- Le Royaume d'Arendelle -
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Au-delà des montagnes enneigées... (Tome 1) (fanfiction finie)

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Sam 14 Mar 2015, 16:14
Alors que dire. Il est vrai qu'il ne se passe pas grand-chose, mais, c'est toujours aussi bien écrit. En fait, ce chapitre est très apaisant, et agréable à lire. À vrai dire, je ne m'en suis pas lassé un seul instant.  Very Happy
Bref, vivement la suite et encore bravo. Smile
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Sam 14 Mar 2015, 16:24
Merci Micky En adoration

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Ven 20 Mar 2015, 12:25
Bon, ce matin j'avais l'ambition de rattraper tout mon retard, mais tes chapitres sont tellement longs que je vais devoir finir ce soir xD Je viens de finir la première partie du chapitre 7, donc je te ferais un commentaire tout beau tout propre quand j'aurais fini de tout lire jusqu'au 8 Razz
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Ven 20 Mar 2015, 12:29
Pas de problème Gelwarin^^.

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Ven 20 Mar 2015, 21:03
Alors ! C'est bon, commentons Razz

Tout d'abord, et comme d'habitude j'ai envie de dire, que c'est parfaitement bien écrit. Tu as une véritable qualité d'écriture.
Bon après, j'ai été contente de voir sur le chapitre 8 il y avait plus de différences que d'habitude, et j'ai pu pleinement profiter durant ma lecture ^^
J'aime beaucoup les parallèles que tu fais entre Elsa et Bilbon, Elsa/Anna et Fili/Kili. Je trouve ça vraiment super.
Ça m'a beaucoup fait rire ce que Kili dit à Elsa à la fin, à propos des elfes x)
Spoiler:
Pendant la conversation entre Elsa et Elrond, j'ai eu une illumination, mais vraiment, je crois que je ne m'étais jamais sentie aussi intelligente depuis longtemps xD
Spoiler:

Bref, j'aime beaucoup, comme d'habitude Smile Donc vivement la suite Razz
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Ven 20 Mar 2015, 21:21
Merci de ton commentaire Gelwarin^^. (Comme ça au moins, ça me fera deux commentaires par chapitre au lieu d'un seul...)
Non sérieusement, je suis content que ça t'ait plu Very Happy.
Je tiens à m'excuser encore pour le chapitre 7 qui était très long et peu différent du film, mais j'en avais besoin pour poser la situation aux yeux d'Elsa et aussi des lecteurs qui ne connaitraient pas l'histoire :sorry: .
Et sinon concernant ton éclair de génie... Eh bien tu as peut-être raison ou peut-être tort. Tu verras bien. bravo

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Ven 20 Mar 2015, 21:26
Ah ouais ! L'idée de Gelwarin n'est pas mal du tout en fait. Punaise, j'ai encore plus hâte de lire la suite à présent !
Poste donc la suite ! On veut la suite ! bounce
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Ven 20 Mar 2015, 21:28
Mon dieu.. Je ne suis encore qu'au chapitre 4 !! bravo
Ou 5 je sais plus.. ( douée xD )

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Ven 20 Mar 2015, 21:29
Du calme jeune balle rebondissante, la suite est en préparation. Razz
Mais je me tâte en fait, alors je vais vous demander votre avis: le prochain chapitre est encore un chapitre qui se concentre essentiellement sur l'exposition, donc où il ne se passe pas grand chose. Alors préférez-vous que je le poste plutôt rapidement et attendre encore avant d'avoir un peu d'action, ou préférez-vous attendre un peu plus longtemps que je poste la suite mais avoir les deux prochains chapitres d'un coup? Car le chapitre 10 n'est pas encore terminé.
C'est à vous de me dire. Very Happy

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Ven 20 Mar 2015, 21:35
Qui traites-tu de balle rebondissante ! Razz
Plus sérieusement, cela dépend de combien de temps il faut attendre. Si ce n'est pas trop longtemps, je vote pour la deuxième option. Smile  Mais je ne veux pas te stresser, prends ton temps quand même.
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Ven 20 Mar 2015, 21:42
Moi j'aurais dit la première pour pas avoir trop à lire d'un coup xD Parce que l'air de rien pour tes chapitres faut avoir du temps x) Mais bon, tu ferais la deuxième option, ça m'irait tout autant tant qu'on a la suite Razz
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Ven 20 Mar 2015, 21:44
Bon ben je suis bien avancé avec ça moi X).
Bon, ben je verrais bien...

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Sam 28 Mar 2015, 15:42
Voilà le chapitre 9 mes petits. ^^
Je le poste encore une fois en deux parties car il est long. Bon, il a mis longtemps à venir mais comme ça j'ai pu prendre de l'avance sur les prochains. Comme promis, je posterai bientôt pour illustrer ce 9ème chapitre. ^^
Bonne lecture.

Chapitre 9 (partie 1):

La semaine passée à Fondcombe fut probablement pour Elsa la plus belle depuis bien des années.
Le temps l'avait tellement habituée à vivre recluse, cachée dans l'obscurité, à éviter le contact des autres personnes qu'elle en avait presque totalement oublié la sensation que procurait le fait de partager sa vie avec des compagnons.
Si le premier but de la jeune femme en s'engageant dans cette aventure était de retrouver cette sensation, il fut rapidement atteint. Elsa dut peut-être faire quelques efforts au début, pour se forcer à se mêler au groupe plutôt que de s'isoler, mais ses efforts payèrent bien: elle prit rapidement goût à la compagnie des autres et passa de merveilleux moments avec ses compagnons.
Et pour cela, elle était infiniment reconnaissante à sa petite sœur Anna, car c'était elle qui l'avait encouragée à partir ce fameux soir où elle lui était apparue.
Le temps semblait presque toujours se montrer clément et favorable au bonheur grandissant d'Elsa: il ne plut que deux fois. Une fois durant une bonne partie de la journée, et une autre fois en fin d'après-midi.
En dehors de cela, le ciel était soit parfaitement bleu, soit habillé de quelques nuages blancs peu menaçants.
Jamais aucun des compagnons ne s'aventura bien loin de l'enceinte de la cité, mais il y avait tant à voir et à faire dans cette dernière que jamais ils n'eurent l'impression d'être enfermés. Elsa avait pris l'habitude, lorsqu'elle se levait le matin, de passer un moment assise sur un banc non loin d'une cascade qui coulait du haut de la falaise pour aller alimenter la rivière en contrebas: le bruit de cette chute d'eau la détendait avec sa régularité tout en étant assez fort pour la tirer de sa torpeur.
Il lui était aussi arrivé de recueillir l'eau de cette cascade au creux de ses mains et de la boire pour humidifier sa gorge sèche, et cette eau fraiche et pure remplissait à merveille cette tâche.
Elsa fit quelque peu connaissance avec les elfes de Fondcombe: c'étaient vraiment des gens étranges et fascinants.
Malgré un côté un peu prétentieux et distant qui se retrouvait chez presque tous, ils étaient bons, intelligents, raffinés, aimables et faisaient tout pour rendre le plus agréable possible le séjour de leurs ôtes.
Au fil de ce dernier, ils offrirent à la compagnie des nains plusieurs objets qui pourraient leur servir dans leur expédition, en prévision de leur départ.
Ainsi, Elsa et ses compagnons reçurent des provisions, des bâtons de marche et surtout des feuilles d'une plante médicinale qui aidaient grandement à la cicatrisation des plaies.
Elsa de son côté, qui avait été très mal à l'aise dans sa robe pour se déplacer dans les terres sauvages, demanda aux elfes s'ils n'avaient pas une tenue plus propice aux expéditions pour la vêtir. Dès le deuxième jour, la jeune femme se vit alors offrir un haut tissé dans une étoffe bleue claire, douce mais résistante, un pantalon fait d'une étrange soie brillante, couleur d'argent, une paire de grandes bottes de cuir, une ceinture de la même matière de laquelle pendaient de longues bandes de tissu rappelant vaguement des feuilles, ainsi qu'une paire de bracelets de cuir.
Après avoir remercié les elfes, Elsa se débarrassa immédiatement de sa robe pour revêtir ses nouveaux habits, dans lesquels elle se sentit fort bien.
Cette tenue était sans aucun doute bien plus adapté à des aventures comme celle dans laquelle Elsa s'était engagée: ce nouvel accoutrement lui permit au cours de la semaine d'accompagner quelques uns de ses compagnons nains dans l'escalade de la falaise, le long de la cascade.
Ils avaient entrepris cette ascension afin de pouvoir contempler la vallée d'Imladris d'encore plus haut, et quel spectacle ce fut! Elsa resta assise un certain temps, en compagnie de Gloïn, Nori et Bofur, à se régaler de la vue imprenable qui s'offrait à elle et qui lui procurait une sensation de bonheur qu'elle avait oubliée au fil de ses sombres années.
En plus de découvrir nombre des merveilles de la cité des elfes, la jeune femme fit plus ample connaissance avec tous ses compagnons.
A commencer par Gandalf, avec qui elle eut quelques conversations durant son séjour. Le vieil homme la fascinait: il était sage, intelligent et semblait tout connaître sur le monde et son histoire, à croire qu'il y vivait depuis la nuit des temps et qu'il avait assisté à chaque évènement.
Elsa se demanda d'ailleurs si cela ne s'approchait pas plus ou moins de la vérité: quel âge pouvait bien avoir Gandalf?
Mais elle n'osa poser la question. Ce qui lui importait, c'était cette sensation que tant que Gandalf se trouvait auprès d'elle et de ses compagnons, rien ne pourrait leur arriver.
Le magicien en apprit beaucoup à Elsa sur leur quête et prit le temps de lui expliquer bien plus en détails la situation.

"La Montagne d'Erebor était un royaume d'une incroyable puissance, expliqua-t-il à la jeune femme au matin du troisième jour, une place forte dite imprenable, qui assurait la défense des terres du Nord-Est. Mais les quantités impressionnantes d'or et de pierres précieuses amassées dans les salles du trésor attirèrent le terrible Smaug, et les nains non préparés à cette attaque, ne purent rien faire pour lutter, si bien armés et protégés qu'ils étaient. Ceux qui ont survécu à l'attaque du dragon ont pour la plupart réussi après de longues années d'errance à retrouver une vie à peu près correcte; cependant la Montagne me préoccupe. Le dragon y est installé depuis trop longtemps: tôt ou tard des esprits malveillants tourneront leur regard vers Erebor, et les contrées du Nord-Est sont laissées pratiquement sans défense. C'est pourquoi j'ai conseillé à Thorin de reconquérir son royaume, de réunir les sept familles des nains et de les pousser à respecter leur serment. Ainsi les terres du Nord du Rhovanion retrouveront leur influence et se tiendront prêtes en cas d'attaque. Seulement, les sept familles des nains et leurs armées n'ont juré fidélité qu'à celui qui brandira l'Arkenstone.
-L'Arkenstone? s'étonna Elsa.
-C'est une pierre brillante comme la Lune et les étoiles, qui fut trouvée jadis dans les mines d'Erebor. La légende raconte qu'il s'agit du cœur de la Montagne lui-même. Thror la fit installer sur son trône, et toutes les familles des nains y virent un signe que le règne de Thror et de ses descendants était de droit divin, et toutes jurèrent alors fidélité et aide militaire au roi sous la Montagne, le possesseur de l'Arkenstone. Le problème est que ce joyau fut volé par Smaug lorsqu'il se rua sur la Montagne: et il est aujourd'hui encore enfoui sous les pattes de ce dragon cracheur de feu. Lorsque j'ai poussé à Thorin à s'engager dans cette quête, j'avais déjà médité sur la façon dont la reconquête de la Montagne devrait s'opérer. Il fallait tout d'abord prendre en compte le fait qu'après que Smaug se fut emparé du royaume des nains, il y a maintenant plus d'un siècle de cela, il avait pris l'habitude de sortir régulièrement de son antre et de ravager la région aux alentours, dévorant bêtes et Hommes qui se trouvaient sur sa route. Il sortait toujours par la grande porte d'Erebor: c'est pour cela que nous devons trouver le passage secret quelque part sur la Montagne. L'entrée de la porte principale est impossible: tout d'abord on prendrait le risque de tomber directement sur le dragon, puisqu'il s'agit du chemin qu'il emprunte toujours pour sortir, et de toute façon, un beau jour, Smaug a disparu dans les entrailles de la Montagne et a totalement obstrué cette entrée principale à l'aide d'énormes blocs de pierre. Nous ne pouvons simplement pas entrer par cette porte. Depuis ce jour, le dragon n'a plus jamais été revu: cela fait environ soixante ans qu'il n'a plus donné aucun signe de vie. Il y a donc un petit espoir pour que la bête ait fini par mourir: je n'y crois pas beaucoup mais l'on peut toujours espérer. Cependant, j'ai opté pour la discrétion plutôt que pour la force: Thorin devrait lever une petite compagnie pour se diriger vers la Montagne sans trop éveiller l'attention. Une fois sur place, quelqu'un devrait s'introduire silencieusement dans la Montagne, sans réveiller le dragon si celui-ci est toujours en vie, trouver l'Arkenstone et la ramener à Thorin, afin que celui-ci puisse réunir ses armées, gagner la confiance des Hommes du pays et rappeler son peuple à la Montagne, puis aviser avec l'aide de ces derniers d'un moyen de se débarrasser une fois pour toutes du dragon. Et c'est là qu'intervient M. Sacquet: je l'ai choisi comme cambrioleur. Il aura pour tâche de pénétrer dans Erebor et de récupérer l'Arkenstone. Je pense qu'il est la bonne personne car les hobbits ont le pas extrêmement léger et peuvent passer inaperçus quand ils le veulent. Et de plus, si le dragon est accoutumé à l'odeur des nains et des Hommes, celle des hobbits lui est totalement inconnue, ce qui nous donne un net avantage."

Ce plan sembla plutôt bien préparé aux yeux d'Elsa.
La seule réserve qu'elle émettait, concernait le fait que M. Sacquet ne semblait pas taillé pour les aventures dangereuses, et elle le voyait mal s'introduire seul dans le repaire d'un dragon cracheur de feu. Mais elle faisait confiance à Gandalf et ne manifesta pas trop ses doutes.
Elle remarqua cependant que le magicien semblait toujours légèrement pensif, et donnait quelque peu l'impression d'être tracassé par quelque chose.
Mais Elsa se dit que cela devait être un tour de son imagination, et ne lui posa aucune question à ce sujet.
Le vieil homme lui parla aussi plus en détail de son ami Radagast.

"C'est comme moi un magicien, expliqua-t-il, qui est censé surveiller les évènements ayant lieu en Terre du Milieu. Il fait partie de l'ordre des Mages: nous sommes en tout cinq. Le plus grand de notre ordre est Saroumane, le sage, ensuite il y a les deux magiciens bleus dont j'ai complètement oublié les noms, Radagast le brun et enfin moi-même. Ce cher Radagast a élu domicile en bordure de la grande forêt de Vertbois, et il se concentre plus particulièrement sur les évènements se produisant dans cette région. C'est un être doux, qui préfère la compagnie des animaux à celle des humains. Et cela lui vaut d'être mésestimé de Saroumane, qui est un être sage, puissant et apprécie la grandeur et l'ambition."

Après ces entretiens avec le magicien gris, Elsa se sentait mieux informée et comprenait bien mieux la situation.
Mais elle apprit bien d'autres choses de ses autres compagnons: elle chercha à connaître le mieux possible chacun des nains.
Elle apprécia beaucoup Balin, qui semblait être le doyen de la compagnie (en dehors de Gandalf) et apportait aussi son lot de conseils et de sages paroles.
Il était très doux et aimait à développer une complicité bien particulière avec chacun des membres de la compagnie. Il passait beaucoup de temps à étudier des cartes, parfois en compagnie de Bilbon qui avait toujours été passionné par la lecture de ce genre de documents, et renseigna Elsa sur le trajet qui était prévu pour arriver jusqu'à la Montagne solitaire.
La jeune femme apprit en sa compagnie que la cité de Fondcombe se trouvait à un peu plus d'un jour de marche d'une grande chaîne de montagnes: les Monts Brumeux.
C'étaient ces montagnes qu'Elsa avait aperçu au loin lorsqu'elle était en train de courir dans la plaine pour échapper aux Orques. Cette chaîne parcourait des kilomètres du Nord au Sud et était réputée pour être presque toujours noyée dans une épaisse nappe de brouillard, d'où son nom.
C'était pour l'instant le principal obstacle qui préoccupait la compagnie: ces montagnes abritaient de grandes falaises abruptes, des sommets toujours enneigés, des pentes propices aux éboulements et nombre de périls... La traversée n'en serait sans doute pas des plus aisée.
De l'autre côté de ces Monts Brumeux se trouvait la vallée de l'Anduin.
L'Anduin étant un long fleuve coulant également du Nord au Sud.
Après avoir traversé cette vallée, la compagnie arriverait à la lisière de la fameuse forêt de Vertbois, la plus grande forêt de toute la Terre du Milieu.
Ils n'avaient pas encore tout à fait décidé s'ils la traverseraient ou la contourneraient, mais il était certain que la traverser représenterait un gain de temps considérable.
Et enfin, de l'autre côté de Vertbois, ils seraient tout proches de la Montagne solitaire.

"Et là-bas nous attend notre foyer, dit Balin en levant les yeux vers Elsa, notre royaume, notre passé, nos racines... Mais également un dragon qui pourrait être encore en vie."

Il eut durant un instant une expression terrifiée dans le regard, mais se ressaisit  et adressa un sourire à la jeune femme.

"Mais ne vous occupez pas de cela pour l'instant, il serait déjà une bonne chose que nous arrivions jusqu'à cette Montagne. Je ne sais si nous pourrons jamais vous remercier assez de nous avoir offert votre aide, mademoiselle Elsa."

Il fit alors un clin d'œil complice à la dame des neiges, qui lui répondit du même mimique. Balin expliqua également qu'à l'époque, Smaug était venu d'une région au Nord de la Montagne d'Erebor nommée la Brande desséchée.
C'était une grande vallée aride et où il faisait très peu bon vivre, mais qui avait pourtant donné naissance à nombre des plus grands dragons.
Plus tard, ils furent rejoint par le jeune frère de Balin: Dwalin. Il était le plus grand des nains: pour donner un ordre de grandeur, Bilbon Sacquet arrivait tout juste au-dessus de la taille d'Elsa, tandis que cette échelle variait pour chaque nain.
Les plus petits, à savoir Balin et Ori, arrivaient à peu près au niveau du nombril de la jeune femme, tandis Dwalin, le plus grand, lui arrivait à la poitrine.
Ce dernier était également le plus costaud: il avait son caractère de 'gros dur' et était assez grognon.
Cependant, il se disait prêt à aider chacun de ses camarades, et était d'une loyauté à toute épreuve envers Thorin.

Elsa en vint un moment à demander ce que pouvait bien leur vouloir les Orques qui les avaient pris en chasse.

"Les Nains et les Orques ont toujours été ennemis, expliqua Balin. En réalité, personne des Elfes, des Nains ou des Hommes n'est ami des Orques. C'est une séparation qui existe depuis la nuit des temps. De nombreuses guerres ont eu lieu au cours de l'Histoire entre les Orques, les Gobelins et les autres peuples.
-Il y en a eu une, dit soudain Dwalin, qui a marqué plusieurs membres actuels de cette compagnie. J'y étais, et toi aussi mon frère tu y étais."

Balin acquiesça d'un air grave. Elsa vit que Dwalin gardait le regard fixé sur l'horizon, l'air pensif et les yeux exprimant une douleur passée.

"De quelle bataille parlez-vous? demanda Elsa d'une petite voix, craignant de déranger les deux frères dans leurs pensées.
-Après que ce maudit Smaug eut chassé les nains d'Erebor, commença Dwalin en parlant lentement, sans détacher son regard de l'horizon, le roi Thror rumina de sombres pensées et son moral fut gravement affecté par l'évènement. Il fut plongé dans une profonde déprime durant des années. Puis un jour, il décida de redonner un honneur à son peuple en partant reconquérir l'ancien royaume Nain de la Moria, au Sud des Monts Brumeux. Il rassembla bon nombre de ses sujets encore en vie, dont son fils Thraïn et son petit-fils Thorin, et les mena aux portes de cette très ancienne cité souterraine, ayant appartenu à ses ancêtres. Moi et mon frère étions également parmi eux. Mais lorsque nous arrivâmes aux portes de la Moria, nos ennemis étaient déjà dans la place: les Orques s'étaient emparé de la cité en notre absence et s'y étaient impunément installés, et ils n'étaient pas décidés à nous laisser la reprendre. Le roi Thror leva alors une armée, et nous partîmes affronter ces horribles créatures pour récupérer ce royaume qui nous revenait de droit. Nous affrontâmes les armées Orques devant la porte des versants Est des Monts Brumeux: sur le champ d'Azanulbizar. La bataille fit rage pendant deux jours, et les Orques étaient démesurément nombreux. Nous nous battîmes sans relâche, dans l'ultime espoir de retrouver ne serait-ce qu'un substitut de notre foyer. Malheureusement, le roi Thror fut décapité et son fils Thraïn disparut au cours de la bataille. Seul Thorin resta: il se battit vaillamment, fou de rage et de chagrin, voulant à tout prix venger la mort de son grand-père et la perte de son père. Alors qu'il affrontait le chef des Orques et que tout semblait perdu, il se saisit soudain d'une grosse branche de chêne qui était tombée d'un arbre et s'en servit comme bouclier, évitant tous les coups de son adversaire. Il put alors gagner du temps afin de récupérer son épée et de finalement remporter le combat, grâce à cette branche de chêne providentielle. C'est d'ailleurs de là que lui vient son surnom de Thorin Ecu de chêne."

Elsa fut fascinée par cette histoire: elle comprenait maintenant ce qu'était le gros morceau de chêne que Thorin portait dans son dos.
C'était son symbole, ce bouclier peu commun qui lui avait valu de remporter une bataille désespérée.

"Le chef des Orques vaincu, la bataille fut finalement remportée par les nains, poursuivit Balin. Les Orques ayant survécu s'enfuirent de la Moria, et je pense bien qu'ils ne l'ont pas pardonné facilement.
-Ils n'avaient rien à pardonner! s'énerva soudain Dwalin en serrant le poing. La Moria est un royaume qui appartient aux Nains: nous n'avons fait que récupérer ce qui est nôtre!
-Quoi qu'il en soit, la bataille prit fin peu avant le coucher du Soleil, reprit Balin en restant impassible devant l'emportement de son frère. Mais il n'y eut ni fête ni chanson ce soir là: car la perte de tant des nôtres fut une épreuve terrible. Les survivants s'installèrent donc dans la cité reconquise, mais Thorin ne resta pas avec eux. Il était toujours rongé de chagrin par la disparition de son père, et décida de partir, de traverser le monde entier s'il le fallait afin de le retrouver."

Ainsi Elsa apprit-elle beaucoup de choses sur ses nouveaux camarades en quelques jours. Elle essaya également, du moins autant qu'elle le pouvait, d'apporter aide et conseil à ceux qui en avaient besoin.
Elle n'avait pas oublié la scène de dispute entre les deux frères Dori et Nori. Aussi alla-t-elle un après-midi trouver le nain à l'insolite coupe de cheveux.
Il resta d'abord très fermé et renfrogné, s'occupant à lancer des cailloux contre les murs d'une bâtisse, mais finit par s'ouvrir au réconfort de la jeune femme à mesure que celle-ci lui parlait. Elsa parvint à le faire parler, et apprit que la situation avait très mal tourné pour lui et sa famille après qu'ils eussent été chassés d'Erebor par le dragon: leur père ayant été tué, leur mère se retrouva seule, sans logis et avec trois fils à nourrir.
Ne supportant pas de voir la misère de sa mère et de ses deux frères, Nori avait pris l'habitude de voler de quoi les nourrir et les loger. Il s'était affairé à des tâches illicites et avait pillé des commerces, ce qui lui avait valu d'être recherché par beaucoup de gens parmi les nains.
Mais il expliqua à Elsa, les larmes aux yeux, qu'il n'avait fait ça que pour sa famille, qu'il ne supportait pas de les voir mener une vie si dure et qu'il aurait tout de même aimé au moins un peu de reconnaissance.

"Dori veut toujours faire le moralisateur, grogna Nori en s'accoudant à une balustrade de pierre. Il a décidé d'être le fils parfait qui donne des leçons, mais pourrait-il me dire ne serait-ce qu'un simple merci? Lorsqu'il a entendu parler de la quête que lançait Thorin, il s'y est tout de suite engagé, de même que Ori, notre jeune frère. Et je les ai suivi car je ne voulais pas les laisser seuls dans ce périlleux voyage. Parfois Dori a vraiment tendance à m'énerver mais... Mais je ne sais pas ce que je ferai si je le perdais. Et si je perdais Ori..."

Il s'interrompit, ses paroles noyées dans ses pleurs.
Elsa n'osa parler: elle savait exactement ce que pouvait ressentir Nori à ce moment là, pour l'avoir elle-même ressenti durant de nombreuses années, et même encore à ce jour.
Elle se contenta alors de poser sa main sur l'épaule du nain.


"Essayez de ne pas penser à cela, finit-elle par glisser à son oreille après un moment de silence. Imaginer le pire n'avance à rien. Vous êtes avec eux, pour l'instant tout va bien dans cette belle cité. Essayez de profiter de ces bons moments, c'est la meilleure chose à faire."

Nori s'essuya les yeux et regarda une terrasse en contrebas: sur celle-ci se trouvait Ori, toujours occupé à écrire dans son livre, ainsi que Dori, qui parlait à son jeune frère.
Un sourire vint éclairer le visage de Nori comme il les regardait.
Puis il se tourna et adressa ce sourire à Elsa, la remerciant de son soutien.
La jeune femme fit également connaissance avec les deux frères de ce dernier.
Dori était un brave nain: il ne manquait apparemment pas de courage et se montrait très protecteur envers ses deux frères (peut-être même parfois un peu trop).
Ori, lui, était rêveur et poète, avait une totale affection pour ses deux aînés et semblait à Elsa peu préparé pour le genre de voyage qu'il avait entrepris, tout comme Bilbon. Ori connaissait beaucoup de poèmes et de chansons, aussi bien en langue commune qu'en khuzdul, l'ancienne langue des nains, et il aimait occuper son temps à calligraphier des textes tracés dans ses anciennes runes.
Il fut d'ailleurs ravi lorsqu'Elsa lui demanda s'il pouvait lui enseigner quelque peu l'alphabet des nains. A plusieurs reprises, la jeune femme prit des leçons auprès du tout jeune nain, qui lui apprenait à reconnaître et racer les différents signes, ainsi qu'à les prononcer.
La jeune femme fut fière d'avoir appris à dire quelques phrases en langue naine.
Elsa se sentit de mieux en mieux en compagnie des nains, et malgré leur attitude parfois un peu 'sans-gêne' (comme un soir où ils s'étaient baignés entièrement nus dans une des fontaines de la cité), la dame des neiges appréciait grandement leur talents de musiciens, de sculpteurs et leur grande sympathie.
Ils étaient chaleureux, passionnés, généreux et, malgré tout ce qu'ils pouvaient dire ou penser des elfes, s'efforçaient toujours d'être aussi polis que possible avec ceux qui les accueillaient.
Elsa remarqua également que les nains savaient organiser des fêtes dignes de ce nom: le soir du quatrième jour, tous les membres de la compagnie se réunirent autour d'un feu, avec de belles assiettes garnies que leur avait préparé Bombur, et qu'ils savourèrent en profitant de chaque bouchée.
Puis, une fois le repas terminé et la nuit tombée, tous amenèrent leurs instruments et se mirent à jouer des airs aussi beaux qu'entraînants.
Ils formaient un orchestre complet: violons, harpes, tambours, flûtes, hauts-bois,... Et tandis que certains jouaient, d'autres se lancèrent dans des danses diverses et variées, qui charmèrent la jeune femme et lui firent passer l'une des meilleures soirées de sa vie.
A un moment, Bilbon Sacquet, à la demande de ses camarades, entra sur la piste de danse et interpréta, dans l'allégresse générale, une danse traditionnelle de la Comté, consistant en de jolies rondes, tournoiements et mouvements des bras et des pieds.
Elsa put définitivement vérifier les suppositions du hobbit à propos de l'avis des nains à son égard: ceux-ci semblaient tous apprécier M. Sacquet en tant que compagnon et partenaire de fête; ils discutaient volontiers avec lui et l'invitaient à fumer la pipe ou boire le thé en leur compagnie.
Mais ils ne semblaient pas du tout convaincus quant à l'appartenance du hobbit à une quête telle que la leur: ils ne pouvaient s'empêcher, de temps en temps, de lancer quelques plaisanteries sur les faibles capacités de M. Sacquet à se débrouiller dans le pays sauvage.
Si les nains savaient faire la fête, Elsa fut frappée par la façon dont ils pouvaient également être concentrés sur une tâche: un jour, elle trouva Bifur assis à une table de pierre, tenant entre ses mains un petit aigle sculpté dans du bois et monté sur un genre de socle.
Au-delà des détails impressionnants que le nain avait apporté à sa création, il était encore plus remarquable de voir qu'il avait fabriqué tout un mécanisme de rouages et de ficelles permettant de reproduire le mouvement du battement des ailes de l'oiseau en tournant une petite manivelle.
Elsa vit que Bofur n'avait pas menti en disant que son cousin était un sculpteur et mécanicien hors-pair.
Bombur, lui, n'était pas très bavard, mais la jeune femme devait lui reconnaître un talent indiscutable de cuisinier.
Oïn et Gloïn étaient également sympathiques, mais ce ne furent pas les nains desquels Elsa se sentait la plus proche.
Oïn était très âgé et avait quelques problèmes d'audition: il avait toujours besoin de porter un cornet à son oreille pour bien comprendre ce qui se disait autour de lui. Mais il était apparemment un grand connaisseur de la médecine et des remèdes.
Gloïn parla quelques fois à la jeune femme de la famille qu'il avait laissé derrière lui en partant pour cette expédition, mais qu'il comptait bien couvrir de gloire lorsque celle-ci serait terminée.
Mais le nain qui devint rapidement le meilleur ami d'Elsa fut sans aucun doute Bofur: il était joyeux, jovial, jamais agressif, ne se plaignait presque jamais et faisait toujours les choses de bon cœur.
Bilbon Sacquet semblait également bien l'apprécier: il était en effet le seul nain (mis à part peut-être Balin) à se montrer toujours amical et jamais désobligeant envers le hobbit.
Quant à Fili et Kili, ils ne manquaient jamais d'éveiller chez Elsa un sentiment de tendresse et de nostalgie en lui rappelant très souvent la relation qu'elle avait eu et aurait toujours souhaité avoir avec sa petite sœur.
Elle aimait passer du temps avec eux, et écouter les morceaux qu'ils jouaient ensemble: Kili à la flûte et Fili au violon. Elle les accompagnait même parfois à la harpe, sa mère lui ayant appris quelques morceaux dans son enfance.
Le frère cadet semblait être le plus intrépide, le plus téméraire et aimait fanfaronner en provoquant en duel des ennemis imaginaires (ce qui ne manquait pas d'amuser Elsa), tandis que l'aîné semblait plus raisonnable, réfléchi et prudent, sans doute à cause du fait qu'il était l'héritier direct de Thorin.
Ce dernier représentait d'ailleurs le plus grand point commun des deux frères: ils disaient tous deux avoir beaucoup d'amour et de respect pour leur oncle, et souhaitaient tous deux le rendre fier d'eux.
Thorin, quant à lui, était le moins accessible des nains: il restait assez souvent à l'écart du groupe et était très secret.
Bien qu'il fut animé de bienveillance envers tous ses compagnons et considérât chacun d'entre eux à sa juste valeur, il restait assez impassible lorsqu'il parlait avec eux et exprimait très peu ses émotions.
Mais Elsa comprenait cela: elle-même avait appris durant toute son éducation qu'une personne royale se devait de garder une certaine distance, même avec ses sujets les plus proches.
Aussi, ses neveux Fili et Kili étaient les seuls avec qui Thorin se comportait presque naturellement. Elsa le surprit quelques fois à rire de bon cœur avec ses deux descendants, à les réprimander lorsqu'ils avaient un comportement qu'il jugeait inadapté (ce qui fut surtout le cas pour Kili) ou à passer tendrement son bras autour de leurs épaules.
La jeune femme se permit même, une fois, d'écouter une conversation que le roi Nain eut avec l'aîné de ses neveux.
Lors de cette discution, Fili se tenait droit, s'efforçant de paraître fier et sérieux. Son oncle lui parlait de son grand-père, de ce qu'il avait accompli lorsqu'il était roi sous la Montagne, du fait qu'il espérait lui-même pouvoir être à la hauteur de ce titre et de sa fierté quant à l'avenir de Fili en tant que son successeur.
Le jeune nain lui répondait qu'il était habité des mêmes inquiétudes, et qu'il espérait également pouvoir offrir le meilleur à son futur royaume, à sa mère et à son jeune frère, Kili. Thorin finit par parler de sa sœur, la mère de Fili et Kili, qui portait le nom de Dis: il disait à son neveu que lui et son frère lui rappelaient leur mère d'une manière incroyable, et qu'elle serait fière d'eux au plus haut point si elle les voyait à présent.
Ainsi, malgré l'attitude distante de Thorin, Elsa parvint à voir qu'il y avait un être tendre sous cette peau rugueuse.
Il arriva quelques fois à la jeune femme de parler directement avec le chef de la compagnie: il se montra poli et courtois envers elle, et ne manqua pas de la remercier encore pour être intervenu le soir où ils avaient été pris par les trolls.
Cependant, Elsa percevait dans ses yeux une lueur de réticence, comme s'il considérait encore la jeune femme comme une intruse au sein de la compagnie.
Mais cela était encore plus visible lorsqu'il avait affaire à M. Sacquet: bien que le nain ne manquât jamais de respect au hobbit et ne dénigrât pas la personne qu'il était, la présence dans la compagnie de ce petit personnage incapable de se débrouiller seul et représentant un poids plus qu'une aide semblait l'agacer grandement.
A vrai dire, Thorin était très attaché aux valeurs qu'étaient la loyauté et le courage: il disait qu'il n'échangerait pas un seul des nains de la compagnie contre la plus puissante armée car tous avaient accouru lorsqu'il avait fait appel à eux, et que pour cela, chacun d'eux valait bien dix des plus noble soldats.
Mais le roi des Nains semblait en revanche convaincu que le hobbit ne se sentait nullement impliqué dans leur quête, et qu'il quitterait sans remords la compagnie si l'envie lui en prenait.
Elsa ne pouvait lui en vouloir pour cela: tous les autres nains lui avaient dit que Thorin était passé par de difficiles épreuves et qu'il n'accordait pas aisément sa confiance, mais tous lui avaient assuré que c'était un chef digne, noble et qu'il protégerait toujours ses compagnons quoi qu'il arrive.

Ainsi la semaine à Fondcombe s'écoula lentement, offrant à la jeune femme les sept jours parmi les plus beaux de sa vie.
Bilbon semblait également heureux: Elsa passa beaucoup de temps en sa compagnie, et constata que, comme l'avait dit Balin, le hobbit avait la don de voir la beauté dans les petites choses, et trouver son bonheur dans les petits plaisirs si simples.
Il aimait lire cartes et contempler les étoiles dans le ciel à la nuit tombée, souvent en compagnie de la dame des neiges.
Mais arriva un temps où il fallut songer à se recentrer sur la quête d'Erebor: la carte devait encore être déchiffrée.
Au soir du septième jour, lorsque le dîner fut terminé, Thorin se leva et se permit de demander au seigneur Elrond de bien vouloir l'accompagner avec la carte pour la lire à la lumière de la Lune à présent correspondante.
Le seigneur elfe acquiesça et se leva, puis se retira de la terrasse avec le roi nain. Tous deux furent suivis de Balin et de Gandalf, ainsi que de M. Sacquet et d'Elsa, curieuse de découvrir ce que cachait cette fameuse carte.
Ils marchèrent pendant quelques minutes à travers la cité, suivant le seigneur Elrond qui marchait toujours de sa manière élégante et en dégageant cette impression de légèreté.
Ils finirent par arriver à une terrasse de pierre, sculptée à même la falaise et se tenant au-dessus du vide. Sur cette terrasse se trouvait ce qui semblait être un énorme bloc de cristal de forme cylindrique, pouvant ainsi potentiellement servir de table.
La nuit venait de tomber et la Lune était encore cachée par un amas de nuages, plongeant la vallée dans une obscurité presque totale, percée seulement par le petit halo de lumière blanche qui entourait la masse nuageuse.
Thorin sortit la carte de sa poche et la tendit au seigneur de Fondcombe qui la déplia et la plaça sur la table de cristal.

"Comme je l'avais dit, ces rune sont été tracées sous une Lune de fin du mois d'août à son premier quartier, expliqua Elrond. Et une Lune identique brille à présent au-dessus de nous ce soir."

Quelques minutes après qu'il ait prononcé ces paroles, la brise acheva d'écarter les nuages, révélant enfin la lumière blanche d'un quartier de Lune, dont les rayons vinrent caresser la table de cristal qui se mit elle-même à briller d'un éclat flamboyant.
Elsa fut impressionnée par ce spectacle: elle s'approcha davantage et se pencha sur la carte. En quelques instants, elle vit apparaître, comme sortis de nulle part, des symboles argentés se dessinant sur la moitié inférieure du parchemin.
La jeune femme reconnut certaines formes et comprit qu'il s'agissait de runes naines, bien qu'elle fut incapable de déchiffrer le texte qui venait d'apparaître sous ses yeux.
Mais le seigneur Elrond s'en chargea lui-même:

"Tenez-vous près de la pierre grise quand la grive frappera, lut-il à haute voix en fronçant les sourcils, se concentrant sur les runes, et, avec le Soleil couchant, la dernière lumière du jour de Durin brillera sur la serrure."

Elsa ne put s'empêcher de se sentir déçue par ces indications: elles ne lui semblaient pas très claires, et elle se demanda comment cela pourrait bien les aider à trouver la porte secrète.

"Le jour de Durin? répéta le hobbit d'un air interrogatif en se penchant sur Balin.
-Le premier jour du nouvel an des nains, répondit Gandalf en se tournant vers M. Sacquet, quand la dernière Lune d'automne et le premier Soleil d'hiver apparaissent ensemble dans le ciel.
-C'est très fâcheux, dit alors Thorin d'un air préoccupé, l'été se poursuit: le jour de Durin approche à grands pas.
-Nous avons encore le temps, répondit Balin en s'approchant de la table de cristal pour jeter un œil sur la carte.
-Le temps de quoi? demanda Elsa sans bien comprendre.
-De trouver l'entrée, répondit le nain. Nous devrons nous trouver au bon endroit et aussi au bon moment: alors, et alors seulement, la porte s'ouvrira."

Tous, Gandalf, Elsa, Thorin et Bilbon, acquiescèrent, montrant qu'ils avaient compris.
Mais soudain, le seigneur Elrond prit la parole:

"Ainsi c'est là votre but, dit-il, les sourcils légèrement froncés. Pénétrer dans la Montagne.
-Et alors? répliqua Thorin d'un ton agacé et impatient, comme s'il s'était toujours attendu à cette réflexion de la part du seigneur elfe.
-D'aucun estimeraient que cela n'est pas prudent, répondit celui-ci en repliant la carte et en la rendant au roi nain, qui le remercia malgré l'emportement qu'il avait eu.
-Que voulez-vous dire? demanda alors Gandalf en fronçant les sourcils.
-Vous n'êtes pas le seul gardien qui veille sur la Terre du Milieu, Gandalf, dit Elrond après un instant de silence, en regardant le magicien d'un air appuyé, comme pour lui faire passer un message que lui seul pouvait comprendre."

Gandalf eut alors un regard troublé, tandis qu'Elsa resta quelque peu surprise de ce qu'elle venait d'entendre: Gandalf, un gardien de la Terre du Milieu?
Finalement, le seigneur Elrond appela le magicien à le suivre, et celui-ci s'excusa auprès de ses compagnons avant de se retirer avec le seigneur des elfes, sans même dire où ils se rendaient.
Finalement, Thorin, Elsa, Bilbon et Balin quittèrent eux-aussi la terrasse afin d'aller rejoindre leurs compagnons.

"Nous ne pouvons nous attarder plus longtemps ici, dit Thorin en chemin. La carte est à présent déchiffrée et nous devons reprendre la route pour être sûrs d'atteindre la Montagne avant le jour de Durin. Nous partirons à l'aube: je vais prévenir les autres. En attendant, rassemblez vos affaires et reposez-vous une dernière fois avant notre départ."

Tous acquiescèrent, même Bilbon qui affichait pourtant un air peu enthousiaste.


Dernière édition par M.Baggins le Dim 08 Nov 2015, 17:18, édité 2 fois
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Au-delà des montagnes enneigées... (Tome 1) (fanfiction finie) - Page 6 Empty Re: Au-delà des montagnes enneigées... (Tome 1) (fanfiction finie)

Sam 28 Mar 2015, 15:45
Chapitre 9 (partie 2):

Durant les heures qui suivirent, Elsa s'affaira à rassembler tout ce dont elle aurait besoin durant le voyage: à savoir notamment les provisions, la cape de pluie fournie par les elfes et les feuilles de cicatrisation des plaies également données par ces derniers.
Elle empaqueta tout cela dans un sac à dos de cuir puis partit, jetant un dernier regard à la chambre confortable et accueillante de la dame Arwen, pour rejoindre ses compagnons. Ceux-ci étaient tous réunis autour d'un feu, leurs affaires également prêtes et posées non loin d'eux.
Elsa s'assit avec ses camarades et profita, comme l'avait conseillé Thorin, d'un dernier moment de repos, finissant même par s'assoupir au son des bavardages et des chansons des nains.
Lorsqu'elle se réveilla, la nuit avait beaucoup avancé et le Soleil se préparait à se lever dans moins de deux heures. La jeune femme s'étira et se leva, constatant que presque tous les nains s'étaient endormis eux-aussi.
Elle eut un petit sourire lorsqu'elle pensa à la tête qu'ils feraient lorsqu'elle les réveillerait pour le départ.
Cependant, un détail lui vint à l'esprit: où était parti Gandalf? Est-ce que Thorin l'avait retrouvé? Etait-il au courant du départ imminent de la compagnie?
Elsa se mit à déambuler dans les alentours, cherchant à la fois Gandalf, Thorin et Bilbon, qui avaient eux-aussi disparu.
Elle finit par trouver le hobbit, lui aussi occupé à se promener en contemplant une dernière fois la cité autour de lui. Elle le rejoint, posant une main sur son épaule. Celui-ci lui adressa un sourire.

"Savez-vous où est Gandalf? demanda-t-elle au hobbit en reprenant sa marche avec lui.
-Non, répondit celui-ci en haussant les sourcils, j'espère qu'il sait que nous nous tenons prêts à partir."

Tous deux marchèrent un moment, se taisant, regardant simplement le paysage autour d'eux et écoutant les bruits de la vallée.
Quand soudain, des voix attirèrent leur attention. Ils cherchèrent un moment du regard, avant de voir plus loin nul autre que Gandalf et le seigneur Elrond, marchant côte à côte d'un pas décidé sur un sentier de pierres taillées.
Elsa se demanda ce que pouvaient bien faire le magicien et le seigneur de la cité, et où ils pouvaient bien se rendre ainsi.
Elle vit que le hobbit se posait les mêmes questions qu'elle, et tous deux tendirent l'oreille pour entendre ce que disaient les deux hommes.

"J'allais vous le dire, bien sûr, dit Gandalf au seigneur elfe d'une manière qui faisait presque penser à des excuses, j'attendais d'en avoir l'occasion. Et je puis vous assurer que je sais ce que je fais.
-Vraiment? demanda Elrond d'un ton de doute. Ce dragon dort depuis soixante ans: qu'arrivera-t-il si votre plan échoue? Si vous réveillez la bête?
-Et si nous réussissons? répondit Gandalf. Si les nains reprennent la Montagne? Nos défenses seront renforcées à l'Est.
-C'est une tentative dangereuse, Gandalf.
-Ne rien faire est dangereux aussi, voyons. Le trône d'Erebor revient de droit à Thorin. Que craignez-vous?"

Elsa, depuis quelques instants, sentait comme une présence derrière elle.
Elle se retourna pour découvrir Thorin, se tenant droit et semblant également écouter ce que disaient le magicien et l'elfe.
La jeune femme ne put s'empêcher de se sentir un peu mal à l'aise en sachant que les deux hommes parlaient justement du roi nain.

"Avez-vous oublié? demanda le seigneur Elrond en regardant Gandalf d'un air grave. Il existe une prédisposition à la folie dans cette famille. Son grand-père a succombé à la folie, et son père a été atteint par la même maladie. Pouvez-vous jurer que Thorin Ecu de chêne n'en sera pas atteint?"

Elsa resta intriguée par ces paroles: de quoi parlait Elrond exactement?
Elle jeta un regard à Thorin, et vit que celui-ci semblait bouleversé. Il regardait au loin, les yeux remplis d'inquiétude et de doute.
Avait-il compris ce que voulait dire le seigneur elfe? Si oui, cela semblait en tout cas l'angoisser grandement.

"Gandalf, cette décision ne repose pas sur nous seuls, reprit Elrond tandis qu'il continuait d'avancer sur le sentier en compagnie du magicien. Ce n'est ni à vous ni à moi de redessiner la carte de la Terre du Milieu."

Ce furent les dernières paroles qu'entendirent Elsa et Bilbon, car les deux hommes disparurent ensuite dans un tournant du sentier, et se trouvèrent de toute façon trop loin pour que leurs paroles parviennent encore aux oreilles des compagnons.
Ceux-ci restèrent un instant sur place, réfléchissant sur tout ce qu'ils venaient d'entendre. Puis ils finirent par aller rejoindre leur compagnons, précédés de Thorin, avant de reprendre leur long voyage vers l'Est.

De leur côté, Elrond et Gandalf continuaient d'avancer sur le sentier, se dirigeant vers un genre de kiosque sculpté dans une pierre splendidement blanche et recouvrant une place circulaire, située en hauteur par rapport au reste de la cité.

"Avec ou sans notre aide, ces nains vont continuer leur marche vers la Montagne, affirma Gandalf. Ils ont la ferme intention de reconquérir leur terre. Je ne crois pas que Thorin Ecu de chêne estime avoir des comptes à rendre à quiconque."

Ils arrivèrent enfin sur la place du kiosque, tandis qu'une lueur rouge commençait à se dessiner sur l'horizon.

"Pas plus que je n'en ai à rendre, termina le magicien en se tournant vers le seigneur Elrond.
-Ce n'est pas à moi que vous devez des comptes, répondit celui-ci en tournant son regard vers l'autre bout de la terrasse circulaire."

Gandalf tourna ses yeux dans cette même direction, pour découvrir, se tenant debout à l'exact opposé de la place, une femme.
Non, une elfe. Grande, droite, imposante, majestueuse, aux cheveux blonds comme de l'or et aux yeux bleus profonds et intelligents.
Ses oreilles étaient aussi pointues que celles de tous les autres elfes, elle portait une petite couronne d'argent autour du front et était vêtue d'une robe couleur de la nuit et du ciel, se fondant majestueusement sur la voûte céleste.
Elle regardait Gandalf d'un regard perçant, se tenant parfaitement droite et immobile.
Celui-ci resta un instant subjugué, avant d'afficher un sourire et de s'avancer de quelques pas en murmurant:

"Dame Galadriel...
-Mithrandir, répondit cette dernière dans la langue des elfes, en fixant toujours le vieil homme. Cela fait bien longtemps.
-Il se peut que les ans m'aient changé, répondit Gandalf dans cette même langue en s'inclinant du plus bas qu'il pouvait, mais il n'en est rien pour la dame de Lorien."

La dame Galadriel adressa alors un sourire au vieil homme, donnant soudain à son visage puissant et impassible une expression angélique et ravissante.

"J'ignorais que le seigneur Elrond vous avait fait venir, dit Gandalf en reprenant l'usage de la langue commune, tout en se tournant vers le seigneur elfe."

Mais soudain, une autre voix se fit entendre:

"Ce n'est pas lui, c'est moi."

Gandalf reconnut immédiatement cette voix, et elle éveilla en lui un certain sentiment de soulagement.
Il se tourna alors pour découvrir à quelques pas de lui un autre vieil homme avec de longs cheveux blancs et lisses, ainsi qu'une longue barbe argentée. Il était vêtu d'une grande tunique d'un blanc immaculé et s'appuyait sur un grand bâton de métal noir, au bout duquel était fixé une petite sphère de couleur nacrée.
Gandalf sourit en le voyant.

"Saroumane, dit-il en inclinant encore une fois la tête.
-Vous êtes fort occupé ces temps-ci mon ami, répondit le vieil homme en blanc en lui rendant son sourire."

A eux quatre, Elrond, Galadriel, Gandalf et Saroumane formaient le Conseil Blanc: un groupe de puissantes et anciennes personnes agissant pour la sécurité de la Terre du Milieu. Galadriel était la dame du pays de Lorien: une forêt se trouvant au pied des Monts Brumeux, vers le Sud.
Elle était âgée de plus de neuf-mille ans et était l'un des êtres les plus sages encore en vie. Elle était toujours enveloppée d'une aura fascinante, presque hypnotisante, de son visage émanait une impression de force, comme si aucun évènement, si terrible qu'il soit, ne pouvait l'ébranler, et ses yeux semblaient toujours vous traverser lorsqu'ils vous regardaient, comme si dame Galadriel pouvait lire en vous comme dans un livre ouvert.
Saroumane, quant à lui, était comme Gandalf un magicien: le plus puissant de l'ordre des cinq.
Le magicien gris avait beaucoup de respect et d'admiration pour lui, bien qu'il le trouvât un tantinet trop intéressé par tout ce qui était synonyme de puissance.
Mais il était sage, savait une quantité impressionnante de choses et Gandalf lui demandait souvent conseil dans ses moments de doute.
Si les quatre membres du Conseil Blanc se retrouvaient à présent à Fondcombe, ce n'était pas le fruit du hasard. Gandalf avait pris la décision de lancer les nains à la reconquête d'Erebor car, ces derniers temps, il avait remarqué bon nombre de petits détails et évènements qui n'avaient cessé de tracasser son esprit, et avaient fini par l'inquiéter assez ardemment.
Et les nouvelles que lui avaient apporté récemment son ami Radagast n'avaient en rien apaisé ses craintes: aussi avait-il fait part de ses inquiétudes au Seigneur Elrond, qui avait alors décidé de réunir le Conseil pour évaluer la situation.
Gandalf s'était senti soulagé ce matin, lorsqu'il avait constaté la présence de dame Galadriel et de Saroumane: tous deux pourraient sûrement lui apporter réponses et conseils.
Bien qu'il s'attendit à ce que Saroumane se montre quelque peu irrité en ayant pris connaissance de la quête que Gandalf avait décidé de lancer, car le magicien blanc n'aimait pas qu'une décision de ce genre soit prise sans qu'il ait apporté son avis sur la question.
Les quatre membres s'étaient à présent réunis et avaient engagé les discussions.
Gandalf et Saroumane étaient assis l'un en face de l'autre autour d'une petite table de pierre ronde, tandis qu'Elrond et Galadriel étaient restés debout.

"Dites-moi Gandalf, commença Saroumane d'un ton, comme prévu, légèrement irrité, pensiez-vous vraiment que vos plans et vos manœuvres passeraient inaperçus?
-Inaperçus? s'étonna le magicien gris. Non, je... Je fais simplement ce qui me paraît juste.
-Juste? répéta le magicien blanc en haussant les sourcils. Pourquoi vous souciez-vous tant de cette Montagne et de ces nains? Qu'est-ce qui vous préoccupe tant dans cette histoire?"

Gandalf ne répondit pas tout de suite. Il regarda quelques instants son confrère, se demandant s'il devait vraiment faire part du fond de sa pensée, puis finit par résoudre qu'il avait enfin une occasion de dire tout ce qui le tracassait depuis toutes ces années.

"Cela ne vous inquiète-t-il pas que le dernier anneau des Nains ait tout bonnement disparu? demanda-t-il à chacun des membres du Conseil en les regardant successivement. Tout comme son porteur? Des sept anneaux des Nains, quatre furent détruits par le feu des dragons, deux furent pris par Sauron avant sa défaite en Mordor; le sort de ce dernier anneau demeure inconnu."

Il se tut un instant, avant d'ajouter:

"L'anneau qui était porté par Thraïn.
-Sans le maître Anneau pour les gouverner, les sept n'ont aucune valeur pour l'ennemi, répondit alors Saroumane avec un visage impassible. Pour contrôler les autres anneaux, il lui faut l'Unique. Hors cet anneau a été perdu il y a fort longtemps: il a été emporté vers la mer par les eaux de l'Anduin."

Gandalf ne répondit pas: il savait que Saroumane avait raison, que ce qu'il disait était vrai. Le magicien blanc disait toujours vrai.
Mais le magicien gris, lui, restait inquiet  et se posait beaucoup de questions.
Soudain, dame Galadriel tourna son regard vers ce dernier, semblant avoir lu dans ses pensées. Elle se tenait debout, sa silhouette se découpait dans la lumière rouge des rayons du Soleil, qui ne tarderait pas à apparaître sur l'horizon.
La dame de Lorien dit alors:

"Le dragon hante votre esprit depuis longtemps.
-Oui dame Galadriel, répondit Gandalf, soulagé de ne pas avoir eu à le dire lui-même. Smaug ne se soumet à personne, mais un dragon qui rejoindrait l'ennemi serait une arme aux effets dévastateurs.
-Quel ennemi? demanda Saroumane en fronçant les sourcils. Gandalf, l'ennemi à été neutralisé il y a longtemps: Sauron  été vaincu. Il ne retrouvera jamais sa force d'antan.
-Gandalf, commença alors le seigneur Elrond, prenant pour la première fois la parole, depuis quatre-cent ans nous vivons en paix, et cette paix nous devons la préserver.
-Vraiment? Nous vivons en paix? demanda faussement le magicien gris. Des trolls sont descendus de leurs montagnes: ils assaillent des villages, détruisent des fermes. Des Orques nous ont attaqué sur la route...
-Rien qui soit le prélude d'une guerre, répondit Elrond d'un air très calme.
-Vous vous mêlez toujours de tout! lança Saroumane d'un air exaspéré. Vous voyez des problèmes là où il n'y en a pas. Et...
-Laissez-le parler, l'interrompit soudain la dame Galadriel."

Le seigneur elfe et le magicien blanc se turent alors, regardant Gandalf avec attention.
Celui-ci prit une grande inspiration avant de parler: ce qu'il avait à dire à présent, la dernière chose qui le tracassait, ne plairait sûrement pas à ses confrères. Mais il finit par s'exprimer:

"Il y a plus à craindre que toute la malfaisance de Smaug: une puissance bien pire encore. Nous pouvons l'ignorer mais cette force maléfique ne nous ignorera pas, je peux vous l'assurer. Un mal s'est emparé de Vertbois: les Hommes qui vivent là-bas l'ont rebaptisé Forêt Noire, et ils disent..."

Gandalf hésita à poursuivre ses propos.

"Quoi donc? demanda Saroumane avec un léger sourire moqueur sur les lèvres. Poursuivez. Dites-nous ce que disent les gens qui vivent là-bas.
-Ils parlent d'un nécromancien qui vivrait à Dol Guldur, dit enfin Gandalf d'un air plus grave que jamais. Un sorcier qui ramènerait les morts dans notre monde.
-C'est absurde! répliqua le magicien blanc d'un air presque contrarié, comme s'il se sentait offensé par de tels propos. Un tel pouvoir n'existe pas en ce monde. Ce... Ce 'nécromancien' n'est rien d'autre qu'un simple mortel, un illusionniste qui veut s'essayer à la magie noire.
-C'est ce que l'on pourrait penser, concéda le magicien gris. Mais Radagast a vu ce...
-Radagast? le coupa brutalement Saroumane d'un ton soudain méprisant. Ne me parlez pas de ce Radagast le brun! C'est un pauvre idiot.
-Il est étrange, ça je vous l'accorde, répondit Gandalf tentant de calmer son confrère. Il vit en solitaire et...
-Ce n'est pas cela, l'interrompit de nouveau le magicien blanc. C'est sa consommation abusive de champignons. Ils lui embrouillent l'esprit et lui jaunissent les dents! Je l'ai mis en garde: il est inconvenant qu'un Istari déambule ainsi dans les bois en..."

Gandalf laissa parler Saroumane: même si entendre de pareilles choses sur son confrère de Rosghobel ne lui plaisait guère, il se dit qu'il était inutile d'essayer de changer l'avis du magicien blanc.
Quand soudain, une voix se mit à résonner dans sa tête: une voix profonde, presque intimidante... La voix de dame Galadriel.

"Vous avez amené quelque chose avec vous, disait la voix de cette dernière sans que la dame de Lorien ait même bougé les lèvres. Vous le tenez de Radagast. Il l'a trouvé à Dol Guldur.
-Oui, lui répondit Gandalf de par sa pensée, sans non plus ouvrir la bouche.
-Montrez-moi, murmura la voix de l'elfe."

Le magicien gris prit alors une inspiration, puis sortit des plis de son long manteau un emballage de peau de bête étroitement ficelée: l'emballage que lui avait amené Radagast il y avait maintenant une semaine de cela.
En voyant cet objet, Saroumane s'arrêta soudain de parler et le seigneur Elrond s'approcha pour voir de plus près.
Gandalf entreprit de défaire les nœuds qui enserraient l'objet dans son emballage, avant de déposer le tout sur la table de pierre.
Le seigneur elfe et Saroumane semblaient grandement troublés et fixaient l'objet en fronçant les sourcils. Mais Galadriel, elle, semblait avoir deviné ce dont il s'agissait, et affichait une expression grave et angoissée.

"Qu'est-ce donc que cela? demanda Elrond en s'approchant encore davantage de la table.
-Une relique du Mordor, répondit la dame de Lorien."

Elrond afficha à son tour un air inquiet. Il tendit lentement la main vers la peau de bête toujours repliée sur l'objet, hésita un instant, puis finalement la déplia d'un geste brusque, comme s'il voulait éviter de toucher l'objet que l'emballage cachait.
Il révéla alors une dague: un long poignard d'acier luisant, à la poignée sculptée dans un bois noir comme les ténèbres.
Saroumane fronça davantage les sourcils tandis que le seigneur elfe recula d'un pas.

"Une lame de Morgul, dit ce dernier sans quitter l'objet des yeux.
-Forgée par le Roi sorcier d'Angmar, compléta dame Galadriel en s'avançant lentement vers la table de pierre, et enterrée avec lui. Lorsqu'Angmar tomba, les Hommes du Nord emportèrent son corps et tous ses biens et les scellèrent dans les monts du Rhudaur. Au plus profond de la roche ils l'ensevelirent, dans un tombeau si sombre qu'il ne verrait jamais le jour.
-Mais c'est impossible, objecta Elrond comme pour se convaincre lui-même. Un puissant sortilège protège ces tombeaux: ils sont inviolables.
-Quelle preuve avons-nous que cette lame se trouvait dans la tombe du Roi sorcier? demanda soudain Saroumane qui n'avait rien dit jusqu'à présent.
-Je n'en ai aucune, admit Gandalf après être resté silencieux un moment.
-Parce qu'il n'y en a aucune! répliqua Saroumane d'un ton ferme. Ne nous affolons pas et examinons ce que nous savons: un groupe d'Orques isolé s'est risqué à traverser la Bruinen, une lame d'un autre âge a été trouvée et un sorcier humain, qui se fait appeler le Nécromancien, a élu domicile dans une forteresse abandonnée. Ce n'est vraiment pas grand chose tout compte fait."

Gandalf ne répondit rien: Saroumane avait l'air si sûr de lui.
Etait-ce vrai? N'y avait-il vraiment pas de quoi s'inquiéter?
Le magicien gris l'aurait bien voulu. Mais tous ces indices ne cessaient de le tracasser.

"La question de cette compagnie de nains, en revanche, me trouble au plus haut point, reprit le mage blanc d'un air quelque peu sévère. Je ne suis pas convaincu, Gandalf. Je ne crois pas devoir donner caution à une telle quête. S'ils m'avaient consulté j'aurais pu leur épargner cette désillusion. Je ne prétends pas comprendre les raisons qui vous poussent à les aider, mais ce qui me trouble encore plus c'est cette jeune femme qui voyage avec eux."

Gandalf se raidit quelque peu en entendant Saroumane parler soudain de la jeune Elsa. Il appréhendait la réaction du magicien blanc.

"Qu'est-ce qui vous trouble exactement? demanda le magicien gris.
-Le fait que je n'aie aucune idée de l'endroit d'où elle sort, répondit Saroumane en fixant son confrère. Et surtout ce pouvoir qui est le sien. Jamais aucun être vivant en Terre du Milieu n'a eu la capacité de contrôler ainsi les forces de l'hiver.
-Est-ce cela qui vous inquiète? s'étonna quelque peu Gandalf.
-En effet: si nous n'avons plus rien à craindre de Sauron, je me méfie grandement de ce pouvoir étrange et à mon avis beaucoup trop puissant pour être possédé par une simple mortelle. Que savez-vous d'elle exactement Gandalf? Et si c'était un nouvel ennemi, une sorcière qui s'était infiltré dans votre quête pour atteindre Erebor et s'allier au dragon Smaug; ou même s'emparer de la Montagne."

Gandalf ne put s'empêcher d'être surpris: jamais il n'aurait pensé que cette jeune femme puisse inquiéter à ce point le sage et puissant Saroumane.

"Vous n'avez aucun souci à vous faire à propos de cela, répondit le magicien gris. Je sais parfaitement qu'elle est de notre côté. Elle a accepté de nous suivre pour aider les nains dans leur quête, et leur a déjà rendu plusieurs services précieux et utiles.
-J'espère que vous dites vrai Gandalf, reprit Saroumane, un air toujours dubitatif sur le visage. Car c'est parfois justement quand le mal se présente sous sa forme la plus innocente qu'on ne s'en méfie pas. Je garderais un œil sur elle si j'étais vous, car de mon côté je trouve étrange que vous vous fassiez tant de soucis pour une troupe d'Orques qui vous a poursuivi, et que vous fassiez ainsi aveuglément confiance à un pouvoir totalement inconnu. Et qui plus est..."

Gandalf écoutait les paroles de Saroumane, quand soudain la voix de dame Galadriel se fit à nouveau entendre dans sa tête.

"Ils s'en vont, disait-elle en regardant la falaise Est de la vallée."

Le Soleil avait maintenant montré le bout de son nez à l'horizon, et le ciel était illuminé d'une lumière rose se reflétant sur les nuages.
Gandalf tourna son regard vers la dame de Lorien, comprenant qu'elle parlait de la compagnie des nains, et lui répondit par cette même télépathie:

"Oui.
-Vous le saviez? demanda cette dernière en lui lançant un regard appuyé."

Le magicien gris acquiesça d'un léger signe de tête. Galadriel lui adressa alors un sourire presque complice.
Quelques instants plus tard, quelqu'un arriva sur la terrasse: c'était Lindir, le second du seigneur Elrond.
Il s'inclina devant les quatre membres du Conseil Blanc, puis se redressa pour déclarer:

"Seigneur Elrond, les nains sont partis il y a peu de temps."


Au même moment, sur un sentier remontant la falaise du côté Est de la vallée d'Imladris, la compagnie de Thorin avançait en file indienne, repartie pour son long périple jusqu'à la Montagne solitaire.
La lumière du Soleil levant éclairait leur chemin ainsi que la vallée au-dessous d'eux.
Ils étaient maintenant assez loin de la cité de Fondcombe et atteindraient bientôt le haut de la falaise.

"Soyez sur vos gardes, lança Thorin depuis le devant de la file, nous retournons dans les terres sauvages. Balin, tu connais ce sentier, guide-nous."

Elsa, elle, se trouvait plutôt à l'arrière de la file. Elle portait un sac de cuir sur le dos et avançait d'un pas déterminé, à l'aise dans ses nouveaux vêtements.
Puis soudain, elle remarqua Bilbon Sacquet, arrêté et la tête tournée vers la cité de Fondcombe.
La jeune femme vit sur son visage une expression accablée et mélancolique, comme si l'idée de quitter ce havre de paix était réellement dure pour lui.

"Tout va bien? lui demanda-t-elle en s'arrêtant à côté de lui.
-Hm? Oh... Oui, enfin... Excusez-moi, c'est simplement que... Je ne m'étais jamais senti autant comme à la maison qu'ici depuis des semaines."

Elsa comprenait parfaitement ce qu'il voulait dire.
Elle tourna elle aussi son regard pour regarder une dernière fois la belle cité de Fondcombe, se rappelant cette fin d'après-midi il y a une semaine, où elle l'avait contemplé de loin pour la première fois.
Elle soupira, admettant qu'elle aussi s'était réellement sentie comme chez elle durant cette dernière semaine.
Chez elle: le château d'Arendelle...

"Miss Elsa, M. Sacquet, appela soudain la voix de Thorin, je vous conseille de ne pas traîner."

Ramenés à la réalité, le hobbit et la jeune femme détournèrent pour la dernière fois leurs regards des belles maisons de la cité, puis se remirent en marche.
Elsa résolut de ne pas passer ses journées à repenser mélancoliquement à son séjour à Fondcombe: elle s'était engagée dans cette quête et devait assumer son choix. Elle ne pouvait passer son temps à regretter le confort d'un foyer.
La maison était derrière elle maintenant, le monde était devant.

Sur la terrasse circulaire couverte par le kiosque de pierre, à Fondcombe, Gandalf et dame Galadriel se tenaient debout, l'un en face de l'autre, éclairés par les rayons du Soleil à présent à demi-levé. Elrond et Saroumane étaient partis, les laissant seuls.
Le jour s'étant levé, la robe de la dame de Lorien était à présent de couleur blanche, comme les nuages.

"Vous allez les suivre? demanda Galadriel à Gandalf en regardant l'horizon.
-Oui, répondit le magicien gris.
-Vous avez raison d'aider Thorin Ecu de chêne, lui assura l'elfe, comme pour lui faire oublier les paroles de Saroumane. Chacun des nains qui s'est engagé dans cette histoire a fait preuve de courage et de loyauté: le fils de Thraïn a de la chance de les avoir comme compagnons.
-Oui, approuva Gandalf avec un léger sourire, ce sont tous de braves personnages.
-Et, cette enchanteresse? Cette maîtresse des neiges venue d'un autre monde, vous l'avez vous-même encouragée à se joindre à la compagnie, n'est-ce pas Mithrandir?
-En effet. Smaug est une créature des flammes: et lorsque j'ai découvert le pouvoir de cette jeune femme, je me suis dit qu'elle pourrait être utile pour combattre la bête."

Gandalf se tut alors, mais la dame Galadriel, à qui one ne pouvait rien cacher, le regarda des ses yeux bleus.

"Est-ce la seule raison Mithrandir? demanda-t-elle.
-Non, avoua Gandalf qui voyait bien qu'il était impossible de cacher ses sentiments. L'arrivée de cette jeune femme en Terre du Milieu a provoqué un certain bouleversement magique que vous et moi avons ressenti. Cela m'a intrigué pendant environ trois ans, et je me suis promis d'aller inspecter ceci dès que j'en aurais l'occasion. Et lorsque j'ai découvert de quoi il s'agissait réellement, je me suis empressé de convaincre cette jeune enchanteresse de rejoindre notre cause; car je craignais, et crains toujours aujourd'hui, qu'elle ne tombe sur des forces maléfiques qui la convaincraient sans aucun doute de s'allier à elles. Et qui sait quelles catastrophes cela pourrait provoquer si un pouvoir comme le sien venait à tomber aux mains de nos ennemis."

Le magicien gris poussa un petit soupir de soulagement: bien qu'il fut toujours inquiet, il se sentait au moins plus léger d'avoir pu dire ce matin tout ce qu'il avait sur le cœur.

"Et ainsi cette jeune femme se trouve être un des membres de la compagnie de Thorin Ecu de chêne, observa la dame Galadriel avec un léger sourire sur les lèvres.
-Je pense que cela vaut mieux, répondit Gandalf, malgré ce que peut dire Saroumane.
-Ces gens ne manquent pas de courage, mais ils doivent être sur leurs gardes! Dit soudain la dame de Lorien. Je crains que cette quête n'ait mis en mouvement des forces que nous ne comprenons pas encore: l'énigme de la lame de Morgul doit être résolue. Quelque chose avance dans l'ombre en silence. À l'abris des regards, cette chose ne se montre pas, pas encore; mais elle gagne chaque jour en puissance. Vous devez être prudent."

Gandalf, voyant que la dame Galadriel s'inquiétait comme lui, choisit de l'écouter et se promit d'aller inspecter un jour de plus près ces étranges évènements.
Il soupira, puis se détourna, avant de s'éloigner pour quitter la terrasse de pierre.
Mais soudain, la voix de l'elfe l'interpella:

"Mithrandir! appela-t-elle."

Gandalf se retourna vers elle.

"Pourquoi le semi-homme?"

Gandalf s'attendait à tout, sauf à cette question. Cependant il l'entendit et dut prendre le temps d'y réfléchir.
Lorsqu'il avait choisi M. Sacquet comme cambrioleur, il était tout à fait sûr de son choix: il savait qu'il y avait beaucoup plus en M. Sacquet qu'il n'y paraissait. Mais il voyait bien que tout le monde doutait de ce choix: Thorin en doutait, dame Galadriel en doutait, même Elsa semblait en douter...
Il se dit qu'il était inutile d'exposer toutes les raisons techniques pour lesquelles il avait choisi le hobbit. Il savait qu'il pouvait se confier à dame Galadriel, et choisit de dire ce qu'il avait vraiment sur le cœur à ce moment précis.
Il entama alors sa réponse:

"Je ne sais pas. Saroumane pense que seul un grand pouvoir peut tenir le mal en échec; mais ce n'est pas ce que j'ai découvert. Je crois que ce sont les petites choses, les gestes quotidiens des gens ordinaires qui nous préservent du mal. De simples actes de bonté et d'amour... Pourquoi Bilbon Sacquet? Peut-être est-ce parce que j'ai peur, et qu'il me donne du courage."

Le vieil homme resta immobile et silencieux après cette déclaration: il ne l'aurait jamais cru, mais en se confiant ainsi à dame Galadriel, il réalisa à quel point il se sentait vieux et las. Soudain, Galadriel vint en face de lui et prit ses mains dans les siennes. Gandalf leva le regard vers elle et sentit un peu de courage remonter en lui en voyant ses yeux bleus et puissants.

"N'ayez pas peur Mithrandir, murmura-t-elle, vous n'êtes pas seul."

Elle serra alors encore plus fort les mains du vieux magicien et lui assura dans la langue des elfes:

"Si un jour vous avez besoin de mon aide, je viendrai."

Gandalf lui adressa un faible sourire, avant d'incliner la tête pour saluer cette noble et extraordinaire dame elfe.
Lentement, cette dernière desserra l'étreinte de ses mains et recula, laissant glisser les doigts du vieil homme entre les siens, jusqu'à ce que tout contact physique ait disparu. Lorsque celui-ci releva la tête, dame Galadriel avait disparu: il était complètement seul sur cette terrasse de Fondcombe.
Il resta là un moment, à regarder le Soleil se lever sur l'horizon, à l'Est.
L'Est... Là où ses compagnons se dirigeaient à présent.


Dernière édition par M.Baggins le Sam 28 Mar 2015, 20:43, édité 1 fois
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Sam 28 Mar 2015, 16:52
Bon ! Que dire, que dire... ce chapitre est juste génial ! J'ai vraiment adoré. Les descriptions, dialogues, bref, tout est là. Very Happy
Je ne sais pas quoi dire de plus, si ce n'est vivement la suite. Car vu ce qui va se passer ensuite, cela risque de me plaire davantage. Smile
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Sam 28 Mar 2015, 16:54
Wow, ok merci Micky.^^
Je ne pensais pas que ce chapitre te plairait à ce point.
Bon, ben tant mieux alors. bravo
J'espère que la suite te plaira autant: car effectivement, il va commencer à se passer des choses.

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Live your life in peace like you're just a sheep
But wolves will never lose their freedom.
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Sam 28 Mar 2015, 20:22
Ce chapitre était superbe !
Ça évolue, et bien qu'on suit bien l'histoire encore, il y a du plus avec les liens qu'Elsa commence à avoir avec les nains.
Aussi, j'ai adoré le fait que tu parles des scènes coupées du film Razz -les versions longues sont et demeureront les meilleures x) -
J'ai bien aimé aussi la description que tu as fait de Galadriel ♥️
Sinon voilà, très bon chapitre, j'ai hâte de lire la suite Smile Je suis contente que Saroumane se méfie d'Elsa, peut-être que ça rajoutera du plus dans le futur ? Razz

-Ah et aussi, quand Saroumane est arrivé dans le chapitre, j'ai pas pu m'empêcher de penser à Mr.Trololo, et du coup j'ai bien ri - jesuisdehors
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Sam 28 Mar 2015, 20:27
Merci Gelwarin.^^
Je suis content de voir que ce chapitre a plu, je craignais que vous le trouviez un peu ennuyeux.
Bon par contre je vais te dire la vérité tout de suite: je n'avais pas vraiment pensé à exploiter plus que ça le fait que Saroumane se méfie d'Elsa; par contre j'ai beaucoup d'autres idées, ne t'en fais pas pour ça. Mais maintenant que tu le dis, je vais réfléchir pour voir si je peux trouver un petit rôle supplémentaire pour Saroumane.^^
Encore merci de ton commentaire.

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Sam 04 Avr 2015, 14:29
Bon, je vais arrêter d'espérer d'avoir plus de deux commentaires par chapitre...
Bref, voici le chapitre 10 de ma fanfiction.
Voilà, je n'ai rien de spécial à dire si ce n'est que j'espère qu'il vous plaira. Bonne lecture.

Chapitre 10:

Si Elsa avait eu la sensation d'avoir bien mérité sa semaine de repos à Fondcombe après sa première journée de voyage avec ses compagnons, elle ne s'était pas bien rendu compte que ce répit lui manquerait autant lorsqu'elle serait repartie: le long voyage avait à présent réellement commencé pour elle. Un voyage qu'elle avait décidé d'entreprendre pour donner un but à sa vie, pour réapprendre à vivre à la lumière du jour et au contact d'autres personnes.
Mais après cette semaine dans la vallée des elfes, où elle avait appris à connaître et à apprécier les nains, elle était maintenant animée par l'envie sincère d'aider ces gens qui étaient pour elle des amis: les amis qu'elle n'avait jamais pu avoir depuis d'innombrables années.
La compagnie mit tout d'abord un peu plus d'un jour pour arriver jusqu'aux premières pentes des Monts Brumeux: cette traversée depuis Fondcombe jusqu'aux montagnes se passa aussi bien qu'Elsa aurait pu le souhaiter.
Elle se sentait très reposée et le ciel était dégagé, avec seulement quelques nuages blancs qui venaient caresser sa voûte bleue, et offrant de bonnes condition de marche.
Ils marchèrent dans les terres sauvages toute la première journée. Après qu'ils aient quitté la cité, ils avaient atteint le haut de la falaise alors que le Soleil n'était encore qu'à moitié levé: ils avaient alors suivi Balin qui connaissait un genre de sentier menant à une pente douce pour entamer l'ascension des Monts Brumeux.
Au fur et à mesure que les heures passèrent, Elsa regarda la plaine autour d'elle être progressivement de plus en plus éclairée par la lumière du Soleil.
Elle découvrit autour d'elle des étendues d'herbe d'une couleur tirant sur le jaune, qui ondulait en petites vagues sous le souffle de la brise légère.
La jeune femme supporta d'ailleurs très facilement cette journée de voyage grâce à ce vent qui adoucissait la chaleur du Soleil: sachant qu'elle n'avait pour l'instant qu'à suivre les autres, elle se laissait parfois aller à fermer les yeux et à avancer en sentant le doux souffle sur son visage, en essayant de se représenter les choses les plus belles qui pouvaient se trouver autour d'elle.
Le décor évolua cependant assez peu entre la vallée des elfes et les Monts brumeux: le sol se trouva parfois être parsemé de bergenias roses et blancs, ou de campanules d'un mauve apaisant, qui pliaient également sous le vent.
Elsa vit aussi parfois quelques sapins, plantés en petits groupes de deux ou trois, se dressant, verts, sur le sol de la plaine. A leurs pieds se trouvaient des pommes de pins fraîchement tombées. Mais la jeune femme observa surtout les imposantes montagnes, qui se dessinaient, sombres, sur le ciel bleu, et qui grandissaient lentement comme la compagnie avançait.
En fin de journée, Elsa se rendit enfin compte de l'obstacle que représentaient ces fameux Monts brumeux: elle n'aurait pu imaginer, par les simples visions qu'elle en avait eu de loin, à quel point ils étaient hauts et escarpés.
Même les montagnes qui entouraient le fjord d'Arendelle ne pouvaient rivaliser avec eux.
La compagnie ne s'arrêta qu'une fois le Soleil disparu derrière l'horizon: ils s'installèrent simplement dans la plaine, près d'un rocher qui émergeait du sol.
Balin estima qu'il leur faudrait sans doute encore une demi journée de marche le lendemain pour finalement commencer à escalader les montagnes.

Lorsqu'elle fut réveillée le lendemain par ses compagnons, Elsa n'eut aucun mal à se lever, ayant passé une nuit sans aucune difficulté pour dormir.
La compagnie reprit sa route avant que le Soleil ne soit complètement levé, une fois encore: et effectivement, elle atteignit les premières pentes rocheuses peu avant midi.
Les nuages étaient alors un peu plus nombreux dans le ciel, mais toujours rien de suffisant pour cacher la lumière du Soleil.
Mais malgré cela, le voyage devint rapidement beaucoup plus pénible: la traversée des Monts Brumeux dura des jours et des jours.
Les premiers jours d'ascension furent relativement aisés, car certains des nains, qui semblaient plutôt bien connaître les routes et les sentiers de ces montagnes, pouvaient servir de guides à la compagnie. D'autant plus que la visibilité était encore bonne: le ciel étant toujours dégagé.
Le Soleil éclairait de l'herbe verte qui courait encore sur les pentes légères, et des edelweiss aux beaux pétales blancs se faisaient voir sur de nombreux rochers, comme des étoiles couvrant un ciel de pierre.
La compagnie atteignit ensuite des pentes plus abruptes, avec des pierres roulantes et où l'herbe était quasiment inexistante: Elsa s'habitua donc peu à peu à marcher sur des rochers.
Mais si cela était peu agréable, le paysage compensait encore ces pénibilités: la compagnie passa dans d'impressionnants canyons et sous de grandes cascades qui alimentaient des cours d'eau coulant eux-mêmes à bas des pentes rocheuses, pour aller rejoindre des rivières et des fleuves (peut-être celle qui coulait dans la vallée de Fondcombe).
Mais le voyage devint réellement éprouvant lorsqu'Elsa et ses compagnons atteignirent une certaine altitude: non seulement les pentes s'y transformèrent en falaises, mais ils furent rapidement plongés dans un épais et permanent brouillard.
Ce fameux brouillard qui caractérisait les Monts Brumeux. S'orienter devint alors très compliqué: personne ne voyait à plus de trois mètres devant soi.
A de nombreuses reprises, les membres de la compagnie manquèrent de tomber et de dévaler les pentes rocheuses, ne voyant pas où ils posaient les pieds.
Elsa remarqua que Bilbon semblait particulièrement malheureux et apeuré: il tremblait à chaque pas, et respirait bruyamment. Elsa le rassura quelques fois, posant sa main sur son épaule et l'aidant à gravir les barres rocheuses qui se révélaient trop hautes pour lui. Mais en réalité, la jeune femme n'était elle-même pas très rassurée: lors de son séjour à Fondcombe, elle avait eu pour la première fois de sa vie la sensation de bien contrôler ses pouvoirs. Elle s'était sentie là-bas en sécurité, et avait passé de très bons moments avec ses amis: elle était alors tout à fait heureuse, aucune peur ou angoisse ne l'avait atteinte. Et elle avait réellement ressenti la sensation d'apprécier et de contrôler sa vie, ainsi que ses pouvoirs.
Mais à présent, l'atmosphère angoissante des Monts Brumeux faisait renaître en elle un sentiment de malaise, faisant parfois voler quelques flocons autour d'elle.
Le brouillard amplifiait les bruits, qui déjà résonnaient au milieu de ces montagnes. Si bien que dès qu'un nain poussait un cri lorsqu'il manquait de tomber, tous les autres sursautaient comme des diables.
Mais les bruits d'éboulements de pierres et les cris d'animaux atteignaient également leurs oreilles avec une intensité plus oppressante.
La notion du temps devint également beaucoup plus floue: tous remarquaient bien la nuit qui tombait et le jour qui se levait, mais il était très difficile au cours de la journée, de déterminer l'heure; le Soleil étant totalement caché par l'épais brouillard.
Ainsi Elsa eut elle la sensation de marcher dans ces montagnes durant une éternité.
Seule la nuit offrait un tant soit peu de repos: les compagnons s'arrangeaient toujours pour installer leur bivouac en des endroits aussi plats que possible.
Ils dormaient aussi bien sur de petits plateaux que dans des renfoncement, sous des voûtes rocheuses.
Malgré le vent qui soufflait et les animaux qui poussaient parfois des cris, Elsa et ses compagnons arrivaient à peu près à trouver le sommeil.
La jeune femme remarqua parfois M. Sacquet qui tremblait: regardant autour de lui d'un air apeuré.
Elle s'approchait alors de lui et le frottait énergiquement pour le réchauffer, tout comme elle lui glissait des paroles rassurantes pour l'aider à s'endormir.
Fili, Kili et Bofur se chargèrent également quelques fois de prendre ainsi soin de M. Sacquet.
Elsa remarqua tout de même que, malgré la peur évidente du hobbit, celui-ci restait hardi face aux montagnes et se débrouillait toujours pour suivre le rythme du groupe. Elle se dit que Gandalf avait au moins raison sur ce point: Bilbon était au fond de lui rempli de courage.
Une nuit, alors que la plupart des nains étaient endormis, Elsa, Bilbon, Balin, Gloïn et Thorin étaient restés éveillés.
Thorin se tenait un peu à distance, l'oreille tendue pour monter la garde, tandis que les quatre autres étaient assis en cercle autour du maigre feu qu'ils avaient allumé.
Ils ne disaient rien, écoutaient simplement le vent souffler, le regard plongé dans les braises rougeoyantes qui projetaient une faible lumière sur les visages de chacun des quatre compagnons. Elsa remarqua que Bilbon fixait Thorin depuis un moment, avec une expression intriguée et soucieuse sur le visage. Il se tordait et se mordait les lèvres, comme s'il n'osait pas dire quelque chose qu'il avait sur le bout de la langue.
Mais finalement, au bout d'un certain temps, il sembla ne plus pouvoir tenir et demanda à voix suffisamment basse pour être entendu de ses camarades, mais pas de Thorin:

"Balin, je voudrais vous poser une question: peu avant que nous quittions Fondcombe, Elsa et moi avons entendu Gandalf et Elrond discuter ensemble."

Elsa se remémora la scène, et se demanda soudain où pouvait bien être Gandalf à présent.
Allait-il les rejoindre? Comptait-il les laisser continuer seuls jusqu'au bout?
Mais rapidement, son attention se reporta sur les paroles du hobbit.

"A un moment, ils en sont venus à parler de la famille de Thorin: Elrond disait que le grand-père de Thorin avait succombé à la folie, et qu'il existait une prédisposition à cette maladie dans la famille. Savez-vous exactement de quoi il parlait?"

Balin et Gloïn eurent soudain l'air très grave: tous deux jetèrent un rapide coup d'œil à leur roi pour vérifier que celui-ci n'avait rien entendu.
Balin soupira alors: il semblait soucieux. Elsa reconnut quelque peu l'expression qu'avait eu Thorin lui-même lorsqu'il avait entendu les paroles d'Elrond.

"C'est là une histoire qui a couru les âges, répondit alors Balin à voix toujours basse. La folie de Thror est presque devenue une légende que tous les peuples connaissent.
-Avec le temps, cette fameuse folie a fini par être appelée 'mal du dragon', poursuivit Gloïn. Les dragons sont des créatures qui convoitent l'or avec une avidité féroce. Thror, du temps où il était roi, avait petit à petit pris l'habitude de passer de longues heures à contempler le trésor amassé dans les grandes salles d'Erebor. Il avait développé un amour exagéré de l'or: une véritable maladie s'était emparée de son esprit. Aujourd'hui, tout le monde raconte que c'est cet amour aveugle des richesses qui a empêché Thror d'être assez clairvoyant pour voir ce qui allait arriver: que tout cet or enfermé dans ces salles finirait par provoquer de terribles problèmes."

Elsa se sentit quelque peu éclairée: elle comprenait à présent ce dont avait parlé Elrond.
Et elle se dit qu'un tel royaume, si prestigieux, si puissant, si parfait (en réalité trop parfait pour être réel) devait bien cacher quelque problème.
Tout ce merveilleux trésor avait donc fini par corrompre l'esprit du roi sous la Montagne. Ce "mal du dragon" avait provoqué la ruine de cet incroyable royaume; quel dommage.

"C'est encore un autre des grands tourments de Thorin, ajouta soudain Balin après un moment de silence. C'est même sans doute sa plus grande hantise: il craint par dessus tout d'être atteint de cette maladie et d'échouer à être un bon souverain. Cette peur lui cause beaucoup de souci; et je dois bien avouer qu'elle m'en cause à moi aussi.
-Non, je suis sûre que Thorin saura résister, dit alors Elsa d'un ton qui se voulait assuré. Car, s'il récupère son royaume, ce sera au prix de grands efforts, et après avoir vécu des choses qui l'auront marqué à vie, en compagnie d'amis comme vous. Ces souvenirs l'aideront à rester clairvoyant, et à ne pas oublier ce qui est le plus important; j'en suis convaincue.
-J'espère que vous dîtes vrai, miss Elsa, soupira Balin en regardant toujours le feu, j'espère que vous dîtes vrai."


Puis, le lendemain, ils reprirent leur route dans le brouillard.
Le moral des compagnons commençait à être mis à rude épreuve: Elsa n'avait pas compté précisément les jours, mais cela devait bien faire une semaine qu'ils avaient commencé l'ascension des Monts Brumeux, et ils n'avaient toujours aucune idée du temps qu'il leur faudrait pour enfin quitter cet environnement étrange, entre deux mondes, où le temps semblait filer sans même qu'on puisse le voir.
La jeune femme se sentait de plus en plus oppressée par le brouillard: elle ne supportait plus de ne même pas savoir ce qui se trouvait à deux mètres devant elle.
Elle avait besoin de voir, de voir!
Elle se demandait si les nains savaient où ils allaient, et dans quelle mesure il était possible qu'ils ne soient pas perdus.
Mais la réponse à cette question lui vint le surlendemain du jour où elle se l'était posée: elle ne ressentait pas le froid mais elle avait remarqué, au fil des derniers jours, que les nains semblaient grelotter et renifler de plus en plus.
Etaient-ils montés à une altitude si importante?
Et en effet, un jour, Elsa sentit soudain ses pieds s'enfoncer dans quelque chose de doux à chaque pas qu'elle faisait. Elle marchait dans de la neige, ce qui voulait dire qu'ils se trouvaient sur des glaciers, ou du moins à une altitude très importante.

"Non, non ça ne va pas! lança Dwalin qui était parti devant comme éclaireur. Nous avions un itinéraire et nous ne devions pas nous retrouver sur les sommets. Nous nous sommes perdus: il fallait s'y attendre. Nous devons faire demi-tour; il est bien trop dangereux de s'aventurer sur ces glaciers."

Ainsi la compagnie entreprit-elle de redescendre pour retrouver un passage plus sûr et plus direct.
Mais Elsa commençait à perdre espoir: elle se demandait s'ils arriveraient jamais au bout de cette chaîne de montagnes, terrible et bien trop puissante pour eux.
Elle remarqua que ses compagnons semblaient avoir la même réaction: seul Thorin restait déterminé et s'acharnait à encourager et à raviver le moral de ses camarades.
Heureusement, un jour, le vent se mit à souffler plus fort que d'habitude, entraînant avec lui le brouillard et dégageant nettement la vue pour les voyageurs.
Ce fut un immense soulagement pour eux: le brouillard était toujours présent mais il était bien moins épais et ils pouvaient maintenant voir beaucoup plus loin devant eux.
Tous reprirent un peu de courage et marchèrent d'un pas de nouveau décidé.
Le vent tint ainsi le brouillard éloigné pendant environ deux jours. Les nains avaient enfin pu apercevoir le disque blanc du Soleil dans le ciel à travers la couche de brume, et avaient ainsi pu repérer l'Est afin de marcher de nouveau dans la bonne direction.
Mais ces petites réjouissances furent de courtes durée: le deuxième jour après que le brouillard eut été écarté, les compagnons subirent une attaque à laquelle ils ne s'attendaient pas.
Ils marchaient prudemment sur une pente garnie de nombreuses pierres roulantes, quand soudain, un hurlement les fit tous sursauter.
A peine avaient-ils eu le temps de reconnaître ce cri, qu'une silhouette sortit du brouillard en fonçant sur eux.
C'était un Warg, immanquablement monté par son cavalier Orque, qui brandissait un genre de lance à la pointe aiguë.
Les nains sortirent leurs armes aussi vite qu'ils purent, mais rapidement, quatre autres bêtes émergèrent de la brume tout en fonçant sur la compagnie: deux étaient montées par des Orques, tandis que les deux autres ne portaient rien ni personne.
Tout se passa alors très vite: le premier Warg qui était apparu sembla prendre pour cible Bofur, mais Thorin se précipita au secours de son camarade et, d'un habile moulinet de son épée, mit fin à la vie de la créature.
Dwalin, lui, s'empressa d'abattre l'Orque qui la montait alors que celui-ci s'apprêtait à planter sa lance dans la tête du roi nain; et il se chargea également d'un autre Warg et de son cavalier.
Ceux-ci lui fonçaient dessus, tous crocs et armes sortis, mais Dwalin entreprit d'abord d'éliminer le cavalier en lui lançant une hache qui l'atteignit en plein front: l'Orque tomba en arrière et dévala la pente sur les pierres roulantes, inerte.
Mais le loup monstrueux continua sa course et manqua d'arracher un bras au nain d'un violent claquement de mâchoires que Dwalin n'évita que de justesse.
Ayant une grande capacité de réflexes, il ne perdit pas de temps et abattit le monstre d'un grand coup de hache dans le cou.
Elsa se tint prête à intervenir, mais elle vit soudain que l'un des trois Wargs restant (un qui n'était monté par aucun Orque) courait à vive allure droit sur Bilbon, qui se trouvait à quelques pas en contrebas d'elle-même.
Paniquée, la jeune femme courut sur le hobbit avant de le prendre dans ses bras et de le soulever de terre pour l'écarter de la trajectoire de l'horrible loup, dont les mâchoires se refermèrent sur le vide.
Elsa reposa délicatement M. Sacquet à terre, et vit qu'il tremblait comme une feuille, l'air complètement sonné.
Le Warg, quant à lui, entreprit un agile et rapide demi-tour pour revenir à la charge.
Mais Thorin s'interposa de nouveau et, après avoir esquivé quelques griffures et morsures de la bête, l'abattit cette fois d'un coup de hache.
Elsa regarda autour d'elle pour évaluer la situation: il restait encore deux Wargs. L'un était seul, et l'autre était monté par un Orque de grande carrure.
Le monstre solitaire, après être resté un instant immobile, prit tout son élan et se lança dans un saut prodigieux, avant d'atterrir en plein sur Bifur qui perdit connaissance l'espace de quelques secondes à cause du choc.
Mais heureusement, Fili qui se tenait juste à côté de lui, transperça la bête en plein flanc avec son sabre avant que celle-ci n'eut pu faire quoi que ce soit au cousin de Bombur et Bofur.
Jusqu'à présent, les nains pouvaient estimer qu'ils s'en étaient bien sortis: personne n'avait été gravement blessé.
Mais alors, l'Orque qui restait lança sa monture droit sur le jeune Ori qui se trouvait un peu à l'écart du groupe.
Elsa vit, impuissante et trop loin pour agir, le pauvre Ori regarder le monstre foncer droit sur lui. Les jambes tremblantes, des gouttes de sueur apparaissant sur son front, le jeune nain regardait la mort arriver vers lui à toute vitesse.

"Ori! cria soudain Nori."

Le grand frère du jeune nain courut alors de toutes ses forces, de toute la vitesse dont il était capable vers son jeune frère; animé par le désespoir et la volonté farouche de défendre son parent.
Il sortit de sa ceinture une dague et se plaça devant son jeune frère, en plein sur la trajectoire du féroce Warg.
Le monstre ne se posa pas de questions et continua sa course. Elsa entendit Dori et Ori crier le nom de leur frère, juste avant que celui-ci ne reçoive la bête de plein fouet.
Celle-ci le mordit férocement en plein buste, lui décrochant un cri de douleur.
Mais Nori ne se laissa pas faire et planta avec force sa dague dans le cou du monstre, qui lâcha alors sa proie et poussa lui aussi un jappement de souffrance.
Nori fut projeté contre le sol et dévala la pente rocheuse, ne s'arrêtant que beaucoup plus bas, sur un petit terrain plus plat.
Le loup monstrueux fit demi-tour, tentant de reprendre sa charge sur les nains, mais il perdait beaucoup de sang et se mit rapidement à tituber, avant de s'écrouler sur sol.
L'Orque poussa ce qu'Elsa interpréta comme un petit cri de tristesse: il secoua sa monture, tentant de la ranimer, puis, lorsqu'il constata qu'elle était morte, prit un air féroce et enragé avant de sortir de son fourreau une épée à la lame dentelée et forgée dans un métal noir.
Il courut droit sur le nain le plus proche, à savoir Bombur, et entreprit d'abattre son épée sur ce dernier.
Mais Bombur arrêta net la lame avec le manche d'une immense louche qu'il transportait partout.
L'Orque poussa de toutes ses forces, tentant de couper le bois du manche en deux, mais Bombur tint bon.
Puis il finit par se dégager, avant d'asséner sur le crâne de l'Orque un coup de l'énorme cuillère en métal de sa louche. L'Orque vacilla quelques secondes, avant de se ressaisir et de reprendre son épée bien en main.
Elsa se concentra alors, puis fit jaillir de sa main une très longue pique de glace qu'elle envoya dans les airs. Celle-ci décrivit une trajectoire en arc de cercle avant d'aller transpercer l'Orque en pleine poitrine: ce dernier poussa un petit cri étouffé et s'écroula au sol.
Tous reprirent alors leur souffle et leurs esprits, se remettant de cette attaque littéralement sortie de nulle part.
Mais quelques secondes seulement après que l'Orque ne fut tombé, Dori se mit à courir au bas de la pente, évitant comme il pouvait de tomber, en criant le nom de son frère.

"Nori! Nori!"

Elsa le vit arriver près du corps étendu de son jeune frère et le prendre dans ses bras, vérifier s'il respirait toujours.
Voir apparaître sur son visage une expression de soulagement rassura la jeune femme elle-même.

"Ils nous ont retrouvés! dit soudain Bilbon en regardant les dépouilles de leurs assaillants en tremblant encore. Ils ont retrouvé notre trace!
-Nous ne devons pas trainer ici, répliqua Thorin en remettant son épée au fourreau et en descendant également la pente pour aller rejoindre Dori et Nori."

Il fut suivi de près par Ori qui s'était remis de sa frayeur, puis par tous les autres membres de la compagnie.
Lorsqu'Elsa arriva près des deux frères, elle s'agenouilla pour examiner Nori de plus près: il respirait doucement mais bruyamment, semblait à moitié dans le comma et son habit était imbibé de sang.
La morsure que lui avait infligé le Warg avait été violente. Dori et Ori était en larmes au-dessus de leur frère.

"Nori, sanglotait l'aîné. S'il-te-plaît reste avec nous. Je suis désolé pour tout ce que j'ai pu te dire. Tiens le coup, frérot, tiens le coup!
-Nori, tu n'aurais pas dû... ajouta Ori en passant la main sur les cheveux de son frère.
-Il a perdu beaucoup de sang! fit remarquer Balin. La blessure est grande, il faut trouver un moyen de le faire cicatriser."

Elsa eut soudain une idée: elle retira son sac de son dos et fouilla activement à l'intérieur. Puis elle finit par en sortir les feuilles médicinales que leur avaient confié les elfes.
Les visages de ses camarades semblèrent s'illuminer à la vision de ces plantes: Dori et Ori entreprirent de dénuder le torse de leur frère, dévoilant de profondes marques de dents des quelles coulaient des rivières rouges se promenant sur la peau du nain. Elsa versa un peu d'eau de sa gourde sur les feuilles et les frotta avec le liquide, puis les appliqua soigneusement sur chacune des plaies.
Puis Dori et Ori reboutonnèrent fermement le vêtement de leur frère pour faire tenir les feuilles en place.
Dori, qui était un peu rassuré, donna de petites tapes sur la joue de Nori en murmurant son nom.
Le nain finit par entrouvrir les yeux, puis sourit en voyant ses deux frères penchés sur lui.

"Dori, Ori... Murmura-t-il, et cela semblait déjà être un bel effort pour lui. Est-ce qu'on a fini par les avoir?
-Oui, répondirent en chœur ses deux frères, nous les avons tous battus."

Tous les compagnons se sentirent soulagés: Nori semblait petit à petit reprendre une respiration plus normale.
Mais il était encore très pâle d'avoir perdu autant de sang.

"Il sera bien incapable de marcher, surtout dans des pentes aussi dangereuses que celles de ces montagnes, dit un moment Thorin. Il faudrait que quelqu'un le porte.
-Je vais m'en charger, lança aussitôt Dwalin en s'avançant d'un pas décidé vers son camarade blessé."

Dwalin était le plus costaud des nains, et il arriva sans trop de peine à hisser Nori sur son dos, et à marcher en portant ce poids. Les compagnons reprirent à nouveau leur route d'un pas plus empressé: cette attaque les avait encore angoissés davantage.
Ils continuèrent leur marche jusqu'à la nuit tombée: une nuit qui fut plus pénible et agitée que les autres.
Lorsqu'ils repartirent le lendemain, Nori toujours sur le dos de Dwalin, le ciel grondait.
Tous s'attendaient à un orage avant peu, et effectivement, dans le cours de l'après-midi, le ciel déversa sur eux l'une des pluies les plus impressionnantes qu'Elsa eut jamais vu.
D'énormes gouttes tombaient à pleine vitesse sur les rochers, produisant un bruit de martellement presque assourdissant.
Tous les compagnons s'empressèrent d'enfiler leurs capes de pluie et leurs capuches, pour se protéger de cette eau qui leur faisait mal lorsqu'elle leur tombait sur la tête. Et le temps n'alla pas en s'arrangeant: lorsque vint le soir, le vent s'était mis à souffler et l'orage avait commencé pour de bon.
Des éclairs aveuglant zébraient régulièrement le ciel, et les grondements du tonnerre accompagnaient le martellement de la pluie dans un orchestre assourdissant.
Et pour compléter le tableau, la compagnie se trouvait à présent à marcher sur un étroit rebord de pierre qui courait sur le flanc d'une haute falaise: ainsi, à leur gauche se dressait une paroi verticale de pierre sombre, tandis qu'à leur droite se creusait un immense précipice dont ils ne pouvaient voir le fond que lorsque les éclairs répandaient leur lumière blanche sur les montagnes.
Tous devaient redoubler de prudence, car la pluie diluvienne rendait la pierre très glissante.
Elsa, malgré la situation peu rassurante, faisait tout ce qu'elle pouvait pour se contrôler: elle avait remarqué que, même si elle avait peur, désormais le fait d'être en compagnie de ses amis, de ne plus être seule, l'aidait à garder une certaine maîtrise sur elle-même.
La nuit était tombée depuis un moment maintenant, et chacun avançait en comptant sur les éclairs pour éclairer son chemin, et en tâtonnant devant lui avec un bâton de marche ou une hache qu'il tenait à la main.
A plusieurs reprises, certains des compagnons glissèrent sur des pierres mouillées ou friables, et se causèrent de belles frayeurs en manquant de tomber dans le vide terrifiant qui se tenait sur leur droite: fort heureusement leurs compagnons étaient là pour les retenir.
Thorin, qui marchait en tête de file, lançait parfois des "prenez-garde!" ou des "doucement!".
Elsa et les autres avaient décidé de suivre ses conseils et de marcher aussi doucement et prudemment que possible.
Puis, au bout d'un moment, Dori demanda en parlant fort pour tenter de couvrir le bruit de l'orage:

"Mademoiselle Elsa, vous semblez bien avoir quelques pouvoirs météorologiques. Ne pouvez-vous rien faire contre ce déluge?
-Si vous parlez de transformer l'orage en blizzard et de rendre la situation encore bien pire, je pense pouvoir être capable de le faire, répondit Elsa d'un voix tout aussi forte. Mais je ne crois pas que cela soit une bonne idée."

Mais Elsa convenait que la situation devenait intenable, et qu'ils ne pourraient pas continuer ainsi longtemps.
Thorin sembla d'ailleurs d'accord avec elle:

"Il faut trouver un abri! lança-t-il."

Soudain, un bruit sourd qui fit s'arrêter net chacun des membres de la compagnie résonna dans la vallée.
Elsa était sûr qu'il ne s'agissait pas du tonnerre: c'était quelque chose de plus proche, on aurait presque dit que cela venait des montagnes elles-mêmes.
Puis soudain:

"Attention! hurla Dwalin en regardant le ciel."

Elsa leva les yeux et vit avec stupéfaction et horreur, éclairé par un éclair particulièrement lumineux, un gigantesque rocher qui volait au dessus du vide: comme si une force ou un géant l'avait lancé de toutes ses forces.
L'énorme roche vint s'écraser dans un bruit sourd sur la falaise un peu plus loin de l'endroit où se trouvaient les nains. Elle éclata alors en mille morceaux qui dégringolèrent dans le vide.
Elsa restait sonnée par ce qu'elle venait de voir: mais d'où pouvait bien provenir ce rocher?
Elle scruta le noir autour d'elle, attendant un nouvel éclair pour illuminer le paysage.
Quand celui-ci arriva, Elsa vit alors un spectacle auquel elle ne serait jamais attendue: de l'autre côté de la vallée, se dressant au-dessus des montagnes et se dessinant sur le ciel, se tenait une immense silhouette, à forme humanoïde.
La chose était véritablement titanesque et semblait être faite de pierre. La jeune femme n'en croyait pas ses yeux.

"Oh, mince alors! s'exclama Bofur qui semblait aussi incrédule que sa camarade devant ce spectacle. Les légendes disaient vrai: des géants. Des géants de pierre!"

L'immense créature attrapa une partie de la montagne, la décrocha et la souleva à bout de bras, avant de se tourner et de la lancer de toutes ses forces, envoyant de nouveau cet immense rocher planer au dessus du ravin.
Elsa et ses compagnons suivirent le projectile du regard, pour le voir aller s'écraser en plein sur le torse d'un autre géant, dans un bruit assourdissant.
On aurait dit un véritable duel d'orage.
La créature victime de la collision perdit l'équilibre et s'écroula sur le flanc des montagnes pour ne plus se relever.
Mais soudain, la compagnie se sentit secouée et ballotée: la falaise au dessus d'eux semblait trembler et se mettre à bouger.
Puis elle finit par se diviser en deux, les deux moitiés s'écartant à vue d'œil: le groupe fut ainsi séparé en deux.
Elsa, Bofur, Bombur, Dori,Ori et Fili virent ainsi Thorin, Kili, Bifur, Balin, Dwalin, Nori, Oïn, Gloïn et Bilbon s'éloigner d'eux, emportés par cette falaise qui s'animait.
Elsa comprit bien vite qu'ils se trouvaient sur les jambes d'un des géants de pierre: bientôt elle vit au dessus d'eux la tête, le buste et les bras de ce dernier se détacher de la Montagne.
Puis il s'appuya sur ses bras pour se lever de la position assise dans laquelle il se trouvait.
Mais à peine se fut-il levé que le premier géant arriva vers lui et lui envoya un puissant coup de tête en plein dans le torse: il fut ainsi de nouveau projeté contre la paroi de la montagne.
Elsa et ses compagnons se plaquaient le plus possible contre la falaise, s'abritant dans le moindre petit renfoncement, attendant le choc.
Sur l'autre jambe du géant, ils entendirent leurs camarades pousser des cris. Ils se mirent à les appeler en criant: bien qu'ils sussent que cela était inutile, ils avaient besoin d'extérioriser leur sensation.
Mais la jeune femme et les nains qui se trouvaient avec elle virent avec un certain soulagement l'autre jambe du géant butter contre une paroi de la montagne, et leurs compagnons en profiter pour aller se mettre à l'abri sur cette falaise qui en était bien une et ne risquait pas de se mettre à bouger.
Mais leur soulagement passa bien vite lorsqu'ils se rappelèrent qu'eux étaient loin d'en être sortis.
Le géant finit par se relever et s'engagea alors dans un véritable combat au corps à corps avec son adversaire.
Je vous assure que cette scène n'est rien décrite dans une histoire par rapport à ce qu'elle fut réellement: des géants tout faits de pierre qui s'affrontaient sous une pluie battante, et dont le spectacle était illuminé par d'impressionnants éclairs.
Elsa fermait les yeux, ne pouvant supporter la sensation d'être ainsi secouée et de voir le décor autour d'elle bouger et se retourner dans tous les sens.
Elle s'agrippait de toutes ses forces aux rochers autour d'elle et crampait fermement ses pieds dans le sol.
Elle entendait au dessus d'elle, entre deux coups de tonnerre, le choc sourd et retentissant des poings des colosses percutant le corps de leur adversaire, provoquant des secousses qui donnaient mal au cœur à la jeune femme.
Finalement, au bout d'un moment qui sembla une éternité à Elsa, le combat sembla se calmer légèrement.
Elle rouvrit alors les yeux et vit que le géant sur lequel elle et ses camarades se trouvaient avait de nouveau empoigné un rocher et le soulevait au dessus de sa tête.
Puis il le lança de toutes ses forces sur son opposant: la roche heurta la créature en pleine tête, qui se décrocha des épaules et dégringola au fond de la vallée.
Le géant vacilla quelques instant avant de s'écrouler lentement contre le flanc de la montagne.
Mais Elsa, ainsi que les nains qui étaient avec elle, poussèrent des cris d'horreur lorsqu'ils réalisèrent que le géant s'était écrasé non loin de l'endroit où leurs compagnons s'étaient réfugiés: ils avaient dû être broyés, réduits en morceaux...
Le corps du colosse roula le long de la falaise avant d'aller gire au fond de la vallée.
La jeune femme avait de plus en plus de mal à se contrôler: des flocons se faisaient de plus en plus nombreux dans les airs. Ils tournoyaient de plus en plus vite: non, il fallait qu'elle se maîtrise, elle ne devait pas rendre la situation encore pire.
Elle ferma les yeux et prit une grande inspiration, mais fut rapidement interrompue par une nouvelle secousse assez violente. Le géant sur lequel elle se trouvait venait de recevoir à l'arrière de la tête un rocher lancé par un autre géant, qui avait à son tour décidé d'intervenir dans le bataille.
La créature fut alors projetée en avant et alla à son tour s'écraser contre la falaise.
Elsa et ses amis parvinrent à éviter d'être aplatis contre la roche, et se dépêchèrent de sauter sur le flanc de la montagne, trop heureux de pouvoir enfin quitter ce manège infernal.
Mais ils n'eurent que peu de temps de répit: ils devaient essayer de retrouver l'autre moitié du groupe.
Ils marchèrent le long de la falaise, en s'appuyant contre la roche pour ne pas glisser, toujours battus par les gouttes de pluie et assourdis par le combat des géants qui se poursuivait.
Après plusieurs minutes, ils finirent par arriver à peu près à l'endroit où ils avaient vu s'écraser le géant, et découvrirent avec un immense soulagement leurs compagnons.
Ils étaient sonnés, étourdis, la plupart ne s'étaient même pas encore relevés, mais ils allaient bien, c'était le principal.
Elsa vit qu'ils s'étaient réfugiés sous une petite voûte de pierre creusée dans la falaise. Tous s'étreignirent chaleureusement, heureux que cela ait enfin pris fin.
Mais soudain, le cœur d'Elsa tomba dans sa poitrine lorsqu'elle vit qu'il manquait quelqu'un.

"Où est Bilbon? demanda-t-elle. Où est le hobbit?"

Les nains semblèrent soudain alarmés: ils regardèrent frénétiquement autour d'eux, quand enfin Bofur s'exclama:

"Là! Il s'accroche à la falaise."

Elsa tourna son regard vers la direction que le nain pointait, et vit dix petits doigts qui s'agrippaient fermement au rebord de pierre. Affolée, elle se précipita pour se pencher sur la falaise, et découvrit Bilbon Sacquet suspendu au dessus du vide, et qui semblait ne plus pouvoir tenir longtemps sa prise.

"Bilbon! cria-t-elle."

Elle attrapa alors les mains du hobbit et s'apprêta à le remonter, mais soudain M. Sacquet poussa un cri de douleur.
La jeune femme vit avec effroi les mains du hobbit se recouvrir de givre et de glace: elle était totalement paniquée et ne contrôlait plus ses pouvoirs.
Horrifiée, elle lâcha presque machinalement sa prise, avant de se rendre compte de ce qu'elle venait de faire.
Heureusement, Bilbon parvint à se rattraper à une pierre un peu plus bas sur la falaise.
Mais il était bien trop loin pour qu'elle puisse l'avoir à bout de bras; que fallait-il faire?
Soudain, avant qu'elle n'eut le temps de réfléchir à cette question, elle vit Thorin courir vers elle et sauter la falaise, ne se retenant au bord que d'une seule main.
Prudemment mais rapidement, il descendit le long de la paroi rocheuse, avant d'attraper M. Sacquet et de le hisser sur son dos. Il remonta les quelques mètres qui le séparaient du haut de la falaise, et ramena enfin le hobbit presque sain et sauf.
Elsa se remit enfin de ses émotions en voyant le roi nain déposer doucement Bilbon sur le sol, contre la falaise.
Le hobbit, trop sonné et occupé à retrouver une respiration normale, remercia Thorin en inclinant la tête.
Plusieurs des nains se penchèrent alors sur lui pour s'assurer qu'il allait bien.
Elsa en fit de même: elle attrapa ses bras par les manches et regarda l'état dans lequel se trouvaient ses mains.
La glace avait presque disparue mais il en restait encore des traces; et elle n'avait pas oublié le cri qu'il avait poussé.

"Vos mains, balbutia-t-elle, je... Je suis désolée...
-Ce n'est rien, assura Bilbon, ne vous en faîtes pas."

Balin poussa un soupir de soulagement et posa une main sur l'épaule de son camarade de la Comté.

"J'ai bien cru que nous avions perdu notre cambrioleur, dit-il d'un ton qui se voulait plaisantin, cherchant à détendre un peu l'atmosphère.
-Il est perdu depuis qu'il est sorti de chez lui, lança soudain Thorin sans même adresser un regard au hobbit. Il n'aurait jamais dû venir: il n'a pas sa place parmi nous."

Elsa entendit ces mots, et ils la heurtèrent comme si Thorin les lui avait adressés.
Elle regarda Bilbon et vit qu'il ne cherchait rien à répondre: il baissait simplement les yeux, un peu éhonté.
La jeune femme chercha quelque chose à lui dire, mais ne trouva rien de bien convainquant.
Elle se dit que ses compagnons avaient raison au sujet de Thorin: il était froid et parfois dur, mais il était aussi loyal et fidèle à ses compagnons. Il n'avait pas hésité à sauter de cette falaise pour porter secours à M. Sacquet.
Tous les membres de la compagnie restèrent un moment silencieux, se remettant de toute cette aventure qu'ils venaient de vivre, toujours battus par la pluie, éblouis par les éclairs qui illuminaient le ciel et assourdis par le tonnerre qui grondait dans ces montagnes dont ils commençaient à désespérer de jamais voir la fin.


Voilà, voilà... J'espère que vous aurez apprécié. ^^
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Sam 04 Avr 2015, 15:31
J'ai bien aimé ce chapitre, et du coup j'ai vraiment hâte de lire la suite car elle s’annonce pleine de rebondissements.  Very Happy
Voilà, vivement la suite. Smile
M.Baggins
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Sam 04 Avr 2015, 15:36
Merci Micky, content que ça te plaise toujours. ^^
Je pense que la suite te plaira (en tout cas j'espère). Razz

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Birds with broken wings are crying:
Wind can never take them flying.
Scream and cry but none will hear you,
Plead and beg but none will help you.
You no longer live as cattle:
Will you rise and join the battle?
Pigs will sneer at the steadfast
As we climb o'er the dead, keep advancing ahead!
Live your life in peace like you're just a sheep
But wolves will never lose their freedom.
Channel the anger swelling inside you,
Fighting the boundary 'till you break through.
Deep in your soul there's no hesitation
So make yourself the one - the Hunter!
Hungry to kill, you'll never forget this.
Piercing the sky with scarlet vengeance,
Bloody the bow and arrow in crimson,
Rally the hunters to war.
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Sam 04 Avr 2015, 15:37
Vu ce qu'il viendra après, je pense que oui ! bravo
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Lun 06 Avr 2015, 17:55
Alors Smile

Déjà laisses moi te dire que je suis bien contente avec ce chapitre puisque c'est une de mes scènes préférées dans l'histoire du Hobbit Razz
Ensuite, c'est très bien de voir qu'Elsa ne contrôle toujours pas totalement ses pouvoirs. Parce qu'on pourrait croire qu'elle les contrôle presque parfaitement bien en vue de ce qu'elle a déjà vécu avec les nains sans pour autant déclencher une catastrophe, et pourtant, là, bah non x) Pauvre Bilbon ^^

Bon sinon, il y a juste une phrase qui m'a dérangée dans ce chapitre :

Je vous assure que cette scène n'est rien décrite dans une histoire par rapport à ce qu'elle fut réellement: des géants tout faits de pierre qui s'affrontaient sous une pluie battante, et dont le spectacle était illuminé par d'impressionnants éclairs.
Je ne sais pas, il y a un problème dans cette phrase, j'ai dû la relire deux ou trois fois. Peut-être le fait que tu sois passé au narrateur à la première personne, ou encore j'ai l'impression qu'il manque un mot quelque part.

A part ça, très bon chapitre Smile
M.Baggins
M.Baggins
Légende du Royaume
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Lun 06 Avr 2015, 18:08
Ah, tu es de retour Gelwarin.^^ Ca faisait un moment que je ne t'avais pas vu.
Bref, merci pour ton commentaire. Et pour ce qui est de la phrase, et bien... Oui je comprends ce que tu veux dire, mais je ne sais pas, j'avais envie de prendre un peu de distance par rapport à la scène comme si je m'adressais directement au lecteur.
En tout cas, j'espère que cela continuera à vous plaire. ^^

_________________
Flowers with their names forgotten
Trampled into dust they're fallen,
Birds with broken wings are crying:
Wind can never take them flying.
Scream and cry but none will hear you,
Plead and beg but none will help you.
You no longer live as cattle:
Will you rise and join the battle?
Pigs will sneer at the steadfast
As we climb o'er the dead, keep advancing ahead!
Live your life in peace like you're just a sheep
But wolves will never lose their freedom.
Channel the anger swelling inside you,
Fighting the boundary 'till you break through.
Deep in your soul there's no hesitation
So make yourself the one - the Hunter!
Hungry to kill, you'll never forget this.
Piercing the sky with scarlet vengeance,
Bloody the bow and arrow in crimson,
Rally the hunters to war.
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Lun 06 Avr 2015, 18:19
Oui enfaite je suis toujours là, même si je ne post pas, mais je suis très prise avec les partiels donc je suis longue à lire les fictions. Mais je te suis toujours Smile
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