[Frozen Cimematic Universe] Les Secrets d'Ahtohallan

Chapitre 4 : La croisée des chemins.


La charrette continuait de filer au travers de la plaine des trolls que le nouveau roi d’Arendelle se refusait à voir, toujours prostré dans ses genoux tel un petit garçon apeuré. Il ne savait plus quoi faire ni où aller, son monde s’était écroulé. Les paroles réconfortantes de Yohan ou même d’Emma en cet instant ne pouvaient pas l’atteindre, pourtant, le conseiller diplomatique continua, il se devait de réussir à faire reprendre le dessus à Kristoff. Tant qu’il serait libre et en état de lutter. Le sort d’Arendelle ne serait pas scellé. Au soir tombé, le conseiller d’Arendelle fit stopper le convoi et s’afféra à installer un abri pour la nuit alors qu’Emma s’était chargée du feu. La petite restait toujours autant fascinée par cet élément si puissant qui leur apportaient un peu de chaleur et de réconfort dans leur océan de désespoir. La fillette était déjà très dégourdie et s’occupa de faire cuire les maigres provisions qui restaient ainsi que quelques plantes, savamment choisies par Yohan, sa vie de fuite lui avait appris à repérer ce qu’il pouvait manger sans risque. Grace à son joli minois, Emma réussit à persuader le montagnard de ne pas rester le ventre vide mais chaque bouchée était une torture pour lui. Ses pensées voguaient vers Anna qu’il avait tant déçu. En cet instant, il craignait même de la retrouver et devoir lui avouer son cuisant échec. La soirée fut sinistre et aucun des trois amis ne choisit de veiller tard.

Emma et son père se retirèrent dans la tente pour récupérer quelque peu, Kristoff, lui, incapable de trouver le sommeil préféra rester au coin du feu à ruminer son chagrin. Combien de temps resta-t-il ainsi immobile, il aurait bien été incapable de le dire et, finalement, un grondement attira son attention. Il détourna la tête vers l’origine du bruit.


-Bonsoir Kristoff ! Fit Grand Pabby qui venait de prendre vie.
-Grand Pabby ? C’est toi ?! Sursauta-t-il avant d’ajouter : Que veux-tu ?
-C’est à toi qu’il faut poser cette question mon grand !


Le bruit de la conversation sortit Yohan de son sommeil, le conseiller diplomatique ouvrit légèrement le drap de la tente et put apercevoir le nouveau souverain d’Arendelle en discussion avec son mentor de pierre. Il ne put s’empêcher de sourire pour lui-même. Il allait pouvoir trouver un sommeil plus paisible désormais. Au fond de son cœur, il en était convaincu, le vieux troll allait réussir à motiver à nouveau Kristoff. Oui pour Yohan ça ne faisait aucun doute. Aux premières lueurs de l’aube le lendemain, il allait retrouver à ses côtés un homme nouveau, prêt à tout pour retrouver celle qu’il aime et sauver le peuple d’Arendelle.


-Eh papa ! Allez réveille-toi ! Debout debout debout !
-Hein ?... Quoi ? Emma ?! Demanda Yohan qui ouvrait un œil.
-Allez on se réveille ! On a du chemin à faire ! Lança Kristoff d’une voix forte et déterminée.


Le montagnard joignit le geste à la parole et jeta à sa figure ses vêtements de marche au conseiller diplomatique. Yohan d’ordinaire en aurait été chafouin mais pas cette fois…Son intuition avait été la bonne. Kristoff était bel et bien de retour ! Le vieux troll avait réussi à le remettre en selle.


-Alors où va-t-on ? Votre Majesté ?
-Arnevik ! Je veux être sûr que votre frère aura rangé la ville à notre cause après le discours d’Anna…Et, c’est par là que je commencerai pour la retrouver ! Le roi d’Arendelle a perdu le royaume…Car c’est à la reine de remporter la guerre !
-Alors que Dieu bénisse la reine ! Répliqua Yohan avec malice avant de faire claquer les rênes de la charrette.


Ils avancèrent quelques lieux puis Kristoff fit stopper l’allure. Au loin, il avait cru repérer un éclaireur. Par précaution, ils se cachèrent et attendirent. Le montagnard n’avait pas été trahi par ses yeux, un éclaireur était bien présent et cela lui redonna le sourire… Un Northuldra. Aussitôt, le roi d’Arendelle, invita Yohan et Emma à le suivre et parti à la rencontre de l’homme les bras ouverts. Il n’eut pas le temps d’entendre ce que hurla l’éclaireur qu’il reçut un coup sur la tête. Aussitôt plusieurs Northuldra l’encerclèrent et lui attachèrent les mains.


-Mais ? Qu’est-ce que vous faîtes ? C’est Kristoff ! Le futur mari d’Anna ! Vous savez la sœur d’Elsa mais…
-Oh mais tais-toi ! Répondit un Northuldra en bâillonnant Yohan alors que le plus fort soulevait Emma de terre, les petits coups de poings de la fillette n’atteignaient pas le colosse qui plaqua sa main contre sa bouche pour l’empêcher de hurler.


-Emmenons-les ! Honeymaren sera contente ! Lança celui qui semblait mener le groupe.


La troupe Northuldra disparut rapidement du sentier, abandonnant la charrette de Kristoff qui était tiré par trois hommes alors que les autres tenaient en respect Yohan et Emma qui continuaient de se débattre. Aucun ne remarquaient sur les hauteurs Grand Pabby, catastrophé qui avait assisté à toute la scène.


-Mais pourquoi est-ce qu’ils emmènent mon Kristoff chou ?! Protesta Bulda arrivée à la hauteur du vieux sage.
-Je n’en ai aucune idée Bulda… C’est bien ce qui m’inquiète ! Les Northuldra ne sont pas des guerriers. Tout cela n’a pas de sens !
-Grand Pabby !! Il nous faut lui venir en aide ! Appelons tous les trolls pour trouver le camp des Northuldra ! Lança Cliff.
-Et risquer une nouvelle guerre entre les hommes et les Trolls ? Non ! Jamais plus aucun troll ne devra payer le prix qu’à dû payer Flemmingrad ! Cela concerne les Hommes…Pas les Trolls !
-Alors nous allons rester sans rien faire ?
-Non Bulda… Nous avons promis jadis que nous veilleront sur les peuples d’Arendelle mais aussi Northuldra… Aujourd’hui les Northuldra semblent s’être perdus et les Arendelliens sont en danger ! Cliff, Bulda ! Je vous confie la responsabilité des nôtres ! Je dois partir vers le Nord…Trouver celle qui pourra raisonner tout le monde !
-Elsa ? Demanda Bulda avec espoir…
-Oui…Elle aussi ! Partez-vous protéger au loin vers les sources chaudes ! Je vous y retrouverai ! Lança alors Grand Pabby avant de rouler plein nord.



-Iduna !!!! Iduna !!!!! Viens voir !!!!!
-Quoi ? Qu’y a-t-il Agnarr ? Demanda celle qui accourait sur la plage suivie de près par Elsa.
-Regarde ! Hurla Agnarr
-Quoi ?... Je ne vois rien ?!
-Justement !
-Justement quoi mon gendre ? Pourquoi donc vous agitez vous ainsi tel un poulet norvégien de bon matin ? Questionna à son tour Mamie avec un sourire satisfait par la situation.
-Ah bah vous tombez bien vous !... Le bateau !
-Oui ? Eh bien ? Faîtes des phrases avec un sujet, un verbe et un complément s’il vous plaît !
-Gardez vos sarcasmes Belle-maman ! Il y avait un bateau ici n’est-ce pas ?!
-Bien sûr qu’il y en avait un… Vous n’avez de cesse de m’en parler tous les jours depuis six années !
-Justement ! Vous nous aviez dit que nous ne pouvions l’utiliser pour rentrer chez nous à cause de la brume ! Fulmina Agnarr.
-C’est exact et je vous le redirai s’il le fallait…Mais ce n’est plus de mon ressort à présent.
-Ensuite quand la brume s’est levée, vous nous avez encore interdit de le prendre à cause de vos…Vos croyances et votre cheval aquatique ou que sais-je encore…
-Père ! Le Nokk existe bel et bien, la mer sombre est très dangereuse ! Protesta Elsa.
-Elsa ne te mêle pas de ça je te prie ! Cria-t-il à son tour, Et admettons que je crois à ces superstitions… Expliquez-moi pourquoi le navire aujourd’hui n’est plus là ?!
-C’est très simple mon gendre… Parce que quelqu’un s’est embarqué dessus hier…à peu près d’ailleurs au moment de l’arrivée d’Elsa parmi nous, répondit Mamie toujours tout sourire.
-Quoi ?! Comment pouvez-vous affirmer une telle chose ? Fulmina Agnarr.
-Parce que c’est moi qui ai supervisé le départ du navire… Vous n’auriez pas pu prendre la mer de toute façon, le Nokk ne l’aurait pas permis…Celui qui est parti en revanche si… Pouvons-nous rentrer prendre le petit déjeuner à présent ? Mon petit Piceaerd nous attend avec nos hôtes ! Conclut la matriarche.


Sans laisser le temps à l’ancien roi d’Arendelle de répondre, elle tourna les talons et rentra, suivie par Iduna et Elsa, laissant Agnarr et sa colère quelques instants seul sur les plages grises, alors qu’Elsa s’approcha lentement de sa grand-mère et que les trois femmes de la famille regagnaient la sécurité de la cabane de la chamane.


-Pardon Mamie… Pourquoi as-tu dit à père qu’il n’aurait pas pu partir ?
-Parce que c’est la vérité ma grande Piceaerd ! Répondit-elle simplement.
-Je n’en doute pas Mamie mais… pourquoi ?
-Ecoute Elsa… Commença-t-elle en soupirant. Ces plages sont maudites depuis près de 35 ans… Elles le sont pour chaque Picéaerd. Chaque membre de la famille qui compte s’embarquer connait le malheur… Crois-moi j’en sais quelque chose ! Ton père peut être mécontent, ça lui passera, maintenant, venez manger ! Conclut la vieille femme.


Dociles, la fille et la petite-fille suivirent la doyenne sans dire un mot. Comme elle l’avait prédit, Agnarr avait fini par rejoindre le reste de la troupe. Elsa, alors en pleine conversation avec sa mère et sa grand-mère, à essayer de rattraper le temps perdu observa le roi d’Arendelle. Son père avait changé en quelques années, il paraissait plus âgé, un peu plus amaigri, la moustache plus fournie et une barbe naissante ornait son visage. Il n’avait plus la posture altière qui faisait sa renommée mais aux yeux de la jeune blonde, il restait cet homme fort et droit qu’elle idolâtrait…et même autre chose. Elle continua de l’observer. Agnarr se montrait attentionné et joueur avec Kaspian. Ce côté paternel, Elsa ne l’avait pas connu. Bien sûr, l’isolement après l’accident d’Anna avait changé la situation mais même avant, le roi pouvait être aimant bien sûr, mais jamais si proche et même avec Anna qui elle n’avait pas à rester cloitrée dans sa chambre son père ne semblait pas si proche. La charge du royaume l’obligeait à marquer une certaine distance. Les baisers, les rires, les caresses étaient rares. Elsa dès son plus jeune âge avait bien compris qu’Agnarr se devait de se les interdire. Désormais, il était libéré du pouvoir, il pouvait se consacrer sur ce qui comptait vraiment. Son fils. A observer cette merveilleuse scène, Elsa ne put s’empêcher de s’en vouloir…Elle qui s’était surprise à être attirée par le pouvoir au point d’en devenir jalouse de sa cadette. Elle voyait à quoi elle aurait dû renoncer…Elle se força à se dire que jamais plus elle ne souhaiterait le pouvoir.

Et pourtant…Elle se trahissait déjà. Elsa avait pensé pouvoir, et ne pouvait s’empêcher de repenser à son don qui encore une fois avait disparu…Et à Kaspian qui avait sous-entendu que lui aussi était doté de pouvoirs extraordinaires. La jeune femme préféra détourner ses pensées et se retourna vers sa mère, alors que son père, le repas ingéré préféra s’éloigner couper du bois.


-Maman, explique-moi, comment avez-vous survécus ? Votre bateau a sombré, par quel miracle êtes-vous revenus sur la plage ?
-ça… Je me pose souvent la question, hélas ! Seule Ahtohallan le sait !
-Ahtohallan ne m’a rien dit maman à ce sujet ! Il m’a juste montré ton image quand j’y suis entrée… Comment as-tu pu veiller ainsi sur moi, à me chanter ta berceuse pour qu’elle s’immisce dans ma tête.
-Je… Je suis désolée Elsa, je n’ai pas de réponse.
-C’était pourtant l’une des seules choses que j’aie essayé de t’apprendre que tu auras retenue Iduna… Tu n’avais de cesse de faire ces vocalises… Une fois tu n’avais pas cessé de les chanter pendant toute la durée de la leçon… Intervint Mamie Anna dont les yeux semblaient perdus dans ses pensées.


Instinctivement, Iduna se mit à entonner les quatre notes qui venaient de surgir du fond de sa mémoire.


-C’est…C’est ce que je chantais pour appeler…Oh…Bonjour Courant d’Air ! Justement j’allais parler de toi !


L’esprit facétieux de l’air fit virevolter les bras de l’ancienne souveraine d’Arendelle. Sa fille la dévisagea, aucune n’osa rien dire. Elle observait Iduna et le vent communiquer dans une élégante danse. Iduna venait de se souvenir de ce chant. Depuis sa survie miraculeuse, elle ne l’avait jamais entonnée et voilà qu’immédiatement celui qui était son meilleur ami d’enfance en exceptant Beata. La mère de la reine des neiges retrouva son esprit joueur en quelques instants et par de petits gestes, envoyait l’esprit siffler dans les cheveux d’Elsa qui s’amusa de la situation puis vers ceux de mamie qui elle aussi ne put s’empêcher de retenir un petit sourire attendri de retrouver sa fille faire communion avec les esprits de la forêt.


-Hihihi ! ça à l’air super marrant ton jeu maman, Attends-moi aussi je sais que je peux y jouer comme l’autre jour… Commença Kaspian qui rejoignait en courant sa grande sœur.
-Non ! Kaspian Non ! Lança alors la voix apeurée d’Iduna qui chassa Courant d’air. Confuse elle ajouta. Ton père ne veut pas…Cache…
-Tes pouvoirs, n’en parle pas, je sais maman…


Le petit garçon fit une moue déçue, alors que le visage de la grand-mère se ferma, ses yeux menthe à l’eau devinrent plus durs et sombre qu’une émeraude.


-Quelle idée ridicule que celle de mon gendre ! Va donc t’amuser mon garçon ! Les esprits ne sont pas dangereux, ce sont nos amis ! J’ai de vagues souvenirs de moi en train de m’amuser avec les géants qui étaient mes meilleurs confidents…Comme le vent pouvait être le tiens Iduna !
-Maman… Non la question n’est pas là… Kaspian est…Il…il a la magie en lui et…elle est destructrice !
-Iduna ma chérie ! Je constate que tu n’as décidément pas écouté mes leçons ! Les Hommes n’ont pas de magie en eux ! Nous ne faisons qu’un avec les esprits ! Nous profitons de leurs bienfaits et…Certains parmi nous peuvent être le réceptacle du désir des esprits…Mais les dons présents ne sont pas alors de leurs faits ! C’est le cas dans notre famille et tu le sais ! Tu l’as encore expérimenté avec Courant d’Air à l’instant…J’ai pu en faire l’expérience avec chacun d’eux en tant que cinquième esprit…Elsa, peut-être un jour cela sera ton cas également si ça n’a pas encore été fait… Bref, laisse donc cet enfant s’amuser ! Viens avec moi mon petit Picéaerd, je vais t’apprendre quelques petites choses sur les esprits comme ton arrière-grand-mère Helga a pu faire avec… Fit la matriarche avant de se stopper stupéfaite.
-Faire avec qui mamie ? Demanda le garçonnet…
-Euh…Avec…Ton grand père Elysia je crois… Quand elle a commencé à lui apprendre…J’avais ton âge ! Ça semble si loin…Bredouilla la doyenne comme si elle avait l’esprit confus.
-Maman…Tu…Tu ne m’avais jamais dit que papa avait appris…la magie ?!
-Pas la magie Iduna…Devrais-je te le répéter ma vie entière ? C’est le chamanisme et si je ne te l’ai jamais dit, je dois t’avouer que c’est surtout parce que… Je viens seulement de m’en souvenir. Souffla la grand-mère stupéfaite.
-C’est…C’est la première fois que je t’entends parler de papa depuis que nous nous sommes retrouvées… Répondit émue Iduna. S’il te plait…Peux-tu nous en dire davantage…
-Si je le pouvais ma chérie…Je le ferais…Soupira Mamie avant de sourire à son petit-fils… Allez viens toi…Voyons un peu où en sont tes chakras ! Tu n’es qu’un garçon après tout et seules les filles les ont innés.


Sans un regard vers Elsa et Iduna, tous deux s’éloignèrent.


-Je…Pardon ça n’est pas moi qui… Ils ne partent pas à cause de moi ?! Demanda l’éleveur de rennes qui arrivait en retard.
-Oh Ryder ! Non rassure-toi ! Lança Elsa en prenant immédiatement le bras de l’éleveur de rennes avec un enthousiasme qui la surprit elle-même…En cet instant, elle ressemblait à sa cadette dans le rêve qu’elle avait vécue.
-Enchantée jeune homme… Nous n’avons pas eu le temps d’être présentés… Je suis Iduna…La mère d’Elsa…
-Vous êtes la Picéaerd disparue ! J’ai si souvent entendu parler de votre histoire et celle de votre famille !
-Vous m’en voyez honorée… Et de quelle famille êtes-vous ?
-Je… a sœur et moi nous sommes les enfants de Beata mais…
-Beata ?! Alors c’est normal que vous entendiez bien tous les deux ! Beata était ma meilleure amie ! Elle fera une formidable belle-mère pour toi Elsa…
-Je…Quoi non ! Ryder et moi nous…
-Non nous…Euh…Nous sommes juste…
-Des amis ! Dit le cinquième esprit rouge de confusion.
-Des amis ?! Répéta Iduna en haussant un sourcil... Elsa, j’ai eu ton âge tu sais… Les regards que vous vous échangez tous les deux…J’avais les mêmes pour ton père !
-Maman…S’il ne te plaît pas plus de détails merci !
-Et…Pour être honnête je…Je ne l’ai pas connu…
-Quoi ?
-Oui maman…Beata… Elle a quitté le pays Northuldra ! Elle a réussi à passer la brume, nul ne sait comment !... Elle…Elle est devenue la femme d’Olson…
-Olson ?! Non ! Comment… Comment a-t-il pu me cacher cela pendant toutes ces années ?! Fit Iduna qui tombait des nues.
-Voilà…Du coup…C’est plutôt…Yélena qui nous a élevé…
-Yélena ?! Donc c’est vous jeune homme qui devez devenir le futur chef des Northuldra ?! Puisque Yélena et Amarok n’ont pas eu d’enfants.
-Euh… Non je ne pense pas, moi je suis très bien à m’occuper des rennes…
-Un éleveur de rennes ?! Répondit Iduna soudain froide.
-Je…Cela…Vous pose un problème madame ? Bredouilla Ryder qui sentait l’atmosphère se refroidir à chaque instant.
-Non… Mentit Iduna maladroitement.
-Mais où est Olaf ? Questionna Elsa qui souhaitait changer de sujet.
-Olaf ?... Il est resté avec ton père. Il a dit qu’il voulait connaître votre héros !
-Quoi ? Olaf est seul avec papa ?! Il faut le retrouver !
-J’y vais ! Fit Iduna… Je ne suis pas certaine qu’il survive à cette épreuve !
-Oh mère ! Père ne ferait pas de mal à Olaf voyons…
-C’était plutôt à ton père que je pensais Elsa ! Bien… Profitez-en tous les deux…Vous devez avoir beaucoup de choses à vous dire !


La remarque de la reine d’Arendelle fit sourire les jeunes amants qui sentirent l’un comme l’autre leur cœur battre un peu plus fort. Ils ne pouvaient échanger le moindre mot, il n’y avait qu’eux et l’immensité de la forêt. Ils se rapprochèrent l’un de l’autre, jusqu’à ce que leurs corps se rencontrent et s’entremêlèrent dans une longue étreinte. Pour la première fois de leur vie, ils étaient tous les deux seuls. Pour la première fois de leur vie, en dehors de la magie d’Ahtohallan, ils échangèrent un long baiser. Le cœur de la gardienne de la forêt s’emballa. Elle qui ne connaissait rien à l’amour venait d’en découvrir le secret et la puissance. Elle souhaitait que ce baiser dure une éternité, alors qu’elle fermait les yeux.
Lorsqu’elle les rouvrit, les deux amants s’étaient éloignés l’un de l’autre, ils ne pouvaient s’empêcher d’arborer l’un comme l’autre un sourire béat. Leurs mains se rencontrèrent et, sans savoir où ils allaient, ils marchèrent collés l’un contre l’autre au hasard des sentiers. Ils s’échangeaient par moment quelques paroles soufflées si bas que nulle ne put les entendre. Sans même s’en rendre compte, ils se retrouvèrent au bord de la mer, non loin des plages grises. Chacun admirait le paysage, pour l’un comme pour l’autre ils avaient une furieuse envie de s’embrasser à nouveau mais la réalité les rattrapa. A quelques dizaines de mètres, Kaspian était en pleine discussion avec sa grand-mère. Curieuse, Elsa souhaita s’approcher. Elle s’étonnait de voir son jeune frère assis en tailleurs avec les doigts entrelacés, à marmonner un langage incompréhensible.


-Mamie ? Que fais-tu avec Kaspian ? L’interrogea-t-elle.
-Chut ma grande Picéaerd. Ne bouge pas, ne dis rien, j’essaie d’apprendre à ton frère à sentir ses chakras… C’est assez naturel chez lui c’est incroyable pour un garçon !
-Et chez moi tu n’as rien senti ?! Pourtant en tant que cinquième esprit et avec mes pouvoirs je…
-Non tu n’as pas de pouvoir Elsa je suis désolée que tu le crois mais je l’ai dit à ta mère ! Les humains n’ont pas la magie et c’est tant mieux…Et le cinquième esprit n’est pas forcément réceptif non plus… Observe ton frère si tu veux en savoir un peu plus sur le chamanisme…
-KASPIAN ! NON ! Hurla une voix au loin.
-Agnarr ! Je t’en supplie calme toi, laisse-les ! Lança la voix paniqué d’Iduna qui courrait en compagnie d’Olaf quelques mètres derrière l’ancien roi furieux.


Anna n’eut pas le temps d’esquisser le moindre geste qu’Agnarr fondait déjà sur son fils.
Malgré les suppliques de l’enfant. il ne changea pas d’attitude et le prit par le bras. Elsa voulut protester mais Iduna, enfin arrivée à hauteur fut plus rapide. Elle tenait le bras de son époux et tentait vainement de le calmer alors que Kaspian, encore une fois déçu de l’attitude de son père était prudemment entraîné par Olaf. Le garçonnet oublia rapidement sa contrariété, la possibilité de jouer avec un bonhomme de neige parlant était un lot de consolation tout à fait acceptable et s’éloigna volontiers du pugilat que venait de créer son père.
L’ancienne reine d’Arendelle, eût toutes les peines du monde pour contenir la colère de son mari, Elsa aurait voulu intervenir mais Iduna l’en avait finalement dissuadée. Agnarr de son côté vociférait toujours aussi fort, clamant à qui voulait l’entendre qu’il ne voulait pas entendre parler des cultes démoniaques pratiqués puis, alors qu’il tourna la tête vers sa belle-mère, il fut incapable de terminer sa phrase, son visage changea immédiatement d’expression et plus un son ne put sortir de sa bouche. Il observait inquiet la matriarche, bras croisés qui n’avait pas encore prononcé le moindre mot. Iduna également regardait sa mère, elle n’avait jamais vu autant de colère sur son visage, pourtant elle se souvenait à quel point elle avait pu énerver l’agacer durant ses jeunes années. Elsa et Ryder s’étaient prudemment éloignés de quelques pas, ils se faisaient le plus discrets possible.


-ça y est ? Vous avez terminé mon gendre ? Se contenta de dire la matriarche d’une voix calme mais glaciale.
-Je…Oui…Non…Hum ! Il est hors de question que mon fils apprenne vos…vos idioties ! La magie est toxique ! Explosa Agnarr.
-Pardon ?... Mes idioties dîtes vous ? Si vous n’acceptez pas la charité Northuldra mon gendre vous pouvez vous en aller reconquérir votre petit royaume de pacotille puisque la brume n’est plus là. Ainsi vous ne verrez plus mes « idioties ». Ça fait six ans que je supporte vos simagrées sans vraiment rien dire car je n’avais pas le choix. Je me dois d’accepter ce que ma fille a entrepris d’aimer, même un homme qui n’a que peu de respect pour le chamanisme.
-N’oubliez pas chère Belle-Maman que c’est à cause de vous que le bateau est parti ! Reprit l’ancien roi d’Arendelle sans se démonter.


Mamie Anna fut un instant, décontenancée avant de répliquer :


-J’avais mes raisons et vous êtes bien la dernière personne à qui j’ai envie d’en faire part ! Maintenant soit vous vous reprenez et vous excusez pour avoir traité notre foi Northuldra soit vous partez mais ça sera sans votre fils qui a encore quelques capacités à explorer même si ce n’est pas une fille.


L’aïeule défia Agnarr du regard. Celui-ci passa du blanc au rouge colérique.


-Je m’excuse voilà vous êtes contente.
-Soyez plus sincère, je ne réitèrerai pas ma proposition.


Tout le monde assistait à la scène en retenant son souffle. Aucun n’osait s’interposer entre les deux. Finalement Agnarr finit par baisser la tête et murmura :


-Excusez-moi Anna d’avoir traité le chamanisme d’idiotie.


L’aïeule sourit à nouveau.


-Parfait. Tu as fait beaucoup d’efforts Kaspian. Ça sera tout pour aujourd’hui. Se contenta de répondre Anna, plus intéressée par son petit fils que par son gendre.


Vexé d’avoir été traité comme un enfant, l’ancien roi d’Arendelle préféra prendre congé au grand damne d’Iduna qui essaya de le retenir.

-Pas maintenant, j’ai besoin de faire un petit tour pour me calmer. Surveille notre fils !
-Sage décision mon gendre. Remarqua la grand-mère sans que l’ancien roi ne puisse entendre, déjà trop loin sur la plage.
-Maman…Tu sais…Tu ne devrais pas te montrer si sévère avec lui…Bien sûr il n’aurait pas dû dire cela et je ne veux pas le défendre, mais… Il est terrifié par la magie…et celle de Kaspian est inquiétante
-Iduna, ma chérie tu es sourde ou tu le fais exprès ?! Il n’est pas question de magie ici. C’est ce que ton énergie crée, ton aura. Si seulement tu t’étais montrée plus attentive enfant…Tu le saurais crois moi !
-Mais mamie… Pourtant nous pouvons avoir de la magie ! Je te l’ai dit, j’ai les pouvoirs de l’hiver ! Mes parents étaient partis en voyage justement pour en découvrir l’origine !
-Ces fameux pouvoirs dont tu nous as fait la démonstration… Elsa, je ne doute pas que tu veuilles apprendre mais tu devras te montrer patiente…Et toi aussi tu comprendras qu’il n’y a pas de magie chez les Hommes.
-Comment peux-tu le savoir ? Questionna Elsa sur un ton de défi.
-J’ai pu le découvrir quand j’étais à peine plus âgée que ton frère, grace à l’être le plus sage que j’ai été amenée à rencontrer. Il m’a expliqué que le chamanisme peut nous aider à mieux comprendre la magie de la nature mais nous ne pouvons ni ne devons pas maîtriser les éléments.
-Je suis heureux d’entendre Anna que tu te souviennes si bien de notre entrevue…Dit soudain une voix.


La grand-mère et la petite fille se retournèrent vers la voix qui venaient de se faire entendre et se figèrent devant celui qui leur faisait face.


-Grand Pabby ?! Lancèrent d’une même voix la mère et la fille.
-Que faîtes-vous ici ?!... Questionna Elsa étonnée, alors que le visage de sa grand-mère se ferma quelque peu.
-Bonne question Elsa, mais il n’est pas temps d’y répondre pour l’heure. La situation est grave… Anna ! Il est temps que nous ayons une conversation vous et moi.


Le troll et la matriarche se défièrent quelques instants du regard, chacun avait le visage fermé et jaugeait l’autre, puis, le visage d’Anna se détendit et elle soupira.


-Kaspian… Il vaudrait mieux que tu ailles jouer avec Olaf car nous avons à parler entre adultes de choses qui ne te concernent pas…
Le frère d’Elsa partit sur le champ alors que sa sœur et sa mère attendirent la suite. Mamie mit fin à leur questionnement en reprenant :
-Cela ne te concerne pas non plus Iduna…ni toi Elsa… Juste vous et moi Pabby ?
-Si ça n’est pas trop vous demander… Répliqua le troll.


Non sans une certaine déception, Les femmes Piceaerd regardèrent l’aïeule et le troll s’éloigner.


-Maman ?... Comment mamie connait-elle Pabby ?
-Je l’ignore Elsa… Les trolls ne viennent jamais chez les Northuldra…Ce sont des ennemis du peuple du soleil vois-tu.
-Les Trolls ? Des ennemis ? C’est ridicule ! Et de quoi vont-ils parler ?
-Je l’ignore… Je vais profiter de ce temps pour calmer ton père…Quant à Ryder et toi…Profitez donc !
-Tu crois que papa va se calmer rapidement ?
-Ne t’en fais pas…J’ai un allié avec moi qui saura rappeler à ton père ce pourquoi il aime les Northuldra au fond de lui… Fit Iduna en appelant son compagnon de zéphyr.


Avec un petit clin d’œil pour sa fille, Iduna laissa le jeune couple seuls à nouveau sur les plages grises. Elsa put voir son compagnon Northuldra rougir de la situation. Tous deux ne savaient pas trop quoi dire ou faire mais pourtant tous les deux avaient très envie de se sentir contre l’autre. Les deux jeunes gens, timides et réservés se laissèrent aller et déambulèrent en silence pendant de longues minutes. Elsa, troublée par son compagnon essayait de se concentrer sur autre chose, le paysage, ou si sa grand-mère terminait sa conversation, ou si sa mère avait finalement réussi à calmer Agnarr. Mais rien ne fonctionnait, à chaque fois son esprit revenait vers Ryder…


-Euh… Oh tiens j’ai…J’ai ça pour toi ! Lança l’éleveur de rennes confus en tendant un paquet qu’il gardait contre lui depuis des heures.
-Qu’est-ce que c’est ?
-Une vieille amie !


Intriguée Elsa ouvrit et reconnut sa robe de reine des neiges alors que Ryder arborait un grand sourire.


-Je… Je l’ai trouvée là-bas quand j’attendais avec Olaf l’autre soir… Je l’ai gardé près de moi depuis, je me suis dit que tu voulais la récupérer.
-Merci Ryder ! Lança Elsa en sautant au cou du jeune homme.


Elsa, d’ordinaire si réservée ne put se contenir. Les jeunes amants s’embrassèrent longuement avec une fougue que l’un comme l’autre n’aurait jamais pensé avoir. Ryder, sous l’impulsion d’Elsa tomba à la renverse sur le sable. Le couple ne pouvait plus s’arrêter, si bien que leurs mains commencèrent sans s’en rendre compte à s’enfoncer dans des caresses intenses.


-Elsa… Est-ce que tu veux… Vraiment ? Demanda Ryder d’une voix entrecoupée de baisers.
-Oui, souffla-t-elle.


Elle voulait briser la glace sans mauvais jeu de mots. Ryder et elle s’étaient rapprochées plus qu’il ne fallait lorsqu’ils étaient coincés à Ahtohallan. Elle voulait franchir cette étape tant qu’elle avait un moment de répit loin de sa famille. Le jeune homme déglutit violemment. Il la contempla plusieurs secondes avant de recommencer des baisers fougueux et des caresses incessantes. La reine des neiges se mit alors à pousser des gémissements de plaisir à la sensation du toucher de cet homme contre son corps. A l’idée de se sentir aimer. D’un geste instinctif elle lui prit la main et le guida vers ses seins. Le jeune Northuldra palpa avec hésitation prenant de plus en plus ses aises tandis qu’elle-même se concentrait vers ses attributs virils priant pour ne pas avoir les mains trop froides. Ils allaient faire l’amour, là au beau milieu de la lisière des plages grises et de la Forêt Enchantée. Suivre peut-être l’exemple de ses ancêtres d’il y a des siècles ou bien des décennies. Elsa n’en frissonna que davantage lorsque Ryder lui releva enfin sa tenue de cinquième esprit. Il ne restait qu’un corset qu’il s’empressa de délacer toujours dans un élan de passion.


-Tu n’as pas trop froid ? Susurra-t-il alors qu’elle le déshabillait à son tour.
-Le froid ne m’a jamais dérangé… Mais là, tout de suite, je voudrais bien être réchauffé, répondit-elle avec fougue.


La jeune femme ne se reconnaissait pas. Elle n’osait pas le penser mais cette envie, ce genre de sentiments pulsionnels ressemblaient plutôt à Anna. Les gémissements repartirent lorsque Ryder avança sa bouche à tâtons s’engouffrant dans la poitrine de la jeune femme. Cette dernière n’y tenait plus. Même si elle avait peur d’avoir mal, elle lui murmura d’une voix passionnée :


-Ryder… Ryder… Entre s’il te plaît.


Le jeune homme aux allures benêt ne croyait plus en l’instant qu’il ne connaissait rien du tout aux femmes. Ou du moins à celle-là. Sa belle Elsa qu’il avait réussi à conquérir et qu’il ne savait pas lui-même comment l’alchimie avait fonctionné entre les deux. Il s’insinua enfin. La jeune femme se raidit au début puis peu à peu se détendit.


-Je t’aime Ryder… Murmura-t-elle encore.
-Moi aussi Elsa… Moi aussi, reprit-il toujours d’une voix sensuelle.


Le couple se concentra sur l’instant et les va-et-vient de la chaire se firent doux et lents. Elsa serra les dents alors qu’elle sentit sa virginité partir à tout jamais. Elle avait mal, mais cette première fois n’était comme son nom l’indique que la première d’une longue et plaisante vie sexuelle. Elsa se remémora ses curieuses expériences sur les plages grises en compagnie de courant d’Air…Cette fois c’était encore plus intense, un plaisir qu’elle espérait ne jamais disparaître. Elle était comblée, Ryder de son côté était au septième ciel. Il continuait d’embrasser et de caresser sa belle.
Le jeu intime dura plusieurs minutes le temps que les deux partenaires soient pleinement contentés. Ils redescendirent lentement, doucement se souriant tous les deux pour le pas qu’ils venaient de franchir.


-Hum, Hum…


Ce léger bruit figea les deux amants qui sentirent l’un comme l’autre un éclair les traverser, tous deux essayèrent de se dissimuler davantage dans les herbes hautes, et espéraient que le bruit entendu fut le fruit de leur imagination…


-Hum hum !... Dites-moi tout de suite si je dérange, murmura Mamie un brin gêné et amusée par la situation.
-Quoi ?!... Mamie ?! Suffoqua Elsa qui tachait de se dissimuler au mieux même si l’exercice était vain…Elle ne pouvait, elle comme Ryder échapper au regard malicieux de la matriarche…
-Vous avez bien choisi votre endroit… C’est là entre autres que ta Mère a été conçu…
-Quoi ?! S’égosilla à nouveau le cinquième esprit écarlate.
-Excuse-moi j’en ai trop dit, rit Mamie avant d’ajouter, par contre je me rhabillerais si j’étais à votre place car tes parents, ta chose et ton frère arrivent.
-Euh…Mamie…Est-ce que…Euh…Tu… Bredouilla Elsa qui n’osa pas finir sa phrase…
-…As eu ton âge ? Oui ma grande Picéaerd ne t’en fais pas pour ça ! Et il n’y a que la mort de ton grand-père qui m’a arrêté dans cet exercice… Allez tous les deux…Dépêchez-vous…


Elsa toujours rouge pivoine essaya au mieux d’oublier les paroles de sa grand-mère et par instinct attrapa la robe devant elle pour l’enfiler en vitesse alors que Ryder faisait de même.


-Je n’aurais pas choisi celle-là…Mais bon, c’est sans doute mieux qu’il y a quelques secondes ! Rit Mamie alors qu’Elsa constata surprise qu’elle avait enfilé sa tenue de reine des neiges.
Les trois personnes entendirent alors des paroles qui n’allaient pas avec les personnes qui les disaient :


-Chat ! A ton tour Iduna. S’amusa Agnarr.


Le roi d’Arendelle venait de rejoindre les plages grises transporté par Courant d’Air, suivi de près par son fils qui riait aux éclats. Iduna quelques pas derrière courrait pour les rejoindre. Les anciens souverains venaient de retrouver leur âme d’enfant. Ils arrivèrent à la hauteur d’Elsa et Ryder et se stoppèrent. Agnarr dévisagea sa fille écarlate de même que Ryder.


-Bah alors ? Vous en faîtes une tête tous les deux ?... Vous avez couru pour être rouge comme ça ?
-Je dirai plutôt galopés mon gendre, dit Mamie avec un clin d’œil. Allons, fini de jouer, venez tous, il va être l’heure de manger.


La famille suivit la matriarche dans une atmosphère à la fois agréable où tous faisaient bonne figure pour Kaspian mais aussi relativement tendue. Ryder, n’osait pas toucher son repas, l’idée de manger un ragout de rennes le répugnait mais il voulait faire bonne figure, Elsa n’osait pas croiser le regard de son aïeule trop gênée par la scène précédente. Quant à Agnarr…Le chef de famille digérait toujours autant d’avoir été désavoué par sa belle-mère. Seule Iduna brisait le silence et reparlait de leur partie de chat avec Courant d’Air.
Finalement, alors que ce curieux repas se terminait, Elsa finit par avoir le courage d’affronter le regard de sa grand-mère.


-Mamie…Je… Je trouve que…Enfin, tu n’as pas l’air d’être la même qu’avant…Je veux dire…
-Oui ma grande Picéaerd, j’ai changé cet après-midi…Tout comme toi ! Répondit la matriarche avec malice.
-Quoi ?
-Je parle de ta tenue Elsa…
-Ah de ça ?... Oui exact… Balbutia Elsa confuse alors que Ryder rougissait également.
-Maman… Je pense que ce que voulait dire Elsa c’est…Ta relation avec Grand Pabby est très mystérieuse.
-Nous avons parlé tous les deux du bon vieux temps. Nous avons parlé de moi, mais aussi de toi Iduna…même de vous mon gendre ! Et bien sûr… De mes petites filles, Elsa…mais aussi Anna ! D’ailleurs dis-moi Elsa, depuis que tu es arrivée, pourquoi ne m’as-tu pas encore parlé de ta sœur cadette ?... A ce qu’on m’a dit, elle me ressemblerait traits pour traits…


Elsa fut figée de surprise et de honte. Elle avait quitté Ahtohallan pour chercher sa sœur. Le destin avait fait qu’elle avait pu avoir le bonheur de retrouver sa famille et voilà qu’elle oubliait complètement celle qui à ses yeux comptait le plus au monde ! Et Arendelle ! Le Royaume qui se trouvait sous la menace de Weselton ! Ça aussi Elsa l’avait mise de côté. Sa vision se troubla quelque peu et elle eut un curieux mouvement de bras. Aucun membre de la famille ne le releva même si Elsa remarqua que sa grand-mère l’observait curieuse. Le cinquième esprit ne put dévisager plus longtemps son aïeule qu’une violente migraine l’atteignit. Elle posa ses mains sur ses tempes et ferma les yeux. Pendant un court instant, Elsa crut voir sa cadette…Enfin celle qu’elle avait été lors de son curieux rêve à Ahtohallan. Une phrase résonnait dans sa tête, elle semblait lointaine. Elsa n’entendait pas tout, simplement un écho qui parlait d’Anna…Anna…Où Anna…Où est Anna ?... La phrase tournait dans la tête du cinquième esprit et se fit plus pressante lorsque son regard se posa sur mamie…


-Où est Anna !? Hurla Elsa furieuse à sa grand-mère.
- Pardon ?... Mais… Comment veux-tu que je le sache ma grande ?
-Mamie dis-moi où est Anna ?! Réitéra Elsa en se tenant à nouveau
-Elsa mais qu’est-ce qu’il te prend ? Questionna sa mère surprise.
-Je veux savoir où est Anna ?! Où est Anna ?!... Mamie…Où est-elle ?
-Je ne suis pas omnisciente ma grande Piceaerd ! Voyons calme-toi ? Il n’y a qu’Ahtohallan qui peut le savoir.
-Ahtohallan ! Le cinquième esprit doit savoir ! Où est Anna ! Lança à nouveau avec agressivité Elsa sans trop savoir pourquoi.
-Justement Elsa ! Je ne suis pas le cinquième esprit, c’est donc toi qui dois le savoir ! Répliqua la grand-mère agacée et troublée du comportement étrange de sa petite fille, ses spasmes au bras l’inquiétaient.
-Je ne le sais pas où est Anna ! Hurla Elsa d’une voix légèrement différente avant de fusiller à nouveau Mamie du regard.
Désabusée sa grand-mère ne répondit pas. Elsa se sentit défaillir, sa migraine venait soudainement de la quitter. Elle avait du mal à comprendre pourquoi elle s’était emportée ainsi mais la dernière parole la laissa dans son état d’énervement…Pourtant il était différent. Elsa avait retrouvé sa voix glaciale qu’elle avait lorsque quelque chose la contrariait…


-Mamie je suis le cinquième esprit, je dois savoir…J’ai le tatouage ! Reprit la déesse en montrant son pied.
Mamie blanchit et ajouta perplexe :
-Visiblement ma chérie, Un tatouage… Qui n’est plus ce qu’il était !


Elle étudia les motifs, ils étaient encore bien visibles mais le centre…Lui commençait à s’effacer, Elsa était encore visible mais Anna…La cadette avait disparue… Mamie voulait l’étudier de plus près alors qu’Elsa avait recouvré son calme mais elle fut à nouveau interrompue. Iduna à son tour avait le bras qui bougeait et semblait se plaindre de maux de tête.


-Anna…Nous devons trouver Anna ! Maman dis-nous où se trouve ma fille !
-Iduna ?! Tu vas bien ? Interrogea-t-elle à nouveau. Vous allez me faire devenir chèvre, toutes les deux !
-Cherchons Anna ! Nous devons la retrouver !... Le cinquième esprit doit la retrouver !


Iduna continuait de proférer des propos qui semblaient incohérents. Sa mère en revanche se montrait tout à coup beaucoup plus calme, elle avait rassemblé ses affaires et s’était postée à genoux devant sa fille.


-Mais que faites-vous ? Beugla Agnarr…
-Mon gendre je vais vous demander seulement de vous taire ! Je sais reconnaître un esprit qui voyage dans un corps quand j’en vois un… J’avais eu un doute avec Elsa j’en suis certaine désormais ! Je vais chasser cet esprit… Jamais il ne pourra à nouveau venir vous tourmenter ! Tiens bon Iduna…


Mamie commençait à peine ses prières Northuldra qu’Iduna à son tour sembla se calmer. La matriarche observa les cieux quelques instants, comme si elle espérait voir l’esprit et soupira…Il semblait parti…


-Anna !!!!! Anna !!! Anna !!!!! Hurla alors Kaspian en se roulant par terre.


Personne n’eut le temps de réagir que le garçonnet, en transe alors qu’il se tenait la tête entre les mains se mit à lever les bras au ciel. En quelques instants, une tornade faite de vent mais aussi de sable se forma alors que le cours de la rivière sortait également de son lit pour s’associer à la tempête destructrice.
Elsa agit par instinct. Pendant un court instant, elle avait cru voir dans les yeux de son jeune frère, le visage paniqué d’Anna. Le petit était en danger, elle se devait de le sauver. Malheureusement pour le cinquième esprit, le jeune garçon déchaina les pouvoirs de la nature contre elle alors qu’il vociférait toujours le nom d’Anna. Elsa fit face, les mains tendues et sa magie lui vînt en aide. De puissants jets de glace vinrent parer l’attaque alors qu’une bourrasque la fit décoller, elle mais aussi les autres membres de sa famille. Désorientée elle pouvait constater que son jeune frère redoublait de puissance. Elle usa de toute sa concentration et, avec un lasso de glace réussit à rassembler les membres de sa famille près d’elle puis, les sentant à l’abri, à son tour elle déchaîna toute sa puissance contre la tempête.

Les pouvoirs de l’hiver, au sommet de leur puissance permirent à toute la famille de retoucher le sol. Elsa et son frère faisaient pour l’heure jeu égal alors qu’au-dessus d’eux, des souvenirs figés commençaient à se matérialiser. Mais pour Elsa…Ils furent choquant. Elle voyait au-dessus de sa tête des événements d’une vie qu’elle n’avait connu qu’au travers des yeux de sa sœur. Elle voyait Anna au bras de Hans. Anna qui faisait la rencontre de leur grand-mère.


-Elsa ! Si les pouvoirs ne sont pas arrêtés…L’un de vous deux mourra ! Avertit Mamie. Il faut que cela cesse !


Elsa ne l’entendit que d’une oreille. Elle concoctait un nouvel assaut puis restait subjuguée par ce retour vers le passé dont elle ne savait plus vraiment si elle l’avait vécu ou non. Elle plongeait dedans, et les souvenirs semblaient la submerger.


-Elsa ! Arrête ! Tu vas t’y noyer ! Hurla à nouveau mamie.


Oui Elsa se noyait dans un passé qui n’était pas le sien. Elle était pourtant certaine de l’avoir vécu et cette fois… elle voyait au travers des yeux de sa sœur. Soudain, la voix de Ryder la rappela à la réalité. Celui qui faisait battre son cœur dans cette vie bien réelle. Elsa se concentra à nouveau contre les assauts de la nature déchainés par Kaspian et un autre souvenir se matérialisa. Elle se voyait elle, Elsa, et Kristoff s’approchait… Elle aimait le bon montagnard et allait le faire savoir. Son cœur se serra. Cette histoire d’amour avec Kristoff avait été magique…Non, Elsa savait ce qui allait se passer entre eux. Elle ne pouvait laisser Ryder découvrir cela ! Dans un cri rageur, Elsa décupla la puissance de ses pouvoirs qui annihilèrent ceux de Kaspian. Les deux furent repoussés. Elsa, péniblement se releva, mais son jeune frère lui restait inanimé.


Iduna arriva paniquée devant son fils alors qu’Agnarr jetait un regard noir en direction d’Elsa et Anna. Le garçonnet heureusement montra des signes rassurants. Un dernier spasme au bras, et, timidement il ouvrit un œil…


-Maman ? Articula-t-il péniblement. Avant de tomber dans un profond sommeil.
-Donne lui du chocolat Iduna…Et va l’allonger je vais venir le toucher. Il ira bien ne t’en fais pas ! Il a besoin de dormir. Ce qu’il vient de vivre est très puissant ! Surtout à son âge.
-Quoi ? Qu’a-t-il vécu ? Fulmina Agnarr…
-Vous avez toutes les raisons d’être en colère mon gendre…Mais sachez que ça n’est pas de mon fait ! Jamais je n’aurais fait venir un esprit dans la tête d’un si jeune enfant ! C’est pure folie !...Et je vous dois des excuses…Cette puissance…Elle n’était pas uniquement la marque des esprits… Kaspian semblait la désirer !
-Et…Et moi ? Questionna Elsa qui regardait ses mains sans comprendre.
-Oh pour toi ma grande Picéaerd la réponse est plus simple ! Tu es la reine des neiges ! Tu peux remercier ton grand père Elysia pour ce don !... Ça n’est pas si étonnant finalement que tu portes son nom !
-Quoi ?
-C’est une très longue histoire… Mais pour te le dire simplement Elsa !... Tes pouvoirs de l’hiver sont bel et bien de la magie…
-Mais…Mamie…Pourquoi apparaissent-ils et disparaissent-ils sans cesse ?
-Parce que tu es le cinquième esprit ma grande !
-Quoi ? Mais quel rapport ?
-Elsa… Si tu es le cinquième esprit, tu ne peux pas avoir de magie pour toi…Tu es le messager des esprits de la nature ! Si tu as tes pouvoirs, alors tu ne peux être cinquième esprit, c’est tout.
-Quoi ?... Mais non, enfin mamie c’est…c’est impossible ! J’ai… J’ai ces pouvoirs depuis toujours et…Et j’ai utilisé mes pouvoirs même en cinquième esprit…
-Ah oui ?
-Oui ! Grace à eux j’ai sauvé Arendelle et…Et j’ai transformé le Nokk en cheval de glace !
-Elsa…De quoi est fait le Nokk ?
-D’eau et…
-Et qu’est-ce que la glace ?
-De…De l’eau !
-Exactement ma grande Piceaerd !
-Mais mamie je…Mes pouvoirs…
-Tes pouvoirs sont apparus en tant que cinquième esprit uniquement en leur présence n’est-ce pas ?
-Euh…Oui mais…Pas tout le temps et…Même à l’instant la preuve.
-Mais à l’instant où nous parlons Elsa…Tu n’es pas le cinquième esprit !
-Quoi ?
-Regarde-toi…Es-tu habillée en cinquième esprit ou en reine des neiges ?


Elsa se regarda sans comprendre. Elle portait bien sa chère tenue de reine des neiges. Elle fouilla dans sa mémoire. Ses pouvoirs étaient réapparus à Ahtohallan après qu’elle eut enfilé à nouveau cette tenue.


-Je crois bien que ta tenue change qui tu es…Cinquième esprit ou reine des neiges Elsa… Il te faudra un jour choisir ! Gloire, pouvoir, sagesse…De grands défis d’attendent ! A tous. J’ai des excuses à vous présenter…Et beaucoup de choses à révéler…Sur vous tous ! Oui même vous Agnarr ! Sur votre royaume aussi !
-Pourquoi ne l’avoir pas fait avant alors ? Fulmina le roi.
-Pour cela… Il aurait fallu que j’aie la totalité de mes souvenirs…
-Qu’est-ce que tu nous racontes Mamie ? Demanda Elsa enlevant de la bouche la question à sa mère.
-Disons que mes souvenirs ont été…conservés par Grand Pabby qui a eu la délicatesse de me les rendre… Mais qu’importe pour l’instant ce n’est pas le plus important…Entrez, je vais faire réchauffer un peu de ragout de rennes…La nuit risque d’être très longue !...

Chapitre 5 : Jeu d’équilibre


Mamie Anna observait sa famille éclairée par la faible bougie de la chaumière, elle ne souhaitait pas réveiller son petit-fils et sentait qu’il serait compliqué de garder le calme dans la maison tant l’attente autour d’elle était forte. Elle racla longuement la marmite de ragout de rennes pour retarder l’échéance, puis elle soupira :


-Bien… Par quoi allons-nous commencer ? Se questionna-t-elle.


Aussitôt père mère et fille prirent la parole dans un grand capharnaüm. La matriarche, qui s’y attendait, s’empressa de frapper trois coups sur la marmite pour réclamer le calme, puis elle jeta un regard inquiet vers Kaspian… Heureusement, le petit garçon ne fut pas réveillé.


-Eh bien on peut dire qu’il a le sommeil lourd mon petit Piceaerd… Remarqua bientôt Mamie.
-Comme Anna… Soupira Elsa.
-Il va nous falloir discuter sérieusement de ta sœur ! Après ce qui s’est passé, j’ai vraiment besoin d’en apprendre plus sur elle. Mais puisque j’ai recouvré mes souvenirs c’est à moi de commencer… De ce fait… Vous devez avoir des questions alors…S’il vous plaît, seulement un à la fois…


Agnarr voulut répliquer mais Iduna l’en dissuada. Elle observa un temps sa mère et sa fille. Elle avait mille et une questions à poser mais au fond d’elle. Elle savait que le plus important venait d’Elsa. Après un signe de tête, elle se rassit ainsi que son époux et ils tournèrent la tête vers la reine des neiges.


-Bien… Nous commençons donc par toi Elsa ?... Je suppose que tu veux savoir pourquoi je t’ai dit que tes pouvoirs étaient bel et bien magiques contrairement à ce que je pensais ? Questionna la matriarche.
-Oui…


Mamie respira un grand coup avant de se lancer. Elle savait que parler d’Elysia allait lui procurait des souvenirs plus qu’agréables mais aussi des choses qu’elle aurait préféré oublier.


-Il faut que tu saches que… Ton grand père n’était pas Northuldra… Enfin, pas un Northuldra comme notre famille, ou celle de ton ami Ryder ou Yelena… Il y a bien longtemps, le peuple Northuldra s’était jadis séparé en quatre grandes tribus… Je t’épargne les détails mais pour faire rapide… Ton grand père était originaire du peuple des glaces… Sa mère, Iduna, ton arrière-grand-mère essayait de lui apprendre… Mais ses chakras ne s’ouvraient pas, alors c’est ma mère Helga, qui s’est chargée de son éducation… Enfants nous étions comme frère et sœurs…Ce qui n’a pas forcément plu à mon vrai frère Pieter… Mais concernant ce dernier tu n’en sauras rien aujourd’hui…Puis c’est devenu tu t’en doutes autre chose. Ton grand père ne devait pas être chamane, les garçons ne peuvent l’être… Ils n’ont pas l’aura innée comme les filles… Il en avait assez appris pour tenir un village mais c’est sa future femme qui aurait dû tenir le rôle… Ce qui a été fait en tous les cas… Mais pas dans le sens que sa tribu avait voulu… Quand il l’a abandonnée pour venir avec moi… Sa tribu s’est éteinte car elle n’avait plus de chamane… D’où sans doute ton pouvoir…Mais c’est aussi dû au fait que nous sommes allés contre la volonté des Dieux avec cette histoire de coupole et de feu sacré… Pas celui de Bruni mais celui d’un des neufs royaumes… Bien…Tu devras te contenter de cela pour l’heure… Nous n’avons pas beaucoup de temps.
-Ce n’est pas ce que je voulais savoir Mamie…Enfin si…Mais pas en premier. Répliqua Elsa.
-Vraiment ?! Demanda-t-elle sincèrement surprise.



Elsa souleva son pied et montra son tatouage, Anna avait définitivement disparu.


-Je ne l’avais jamais remarquée… Je sais que je ne l’avais pas à la naissance…
-Et c’est précisément à ce moment-là qu’il arrive justement ! C’est aux parents de te le faire durant la cérémonie de la Nature… Une sorte de baptême qui s’effectue dès que tu sors du ventre de ta Mère. Je me doute qu’à Arendelle cela risquait d’être un peu compliqué de trouver des morceaux d’esprits pour te le faire, souligna-t-elle…Pour toi les choses ont été un peu différentes mais…c’était en toi c’est ce que tu dois savoir Elsa…
-Peut-être Mamie… Mais alors s’il est apparu… Pourquoi disparaît-il désormais ?


Intriguée la matriarche observa avec attention la marque, elle réfléchit pendant de longues secondes puis dévisagea longuement chaque membre de sa famille.


-Je ne puis en être certaine mais… Avec ce que m’a révélé Grand Pabby… Avec les souvenirs qu’il m’a rendus alors que jamais je ne pensais les récupérer… Je ne vois pas d’autre explication… Elsa… Je crois qu’avec toi… C’est la prophétie d’Yggdrasil qui est sur le point de se réaliser.
-Yggdrasil ? Répéta Elsa sans comprendre.
-C’est l’arbre…
-L’arbre vie qui contient les neuf Royaumes de l’univers et forme un tout. Coupa Agnarr.
-Eh bien allez-y mon gendre… Répondez pas à ma place tant que vous y êtes ! Ne vous gênez pas ! Répliqua Mamie.
-Oui Belle-maman ! Justement j’y viens ! En Arendelle aussi nous connaissons la Légende de l’Arbre. Il est celui qui soutient les neuf royaumes. Odin en est le maître et…d’après la légende, son messager garde l’équilibre entre chaque monde. Le messager veille à ce que ni la lumière, ni l’obscurité, ni aucune autre force ne prenne le dessus sur l’autre et d’après la légende… Il est dit qu’un jour le déséquilibre naîtra du messager, le chaos s’installera alors sur le monde des vivants…


Tous observaient Agnarr sans un mot. Anna la première semblait surprise puis elle esquissa un sourire à son gendre, fière de sa prise de parole.


-Je… Je crois que je n’aurais pas su mieux décrire la chose mon gendre ! Vous voyez, Arendelliens et Northuldra, nous ne sommes pas si différents. A ceci près que celui que ton père appelle messager… Nous lui préférons le nom de… Cinquième esprit.
-Quoi ?... Je… Attends tu dis que je suis le messager d’Odin ? Le Dieu ?
-Le cinquième esprit se charge de maintenir l’équilibre Elsa… Et… Tu n’es pas la seule ! Le cinquième esprit peut passer au travers de plusieurs personne… Tu dois partager cela avec ta sœur ! C’est vous deux qui avez pu briser la malédiction du pays Northuldra et ainsi vous montrer digne d’être ce que vous êtes… Ta sœur et toi formez un tout ! … Mais, d’après la légende. Le cinquième esprit se doit de maintenir l’équilibre, de protéger l’Yggdrasil de ses ennemis mais, comme l’a dit ton père… Si l’un deux de remplit pas sa tâche, alors le chaos s’installera. Bien sûr les Forces qui régissent l’Yggdrasil ne le permettent pas
-Comment ça ?
-Un cinquième esprit qui ne remplirait pas sa tache correctement se verrait…retirer sa responsabilité ! Répondit Mamie.
-Quoi ?... Alors mon tatouage disparaît parce que… J’aurai fait quelque chose de mal ? Et… Comment sais-tu cela mamie.
-Disons que… J’ai pu l’expérimenter avant toi… Mais c’est une autre histoire. Et non Elsa… Je ne pense pas que tu aies fait quelque chose de mal comme tu dis. Mais…Quelque chose s’est brisé avec ta sœur… Et cela met en péril l’équilibre…Il faudra le découvrir mais surtout…tu vas devoir défendre l’Yggdrasil ! Car ses ennemis sortent au grand jour …
-Ses ennemis ? De qui parles-tu ?
-Je n’en sais rien ma Grande Picéaerd… Mais… Grand Pabby m’a informé que les Northuldra comptaient reprendre un projet qu’ils avaient oubliés depuis…Des décennies !
-Lequel ? Questionna Agnarr soudain intéressé.
-Conquérir votre royaume mon cher ! Les Northuldra marchent sur Arendelle ! La dernière fois que s’est arrivé…Mes parents y participaient… Je venais juste de naître… Et votre Père a dû partir se réfugier en Suède dans le royaume de votre Grand-mère.
-Mon Royaume est menacé ? S’étrangla Agnarr…. Nous devons partir le défendre !
-Oui vous avez raison mon gendre, fonçons têtes baissées sans aucun plan… Dit Mamie avec ironie.
-D’autant plus qu’il… Il est déjà tombé père !... Mais pas du fait des Northuldra ! Avoua Elsa.


La reine des neiges venait de repenser au souvenir figé de Weselton, triomphant dans le château d’Arendelle. Ahtohallan ne pouvait lui mentir. Elle venait de s’en souvenir et se demandait comment le Royaume qu’elle avait confié à sa sœur était en train de survivre à l’instant même…




Le peuple affamé marchait lentement tant il était épuisé et terrifié, menacés par les armes des envahisseurs de Weselton. La mince lueur d’espoir pour eux fut de constater que la ville ne semblait pas avoir été pillée comme ils pouvaient le craindre alors que vaincus et penauds ils faisaient leur entrée dans la capitale du royaume déchu. Tous étaient reconduits avec brutalité vers leurs domiciles. Arrivés au niveau d’Eugène et Raiponce, ces derniers luttèrent alors qu’un soldat tenta d’assener un coup à l’ancien voleur de Corona.

-Arrêtez ! Vous ne savez pas à qui vous avez à faire ! Hurla Raiponce.
-Toi la petite brune, tu causeras quand on t’en donnera l’autorisation ! Vociféra un homme en arme.


Alors qu’il comptait frapper, son supérieur le retînt au dernier moment. Ses épaulettes et son nombre impressionnant de médailles au torse indiquait qu’il s’agissait sans doute d’un des plus hauts gradés de l’armée de Weselton.


-Et toi tu ne lèveras pas la main sur une personnalité royale ! Toutes mes excuses princesse Raiponce de Corona, Je me présente, Général Hector ! Il s’agit là d’une malheureuse méprise qui sera je puis vous l’assurer sanctionnée sévèrement ! Votre place ainsi que celle de…votre époux n’est clairement pas ici. Si… Vous voulez bien nous faire l’honneur de me suivre, le duc de Weselton et…Pardon devrais-je dire, le nouveau souverain d’Arendelle sera ravi de s’entretenir avec vous. Déclara le général d’un ton mielleux.
-Dîtes à votre maître qu’il n’est pas roi ici ! Ce royaume est celui de mes cousines ! Elsa et Anna d’Arendelle !
-S’il vous plaît votre Altesse… Sa Majesté saura sans doute dissiper vos doutes…
-Il n’y a aucun doute ! Vous avez envahi lâchement le royaume, vous maltraitez le peuple qui jamais ne reconnaîtra le duc comme roi !


Raiponce continua de discuter avec l’officier supérieur qui au prix d’un très gros effort tachait de ne pas s’énerver. Les yeux fixés sur la princesse de Corona, il avait quitté des yeux Eugène qui s’était mêlé à la foule des Arendelliens. Discrètement, il s’était approché de Laïka. D’un geste expert, il subtilisa une arme et sa bourse à un cavalier, puis, dans un souffle, il ordonna à Laïka de fuir par le fjord qui n’était plus gardé. Cette dernière ne comprit pas immédiatement, puis elle vit Eugène courir et crier.


-Eh ?! Les idiots de Weselton ! Vous n’auriez pas perdus quelque chose ?! Fanfaronna Eugène en agitant son butin au nez et à la barbe des soldats.


Plusieurs hommes en armes immédiatement se lancèrent à la poursuite du voleur, Laïka enfin comprit, il venait de lui offrir une chance de partir prévenir les Northuldra du danger. La guérisseuse ne réfléchit pas davantage. Elle n’était pas parmi ceux qui chassaient mais faisait partie du peuple du soleil, elle savait donc se dissimuler rapidement dans la nature sans laisser de traces. En quelques secondes, elle était déjà hors de vue. Laïka se retourna et vit des hommes maîtriser Eugène. Le prince de Corona s’était sacrifié pour lui permettre de fuir. Après un rapide coup d’œil à son sac, elle put constater le dernier cadeau du voleur. La dague subtilisée était dans son sac. Trop heureuse de sa chance, elle partit sans se retourner vers le Nord sans que personne ne la remarque.


-Ah ! Mais lâchez-moi et…Non ! Pas le nez ! Pas le nez ! Supplia Eugène qui se retrouvait plaqué au sol et menacé par quelques gros bras de Weselton.
-Non ! Général ! Libérez mon mari tout de suite ! Vociféra Raiponce en constatant le chahut.
-Ah votre Altesse… Je crains hélas que nous ayons un souci, votre époux vient de commettre un crime vous l’avez-vous-même constaté ! Je crains qu’il ne vous faille régler cette affaire avec le nouveau souverain ! Répliqua le général tout sourire.
-Si…J’accepte de le voir, vous laissez Eugène venir avec moi, sans violence ?!
-Si je vous accompagne et qu’il est menotté, je vous donne ma parole qu’il ne lui sera fait aucun mal et, il va sans dire vous serez tous les deux reçus avec les honneurs de votre rang.
-Je refuse qu’il soit menotté !
-Dans ce cas… Je suis navré mais je n’ai d’autre choix que de l’incarcérer jusqu’à ce que notre roi ne décide de son sort… Je suppose votre Altesse qu’il en serait de même en votre royaume si un étranger s’en prenait à un de vos hommes… Alors que choisissez-vous ?
-Très bien… Accompagnez-nous voir le duc… Soupira Raiponce.
-Vous vouliez dire…Sa Majesté le Roi !


Satisfait le militaire après une révérence invita Raiponce à lui emboîter le pas tandis que la princesse jeta un regard furieux à son époux.


-Mais qu’est-ce que tu as fait idiot ?! Chuchota-t-elle
-Laïka…
-Quoi Laïka ?
-Regarde par toi-même. Siffla Eugène entre ses dents avant de faire un grand sourire au garde qui l’accompagnait.


Raiponce surprise balaya la foule du regard…Plus aucune trace de la Northuldra. Elle comprit alors où voulait en venir son époux.


-Bravo… Flynn Ryder ! Souffla la princesse en se collant à son époux.



Les soldats de Weselton ne relevèrent pas la petite conversation discrète des époux de Corona. La troupe traversa le château que l’armée vainqueur s’empressait déjà de piller puis, le général leur demanda de patienter alors qu’il pénétrait seul dans la salle du trône, après avoir veillé de prendre le paquet que son aide de camp lui tendait.


-Ah Général, vous voilà de retour ! Et avec le peuple de lâches qui avait fui ! Vous voyez Olson ? Les moutons rentrent à la bergerie ! Railla le duc de Weselton à l’attention du vieux général d’Arendelle toujours aussi mal en point…
-Méfiez-vous de ce peuple qui ne vous reconnaîtra jamais comme roi !
-Je vais vous offrir le plaisir Olson, avant votre exécution d’admirer le contraire !  Fanfaronna Weselton.
-Votre Altesse, pardonnez-moi mais il y a dehors…
-Il suffit général. Vous avez brillamment rempli votre mission mais les félicitations attendront ! Pour l’heure, laissez-moi admirer le peuple ployer le genou devant moi !
-Altesse vous ne devriez pas….
-Il suffit j’ai dit ! Ces couards n’ont plus personne à part moi.
-Allez donc vous ridiculiser… Remarqua Olson.


Pour toute réponse, le vieux guerrier eût droit à un petit geste sans un regard du duc, ses gardes du corps comprirent l’ordre et rossèrent sans ménagement Olson qui tomba au sol sous les coups de poings des hommes en armes.


-Voilà votre place ! Admirez donc votre précieux peuple faire de même !


A ces mots, le duc se présenta au balcon du château, surplombant la cour où avait été rassemblée le peuple d’Arendelle. Sans attendre, trop fier, il claironna à qui voulait l’entendre qu’il était désormais le nouveau souverain du Royaume et ordonna que le peuple s’agenouille devant lui. Le duc était en transe, il s’écoutait parler, il avait les yeux fermés et devait sans doute s’imaginer tel un héros grec terrassant ses ennemis et recevant les louanges de tous, mais, lorsqu’il eût terminé, seul le silence parvînt à ses oreilles. Il ouvrit alors les yeux, et constata sidéré qu’aucun Arendellien n’avait bougé. Le peuple le dévisageait avec colère puis, après de longues secondes de silence, un habitant plus courageux que les autres hurla…


-Pas mon roi ! Il n’a pas les mots ! Il n’est pas mon roi ! Pas mon roi ! Pas mon roi !
-Pas mon roi ! Pas mon roi ! Pas mon roi ! Hurla alors la foule en écho.


Le duc était sidéré face à cette défiance, la veine de sa tempe gonflait sous le coup de la colère mais son sentiment se transforma rapidement en peur lorsqu’il vit que les plus hardis des Arendelliens n’hésitaient pas à lancer tout ce qui leur passait par la main dans sa direction. Terrifié ce lui qui se présentait comme le roi retourna à l’intérieur alors que des cris se faisaient entendre à l’extérieur laissant penser que l’armée utilisait la force pour disperser la foule vaincue.


-Je vous l’avais bien dit… Jubila Olson.
-Rira bien qui rira le dernier… Nous verrons s’ils seront si hardis quand ils vous verront vous balancer au bout d’une corde !
-Oh je reconnais que ma mort pourra vous faire gagner un peu de popularité à leurs yeux, le peuple ne m’aime pas après tout… Mais tant que vous n’aurez pas prononcé les mots des rois, ils n’auront de cesse de vous défier… Alors finissons-en, je mourrais en ayant la satisfaction de savoir que vous avez échoué !


Le duc s’approcha au plus près de l’Arendellien, il souhaitait lui faire mal, déverser sa colère contre lui mais il se ravisa et se retourna vers son officier.


-Vous ?! Vous avez arrêté tout le peuple ?!
-Affirmatif ! Nous… Tenez ! Nous avons même éliminé leur général ! Voici son uniforme comme preuve ! Répondit le général mal à l’aise.
-Matthias !... Oh non ! Ne put s’empêcher de crier Olson….
-Ah… On dirait que la chance tourne… C’était leur guide ?!
-Affirmatif votre Majesté…
-Personne d’autre ?! Olson ! Répondez ! Matthias était le chef de ces misérables que vous appelez le peuple d’Arendelle…
-Je… Oui… Avoua défait Olson !
-Dans ce cas je suis certain que…


Le duc ne put terminer sa phrase, il fouillait inlassablement le vêtement maculé de sang sans rien y trouver


-Où est-ce ?!
-Quoi donc ?
-Les mots des rois !!!
-Je vous l’ai dit… Je ne sais pas. Répondit avec courage Olson.
-Vous mentez ! Matthias est mort et ces mots ne sont pas sur lui… Comment est-ce possible ?!
-Peut-être monsieur le duc… Auriez vous dû lui demander plutôt que de l’éliminer… Répliqua Olson qui jubilait


La tension devenait irrespirable dans la salle du trône, l’officier supérieur de Weselton n’osait plus parler alors qu’Olson continuait de défier du regard le souverain qui perdait ses moyens. Deux gardes, inconscients de ce qui se jouaient eurent alors l’audace de pénétrer à leur tour dans la pièce.


-Seigneur, Pardonnez-nous mais…
-Votre Altesse ! Fulmina le duc.
-Pardon, votre Altesse, nous…Il y a cette femme…
-Quoi ?


Le duc se tourna et vit apparaître, le visage tuméfiée, maintenue par deux gardes Halima. La veuve de Matthias, dévastée depuis la bataille où elle avait vu l’amour de sa vie rendre son dernier souffle juste après l’avoir épousé n’avait eu de cesse d’hurler sa rage et son désespoir. Ne se contrôlant plus, elle s’était attaquée à mains nues aux gardes qui l’avaient alors molesté sans ménagement. Depuis, elle ne cessait de hurler qu’elle allait venger Matthias. Son regard, croisa alors celui d’Olson chez qui, pour la première fois pouvait se lire de la peur dans les yeux.


-Qui est-ce ? Questionna le duc.
-Voilà votre Altesse… Elle dit être la femme du général Matthias.
-Vous m’en direz tant ?...


Le sourire sadique, le duc empoigna la pauvre femme par les cheveux et la traina sous les yeux d’Olson ; puis plaça sous le cou d’Halima sa lame aiguisée.


-Olson… Qui est cette femme ? Est-ce l’épouse de ce cher général Matthias ?... Regardez là ! C’est-elle ?!


Halima défia Olson du regard, voir ce vieux général qui depuis des semaines rabrouait celui qu’elle aimait, le voir ainsi, toujours vivant la dégoutait. Olson, ne détourna pas le regard et eut un timide sourire…


-Matthias n’est pas marié, il n’a jamais côtoyé personne… Cette femme est sans doute folle… Répliqua calmement Olson.
-Olson ! Vous… Comment osez-vous dire cela je…Je vous hais…
-Je vais lui trancher la gorge si vous ne me dîtes pas ce que je veux savoir… Vous allez la regarder mourir ! Trancha Weselton.
-Allez-y, tuez là ! Vous l’avez entendu, elle me déteste que voulez-vous que ça me fasse ?! … C’est une servante… Devrais-je même dire, une exécrable servante ! Incapable de repasser un uniforme convenablement, maintenant que vous le dîtes, je me souviens l’avoir rossé jadis pour un costume dont le pliage n’était pas réglementaire ! Elle ment c’est évident ! Je ne portais pas le Général Matthias dans mon cœur, mais jamais il ne serait rabaissé à s’amouracher d’une telle misérable pas fichue de préparer un uniforme !
-Vous êtes un monstre Olson… Quand j’aurai mes mains libres je vous jure que je…
-Eh bien…Vos hommes ont bien fait de la rosser eux aussi… Alors tuez la si ça vous chante, je doute qu’elle vous serve à quoi que ce soit… Cela dit, maintenant que vous avez chassé tout le monde ici et que vous comptez vous installer, vous aurez peut-être besoin de domestiques… Et si vous lui tranchez la gorge ici vous risquez de salir ces tapis…Ce serait dommage n’est-ce pas ?! Répliqua Olson avec froideur et le regard dédaigneux pour Halima.
-Emmenez là ! Lança furieux le duc.


Les soldats hésitèrent un instant, la fureur de leur dirigeant les intimidaient alors que le général réussit enfin à annoncer à son maître que Raiponce et Eugène eux aussi faisaient parti des prisonniers. Pendant un instant, le visage de Weselton se détendit, peut être allait-il trouver là un nouveau moyen de pression sur Arendelle. Aussitôt il fit rentrer le couple royal


-Princesse Raiponce ! Aidez-moi ! Hurla Halima qui était emmené à l’extérieur.



Weselton sursauta et dévisagea les deux gardes et d’un geste les fit revenir à ses côtés avec la veuve alors qu’Olson, dévisageait longuement Eugène qui sursauta. Le duc laissa Raiponce et Halima s’observer puis il observa avec un grand sourire l’héritière de Corona.


-Princesse Raiponce, c’est un honneur de vous avoir parmi nous. Pardonnez mes hommes s’ils se sont montrés discourtois envers vous… Permettez-moi avant toute chose… Connaissez-vous cette femme ?
-Bien sûr elle est…
-…Une servante du château qui nous a accueilli à notre arrivée ! Coupa rapidement Eugène.


Weselton continua d’observer soupçonneux la princesse qui semblait décontenancée de la réaction de son époux qui continuait de jeter quelques regards inquiets vers Olson.


-Une servante ?... Mais vous la connaissez pourtant, n’est-il pas princesse Raiponce ?
-Je…
-…Oui nous la connaissons…C’est elle qui…Nous a accueilli à notre descente de bateau…Répondit à la va vite Eugène.
-Pardonnez-moi votre Altesse mais…Pourquoi votre époux vous coupe-t-il sans cesse la parole et pourquoi ces fers à ses poignets ?
-Je… Il… Il a raison et…Il s’agit d’une méprise tout à l’heure…
-Une méprise ?... Vous emmenez cette femme dans les geôles…Je verrais ce que j’en ferai tout à l’heure ! Quant à vous votre Altesse, expliquez-moi, pourquoi êtes-vous partis si précipitamment avec les gens d’Arendelle et pourquoi cette méprise comme vous dîtes.
-Duc de Weselton, il me semble que je n’ai pas à me justifier de mes agissements auprès de vous, je suis la représentante royale de mon pays…Ne l’oubliez pas !
-Arrêtez de me mentir ! Je veux une réponse ! Explosa le duc
-Elle est devant vous…c’est son nom ! Répliqua par provocation Olson !
-Vous ! Je vais vous faire passer l’envie de faire de l’esprit… Fulmina Weselton qui s’apprêtait à molester Olson à terre.
-Non ! Non duc, je ne puis tolérer que vous vous attaquiez ainsi à un homme à terre…A un homme qui est le conseiller de mes cousines ! Corona ne peut le tolérer ! Explosa à son tour Raiponce.
-Vous n’avez rien à m’ordonner petite princesse…Et désormais Arendelle est à moi !
-Allons mon ami… Pourquoi donc hurlez-vous ainsi… Voilà qui ne vous ressemble pas et montre une mauvaise image du conquérant que vous êtes face à cde nobles étrangers qui nous font l’honneur de leur visite !


Tous se stoppèrent à l’entente de cette remarque et détournèrent les yeux vers l’entrée de la salle du trône. Là, arrivait, avec élégance et sensualité une femme délicieuse. Elle dégageait de l’assurance mais aussi une certaine provocation dans sa démarche. Raiponce fut la dernière à détourner les yeux vers l’inconnue et se figea de stupeur alors qu’Eugène lui, ne pouvait détacher son regard du bustier généreux et ouvert, digne des tentatrices d’Arnevik.


-Vous ? Ici ? S’étrangla Raiponce.
-Princesse Raiponce…Quelle joie de vous revoir après toutes ces années… Plus de trois me semble-t-il quand vous avez visité nos merveilleuses Iles avant de vous embarquer avec la délégation menée par le prince Hans pour le couronnement d’Elsa si j’ai bonne mémoire ?
-Maria de Funningur… Vous vous souvenez de moi ? Questionna Eugène avec sa voix de séducteur alors que son épouse lui jetait un regard noir.
-Comment vous oublier mon tout beau… Vous m’aviez dérobé un peigne…Comptez-vous me le rendre ? Rétorqua la tentatrice.
-Que faîtes vous ici madame la duchesse de Funningur qui refuse son titre de princesse ?... Votre époux le prince Karl est parti prenante de cette attaque lâche vers Arendelle ? Les Iles du Sud se vengeraient-elles d’Arendelle ?
-Non…Non détrompez-vous ma chère… Le prince Karl et moi… C’est de l’histoire ancienne ! Il… Comment dire… Son comportement… Disons qu’il m’était difficile de le tolérer alors… J’ai fuit les Iles il y a deux ans de cela et trouvé refuge auprès…De l’amour de ma vie ! Oui, le duc de Weselton…Pardon…Mon beau roi d’Arendelle et moi nous sommes épousées il y a de cela un an… Sussurra la duchesse de Funningur.
-Ainsi donc ma mie, vous connaissez la princesse ?
-Bien sûr mon ami… Nous avions toutes les deux une passion commune pour les canards… Mais trève de mondanités mon ami. Je suppose que vous comptiez inviter nos amis à rester quelques temps en notre compagnie… Vous n’allez pas reprendre la mer de suite… Naviguer en ce moment n’est…Pas prudent si vous voyez ce que je veux dire. Conclut la duchesse avec un regard menaçant.
-Eh bien…La princesse ne nous a pas donné sa réponse…Bien entendu si elle souhaite rester, je me charge de faire libérer sur le champ son bel époux… Rajouta le duc un sourire aux lèvres.
-Nous… C’est…Très aimable à vous duc nous acceptons. Répondit Raiponce qui comprit qu’elle n’avait pas le choix.
-Formidable… Général, veuillez les escorter jusqu’aux appartements royaux…Nos invités méritent ce qu’il y a de mieux !


Alors que le couple de Corona était mené à l’extérieur de la pièce, Eugène en profita au dernier moment pour se retourner vers le couple de Weselton.


-Oh à ce propos, puisque nous sommes vos hôtes de marque… Vous pouvez nous rendre la boniche ? Oui celle que vous avez fait emmener… Elle n’est pas très futée mais…Bon c’est elle qui s’est occupée de nous et ses beignets sont délicieux…
-Occupez vous de vos affaires… Fulmina le duc.
-Allons mon ami… Il ne faut pas contrarier nos hôtes… Laissez-moi m’occuper de tout cela et… Vous allez organiser une réception pour célébrer nos invités alors… Pourquoi ne pas aller vous exercer à la danse du coq qui était si chère à votre regretté oncle et avait fait sa réputation ?
-Je… Comme il vous plaira ma mie. Concéda Weselton face au regard fort de sa compagne.


Sans un mot de plus il prit congé et la duchesse se chargea après quelques mondanités à accompagner elle-même Raiponce et Eugène jusqu’à leurs appartements royaux et leur promit de leur faire venir Halima rapidement. Alors qu’elle avait pris congé, elle regagna la salle de danse où elle s’amusa de voir son époux se pavaner comme pouvait le faire par le passé son oncle. A son arrivé, le nouveau maître des lieux stoppa son exercice et jeta un regard très dur vers sa compagne.


6Pourquoi m’avoir décrédibilisé ainsi ma mie ?
-Pour vous aider à obtenir ce que vous voulez…. Le peuple ne vous reconnaît pas comme roi…Mais le peuple aime la princesse Raiponce. Que vous le vouliez ou non, elle est parente de celles que vous avez chassé du pouvoir. Si vous obtenez ses faveurs, alors peut être saura-t-elle vous mener vers les mots des rois…Et vers la légitimité qui vous manque. Soyez patient !
-Et pourquoi la servante… Je ne lui fais pas confiance.
-Nous la surveillerons… Laissez les agir et ils vous mèneront vers ce que vous voulez… J’ai demandé à ce qu’elle monte. Un de vos gardes se charge d’espionner, je suis certaine qu’à l’heure qu’il est, la princesse et la servante doivent se dire des tas de choses très intéressantes.


La duchesse de Funningur disait vrai et à l’instant même où elle prenait congé de son époux, Halima, le visage toujours marqué par les coups et le chagrin frappait à la porte du couple de Corona.


-Voila… La collation que vous avez demandée… J’espère que vous vous étoufferez avec ! Leur assena-t-elle
-Halima…Approchez !

La femme ne voulait pas obéir mais Eugène fut le plus rapide et plaqua sa main contre sa bouche. Il l’éloigna de quelques pas et la fit regarder un miroir de poche qu’il orienta vers le couloir, laissant voir aux yeux d’Halima, deux gardes qui écoutaient la conversation. Prudemment, il ôta sa main de la bouche de la femme.


-Et…Vous osez salir la mémoire de mon mari en déclarant que je ne l’ai…


Halima ne put terminer sa phrase, Eugène venait de plaquer sa main à nouveau et eut un rire bruyant.

-Hahaha ! Oui Halima, je suis un mari sans mémoire, j’ai oublié de vous demander des panets pour ma princesse ! Lança-t-il fort. Puis il baissa la voix : Nous n’avons rien oublié Halima, j’ai dit ça pour vous protéger… J’ai entendu ce qu’à dit Olson avant que nous entrions… Il vous a sans doute sauvé la vie ! Jouez le jeu ! Oh Halima en revanche vos beignets ! Ils sont toujours aussi succulents !
-Je… Merci mon prince ! Désirez-vous autre chose ?
-Oui ! Une autre fournée ! Lança Eugène avant de baisser la voix à nouveau : Ils vous surveillent… Et nous avons besoin de vous pour nous échapper !
-ça sera…avec joie ! Répondit la domestique qui baissa à son tour la voix : Vous connaissez le passage vers l’orphelinat… Je vous montrerai ceux qui vous permettent de déjouer les gardes pour atteindre la bibliothèque.
-Formidable Halima ! Nous avons hâte de voir ça ! Lança fortement Eugène avec un regard entendu.

****

Chapitre 7 : Evasion.




Le château s’était endormi depuis de longues heures déjà, plus âme qui vive n’y déambulait, Henrik Weselton y avait veillé et pourtant… Tapis dans la pénombre et avec l’agilité d’un chat, Halima longeait les murs vidés de leurs richesses par les pillards de l’armée vainqueur. Elle paraissait prendre des directions contradictoires et après de longues minutes elle finit par pénétrer dans un petit cabinet privé. Après s’être assurée que personne ne la suivait, elle prit soin de fermer à clef. La veuve de Matthias allât alors tapoter le mur du fond pour y trouver après plusieurs tentatives un loquet faisant apparaître une porte dérobée. Sans hésiter elle emprunta l’étroit corridor puis bascula la plaque de bois qui lui fit face. Un cadre se décrocha alors lentement, elle était enfin arrivée là où elle le désirait. A pas de loup, la servante approcha du lit puis plaquait sa main contre la bouche d’Eugène assoupi pour l’empêcher de hurler. Eveillé par le contact, l’ancien voleur s’étouffa contre la poigne ferme d’Halima qui referma son étreinte afin qu’aucun son ne puisse sortir de la gorge du séducteur. Passé la seconde de frayeur, il dévisagea Halima, son sourire et son absence d’arme le rassura. Il fit un léger signe de tête, elle comprit alors le message et relâcha prudemment le prince de Corona qui se leva du lit, réveillant au passage sa belle.


-On peut dire que vous m’avez fait peur ! Mon visage risque de se rider prématurément avec tant d’émotions… Comment êtes-vous entrée ?
-Ce château regorge de passages ! J’ai été au service de la couronne depuis la naissance d’Anna ! Et je puis vous dire que quand vous devez passer votre carrière à courir derrière elle durant toute son enfance, ce lieu n’a pratiquement plus de secrets pour vous ! Répondit-elle en indiquant le mur.
-Oh ! Dîtes vous que ça aurait pu être pire si vous aviez eu à faire à sa cousine !
-Je n’en suis pas si sûre…Votre épouse au moins n’aurait probablement pas transformé la cuisine en champ de bataille à chaque fois qu’elle désirait faire des crêpes !
-Ah ça je dois avouer que tu es la spécialiste de la poêle ma jolie ! S’amusa à son tour Eugène qui arracha un timide rire à Halima.


C’était la première fois, depuis l’horreur qui avait couté la vie à son époux qu’elle s’autorisait un sourire. Un brin de légèreté qui lui fit le plus grand bien alors qu’elle dévisageait le couple royal de Corona. Elles les connaissaient fort peu…Mais ils étaient probablement sa meilleure chance de survie, ainsi qu’au peuple d’Arendelle.


-Justement, à ce propos, j’ai ce que vous me demandiez. Conclut-elle en tendant une poêle à frire à Raiponce, surprise de cette demande peu banale.
-Ah…Ceci m’avait manqué. Reprit la princesse de Corona en faisant tourner l’ustensile dans sa main, heureuse de retrouver une vieille amie.
-Messire…Je crois que j’ai repéré la salle où ils entreposent leurs armes. Je puis tenter d’aller en dérober pour vous ?!
-Inutile, ça serait prendre trop de risques, et nous avons ce qu’il nous fait ici …
-Je vous demande pardon ?
-Croyez-moi Halima… Raiponce est bien plus dangereuse avec cet objet qu’une dizaine de soldats de Weselton armés jusqu’aux dents !
-Si vous le dîtes. Termina Halima peu convaincue.
-Vous n’avez pas été suivie ? Vous ont-ils maltraités ? S’inquiéta Eugène
-Je… Non, ils… Ils font comme si je n’existais pas…


Raiponce et Eugène se dévisagèrent peu convaincus. Il leur semblait anormal que Weselton ne la fasse pas surveiller. Soit le duc était encore plus stupide que son oncle soit ses hommes étaient extrêmement discrets. Néanmoins, ils préférèrent garder leurs craintes pour eux dans un premier temps, il n’était pas dans leur intérêt de faire douter Halima. Le couple de Corona encouragea la veuve à exposer ce qu’elle avait pu observer et furent impressionnés par la qualité et le détail du rapport qu’elle leur faisait. Elle avait sorti un petit calepin, dérobé dans une salle de conseil et y avait scrupuleusement noté toutes les relèves de la garde qu’elle avait pu observer.


-C’est formidable toutes ces informations ! A part Eugène, Je ne connais qu’une seule personne qui serait capable de repérer ainsi tant de choses et s’y connaître autant sur la garde. S’enthousiasma Raiponce.
-Raiponce, ça n’est pas parce que Cassandra est pour une fois restée loin de nous qu’il faut que tu la mentionnes ! Bougonna Eugène. Bon, je reconnais qu’elle nous serait assez utile en ce moment si on doit se battre contre la garde…Mais ce n’est pas une raison ! Conclut-il.
-Je…Je n’ai aucun mérite. Matthias et moi étions fiancés quand il est parti avec la mission diplomatique du roi Runaerd. Lors de nos entrevues, il me narrait souvent l’art d’être un bon soldat. Durant toutes ces années d’absence… J’ai essayé de m’approprier son savoir, j’avais l’impression ainsi qu’il était avec moi… Je ne pensais pas hélas que je devrais recommencer si vite.


Une larme coula le long de la joue d’Halima, mentionner le nom de l’amour de sa vie était encore une épreuve trop lourde pour ses épaules. La princesse de Corona, émue, s’empressa d’aller la réconforter et lui promit que tout serait fait pour le venger. Peu à peu, Halima reprit ses esprits et courage. Elle indiqua alors précisément à Raiponce et Eugène le chemin à emprunter. D’un geste entendu, les trois complices se mirent d’accord sur la marche à suivre. Le couple de Corona commençait à prendre davantage les paroles d’Halima au sérieux. Elle était précise et efficace dans ses propos. Il n’était pas si illusoire que ça finalement d’imaginer qu’elle avait pu déjouer la surveillance de la garde. De toute manière, ils n’avaient pas le choix et savaient qu’ils devaient agir cette nuit même. Plus ils tardaient, plus la surveillance de Weselton allait se montrer pressante sur eux.


-Une dernière question s’il vous plaît ? Questionna Halima.
-Ca ne peut pas attendre que l’on soit sortis du château ? Demanda Eugène impatient.
-Justement c’est à ce sujet… Si nous sortons…Où irons-nous ?
-Retrouver Kristoff sans doute ! Répondit Raiponce.
-Oui mais… Comment savoir où il a bien pu aller ?
-Arnevik ! Il voulait nous emmener là-bas après tout ! Répondit la princesse de manière enjouée…
-Génial… Je te rappelle ma jolie que je ne suis pas le bienvenu dans la cité des voleurs… Se renfrogna Eugène.
-Allons… Pour moi tu es le roi des voleurs ! Je suis certaine que ça ne te posera aucun problème ! Et puis Kristoff nous a dit qu’Anna avait réussi à rallier la ville à son nom… Nous n’aurons aucun souci ! Allez en route pour Arnevik ! Lança joyeuse Raiponce.


La servante et l’ancien voleur échangèrent un regard dubitatif, la perspective de fuir le château pour se rendre dans cette ville sinistre ne les enchantaient guère mais de toute évidence, quelque soit leur choix, ils étaient en danger, alors sans doute valait-il mieux tenter ce pari risqué que d’attendre que la mort ne vienne les croiser au détour d’un couloir du château. Halima, avec précision donna les indications à Eugène qui ouvrit la marche. L’ancien voleur retrouva immédiatement ses instincts qui avaient fait la réputation de Flynn Ryder. Avec beaucoup de malice, il parvînt à déjouer la surveillance des gardes croisés au hasard des couloirs.


-Eh bien… Avec des gardes pareils, je comprends qu’ils viennent envahir d’autres pays pour s’approprier des richesses… Les voleurs doivent faire fortune à Weselton ! Remarqua Eugène après avoir berné un nouveau garde.
-Eh vous ?! Plus un geste ! ALER…


Le garde n’eût pas le temps de terminer son cri qu’il tomba à la renverse, assommé d’un coup de poêle expert de Raiponce.


-Bien joué ma jolie… Je ne l’avais pas vu celui-là ! Lança Eugène à la fois gêné et enthousiaste.
-Wow ! En effet…C’est efficace ! Constata Halima.


L’heure n’était pas cependant aux félicitations. Eugène se chargea d’emmener le garde dans une pièce discrète. Il s’affaira à le délester rapidement de ses effets. Avec minutie et discrétion, le garde se retrouva rapidement sans uniforme sans même avoir été réveillé. Eugène se chargea ensuite de fermer la porte à clef puis retrouva Raiponce et Halima qui l’attendaient.


-Qu’est ce que c’est que ça ?!
-On ne sait jamais, ça pourrait servir ! Bien Halima, où allons-nous désormais ? Lui répondit Eugène en chuchotant.


La femme observa deux corridors et indiqua celui de droite comme chemin pour rejoindre la bibliothèque royale. Raiponce et Eugène, commencèrent à s’y engouffrer lorsqu’elle se ravisa et retînt la princesse par le bras.


-Quoi ?... Ca n’est pas par-là ? Je croyais que vous connaissiez ce château comme votre poche ?! S’énerva Eugène.
-Non ça n’est pas ça… Olson ?! Nous ne pouvons pas le laisser !
-Tiens son sort vous intéresse désormais ?! Siffla Eugène qui n’avait qu’une intention, quitter le château le plus rapidement possible.
-Il…Les choses qu’il a dite étaient horribles mais… Je le reconnais, sans lui, je serais probablement morte alors…
-Eugène… Il faut aller le sauver !

Le voleur n’eût pas le temps de répondre. Raiponce avait pris sa décision et suivit Halima. Eugène ne le remarqua que trop tard, et courut pour rejoindre les deux femmes parties dans la direction opposée. Par chance, aucun garde ne passait par leur chemin et le voleur put les rejoindre sans encombre. Seuls les deux soldats en faction devant les geôles durent subir le courroux de Raiponce qui, sans pitié les invita à rejoindre les bras de Morphée à coup de poêle à frire alors qu’Eugène se chargea de les enfermer dans la dernière cellule disponible.


-Olson ?! Vous êtes là ?! Demanda Raiponce.
-Princesse Raiponce ?... Mais que faîtes-vous ici ?! Questionna la voix du vieux général, surpris d’avoir de la visite.
-Nous sommes venus vous délivrer, alors vous faîtes votre baluchon rapidement, on ne traine pas ! Répondit Eugène qui s’attelait déjà à crocheter la serrure.
-Quoi ?! Non arrêtez ça tout de suite ! Vous n’auriez jamais dû venir me trouver !
-Pardon ?... Mais Général, venez ! Nous partons retrouver Kristoff et Yohan ! C’est lui qui a les m…
-Chut ! Taisez-vous malheureuse ! Si par malheur quelqu’un vous entendait ! Et moi non plus d’ailleurs ! Je ne dois rien savoir à ce sujet. Si je ne sais rien, malgré la torture je ne pourrais rien avouer à ce sujet !
-Raison de plus pour vous enfuir, ainsi pas de torture…Allez, on y va grand père ! Répliqua Eugène impatient alors qu’il ouvrit la cellule.
-Donc un voleur transformé en prince reste un voleur… Des tours, des ruses et surtout la fuite mon garçon ?!
-Je… Fulmina Eugène qui s’enfonça le poing dans la bouche pour ne pas hurler de rage.
-Princesse…Si vous avez l’occasion, oui fuyez ! Rentrez chez vous ! Weselton ne pourra vous atteindre ! Emmenez Halima avec vous ! Partez loin d’Arendelle ! Je suis désolé pour votre mari. Nous avions nos différents mais… C’était probablement le meilleur officier que je n’ai jamais vu…Meilleur que moi à n’en pas douter !
-Nous enfuir oui, fuir non ! Nous partons aider nos amis, et vous venez avec nous ! Ils ont besoin de vous Répliqua Raiponce d’un ton qu’elle souhaitait le plus autoritaire, alors qu’Halima avait les larmes aux yeux, jamais elle n’aurait pensé un jour entendre de si belles paroles de la bouche d’Olson.
-Sans armes, sans provisions, sans plan, sans destination ? Entreprise suicidaire princesse ! C’est honorable de votre part mais ça n’est pas votre guerre.
-Vous baissez les bras ? Fulmina Eugène espérant le faire réagir !
-Un officier meurt mais ne se rend pas !... Et il ne fuit pas non plus !
-Mais nous ne fuyons pas ! Nous nous rendons à Arnevik pour continuer la lutte ! Répondit Raiponce avec courage.
-Vous m’en direz tant !... Donc vous comptez me libérer, pour qu’ensemble nous tentions de quitter ce château, ce qui déjà semble hautement improbable, mais admettons que nous y arrivions. Vous pensez que sans armes ni provisions nous puissions réussir à distancer une armée entraînée. Allons votre Altesse regardez-moi ?! Je suis vieux, mes blessures sont profondes, je puis à peine tenir debout ! Je ne saurai être certain que ma dernière seconde sur cette Terre sera sous la hache du bourreau où si ces blessures n’auront pas raison de moi avant ! Soyons réalistes… Je vous ralentirai ! Vous souhaitez partir du château ! Brillante idée ! Vous souhaitez continuer une guerre qui n’est pas la vôtre ?... Mauvaise idée mais je ne puis vous en empêcher et…En tant qu’Arendellien, je vous remercie de l’amitié que vous portez au Royaume !
-Oui je continuerai de lutter ! Vociféra Raiponce en fusillant Olson du regard.
-Vous avez le regard de votre cousine… Je n’ai vu autant de ferveur dans un regard que dans celui de notre reine Anna ! Après tout qui sait… Peut-être réussirez-vous princesse Raiponce !
-Non Général…Vous vouliez dire : « surement réussirons-nous ! »


Un silence s’installa alors que les deux se dévisageaient. Eugène le rompit en terminant de crocheter la serrure, la porte alors grinça légèrement en s’ouvrant. Olson, n’ayant plus d’appui tituba légèrement, il grimaçait, ses blessures lui faisaient subir le martyr. Raiponce les observaient et ne pouvaient que regretter le temps de sa longue chevelure blonde. Sa comptine lui revînt en tête, hélas désormais, elle n’était plus qu’une petite chanson sans pouvoir.


-Flynn Ryder ?... Vous permettez que je vous appelle ainsi ? Questionna Olson en rassemblant toutes ses forces pour se tenir debout.
-Si ça vous fait sortir plus vite oui !
-Je voudrais votre avis d’expert. Une ville de voleurs, qui depuis des générations ne reconnait plus le pouvoir du Royaume qui l’abrite, comment réagirait-elle à la vue du vieil officier supérieur du Royaume dont elle se défie. Répondez-moi, quel sera mon sort avec mon uniforme de général Arendellien si je passe la frontière de cette ville maudite ? Et par extension, quel crédit pour les malheureux assez fous pour m’avoir accompagné ? Vous devez avoir une raison pour aller là bas… Connaissant votre cousine et sa détermination, je ne serais qu’à moitié surpris si vous me disiez qu’elle tente de renouer avec Arnevik. Pure folie si vous voulez mon opinion, mais s’il existe une chance infime que la reine réussisse cet exploit… Ma présence, le fait que je représente tout ce qu’Arnevik déteste d’Arendelle ruinerait dans l’œuf cette tentative folle. Conclut le général en refermant la porte sur lui.
-Mais…Général ? Etes-vous en train de…
-Vous dire de me laisser ici ! Oui votre Altesse ! Je serai sans doute plus utile pour Arendelle en tant que prisonnier ! Je continuerai tant que je respire encore de faire ce que je fais le mieux : Agacer mon ennemi ! Maintenant fuyez ! Weselton est colérique comme son oncle, dès qu’il remarquera votre fuite, il viendra me trouver… Je saurai vous faire gagner un peu de temps et qui sait…Le dissuader de faire des choses stupides ! Allez princesse ! Il est temps de nous dire adieu ! Et… Si par hasard vous croisez dans votre quête ma femme Beata vous…


Le général ne put terminer sa phrase. Pour la première fois, sa carapace fut percée et une larme coula le long de sa joue. Raiponce n’eût pas à prononcer le moindre mot. Elle prit la main du vieillard et l’échange de regard qui suivit remplaçait toutes les conversations. D’un signe de tête, il intima à la princesse de Corona de fuir et, alors qu’Eugène s’apprêtait à fermer la marche, discrètement le vieux militaire le retînt, lui faisant signe de ne rien dire. Eugène observa inquiet Halima et Raiponce s’éloigner mais, sous le regard insistant d’Olson, il céda :


-De quoi écrire ! S’il vous plait ! Souffla le militaire.
-Que faîtes-vous ?
-Y a-t-il encore quelqu’un de vivant qui ait en sa possession les mots des rois ?
-Euh…Oui ils ont été prononcés pour K…
-Ne me dîtes rien ! J’en sais déjà bien trop ! Fort bien ! Surtout il ne faut pas que ceux qui les connaissent tombent entre les mains de Weselton ! D’autre part, je ne puis convaincre la princesse…Peut-être vous le pourrez ! Votre entreprise est pure folie ! Jamais Weselton ne laissera des personnalités royales s’enfuir ! Vous savez comment quitter ce lieu au moins ?
-Oui nous allons…
-Taisez-vous ! Je ne dois rien savoir ! Fort bien dans ce cas, laissez partir Halima. Vous ne pourrez-vous enfuir, Weselton vous traquera. Vos visages royaux sont connus partout, vous vous feriez prendre ! Elle aura peut-être plus de chance que vous ! Donnez-lui ceci ! Dîtes lui d’abandonner l’idée d’Arnevik !
-Mais c’est là que…
-Dites-moi ? Vous l’ancien voleur, feriez-vous confiance à un seul homme de cette ville maudite ?!
-Je…
-Si vous ne me répondez pas oui immédiatement c’est que la réponse est non ! Dîtes lui de rejoindre Kraberg ! Par ma faute, le gros de nos troupes y est stationné à l’est de la ville ! Dîtes lui de trouver le docteur Lantiersen, il a longtemps été médecin militaire ! Il connait encore les officiers ! Faîtes lui remettre ceci. Termina Olson en signant sa lettre.
-Qu’est-ce que c’est ?
-Une lettre où je donne l’ordre aux troupes d’attaquer Arendelle. Notre armée viendra à notre secours ! Quant à vous… Vous deviez faire comme moi ! Restez ici. Vous pourrez protéger la population ! User de votre statut royal pour contenir Weselton !
-Mais je ne peux pas…
-Promettez-moi d’y réfléchir votre Grace !


Eugène blêmit au dernier mot. Il n’était toujours pas habitué à être nommé par un titre. Le fait que cela vienne d’un homme aussi avare d’un point de vue protocolaire le fit réfléchir. Il jeta un dernier regard vers le militaire puis, le pli dans la poche, il s’empressa de rejoindre Halima et Raiponce qui devaient déjà être loin devant.
Comme à son habitude, le voleur n’eût aucun mal à contourner les gardes, il réussit à atteindre la bibliothèque. Au moment d’entrer, un léger bruit le fit sursauter. Il jeta un œil et son sang se glaça. Aussi vite qu’il put, il rejoignit Halima et Raiponce et les poussa violemment dans un recoin de la bibliothèque.


« Chut ! Taisez-vous ! On vient ! » Souffla le voleur aux deux femmes incrédules.


Tapis dans l’ombre les trois amis observèrent. Eugène avait dit vrai, des bruits de pas se firent plus pressants. Ils finirent par reconnaître la silhouette d’Henrik Weselton, suivi de près par son épouse et un officier.


-… Vous en êtes certain ?
-Oui votre Altesse, comme je vous disais, nous avons récupéré au large des côtes d’Arnevik un navire et…
-Je me fiche de cette histoire ! Etes-vous certain de qui il s’agit ?!
-Je… Mes hommes sont formels !
-Fantastique ! Faîtes le venir ici sur le champ !
-A vos ordres !



Raiponce, Eugène et Halima échangèrent des regards circonspects. Ils ne comprenaient pas ce qui pouvait à ce point mettre en joie le duc. Néanmoins, la mention d’Arnevik leur fit avoir des frissons. Une pensée terrible les parcourut… Et s’il s’agissait de Kristoff ? Ils attendirent inquiets, conscients qu’ils allaient devoir rester cachés pendant un long moment. Au bout de quelques minutes, les hommes d’armes étaient de retour et escortaient un homme. Ses cheveux roux, ce visage glacèrent Raiponce et Eugène d’effroi… Une autre mauvaise nouvelle pour Arendelle à n’en pas douter.


-Prince Hans ! Quelle joie de vous voir parmi nous ?! Je sais que vous ne portez pas ce lieu dans votre cœur mais sachez que je suis heureux de vous y recevoir ! Minauda le duc en invitant le prince déchu à s’asseoir.


Avec un petit sourire, Hans accepta l’invitation. Il laissa le duc le dévisager. Le benjamin des Iles du Sud avait perdu de sa superbe. Ses habits étaient en lambeaux, et lui donnaient l’air d’un mendiant. De nombreuses ecchymoses et coupures balafraient le visage jadis charmant du prince. Seule sa barbe naissante paraissait moins négligée que le reste et conférait à l’homme un visage qui ne pouvait inspirer la confiance.


-Hans… Oh la vie n’a pas semblé très tendre avec vous apparemment. Souffla la duchesse de Funningur.
-Moins qu’à toi ma chère ! Heureuse de revoir ton beau-frère ?
-Tu ne l’es plus ! Il y a longtemps que je ne suis plus l’obligée de ton sale cochon de frère !
-Vous formiez pourtant la paire tous les deux…Je me suis toujours demandé lequel des deux pouvait être le plus immoral… Mais si je comprends bien chère Maria… Nous voilà dans le même camp désormais ? Est-ce pour cela que tu daignes m’adresser la parole ?
-Hans jamais je…
-C’est par la faute de Karl que j’ai été déchu plus que je ne l’ai mérité…Et tu n’as pas agi pour l’en dissuader…
-Comme toi je suis une victime de ton ordure de frère… Plaida avec sincérité la duchesse.
-Oh je vois que vous vous connaissez ?! Formidable ! Vous devez avoir des milliers de choses à vous dire mais, prince Hans, pourriez-vous laisser cela de côté ? J’ai la conviction que nous sommes tous les deux à l’aube d’une fructueuse association… Vous souhaitez vous venger de votre pays natal ? Je souhaite venger mon épouse pour le préjudice que votre frère lui a fait subir mais…Pour l’heure mes projets se tournent vers Arendelle vous vous en doutez. Et qui d’autre que vous ne pourrait avoir plus envie que de voir ce royaume vaniteux et sa sorcière de reine tomber ?!
-Une association ? De ce que je vois vous êtes devenu le maître des lieux…Félicitations. Mais moi… Je ne suis rien, que pourrais-je bien vous offrir ?
-Une bonne histoire ! Ma charmante épouse n’a eu de cesse de me dire tout le bien qu’elle pense de vous… Comment disiez-vous déjà mon amie ?
-Qu’Hans est l’homme le plus intrépide de tous les océans, jamais Neptune n’a vu marin plus courageux… Les Iles du Sud ont toujours eu de grands marins, mais Hans les surpasse tous !
-Vraiment ? Fit Hans surpris.
-Vraiment ! Quand tu as quitté les Iles… Mon plus grand regret fut de ne pas avoir pu monter sur ton navire…Ma fuite aurait été plus simple.
-Alors mon prince ? J’aimerai savoir ! Comment le plus grand marin du monde a-t-il pu se retrouver en perdition, sur un navire misérable au large d’Arnevik ?
-J’ai… Je me suis installé à Arnevik depuis quelques temps déjà, j’y ai fait prospérer quelques…affaires !
-Vraiment ? Fit le duc, heureux de cette nouvelle comme si on venait de lui offrir un présent.
-Vraiment… Je me construis une nouvelle vie… Différente
-Bien sûr… Misérable au vu de votre tenue…Le faste des palais doit vous manquer ? Mais vous n’avez pas répondu à ma question mon prince.
-J’ai essuyé une tempête sur la mer sombre, mon navire a sombré corps et biens, par chance j’ai pu regagner le rivage je ne saurai dire comment…Là une femme m’a recueilli et, dès lors que j’ai pu marcher, m’a permis de prendre le modeste navire sur lequel vos hommes m’ont trouvé et m’ont …comment dire, amicalement invité à les suivre.
-Oh ? Vous m’en voyez navré si mes hommes se sont montrés discourtois, ils seront châtiés en conséquence je vous en donne ma parole d’honneur. Et… Que faisiez vous au large de la mer sombre ?
-Le plus intrépide des marins se doit d’être sur les eaux les plus dangereuses ! Répliqua avec insolence Hans.


Le duc dévisagea Hans puis éclata de rire.


-Pardon… Je comprends, chacun ses affaires ! Vous traitiez avec les Northuldra donc ?... Je croyais que les gens d’Arnevik ne les appréciaient pas…
-Les gens d’Arnevik n’apprécient personne…
-Certes mais…et nous cher prince, pourrions-nous…Nous apprécier ?
-Que voulez-vous dire ?
-Je ne savais rien de vos activités à Arnevik mais du coup…Puis-je supposer que vous y avez quelque influence ?
-Vous supposez bien cher duc…
-Voilà qui est fantastique ! Prince Hans. Nul autre que moi ne peut avoir autant d’estime pour vous. Je vous comprends croyez bien ! Vous le benjamin d’une grande fratrie…Vos espoirs de gloire et de pouvoirs tués dans l’œuf… Je ne sais que trop ce que cela fait… J’avais trois frères plus âgés moi-même…Alors 12 je n’ose imaginer ! Forcément…Vous comme moi savons ce que peut signifier…devoir se salir les mains. Fit le duc en sortant une dague.
-Vous comptez me tuer ?
-Oh mais bien sûr que non ! Voyons quelle idée…Mais je dois le confesser, voici un objet qui a déjà dû oter la vie à plusieurs personnes…
-Trois gêneurs je suppose ?
-Permettez-moi de vous l’offrir mon prince ! Voyez dans cet objet le gage de toute mon amitié et de mon total soutien pour vos projets… Vous souhaitez toujours une couronne n’est-ce pas ?
-Je crains que le trône des Iles de soit déjà pourvu et à ce que je vois…celui d’Arendelle également…
-J’ai…Quelques difficultés à maintenir mon pouvoir ici…Mais, avec votre concours…
-Je doute que ma popularité ici ne vous aide…
-Certes mon prince…Mais la dissuasion d’hommes d’Arnevik le pourrait sans doute ? Fit Weselton qui constamment cherchait l’appui de sa femme.
-… Poursuivez duc…
-Hans, si tu nous aides… Tu pourrais… devenir le roi d’Arnevik ! Fit la duchesse.
-Je pourrais ?
-Il pourrait ?! Suffoqua le duc.
-Bien sûr mon ami, d’un trait de plume, en tant que souverain vous pourriez accorder son indépendance au territoire d’Arnevik… Bien sûr en contre partie Hans il faudrait la garantie qu’Arnevik sera un allié fidèle
-…Du Royaume de Weselton ! Le nom d’Arendelle disparaîtra ! Fit le duc qui tentait de reprendre le contrôle.
-Mais oui mon ami bien entendu. Vous ferez comme bon vous semble en tant que roi… Henrik ?... Et si vous alliez rédiger l’acte royal qui fera d’Hans le premier roi d’Arnevik. Je me charge de régler les derniers détails pour vous



Le duc voulu répondre mais le regard insistant de la duchesse de Funningur l’en dissuada. Comme un petit garçon obéissant, il se leva et quitta les lieux… Funningur et Hans attendirent que le duc soit loin puis se dévisagèrent…


-Il a l’air…gentil
-Oui…il l’est ! Répliqua la duchesse.
-Qui donne les ordres ici ?
-Hans, allons… Henrik est certes plus malin que ne pouvaient l’être ses idiots de frères…mais il n’est que le reflet de son oncle !
-Je n’étais pas au courant pour la disparition de ses frères…Je suppose qu’ils ont pu assister à tes noces au moins ?
-Trêve de mondanités Hans… Passons aux choses sérieuses !
-Je t’écoute…
-Le duc a gagné Arendelle grâce aux plans d’un habitant des iles du Sud m’a-t-il dit… Tu m’as souvent parlé de ton frère Yohan… Un plan aussi brillant, ça ne peut être que lui n’est-ce pas ?
-… Je ne dis pas non…Mais de là à le confirmer…
-Hans… Tu sais où est ton frère n’est-ce pas ? Le duc…aimerai beaucoup le rencontrer. Avec un tel atout, et un sang royal qui plus est…Le monde tomberait dans nos mains !
-Dans les tiennes tu veux dire ?
-Hans…. Acceptes-tu l’offre du duc ?! Répondit la duchesse d’une voix suave et caressa doucement le visage du prince.
-Que devrais-je faire ?
-Ce que les hommes d’Arnevik font de mieux…Eliminer nos ennemis ! Tous ceux qui sont pour Arendelle en somme. Va rejoindre ces va Nu pieds ! Et ensemble nous éliminerons tous ceux qui ont pu aider Arendelle. Puis trouve ton frère…Nous saurons le convaincre !
-Et si je refusais…
-Allons mon chou…L’heure n’est pas à la plaisanterie.
-J’aime plaisanter…Dis moi !
-…Elle est magnifique cette dague n’est-ce pas ? Fit la duchesse en observant l’objet resté sur la table.
-Mais pour vous aider… il me faudrait un navire digne de moi ! Sussura Hans qui s’approcha de la duchesse avec un regard de séducteur.
-Le navire royal t’attends…Lui et son équipage…Et aussi une tenue qui te changera de ces guenilles ! Quand comptes-tu partir ?
-Avec la marée ! Conclut Hans en baisant la main de la tentatrice.


Les deux se toisèrent du regard et la duchesse l’invita à sortir. Il passa devant les étagères où étaient restés cachés les trois amis, sans se rendre compte de rien puis la duchesse fit de même. Pendant un court instant elle se stoppa et regarda autour d’elle. Halima Raiponce et Eugène se blottirent davantage espérant ne pas être vus et, finalement, la duchesse finit par quitter les lieux.

Ils attendirent encore quelques instants puis, décidèrent finalement de sortir. Avec précaution, Halima activa l’entrée de la pièce secrète qui leur avait permis de fuir Arendelle quelques jours auparavant. Eugène la suivit de près et, alors qu’il pénétrait à son tour dans la pièce. En un éclair, il fit refermer la porte au nez de sa bien aimée et se tenait contre pour empêcher le mécanisme de se rouvrir. Il entendit Raiponce frapper contre la paroi. Heureusement pour eux, la princesse avait la lucidité malgré la colère de ne pas hurler pour attirer l’attention.


-Halima ! Vous devez partir seule ! Jamais Raiponce ne m’aurait écouté ! Nous devons rester ici ! Pour protéger les habitants d’Arendelle !
-Eugène mais…
-Vous avez entendu le duc…Ce type est un malade ! Si nous ne sommes pas là qui pourra l’empêcher de mettre la ville à feu et à sang ?! Alors partez ! Et surtout n’allez pas à Arnevik ! Vous avez entendu ! Le prince Hans s’y rend également… Jamais vous ne pourrez le devancer ! Tenez prenez ceci !
-Qu’est-ce que c’est ?
-Un message d’Olson ! Vous devez trouver un certain…Lantiersen ! Le docteur Lantiersen dans une ville…Kro… Kry…. Oh une ville à l’est ! L’armée d’Arendelle n’est pas loin et ça s’appelle Kra…
-Kraberg ?
-Oui c’est ça ! Allez là-bas ! Et donnez ce pli !... Halima ! Enfilez cette tenue ! Vous passerez plus inaperçu si vous portez un uniforme de Weselton ! Fit Eugène en lui tendant les vêtements qu’il avait dérobé plus tôt…
-Mais…
-Mieux vaut ce déguisement trop grand ! Allez ! Partez ! Et bonne chance !


Halima hésita, elle regarda longuement Eugène puis se décida à emprunter le petit escalier secret. Satisfait, l’ancien voleur relâcha le mécanisme et anticipa le coup de poêle que comptait donner Raiponce. Il observait sa belle furieuse et réussit finalement à la ramener à la raison. Après plusieurs palabres… La jeune princesse finit par se ranger à l’opinion de son mari.
Après une longue étreinte, mari et femme refermèrent la pièce secrète et commencèrent à remonter doucement la bibliothèque quand tout à coup il se figèrent.


-Princesse Raiponce, Prince Eugène ! Vous êtes bien matinaux ! Que diriez-vous d’un peu de lecture vous et moi. Fit la duchesse de Funningur qui leur barrait le passage, sourire aux lèvres, avec dans les mains, l’ouvrage favori d’Anna : Les Souvenirs d’une Grand-mère…