le prince des ombres~

Il faisait froid. Très froid. Peut être était ce le jour le plus glacial de l'hiver. Et la reine d'Arendelle ne pouvait rien y faire.
Effectivement, elle était en train de donner la vie. Et ce dans les larmes, et non pas que pour la douleur physique. Mettre au monde un enfant dont le père, roi du royaume, venait de mourir n'est pas bon signe.
Cette naissance se fit donc dans une salle close, dans un froid polaire et dans des tenues noires de deuil.
Le bébé naquit ainsi. Et depuis bien des années, Arendelle eut un petit prince. L'enfant se fit nommé Asa.
Anna toqua à la porte avant d'entrer, elle aussi vêtue de noir. Alors que sa sœur gardait les yeux clos, le travail terminé, la jeune femme prit entre ses mains délicates son neuveu.
Il avait des cheveux noirs, et paraissait si fragile. Il fut donc couvert très chaudement, tandis que sa mère ne parvenait pas à calmer sa douleur, et donc stopper ce terrible hiver.
Anna devrait donc s'occuper du petit être, du moins le temps qu'Elsa se remette  de la mort de son cher et tendre.
Mais la reine ne devait pas se montrer faible. Elle ne pouvait pas l'être. Elle calma la tempête, et prit son fils unique contre elle, le serrant fort dans ses bras, se disant qu'elle n'avait pas tout perdu, qu'elle avait son enfant en vie, dans ses bras. Le plus dur était passé.
Du moins, elle le croyait, et était bien loin de la vérité.
Il est dur de commencer une histoire de cette façon, mais nécessaire. La souffrance du royaume n'en était qu'à ses touts débuts.
L'été était de nouveau paisible. Le royaume en paix, la reine légèrement remise, sa sœur vivant pleinement son couple avec le fournisseur de glaçon officiel du royaume, et le petit prince était le bébé le plus calme du royaume entier.
Mais, car la vie est faite ainsi, une femme, la quarantaine, le regard hagard, arriva dans la salle du trône.
En premier lieu, Elsa crut que la personne face à elle se faisait battre, et qu'elle venait la trouver pour une quelconque solution.
Elle avait tout faux.
Les bras et le visage de la femme n'étaient guère tuméfiés, mais couvert d'étranges traces d'où sortait des fois un liquide noirâtre, faisant intensément souffrir la personne.
La reine ne savait que faire. Cas isolé ou épidémie...? Elle ne tarda pas à le savoir.
Le lendemain, une autre personne présentant les mêmes symptômes arriva, tenant en ses bras son petit de trois ans, souffrant lui aussi. Et alors que l'hôpital du château se remplissait, les malades affluaient de jours en jours. Il était impossible de déterminer la maladie...
Serait-ce un sortilège...?Elle ne savait que faire. Elle dirigeait un royaume quasi mort, des habitants effrayés et pour la plupart souffrant continuaient tant bien que mal leur travail indispensable. Celui es champs, permettant la nourriture.
Elsa tenait sa sœur le plus loin possible de ce mal étrange, dévorant leurs chaires, se nourrissant de leur désespoir.
Et Asa tomba malade. Au bord de perdre tout contrôle, elle sortit de ce qu'elle croyait être une zone sûre et emmena son fils unique, son chéri, son amour, ce qui lui restait d'espoir voir les trolls. Elle n'avait plus aucun recours.
Depuis le premier accident d'Anna, elle avait repoussé l’hypothèse de retourner les voir. Mais cette fois ci était tellement différente...
La mort était partout, dans les rues, dans le château, dans la foret...
Elle arriva enfin, son bébé poisseux dans les bras. Elle eut beau le laver, le liquide épais sortant des traces noires le salissait à nouveau. Et la souffrance que l'enfant endurait le faisait crier de manière tout à fait insoutenable pour une mère.
Elle implora les trolls de lui venir en aide,tombant à genoux alors que son fils pleurait sa souffrance, près de son cœur.
Enfin le vieux sage sortit, examina l'enfant alors que ses yeux s'ouvraient en grand.
«Est ce de la magie...? prononça difficilement la reine.
-Oui...Et non...C'est un démon très puissant..
-Vous pouvez...Faire quelque chose hein..?
-Certes. Je peux sauver votre peuple. Mais je ne crains que pour votre fils il ne soit trop tard.»
À ces mots, la reine fut prise de tremblement violent. Elle avait déjà perdu l'homme qui aurait du partager sa vie, elle ne voulait pas perdre celui qui la faisait s'accrocher!
Elle sentit alors, en serrant Asa contre elle que le petit corps était froid, et que son cœur ne battait plus.
Pour être un cœur de glace, s'en était un...
«Faites quelque chose! Je donnerais ma vie pour le sauver! Anna est restée au royaume, mais elle sait où je suis! Elle viendra le chercher! Je ne peux pas le perdre...pas lui!»
Le petit corps sans vie refroidissait alors que la neige tombait sous la panique de la reine, ne parvenant plus le moins du monde à maintenir son pouvoir.
«Mon enfant, dit calmement le troll, il existe une solution.
-qu'elle est elle?!
-Le démon qui hante votre royaume trouvera refuge dans le cœur même du prince, le faisant battre à nouveau. Cependant, la folie et les diverses phases qu'il devra endurer ne sont aucunement décrites dans les livres anciens. Ni même  les pouvoirs qu'il pourrait obtenir.»
Elsa accepta, peut importe les sacrifices. Jamais elle ne laissera son fils mourir et son royaume dépérir. Après de longue incantations, l'enfant hurla, mais garda la pâleur de la mort sur son visage.
La reine rentra au royaume, abasourdie. Tout les villageois, du moins ceux qui étaient encore en vie, étaient à l'extérieur, en pleine forme.
«Vive la reine Elsa!» Hurlaient-ils, en proie à une certaine excitation en voyant le bébé vivre et gigoter. Anna arriva et la serra dans ses bras, embrassant sur le front son neveu au passage.
«Tu as réussit! Comme toujours!»
Réussit...? Mais à quoi donc...? Son enfant...Elle ne savait même pas si il allait vivre ou mourir, et par quels épreuves elle allait devoir passer. Mais en cette instant, elle voulait juste profiter du bonheur qu'elle savait éphémère qui couvrait son royaume.

Chapitre 1

Sept années se sont écoulées. Et dans l'ensemble, le royaume se portait bien, les récoltes furent meilleures que jamais et le temps bien plus qu'agréable. Aucune épidémie ne fut recensée. Tout était si paisible, du moins en apparence.
Le royaume était tel le lac calme un jour d'été...mais personne ne sait vraiment quel monstre dort au fond des abysses...
Ce monstre était le prince. Enfin monstre...plutôt créature troublant cet quasi sérénité et ce sans en avoir aucunement conscience.
L'enfant fut extrêmement vulnérable aux maladies tout le long de sa courte vie, ne supportant que très peu le soleil, mais étant effrayé dans le noir.
E surtout...
Il semble parfaitement inconscient du monde qui l'entour, comme enfermé dans sa bulle. Il ne parle pas, n'écrit pas et ne semble pas savoir lire. Sa mère, bien qu'elle aime son enfant de tout son cœur, n'a pas franchement le temps de s'occuper de lui.
Car si la vie au royaume en elle même était excellente, à peine plus loin, diverses guerres sont prête à éclater, et vu les rapports tendus entre Arendelle, les îles du Sud et Viselton, il ne serait pas étonnant qu'Elsa soit confrontée à des choix des plus délicats.
L'éducation elle même du prince fut donc confiée à Anna, qui prit son rôle très à cœur.
Kristoff était stérile. Ce fut un coup très dur pour la jeune femme, qui rêvait de fonder une famille avec lui.
Elle décida, avec sa bonne humeur habituelle, de s'occuper de son neveu comme e son enfant, et son époux en fit de même. Mais la tâche s'avéra plus compliquée que prévue. C'était comme si...il voyait le monde d'une tout autre façon, et chaque action du quotidien était une chose des plus difficile pour ce petit bout d'homme, blanc comme la neige. Son innocence transparaissait tellement sur son visage encore rond. Mais pourtant...Avec l'âge, ses yeux s'étaient ternit, forçant et contrastant avec sa pâleur.
L'enfant, en cet instant, était dans sa chambre. La pièce était ronde, dans une tour. Les murs de pierres retraçaient à eux seuls l'histoire même du château et semblaient être là depuis la nuit des temps. Pourtant, l'intérieur de la pièce restait moderne, et particulièrement chaleureuse, du moins pour accueillir un petit garçon. Mais...Elle paraissait...trop propre. Aucun jouet au sol, seules quelques feuilles étaient éparses sous la fenêtre unique mais grande de la chambre.
L'enfant s'étira en se relevant, regardant avec amusement le dessin qu'il venait de faire. Son seul moyen de s'exprimer, de se faire comprendre.
Ce qui était amusant, c'est que personne ne comprenait. Personne ne savait qui étaient ces gens, en noirs et blancs, qui peuplaient les feuilles d'Asa.
L'enfant ne cherchait pas vraiment non plus à ce que l'on s'intéresse à lui. Son monde, son univers si différent du notre était parfaitement monochrome. Et voir le monde en couleur lui paraissait aussi fade que nous de vivre dans le sien.
On toque à la porte. Le garçon cache les représentations «des gens de sa tête» sous son lit, et ouvrit tout doucement, avec sa discrétion habituelle. C'était «tati», enfin Anna. Il a regarda, ou plutôt la dévisagea, comme si c'était la première fois qu'il la voyait.
Dans son monde, tati était toute blanche, et toussait beaucoup. Elle ne souriait que lorsque sa respiration lui permettait.
A chaque fois qu'il la voyait, rose et en bonne santé, il avait l'impression qu'elle venait d'ailleurs.
Et par rapport à sa façon de penser, effectivement elle venait très loin.
Personne ne correspondait à ce qu'il pensait. Seul son reflet le confortait dans cette étrange façon de voir les gens, les personnes.
Alors qu'Anna tentait vainement de lui apprendre à lire, l'esprit d'asa était déjà reparti très loin.
Dans sa tête, il n'était pas seul. Il y avait son frère. Très longtemps il l'a cherché. Mais son frère n'était jamais là. Il le sentait, tout près de son cœur, tout contre lui, mais ne le voyait pas. Alors, pour la première fois depuis qu'on lui avait appris à parler, il usa des mots pour demander.
«Où est mon frère?»
Anna resta un moment perplexe en le regardant, alors que le regard quasiment toujours éteint du petit s'était brièvement rallumé. Il parle.
Elle courut prévenir tout le monde, laissant son neveu dans la plus grande incompréhension.
Oui il savait parler. Mais il ne s'en était jamais servi. Pourquoi? Eh bien parce qu'il n'en avait jamais eu besoin.

«Il a parlé?! Dit la reine à mis-voix, prise entre excitation et tristesse de n'être là quand il prononça ses premiers mots.
-oui! Il a dit...''Où est mon frère?''...Elsa, tu as eu...d'autre enfant...?»
Le regard de la reine se ternit, et elle regarda ailleurs...D'autres enfants hein...Non. Elle n'avait eu que Asa. Mais l'autre..Asa aurait pou le ressentir...Comme son frère... Et ça,c'était très mauvais.

De son coté, le petit garçon se fichait bien d'être au centre de l'attention. Il s'était enfermé dans sa chambre, dans son monde. Il avait versé de la peinture noire dans un grand bol d'eau, et s'était amusé à en recouvrir son lit. Une fois sa tache exécutée, il s'assit sur le tapis grisâtre au centre pile de sa chambre. Il ferme les yeux.
«Grand frère, je sais que tu es là...»
Il murmura cette phrase un nombre incalculable de fois, et si bas que personne ne pouvait l'entendre.
Grand frère lui avait dit que personne ne devait l'entendre...
Il avait un peu peur, c'est vrai..Et si quand Grand frère le verrais, il ne voudrait pas de lui...? Si il le trouvait faible...? L'aimerait t-il quand même..?Voit-il les choses comme lui, où était il si différent...? Avait il enfin quelqu'un...?
Du creux des mains d'asa sorti en premier lieu une étincelle noir d'encre, assez jolie mais qui serait effrayante pour le commun des mortelles.
Mais Asa ne fait pas parti du commun des mortelles.
L'étincelle grandit dans sa paume, prit forme de chat, grimpa sur son épaule et miaula avant de se transformer en phœnix, de s'envoler, de se brûler pour revenir en poussin.
Asa applaudit à ce spectacle. C'est grand frère qui lui envoie un message. Si il a bien tout compris, peut importe quoi qu'il dise, quoi qu'il fasse, si il vient à se faire prendre par quelqu'un il renaîtra et corrigera ses erreur.
Il adorait ce genre de petits messages. Il se sentait...Important, vivant...
Kristoff, dit tonton, entra alors que l'ombre disparaissait subitement, prise en flagrant délit.
Le blond ne l'avait pas vu mais senti cette odeur....De mort?!
«Asa..Qu'est ce que tu fais....? à quoi tu joues..?»
L'enfant semblait dessiner calmement, mais pas à son endroit habituelle. Techniquement, il se mettait son la fenêtre, et tonton arrivait derrière lui pour le chatouiller, même si l'enfant ne réagissait pas beaucoup...
Dans ces cas là, il voyait tout de même parfois un rare sourire éclairer ses lèvres et une fossette creusée sa joue droite. L’innocence a un nom. Du moins, c'est ce qu'il semble croire. Il n'en est rien.
« on m'a dit que tu parlais...c'est bien ça.»
Sans chercher à comprendre plus, il prit l'enfant dans ses bras.
Au final, c'était son enfant. C'était lui qui l'avait élevé, et c'était le seul à jamais avoir entendu le rire du gamin. Si il parlait, c'était en partie grâce à lui. Oui, il n'était pas à ses yeux le tonton d'Asa. Mais bel et bien son père.

Le soleil déclinait doucement dans le ciel, alors que la neige tombait à flot de partout et de nul part à la fois. Elsa paniquait. Elle avait peur. Elle était rongée par les regrets...
Mais tu n'avais pas le chois!
Elle se répétait cette phrase à longueur de journée.
Elle n'avait rien pu choisir. Si elle n'avait rien fait, son royaume et son fils chéri mourraient. Si elle avait pris le démon dans son propre corps, asa mourrait. Elle ne pouvait! Elle avait pris la bonne décision!
Elle se rappelait encore du troll, alors qu'il tenait le corps hurlant sa vie dans ses bras. Le petit Asa.
«mon enfant..Avait il dit doucement, ce petit est une source de danger pour votre royaume...Vous feriez mieux de nous le laisser, nous pourrons gérer ses problèmes...mais vous, vous ne le pourrez guère...Avec vos pouvoirs de glace, vous risqueriez sans le vouloir d'éveiller le démon qui dort au fond de son cœur.»
Elle avait refusé. Elle a dit qu'elle ferait attention, qu'elle se débrouillerait. Comment elle avait tord...Elle n'aurait pu imaginer, dans le passer, que cela incluait d'abandonner aux soins de sa sœur son enfant...
Mais là encore, même si elle l'avait sut, l'aurait elle laissé? Aurait elle préférer perdre la mémoire? Oublier son bébé qui la ramenait à l'époque où elle était mariée...? était-ce cela...?
Une larme se cristallisant en glace roulait sur la joue de la reine.
Son fils parlait. Fallait-il désormais l'abandonner? Et l'oublier? Vivre heureuse, loin de ces tracas...?
Après tout, il était une bombe à retardement pour le royaume. Elle le savait extrêmement puissant.
Elle tapa du poing sur son trône. Elle s'est battue pour avoir son fils! Non! Elle ne pouvait pas l'abandonner!! Elle...n'avait pas le droit. Pas après tout ce qu'elle a dût surmonter. Pas après toute la force et le courage que son enfant lui a donné. Elle ne pouvait pas. C'était tout.

Asa était blotti dans les bras de tonton. Tonton qui ne ressemblait en rien à ceui qui était dans sa tête.
Dans son monde, tonton avait les cheveux gris, et mourrait vite, couvert de plaques noires, et ressuscitait grâce à «grand frère».
Il ne comprenait pas tout les messages, mais parfois s'en contentait. Trop réfléchir le fatiguait. En ce moment, sa tête posée contre le torse large de Kristoff le faisait se sentir bien. Si seulement il arrivait à parler correctement, il aurait dit «je t'aime tonton.» Mais il ne pouvait pas. Il n'était même pas tout à fait sûr de la signification de ces mots. Dans sa tête, les gens parlaient un langage que seuls ceux y vivant peuvent comprendre. C'était comme si...le petit était bilingue en réalité.
Après ce petit moment de paix, où l'oncle et le neveu s'étaient reposés debout, profitant d'être l'un avec l'autre, Kristoff remarqua une feuille de papier au sol, près de dessous le lit.
Il reposa l'enfant à terre et pris le papier dans ses mains. Un dessin.
Il était assez réaliste, dans un style compliqué, en noir et blanc, avec quelques nuance de gris. On aurait dit...Elsa?!
Ses cheveux étaient décoiffés, ses yeux cernés, des plaques ressemblant étrangement à celles qui avait frappé Arendelle sur le front et les bras, des larmes abondantes roulaient sur ses joues. Kristoff ne comprenait pas. Avec le peu de fois où le petit avait vu sa mère, il avait été capable de la dessiner? Vraiment? Mais...Pourquoi la représenter comme cela, si fatiguée, si triste...?
Le blond entendit un sanglots derrière lui.
«Trésor, ça va...?»
Asa pleurait.
Pourquoi tu gâchais tout tonton? Pourquoi? Tu n'as pas le droit d'entrer dans mon monde, il m'est réservé! À moi et à grand frère!! c'est privé, c'est la seule chose que j'ai de lui...Il me manque alors que je ne le connais pas...
Si seulement il avait pu dire cela...Mais il s'en sentait incapable. Il prit le dessin des mains de tonton et le rangea près des autres, sous son lit. Chaque personne qu'il avait vu au moins une fois y était représentée. Et c'était grâce à «grand frère». Il voulait que tonton parte maintenant. Il sentait «grand frère» en colère contre tonton.
Et quand «grand frère est en colère, il fait du mal à tout le monde. Même à Asa.

Chapitre 4

Elsa se tenait la tête à deux mains.
Seule dans son grand lit froid, elle ne trouvait le sommeil. Roulée en boule, elle ne savait vraiment pas quoi faire. Reine hein...? Mais reine de quoi..?D'Arendelle...? Le royaume mérite mieux...
Elle est incapable de prendre une décision.Pour son propre enfant.
L'abandonner.
Le garder.
Mais put*in, qu'est ce qu'elle doit faire?! Ah, elle est belle la royauté...
Comment elle fera quand une guère éclatera hein? Elle sera incapable d'envoyer ses hommes à la mort?
Elle se releva brusquement. Elle avait besoin de quelqu'un. Elle ne pouvait plus garder cela pour elle seule.
Cache le démon, n'en parle pas, le secret survivra...
Elle sortit du lit et marcha le long du couloir glacé. Pourvu qu'Anna ne dorme pas...
La jeune rousse vit sa sœur désorientée marcher de travers dans le couloir. Elle vit des larmes couler sur ses joues. Sans aller plus loin, elle la prit contre elle.
«Elsa...
-Il faut confier Asa...
-Pardon...? Elsa, qu'est ce qui se passe...?»
La blonde ne répondit rien, terrifiée. Une immense ombre venait de sortir du couloir.
Asa avait peur. Vraiment très peur.
«Grand frère, baragouinait il dans sa langue étrange, arrête...»
Kristoff était au sol, alors que des ombres autours de lui le blessait. Du moins, dans sa tête. C'était ce que lui montrait ''grand frère''...
Si jamais t'es pas sage voilà ce qui arrivera.
Asa était allongé sur son lit, les yeux clos baignant dans ses larmes, recroquevillé sur lui même. Ses petites mains devant son visage, essayant vainement d'arrêter grand frère qui s'amusait à lui faire mal.
Pas physiquement. Mais dans leur monde. Il se voyait des plaques noirâtres sur son corps, il sentait la mort, il se voyait mourir.
Avec un sursaut de courage, il réussit à se relever, mais voyait toujours son horrible monde danser sous ses paupières ouvertes. Il tomba sur ses affaires de dessin
«Grand frère...pitié...arrête...Je ferais ce que tu veux mais arrête..»
L'enfant prit son crayon, malgré la douleur horrible qui lui martelait le crâne, et dessina une scène de paix. Lui et son frère. Tout les deux. Ensemble pour toujours. Liés dans un seul et même corps.
Ses larmes tachaient la feuille et semblèrent calmer grand frère. Une ombre apparut de la main gauche d'Asa. Il la regarda. Grand frère allait lui montrer un petit spectacle...? Il sourit. Mais à sa grande surprise, l'ombre grandit, mesurant près d'un mètre 80. Asa ne mesurant qu'un mètre trente-cinq, il regarda l'ombre de ses grands yeux de petit garçon. Grand frère, c'est maintenant que tu te montres à moi..?

Chapitre 5

Asa toucha l'ombre du bout de son doigt. Grand frère...Oui, c'est bien toi... Mais le sentir hors de sa tête, hors de son cœur, il se sentait extrêmement mal... il avait du mal à respirer...
«grand frère...J'ai besoin de toi...»
L'ombre se tourna vers lui, prenant peu à peu forme humaine. Asa cria un peu. Il avait l'impression qu'on lui arrachait une partie de lui même.
Il se recroquevilla, cherchant vainement à apaiser cette douleur qui lui était inconnue...
L'ombre regarda l'enfant, lui caressa la joue.
«gentil garçon va...Grâce à toi je suis là...»
cette langue, cette voix...Asa sourit, ne sachant rien de la gravité de la situation.
Kristoff a vu les dessins d'Asa. Il a réveillé le démon.
L'ombre sortit de la pièce alors que le petit eut un sursaut de souffrance.
Enfin, «grand frère» vit Elsa. Oh ma belle, tu savais au fond de toi que j'étais en train de me réveiller. Tu l'avais senti. Parce qu’en vérité, tu n'es pas une si mauvaise mère.
La reine, quand à elle, fut en premier lieu terrifiée. Elle poussa Anna dans la pièce à coté, fermant la porte avec sa glace pour être sûre qu'elle ne sorte pas.
Car Elsa connaissait son ennemi. Elle savait qui il était. Et ce qu'il voulait.
«Retourne en son cœur, tu lui fais mal, et tu as mal!
-tu m'as enfermé dans son corps. Tu ignores tout de lui. Ce n'est même pas ton fils, au final.»
Elsa prit une grande inspiration, préparant sa glace pour le vaincre. Elle même n'était sûre de rien, ne sachant si elle aurait la force de l'attaquer.
«Tu le savais non? Que pour une vie, les sacrifices sont énormes.»
Elle baissa les yeux, impuissantes. Bien sûr qu'elle le savait. C'était l'une des choses qu'elle connaissait le mieux.
Elle avait sût, avant terme, que son fils mourrait dans son ventre. Mais elle ne pouvait pas le perdre...Son mari...non...
Elle eut recours à la magie noire, et ce démon des enfers est apparut. Il lui promit monts et merveilles, à conditions qu'elle accepte beaucoup de choses. La première fut de priver son beau frère d'être père, pour équilibré la famille. Si une des personne ne peut avoir d'enfant, alors la magie noire peut servir sans trop de problèmes. En son nom, elle accepta. Le démon rendit donc Kristoff stérile. La deuxième était de le laisser partir. Elle eut un gros doute, mais elle savait que le bébé qu'elle tenait serré contre elle pourrait disparaître en enfer avec le démon.
Elle se rendit enfin compte de ce qu'elle avait fait. Elle avait arraché son enfant au sort cruel de la mort. Elle avait changé ce qui aurait du être.
La malédiction d'Arendelle. La maladie tombée sur le royaume. Le démon. Elle l'avait elle même libéré des limbes en l'invoquant. Et aucune promesse n'est aussi belle qu'on ne nous l'avait dit. On ne peut pas garder une personne qui aurait dût mourir chez soi très longtemps. La faucheuse réclame vite son dût.
Elsa avait donc, avec l'aide des trolls qui ne savaient rien de l'histoire complète, scellé le monstre dans le cœur de son propre fils. Aucun des sacrifices n'étaient donc vains. Mais elle savait qu'elle avait un enfant extrêmement dangereux dans sa demeure.
Le démon venait sans aucun doute se venger, et recommencer à prendre des vies dans le royaume.
«Qu'est ce que tu veux?! Dit elle, presque sûre de sa réponse.
- moi...? Rien de spécial, prendre des nouvelles.»
Il éclata de rire. Qu'est ce qu'elle croyait?
«Plus sérieusement, arrête de t’inquiéter de moi, mais plus de lui.»
Au fond du couloir, Asa marchait, le regard vide. Si on fait mal à grand frère, il utilisera touts les tours de magie qu'il lui a appris pour le défendre. Et cryez le, ce n'est pas peu.

«Asa, reste loin de moi !! »

La reine recula, se trouvant dos à la porte, ne pouvant aller plus loin. Elle avait les larmes aux yeux. Allait elle devoir tuer son enfant de ses mains ? Rétablir l'équilibre qui avait été détruit par la magie noire ? Renoncer à ses rêves ? De toutes façons, elle n'a jamais pu ne serait ce que serrer son enfant contre elle. Cela aurait été mortel pour les deux. Car le monstre, au contacte de sa glace, se serait réveillé, et les aurait sans aucun doute tué.

Le démon riait comme il n'avait jamais rit. Quel spectacle ! Entre une mère terrifiée et un enfant aux pouvoirs surpuissants, libérant une force dont il n'a as conscience et démontrant qu'il ne faut pas déranger le cycle de la vie, cela allait donner quelque chose de très intéressant.

Asa regardait sa mère et grand frère. Il sentait une puissance dans ses mains. Il sentait quelque chose de fort en lui. Il sentait une haine digne des plus grandes folies envers sa mère. Il ressentait véritablement ce manque, ce vide qu'elle avait creusé en l'abandonnant au soin de sa sœur. Il voulait....
Il voulait qu'elle ressemble à la mère qu'il avait dessiné. Celle qui était malade. Celle qui mourrait des mains de grand frère.

Anna tapa contre la porte, ne comprenant pas ce qui se passait. Elle se doutait que sa sœur avait gelé la poignée, mais dans quel but ? De quoi a t-elle si peur ?
Une forme noire la fit reculer vivement, et lui fit pousser un grand cri. Qu'était ce cette chose informe, menaçante, inhumaine ? Rien de bien méchant apparemment, vu qu'elle lui fit juste signe de coller son oreille à la porte avant de disparaître. Anna mit donc sa tête contre le battant, essayant d'entendre quelque chose.

«Q...Qui êtes vous... ? Murmura la voix enfantine du petit brun à l'égard d'Elsa.
-J...Je suis ta mère enfin ! Éloigne toi maintenant ! »

au fur et à mesure de ses paroles le petit s'approchait d'elle. Et elle avait peur. Elle avait peur de lui. Peur de ses responsabilités.
Elle sait qu'il lui en veut. Mais pourquoi ?

«V...Vous n'êtes pas maman...Maman meurt chaque jour....chaque fois...tous les soirs, au couché du soleil... »

Elsa ne comprenait pas ce qu'il disait. Elle...Mourrait ?!

«Tu ne peux pas comprendre, Elsa. Dit le démon se tournant vers elle. Tu ne peux pas rattraper sept ans de ton absence en quelques minutes. Il vit dans le monde qui aurait dût être...Si...Si...SI TU NE M'AVAIS PAS ENFERMÉ DANS SON CORPS, TRAÎTRESSE! »

Des ombres jaillirent du corps du monstre, et allèrent trouver refuge dans le cœur d'asa, source lumineuse au milieu de sa poitrine. L'enfant tomba au sol, incapable d'avancer plus.
Elsa aurait rêvé de courir vers ce petit, de le serrer contre elle, mais elle en était incapable. Elle était paralysée par la peur. Elle était paralysée par ses remords. Elle savait qu'elle avait raté sa vie, et celle de son enfant.

« Elsa, si il n'avait pas vécu, tu aurais du mourir. Asa. Petit Frère. Lève toi. C'est un ordre.»

Le petit releva la tête et se redressa. Il devait tuer sa mère. Grand frère lui avait ordonné, juste au ton de sa voix.
Il savait désormais qu'il devrait être mort. Il n'aurait pas dû exister durant ces sept années. Il savait que le royaume, pour les quelques mois ou il avait survécu grâce à la magie noire, aurait du périr. Il savait qu'il était la seule raison pour laquelle tonton ne pouvait pas avoir d'enfant. Et tous cela, il venait de l'apprendre, dans cette langue étrange qu'il parlait par télépathie avec grand frère.
La langue des morts.

«C'est à cause de vous que tonton ne peut pas avoir d'enfant. C'est de votre faute. Vous avez échangez ma vie contre son bonheur d'être père. Et je préfère tonton à vous. Et même si c'était pour me faire vivre, j'aimerais mieux être mort que de savoir tonton malheureux. Alors, pour équilibrer la balance, pour permettre à tonton d'être père, je vais échanger votre vie.»

Jamais Asa n'avait autant parlé. Il était juste à coté de sa mère, toutes ses ombres en mains. Il rapprochèrent celles ci du cœur de sa mère. Celle ci commença à suffoquer, à essayer de le repousser.

«ARRÊTE !!!»

Anna avait finalement réussit à rentrer dans la pièce, avait tout entendu. Elle pleurait. Elle avait mal.

Et pour la première fois, elle en voulait vraiment à sa sœur.
Mais pas au point qu'elle en meurt !
Au final, Elsa n'a fait que mettre au monde Asa. Pour le reste, Kristoff et elle sont ses parents. L'équilibre est stable. Et il ne faut pas que ça change.

Le démon fut surprit de l'arrivée de la rousse. Il restait plutôt spectateur. Toutes ces histoires l'amusaient, et il n'avait besoin de rien dans l'immédiat. Mais étant connecté à Asa, il sentait quelque chose d'anormal.
L'enfant doutait de ce qu'il devait faire.
Habituellement, il ne faisait que lui obéir, sinon il lui montrait de terribles visions de ce qui pourrait arriver.
Mais là, l'enfant doutait. Il ne voulait plus bouger.

Anna arriva vers lui et le prit contre elle, ignorant le démon. Peut importe, il faut qu'elle sauve cet enfant de la folie qui le guette. Ce qu'a fait sa mère pour le faire vivre, rendre son oncle stérile et enfermer un démon dans son cœur, n'est en rien de sa faute. Or il se sentira coupable. C'est pour ça qu'il veut tuer sa mère.

Elsa regardait la scène, sidérée. La neige tombait à flot dans le palais, des ombres obscurcissaient couloirs et plafonds du palais, UN DEMON était présent, le prince était en train de la tuer, mais la seule chose à laquelle Anna pensait était de serrer le petit contre elle.

« ...Asa...prononça avec difficulté la rousse, je suis ta maman...Ne m'appelle plus tati... »

Le démon commençait à s'estomper au fur et à mesure des paroles.
«Kristoff est ton papa...Nous sommes tes parents...Elsa est ta tante...Elle n'a jamais eu d'enfant...Et n'en aura jamais... »

Le démon disparaissait, retournant s'endormir au fond du cœur d'asa.
Elsa ne comprenait plus rien. Mais elle ne voulait pas stopper la magie de sa sœur.
Celle si se tourna vers elle, l'enfant couvert d'ombres serré contre elle.

«Elsa...Si j'ai bien compris, si tu n'avais pas eu d'enfant, Kristoff et moi en aurions eu un. Or, cet enfant, c'est Asa. L'équilibre est rétabli. Il suffit de dire que ce n'est pas ton enfant. »

La rousse caressait la tête de ce petit bout d'homme, endormi, épuisé. Tout cela était trop pour lui. Anna avait rempli un creux, le vide laissé par sa mère.

«Je ne veux pas. »
Elsa avait prononcé ces mots, tels des coups de couteau.
Mais aurait elle seulement le choix ? À t-elle ne serait ce que le droit d'empêcher son enfant d'être heureux par son propre égoïsme ?



Le prochain chapitre sera le dernier, le septième étrangement

«Je ne veux pas. »
Anna regarda la jeune femme face à elle, une lueur d’incompréhension au fond des yeux. Elle vit sa sœur se relever et s'approcher d'elle. Elsa paraissait...Effrayante. Ses cheveux étaient en désordre, une peur mélangée à la haine lui faisait un étrange regard, et la glace qu'elle avait produite était tellement froide que sa peau elle même ne la supportait pas, au vu de  ses lèvres et du bout de ses doigts bleus dût à l'hypothermie qui la guettait. Joli paradoxe, quand on sait qu'elle porte uniquement des vêtements à base de glace.  
«Rend moi mon fils. »
Elle avait prononcé ces mots avec une telle hargne, une telle envie destructrice....
Anna recula, le petit corps contre elle.
Elle ne remarqua pas la baisse de température de l'enfant.
«Elsa...Calme toi...Tu me fais peur...L'équilibre est rétabli...Rien ne changera...Ce sera comme avant...N'ai pas peur...»
Elle recula encore, n'osant tourner le dos à sa sœur.

Elsa, quand à elle, se sentait tellement désemparée..
Non...
Elle ne voulait pas...Que tout soit comme avant...
Elle ne peut pas accepter, après avoir vu la vérité en face. Si ce n'est pas son enfant, c'est celui de La Mort. Et elle voudra sans aucun doute récupérer son enfant. Et c'est forcement à cause de ce petit qu'il y a eu des problèmes à Arendelle ces dernières années. Elle se devait de se débarrasser de lui. Et Anna ne pouvait pas le garder.
Si Elle ne peut pas avoir d'enfant, pourquoi sa sœur en aurait?! C'est injuste!!

Asa se sentait bercé par des bras familier. Il était tellement...bien...Il sentait l'odeur de tati...maman...il ne savait pas vraiment, et ne voulait pas savoir. En cet instant, il était enfermé dans son monde à cause de grand frère. Il était un peu en colère contre lui car il n'avait pas tué la reine...Il lui disait qu'il était trop faible pour l'instant, pour le grand réveille...Mais qu'il ne devait pas s'inquiéter, cela arrivera bien plus tôt qu'il ne le pense. Il se sentait sombrer...Il se sentait...mourir... était ce pour cela qu'il se sentait si bien ? Trouvait il enfin la paix dont il avait tant rêvé...? Sa minable existence allait elle enfin cesser...? Il entendait grand frère lui parler...prendre l'apparence d'un ange...
Celui de la mort.

Anna sentit quelque chose d'anormale avec Asa. Elle le regarda. Il était plus pâle que d'habitude. Et il était glacé. Il ne respirait plus.
«Elsa ! Il faut l'emmener voir le médecin ! Vite !!
-...non... »
La reine tomba à genoux, perdue. Sa sœur courut jusqu'à l'hôpital du château. Le docteur de garde cette nuit là prit le petit prince dans ses bras, et essaya du mieux qu'il pouvait de le réanimer.
L'enfant crachota, ouvrit les yeux, mais ne put que prononcer ces quelques mots avant de tomber dans le coma.
«Grand frère m'attend... »

C'est donc en pleine nuit, semblable à une marre d'encre, qu'Anna parti à la recherche des Trolls, qu'elle trouva sans le moindre problème. Elle était gelée, terrifiée et en larmes.
Une fois qu'elle eut raconté toute l'histoire, l'Ancien, le chef, la fit s'évanouir et oublier tout ce qui concernait l'enfant. Il est trop dangereux. On ne peut plus se permettre de le laisser finir sa vie à Arendelle.
Les trolls ramenèrent Anna chez elle.
Elsa était toujours au milieu du couloir, dans un cocon de glace. Lorsque les pierres vivantes passèrent devant elle, elles brisèrent ce refuge, et Elsa eut droit au même traitement que pour sa sœur. D'ailleurs, grâce à un sortilège suffisamment puissant, tous les villageois, personnel du château et autre oublièrent le petit prince.
Si il n'est plus là, Anna pourra avoir un enfant.
Les trolls sortirent le corps d'Asa du château et le laissèrent bien loin du royaume, au milieu des montagnes enneigées.
Désormais personne ne se souviendra de cet enfant si étrange...
Personne ? Vraiment ?
…

Kristoff n'arrivait pas à si faire. La chambre de son fils était vide. Et tout le monde lui affirmait que la pièce ronde de la tourelle n'avait jamais été qu'un débarra. C'est comme si tout le monde était victime d'une amnésie collective....Mais non ce n'était pas possible ! Et il le savait, qu'il n'était pas fou !
Il sortit son pendentif, ou les photos d'Asa et d'Anna trônaient. Son neveu...Que dis-je ? Son Enfant ! Où est il ?! Que devient -il ? Il veut le revoir, et se sent horriblement mal loin de lui !
Et il cri son désespoir. L'amour d'un père pour son enfant.
Demain, il partira à la recherche d'Asa. Il a entendu ouïr qu'un petit être vivrait près des montagnes et se dirait «Prince des Ombres».
Mais personne n'est jamais revenu après l'avoir cherché.
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Fin ?