comme si le royaume avait été abandonné pendant des décennies. Les toits étaient recouverts de neige, le sol gelé, et des stalactites se formaient même.
SUNNIVA : Ce devait être horrible, surtout pour les gens qui étaient coincés là-bas. Je n’imaginais pas qu’Elsa ait pu créer un tel cataclysme. Mais comment, enfin pourquoi en était-elle arrivée là ?
KRISTINA : Oui, normalement, entre sœurs, vous deviez être très fusionnelles, non ?
ANNA : C’était le cas, jusqu’à ce qu’on soit séparées. Un jour, j’ai eu le malheur de ne pas l’écouter, et elle m’a blessée, justement avec ses pouvoirs. A partir de là, tout a changé.
SUNNIVA : Mais quand vous vous êtes retrouvées, que s’est-il passé ? Vous auriez dû vous réjouir…
ANNA : Moi, j’étais réjouie. Mais Elsa s’obstinait à dire que rien ne serait comme avant. Si j’avais su, je ne l’aurais pas poussée à bout. Mais moi, je voulais qu’on retrouve notre complicité, alors qu’elle s’y refusait.
SUNNIVA : Mais il y a quelque chose que je ne comprends pas : quand vous étiez enfants, tu savais qu’elle avait des pouvoirs. Tu l’avais oublié ?
ANNA : Euh… En quelque sorte. Mais j’expliquerai ça plus tard. La nuit commence à tomber, trouvons un endroit pour y passer la nuit.

Les trois femmes poursuivirent leur chemin durant deux heures, jusqu’à arriver devant deux petits chalets éclairés. Anna préféra chercher un autre endroit, mais Sunniva rappela qu’elles marchaient depuis cinq heures aujourd’hui, et insista pour entrer dans la petite cabane, l’autre étant une boutique et donc fermée. Anna tenta de la retenir, arguant qu’elle savait qui y habitait, mais Sunniva n’en avait que faire. Mais en poussant la porte, elle comprit, et eut un sentiment fortement mitigé. Revoir son père aurait dû la réjouir, son visage se crispa légèrement, mais pas autant que celui d’Anna. De toute façon, Kristoff ne se réjouit pas non plus, au contraire, il n’avait pas oublié comment il s’était senti poussé à la porte treize ans auparavant. Les retrouvailles s’annonçaient tendues.

KRISTOFF : Que venez-vous faire ici ? J’ai déjà dit que je ne retournerai pas au château.
ANNA : C’est tout ce que tu trouves à dire, alors que tu revois ta fille pour la première fois depuis des années ?
SUNNIVA : Ne commencez pas à vous écharper de nouveau. Vous devriez avoir oublié depuis le temps. Papa, nous sommes seulement de passage pour la nuit, après on repart. Nous retraçons le parcours d’Elsa…
KRISTOFF : Et tant que j’y pense, personne n’est restée au château ? Anna, tu as encore laissé le royaume entre les mains d’un inconnu ?
ANNA : Tu me crois vraiment idiote à ce point ? Non, j’ai fait venir Lars. Tu as quand même un minimum de confiance en lui ?
(Sunniva profita que la discussion ait tourné pour prendre son père à part.)
SUNNIVA (lui chuchotant à l’oreille) : A ce propos, ne pourrais-tu pas juste me rendre un service en retournant au château ? Je n’ai pas confiance en cet homme.
KRISTOFF : J’allais le faire, justement. Tu croyais que je faisais confiance à quelqu’un qui venait des Îles du Sud ?
SUNNIVA : On se fiche de savoir d’où il vient ; de toute façon, il ne connaît pas le royaume. Vas-y, va reprendre ta place.
KRISTOFF (à Anna) : Bon, je repars, je ne vous dérange pas plus longtemps.
(Une fois Kristoff ressorti, les trois femmes s’assirent autour du feu.)
ANNA : N’y prête pas trop attention, ton père a toujours eu ce sale caractère.
SUNNIVA : Pourquoi parlait-il d’un inconnu ?
ANNA : Oh, eh bien, en partant retrouver Elsa, j’avais laissé le royaume au prince Hans. Kristina, tu dois bien le connaître, puisque c’était ton oncle.
KRISTINA : Eh bien, non, je ne connais presque rien de lui, papa n’en parlait presque jamais. Ils devaient être jaloux ou se détester ou je ne sais quoi.
SUNNIVA : Ça ne répond toujours pas à ma question. Qu’est-ce qu’il a fait au royaume ?
ANNA : En fait, avant Kristoff, j’avais eu un coup de foudre pour Hans, mais il voulait juste s’emparer d’Arendelle, en éliminant Elsa, voilà tout. Mais Ian avait fait bien pire, juste pour se venger.
SUNNIVA : Qui ça, Ian ? Je ne comprends pas, ils étaient si nombreux que ça ?
KRISTINA : Une fratrie de douze, avec plus ou moins des groupes. Je crois qu’ils avaient écarté Hans parce qu’il était le dernier, mais que Ian était toujours avec lui.
ANNA : Oui, et pour se venger, il était venu à Arendelle avec son allié pour manipuler Elsa et la faire chuter. D’ailleurs, je voulais justement t’en parler. Ne laisse pas tes pouvoirs te dominer, et surtout ne laisse personne t’influencer.
SUNNIVA : Ah, c’est parce qu’ils étaient attirés par ses pouvoirs et qu’ils voulaient les lui faire utiliser contre elle ?
KRISTINA : Sunniva, je peux te parler en privé, s’il te plait ?

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Ven 29 Juin 2018, 14:15
CHAPITRE CINQ

Depuis leur départ de la cité, Sunniva n’avait pas changé son regard sur Kristina. Ce voyage initiatique l’aurait on ne peut plus réjouie, si cette « gênante » adolescente ne s’était pas invitée inopinément au cortège. Et pour quelle raison, d’abord ? Quelles étaient ses intentions ? Sunniva ne la connaissait pas, Anna à peine. Et elle venait d’un royaume qui évoquait des mauvais souvenirs à Arendelle. Mais surtout, Anna avait accepté sa présence sans réfléchir, sans penser à sa fille. Sunniva gardait un œil excessivement méfiant sur la princesse, qu’elle voyait comme un poids, celle qui l’empêchait de profiter pleinement de son bonheur. Mais Anna les incita quand même à se rapprocher, estimant que Sunniva devait socialiser avec d’autres personnes, même si cela l’irritait de se retrouver seule en tête-à-tête avec Kristina.

SUNNIVA : Tu cherches une justification à pourquoi tu t’es invitée comme ça, sans réfléchir ?
KRISTINA : Je sais que ma présence t’embête, mais après tout, il suffisait de refuser, non ?
SUNNIVA : Je t’écoute. Pourquoi tu tenais à nous accompagner, alors que ce qu’on cherche ne te concerne pas ?
ANNA : Ne commence pas, Sunniva. On a encore du trajet à faire demain, et je veux que ça se fasse dans un climat détendu.
SUNNIVA : Mais enfin, maman ! Tu as pensé à moi au moment de la faire venir avec nous ? Je voulais que ce voyage soit juste entre toi et moi !
ANNA : C’était trop compliqué de dire « Je ne veux pas qu’elle vienne » ? Et puis, il faut que tu apprennes à côtoyer d’autres personnes que moi, si tu ne veux pas te retrouver complètement isolée comme a fini Elsa.
KRISTINA (à voix basse) : Wow, les relations mères-filles, c’est quelque chose de pas simple.
SUNNIVA : Toi, je te déconseille de te mêler de nos affaires.
ANNA : Et allez, c’est reparti. Tu es décidément intenable, Sunniva.
(Kristina attrape vigoureusement Sunniva par le bras et l’éloigne d’Anna.)
KRISTINA : OK, je n’ai pas le droit de rentrer dans vos affaires. Mais à ta place, j’éviterais les conflits avec ta mère. Tu sais pourquoi ? Parce que tu as la chance qu’elle soit là. Moi, la mienne, elle a disparu. Jamais je ne pourrais la revoir.
SUNNIVA (tente de contrôler ses nerfs) : Désolée. Je ne pouvais pas savoir.
KRISTINA : Je voulais seulement savoir, essayer de comprendre ce que c’était qu’une relation mère-fille.
SUNNIVA : Mais ne pouvais-tu pas choisir un autre moment pour ça ?
KRISTINA : Ben, pas vraiment, comme nous ne pouvons pas souvent venir à Arendelle, je m’étais dite que je sauterais sur l’occasion. Tu peux au moins comprendre ça ?
SUNNIVA : Ouais… Ouais, je peux faire mine de comprendre.

Finalement, la nuit se passa sans accroc, si ce n’était le vent qui passait à travers les planches du chalet. Le lendemain matin, au moment de repartir poursuivre le voyage, l’ambiance était bien plus tranquille. Les filles discutaient plus, surtout Kristina et Sunniva. Le petit groupe prenait chaque fois plus de hauteur, jusqu’à arriver au milieu des nuages. Mais plus elles montaient en altitude, plus Anna fatiguait et plus son souffle semblait diminuer. Sunniva finit par la prendra par la main pour l’entraîner derrière elle. Mais elle se fatiguait aussi, elle ne voyait plus le bout du périple et demandait plusieurs fois à sa mère ce qu’il y avait au bout, en dehors d’une surprise.

Mais en arrivant au bout, Sunniva comprit. Et resta bouche bée, les yeux écarquillés. Jamais elle n’avait pensé que l’on pouvait bâtir un si grand édifice que le palais de glace d’Elsa avec leurs pouvoirs. Elle grimpa les marches du long escalier très lentement, à la fois émerveillée et anxieuse, mais encouragée par sa mère à rejoindre la grande porte d’entrée. Mais en se retournant, elle remarqua que Kristina était restée au pied de l’escalier.

SUNNIVA : Pourquoi tu ne viens pas avec nous ? Allez, monte.
KRISTINA : Non, c’est gentil mais je vais rester ici, si c’est important pour toi.
SUNNIVA : Oh, tu ne vas pas rester en bas tout seule. Allez, rejoins-nous !

Kristina accepta finalement de les rejoindre et elles entrent ensemble au milieu de l’immense palais. Sunniva leva les yeux et regarda la pièce avec le même émerveillement que lorsque sa mère avait découvert le palais, vingt ans auparavant. Kristina restait en retrait mais n’en était pas moins stupéfaite. Tout le groupe restait silencieux jusqu’à ce qu’une marée de boules de neiges excitées dévale les escaliers et surprenne les trois femmes, surtout les benjamines. Dans la foulée, une voix qu’Anna connaissait bien se fit entendre.

SUNNIVA : Qu’est-ce que c’est que ce délire ?
OLAF : Bonjour ! Je m’appelle Olaf et j’aime les gros câlins !
ANNA : Olaf, quel accueil de tes petits frères !
OLAF : C’est moi qui leur ai dit de faire la surprise. (Voyant Sunniva) Eh, il me rappelle quelqu’un, ce visage. Je sais… C’est qui ?
ANNA : Olaf, voici ma fille, Sunniva.
OLAF : Ah ben non, je ne connaissais pas.
SUNNIVA : C’est donc Elsa qui t’avait créé avec ses pouvoirs ? Tu sais quoi ? J’ai les mêmes ! Et je suis obligée d’apporter ma touche à ce palais.
(Sunniva crée des guirlandes de flocon de neige en haut des murs. Se sentant faible, Anna s’assoit contre un mur. Sunniva la rejoint.)
SUNNIVA : Je ne pensais pas qu’on pouvait accomplir de telles prouesses juste avec un mouvement de main. Ce palais est incroyable.
ANNA : Sais-tu ce qu’il représente vraiment ?
SUNNIVA : Je ne sais pas. Peut-être qu’Elsa voulait s’isoler ?
ANNA : Certes, mais surtout, elle l’avait bâti pour montrer qu’elle était… libre, enfin.
SUNNIVA : Pourquoi enfin ? Elle ne pouvait pas les utiliser avant ?
ANNA : C’est plus qu’elle ne savait pas. Et puis, c’est après cet épisode où elle m’avait blessée que nos parents l’avaient enfermée, pour éviter que ça ne se reproduise. A tort.
SUNNIVA : Et Olaf ? Si Elsa n’est plus là, comment vit-il toujours ?
ANNA : Tu sais, Olaf n’est pas juste une création d’Elsa. Il est surtout le symbole de l’amour qu’on se portait. Alors même si Elsa nous a quittés, notre amour survit.
SUNNIVA : Ah, je comprends mieux. Bon, je crois qu’on a fait le tour ici, on devrait redescendre.
ANNA : Tu ne veux pas t’amuser un peu avec Olaf et ses petits frères ? On ne va pas repartir tout de suite, prenons le temps de souffler, de s’amuser.
SUNNIVA : Ouais, tu as raison.

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Ven 29 Juin 2018, 14:16
CHAPITRE SIX

Bien sûr que les trois femmes allaient profiter d’un moment de détente et d’amusement avec Olaf et ses petits frères. Sinon, pourquoi avoir fait tout ce chemin ? Sunniva et Kristina s’amusèrent à s’envoyer les snowgies et à jouer à cache-cache avec Olaf. Anna passa beaucoup de temps avec le bonhomme de neige, étant son seul lien réel avec Elsa. Olaf lui avoua qu’Elsa lui manquait énormément, et Sunniva prit le soin de confectionner une statue de glace à l’effigie de la regrettée reine d’Arendelle, pour qu’elle soit toujours avec lui. Elle tint également à ce qu’Anna lui raconte les mauvais passages qu’elles avaient vécu avec Elsa, ce qui était un véritable exercice pour elle.

ANNA : Tu sais, Elsa était très compliquée à saisir, déjà parce qu’elle parlait peu, mais surtout parce qu’elle était instable.
SUNNIVA : Ben, je peux comprendre ça. Comment tu te serais sentie à sa place ?
ANNA : Malheureusement, c’est ce que je n’ai jamais su faire. Mais je voulais tellement qu’elle soit ouverte aux autres.
SUNNIVA : Tu aurais dû l’accepter comme elle était, ça aurait sans doute évité vos différends. On ne peut pas changer les personnes.
ANNA : Je sais, mais je l’ai compris trop tard. Mais je crois qu’elle n’a pas totalement disparu… Tu me rappelles Elsa. Tu n’es pas facile à cerner, tu as souvent des sautes d’humeur, mais c’est pour ça que je t’aime.

Sunniva resta sans mot face aux déclarations de sa mère mais il lui suffisait de la prendre dans ses bras pour lui prouver son amour. Ces quelques minutes de sérénité leur paraissaient des heures, elles qui n’avaient jamais eu de moment pour elles seules. Kristina les regarda mais un sentiment mitigé la saisit, entre la fierté de les voir s’aimer et le regret de ne jamais pouvoir vivre un tel moment. C’était comme si le temps s’était arrêté au palais de glace. Mais s’il y régnait la sérénité, on ne pouvait en dire autant à Arendelle.

Kristoff avait rejoint un royaume où il n’avait plus mis les pieds depuis treize ans, mais il se fichait de savoir ce qu’en penseraient les villageois. Il n’avait qu’un but, récupérer le château, même si le prince Lars s’y trouvait. Pour lui, il l’avait volé, personne ne pouvait le faire changer d’avis. S’il n’avait pas confiance en le prince des Îles du Sud, personne ne pouvait l’assurer de son sérieux et de sa bonté. Pas la peine de chercher un passage à l’abri des regards, Kristoff surgit de la forêt et surprit les villageois, qui restèrent figés à sa vision. Déjà, ils ne l’avaient plus revu depuis sa fuite, et ne savaient pas comment il avait évolué. Mais surtout, personne l’osait l’approcher. Il inspirait la crainte et l’interrogation. Pourquoi, tout d’un coup, était-il revenu au royaume ?

En le voyant s’approcher du château, certains murmurèrent qu’il allait se passer quelque chose. A la porte, Kai le reconnut et le laissa entrer à l’intérieur du château. D’un pas déterminé, il monta les escaliers et se dirigea vers le bureau dont il ouvrit vigoureusement la porte. Lars, qui observait le royaume depuis la fenêtre, se retourna d’un mouvement furtif, et durcit tout de suite le regard. Il n’avait qu’un bref souvenir de Kristoff, mais n’ignorait pas pour autant ce qu’il avait fait, surtout à Anna et Sunniva. Le prince des Îles du Sud avait placé sa confiance en le prince d’Arendelle, il ne l’a déçu que beaucoup plus. Les deux hommes s’affrontèrent du regard un long instant.

LARS : Puis-je savoir ce que vous venez faire dans le château ?
KRISTOFF : Ce serait à moi de poser la question, non ? Jusqu’à preuve du contraire, ce château m’appartient.
LARS : Sûrement pas. Il appartient à la reine Anna, vous ne faisiez que profiter de son statut.
KRISTOFF : Cela n’empêche pas qu’en son absence, c’est moi qui règne sur Arendelle.
LARS : Vous avez sans doute oublié que vous n’êtes pas mariés, Anna et vous. Et tant mieux, d’ailleurs, cela aurait donné une mauvaise image au royaume.
KRISTOFF : Je ne vous permets pas de m’insulter de la sorte, et encore moins de vous mêler de ma famille.
LARS : Votre famille, vous dites ? Si vous y teniez tant, pourquoi avoir fui ? Pourquoi avoir abandonné une femme et une fillette qui avaient besoin de vous ? Par pur orgueil, peut-être ?

Plus Lars le chargeait d’invectives, et plus la colère montait à la tête de Kristoff. Mais quand Lars en vint à sa famille, c’en était trop. Le montagnard chargea le prince qui répondit en écartant son poing levé. On n’avait jamais vu ça, surtout à l’intérieur même, un affrontement à mains nues. Il faut dire que Kristoff et Lars s’étaient bien cherchés. En se battant, ils quittèrent même le bureau et se retrouvèrent sur le balcon, ce qui avertit les villageois. Ceux-ci furent d’abord surpris, puis choqués de voir leur roi, d’ordinaire si calme, se battre, puis certains lui donnèrent raison, considérant qu’il est le souverain légitime, et d’autres leur rétorquèrent qu’il a abandonné le château.

Un affrontement commença aussi entre les villageois, alors que Kristoff et Lars étaient arrivés contre le muret du balcon. Alors que Lars tentait de faire basculer Kristoff qui se débattait, celui-ci relâcha son effort et s’écarta, ce qui fit chuter Lars contre le muret et le fit basculer et retomber au sol, au milieu de villageois effarés. Tous levèrent les yeux vers le balcon, et vers Kristoff, qui s’immobilisa un instant, le regard neutre, avant de re-rentrer dans le château. A ce moment-là, tous les villageois assaillirent la grande porte d’entrée, hormis l’un d’eux qui s’empressa vers les montagnes.

Au palais de glace aussi, l’ambiance allait se tendre. Kristina voulut voir le collier de glace de Sunniva, celle-ci le lui montra en le tenant fermement dans ses mains. Mais Kristina voulant voir ce qui était écrit dans le flocon de neige, elle l’attira vers soi, mais Sunniva l’en empêchait. Chacune tirant fort sur les deux bouts, l’inévitable se produisit. Les neuf petites perles du collier étaient éparpillées parterre, heureusement que le flocon de neige n’avait pas cédé. Sunniva entra dans une colère folle et s’attaqua à Kristina, avant qu’elles ne soient séparées tant bien que mal par Anna. Sunniva était en larmes, inconsolable et furieuse à la fois, mais les malheurs ne s’arrêtaient pas là. Le villageois qui avait fui le royaume entra dans le palais, l’air paniqué, et annonça simplement « Le prince Lars a été tué ».

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Ven 29 Juin 2018, 14:17
CHAPITRE SEPT

L’annonce jeta un froid glacial dans le palais. Les trois femmes restèrent figées, tant elles ne pouvaient y croire et tant elles ne comprenaient pas comment cela aie pu arriver. Kristina ne pleurait même pas tant elle était sous le choc. Anna restait incrédule, elle ne voyait personne qui aurait pu en vouloir à Lars. Quant à Sunniva, elle semblait ne pas réagir, mais elle se retourna vers Kristina, qui lui répondit par un regard qui signifiait « Que veux-tu dire ? », et elle sentit tout de suite la culpabilité l’envahir. Elle avait un coupable tout trouvé qui aurait pu tuer Lars. Et elle lâcha prise « Non… C’est pas possible… C’EST PAS POSSIBLE ! » Mais inconsciemment, elle déchaîna ses pouvoirs, qui touchèrent sa propre mère. Sunniva n’en n’eut pas fini avec ses malheurs. Il fallut qu’Anna gémisse et force sa respiration pour la faire réagir, et elle paniqua dans l’instant, ne se rendant pas tout de suite compte de ce qu’elle venait de faire. Elle prit dans ses bras sa mère, agonisante, et les larmes lui montèrent déjà aux yeux. Elle ne pouvait pas la perdre maintenant. Anna put quand même lui glisser quelques mots.

SUNNIVA : Je suis désolée, maman, j’ai complètement déraillé. Je t’en prie, reste avec moi.
ANNA : C’est moi qui suis désolée… Tu n’y es pour rien…
SUNNIVA : Tu dois rester avec moi ! Tu n’as pas encore tout dit sur Elsa, sur mes pouvoirs…
ANNA : Va voir les trolls…
SUNNIVA : Non ! JE T’EN PRIE !

Mais Anna ne put en dire plus, qu’elle ferma lentement les yeux. Et sa main, que Sunniva tenait fermement, s’échoua au sol. Sunniva ne réalisa pas tout de suite et refusa d’y croire, et supplia sa mère en hurlant de se réveiller, avant de se résigner. Elle se laissa effondrer sur le corps d’Anna, pleurant toutes les larmes de son corps, et rien ne pouvait la consoler, pas même le soutien de Kristina, alors qu’elle se trouvaient même dans la même situation, orphelines de leurs mères. Mais elle finit par ressortir du château, et s’accouda sur la rampe de l’escalier, le regard vide, la tête baissée, sous le regard inquiet de Kristina, qui ne comprit pas et la rejoignit. Sunniva lui lança alors « Laisse-moi partir, je n’ai plus rien à faire ici. » Kristina ne saisit pas tout le suite le sens de cette phrase, mais quand elle comprit, elle réagit immédiatement.

KRISTINA : Non, tu ne peux pas faire ça ! Tu n’es responsable de rien dans tout cela. Et… tu ne peux pas me laisser seule ici, comment je m’en sortirais ?
SUNNIVA : Tu pourrais continuer à vivre avec deux morts sur la conscience, toi ? Moi non, je préfère encore partir, plutôt que de faire souffrir les gens.
KRISTINA : Au contraire, tu les ferais souffrir encore plus en partant de toi-même. Et ce n’est pas toi qui les ai tués, tu ne pourrais pas faire ça…
SUNNIVA : J’ai tué ma propre mère, tu entends ? Et pour ton père, c’est moi qui ai demandé au mien de retourner à Arendelle. C’est lui qui l’a tué, donc moi ! Je m’en veux tellement ! Je n’avais pas confiance en lui mais si j’avais su, jamais je n’aurais fait ça. C’en est trop, je m’en vais.
(Kristina la retient, sentant que Sunniva allait commettre l’irréversible.)
KRISTINA : Non, Sunniva, arrête ! Reste avec moi ! J’ai besoin de toi, et Arendelle a besoin de toi. Et tu n’as pas encore accompli ton rêve.
(Sunniva mit un long instant à se calmer.)
SUNNIVA : Désolée, je ne sais pas ce qui m’a pris, c’est tout ce qui est arrivé en si peu de temps, j’ai eu trop de pression. Repartons d’ici. Olaf, viens avec nous !

Sunniva, Kristina et Olaf foncèrent vers les trolls, sans même savoir où ils se trouvaient, suivant les dernières indications d’Anna, dont Sunniva avait pris le soin de prendre le corps. Mais ce qu’Anna n’eut pas le temps de dire, c’est qu’elle avait embarqué avec elle le plan menant aux trolls. Ce plan s’échappa et tomba au sol, mais heureusement, Sunniva s’en aperçut, et quel ne fut pas son soulagement quand elle vit le plan et en saisit le sens. Mais un détail la bloqua : Anna avait-elle prévu sa mort ? Les histoires entre Elsa et elle lui réservaient-elle encore des mystères ? Toujours était-il que le petit groupe arriva à la clairière, et Sunniva fut très déçue de ne voir aucun troll, mais des pierres rondes. La bouche serrée, elle soupira « Où m’as-tu encore emmenée, maman ? », mais il lui fallait juste un peu de patience. Tous les trolls se réveillèrent et ouvrirent grand les yeux devant des visages qui leur étaient étrangers. Les tous petits allaient taquiner Olaf quand tous s’écartèrent en voyant arriver Grand Pabbie.

GRAND PABBIE : Je sens une forme de magie étrange. (A Sunniva) Approche-là. (Grand Pabbie approche sa tête de son cœur) Je crains, hélas, que le sort de la glace l’ait emportée.
SUNNIVA : C’était un accident, je ne voulais pas ce qui est arrivé.
GRAND PABBIE : Bien sûr… Bien sûr que tu ne le voulais pas. Personne ne peut vouloir des choses aussi horribles.
SUNNIVA : Pourquoi voyageait-elle avec cette carte ? Elle savait qu’elle allait mourir ?
GRAND PABBIE : Son cœur était endommagé bien avant toi, tu ne pouvais rien y faire. Le sortilège l’avait déjà condamnée il y a des années.
SUNNIVA : Justement, en parlant de sortilège, quand j’étais enfant, on m’a offert ce pendentif. Et je sais qu’il est fait de glace, mais il ne vient pas de moi.
GRAND PABBIE : Tu n’es pas la seule à posséder le pouvoir de la glace. Tu les tiens de quelqu’un qui n’est plus des nôtres aujourd’hui.
SUNNIVA : Je sais, et j’aurais tellement aimé la rencontrer. Mais ce ne sera pas possible.
GRAND PABBIE : Voyons voir ce que je peux faire.

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Ven 29 Juin 2018, 14:17
CHAPITRE HUIT

Les années semblaient ne pas altérer Grand Pabbie, et encore moins sa magie, qui émerveillait toujours autant sa colonie. Le patriarche parvint à extraire la glace magique logée dans le cœur d’Anna, même si cela ne pouvait la ressusciter, et en forma dans le ciel un immense nuage dont la blancheur éblouissait de plus en plus les deux jeunes femmes, qui restaient sans voix, à la fois admiratives et intriguées. Que pouvait-il bien se cacher derrière ce nuage ? Grand Pabbie invita Sunniva à s’avancer, elle fit trois pas hésitants, et son cœur se mit à battre fort. Une silhouette se formait lentement dans le nuage, en même temps qu’un demi-sourire se dessinait sur le visage de Sunniva.

L’émotion finit par la gagner, et les larmes lui montèrent aux yeux, car enfin elle comprit, et enfin elle apparut. Elsa. Ses tourments l’avaient quittée depuis qu’elle régnait dans le ciel. Elle apparaissait plus majestueuse que jamais. La vision de son visage divin émerveillait Sunniva. Son regard bleu ciel empli de bienveillance se dirigea justement vers celle qui était, dans une certaine forme, son héritière. Sans faire entendre un mot, elle l’invita à se rapprocher, et lui tendit ses mains. Sunniva hésita, presque tétanisée, mais elle le fit. Elsa et Sunniva les mains jointes, une scène que l’on n’aurait jamais cru possible, en même temps que le vent se levait. Ces quelques secondes de silence paraissaient une éternité. Elles se regardèrent longuement dans les yeux.

ELSA : Sunniva… De là-haut, je t’ai longtemps imaginée… Et te voilà.
SUNNIVA : Jamais je n’aurais cru cela possible. J’aurais tellement aimé te connaître. Toi seule m’aurait aidé à grandir, toi seule m’aurait comprise.
ELSA : Je sais ce que tu ressens au fond de toi. Tu portes en toi un immense héritage. Sois-en fière.
SUNNIVA : Oui, j’ai conscience de cet héritage. Et il a un symbole. (Montre le pendentif.) Ce pendentif… C’est toi qui l’a créé, n’est-ce pas ? Je sais, avec le temps, il a fini par se casser…
ELSA : Je l’avais créé pour ta naissance. Tu n’imagines pas la fierté qui aurait été la mienne, si j’avais pu te l’offrir. Mais il est bien plus qu’un simple pendentif. C’est un symbole. Le symbole que tu seras toujours liée à moi.
SUNNIVA : J’ai toujours su que, d’une certaine façon, je descendais de toi. Tu aurais été comme une deuxième mère. J’aurais tant appris auprès de toi.
ELSA : Mais ta mère t’a bien raconté d’où tu viens. Elle t’a aidé à comprendre toute l’histoire.
SUNNIVA : Non, elle aurait pu en dire bien plus… (Elle lui montre le corps d’Anna) Mais je l’en ai empêchée. Promets-moi de veiller sur elle.
ELSA : Je le ferai. Mais tu n’y es pour rien… C’est moi qui l’ai menée à sa perte. Mes pouvoirs ont causé tous nos malheurs. Mais tu feras bien mieux que moi.
SUNNIVA : Et comment ? Qu’est-ce qui me permettra de ne pas connaître le même destin que toi ?
ELSA : Ne laisse rien ni personne te dominer, même pas tes propres pouvoirs. C’est ce qui m’a faite chuter. Et surtout… Tu es la reine d’Arendelle… N’oublie pas qui tu es…

Alors que Sunniva restait sans mot, les yeux écarquillés, la silhouette d’Elsa s’évapora lentement dans la brise, jusqu’à complètement disparaître, laissant seulement briller une grande étoile. Personne n’en croyait ses yeux. Les mots d’Elsa bouleversèrent Sunniva. Toutes ses certitudes étaient chamboulées, mais en même temps, elle savait désormais où elle allait et ce qu’elle devait faire. Le vent se mit à souffler dans la direction du royaume. Sunniva et Kristina échangèrent un regard, puis repartirent en fonçant vers Arendelle, en même temps que la neige se mit à tomber. Il n’y avait pas le temps de discuter, Sunniva devait reprendre sa place.

Arrivées à l’entrée du royaume, Sunniva et Kristina virent les villageois essayant toujours de forcer la grande porte d’entrée du château à l’aide d’une poutre. Les deux jeunes femmes en restèrent incrédules. Comment les villageois ont-ils pu être piqués d’une envie de révolte ? Sunniva n’avait jamais imaginé ce que le retour au château de son propre père avait pu engendrer. Mais elle n’allait pas en rester là, et Kristina et elle entrèrent dans le royaume. Un villageois se retourna et les vit, suivi de tous les autres. En voyant Sunniva portant le corps d’Anna, le choc les saisit, et des murmures se firent entendre. Tous s’écartèrent pour les laisser entrer dans le château. Une fois à l’intérieur, elles se dirigèrent immédiatement vers la chambre d’Anna, où Sunniva déposa son corps sur son lit. Mais elles avaient dû faire du bruit, car Kristoff entendit leurs pas et les rejoignit. A son entrée, Sunniva durcit le regard, tout comme Kristina. Personne ne dit un mot. Il s’approcha du corps d’Anna, la regarda longuement, et lança :

KRISTOFF : C’est une perte énorme. Mais la pauvre, elle était condamnée.
SUNNIVA : Ah, c’est donc les seuls mots qui te viennent à l’esprit en la voyant ?
KRISTOFF : Tu pensais que j’allais fondre en larmes et hurler au désespoir ? Non, désolé, ce n’est pas mon genre.
SUNNIVA : Tu n’as donc aucun cœur, en fait. Mais ce n’est pas grave, je le savais déjà depuis bien longtemps.
KRISTOFF : Attends, laisse-moi…
SUNNIVA : Finalement, ce n’est pas étonnant que tu nous aies abandonné, maman et moi. Déjà quand tu habitais au château, ce n’était qu’un dortoir pour toi, tu n’étais jamais ici, avec nous, avec moi. Et finalement, quand tu es parti, je n’ai pas vu de différence. Mais en plus, tu n’as même pas essayé de me revoir.
KRISTOFF : Te revoir, c’était revoir Anna. Et ça, ce n’était pas possible pour moi.
SUNNIVA : C’est bien ce que je dis, tu as toujours fait passer ta personne avant les autres, pendant que moi, j’avais besoin d’un père, une figure masculine qui serait présente pour me faire grandir. Quand je vois qui incarne mon père, je n’ai aucune fierté.

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Ven 29 Juin 2018, 14:18
CHAPITRE NEUF

Sunniva fit un pas de détermination vers son père, mais Kristina l’arrêta instantanément et lui lança « Non, Sunniva ! Tu ne peux pas tuer ton père… C’est moi qui vais le faire ! ». La princesse des Îles du Sud laissa exploser toute sa colère emmagasinée depuis le meurtre de son père, et se jeta sur Kristoff. Mais la pauvre ne pouvait pas vraiment rivaliser avec la force du montagnard. La vision effraya Sunniva, car elle savait que ça se finirait mal, et elle ne pouvait voir disparaître ni l’une ni l’autre. Kristoff prenait logiquement l’ascendant sur Kristina, qui souffrait de plus en plus, le montagnard lui tordant même le bras, mais alors qu’elle se retrouvait maintenue à terre et malmenée par Kristoff, elle aperçut un couteau dans sa poche.

Elle parvint à s’en saisir, et trouva la force de se relever. Les positions s’inversèrent, Kristoff était au sol et retenait le poing menaçant dans lequel Kristina tenait le couteau. Mais sachant qu’elle ne pourrait rivaliser de force, elle finit par ruser, elle relâcha son effort, Kristoff lâcha son poignet, et Kristina en profita instantanément pour lui donner le coup de grâce. Il n’y avait désormais plus de menace, Kristoff étant allongé au sol et ne répondant plus de rien. Kristina se releva, regardant toujours le montagnard d’un œil noir, et lâcha « Pour mon père ». Mais en se retournant vers Sunniva, la panique l’envahit. La princesse d’Arendelle avança à ses côtés, jeta un œil sur le corps gisant de son père, et soupira « Un mal pour un bien ». Elles quittèrent la chambre tranquillement pour rejoindre celle de Sunniva, et se prirent dans les bras, dans le silence total.

Quinze jours plus tard, les tourments qui avaient agité le royaume s’étaient dissipés. Arendelle vivait de nouveau dans la sérénité, et même dans la joie ce jour-là. Un jour de fête se préparait. En effet, des domestiques accrochaient des bannières dans toute la cité, et des navires arrivaient dans le port, et des souverains étrangers en descendaient. Les villageois se dirigeaient avec eux vers le château, dans une certaine excitation mais toujours sans créer de désordre. Dans la chapelle, certains invités déjà installés chuchotaient abondamment. Sur le côté de l’autel, vêtue d’une large robe de satin, Kristina attendait impatiemment. Bien sûr qu’elle avait été conviée à l’événement du jour. Elle ne prêtait même pas attention aux invités, elle n’attendait qu’une personne.

Dans le même temps, Sunniva se préparait dans sa chambre ; elle avait revêtu une mince et longue robe bleu nuit surmontée d’une épaisse cape mauve, et avait coiffé sa longue chevelure dorée en chignon. En se regardant dans la glace, le trac commença à la prendre. Elle prenait sur elle pour ne pas penser à la dernière fois où elle s’était présentée dans la chapelle. Cette fois, il ne se passerait rien de mal, elle aurait confiance en elle et saurait se gérer. Avant d’atteindre la chapelle, elle fit un détour par la salle des portraits, s’arrêta devant l’un d’eux, leva les yeux et lança : « Je suis prête ». Quand elle entra dans la chapelle, tout le monde se leva, Kristina se retourna et lui adressa un grand sourire qui traduisait toute sa fierté. Puis tout le monde se rassit.

Vint alors le début de la cérémonie. L’archidiacre présenta le sceptre et la couronne à Sunniva, qui prit une grande respiration avant de les prendre dans sa main. Puis en se retournant, il commença son discours, alors que Sunniva regardait l’assemblée, qui se leva instantanément, avec un sourire de fierté et d’assurance. Elle jeta un œil à ses mains, aucune trace de glace. « C’est bon, tu vas le faire », se dit-elle dans la tête. Finalement, l’archidiacre termina son discours en déclarant « La reine Sunniva d’Arendelle », que toute l’assemblée reprit avec entrain, ce qui remplit de bonheur la nouvelle souveraine. A ce même moment, Kristina lui prit la main, et elles s’échangèrent un large sourire.

Dans l’après-midi, les invités se retrouvèrent dans la salle de bal, qui n’avait plus connu une ambiance festive depuis de longues années. Certains couples dansaient sur la piste au son de la trompette et de la mandoline. D’autres discutaient en les regardant, le tout sous les regards fiers de Sunniva et Kristina. Mais soudain, la reine d’Arendelle attira la princesse des Îles du Sud au-dehors du château, là où elles trouveraient la sérénité. Elles avaient senti qu’elles avaient besoin de discuter seule à seule.
SUNNIVA : Tu n’imagines pas comment je suis heureuse. C’est là que je me sens vraiment… comblée.
KRISTINA : Je comprends. C’est un honneur pour toi d’être maintenant à la tête du royaume.
SUNNIVA : Tu peux revenir quand tu veux à Arendelle, tu es ici chez toi.
KRISTINA : Tu seras toujours la bienvenue aux Îles du Sud. Le royaume a enfin retrouvé la paix.
SUNNIVA : Et puis surtout… (Elle lève les yeux au ciel)
KRISTINA : Qu’y a-t-il ?
SUNNIVA : Je suis fière de suivre tes traces, Elsa. Fière d’être la reine des neiges.

FIN

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