- Le Royaume d'Arendelle -
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Frantzoze
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Légende du Royaume
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[Saga Frozen] Tome 3 Life's too short - Page 2 Empty Re: [Saga Frozen] Tome 3 Life's too short

Jeu 12 Déc 2019, 22:18
Chapitre 16 : Une mauvaise affaire.


-Vous êtes sur de ce que vous avancez Rodrick ?
-Oui votre Majesté, mes informateurs sont fiables et sont formels, ils ont repéré ce navire, il ne fait aucun doute qu’il fait voile vers nos côtes. Nous n’avons reçu aucune annonce officielle de leur venue il n’y a donc pas de doute possible c’est bien ce que vous pressentiez depuis longtemps déjà…L’hiver vient !
-Comment être sur qu’elle est bien avec eux ?
-Voyons Altesse, nous connaissons le lien qui l’unit avec le vaisseau qui nous arrive et nos espions l’ont aperçu il y a quelques temps de cela en partance pour ce territoire…Il n’y a pas de doute possible !
-Dans combien de temps ce navire arrivera-t-il ?
-Au vu de sa vitesse de croisière et à supposer qu’il souhaite rester discret il attendra une marée favorable pour s’ancrer dans les calanques et si possible de nuit. Je pense qu’ils attendront la nouvelle lune pour plus de discrétion, celle-ci étant dans trois jours !
-Cela me laisse du temps pour mon invitée en somme, bon travail Rodrick, continuez votre tour de garde, attendez le navire et dites moi si elle est la ! Je veux être sur de la présence de la reine…
-Pardonnez moi de vous couper Altesse mais votre livreur est devant la porte, permettez que je me retire j’ai compris vos ordres. Coupa Rodrick en tendant quelques feuillets au roi puis quittant la pièce.
-Tiens ! Voici donc notre prince presque charmant qui vient me faire son rapport ! Alors avez-vous sauvé la belle ?
-Et vous ? Auriez-vous oublié que vous êtes en vos murs pour continuer de dissimuler ainsi votre visage roi Hodin ?
-Méfiez-vous capitaine Flynn ! Vous n’avez plus votre avantage de la couverture ici, gardez votre insolence pour vous ! Rétorqua Hodin agacé par le manque de respect du corsaire.
-Je n’en ferai rien…Et vous comptez si je ne m’abuse sur mon aide pour d’autres livraisons dans trois jours visiblement. Sachez que je refuse…
-Vous vous mêlez de ce qui ne vous regarde pas capitaine et de toute façon je ne souhaite en aucun cas vos services !
-Alors la chose est donc entendu, pardonnez altesse mon outrecuidance. Répliqua le capitaine avec une révérence hypocrite.
-Laissez tomber les convenances je vous sais bien trop mal éduqué pour une révérence correcte ! Répondez à ma question plutôt !
-La reine Raiponce est installée dans ses appartements et semble apprécier la robe mauve que vous lui avez fait préparer, elle vous est par ailleurs reconnaissante de l’avoir extirpé de ce mauvais pas.
-Bien ! Vous avez pris soin de préciser mon rôle ?
-Evidemment ! Sans votre aide elle serait toujours captive, elle sait à qui elle doit sa liberté, et est soulagée d’avoir vu ses ravisseurs enfermés, d’ailleurs cela va poser un léger problème…
-Les frères Stabbington ? Et pourquoi donc ?
-Eh bien votre Altesse, je sais que vous appréciez leurs services mais la reine Raiponce exige qu’ils soient remis aux autorités de Coronna afin qu’elle puisse les juger et les condamner dans son royaume.
-Stupide ! Ils ont été condamné au bannissement, je leur ai accordé ici un asile. Qui plus est le…Appelons crime qu’ils ont commis a eu lieu sur le territoire d’Elredor, cette affaire ne concerne donc pas Coronna.
-Je sais bien votre Majesté, néanmoins c’est la reine Raiponce la victime…Elle peut donc demander malgré tout une réparation avec la condamnation de ces hommes et je sais que ça n’est pas ce que vous voulez.
-Foutaise, l’Etat c’est moi, la Justice c’est moi ! Je les relâcherai, elle n’aura rien à dire !
-Dans ce cas vous avez perdu du temps et de l’argent à la faire enlever pour la sauver…
-Je ne vous permets pas !
-Je ne connais pas vos desseins et je ne souhaite pas les connaître, chacun son business ! Mais il n’est pas nécessaire d’être un fin limier pour comprendre que vous avez monté ce stratagème pour gagner la confiance de la reine. Si elle est venue anonyme c’est qu’au départ elle ne souhaitait pas spécialement vous rencontrer, peut être se méfiait-elle je n’en sais rien. Mais si vous commencez par ne pas accéder à ses requêtes vous n’aurez pas sa confiance et…Pour avoir passé un peu de temps en sa compagnie elle est du genre assez bornée…Ou alors Altesse…Laissez la reine repartir, je compte lever l’ancre demain, je puis aisément la ramener chez elle ! Elle vous sera reconnaissante de l’avoir sauvé, entretiendra des relations diplomatiques avec vous et vous pourrez signer des contrats commerciaux ! N’est ce pas ce que vous voulez !
-Vous ne savez rien Capitaine ! Cessez donc de présumer ! Qui êtes vous pour ainsi me conseiller !
-Peu importe ce que vous souhaitez à vrai dire votre Majesté. Je l’ai libéré de sa tour elle était terrorisée, et se sentir dans ce château ne la rend certainement pas heureuse, elle doit vouloir repartir. Si je l’emmenais cela vous ferait passer pour un bon roi qui ne pense qu’au bien de la reine ! Permettez que je récupère son grimoire et son feuillet et lui rapporter pour lui annoncer que je peux l’embarquer demain !...Je vanterai auprès d’elle votre personne ! Je veux bien faire cela gratuitement ! Mieux, inutile de me verser le bonus promis, considérez votre Altesse que je ne fais ça qu’en tant que personne dévouée à votre cause…
-Tout bien réfléchi, je pense que vous avez raison ! Je vais dire à la reine que j’accepte de lui transférer les prisonniers qui suivront son départ sur un navire militaire…Mais malheureusement d’ici la ces hommes auront réussi à tromper la vigilance de mes gardes et s’enfuir ! Elle pourra le croire après tout ils ont été quelques temps avec son époux qui était un spécialiste de l’évasion n’est ce pas ?
-Une idée formidable Majesté ! Vanta faussement le capitaine Flynn.
-Comme toutes mes idées !
-Certainement votre Altesse ! Permettez que j’aille désormais annoncer à la reine votre décision et se tenir prête pour notre départ ?
- Rappelez-moi quand vous ai-je dit que j’étais d’accord pour que vous embarquiez mon invitée sur votre coque de noix dès demain ?
-Je…Fit le capitaine soudain mal à l’aise.
-Dites-moi capitaine…Quel intérêt avez-vous à refuser une partie de l’argent promis pour ramener cette jeune femme chez elle ? Demanda Hodin intéressé.
-Majesté ! Majesté ! Pardonnez-moi de vous interrompre j’ai reçu une nouvelle ! De nouveaux informateurs ! Elles sont bien la ! Ils ont observé le pont à la longue vue et au profit d’une plus grande vitesse viennent de rentrer ! Elsa et Emma sont à bord ! Lança Rodrick qui venait de rentrer haletant dans le petit cabinet !
-Sors donc d’ici idiot ! Nous en reparleront plus tard ! Fulmina Hodin qui le regarda sortir, furieux qu’il ait été suffisamment stupide pour donner les noms devant un tiers.
-Les reines jumelles ? Ce sont elles qui vous intéresse ? Que comptez-vous leur faire ? Demanda le capitaine inquiet.
-Ce ne sont pas vos affaires capitaine et je vous somme d’oublier cette information sur le champ !
-Mais…
-Mais rien du tout ! Vous me semblez vouloir vous intéresser d’un peu trop près à mes affaires ! Vous l’avez dit vous-même chacun son business ! Vous aurez remarqué la façon complaisante dont je ne m’intéresse pas aux cargaisons que vous déchargez à l’abri des douanes du port vous laissant faire vos affaires ! Faites-en autant pour moi ! Et répondez ! Quel est votre intérêt à vouloir éloigner si rapidement la reine Raiponce ?
-Je…Absolument…Aucun ! C’est…Pour vous servir et…Récupérer l’argent qu’elle m’a promis évidemment ! Tenta de répondre le capitaine.
-Bien sur c’est évident…Se contenta de répondre Hodin qui avait parfaitement compris que quelque chose de beaucoup plus puissant que l’argent motivait l’homme de mer.
-Donc puis-je préparer un retour éventuel ?...Se risqua le capitaine Flynn.
-Non merci, je pense que la reine Raiponce va rester quelques temps en ces murs. Vous m’avez bien servi capitaine et j’apprécie votre zèle sur cette dernière affaire mais je m’en voudrais de vous retenir davantage vous êtes sans doute occupé à d’autres tractations, aussi vous pouvez disposer et…Oh j’allais oublier, bien entendu, vous attendez votre solde, 2500 pièces d’or, ainsi que les 500 de bonus restant.
-Je…Votre altesse est trop bonne avec moi.

Hodin, pour toute réponse se contenta de frapper dans ses mains en appelant les gardes supposés apporter l’argent promis. Quelques secondes plus tard, quatre hommes en armes pénétrèrent dans le petit cabinet secret mais aucun d’eux ne portaient de sacs d’or destinés au capitaine. Au lieu de ça, n’ayant aucunement besoin de l’ordre du souverain ils se saisissaient immédiatement de Flynn qui se débattait mais la lutte était trop inégale et en quelques instants ses mains furent liées dans son dos et il était tenu en respect par les lames des militaires tandis qu’il était à genoux, face au roi.

-Libérez-moi ! Fulmina-t-il.
-Voici pour votre paiement, en vous remerciant bien. Se contenta de répondre Hodin avec satisfaction.
-Personne ne rompt de marché avec moi Hodin espèce de…
-Eh là attention à vos paroles ! Je ne romps rien du tout ! Je vous dois 3000 pièces et c’est justement la somme de l’amende que je vous inflige pour votre insolence envers ma personne pendant notre affaire ! Et un tel délit est également puni de cachot ! Emmenez-le ! Rassurez-vous capitaine, vous allez être indisponible un certain temps je me chargerai de raccompagner au mieux mon invitée, et lui rendre ses précieux biens que vous avez eu la gentillesse de me confier…Joli cœur ! Termina Hodin.

Le roi regarda plus que satisfait ses gardes emmener hors de la pièce le capitaine Flynn tandis qu’il se replongeait dans la lecture des documents apportés par la reine Raiponce. Du coin de l’œil il aperçu Rodrick et lui fit signe d’entrer reposant immédiatement le grimoire. Les deux hommes se firent face à face et finalement Rodrick rompit le silence.

-A titre personnel votre Altesse je ne suis pas fâché de constater que vous ayez décidé de mettre ce vaurien sous les verrous !
-Ca n’est pas pour vous faire plaisir dans votre querelle enfantine avec lui Rodrick, croyez bien que j’ai d’autres chats à fouetter ! Et le capitaine Flynn commençait à devenir un élément un peu trop gênant.
-Insupportable vous voulez dire, et sans aucune délicatesse !
-Ceci est bien le cadet de mes soucis et au contraire la seule chose qui a fait que je ne l’ai pas fait arrêter avant. Lui seul osait me braver et me tenir des discours que je ne voulais pas forcément entendre mais il m’a permis à chaque fois de prendre des décisions plutôt bonnes pour moi. Non ce sont ses origines qui commencent à devenir dangereuses…Et toi qui en plus lance une information confidentielle !
-Je suis désolé votre Altesse cela ne se reproduira pas ! Mais ses origines je ne comprends pas…Il était orphelin non ? En quoi cela vous gêne-t-il ?
-Le fait d’avoir côtoyé la reine Raiponce et d’avoir le béguin pour elle…
-Lui ?...Avec la reine Raiponce ? Mais c’est parfaitement ridicule !
-On voit que tu connaissais bien mal son mari ! Eugène Fitzerbergh !
-A quoi cela m’avancerait-il de le connaître ?
-C’était un aventurier, un bandit, Flynn Rider qu’il se faisait appeler ! A ton avis pourquoi ce pseudonyme ?
-Attendez vous voudriez me faire croire que le capitaine Flynn aurait été un modèle pour lui, c’est ridicule voyons !
-Oh non ça ne l’est pas ! Tu le sais à quel point j’ai cherché, pour finalement trouver Fitzerbergh ! Dans son orphelinat…Le capitaine était son ami ! Tu pensais que c’était par hasard si j’ai décidé de l’engager comme corsaire dès ses 16 ans ?
-Mais…S’il connaissait Fitzerbergh l’arrêter maintenant pourrait amener la reine à avoir des soupçons vous ne croyez pas ?
-Le risque est moins grand que de le laisser dans les parages !
-Pourquoi ?
-Rodrick tu es encore plus sot que je ne le craignais ! Eugène mort récemment et la reine Raiponce qui arrive sur nos côtes anonymement tu trouves que c’est un hasard peut être ? Et hasard aussi si depuis la mort du roi Quentin, le duc de Laffortat nous a quitté en embarquant la faiseuse de neige qui comme par hasard également selon tes propres espions va revenir sur nos côtes avec sa nouvelle jumelle et son idiote de cadette ? Que des hasards c’est ça ?!
-Non…Sans doute pas votre Majesté. S’excusa Rodrick.
-Bien ! Alors maintenant imagine si ce fouineur de capitaine, enamouré par le joli minois de l’épouse de son ami mort décide de lui parler…Qu’elle lui explique pourquoi elle est ici et qu’il mène l’enquête pour elle sur Fitzerbergh ?!
-Je n’avais pas vu cela sous cet angle !
-Moi si ! Alors officiellement pour la petite reine, son joli marin nous a quitté ! Il a pris la mer pour continuer ses activités peu recommandables ! D’ailleurs tu vas t’assurer que nous puissions voir cet après midi depuis le balcon du château au loin son navire ! Suis-je bien clair ?!
-Très clair ! Et que dois-je faire de lui ?
-Tu m’as dit nouvelle lune dans trois jours ? Donc grande marée dans quatre ?...
-Ah !...Le cachot humide !
-Tout juste ! Va t’occuper de cette affaire ! Prépare des espions pour l’arrivée des reines ! Et continues de trouver ceux que nous cherchons !
-A vos ordres mon roi !

Hodin regarda Rodrick sortir en soupirant face à l’imbécilité de ce dernier. Une fois certain d’être à nouveau seul dans ce cabinet, il ressorti le grimoire de Raiponce, observant à nouveau les traces de larmes sur la page racontant la prophétie de l’Yggdrasil. Soupirant il ressorti de sa poche un médaillon qu’il ouvrit et regarda nostalgique le visage de la personne depuis des années disparue, soupirant il dit à la fois pour lui-même et pour le portrait : « Quelle ironie ! Ceux qui ont causé ta perte seront ceux qui me sauveront ! Je les ferais payer, je te vengerai je te le promets ! » Puis il referma le bijou, remettant ainsi au secret le portrait de celle qui fut connu sous le nom de Mère Gothel avant de sortir retrouver sa charmante invitée bien décidé à lui prouver qu’il ne souhaitait que l’aider dans sa quête…


Dernière édition par Frantzoze le Dim 12 Jan 2020, 12:10, édité 1 fois (Raison : EDIT: pour que tous les chapitres soient présents ici)

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[Saga Frozen] Tome 3 Life's too short - Page 2 Empty Re: [Saga Frozen] Tome 3 Life's too short

Lun 16 Déc 2019, 19:17
Chapitre 17 : Confessions.


-Madame ? Madame pouvez-vous ouvrir je vous prie ?
-Je ne veux voir personne ! Faîtes armer un navire au plus vite ! Je veux rentrer chez moi ! Fulmina Raiponce depuis l’intérieur des appartements qui lui avaient été aimablement aménagés.
-Madame, permettez-moi d’insister je…
-Inutile ! Dîtes à votre maître d’accéder à ma requête c’est tout ce que je souhaite ! Répliqua la souveraine de Coronna alors qu’elle entendait la poignée tourner, furieuse, elle cria : Ce n’est pas vrai êtes vous sourd au point de…
-…Nullement votre Altesse, mais je pense qu’en tant que souverain d’Elredor je puis m’octroyer le droit d’entrer dans toutes les pièces de ma demeure, surtout quant il s’agit de prendre des nouvelles d’une hôte royale. Fit Hodin d’un ton calme, le visage dissimulé sous une cape.
-Je…Pardonnez-moi je pensais m’adresser à…
-…Mon maître d’hôtel Perkins ici présent ! Présenta Hodin. Il est entièrement à votre service pendant votre séjour chez nous en attendant le retour de mon premier conseiller Rodrick. Alors, comme ça vous souhaitiez quitter ma demeure sans prendre la peine de me saluer ? Termina Hodin un brin taquin.
-Je…Veuillez me pardonner altesse c’est toute cette aventure qui…
-Allons allons votre Majesté ne vous confondez pas en excuse. C’est moi au contraire qui doit vous en présenter, c’est sur mes terres que vous vous êtes fait violenter et cela est parfaitement inadmissible et…Oh où avais je la tête ? Ceci est à vous, permettez-moi ? Répondit Hodin qui, sans même attendre une réaction de Raiponce posa sur sa tête sa couronne avant d’ajouter. Voilà qui est mieux ne pensez-vous pas ?
-Mais ?...Comment avez-vous eu cela ?
-Oui, vous devez avoir de nombreuses questions ma reine. Commença Hodin en s’asseyant. C’est votre bon capitaine qui m’a alerté, il a rempli plusieurs missions pour notre royaume et il a ma confiance. Peut être suis-je naïf de la confier à ce genre d’homme mais il ne m’a jamais déçu. Quoi qu’il en soit, il a découvert ce qu’il vous est arrivé et s’est chargé de me prévenir en me confiant vos affaires pour intervenir…D’ailleurs, ce livre est à vous également, j’ose espérer que vous me pardonnerez de n’avoir su résister à la tentation de le feuilleter, je suis très féru de mythologie mais je vous assure en avoir pris le plus grand soin.
-Vous n’avez pas à vous justifier, vous êtes le roi et venez de me sauver la vie, je suis votre obligée. Répliqua Raiponce d’un ton froid.
-Allons allons mon enfant, pas de manières entre nous. Ecoutez je vais aller droit au but. Vous venez sur mes terres, il vous arrive malheur et fort heureusement mes hommes réussissent à vous délivrer et vous amener ici en bonne santé. Vous enfreignez toutes les règles diplomatiques en venant ainsi sans vous annoncer. Quant à moi, je manque à tous mes devoirs de monarque que de n’avoir pu empêcher qu’il vous arrive malheur. Nous faisons tout deux de bien mauvais monarques ne trouvez-vous pas ?
-Pardon ?! S’offusqua Raiponce.
-Excusez-moi, ce n’était pas le bon terme, je ne doute pas une seconde de vos grandes qualités de chef d’Etat, je parle en terme de protocole. Quoi qu’il en soit vous venez sans autorisation en pays étranger…Vous avez des secrets pour vous déplacer dans cette tenue. Et sachez que je ne suis pas homme à juger ni à fouiner. Vos affaires secrètes restent secrètes. Mais je me dois en tant que souverain de garantir votre sécurité. Sachez que vous pouvez me demander ce que vous voulez je tacherai de satisfaire vos demandes, soyez ici chez vous.
-Je refuse de devoir me déplacer accompagné par vos hommes.
-Je n’interfère en rien, vous pouvez aller et venir comme bon vous semble. Seule votre sécurité me préoccupe.
-Eh bien, laissez donc votre capitaine s’en charger ! Au moins je sais à quoi m’attendre.
-Ce n’est pas le meilleur choix que vous pourriez faire, ce capitaine Flynn n’est pas le plus sur…
-Vous m’avez pourtant dit que…
-Exact, mais pour ce genre de mission, je ne pense pas qu’il soit le plus qualifié. C’est un parfait élément pour transporter des marchandises, pas pour veiller sur des personnes…La vie humaine ne l’intéresse pas.
-Pourtant c’est lui qui est venu me sauver !
-Sur mon ordre, je l’ai payé généreusement pour cela. J’ai pensé que vous auriez besoin d’un visage connu pour vous sortir de ce cauchemar. Mais il n’a vu en vous qu’une marchandise !
-Non ! Je l’ai côtoyé ! Et vous aviez dit que vous alliez satisfaire mes moindres désirs !
-C’est ce que j’ai dit…Ma foi je ne souhaitais pas en arriver là mais si vous voulez bien vous donner la peine de regarder au balcon…

Sans attendre la réponse, Hodin se leva et guida la jeune reine vers le balcon, lui tendant une longue vue et guida le regard de Raiponce vers un bâtiment qui sortait du port pour faire voile vers le grand large. Hodin insista auprès de la jeune femme pour qu’elle distingue le nom du navire sur sa coque, ne lui laissant aucun doute. Ayant vu le nom, cette dernière rendit la longue vue à Hodin en soupirant. Hodin, se voulant amical se risqua à lui poser une main sur l’épaule en guise de réconfort.

-Croyez bien que je suis navré d’avoir dû vous montrer cela. Vous venez de traverser de difficiles épreuves j’aurai préféré vous ménager mais je sais qu’il est toujours préférable de se confronter visuellement à la réalité. Le capitaine Flynn n’est qu’un corsaire assoiffé de richesses. S’il est venu me trouver c’est qu’il savait qu’il gagnerait beaucoup d’argent. Et c’est une autre affaire de ce type qui lui fait prendre voile. J’ai tenté de le retenir pour vous mais je me suis refusé de fixer un prix pour votre compagnie, il a alors filé. Croyez bien que j’aurai grandement préféré ne rien vous montrer, ne pas parler de lui et que vous gardiez ainsi en tête une opinion positive de ce dernier.
-Je vous remercie de votre franchise roi Hodin…Vous n’êtes peut être pas aussi mauvais souverain que vous le prétendez. Fit Raiponce avec un sourire
-Voilà ! Je préfère voir votre visage souriant votre Altesse ! Alors, en quoi puis-je vous aider ?
-Vous ne pouvez pas !
-A votre aise…Sachez cependant que vos agresseurs…Vous savez de qui il s’agit n’est ce pas ?
-Oui ! Fit Raiponce glaciale.
-Je ne serais pas aussi généreux une seconde fois avec eux. Ma justice vient de les condamner à être expulsés et ramenés dans leur pays…
-Quoi ?!
-Pardon je pensais bien faire…Ils vous suivront après votre départ pour être remis à votre justice, je suppose que vous souhaitez les condamner vous-même.
-Euh…Comment avez-vous su ?
-Ma foi, si j’avais été à votre place je pense que j’aurai souhaité les juger moi-même…
-C’est très aimable à vous…
-Je suis votre serviteur altesse…Prenez vos aises, sans vous obliger nous dînons à 20heures, je serais honoré de votre présence mais si vous ne voulez pas, Rodrick ou Perkins se feront une joie de vous apporter ce que vous voudrez. Conclut Hodin en s’éclipsant.

Raiponce resta de marbre à la proposition du roi, ne remarquant même pas que ce dernier laissait quelques consignes à son maître d’hôtel Perkins avant de laisser la jeune femme seule à ses pensées. Au bout de plusieurs heures à fixer la mer se demandant pourquoi ce capitaine l’avait ainsi abandonné après lui avoir donné tant de conseils et notamment celui de se méfier du roi. Fouillant dans ses effets personnels, la jeune femme constata par ailleurs que rien ne manquait, hormis le lampion artisanal offert par Neal. Cependant, en observant attentivement ses effets personnels, un détail attira son regard. Le feuillet emprunté des journaux de Quentin, il était quelque peu différent, un petit détail sans doute sans importance, mais qui interpellait : la pliure. Le document n’était pas plié comme Raiponce l’avait confié. Pourquoi ce changement ? Le capitaine Flynn, cet homme sans parole l’avait-il lu ? Ou le roi Hodin ? Non c’était peu probable pensait la reine de Coronna, si le roi d’Elredor avait lu les lignes de ce feuillet, ce dernier ne se montrerait sans doute pas si bienveillant à son égard, lui qui semble tant impliqué dans ces quelques lignes ! Non il était simplement probable que le papier soit tombé et qu’un tiers l’ait simplement replié différemment sans le lire, le prenant pour un vulgaire marque page peut être. Mais la souveraine avait besoin d’en avoir le cœur net. De toute façon, le roi Hodin lui avait signifié à demi mot qu’elle ne pourrait pas repartir immédiatement, alors autant profiter de ce temps pour mener à bien son projet. Après tout, elle était venue à Elredor pour chercher des informations dans le château royal, et la voici dans ce lieu alors pourquoi s’en priver ? Raiponce s’était décidée et quittait la luxueuse chambre mise à disposition pour se diriger vers la bibliothèque royale. Malheureusement pour elle, elle ne put profiter bien longtemps de sa solitude, Perkins étant déjà sur ses talons.

-Votre altesse a-t-elle besoin de quelques livres ? Je serai ravi de le lui apporter et qu’ainsi vous puissiez continuer à vous reposer.
-Non merci, je souhaite pouvoir consulter en paix la bibliothèque, j’ai toujours beaucoup apprécié ces lieux. Mentit Raiponce.
-Permettez moi d’insister madame, notre bibliothèque subit actuellement quelques travaux et cela déplairait à mon souverain de savoir que je vous ai laissé aller dans un lieu ouvert à de terribles courants d’air !
-Eh bien dans ce cas allez donc me chercher un vêtement et apportez le moi dans la bibliothèque. Répliqua la souveraine.

A ces mots Raiponce, sans un regard détourna les talons et se rendit d’un pas rapide vers la bibliothèque. Quelque chose dans l’attitude de ce majordome lui déplaisait. Pourquoi donc vouloir tant l’empêcher d’accéder aux archives ? Et si cela émanait du roi suite à la lecture du journal de Quentin ? Quelque soit la raison, Raiponce savait qu’elle devait agir vite alors qu’elle s’installait dans la pièce des archives. Même si Hodin avait payé pour la libérer et lui avait prouvé le peu de confiance que l’on pouvait accorder au capitaine Flynn, les propos de ce dernier continuaient de tourner dans la tête de la souveraine. Sa connaissance d’Eugène et en guise d’adieu la mise en garde contre Hodin.


-Est-ce ceci que vous cherchez altesse ? Lança une voix derrière Raiponce plongée dans sa lecture
-Plait-il ?
-Permettez que je vous tienne compagnie. Répondit Hodin en s’installant auprès de Raiponce, lui tendant une cape.
-Faîtes comme chez vous.
-Perkins m’a prévenu que vous auriez froid, j’ai tenu à m’assurer moi-même de votre confort, et pour vous faire gagner du temps dans cette salle humide et froide je vous apporte ce que vous cherchez ma chère…Car l’information que vous cherchez n’est certainement pas dans l’ouvrage que vous consultez. Répondit Hodin en refermant le livre volumineux de Raiponce.
-Mais je ne cherche rien…
-Allons, ne nous mentons pas, vous cherchez le livre des rois d’Elredor et nos liens avec Alfsheim ! Mais le livre que vous aviez est plus qu’incomplet dans ce domaine.
-Quoi ?!
-Allons ma reine ne vous dérobez pas soyons francs ! Sortez donc votre feuillet qui était dans votre grimoire cela nous évitera cette conversation désagréable où vous vous sentirez obligée de nier.
-Vous…
-Oui j’ai connaissance de ce document. Pardonnez-moi, je vous ai dit que vos affaires privées demeurent vos affaires privées. Je vous ai dit que votre sécurité était ma première préoccupation, mais elle est la même aussi pour tous mes sujets que je dois protéger, aussi j’ai un réseau qui me tient informé…C’est ce capitaine Flynn qui m’a averti. Croyez bien que je le déplore mais j’ai su vos projets contre mon gré. Mais sachez une chose, je comprends que vous puissiez vous méfier de moi et de mon pays vu ce que vous avez pu lire, et je tiens à vous montrer ma bonne foi en vous apportant tous les documents dont vous avez besoin ! Je pense que dans cet ouvrage volumineux c’est surtout les chapitres 40 à 46 qui vous intéressent…Si cela peut vous économiser des heures de lecture ennuyeuses…
- Comment savez-vous ce que je recherche exactement ?
-Pouvez-vous ressortir votre précieux document ? Lisons-le ensemble s’il vous plait, que je vous prouve ma bonne foi.

Ne sachant plus que faire, Raiponce finit par ressortir le feuillet pliée de Quentin et le tendit fébrilement au roi Hodin.

-Vous souhaitez que je le lise ? Vous savez altesse, il fut un temps où j’ai été l’ami de votre père et de votre oncle. Oui, j’ai longtemps commercé avec lui, nous avions un pacte, mais ce dernier m’a trahi !
-Je ne comprends pas !
-C’st simple je vais vous expliquer. Voyez ces lignes là, votre oncle parle d’un pacte avec Elredor et je vais être honnête avec vous. Ce pacte existait, mais pas avec la couronne…
-Alors pourquoi votre nom est écrit sur ce feuillet ?
-Mais parce qu’à l’époque je n’étais pas roi…C’était avant la grande guerre. Je ne suis monté sur le trône qu’après ce conflit. Oui je suppose que vous comprenez ce que je sous entend. Cet accord n’était pas forcément légal.
-Je ne comprends pas…
-C’est tout à fait normal que cela vous dépasse. Laissez-moi vous l’expliquer rapidement. J’ai passé un accord avec votre oncle pour accéder au trône et garantir la paix et la prospérité à nos royaumes respectifs…Il est vrai que nous étions sans doute plus avantagés ici et aux Iles du Sud au détriment de Coronna. Il est vrai que nous avons quelque peu lésé votre père dans cet accord. Vous avez toutes les raisons de m’en vouloir. Mais quand je sais quel traitre pouvait être Quentin, cela me soulage la conscience de vous le confesser et faire en sorte de rattraper les années.
-Merci mais ça n’est pas pour récupérer un déficit commercial que je suis venue…D’ailleurs je ne sais même pas ce dont il est réellement question dans ces fameux accords
-Disons l’origine de la grande guerre qui a vu votre oncle se couvrir de gloire à Arendelle et épouser la reine…
-Et vous faire monter sur le trône à Elredor. Répliqua Raiponce d’un ton cassant
-Y a-t-il du mal à être un vainqueur ? Cette guerre aurait fini par avoir lieu, mais je me doute que ça ne soit pas l’Histoire qui vous amène si loin de chez vous, sans y avoir été invitée. Non je suppose que c’est votre mari qui vous a motivé à traverser les mers…
-Vous lisez en moi comme dans un livre ouvert…
-Non je lis les écrits de votre oncle « …Quant au secret autour du mari de la princesse disparue, j’ai pu le transmettre au souverain Hodin contre sa parole de gérer pour moi un élément capital qui se doit d’être caché aux yeux du monde mais dont je ne puis me résoudre à détruire seul. C’est sur cet échange que réside notre accord et la promesse de poursuivre l’échange que nous avons commencé lors des temps troubles »
-Exactement, et mon père m’a bien précisé que lui aussi était au courant ?
-Pardon ? Fit Hodin pour la première fois décontenancé.
-Vous l’ignoriez donc !
-Sachez madame qu’à dire vrai je connais fort peu votre père, je ne l’ai rencontré que deux ou trois fois dans ma vie, sans doute son frère lui a-t-il quelque peu parlé de votre époux lors de vos noces mais il m’est difficile de l’affirmer, après tout je n’y étais pas invité…
-Et donc à votre avis, que dois je apprendre sur mon mari ?
-Hélas ma reine je crains que vous ne soyez déçue. Oui je connaissais votre mari, enfin pas personnellement, je n’ai jamais eu l’honneur de le rencontrer, mais je connais son origine…Votre mari est originaire de mon pays.
-Comment ?
-Vous m’avez comprise, Eugène Fitzerbergh est bien né à Elredor et a quitté le pays âgé d’à peine 5 ans pour Coronna, il était alors déjà un orphelin. Malheureusement ma reine, je ne puis vous dire qui l’a aidé à traverser les mers, et l’accompagner jusqu’à un orphelinat de Coronna. Et je ne peux rien vous dire de plus sur ses origines, je n’ai pas la moindre idée de qui pouvaient être ses parents…
-Vous ne me dites pas tout j’en suis certaine ! Mon père m’a assuré qu’il connaissait ses origines, et que c’était ici que je pourrais tout savoir !
-Oh…Et quand votre bien aimé père que, si mes renseignements sont bons avez condamné à la potence vous a-t-il dit cela ? Je suppose aisément qu’il n’a pas pu vous le dire quand ce cher Eugène était encore parmi nous, sinon…C’est évident vous seriez venue avec lui bien plus tôt sur nos terres !
-Il me l’a dit…quand j’ai suspendu son exécution
-Je vois…Soupira le roi en passant son bras autours de Raiponce d’une manière très paternelle puis il reprit d’une voix douce…Mon enfant, je gouverne depuis de très longues années, j’ai côtoyé des gouvernants et, j’aimerai me tromper mais mon expérience m’oblige à vous le dire, votre père vous aura certainement menti…Habile façon de sauver sa tête.
-Il m’a dupé…
-Non ne soyez pas trop sévère avec lui Raiponce. Si j’avais été à sa place j’aurai fait de même, certes pour sauver ma tête, mais je pense qu’il vous a dit ça aussi par amour. Vous savez je suis persuadé que votre père est quelqu’un de bien, dans cette famille, la mauvaise personne c’était clairement son frère ! Je pense qu’il savait que vous ne saurez rien de très concret sur Eugène, mais au moins, vous pouviez ainsi venir sur la terre qui l’a vu naître. Je déplore de ne pas savoir vous dire plus sur lui, mais nous avons quelques hypothèses sur l’endroit où il aurait pu naître, un petit village non loin d’ici, sans doute voulez vous y aller, je vous propose de vous y accompagner demain…Et je puis vous promettre si vous le voulez de faire ériger un monument à la mémoire du prince. C’est le moindre hommage que je puis rendre à un de mes sujets qui a quitté mon royaume pour avoir une chance et a fini par trouver l’amour en un royaume que je veux croire ami.
-Vous feriez cela pour moi ? Demanda Raiponce soudain émue à l’idée de pouvoir fouler la terre supposée de son époux.
-Je n’ai qu’une parole madame, enfin…
-Quoi ? Qu’y a-t-il ?
-Oh…Non je ne puis vous demander cela, mais j’ai des ennuis à régler et…
- Dites-moi sire. Peut être puis-je vous aider !
-Naturellement vous pouvez !
-Alors c’est entendu, laissez moi vous aider dans vos ennuis et montrez moi la terre de mon époux !
-Cela impliquerait de vous mettre dans une situation impossible…
-Que voulez vous dire ?
-Le territoire en question est menacé d’invasion, ce territoire n’a pas énormément d’intérêt pour la prospérité d’Elredor, mais nous sommes attachés à nos terres, seulement le défendre impliquerait une nouvelle grande guerre, les tensions sont fortes, et me voir installer un monument pourrait être le prétexte recherché. Il y aurait bien un moyen que vous m’aidiez…C’est que vous tendiez un piège à nos agresseurs mais je ne puis vous demander ça !
-Je pourrais faire une chose pareille vous pensez ?
-A vrai dire vous seriez sans doute la personne idéale…Mais je ne puis vous demander un tel sacrifice !
-Pourquoi ? Je veux bien vous aider à mettre en d’état de nuire vos ennemis ! Qui sont-ils ?
-Vous les connaissez très bien…Il s’agit de vos cousines madame.


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[Saga Frozen] Tome 3 Life's too short - Page 2 Empty Re: [Saga Frozen] Tome 3 Life's too short

Lun 16 Déc 2019, 23:34
Chapitre 18 : Le chat et la souris.


Raiponce était bouche bée de ce qu’elle venait d’entendre. Le roi d’Elredor venait le plus naturellement du monde lui annoncer qu’il était ouvertement un ennemi de sa famille et espérait qu’elle apporterait son soutien. Depuis de longues semaines, la souveraine de Coronna ruminait son chagrin, blâmant ses cousines et souhaitant qu’elles ressentent un jour sa peine…Mais elle n’avait encore jamais osé imaginer participer à un plan pour leur nuire directement. Tandis qu’elle songeait à cette implication, elle dévisageait le souverain d’Elredor, au visage impassible, un léger sourire qu’il voulait réconfortant…ou inquiétant ? Raiponce ne savait plus quoi penser. Qui était cet homme ? De nombreuses fois elle en a entendu parler, de nombreuses fois elle a été mise en garde contre la perfidie de ce roi. Mais au final qui la prévenait ? Son père, un homme qui avait trahit son pays et qu’elle considérait comme responsable de la mort d’Eugène, les couronnes d’Arendelle et de Coronna, royaumes dirigés pendant des années par l’un des plus grands criminels du siècle et aujourd’hui par des cousines dont la reine de Coronna n’accordait aucune confiance. Et plus récemment par ce capitaine Flynn. Un ami d’enfance de son mari, un homme qui a risqué sa vie pour venir la sauver…Mais aussi un homme parti sans demander son reste, un corsaire, uniquement motivé par la cupidité. Au final bien peu de confiance à mettre au crédit de ces personnes. Et de l’autre côté ce roi qui a l’honnêteté d’avouer ses défauts et ses projets. Raiponce se demandait si finalement ça n’était pas lui le plus honnête de tous, victime de ceux qui ont trahi la confiance de la reine aux cheveux magiques.

-Je vous ai troublé, je vous avais dit ma chère que je ne souhaitais pas vous impliquer, ce n’est pas un choix que je vous offre ici. Si la situation pouvait me permettre de ne pas avoir la certitude des mauvaises intentions de vos cousines, croyez-moi jamais je n’aurais mentionné leur présence à venir.
-Vous ne comptez pas leur faire de mal ?
-Leur faire….Mais pour qui me prenez-vous ?! Lança Hodin avec force et dont le visage jusqu’alors imperturbable s’était tout à coup teinté de colère.
-Je… Balbutia la souveraine tout à coup apeurée.
-Pardon…Je ne voulais pas vous paraître brutal. Soupira Hodin qui s’éclaircit la voix tout en rajustant son pourpoint avant de poser sa main de manière affectueuse sur l’épaule de la jeune reine. Je suis en dessous de tout reine Raiponce, jamais un roi de doit lever la voix, encore moins sur ses hôtes. C’est simplement qu’il…Il m’est intolérable d’entendre que l’on puisse penser de moi que je sois brutal envers qui que ce soit.
-Je…n’aurais pas dû le penser votre altesse. S’excusa Raiponce.
-Non ne vous excusez pas. C’est à moi de vous présenter des excuses. De vous mettre dans une telle situation. Et de toute manière, votre question est plus que naturelle mais rassurez-vous je ne compte pas toucher à un seul de leurs cheveux. Uniquement les arrêter, leur faire comprendre ma détermination à protéger mes terres et les inviter à retourner dans leurs royaumes ! Venez ma chère, laissez-donc ces livres je vais tout vous expliquer, vous déciderez ensuite. Et si vous refusez je le comprendrais. Je vous ferai alors préparer un navire pour rentrer chez vous, je vous livrerai les Stabbington comme promis et une fois que notre terre sera à l’abri de vos cousines, je vous inviterai, officiellement cette fois-ci pour vous mener sur ces fameuses terres.
-Mais je n’ai pas eu le temps de consulter ces ouvrages…
-Allons venez, vous n’allez pas les consulter le ventre vide…Je vous les ferais parvenir après notre entretien si vous le souhaitez. Garde ! Auriez-vous l’obligeance de raccompagner la reine de Coronna pendant que je me charge de lui trouver les documents qu’elle cherche. Je serai un bien piètre hôte si je vous laissais retrouver votre chemin seule n’est-ce pas ?
-C’est très aimable à vous. Fit Raiponce en suivant docilement le serviteur d’Hodin.

Le roi d’Elredor souriait à la jeune reine, accompagnant sa sortie du regard puis resta immobile dans sa bibliothèque alors que les bruits de pas s’éloignaient. Quand ils furent pratiquement imperceptibles le visage du souverain changea d’expression. D’un pas décidé il retourna à la table de travail, récupéra les documents collectés par Raiponce et s’approcha du mur sur lequel il frappa quatre coups précis. Tout à coup, une porte secrète s’ouvrit et apparu dans la pénombre la silhouette de Rodrick.

-Quelles nouvelles ?
-Aucune votre altesse ?
-Comment ça aucune ? Vous m’aviez dit qu’elles devaient arriver dans l’heure.
-C’est que…Nous n’avons aucune trace du navire, il n’a en tout cas pas accosté c’est certain ! Nos espions proche des terres du duc de Laffortat ne nous ont pas non plus informés de l’arrivée d’un navire que cela soit au port ou dans les criques discrètes prisées par ce vieux duc.
-Etes-vous certain de leur fiabilité ? Questionna Hodin dont on pouvait sentir la colère monter.
-Sur ma vie mon roi !
-Dans ce cas est-il possible que depuis des semaines nous nous préparons à une venue qui n’aura pas lieu ?
-Majesté nous sommes certains de leur venue ! Nos hommes ont pu observer leur navire, ils tenaient le bon cap pour venir vers nous !
-Dans ce cas où est ce fichu navire ? Le roi Quentin avait la manie d’en faire disparaître quand pouvait se trouver des secrets compromettant pour lui mais il est mort désormais. Ne me dîtes pas que c’est une tradition dans cette maudite famille ?!
-Nous cherchons où ils ont pu aller. Peut-être ont-ils dû retourner aux Iles du Sud pour quelques affaire urgente…Ou se sont ils dirigés vers Arendelle peut être. Se risqua Rodrick.
-Je n’ai que faire de suppositions ! Je veux des certitudes. N’y a-t-il personne en ce bas monde de suffisamment éclairé pour ne pas perdre la trace d’un navire royal ?
-Je connais bien un homme mais l’idée vous déplairait autant qu’à moi…
-Dîtes toujours.
-Les iles du sud sont réputées pour leur marine marchande commandée par les princes décuplés. Nous savons que c’est même celui que l’on nomme le meilleur des décuplés qui commande leur vaisseau ! Cette marine qui écume les mers et sait se monter discrète quant elle le souhaite…
-Je ne suis pas d’humeur à entendre les qualités maritimes de nos ennemis! Je veux des faits ! Et mieux encore des solutions !
-Eh bien, il nous faudrait un homme qui sait au besoin contourner les règles…et qui a déjà traité avec eux…Majesté, le capitaine Flynn pourrait peut être nous aider à retrouver leur trace…
-Cela n’est même pas envisageable ! Vociféra Hodin.
-Je sais altesse, il m’est également tout à fait désagréable de mentionner cet homme et devoir admettre que ses services nous seraient…
-Mais vous êtes devenu complètement fou Rodrick ?! Ca n’est pas ce qu’il est qui m’importe. J’ai su supporter son comportement déplorable, et le fait que vous ne puissiez le supporter m’est totalement égal. Mais cet homme a pris fait et cause pour la reine Raiponce…et il nous déteste ! Il sait que son enlèvement est une mascarade ! C’est lui-même qui l’a préparé dois-je vous le rappeler ? Combien de temps se passera-t-il avant qu’il nous trahisse ? Vous savez que je joue à un jeu dangereux…Et le capitaine Flynn n’est plus sur le plateau !
-Je…Bien mon roi, Pardonnez moi cette idée stupide !
-Débrouillez vous Rodrick mais retrouvez moi ces petites reines !
-Oui votre Majesté.
-Au fait, comment savez-vous qui commande leur vaisseau ?
-Le prince Neal est le commandant de l’arsenal des Iles du Sud et le seul des princes à être aux Iles au moment du départ des reines.
-Est-ce une preuve suffisante ?
-Nos hommes ont également pu identifier le navire qui les transporte ! C’est celui du prince ! Pour cela je suis formel altesse !
-Alors raison de plus pour les retrouver rapidement ! Ce prince va nous servir ! C’est bien celui-ci qui est proche de notre invitée royale ?
-Oui
-Parfait, dans ce cas notre chère reine de Coronna sera le parfait appât pour lui…Et si nous l’attirons, nous attirons toute la famille dans le creux de ma main ! Retrouvez les Rodrick ! Coute que coute ! Oh et une dernière chose…Prenez donc ceci !
-Qu’est ce que c’est Sire ?
-Ce que Raiponce cherchait, je suis arrivé juste à temps pour qu’elle ne les consulte pas ! Cachez-moi ça Rodrick, nous avons besoin d’une reine de Coronna docile et surtout pas curieuse ! Maintenant hors de ma vue, vous devriez déjà avoir retrouvé le navire du prince Neal ! Quant à moi, j’ai une reine que je ne dois pas faire attendre !

A peine eut-il terminé sa phrase, Hodin tourna les talons et s’empressa de quitter la pièce afin de rejoindre la reine Raiponce qui devait l’attendre dans la salle du trône. Le roi, traversait son château d’un pas calme et sur de lui. Mais dans sa tête il bouillait. Le roi était furieux, son réseau d’espions qu’il avait mis des années à mettre en place, une vie entière passée à épier, comploter, s’informer dans l’ombre pour perdre la trace de ses opposants au plus mauvais moment. Avec cette perte, il risquait bien de perdre l’atout qu’il convoitait en la personne de Raiponce. Comment l’amener à entrer dans son plan si les souveraines d’Arendelle et des Iles du Sud ne venaient pas ? Le roi était contraint d’attendre et s’en remettre uniquement à la chance de retrouver le navire. Il détestait ça. Seule éclaircie, la présence du prince Neal dans ce convoi. Le roi avait prévu d’utiliser Raiponce et se doutait qu’il serait compliqué de la faire accepter de trahir les souveraines, mais voilà qu’un nouvel angle d’attaque se profilait : utiliser l’affection de la reine de Coronna pour son cousin des Iles.

-Ah ma reine ! Je vous en prie restez assise. Pardonnez-moi de vous avoir fait attendre. Vous connaissez les contraintes d’un monarque…Une affaire urgente qu’il me fallait régler. J’espère que Perkins aura su vous faire patienter agréablement. Fit le roi en pénétrant dans la pièce et proposant à son invitée un visage amical.
-C’est parfait je vous remercie.
-Fort bien ! Perkins ! Apportez nous le repas je vous prie et du vin, notre meilleure cuvée ! Il vous faut gouter ce nectar ma chère, il est divin !
-Vos désirs sont des ordres. Répondit le majordome en s’éclipsant tandis qu’Hodin prenait place à table.
-Dites moi ma reine, en attendant pourrions nous parler de votre cousin le prince Neal ?...


A cet instant précis, à la barre de son navire, le prince Neal portait la main à son oreille agacé par un petit bourdonnement. En aucun cas il ne pouvait s’imaginer que celui-ci provenait d’une conversation actuellement engagée par sa cousine avec le roi d’Elredor sur son compte. D’ailleurs, Neal avait eu bon nombre de raisons de s’agacer depuis le départ des Iles du Sud. Il tenait fièrement la barre du Jolly Roger, le joyau de la flotte mais il n’avait pu transmettre que bien peu d’ordres. Son ancien mentor Killian avait naturellement pris de manière officieuse le commandement de ce qui fut pendant de longues années son navire. Neal n’avait que peu de raisons de s’opposer à Killian qu’il continuait d’admirer, mais ses années de service en tant que commandant de l’arsenal lui avait conféré un certain orgueil. Il était quelque peu difficile d’accepter d’être relégué au second rang sur son propre navire, surtout pour l’un des premiers voyages de la reine Emma. Mais au-delà de cet état de fait, c’était surtout les ordres qu’il avait dû relayer lors de ses dernières quarante huit heures. A intervalle régulier, le jeune prince consultait ses instruments de mesure, effectuait inlassablement ses calculs, se référait aux cartes maritimes connues et toujours le même constat : La route prise ne menait nulle part. Neal tachait de faire bonne figure auprès de sa sœur Emma, la rassurant sur la durée du voyage, c’était plus délicat pour convaincre Anna, sans doute la méfiance de la mer après leur terrible mésaventure. Heureusement Elsa ne posait aucun souci se disait-il pour lui-même bien qu’il s’inquiétait de voir la célèbre reine des neiges sortir si peu, toujours accompagnée de la duchesse de Funningur et surtout plongée dans le silence. Mais ce qui agaçait le plus le marin, c’était ce jeune coq, toujours sa mandoline à la main et une flasque d’alcool dans l’autre. Neal se refusait à boire la moindre goutte d’alcool en mer et savait se montrer intransigeant auprès de ses hommes au sujet de la boisson. Pour lui l’alcool était le meilleur moyen inventé par les dieux des mers pour accueillir les marins dans les profondeurs. Mais avec la présence de Kilian Jones, il était bien difficile de se montrer si intolérant à la boisson. Après tout, la légende de son ancien mentor provient aussi de son débit de rhum.
Neal fut tiré de sa rêverie par une énième demande d’Emma

-Neal ! Où sommes-nous ?
-Au même endroit qu’il y a cinq minutes ma royale sœur ! Quelque part sur l’océan au large du continent !
-Neal ? Quelque chose ne va pas ? Demanda Emma soupçonneuse
- Non, rien du tout, la mer n’est calme, le vent faible mais favorable…Bref le temps idéal pour sortir des souveraines sur un bateau sans risquer de devoir à nouveau cirer le pont !
-Si c’est de moi que tu parles sache que j’ai le pied marin !
-Tu as le pouvoir du feu…L’eau est par nature ton ennemi non ? Répliqua Neal taquin, mais avec une pointe d’amertume dans la voix.
-Bon Neal dis moi vraiment ce qu’il ne va pas ! Tu sais être bien plus piquant que ça ! C’est le fait de ne pas être la seule légende de la mer présente sur ce navire qui te chagrine ?
-Comment ? Alors premièrement je ne me considère pas comme une légende et…
-…Et deuxièmement oui je suis chagriné ! C’est bien ce que tu comptais dire mon frère ? Allez reconnais le, tu te sentiras mieux après !
-Non, je ne tire aucun honneur de ma profession ! Répondit Neal tentant de se persuader lui-même.
- votre guise capitaine ! Et finalement heureusement que vous ne vous considérez pas comme une légende. Nous ne voyons toujours pas la terre et pourtant vous m’aviez assuré qu’à cette date nous serions arrivés ! Une véritable déception.
-C’est uniquement pour vérifier votre pied marin ma reine. Permettez, je dois refaire mes calculs ! Conclut Neal.

Emma préféra ne pas insister, pour la dixième fois de la journée elle avait tenté de dérider son frère, cette fois en jouant la carte du prestige et du titre mais comme les fois précédentes ce fut un échec et le prince Neal demeurait impassible au grand dam de la souveraine. Entre sa jumelle encore convalescente et devenue muette, sa demi sœur Anna victime la moitié du temps de nausées dues à la grossesse la reine des flammes avait bien peu de personnes avec qui parler.
Cependant le divertissement de la souveraine des Iles du Sud était le cadet des soucis de Neal qui ruminait les dernières paroles de sa sœur. Il était bien conscient qu’il devrait déjà être arrivé à bon port, mais à transmettre les ordres de Kilian Jones le voici en train de naviguer à bonne distance de son point d’arrivée, au risque de ternir sa réputation de marin ponctuel.

-Ah Capitaine ! Kilian m’a demandé de vous dire de virer de vingt degré nord est ! Lança Yohann de bonne humeur à l’attention de Neal qui ne put se contenir davantage.
-Comment ?! Mais c’est parfaitement insensé ! En aucun cas je vais prendre ce cap pour rejoindre Elredor !
-Capitaine, c’est moi qui ai proposé cette route et Kilian Jones s’est rangé à mon avis, il m’a dit que vous comprendriez !
-Comment ? Donc depuis deux jours je fais fausse route à cause de vous ! D’un je ne sais quoi qui n’a sans doute jamais mis les pieds sur un navire !
-Mais…
-Capitaine je vous en prie, ce jeune homme est sous ma protection, veuillez à lui témoigner le respect qu’il mérite. Intervînt le duc de Laffortat.
-Du respect ? Monsieur le duc, vous êtes un invité ici. Vous voyez ce pavillon ? C’est celui des Iles du Sud. Je suis prince de sang de ce royaume. Vous voyez ce navire ? J’en suis son seul maître à bord ! Ce navire est miens !
-Non Neal, il s’agit de mon navire ! Je n’en ai d’ailleurs jamais fait don à la marine des Iles du Sud mon garçon ! Coupa Kilian, une bouteille de rhume à la main qui venait de sortir de sa cabine.
-Vous ?....Ecoutez le respect et l’admiration que j’ai pour vous ne suffira pas à vous donner l’autorité ici. Regardez-vous ! Vous êtes imbibé, c’est à peine si vous tenez debout ! Vociféra Neal, incapable de ruminer un instant de plus sa frustration.
-Mais même dans cet état et avec une main en moins je peux t’apprendre quelques ficelles mon garçon.

A ces mots le capitaine de son crochet tira une poulie qui dénoua déséquilibra Neal. Dans un geste pour éviter de basculer ce dernier s’agrippa à la barre et fit virer malgré lui le navire d’environ vingt degré dans la direction souhaité par Yohann.

-Bah tu vois Neal…Ce n’est pas si compliqué que cela de virer de bord ! Railla Kilian Jones tout en vidant le contenu de sa bouteille.
-C’en est trop je vais vous…
-Assez ! Hurla Emma.

La souveraine des Iles du Sud, alertée par le bruit était sortie de sa cabine, rapidement suivie par Kristoff et Anna. Voyant que Neal allait se jeter sur son ancien mentor, elle décida de les séparer en lançant une flamme avant de se souvenir qu’elle se trouvait sur un bateau fait de bois. Heureusement pour elle ainsi que pour le reste de l’équipage celle-ci ne rencontra aucun obstacle et finit sa course dans l’océan, en revanche, le silence venait de s’installer sur le pont.

-Bien, maintenant qui peut m’expliquer la raison de ces hurlements ? Poursuivi Emma d’une voix qui rappelait étrangement le ton glacial que pouvait prendre la reine des neiges.
- Lâche-moi-toi ! Lança Neal à l’attention de Viktor qui le retenait de se jeter sur Yohann et Killian. Moi j’aimerai comprendre pourquoi on me force à prendre une mauvaise route ?!
-Attendez quoi ? Sursauta Anna. Nous n’allons pas à Elredor ?
-Ma foi si…A condition de ne plus suivre les conseils de ce troubadour !
-Ce troubadour a pourtant plus de jugeote que toi et si nous allons suivre ses conseils !
-Quel plaisir éprouvez-vous donc à me rabaisser sans cesse ?!
-Bienvenue dans ma vie d’enfance mon chère. Railla Viktor avec ironie.
-Tu sais Neal, j’apprécie grandement le fait que tu ne ressembles pas à ton ordure de père. Tu es loyal, honnête et droit…Mais des fois ça serait tellement mieux si tu pouvais faire preuve d’un peu de malice dont il en était devenu l’expert !
-Comment ?
-Vous permettez que je m’explique capitaine ? Coupa Yohann.
-J’espère que vous avez une bonne raison Yohann !
-Vous êtes un expert de la navigation mon prince. Mais vous ne savez pas vous rendre discret ! Après tout vous n’en avez pas besoin !
-Et alors ?
-Alors ? Mais mon prince connaissez vous bien le roi Hodin d’Elredor ? Je doute que vous ayez particulièrement envie de le côtoyer !
-Ca je confirme ! Ce monstre qui était venu me présenter ses condoléances pour la disparition de mes parents ! Je n’oublierai jamais sa félonie ! Répliqua Anna.
-Tout juste, et ça n’est là qu’un petit échantillon du personnage. Notre roi est passé maître dans l’art de l’espionnage ! Nous pouvons être certains qu’il sait déjà que nous avons décidé de faire route vers Elredor !
-Et alors où est le problème ? Demanda Emma
-Alors ? Eh bien si je ne me trompe pas nous faisons ce voyage pour faire la lumière sur un prisonnier ? Un prisonnier qui se trouverait aujourd’hui à Elredor. Vous pensez qu’Hodin verrait d’un bon œil qu’une puissance étrangère vienne s’intéresser à ceux qu’il cache ou retient prisonnier en son royaume ? Vous seriez étonnés vos altesses de qui l’on peut trouver à Elredor !
-Qu’en savez vous ?
-Vous pouvez demander à mon protecteur le duc…ou à votre sœur reine Emma !
-Admettons. Mais que voulez vous nous dire ?
-Eh bien je ne pense pas que le roi Hodin apprécie tout particulièrement votre arrivée…
-Et personnellement si nous pouvions éviter de le rencontrer je ne m’en porterai pas plus mal ! Surenchérit Anna.
-Voilà pourquoi nous devons rester discrets ! Et c’est là que Yohann devient un allié très précieux ! Lança Killian.
-Disons que, j’ai pris l’habitude de contourner les espions d’Hodin ! C’est pour ça que nous nous sommes déroutés ! Et regardez capitaine au loin. Vous voyez ce navire ? C’est celui de mon maître ! Nous allons l’emprunter !
-Quoi ? Vous me demandez d’abandonner mon navire ?
-Tu veux dire mon navire ! Et nous ne l’abandonnons pas, mais le laissons en sûreté !
-Et pourquoi ce changement de navire ?
-Car le Jolly Roger est trop voyant ! Répliqua Killian.
-En changeant notre route, les espions ont dû nous perdre. Et pendant que nous sommes momentanément invisibles pour eux, changeons de navire…Ils seront à la recherche du Jolly Roger et nous pourrons ainsi approcher sans attirer l’attention avec celui-ci ! C’est comme un jeu, nous sommes des souris qui espèrent un fromage…Mais il nous faut éviter le chat ! Conclut Yohann.
-Si je comprends bien, nous allons entrer clandestinement ?
-Bienvenue dans mon monde mes altesses ! Maintenant il faudrait que nous approchions du navire et effectuer le transfert. Capitaine Neal, vous connaissez les criques de granit ?
-Bien sur, à environ 30 miles à l’est du port royal d’Elredor !
-Tout juste, c’est là où nous accosterons. C’est une approche dangereuse avec les récifs !
-Tu sauras nous guider Neal, tu es notre capitaine…le meilleur du monde n’est ce pas ? Guide-nous ! Déclara Killian en tendant son tricorne à Neal.
-Préparez-vous au transfert, nous reprenons la mer dans vingt minutes. Nous arriverons à la crique de granit la nuit prochaine, nous profiterons du clair de lune ! Conclut Neal. Emu d’avoir reçu la bénédiction de son mentor.


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[Saga Frozen] Tome 3 Life's too short - Page 2 Empty Re: [Saga Frozen] Tome 3 Life's too short

Mar 17 Déc 2019, 21:06
Chapitre 19 : Escapades nocturnes.

Neal était aux aguets, les yeux rivés sur la silhouette noire de la côte découpée qui se dessinait à l’horizon des flots. Seul le faible rayon de lune, à moitié éclipsé par des nuages permettait d’obtenir une faible visibilité. Les récifs étaient nombreux et le prince devait utiliser tout son savoir faire pour manœuvrer le navire sans l’échouer. Il était par ailleurs hors de question d’allumer les torches. Il avait accepté de quitter son précieux Jolly Roger pour l’anonymat et des torches auraient trahi leur présence. Ils apparaîtraient alors encore plus suspects aux yeux du roi d’Elredor. Un équipage qui ne prévoit rien d’illégal n’avait en effet aucune raison de débarquer en un lieu si peu adapté, loin des habitations et de surcroit en pleine nuit. Le fier capitaine de la marine des iles du sud transmettait ses ordres à son ancien mentor ainsi qu’à Viktor venu prêter main forte pour les dernières manœuvres. Il faut dire que le jeune prince s’était quelque peu lassé de voir sa promise se fermer à nouveau au monde extérieur depuis qu’ils avaient quitté Arendelle. Un peu d’exercice physique sur le pont lui ferait du bien, et qui sait, peut être la possibilité pour lui de se réconcilier avec Kilian Jones, l’homme qui fut si dur avec lui durant son enfance, n’hésitant pas à se montrer brutal parfois, où à déléguer cette basse besogne à son lieutenant. Ce lieutenant, Viktor ne l’avait jamais revu, il ne connaissait pas son nom mais se souvenait seulement de sa balafre au visage et sa cape rouge.

-Eh moussaillon ! Ce n’est pas le moment de rêver ! Viens avec moi sécuriser la proue ! Lui lança Kilian avec une tape amicale, sortant ainsi le jeune prince de ses pensées qui oublia pour quelques temps la reine des neiges léthargique dans sa cabine.

La reine des neiges restait assise à fixer une toile sur le mur de sa cabine, décore avec sobriété et goût par le duc de Laffortat. Pour la première fois depuis le début du voyage, Elsa se retrouvait seule, c’était un moment rare ! Il fallait bien qu’elle partage sa cabine avec sa jumelle la nuit et le jour, elle était constamment accompagnée, soit par Anna, soit par Viktor, soit par le duc de Laffortat mais surtout par la duchesse de Funningur qui semblait voir en Elsa sa nouvelle meilleure amie. Mais heureusement pour la reine des neiges, les hommes étaient partis sur le pont, l’approche de la côte sans doute, quant à ses sœurs, elles s’étaient réfugiées dans la cabine d’Anna. Elsa profita donc de ce moment de calme pour penser à elle et son pouvoir. Elle fixait ses mains puis cette toile. Elle se concentrait de toutes ses forces et tendit la main dans l’espoir de geler le tableau…mais rien ne se produisit. Elsa essaya de nombreuses fois, respirant lentement pour se détendre, chercha à se concentrer mais toutes ses tentatives furent vouées à l’échec. Ses pouvoirs si beaux et précieux. Ses pouvoirs dont elle avait souhaité durant de longues années pouvoir s’en débarrasser l’avaient quitté. Mais maintenant qu’elle en était délestée, Elsa se sentait vide, comme s’il lui manquait quelque chose. La reine des neiges fit encore quelques tentatives qui n’eurent pas plus de succès que les précédentes. Elle soupira, s’asseyant sur sa couchette, plaqua sa tête contre le mur et ferma les yeux.

Elsa était désormais dans la capitale d’Elredor et admirait le style de la ville épurée se contentant juste de blocs de maisons blanches alignées. Il neigeait. Elsa ignorait si cette neige était fruit de son corps ou bien un élément naturel. La souveraine était dans un décor apaisé. Pourtant une angoisse logeait au creux de sa poitrine au fur et à mesure qu’elle slalomait de façon incohérente entre les maisons. Soudain son regard s’arrêta à la porte de l’une d’entre elle. Viktor venait de sortir d’une maison, entouré d’une capeline rouge. Elsa le fusilla du regard. Tout d’abord sans savoir pourquoi, puis, elle fut frappée d’un flash…Elle savait tout !
-Pourquoi l’avez-vous tué ? Demanda-t-elle, pourquoi l’avez-vous tué il y a 15 ans ?
Viktor demeura muet aux remarques de la souveraine mais Elsa comprenait qu’il y avait un lien entre la cape rouge et le meurtre que Viktor avait commis il y a 15 ans. De quel meurtre s’agissait-il ? Elsa n’en savait rien, jamais personne n’en avait parlé ni même fait une allusion, c’est comme si tout à coup elle découvrait le vrai visage de celui pour qui elle s’était promise. Ce visage, c’était celui d’un assassin. Viktor lui, resta bouche bée, incapable de répondre. Ce silence, valait tous les aveux du monde aux yeux de la reine. Elle ne voulait même pas entendre le son de sa voix. Elle le repoussa et se dirigea vers la maison qu’occupait son fiancé pour retrouver sa vraie famille. Allant au centre du foyer elle y retrouva à sa grande surprise le bébé d’Anna et Kristoff. Cette dernière avait grandi. Des boucles blondes venaient encadrer son visage bouffi. Elle babillait bavant sur sa chemise de nuit bleue ciel. Elsa fut stupéfaite de voir à quel point elle avait grandi depuis sa naissance. Comme si Elsa ne l’avait pas revue depuis de longs mois ce qui semblait parfaitement ridicule puisque toute la famille ne s’était jamais quitté depuis la naissance de la princesse. Mais la surprise ne s’arrêta pas là. Elsa s’étonnait de voir que la duchesse de Funningur était également présente dans la maison et plus surprenant…Le visage d’Emma !
-Mais qu’est-ce que tu t’es faite ? Se questionna-t-elle pour elle-même sachant pertinemment que l’enfant serait incapable de lui répondre.
Une blessure de sang séché balafrait le dessous de son œil gauche. La petite fille s’endormit. Elsa s’approcha alors d’elle pour ne pas la réajuster afin qu’elle ne soit pas dans une mauvaise position mais la… Duchesse de Funningur l’en empêcha.
-Il ne faut pas la réveiller chuchota-telle. Il ne faut jamais réveiller personne.
Après cela elle s’approcha de plus en plus d’Elsa. Son air envoutant glaça la reine encore plus qu’elle ne l’était déjà. La duchesse invita la souveraine à s’assoir sur un sofa pour qu’elles discutent plus aisément. Elsa eut le sentiment de plus en plus inquiétant que la duchesse ne venait pas qu’en simple amie comme c’était le cas depuis le début du voyage. Son inquiétude se confirma lorsque la duchesse se pencha brusquement vers elle comme si elle s’apprêtait à l’embrasser. D’un geste colérique la reine ne perdit pas de temps.
-Je veux que vous sortiez ! Lui hurla-t-elle en la repoussant violemment, vous n’avez pas le droit de me faire souffrir ! Ni moi ! Ni Kristoff ! Ni personne ! Sortez à présent ! SORTEZ !
La duchesse se releva alors. Inattentive à ce que venait de lui dire la reine, elle la regarda et éclata de rire. Un rire qui devint si strident qu’Elsa eut l’impression de se faire attaquer. Elle tenta de s’échapper. Elle bascula du canapé et chercha un moyen de sortir de la pièce. Elle voulut contourner la duchesse. Dans son cerveau tout s’accélérait, à l’inverse d’Anna et Kristoff qui semblaient tous les deux complètement ignorer Elsa, ne cessant de fixer le lit de leur fille mutilée. L’état végétatif des membres de sa famille n’était pas la première préoccupation de la reine des neiges, elle souhaitait d’abord se débarrasser de son invitée devenue trop encombrante. Comment passer sans que cette femme ne l’attrape ?! Elle tenta de passer par derrière mais son geste fut trop lent. Elsa n’arrivait plus à avancer. La duchesse l’agrippa violemment.
-Viktor ! Murmura-t-elle d’abord sans réellement savoir pourquoi elle appelait celui qui l’avait tant dégoutée maintenant qu’elle savait de quoi était fait son passé.
Aucune réponse.
-VIKTOR ! Hurla-t-elle.
-Hey Elsa… Elsa qu’avez-vous ? Demanda soudain Viktor martyrisant les épaules de la reine à force de lui secouer.
La souveraine mit un temps à comprendre que tout ce qu’elle venait de vivre était un rêve. Elle était en sueur.
-Vik… Viktor murmura-t-elle, que faites-vous là ?
-Je venais vous chercher, nous avons jeté l’ancre. Et je suis immédiatement arrivé en vous entendant crier. Vous m’avez fait si peur ajouta-t-il en lui caressant la joue.
-Pardonnez-moi dit-elle en l’attirant contre elle.
Elle lui déposa un chaste baiser sur la bouche. Puis le repoussa quelque peu, repensant à ce qu’elle avait vu. Certes c’était un rêve, mais si cela s’avérait vrai ? Et si l’homme qu’elle venait d’embrasser avait du sang sur les mains ? Viktor, de son côté ne releva pas ce geste de sa promise, il s’tait habitué à la voir distante depuis quelques temps, et pour lui, l’étreinte et ce baiser qu’elle venait de lui offrir était une marque de chaleur qu’il n’avait plus connu chez la souveraine depuis sa demande en mariage.

-Je…Je vous laisse vous préparer mon aimée, il ne reste que quelques détails à régler puis nous pourrons poser pied à terre et… Fit le jeune prince qui coupa sa phrase.
-Et ?
-Ecoutez ! Vous entendez ?
-Des voix fortes il me semble ?
-Je vais voir sur le pont tout de suite ! Restez ici !

Aussitôt Viktor s’empressa de regagner le pont, priant pour que leur navire ne se soit pas fait repérer mais ce qu’il vit sur le pont le figea.

-…ET VOUS LES VOYEZ OU LES TROIS CABANES DE PECHEURS SUR LA GAUCHE ? Vociféra Yohann
-On dit bâbord sur un navire ! Et vu votre incompétence en matière de termes nautique et d’orientation je me dis que vous pouvez tout à fait vous être trompés sur la présence de cabanes… Répliqua Neal de manière cinglante mais en essayant de ne pas élever la voix.
-Et la lumière que l’on voit percer les deux collines la bas toutes les 6 secondes ? Ca ne ressemble pas à la lampe d’un phare ? D’ailleurs ai-je fait mention de deux collines dans ma description ?
-Description indéchiffrable !
-MAIS ENFIN VOUS VOYEZ BIEN QUE CE N’EST PAS LA CRIQUE LA ! NOUS NOUS DIRIGEONS DROIT VERS LE PORT ! FRANCHEMENT VOUS ETES VRAIMENT UN INCAPABLE ! Fulmina Yohann.
-MOI UN INCAPABLE ?! Renchérit-il, MOI UN INCAPABLE ?! DIXIT LE MUSICIEN D’OPERETTE QUI N’EST PAS CAPABLE DE FAIRE LA DIFFERENCE ENTRE UNE MER ET UN OCEAN !
-MOI EN TOUS LES CAS MONSIEUR JE SAVAIS QUE LA CRIQUE ETAIT PLUS AU NORD ! JETEZ-NOUS DANS LA GUEULE DU LOUP PENDANT QUE VOUS Y ETES ! QUOIQUE CA SOIT DEJA LE CAS !
L’altercation se poursuivait entre les deux hommes. Jamais Viktor n’avait vu son frère adoptif s’énerver. Lui qui était réputé pour son calme à tout épreuve ne cessait de vociférer, vexé et furieux d’être pris en défaut par un roturier non gradé. La dispute avait attiré les autres membres de la famille royale et c’est finalement Emma qui fut la plus prompt à réagir. Sans réfléchir cette dernière lança une boule de feu pour séparer les jeunes hommes. Le résultat fut tout aussi efficace que quelques jours auparavant sur le Jolly Roger.

-J’ai comme un sentiment de déjà vu ! Lança la souveraine des Iles du sud avant de poursuivre glaçante. Mais évitez tous les deux que j’en prenne l’habitude, vous pourriez avoir très chaud ! Alors c’est quoi cette fois ci le sujet de la dispute ? Termina-t-elle avec ironie.
-Avec tout le respect que je vous dois votre Altesse, votre frère est un âne ! Vous parlez d’un capitaine ! Même pas capable de nous mener au bon endroit !
-Modère tes propos mon jeune ami ! Tu parles de mon meilleur élève, si tu remets en cause ses compétences tu remets en cause les miennes et ce je ne pourrais le tolérer ! Répliqua Kilian qui pour la première fois depuis qu’il avait retrouvé la liberté défendait en public Neal.
-Bon expliquez moi ! C’est bien une crique ? Où est le problème ? Répondit Emma, qui baissa le ton en voyant sa jumelle derrière elle porter sa main à la tête, sans doute toujours souffrante.
-Oui Altesse c’est bien une crique, c’est même la crique Blanche ! Du nom de feu la reine au pouvoir avant Hodin.
-Donc nous sommes bien arrivés, où est le problème ?
-Ah oui nous sommes effectivement arrivés à Elredor…Mais vous voyez votre majesté, la crique Blanche, est à peine à 2kilomètres du port royal. Vous voyez cette lumière qui passe entre les collines ? C’est celle du phare. Nous sommes donc là où nous ne voulions pas. La crique dont je parlais à votre frère se trouve 20 kilomètres plus au nord !
-Bon peu importe. Ou continuez de vous battre, ce que je sais c’est que nous sommes arrivés. Alors si vous voulez bien, je quitte ce navire !

Cette dernière phrase fit taire tout le monde. C’était la première fois qu’Elsa se manifestait. La reine des neiges semblait fatiguée et la tristesse se lisait sur son visage, mais elle avait toujours cette majesté dans la voix qui forçait le respect et l’écoute. Tous observaient la reine des neiges se diriger vers la passerelle installée par l’équipage et qui menait à terre.

-Altesse ! Vous ne devriez pas ! Insista le duc de Laffortat.
-Et pourquoi donc ? Rester et entendre ces deux la se disputer ? Non merci.
-Altesse, vous risquez de vous faire repérer !
-S’il n’y a que ça ! Fit Elsa tout en attrapant une cape noire qu’elle se passa sur la tête avant de poursuivre. Après tout, se cacher sous un capuchon noir c’est de famille ! Père et mère s’en sont fait des spécialistes ! Conclut-elle avant de disparaître dans la nuit.

-Elle ne devrait pas ! Si elle se fait repérer ! Ou même capturer ! On voit que vous ne connaissez pas le réseau d’Hodin
-Allons jeune homme ne soyez pas trop inquiet ! Après tout il nous faut profiter de la vie tant que nous l’avons ! Je crois que je vais suivre l’exemple de la reine et moi aussi allé prendre l’air à terre ! Cela fait trop longtemps que je suis sur l’eau ! Répondit la duchesse qui elle aussi quitta le navire !
-Je vais les garder à l’œil pour veiller à leur sécurité ne vous en faîtes pas ! Lança Viktor avant qu’il ne quitte le groupe à son tour.
-Bon, maintenant dire qu’il faut rester n’a plus grand sens…Et puis ça fait des années que les tavernes me manquent ! Allez Neal, viens avec moi mon garçon ! Allons donc nous en jeter un comme seuls des capitaines savent faire !
-Non mais vous ne pouvez pas quitter le navire comme ça ! Et les gardes ?
-Les gardes ne verront que deux marins en train de prendre une chope dans une taverne au beau milieu de la nuit, quoi de plus normal mon garçon…Et nous partons sereins, vous n’avez qu’à rester pour le garder puisque ça vous plait tant ! Veillez sur ses Majestés jeune homme !
-Mais…
-Pas de mais mon garçon ! Vous êtes responsable du navire…C’est un ordre ! Coupa Kilian qui lui aussi prit le chemin de la terre, emmenant Neal avec lui contre son gré.
-Bon…Eh bien si tout est réglé, nous on va se coucher ! Enfin la possibilité de dormir sans ce roulis de la houle !
-C’est ça ! Va donc dormir ma sœur ! Lança Emma avec un clin d’œil !

Alors que la rouquine passait devant Yohann, ce dernier était totalement désabusé devant le peu de prudence de ses compagnons de voyage. Lui qui avait passé sa vie à se rendre discret aux yeux d’Hodin, il voyait tout ce petit monde se montrer publiquement et risquer de se faire repérer. Soudain, la souveraine des Iles du Sud le sortit de sa torpeur.
-Alors mon bon monsieur, c’est donc vous qui êtes en charge de me protéger en l’absence de nos amis ? Plaisanta Emma.

Yohann retrouva quelque peu le sourire en dévisageant la jumelle de la reine des neiges. Cette jeune femme était tout simplement délicieuse à regarder et semblait aussi ouverte et amicale que sa demi sœur d’Arendelle avec qui le musicien avait sympathisé quelques jours auparavant.

-Je…euh...OUI…Enfin, je…Je pense que vous…Enfin c’est plutôt vous qui me protégez vu votre…Enfin vous voyez… Balbutia Yohann troublé par la jeune femme. Sa ressemblance avec sa jumelle le rendait encore plus mal à l’aise, il s’était habitué à voir Elsa, distante envers les autres malgré elle, mais là, il avait une tout autre personne en face de lui.
-Si vous le dites ! S’amusa Emma. Allons suivez-moi dans ma cabine, vous protégerez ma nièce alors ! Votre maître l’a placé là tout à l’heure pour l’examiner en même temps qu’Elsa et…Je pense qu’il ne vaudrait mieux pas aller la ramener dans la cabine de ses parents si vous voyez ce que je veux dire !
-Je…Comment ? Mais…Enfin ils…et…
-Mais calmez-vous donc. Ils sont mariés je ne vois pas ce qu’il y a de mal ? Bien au contraire, surtout dans notre position royale, c’est même un devoir. Allons calmez-vous je vous taquine ! Venez, et parlez-moi un peu de vous ! Nous cohabitons sur les mers depuis plusieurs jours, et je ne vous connais même pas !

Mis en confiance, Yohann suivit la reine des flammes et s’installa dans sa cabine où elle le questionna sur son passé. Rapidement les jeunes gens sympathisèrent sur leur point commun. Pour eux deux leur enfance fut compliquée. Yohann expliqua à la jeune reine comment il fut transporté de maisons en maisons du plus loin que remontent ses souvenirs avec à chaque fois la présence du duc de Laffortat. Ca Yohann ne l’avait appris que plus tard, mais chacun de ses déplacements étaient pensés et voulus par le duc avant que ce dernier ne finisse par le prendre sous sa protection à l’âge adulte.

-Mais pourquoi le duc ne vous a pas recueilli dès le départ s’il a surveillé votre enfance ? Demanda Emma
-Ca ma reine il faudra le lui demander, peut être aurez vous plus de chance que moi pour le découvrir, à chaque fois que je le lui ai demandé, il a évité de répondre. Tout ce que je puis vous dire c’est qu’il m’a sauvé des hommes d’Hodin et il continue de me protéger d’eux.
- Pardonnez-moi mais qu’en savez-vous ?
-Comment ?
-Oui, vous dîtes qu’il vous changeait d’endroit pour vous protéger d’Hodin puis il vous a pris chez lui pour cette raison, mais au final qu’est ce qui vous le prouve ?
-Vous remettez l’honneur de mon maître en doute ? S’offusqua Yohann. Je ne puis l’accepter, c’est grâce à cet homme si je suis en vie.
-Ne vous fâchez pas, je vous pose seulement la question. Vous comprenez, douter de tout est devenu une seconde nature chez moi depuis que j’ai découvert mon passé. De fille orpheline de bucherons à reine, avec un père qui a cherché à m’éliminer, vous comprenez que maintenant je ne m’arrête pas seulement à ce que l’on me raconte, je veux des preuves ! Vous savez, c’est aussi pour ça que j’ai tardé à libérer Killian. Je n’ai pas osé le dire aux autres, mais cela fait depuis mon couronnement que je discute avec lui ! J’avais découvert sa prison par hasard, je m’étais cachée terrifiée que j’étais de devenir reine. Et j’ai discuté avec lui, mais j’ai mis tout ce temps à vérifier ses dires ! C’est pour ça que nous sommes ici d’ailleurs, c’est bien parce que les informations sont fondées !
-Mais je ne doute pas de vos intentions votre altesse.
-Ni moi des vôtres ! Je veux seulement savoir si vous êtes comme moi, à vouloir être sur !
-Eh bien, si le duc m’a pris sous sa protection, c’est parce qu’un de mes anciens logeurs a été assassiné par la garde d’Hodin après que ceux-ci lui aient demandé où je me cachais…Je pense que c’est une preuve suffisante. Et sans doute comprenez-vous pourquoi je suis inquiet de voir votre famille risquer de se faire repérer par ce fou !
-Désolée…Ca a dû être une épreuve épouvantable. Fit Emma compatissante en posant sa main sur celle de Yohann soudain perdu dans ses pensées et ramené à la réalité par les gémissements de la petite princesse d’Arendelle qu’Emma s’empressa de prendre dans ses bras avant de poursuivre. Vous voyez mon ami, ma nièce compatit également.
Cette dernière parole fit sourire le jeune musicien qui entendait les bruits de pas de la cabine voisine.


Le couple royale d’Arendelle retourna dans la cabine qui leur était attitrée après une longue ballade sur le pont, et profitèrent du calme relatif de la pièce. Ils se regardaient un temps en silence. Kristoff dévisagea son épouse. Elle semblait fatiguée. Il faut dire qu’ils n’avaient pu profiter d’une vraie nuit de sommeil depuis des jours et avec toutes ces aventures ainsi que l’état de santé d’Elsa, il était compliqué de profiter de temps de repos. Kristoff, finit par rompre le silence en embrassant tendrement le cou de son épouse et lui passant sa main sur la taille. Au début ils rirent comme deux jeunes amoureux. Quelques minutes plus tard ils étaient plus sérieux, se regardant simplement dans les yeux. Puis tout fut automatique. Les têtes se penchèrent pour s’embrasser dans une timidité primitive qui s’accentua de plus en plus au fur et à mesure que les mains se laissèrent guider vers des endroits plus sensibles. Les amoureux sentaient leur sens s’éveillaient dans une merveilleuse excitation. Ne parlant toujours pas, ils continuaient de s’embrasser avec passion trouvant aisément les moyens de se retrouver en tenues d’Adam et Eve.
-Anna est-ce que tout cela est sain pour le bé… Commença la jeune fille.
-Chut renchérit Kristoff pointant son doigt sur la bouche de sa compagne, le petit haricot ne dira rien cette nuit, il va laisser Papa et Maman faire des merveilles.
Connaissant les secrets pour faire changer son épouse d’avis, Kristoff s’appliqua à lui faire éprouver le plaisir qu’elle n’avait pas ressenti depuis longtemps. Satisfaite, la reine d’Arendelle répondit à son appel trouvant elle aussi les moyens de le satisfaire comme aux premiers jours.
Alors que l’acte était en train d’aboutir à sa fin, Anna voyait les étoiles brillées par la fenêtre dans le ciel. Elle aussi y était. Le souffle coupé plaisir elle arrivait encore à donner ce sentiment de communion qui lui plaisait tant à elle et son mari. Et son cœur battait, battait de joie. Plus les jours passaient ; plus son amour pour cet homme grandissait. Tandis que l’extase avait atteint son apogée, la reine laissa son beau glacier redescendre et l’embrassa pour boucler la boucle du rituel qui les unissait. Les amoureux finirent leur nuit l’un contre l’autre.

Loin de là, à terre, Elsa profitait d’un peu de solitude et observait les étoiles se demandant si un jour elle retrouverait ses pouvoirs, si un jour elle pourrait enfin se sentir heureuse. En tout cas, elle profitait d’être enfin seule, mais cette solitude ne fut que de courte durée, la reine des neige sentit tout à coup une main se poser sur son épaule…Une main devenue un peu trop familière au gout de la souveraine.
-Est-ce que vous allez bien ma chère ? Demanda la voix tant redoutée de la duchesse.
Elsa avait espéré être débarrassée pour quelques temps de cette femme qu’elle appréciait de moins en moins. La souveraine se crispa immédiatement se tenant avec précaution sur les rochers qui lui servaient de siège
-Je préfèrerai que vous partiez si ce n’est pas trop vous demander déclara-t-elle
-Comme vous voudrez se renfrogna la duchesse Vous savez que si vous avez besoin de parler, je suis là pour vous écouter, même si c’est pour parler de la mort qui nous entoure. C’est normal d’y penser votre Majesté vous savez ? Fit la duchesse en s’accrochant toujours plus à la reine des neiges qui sentait sa migraine revenir.
La souveraine releva la tête et d’une voix qu’elle voulait la plus posée possible elle rétorqua :
-Il faudrait que vous recommenciez à vivre. Votre mari n’aimerait pas vous voir tout le temps parler de la mort.
-C’est vrai vous avez raison… Elsa… Si je parle aussi facilement de la mort c’est que pour moi elle me semble aussi naturelle que la vie. Il n’y a rien de dégradant.
Se sentant prise d’un vertige face aux propos que venait de lui sortir la duchesse, la reine dut se contenir avant de conclure :
-Je trouve cela gênant c’est tout, chacun son opinion. Maintenant si vous voulez bien m’excuser je vais rejoindre les autres ! Mentit Elsa qui n’avait nullement l’intention de retourner sur le navire mais espérait ainsi décourager la duchesse.
-Détendez-vous Elsa, la mort fait partie de notre existence, il nous faut savoir l’accueillir telle notre égale, tel notre amie ! Poursuivi la duchesse en continuant de retenir Elsa par l’épaule.
-Mais lâchez moi je vous en prie ! Fit Elsa en se débattant et perdant son capuchon.
-Eh vous ! Otez tout de suite vos mains de ma fiancé. Je ne vous le répéterai pas ! Lança la voix de Viktor qui en l’espace d’une seconde repoussa violemment la duchesse avant d’ajouter d’une voix remplie de colère. Il me semble madame que vous prenez trop vos aises auprès de la reine qui dans sa bonté a accepté de vous inviter ! Et la reine vous a demandé de partir alors je vous donne dix secondes pour quitter cet endroit faute de quoi je serai contraint d’user de la force. Jamais je n’ai levé la main sur une femme mais croyez moi je suis prêt à faire une exception si cela s’avère nécessaire ! Partez ! Termina Viktor en dégainant son épée que remarquait pour la première fois Elsa.

La duchesse prise au dépourvu et repoussée par le prince lâcha la reine des neiges, lui arrachant au passage une petite mèche de cheveux. Surprise par une attitude si hostile elle préféra battre en retraite et en quelques instants elle disparut dans la nuit. Une fois assuré du départ de la duchesse, Viktor tourna les yeux vers sa promise qui le fixait plein de reconnaissance mais incapable de l’approcher. Au fond du regard d’Elsa, Viktor crut déceler une pointe de peur alors qu’Elsa fixait l’épée du prince.

-Je vous fais peur mon amie ? Je vais la ranger immédiatement, je ne suis pas très à l’aise avec ceci, je fais un pitre escrimeur ! Je crois que de toute ma vie d’adulte, ça doit être la deuxième fois que je la sors !
-Vous vous en êtes déjà servi ? Demanda la reine avec une pointe de terreur.
-Jamais !
-Alors pourquoi une seconde fois ? Qu’avez-vous fait avec la première fois ? Assassiné un homme ?
-Comment ? Mais comment pouvez-vous penser une chose pareille. La première fois c’est quand on me l’a remis officiellement ni plus ni moins.
-Je vous ai vu en songe Viktor ! Je sais que vous avez du sang sur les mains ! Un homme à cape rouge !

Viktor fut déstabilisé. Il n’avait connu qu’un seul homme portant une cape rouge dans sa vie, le second de Kilian Jones ! Elsa lui raconta alors son curieux cauchemar. Une fois son récit terminé, Viktor la serra dans ses bras. Il lui expliqua tout du tortionnaire qu’était le lieutenant mais que jamais il n’avait cherché à se venger de cet homme, et même s’il l’avait voulu, personne ne savait ce qu’il était devenu, puis il se mit à genoux, sortant à nouveau son épée et la présenta à Elsa.

-En tous les cas je vous le jure sur ma vie mon aimée, jamais je n’ai utilisé une quelconque forme de violence. Quant à cette épée, elle vous est fidèle comme je le suis. Si un jour je dois m’en servir, ça sera pour la placer entre vous et un danger qui vous menace. Voyant que la reine des neiges semblait troublée il se releva, la regarda alors de plus près. Prenant le menton de la souveraine par la paume de la main il l’attira vers elle, lui délivrant un délicieux baiser à la clef. Voyant qu’Elsa ne le repoussait pas, il se risqua à poser sa main autours de la taille de la reine, appliquant les conseils que Kristoff lui avaient prodigués, l’assurant du résultat sur les sœurs d’Arendelle, et, il fallait reconnaître l’efficacité de la manœuvre ! Viktor sentait que pour la première fois depuis des jours, Elsa semblait s’ouvrir à autre chose qu’à sa mélancolie.
Quelques minutes plus tard les amoureux se relâchèrent tout gênés. Des souvenirs traversèrent l’esprit d’Elsa. De merveilleux souvenirs qu’elle était ravie d’avoir partagé avec celui qu’elle aime. Elle se revoyait en train de lui offrir sa virginité de la manière la plus bizarre qui puisse exister. Elle le revoyait en train de la demander en mariage la bouche pleine de gras. Surmontant le dégoût elle l’avait trouvé charmant. D’ailleurs elle le trouvait encore magnifique.

-Regardez Elsa comme la lune est belle cette nuit déclara Viktor en se collant à la reine.
-Oui vous avez raison.
-Vos yeux sont comme deux saphirs brillant de milles éclats renchérit-il.
-Oh Viktor quel flatteur tu fais ! S’exclama la souveraine en lui caressant les cheveux.

Les amoureux observaient la lune, puis s’embrassèrent encore oubliant qu’il ne fallait pas attirer l’attention. Car si la lune reflétait les beaux yeux d’Elsa il reflétait également ses beaux cheveux de blés et ça Rodrick le voyait au loin. Etant de garde cette nuit, il s’était d’abord ennuyé pendant une bonne partie de la soirée. Il avait réussi à s’assoupir contre son gré mais la semonce de Viktor à l’encontre de la duchesse de Funningur l’avait arraché des bras de Morphée. Alors discrètement, à l’aide sa longue vue, il avait vu le capuchon tomber et laisser apparaître la chevelure caractéristique de la reine des neiges. Depuis, il ne perdait pas une miette du petit jeu amoureux. Un sourire diabolique se délecta sur son visage.
-Il est temps d’aller prévenir Hodin…Et lui apporter un petit cadeau ! se dit-il pour lui-même avant de quitter son poste d’observation et filer dans la direction opposée à la grande route, vers l’endroit où avait fuit la duchesse de Funningur.

Sur le chemin de la grande route à 3 kilomètres de là, au bout du port marchaient deux hommes, l’un vêtu d’une tenue d’officier de marine, l’autre plus âgé d’une tenue faisant penser à celle d’un corsaire.

Tu crois que la taverne n’est pas loin ? Je me prendrais bien un bon verre de rhum ! Plaisanta Killian.
-Si tu le veux vas-y mais je te garantis que ce verre sera le dernier que tu boiras décréta Neal en dégainant son épée. Je te rappelle que nous devons nous faire discrets !
-Oh ! Parce que c’est ce bon Yohann qui l’a dit ? Finalement tu l’écoutes ? Railla Killian.
-Ne me parle pas de ce petit morveux ! Il…
-Il est probablement plus vieux que toi, donc parler de morveux…
-C’est ça moque toi, tu t’es bien amusé à l’écouter palabrer pendant des heures…
-Il tenait des propos censés, je suis navré que tu n’aies pas réussi à nous mener là où il te l’avait demandé. Si ça peut te consoler, je me serai planté aussi voilà t’es content ? On peut aller boire maintenant ?
-Nous devons rester discret te dis-je !
-Pourquoi ?
-Parce que nous sommes arrivés sur une terre qui n’est pas la notre sans y avoir été autorisé ! Sais-tu combien de brigands j’ai fait enfermer sans ménagement pour ce motif ? Je n’ai pas l’intention de subir ce sort !
- Si nous ne sommes même plus en droit de plaisanter à quoi bon naviguer ! Tu devrais côtoyer plus souvent des brigands comme tu dis…Tu penserais moins comme un garde royal et plus comme un chef voire même qui sait…comme un prince ! Reprit Killian en observant son reflet dans les vagues grâce au clair de la pleine lune.
Malgré le danger imminent le capitaine Jones était toujours apaisé en observant l’eau. Tout ceci avait le don d’agacer Neal qui voulait bouger de cet endroit à la vue de tous. Marchant d’un pas décidé vers le capitaine, le prince des îles du Sud se retrouva bientôt les quatre fers en l’air.
-Aaaah ! Cria-t-il, Bon sang mais qu’est-ce que c’est encore ?
-Bah alors moussaillon on ne tient plus sur ses pattes plaisanta Killian lui tendant le bras pour l’aider à se relever. Moi qui avais cru t’entendre dire qu’il fallait être discrets ! Quelle réussite !
-Quelque chose m’a fait tomber !
-Un coffre à trésor peut être ? Se moqua Killian.

Indifférent aux racontars de Killian, Neal mit enfin la main sur ce qui l’avait fait trébucher. Le cœur palpita fort dans sa poitrine en découvrant de quoi il s’agissait. Une noix de coco ! Mais pas n’importe laquelle ! Celle-ci il aurait pu la reconnaître entre mille.

-Effectivement Killian nous sommes en possession d’un trésor suggéra-t-il écarquillant des yeux satisfaits.
-Eh bien tu te contentes de peu !
-Ce n’est pas une vulgaire noix de coco ! Allons Killian, c’est toi qui m’a tout appris, regarde mieux ! Tu sais ce que c’est n’est ce pas ? Fit Neal en tendant l’objet que l’œil expert de Killian reconnut.
-Objet utile, mais je le redis tu te contentes de peu. Répliqua le capitaine
-Celle-ci est particulière…C’est un cadeau !
-Tu m’en diras tant ! Et alors ?
-Alors ? Alors je suis désolé Killian mais ton verre va devoir attendre, nous retournons au navire !
-Pourquoi ?
-Parce que nous ne sommes pas les seuls membres d’une famille royale à être venu dans ce royaume sans y avoir été invité !...


Dernière édition par Frantzoze le Dim 12 Jan 2020, 12:19, édité 1 fois

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Mar 17 Déc 2019, 21:56
Bravo à vous pour avoir mis un point final à cette longue histoire Very Happy

Par contre vous nous avez bien eu hein xD
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Sam 21 Déc 2019, 22:28
Merci pour ton retour. C'est agréable d'avoir un avis.
Content que cela ait plu, dommage que d'autres n'apportent pas leur ressenti, ça nous aurait interessé!

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Dim 29 Déc 2019, 11:33
Ça fait bizarre de se dire que vous avez terminé cette fic. Je l'ai vraiment adoré ( même si je commente pas vraiment désolée :/ ) et ça me rend un peu nostalgique de me dire que je me suis inscrite ici grâce à cette fic. J'aimais tellement l'histoire que j'ai même fini par la considérer comme suite officielle du film avant Frozen 2 xD. Bref je m'étale, la fin du tome 3 était plutôt inattendue. Je me suis retrouvée en PLS quelques fois. Plus sérieusement, les chapitres sur la tristesse d'Anna transmettait bien son état et c'était sympa de retrouver des références de sa chanson du deuxième film. Ensuite pour le dernier chapitre, j'avais fini par me faire à l'idée qu'Elsa était belle et bien morte du coup la voir revenir à la vie de cette manière c'était beau, j'avais même les larmes aux yeux xD. Les seules choses qui m'ont un peu fait bizarre c'est l’appellation de « madame » par Elsa pour sa mère même si elle n'est que sa mère adoptive. Parce que bon elle a quand même vécu la plus grande partie de sa vie en la considérant et en l'aimant comme sa propre mère xD . Puis le fait que la mère impose les gants à Emma c'était un remake de l'enfance d'Elsa. Heureusement qu'Elsa a été ramenée à la vie et qu'Anna se soit reprise à temps pour éviter qu'Emma ne tombe dans la peur d'elle-même.  Mis à part le côté émotions, ce que j'apprécie dans vos histoires c'est que vous imprégnez bien les personnages et leurs façon de penser dans leur époque historique. Vos idées sont toujours bien recherchées. Même si pour le coup des quatre frères et de la mère vivante, j'avais eu le temps de me faire une théorie qui s'est avérée correcte en 4 ans xD. Mais voilà, les chapitres sont toujours de qualité et on est bien servis niveau aventure et mystère donc ça fait plaisir à lire. Et enfin, parmi les trois tomes, j'ai préféré le deuxième pour le côté thriller et aussi parce qu'on découvre en profondeur la personnalité complexe d'Elsa. Voilà voilà, bravo pour avoir terminé une longue et belle histoire et le tout avec une happy ending ! Razz

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Jeu 09 Jan 2020, 16:03
Chapitre 20: Le projet du roi


Le roi Hodin était dans un rêve entouré de jeunes filles qui entendent tout à coup les murs de son précieux palais s'écrouler! Il se réveille en sursaut mi- soulagé, médite que le rêve se soit terminé brutalement. Malheureusement le bruit résonnait encore. Il crut un instant que c'était son esprit qui lui jouait des tours. Mais au bout de quelques minutes le songe finit par laisser place à la lucidité et le roi comprit enfin que le bruit prouve la porte de sa chambre. Quelqu'un toquait violemment.
-Bon a chanté de bois! Qui est l'idiot qui me vient déranger en plein repos? ! Grogna-t-il.
Se levant précipitamment en pensant au sommeil de la reine Raiponce, le roi Hodin ouvrit la porte. Rodrick se tenait devant lui d'un air affolé.
-Pardonnez-moi Altesse mais il y a une information de la plus haute importance que je vous fais transmettre.
-Eh bien Rodrick! Dépêchez-vous! S'impatienta Hodin.
-La reine Elsa et ses compagnons ont accosté sur la plage! Répondit le jeune homme ravi.
-Ca nous nous en doutions Rodrick! Des faits!
-Les faits ... C'est que j'ai vu la reine des neiges comme je vois vois! Sur nos côtes!
-Comment?! S'exclama le roi d'Elredor abasourdi, Vous avez enfin retrouvé leurs traces! Ca n'est pas trop tôt?!
-Oui Monseigneur ... Souhaiteriez-vous que j’envoie la reine Raiponce?
-Certainement pas idiot! Coupa Hodin, j'ai une meilleure idée pour toi, est-ce que tu as réussi à voir d'autres personnes ... Notre chère reine des neiges n'est pas sans doute pas seule?
-Qu'entendez-vous par là?
Le roi Hodin esquissa un sourire. Il ne sert qu'à éloigner Rodrick de sa position pour pouvoir être plus à l'aise avec Raiponce. Son homme avait reçu sa fidélité au cours de longues années de service. Mais Hodin était fatigué du manque d'esprit de ce dernier. Il s'apprêtait à jouer une partie complexe et dangereuse et ne permettait pas d'y associer un simple d'esprit comme Rodrick.
-Vous savez mon cher Rodrick je pense qu'il vous faut aller capturer quelqu'un pour moi. Pour cela il faut trouver des cibles plus accessibles que la reine Elsa qui est une proie difficile d'accès. Je ne souhaite pas enlever notre "amie", mais plutôt l'inviter à venir nous rejoindre ... Nous devons nous montrer plus subtiles! Elle a un pouvoir et en plus de cela s'est amourachée d'un semblable à celui de sa chère petite sœur. Celui-ci la surprotège en plus de son pouvoir.
-Comment savez-vous cela? Interrogea de nouveau Rodrick.
-Pas grâce à vous tous cas ironisa Hodin.
Le souverain reprit en voyant qu'il n'y avait aucune réaction:
-J'ai tiré des informations à la reine Raiponce en gagnant sa confiance.
-Vous m'épatez.
-Je sais ... alors Rodrick vous avez compris qu'on ne peut pas enlever les reines Anna et Elsa. Voyez-vous quelqu'un d'autre?
Hodin pensait à quelqu'un de bien précis ... Ce qui était visiblement pas le cas du jeune homme:
-Peut-être la sœur jumelle de la reine Elsa, une certaine Emma suggéra-t-il.
-Mon cher ami je sais que vous êtes très chaud en ce moment, mais je doute que finir brûlé soit dans vos projets pour le moment.
-Finir brûlé? S'interrogea le jeune homme.
-Mais ce n'est pas vrai! Vous êtes vraiment au courant de rien! S'indigna Hodin, la reine Emma au pouvoir du feu ... Et le même tempérament que sa jumelle!
-Et si je l'attaquais par derrière?
Hodin rapidement enleva cette option de la tête de Rodrick aussi renchérit-il:
-Ça a un sixième sens ces bêtes-là indique-t-il. Elle pourrait vous faire brûler les cheveux, vous transformer en cochon grillé.
-Pourquoi les cheveux?
Le roi Hodin soupira agacé.
-L'expérience mon cher Rodrick! L'expérience.
Ne souhaitant pas s'étaler encore car le roi désirait toujours se retrouver seul avec Raiponce, le souverain renchérit:
-Nous nous éloignons du sujet principal. Pas d'Elsa, ni Anna ni Emma ... Il n'y a pas d'autre personne féminine parmi l'escapade? Faîtes un effort?
-Eh bien ... Il me semble avoir une autre femme blonde aux cheveux plus foncés. Se risqua Rodrick, craignant une nouvelle remontrance de son suzerain.
Le roi Hodin, enfin un sourire satisfait. Rodrick avait mis le temps mais il avait trouvé la cible qu'il souhaitait avoir.
-Mais oui bien sûr! S'exclama-t-il. J'ai complètement oublié la Duchesse de Funningur! Vous qui rêviez de chaleur mon cher Rodrick, ça va être l'occasion de mettre en exergue votre pouvoir de séduction.
-Mes pouvoirs de séductions répéta Rodrick en s'empourprant. Je vais devoir la courtiser?
-Oui! N'hésitez pas! Elle est frivole de tout ça! Elle aime plaire et surplaire! Il faut absolument que vous le rameniez au château pour que j'aie une discussion avec elle!
-Mais elle ne voudra plus de moi après se lamenta Rodrick.
Le roi Hodin lui assena un coup sur la tête.
-Êtes-vous donc à ce point abruti où cherchez-vous juste à m'agacer ?!
-Plaît-il?
-Il suffit crétin! Il vaudrait mieux pour vous ne pas tomber dans le piège de l'amour si vous ne voulez pas vous retrouver avec des maladies cumulées lors d'autres rapports de cette duchesse! D'ailleurs il est fort pour parier que cette dame ne connaisse même pas la signification du mot amour!
Voyant que Rodrick n'a pas réagi à la réplique:
-Je vois à vos yeux sans expression, il faut que j'éclaire votre lanterne! Donc, concrètement les hommes seuls à ne pas être passés sur la Duchesse sont les princes Victor et Kristoff...Du moins aux dernières nouvelles !
-Quoi? Même vous? Demanda-t-il d'un air dégoûté.
Ce fut au tour d'Hodin de rougir.
-Vous me fatiguez Rodrick! Grogna-t-il, Allez la chercher maintenant sans vous faire voir, et surtout ramenez-là moi c'est compris?!
-Oui Sire ... Mais il y a peut être un petit problème ... Glissa Rodrick mal à l'aise.
-Quoi encore? Ne me dîtes pas qu'elle n'est pas votre type? Vous n'aimez pas les femmes peut être? Faudra vous y faire quand même mon garçon!
-Non, la question n'est pas là. C'est juste que j'ai repéré nos "amis" comme vous dîtes, la duchesse a quitté le groupe. J'ai bien essayé de suivre mais j'ai rapidement perdu sa trace ...
-Vous me fatiguez Rodrick! Débrouillez vous mais trouvez-moi cette femme! Je veux la voir dans cette chambre avant le lever du soleil,
-Sire ... Retrouver une dame risque de prendre un peu plus de temps, il me faut d'abord trouver des indices sur ...
-Commencez par les bordels de la ville! Vous ne devriez pas avoir à chercher longtemps avant de tomber sur cette belle de nuit! Et Rodrick ... Tâchez de vous distinguer ... Pour une fois!
Alors que Rodrick s'en alla, Hodin retourna se coucher. Il avait d'abord prévu de retourner à ces jeunes filles affriolantes et d'autant plus qu'il avait mentionné la duchesse de Funningur. Des souvenirs de cette célèbre femme traversèrent son esprit. Mais en vain...Après tout, il ne l'avait jamais rencontré ! Il n'arrivait pas à se replonger dans son rêve. Une autre idée germa dans l'esprit du roi. Une idée qui ne peut pas attendre! Il a jugé qu'il fallait la mettre en application alors qu'elle était encore fraîche dans sa mémoire ... Et sans Rodrick à ses côtés. De ce fait, il longea le couloir en direction de la chambre de la reine Raiponce. Il prépare rapidement son discours qu'il allait dire à la jeune femme. Dans sa tête tout se bousculait. Ses neurones se connectaient en mettant en image la future scène qu'il fallait faire à la souveraine. Il prit une inspiration profonde, jeta un coup d'œil à la pendule. 2h00. Il hésita , se demandait si ce n'était pas trop tôt. «Non Hodin il faut avoir tout fait avant que Rodrick revienne ... Avec ma veine habituelle ce pot de colle serait bien capable de revenir rapidement pour une fois! »Se persuada-t-il. Il s’inquiétait de prendre une gentille expression, d'affaisser ses sourcils. Puis respirant un grand coup toqua enfin à la porte de la souveraine.
Le bruit de la porte arracha la reine Raiponce des bras de Morphée. La jeune femme venait de se réveiller en sueurs, maugréant ce retour brutal à la réalité. Jetant rapidement un regard vers le miroir elle comprit pendant une seconde la position de Mère Gothel et son obsession pour la jeunesse. Son teint était fané, ses yeux crevassés, ses cheveux bruns ternes. Et elle n’avait même pas 30 ans ... La douleur du veuvage, ainsi que les réveils brutaux au milieu de la nuit l'avait fait vieillir prématurément.
-Deux petites minutes souffla-t-elle à demi éveillée, en passant rapidement un coup d'eau sur la figure.
Elle se recoiffa à la va vite, remit bien sa robe et ouvrit enfin. Hodin se tenait face à elle, le visage dubitatif.
-Bonjour altesse murmura-t-il jetant un regard pour pouvoir entrer.
Raiponce lui laisse le champ libre. Sans attendre le roi alla s'installer sur un fauteuil au pied du lit.
-Que puis-je faire pour vous? Demanda-t-elle poliment, tout en se frottant les yeux embrumés de sommeil
-J'ai une nouvelle à vous annoncer.
-Je vous écoute.
-Eh bien ... On vient de m'annoncer que la famille d'Arendelle a accosté ... de manière comment dire ... Discrète si vous voyez là où je veux en venir.
Le visage de Raiponce devint livide. Elle n'avait pas imaginé que ça puisse arriver vite. Elle n'avait pas encore envisagé la façon dont elle allaitait prendre pour pouvoir rallier ses cousines pour son hôte
-Il va falloir agir alors ... Qu'attendez-vous de moi? Lança-t-elle de plus en plus réveillée.
-Oui ... Mais je ne pourrai jamais vous demander cela ... Continua Hodin.
-Me demander quoi? Vous m'aviez avoué vouloir les piéger mais pourquoi cette mine grave? Vous me faîtes peur? Mais voyons Hodin qu'avez-vous?
Sous le regard glacé de la jeune fille, le roi avec sa tête entre ses mains.
-Je ne pourrai jamais vous demander ça ...
-Me demander quoi? Répéta Raiponce qui commençait à être agacée.
Avant qu'une idée sanguinaire lui traverse l'esprit.
-Vous m'aviez promis que vous n'allez pas faire de mal à ma famille! confia-t-elle.
-Oh non rassurez-vous là-dessus! Je ne compte pas blesser ni tuer personne! S'excusa-t-il.
- Jurez-le-moi!
-Je vous le jure ... Sur mon honneur! Fit Hodin en posant la main sur le cœur.
-Mais alors qu'y a t-il de si grave?
-Promettez-moi que vous ferez ce que je vous dis sachant que ça n'est pas un meurtre? Déclara Hodin ignorant toujours ce que la princesse lui demandait.
Raiponce scruta le souverain essayant de discerner un certain indice dans ses yeux. Elle ne savait toujours pas si elle avait une confiance totale dans ce roi. D'un autre côté il avait bien reçu. Lui avait avoué ses faiblesses, ses erreurs passées et ce projet de vouloir nuire à sa famille! Mais la souffrance prend le dessus sur la raison.
-Je promets de vous aider autant que possible.
Le roi sauta alors de son siège en claquant des mains de satisfaction.
-Parfait! Clama-t-il, parfait! Mais j'espère que vous pourrez passer un jour à me pardonner ...
-Je vous ai dit que j'étais d'accord, alors dites moi maintenant! S'agaça Raiponce
-Votre tâche ma chère consiste en ... Commença le roi avec une voix tremblante
-Quoi ?!
-en l'enlèvement d'Emma ... Soupira Hodin
-Emma? Mais laquelle? Répliqua Raiponce sans égal avant de se rendre compte de la demande du roi
-Je parle de la princesse d'Arendelle ...
-La fille d'Anna et Kristoff ... Mais pour quelles raisons ferais-je cela? A quoi cela servirait-il d'enlever la filleule de mon époux?
D'un geste précis le roi Hodin vint poser sa main sur l'épaule de la jeune femme.
-Rappelez-vous de vos sentiments quand vous avez découvert que votre fils lui a été enlevé. La souffrance inexplicable qui vous transperce le cœur quand votre greluche de cousine n'a pas réagi comme vous l'espériez ... Greluche c'est bien le nom que vous lui aviez donné n'est pas ce pas?
-Comment savez vous tout cela?
-Tout savoir est ce qui fait notre prospérité à Elredor ma chère. Bref, vous comprenez mieux pourquoi je vous demande ce si grand service ...
La souveraine de Corona resta interdite quelques instants. L'idée d'arracher un enfant des bras d'une mère était si douloureuse qu'elle ne s'imaginait faire cette expérience abominable. Mais ce sentiment a été balayé par la propre vigueur de la jeune reine. Le cœur de Raiponce se durcit immédiatement. La sueur commença à couler sur son front et pensant à ces douloureux souvenirs. Après tout l'idée n'était pas mauvaise, une belle revanche envers le benêt et la greluche.
-C'est d'accord Lança-t-elle en serrant la main du roi.
-Vous faîtes le bon choix ma chère dit le roi avec un sourire. Je ferai tout pour vous en être redevable! Je vous laisse réfléchir sur l'ensemble de la méthode que vous comptez envisager. J'ai deux, trois affaires à régler avant de revenir vers vous.
-Merci Hodin dit Raiponce avec sincérité.
-Je vous en prie ... Et pardonnez-moi de vous avoir réveillé, je vous laisse à votre nuit ma reine.
Souriant intérieurement le roi d'Elredor sortit plus confiant que jamais alors que la souveraine de Corona se laissa bientôt retomber au pays des songes ...


Dernière édition par Frantzoze le Dim 12 Jan 2020, 12:23, édité 1 fois (Raison : EDIT: pour que tous les chapitres soient présents ici)
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[Saga Frozen] Tome 3 Life's too short - Page 2 Empty Re: [Saga Frozen] Tome 3 Life's too short

Dim 12 Jan 2020, 11:26
Chapitre 21 : Souvenirs, souvenirs:


En pleine nuit le château d’Elredor, silencieux paraissait toujours aussi imposant, mais les seules lueurs des rayons de lune faisaient prendre vie aux tapisseries qui ornaient les murs, de larges spectres semblaient passer de toiles en toiles. Telle la mort, ces ombres semblaient dévorer les différents personnages représentés. Hodin observait ce ballet morbide. Sa longue partie d'échecs allait bientôt trouver un dénouement. Il venait de lancer son pion dans l’arène, à la première heure du jour il le savait, la souveraine de Corona irait tisser sa toile. A cette pensée, le souverain ne put s’empêcher de sourire. Les ombres de la mort qui semblaient dévorer les personnages des tapisseries…Curieusement ces personnages avaient un point commun. Ils étaient faibles et crédules. Tous des membres de l’ancienne famille régnante d’Elredor. Des souverains en général assez aimés par le peuple, mais tous disparus, piégés par leur propre crédulité. Hodin détaillait le ballet macabre que les rayons de lune projetaient devant ses yeux. Il se souvenait des histoires du royaume. Le fondateur de la dynastie, surnommé le bâtisseur…Jusqu’au jour où son neveu l’avait poussé du haut des remparts qu’il était censé inspecter. Puis un autre grand roi. Hodin ne se souvenait plus de son nom surnommé le roi des Pains. Tous les boulangers du royaume lui rendaient hommage le jour de l’automne en souvenir de sa mort…Tué par un pain empoisonné ! Le comble pour un monarque qui avait tant œuvré au cours de son règne pour que chaque habitant puisse manger à sa faim. Mais si cet homme avait pris soin de surveiller son cousin, il y aurait eu moins de pains…Mais il aurait vécu ! Les portraits défilaient. Hodin ne se souvenait pas de la moitié des noms, mais connaissait leurs faiblesses, celles qui les avaient tuées. Les ombres de la mort avalaient ainsi une dizaine de tête couronnées pour finalement arriver à la reine Blanche. Là, le sourire d’Hodin fut encore plus prononcé. Cette reine, tant aimée…et sa faiblesse pour sa famille. Hodin se souvenait, il se délectait de chaque meurtre prémédité, de tout le complot qui lui avait permis de s’installer sur le trône et instaurer son formidable appareil à espionner…Lui, il ne tomberait pas dans le piège de ses prédécesseurs.
Le souverain jubilait, mais, alors qu’un nuage passait dans le ciel, il perdit son sourire. Ce nuage avait obscurcit encore davantage la pièce, les ombres se sont faites encore plus menaçantes. Sauf qu’elles ne semblaient plus dévorer ces anciens souverains. Non elles semblaient figées et Hodin avait la désagréable impression qu’elles l’observaient. Comme si c’était lui le prochain nom inscrit sur la liste de la grande faucheuse.
Cela fit réfléchir le souverain. Non, son complot, aussi brillant fut-il n’était pas parfait. Il avait eu la mauvaise idée de s’associer au roi Quentin. Avoir des associés qui n’ont aucune pitié et dévorés d’ambitions était certes un avantage, mais Hodin avait sous estimé les qualités de menteur et manipulateur de cet homme. Il n’osait se l’avouer mais au fond de lui il le savait…Ce complot dont il était si fier, ce plan si bien pensé finalement, il n’en était pas le réel instigateur, et au final, c’était bien lui qui devait quelque chose à son associé pas l’inverse. Si seulement il s’était occupé lui-même du plan ! Jamais il n’aurait recruté Laffortat comme assassin ! Oh le roi Quentin avait trouvé un formidable bras armé et remarquablement bien dissimulé ses traces car Laffortat a toujours cru que son commanditaire était bien le roi Hodin et jamais l’homme n’a su jusqu’à ce qu’il commette son forfait qui était sa cible. Mais voilà, Laffortat était un sentimental ! Hodin était persuadé que c’était ce défaut qui l’avait empêché de s’assurer que les rejetons de la reine Blanche ne meurent en même temps que leur mère ! Et voilà que depuis près de trois décennies il était désormais contraint de surveiller cet homme, de l’avoir élevé au rang de duc et aussi supporté d’être le débiteur de Quentin. Si seulement le crime avait été parfait ! Il aurait pu ensuite éliminer l’assassin…et même publiquement, le peuple aurait été ravi ! Mais non, depuis le roi devait être sur ses gardes, craignant chaque jour que son trône ne soit un jour revendiqué par un des rejetons de la reine Blanche. C’était peu probable. D’autant qu’un des quatre est déjà mort. Le roi Quentin s’en était chargé avant de disparaître à son tour. Mais ce fils était bien trop proche de son ancien associé pour qu’il ne s’agisse d’une simple coïncidence ! Il était en effet plus que probable que les rejetons du roi Quentin ne décident un jour de révéler l’odieux complot…Et lui reprenne son trône !
D’ailleurs, pour quelle autre raison les filles de Quentin seraient-elles venues à Elredor incognito ? Quentin, aussi manipulateur et sans cœur que pouvait être cet homme ne pouvait pas ne pas avoir laissé des indices derrière lui pour permettre à ses descendants de tout comprendre. Oui forcément ! Les filles de Quentin sont venues pour récupérer ce que leur père avait confié au secret à Elredor ! Cet homme n’était habité que par le pouvoir et l’agrandissement de son royaume…Au point d’avoir réussi à cumuler deux titres royaux ! Hodin en était persuadé, le plan de Quentin consistait à terme à lui voler son précieux royaume d’Elredor, après lequel il s’était tant compromis pour l’obtenir. Mais qu’importe, maintenant que Quentin n’est plus qu’un corps en putréfaction à l’intérieur d’une boite en bois enterré sous une stèle imposante, il n’a plus son avantage. Surtout que maintenant, Hodin avait d’autres atouts dans sa manche à commencer par la veuve du fils de Blanche !
Repenser à Raiponce, fit à nouveau remonter d’autres souvenirs à l’esprit du souverain. Ses mains glissèrent vers son pendentif à l’intérieur duquel se trouvait le portrait du seul amour de sa vie, Mère Gothel. Le roi fixait le portrait et s’adressait intérieurement à son amour perdu. Il lui demandait de lui pardonner le fait de ne pas l’avoir écouté. Elle avait eu un plan en enlevant la petite aux cheveux d’or, Mais Hodin avait préféré décliner l’offre et s’associer à Quentin. Il avait misé sur le mauvais frère pensait-il. Gothel l’avait deviné, le roi Ludwig était faible et bien moins fourbe que son frère. Le complot aurait ainsi pu fonctionner, sans la pagaille mise par Quentin et les monstres qui lui servaient de filles. Et en plus de cela, Gothel serait encore vivante, à ses côtés, et avec elle, ce qu’il convoitait depuis tant d’années mais dont il commençait désormais à manquer…La jeunesse.
« Ne t’en fais pas mon amour, je ferais ce que j’aurai dû faire il y a tant d’années…T’écouter ! Rien ne m’empêchera de protéger ce que j’ai bâti et récupérer cette jeunesse qui nous a filé entre les doigts, même si je dois pour cela étrangler la fille du soleil de mes propres mains ! »
Hodin se surprit d’avoir prononcé ces mots à voix haute. Heureusement à cette heure avancée de la nuit, personne, pas même un serviteur n’était dans les parages. Le roi se rendit également compte qu’il avait déserté la grande galerie pour se retrouver en face de la porte de ses appartements. Curieusement, une faible lumière s’échappait par le trou de la serrure. Hodin ne se souvenait pourtant pas avoir laissé quelque chandelle allumée quand Rodrick était venu le sortir du lit. Qu’importe ! Et maintenant qu’il était de retour dans sa chambre autant profiter de quelques heures de repos ! Le roi avait besoin d’avoir l’esprit clair dès l’aube. Il lui fallait désormais assurer définitivement son avenir. Cela passait par un grand ménage ! Le roi allait énumérer les noms, ces noms qui trottaient dans sa tête depuis l’époque où il s’était rendu devant la princesse Anna, cette jeune écervelée, totalement dévastée par le naufrage du navire royal, à qui il était venu rapporter soit disant les corps des souverains d’Arendelle.
Une nouvelle fois, l’esprit du souverain se laissa aller à ses souvenirs, la main posée sur la poignée de sa porte. Il se souvenait s’être entretenu avec son associé de complot. Il était dans un premier temps fasciné par ce coup de maître ! Après tant d’années à cumuler deux couronnes sans se faire prendre, l’étau avait semblé se resserrer ! La reine d’Arendelle commençait à douter et voilà qu’il venait de trouver la solution parfaite ! Officiellement le couple royal d’Arendelle venait de disparaître en mer, mais lui, ce roi Quentin…Il était désormais libre de ses mouvements ! Roi des Iles du Sud, et pouvait tranquillement contrôler Arendelle avec un régent à sa main.
Hodin avait admiré cette ingéniosité et instantanément prit peur. Quentin venait de faire disparaître les traces de sa vie officielle, il était devenu un personnage de l’ombre…Comme la mort il pouvait frapper sans prévenir et Hodin avait senti qu’il venait de devenir la proie idéale de ce roi fou. Il avait bien tenté de refuser cette nouvelle collaboration mais Quentin a su lui forcer la main. Il ne risquait désormais plus rien contrairement à Hodin. Ce dernier avait dû capituler. Il se souvenait avoir contacté Laffortat qui depuis bien des années avait pris ses distances avec le meurtre pourtant il en fallait un dernier. Le prix à payer, Hodin le connaissait, en demandant ce service à Laffortat, plus jamais il ne pourrait avoir de pression sur son ancien assassin. Le vieux savant avait dû le comprendre et s’était résigné à accepter ces derniers meurtres. Le duc avait provoqué le naufrage d’un couple de contrebandiers, les corps étaient abîmés, impossible à reconnaître…Des candidats parfaits pour duper une jeune rouquine dévastée par la perte de ses parents !
« Anna d’Arendelle ! » Murmura Hodin.
Le premier nom de sa liste ! Non pas qu’elle paraissait véritablement dangereuse aux yeux d’Hodin. Une sans cervelle tout au plus aux yeux du souverain. Mais avec son petit caractère malgré tout ! Hodin n’avait pas du tout apprécié la manière dont elle l’avait éconduit quand il avait apporté les corps des contrebandiers présentés comme les souverains. Elle n’avait pas vu la duperie, mais compris qu’Hodin cherchait à profiter de la faiblesse relative d’Arendelle. Face à cet échec, et le fait de se retrouver exclu des tractations commerciales il avait eu le sentiment que la jeune princesse avait dû être quelque peu mise au courant par le roi Quentin. Hodin en était persuadé, cette boule de nerfs désormais reine devait probablement connaître ses secrets ! Son caractère pouvait qui plus est par moment faire penser à celui de son père ! Quelle joie de pouvoir enfin terminer son œuvre en commençant par faire souffrir cette fille du démon. Cela ne la rendra que plus vulnérable ! Cette pensée agréable ramena le roi à sa liste.
« Elsa…Emma… Les deux monstres engendrées par Quentin, hors de question que mon royaume ne tombe entre les mains de sorcières ! Laffortat ! Oui une fois débarrassé des souveraines, plus rien ne pourra m’empêcher de l’éliminer comme cela aurait dû être depuis tant d’années! Raiponce… »
Le souverain laissa à nouveau son esprit s’enfuir dans ses souvenirs à l’évocation de ce nom. Bien sur il avait beaucoup plus de raisons de se débarrasser des deux jumelles. Leurs pouvoirs les rendaient extrêmement dangereuses mais la souveraine de Coronna… Elle aussi était venue à Elredor discrètement. Elle avait même reconnue être venue pour son époux, pour connaître ses origines. Elle avait dû être mise sur la piste ! Il était hors de question qu’elle ne découvre un jour qui était réellement son mari. Et pour Gothel…Oui pour elle, sa bien aimée disparue. Il se devait de venger sa mort ! Le visage d’Hodin se ferma à nouveau à la pensée de la mort tragique de sa bien aimée et un flash soudain lui apparut. Un nouveau nom à ajouter à la liste ! Le roi Ludwig ! Oui, qui donc aurait bien pu amener Raiponce sur la piste d’Elredor à part son père ? Ce vieux roi était le frère de Quentin, probablement avait-il été mis au courant quand il avait fait parti des plans de Quentin ! Oui, il fallait aussi se débarrasser du Roi Ludwig, puisque sa fille n’avait pas été capable de le mettre à mort avant de venir mettre son nez dans les affaires d’Hodin.

Le roi soupira, un nouveau nom à ajouter…Pourtant Ludwig ne méritait pas ce sort. Il était différent de son frère. C’était un homme de parole, un bon souverain…Qui aura simplement eu la malchance de faire un mauvais choix…Et d’avoir un monstre pour frère ! Encore un nom à ajouter…et la liste était bien plus longue ! Tant de fouineurs qu’il avait fallu écarter ! Les prisons d’Elredor en grouillaient ! Des inconnus comme des personnes de haut rang. Le roi essayait de se remémorer tous les noms. Mais c’était peine perdu, en près de trois décennies, ils avaient été si nombreux ! Quelques uns plus célèbres que d’autres mais Hodin savait qu’il en oubliait ! Seul les plus récents revenaient. A commencer par le capitaine Flynn. Il n’était pas encore éliminé, mais la marée du lendemain s’en chargera ! Hodin n’avait pas spécialement de peine pour cet homme mais c’était un des rares à aller jusqu’au bout de ses principes et qui n’avait pas peur du souverain d’Elredor. L’un des rares qui parlait d’égal à égal, et Hodin respectait cela. Le souverain jouait une partie difficile où chaque sentiment est une faiblesse qu’il fallait supprimer de son jeu comme avait si bien su le faire Quentin. Mais cela n’obligeait pas forcément à ne pas respecter et même admirer ses cibles.
D’autres noms revenaient. Le prince Karl des Iles du Sud. Il ne pouvait y penser sans une profonde tristesse. C’était Rodrick qui s’était chargé d’éliminer le prince. Ce fut facile ! Heureusement pour Hodin, l’ainé de la fratrie des Iles du Sud n’avait pas le don de navigation des fameux décuplés. L’aborder et faire sombrer le navire qu’il occupait avait été d’une facilité déconcertante mais un mal nécessaire ! Ce jeune prince, bourré de beaux principes était un historien érudit. A trop fouiller, il avait à de trop nombreuses reprises émis des demandes pour se rendre à Elredor. De plus son rapprochement avec Elsa risquait de lui apporter la pièce manquante. C’était trop risqué. Et il était si simple qui plus est de faire porter la responsabilité sur Quentin. Enfin une revanche. Mais Hodin avait appris par la suite qu’il avait commis une erreur ! Le prince Karl cherchait en réalité à démasquer son père. Jamais il n’aurait épousé Elsa malgré l’amour qu’il lui portait. Il avait compris leur lien de sang et partait le lui annoncer alors que son père ne savait rien. Sans le vouloir par ce meurtre, Hodin avait rendu un grand service à Quentin. Le roi des Iles du Sud aurait pu et aurait dû tout perdre si Karl était arrivé à bon port ! Rien d’étonnant à ce qu’il ait accepté la responsabilité de ce meurtre ! Et que dire de Hans ! Certes Hodin n’avait pas eu à le faire tuer, le pauvre bougre s’était débrouillé pour disparaître de lui-même ! Au final c’était mieux ainsi, il était parti en héros. Tous pourraient lui pardonner ses crimes. Mais ce benêt n’avait en réalité jamais eu de chance. Manipulé de bout en bout par son père, c’était le seul mis à part Quentin à connaître le passé d’Hodin. C’était par Hans que Quentin avait la garantie d’obéissance d’Hodin.
Ce jeune prince, une véritable assurance vie. Hodin avait bien pensé une fois que Quentin avait maquillé la disparition du souverain d’Arendelle à l’éliminer. Mais s’il l’avait fait Hans aurait alors tout dit ! Si Hodin n’avait non plus honoré sa part de marché, Hans aurait tout dit. Et il était impossible de le supprimer directement non plus. Alors forcément, le jour où Quentin a quitté ce monde, Hans aurait été facile à abattre, son suicide aura été salvateur. Il n’empêchait qu’Hodin avait, malgré tout, un peu de peine pour cet enfant mal aimé, qui toute sa vie n’aura été qu’un pion, de toute façon condamné à vivre une vie bien trop courte !
Néanmoins, cette disparition permettait aussi à Hodin de faciliter son plan. Il pouvait enfin se débarrasser du secret confié par Quentin. La raison pour laquelle tous ces fouineurs étaient parvenus sur ses côtes ! Oui il allait pouvoir s’en débarrasser ! Le denier nom de sa liste
« … » Hodin ne put prononcer le dernier nom. Il venait de tourner la poignée de ses appartements, et ce qu’il vit le figea de stupéfaction…


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Dim 12 Jan 2020, 11:27
Chapitre 22 : Prise de conscience.

Raiponce avait retrouvé le pays des songes, mais l’éclat de la lune qui passait par la fenêtre de la luxueuse chambre offerte par le roi Hodin eût tôt fait de sortir la souveraine de Coronna du pays des rêves. Cela valait mieux pour elle se disait-elle. Seuls les cauchemars l’attendaient, et les mots d’Hodin ne pouvaient pas l’aider à mieux dormir.
« Enlever Emma…Enlever Emma…Enlever Emma » Se répéta la jeune femme comme si elle essayait de trouver un sens différent à ces mots. Mais non la simplicité de compréhension était implacable. Seulement ce sacrifice en valait la peine. Il ne lui serait fait aucun mal, Hodin avait donné sa parole ! Pourquoi donc remettre en cause l’honnêteté de cet homme qui s’était livré à cœur ouvert, avouant même ses défauts ? Et Raiponce comptait y veiller personnellement ! Après tout, rien ne l’empêchait de rester en permanence avec l’enfant ! Ces pensées revenaient en boucle dans l’esprit de la souveraine et, n’en pouvant plus, elle décida de partir accomplir sa mission malgré l’heure avancée de la nuit !
« Autant m’en débarrasser maintenant ! Plus vite cela sera fait et moins j’aurai à m’en vouloir » Se surprenait-t-elle à dire à haute voix.
La reine de Corona enfila rapidement sa cape de voyage et sortit dans le château désert. Elle surprit le roi Hodin devant la porte de sa chambre, comme paralysé par ce qu’il voyait puis elle l’entendit prononcer quelques mots qu’elle ne réussit pas à comprendre. Qu’importe, elle ne souhaitait pas lui parler à cette heure de la nuit. Et cet homme ayant des espions partout, il saurait bien assez tôt que la reine était partie remplir la mission qu’il lui avait confiée. Elle n’avait pas la moindre idée de comment procéder. Raiponce se disait qu’elle improviserait au fur et à mesure, essayant de se remémorer les histoires de bandits que lui avait raconté Eugène. Ca n’était pas un grand spécialiste de la planification, mais il trouvait toujours une solution au bon moment. Elle espérait avoir été une auditrice suffisamment attentive pour lui faire honneur. Une fois dehors, elle récupéra un peu d’espoir. La nuit était noire, mis à part un faible rayon de lune, aucune lumière ne filtrait. Raiponce le savait, elle devait profiter de cet avantage. Se rendre au bateau des Iles du sud et enlever Emma pendant que le navire serait endormi. Ce stratagème lui rappela instantanément son propre enlèvement. Gothel avait procédé ainsi avant de l’emmener dans cette tour maudite. Raiponce espérait intérieurement qu’Hodin ne prévoyait pas de réserver le même sort à l’enfant ! Elle chassa immédiatement cette pensée. Elle préférait ne rien imaginer et d’un pas rapide se dirigea vers la crique où était ancré le navire.

Raiponce n’était pas la seule à vouloir rejoindre le bateau, deux hommes le rejoignaient aussi au pas de course. En tête Neal, le visage déterminé et tenait toujours fermement la noix de coco offerte à Raiponce, quelques pas derrière, Killian titubant après avoir vidé une bouteille de rhum dérobée au hasard d’une taverne. Les deux hommes ne mirent pas longtemps à rejoindre le navire sans même se rendre compte qu’ils croisaient sur le chemin l’intendant du roi Hodin, qui, au lieu de sa mission, occupait son temps à s’enivrer auprès de deux filles de joie.
Les deux compagnons retrouvèrent rapidement les familles royales ; tous étaient rentrés quelques instants auparavant.
« Où est passé la duchesse de Funningur ? Interrogea Neal
-Elle était un peu trop envahissante à mon goût auprès d’Elsa, je lui ai donc dit d’aller voir ailleurs ! Je pensais qu’elle était partie vous rejoindre !
-Non, si une créature pareille était venue à moi, je m’en souviendrais ! Même malgré tout ce rhum ! Lança Kilian qui peinait à se tenir debout.
-Peu importe, sans doute est-elle dans un bordel ! Mais regardez ceci !
-C’est une…noix de coco. Fit Anna circonspecte.
-Ce n’est pas n’importe quelle noix de coco ! Elle contient une lanterne ! C’est celle que j’ai offerte à Raiponce. Lança Neal quelque peu déçu de la remarque de la reine d’Arendelle.
-Tu étais au couronnement de Raiponce ? Elle ne nous y avait pourtant pas conviés ! Remarqua Emma.
-J’y étais à titre privé peu importe !
-Et pourquoi cela serait sa noix de coco ?
-Je la reconnaîtrais entre toutes ! Chaque marin possède sa propre lanterne, mais seuls les grands capitaines la confectionnent eux même ! Dès lors les lanternes ont plus que leur fonction d’éclairer la nuit.
-Oh c’est si beau Neal ! Tu écoutais mes leçons…Dommage que tu n’es pas le charisme ou ma beauté naturelle.
-…et Dieu merci il n’a pas votre…Sobriété. Répliqua Emma quelque peu dégoûtée par les effluves d’alcool de Killian.
-C’est bien ce que je déplore ma jolie !
-Bref ! Si sa lanterne est ici, c’est que Raiponce est venue à Elredor !
-Ca j’en doute, trop occupée qu’elle doit être d’installer son nouveau pouvoir à Coronna ! Lança Anna.
-Détrompe-toi ! Elle n’y est plus depuis plusieurs semaines !
-Et par que miracle sais-tu cela mon frère ?
-Parce que…Je l’ai amené aux Iles du Sud et fait entrer discrètement dans nos archives. Elle y a pris des informations avant de se rendre dans un autre pays…Sans doute ici !
-Tu as fait quoi ? Répliqua Emma furieuse.
-Ne te fâche pas ! Notre cousine ne nous veut aucun mal, mais étant donné les relations compliqués que vous avez toutes en ce moment, elle souhaitait que cela reste officieux. J’ai veillé personnellement à ce que cela ne nuise pas à notre pays.
-Tout de même ! Je suis la reine, j’aurai dû être mise au courant !
-Tu règleras tes comptes avec elle une fois qu’on l’aura retrouvé ! Car ceci est la preuve qu’il lui est arrivé des ennuis.
-Comment peux-tu en être aussi sur ? Questionna Kristoff.
-Raiponce n’est pas du genre à abandonner ses affaires ! Je suis certain qu’elle a été enlevée !
-Qui donc a été enlevé ? …Pardon on dérange peut être ?! Se risqua Yohann qui venait de pénétrer dans la pièce en compagnie du duc de Laffortat
-Oui beaucoup ! S’agaça Neal qui ne le supportait décidément pas.
-Neal voudrait nous faire croire que notre cousine Raiponce a des ennuis car il aurait retrouvé un objet lui appartenant quelque part dans la ville.
-Un objet perdu ? A quel endroit exactement ?
-Qu’est ce que cela peut bien vous faire à vous ?
-Pardonnez-moi mon prince, je sais que vous ne m’aimez pas, mais je vis dans ce royaume, et depuis le temps j’ai appris à me méfier de tout et tout le monde. Si vous pensez qu’une personne a été enlevé, dîtes moi où, et croyez-moi, je saurai vous dire qui a fait le coup !
-Vous pouvez lui faire confiance mon cher. Yohann a un don pour passer inaperçu et fouiner dans toutes les affaires peu recommandables. Ajouta Laffortat.
-Comme vous peut être ?
Cette dernière parole avait été prononcée faiblement par Elsa qui se tenait la tête se plaignant de migraines. Mais l’intervention surprit tout le monde, la reine des neiges n’avait pas prononcé plus que quelques phrases depuis cet accident qui avait failli coûter la vie à l’équipage d’Arendelle, et jamais elle ne parlait en public.

-Il en sera toute sa vie très loin fort heureusement ma reine, cela je ne le souhaite à personne. Répondit Laffortat d’une voix triste.
-Alors, dîtes-nous où avez-vous trouvé cet objet. Relança Yohann s’en avoir relevé les propos de son mentor.
-Près des quais de marchandises, à l’angle d’une taverne à la devanture mauve et qui se vante de servir le meilleur tord-boyaux du royaume…Et si c’est le cas, eh bien ce royaume ne vaut pas un clou ! Répondit Killian en fracassant sa bouteille vide.
-Les hommes de main d’Hodin !
-Comment ?
-Cette taverne, c’est là où se retrouvent les hommes de main d’Hodin, vous pouvez être certains que votre amie est entre leurs griffes ! Cela ne peut signifier qu’une chose, Hodin doit sans doute savoir que nous sommes là ! Il voudra nous tendre un piège !
-Comment ? Demanda Neal soudain intéressé par les propos du jeune musicien.
-C’est sa façon de faire, commencer par nous faire peur pour que l’on se déchire, et là, il pourra nous prendre !
-Finalement ça ne me change pas tellement, c’est ce que mon père essayait de faire pour moi tout au long de ma vie. Objecta Emma avant de poursuivre : Et je suppose que vous allez nous soumettre une idée brillante pour éviter tout cela.
-Oui…Récupérer votre amie !
-Cousine ! Rectifia Anna.
-Et comment on peut faire cela ? Demanda Kristoff
-C’est une personne royale ! Et vous aussi ! Hodin cherchera donc à se protéger au maximum ! Et dans ce genre de cas, je sais où il se charge de garder ses trésors comme il les appelle !
-Une chasse au trésor…Finalement ce voyage va devenir intéressant malgré un rhum immonde. S’enquit Killian.
-Et par quel miracle un jeune musicien connait-il les pires secrets d’un roi ? Interrogea Neal toujours soupçonneux.
-Un musicien…Mais qui n’a jamais été en accord avec ce roi…Et qui du coup a pu observer son petit manège !
-Donc si je résume, on a un plan, récupérer Raiponce dans un endroit où elle pourrait se trouver, sur la seule parole d’un musicien que nous ne connaissions pas il y a encore quinze jours.
-Pas un plan…C’est le plan. Corrigea Laffortat. Je vois bien mon prince que vous n’accordez pas beaucoup de crédit aux dires de Yohann. Vous êtes un homme pragmatique et méticuleux, il vous faut plus de preuves, plus de détails…plus de respectabilité. Mais n’oubliez pas que ce jeune homme a secouru votre famille quand celle-ci était en détresse, qu’il m’a assisté pour soigner leurs blessures, qu’il vous a secondé pour nous amener ici et, il semblerait que cela fût judicieux car vous vous apercevez que votre cousine a des ennuis. Cette cousine, elle ne vous laisse pas indifférent mon prince…
-Plait-il ?
- Croyez-moi je sais d’expérience voir la peur de perdre quelqu’un dans les yeux d’un homme, et ce regard que vous avez…Je ne l’ai que trop vu au cours d’une vie que je souhaiterai oublier. Vous aimez votre cousine.
-Je…Mais…Non absolument pas et…Et c’est ma cousine voyons !
-L’amour peut prendre différentes formes…Regardez vos sœurs ! Vous avez aussi de l‘amour pour votre mentor cela se voit aussi ! Et quand vous parlez de votre cousine, votre regard dit tout de vous. Laissez de côté un instant le militaire pragmatique et discipliné, écoutez votre cœur…Et vous saurez que vous devez faire confiance à Yohann. Conclut Laffortat avec calme.
Je… Balbutia Neal qui resta interdit, stupéfait de voir qu’un inconnu le connaissait mieux qu’il ne se connaissait lui-même.
-Bon assez ! Nous n’avons pas le temps d’attendre que Neal fasse son introspection ! Yohann ! On vous écoute ! Où pensez-vous que Raiponce est retenue et quel est le plan ?
-Probablement dans les pires geôles qui soient…
-Là je demande à voir ! Répliqua Killian ce qui fit rougir la reine des flammes, se sentant honteuse d’avoir laissé croupir quelques semaines supplémentaire cet homme et pas libéré dès sa première rencontre.
-Croyez-moi capitaine, aussi dur qu’ait pu être votre captivité, ici celle-ci est bien pire…Et beaucoup plus brève !

Yohann expliqua alors la torture que pouvait être la cellule humide d’Elredor. Le jeune homme l’avait découverte quelques années auparavant, alors qu’il avait désobéit à son mentor, il avait quitté la demeure et était parti s’ennivrer dans la ville. Ivre, il avait déambulé au hasard des ruelles jusqu’à ce qu’il tombe sur cette maigre ouverture au bord de la mer. Il pensait avoir trouvé l’endroit parfait pour se soulager après toutes ces heures à ingurgiter de la bière en trop grande quantité mais une main l’avait retenu au dernier moment. Celle de son mentor Laffortat. Le duc poursuivit le récit du jeune musicien. Il expliquait que Yohann, après qu’il l’ait récupéré avait pendant quelques instants perdu connaissance à cause de la boisson. Laffortat ne voulait pas rester et finalement, quand Yohann recouvra ses esprits il était impossible aux deux compères de fuir. Ils se cachèrent du mieux qu’ils purent et ne perdirent pas une miette de l’action qui se déroulait devant eux. Des gardes d’Elredor amenaient un détenu et le jetèrent sans ménagement dans l’ouverture où Yohann souhaitait se soulager. Curieusement, les gardes ne semblèrent pas enfermer le prisonnier, mais ils restaient en faction. Impossible pour Laffortat et Yohann de porter assistance au prisonnier, ou même de fuir. Et rapidement, les deux compagnons comprirent qu’ils allaient assister à la plus cruelle des tortures. La marée montait, mais ce jour là, c’était la plus grande marée. L’océan grignotait davantage de terrain sur la plage que d’habitude et déjà les dernières vagues s’arrêtaient juste à la imite de l’ouverture surveillée en amont par les gardes. Laffortat connaissait les horaires des marées, et savait que l’océan allait continuer à monter. Il avait compris que les gardes ne partiraient pas avant la fin de la marrée. Yohann et lui allaient assister à la lente noyade de ce pauvre homme. Les heures furent longues. Yohann et Laffortat détournèrent leurs regards, ils se parlaient de tout et de rien pour essayer d’oublier le supplice qui avait lieu quelques mètres plus loin. Finalement, au petit jour, l’océan se retira. Laffortat et Yohann regardèrent à nouveau et ils virent l’eau s’évacuer de l’ouverture, puis les soldats, équipés de cordes sortirent un corps sans vie avant de s’éloigner.

-Oh…je préfère d’autres façons de prendre mon bain ! Fit Anna avant de rougir de honte en se rendant compte de ce qu’elle venait de dire.
-Si ce que le moussaillon dit est vrai, alors nous n’avons que quatre heures devant nous ! Lança Killian devenu tout à coup parfaitement sobre.
-Comment pouvez-vous savoir cela ? Demanda Kristoff.
-La marée monte ! C’est la nouvelle lune cette nuit, donc la plus grande marrée ! La mer sera pleine au lever du jour !
-Elsa ! Tu pourrais peut être geler l’océan ? Comme tu l’as fait quand nous étions naufragés ? Se risqua Anna.
-Cela exigerait une grande dépense d’énergie et il ne serait pas prudent de s’y risquer, votre sœur est encore en convalescence. Répondit Laffortat, voyant la gène de la reine des neiges.
-De toute façon, nos pouvoirs dévoileraient notre présence. J’ai cru comprendre qu’il nous fallait être discret. Yohann, à quelle distance de cette prison de malheur sommes nous. Interrogea Emma autoritaire.
-En marche rapide disons deux heures.
-Il nous faut donc partir dès maintenant ! Yohann ! Nous sommes à vos ordres ! Conclut la reine des Iles du Sud.
La jeune reine des Iles du Sud était animée d’une autorité naturelle semblable à celle de sa jumelle. Cependant celle-ci semblait davantage prononcée, tant Elsa restait plongée dans son mutisme et son mal être. Néanmoins, le petit groupe peinait à se mettre rapidement en chemin. Anna, était quelque peu hésitante. Emmener un bébé avec eux dans une mission si périlleuse n’était pas prudent, mais la laisser seule non plus. Quant à Neal, il était perdu dans ses pensées. Les propos que Laffortat avait tenus à son encontre l’avaient clairement touché. Il ne savait plus vraiment ce qu’il pensait. Quels était ses sentiments. Lui, le marin fier et déterminé paraissait perdu dans un océan de contradictions. Finalement, il releva la tête et observa sa demi-sœur dubitative puis il lança.

« Pars avec eux Anna. Je…Je vais rester ici. Ma place n’est pas avec vous.
-Il ne faut pas que vous croyez que votre famille me fait davantage confiance à vous si cela peut vous rassurer. Se risqua Yohann.
-Non ce n’est pas de vous suivre qui me dérangerait petit musicien. Non, je pense que…Que ça ne serait pas bien que je sois avec vous. Raiponce pourrait penser que je l’ai trahie…Je…Je serai mieux ici. Comme ça je pourrais surveiller ta fille Anna ! Maintenant partez ! Vous n’avez pas une minute à perdre ! Lança Neal. Et tandis que le petit groupe s’éloignait, le prince des iles du Sud ajouta : Et Yohann…
-Oui…
-Yohann, n’échouez pas ! …Ramenez notre cousine !
-Ne vous en faîtes pas mon prince !
-Et quand vous la verrez…Dites lui…Dîtes lui que…
-Je sais. Je comprends. Ne vous en faîtes pas prince Neal, elle saura.

Le petit groupe partit et laissa seul le chef de l’amirauté des Iles du Sud. En bon capitaine, le jeune homme retourna rapidement sur le navire et l’inspecta soigneusement de la proue à la poupe. Puis il se rendit dans la cabine qu’occupait le couple royal d’Arendelle pour y retrouver le berceau de la jeune princesse. C’était la première fois que le prince Neal se retrouvait en compagnie de la petite princesse…A vrai dire, c’était même la première fois qu’il se retrouvait seul avec une si jeune enfant. Même lorsqu’il s’était rendu au couronnement de la reine Raiponce, jamais il n’avait été proche du petit prince héritier. Maladroitement il se risqua à prendre la petite Emma dans ses bras et le jeune prince si fier se sentit tout à coup humble et responsable. Il se rendit rapidement compte qu’il adorait ça. Sentir près de lui la présence d’un enfant, sentir la responsabilité du bien être d’un petit être innocent, une petite merveille adorable avec des yeux si clairs ! Une curieuse couleur qui intriguait Neal et le poussa à fixer la petite princesse Emma. L’enfant ressemblait à sa mère mais davantage encore aux reines Elsa et Emma mais ses yeux…Ses yeux étaient différents. Ils étaient clairs, mais ça n’était pas le bleu des yeux d’Anna ou de ceux d’Elsa non, les yeux de la jeune princesse avaient tendance à virer au vert. Neal avait déjà vu ce regard…Oui ce regard c’était… Aussitôt son cœur se mit à battre plus fort et il reposa la petite dans son berceau avant de détourner les yeux. Il avait peur de regarder l’enfant et ce que cette vision allait lui faire ressentir. Au bout de quelques secondes et grandes inspirations il se risqua à nouveau et croisa le regard de la petite Emma qui lui fit un grand sourire. Le cœur du marin battait la chamade…Il n’avait plus en face de lui la fille d’Anna et Kristoff, cette petite princesse héritière qui ressemblait comme deux gouttes d’eau à ses tantes Elsa et Emma. Non, Neal ne voyait qu’un regard, le regard de sa cousine la reine Raiponce. Le jeune marin ne tenait plus. Il ne savait plus quoi penser, quoi ressentir. Il avait besoin d’air et il quitta précipitamment la cabine puis le navire pour aller marcher sur la plage toujours plongée dans la nuit noire où même l’éclat de la lune avait disparue sous d’épais nuages.

A une centaine de mètres du navire, légèrement en surplomb de la crique, la reine Raiponce plissait les yeux pour tenter de distinguer dans l’obscurité le navire sur lequel avaient accosté ses cousines. Elle était assez surprise de la simplicité de ce dernier. D’habitude Arendelle ou les Iles du Sud n’hésitaient pas à se déplacer avec de somptueux voiliers luxueux et ce navire bien qu’imposant semblait fort modeste en comparaison. Mais Hodin avait été très précis dans ses descriptions. Il n’y avait pas de doute possible c’était bien ce navire. Elle en aurait le cœur net très rapidement de toute façon ! Elle n’avait besoin que de monter discrètement à bord et observer les cabines. A cette heure, tout le monde devait dormir profondément quand tout à coup elle vit une torche s’allumer sur le navire. Rapidement la reine de Coronna reprit sa cachette et observa la torche s’éloigner du navire et suivre la plage puis disparaître, probablement derrière une dune. La reine de Coronna resta interdite quelques secondes supplémentaires. Mais rien. Ce devait un solitaire qui avait besoin de se dégourdir les jambes…Ou peut être un homme de main d’Hodin ? Raiponce devait savoir ! S’il s’agissait d’un solitaire elle n’avait que peu de temps pour agir ! Avec l’agilité d’un chat elle descendit de son perchoir et en quelques enjambées avait atteint le navire. Elle se glissa à bord sans un bruit et tendit l’oreille. Rien, pas même un murmure. Où le bateau était désert, où tous ses occupants dormaient à poings fermés. En tout cas, Raiponce savait qu’elle était sur le bon navire. A quelques pas devant elle se trouvait sur le pont un sac. Son contenu ne laissait aucun doute sur l’identité de son possesseur. C’était celui de Kristoff ! Raiponce n’avait donc pas une minute à perdre. La lumière aperçue c’était peut être Kristoff après tout ! Le plus silencieusement possible elle entreprit de visiter les cabines et fut surprise de n’y trouver personne. Le navire serait-il effectivement vide ? Elle hésitait à partir mais se décida finalement à regarder la dernière cabine. A peine eut-elle ouvert la porte qu’elle savait. Ce bruit ! Une mère pouvait le reconnaître en toute circonstance ! Un bébé était en train de dormir ! Emma ! Sa cible était sur ce navire ! Comment Anna avait-elle pu accepter de laisser ainsi sa fille sans surveillance ? A la limite peu importe, cela allait rendre la tache de la souveraine de Coronna plus simple encore. Soulagée, elle se dirigea vers la petite princesse endormie et la prit dans ses bras délicatement. Raiponce se sentit bizarre tout à coup. A la fois coupable et excitée par ce geste aussi ignoble qu’il pouvait être. Etais-ce cette sensation qu’avait ressentie Gothel lorsqu’elle était venue au château de Coronna pour la prendre et l’emmener dans cette tour reculée ? Non ! Cela ne pouvait pas être cela ! Raiponce n’était pas le monstre que pouvait être mère Gothel. Elle ne voulait que le bien être de cette petite ! Et si elle devait lui nuire pour l’heure, c’était pour satisfaire une quête vitale…

« Alors…Qui donc est cette nouvelle nourrice ? » Lança une voix

Raiponce se sentit tétanisée. Qu’allait-elle pouvoir faire ? Fuir ? C’était ridicule, la voix venait de la seule issue ! Des pas se rapprochaient d’elle, et la lumière de la lanterne éclairait davantage la cabine. Après un instant de réflexion, la jeune reine choisi l’affrontement et fixa la personne qui venait de faire irruption. Mais elle ne put rien dire.

-Vous ?! Fit Neal estomaqué mais gardant son épée levée en direction de Raiponce.
-Neal…Je…Je ne pensais pas vous voir ici…Ce…Ce n’est pas ce que vous croyez !
-Je pensais que vous étiez retenue par le roi Hodin ! Mes sœurs sont parties pour vous chercher ! Que faîtes-vous ?
-Je ne suis pas retenue par le roi…Et…Comment saviez-vous que je me trouvais à Elredor ? Vous m’aviez suivie ?
-A cause de ceci ! Fit Neal en montrant la lanterne qui éclairait la pièce, Raiponce reconnue immédiatement le présent que le prince des Iles du Sud lui avait fait.
-Ton…Ton cadeau ! Je ne pensais jamais revoir cette lanterne depuis que le capitaine Flynn ne l’ait gardé pour moi ainsi que mon grimoire.
-La capitaine Flynn ? Tu as rencontré Flynn le corsaire ? C’est lui qui t’a amené ici ?
-Oui…Confessa Raiponce avant d’ajouter : Tu…Tu le connais ?
-Le meilleur navigateur du monde connu…Après moi bien sur…et mon mentor !
-Il…Il m’avait dit que personne ne le connaissait !
-Ce qui est vrai, dans son activité seuls les meilleurs sont les plus anonymes ! Mais les capitaines encore meilleurs les connaissent malgré tout ! Où est-il désormais ?

Raiponce hésitait. Elle avait une mission à accomplir, elle essayait de penser à ce que cela lui apporterait. Elle essayait de penser à quel point elle en voulait à Elsa, à Anna…à toute cette famille mais Neal…Neal c’était différent. Elle ne pouvait le détester. Un sentiment bizarre la parcourait quand elle était en sa compagnie et surtout, elle lui faisait confiance. Finalement, elle décida de tout lui raconter. Comment elle s’était embarquée anonymement sur le navire du capitaine. Comment ce dernier avait en quelques heures à peine su qui elle était malgré ses précautions. Les conseils qu’il avait apporté pour qu’elle soit indétectable et finalement comment il était sortie de l’anonymat pour qu’avec l’aide du roi Hodin, il vienne la délivrer des griffes des frères Stabbington. Puis le départ inexpliqué sans même un au revoir.

-Qui t’a dit qu’il était parti ?
-Le roi Hodin…Il m’a montré son navire.
-Et ça serait la première fois qu’on te montre un navire s’éloigner en te faisant croire qu’un Flynn est à bord ? C’est un grand marin ! Jamais il n’aurait abandonné cette chose s’il n’avait pas rencontré d’ennuis ! Insista Neal en posant la noix de coco dans la main de la jeune reine.
-Quoi ? Et donc…
-Donc nos amis sont partis vers la cellule humide pour te délivrer…Mais ils y trouveront plutôt le capitaine Flynn ! Espérons qu’ils arriveront à temps ! Cette cellule sera remplie d’eau à marée haute !

Voyant le regard glacé de sa cousine, ce fut au tour de Neal de raconter ce que Yohann lui avait appris quelques minutes auparavant. Le discours du marin glaça d’effroi la jeune souveraine. Elle refusait de s’en persuader. Hodin avait avoué ses faiblesses, tout ceci était impossible, mais au fond elle savait qu’elle ne pouvait faire confiance à cet homme. Devant le silence de Raiponce, Neal insista.

-Je t’en prie Raiponce parle-moi !…Commença t-il se rendant compte qu’il tutoyait sa cousine depuis quelques minutes.
-Je…
-Dis-moi que tu n’as rien dit à cet homme ! Que tu ne lui a rien confié ! Je ne sais pas ce que tu as découvert dans nos archives, mais je suis certain que ce roi pourra l’utiliser contre nous !
-Je…Il m’a dit qu’il voulait me montrer le lieu où Eugène a vu le jour…
-Tu l’as cru ?
-Oui…Eugène était un orphelin. Il m’avait dit une fois avoir de très lointains souvenirs. Il savait qu’il n’était probablement pas né à Coronna, alors oui je l’ai cru ! Et…Il a promis de m’aider ! Il me laissait consulter ses ouvrages…
-Et tu y as découvert quelque chose ?
-Non, à chaque fois il…
-Quoi ?
-A chaque fois, Hodin m’a interrompu pour me parler de lui et m’inviter à me reposer ou déjeuner…Reprit Raiponce d’une voix beaucoup plus froide, comprenant qu’elle avait été dupée.
-Et que lui as-tu offert en échange ?
-Rien !
-Tu en es certaine ? Il ne te manque rien du tout ?
-Non il…Si, il a mon grimoire !
-Celui des contes et légendes ?
-Oui, il l’a conservé. Il me disait être très curieux de ce genre de fables. Il m’a montré dans sa bibliothèque qu’il en possédait d’autres, c’était un simple emprunt, comme moi je pouvais emprunter ses livres.
-Tu l’as fait ?
-Non…Je n’ai jamais eu le temps. Mais c’est ridicule. Ce ne sont que des fables ! Rien d’intéressant.
-Crois-moi Raiponce, si tu avais autant navigué que moi, tu prendrais ces légendes beaucoup plus au sérieux…Regarde notre famille ! Deux de mes sœurs ont des pouvoirs ! Tu en avais toi-même autrefois ! Ces pouvoirs, la glace, le feu…Ils font parti des pouvoirs de l’Yggdrasil !
-Je…Mais tu m’avais dit ne pas connaître cette légende !
-Pas dans ses détails…Mais ça je le sais ! Et savoir qu’Hodin cherche ce livre alors que mes sœurs sont sur ses terres ne me dit rien qui vaille ! Je ne sais pas ce qu’il cherche, mais je suis sur d’une chose, il se sert de toi. C’est pour lui que tu es venue ici n’est ce pas ?
-Je…Devais lui ramener la fille d’Anna, pour que cela vous attire oui.
-Et tu étais prête à nous trahir ? A trahir ta propre famille ?
-Ma propre famille m’a volé mon mari ! Rétorqua Raiponce d’une voix forte qui réveilla la jeune princesse d’Arendelle qui se mit à sangloter.
-Raiponce…C’est la douleur qui t’a fait parler ainsi. Tu sais dans ton cœur que c’est différent. Tu ne nous veux aucun mal n’est-ce pas ?
-Mais je dois le faire !
-Quoi ?
-Je dois lui ramener cette enfant !
-Mais non, tu n’y penses pas ! Reste avec nous ! Nous te protégerons de lui. Notre famille va revenir dans quelques heures avec la capitaine Flynn et nous lèverons l’ancre immédiatement après !
-Non Neal ! Je dois savoir d’où vient Eugène !
-Raiponce ouvre les yeux Hodin t’a menti !
-Ca n’est pas de lui que je tiens cette information…Mais de mon père !
-Ton père ?
-Oui, quand j’ai suspendu son exécution, il m’a avoué avoir découvert l’origine d’Eugène. C’est cela que je suis venu vérifier aux Iles du Sud et qui m’a amené ici. Hodin a peut être menti, mais Eugène est bien originaire d’Elredor ! Et il n’y a qu’au château que je pourrais savoir d’où il vient !
-Mais c’est de la folie, tu ne peux pas y retourner !
-C’est vrai…Je ne peux pas y retourner, si je n’ai pas Emma avec moi !
-Quoi ?!
-J’aurai sa confiance ! Il pensera me manipuler et je pourrais du coup connaître ses sales petits secrets ! Et jamais Emma ne sera loin de moi !
-C’est de la folie ! Tu veux commettre un enlèvement ! Toi qui as été enlevé ! Toi qui t’es fait enlever ton fils ! Tu devrais le savoir mieux que quiconque ! Tu veux être comme ça ? Comme celle qui t’a enlevé !
-C’est différent ! Jamais je ne nuirais à la petite ! Je la protégerai ! Mais j’en ai besoin !
-Comme Gothel avait besoin de toi et t’a élevé !
-…Et a poignardé mon époux, nous sommes différentes ! Je t’en prie Neal ! S’il te plait je dois l’emmener !
-Cela va contre tous nos principes.
-Hodin nous force à les briser. Neal pitié ne me regarde pas comme ça, tu es probablement la personne que j’apprécie le plus au monde avec mon fils…Si tu as dans le cœur autre chose que du dégout pour moi, tu sais que je ne choisis pas cette solution de gaité de cœur !
-Ce que je ressens pour toi n’est pas du dégout voyons !
-Alors au lieu d’écouter ta morale écoute ton instinct et ton cœur. Que te disent-ils ?
-Je ne devrais pas…

Après un long silence, Neal sans un regard prit la petite dans son berceau qui pleurait toujours et délicatement la fixa. A cet instant, il sentait en lui la responsabilité d’un parent. Il prit alors une profonde inspiration et serra l’enfant contre lui.

-Je ne peux pas te laisser la prendre Raiponce. Je ne peux pas abandonner ma nièce !
-Neal…Pitié…Il…
-C’est pourquoi je l’emmène et pars avec toi ! C’est moi qui m’assurerais qu’il ne lui arrive rien ! Et à toi non plus d’ailleurs. Et je te préviens, au moindre signe de danger, nous revenons ici et levons l’ancre sans discussion ! Fit Neal en sortant de la pièce avant d’ajouter. Allons dépêche-toi avant que cette folie ne disparaisse et me fasse changer d’avis !

La jeune femme, les larmes aux yeux s’approcha du marin et l’embrassa tendrement sur la joue. Elle bredouilla quelques mots pour exprimer à quel point elle était reconnaissante envers Neal. Puis, alors qu’ils allaient quitter le navire, la reine de Coronna se figea et inspecta ses poches méticuleusement.

-Alors ? S’impatienta Neal
-Attends, on ne peut pas partir comme ça !
-Comment ça ?
-Pas sans laisser ceci ! Fit Raiponce en montrant un petit objet de glace.
-Qu’est ce que c’est ?
-C’est le premier jouet de Pascal. Son hochet de glace. Fabriqué par Elsa. C’est ce qu’il restait dans son berceau quand il avait été enlevé. Je l’ai conservé auprès de moi jusqu’à ce que je retrouve mon fils. Depuis je le considère comme un porte bonheur…Je dois le laisser ici !
-En tant que marin, je puis te dire qu’on n’abandonne pas un porte bonheur avant de partir en expédition ! Rétorqua Neal en berçant doucement la petite, prenant son rôle de protecteur à cœur.
-Ce n’est pas à moi qu’il doit porter chance maintenant ! Pour cela j’ai ta lanterne ! Non, c’est pour Anna. Quand elle reviendra, elle le verra et saura que sa fille est avec moi. Ce hochet lui portera chance et la rassurera…Elle saura que nous allons rentrer très vite avec Emma !


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Dim 12 Jan 2020, 11:27
Chapitre 23 : Femme fatale


Combien de temps le roi d’Elredor était resté figé dans l’entrée de ses appartements ? Hodin ne saurait le dire. Probablement de très longues secondes. Il lui semblait avoir entendu des bruits de pas résonner derrière lui mais il n’y avait même pas prêté attention. Tandis qu’à l’intérieur de la pièce, une personne l’attendait et restait silencieuse, visiblement assez amusée de la stupeur du roi.

-Qui…Qui êtes-vous ? Que faîtes vous dans mes appartements ? Demanda le roi d’une voix troublée mais qu’il voulait ferme.
-Eh bien, je ne fais que satisfaire vos désirs mon roi. Minauda d’une voix sensuelle la délicieuse créature présente dans la pièce, en s’allongeant nonchalamment sur le lit du roi tout en continuant à le dévorer des yeux.
-Mes…Mes désirs ? Pauvre folle ! Si je n’étais pas un gentilhomme envers ces dames, je vous ferais mettre aux fers immédiatement ! Mais je suis magnanime, je vous laisse une minute pour quitter ce château avant d’envoyer la garde ! Vociféra Hodin dont la colère faisait battre les tempes et ressortir de grandes rides sur son front.
-La garde ? Vous oseriez chasser la personne que vous vouliez inviter ici…dans votre chambre…à l’abri de tous les regards ? Minauda la femme en se léchant les lèvres.
-Quoi ? Répliqua Hodin totalement décontenancé.
-Mais oui mon tout beau, et vous deviez attendre ma venue aussi impatiemment qu’un petit garçon guette ses souliers au pied de la cheminée la nuit de noël pour envoyer votre toutou personnel me chercher en pleine nuit. Mais trêve d’impatience. Votre noël est arrivé mon petit roi adoré…Vous m’excuserez d’avoir choisi de passer par la porte plutôt que par la cheminée, je ne voulais pas salir votre belle literie avec un peu de suie…
-Vous êtes en train de me dire que vous êtes…
-Duchesse Maria de Funningur pour vous servir votre Altesse. Et je constate, par l’endroit où vous avez envoyé votre chien de garde me chercher que ma réputation me précède. Le pauvre bougre…Rodrick c’est bien cela ? J’espère qu’il a la bourse pleine ! Au moins il passera une belle nuit ! Lança la duchesse avec une révérence.
-Comment ? Comment est-ce possible ? J’ai envoyé Rodrick il y a moins d’une heure !
-Mon bon roi, connaître les désirs des hommes puissants avant même qu’ils ne les formulent c’est ce que je fais de mieux. J’ai suivi votre petit Rodrick lorsqu’il est venu ici tout à l’heure vous annoncer que nous étions arrivés. Je suis restée discrète et j’ai entendu votre conversation, visant à me ramener ici. Puis vous êtes parti précipitamment de cette belle chambre et ce lit si confortable…Alors j’ai choisi de vous y attendre pour vous faire la surprise ! Vous n’aimez pas ? Une femme comme moi, dans ce lit…A cette heure tardive…Susurra la jeune femme.
-Je vous pensais en deuil madame voyons ! Fit Hodin tentant maladroitement de masquer sa confusion.

D’habitude capable de masquer ses émotions le roi d’Elredor ne pouvait duper personne en ce moment et, malgré sa voix qu’il voulait ferme, il dévorait des yeux la poitrine de la duchesse. Cette dernière l’avait remarqué et, se leva en direction du roi tout en enlevant le premier bouton de sa tunique, laissant davantage apparaître aux yeux du roi les formes de sa poitrine qui avaient fait plonger tant d’hommes et de femmes dans son lit au cours des dernières années.

-Je le suis…Mais cela ne doit pas m’empêcher de vivre. La vie est trop courte après tout. C’est ce que je n’ai eu de cesse de répéter à la charmante Elsa d’Arendelle…Oh…C’est elle que vous voulez attirer ici n’est-ce pas ? Vous la préférez à moi mon roi ? Où est-ce parce qu’elle est célibataire ? Vous savez, être veuve, c’est aussi d’une certaine façon être libérée, délivrée…
-Mais…Vous vous méprenez madame ! Je…Je ne suis attiré par personne, ni par la reine Elsa ni par vos s…Euh, votre personne !
-Oh ?...Vous les préférez à moi peut être ? Miaula la duchesse en enlevant un nouveau bouton supplémentaire, laissant ainsi une vue très plongeante sur sa célèbre poitrine.
-Ce…Je n’ai…Rien dit de tel madame…
-Mais vous tremblez mon beau roi ! Venez donc vous mettre plus à l’aise, vous êtes chez vous après tout.

A ces mots la tentatrice prit la main d’Hodin et la caressa sensuellement, invitant ainsi le roi à s’asseoir sur le lit, plus proche de la chaleur apaisante du feu de cheminée. Hodin se laissait faire. Il ne savait plus trop où il était, il ne savait plus ce qu’il comptait faire. Pourquoi avoir souhaité la venue de cette créature ? Un piège ? Une stratégie ? Eloigner Rodrick ? Prendre du plaisir ? Les pensées se bousculaient dans l’esprit du roi. Il tentait de résister pourtant, il savait qu’il devait avoir les idées claires. Son avenir allait se jouer très prochainement mais cette duchesse de Funningur changeait tout. Le pouls du roi s’était accéléré, il sentait les gouttes de sueur qui perlaient sur son front. Il ne pouvait détacher son regard de la duchesse. Il essayait de se concentrer, de la regarder dans les yeux pour tenter de retrouver son calme et sa prestance. Mais la tentatrice ne cessait d’humidifier son doigt et le glisser sur ses lèvres. Le regard du roi descendait alors sur ces dernières. Elles étaient pulpeuses, magnifiquement dessinées, et leur mouvement alors que la duchesse susurrait des mots doux qu’il n’entendait même plus était pour le roi comme un ballet, une véritable invitation au voyage ! Hodin ne pensait plus qu’à ces lèvres, il ne regardait plus que ces lèvres. La duchesse continuait de parler mais le roi était devenu sourd. Il fallut que la duchesse ne prenne une nouvelle position en se penchant plus en arrière pour arracher le roi au bas du visage de la dame. Mais Hodin ne put se concentrer davantage, son regard s’était perdu plus bas. Il avait encore baissé les yeux et ne voyait plus que les gorges fermes et pulpeuses de la duchesse. Son regard plongeait littéralement dans le décolleté de Funningur. Son esprit restait uniquement focalisé vers cet espace exotique, où tant d’hommes avant lui avaient pu s’aventurer et s’y perdre. Hodin se prenait à imaginer explorer les formes parfaites de la duchesse. Il imaginait la chaleur et la douceur des gorges sur la paume de ses mains. Plus rien d’autre ne comptait pour Hodin, la duchesse venait de l’hypnotiser de ses charmes et continuait à jouer avec le roi. Elle s’approchait doucement, souriant de voir qu’Hodin ne l’entendait plus. Elle se pencha pour approcher ses lèvres de l’oreille du souverain. Celui-ci avait désormais le regard à quelques centimètres de la poitrine qui lui faisait tant envie. Soudain le roi tressailli. Il sentait la main de la duchesse se poser sur son torse puis se refermer sur son petit pendentif. Il eût alors un nouveau spasme en entendant la belle lui chuchoter à l’oreille.

-Comme voilà une belle femme mon roi !
-Je…c’est à moi ce… Balbutia Hodin sans détourner son regard, incapable de formuler la moindre phrase.
-Vous ne voulez pas me l’offrir mon petit roi ? Miaula la duchesse avec des yeux de chat, que le roi ne pouvait voir.
-Non…C’est…
-C’est une très belle femme. Vous la trouvez plus belle que moi ?

La duchesse s’était redressée et observait la photo de Gothel. Ce mouvement réussit à arracher Hodin de sa vision. Il tenta de se redresser mais avait le sentiment d’être comme tenu en laisse par la duchesse qui tenait le pendentif qu’il avait autour du cou. Hodin aurait voulu reprendre le contrôle mais il restait subjugué par la duchesse. Sa réputation était plus que fondée !

-Ce fut l’amour de ma vie. Se surprit à dire Hodin.
-Et elle vous fait plus d’effet que moi ? Insista la duchesse en posant sa main contre la joue du souverain qui en trembla.
-Vous…Vous alors…Votre réputation légendaire est en dessous de la réalité madame. Je vous pensais tout de même…Moins directe. Tenta Hodin en essayant de calmer sa respiration.
-Et moi Altesse, je vous pensais plus jeune. La réputation sur la jeunesse de votre physique est elle aussi un peu en dessous de la réalité…Mon pauvre roi, de vilaines petites rides près des yeux, vous semblez stressé et épuisé. Allongez-vous, prenez le temps de vous détendre. Le temps de retrouver le séduisant et puissant roi Hodin dont toutes les femmes parlent !
-Comment ?

La duchesse fit taire le roi et l’aida à s’installer confortablement. Elle restait à le veiller, lui caressant le visage et approchant nonchalamment sa poitrine à quelques centimètres du visage du roi.

-Mais oui nous sommes proches vous et moi finalement. Si vous saviez comme j’ai pu attendre ce jour…Enfin pouvoir rencontrer ce si beau roi dont tout le monde parle !
-Mais…
-Mais, j’ai compris…Fit la duchesse d’une petite voix triste, en remettant un bouton de sa tunique. Vous préférez cette photo pour égayer vos nuits mon roi. Je suis néanmoins heureuse d’avoir pu vous rencontrer. Je pense que je vais cependant devoir vous laisser pour cette fin de nuit…
-Restez ! Coupa Hodin d’une voix plus forte qu’il ne l’aurait cru et avait retenu le bras de la dame.
-Oh ?...Donc c’est moi que vous préférez…
-C’est…Ne partez pas seule…Il…La nuit et… Peina à articuler le roi.
-Vous voulez que je reste auprès de vous mon roi ?

La duchesse n’attendit pas la réponse et vînt se lover au plus près du souverain de sorte qu’il ne puisse détacher les yeux de sa poitrine. La duchesse, s’enroulait autour du bras du roi et se laissait dévorer du regard. Elle tenait sa proie du jour et ne comptait pas la laisser s’échapper. Elle posa doucement sa main sur la poitrine d’Hodin qui tressaillit et se mit à le caresser doucement, du cou jusqu’au ventre avec une douceur que des années d’expérience lui ont permis d’acquérir. Puis, elle remonta à nouveau vers le cou du roi et, délicatement prit entre ses mains le précieux pendentif d’Hodin.
-Non…Souffla le roi.
-Vous aimez follement cette femme n’est-ce pas ? Interrogea la duchesse tout en continuant de tenir le pendentif.
-C’est le véritable amour madame…Je doute que vous le connaissiez. J’ai nombre de défauts mais je lui suis toujours resté fidèle…
-Vraiment ? Jamais vous ne vous êtes laissé aller depuis toutes ces années ?
-Jamais…Et…Comment savez-vous que cela fait de nombreuses années ? Demanda Hodin qui tentait de reprendre ses esprits.
-Chut, détendez-vous mon petit roi fatigué. Je suis là pour que vous vous sentiez bien. Ne vous fâchez pas, c’est une supposition, après tout, l’image sur ce bijou semble ancienne.
-Elle l’est en effet. Fit Hodin avec tristesse, mais se laissant à nouveau subjuguer par les mots, les gestes et les formes généreuses de la duchesse.
-Et toujours fidèle. C’est admirable mon beau roi. Jamais elle n’a été trompée, jamais vous ne l’avez pas écouté ?
-Une fois…Il y a longtemps et…Mes soucis ont commencé là. Avoua Hodin sans savoir pourquoi il accordait tant de confessions à celle qui était surnommée la pouffiasse de Funningur.
-Vous lui avez dit cela ?
-Non…Et je ne pourrai jamais le faire. Elle est partie il y a bien longtemps.
-Mais vous pourriez mon beau roi. La vie est trop courte, mais la mort est longue. Mais ce sont deux mondes qui ne sont pas forcément opposés. Je pense que les disparus veillent sur nous et nous entendent…Répondit la duchesse avec douceur en embrassant la main du roi.
-J’aimerai avoir votre foi madame…
-Est-ce la seule chose que vous voulez de moi mon roi. Susurra la jeune femme en décrochant à nouveau le bouton qu’elle avait remis.
-Je…
-Allons, détendez-vous, commencez donc par la foi, nous verrons le reste plus tard. Fermez vos yeux mon puissant roi. Fermez-les et concentrez votre esprit sur votre amour. Est-ce que vous la voyez dans votre tête ?
-C’est ridicule voyons…
-Si ça l’est, cela vous fera penser à de belles choses au moins…Laissez-moi une chance de vous aider à vous sentir bien mon roi, fermez vos yeux, voyez celle que vous aimez, et dîtes lui ce qui vous tourmente.

Sans vraiment savoir pourquoi le roi s’exécuta. Il réussit ainsi à s’arracher de la poitrine de la duchesse et tel un petit chien bien dressé obéit aux ordres de la jeune femme. Le roi prit une profonde inspiration pour se remémorer les traits de Gothel et commença à lui parler. Ses propos se transformaient peu à peu en complainte, comme un orphelin en prière devant l’étoile du soir une veille de noël. De son côté, la duchesse ne l’écoutait que d’une oreille. Elle caressait doucement les cheveux du souverain, et, avec une infinie douceur, elle lui retira son précieux bijou. Pendant un instant elle le fixa puis, elle approcha sa propre chaîne avec son propre pendentif et y accrocha celui du roi. Pendant quelques instants, elle semblait comme coupée du monde, puis la femme se pencha près de l’oreille du roi.

-Je crois qu’elle vous a entendue. Revenez avec moi mon beau roi.

Encore une fois, Hodin s’exécuta. Il ouvrit les yeux et son visage se glaça. Il était figé de stupeur. Devant lui, qui le regardait avec amour ça n’était plus la duchesse Maria de Funningur…

-Alors mon amour ? Heureux de me revoir après toutes ces années ?
-Toi…Tu…Tu…Je suis en train de rêver c’est ça ? Fit Hodin en tremblant.
-Non mon amour, tout ceci n’est pas un rêve…
-Alors…Je…Je suis mort c’est ça.
-Il suffit de vérifier. Lança-t-elle en plaquant sa main sur la poitrine du roi avant d’ajouter : Ton cœur bat très fort pour quelqu’un qui se suppose mort mon amour. Veux-tu vérifier pour moi ?

Sans demander, elle prit la main d’Hodin et la plaqua contra sa poitrine. Le souverain tressaillit à ce geste. Il s’était imaginé faire ce geste depuis l’instant où il avait ouvert sa porte…Mais c’est sur la poitrine d’une autre que sa main venait de se poser.

-Alors ? Suis-je en vie ?
-Mais…Mais c’est impossible, ça…ça ne peut pas être toi ?
-Ah bon ? Mais qui suis-je ?
-Non…J’étais à l’instant avec la duchesse de Funningur…Tu ne peux pas…
-Oh voyons Hodin, depuis toutes ces années ! Nous avons su tous les deux tromper la vieillesse et la mort…La duchesse, ça n’est qu’un déguisement voyons ! Alors qui suis-je ?
-Gothel…C’est vraiment toi ? Osa finalement Hodin les larmes aux yeux.
-Oui mon amour, c’est moi. Après toutes ces années, enfin je peux te retrouver. Après la fuite de cette maudite petite princesse ! Il aurait été trop imprudent de revenir vers toi…Surtout après avoir perdu ce beau visage que tu aimais tant !
-Mais…Pourtant tu devrais être morte mon amour…Par quel miracle ?
-C’est si mal me connaître ! Je sais tout de même tromper mon monde ! Pendant des années où nous avons dû suivre ton plan d’association avec le roi Quentin…Toutes ces années où je t’apportais le précieux élixir de jeunesse que je pouvais récupérer de la princesse Raiponce…J’en gardais pour moi au cas où nous serions trahis…Ce qui n’a pas manqué d’arriver n’est-ce pas ? Mais je ne t’en veux pas mon amour et puis faute avouée, à moitié pardonnée.
-Donc grâce à tes réserves…
-J’ai pu survivre oui. Et ma disparition ? Tu sais bien que je suis la reine de la dissimulation ! Quand cette traînée blonde et son ami bandit m’ont poussé, je me suis cachée et j’ai fuit pour changer d’identité.
-C’est là que tu es devenue la duchesse de Funningur ?
-Non, j’avais commencé quelque temps avant.
-Mais pourquoi te faire passer pour…ce genre de femme ?
-Tu n’aimes pas sa réputation ? C’est la couverture parfaite…Qui est plus voyante que la provocante duchesse de Funningur ? Elle attire tous les regards, donc aucune raison de penser qu’elle n’est qu’une vulgaire couverture. Grace à ce manège pendant des années j’ai pu gagner en influence pour Funningur. Tisser des liens, conspirer depuis le lit des puissants de ce monde. Si tu savais comme il est facile d’arracher des secrets aux hommes sur l’oreiller !
-Et moi ?
-Mon amour…Je l’ai fait pour toi ! Pour te protéger ! Comment crois-tu avoir pu continuer à obtenir ce précieux élixir même après ma disparition. Tu devais bien te douter que Quentin ne ferait rien pour t’aider.
-C’est juste. Admit Hodin.
-Ne t’en fais pas mon amour…Funningur, cela n’est qu’une façade. C’est de l’illusion destiné à berner tout le monde…D’ailleurs, ne t’es-tu jamais demandé où se trouvait exactement Funningur ?
-Mais je le sais voyons ! C’est…Euh…Il me semble à quelques centaines de miles vers le…nord…ou nord est des côtes de…de Coronna…Ou d’Arendelle ! Oui d’Arendelle !
-Si tu le dis…Y es-tu allé ?
-Pas personnellement
-Le contraire m’aurait étonné ! Funningur n’existe pas !
-Quoi ? Mais…Et les échanges commerciaux ? Et les marins ?
-Rien qu’une illusion !
-Tu veux me faire croire que même les cartes réalisés par les fameux décuplés sont fausses ?
-Oui…Ils indiquent bien une terre nommée Funningur…Un ilot ridicule où personne ne vit ! Mais avec le duc, nous avons fait croire que nous y avions une ville prospère…Quelques marins s’y trouvent en permanence pour faire illusion…Mais il n’y a pas de duché de Funningur !
-Mais dans ce cas que signifie ton titre…Et celui qui est mort ? Ce n’est donc pas un duc ? Ca n’est pas ton mari ? Tu m’avais pourtant toujours dit que nous ne pouvions vivre ensemble tant que tu resterais mariée…
-Mon amour ? Depuis combien d’années suis-je mariée ? Et quel âge avait officiellement le duc de Funningur ?
-Funningur n’avait pas plus de 40 ans me semble-t-il
-A peine plus…
-Et tu es mariée…Depuis plus de 50 ans…
-Donc qu’en conclus-tu ?
-Que tu m’as mentie ?!
-Non…Que le duc de Funningur n’est pas le duc de Funningur ! Au fil des années, j’ai appris à mon mari à se dissimuler également. Comment crois-tu que j’aie su qu’il ne fallait pas s’associer avec Quentin ? Mon mari vous suivait !
-Quoi ? Je ne comprends pas !
-Mon cher Hodin…Tu penses être le roi de l’espionnage…Mais tu devrais apprendre de moi ! Mon mari a été sous tes yeux pendant des années…Comme j’ai pu espérer que tu ne le découvres et que tu te décides à le tuer pour me prendre ! Mais non, tu n’as jamais rien su…Alors, j’ai fait en sorte que ce mariage puisse nous servir.
-Mais qui est-ce donc ?
-Allons…Observe l’emblème de Funningur…Ce diamant…Observe le bien…Ne te fait-il pas penser à un emblème d’un duché bien réel ?
-Mon dieu…C’est…le duché de Weselton ?!
-Tout juste mon tout beau !...Je suis la duchesse de Weselton ! C’est par lui que j’ai pu suivre votre complot avec Quentin ! Pourquoi crois-tu qu’il se soit lié à vous en acceptant d’être un grand perdant dans l’histoire ? Et par lui j’ai pu conserver un œil sur Arendelle…Il en était le premier partenaire commercial ! Je pouvais avoir un œil aussi sur la fameuse reine des Neiges !
-Mais pourquoi n’a-t-elle pas reconnu le cadavre du duc ?
-Comme moi, il pouvait se dissimuler grâce à ceci !

Gothel montra alors à son amant son précieux secret. Elle sortit de sa tunique son précieux pendentif et le tourna avec délicatesse. Quelques instants plus tard, les traits de son visage se transformèrent, ses cheveux prirent une teinte plus claire, ses lèvres et sa poitrine se gonflèrent. La duchesse de Funningur était de retour dans la pièce. Même la voix avait changée.

-Alors mon beau roi…Etes-vous convaincu par mes talents ? Miaula Gothel redevenue Funningur et ayant repris son caractère de prédatrice.
-C’est à peine croyable !
-Vous n’êtes pas le seul mon roi à jouer une partie complexe…Laissez-moi vous aider…Je pourrais être, une alliée de poids, si vous me faîtes confiance. Chuchota la duchesse à l’oreille du roi et en recommençant à lui caresser le torse.
-Oui…J’ai confiance…
-Fantastique…Vous n’êtes pas le seul à vouloir la perte de la progéniture de Quentin…Et j’aimerai aussi m’occuper de la petite princesse de Coronna !
-Elle est reine maintenant…Et tu auras ta revanche. Elle est ici ! Demain, elle doit aller capturer la fille d’Anna pour moi…Si tu veux sa tête, tu n’as qu’un mot à dire !
-Tu me laisserai la petite trainée pour moi seule ?
-Je t’aurai même laissé le bandit qui lui servait d’époux s’il n’avait pas été supprimé par Quentin. Fais de cette petite reine sans cervelle ce que tu voudras !
-Voilà un merveilleux présent…A mon tour de t’en faire un mon puissant souverain. Fit la duchesse en commençant à enlever la chemise du roi.
-Comment ?
-Allons mon roi ? N’as-tu jamais rêvé partager ta chambre avec la femme la plus désirée du monde ? Laisse-moi te montrer qui est vraiment la duchesse de Funningur ! Voilà un moment que tu n’oublieras jamais mon roi ! Conclut la tentatrice en se mettant à califourchon sur le roi, et arrachant sa tunique…


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Dim 12 Jan 2020, 11:28
Chapitre 24 : L’origine du monde


Neal et Raiponce qui tenait contre elle l’enfant d’Arendelle avaient enfin atteint le château d’Elredor. Le bâtiment si imposant de jour en devenait lugubre et inquiétant la nuit, comme un titan qui, s’il se réveillait allait dévorer sans pitié les malheureux qui s’y aventureraient. Pourtant, les deux cousins n’avaient pas le temps de tergiverser, ils leur fallait se jeter dans la gueule du loup. Heureusement pour eux, Neal, pourtant si attaché au protocole et à la rigueur militaire avait reçu lors de son entraînement quelques leçons d’infiltration et il ne lui fallu pas longtemps pour trouver une entrée discrète, empruntée habituellement par les serviteurs s’en allant chercher des vivres dans les champs proches du château. Le roi Hodin, pourtant si soucieux de tout surveiller n’avait semble-t-il pas jugé utile de faire surveiller jour et nuit cette entrée, une aubaine pour les deux compagnons qui entrèrent dans la tanière du loup sans attirer l’attention.

-Raiponce, je pense que…hum, vous devriez ôter votre habit noir et…vous déplacer dans ces couloirs à la vue de tous. Risqua Neal qui s’efforçait de bien vouvoyer sa cousine.
-Pardon ? Pourquoi donc ?
-Vous êtes ici officiellement en tant qu’invitée du roi. Personne ne s’étonnera de vous voir ici, vous serez bien plus libre de vos mouvements et discrète que si nous essayons de nous déplacer furtivement. N’oubliez pas, Hodin a des yeux partout !
-Et vous ?
-Ouvrez-moi la route, je reste avec l’enfant à vous surveiller de loin !
-Pourquoi ne pourrais-je pas la prendre ?
-Si par hasard vous croisez quelqu’un alors Hodin saura que vous avez l’enfant et vendra la chercher immédiatement. En revanche si vous n’avez rien, vous pourrez toujours expliquer que vous partez remplir la mission que le roi vous a confiée sans éveiller le moindre soupçon !
-Très juste. Souffla Raiponce qui s’en voulait de ne pas avoir été aussi clairvoyante.
-Allez, ne perdez pas de temps ! Le jour va bientôt se lever ! Et nous perdrons notre avantage !
-Oui…Nous devons aller dans cette direction, vers la chambre du roi !
-Comment ?! Non, il y aura trop de gardes ! C’est trop risqué !
-C’est le chemin le plus rapide pour accéder à la bibliothèque ! Et je compte bien récupérer mon grimoire !
-Entendu ! Ne perdons pas une minute !

******************************************************************************

A quelques centaines de mètres de là, le long du rivage, un autre groupe progressait dans la nuit et cherchait aussi à ne surtout pas attirer l’attention. A la tête du groupe, se tenait la reine des Iles du Sud. Emma, marchait d’un pas décidé, le bras en avant et faisant apparaître au sommet de son pouce une légère flamme qui permettait au groupe d’éviter les obstacles le long du chemin rocailleux qu’ils empruntaient. Aux côtés de la reine, Yohann lui emboîtait le pas et indiquait à la reine des flammes le chemin le plus rapide pour mener à bien leur opération de sauvetage. Cependant, si ce duo, suivi de près par Killian, qui, en homme de mer scrutait inlassablement l’océan avec une mine inquiète en remarquant la vitesse à laquelle la marée montait ainsi que Kristoff, le reste de la troupe était bien plus à la traîne et le groupe de tête devait souvent réduire son allure pour ne pas risquer d’être hors de vue des retardataires où de les exposer trop. En effet, en queue de peloton, Anna, d’ordinaire si énergique semblait traîner le pas, guère emballée à l’idée de risquer sa vie pour aller sauver sa cousine qui la méprisait tant depuis quelque temps. Mais ce qui tracassait la jeune femme et la forçait à jeter des regards réguliers en arrière était surtout dû à l’inquiétude qu’elle avait d’avoir laissé sa fille loin d’elle. C’était la première fois depuis que la petite Emma d’Arendelle avait ouvert les yeux que la mère et la fille étaient séparées. « Allons, courage Anna, Emma va bien. Ce n’est de toute façon pas une marche pour une enfant si jeune et elle est avec Neal ! » Se répétait sans cesse la reine d’Arendelle. Le fait que sa fille soit entre les mains du plus réputé des décuplés rassurait quelque peu la jeune rousse qui accélérait ainsi à nouveau le pas, mais une autre angoisse obscurcissait l’esprit d’Anna. Il lui suffisait de tourner quelque peu la tête, et elle pouvait dévisager la reine des neiges qui semblait bien en peine, suivie de près par Laffortat qui veillait à ce qu’elle ne tombe pas. La reine des neiges était fantomatique, l’ombre d’elle-même. Anna avait le sentiment que sa sœur était revenue plusieurs années en arrière, quand elle se repliait complètement sur elle-même, n’ouvrant sa porte à personne. Mais si pendant leur adolescence, Anna tentait vainement de conserver un lien avec sa sœur en frappant à sa porte et en lui glissant quelques messages, la cadette se disait toujours qu’Elsa était physiquement en bonne santé. Or, sur ce chemin difficile, avec comme seul source de lumière la petite flamme lointaine d’Emma en tête du groupe, Elsa ressemblait davantage à un spectre. Elle ne semblait plus être réellement avec eux.

-Ca va Elsa ? Tu aurais sans doute dû rester avec Neal au navire.
-Votre sœur va bien Altesse. Répliqua Laffortat pour éviter à Elsa d’avoir à parler ce qui semblait arranger la reine des neiges.
-Elsa parle-moi ! Insista Anna.
-Je vous en prie Altesse, laissez votre sœur se concentrer sur la marche, je vous rappelle qu’elle est toujours en convalescence et…
-Il me semble que je m’adresse à ma sœur et non à sa baby-sitter monsieur ! Je lui parle, elle a une langue et j’aimerai qu’elle me réponde !
- Va-t’en Anna. Reprit la reine des neiges entre ses dents et fuyant le regard de sa cadette.
-Pense un peu à nous de temps en temps soupira la plus jeune avant d’aller rejoindre la tête du groupe.

Anna s’empressa de rejoindre sa sœur Emma en tête de groupe pour lui faire part de ses inquiétudes à propos d’Elsa. La jeune reine, maîtresse des flammes jeta un regard vers sa jumelle et consulta Killian. Ce dernier semblait finalement moins inquiet que précédemment, la marée ralentissait sa progression, elle ne serait au plus haut qu’en milieu de matinée ce qui laissait davantage de temps pour cette mission de sauvetage. Emma, en leader ordonna donc au groupe de se stopper quelques instants pour permettre à la reine des neiges d’être plus à l’aise au niveau du rythme de marche. Néanmoins, elle n’osa pas aller aborder sa jumelle malgré les supplications d’Anna.

-Je t’en prie Emma ! Tu vois bien que notre sœur a besoin de nous !
-Sans doute Anna sans doute ! Mais crois moi je pense qu’Elsa a besoin de se retrouver un peu seule face à elle-même !
-Comment ? Mais tu ne sais pas à quel point cela l’a détruite de se renfermer sur elle-même !
-Oh si je le sais Anna ! J’ai vécu la même chose, mais moi, je ne vivais pas dans le confort d’un château ! Aujourd’hui encore j’ai parfois besoin de me retrouver seule. Toi Anna, je pense que tu réagis différemment, tu as besoin de te sentir entourée mais Elsa comme moi, parfois nous devons rester seule. Je suis comme toi, j’aimerai qu’elle aille mieux, mais cela passera par ces instants. Ne t’en fais pas, elle ne retombera pas dans sa déprime ! Ni ne gèlera un royaume…Au pire je me chargerai de faire fondre la glace ! Conclut la reine des flammes avec un clin d’œil qui arracha un léger sourire à la plus jeune des trois sœurs.
-Si tu le dis Emma…
-Mais oui ; fais moi confiance ! Allez en route ! Ne trainons pas ! Lança la reine des flammes avant de reprendre la tête de l’expédition suivie par les autres et Elsa qui fermait la marche et se tenant la tête toujours prises de violents maux de tête qu’elle avait de plus en plus de mal à cacher.

*****************************************************************************


Malgré sa réticence Neal accepta de suivre la reine Raiponce qui croisa la route de plusieurs serviteurs qu’elle éconduit avec autorité sans que ces derniers n’aient le moindre soupçon sur elle. Raiponce devait bien reconnaître que la stratégie de Neal était la bonne, et finalement se décida de pénétrer dans les archives secrètes d’Hodin.
Dans le même temps, dans la chambre du roi, les corps emmêlés et la respiration haletante, les deux amants terminaient leurs retrouvailles. Hodin n’avait plus ressenti cette sensation depuis si longtemps. Ressentir sur lui la présence suave de son amante. Au dessus de lui, les yeux de la duchesse de Funningur le fixaient. Le roi s’en voulait de n’avoir su trahir ce secret plus tôt, mais maintenant qu’il savait, il ne voyait plus cette vile tentatrice. Dans le regard de Funningur transpirait la présence de Gothel, les lèvres pulpeuses, les formes parfaites de celle qui était réputée pour être une des femmes les plus belles du monde, tout aux yeux d’Hodin rappelait Gothel et désormais, quand il se concentrait sur le physique de la duchesse de Funningur, il ne voyait qu’une créature banale, bien loin de la beauté de Gothel qui sublimait ce déguisement de façade. Doucement, le souverain glissa sa main vers le bijou de la créature et le fit doucement pivoter entre ses doigts. Aussitôt, les traits de la tentatrice disparurent pour laisser place à ceux de Gothel. A cette transformation, curieusement, une poussée pudique traversa la femme qui souhaita retrouver sa tunique. Tel un doux serviteur, le roi s’exécuta et dans sa précipitation fit tomber un parchemin d’une poche qu’il n’avait même pas remarqué. Alors que Gothel masquait son corps de tissus, le roi commençait à déplier le curieux parchemin mais il n’eut le temps de le lire.

-Pas ça non ! Fit Gothel d’une voix dure, une voix qu’elle n’avait encore jamais utilisée avec Hodin.
-Pardon ? Demanda le roi surpris.
-Une femme a toujours ses petites recettes secrètes mon doux roi ! Répliqua Gothel en récupérant et cachant à nouveau le papier d’une voix plus douce.
-Qu’est ce que c’est ma douce aimée ?
-Ma recette de la soupe de noisettes ! Et non, n’essaie pas de le lire mon roi. Même toi qui veut tout savoir tu ne pourras lire ces lignes…Cette recette vient du cœur…Et le cœur d’une femme est un océan de secrets !

Un serviteur frappait à la porte empêchant le souverain de répondre. Inquiète, Gothel s’empressa de se retransformer en duchesse de Funningur tandis que le domestique entrait accueilli de mauvaise grâce par le souverain.

- Comment osez-vous venir ainsi me réveiller de si bonne heure ?!
-Pardonnez-moi mon Roi et…je ne savais pas que vous étiez en… Bredouilla le domestique en dévisageant la duchesse de Funningur à nouveau dans son rôle et qui lançait des regards attirants vers le jeune homme dont le trouble augmentait.
-Oubliez ça vous ! Que voulez-vous ?!
-Vous nous aviez donné ordre de vous tenir au courant des faits et gestes de la souveraine de Coronna et…
-Et quoi ? Lança le roi soudain intéressé.
-Eh bien nous l’avons vu dans les couloirs il y a quelques minutes de cela, elle doit se rendre vers votre bibliothèque il me semble…
-Très bien…Merci, Allez préparez le petit déjeuner…il sera très matinal aujourd’hui ! Hors de ma vue maintenant !

Le domestique ne demanda pas son reste et tourna les talons. Le roi Hodin était connu pour son manque de sympathie envers les domestiques, mais l’avoir ainsi dérangé en si bonne compagnie, alors que le jour n’était pas levé, l’homme avait bien cru au regard du souverain qu’il terminerait dans le cachot humide.

-Ainsi donc la petite blonde décide de fouiner dans les affaires des autres, et tu comptes te laisser faire mon roi !
-Je pense, ma chère, que nous avons assez traîné au lit…Et qu’il est plus que temps de rejoindre mon invitée ! Lança le roi en enfilant sa chemise alors que l’on frappait à nouveau à sa porte. Quoi encore ? Hurla le roi.
-Pardon de vous réveiller Sire…Commença la voix derrière la porte.
-Rodrick…Entrez idiot ! Lança le roi qui avait reconnu la voix de son serviteur.
-Sire…Je…Pardonnez-moi je dois vous dire que… Commença Rodrick en entrant dans la pièce et se surprenait à voir le roi déjà levé.
-Eh bien ?
-Je n’ai pas trouvé qui vous savez…
-Oh ? C’est que vous ne m’avez pas assez bien cherché mon tout beau. Lança alors la duchesse de Funningur en paraissant devant l’intendant du roi tout en étalant tous ses talents de tentatrice.
-Je…
-Quand je me sais ardemment désirée…Je me déplace directement. Mais du coup mon tout beau…Avez-vous pu au moins apprécier de me chercher si durement toute la nuit ? N’êtes vous pas trop exténué de ces si durs efforts ? Renchérit Funningur en passant sa main sur les épaules du pauvre intendant.
-Mais…
-C’est dommage…J’aurais tant appréciée être escortée par des bras si forts et un homme aussi charmant…Susurra la duchesse à l’oreille de Rodrick dont le teint virait à la couleur de la duchesse.
- Allez-vous coucher Rodrick ! Je n’ai plus besoin de vous, ouste ! Ou plutôt, allez donc faire le ménage dans la bibliothèque ! Vous comprenez ?! Lança le roi à l’intendant qui comme le pauvre domestique ne demanda pas son reste.
-A bientôt mon tout beau. Lui lança la duchesse visiblement amusée de la gène de Rodrick.
-Allons ma mie, assez ri de cet idiot. Nous avons une écervelée à manipuler !
-Après vous mon roi !


A quelques couloirs de là, à l’intérieur des archives royales, Raiponce avait enfin remis la main sur son précieux grimoire, mais, elle ne souhaitait pas encore partir et consultait les pages alors que Neal semblait perdre patience.

-Alors Raiponce, que faîtes-vous ? Nous devrions partir.
-Attendez Neal ! J’ai tant de questions sans réponse ! Et ne vouliez-vous pas connaître la légende de l’Yggdrasil ?
-Il est vrai. Admit Neal.
-Dans ce cas, Tenez ! Voici ce précieux grimoire dont vous souhaitiez tant en faire la lecture ! Quant à moi, je compte bien découvrir ce qu’Hodin me cache sur mon mari ! Et je sais déjà dans quels documents je vais trouver cette réponse !
-Par quel prodige dans tout ce dédale ?
-Oh tout simplement, Hodin a bien cherché à m’empêcher d’en consulter un en particulier ! Je vais donc commencer par ce dernier ! Je n’en ai pas pour longtemps rassurez-vous ! Il est dans cette allée je le sais, donnez-moi cinq minutes !
-Soit. Fit le prince.

Intrigué par l’ouvrage le prince Neal déposa la petite Emma dans un coin discret de la bibliothèque et commença à consulter le vieux grimoire, mais quelque chose l’interpella sur la page que lui avait présenté Raiponce. Sur le bas de la page, une petite tache d’humidité.

-Raiponce, avez-vous remarqué cette tache humide sur votre grimoire à la page de l’Yggdrasil ?
-Comment ? Demanda la voix lointaine de la souveraine, trop occupée à chercher.
-Le bas de la page, il y a une petite tache humide, savez-vous ce que c’est ? Demanda plus fort le prince.
-Qu’est-ce que j’en sais ? Une goutte d’eau peut être ? Ou la dernière fois que je l’ai consulté, je me suis mise à sangloter devant c’est peut être une larme, ou autre chose, pourquoi cela vous empêche-t-il de lire ? Relança Raiponce peu intéressée.
-Non aucunement, juste une curiosité. Conclut le prince en commençant sa lecture.

Neal étudia rapidement le grimoire, il apprit les noms des différents royaumes de l’arbre des mondes, ceux de Niflheim et Muspellheim attirèrent son attention. Ces royaumes de glace et du feu et en haut de l’arbre le royaume d’Alfheim, celui de la lumière…Cela semblait limpide pour le jeune prince. Ses deux sœurs et sa cousine, leurs pouvoirs semblaient bel et bien venir de ces curieux royaumes dont les anciennes prophéties faisaient écho. Neal n’avait que trop entendu ces histoires pour finir par y croire lui-même et fatalement y faire un rapprochement. Savoir qu’en Arendelle une glorieuse reine des neiges était la souveraine, puis avoir découvert par la suite qu’il s’agissait de sa sœur, et qu’il en avait une autre, jumelle de la reine des neiges avec un pouvoir antagoniste, pour le marin c’était une preuve que cette prophétie était bel et bien réel. Il soupçonnait même que sa cousine ne soit l’héritière du royaume de lumière. Cette fameuse reine Raiponce avec ses cheveux jadis blonds et sa lumière qui soigne les blessures. Interessé par ce passage, Neal poursuivait sa lecture
« Les Royaumes de l’Yggdrasil s’opposent et se complètent, ils forment l’équilibre de l’univers et en son sein, la gardienne Yuki Onna veille à son équilibre auprès des Dieux d’Asgard. L’équilibre maintenu permet l’entrée des Hommes braves au Walhalla et au Royaume des Hommes de perdurer. Si un jour, une quelconque force devait venir contrarier l’équilibre, il est du devoir de la Gardienne de rétablir les Forces du monde. La Gardienne doit par tout moyen préserver l’équilibre et la paix des Mondes, mais jamais se mêler de l’équilibre ou chercher à influencer les pouvoirs faute de quoi le malheur et la désolation règnera sur l’Yggdrasil. En revanche la Gardienne doit porter assistance si l’un des Royaume est attaqué par un autre pour préserver l’équilibre de l’Yggdrasil, pour cela elle doit se montrer sans pitié. »
Cette lecture mit le prince mal à l’aise et il posa soudain les yeux sur la petite tache qu’il avait repérée. Sa cousine avait parlé d’une larme. Son esprit superstitieux se mit alors à imaginer toute sorte de scénarios mais il essayait malgré tout de s’en défaire et pourtant.

-Neal…J’ai…J’ai trouvé quelque chose il me semble. Fit la voix tremblante de Raiponce, arrachant le prince à sa réflexion.
-Quoi donc demanda-t-il sans quitter le grimoire du regard.
-Un document secret…Je crois qu’Hodin n’ait en réalité monté un coup d’Etat. La mort de la reine Blanche. Mais ce sont surtout les enfants. Ils n’ont jamais été retrouvés, pourtant il est question dans leur description d’une caractéristique, chacun portaient une marque au bras, comme une sorte de cicatrice, c’était l’ancienne tradition d’Elredor, pour marquer l’appartenance royale…Eugène avait cette marque au bras !
-Comment ? Commença le prince avant d’ajouter. Quelqu’un vient ! Souffla –t-il avant de se cacher alors que la porte de la bibliothèque s’ouvrit.

Neal eut juste le temps de sauter derrière une étagère pour être hors de vue des nouveaux visiteurs. Il jeta un coup d’œil rapide vers l’emplacement où il avait posé l’enfant, priant pour que cette dernière n’attire pas l’attention. Il n’eut cependant pas le temps d’y penser qu’il recevait un coup derrière la tête. Alors qu’il tombait en avant, deux bras le retenaient pour le coucher en silence sur le sol inconscient, alors qu’au même instant, Hodin suivi de près par la duchesse de Funningur entraient.

-Altesse ? Vous êtes là m’a-t-on dit ?
-Qui est là ? Demanda Raiponce qui sursauta sous le coup de la surprise en voyant Hodin suivi d’une inconnue.
-Ce n’est que moi, votre humble serviteur Madame. Il m’a été rapporté que vous étiez déjà éveillée. Je ne dormais pas moi non plus. Je suppose que c’est cette terrible mission que j’ai eu le malheur de vous confier qui vous ai maintenu en éveil, ce fut pareil pour moi…
-Je…Oui sans doute.
-Oh mais j’en oubliais les bonnes manières veuillez m’excuser. Votre Altesse, permettez-moi de vous présenter la duchesse de Funningur qui me fait l’honneur de sa visite.
-Je suis ravie de vous rencontrer…Reine Raiponce. Lança la duchesse.
-Le plaisir est partagé. Répliqua Raiponce mal à l’aise, à la fois par la situation et aussi par cette femme dont elle connaissait la réputation. Elle n’avait que peu de doute sur la raison de la veillée nocturne du roi.
-En tout les cas Madame, j’ai pensé que vous souhaiteriez un peu de compagnie ?
-Ou d’un petit déjeuner ? Le roi m’a dit que vous comptiez partir aujourd’hui pour une tache importante, vous n’oseriez partir le ventre vide votre Altesse ? Renchérit la duchesse.
-Non, en aucun cas.
-A la bonne heure ! J’ai cru comprendre que le roi avait décidé de vous faire une surprise pour ce repas, puis-je lui dire Sire ?
-Je vous en prie.
-Il sera proposé de la soupe de noisette, votre plat préféré n’est-ce pas ? Interrogea la duchesse avec un sourire qui sonnait faux.
-Eh bien…Je suis surprise que vous le sachiez. A vrai dire, la dernière personne qui le savait est…
-Allons ma chère, vous savez que j’ai ce terrible défaut que de vouloir tout savoir. Confessa Hodin.
- Certes, dans ce cas allons-y ! Proposa Raiponce qui souhaitait surtout que ces deux visiteurs partent pour permettre à Neal de sortir de sa cachette.

Hodin et Funningur ne cherchèrent pas non plus à prolonger la conversation et emboîtèrent le pas à la reine Raiponce en direction de la salle de réception. A peine étaient-ils partis, que Rodrick sorti à son tour de sa cachette. Il termina de nouer les mains de Neal toujours inconscient et, alors qu’il partait, un bruit l’attira. Un petit gazouillis. Il ne lui fallu pas longtemps pour en identifier l’origine. Il aperçu l’enfant. Il s’approcha doucement et sursauta en découvrant la couverture qui couvrait l’enfant. L’emblème était reconnaissable entre mille et ne laissait guère de doute sur l’identité du bébé.
« Princesse Emma…Comme c’est gentil à vous d’être venu jusqu’à nous, si vous saviez comme mon maître sera heureux de vous voir! »
A ces mots, il prit l’enfant et se décida à aller rejoindre son maître.




Dernière édition par Frantzoze le Dim 12 Jan 2020, 12:29, édité 1 fois (Raison : EDIT: pour que tous les chapitres soient présents ici)

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Dim 12 Jan 2020, 11:30
Chapitre 25 : Amies :

Raiponce traînait quelque peu derrière la duchesse de Funningur en qui elle n’avait pas vraiment confiance. Mais la reine de Coronna n’avait guère le choix et se plaça aux côtés de la tentatrice tandis que le repas leur était servi.

-Mangez ma chère ! Souhaitez-vous que nous vous fassions préparer quelque chose ? Vous semblez fatiguée ? Je suis navré, est-ce ma demande qui vous a privé de sommeil ? S’enquit le roi
-Je…Non…Enfin si je…Je ne sais plus, j’espère juste que je pourrais enfin trouver mes réponses quand tout ceci sera terminé !
-Rien de plus logique étant donné votre nom ! Répliqua le roi en riant, mais personne ne répondit à sa plaisanterie.
-Certes…Très amusant votre Majesté. Rétorqua la souveraine poliment.

Alors que le roi souhaitait relancer la conversation, on frappa à la porte et, sans même attendre une réponse la porte s’ouvrit, laissant apparaître la silhouette de Rodrick. D’ordinaire craintif à l’idée de déranger son souverain, il semblait assuré et calme. Ce changement de comportement empêcha Hodin de faire une quelconque remarque à son serviteur et se contenta de lui demander de s’approcher. Rodrick s’exécuta et glissa quelques mots à l’oreille du souverain accompagné d’un pli écrit à la hâte. Quelques mots griffonnés par le bras droit d’Elredor qui illuminèrent le visage du souverain. Il fit signe à Rodrick de prendre congé, sans donner aucune instruction, l’homme savait quoi faire tandis que le roi tendait le pli à la duchesse de Funningur.

-De bonnes nouvelles altesse ? S’enquit Raiponce, étonnée de voir qu’on ne lui tendait pas le papier.
-Oh rien de très important ma chère, une formalité entre Funningur et Elredor, rien de très passionnant pour la souveraine de Coronna j’en ai peur. Répliqua le roi en rangeant le pli de Rodrick dans sa veste.
-Banalité, mais pas pour tout le monde. Répondit en consultant la note manuscrite la duchesse avant d’ajouter. Tout cela m’a donné faim ! J’ai cru voir vos serviteurs avoir des panets…Peuvent-ils nous servir la soupe de noisettes promise ? Qu'avez-vous reine Raiponce, vous semblez troublée ?

Funningur avait terminé sa phrase en dévisageant Raiponce, et le visage parfait et séducteur de la tentatrice avait semblé se durcir, dans ses yeux, Raiponce cru percevoir une lueur familière, une lueur qu’elle n’avait rencontré qu’aux côtés d’une personne. Son seul repère affectif et social pendant 18 ans…Et aussi la cause de son enfance volée.

-Je…A vrai dire je n’en ai plus consommé depuis…mon ancienne vie. Fit Raiponce avec nostalgie
-Oh remerciez en le ciel ! Vos gens de Coronna n’ont jamais su la préparer comme il se doit ! Croyez-moi ! Je connais bien votre pays ! Répliqua Funningur avant de demander aux intendants que soit apporté trois bols.
-Vous êtes déjà venue dans mon royaume ? S’étonna Raiponce
-Je le confesse Majesté ! Un bien beau royaume d’ailleurs ! Mais c’était comme vous le disiez une autre vie ! Pourtant c’était il y a si peu de temps quand on y pense ! Comme j’ai aimé à le dire à votre estimée cousine d’Arendelle ! Cette vie n’est que trop courte n’est-ce pas ?
-Je ne puis qu’être d’accord. Fit Raiponce dans un soupir douloureux, repensant à son défunt mari.
-Oh pardonnez-moi…Commença la duchesse d’une voix compatissante mais avec un regard satisfait de voir la souveraine ainsi. « Je ne voulais pas vous attrister ma reine, je vous comprends, je suis moi-même veuve depuis peu. Je voulais juste insister sur le fait que le monde soit ainsi amer, le mal guette partout sur terre hélas…

La reine Raiponce se figea, c’était presque mot pour mot ce que lui répétait sans cesse sa geôlière pour justifier qu’elle devait rester cachée au sommet de sa tour, la souveraine ne savait plus quoi penser, elle en avait même oublié qui elle avait laissée derrière elle dans les archives royales tandis que la duchesse de Funningur semblait prendre un malin plaisir à voir la reine aussi mal à l’aise. Elle était sur le point de reprendre la conversation quand on apporta les trois bols de soupe ce qui augmenta davantage encore la gêne de Raiponce. Elle sentait que quelque chose n’allait pas mais elle n’aurait pu dire quoi. La duchesse semblait de son côté grandement apprécier la gène de la jeune femme tandis qu’elle congédiait les serviteurs insistant sur le fait qu’elle allait faire le service elle même. Elle se montra extrêmement généreuse sur la portion qu’elle tendit à Raiponce en ajoutant au bol quelques morceaux de gousses de vanille.

-Comment avez vous su? Interrogea la jeune reine.
-Quoi donc ma chère?
-Pour la vanille?
-Oh?...Une intuition sans doute. J’imagine que si j’avais une fille je la servirais ainsi…

Hodin regardait tour à tour les jeunes femmes lorsque soudain les gardes arrivèrent dans la salle à manger.

-Nous voilà votre Majesté annonça l’un d’eux.

Le visage d’Hodin s’empourpra ce qui ne manqua pas d’interpeller la duchesse. Raiponce trop préoccupée par son fond de soupe n’y fit pas attention.

-Avez-vous terminé votre petit déjeuner Princesse ? Demanda la duchesse.
-Je suis Reine s’offusqua Raiponce piquée au vif.
-Pardonnez-moi mais vous êtes si jeune que je vous vois encore comme une enfant… Cette jeunesse me fascine.
-Pourtant vous l’êtes également jeune! rétorqua Raiponce un brin suspicieuse.
-Je dirai même votre teint est plus que juvénile! Ajouta Hodin flatteur.
-Vous êtes trop aimable tous les deux, il n’est guère convenable de demander son âge à une dame, permettez moi de taire le mien, mais...disons qu’il est plus important que le votre ma reine. Fit la duchesse en insistant bien sur le titre.
-Soit admit Raiponce. Pardonnez ma curiosité mais que font ces gardes ici ?
-Eh bien ils… Toussa le roi avant de se reprendre. Il s’agit de votre garde personnelle madame. Vous comprenez par rapport à...à la mission que je vous ai confiée...Non pas que je pense que vous rencontrerez des problèmes mais que voulez-vous...Nous ne sommes jamais à l’abri de mauvaises surprises...Ils seront très discrets je vous assure! Et à...à votre entière disposition! Termina le roi, plutôt satisfait de son mensonge sous le regard approbateur de la duchesse.
-Oui, notre royal hôte m’a annoncé que vous comptiez vous rendre au bord de la mer ce matin si je ne m’abuse? Vous devriez vous hâter, il est certes tôt mais ainsi vous serez revenue rapidement. Je meurs d’envie de pouvoir converser avec vous avant le déjeuner, que vous puissiez me décrire votre merveilleux royaume de Corona que je n’ai pas revu depuis tant d’années…
-Si...Si vous insistez, il m’est toujours agréable de vanter les mérites de mon royaume….
-Ce serait un grand honneur!
-Dans ce cas, je ferai peut être mieux de me préparer pour...pour ma mission votre Altesse, si vous voulez bien m’excuser…
-Mais je vous en prie! Fit le roi en se levant pour l’accompagner à la porte suivie de quatre gardes tandis que la duchesse prenait connaissance du papier laissé par Rodrick quelques instants plus tôt.

Hodin la regarda suivie de tous les gardes sauf un qui était resté dans la pièce. Il ne savait pas pourquoi il gardait encore Raiponce avec lui. Après tout il avait le bébé et Neal prisonniers à présent. Cette pimbêche de Reine ne lui était plus d’aucune utilité, pour se protéger des intrus qui étaient venus sur son sol.

-Vous semblez tourmenté mon Roi minauda la duchesse un grand sourire aux lèvres.
-Je réfléchissais à quelque chose de très important ma mie. Votre petite reine vous la voulez à point ou saignante? Je la fais disparaître dans l’instant où vous voulez…
-Me prenez-vous pour une meurtrière mon ami? Voyons...Je n’oserai jamais me salir les mains ainsi avant le déjeuner! D’ailleurs j’ai une meilleure idée! Ce que nous voulons, c’est que la reine des neiges soit à notre mercie n’est-ce pas?
-C’est déjà le cas, nous tenons sa nièce et, petit bonus, son frère...Enfin un de ses frères, elle en a tellement après tout!
-Mais le sait-elle? Faisons la venir dans vos murs! Et contrôlons ce qu’elle sait!...Ou du moins pense savoir!
-Vous avez une idée derrière la tête ma chère?
-Oui...Je me disais que Raiponce pouvait encore nous servir...En tant qu’appât!....Que diriez-vous mon ami, si nous l’aidions à renouer des liens avec sa famille brouillée?
-Plaît-il? Fit le roi en s’étouffant. C’est ce que nous cherchons à éviter! Il faut protéger nos secrets!
-Et la meilleure des protections est l’élimination!
-Sur ce point nous sommes d’accord!
-Alors si nous les éliminons, autant les faire venir plus vite en leur donnant ce qu’ils sont venus chercher...Des informations sur vous! Et pour cela il faut un messager en qui ils peuvent avoir confiance...Qui de mieux que Raiponce pour faire ce travail?
-Comment comptez-vous vous y prendre?
-Simple, nous devons être des ennemis mon ami!
-C’est à dire? Demanda Hodin soupçonneux et gêné de voir le plan échapper à son contrôle.
-Faites arrêter cette stupide reine comme vous le proposiez, enfermez là dans vos cachots sud. Puis faîtes préparer une diligence porte sud, pour le reste, laissez-moi faire et je vous garantie qu’avant midi, nous aurons dans vos cellules secrètes la plus belle prise de votre règne…
-Ma cellule secrète?...Vous voulez les amener devant…
-Oh oui mon roi, peu importe, ils n’en feront la découverte que trop peu de temps avant leur propre disparition… Faîtes-moi confiance Hodin, souvenez-vous ce qu’il s’est passé quand vous ne m’avez pas écouté, voilà plus de 30 ans que vous tentez de gommer cette erreur! lança d’un ton glacial la duchesse de Funningur, qui n’avait désormais plus rien d’attirant mais semblait au contraire être une femme froide.
-Capitaine!...Vous savez ce que vous avez à faire! Lança Hodin à l’homme d’arme après avoir hésité.
-Parfait Hodin! Maintenant donnez-moi votre journal, il faudra bien que cette pauvre reine apprenne qui était son vaurien de mari!

A ces mots le garde s’empressa d’aller rejoindre Raiponce dans le couloir, toujours escortée par les autres. La jeune fille bien loin de se soucier de son sort récapitulait dans sa tête les étapes à suivre pour que sa mission soit bonne. Elle devait trouver Neal dans la bibliothèque. Elle se dirigeait donc vers la pièce quand le capitaine de la garde arriva à sa hauteur.

-GARDES ! ARRÊTEZ CETTE FEMME ! Tonna-t-il sous l’incompréhension de Raiponce.

Tout se passa très vite. Sans même s’en rendre compte la reine de Coronna avait les deux mains attachées.

-Mais qu’est-ce qu’il vous prend ?! Je vous ordonne de me relâcher ! Hurla-t-elle.
-Nous suivons les ordres du roi Hodin Madame Répondit simplement le Capitaine.
-LES ORDRES DU ROI HODIN ?! Répéta-t-elle en manquant de s’étrangler. VOUS VOUS MOQUEZ DE MOI ?! RELÂCHEZ-MOI IMMÉDIATEMENT !
-Je ne vous le répéterai pas une troisième fois ! Si vous ne cessez de gigoter je vous assomme toute reine que vous êtes !

Raiponce se sentait désemparée. Sans concevoir qu’Hodin pouvait être un homme plein de confiance elle ne pensait tout de même pas qu’il irait jusqu’à lui faire un coup pareil. Elle était seule. Désespérée. Sans mari. Elle avait pourtant fait tout ce qu’il avait demandé. Elle avait enlevé l’enfant d’Anna. Elle avait souhaité faire souffrir sa cousine. Pourquoi maintenant le sort se retournait-il contre elle ?! Elle sentait une rage et une suffocation montaient en elle.

-Je vous avais prévenue Majesté ! Cria le garde tandis que Raiponce tenta une nouvelle fois de se dérober.

D’un geste rapide il lui envoya un soufflet sur la joue. Cette dernière brûla autant qu’elle se mit à rougir.

-De quel droit osez-vous ? S’indigna-t-elle.
-Vous en faut-il une autre pour vous taire ?!
-NON ! Hurla-t-elle à nouveau.

Un deuxième coup partit cette fois sur la lèvre qui se fendit. Raiponce sentit qu’elle se gonflait. Elle sentit un liquide âcre et chaud dans sa bouche. Elle comprit qu’il s’agissait de son sang.

-Ce n’est pas parce que vous vous appelez Raiponce que vous devez répondre à toutes les questions. Avez-vous compris la leçon ?

La Reine resta inerte trop apeurée à l’idée de se prendre un autre coup. Cela déplut au garde. D’un nouveau geste de violence il agrippa sa chevelure châtaigne jusqu’à atteindre ses plus petits cheveux. Les plus sensibles. Raiponce poussa un cri de douleur.

-AV.EZ-VOUS COM.PRIS LA LE.CON ? Répéta-t-il en prenant bien soin d’épeler chaque syllabe.
-Oui ! Oui ! Mais laissez mes cheveux pitié.
-Je vais vous en donner moi de la pitié !

Sur ces mots il l’embarqua jusqu’au cachot sud. La reine voyait avec horreur les toiles d’araignées au plafond, les restes de repas de certains prisonniers traînant encore au sol. A tout cela s’ajoutait une odeur de sueur, de sang séché, d’urine et d’excréments. Elle en avait des hauts le cœur.

-Vous ne pouvez pas me laisser là-dedans ? Supplia-t-elle en voyant que même certains gardes tournaient de l’œil.
-Pourquoi pas? Vous y avez bien laissé votre propre père à ce que l’on dit! Profitez de votre nouveau château votre Altesse! Lança le garde en riant.

Il la jeta sans ménagement sur ce qu’il ressemblait jadis à un tas de paille fraîche. Sa robe se déchira sous l’effet de la chute. Elle sentait qu’elle n’était plus rien.

-Mais pourquoi ? Demanda-t-elle enfin. N’ai-je pas accompli tout ce qu’avait demandé Hodin ? Lança-t-elle tout en pensant à Emma et Neal, espérant qu’ils étaient en sécurité loin de ce château infernal.
-Des nouvelles ? Vous désirez des nouvelles ? Eh bien la première et principale c’est que vous n’êtes plus d’aucune utilité à personne. Vous avez compris ? Vous n’êtes plus rien. Hodin a le bébé de votre cousine, appât parfait pour ramener tout le monde entre ses griffes. Et il a encore mieux ! Et cela n’allait pas non plus avec votre compétence : il a quelqu’un pour le garder. Je vous le répète donc : vous ne servez plus à rien.
-C’est la duchesse qui va s’en occuper ? S’offusqua-t-elle.
-Quelle duchesse ? Demanda le capitaine avant d’avoir un éclair de lucidité, Ah ! La duchesse Maria ?! Certes non, charmante créature mais non qualifiée pour cet âge-là. Non je parle de votre cousin le marin. Vous savez Neal.

Raiponce était de plus en plus étourdie. Son cousin aussi s’était uniquement moquée d’elle ?! Son cousin qu’elle chérissait même un peu trop en tant que cousine. Elle les imaginait tous en train de ricaner face à sa situation. Son Père même s’il n’était pas au courant, Neal, Hodin et la duchesse. S’en fut trop pour elle. Les larmes montèrent sans qu’elle s’en rende vraiment compte. Des larmes de rage et de désespoir. Elle essaya de le cacher le plus possible le temps que le gardes s’en aillent dans des ricanements diaboliques. Ces derniers ne tardèrent pas à quitter les lieux, indisposés par l’odeur et continuèrent de se moquer de la reine qui n’étaient désormais plus rien. La reine, sentait que ses jambes ne la supportaient plus, elle s’écroula de tout son poids sur la pierre dur et sale de son minuscule cachot, sanglotant et hoquetant son désespoir, entre deux souffles, son esprit se perdait. La honte la ravageait. Comment avait-elle pu faire cette odieuse trahison à sa propre famille? Et son royaume? Elle l’avait abandonné, à peine reine, elle était partie seule en voyage sans prévenir personne. Qui pourrait venir la sauver désormais? Mais fallait-il que quelqu’un vienne la sauver vu ce qu’elle avait fait se demandait-elle? Elle marmonna finalement au bout de plusieurs minutes...

-Fleur aux pétales d’or… Répends ta magie… Inverse le temps… Rends-moi ce qu’il m’a pris… Ce qu’il m’a pris…
-Votre Altesse? Votre altesse? Lança une voix.

Raiponce se figea de stupeur. Devant elle se tenait la duchesse de Funningur. Gênée par son apparence elle sécha rapidement ses larmes.

-Que me voulez-vous ? Cracha-t-elle, vous venez vous repaître du spectacle de la bête ?!
-Loin de là… Vous vous trompez d’ennemie ma chère. Je sais exactement ce que vous ressentez en ce moment même…
-Si vous souhaitez réellement être mon amie allez dire à Hodin qu’il me libère et me laisse partir loin d’ici.
-Partir loin d’ici ? Répéta la duchesse, ne voudriez-vous pas plutôt aller rejoindre votre vraie famille ? Vos cousines par exemple. Leur révéler le plus grand secret de ce maudit roi ! Et venir sauver la fille d’Anna...Oui je suis au courant pour cela, j’ai été écœurée de l’apprendre et c’est pour cela que j’ai suivi les gardes et vous trouve ici ma pauvre enfant!
-Comment puis-je vous faire confiance ? Vous n’êtes pas prisonnière VOUS !
-C’est justement pour vous protéger et pour venir vous libérez que je fais en sorte d’entrer dans le jeu d’Hodin. Je vous en prie faites-moi confiance.

La duchesse implora Raiponce. Pendant un instant la reine de Coronna eut une hallucination qu’elle s’empressa d’oublier. Maria lui tendait sa main avec prestance tout en écarquillant des yeux de biche. Raiponce respira et finit par l’envelopper de la sienne.

-Sage décision mon enfant déclara-t-elle d’une voix d’enchanteresse. Pour preuve de ma bonne foi, voici la clef du cachot.

Elle montra une grosse clef en or. Raiponce attendit qu’elle ouvre. L’acte fut fait. Quelques secondes plus tard Raiponce était dehors. Libérée, délivrée.

-Vous avez dit que vous saviez où était le plus grand mystère d’Hodin ? Demanda la reine de Coronna toujours méfiante.
-Vous voyez votre cachot. De ce côté il y en a cinq autres. C’est dans le dernier de ces cinq-là que se trouve votre famille. Dans un petit souterrain secret. La porte de ce souterrain s’ouvre avec cette petite clef d’argent.

D’un geste rapide elle lui tendit enfin la petite clef. Raiponce l'accueillit comme un trophée.

-Comment avez-vous récupéré toutes ces clefs? Interrogea la reine toujours soupçonneuse
-Hélas...Je suppose que comme tous vous connaissez ma réputation peu reluisante? Disons que je sais user de persuasion pour obtenir ce qu’il faut obtenir...Inutile d’entrer dans les détails n’est-il pas?
-Je ne pense pas en effet! Admit la reine.
-Je vous assure que dans ce royaume il ne faut écouter que moi conclut la Duchesse. Bonne chance Raiponce.
-Il me faut retourner sauver Emma et Neal! Je dois également retrouver mon grimoire!
-Non ma chère vous n’avez pas le temps, cela serai trop compliquée seule, il vous faut du renfort! Partez maintenant, ne vous retournez pas, je tacherai de mon côté de distraire le roi.
-Mais comment pourrais-je me présenter devant ma cousine et lui avouer ce qu’il s’est passé?
-Vous trouverez les mots, dépéchez-vous! En votre absence je vais retrouver votre grimoire ainsi que votre cousin, je ferai tout pour tenter de le libérer! Partez maintenant Raiponce!
-Comment vais-je les retrouver?
-J’ai entendu parler le roi, il a reçu des informations, votre famille se dirige vers ce qui s’appelle ici la cellule humide. Tenez, voici une carte, voyez c’est simple, il suffit de suivre le trait de côte. Une diligence vous attend, vous y serez rapidement! Sur place, prévenez votre famille et revenez le plus vite possible ici! Ensuite vous savez où aller!
-Comment vous remercier?
-Vous le ferez quand votre famille sera au complet en sécurité loin de ce royaume et Hodin puni pour ses crimes! Et vous, la nouvelle reine d’Elredor!
-Pardon? Moi? Mais...Pourquoi?
-Ma chère, je préférerai avoir plus de temps pour vous l’expliquer mais il vous faut vous enfuir ! Tenez, voici une page du journal du roi, il s’agit de l’information que vous étiez venu chercher ! Votre époux était de sang royal, lisez-vous comprendrez ! Mais pas tout de suite, pour l’heure, allez chercher votre famille! Ensuite nous en discuterons si vous le souhaitez!

La jeune reine prit le papier que lui tendait Maria de Funningur. Elle hésita puis résista à l’envie de le lire dès à présent, elle savait qu’elle avait une mission à remplir. Avant de partir, la reine émue aux larmes sauta au cou de la duchesse pour la remercier.

-Je vous en serai éternellement reconnaissante duchesse! Vous êtes l’une des meilleures personnes que je n’ai jamais rencontrée! Merci pour tout!
-Allons, remettez vous mon enfant! Vous avez une mission! Fit la duchesse en essuyant avec son mouchoir les larmes de Raiponce.

La jeune reine se reprit et suivi à la lettre les conseils donnés. Elle ne se fit pas prier pour quitter cet partie du château et prendre la diligence qui l’attendait. La Duchesse sourit et regarda la reine de Coronna quitter cet immonde cahot et prendre la diligence qui avait été préparée pour elle.. Puis, tournant son pendentif, elle reprit sa véritable identité.

“Vas y ma petite fleur, retourne voir le monde avant de revenir embrasser maman!” Lança Gothel, tandis qu’elle rangeait avec soin la larme de Raiponce auprès de la mèche de cheveux d’Elsa récupérée quelques temps plus tôt. En rangeant son trésor, sa main effleura le parchemin qu’Hodin avait bien failli lire lors de leurs retrouvailles. Elle le déplia et souriait. Ses dessins les plus secrets allaient enfin pouvoir se réaliser! Satisfaite, elle replia le parchemin et le rangea précieusement. Puis à son tour elle quitta le cachot, passant devant la cellule secrète et retourna annoncer à Hodin la visite prochaine de la reine des neiges!


Dernière édition par Frantzoze le Dim 12 Jan 2020, 12:30, édité 1 fois

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[Saga Frozen] Tome 3 Life's too short - Page 2 Empty Re: [Saga Frozen] Tome 3 Life's too short

Dim 12 Jan 2020, 11:32
Chapitre 26: La cellule humide:

Le groupe marchait depuis de longues minutes avec Emma à leur tête suivi de Yohann, lorsque ce dernier reconnut enfin les lieux approchant de la cellule humide. D’un signe, il invita le groupe à longer un petit banc de sable avant de rejoindre le bord de mer. Killian quant à lui continuait de fixer la marée montante qui leur léchait déjà les pieds.

-Elsa, ne pourrais-tu pas geler l’eau, au moins nous aurions l’impression de marcher au sec! Lança Anna pensant dérider sa soeur qui était toujours aussi perdue dans ses pensées.

-Allons votre Altesse, auriez-vous peur de mouiller vos bottes? Rétorqua la duc de Laffortat avant d’ajouter: De toute façon, les pouvoirs de vos soeurs ne seront pas nécessaires, nous sommes arrivés regardez!

-Il était temps! Ajouta Yohann, la cellule ne va pas tarder à être immergée complètement! Nous n’avons pas plus de 15 minutes avant que cela ne se produise!

-Dans ce cas dépêchons-nous ! Il faut sauver notre cousine! Lança Emma

-Je me demande bien à quoi peut ressembler cette reine de Coronna dont on ne cesse de parler. Fit Yohann rêveur alors que Killian arrivait à sa hauteur.

-Qu’en saurais-je moi qui fut prisonnier pendant tant d’années...Mais si elle fait partie de cette famille et à en juger par la poupe des reines que nous avons, elle doit être affriolante mon garçon!

-Sans doute oui. Fit le jeune homme avec quelques étoiles dans les yeux. Ce qui sembla amuser le marin qui renchérit!

-Tentez donc votre chance! Les femmes adorent les preux chevaliers qui viennent les sauver d’un grand danger...Et plus encore les veuves éplorées! Croyez en l’expérience d’un vieux loup de mer… Répliqua Kilian ce qui ne fit qu’alimenter la rêverie de Yohann.

A force de longer le banc de sable, le groupe arriva aux abords d’une crique reculée qui commençait à être inondée par la marée montante. Entre deux rochers, la grille décrite par le duc de Laffortat fut en vue et le groupe constatait que chaque assaut de la marée faisait pénétrer à l’intérieur des dizaines de litres d’eau. Sans attendre plus longtemps, Kristoff observa la crique. Il trouva bientôt un point d’appui où il y attacha une corde.

-Yohann venez m’aider ! S’enquit-il.

-Qui moi ? Demanda ce dernier.

-Vous en connaissez d’autres ici ? Répliqua le glacier sur un ton moqueur, je vais vous assister pour que vous puissiez descendre. J’aurais bien pris Viktor mais je pense qu’il ne passera pas.

-Hey ! ça sous-entend quoi ça ? S’alarma ce dernier.

-Que Yohann est une crevette à côté de toi et qu’il est plus souple.

Les deux protagonistes faillirent répliquer avant qu’Anna ne pousse un soupir qui soutenait qu’ils avaient déjà assez perdu de temps. C’est ainsi que quelques secondes plus tard Kristoff avait mis une corde solidement autour du ventre de Yohann et le faisait glisser doucement vers les abysses.
-Qu’est-ce que je fais je le lâche ? Demanda encore le livreur de glace pour essayer de détendre l’atmosphère.

Mais le regard noir d’Emma indiquait qu’elle n’était pas d’humeur à rire:

-Anna aurais-tu l’obligeance de dire à ton mari d’arrêter d’être plus stupide qu’il n’est déjà ?

La reine d’Arendelle n’eût pas besoin de le dire que déjà Kristoff se renfrogna. Il décida ensuite de se concentrer sur la mission.

-Yohann est-ce que tu vois quelque chose ? Demanda-t-il.

-Pour l’instant non ! Mais ça sent le fauve là-dedans !

-Est-ce que tu vois notre cousine ? Insista Emma.

-Mais je vous ai dit non ! J’y vois rien ! Il me faudrait la torche !

-Bon laissez-moi faire ! Dit Emma d’un ton sec allumant sa main.

D’un pas vif et assuré elle se pencha vers le trou et lança une boule de flammes qui manqua de peu d’enflammer la tignasse de Yohann.

-Hey mes cheveux ! S’exclama l’accusé.

-Hum ça sent le cochon grillé… chuchota Kristoff.

-Attendez je crois avoir vu une silhouette qui patauge !

-Ah bah quand même ! Déclara Emma satisfaite, ce doit être Raiponce ! Sortez-là de là Yohann.

Il y eut un remu ménage dans les entrailles des cachots.

-C’est bon je l’ai ! Vous pouvez me remonter Kristoff !

A ces mots le glacier tira sur la corde avec une force herculéenne. Il fallut attendre quelques minutes avant de voir Yohann qui portait semblait-il assez facilement une petite silhouette. Le jeune musicien s’imaginait déjà recevoir les remerciements chaleureux de la reine Raiponce qui était accrochée à lui. Il souhaitait intérieurement que cette remontée dure éternellement et ferma les yeux au moment de retrouver la lumière du jour, afin de profiter davantage encore de son statut de sauveur de la reine de Coronna. S’il avait eu de l’audace il aurait été même jusqu’à effleurer les lèvres de la douce princesse en signe de gratitude. Mais, tandis qu’il se sentait de nouveau à l'extérieur il fut surpris de n’entendre personne heureux de retrouver la reine. D’un geste fou, pensant recevoir la faveur de la demoiselle en détresse, il se risqua et frôla les lèvres de la pauvre victime du cachot humide. Celle-ci immédiatement fit un mouvement de recul tandis qu’il entendait ses camarades murmurer quelque désapprobation et surprise. Il finit par ouvrir les yeux et d’un geste de recul, il lâcha la personne qui s’effondra lourdement au sol.

-Ah...mais qui êtes-vous? Lança le musicien dégouté et déçu de n’avoir pas sauvé la reine.

-Je reconnais que j’allais poser la même question! Ajouta Emma tandis qu’Anna pouffait de rire derrière sa soeur aînée.

-Ah...mon pauvre postérieur, vous auriez pu être plus délicat!
-Plaignez-vous je vous ai sauvé la vie, un simple merci aurait suffit! Rugit Yohann.

-Dis ! la crevette...Sans moi tu n’aurais rien fait du tout! Répliqua Kristoff.

-Mais Chut maintenant on veut savoir qui c’est ! Cria Emma.

-Moi je sais qui il est… Murmura une petite voix étouffée au loin.

La troupe se retourna alors pour découvrir… Raiponce qui était blême et chétive. Elle sortit progressivement d’une dune et vint se poster à côté d’eux.

-Mais qu’est-ce qui se passe ici ?! S’interloqua Anna qui comme les autres n’y comprenait plus rien.

-Au risque de me répéter, Raiponce est-ce que tu pourrais nous apporter les informations dont nous attendons tous les réponses…

-Je vous présente le capitaine Flynn répliqua-t-elle d’une voix faible, il m’a accompagné des îles du Sud jusqu’à Elredor.

-Capitaine Flynn en effet! s’écria-t-il en se relevant. Et je ne saurais comment vous remercier de m’avoir sorti de ce trou à rat dans lequel le roi Hodin m’a enfermé: Sans vous je ne serai plus de ce monde!

-Et comment vous êtes vous retrouvé la dedans? Interrogea Emma?

-Raiponce comment nous as-tu retrouvé?

-Et vous que faîtes vous ici? Demanda la reine de Coronna

-Pourquoi vous posez tous des questions en même temps? Ajouta Kristoff

-Et quand est-ce qu’on mange? Se risqua Yohann

-Stop! Vociféra Emma qui s’imposait comme la meneuse du groupe, un seul à la fois, et vous Yohann, vous vous êtes suffisamment illustré pour aujourd’hui! Lança-t-elle au musicien qui préféra déboucher sa flasque personnelle qui attira le regard intéressé de Killian Jones.

-C’est le capitaine Flynn...Il...Il m’a aidé à venir jusqu’ici! Balbutia Raiponce mal à l’aise.

-C’est exact, j’ai accepté d’embarquer clandestinement la reine Raiponce depuis les Îles du sud jusqu’ici avec quelques marchandises…

-Quoi? Vous avez fait quoi?! Lança Emma

-Hum, monsieur, vous êtes en présence de ses Majestés les reines Elsa et Anna d’Arendelle ainsi que de la reine Emma des Iles du Sud qui est face à vous. Annonça le duc de Laffortat au capitaine Flynn dont la couleur du visage vira immédiatement.

-La reine des Iles du… Je...Enfin je...hum...C’était...Juste...Tout à fait légal comme chargement croyez le bien et…

-Emma, ça n’est pas ce qui nous importe le plus je pense! Se risqua Anna.

-Ne le blâmez pas! Il ne savait pas qui j’étais...Du moins il était censé l’ignorer! Ajouta Raiponce!

-Continuez! Coupa Emma d’une voix sèche

-Donc...J’ai transporté la reine et...je lui ai aussi sauvé la vie une fois arrivée ici, c’est ce qui m’a valu mon séjour dans ce cachot! Je vous avais prévenu qu’il fallait vous méfier d’Hodin, il a monté un guet apens contre vous!

-Je sais...J’étais venue ici chercher des réponses et...il m’a piégée!

-Quelles réponses Raiponce?

-Sur Eugène, je cherchais ses origines...Il était originaire de ce royaume je l’ai découvert, mais Hodin ne m’a pas laissé trouver tout ce que je voulais et...il m’a demandé de vous nuire…C’est vous mes cousines qu’il vise...Surtout toi Elsa! Lança Raiponce

Ces propos firent détourner les yeux de tous vers la reine des neiges toujours aussi léthargique. La révélation de sa cousine ne la fit que peu réagir, Elsa était à peine capable de prononcer quelques murmures inaudibles tout en continuant de masser ses céphalées.

-Nous nuire ? C’est à dire ? Demanda à son tour Anna, est-ce déjà fait ?

-Oui murmura de nouveau Raiponce. Et c’est moi qui en suis en partie responsable.

-Responsable de quoi ?! Bon sang soit plus claire Raiponce !

-Eh bien… Disons que… Je ne sais trop comment l’annoncer…

-On peut peut être t’aider à aller plus vite, enragea Emma prête à envoyer une nouvelle flamme.

-J’ai enlevé Emma pour Hodin marmonna-t-elle alors de façon inaudible.

-Quoi ? Articule !

-J’ai enlevé Emma pour Hodin. Lança-t-elle distinctement.

-Mais ne dis pas de sottises elle est là avec nous reprit Anna avant de comprendre, Attends une minute… TU AS FAIT QUOI ?!

-J’ai enlevé Emma répéta Raiponce.

Elle n’eût pas besoin de le dire une troisième fois car déjà Anna était à ses côtés prête à lui arracher le peu de cheveux qu’elle détenait encore sur le crâne.

-Es-tu bien consciente de ce que tu viens de faire ?! TU AS INTERET DE ME DIRE OU EST MA FILLE LA TOUT DE SUITE SINON C’EST TOI QUI DEVIENT LA NOUVELLE GRELUCHE MAIS À MA FAÇON CETTE FOIS !

-Je t’en prie, essaie de me comprendre plaida Raiponce, moi aussi j’ai subi ça, je voulais te faire payer pour mon fils, pour mon amour perd…

Elle n’eut pas le temps d’achever qu’Anna avait déjà lancé le premier poing.

-JE TE FAIS L’AUTRE OEIL DANS MOINS D’UNE MINUTE SI TU NE ME DIS PAS OU EST MA FILLE ET SI ELLE EST EN SÉCURITÉ !

Puis elle se tourna vers Kristoff.

-ET TOI ! RÉAGIS UN PEU !

-La situation va trop vite pour moi… Je suis quelque peu perdu.

-NOTRE FILLE VIENT DE SE FAIRE ENLEVER ET ELLE EST ENTRE LES MAINS D’ON NE SAIT QUEL BRIGAND ! A CAUSE DE CETTE IDIOTE ELLE EST PEUT ÊTRE MORTE A L’HEURE QU’IL EST !

-Anna s’il te plaît je sais que tu es en colère continua Raiponce, mais s’il te plaît ne me brise pas plus que je ne le suis déjà. Moi aussi j’ai été trahie autant que vous tous ici. Mais je souhaite me racheter à présent.

-Ca c’est la moindre des choses ! grogna Kristoff qui comprenait peu à peu que ce qu’il avait de plus précieux après sa femme venait de lui être arraché.

-Votre fille est au château avec Hodin. Nous devons aller la récupérer. Il m’a faite prisonnière après que je la lui eûsse rapportée. Et heureusement la duchesse de Funningur est venue me sortir du cachot.

-PARCE QUE LA POUFFF… ENFIN LA DUCHESSE EST LA-BAS AUSSI ! S’énerva Anna qui secoua bientôt Raiponce comme un vulgaire arbre fruitier.

-Ma chérie tu devrais peut être te calmer, n’oublie pas qu’il y a un bébé dans ton ventre.

-ET IL N’AURA PEUT ÊTRE PLUS DE SOEUR A CAUSE D’ELLE ! Hurla à nouveau Anna en donnant cette fois une gifle à sa cousine.

-Oui la duchesse est là-bas aussi insista celle-ci, s’il te plaît Anna lâche-moi, je viens de te dire que je voulais me racheter.Il y a...la bas un prisonnier à libérer, il faut que vous m’aidiez!

-Mais je n’en ai que faire de ce prisonnier! Je veux récupérer ma fille! Vociféra Anna!

-Attend Anna! Laisse la s’expliquer! Intervint Emma en retenant sa cadette.

-Merci...Fit la reine de Coronna en reprenant son souffle, le visage tuméfié par les coups de sa cousine…

-C’est moins par égard pour toi que pour connaître la vérité, que s’est-il passé?

-Et bien, Neal m’a aidé et…

-QUOI?! CE NAVIGATEUR DE PACOTILLE EST COMPLICE!!! LUI A QUI J’AVAIS CONFIÉ MA FILLE?!

-Doucement Anna...C’est notre frère après tout! Tempéra Emma

-JE M’EN MOQUE!!!

-Parle Où est notre frère et Emma?

-Neal m’a aidé à venir dans le château...il gardait Emma et s’est fait capturer également?

-Pardon ?! S’exclama à son tour la jumelle de feu, Neal est prisonnier ?! Ajouta-t-elle crispant ses mains qui annonçaient déjà des étincelles, MON FRÈRE EST COINCÉ DANS LE CH TEAU ?!

D’une poigne de fer elle pointa la tête de Raiponce vers elle :

-Faites gaffe le sang chaud est de famille ! Tout comme ma nièce, mon frère a intérêt d’être en vie sinon je ne donne pas chère de votre peau ma cousine !

-ASSEZ TOUTES LES DEUX ! Hurla alors Elsa qui avait fait la gestuelle pour lancer la glace.

Mais aucun jet n’était sorti. Ce ne fut pas ça qui surprit le plus la troupe mais bien le fait qu’Elsa fût intervenue. La reine des neiges se remit aussitôt à tousser de façon bruyante. Cela eut don d’apaiser Emma et Anna durant quelques secondes. Raiponce en profita pour reprendre plus calmement.

-Je vous promets qu’ils vont bien tous les deux.

-JE L'ESPÈRE BIEN ! Renchérit de nouveau Anna dont les tâches de rousseurs fulminaient de fureur, GUIDE-NOUS AU CH TEAU ! ET VITE ! QU’ON AILLE S’EXPLIQUER AVEC LES AUTRES ! SI MA FILLE N’EST PLUS JE TE PROMETS QUE TU POURRAS T’EXCUSER AUTANT DE FOIS QUE TU LE DESIRERAS, TA TETE ET CELLE DE TON PRÉCIEUX FILS FINIRONT AU BOUT D’UN PIC.

-Il faut que vous m’aidiez à réparer ce que j’ai fait! Il faut arrêter Hodin! Je pourrais ainsi connaître la vérité sur Eugène et...Le prisonnier, il paraît que cela vous concerne Elsa et Anna!

-Ce que je veux c’est récupérer ma fille! Qu’importe ce qu’il y a dans ce maudit château rien n’est plus important que ma famille! Je me fiche de ce prisonnier! Qu’il reste dans les geôles je n’en ai que faire!

-Allons Anna, nous ne pouvons dire de telles choses! De toute manière nous devons aller dans ce château, alors on y entre et gare à ce roi si je le croise, mon accueil ne sera pas chaleureux comme il pourrait l’espérer! Qui sait, il sera peut être même glacial si Elsa décide à mettre un peu du sien! Mais on ne s’attaque pas à ma famille sans en payer les conséquences! Lança Emma déterminée suivi par Anna elle aussi animée d’une rage dont elle n’aurai jamais pensé être pourvue.

-Méfiez-vous, le roi Hodin est plus dangereux que vous ne semblez le croire mes reines! Il ne faut pas le sous-estimer! Avertit Laffortat

-Et il ne faut pas sous estimer une femme enceinte non plus, il va regretter d’avoir croisé ma route! Rétorqua la plus jeune des soeurs.

-C’est peut être dangereux que nous y allions tous ? Souleva Yohann à son tour. Nous devrions élaborer un plan peut être...

Mais le regard noir d’Anna le dissuada de protester plus. Alors sur un pas semblable à une armée militaire, la petite troupe se mit en marche avec Raiponce en tête coincée entre Anna et Kristoff qui lui jetèrent un regard assassin.


Dernière édition par Frantzoze le Dim 12 Jan 2020, 12:33, édité 1 fois (Raison : EDIT: pour que tous les chapitres soient présents ici)

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[Saga Frozen] Tome 3 Life's too short - Page 2 Empty Re: [Saga Frozen] Tome 3 Life's too short

Dim 12 Jan 2020, 11:33
Chapitre 27: la révélation :
-Maria ! Purée ! Vous pourriez venir m’aider ? Cette gamine refuse de se taire.
La duchesse arriva amusée de voir le roi dépité face à Emma. La petite pleurait à chaudes larmes depuis qu’elle était arrivée dans la demeure.
-Voyons mon cher ce n’est pas comme ça qu’il faut s’y prendre, donne-là moi je vais la bercer.
Alors qu’Hodin essayait de se battre pour ne pas être atteint par les coups de pieds de la petite fille, la duchesse tendit les deux mains et la récupéra. Contre toute attente elle se montra très maternelle et lui parla gentiment :
-Allez calme-toi ma chérie, tu es avec tatie Gothel… Non… Non, ne te mets pas en colère, ça ne sert à rien.
-Ma…Ma…Maman hoquetait Emma.
Avec la persévérance de la Duchesse elle finit toutefois par se calmer. Elle la berça si bien qu’elle s’endormit.
-Tu vois ce n’était pas si compliqué, répliqua-t-elle en reposant l’enfant sur le lit.
-Eh bien ma chère je te reconnais un grand talent, mais faire du baby-sitting n’est pas notre but premier. Penses-tu qu’ils vont bientôt arrivés ?
-J’ai tellement joué le jeu auprès de cette chère Raiponce qu’elle a mordu à l’hameçon. Je l’ai vu partir en douce tout à l’heure.
-Parfait, conclut Hodin un rictus malfaisant se dessinant sur son visage. Prépare-toi donc à présent !
****Pendant ce temps du côté du groupe. ****
-Est-ce que je pourrais avoir un peu de glace au visage ? Se risqua à demander Raiponce.
-Bah voyons, Et pourquoi pas un verre de cocktail et des cacahuètes aussi pendant qu’on y est, maugréa Anna toujours en fureur.
La reine de Coronna soupira et baissa la tête, honteuse.
-Est-ce qu’on a un plan pour le château ? Demanda à son tour Kristoff.
-Rentrer par la grande porte me semble une idée judicieuse, ironisa la jumelle d’Elsa.
Le livreur de glace se renfrogna en comprenant qu’on se moquait de lui.
-Qu’importe où l’on va, l’important c’est notre fille, renchérit Anna, de toute façon aucun plan n’a jamais fonctionné pour nous.
-Du calme, murmura Elsa toujours aussi blanche, je pense qu’il serait plus prudent de passer par un endroit plus discret.
Ils se retournèrent donc tous vers Raiponce pour connaître le passage.
-Je suis passée par les égouts des prisons, murmura-t-elle d’une voix quasi inaudible.
-Ça tombe bien c’est là que tu comptais nous emmener n’est-ce pas ?
La reine de Corona se mura dans le silence, se contentant simplement d’hocher la tête. La tension était puissante entre tout le groupe si bien que plus personne ne parla durant le reste du trajet.
Ils arrivèrent bientôt devant le Château du roi Hodin. Ils se faufilèrent dans la partie ouest qui était entourée d’herbes hautes ce qui était pratique pour la discrétion.
-L’un de nous devrait peut-être y aller en éclaireur ? Suggéra Raiponce.
Anna lui déversa alors un regard si noir et si antipathique qu’elle regretta aussitôt ses paroles.
-Raiponce a raison, répliqua contre toute attente Kristoff, si nous nous faisons tous prendre cela n’arrangera rien.
-Merci d’être volontaire dans ce cas, le taquina Emma.
-Raiponce m’accompagne car je ne sais pas exactement où c’est, ajouta le livreur de glace.
-Sois prudent ! Ordonna Anna dans un élan de tendresse.
Elle l’embrassa puis les laissa partir. Yohan se mit à compter le nombre de temps pour savoir à combien la distance s’élevait entre leur point et les égouts. Il estima qu’il n’avait rien d’autre à faire.
-Tu devrais peut-être réchauffer Elsa, chuchota alors Anna à Emma car elle voyait de plus en plus inquiète sa sœur pâle, se fléchir.
-Nous n’aurions pas dû vous suivre, s’énerva sa jumelle, j’ai peur qu’elle ne soit malade.
-Ne t’en fais pas je l’ai déjà soigné lorsqu’elle avait un rhume, je m’en suis très bien sortie et tu n’étais pas l… Commença Anna.
Elle s’arrêta en voyant les mains d’Emma faire des étincelles de contrariété. Elle savait qu’elle avait été trop loin.
-Je suis désolée, je ne voulais pas dire ça, bredouilla-t-elle.
Emma inspira fort et rétorqua :
-Ce n’est rien. Tu as raison je vais aller la réchauffer.
La jumelle se détacha d’Anna rapidement. Sa sœur comprit que la tension n’était pas prête de redescendre. Elle lui emboita tout de même le pas pour avoir un œil sur Elsa. Elle se reprocha égoïstement de n’avoir pensé qu’à sa fille alors que sa sœur qu’elle chérissait tant, était mal en point.
-Elsa tu ne veux pas t’assoir en attendant que les autres reviennent ? Demanda Emma, Yohan nous en sommes à combien de temps ?
-169…170…171 secondes… 172… Répondit-il, tout en ne s’arrêtant pas pour autant.
-Non je ne veux pas m’assoir, trancha-t-elle.
-Ça risque peut-être d’être long, insista Anna.
-Je n’arriverai pas à me relever si jamais je m’installe par terre, grogna-t-elle.
-On t’aidera, renchérirent ses sœurs en même temps.
Elles prirent chacune une de ses mains et la posèrent le plus délicatement qu’elles le purent au sol.
-Tu n’as pas froid aux mains ? S’étonna alors Anna.
-Tu dois être vraiment très malade, ajouta Emma, il faudrait qu’on trouve un médecin, ou alors que l’une de nous reste ici avec toi pendant que les autres vont dans le Château régler les comptes.
Elle regarda Anna avec un air de défi. Sa précieuse demi-sœur prendrait-elle le risque de rester avec Elsa laissant Kristoff retrouver leur fille ou bien irait-elle secourir la chaire de sa chaire ? La reine d’Arendelle n’eut pas le temps de répliquer que Yohan cria :
-500…501…502…Les revoilà ! 503…
-Tu peux arrêter de compter, grommela Emma.
-Regardez ! Ils ne sont pas seuls ! La duchesse de Funningur est avec eux !
Tout le groupe pâlit d’un seul coup. Avec ce qu’avait fait Raiponce, ils n’étaient plus certains de la fiabilité des gens.
-Rassurez-vous, les devança la jeune femme, je ne suis pas du côté d’Hodin non plus. J’ai appris que la reine Elsa n’était pas bien, aussi je viens lui offrir ma guérison.
-Vous avez de quoi pratiquer sur vous ? Lui demanda Anna d’un regard soupçonneux. Je ne savais pas que vous étiez médecin…
-Oui très chère soyez sans crainte, il vaut mieux pour vous que je garde Elsa pendant que vous finissez le périple que vous êtes en train d’entreprendre. Et, je connais les moyens de guérir les maux ma chère reine, souvenez-vous quand je suis venue à vous en votre pays j’ai su réconforter une première fois votre sœur.
-Merci ! Enfin une parole sensée ! Laissons la s’approcher, elle saura ce qui est de mieux pour Elsa ! S’exclama Emma.
-Votre altesse, si je puis me permettre en tant que praticien je… Commença Laffortat, offusqué de voir cette duchesse prendre ainsi sa place d’homme de sciences.
-Vous rien du tout monsieur ! Nous ne savons pas non plus qui vous êtes !Je vous suis reconnaissante d’avoir recueilli ma famille après leur naufrage mais pour ce qui est de vos compétences médicales permettez-moi d’en douter, depuis que vous êtes présent, l’état de ma sœur ne fait que me préoccuper, Elsa ne prononce plus un mot et semble très faible bien qu’elle veuille le cacher, et vous ne faîtes que nous répéter que c’est sa convalescence, alors pardonnez-moi, je ne suis pas médecin il est vrai, mais je ne crois plus en vos paroles !
-Allons, Elsa, soyez forte, n’oubliez pas que la vie est précieuse et courte et qu’il faut la vivre intensément…Commença à minauder la duchesse de Funningur en touchant les cheveux d’Elsa comme elle le faisait jadis, ce qui eut pour effet de raviver davantage encore la migraine de la reine des neiges qui redoublait d’effort pour ne rien laisser paraître.
-Voyons c’est insensé, elle n’a pas besoin de paroles mais de soins d’un vrai homme de sciences…
-Il suffit Monsieur le duc de Laffortat ! Trancha Anna, ne sachant pas vraiment pourquoi elle choisissait de prendre le parti de Funningur, Cette femme doit savoir ce qu’elle fait !

Se sentant ainsi désavoué et défié, le duc de Laffortat chercha en vain des soutiens auprès des autres membres du groupes mais tous se murèrent dans le silence mais c’est celui de Yohann qui blessa le plus l’ancien assassin. Lui, son mentor, son protecteur, lui qui avait tout appris ne pouvait même pas, quand il en avait le plus besoin, obtenir le soutien du jeune homme. Aussi, face à ce tel camouflet il préféra, non sans tristesse quitter le groupe et s’en retourner dans sa demeure sans que personne ne cherche à le retenir.
-Je sens que vous ne me faîtes pas totalement confiance ma chère enfant, relança la pulpeuse jeune femme, vous avez peut-être raison, après tout je suis qu’une étrangère voulant m’occuper de votre sœur. Néanmoins la vie de votre enfant est en danger donc il vaudrait mieux pour vous que vous me fassiez confiance.
-Elle a raison Anna, on a assez perdu de temps, il faut aller retrouver Emma, la brusqua Kristoff.
A contre cœur la reine d’Arendelle se pencha vers Elsa et l’enlaça une dernière fois avant de continuer son chemin.
-Je reviens très vite, murmura-t-elle, ne t’inquiète pas Elsa tout va bien se passer.
La jeune femme, à contre cœur laissa sa sœur et continua sa route sans se retourner sans se rendre compte qu’Elsa, pour la première fois depuis longtemps fit remarquer sa volonté, et, malgré les supplications de Maria de Funningur à propos de son état, continuait de suivre le groupe, avec simplement quelques mètres de retard. Il sembla à Anna qu’il s’était passé plus de temps lorsque Kristoff et Raiponce étaient partis sans elle. Ils arrivèrent bientôt devant un passage trapu et lugubre. Une odeur pestilentielle en ressortait.
-C’est l’évacuation des latrines, précisa Raiponce.
Personne ne releva. Tout le monde se boucha le nez et entra dans la bête.
-C’est immonde ! Je ne sais pas comment je vais retenir mon déjeuner ?! S’exclama Yohan.
-Moi qui croyais que ça ressemblait à chez vous, rétorqua Emma.
-Curieuse façon que vous avez…Votre Majesté de traiter ceux qui ont offert secours à votre famille, après mon mentor voici que vous m’insultez madame ! Fit Yohan vexé de cette remarque.
Cela n’eût pas don de faire rire le groupe plus que de s’en offusquer ce qui contrarie grandement le jeune musicien. Anna était concentrée. Elle se demandait comment elle allait bien pouvoir récupérer sa fille. Elle espérait fortement qu’elle n’était pas dans ses cachots crasseux.
-Il faudrait vous donner la main, ordonna alors la reine de Coronna, il va y avoir de moins en moins de lumière.
-Tu es sûre du chemin ? Demanda Emma, sinon je peux faire des flammes pour illuminer le lieu ?
-Certaine ! C’est une bonne idée, mais la flamme ne doit pas être trop forte pour ne pas éveiller l’attention des gardes.
-Compris.
Emma se débrouilla alors pour faire des flammèches au bout de ses doigts. Les autres se prirent tout de même la main. Ils n’eurent pas à marcher longtemps. Raiponce les fit bientôt s’arrêter dans un cachot qui terminait en cul-de-sac. Des bruits de froissement et de mouvement retentissaient de l’autre côté des barreaux.
-Et maintenant ? Murmura Anna.
-Il y a apparemment ici un grand secret qui vous concerne, c’est bien pour cela que vous êtes venues ici mes cousines ?
-Comment sais-tu pour nos correspondances ? Interrogea Emma.
-Neal…Nous avons beaucoup discuté ensemble, il m’a dit que vous cherchiez des réponses, comme moi ici.
-Il est vrai qu’il y a un prisonnier mystérieux sans doute retenu ici ! Confirma Killian, C’est bien pour cela que je me suis retrouvé dans vos geôles ma reine !
Raiponce lui fit signe de se taire. Elle sortit une énorme clef en cuivre de la poche de sa robe.
-C’est Maria qui lui a donné tout à l’heure, chuchota à son tour Kristoff.
Elle tourna la clef et la serrure céda. Elle ouvrit ensuite la porte et s’exclama :
-Vous pouvez sortir ! Vous êtes libre !
Son visage s’éclairait enfin comme si ce qu’elle avait découvert allait changer le monde. De ce fait tout le monde retint son souffle. Le grand mystère dont avait parlé Killian Jones était sur le point d’être acté. Et pourtant. Le groupe s’était attendu à tout sauf à ça : Anna s’évanouit instantanément rattrapée par son mari. Emma dut faire beaucoup d’efforts pour ne pas envoyer une flamme destructrice. Quant aux Capitaine Flynn et Yohann ils s’écrièrent en même temps :
-Comment cela est-ce possible ?! Vous n’êtes pas censée être morte depuis 5 ans ?!
-D’une délicatesse sans nom, murmura le livreur de glace.
-Raiponce, donne-moi une seule bonne raison de ne pas faire un barbecue, là, tout de suite, maintenant ! Ragea la jumelle rouge.
-Du calme mademoiselle, laissez-moi vous expliquer, renchérit… La vraie reine d’Arendelle.
-Serait-il possible d’allonger ma femme sur votre paillasse ? Questionna Kristoff qui se fichait royalement de faire des politesses à sa belle-mère, Elle est enceinte tout de même ! Je voudrais que le deuxième héritier arrive sain et sauf.
-Donc ma fille a jeté son dévolu sur vous ? Demanda à son tour la quadragénaire d’une voix vexée qu’on ne lui fasse pas les courbettes qu’elle espérait tant.
Elle observa le livreur de glace de la tête aux pieds.
-Ça vous pose problèmes peut-être ?! Répliqua Kristoff, moi au moins je ne lui ai pas menti sur ma propre mort, ajouta-t-il d’un ton acerbe.
Sans attendre sa réponse il emmena la jeune reine d’Arendelle sur une vieille planche à moitié rongée par les rats. A contrecœur les autres la suivirent. Le règlement de comptes se ferait donc à l’intérieur de la cellule.
-On vous écoute attentivement, déclara Emma en prenant soin de bien détacher chaque syllabe, comment cela se fait-il que vous soyez miraculeusement vivante ?
La vraie reine d’Arendelle prit une profonde aspiration et commença ses aveux :
-Quand le roi Quentin, feu mon mari, sentit que tout allait être dévoilé : la vérité sur l’abandon d’Emma, sur son premier mariage d’amour, sur sa double fonction de roi d’Arendelle et des îles du Sud…
-On connait déjà tout ça ! La coupa Emma, venez-en aux faits !
-Il est entré dans une rage folle. Il savait que le seul moyen de se protéger était d’être passé pour mort. Mais il avait peur que je parle à mon tour. Aussi décida-t-il de me faire passer morte également. Le mariage de Raiponce fut une excellente opportunité. Nous prîmes le bateau. Il y eut bien une tempête mais nous l’avions évité grâce à vous capitaine Jones !
-Plait-il ? Demanda le capitaine Killian.
-Vous avez arraisonné notre vaisseau n’est-ce pas ?
-Si fait madame mais…vous aviez essuyé la tempête ! Se défendit le capitaine.
-C’est ce que mon mari voulait faire croire ! Mais il a saboté le navire et me faisait garder au secret. Vos hommes m’ont alors transporté et si j’ai bien tout compris nous partageâmes vous et moi les mêmes cellules aux Iles du Sud. Quentin souhaitait semble-t-il me faire passer pour morte ainsi que lui et se débarrasser d’Arendelle. Son identité officielle n’existait ainsi plus et il pouvait être le seul roi des Iles du Sud…Mais à ce que j’ai compris, aujourd’hui il est décédé. Lança la reine obtenant la confirmation de tout le groupe…Elle continua alors son récit. Un jour, je fus emmené, j’entendis une conversation entre mon mari et le roi d’Elrédor, un pacte était passé entre eux et j’étais la marchandise. Je devais être gardée au secret, jamais je ne devais parler, j’étais trop dangereuse pour lui. Pourquoi ne m’a-t-il pas tué ? Je pense qu’au fond il devait m’aimer, croyez-moi Elsa, Anna, mes filles, si votre père était un monstre, nous avons été des parents aimants pour vous !
-Attendez ?! Vous voulez dire que vous êtes coincée ici depuis près de 5 ans ? Réagit Emma.
-C’est exact, répondit la reine en baissant la tête.
Les traits d’Emma se détendirent en comprenant qu’Idun avait été tout aussi piégée qu’elle. Néanmoins, elle restait sur ses gardes. C’était peut-être encore du baratin. Anna en profita pour revenir à elle.
-Mère est en vie, murmura-t-elle d’une voix faible et remplie d’émotions, Mère est en vie… Mais comment ça se fait ?
-Pour faire court, ton père est un homme ignoble qui a réussi à berner tout le monde, résuma Kristoff.
-Ça ne change rien au fait que j’ai dû me débrouiller pendant toute mon enfance et mon adolescence, surenchérit Emma, et maintenant vous allez le payer ? Comment cela se fait que vous n’avez jamais tenté de vous échapper ?!
-Et comment avez-vous découvert le secret madame ? Demanda Elsa qui sortit pour la première fois de sa torpeur avant d’être à nouveau étreint par la duchesse de Funningur et retomber dans une certaine léthargie, tandis qu’Anna se rendit enfin compte que sa sœur ainée les avaient finalement suivis.
-Madame ? Tu m’appelles madame, tu sais donc toute l’histoire ma chère Elsa, tu as pourtant été ma fille également tu sais…
-Répondez à mes questions ! Ordonna Emma.
-Je ne le pouvais pas Emma, je suis désolée pour ce qui s’est passé pour toi. J’étais surveillée par les gardes 24 heures sur 24. C’est lorsqu’ils apprirent que le roi Quentin était mort qu’ils décidèrent de me laisser pourrir ici. Je les ai suppliées de me relâcher mais ils n’ont jamais voulu. Et pour ta question Elsa…j’ai été mariée sans amour à ton père pour des raisons politiques, nous étions promis l’un à l’autre. Avec les années, nous avions fini du moins pour ma part à nous apprécier grandement. Mais la reine Victoria demeurait ma meilleure amie, et elle a fini par me confier le douloureux secret de la perte de ses deux jumelles ainées…J’ai alors fait mes recherches, et j’ai ainsi compris qui était mon mari, j’étais partie en quête de vous mademoiselle, vous n’êtes pas un rêve, vous existez bel et bien ! Mais mon mari a commencé à épier tous mes faits et gestes, j’ai dû arrêter d’envoyer mes émissaires…Et le mariage de Raiponce est arrivé comme je vous ai raconté. Mais tout va changer grâce à vous.
-Grâce à nous ? Hasarda encore une fois Emma et Anna.
-Oui grâce à vous. Vous allez me libérer et je vais pouvoir régler son compte à Hodin. Son œil va violacer !
-Tiens, tiens ça me rappelle quelqu’un dit Kristoff tout en secouant un peu Anna.
-Trop d’émotions… Je sens que je vais vomir… Répliqua cette dernière.
La reine d’Arendelle se rapprocha alors de sa fille.
-Et si tu venais plutôt dans mes bras, conclut-elle.
Bien qu’un peu farouche au départ, Anna se laissa bientôt enlacer. Elle déversa plutôt des larmes. De joie et de soulagement. Le reste du groupe se retrouvait gêné au milieu de ces retrouvailles.
-Bon c’est très touchant tout ça mais si on y allait ? Finit par demander Emma. Vous ! Idun ! Vous faîtes la tête d’Hodin, et moi je m’occupe de lui embraser le corps.
-Et nous on regarde, enchaîna Yohan en donnant des coups de coude à Killian et Viktor.
-C’est parfait pour moi, déclara Idun avec un sourire.
-Mais pas pour moi malheureusement ! Tonna soudain une voix.
Il y eut un claquement de serrure. Effarés le groupe comprit un peu tard qu’il venait de se faire piéger. La flamme d’Emma dévoila alors le visage terrifiant et amusé d’Hodin.
-Raiponce tu nous as encore piégé ?! S’énerva Anna.
-Ah non cette fois ce n’est pas moi ! Se défendit la reine de Corona. Vous voyez bien que je suis enfermée aussi !
-Votre chère cousine nous a quand même été d’une aide précieuse sans le vouloir, rit Hodin tout en tapant dans ses mains, vous avez fait un travail remarquable. Merci pour la petite histoire et les retrouvailles larmoyantes, la petite dort, mais ne vous en faîtes pas je lui raconterai tout avant de mieux la tuer ensuite.
-Touchez à un seul cheveu de notre fille et je vous jure que vous aurez autre chose que des brûlures et un œil au beurre noir ! S’exclamèrent Anna et Kristoff en même temps.
Hodin les observa et rit de plus belle.
-A propos de brûlures ! Ajouta Emma, si vous restez devant la porte, je vous promets que vous allez en recevoir une, là ! Tout de suite !
Le roi d’Elrédor ne bougea pas pour autant.
-Je ne vous le dirai pas une troisième fois ! S’exclama la jumelle tout en formant une énorme boule de feu.
Hodin ne se déplaça pas plus. Enervée, Emma lança la boule. Mais contre toute attente rien ne se passa.
-Aaaaaaaaaah ! Hurla la jumelle.
-Emma qu’est-ce qui se passe ? Demanda Anna avant de voir les mains de sa demi-sœur qui avaient changé de couleur.
-Mais ce n’est pas possible…Commença-t-elle.
-… SI C’EST DE LA GLACE ! ET CA BRULE !
-Haha ! Elle fait moins la maligne maintenant la petite reine des îles du Sud ! Rétorqua Hodin.
-VOUS AVEZ INTERET DE M’ENLEVER CE SORTILEGE TOUT DE SUITE ! Continua d’hurler Emma.
Instinctivement les autres reculèrent pour ne pas se faire geler. Kristoff se plaça devant Anna pour la protéger. Pas trois fois.
-Mais ce n’est pas moi très chère ! Vous savez bien que je ne suis pas un monstre doté de pouvoirs magiques !
Emma vit alors que c’était l’œuvre d’Elsa, le sort partait bien de sa direction. Terrifiée, elle crut que son cœur allait éclater. Sa jumelle se tenait là, l’air toujours aussi fatiguée mais retenue par… La duchesse de Funningur.
-ESPECE DE SALE TRAITRESSE ! ENLEVE-MOI CA DEPECHE-TOI ! Hurla-t-elle encore tout en déferlant des cris de douleurs.
Alors que la jumelle continuait de pester, Anna sentit un immense dégoût l’envahir. Elle regarda sa sœur, droit dans les yeux. Mais celle-ci fuyait les siens. Toutes ces trahisons, c’était trop pour elle : Sa cousine qui enlevait sa fille, sa mère qui était en réalité en vie mais prisonnière à cause de son père. Et maintenant sa sœur qu’elle chérissait temps qui passait du côté obscur. Elle préférait être loin plutôt que de voir ça. Elle perdit à nouveau connaissance…


Dernière édition par Frantzoze le Dim 12 Jan 2020, 12:34, édité 1 fois (Raison : EDIT: pour que tous les chapitres soient présents ici)

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Dim 12 Jan 2020, 11:36
Chapitre 28 : Tout réparer.


Quelques étages au-dessus du drame qui se déroulait dans les cachots, parmi les dorures de la bibliothèque, Rodrick contemplait son œuvre. A ses pieds, le prince Neal qui reprenait peu à peu connaissance. Le fier marin commençait à nouveau à distinguer des couleurs et des formes confuses. Sa vision se précisait peu à peu et il constata qu’il était attaché au sol. Le marin commençait à se tortiller et reçu en retour que quelques rires de la part de son geôlier.

-Inutile mon bon seigneur, j’ai appris des meilleurs marins à faire des nœuds, oh je ne le confesse peut-être pas aussi bon que vous, mais suffisants pour vous mettre hors d’état. Ah quel dommage, j’aurais espéré que vous seriez plus coriace.
-M’attaquer dans le dos, relâchez-moi et vous verrez si c’est si simple de me couler ! Vociféra-t-il
-Pourquoi ferais-je cela, j vous ai déjà eu ! Répliqua le domestique en donnant un coup de pied dans la noix de coco que le prince avait offert à la reine Raiponce qu’il reçut en pleine figure.

Impuissant, le prince des Iles du Sud ne pouvait qu’observer son bourreau se délecter de sa position dominante, ses idées étaient confuses et il retomba dans un état de demi conscience. Il tentait, afin de se maintenir éveillé de se remémorer les derniers événements, il avait perdu la notion du temps. Depuis combien de temps gisait-il ainsi tel un misérable aux pieds de Rodrick ? Quelques instants ? Une heure ? Davantage encore ? Comment savoir ? Neal renonça rapidement à répondre à cette question, il devait remettre de l’ordre dan son esprit. Comment s’était-il fait avoir ? Oui, cela commençait à lui revenir, ils cherchaient des informations, lui et la reine Raiponce et il avait reçu un coup sur la tête ! Voilà pourquoi il ressenti tout à coup une violente migraine, le souvenir du coup venait de se réveiller et le jeune prince peinait à garder les yeux ouverts et se forçait à ne pas gémir de douleur. Cela ne ferait que trop plaisir à son tortionnaire. Il tachait de se concentrer malgré les larmes qui lui humidifiaient les yeux. Il devait se trouver un but pour oublier sa douleur. Que lisait-il déjà ? Pourquoi était-il si accaparé pour ne pas avoir senti la présence menaçante de Rodrick ? Après un gros effort, des souvenirs lui revenaient. Le grimoire de Raiponce ! Enfin elle lui avait permis de mieux connaître la légende d’Yggdrasil. Oui cela lui revenait maintenant, les royaumes, l’équilibre des forces et comment curieusement il en avait fait le rapprochement avec les membres de sa famille. Et cette curieuse gardienne chargée de maintenir l’équilibre. Mais ça n’était pas la seule chose qui avait attiré l’attention du prince, au fond de lui il le ressentait. Non, il y avait autre chose. En fouillant dans sa mémoire, il revoyait sa cousine à ses côtés…Mais elle n’étudiait pas le grimoire, non elle devait lire autre chose, mais quoi ? Non le prince de pouvait se rappeler de tant de choses, c’était trop demander à son esprit endolori auquel il avait déjà demandé un énorme effort. Il soupira et reposa sa tête au sol. Après trois grandes inspirations il s’étonna alors que Rodrick ne lui ait pas encore réglé son compte. Mais qu’attendait donc le laquais d’Hodin pour finir son travail ? Neal oublia sa douleur et décida d’ouvrir à nouveau les yeux. Peu importe ce qui retenait Rodrick, il ne pouvait accepter que l’on dise un jour que le chef de la flotte des décuplés des Iles du Sud avait quitté ce monde les yeux fermés tremblant tel un enfant. Sa vue se fixa et il aperçut Rodrick, sauf que ce dernier n’était pas le moins du monde préoccupé du sort de son prisonnier, il s’était d’ailleurs éloigné de quelques pas, et, assis à une table de travail, étudiait un document à la lueur de sa bougie. Ce document, oui cela revenait désormais à la mémoire du jeune marin, c’était cela que sa cousine cherchait, les réponses sur son époux.
Rodrick n’avait pas attendu que le prince recouvra ses esprits pour s’intéresser à ce que ce fouineur cherchait, son réveil n’avait fait que l’interrompre quelques instants et ce qu’il lisait le glaçait d’effroi. Il avait conscience que le roi qu’il servait n’était pas un symbole de vertu et il avait dû commettre sur son ordre bon nombre de méfaits dont il n’était pas fier. L’homme qu’il servait était un être impitoyable mais jamais Rodrick n’aurait pu imaginer chose pareille. Chaque homme avait ses défauts, Rodrick pensait que le pire avait été atteint par l’ancien roi des Iles du Sud tant il avait pu manipuler, tricher et même tuer pour son propre intérêt, et là, le laquais découvrait que son souverain était au moins de la même trempe que le roi Quentin. Ayant découvert cela, Rodrick se questionnait, comment pouvait-il continuer à accepter cela ? Comment pouvait-il s’en rendre le complice ? Comment pouvait-il faire désormais pour continuer sa mission ? Comment pouvait-il faire pour accepter son reflet dans le miroir ? Non, c’était impossible de continuer ainsi et…Soudain tout lui revînt en tête et l’infâme complot que son maître pour qui il n’avait désormais que le plus profond dégoût était en train de mener dans les cachots. Il était impensable d’accepter que plus de vies soient gâchées. Il ne lui restait qu’une chose à faire. Alors, lentement, il se leva et s’approcha de Neal qui avait refermé les yeux. Le marin paraissait inconscient. Rodrick s’accroupit et fit basculer légèrement le prince. Il ne voulait pas le réveiller et commença à dénouer les liens. Une tache bien délicate, le revers de la médaille quand on maîtrise l’art des nœuds marins pensa le domestique qui, pour plus de confort ôta l’’arme de sa ceinture de sorte de pouvoir s’agenouiller au plus près des mains de Neal. Les liens finirent par se desserrer et, tout à coup, Neal se retourna et assena un violent coup de genou au menton de Rodrick qui bascula à la renverse. A peine eût-il touché le sol avec son dos et repris son souffle qu’il vit à quelques centimètres de son visage celui du prince des Iles du Sud, ivre de rage et qui maintenait sur sa gorge sa propre arme qu’il venait d’enlever…

-Pitié…Souffla-t-il
-Pitié ? Et pour quelle raison aurai-je de la pitié pour un homme qui m’attaque dans le dos ? Je vous avais prévenu, laissez-moi les mains libres et nous verrons ce que vous valez ! Cela aura donc été bref. Relevez-vous, je ne tue pas un homme à terre !
-Pitié je…je ferai ce que vous voulez !
-Couard ! Pas même digne de mourir debout ! Qu’importe je te passerai au fil de ta propre épée…As-tu un dernier mot ?!
-Je…je vous ai délivré votre Altesse… Je ne vous veux aucun mal…Je le jure je refuse de vous faire du tort. Pitié, je vous aiderai…Je le jure sur ma vie !
-Ta vie ? ... Mais que vaut-elle en ce moment ?
-Grace ! Je vous emmènerai pour sauver votre famille…Il…Il veut les supprimer, en bas ! Laissez-moi la vie que je puisse vous conduire !

Le visage du prince était dur, jamais encore il n’avait ressenti autant de rage en lui, jamais il n’avait eu à ôter la vie de sang froid à un homme, et la dernière parole de Rodrick le fit hésiter. Sa respiration devînt plus saccadée, sa main tremblait puis finalement il frappa fort au sol, lâchât son arme sous le choc, puis il prit Rodrick par le col et le redressa, tout en le menaçant. L’ancien homme de main accepta de tout dire au prince et lui montra les documents. De ces révélations revinrent en mémoire les dernières paroles de Raiponce…Elle avait découvert le pot aux roses ! Et Rodrick confirmait. Il pouvait même apporter d’autres informations au prince. Sa position lui avait permis de découvrir bon nombre de secrets du royaume d’Elredor, mais jamais il n’avait pu faire un lien, maintenant tout semblait évident. Hodin, pour devenir roi avait fait supprimer la reine Blanche et ses enfants. Sans doute était-il complice avec le roi Quentin et surtout, Rodrick cherchait par tous les moyens à acquérir des pouvoirs…celui de la jeunesse !... « Raiponce » souffla alors pour lui-même le prince, qui continuait d’écouter le récit de Rodrick. Apparemment, Hodin s’intéressait aussi de près aux pouvoirs de ses sœurs qui semblaient être une menace. Tout allait trop vite, le mal de crane dû au coup sur la tête se réveillait chez le prince tandis qu’il souhaitait remettre de l’ordre dans ses pensées.

- …Et je vous en prie votre Altesse ! Il compte monter vos sœurs les unes contre les autres…Il veut les voir se détruire !
- Non…Il veut l’Yggdrasil ! Par le déséquilibre, il peut ainsi l’obtenir ! Vite Conduis-moi !

Aussitôt le prince prît le vieux grimoire de sa cousine ainsi que le cadeau qu’il lui avait offert le jour de son couronnement et les papiers que lisait Rodrick et l’entraîna à l’extérieur de la pièce sans que l’ancien domestique ne comprenne vraiment ce que voulait dire le prince des Iles du Sud.

- Venez altesse, je vais vous conduire jusqu’à un chemin où vous pourrez voir sans être vu

Emma continuait de vociférer constatant que sa magie était devenue inefficace et souffrait de ses entraves de glace. Elle se souvenait d’un passé finalement pas si lointain qui lui semblait pourtant remonter à une éternité. Celui où elle souhaitait pouvoir affronter sa jumelle qu’elle n’avait jamais rencontrée. A l’époque, elle était persuadée qu’elle allait avoir l’avantage sur la reine des neiges mais il n’en était rien finalement. Mais pourquoi Elsa décidait-elle ainsi de trahir les siens ? Cette question, la plus jeune des sœurs ne pouvait se la poser alors qu’elle peinait à reprendre connaissance, soutenue par Kristoff

- Elsa libère-moi tout de suite ! Vociféra à nouveau Emma d’une voix si forte qu’elle sortit Anna de sa léthargie et réveilla sa fille dans les bras d’Hodin qui se délectait du spectacle.
- Ce…Ce n’est pas moi, je ne peux pas j’en suis incapable…Minauda Elsa qui paraissait de plus en plus mal, et ne tenait debout que par la présence de la duchesse de Funningur qui lui tenait les épaules.
- Elsa…libère là je t’en prie ! Ne nous abandonne pas ! Lança Anna d’une demi voix, qui n’avait plus la force sous le choc des émotions de se tenir debout et restait prostrée aux pieds de Kristoff, serrant son sac contre elle et n’osant pas lever les yeux...
- Ecoutez là donc pleurnicher celle-là ! J’en verserai presque une larme ! Ria Hodin qui s’était approché au plus près de la porte du cachot.
- Toi ! Personne ne se moque de ma fille !

A ces mots, la reine mère d’Arendelle, malgré des années de captivité sans voir ni lumière ni être humain sentit sa force se décupler et, sans même réfléchir, elle d’ordinaire si réservée comme elle l’avait appris et transmis à son tour à Elsa, vit son instinct impulsif identique à celui de sa fille prendre le dessus. Aussitôt, elle se jeta sur la porte de la cellule pour tenter d’attraper Hodin et le frapper au visage mais, au moment de porter son coup, elle ressentie une violente brulure au bras, des flammes tournaient autour de son bras et la reine poussa un cri de stupeur mêlé à la vive douleur qui consumait son bras par des flammes qui semblaient être apparues d’Emma, à la grande stupeur de cette dernière, toujours entravée par la glace

-Allons, allons, doucement ! Fit Hodin à la petite qu’il tenait dans les bras.
-Ne parlez pas à cette enfant ! Vociféra la reine mère, qui fut frappée à nouveau d’une salve de flamme qui la mit à genoux.
-Ah petite…Tu vois mamie ? Elle fait beaucoup trop de bruit, cela sera donc la première à mourir !
-Laissez ma reine tranquille ! Fit la voix du capitaine Jones qui se plaça au-devant de la reine mère, bientôt suivis par Kristoff et Yohann avant d’ajouter, « Reine Emma, que faîtes-vous ? »
-Je ne fais rien moi non plus et…

La reine Emma ne put finir sa phrase, à l’instar de sa jumelle elle aussi fut prise de violents maux de tête et s’agenouilla à son tour, les mains toujours prisonnières dans la glace. « Emma ! » Lancèrent de concert Elsa et Anna qui toutes avaient trouvé la force de s’approcher de la souveraine des Iles du Sud. Raiponce également avait oublié son amertume envers ses cousines et s’était approchée également des trois sœurs sans comprendre pourquoi la duchesse de Funningur était également présente. Certes tous dans ce cahot étaient dans le même camp, mais il était curieux de la voir ainsi proche. Raiponce n’eût pas le temps de développer ses pensées que se passa un événement étrange, la duchesse de Funningur posait ses mains sur Elsa et Emma et les deux jumelles soudainement furent victimes de convulsions comme si elles semblaient perdre leur énergie vitale. Il était impossible aux yeux de la reine de Corona que cela ne fût qu’une coïncidence et elle interpella la duchesse qui, surprise, retira ses mains, ce qui sembla apporter un léger confort aux deux jumelles. Raiponce, leur prit les bras à chacune et défia la duchesse du regard qui se mit à sourire.

-Je te disais simple et naïve, n’être qu’une empotée mais j’étais en dessous de la réalité ma petite ! Railla la duchesse.
-Mais qui êtes-vous.
-Allons ma petite fleur cherche et…n’écoute que moi !
-Non ! Fit Raiponce se disant que ce à quoi elle pensait était impossible.
-Mais pourtant si ! Répliqua la duchesse en tournant son pendentif qui transforma immédiatement ses traits en un visage que Raiponce aurait tant voulu oublier.
-Vous ! …Que leur avez-vous fait ?
-Moi ? Presque rien, en tout cas jamais cela n’aurait pu se faire sans toi ! Rétorqua Gothel puis ajouta à Hodin : Allons mon tout beau, venez me rejoindre, elles ne font plus de mal à une mouche ces deux petites créatures !

Hodin avait finalement oublié sa volonté de nuire à la reine mère d’Arendelle, la victoire était totale et il pouvait pleinement en profiter au bras de son aimée. Lentement, il tourna une lourde clef dans la serrure de la cellule et admira le spectacle. Tous semblaient figés. Anna, la plus jeune des sœurs était toujours prostrée, aux côtés de sa cousine et ses sœurs. Sur de sa force et de sa victoire, il la dévisagea un temps puis lui tendit sa fille et signifia à la reine d’Arendelle toute son humanité à lui permettre de mourir en même temps que sa précieuse petite. De l’autre côté de la cellule, les hommes du groupe eux aussi n’avaient plus osés bouger, postés devant la reine mère d’Arendelle qu’Hodin avait promis de mettre à mort. Enfin, Elsa et Emma, les principales sources de danger étaient toutes les deux à genoux, luttant contre d’affreux maux de tête. La reine des neiges pourtant, retrouvant une volonté qui la fuyait depuis si longtemps tenta de se relever, elle fixa d’un œil glacial le roi Hodin qui tenait toujours sa nièce dans les bras. Des souvenirs lui revinrent alors en mémoire. Le naufrage et son retour sur le navire en perdition pour aller rechercher l’enfant. Elle avait réalisé cette nuit là une de ses plus grandes prouesses, pour la petite. Elle qui pourtant n’était jamais à l’aise avec cette enfant, elle lui aurait donné sa vie. Et tant que son cœur battait dans sa poitrine, personne ne pouvait prétendre pouvoir se battre contre les forces de l’hiver et certainement pas ce roi ! Elsa, déterminée, leva ses mains et voulu attaquer le roi avec sa glace mais…Ses pouvoirs ne répondaient toujours pas. Depuis le naufrage, Elsa l’avait caché, elle avait fini par se le cacher à elle-même, et son impuissance apparaissait désormais aux yeux de tous dans un silence de cathédrale qu’Hodin rompit d’un rire sonore.

-Vous vouliez vos pouvoirs petite reine des neiges ? Il fallait écouter la duchesse ! Et en profiter tant que vous le pouviez encore car cette vie va vous paraître désormais bien courte !

En disant ses mots, Gothel se délectait de voir l’impuissance de la reine des neiges et agitait ses bras en signe de victoire. Elle triomphait à voir ces visages atterrés. Dans ses grands mouvements, elle bouscula sans ménagement Yohann qui avait sorti sa flasque. Les événements s’enchaînaient trop vite pour le musicien qui devait trouver réconfort dans ce qui était son remède favori. Il ne put en profiter car au moment d’approcher à ses lèvres le goulot de la fiole contenant le précieux liquide le coup arriva. Quelques gouttes tombèrent de la bouteille mais pas dans la bouche de Yohan qui fut éclaboussé et fit tomber à terre sa flasque qui déversa instantanément son contenu sur le sol crasseux. Furieux, il souhaita se venger de cet affront ultime et s’attaqua à Gothel qui, sans aucune forme de surprise se contenta d’utiliser les pouvoirs d’Elsa et le pauvre musicien, glissa et s’affala sur le sol, à quelques centimètres de sa précieuse flasque qui déversait sa dernière goutte et déchira sa manche laissant apparaître une tache de naissance.

-Toi ! Lança alors Hodin.

L’attaque pitoyable du jeune homme avait laissé de marbre Hodin mais pas la marque qu’il avait au bras. Cette marque, jamais il ne pouvait l’oublier, la marque de la famille de la reine Blanche ! Voilà qu’il avait devant lui, à sa Mercie un des enfants de la reine, il savait que le premier avait déjà quitté ce monde grâce aux exploits du roi Quentin en Arendelle. Et désormais, il avait l’occasion de terminer le travail qu’il avait confié jadis à ce traitre de Laffortat ! Aussitôt le roi dégaina son arme et se jeta sur le malheureux qui par reflexe mis ses mains devant lui et poussa un petit cri aigüe comparable à ceux que pouvait pousser la fille d’Anna. L’arme ne l’atteignit pas. Kristoff, par reflexe s’était positionné entre le roi et Yohann et agrippait le bras de l’assaillant. La force herculéenne du montagnard fit reculer le roi malgré son arme. Dans l’affrontement, Hodin réussi alors que Kristoff le repoussait à le toucher au bras. Le mari d’Anna grimaça et retomba au sol se tenant le bras ensanglanté alors qu’Hodin le regardait effaré. Le roi avait reculé de plusieurs pas face à la force de Kristoff et avait perdu son précieux pendentif mais ses sentiments amoureux étaient le cadet de ses soucis. Ce montagnard qui lui faisait face, son bras, sous sa main qui cachait une vilaine plaie se trouvait également cette même tache que celle que portait Yohann. Après toutes ces années de secrets, de complots, le roi avait enfin face à lui les enfants survivants de la reine Blanche. Les seuls susceptibles de renverser son pouvoir. Sa victoire allait enfin être définitive. L’espace d’un instant, Hodin oublia tout autour de lui, les deux jumelles que sa bien aimée avait su neutraliser, la reine mère d’Arendelle, même Gothel, pour lui, il n’y avait que deux cibles, deux êtres qui jamais n’auraient dû atteindre l’âge adulte. Le roi poussa un cri de rage et vit également l’enfant. Son sang allait devoir couler également…Elle aussi descendait de la reine Blanche ! Mais d’abord les deux hommes, le bébé cela sera facile ! Dans sa rage, le roi se releva et dans son élan, poussa Gothel outrée qui fit tomber son précieux parchemin que son amant vouait lire quelques heures plus tôt, il ramassa son épée, la force physique du montagnard n’allait pas lui sauver la vie une deuxième fois, Hodin allait trancher dans le vif, et, alors qu’il levait à nouveau son arme sur les deux frères, son corps se raidit tout à coup, il poussa un ultime cri d’agonie et se figea en une statue de glace.

-Imbécile ! Regarde ce que tu as fait ! Vociféra Gothel.

De rage, elle avait frappé dans le dos son amant en utilisant les pouvoirs d’Elsa, mais son visage se transformait, elle chercha du regard son parchemin perdu tandis que dans sa main elle tenait le pendentif d’Hodin, dernier vestige d’un amour qui semblait être finalement à sens unique, entouré de deux mèches de cheveux blondes. Elle balaya la pièce du regard et vit Raiponce tenir le morceau de parchemin qu’elle cherchait.

-Toi…naturellement ! Tout commence et tout finit par toi ! Rends-moi ça !

Il devenait difficile de décrire la personne qui faisait face à Raiponce alors que tous restaient médusés mis à part les deux jumelles qui peinaient à recouvrer leurs esprits. Le visage de Gothel peu à peu se transformait, il se ridait quelque peu, sa taille aussi changeait, elle devenait légèrement plus petite, plus voutée, bien plus âgée, la couleur de sa peau se transformait également ainsi que ses yeux qui s’allongeaient.

-Mais qui êtes-vous ? Demanda Raiponce paniquée.
-Je sais qui c’est ! Lança une voix.

Tel un éclair Gothel qui se transformait fut projetée contre le mur et lâcha ce qu’elle tenait. Et devant Raiponce, se tenait Neal. Le marin avait suivi Rodrick par des passages secrets connus seulement de quelques hommes d’Elredor. Il avait pu observer la tentative d’assassinat d’Hodin et sa fin funeste depuis son promontoire. Il était ensuite descendu silencieusement pour arriver et éloigner pour un temps la menace qui planait au-dessus de Raiponce. Anna, qui était aux côtés de ses sœurs et tenait précieusement sa fille dans les bras vit tout à coup ses sœurs ainées se sentir légèrement mieux, Elsa parvînt même à se relever suivi de près par Emma et les sœurs se positionnèrent auprès de leur cousine. Seule la reine d’Arendelle, assistée par Killian Jones restèrent en retrait, pour bander le bras blessé de Kristoff. Neal tendit à Raiponce son vieux grimoire dans lequel se trouvait un marque page au chapitre de l’Yggdrasil.

-C’est…c’est la gardienne ! Articula Neal.
-Je m’appelle Yuki Onna ! Et oui je suis la gardienne répliqua celle qui était passée de duchesse de Funningur à Gothel et enfin à cette créature difforme aux traits légèrement humains.
-Gardienne de quoi ? Interrogea Anna qui réussi enfin à s’intéresser aux événements.
-La gardienne de l’Yggdrasil, je n’interviens qu’en cas de déséquilibre entre les mondes. Je m’étais retrouvée enfermée dans cette enveloppe charnelle depuis des siècles, mais par vos larmes ma petite, j’ai pu récupérer mes pouvoirs…Et les vôtres sont miens ! Enfin, je vais contrôler les pouvoirs du feu et de la glace et dominer Asgard !
-Que raconte-t-elle ?
-Emma représente Muspellheim, le royaume du feu, Elsa le monde glacé de Niflheim le monde gelé et toi…toi ma cousine, tu es la lumière solaire des elfes d’Alfsheim !
-Enfin un humain doué de quelque intelligence ! Je n’avais pas vu pareil événement depuis au moins 200 ans ! Vous représentez l’équilibre ce qui bloque mon pouvoir, mais maintenant que vous êtes déchirées, vos pouvoirs sont miens.
-Quoi ?
-Raiponce, tu as pleuré sur ce grimoire…c’est ce qui a tout déclenché ! La prophétie l’annonçait ! « Quand le soleil d’Alfsheim pleurera, la gardienne sa colère libérera » Lu Neal en montrant à Raiponce la tache de larme encore présente sur le grimoire.
-Et ce n’est pas ma colère que vous avez libérée mais annoncé le début de mon règne ! Je vais enfin pouvoir dominer l’Yggdrasil, avec vos pouvoirs et le dernier ingrédient qui me manquait, l’amour des humains ! Fit Yuki Onna en tenant dans la main le pendentif d’Hodin qu’elle avait récupérée. Maintenant Raiponce, donne-moi ce papier que la prophétie soit complète.
-Jamais ! Hurla Elsa

Avec une force qu’elle pensait l’avoir quitté, Elsa s’était relevée, au fond d’elle-même une petite voix lui ordonnait de se battre pour protéger sa famille, elle était soutenue par Emma qui lui tenait la main, et Raiponce à son tour se releva et mis sa main sur l’épaule de la reine des neiges. Dotée d’une nouvelle énergie, la reine réussit enfin à recouvrer ses pouvoirs et lança à l’encontre de Yuki Onna toute la glace qu’elle pût. Mais c’était très insuffisant pour inquiéter la gardienne d’Yggdrasil qui repoussa l’attaque facilement, avec un seul hochement de tête et un soupire face à cette tentative dérisoire. Immédiatement elle répondit et lança une déferlante de feu et de glace, Elsa réagit par instinct et réussit à protéger le groupe bientôt secondé par Emma alors qu’Anna et Raiponce s’éloignaient prudemment de cette zone de mort. Quelques instants plus tard, Yuki Onna envoyait les deux jumelles au sol.

-Elsa ! Emma ! Non ! Hurla Anna.
-Protégez-vous Anna ! Répondit Neal

Le marin attrapa la plus jeune des sœurs pour l’éloigner alors qu’Elsa et Emma luttaient péniblement pour leur survie et sentaient pour chacune d’elles leurs forces diminuer alors que Yuki Onna semblait de plus en plus puissante. Neal fit se rapprocher Raiponce et Anna et leur montra la suite de la prophétie. Il était question de rétablir l’équilibre par l’amour et que c’était de la lumière qui était la clef de la prison de la gardienne. Raiponce lut ces lignes sans comprendre puis vit, accrochée à la ceinture de son cousin, la lanterne en forme de noix de coco qu’il lui avait offerte le jour de son couronnement. Oui c’était sans doute ça la clef. Elle ouvrit la lanterne.

-Il nous faut ton soleil Raiponce ! Fit Anna
-… Je vais tout réparer ! Répondit Raiponce dans un sanglot.

Une larme coula alors de la joue de la souveraine de Corona, elle venait de pardonner ses sœurs et sa larme, au moment s’écrasa sur son grimoire qui illumina la cellule et alluma la lanterne alors qu’une nouvelle fois Yuki Onna projeta les deux jumelles, Emma s’écrasa au sol, inconsciente. Mais alors que Yuki Onna s’apprêtait à en finir avec la maîtresse des flammes, Anna l’avait déjà rejointe, prête à protéger sa sœur comme elle l’avait réalisé déjà de nombreuses fois pour Elsa. Yuki Onna lança son sortilège mais ni la maîtresse des flammes ni Anna, ni sa petite ne furent touchées…Yuki Onna d’abord surprise cligna des yeux et jeta le pendentif sur la statue de glace d’Hodin…

« L’amour ! Grogna-t-elle…Très bien, si e ne peux pas vous supprimer toutes en même temps je le ferai une par une…honneur à la plus jeune de ces dames !
-Non ! …Laissez là ! Moi plutôt ! Lança une voix.

Le temps fut un instant figé, même la gardienne d’Yggdrasil semblait ne plus maîtriser les événements. Plus personne n’osait bouger, Yohan, la reine mère et Killian arrêtèrent leurs soins pour Kristoff, Emma, qui recouvrait peu à peu ses esprits et Anna à ses côtés observaient médusés leur sœur Elsa, debout, qui fixait la gardienne, de son pas majestueux, Elsa fit quelques mètres pour se porter à la hauteur de Raiponce et Neal qui tenaient toujours leur grimoire. La reine des neiges prit la main de sa cousine et les deux échangèrent un regard…Pour la première fois depuis le mariage d’Anna les deux cousines semblèrent complices. Puis, Elsa détourna le regard de Raiponce et défia celui de Yuki Onna

-Alors ?! J’ai dit moi ! Ça a toujours été moi le trophée alors viens me chercher ! Hurla-t-elle avant de fermer les yeux, la tête haute.

Yuki Onna n’hésita pas une seconde et lança toute sa puissance contre la reine des neiges, la flèche de glace atteignit Elsa en plein cœur et la transperça avant de se fracasser dans la lanterne de Raiponce. La reine des neiges tomba lourdement au sol accompagné du cri déchirant de ses sœurs, pas une seule goutte de sang n’apparut, mais, alors qu’Elsa était tombée, la glace qui l’avait transpercé et frappé la lanterne sembla se retourner contre sa propriétaire. En quelques instants Yuki Onna fut happé dans un immense tourbillon, elle tenta de s’en délivrer à l’aide des pouvoirs qu’elle avait aspiré d’Elsa et d’Emma mais le piège c’était regermé sur elle, le tourbillon de glace et de feu l’avala et s’effilocha dans la lanterne, une fois disparue, la flamme s’éteint. Raiponce, par reflexe referma le couvercle immédiatement et lâcha l’objet qui fut instantanément détruit par une boule de feu d’Emma qui tout à coup sentait à nouveau la totalité de ses pouvoirs et avait agi par instinct. Et enfin…Plus rien, combien de temps cela durait-il ? Aucun ne pouvait le dire. Ils étaient tous perdus, comme dans un autre monde. Dans cette cellule sombre, plus aucun son ne subsistait, et finalement, un mouvement. Anna avait posé sa fille au sol et rampait. D’où trouvait-elle la force de se mouvoir ? Elle ne le savait pas. C’était terminé, la menace avait disparu. Elle posa la main sur Elsa toujours inanimé. Son corps était froid, bien plus qu’à l’accoutumée. Les yeux de la jeune femme s’embuèrent. Sa main tremblante s’approcha du visage de son ainée. Aucun souffle de vie ne sortit de la bouche de la reine des Neiges, aucun battement de cœur ne se fit ressentir. Elsa s’en était allée. Sans vraiment savoir pourquoi, Anna repensa aux paroles prophétiques de la duchesse, en réalité Yuki Onna, qui prédisait une vie trop courte. S’en était trop, et la reine d’Arendelle, prenant sa sœur ainée dans les bras rompit le silence de lourds sanglots…


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Dim 12 Jan 2020, 11:36
Chapitre 29 : Instants figés.


La tête d’Anna était vide, elle revoyait sans cesse la scène se reproduire sous ses yeux, les sons en semblaient décuplés. Cette flèche de glace qui venait percer de part en part la reine des neiges qui, un instant plus tard s’effondrait lourdement au sol. Elle revoyait sa sœur ainée s’éteindre et elle…elle la reine d’Arendelle, sa cadette, incapable d’agir pour tenter de la sauver. Sa sœur était une héroïne, elle les avait tous sauvés mais Anna, cette fois avait été incapable de faire quoi que ce soit pour la reine des neiges qui gisait là, sous ses yeux, partie dans un autre monde. La jeune rousse continuait de de se morfondre, elle n’avait plus de larmes à présent tellement elle avait déjà pleuré. Que faire à présent ? Arrêter le temps ? La jeune reine n’en avait cure, désormais plus rien ne serait plus jamais comme avant. Mais à quoi bon l’arrêter et rester dans cette souffrance ? De toute manière elle n’en avait pas le pouvoir, l’ombre d’un homme approcha. Viktor ! Il était resté si discret lors des derniers événements. Anna n’aurait su dire où il se trouvait lors des derniers instants de la reine des neiges. Il était là bien sûr mais où ? Auprès de sa bien-aimée ? Non, aux soins de Kristoff ? Peut-être ? Mais quelle importance après tout ? Il s’approchait à son tour, il venait de perdre l’amour de sa vie et n’osait en croire ses yeux. Soudain, son regard croisa celui d’Anna, aussi dur que de la glace et le jeune prince comprit tout de suite qu’il n’était pas le moment ni pour lui, ni pour personne d’autre d’approcher de la reine d’Arendelle. La jeune rouquine avait besoin de ce moment hors du temps pour pleurer sa sœur disparue. Anna détourna enfin les yeux d’Elsa pour observer sa fille dans ses bras et elle songea à son enfant à naître. La douleur de l’absence de sa sœur était un cataclysme, mais Anna ne pouvait en rester là, il fallait bien avancer ! Elle sentit une présence, celle de sa cousine, pendant un moment, elle oublia toute la rancœur qu’elle avait nourrie ces dernières heures à l’encontre de sa cousine, dont les yeux verts eux aussi embués de larmes plongèrent dans ceux, désormais orphelins de joie d’Anna. Les deux cousines s’étreignirent alors que tous s’approchaient à leur tour d’Elsa avec à leur tête, la reine Emma des Iles du Sud, hagard de voir sa jumelle ainsi étendue

-Anna…Murmura la reine des Iles du Sud
-Désolée Emma…Peina la rousse à articuler avant d’ajouter : Va-t’en Emma ! Répliqua la jeune sœur,

Anna n’osait pas croiser le regard de sa sœur, sa ressemblance frappante avec la reine des neiges était à ses yeux une douleur insurmontable. Emma ne s’en offusqua pas et respectueusement céda à la requête de sa jeune sœur et recula de quelques pas. Comment pouvait-elle lui en vouloir ? Elle aussi était dévastée de ce qu’il venait de se passer et pourtant, elle ne connaissait sa jumelle que depuis quelques semaines. Certes elle avait passé sa vie à espérer son existence mais la majorité de sa vie aura été dans l’ignorance de ses origines. Cela n’était pas le cas pour Anna, alors comment pouvait-elle réagir autrement elle qui venait de perdre la personne la plus importante de sa vie ? Très digne, la reine des Iles du Sud fit signe aux autres et prit la tête du groupe pour sortir silencieusement de ce cachot où était tombée la reine des Neiges. Viktor, soutenu par Neal emboîta le pas de la troupe et pleurait à chaudes larmes. Kristoff fermait la marche, il observait sa femme se morfondre. Sa présence finalement ne pouvait être réellement secourable pour Anna. S’il l’aimait de toute son âme et que cet amour était réciproque, le montagnard savait que dans le cœur d’Anna, seule Elsa occupait la première place et que rien ne pouvait changer cela. Il hésita, il souhaitait la prendre dans ses bras, mais il se ravisa, aidé par le regard d’Iduna qui restait prudemment à quelques mètres de sa fille. Finalement le prince consort d’Arendelle, se contenta de prendre sa fille dans ses bras le plus délicatement possible, sans même que son épouse ne s’en aperçoive et quitta ce lieu tragique à son tour. Seule Raiponce resta auprès de sa cousine et prit la main de la reine des neiges.

-Raiponce ? Que fais-tu ? Peina à articuler Anna.
-Cela ne peut se terminer ainsi ! Je vais la faire revenir ! Je vais la réanimer ! Répliqua sa cousine déterminée.
-Quoi ?

Anna observa quelques secondes sa cousine qui peinait à retenir ses larmes, puis, elle ferma ses yeux et entonna son incantation au soleil. La prophétie d’Yggdrasil s’était montrée exacte alors la reine de Corona en était convaincue, elle allait faire revenir Elsa dans leur monde et tout réparer ! Mais, l’incantation terminée, il fallait bien se rendre à l’évidence, le soleil ne Raiponce n’avait fait qu’ouvrir les portes du ciel et de l’éternité à la Reine des Neiges. La reine de Corona ne pouvait s’y résoudre et tenta à nouveau sa chanson magique. Certes ses mains brillèrent sur le corps d’Elsa mais le souffle de vie ne revenait pas. Entendre à nouveau l’incantation de fut en revanche pour Anna en aucun cas apaisante, non désormais pour l’unique reine d’Arendelle, ce chant était synonyme d’échec et montait en elle un sentiment totalement antagoniste à celui qui l’animait lorsque sa cousine s’était approchée d’elle. Raiponce ! Tout était de sa faute ! C’était elle qui avait permis le retour de Yuki Onna, elle qui les avait conduits dans le piège d’Hodin, c’était elle qui souhaitait se venger dès le départ ! C’était elle la responsable de la mort de la reine des neiges ! Le cœur d’Anna se glaçait à chaque respiration, elle ne ressentait désormais en elle que colère et dégout envers celle qui était responsable de son malheur. Il ne fallait pas que cette cousine toxique ne s’approchât davantage encore d’elle. Ni maintenant, ni jamais !

-Relâche là tout de suite ! Je t’interdis de la toucher toi…et ta magie, tu n’es qu’un monstre ! Hurla la jeune femme.
-Mais…Anna…
-Tu as eu ce que tu voulais, tu t’es vengée de nous et de la mort de ton pauvre mari ! Pour cela il fallait que tu lui prennes sa vie ?! Pars ! Laisse-moi avec ma sœur ! C’est elle ma famille !
-C’est… Non…Je…Jamais je ne voulais…Je…Voulais la vérité pour…
-La vérité ?! La vérité est là ! Ma sœur est morte ! Par ta faute !

La jeune rouquine explosa, elle venait de prononcer ce mot terrible et irréversible. Elle allait désormais devoir accepter que jamais plus elle ne pourrait prendre dans ses bras la reine des neiges. Elle retrouvait enfin la force de se mouvoir et celle-ci était uniquement focalisée sur sa cousine, elle souhaitait lui faire mal. Mais alors qu’elle s’apprêtait à lui sauter au cou elle sentit une force la retenir. Choquée, Raiponce n’osa pas demander son reste et s’en alla retrouver le reste du groupe à l’extérieur.

Anna elle ne se rendit compte qu’au bout d’un instant que sa mère la retenait. La jeune reine vociféra, mais sa mère d’une voix douce continuait de tenter de la calmer sans la relâcher. Finalement, les muscles de la reine d’Arendelle se détendirent. Les propos de la reine d’Arendelle devinrent incohérents. Elle se débattait moins mais hurlait sa rage et criait des instants qui désormais resteraient à jamais figés dans sa mémoire. Parfois lointains, Anna se remémorait des jeux dans leur chambre et leurs histoires de forêt enchantée, elle se remémorait les bonhommes de neiges, elle se remémorait la porte fermée de son ainée, et des milliers de petits messages qu’elle lui a transmis sous la porte pour garder le contact. Dans sa tête résonnaient encore un mot, un petit mot tout simple « Bonjour », ce bonjour que sa sœur lui avait soufflé devant le trône de la grande salle d’Arendelle le soir de son couronnement, avant que ses pouvoirs ne se dévoilent. Elle se remémorait son épopée pour aller la retrouver au plus haut de la montagne du Nord. Elle se remémorait le retour de la reine qui enfin acceptait son pouvoir et sa place. Elle se remémorait son sourire malicieux au moment de donner sa bénédiction pour qu’elle épouse Kristoff…Et tant d’autres souvenirs remontaient jusqu’au dernier…Jusqu’à sa sœur qui venait se placer devant elle, pour la protéger, faire face à Yuki Onna et terminer sa vie en sauveuse. Anna sentit ses forces l’abandonner à nouveau. Elle ne pouvait plus hurler, ni même se tenir droit. Elle d’ordinaire si forte, si joyeuse, elle qui n’abandonnait jamais était brisée, plus aucune pensée positive ne lui vint à l’esprit. Elle s’effondra contre Iduna qui tentait de la calmer. Soudain, la jeune femme semblait avoir de nouveau cinq ans, pleurait à chaudes larmes et se blottissait contre la poitrine de sa mère. Elle venait de la retrouver mais n’avait même pas eu le temps de s’en réjouir. Avait-elle eu même réellement le temps d’en prendre conscience avant cet instant, elle n’aurait su répondre à cette question. Anna sanglotait silencieusement, prostrée contre sa mère qui la berçait doucement et commença un chant qu’elle chantait jadis à ses filles quand elles étaient très jeunes, avant même que le château ne ferme ses portes. Iduna, le cœur lourd d’avoir perdu celle qu’elle considérait comme sa première fille tentait de se contenir pour Anna, elle la berçait tendrement et posa sa seconde main sur le corps sans vie de la reine des neiges. Elle venait de retrouver ses filles, c’était la première fois depuis des années, juste avant que les portes du château ne se referment qu’elle se retrouvait ainsi seule avec les deux sœurs d’Arendelle. Et ce moment, si rare était le dernier, elle le savait.
Anna se calma peu à peu à l’écoute du chant de sa mère et de ses douces caresses allant de son front jusqu’à son nez. La jeune femme, redevenue en cet instant une petite fille dans les bras de sa mère sentit la fatigue la gagner. Elle avait marché toute la nuit pour atteindre ce lieu fatidique, l’adrénaline lui avait fait oublier la fatigue qui désormais la rongeait ainsi que le chagrin. Au bout de quelques notes, la jeune reine s’endormit comme elle le faisait fillette dans les bras de sa mère…


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Dim 12 Jan 2020, 11:36
Chapitre 30 : Le départ de la reine.

Emma et le reste du groupe sortirent de ce lieu maudit et, au bout d’un long couloir tombèrent face à Rodrick. L’ancien intendant avait obéi aux ordres de Neal, il avait indiqué la direction à suivre pour le marin afin de rejoindre ses amis et, de son côté, lui devait aller chercher les précieuses découvertes qu’il avait constaté. L’intendant les tenaient fermement contre sa poitrine et peinait à soutenir le regard noir des compagnons de la reine des Iles du Sud qui lui étaient clairement hostiles, à part Neal. Soudain, l’ancien domestique aperçut Yohann et, se jeta à ses pieds.

-Votre Majesté ! Je vous en prie, pourrez-vous un jour trouver la bonté de me pardonner ?
-Quoi ? Mais qu’est-ce qu’il me veut celui-là ?! Il a bu ou quoi ? Maugréa le jeune musicien.
-Pitié, je donnerai ma vie pour tenter de me faire pardonner… Face à l’incompréhension du jeune homme, Rodrick, qui n’osait toujours pas affronter son regard lui tendit les informations confidentielles que conservaient Hodin
-Mais qu’est-ce que c’est que ça ? Je ne comprends rien…
-Eh bien, si tu lis correctement, cela explique que tu es un des 4 fils de la reine Blanche. Expliqua Neal
-La…La reine Blanche ?! Fit Yohann

Le groupe restait bouche bée, et Rodrick expliquait en détail le complot réalisé par Hodin et le meurtre de la reine Blanche. Tous buvaient ses paroles et Yohann finit par le questionner sur la raison pour laquelle ce dernier était certain de ses ascendances. Rodrick expliqua à Yohann que les enfants de Blanche portaient une marque de naissance caractéristique, marque que portait Eugène Fitzerberg. A ces mots, et d’après la description qu’en faisait Rodrick, Yohann, mais également Kristoff et Viktor remontèrent leur manche droite et, juste en dessous de leur coude, les trois hommes furent stupéfaits. Tous les trois portaient exactement la même tache de naissance, tache qui ressemblait trait pour trait à la description faite par Rodrick qui était circonspect avant de réaliser qu’il avait devant lui, les enfants de la reine Blanche. Aussitôt il s’agenouilla devant Kristoff et Viktor

-Mes Altesses ! Prince Kristoff, Prince Viktor, je suis votre humble serviteur.

Les trois hommes échangèrent un regard et comprirent que Rodrick ne disait que la stricte vérité, après quelques secondes les trois se tombèrent dans les bras. Toutes leurs questions sur leurs origines leur revinrent en mémoire. Kristoff, d’aussi loin que remontait sa mémoire vivait en Arendelle et rapidement livré à lui-même il finit chez les trolls, mais avant cela…le mystère était entier. Viktor quant à lui avait raconté avec sa bien aimé le drame de son enfance, son adoption par la reine des Iles du Sud et son statut d’adopté au sein d’une famille nombreuse où il ne valait guère mieux qu’Hans. Et Yohann, lui aussi expliqua à ses frères retrouvés comment il avait vécu tel un vagabond, ne devant son salut qu’au protectorat du duc de Laffortat. Aussitôt le jeune musicien eût une pensée pour son protecteur et la façon si peu élégante dont il avait été congédié quelques heures plus tôt. Finalement, Raiponce rejoignit en pleurs le groupe et tira les trois frères de leurs retrouvailles, heureuses mais teintées de l’immense tristesse à laquelle ils avaient été témoins. Le retour de la reine de Corona les rappela tous à la douloureuse réalité. L’hostilité qui émanait du groupe était palpable, la reine de Corona sentait bien que désormais elle n’était plus la bienvenue au sein de sa famille. Emma serrait les poings, elle avait retrouvé ses pouvoirs et chacun pouvaient imaginer à ses mains fumantes qu’elle faisait tout pour ne pas exploser littéralement et finalement, après une grande respiration elle se calma et se redressa pour faire face à sa cousine. Chacun était ébahi, bien sur elle était la jumelle de la reine des Neiges, mais cette posture droite, ce regard noble, ce très léger sourire en coin légèrement mordillé qui était l’apanage d’Anna et était devenu, au fil du temps également la mimique de l’ainée des deux sœurs d’Arendelle. Pendant un instant, chacun eût l’impression de voir Elsa devant eux. La maîtresse des flammes dominait sa cousine qui n’avait à cet instant plus rien de royal. Elle se présentait ainsi telle une humble paysanne demandant assistance auprès des puissants. La souveraine de Corona, expliqua à ses compagnons qui écoutèrent de bonne grâce l’état dans lequel elle avait laissé la cadette d’Emma.
Tout le groupe ne tarda pas à se mettre d’accord sur les priorités d’actions. Il était inimaginable de laisser la reine des Neiges reposer un instant de plus dans ce cahot sordide, de même il était nécessaire d’en sortir sa cadette. Raiponce, voulu emboîter le pas de sa cousine mais cette dernière la stoppa.

-Raiponce, je ne pense pas qu’il soit judicieux que tu viennes…
-Je…Mais c’est ma famille également ! Rétorqua la reine de Corona, attristée.
-Je le sais, tu es de la famille et cela ne changera jamais, mais pour l’heure, il vaudrait mieux que tu rentres le plus rapidement possible chez toi.
-Elle a raison Raiponce !
-Toi aussi Neal ?! Fit la jeune reine stupéfaite de perdre ainsi son seul soutien.
-Je sais que tu ne voulais pas ce qui est arrivé, que malgré vos derniers différents tu chérissais ta cousine mais pour l’heure, tu devrais nous laisser, juste nous, à pleurer notre sœur. Et pense à Anna…Tu nous l’as décrite, elle…elle ne le supportera pas. Tu es venue ici pour trouver des réponses, nous savons désormais qui était ton mari, je crois qu’il est l’heure de rentrer chez toi…

Les mots de son cousin étaient très durs à entendre pour la reine de Corona, mais elle savait au fond d’elle-même qu’il n’y avait absolument aucune méchanceté ou hostilité à son égard dans la bouche du prince des Iles du Sud. La jeune reine sentait bien que tous ici la voyaient comme responsable de cette tragédie et, au fond d’elle-même, elle ne pouvait s’empêcher de partager ce point de vue, mais Neal était différent, il ne pensait pas ainsi et se dégageait de ses propos autre chose cela ressemblait même…à de l’amour d’une certaine façon. La jeune femme capitula alors…

-Je rentre à Corona…Je…Je suis désolée, pour, pour tout !
-Killian se chargera de te raccompagner, lui et ton nouvel ami le capitaine Flynn ! Tu pourras lui dire que ton mari était un prince d’Elredor. Répondit Neal avec un sourire.

Alors que la jeune femme commençait à s’éloigner suivi par le vieux marin, Yohan l’interpella en tirant Kristoff et Viktor derrière lui.

-Raiponce ! Attendez !
-Oui ?
-Vous…Votre quête aura permis de découvrir qui nous sommes…Commença le jeune musicien qui peinait à trouver ses mots.
-Il a raison…Je suis parti mari de la reine Anna d’Arendelle et désormais, j’ai découvert que j’avais des frères et que je suis d’ascendance royale par ma mère. Sans toi…On ne l’aurait peut-être jamais su…Ajouta Kristoff.
-Sachez que l’on n’oubliera jamais Eugène…Je ne l’ai jamais connu mais…C’est mon frère !
-Il sera toujours avec nous en effet. Poursuivi le montagnard avec un demi sourire.
-Eh bien…Merci…Balbutia Raiponce.
-Il est né ici…Et promis on fera en sorte que personne ne l’oublie ici. J’ai grandi à Elrédor et personne n’a oublié la reine Blanche…Notre mère ! Wow, c’est bizarre de dire ça ! Le peuple d’Elrédor voudra lui rendre hommage et connaître ses enfants, le royaume connaître Eugène Fitzerberg je vous le promets ! Conclut Yohann qui se surprenait à parler ainsi.
-C’est joliment dit…Vous apprenez vite à être un prince, petit musicien…Vous ferez qui sait un bon roi…Lui répondit Neal avec un sourire qui étonna le jeune homme qui réalisait tout à coup sa nouvelle condition
-Roi ?
-Si je puis me permettre votre altesse…Se risqua Rodrick à Yohann en poussant Raiponce pour se placer devant le jeune homme
-Altesse ? Répéta Yohann avec un air ahuri…
-Hodin l’usurpateur n’est plus, il est normal que l’un d’entre vous, fils de la reine Blanche reprenne ce qui est à vous…
-Il a raison Yohann…et c’est toi qui devrait t’en charger ! Dit Kristoff.
-Moi…Mais je n’ai jamais été prince contrairement à vous deux…
-Mais nous non plus ! Kristoff était livreur de glace et moi, l’adopté des Iles du Sud !
-Mais toi tu as vécu auprès d’une famille royale ! Protesta Yohann à l’attention de Viktor
-Sans être réellement considéré comme tel ! Kristoff devra s’occuper de la reine Anna d’Arendelle et de sa famille, sa place est à Arendelle, moi, je suis sans véritable pays mais toi…Toi tu as vécu dans ce royaume, tu le connais mieux que nous. C’est à toi de les guider !
-Hum…En somme c’est le roi d’Elredor qui a rendu hommage à mon époux…Je vous remercie donc votre Majesté. Fit Raiponce qui, sans plus de cérémonial tourna les talons, se sachant de trop ? suivie par Killian Jones. Corona l’attendait et le sort de son père qu’elle avait laissé en suspens…Neal la rejoignit rapidement
-Raiponce…Quand tu seras de nouveau chez toi, repense à tout ça…Cela te servira quand tu devras rendre ta justice ! Lui dit son cousin, avec un ton beaucoup plus dur qu’auparavant, puis il s’en retourna vers sa famille.


Pendant quelques instants Yohann resta interdit, il n’était rien, juste le protégé d’un duc en disgrâce dans son pays, un musicien, tricheur aux cartes et habitué des tavernes, le voilà soudain propulsé sur le trône d’Elredor. Ce fut Emma qui le sortit de sa léthargie. La reine des Iles du Sud reprit son rôle de leader, elle tentait de masquer sa tristesse et donna ses directives. Le plus important était désormais de sortir Anna de sa torpeur et ne pas laisser plus longtemps encore la reine des neiges reposer seule dans un cahot crasseux. Rodrick guida alors Neal et Viktor afin qu’ils puissent récupérer ce qui pouvait faire office de brancard tandis que Kristoff, sa fille toujours dans les mains retourna dans le cachot, suivi de près par Emma. Tous deux virent là, au milieu de ce lieu de perdition, la reine Iduna, ayant sa main posée sur la souveraine disparue et, contre elle, sa fille assoupie d’un sommeil agité probablement de douloureuses images que les caresses maternelles d’Iduna peinait à calmer.

Leurs regards se croisèrent. Outre la douleur il y avait également de la compassion. Kristoff était broyé de voir sa femme dans cet état. Ce n’était pas plus mal qu’elle dorme même si elle ne se reposait pas.
-Emma ma chérie, tu vois Mamie ? Chuchota le glacier. Tu vas aller avec elle pendant que Papa s’occupe de Maman, d’accord ?

Bien qu’Emma fût encore un bébé, elle acquiesça la tête. Iduna ayant pris la peine de déposer délicatement Anna au sol, lui tendit alors les bras. La petite s’éclipsa tandis que Kristoff retroussa ses grandes manches musclées pour pouvoir prendre sa femme. Il essaya de s’y prendre le plus délicatement possible pour ne pas la réveiller et bientôt sa tête endormie logea au creux de son torse. Iduna le suivit silencieusement tandis qu’ils retournaient au château d’Elrédor.

-Où pensez-vous qu’on puisse la mettre sans qu’elle ne soit dérangée ? Chuchota Kristoff à Iduna une fois qu’ils arrivèrent dans le château.
-Avec la panoplie de chambre je pense qu’il n’est pas difficile de trouver, répondit-elle de façon gênée.

Ils trouvèrent donc un laquais qui les mena… A la chambre où Raiponce avait logé au cours du séjour. Kristoff serra les dents de douleur mais s’introduisit dans la chambre. Il déposa de la manière la plus délicate possible sa femme. Elle ne sourcilla pas. Et maintenant ? Qu’allait-elle devenir sans celle qu’elle chérissait pas dessus tout ?

-Emma s’est endormie, murmura à son tour Iduna.
-Mettez-là avec Anna.

Kristoff resta là, à observer ce qu’il y avait de plus précieux à ses yeux. Il ne voulait rien d’autre.

-Hum… Vous savez il faudrait peut-être que vous retrouviez le reste de la famille, suggéra la reine déchue d’Arendelle.
-C’est elles ma famille, répéta Kristoff tout en quittant pas Anna et Emma du regard.
-Je n’en doute pas, finit par dire Iduna tout en le prenant par l’épaule.

La reine voulait faire plus ample connaissance avec celui qui était désormais son gendre. Elle ne savait pas si la situation était la mieux choisie.

-Et donc, par quel grand hasard vous êtes-vous rencontrés Anna et vous ? Demanda-t-elle, tandis qu’ils s’asseyaient sur le lit.

Alors Kristoff raconta tout : La fuite d’Elsa qui avait peur de faire du mal à sa sœur, la détermination d’Anna de vouloir la retrouver et le prix qu’elle avait payé. Il n’oublia pas d’enjoliver la belle et mystérieuse reine des neiges pour rendre honneur à sa mémoire. Iduna écoutait, attentive. Au fur et à mesure que se profilait l’histoire, des larmes jaillissaient dans les yeux myosotis de la reine. Elle imaginait ses deux filles qu’elle avait tant chéries enfants. Elle aussi, pleurait la mort d’Elsa qu’elle aimait comme sa propre fille à sa manière.

Non loin de là. Les autres avaient bien attendu que Kristoff s’éloigne avec Anna. Neal et Viktor retournèrent alors dans la cellule pour pouvoir transporter le corps sans vie de la reine des neiges. La vision de celle qu’il aime était floue pour Viktor. Il se revoyait il y a encore quelques semaines à peine en train de lui faire sa demande en mariage. Ils étaient heureux. Ils étaient complices. Il revisualisait encore sa tête un peu dégoûtée lorsqu’elle avait vu le gras au coin de sa bouche. Un sourire de nostalgie apparut sur son visage. Non cela ne pouvait pas être fini. Pas Elsa. Pas sa reine. Elle allait se réveiller et le regarder d’un air coincé à cause du protocole mais non pas moins amoureux. Oui. Il aimait ses petits gestes de la tête qui correspondait à son image. Elle était toujours entre le devoir et la permission et c’est ça qui avait plu dès le départ chez elle. Et maintenant… Il n’y aurait désormais plus rien.
Tandis que Neal la prenait par les jambes, Viktor se pencha pour déposer un dernier baiser chaste sur la main de celle qui n’était plus sa reine. En cet instant il la trouvait plus que magnifique. Ses cheveux blonds légèrement décoiffés tombaient en cascade sur sa poitrine, cachant le trou laissé par la flèche. Sa peau blanche éclatait de pureté comme Atala. Viktor lui remis en place avant de la soulever et de la déposer sur le brancard.

-Prêt ? demanda Neal.
-Prêt, murmura Viktor.

Ils sortirent alors du cachot et retournèrent dehors. Les autres les attendaient. Le cortège commença.
Neal dont la rigueur militaire ne lui permettait pas d’exprimer des sentiments affichait tout de même un visage triste. Sa sœur était morte après tout. Viktor suivait en essayant de rester le plus digne possible laissant seulement les dernières larmes séchées parsemées sur son visage. Il était au bout de sa vie mais ne devait pas le montrer. Derrière lui, se trouvait Emma. Emma qui se voulait forte mais était autant meurtrie que les autres. Elle tentait tant bien que mal de maintenir sa respiration… Et ses larmes. Elle se recueillait tout comme le faisait son frère et son demi-frère.

Le train alla comme ça jusqu’au château. Neal était le guide car c’était lui qui connaissait le mieux Elrédor. Le défi était de trouver un lieu où posait Elsa qui ne corrélait pas avec celui d’Anna.

-Que diriez-vous de la bibliothèque ? S’enquit Neal, elle est loin des chambres.

Ils n’y trouvèrent rien à redire. Tout le monde était accablé et ce n’était pas une histoire de lieu mortuaire qui les préoccupait pour l’instant. Du moment qu’Elsa pouvait rester auprès d’eux, c’était l’essentiel. Ils arrivèrent dans la pièce et la déposèrent avec autant de délicatesse que Kristoff tout à l’heure avec Anna. Ils restèrent là à la contempler.

S’en était trop pour Emma qui voulait déverser ses larmes sans que quiquonque ne la juge. Elle avait une certaine pudeur. Aussitôt décida-t-elle de s’éclipser du reste du groupe le temps de pouvoir pleurer plus à son aise et s’en retourna vers les cachots, c’est alors qu’elle la vit. La statue de glace d’Hodin. Elle s’essuya le nez avant de s’en approcher. Pleurer lui avait fait du bien, du moins durant quelques secondes. Mais à présent qu’elle était face à cette statue, un autre sentiment avait fait place à la tristesse. Elle sentit la colère montait en elle comme un volcan. Sans forcément s’en rendre compte ses mains commencèrent à chauffer. Elle sentit l’odeur de feu brûlé et la chaleur se propagea jusqu’au bout de ses doigts.
-ESPECE DE MONSTRE ! Hurla-t-elle, alors qu’elle ne contrôlait plus ses mains.

Elle visa la statue par ses jets de flammes. En quelques instants la glace se liquéfia jusqu’à ne plus être qu’une énorme flaque au sol. Emma entendit un petit bruit, rouler au sol. C’était le médaillon d’Elrédor. Il n’avait pas dû être congelé.

Cela n’assouvit pas la rage de la reine des îles du Sud qui ne voulait plus aucune trace d’Hodin même si ce n’était qu’un bouton. D’un geste hargneux, elle s’empara du médaillon et le referma dans sa main droite. Elle se concentra alors sur l’objet et le pressa très fort tout en repensant à la haine qu’elle avait pour celui qui le portait.

Lorsqu’elle rouvrit la main quelques secondes plus tard, l’objet était consumé, les dernières gouttes du métal en fusion coulèrent de sa main et tombèrent sur le sol crasseux. Plus rien ne subsistait d’Hodin ni de sa bien-aimée. Elle était satisfaite. Emma tourna les talons et quitta sans un regard ce lieu maudit où était tombée la reine des neiges.


Dernière édition par Frantzoze le Dim 12 Jan 2020, 12:38, édité 1 fois (Raison : EDIT: pour que tous les chapitres soient présents ici)

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Dim 12 Jan 2020, 11:37
Chapitre 31 : La couronne d’Elredor


Emma remontait les escaliers des cachots en vitesse, elle voulait mettre le plus de distance avec ce lieu et quitter au plus vite ce pays maudit. Elle retourna au château. Le jour était désormais levé et l’activité avait commencé. Personne ne semblait être encore au courant du drame qui s’était joué en ces lieux mais aucun ne semblait surpris de voir la reine des Iles du Sud déambuler ainsi. Hodin était un maître en matière de secrets, tous savaient qu’il était tout à fait capable d’avoir invité la reine sans prévenir personne. Aussi Emma fit comme chez elle, et sa laissa guider par un serviteur vers le cabinet de travail du roi. Là, elle prit papier et plumes et commença à rédiger d’une main tremblantes quelques missives puis elle ordonna au laquais resté devant la porte de faire parvenir ces plis immédiatement à Arendelle et aux Iles du Sud, puis, sans même un remerciement, quitta la pièce. La maîtresse des flammes était déterminée et tout à coup se stoppa. Elle se trouvait devant la porte de la chambre où avait été transportée Anna. Après une grande inspiration, la jeune femme gratta la porte et doucement tourna la poignée puis ouvrit délicatement. Elle balaya la pièce du regard et vit Anna endormie, les bras au-dessus de sa tête et sa fille auprès d’elle, tandis que la reine Iduna et Kristoff discutaient doucement, les yeux gonflés de larmes.

-Hum…Excusez-moi tous les deux, vous…Vous pouvez venir nous rejoindre dans la grande salle, il faut qu’on discute…
-Discuter de quoi ?
-De la suite…Il va falloir rentrer. J’ai fait partir un message pour les Iles du Sud et aussi pour Arendelle à l’attention de ma mère la reine Victoria, je lui ai expliqué ce que nous venions de vivre.
-Votre mère ? Vous…Lui avez-vous parlé de moi ? Demanda la reine Iduna.
-Brièvement oui, je suis certaine que ma mère aura des centaines de questions, c’était surtout pour la prévenir de… Mais la reine des flammes s’étrangla sur sa dernière phrase, le dire serait le rendre réel et c’était encore impossible à accepter pour elle. Non sa sœur ne pouvait pas être partie, la maint bienveillante de la reine Iduna l’aida à retrouver ses esprits.
-Où est-elle ? Demanda Iduna pour essayer de détourner la conversation.
-En Arendelle. A notre départ des Iles du Sud, nous lui avions demandé de veiller sur Arendelle, puisqu’aux Iles du Sud, plusieurs de mes frères sont encore présents je les ai fait prévenir également. Je vous disais, il faudrait que vous veniez tous les deux…Dans la grande salle de conseil. Il paraît que c’est le lieu de travail dans ce château. Les serviteurs sauront bien nous y conduire.
-Tous les deux ? Interrogea Kristoff qui veillait son épouse.
-Oui Kristoff… Toi et Iduna…Vous représentez Arendelle.
-Je voulais dire…Sans Anna ?
-Kristoff, je pense qu’Emma a raison, pour le moment, il vaut mieux la laisser se reposer.

La voix d’Iduna était calme et toute sa majesté était de retour. La reine mère d’Arendelle n’avait pas eu le temps de se changer, elle portait toujours une tenue misérable de prisonnière, ses cheveux étaient loin d’avoir l’aspect impeccable qui sied à une personnalité royale mais en cet instant, il ne faisait aucun doute, la reine était de retour. Toute sa vie, elle l’avait passé à vivre au rythme de l’étiquette royale. La posture et le devoir faisait partie intégrante de sa personne.

-Mais…Vous êtes là maintenant…Vous pouvez représenter Arendelle, vous êtes la reine après tout…Se risqua Kristoff.
-Voyez-vous une couronne sur ma tête ? Répliqua sèchement Iduna
-Non…Mais…Enfin avant c’était…Et comme vous…Vous êtes…hum vivante…C’est donc…et…
-Kristoff ! Cette broche à votre torse ! Elle est dans ma famille depuis des générations ! Elle est la marque royale d’Arendelle ! Portée par les monarques et leurs conjoints ! Vous êtes le prince Consort ! Arendelle n’a qu’une seule reine, ma fille ! Et si cela ne suffisait pas, nous venons de découvrir que vous êtes prince de ce royaume ! Bien sûr que votre place est dans cette réunion ! Je serai toujours là pour vous aider…Vous aider tous. Termina la reine en prenant la main d’Emma.
-Mais…
-Pas de mais Kristoff, croyez-vous qu’Elsa aurait voulu que le mari de sa sœur se dérobe à ses responsabilités ? Allons, ne trainez pas ! Vous serez plus utile à ma fille en assumant vos responsabilités !

Kristoff estomaqué par les propos de sa belle-mère se leva tel un automate et suivit docilement la reine des flammes. Les deux traversèrent le château d’Elredor sans dire un mot, tous deux avaient l’esprit totalement accaparé par les deux sœurs d’Arendelle. Au fond de leur cœur, tous deux n’arrivaient pas à accepter la douloureuse réalité du destin funeste de la reine des neiges. Et qu’allait devenir la plus jeune des sœurs d’Arendelle ? Leur méditation s’arrêta alors qu’ils pénétraient dans la grande salle où Yohan, Viktor et Neal étaient déjà en grande discussion. Le marin, en bon militaire commençait à mettre au courant Yohan des devoirs qui vont lui incomber très prochainement, puis, remarquant sa sœur, il s’arrêta et se redressa au garde à vous et inclina légèrement la tête ce qui perturba grandement Emma.

-Neal voyons, nous sommes entre nous !
-Certes, mais tu es aussi la reine !
-Navrée mais nous avons des choses plus importantes à traiter que les problèmes d’étiquette.
-Vois-tu ma chère sœur, ce que nous avons à régler est justement de l’ordre d’une réunion royale…l’étiquette est donc de mise.
-Si tu veux Neal…Bien, il va falloir que nous décidions quoi faire pour…

La jeune reine des Iles du Sud ne put terminer sa phrase, les mots restèrent bloqués dans sa gorge, l’ambiance était lourde et aucun n’osaient aborder le sujet. Finalement, le silence fut troublé par l’arrivée de Rodrick. L’ancien bras droit d’Hodin s’approcha et fit une révérence à presque d’agenouiller devant Viktor, Yohann et Kristoff.

-Mes altesses, permettez, voici les lois qui régissent notre Royaume depuis des décennies, elles nous proviennent de votre arrière-grand-père. Elles ont pour but de désigner le roi. Selon nos lois, c’est à l’ainé d’endosser la tache de souverain.
-Mais…Je refuse d’être roi. S’offusqua Kristoff avant d’ajouter. Je…Je ne connais pas ce royaume et je ne puis abandonner Anna !
-Votre Altesse, pardonnez-moi mais vous n’êtes pas l’ainé. C’était votre frère Eugène qui l’était.
-Oui mais notre frère est mort, c’est donc Kristoff désormais l’ainé de cette famille. Rétorqua Viktor.
-D’après cette loi non. En réalité, si l’ainé est en incapacité de régner et qu’il y a plusieurs descendants. Ces derniers doivent s’affronter en combat singulier
-Quoi ?! Mais qu’est ce que c’est que ces lois ?! Hurla Yohann
-Et c’est ridicule, ni Viktor ni moi ne voulons du trone…Il ne reste que Yohann
-Mais…Je n’en veux pas non plus moi !
-Dites, il va falloir vous décider tous les trois ! S’impatienta Emma.
-Et pourquoi donc ? Questionna Kristoff
-Altesse, je suppose que vous voulez que la reine Elsa ne repose pas en ces terres…Et qu’il y ai des reconnaissances, pour cela il faut des actes royaux. Fit Rodrick

Un lourd silence s’installa. Rodrick avait prononcé le nom que personne n’osait dire. Tous se dévisageaient s’interrogeant sur la marche à suivre pour pouvoir quitter au plus vite ce royaume. Finalement, Emma, se leva et fixa le trône d’Elredor.

-Il n’y aura pas de combat ! Moi Emma, reine des Iles du Sud, je revendique ce royaume, pour l’avoir débarrassé de l’usurpateur Hodin et en paiement de la vie de ma sœur ! C’est moi qui ai conquis ce royaume…Qui oserai affirmer le contraire ?!
-Mais…Emma ? Et nos Iles ? Comptes-tu les abandonner ? Questionna Neal qui pour la première fois avait perdu sa rigueur militaire et se retrouvait tel un enfant ayant besoin d’être rassuré.
-Jamais je n’abandonnerai mon royaume ! Répliqua la jeune femme sans un regard pour son frère.

Tous regardaient la jeune femme, stupéfaits de son annonce. Tous se demandaient si elle pouvait réellement agir ainsi et même secrètement craignaient qu’Emma ne soit, aveuglée par le chagrin et la haine, en train de devenir comme son père, une souveraine perdant l’esprit et avide de pouvoirs. Avoir sur sa tête deux couronnes avaient rendu le roi Quentin manipulateur et sans aucune pitié, pas même pour les membres de sa propre famille. Emma n’avait jamais connu ce roi fou mais, en cet instant, elle en avait l’attitude. Au bout d’un long moment, Iduna, qui avait rejoint l’assistance, laissant Anna seule aux pays des songes rompit le silence et se risqua à poser sa main sur l’épaule de la maîtresse du feu.

-Emma…Tu t’engages dans une voie dangereuse…Crois-moi, regarde tout ce qu’il s’est passé…L’origine de tous ces malheurs, cela vient d’un homme qui voulait toutes les couronnes ! N’emprunte pas le même chemin que ton père. J’ai été l’épouse de cet homme, je le pensais aimant et bienveillant mais il n’était qu’un monstre, pourtant, quand je l’ai connu, je reste convaincu qu’il était comme toi, avec un cœur bon. L’ambition l’aura perdu…Ne te perds pas là-dedans à ton tour sinon…Il…Il aura gagné.
-Oh non…Vous vous trompez…Je ne suis pas mon père !

La reine serrait les poings et fixait le trône d’Elredor, forgé d’épées. D’une colère maîtrisée pour s’empêcher de crier, la souveraine déversa malgré tout sa rage et lança son pouvoir destructeur vers le trône qu’elle fit en partie fondre. Son œuvre achevée, Emma souffla et dévisagea l’assistance médusée. En cet instant, tous voyaient en Emma la folie qui avait pu animer son père. La reine ferma les yeux et, en quelques instants son visage se radoucit. Lorsqu’elle rouvrit les yeux, elle souriait en se mordillant la lèvre. Son visage qui ressemblait trait pour trait à la reine des neiges s’était quelque peu transformé. En cet instant, Emma n’était plus le double d’Elsa, non, elle était plutôt celui d’Anna, mis à part pour les cheveux qui conservaient toute leur blondeur. Elle fixa les membres de sa famille et déclara alors

-J’ai grandi comme une fillette orpheline dans les forêts sur les hauteurs d’Arendelle. Jamais avant de découvrir qui j’étais je ne m’étais imaginée reine, ni même ne l’avait souhaité. Qu’importe les titres, les couronnes, je n’en veux pas pour ma gloire. Mais je n’oublie pas mon devoir. Je suis devenue reine des Iles du Sud…Et j’accomplirai ma tâche. Je ne suis pas venue ici comme une conquérante, et je ne partirai pas comme tel. Pour le bien d’Elredor je revendique le titre de reine et ma première déclaration en tant que tel est de me déclarer incapable de régner ici et donc j’abdique avec effet immédiat. Je n’ai aucune descendance aussi, je me dois de désigner un successeur qui sera pour Elredor pour héritier légitime…Yohann, ma sœur vous a fait lord d’Arendelle n’est-ce pas ?
-Euh…Oui c’est…C’est exact !

Le jeune musicien regarda la broche d’Anna toujours accroché à sa veste, quand elle le lui avait donné, alors qu’elle était encore en convalescence, Yohann ne s’était jamais senti aussi fier, ce nouveau titre lui ouvrait de nouvelles portes. Il n’allait plus être le vagabond qui écumait les tavernes. Il s’était promis de ne jamais oublier la faveur de la plus jeune des sœurs et pourtant ! A peine quelques jours plus tard, après toutes ces aventures et les révélations sur son passé, cette distinction lui était totalement sortie de la tête.

-Vous êtes donc, Lord Yohann, seigneur en Arendelle ! Lança Emma qui fit ramena Yohann à la réalité
-Euh…Eh bien…Oui en effet. Peina-t-il à articuler.
-Fort bien ! Approchez Yohann, devant moi ! Genou à terre !

Le jeune homme s’exécuta. Il s’approcha doucement et dévisagea la reine. C’était peut-être la première fois qu’il était si proche d’elle. Yohann avait ces derniers jours principalement côtoyé Anna et n’avait guère osé approcher d’Elsa tant la reine des neiges l’impressionnait. Désormais c’était trop tard et il regrettait de n’avoir su saisir la chance de découvrir qui était cette mystérieuse reine des neiges. En revanche, jamais il n’avait eu de contact avec Emma et il semblait découvrir seulement à cet instant à quel point la jeune femme ressemblait à sa jumelle. Physiquement bien sur, mais aussi dans les expressions du visage, dans la posture, c’était un véritable clone d’Elsa. Le musicien continuait de fixer la reine des flammes, elle l’impressionnait, elle l’intimidait. Il la trouva magnifique, envoutante, charismatique. Il n’avait d’yeux que pour elle. En cet instant Yohann avait oublié à quel point l’ambiance pouvait être lourde et les circonstances tragiques. Il était hors du temps, subjugué par la reine des Iles du sud. Emma, sembla surprise que le jeune homme reste ainsi tel un pantin devant elle sans rien dire ni agir, et, à son tour, elle plongea son regard dans celui de Yohann, elle aurait voulu le secouer mais elle était attirée. Finalement ce jeune homme peut avoir beaucoup de charme se surprit-elle à penser. Il y avait quelque chose de particulier chez ce jeune homme et Emma n’aurait su dire quoi. Il pouvait être grossier, bagarreur, ivrogne, mais cela ne semblait pas être le vrai Yohann. Non, Emma avait l’impression que cela cachait quelque chose de plus profond, un être beaucoup plus complexe et sensible. Elle aussi, c’était la première fois qu’elle observait réellement Yohann, il avait quelque chose d’attirant mais quoi ? Elle n’aurait su le dire et se reprit immédiatement. D’un léger éclaircissement de gorge elle rappela Yohann à la réalité et avec déférence il ploya le genou devant la reine qui lui prit les mains.

-Moi Reine Emma, je renonce à ma charge de reine d’Elredor et nomme comme successeur au titre de roi d’Elredor, Lord Yohann, seigneur d’Arendelle. Mon choix ne se porte aucunement sur l’ascendance supposée ou réelle mais sur sa valeur qui l’a fait devenir Lord. Ainsi, noblesse et honneur renaîtront en ce royaume. Relevez-vous…Votre Majesté !


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Dim 12 Jan 2020, 11:38
Chapitre 32 : King Yohann


Les acclamations durèrent encore de longues minutes. Sur le visage des soldats d’Elredor pouvait se lire le soulagement de ne plus servir désormais un tyran. Tous étaient soulagés de l’intervention fort à propos de la reine des Iles du Sud. La jeune femme avait su manœuvrer très habilement pour éviter un combat funeste entre les héritiers de la reine Blanche. Aucun à Elredor ne le souhaitait, mais le peuple était trop respectueux des lois pour l’empêcher. Heureusement, par conquête, il n’était point nécessaire d’avoir le moindre combat. L’Histoire d’Elredor retiendra le règne de la reine Emma comme étant jusqu’à présent le plus court de son histoire, mais surtout pour sa décision de replacer sur le trône, la dynastie de la reine Blanche. Alors que les acclamations continuaient, Rodrick tendit avec déférence au nouveau roi le sceptre d’Elredor. Dehors, le jour était désormais levé et d’un geste de Rodrick au sonneur, s’entendit au balcon une sonnerie de cor, bientôt reprise en écho par d’autres instruments. Au bout de 3 minutes, un vacarme assourdissant de sons avait stoppé toute activité aux abords du château.

-Mais vous allez arrêter ce boucan ?! Tonna Yohann qui, à l’instar de toute la troupe tentait péniblement de se protéger les oreilles.
-C’est l’annonce Votre Majesté. C’est l’heure ! Répondit Rodrick alors que les cors se turent.
-L’heure de quoi ?
-De votre présentation ! Tout nouveau roi fait une apparition publique au balcon et prononce un discours dès lors qu’il devient roi. C’est la coutume. C’est à cette occasion que votre mère, devenue reine avait annoncé l’ouverture des orphelinats par exemple.
-Un discours ? Moi ? Mais…
-Allez Yohann, vous allez vous en sortir ! Soyez vous-même. L’encouragea Emma.

Le regard de la souveraine croisa à nouveau celui de Yohann. Ce dernier se perdit dans les yeux bleus de la jeune femme. Il ressentait en lui tant d’émotions, il se sentait perdu et n’avait d’yeux que pour la reine, c’était la première fois qu’il ressentait ça. Pour la première fois de sa vie, il avait envie de connaître une femme, ne pas seulement s’arrêter à sa beauté, il se prenait à rêver d’être au bras de la reine des flammes. Soudain, l’entrée d’un serviteur ramena le roi à la réalité.

-Pardonnez-moi. La…La reine d’Arendelle…Le bruit…
-Quoi ? Qu’y a-t-il ? Demanda soudain Kristoff.
-La reine s’est réveillée et…elle hurle, nous…Nous ne comprenons pas ce qu’elle souhaite, nous voulions vous prévenir.

Kristoff, suivi par sa belle-mère s’éclipsèrent immédiatement. C’était évident que le bruit des cors allait réveiller Anna et aussi sa douleur. Ils ne pouvaient la laisser seule ainsi. Dans le même temps, Neal et Viktor accompagnèrent leur jeune frère au balcon, puis, s’inclinèrent devant lui alors que la foule fit silence. Le nouveau roi était tétanisé, il voulait s’enfuir. De grosses gouttes de sueur perlaient sur son front. Il n’osait poser son regard au bas du balcon où une foule déjà immense s’était réunie. Par quel prodige tous les habitants avaient-ils pu se rassembler aussi vite ? S’il était obligé de faire un discours Yohann aurait préféré un faible auditoire, mais il n’en était rien. Les secondes passèrent dans un grand silence. Quelques murmures d’incompréhension se firent entendre. Finalement, Emma, impatiente apparu au balcon. Quelques timides applaudissements se firent entendre. La reine, déterminée et d’une voix forte déclara alors :

« Peuple d’Elredor. Je suis la reine Emma des Iles du Sud. Je suis venue dans ce pays pour y trouver quelques réponses à de graves sujets et votre Roi Hodin s’est rendu coupable à mon encontre, ainsi qu’aux reines d’Arendelle et de Corona d’une infâme perfidie. Par un piège honteux, visant à nous éliminer, Hodin a déclaré la guerre à nos peuples. Par sa folie, la… » Emma s’arrêta quelques secondes, prononcer le nom de sa sœur était pour elle aussi insupportable mais, serrant les poings, elle poursuivit : « La reine Elsa a été tuée…Hodin a payé de sa vie cet acte infâme. Il aura payé cet acte misérable de sa vie ! En tant qu’attaquée, moi, Emma des Iles du Sud j’ai pris la tête de ce royaume mais, peuple d’Elredor rassurez-vous. Je ne viens pas devant vous en tant que conquérante. Je ne suis même pas devant vous comme votre souveraine. J’ai renoncé à ma charge et désigné le Roi Yohann, fils naturel de la reine Blanche comme légitime successeur. Le Roi Yohann a bravement participé à débarrasser Elredor de ce tyran d’Hodin…Longue vie au roi !

-Longue vie au roi ! Reprit le peuple en chœur.

Les acclamations durèrent, des, « Hourras », des « Vive le Roi » « Vive la reine Emma ». Pendant ces instants de liesse, Emma prit la main de Yohann et ensemble ils saluèrent la foule. La souveraine encouragea le jeune homme qui enfin réussit à demander le silence et prononça, d’abord hésitant puis avec de plus en plus d’assurance son premier discours de monarque. Le roi suivait le conseil d’Emma et naturellement raconta ses aventures. Sa rencontre avec la délégation d’Arendelle, sa vie cachée auprès du duc de Laffortat, mais aussi ses origines, la tragique disparition de son frère ainé, prince consort de Corona. Enfin, Yohann promit au peuple d’ouvrir à nouveau les orphelinats de sa mère, de détruire les statues d’Hodin et les remplacer par ceux de la reine Blanche, mais aussi de son frère ainé disparu.

Les heures passèrent à une vitesse folle pour le nouveau roi. Rodrick, en bon intendant le guidait et lui indiquait tous les actes qu’Hodin s’apprêtait à mettre en place. D’un trait de plume, Yohann les fit tous annuler. Il fit supprimer toutes les lois injustes du tyran puis, alors que Rodrick lui tendait de nouveaux documents, enfin le souverain prit la parole.

-Assez ! Rodrick assez !
-Votre Majesté…C’est votre devoir…
-Je sais, mais…Nos hôtes attendent, nous ne pouvons les laisser ainsi. Rodrick, faîtes venir immédiatement le duc de Laffortat. Il est probablement rentré chez lui. Remettez-lui ce pli ! Fit le roi qui griffonnait à la hâte quelques mots à son ancien protecteur pour lui annoncer la nouvelle.
-Ce sera fait votre Altesse !
-Et Rodrick, faites venir nos hôtes, c’est à eux que je dois consacrer ma première journée de roi. J’aurai toutes les autres pour Elredor mais d’abord, je dois pour eux réparer les erreurs du royaume.

Avec une révérence, l’intendant s’éclipsa et entrèrent peu de temps après la délégation des Iles du Sud et pour Arendelle, uniquement Kristoff. La reine Iduna était restée aux côtés de sa fille et surtout l’empêchait d’aller voir le corps sans vie de la reine des neiges.

-Ah, tout de même Yohann ! Je pensais que tu nous avais oublié ! Fit Neal.
-Ton discours était très beau. Fit Viktor qui peinait à prendre la parole. Ses yeux rouges le trahissaient, il avait probablement dû passer les dernières heures au chevet de sa reine disparue.
-Allons dépêchons nous Yohann ! Pourquoi n’y a-t-il toujours pas de navire affrété pour nous ?
-Oui, d’ailleurs, les soldats d’Elredor sont postés devant le miens et cela m’est très désagréable. Je serais fortement contrarié de devoir le récupérer de force. Renchérit Neal.
-Il nous faut tous ensemble envisager la suite, asseyez-vous je vous en prie. Rétorqua Yohann mal assuré. Le jeune homme, bien que roi eût encore du mal à s’imaginer parler d’égal à égal avec toutes ces têtes couronnées.

Tous prirent place auprès du nouveau roi, Viktor et Neal tentaient de montrer des sourires amicaux à Yohann pour l’encourager mais Emma semblait montrer une certaine impatience. Chaque minute que passait le corps de sa sœur en ce pays lui était insupportable. Il fallait que la reine des Neiges quitte au plus vite ce royaume. Mais alors que Yohann allait prendre la parole, Anna fit irruption comme une furie dans la salle.

-Alors ?! Personne ne m’attend ?! Où est le navire ?! Vociféra la rousse
-Allons ma fille, calme-toi, voilà, assieds-toi tranquillement. Fit sa mère qui la suivait comme son ombre et tentait de la calmer.

Tous avaient les yeux rivés sur la reine d’Arendelle, c’était la première fois qu’ils la voyaient éveillée depuis les événements de la nuit et tous peinaient à la reconnaître. La Anna joviale, insouciante, souriante, dotée d’un optimisme teinté d’une petite touche de folie innocente. Tout ce qui caractérisait la reine d’Arendelle semblait avoir disparu. Son regard était dur, comme si elle allait sauter à la gorge de celui qui aurait l’imprudence de croiser son regard. Toute forme de joie semblait l’avoir quitté, la reine d’Arendelle ne semblait vivre désormais, animée uniquement par une rage intérieure. La colère et le déni l’envahissaient.

-Il…Il faudrait retarder votre départ. Le temps que nous puissions voir ensemble comment vont évoluer nos royaumes et…Mes conseillers m’ont annoncé du mauvais temps, il ne serait pas prudent de prendre la mer.
-Quoi ?! Fulmina Anna
-Il a raison, le temps se couvre, il vaut mieux prendre notre temps. En ces circonstances, je me refuse de vous imposer un voyage inconvenant. Ajouta Neal en expert.
-Non ! Impossible ! Je refuse de rester ici ! Et Elsa…

Anna ne put en dire davantage, elle venait de prononcer le nom de sa sœur et l’émotion la submergea. La jeune femme eclata en sanglots. Digne, sa mère très doucement l’aida à se relever et la fit doucement sortir ? Anna avait besoin de se retrouver seule, et le regard des autres n’étaient qu’une douleur supplémentaire qu’il était inutile de s’infliger.

-Elle a raison cependant. Nous ne pouvons attendre ! Nous ne pouvons laisser Elsa ici. Elle doit reposer chez elle ! Le peuple d’Arendelle doit pouvoir pleurer la reine des neiges au plus vite. Reprit dignement Emma.
-Il vaudrait mieux d’ailleurs qu’elle ne voyage pas avec Anna. Et le voyage risque d’être long ! Nous devons partir ! Surenchérit Kristoff.
-Yohann, nous avons en effet beaucoup à régler, mais le plus urgent, c’est de pouvoir emporter Elsa. Nous ne pouvons la laisser ainsi.
-Vous pourriez la laisser dans la glace. Répondit Yohann sans réfléchir.

Un long silence s’installa. Tous étaient surpris de la remarque du roi d’Elredor qui s’en voulait d’avoir ainsi parlé à la hâte sans même respecter la douleur de la famille en deuil. Puis, Emma releva la tête. A nouveau son regard croisa celui du jeune homme et à nouveau, Yohann ressenti des fourmillements dans tout son être au regard de la reine.

-A vrai dire…C’est une bonne idée. C’est même tout à fait logique. Elsa doit retourner à la glace.
-Je…Oui c’est ce que je voulais dire enfin…Sans vous blesser. Balbutia Yohann.

La décision fut prise rapidement et tous s’accordèrent sur la nécessité de créer pour Elsa un cercueil de glace. Kristoff, en livreur de glaçons officiel d’Arendelle prit la tête des opérations. Rodrick lui indiqua la route à emprunter pour atteindre les glaciers les plus proches. Le montagnard partit aussitôt accompagné d’une dizaine de serviteurs. Rodrick était un intendant hors pair et avait su fournir à Kristoff une quantité suffisante de traineaux et d’hommes pour que le montagnard puisse extraire suffisamment de glace pour créer et entretenir le dernier lit d’Elsa jusqu’à leur arrivée à Arendelle. Kristoff le promit aux autres, dans trois jours, l’ouvrage serait terminé. Avec l’accord, de tous, Kristoff prit congé et quelques instants plus tard. Anna, quelque peu calmé, toujours accompagnée par la reine Iduna revînt à la table des souverains. La reine d’Arendelle ne remarqua même pas l’absence de son mari et tous espéraient qu’elle n’en ferait pas la remarque. Personne ne souhaitait expliquer à la jeune femme la raison du départ de son époux et risquer qu’elle n’explose à nouveau.

-Donc…Nous pouvons nous entendre sur votre départ dans trois jours …. Je ferai affréter le plus grand navire de la flotte pour vous également. Se risqua Yohann qui craignait que cette nouvelle ne mette Anna en rage, mais la jeune femme semblait absente de la discussion.
-Il semble que nous n’ayons pas le choix. Soupira Emma qui écrivit alors quelques missives avant de les tendre à Rodrick : Tenez, faîtes envoyer ces messages aux Iles du Sud et à Arendelle. Vos services postaux fonctionnent malgré tout.
-Oui madame. Je fais transmettre.
-Fort bien, dans ce cas, nous partons dans trois jours pour les Iles du Sud.
-Attendez ! Interrompit Anna, et tous la fixèrent, craignant sa réaction.
-Oui ? Que veux-tu dire Anna ? Demanda Emma à la jeune femme qui semblait toujours absente.
-Arendelle…Il…Il faut que soit construit un monument pour Elsa…Dans les jardins, près de la butte. Nous jouions souvent ensemble là-bas…

Anna avait prononcé ces mots d’une voix neutre, d’une voix sans âme, automatique, plus aucun sentiment ne semblait l’atteindre. Sans répondre, Emma reprit le mot des mains de Rodrick et y ajouta la demande de la reine d’Arendelle.

-Bien puisque nous avons un peu de temps, je souhaite vous parler de l’avenir. Il faut que nos royaumes puissent aller de l’avant, nous devons réparer les liens qui se sont brisés. Commença Yohann.
-Tu commences à parler comme un roi, nous avons bien fait de te laisser la place ! Commenta Viktor.
-Justement, j’ai eu le temps ce matin de réfléchir à cette nouvelle fonction, et j’aimerai que ma première grande décision vous concerne tous. Je voudrais vous soumettre une idée. Enfin, si vous m’y autorisez…
-Oh que diable, vous êtes roi mon garçon ! Et vous êtes chez vous ici ! Vous n’avez pas à demander, vous parlez ! Coupa Iduna.
-Bien madame…Je…
-Allez ! Plus fort, tête haute ! Vous êtes le roi !
-Altesse ? Peut-être n’est-il pas nécessaire de le reprendre ainsi, j’ai peur que vous ne l’intimidiez davantage. Reprit Emma avec un regard bienveillant pour Yohann qui une fois de plus en fut troublé.
-Oui alors…J’ai…J’ai pu consulter les grimoires que vous cherchiez Neal avec la reine …Enfin vous savez. Commença Yohann qui évita de prononcer le nom de Raiponce en présence d’Anna, tant son regard noir, vide de toute humanité en cet instant lui fit craindre le pire.
-Et alors ?
-Alors ? Nous le savons, c’est la prophétie de l’Yggdrasil, et, ce déséquilibre qui a engendré…enfin vous voyez ce que je veux dire.
-Et alors ? S’impatienta la reine Iduna
-Alors voilà, nos quatre royaumes sont intimement liés à l’Yggdrasil, Corona pour la lumière, Arendelle pour la glace, les Iles du Sud pour le feu et Elredor, théâtre des événements…Nous avons pu nous débarrasser de la gardienne, mais que se passera-t-il s’il devait à nouveau y avoir déséquilibre ? Ou si nos royaumes entrent en guerre ? Il nous faut éviter cela ! Alors, pourquoi ne pas organiser des rencontres entre nos royaumes à dates fixes. Nous affronter dans des épreuves sportives par exemple, le tout dans la paix ! Ainsi tous les malheurs que nous avons connus auront permis de déboucher sur une paix durable que pourra symboliser ces rencontres !

Tous restèrent interdits face à la proposition de Yohann. C’était une idée toute bête, et qui paraissait être une solution tout à fait acceptable pour que les royaumes puissent repartir sur de bonnes bases.

-Décidément j’en suis maintenant convaincu, tu feras un très bon roi. Déclara Neal en tapant dans le dos de Yohann
-Bien parlé mon frère ! c’est une solution très élégante je trouve !
-En effet, voici une très belle idée. Tu peux compter sur le soutien des Iles du Sud, j’y veillerais personnellement, et je suis certaine que Raiponce sera également…
-NON !!! Hurla Anna qui sortit de sa léthargie et suscitait l’incompréhension de l’assistance.
-Comment ça non ?
-Non ! Hors de question qu’Arendelle ne s’associe de quelque manière que ce soit avec Corona ! Il est hors de question que je collabore de quelque manière que ce soit avec Raiponce !
-Mais, Anna, il nous faut aller de l’avant voyons !
-Non !

Le groupe était médusé et aucun n’osait contrarier la reine d’Arendelle qui faisait de son mieux pour retenir ses larmes. C’était l’émotion qui parlait évidemment, et personne ne pouvait en vouloir à la plus jeune des sœurs. Yohann dévisagea la jeune rousse et doucement lui tendit la broche qu’il avait toujours à la poitrine.

-Reine Anna, reconnaissez-vous ceci, s’il vous plait ? Demanda doucement le nouveau roi.
-Oui.
-Et vous souvenez-vous de ce que vous m’aviez dit à son sujet ? Vous me l’aviez donné à moi, habitant d’Elredor, qui aspirait à entrer illégalement dans votre royaume. Et pourtant vous me l’avez donné, vous m’avez pardonné. Et le symbole, vous en souvenez-vous ?
-Evidemment, c’est le miens ! Rétorqua la reine de manière sèche.
-Une union, et un cœur, l’amour. Car vous êtes une reine de cœur Anna d’Arendelle. Vous avez su pardonner à vos ennemis. Vous avez pardonné m’a-t-on dit votre demi-frère Hans avant son décès m’a-t-on dit, et vous m’avez pardonné à moi aussi. Je viens d’Elredor, nos royaumes ne sont clairement pas alliés, pourtant, vous me l’avez dit, je suis le premier à avoir reçu votre décoration. Vous m’avez considéré comme étant digne de la mériter.
-Et alors ?
-Alors votre altesse, pensez-vous que je pourrais proposer quelque chose qui puisse vous nuire ? Pensez-vous que je puisse agir contre vous ? Vous qui avez été la première à voir le meilleur en moi. Je vous dois tout, à vous, et à Emma. Jamais je ne proposerai quelque chose contre vous…Je sais que vous ne pouvez rien accepter en ce moment. Mais est-ce qu’Elsa aurait voulu que vous perdiez ce qui vous caractérise ? Votre capacité à pardonner ? Ce projet, c’est pour le bien des royaumes. Pitié votre Altesse, acceptez.

Anna se leva et ferma les yeux. Elle ne voulait pas que les autres la voient pleurer à nouveau. Lentement, elle fit quelques pas. Les mots de Yohann résonnaient dans sa tête. La reine devait prendre le pas sur la femme dévastée, elle devait agir pour Arendelle, ne pas oublier son devoir. Elle se rapprocha de la porte puis déclara.

-Très bien…Faîtes donc votre rencontre, faîtes en ce que vous voulez, où vous voulez, avec qui vous voulez ! Mais je refuse d’y voir la reine de Corona ! Mère, prenez ma place, j’en ai assez entendu.
-A ta guise Anna, Neal va t’accompagner. Répondit Emma.
-Non je n’ai besoin de personne !
-S’il vous plait Anna, je, j’ai eu grand plaisir à m’occuper de votre fille vous savez et peut être…peut être qu’une promenade en bord de mer vous ferait, avec votre fille le plus grand bien.

La mention de sa fille fit s’arrêter la reine d’Arendelle. Elle avait honte, depuis son réveil elle l’avait totalement oubliée, comme si elle n’existait pas. Ses pensées n’allaient que vers Elsa mais sa raison tentait de remporter la bataille. Ils avaient raison sans doute. Aussi la souveraine accepta la proposition de Neal et sortit sans même un regard pour les autres, rapidement suivi par le marin.

-Hum…Puis-je considérer que nous sommes tous d’accord ? Suggéra Yohann
-Nous le sommes ! Répondit Iduna.
-Bien, alors, j’ai pensé, comme nous sommes quatre royaumes que nous pourrions organiser cet événement tous les quatre ans ? Bien sûr pour le premier d’entre eux, il nous faudrait du temps pour l’organiser, cela ne pourrait se faire immédiatement, tenez, j’ai pris quelques notes.

Le jeune homme détailla point par point son idée et les transmis avec toujours plus d’éloquence tandis que le reste de l’assistance buvait ses paroles. Ils furent interrompus uniquement par le soir qui tombait et Rodrick qui alla les chercher pour le souper. Anna, rejoignit le groupe et son air triste plombait quelque l’ambiance. Tous s’interdisaient de mentionner le nom de la reine des neiges en sa présence, et tentaient par tous les moyens de la distraire et l’empêcher de se rendre dans la bibliothèque royale où reposait le corps d’Elsa. Kristoff à son tour rejoignit le groupe, de retour de son expédition. Il resta aux petits soins pour sa femme et l’accompagna se promener le lendemain, bientôt relayé par Iduna. Il ne fallait surtout pas laisser Anna seule. Le montagnard, sachant sa bien-aimée sous la surveillance de sa belle-mère retourna dans la salle de réunion où les autres continuaient de débattre du projet de Yohann. Arrivé devant la porte il frappa et entra.

-…Alors au vu de tous ces projets, sommes-nous d’accord pour organiser cette première rencontre d’ici 5 ans ?
-Oui ! Répondirent les autres en chœur.
-Oh Kristoff ! Parfait tu arrives au bon moment ! Fit Yohann qui remarqua la présence de son frère.
-Comment ça ?
-Nous discutions du projet de rencontre tu sais ? La reine Iduna t’en a parlé ?
-Euh…Oui un peu…
-Parfait, alors nous avons pensé qu’il serait bien, en souvenir d’Elsa que la première de ces rencontres se déroule en Arendelle ! D’accord ?
-Euh… Si tout le monde est d’accord oui…
-A la bonne heure, et dis-moi Kristoff, comment avance ta mission ? Coupa Emma qui semblait las de ces longues discussions.

Kristoff détailla l’avancée de sa mission. Dans sa carrière de montagnard, jamais il n’avait eu à réaliser un cercueil de glace. Heureusement, les serviteurs d’Elredor se révélaient être de très bons ouvriers. Kristoff ne pu s’empêcher d’avoir des tremblements dans la voix. Côtoyer ainsi toute la journée la dépouille d’Elsa était une véritable épreuve. Il avait toujours été intimidé par sa belle-sœur et même dans ces circonstances, il n’osait la toucher mais il avait malgré tout réussi à remplir sa mission.

-Parfait, dans ce cas, nous pouvons embarquer demain à la première heure ! Trancha Emma.
-De mon côté, j’ai fait préparer le navire royal d’Elredor, ce dernier est prêt à vous accueillir.
-Non, merci Yohann, nous voguerons sur le navire de mon frère. Utilisez plutôt celui d’Elredor pour ramener Elsa à Arendelle. Ils auront sans doute reçu la nouvelle et sauront prendre soin d’Elsa en attendant notre arrivée. Je laisse une missive à votre capitaine pour que les funérailles puissent être préparées ! Trancha Emma.
-Ma reine, je serai honoré de conduire moi-même ce vaisseau pour ramener la reine des neiges chez elle.
-Parfait dans ce cas, je conseille à tous de préparer vos affaires, nous partons demain à l’aube, Neal et Yohann pouvez-vous rester, que nous discutions du voyage ! Conclut la reine des Iles du Sud.

Tous prirent congé et Yohann se retrouva de nouveau en face de la jeune femme. Il en oubliait la présence de Neal, il écoutait à peine la souveraine donner ses instructions pour le voyage et les obsèques. Cela semblait lui tenir à cœur pourtant, à elle mais aussi à Anna avec qui elle avait pu en discuter quelques heures plus tôt. Yohann se perdait dans les yeux de la souveraine, il admirait les mouvements de son visage, se perdait dans les cheveux blonds qu’Emma avait décidé de lâcher pour moins ressembler à sa jumelle et ainsi infliger une douleur supplémentaire à Anna. Yohann remarqua finalement pour la première fois la longueur et l’épaisseur des cheveux de la souveraine. Neal, en bon militaire une fois les informations transmises se leva salua et se retira mais Yohann ne s’en rendit même pas compte. Il discutait de manière automatique avec la reine, il répondait sans réfléchir. La reine l’avait envouté, et il avait le sentiment que c’était réciproque. Finalement, alors que la reine se levait pour prendre congé, le roi prit son courage à deux mains et retînt la souveraine. Il voulait l’embrasser, la prendre dans ses bras, sentir sa chaleur en lui. Elle aussi en avait envie et sa laissa étreindre. Elle se sentit à son tour plus apaisée au plus près de ce jeune musicien devenu roi. Petit à petit, leurs lèvres se rapprochèrent et…rien, Emma recula de quelques pas. Surpris, Yohann l’interrogea. L’avait-il brusqué sans le vouloir ? Non, la jeune reine le regardait attendrie. Elle l’aimait, mais pas de cette façon. Avec beaucoup de douceur, elle lui fit comprendre qu’elle voyait en Yohann, un membre de la famille. Son successeur au trône mais pas un amant. Elle ne savait même pas si elle ne pourrait jamais aimer un homme d’ailleurs. Après un chaste baiser sur la joue, la souveraine laissa le roi seul à ses pensées jusqu’au lendemain.


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Chapitre 33 : Le dernier voyage.


Aux premières heures du jour. Yohann, conformément à la volonté d’Emma, avait fait embarquer le cercueil de glace d’Elsa. Il avait fait aménager dans le navire une pièce froide afin de préserver l’enveloppe qui protégeait la reine des neiges. Tout était prêt, alors qu’il était sur le point de lever l’ancre, il vit un homme s’approcher : Neal ! Le chef des décuplés s’approcha et prit Yohann dans ses bras de manière viril.

-Bon voyage votre Altesse ! Nous nous reverrons à Arendelle prochainement et, j’espère plus tard dans d’autres circonstances.
-Je l’espère aussi. Ne trainez pas mon prince, la marée va bientôt descendre.
-Ne vous en faîtes pas pour ça, je saurai me débrouiller. D’ailleurs, ma proposition tient toujours, je vous ai proposé de venir faire le tour du monde. Quand vous aurez constitué votre ministère, nous pourrons partir quand vous le souhaiterez !
-Vraiment ?
-Vraiment et… J’ai ceci pour vous de la part de ma sœur. Je ne l’ai pas lue mais je me doute ce qu’elle contient, je vous ai vu hier la regarder… Vous savez j’ai un peu la même chose avec ma cousine Raiponce, mais la moralité nous empêche d’aller plus loin. Vous n’avez pas de sang en commun mais après cette aventure, c’est tout comme ! Mais ne vous en faîtes pas…Vous trouverez un jour quelqu’un que vous aimerez et vous aimera en retour.

A ces mots, le chef de la flotte des Iles du Sud salua le roi et descendit du fier vaisseau d’Elredor qui leva l’ancre. Le marin regardait s’éloigner le navire qui emportait la reine des neiges loin de ces terres. Après un soupir, le prince regagna son navire où ses prestigieux passagers avaient déjà pris place. Quelques heures plus tard, ils ne voyaient déjà plus la côte de ce royaume qui les avaient tant fait souffrir.

Le voyage se déroula sans histoire. Ce n’est qu’au second jour de mer qu’il fut troublé par Anna qui comprit qu’Elsa n’était pas à bord. Il fallut toute la patience et la tendresse de Kristoff et d’Iduna pour que la reine d’Arendelle n’accepte la réalité. Sa sœur était déjà partie retrouver son royaume d’Arendelle. Emma tentait bien de distraire sa cadette mais rien ne fonctionnait. Anna avait toujours autant de vague à l’âme. Elle retourna dans la cabine qui lui était attribuée. Prévenant, Neal lui avait cédé la cabine du capitaine, la plus spacieuse, lui, se contentait d’un hamac au milieu de ses hommes au pont inférieur. Anna balayait la pièce du regard et vit le lit de sa fille. Depuis quelques jours elle la délaissait. Elle n’avait pas la force de s’en occuper. Kristoff la forçait à manger pour ne pas que son état de santé ne s’aggrave mais sa grossesse l’épuisait déjà. Pourtant cette fois, elle prit sur elle et alla voir sa fille. La petite Emma gigotait et reconnu le visage de sa mère bien que ce dernier eût perdu toute sa jovialité. Qu’importe, la petite souriait bien pour deux. Attendrie, Anna, oublia quelques instants Elsa et prit sa fille dans les bras et s’installa sur le sofa. C’était la première fois. Jusqu’alors, elle l’avait toujours confié à d’autres, principalement à Iduna, Kristoff et Neal. Sentir la peau de pèche de la petite sur elle lui procura un certain réconfort puis, une sensation bizarre. Une sensation de froid. La reine d’Arendelle ouvrit les yeux et poussa un hurlement. Elle lâcha sa fille horrifiée qui tomba fort heureusement sur le sofa et se mit à pleurer. Le pouvoir d’Emma. Anna l’avait totalement oublié l’espace d’un instant mais tout revenait et elle ne pouvait le tolérer ! Cette glace ! Non c’était Elsa, elle ne pouvait l’accepter.

-Anna ! Tu vas bien ?! S’inquiéta Kristoff qui arriva en trombe dans la cabine.
-Hors de ma vue ! Hurla la reine.
-Je…Oui chérie si…Si tu le souhaites…
-Non ! Elle ! Fit-elle en désignant la petite sans que Kristoff ne comprenne.
-Emma ? Mais ?...
-Enlève ce…ce monstre et sa glace !!! Tout de suite !

Kristoff resta interdit quelques secondes, dévisageant sa femme puis sa fille. Enfin, il remarqua, au-dessus de la petite qui pleurait, quelques petits flocons de neiges qui se créait. « Le pouvoir de la neige évidemment ! » pensa Kristoff. Avec une infinie précaution, le montagnard prit sa fille dans ses bras et recula prudemment en regardant son épouse tenter de se calmer. Doucement, Kristoff referma la porte et laissa Anna seule à ses pensées. Dans ses bras, la petite Emma s’était calmée au contact des bras protecteurs de son père. Il regardait attendri sa fille et soudain un frisson le parcouru. Anna pourra-t-elle jamais accepter la disparition d’Elsa avec sa fille qui possède le don de la glace ? Il retournait sur le pont et errait comme une âme en peine, manquant de peu de faire trébucher Emma qui discutait avec la reine Iduna.

-Eh bien Kristoff, il ne faut pas se gêner ! Mais…Qu’y a-t-il ? Demanda la souveraine.
-Anna va bien ? S’inquiéta Iduna.
-Euh…Oui elle va bien…Enfin, non pas vraiment bien, c’est Emma…
-Moi ?
-Non…Notre fille ! Fit Kristoff en montrant la petite dans ses bras.
-Oh ? Eh bien qu’a-t-elle ?
-Ses pouvoirs…

Kristoff n’avait pas besoin d’en dire davantage, Emma avait compris ; contrairement à Iduna. Kristoff expliqua alors de quel don était doté sa fille, et la mine de la reine mère s’assombrit. Elle aussi comprenait comme ce pouvoir allait être une malédiction pour Anna, qui jamais n’allait pouvoir accepter le pouvoir de sa fille.

-Que va-t-on faire désormais ? Demanda Kristoff, plus pour lui que pour les autres.
-Je ne vois guère qu’une solution…Un sentiment de déjà vu et…cela ne va pas vous plaire j’en ai peur. Venez avec moi tous les deux !

Iduna conduisit Emma et Kristoff jusqu’à sa cabine. Elle les invita à s’asseoir puis, elle demanda à Emma de lui attraper tissus et aiguilles. La reine mère, bien que restée captive des années, récupéra très rapidement un geste expert sous les yeux étonnés d’Emma et Kristoff. Iduna l’avait remarqué, et avec un sourire leur expliqua à quel point elle avait pu répéter ce geste pendant des années pour Elsa. Finalement, au bout de quelques minutes, son ouvrage était terminé. Deux magnifiques petits gants qu’elle tendit à Kristoff afin qu’il les enfile à Emma.

-Qu’elle cache ses pouvoirs…Et vous aussi Emma, utilisez-les le moins possible quand vous serez en présence d’Anna.
-Non ! Vous n’allez pas à nouveau commettre cette erreur ! Madame, c’est à cause de cela qu’Elsa a bien failli geler le royaume et qu’Anna a failli y laisser la vie ! Protesta Kristoff.
-J’en suis consciente…Mais nous ne commettrons pas la même erreur. C’est uniquement lui apprendre à les contrôler. Vous avez été élevé par les trolls n’est-ce pas ? Leur chef saura l’aider !
-Mais…Grand Pabby est mort ! Nous pensions qu’il était avec Quentin…En réalité il…il a tenté de l’arrêter mais…Enfin peu importe, il n’est plus de ce monde. Répondit Kristoff ému de repenser au troll.
-Oh ? ... Mais qu’importe, les autres trolls, sauront l’aider. Et il n’est pas question de l’isoler comme nous avons pu le faire avec Emma, non, mais qu’elle puisse les cacher des yeux de sa mère. Je vous avais dit que cette solution n’allait pas vous plaire, mais c’est probablement la meilleure chose possible. Pour l’heure, elle est trop petite pour comprendre. Kristoff, il faudra que vous vous en occupiez un maximum, au moins le temps que la douleur d’Anna ne s’apaise. Quant à toi Emma, il te faudra aussi lui enseigner à maîtriser ses pouvoirs. Je pense qu’il serait bon que tu viennes régulièrement à Arendelle pour aider cette petite.

Emma et Kristoff écoutaient comme deux enfants Iduna et hochèrent tous deux de la tête en signe d’approbation avant de sortir, quelque peu sonnés de cette nouvelle, mais c’était sans doute la moins mauvaise solution à proposer.

Pendant tout le reste du voyage, Kristoff prit soin d’emmener sa fille dans la cabine d’Iduna, tandis que cette dernière partageait désormais celle de sa fille afin de conserver un œil sur elle. Le quatrième jour, le fier vaisseau de la marine des Iles du Sud était enfin en vu des terres insulaires d’Emma et Neal. Après quelques manœuvres pour éviter les bancs de sable, le navire s’amarra au port des Iles du Sud et une escorte attendait la famille royale. Le peuple était heureux de revoir sa souveraine mais, l’ambiance était lourde. La reine Emma avait transmis ses ordres et tous étaient respectés. Les drapeaux étaient en berne et tous les habitants qui croisaient le cortège royal se découvraient en marque de respect pour la famille endeuillé. La plupart n’avaient jamais vu la reine d’Arendelle mais tous en avaient entendu parler et savaient qu’elle était la jumelle de leur souveraine Emma.

Au château l’ambiance était tout aussi pesante. Emma avait fait installer dans la galerie un immense portrait de la reine des neiges, drapé d’un voile noir. Tout le personnel marquait le deuil et cherchaient par tout moyen à se rendre le plus prévenant et agréable auprès d’Anna. La reine d’Arendelle, traversait les couloirs dans un état second. Elle ne souhaitait qu’une chose, rentrer au plus vite dans son pays et pouvoir dignement pleurer sa sœur. Elle accepta poliment les condoléances de ses demi-frères, restés aux Iles du Sud, puis, au moment de remonter dans les appartements qui lui avaient été préparés elle se figea. Devant elle, un bloc de glace qui transpirait et avait déjà laissé une flaque importante sur le tapis lui faisait face et, à l’intérieur, toujours bien conservé, un petit bonhomme de neige, les yeux fermés et son sourire caractéristique figé dans la glace : Olaf ! Son dernier lien avec Elsa.

-Olaf !!! Cria la souveraine. Sans résultat.

Le bonhomme de neige, prisonnier de sa glace depuis le naufrage ne s’était toujours pas réveillé. La vie semblait l’avoir également quitté. Il n’était plus désormais, qu’un bonhomme de neige ordinaire qui, d’ici peu allait simplement terminer en flaque d’eau.

-Anna ? Qu’y a-t-il ? S’inquiéta Emma qui avait entendu sa cadette hurler.
-Olaf…Il…Il ne faut pas le laisser ainsi ! Lui…Il doit rentrer lui aussi !
-Je m’en occupe, ne t’en fais pas.

D’un geste, Emma fit signe aux serviteurs présents dans le couloir d’accompagner la reine d’Arendelle, puis de venir l’aider à transporter le bloc de glace qui continuait de fondre. Anna ne supportera pas que son meilleur ami se transforme en flaque d’eau. La reine donna ses ordres, de conserver au mieux le bloc de glace et le faire installer dans le navire d’Arendelle. La reine retourna à son cabinet de travail et énuméra ses ordres. Elle était à peine rentrée chez elle, mais elle allait devoir repartir immédiatement pour Arendelle. Elle se devait d’accompagner Anna et dire un dernier adieu à sa jumelle. La reine aurait souhaité laisser la charge du royaume à Viktor, mais jamais l’adopté n’accepterai, lui aussi se devait d’accompagner la reine dans son dernier voyage, aussi, bien que cela lui coûte, elle se résolu à demander à nouveau à ses frères marins de repousser leur départ et rester encore un peu plus longtemps à terre pour gérer le royaume en son nom.

Au bout de longues minutes de tractation, Emma décida de retourner voir sa cadette. Toutes les deux n’avaient eu que si peu de temps ensemble depuis le voyage à Elredor et, à dire vrai, Emma se demandait même si elles avaient eu l’occasion de se retrouver réellement toutes les deux une seule fois. La reine remontait le couloir du château puis arriva devant la porte de sa cadette. Rapidement, elle donna deux petits coups puis quatre coups rapides mais ne reçu en réponse qu’une fin de non-recevoir de la part d’Anna. Emma ne se découragea pas et resta devant la porte de sa sœur à espérer une réponse. Elle ne fut troublée dans son entreprise que par un laquais venu lui apporter un pli, une missive de Corona. Emma parcouru la lettre de sa cousine. Elle se confondait à nouveau en excuses, présentait ses plus sincères condoléances et expliquait avoir gracié son père. De retour à Corona, Raiponce avait été le retrouver dans les appartements où il était détenu prisonnier et avait fini par accepter de revoir son jugement et le pardonner. Emma avait lu cette lettre à haute voix et ne s’en rendit compte qu’à la fin de sa lecture. Elle observa à nouveau la porte de sa sœur et lui fit remarquer qu’elle avait désormais l’attitude qu’elle reprochait à Elsa. Ce fut le déclic et Anna, les yeux rougis à force de ne cesser de pleurer ouvrit à son ainée. Les deux sœurs discutèrent longuement. Emma, avant que la fatigue ne les gagne toutes les deux. Juste avant de s’endormir, Emma crut déceler sur le visage d’Anna, un faible sourire. Tout n’était pas perdu, l’ancienne Anna était encore là quelque part. La maîtresse des flammes ne se faisait guère d’illusions. Elle n’allait pas retrouver la jeune rousse joviale immédiatement. Le lendemain, toutes les deux devaient prendre à nouveau le bateau pour Arendelle cette fois, le dernier voyage. Nul doute qu’Anna ne pourrait sourire mais qu’importe, Emma se promit de toujours veiller sur sa jeune sœur. C’est ce qu’aurait voulu Elsa !

Le lendemain, à nouveau avec Neal à la barre, la famille royale embarqua pour un bien pénible voyage qui devait les conduire au fjord d’Arendelle où les attendaient Yohann ainsi que la reine Victoria, mais aussi Elsa qui allait enfin pouvoir reposer en paix dans sa dernière demeure. Pendant tout le voyage, la reine d’Arendelle sortit fort peu, et pire, elle refusait de prendre sa fille dans ses bras. La simple idée de la voir créer de la glace était un supplice bien trop cruel. La reine continuait de s’isoler, elle s’enfermait dans sa cabine, avait exigé plume et papier et durant tout le trajet, elle n’avait que rarement quitté sa table de travail. Au soir du sixième jour, les vents aidant, le fjord était en vue. Anna, enfin sortit de sa cabine et fut figée d’effroi à mesure que le navire se rapprochait du port. Son château ! Son toit, que la magie d’Elsa avait gelé était en train de fondre. Il ne restait plus guère que quelques plaques de glace de ça, de là. Les magnifiques flocons qui ornaient les murailles n’étaient désormais plus que souvenirs. Même cette trace de la reine des neiges avait disparu. Une fois le navire arrivé, Anna s’empressa de monter dans le traineau qu’avait fait réparer la reine Viktoria. C’était à peine si elle avait pu remarquer la tenue noire, très sobre et digne que portait la souveraine endeuillée de la disparition de sa fille. Anna n’eût pas davantage de considération pour Yohann qui lui aussi faisait partie de la délégation qui attendait le retour d’Anna. Le nouveau roi d’Elredor tenta bien de lui expliquer ce qui avait été mis en place, mais Anna n’écoutait pas. Elle savait que ce retour chez elle serait difficile, mais elle n’avait pas imaginé que cela l’était à ce point. Au château, elle se laissa guider par Kay qui lui présenta toutes les condoléances possibles et s’en retourna dans sa chambre. Enfin, après tout ce temps elle avait retrouvé ses appartements. Mais ils semblaient différents. Rien n’avait bougé, mais dans son souvenir, tout semblait moins terne. Anna savait que cela était dû à son chagrin, mais qu’importe, sa raison ne pouvait remporter cette bataille. Elle balaya à nouveau la pièce du regard et vit ce qu’elle redoutait. Au fond de la pièce, sur la petite commode, elle était là. Une robe noire, dotée d’une cape elle aussi noire et un bonnet. Cette tenue, Anna l’avait portée lorsqu’elle avait appris la mort de ses parents. Il n’en était rien mais la jeune femme n’en savait rien à l’époque. Les corps n’avaient pu être retrouvés et pour cause ! Elle aussi avait trompé plus d’une fois la mort, comme sa sœur ! Mais cette fois c’était différent. Elle avait vu la scène, elle le savait, cette fois, point de miracle. Elsa ne reviendrait pas !

La nuit fut bien longue et pénible pour la désormais seule reine d’Arendelle. Au petit matin, Anna n’eut en aucun cas besoin de Kay pour se réveiller contrairement aux habitudes. Les habitudes ! Quelles habitudes ? Plus rien ne sera comme avant désormais pensa la jeune femme. Elle se regardait dans le miroir, dans cette robe qu’elle espérait tant ne jamais remettre. Anna n’aimait pas ce qu’elle voyait, elle se sentit soudain bien plus âgée, la petite flamme en elle était partie avec Elsa.

Arendelle avait pour réputation depuis le second couronnement d’Elsa, une fois que celle-ci eût décongelé son royaume et accepté ses pouvoirs la réputation d’être l’un des royaumes qui proposait les meilleures réceptions au monde. Le royaume une fois encore honora sa réputation. Tout était parfaitement millimétré. Les ouvriers d’Arendelle avaient su respecter les volontés de leur souveraine et avaient, en un temps record, bâti un mausolée dans les jardins du château, ils avaient confectionné un trésor d’ingéniosité, s’inspirant des constructions des peuples qui vivaient le plus au nord du monde connu. Au sein de ce mausolée, la température était froide, les murs recouverts de glace. Ces murs, n’attendaient plus que leur reine. Anna l’observait depuis les fenêtres de son cabinet de travail, elle avait repris sa plume et continuait, inlassablement de noircir des pages d’encre sauf à cet instant. Un léger courant d’air fit virevolter les feuilles et attira le regard de la reine. Dans le jardin, elle voyait la construction. La dernière demeure de sa sœur où, d’ici quelques minutes, ils allaient tous la laisser…mais pas elle ! Non, chaque jour, Anna se le promettait, elle irait la voir, lui parler ! Jamais elle ne l’abandonnera. Elle continua de fixer ainsi ce mausolée jusqu’à ce que quatre soldats ne s’en approchent. Ils tenaient sur leur épaule un bloc de glace. Anna y décela une tache orange et détourna les yeux. C’était Olaf ! Le petit bonhomme de neige lui aussi s’en était allé et désormais, allait tenir compagnie pour l’éternité à la reine des neiges.

Les heures passaient et elle se retrouvait là, exposée. Elle faisait face à la population attristée. A sa gauche, dans la tribune, sa sœur et les autres personnalités royales, dignes, retenant leurs larmes. Tous ces visages étaient un supplice, mais le pire de tous, heureusement Anna ne pouvait le voir. Elle était là, juste derrière elle, dans son lit de glace, la reine Elsa semblait endormie. Sa coiffure tressée était toujours impeccable, de même que son maquillage toujours prononcé et élégant et habillée de sa traditionnelle robe de glace. Oui, c’était pour elle qu’Anna se trouvait devant ses sujets et famille. Elle gardait le silence, elle tachait de se remémorer sa sœur. Tous ces événements à Elredor étaient encore très récents, mais Anna avait déjà du mal à imaginer la reine des neiges debout. D’une oreille distraite, alors que les hommes d’Eglise débitaient leurs liturgies, Anna entendait des bribes de conversation entre les têtes couronnées. Elle entendait son demi-frère Neal, préparer un voyage autour du monde avec Yohann. Elle entendait Kristoff, leur fille dans les bras, converser avec sa mère à propos de l’avenir d’Arendelle. Elle entendait sa sœur Emma, soutenir Viktor dans l’épreuve et imaginer des lendemains meilleurs aux Iles du Sud. Tous tentaient d’aller de l’avant, mais pas elle. Elle n’avait désormais point d’avenir. Certes d’ici quelques mois, elle allait donner naissance, mais sa vie s’était arrêtée en même temps que celle de la reine des neiges. Désormais plus rien ne comptait. La jeune femme prit une grande inspiration. Pas un souffle de vent ne vînt troubler le discours que prononça la jeune femme. Ce n’était pas le discours d’une reine, non c’était bien celui de la sœur. Anna présentait tous les petits détails, les petites attentions qu’elle avait pu avoir pour sa sœur. Les petits mots qu’elle donnait sous la porte à la reine des neiges. Les petits jeux de devinettes, et toutes les marques d’affection que les deux sœurs pouvaient se donner depuis qu’Elsa avait accepté ses pouvoirs. L’assistance buvait les paroles de la souveraine. Arrivait le passage le plus difficile pour elle. Anna parlait de l’action de la reine pour protéger son royaume et enfin, le voyage à Elredor qui aura causé sa perte. Toute l’assistance était bouleversée. Chacun se souvenait pour l’heure d’un moment où ils avaient pu parler, ou ne serait-ce que voir même furtivement la grande reine des neiges et tous ne pouvaient que louer sa grandeur.

Les membres de la famille rejoignirent Anna après son discours bouleversant. La reine d’Arendelle était soutenue par sa sœur ainée et son époux L’heure était arrivée. Les officiers les plus éminents du royaume se plaçaient devant le cercueil de glace puis l’épaulèrent. Dans un silence absolu, tous regardaient la reine des neiges quitter les jardins pour sa dernière demeure. Anna froissa la feuille de son discours et finalement la jeta. S’en était trop, elle ne pouvait garder son masque de souveraine plus longtemps, elle se voulait être uniquement Anna, la jeune sœur. Alors que la reine des neiges disparaissait derrière les murs de glace, le cortège, tel un seul homme suivait et pénétrait dans le sanctuaire. Le peuple d’Arendelle à l’extérieur se disperserait. L’adieu à la reine était terminé, mais il restait encore pour les membres de cette famille de dire adieu à Elsa. Les officiers déposèrent le cercueil de glace au centre du sanctuaire, avec, à ses côtés, le bloc de glace qui enfermait Olaf. Ils saluèrent une dernière fois leur souveraine puis sortirent. Tous restaient là, au-devant de la reine. Anna n’en pouvait plus et alors que tous devaient déposer des perces neiges sur le lit de glace, la souveraine quitta les lieux, laissant tomber son bouquet à terre. Kristoff, lui emboita le pas. Il ne pouvait se résoudre à laisser son épouse seule. Tous, petit à petit quittèrent le sanctuaire. Ils n’étaient plus que trois. La reine Viktoria, déposa son bouquet aux pieds de sa fille disparue, elle embrassa Emma sa désormais fille unique et quitta à son tour les lieux. Viktor, alla, une dernière fois déposer un baiser sur les lèvres sans vie de sa bien-aimée et rejoignit à son tour à l’extérieur les autres membres de la famille. Seule resta Emma. La maîtresse des flammes fixait sa jumelle. La scène lui paraissait irréel mais elle devait s’y résoudre. Après de longues secondes, elle aussi déposa son bouquet et laissa sa sœur, paisible dans sa dernière demeure, veillée par sa créature de neige.

Anna était partie se réfugier dans son cabinet de travail. Elle ne désirait plus voir personne. La reine mère se chargea de raccompagner Yohann à son vaisseau. Très digne, le nouveau roi d’Elredor préférait ne pas imposer sa présence à la famille endeuillée. Emma elle aussi sentit qu’elle n’était pas la bienvenue et préféra-t-elle aussi, accompagnée par Neal et la reine Viktoria rentrer aux Iles du Sud, promettant de venir visiter régulièrement sa jeune sœur. Le soir venu, les rues d’Arendelle étaient vides, toutes les familles se retrouvaient chez elle, pleurer la disparition de la reine. Les têtes couronnées s’en étaient allées, laissant la jeune rousse seule face à son désespoir. Kristoff brisa la solitude de son épouse et la rejoignit. Il la trouva attablée à son cabinet de travail, plume à la main. Elle fuyait son regard. Avec mille précautions, le prince consort détourna son épouse de son travail pour les fixer dans les siens et dans ceux d’Emma. Anna refusait toujours de regarder sa fille, elle ne savait pas si un jour elle saurait la regarder un jour dans les yeux. Elle lui rappelait trop Elsa ! D’un geste, la reine posa ses mains sur son ventre. La vie continuait, un enfant devait arriver. Elle avait retrouvé sa mère. Emma, sa sœur allait vivre heureuse aux Iles du Sud. Yohann, ce jeune musicien qui s’était occupé de lui allait devoir assumer la charge d’un royaume et réaliser son rêve de tour du monde. Ses dignitaires allaient dès à présent lancer des travaux pour faire du projet de rencontre de Yohann une réalité. Des événements heureux en perspective mais pour la souveraine, malgré les bras rassurants de son mari, une seule phrase revenait en boucle dans son esprit. Les paroles prophétiques de la duchesse de Funningur : Life’s too short…


Dernière édition par Frantzoze le Dim 12 Jan 2020, 12:41, édité 1 fois (Raison : EDIT: pour que tous les chapitres soient présents ici)

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Dim 12 Jan 2020, 11:38
Chapitre 34 : Emma d’Arendelle



Le ciel se réveillait sur Arendelle en ce premier jour de l’été. A cette heure très matinale, le château était encore endormi, sauf dans une des chambres de la famille royale. Seule dans son lit immense, la petite princesse Emma d’Arendelle pleurait, le lit, recouvert de neige. Les sanglots de la petite finirent par interpeller. La poignée se tourna et apparu dans l’embrasure de la porte Kristoff, suivi de la reine mère Iduna.

-Emma ! Que s’est-il passé ?
-Pardon papa…je n’ai pas fait exprès, j’ai fait neiger cette nuit, pardon…

Attendris, le père et la grand-mère de la petite s’approchèrent doucement et s’installèrent sur le lit trempé de neige. Emma n’osait pas croiser leur regard, de peur de lire de la crainte, de la colère ou de la déception, comme elle pouvait le voir si souvent dans les yeux de sa mère. Heureusement, les caresses de sa grand-mère rassurèrent la petite, le montagnard également ne semblait pas fâché de cet incident.

-Avais-tu mis tes gants avant de t’endormir ? Demanda doucement Kristoff
-Non papa…
-Ma puce, ils sont là pour t’aider…
-Je sais, cache tes pouvoirs…Répondit la fillette d’une voix triste.
-Non, contrôle-les, ce n’est pas pareil…et puis, ils sont très jolis ces gants après tout ?! Il n’y a pas de honte à en porter…Tu vois mamie ? Elle aussi en porte !
-Ne m’appelez pas ainsi Kristoff…Tout de même nous avons une étiquette à respecter. Mais ma chère Emma, ton père a raison, c’est là pour t’aider. Allons, sors de ce lit avant de prendre froid…
-Mais je n’ai jamais froid !
-Comme ta… S’arrêta soudain Iduna.
-Comme quoi ?
-Comme d’habitude ! Reprit à la hâte Kristoff avant de poursuivre : Peu importe, allez, file, que l’on fasse retirer ces draps avant que ta mère ne le remarque. Elle ne serait pas très contente tu le sais…
-Maman n’est jamais contente avec moi de toute façon ! Répondit la jeune princesse.

Les mots étaient durs. Le prince consort et la reine mère échangèrent un regard et préféraient ne pas relever les propos de la fillette. Emma aimait sa mère, comme n’importe quelle petite fille c’était indéniable. Mais Anna avait tellement changé depuis 5 ans. La jeune reine insouciante et optimiste avait laissé place à une femme triste. Depuis cette funeste aventure à Elredor, rares étaient ceux qui se souvenaient avoir vu la reine sourire. Elle était digne oui, polie, respectait ses obligations royales bien qu’elle déléguât souvent sa tâche à sa mère, mais le bonheur l’avait quitté. C’était surtout dans la sphère privée que cela se ressentait. La reine préférait désormais la solitude de son cabinet de travail où elle pouvait y passer des journées entières à noircir inlassablement les pages d’un énorme livre. Après la naissance de leur deuxième enfant, un garçon, la reine avait également pris ses distances avec Kristoff. L’amour entre ex existait toujours, il était toujours sincère mais Anna souhaitait protéger son époux. Elle ne souhaitait pas que son incapacité désormais à être heureuse ne se propage au montagnard. Elle n’avait cependant pas imaginé une seconde que justement c’était cet éloignement qui rendait son époux chaque jour un peu plus morose. Enfin, celle qui souffrait peut-être le plus de la distance de la reine, c’était bien sa fille ainée. La jeune princesse avait grandi dans ce château et jamais elle ne se souvenait avoir pu être seule à partager des instants de complicité avec sa mère. Elle semblait l’éviter, comme si le visage de la fillette effrayait la reine qui arrivait par contre à montrer quelques signes d’affection pour le frère cadet. Kristoff n’était pas aveugle, il avait remarqué cette attitude envers Emma et il en connaissait la raison. Sa fille, avec ses cheveux si blonds, ses grands yeux bleus, ce visage et pire encore…ce pouvoir ! Comme si la regrettée reine des neiges s’était réincarnée ! Anna ne pouvait voir qu’Elsa en regardant sa fille, et la reine d’Arendelle n’avait jamais pu se remettre de la disparition tragique de la reine des neiges. Anna avait tenu sa promesse. Tous les jours, elle se rendait au mausolée de la reine des neiges. Quelques semaines après les funérailles, elle l’avait fait fermer au public. Personne ne pouvait comprendre à part elle ce que représentait Elsa. Anna voulait la garder pour elle seule. Les peintures qui la représentaient dans le château avaient toutes été également retirées dans une pièce fermée dont seule Anna possédait la clef. Toutes ces pensées remontèrent à l’esprit du montagnard qui fixait le regard de la petite princesse, c’était à lui de compenser l’affection qu’Anna était désormais incapable d’offrir. Il prit sa fille dans ses bras, il lui redonna le sourire puis la confia à sa grand-mère.

-Allez petite chipie, Habille-toi vite et rejoins-moi dans la cour, je t’emmène au port…Ils ne devraient plus tarder !
-Qui ça papa ?
-Les délégations des royaumes !
-Quelles délégations ?
-On ne te l’a jamais expliqué ? Il y a cinq ans de cela après…
-Après quoi papa ?
-Euh…rien, rien du tout. S’en voulu Kristoff, il savait pourtant qu’il ne fallait sous aucun prétexte faire mention de près ou de loin à Elsa, Anna l’avait formellement interdit !
-Mamie…Pourquoi papa il ne veut pas me dire ? Après quoi ?
-Après…un voyage où tes parents ont rendu visite à plusieurs royaumes, c’est juste ça ma petite. Répondit Iduna pour aider Kristoff avant de l’inciter à poursuivre.
-Voilà…un voyage ! Donc, après cela, il a été décidé, comme symbole de paix d’organiser des rencontres, un peu comme des grands jeux, où des équipes de chaque royaume vont s’affronter. Cela nous permettra également de tous mieux nous connaître.
-C’est une super idée !
-Oui…C’est une idée de ton oncle, le roi Yohann…Il va arriver !
-C’est qui ? Je ne l’ai jamais vu ? Encore un autre tonton ? J’en ai déjà plein ! Je préférerai avoir une autre tatie !
-Eh bien tu lui demanderas s’il veut jouer les taties avec toi ! Ria Kristoff
-Tu crois qu’il sera d’accord ?
-Nous verrons ! Allons, plus sérieusement, tu l’as déjà rencontré, mais tu étais très jeune, ton frère n’était pas encore né. Et s’il n’est jamais revenu c’est parce qu’il est parti faire le tour du monde ! Enfin bref, tu auras l’occasion de le voir très vite !! Et il n’est pas la seul à venir, le royaume de Corona aussi doit venir !
-Oh, je l’ai vu une fois ce royaume sur un des livres du précepteur ! Tu crois que leur roi ou leur reine viendra aussi ?
-C’est une reine…Et…Non je ne pense pas qu’elle viendra.
-Pourquoi ?
-Eh bien…Elle…Elle est très occupée chez elle donc voilà… Répondit Kristoff très mal à l’aise.
-Mais il y a aussi quelqu’un que tu aimes beaucoup qui va venir…Si je te dis que cette personne vit sur des Iles ? Ajouta à la hâte Iduna pour changer de sujet
-Tatie Emma va venir ?! Répliqua soudain la petite toute excitée.


Voir un sourire illuminer le visage de sa fille fit un bien fou à Kristoff, secrètement, il espérait toujours pouvoir voir à nouveau sa femme en arborer un similaire. Il repensa aux propos de son frère, le jour où il était devenu roi. Cette rencontre avait pour but de préserver la paix et l’équilibre. Le temps du deuil devenait bien long, peut être que cela allait enfin permettre à Anna d’avancer, de ne plus être figée dans le passé. La jovialité de la petite princesse tira le prince consort de sa rêverie. Il la regardait sauter partout amusé. Iduna lui avait dit des dizaines de fois que lorsqu’elle agissait ainsi, la princesse Emma ne ressemblait plus du tout à la reine des neiges, non en ces instants, c’était le portrait craché de sa mère. Malheureusement, Emma n’avait jamais eu l’occasion de paraître si joyeuse en présence de sa mère, c’était peut-être cela qui manquait à Anna…Un jour peut être ! Espéra le prince qui quittait la pièce et laissa sa fille finir de se préparer aidé par sa grand-mère.

-Allons Emma…Doucement, Doucement, je n’arrive pas à te coiffer…Oh tu es vraiment…Comme ta mère ! Lança Iduna.
-Attends quoi ? Répondit Emma qui se calma immédiatement et reprit un visage sombre.
-Ta maman aussi sautait partout quand elle avait ton âge, c’était très compliqué de la calmer…
-Mamie, je crois que tu perds la mémoire maintenant que tu es vieille…Parce que maman, elle ne ferait jamais ça j’en suis sure !
-Vieille ?! Attends tu vas voir !!!

Grand-mère et petite fille continuèrent de s’amuser alors que des serviteurs se chargeaient de changer les draps trempés de neige de la jeune princesse. Avant de quitter la pièce, Iduna prit grand soin qu’Emma mette ses gants puis toutes les deux sortirent. Au hasard des couloirs, juste avant la cour où Kristoff les attendaient, elles croisèrent la reine avec à son bras le jeune prince. Anna les dévisagea toutes les deux, elle se força à faire un demi sourire qui ressemblait davantage à une grimace à Emma. La reine mère informa Anna qu’ils se rendaient avec Kristoff au port pour accueillir les premières délégations. La reine acquiesça. Elle dévisagea à nouveau sa fille et comme à son habitude malgré elle eût un léger geste de retrait. Sans un mot, la reine prit congé, elle laissa son jeune fils aux soins des nourrices avant de retourner s’enfermer dans son cabinet. Ce petit geste, bien que très discret, Emma l’avait remarqué, c’était toujours le même. Son père et sa grand-mère avait réussi à la faire sourire, mais avoir vu sa mère fit remonter une vague de tristesse dans l’esprit de la fillette. Elle s’installa à l’arrière du traineau de son père sans un mot, regardant ses pieds, Iduna s’installa à côté de son gendre. Et Kristoff fit partir Sven en direction du port. Au bout de quelques minutes, il remarqua le visage défait de sa fille.

-Bah alors ? Je pensais que tu serais heureuse de revoir tes oncles et ta tante ?
-Je préférerai que sa soit tatie Emma ma maman !
-Quoi ? Mais pourquoi dis-tu ça ?
-Tatie elle est gentille avec moi, elle me sourit tout le temps. Elle, elle peut me comprendre car elle aussi a des pouvoirs ! Et puis de toute façon, maman elle préfère mon frère je le sais !
-Emma ! Fit Kristoff en faisant arrêter Sven
-Emma, tes parents vous aime tous les deux très forts voyons ! Tempéra Iduna.
-Maman, elle ne veut jamais être avec moi, ce n’est pas la peine de dire le contraire !
-Mais…Regarde trésor, moi je suis avec toi, et puis ma…enfin pardon, grand-mère aussi…Le protocole !
-Bah tu devrais te marier avec tatie papa, comme ça on serait tous heureux.

Kristoff était sonné. Il savait que sa famille souffrait, mais ces mots d’enfant, si innocents et pourtant si cruels, Kristoff les recevaient comme un coup de poignard en plein cœur. Iduna, descendit et alla s’installer auprès de sa petite fille. D’un geste, elle fit signe à Kristoff de reprendre sa route. Doucement, la grand-mère prit la petite contre elle. Kristoff n’entendit pas ce qu’Iduna lui murmurait. Du coin de l’œil il la vit caresser doucement le visage de la jeune princesse ce qui semblait l’apaiser. Cette femme avait un don pensait le montagnard. Il se souvenait comment elle avait réussi à calmer Anna lors de leur voyage à Elredor…Malheureusement, elle n’avait pas totalement réussi et les cicatrices étaient toujours ouvertes. L’arrivée au port tira Kristoff de ses pensées. Il sourit à sa fille et lui montra les deux fiers vaisseaux royaux qui venaient de s’amarrer.

La petite, consolée par sa grand-mère descendit à la hâte et, perchée sur un lampadaire, elle guettait la passerelle. Son oncle Neal apparu, en bon capitaine, il vérifiait que le navire était sécurisé pour la descente de ses passagers. Kristoff expliqua à sa fille qui il était. Lui non plus elle ne pouvait s’en souvenir. Très rapidement après les funérailles d’Elsa, Neal avait rejoint Yohann à Elredor accompagné de Viktor. Viktor avait besoin de trouver un but dans sa vie et accepta de gérer le royaume pendant que son frère et Neal s’en allaient faire le tour du monde. Emma écoutait avec attention, elle avait impatience de rencontrer ces nouvelles personnes qui faisaient partie de sa famille, mais il y en avait une qu’elle attendait plus que tout. Comme le reste de la foule d’ailleurs qui se mit à crier des « Hourra » lorsqu’enfin, la reine Emma, vêtue de sa robe rouge caractéristique de maîtresse des flammes apparu. Emma était subjuguée par sa tante. Kristoff, beaucoup moins. Depuis cinq années, la souveraine des Iles du Sud optait pour une coiffure les cheveux lâchés mais aujourd’hui, la voici qui revenait avec une tresse…De nouveau, Emma était le clone de la reine des neiges et Kristoff craignait la réaction d’Anna. Emma échappa à la surveillance de son père et couru rejoindre sa tante.

-Tatie !!! Hurla-t-elle en lui sautant dans les bras sous le regard attendrie de la foule.
-Oh…Doucement ma chérie ! Oh tu as grandi !!! Répliqua la reine des flammes amusée
-Wow tatie, j’adore ta nouvelle coiffure !! Tu pourras me la faire aussi ?!
-Ravie qu’elle te plaise, mais elle n’est pas nouvelle…J’avais cette coiffure quand tu es née !
-Et pourquoi ce revirement ? Demanda Kristoff qui arrivait, beaucoup moins enthousiaste que sa fille.
-Cette rencontre, c’est l’occasion d’un nouveau départ…Tout ceci n’a que trop duré ! D’ailleurs, j’ai également fait venir Raiponce ! Elle est sur le navire d’Elredor avec Yohann et Neal ! Ils débarquent là-bas !
-C’est qui Raiponce tatie ?
-La reine de Corona
-Oh tu vois papa, finalement elle est venue !
-Oui…Apparemment, j’en suis tout aussi surpris, allons voir. Fit Kristoff inquiet.

La petite famille traversa les quais pour rejoindre le navire d’Elredor, Emma tenait la main de sa tante et lui posait des dizaines de questions, la reine des Iles du sud y répondait à toutes avec patience. Elle aussi avait conscience que la jeune princesse n’avait pas toute l’attention dont elle avait besoin. Elle avait respecté sa parole envers la reine mère et était venue aussi souvent que possible voir la petite grandir et l’aider à maîtriser ses pouvoirs. La troupe arriva devant le bateau d’Elredor et la jeune princesse fut déçue, elle regardait partout mais ne vit aucune trace d’une reine. Kristoff lui avait vu ses frères et alla les embrasser, puis il fit venir Emma.

-Viens Emma n’aies pas peur, tu te souviens de ton oncle Viktor, tu l’as déjà vu, c’est vrai cela fait un peu de temps…mas tu sais, il vient tous les ans !
-Chaque année à la même date… Soupira Viktor avant de retrouver le sourire face à sa nièce.
-Et approche Emma, ici, c’est ton tonton Yohann, le roi d’Elredor !
-T’es vraiment mon tonton ?
-Euh…Eh bien oui, ton papa est mon frère donc oui ! Répondit Yohann en embrassant la petite.
-Aïe tu piques avec ta barbe et ta moustache ! Papa, tonton il est quand même moins beau que toi !
-Bah…Oui, ton papa est plus beau que moi, c’est pour ça que toi tu es toute belle aussi !
-Et ça c’est quoi ? Demanda Emma qui fouillait les poches de son oncle et en sortit sa précieuse flasque.
-Rends ça à ton oncle Emma…Ceci est pour les grands ! Répliqua Kristoff
-Mais tonton il est tout petit !
-Je sens qu’elle va ma plaire cette gamine… Fit Yohann
-C’est vrai tu m’aimes bien tonton ?! Moi aussi !!! Alors c’est quoi ton truc ? Poursuivi la petite alors que Yohann envoyait un regard implorant à l’attention de son frère ainé.
-Laisse ça Emma c’est…C’est sa meilleure amie ! Yohann ne s’en sépare jamais ! Mais ce n’est pas pour les enfants ! Répondit Kristoff.
-Très spirituel Kristoff…et c’est faux ! …Euh dis, petite, tu veux bien me lâcher une seconde ? Comment vous faîtes pour qu’elle s’arrête ?
-Alors là ! Si tu trouves, donnes-moi la solution Yohann. Répondit la reine des Iles du Sud amusée.
-Allez, lâche-moi, va voir ta tante…Elle…elle a des bonbons je suis sûr ! Allez vas-y !
-Ce n’est pas un animal Yohann voyons, allez, viens, laisse donc ton oncle respirer une seconde avant de retourner lui sauter dessus. Reprit la reine des Iles du Sud ayant pitié pour Yohann.
-Trop aimable !
-Alors ce tour du monde Yohann ?
-J’ai vu des choses formidables avec Neal, nous avons vécu tellement d’aventures ensemble, nous sommes devenus inséparables ! Oh et je vais me marier !
-Avec Neal ?! Demanda Iduna surprise
-Exactement !
-Quoi ?! Firent les membres de la famille à l’unisson.
-Hein ? Euh…non ! non bien sur que non qu’est-ce que je raconte ! Non ! D’ailleurs ma futur épouse est toujours à bord ! Reprit Yohann
-Oh ? Et pourquoi donc ?
-Elle…S’occupe de la reine Raiponce qui était quelque peu indisposée pendant le voyage…. Reprit Yohann mal à l’aise.

Kristoff ne souhaitait apparemment pas en savoir davantage, et invita toute la troupe à le suivre au château d’Arendelle. Il s’excusa de l’absence de son épouse la reine. Lui aussi préféra dire qu’Anna se trouvait être indisposée. Cela n’étonna personne, et aucun ne voulu relever le mensonge du prince consort. Dans le fond, tous connaissaient la raison et semblaient quelque peu déçus de constater que l’organisation des jeux n’avait pas permis à la reine d’Arendelle d’avancer. Sur le chemin du retour, Kristoff et Iduna échangèrent à propos de Yohann. Les deux étaient persuadés que le roi d’Elredor avait inventé de toute pièce cette histoire de futur épouse indisposée dans le navire, mais qu’importe, Yohann pouvait toujours se bercer d’illusions. Derrière eux, ils finirent par entendre la petite princesse qui donnait la main à sa tante.

-Tatie, tu peux me lâcher, je voudrais aller marcher avec tonton moustache qui pique !
-Moustache qui pique ? Oh mais je t’en prie, va donc voir ton oncle ma petite !
-Quoi ?! Pourquoi ?! Demanda Yohann
-Tonton moustache qui pique !!! Fit Emma en s’agrippant à Yohann manquant de le faire tomber
-Bon courage ! Souffla Emma sous les yeux amusés de toute la famille.
-Moustache qui pique ? Ça te va plutôt bien comme nom mon frère…Faudra penser à l’appeler comme ça désormais, pas vrai Kristoff ?!
-Certainement ! Emma, tu restes gentille avec tonton moustache qui pique d’accord ?
-Dis tonton ? pourquoi t’es plus petit que papa et oncle Viktor ?...
-Euh…Parce qu’ils sont plus âgés…
-Et pourquoi t’as les cheveux longs ? Papa tout à l’heure il a dit que tu pourrais jouer à être une tatie, alors tu peux ?
-Pitié… Fit Yohann pour lui-même alors que devant lui tous riaient.


Les questions de la princesse fusaient pour son oncle qui peinait à conserver son calme et finalement, les jardins du château furent en vue…

-…Et après sur l’ile du volcan il s’est passé quoi tonton moustache qui pique ?!
-STOP ! Arrête, pitié, je n’en peux plus ! T’as gagné ! Un vrai moulin à paroles, toi tu es bien la fille de ta mère c’est sûr !

Le regard de la fillette perdit immédiatement son éclat, les mots ne purent davantage sortir de sa bouche, son sourire s’effaça et elle soupira. Yohann regarda les membres de sa famille, tous s’étaient arrêtés et le fusillaient du regard.

-Quoi ? ... Qu’est-ce que j’ai dit ?
-Maman… Elle ne m’aime pas d’abord ! Jamais elle ne reste avec moi. C’est comme si je lui faisais peur !
-Mais non voyons …. Tenta de se rattraper Yohann puis il ajouta : Tiens, tu vois ça ? Dit-il en montrant la distinction qu’Anna lui avait donné il y a de cela cinq années. Tu ne m’as même pas demandé ce que c’était dans toutes tes questions. Eh bien c’est le blason d’Arendelle !
-Même pas vrai ! Le blason c’est celui qui est sur le drapeau ! Répondit la jeune fille.
-Je veux dire…Le blason de ta maman, regarde la forme, une flamme avec un cœur. Car ta maman a énormément de cœur crois moi !
-Tu mens je suis sure ! Et en plus, comme elle ne veut pas, bah je dois porter des gants pour cacher ma magie et pas faire comme tatie Emma…Oh ?! Pardon papa, je n’ai pas fait exprès de le dire ! S’inquiéta la fillette
-Des pouvoirs ? Interrogea Yohann
-Ce n’est pas grave Emma…Tonton moustache qui pique a le droit de connaître le secret, c’est ton oncle après tout…Oui, Emma peut faire tomber la neige Yohann. Finit par avouer Kristoff.
-Ah comme Elsa ! Oh alors je comprends mieux, c’est parce que ta maman est triste de…
-Mais tais-toi espèce de crétin !!! Je vais le tuer ! On aurait dû le faire ce combat il y a cinq ans !!! Vociféra Kristoff en s’approchant de Yohann d’un air menaçant.
-Kristoff non ! Hurla Emma avant de faire une ligne de feu entre les deux frères.
-C’est qui Elsa ? Demanda la fillette alors qu’Emma fit disparaître sa ligne de feu et s’agenouilla au niveau de la petite.
-Kristoff… Ça suffit ! Profitons justement de ce jour de fête ! Emma, enlève donc tes gants ma chérie, tu es assez grande pour savoir à propos d’Elsa…
-Tu sais qui est Elsa tatie ?
-Oh oui je le sais ! Tu me demandais pourquoi j’avais changé de coiffure ? Eh bien Elsa était coiffée ainsi ! Elle vivait ici ! C’était ma sœur jumelle.
-J’ai une autre tatie ?!
-Oui ! Tu l’aurais sans doute beaucoup aimé et…Elle avait quelque chose de spécial, elle était comme toi ! Ici on l’appelait, la reine des neiges.
-Mais je ne l’ai jamais vu moi ?! Pourquoi ?
-Parce qu’elle est morte mon trésor…Quand tu n’étais encore qu’un bébé. Ta maman et elle étaient inséparables ! Maintenant, Elsa repose là-bas, près des arbres. Fit Kristoff qui s’était radouci.
-Là-bas dans l’ombre ? Mais maman m’a toujours interdit d’y aller !
-Eh bien, si tonton moustache qui pique a raison et que tu es bien comme ta maman, alors il est temps de désobéir et d’aller voir…Tous ensemble ! Déclara la reine des Iles du Sud en prenant la main de sa nièce.
-Et vous verrez aussi ma promise ! On vient de m’informer qu’elle est sur le chemin pour nous rejoindre ! Conclut Yohann en remerciant le serviteur qui lui apportait la nouvelle.

Le petit groupe commença à avancer vers le sanctuaire de la reine Elsa. Non loin de là, derrière une des fenêtres du château, la reine Anna était toujours attablée, plume à la main et continuait inlassablement depuis cinq ans à rédiger dans un grand grimoire. La reine se concentrait, formait ses derniers mots et enfin, posa un point final. C’en était terminé. Depuis cinq ans, pas un seul jour elle ne s’était arrêtée. Elle avait décidé de coucher sur papier toute la vie héroïque de sa sœur. Décrire leurs relations, depuis leur plus tendre enfance, toutes leurs aventures, la découverte de leur sœur…et le reste ! Anna était satisfaite et elle se sentit comme libérée d’un poids qui lui comprimait le cœur depuis des années. Elle pensait à Elsa. Comme toujours. Mais cette fois c’était différent, cette fois, elle avait l’impression qu’elle avait vraiment rendu hommage à son ainée. La fenêtre était ouverte, et un léger courant d’air sorti la souveraine de ses pensées. Elle se rendit à la fenêtre et vit en contre bas sa famille. Malgré elle, Anna eût un mouvement de recul en voyant sa sœur et sa fille main dans la main. La reine des Iles du Sud, avec cette coiffure ! Mais Anna tenta de se contrôler. Curieusement, elle y arriva, une première ! Elle observait la scène, elle se sentait presque sereine. Que faisaient-ils tous dans les jardins ? Ils s’arrêtaient ! Non, les deux Emma marchaient sur un chemin et prirent la tête du groupe…Elles marchaient sur le chemin ! Non ! Elle ne pouvait l’accepter ! Sa relative quiétude s’envola aussitôt ! Elle devait les rejoindre ! Les en empêcher ! Personne ne pouvait entrer à part elle ! Telle une furie, Anna descendit les escaliers, si elle se dépêchait, elle pouvait encore arriver avant eux ! Sa sœur et sa fille ne perdaient rien pour attendre !

Le groupe marchait lentement Et arriva au-devant de la dernière demeure d’Elsa d’Arendelle et fut uniquement arrêté par les appels au loin. Yohann se retourna et alla immédiatement à la rencontre de la jeune femme qui les appelait. Le roi d’Elredor rayonnait et présentait fièrement l’élue de son cœur sous le regard médusé d’Iduna et Kristoff qui furent obligé de reconnaître que Yohann avait bel et bien trouvé l’amour, en témoignait le langoureux baiser qu’il échangeait avec l’élue de son cœur. Cette dernière fut assaillie de question par Emma et Kristoff et, entre quelques explications sur sa rencontre avec Yohann, elle put annoncer au groupe que la reine Raiponce se sentait mieux et arrivait également avec Neal, ce que le groupe constata rapidement. Kristoff semblait très inquiet de cette nouvelle. La reine Raiponce était donc bel et bien présente ! Il redoutait déjà la réaction d’Anna alors que sa fille sautait déjà au coup de cette mystérieuse reine dont on lui avait parlé. Emma posa alors sa main sur l’épaule de Kristoff

-Ne t’en fais pas cela se passera bien, et puis avec ces Jeux, elle ne pourra rien dire…Nous l’avions tous décidé
-Tu ne te souviens pas de ce qu’elle a dit…Elle ne veux pas que la reine de Corona soit présente !
-Parfait…Mais elle n’a rien dit quant à la compagne de mon frère Neal ?
-Pardon ?
-Ils ont décidé tous deux de vivre ensemble. Ils se comprennent et s’apprécient. Bien entendu la morale leur interdit de se marier, mais ça n’est pas leur objectif de toute façon, ni à l’un, ni à l’autre !

Kristoff n’eut pas le temps de répondre que tout le groupe entendit une voix furieuse derrière eux « Emma !! Je t’avais interdit de t’approcher de… Viens ici ! ». La fillette prit peur, sa mère ne lui témoignait que peu de marque d’affection, elle pouvait parfois être sévère mais finalement, elle ne l’avait jamais vu en colère. Emma tremblait comme une feuille, et se cachait derrière la robe de sa tante. De petits flocons de neiges apparurent au-dessus de sa tête ce qui la fit paniquer encore davantage. Furieuse que sa fille ait osé lui désobéir, Anna ne remarquait même pas qu’elle la terrifiait en cet instant mais tout à coup, elle s’arrêta. Elle venait de voir un visage inconnu. Qui pouvait bien être cette jeune femme à la peau foncée ? Anna se désintéressa de sa fille et observa l’inconnue. C’était une très jeune femme et très belle. Visiblement, elle venait de loin au vu des vêtements qu’elle portait. Le climat d’Arendelle, même si l’été commençait pouvait se révéler frais, il n’était pas certain que cette jeune soit suffisamment couverte avec ses jambes nues à partir des genoux et sans chaussures ! De même, son haut semblait très léger, la laissant épaules et bras nues mais aussi laissant apparaître son nombril. La tenue bien que légère n’était pour autant en aucun cas provocante. La jeune femme était belle sans pour autant chercher à plaire, à séduire ou à provoquer. Son visage paraissait très enfantin, avec un nez empâté et de beaux yeux marrons, et enfin sa chevelure ! De magnifiques cheveux bruns légèrement crépus et bouclés qui volaient au vent.

-Qui êtes-vous ? Finit par demander la reine
-Je me nomme Vaiana…votre Majesté. Répondit la jeune femme avec une révérence maladroite.
-C’est, ma promise Anna. Ajouta Yohann prenant la main de la jeune étrangère.

Vaiana reprit à nouveau sa présentation mais Anna n’écoutait que d’une oreille. Ses sentiments s’entremêlaient. Elle voulait se sentir heureuse pour Yohann, la seule personne qu’elle n’avait jamais décorée. Mais elle revit sa sœur et derrière elle sa fille et ses pensées devenaient à nouveau plus sombre.

-Fort bien, vous aurez tout le temps de nous raconter vos aventures les amoureux ! Et toi jeune fille, j’attends ! Coupa Anna d’une voix sévère.
-Arrête Anna ! S’il te plait cela suffit tu la terrifies ! Elle doit savoir. Je n’ai accepté que trop longtemps cette situation, mais regarde, tu t’es enfermée ! Plus personne n’ose réellement te parler. Ta fille a peur de toi. S’il te plait, montre-lui ! Implora Kristoff.

Anna était troublée. Cela faisait si longtemps que Kristoff ne s’était pas opposé à elle…Cela devait peut-être même remonter à leur première rencontre quand elle était partie imprudemment seule à la recherche d’Elsa. Mais il était toujours de bons conseils. Son propos tournait en boucle dans son esprit, elle voulait lui dire qu’il avait tort ! Elle cherchait dans sa mémoire mais elle devait l’admettre, elle avait réellement construit un mur entre elle et sa fille. Anna baissa les yeux et regarda la petite toujours cachée derrière la reine des Iles du Sud qui regardait sa cadette sévèrement. Anna la dévisageait elle aussi…Cette coiffure ! Elle fut figée ! Elle avait Elsa en face d’elle ! La reine d’Arendelle se rendit compte à quel point sa sœur de là ou elle était devait être déçue de sa cadette. Des souvenirs enfouis remontèrent à l’esprit d’Anna…C’était Elsa qui, pendant le naufrage avait risqué sa vie pour sauver Emma pendant qu’elle, dans sa fuite l’avait oublié ! Elsa l’avait protégée ! Comment pourrait-elle accepter qu’aujourd’hui sa nièce soit malheureuse à cause d’elle ? Anna repensa au bref instant de quiétude qu’elle avait ressenti dans son cabinet. Elle pensait avoir rendu hommage à sa sœur. Elle n’en avait rien fait ! Elle avait dénigré sa fille et caché jusqu’à son existence. Anna voyait tout cela dans le regard dur de la reine des Iles du Sud. Une larme coula le long de sa joue. Ce n’était pas de la tristesse comme c’était le cas depuis cinq ans, c’était de la colère. Anna était furieuse contre elle-même. La reine d’Arendelle vacilla et tomba à genoux. Les mains dans l’herbe, péniblement elle releva la tête et croisa le regard de sa fille. Elle se sentait tellement honteuse et se demandait comment la petite pouvait encore accepter de soutenir son regard et même…Cesser de trembler !

La jeune princesse était intriguée, c’était la première fois d’aussi loin qu’elle pouvait se souvenir que sa mère la regardait aussi longtemps. La première fois, qu’Anna n’avait pas eu de mouvement de rejet et même, c’était la première fois qu’Emma voyait sa mère lui sourire. Anna avait agi sans même s’en rendre compte. Prudemment, la fillette accepta de se décaler un peu de sa tante. La reine des Iles du sud lui fit un petit signe pour l’encourager et la rassurer. Pour une fois, Emma avait l’impression que sa mère pouvait être là pour elle. Elle entendit sa mère d’une toute petite voix : « Approche ma puce. » Ce mot. Oui c’était la première fois qu’elle l’entendait de la bouche de sa mère. Finalement, elle n’était pas là pour la disputer. Finalement, son oncle Yohann avait peut-être raison, sa mère avait du cœur. La petite s’approcha et Anna la prit dans ses bras et la serra contre elle. Enfin elle retrouvait sa fille. Elle ne l’avait plus prise ainsi contre elle depuis… Anna se souvenait très bien la dernière fois qu’elle avait pris Emma dans ses bras…Son retour à Arendelle ! Doucement, elle reposa la petite princesse et lui prit la main.

-Viens avec moi…. Je dois te présenter quelqu’un et j’aurai dû le faire il y a bien longtemps.
-J’ai vraiment le droit d’entrer…Maman ?
-Bien sûr ! Et jamais je n’aurais dû te l’interdire ! Il est temps que tu fasses la connaissance de ta tante Elsa… Fit Anna, alors qu’elle sortait la clef du mausolée et doucement ouvrit la porte.
-Tu es sûre que tu veux bien maman ? Insista la petite toujours craintive.
-Tu n’as pas confiance n’est-ce pas ? Répondit sa mère d’une voix très douce. Une voix qu’Emma croyait ne jamais entendre venant de sa mère.
-Bah…

La reine d’Arendelle sourit à nouveau à sa fille, elle ne pouvait pas lui en vouloir. C’était à elle de tout réparer. Elle la prit à nouveau dans ses bras, il lui fallait reconquérir le cœur de sa fille. La souveraine se tourna ensuite vers Yohann et lui indiqua son blason. Yohann comprit ce que souhaitait la reine et déboutonna la flamme de son costume avant de le tendre à Anna.

-Tu vois ceci ?
-Oui tonton moustache qui pique m’en a parlé…
-Ceci est le blason d’Arendelle que j’ai crée quand je suis devenu reine. Au départ, il n’y avait qu’Elsa et puis, elle a décidé que nous devions régner toutes les deux. Une des raisons de son choix, c’est parce que j’avais énormément de cœur. A chaque fois que je voyais quelque chose ou quelqu’un je ne voyais que le positif. C’est pour cela que le blason que j’ai crée reprends cette forme de cœur, et la flamme, tu auras deviné je pense…
-Tatie Emma ?!
-Exactement ! Ton oncle…Ton oncle est la seule personne qui aura reçu cette distinction car peu de temps après, Elsa nous a quitté et…J’ai rompu ma promesse. J’ai arrêté d’avoir du cœur. Mais il est temps de réparer cela. Ma princesse Emma d’Arendelle, acceptes-tu d’être toi aussi décorée du blason d’Arendelle ?
-Vraiment maman ?
-Vraiment !

Anna, ne pouvait se résoudra à lâcher sa fille. Elle avait perdu trop de temps. Sa mère vînt à son secours, elle prit la broche et l’accrocha à la robe de la petite princesse. La reine se tourna vers Yohann et lui promit de lui rendre sa décoration dès qu’elle en aurait faite fabriquer une pour sa fille, avant de nouveau de la regarder. Elle ne lui faisait plus peur, elle ne ressentait plus de tristesse et, pour la première fois elle vit Emma lui sourire. Les traits d’Elsa s’étaient effacés, désormais, Anna se reconnaissait dans le visage de sa fille. Elle ferma les yeux et se concentra pour graver à jamais cette image dans sa mémoire. Jamais elle ne devait l’oublier ! Lorsque la souveraine ouvrit à nouveau les yeux, l’image n’avait pas changé, la petite Emma lui souriait toujours. Anna se retourna, toute sa famille semblait soulagée. La reine d’Arendelle allait enfin réussir à avancer. Pour la première fois depuis cinq ans, Anna se sentit heureuse et entourée de gens qu’elle aimait, elle s’arrêta sur chaque visage puis se raidit…Elle ne l’avait pas remarquée, Raiponce était là !

-Raiponce ? Tu…Tu es venue ?
-Oui, sur invitation de Neal… Répondit la reine de Corona penaude
-Il…a très bien fait, sois la bienvenue !
-Merci…ma cousine. Se risqua Raiponce alors qu’Anna ne l’écoutait déjà plus, trop occupée par sa fille.
-Alors ? Tu es prête ? Il est temps que j’aille demander pardon à ta tante pour ne pas t’avoir présentée plus tôt…Déclara la reine avant d’entrer et de chuchoter à l’oreille de sa fille dans ses bras : Ce mausolée est une formidable construction qui conserve la glace. Elle ne fond pratiquement jamais. Les ouvriers ne viennent en rajouter que quelques fois par an. S’il est construit ainsi, c’est parce que ta tante était la reine des neiges. Elle avait comme toi des pouvoirs extraordinaires ! C’est pour cela qu’elle repose ici, dans la glace…
-Pourquoi elle est morte maman ? Demanda la petite qui n’osait pas regarder
-C’est une très longue histoire ma chérie…
-Comme celle que tu écris tous les jours ?
-Tu ne crois pas si bien dire ! Pour résumer, eh bien, c’est une prophétie, il y a eu comme une malédiction si tu veux. Nous avons vécu beaucoup d’aventures ! Ta tante t’a même sauvé la vie tu sais ? Et à la fin…Elle s’est sacrifiée pour tous nous sauver. Elle a accepté de recevoir un sortilège de glace en plein cœur et elle a ainsi brisé la malédiction.
-Wow !
-Tu l’as dit, allons, n’aies pas peur, regarde là…Je viens tous les jours lui déposer un bouquet de perces neiges. On dirait qu’elle est endormie…

Anna disait vrai. La glace avait comme figé le temps. La reine des neiges reposait paisiblement au centre du sanctuaire. Sa robe, sa coiffure, son maquillage, tout était parfaitement impeccable, comme si elle venait juste de s’assoupir. C’était la volonté d’Anna. Jamais la reine des neiges ne devait disparaître. Anna déposa doucement sa fille en haut des marches. La princesse surplombait le lit de glace de la reine des neiges. Elle hésitait, puis accepta de faire confiance à sa mère et se retourna. Enfin elle vit le visage de la souveraine disparue. Emma fut saisie, elle ressemblait tellement à sa tante Emma et…elle lui ressemblait tellement ! Le reste de la famille était également entrée.

-Comme elle est belle maman ! Chuchota Emma.
-Oui elle l’est…Et tant d’autres choses encore ! Elle était tout pour nous !
-C’est bien vrai. Chuchota la reine des Iles du sud qui rejoignit sa tante et sa nièce, accompagnée de Raiponce qu’elle emmenait avec elle…
-Vrai en effet. Souffla Raiponce mal à l’aise.
-Et elle ne voudrait pas que nous restions fâchées ma cousine ! Fit Anna en prenant la main de Raiponce

Sans un bruit, Emma et Raiponce reculèrent respectueusement et retrouvèrent leur place avec les autres membres de la famille qui n’avaient pas bougé de l’entrée. Elles avaient laissé la mère et la fille continuer de partager ce moment. Seul Yohann voulu continuer d’avancer comme si de rien était mais Kristoff l’arrêta. Leur place à tous était ici, en retrait. Ce moment, il était pour Anna et Emma. Mère et fille se retrouvaient enfin, Anna avait pardonné à sa cousine…C’était là le dernier miracle de la reine des neiges !

-Je peux l’embrasser tu crois maman ? Demanda la petite.
-Si tu le souhaites. C’est ta tante. Jamais je ne t’empêcherai de la voir.

Emma était un peu petite, alors Anna du l’aider à atteindre le visage de la reine des neiges. La petite, pour se maintenir en équilibre posa ses mains sur le bras de la reine des Neiges. Surprise, elle créa au bout de ses doigts quelques petits cristaux de glace. Mais sa mère ne lui en fit aucun reproche. Soulagée, la petite se pencha en avant, de la glace sortait toujours de ses mains mais elle n’y fit plus attention et doucement, elle embrassa le front de la reine des neiges. La petite tenta de se redresser doucement pour continuer d’admirer sa tante. Elle n’était qu’à quelques centimètres de la reine des neiges et soudain…Emma se redressa et prit la main de sa mère, légèrement effrayée…

-Maman…elle dort…
-Oui…Je me dis ça aussi ma chérie…
-Non maman ! Regarde !

La fillette réagit d’instinct et s’approcha à nouveau d’Elsa. Sans demander aucune permission cette fois, ni même savoir ce qu’elle faisait. Emma posa ses mains sur la reine des neiges et commença à la recouvrir de neige. Anna voulu protester mais en était incapable. Curieusement, la neige tombait mais ne restait pas, elle était comme absorbée par le corps de la reine des neiges et soudain…Un tremblement. Anna cru avoir rêvé, elle se concentra et…encore. La main d’Elsa avait bougé. Emma s’arrêta et s’étonna de son geste. Elle porta son regard sur le lit de glace d’Elsa et recula effrayée…La reine avait bougé. Ses bras se plièrent et revinrent vers son visage et elle ouvrit les yeux !

-Où…Où suis-je ?
-Elsa !!!! Hurla Anna qui sauta au cou de sa sœur.
-Anna ?! Et…Et qui es-tu ? Demanda Elsa d’une toute petite voix en voyant apparaître devant ses yeux la petite princesse d’Arendelle

La reine des Neiges, péniblement se redressa se son lit de glace malgré l’étreinte et les larmes de sa cadette ainsi que celle de sa nièce. Sa vue devînt plus nette. Et elle reconnut, devant la porte la mine interdite des membres de sa famille. L’un d’entre eux s’approcha en premier…

-Elsa ? ... C’est…C’est vraiment toi ? Balbutia Viktor
-Viktor !

Anna et Emma lâchèrent la reine des neiges et furent remplacé par Viktor qui aida sa belle à se relever et ensemble, ils échangèrent un long et langoureux baiser sous les yeux émus de l’assistance.

-Elsa ? Demanda Viktor
-Oui ?
-Je veux être sur…Commença-t-il en s’agenouillant et en présentant un anneau à la reine des neiges et ajouta : Reine Elsa d’Arendelle…. Voulez-vous m’épouser dans cette vie…Et toutes les autres ?

Pour toute réponse, la reine des neiges le fit se relever en l’embrassant fougueusement à nouveau. Petit à petit, tous les membres arrivèrent devant Elsa, ils n’en croyaient pas leurs yeux. Se demandaient tous si c’était réel. A chacun, la reine des neiges leur répondait par un sourire, une marque d’affection, elle les appelait par leur nom. Jamais ils n’avaient connu Elsa aussi sociable. Comme si cette aventure avait interchangé les personnalités d’Elsa et Anna. Tous la questionnaient. Et la mémoire d’Elsa semblait intacte. Elle se souvenait de tout ! De leur départ d’Arendelle, du naufrage, de la duchesse de Funningur qui ne cessait de la soutenir, d’Elredor… Il ne restait qu’une inconnue, Elsa se pencha vers Emma

-Mais toi…Je crois que je te connais mais je ne me souviens pas…
-Je suis Emma !
-Encore une ? Avec ta fille Anna cela en fait 3
-Mais c’est moi sa fille tatie ! C’est moi qui t’ai réveillée !
-Tu es…La fille d’Anna ? Mais, où sommes-nous ? Et…quand ?

Calmement, les deux sœurs d’Elsa lui expliquèrent. Son sacrifice pour vaincre Yuki Onna et ce lieu. Le tombeau de la reine des neiges, dans lequel elle reposait depuis cinq années.

-Mais…Pourquoi alors suis-je ici ? Se demanda la reine des neiges
-Moi j’ai bien une petite idée, mais vous allez encore dire que ce sont les superstitions d’un marin ! Déclara Neal qui semblait être le moins surpris de tous
-Ah oui ?! Demandèrent les autres.
-C’est toujours l’Yggdrasil, Yuki Onna a été libérée à cause du déséquilibre entre vous ! Elsa par son sacrifice a permis de la vaincre, mais il y avait toujours un déséquilibre ! Anna, entre vous et Raiponce !
-Mais je n’ai pas…
-Et ceci à la chemise de votre fille ? Coupa Neal
-Mon blason ?
-Non, l’amour ! Vous représentez l’amour des Hommes ! Aujourd’hui, votre amour vous a donné la force de pardonner à Raiponce. Cela vous a donné la force de vous faire pardonner par votre fille qui a le pouvoir d’Elsa ! La force de la glace n’est jamais morte, elle survivait en votre fille ! Vous lui avez enfin offert votre amour. Je pense que c’est ce qui a recrée l’équilibre et permis ce miracle…

Tous méditèrent sur les propos du marin. Après toutes les aventures qu’ils avaient vécus, cette explication pouvait leur convenir et finalement, qu’importe si elle était réelle ou non. Elsa, qui avait enfin retrouvé tous ses esprits, s’agenouilla au niveau de sa nièce

-Je suis donc ici de nouveau grâce à toi on dirait bien ! Maintenant je me souviens de toi, un petit bébé qui braillait sans cesse ! Fit la reine des neiges en souriant
-Elle a grandi et maintenant elle parle sans cesse ! Ajouta Kristoff !
-Vraiment ? Plus que ta maman ? Remarquez, je n’entends plus ma petite sœur !

A ces mots, Anna et Elsa se tombèrent dans les bras, la cadette une nouvelle fois, comme tous les jours depuis cinq ans sanglotait, mais ça n’était plus de la tristesse, ni de la colère, non ses larmes étaient le symbole du retour de la joie chez la jeune femme. Au bout de plusieurs secondes, Anna réussi à se calmer et Elsa tourna à nouveau le regard vers la petite princesse.

-Et dis moi Emma, ça te plairait un bonhomme de neige ?
-Oh oui !!! Je sais les faire !! Enfin euh…J’ai le droit maman
-Bien sur que tu as le droit ! Je serais ravie de te voir faire ! Répondit immédiatement Anna, fière

La petite princesse se concentra et créa un petit bonhomme de neige inerte et sans nez. Elle était très fière de son œuvre, puis elle tourna la tête vers sa mère, pour la première fois, elle vit de la fierté dans les yeux d’Anna. Encouragés par Kristoff, tous applaudirent la performance.

-Pas mal du tout petite princesse ! Alors à mon tour maintenant tu veux bien.

Emma acquiesça. Elsa se tourna alors vers le bloc de glace qui emprisonnait Olaf. Elle l’enveloppa d’un gros nuage de neige et le bloc commença à se disloquer, une fois son œuvre terminée, Olaf, libéré de sa prison gelée fut reposé doucement au sol, et lui aussi ouvrit un œil !

-Olaf ! S’écrièrent les membres de la famille
-Il est vivant ?! Cria Yohann d’une voix aigüe
-Oh ?! Elsa, Emma…Vous êtes tous là !? Et…Anna dis moi, qui c’est ce drôle d’animal qui ressemble à un chimpanzé
-C’est…Yohann, c’est le frère de Kristoff. Répondit Anna quelque peu circonspecte.

Tous riaient des facéties d’Olaf et continuèrent à se raconter nombre de fois leurs aventures. Le clocher d’Arendelle les rappela finalement à la réalité. La cérémonie d’ouverture des Jeux allait bientôt commencer ! Tous devaient se préparer.

-Je ferai le discours ! Je le dois à Arendelle ! Fit Anna.
-Tu es sure ? Cela fait des années que tu n’as plus parlé en public !
-Elle s’en sortira très bien Kristoff, ne vous inquiétez pas

Toute la famille repartit ensuite vers le château d’Arendelle afin de se préparer. Anna, se pressa d’emmener sa sœur retrouvée dans son petit cabinet de travail.

-Regarde Elsa !
-C’est…un très gros livre, sans titre !
-C’est notre histoire ! Depuis ta disparition je n’ai eu de cesse de l’écrire. J’ai tout raconté.
-Voilà qui pourra nous distraire le soir à la place de tes jeux ! Répondit l’ainée taquine avant d’ajouter. En attendant, je n’étais peut-être plus là pendant 5 ans, mais c’est toujours moi la plus ponctuelle de nous deux…Dépêche toi, tu vas être en retard pour la cérémonie.
-Et toi où vas-tu ?
-Pas loin je t’assure ! Plus jamais !

Les deux sœurs se séparèrent. Elsa en profita et remonta les escaliers pour gagner la chambre de la petite princesse où l’attendait également sa jumelle.

-Alors ? Où en sont ces préparatifs ? Interrogea la reine des neiges ?
-ça avance…mais il manque encore un petit quelque chose !
-Oui…Je le trouve aussi fit la reine des neiges amusée du regard émerveillée de sa nièce.


Une heure plus tard, dans une arène spécialement construite pour l’occasion, tous se massaient pour assister à l’ouverture de ces premiers Jeux à l’initiative de Yohann. Dans la tribune royale, tous étaient déjà présents, sauf Yohann qui prit le premier la parole au centre de l’arène pour expliquer la volonté des royaumes pour ces Jeux. Puis, il céda sa place à Anna. Tous furent surpris de voir la reine d’Arendelle apparaître ainsi en public. Cela faisait tellement longtemps. Mais nullement impressionnée, la reine d’Arendelle commença son discours. Au bout de quelques phrases, le public était déjà conquis, la reine Anna, si joviale et optimiste était de retour ! Dans la tribune royal, Yohann reprit sa place, aux côtés de la reine Iduna.

-Vous vous débrouillez bien ! Finalement le costume de roi vous va comme un gant ! L’encouragea-t-elle
-Merci, en effet, je suis ravi de voir que ce projet enchante tant de monde. Si ça marche, pourquoi ne pas l’élargir à d’autres pays par la suite ?
-Ou les organiser l’hiver. Ajouta Iduna taquine.
-Ah non ! Ça serait trop facile pour vous ! Grogna Yohann
-Chhhht…Ecoutez donc ma fille parler.

-…C’est donc pour toutes ces raisons que je suis heureuse et fière de vous accueillir ici aujourd’hui. Vous attendez certainement tous que j’ouvre officiellement ces jeux. Je n’en ferai rien. A la place, nous avons pour vous une surprise…Je vous laisse découvrir.
La reine Anna quitta alors le centre de l’arène et laissa le public interdit. Des murmures s’élevaient et soudain dans le ciel, de grands jets de flammes, suivi par des jets de glace. Les tambours se mirent à jouer et un grand brouillard fait de feu et de glace envahit l’ensemble de l’arène. Lorsqu’il se dispersa se trouvait au centre, les deux jumelles ainsi que la petite princesse d’Arendelle magnifiquement parée d’une robe faite de feu et glace, œuvre des deux jumelles. Le public fut étonné puis comprit…La reine des neiges était de retour. Des acclamations de toutes parts se firent entendre alors que les deux sœurs conjuguaient leurs pouvoirs pour créer une flamme de feu et de glace, à laquelle, la princesse Emma ajouta quelques cristaux de glace, sous les regards fiers de ses parents et les « HOURRA » du public. La petite avait des étoiles pleins les yeux. Elle entendait la joie du public. Elle avait retrouvé sa mère, elle avait gagné une tante. La vie reprenait enfin son calme et sa joie sur le royaume d’Arendelle.



THE END.



3 tomes
5 ans de rédaction (Donc 4 rien que pour le Tome 3 finalement)
79 chapitres
un peu plus de 380 000 mots
Sur environ 900 pages...


Dernière édition par Frantzoze le Dim 12 Jan 2020, 12:44, édité 1 fois (Raison : EDIT: pour que tous les chapitres soient présents ici)

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Dim 12 Jan 2020, 11:38
Tu n'es pas la seule dans ce cas...Et écrire le dernier chapitre a été malgré tout un crève coeur. C'est le point final après 5 années. Certes ce tome 3 aura été long à terminer avec une très longue pause, mais pendant toutes ces années, nous aussi avons vécu au travers de cette histoire et c'était vraiment très bizarre d'écrire "THE END"

Difficile de s'en défaire, tant de personnages, tant de rebondissements, tant de morts...

D'ailleurs, à l'instar des Césars ou des Oscars qui font à chaque cérémonie un récap' des disparus de l'année, en voici (de qualité assez médiocre certes...) un pour tous les morts de cette saga...et comme le veut la formule "Merci de ne pas applaudir..."



Dernière édition par Frantzoze le Dim 12 Jan 2020, 12:46, édité 1 fois

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[Saga Frozen] Tome 3 Life's too short - Page 2 Empty Re: [Saga Frozen] Tome 3 Life's too short

Dim 12 Jan 2020, 11:38
Le topic a été entièrement réedité pour que tous les chapitres de Life's too short y soient présents.
Vous pouvez donc désormais lire cette histoire dans son inégralité ici, sans avoir besoin de passer par fan fiction pour y trouver le début.

Les commentaires, pour ceux qui en ont laissé, et d'ailleurs un grand merci à vous, sont donc décalés, je m'en excuse, je ne pouvais pas les transférer ils se trouvent donc décalés par rapport à la narration.

Pour ceux qui reçoivent des notifications à chaque post sur ce topic. Je m'excuse du coup d'avoir "spammé" votre boîte de notif's, il me fallait des messages supplémentaires pour pouvoir présenter toute l'histoire.

Sur ce bonne lecture à ceux qui découvriront ce récit (n'oubliez pas qu'il y a avant Coeur de Glace et Deux soeurs une couronne)
Bonne relecture à ceux qui connaissent déjà l'histoire
Et n'hésitez pas à y mettre ici votre ressenti, maintenant que cette grande saga est terminée...ça m'a fait bizarre en décembre dernier quand j'ai inscrit sur mon document le "THE END"...

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Mar 04 Fév 2020, 20:15
Pour ceux qui voudraient Life's too short en un seul message...et qui ont de très bons yeux.
Voici le document!

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