- Le Royaume d'Arendelle -
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Ansa
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Mar 04 Jan 2022, 22:33
Le chapitre est en cours d'écriture ! Voici les spoilers sans contexte !

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Sam 08 Jan 2022, 16:53
Enfin les choses vont dans le bon sens ! Enfin façon de parler, au vu de la combinaison Wilhem/Wiselton qui s'annonce, il va falloir la jouer subtil. Mais au vu des récents évènements, un nouvel espoir est bien permis ! En premier lieu, saluons tous le retour tant attendu de notre Mamie Anna nationale ! Espérons que grâce à ses conseils, Anna et Elsa vont peut-être éviter de nouvelles boulettes qui risqueraient de griller leur couverture (spoilers : Anna à de qui tenir, même si Mamie se rattrape bien plus vite. Mais cela est surement dû à l'expérience). Ceci étant dit, nous pouvons nous réjouir également du retour d'Andréas. Oui oui, vous m'avez bien lu. Pourquoi je m'en réjouis ? Parce que maintenant plus besoin de le chercher, on va pouvoir passer discrètement à la phase "élimination du problème".

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Mais faisons tout de même un petit état des lieux : la réconciliation entre Northuldras et Arendellien semble en bonne voie, en tout cas il y a un terreau fertile où il ne reste qu'à planter les graines. Et en partie grâce à Elsa et Anna.

Pour la première, il semblerait que malgré tout ses efforts, ses sentiments balancent constamment d'un homme à l'autre. la solitude et le manque de confiance en soit sont des poisons dévastateurs et malgré toute l'expériences de ses autres vies, trouvé un antidote reste toujours aussi compliqué. Un autre fardeau à porté, en plus des ses pouvoirs, même si elle s'affirme toujours plus en tant que cinquième esprit. Espérons qu'elle continuera sur cette voie, surtout avec le soutient de Mamie. S'éloigner de la pression des intrigues de la cour lui fera sans aucun doute le plus grand bien. Reste à voir comment elle va se débrouiller avec Camille, parce que Arnevick c'est pas la porte à côté ! Là-dessus le Nokk va surement être utile, c'est tout de même plus rapide qu'une calèche.

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Pour la seconde, je n'ai qu'un mot à dire : ENFIN !!!!!! Kristoff a dit qu'il l'aimait ! Sortez le champagne, sur ce point on est sur les bons rails ! Même si le montagnard est complètement gauche et maladroit, mais en toute honnêteté je serai le dernier en ce monde qui pourrait lui donner des leçons. Pour Anna la situation va tout de même être difficile à gérer, malgré cette première victoire., car même avec les leçons régulière de chamanisme qui s'annonce, on se doute tous où elle préfèrerait être et le château doit lui sembler de plus en plus être une prison, surtout vu les huluberlus qui les y attendent...

Mais au cours des derniers chapitres, c'est Iduna qui a eu le plus grand ascenseur émotionnelle : la joie de retrouver sa mère et tout les Northuldras et de revoir enfin la Forêt Enchantée qui l'a vu naitre, accomplissant l'exploit de passer au travers du brouillard, dont le récit de l'échec amère de la première tentative me reste encore au travers de la gorge à cause de l'intervention d'Andréas...punaise même quand c'est pour de bonnes raisons il arrive à tout foutre en l'air... Bref, une joie malheureusement vite remplacée par une profonde tristesse à l'annonce de la mort de son père. Ce qui amène à une des plus belles scènes de réconciliations que j'ai eu l'occasion de lire, rien que de le relire m'a encore donné les larmes aux yeux. Pas étonnant que le brouillard s'en soit dissipé !

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Bref, les choses vont dans le bon sens : les vieilles rancœurs se taisent peu  peu, les familles et les mais se réunissent, les amours naissant éclosent enfin... mais je ne suis pas dupe, vous savez ce qu'on dit: c'est toujours quand on pense que ça commence à s'arranger que quelque chose vient tout gâcher. Oui c'est à toi que je pense le caillou de trolls, essaye pas de ta cacher on aura ta peau aussi !

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Avant de conclure, il me faut continuer à desservir une mention honorable à Agnarr, qui a eu un bon nombre de moment pour faire des boulettes, mais qui continue sur sa lancée non seulement de bon père, mais aussi de bon roi ! Rien que pour ça, cela valait le coup de faire un grand reset.

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Sam 08 Jan 2022, 20:18
Chapitre 13 : La positive attitude :

Kay et Gerda nous réceptionnèrent dès l’instant où nous sortîmes de la bibliothèque. Ils poussèrent un soupir de soulagement alors que le serviteur rétorqua :

-Vos Majestés ! Les Ducs de Weselton et les principautés des Îles du Sud, sont dans la deuxième grande salle, ils attendaient votre retour avec impatience !
-C’est parfait Kay ! Renchérit mon Père, venez avec nous pour nous annoncer !

Puis il se tourna vers Maman et lui tendit sa main pour qu’ils y aillent ensemble. Il m’observa ensuite et reprit :

-Anna, change-toi rapidement et tu nous rejoins, d’accord ? Ta présence est aussi primordiale que la nôtre pour rassurer tout le monde !

J’hochai la tête alors que Kay et Gerda me fixèrent du regard comme s’ils cherchaient dans leurs souvenirs où ils avaient pu voir un tel accoutrement. Mes parents les pressèrent bientôt et je me rendis sans plus attendre dans ma chambre. Je passais à peine la porte que mon cœur s’emballa en repensant aux derniers souvenirs. Je poussais soudain un cri de joie et criai comme une folle en sautillant de partout :

-Kristoff m’a embrassé ! Kristoff m’aime ! Qui c’est la plus chanceuse du monde ?! C’est toi Anna ! Oui bien toi ! Il te préfère à Elsa !

Puis je repris mes esprits en me disant que des gens pouvaient être susceptibles de m’entendre et je me mis à rougir. Tout mon être palpitait de cet amour encore frais qui je l’espère, croîtrait au fil des jours malgré notre distance.

-Bon, revenons à l’instant présent ! Me grondai-je enfin en me dirigeant vers ma penderie.

Je jetais bientôt la tenue Northuldra au sol et me passai un sous-pull suivi d’une robe de tous les jours verte. Je m’observai ensuite dans le miroir et tournai un peu pour vérifier que j’étais à l’aise tout en me rappelant que c’était dans cette même robe que Kristoff m’avait embrassé dans la vie de mon homologue. Mon corps tout entier en reçut des frissons de plaisir.

-Oh ! Assez Anna…Cesse de batifoler…Bien…C’est plutôt pas mal tout ça, murmurai-je amusée.

Je pris soudain un air beaucoup plus sérieux en songeant aux gens qui se trouvaient dans la Grande Salle. Il allait encore falloir affronter leurs remarques acerbes et faire semblant que tout aille bien.

-Je ne suis pressée d’en voir aucun, soupirai-je, si seulement Elsa était à mes côtés…Les choses seraient beaucoup plus simples…Elle a de la chance…Elle a le privilège de rester auprès de Mamie…Et Kristoff…Mamie…J’espère qu’elle sait ce qu’elle fait…

Je m’en voulus immédiatement d’avoir pensé cela. Mon aïeule était la plus sage du monde. Cela ne devrait même pas me venir à l’esprit de douter d’elle. Je m’emparais bientôt de sa robe Northuldra qui trainait toujours sur le sol de ma chambre et la calai sur une patère de la penderie.

-Voilà…Comme ça, je pourrais te mettre pour mes leçons de chamanisme ! Dis-je en l’époussetant.

Je sentis alors quelque chose dans l’une des poches. Curieuse, je plongeais mes mains à l’intérieur avant d’en dénicher un bonnet et des chaussons en laine verte. Je m’interrogeai tout de suite sur cette layette de nouveau-né quand je découvris encore une petite lettre coincée dans la poche.

« Ma petite Piceaerd. J’ai fait exprès de mettre cette tenue en évidence avant-hier pour que tu t’en empares. Je savais que tu irais te laver. Tu tires de moi pour la propreté plus que tu ne le crois ! Si tu lis ce message, c’est que ça a fonctionné. Nous avons discuté l’autre jour de la boîte à souvenirs que j’ai faite après la perte de ma petite Elsa et il est temps que toi aussi tu vides complètement ton sac à ce sujet. Voici ce que j’avais confectionné pour la naissance d’Helga dans notre ancienne vie quand j’attendais patiemment de revoir Elysia dans la mort. Elsa en avait eu également un pour son petit Olaf mort-né. Je voulais que mes arrière-petits-enfants aient un souvenir de moi. Tu pourras le glisser dans une boîte à ton tour. Cela t’apaisera. A la semaine prochaine pour ta leçon de chamanisme. Bon courage pour le monde que tu dois gérer à Arendelle !
Je t’embrasse tendrement.
Mamie Anna.
»

Pétrifiée par ce cadeau inattendu, je gardais la layette dans mes mains et l’observais pendant de longues minutes, imaginant une Helga qui aurait été vêtue ainsi après une naissance imaginaire. Une énorme boule de larmes resta bloquée dans ma gorge. Il fallait que je sois forte. Ma fille vivait et existait belle et bien quelque part. C’était le plus important. J’embrassais bientôt la laine toute douce alors que mes yeux s’humidifièrent et chuchotai :

-Merci Mamie.

Je remis ensuite le tout dans les poches de la robe Northuldra ne souhaitant pas les perdre en attendant de construire mon moyen d’apaisement. J’eus à peine le temps de refermer la penderie que déjà Gerda me réceptionna à nouveau :

-Etes-vous prête princesse Anna ? Vos parents se demandent ce que vous faîtes !

Je me tournai précipitamment vers elle et répondis :

-Je le suis !

Je m’époussetai une dernière fois la robe pour être présentable et nous traversâmes le long couloir qui nous mena jusqu’aux salles communes. J’épousai enfin le mantra de Mamie Anna et Papa en entrant dans la pièce en me jurant de n’avoir aucun état d’âme, aucun tourment, aucun sentiment et affichai mon plus beau sourire alors que Kay m’annonça :

-Sa Majesté, la princesse Anna d’Arendelle !

Mon regard se porta tout de suite vers Hans auquel je me raccrochai comme une bouée de sauvetage car lui seul m’inspirer de la sympathie au milieu de tous les autres fauves qui me dévisageaient avec ricanement ou dédain. Et une fois n’était pas coutume, ce fut Wilhelm qui lança les festivités :

-Quelle miracle ! Notre demoiselle est enfin revenue de son escapade à Arnevik !

Je rougis immédiatement, me sentant idiote d’avoir tenu dix secondes pour mon impartialité. Sentant qu’il était seulement à son échauffement, le roi des îles du Sud se tourna vers Hans et ajouta :

-Il va vraiment falloir que tu attaches ta fiancée aux barreaux de ton lit sitôt que vous seriez mariés mon fils ! Sinon tu ne l’auras jamais pour toi !
-Père ne commencez pas autrement la princesse Anna et moi quittons la pièce ! Répliqua Hans furieux.

La reine Alix gloussa avant de reprendre :

-Au moins cette fois nous serons dans les bras de quel homme, elle se trouve !

J’eus une montée de chaleur en repensant à la bouche de Kristoff frôlant la mienne. Chassant vite l’image de mon esprit pour éviter à Papa et Maman de donner du grain à moudre à cette sorcière, je fis une révérence à la place et déclarai :

-Roi Wilhelm ! Reine Alix ! Prince Karl ! Princesse Maria ! C’est un plaisir de vous revoir même si pour certains ici présent cela n’a pas l’air d’être réciproque.

Puis sans attendre une autre remarque acerbe de leur part, je m’avançais vers le Duc Helmut de Weselton et son neveu Henrik en ajoutant :

-C’est également un honneur de vous rencontrer messieurs !
-Tout le plaisir est pour nous princesse Anna ! S’écria le vieux Duc en me faisant à son tour une révérence.

Comme prévu, la perruque qui donnait l’illusion qu’il avait des cheveux se décolla de son crâne chauve. Je me mordis les lèvres pour ne pas rire et acceptai le baise-main de la part d’Henrik. Cette vipère d’Alix voyant qu’elle n’avait plus mon attention, reprit aussitôt d’une voix mielleuse :

-Est-ce vrai ce que vos parents nous ont appris jeune jouvencelle ?! Votre sœur ne réside plus au château d’Arendelle pour l’instant ?

Son ton me piqua à vif. Néanmoins, je répondis :

-C’est bien vrai Altesse, pourquoi mes parents vous mentiraient-ils ?

Je blêmis immédiatement en voyant les mines blanches de Papa et Maman alors que monsieur et madame Westergaard étouffèrent un rire mauvais. Wilhelm reprit alors :

-Oh oui ! Excusez-moi princesse Anna ! Pour rien absolument ! Le roi Agnarr et la reine Iduna n’ont aucun secret pour personne ! C’est d’ailleurs ce qui fait la réputation d’Arendelle ! Et justement avant que vous arriviez, je racontais au Duc de Weselton et son neveu que votre père et votre mère possédait une immense arme militaire qui pourrait être bénéfique pour nous, autres royaumes.

Je lançais aussitôt un regard noir à ce serpent et jugeai préférable de laisser Papa et Maman répondre. Ils n’en eurent pas le temps que déjà Helmut ajouta :

-J’ai vraiment hâte de connaître cet attrait palpitant de votre royaume !

Contre toute attente, Papa afficha bientôt un grand sourire avant de répondre :

-Nous nous chargerons de vous en faire part en temps et en heure mon ami ! Il est bien vrai que nous sommes les rois et reines des secrets bien gardés ce qui n’est pas le cas des principautés des îles du Sud visiblement ! C’est incroyable de voir à quelle point Wilhelm est incapable de tenir sa langue ! Ne lui confiez jamais rien vous pourriez perdre au change !

Le Duc de Weselton et son neveu éclatèrent bientôt de rire en approuvant alors que la remarque ne plut pas au roi des îles du Sud qui serra les dents pour cacher sa colère. Je regardais mon père avec des yeux de fierté. Maman ajouta alors :

-Elsa est partie en apprentissage au royaume de sa cousine la princesse Raiponce de Corona. C’est également l’occasion pour elle de créer un pacte économique. Un exercice qu’elle aura de plus en plus à faire au fil des années.

Helmut et Henrik approuvèrent en faisant un signe de tête alors qu’Alix ne souhaitant pas se laisser faire, reprit du poil de la bête et répliqua :

-Pardonnez-moi, mais je croyais que ces deux jeunes filles avaient été vues pour la dernière à Arnevik, la ville des pirates et de la débauche !

Elle nous regarda tour à tour de ses yeux tirailleurs et je décidais de répondre avant Papa et Maman :

-Ma sœur et moi pensions pouvoir nous débrouiller seules. Quitte à ce que l’immersion soit parfaite, nous voulions être autonomes. Aussi nous avons uniquement demandé au général Olson de nous couvrir le temps de trouver un bateau qui partirait du port d’Arnevik vers Corona plutôt que d’emprunter un itinéraire d’Arendelle vers ce lieu. Nous nous serions faites arrêtées avant et les marins auraient tout raconté à nos parents si tel avait été le cas.
-C’est bien une réaction impulsive de bonne femme une fois de plus ! Railla Wilhelm.

Mes parents lui lancèrent immédiatement un regard sévère. Néanmoins, ils firent semblant d’être en accord avec lui et me jetèrent ensuite un discret regard de bienveillance pour avoir trouvé une réponse efficace qui dissiperait toute autre piste. Pourtant cela n’assoiffa pas le tact du roi des îles du Sud qui reprit :

-Puisque vous étiez dans un idéal délirant féminin, vous auriez pu directement demander à votre fiancée de mener notre chère princesse frigide puisque cet idiot a acheté un navire tout neuf !

Hans s’offusqua immédiatement :

-Père, j’ai payé l’Helga avec mon argent personnelle ! Arrêtez d’être désagréables envers les princesses Anna et Elsa parce qu’elles croyaient bien faire !

Alors que je lançai un regard gêné à Hans à la mention du prénom de notre fille, ce fut au tour d’Alix de s’exclamer d’une voix tenace :

-Wilhelm ! Laissez-le gérer son argent ! Il verra par lui-même plus tard que c’était une dépense inutile ! Quant à vous princesse Anna…Ma foi…Je ne sais pas si je me serais attendue à autre chose de votre part de toute façon pour votre escapade, vous n’avez pas une tête à être une prostituée qui s’effeuille sur les tables ou une ivrognesse qui enchaîne les bouteilles d’hydromel jusqu’à en être malade !

Mes joues se réchauffèrent d’indignation alors qu’une fois de plus je fis tout mon possible pour prendre sur moi. Contre toute attente, ce fut le duc de Weselton qui renchérit :

-Oh Madame Westergaard ! Cessez d’importuner une jeune fille aussi jolie ! Il y en a parmi nous qui ont des surnoms plus conséquents il me semble ! Et qui pourraient être plus disposés à exercer de tels métiers là-bas !

Sans le vouloir, tous nos yeux se tournèrent vers Maria de Funningur qui pour lui donner raison, s’évertua à se rehausser faisant ressortir toute sa poitrine. Henrik, troublé ne s’en détacha plus alors que Karl, vexé par la réputation de sa compagne, répliqua :

-Vous n’auriez pas pu vous taire pour une fois mère ?! C’est plus fort que vous !

Il serra les poings alors qu’Alix lui fit de gros yeux contrariés. Elle ne se laissa pas faire et rétorqua avec aigreur :

-Un peu de respect je te prie mon fils ! Ce n’est pas ma faute si ta femme sait moins cacher son jeu que la princesse Anna qui se balade où bon lui semble quand elle le veut et sans chaperon !

J’explosais encore intérieurement et étais prête à répondre avec colère quand Maman m’arrêta en disant avec plus de diplomatie que la dernière fois :

-Bien…A présent que chacun a dit ce qu’il avait à dire, je vous propose de passer aux choses sérieuses ! Il est évident qu’Helmut Weselton et son neveu Henrik n’ont pas fait cinq jours de bateaux pour entendre des brimades d’enfants ! Tout comme vous Alix, Wilhelm, Karl, Maria et Hans ! Essayons de nous comporter en adultes si vous le voulez bien !

Il y eut un long silence où chacun se regarda avec méfiance puis le Duc de Weselton se chargea de rétorquer avec un sourire :

-De toutes les personnes féminines de cette pièce c’est bien vous qui êtes la plus sage, reine Iduna !

Maman rougit sous le compliment alors que Papa la regarda avec tendresse.

-Je ne puis qu’approuver même si j’aurais préféré que l’arrêt vienne du roi Agnarr plutôt que vous ma chère ! Renchérit Wilhelm, mais vous avez raison…Il ne faudrait pas que l’ambiance devienne…Glaciale…Entre nous.

Je frissonnai inconsciemment en voyant son sourire machiavélique alors qu’il était attardé sur le mot « glaciale ». J’observais Helmut et Henrik. Ils ne semblaient pas perturbés pour le moment. Ils allaient bien finir par être au courant de toute façon s’ils restaient un peu plus longtemps dans le cœur même du royaume. Mais je savais que mes parents voulaient le cacher le plus longtemps possible à ces deux-là car les réactions à l’égard de ma sœur seraient mauvaises. Les deux l’avaient traité de sorcière. Le plus jeune l’avait tué. Loin de se douter que je conspirai contre eux, le Duc de Weselton reprit alors :

-Que proposez-vous dans ce cas, reine Iduna ?

Ignorant les suppliques de Wilhelm, Maman répondit par une autre question :

-Vous a-t-on montré vos chambres ?
-Nos bagages y ont été portés, répondit Helmut.

Contente de connaître cette information, Maman répliqua alors :

-Parfait ! Si vous le voulez bien, nous allons passer à table dans une petite heure, que diriez-vous d’aller vous reposer en attendant !? Ensuite nous avons une séance avec le conseil cet après-midi, nous pourrions en profiter pour faire un tour d’horizon sur chacun de nos royaumes et ce qu’ils pourraient apporter les uns aux autres ?

Elle se tut un instant et se tourna vers Hans et moi avant d’ajouter :

-Et ces deux jeunes gens pourraient avoir un autre rendez-vous galant pendant ce temps-là pour resserrer leurs liens !

Mon ancien mari hocha la tête et je le suivis faiblement. Assimilant sa tirade, le Duc de Weselton finit par dire :

-J’approuve votre programme reine Iduna ! Ça sera également un excellent exercice pour mon neveu car d’ici quelques années, il assurera ma place dans la lignée !
-J’en suis très honoré mon oncle ! S’écria Henrik en lorgnant la couronne de Papa.

Je pâlis sans m’en rendre compte en songeant à tout le mal qu’il avait fait à ma sœur, Kristoff et leurs enfants dans les autres vies. Il allait falloir le surveiller de très près. Les regards qu’il avait échangé avec la Duchesse tout à l’heure m’avait subitement rappelé qu’ils avaient été mariés. Maria était à surveiller avec précaution aussi.
Chacun repartit donc dans ses appartements et je choisis ce temps pour pouvoir créer la boîte à souvenirs de ma fille. Je dénichais bientôt un vieux carton à chapeau que j’avais gardé pour y mettre du bric à brac, il y a longtemps. Rangeant le tout autre part, je décorais ensuite la tombe spirituelle en y dessinant des motifs qu’Helga aurait pu aimer. Un lion pour le courage, une souris pour sa frimousse, le château d’Arendelle où elle aurait dû vivre ou encore un bateau pour représenter son père…Bizarrement la tristesse ne se présenta pas durant tout le temps de préparation. Je trouvais un certain apaisement à rendre hommage ainsi à ma fille. Je m’emballais bientôt et lui écrivis une jolie lettre d’adieu que je mis dans la boîte avec la layette de Mamie. Puis je refermai le tout et réfléchis à ce que j’allais écrire en grosse lettres colorées sur le couvercle.
Je pensai immédiatement à haute voix :

-Hum… HELGA WESTERGAARD 22 MARS-9 JUILLET 1837 devrait faire l’affaire…Hum…Il va falloir que j’écrive moins gros que ce que je pensais.

J’étais en train de visualiser les dimensions nécessaires dans ma tête et avais écrit le prénom de ma fille en entier. Je commençais à tracer le « W » du nom de famille quand on frappa soudain à ma porte. Je me pétrifiai immédiatement et planquai rapidement la boîte sous l’oreiller. Les coups redoublèrent et je criais enfin un :

-Entrez !

Je m’attendais à voir Maman mais contre toute attente, ce fut Hans qui passa sa tête par l’entrebâillement de la porte.

-Pourrais-je vous parler Anna ? Demanda-t-il.
-Euh…Oui…Oui, je vous en prie, venez ! Répondis-je.

Il prit soin de refermer la porte et s’avança vers moi. Ses traits étaient tirés et je compris tout de suite qu’il était anxieux. Je restais plantée devant lui, le cœur battant à cent à l’heure en appréhendant légèrement ce qu’il allait me dire. Toutefois, il resta silencieux. Sentant que la situation était de plus en plus gênante, je renchéris :

-Vous venez me chercher pour le déjeuner ?

Hans se mit subitement à rougir comme s’il était revenu à l’instant présent. Il s’entortilla les doigts et répliqua :

-Moi…Euh…Non…Non pas du tout…Pardonnez-moi…J’étais partie dans mes pensées…Excusez-moi…

Il redevint soudain sérieux et ajouta :

-Anna…Est-ce qu’Elsa va bien ? Est-elle vraiment partie, là où vous avez dit ?

Je pesais le pour et le contre. Fallait-il faire confiance à mon ancien mari ? Il m’observa de ses yeux verts similaires à ceux d’Helga et je sus que j’avais déjà pris ma décision. Je l’invitais donc à s’assoir sur le lit.

-Vous n’avez pas dit toute la vérité à mes parents n’est-ce pas ? Insista-t-il.

Je secouai la tête puis jetant un coup d’œil vers la porte j’indiquais à Hans de se pencher vers moi, puis je chuchotai :

-Elsa n’est pas à Corona…
-…Ah…Alors elle a Arnevik, n’est-ce pas ? Vous l’avez laissé là-bas ? N’est-ce pas un peu dangereux quand on connaît la réputation de cet endroit ? Répliqua-t-il inquiet.

Je lui pris alors ses mains gantées et secouai la tête avant de répondre :

-Non…Elsa n’est pas là-bas non plus…Je ne sais par où commencer…Disons qu’elle est réfugiée chez notre grand-mère qui va lui apprendre à peaufiner la maîtrise de son pouvoir.
-Votre grand-mère ? Est-elle en sûreté ? Dans un autre pays ? Questionna-t-il encore un peu déboussolée.

J’acquiesçai encore, laissant en suspens la dernière interrogation et repris :

-Oui ma grand-mère…La mère de Maman…Elle s’appelle Anna aussi…Et me ressemble comme deux gouttes d’eau…Peut-être qu’un jour vous la rencontrerez…C’est une femme très sage.
-Je l’espère…Si elle vous ressemble, elle ne peut-être que quelqu’un de merveilleux, murmura-t-il en remettant sa main dans la mienne.

Il l’apporta à ses lèvres et me donna un baiser tout en me lançant un regard que je ne souhaitais plus voir chez lui si je voulais effacer les sentiments que j’avais de lui de ma vie d’avant. Je la retirai donc un peu vite et murmurai :

-J’aimerais mettre les choses au clair entre nous si vous le voulez bien prince Hans.

Son visage se crispa comme s’il avait fait quelque chose de mal et il reprit alors :

-Veuillez me pardonner pour ce geste déplacé Anna…Je sais que je n’ai plus mes chances avec vous de toute façon…Mais j’ai tout de même voulu réessayer.

J’aurais aimé lui répondre un « ce n’est rien » mais ce qui sortit à la place fut plus sincère :

-Vous ne croyez pas si bien dire.

Hans sursauta et me lança un regard surpris, signe qu’il attendait une explication. Me sentant rougir d’un coup, je finis par reprendre :

-Monsieur Bjorgman et moi nous sommes…Rapprochés.
-Oh, fut tout ce qu’il trouva à dire.

Puis il réfléchit et ajouta :

-Et à quel moment ? Était-il avec vous lorsque vous êtes allée voir votre grand-mère ? Pourquoi l’avoir pris lui plutôt que moi ? N’étais-je pas assez fort pour vous protéger votre sœur et vous ?

Je sentis que son ego en avait pris un coup et je me mordis la lèvre. Je répliquai alors rapidement :

-Non, non ce n’est pas ça Hans…C’est juste que…Nous avions besoin de Kristoff pour aller chez ma grand-mère.

Il me regarda encore plus déboussolé et je me rendis bientôt compte que je me perdais de plus en plus dans mes explications. Mamie Anna allait sans doute m’en vouloir une fois de plus pour ma conduite d’écervelée mais je ne pouvais faire autrement à présent…J’en avais trop dit. Toujours muette car je réfléchissais à la tournure de ma phrase, le prince des îles du Sud reprit avec ironie :

-Anna…Votre grand-mère habiterait-elle dans un endroit particulier ?

Je fus toujours incapable de répondre. Je rougis de plus en plus de confusion en observant mon ancien mari. Je savais que je pouvais lui faire confiance et il était trop tard à présent pour faire machine arrière. Ainsi, je cherchais ma respiration en me convaincant que je faisais le bon choix. Je m’inspirais pour cela de mes autres vies. Hans avait été un amour dans la mienne. Dans celle d’Elsa il avait d’abord essayé de nous assassiner avant de se repentir jusqu’à être encore actuellement l’un des piliers protecteurs des triplés de ma sœur. Oui. Je pouvais lui faire confiance. Je respirai un grand coup alors que mon ancien mari attendait toujours une réponse et je déclarai enfin :

-Bien avant nos naissances, mon grand-père le roi Runeard d’Arendelle avait crée une sorte de pacte avec un autre peuple nommé les Northuldra. Ceux sont des nomades qui habitent plus au Nord d’Arendelle. Ma grand-mère fait partie de ce peuple et derechef ma mère qui a sauvé mon père lors de la bataille qui éclata, il y a une trentaine d’années.

Je demeurais à nouveau silencieuse, observant Hans qui avait à présent des yeux songeurs. Après ce qui me parut une éternité, il répliqua :

-Mon père nous a raconté ce pan de votre histoire. Mon grand-père avait même essayé de renverser votre père peu de temps après la disparation du roi Runeard car votre royaume était fragile et vulnérable mais mon père avait fait une bonne action en l’interceptant à temps, le mettant sous les verrous. Un détail pourtant m’échappe…Il me semble que le roi Agnarr avait envoyé une lettre à mon père en lui expliquant qu’il y avait une brume qui s’était depuis installée sur tout le périmètre de cette zone du Nord ? Comment avez-vous fait pour y entrer ? Existe-elle encore ?

Attendant qu’il ait fini sa phrase, je formulais d’abord la réponse dans mon esprit. Puis je lui souris d’excitation et continuai :

-C’est là que Kristoff est intervenu. Faisant partie de ce peuple, c’est lui qui a réussi à nous faire entrer avec sa mère. Ils ont pu nous ouvrir un passage après avoir retrouvé une paix mutuelle. Et c’est Maman et Mamie qui ont définitivement fait partir la brume en se pardonnant leurs mésententes du passé.
-Stupéfiant, répliqua Hans alors qu’un nouveau sourire s’affichait sur son visage…Et je suppose que c’est là que vous et votre beau montagnard vous êtes embrassés ?

Mon visage vira au rouge brique et je bafouillai rapidement :

-Oui…Euh…Et bien techniquement…Ce n’était pas vraiment un baiser…Enfin...
-Vos lèvres se sont scellées ? Lança encore le prince.

J’hochai la tête comme une petite fille qui aurait tout avoué à ses parents. Contre toute attente, le prince éclata de rire pour désamorcer la situation et murmura :

-Finalement vous n’avez pas eu besoin de mon aide…Vous voilà donc prisonnière avec moi loin de votre sœur et de votre amant…Vous le prenez plutôt bien je trouve !

Je ne lui dis rien de mes craintes d’avoir laissé Elsa avec Kristoff et le fixai plutôt à nouveau dans les yeux en renchérissant :

-Ne vous méprenez pas…J’apprécie votre compagnie Hans…En tant qu’ami…Tout comme ma sœur l’aime beaucoup…D’ailleurs elle m’a demandé de vous transmettre quelque chose de sa part.
-Quoi donc ? Demanda-t-il étonné.

Sans attendre, je me penchai pour embrasser sa joue veloutée. Ses rouflaquettes naissantes me chatouillèrent le nez et je ris avec légèreté alors que le visage du prince des îles du Sud rosit à son tour. J’ajoutais ensuite :

-Ma sœur m’a aussi dit qu’elle ne souhaitait pas que vous l’oubliiez.

Il éclata encore de rire et rétorqua :

-Oh…Cela m’est impossible princesse Anna…Votre sœur est unique et je ne parle pas seulement à cause de ses pouvoirs de glace. Elle est discrète et d’une beauté à couper le souffle.
-J’approuve totalement, dis-je en souriant.

Hans me serra à nouveau la main et je lus une nouvelle lueur dans ses yeux…Comme s’il prenait peu à peu conscience de ses sentiments envers elle…Avec mon aide et ma persuasion. Cela été plutôt facile tout compte fait. Après quelques secondes de silence, il déclara :

-Ce n’est pas plus mal qu’Elsa soit là-bas finalement. Au moins, elle est plus en sécurité qu’avec la Duchesse de Funningur, mes parents et les Duc de Weselton qui rôdent ici.
-Sur ce point-là, nous sommes encore d’accord, approuvai-je.
-Si seulement je pouvais être certain que d’autres personnes sont également en sécurité, marmonna-t-il ensuite pour lui-même.

Ses yeux brisés me serrèrent le cœur et je sus à qui il faisait allusion. Retrouvant mon côté impulsif, je choisis de rompre la promesse faite à ma sœur. Hans se devait de savoir pour être pleinement rassuré.

-Elle n’est pas la seule à être en sécurité là-bas vous savez…Il y a aussi Yohan votre frère avec votre nièce Emma.

Le prince des îles du Sud se raidit immédiatement et bégaya :

-Par…Pardon ?! Vous…Vous connaissez…Mon frère ?! Ai-je bien entendu ? Vous êtes sûre de vous Anna ?!

Je lui plaquais aussitôt la main à la bouche en lui murmurant :

-Chut ! Chut ! Sûre et certaine ! Ma grand-mère les protège également mais c’est un secret. Vous n’étiez pas sensé le savoir. S’il vous plaît Hans…Quand on verra ma sœur, ne lui dites pas que vous êtes au courant…Elle voulait vous l’apprendre de vive voix. Elle était si contente, elle a tenu personnellement à les prendre en charge.

Une nouvelle flamme éclaira les yeux d’Hans qui renchérit avec déception :

-Parce que vous pensez que je reverrai votre sœur avant que nous repartions d’Arendelle ? Pensez-vous que nous resterons éternellement quand mes parents apprendront que vous en aimez un autre ?

Je posais alors une main ferme sur son épaule et cachai mon stress en répondant avec amusement :

-La solution est peut-être dans vos propres questions…Si je ne suis plus disponible…Il reste bien…Elsa.

A nouveau Hans devint écarlate et s’embrouilla de confusion :

-Enfin Anna…Vous avez si peu de tact…Et puis…Je ne pense pas être quelqu’un de bien pour elle…Quand on voit comment s’est passé le bal…Une vraie catastrophe…Et puis je ne crois pas que votre sœur m’apprécie comme amant…Elle est si inaccessible.

J’haussai les épaules gardant toujours un air serein et dis encore avec filouterie :

-Il n’y a qu’un moyen de le savoir…C’est de rester au château et de continuer de jouer la mascarade entre nous deux jusqu’à ce qu’elle revienne…Elle ne sera pas indéfiniment en pays Northuldra de toute façon.

Mon ancien mari acquiesça, le cœur rempli d’espoir. Nous nous sourîmes et je retrouvai une complicité lointaine. Après un long moment où Hans m’observa tendrement, il répliqua :

-Vous serez sans doute une merveilleuse épouse Anna…Kristoff Bjorgman peut s’estimer heureux…Même si vous ne savez pas tenir votre langue…Et à n’en pas douter une merveilleuse Maman.

J’haussai encore les épaules en essayant d’être indifférente même si une petite gêne s’installa en repensant à notre petite. Je renversai le coussin par maladresse révélant la boîte à souvenirs. Je n’eus pas le temps de la cacher à nouveau que le prince la fixa attentivement en décryptant le couvercle. Son corps se figea quelques instants avant qu’il ne finisse par dire sur le ton de la plaisanterie :

-Décidément…Vous êtes obsédée par ce prénom ! Si vous avez une fille un jour, il faut absolument que vous lui donniez !

Je retins immédiatement mes larmes et secouai la tête en murmurant :

-Il est vrai que je l’apprécie énormément…Mais je ne pourrais jamais faire une chose pareille.

Je me mordis la lèvre ne souhaitant pas lui en dire plus. Il assimila la fin de ma phrase et aperçut bientôt ce qui se trouvait à l’intérieur de la boîte. Il ne parla pas et son visage fit plusieurs allers-retours entre moi et les vêtements de bébé. Je voyais qu’il cogitait. Un silence pesant s’installa pendant des secondes qui me parurent des heures et il finit par demander :

-Anna…Vous êtes allée à Arnevik, n’est-ce pas ?

Je n’eus pas la force de lui dire que nous n’y avions pas mis les pieds. A la place, je déglutis violemment, et hochai la tête ne comprenant pas bien où il voulait en venir. Il continua alors :

-Mon père a raconté que là-bas il y avait des gens…Des médecins qui…stoppent…Des femmes qui attendent des enfants…Est-ce que…Est-ce que ça a été votre cas ?

Oh…Je me tairais dans le silence sentant que la conversation devenait pénible pour que je contienne mes larmes. Voyant que je ne réagissais pas, Hans insista :

-Je ne vous jugerais absolument pas si tel est le cas…Je comprendrai que ça soit un sujet douloureux et que vous souhaitiez porter un souvenir de votre fille sur vous…De plus…Je ne saurai l’expliquer mais j’ai moi aussi une certaine sensibilité à ce prénom…Comme si j’y avais été lié à un certain moment de ma vie. Impossible pourtant de me rappeler quand…Mais c’est cette même sensibilité qui m’a poussé à acheter le bateau l’autre jour.

S’il savait, pensai-je très fort alors que mon cœur battait à cent à l’heure. J’attendis de retrouver un rythme cardiaque moins important et dis enfin :

-Vous avez deviné…En quelque sorte…S’il vous plaît…N’en dites rien à personne…Pas même à mes parents…Surtout pas eux…Seule Elsa est dans la confidence.

Plein de compassion, Hans me ramena contre lui en chuchotant :

-Je vous le promets Anna.

Contre toute attente, il ne me demanda pas qui aurait pu être le père. A la place, il se détacha de moi et se mit à mon bureau. Là, il prit la plume et l’encre. Je le regardais faire pendant quelques minutes, le cœur hésitant entre le déchirement et le soulagement. Mamie ne lui avait pas enlevé ce qui nous avait uni. Notre petite Helga aurait été fière de son Papa. Je me tamponnai rapidement les yeux alors qu’il termina un poème. Il plia ensuite la feuille en quatre et me la tendit en déclarant :

-Voilà, j’apporte ma pierre à l’édifice pour ce petit ange. Vous pouvez mettre ce mot dans votre boîte à souvenirs…Mais s’il vous plaît, ne le lisez pas. C’est personnel.

J’hochai la tête scellant un autre pacte bien que l’envie me brûla. J’enfouis le papier au milieu de la layette et refermai enfin le couvercle. Nous allâmes ensuite manger et retrouvâmes un quotidien qui se résumait à des rendez-vous galants pendant tout le reste de la semaine.

Nous étions donc un vendredi plus tard et je brûlais d’impatience à l’idée de me retrouver ma sœur, ma grand-mère et Kristoff. J’étais couchée dans mon lit et essayai péniblement d’épouser le monde des songes, mais une excitation propre à la veille des grands départs m’en empêchait.

-Allez Anna, me grondai-je, on respire et on médite…

Je vidai peu à peu mon esprit quand une légère secousse commença à se propager dans toute ma chambre. Non…Non…Me résonnai-je alors que le tremblement fut de plus en plus vertigineux. Des cris retentirent bientôt dans toute la ville produisant un goût amer à mon cœur.

-Elsa…Tu n’as pas pu…S’il te plaît…Ce n’est pas possible…Pas encore, murmurai-je au bord des larmes.

Je me rehaussai et sortis bientôt du lit pour accéder tant bien que mal à ma fenêtre. Avec horreurs mes doutes se confirmèrent et je me glaçai d’effroi en voyant qu’une énorme vague était en train de déferler droit sur le royaume.

***

Nous venions d’arriver dans le centre d’Ahtohallan. Comme j’avais dû le faire dans mes autres vies, je passais les épreuves du glacier créant des piliers ou les détruisant selon la teneur du parcours. Mamie Anna prit soin de rester à l’arrière pour me laisser faire. Elle me regardait avec admiration.

-Allume, le tout ma Grande Piceaerd, me dicta-t-elle.

J’hochai la tête d’un air grave avant de me rendre au centre des losanges crées par les esprits. Ils s’illuminèrent bientôt comme prévu et répandirent tous les souvenirs dans le dôme alors que ma nouvelle robe se matérialisa. Mamie et moi entendîmes bientôt la berceuse chantée par Maman la nuit d’avant l’accident puis je modelais mes doigts dans une chorégraphie ajustée et dispersai soudain des dizaines de souvenirs figés à travers le sanctuaire.

-Que doit-on faire à présent Mamie ? Demandai-je avec attention.

Elle observa les différentes bulles qui s’étaient incrustées dans le dôme et me fit un signe de tête. Nous nous rapprochâmes de la paroi gelée et mon aïeule s’exclama :

-Enlève ces vies-là Elsa !

Bien que ne comprenant pas sa requête, je retirai bientôt les différents cercles, rendant le dôme à nouveau vierge. Elle me remercia et se retira bientôt une mèche de cheveux avant de l’incruster au mur. Elle se dissimula à l’intérieur et les vies de Mamie apparurent.

-C’est à partir des tiennes qu’on a celle d’Andréas ? Lançai-je encore intriguée.

Elle secoua la tête et dit :

-Non ma grande Piceaerd…Je mettrais la mèche du père de Kristoff après…là je veux juste m’assurer que mon autre moi est en train de…Enfin…Bref…

Je la vis rougir alors qu’elle ne tenta même pas de terminer sa phrase. Elle activa aussitôt la bulle de souvenirs de ses deux doigts et commença la rotation. Plusieurs images de nos homologues à Ahtohallan défilèrent. Il y eut aussi des moments de confrontation entre les deux. Puis une image décadente de Mamie malade accompagnée d’Elsa pour son dernier voyage…Le souvenir laissa place à leur mort et nous les retrouvâmes bientôt dans l’Hellheilm. Je vis rapidement beaucoup de moments de complicités avec Ryder et m’enflammais en sachant que le frère de Kristoff ne me laissait pas totalement indifférente dans cette vie-là aussi. Puis Mamie passa et se concentra sur son autre elle. Elle alla le plus loin qu’elle put dans le souvenir et la découvrit bientôt étendue et en pleine action sexuelle dans les bras de Papy Elysia…A Ahtohallan. Un soupir de soulagement sortit de sa bouche alors que je devins cramoisie, ne souhaitant pas assister à ce spectacle.

-Je voulais juste m’assurer que mon homologue s’occupait bien de ton grand-père, se justifia-t-elle bien que je n’eusse rien demandé.
-Parce que tu en doutais ? Demandai-je moqueuse.
-Hum…Non, dit-elle en éclatant de rire.

A ma grande horreur, elle ne perdit aucune miette de chaque détail si bien que je finis par me râcler la gorge de plus en plus gênée.

-Mamie…Si c’est pour assister à cela…J’aurais pu rester avec Olaf, Honeymaren et Yohan…Finis-je par murmurer.
-Ah non ma grande Piceaerd ! Si y en a bien qui ne doit pas être choquée ici, c’est toi ! Je peux remonter le souvenir et te prouver que ton homologue a été beaucoup plus coquine que moi ! Reprit-elle en éclatant de rire.

Je faillis tourner de l’œil et cela la stoppa malgré tout. Elle détacha bientôt sa main et me demanda à nouveau d’enlever toutes les bulles gisant sur la paroi. Elle resta encore quelques instants l’air rêveur alors que je demandais timidement :

-Mamie ? Pardonne-moi si ma question est bête mais…Comment as-tu fait pour te procurer une mèche d’Andréas ?

Mon aïeule rouvrit subitement les yeux en souriant. Puis elle sortit bientôt de sa poche une touffe de poils aux couleurs poivres et sel.

-C’est moi qui ai coupé les cheveux d’Andréas pour qu’il soit présentable quand ce dernier est revenu dans la Forêt Enchantée, m’expliqua-t-elle.

J’observais la mèche avec dégoût alors que Mamie l’introduisit dans la paroi du dôme. Comme prévu les bulles apparurent aussi nombreuses que les miennes ou les siennes. Très vite mon aïeule les observa un peu plus déboussolée que tout à l’heure.

-Selon les dispositions la vie doit être celle-là ! Lui indiquai-je alors par déduction.

Elle me prit la main et l’embrassa. Je tiquais un peu surprise et pris sur moi pour ne pas la blesser.

-Bravo ma grande Piceaerd, observons ça tout de suite ! Clama-t-elle.

Je ne partageais pas son enthousiasme et bafouillai soudain :

-Mamie…Avant…On ne pourrait pas jeter un coup d’œil à Anna…Voir comment elle s’en sort à Arendelle ?

Ma grand-mère m’observa à nouveau et vit mes doigts se crisper de stress. Elle s’approcha cette fois délicatement de moi et me murmura :

-Tout ira très bien Elsa. Je pense que ta sœur sera ravie de tout te raconter par elle-même dans une semaine ! Tu ne voudrais pas amputer son suspense…

Je secouai soudain la tête imaginant déjà ma sœur en train de bouder si jamais je lui gâchais son effet.

-Voilà, je préfère, continua-t-elle, et pour Andréas…Je n’ai jamais osé explorer son passé par moi-même car j’avais toujours eu confiance en lui…Mais j’ai besoin de le voir avec quelqu’un au cas où ça serait vraiment affreux et où il faudrait se soutenir.

J’haussai un sourcil non convaincu d’être la meilleure personne pour réconforter les gens. Néanmoins, je dominai ma peur et lui pris fermement la main.

-Allons-y ensemble dans ce cas Mamie…Je vais tenir le coup, déclarai-je.

Elle m’embrassa le front et murmura :

-A la bonne heure ma grande Piceaerd !

Docilement, nous nous approchâmes de la vie et Mamie l’activa enfin. Elle commença comme toutes les vies par la naissance d’Andréas. Sans nous en rendre compte, mon aïeule et moi tiquâmes déjà. Le lieu où se trouvait ses parents…Ne ressemblaient pas aux huttes de la Forêt Enchantée.

-Mamie…Les maisons étaient-elles comme ça sur les Terres Gelées ? Chuchotai-je.

Elle secoua aussitôt la tête alors que son visage avait pâli. Je l’entendis soudain murmurer pour elle-même :

-Il doit y avoir une erreur…Les parents…C’est pas les siens…

Son regard était focalisé sur Andréas qui continuait de pleurer dans les bras de sa mère. Son père l’emmaillota bientôt et alla observer le paysage de la fenêtre de la chambre. Son expression était loin d’être celle d’un homme heureux qui venait d’être Papa. Sa femme qui était bien pâle par le travail douloureux qu’elle venait d’accomplir lui demanda soudain :

-Qu’allons-nous faire maintenant Sebastian ?

Il lui jeta immédiatement un regard de dégoût et répondit :

-Ne parle pas déjà à « NOUS » espèce de saleté ! Nous ne pouvons pas le garder assurément ! Ingrid ! Je te rappelle que tu n’es qu’une catin ! Si tu n’avais pas écarté les jambes aussi facilement il y a neuf mois, ce rejeton ne serait pas né ! Tu as déjà de la chance que je n’ai pas été assez malin pour m’en apercevoir !
-Je ne t’ai pas beaucoup forcé non plus ! C’est ta faute aussi ! C’est toi qui n’as pas pris tes dispositions ! Le gronda-t-elle.

Le bébé effrayé par les bruits se mit à pleurer. Le dénommé Sébastian le regarda durement et grommela :

-Mais cette vermine va-t-elle se taire !?
-Il a peut-être faim ! Ramène-le que je lui donne à manger ! Ordonna-t-elle.

Il lui lança un regard mauvais et dit catégoriquement :

-Non !

Alarmée par le danger, la femme s’offusqua :

-Quoi ?! Comment ça Non ?! Mais bien sûr que si ! Il va mourir sinon !

L’homme continua de l’observer avec méchanceté et cria :

-Ferme-là ! Tu ne dois pas t’y attacher ! Il ne peut pas vivre de toute façon ! Il n’aurait jamais dû exister ! Si seulement mes coups dans le ventre avaient été plus puissants !

Ingrid blanchit par les propos. Sans attendre, Sébastian ouvrit soudainement la fenêtre de la chambre. Le bébé s’égosilla à nouveau comme s’il comprenait l’imminence du danger. Sans une once de pitié, son géniteur agrippa bientôt les langes de sorte à les faire basculer dans le vide.

-ARRETE ! Hurla aussitôt la femme, JE TE L’INTERDIS !

Elle se releva péniblement alors que le sang affluait sur ses cuisses, prête à sauver son enfant.

-Arrête Sébastian ! Je t’en supplie ! J’ai…J’ai peut-être une solution pour Andréas…Murmura-t-elle.

Contre toute attente, cela stoppa l’homme qui se tourna vers elle en la fixant en lui lançant des éclairs. Il s’écria alors avec colère :

-Tu as osé nommer cette erreur de la nature comme mon propre père…Tu n’es bien qu’une p***** d’Arnevik ! Ne prononce pas ce prénom en ma présence ! Toi et cette chose avez sali mon honneur !

Elle éclata alors d’un rire gras et renchérit :

-Ou au contraire perpétuez ta race !

Il ne releva pas et pesta encore :

-Alors…Que proposes-tu ? D’avoir ce rejeton à tes côtés quand tu t’occuperas de donner du plaisir et de t’égosiller comme une chienne pour d’autres hommes de cette ville infâme ?!

La femme serra les poings et ferma les yeux quelques instants avant de secouer légèrement la tête. Elle finit par reprendre :

-Non…Je connais des créatures qui pourront s’occuper de lui…Les trolls…

Furieux dans un premier temps, Sébastian alla la gifler en lui jetant enfin le bébé dans les bras. Il cria ensuite :

-Tu te fiches vraiment de moi sale effrontée !

Elle garda un aplomb d’acier en cajolant enfin son fils et répéta :

-C’est la vérité. Ils habitent à une journée d’ici. On y va, on se débarrasse du petit…Après cela je reprendrai ma vie de p***** et toi de tavernier comme si rien ne s’était passé…

Il l’observa cherchant la faille alors que Mamie et moi retînmes de plus en plus notre souffle. Quelques minutes plus tard, il répondit :

-D’accord. Je te nomme guide de cette expédition. Si jamais c’est faux, je me chargerai de vous tuer toi et l’enfant, compris.
-Compris, conclut-elle.


Mamie détacha sa main du souvenir. Elle tremblait et contre toute attente des larmes étaient bien présentes dans ses yeux.

-Je ne devrais pas être comme ça avec tout le mal qu’il nous a fait…Mais ça me fait de la peine pour lui…Se justifia-t-elle.

Je posais une main compatissante sur son épaule et déclarai :

-Je comprends Mamie…Mais…Son comportement excessif et ses enjeux de barbarie…On sait d’où ça vient à présent…Avec les parents qu’il a eu…

Mon aïeule me fusilla du regard et reprit sèchement :

-Cela ne veut rien dire Elsa…Regarde Kristoff est un amour, et ma Mère Helga n’a pas été aussi monstrueuse que mes grands-parents Christia et Rick.

Je me sentis mal de l’avoir contrariée et répondis rapidement :

-Oui…Pardon…Excuse-moi Mamie…Je ne voulais pas dire ça comme cela.

Elle me serra à nouveau contre elle pour montrer que mes excuses étaient acceptées. Elle se ressaisit ensuite, avançant dans le souvenir. Bientôt, les deux parents apparurent dans la plaine des trolls alors que les pierres roulèrent autour d’eux laissant apparaître les créatures mythologiques. Non rassuré, Sébastian se planqua derrière Ingrid en lui chuchotant d’un air mauvais :

-Attention…Si c’est un guet-apens j’ai toujours le couteau…Méfie-toi…

A notre plus grande horreur, nous aperçûmes bien une légère lame contre son dos.

-Lâchez cette arme Sébastian ! Ordonna bientôt…Grand Pabby, la plaine des trolls n’est pas un endroit de chaos !

L’homme observa méchamment le troll faisant semblant d’être le plus fort. Néanmoins le tremblement de tout son être le trahissait. Ce lâche finit par s’exécuter et Grand Pabby alla réceptionner l’arme. D’une voix mal assurée, le tavernier se mit à beugler :

-D’où connaissez-vous mon nom…Vous…Je suis sûr que vous êtes de mèche avec cette prostituée !

D’un aplomb serein, le chef des trolls attendit qu’il se calme avant de reprendre :

-Cher monsieur…Nous lisons dans les aurores boréales et connaissons tout sur la vie des gens d’Arendelle et ses environs…Nous savions que vous alliez venir aujourd’hui avec…Andréas…Pour nous le laisser.
-Quoi ?! Vous aussi vous le nommer comme ça ?! S’insurgea-t-il en serrant fort la poigne de la prostituée.
-N’est-ce pas ainsi qu’il se nomme ? Demanda à son tour Pabby d’une voix innocente.

Sébastian lui lança à nouveau un regard furieux. Sans attendre il arracha le bébé des mains d’Ingrid et ragea :

-Qu’importe ! Allez tous dans le Nifflheilm ! Le voici ce maudit rejeton !

Sans un regard de compassion pour l’enfant, il le jeta dans les bras des trolls qui le réceptionna en douceur avant le donner à Bulda. Cette dernière le berça tendrement alors qu’il s’était remis à pleurer…Comme sa mère qui hurla d’un coup :

-Non ! Attendez ! Laissez-moi lui dire au revoir ! Je vous en supplie !

Les plaintes déchirantes firent dresser mes poils. Sans une once de compassion, Sébastian lui assena un autre coup à la joue et cria :

-Laferme ! Espèce de sale p***** ! C’est ta faute tout ça ! Laferme sinon je t’achève moi-même !

Mais il n’y eut rien à faire. Sous les regards apitoyés des trolls, Ingrid continua de beugler la séparation de son enfant. A bout de nerfs, le tavernier la traina hors de la plaine rendant son corps bleu tellement il la serra. Il attendit qu’ils soient de nouveau dans la forêt qui menait à Arnevik pour lui porter le coup fatal dans la poitrine.

-Voilà ! Comme ça tu n’auras plus aucune raison de gueuler ! Cria-t-il.

Nous la regardâmes de plus en plus décontenancées se vider de son sang. Je me sentais nauséeuse et allai implorer à Mamie d’arrêter quand un retournement de situation apparut. Sébastian qui riait de folie quelques secondes avant se retrouva bientôt à son tour avec un couteau, planté dans le ventre.


-Assez Mamie ! Criai-je enfin.

Ses doigts se stoppèrent alors que je poussais enfin un cri d’horreur et vomis sur le parterre gelée d’Ahtohallan. Elle me retint les cheveux avec patience et murmura :

-Pas de doute, tu es bien de la famille ma grande Piceaerd, j’avais moi-même entachée le sol du dôme, il y a longtemps de cela…Ne t’inquiète pas, la glace se régénère.
-Pardon…Pardon Mamie, murmurai-je.
-Ne t’en fais pas…Ça fait beaucoup d’émotions…Je pense que nous allons attendre quelques jours avant de revenir, d’accord ?
-Je pense que c’est mieux, chuchotai-je en lançant un nouveau jet.

Nous laissâmes donc l’endroit qu’il était et n’en reparlâmes pas. Au bout de quelques jours, l’émotion retomba et Mamie choisit que ce fut le bon moment pour y retourner. Je laissai cette fois Olaf à Yohan avec qui j’étais toujours beaucoup plus à l’aise, préférant éviter les frères Nattura, encore plus avec les souvenirs de leur père que j’avais vu. Au début, je n’étais pas emballée à l’idée d’y retourner mais Mamie trouva l’argument infaillible :

-Ça te fera une chose importante à raconter à Anna, demain.

Nous nous donnâmes donc du courage et y retournâmes. Contrairement aux autres fois, le dôme n’avait pas bougé ayant gardé les différentes vies d’Andréas dans la paroi. Sans échauffement, mon aïeule activa le souvenir, là où elle l’avait laissé.

Les deux corps sans vie apparurent soudain sous l’œil avide et heureux de Grand Pabby qui était le détenteur du couteau dans le corps de Sébastian.

-Le plan continue de marcher, nota-t-il pour lui-même.

Il inspecta ensuite le ciel et ajouta :

-Je crois que j’ai trouvé l’apprenti que vous aviez demandé…Maintenant…Je ne sais pas où le faire vivre…

Soucieux, le vieux troll se mit à soupirer d’une voix lasse. Il ferma les yeux pour méditer quelques instants alors qu’une ombre encapuchonnée finit par se rapprocher de lui. Tendant, l’oreille, son regard se rouvrit et se posa vers elle tout en étant calme.

-Vous arrivez à point nommé…Vous allez pouvoir m’aider, dit-il en faisant une légère révérence.
-Je suis fière de vous Grand Pabby ! S’écria-t-elle avec force ignorant son geste…Finalement nos mésententes du passé se sont améliorées !
-Je ne puis qu’approuver chère amie ! Souleva encore le troll.

Elle acquiesça et continua :

-Et pour répondre à votre question, il existe un endroit évident où vous pouvez envoyer l’enfant.
-Je ne vois pas, murmura-t-il déboussolé.
-Réfléchissez un peu ! Vous l’avez dit ! Vous savez lire dans les aurores boréales ! Il existe un endroit qu’Arnevik a toujours eu en horreur et inversement…Cette même horreur que j’éprouve pour ce peuple…

Le visage du troll s’illumina soudain et il déclara :

-Quoi ? Vous voulez envoyer Andréas chez les Northuldra du Nord ?

Le visage de l’ombre encapuchonnée se pencha vers lui et elle murmura :

-Précisément.

Le troll réfléchit quelques secondes et reprit :

-Bien…J’y consens…Même si je trouve cela extrêmement dangereux pour notre futur apprenti…
-…Ou au contraire, réparateur car il marquera l’union des Arendellien et des Northuldra…Avant que nous ayons d’autres projets pour lui ! S’exclama encore la voix.

La créature et elle se serrèrent alors la main et l’ombre finit par se dissiper.


Mamie s’arrêta quelques instants alors que nous tremblions légèrement toutes les deux.

-Donc…Si j’ai bien compris, Grand Pabby n’est pas lui-même le commanditaire de tous les crimes…Murmurai-je pensive.

Bien que toujours blême, elle dit d’une voix de fer :

-Exactement ma grande Piceaerd…Et je ne sais pas qui est cette mystérieuse ombre, dit mon aïeule pensive, mais peut-être allons-nous encore en apprendre plus !
Elle insista et replaça ses doigts pour avancer un peu le souvenir.

Bientôt le décor glacial des Terres Gelées apparut avec ses huttes fumantes et son calme salvateur. Il faisait nuit et des flocons de neige parsemaient le sol. Très délicatement Grand Pabby alla à une des maisons primaires et déposa l’enfant avec une lettre.

-Voilà, jeune apprenti, murmura-t-il, te voilà chez toi pour un petit temps…Avant d’accomplir des desseins plus lourds…

Il rit légèrement et sortit bientôt…Une sarbacane d’une de ses fioles. Il la déposa à côté de l’enfant et murmura encore :

-Bien…Voici ta première arme…Qui sera le seul cadeau, officiellement, héritage de tes parents.

Il inspira une dernière fois et conclut :

-Au revoir Andréas…A bientôt.

Il bougea un petit peu l’enfant pour le faire pleurer et roula enfin pour s’en aller.


-Mamie…Tu veux qu’on en voit plus ? Demandai-je, plus soulagée par cette expérience que par la dernière.

Elle me coupa immédiatement affichant une mine concentrée :

-Attends, Elsa…Je cherche désespérément à savoir qui pourrait être cette mystérieuse ombre…Il y en a bien eu dans tes autres vies mais il s’agissait de ta mère qui n’était pas Iduna…Alors serait-elle dans celle-là aussi ?

Son visage pâlit soudain et elle ajouta :

-A moins que ce soit Maman…
-Mamie Helga ? Mais pourquoi aurait-elle fait ça ?! M’alarmai-je.
-Parce qu’elle détestait les Arendelliens ! Me répondit-elle violemment.
-Oh, murmurai-je.

J’approuvais en silence alors que Mamie se concentra encore :

-A moins qu’elle ait un rapport avec l’Yggdrasil…Oui forcément…Comme ça a été le cas pour une vie d’Anna…Non…Non ça ne peut pas être elle…Je dois me résonner.
-Qui ça Mamie ? Demandai-je soudain piquée de curiosité.

Elle n’eut pas le temps de me répondre. Semblable à d’autres appels que nous avions déjà entendu dans notre ancienne vie, la terre se mit à trembler écrasant tous les souvenirs figés du dôme.

-Ma…Mamie que se passe-t-il ? Bégayai-je tentant de rester debout.

Elle vint me soutenir et cria :

-Sortons ma grande Piceaerd !

Nous repartîmes en catastrophe d’Ahtohallan et mon aïeule appela les Géants. Elle les pressa de nous faire monter et nous découvrîmes bientôt avec horreur que le barrage venait de lâcher en direction d’Arendelle.


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Dim 09 Jan 2022, 11:13
Bon décidément, Mamie a encore joué les anticipations en fourrant les présents de sa défunte fille et une lettre explicative dans la tenue northuldra d'Anna. Ça a au moins le mérite d'être pour de bonnes intentions : la boîte à souvenirs pour s'apaiser des souvenirs douloureux, et surtout en souvenir d'Helga... mais quand même, pourquoi ne pas lui avoir donné juste avant le départ confused si j'ose dire, elle se complique inutilement la vie, la Mamie...

Mais passons, arrivons plutôt au point qui fâche : le retour des deux furoncles de Westergaard, avec la pouffiasse de Funningur et Henrik Evil or Very Mad et on peut pas dire qu'ils nous ont manqué, bien au contraire ! Déjà Wilhelm qui commence par des remarques types BDSM sur Anna et qui traite Elsa d'arme [Ansa's Stories] Retour vers le Passé 4 : Prise par un Northuldra : Attention contenus matures! - Page 3 1f621 et ensuite Alix qui ne prend aucun détour à considérer Anna comme une fille publique et une ivrogne d'Arnevik :tronçonneuse: déjà là, je commence à préparer la pince à castration et la poire d'angoisse ! Et la pouffiasse toujours prompt à afficher sa grosse paire pour bien se faire voir [Ansa's Stories] Retour vers le Passé 4 : Prise par un Northuldra : Attention contenus matures! - Page 3 1f624

Enfin heureusement qu'Iduna vient calmer la scène, autrement que je crois que j'aurais pas tenus plus longtemps face aux deux furoncles et à la pouffiasse ! Et de son côté, Anna avoue à Hans où est vraiment Elsa et de lui dire que Yohan et sa nièce Emma sont aussi avec elle... tout comme Kristoff. Pas très glop quand même pale il n'était pas censé le savoir, tout comme pour l'existence de la boîte à souvenirs. Encore un secret qu'il n'est pas censé savoir, même si je félicite sa contribution pour cette boîte. Mais ça fait déjà plein de secrets qui n'auraient pas dû lui être révélés, je sens que ça va déraper avec lui [Ansa's Stories] Retour vers le Passé 4 : Prise par un Northuldra : Attention contenus matures! - Page 3 1f616

Du côté d'Elsa, on la retrouve à Ahtohallan en train de visualiser les différentes vies du FCU. Alors je ne ferais aucun commentaire que Mamie la "force" à assister à ses ébats avec Elysia, avec le prétexte que l'homologue d'Elsa serait plus coquine qu'elle [Ansa's Stories] Retour vers le Passé 4 : Prise par un Northuldra : Attention contenus matures! - Page 3 1f612

Mais attardons-nous plutôt sur la vie d'Andréas : donc sa mère Ingrid, qui était une p***** d’Arnevik, et son père Sébasian, qui était un gros c****** envers elle et Andréas. Lui voulait tuer Andréas, mais elle non et se résout à le confier aux trolls... qui la tue elle et son mari sur ordre d'une encapuchonnée et d'envoyer Andréas (désormais son apprenti) chez les Northuldras, avec une sarbacane ! Et Mamie pense que c'est sa mère, maman Helga, et que ça aurait un rapport avec l'Yggdrasil... la vache, ça commence à être un vrai sac de nœuds, cette histoire Suspect

Et en plus voilà que le barrage a cédé, qui va donc faucher Arendelle ! Donc... la positive attitude, hein ? flower

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Jeu 13 Jan 2022, 17:19
Allez ! Le chapitre est fini et a juste besoin de relecture avant dimanche ! Smile voici en attendant les spoilers sans contexte du chapitre 14 :

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Dim 16 Jan 2022, 19:59
Allez ! Même si le live est à 20h30 je poste dès maintenant Very Happy

Chapitre 14 : La nouvelle ère :

La vague déferlait à une vitesse folle. Des souvenirs de mon ancienne vie me broyèrent l’estomac. Je me revis en train de ramener et compter les cadavres auprès d’Aren et un haut le cœur remonta le long de ma gorge.

-Allez Anna ! Il faut agir ! Me grondai-je, c’est ton devoir de souveraine !

Malgré les vibrations qui continuaient de faire trembler le sol et la panique imminente qui faisait hurler les gens, je réussis à me déplacer hors de ma chambre.
La corne, il faut que je sonne la corne pour prévenir le plus de personne possible, pensai-je.

Cette fois pas question de me terrer dans la pièce secrète. Si je devais mourir au moins je savais que ma fille m’attendait. Je continuai d’avancer en pensant à mon unique objectif. Je croisais beaucoup de serviteurs au fur et à mesure que je progressais dans le corridor mais personne ne faisait attention à moi, fuyant comme des fous vers la sortie pour essayer de sauver leurs vies. Après ce qui me parut une éternité, je parvins à la grande porte qui menait à la cour où se trouvait la corne de brume. On m’appela enfin :

-Anna ! ANNA !

Je me retournais et vis bientôt ma mère et mon père.

-Ma chérie ! Reviens ! M’implora cette dernière, viens te réfugier avec nous ! Il faut faire vite !

Papa me tendit la main pour que je m’y agrippe mais je la refusais en voyant une énorme ombre recouvrir le peu de lumière que nous avions encore avec la clarté de la lune. A ma grande horreur, je compris bientôt que c’était la vague qui prenait de l’ampleur surpassant les tourelles du château.

Non…Non pas déjà ! La corne ! Il faut que je sonne la corne ! Pensai-je avec insistance.

C’était complètement idiot bien sûr. Il était déjà trop tard. Mais cela m’apaisa. J’entendis mes parents crier mon nom pendant encore quelques secondes puis ils se retirèrent quand j’atteins enfin l’imposante trompe. Je fus bousculée et me relevais tant bien que mal alors que mon corps me semblait de plus en plus lourd. Je portais avidement mes lèvres à l’instrument, fermai les yeux et soufflai tout ce que je pus avant de m’écrouler en sentant l’eau m’envelopper le corps.

Mon âme resta un moment devant les portes d’Ahtohallan. La déesse mère n’avait pas changé étant toujours superbement éclatante. Je soupirai et pressai enfin ma main contre la paroi pour l’ouvrir. Ainsi, je ne mis pas longtemps avant d’être réceptionnée dans l’Hellheilm. Contre toute attente, je ne ressentis pas une paix absolue. Bien au contraire. L’ambiance semblait glaciale. Mes proches dévisageaient Mamie Anna de façon choquante. Tous avaient l’air sonnés.

-Rassurez-vous ! Je n’ai rien ressenti ! M’écriai-je en plaisantant.
-Chut ! Chut ! Ce n’est pas le moment Anna ! Helga ne va pas bien ! Grogna bientôt mon autre moi.

A contrecœur, je vis aussitôt ma fille allongée au sol qui avait perdu connaissance. Faisant à peine attention à la proximité de mon homologue, je m’accroupis au sol et lui tapotais ses petites joues potelées.

-Ma chérie ! Hey ma princesse ! Maman est là…Avec toi…Pour toujours…Murmurai-je avec amertume.

Mais elle ne sembla pas m’entendre. Je sursautai en prenant conscience de son changement de taille et ajoutai à l’adresse des autres :

-Oh…Mais elle a grandi…Je n’avais même pas fait attention…Je ne savais même pas qu’elle le pouvait…Est-ce normal ?

Je n’eus pas plus de réponse. Bien au contraire. Les membres de la famille quel qu’il soit se murait dans un silence noué de tensions. La plupart me snobèrent même et quittèrent la pièce. Seule, Mamie et Helga restèrent. Décidant de mettre les choses au clair plus tard, je pris alors la main de ma fille pour la connecter à la mienne. Je cherchais son aura malgré son corps gelé et la trouvai bientôt. Je rentrais en contact avec et entamai une prière Northuldra apprise par Mamie de mon vivant. Peu à peu les paupières de mon enfant finirent par se rouvrir.

-Ma…Maman…Bredouilla-t-elle.
-Oh ma Helga, chuchotai-je alors que les larmes coulèrent d’elles-mêmes.

Elle me sourit faiblement et se laissa faire alors que je la serrai dans mes bras jusqu’à ce qu’elle ne puisse plus bouger.

-Je savais que tu allais venir Maman, déclara-t-elle en se rehaussant.

Je lui souris et pris soudain conscience que j’étais la seule vivante à être parvenue ici.

-Papa ? Maman ? Hans ? Ils ne m’ont pas rejoint ? Insistai-je face à Mamie toujours muette.

Mon aïeule se contenta seulement de secouer la tête, restant toujours très distante. Comme une sotte, je compris enfin pourquoi. Ils devaient tous m’en vouloir d’être déjà là, particulièrement Elsa qui s’était sacrifiée pour rien.

-Je suis navrée, tu sais…Je n’ai pas voulu que la vague déferle…Je ne croyais pas qu’Elsa et Kristoff franchiraient le pas et détruiraient le barrage comme ils l’ont fait dans notre ancienne vie ! Je voulais vraiment bien faire…Tout semblait aller dans le bon sens…Mais c’est ton autre toi Mamie qui a décidé qu’elle devait rester dans la Forêt Enchantée avec elle et moi repartir à Arendelle avec Papa et Maman…Donc c’est aussi un peu de ta faute en quelque sorte…Mais je comprends que tu m’en veuilles à présent…Parce que j’ai échoué alors que tu m’avais enfin confié une mission.
-Maman ! Me coupa soudain ma fille.

Elle me fixa de ses gros yeux d’un vert éclatant et je me stoppai instinctivement.

-Qu’est-ce qu’il y a ? Demandai-je.
-Ce n’est pas toi la coupable Maman si Papy Elysia et Mamie Anna ne sont plus ensemble ! Clama bientôt Helga.

Je sursautai et criai alors d’une voix plus forte que je ne l’aurais cru :

-QUOI ?! Tu as dit quoi ?! Mamie et Papy plus ensemble ?! Mais quand tu dis plus ensemble ça veut dire qu’ils ne font plus de voyages astraux ?! Ou bien seulement qu’ils sont séparés en bonnes ententes…Oui ça doit être ça, ça ne peut pas être autrement ! Si eux ne sont plus ensemble, plus personne ne l’est !

Je me tournai immédiatement vers mon aïeule et la fusillai du regard pour vérifier que ce n’était pas une blague de mauvais goût. Son visage resta neutre et elle assura bientôt :

-C’est exact ma petite Piceaerd, ton grand-père et moi nous sommes séparés pour toujours…Et je ne souhaite plus jamais faire quoique ce soit avec lui et surtout pas des voyages astraux ! Ta fille a bien compris, comme tous les autres membres qui sont en train de digérer à mon humble avis. Cela peut se comprendre, après tout nous étions un couple très uni.

Encore sous le choc, je fulminai intérieurement avant d’exploser :

-Comment peux-tu parler de vous deux au passé ?! Ce n’est pas possible Mamie…C’est un cauchemar, c’est bien cela ? Je suis dans le Nifflheim en fait ?!
-Oh Anna ! Je t’en prie ! Cesse de dire des bêtises ! Me sermonna-t-elle.

Elle se leva ensuite et se rapprocha d’Helga avant de lui dire :

-Allez ! Maman ne doit pas rester ici, Arrière-petite-Piceaerd et tu le sais très bien…Si je puis me permettre maintenant laisse-moi t’expliquer comment la ramener parmi les vivants…

J’oscillai entre pousser un soupir de soulagement à l’idée que ma mission n’était pas véritablement finie sur terre ou bien pleurer toutes les larmes de mon corps après la nouvelle que je venais d’apprendre. Indifférente à mes pensées, mon aïeule se pencha aussitôt à l’oreille de ma fille et lui chuchota le mode d’emploi. Ma petite hocha la tête à plusieurs reprises pour dire qu’elle avait bien compris puis elle finit par me tendre la main et indiqua bientôt :

-Suis-moi Maman, il faut que nous allions dans ma chambre.

Je la laissais me guider sans trop de problème et mes yeux s’embuèrent bientôt jusqu’à devenir un torrent de larmes.

-Maman…Maman ça ne va pas ? Demanda la petite alertée.

En l’entendant prononcer ses paroles, j’hoquetais avec violence mais ne parvins pas à lui répondre tout de suite. Je m’indignai de la situation. Nous étions dans l’Hellheilm ! Comment une chose pareille avait-elle pu se produire dans un lieu aussi serein ?! Le chagrin laissa place à la colère. Voyant ma détresse qui ne cessait de croître ma fille finit par s’arrêter pour me faire un câlin.

-Pardon ma chérie…C’est juste que…Je suis inquiète pour Mamie Anna…Finis-je par articuler.

Helga m’aida à m’essuyer mes larmes puis elle reprit avec un sourire serein :

-Moi je ne le serai pas autant que toi Maman…Je suis sûre que si Papy et Mamie se sont séparés c’est qu’il y a une bonne raison, et qu’ils finiront par retomber amoureux. Ce n’est pas comme Papa et toi où je sais que ton vrai amoureux c’est Kristoff… Mais il faut se mettre un peu à la place de Papy et Mamie, ils s’aiment depuis longtemps maintenant, c’est normal qu’ils veulent se disputer pour voir ce que ça fait ! Comme ça quand ils se retrouveront, ils seront deux fois plus amoureux et crieront encore leurs prénoms avec force dans l’Hellheilm pendant qu’ils feront des choses érotiques !

Je souris légèrement gênée que ma fille fût plus lucide que moi et me contentai d’acquiescer même si j’avais de gros doutes sur la véracité de ses paroles. Apaisée, nous finîmes le trajet en nous serrant la main. Nous arrivâmes dans une reproduction d’une chambre d’enfant qui ressemblait à la mienne du château d’Arendelle.

-Va te mettre dans mon lit Maman, m’ordonna-t-elle.

Je m’exécutais et constatais avec surprise qu’il faisait ma taille. Je me mis dans les draps et attendis le bon déroulement des évènements. J’observais les cheveux tressés de mon enfant qui avaient remplacé ses petites couettes, la vieillissant légèrement. Son visage s’était affiné même s’il demeurait encore enfantin. Des tâches de rousseurs s’étaient accumulées un peu partout autour de son nez. La seule chose qui n’avait pas changé, c’était ses yeux verts intenses. Les mêmes que ceux d’Hans. Elle m’observa soudain en retour et vint me rejoindre sur le lit.

-Je ne savais pas que tu grandirais dans ce monde ma chérie, finis-je par lâcher.

Elle sursauta et sourit avant de répondre :

-Moi non plus Maman, mais y a qu’à moi que c’est arrivé, les trois Olaf, Iduna, Anna et Agnarr ils n’ont pas ça, eux. Tatie Elsa voulait demander pourquoi à Mamie Anna mais elle n’a pas eu le temps de nous répondre…Je suppose que c’est comme ça.
-Oui sans doute, murmurai-je pensive avant d’ajouter :
-Tu sais, j’ai fait une petite boîte en souvenir de toi dans ma nouvelle vie, et Papa t’a écrit un joli mot aussi.

Je ne lui dis pas qu’à présent elle devait être ensevelie sous les décombres du château et que cela avait bien peu d’importance par rapport aux nombres de vivants qui ne seraient plus de ce monde. J’étais d’ailleurs surprise qu’ils n’aient pas été réceptionnés également.

-Je sais pour le mot de Papa, Maman, j’ai pu réussir à le lire…Mais arrête de penser et concentre-toi un peu maintenant, me gronda-t-elle.

J’éclatais de rire avant de lui donner un baiser qu’elle accepta sans rechigner. Puis elle me fixa à nouveau en affichant une mine triste et renchérit :

-On va encore devoir se quitter, c’est bien ça Maman ?

Cela eut don de me nouer l’estomac. Pourquoi faut-il toujours se quitter ? Je lui murmurai alors en la serrant à nouveau contre moi :

-J’en ai bien peur ma Helga…Mais c’est pour la bonne cause.

Elle poussa un soupir et sourit faiblement avant de dire d’une voix mature :

-Même si je suis un peu triste, je sais que tu n’es jamais bien loin.
-Je te le confirme, chuchotai-je.

Nous restâmes encore un temps, silencieuses avant qu’elle ne reprenne :

-Bon Mamie a dit que j’avais très peu de temps, alors ferme les yeux.

Je m’exécutais et sentis bientôt le contact de sa paume contre la mienne. Elle déclara ensuite à haute voix :

-Cherche l’énergie de Mamie. Il faut que tu entres en contact avec.

Je m’indignai immédiatement :

-Mais je n’ai jamais fait ça avant…Enfin je veux dire…Pourquoi n’est-elle pas venue avec nous dans ce cas-là ?!

Contre toute attente, Helga éclata de rire. Je lui fis aussitôt les gros yeux alors qu’elle répliqua :

-Mamie a dit que tu dirais cela, mais elle voulait parler de l’autre Mamie Anna. Celle qui est vivante et toujours amoureuse de Papy Elysia. Alors, vas-y, cherche l’aura de cette Mamie Anna.

Je me concentrai immédiatement et imaginai mon énergie couler dans mes veines. Puis je visualisai bientôt une aura plus lourde, plus sage, plus lumineuse et je ne mis pas longtemps à comprendre qu’il s’agissait de mon aïeule. Bientôt une autre voix résonna dans ma tête. On prononçait mon prénom comme si on me cherchait.

-C’est bon Maman ? Demanda Helga quelques minutes plus tard en me faisant sursauter.
-Oui…Oui ma chérie, répondis-je toujours concentrée.

Je ne me préoccupai plus d’elle sentant que l’énergie de Mamie me pousser à revenir dans le monde des vivants. Voyant qu’elle n’avait plus beaucoup de temps, ma fille m’embrassa timidement la joue et me chuchota à l’oreille :

-A bientôt Maman, je t’aime, si on ne se revoit pas, tu feras un bisou à Elysia et Pieter de ma part.


Bien qu’un peu surprise par la mention des prénoms, je lui confirmai que oui et laissai enfin mon âme entrer en contact avec celle de ma grand-mère. Dès lors, la chambre de ma fille se flouta ainsi que son visage et ma propre chambre d’Arendelle se matérialisa.

-Allez ma petite Piceaerd…Il faut te réveiller…C’est bien…Ouvre délicatement les yeux, répéta Mamie d’une voix douce, plusieurs fois d’affilées.
-Maman ! Tu ne vois bien que ça ne fonctionne pas ! S’écria la mienne.

Au son de sa voix, elle devait sans doute être en train de pleurer.

-Vous êtes sûrs qu’on peut vraiment faire confiance à cette femme ?! S’enquit Wilhelm.

Mon aïeule tiqua et renchérit :

-Oh vous Laferme ! Ça fait une heure qu’on entend vos suppliques ! Vous pourriez aller faire un tour dehors ça nous fera des vacances !

Loin d’être offusqué, il la titilla encore :

-Hum…Quel caractère ! Si vous voulez mon humble avis, il vaudrait mieux que ce docteur Lothar s’en charge plutôt que cette bonne femme et ses dons de sorcière !

J’écarquillai soudain les yeux et découvris une Mamie plus que furieuse par les propos du roi des îles du Sud. Elle se leva d’un pas furibond et alla à l’encontre de Wilhelm pour le pousser dans ses retranchements.

-Je vous demande pardon Monsieur ?! Vous venez de me traiter de quoi ?! De sorcière ?! En attendant vous étiez bien content de la trouver la sorcière quand vous et votre femme vous êtes évanouie au sol par peur comme deux clampins qui aurait bu un peu trop d’hydromel à Arnevik !

Le sourire de Wilhelm se perdit alors qu’il renchérit :

-Eh bien…Je vous plains Agnarr ! Cette mégère est encore pire que sa fille et ses petites filles !

Mon père encaissa la remarque en fournissant un effort surhumain pour se contenir alors que le visage de Mamie Anna redoubla de colère. Oubliant complètement l’enjeu de Wilhelm au château d’Arendelle, elle lui assena une gifle mémorable sur la joue gauche. L’empreinte des doigts resta alors qu’elle continua de lui taper sur le torse en le grondant :

-Vous n’avez pas de chance j’ai la main leste quand il s’agit de protéger les miens ! Ayez encore une remarque misogyne à l’égard de toutes les personnes ici présente et je vous jure que j’appelle les Géants de pierre pour qu’ils s’occupent de votre cas ! Des hommes qui se croyaient supérieurs aux femmes, rassurez-vous j’en ai connu ! Vous n’êtes pas le premier et malheureusement pas le dernier des andouilles qui nous traitent comme des moins que rien. Néanmoins, j’ai su bon gré, mal gré les mater !

Elle se tourna ensuite vers Papa et continua :

-Mon gendre ! Laissez-le-moi une semaine et je vous promets qu’il sera aussi doux qu’un agneau avec tous les membres de cette famille quand il reviendra !

Mon père qui ne savait plus où se mettre rougit violemment et bafouilla un peu confus :

-Oh…Euh…Je veux bien vous croire Belle-Maman…Toutefois je pense que le roi Wilhelm a compris votre point de vue et ne souhaite plus vous froisser, n’est-ce pas Wilhelm ?

Papa lui lança un regard marqué pour le forcer à dire « oui ». Le roi des îles du Sud encore affligé par le ton autoritaire de ma grand-mère ne trouva rien à redire. Je souris fièrement. Enfin une qui lui avait fait fermer sa bouche. Alix qui d’habitude aimait bien mettre de l’huile sur le feu, ne se sentit visiblement pas de taille face à ma grand-mère et déclara bientôt pour son mari et elle :

-Le roi Wilhelm et moi avons été très secoués. Je pense qu’il serait judicieux que nous allions nous reposer. Nous nous retrouverons au déjeuner tout à l’heure, je suppose ?
-Vous supposez bien, répondit Maman ravie de l’exploit de Mamie, nous allons mettre les choses au clair avec les Ducs de Weselton qui ont préféré rester dans leur chambre le temps que l’accident passe.

Les principautés des îles du Sud approuvèrent ses paroles et déguerpirent sans demander leur reste. Mes parents se tournèrent ensuite vers moi alors que je reprenais petit à petit conscience. L’accident ?! L’accident ?! Me répétai-je soudain paniquée. J’avais complètement oublié pourquoi j’étais moi-même partie dans l’Hellheilm. Je fixai les murs de ma chambre, complètement apeurée. La vague ?! L’eau ?! Les blessés ?! Les morts ?! ça a recommencé ! Tout a recommencé !

Voyant ma détresse, Mamie se posta à nouveau à mon chevet et me tapota le front d’un linge mouillé en me disant :

-Du calme, ma petite Piceaerd, tout va bien, nous sommes tous là…Elsa est là, regarde…

Je scrutais ma sœur pendant un instant avant de la fusiller du regard n’ayant pas oublié comment le barrage avait été détruit dans notre dernière vie. Des larmes de colère gouttèrent immédiatement de mon nez alors que Papa et Maman me regardèrent avec incompréhension.

-Ce doit être le choc, murmura ma Mère.

Elsa se rapprocha alors de moi et voulus m’enlacer.

-Petite sœur, tu n’as rien à craindre, tu vois, je suis là, comme l’a dit Mamie, nous sommes tous là sain et saufs, me murmura-t-elle d’une voix encourageante.

Je continuais de la fixer méchamment alors que mon cœur éclata en lambeaux. Comment avait-elle pu me trahir dès la première opportunité ?! Comment avait-elle pu jouer la comédie ? Pourquoi Mamie avait-elle insisté pour qu’elle reste dans la Forêt Enchantée auprès de son ancien mari et pas moi ?! Je suffoquai de plus en plus en repensant au baiser volé sitôt envolé de Kristoff. Oubliant qu’il y avait Papa et Maman, je bredouillais enfin, la voix toujours noyée de larmes :

-Co…Comment as-tu osé ?!

Elsa sursauta puis resta interdite et répéta d’un timbre innocent :

-Comment ai-je osé quoi Anna ? Je ne comprends pas.
-Oh ! Ne me prends pas pour une idiote ! Je sais ce qu’il faut faire pour que le barrage se détruise ! Explosai-je.

Je la fixai encore d’un air méchant alors qu’elle se mit soudain à rougir. Elle répéta aussitôt d’une voix niaise :

-Alors tu sais ce qui a été découvert ? Mamie t’en aurait-elle fait part par voyage astral ?

Je crus un instant à un quiproquo avant de m’énerver à nouveau :

-Par voyage astral ? Par voyage astral ?! C’est plutôt toi qui devrais me révéler quelque chose sur un de tes voyages astraux !

La chaleur redoubla sur les joues de ma sœur qui comprit enfin l’allusion. Papa et Maman se regardèrent interloqués et mon Père renchérit avec fermeté :

-Un peu de tenue Anna. Je comprends que tu aies vécu l’évènement de la vague comme un traumatisme mais tu vois bien que nous avons su reprendre la situation en main…Elsa a très bien su la gérer !

Mais Maman n’était pas dupe. Elle connaissait le langage de code pour parler de l’amour intime. Essayant de ne rien laisser transparaître, elle se tourna vers Papa et déclara :

-Je pense que les filles ont besoin de discuter d’affaires…De femmes…Pourrais-tu nous laisser seules un moment Agnarr, s’il te plaît ?

Mon père nous observa longuement puis finit par répondre :

-C’est d’accord Iduna…Mais pas trop longtemps…Nous devons déjeuner après.

Il revint à ma couche et m’embrassa le front avant de quitter la pièce. Mamie, Maman, Elsa et moi nous confrontâmes du regard. Puis ma Mère demanda à nouveau :

-Qu’est-ce que c’est que cette histoire de « voyages astraux » ?! La dernière fois que j’ai entendu ce nom-là, c’est de la part de Papa et Maman…Je ne pense pas qu’ils puissent en faire encore usage aujourd’hui puisque Papa n’est plus de ce monde.

Je voulus répondre mais Mamie Anna retrouva le sourire et s’écria :

-Oh ne t’inquiète pas pour ton père et moi mon Ange de l’Air ! Notre ascension sexuelle se poursuit très bien dans la mort.

Je faillis m’étrangler et renonçai à lui dire la vérité qui l’aurait anéanti sur place.

-Maman ! Je t’en prie ! S’offusqua la mienne.

Mon aïeule éclata de rire alors qu’elle croisa les bras et nous regarda toujours en attendant une explication. Voyant qu’Elsa était devenue aussi muette qu’une tombe, je la désignai du doigt et lançai à nouveau :

-C’est avec ma chère sœur que tu dois voir pour les voyages astraux. Visiblement elle s’en accommode très bien avec Kristoff Nattura et en est très friande au point de détruire un barrage !

Maman écarquilla de grands yeux de surprises alors qu’Elsa cria à son tour :

-Assez Anna ! Arrête tes bêtises maintenant ! ça suffit !

Sa colère provoqua des stalactites au sol ce qui me calma immédiatement.

-Oh oui ! Ma petite Piceaerd ! Là tu vas trop loin ! Me gronda à son tour Mamie, tu n’as aucune preuve que ce que tu avances pour ta sœur et combien même elle ferait une chose pareille cela ne te concerne pas !

Je me renfrognais aussitôt et renchéris avec mépris :

-Très bien. Je vois que tu continues à feindre des promesses. Et en plus tu as Mamie de ton côté.

Elsa ne réussit pas à rester digne cette fois mais éclata soudain en sanglots ce qui me retourna immédiatement l’estomac. Je redoutais une fois de plus d’avoir agi de façon impulsive. Peut-être que la cause du barrage n’avait rien à avoir avec un coït finalement ?! Après tout dans la vie où ma sœur avait eu ses triplés, le barrage s’était détruit parce qu’il ne reflétait pas la paix Northuldra/ Arendellien. Je n’eus pas le temps d’y songer, que mon aïeule reprit :

-Sache ma petite Piceaerd, que je ne suis d’aucun côté. J’adore ta sœur autant que toi et je prends du temps pour vous écouter toutes les deux. Seulement, je ne choisis pas pour vous et tu en connais très bien les raisons.

Je baissais soudain la tête de plus en plus mal à l’aise alors que Maman attendit la réponse avec attention.

-Oui, je sais Mamie…C’est parce que Pépé Olaf et Mémé Helga ne voulaient pas que tu te maries avec Papy Elysia mais avec Amarok à cause des coupoles sacrées, dis-je en boudant.

Notre mère sursauta à nouveau et regarda mon aïeule en murmurant :

-Bien…J’ai le fin mot de l’histoire…Je comprends maintenant pourquoi j’avais reçu une gifle à juste titre à l’âge de cinq ans quand je t’avais dit que je m’étais entraînée à allumer vos coupoles.

Mamie lui serra la main en l’embrassant puis s’adressa à nouveau à moi :

-Pour ta gouverne ma petite Piceaerd, Elsa et moi étions à Ahtohallan en train de consulter la vie d’Andréas lorsque le barrage s’est détruit.
-Quoi ?! Tu forces ma fille à aimer ce minable ! Renchérit bientôt ma mère.

Mamie Anna leva immédiatement les yeux au ciel alors que Maman reprit encore :

-Je croyais que c’était pour l’apprentissage de son pouvoir qu’elle résidait chez toi ! Comme quoi…Le professeur a perdu en patience et en persévérance, se moqua-t-elle.

Contre toute attente mon aïeule lui tira la langue puis elle ajouta :

-J’ai encore mes libertés pédagogiques mon Ange de l’Air ! Elsa m’a demandé des renseignements sur tes deux oncles. Je lui ai raconté pour Pieter mais je n’avais pas assez d’éléments pour Andréas, alors nous sommes allées voir les bulles de souvenirs…D’ailleurs j’en profite pour te dire que ta fille est tout à fait capable de faire apparaître des souvenirs figés ! Elsa ! Démonstration !

D’un geste vif, elle l’encouragea. Ma sœur réussit bientôt à créer une image de Maman et Papa lors d’un bal où Papa dansait avec une autre jeune femme. Le visage de notre mère devint rouge pivoine alors qu’elle s’écria :

-Mouais…Tu n’as pas choisir le meilleur souvenir…Mesdemoiselles voici Runa du royaume de Vassar qui a failli être votre mère…Enfin qu’est-ce que je raconte comme idioties ?! Effectivement tu as fait de très gros progrès Elsa.
-Bien. Alors l’incident est clos mon Ange de l’Air, souleva Mamie.

Ma mère secoua alors la tête et répliqua :

-Hum…Pas tout à fait. Je conçois à ce que vous ne fûtes pas sur les lieux lorsque le barrage éclata mais à présent, je voudrais mettre d’autres choses au clair. Anna a été trop loin dans ses propos et j’aimerais déceler le vrai du faux.

Je me mordis violemment la langue pour ne pas hurler tellement j’étais une bécasse. Je croisais le regard de ma grand-mère qui contre toute attente n’avait pas l’air de m’en vouloir. Elle me fixa sereinement l’air de dire « Vas-y, va jusqu’au bout maintenant ma petite Piceaerd, tu en as trop dit mais il fallait que ça sorte ». Maman qui attendait toujours, relança avec impatience à l’égard de ma sœur :

-Elsa, es-tu amoureuse de Kristoff Nattura ?

Elle blêmit et hésita quelques secondes avant de secouer la tête et de répondre :

-Non. Maman. Je n’éprouve rien de plus que de l’amitié pour lui.

Le chef de ma mère opina alors vers moi et je rougis encore plus comme une folle. Elle n’eut pas besoin de reposer la question et lâcha plutôt :

-Par les esprits ! Si je m’attendais à cela…

Elle continua ensuite :

-Non attention…Je ne dis pas que je ne suis pas contente ! Bien au contraire ! Rien ne me fait plus plaisir que d’avoir comme futur gendre, le fils de ma meilleure amie…Mais pourquoi toi Anna ?! Tu as l’air de si bien t’entendre avec Hans ?! Qu’est-ce qu’on va dire à ses parents ?! Je veux bien admettre que ceux sont des crétins finis et que leur compagnie est détestable mais c’était une si belle opportunité pour nos deux contrées ! Il y a un pacte ! On ne peut pas le détruire comme cela ! Le royaume serait répudié !
-Il aurait peut-être fallu y réfléchir avant mon Ange de l’Air, intervint soudain Mamie, les mariages arrangés n’ont jamais eu beaucoup de succès dans la famille si ce n’est le tien et celui d’Agnarr.

Maman s’enflamma et rétorqua :

-Quoi ?! Mais Agnarr et moi nous sommes battus pour obtenir notre amour ! Il a été promis à des tas de prétendantes et…
-…Et tu en étais jalouse mais pas au point de soustraire cette tradition stupide à tes filles, termina-t-elle.

Elles se confrontèrent du regard où nous lûmes des reproches puis mon aïeule renchérit :

-Ta grand-mère Helga était promise à ton grand-père Olaf et ne l’aimait pas. Ils ont réussi à vivre ensemble. J’ai été mariée et abusée à Amarok alors que j’aimais ton père de tout mon corps et toute mon âme pourtant ma mère ne voulait rien entendre. Elle était persuadée que si elle avait réussi à aimer mon père, j’aurais pu aimer le fils du chef. Si tu n’étais pas arrivée par « accident », nous aurions fini loin l’un de l’autre…Enfin non…Je me serais sans doute enfuie pour le rejoindre.
-Tu es en train de me faire la morale là ou je rêve Maman ?! S’indigna-t-elle.
-Prends-le comme tu veux mon Ange de l’Air, mais tu n’as pas été très maligne d’imposer un mariage forcé à tes enfants, c’est tout, nota notre aïeule.

Maman prit la remarque comme une gifle. Elle encaissa et se tourna à nouveau vers moi. Elle resta un moment, silencieuse, puis se racla la gorge en murmurant :

-Bien…Je…Euh…Anna…Est-ce que Kristoff et toi avez…Euh fait des…Voyages Astraux au cours de ton bref séjour dans la Forêt Enchantée ?

J’aurais aimé lui affirmer que non mais je répondis plutôt d’une voix spontanée :

-Pas encore Maman.

Elle faillit s’étrangler et afficha un léger soulagement. Nous n’eûmes pas le temps cependant de lui en demander les raisons que Papa fit à nouveau son apparition dans la pièce et s’écria :

-Mesdames ! J’espère que votre désaccord de tout à l’heure s’est réglé ?! C’est l’heure du déjeuner…Madame Piceaerd dois-je ajouter un couvert pour vous ?

Je m’offusquai immédiatement. Mais comment pouvaient-ils penser à manger alors qu’il y avait eu pleins de morts dehors ?! Je voulus le spécifier à mon père mais Mamie répondit avant :

-Non laissez Agnarr, contentez-vous de m’apporter deux portions de ragoûts de rennes, je reste avec ma petite fille pour la surveiller.
-Comme vous voudrez, déclara-t-il.

Il prit Maman d’une main et Elsa de l’autre et ils quittèrent la pièce tous les trois ensembles.

***

Kay était en train de nous servir le plat alors que la scène de la chambre continuait de tourner dans ma tête. Je n’arrivais pas encore à réaliser qu’Anna avait tout dévoilé à Maman. Je lui en voulais d’avoir cru que j’avais eu une relation intime avec Kristoff. Si elle avait su que nous nous étions évités toute la semaine ! Cela me fit tout de suite penser qu’Olaf demeurait toujours chez Yohan et…

-Elsa est-ce que tout va bien ? Me murmura Hans qui m’observait avec tendresse.

Contrariée, je ne m’étais pas rendue compte que j’avais gelé ma fourchette. Je récupérai immédiatement ma glace sous les yeux vicieux des Ducs et les autres principautés des îles du Sud.

-Oui, oui je vous remercie, répondis-je en lançant un sourire crispé.
-Notre jeune princesse doit sans doute rêver à son exploit victorieux ! Minauda Alix d’une voix mielleuse.

Je me renfrognais aussitôt. Comment osait-elle qualifier cela ainsi ?! « Un exploit victorieux » ?! Pour ma part, j’aurais plutôt parler de catastrophe évitée. Ignorant le repas, je nous revis quelques heures plus tôt en train d’observer la vague avec horreur. Très rapidement, Mamie m’avait ordonné :

-Prends le Nokk et fonce Elsa !

Je n’avais pas compris tout de suite, trop pétrifiée par les milliers d’images qui étaient en train de se créer dans ma tête. D’une main brute, Mamie m’avait secoué à nouveau en criant :

-Elsa ! Elsa ! Fonce ! Va sauver tout le monde !

Abasourdie, j’avais petit à petit repris mes esprits. Très vite, la main du géant m’avait déposé au sol et le Nokk s’était approché de moi sans aucune tentative de violence. Sans plus attendre, je l’avais enfourché alors que Mamie m’avait suivi au loin avec le Géant. Contrairement à la vie où j’avais eu mes triplés, j’avais essayé des gerbes de glace pour intercepter l’eau mais la puissance les avait faite exploser continuant dangereusement de se rapprocher du royaume d’Arendelle.

-Plus vite le Nokk ! Plus vite ! L’avais-je imploré.

L’esprit de l’eau avait hennit avec force et mécontentement mais avait tout de même activé son pas. Mon cœur avait battu à cent à l’heure alors que j’avais réfléchi à un nouvel angle de mon pouvoir.

-Mais oui ! C’est ça ! Avais-je réalisé.

Tenant toujours la bride du Nokk avec fermeté, je l’avais fait dévier avec force vers la terre, persuadée que nous irions plus vite. Pour cela, je l’avais transformé en état solide à l’aide de ma glace et nous étions enfin passés par les épicéas qui bordaient la zone à risque.

-Allez Elsa ! Allez ! M’étais-je encouragée, tu peux le faire ! Tu es capable de sauver tout le monde ! Tu l’as déjà fait !

A mon grand étonnement, cela avait semblé fonctionner. Peu à peu, la vitesse de l’esprit de l’eau avait dépassé la vague qui continuait de faire rage. Nous étions arrivés de justesse devant le château…A la vue de tous. Sur le moment, je ne m’en étais même pas préoccupée préférant leurs survies.

-Aide-moi ! Avais-je encore crié à l’équidé d’eau.

Il avait henni pour la énième fois alors que je lui avais tiré sur la bride pour le surélever. Là, dans une vraie posture de reine, j’avais agité mes mains pour enfin créer une barrière de glace qui avait réussi à concentrer toute la puissance de la vague. Mon visage s’était crispé sous l’effort et j’avais fermé les yeux pour bien me concentrer visualisant le tsunami dans l’autre sens. Après une minute, j’avais enfin tout renvoyé avec une puissance assez forte. Mon cœur avait battu si fort et je n’avais pas réalisé tout de suite que tous les habitants étaient sains et saufs.
C’est alors que j’avais entendu des applaudissements. J’avais alors pris conscience que tout le monde avait vu mon pouvoir au grand jour. Ce n’était pas la première fois bien sûr mais c’était la première fois que je ne lisais pas de la peur dans leurs regards. J’y avais lu partout la même reconnaissance. Et cela s’était amplifié quand un des enfants avait fini par crier :

-Vive la princesse Elsa ! Vive son pouvoir des neiges !

La plupart des adultes l’avaient murmuré du bout des lèvres en particulier après avoir aperçu le Nokk. Tous se rappelait à qui cette créature appartenait. Ils avaient encore plus paniqué en apercevant les Géants et Mamie. Papa s’était alors écrié :

-Cher peuple d’Arendelle ! Rentrez chez vous ! Je vous promets moult explications demain !

Dociles, ils l’avaient fait mais Papa avait tout de même veillé à mettre des gardes aux abords de la ville pour qu’ils puissent faire des rondes au cas où il prendrait l’idée à des anciens Arendelliens de souhaiter se venger envers le peuple Northuldra bien que personne n’était encore certain que la brume s’était dissipée. La nuit avait donc été paisible pour les habitants.

L’ambiance n’avait pas été la même au château. Si les villageois avaient vu mon exploit, il en avait été de même des Ducs de Weselton et des principautés des îles du Sud. Alix et Wilhelm avaient jubilé en voyant l’état de gêne dans lequel se trouvait Papa et Maman quand Helmut et Henrik avaient demandé des explications.

-Vous aurez toutes les réponses en temps et en heure demain matin ! Avait-il assuré, mais là le plus important…C’est ma fille !

Bien qu’agacés les Ducs n’avaient pas eu d’autres choix que de se plier à sa volonté. La priorité avait donc demeuré Anna qui était restée inconsciente toute la nuit jusqu’à tard dans la matinée. Nous étions restés à son chevet, Mamie y comprit et personne n’avait pipé mots…Enfin presque personne. Wilhelm et Alix comme à leur habitude n’avaient cessé d’embêter ma grand-mère. Ce qui avait fini par la faire sortir de ses gonds.

Voilà où en étaient donc toutes mes pensées, alors qu’Hans me chuchota encore :

-Je n’ai pas eu le temps de vous le dire tout à l’heure, mais vous êtes une vraie déesse dans cette tenue.

Je rougis sous le compliment et frissonnai également. C’était Kristoff qui me surnommait ainsi dans notre autre vie…Voyant que le prince me fixait toujours, je finis par murmurer :

-Hum…Merci Hans.

Puis j’essayai d’avaler le dessert. Toute la tablée était silencieuse. Helmut et Henrik continuaient d’observer inlassablement Papa et Maman, attendant une réponse plausible à toute cette histoire. A bout de patience, le neveu du Duc finit par dire :

-Roi Agnarr, il me semble qu’il serait judicieux à présent que vous nous expliquiez plus en détail, l’arme que constitue la princesse Elsa.

La remarque crispa Papa à tel point que sa cuillère racla l’assiette. Il le fusilla aussitôt du regard mais ne répondit rien. Henrik continua :

-Pardonnez-moi d’insister…Mais un tel exploit mérite d’être su des autres royaumes. Votre fille a un talent extraordinaire qui nous pourrait nous être bénéfique ! C’est bien ce que vous disiez l’autre jour si je ne me trompe pas !

Cette fois Papa se leva brusquement et tapa du poing sur la table en hurlant :

-Ma fille n’est pas une machine de guerre à la fin ! Si jamais vous pensez cela, vous pouvez repartir dans votre duché tout de suite !

Ce fut au tour d’Helmut de lorgner son neveu d’un sale œil. Patiemment il se leva et le fit se rassoir non sans lui avoir donné un petit coup sur la tête.

-Ce qu’Henrik a voulu vous demander maladroitement roi Agnarr c’est…Comment se fait-il que votre fille possède des pouvoirs ? N’est-ce pas Henrik c’était plutôt cela la question ?!

Il le regarda alors avec des yeux insistants.

-Euh…Oui…Oui mon oncle, bafouilla-t-il.

Papa était donc sur le point de répondre quand je l’interrompis en me levant à mon tour. Je pris soin de mettre mes mains dans mes poches de robes pour qu’on ne voit pas le gel de stress me monter sur le bout des doigts.

-Père si je puis me permettre, je vais répondre…Messieurs les Ducs, sachez que j’ai le pouvoir de glace et de neige depuis ma naissance. C’est un héritage familial que m’a transmis mon grand-père et ma grand-mère maternelle…
-Quoi ?! La sorcière qui ressemble comme deux gouttes d’eau à la princesse Anna ?! M’interrompit-il.
-Une sacrée bonne femme ! Pouffa Wilhelm d’un rire méprisant bien qu’il ne s’était toujours pas remis de la manière dont elle lui avait parlé tout à l’heure.

Je récitai le mantra dans ma tête pour ne pas m’énerver et repris :

-Sil vous plaît, veuillez traiter Anna Piceaerd avec un peu plus de respect que cela. Elle est la mère de la reine de ce royaume après tout et la chamane de sa tribu, ce n’est donc pas une sorcière. Mais oui, je tiens ce don d’elle et mon grand-père Elysia. Comme vous semblez l’avoir compris avec le Nokk sur lequel j’étais attelée, ils font partie du peuple Northuldra. Un peuple qui n’a pourtant pas de pouvoirs magiques et qui ne vit que pour la paix.
-Comment avez-vous réussi à maîtriser une telle créature dans ce cas ? Demanda encore Helmut intrigué.

Il n’était pas le seul à l’être. Wilhelm, Alix, Karl et Maria ne perdaient pas une miette de la conversation. Je pris donc soin de faire attention à tout ce qui était susceptible d’être sorti pour que ça ne se retourne pas contre le peuple de Maman. Je poursuivis alors :

-Vous n’êtes pas sans savoir que les Northuldra peuvent recevoir des cadeaux des esprits de la nature dès lors que ceux-ci ne sont pas dotés de mauvaises intentions. Les quatre esprits ont également une déesse mère, Ahtohallan qui choisit un cinquième esprit pour la représenter. Dans notre ère du temps…C’est moi qui le suis.
-Quoi ?! Vous êtes en train de dire que vous pouvez maîtriser les quatre éléments ?! S’emporta Henrik avec virulence.

Je lui lançai un regard noir et rappelai :

-Pour faire de bonnes actions, en aucun cas la guerre. Vous n’obtiendrez rien d’eux si votre but n’est que de détruire et tuer des milliers de populations.
-En somme ils sont inutiles ! Persiffla Wilhelm.
-Peut-être bien puisqu’il vous a laissé la vie sauve, finis-je par sortir.

Je m’en voulus d’avoir perdu mon sang froid. Toutefois, le roi Wilhelm encaissa la remarque sans en faire une autre. J’en profitai immédiatement pour dire encore :

-Le Nokk a accepté d’aider le peuple d’Arendelle à ne pas être englouti car mes parents en s’unissant ont mis fin à tous les conflits qui existaient entre ces deux peuples. La brume s’est levée mais l’endroit reste tout de même surveillé par des gardes Arendelliens qui ont su trouver la paix et l’harmonie là-bas.

Mes paroles firent tout de suite tiquer les membres autour de la table. Papa me gratifia du regard, conscient de ce que cela impliquait. Weselton et les principautés des îles du sud craignaient trop une guerre avec Arendelle pour essayer d’aller attaquer les Northuldra s’il s’agissait des gardes de notre royaume. Helmut qui ne perdait pas le nord, demanda encore des explications :

-Soit, les créatures de la Forêt Enchantée ne peuvent donc pas nous aider pour les arts militaires…Mais est-ce la même chose avec votre pouvoir ?
-Que voulez-vous dire ? Questionnai-je à mon tour.
-Ne pouvez-vous l’utiliser que pour des raisons bénéfiques ? Renchérit-il.
-Il me semble qu’Agnarr vous a dit tout à l’heure qu’Elsa n’était pas une arme militaire ! S’infligea Maman.
-Ce n’est pas ce que je dis reine Iduna. Je voudrais juste savoir si le don d’Elsa pourrait nous servir pour des questions d’économie par exemple ? Auquel cas, j’aurais quelques idées à lui soumettre ! S’exclama-t-il.

Papa et Maman se consultèrent du regard mais je ne leur laissais pas le choix encore une fois.

-Elsa…Enfin…Tu ne peux pas faire ça ! S’exclama mon père choqué.
-Au risque de te manquer de respect Papa, cela ne te concerne pas. Je suis seule maîtresse de mes pouvoirs. Je saurai ce qui est juste ou pas dans ce que le Duc aura à me proposer, expliquai-je.

Helmut n’en fut que plus ravi. Pour ma part, je considérais cela comme une bonne chose car je pourrai les avoir à ma portée.

-Peut-on dire que c’est marché conclu princesse Elsa ? Jubila-t-il à nouveau.
-Oui ! Déclarai-je enthousiaste.

Je pensais que nous en avions fini avec eux, mais Henrik ne sembla pas tout à fait satisfait. Il s’exclama à son tour :

-Mon oncle, pourrions-nous parler à présent de l’autre proposition avec le roi Agnarr et la reine Iduna ?
-L’autre proposition ? Répétèrent Papa et Maman à l’unisson.

La surprise se lut sur leurs visages autant que sur le mien. Je fus encore plus heureuse d’avoir mes mains dans mes poches quand j’entendis alors Helmut renchérir :

-Vos Majestés…Comme je l’ai dit l’autre jour, l’une des raisons pour lesquelles Henrik est présent est pour une question de succession…Mais pas seulement ! Nous savons très bien pourquoi toute la famille Westergaard est là également…Pour que votre fille cadette se prépare à devenir l’épouse du prince Hans…
-Bon où voulez-vous en venir ? Questionna Papa avec impatience.
-Eh bien…Il me semble, si je ne dis pas de bêtises…Que la princesse Elsa n’a pas de prétendants…Et comme elle et mon neveu n’ont pas beaucoup d’écart…Il serait peut-être judicieux…De rapprocher nos deux nations…Par un mariage, Continua-t-il d’une voix mielleuse.

Papa et Maman firent immédiatement de gros yeux alors que je tentais de rester calme. Je m’étais attendue à tout…Mais pas à avoir Henrik ajouté à ma liste des prétendants que mon homologue avait déjà pu conquérir. J’essayai de chercher ma respiration, n’arrivant pas à contrôler le sang qui était en train de me monter aux joues alors que le plus jeune des Weselton était en train de m’observer comme un loup en train de surveiller qu’une cuisse de poulet tombe à ses pieds.

-Ma foi…C’est…Euh…C’est que…Nous ne nous y attendions pas, bafouilla Papa également rouge de confusion.

Il se tourna vers Maman et répliqua :

-Oh…Euh…Eh bien…Qu’en penses-tu Iduna ?

Elle n’eut pas le temps de répondre, que le Duc ajouta :

-Je consens que notre duché soit inférieur à votre royaume et que c’est vous qui aurez à nous apporter plus que nous, mais d’après les dires de votre fille, nous savons à présent que vous n’êtes pas de sang royal et n’aviez aucun titre avant d’épouser le roi Agnarr.

La remarque piqua Maman à vif et elle se décida enfin à répondre :

-Vous arrivez malheureusement trop tard mon bon Helmut. En effet, Agnarr et moi avons réfléchi à la proposition que la reine Alix et le roi Wilhelm nous ont faite l’autre fois à propos d’un éventuel mariage entre le prince Hans et la princesse Elsa…Et nous consentons finalement à accepter cette offre plutôt que celle d’Anna. Le roi Agnarr a d’ailleurs réécrit un décret pour justifier son acte et a brûlé l’ancien.
-Quoi ?! S’exclamèrent Wilhelm et Alix d’une même voix alors que Maman décrocha un léger coup de pied à l’égard de mon père.

Puis le roi des îles du sud reprit alors qu’un immense sourire était en train d’illuminer son visage :

-Roi Agnarr, reine Iduna…Si vous l’avez vraiment fait…Sachez que nous sommes honorés de cette nouvelle proposition.

Je fis de mon mieux pour que mon soulagement ne se voit pas et lorgnai Hans avec des yeux sincèrement ravis. Mon cœur se mit à battre plus vite alors qu’une nouvelle tendresse était en train de se refléter également dans les yeux du prince. Je faillis éclater de rire en voyant les airs offusqués et dégoûtés d’Helmut et Henrik mais cela n’aurait pas été convenable. Je vis encore Maman implorer Papa du regard puisque ce dernier ne comprenait rien à la situation. Et pour cause ! Elle avait sans doute tenu compte des remontrances de Mamie Anna et était en train de protéger l’amour naissant d’Anna et Kristoff en me sacrifiant à mon tour à mon plus grand plaisir. D’un geste bien familier, la reine Alix se leva soudain et vint m’entourer les épaules tout en me servant un verre de vin avant de le lever et s’écrier :

-Buvons dans ce cas à la nouvelle union d’Hans et Elsa…A Hans et Elsa !

Jouant tous le jeu, nous remplîmes nos verres et répétâmes à notre tour :

-A Hans et Elsa !

Nous étions donc en train d’avaler le raisin fermenté quand Kay annonça :

-Vos Altesses, le peuple attend sur le parvis pour les explications de la veille.

Mon Père répliqua du tac-au-tac :

-Alors allons-y dans ce cas !

Sans plus attendre, nous le suivîmes jusqu’à l’endroit indiqué par le majordome. Une foule compacte était déjà présente. Nos invités prirent place dans des fauteuils appropriés. Seul mon père et moi restâmes debout. Nous nous avançâmes jusque sur l’estrade. Il réclama le silence avant de commencer son discours :

-Cher peuple d’Arendelle ! Comme vous le savez tous ! Cette nuit le pire a été évité ! Alors qu’une immense vague était en train de foncer avec force sur Arendelle, prête à emporter homme, femmes et enfants, une brillante jeune femme a réussi à tous nous sauver ! Mesdames et Messieurs ! C’est grâce à la princesse Elsa et à son incroyable pouvoir que nous sommes tous bien vivants aujourd’hui !

Il y eut un premier jet d’applaudissements et le petit groupe d’enfants de l’orphelinat se détacha bientôt pour m’apporter une médaille qu’ils avaient confectionné de leurs mains. Je la mis autour du cou et l’agrémentai de rosée scintillante ce qui leur plut beaucoup. A nouveau Papa attendit le silence avant de poursuivre :

-Cher peuple d’Arendelle ! Cette vague n’était pas anodine et ne venait pas de nulle part ! Comme vous le savez il y a environ trente ans de cela, deux peuples se firent la guerre. Les Northuldra et les Arendellien. Encore aujourd’hui, nous ne savons pas qui avait commencé cette bataille et mieux encore nous nous en fichons ! Car la vague est dû à la chute du barrage qui avait été construit aux abords de la Forêt Enchantée ! Mesdames et Messieurs, cette vague est la preuve que les esprits et le peuple Northuldra ont pardonné au peuple d’Arendelle. Laissons donc nos rancœurs du passé et tournons-nous plutôt vers l’avenir ! Avançons main dans la main dans une merveilleuse entente entre nos deux peuples. Je sais que vous ne souhaitez plus souffrir ! Croyez-moi ce peuple non plus !

-Comment puissiez-vous en être certain ? Demanda une personne apeurée.

Papa sourit fièrement et se tourna vers Maman tout en lui tendant la main. Elle l’agrippa et vint se placer à ses côtés en murmurant :

-Agnarr…Ce n’est peut-être pas une bonne idée.
-Si. J’aurais dû le faire il y a bien longtemps, lui souffla-t-il en l’embrassant.

Puis il reprit à voix haute :

-Cher peuple d’Arendelle ! Vous avez devant vous une Northuldra !

Un enchaînement de paroles se répercuta à travers la foule si bien que Papa finit par répondre :

-S’il vous plaît ! S’il vous plaît ! Silence ! Un peu de tenue ! Est-ce qu’une seule fois la reine Iduna a été mauvaise envers vous au cours de toutes ces années ?!

D’une seule traite les gens secouèrent la tête.

-Est-ce qu’une seule fois la reine Iduna a voulu vous tuer par vengeance ?

A nouveau, le peuple ne trouva rien à redire. Papa sourit à nouveau et déclama :

-Nous avons donc la preuve que les Northuldra ne nous veulent en aucun cas plus de mal, ni à vous, ni à qui que ce soit. Cher peuple d’Arendelle ! Marquons à jamais ce jour d’une pierre blanche comme étant le premier de la nouvelle ère de paix entre les Northuldra et les Arendellien. Nous ne referons plus de rencontres comme il en a été faites par le passé. Chacun vivra dans son coin et je veillerai personnellement à ce que cette paix soit respectée. Moi…Ainsi que les princesse Anna et Elsa qui vaqueront à leur devoir de monarques autant par leur sang Northuldra que leur sang d’Arendellien.

Pendant plusieurs secondes, tout le monde assimila ses paroles et il n’y eut plus aucun bruit. Puis une, deux, trois et bientôt une nuée d’applaudissements s’entendit pour montrer l’approbation de la foule. Je les rejoignis tout en ne pouvant m’empêcher de penser que Papa avait fait beaucoup de progrès depuis son passage dans l’Hellheilm. J’en remerciai Mamie Anna et m’éclipsai bientôt pour aller la rejoindre elle et ma petite sœur pour leur expliquer les dernières nouvelles.

Tout semblait enfin aller dans le bon sens.


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Lun 17 Jan 2022, 21:28
Ah oui, la vague meurtrière qui va détruire Arendelle Twisted Evil et c'était donc cette Anna qui était dans le chapitre de Frantzoze ! Aux portes de l'Hellheim, elle assiste au malaise de sa fille Helga qu'elle réussit à guérir. Ouf ! Par contre, elle va devoir encaisser la séparation de Mamie et Papi... c'est marrant parce qu'on dirait que c'est toi qui exprime ta colère face à Frantzoze pour avoir osé canoniser cette séparation bravo

Mais +1 pour l'instant entre Anna et sa fille, et dans sa chambre d'enfant en plus [Ansa's Stories] Retour vers le Passé 4 : Prise par un Northuldra : Attention contenus matures! - Page 3 1100315062 quand bien même elles ne pourront pas se revoir tout de suite, c'est touchant d'amour maternel I love it et j'aime beaucoup le point de vue d'Helga sur ce fameux divorce Mamie-Papy. Quand bien même elle peut encore avoir une vision naïve des choses, ça donne envie d'y croire aussi... surtout pour toi Ansa, toi qui refuse d'accepter ce divorce-là Wink

Mais pour ce qui est du retour parmi les vivants, j'en aurais quand même espéré un meilleur... parce que ce réveiller alors qu'il y a les deux furoncles qui se permettent de traiter Mamie de sorcière, c'est pas ce que j'appelle du luxe Mad Heureusement que Mamie est là pour les calmer :tronçonneuse: mais ce n'est qu'une question de temps avant qu'ils ne reviennent à la charge !

Mais il va falloir vite découvrir qui a détruit le barrage. On a failli avoir une dispute entre sœurs juste parce que la cadette croit que c'est l'ainée qui a provoqué la destruction du barrage. Et qu'elle croit qu'Elsa est finalement passé à l'acte avec Kristoff ! Mamie, faut vraiment que tu lui dise la vérité, d'autant que c'est Elsa qui a sauvé Arendelle du tsunami en répétant le climax du second film.

Et entretemps, il y a les ducs à affronter verbalement. Déjà qu'eux non plus ne semblent pas rassuré qu'Elsa soit une arme de guerre pour eux, elle accepte de passer un contrat Helmut par rapport à ces pouvoirs. Je sais pas de quoi il s'agit, mais faut toujours lire les clauses avant de signer, ma chère Elsa  study et heureusement qu'Iduna accepte finalement le mariage Hans-Elsa : d'une part pour échapper à la proposition d'Henrik, mais aussi pour permettre à Anna de rester avec Kristoff. Un peu précipité comme plan, mais si c'est pour sauver la mise, je dis oui [Ansa's Stories] Retour vers le Passé 4 : Prise par un Northuldra : Attention contenus matures! - Page 3 1100315062

Mais un problème : je sens qu'Helmut et Henrik vont vouloir se venger d'être arrivé en retard pour la proposition de mariage Neutral et reste encore de savoir qui a détruit le barrage... et durant la révélation de la vraie nature d'Iduna devant le peuple d'Arendelle, si il y en a qui sont toujours hostile aux northuldras et qui voudront tuer Iduna pale

Et reste aussi Pabbie et la pouffiasse de Funningur...

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Jeu 20 Jan 2022, 23:23
Et un arrivage de spoilers sans contexte pour demain soir ! Un !

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Ven 21 Jan 2022, 13:29
Oulah que de retard dans les commentaires... Tachons de le combler, revenons en donc au chapitre 13

La positive attitude!

... Ah OK chouette!
Commençons
Ligne 2: Kay nous dit que les crevards de Weselton sont là!
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Oh bordel ça va être long je vais encore avoir besoin d'aspirine moi... et pas à cause du COVID!

-Kristoff m’a embrassé ! Kristoff m’aime ! Qui c’est la plus chanceuse du monde ?! C’est toi Anna ! Oui bien toi ! Il te préfère à Elsa !

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Ah oui c'est vrai on en était resté là! ... donc les Weselton sont là et rouquine en furie à les hormones en feu... Mamie t'as tellement bien fait de pas l'accompagner! Bon par contre j'espère qu'Agnarr et Iduna ont des stocks de Xanax pour elle
... et pourvu qu'elle ne fasse pas de gaffe cette fois!
Ah oui et au passage on admire le joli tacle par derrière totalement gratuit envers sa soeur ainée... dis donc rouquinette, t'as de la chance que l'arbitre est détourné les yeux à ce moment là parce qu'on va pas se le cacher... c'est pas joli joli!

S'en suit un passage de rappel de son ancienne vie vis à vis d'Helga et s'il en était besoin, encore une subtilité de mamie qui démontre encore une fois qu'elle maîtrise le game de bout en bout... Voilà, une petite carrotte réconfortante pour rouquine en sucre et aussi un moyen de lui faire comprendre une chose essentielle

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C'est tout de même rassurant... ça va peut être lui éviter de commettre quelques bourdes!
Bref enchaînons! Allez Anna il est temps de reparaître en public!!!

-Sa Majesté, la princesse Anna d’Arendelle !

Mon regard se porta tout de suite vers Hans auquel je me raccrochai comme une bouée de sauvetage car lui seul m’inspirer de la sympathie au milieu de tous les autres fauves qui me dévisageaient avec ricanement ou dédain. Et une fois n’était pas coutume, ce fut Wilhelm qui lança les festivités :

-Quelle miracle ! Notre demoiselle est enfin revenue de son escapade à Arnevik !

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Si seulement Arthur! Si seulement! ... Mais non ça serait trop facile. Allez on a l'habitude, on va avoir droit à un retour des répliques des souverains des Iles du Sud et leur diplomatie toute...Sudilienne!
Bien alors s'il vous plaît veuillez patienter une seconde, le temps de terminer les préparatifs

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Allez... ça va être quoi la remarque mysogine du jour?... S'il vous plaît?... Citation?

-Oh oui ! Excusez-moi princesse Anna ! Pour rien absolument ! Le roi Agnarr et la reine Iduna n’ont aucun secret pour personne ! C’est d’ailleurs ce qui fait la réputation d’Arendelle ! Et justement avant que vous arriviez, je racontais au Duc de Weselton et son neveu que votre père et votre mère possédait une immense arme militaire qui pourrait être bénéfique pour nous, autres royaumes.

Je lançais aussitôt un regard noir à ce serpent et jugeai préférable de laisser Papa et Maman répondre. Ils n’en eurent pas le temps que déjà Helmut ajouta :

-J’ai vraiment hâte de connaître cet attrait palpitant de votre royaume !

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Voilà c'est ça!!! C'est ça! Ce type n'est pas juste desespérément con... Il est suicidaire!
Parce que là c'est plus des fautes diplomatiques... Il irait plus vite à dire "salut Arendelle, bon je viens de ch... sur votre tapis pour que vous veniez me déclarer la guerre... Alors allez y explosez moi!"

Franchement ça irait plus vite!
Allez Agnarr! Maintenant c'est le moment! T'as tous les pretexte du monde alors tu agis maintenant!
Allez vas y mon bonhomme c'est ton moment... Tu gonfles la poitrine t'es le roi vas y on t'écoute!

-Nous nous chargerons de vous en faire part en temps et en heure mon ami !
Ah?...
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Bon bah en même temps si on peut te cracher ainsi dessus et que tu tolères
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Bah allez y les cocos... eclatez vous!!! Vous pouvez insulter les Arendelliens visiblement ils s'en foutent, alors on se fait plaisir c'est la grande promo sur roi Agnarr, feu nourri sur sa progéniture il s'en fout!!!

-Pardonnez-moi, mais je croyais que ces deux jeunes filles avaient été vues pour la dernière à Arnevik, la ville des pirates et de la débauche !


Bah oui fallait s'y attendre... Si tu ne les défends pas quand elles se font quicher la tronche... Forcément s'ils prennent comme base l'histoire officielle c'était courru d'avance!
Bon Bibiche, ton père n'a rien dans le froc donc montre les tiennes et défends-toi parce que ton géniteur ne va rien faire pour toi!

-Ma sœur et moi pensions pouvoir nous débrouiller seules. Quitte à ce que l’immersion soit parfaite, nous voulions être autonomes. Aussi nous avons uniquement demandé au général Olson de nous couvrir le temps de trouver un bateau qui partirait du port d’Arnevik vers Corona plutôt que d’emprunter un itinéraire d’Arendelle vers ce lieu. Nous nous serions faites arrêtées avant et les marins auraient tout raconté à nos parents si tel avait été le cas.

[Ansa's Stories] Retour vers le Passé 4 : Prise par un Northuldra : Attention contenus matures! - Page 3 Ferme-ta-gueule-ta-gueule

Ouais... Euh...
Alors Agnarr je tiens à présenter mes excuses.
Je ne retire pas mes propos critiques dûs au fait que la tolérance envers les ecarts de comportement des Sudilliens sont intolérables néanmoins je reconnais que c'est une posture moins ridicule et moins branlante que cette excuse vaseuse on ne peut plus suspecte!
Y a rien à faire! Certes c'est une ado, mais comme pour le tact, visiblement la réparti ou tout au moins la capacité à apporter une réponse crédible sans vouloir trop en dire c'est pas ça!
Si je puis me permettre un conseil à Mamie... Au lieu d'enseigner le chamanisme, faudrait lui apprendre à gérer ce genre de situation... Non parce que là c'est plus urgent! Et on va pas se le cacher, ça fout quand même bien une ambiance de m... Ce qui est paradoxale vu le titre du chapitre Wink
Allez enchaînons!
Cependant pour la défense de la petite... vu que les autres sont des demeurés finis contre toute attente ils gobent cette excuse pourri... Après on va pas se le cacher Wilhem et Alix... c'est pas des prix Nobel!

Hans s’offusqua immédiatement :

-Père, j’ai payé l’Helga avec mon argent personnelle ! Arrêtez d’être désagréables envers les princesses Anna et Elsa parce qu’elles croyaient bien faire !

Alors que je lançai un regard gêné à Hans à la mention du prénom de notre fille, ce fut au tour d’Alix de s’exclamer d’une voix tenace :

-Wilhelm ! Laissez-le gérer son argent ! Il verra par lui-même plus tard que c’était une dépense inutile !

Une dépense inutile?! ... Un bateau?! ... TON ROYAUME EST UN ARCHIPEL D'ILES AU MILIEU DE L'OCEAN!!!
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Quoi?... On me dit que la citation n'était pas finie? ... Oh jj'ai hate!

Quant à vous princesse Anna…Ma foi…Je ne sais pas si je me serais attendue à autre chose de votre part de toute façon pour votre escapade, vous n’avez pas une tête à être une prostituée qui s’effeuille sur les tables ou une ivrognesse qui enchaîne les bouteilles d’hydromel jusqu’à en être malade !

Mes joues se réchauffèrent d’indignation alors qu’une fois de plus je fis tout mon possible pour prendre sur moi. Contre toute attente, ce fut le duc de Weselton qui renchérit :

-Oh Madame Westergaard ! Cessez d’importuner une jeune fille aussi jolie ! Il y en a parmi nous qui ont des surnoms plus conséquents il me semble ! Et qui pourraient être plus disposés à exercer de tels métiers là-bas !

Sans le vouloir, tous nos yeux se tournèrent vers Maria de Funningur qui pour lui donner raison, s’évertua à se rehausser faisant ressortir toute sa poitrine. Henrik, troublé ne s’en détacha plus alors que Karl, vexé par la réputation de sa compagne, répliqua :

-Vous n’auriez pas pu vous taire pour une fois mère ?! C’est plus fort que vous !

Il serra les poings alors qu’Alix lui fit de gros yeux contrariés. Elle ne se laissa pas faire et rétorqua avec aigreur :

-Un peu de respect je te prie mon fils ! Ce n’est pas ma faute si ta femme sait moins cacher son jeu que la princesse Anna qui se balade où bon lui semble quand elle le veut et sans chaperon !

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Agnarr?... Le fait qu'on sous entende que ta fille cadette soit... de peu de vertue ça y est? Tu réagis... Enfin seulement si tu le sens
Non?... Toujours rien?
...
Bon heureusement ça y est Iduna s'est réveillée et daigne intervenir! pour siffler la fin de la récréation... et c'était pas trop tôt!
Au final on a une scène on ne peut plus classique avec ces personnages. Rien de surprenant en soi, ils sont conformes à leur rôle mais on peut voir que leurs provocations ne font qu'augmenter de manière crescendo. A croire réellement qu'ils veulent tester les limites les plus extrêmes.
On finit réellement par se demander pourquoi cette alliance matrimoniale compte tant pour Arendelle?
Certes les enjeux politiques au niveau royal sont importants mais nous avons ici non pas une mes deux princesses. Toutes deux encore très jeunes puisque l'une d'elle est tout juste adulte quand la cadette est en pleine adolescence. Le mariage n'est donc pas une urgence absolu sur le court terme. Le royaume peut donc se permettre d'éconduir des prétendants, de retarder encore ces décisions.
Alors pourquoi se montrer si laxistes envers les Iles du Sud?... Qui d'ailleurs ne proposent "que" le dernier né. C'est bien une alliance plutôt desequilibrée pour Arendelle.
Wilhem doit donc avoir d'autres atouts pour se montrer si detestables alors qu'il sait que pour cette union, cest lui qui fait la meilleure alliance!
Bref au delà des scènes comiques où l'on peut rager de propos toujours plus caricaturaux, on finit par s'interroger sur le rôle bien plus important que cet archipel doit jouer et des atouts non dévoilés? Après tout, certes c'est un reboot... mais jamais on n'a su quel pouvait être les intérêts des uns et des autres dans cette alliance, qui sait si elle ne va pas finir par apparaître quant on sait que dans les vies alternatives... Yohan, certes en conflit avec son père avait néanmoins élaboré des plans pour vaincre militairement ses voisins...

Ca n'est peut être pas le point central de ce chapitre mais finalement c'est pour moi peut être celui qui attire le plus ma curiosité, je vais donc passer un peu plus rapidement sur le reste de la partie d'Anna bien que pourtant éminemment centrale dans ce chapitre et émotionnellement forte... La fin tourne autour d'Helga dont Hans parvînt à deviner l'existence... Oui bibiche s'est encore montrée discrète! Avec cependant une vérité déguisée tout à fait entendable.
Au moins cette fois elle a pu protéger le secret... Au prix de se faire passer pour une adolescente ayant eu recours à une faiseuse d'ange... Paye ta réputation!
Y a plus qu'à espérer qu'Hans saura fermer sa bouche même si notons le... Il est un parfait prince charmant, toujours autant dans son rôle que lors des versions précédentes de cet univers.
Et?... Comment? Parler au moins de la fin?
Bon, balancez le texte...
-Allez Anna, me grondai-je, on respire et on médite…

Je vidai peu à peu mon esprit quand une légère secousse commença à se propager dans toute ma chambre. Non…Non…Me résonnai-je alors que le tremblement fut de plus en plus vertigineux. Des cris retentirent bientôt dans toute la ville produisant un goût amer à mon cœur.

-Elsa…Tu n’as pas pu…S’il te plaît…Ce n’est pas possible…Pas encore, murmurai-je au bord des larmes.

Je me rehaussai et sortis bientôt du lit pour accéder tant bien que mal à ma fenêtre. Avec horreurs mes doutes se confirmèrent et je me glaçai d’effroi en voyant qu’une énorme vague était en train de déferler droit sur le royaume.

Bien... Mesdames et Messieurs votre attention s'il vous plaît, veuillez relever vos sièges et vos tablettes, et attachez vos ceintures. Je vous remercie de conserver votre calme et le silence, notre commandant de bord souhaite vous adresser un message
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Et voilà que petite innovation nous avons droit à un cliffangher... en milieu de chapitre!
Oui il est temps de retrouver Elsa... et donc vraisemblablement en train de faire de la gymnastique sur un barrage avec Kristoff...
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Bien mesdames et messieurs les jurés prenez place! La séance est ouverte.
Sur le banc des accusée Elsa d'Arendelle, coupa... pardon, accusée d'avoir provoqué volontairement
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REJETEE!!! Maître @Lhysender la parole n'est pas encore à la défense! Oui nous maintenons le chef d'accusation de destruction volontaire ayant causé la mort de centaines de personnes... Oui volontaire car connaissant les événements d'une vie précédente, elle était parfaitement consciente des conséquences!
Alors maître j'espère que votre cliente a une bonne excuse!... Je vous en prie, présentez nous votre défense

Nous venions d’arriver dans le centre d’Ahtohallan. Comme j’avais dû le faire dans mes autres vies, je passais les épreuves du glacier créant des piliers ou les détruisant selon la teneur du parcours. Mamie Anna prit soin de rester à l’arrière pour me laisser faire. Elle me regardait avec admiration.

-Allume, le tout ma Grande Piceaerd, me dicta-t-elle.

Ah!!! Donc maître vous reconnaissez que votre cliente avant les faits reprochés s'était rendue en Ahtohallan avec une volonté d'observer des souvenirs... Donc clairement elle a pu revoir son ancienne vie... Greffier veuillez noter! Le jury appréciera votre défense!

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Elle observa les différentes bulles qui s’étaient incrustées dans le dôme et me fit un signe de tête. Nous nous rapprochâmes de la paroi gelée et mon aïeule s’exclama :

-Enlève ces vies-là Elsa !

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Oh... Qu'est-ce que?... Mon Dieu
Hum, face à cet élement nouveau la cour n'a d'autre choix que de modifier le statut de l'honorable Anna Picéaerd de témoin de la défense à... celui d'accusée pour complicité et destructions de preuves... Maître, nous vous laissons quelques minutes pour vous entretenir avec votre cliente... La séance est suspendue


... Bien, Rerise de séance... Greffier veuillez appeler les nouveaux témoignages...


Elle secoua la tête et dit :

-Non ma grande Piceaerd…Je mettrais la mèche du père de Kristoff après…là je veux juste m’assurer que mon autre moi est en train de…Enfin…Bref…

Je la vis rougir alors qu’elle ne tenta même pas de terminer sa phrase. Elle activa aussitôt la bulle de souvenirs de ses deux doigts et commença la rotation. Plusieurs images de nos homologues à Ahtohallan défilèrent. Il y eut aussi des moments de confrontation entre les deux. Puis une image décadente de Mamie malade accompagnée d’Elsa pour son dernier voyage…Le souvenir laissa place à leur mort et nous les retrouvâmes bientôt dans l’Hellheilm. Je vis rapidement beaucoup de moments de complicités avec Ryder et m’enflammais en sachant que le frère de Kristoff ne me laissait pas totalement indifférente dans cette vie-là aussi. Puis Mamie passa et se concentra sur son autre elle. Elle alla le plus loin qu’elle put dans le souvenir et la découvrit bientôt étendue et en pleine action sexuelle dans les bras de Papy Elysia…A Ahtohallan. Un soupir de soulagement sortit de sa bouche alors que je devins cramoisie, ne souhaitant pas assister à ce spectacle.

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Fausse alerte! C'était donc totalement déconnecté de notre affaire... Gardiens, veuillez à libérer immédiatement l'honorable Anna Picéaerd, les charges contre elles sont abandonnées et la cour lui présente ses excuses pour la gêne occasionnée.
En revanche, celle-ci rappelle à la défense de se concentrer sur les faits qui sont reprochés à l'accusé et donc d'en venir à l'essentiel sur la présence de la coupa... Hum de l'accusée sur les lieux d'Ahtohallan...


Mon aïeule rouvrit subitement les yeux en souriant. Puis elle sortit bientôt de sa poche une touffe de poils aux couleurs poivres et sel.

-C’est moi qui ai coupé les cheveux d’Andréas pour qu’il soit présentable quand ce dernier est revenu dans la Forêt Enchantée, m’expliqua-t-elle.

J’observais la mèche avec dégoût alors que Mamie l’introduisit dans la paroi du dôme. Comme prévu les bulles apparurent aussi nombreuses que les miennes ou les siennes. Très vite mon aïeule les observa un peu plus déboussolée que tout à l’heure.

Oh?! ... Voir la vie d'Andréas
Bien face à ces nouveaux élements, la cour suspend le jugement de la dénommée Elsa d'Arendelle le temps que la lumière soit faite sur les agissement du dénommé Andréas...

[Après lecture]

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Inutile de détailler de gifs cette backstory... Mais elle me fait grandement penser à la nouvelle à chute de Dino Buzzati Pauvre petit garçon

Pour ceux qui ne sauraient pas de quoi parle cette nouvelle, vous pouvez la lire via le lien ci-dessus. Pour ne rien en dévoiler puisqu'il faut la découvrir une première fois, je n'en ferai pas la comparaison détaillée ici
Mais on retrouve toute l'empathie, la pitié même que l'on peut avoir et pourtant...

Bref une merveille de backstory
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Bref, baculons immédiatement à la conclusion...

Elle n’eut pas le temps de me répondre. Semblable à d’autres appels que nous avions déjà entendu dans notre ancienne vie, la terre se mit à trembler écrasant tous les souvenirs figés du dôme.

-Ma…Mamie que se passe-t-il ? Bégayai-je tentant de rester debout.

Elle vint me soutenir et cria :

-Sortons ma grande Piceaerd !

Nous repartîmes en catastrophe d’Ahtohallan et mon aïeule appela les Géants. Elle les pressa de nous faire monter et nous découvrîmes bientôt avec horreur que le barrage venait de lâcher en direction d’Arendelle.

Bien... Accusée Elsa levez-vous. Après délibération, la cour rend son verdict...

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Cependant la cour à une dernière remarque pour vous Elsa...

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Ven 21 Jan 2022, 16:57

Allez continuons de ratrapper notre retard
Alors petit rappel d'où on en était resté...

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Ah oui exact... Allons mesdames et messieurs on n'oublie pas les précautions d'usage, pensez à vos lunettes, masques et autre tubas... Nous rappellons que les jeux de ballons sont interdits pendant la vague merci!

Bref, bien évidemment, tout le monde voit la vague deferler et comme des êtres humains normalement constitués, doués d'intelligence et de ce qu'on appelle l'instinct de survie, tous tentent de fuir...

-Anna ! ANNA !

Je me retournais et vis bientôt ma mère et mon père.

-Ma chérie ! Reviens ! M’implora cette dernière, viens te réfugier avec nous ! Il faut faire vite !

Papa me tendit la main pour que je m’y agrippe mais je la refusais en voyant une énorme ombre recouvrir le peu de lumière que nous avions encore avec la clarté de la lune. A ma grande horreur, je compris bientôt que c’était la vague qui prenait de l’ampleur surpassant les tourelles du château.

Non…Non pas déjà ! La corne ! Il faut que je sonne la corne ! Pensai-je avec insistance.

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Non bibiche pas toi! Pas ça!!! Bordel, il y a un tsunami deplusieurs dizaines de metres de haut qui te fonce dessus... Tout le monde l'a déjà vu, c'est le moment de tenter de sauver ta vie pas de jouer de la trompette!!!
Et pourquoi tu veux pas retourner dans la pièce secrète si c'était le moyen de sauver ta vie?!
Pourquoi est-elle suicidaire tout à coup?!

Mon âme resta un moment devant les portes d’Ahtohallan. La déesse mère n’avait pas changé étant toujours superbement éclatante. Je soupirai et pressai enfin ma main contre la paroi pour l’ouvrir. Ainsi, je ne mis pas longtemps avant d’être réceptionnée dans l’Hellheilm. Contre toute attente, je ne ressentis pas une paix absolue. Bien au contraire. L’ambiance semblait glaciale. Mes proches dévisageaient Mamie Anna de façon choquante. Tous avaient l’air sonnés.

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Bah voilà... Bordel on l'avait dit pourtant!!! Pourquoi elle n'écoute pas?!
Et voilà que finalement, après 14 chapitres, les histoires qui s'étaient séparées fusionnent donc à nouveau avec le retour d'Anna dans l'Hellheim?.... Voilà qui promet quelques complications administratives puisque deux entitées d'une même ame ne peuvent se toucher...
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D'ailleurs ça commence parce que l'accueil qui lui est réservé est tout sauf royal... Personne veut lui parler... Ouais clairement bibiche, c'est pas que tu déranges mais bon... Ouais on va pas de mytho personne n'avait envie de voir ta frimousse ici!
Voilà ce qu'on gagne à vouloir jouer de la trompette au milieu d'une catastrophe naturelle!
Alors oui, faut le noter, voilà qu'elle retrouve sa chère Helga... Plus grande, faut le noter! Et la petite est la seule qui va parler à rouquine en cookie...
allez on t'écoute mini cookie, qu'est-ce que tu as à dire?

-Qu’est-ce qu’il y a ? Demandai-je.
-Ce n’est pas toi la coupable Maman si Papy Elysia et Mamie Anna ne sont plus ensemble ! Clama bientôt Helga.

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Ouch... ah oui mais là sans échauffement, sans préparation au préalable... ah oui c'est la blessure directe... cette absence totale de tact! Ah là faut demander un arbitrage vidéo, je ne suis pas certain que ça soit toléré dans les règles car clairement il y a menace sur l'intégrité physique et surtout psychique de la joueuse d'Arendelle.
Oui une parole particulièrement dangereuse à n'en pas douter... quelle arrivée au paradis rappellons le!


-C’est exact ma petite Piceaerd, ton grand-père et moi nous sommes séparés pour toujours…Et je ne souhaite plus jamais faire quoique ce soit avec lui et surtout pas des voyages astraux !

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Oh mais là ça devient la boucherie, c'est de l'acharnement!!! Oh... dites lui clairement que vous ne voulez pas la voir ça ira plus vite!

-Allez ! Maman ne doit pas rester ici, Arrière-petite-Piceaerd et tu le sais très bien…Si je puis me permettre maintenant laisse-moi t’expliquer comment la ramener parmi les vivants…

Ah?... Ah c'est vraiment ça! Elle a rien à faire là... OK
Ouais alors juste une question les Picéaerd de la Malédiction du Cinquième esprit est-ce qu'il était pas pplus pertinent de juste lui dire ça... sans coller le double hupercut?
Non parce que là, si elle revient chez elle... Elle va être bousillée la donzelle... Va falloir formater à nouveau le disque dur!

Bref on a malgré tout juste après une scène toute douce où c'est la toute jeune Helga qui peut partager un moment de douceur avec sa mère qu'elle ne peut plus voir avant qu'elle ne l'aide à recouvrer son monde... Voilà qui fait un sérieux contre point au choc initial.
Mais il est difficile d'imaginer que cela reste sans conséquence sur rouquine en glace chantilly supplément noisettes qui retrouve le monde des vivants où apparemment tout le monde est à son chevet...

-Allez ma petite Piceaerd…Il faut te réveiller…C’est bien…Ouvre délicatement les yeux, répéta Mamie d’une voix douce, plusieurs fois d’affilées.
-Maman ! Tu ne vois bien que ça ne fonctionne pas ! S’écria la mienne.

Au son de sa voix, elle devait sans doute être en train de pleurer.

-Vous êtes sûrs qu’on peut vraiment faire confiance à cette femme ?! S’enquit Wilhelm.

Mon aïeule tiqua et renchérit :

-Oh vous La ferme ! Ça fait une heure qu’on entend vos suppliques ! Vous pourriez aller faire un tour dehors ça nous fera des vacances !
Loin d’être offusqué, il la titilla encore :

-Hum…Quel caractère ! Si vous voulez mon humble avis, il vaudrait mieux que ce docteur Lothar s’en charge plutôt que cette bonne femme et ses dons de sorcière !

J’écarquillai soudain les yeux et découvris une Mamie plus que furieuse par les propos du roi des îles du Sud. Elle se leva d’un pas furibond et alla à l’encontre de Wilhelm pour le pousser dans ses retranchements.

-Je vous demande pardon Monsieur ?! Vous venez de me traiter de quoi ?! De sorcière ?! En attendant vous étiez bien content de la trouver la sorcière quand vous et votre femme vous êtes évanouie au sol par peur comme deux clampins qui aurait bu un peu trop d’hydromel à Arnevik !

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ENFIN!!!! Ca y est!!! Au bout de 14 chapitres!!!! J'en faisais la reflexion au commentaire précédent mais enfin voilà!!! Quelqu'un qui n'accorde aucune autre excuse à Wilhem et l'envoie ch... propre et net!!!
Enfin une personne lucide!!!
Evidemment ça ne pouvait être que Mamie Anna!
Eh franchement les mecs d'Arendelle... faudrait penser sérieusement à filer la couronne à cette meuf plutot que le tout mou de moustachu... (bon après un moustachu enervé au pouvoir... pardon je digresse!)
D'ailleurs, Agnarr, on attend!


Mon père encaissa la remarque en fournissant un effort surhumain pour se contenir alors que le visage de Mamie Anna redoubla de colère. Oubliant complètement l’enjeu de Wilhelm au château d’Arendelle, elle lui assena une gifle mémorable sur la joue gauche. L’empreinte des doigts resta alors qu’elle continua de lui taper sur le torse en le grondant :

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Oh mais qu'est ce que c'est bon!
Evidemment pas Agnarr le mou mais la suite!!! Mamie encore une fois parfaite!
C'est bon, on peut s'arrêter ici on fera pas mieux!

Quoi?... Un peu trop court?
Bon OK continuons mais n'oublions pas que le jour de gloire est enfin arrivé! Alors quoi qu'il arrive... on est bien!

Bref, Mamie chasse tout ce beau monde et visiblement va tacher de faire comprendre à bibiche qu'Elsa leur a sauvé les fesses à tous puisqu'ils sont tous là...
Ah on va donc avoir des jolies retrouvailles
"Oh ma Anna j'ai eu si peur pour toi!
-Elsa tu m'as sauvé!!!"

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... Ou pas!
Non ça traverse pas l'esprit d'Anna... elle ce qu'elle voit dans cette cata c'est pas ça... Mais plutot
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Enfin presque parce que Kristoff... enfin vous voyez Kristoff il est...
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Pardon j'enchaine je m'enfonce!!! En tout cas, il faut reconnaître qu'Elsa sait être très bienveillante, patiente et diplomate vis à vis de sa cadette... Par contre Anna... Tu les enchaînes!
Parce que oui à force de ne pas être discrète... et clairement accuse sa soeur!


-Assez Anna ! Arrête tes bêtises maintenant ! ça suffit !

Sa colère provoqua des stalactites au sol ce qui me calma immédiatement.

-Oh oui ! Ma petite Piceaerd ! Là tu vas trop loin ! Me gronda à son tour Mamie, tu n’as aucune preuve que ce que tu avances pour ta sœur et combien même elle ferait une chose pareille cela ne te concerne pas !

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Ah merci mamie de remettre de l'ordre dans tout ça... Mais on va être honnete, tu réagis un peu tard.... Rouquinette elle a encore bien cramé la couverture de l'histoire! Mais quoi qu'il arrive la voici qui se présente comme l'avocat à juste titre d'Elsa qui n'arrivait plus à se contenir.
Chose rare pour le coup... c'est vraiment dur pour elle et cette scène est clairement u=injuste pour la reine des neiges. Anna va clairement trop loin, sa soeur lui a sauvé la vie, elle ne pense qu'à lui cracher des propos diffamants... non là t'as merdé Anna

-Pour ta gouverne ma petite Piceaerd, Elsa et moi étions à Ahtohallan en train de consulter la vie d’Andréas lorsque le barrage s’est détruit.
-Quoi ?! Tu forces ma fille à aimer ce minable ! Renchérit bientôt ma mère.

Mamie Anna leva immédiatement les yeux au ciel alors que Maman reprit encore :

-Je croyais que c’était pour l’apprentissage de son pouvoir qu’elle résidait chez toi ! Comme quoi…Le professeur a perdu en patience et en persévérance, se moqua-t-elle.

Non mais ça suffit de lui tomber dessus!!! DuDu tu vas pas t'y mettre toi aussi!!!
Fort heureusement non... et comme DuDu est comme sa mère quasiment parfaite en tout point, elle va surtout se centrer sur Anna qui a des justifications à apporter!
Bah oui bibiche, je t'aime beaucoup mais faut être honnête, quand tu fais de la bouse... bah faut assumer!

-Hum…Pas tout à fait. Je conçois à ce que vous ne fûtes pas sur les lieux lorsque le barrage éclata mais à présent, je voudrais mettre d’autres choses au clair. Anna a été trop loin dans ses propos et j’aimerais déceler le vrai du faux.

Je me mordis violemment la langue pour ne pas hurler tellement j’étais une bécasse. Je croisais le regard de ma grand-mère qui contre toute attente n’avait pas l’air de m’en vouloir. Elle me fixa sereinement l’air de dire « Vas-y, va jusqu’au bout maintenant ma petite Piceaerd, tu en as trop dit mais il fallait que ça sorte ». Maman qui attendait toujours, relança avec impatience à l’égard de ma sœur :

-Elsa, es-tu amoureuse de Kristoff Nattura ?

Elle blêmit et hésita quelques secondes avant de secouer la tête et de répondre :

-Non. Maman. Je n’éprouve rien de plus que de l’amitié pour lui.

Le chef de ma mère opina alors vers moi et je rougis encore plus comme une folle. Elle n’eut pas besoin de reposer la question et lâcha plutôt :

-Par les esprits ! Si je m’attendais à cela…


Ca devient une marotte mais encore une fois... Anna ta discrétion légendaire...
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Et globalement on peut dire que DuDu prend la chose plutot bien... même si notons le ça va puer du bulbe du coup pour l'accord de mariage mais si ça peut permettre de jarter une bonne fois pour toutes les insulaires alors pourquoi pas.
La partie Anna se termine ainsi avec, fait notable, Mamie qui déclare qu'elle compte rester seule avec Anna!
Tu m'étonnes, pas folle la guèpe, elle a vu le nombre de bourdes que rouquine a pu balancer en 5 minutes, faut arrêter les frais sinon dans deux heures elle a tout balancé!

Bref basculons sur la vie d'Elsa...
Avec un micro souvenir de la reine des neiges qui rêvasse à son exploit pendant le repas... Ce passage est court mais suffisant, inutile de le détayer, après tout le film l'a dépeint! En revanche, bien plus interessant, il est fait mention d'un enthousiasme tout relatif... et clairment, la peur du pouvoir d'Elsa réside dans bien des têtes, sauf pour nos dignitaires etrangers qui ne voient que des intérêts militaires et stratégiques.

’Hans me chuchota encore :

-Je n’ai pas eu le temps de vous le dire tout à l’heure, mais vous êtes une vraie déesse dans cette tenue.

Je rougis sous le compliment et frissonnai également. C’était Kristoff qui me surnommait ainsi dans notre autre vie…Voyant que le prince me fixait toujours, je finis par murmurer :

-Hum…Merci Hans.

Eh beh clairement lui il perd pas le Nord!!! Alors oui Hans est clairement un prince charmant dans ce récit... Mais niveau amour, il change tout de même assez rapidement de cible mais bon, c'est passable malgré tout.

-Roi Agnarr, il me semble qu’il serait judicieux à présent que vous nous expliquiez plus en détail, l’arme que constitue la princesse Elsa.

La remarque crispa Papa à tel point que sa cuillère racla l’assiette. Il le fusilla aussitôt du regard mais ne répondit rien. Henrik continua :

-Pardonnez-moi d’insister…Mais un tel exploit mérite d’être su des autres royaumes. Votre fille a un talent extraordinaire qui nous pourrait nous être bénéfique ! C’est bien ce que vous disiez l’autre jour si je ne me trompe pas !

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Mais on va noter un changement... cette fois ça ne vient pas des iles du sud!!! Cependant visiblement briefé par Mamie Agnarr se montre bien moins patient et tolérent cette fois
Il était temps Moustache! et là encore ces traditionels temps où les invités se distinguent par leur grossièreté changent... Voilà que Weselton cherche à se montrer plus diplomate et c'est... Elsa qui coupe l'herbe sous le pied et se met à tout expliquer!

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-Ce n’est pas ce que je dis reine Iduna. Je voudrais juste savoir si le don d’Elsa pourrait nous servir pour des questions d’économie par exemple ? Auquel cas, j’aurais quelques idées à lui soumettre ! S’exclama-t-il.

Papa et Maman se consultèrent du regard mais je ne leur laissais pas le choix encore une fois.

-Elsa…Enfin…Tu ne peux pas faire ça ! S’exclama mon père choqué.
-Au risque de te manquer de respect Papa, cela ne te concerne pas. Je suis seule maîtresse de mes pouvoirs. Je saurai ce qui est juste ou pas dans ce que le Duc aura à me proposer, expliquai-je.

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Bah oui forcément...Dès que ça parle de pognon, Elsa elle est au taquet!!! Agnarr, nomme ta fille ministre des finances! Là je t'assure elle a un sens politique sur l'économie bien supérieur au tiens!
Bref Weselton a son partenariat commercial... mais visiblement ça suffit pas

-Eh bien…Il me semble, si je ne dis pas de bêtises…Que la princesse Elsa n’a pas de prétendants…Et comme elle et mon neveu n’ont pas beaucoup d’écart…Il serait peut-être judicieux…De rapprocher nos deux nations…Par un mariage, Continua-t-il d’une voix mielleuse.

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Faut leur reconnaître quand même que ça ne manque pas de culot!

La remarque piqua Maman à vif et elle se décida enfin à répondre :

-Vous arrivez malheureusement trop tard mon bon Helmut. En effet, Agnarr et moi avons réfléchi à la proposition que la reine Alix et le roi Wilhelm nous ont faite l’autre fois à propos d’un éventuel mariage entre le prince Hans et la princesse Elsa…Et nous consentons finalement à accepter cette offre plutôt que celle d’Anna. Le roi Agnarr a d’ailleurs réécrit un décret pour justifier son acte et a brûlé l’ancien.
-Quoi ?! S’exclamèrent Wilhelm et Alix d’une même voix alors que Maman décrocha un léger coup de pied à l’égard de mon père.

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Oh Agnarr allez fais un effort tu vois bien qu'elle est en train de leur monter un flan!
Vraiment j'imagine trop la scène où Agnarr devient écarlate et pendant une seconde il se dit "hein? J'ai signé ça moi?!" puis en voyant la tête d'Iduna "Euh... OUI... Oui tout à fait... Moi le roi... Qui possède toute autorité et tout pouvoir... j'ai... Oui moi j'ai décidé ça ... tout seul!"
Et pour Wilhem et Alix du coup... Quelle victoire!!!

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Et puisqu'on en est à l'heure des annonces... Agnarr qui enfin sent que ça a poussé entre ses jambes décide de faire une annonce publique...
Allez vas y moustache, surprends nous... Annonce le mariage de ta fille puisque c'est ce que tu as décidé...

Papa sourit fièrement et se tourna vers Maman tout en lui tendant la main. Elle l’agrippa et vint se placer à ses côtés en murmurant :

-Agnarr…Ce n’est peut-être pas une bonne idée.
-Si. J’aurais dû le faire il y a bien longtemps, lui souffla-t-il en l’embrassant.

Puis il reprit à voix haute :

-Cher peuple d’Arendelle ! Vous avez devant vous une Northuldra !

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Ah ouais il a trop pris la confiance là
Bon du coup le manque de tact d'Anna et Elsa, on l'associe aux Picéaerd mais du coté d'Agnarr c'est pas mal non plus... Et voilà qu'il annonce ça sans préambule alors que le peuple est toujours censé avoir peur des Northuldra depuis 30 ans...
Et c'est plutot bien trouvé par la suite car la réaction de la foule est clairement mitigée. Agnarr ne part pas en terrain conquis... Contrairement à ce que montre le film dans son épilogue... Il y a forcément encore des gens apeurés, méfiants...
En revanche, c'est une belle preuve d'amour pour sa femme. Et un sacré coup politique
Bref, Agnarr réussit pour l'heure bien son rôle... on pouvait lui reprocher cependant d'être trop laxiste mais voilà qu'enfin il commence à agir... Quelle évolution!

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Ven 21 Jan 2022, 20:48
Merci à tous les deux pour les commentaires Very Happy

Chapitre 15 : L’amour est un cadeau :

Mes proches venaient de quitter la pièce. Un sentiment dévastateur m’envahit aussitôt.

-Je ne suis qu’une gourde Mamie, lâchai-je soudain me sentant barbouillée par tout ce que j’avais pu sortir.

Mon aïeule sourit légèrement et rétorqua :

-C’est un rien de le dire…Même si je savais que tu ferais la bourde ma petite Piceaerd. Ne te gronde pas trop…C’est mieux ainsi. Malgré tout ce que tu peux penser, vous vous débrouillez à merveille ta sœur et toi…Je ne le dirai jamais assez ! Et je le pense vraiment ! Ta mère cogitera deux fois plus la prochaine fois qu’elle voudra jouer avec vos sentiments !

Mes sentiments…Me répétai-je avec amertume. J’observais mon aïeule. Qu’en était-il des siens à l’égard de Papy Elysia dans l’Hellheilm ? Devais-je lui dire ? Oui Anna ! Elle devait le savoir. C’était son couple après tout. Alors que Kay nous apporta nos deux portions de ragoût de rennes comme convenu, je commençais à lui avouer en douceur.

-Tu sais…C’est grâce à Helga que je suis revenue. C’est elle qui m’a donnée les instructions…Elle a peut-être du sang de chamane après tout !
-C’est ta fille Anna, il n’y a aucune raison qu’elle n’en ait pas, plaisanta-t-elle.
-Elle est plus âgée, lâchai-je encore.  

Mamie ouvrit des yeux de surprise.

-Ah bon ? S’étonna-t-elle.

Je m’affalais à nouveau dans le lit, un peu désespérée et répondis :

-J’espérais que tu aurais une explication à tout cela.

Elle soupira à son tour mais me lança tout de même un sourire encourageant et rétorqua :

-Hélas non ma petite Piceaerd…Mais ne t’inquiète pas…Mon homologue doit veiller à ce que tout cela soit normal.

A mon avis elle est plutôt préoccupée à autre chose, pensai-je la mort dans l’âme.

-A propos de cela Mamie…Il faut que je t’avoue un truc…Quelque chose d’autre que j’ai découvert là-bas…Bredouillai-je.

Elle s’arrêta de manger et tourna immédiatement vers moi des yeux attentifs. Puis elle ajouta sur un ton de jouvencelle :

-Si c’est à propos de ton grand-père et moi je suis tout ouïe Anna !

Je lui lançai aussitôt un sourire crispé et essayai de tourner la phrase dans ma tête pour qu’elle fasse la moins mal possible.

-Oui c’est entre Papy et toi…Répétai-je un peu mal à l’aise.

Puis je laissai ma phrase en suspens. Elle me regarda toujours avec des yeux d’impatience.

-Eh bien ma petite Piceaerd ? Tu nous as vu nous embrasser ? Faire plus ? Cela ne devrait plus te choquer à présent ! Rit-elle, ne prends pas une mine si catastrophée on dirait qu’il est arrivé un malheur !

Elle pâlit soudain et m’observa de plus près avant de reprendre :

-Il n’est rien arrivé à Elysia au moins ?

Je rougis violemment devant sa mine dépitée. Mon silence était trop long. Elle allait finir par comprendre. Dieu que j’aurais préféré lui raconter une bonne nouvelle.

-Anna…Tu m’inquiètes…Est-ce qu’il est arrivé quelque chose à ton grand-père ?

Elle me fusilla du regard. N’y tenant plus, je déglutis violemment et respirai un bon coup.

-Non, non, Mamie, rien de grave ! Papy et ton homologue…Te passent le bonjour et ils t’embrassent affectueusement, murmurai-je enfin.

Ses joues se chauffèrent à leur tour et elle poussa soudain un énorme soupir de soulagement. Une larme discrète coula ensuite le long de sa joue et je pris conscience de la souffrance qu’elle endurait loin de celui qu’elle aime. Cela me retourna le bas-ventre.

-Merci pour cette information qui me remonte le moral ma petite Piceaerd.

J’hochai la tête et m’en voulus un peu de lui avoir menti. Je me repris aussitôt :

-Attends Mamie…Je…Je ne suis pas correcte envers toi…En réalité…Papy Elysia et Mamie Anna se sont séparés dans l’Hellheilm et ne veulent plus se voir !

Un long silence s’ensuivit et je fus estomaquée de voir à quel point mon aïeule garda son calme. S’essuyant discrètement la larme qui avait coulé le long de sa joue, elle finit par dire :

-A la bonne heure ! Je préfère quand tu ne me mens pas Anna…Ne fais donc pas cette tête d’enterrement, je suis au courant de cette séparation.
-Tu étais au courant ?! Répétai-je interloquée.

Mamie Anna hocha la tête avec confiance et affirma bientôt :

-Oui, ton aïeule et moi sommes connectées je te rappelle. Elle m’avait dit qu’elle avait besoin de prendre du temps vis-à-vis de ton grand-père. L’univers de l’Hellheim fonctionne donc parfaitement bien et ni toi ni moi ne devons nous en soucier. Nous sommes sur Terre je te rappelle.

Elle continua ensuite :  

-Et d’ailleurs à propos de vie sur Terre, nous devons continuer à mettre nos plans en place…A présent que tu es rétablie, je vais t’enlever aux habitants d’Arendelle pour une semaine de leçons de chamanisme.  
-Une semaine ? Répétai-je le cœur battant soudain à cent à l’heure.

Rester dans la Forêt Enchantée tout un auprès d’une semaine elle et Kristoff…Que demander de plus ?!

-Papa et Maman ne voudront jamais aussi longtemps, murmurai-je déjà déçue.
-Je vais aller les voir pour expliquer ta situation, nota Mamie, je pense que je n’aurais aucun mal à convaincre ta mère, mais pour ton père ça pourrait effectivement être une autre paire de manches.

J’hochai la tête, légèrement angoissée à l’idée qu’il refuse quand Elsa rentra dans la pièce. Je crus qu’elle allait encore me faire la tête pour ce que j’avais sorti tout à l’heure, mais à la place elle se rua vers nous et s’exclama :

-Maman a changé le pacte ! Désormais c’est moi qui suis promise à Hans !
-Quoi ?! S’écrièrent nos voix surprises.

Puis Mamie ajouta avec fermeté :

-Explique-toi ma grande Piceaerd !  

Nous l’écoutâmes alors attentivement tandis qu’elle nous raconta qu’elle avait frôlé un arrangement de mariage avec Henrik Weselton. Elle nous soutint ensuite qu’elle avait consenti à une approche économique avec Helmut.

-Tu es sûre que c’est une bonne idée grande sœur ? Demandai-je.
-C’est une excellente idée tu veux dire ma petite Piceaerd ! Elsa aura les Weselton à porter de main comme cela ! S’écria Mamie enthousiaste.
-Attendez ce n’est pas tout ! S’exclama encore ma sœur.

Nous l’écoutâmes à nouveau alors qu’elle nous avoua ce qui venait de se dérouler à la cérémonie des villageois.

-Papa a révélé à tout le monde que Maman était une Northuldra ?! Renchéris-je abasourdie, mais c’est de la pure folie ! Pense-t-il que tout le monde est gentil dans son royaume !? Les gens vont vouloir attaquer à coups sûrs !

Mamie Anna posa immédiatement une main sur mon épaule pour me calmer puis elle reprit :

-Aie confiance en ton père ma petite Piceaerd ! S’il y a bien une chose qu’il protègera c’est sa femme et ses filles qu’il aime de toute son âme.

J’acquiesçai alors que c’était une évidence. Notre aïeule renchérit :

-D’autant que si Elsa a dit qu’il y avait les gardes d’Arendelle là-bas, nous n’avons rien à craindre…Mais je préfère que nous soyons en premier plan au cas où les choses tourneraient mal…Anna prépare-toi à partir, je vais m’entretenir avec tes parents. Rejoins-moi aux abords de la ville dans une dizaine de minutes, le Géant nous y attendra.
-Attends Mamie ! Cela veut dire que je ne terminerai pas de regarder la vie d’Andréas avec toi ? Questionna encore ma sœur.

Elle lui sourit alors et répliqua :

-Ma grande Piceaerd, je pense que nous avions fait le tour sur ce que nous devions savoir de cet énergumène. Le reste, j’en ai déjà vu beaucoup de passage avec ton homologue. Anna va prendre la relève à présent. C’est toi qui as besoin d’être ici, maintenant, il me semble.

Elle termina sa phrase par un sourire malicieux qui fit rougir Elsa. Cette dernière hocha la tête, d’un air entendu. Elle nous laissa enfin et quitta ma chambre alors que je me décidais à aller me changer et mettre ma tenue Northuldra. Ma sœur n’avait pas bougé. M’en voulait-elle encore pour tout à l’heure ?

-Je vais t’aider, se contenta-t-elle de dire alors que je m’installais derrière le paravent.

Elle m’attrapa mes vêtements avec maladresse puis releva mes bras pour pouvoir enfiler ma robe de chamane. Nous ne dîmes toujours rien. Je sentais que nous étions encore sous tensions.

-Merci, murmurai-je du bout des lèvres.

Je baissai la tête tout en ne pouvant m’empêcher de me sentir ridicule. Sans que je m’en rende vraiment compte, je suffoquais bientôt avant de pleurer lamentablement devant elle. Je finis par hoqueter :

-Exc…Excuse-moi…Pour tout à l’h…L’heure…

Patiemment, Elsa me remonta le menton de ses doigts gelés et je constatais surprise qu’elle souriait tout en ayant les yeux également noyés de larmes. L’instant d’après, j’étais contre elle alors qu’elle me réconforta en me caressant les cheveux. Elle me murmura tendrement :

-Allons, allons petite sœur…C’est oublié…Je comprends que tu aies pu avoir un quiproquo…Ce n’est rien…Ne te mets pas dans des états pareils…Tu vas retrouver l’homme que tu aimes pendant que je resterai auprès du mien.

Cela me fit bizarre de l’entendre de sa bouche mais n’était-ce pas ce que je voulais depuis le départ de cette nouvelle vie ?! Nous restâmes ainsi encore quelques secondes avant qu’Elsa n’ajoute :

-Oh fait…J’ai crée Olaf, il est resté auprès de Yohan. Tu pourras aller voir s’il va bien…Je suis partie précipitamment.
-Je m’en occuperai Elsa, promis, chuchotai-je en lui embrassant la joue.
-Parfait, conclut-elle, va à présent, Mamie doit t’attendre.

Oubliant mes proches, je m’empressai de rejoindre le lieu précisé par Mamie quelques minutes plus tôt. Quelle ne fut pas ma surprise de voir mes parents à ses côtés. Ma mère me fit ses recommandations d’une voix émue :

-Profite bien de ta vie en pleine air et des leçons de chamanisme ! Ecoute-les attentivement pour moi ma chérie.
-Je n’y manquerai pas Maman, murmurai-je.

Puis je l’enlaçai Papa et elle alors qu’ils me regardèrent avec des yeux neufs comme s’ils se rendaient soudain compte que j’avais grandi.

-Ne t’inquiète pas mon Ange de l’Air ni vous mon Gendre, je surveillerai bien votre fille, elle sera la plus pure possible en revenant pour son anniversaire ! Déclara soudain Mamie avec son tact légendaire.
-J’espère bien Maman ! S’exclama la mienne en lui faisant un clin d’œil.

Je faillis rire. A la place, un frisson de plaisir me parcourut immédiatement le corps alors que mes parents hochèrent la tête. Nous les quittâmes ainsi. A peine le Géant fut-il parti, que je demandai à ma grand-mère :

-Tu ne me laisseras donc pas voir Kristoff ?

Elle éclata de rire et répondit :

-Dix secondes ma petite Piceaerd, tu as tenu dix secondes ! Quelle performance ! Il fallait bien mentir un peu à tes parents sinon ils ne m’auraient jamais donné la permission !

Je me renfrognais aussitôt me trouvant une fois de plus idiote pour mon comportement de dévergondée.

-Ne t’inquiète donc pas, reprit-elle, tu vas avoir tout le loisir de voir Kristoff…Et même son père. Il faut qu’on en sache plus sur sa sarbacane.
-Sa sarbacane ? Répétai-je, ah oui c’est vrai qu’il a cette arme…Mais Mamie, qu’est-ce que vous avez découvert avec Elsa sur le passé d’Andréas ?

Elle me raconta le tout pendant tout le temps du trajet. Je passai d’émotions en émotions au fur et à mesure de l’histoire. Ainsi, ce couard ne restait qu’un fils de femmes d’Arnevik autant dans l’insulte que dans la vérité. Nous restâmes bientôt quelques instants, pensives. Tout se bousculait dans ma tête et j’essayai en vain de visualiser les scènes aussi bien que ma sœur et elle à Ahtohallan. Après un long moment de trouble, je finis par déclamer :

-Andréas était donc destiné à être mauvais dès le départ si je comprends bien Mamie ?

Elle soupira et répondit :

-Il faut le croire ma petite Piceaerd.
-Et tu aurais des idées sur cette mystérieuse femme encapuchonnée ? Demandai-je encore.

Elle frissonna soudain et sa lèvre se mit à trembler. Puis elle me gronda :

-Attention ! Je n’ai jamais dit que c’était une femme Anna…Mais si c’en était une, je pense que ça pourrait être Helga, ton arrière-grand-mère…Je ne vois personne d’autre qui voue une haine aux Arendelliens ni qui ait de mauvaises intentions à l’égard de notre famille.
-Et tu ne penses pas que cela pourrait être l’œuvre de Papy Elysia ?! Lâchai-je le plus naturellement possible.

Mamie me fit aussitôt les gros yeux et je crus qu’elle allait me gronder. Elle éclata plutôt de rire toujours sous mon regard gêné et répliqua :

-Cette séparation te perturbe tellement que tu crois ton grand-père capable d’être mauvais !
-Pardon Mamie…Mais il l’a bien été dans une de tes vies crées…Et…
-…Et c’était une vie où j’avais décidé qu’il devienne méchant ma petite Piceaerd, dit-elle en se forçant à rire…Mais à la naissance d’Andréas il logeait encore dans la Forêt Enchantée avec nous et il était tout le temps avec ton grand oncle Pieter et moi…Aucune chance que ce soit lui…Maintenant ! Trêve de bêtises il nous faut descendre du Géant et le rejoindre.
-Qui ? Kristoff ? Demandai-je perdue.

Mamie haussa un sourcil avec ravissement et répondit :

-Entre autres…Mais surtout son père ! La sarbacane ! N’oublie pas ! C’est elle l’objet de nos convoitises !
-Comme c’est palpitant Mamie ! Pouffai-je, nous allons jouer les détectives.

Ce fut son tour d’éclater de rire et elle renchérit :

-Heureusement que non sinon tu te serais déjà faite grillée !

Je ricanais comme une idiote en approuvant totalement. Mon cœur bondit ensuite de plaisir à l’idée de retrouver le montagnard et ne cessa d’accélérer le temps que nous déambulâmes en direction des huttes du campement. Olaf alerta tout le monde en criant :

-Vieille Anna est revenue !

Peu à peu les Northuldra sortirent de leurs demeures pour venir nous saluer. Je n’eus pas de peine à reconnaître Yohan qui tenait Emma dans ses bras ni Andréas et Béata qui étaient accompagnés de leurs trois enfants. Le visage de Kristoff me dévora immédiatement du regard et tous mes problèmes semblèrent résolus en quelques instants. La déception se lut sur le visage du prince des îles du Sud qui en ne voyant pas ma sœur, demanda aussitôt à Mamie :

-Elsa n’est pas revenue avec vous ?

Mon aïeule n’eut pas le temps de répondre, qu’Olaf rétorqua :

-Bah vous voyez bien que non Moustache qui Pique puisque c’est la Anna plus jeune qui est là.

Il s’adressa ensuite uniquement à moi et ajouta :

-Je suppose que c’est vous la Anna amoureuse de Kristoff vu comment il vous regarde ! Moi je suis un expert en amour ! Je l’ai su tout de suite !

Nos visages passèrent au rouge brique en quelques secondes. Mamie voyant notre gêne, répondit au décuplé :

-Elsa avait besoin de rester à Arendelle cette semaine ! Notre chamane la remplace !
-Madame Piceaerd…Le barrage s’est détruit tout à l’heure ! On vous a cherché partout ! S’écria soudain Madame Delahage.

Mamie la rejoint alors et lui posa une main ferme sur l’épaule en déclarant :

-Je le sais bien Maëlle ! L’eau s’est dirigée tout droit vers Arendelle et c’est notre cinquième esprit avec l’aide du Nokk qui l’a arrêté ! Nous pouvons être très fiers d’elle !

Bien qu’elle ne fût pas là, Elsa reçut un tonnerre d’applaudissements de la part des Northuldra. Je notais tout de suite que seuls Andréas et Béata ne se joignaient pas au reste du groupe. Sans attendre, ils s’avancèrent vers ma grand-mère et prirent des mines un peu coupables avant que le père de Kristoff ne renchérisse :

-Anna…Nous sommes désolés…C’est notre faute si le barrage est tombé.

Nous nous regardâmes interloquées, puis Mamie répliqua avec ironie :

-Eh bien…Je savais que tu n’aimais pas les Arendellien, Andréas ! Mais je ne t’imaginais pas faire une chose pareille ! Et encore moins entraîner ta femme dans cet accident !
-Tu te méprends Anna…Nous ne sommes pas allés sur ces lieux pour pouvoir le détruire ! Je montrais juste à Béata, l’endroit où je t’avais trouvé lorsqu’elle était sur le point d’accoucher de Kaspian…Nous nous sommes mis à parler de nos propres naissances et c’est quand je lui ai avoué que mes parents des Terres Gelées ne me l’avaient jamais raconté qu’il y a eu des vibrations dans le sol. Nous avons inspecté l’eau et celle-ci était de plus en plus concentrée contre le mur de pierre. On sentait la pression. Très vite, il y a eu des tremblements et des fissures dans la roche. Béata et moi n’avons pas demandé notre reste. Nous avons couru juste à temps pour nous apercevoir que l’eau s’était échappée. Après nous t’avons cherché…Et la suite tu la connais.

La parole d’Andréas jeta immédiatement un froid et Mamie me regarda longuement. Je savais ce qu’elle pensait. Il n’y avait pas de simple hasard entre la vue des souvenirs de la naissance de ce moins que rien et sa propre révélation auprès de Béata. Il restait à savoir maintenant si l’assemblage des deux n’avait pas provoqué la chute. Nous continuâmes de nous regarder tandis que les autres Northuldra commençaient à s’agiter à cette annonce.

-Du calme ! Du calme s’il vous plaît ! Tout va très bien ! Cria Mamie pour ramener le silence.
-Qu’en est-il d’Arendelle ? Je suppose qu’ils ont vu le Nokk ? S’enquit soudain Yélana moins bête que les autres.

Rapidement je leur expliquais le choix de Papa quant à notre nouvelle ère. Comme convenu la nouvelle fut accueillie avec mitige. Chacun craignait les rancunes du méchant royaume aux coutumes européennes.

-Nous sommes perdues ! Se lamenta bientôt la cheffe Coudrier.
-Tu n’exagères pas un peu, là Yélana ? Se moqua Mamie, oui je sais c’est la faute des coupoles…Je connais le refrain !
-Agnarr reste quand même le fils de Runeard ! Celui qui nous a trahis ! Renchérit-elle avec hargne.
-On ne sait pas si c’est véritablement lui ! Et malgré tout Agnarr est aussi mon beau-fils qui n’a eu aucune honte à révéler à son peuple la vraie nature de mon Ange de l’Air ! Répliqua-t-elle avec sérénité.
-Ne t’inquiète pas Tantine, il y a des pisteurs jours et nuits qui veillent aux abords de la Forêt Enchantée, lui rappela bientôt Honeymaren.
-Certes, grogna-t-elle, de toute façon nous ne pouvons plus faire autrement maintenant.

Sans attendre, Mamie la prit par l’épaule et lui murmura avec amusement :

-Ouvre ton chakra de communication chère Madame Coudrier.

Cela eut don de la faire sourire. Elle secoua la tête avec étourdissement et l’enlaça. Puis elle se tourna vers les autres Northuldra qui attendaient ses ordres et renchérit :

-Habitants de la Forêt Enchantée ! Il n’y a aucun danger pour le moment, prenons l’instant présent et n’oublions pas que les esprits nous protègeront ! Nous n’avons rien à craindre tant qu’ils sont là avec nous ! Du reste…Essayons de faire confiance à Madame Piceaerd et ce nouveau peuple Arendellien !

Satisfaits, les membres de la communauté hochèrent la tête. Puis chacun vaqua à ses occupations. Mamie alla parler aux Nattura pendant que je rejoins Olaf, Yohan et Emma. Le bonhomme de neige s’enquit alors :

-Vous êtes donc la petite sœur d’Elsa c’est bien ça ? Vous aussi vous aimez les gros câlins, n’est-ce pas ?

Je gloussai et répondis :

-Oui ! Je demandais tout le temps à Elsa de me construire des bonhommes de neige quand j’étais petite ! Elle m’a dit que si tu voulais retourner avec elle à Arendelle, tu pouvais y aller immédiatement. Il suffisait que Courant d’Air t’y amène !

A ma grande surprise, la petite créature secoua la tête et se raccrocha à Emma qu’il prit avec tendresse dans ses bras.

-C’est gentil Anna, mais pour le moment j’ai trouvé une compagnie agréable chez Moustache qui Pique. Sa petite fille adore les gros câlins !
-Vraiment ? Demandai-je étonnée, mais tu sais peut-être qu’il ne faudrait pas embêter Yohan…
-Oh il ne m’embête pas le moins du monde Anna ! S’enthousiasma ce dernier, il me sert de nourrice ! Il reste auprès d’Emma et arrive à l’apaiser rapidement lorsqu’elle se met à pleurer. Grâce à lui, je peux me rendre utile auprès de la cheffe Yélana et des pisteurs à qui j’apprends des techniques d’armes venues des îles du Sud quand eux me montrent celles de la Forêt Enchantée.

Je fus ravie de l’entendre. Le décuplé était de plus en plus adopté par le peuple. Il ajouta alors :

-D’ailleurs si vous voulez bien m’excuser, je vais me mettre au travail.

Rapidement il embrassa le front de sa fille et s’éloigna. Olaf fit de même en retournant à la hutte avec la petite. Je rejoignis alors Mamie qui continuait de discuter avec Andréas et Béata alors que Kristoff attendait désormais seul. Il continuait de me dévorer du regard à mon plus grand plaisir. Faisant à peine attention à ses parents, il vint enfin me prendre la main et murmura en la baisant :  

-Hum…J’espère que c’était comme ça…Enfin…Je voulais dire…Je suis ravi de vous revoir, Anna.
-De même, murmurai-je complètement en transe.

Mon état fut toutefois vite arrêté par un raclement de gorge amusé de la part des autres membres. Mamie renchérit alors :

-Allez, je vous invite tous à prendre le petit déjeuner dans ma hutte ! Nous pourrons parler calmement de ton passé Andréas, d’accord ?
-Si tu sais des choses grande sœur, je suis partant, dit-il avec joie.

Nous nous mîmes en route dans la bonne humeur. Kristoff et moi restâmes un peu en retrait le temps de nous enlacer fortement les doigts.

-Sven doit être très heureux ici, murmurai-je.

Il hocha la tête activement alors que je n’attendais pas véritablement d’échanges. Puis il murmura :

-Oh oui ! Il passe son temps à paître avec les autres rennes dans les prairies de Lichen et le soir ils dorment tous ensemble dans l’enclos. J’ai bien du mal à ne pas aller les rejoindre.

J’acquiesçai ravie et compréhensive. J’aurais aimé que la Clairière s’allonge pour que nos doigts restent collés dans un trajet infini. Hélas, nous arrivâmes rapidement à la hutte de Mamie et nous installâmes à l’intérieur. Avec deux, trois ingrédients, elle nous confectionna rapidement un petit déjeuner et l’apporta bientôt autour de la table. Nous attendîmes qu’il ne reste que des miettes avant qu’Andréas n’intervienne :

-Alors Anna que sais-tu de plus sur mon passé ?

Mon aïeule la joua finaude en répondant :

-Eh bien…Il me semble que lorsque tu es arrivé des Terres Gelées et que je t’ai adopté, tu avais gardé un objet sur toi…Une sarbacane si je ne me trompe pas.

Le visage de Monsieur Nattura se referma immédiatement et il haussa les épaules en répliquant :

-Hum…Je ne vois pas de quoi tu parles…ça ne me dit rien du tout…C’était il y a un bout de temps maintenant !

Sentant qu’elle avait touché un point faible, Mamie insista :

-Mais si, mais si, tu l’utilisais pour faire de la chasse avec les autres petits Northuldra lors des leçons avec le chef Amarok il me semble…Tu ne te rappelles pas quand est-ce que tes parents te l’avaient of…
-Je te dis que je ne sais pas de quoi tu parles ! Cria-t-il soudain en se redressant.

Nous le regardâmes tous avec choc alors qu’il se rendit compte lui-même qu’il s’était emporté. Il se rassit immédiatement et reprit :

-Pardonne-moi Anna…Je suis un peu à cran…J’ai l’impression d’avoir perdu mes plus profonds souvenirs…Comme si ma vie avait réellement commencé quand je suis arrivé dans la Forêt Enchantée.

Mamie posa alors une main douce sur la sienne et répliqua :

-Je comprends petit frère…Tu as besoin de repos…Ta femme et toi avez besoin de vous retrouver que tous les deux durant une petite journée. Je vais vous préparer un pique-nique et ensuite vous pourrez vous retirer dans mon ancienne hutte des Plages Grises pour avoir un parfait moment en amoureux…Qu’en pensez-vous ?

Les deux Nattura se consultèrent du regard pour prendre leur décision alors que je ne comprenais rien à la tactique de ma grand-mère. Béata reprit aussitôt :

-Ça nous ferait extrêmement plaisir toutes ces bonnes intentions madame Piceaerd, nous en avons bien besoin.
-A la bonne heure ! S’écria mon aïeule en se levant.

Puis elle nous lorgna Kristoff et moi et ajouta :

-Quant à vous deux, vous pouvez également aller batifoler…Il me semble que Kristoff a quelque chose à te montrer dans la hutte.

Je rougis violemment alors que mon esprit imagina tout de suite que nos corps l’un dans l’autre. Brouillant rapidement l’image, nous comprîmes le message et sortîmes de la maison. Mamie nous suivit sur le pas de la porte et nous chuchota plus bas :

-Andréas est pudique. Il n’a pas voulu parler de cette sarbacane, peut-être lui rappelle-t-elle trop ses vrais parents ?! En tous les cas, cherchez-là dans la hutte et rapportez-là moi, je le réinterrogerai dessus quand il sera plus calme et seul, d’accord ?

Bien que surpris devant l’insistance de mon aïeul, Kristoff acquiesça. En quelques instants nous retournâmes au village et entrâmes bientôt dans la demeure des Nattura. Le montagnard me fit faire le tour toujours avec une immense gêne :

-Voici la salle principale, là il y a ma chambre que je partage avec Ryder, puis celle d’Honeymaren est par-là et enfin, celle d’Andréas et Béata…Enfin je veux dire Papa et Maman…Je n’arrive toujours pas à m’y faire.

Je posais aussitôt une main sur son épaule et dis avec un grand sourire :

-Ça va venir…Bien c’est donc par-là qu’il faut chercher selon toute vraisemblance ?

Il haussa les épaules et se tint fermement la nuque pour montrer son embarras.

-Vous savez Anna…Cela ne me plaît pas d’aller fouiller dans un endroit aussi intime…On ne sait pas trop ce qu’on pourrait y trouver, nota-t-il.

J’essayai de nous imaginer en train de fouiller ma chambre. Kristoff tomberait sur mes romans de la Duchesse…Nous les lirions ensemble et cela déraperait…Je fermai les yeux quelques instants pour savourer l’image, puis je les rouvris vite et devins cramoisie en m’apercevant qu’il m’observait toujours. Sans le faire attendre plus longtemps, je passai la tête par l’entrebâillement de la porte et répliquai en plaisantant :

-Oh vous savez, vu comment elle est épurée, on va vite faire le tour.

Le montagnard se plaça derrière moi pour constater et j’essayais de ne pas sentir tout mon corps se chauffer alors que son bras frôlait le mien. Nous y allâmes enfin. Kristoff se chargea de soulever les couches de peaux de rennes pendant que je cherchais des traces dans une petite commode. Très vite, nos craintes sur le fait que nous pourrions tomber sur quelque chose d’intime furent éloignées tellement la pièce était dénotée de toute vie. Pendant plusieurs minutes nous ne dîmes rien et essayâmes de nous concentrer le plus possible. Puis Kristoff prit son temps avant de sortir un peu confus :

-Vous savez Anna, je ne voudrais pas remettre en doute les paroles de votre grand-mère, mais je crains bien de ne pas voir d’intérêt à tout ce projet.

Je me moquai alors gentiment de lui et repris :

-Oh ce n’est pourtant pas compliqué ! Elle veut la sarbacane pour l’aider à se rappeler de son passé.

Le montagnard haussa immédiatement un sourcil de surprise et arrêta les recherches en me fixant.

-Qu’est-ce qu’il y a ? Demandai-je en rougissant.
-Vous êtes rigolotes quand vous essayer d’être sérieuse…Mais peu importe…Encore une fois sans vouloir manquer de respect à votre grand-mère, je crois qu’il existe des personnes qui sont beaucoup plus aptes à pouvoir observer le passé, le présent et l’avenir.

La révélation tomba sous le sens.

-Les trolls, réalisai-je soudain.

Mamie était effectivement un génie. La sarbacane n’était qu’un prétexte. Elle nous avait poussé à la chercher pour que Kristoff ait l’idée d’aller voir sa famille adoptive. C’était l’occasion rêvée d’interroger Grand Pabby puisqu’Andréas n’avait rien voulu avouer. Kristoff m’observa avec un grand sourire et déclara encore :

-Je sens que vous voyez où je veux en venir Anna.
-Bravo Kristoff ! M’exclamai-je en lui sautant dessus pour lui déposer un rapide baiser sur la joue.

Il en devint rouge de confusion et bégaya alors :

-Oui…Euh…Alors…Il faudrait qu’on passe voir votre grand-mère d’abord…Pour…Euh…être sûre qu’elle soit…D’accord…Je ne peux pas…Euh…Partir avec une princesse royale…Comme cela.

Je lui pris aussitôt fermement la main et renchéris :

-Allons lui demander sur le champ !

Bondissant dans tous les sens à l’idée de vivre une aventure uniquement avec le montagnard, je ne remarquais pas tout de suite qu’il n’avait pas bougé. Il semblait toujours un peu perdu.

-Du coup, est-ce que cet objet est vraiment utile ? Demanda-t-il.

Il montra soudain la sarbacane qui reposait à présent dans ses mains. Je criais immédiatement d’une voix plus excitée que je ne l’aurais voulu :

-Ooooh ! Vous l’avez trouvé ?! Mais vous êtes vraiment trop fort !

Ennuyé, Il toussota et me gronda gentiment :

-Arrêtez vos compliments Anna ! Vous savez que je n’aime pas ça…Je préfère vous en faire moi…
-Ta ! Ta ! Ta. Vous les méritez ! Criai-je de plus en plus passionnée, vous êtes quelqu’un de tellement attentionné, fort et prudent…Tout ce que je ne suis pas.

Il protesta sur le champ et renchérit :

-Ne dîtes pas de sottises ! Même si vous parlez beaucoup, vous êtes la plus belle créature que je n’ai jamais vue…Enfin après Sven bien sûr…Pardon…Mais qu’est-ce que je dis ?! Vous êtes charmante et très réactive et intelligente.

Trouvant ses bourdes charmantes, je lui embrassais encore la joue. Nos cœurs battirent d’une seule traite et nous nous rapprochâmes instinctivement, prêts à nous donner un baiser sur la bouche plus prolongé que celui que nous avions faits la dernière fois.

-Oh ! Mais faites l’amour bon sang ! Clama soudain une voix à l’entrée de la hutte.

Cela brisa immédiatement le charme et j’aurais préféré m’enfouir dans le sol plutôt que d’affronter la remarque qui suivit de Kristoff amusée de la situation :

-Ah ! Pas de doute Anna, madame Piceaerd est bien votre grand-mère !

Mon visage se consumait de plus en plus de malaise et je me mordis pour ne pas hurler. Je lançai un regard noir à Mamie qui m’observa avec un grand sourire avant de demander :

-Alors ? Vous avez trouvé la sarbacane ?
-Kris…Kristoff l’a trouvé, dis-je en me râclant la gorge.
-Mais nous préfèrerions nous rendre chez les trolls pour en connaître plus sur l’histoire de cet objet et la vie de mon père, précisa-t-il.

Mon aïeule acquiesça et renchérit :

-Alors qu’attendez-vous !? Mettez-vous en route et tâchez de revenir avec des réponses !  

Nos visages s’illuminèrent d’un sourire radical. J’embrassai rapidement ma grand-mère puis sans demander notre reste, nous allâmes chercher Sven et un traineau avant d’enfin partir à l’aventure.


****


A présent qu’Anna nous avait laissé, je me sentis bien seule. J’avais beau avoir accompli et sauver tout le monde si je ne pouvais pas le partager avec elle, cela ne servait à rien. Un peu perdue, je souhaitais un premier temps me retirer dans ma chambre pour réfléchir à tout cela mais Papa m’interpella avant :

-Elsa ! Tu es là ma chérie ! Bien, étant donné que tu as dit aux Ducs que tu étais prête à utiliser tes pouvoirs à bon escient, lui et son neveu t’attendent dans la deuxième salle du conseil pour que vous en discutiez.
-Tu ne m’accompagnes pas ? Demandai-je surprise.

Il vint me soutenir l’épaule et répondit :

-Tu veux jouer les grandes jusqu’au bout. Nous t’avons bien appris ta mère et moi. Donc nous te faisons confiance.
-Bien Papa, dis-je en faisant une révérence.

Je tournais donc des talons pour me rendre au lieudit quand il m’interrompit encore :

-Mon petit Flocon attend… Ta mère et moi aimerions ensuite qu’Hans et toi alliez faire le tour des maisons et commerces pour saluer les habitants et vérifier qu’ils vont bien. Cela permettra de renforcer les liens et de montrer que tu n’es pas une sauvageonne. Pendant ce temps, ta mère et moi nous devons assurer nos arrières et ceux de la Forêt Enchantée. Il faut, effectivement que j’envoie une patrouille là-bas pour cela nous avons besoin de nous entretenir avec Niklas…Est-ce que tu comprends ?
-Tout à fait Père ! Déclarai-je en hochant la tête.

Son visage se radoucit et il vint me soutenir le menton. Puis il me déposa un baiser sur le front et conclut :

-Alors va vite voir les Ducs, je suis fier de toi ma grande fille.

Je reçus le compliment avec grand plaisir mais n’en montrai rien. A la place, je le quittais enfin et m’engouffrai bientôt dans la grande salle du conseil. La séance avait déjà commencé depuis bien longtemps. Le greffier avait déjà noté deux feuilles alors qu’Helmut continuait de parler avec le négociateur. Tous se retournèrent en me voyant.

-Ah voilà la princesse et son pouvoir magnifique qui va redorer le blason de Weselton ! S’enquit le Duc.

Je jouais l’indifférente et allai m’assoir à ses côtés. Puis je m’adressai directement au négociateur :

-Qu’est-ce qui a été dit en mon absence ?
-Princesse Elsa. Le Duc Helmut de Weselton et son neveu Henrik souhaitent que vous fabriquiez des pans de glace à volonté pour que le duché puisse en avoir toute l’année, répondit-il.

Je fus presque déçue d’entendre cela. Jouant avec la glace au bout de mes doigts, je répliquai :

-Mais n’est-ce pas là, le travail des débiteurs de glace déjà ? Ne vous en envoient-ils pas ?
-Si, dit Helmut, mais ils s’arrêtent en hiver…Et vous devez sans doute le savoir si vous connaissez bien notre position géographique que Weselton même en hiver peut être enclin à de fortes chaleurs. Grâce à vous nous pourrions en avoir toute l’année !
-Et le coup de la main d’œuvre nous reviendrait à moins cher puisque vous en faîtes à volonté, renchérit Henrik.

Pendant quelques secondes, il me vint à l’esprit de lui dire que ça lui reviendrait à plus cher mais cela aurait mettre Arendelle en mauvaise posture. Je réfléchis pendant quelques instants repensant aux brimades de Kristoff à propos de mon pouvoir qui marquait la fin de son travail et m’inquiétai bientôt que les autres débiteurs de glace pensent la même chose. Voyant mon trouble, Helmut reprit :

-Princesse Elsa nous ne voudrions pas qu’il y ait des malentendus avec vos sujets…Mais c’est vous la souveraine et n’oubliez pas que les produits intérieurs et nationaux bruts sont deux points importants pour qu’un royaume fonctionne bien. Je ne vous apprends rien, plus il est fort, plus vous êtes reconnue. Arendelle et notre Duché sont tous deux très liés puisque je suis votre premier partenaire commercial. Vous ne voulez pas que les caisses du royaume soient en baisse. Cela tombe bien. Moi non plus. Cette décision me paraît donc la meilleure. Qu’en pensez-vous ?
-Mais que vais-je dire à tous ces gens qui vont perdre leur emploi ?! M’offusquai-je gênée.

Je sentis que je devais remettre rapidement mes gants. Henrik attendit que je me calme et répliqua :

-Mon oncle. N’y aurait-il pas un pays voisin à notre royaume qui pourrait privilégier des blocs de glace de ces débiteurs ?

Le plus vieux Duc fit frémir sa moustache et répondit :

-Si…Je crois qu’il y en a un. A moins que vous ne soyez déjà partenaire…Il s’agit du royaume d’El Redor gouverné par le roi Odin, il se situe un peu plus au sud que le nôtre. Est-ce que cela vous dit quelque chose ?

Je secouai la tête car le nom ne m’inspirait pas. Je demandai alors au greffier, négociateur et autres membres déjà installés autour de la table qui étaient toujours tus.

-Le roi Agnarr et la reine Iduna ne se sont pas étendus jusqu’à chez eux, admirent-ils.

Helmut et Henrik affichèrent un sourire triomphant et se tournèrent à nouveau vers moi. Je n’avais plus aucune raison de refuser. Je lorgnais tout de même le négociateur et insistai :

-Pensez-vous que cela puisse être une bonne idée ?

Il ne mit pas longtemps à hocher la tête avant de répondre :

-Excellente princesse Elsa, il vaut mieux avoir des amis que des ennemis et ce sur le plus de territoires possibles.

Je fixai à nouveau les Ducs et repris avec plus d’aisance :

-C’est d’accord dans ce cas, greffier…Veuillez noter toute cette conversation.
-Bien princesse Elsa, dit-il.

Pendant plusieurs minutes, seule sa plume crissa sur le papier à grains produits grâce aux moulins qui trônaient un peu plus haut dans le paysage d’Arendelle alors que les ceux jadis crées par Maman eux, se voyaient sur les collines proches. Quelques minutes plus tard, Helmut et moi relûmes le papier pour vérifier que tout était bien compris. Le Duc en frémit d’excitation et m’arracha le décret des mains avant de le garder et de conclure :

-Je m’en vais à présent le restituer au roi Agnarr, la séance est levée !

Estimant que je n’avais plus rien à faire là, je me dépêchai de filer pour rejoindre Hans bien que j’appréhendais un peu notre rencontre. Je le trouvais à la bibliothèque en train de lire un livre sur les atouts des visites diplomatiques.

-Princesse Elsa, vous voici ! Le roi Agnarr est venu pour me dire ce que nous allions devoir faire avec les habitants ! S’écria-t-il.

Je me contentai d’hocher la tête en signe d’échanges. Le benjamin des îles du Sud le vit bien puisqu’il posa distraitement son livre pour s’approcher de moi. Il murmura alors :

-Vous savez Elsa…A propos de ce nouveau pacte…Je suppose qu’Anna a avoué à la reine Iduna ce qu’il en était de ses sentiments envers Kristoff.
-Oui, elle lui en a fait part ce matin, expliquai-je.

Hans acquiesça et ajouta :

-Je ne voudrais surtout pas que vous vous mépreniez…Je sais que j’ai été un grand goujat depuis le début de ce séjour…Mais je ne veux pas vous imposer des fiançailles ni même un mariage si nous n’avons pas de réels sentiments l’un envers l’autre.

Je m’empourprais légèrement et crisper de plus en plus mes doigts avant de reprendre :

-N’ayez crainte, j’ai la même vision que vous sur ce point, néanmoins, je ne suis pas réfractaire à l’idée de me marier avec vous…Il faudra juste que nous apprenions à nous connaître…Mais venez à présent…Nous devons faire bonne impression au peuple.

Je lui tendis ma main non gantée en signe d’accord ce qui était une véritable marque de respect à son égard. Hans l’agrippa immédiatement et nous partîmes à pied faire le tour des maisons. Nous reçûmes un accueil chaleureux de la part des gens qui me donna du baume au cœur. Partout où nous passâmes, nous eûmes le droit à des cadeaux tous plus fastueux les uns que les autres. A chaque fois nous donnions la même réponse :

-Merci à vous, vous pourrez l’apporter directement au château.

Loin de le prendre mal, les gens jouaient le jeu si bien que Kay se retrouva avec une pile incommensurable de nourritures et bibelots. Faire le tour des commerces, écoles et maisons permit également à Hans de se présenter. Les gens commençaient à connaître son visage depuis un mois mais il ne leur avait encore jamais adresser la parole. Ils furent surpris de ne pas le voir avec Anna mais n’en firent aucun commentaire.
Contre toute attente, aucun villageois ne fut méfiant à l’égard des Northuldra. Il n’y eut que la directrice de l’orphelinat qui s’excusa du comportement qu’avait pu avoir les enfants sur le sujet bien qu’ils ne connaissaient pas la véritable identité de Maman. Les orphelins furent les plus intrigués par les esprits de la Forêt Enchantée puisqu’ils me posèrent pleins de questions sur le Nokk. Je me permis alors une petite présentation de Courant d’Air qui sympathisa avec eux. Tout le long de ma démonstration, je n’oubliai pas le regard admirateur d’Hans qui me combla au plus au point et me donna confiance en moi. Le plus jeune fils des îles du Sud s’était montré charmant tout cet après-midi si bien que j’avais l’impression de le connaître depuis des mois maintenant…Ce qui était vrai si nous comptions nos autres vies.

Nous venions donc de quitter l’orphelinat et Hans me murmura d’une voix sincère :

-C’était prodigieux.

Il ne me vit pas rosir mais inspecta plutôt le paysage avant de reprendre :

-Bien…Je crois que nous avons fait le tour du royaume. Et si je vous offrais à présent une petite collation dans mon bateau ? Je pense que nous l’avons bien mérité !

Je le regardais en souriant bien que toujours stressée du fait que nous soyons seuls et chuchotai :

-Avec plaisir.

Rapidement, nous retournâmes vers le port et n’eûmes aucun mal à trouver l’Helga qui avait à présent une place attitrée près des autres bateaux de croisière. Le prince avait installé une table de fortune dans sa cabine en attendant d’y mettre un mobilier plus confortable. Il m’offrit bientôt une choppe remplie de chocolat et se servit un verre de cidre. Je n’osais pas lui dire qu’avec le bateau qui tanguait, je n’étais pas très à l’aise.

-Vous savez ce navire me fait penser à Anna…A cause de son prénom…Elle m’a mis dans la confidence pour sa fille ! Lâcha-t-il soudain.

Je faillis m’étrangler avec ma première gorgée en imaginant le pire sur ce que ma petite sœur avait pu sortir.

-Elle vous a tout raconté ? Répétai-je en essayant de contrôler le gel imminent au bout de mes doigts.

Mais n’arriverait-elle jamais à tenir sa langue ?! Pensai-je avec force. Sous mes yeux un peu terrifiés, le benjamin des îles du Sud acquiesça.

-Oui…Elle ne l’a pas dit directement mais j’ai compris quel était l’un des buts de votre voyage à Arnevik l’autre jour, expliqua-t-il.

Je poussais un soupir de soulagement. Petite futée. Sans trop me forcer, je renchéris :

-Cette séparation a été une épreuve très difficile pour elle.

Tout comme perdre mes propres enfants m’avaient déchiré le cœur. Hans demeura silencieux puis sembla hésiter avant de demander :

-Elsa…Est-ce que cet enfant était l’œuvre…De ce Kristoff Bjorgman ?

Mon visage pâlit encore plus que d’habitude et je me révoltais intérieurement en pensant que les seuls enfants que mon mari avait eu étaient bien qu’avec moi. Bien entendu, je ne pouvais pas lui dire tout cela, aussi je criai :

-Mais enfin ! Bien sûr que non ! Et puis qu’est-ce que ça pourrait bien vous faire ?! Vous n’êtes plus lié à ma sœur à ce que je sache !

Sans lui laisser le temps de répondre, je me levai immédiatement et sortis vers le bastingage pour mettre un peu de glace sous le bateau et permettre d’arrêter ainsi le tangage. Je me sentis tout de suite mieux et sentis bientôt une présence dans mon dos.

-Pardonnez-moi Elsa…Vous avez raison, cela a vraiment très peu d’importance et ne me regarde pas, je vous en prie, revenez boire avec moi, me supplia-t-il.

Je ne pus résister à ses yeux verts qui reflétèrent un air sincère. Nous retournâmes aussitôt dans la cabine et reprîmes nos places. Pendant de longues minutes, on n’entendit plus que le bruit des choppes et de nos bouches qui déglutissaient. Puis après un long moment, je finis par reprendre :

-Anna vous a-t-elle dit pour Yohan ?
-Non, répondit-il très vite.

Je vis ses yeux fuirent et je compris. Remplaçant très vite un visage neutre par un sourire crispé, je murmurai :

-Si elle ne vous avait rien dit, vous ne seriez pas si serein que je prononce le prénom de votre frère aussi facilement.

Le visage d’Hans rougit violemment et il capitula :

-Vous avez raison princesse Elsa. C’est donc bien vrai, ce que m’a dit Anna…Mon frère vit là-bas avec ma petite nièce ?
-Tout à fait, ils sont protégés par ma grand-mère, répondis-je.

Je posais alors ma main sur la sienne et ajoutai :

-Mais il y a autre chose Hans. Il existe une rivière magique qui peut voir les souvenirs dont ceux de notre vie actuelle. Votre frère. Le prince Yohan. La femme qu’il aime. Camille. Elle est vivante et à Arnevik. Je lui ai promis que je la ramènerais.
-Vous être sûre de ce que vous avancez ? Demanda-t-il surpris.

J’acquiesçai. Il lâcha alors son verre et enlaça ses mains avec les miennes avant de répliquer :

-Vous pouvez être certain que si vous faites une expédition là-bas, je serais partant pour vous suivre.

Je lui souris avec chaleur et rétorquai :

-Je n’aurais pas rêvé meilleure compagnie.
-Même si j’ai fait une bourde tout à l’heure ? Demanda-t-il un peu inquiet.

J’haussai aussitôt les épaules pour afficher que je ne lui en voulais plus.

-Parfait, sourit-il, oh ! J’avais oublié ! J’ai un petit quelque chose pour vous ! Je m’étais promis de vous le donner lorsque vous reviendriez de la Forêt Enchantée.

Patiemment, j’attendis sur la chaise alors qu’il alla dans une des commodes près de son lit de cabine. Il en sortit bientôt un paquet marron qui faisait à peu près la taille d’une assiette.

-Tenez Elsa. C’est pour vous, répéta-t-il.

Je me levai tout de suite pour être plus à l’aise pour ouvrir le cadeau et découvris bientôt plusieurs croquis de portraits de moi avec les cheveux lâchés et tressés. Je rougis immédiatement et murmurai d’une voix à peine audible :

-C’est votre œuvre ?

Il hocha la tête et bafouilla :

-Bon ce n’est pas fini…J’ai fait quelques ébauches pour commencer…
-Merci Hans, le coupai-je, c’est très beau…Enfin pas moi mais les dessins sont très bien réalisés.

Le prince des îles du Sud se rapprocha alors de moi et répliqua :

-Oh si !  Vous aussi ! Je puis vous l’assurer ! C’est vous qui sublimez ces dessins…Je vous promets bientôt de rajouter un portrait de vous avec cette robe qui vous va à ravir. Vous portez véritablement bien votre titre de cinquième esprit et de princesse.
-Chut…Chut…Arrêtez…C’est très gênant, bredouillai-je.

A ma grande surprise je n’avais pas de gel au bout de mes doigts comme c’était le cas lorsque je stressais…Bien au contraire. Une chaleur que je ne connaissais que trop bien m’envahit de la tête aux pieds et s’amplifia lorsque le prince se rapprocha de moi. Essayant de contrôler mon cœur qui battait à cent à l’heure, je reposai délicatement les esquisses dans le paquet. Hans n’avait pas bougé. Je savais ce qu’il attendait. J’en avais très envie aussi, mais mon côté timide m’en empêchait.

-Bon…Eh bien…Nous devrions retourner au château à présent…Il commence à se faire tard ! Lâchai-je plutôt.

Je me mordis violemment la lèvre en voyant le visage déconfit et déçu du benjamin des îles du Sud. Voyant que ni l’un ni l’autre ne bougeâmes pour autant, je commençais à faire quelques pas en direction de la sortie. Hans serra les poings de contrariété et finalement déclara gentiment :

-Non ! Elsa…Attendez s’il vous plaît…Je…J’ai quelque chose à vous dire.

Mais il n’y eut aucune parole orale. A la place, le prince rejoignit ma position et déposa furtivement ses lèvres contre les miennes. Je me raidis de surprise mais appréciai tout de même le geste doux. Rouge de confusion, le benjamin des îles du Sud recula et bredouilla :

-Euh…Pardonnez-moi Elsa…Ce…C’est vraiment déplacé…Décidément j’accumule les bourdes avec vous…J’en suis navré…

Mais je ne l’entendais plus. Ce baiser qui venait de nous unir m’avait ramené en quelques secondes sur un petit nuage et je revis ceux que nous échangions dans l’Helveg et ceux que mon homologue avait pu faire avec l’autre Hans. Cette fois, je ne laissais pas passer l’occasion. Alors que c’était son tour de se diriger vers la sortie pour essayer de me fuir car il avait honte, je l’agrippai par le bras et ordonnai :

-Non restez ! S’il vous plaît.

Nous nous regardâmes pendant quelques secondes et je pris soudain sur moi pour vaincre ma timidité. Me mettant rapidement sur la pointe des pieds, je scellais à nouveau mes lèvres aux siennes dans une étreinte plus prolongée. Bien que nos corps furent encore un peu tendus à cause de l’émotion de ce premier pas intime, le benjamin des îles du Sud réussit bientôt à pencher sa tête de sorte que mes talons se reposent au sol. Nos bras s’emmêlèrent ensuite et les siens trouvèrent bientôt le chemin de ma taille pour prolonger notre étreinte. La proximité entre nos deux corps se réduisit soudain alors que nos lèvres continuaient de jouer l’une avec l’autre. Elles finirent par s’entrouvrirent et nos langues se rencontrèrent enfin dans un moment tout aussi doucereux. Mes mains se plaquèrent dans le dos du prince alors que les siennes dérivèrent vers ma taille. Les minutes de ce baiser n’en furent que plus délicieuses. Nous étions seuls, dans le bateau, à l’abris des regards, personne pour nous juger ou raconter des ragots. C’était le moment idéal pour le réveil de l’amour. Et je le partageais enfin avec l’homme que j’avais choisi. J’en aurais pleuré de joie si j’avais eu le caractère tumultueux d’Anna.
Nous finîmes par nous relâcher et n’osâmes plus nous regarder tellement nous étions gênés. Hans me replaça délicatement mes mèches de cheveux. Puis il me caressa le menton avant de murmurer :

-Je t’aime Elsa…Je le savais depuis la première fois que je t’ai vue…Et j’en ai la conviction maintenant.

J’hochai la tête, incapable de dire ce que je ressentais pour lui, même si c’était les mêmes sentiments. A la place, mes lèvres en redemandèrent encore à notre plus grand plaisir.

Nous restâmes ainsi bouches contre bouches, corps contre corps jusqu’à ce que les premières étoiles se voient dans le ciel.  





Oh et pour la musique référente...Pas sûr que vous ayez la référence ! bravo



Dernière édition par Ansa le Mar 16 Aoû 2022, 10:53, édité 1 fois

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Sam 22 Jan 2022, 12:57
Donc Mamie savait déjà pour elle et Papy Elysia dans l'Heilheim ? Tant mieux si j'ose dire parce que la colère avec laquelle elle aurait fait résonner le palais, je crois qu'on aurait pas été loin d'un tremblement de terre. Et de plus, elle va "enlever" Anna pour une semaine afin de l'initier au chamanisme ? Donc proche de Kristoff ? O joie cheers et comme si ça suffisait pas, on a droit à une réconciliation entre sœurs après le coup du quiproquo qui aurait pu les séparer en se souvenant de ce qui a failli arriver à Arendelle :calin:

Mais revoir Kristoff signifie aussi revoir Andréas, son père Rolling Eyes à la fois dangereux et idéal, si elles veulent plus enquêter sur lui et sur son arme de crime, la sarbacane. Et de ce qui est des souvenirs entrevues à Ahtohallan, reste à savoir qui était l'assassin de ses parents, et pourquoi scratch et avec Béata, il ne semble pas follement ravi de revoir Mamie et Anna et va même se porter fautif de la destruction du barrage... alors qu'il parlait de sa naissance dont il n'a gardé aucun souvenir. C'est louche tout ça Suspect sans compter qu'il y a toujours des northuldras encore méfiant d'Arendelle, surtout depuis qu'Iduna a laissé son mari révéler sa vraie nature.

Et on passe sur une scène d'enquête... pardon, d'interrogation sur Andréas qui non seulement semble bien nier sa possession de sarbacane, mais que Mamie semble jouer les gentils flics en se montrant soudainement conciliante avec lui pour mieux endormir sa méfiance. Bien pensé [Ansa's Stories] Retour vers le Passé 4 : Prise par un Northuldra : Attention contenus matures! - Page 3 1100315062 mais je doute que ça dure. D'autant qu'ils ont finalement trouvé la sarbacane et que, selon les souvenirs, les trolls faisaient partie du meurtre des parents d'Andréas. Peut-être en savent-ils plus à ce sujet scratch

Mais entretemps, c'était peut-être pas le bon moment aux deux tourtereaux d'essayer de s'avouer leur amour Embarassed déjà qu'ils étaient en pleine fouille dans la maison d'Andréas et que Mamie devait être aussi impatiente que le lecteur à les voir s'embrasser. Franchement Mamie, t'étais vraiment obligé de les voir faire ? Laisse-les dans leur intimité, à la fin Exclamation

Et du côté d'Elsa, elle doit donc créer des pains de glace pour Weselton et El Redor hors hiver et faire bonne impression auprès du peuple avec Hans. Puis finalement, et sous de beaux auspices, prendre une collation privée sur le bateau d'Hans, s'offrir des petits cadeaux, ... euh, se faire un plan à deux et... partir retrouver Camille à Arnevik. J'espère pour eux que le retour sera pas trop dérangeant, quand on sait comment ça s'est fini la dernière fois qu'il y en a eu un Neutral

En tout cas, ça finit plutôt bien : Anna-Kristoff sont sur la bonne voie sur leur enquête et leur amour, et de même pour Elsa-Hans Very Happy Mais pour combien de temps... ? Rolling Eyes

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Lun 24 Jan 2022, 21:54
Le chapitre est en cours d'écriture et voici ses spoilers sans contexte.

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Jeu 27 Jan 2022, 23:04
On a enfin une image de ce que faisait Elsa pendant sa semaine dans la Forêt Enchantée avec Mamie Razz

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Dim 30 Jan 2022, 13:12
Allez on recommence! Chapitre suivant où l'on retrouve Anna qui avait bien merdé avec Elsa!


-Je ne suis qu’une gourde Mamie, lâchai-je soudain me sentant barbouillée par tout ce que j’avais pu sortir.

C'est bien bibiche de le reconnaître... Et au delà de ça il faut appredre de ces erreurs, donc sans doute à partir de maintenant tu vas te montrer bien plus posée et discrète!

(3 minutes plus tard]

-Attends Mamie…Je…Je ne suis pas correcte envers toi…En réalité…Papy Elysia et Mamie Anna se sont séparés dans l’Hellheilm et ne veulent plus se voir !

[Ansa's Stories] Retour vers le Passé 4 : Prise par un Northuldra : Attention contenus matures! - Page 3 Oh-p*****-philippe-etchebest

Non mais franchement bibiche tu le fais exprès ou quoi?! ... Bon d'accord ce que tu as appris c'était archi violent mais tu peux pas reflechir 2 minutes dans ta vie?! ... Tu viens d'avouer que tu accumules les bourdes, heureusement Mamie est là pour tempérer et toi qu'est ce que tu fais... Bim sans vaseline tu lui annonces ça... tu veux la tuer ou quoi?!

Un long silence s’ensuivit et je fus estomaquée de voir à quel point mon aïeule garda son calme. S’essuyant discrètement la larme qui avait coulé le long de sa joue, elle finit par dire :

-A la bonne heure ! Je préfère quand tu ne me mens pas Anna…Ne fais donc pas cette tête d’enterrement, je suis au courant de cette séparation.
-Tu étais au courant ?! Répétai-je interloquée.

Mamie Anna hocha la tête avec confiance et affirma bientôt :

-Oui, ton aïeule et moi sommes connectées je te rappelle. Elle m’avait dit qu’elle avait besoin de prendre du temps vis-à-vis de ton grand-père. L’univers de l’Hellheim fonctionne donc parfaitement bien et ni toi ni moi ne devons nous en soucier. Nous sommes sur Terre je te rappelle.

[Ansa's Stories] Retour vers le Passé 4 : Prise par un Northuldra : Attention contenus matures! - Page 3 Frozen-elsa

Oh mon dieu mais quelle pro!!! Voilà bibiche, observe et apprend! Pour ça d'ailleurs bibiche on peut le dire ta soeur a un avantage sur toi mais là Mamie vient de nous catapulter dans une autre dimension du poker face level...
Elle vient d'apprendre qu'elle n'a plus son mec au paradis et là, rien ne bouge "ouais TKT gamine c'est normal!" Wow un tel calme, sans déconner j'ai Yoda par telephone même lui il me dit que c'est chaud une telle maîtrise de soi!
Bon par contre faut pas déconner elle change vite de sujet  notre maître Picéaerd... En echange de cette "bonne" nouvelle voilà qu'elle offre une semaine de vacances à bibiche dans la forêt... Oui parce que pour mamie rien n'est plus fort que le plan
En revanche pour rouquine aux hormones qui crèvent le plafond ça veut dire... Une semaine avec Kristoff...

[Ansa's Stories] Retour vers le Passé 4 : Prise par un Northuldra : Attention contenus matures! - Page 3 Anna-excited

Oulah... Anna!!! Oh!!! Viens ici j'ai un truc à te dire!

[Ansa's Stories] Retour vers le Passé 4 : Prise par un Northuldra : Attention contenus matures! - Page 3 Eric-antoine-calme-toi

Bon mais ce qui est cool pour mamie... c'est que les nouvelles ne s'arrêttent pas là!!! Elsa arrive et...

-Maman a changé le pacte ! Désormais c’est moi qui suis promise à Hans !
suivie de peu par...

-Papa a révélé à tout le monde que Maman était une Northuldra ?!


Dans la tête de mamie:
[Ansa's Stories] Retour vers le Passé 4 : Prise par un Northuldra : Attention contenus matures! - Page 3 Joueur-du-grenier-jdg

Et pourtant à chaque fois, toujours dans le plus grand des calmes, Mamie nous répond "mais c'est très bien... oui c'est normal... Parfait les choses avancent"

Bordel rien ne l'atteint! Quand on pense que quelques heures avant c'était un tsunami qui menaçait Arendelle et pareil elle était confiante
Finalement c'est un nouveau jeu on peut tout lui annoncer à Mamie ça va passer!

Eh mamie... Un astéroïde va frapper la Terre!
Eh Mamie, Pieter se tape Runaerd!
[Ansa's Stories] Retour vers le Passé 4 : Prise par un Northuldra : Attention contenus matures! - Page 3 Oui-oue


Eh mamie... Ton ragout... il est pas si bon que ça!
[Ansa's Stories] Retour vers le Passé 4 : Prise par un Northuldra : Attention contenus matures! - Page 3 Giphy

Ah oui non parfdon là je suis allé un peu trop loin... c'est ma faute! Mais bref, ça faisait quand même beaucoup de nouvelles pour Mamie et voilà qu'elle écourte la conversation et va laisser les deux soeurs ensemble

Peut-on avoir s'il vous plait une caméra isolée sur Mamie après son départ?

[Ansa's Stories] Retour vers le Passé 4 : Prise par un Northuldra : Attention contenus matures! - Page 3 70118965cc8c0db90ea34455645f7d89

Ah bah oui je me disais aussi... Bon on va la laisser souffler un peu... Et comme on le sait dans les secrets d'Ahtohallan, aller régler quelques comptes et restons avec les deux soeurs.... Et pourvu qu'elles ne fassent pas de nouvelles bourdes!... Mais non, à part la révélation d'Elsa à sa soeur comme quoi elle a crée Olaf, tout va bien

Nous avons ensuite une petite ellipse le tems pour Mamie de s'être remise de ses émotions et la voilà qui embarque Anna pour la forêt enchantée car oui, l'exfiltration de la cadette n'a finalement posé aucun problème... à part une promesse faite à DuDu

-Ne t’inquiète pas mon Ange de l’Air ni vous mon Gendre, je surveillerai bien votre fille, elle sera la plus pure possible en revenant pour son anniversaire ! Déclara soudain Mamie avec son tact légendaire.

[Ansa's Stories] Retour vers le Passé 4 : Prise par un Northuldra : Attention contenus matures! - Page 3 Giphy

Oh Mamie... C'est pas beau de mentir! ... Je suis sur que t'as déjà préparé un itinéraire touristique pour bibiche et KriKri... Les 100 meilleurs spots de la forêt pour "jouer au scrabble"
Même si, soyons sérieux quelques minutes, Mamie occupe la majorité de son temps de voyage à briffer Anna sur la mission... Découvrir les secrets d'Andréas! Bah oui on est là pour ça de prime à bord!
[Ansa's Stories] Retour vers le Passé 4 : Prise par un Northuldra : Attention contenus matures! - Page 3 On-a-mission-mission

Une mission qui necessite tact et discrétion... Mamie, t'es sure de toi pour la confier à bibiche?
-Entre autres…Mais surtout son père ! La sarbacane ! N’oublie pas ! C’est elle l’objet de nos convoitises !
-Comme c’est palpitant Mamie ! Pouffai-je, nous allons jouer les détectives.

Ce fut son tour d’éclater de rire et elle renchérit :

-Heureusement que non sinon tu te serais déjà faite grillée !

Ah, donc ça ne sera pas une missiond 'infiltration!

[Ansa's Stories] Retour vers le Passé 4 : Prise par un Northuldra : Attention contenus matures! - Page 3 Rdj-relief

Et voilà un retour chez les Northuldra qui avaient un trai de retard et à qui il faut expliquer l'événement du barrage...
Andréas et Béata ne se joignaient pas au reste du groupe. Sans attendre, ils s’avancèrent vers ma grand-mère et prirent des mines un peu coupables avant que le père de Kristoff ne renchérisse :

-Anna…Nous sommes désolés…C’est notre faute si le barrage est tombé.

[Ansa's Stories] Retour vers le Passé 4 : Prise par un Northuldra : Attention contenus matures! - Page 3 8df

ça y est celui là il a déjà commencé à faire de la m.... ? Mamie et si on le butait tout de suite... ça règlerai le problème non?... NON? Vraiment pas?
Bon c'est toi qui voit!
Non à la place elle se contente de rassurer les Northuldra à leur dire qu'ils ne risquent rien face aux Arendelliens

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Parce que rassurer les bousuex ça c'est une perte de temps, le plus important c'est clairement de questionner Andréas... Ca y est l'histoire avance, il va falloir commence à clairement définir qui est dans quel camp! Alors Andréas...

[Ansa's Stories] Retour vers le Passé 4 : Prise par un Northuldra : Attention contenus matures! - Page 3 Images?q=tbn:ANd9GcSjb6B-7AlL_YYW3nc48esTLZ_7jfn347dgAHj1_u2zgG-UQUaz0LVeJU_KqdU9nY0rNvQ&usqp=CAU

Mais bon, on ne devient pas un génie du mal par hasard... Andréas est tout à fait capable comme on pouvait s'y attendre de se sortir d'un premier interrogatoire de Mamie... On va dire que c'était un premier tour de chauffe
Et en parlant de chauffe, voilà que Mamie stratège va proposer aux deux amants de se chauffer chez les Nattura... Bah oui et puis ça peut être l'occasion de trouver aussi ce qu'on cherche dans les affaires de papa Andréas Après tout Anna et Kristoff peuvent bien faire d'une pierre deux coups!

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C'est d'ailleurs un coup de maître car cela donne l'idée d'aller questionner les trolls
...OULAH! cotoyer Andréas puis Pabby ... Mamie t'es sure que bibiche est prête pour ça?!
[Ansa's Stories] Retour vers le Passé 4 : Prise par un Northuldra : Attention contenus matures! - Page 3 Frozen-im-ready

Bon j'espère que tu sais ce que tu fais... Faudra pas pleurer si rouquine en sucre est capturée au prochain chapitre

Bref il est temps de refermer cette très longue partie (presque trop... Beaucoup d'infos ici, on sent que l'histoire accelère pour le coup!!) et aller voir comment blondasse première se débrouille toute seule... Espérons qu'elle fera mieux que sa cadette qui n'a clairement pas brillé niveau discrétion!

Et direct dans le grand bain... sans indication Agnarr l'envoie négocier seule avec Weselton
[Ansa's Stories] Retour vers le Passé 4 : Prise par un Northuldra : Attention contenus matures! - Page 3 200

Donc la voilà qui va négocier avec les deux manipulateurs qui en réalité ne souhaitent que de la part d'Elsa qu'elle soit une fournisseuse de glace pour leur dûché
... Ah bah finaement c'est pas si compliqué, un petit contrat commercial et Elsa sait poser ses conditions pour maintenir l'emploi des débiteurs ecoute Elsa... Bravo tu t'en sors bien!

[Ansa's Stories] Retour vers le Passé 4 : Prise par un Northuldra : Attention contenus matures! - Page 3 Mickey-mouse-good-job

Allez un pacte rondement bien négocié... C'est bien Elsa t'as fini ton job tu peux te détendre et laisser Henrick l'apporter à ton père... Bon t'aurais peut être pu négocier un peu le tarif mais bon, pour une premire tu t'en tires avec les honneurs allez t'as bien le droit d'aller t'amuser un peu... Mais souviens toi, pas de gaffe!
Hans acquiesça et ajouta :

-Je ne voudrais surtout pas que vous vous mépreniez…Je sais que j’ai été un grand goujat depuis le début de ce séjour…Mais je ne veux pas vous imposer des fiançailles ni même un mariage si nous n’avons pas de réels sentiments l’un envers l’autre.

Je m’empourprais légèrement et crisper de plus en plus mes doigts avant de reprendre :

-N’ayez crainte, j’ai la même vision que vous sur ce point, néanmoins, je ne suis pas réfractaire à l’idée de me marier avec vous…Il faudra juste que nous apprenions à nous connaître…Mais venez à présent…Nous devons faire bonne impression au peuple.

[Ansa's Stories] Retour vers le Passé 4 : Prise par un Northuldra : Attention contenus matures! - Page 3 Arthur-kaamelott

Ouais... Alors aller voir les prolos, on s'en fout un peu... Vous pouvez nous proposer un peu mieux s'il vous plait?
Quoi?.... Promenade en bateau?... Ouais bon allez y qu'on voit ce que ça donne!

-Vous savez ce navire me fait penser à Anna…A cause de son prénom…Elle m’a mis dans la confidence pour sa fille ! Lâcha-t-il soudain.

Je faillis m’étrangler avec ma première gorgée en imaginant le pire sur ce que ma petite sœur avait pu sortir.

-Elle vous a tout raconté ?

ALERTE!!! ALERTE!
[Ansa's Stories] Retour vers le Passé 4 : Prise par un Northuldra : Attention contenus matures! - Page 3 Kaamelott-pas-con

-Oui…Elle ne l’a pas dit directement mais j’ai compris quel était l’un des buts de votre voyage à Arnevik l’autre jour, expliqua-t-il.

Je poussais un soupir de soulagement. Petite futée. Sans trop me forcer, je renchéris :

-Cette séparation a été une épreuve très difficile pour elle.

Bon ça va, tu fais juste passer ta soeur de 16 ans pour une grosse chaudasse mais c'est un moindre mal!


Bref, voilà qu'Hans fait officiellement la cour à Elsa et lui offre un dessin... Non jusqu'à présent ce jeune homme demeure tout à fait charmant, rien à lui reprocher pour le coup!
le prince rejoignit ma position et déposa furtivement ses lèvres contre les miennes. Je me raidis de surprise mais appréciai tout de même le geste doux. Rouge de confusion, le benjamin des îles du Sud recula et bredouilla :

-Euh…Pardonnez-moi Elsa…Ce…C’est vraiment déplacé…Décidément j’accumule les bourdes avec vous…J’en suis navré…

Hans en ce moment:
[Ansa's Stories] Retour vers le Passé 4 : Prise par un Northuldra : Attention contenus matures! - Page 3 Tenor

Dis donc le rouquin... c'est pas très "charming" tout ça... surtout sans chapron pour une première rencontre officielle... Non mais et la vertue de la dame tu y as pensé mon garçon?
Bon qu'on ne t'y reprennes plus... En tout cas pas aussi chastement! Non mais! C'est Elsa en face de toi... La plus grosse chaudasse du FCU connue à ce jour!
Attend garçon je te rappelle son pédigré
Ton frère Viktor dans life's too short
Ton frère Yohan dans secrets d'Ahtohallan
ton frère Karl dans Coeur de glace

... Alors tu vois, elle s'est déjà tapé une bonne partie de la fratrie garçon et attend c'est pas fini!
Kristoff dans RVLP 2
Ryder dans Nouveaux défis
et même sa propre soeur dans d'autres vies alternatives

Alors tu vois gamin, va falloir élever un peu le niveau mon coco!

je scellais à nouveau mes lèvres aux siennes dans une étreinte plus prolongée. Bien que nos corps furent encore un peu tendus à cause de l’émotion de ce premier pas intime, le benjamin des îles du Sud réussit bientôt à pencher sa tête de sorte que mes talons se reposent au sol. Nos bras s’emmêlèrent ensuite et les siens trouvèrent bientôt le chemin de ma taille pour prolonger notre étreinte. La proximité entre nos deux corps se réduisit soudain alors que nos lèvres continuaient de jouer l’une avec l’autre. Elles finirent par s’entrouvrirent et nos langues se rencontrèrent enfin dans un moment tout aussi doucereux. Mes mains se plaquèrent dans le dos du prince alors que les siennes dérivèrent vers ma taille. Les minutes de ce baiser n’en furent que plus délicieuses. Nous étions seuls, dans le bateau, à l’abris des regards, personne pour nous juger ou raconter des ragots. C’était le moment idéal pour le réveil de l’amour. Et je le partageais enfin avec l’homme que j’avais choisi. J’en aurais pleuré de joie si j’avais eu le caractère tumultueux d’Anna.

[Ansa's Stories] Retour vers le Passé 4 : Prise par un Northuldra : Attention contenus matures! - Page 3 Kaamelott-joueur

Bref... ça sent le sans faute pour Elsa ici... ça parait presque trop beau pour être vrai?

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Dim 30 Jan 2022, 20:33
Chapitre 16 : Vérités et mensonges :

Nous n’avions pas décroché un mot depuis que nous étions partis. Chacun de nous semblait cogiter sur son avenir et pire encore sur les paroles de Mamie Anna. Alors que je regardais le paysage essayant de m’intéresser à la fois aux montagnes verdoyantes et aux bois touffus pour ne pas laisser grandir la gêne qui s’installait entre nous, Kristoff lui faisait de même de son côté. Nous détournions nos visages nous concentrant du mieux que nous pouvions sur un point au hasard. Je sentis pourtant qu’il m’observait avec un petit sourire en coin. Il finit par dire :

-Eh bien…Moi qui pensais que je n’allais pas pouvoir en placer une, vous avez réussi à m’étonner.

Mes joues s’embrasèrent immédiatement. Sors quelque chose Anna…Trouve quelque chose pour sauver l’honneur…Pensai-je très fort.

-C’est vrai que je suis un vrai moulin à paroles et vous une brute de décoffrage ! A nous deux, on forme une sacrée paire ! Clamai-je.

Le montagnard encaissa ma remarque et je compris que j’y étais allée trop fort. Heureusement, sa réponse me réchauffa instantanément le cœur :

-Je vous taquine, être en votre présence est plus que satisfaisant Anna.

Je chauffais immédiatement et daignais enfin tourner mes yeux vers lui. Nos regards se croisèrent et il répliqua :

-J’adore votre grand-mère !
-Oh oui ça, ce n’est pas compliqué ! C’est parce qu’on se ressemble physiquement, déclarai-je.

Le visage de Kristoff vira au rouge et il se replia tout de suite :

-Non ! Non ! Pas dans ce sens-là voyons…Je…Je ne suis pas attiré par elle…Oh mes aïeux…J’espère que vous n’avez pas imaginé de choses extravagantes.

Il fit le geste de vomir alors que je pâlis pour mon erreur. Essayant de ne pas perdre la face, je renchéris alors :

-Euh…Dans ce cas pourquoi adorez-vous Mamie ? Enfin…Qu’est-ce que je dis, moi ?! Comment ne peut-on pas l’adorer ?!

Le montagnard attendit que je m’enfonce dans mon bourbier et répliqua :

-Elle est pleine d’énergie pour son âge et a toujours le mot pour rire.

Je rebondis là-dessus immédiatement en essayant de mettre les choses au clair sur la phrase qu’elle avait sorti :

-Oh vous savez ! Elle sort aussi des bêtises avec une telle spontanéité ! Comme ce qu’elle a pu dire tout à l’heure par exemple.

Le montagnard me lança un regard qui fit bouillonner tout mon corps. Sans crier garde il se rapprocha un peu plus de moi et me serra les deux mains. Puis il murmura :

-J’aimerais bien faire ce qu’elle a dit…

Mon visage passa par toutes les couleurs et j’ouvris de grands yeux de surprise avant de lâcher sans réfléchir :

-…Oh…Vous voulez vraiment ?! Eh bien…J’en serai plus qu’heureuse ! Mais je ne suis pas certaine que cela soit bien raisonnable…

Kristoff prit soudain conscience de ce que nous étions en train de dire et il devint blanc avant de s’empourprer :

-Non…Non...Anna…Je me suis mal exprimé…Ce que je voulais dire…Enfin je serai ravi que nous franchissions ce pas…Mais…Euh…Je pense qu’il serait préférable que nous nous connaissions bien d’abord…Que nous nous embrassions vraiment dans un premier temps…Pas comme le baiser volé de l’autre fois…Même s’il était agréable hein ! Enfin…Si vous voulez bien entendu…Bref…Je crois que je suis en train de m’enfoncer…Je ne sais plus ce que je raconte…

Je lui lançais aussitôt un regard charmeur et renchéris :

-Je le veux bien.

Avec un naturel brusque, je me plaquais contre son torse. Sven brama pour lui donner le signal. Le montagnard déglutit et me caressa le menton. Son visage s’approcha petit à petit du mien et je fermai les yeux au moment où sa lèvre toucha la mienne. Cette fois, j’eus la conviction que ce baiser était bien réel. Ses mains remontèrent sous ma masse de cheveux alors que j’étais propulsée au septième ciel. Nos lèvres bougèrent quelques instants et nous nous arrêtâmes très vite pour mieux reprendre l’union de cette rencontre buccale. Je me serrai de plus en plus contre lui, ne perdant pas un millimètre de sa bouche duveteuse. Peu à peu nos lèvres s’ouvrirent et découvrîmes la langue inconnue de l’autre avant de nous arrêter à nouveau. Nous nous regardâmes et éclatâmes de rire.

-J’ai enfin trouvé la méthode pour vous faire taire, dit-il.

J’hochai la tête et murmurai :

-Alors qu’attendez-vous ?! Faites-le encore, je vous en prie…Et ne vous arrêtez plus !

Trop heureux, Kristoff me souleva au-dessus de lui, de ses bras herculéens, pour me caler sur ses genoux. Il me prit ensuite le visage de ses mains pour que nos lèvres se rencontrent encore. Mes reins s’embrasèrent, mon bas-ventre se contracta, mon cœur s’accéléra. Mamie avait raison. J’avais beau n’avoir que presque seize ans. Je voulais qu’on fasse l’amour, maintenant. Et ce n’était pas le montagnard qui allait s’y opposer avec ce que je ressentais en étant assise sur lui. Je n’avais pas de quoi rougir puisque ma fleure intime s’éveillait de plus en plus en étant torride et humide de désir. Mamie avait toujours raison…Elle s’y connaissait après tout en amour et sexualité forte…La langue du montagnard enlaçait la mienne avec une telle assurance que j’avais l’impression que nous nous connaissions depuis toujours.

Nous aurions pu prolonger mais Kristoff se stoppa encore et me regarda un peu inquiet :

-Est-ce que je m’y prends bien Anna…Je…Je n’ai jamais embrassé personne avant…Enfin pas comme ça…

Je pouffais de rire me sentant de plus en plus chaude et répliquai :

-Regardez dans quel état vous me mettez ! J’ai les cheveux défaits, les joues rouges, le corps en émoi, le souffle irrégulier ! Et vous osez me demander si vous vous y preniez bien ?!

Kristoff devint cramoisi et je sentis que je l’avais brusqué.

-Excusez-moi, repris-je aussitôt, je vais vous faire comprendre autrement.

Sans lui laisser le temps de riposter, je lui pris la main et la plaquai sur mon cœur qui était sur le point d’exploser.

-Vous le sentez Kristoff ? Il bat pour vous ! Pour l’amour et les baisers que vous me donnez !

Il retrouva un petit sourire narquois et répliqua :

-Merci Anna…Je pense que j’ai ma réponse.

Je frémis de joie lorsqu’il retira sa main car cette dernière frôla la pointe de mon sein gauche. Cela me mit dans tous mes états et je lui fis à nouveau des yeux d’enfants pour obtenir une nouvelle étreinte. Sans attendre le montagnard joua avec mes cheveux et me lança un regard franc avant de murmurer :

-Je ne sais pas si je peux vous le dire maintenant…Enfin si, j’ai envie de vous le dire mais je ne sais pas si j’ai le droit et…

Je l’interrompis en lui embrassant la joue, puis je lui susurrai à l’oreille :

-Moi aussi je t’aime Kristoff.

Le tutoiement m’était venu naturellement et ne sembla pas l’offusquer. Il me caressa la joue et murmura :

-Oh…Anna…Comment as-tu deviné ?! Oui…Eh bien…C’était ça que je voulais te dire…Voilà…Je t’aime...Même si tu es bavarde et gaffeuse…

Je retrouvai le sourire et chuchotai en lui offrant mes lèvres :

- Alors prouve-le-moi en m’embrassant dans ce cas.

Joueur, Kristoff pressa d’abord mon front, mon nez, mes joues et mon menton. Une fois qu’il eût testé ma patience, il se concentra à nouveau sur ma bouche et l’enveloppa de sa tendresse pour m’offrir un autre baiser ampli de chaleur. Alors que nous prolongions la rencontre de nos langues, nos mains effleurèrent petit à petit nos vêtements me faisant frissonner de plus en plus. Oh oui…Je voulais qu’il me caresse…Qu’il me déshabille…Oublier d’être pure et sage.

-Promets-moi que tu viendras à mon seizième anniversaire, la semaine prochaine ? Bafouillai-je.
-Tout ce que tu veux ma Anna, murmura-t-il entre deux baisers.
-Tu…M’avais déjà promis…Le bal, renchéris-je.
-Je…Ne te décevrai pas…Cette fois, conclut-il en maintenant son emprise.

Je soupirai aussitôt d’aise et l’invitai à engouffrer sa main dans l’échancrure de ma robe Northuldra. Il y alla avec timidité et je fis de même avec sa chemise. Je sursautai surprise qu’il ait les mains aussi froides mais cela venait surtout du fait que c’était mon corps qui était si bouillant.

-Vas-y Kristoff…Prends…Ton…Temps…Bredouillai-je alors que nos bouches étaient toujours liées.

Il trouva bientôt le chemin de mon corset et palpa ma poitrine avec maladresse alors que je passai mes mains sur son torse doux. La fièvre montait et j’oubliai les bonnes manières. Je n’étais plus une princesse mais bien une jeune fille qui était en train de passer un merveilleux moment avec l’homme qu’elle aime. Mon torse se rapprochait de plus en plus de celui de mon amant et je me surpris à lui compresser ses mains qui s’attardaient toujours sur mes seins car cela me procurait un bien fou. Aller plus loin…Il faut que nous allions plus loin…Tant pis…Nous n’aurons pas l’opportunité d’être seuls avant longtemps…Nos pensées s’enchaînaient dans un parfait accord tout comme nos mains qui s’attaquaient à mes jupons et son frac.

J’étais donc sur le point d’effleurer son attribut masculin quand finalement la route choisit pour nous. Sans que je comprenne comment, je tombai et me retrouvai bientôt aux pieds de Kristoff qui paniqua immédiatement :

-Anna ?! Tu vas bien ?!

Il me tendit sa main et m’aida à me relever. Je pris une mine triste avant d’exploser de rire.

-Très bien monsieur Bjorgman ! Je ne me suis jamais aussi sentie aussi bien ! La route devait avoir un nid de poules ! Ne gronde pas Sven ! Et si nous prenions ce temps pour faire une pause ! M’écriai-je.

Rouge comme un coquelicot, Kristoff y consentit. Il m’aida à descendre du traineau alors que ma raison tentait petit à petit de reprendre possession de mon cerveau. Il y avait deux jours de trajet avant d’arriver à la Plaine des Trolls…Nous aurions encore tout le temps de nous embrasser à volonté. Et juste nous embrasser, me persuadai-je, consciente qu’en quelques secondes, ça aurait pu déraper et aller plus loin.

-Nous nous retrouvons ici dans dix minutes, n’est-ce pas ? Demandai-je en essayant de sortir de mes pensées.

Il eut un petit rictus moqueur et répondit :

-Oui. Dix minutes pas plus. Passé ce délai Sven et moi repartirons sans toi si tu n’es pas prête !

Je lui fis de gros yeux amusés et repris :

-J’imagine mal comment tu pourrais justifier ma perte auprès de mon père et pire encore de ma grand-mère !

Cela eut don de le déstabiliser et il pâlit sans s’en rendre. Je m’approchai immédiatement de lui et pouffai :

-Alors monsieur Bjorgman ? Tu arrivais à me faire taire que tu disais !

Il se renfrogna gentiment et me pressa rapidement les lèvres avant de répliquer :

-Tu auras ta sentence d’ici quelques secondes ! Mais va faire tes affaires maintenant sinon nous allons avoir du retard sur notre itinéraire !

Je lui rendis son bref baiser et partis un peu plus loin pour me passer un peu d’eau sur le visage. Je bus ensuite et improvisai des toilettes. Je revins au traineau avant lui. Caressant Sven, je lui filais rapidement une carotte avant de m’assoir à la place de mon beau montagnard et de tenir les rênes. Je le regardai avec un air triomphant quand il revint. Il me jeta un regard désabusé et me questionna :

-Qu’est-ce que tu fais ?
-J’ai gagné ! Clamai-je.

Toujours dépassé par mon comportement, il s’installa à côté de moi et ordonna bientôt :

-Arrête tes bêtises et retourne à ta place !

Je secouai immédiatement la tête et dis plutôt :

-Apprends-moi…Je sais que ton travail de débiteur de glace fait de toi un excellent conducteur de traineau.

Je l’implorai du regard et, flatté par ma remarque, il ne résista pas. Il passa ses mains sur les miennes et nous donnâmes un petit coup pour que Sven reparte. Bien que mon initiative au permis traineau fut laborieuse. Nous réussîmes à respecter le temps imparti. Il y eut beaucoup d’amour et de rire. Si bien que ni l’un ni l’autre n’avions envie de reprendre notre sérieux en arrivant aux abords de la Plaine des trolls.

-Tu sais, c’est eux qui m’ont guéri quand Elsa m’avait accidentellement blessé, petite ! M’écriai-je.

Le montagnard me fixa alors avec des yeux de surprise et répéta :

-C’était toi ?! Mais alors ça veut dire que c’était toi qui étais là le jour où je me suis fait adopter par eux.

Je lui enlaçai immédiatement la main et ajoutai :

-Comme quoi nos destins étaient déjà liés dès le départ monsieur Bjorgman.

Il m’embrassa pour toutes réponses et ce fut Sven qui qui nous ramena à la réalité en bramant que nous étions presque arrivés. Nous inspectâmes la Plaine où les geysers chauds étaient prêts à exploser et descendîmes enfin du traineau pour regagner l’endroit à pieds.

-Oh Anna…Surtout ils risquent peut-être de dire des bêtises ! Ne fais pas attention dans ces cas-là ! Reprit Kristoff avec gêne.

Je me rappelais la vie de mon homologue et hochai calmement la tête. Comme prévu, les trolls étaient dans leurs états endormis et nous nous retrouvâmes bientôt entourés de plusieurs pierres rondes. Oubliant que je devais être discrète, je me dirigeai vers l’un d’eux et le saluer :

-Eh oh ! Réveillez-vous ! Nous avons besoin de renseignements.

Kristoff me regarda alors étonné que je connaisse la méthode et je bredouillai soudain toute rouge :

-Je…Je…L’ai lu dans les livres ! Maman en avait beaucoup sur les créatures du folklore.
-Je n’avais rien demandé, répliqua-t-il.

Mais je ne m’en préoccupai déjà plus, étant attirée par mon collier rose qui s’était soudainement mis à briller sous ma tunique. Aussitôt, les trolls s’animèrent et nous épièrent du regard avant de crier en chœurs :

-Kristoff est de retour ! Hourra !

Ils applaudirent immédiatement et effectuèrent une danse autour de lui. Puis ils se rendirent très vite compte que j’étais là aussi et une trolle femelle s’écria :

-Il a amené une fille !

La danse reprit cette fois autour de moi et je me mis à rougir plus violemment que je ne l’aurais cru.

-Assez ! Assez ! Clama bientôt Bulda qui me gratifia d’un sourire.

Elle se tourna ensuite vers Kristoff et demanda :

-Je me demandais quand est-ce que tu viendrais ! Vous voulez enfin nous présenter vos jumeaux, je suppose ?!
-Nos jumeaux ?! Répétai-je le cœur battant.

Kristoff me regarda en haussant les épaules pour m’expliquer qu’il ne comprenait pas plus que moi. Inébranlable, Bulda réitéra :

-Oui ! Deux beaux petits garçons ! Ils ne sont pas avec vous ?!

Des garçons, pensai-je très fort. La phrase d’Helga me revint alors en mémoire « Tu embrasseras Pieter et Elysia de ma part ». J’allais avoir des jumeaux avec Kristoff…Je me perdis de plus en plus rêveuse dans cette merveilleuse nouvelle alors que le montagnard fut plus terre à terre en rétorquant :

-Voyons Bulda nous n’avons pas d’enfants, nous nous connaissons à peine…
-Pas encore mes petits ! Pas encore ! Renchérit-elle avec un clin d’œil.

Cette fois, mon bel amant s’énerva presque et coupa court à son idée en répliquant :

-Nous souhaitons demander des renseignements sur un objet que détient mon vrai père depuis sa naissance.

Sans lui laisser le soin d’ajouter une nouvelle bêtise, il sortit la sarbacane de ses mains et lui montra.

-Nous voulions éventuellement interroger Grand Pabby là-dessus, expliqua-t-il.

Bulda observa longuement l’objet tout en ayant retrouvé son sérieux. Puis elle reprit avec excitation :

-Oh ! Il n’est pas là pour le moment. Mais nous les femmes, pouvons peut-être vous aider ! Dans la mesure où nous n’avons pas besoin de regarder dans les aurores boréales !

Elle me prit l’objet des mains et fut bientôt entourée de ses consœurs qui souhaitaient manipuler l’engin autant qu’elle.

-Faites attention ! Vous pourriez vous faire du mal ! Ne pus-je m’empêcher de crier.

Elles éclatèrent de rire et me regardèrent en disant :

-N’ayez crainte princesse Anna ! Nous jouions avec ces objets quand nous étions des petits trolls. Et puis un jour, sans donner de raisons apparentes Grand Pabby les a interdits. Il les a confisqués et on ne les a plus jamais revus. C’est pour ça que je suis assez surprise que vous en ayez un en votre possession !
-Comme je te l’ai dit, la sarbacane appartient à mon vrai père Andréas Sambuccus, Piceaerd, Nattura, rappela Kristoff.
-Je me souviens du jour où ses parents sont venus nous l’amener, dit-elle.

Le montagnard fut tout de suite étonné alors que j’essayais de jouer la surprise.

-Ses parents ? Répéta-t-il.
-Oui ! Oui ! Ses vrais parents étaient des gens malfamés d’Arnevik ! C’est Grand Pabby qui a eu l’idée de le faire adopter par une famille des Terres Gelées, expliqua-t-elle.

Kristoff resta songeur quelques secondes puis il murmura avec un sourire naissant à l’égard de son géniteur :

-Finalement nous avons plus de choses en commun que nous le pensons.

Mes yeux faillirent sortir de mes orbites en entendant ça et il me fallut fournir un effort incommensurable pour que je ne me trahisse pas. A la place, j’écoutais mon beau montagnard qui suggéra :

-Peut-être que Grand Pabby souhaitait qu’il ait une arme pour se défendre ?

Bulda acquiesça soudain silencieuse. Puis elle attendit que les autres trolls femelles se détachent d’elle et nous prit un peu à part.

-Continuez à faire de beaux colliers et à cueillir des champignons mesdames ! Je reviens ! S’écria-t-elle.

Elle nous mena un peu plus loin dans une cabane improvisée qui était faite pour un enfant.

-Tu la reconnais ? Demanda-t-elle à l’adresse de son fils.

Kristoff ouvrit de grands yeux émerveillés et rit en voyant Sven qui s’était déjà installé comme chez lui armé d’un bol de carottes fraîches.

-Oui ! C’était là que je dormais les jours de pluie ! Répondit-il.
-Et aussi, là que tu te réfugiais quand tu boudais ! Renchérit la trolle femelle.

J’éclatais de rire en visualisant la scène alors qu’elle nous invita à nous assoir. Nous eûmes du mal à rentrer tous les trois mais finîmes par nous recroqueviller.

-Pourquoi nous avoir éloigné des autres trolls ? Demandai-je intriguée, est-ce qu’il y a quelque chose de secret que nous devrions savoir ?!

Bulda toujours de bonne humeur reprit :

-Oh non ! Du tout princesse ! C’est juste que je sais que Kristoff aimait bien aussi cet endroit pour les récits.
-C’était notre moment à tous les deux, je m’en souviens, dit-il en embrassant le front de pierre de sa mère adoptive.

Je m’attendrie devant le tableau. Ne m’oubliant pas, mon beau montagnard m’entoura la taille et répliqua bientôt à l’adresse de sa mère :

-Nous t’écoutons dans ce cas !

Ravie, la trolle femme prit une position de conteuse et commença :

-Il y a bien longtemps de cela, du temps où je n’étais moi-même pas née et où Grand Pabby venait à peine de naître, il existait le roi des trolls. Il se nommait Flemmingrad ! C’était un troll énorme à qui tout le monde donnait à manger si bien que notre peuple se sentait fort et protégé à ses côtés. Et nous en avions bien besoin car à cette période, même si notre peuple n’était pas directement attaqué, il existait des batailles entre les premiers hommes d’Arnevik et les Northuldra des Terres Gelées…
-Donc ça se passe du temps d’Aren, Arnved, Emma Piceaerd et Pierre Sappos ! La coupai-je bientôt.

Elle eût un petit sursaut de surprise et acquiesça :

-Exact, princesse Anna.
-Ah non ! Tu ne vas pas commencer à interrompre toutes les cinq minutes ! Me gronda soudain Kristoff.

Je rougis et ris en même temps tout en lui faisant signe que ma bouche était scellée à partir de maintenant. Bulda sentant qu’elle pouvait continuer, enchaîna :

-Comme vous vous en doutez si vous connaissez la ballade, ce qui devait arriver pour Flemmingrad arriva…

Je faillis expliquer sur ce qui s’était passé mais un regard noir de mon amant me stoppa immédiatement.

-…Ainsi, le premier chef troll finit par être attaqué par les gens d’Arnevik. Il eut juste le temps de nous aider à nous enfuir avant d’être coincé et de mourir noyé dans le port d’Arendelle qui était tout neuf.
-Excusez-moi mais c’est quoi le rapport avec la sarbacane ?! Intervins-je.
-Grrr Anna ! Mais ce n’est pas vrai ! Je vais te bâillonner ! S’égosilla Kristoff d’une voix ennuyée.

Bulda explosa de rire et reprit :

-Je te défends de faire ça mon fils ! ça serait indigne du comportement que je t’ai inculqué envers les demoiselles !

Tout penaud, mon beau montagnard ne dit plus rien et la trolle femelle continua :

-Alors où en étais-je ?! Ah oui ! Flemmingrad est mort en héros en nous sauvant tous ce jour-là. Pendant quelques temps nous ne sûmes où aller ni quoi faire. Nous n’avions plus de chef à proprement parler et il fallut nous débrouiller. Nous fûmes chassés de beaucoup d’endroits à cause des hommes qui avaient annexés tous les territoires. Après des jours de roulade, notre peuple finit par dériver vers la Plaine des Trolls. C’était un endroit vierge de tout humain car ces derniers ne supportaient pas l’odeur de souffre des geysers et la chaleur qu’ils procuraient. Nous nous sommes établis là et avons prié pour que personne ne revienne nous faire du mal.

Bulda s’arrêta quelques instants pour reprendre son souffle alors que je n’osais plus ouvrir la bouche de peur d’agacer Kristoff. Je compressai son genou pour montrer que je fournissais un gros effort pour ne pas intervenir. Elle termina bientôt :

-Les mois puis les années passèrent. Grand Pabby grandit et nous jugeâmes tous qu’il avait une âme de chef. Il ne pouvait être que destiné à l’être puisqu’il était le fils direct et apprenti de Flemmingrad. Son charisme était d’égal à celui que nous connaissons aujourd’hui. Il réussit à nous protéger et demeura très sage dans chacune de nos demandes. Nous étions donc en paix, loin des hommes, mise à part quand ces derniers venaient nous demander de l’aide…C’était la politique de Grand Pabby, il ne voulait pas nous inculquer la haine envers eux car il disait qu’ils n’étaient pas tous mauvais…Les mois suivaient en étant tous les mêmes jusqu’au jour où nous reçûmes la visite d’un chef indigène nommé Ohanzee qui ressemblait au peuple Northuldra. Il venait d’Amérique du Sud, un endroit bien loin du nôtre mais ses racines étaient les mêmes que les Northuldra des Terres Gelées et de la Forêt Enchantée. Ces derniers lui avaient raconté ce qui était arrivé à notre chef et il décida de nous offrir un cadeau. Il nous donna alors une sarbacane en nous disant « Puisse-t-elle vous protéger des ennemis comme le peuple d’Arnevik à l’avenir ». Il nous montra le mécanisme, expliqua que c’était un objet pour paralyser les proies de chasse ou bien les gens avec qui nous ne nous entendions pas. Emu par cette démarche, Grand Pabby les remercia avec ferveur et demanda à ce que le chef lui apprenne à fabriquer cette arme au cas où nous subirions une attaque plus conséquente. L’indigène accepta et c’est ainsi que nous nous retrouvâmes avec de nombreuses sarbacanes…Qui sont aujourd’hui introuvables puisque comme je vous l’ai dit, il nous les a confisqué du jour au lendemain.

-Merci pour ton histoire Bulda ! Conclut Kristoff d’un air songeur.

Nous assimilâmes silencieusement ses paroles alors que j’essayai de remettre le récit dans l’ordre dans ma tête. J’étais un peu déçue, ayant l’impression que nous n’avions pas appris grand-chose. Et pourtant. Nous savions désormais que l’objet de cette ordure de monsieur Nattura était une arme d’un peuple indigène qui n’existait plus mais qui était rattaché aux autres Northuldra par le passé. Je savais aussi que malgré les apparences, Grand Pabby était dangereux et faisait uniquement semblant d’aimer les hommes. Il était fort à parier que la mort de son père par les humains n’avait pas aidé à éteindre sa haine à notre égard. Andréas étant son disciple et celui de ce mystérieux personnage encapuchonné, il était évident que les deux personnes avaient pour objectif de faire payer les gens d’Arendelle…Mais c’était bien idiot parce que Mamie Anna et Papy Elysia ne l’avaient pas été, eux…C’était encore un peu flou de ce côté-là. Il suffit de trouver qui est la personne encapuchonnée, pensai-je très fort.

-Bonjour à vous jeunes gens ! S’écria soudain Grand Pabby qui avait roulé jusqu’à nous.

Nous sursautâmes de peur et le troll nous dévisagea un peu agacé de nous voir à part du reste de la tribu.

-Oh ! Te voilà enfin sorti de ton sommeil pesant, vieille marmotte ! Plaisanta Bulda.
-Les membres de la troupe faisaient tellement de bruits qu’ils ont réussi à me réveiller, se justifia-t-il…Et ce n’est pas une si mauvaise chose puisqu’ils m’ont appris qu’il y avait une visite de Kristoff !

Jouant bien son jeu, le vieux troll vint l’embrasser. Puis il me salua également. Toutefois, la même contrariété pouvait encore se lire sur son visage, si bien qu’il finit par rétorquer :

-Pourquoi êtes-vous à l’écart des autres ?

J’intervins avant la trolle femelle pour la protéger et répondis :

-Oh…Euh…Je voulais voir où Kristoff avait logé lorsqu’il était petit…Oui je sais la curiosité est un vilain défaut ! Mais Bulda est si gentille qu’elle me l’a montrée !

Grand Pabby approuva en lançant un sourire crispé à l’autre créature. Néanmoins son regard ne mit pas longtemps avant de s’attarder sur la sarbacane que sa consœur tenait toujours entre ses mains. Il tiqua et la regarda durement avant de reprendre :

-Qu’as-tu entre les mains ma chère ?

Un peu surprise par son ton qui s’avéra plus dur qu’à l’habitude, elle retendit l’arme à mon beau montagnard et répliqua :

-Oh! Kristoff et Anna souhaitaient des renseignements sur la sarbacane que tu avais donné à Andréas à sa naissance avant de le faire adopter par un couple Northuldra des Terres Gelées ! Comme tu dormais et que je n’avais pas tout l’explication, j’ai raconté les origines de cet objet. Mais maintenant que tu es là ! Tu vas pouvoir nous dire ce qu’il en est !
-Ce qu’il en est ?! Répéta Grand Pabby avec nervosité.

Je sentais que nous en savions déjà bien assez à ses yeux. Aussi je finis par rétorquer :

-Oh ! Ce n’est rien Bulda ! Après tout vous nous avez déjà bien renseigné ! Inutile d’embêter Pabby ! Nous allons partir à présent et retourner dans la Forêt Enchantée…
-…Que votre mère Iduna Piceaerd et sa mère Anna Piceaerd ont enfin réussi à rouvrir au reste du monde, reprit le vieux troll avec malice.
-Tout à fait ! Clamai-je, fière d’elles.
-Tu es sûre que nous en savons assez Anna ?! Renchérit Kristoff qui n’était pas convaincu.

Contre toute attente, Grand Pabby finit par rétorquer :

-Oh ! Mais rassurez-vous je n’ai rien à cacher ! Vous allez être déçu par mon explication car elle est d’une évidence même ! Je n’ai fait qu’appliquer la volonté du chef Ohanzee. Ainsi je l’ai à Andréas pour le protéger d’éventuelles attaques de la part d’Arnevik ! Après tout, les Northuldra n’ont jamais été à l’abris de ce qui s’était passé dans les autres tribus ! La preuve encore récente de la bataille qui a fait rage il y a presque trente ans.

Nous acquiesçâmes, obligés de reconnaître qu’il avait raison. Toutefois ni Kristoff ni moi ne soulevâmes qu’elle n’avait pas servi à grand-chose pour sauver Papy Elysia, Grand Tonton Pieter ou encore Mouna. Nous restâmes quelques instants silencieux avant que mon beau montagnard ne s’agenouille à hauteur des deux créatures et conclut :

-Merci à vous deux pour ces informations ! Nous devons y aller à présent, nous reviendrons bientôt pour une prochaine visite !
-Avec vos jumeaux ! Renchérit Bulda alors que je me mis à rougir violemment.
-Mais oui c’est ça ! Conclut le montagnard en me faisant un clin d’œil qui me retourna le bas ventre.

Je tentais de rester calme pour ne pas lui sauter à nouveau dessus et résistai jusqu’à ce que nous nous remettions en route dans le traineau. Là, et seulement là, je me fondis contre son corps appréciant un peu plus chaque courbe de son être. Il n’en fallut pas plus pour qu’il me réclame un autre baiser langoureux qui s’avéra intense. Quelques minutes plus tard, une fois que nous eûmes repris nos respirations, nous discutâmes des informations que nous avions eues sur la sarbacane. Puis nous déviâmes sur le sujet d’Andréas et cela me fit mal de voir à quel point Kristoff lui vouait quand même une tendresse de fils à père. Allai-je réussir à vivre avec le poids du meurtre tout en restant à ses côtés toute notre vie ?! J’y réfléchis au cours des deux jours du retour et il m’arriva bien souvent d’être angoissée. Mon beau montagnard voyant mon état, ne se privait plus pour me donner des milliers de baisers à n’importe quelle occasion. Il se chargea également de faire descendre mon stress en me caressant le corps tout en restant sage.

-Tu crois que c’est vrai cette histoire de garçons ? Lui demandai-je le deuxième soir alors que nous faisions une halte.
-Sûr et certain ! Je n’ai jamais vu aucune prédiction des aurores boréales qui ne se soit jamais réalisé ! Soupira-t-il d’aise, néanmoins ce peut être demain comme dans une trentaine d’années car elles sont souvent montrées par bribes et les trolls ne voient jamais toute notre vie.

Cela me rassura de savoir que Grand Pabby ne verrait donc pas sa chute ni celle d’Andréas, Weselton et bien d’autres…Voyant que Kristoff me dévisageait toujours, je penchais ma tête pour l’embrasser et lançai :

-Peu importe le temps que ça prendra puisque ce sera avec toi !

Le chemin du retour se fit donc dans une merveilleuse entente. Pourtant, lorsque nous arrivâmes dans la Forêt Enchantée, Mamie nous y attendait et elle avait une mine grave.

****

Toujours dans le bateau, Hans et moi perdîmes la notion du temps. Nous enchaînâmes les baisers de façon naturelle et aucun de nous deux n’avait vraiment envie de retourner au château, côtoyer nos parents respectifs. Après un long silence de gêne, je finis par murmurer :

-Ne le disons pas tout de suite…Cela ferait trop plaisir à ton père et ta mère…

Mon beau prince me regarda avec un air de chien battu et je compris que ma remarque était maladroite.

-Excuse-moi…Commençai-je, mais avoue que c’est un peu vrai…

-…Ce n’est pas toi Elsa…Je reconnais que tu auras les pires beaux-parents du monde…Reprit-il.

J’haussai les épaules. J’étais prête à vaincre des montagnes si notre amour pouvait aboutir…Et puis je ne savais pas quel était vraiment le pire entre Andréas ou Wilhelm et Alix ?! Loin de savoir ce que je pensais, le benjamin des îles du Sud se rapprocha de moi et retrouva le sourire. Puis il se pencha et me donna un dernier baiser avant de dire :

-Je te promets que je ferai en sorte que mes parents ne soient pas trop désagréables, je te protègerai quoiqu’il arrive.

Nous nous sourîmes et sortîmes enfin du bateau. Comme convenu notre relation resta la plus chaste et secrète possible dès l’instant où nous étions dans l’enceinte du château. Les seuls instants où nous nous accordions des moments de baisers intenses étaient lorsque nous nous retrouvions sur l’Helga. Le reste du temps, nous avions le droit à nos cours de politiques respectifs. Malgré tout, Anna me manquait. Comme nous ne pouvions pas nous voir, j’avais pris l’initiative de lui envoyer une missive tous les jours de ce que nous avions fait dans la journée. Courant d’Air s’était chargé de l’emporter. A mon grand regret, ce fut ma grand-mère qui me répondit dès le premier jour pour me dire qu’Anna n’était plus là mais qu’elle était en mission avec Kristoff. Je l’enviais d’être libre de ses choix sans la coupe des parents. Je me languissais qu’elle revienne. Pour assouvir mon impatience, nous nous occupions des préparatifs pour son seizième anniversaire. Nous avions aidé Kay et Gerda à dépoussiérer un tas de chambre à l’occasion du nombre d’invités qui allaient venir pour l’occasion. Nous avions ouverts les fenêtres et des lits avaient été faits. Cela nous avait déjà pris quatre jours et nous étions loin d’avoir fini. Pourtant cela ne semblait pas gêner les adultes qui s’acharnaient à parler de politique alors que nous étions à peine au petit déjeuner.

-Oh voyons Wilhelm ! Soyez raisonnables ! Vous attendrez vraiment que Karl soit à son tour âgé pour lui laisser la couronne ?! Demanda Papa, Iduna et moi ne pensons pas aller jusqu’à nos vieux jours pour déléguer nos fonctions à Elsa !
-Mais enfin Agnarr ! Tout est une question de confiance ! Renchérit-il, j’estime que pour l’instant mon fils n’a pas assez de plomb dans la cervelle pour se charger des sept îles qui rayonnent, nos commerces sont en pleines essors, il ne faudrait pas tout gâcher.
-Et puis Père me laisse déjà la disponibilité de deux îles, intervint ce dernier, l’économie a doublé depuis que Maria fait ses visites hebdomadaires dans les mines !

Alix et Wilhelm ricanèrent immédiatement et la reine des îles du Sud répliqua :

-Et cela vous étonne mon cher ! Vous ferez mieux de la surveiller ! Car en admettant que votre père et moi vous laissions la couronne dans nos vieux jours, il faudra user d’arguments pour que ce soit le cas de votre femme !

Loin de s’offusquer la duchesse de Funningur minauda à son tour :

-Oh reine Alix ! Vous êtes d’une telle finesse ! Toujours le mot pour rire.

Je poussai un soupir intérieur et lançai un regard à Hans qui s’ennuyait autant que moi. Pour le dérider un peu, je frottais ma jambe sur la sienne. Son visage s’illumina faisait ressortir ses tâches de rousseur et il se racla la gorge en me faisant de gros yeux. Je souris immédiatement et me mordis la lèvre pour ne pas rire.

-Jeunes Gens si on vous embête vous le dîtes tout de suite ! S’exclama soudain Papa d’une voix sévère.
-Peut-être que la politique ne les atteint pas encore ! Dit Helmut.
-Il faudra bien qu’Elsa s’y mette, reprit Papa, c’est elle la future reine après tout.
-Elle aura Hans pour la guider, répliqua Henrik avec sarcasme.
-Dans ce cas-là, je crains qu’Arendelle soit perdu ! S’égosilla Wilhelm en étouffant un rire.

Maman lui lança alors un regard noir et se leva avec tout l’apport d’une reine. Ignorant le roi des îles du Sud, elle déclara en souriant :

-Nos deux fiancés auront bien le temps d’y penser, pour l’instant il me semble qu’Olina manque d’aide aux cuisines. Il faut que tout soit parfait pour l’anniversaire d’Anna…Vous serez mieux là-bas avec elle.

Elle nous encouragea du regard et mon beau prince et moi sautâmes sur l’occasion.

-Relégués au rang de roturier ! Quelle dignité pour les Westergaard ! S’offusqua Alix.

Papa et Maman se regardèrent à leur tour et un sourire moqueur s’élargit sur chacun de leur visage.

-Nous en étions donc à parler de succession, murmura-t-elle en nous faisant signe de nous éclipser.

Hans et moi ne perdîmes pas de temps pour mieux nous diriger vers les cuisines. Olina nous y attendait en plein pétrissage de boules de farine.

-Ah ! Vos Majestés ! Vous voilà ! Vous allez pouvoir m’aider à faire les différents desserts pour l’anniversaire de la princesse Anna ! S’écria-t-elle réellement soulagée, j’ai commencé certaines pâtes mais je n’ai pas eu le temps de vous préparer le repas de ce midi étant donné que je n’ai pas quinze bras…
-…Justement ne vous inquiétez plus ! Nous sommes là pour ça ! La coupai-je, montrez-nous où sont les desserts !

Sans plus attendre, elle nous emmena vers un plan de travail où étaient installés différents ustensiles déjà remplis de pâtes vierges ou de glaçage au chocolat. Puis elle nous donna une liste et je la lus attentivement.

-Vous ne trouvez pas que c’est un peu trop ? La princesse Anna ne va-t-elle pas être malade ?

Olina éclata immédiatement de rire et me regarda avec un sourcil levé pour me dire qu’elle n’y croyait pas.

-A mon avis il n’y en aura sans doute pas assez ! Il a fallu que je sacrifie certaines spécialités comme le gâteau au cookie à la crème fouettée que votre sœur affectionne tout particulièrement ! S’écria-t-elle.

Je fus obligée de reconnaître qu’elle avait raison. Hans me prit bientôt la liste des mains et la regarda en écarquillant de grands yeux.

-Mais il va nous falloir trois mois pour tout faire ! S’exclama-t-il, d’autant plus que je n’ai jamais tenu un sac de farine de ma vie.
-Raison de plus pour que vous commenciez maintenant vos altesses ! Renchérit la cuisinière avec encouragement.

Elle s’éclipsa ensuite dans une autre partie de la cuisine nous laissant tous les deux. Le prince des îles du Sud se rapprocha de moi et répliqua mal à l’aise :

-Donc là…C’est pour le fondant c’est ça ?

Je regardais l’allure de la pâte et répondis avec plus d’assurance :

-Sans doute…Bon tu te charges de faire la pâte à choux et je m’occupe de glacer la vanille pour les profiteroles ! Ensuite je te laisse gérer la pâte à choux des religieuses et la mise en fourneaux du fondant ! Ne t’en fais pas ! Olina a laissé les recettes sur la table !
-Et toi ? Questionna-t-il toujours perdu.
-Hum…Je vais m’occuper de la glace et la fontaine de chocolat, des roulés à la cannelle, des krumkakes, des madeleines avec la coque en chocolat et des chocolats durs en forme de mouton ! Enumérai-je.
-En forme de mouton ? Répéta-t-il amusé.
-C’est Anna qui a crée ces moules avec Mamie, je suppose que c’est en honneur de mon grand-père maternel qui avait cet animal en totem chamanique, expliquai-je, sentant qu’il ne comprenait rien à ce que je racontais.

Toutefois, il ne fit aucune remarque douteuse et répliqua :

-Eh bien…C’est somme toute une anecdote assez drôle ! En tous cas, je ne sais pas toi mais rien qu’en lisant la liste j’ai au moins pris quinze kilos !
-Attends de voir Anna tout engober tu doubleras ton poids ! Lançai-je un peu moqueuse.

J’étais vilaine à l’égard de ma sœur et ne lui avouai pas tout de suite que j’en mangerai avec autant de plaisir qu’elle. Hans m’observa longtemps et rit puis me déroba un baiser prenant le risque que nous soyons pris par Olina et nous nous mîmes chacun au travail. Nous fûmes tellement concentrés que nous ne vîmes pas le temps passé. Nous restâmes dans une grande précision professionnelle nous échinant à découper, pétrir, beurrer, battre, chablonner, chemiser ou encore concher le chocolat et les pâtes. La concentration était de mise puisque nous n’étions pas habitués à ce genre d’activités.

Après des heures de travail nos pâtisseries prirent petit à petit vie. Pas peu fiers, nous allâmes bloquer dans des congères de glace ce qui devait être au frais et enfournâmes ce qui devait cuire au four.

-Je suis impressionnée vos altesses ! S’exclama Olina qui venait de finir le déjeuner, il ne vous reste plus qu’à nettoyer votre plan de travail et vous pourrez monter rejoindre le roi Agnarr et les autres car je vais commencer mon service !
-La cuisson du fondant se termine dans dix minutes, précisa Hans, vous pouvez aller vous changer pour le service !

Elle nous regarda et comprit que le prince était insistant car il voulait que nous soyons seuls. Elle eut un grand sourire et s’en alla sans demander son reste. Voulant un peu le faire attendre, je ramassai la farine, les œufs cassés et le chocolat qui étaient restés sur la table à l’aide d’une grande éponge et mis bientôt le tout dans une poubelle.

-Plutôt astucieux de nous laisser seuls aux cuisines…Mais tu peux être sûr à présent que tout le monde va le savoir, dis-je avec un sourire un peu moqueur.

Le prince des îles du Sud vint m’embrasser le cou et susurra :

-Cela vous gêne-t-il tant que ça, belle princesse des neiges ?

J’haussai les épaules et mis ma main devant ma bouche pour ne pas glousser. Puis je me tournai vers lui et nous échangeâmes un baiser prononcé.

-Imagine…Que quelqu’un…Entre dans la salle…Minaudai-je.
-Je m’en contrefiche…Nous sommes fiancés après tout…Chuchota-t-il en reprenant le baiser.

Et je ne réfutai pas trop pour qu’il continue. Sa langue éveilla en moi un sentiment de douceur et de bien-être et je fis de mon mieux pour chasser les images de Kristoff, Ryder ou encore Yohan avec qui j’avais également partager cette partie de mon corps. Oui…C’était bien Hans qui avait gagné mon amour et cela m’agaçait d’être obligé de me le répéter encore même après une semaine.

-Hum…Il faudrait peut-être que nous sortions les biscuits du four avant qu’ils ne brûlent ! Suggérai-je après une éternité.

A contrecœur Hans s’exécuta et je me surprise à penser à Papy Elysia et Mamie Anna qui avaient eu un cours culinaire similaire au nôtre avant de faire l’amour sur la table de la hutte de Yélana. Il était certain que nous n’irions pas jusque-là même si l’idée d’avoir un moment intime avec le benjamin des îles du Sud me trottait bien dans la tête. Nous en avions déjà eu après tout dans l’Helveg.

-Je les dépose sur la table ? ça ne va pas l’abîmer ? Demanda-t-il soudain en me sortant de mes pensées.

Je sursautais et enrobai le support en bois d’une fine congère avant de répondre :

-Tu peux sans problème maintenant !

Il les déposa rapidement et se rapprocha à nouveau de moi. Nous nous étreignîmes encore et nos lèvres trouvèrent le chemin pour se réunir recommençant une rencontre pimentée qui m’amena au septième ciel sans que je ne le veuille vraiment…

-Ah ! Je comprends pourquoi la politique était le cadet de vos soucis tout à l’heure ! En tous cas si c’est comme ça que vous préparer les desserts nous nous contenterons du plat de résistance le jour de l’anniversaire de ta sœur ! S’écria soudain une voix.

Nous figeâmes immédiatement notre baiser alors que Maman nous regarda avec un air faussement fâché. Hans devint écarlate renvoyant sans doute un miroir de mon propre visage. Nous ne sûmes quoi dire alors qu’elle répliqua :

-Je suis ravie que vos rendez-vous se passent si bien.

Sentant la gêne m’envahir de plus en plus, je me râclais la gorge et demandai :

-Tu…Tu viens nous chercher pour le déjeuner ?
-Seul Hans va manger avec sa famille, ton père, toi et moi avons à parler avec les Ducs de Weselton ! Répliqua-t-elle d’une voix sèche, d’ailleurs il va y aller de ce pas !

Un peu surprise, j’observai mon amant qui partit sans plus d’explications. Maman me prit ensuite par la main et continua de me regarder sévèrement alors que je me sentais de plus en plus oppressée.

-Nous n’aurions pas dû te faire confiance, grogna-t-elle alors que j’étais de plus en plus mal.
-Tu sais Maman…Nous nous sommes juste embrassés…Nous…Nous n’avons jamais été plus loin…Murmurai-je d’une voix si basse que je doutais qu’elle l’eût entendu.
-Oh Elsa, ton amour avec Hans est le cadet de mes soucis ! Renchérit-elle avec hargne.

Je sursautai de surprise et sentis mes yeux s’humidifier.

-Je ne comprends pas ce qui se passe Maman, laisse-moi mettre mes gants, je t’en prie…Chuchotai-je.

Légèrement compatissante, elle attendit que je me les passe puis me traina à nouveau jusqu’à la deuxième salle de conseil où Papa nous attendait et il n’était pas seul.

-Ah vous voilà ! Fulmina-t-il, on va enfin avoir le fin mot de l’énorme bêtise de notre aînée !

Vexée, les larmes coulèrent enfin. Je serrais fort mes poings similaires à des blocs de glace et fusillai Henrik et Helmut du regard.

-Elsa ! Peux-tu nous expliquer quel était l’intitulé du pacte économique que tu as fait avec les Ducs de Weselton la semaine dernière ?!

Mon cœur battit à cent à l’heure et je cherchai ma respiration avant de reprendre :

-Bon…Eh bien…Il était question de créer des pains de glace pour le royaume de Weselton…Et les débiteurs qui le faisaient avant l’auraient fait au royaume El Rédor.

Les yeux de Papa redoublèrent de flammes et il se tourna vers le greffier et le négociateur qui étaient également présent :

-Est-ce que la version de la princesse Elsa est exact, messieurs ?!

Ils hochèrent la tête sous le regard de plus en plus furieux de mon père qui se dirigea avec sang-froid vers Helmut avant de le soulever sans mal de sa chaise. Il cria alors :

-J’espère pour vous monsieur que c’est une mauvaise blague !
-Relâchez-moi ! Je vous promets que c’est un misérable malentendu ! S’égosilla-t-il alors qu’Henrik recula par prudence.
-Un misérable malentendu ?! Répéta bientôt Papa, vous vous moquez de moi ?!

Il le relâcha alors et sortit précipitamment un papier froissé de sa poche de manteau qu’il lui balança sous le nez. Il s’adressa ensuite au plus jeune des ducs et répliqua :

-Et ça c’est quoi ?! Henrik ! Puisque ce papier est tombé de votre poche, pourriez-vous m’expliquer à quel moment vous avez convaincu ma fille de signer ?!
-Euh…J’aurais signé quoi Papa ? Osai-je demandé avec innocence.

Il se tourna vers moi de plus en plus en colère et Maman intervint :

-Agnarr ! Cesse de regarder Elsa comme ça ! Tu vois bien que ces deux-là ne sont que des imposteurs !
-Par les esprits, de quoi s’agit-il à la fin ?! M’énervai-je à mon tour.

L’emploi de l’injure préférée de Mamie laissa ma mère figée pendant quelques secondes avant qu’elle ne reprenne :

-Les Ducs Helmut et Henrik de Weselton ont signé un décret comme quoi tu aurais autorisé officiellement ton pouvoir de glace à devenir une arme de destruction envers les ennemis de leurs royaumes.
-Mais vous vous doutez bien que je n’aurais jamais accepté une telle chose ! M’offusquai-je.
-Et la signature ! Elle est apparue toute seule ?! Questionna Papa avec méfiance.
-Père fais-moi confiance ! J’ai juste donné mon autorisation pour faire des pains de glace ! Rien de plus ! Insistai-je de plus en plus affolée d’être accusée injustement.

Il prit son temps et nous regarda tour à tour Helmut, Henrik et moi. Puis avec un sans gêne que je ne lui connaissais pas, il se rua sur eux deux et les fouilla avec force.

-Roi Agnarr ! C’est indigne de votre rang ! S’écria aussitôt le plus vieux.
-Taisez-vous ! Je ne veux rien entendre de votre part vil menteur ! Renchérit-il.
-Mon oncle…Allons-nous, nous laisser être traité de la sorte ?! Répliqua Henrik avec un regard mauvais à son égard.

En quelques secondes Papa perdit son sang-froid et le soufflet trouva son chemin sur la joue gauche du plus jeune duc. Il continua de les toucher, extirpant tout ce qui était susceptible d’être suspect. A notre grand regret, il ne trouva rien.

-Vous voyez bien que nous ne mentons pas ! S’écria Helmut, maintenant lâchez-nous ! Je vous rappelle que ceux sont vos hommes qui ont fait ce décret avec nous !
-Il a raison roi Agnarr, confirma le greffier.

Cela eut don de me glacer le sang et je ne compris pas comment cela était possible. Papa fusilla à son tour ses deux agents du regard et tonna bientôt avec colère :

-Si j’apprends que vous avez usez de vos pouvoirs en transgressant les règles, vous subirez le même sort que ces deux-là ?! Me suis-je bien fait comprendre ?!
-Oui Majesté ! Clamèrent-ils en chœurs.

Il les garda donc à sa portée et les deux hommes devinrent blancs puis il appela Kay et ordonna encore :

-Veuillez fouiller la chambre des ducs de Weselton de fond en comble et essayez d’y trouver un décret qui ressemble à celui-là !

Le majordome acquiesça et murmura :

-Bien votre Altesse.

Il s’éclipsa alors que mon père retrouva un calme digne d’un roi et conclut :

-Messieurs, la séance est levée, allons déjeuner tant que nous n’avons pas de preuve convenable !

Nous sortîmes bientôt et rejoignîmes les Westergaard dans une ambiance tendue. Le déjeuner fut de même et nous mangeâmes dans le plus grand silence. Mon cœur se souleva quand au moment du dessert, Kay se présenta enfin. Papa se leva et s’approcha de lui.

-Avez-vous trouvé ? Demanda-t-il.

Un peu gêné le domestique sortit un décret de sa poche de veston. Papa lui arracha des mains alors que tout le monde se regardait avec interrogation. Le visage de mon père devint blême et sans se retourner, il finit par dire d’une voix forte :

-Helmut et Henrik de Weselton ! Vous êtes en état d’arrestation pour trahison envers la couronne d’Arendelle ! Gardes ! Arrêtez-les !
-Quoi ?! Mais qu’est-ce…Commença le plus vieux qui devint tout rouge.
-De mieux en mieux ici ! Nous pouvons nous fair…Commença Alix.
-Je pense que vous devriez la fermer si vous et votre mari ne voulez pas être les prochains sur la liste ! Vous avez plus d’une fois dépassé les bornes depuis le début du séjour en nous insultant nous et nos filles à maintes reprises ! Cria Maman avec impatience, je sais que nous avons une vieille règle qui nous oblige à nous unir mais si vous continuez nous pourrions détruire cette union ancestrale ! Me suis-je bien fait comprendre ?!

A contrecœur Wilhelm hocha la tête. Lui et sa femme gardèrent leurs lèvres serrées prenant conscience que Maman et Papa ne plaisantaient plus. La Duchesse blanchit et Karl lança un regard d’incompréhension à Hans. En quelques secondes, l’oncle et le neveu furent sortis de table et ramenés vers la porte.

-Croyez-bien roi Agnarr qu’il y aura des représailles ! Rugit Helmut.
-Je ne pense pas que vous soyez en bonne position pour pouvoir justifier quoique ce soit, renchérit mon père avec rage, cherchez plutôt à vous faire pardonner si vous voulez être gracié !
-Mon oncle nous n’allons pas nous laisser faire par ses menaces tout de même ! S’offusqua Henrik.

Père l’ignora et insista :

-J’attends Helmut…Vous pouvez encore faire marche arrière et je consens à vous gracier ! Excusez-vous auprès de la princesse Elsa et reconnaissez que vous avez commis une énorme erreur en falsifiant un autre décret avec la coopération de mon greffier et mon négociateur !
-Quoi ?! Mais je suis la victime ici ! Cria-t-il d’une voix revêche, je n’ai rien à me faire pardonner !

Sa phrase résonna à travers la pièce qui était redevenue silencieuse alors que nous attendions tous le souffle coupé. Finalement après de longues minutes, Papa répliqua :

-Helmut et Henrik de Weselton vous êtes prisonniers de la couronne d’Arendelle jusqu’à nouvel ordre ! Votre procès se déroulera après la cérémonie de l’anniversaire de la princesse Anna !

Les plaintes des Ducs se déchainèrent avec violence, longtemps après qu’ils furent sortis de la pièce et Wilhelm et Alix finirent leur dessert dans un silence religieux. Je pleurais silencieusement me sentant de plus en plus fautive de mon erreur juvénile. Je n’aurais jamais assez de poids pour être une bonne reine. Je ne souhaitais qu’une seule personne pour me fondre dans ses bras en cet instant…Et elle n’était pas là, ma chère Anna.

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Mer 02 Fév 2022, 09:57
On commence sur Anna en route chez les trolls, en compagnie de Kristoff, au sujet de la sarbacane d'Andréas.

Ils en profitent pour se rapprocher un peu plus, mais non sans gaffes cela dit, quand Kristoff dit qu'il aime Mamie Anna mais sans dire la faon de pourquoi il l'aime bravo jusqu'à ce que le fameux bisou arrive, puis le tutoiement et enfin la friction charnelle :groscalin: Je dirais que c'est arrivé un peu trop vite, mais il ne faut pas oublier qu'ils ont eu l'occasion de plus se connaître dans les chapitres précédents. Donc cet enchaînement d'amour passe bien en fin de compte Smile

Les voilà finalement chez les trolls. Après avoir essuyé la vision de Bulda que les deux amants auront des jumeaux, ils ont droit à un petit cours d'histoire : Flemmingrad (le premier chef troll) se sacrifia face aux soldats d'Arnevik pour sauver son peuple, qui s'installèrent là où ils vivent actuellement. Avec Grand Pabbie à leur tête, ils vécurent jusqu'au jour où ils reçurent la visite d'un dénommée Ohanzee, un chef indigène sud-américain ayant aussi des origines northuldras (non mais sérieux, ce monde c'est un vrai cercle fermé !) qui leur transmit comment fabriquer des sarbacane. Et entretemps, Grand Pabbie qui s'est réveillé de sa sieste, leur dit aussi qu'il a donné la sarbacane à Andréas juste pour qu'il se protège des attaques d'Arnevik... mouais, on en a déjà appris sur pourquoi il a recueilli Andréas et qu'il a participé au meurtre de ses parents, donc je sens que je vais pas trop y croire à son explication Suspect

Mais il est temps de revenir dans la forêt... accueilli par Mamie à l'air grave. Que s'est-il passé ? pale

Du côté d'Elsa... on va devoir encore se farcir les deux furoncles sudiliens et la pouffiasse de Funningur et leur discussions politiques Mad et non content de ça, voilà qu'Agnarr met sa fille sous pression pour qu'elle se mette aussi à la politique d'Arendelle (facepalm) mais heureusement que Maman Iduna est là pour calmer la situation en envoyant sa fille et son futur gendre aider Olina dans les cuisines pour préparer le gâteau de l'anniversaire d'Anna... pour ensuite encore s'échanger des contactes pulpeux sans savoir qu'Iduna les observent et leur annonce qu'ils vont de voir se séparer un temps. Si j'ose dire, on était à deux doigts de passer à l'étape de la table Rolling Eyes

Mais... Elsa aurait ensuite signé un décret disant que son pouvoir de glace serait officiellement une arme de destruction ? Mais c'était censé être sur les livraisons de pains de glace avec Wesleton et El Rédor affraid Helmut et Henrik de Weselton, là vous vous êtes mis dans la m*rde à vouloir essayer de magouiller cette histoire !

A moins que ce soit la pouffiasse de Funningur qui aurait magouillé en imitant la signature d'Elsa ? Au point où on en est, sachant qu'elle et Pabbie ont tiré les ficelles en coulisse dans les fics précédentes, ça serait même pas étonnant du tout Suspect
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Ven 04 Fév 2022, 22:53
Spoilers sans contexte chapitre 17 !

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Dim 06 Fév 2022, 20:38
Chapitre 17 : Dans la cour des grandes :

Je ne savais comment appréhender la mine grave de Mamie. Elle poussa un soupir de soulagement et s’écria :

-Ah vous voilà ! J’ai eu si peur qu’il vous soit arrivé quelque chose ! Nous sommes en retard sur notre planning !

Elle se rua sur moi et vint m’enlacer avec force. Bien que je fus très contente de la sentir si proche, je ne compris pas son excès de réaction. Je voulus alors lui faire part de notre découverte et criai bientôt :

-Mamie ! Bulda nous a tout expliqué pour la sarbacane !

Elle me plaqua aussitôt la main sur la bouche et répliqua avec fermeté :

-Pas ici ma petite Piceaerd !

Kristoff me regarda sans comprendre alors que je m’inquiétais de plus en plus.

-Tout va bien Mamie ? Chuchotai-je.

Elle hocha mollement la tête et je compris que ce n’était pas vrai. Puis avant que Kristoff et moi ayons pu ajouter quelque chose, elle répondit :

-Venez avec moi, nous avons un tour à faire à Ahtohallan.
-Euh…Même moi ? Demanda Kristoff qui m’avait repris la main.

Mamie retrouva alors un sourire crispé et rétorqua :

-A ton avis monsieur Bjorgman ? Est-ce que je vouvoie ma petite fille ?

Mon beau montagnard se mit immédiatement à rougir et bafouilla :

-Euh…Bah non du coup…Vous avez raison…
-Est-ce que tu as fait partie de l’expédition chez les trolls ? Interrogea-t-elle derechef.

Kristoff toujours tendu, se passa la main sur le dos et bredouilla :

-Euh…Oui…Oui une très belle expédition même…

Je m’empourprai aussitôt alors que mon aïeule acquiesça comme si elle avait deviné que sa phrase avait eu de l’effet sur nous deux. Elle nous observa longuement et dit à mon adresse :

-Oh bah oui, ça se voit ! Je t’avais promis de te rendre dans la plus grande pureté à ta mère, j’ose espérer que tu as bafoué cet ordre !
-Eh…Bien…C’est-à-dire…J’espérais que nous attendrions…Le jour de mon anniversaire pour…Commençai-je.
-Je suppose que cela veut dire non, me coupa-t-elle, c’est dommage, vous étiez libres pendant quatre jours…Je puis te dire que ton grand-père se serait chargé de m’aimer au moins une douzaine de ça durant ce laps de temps.
-Hum…Merci de cette précision Madame Piceaerd, intervint Kristoff, vous ne me mettez pas du tout une pression de dingue !

Cela eut don de la faire rire. Elle nous prit ensuite chacun par un bras et tout en nous faisant marcher en direction des Plages Grises, elle enchaîna :

-Ce n’était pas mon but, mon petit Bjorgman, il n’y a rien à penser, juste de l’instant présent tu partageras avec la femme que tu aimes…J’approuve totalement votre idée de faire l’amour le jour de l’anniversaire de madame…C’est très bénéfique pour la fertilité…Je dis ça je ne dis rien, murmura-t-elle avec un clin d’œil.

Elle n’avait pas tout à fait tort…Entre Maman et tonton Olaf pour elle et Helga pour moi, nous avions été servi de ce côté-là. Kristoff se mit à pâlir progressivement en entendant ses paroles et s’exclama :

-Décidément ! Je ne sais pas ce que c’est votre grande obsession à vouloir à tout prix que nous ayons des enfants dans l’instant ! Selon Bulda, ma mère adoptive, nous aurons des jumeaux, deux garçons !
-Elysia et Pieter ! M’écriai-je avec enthousiaste en me tournant vers lui.

Il se raidit immédiatement et j’ajoutai pour ne pas l’inquiéter :

-Enfin si tu es d’accord bien sûr…Et pas tout de suite évidemment !

Il demeura silencieux et j’aperçus un léger hochement de tête. Je compris toutefois que la discussion le gênait aussi nous passâmes vite à autre chose toujours en continuant d’avancer vers Ahtohallan. Mon aïeule appela bientôt les Géants et nous montâmes dans leurs mains.
Ce ne fût que lorsque nous descendîmes sur la plaque glacée du sanctuaire des cinquièmes esprits que je n’y tins plus et demandai en sautillant comme une puce :

-Mamie ? Vas-tu nous dire ce qui se passe à la fin ?!
-Si tu attends encore quelques secondes ma petite Piceaerd, tu vas avoir le fin mot de l’histoire ! Me répondit-elle sans grande conviction.

Kristoff me serra l’épaule pour masquer mon impatience et nous nous engouffrâmes enfin dans Ahtohallan. Bien que nous pressâmes le pas, aucun de nous n’avait envie de finir dans le ravin. Nous fîmes de notre mieux et arrivâmes dans le dôme que Mamie alluma précipitamment. Les souvenirs figés s’animèrent alors qu’elle engouffra une mèche de cheveux à elle dans la paroi pour activer ses différentes vies. Je compris soudain pourquoi elle ne nous interrogeait pas…

-En fait…Tu as déjà tout vu de notre séjour c’est bien ça ?! Mais…Elsa m’avait dit que tu avais détruit notre vie actuelle pour que nous ne soyons pas influencées…
-Votre vie actuelle ? Répéta Kristoff qui versa une petite larme en voyant toute la magnificence de la glace autour de lui.

Mamie me lança un regard noir et répondit à ma place au montagnard :

-Mon petit Bjorgman…Les chamanes ont le pouvoir d’activer les souvenirs figés au même titre que les trolls qui les observent dans les aurores boréales…Le processus est le même, nous ne pouvons pas tout voir non plus. Ce qui n’est pas plus mal sinon nous serions passifs de nos jours vécus sur Terre !
-Je comprends, murmura-t-il.
-Très bien, dit-elle avec un sourire.

Elle se tourna ensuite vers moi et ajouta :

-Mais effectivement ma petite Piceaerd, je ne voulais pas qu’Elsa soit influencée par quoique ce soit aussi je lui ai dit que j’avais détruit la vie…Bien évidemment une véritable chamane sait que ce n’est pas possible, à part si c’est une vie crée de toutes pièces comme je l’ai déjà fait…
-Est-ce que nous pourrions être plus terre à terre s’il vous plaît…Je n’y comprends rien, reprit Kristoff qui semblait effectivement de plus en plus perdu.
-J’y viens, tu as bien deviné Anna, j’ai vu les explications de Bulda et celles de Grand Pabby sur la sarbacane. C’était le genre de réponses que j’attendais pour pouvoir les fournir à Andréas…D’ailleurs c’est ce que j’ai fait avant que vous reveniez…Il m’a remercié et il est inutile de revenir sur ce point de son enfance avec lui.

Mamie termina sa phrase en me faisant les gros yeux. Je compris immédiatement que ce n’était pas vrai mais c’était ce qu’il fallait faire croire à Kristoff.

-Pourquoi êtes-vous aussi tendue dans ce cas ? Demanda-t-il à son tour.

Mon aïeule soupira et nous invita à nous rapprocher d’une des bulles de souvenirs.

-Laissez-moi vous montrer, vous allez comprendre, murmura-t-elle.

Sans plus attendre, elle fit le mouvement circulaire avec ses doigts ce qui éveilla la vie. Kristoff et moi nous vîmes bientôt nous embrasser et nous rougîmes vigoureusement. Mamie n’y prêta pas attention et passa à l’explication de la trolle femelle avant que le chef n’arrive. Elle s’arrêta quelques instants et se tourna une dernière fois vers nous avant de reprendre :

-Voici la suite, jeunes gens.

Son index se débrouilla pour passer légèrement notre départ et se concentra à nouveau sur Grand Pabby et Bulda. La nuit était tombée et les trolls venaient de terminer de manger. Petit à petit, nous vîmes la tribu s’enrouler dans sa position de sommeil. Seule la mère adoptive de Kristoff et son Papy de substitution étaient encore éveillés.

-Faisons quelques pas Bulda…J’ai à te montrer une autre vision sur Kristoff, lui dit-il d’une voix grave.
-Oh ? Comme les jumeaux de l’autre fois ? Quelque chose de positif ? Demanda-t-elle.
-Exactement ! S’exclama-t-il.

Elle sautilla sur place pour montrer son contentement et les deux s’éloignèrent du groupe pour retourner vers la cabane de mon beau montagnard où nous étions quelques heures plus tôt dans le souvenir. La trolle femelle sursauta soudain et se tourna vers lui toujours avec un sourire confiant.

-Eh bien ! Ce n’est pas là que tu m’amènes d’habitude quand tu me montres tes visions ! Nota-t-elle.

Le visage de Grand Pabby se fit plus dur et je jetai un bref coup d’œil à mon amant qui pâlit d’un coup. Le troll s’avança vers sa semblable et répliqua d’une voix froide :

-Exactement Bulda…Je suis désolé…Mais tu en as trop dit à Kristoff et Anna tout à l’heure pour que je te garde en vie.

Le sourire disparut immédiatement du visage de la trolle femelle qui demanda sans trop d’espoir :

-Oh ! Vieux grincheux ! Tu es en train de me faire marcher ! J’ai failli tomber dans ton piège ! Allez ! Viens ! Rentrons au campement !

Cependant elle ne bougea pas comme si elle pressentait qu’elle ne pourrait pas s’échapper. Affichant à présent un air mauvais, Grand Pabby fit encore un pas vers elle et répéta :

-Je suis navré Bulda…Tu étais vraiment une excellente doyenne pour cette tribu…

Alors que la trolle femelle se décomposa enfin en comprenant la gravité de la situation, le chef ne lui laissa aucune chance. Très vite, il lui sauta dessus et lui assena un violent coup de poing de sa main de pierre. Bulda fut sonnée mais ne chercha pas à hurler. Grand Pabby ne lui laissa aucun répit. Dans un excès de sauvagerie bestial, il continua à taper faisant toujours plus vibrer ses poings de roches. Le visage de la trolle femelle s’effrita et les bouts tombèrent les uns après les autres, éparpillant le sol de son visage. Les yeux de Bulda se fermèrent bientôt et nous comprîmes que c’était fini. Malgré tout, cette ordure de chef jugea qu’il fallait l’achever. Aussi il prit son temps pendant quelques minutes pour détruire son corps.


Je me tournai légèrement vers mon amant et le découvrit le visage rouge de colère. Il serrait également ses poings pour ne pas pleurer. Ce qui était peine perdue pour moi dont les larmes roulaient déjà sur mes joues. Sa bouche s’ouvrit et je sus qu’il allait demander à Mamie d’arrêter le souvenir mais celle-ci nous tirailla encore un peu.
Nous observâmes à nouveau et découvrîmes, un Grand Pabby changeant immédiatement de comportement. Il creusa un grand trou derrière la cabane et y déposa les morceaux éparpillés. Puis il recouvrit le tout et retourna auprès de la tribu. Il arriva en faisant de grands gestes paniqués et cria :

-Réveillez-vous ! Réveillez-vous ! S’il vous plaît ! Il faut venir m’aider ! Bulda est tombée dans un ravin !

Bien qu’encore endormis, le reste des trolls portèrent main forte à leur chef. Nous les vîmes partirent en roulant à toute vitesse puis Kristoff finit par ordonner :


-Madame Piceaerd…Arrêtez à présent, s’il vous plaît ! Je ne désire pas en voir plus.

Cette fois, Mamie se stoppa. Elle se tourna vers nous et je lâchais sans réfléchir :

-C’est notre faute tout ça…C’est bien ça ?!
-Non Anna, ce n’est la faute de personne, me gronda-t-elle, nous avions besoin de renseignements pour la sarbacane, ça a fait du bien à Andréas de savoir.
-Pourquoi a-t-il agi ainsi ? Bulda n’avait rien demandé ! S’exclama soudain Kristoff qui tapa du poing sur le sol, c’est injuste !
-Il faut croire mon petit Bjorgman que Grand Pabby n’est peut-être pas aussi gentil qu’il n’y paraît…Souleva Mamie qui pour une fois fit preuve d’une grande délicatesse.

Cela laissa mon beau montagnard songeur. Il resta de marbre pendant plusieurs secondes avant de reprendre :

-Mais qui vous dit que les autres trolls ne s’en sont pas aperçus ?
-J’ai observé plus loin…Les trolls n’ont pas retrouvé Bulda et Grand Pabby a décidé qu’il ferait une cérémonie sans le corps…Somme toute pratique pour effacer toutes traces éventuelles, expliqua Mamie avec ironie.
-Mais nous n’allons tout de même pas le laisser s’en tirer comme ça ?! Explosai-je, révoltée.
-Ce n’est pas à moi d’en juger, se défendit-elle.
-Pourtant c’est bien vous qui venez de tout nous montrer, dit Kristoff encore en colère.
-Uniquement pour vous mettre au courant. Maintenant si vous voulez vous venger, il existerait bien une solution mais elle doit rester secrète et discrète, répliqua-t-elle d’une voix grave.
-Il faudrait le tuer ? Souleva le montagnard d’une voix froide…Je…J’en serais incapable de mes mains !
-Ai-je parlé de tuer ? Répéta mon aïeule avec aplomb, ne peut-on pas obtenir réclamation par autre chose que la mort ?!

Sa phrase fit rougir le montagnard qui bafouilla avec confusion :

-Oh…Excusez-moi…Ça me rassure dans un sens…Je ne désirais pas être un meurtrier…Avez-vous une idée dans ce cas ?!
-Il me semble que c’est l’anniversaire d’Anna demain ? Je pense qu’il faut se concentrer sur cet évènement d’abord avant de passer à l’action.
-Mais à quel moment penses-tu que j’aurais la tête à ça avec ce que tu viens de me montrer Mamie ! M’écriai-je.

Elle éclata de rire et murmura :

-Tu ne cesseras jamais de m’impressionner ma petite Piceaerd ! Pourtant il va bien falloir que tu restreignes ton énergie ! Les autres trolls ne sont pas une menace pour Grand Pabby puisqu’ils n’ont rien dit à propos de la sarbacane comme ça a été le cas de Bulda…Donc il n’y a aucune raison qu’ils s’attaquent à eux.
-Un point pour vous, lança Kristoff, alors que proposez-vous Madame Piceaerd ?
-Oh jeune Kristoff ! Je t’en prie ! Tutoie-moi et appelle-moi Anna par pitié ! Sinon nous n’y arriverons jamais ! S’exclama-t-elle.

J’explosais de rire alors que mon bel amant, tout gêné, lui reposa la question en tenant compte des changements qu’elle attendait. Mamie retrouva immédiatement le sourire et conclut :

-Nous allons nous mettre en route pour Arendelle ! Nous avons déjà du retard et je dois rendre cette demoiselle à sa mère. J’expliquerai le plan qui suivra pour déjouer Grand Pabby pendant la route. Kristoff, tu viens avec nous, on dira que tu sers de représentant Northuldra au même titre que moi. J’ai déjà prévenu Béata, Andréas et Yélana de notre absence.
-Parfait ! Dit-il.

Nous repartîmes en direction des Plages Grises le cœur plein d’espoir. Puis nos chemins se séparèrent. Kristoff préféra prendre la route avec Sven, pendant que ma grand-mère et moi fîmes une arrivée en Arendelle à main de Géant. Comme ils en avaient l’habitude, ils nous laissèrent aux abords des remparts et nous traversâmes le village dans une ambiance festive et détendue. J’essayai de jouer le jeu tout en me répétant à plusieurs reprises le plan que Mamie venait de me décrire.
Je ne me rendis pas tout de suite compte que nous étions déjà arrivés dans la cour du château et que les gardes nous menaient à mes parents. Il faut dire que nous n’étions pas les seuls à encore arriver. Les nombreuses principautés prévues pour mon anniversaire étaient déjà là avec ou sans bagages à attendre que Kay, Gerda et les autres serviteurs les placent dans les chambres prévues à cet effet. Le château était vivant et se révélait même être un sacré remue-ménage !

-Ah te voilà enfin ma Furie Rousse ! S’écria Maman en me prenant dans ses bras.

Je sentais qu’elle était tendue et eus confirmation en voyant le visage fermé de Papa qui restait en retrait. Il se contenta simplement de dire :

-Belle-Maman nous allons vous montrer votre chambre…Quant à toi Anna, je pense qu’Elsa a besoin de toi en ce moment, tu devrais aller dans la sienne.

Je fis une légère révérence et murmurai :

-Bien Père !

Je partis sans demander mon reste, pressentant qu’il y avait eu quelques rebondissements en Arendelle en mon absence. Je pris soin de faire mes six coups habituels contre la porte et entrai à petits pas. Je trouvais bien Elsa dans sa chambre…Accompagnée d’Hans qui était en train de l’embrasser. Deux sentiments contraires me traversèrent l’esprit. Le premier était bien sûr la joie de voir qu’enfin son cœur avait choisi quelqu’un. Le deuxième a contrario était un sentiment pesant comme si cet instant marquait définitivement la vie avec Helga dans une autre temporalité.

Me sentant de trop, je voulus reculer mais je trébuchais sur un tas de neige et ils entendirent enfin ma présence. Ils reculèrent si rapidement l’un de l’autre que j’éclatais de rire.

-Anna ! Tu es de retour ?! S’exclama ma sœur.

Je pris soin de me toucher le corps et déclarai ensuite :

-Eh oui ! C’est bien moi ! Je suis arrivée avec Mamie il n’y a pas longtemps ! Papa voulait que je vienne te voir ! Il tirait une tête ! Je pensais que tu nous aurais fait une crise ou quelque chose du style au lieu de cela, je te retrouve dans les bras de ton charmant fiancé en parfaite séance de réanimation amoureuse.

Le visage de ma sœur devint rouge pivoine et j’ajoutai :

-A voire sa tête d’enterrement, je croyais qu’il était arrivé un malheur.
-Oh ! Nous n’irons pas jusque-là, souleva-t-elle, mais disons que les Ducs de Weselton ont joué un drôle de tour !

Sans attendre, elle m’expliqua comment Helmut et Henrik avaient falsifié un deuxième décret reléguant ma sœur au rang de monstre puis comment Papa les avait fait emprisonner.

-Le procès se fera après ton anniversaire, m’expliqua-t-elle.

Je lui avouais ensuite ce qui s’était passé de mon côté en essayant d’être la plus neutre possible vis-à-vis d’Hans. Quand j’eus terminé mon récit, l’horloge indiqua neuf heures. Maman et Mamie arrivèrent alors dans la chambre et notre mère s’exclama :

-Il est temps d’aller dormir jeunes gens si vous voulez être en forme demain ! Surtout toi Anna ! C’est toi notre vedette !
-Oui, murmurai-je, le feu aux joues.

Elle ajouta alors à l’adresse d’Hans et Elsa :

-Quant à vous deux, ne trainez pas ! Déjà que normalement nous ne devrions pas vous laisser sans surveillance !

Mamie Anna lança un sourire jubilatoire et intervint :

-Oh mon Ange de l’Air, ne sois pas si dur avec eux ! Moi à leur âge avec ton père…
-…Merci Maman, je n’ai pas besoin de détails qui pourraient donner certaines idées à cette jeunesse ! Acheva-t-elle.
-Je voulais simplement dire que tu nous réveillais toutes les deux heures au même âges que ces deux-là ! Reprit-elle d'une voix malicieuse.

Nous approuvâmes en silence manquant de rire et chacun alla dormir sous toute cette bonne humeur. J’étais encore entre les reins de Kristoff par rêves quand on vint me réveiller le lendemain matin.

-Princesse Anna ! C’est l’heure de vous préparer ! Nous vous avons laissé dormir le plus longtemps possible ! S’écria Gerda.

Je regardais le réveil et lus huit heures. Je grognai un peu mais me rendis jusqu’au paravent où la servante m’affubla d’une belle robe rouge…La même que celle de mon ancienne vie. Je fermai les yeux pour recevoir un peu de maquillage alors que mes cheveux succombaient aux boucles du fer à friser. La servante finit de les rassembler en chignon volumineux. Puis elle m’annonça le programme de la journée.

Je n’eus pas le temps de voir mes proches que déjà je fus amenée sur la place publique d’Arendelle. Les villageois m’y attendaient avec les membres de ma famille.

-Accueillons ensemble la princesse Anna ! S’exclama mon père.

Je fus applaudie ce qui me réveilla définitivement. J’assistai alors à une jolie cérémonie de la part des enfants qui s’étaient rassemblés en chorale pour me chanter un « Joyeux Anniversaire ». J’écoutais que d’une oreille, cherchant Kristoff à travers la foule mais il n’y était pas. Peut-être n’était-il pas encore arrivé ? Il fallait que je lui explique le plan de Mamie pour Grand Pabby !

-Hum…Hum…La princesse Anna pourrait remercier les enfants, peut-être ? Souleva soudain Maman qui me fusilla du regard.

Je rougis violemment et renchéris en bafouillant :

-Euh…Oui ! C’était une belle prestation ! Je suis très touchée ! Merci à vous !

Ils me regardèrent et furent ravis.

-Voici un cadeau pour vous votre Altesse ! Dit alors un petit garçon d’une voix timide.

Il m’apporta un joli dessin que tout le collectif avait dû faire.

-C’est très gentil à vous, je vais l’encadrer dans ma chambre ! M’écriai-je.

Je lui embrassai la joue et l’enfant devint rose. Il retourna ensuite auprès de ses camarades et chacun reçut un petit château d’Arendelle en chocolat. Cette cérémonie avait surtout été faite pour que les villageois puissent également profiter de cette journée. Ainsi nous eûmes le droit à un petit déjeuner en buffet et les habitants purent venir me saluer. Je ne vis pas le temps passer bien que je commençai à avoir mal aux pieds avec mes talons.

Après ce qui me parut des heures, Kristoff arriva enfin accompagné de Sven. Il me tendit un bouquet de roses tout en me dévorant du regard et je sus qu’il n’attendait qu’une chose : Que nous soyons à la vue de personne pour pouvoir m’embrasser.

-Bon anniversaire princesse Anna ! S’écria-t-il en jouant le jeu, tu…Enfin vous êtes resplendissante dans cette robe.

Mes joues se chauffèrent alors que Mamie nous lança un clin d’œil. Mes parents remarquèrent bientôt le montagnard et mon père lança :

-Monsieur Bjorgman, je ne savais pas que vous viendriez nous honorer de votre présence !

Kristoff perdit aussitôt de son assurance et après avoir fait une brève révérence, il répliqua :

-Eh bien…Madame Piceaerd s’est dit que cela pouvait être bien que plusieurs Northuldra soient présents…
-…Et elle a eu tout à fait raison ! Le coupa-t-il, votre présence est un rayon de soleil pour notre cadette…N’est-ce pas Iduna ?

Maman hocha la tête et Papa ajouta :

-Il se peut que d’ici quelques temps nous ayons d’autres genres de conversation jeune homme.

Je faillis m’étrangler alors qu’ils se scrutèrent du regard. Maman vint immédiatement à notre rescousse :

-Oh Agnarr ! Cesse d’importuner le fils de ma meilleure amie ! Il ne va pas sauter sur ta fille et lui faire un enfant à la fin de la journée !

Sa prestation fut pire. Nous ne savions plus où nous mettre et je priai Mamie d’intervenir. Cette dernière rit de bon cœur avant de dire :

-Ah pas de doute mon Ange de l’Air ! Tu es bien une Picéaerd ! Bon et si nous passions à table à présent !? Voyons si votre cuisinière peut rivaliser avec mon propre ragoût de rennes ! Laissons-leur un peu d’intimité par les esprits !

Sa phrase fut un signal et tout le monde la suivit, même Papa qui jeta un coup d’œil dans notre direction jusqu’à ce que nous ne soyons plus visibles. Mon cœur s’envola alors que Kristoff me guida dans une ruelle à l’abri des regards. Il m’offrit enfin un baiser que j’acceptai sans résistance et nos langues se rejoignirent bientôt dans une entente bien connue.

-Je craignais de ne pas arriver à temps…J’ai rêvé de ta bouche et de toi tout le long du trajet Anna, murmura-t-il, cela m’a permis d’assouvir ma peine après ce que Grand Pabby a fait subir à Bulda.

Je retrouvai un air grave et acquiesçai. Je pris mon temps pour lui raconter le plan de Mamie. Je sus que cela ne lui plaisait pas forcément tout comme j’avais été un peu réticente mais il finit par l’accepter.

-Si c’est la seule solution…Nous ferons ainsi, conclut-il.

Il me vola ensuite un autre baiser et sa main glissa doucement vers ma cuisse qu’il caressa avec hésitation.

-Tu es sûre que tu ne veux que ça comme cadeau ? Demanda-t-il un peu gêné, je ne sais même pas si ça sera réalisable…Imagine que ton père mette un garde devant ta porte par exemple…
-…Alors nous le ferons ailleurs tant pis, minaudai-je en souriant, mais oui…Recevoir ton corps sera pour moi le plus beau des cadeaux Kristoff. Je ne veux rien d’autre !

Il respira un grand coup et éparpilla encore des dizaines de baisers un peu partout sur ma bouche et mon cou produisant de plus en plus une forte chaleur d’excitation dans mon bas-ventre. Nous aurions pu nous aimer intiment là, maintenant, au milieu de cette ruelle vu comment la température du désir montait.

Comme s’il l’avait senti, le jeune homme se détacha bientôt de mon corps et reprit :

-Il te faut aller à la fête à présent.
-Tu es invité aussi, tu es à notre table, dis-je le cœur empli de joie.

Il n’osa pas refuser mais paniqua d’un coup.

-A ta table ? Répéta-t-il, mais je ne suis pas sûr que ce soit une bonne idée, je ne suis pas trop sortable.
-Tu es mon invité au même titre que Mamie ! Le grondai-je, ça va bien se passer, si tu te conduis normalement, il n’y a aucune raison pour que quelqu’un te remarque.

Il acquiesça à moitié convaincu et nous retournâmes enfin au château. Les nobles étaient déjà tous à table en train de manger les mets qu’ils avaient été cherchés au buffet. Je fis signe à Kristoff de rejoindre ma famille alors que Kay s’écria :

-Mesdames et Messieurs…La princesse Anna d’Arendelle !

Les principautés s’arrêtèrent de manger quelques instants et je jugeai bon de dire quelque chose :

-Chers invités ! Merci à tous d’être venus ! Je vous souhaite un bon appétit et reviendrai vers vous au moment des desserts !

Ils m’applaudirent chaleureusement et retournèrent à leur nourriture. Je les accompagnais bientôt en me prenant deux assiettes assez conséquentes de mets succulents. Kristoff fit de même et nous pûmes enfin nous raccrocher à la conversation qui était déjà bien entamée.

-Vraiment mon Gendre, vous êtes certain que vous ne voulez pas que je file des coups de pouce à votre cuisinière pour son ragoût de rennes ? Demanda Mamie.
-C’est gentil Belle-Maman, mais Olina est de loin la meilleure de la région, je ne voudrais pas que vous la vexiez, expliqua Papa.
-Il manque quand même cruellement de sel ! Grogna-t-elle, tu ne trouves pas mon Ange de l’Air ? Tu as perdu de ton palet visiblement !
-Maman s’il te plaît, maugréa la mienne gênée.
-Sinon vous pouvez tout aussi bien retourner dans votre Forêt Enchantée, si la nourriture ne vous convient pas ! S’écria soudain la Duchesse avec agressivité.

Sa réaction me choqua et elle fusilla violemment Mamie du regard.

-Vous pourriez tout aussi bien m’y accompagner, jeune fille cela ne vous ferait pas de mal ! Au moins là-bas il fait assez froid pour que vous ne portiez pas vos robes échancrées ! S’exclama-t-elle.

Je ris intérieurement car je savais que mon aïeule n’aimait pas la Duchesse à cause de leur pseudonyme commun qui portait à croire que c’était Maria qui avait écrit les romans sulfureux.

-Mesdames je vous en prie, tempéra Papa qui ne voulait pas de disputes. Revenons à des sujets plus légers.
-Une anecdote ! Je veux une anecdote sur la princesse Anna jeune ! C’est la tradition après tout aux îles du Sud ! Pour un anniversaire on raconte une anecdote, susurra Alix.

Cela détendit l’atmosphère et Maman raconta comment Elsa et moi, petites, avions voulu l’aider pour son anniversaire de mariage avec Papa et que ça avait été une catastrophe. L’hilarité fut générale.

-Des traces de doigts dans le chocolat ?! S’éclaffa la reine des îles du Sud, dégoûtant ! Ne nous refaites pas ça, princesse Anna !

Je rougis et voulus répondre mais Wilhelm me coupa avant :

-Oh il se pourrait bien qu’il y en est ma chère puisque c’est la princesse Elsa et Hans qui les ont préparés !

Je fus épatée de voir les efforts que l’un et l’autre fournissaient pour ne pas être désagréables. Sans doute l’emprisonnement d’Helmut et Henrik, l’autre jour était en train de porter ses fruits. Les rires partirent de plus belle alors que ma sœur et le benjamin des Westergaard virèrent au rouge écrevisse.

-Et vous reine Iduna ? Avez-vous fait une bêtise similaire dans votre jeunesse ? Souleva soudain Maria, avec la mère que vous avez, vous aviez intérêt de filer droit à mon avis !

Mamie perdit son sourire et se renfrogna immédiatement en entendant ses propos. Heureusement Maman lui caressa la main et s’écria :

-Oh non pas du tout ! J’ai bien fait tourner mes parents en bourrique ! Ils ont été d’une patience infinie avec moi. Je m’enfuyais souvent avec Courant d’Air, l’esprit du vent, et la mère de monsieur Bjorgman pour échapper à mes leçons de chamanisme !
-En même temps vu la naissance tumultueuse que vous avez eue, ils pouvaient être souples ! Continua-t-elle alors qu’un silence s’installa.

Les regards se braquèrent aussitôt vers elle et mon aïeule renchérit avec hargne :

-Qu’insinuez-vous mademoiselle ? J’ignorai que vous étiez assez vieille pour avoir assister à mon premier accouchement !

Maria plaça une main devant elle pour cacher un sourire et répliqua :

-Oups, j’ai l’impression d’avoir sorti quelque chose qui était méconnu de tous. Ce n’était pas mon intention…Mais comme vous nous avez permis d’effectuer des recherches à la bibliothèque…Je pensais…Enfin je m’adresse surtout à vous roi Agnarr…J’ignorai que vous ne saviez pas que la reine Iduna était née dans la ville d’Arnevik et que le roi Runeard était présent.

Papa ouvrit de grands yeux de surprise et Maman blanchit. Ils se tournèrent vers Mamie dont les doigts étaient tellement crispés que ses phalanges avaient blanchi. Après de longues secondes, mon père finit par bredouiller :

-Oui…Eh bien…Ce n’est pas un drame…Arnevik appartient au royaume d’Arendelle après tout…Il n’y a aucun mal à ce que ma femme vienne de là…Toutefois Maria il vaudra mieux venir me consulter la prochaine fois que vous tombez sur des choses comme ça et…
-Ah parce que c’est vrai en plus ?! S’enquit Maman en regardant Mamie avec un air de reproches.
-Oui ça l’est ! Et alors ?! Cela te gêne-t-il à ce point mon Ange de l’Air ?! Est-ce que ça t’as empêché de vivre et d’être aimé ?! S’énerva-t-elle.
-Euh…Non…Non…Maman ce n’est pas ce que je voulais dire…Je suis seulement surprise, murmura-t-elle.
-Comme je te l’ai dit l’autre fois, ton père avait été obligé de fuir car il m’avait mise enceinte et j’étais promise à un autre homme. Il l’avait menacé de mort et toi aussi accessoirement. J’ai été mariée une première fois à Amarok et je n’attendais qu’une chose que tu naisses. Elysia avait fui vers Arendelle sous la protection du roi Runeard, sauf que celui-ci s’était chargé de le placer en tavernier à Arnevik. Au départ, tu devais vivre avec lui. Mais j’ai éteins les coupoles du foyer et mon mariage avec Amarok est devenu caduc. J’ai pu aller chercher ton père sauf qu’en arrivant à Arendelle et de surcroît à Arnevik j’avais des contractions. Je…Ton père et moi nous sommes retrouvés…Et…Euh…Je n’ai pas eu le temps de revenir accoucher ici. Oui tu aurais pu naître au château…Mais Elysia et moi ne nous étions pas vus depuis six mois donc…
-…Merci Maman, j’ai compris, dit-elle.
-Ma foi ! C’est la meilleure anecdote de cette table ! S’écria Alix sans mauvais jugement, bon et si à présent la princesse Anna allez rejoindre votre serviteur ? Je crois qu’il attend.

Tandis que je ne reconnaissais définitivement plus la reine des îles du Sud qui était passée de mégère à la femme la plus aimable du monde, je me levai de table et réclamai à nouveau le silence :

-Chers invités ! Il est temps pour moi de souffler mes seize bougies !

Kay fit un signe à Olina qui ramena un énorme gâteau au milieu de salle quand Gerda apporta un escabeau. Une fois dessus, je pris une grande inspiration et soufflai toutes les bougies d’un coup. Puis vint mon vœu et je coupai la première part avant de me ruer sur le buffet et prendre les desserts qu’Hans et Elsa avaient préparé spécialement pour moi. Petits à petits les nobles suivirent et je ne résistai pas à l’idée d’engloutir une première fournée sans qu’aucun membre à part Kristoff ne fusse à table. Je me retrouvai bientôt avec une moustache de chocolat que j’essuyai rapidement avec ma manche de robe.

-Mince…Je ne sais pas si ça partira au lavage, maugréai-je.

Cela fit rire Kristoff et nous retournâmes nous resservir alors que mes proches étaient enfin en train de déguster leurs propres assiettes.

-Tu as fait des prouesses Elsa ! C’est succulent ! S’écria Mamie.
-Je confirme chère madame ! Reprit Wilhelm.

J’avalais mon chocolat de travers en l’entendant. Mais qu’est-ce qui s’était passé dans la nuit pour Alix et lui ?!

-Oh ! Mais elle a de qui tenir sans doute pour sa perfection ! Essaya à son tour Maria en lorgnant notre aïeule.

Celle-ci se raidit immédiatement et répliqua :

-Que voulez-vous dire Mademoiselle ? Avez-vous par miracle appris autre chose à mon insu pendant le temps des desserts ?

Loin de s’offusquer la Duchesse répondit :

-Oh eh bien…En réalité, je ne sais pas si c’est vraiment à vous qu’on s’adresse mais je vais vous en faire part, cela sera plus simple…

Sans attendre, elle déplia un mot et lus à l’attablée qui était redevenue silencieuse :

-Lady Anna, ton talent chamanique est d’égal à ta beauté, je pense à toi tout le temps. Je sais que tu n’imagines pas à quel point je t’aime, toi qui n’as d’yeux que pour ton Sir Elysia. Mais sache que même ainsi, le fait de te connaître suffit à ce que tu me combles chaque jour de bonheur. Je parlais de ta beauté et effectivement, je ne le dirai jamais assez, tu es la plus belle personne que je connaisse. Tes cheveux de feu, tes yeux sarcelles sont uniques. Tu es intelligente et talentueuse. Je t’admirerai jusqu’à ma mort. Même si tu t’en fiches, je serai toujours là pour te soutenir dans tes projets personnels ou professionnels. Toi Lady Anna, tu es le soleil qui illumine mes jours. Tu aurais pu être une parfaite mère pour Agnarr. Je n’ai pas la chance d’être l’homme qui partage ta vie mais j’en aurais été honoré.
Je t’aime.
Affectueusement.
Runeard IV d’Arendelle.


La lettre se termina et Maria couvait toujours Mamie d’un sourire mauvais. Un lourd silence s’abattit et Papa qui était devenu rouge de confusion observa mon aïeule qui était de plus en plus pâle. Quelques secondes plus tard, elle se leva de table sans dire un mot.

-Mamie ! Mamie attends ! Criai-je en me levant à mon tour.

Je la rattrapais alors qu’elle se dirigeait vers la sortie. Tous les regards étaient braqués sur nous mais je m’en fichai.

-Mamie qu’est-ce que tu fais ? Murmurai-je.
-Je suis désolée ma petite Piceaerd mais je ne vais pas me laisser insulter de la sorte ! S’exclama-t-elle vexée.

Elle retira vivement sa main de la mienne et sortit de la salle alors que mon cœur se broya. Je la rattrapai encore et repris doucement :

-S’il te plaît…Reste…Pour moi…Et notre plan…
-…Quand tu seras prête à arrêter de croire que cette nouvelle vie est un jeu et que tu auras grandi en t’entourant de meilleures personnes, tu reviendras vers moi ! Chuchota-t-elle avec force.

Sa remarque me blessa au plus profond de mon âme. Je bredouillai alors :

-Mais…Je pensais qu’avoir la Duchesse à notre portée était une bonne chose et…
-…Eh bien tu penses toujours mal Anna, conclut-elle.

J’eus l’impression de recevoir un coup de massue et la regardais bientôt sortir du château, impuissante. Mes yeux s’embuèrent. J’entendis qu’on m’appelait. Je m’en fichais. Aux yeux de Mamie j’avais échoué. Aux yeux de Mamie je demeurais encore et toujours la même idiote de petite fille rousse. Je serrai de plus en plus les poings alors que les larmes de colère arrivèrent enfin. Pars Anna…Pars tu ne sers à rien, pensai-je très fort, tu es incapable d’aider qui que ce soit…Tu fais du mal aux gens autour de toi…
J’enlevai rapidement mes escarpins et m’enfuis enfin le plus loin possible de tout ce beau monde en n’ayant qu’un seul souhait : Ne jamais être retrouvée.

****

Comment avait-elle pu gâcher ainsi l’anniversaire de ma petite sœur ?! Comment cette pouffiasse avait-elle pu faire autant de peine à Maman, Mamie et Papa en même temps ?! Si Wilhelm et Alix étaient des professionnels dans la matière d’être mauvais, ils ne montaient pas leur coup à l’avance !
Tout le monde s’était rué à la recherche d’Anna. Et c’étaient même les parents d’Hans qui s’étaient montrés volontaires, fidèles à leur état altruiste durant cette journée. Ils avaient jeté un regard noir à Karl et son père lui avait dit d’une voix tonitruante :

-Mon garçon…Si jamais il nous arrive malheur à cause de votre femme, je vous promets que vous finirez votre vie à la rue !

Cela avait eu de l’effet sur l’aîné des îles du Sud qui avait frissonné et pâlit en même temps. Il avait hoché faiblement la tête. Loin d’être ébranlée, la Duchesse avait affiché un petit sourire satisfaisant qui m’avait encore plus donné envie de lui tirer sa tignasse blonde, chose que n’avaient pas remarqué Wilhelm et Alix qui étaient sortis de la salle avec Papa et Maman sans même lui accorder un regard.

Et c’était moi, malgré ma mésaventure avec les Ducs de l’autre jour, qui était obligé à présent de m’occuper de tous nos invités laissés en plan. Avec l’aide d’un conseiller, je les avais tous renvoyés dans leurs chambres. La plupart d’entre eux avaient préféré avorter le séjour et étaient repartis en bateau. Le tout c’était quand même fait dans une extrême politesse nous faisant comprendre que la situation n’était pas si catastrophique que cela avec la plupart de nos royaumes voisins.

A présent que nous étions seuls, Hans tentait tant bien que mal de me soutenir sentant que le moindre faux pas serait la goutte de trop qui me ferait déverser mes pouvoirs.

-Ça fait des heures qu’ils la cherchent et ils ne l’ont toujours pas retrouvé ! Pestai-je.

Pour me calmer, le benjamin des îles du Sud vint m’embrasser les cheveux. Je sursautai et le regardais férocement.

-Ce n’est pas le moment Hans ! Criai-je, Anna est toujours dehors ! Introuvable ! A cause de ta peste de belle-sœur ! Je ne sais pas ce qui me retient d’aller l’étrangler ! Elle a jeté son mal et maintenant elle est tranquille dans sa chambre avec ton frère !
-Je comprends ton désarroi ma Elsa…Mais tu sais, rien ne t’empêche de donner l’ordre de l’enfermer aux cachots comme ton père l’a fait pour Helmut et Henrik de Weselton ! S’enquit-il avec un calme absolu.

Sa remarque était loin d’être bête et une idée germa soudain dans mon esprit. J’acquiesçai péniblement pour dire que j’étais en accord avec ses paroles. Je lui pris bientôt la main et nous partîmes vers leurs appartements. Je ne pris même pas la peine de toquer et entrai comme une forcenée. Karl et Maria s’occupaient chacun de leurs côtés. Ils arrêtèrent leurs activités en nous voyant.

-Votre Majesté…Bégaya l’aîné des Westergaard en produisant une révérence tremblante.
-Prince Karl, veuillez rester avec le prince Hans durant quelques minutes ! J’ai une affaire à régler avec la Duchesse Maria de Funningur ! M’écriai-je d’un ton glacial.

La jeune femme me regarda amusée, à moitié convaincue par ma légitimité. Ne cherchant plus, j’enlevais un de mes gants et lui créai des menottes de glaces qui emprisonnèrent ses mains. Cela lui fit perdre de son assurance mais elle se laissa faire.

-La petite princesse sort les griffes, minauda-t-elle.

Je m’avançais vers elle, prête à lui effleurer la joue. Je retrouvais mon contrôle à la dernière minute alors qu’elle vit dans mes yeux que je n’étais pas sûre de moi.

-Il vaudrait mieux pour vous que vous gardiez le silence ! Grognai-je à la place.

Elle éclata de rire et renchérit :

-Ou plutôt pour vous ma chère dame des neiges…

Perdant patience, je lui agrippai l’épaule et l’embarquai immédiatement avant de crier aux garçons :

-Messieurs, je reviens.

Abordant toujours un pas royal, je la conduisis jusqu’à ma chambre. Elle ne se rebella pas alors que l’idée de la tuer, là sur le champ pour venger mon ancienne famille me traversait de plus en plus l’esprit. Plus tard Elsa, plus tard, pensai-je très fort.

Elle haussa un sourcil de surprise lorsque nous arrivâmes devant ma porte. J’ouvris rapidement et la jetai à l’intérieur. Puis je pris soin d’enlever mes gants et gelai toute la chambre faisant nettement baisser la température.

-Je vous garde-là en attendant d’avoir une explication avec votre mari, expliquai-je, la température va vous faire réfléchir sur les conséquences de vos actes…Du reste si vous mourrez de froid cela sera le cadet de mes soucis, vous n’aviez qu’à vous habiller chaudement.

Contre toute attente, elle resta passive et m’affronta toujours avec un immense sourire.

-Oh quel dommage ! Moi qui pensais vraiment que nous aurions le droit à une petite séance de confidences complices comme cela a déjà été le cas, dit-elle.
-Vous n’êtes vraiment qu’une pouffiasse ! M’énervai-je.

La remarque la fit rougir mais ne l’ébranla pas. Elle répliqua du tac au tac :

-Merci du compliment…Je préfère néanmoins être une pouffiasse plutôt qu’une boule de nerfs ambulante qui n’aura jamais la tête froide nécessaire pour supporter le poids de la couronne…
-…Je ne vous permets pas…Murmurai-je perdant de plus en plus confiance en moi.

Elle s’avança alors vers moi et bien que la pièce était toujours plus froide, elle me regarda droit dans les yeux et repris :

-Répète après moi Elsa d’Arendelle…Tu ne seras jamais une grande reine !

Je ne lui fis pas cet honneur même si la phrase faillit sortir naturellement de ma bouche. A la place, je me frottais les poings de contrariété sur mes cuisses et détournai le regard. Maria en fut presque déçue. Elle poussa un soupir d’aise et alla s’installer sur le lit en faisant comme chez elle.

-Je vous attends là donc ? Demanda-t-elle naturellement.

Je rageai intérieurement mais ne répondit pas. A la place, je glaçais un peu plus la chambre. Elle allait bien finir par geler bon sang ?! Je trouvais enfin de la satisfaction en la voyant enfin tourmenter par le froid puisqu’elle peinait à souffler sans que l’air ne se transforme en buée en sortant de sa bouche. Indifférente, je tournais donc les talons et étais sur le point de fermer la porte quand j’ajoutais soudain :

-Oh fait si vous tenez à fouiller dans mes affaires, sachez que vous trouverez des lettres de désespoir par rapport à mon pouvoir mais aussi des mots et des dessins que j’ai gardé d’Anna quand elle me racontait ses journées de solitudes. Voilà.
-Comme c’est mignon, susurra-t-elle en s’allongeant avec sensualité, une parfaite petite fille modèle.

Je restai là, pétrifiée par le manque de réaction. Il ne fallait pas que je me trahisse mais c’était hélas trop tard. Voyant que je n’avais toujours pas bougé, la Duchesse reprit cette fois avec sérieux :

-Soit…Jouons le jeu et attendons dans votre prison de glace.

J’explosai enfin :

-Maria de Funningur ! Vous êtes vraiment indigne de votre rang.

Elle se réhaussa à l’aide de ses coudes et toujours dans une position décontractée elle minauda :

-Oh…Moins que vous princesse Elsa, je puis vous l’assurer. Vous énervez dès la première remarque ? Est-ce vraiment tout ce que vous êtes capable de faire ?

Je voulus bredouiller quelque chose mais une gêne incommensurable m’empourpra le visage. Voyant que j’avais loupé mon occasion, la Duchesse continua de m’observer comme un pauvre animal égaré et dit cette fois :

-Allez va…Je vous pardonne d’avoir essayé d’être menaçante petite princesse des neiges…A tout à l’heure !

Je devins cramoisie alors qu’elle me souffla un baiser du bout des lèvres toujours armée d’un grand sourire. Je pressai enfin le pas et l’enfermai à double tour. Je ne voulais pas montrer que j’avais les larmes aux yeux mais les phrases de Maria étaient pourtant révélatrices de mes craintes. Je n’aurais jamais assez de prestance pour être une grande reine.

-Si seulement tu étais là pour me rassurer Anna, soupirai-je.

Je m’essuyai rapidement mes larmes et retournai voir Hans et Karl qui m’attendaient toujours. J’aurais pu le tuer lui aussi mais la crainte que je lui inspirai suffisait amplement à me satisfaire pour le moment et me redonna confiance en moi.

-Princesse Elsa…Qu’avez-vous fait de mon épouse ? Demanda-t-il inquiet.
-Je la maintiens en chambre froide le temps que nous trouvions une solution à la pagaille que vous avez mise ! Répondis-je avec sincérité.
-Je vous en prie…Ne tuez pas Maria…Je…Je prendrai sa place s’il le faut ! Plaida-t-il.

Je ne pus retenir un cri de surprise et le regardai avec mépris. Malgré son écart au bal d’il y a quelques mois, il ne ressemblait en rien à l’être vilipendant qui m’avait assassiné avec Kristoff et nos petits dans l’autre vie. J’éprouvais même de la pitié pour lui. Aussi je le questionnai à mon tour :

-Pourquoi tenez-vous tant que ça à prendre la place de votre femme ? Elle a dû vous tromper avec je ne sais combien d’hommes depuis le début du séjour à Arendelle !

Il hocha la tête pour confirmer mais répliqua néanmoins :

-Je suis un gentleman, un noble de surcroît…Il m’est également arrivé de faire des impairs de mon côté…Beaucoup moins que Maria certes…Mais elle demeure tout de même ma femme et je me dois selon le code de l’honneur de prendre sa place…Comme Hans la prendrait pour vous !

Je rougis immédiatement et ne cherchai même pas à me défendre. Karl avait l’air sincère. Je ne pouvais pas consulter Mamie Anna puisqu’elle aussi s’était délibérément enfuie, mais mon pouvoir me disait que ce n’était pas le bon moment pour éliminer l’aîné des îles du Sud et sa femme. Je pris mon temps pour réfléchir et rétorquai :

-Vous savez que de toute façon ce n’est pas seulement Maria qui est en mauvaise position mais bien vous deux. Mon père ne sera pas aussi souple sur qui choisir.

Karl se décomposa mais murmura tout de même :

-Je comprends tout à fait votre altesse et j’accepterai mon sort s’il doit en être ainsi.
-Mon frère cesse de dire des sottises voyons ! S’énerva alors Hans, ne sois pas si défaitiste ! Nous allons trouver une solution !

Il se tourna vers moi en désespoir de cause et ajouta :

-N’est-ce pas Elsa ? Je…Je sais que ce qu’a fait la Duchesse est très grave, mais je ne veux pas que ça se finisse comme ça ! Nous devons trouver une autre solution !

Je réfléchis à toute vitesse et une idée germa enfin dans mon esprit. Je repris aussitôt :

-Sur ce point-là, je suis d’accord avec vous…Et croyez-moi, ça me pèse de le dire avec le mal qu’elle a fait…Je ne suis pas le monstre que tous voient en moi.

Le visage de Karl retrouva immédiatement des couleurs et il vint m’embrasser les mains alors que je me raidis.

-Oh merci princesse Elsa !
-Ne me remerciez pas, rien n’est encore fait ! Le sermonnai-je, mais il nous faut profiter de l’absence de Papa et Maman pour que vous partiez…La meilleure issue pour vous est d’être bannie d’Arendelle. Vous ne devez plus jamais remettre les pieds ici…Du moins pas dans l’immédiat !
-Il nous faudrait prendre un bateau pour les îles du Sud dans ce cas, mais je ne crains que le seul que nous ayons à Arendelle soit celui de Père…Et prendre l’Helga reviendrait au même ! Nous nous ferions rattraper tout de suite, Soupira-t-il.

Hans et moi nous confrontâmes du regard et je sus en quelques secondes à quoi il pensait. Je décidais aussitôt de changer légèrement la sentence.

-Karl…Il y a un port à Arnevik…il y a même bien plus là-bas…Nous devons nous y rendre aussi figurez-vous ! M’écriai-je.
-La ville des brigands ?! Oh non ! Maria ne me suivra jamais là-bas ! Elle déteste cette ville ! Renchérit-il soudain apeuré.

Mes lèvres affichèrent alors un rictus mauvais et je dis :

-Oh…Elle n’a pas vraiment le choix…
-Elsa tu es sûre que c’est une bonne idée ? Demanda à son tour Hans.
-Tu as une meilleure solution peut-être ? Répliquai-je avec hargne.

Le benjamin des îles du Sud se recroquevilla et je repris à l’adresse de Karl :

-Il faudrait trouver un moyen de pression pour votre femme pour la forcer à vous suivre. Un secret qu’elle n’a jamais révélé à personne et qui pourrait être publié au même titre que le coup qu’elle a fait à ma grand-mère ! Si jamais elle ne se rend pas à Arnevik avec vous, nous ferons en sorte de mettre notre menace à exécution. Est-ce que vous auriez un souvenir vraiment frappant qu’elle ne vous aurait révélé qu’à vous ?
-Elle est trop maligne pour cela, grinça à son tour mon beau prince.

Je secouai la tête et répliquai :

-Le cœur d’une femme est rempli d’émotion et peut être ébranlé à tout moment !

Je laissais quelques minutes au prince pour réfléchir. Hans me ramena contre lui pour que ma tension redescende. Après ce qui me parut une éternité, Karl finit par murmurer:

-J’ai bien une idée. Une fois, j’étais entré dans sa chambre pour que nous sortions faire une promenade et elle était en train d’écrire un mot dans un cahier. C’était la première fois que j’avais vu cet objet et cela semblait l’avoir contrarié que je le visse. Elle m’avait appris que c’était un journal intime où elle écrivait ses journées et nous ne nous étions pas plus étendus sur la question.
-Et vous avez, malgré tout regarder ? Commentai-je.

Il acquiesça et répondit :

-Pas le même jour bien sûr, mais oui effectivement. J’avais attendu une rare occasion qu’elle retourne chez ses parents pour fouiller sa chambre.

Je tiquais immédiatement et renchéris :

-Et cela ne vous étonne pas qu’elle ne l’ait pas emporté ?
-A vrai dire, je ne me suis jamais posé la question. En tous les cas, j’ai parcouru son journal et effectivement, il n’y avait rien de bien intéressant à l’intérieur. Elle me décrivait comme un être pénible et barbarisant.
-Et donc ? M’impatientai-je, avez-vous fini par trouver un indice ?
-Oh euh…J’allais y venir, reprit-il un peu dépassé.
-Je ne veux pas vous presser…Mais c’est votre femme qui congèle pendant ce temps ! M’exclamai-je.
-Oui…Euh…Bien sûr. Voilà. Il y avait une trappe cachée dans le cahier. J’y ai trouvé un extrait de naissance appartenant à sa mère la Duchesse Alexandra Funningur. Elle le gardait caché car il y avait une sale histoire derrière à mon avis.
-Une sale histoire ? Expliquez-vous ! M’écriai-je.

Le visage de l’ainé des Westergaard se contracta de contrariété et il essaya de répondre à mes attentes :

-Eh bien, je ne me souviens pas de tous les détails mais je sais qu’il était écrit qu’un monsieur devait lui verser une pension à vie…Sans doute le père, en contrepartie l’enfant ne devait jamais savoir qui il était.
-Vous aviez son nom ou son métier ? Demandai-je soudainement attentive, il faut les moindres détails pour qu’elle puisse accepter, c’est vraiment important.

Karl ferma les yeux pendant quelques secondes comme s’il avait encore le papier sous les yeux. Il soupira et répliqua :

-Je ne suis sûr de rien…Mais il me semble qu’il s’agissait d’un membre de la garde d’Arendelle de votre grand-père, le roi Runeard…Peter…Oui je crois que son nom était Peter. Non ce n’est pas tout à fait ça…Pieter…Je crois que son prénom c’était Pieter…Mais cela ne doit rien vous…
-PARDON ?! Hurlai-je.

Les sueurs froides s’emparèrent immédiatement de mon front. Non…Non ce n’est pas possible…Grand tonton était homosexuel…Il ne devait pas être le seul Pieter de la promotion après tout…Me convainquis-je.

-Elsa ? Est-ce que tout va bien ? Tu es toute blanche…Enfin je veux dire plus que d’habitude, indiqua Hans.

La pièce se referma sur moi et j’étouffai avant de chanceler.

-De l’eau ! Vite ! Cria Hans à son frère alors qu’il me réceptionna dans ses bras.

Il me caressa le front et m’aida à boire lentement. Alors que je recouvrais peu à peu mes esprits je vis que le prince semblait fouiller ses souvenirs.

-Il avait un nom qui ressemblait également… C’était… Po… Non… Pi… Pic…

Je compris immédiatement.

-Prince Karl…Est-ce que le nom complet de ce garde était Pieter Piceaerd ? Demandais-je effarée.

L’ainé des Westergaard sursauta et son visage s’illumina d’un seul coup.

-Oui…Oui il me semble bien que c’est ça ! Dit-il, comment avez-vous deviné ?


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Mer 09 Fév 2022, 09:56
Donc la mine de déterré de Mamie c'est juste parce que les deux tourtereaux étaient en retard... ok...  Neutral et elle a donc suivi Anna/Kristoff dans leur voyage (via les souvenirs dans Ahtohallan) pour savoir au sujet de la sarbacane et en a transmis les infos directement à Andréas. Mais, euh... pourquoi confused Andréas va chercher la rédemption, maintenant ? C'est pas une critique, mais vu qu'elle semble ne pas tout dire... ou alors j'ai encore raté/oublié quelque chose >_<'

Mais on apprend ensuite que Bulda en avait trop dit... et se fait tuer par Pabbie affraid qui déguise sa mort comme étant un accident. Ah l'bâtard ! Ça confirme donc ce qu'on pensait : il va forcément débouler (sans mauvais jeu de mot) un moment à l'autre avec la pouffiasse de Funningur pour mettre son plan de méchant à l’exécution. Avec le meurtrier des parents d'Andréas, peut-être pale

A moins que Mamie n'ait trouvé un plan : préparer la vengeance le jour de l'anniversaire d'Anna Twisted Evil et on y est justement, on va bien voir de quoi il s'agit. Car après un "Joyeux anniversaire !" de la part du peuple et un bouquet de rose de la part de son beau glacier... ah mince ça nous est pas expliqué silent bon ben ça sera pour l'effet de surprise, alors ? En attendant, ils vont devoir aussi réfléchir à comment ils vont s'aimer dans l'intimité si jamais un garde surveille la chambre d'Anna. Et nous à se délecter d'une bonne rouste de Mamie envers la pouffiasse de Funningur bravo

Mais ça n'empêche pas cette même pouffiasse non seulement d'amener le sujet de la naissance d'Iduna (c'est-à-dire à Arnevik) qu'elle a eu vent en ayant consulté sans permission les archives du château, non mais sans gêne Mad mais que par la même ayant appris que Runeard avait des vues sur Mamie Anna What a Face ce qui suffit à Mamie de quitter le game, au grand dam du plan qui était établi. Aoutch No d'autant qu'Anna,  sous le coup de la tristesse, fait une fugue. Faut la retrouver donc, surtout quand c'est son anniversaire !

Et en attendant, la pouffiasse se fait interroger froidement par Elsa jesuisdehors mais sans que ça l'impressionne, limite elle s'en amuse ! Mais bordel, comment elle fait Mad surtout qu'elle a toujours le don d'énerver encore plus Elsa par ses remarques désobligeantes ! Va falloir donc trouver un moyen de la faire craquer au même titre qu'elle l'a fait pour Elsa, à savoir parler de son père, qui n'est autre que... Pieter Picéard ?! Hein confused

Et derrière tout ça, les deux furoncles se montrent carrément moins insupportables que la pouffiasses... ça cache forcément quelque chose Suspect

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Mer 09 Fév 2022, 21:37
Allez ! Ecriture du chapitre 18 en cours...Voici les spoilers sans contexte ! Very Happy

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Dim 20 Fév 2022, 17:38
Du retard c'est parti pour le chapitre 16... Au titre digne d'un best seller "putaclick" Potterien Wink

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Bref... Est ce que Mamie ne serait donc pas la blanche colombe?!.... Pourtant RVLP 3 nous a tout dévoilé... à moins que...[Ansa's Stories] Retour vers le Passé 4 : Prise par un Northuldra : Attention contenus matures! - Page 3 I-smell-blood-smell-blood

C'est parti on est prêt, rien ne pourra nous surprendre!

Et tout ça commence par les deux tourtereaux qui sur le chemin du retour... Parlent de Mamie Anna...
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Oh bordel!!! On était chauds là!!! Pour du sang de la sueur des larmes avec un tel titre... ou alors une scène torride entre les deux qui briserait le traineau sous les coups de reins du montagnard et une avalanche déclenchée par les cris de plaisir de la jolie rousse....Et non! Rien... Ils restent calmes!
Si Mamie apprends ça rouquine chérie je peux te jurer qu'elle va te rhabiller pour l'hiver (ou plutot te deshabiller! pour que tu fasses enfin honneur aux Picéaerd nom d'un esprit!)

Le montagnard me lança un regard qui fit bouillonner tout mon corps. Sans crier garde il se rapprocha un peu plus de moi et me serra les deux mains. Puis il murmura :

-J’aimerais bien faire ce qu’elle a dit…

A la bonne heure!

Kristoff prit soudain conscience de ce que nous étions en train de dire et il devint blanc avant de s’empourprer :

-Non…Non...Anna…Je me suis mal exprimé…Ce que je voulais dire…Enfin je serai ravi que nous franchissions ce pas…Mais…Euh…Je pense qu’il serait préférable que nous nous connaissions bien d’abord…Que nous nous embrassions vraiment dans un premier temps…Pas comme le baiser volé de l’autre fois…Même s’il était agréable hein ! Enfin…Si vous voulez bien entendu…Bref…Je crois que je suis en train de m’enfoncer…Je ne sais plus ce que je raconte…

[Ansa's Stories] Retour vers le Passé 4 : Prise par un Northuldra : Attention contenus matures! - Page 3 Failed-chinese

Non mais c'est pas vrai!!! C'est une blague je me suis planté de fiction c'est pas un écrit d'@Ansa!!! Oh Kristoff réveille-toi!!! Tu vas la mettre au fond oui?!

Trop heureux, Kristoff me souleva au-dessus de lui, de ses bras herculéens, pour me caler sur ses genoux. Il me prit ensuite le visage de ses mains pour que nos lèvres se rencontrent encore. Mes reins s’embrasèrent, mon bas-ventre se contracta, mon cœur s’accéléra. Mamie avait raison. J’avais beau n’avoir que presque seize ans. Je voulais qu’on fasse l’amour, maintenant. Et ce n’était pas le montagnard qui allait s’y opposer

[Ansa's Stories] Retour vers le Passé 4 : Prise par un Northuldra : Attention contenus matures! - Page 3 Kaamelott-joueur
Ah bah quand même! Fais gaffe Kristoff! Parce que là, t'es passé à deux doigts de te faire surnommer mou de gland à partir de maintenant!
Bon... On a donc droit au classique... On va les laisser faire ce qu'ils ont à faire et on les retrouve une fois que rouquine torride sera enfin décoiffée!

[Ansa's Stories] Retour vers le Passé 4 : Prise par un Northuldra : Attention contenus matures! - Page 3 OTwc

Bien... N'oublions pas la mission du jour... Aller voir les cailloux pour savoir pourquoi Andréas est... un Andréas! Allez les deux amants, on va tirer les verres des rochers!
Mais avant ça en plus, on a droit à THE révélation
"oh oui KriKri les trolls je les connais, ils m'ont sauvé quand ma soeur m'a gelé?!
-Quoi?! C'était toi?!

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Aux faits!!! On a un titre qui sent le sang!!! On veut du croustillant!!!

-Je me demandais quand est-ce que tu viendrais ! Vous voulez enfin nous présenter vos jumeaux, je suppose ?!
-Nos jumeaux ?! Répétai-je le cœur battant.

Kristoff me regarda en haussant les épaules pour m’expliquer qu’il ne comprenait pas plus que moi. Inébranlable, Bulda réitéra :

-Oui ! Deux beaux petits garçons ! Ils ne sont pas avec vous ?!

Des garçons, pensai-je très fort. La phrase d’Helga me revint alors en mémoire « Tu embrasseras Pieter et Elysia de ma part ». J’allais avoir des jumeaux avec Kristoff…Je me perdis de plus en plus rêveuse dans cette merveilleuse nouvelle alors que le montagnard fut plus terre à terre en rétorquant :

-Voyons Bulda nous n’avons pas d’enfants, nous nous connaissons à peine…
-Pas encore mes petits ! Pas encore ! Renchérit-elle avec un clin d’œil.

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Ah non!!! NON NON NON NON NON!!!! On a dit du croustillant!!! Pas su spoil!! Bordel le caillou femelle ça se fait pas!!! On t'a jamais dit que le spoil est un motif de meurtre?! ... Fais gaffe Bulda... Tu vas mourir d'avoir fait ça!!! ça se fait pas!!!

Quoi?

Comment ça je devrais pas dire ça?... Pourquoi?... Oh et puis c'est pas le sujet! Bon on enchaîne et on arrête de spoiler!

-Je me souviens du jour où ses parents sont venus nous l’amener, dit-elle.

Le montagnard fut tout de suite étonné alors que j’essayais de jouer la surprise.

-Ses parents ? Répéta-t-il.
-Oui ! Oui ! Ses vrais parents étaient des gens malfamés d’Arnevik ! C’est Grand Pabby qui a eu l’idée de le faire adopter par une famille des Terres Gelées, expliqua-t-elle.

Yeah!!! paye ta famille!!! Allez on rajoute ça au dossier du pote DéDé!

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Mais ça n'est pas fini... Notre caillou bavarde visiblement a quelques infos à donner ert voilà qu'elle nous narre une partie de la Légende de Flemmi jusqu'alors inconnue Ainsi Pabby, fils de Flemmi a vécu le traumastisme de la mort de son père, la fuite contre les hommes et l'installation dans la plaine des Trolls... Et voilà finalement pourquoi les trolls se sont mis à fabriquer l'arme favorite d'Andréas pour buter des Hommes
Ouais, alors on sait que le caillou en chef est une belle ordure mais forcément quant on voit comment il a pu être traumatisé gamin forcément...
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Et parce que le timing n'est pas ton ami dans les RVLP... Voilà que le caillou en chef arrive et... il est pas particulièrement jouasse de voir une serbacane dans les mains de Bulda
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Alors à cet instant je voudrais juste une petite pause!
Non parce que là on a clairement rouquine en sucre qui s'est balancé dans la gueule du troll, sans moyen de défense, qui clairement a déjà exposé toutes ses cartes alors que le caillou lui peut avancer masqué... On sait qu'il ne recule devant rien et qu'Anna n'a aucune protection
Dis donc Mamie... T'es sure que c'était une bonne idée de l'envoyer elle?!
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Contre toute attente, Grand Pabby finit par rétorquer :

-Oh ! Mais rassurez-vous je n’ai rien à cacher ! Vous allez être déçu par mon explication car elle est d’une évidence même ! Je n’ai fait qu’appliquer la volonté du chef Ohanzee. Ainsi je l’ai à Andréas pour le protéger d’éventuelles attaques de la part d’Arnevik ! Après tout, les Northuldra n’ont jamais été à l’abris de ce qui s’était passé dans les autres tribus ! La preuve encore récente de la bataille qui a fait rage il y a presque trente ans.

Ouais... Le caillou il donne une info histoire de paraître poli, mais clairement on a pigé que l'ambiance était glaciale...
Euh... Bibiche, ça me fait mal au coeur de le citer mais... Tu voudrais pas appliquer le conseil d'Olaf?

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Quant on en est à suivre les conseils du bonhomme de neige, on sait qu'on est dans la purée!... Mais bon, bibiche qui n'es tpas suicidaire décide effectivement de rebrousser chemin avec le dadet des montagnes... Bon à nouveau deux jours de voyage pour eux! ... A n'en pas douter deux jours de

[Ansa's Stories] Retour vers le Passé 4 : Prise par un Northuldra : Attention contenus matures! - Page 3 ZBES3l

Allez il est temps de passer chez la blonde même si on peut noter la dernière phrase
Mamie nous y attendait et elle avait une mine grave.

Non on ne va rien préjuger on passe sur la blonde! C'est probablement rien, peut être contrariée de la performance gymnique des deux amants... oui c'est sans doute ça!
Allez la blonde! Qui visiblement a enfin choisi son prétendant... et c'est le rouquin qui a gagné la timballe!
Et le charmant petit couple comme à son habitude aura droit aux florilège de remarques déplacés de Wilhem et Alix, mais aussi des Weselton quant à leur capacité supposée à gouverner quand viendra le moment...
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Oh tu peux même te permettre le pluriel John... Mais on sent qui plus est qu'ils s'essoufllent un peu car niveau taille... Ils ont fait mieux
Alors sont-ils au max ou est-ce seulement une pause?

En tout cas la bave du crapeau n'atteint pas la colombe blonde qui préfère préparer des cakes avec le rouquin pour l'anniversaire d'Anna plutot que de débattre
... Alors une scène dans les cuisines, aurons-nous une scène digne de la chaudeleur et... Ah non suis je bête, c'est de la blonde dont on parle donc non, ça va juste cuisiner! Entrecoupé de quelques vannes contre rouquine en sucre... Parce que pourquoi pas!

Le prince des îles du Sud vint m’embrasser le cou et susurra :

-Cela vous gêne-t-il tant que ça, belle princesse des neiges ?

J’haussai les épaules et mis ma main devant ma bouche pour ne pas glousser. Puis je me tournai vers lui et nous échangeâmes un baiser prononcé.

-Imagine…Que quelqu’un…Entre dans la salle…Minaudai-je.
-Je m’en contrefiche…Nous sommes fiancés après tout…Chuchota-t-il en reprenant le baiser.

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Oh... Il est important de saluer l'effort de la petite frigide d'Arendelle!... Non c'est un début et il convient de l'encourager alors... C'est pas mal gamine... Par contre va falloir un peu muscler ton jeu!

Nous figeâmes immédiatement notre baiser alors que Maman nous regarda avec un air faussement fâché. Hans devint écarlate renvoyant sans doute un miroir de mon propre visage. Nous ne sûmes quoi dire alors qu’elle répliqua :

-Je suis ravie que vos rendez-vous se passent si bien.

Sentant la gêne m’envahir de plus en plus, je me râclais la gorge et demandai :

-Tu…Tu viens nous chercher pour le déjeuner ?
-Seul Hans va manger avec sa famille, ton père, toi et moi avons à parler avec les Ducs de Weselton ! Répliqua-t-elle d’une voix sèche, d’ailleurs il va y aller de ce pas !

Un peu surprise, j’observai mon amant qui partit sans plus d’explications. Maman me prit ensuite par la main et continua de me regarder sévèrement alors que je me sentais de plus en plus oppressée.

-Nous n’aurions pas dû te faire confiance, grogna-t-elle alors que j’étais de plus en plus mal.

Eh DuDu!!! Ne sois pas trop sévère avec elle!... Bien sûr on aurait tous espéré que la cuisine soit transformée en Beyrouth et qu'elle soit maculée de farine et beurre sur toutes les parties du corps mais bon elle débute!

-Oh Elsa, ton amour avec Hans est le cadet de mes soucis ! Renchérit-elle avec hargne.

Je sursautai de surprise et sentis mes yeux s’humidifier.

-Je ne comprends pas ce qui se passe Maman, laisse-moi mettre mes gants, je t’en prie…Chuchotai-je.

Légèrement compatissante, elle attendit que je me les passe puis me traina à nouveau jusqu’à la deuxième salle de conseil où Papa nous attendait et il n’était pas seul.

-Ah vous voilà ! Fulmina-t-il, on va enfin avoir le fin mot de l’énorme bêtise de notre aînée !

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Ah?!... Alors on a dû louper un épisode mais ça pue du bulbe là Elsa... Et non pas dans ce sens là!... Bande de pervers!

-Elsa ! Peux-tu nous expliquer quel était l’intitulé du pacte économique que tu as fait avec les Ducs de Weselton la semaine dernière ?!

Oh Agnarr!!! ça n'est que ça?! Oui évidemment moi aussi à ta place j'aurai un peu le seum... cette gamine n'a rien négocié du tout, il y avait moyen de clairement gonfler la note mais bon là encore... elle débute, faut accepter qu'elle m*rde un peu au début sur les montants, mais t'en fais pas, vu comment elle se fringue clairement ta gosse elle aime l'argent... Elle va vite piger le truc pas la peine d'en faire tout un fromage!
[Ansa's Stories] Retour vers le Passé 4 : Prise par un Northuldra : Attention contenus matures! - Page 3 Kaamelott-leodagan

-Les Ducs Helmut et Henrik de Weselton ont signé un décret comme quoi tu aurais autorisé officiellement ton pouvoir de glace à devenir une arme de destruction envers les ennemis de leurs royaumes.
-Mais vous vous doutez bien que je n’aurais jamais accepté une telle chose ! M’offusquai-je.
-Et la signature ! Elle est apparue toute seule ?! Questionna Papa avec méfiance.

Bordel Elsa!!!
[Ansa's Stories] Retour vers le Passé 4 : Prise par un Northuldra : Attention contenus matures! - Page 3 Mathieu-sommet-con

C'est pas possible!!! Et pour une fois je voulais te défendre!!! C'est pas vrai!!!! Lire les petites lignes c'est la base!!!
Sans déconner même Anna!... Et on parle d'Anna bordel à queue elle se serait pas faite pigeonner de la sorte! Espèce de... BLONDE!

Alors forcément Agnarr est pas jouasse et fait tout fouiller pendant le repas... Ah là papa je peux pas te donner tord, faut trouver une faille pour ratrapper sa bourde! Je comprends que tu aies le SEUM poteau!!!


-Avez-vous trouvé ? Demanda-t-il.

Un peu gêné le domestique sortit un décret de sa poche de veston. Papa lui arracha des mains alors que tout le monde se regardait avec interrogation. Le visage de mon père devint blême et sans se retourner, il finit par dire d’une voix forte :

-Helmut et Henrik de Weselton ! Vous êtes en état d’arrestation pour trahison envers la couronne d’Arendelle ! Gardes ! Arrêtez-les !

[Ansa's Stories] Retour vers le Passé 4 : Prise par un Northuldra : Attention contenus matures! - Page 3 FPvj3g

Ah ouais c'est le rendez vous des glandus!!! ... Alors Elsa, Méa Culpa c'est pas toi!
En revanche les autres mais quelle bande de tanches! Falsifier un document OK c'est brillant... Mais bordel tu gardes pas les preuves dans ta chambre que tes adversaires politiques peuvent fouiller! Non là franchment c'est humiliant!

-De mieux en mieux ici ! Nous pouvons nous fair…Commença Alix.
-Je pense que vous devriez la fermer si vous et votre mari ne voulez pas être les prochains sur la liste ! Vous avez plus d’une fois dépassé les bornes depuis le début du séjour en nous insultant nous et nos filles à maintes reprises ! Cria Maman avec impatience, je sais que nous avons une vieille règle qui nous oblige à nous unir mais si vous continuez nous pourrions détruire cette union ancestrale ! Me suis-je bien fait comprendre ?!

A contrecœur Wilhelm hocha la tête. Lui et sa femme gardèrent leurs lèvres serrées prenant conscience que Maman et Papa ne plaisantaient plus. La Duchesse blanchit et Karl lança un regard d’incompréhension à Hans. En quelques secondes, l’oncle et le neveu furent sortis de table et ramenés vers la porte.


Mais... Mais... Agnarr!!! Serais-ce possible?!! Mais oui, c'est bien ça!!! Mesdames et Messieurs enfin le roi a décidé d'arrêter d'être le paillasson de service!!!

[Ansa's Stories] Retour vers le Passé 4 : Prise par un Northuldra : Attention contenus matures! - Page 3 Thank-god-thank

Oh en voilà une fin douce!!

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Dim 20 Fév 2022, 20:29
Chapitre 18 : Je vous rendrai fiers :

Le soleil continuait de décliner. Je m’en fichais complètement. Toujours en colère, je ressassais mon objectif principal : Être à jamais rayée de cette vie que j’avais désastreusement ratée aux yeux de Mamie. Je serrai les poings alors que les larmes coulèrent à nouveau d’elles-mêmes.

-Elle est idiote elle aussi à m’avoir encouragé ! Si elle m’avait dit depuis le départ que tous mes plans étaient minables nous aurions pu rectifier le tir depuis déjà longtemps ! Grognai-je.

Je la voulais coupable autant que moi. J’étais consciente que j’avais fait plus d’une bourde depuis le début de notre retour à la vie. Je n’avais quasiment fait que cela. Mais pourquoi ma grand-mère s’était-elle acharnée aujourd’hui ?! Le jour de mon anniversaire ! Alors qu’elle savait très bien que cette journée comptait pour moi, marquant une nouvelle étape dans ma vie de jeune fille. A bout de nerfs, je rompais bientôt mes pensées pour faire une pause et reprendre mon souffle. J’inspectai Arendelle en contrebas. Sans m’en rendre compte j’avais grimpé à une vitesse folle par des chemins escarpés que j’avais réussi à dénicher au cours de mes longues journées interminables à rester cloîtrer dans la bibliothèque du château.

-Allez Anna ! Il faut encore grimper ! Me convainquis-je.

Ne perdant pas de temps de peur d’être attrapée par la garde ou d’autres membres de ma famille, je repris ma marche et m’entourai bientôt mes épaules nues de mes bras car la température avait baissé. Un problème allait bientôt survenir : Avec la nuit, je ne reconnaitrais bientôt plus rien. Pour couronner le tout, un vent glacial commençait à se lever.

-Quelle idiote tu es Anna ! Tu as encore agi sous l’impulsion ! Me grondai-je.

Je poussai soudain un cri de rage. J’avais définitivement enterrée mon mantra d’être plus mature dans cette vie-là. Mes jambes ressemblaient à deux bâtons tellement elles étaient congestionnées mais je ne renonçais pas. Tant pis. Je manquais d’eau et de nourriture mais il était hors de question que je retourne sur mes pas. Mourir était la meilleure solution. Au moins j’aurais ma fille et je pourrai aller botter les fesses à l’autre Mamie Anna pour qu’elle retourne auprès de Papy Elysia.

Le soleil finit par se cacher définitivement alors que j’arrivais enfin dans un bois d’épicéas. Il n’y avait toujours pas de plateau…Mais à ma grande surprise une grotte me faisait face. Dangereuse ou pas, j’étais bien trop épuisée pour reculer. J’observai encore les environs n’arrivant pas à savoir si j’étais assez loin pour ne pas être retrouvée.

-Avec un peu de chance il y aura une bête affreuse à l’intérieur qui m’aura réduite en charpie avant que j’ai le temps de dire ouf ! M’écriai-je.

Je parvins à faire les derniers mètres en zig-zag et atteins enfin l’endroit qui ne semblait pas habité. Malgré sa fraîcheur, je me retrouvais assez vite à l’abri du vent qui faisait de plus en plus rage. Je décidais de me mettre le plus au-fond du lieu et grelottai sans m’en rendre compte.

-Très bien…Je vais peut-être mourir de froid après tout…Murmurai-je.

Je serrais à nouveau ma robe rouge et me recroquevillai sur le sol en position fœtale alors que toute ma fatigue était en train de retomber.

-Peu importe…J’ai été nulle…Mamie a été la première à me le dire…Je voulais briller pour une seule personne…Et je n’en ai même pas été digne.

Je suffoquai ne voulant pas avouer que j’avais été bien plus blessée que je ne l’aurais cru. Je pleurais longtemps jusqu’à ce que je finisse par me calmer. La robe me servit de mouchoir et je m’apitoyais encore sur mon sort pendant de longues minutes.

-Maman arrive ma Helga chérie…Maman veut serrer tes bras potelés et t’embrasser ta figure de poupée, chuchotai-je.

Epuisée, je fermai enfin les yeux et me laissai partir vers la mort.

Je ne me rappelais pas que mon cœur se soit arrêté de battre. J’arrivais comme prévu dans l’Hellheilm et le sentis encore à ma grande surprise.

-N’y fait plus attention Anna, pensai-je très fort.

Mes retrouvailles avec ma fille étaient plus importantes. Je marchais donc avec cet objectif en tête et me retrouvai bientôt dans ma chambre d’Arendelle en compagnie d’une jeune adolescente qui avait un chignon similaire au mien ce qui la rendait on ne peut plus âgée. Elle resta stupéfaite en me voyant et me sauta dans mes bras pour m’enlacer en criant :

-Oh Maman ! Comment as-tu fait pour te téléporter aussi vite ?

Interloquée, je bégayai immédiatement :

-Ma…Maman ?! Tu as bien dit Maman ?!

Mon cœur qui battait toujours se glaça d’effroi et je la dévisageai avec étonnement. Je m’arrêtais sur ses yeux verts et je reconnus ceux d’Hans.

-Mais…Comment est-ce possible ?! Quand je t’ai quitté il n’y a pas si longtemps de cela, tu étais haute comme trois pommes…Bredouillai-je.

Je laissai ma phrase en suspens et m’arrêtais le souffle court. Elle eut un petit sourire narquois et lança :

-J’avais dans les six ans…Mais tu sais Maman ce n’est pas parce que mon corps est devenu grand que je pense comme une adulte. Je ne les aime pas, ils sont bizarres. Le seul avantage est que je peux embêter, Anna…Iduna…Agnarr et Olaf parce qu’eux ils sont toujours petits !

Je continuai de froncer les sourcils en l’observant ayant peine à croire que cette jeune fille de quatorze ans soit mon enfant. Comme pour me réconforter, elle me fit un nouveau câlin avec souplesse et me serra fort en m’embrassant la joue.

-C’est toujours moi Maman, je n’ai pas changé, je t’aime toujours autant comme j’aime toujours autant Papa, commenta-t-elle.

Toujours troublée, je reconnus tout de même l’aura de ma petite fille dans son étreinte et aurais aimé restée ainsi pour l’éternité. Quand nous nous relâchâmes enfin, je pris un temps pour observer chaque parcelle de son être. Ses taches de rousseur étaient similaires aux miennes et celles de Mamie Anna harmonisant sa robe verte et ses souliers abîmés. Mais bon Dieu, pourquoi fallait-il qu’elle ait un chignon trop strict qui me rappelait Elsa ?!

-Tu as bien deviné Maman, dit-elle en étouffant un rire.
-Deviné quoi ma chérie ? Repris-je étonnée.
-C’est Mamie Dudu qui a eu l’idée du chignon, répondit-elle.

Je devins écarlate comprenant que mon sang coulait toujours dans mes veines.

-Je ne savais pas qu’une chamane était capable d’entendre les pensées de l’autre, murmurai-je, enfin…Je voulais dire…Mamie Anna ne me l’a jamais appris…

Elle éclata de rire et répondit :

-Oh non…Maman ! Cela n’a rien à voir ! J’ai vu la façon dont tu me fixais c’est tout ! Au début je me faisais les tresses comme toi et Mémé Anna…Mais le problème c’est qu’on nous confondait toutes les trois alors Mamie Dudu a décidé que je devais être coiffée ainsi comme Tata Elsa et toi parce qu’elle m’appelle sa petite reine…D’ailleurs quelquefois Anna et Iduna sont jalouses et je leur dis que je préfèrerai les avoir lâchés comme elles……
-Oula ! Oula ! Doucement Helga, tu auras tout le temps de me le raconter ! Ris-je en lui caressant la joue.

Elle retrouva soudain un air sérieux et leva un sourcil étonné avant de reprendre :

-Pourquoi dis-tu cela ? Tu es morte ?! Mais je l’aurais su si tel avait été le cas ! C’est ce qui s’était passé la première fois !
-Disons…Que je ne suis pas vraiment morte ma chérie…Mais je souhaiterai l’être. Mamie Anna et moi nous sommes disputées et elle m’a fait comprendre que mes actions étaient nulles…Alors je préfère en finir et…

Je m’interrompis me sentant subitement honteuse de l’image que j’étais en train de donner à ma fille. Elle resta silencieuse un moment et finit par reprendre :

-Sache que tu n’es pas la seule à être dans cette galère Maman…Ta Mémé Anna doit toujours être mieux que la nôtre de l’Hellheilm...

Elle n’ajouta rien de plus et demeura mystérieuse. Je me retins de pleurer et demandai :

-Elle ne s’est toujours pas réconciliée avec Papy Elysia ?

A mon grand désespoir Helga secoua la tête. Elle ajouta ensuite :

-Et c’est même encore pire que cela ! Non seulement nous n’avons plus de nouvelles de Pépé Elysia mais en plus Mémé Anna a décidé de donner son amour à Pépé Runeard. Moi je trouve ça dégoûtant.
-ELLE A FAIT QUOI ?! Hurlai-je.

Ma fille se boucha les oreilles le temps que je comprenne que j’y étais allée un peu fort. Elle attendit que je me calme et répliqua :

-Pas la peine de crier Maman ça ne change rien…Et cela fait un long bout de temps qu’elle a délaissé le monde d’où vient la Tata Elsa qui s’est sacrifiée…Le monde où elle avait ses triplés qui ont bien grandi…Moi je n’ai pas tout compris mais j’ai entendu Maman et Tata se disputaient parce qu’il y a des méchants qui sont toujours en vie là-bas.

Je tentais de montrer que je n’étais pas désemparée et questionnai encore :

-Pourquoi fait-elle tout ça ?

Helga ferma les yeux pour essayer de se rappeler dans ses souvenirs d’enfants. Après quelques secondes, elle finit par reprendre :

-Je t’ai dit que je ne comprenais rien aux adultes et puis je n’ai pas trop le droit d’écouter…Souvent quand ils parlent entre eux, nous, les enfants, on est avec Grand Tonton Pieter ou Pépé Olaf et Mémé Iduna.

Je poussais un soupir de frustration alors que mon aïeule nous avait mis en garde sur le sujet : Nous ne devions plus nous préoccuper des vies des morts ni même de nos autres vies. La plus importante était celle où nous nous trouvions.

-Mémé Anna nous a aussi déçu dans cette temporalité…Mais je ne peux pas trop lui en vouloir. Même si je suis qu’une petite fille, moi, j’ai le sentiment qu’elle sait ce qu’elle fait, chuchota Helga.

Je lui lançais un sourire enjoué et lui pris sa paume de main pour l’embrasser.

-Tu as toujours été brillante ma chérie, dis-je.

Elle se mit à rougir et reprit :

-Alors dans ce cas-là, écoute-moi. Je ne sais absolument pas ce qui s’est passé entre vous deux, mais ce que je peux t’assurer c’est qu’elle n’aurait pas aimé te voir lâchement abandonner et fuir dès la première occasion. Oui tu fais des gaffes Maman. Mais nous en faisons tous. Nous commettons des erreurs car nous sommes humains. Mémé a perdu son sang-froid mais elle a tout de même confiance en toi…Il ne faut absolument pas que tu doutes de cela.

Je fis la moue et lui caressai sa frimousse moins juvénile tout en ne me lassant pas de la contempler.

-Je voudrais rester à tes côtés pour toujours ma chérie, murmurai-je.

Je continuai de sentir la connexion entre mon âme élevée et les battements de cœur. Mon sang qui coulait dans mes veines. Helga le vit très bien. Patiemment elle me prit ma main et la porta à son cœur qui n’avait jamais existé.

-Que dois-je comprendre ? Murmurai-je un peu perdue.

Helga soupira puis afficha à nouveau un sourire avant de répondre :

-Même si nous n’appartenons pas au même monde Maman, je suis toujours avec toi. Non je n’ai pas envie que tu meurs tout de suite car je sais que tu me donneras deux frères Elysia et Pieter avec Kristoff.

Je m’empourprai immédiatement prenant subitement conscience que notre peu d’écart d’âge pouvait être un problème. Helga avait beau avoir l’âge mental d’une petite fille, je restais troublée par son physique d’adolescente. Je n’arrivais pas à croire qu’elle n’y connaissait rien sur l’amour intime surtout avec les ascendants qu’elle avait !
Devenant subitement rouge brique, je bafouillai rapidement :

-Oh…Mais tu sais…Même si dans notre nouvelle vie ton père est amoureux de Tata Elsa…Je…Enfin…Cela n’effacera jamais notre amour et…

Elle me coupa une fois encore et rétorqua :

-Ah non ! Maman ! Je ne veux rien savoir de vos trucs érotiques ! Et puis tu sais, même si mon Papa c’est Hans et que je l’aime de tout mon cœur, j’appelle Kristoff Papa aussi parce que c’est ton mari.

Sa remarque me toucha et je lui tendis encore mes bras. Helga accepta d’elle-même de se fondre contre mon corps pour que je puisse profiter au maximum de son être. Je décidai immédiatement de lui confier mes craintes.

-Je ne sais pas si j’arriverai à pardonner à Mamie Anna, déclarai-je.

Elle me pressa la main et répliqua :

-Oh si ! Tu y arriveras ! Crois-moi Maman…Tu es bien plus forte que tu ne le penses. Il faut juste que tu aies plus confiance en toi. Promets-moi que tu le feras ?

Je l’observais longuement et préférai ne pas répondre tout de suite. A la place, je lui enlevai la pince qui maintenait son chignon et ses cheveux roux tombèrent en cascade.

-Maman tu n’es pas sérieuse ! Me gronda-t-elle, allez ! Promets-le-moi ! Dépêche-toi !
-Autrement quoi ? Demandai-je avec amusement.
-Sinon je vais dire aux autres que tu es là et que tu ne veux pas repartir ! Et tu te prendras une nouvelle remontrance de la part de cette Mémé Anna et pire encore de Mémé Emma qui est la Mère Fouettarde ! Répondit-elle.

Elle me laissa un instant de réflexion, le temps de refaire sa coiffure puis me fixa à nouveau. Je murmurai alors :

-C’est d’accord, je te le jure.

Helga retrouva le sourire et m’offrit un autre câlin. Elle s’écria ensuite :

-Je suis fière de toi.
-Et moi de toi ma chérie, renchéris-je en lui embrassant le front.

Nous restâmes ainsi un long moment avant qu’elle ne réplique :

-Bien. Je vais te faire repartir comme la dernière fois, d’accord ?

J’hochai la tête et lui tendis ma main pour qu’elle capte mon aura. Contre toute attente, elle ne la prit pas tout de suite mais déclara plutôt :

-Que je n’ai pas à te revoir Maman ! De toute façon avec un peu de chance je serai plus âgée que toi pour te gronder la prochaine fois si tel est le cas !

Je lui lançai immédiatement un regard furibond et lui donnai une petite tape sur les fesses. Loin de s’offusquer Helga éclata de rire et m’agrippa ma paume.

-Tu es tellement grande, murmurai-je la gorge serrée.
-Peut-être, dit-elle, mais certaines choses ne changent pas…Comme le fait que j’aimerais quand même que tu me chantes la berceuse d’Ahtohallan avant de t’en aller pour que je puisse m’endormir.

Elle me regarda malicieusement et j’eus le trac avant de me rappeler que c’était bien ma propre enfant que j’avais face à moi. Je jouai aussitôt mon rôle de mère et ouvris bientôt la bouche pour déverser la mélodie la plus connue de notre famille. Je ne sus jamais si Helga l’avait appréciée étant donné qu’elle ferma les yeux et se concentra sur notre connexion d’aura pour pouvoir faire la passerelle et ramenai ainsi mon âme vers les vivants.

-Je t’aime Maman, murmura-t-elle alors que le décor se flouta.

Je lui rendis sa parole et la lourdeur habituelle du retour de mon esprit dans mon corps me ramena à la réalité.


A ma grande surprise, je n’avais pas froid en me réveillant. Je n’eus pas de peine à écarquiller les yeux et entendis bientôt un feu crépiter à côté de moi. J’ouvris un œil et découvris des flammes qui dansaient en ombre contre le mur. C’est alors que je sentis soudain qu’on me remuait l’épaule. La tête encore embrouillée, j’aperçus une forme floue. Sur la défensive, je sursautai immédiatement et me recroquevillai contre le mur en poussant un énorme cri.

-Chut…Chut, Anna…Calme-toi…C’est moi…Regarde.

Je dévisageai aussitôt Kristoff qui m’observait avec des yeux rassurants et rassurés. Contre toute attente même si j’étais heureuse de le voir, je demeurais méfiante et bredouillai :

-Com…Comment m’as-tu retrouvé ?

Il tira un ruban rouge de sa poche et j’eus un nouveau sursaut. Je me touchai avidement mon chignon qui était cabossé à présent alors qu’il expliqua :

-Quand tu es partie il s’est détaché de ta coiffure…Pendant que tes parents se sont précipités, je l’ai ramassé et je suis retourné à l’écurie pour le faire renifler à Sven…Ils ne sont pas près de te trouver à mon avis.
-Façon Cendrillon avec la pantoufle de vair, me moquai-je.

Kristoff rougit d’un coup et répliqua :

-J’aurais préféré que tu me fasses le coup du Petit Poucet…
-Un conte avec des cailloux…Somme toute classique pour quelqu’un qui a été élevé par des trolls…

Je baissai soudain les yeux de honte et me repris :

-Enfin…Pardon…Je dis n’importe quoi.

Mon amant ne releva pas. Il s’approcha de moi et renchérit :

-Tu n’as rien de cassé ?

Je m’accrochais à lui pour me remettre sur mes deux jambes et marchai quelque peu jusqu’à l’entrée de la grotte avant de revenir vers lui.

-Visiblement non, murmurai-je.

Indifférent à ma parole, le montagnard était en train de me dévorer du regard. Des mèches folles rousses s’échappaient de mon chignon, ma robe était de travers et mes bas n’étaient plus qu’un amas de fils déchirés. Je me raclai la gorge et voyant que ses yeux étaient insistants et répliquai :

-Oui, je sais que le spectacle ne me met pas en valeur mais je m’en moque…Merci d’avoir allumé un feu…ça fait du bien.

Kristoff finit par secouer la tête, sortant enfin de son état de transe.

-Non…Non…Que racontes-tu là…C’est euh…C’est très joli…Enfin je veux dire…Tu es très jolie Anna, bafouilla-t-il.

Il devint à nouveau écarlate et je devais sans doute l’être aussi. Il resta distant puis il retrouva son air sérieux et demanda :

-Que s’est-il passé pour que tu partes ainsi ?

Mon cœur se renfrogna immédiatement alors que la phrase de Mamie revint en plein fouet dans ma mémoire.

-Ma grand-mère m’a révélée ce que je craignais…Je ne serai jamais à la hauteur à ses yeux, grommelai-je.
-Oh, fut tout ce qu’il trouva à dire.

Il m’invita à m’assoir à côté de lui et fit signe à Sven de se tenir à l’entrée de la grotte. Je demeurai silencieuse alors qu’il répliqua :

-Si j’ai bien suivi le roi Runeard, le père de ton père était amoureux d’elle, c’est bien cela ?

Je soupirai et hochai ensuite la tête avec agacement avant de répondre :

-Heureusement aucune principauté ne l’a entendu…Mais la fuite de Mamie a dû susciter des questions…Elle n’aurait pas dû partir comme une voleuse, comme elle l’a fait.
-En même temps, je n’aimerais pas être insultée ainsi devant ma propre famille sachant que ceci comme la naissance de la reine devaient être des secrets, nota-t-il.

J’acquiesçai et continuai de rester discrète. Kristoff ajouta alors :

-Et donc c’est toi qui a pris…Je vais très vite te rassurer…Ce n’est pas toi la fautive…Quiconque l’aurait poursuivi aurait pris à ta place.
-Tu en es sûr ? Questionnai-je.

Une lueur d’espoir me réchauffa le cœur. Il me passa un bras autour de l’épaule et me ramena contre lui avant de répondre :

-Où est donc passé la Anna optimiste que j’aime ?!

Je rougis violemment alors que lui et ma Helga avaient raison.

-Est-ce que tu crois que ta grand-mère aurait pris la peine de te donner une aussi grande mission que de neutraliser Grand-Pabby si elle n’avait pas eu confiance en toi ? Continua-t-il.

Je pressai mes lèvres contre les siennes et relançai :

-C’est certain…Il faut que je me raccroche à cette idée…

Kristoff m’embrassa encore et s’écria :

-Voilà je préfère cela ! C’est qui ma princesse optimiste et gaffeuse préférée ?!

Je ne répondis pas mais lui tirai la langue plutôt. Il éclata de rire et me cala à nouveau contre lui. Nous restâmes ainsi pendant de longues minutes. Je n’avais aucune envie de quitter son torse chaud et pourtant, je soulevai bientôt :

-On pourrait peut-être profiter de ma fugue pour nous rendre à la Plaine des Trolls.

Le montagnard me décala alors de lui et susurra :

-Je pense que c’est une mauvaise idée d’y aller maintenant…Tes parents pourraient y être…Et de toute façon cela ne servirait à rien de nous y précipiter puisque les trolls décédés sont veillés pendant une semaine avant que la cérémonie funèbre ne soit prononcée.
Je retrouvais le sourire alors qu’une certaine température que je connaissais bien à présent était en train de me ronger le bas ventre. Je demandais aussitôt :

-Que suggères-tu dans ce cas ? Faut-il que nous retournions au château pour arranger le tout ?
-Cela serait effectivement la meilleure chose à faire, répondit-il, mais ce n’est pas vraiment ce que j’avais en tête.
-Ce que tu avais en tête ? répétai-je alors qu’il recommença à me dévisager avec une lueur passionnée, explique-toi dans ce cas ?

Kristoff étouffa un rire gêné alors que ses mâchoires se crispèrent. Il se gratta le haut du dos et à ma grande surprise, je le vis sortir un paquet de sa tunique. J’écarquillai de grands yeux alors qu’il dit d’une voix tremblante :

-J’envisageai peut-être que nous fêtions ton anniversaire ici tous les deux…

Mon cœur explosa de joie et je me mis à rire à mon tour. Je lui sautai ensuite dessus et l’embrassai avidement. Après quelques minutes à passer à enlacer sa langue, je le relâchai et il s’écria :

-Serait-ce un « OUI » mademoiselle Anna d’Arendelle ?

J’hochai la tête. Il me tendit alors un cadeau mais je le stoppai à la dernière minute :

-Attends ! Attends deux secondes ! Je voudrais au moins prévenir Mamie de ma position d’abord ?

Agacé d’avoir été interrompu, Kristoff lança alors :

-Quelle importance qu’elle le sache maintenant ?! Tu ne voudrais pas qu’on soit tranquille…Uniquement nous deux ? Que notre position soit secrète toute cette nuit ?

Je me mordis la lèvre de contrariété alors qu’il me dévisageait de plus en plus de ses yeux noisette. Je succombai tout de suite et finis par murmurer :

-Oui tu as raison…Nous avons enfin notre moment…Il est inutile de le gâcher…D’autant que si je ne m’abuse nous avions autre chose de prévu monsieur Bjorgman…

Il pâlit avant de devenir rouge et répliqua :

-Oh…Euh…Oui…Bien sûr…Je sais que tu ne voulais pas que je t’offre de cadeau…Mais j’aurais été un goujat si j’étais arrivé les mains vides à ta fête…

Je voulus faire semblant d’être fâchée mais j’étais bien trop aux anges pour cela. A la place, j’attendis en essayant de ne pas paraître trop excitée. Kristoff s’emmêla les mains dans sa tunique et en ressortit bientôt un bracelet assez simple.

-Tends ta main, m’ordonna-t-il.

Je m’exécutais et il me glissa bientôt le bijou blanc qui fut à ma taille.

-Je…J’ai eu le temps de le faire moi, murmura-t-il encore gêné.
-Il est très beau…Et pour la matière on dirait de l’ivoire, déclarai-je.

Kristoff retrouva le sourire et répliqua :

-Perdu. C’est un bijou traditionnel Northuldra…C’est fait avec les bois de rennes morts.

Je préférai chasser l’image et fis plutôt tourner le bracelet qui était bien vernis. A ma grande surprise, je vis bientôt une inscription gravée dessus.

-A♥K, lus-je d’une traite.

Je dévisageai le montagnard qui ne me quittait pas du regard, toujours stressé.

-Je ne l’ai pas fait tout seul, m’avoua-t-il, ta grand-mère m’a un peu aidé sinon il n’aurait jamais été fini à temps.

Je frissonnai à la mention de Mamie et préférai ne pas penser à elle tout de suite. Comme toute réponse, je me contentai d’enlacer Kristoff qui cueillit mon étreinte avec force.

-Joyeux anniversaire Anna, murmura-t-il encore au creux de mon oreille.

Sa bouche contre mon lobe provoqua des frissons dans tout mon corps et nous restâmes ainsi continuant d’entendre le vent gronder dans le fjord d’Arendelle…Mais ce n’était pas tout. Une autre musique s’emmêla à l’appel de la nature similaires à des coups de cloches. Amusée, je demandai aussitôt :

-C’est l’horloge de la ville ? On l’entend d’ici ? Comment est-ce possible ?
-Grâce à notre position, me souffla-t-il.

Nous comptâmes ensemble le nombre de coups. Je fus bien frustrée lorsqu’ils s’arrêtèrent à douze. Ma journée était passée si vite et avait été gâchée…Kristoff le comprit très vite. Il se plaça derrière moi et m’embrassa les cheveux.

-Et si nous prolongions cette soirée d’anniversaire mademoiselle Anna d’Arendelle ? Demanda-t-il en m’offrant son bras.

J’hochai la tête. Le moment…C’était le moment. Mon cœur battit à tout rompre alors que Sven brama un signal à mon amant avant de s’éloigner définitivement de la grotte. Nous le vîmes partir et nous allongeâmes sur les douces couvertures en peaux de renne.

-Tu es sûre qu’il n’y a pas de représailles si ton père l’apprend ? Demanda-t-il encore inquiet.

Je lui lançai un sourire amusé et répondis :

-Pas quand eux-mêmes ont fait l’amour au même âge, non mariés.

Révéler volontairement l’acte d’amour à Kristoff lui valut le rouge aux joues. J’ajoutai alors pour dédramatiser :

-Et puis nous suivons juste l’ordre de Mamie.

Le montagnard hocha vigoureusement la tête avant que nous redevenions silencieux. Je pris sur moi et dans la plus grande délicatesse, j’agrippai bientôt sa tunique pour lui donner un baiser. Au début, je fus tellement omnibulée par la pression de ses lèvres, par sa langue qui enlaçait la mienne avec douceur que je ne me rendis pas tout de suite compte que mon bien être se propageait ailleurs dans mon corps. Et pourtant ce furent bien ses doigts qui effleuraient déjà mes seins à travers le tissu de ma robe m’envoyant des picotements si délicieux qu’ils me faisaient mal. Il était temps que je fasse de même de mon côté.

-Déshabille-moi Kristoff…Touche-moi plus fort…Je ne suis pas en sucre, susurrai-je.

Il rougit et bredouilla :

-Je vais le faire Anna…J’essayai surtout d’être délicat…

Je lui agrippai les fesses pour le rapprocher de moi et renchéris :

-Mais tu l’es je te rassure…Personne ne viendra nous embêter ici. C’est notre moment. Nous pouvons nous permettre tout ce que nous voulons. Alors profite s’en.

A ma grande surprise, le montagnard se stoppa et souligna soudain d’une voix paniquée :

-C’est que…J’ai des tas d’idées…Mais je crains que tu ailles raconter le tout à Elsa après…

Je ris immédiatement devant son expression virile pour désamorcer la situation et repris :

-Voyons Kristoff ! Je n’ai jamais raconté en détails mes plans sexuels à ma sœur, je sais me tenir à ce niveau-là !

Le montagnard pâlit un coup et eus un mouvement de recul. Il m’interrogea tout de suite :

-Ah ? parce que…Je…Enfin je n’ai rien à dire bien sûr…Mais je croyais être le premier homme…Enfin mais c’est vrai que tu étais promise à Hans alors peut-être…Oui…Vous avez dû vouloir essayer et…

Je devins écarlate pour ma nouvelle bourde. Quelle greluche ! Mais quelle greluche ! Certes Hans avait été mon partenaire et même le père de notre fille. Et cela était si clair dans mon cerveau que j’avais oublié que le montagnard n’était au courant de rien.
Me rapprochant de lui, je le pris par l’épaule pour le rassurer en lui mentant légèrement :

-Tu vois que Mamie n’avait pas tort en disant que je suis la reine des catastrophes ! Bien sûr que non, il n’y a eu personne avant toi Kristoff et il n’y aura jamais personne après ! Ce que je voulais dire c’est que non, bien évidemment ! Elsa n’en saura rien !

Il fit une moue non convaincue et je lui pris la main en continuant :

-J’adorerais que tu me déshabilles avec sauvagerie…Si tu as envie de m’embrasser à perdre haleine tu peux…Si tu as envie de me lécher les jambes, les fesses ou mes portes intimes tu peux…Et que dire de mes seins ?! Tu peux faire ce que tu veux avec mes seins ! C’est la zone érogène qui me stimule le plus…Et tout cela je le sais parce que…Je…Je me suis déjà touchée…
-Je…Euh…D’accord Anna…Me coupa-t-il toujours gêné.

Il resta en retrait et je le réapprivoisais en susurrant :

-Et toi qu’aimerais-tu que je te fasse ?

Mon montagnard déglutit violemment et répondit en bafouillant :

-Euh…Eh bien…Je dirais…Euh…Comme tu le sens…Mais euh…Je pense que j’aimerais bien que tu me caresses…Mon…Enfin tu vois…

Mes joues s’embrasèrent alors que je répétais :

-Oui je vois.

Je sentais pourtant que nous avions été cassés dans notre élan. Je décidai bientôt de faire le premier pas. Pour cela, je me levai subitement et commençai par enlever mes bas que je jetais dans sa direction. Pétrifié, Kristoff admira le spectacle avant de se relever brusquement.

-Attends Anna…Viens…Viens…M’implora-t-il.

Il me ramena par les mains et osa enfin explorer mon bas de corps. Il passa ses doigts et ne prit pas la peine de remonter ma robe. Mes poils s’hérissèrent, comprenant l’effet que me procurait les mains de mon amant. D’abord timide, il prit confiance en lui et palpa ma chair de plus en plus fermement longeant avec lenteur mes jambes jusqu’à passer ses doigts sur la surface de ma féminité. Je le laissai faire le souffle court alors que la vague de chaleur continuait de monter à l’intérieur de mon être. Mon montagnard prit son temps et infiltra enfin les doigts dans ma chaire la plus intime caressant avec lenteur chaque lèvre pour me rendre plus ouverte à lui. J’haletai immédiatement n’osant pas approcher mes mains de son corps à mon tour. Je me contentai de chuchoter très vite :

-Vas-y Kristoff…Vas-y…

Mon amant s’appliqua avec délicatesse continuant de jouer avec ses doigts pour éveiller ma fleur intime. Il s’évertua à palper, à toucher, à simuler des allers-retours pour rendre le terrain glissant et sensible. Prenant petit à petit confiance en lui, il décala ensuite sa main et traça un chemin vers mes fesses qu’il toucha avec de plus en plus de force en me ramenant contre lui pour m’embrasser. Il était enfin là…Le montagnard que je connaissais si bien et qui était à l’aise dans l’acte.
Je m’embrasai de l’intérieur alors que ses lèvres n’arrivaient plus à se desceller des miennes. Il prit enfin mes mains et les guida à son tour vers sa virilité. Sans attendre il baissa légèrement son frac et je touchai enfin à son membre tout aussi éveillée que mon corps.

-Anna…Susurra-t-il alors que ses baisers se firent plus violents.

Ses lèvres me pressèrent la bouche, le menton, le cou décalant ma robe qui se détacha de ma peau pour atteindre le sol. Quelques secondes plus tard, il ouvrit enfin mon chemisier qui laissait dépasser le haut bombé de mes seins encore prisonniers du corset. Je réussis à le dévêtir à mon tour et m’acharnai à lui faire plaisir alors que lui comprit enfin le concept du délassage de cache-poitrine. D’une voix suave, il renchérit alors :

-Tu es tellement parfaite Anna…Tu ne devrais jamais rien porter sous tes robes.

J’eus un petit rire gêné et minaudai encore :

-Sans corset je suis voutée…Et puis mes seins seraient devinés par tout le monde.

A la mention de ma poitrine Kristoff l’inspecta et me lança un regard surexcité. Je n’eus aucun mal à comprendre qu’il imaginait une scène de nous deux à Arendelle. Il tira une dernière fois sur le fil qui retenait le corset et dévoila enfin mes formes au grand jour.

Malgré le feu qui continuait de nous réchauffer, le froid s’empara de mes mamelons les rendant aussi dur que la pierre de la grotte. Le membre de mon montagnard fit de même alors qu’il s’évertua à suivre les courbes galbés de mes seins avec ses doigts. Je poussai un gémissement. Son tracé me donna des frissons et je ne désirais qu’une chose : Que sa bouche se referme sur eux. Sans une parole, je lui penchais immédiatement la tête et sa langue s’amusa enfin avec ma poitrine. Tous mes sens furent aux aguets et je ne m’arrêtais plus de le contenter de mon côté trouvant le rythme parfait pour que mes doigts lui stimulent son membre viril. Il poussa une plainte râle qui me confirma que je m’y prenais bien.

-Allonge-moi…Maintenant…Et viens…Viens…Murmurai-je.

Il ne sembla pas m’entendre et me porta bientôt. Il me maintint autour de sa taille avant que nous dérivions tout deux contre le mur de la grotte. La pierre froide et lisse contre mes fesses et mon dos n’enleva en rien la passion que j’éprouvais pour lui. Ravie, je savourais cet instant et pris soudain conscience que j’avais enfin mon moment intime avec celui que j’aime contre le mur…Ce que je lui avais soufflé durant mon travail d’ouverture des chakras lui était peut-être rester en tête finalement. J’en souris de plaisir.
Mon beau montagnard prit soudain une pause et demanda :

-Tu es…Bien…Certaine que c’est…Ce que tu veux Anna ?
-Je ne désire que ça Kristoff…Répondis-je, me fondre contre toi…Que tu viennes en moi…Viens…S’il te plaît…

Je lui fis les yeux doux et il succomba. Sa langue retrouva son emprise entre mes seins alors qu’il m’écartait les jambes frottant encore ma féminité avec ses doigts pour que je sois la moins mal à l’aise possible. Son attribut s’insinua enfin alors que je le poussai à l’intérieur de mon être à la fois avec mes mains et mes pieds. Mince…S’il y avait bien une chose que Mamie aurait pu s’abstenir de me redonner, c’était bien ma virginité ! Sentant la douleur remplaçait le bien être, j’essayai au maximum de me détendre et réussis à y parvenir grâce aux soins appliqués par mon amant.

-Je…J’ai peur de te faire mal, murmura-t-il à mon oreille.
-En un coup Kristoff comme un pansement…Dis-je en souriant.

Nous nous embrassâmes encore et je sentis enfin mon sang partir. Une douleur cuisante persista mais je ne lui en dis rien préférant me détendre du mieux que je pouvais. Mon beau montagnard fut à nouveau à l’aise et le rythme de nos corps en un seul se firent plus pressants. Mon dos était en feu à cause du contact de notre union contre la roche mais heureusement pour moi le plafond était assez haut pour que je ne me le prenne pas sur la tête.

-Oh Kristoff…Continue…Continue…Murmurai-je.

Il redoubla d’efforts alors que chaque parcelle de mon corps était connectée à la sienne. Le frottement répétitif de nos deux zones intimes nous rendait de plus en plus sans gêne.

-Anna…C’est bon…Anna…Dit-il après de longues minutes.

Tenant ses cheveux avec ferveurs alors qu’il me maintenait le creux de mes reins, je répliquai presque en jouissant :

-Oui…Kristoff…Oui…Tu te débrouilles très bien…

Il retrouva alors un sourire niais et susurra encore :

-Non…Non Anna…Je voulais dire…Je vais bientôt devoir…Enfin tu sais…

Comprenant où il voulait en venir, je répondis :

-Si tu veux…Qu’on finisse à la main…

Il approuva l’idée et me ramena sur les couvertures en peau de rennes. Chacun s’occupa alors activement de l’autre jusqu’à ce que le bien être et l’orgasme s’entendent en une seule et même voix.

Nous fîmes l’amour à plusieurs reprises cette nuit-là dans la plus grande précaution et je passais enfin le plus magique des anniversaires.

***

Quelques secondes passèrent avant que j’assimile la nouvelle qui venait de tomber. Grand Tonton Pieter était le grand-père de Maria…Je ne pris même pas la peine de répondre à Karl encore trop sonnée par la révélation. Il renchérit alors :

-Princesse Elsa est-ce que vous vous sentez mieux ? Je…Je n’aurais pas dû vous parler de toute cette histoire futile et…
-Es-tu bête à ce point-là mon frère ?! Renchérit Hans qui le fixa d’un œil noir.

Il se renfrogna et s’écria :

-Eh bien, je dois dire que je ne comprends pas votre état d’âme…Après tout un garde qui se nomme Pieter Piceaerd qu’est-ce que ça peut bien vous faire à vous tous !

Le nom complet de mon ancêtre fut comme un nouveau coup de massue. Toutefois je fus sereine en comprenant que j’avais enfin l’ultime pression pour faire flancher la petite Duchesse Maria de Funningur !

Je me relevai de la poitrine d’Hans et murmurai enfin d’une voix étourdie au plus âgé des Westergaard :

-Je vois que vous êtes très perspicace et faites attention aux gens qui vous entourent !
-Où voulez-vous en venir princesse Elsa ? Renchérit-il toujours nerveux.

Je poussai un profond soupir alors que mon beau prince allait de nouveau l’insulter et expliquai du plus clair que je pus :

-Votre femme n’a cessé d’embêter Anna Piceaerd…La propre mère de la reine Iduna…Karl essayez de suivre s’il vous plaît…Le grand-père de Maria…N’est autre que le frère de ma grand-mère…Pieter Piceaerd est le frère d’Anna Piceaerd, celle qui s’est fait persécutée tout le long du repas…Et je comprends enfin pourquoi…
-Moi j’ai du mal à voir où vous voulez en venir, m’avoua-t-il.

Hans se prit la tête dans les mains alors que je l’ignorai totalement et continuai mon analyse :

-Qu’importe…Si grand tonton Pieter est le père d’Alexandra de Funningur, cela veut dire que la Duchesse et moi sommes cousines au deuxième degré…Oh mes aïeux…C’est le coup du siècle…Vous ne pouviez pas faire mieux comme secret !

Je retrouvais petit à petit un sourire crispé et me remis bientôt sur mes pieds avant d’ajouter :

-Vous savez ce qui serait encore plus fort…C’est si vous aviez aussi le prénom de sa grand-mère ?

Le visage de Karl se rembrunit d’un coup et je redoutais la réponse.

-Je…Euh…Non, non je ne me rappelle plus, dit-il cette fois très vite.

J’haussai un sourcil, non convaincue et il se mit à rougir avant de bafouiller :

-Je ne veux pas vous faire de peine princesse Elsa…Il vaut mieux pour vous que vous ne sachiez pas…
-Mais es-tu andouille à ce point-là ?! Explosa Hans, tu ne peux plus reculer maintenant ! Parle à la fin ! On essaye de te sauver la vie, tu ne le comprends donc pas !

Karl le fusilla du regard. Toutefois il dit à son frère avec moquerie :

-C’est que…Je ne sais pas si ta fiancée tiendra le coup.

Je perdis mon sourire, redoutant soudain ce qu’il allait révéler. Néanmoins je ne montrai rien et après m’être avancée vers lui, je repris :

-Allez-y, je vous écoute !
-Promettez-moi que tout ceci ne sortira pas de cette pièce, ordonna-t-il toujours inquiet.
-Pas si votre femme ne coopère pas, réfutai-je avec hargne, pressez-vous d’ailleurs car c’est elle qui gèle dans ma chambre en attendant la fin de la discussion.

Karl me lança un regard noir mais ne répondit pas tout de suite.

-Promettez-le moi tout de même, s’il vous plaît, insista-t-il.

Nous lui répondîmes du bout des lèvres plus par impatience que par réelle conviction. Sans attendre, l’ainé des Westergaard nous invita à nous assoir. Puis il évita mon regard et annonça d’une voix rapide :

-Princesse Elsa…J’avais des doutes sur le fait que vous connaissiez le grand-père de ma femme mais je puis certifier sans me tromper que vous saurez exactement qui en est la grand-mère puisqu’il s’agit de…la reine Rita, elle-même.

Mes yeux s’écarquillèrent d’un coup et je réussis cette fois à me contenir avant de demander :

-Avez-vous une preuve seulement de ce que vous avancez ?

Karl soupira mais contourna la question en murmurant :

-Je savais que ça n’allait pas vous plaire…
-Avez-vous une preuve de ce que vous avancez ? Répétai-je cette fois en lançant des piques de glace.

Le frère d’Hans nous observa et je compris tout de suite que la Duchesse n’avait pas été la seule à fouiller dans les endroits les plus incongrus de la bibliothèque. Je rougis violemment alors qu’il capitula et nous montra une autre lettre de mon grand-père Runeard concernant ledit acte. Je lui arrachais des mains et le bloquai dans ma poche de robe. Et soudain tout me parut clair. Je ris jaune avant de reprendre à son égard :

-Cette histoire de décret de naissance dans le journal intime de la Duchesse c’était monté de toute pièce, n’est-ce pas ?

L’aîné des îles du Sud démasqué par mon ton perspicace retrouva une posture royale et répondit :

-On ne peut rien vous cacher princesse Elsa…Disons que Maria m’a montré l’acte de naissance de son plein gré…Et c’est la seule motivation qui l’a poussée à venir vers Arendelle. Elle voulait trouver la vérité.
-Je vois, dis-je la mort dans l’âme…Vous n’avez rien dit aux autres au moins ?
-Non, répondit-il.

Je poussai un soupir de soulagement même si cette autre révélation venait d’ouvrir encore plus de questions à l’égard de mes ancêtres. Hélas, je n’avais pas le temps pour l’instant d’y penser. J’interrogerai Mamie Anna plus tard quand tout sera rentré dans l’ordre. Elle, pour le coup devait être au courant.

A présent que j’avais toutes les clefs en main pour persuader la Duchesse, je déclarai à l’égard de Karl :

-Merci pour vos informations, préparez quelques affaires pour votre voyage à Arnevik, je vais chercher votre femme, déclarai-je.

Mon amant voyant mon trouble demanda alors :

-Tu veux que je t’accompagne ?
-Pas la peine. Aide Karl et allez aux écuries, ordonnai-je, nous nous retrouvons là-bas dans une dizaine de minutes, d’accord ? Je vais essayer d’être rapide mais il faut que Maria soit compatissante et ça, ce n’est pas gagné !
-Tu vas y arriver ma princesse…J’en suis sûre, murmura-t-il en se risquant à m’enlacer.

J’acquiesçai et il me donna un bref baiser avant que je disparaisse dans les couloirs du château. J’atteins bientôt ma chambre et la rouvris avec violence espérant avancer avec prestance pour donner l’illusion que c’était moi qui avais le dessus. La peau de Maria avait quelque peu bleui et de légères engelures se voyaient sur ses mains. Elle me regarda et serra fort ses lèvres pour que je ne remarque pas qu’elle claquait des dents. A regret, je constatais qu’elle semblait malgré tout, toujours à l’aise.

-Alors ? Votre sentence…Est…Tombée…Petite…Princesse…Des…Neiges, articula-t-elle en claquant des dents.

Je m’étais jurée de me contrôler tout le long du trajet. Je ne devais plus laisser mes sentiments prendre le dessus combien même la Duchesse demeurait-elle désagréable au possible. Il était temps d’appliquer le mantra de Papa. Je commençais donc par enlever la glace de ma chambre avant de lui répondre. Malgré l’absence de feu, la température redevint acceptable. Maria eut un frisson alors que je lui dis enfin :

-Mon père n’étant pas là, c’est moi qui m’occupe de votre sentence…Et croyez-le ou non mais j’ai réussi à vous obtenir la vie sauve.

Elle eut un grand sourire satisfait et s’écria :

-A la bonne heure, vous êtes devenue raisonnable et approuver ce que j’ai fait lors de l’anniversaire de la princesse Anna !
-Je n’irai pas jusque-là, dis-je très vite.

Elle éclata de rire et s’approcha de moi en me tapant dans le dos. Puis elle déclara :

-Dommage…Je pensais que vous étiez enfin devenue clairvoyante.

Ignorant sa phrase, je me raccrochais à ce que je savais et répliquai :

-Comme je vous disais, vous allez avoir la vie sauve…Mais ce n’est pas sans quelques conditions.

Jubilant à l’avance du dessus qu’elle avait toujours, elle tapota ses dix doigts avec décontraction et susurra :

-Je vous écoute attentivement petite fée des glaces.

Je ne montrai toujours rien et plantai mes ongles dans mon dos pour ne pas hurler de rage. J’annonçais alors :

-Vous et votre mari allez partir pour Arnevik. Hans et moi nous y rendrons après le procès d’Helmut et Henrik. Je veux que Karl et vous, nous attendiez là-bas en ayant une mission : Retrouver Lady Camille.

J’étais bien obligée d’admettre qu’elle était plus forte que moi par rapport au cache-cache des sentiments. Pas d’agacement, pas de regard de braise de sa part. J’en fus agacée mais essayer d’être comme elle. Très lentement, elle retourna s’assoir sur le bord du lit et jouant toujours avec ses mains elle minauda :

-Je ne connaissais qu’une Camille dans ma vie qui s’était amourachée de la plus détestable des créatures…Et qui doit maintenant nourrir les poissons ou les vers de terre à l’heure qu’il est.

J’eus enfin un sourire triomphant et essayai de capturer son regard alors que ce dernier était fuyant. Je clamai aussitôt :

-C’est bien de cette même Camille dont nous parlons ! Je puis vous assurer qu’elle est encore en vie et que les seules personnes qu’elle doit nourrir sont des prostitués ou des ivrognes.

La Duchesse éclata à nouveau de rire et reprit :

-En même temps, cette catin est dans son élément !

Je pris une grande inspiration et ajoutai :

-Si vous la trouvez, c’est elle qui deviendra la femme de Yohan. Vous n’êtes pas sans savoir que les deux ont déjà un bébé…Une petite Emma.

Le regard de Maria sombra de plus en plus et elle rétorqua alors avec dédain :

-Pourquoi ferai-je cela votre Altesse ? Quelles raisons pourraient me pousser à réunir ces êtres qui me répugnent ?!
-Pour faire une bonne action au moins une fois dans votre vie ! Clamai-je le plus naturellement du monde.

Maria me fixa et se releva à nouveau avec prestance en s’approchant de moi. Elle bomba son torse et je fis de même pour montrer que je n’étais pas vaincue. Nos regards se confrontèrent pendant de longues secondes et je sentis que je l’avais froissé. Ce n’était pas grand-chose pour le moment mais c’était déjà un bon début. Quelques secondes plus tard, la Duchesse masqua son trouble par un sourire et répliqua :

-Je préfère mille fois la mort plutôt que de faire une bonne action pour un idiot qui a été déchu de sa place royale pour une jeune femme qu’il est sensé aimer après avoir sauté sur toutes les femmes de ses îles !

Je ne baissai pas les yeux et dit sans crier :

-Je comprends tout à fait votre position…Alors que dois-je faire à la place ? Vous menacez ?

Amusée, la femme de Karl porta la main à son cœur comme si elle avait reçu un coup de poignard et répondit :

-Vite ! Vite ! Qu’on appelle le médecin ! La princesse Elsa a enfin sorti quelque chose de sensé !

Puis elle rit de sa bêtise alors que je devins rouge comme une tomate. Pas d’états d’âme Elsa…Elle veut te faire sortir de ses gonds…Elle n’y arrivera pas…

-Des menaces donc ? Répéta-t-elle, mais dis-donc la petite princesse sort ses griffes ! Et quel secret sur moi cache-t-elle sous son jupon ?!
-Oh…C’est plutôt du côté de ma poitrine que vous en trouverez un, répliquai-je du tac au tac.

Surprise, Maria ouvrit des yeux gros comme des soucoupes et applaudit avant de s’exclamer :

-Bravo ! De la répartie maintenant ! Mais c’est qu’elle progresse vite en plus !

Juste un petit jet Elsa…Un minuscule jet de gel dans son…Non ! Non ! Me grondai-je en affichant mon plus beau sourire. Prenant sur moi, je défis effectivement mon haut de robe ainsi que mon corset pour en sortir un décret. Puis je lui calai sous le nez et demandai :

-Reconnaissez-vous ceci ?!

Je lui laissai le soin de le lire et elle perdit un peu des couleurs avant de répondre :

-Oui…C’est le pacte économique que vous auriez soi-disant signer avec l’accord des ducs de Weselton !

J’éclatais d’un rire mauvais avant de reprendre :

-Ou plutôt que vous avez signé après avoir couchée avec le greffier et le négociateur pour qu’ils vous le fassent…Est-ce que je me trompe ?

Loin d’être ébranlée, elle haussa les épaules et déclara :

-C’est peut-être moi ou peut-être pas…Vous n’avez aucune preuve après tout…

Découragée, je continuai de rager intérieurement avant de dire d’une voix calme :

-Tout comme vous n’en avez pas finalement…Qui me dit que ce n’est pas vous qui avez inventé cette histoire de naissance à Arnevik et de lettre d’amour du roi Runeard à Mamie Anna ?

Le regard de la Duchesse changea radicalement et elle retrouva un sourire triomphant alors que je me rendis compte trop tard que j’avais fait une bourde.

-Elle a avoué, dit-elle avec délectation.

Mon cœur fut meurtri et je me sentis perdue. Je n’arriverai jamais à lutter face à elle. La tête toujours haute pour lui faire face, je constatai toutefois que ses yeux me fixaient…Avec une certaine admiration. Elle finit par dire d’elle-même avec sincérité :

-Soit…En admettant que ce soit moi pour le décret, vous auriez de quoi me jeter en prison en plus de ce que j’ai déjà fait…
-Pas si vous vous en tenez à ce que je désire, répliquai-je.

Le regard de la Duchesse s’assombrit soudain et elle soupira toujours avec le plus grand aise :

-Ma position ne changera pas Elsa…Je préfère toujours la mort à cet arrangement saugrenu.

J’hésitai immédiatement à m’approcher d’elle avec violence et à la prendre par les épaules pour la secouer un peu. Mais ça serait perdre la face. A la place, je finis par déclarer en restant la plus saine possible :

-Vous n’avez pas le choix Maria. Le décret n’est pas assez fort comme menace…N’ayez crainte ! J’en ai une autre beaucoup plus importante à votre égard !

Elle retrouva un sourire moqueur et s’écria :

-Je suis tout ouïe mon chaton !?

J’esquissai à mon tour un petit sourire et répliquai :

-Oh…J’ai moi-même effectué des recherches sur vous et votre famille…Et devinez quoi ? J’ai compris pourquoi vous cherchiez à tout prix à déstabiliser ma grand-mère…Ou devrai-je dire…Votre grande tata…

Le visage de Maria devint livide et elle dit soudain avec moins d’assurance :

-Ma grande tata ?! Oula ! Non ! Je n’ai absolument rien à voir avec cette sorcière !
-Ah bon ?! M’étonnai-je, dans ce cas, votre mari serait-il un menteur ? Ce n’est pas beau du tout, tout ça !

Maria se tapa le front et s’écria :

-Et voilà ! Je savais bien que cet imbécile était prêt à tout pour se débarrasser de moi ! Eh bien…Je vous écoute ! Qu’a-t-il dit comme bêtise ?
-Que vos grands-parents n’étaient autre que Pieter Piceaerd et la reine Rita d’Arendelle…Votre mère serait donc une bâtarde…Mais après tout, vous avez raison…C’est un mensonge tellement énorme que j’ai failli tomber dans le panneau !
-Je vous savais moins bête que ça, évidemment, dit-elle en retrouvant son assurance.
-Merci beaucoup, murmurai-je en faisant une courbette, toutefois comme je suis une femme qui n’a pas tout le temps confiance en moi, j’ai préféré envoyer une missive secrète directement à la Duchesse Alexandra de Funningur pour vérifier que ces ragots étaient bien faux…Comprenez il ne faudrait pas qu’on salisse la réputation de mon royaume.

De plus en plus blanche, la Duchesse murmura :

-Je…Vous…Vous avez bien fait, bien sûr.

Je lui laissai le temps de digérer et demandai bientôt avec un grand sourire :

-Bien…Je suppose que je n’arriverai pas à vous faire changer d’avis…Dans ce cas je n’ai plus rien à faire avec vous Maria. C’est bien dommage. Vous qui étiez une si grande Duchesse. Vous voir avec une jolie corde autour du cou est une fin bien triste…

Elle afficha enfin une mine agacée alors que je tournai les talons. Je me dirigeai vers la porte et ne lui laissai pas trois secondes avant qu’elle réagisse. A ma grande surprise, ce fut un succès. J’avais déjà la main sur la poignée lorsqu’elle reprit :

-Elsa…Attendez…

Elle n’acheva sa phrase et je compris que j’avais gagné cette bataille. Je me tournai vers elle avec un sourcil levé et m’écriai ravie :

-Bienvenue dans les familles Piceaerd et d’Arendelle, chère cousine ! Je pense que votre Maman ne voudrait pas que la nouvelle se répande à travers le monde, n’est-ce pas ? Cela serait le plus gros scandale des îles Féroé qui tomberaient en perdition.
-Qu’est-ce que ça change si je meurs, grogna-t-elle avec hargne.
-Mais ça change tout au contraire ! Vous imaginez ! Nous pourrions tourner le fait divers en notre faveur et votre mère serait belle et bien répudiée ! Elle vous rejoindrait plus vite que prévu, éperdue de désespoir !

Le visage de la Duchesse se décomposa. Elle perdit enfin ses moyens et cria :

-Assez Elsa ! C’est d’accord. Karl et moi allons retrouver Lady Camille à Arnevik et nous vous y attendrons.

Bien qu’obligée de placer toute ma confiance en elle, je lui lançai tout de même un jet de glace dans ses cheveux qui découpa une de ses mèches. Elle gela instantanément.

-Qu’avez-vous fait ?! S’énerva-t-elle.
-Je m’assure que vous ne me trahirez pas. Votre Grande Tata Anna Piceaerd est chamane, ne l’oubliez pas. Si elle a une part de vous elle peut vous surveiller à n’importe quelle heure et savoir si vous êtes toujours dans notre camp…Et vu comment vous l’avez bien énervée ces dernières heures il est fort probable qu’elle ne vous lâche pas d’une semelle surtout si je lui demande !

Je jubilais de voir sa tête apeurée alors que mon excuse était inventée de toute pièce. Quelques secondes plus tard, elle finit par maugréer :

-Vous serez finalement une grande reine, Elsa d’Arendelle…Si je ne vous pique pas le trône d’ici là.

Je lui tendis ma main et déclarai avec prestance :

-Eh bien…Que les jeux commencent dans ce cas, ma chère.

Elle retrouva un sourire mauvais et hésita avant de me rendre ma poigne de mains. Nous ne perdîmes ensuite pas de temps et nous nous dépêchâmes de rejoindre les garçons aux écuries.

-Où nous attendrons-nous ? Demanda Karl.
-A l’Engel Død…C’est l’auberge de la ville, répondis-je, restez bien là-bas avec Lady Camille…Nous ferons au plus vite.
-Avec Lady Camille ? Répéta Karl incrédule.
-Maria vous expliquera en chemin, allez-y, maintenant et bon courage ! M’écriai-je.

Ils partirent ainsi dans la nuit noire et je fus remplie d’espoir.

-Tu crois qu’on peut leur faire confiance ? Demanda Hans inquiet.

Je souris fièrement en signe de victoire et répondis simplement :

-Oui nous le pouvons à présent.









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Mar 22 Fév 2022, 17:42
Spoilers sans contexte chapitre 19.

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Mar 22 Fév 2022, 20:51
Alors c'est reparti, au moment où Maie Anna fiche le camp après s'être fait rincé par la pouffiasse de Funningur, et avec Anna sur les talons, toujours accablé par le fail de la mission et qui se laisse aller dans l'Heilleim, désireuse de retrouver sa Helga chérie :groscalin: qui est maintenant une adolescente. C'est qu'elle va devoir s'y faire la Anna, sa fille se comportant presque comme une adulte envers elle.

Et d'apprendre aussi ce qui s'est passé dans la fic de Frantzoze : qu'en plus de ne pas avoir pacifié avec Papy, Mamie s'est amouraché de Runeard pale très difficile à encaisser pour elle, mais il faut se rappeler (par la bouche d'Helga) qu'étant humains, ils sont donc toujours imparfaits et que quoi qu'il en soit, Mamie aura toujours confiance envers sa petite-fille Wink

La revoilà finalement dans le monde des vivants, aux côtés de Kristoff. Et quel meilleur moment pour :

- qu'il lui redonne espoir dans ce qu'elle doit faire et ce qu'elle pense d'elle-même e de Mamie Anna :calin: rappelant les paroles d'Helga quelques instants plus tôt
- lui offrir un bracelet avec ses initiales et ceux de Krisotff en guise de cadeau d'anniversaire [Ansa's Stories] Retour vers le Passé 4 : Prise par un Northuldra : Attention contenus matures! - Page 3 1f381
- et enfin el famoso moment qu'on attendait tous : celui de la longue torricité entre leur chaires respectives qui fait qu'ils ne font plus qu'un et qu'ils se promettent... bon, on va résumer par 🎵 Insomnie d'amour plus chaude à minuit qu'au soleil en plein jour🎵

Franchement, Anna a de quoi être fière de cette soirée [Ansa's Stories] Retour vers le Passé 4 : Prise par un Northuldra : Attention contenus matures! - Page 3 1100315062

Du côté d'Elsa, on reprend donc sur la révélation que la pouffiasse de Funningur est la petite-fille de Pieter. Pieter étant le frère de Mamie Anna, donc la pouffiasse est la cousine au second degré d'Elsa (et d'Anna). Et attendez, y en a deux autres de twists : la grand-mère de la pouffiasse... est la reine Rita, la grand-mère aussi des deux sœurs affraid et aussi que le décret de naissance dans le journal intime de la pouffiasse était faux ! Non mais c'est pas possible (facepalm) y a littéralement personne dans cette p***** d'histoire qui ne soit pas de la même famille que les Picéards ou quoi Mad

Qu'importe, Elsa a toute les cartes en main pour faire chuter la pouffiasse ! Donc après lui avoir présenté le pacte économique que la pouffiasse a signée à la place d'Elsa (et révélé accidentellement la fausse déclaration de naissance et la fausse lettre d'amour de Runeard à Mamie Anna), on peut enfin commencer à savourer le bon gros tacle qu'on attendait tous à propos des révélations sur son arbre généalogique. Et franchement, ça fait un bien fou, mais comme pas possible :bave:

Et histoire de la "rassurer', il s'agit de l'envoyer à Arnevik, avec Karl, pour qu'ils y retrouve Camille, en attendant qu'Elsa et Hans les rejoignent après le procès d'Henrik et d'Helmut.

Cela dit, ne crions pas victoire trop tôt ! Déjà que ce scandale concerne aussi la famille d'Arendelle, on n'est pas non plus à l'abri d'un retour à la charge de la pouffiasse silent

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