La Reine des Neiges 2: La Malédiction de l'Oeil

Chapitre 1: Rêve et réalité, quelle différence?

Sept prospères années s'étaient écoulées depuis qu'Elsa avait débuté son règne au royaume d'Arendelle, et que le destin avait réuni les deux soeurs, après les avoir si longtemps séparées. Avec le temps, elles avaient appris à davantage se connaître, et étaient à présent aussi proches que durant leur tendre enfance.
La jeune souveraine parvint à se faire accepter de son peuple, et gouverna avec pacifisme et sagesse.
Quant à Anna, ses candides rêveries devinrent réalité: deux ans après l'avoir rencontré, elle se maria avec Kristoff. Après l'honteuse trahison de Hans, elle avait préféré attendre avant de s'engager officiellement. Mais bien entendu, elle accepta avec bonheur lorsque le beau montagnard lui fit finalement sa demande, après deux années de vie commune.
Ses épousailles furent dignes de ses rêves; encore aujourd'hui la jeune femme ne cessait de rêvasser en repensant à cette magnifique journée. Elle se revoyait, traversant le somptueux tapis rouge, escortée de Sven qui tenait le bas de sa robe dans la gueule (et avait d'ailleurs plutôt l'air de vouloir la machouiller, que de la protéger de la poussière), et d'Olaf qui jetait des pétales partout sur le sol. Les invités étaient tous souriants et la mariée se faisait un plaisir de leur rendre leurs sourires.
La princesse portait une belle robe d'un blanc pur, avec sur le buste des symboles traditionnels illustrés en or. Elle était chaussée de talons blancs, dans lesquels étaient incrustés des fragments de saphir. Sa chevelure était ramassée en chignon et sa tête était ornée d'un beau diadème voilé.
Au bout de l'interminable rangée, l'attendait son fiancé qui eut le rose aux joues en voyant la femme avec qui il voulait partager son existence. Il était vêtu d'un smocking noir, genre de tenue dont il n'avait absolument pas l'habitude. Sven avait d'ailleurs éclaté de rire en le voyant, mais pour Anna, il était magnifique! Bien que le voir dans cette tenue l'a pris tout de même au dépourvu.
Au premier rang se tenait Elsa habillée en Reine des Neiges, qui souriait de toutes ses dents. La voir ainsi était sans aucun doute son plus beau cadeau de mariage.
Anna finit par rejoindre son futur-mari avec qui elle prononça ses voeux de mariage, et le prêtre. Elsa récita ensuite un chaleureux discours à l'attention des jeunes mariés. Après quoi, Anna et Kristoff s'embrassèrent sous les acclamations de la foule. Anna lança son bouquet de rose aux invités, et après une violente bataille entre différentes demoiselles désireuses de se marier, ce fut finalement Guimauve qui l’attrapa.

L’année suivante, Anna donna naissance à un petit garçon qu’elle baptisa Kristian.
Après avoir enfanté, elle avait perdu connaissance. Elle avait beaucoup souffert. Mais une fois réveillée, cette journée devint digne de ses plus beaux rêves : Kristoff était assis sur le lit et lui tenait la main. Une infirmière approcha, en tenant dans ses bras des serviettes enroulées. Ou plus exactement un bébé enroulé dans des serviettes, comme le put constater la nouvelle maman, une fois que la sage-femme fut suffisamment proche. Cette dernière posa le bambin dans les bras de sa mère. Anna et son époux purent alors admirer ce fragile petit être, fruit de leur amour. En dehors de la pièce, attendait Elsa, impatiente de voir son neveu. Mais consciente de l’intimité dont avait besoin sa cadette, elle hésitait à entrer. Mais la rouquine remarqua sa présence.
« -Elsa, ne reste pas là ! Viens le voir, il est magnifique !
-Ah, tu es sûre ? fit la souveraine, du tremblement dans la voix causé par l’émotion.
Elle s’approcha, et une fois proche du lit, se pencha pour contempler le nouveau-né. Ce dernier ouvrit alors ses paupières pour la première fois, et leur laissa découvrir de belles prunelles chocolatées.
-Tu veux le prendre dans tes bras, Elsa ? proposa sa sœur.
-Euh… Non, c’est ton fils, je pense que tu as besoin de passer du temps avec lui !
La jeune reine avait beau avoir réussi à dompter ses pouvoirs, elle se demandait comment éviter de congeler un être aussi fragile. Mais Anna ne chercha pas à comprendre la véritable raison de son refus, et lui tendit Kristian.
-Bon, très bien… » marmonna-t-elle, toute tendue.
La nouvelle tante regarda d’un air inquiet le bébé. Ce dernier sourit en la voyant, et tendit une main minuscule vers son visage. Cet adorable geste radoucit Elsa, qui put enfin se détendre.

Les années passaient. Kristian gagnait en force et en beauté. Tout comme sa mère, il avait la taille souple et les traits fins, et il avait hérité des cheveux blonds et des yeux bruns de son père. Son caractère était proche de celui d’Anna : amical, naïf, gourmand, maladroit et surexcité.
Le petit garçon était profondément intrigué par sa tante. Il voulait toujours être auprès d’elle, et se mettait à pleurer dès qu’elle n’était plus dans son champ de vision. Le premier mot intelligible à quitter ses lèvres fut « tatie », ce qui fit éprouver une pointe de jalousie dans le cœur d’Anna. Et dès que le jeune prince sut marcher, il se mit à suivre sa tante dans tout le château. Il était émerveillé par ses pouvoirs. Dès qu’il acquit suffisamment de mots pour dire « Un tour de magie, Tatie ! », il ne cessa de l’harceler pour qu’elle lui crée des boules de neige.
Anna avait donc toutes les raisons d’être heureuse, et se disait qu’elle avait bien fait de croire en ses rêves.
Pour ce qui était d’Elsa, bien qu’elle adorait ce petit, la façon dont il lui rappelait Anna étant enfant lui était cruelle. C’était ce même émerveillement que ressentait la plus jeune des sœurs, en voyant les dons de son aînée. Cette admiration qui avait été la cause de son accident, qui les avait empêché de grandir ensemble. Ces souvenirs lui étaient douloureux, et son neveu ne cessait de rouvrir involontairement ses blessures.

Kristian était un « grand » garçon de quatre ans lorsque cela se produisit.
Cette journée s’annonçait comme les autres, tout le monde vaquait à ses occupations. Anna et Kristoff étaient partis se balader en ville, laissant leur fils aux bons soins de sa tante.
Celui-ci était justement en train de parcourir les couloirs du palais, à la recherche d’Elsa.
« Tatie ? Tatiiiiiiiiiiie, t’es oùùùùùùù ? » appelait-il.
Il passa devant une porte, et alors qu’il s’apprêtait à l’ouvrir, il entendit la voix de sa tatie dire :
« Mince, il arrive ! Je n’ai pas encore tout à fait fini. Tu veux bien le retenir, Olaf ? »
La porte s’ouvrit, et le bonhomme de neige en sortit en prenant bien soin de refermer derrière lui. Il se jeta sur Kristian et s’écria :
« -Bonjour, je m’appelle Olaf et j’aime les gros câlins !
-Euh… Oui, ça je sais déjà, mais elle fait quoi, Tatie ?
Son interlocuteur ne l’écoutait pas et lui fit un gros câlin. L’enfant répondit à cette marque d’affection en le serrant si fort, que de la neige s’effritait de l’étrange bonhomme.
Elsa finit par ouvrir, et annonça avec un grand sourire :
-Je t’ai préparé une surprise, Kristian !
-C’est vrai ? réagit-il. C’est quoi ? C’est quoi ?
La souveraine lui tendit la main. Il la prit, et se laissa emmener à l’intérieur de la pièce. Ce qu’il vit lui coupa le souffle : un immense toboggan de glace ! Il allait du plafond jusqu’au parquet, et faisait d’innombrables détours et zigue-zagues, créant un imposant parcourt. Le sol était tapissé de neige, sans doute pour éviter une sévère blessure en cas de chute.
-C’est pour moi ? demanda-t-il.
-Pour les enfants. Pour toi, Olaf, Sven et ta mère plus exactement!" dit Elsa en riant.
Kristian poussa un cri de joie et s’élança vers l’échelle de glace. Il monta tellement vite que malgré quelques dérapages, il ne tomba pas de cette périlleuse montée. Il put ensuite se laisser glisser sur le toboggan avec Olaf sur les genoux. Tandis qu’il dévalait la descente, le petit garçon ne pouvait plus s’arrêter de rire, grisé par la vitesse de la glisse. Ses oreilles sifflaient, les courants d’air se mêlaient dans ses cheveux blonds. Il aimait ce froid qu’il ressentait au contact de cette création magique, ce froid qui lui rappelait Guimauve, Olaf et Tatie.
Soudain, une des grandes fenêtres s’ouvrit brusquement. Elsa vit une ombre noire s’engouffrer dans la pièce. La forme se déplaçait rapidement, la reine ne parvenait pas à suivre ses mouvements. Kristian et Olaf, toujours en train de glisser, n’avaient rien remarqué. La panique s’empara du cœur de la jeune femme, qui battait à tout rompre. L’ombre s’éleva au plafond, et redescendit d’une vitesse fulgurante, en direction de la glissière, qui se fissura sous l’impacte. Après quoi, la silhouette s’enfuit par la fenêtre restée ouverte. Olaf et Kristian poussèrent des hurlements terrifiés en se rendant compte trop tard du fossé crée par l’être informe. Alors que son neveu et le bonhomme de neige étaient sur le point de glisser, un sombre souvenir s’anima dans l’esprit d’Elsa :
Elle revoyait sa sœur, sautant sur les grands tas de neige en criant « Rattrape-moi ! », se revoyait trébuchant sur la glace sous l’effet de la panique, lançant un sort pour rattraper sa cadette mais visant la tête par erreur, le corps d’Anna s’effondrant sur la glace…
Elsa voulut le rattraper, mais ne parvint pas à créer un tas de neige. Paniquée, elle ne parvint pas à maîtriser son sort. Son neveu se prit le sortilège en plein visage et retomba lourdement sur la neige. Sous le coup de la chute, les membres d’Olaf se dispersèrent de partout, mais bien entendu, il survécut tout de même. Elsa n’avait pas de raison de s’en faire pour le bonhomme de neige, mais voir Kristian immobile sur le sol la mis dans un profond état de terreur.
« Non, pas encore ! Pitié, non ! » hurla-t-elle intérieurement.
Elle se précipita vers le bambin, le retourna et posa sa tête sur ses genoux. Il avait été touché à l’œil droit: à cet endroit, sa paupière était barrée d’une cicatrice blanche. Les larmes aux yeux, elle posa sa tête sur sa poitrine et un intense soulagement s’insinua en elle lorsqu’elle entendit son cœur battre. Elle se redressa, apeurée, ne sachant que faire. Soudain, son neveu rouvrit les yeux. Le droit n’était plus marron, mais d’un bleu de glace.

Hey

C'est un bon chapitre, même si j'avoue avoir été pommée à certains moment, sur certaines phrases, mais ça c'est peut-être juste moi qui suis un peu longue à suivre.
Une chose qui me surprend c'est qu'on rentre direct dans l'action dès le premier chapitre.

Sinon, je sais pas si c'est moi, mais je trouve cette phrase formulée bizarrement :

les membres d’Olaf se dispersèrent de partout, mais bien entendu, il survécut tout de même.

Le coup de l’œil bleu glace à la fin ça m'a donné une image un peu flippante dans ma tête, ça me rappelle les marcheurs blanc dans GoT ^^'

Comment as tu trouvé le nom du petit ? Krist comme Kristoff et -an comme Anna ? J'aime bien le concept si c'est ça :p

Non sinon c'est pas mal, j'aime bien, même si je trouve que c'est un peu rapide à certains endroits.
Rapidité d'ailleurs que tu fais bien ressentir au travers de tes phrases. Elles sont courtes, et à certains moment on à vraiment l'impression d'accélérer. Pour la scène avec l'ombre je trouve ça très bien car on ressent la panique qui s'installe.

Maintenant la question que je me pose, c'est comment va réagir Anna ? Aura t-elle peur de sa sœur ? Sera t-elle en colère ? Va t-elle comprendre la situation et pardonner à Elsa ?

Voilà voilà, à la prochaine pour le prochain chapitre

Merci pour ton commentaire, cela me fait plaisir!
Pour la phrase avec Olaf, je ne vois pas trop ce qui cloche. Tu la comprise au moins? Parce que si tu n'as pas compris le sens de la phrase, j'ai du mal la retranscrire, en effet! ^^
Pour le prénom du fils, navrée de te décevoir mais je n'ai pas pensé à ça. J'ai juste voulu donner un nom à partir de Kristoff mais Anna n'a rien à voir là-dedans.
Pour la rapidité, j'essaierai d'aller moins à fond au prochain chapitre. (même si c'est pas gagné, j'ai du mal avec ça)
Pour finir, cela me fait plaisir que tu te poses des questions sur la suite! Je la mettrai dès que possible!

Pour la phrase avec Olaf, je trouve juste ça bizarre cette formulation. Après c'est peut-être juste moi qui divague mais j'ai du mal avec cette combinaison du "mais bien entendu" et du "tout de même". Bon je suis désolée j'ai souvent du mal à me faire comprendre. Après ne t'inquiète pas on comprend très bien ta phrase
Roo zut pour le prénom :p Non mais c'est bien trouvé, même en partant seulement du prénom de Kristoff, c'est cool

Pour la rapidité je te comprend, je me fais la guerre à moi-même pour ça aussi. On est toujours trop pressée d'écrire le fin mot de l'histoire, où tout simplement on a une scène en tête et vite vite faut qu'on la raconte ^^

Premier chapitre lu. J'ai bien aimé. Certes un peu rapide, mais bien quand meme ^^
On apprend qu'une ombre en veut à la famille royale et que Kristian a un œil marron qui devient bleu et qui va probablement entraîner autre chose vu le titre... ça donne envie de lire la suite
J'ai hâte de voir la réaction des amoureux quand ils découvriront tout et de savoir comment Elsa va se sentir après avoir blessé son neveu !!

Chapitre 2: Cauchemar et réalité, quelle différence?

Kristian sursauta et poussa un hurlement de terreur, ce qui affola Elsa.
« -Vous êtes qui ? Vous me voulez quoi ? hurla-t-il.
Il tremblait dans les bras de sa tante. Des larmes d’angoisse coulaient sur ses joues. Son regard était troublé.
« -Kristian, calme-toi ! tenta de le rassurer la reine. Qu’est-ce que tu racontes ?
Il se débattit violemment et lui griffa la joue.
-Me touche pas ! Laisse-moi partir !
Elsa resserra son emprise et lui emprisonna les bras pour éviter qu’il la blesse de nouveau. Soudain, le blondinet se calma. Il tourna sa tête vers elle, l’air perdu.
-Tatie… c’est toi ?
-Bien sûr, qui veux-tu que ce soit ?
-Pourquoi qu’y me fait mal, mon œil ? »
Sans répondre, Elsa s’empressa de le prendre dans ses bras, se leva, et quitta rapidement la pièce. L’enfant lui redemanda plusieurs fois ce qu’il se passait, pourquoi était-elle si inquiète, mais sa tante ne répondit pas.
Dans les couloirs, ils croisèrent Anna et Kristoff, qui venaient de rentrer de leur balade.
« Non, pas eux ! » pensa Elsa, qui ne voulait pas les inquiéter.
« -Elsa, que se passe-t-il ? s’enquit Anna.
-Mama ? fit Kristian en se retournant.
Geste qui brisa toutes les chances de sa tante d’éviter une profonde panique à ses parents.
Ces derniers eurent l’air choqués en voyant l’état de leur fils. Sa mère porta la main à sa bouche, de l'effroi dans le regard.
-Kristian, que t’est-il arrivé ? dit-elle d’une voix blanche.
Kristoff, lui, ne disait rien et gardait les yeux rivés sur l’œil bleuâtre de son garçon.
-Je me rends chez ta famille, Kristoff. Grand Pabbie saura expliquer ce phénomène ! » leur dit la reine, en s’éloignant à grandes enjambées.
Elle ne souhaitait pas que la question d’Anna trouve une réponse précise.
Elle traversa rapidement les couloirs, son neveu dans les bras. Une fois à la cour du palais, elle se rendit aux écuries où elle choisit un cheval pour partir. Alors que la reine et le prince étaient sur le point de partir, Anna la rejoignit.
« -Elsa ! l’appela-t-elle.
-Que veux-tu ? Ne vois-tu pas que je suis pressée ?
-Ne me mens pas… Ce qui est arrivé à Kristian… C’est de ta faute, n’est-ce pas?»
Cette phrase fit tressaillir l’aînée. Oui, c’était de sa faute. Encore une fois. Ses dons pouvaient créer des choses magnifiques : un palais de glace, un bonhomme de neige sympathique ou encore un toboggan. Mais même maintenant qu’ils ne l’effrayaient plus, ils continuaient d’amener le malheur autour d’elle.
Elsa ne put répondre ouvertement à sa question. Elle se contenta de la couver d’un regard faisant écho à toute la tristesse et la culpabilité qui lui rongeait le cœur. En réalisant sa peine, Anna préféra ne pas insister. Elle fit un bref signe de la main, signifiant que sa grande sœur pouvait s’en aller. Ce qu’elle fit.

Le cheval d’Elsa galopait comme une flèche dans les inhospitalières montagnes, lieu aucunement fait pour une espèce de ce genre.
« -Allez Andersen, plus vite ! On y est presque ! l’encouragea sa propriétaire.
-C’est la nuit, Tatie ? demanda Kristian.
-Bien sûr que non, nous sommes en pleine matinée !
-Alors pourquoi c’est tout noir ?
-Ce n’est pas tout noir, que racontes-tu ? Oh, je reconnais la clairière des Trolls ! » s’engoua-t-elle.
Elle était soulagée émotionnellement, tandis qu’Andersen l’était physiquement. La jeune femme descendit, son neveu dans les bras, et attacha le cheval à un arbre. Elle avança vers la clairière dans laquelle elle avait rencontré la famille de Kristoff pour la première fois. Kristian, qu’elle avait reposé par terre, la suivait un mètre derrière. Sa tante voulut lui prendre la main, mais il recula vivement en arrière.
« -Kristian, qu’est-ce que tu as ? Je te tendais simplement la…
Elle laissa sa phrase en suspension en se rendant compte de la présence de Grand Pabbie, ainsi que de plusieurs autres petits Trolls. Un des enfants pris le jeune prince par le menton, et regarda fixement son œil bleu.
-Et ben ! On peut pas dire que le sort t’as loupé, toi !
-Laisse-moi tranquille ! s’emporta l’ensorcelé, en le repoussant brusquement.
Elsa regarda son neveu sans comprendre. Pourquoi parlait-il ainsi à la créature magique ? Lui qui était si sociable, qui avait hérité de la passion des câlins d’Olaf, aurait habituellement ri en voyant cet étrange énergumène. Que lui était-il arrivé ? Ou plutôt… Que lui avait-elle fait ?
-Bonjour votre Altesse, quel est le sujet de votre visite ? demanda le chef des Trolls en approchant.
Elsa se mit à sa hauteur, et lui raconta toute l’histoire. Grand Pabbie demanda alors à Kristian de s’approcher. Il inspecta alors son œil et sa cicatrice sur tous les angles.
-En le touchant à l’œil, vous avez modifié sa perception du monde, annonça gravement la créature minérale. Tous les gestes affectueux, toutes les personnes qu’il aime et qui l’aiment lui apparaîtront comme néfastes. Sa vision sera également plus sombre, et des formes spectrales lui apparaîtront dans tous les lieux où il sera en sécurité. Tandis qu’à l’inverse, il aura confiance aux personnes cherchant à le nuire, et ne craindra pas les armes dangereuses.
Ces paroles furent comme un coup de poignard dans le cœur d’Elsa. Son corps se mit à trembler. Si elle n’avait pas de pouvoirs gelés, elle aurait certainement été toute en sueur.
-M… Mais une véritable preuve d’amour peut le sauver, n’est-ce pas ? demanda-t-elle, de l’espoir dans la voix.
-Hélas, j’ai bien peur que non. Comme je viens de vous l’expliquer, le sortilège perçoit les émotions dans le mauvais sens. Il ne verra que de la haine si vous tentez de lui prouver votre amour.
-Attendez, vous ne voulez tout de même pas dire que c’est une preuve de haine qui permettra de le sauver ? fit-elle, en élevant la voix.
-C’est fort probable…
En entendant cela, la souveraine perdit son sang froid.
-Une preuve de haine ? Quoi donc, au juste ? Vous voulez que je l’empale, que je le pende, que je le guillotine ? cria-t-elle, des larmes de rage coulant sur ses joues.
-Votre Altesse, je vous en conjure, calmez-vous…
-En même temps, c’est vrai que ce serait tellement facile avec des pouvoirs comme les miens ! Je pourrais très simplement lui envoyer des pics de glace. L’ennui, c’est que je doute bien qu’il survive ! Donc, vous le vieux fou qu’on considère comme un grand sage, vous avez intérêt à donner une véritable solution !
Une lueur hystérique brûlait dans ses yeux. Sous le coup de la colère, elle fit jaillir des stalagmites du sol, qui obligèrent Grand Pabbie à reculer vivement.
Alors que les jambes de sa tante s’étaient dérobées sous elle, Kristian avança vers les pics glacés, l’air médusé. Il posa une petite main sur l’un d’eux. Son visage était serein, comme s’il regardait un précieux objet lui appartenant. Pourtant, cela n’était que le fruit de la colère et de la peur d’Elsa.
Cette dernière fut horrifiée en le voyant ainsi. Grand Pabbie avait donc raison.

Malgré tout, la reine ne put se résoudre à lui faire du mal. Ils rentrèrent au palais, et Elsa répéta les paroles du grand sage à Anna et Kristoff, qui en furent terrifiés. Butés, ils refusèrent qu’on lui fasse quoi que ce soit. Ils ne réalisaient pas qu’en refusant de le blesser physiquement, ils allaient entraîner pour lui de longues années de douleurs mentales.

Kristian devint craintif et paranoïaque. Ce palais qui l’avait vu naître et dans lequel il avait grandi était devenu une source d’affolement pour lui. Il se sentait sans cesse assailli par des ennemis imaginaires. On lui voulait du mal, il en était persuadé.
La nuit, il poussait de grands gémissements de terreur, qui réveillaient ses parents. Anna tentait à chaque fois de le raisonner, de lui faire comprendre que personne ne lui voulait du mal. Mais son petit garçon continuait de pleurer.
Ses pleurs étaient d’ailleurs particulièrement étranges : seul son œil bleu laissait couler des larmes, comme si toute sa tristesse venait uniquement de cette partie-là.
La famille royale ne parvenait jamais à dormir, les cris du petit reprenant chaque nuit.
En grandissant, le petit garçon arrêta peu à peu de pleurer ou de hurler. Il s’emmurait dans ses peurs. Il ne voulait plus approcher Guimauve et Olaf, créations malsaines de sa tante. Il n’adressait également plus beaucoup la parole à ses parents. Ces derniers tentaient de le tromper en lui répétant qu’il n’y avait aucun danger.
Mais surtout, il haïssait plus que tout sa tante, auquel il était si attachée autrefois. Il ne la voyait jamais désormais, car Anna et Kristoff avaient décidé de s’acheter une maison bien à eux dans la citée d’Arendelle. C’était plus intime et les soucis de leur fils ne dérangeaient plus qu’eux, ainsi.
A chaque fois que ses parents partaient au palais rendre visite à Elsa, il refusait de venir. Elle l’effrayait, il ne voyait en elle qu’une sorcière, une sous-fifre de Satan.
Elle apparaissait dans ses cauchemars. Il la revoyait toujours en train de lancer un pic de glace en direction de son œil droit. Un regard meurtrier se lisait sur son visage. Elle voulait le tuer.

Il était désormais âgé de dix ans. La nuit venait de reposer son manteau noir sur le ciel. Ce fut en tremblant que le petit garçon monta à l’étage, et partit se coucher. Il s’installa dans son lit, et éteignit la lumière. Il réfugia sa tête sous l’oreiller. Il se sentait observé. Des démons l’observaient. Le Mal était là. Le Mal était tout. Tout ce qui faisait son quotidien attendait qu’il s’endorme pour l’assassiner sauvagement.
Des larmes coulèrent de son œil bleu et son corps fut parcouru de sueurs froides.
Comme à chaque nuit, il voyait des spectres voleter autours de lui. Ils apparaissaient et disparaissaient d'une façon fugace.
Soudain, la fenêtre s’ouvrit dans un claquement sec. Une ombre surgit dans la pièce.
« La Mort est enfin venu ? » se demanda-t-il.
Mais pourquoi n’avait-il pas peur ? Au contraire, pour la première fois depuis des années, il se sentait en sûreté. Un poing s’appuyant sur sa poitrine semblait avoir enfin lâché prise.
Ce spectre était différent des autres. Il ne disparut pas.
L’ombre en face de lui prit alors forme humaine. C’était une femme de grande taille, à la peau blanche, de longs cheveux raides d’un noir d’encre et des yeux reptiliens. Elle était vêtue d’une armure noire.
Il ignorait qui elle était, mais il avait besoin d’elle. L’air implorant, il supplia d’une petite voix :
« Je vous en prie… Sauvez-moi ! »
Alors, la femme reprit sa forme de silhouette, attrapa l’enfant, et s’enfuit avec lui par la fenêtre.

Ouh, et bien c'est une bien triste affaire tout ça. Le pauvre ptiot il a rien demandé et le voilà tout effrayé.
Je suis juste étonnée que Kristoff et Anna ne réagissent pas plus que ça. Anna laisse partir sa soeur comme ça avec son fils et elle n'a même pas l'air en état de panique ni rien. On pourrait croire que c'est Elsa la mère finalement, c'est assez bizarre.
Sinon j'aime bien, ça sonne un peu dramatique et bien déprimant mais c'est bien
Je me demande bien qui est cette femme aux cheveux noirs, et ce qu'elle veut réellement, que ce soit au ptit où à la famille royale tout simplement. Est-ce que c'était voulu l'accident ? Savait-elle ce qui se passerait si la magie d'Elsa touchait l'oeil de son neveu ? Comment a t-elle deviné que ça se passerait comme ça ?
Pleins de questions encore, on va donc patienter jusqu'au chapitre 3

Ho ben mince alors ! J'imaginais tout, sauf ça ! C'est horrible
Pauvre Kristian, pauvre Anna, pauvre Kristoff, et pauvre Elsa qui, croyant s'être enfin défaite du mal, doit maintenant se sentir coupable...
J'ai relevé une phrase : "vous le vieux fou qu’on considère comme un grand sage". Elsa m'a littéralement fait exploser de rire. Certes je n'aurais pas dut dans ses circonstances, mais faut avouer que c'était marrant
Bref, très bon chapitre pleins de suspens !

Merci à vous deux!
Gelwarin: La panique d'Anna et Kristoff ne se sent pas? Zut, alors! Bon en tous cas, vu comment j'imagine la suite, le chagrin d'Anna devrait mieux se ressentir.
E&A: Contente de t'avoir fait rire, même si ce n'était pas mon attention! x)

2 chapitres intéressants avec une histoire plutôt originale.
En bref j'aime beaucoup
Après si je devais m'attarder sur des détails, je dirais qu'il y en a 3 qui m'ont surpris:
-Elsa dit qu'elle connaît les trolls et Anna n'est pas surprise (alors que dans le film Anna ne sait pas qu'Elsa connaît les trolls). Je suppose qu'elle lui a dit pendant le temps qui sépare le film de la fiction ?
-J'ai un peu de mal à imaginer Elsa être aussi violente avec Grand Pabby. Cela dit ça reste cohérent avec ce qui se passe, donc c'est pas trop grave.
-Enfin, et là, c'est vraiment du détail pas très important, j'ai trouvé bizarre l'effet du sort d'Elsa. Quand elle a envoyé de la glace sur sa sœur, il était plus ou moins logique qu'elle ait de la glace dans le cœur, alors que là, elle lui envoie de la glace dans le visage, et il a pas de la glace dans l’œil, il a une nouvelle perception du monde. Après je ne cherche pas la logique de la magie, les pouvoirs d'Elsa sont peut-être plus complexe qu'il n'y paraît.

Voilà c'était plus mes remarques qu'une critique.
Continue comme ça, j'attends la suite avec impatience

Chapitre 3: Un cauchemar ne dure pas obligatoirement qu'une nuit...

Durant treize années, le royaume d’Arendelle fut gouverné par une reine souriante, sereine, confiante envers l’avenir. Pour ce qui était de la princesse de ce royaume, c’était une jeune femme pleine de vie, rieuse. Sa surexcitation réchauffait le cœur des serviteurs, heureux de voir la cadette de leur souveraine aussi heureuse de vivre.
Il n’en était plus rien, désormais.
Lorsque la princesse était accourue au palais et s’était effondrée aux pieds d’Elsa en annonçant que son fils avait disparu, la reine, paniquée, avait envoyé plusieurs soldats à sa recherche. Doutant tout de même de leurs capacités, Elsa et Anna étaient parties le retrouver elles-mêmes. Olaf, Kristoff accompagné de Sven, et Guimauve s’étaient également mis en tête de retrouver le petit garçon, chacun de leur côté. Les recherches s’avérèrent hélas, infructueuses. Le royaume fut entièrement parcouru, les recherches durèrent des jours, puis des mois, mais personne ne mit jamais la main sur le petit prince.
Persuadée qu’il s’était fait enlevé, Elsa ordonna alors à ce qu’on parte le retrouver dans les royaumes limitrophes. La pauvre reine ne quittait plus ses appartements. Le chagrin et l’angoisse l’empêchant de savoir clairement de quelle façon elle se devait d’agir. Anna perdait peu à peu le sourire, se renfermait sur elle-même, de la même manière que sa sœur pendant leur enfance.
Elsa devint colérique et impatiente. Ressentant constamment le besoin de faire sortir cette rage qui grandissait dans son cœur, elle faisait sans arrêt jaillir des pics de glace du parquet. Son neveu qu’elle avait tant aimé avait disparu, sans doute pour toujours. Etait-ce de sa faute ? Sa brusque disparition était-elle liée avec son accident ? Cette question s’imposait régulièrement dans son esprit, qui en était torturé.
Kristoff ne revenait plus au royaume. Il était toujours ailleurs, cherchant activement son enfant. A vrai dire, tout espoir l’avait quitté. Pourtant, il était toujours en train de vagabonder avec Sven dans les royaumes côtiers. Il était certain que Kristian était mort, mais il ne voulait pas faire son deuil, il ne voulait pas s’habituer à l’absence de son petit champion, il ne voulait pas faire comme s’il n’avait jamais existé. Il voulait juste faire semblant de croire en leurs retrouvailles. Rechercher son fils, se battre pour une cause à laquelle il n’avait aucun espoir, était devenue sa seule raison de vivre. Il savait que, à moins que son fils lui revienne, il ne pourrait jamais rentrer au palais. Il ne pourrait pas vivre avec ça. C’est pour cela qu’il ne revint qu’une fois par mois à Arendelle, et passa tout le reste ailleurs pour chercher son « bébé ».
Anna ne parlait plus. Son optimisme semblait avoir disparu en même temps que son enfant. Elle ne se levait plus, ne se nourrissait plus. N’étant plus capable de se débrouiller elle-même, elle était revenue au palais. La pauvre princesse n’était plus qu’une âme solitaire, se promenant dans les couloirs, le regard vide, le visage absent de toute émotion. Elsa restait enfermée, Kristoff ne revenait quasiment plus au royaume… et son petit chéri s’était fait enlevé. Elle avait l’impression de n’avoir plus personne. Ce n’était pas le cas, Olaf ne la quittait pas d’une semelle, mais il ne parvenait pas à réchauffer son cœur.
Les deux sœurs ne se parlaient plus que rarement, chacune s’emmurant de nouveau dans sa propre solitude.  

Six années s’étaient écoulées.
C’était le soir, le ciel d’Arendelle s’assombrissait peu à peu. De la neige descendait lentement de la voute céleste pour recouvrir la cité. Une ombre avançait furtivement entre les habitations. Une fois le village traversé, la silhouette toucha au but : le château se dressait fièrement, haut dans le ciel !
A l’intérieur du palais, l’ambiance était calme. La princesse Anna était dans son salon personnel. Assise dans un fauteuil de velours rouge, elle fixait les flammes dans la cheminée, en les voyant à peine. Olaf débarqua dans la pièce, une enveloppe dans sa main en bois.
« Anna, la lettre de Kristoff est arrivé ! »
L’interpelée tourna ses yeux vers lui, sans réagir plus que cela. Le bonhomme de neige déchira l’enveloppe, et lui tendit la lettre.

Ma chère Anna,
J’espère que tu vas bien. Sven et moi poursuivons actuellement nos recherches dans le royaume de DunBroch, gouverné par le roi Fergus et la reine Elinor. Cela ne nous a mené à rien, pour l’instant. Mais nous ne perdons pas espoir. Par contre, je suis vraiment désolé, mais DunBroch étant beaucoup trop loin d’Arendelle, je ne pourrai pas venir ce mois-ci. Je viens d’arriver dans ce royaume, et mes recherches n’avanceront pas si sitôt arrivé, je revenais au bercail. J’espère que tu comprends.



Une fois qu’Anna eut terminé sa lecture, elle lâcha la lettre au feu, sans une once d’émotion apparente. Catastrophé, son compagnon givré s’empressa de récupérer la missive, sa tempête de neige personnelle lui évitant de fondre.
La princesse avait désormais trente-sept ans. Les servantes prenaient tellement soin d’elle, que malgré son profond chagrin et son âge proche de la quarantaine, son visage était aussi lisse que lorsqu’elle avait une vingtaine d’année. Mais sa dépression avait tout de même causé quelques dommages dans son corps, qu’une personne de son âge n’avait habituellement pas encore. Son dos s’était arrondi à force d’être vouté, et quelques mèches grises parsemaient sa chevelure rousse.
Quelques pièces plus loin, se tenait le bureau d’Elsa, actuellement occupé par cette dernière. La jolie blonde venait d’atteindre la quarantaine, mais était pourtant aussi belle et jeune que durant ses premières années de règne. Sans doute un aspect secondaire de ses pouvoirs, qui lui conféraient donc à jamais une beauté de glace.
La pauvre femme tournait en rond dans la pièce. Une escouade de secours était revenue ce matin, bredouille. Son neveu était toujours introuvable.
Son cœur battait la chamade, et manquait parfois violemment des battements. La souveraine tremblait comme une feuille. Son esprit était aussi torturé que son corps. Ses mains étaient gantées, les risques qu’elle givre les murs étant beaucoup trop grands.
Sur une chaise, un homme était assis, une plume et une feuille dans la main. C’était un homme mince, aux cheveux noirs et gras, l’allure fière, un air idiot dans le regard. Il se nommait Gaston-Vincent. Elsa l’avait embauché quelques mois plus tôt pour être son conseiller.
« -Je… Je ne sais pas ce que je dois faire ! Je ne cesse de me demander si je ne devrais pas abandonner les recherches. Après tout, Kristoff a peut-être raison, il est certainement… lui confiait-elle.
-Vous n’avez qu’à tout abandonner, oui ! De toute façon, votre beau-frère finira forcément par le trouver, puisqu’il voyage partout !
La reine en soupira de colère. Les conseils de Gaston-Vincent ne lui servaient absolument à rien. Mais la reine ne se décidait jamais à le virer. Cet imbécile était une des rares personnes avec qui elle se sentait en mesure de discuter, ces derniers temps.
-Je pense que je vais ordonner à mes escouades d’abandonner les recherches, et partir moi-même le retrouver !
-Pardon ? Mais en attendant, qui va me payer ?
-Vous voulez m’accompagner ? Vous aurez froid, faim, peur…
-Non, non… Ca ira, répondit-il en avalant bruyamment sa salive.
La souveraine prenait souvent un malin plaisir à l’effrayer.
Soudain, une ombre passa devant la fenêtre. Intriguée, Elsa s’y dirigea. L’ombre passa une seconde fois, la faisant sursauter.
-Mais qu’est-ce que… fit-elle.
Le souvenir de l’ombre qui avait brisé le toboggan de Kristian lui revint en mémoire. Son cœur se serra. Elle pria pour ce ne soit pas cela. Que ce ne soit que le vent. Que cette étrange silhouette ne revienne pas apporter le malheur autours d’elle.  
L’ombre entra brusquement dans la pièce, en brisant les vitres de la fenêtre. Gaston-Vincent poussa un énorme hurlement. Quant à Elsa, elle tenta de garder son calme. Ce n’était pas aisé, cette « chose » lui rappelait de si mauvais souvenirs, qu’elle en était à deux doigts de la crise de nerf.
La sombre silhouette se posa sur le sol, et prit peu à peu forme humaine. L’ombre laissa place à jeune homme d’une quinzaine d’année, grand et mince, des cheveux blonds et ondulés lui atteignaient les épaules, ses traits étaient fins. Une cicatrice de couleur blanche barrait son œil droit… Et tandis que l’autre était noisette, ce même œil était… d’un bleu très pâle !
Le cœur d’Elsa battit la chamade, son corps était paralysé, son esprit tout aussi tétanisé. Cela ne pouvait pas… Ce n’était tout de même pas…
Un sourire sadique s’étira sur les lèvres du nouveau venu, accompagné d’un léger rire.
-Bonsoir… Tatie !
La souveraine eut l’impression de chuter dans un profond gouffre, dont elle ne verrait jamais le fond. Etait-ce vraiment lui ? Après toutes ces années, son neveu était-il de retour ? Mais dans ce cas… qu’était-il devenu ? Elsa avait toujours imaginé ce qu’elle ressentirait en le retrouvant : de la joie, de l’émotion, de l’espoir envers l’avenir… Jamais elle n’avait pensé ressentir autant de terreur. Jamais elle n’aurait imaginé qu’il reviendrait avec l’apparence angoissante d’une ombre… Ni qu’un air aussi haineux s’échapperait de son regard bicolore.
Son conseiller se jeta par terre, et rampa vers le bureau, sous lequel il se cacha. Celui qui se disait être Kristian tourna la tête vers lui. Il s’approcha du meuble et se baissa afin d’être à la hauteur du trouillard. Ce dernier se mit à trembler, et à laisser échapper quelques cris de détresse. Elsa, le souffle coupé, n’osait pas bouger. Elle priait pour que son « peut-être-neveu » ne fasse pas de mal à Gaston-Vincent. De la satisfaction se lisait dans le rictus de l’adolescent.
-Tu me sembles parfait, toi… »  murmura-t-il.
Il attrapa le pauvre homme par la taille, reprit sa forme d’ombre, et repartit vers la fenêtre en emportant le conseiller, qu’Elsa entendit hurler dans la nuit.
Une fois qu’ils eurent tous deux disparu, Elsa s’effondra.
Cela aurait été quelqu’un d’autre, elle n’aurait pas hésité à utiliser sa magie pour l’arrêter. Or, cette fois, elle en avait été incapable. Comment aurait-elle pu s’en prendre à son propre neveu, qu’elle avait aimé plus que tout, et qu’elle n’avait jamais revu depuis si longtemps ?
Mais à cause de son amour pour lui, son stupide conseiller s’était fait enlevé.
Toutefois, elle avait une piste pour le retrouver définitivement. Et pour cela, elle aurait besoin de Grand Pabbie.

Bonne suite

C'est triste quand même que gentil neveu soit devenu méchant é_è
Bon, du coup ce qui est bien, c'est qu'on s'attend à ce qu'Elsa soit confronté à son neveu, qu'elle aime aime bien entendu mais qui du coup est devenu un ennemi. Comment va t-elle s'y prendre ? Surtout que comme on le oit là, elle a été incapable de l'attaquer, donc va falloir qu'elle se fasse violence et qu'elle prenne les bonnes décisions. Enfin, en tout cas, très bon chapitre

Erizu a écrit:Olaf ne la quittait pas d’une semelle, mais il ne parvenait pas à réchauffer son cœur.

Evidemment, c'est un bonhomme de neige

Sérieusement cette ombre me fait penser à l'ombre de Peter Pan dans OUAT.


Sinon, j'aime beaucoup l'idée que Kristian revienne en mode sadique. Et pas mal de questions se posent sur la suite.
Qu'est-ce qui a bien pu arriver à Kristian ? Comment Elsa va pouvoir se faire pardonner de l'avoir blessé ?

J'attends la suite

Merci pour vos commentaires, cela me fait vraiment plaisir!
Brrr, flippant ton image, Snow... (en tout cas, je ne me suis pas inspiré de cela, je ne regarde pas OUAT, qui est la contraction de Once Upon a Time, c'est bien ça?)
Sinon Snow, pour répondre à ton premier commentaire, oui Anna et Elsa ont parlé une fois des Trolls pendant les années qui se sont écoulées.
J'ai hâte de connaître votre avis pour les prochains chapitres!

OUAT = Once Upon A Time, en effet

Et comme cette ombre n'est pas quelqu'un de sympa, et que la tienne non plus, ça m'y a fait penser.

"Six années s’étaient écoulées." 6 ANS !!!!!!! Mais c'est énorme ! Le pauvre, il a disparu pendant 6 longues années. Pauvres Anna, Kristoff et Elsa. Je n'arrive pas à y croire !
De plus, il revient en étant une ombre, il n'y a pas à dire, c'et cruel
J'espère qu'il finira par redevenir normal et que tout le monde vivra heureux Vivement la suite !!

Chapitre 4: Après six années de cauchemar, il faut se réveiller!

Des sabots claquaient avec fatigue sur le sol irrégulier des montagnes. Ces sabots appartenaient au même cheval qui avait sillonné ce même territoire, chevauché par la même reine, qui elle, se sentait dans le même état que lorsqu’elle était venue ici, six ans plus tôt. La même panique, causée par la même personne. Elsa revivait cette affreuse journée, et en était torturée.
Néanmoins, la détermination qui gonflait son cœur meurtri différait de cette traumatisante matinée. En le laissant partir avec son conseiller, la blonde avait l’impression d’avoir perdu son neveu une seconde fois, sans même pouvoir parler de « retrouvailles ». Mais cela n’arriverait plus jamais ! Elle avait perdu son temps à rester enfermée dans ses habitations, en envoyant ses soldats le retrouver, sans véritablement agir!
Son âme était gorgée d’appréhension, mais toute incertitude avait disparu. Elle se devait de le retrouver!
Au grand bonheur de ce fainéant d’Andersen, la jeune reine retrouva la clairière des Trolls. Elsa s’en voulait de la façon dont elle avait traité Grand Pabbie à leur dernière rencontre. Après tout, la créature magique n’avait fait que répondre à ses interrogations. Mais à l’époque, la colère et le chagrin l’avaient empêché d’y voir clair. Aujourd’hui, elle avait de nouveau besoin de lui, et ne devait pas laisser ses sentiments prendre le dessus sur les leçons de bienséance, que lui avaient enseigné ses parents.
De grosses pierres roulèrent sur le sol, dans sa direction. Puis, elles se redressèrent pour prendre leur apparence de Troll. Au centre, se tenait Grand Pabbie, qui semblait agréablement surpris de revoir leur reine.
« -Votre Majesté, cela fait longtemps que nous ne vous avons pas vu ! Quel bon vent vous amène ? Vous avez des nouvelles du prince ?
La reine n’était pas étonnée qu’il soit au courant de sa disparition, qui avait fait tellement de bruit, que ce soit à Arendelle ou dans les royaumes voisins.
-La dernière fois que je suis venue vous voir, je vous avais parlé d’une ombre qui s’était introduite dans mon palais, et avait brisé le toboggan de glace, avant de s’enfuir.
-Oui, je m’en souviens. Mais je crains ne pouvoir vous dire de quelle espèce il peut bien s’agir. Beaucoup de créatures aux différents pouvoirs existent dans notre monde et…
-Ne connaîtriez-vous pas une espèce d’ombre pouvant prendre forme humaine, et transformer des personnes humaines en d'autres ombres ? le coupa Elsa.
Cette dernière en profita alors pour lui parler de l’arrivée soudaine de son neveu hier soir.
-Oh, tout cela est très étrange… Peut-être me trompé-je, mais je pense que votre neveu est devenu… un Fragment de Destin !
-P… Pardon ? bredouilla la souveraine, décontenancée.
-Vous ne connaissez sans doute pas la légende. L’histoire du Destin et de ses partisans a été conservée oralement par la plupart des créatures magiques, telles que les Trolls, mais a été oubliée par les hommes.
-Pourriez-vous me la raconter ?
Tout à coup, tous les Trolls accoururent autours d’Elsa et prirent place sur le sol.
-Oui, Grand Pabbie ! Raconte l’histoire ! supplia un enfant.
-Asseyez-vous avec nous, votre Altesse ! l’invita une femelle.
-Bon, je veux bien raconter la légende, céda le chef d’un ton sévère, mais je le fais pour sa Majesté, et pour la culture des petits ! Après, vous retournez tous au lit !
-Ouiiiiii ! répondirent les Trolls, tandis qu’Elsa s’asseyait sur une -vraie- pierre, en espérant que cela ne durerait pas longtemps.
Grand Pabbie racla sa gorge de pierre, et commença son récit :
« Cela date de l’époque où des Divinités peuplaient notre monde. Parmi ces grandes puissance, on pouvait nommer celui qu’on pourrait aujourd’hui appeler « le Destin ». C’était une grande masse noire et difforme, qui ne manipulait pas l’avenir, mais choisissait pour tout être vivant, sa destinée. Mais il ne s’en servait que pour réserver à tous, un triste sort. Le malheur s’abattit peu à peu sur tout le monde. Le Destin s’en sentit puissant, tellement puissant qu’il finit par voir beaucoup trop grand. Il voulut recréer la destinée des autres Divinités, en les réduisant à l’état de simples humains. Mais ces demi-Dieux avaient été crées pour des missions précises, leur destin était déjà tracé. C’est ainsi qu’en voulant contrôler le sort de personnalités aussi puissantes, sans même obtenir de résultats, son don finit par le détruire. Du moins, pas complètement. Son âme était désormais nue, sans corps ni pouvoir. Pour ce qui était de son don, il avait été divisé en trois parties, qui devinrent vivantes. Ils se firent appelés les « Fragments de Destin », et baptisés Krépus, Froz et Aster. Ces trois êtres, sous les ordres du déchu Destin, pouvaient décider de certaines choses concernant l’avenir, mais pas autant qu’elles le désiraient. La nouvelle Divinité chargée de créer le destin, décida que si ils trouvaient une personne ayant le cœur assez noir, ils pourraient en faire le quatrième Fragment de Destin. Ils pourraient de cette façon fusionner, et reformer à eux quatre le pouvoir de leur maître, qui pourrait donc le récupérer… »
Un long silence suivit cette dernière phrase.
-… Et après ? s’enquit un jeune Troll.
-Cette abomination et ses trois partisans n’ont plus jamais donné signe de vie. D’après la légende, ils ne seraient jamais parvenus à trouver cette quatrième personne… Bon allez, tous au lit ! ordonna le vieillard. Je dois m’entretenir avec sa Majesté !
Déçus, les Trolls regagnèrent leur tanière en grommelant. Pour ce qui était d’Elsa, elle n’avait pas bougé d’un pouce. La pauvre reine craignait avoir compris ce qu’il était advenu de son neveu…
Grand Pabbie s’approcha de la pauvre tante. Celle-ci tremblait de ses pieds chaussés de talons jusqu’à sa tête tressée. Ses mains moites étaient jointes comme à son habitude, et une larme s’échappa de son œil bleu.
-C… C’est lui, n’est-ce pas ? demanda-t-elle en tressautant de chagrin. Le Quatrième Fragment de Destin…
-Je crains que ce ne soit la vérité, mais rien ne nous dit qu’il ne redeviendra jamais plus comme avant. Je ne connais pas vraiment les dons des Fragments de Destin.
-Vous avez raconté que seul un cœur noir pourrait devenir son quatrième partisan… se rappela-t-elle.
Grand Pabbie lui appuya un regard peiné.
-Si jamais vous vous retrouvez confrontée à lui, tentez de vous faire comprendre qu’il n’est pas votre neveu. Du moins, qu’il ne l’est plus. Vous ne feriez que vous convaincre de la vérité. »

Alors, voilà, chapitre lu ^^

Il est plus court non ?

L'idée de la légende de l'histoire du destin est vraiment pas mal. Je pense que tu as de quoi faire une super suite avec tout ça.
Du coup c'est triste, car en gros, si j'ai bien compris, Elsa ainsi que Anna et tout le reste peuvent considérer que Kristian est définitivement mort ?
J'ai hâte de voir ce que les prochaines confrontations vont donner, car avoir son neveu - ou son fils pour Anna- devant soit et se dire "non, c'est pas lui, il est mort"..enfin voilà, je pense vraiment que tu vas nous faire un truc super  
Et que va t-il arriver à ce pauvre Gaston-Vincent ? x)

En effet, il ne semble plus rien rester du petit garçon tout gentil qui aimait faire des câlins à Olaf et suivre sa tante partout. Il est donc certainement mort.
Mais à ton avis, s'il agit de façon si peu catholique ces temps-ci, c'est à cause de sa nouvelle condition de Fragment de Destin, ou bien à cause de son oeil? Par peur ou par méchanceté?
S'il agit par méchanceté, oui le vrai Kristian est mort, mais si il agit par peur, c'est différent!

C'est malin de nous laisser avec ces interrogations ^^
Je pense que Kristian est toujours le même au fond de lui mais ce qui est arrivé à son œil l'a quelque peu changé. Je pense qu'il y a encore de l'espoir pour qu'il redevienne celui qu'il était avant.
Hâte de lire la suite