Neiges Froides (Jelsa+Big Four)

Neiges froides.


Prologue.


Il fait froid en cette nuit d'hiver. Le royaume d'Arrendel est recouvert d'un tapis blanc, et des cheminées sort une fumée épaisse odorante. Certaines fenêtres reflètent quelques ombres à la lumière d'une bougie. Mais c'est au château que notre histoire se porte, où notre histoire à débuté...

Elsa et Anna écoutaient une histoire que leur contait leur mère, la Reine Idun. Anna, petite rousse excitée par la vie, était assise dans les bras de sa sœur, un immense sourire aux lèvres et des yeux bleus brillant de fantaisie. Elsa, quant à elle, restait réservée mais ne pouvait s'empêcher d'aborder un sourire d'espoir. Sa chevelure blonde restait attachée en tresse derrière elle. Elle écoutait avec grande attention le conte et serrait fort sa sœur.
-Et c'est à partir de ce seul petit garçon que Jack Frost reprit goût à sa vie et assuma d'être un être merveilleux doté d'un pouvoir glacial.... racontait la Reine.

Elle referma un livre bleu où seule une inscription était brodée avec soin : Jack Frost. Elle regarda ses deux filles, si jeunes et si épanouies. Un sourire doux et sage apparut sur son visage. Trop innocentes pour être confiées à la dureté de la vie. Son sourire disparut et un regard inquiet pris place dans ses yeux.
-Maman ? Demanda Anna, faisant tomber sa tête sur le côté. Tout va bien ?
Idun se ressaisit et reprit son sourire. Elle posa le livre près d'elle et se leva. La Reine prit dans ses bras ses deux enfants et les serra fort.
-Je vous aime, dit-elle.
-Nous aussi, dit Anna de sa voix fluette.
La Reine se dégagea et remit sa couronne en place.
-Anna, il se fait tard, tu dois aller te coucher. Albert ! Appela leur mère.
-Oui, Ma Dame ? Dit un homme âgé aux cheveux noirs, courbé en une révérence.
-Amenez donc ma fille à sa chambre, s'il vous plaît, dit d'une voix douce la Reine.
-Bien sûr, Ma Dame. Anna, si vous voulez bien me suivre....
La benjamine suivit d'un pas sautillant le majordome du château et fit d'un geste de la main un au revoir à sa mère. Elle fit un clin d’œil et un sourire entendu à sa sœur, avant de disparaître dans l'ombre. Elsa se tourna vers sa mère qui continuait de la regarder.
-Maman, tu crois que je pourrais voir un jour Jack Frost ? Demanda doucement Elsa, se tortillant les mains.
Elle avait hésité avant de poser cette question à sa mère. Il était bien connu au royaume que la Reine Idun ne croyait pas à la magie. Quelle a été sa réaction lorsqu'elle apprit que sa fille aînée possédait un pouvoir fantastique et dangereux ! Le pouvoir de contrôler la neige, la glace, le froid. Elle a pourtant très vite accepté le pouvoir de naissance de sa fille et tout mit en œuvre pour qu'elle soit à l'aise et aimée.
Mais la réaction du Roi fut bien plus dure. Il eut très peur de ce que cela pouvait engendrer et chercha maintes et maintes réponses à ses questions. Aucunes ne fut offerte et le Roi dut se résigner. Il porta alors son intention sur sa fille à la chevelure blond satin et apprit à l'aimer de tout son cœur.
Idun regarda sa fille, un air peiné dans son regard.
- Ma chérie, si tu y crois réellement, je pense que tu pourrais le voir. Le mieux serait de concentrer tes recherches l'hiver, dit-elle en faisant un clin d'œil. Tu possèdes bien un pouvoir des plus incroyables... Pourquoi Jack Frost n'existerait pas ?

Chapitre 1

      Dans le château, tout était tranquille et calme. Le personnel dormait encore et l'aube se levait tout doucement. Mais dans une chambre face au lever du soleil, une petite fille aux couettes rousses, regardait par la fenêtre. Ce qu'elle y voyait la fascinait. Des flocons de neige de toutes tailles tombaient avec légèreté sur le sol déjà blanc. Ses yeux bleus étaient remplis de fantaisie et d'émerveillement à l'idée de ce que cela signifiait. Sans attendre une seconde de plus, elle partit en courant à l'autre bout de la pièce, où sa sœur plus âgée dormait encore.

- Elsa ! dit-t-elle de sa vois fluette. La neige est là !

Mais sa sœur ne répondit pas, elle était bien trop endormie. Impatiente, Anna sauta sur le lit d'Elsa, sans autre formalité.

- Elsa ! Se plaignit-elle en la secouant. Réveille-toi !

- Anna, grogna sa sœur. Il est trop tôt pour jouer...

- S'il te plait...supplia Anna.

- Je t'ai dit non, dit Elsa en se rendormant.

      Anna fit la moue. Une idée lui vint en tête mais c'était tout de même risqué. Elle ne pouvait pas lancer son oreiller sur la tête de sa sœur ! Mais l'envie de jouer était bien trop forte, et la culpabilité n'était pas de taille. Elle partit en vitesse à son lit et attrapa l'oreiller le plus gros. À pas de loup, elle se dirigea vers le lit voisin. Toujours aussi discrète, elle leva son oreiller et l'assena sur la tête blonde de sa sœur.

      Elsa poussa un cri d'indignation. Anna était par terre, riant aux éclats. L'aînée ne pouvait pas la sermonner et décida donc de lui rendre la pareille. S'ensuivit alors une grande bataille d'oreillers. Elles s'amusaient tellement que des plumes sortaient des coussins. Mais le regard d'Elsa fut attiré par la fenêtre. Elle se dirigea vers la lumière et découvrit le paysage blanc et immaculé de neige.

- Il neige ! Cria-t-elle dans la chambre. Anna, vite, habille-toi chaudement !

      Anna partit en criant de joie au dressing. Elle en sortit écharpes, manteaux, bonnets et moufles de toutes les couleurs et les jeta au milieu de la chambre. Les deux sœurs choisirent leurs habits en fonction de leurs goûts.

      Anna, qui adorait le vert, se précipita sur le grand manteau vert d'eau. Elsa, elle, choisit sans vraiment s'en rendre compte, un manteau bleu maya. Fin prêtes, elles sortirent de leur chambre et coururent dans les couloirs, quitte à tomber. Heureusement, tout les monde dormait encore à cette heure, et c'est sans encombres qu'elles sortirent du château.

      Dehors, le froid était déjà là. La neige recouvrait toits du château et sommets des arbres. Dans quelques jours, les saules pleureurs qui dormaient sagement au fond du grand jardin, seraient transformés en une forêt de larmes gelées.

- Wahou, souffla Anna. C'est trop beau. Si seulement j'avais le pouvoir de créer toutes ces choses, dit-elle les yeux remplis d'étoiles.

      Cette remarque interpela Elsa. Le pouvoir de créer ces choses... Et si c'était le bon moment ? Se dit l'aînée. Elsa lui demanda de tendre la main, ce qu'elle fit. La main de l'aînée était fermée. Lorsqu'elle lui donna ce qu'elle contenait, anna n'en revenait pas. Un flocon de neige. Mais pas n'importe lequel ! Il était dur comme la glace et bleu comme le ciel. Il était aussi magnifique que la forêt des larmes gelées.

- Mais tu l'as trouvé où ? Dit Anna, intriguée.

- C'est moi qui l'ai fabriqué, chuchota la jeune fille blonde.

- Ah bon ? Comment ? Moi aussi je veux en faire un ! Dit Anna en sautillant sur place.

      Elsa sourit et tendit la main devant elle, paume vers le ciel. Soudain, une clarté bleue jaillit de sa main et une multitude de minuscules flocons s'envolèrent avec grâce. Et brusquement, dans la main d'Elsa, apparut un flocon identique à celui que tenait Anna.

- Je suis née avec ça, tu vois, dit Elsa. J'ai des pouvoirs de glace.

La réaction d'Anna la déstabilisa. Elle sourit de toutes ses dents et serra fort sa sœur contre elle.

- Comme Jack Frost ? Demanda-t-elle, sa voix étouffée par le manteau de la jeune fille blonde.

Bien loin du territoire d’Arrendel, existait une terre où le froid régnait toute l’année. Sur une petite ile, un village s’était posé depuis peu. Les maisons en bois et en pierres étaient neuves, installées près de l’eau. De grands gardiens de pierres, sculptés avec respect, trônaient devant le village, fiers et forts. Ils étaient connus pour repousser toutes bêtes, féroces, malignes, ou dévastatrices. Les villageois, rassurés par ces deux gardiens, ne restaient pas moins sur leurs gardes. Ils avaient beau être imposants, forts et habiles de leurs mains pour manier les armes, une espèce animale s’en prenait à eux.
Ces villageois s’appelaient les Vikings. Réputés pour chasser quiconque osait se mettre sur leur chemin, ces Vikings n’avaient peur de rien. Mais, il existait plus fort qu’eux. C’était des dragons. Impitoyables, affamés et rusés, ils embarquaient leurs troupeaux de moutons et détruisaient leurs résidences sans pitié. Les villageois les détestaient plus que tout, et c’est pourquoi ils avaient décidé de s’installer le plus près possible de leur nid. Ils voulaient leur montrer qu’eux aussi étaient impitoyables pour une race rare.
Dans ce village, existait un petit garçon qui n’aspirait qu’à se faire intégrer par ses camarades. Il était rejeté car son physique ne lui permettait pas de faire ses preuves. Trop maigrichon, trop lent, trop faible diraient les vikings. Pourtant, il était intelligent, rusé, et imaginatif. Se retrouvant seul, il ne possédait qu’un crayon et un carnet. Il s’aventurait dans la forêt, seul, pour y dessiner. Objets de charges, catapultes, animaux, armes… Tout y passait pour réussir à se faire intégrer.
Son père était le chef de ce village. Fort, intelligent, capable de prendre des décisions, il avait été élu par son peuple. Sa femme était morte très tôt, il s’était retrouvé donc seul avec son fils, lorsque celui-ci n’avait que quelques mois. Ne sachant s’en occuper, il l’avait laissé à son meilleur ami pour son éducation. Manier des armes, ignorer la peur, lui savait le faire, mais son impétueux de fils ne s’y intéressait pas. Stoïck, le chef, l’emmenait pour pêcher, mais son fils, savant à peine marcher, partait pour la chasse aux Trolls. Il avait alors laissé tomber, espérant que la pression de l’héritage allait le changer.
Hiccup Haddock, car c’était son nom, voulait un ami. N’ayant plus sa mère, et étant rejeté par son père, il cherchait quelqu’un pour le comprendre. Il se perdait dans la forêt, essayant vainement de trouver cet ami qui allait changer sa vie. Un jour, alors que les premières neiges de la saison tombaient doucement sur le sol, le père d’Hiccup fut forcé de partir en quête des dragons, afin protéger son village, et de chercher des provisions pour l’hiver qui s’annonçait. Hiccup était donc seul, et il en profita pour sortir de chez lui, comme à son habitude. Du haut de ses treize ans, Hiccup savait très bien s’orienter, et c’est avec naturel qu’il arriva dans une clairière. Cet endroit était merveilleux aux yeux du jeune garçon : il s’y sentait à sa place. Seulement, ce jour-là, quelqu’un y était déjà..
Qui es-tu ? demande Hiccup, sur ses gardes.
Le garçon en face de lui, se prélassait tranquillement sur un rocher. Ses pieds étaient nus, ce qui surprit le jeune Viking, et il portait simplement une chemise blanche. Son pantalon était déchiré au niveau des mollets et il avait l’air de dormir. Hiccup ne se démonta pas et s’approcha de lui.
Qui es-tu ? redemanda le jeune garçon.
L’interpellé finit par ouvrir un œil, le vit, et bailla. Il changea de position pour se mettre assit et pour faire face à Hiccup.
Je passais simplement par-là, et faire une sieste, dit-il d’une voix endormie.
Pourquoi tu es pieds nus ? dit Hiccup, intrigué. Ce n’est seulement qu’après avoir posé la question, qu’il se rendit compte qu’elle était stupide.
J’ai perdu mes chaussures, répond l’inconnu. Il glissa du rocher, et attrapa un bout de bois biscornu plus grand que lui. Le froid n’avait pas l’air de le déranger.
Comment tu es arrivé ici ? Il n’y a pas d’autres villages sur cette ile, en dehors de Beurk.
Le garçon sans nom ne répondit pas et posa son bâton. Nonchalamment, il mit sa cape, posée à terre. Il en profita pour prendre de la neige dans sa main, et la lança sur Hiccup.
Eh, mais qu’est-ce que tu fais ? C’est froid ! s’écrit le jeune Viking.
Alors, c’est vrai, tu me vois ? demande le jeune inconnu, avec les yeux ronds.
Mais oui je te vois, c’est quoi cette question ? Et puis avec tes cheveux, c’est difficile de faire autrement ! dit Hiccup, ronchon, en enlevant la neige de sa figure.
Le garçon ne répond rien, et ébouriffe un peu plus ses cheveux blancs. Intrigué, il s’approcha du jeune garçon, et avança sa main près de sa joue. Tout un coup, il pinça la joue d’Hiccup fortement, laissant une trace rouge. L’inconnu en resta bouche-bée.
Mais ça ne va pas, non ?! Ça fait mal ! cria Hiccup, la main à sa joue.
Devant l’expression de ce dernier, l’inconnu explosa de rire.
Pardon, mais ça fait longtemps que je n’ai pas parlé à quelqu’un, dit-il. En fait, moi c’est Jack Frost, et toi ?
Hiccup Haddock, grogna-t-il.