[FCU] Queen Anna

Chapitre 1 : Une nouvelle ère



Le cœur à la fois lourd et aussi léger qu’une plume, la nouvelle matriarche intronisée, remontait d’un pas aérien, son nourrisson pelotonné contre sa poitrine la paroi de glace d’Ahtohallan. Cette même paroi qu’elle avait parcouru quelques minutes auparavant aux côtés des êtres les plus sages et courageux qu’elle n’avait jamais côtoyé.


-Reine Anna d’Arendelle ! Je commençais à m’impatienter !
-Roi Hans !... Quel plaisir de vous savoir si patient ! Répondit la jeune rousse d’un ton jovial.
-Je ne voudrais pas paraître discourtois mais, vous n’avez pas que le statut d’esprit mais aussi de souveraine ! Nous avons des affaires à traiter pour nos deux pays alors pouvons-nous partir rapidement ? Insista l’ancien perfide en aidant la reine à embarquer sur le yacht royal.
-Eh bien qu’attendez-vous votre altesse pour lever l’ancre ?
-Mais ?... Enfin et… Balbutia Hans déconcerté.
-Mes grands-parents ?... Ils… Ils ne viennent pas ils… Ils sont loin désormais.
-Oh je… Toutes…Toutes mes condoléances et… Je…
-Hans ! Je ne suis pas triste… Enfin si bien sûr que je suis triste mais peu importe, c’est mieux ainsi et ils resteront toujours auprès de moi, maintenant, pouvons-nous mettre le plus rapidement le plus de distance possible entre nous et ce glacier ?!
-Je ?... Vos désirs sont des ordres ! Nous partons le plus vite possible !


Peinant à comprendre que les glorieux Elysia et Anna avaient finalement quitté à jamais ce monde, le royal capitaine lança ses ordres à ses ouailles qui s’activaient sur le pont pour lancer le fier vaisseau amiral de la flotte Sudilienne sur les flots froids et dangereux de la mer sombre. De son côté, son jeune fils plaqué contre sa poitrine, Anna s’impatientait alors que le navire peinait à sortir de la crique gelée d’Ahtohallan.


-Hans ? Je pensais que nous devions partir vite !? Interrogea la belle rousse.
-Mais c’est ce que nous faisons ! Ces hommes sont les meilleurs marins, mais vous savez votre Altesse, un navire de cette taille ne se manœuvre pas aussi facilement que le traineau de votre mari…


La pointe de sarcasme fit tiquer la reine d’Arendelle. Au cours de son année de règne, elle avait pu prendre le temps de découvrir tous les meilleurs aspects du dernier né des Iles du Sud. Sa perfidie d’antan semblait un lointain souvenir, et au cours des décennies passées, visibles sur le visage d’Hans contrairement à celui de la reine qui avait pu conserver toute sa jeunesse, l’homme avait su gagner le respect et la confiance qui lui était dû. Il était un véritable chef exemplaire pour Arnevik, ses années de régence et de conseil royal avaient été d’un grand secours pour Arendelle. Il avait gagné toute la légitimité et finalement, obtenu ce qu’il avait toujours convoité : Une couronne. Hans II des Iles du Sud régnait comme un bon et grand dirigeant, cet homme était pétri de qualités mais n’en demeurait pas moins un homme, avec ses défauts, ses faiblesses et, malheureusement pour Anna, elle avait pu amèrement constater que son éphémère premier fiancé ne portait pas son cher et tendre époux dans son cœur. Hans ne manquait jamais une occasion de montrer son désamour pour le prince consort d’Arendelle et, Anna le savait, la remarque faîte était tout sauf anodine. Quelque peu vexée, elle s’approcha de la barre et, sans ménagement, confia son jeune fils dans les bras du roi marin.


-Prenez-le ! Vous avez le pied marin ! Cela servira pour que mon petit Elysia voyage correctement ! Gare à vous s’il se réveille et pleure ! Lança Anna en prenant la barre.
-Anna mais ?... Que faîtes-vous ?!
-Je vous montre qu’il n’y a pas de différence entre votre coque de noix et un traineau ! Vous le lieutenant en second ! Dîtes aux hommes de s’accrocher ! Lança Anna d’une voix forte au second officier qui ne se fit pas prier.
-Coque de noix ?!... Le navire amiral de la flotte une… coque de noix ?! C’est le plus grand et…
-ça semble grandement vous importer la taille votre Majesté…Accrochez-vous donc ça vaudra mieux…


La souveraine ne laissa pas le temps à son homologue insulaire de répondre. Elle ferma les yeux, les cristaux de sa robe d’esprits scintillèrent légèrement et, au-dessus de sa tête, les feuilles mortes de la bise de l’esprit de l’air se firent ressentirent. L’instant d’après, le magnifique équidé aquatique jaillit au-devant de la proue et fixa de ses yeux translucides sa maîtresse.


-Mes amis… Nous sommes pressés de retrouver Arendelle… Pouvez-vous nous offrir votre aide ? Lança la reine.


Les esprits ne se firent pas prier. Le Nokk plongea et le vent se mit à gonfler les voiles. L’instant d’après, une lourde vague arrière propulsa la poupe du navire et se fraya un chemin sous la coque. Le fier vaisseau amiral glissait à toute vitesse sur la vague du Nokk, attisée par le souffle de courant d’air. Surpris par la poussée soudaine, nombreux marins tombèrent à la renverse, Hans fut tout heureux de sentir le mat contre son dos pour éviter de subir le même sort alors qu’il tenait fermement le fils d’Anna qui gigotait joyeusement, heureux d’être bercé par les flots. De son côté, Anna, maintenait la barre et était la seule à ne pas avoir perdu l’équilibre. Elle maintenait le cap fièrement alors que le navire filait à travers les flots. Peu à peu, Hans parvînt à retrouver son équilibre et à revenir à la hauteur de la furie rousse. Anna n’eût pas besoin d’ouvrir la bouche, son seul sourire suffisait. Elle n’avait jamais appris à naviguer, mais en revanche, elle avait appris à maîtriser les bienfaits des esprits.


-Impressionnant je dois le reconnaître votre Altesse…
-Voyez Hans, il était possible d’aller plus vite !
-En effet… Permettez que je reprenne le commandement ? Proposa Hans en tendant le petit Elysia vers sa mère.
-Vous n’aimez pas pouponner ? Ou pensez-vous que je ne pourrais emmener ce navire plus rapidement que vous. Lança Anna taquine.
-Sauf votre respect, je le pense en effet !
-Attendez quoi ?
-Vous nous permettez de gagner en vitesse, mais si nous suivons votre cap, nous allons arriver aux Iles Svar, un bien long détour pour rentrer en Arendelle. Lança Hans d’un ton amical en désignant le compas qui indiquait plein ouest.


Aussitôt, Anna se mordilla la lèvre et sentit le rouge lui monter aux joues. Penaude elle relâcha la barre et reprit volontiers son petit dans les bras alors qu’Hans, d’une main de maître vira sur bâbord pour retrouver la route étroite du détroit et filer vers le fjord d’Arendelle… Le voyage se fit sans histoire malgré une halte dans le port d’Arnevik. Hans en profita pour renoncer officiellement à ses fonctions de maître de la ville, lui qui, quelques semaines auparavant avait été coiffé de la couronne de sa patrie, celle-là même dont il était sur jadis de ne jamais pouvoir la porter et l’avait poussé à tenter son abominable acte de trahison envers Arendelle et la toute jeune Anna. Folie que le benjamin des Iles s’était acharné à réparer après des années de loyal service pour la couronne d’Arendelle.
La fête battait son plein, une délégation Northuldra, mené par Kaspian et Emma, devenus les maîtres du peuple du soleil s’était joint avec plaisir et honneur dans ce qui fut durant des siècles la cité de la débauche et du crime. Arnevik désormais était bien loin de sa crasse et son insécurité, c’était une cité nouvelle et prospère. Le lugubre Engel Dot avait été rebâti et était inauguré pour l’occasion. Sur la modeste estrade installée en hâte pour l’occasion, les deux souverains étaient entourés du prince Viktor et son acolyte Alexandre. Tous deux avaient grandement financé la réhabilitation de ce monument. Anna observait les jeunes gens s’exprimer sur le renouveau de la cité. Tout était parfait ! C’était enfin cette curieuse prédiction qu’elle avait aperçu avec Elsa lors de son arrivée dans l’Hellheim. Tout ceci lui paraissait si loin ! Des décennies étaient passées pour le monde des vivants, elle avait vécu tant d’aventures pourtant, pour elle, elle n’avait eu le sentiment d’exister que durant un peu plus de deux années. La jeune rousse aux côtés de sa sœur émue de voir son fils si bien présenter lança bien volontiers les applaudissements alors que les princes dévoilaient sur le bâtiment, une plaque en l’honneur d’Elysia et Anna Picéaerd. La nouvelle cinquième esprit retînt un petit rire, elle se devait de rester royale alors qu’elle observait sa mère Iduna guère apprécier cette commémoration, elle qui cherchait par tous les moyens à oublier qu’elle avait vu le jour en ces lieux. Pourtant, l’ange de l’air devait le reconnaître la ville n’avait plus rien à voir, même si elle gardait un œil mauvais sur les rues adjacentes. Arnevik était certes prospère, mais la cité n’oubliait pas pour autant son passé de luxure et le commerce des plaisirs continuait de prospérer non loin même si, au moins, ces lieux étaient désormais tenus propres et sécurisés. La prestance royale d’Iduna l’obligea à s’abstenir de toute remarque mis à part les applaudissements polis de rigueur pour l’initiative des jeunes gens et enfin l’apparition de sa cadette sur la scène en compagnie de son compagnon de voyage. Toutefois, la reine mère, ainsi que tous les membres de la famille, s’étonnaient de ne voir dans l’assistance, Anna et Elysia qui avaient accompagnés la reine pour un périple vers Ahtohallan.
Sans doute l’envie fut-elle forte pour tous de questionner la jeune rousse mais, à l’instar d’Elsa, seules les acclamations furent de rigueur. La reine des neiges lançait les hourras à gorge déployée dans une attitude démonstrative rare pour sa personnalité d’ordinaire calme et réservée. Néanmoins, malgré sa petite taille, c’était bien la jeune Helga qui se distinguait. Les yeux de ce miracle de l’Hellheim brillaient d’admiration pour sa mère qui prenait la parole… aux côtés de son père !


-Prince Hans… Pardon, c’est désormais Roi Hans qu’il convient de vous nommer, Le Royaume d’Arendelle, et la cité d’Arnevik que j’ai l’honneur de représenter vous remercie grandement pour votre action ici depuis toutes ces longues années. A agir sous l’autorité du régent Agnarr, vous avez su faire renaître de ses cendres la glorieuse cité d’Arnevik, fief natal du roi Arnved le Juste, fondateur de notre dynastie et ainsi su réparer la coupable erreur de notre lignée d’avoir oublié la cité de notre fondateur au sein de notre grand Royaume. Grace à vous, Arnevik qui fut durant des siècles un véritable lieu de perdition aujourd’hui resplendit, par son commerce. La ville et ses habitants mesurent tout ce qu’ils vous doivent en tant que chef et pour cela nous vous serons éternellement reconnaissants. C’est avec une grande tristesse que nous vous voyons aujourd’hui obligé de quitter vos fonctions pour prendre la destinée du royaume qui vous a vu naître. Avec votre départ, Arendelle perd l’un de ses plus brillants dirigeants mais gagne un allié fidèle et avec lui, une amitié solide et durable avec votre glorieux royaume insulaire. Aussi, en l’honneur et remerciement de tous les services que vous avez su rendre ici, afin de saluer l’esprit de rédemption incomparable qui fut le vôtre et nous prouve à tous, qu’il nous faut croire en la capacité de l’ennemi d’hier de devenir par la suite votre meilleur ami, je suis honorée entant que reine de vous décerner le titre symbolique de Roi de la Cité d’Arnevik.
-Votre Majesté m’honore bien au-delà de ce que je puis mériter et, j’accepte avec fierté et humilité ce gage d’amitié. Répondit Hans avec la diplomatie et la solennité de rigueur.


Avec dignité, comme le protocole l’exigeait, le marin ploya le genou face à la reine qui, sans la moindre fausse note se chargea de coiffer Hans d’une couronne sobre, ornée de pierreries taillées donnant l’illusion d’une mer d’écume. D’un geste, Anna invita Hans à se relever alors que la foule applaudissait. La jeune reine croisa rapidement le regard de son ainée qui lui offrait un signe de tête sincère. Elsa avait été subjuguée de la qualité du discours de sa cadette. Court et simple, elle avait exigé de le rédiger elle-même plutôt que d’en laisser le soin aux diplomates ce qui conférait à ses paroles une force supplémentaire que le roi des Iles du Sud mesurait amplement.
La cérémonie terminée, une fête commença. Le roi symbolique de la ville démontra toute sa générosité en couvrant les habitants de l’ancienne cité de débauche de présents et complimentait les jeunes princes. La famille d’Anna aurait aimé retrouver la reine, mais celle-ci était happée par les sollicitations. Heureusement pour elle, elle ne remarqua pas le visage triste d’Helga, déçue de ne pouvoir profiter de sa mère et suivant docilement Kristoff, les bras encombrés du jeune Elysia. Heureusement pour la fillette, son père Hans finit par la remarquer. Bien que cette partie d’Helga, fille de l’Hellheim ai toujours considéré Kristoff comme son père, l’essence même de l’âme de la fillette se rattachait au marin et son cœur battit la chamade lorsque le roi des Iles du Sud lui proposa un petit tour à bord de son fier vaisseau royal.
La petite Helga avait des étoiles dans les yeux lorsque sa grand-mère Iduna la récupéra sur le quai pour les adieux déchirants du peuple d’Arnevik au roi des Iles du Sud. Les coups de canon furent tirés alors que le navire d’Hans levait l’ancre et hissa ses voiles dans le crépuscule. Peu à peu, au son des fanfares, le bateau prit la mère pour ne devenir qu’un point à l’horizon et finalement disparaître.
Un silence pesant s’installa que la reine se chargea de briser, de retour sur la scène.


-Avec le départ du roi Hans, je promets à la cité d’Arnevik qu’Arendelle ne commettra pas la même erreur. Une nouvelle ère de paix et de collaboration s’ouvre désormais pour notre royaume et nos voisins. Le pays Northuldra est administré par mon frère et son épouse. Notre bon Roi Hans, prend désormais la destinée des Iles du Sud. Afin de veiller à la sécurité des marins, je suis heureuse de vous annoncer que les princes Karl et Viktor ont reçu l’autorisation du roi Hans de s’embarquer comme officier au sein de la célèbre et redoutée armada des décuplés, frère du Roi Hans. Nos fiers et valeureux princes prendront la succession douloureuse des princes Damian et Kaleb, deux membres des frères décuplés qui ont ombré dans l’archipel des Coulés, rejoignant la dépouille de leurs parents…


Un nouveau silence s’installa alors qu’Anna se mordit la lèvre. Sa gêne ne fit qu’augmenter face au regard sévère d’Elsa alors qu’elle prenait conscience de ses propos. Elle venait clairement de dire à sa sœur que ses enfants s’embarquaient dans une aventure périlleuse qui pourrait leur coûter la vie.


-Bien entendu, au-delà de ce drame c’est surtout un honneur qui récompense le talent de ces jeunes gens qui sauront protéger toute personne naviguant sur les mers, car telle est la mission de l’armada des décuplés. A ce propos, je souhaite vous annoncer également d’autres attributions. Afin de pérenniser et que nos peuples puissent prospérer, notre ancienne souveraine, ma sœur Elsa a accepté de reprendre sa fonction de gardienne de la forêt Northuldra. Ses pouvoirs de l’Hiver resteront également une bénédiction que nous chérissons tant et a fait la réputation de notre Royaume.


Une salve d’applaudissement répondit à cette nomination alors que le nom de la reine des neiges était scandé. La cadette avait su in extrémis se rattraper d’une situation périlleuse. Enhardie par ce succès, Anna, se risqua à poursuivre.


-Enfin, pour permettre le développement de notre Royaume, le prince Viktor aura pour charge de veiller à la réhabilitation et la rénovation du bâti du royaume et sera aidé pour cela par la prometteuse apprentie de l’école d’architecture Théa.


Les réactions furent plus circonspectes et seuls les applaudissements polis se firent entendre à la place de la l’approbation populaire. Le jeune prince dévisagea également sa tante, surpris de cette annonce alors que le visage de Théa vira au rouge. Tous deux, gênés saluaient la foule sans comprendre. Anna voulut continuer ses annonces mais se retînt au dernier moment face au regard désapprobateur de sa mère. Iduna n’avait pas besoin de parler, la jeune rousse savait ce que sa mère pensait et savait qu’elle avait raison. Une fois encore, elle se laissait gagner par sa fougue. En hâte, elle s’empressa de clôturer dignement cette journée. Les dernières acclamations se firent entendre et la foule se dispersa.
Enfin la jeune esprit allait pouvoir profiter de sa famille. Elle câlina tendrement son petit prince héritier avant de le rendre aux bras forts de Kristoff et faire sauter contre sa poitrine la petite Helga. L’extase d’Anna dura quelques minutes avant qu’elle ne reprenne une attitude plus grave. Iduna la dévisageait gravement ainsi qu’Agnarr. Sans doute Anna allait-elle prendre une remontrance. Qu’importe si désormais elle était reine et cinquième esprit unique, qu’importe si elle avait permis l’accomplissement de la prophétie, elle restait leur jeune cadette un peu gauche et, l’un comme l’autre jamais ne se priveraient de la recadrer si nécessaire. Anna en était consciente et intérieurement les remerciait pour cela bien qu’elle se soit passée du mauvais quart d’heure qui l’attendait.


-Maman… Papa… Je… Oui je sais, j’ai… Cette annonce était un peu rapide mais le prince Viktor fait preuve d’initiatives et la petite Théa est…
-Il suffit Anna ! Ça n’était pas l’attitude d’une reine, il n’y a rien d’autre à dire ! Claironna Agnarr de sa voix martiale. Il avait beau avoir ployé le genou définitivement pour sa cadette, il n’en demeurait pas moins trop attaché à la fonction de monarque pour ne pas tolérer la moindre erreur.
-Je… N’aurai pas agi ainsi à ta place tout simplement… Mais cette petite a beaucoup de talent, je ne suis pas peu fière d’ailleurs de l’avoir recommandé à l’académie et soutenue au cours de cette année…
-Maman ! Coupa Elsa d’une voix sévère, semblant elle aussi se joindre au comité des reproches.
-Oh ?... Toi aussi cela te déçoit Elsa ?! Je suis désolée je pensais que comme tes autres fils ont des responsabilités…
-Mais je n’en ai que faire Anna que tu donnes à ces jeunes gens de quoi s’occuper ! Après tout, toi à leur âge tu étais ma plus proche conseillère royale ! Ce n’est pas ça que nous voulons !
-Vous ?... Vraiment ?!
-Tout de même c’était maladroit comme je te l’ai signalé mais peu importe ce qui est fait est fait mais non Anna ça n’est pas ça ! Trancha Agnarr.
-Ah ? Alors je ne vois pas… Souffla la rousse surprise.
-Non mais tu te moques de moi Anna ?! Où sont papy et mamie ?! Vociféra Elsa qui curieusement perdait son calme.
-Ah ?... C’est ça ?! Je pensais que…
-Anna, tu sais que j’ai été patiente avec toi quand tu étais enfant, mais ne me force pas à me mettre en colère contre toi devant tes enfants… Où sont mes parents ?! Grogna Iduna.
-Ils sont… Eh bien ??? Ils ont pris leur rôle… Là-bas !
-Là bas ?! Quoi ils sont à Ahtohallan ? Balbutia Agnarr sans comprendre.
-Non papa… Ils sont… Partis dans l’Hellheim, pour prendre en charge leur rôle…
-Attends quoi ? S’étrangla Iduna
-Oui… Après notre grand repas l’an dernier, il avait été décidé qu’ils devaient nous quitter au bout d’une année pour prendre le relais d’Emma et Pierre… Je leur avais promis de les accompagner jusqu’à la porte d’Ahtohallan.
-Et tu ne nous as rien dit ?! S’emporta Iduna soutenue par Elsa.
-C’est… C’est Mamie qui m’a demandé de tenir ma langue…
-Et depuis quand tu tiens ta langue ?! Reprirent ensemble la mère et l’ainée de la rousse.
-Mais… Je ne pouvais pas trahir la volonté de Mamie… S’excusa Anna.
-Elle marque un point-là non ? Proposa amusé Agnarr.
-N’en rajoute pas s’il te plaît Agnarr ! Non mais tu te rends compte que nous n’avons pas pu…
-Si nous le pouvons maman… Nous pouvons leur dire aurevoir. Les gardiens m’ont laissé mon miroir. Nous pouvons les voir dans l’Hellheim et avec un peu de concentration, directement leur parler par voyage astral… Il va falloir réviser tes leçons maman ! Taquina Anna
-Ne sois pas trop confiante en toi… Rappelle toi qui a écrit tous les livres de la bibliothèque secrète, car moi au moins, j’étais certes dissipée, mais je prenais des notes pendant mes leçons, remarque ton père devait être satisfait que tu nous coûtes si peu chère en plume et papier !
-Elsa compensait largement ! Bougonna Agnarr !
-Eh papa ! Je demandais exprès les plumes les moins onéreuses !
-Bref ! Ta vieille mère pourrait bien t’apprendre deux ou trois choses sur le chamanisme jeune fille !
-Oh pardon maman, je ne voulais pas te vexer !
-J’espère bien ! Maintenant Anna… Quand vas-tu enfin activer ton miroir pour…
-Oh oui ! Bien sûr maman ! S’excusa la jeune reine.


Penaude la furie rousse s’empressa de sortir à nouveau son miroir et se concentra sur l’Hellheim et ses prestigieux habitants. Au bout de quelques instants, après que la maitresse des esprits n’ait touché la paroi gelé, l’image se troubla. L’espace de quelques instants, tous purent voir Elysia et Anna avant que le cinquième esprit ne referme le miroir confuse.


-J’aurai… J’aurai dû… Annoncer je… Je suis désolée. Fit Anna
-Est-ce … Est-ce que… J’ai bien vu ? Bégaya Agnarr.
-Oui… En somme ils ne changent pas leurs habitudes c’est déjà ça ! Soupira Iduna impassible.
-Je trouve que tu prends étonnamment bien cette vision Iduna… Je n’ose imaginer mon état de gène si j’avais surpris mes parents dans pareille…
-En même temps, sans vouloir te vexer Agnarr, je pense qu’il aurait été plus surprenant que choquant de voir ainsi tes parents sachant le peu d’affection qu’ils se portaient… Et non, cela ne me fait rien. Tu sais quand tu passes toutes les nuits de ton enfance bercée par le bruit de leurs ébats… Plus aucun bruit ne me dérange, c’est bien pour cela que je ne t’ai jamais reproché tes ronflements… Soupira Iduna impassible.


Rapidement, Anna précisa sa demande au miroir et, Elysia et Anna apparurent dans une tenue plus appropriée. Toute la famille pouvait contempler leurs premiers pas pour leur retour dans l’Hellheim. La porte était à peine franchie, tous deux se sentaient bien et apaisé. Cette douce sensation qu’ils avaient déjà expérimenté durant leur dernier passage dans le lieu de repos. Ils se dévisagèrent surpris, Anna, la porte passée n’avait pas retrouvée la jeunesse de ses vingt ans mais conservait ses traits de sexagénaire.


-Ma Anna… Tu…
-Tu n’aimes pas mon côté femme mure ? M’aurais-tu menti sur terre Elysia Sappos ? Méfie-toi ! Le rôle de mère fouettarde parait-il m’irait comme un gant ! Après tout c’est une Picéaerd qui s’en est toujours chargé !
-Allons ! Allons ! Ma chère Anna ! Notre petite Picéaerd en qui tu croyais tant a su nous rassembler, ça n’est pas pour créer une nouvelle guerre Picéaerd et Sappos ! Intervînt Emma qui apparut avec Pierre pour accueillir les nouveaux arrivants.
-Guerre tout de suite les grands mots !... Je ne suis pas hostile à l’idée de côtoyer de près la mère fouettarde ! Plaida Elysia.
-Ah je reconnais bien là l’esprit des Sappos et, si je dois être parfaitement honnête, c’était mon vœu le plus cher pendant tous ces siècles ! Ajouta Pierre.
-Pierre s’il te plait un peu de sérieux !
-En effet, soyons sérieux ! Est-ce à toi Emma que je dois ces rides toujours sur mon visage ? Questionna Mamie Anna.
-Non ! Tu le dois à toi ! Depuis que nous avons pris notre rôle de gardien nous avons décidé de modifier quelques petites choses… Désormais les âmes qui prennent repos dans l’Hellheim pourront changer d’âge à leur guise ! Tu es entrée en ces lieux avec ton esprit de matriarche, il ne tient qu’à toi de revenir à un âge plus jeune ou non.
-Oh… Voilà une belle idée Emma ! Félicitations !
-En effet, belle idée ! Bien ma Anna, souhaites-tu rajeunir ?
-Voyons Elysia sois patient ! Je pensais que tu m’aimais ainsi et puis, ne faut-il pas être âgé pour jouer le rôle de père noël et mère fouettarde ?! Bon ! Il est où le fameux traineau ?! Demanda Anna excitée.
-Le traineau ?! Oh Anna… Voyons, tout ceci n’est que légende et folklore ! S’amusa Pierre alors que la matriarche fit une mine boudeuse.
-Et heureusement d’ailleurs, je me demande où nous aurions pu trouver des rennes avec tous tes ragouts ! Railla Emma.
-Très spirituel…
-Allons ne t’offusque pas ! Après tout tu es la plus sage de notre lignée ! Et, avant de vous présenter votre fonction, nous devons vous dire ce qui a été décidé pour vous ?
-Pour nous ? Questionnèrent Elysia et Anna.
-Oui ! Ça va vous plaire ! Voilà, nous avons décidé…
-… Que désormais, ceux qui auront le rôle de père noël et fouettard seront désormais…
-… Les rois et reine de l’Hellheim !! Termina Emma d’une voix de souris qui n’était pas sans rappeler celle d’Anna d’Arendelle.

Pierre et Emma dévisageaient leurs descendants heureux mais leur sourire disparut de leur visage. Elysia et Anna les regardaient incrédules visiblement peu emballés.


-Excusez-moi ? C’est une blague ?
-Quoi ?... Non ! C’est tout à fait sérieux ! Plaida Emma.
-Sans nous demander ?! S’offusqua Mamie.
-Nous… Nous pensions que vous seriez honorés de remplir ce rôle… Affirma Pierre.
-Vraiment ?! J’ai toujours refusé d’exercer le pouvoir ! Enragea Anna.
-A vrai dire… C’est aussi une des raisons qui nous a poussé à prendre cette décision !
-Emma a raison ! Anna, tu es une meneuse née. Les gens te respectent, ils t’admirent, ils suivent tes conseils et directives. La destinée de la famille Picéaerd a été entre tes mains. Sans toi, notre cinquième esprit ne le serait pas aujourd’hui et nous serions toujours en guerre… Qui mieux que vous deux pour remplir ce rôle ? Questionna Pierre.
-Et nous pensions que ta nature docile et ton sens du devoir te ferait plier en dernier recours. Avoua Emma coupable.
-Pensez à tout ce que vous pourrez faire pour ce lieu… Mais aussi pour l’Helveg et le Niflheim ! Officiellement, le gardien avait à l’origine confié au père noël de couvrir de présents l’Hellheim, et tourmenter le Niflheim…
-Oui… L’idée que l’endroit soit glacial est mon idée… L’époque où j’étais investie dans cette mission. Confia Emma.
-Mais avec le temps et l’éloignement… Nous avons délaissé nos missions et oublié que nous devions assurer le meilleurs pour les âmes bénies, mais aussi pour les damnés… Pour cela nous vous proposons à tous les deux de gérer ces royaumes… Tous les deux ! Ce que nous n’avons pas su faire !
-Imaginez le bien que vous pourrez faire au monde des morts ! Vous êtes tous les deux les deux personnes parfaites pour ce rôle !
-Nous pourrons agir comme bon nous semble, aussi bien ici qu’ailleurs ? Questionna Mamie
-Vous êtes les maîtres ici si vous acceptez ! Confia Pierre.


Elysia et Anna se dévisagèrent quelques instants puis, après un long soupir, Mamie Anna s’approcha de quelques pas puis, à contre cœur tendit sa main vers les gardiens…


-S’il le faut ! Pour le bien des morts nous le ferons !
-Je savais que tu dirais ça ! Tu es vraiment une Picéaerd !...
-Emma…
-Oui pardon… Et toi Elysia un Sappos à faire preuve de grand cœur et accepter cette tache ! S’excusa Emma avant d’étreindre les deux.


Aussitôt les gardiens s’approchèrent dignement d’Elysia et Mamie et leur accrochèrent un petit symbole des esprits au niveau du cœur. Immédiatement, le couple se sentit envahi d’une étrange magie, étourdis quelques instants par un pouvoir qu’ils sentaient si grands et l’un comme l’autre mesurait à cet instant à quel point ce pouvoir impliquait pour eux de grandes responsabilités.


-Bien… Félicitations vos Majesté !
-Ah non ! Je n’irai pas jusque-là ! Laissez-ça pour notre fille et nos petites-filles ! Protesta Mamie qui ne supportait pas l’idée d’être considérée comme une personnalité royale.
-A ta guise ! Longue vie au roi et la reine de ces lieux… Ou plutôt… Longue mort ! Confia Pierre.
-Je suis heureux d’être à vos côtés ma reine ! Confia Elysia avec une révérence pour Mamie…
-Oh je t’en prie, pitié pas ça…
-Pas ça Mon Roi…
-Non ! Elysia ne me dis pas que… Commença Anna avant de capituler dans un soupir face au regard aguicheur de son époux : Très bien… Tout le plaisir est pour moi… Votre Majesté Elysia !
-Bien… Ravie de voir que vous acceptez votre nouveau rang ! Et si vous veniez que l’on vous explique votre rôle important de Noël et de fouettard… Après tout vous nous avez rejoint pour ça ! Au fait, simple curiosité ? Qu’allez-vous faire en tant que nouveaux souverains ?
-Oh… J’ai bien une idée…
-Moi aussi… Souffla Elysia complice.
-Non… Je voulais dire à part cette idée que vous aviez de toute façon ! Taquina Emma.
-Oh ?... Eh bien j’ai quelques projets… Soupira Mamie pensive…


Aussitôt, alors qu’ils s’éloignaient, Anna referma le miroir alors que la famille était estomaquée de la nouvelle. Anna et Elysia, souverains des mondes des morts !

-Bon ! Bah au moins, on sait pourquoi on les a surpris ainsi lorsque j’ai utilisé le miroir la première fois… Fallait fêter la couronne ! Souffla la jeune reine toujours prompte à avoir une parole pour détendre l’atmosphère.

Chapitre 2 : Début de règne


« Où est le roi ?! » « Pourquoi la reine des neiges n’est pas là ? » « Ce sont les princes qui doivent monter sur le trône !! »


Anna était sidérée. Au sein de l’assemblée du conseil, les mots étaient restés bloqués dans sa gorge, tétanisée par la défiance de ces hommes de pouvoir qu’elle ne connaissait pas. Leur nom lui disait bien des choses, comme elle, ils étaient des héritiers, ils devaient leur siège au conseil grâce à leurs pères et leurs pères avant eux qui se trouvaient serviteurs zélés de la monarchie. Los de son accession au trône, Anna se souvenait de l’engouement et de la bienveillance du conseil envers sa jeunesse et son inexpérience et seul le vieux général Olson pouvait se montrer critique mais toujours juste et avec une profonde dévotion pour la personne du monarque. Pourtant désormais tout était différent, Anna était auréolée de sa légitimité de reine qu’elle était déjà, elle était le cinquième esprit, ses actes héroïques avaient été reconnus par tous, pourtant les conseillers n’avaient pas attendus pour tancer la reine. Depuis des années, ces jeunes loups qui avaient remplacés leurs pères à la disparition de la reine avaient su faire leur place pendant la longue régence. A force de flatteries, ils s’étaient vus offrir les faveurs du roi Agnarr. Peu à peu, ils avaient façonné les jeunes princes héritiers dont l’un d’eux devait monter sur le trône. Sans doute pensaient-ils pouvoir manipuler ces jeunes gens à leur convenance.
Aussi, voir cette reine revenue d’entre les morts reprendre une couronne qui avait quitté sa tête depuis des années dérangeaient et tous lui faisaient payer. Anna sentait qu’elle n’avait pas le charisme ou l’assurance en pareille situation que son père ou sa mère. Elle aurait tant souhaité les avoir à ses côtés pour l’épauler ! Ou même sa sœur Elsa ! La reine des neiges possédait un charisme et une autorité naturelle, d’ailleurs les conseillers la réclamaient ! Non ! Finalement, Elsa à ses côtés n’aurait probablement pas été une bonne idée, cela n’aurait fait qu’alimenter les quolibets, que fragiliser davantage encore la position précaire de la furie rousse.
Heureusement pour elle, son ainée était partie quelques jours en pays Northuldra. Elle veillait à la bonne installation de leur jeune frère auprès de la communauté et comptait finir son périple avec une halte à Arnevik et aider les commerçants à charger d’énormes quantités de glace destinée à être vendues vers les Iles du Sud, comme le stipulait l’excellent partenariat commercial que les deux sœurs avaient signé auprès du roi Hans. Hélas pour Anna, cette première victoire économique n’avait trouvé aucun crédit auprès des requins qui arpentaient la pièce du conseil. Des requins assoiffés de sang et la jeune rousse faisait office de proie idéal pour leurs appétits voraces.
La fuite avait été sa seule réponse alors qu’elle retenait ses larmes face aux quolibets des conseillers. La reine eût un dernier regard pour ces hommes au rire gras qui se gaussaient tant de la fuite de la jeune femme et repérait, le plus virulent de tous : Lord Halricsen.
En larmes dans les couloirs, Anna ne pouvait s’arracher l’image de cet homme et son nom lui revenait sans cesse en mémoire. Lors de sa première accession au trône, elle se souvenait l’avoir croisé, il n’était qu’adolescent, découvrait le conseil des pairs du royaume, reconnaissant que la souveraine ait autorisé ce garçon à venir découvrir les arcanes du pouvoir chaperonné par son père qui depuis avait rendu son dernier souffle et confié sa charge à son descendant. Le jeune homme avait laissé place désormais à un homme corpulent d’âge mur. A son costume, il arborait fièrement des distinctions militaires. La souveraine avait eu l’œil pour savoir qu’elles n’étaient pas les siennes. Non ces médailles étaient anciennes, bien antérieures à la naissance de la furie rousse. Néanmoins le symbole était là. Cet homme venait au conseil comme l’on va au champ de bataille et s’était décidé à ne pas faire de quartier et ne laisser aucun répit à la reine qu’il comptait déstabiliser. Anna n’arrivait pas à s’expliquer cette hostilité. Faible, elle se laissa glisser contre le mur d’un corridor étroit et discret du château et se prit la tête entre les bras… Elle n’était reine que depuis un mois. Finalement autant de temps que lors de son premier passage sur le trône mais elle sentait que tout lui échappait. Cette fois, elle n’avait pas pu bénéficier du travail en amont de sa sœur pour lui mettre le pied à l’étrier, cette fois, personne ne lui avait laissé le moindre répit. A croire que ses exploits n’avaient fait que rendre les gens, plus impatients et exigeants envers elle que pour d’autres.


-Anna ?!
-Oh papa ! Renifla la jeune femme.
-Allons que fais-tu ici, prostrée dans ce couloir ? Imagine si quelqu’un d’autre que moi était arrivé ?! Ceci n’est pas une attitude de reine !


Les yeux sarcelles de sa plus jeune fille plongèrent dans le regard acier de l’ancien roi qui se perdit dans la mer de larmes d’Anna. La carapace militaire de l’ancien monarque ne résista pas longtemps et le cœur tendre du père vieillissant reprit le dessus. Avec douceur, il s’agenouilla à sa hauteur et la prit doucement contre ses bras tel un petit animal blessé.


-Explique-moi… Lui souffla-t-il à l’oreille.


Patiemment, Agnarr se trouva être un auditeur zélé face à sa fille qui vidait son sac. Anna fut surprise de se confier à ce point à ce père qu’elle avait si peu côtoyé, d’ordinaire cela aurait été à Mamie Anna qu’elle aurait confié ses tourments, mais la matriarche Picéaerd était bien loin désormais. Iduna aurait été également une confidente de choix mais là encore, la reine mère demeurait introuvable. Anna en était fortement contrariée. Cella qui était connu sous le surnom d’ange de l’air était rarement entre les murs du château d’Arendelle et préférait volontiers les flâneries vers les écoles de la ville et tout particulièrement celles des apprentis architectes, sans doute heureuse de se rappeler sa jeunesse. Quoi qu’il en fût, Agnarr devenait la seule oreille attentive pour la cadette d’Arendelle. Après qu’elle eût terminé, l’Arendellien l’aida à se relever puis la dévisagea longuement avant de retrousser sa moustache que les années avaient fait devenir blanche…


-Halricsen dis-tu…
-Oui…
-Une bonne famille ! Je me souviens que du temps de mon père c’étaient par tradition des officiers de l’armée. Ton grand père aimait à connaître personnellement tous les officiers tu sais…
-Oui je le sais père ! Je connais l’histoire d’Olson !
-Pour Olson… c’était différent ! Il était bien le seul d’ailleurs. J’ai su pour son cas lors de la régence de Petterssen avant que je ne monte sur le trône et qu’importe cette relation, il était l’un des meilleurs officiers de l’armée…
-Et un franc parlé également. Maugréa la reine.
-En effet, je dois t’avouer que c’est ce que j’appréciais chez lui pour ma part, ainsi que sa dévotion à la couronne. Hélas, il n’est plus parmi nous depuis bien des années, tu ne le sais que trop n’est-ce pas ? Il aurait été un bon appui pour toi… Mais peu importe, Halricsen disais-je… Le roi Runaerd avait écrit sur l’officier qu’il était ambitieux, obéissant aux ordres mais et là je le cite « point un homme à qui je souhaiterai confier ma vie mais de ceux à qui je puis déléguer des tâches subalternes ».
-Et en quoi cela peut m’aider ?
-J’y viens… Après la mort de ton grand-père, c’était à moi de monter sur le trône et comme tu le sais, j’étais alors trop jeune à l’époque. Quatorze ans à peine et, je puis te le confier, je n’avais pas ton courage loin de là ! Au mieux, ta curiosité ! C’est la qualité que j’aime le plus chez toi ma petite Anna ! Je me revois en toi quand tu te montres fouineuse !


La souveraine s’autorisa un demi sourire alors qu’Agnarr lui caressait le visage. Au diable le protocole. Personne ne pouvait les voir dans ce couloir exigu. Il n’y avait point de reine, point d’ancien roi, seulement un vieux père et sa fille qui avait encore besoin des paroles et du soutien paternel pour avancer dans la vie. Cette légèreté, cette proximité qu’elle n’osait imaginer chez cet homme qu’elle admirait mais qui, par sa fonction se devait de garder une distance l’animait d’un grand courage mais aussi d’une facétie retrouvée.


-Vraiment ? Je pensais avoir hérité ceci de maman !
-C’est le cas ! Ça serait mentir que de dire que ta mère n’est pas curieuse en effet. Heureusement, elle était à mes côtés, sans son courage, sa détermination, sa gentillesse, je n’aurais su affronter les responsabilités sur mes épaules ! C’est important d’avoir à ses côtés une personne en qui tu puisses avoir pleinement confiance ! Et je crois que tu as trouvé la personne idéale pour ce rôle n’est-ce pas ?
-Elsa ?
-Non ! … Enfin, ta sœur peut l’être en effet, mais je pensais plus à Monsieur le duc de la plaine des trolls ! C’est le secret d’un mariage ! Il sera toujours là pour toi. Tu sais, l’idée d’un mariage scellé par la flamme d’une coupole, ça n’est pas ma culture. Arendelle ne pratique pas ce genre de rite cependant, et surtout que depuis Ahtohallan ta grand-mère ne m’en veuille pas de dire cela mais… Je trouve cette métaphore particulièrement vraie. Les deux personnes associées permettent au feu d’exister. Ce feu est une lumière, ce feu nous réchauffe, sans lui nous ne pouvons vivre et il existe par l’association des deux. Ton feu à toi, c’est Kristoff ! Comme le miens fut ta mère, et ce, avant même notre mariage ! Grâce à elle, le fait de la voir si intrépide, braver la sécurité des gardes pour venir me retrouver dans les jardins… Elle a été ma flamme pour me convaincre moi aussi de braver les interdits de la régence, de trouver ce que les dignitaires ne voulaient pas : les cahiers de mon père ! Ton grand-père avait bien des défauts, on peut lui reprocher beaucoup de choses durant son règne, néanmoins lui, avait été préparé par son père avant lui jusqu’à l’âge adulte ! La transition s’est faite, il était prêt, il avait appris. Il n’a pas eu le temps de me le transmettre mais avait eu la sagesse de consigner bon nombre d’informations. J’ai ainsi compris l’importance du conseil. Sans eux, tu ne peux gouverner, mais la pire des erreurs serait de leur laisser penser qu’ils ont le pouvoir ! Lors de la régence, bon nombre d’entre eux me dénigraient, bon nombre ne souhaitaient pas m’informer, ils voulaient que je sois un roi faible, heureusement, j’ai appris à les dompter !
-J’aimerai l’apprendre également…
-Il n’y a qu’un seul secret… Savoir qui est le chef !... Alors Anna ? Qui est le chef ?
-Euh… Songea la jeune femme en se remémorant les visages.
-Tu as perdu ! Coupa l’ancien monarque sans laisser le temps de la réflexion.
-Quoi ?
-Tu cherches parmi les membres du conseil ! Tu as perdu ! Il n’y a qu’un seul chef ! Incontesté ! Incontestable ! Et ce chef, je l’ai devant moi… La personne qui sur sa tête, porte la couronne d’Arendelle !
-Oui mais…
-Pas de mais Anna ! La question ne mérite même pas d’être posée ! Je suis désolé, jamais je ne t’ai préparé à porter le fardeau du royaume, après tout tu n’y étais pas destiné mais cela ne m’absout pas pour autant de cette erreur de jugement ! Même si tu n’avais pas été appelé à monter sur le trône, j’aurais dû te préparer, car si le monarque est le chef, les membres de sa famille doivent être présents à ses côtés pour l’épauler, et eux aussi avoir cette âme de dirigeant ! Si je n’ai qu’une leçon à te donner ma fille, c’est bien celle-là ! C’est toi qui diriges, c’est toi et toi seule ! Déléguer est une bonne chose, mais pas les décisions, pas les orientations. Dans cette pièce, ces hommes bien habillés, au langage bien policé et compliqué ne sont là que pour appliquer tes directives. Ils peuvent conseiller, ils peuvent t’avertir mais pas te contraindre ! S’il y a désaccord entre vous… C’est toujours toi qui gagnes ! Jamais eux ! A aucun moment tu ne dois leur montrer que la couronne est faible ! Tu sais ce que je répétais sans cesse à ta sœur n’est-ce pas ?
-De cacher ses pouvoirs…
-Certes, et ça n’était je le sais désormais, pas le meilleur des conseils, non je lui disais également : Pas d’état d’âme, pas de tourment ! C’est le rôle du monarque ! Personne ne doit voir ! Personne ne doit savoir si tu es faible ou si tu doutes ! Tes choix tu ne dois pas les expliquer ! Tes doutes, tes plaintes, jamais les montrer ! Ça n’est pas le pouvoir qu’il faut cacher… mais la femme que tu es, car la seule chose qu’ils doivent voir… c’est la couronne ! Et pour cela tu as un avantage formidable !
-Lequel ?
-Mais voyons Anna ! Tu es le Cinquième esprit ! Le Royaume t’a vu maîtriser les éléments pour le protéger ! Le Royaume t’a vu apporter la lumière ! Le Royaume t’a vu une fois encore le préserver de sa perte ! Qui pourrait être assez fou pour remettre en cause ta capacité et ta légitimité à prendre en main le destin d’Arendelle ? Toi qui as veillé sur nous ! Toi qui nous as guidé et protégé ! Après cela tu oses me dire qu’une douzaine d’hommes au beau langage te déstabilise ?
-Eh bien… oui… Avoua penaude la furie rousse.


Elle baissa les yeux et vouta légèrement les épaules. Aussitôt elle regretta ce geste, elle se montrait faible. Anna se doutait que cette attitude déplaisait à Agnarr ! C’était tout sauf royal. Dans sa tête elle anticipait déjà la remontrance de l’ancien monarque, tout ceci n’était pas une attitude royale ! La couronne après tout ne baisse jamais les yeux ! Il ne pouvait y avoir de doute sur la pensée de l’ancien roi. Pourtant, à sa grande surprise, le silence perdura. D’un geste tendre, du bout des doigts, Agnarr releva le menton de sa cadette et l’étreignit tendrement avant de lui offrir un sourire complice.


-Je vais t’avouer un secret… Qu’ils t’impressionnent c’est normal ! Qu’ils te fassent te sentir, comme un imposteur, c’est normal ! Leur ambition, inavouable devant toi, c’est d’avoir le pouvoir et que toi, tu ne sois qu’une marionnette… Une jolie marionnette que l’on expose au balcon pour faire de jolis sourires à la foule et surtout, prononcer quelques discours savamment écrits, par eux, et pour eux ! Je t’ai dit ce que tu devais faire… Mais je n’ai jamais dit que c’était facile ! Je n’ai jamais dit que tu ne pourrais pas te sentir mal… C’est bien pour cela que tu dois t’entourer de ta famille !
-Je dois y retourner ?
-S’il t’ont vu faible… Je crois que c’est la seule chose à faire ! Il ne faut surtout pas qu’ils pensent que tu n’es pas à la hauteur ! N’oublie jamais ! Seule la couronne dirige !
-Comment puis-je m’en sortir ? Demanda la jeune femme désarmée.
-Grace à quelques secrets ! Tiens ! Prends ceci ! Fit Agnarr en lui confiant de sa poche, de vieux carnets.
-Qu’est-ce ?...
-Les notes de ton grand-père sur ses officiers et conseillers ! Ils m’ont été très utile pendant la régence quand je me suis préparé à monter sur le trône, ils pensaient m’avoir à leur main… Ils se sont bien vite trompés ! J’ai par la suite continué le travail de mon père et, quand il a fallu reprendre le trône après vous deux, et assurer la régence… J’ai continué ! Tu trouveras ce qui t’intéresse ! Notamment sur Halricsen ! Un coriace celui-là !
-C’est-à-dire ? Demanda Anna alors que son père se plongeait dans ses notes pour els lui indiquer.
-Je t’ai dit ce que mon père pensait de cette famille en tant que militaire. Mais ils faisaient leur travail alors il aurait été idiot de les sanctionner ou les placardiser, cela n’aurait fait que les énerver ! Du coup, à la mort de celui-ci, en même lorsque la brume est tombée sur la forêt enchantée, j’ai fini par persuader Petterssen de faire venir son fils à la vie civile, au sein du conseil ! De ce jour, Olson m’a eu à la bonne ! En revanche c’est une famille qui a du ressenti ! Surtout… Depuis votre avènement à ta sœur et toi !
-Comment cela ?
-Les origines Northuldra de ta mère ont été révélées… Cette famille déteste les Northuldra…
-Mais le temps a passé ! Cela fait plus de vingt ans désormais que la brume est levée !
-Certes… Mais comme tu le sais… Olson a entretenu une relation avec le frère de ta grand-mère !... Pieter Picéaerd ! Il était le protégé d’Olson… Et de mon père et ça… Halricsen ne le supportait pas ! Cette famille a gardé grande rancune de celui qui était secrètement appelé « l’homme femelle Northuldra ». J’ai entendu parfois ce nom parmi les soldats quand j’étais jeune… Jamais je n’aurai pu imaginer que l’on parlait de lui. J’aimais beaucoup cet homme ! Après tout c’est lui qui m’a appris à manier l’épée ! Bref, c’est ce conseiller qu’il ta faudra éviter ! Mais au moins Anna… Tu sais de qui tu dois te méfier ! C’est un avantage ! Prends le temps d’étudier ces notes ! Sans vouloir me vanter, ils ont été tenus avec beaucoup de rigueur et, après toutes ces années dans les arcanes du pouvoir, je pense que j’ai acquis, une certaine expertise dans le domaine !


Le père sourit à sa fille et l’embrassa tendrement avant tout à coup de changer de visage. Droit, il se recula admirablement de deux pas et effectua devant sa fille une révérence impeccable. Le père ne disparaissait point, mais à ses yeux, comme ce fut le cas toute sa vie, la couronne se devait de tout éclipser. Anna se mordilla la lèvre mal à l’aise.


-Papa… Est-ce… Est-ce que tu… Tu voudrais venir avec moi ?... Pour… Justement, comme ancien roi… Tu connais les rouages et…
-Anna !


La cadette sursauta. Son père s’était montré si doux et patient, tout à coup sa voix avait été glaciale et tranchante, une voix qu’Anna n’avait plus entendu depuis ses jeunes années, la seule fois où le souverain avait prit sur le fait l’intrépide, en train de chaparder quelques biscuits dans la cuisine.


-Ai-je ?... Dit quelque chose de mal ?
-En effet ! Comment veux-tu assumer ton autorité s’il faut que je sois là pour la cautionner !? Tu dois montrer que tu as le pouvoir seule ! Alors après tout tu es ma reine ! Si tu me l’ordonnes, eh bien je viendrais à tes côtés, mais nous savons alors tous les deux ce qu’il se passera. Aujourd’hui, je m’efforcerai à montrer mon allégeance, mais tu feras encore appel à moi pour les affronter… Ils n’auront toujours pas confiance en toi en revanche moi… Moi je reprendrai chaque jour un peu plus le pouvoir ! Comme ce fut le cas lorsqu’Hans était régent, Ma chère belle fille Emma comme nous le savons tous les deux ne m’apprécie guère pour mon appétence du pouvoir et, personne ne peut lui donner tort sur ce point ! Anna ne commet pas cette erreur que de m’associer ! Pas plus que ta sœur, nous savons qu’elle aussi peu à peu laissera sa faiblesse pour le pouvoir la gagner ! A vrai dire, c’est dans la nature profonde de chaque être humain ! Eux dans cette salle sont avides de pouvoir, c’est bien pour cela qu’ils veulent te rabaisser ! En le for intérieur ils doivent vénérer tes exploits, mais leur ambition dépasse toute considération. Il serait mesquin de le reprocher à qui que ce soit, c’est le lot de tout le monde, mais une seule personne peut assumer légitimement ce trait… le porteur de la couronne ! C’est le seul aspect humain que l’on peut avoir lorsque l’on est dans ta position ! Alors Anna je le répète, n’associe jamais personne à ta couronne !
-Si papa ! Il y a bien quelqu’un…
-Ah oui ?... Surprends-moi !
-Mamie ! Mamie Anna disait toujours que jamais elle ne souhaitait le pouvoir ! Elle aurait pu le prendre mais elle ne l’a jamais fait…
-Hélas, je crains que ta grand-mère ici-bas ne puisse te venir en aide comme tu le souhaiterais… Mais je sais que tu es capable d’avoir un lien avec elle qui est bien au-delà de ma compréhension, même si ta mère ne cesse de m’expliquer le principe chamanique qui vous lit… Caucase n’est-ce pas, quand on sait qu’elle détestait tant les leçons de ta grand-mère !
-Elle détestait parce qu’elle savait déjà tout du premier coup ! Ca me faisait pareil avec le précepteur ! Taquina Anna.
-Tu m’en diras tant… Ma foi, je souhaite que tu aies raison. Mais je n’ai qu’une petite crainte à ce sujet…
-Ah oui ?
-Certes, ta grand-mère est un modèle sur ce principe mais, ne s’est-elle pas vu offrir une couronne justement ?
-Si ! C’est parce qu’elle ne veut pas le pouvoir que les gardiens lui ont offert !
-Et par devoir elle l’a accepté… Pour quelqu’un qui refuse tant les titres, elle a pourtant accepté de le prendre… Finalement, comme tout humain, le pouvoir aura fini par la tenter. Alors, peut-être est-elle l’être exceptionnel, je le souhaite, tout au moins je souhaite qu’elle soit une grande dirigeante, et pour ce point je n’ai pas de doute, tout comme pour toi ! Néanmoins affirmer que jamais elle n’appréciera le gout du pouvoir et ne se montrera point ambitieuse…
-Non papa ! Mamie vaut bien mieux que cela ! Répondit Anna.
-De la fougue ! De la détermination ! Voilà ce qu’il te faut face au conseil ma petite ! Si avoir osé critiquer ta grand-mère aura permis à te libérer de tes tourments, alors je suis sur qu’elle me pardonnera cette imprudence de ma part… Néanmoins, et c’est l’homme de pouvoir qui te parle, je maintiens ce que je dis, d’ailleurs si par hasard ta grand-mère ne révélait effectivement n’avoir aucune ambition vis-à-vis du pouvoir, surtout maintenant qu’elle l’a alors je suis au regret de te dire qu’elle sera une mauvaise souveraine ! Il ne faut pas voir non plus cette ambition comme un défaut ! Elle est nécessaire ! Après tout, lors de ton premier mais court règne, n’as-tu pas apprécié cette position ?
-Si… Confessa la jeune rousse.
-Si tu en as conscience, avec ces carnets en main, et tout ce que tu as déjà accompli, alors affronter ce conseil devrait être aussi simple pour toi que d’aller chaparder des chocolats dans la cuisine ! Sourit Agnarr.



La souveraine observa son père prendre congé et resta interdite quelques instants. Le poids qui lui comprimait la poitrine avait disparu, le père et l’ancien roi avaient parlé soudainement d’une même voix. Anna venait de découvrir une nouvelle facette d’Agnarr. Cet homme qu’elle admirait et aimait avait finalement trouver le moyen d’associer ses deux fonctions. Déterminée, elle observa la porte du conseil, prête à en découdre, les précieux carnets à la main. Elle s’apprêtait à y retourner lorsqu’une pensée la retînt… Machinalement, elle porta sa main à sa poitrine et tira sur la fine chaîne autour de son cou pour récupérer dans le creux de sa main le miroir d’Ahtohallan. Quelques instants, elle scruta l’objet.


-Merci papa pour tes conseils mais je suis désolée de te dire que tu te trompes ! Mamie n’a aucun intérêt pour le pouvoir ! Et je vais le vérifier dès à présent ! Lança Anna pour elle-même.


Décidée, elle ouvrit le collier, déterminée à épier les premiers pas de sa grand-mère en tant que souveraine. Sans doute auprès de la sage matriarche, elle pourrait trouver l’inspiration pour, comme le disait Agnarr : Avoir le conseil à sa main. L’image se troubla quelques instants et l’Hellheim se matérialisa.
L’aurore semblait poindre sur le monde des morts. Elysia s’était levé et observait les environs. Enfin il l’a vit. L’élue de son cœur, redevenue jeune se trouvait assise sur un petit banc de pierre et contemplait la forêt majestueuse.


-Eh bien ma Anna d’amour ? Pourquoi es-tu si matinale tout à coup ? Moi qui pensais que nous…
-Oh j’y pense aussi ne t’en fais pas. Mais il me fallait songer à ce que nous allions faire maintenant que nos ancêtres nous ont confié la tâche de souverains.
-Finalement tu t’y fais à ce titre.
-Non, pas particulièrement, mais puisqu’il en est ainsi… Autant nous mettre des à présent au travail ! Prépare-toi ! Nous avons un grand projet à réaliser !
-Ah oui ?
-Oui ! Nous allons terminer ce qui a été à peine initié lors de ce repas après la victoire ! Nous allons sauver les âmes du Niflheim, et leur permettre à tous de reposer ici !
-C’est… Euh… ça se discute mais Anna… A qui penses-tu comme âme en particulier. Yelena peut-être ? Tu sais bien qu’elle est partie là-bas pour Amarok ! Ta mère ?
-Tous !
-Tous ?!... C’est-à-dire ?
-Tout le monde Elysia ! Sans exception! Yuma, Amarok, Beata, Yelena… Tous ont droit à leur salut ! Si Runaerd et Pieter l’ont eu, tous peuvent l’avoir !
-Eh la !! Anna !!! Doucement ! Doucement ! Nous devrions … Nous devrions y réfléchir et…
-Mais c’est déjà tout réfléchi ! Emma et Pierre nous ont donné carte blanche ! Eh bien c’est ce que nous allons faire ! Si nous avons le pouvoir, autant l’utiliser pour de grandes choses !
-Euh… Anna ! Une seconde ! Tu… Enfin nous devrions peut-être en discuter tu ne penses pas ?
-Nous venons de le faire ! Mettons-nous au travail !
-Hum… Si tu le dis… Très bien je te suis. Conclut Elysia résigné sans trop savoir ce qui l’attendait.