Re: Les Murmures de la Brume

J'ai pas pu attendre de faire un commentaire pour le gif mais oui que ce chapitre est un grand cru!!!

Il y a tout pour que ça marche.
Une dimension politique, des intrigues, des personnages qi visiblement ont plusieurs facettes...tout ce que j'aime.

Et pour le coup tout ça dans un exercice de dialogue tout à fait maîtrisé. On sent la tension mais aussi une solide argumentation. Et il n'en fallait pas moins pour qu'Anna accepte de ne pas renvoyer le rouquin à la mer à coup de poing!

Je retrouve des saveurs que je n'avais pas gouté depuis deux soeurs une couronne (et je ne parle pas non plus des personnes encapuchonnées)

J'adore. Il est délicat d'en dire davantage car ça n'est encore que l'introduction mais clairement tous les voyants sont au vert...et je 'excuse ceci est une analse très courte qui pour le coup ne rend pas justice à la qualité du travail!

Je conclurai donc simplement en te disant MERCI de m'avoir permis d'apprécier autant mon Bordeaux avec la lecture de ce petit bijou.

Bon, malheureusement encore une fois Lhys je vais faire un commentaire très court, mais c'est simplement parce que dans ce début de fic magnifiquement subtil, mystérieux et sachant prendre son temps pour poser le mystère et les différents éléments, on ne peut que savourer le peu d'information qui nous est savoureusement distillé à chaque chapitre, et se dire avant tout qu'on veut la suite! bravo

Donc oui, ce que je retiens de ce chapitre, c'est bien tout ce qui se passe à partir du moment où Kay vient voir Elsa, tout palot, en disant que le représentant des Iles du Sud est arrivé, où tu fais "naaaaan...", Anna qui marche vers le bureau avec seum et appréhension, tu fais "naaaaaaaaaaaaaaaaaaan...", elle ouvre et tu vois Hans et tu fais "NAAAAAAAAAAAAAAN!!!!!".
Et là, tout ce qui suit ben t'es juste pendu aux lèvres des perso en fait : la tension est parfaite, le côté dialogue extrêmement agressif en sous entendu sous des couverts très courtois pour réussir à tirer son épingle du jeu et garder l'ascendant tout en essayant de garder son calme (à la Game of Thrones) est vraiment parfait.
Et puis petit à petit on en vient à douter un peu, on se demande si Hans a vraiment des intentions néfastes ou s'il ne va pas finir par se retrouver plus ou moins dans le même bateau qu'Anna, Kristoff et Elsa face au complot mystérieux. Suspect

Bon, j'avoue à la première lecture j'ai pas tout capté direct des histoires de lettres falsifiées, mais en fait c'est très clair et très bien pensé tout ça mon gars! Cool

Et ce groupe de gens encapuchonnés... Hmmmmm, je sais pas pourquoi mais j'ai pensé à Hot Fuzz XD
Bref, tu nous combles tout en nous laissant avec si peu de choses, c'est génial ^^
Je dis oui Smile

Beaucoup de choses dans ce chapitre.

Comme dit précédemment, on se rapproche beaucoup d'un chapitre dans le style de ceux de Frantzoze, dans sa période Deux soeurs une couronne (et dans une moindre mesure Life's Too Short). Beaucoup de dialogues, avec les personnages qui se renvoient leurs répliques et leurs tirades comme dans un jeu de ping-pong verbal pour savoir qui aura finalement le dernier mot. Alors ça marche bien ici, puisqu'on ressent bien la tension entre Anna, Hans et les autres, reste que j'aurais bien aimé voir cette tension autant dans la narration (toujours irréprochable) que dans les dialogues.

De plus, il commence à y avoir beaucoup de pistes (ou axes narratifs) différentes dans cette histoire, à raison de (au moins) une par chapitre:
- Prologue: l'histoire très lovecraftienne qui introduit le récit et dont on attend l'impact sur ce dernier
- Chapitre 1: Les nouveaux personnages, dont un que l'on sent comme un antagoniste et qui reste donc à développer
- Chapitre 2: Les fameux "murmures de la brume" du titre que semblerait voir Elsa + un nouveau personnage énigmatique
- Chapitre 3: Le retour de Hans + la mise au jour du complot + les fameux encagoulés (et je décerne un Golden Frozen Point à Mr. Baggins pour la référence à un super film de mon réalisateur préféré !)

Tout cela commence à faire pas mal d'éléments sur lesquels tu seras attendu par la suite. Alors je pense et j'espère bien que tu parviendras à tous les relier plus tard dans le récit, mais pour le coup, j'espère que tu ne nous fais pas une "Manaudou", c'est à dire commencer très fort avec des chapitres très intenses et très riches, pour finir par trouver un rythme de croisière descendant. Alors on ne va pas jeter Bébé avec l'eau du bain avant d'avoir rempli la baignoire, on n'en est encore qu'au tout début, mais j'espère sincèrement que tu sais précisément où tu vas avec tous ces éléments.

Hormis cela, c'était un chapitre encore une fois très efficace. Les dialogues entre Anna et Hans sont géniaux: froids et piquants, incisifs sans jamais tomber dans l'impolitesse ou le manque de respect, et j'adore ces grands moments de réflexion avec des personnages qui déduisent des trucs en fonction de ce qu'ils observent et de ce qui leur arrive.
Hâte également de voir l'implication de Freddy Tofte dans tout cela, car je doute qu'il ne soit qu'un glandu qui intercepte le courrier. Je suis vraiment impatient de voir ce que tu nous as préparé.

Faire revenir Hans est une idée intéressante, que l'on avait plutôt l'habitude de retrouver dans les fics Post-Frozen que dans celles Post-Frozen 2. À voir comment tu le traiteras, mais je pense qu'avoir un Hans à mi-chemin entre le gentil garçon bien sous tous rapports (comme le fait très bien Ansa dans Retour vers le Passé 2) et le gros méchant sadique et revanchard (comme je l'ai proposé dans mon Tome 1 Dans un autre monde) peut être quelque chose de très intéressant à voir développé.

Bref, encore une fois, un chapitre riche et excellemment écrit, plein de promesses pour la suite. À voir où tout cela va nous mener, car pour l'instant, tu sembles nous promettre de très bonnes choses !

Merci à tous pour vos commentaires ! Very Happy

Je m'excuses de ne pas avoir put prendre le temps d'y répondre plus en détails, les dernières semaines ont été assez chargés en terme de travail, j'ai donc décidé de me concentrer sur le prochain chapitre qui sortira à l'occasion du live de ce soir !

J'espère qu'il vous plaira autant que le précédent, en attendant je vous laisse avec quelques spoilers sans contexte !

Les Murmures de la Brume - Page 2 Spoile10

Dernière édition par Lhysender le Mer 16 Sep 2020, 21:07, édité 1 fois

Chapitre 4 : l’esprit éthéré

Elsa suivait l’enfant de brume depuis plusieurs jours et plusieurs nuits. Jamais la gardienne de la forêt ne c’était enfoncé aussi profondément au sein du pays Northuldras et ce qu’elle avait espéré n’être qu’une courte expédition s’était transformée en une longue chevauchée vers des régions presque totalement inexplorées, même pour le peuple du soleil. Rares étaient ceux qui osaient s’aventurer dans ces contrées reculées, mise à part peut-être certains des anciens qui s’y étaient rendus malgré la sinistre réputation de ces terres montagneuses et n’osaient jamais raconter ce qu’ils y avaient vus. Yélana elle-même lui avait déconseillé de s’en approcher, comme elle le faisait pour le reste de son peuple, racontant en guise de dissuasion de macabres légendes de spectres anciens qui hantaient les sombres monts et s’attaquaient aux malheureux qui s’y égaraient.
Malgré cela, la gardienne de la forêt gardait une totale confiance dans le jugement de la chef des Northuldras pour l’avoir laissé partir sur les traces de l’enfant de brume. Du moins était-elle seulement consciente de l’endroit où cette apparition vaporeuse allait la conduire ? Peut-être qu’elle aurait changé d’avis en le sachant et qu’elle l’aurait empêché de partir. Cependant, le temps n’était plus à rebrousser chemin maintenant qu’elle en avait presque atteint le bout.

Pourtant l’excitation et le frisson de la découverte n’accompagnaient pas Elsa lors de ce voyage, remplacés par l’inquiétude grandissante sur ce qu’elle allait trouver une fois arrivé à destination. Mais au-delà de cet inconnu, un autre sombre pensé occupait son esprit : le silence d’Anna, plus pesant que n’importe quelle mot que sa plume aurait tracée sur le papier jauni, face à la lettre qu’elle lui avait envoyée afin de l’avertir de la situation et qu’elle ne pourrait pas se rendre au festival de l’hiver comme promis. Bien sûr, la jeune femme se doutait que sa sœur avait dû être très déçue en recevant son message, mais cette absence de réponse fit craindre à Elsa jusqu’à quel point Anna pouvait lui en vouloir. Elle se jura de se rendre immédiatement à Arendelle une fois qu’elle serait revenue de ce nouveau périple. Surtout que pour ne rien arranger à ses craintes, Courant d’Air ne répondait plus à ses appels et elle doutait fortement qu’il s’agisse simplement d’une question de distance, au vu de la vitesse phénoménale de l’esprit du vent qui rivalisait avec celle du Nokk. L’esprit de l’eau ne pouvait d’ailleurs pas faire étal de toute son incroyable vélocité, obligé de garder le rythme beaucoup plus lent de l’enfant de brume qui les guidait silencieusement. En gardant cette allure, ils arriveraient bientôt à la source de la rivière qui serpentait dans tout le reste de la Forêt Enchantée qui semblait devenir leur destination de manière de plus en plus évidente, tant la petite brume suivait avec minutie le lit de la rivière.

Elsa n’eut pas le temps de s’attarder d’avantages sur les nébuleuses questions qui occupaient ses pensées puisqu’elle arriva enfin à la fameuse source, sous les funestes auspices des dernières lueurs du crépuscule. Nichée dans une crevasse creusée par le temps dans la chaîne de montagnes, l’eau jaillissait au travers d’une fissure béante à même le flanc érodé du sommet, dans un torrent tonitruant d’écumes blanches qui se confondait avec les rives enneigées. Tel un orfèvre de la nature, le soleil couchant transformait la neige alentour en un champ d’opale teinté par endroits de rubis rougeoyant et de topaze incandescents. On aurait pu croire que le manteau neigeux était en proie à un incendie de lumière, jusqu’à ce qu’il ne s’éteigne lorsque l’astre flamboyant disparut à l’horizon pour ne laisser que des flocons assombris par l’obscurité de la nuit.
Au milieu de ces cendres gelées aux scintillants reflets d’argent, les contours saillants d’un immense bloc de pierre se dessinèrent sous la lumière pâle de la lune naissante. Il ressemblait à s’y méprendre aux piliers qui se dressaient à l’orée de la forêt Enchantée, si ce n’est que celui-ci n’arborait aucun des quatre symboles des esprits élémentaires. À la place il n’y avait en tout et pour tout qu’une seule gravure sur le sombre monolithe, un simple cercle taillé de manière grossière qui lui donnait un aspect bien plus austère et primitif que ses contemporains. À vraie dire, il paraissait même bien plus ancien que les autre car la roche était par endroits fortement si érodée que l’on aurait pu croire que la silhouette sinistre transperçait le sol à la manière d’une dague sombre dont la présence inquiétante contrastait avec la quiétude apparente des lieux. Il ne faisait aucun doute qu’il ne pouvait s’agir de l’oeuvre seule de la Nature et que le l’Homme avait façonné ce monument macabre, même s’il restait encore à savoir qui l’avait installé à cet endroit et quelle en était la signification.

En s’approchant de l’antique obélisque, Elsa remarqua qu’un cercle de pierres entourait une grande partie de la source de la rivière, et que chacune des pierres arborait une rune taillée de manière tout aussi archaïque que celle du pilier, la jeune femme remarquant rapidement que ce dernier se situait précisément au centre dudit cercle. Plus étranges encore, ils n’étaient pas recouverts de neige comme tous les autres rochers du paysage alentour. Ses interrogations se renforcèrent quand l’enfant de brume lui indiqua un sentier à moitié enfoui sous le tapis blanc, qui serpentait entre les arbres jusqu’en haut d’une petite colline, où Elsa distingua la silhouette d’une hutte isolée. Se pouvait-il que quelqu’un habite réellement ici et se chargeait de veiller à l’entretien de ces monuments de pierre ? Peut-être même qu’il s’agissait de ceux là même qui avait imaginé l’agencement de ce sinistre sanctuaire. Puisque la petite brume semblait vouloir l’y conduire, la gardienne de la forêt en aurait rapidement le cœur net et continua donc de la suivre non sans garder une certaine vigilance. Les histoires de Yélana lui revinrent en mémoire et elle comprenait en voyant ce lieu de ses propres yeux pourquoi il avait autant attisé de si lugubres récits auprès des Northuldras.

Soudain, alors qu’Elsa longeait la bordure formée par le cercle de pierres, une berceuse familière vint murmurer à ses oreilles, comme un écho lointain venant tout droit des souvenirs de sa plus tendre enfance, brisant la douce mélodie de l’eau qui jusque-là seule à chanter dans le calme de la nuit.

Quand le vent frais
Vient danser
La rivière chante
Pour ne pas oublier
Ferme les yeux si tu veux voir
Ton reflet dans ce grand miroir

Elsa tira immédiatement sur les rênes gelés afin de stopper le Nokk, cherchant intrigué d’où provenait la voix. Son cœur commença à battre de plus en plus fort à mesure que les paroles continuaient de résonner dans sa tête.

« Cette voix...non, c’est impossible...Mère ?» appela t’elle instinctivement, pensant qu’il s’agissait peut-être d’un nouvelle appel d’Ahtohallan.

Le cinquième esprit n’aurait su dire si il s’agissait d’un bon ou d’un mauvais présage, car la voix avait beau être d’une ressemblance frappante avec celle de la reine Iduna qu’elle entendait lorsque la rivière des souvenirs l’appelait, cette fois elle était plus froide, presque fantomatique. Était-ce seulement vraiment Ahtohallan qui l’appelait à nouveau ? La crainte et l’incertitude se mêlèrent dans une danse désorientante au rythme des notes du second couplet de la berceuse qui retentit à son tour, comme seule réponse à son appel.

Dans l’air du soir
Tendre et doux
L’eau claire murmure
Un chemin pour nous
Si tu plonges dans le passé
Prends garde de ne pas t’y noyer

Les murmures continuèrent de monter crescendo dans la tête d’Elsa alors que la mélodie du torrent de la source c’était totalement tût face à la douce voix de sa mère, qui commençait lentement à embrumer ses sens, masquant les autres chuchotements à peine audibles qui l’incitaient à franchir la limite du cercle que l’esprit de l’eau refusa de traverser, s’arrêtant net à la bordure de ce dernier comme si il lui était impossible de continuer. Du moins, c’est ce qu’Elsa pensait avant de mieux l’observer et pour la première fois elle crut déceler de la peur dans le regard du Nokk. Malgré la méfiance que le comportement de sa monture lui inspirait, la jeune femme mit pied à terre et s’approcha prudemment.

En tendant la main, elle ressentit une sensation étrange la parcourir, un frisson instinctif qui remonta le long de son échine jusqu’à la base de sa nuque. Pourtant, l’écho des paroles de la berceuse d’Ahtohallan continuait de lui intimer de venir, étouffant sa raison qui lui hurlait de ne pas commettre la même folie lors de son plongeon funeste dans la rivière des souvenirs. Les paroles même de la berceuse l’avertissaient pourtant du danger qui la guettait une nouvelle fois, mais il n’y avait plus rien autour d’elle si ce n’est la voix d’Iduna qui l’attirait toujours plus avant près du menaçant monolithe. Ses mouvements étaient devenus lents, plus saccadés, comme si son corps était devenu celui d’un pantin de bois dont un marionnettiste tirait les files invisibles pour la faire avancer contre sa volonté, même si elle restait totalement consciente de ce qui lui arrivait sans toutefois comprendre la nature de ce qui l’avait ensorcelé.

Alors qu’elle essayait tant bien que mal de lutter contre la force invisible qui prenait le contrôle de son corps, un étrange brouillard s’était éveillé autour d’elle et commençait à se répandre en rampant sur le sol enneigé. Elle était totalement envoûtée par les chuchotements qui avaient complètement envahi son esprit malgré ses tentatives de résister à cet appel fantomatique, pour ne laisser que d’insidieuses paroles qui devenaient de plus en plus perceptible :

« Vous avez profané Metjä par votre présence, déclara une première voix au ton grave.

— Vous avez ignoré la mise en garde de la berceuse ! s’emporta une seconde plus aiguë. Puisse t’elle vous hanter pour l’éternité !

— Vous avez délibérément plongé dans Ahtohallan sans penser en conséquence, s’insurgea une autre voix fluette. Votre inconscience a mit en danger l’équilibre de la vie et de la mort.

— Peu nous importe les pouvoirs qui vous ont été conférés, aucun mortel n’est autorisé à pénétrer dans la Forêt de Glace. » susurra une nouvelle voix sifflante alors que la mélodie faussement rassurante entamait un nouveau couplet.

Elle chante pour qui sait écouter
Cette chanson
Magie des flots
Il faut, nos peurs, apprivoiser
Pour trouver
Le secret de l’eau

En continuant de s’avancer toujours plus près de l’impassible pilier, le cinquième esprit crut discerner deux silhouettes qui émergèrent du brouillard côte à côte juste devant dernier le pilier. Les détails des visages et des corps se façonnèrent petit à petit sous les yeux ébahis d’Elsa, comme modeler dans de la glaise par les mains d’un artiste. Peu à peu, apparurent dans la forme du brouillard Agnarr et Iduna, ses défunts parents disparus dans un naufrage de nombreuses années auparavant. Ils se tournèrent lentement vers elle alors que les ultimes paroles de la berceuse résonnèrent alors qu’Elsa constata que les lèvres de sa mère restèrent closes lorsque retentit le chant.

Quand le vent frais vient danser
Une maman rêve toute éveillée
Dors mon enfant, n’aie plus peur
Le passé reste au fond des cœurs.

À l’instant où se termina le dernier couplet, les murmures reprirent leur impitoyable jugement :

« Nous ne pouvons ignorer les raisons qui vous ont poussés à vous enfoncez si profondément dans la rivière des souvenirs.

— Vous avez libéré la Forêt Enchantée, c’est un exploit qu’il est impossible de nier car c’est uniquement pour cela qu’Ahtohallan vous a épargné.

— Cependant, nous répondons avant tout aux lois de Metjä. La Forêt de Glace est bien moins clémentes que la rivière des souvenirs !

— Nous n’en sommes pas moins compatissants face à votre sort. Nous pouvons sentir les regrets qui rongent votre coeur, la responsabilité qui pèse sur vos épaule quant à la mort de vos parents.

— Toutefois, notre sentence reste irrévocable. Vous allez les rejoindre dans le repos éternel que votre intrusion dans ce lieu sacré a failli perturbé. Puissent t’ils vous libérer de ce fardeau. La seule concession que nous pouvons vous accorder est que votre fin soit douce, si toutefois vous n’essayez pas de vous soumettre à votre châtiment.»

Cette fois s’en était trop pour Elsa, qui ne pouvait plus supporter ce qu’elle entendait. Qu’on la menace était une chose, mais que l’on insulte la mémoire de ses parents était un affront qu’elle ne pouvait supporter plus longtemps, malgré la vérité de ses remords qui se cachait parmi ces accusations. La crainte se mut en rage alors que l’emprise de l’entité mystérieuse commençait à faiblir au fur et à mesure que sa colère s’intensifiait.

«Sortez de ma tête !» hurla la jeune femme en laissant exploser toute la puissance de sa magie dans un tourbillon de neige et de glace qui ébranla même l’imposant pilier de pierre.

Devant le déferlement de puissance d’Elsa, le Nokk réussit à traverser les flots au-delà de la limite du cercle et envoya une gerbe d’eau glaciale sur le visage de la jeune femme avant de disparaître dans le tourbillon du torrent. La morsure du froid qu’elle n’avait jamais connue jusqu’alors finit de lui faire rependre le plein contrôle de son corps. Elle chercha rapidement l’esprit de l’eau du regard, mais ce dernier avait disparu de même que l’enfant de brume qui c’était mystérieusement volatilisé. À peine eut-elle fini de retrouver ses esprits que les silhouettes vaporeuses de ses parents s’effritèrent pour ne laisser qu’une masse brumeuse qui ne ressemblait plus qu’à une grossière esquisse d’être humain. Tout autour de la gardienne de la forêt, d’autres débris de brouillard épars se rassemblèrent dans un monstrueux amalgame difforme, qui l’encercla tel des loups autour de leur proie, lui coupant tout espoir de fuite.

«Qu’il en soit ainsi. Vous avez choisi de nous combattre, votre sort n’en sera que plus douloureux.» reprirent les voix en un seul écho morbide.

Comprenant trop tard qu’elle avait causé sa propre perte en répondant à l’appel de la berceuse,Elsa se prépara à se défendre contre la meute éthérée qui commençait à se rassembler en un béhémoth brumeux qui tournait de plus en plus vite autour d’elle en attendant le bon moment pour frapper de ses innombrables mains aux doigts crochus, seuls cauchemardesques détails qu’elle arrivait à discerner au milieu de cette monstruosité spectrale. Un premier jet de glace jaillit de ses mains, traversant la créature sans lui faire le moindre effet. Voyant que cela n’avait eu aucun effet, elle décida de créer un mur de glace afin de pouvoir ralentir la créature afin de pouvoir rejoindre le Nokk de l’autre côté du cercle.

Malheureusement, aucun flocon n’apparut au creux de ses mains. Sa magie resta muette face à la horde qui lança sur elle un nouvel assaut de murmures qui résonna dans sa tête tels des hurlements stridents, plus assourdissant encore que si elle s’était trouvée à côté des cloches de la chapelle d’Arendelle en train de sonner, lui faisant perdre tous ses repères. Ces complaintes déchirantes lui donnèrent la sensation d’être transpercer de part en part mieux que ne l’aurait fait la lame d’une épée. C’était son esprit que la créature attaquait, non pas son corps. Elle savait très bien que si le premier cédait à la folie qui commençait à la ronger, le second ne tarderait pas à la suivre dans sa chute. Elle essayait tant bien que mal de garder le contrôle de ses pensées tandis que l’étau mortel se refermait autour d’elle et que les murmures plaintifs continuaient de l’assaillirent, brisant un peu plus les murailles de sa raison à chaque nouvel assaut.

La lutte semblait peine perdue alors qu’elle sentait son esprit lentement sombrer dans un délire inconscient, tandis que son sens de la réalité se perdit dans la nouvelle vision qui apparut par intermittence au milieu de la horde brumeuse, alors le ciel disparaissait sous le dôme obscur que forma la créature au-dessus d’elle. La neige s’envola sous la force sauvage du tourbillon, découvrant un sol de glace aussi noir que de l’obsidienne où Elsa pouvait y voir son reflet comme dans un miroir. Elle crut ensuite distinguer la forme floue d’arbres de glace au tronc bleu qui se teintait de mauve à la ramure, comme ceux de la forêt gelée dans les profondeurs interdites d’Athoallan. Entre les arbres, apparurent de nouveau la silhouette de ses parents, mais cette fois elles étaient faites de neige comme dans les souvenirs qu’elle avait aperçus avant de n’ être elle-même transformée en statue de glace. Cette fois ils semblèrent eux aussi apercevoir leur fille et leur visage se crispa dans un rictus horrifié. Ils coururent dans sa direction en criant, mais leurs appels se heurtèrent au mur de lamentations du monstre qui continuaient inexorablement de refermer son emprise sur la jeune femme. Elsa essaya tout de même de leur répondre, mais les mots restèrent coincés dans sa gorge alors qu’elle sentait inexorablement ses dernières forces la quitter.

Son esprit était trop affaibli pour pouvoir continuer à soutenir son corps et elle s’effondra, recroquevillé sur le sol en se bouchant les oreilles dans un ultime geste désespérer pour se protéger, aussi inutile que le serait la tentative d’un lièvre acculé de faire face au chien de chasse qui s’apprête à lui sauter à la gorge. Et de la même manière que le chasseur, la meute de brume attendit le dernier moment pour asséner le coup de grâce à sa proie, de fines gouttelettes suintant des longs doigts crochus comme la salive sur les crocs d’une gueule bestiale. La créature se referma sur Elsa telle une mâchoire difforme, ne lui laissant pour dernière vision que les visages des statues de neiges de ses parents qui se figèrent avant que l’obscurité de ne s’abatte sur elle pour l’entraîner dans les abîmes de l’inconscience.

Soudain, une voix forte tonna au milieu de l’orage de chuchotements assourdissants :

« Cessez cette folie !»

Les murmures se turent brusquement face à cet ordre impérieux. Elsa ne reconnut pas tout de suite celle qui venait de la secourir, pourtant cela devint une évidence quand elle vit le bandeau qui couvrait ses yeux : il s’agissait de la femme mystérieuse que la gardienne de la forêt avait sauvée quelques jours auparavant. Le cinquième esprit resta bouche bée, retrouvant peu à peu ses esprits maintenant que les murmures hurlants avaient cessé d’assiéger les portes de ses pensées. Certes elle ne semblait pas souffrir outre mesure de sa blessure au flanc, il était justement miraculeux de voir qu’elle s’en était rétabli aussi rapidement. La jeune femme savait que Yélana était une guérisseuse hors pair, néanmoins une autre force devait avoir été mise en oeuvre pour qu’elle soit arrivé en aussi vite en ce lieu maudit. Même en chevauchant le Nokk lancé au grand galop, il était impossible de couvrir une telle distance en si peu de temps.

Pourtant elle se tenait devant la brume cauchemardesque telle le marin chevronné face à la mer déchaînée. À travers le bandeau, ses yeux flamboyaient d’une lueur incandescente semblable à celle qui animait ceux de l’enfant de brume, perché au-dessus de son épaule, fixant la meute avec un regard tout aussi dur que ne l’étaient les traits du visage de la vieille femme. Cette dernière ne broncha pas quand la créature commença à s’avancer vers elle, lui faisant face avec une détermination infaillible alors que des grognements sourds agitaient la masse vaporeuse. Serrant plus fort le bâton qu’elle tenait dans sa main droite, dont le manche était gravé de runes similaires à celles des pierres qui formaient le cercle, elle reprit d’une voix plus ferme encore que la première fois :

« Vous ne pouvez pas perdre le contrôle ainsi, vous valez mieux que ça ! Vous ne pouvez pas donc pas sentir qu’il vous manipule ?»

La masse brumeuse continua de rester immobile pendant quelques instants, raclant le sol de ses doigts crochus avec un crissement désagréable. Puis elle se tourna de nouveau vers Elsa, l’observant longuement dans un silence pesant. Son instinct bestial reprit le dessus durant un bref moment et il s’apprêta à reprendre son oeuvre funeste quand elle fut stoppée par la femme qui la héla de nouveau :

« Pauvre fou ! Votre haine a-t-elle définitivement consumé ce qu’il vous restait de raison ? Je crois savoir de nous deux qui est le plus aveugle !»

Le chamane leva son bâton dont les runes s’illuminèrent d’une lumière aveuglante avant d’en frapper violemment le sol avec le bout, provoquant un éclair crépitant qui fit reculer la horde éthérée dans un sifflement strident. Jaillissant des flots qui l’avaient avalé, le Nokk réapparut dans une explosion d’écume qui éclaboussa tous ceux qui se trouvaient alentour. Cette fois, Elsa ne ressentît pas la morsure glaciale de l’eau, au contraire elle vit ses mains luire alors que sa magie lui était revenue. Elle voulut aider sa sauveuse, maintenant qu’elle avait retrouvé ses pouvoirs, mais elle était encore trop affaiblie et elle sentit sa tête tournée lorsqu’elle essaya de se lever, tandis qu’une légère nausée la prit à la gorge et l’empêcha d’articuler ne serait-ce qu’un seul mot. L’esprit de l’eau s’approcha et baissa la tête pour s’assurer qu’elle allait bien, avant de se tourner vers la femme mystérieuse qui inclina la tête pour le remercier alors qu’elle dit d’une voix rassurante :

« Allons mon enfant ne vous précipitez pas, vous êtes encore trop fatigué pour oser vous y frotter. Ne vous inquiétez pas, il ne vous fera plus aucun mal tant que je serai là.»

La chamane offrit un sourire bienveillant à Elsa avant d’observer la réaction de la brume qui c’était de nouveau figé sur place à l’instant elle avait vu de petits flocons apparaître au bout des doigts du cinquième esprit. Le loup féroce avait laissé place à un chiot penaud qui n’osait plus approcher, fixant toujours la jeune femme en ondulant lentement sur elle-même. Peu à peu, le brouillard se métamorphosa en une multitude de silhouette humaine aux détails changeant, alternant de nez, yeux, cheveux ou bouche dans un amalgame grotesque aux contours flous, comme si elles restaient indécises sur l’apparence qu’elles voulaient prendre. L’hideuse foule se rassembla autour des deux femmes et de l’esprit de l’eau dans ce qui ressemblait à un véritable tribunal des limbes. Ses affreux membres se concertèrent silencieusement avant que des voix d’outre-tombe, aussi innombrables que les sceptres brumeux qui composaient cette cour cauchemardesque, ne s’élèvent dans une clameur plaintive :

« C’est justement parce que nous avons peur d’être consumé par la colère que nous ne pouvons tolérer que la Forêt de Glace ne soit profanée à nouveau.

— Et vous cherché à faire un exemple avec cette jeune femme ? Elle s’est sacrifiée pour que la vérité sur les actes de son ancêtre soient révélés et Ahtohallan lui a pardonné. Grâce à ses efforts, à elle et à sœur, la colère des esprits de la nature a été apaisé et la paix est revenu entre les Northuldras et Arendelle. Comment pouvez-vous...

— Peu nous importe les raisons de son acte, aussi noble puisse t’il être ! Ahtohallan a agit contre la loi de Metjä en la sauvant, nous ne faisons que mettre en oeuvre sa volonté, ce qui n’a eu comme seul conséquence que d’ébranler un peu plus l’équilibre déjà fragile. Aurait-il fallu que cela dure encore plusieurs siècles, mais le sort seul de la Forêt Enchantée et de ceux qui y étaient enfermé n’est rien face au danger qu’elle a fait courir au reste des royaumes de ce monde. C’est pour cela qu’elle doit être châtiée, et vous le savez très bien.

— Je sais très bien aussi qu’elle n’est pourtant pas la première a avoir commis un acte inconscient ayant ébranlé l’équilibre que vous protégé. Pourtant vous avez offert un seconde chance à cette personne, pourquoi elle n’y aurait pas droit elle aussi ? Ne pensez-vous qu’Athoallan ne l’est épargné pour une autre raison que simplement s’être sacrifié pour avoir rétabli la vérité ?

— Où voulez-vous en venir ?

— Ressentez le pouvoir qui coule dans ses veines, ce don des esprits tirant sa force de Metjä, que vous êtes censés protéger. Si ce n’est pas une preuve suffisante qu’elle est peut-être la clé pour rétablir l’équilibre, que vous soyez à nouveau un au lieu d’une multitude, alors c’est que vous êtes perdus depuis longtemps et qu’il n’y a plus rien à faire pour changer votre sort. Enfin ouvrez les yeux : Si elles sont la passerelle entre deux peuples, pourquoi ne pourraient-elles pas réparer celle qui se situe entre deux mondes ? Nous avons attendu si longtemps pour voir une lueur d’espoir, ne la souffler pas sans penser aux conséquences.»

Les silhouettes brumeuses devinrent silencieuse, puis elles se rassemblèrent en cercle. Leur délibération s’éternisa pendant de longues minutes qui parurent durer des heures, avant que ne tombe finalement la sentence dans une chorale de voix unanimes :

« Qu’il en soit ainsi. Si vous pensez que les sœurs d’Arendelle peuvent être d’une aide quelconque, alors nous vous laissons vérifier vos théories farfelues pendant encore quelque temps. Mais n’oubliez pas : nous vous surveillerons. Si jamais l’équilibre de Metjä devait être à nouveau profané, toute la volonté bienveillante d’Ahtohallan ne les sauvera pas et nous terminerons ce que nous avons commencés.»

Elsa frissonna lorsque les visages inhumains la fixèrent de nouveau avant qu’une à une les silhouettes ne s’évanouissent dans les profondeurs de la nuit, emportant avec eux leurs murmures sinistres pour ne laisser que le chant paisible de la source de la rivière.

N.d.A. : "Metjä" est un terme inventé, combinaison des mots finnois "metsä" (forêt) et "jäätä" (glacé).

Dov Légende du Royaume Messages : 2757 Date d'inscription : 24/04/2015 Age : 28

C'est assez mystérieux comme chapitre parce que direct Elsa se retrouve dans un endroit habité par une ermite capable de maîtriser un monstre de brume qui me rappelle un peu le Smoke Monster de Lost...

J'ai pas vraiment grand chose à dire en fait car je suis très intrigué de l'histoire que tu vas nous raconter, parce que entre ça et l'arrivée de Hans dans le précédent chapitre, je me demande bien comment tu faire s'imbriquer tout ça.

Sinon, ça reste fichtrement bien écrit, c'est juste dommage qu'on ai pas beaucoup de dialogue pour compenser quelques longueurs.

Un chapitre 3 qui était assez flou mais pas moins intrigant ! Razz

Tout d'abord comme toujours j'adore ton style d'écriture un peu balzacien, beaucoup de descriptions, beaucoup de métaphores et de comparaisons... Je pourrai limite utiliser tes chapitres pour les incorporer à des exercices d'étude de la langue pour les élèves Wink

Cette histoire de cercle est très mystérieux et justement tout cet aspect mystique m'a fait pensée à Mérida qui suit les feux-follets comme si sa destinée la guidait... Qu'elle devait le faire Wink

... De ce fait tout le passage avec le loup un peu sous la forme d'un cauchemar ça m'a fait penser au Nattmara qui est sous forme de loup et qui est la peur d'Elsa dans le livre fan-fiction la forêt des ombres qui est sorti en 2019 Very Happy

... Après c'est un joli clin d'oeil que d'utiliser cet animal car il fait partie de l'univers reine des neiges Very Happy

Toujours dans cet esprit, l'idée de l'épreuve dans le cercle est pas mal, je dirai presque prophétique comme la discussion des ancêtres. On comprend qu'il y a une tension mais on ne comprend pas forcément les raisons de leurs craintes. Et ça c'est pas mal Smile

Enfin tu m'as expliqué pour le personnage de Metjä, d'où t'étais venu l'inspiration étymologique de ce mot et je trouve ça stupéfiant ! J'espère qu'on en saura un peu plus sur tout ce mystère dans les chapitres à venir.

Au final je suis un peu comme toi je cherche la critique positive, bienveillante. Je tiens compte du travail que tu as produit même si ce chapitre n'a pas été évident à suivre. Donc malgré tout bravo ! J'attends le prochain chapitre pour dans 3 semaines c'est ça ?! Razz

Mesdames et messieurs avant la lecture de ce chapitre nous ne saurions trop vous conseiller de vous équiper en conséquence...

Les Murmures de la Brume - Page 2 Dictionnaire-des-figures-de-style

Les Murmures de la Brume - Page 2 Dictionnaire-des-figures-de-style

C'est bon tout le monde a bien pris son livre?... Pensez au dictionnaire aussi ça peut servir!

Bon bah lecture alors... Des questions?!

Ah ouais faut s'accrocher pour comprendre!
Perso je ne suis pas sur même après la seconde lecture d'avoir tout pigé, en tout cas clairement après la première je n'avais clairement retenu que peu de choses
MAIS si je ne suivais plus l'histoire je l'écoutais avec plaisir pour la beauté du texte. @Ansa l'a dit c'est très balzacien comme narration. Enormément de descriptions et de figures de styles avec un vocabulaire extrêmement riche, imagé et fourni, mais cela un peu au détriment de l'avancement de l'histoire. Alors c'est magnifique à l'oreille mais pour le coup compliqué à comprendre.

Nous sommes donc de retour avec Elsa et cette curieuse brume après le petit passage par Arendelle et le fait qu'Hans se soit retrouvé invité par un tiers mystérieux n'aura donc pas de développement pour le moment mais retour en pays Northuldra.
Alors voilà un nouveau côté très mystique qui effectivement fait penser à Mérida comme a pu le souligner Ansa...Beaucoup de mystère avec cette petite voix suivie jusqu'à arriver à une sorte de conseil dont on ne sait rien et qui ne semble pas particulièrement apprécier Elsa...

Bon et sinon pour résumer l'intrigue...

Mais cette fois elle change et on retrouve cette fameuse berceuse...ce qui est à la fois tout particulièrement poétique, implique une certaine importance d'Iduna dans cette narration et aussi plein de mystère puisque clairement cette fois cela ne semble pas venir d'Ahtohallan...Donc pourquoi cette chanson? Pourquoi sa mère?

Bref, la brume sur cette fiction s'épaissit davantage encore ouvrant une nouvelle intrigue, de nouvelles questions sans avoir la moindre idée du chemin que tout cela va prendre...et ça c'est top!

Mer 16 Sep 2020, 21:14

Merci à tous pour vos retours ! Very Happy

Vous pourrez retrouver une version légèrement modifié du chapitre précédent en attendant celui de vendredi, dont voici d'ailleurs les spoilers sans contexte :

Les Murmures de la Brume - Page 2 Otherw12

Les Murmures de la Brume - Page 2 Two-ar11

Les Murmures de la Brume - Page 2 Penden11

Les Murmures de la Brume - Page 2 Dalmat10

Mer 16 Sep 2020, 22:08

Oh purée j'adore la première image... Allez je me lance ! Alors c'est Kristoff qui veut exploser la tronche d'Hans parce qu'Anna doit partir en voyage diplômatique chez lui, du coup ils vont se foutre sur la gueule et après le gagnant reçoit un talisman xD

Ven 18 Sep 2020, 21:07

Il y a de l'idée, mais était-ce la bonne réponse ? Vous allez le savoir tout de suite avec le nouveau chapitre ! Very Happy

Chapitre 5 : raison et manipulation

Anna n’avait presque pas fermé l’œil de la nuit. Morphée avait eu beau essayer de l’accueillir au sein de son étreinte reposante, elle l’avait sans cesse repoussé à grands coups de questionnement et de théorie sur l’identité de l’auteur du sinistre complot donc elle avait appris l’existence à peine quelques heures auparavant. La jeune reine c’était déjà beaucoup inquiété de l’absence de sa sœur et ce nouvel incident venait mettre encore plus à mal son sommeil, jusque-là seul refuge face au poids dès ses obligations, blottit dans les bras de son bel amant.

Elle n’était cependant pas la seule que l’inquiétude gagnait de jour en jour. En effet, Kristoff sentait bien qu’elle faisait semblant de dormir pour ne pas l’inquiéter et il n’osait imaginer comment se passerait la journée qui s’annonçait. La présence d'Hans ne le rassurait pas non plus et il était persuadé que le simple fait de le savoir entre les murs du château n’arrangeait en rien la situation. Il essayait tant bien que mal de le cacher, mais la facilité avec laquelle le prince déchu avait convaincu Anna l’avait déconcerté, bien qu’il c’était refusé à intervenir à cause de sa méconnaissance encore trop importante des règles de la monarchie. La situation le dépassait de nouveau, comme lorsqu’il c’était rendu dans la Forêt Enchantée. Enfin cette fois c’était différent, car il était auprès d’elle tout en ayant l’impression d’être totalement impuissant, lui qui n’était encore qu’un simple livreur de glace à peine quelques mois auparavant. Le montagnard s'était imaginé une vie bien différente de celle qu’il avait à présent : après leur mariage, il se voyait déjà prendre une petite maison un peu à l’écart du château, pour y fonder leur famille. Non pas qu’ils auraient abandonné Elsa seule avec sa couronne et ses responsabilités, Anna ne l’aurait jamais accepté et de toute façon ça ne lui serait jamais venu à l’idée. Il aurait simplement voulu essayer d’avoir une existence plus simple, sans avoir à se soucier des affres du pouvoir. Quelle ironie amère qu’il se retrouve dans la situation opposée de celle qu’il avait espérée.

Pourtant cette vie rêvée lui importait peu face au changement qu’il voyait s’opérer en Anna depuis le jour où la couronne s'était posée sur sa tête. Cette maudite couronne qui était en train d’étouffer à petit feu sa joie de vivre, plongé corps et âme dans le brasier de ses obligations en voulant par-dessus tout être à la hauteur des attentes de son peuple et de sa sœur, sans se rendre compte que son sourire éclatant n’était plus que l’ombre de lui-même, pale copie de ce trésor qui illuminait autrefois son visage tout comme ses éclats de rire qui autrefois réchauffait le cœur de tous ceux qui l’entendaient, remplacé par un silence pesant. La charge du pouvoir consumait tout ce qui qui l’avait tant charmé chez la jeune femme pour ne laisser qu’une coquille vide aux mouvements mécaniques, ne servant plus qu’à porter ce symbole de la royauté pout accomplir sa sinistre volonté au sein du jeu morbide aux règles vicieuses qui régissaient la monarchie.

Cette pensée fit frissonner le montagnard. Voilà qu’il se laissait emporter par son imagination, même si ses craintes pour Anna restaient bien réelles. Il avait longuement parlé avec Kai et Gerda de son appréhension lors cette nuit où la jeune reine avait enfin terminé toutes les invitations et il n’était pas le seul à avoir certaines craintes pour l'état de sa santé. Pourtant, il ne savait pas quoi faire, à part rester à ses côtés et la soutenir. Peut-être était-ce justement la seule chose à faire, à défaut d’être la meilleure, pourtant le jeune homme restait persuadé qu’il pouvait accomplir bien plus. Il resta ainsi à réfléchir alors qu’au loin dans certaines demeures, les échos de la fête résonnaient encore à cette heure si tardive qu’il en était presque tôt.

L'aube arriva telle une sentence inéluctable qui ne le délivra nullement de l’angoisse qui l’habitait. Les deux amants firent tous deux mines d’avoir dormi, ne voulant pas inquiéter l’autre bien que leur silence ne les trahissait plus qu’un long discours. Ils avaient peu de temps avant qu’Anna ne doive à nouveau se plier à ses obligations, entre les cérémonies officielles et le long entretien qu’elle devait avoir avec le duc de Wesselton par rapport à la réouverture des échanges commerciaux entre leurs deux royaumes. Ils s’habillèrent donc le plus vite possibles et rejoignirent Hans qui les attendait dans le même petit salon que la veille. Lui non plus n’avait pas l’air d’avoir beaucoup dormi et quand ils entrèrent, ils le trouvèrent penché sur une immense carte d’Arendelle et des royaumes qui l’entouraient.

Comme Kristoff le craignait, il ne pouvait être spectateur des échanges qui commencèrent lorsque Anna et Hans démarrèrent la longue liste des suspects possibles, ne pouvant saisir toutes les subtilités des relations tissées entre toutes ces nations, dont il n’avait pour l’instant reçu que les bases.

« Peut-être le duc de Weselton ? proposa Hans. Après tout, il pourrait toujours vous en vouloir après l’affront d’il y a plusieurs années et votre réunion ne serait qu'un prétexte.

— Cela m’étonnerait énormément, j’ai rapidement échangé avec lui hier soir et il a d’ores et déjà assuré qu’il était reconnaissant qu’Arendelle lui offre une nouvelle chance, contesta Anna. Vu la situation de son peuple, je le vois mettre à mal toutes ces années de rapprochements, ce serait totalement insensé.

— Si vous le dites, je reconnais en y réfléchissant à nouveau qu’à son âge je le vois mal élaborer un plan d’une telle ampleur. De toute façon il n’est pas assez courageux pour risquer d’être dépassé par les évènements.»

Tandis que les noms et les titres s’enchainaient, le montagnard tentait tant bien que mal de suivre la véritable pièce de théâtre qui se déroulait sous ses yeux, toujours méfiant envers la sincérité d'Hans. Anna partageait surement son avis, malheureusement pour l’instant ils n’avaient pas d’autres choix que d'avoir confiance en le prince déchu, du mieux qu’ils le pouvaient. Le rideau tomba sur la discussion quand Kai entra :

« Pardonnez-moi votre Majesté, mais le duc de Weselton vous attend pour les détails des nouveaux accords.

— Quoi il est déjà si tard ? s’étonna Anna en regardant l’horloge qui trônait contre un mur de la pièce.

— Le temps va finir par nous manquer. Nous ne pouvons nous permettre que le coupable ne se doute pas de quelque chose.

— Il serait bien plus suspect que je ne rejoigne pas le duc, tout le monde est au courant de l’entrevu qui doit se tenir. Et de toute façon je ne peux pas m’y soustraire, ce serait une faute impardonnable et un manque de respect malvenu après tous les efforts fournis jusqu'alors pour nous repartions sur des bases saines.»

Devant la situation compliquée, Kristoff vit une opportunité inespéré d’avoir une discussion d’homme à homme avec Hans. Après tout, il avait de sérieux doutes sur les véritables raisons de sa venue à Arendelle, au-delà de ces histoires de fausses lettres et de complot. Il sentait bien qu’il cachait quelque chose, Anna également, mais cette dernière avait déjà tant à penser et à gérer. Il l’aurait préféré l’accompagner pour cette entrevu avec le duc de Weselton, mais le moment était parfait pour le livreur de glace d’aider sa bien-aimée en lui ôtant un des nombreux poids qu’elle portait déjà sur ses épaules, aussi solide soient-elles.

«Je vais rester, déclara-t-il. Peut-être qu’une vision différente nous fera voir les choses sous un autre angle. Tu nous rejoindras plus tard.

— Tu es sûr de toi ? demanda Anna légèrement inquiète.

— Ne craint rien, tout va bien se passer. Et puis, tu ne voudrais laisser Hans sans surveillance, n'est-ce pas .»

Le prince déchu leva les yeux au ciel à cette réflexion candie rit devant sa réaction, acceptant un peu à contrecœur de les laisser seuls tous les deux. Elle décida pourtant de faire confiance à son amant et se laissa raccompagner jusqu’à la porte. Kristoff déposa un baiser sur son front en lui souhaitant bonne chance, avant qu’elle ne suive Kay dans le couloir jusqu’à la salle où le duc l’attendait.

En chemin, elle croisa Olaf, l'air complètement perdu qui errait en dodelinant de la tête et marmonnant des paroles incompréhensibles. Avec tout ces histoires, elle n’avait même pas eu le temps de lui dire bonjour. La jeune femme demanda un instant à Kay et s’approcha de son ami :

« Olaf ?

— Oh Anna ! J’ai fais un drôle de rêve la nuit dernière. Il y avait de la brume partout et puis une drôle de dame qui m’appelait. C’est drôle, j’avais l’impression de la connaitre mais son visage ne me disait rien. De toute façon son visage était tout flou, alors...»

Il fut coupé par Kay qui intima à Anna de se dépêcher, un retard serait très mal vu de la part du duc. Le cœur lourd de le laisser seul, elle lui promit de prendre tout le temps qu’il faudra pour qu’il lui raconte son rêve étrange dès qu’elle en aurait terminé avec le duc. Le bonhomme de neige la regarda s’éloigner en lui faisant un signe de la main, avant de continuer à déambuler dans le couloir, toujours l’air aussi pensif.

Pendant ce temps, Kristoff avait tourné la clé de la serrure de la porte, l’enfermant seul dans le salon avec Hans. Surpris d’avoir entendu le bruit du verrou, l’ambassadeur des Iles du Sud s’avança d’un pas décidé :

« Pourrais-je savoir à quoi vous jouez ?» demanda-t-il d’un ton impérieux.

Il n’eut d’abord comme seule réponse de la part de la montagne qui se tenait devant lui qu’un long silence pesant est un regard accusateur. Finalement, après l’avoir fait reculer de quelques pas simplement en s’avançant vers lui, Kristoff demanda à son tour el le pointant du doigt :

« C’est plutôt à moi de vous poser la question.

— Mais enfin je ne vois vraiment pas de quoi vous voulez parler, rétorquâtes Hans dont le ton trahissait une pointe de peur naissante.

- Dans ce cas je vais être totalement honnête avec vous : votre discours d’hier soir ne m’a absolument pas convaincu. Et avant que vous me demandiez, comme Anna je ne doute pas qu’un danger plane vraiment sur Arendelle. Cependant il y a une information que vous oubliez de nous dire au milieu de votre rhétorique : la raison pour laquelle nous devrions vous faire confiance.

— Allons je vous ai donné toutes les raisons de me croire, le risque d’une guerre est...

— N’essayez pas de me resservir la même recette qu’hier soir, le coupa Kristoff en haussant le ton. Je vous ai déjà dit que j’étais conscient du risque qui nous guette avec vos histoires de lettres falsifiées. Je vous le répète, je m’interroge surtout sur les raisons qui vous poussent vous, personnellement, à vouloir nous aider. Après tout, même si ça me coute de l’admettre, vous êtes quelqu’un de rusé et vous savez vous adapter à la situation, vous nous l’avez suffisamment prouvé il y a quelques années.

— Je ne sais pas ce que chercher à me faire dire, mais je ne tolèrerai pas que vous vous adressiez à moi de la sorte ! s’emporta Hans, piqué au vif. J’ai eu la décence de venir à Arendelle vous prévenir de ce qui se tramait entre ces murs, alors que j’aurais pu vous laisser croupir dans votre ignorance, en sachant très bien que d’une manière ou d’une autre la personne derrière tout ça aurait trouvé un autre moyen pour que le conflit ne nous embrase tous !»

Le prince déchu et l’ancien livreur de glace se faisaient maintenant face, tous les deux gardant les poings serrés dans un duel de regard dont la victoire reviendrait à celui qui se laisserait envahir par la colère en premier. Hans était quelque peu décontenancé par la situation, lui qui jusque-là était persuadé qu’il serait plus aisé de convaincre un simple livreur de glace plutôt que la reine, le voilà qui se trouvait dans la situation inverse. Manipulé les grands de ce monde était une chose, mais il se rendait compte malgré lui que c’était beaucoup moins facile avec quelqu’un qui pensait avant tout avec son cœur plutôt qu’avec des intérêts politiques et économiques. Cependant, l’ambassadeur des Îles du Sud n’était pas dupe, il savait qu’Anna devait penser exactement la même chose que le montagnard par rapport à ses propres raisons d'être ici, ce dernier devait simplement n’avoir pas encore l’habitude de rester modéré et de refouler ses sentiments lors de discussions avec d’autres dirigeants.
Kristoff quant à lui guettait le moment où Hans essaierait à nouveau de le convaincre pour le déstabiliser davantage en l'arrêtant immédiatement. De toute façon il lui semblait peu probable que l’émissaire n’en vienne aux mains, d’une part au vu de la différence de stature qui avantageait largement le montagnard sur son adversaire, mais surtout parce qu’il mettrait à mal son image vis-à-vis non seulement d’Anna, mais aussi du reste des invités présents au château. Même si il restait étonné que le prince déchu est perdu son sang-froid si rapidement.

Après une longue attente, Hans essaya à nouveau de contester ses accusations et Kristoff le stoppa net dans son élan :

« Vous esquivez la question en essayant de vous faire passer pour le sauveur de la situation, alors que vous auriez pu l'utiliser à votre avantage, peut-être même jusqu’à finalement obtenir le pouvoir que vous convoitiez tant il y a des années de cela. Si vous êtes venu à nous, c’est parce que vous aviez besoin d’aide, ce qui prouve que vous ne voulez vraiment pas de cette guerre. Sur ce point, je vous crois totalement.»

Sa dernière phrase était d’un ton plus calme, plus posé. L’ambassadeur des Îles du Sud sembla déstabilisé par ce changement soudain d'attitude et Kristoff en profita immédiatement :

« Je vous parais surement rustre et bourru en ce moment. Après tout, qu’est-ce qu’un livreur de glace comme moi pourrait vous donner comme leçon sur la politique, alors que...

— Par pitié épargnez-moi les discours larmoyants, ça ne prend pas avec moi, s’agaça le prince déchu. Même si je ne comprends pas pourquoi vous remettez en doute ma parole, au risque de réellement provoquer un incident diplomatique. Vous venez vous-même de reconnaitre que vous en doutiez pas de ma sincérité sur le danger que nous courrons tous, alors pourquoi insistez-vous ?»

Le jeune homme sourit, à la grande surprise de son adversaire, avant de desserrer les poings et de prendre un air beaucoup plus calme et serein, bien que légèrement moralisateur à la manière d’un père avec son fils :

« La blessure que vos actes ont infligée à Arendelle et surtout à Anna n’ont jamais vraiment cicatrisées, vous vous en doutez. Personne n’avait imaginé que quelqu’un puisse tenter une machination aussi odieuse que celle que vous avez orchestrée, alors essayez de comprendre que si vous croire êtes une chose, vous faire confiance relève de l’impossible. C’est le cas pour toutes les personnes que vous croiserez dans le royaume.

— Est-ce qu’il y a réellement une différence, du moment que nous démasquons celui qui est derrière ce complot ? demanda Hans dans une ultime tentative.

— Oh oui il y en a une, plus importante que vous en pouvez l’imaginer. Si nous restons mutuellement sur nos gardes avec vous, cela finira tôt ou tard par nous ralentir et entraver nos recherches. Je ne vous propose pas d’effacer vos crimes, vous pensez bien que c’est impossible et de toute façon vous devez également vouer une haine envers Arendelle que je n’ose imaginer sous votre sourire de facette. Non, je vous demande juste de nous montrer une preuve de bonne foi, comme nous l'avons fait avec vous en acceptant de vous aider.»

Le prince déchu n’avait plus d’autres options. Le temps leur manquait déjà assez et son ego avait été mit à mal par l'initiative osée du livreur de glace. Pourtant, il pouvant sentir la sincérité dans les paroles de Kristoff, ce n’était absolument pas pour lui nuire qu'il lui posait cette question fatidique, mais uniquement pour protéger Anna. Et il pouvait comprendre ce sentiment, puisque c’est ce qu’il l’avait poussé à revenir à Arendelle pour chercher de l’aide, bien que c'était à contrecœur qu'il devait s'allier à ceux qui étaient à l'origine de sa chute. Sa situation n’était pas non plus des plus stables diplomatiquement parlant, du moins pas autant qu'il pouvait le prétendre : il ne pouvait se permettre un écart de conduite même si ce n’était pas lui qui avait lancé les hostilités. Il trainait ses erreurs passées comme le prisonnier tire son boulet attaché au pied, ne lui laissant que peu de choix possibles face à la détermination de Kristoff, qui ne céderait probablement pas avant d’avoir eu une réponse suffisamment convaincante.

Après un long instant de réflexion, Hans soupira dans un nouveau regain d’agacement :

« Seulement si cela ne sort pas de cette pièce.

— Je vous en donne ma parole.» lui répondit Kristoff avec assurance.

Hans chercha une quelconque once de mensonge dans le regard du montagnard, mais tout ce qu’il y vit ne fut que cette même sincérité qu’il arborait déjà depuis le début de leur discussion mouvementée. Tout en gardant cela en tête, essayant de trouver par tous les moyens à l’utiliser à son avantage, il finit par articuler difficilement :

« Disons que...j’essaye moi aussi de...protéger quelqu’un.»

Hans fouilla dans la poche de son veston sous le regard ébahi de Kristoff, dont la surprise s’intensifia quand l’émissaire lui tendit un petit pendentif en or à l’intérieur duquel se trouvait la photographie en noir et blanc d’une jeune femme qui devait être à peine plus âgé qu’Anna. Ce qui frappa le plus le montagnard, c’est qu’elle semblait venir d’un milieu beaucoup plus modeste que celui visé par les ambitions grandioses du prince déchu. Comprenant rapidement qu’une simple photo ne suffirait pas à assouvir sa curiosité éveillé à l'instant par cette simple image, il préféra s’expliquer avant que Kristoff ne prenne à nouveau l’ascendant dans la discussion.

« Elle s’appelle Christine. Je l’ai rencontré alors que je travaillais dans les écuries du château, lorsqu’elle accompagnait son père pour une entrevue importante avec le roi. C’est un fermier très prospère, sans lui les Iles du Sud deviendraient dépendantes des autres royaumes pour nourrir notre peuple. Autant dire que son influence est plus importante que certains nobles.»

Voyant l’étonnement grandissant de Kristoff, complètement déstabilisé à son tour, Hans décida de ne pas lui laisser une seconde de répit pour y réfléchir d'avantage :

« Je sais ce que vous pensez : je cherchais une nouvelle proie afin de retrouver le pouvoir que je convoite tant. Mais vous vous trompez, je n’avais même pas envisagé cette possibilité. Après tout j’étais au fond du trou, couvert de purin et n’osant même pas imaginer qu’une femme puisse poser les yeux sur moi dans cet état. Autant à cause de l’odeur que de ma réputation. Je me suis occupé de leurs chevaux quand ils sont arrivés au château et pendant que nos pères respectifs parlaient d'affaires, nous avons fini par discuter. Je fu le premier étonné à ce qu'elle s’intéresse à la vie d’une personne bien en dessous d’elle, même si je suis persuadé qu'au départ elle voulait surtout s’assurer que je m’occuperai correctement des chevaux.

— Mais est-ce qu’elle savait qui vous étiez ?

— Je devais être méconnaissable sous ma couche de crasse...enfin ne soyez pas idiot, bien sûr qu’elle le savait ! Je m’attendais même à ce qu’elle parte complètement dégoûtée, ou qu’elle me crache dessus en tournant les talons, comme bien d'autres avant elle. Au contraire, elle avait l’air désolée pour moi de cette situation. Normalement cela m’énerve plus que d’être raillé en face, j’ai ne supporte pas cet apitoiement de circonstance qui cache le dégoût que beaucoup éprouvent à mon égard. Mais cette fois...il n’y avait pas de double jeu, pas de larmoyant discours qui sonne faux dès le premier mot. Uniquement la sincérité dans les yeux, un peu comme celle que je peux voir dans les vôtres. Nous nous sommes revus plusieurs fois après cela et je vous laisse imaginer comment cela c’est terminé.

— C’est... c’est une bonne nouvelle, pourquoi vouloir le cacher ? s’étonna Kristoff de plus en plus décontenancé.

— Quel dommage, la naïveté d’Anna a déteint sur vous, ricana Hans avec une pointe de dédain. Comment croyez-vous que son père réagirait en apprenant que de tous les princes des Iles du Sud, il a fallu qu’elle s’entiche du seul que l’on avait déchu de son titre et dont la réputation de manipulateur n’était plus à démontrer ? Il fallait que je trouve un moyen de redorer mon nom, alors j’ai pris sur moi jour après jour jusqu’à ce que cette affaire de lettres falsifiées me tombe entre les mains. En d’autres termes, c’était une occasion en or qui se présentait : je devenais celui qui fut le premier à découvrir la supercherie et qui, malgré toute la haine qu’il voue à Arendelle, a décidé de venir les trouver afin de les aider à démasquer l’auteur du complot. C’est là un acte très héroïque, n’est-ce pas ? »

Hans venait de jouer un coup très risqué en se dévoilant autant, néanmoins sa stratégie avait porté ses fruits : Kristoff était complètement perdu face à tout ce qu’il venait d’entendre . Même s'il l’avait pris de cours, il pouvait maintenant lire les émotions sur son visage comme dans un livre ouvert et ainsi prédire comment le jeune homme allait réagir. Il lui suffirait d'une phrase bien placée pour finir de faire pencher la balance en sa faveur, de la même manière qu'il l'avait fait la veille avec Anna. En attendant, Kristoff avait de nouveau serré les poings de colère à cause de ses piques répétées. Il bondit dans sa direction et Hans ne broncha pas devant lui contrairement à la première fois, alors que le jeune homme semblait prêt à lui décocher un coup de poing digne de sa future femme :

« Comment croyez-vous qu’Anna va réagir en apprenant que vous vous servez de nous uniquement pour vos propres desseins, une fois de plus ? s’emporta le montagnard.

— Oh allons, vous n’allez quand même pas jouer à ce jeu-là avec moi ? répondit l’émissaire avec sarcasme. Les gens ne changent pas aussi facilement, c’est la première chose que l’on apprend lorsque l’on fait partie d’une fratrie aussi grande que la mienne. Et puis, je sais très bien que vous n’allez rien dire à Anna.

— Je ne vois rien qui pourrait m’en empêcher !

— Arrêtez d’essayer de paraître plus bête que vous ne l’êtes : d’une part vous m’avez donné votre parole et je sais que vous êtes un homme d’honneur. Et puis surtout, Anna n’est pas au courant de votre petite initiative, n'est-ce pas ?»

C’était exactement l’occasion que Hans attendait. La colère est mauvaise conseillère le dit le dicton et il s’en était déjà servi à plusieurs reprises contre des gens bien plus habile qu’un simple livreur de glace. Il se rassura d’avoir réussi à reprendre l’ascendant dans la conversation, il ne lui restait plus maintenant qu’à donner le coup de grâce :

« Comment croyez-vous qu’elle va le prendre ? D’une manière ou d’une autre, la discussion dégénèrera : elle demandera pourquoi ne pas l’avoir consulté avant, vous répondrez que vous n’êtes pas un enfant et que vous vous inquiétez pour elle, tandis qu’elle vous reprochera ensuite de mettre tout le monde en danger en risquant un incident diplomatique...vous voyez, rien de bien ne ressortirait d’une telle conversation, pour vous comme pour moi. Enfin, surtout pour vous et votre futur mariage. J’espère donc pouvoir compter sur votre discrétion.»

Le prince déchu n'avait laissé aucune chance à Kristoff d’y réfléchir davantage pour le laisser seulement devant le fait accompli. Il avait complètement retourné la situation à son avantage, car si au départ c’est lui qui pouvait être dans une situation délicate, voilà maintenant qu'il possédait un moyen de pression sur le futur prince régent. Cette perspective ne put l’empêcher d’afficher un sourire satisfait teinté d’une pointe de malice face aux possibilités que cela pouvait lui offrir à l’avenir. Visiblement Kristoff tenait beaucoup trop Anna pour prendre le moindre risque. Pourtant, il lui suffisait de faire la chose la plus évidente et d’être honnête avec elle, mais Hans avait réussi à le convaincre qu’il n’y avait pas d’autre choix que de se taire.

Fulminant de rage, Kristoff réussit à se calmer et déclara serrant les dents autant que les poings :

« Je vous ai donné ma parole, je ne compte pas revenir là-dessus.

— Je m’en doutais, vous me voudriez pas vous rabaisser à mon niveau de toute façon, n’est-ce pas . Je vous rappelle tout de même que c’est vous qui m’avez poussé à vous dire la vérité. J’espère au moins que vous avez eu ce que cherchiez.

— Disons que maintenant je suis moins inquiet à l’idée que vous essayez de nous planter un poignard dans le dos, répondit le jeune homme sans réussir à cacher son amertume.

— À la bonne heure ! jubila le prince déchu. Bien, si nous reprenions nos recherches, voulez-vous ? Nous avons déjà perdu assez de temps comme ça avec toutes ces inepties.»

Hans retourna à ses cartes tandis que Kristoff déverrouilla la porte en essayant de se calmer. Il c’était complètement laisser emporter par ses émotions, d’abord par un excès de confiance qu’il ne se connaissait pas, puis par sa colère. Voilà donc pourquoi les nobles cachaient leur émotions au point de totalement les oublier, pour éviter de se faire piéger comme il venait de le faire. Quel idiot ! Comment avait-il pu croire un seul instant réussir à gagner dans une conversation avec un maître de la manipulation !
Il était complètement dépité, certes il avait obtenu l’information qu’il convoitait, mais au prix d’une situation encore plus délicate qu’elle ne l’était déjà. Néanmoins il était hors de question qu’il se laisse abattre. Hans n’avait probablement pas idée de la confiance que Kristoff et Anna partageaient et le livreur de glace n’avait aucun doute qu’elle ne lui en voudrait qu’un temps pour son audace, qui n’avait comme seul but que de l’aider. Au diable la promesse faites à ce manipulateur égocentrique ! Le montagnard se jura qu’il trouverait un moyen de mettre son amante au courant.

Le jeune homme n’eut cependant pas le temps d’y réfléchir davantage, car un garde entra soudain dans le salon, complètement essoufflé :

«Messires, la reine...enfin, l’ancienne Reine Elsa... elle est apparue avec une vieille femme dans un nuage de fumé, dans le jardin du château.»

Ven 18 Sep 2020, 21:52

Très énigmatique comme chapitre scratch

SI ça reste bien écrit dans l'ensemble (ça va devenir une constante dans chacun de mes commentaires), il y a toujours cette part de mystère chez Hans. Déjà, je passe sur la confrontation Kristoff-Hans qui rappelle beaucoup celle entre Sparrow-Beckett dans Pirates des Caraïbes 3, très bien menée et qui reflète bien le côté sadique et manipulateur de Hans.

Par contre, cette Christine... franchement ça pue un peu des pieds la manière dont Hans parle d'elle. Je me demande bien à quoi elle servira dans le plan de Hans. Parce que oui, il en a un ! C'est clair et net qu'il en a un !

Plus qu'à attendre la suite, surtout pour savoir comment et pourquoi Elsa et sa mystérieuse interlocutrice sont venus à Arendelle.

Sam 19 Sep 2020, 15:54

Lhysender a écrit:« Elle s’appelle Christine. Je l’ai rencontré alors que je travaillais dans les écuries du château"

Même la nuit n'aura pas suffit... J'étais tellement pas prêt... Sur une echelle de Anna qui pleur à Sven qui explose du coup je me situerai... par là

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Bon allez... Reprenons plus posément...

On a ici un bien beau chapitre, il se situe dans la même veine que le chapitre 3...D'ailleurs il en est la suite logique. Toujours une belle tension dans les dialogues, des répliques bien trouvées c'est rythmé franchment assez sympa.
Quant à Kristoff, le présenter comme peu à l'aise avec l'idée de pouvoir, des jeux de cour et différentes mondanités... Je trouve que ça lui colle à la peau et on sent la vulnérabilité de Kristoff face à Hans, bien plus habitué aux intrigues. Kristoff pourrait le démonter facilement, mais dans les jeux politiques on le sent déjà à la mercie de rouquin. A l'instar de Ned Stark avec LittleFinger
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Reste maintenant à savoir si Hans dans cette fiction sera plutôt proche de ce que l'on peut voir de lui dans le film ou dans coeur de glace deux soeurs une couronne...Bref un gros fils de dame d'Arnevik
Ou si Mamie Anna, chère à @Ansa aura joué dans les souvenirs et vies de chacun pour faire ici un Hans comparable à Retour vers le passé 2...
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Alors les motivations d'Hans a se montrer si coopératif, le fait qu'il se case avec... Bref, ça faut que je continue de le digérer car l'idée qu'il ne soit plus célibataire après tout pourquoi pas ... Hans... avec Christine... Oui d'accord

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D'ailleurs ça me fait penser à une petite chose tout ça.
Christine, un nouveau personnage dont on ne sait pour l'heure rien ou presque. Christine c'est la même éthymologie au niveau des prénom que... Kristoff
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Enfin, le petit coup de grace pour teriner ce chapitre en cliffangher... Elsa qui reviens à la maison. Forcément elle va parler de ce qu'elle a vue. Ca, plus Hans qui vient se la jouer "coucou je suis un gentil mais en réalité c'est moi le méchant"...
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Bref comme dirait Obiwan quand ça sent le piège à plein nez que fait-on?... On s'y précipite!

Sam 19 Sep 2020, 16:51

Pour commencer je dirais que globalement nous avons un chapitre qui pourrait se retrouver au concours de l'éloquence et les participants seraient bien évidemment Kristoff et Hans Razz

Mais revenons d'abord au point de départ. Nous avons une Anna et un Kristoff ensemble dans le même lit... Rien que pour ça tu mérites un Frozen Point !

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Blague à part, on sent toute la tension qui empiète sur le couple à travers les tracas de l'instant présent, c'est une bonne chose car pour ma part en tant que lectrice ça m'angoisse Wink

j'arrive pas à être en paix si je sais qu'ils ne le sont pas ! Razz

Ensuite, on a plusieurs similitudes avec Retour vers le passé 2/3 et Nouveaux Défis qui m'ont fait sourire même si je pense que ce n'est pas volontaire ça fait plaisir que nos univers frozen aient plusieurs tropes en commun Wink

... Ainsi j'ai beaucoup ri à Olaf qui dit qu'il a vu apparaître une dame en rêve... Merci Mamie ! Very Happy

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Ou encore l'attaque de Weselton qui pour le coup fait écho à l'explosion de notre pauvre Sven ! (Oh Sven Sad

)

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Mais bref, venons en maintenant au gros morceau de ce chapitre. La confrontation verbale Hansoff ! Razz

Je trouve ça beau que Kristoff veuille montrer ses preuves à sa dulcinée en se disant qu'il est capable de gérer une situation politique dans laquelle il n'est pas à l'aise même si il a failli frôler l'incident diplômatique. Tu en fais très bien le portrait au début en disant que justement il est pas à l'aise Wink

Mais là il essaye de sortir de sa zone de confort pour essayer de retrouver une sérénitude dans sa relation de couple avec Anna ^^

Ensuite... Hum... Hans qui sort avec Christine... Bon je crois que je m'en remettrai pas et j'imagine toujours Belle-Maman dans cette situation xD... Mais bref ça fait plaisir de montrer un pan de faiblesse du jeune homme. Un peu d'humanité. Le gars il a trouvé quelqu'un qui l'aimait pour ce qu'il était et non pour son titre. Je n'arrive pas à savoir si ça l'embête ou pas xD... Peut être vas-tu percer dans cette romance par la suite ? Smile

En tous les cas, un chapitre vraiment bien Very Happy

Maintenant je veux voir comment tu vas rassembler toutes les intrigues ! Les Murmures de la Brume - Page 2 1100315062

Ven 02 Oct 2020, 18:45

Merci à tous pour vos commentaires ! Very Happy

Dov a écrit:Déjà, je passe sur la confrontation Kristoff-Hans qui rappelle beaucoup celle entre Sparrow-Beckett dans Pirates des Caraïbes 3, très bien menée et qui reflète bien le côté sadique et manipulateur de Hans.

J'avoue que je n'y avais pas du tout pensé au départ, mais en regardant à nouveau le film je me suis rendu compte que cette scène m'a surement influencé sans que je m'en rende compte, donc c'est très bien vu de ta part Les Murmures de la Brume - Page 2 1100315062

Dov a écrit:Par contre, cette Christine... franchement ça pue un peu des pieds la manière dont Hans parle d'elle. Je me demande bien à quoi elle servira dans le plan de Hans. Parce que oui, il en a un ! C'est clair et net qu'il en a un !

Hé hé, toute la question est là jusqu'à quel point peut-on lui faire confiance avant qu'il ne révèle ses véritables intentions? Mystère Razz

Frantzoze a écrit:Quant à Kristoff, le présenter comme peu à l'aise avec l'idée de pouvoir, des jeux de cour et différentes mondanités... Je trouve que ça lui colle à la peau et on sent la vulnérabilité de Kristoff face à Hans, bien plus habitué aux intrigues. Kristoff pourrait le démonter facilement, mais dans les jeux politiques on le sent déjà à la merci de rouquin. A l'instar de Ned Stark avec LittleFinger

C'est en effet une de mes références, bien que je ne suis arrêté à la fin du Tome 2, j'ai toujours aimé dont la politique était mené dans Games of Throne.

Frantzoze a écrit:D'ailleurs ça me fait penser à une petite chose tout ça.
Christine, un nouveau personnage dont on ne sait pour l'heure rien ou presque. Christine c'est la même éthymologie au niveau des prénom que... Kristoff

Honnêtement c'est une coïncidence (comme la correspondance avec le nom d'une autre personne), je n'y avais même pas fait attention Shocked

Frantzoze a écrit:Enfin, le petit coup de grâce pour teriner ce chapitre en cliffangher... Elsa qui reviens à la maison. Forcément elle va parler de ce qu'elle a vue. Ca, plus Hans qui vient se la jouer "coucou je suis un gentil mais en réalité c'est moi le méchant"...

Oh comme si les réunions de la famille royale d'Arendelle avait tendance à partir en cacahuète...c'est pas comme si il y avait un régicide et une veille chamane qui venait se taper m'incruste en prime, je ne vois vraiment pas ce qui pourrait mal tourner bravo

Ansa a écrit:Mais revenons d'abord au point de départ. Nous avons une Anna et un Kristoff ensemble dans le même lit... Rien que pour ça tu mérites un Frozen Point !

Pour le coup ça me semblait une évidence, peut-être pas historiquement correct au niveau des mœurs et coutumes de l'époque quand ils ne sont pas encore mariés, mais bon après tout Elsa n'est pas là pour veiller au grain et il faut juste éviter qu'Olaf ne regarde à travers le trou de la serrure Razz

Ansa a écrit:Je trouve ça beau que Kristoff veuille montrer ses preuves à sa dulcinée en se disant qu'il est capable de gérer une situation politique dans laquelle il n'est pas à l'aise même si il a failli frôler l'incident diplômatique. Tu en fais très bien le portrait au début en disant que justement il est pas à l'aise. Mais là il essaye de sortir de sa zone de confort pour essayer de retrouver une sérénitude dans sa relation de couple avec Anna ^^

C'est tout le but de ce chapitre, montrer un Kristoff perdu dans une situation à laquelle il n'est pas du tout familier, même si l'issu n'est pas celle à laquelle il s'attendait malgré toutes ces bonnes attentions.

En tout cas le prochain chapitre qui arrivera la semaine prochaine sera celui qui commencera à faire le lien entre les différentes intrigues. C'est d'ailleurs pour ça qu'il ne sort pas ce soir, j'ai un peu sous estimé la complexité de disséminer les différents éléments sans devenir trop lourd pour la narration.

Par contre en attendant, vous pourrez trouver les spoilers sans contexte juste ici Very Happy

Spoilers sans contexte:

Ven 09 Oct 2020, 20:57

Voici la première partie du chapitre 6 ! Attention, nous commençons à entrer dans la zone glauque, oui il fallait bien que ça arrive à un moment ou un autre. Bonne lecture Very Happy

Chapitre 6 - Partie 1 : le passeur d'âme

Elsa restait encore estomaquée après la disparition de la mystérieuse apparition. Le calme était revenu dans la forêt alentour, mais les échos fantomatiques des voix d’outre-tombe résonnaient encore dans la tête du cinquième esprit, qui peina à se relever alors que ses forces commençaient doucement à lui revenir. Aidé par la vieille femme qui la guidait, elles se dirigèrent vers la hutte isolé que l’enfant de brume lui avait désigné juste avant d’être attaqué. Le cinquième esprit chercha l’enfant du regard, mais rien ne bougeait derrière les troncs des arbres. A vrai dire, maintenant qu’elle observait la forêt entourant le sentier qui montait jusqu’en haut de la petite colline, il n’y avait aucune trace d’un quelconque animal vivant. L’hiver n’était pas connu pour être la saison où l’on entendait le plus chanter les oiseaux à tue-tête, mais ce silence de mort seulement brisé par le craquement de la neige sous leur pied en devenait glaçant. Pas une seule petite trace alentour, pas un seul chemin tracé par les quelques bêtes de la région qui ne devait pas hiverner. Les deux femmes devaient être les deux seules créatures vivantes à plusieurs lieux à la ronde. Plus elles se rapprochaient du sommet, plus Elsa avait l’impression de distinguer des ruines au milieu des arbres trônant sur la colline. Au départ elle crut qu’il s’agissait de tronc brisé par une tempête ou le poids de la neige, alors qu’en vérité il s’agissait vraisemblablement d’un cimetière de tente et de hutte d'un ancien camp Northuldra.

Justement, la hutte de la vieille femme était tout ce qu’il avait de plus commun par rapport à celle qu’Elsa avait pu voir au camp des Northuldras, si ce n’est qu’elle semblait bien plus grande. L’intérieur se trouva être un endroit bien plus réconfortant que l’extérieur et fit oublier un temps au cinquième esprit la sensation de malaise qui ne la quittait plus depuis que le monstre éthéré était entré dans sa tête. Cependant, l’ameublement était bien plus fourni par rapport à la simplicité qu’elle avait connue jusque-là, entre les meubles en bois rudimentaires et les peaux de bêtes qui recouvraient le sol. Le mobilier semblait beaucoup plus robuste, bien que difficilement transportable. Cela confirma les doutes d’Elsa sur le fait que contrairement au reste du peuple du soleil, cette vieille femme devait avoir une vie sédentaire plutôt que nomade, ce qui n’était finalement pas étonnant au vu de son âge. Surtout avec les ruines alentour qui confirmaient qu'elle devait vivre seule ici. Mais alors comment était-elle arrivée à couvrir une telle distance sans traineau ? Et surtout pourquoi dans un tel état ?

À peine furent-elles entrées que chamane s’empressa d’allumer un feu pour y préparer un modeste bouillon de légumes, dont l’odeur alléchante titilla rapidement l’appétit d’Elsa après toutes ses émotions qui l’avaient largement éprouvé. Sa curiosité fut d’autant plus attisée par le fait que son hôte ne semblait pas gêner par le bandeau qui recouvrait ses yeux et cuisinait comme si de rien n’était. La jeune femme voulut briser la glace avant de se heurter à la vieille femme qui avait anticipé ce qu’elle allait dire :

« Je suis désolé si mes manières vont vous paraître brusques, cela fait bien longtemps que je n’ai pas eu la visite de quelqu’un en chair et en os, mais je préférerai que nous ne nous perdions pas dans des interminables remerciements. Vous m’avez sauvé, je vous ai sauvé, nous sommes quittes et reconnaissantes l’une envers l’autre. Vous avez beaucoup de questions et je n’ai pas beaucoup de temps pour y répondre, alors j’irai droit au but.»

Continuant comme si de rien n’était sous le regard surpris d’Elsa, elle remplit un bol qu’elle tendit à la jeune femme avant de s’asseoir dans un fauteuil en osier rudimentaire couvert de peau de bête. Cependant la jeune femme la prit de cours avant qu’elle n’est le temps de commencer :

« Pourrais-je au moins avoir votre nom ?

— Mon...nom ? demanda la chamane d’un ton décontenancé.

— Vous avez dit vous même que nous étions quittes, mais puisque vous semblez déjà savoir qui je suis, je serai enchanté de savoir qui vous êtes.» lui dit Elsa avec un sourire chaleureux.

La vieille femme semblait désarmée face à la question. Elle ne mentait pas quand elle disait qu’elle ne recevait pas beaucoup de visite, la solitude semblait lui avoir fait oublier les plus simples interactions humaines qui puissent exister. Ce qui inquiéta légèrement Elsa, c’est que sa sauveuse semblait lutter pour réussir à s’en souvenir. Ce pouvait-il vraiment qu’elle soit resté seule si longtemps qu’elle en avait oublier jusqu’à son propre nom ?

« Máren, finit-elle enfin par articuler après cet effort surhumain. Me permettez-vous de commencer maintenant ?»

Elsa acquiesça d’un signe de tête tandis que Màren commençait son discours :

« La créature qui vous a attaqué est un esprit à part entière de ceux de la nature. De la même manière que vous et votre sœur êtes une passerelle entre deux peuples, il est le pont entre le royaume des vivants et celui des morts, délimité par la rivière des souvenirs que lui seul est censé pouvoir traverser. En d'autres termes, il nous lie tous au sein de ce monde, car qui que nous soyons, humains ou animaux, riches ou pauvres, nous sommes tous régis par les mêmes lois de la vie, qui inexorablement se terminent par le même destin : la mort. Même si vous savez désormais que ce n'est pas une fin en soit, et qu'en réalité rien ne meurt vraiment. Mais ce n’est pas tout. Il est aussi le porte-parole des défunts, celui par qui ils peuvent directement converser avec les vivants...où il peut envoyer les vivants rejoindre les morts. Si chaque esprit de la nature contrôle un des quatre éléments primordiaux, lui est le maître de l’âme. Voyez-la comme une flamme ardente qui s'éteint lorsque nous mourrons, ne laissant que des cendres gelées que le passeur d'âme vient récupérer. Il peut lire en vous comme dans un livre ouvert et voir tout ce que vous avez fait dans votre vie, où ce qui vous tourmente le plus par exemple. C’est ainsi qu’il décide du sort qu'une âme mérite. Si elle en est digne, il l'emmène jusqu'à la Metjä, la Forêt Gelée, où les cendres glacées deviendront graine et donneront un arbre gelé contenant les souvenirs du défunt à jamais immortalisés dans les glaces d'Ahtohallan. C'est le symbole du cycle éternel de la vie, telle la renaissance d'une forêt après un incendie.

— Et que ce passe t'il lorsqu'une âme ne mérite pas de traverser Ahtohallan pour rejoindre la Metjä ? demanda Elsa en buvant autant les paroles de la chamane que le breuvage dans son bol.

— Alors le passeur d'âme jettera les cendres gelées dans la mer sombre, jusqu'à ce qu'elles soient rejetés par les vagues sur le sables des Plages Grises, oubliés de tous pour l'éternité, répondit la veille femme. C'est tant qu'il y aura quelqu'un pour ce souvenir de nous que nous ne mourrons jamais vraiment, l'oubli est donc le pire châtiment qui puisse exister.

— Je suis étonné d’apprendre que mon grand-père n'a pas eu cet honneur après sa trahison envers les Northuldras et ce que ses actions ont fait subir pendant plus de trente ans aux survivants enfermé dans la Forêt Enchantée, fit remarquer ironiquement Elsa. Sinon je suppose que je n’aurai pas pu voir ses souvenirs à Ahtohallan ?

— En effet. Cela dit mon enfant, il vaut mieux parfois ne pas essayer de comprendre les décisions des forces qui nous dépassent. Ce qui vient de se produire en est la preuve vivante : alors que votre grand-père aurait mérité d’être jeté au fond de la mer sombre, il lui a été permit de rejoindre la Forêt Gelée. Alors que vous qui vous êtes sacrifiés pour réparer ses fautes a bien failli le rejoindre. Enfin ce n’est peut-être pas le bon exemple, puisque le passeur d'âme considère que vous avez enfreint la loi la plus sacrée qui existe à ses yeux : celle de pénétrer dans la Metjä. Je ne vous jette pas la pierre, malgré que je sois d’accord sur le fait que vous n’avez pas écouté la mise en garde la berceuse d’Ahtohallan. Cependant, vous ne pouviez pas savoir la nature du lieu où vous vous rendiez. A vrai dire, il n'y a que très peu de personnes qui connaissent l’existence de la Forêt Gelée et la vraie nature de son gardien. En vérité, il y en a trois maintenant : vous, moi et Yélana. Autrefois, les Northuldras nommait le passeur d'âme le Sielluturi, mais cela fait bien longtemps que personne ne l’appelle ainsi, même pas moi, mais disons qu'aujourd'hui est une situation assez exceptionnelle. Cependant, il est beaucoup trop dangereux que qui ce soit apprenne son existence et le lieu qu'il protège.»

Les pensées d'Elsa commençaient à s'éclaircir : voilà donc pourquoi Yélana tenait à ce point à s’occuper seule de sa blessure, autrement les autres membres du peuple du soleil auraient commencé à se poser des questions, surtout leur plus jeune membre. Il n’y avait qu’à voir la curiosité briller dans les yeux de Ryder et Honeymaren à la vue du mystérieux pendentif pour s’imaginer comment cela ce serait terminer.

« Vous parler de l’équilibre qui serait brisé. Que voulez-vous dire par là ? demanda le cinquième esprit.

— Si l’équilibre est perturbé, le Sielluturi l’est aussi, c’est pour cela qu’il alterne sans cesse entre sa multitude de silhouettes de brume et sa forme grotesque de meute infernale. C’est justement pour cela qu’il fut décidé de cacher son existence et qu’aujourd’hui les Northuldras l'ont délibérément oubliés. Seule le chef doit porter le lourd fardeau de cette connaissance, la transmettant à son successeur afin de s’assurer que cela reste un secret et que personne ne s’aventure dans ce sanctuaire. Malheureusement cela ne suffit pas : certaines âmes essaient encore de s’échapper de la Metjä, tandis que d’autres errent sans but dans notre monde car le passeur d'âme n’a pas put les atteindre à temps. En effet il ne peut sortir du cercle de pierre que pour accomplir sa tâche de juge et bourreau. Mais depuis l’incident à Arendelle, son aspect bestial prend un plus le dessus à chaque fois qu'il doit sortir et il devient difficile de contenir sa rage. La catastrophe a d'ailleurs été évité de peu, sinon votre royaume serait dans le même état que ne l’est mon village, expliqua la chamane d'un air mélancolique en regardant en direction des ruines à l'extérieur de la hutte.

— Attendez, quel est le rapport à Arendelle ? s'inquiéta soudain Elsa.

— Il y a de cela de nombreuses décennies, un rituel interdit à été pratiquer par l'un de vos villageois. J'ai juste eu le temps d'empêcher le passeur d'âme d'aller plus loin, mais il n'y avait déjà plus de trace du coupable ou de ce qu'il avait essayé de faire. Mais je crains que d'autres que moi n'essaye de le découvrir.

— Que voulez-vous dire ?

— J’ai été prise dans une embuscade tendue par les descendants de ceux qui ont fuis ces ruines, alors que je venais à votre rencontre au camps de Yélana. J’aurai dû savoir que c’était une idée folle...mais je ne pouvais pas laisser cette chance m’échapper. Je refuse que quiconque doivent subir le même sort que les innocents qui sont tombés en ce lieu à cause de la folie d’une poignée de fous assoiffé de pouvoir. Mais ce sont pas eux qui m'ont blessés, non, ceux là sont des survivants emplis de haine contre les esprits pour ne pas les avoir défendus après leur crime contre Metjä. Heureusement que votre arrivé les à fait fuir avant qu’il ne puisse porter le coup de grâce. Jamais il ne pourront m’atteindre dans ce sanctuaire, l’occasion était donc trop belle pour qu’il ne la saisisse pas. Pourtant, cela c’est transformé en erreur car je sais maintenant qu’ils sont de retours après c’être caché partout où ils le pouvaient, éparpillés dans n’importe quel royaume avec un trou à rat assez grand pour qu’il puisse échapper à la colère du passeur d’âme. Mais je crains qu'ils ne soient de retour à Arendelle, bien que j'ignore encore comment personne n'a encore remarqué leur présence.»

Elsa n'eut pas à réfléchir longtemps alors que les pièces du puzzle commençait à s'assembler, bien que l'image qui apparaissait ne la rassurait pas du tout :

« Le festival de l’hiver...murmura la jeune femme encore plongé dans ses pensées.

— De quoi parlez-vous ?

— En ce moment à Arendelle il y a une grande fête avec assez de monde pour que des personnes qui ne veulent pas se faire remarquer puissent facilement passer inaperçues. Bon sang et Anna qui ne donne plus de nouvelles...

— N'en dites pas plus, nous partons immédiatement. Nous continuerons votre enseignement là-bas, décida Màren d'un ton ferme.

— N'est-ce pas dangereux de laisser le passeur d'âme sans surveillance ?»

La chamane prit un air grave, cherchant les mots pour ne pas trop inquiéter la jeune femme qui semblait déjà assez soucieuse comme cela. Après un petit moment d'hésitation, elle se résigna en soupirant, ne voyant aucun autre moyen de lui présenter les choses :

« En toute franchise, je n'ai aucune idée de ce qu'ils ont en tête. Je ne voulais pas vous inquiéter plus que vous ne devez déjà l'être, mais je vais être franche : quelque soit leur projet, si l'équilibre bascule trop, alors même moi je ne serait pas en mesure d'arrêter sa colère. »

Sans rien ajouter, la vieille femme ramassa son bâton couvert de runes et sortit précipitamment de la hutte, suivie par Elsa qui voulut essayer d'appeler le Nokk.

« Nous n'aurons pas besoin de l'esprit de l'eau, je connais un moyen plus rapide, la stoppa la chamane. J'espère qu'il me reste assez d'énergie pour ça...»

Màren serra le poing et frappa le sol de son bâton, illuminant de nouveau les inscriptions qui y étaient gravés. Les vibrations dans le sol continuèrent pendant quelques secondes, puis le silence tomba de nouveau. La vieille femme écoutait, attentive au moindre bruissement dans les branches couvertes de neiges. Puis elle sourit, l’air satisfaite, tandis qu’une forme vaporeuse se détacha de l’ombre d’un des troncs alentours. Elsa eut un mouvement de recul instinctif alors qu’apparaissait déjà des flocons de neige dans la paume de ses mains, jusqu’au moment où elle se rendit compte de l’attitude calme de la chamane qui s’approcha de la silhouette de brume. Elle était en tout point semblable à celle de l’enfant qu’Elsa avait vu auparavant, à ceci prêt que cette fois elle ressemblait à un homme, adulte de surcroit. La vieille femme lui fit signe d’approcher :

« Voici l'une personnes qui m’a tenus compagnie durant toutes ces saisons, l'une des nombreuses âmes que le Sielutturi n’a pas pu jugé à temps. Leur cendres gelées ont été emportés par le vent, jusqu'à devenir l’ombre de ce qu’il était ou tout du moins par rapport au souvenir flou contenu dans les cendres. Ils ne sont maintenant plus qu'un nuage de fumée poussiéreuse, essayant de trouver leur place dans ce monde, alors qu’ils n’en ont aucune ni dans le monde des vivants ou au royaumes des morts.

— Vous pouvez les appeler ? Pourquoi ne pas tous les avoir déjà rassembler pour les renvoyer auprès du passeur d'âme ?

— Si seulement les choses étaient aussi simple mon enfant...mais ne perdons plus de temps, c’est lui qui vas nous conduire à Arendelle.»

La silhouette de brume commençait à tourner autour des deux femmes de plus en plus vite, les enfermant dans un tourbillon de brume à travers lequel le cinquième esprit ne pouvait plus rien voir de la forêt qui les entouraient. Elle avait l’impression de voler alors que la chamane tenait fermement son bâton dont les runes luisaient de plus en plus fort. Soudain, les runes s'éteignirent et le tourbillon disparut. Autour d'Elsa et de Màren, ce n'était plus la forêt sur la colline loin au plus profond du pays Northuldra, mais le jardin du château royale d'Arendelle.

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La taverne du port résonnait du chant des pintes qui s'entrechoquaient et des marins restés à quais le temps du festival de l’hiver, contrastant avec le temps maussade qui c’était installé à l’extérieur alors que des nuages chargés de neige s'amoncelaient dans le ciel. Les paroles parfois grivoises étaient assorties de rires francs et des bougonnements des joueurs de cartes alors que le tavernier ne cessait d’essuyer les verres vides pour mieux les remplir de bière mousseuse. Au fond de la salle, un joueur de lutte aux cheveux longs accompagné d’une petite fille dansant au son de sa flute donnait la cadence de ce bal populaire, bien loin du faste de ce que l’on pouvait admirer au château. Il régnait en cet instant dans le modeste établissement une chaleur humaine forgé par le simple fait de se retrouver entre amis autour d’un verre. Le général Mattias préférait largement cette ambiance festive au froid des bijoux et des drapés dans lesquelles les aristocrates cachaient leurs émotions.

Le vieux militaire s'était réservé une table de choix avec deux vieux amis de longue date. Ils se revoyaient tous ensemble pour la première fois depuis son retour à Arendelle, même si il avait eu de l'occasion de croiser l'un d'eux dans les couloirs de la demeure royale. En effet, le premier et plus vieux d'entre eux, Freddy Tofte, continuait pourtant de travailler au château "tant qu’il était encore capable de faire le chemin jusqu'au port" comme il le disait lui-même. Il avait connu trois générations de souverains et gardait une vivacité d’esprit prodigieuse pour son âge. Nombreux était ceux surprit de le voir encore si vigoureux, malgré son dos vouté et les quelques cheveux blancs qui résistaient encore et toujours aux effets du temps. Le second était Otto Martinson, capitaine de son état qui avait officié un temps avec Mattias en tant que militaire au château avant de choisir une autre voie et de partir en mer. Sa peau d'ébène et sa barbe grisonnante le faisaient beaucoup ressembler à Mattias, bien qu’il fût plus massif que le général, résultat d’une vie faites tempête et de bonne chère. Il détonnait d'autant plus au milieu de ses camarades qui portaient leur uniforme de manière propre et soignée, lui laissait voir sans vergogne sa chemise en toile blanche sous laquelle se dessinait sa bedaine de bon vivant. Sans compter son lourd manteau poser négligemment sur ses épaules qui manquait de tomber sur le sol à chaque fois qu'il levait les bras.

Cela semblait être un lieu étrange pour Mattias. Lui qui était si haut gradé se retrouvait dans un endroit habituellement réservé aux habitants des quais et aux marins de passage. D'ailleurs, il comprit vite devant le simple signe de la main de ses deux compères au tavernier qu’il arrivait en terrain conquis. Mais de toute manière la reine lui avait donné son accord pour cette permission, il n’avait donc pas à craindre les ragots sur sa présence ici. De toute façon, le vieux militaire n’en avait que faire, après plus de trente ans prisonniers de la Forêt Enchantée il pouvait bien s’autoriser un peu de bon temps, surtout qu’il en avait beaucoup à rattraper avec ses vieux camarades. Ce qui ne manqua d'ailleurs pas d’amener un sujet de discussion qu’il voyait venir gros comme une baleine devant la proue d’un navire :

« Alors Mattias, comment ça se passe avec Halima ? demanda Otto avec un sourire goguenard.

— Très bien, je dirai même que quand nous nous sommes retrouvés j’avais l'impression d’être parti hier, répondit Mattias un peu gêné.

— Pas étonnant, Otto n’a pas cessé de lui faire la cour pendant des années, sans grand succès cela dit, ricana Freddy.

— C’est vrai ?! Espèce de vieille canaille, tu n’en manque pas une décidément ! s’exclut le général en donnant une tape sur l’épaule du capitaine qui tentait de noyer sa honte dans sa pinte déjà à moitié vide.

— Hé hé, elle n’arrêtait pas de dire qu’un jour ou l’autre tu reviendrais, je suis heureux de voir que sa patience à payer, continua Freddy.

— Oh tu me connais, la mer est ma femme et mon équipage mes enfants. Je n’ai pas le temps de m’attarder sur ce genre de plaisir...commença à se défendre Otto en prenant un air grandiloquent.

— Etrange, tu ne tiens pas un discours aussi poétique lorsque tu retrouves l'une de tes nombreuses conquêtes, le coupa Mattias pour se venger.

— Il est vrai que je connais nombre de jeunes femmes absolument charmantes. Ceci dit, ce qui se passe dans la cabine d'un capitaine reste dans la cabine du capitaine, question de principe !»

Les trois hommes éclatèrent de rire alors que le capitaine faisait signe au tavernier pour qu’il les réserve. Mattias reprit le fil de la discussion :

« En parlant de famille Otto, comment va ton père ? demanda le général au capitaine.

— Très bien, enfin pour son âge je veux dire. Je commence à croire qu’il y a un secret derrière sa longévité que j’aimerais bien qu’il me donne pour mes vieux jours ! Malheureusement, à chaque nouvelle escale à Arendelle quand je le retrouve, il a un peu plus perdu la tête. Il n’arrête pas de répéter son histoire de femme dans le brouillard qu’il a vu quand il était jeune, autant dire que cela remonte à loin. Enfin maintenant je le crois moins fou après ce que j’ai vu en mer.»

Mattias n’eut pas le temps de lui en demander plus qu’un garde du château entra dans la taverne, cherchant le général du regard. Lorsqu’il l’aperçut, il se faufila entre les groupes de marins éméchés avant de réussir non sans peine à atteindre leur table et chuchoter quelque chose à l’oreille du vieux militaire. L’air grave qui avait remplacé son sourire attisa la curiosité de ses deux compères alors qu’il se levait précipitamment :

« Un problème ? demanda Freddy en commençant à se lever aussi.

— Rien de grave ne t’inquiète pas, il faut que je retourne tout de suite au château mais tu peux rester et finir de profiter de ta boisson.

— D’accord, mais tu ne vas quand même pas me laisser dans le flou . Sinon on va encore dire que je suis le dernier au courant de tout chez les domestiques. Je ne cours plus à la même vitesse que dans ma jeunesse, mais mes oreilles fonctionnent comme au premier jour !»

Mattias hésita quelques instants, embrouiller par l’alcool, avant de se pencher sur la table et de leur murmurer :

« Elsa est de retour au château. Autant dire que la reine doit être dans tous ces états, surtout que tout le monde commençait à s’inquiéter depuis que l’on avait plus de nouvelles.

— Je comprends mieux pourquoi tu faisais cette tête. Allez vas, cette fois c’est les boissons sont pour moi. À charge de revanche !» déclara Otto en lui faisant un signe de la main.

Le général le remercia et s’empressa de rejoindre le garde qui l’attendait déjà à l’extérieur. Au moment où il franchit la porte de la taverne, les visages de ses compagnons devinrent beaucoup moins amicaux. Ils s’empressèrent de payer et sortirent discrètement à leur tour, montant dans l’ombre la rue de Hoydegate pour se diriger vers la dernière maison, perchée en haut de la colline. Une fois arrivé et assuré que personne ne les observait, Otto toqua trois fois dans un ordre précis à la manière d'un code secret. Quand le troisième coup retentit, la porte s’ouvrit sur un homme encapuchonné qui ne les laissa pas entrer immédiatement, semblant attendre autre chose pour qu'ils puissent passer tout en gardant un silence peu rassurant. Cherchant dans sa chemise blanche, le capitaine finit par sortir un pendentif brisé représentant les esprits liés par un cercle représentant le passeur d'âme. En voyant pendre au bout de la corde ce vestige d'un peuple presque totalement disparu, l'homme encapuchonné en présenta un similaire avant de leur faire signe d'entrer, refermant délicatement la porte derrière eux et les plongeant dans l'obscurité.

L'intérieur de la maison était glacial, plus encore que ne l'était déjà l'extérieur. Freddy avait déjà eu l'occasion de venir dans cette demeure et il constata donc rapidement que rien n'avait bougé. Pourtant, les hommes aux allures de moines lugubres dont il arrivait à peine à percevoir les silhouettes n'étaient absolument pas les propriétaires, dont il n'y avait aucune trace alentour. Soudain sous leurs pieds, les lattes du parquet commencèrent à se tordre dans des craquements sinistres semblables à des cris de douleur, se pliant telle une cage thoracique de bois dont les cotes brisées se levaient vers le ciel, leur ouvrant le passage sur un escalier en pierre s'enfonçant dans les entrailles cachées de la maison.

En descendant les marches une à une avec prudence à cause de l’humidité et l’odeur de moisissure ambiante qui les prenaient à la gorge, ils arrivèrent dans une petite cave éclairée, par de nombreuses bougies dont la cire fondue recouvrait une grande partie de la pièce. À moitié engloutis dans cette marée blanche figée, des livres et des outils s'empilaient dans un désordre qui après plus ample observation semblait méticuleusement ordonné. Sur les murs de cette salle sordide, un océan de feuille couverte d'écriture aux formules étranges et aux dessins ésotériques côtoyait des runes funestes tracées à la même la pierre avec une substance rouge sombre dont il valait mieux ne pas connaitre la nature. Freddy n'était pas vraiment rassuré de l'endroit où il se trouvait, alors qu'Otto restait impassible tel un paroissien dans son église.

Au fond, penché sur un grade table qui s’étalait sur tout le long du mur, un homme de grande taille était penché sur de nombreux ouvrages qu’il inspectait les uns après les autres, suivant les lignes du bout de ses doigts aux longs ongles noirs d'encre avec une concentration qui tenait presque de la méditation. Il se redressa de toute sa silhouette massive et se tourna vers eux, offrant son apparence macabre aux yeux des deux compagnons, sous la lumière dansante des flammes des bougies. Si Otto ne broncha pas, comme s'il était habitué à ce spectacle, Freddy était absolument terrifié. La carrure imposante de l'inconnu et ses épaules larges le rendaient déjà impressionnant physiquement, mais son visage blafard aux traits sereins, dont il y avait plus aucune trace de cheveux ou de barbe, était ce qu'il y avait de plus effrayant dans son apparence morbide. La peau lisse à la pâleur violacée était constellée de scarification aux formes étranges, runes macabres dont le vieil homme préférait ne pas savoir l’innommable signification. Son habit finissait de clôturer le portrait abject de ce prêtre écœurant. Non seulement il était retenu par des crochets qui s’enfonçaient profondément dans sa chair, mais surtout le vieil homme se rendit compte avec horreur que cette toge était faite de tissus amples entremêlés de cuir, ce dernier ne semblant pas faites avec de la peau animale.

Freddy plaqua sa main contre sa bouche pour retenir la nausée qui l’envahissait. Toutes les descriptions qu’Otto avait pu faire de son mystérieux mécène n’étaient rien à côté de la réalité du monstre à forme humaine qui se tenait devant lui. Ses yeux couleur ambre plongeaient dans les siens comme s'il essayait de lire en lui, comme dans les livres qu’il scrutait un instant auparavant. Le sourire amical qu’il lui offrit lui glaça le sang alors que sa voix monocorde résonna dans toute la cave :

« Monsieur Tofte, quel surprise ! Je ne pensais pas vous revoir après toutes ces années.»

Freddy recula d’un pas, ne pouvant en croire ces yeux et ses oreilles, essayant tant bien que mal d’articuler ne serait-ce qu’un seul mot. Ce regard envoutant aux teintes orangées, ce timbre de voix posé...il les avait assez souvent vus et entendu lors des grandes réceptions données autrefois dans cette maison, lorsqu’il y accompagnait le jeune prince Runeard pour écouter les récits incroyables d'expéditions au bout du monde et de reliques ancestrales. Plus il le fixait et moins le doute était permis : ce cauchemar vivant, qu’il n’osait pas appeler homme, était bel et bien celui qui avait disparu des dizaines d'années auparavant dans des circonstances mystérieuses. Jakob Mortensen.

N.d.A. : "Sielluturi" est un terme inventé, combinaison des mots finnois "sielu" (âme) et "lautturi" (passeur).

Ven 09 Oct 2020, 21:56

Spoilers de ce qu'il va se passer au festival de l'hiver en Arendelle...

Les Murmures de la Brume - Page 2 This-guy-understands-whats-important

Sam 10 Oct 2020, 11:29

Bon ben voilà un chapitre toujours bien écrit et bien chargé en mysères.

Déjà j'aime beaucoup la mythologie que tu nous proposes, une sorte de mélange entre les légendes nordique, bretonnes et grecques. Et à ce qu'on apprend, le Sielluturi (le passeur d'âme si j'ai bien compris) va foutre le boxon à Arendelle pour une histoire de tradition brisée et de perturbation de l'équilibre. Plus qu'à attendre de voir ce que ça va donner, et c'est presque évident d'affirmer que ce prétendu Jakob Mortensen n'est pas étranger aux évènements passés.

Aussi fortiche la mamie en train de préparer un repas les yeux bandés. L'aveugle voit dans l'ombre un monde de clarté, comme dirait Victor Hugo.

Ensuite j'adore les interactions entre Mattias et ses vieux camarades, notamment Otto qui voulait se faire Halima pendant que Mattias restait à croupir dans la forêt pendant tout ce temps. Non mais sans gêne le profiteur !

Et enfin le passage dans la maison abandonné. Mon Dieu j'ai adoré ! Tu as déjà le chic de retranscrire une ambiance d'une manière bien particulière, et on n'est pas déçu ici. Entre les encapuchonnés, l'escalier secret menant à un repaire remplis de bougies fondues, de piles de livres et d'outils quelconque, des runes (de sang ?), l'homme de grande taille très palpatinien dans son apparence général, le corps bardé de crochets et habillé de peaux humaines qui en ferait baver Ed Gein...

... qui s'avère être Jakob Mortensen.

Pas de doute, on retrouve bien l'ambiance lovecraftienne chère aux précédents chapitres, avec un zeste d'horreur. Ca donne tellement envie de voir ce que tu vas nous réserver par la suite.

Ah, et aussi :

Au fond de la salle, un joueur de lutte aux cheveux longs accompagné d’une petite fille dansant au son de sa flute donnait la cadence de ce bal populaire, bien loin du faste de ce que l’on pouvait admirer au château.

Holy God!! Is that a motherf****** Yohan reference??? Les Murmures de la Brume - Page 2 196702029

Sam 10 Oct 2020, 18:57

Ainsi on sait ce qu'est devenu le vieux du premier chapitre et en prime on retrouve la vieille...
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Justement, commençons par le vieux mystérieux...On pouvait le préssentir c'est désormais officiel c'est une belle raclure...Alors, consigne de sécurité oblige, il est temps de placarder un avis de recherche contre le dénommé Mortensen
Les Murmures de la Brume - Page 2 Media

Si vous le voyez n'intervenez pas seul et contactez immédiatement la famille Kenoby ou la famille Skywalker...en dernier recours...vous pouvez appeler sa petite fille... Razz

Bon mais comme à chaque vieux méchant...il y a une vieille Northuldra chamane dans le camp du bien et hyper badass! #TeamVieilleChamaneNorthuldraForever nommée Maren

Cette vieille qui sait tout et qui en plus d'être badass nous offre des explications pour bien nous mettre en PLS...Et oui Jamy je te rappelle que les esprits qui vont en enfer ne sont pas à Ahtohallan mais sont rejetés par le Nokk dans la mer sombre et... Oh non...Pas ça!
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Donc on a une armée d'esprits morts qui risquent de foutre le bordel en Arendelle d'après cette chère Maren...Alors il est temps de rappeler les consignes de sécurité quand on a une armée de morts qui marchent vers vous...
Les Murmures de la Brume - Page 2 Tenor

...J'espère qu'ils ont du verre dragon et une bonne tyrolienne chez Anna... Razz

Mais d'ici là...Il faudrait identifier le knight king...pardon le passeur d'ames

Alors voyons... Un être magique, qui serai déjà allé dans le royaume des morts et qui du coup irait en Arendelle
...Oh tiens d'ailleurs...Elsa est de retour en Arendelle
...Wait
...

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Tous aux abris...Le prochain chapitre on va tous boire nos larmes!

Sam 10 Oct 2020, 19:26

Tout d'abord un bon chapitre avec deux parties cohérentes qui se complètent puisque l'une est plus sérieuse alors que la deuxième tend plus vers la légèreté... Du moins au début Wink

Parlons donc d'abord de cette première partie Very Happy

Nous avons une Elsa qui se retrouve avec une personne des plus mystérieuse. âgée, et chamane qui aime se faire à manger... Hum... Se pourrait-il que Mamie Anna se soit glissée dans ton histoire aussi sous le pseudonyme de Màren ?! Razz

Allez je te ferai peut être une place dans le FCU !! Razz

La discussion entre les deux est sympa et pour le coup on a enfin des explications sur le lieu du fameux passage où Elsa se fait geler ! Du coup moi je dis ça mérite un frozen point !

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Du coup c'est appréciable de voir que toi aussi tu as tout un univers autour du monde des morts, de l'entre-deux et des vivants. Je trouve ça très bien que tu fasses la référence à l'arbre de vie pour le coup ça m'a rappelé l'Yggdrasil Smile

Par contre... Y a des coups de poêles qui se méritent... POURQUOI RUNEAERD EST AU "PARADIS" ?! :poele:

Et le fait qu'Elsa soit le passeur d'âmes...
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...Ouais après tout pourquoi pas je l'ai toujours considéré comme ça Razz

Pour la deuxième partie :

On commence dans une ambiance digne d'Arnevik qui est sympa et entraînante avec des clins d'oeil qui font plaisir (Hein Yohan le musicien ! Razz

)... Des histoires de marins sommes toutes normales où il est question de coucheries ! Et la présentation de deux nouveaux personnages : Freddy et Otto. Une ambiance donc chaleureuse en ces temps où nos propres bars sont fermés !

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Mais voilà que nous avons plus d'intrigue à la fin avec la réapparition de... JAKOB !!! Pas vu depuis le chapitre 1 ! Tous les morceaux se recollent petit à petit ! Very Happy

Dans la description que tu en faisais ma tête s'est fait deux représentations :

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A toi de me dire lequel correspond le mieux Razz

En tous les cas j'ai hâte d'avoir la suite Very Happy

PS : Pour l'écriture nous sommes toujours dans un style digne des plus grands écrivains français ! :amour:

Ven 30 Oct 2020, 17:15

Bonsoir à tous ! Avant toute chose, merci à tous pour vos commentaires, même si je m'excuse de ne pas avoir put y réagir plus en détail :sorry:

Maintenant, voici les spoilers sans contexte pour le chapitre de ce soir ! Very Happy

Spoilers sans contexte:

Ven 30 Oct 2020, 21:03

Chapitre 6 - Partie 2 : le prophète écarlate

La lumière dansante des bougies sur le tissu pourpre et le cuir tanné ne faisait qu’accentuer l’aspect irréel du revenant qui se tenait devant Freddy. Jakob ne prêta même pas attention à la peur qui se lisait dans ces yeux et se contenta de se tourner vers Otto, bien plus intéresser par la présence du capitaine en ces lieux. Pourtant le serviteur du château ne put s’empêcher de murmurer, la voix tremblotante :

« Mais c’est impossible, vous ne pouvez pas être Jakob...il est mort il y a des années...

— C’est ce que vous pensiez, rétorqua impassible son interlocuteur sans même prendre la peine de jeter un œil dans sa direction. Les habitants d’Arendelle ont créés de bien jolie histoire sur ma disparition. Heureusement pour vous, vos contes pour enfants sont bien loin de la vérité.

— La vérité ? De quel folie parlez-vous donc ?»

Jakob ne réagit pas, insensible au interrogation de Freddy qui lança un regard désespéré vers son camarade. Otto n’avait pas prononcé un mot depuis le début de l’échange, alors que son maitre lui reprocha de sa voix monocorde, teintée cette fois d’un léger soupir :

« Même après toutes ces années, vous ne comprenez toujours pas pourquoi je vous demande d’attendre que les initiés soient prêts avant de venir à ma rencontre. Cela nous évites des mises au point ennuyantes qui nous font perdre un temps précieux.»

— Je suis désolé excellence, s'excusa le capitaine en s'inclinant, mais la situation exigeait que nous venions tout de suite à votre rencontre.

— Pourquoi donc ? Mes travaux avance bien et grâce aux efforts de monsieur Tofte, notre présences est toujours secrète. L’expédition est presque prêtes, mise à part quelques derniers préparatifs nous pourrons bientôt...

— Votre excellence, le cinquième esprit est de retour à Arendelle.»

Jakob se figea en entendant la nouvelle. Il n'avait pas l'habitude d'être coupé, même pour entendre une annonce aussi importante. Son visage jusque là parfaitement neutre se fendit d’un rictus colérique tandis que les runes taillés sur sa peau commencèrent à se teinter d'un rouge carmin, comme si elle se gonflaient de sang. Des veines naissantes se dessinèrent sur son front et cette fois sa voix se brisa d’une pointe de colère :

«Plait-il ?»

Otto se forçait à ne pas bouger. De la même manière que si il faisait face à un animal sauvage, montrer sa peur lui assurerait une fin courte mais douloureuse, de même que si il essayait de se justifier. La phrase avait été cinglante, plus qu’il ne ce l’était imaginé. Jakob se détourna des deux camarades apeurés et s’appuya sur sa table de travail, tentant de garder son calme malgré la fureur qui commençait à l’envahir et ne demandait qu’à s’épanouir dans toute sa terrifiante splendeur.

« Vous ne semblez pas comprendre le problème mon cher capitaine, commença t'il à expliquer. Vous êtes comme tout ces idiots qui vous laissez berner par la beauté de sa magie et vous faites immédiatement le rapprochement avec le fait qu’elle serait le cinquième esprit. Mais elle ne l’est pas, du moins pas toute seule.»

Le capitaine n’osa répondre, sachant très bien comment cela risquait de se terminer pour lui et Freddy si il avait l’audace d’essayer de contredire son maitre. Devant son silence, la lueur des runes ne faiblit pas et Jakob continua :

« Ce n’est pas pour rien si c’est sa jeune sœur qui a provoqué la destruction du barrage. C’est leur lien fraternel, l’amour qu’elles se portent l’une envers l’autre qui forme le cinquième esprit, sinon elle n’aurait jamais réussi à sauver le peuple du soleil. Je pensais pourtant avoir été clair là-dessus, n’est-ce pas ?»

Otto inclina la tête en signe d’approbation, seule réaction qu’il s’autorisa dans une tentative désespérer d’apaiser le prêtre infernale. La voix grave qui retentit de plus belle trahit son échec dans un écho terrifiant qui résonna dans toute la cave :

« Cela veut dire qu’il ne leur faudra pas longtemps avant de retrouver notre piste maintenant qu’elles se sont rejointes ! Faites le nécessaire pour effacer le plus de trace possible de notre passage. Nous partirons dès que possible, le tout est qu’elles ne sachent pas où nous nous rendons. Ce n'est pas la peine de revenir ici quand vous aurez terminé, nous aurons déjà quittés les lieux. Nous nous retrouverons près du magasin dans la montagne.»

Freddy essaya de nouveau de soutenir la vision cauchemardesque de Jakob, jusqu’au moment où il découvrit avec horreur le visage d’un des propriétaire de la maison parmi les morceaux de cuir de sa toge macabre. Pendant une fraction de seconde, la peur se transforma en haine devant cet acte de cruauté dont il ne voulait pas connaître les détails. Pourtant, malgré le nouveau haut le cœur qui manqua de lui faire répandre sur le sol toute la boisson contenue dans son estomac, il tenta vainement de comprendre ce qu’il c’était passé.

« Pourquoi avez-vous fait ça à ses pauvres gens ! hurla t'il dans sa direction. Ils étaient innocents, vous auriez juste pu les enfermer, ou trouver un autre moyen que de les tuer !»

Otto n’eut pas le temps d’intervenir que Jakob c’était déjà lentement tourné vers Freddy. Le domestique comprit trop tard l’erreur qu’il venait de commettre en voyant les yeux injectés de sang du prêtre infernal, qui venait de trouver dans son insubordination une parfaite excuse de libérer sa rage bouillonnante. En un instant les scarifications runiques se mirent à briller d’une lueur vermeille, pulsant à l’unisson comme autant de cœur palpitant et donnant à sa peau pale une teinte écarlate. D’un geste vif, il tendit sa main en direction du pauvre homme qui ne pouvait plus qu’accepter le sort qui l’attendait entre les mains sadiques de ce bourreau cauchemardesque. Un brouillard noir jaillit des runes scarifiés, prenant la forme de plusieurs esprits de brumes aux yeux incandescents qui plaquèrent immédiatement Freddy contre le mur de pierre. Au même moment, la surface jusque là si parfaite de la peau du prêtre infernale se creusa de rides alors que son visage vieillissait à vu d’œil. Pourtant il gardait le contrôle et plus il fermait le poing, plus les esprits serraient et tordaient les membres du vieil homme qui pouvait entendre les craquements sourds de ses os qui risquaient à tout moment de se briser.

« Tout ce que vous devez savoir, monsieur Tofte, expliqua Jakob, c’est que il y a des choses dont vous ne voulez pas connaître l’existence. Des esprits à la puissance infinie dictant les lois de la nature de leur simple volonté. Des lieux merveilleux où vivants et morts peuvent se retrouver et partager leur souvenir. Dans mon cas, c'est une voix qui me hante jour et nuits jusque dans mon sommeil, murmurant sa volonté à chaque instant et ne me laissant jamais aucun répit avant que je n'ai accompli ses plus sombre désirs. Si je ne suis pas mort lors du rituel qui est survenu dans cette maison il y a plusieurs années, c’est uniquement parce que j’ai su obéir et répondre à cette voix sans la remettre en cause. De la même manière que je vous conseille de m’obéir sans poser de question, ce dont je vais d’ailleurs m’assurer de ce pas avant qu'il ne vous vienne l'idée de me trahir.»

Joignant le geste à la parole, il décrocha de sa ceinture un des nombreux couteau qui lui servait pour ses rituels macabres et s’approcha lentement, la longue toge cachant ses pieds donnant l’impression qu’il flottait au dessus du sol. Bientôt son visage n’était plus qu’à quelques centimètres de celui de Freddy qui étouffa sous son haleine fétide, résultat abject d’un régime de chair humaine et de breuvage hallucinogène. Alors qu’il claquait ses dents taillés en pointe près de son nez, il déboutonna les boutons de la chemise de l’uniforme royale jusqu’à avoir accès à l’endroit juste au dessus du cœur. Avec une précision chirurgicale, il commença à tracer dans la chair un symbole ésotérique complexe à la signification inconnue, tel un peintre usant de son pinceau sur une toile vierge. Freddy n’eut pas le temps de hurler qu’un des esprits de brume qui le maintenait plaqua sa main éthéré sur sa bouche. La sensation étrange de douceur duveteuse mêlé à un froid glaciale lui coupa le souffle tandis que Jakob terminait son œuvre sanglante. Entretemps il avait fait signe à Otto de s’approcher pour essuyer le sang qui coulait afin d'éviter de tâcher les habits du domestique pour ne pas être repérer le temps qu’il puisse se changer une fois retourner au château. Le capitaine ne savait que trop bien ce que son ami était en train d’endurer, l’ayant déjà subi par le passé. De même qu'il avait apprit avec amertume le châtiment qui était réservé à ceux qui se mettait en travers des projets de son maitre.

Quand enfin sa sombre besogne fut terminé, les esprits de brumes disparurent, aspirés par les scarifications du corps de Jakob qui retrouva son teint pale et sa peau lisse, alors que les rides qui sillonnaient sa peau c’étaient effacés en même temps que les âmes prisonnières ne c’étaient volatilisés. Il essuya nonchalamment la lame sur sa toge, ajoutant une nouvelle tâche écarlate sur le tissu pourpre, couleur qui était d'ailleurs probablement hérité du sang des nombreux autres innocents qui avaient subit le même sort que le domestique. Otto aida Freddy à se relever après qu’il se soit effondré au sol dans un bruit sourd, ce dernier n’arrivant plus à parler tant il restait choqué par ce qu’il venait de lui arriver, ainsi qu'à cause de la douleur du couteau lacérant sa chair. Toujours en fixant son bourreau, pétrifié de terreur, il préféra ne pas demander ce que le symbole marqué à jamais sur sa peau signifiait, se doutant qu’il le découvrirait si il avait le malheur d’essayer de doubler Jakob.

« Sachez que malgré ce que venez de vivre, déclara ce dernier sur un ton redevenu calme, vous avez un sort plus enviable que le mien, car vous pouvez encore profitez de ce don de la vie que j’ai perdu cette nuit là.»

-— Un don ? Quel don ? ne put s’empêcher de demander le vieil homme.

— L’ignorance, Monsieur Tofte. Maintenant allez, que je ne vous revois pas avant que ma volonté n’est été accompli.»

Préférant le laisser à ses innommables litanies dans son antre souterraine, Otto soutint Freddy jusqu’à l’extérieur de la maison où l’air frais venant de la mer fut libérateur après la puanteur de l’abîme à laquelle ils venaient d’échapper. Pendant ce temps, Jakob avait attendu d’entendre la porte de la maison se fermer avant de reprendre sa besogne. Il n’avait jamais vraiment cru dans l’idée de Freddy Tofte qu’Otto lui avait expliqué, surtout que cela était désormais à double tranchant : soit le capitaine et le domestique lui ferait gagner du temps, soit cela permettrait à la famille royale d’Arendelle de remonter rapidement sa piste. Pourtant ce qui l’inquiétait bien plus, c’était qu’Elsa soit revenu indemne de sa rencontre avec le passeur d’âme. Il n’avait eu aucun doute jusqu’ici sur le fait que l’esprit des morts l’exécuterai à la seconde où elle pénétrerait dans le sanctuaire. Probablement avait-elle survécu avec l’aide de cette maudite Marèn, dont la désagréable habitude de survivre aux blessures les plus graves commençaient à ne plus le faire rire du tout. Sans doute était-elle déjà avec le reste de la famille royale, ce qui réduisait encore un peu plus ses chances d’atteindre sans encombre la montagne du Nord. Autrement dit, une autre épine dans le pied qu’il n’avait pu s’enlever.

Soucieux de trouver un moyen de se sortir de cette situation délicate, il s’approcha de la caisse que ses hommes lui avait rapporté du bateau d’Otto qui les avaient amenés à Arendelle. Après avoir fouillé à l’intérieur, il en sortit plusieurs lettres aux écritures différentes, des messages qu'Anna et Elsa c’étaient envoyés et n’avaient jamais reçus. Et pour cause : dans le coin le plus sombre de la pièce était posé une sphère en verre couverte de signe étrange, à l’intérieur de laquelle voletait des feuilles portés par le vent. Jakob s’approcha de Courant d’Air qui essayait toujours de s’échapper en jetant de toutes ces forces contre son prison transparente sans jamais réussi à ne serait-ce que la rayer. Cela l'amusait toujours de voir un esprit de la nature être à sa merci. Bien qu’il n’avait pas encore trouvé le moyen de définitivement s’en débarrasser, le voir se débattre sans espoir de s’échapper lui procurait un plaisir sadique, comme un enfant s’amusant à tourmenter une fourmilière. Tandis que l'esprit de l'air continuait sa lutte acharnée, Jakob lut très attentivement les lettres avant de rapidement par les jeter sur sa table de travail au milieu des autres documents, n’y voyant rien qui pourrait réellement l'aider. Il était de toute façon difficile de réfléchir avec la voix de l’entité qui le hantait qui ne cessait de susurrer à son oreille.

Utilise leur émotion. Frappe les au cœur.

Toute les fondations de son plan commençait à s’effriter et il se maudit de ne pas avoir écouter son instinct la première fois. Le festival de l’hiver ne lui permettrait plus très longtemps de passer inaperçu. Surtout avec tout les grands de ce monde présent au chateau, et... parmi eux, le prince Hans.

Une sombre idée commençait à germer dans son esprit, faisant taire la voix d’outre tombe. Peut-être que le plan de Freddy Tofte n’était pas si mauvais, il suffisait juste de lui donner un nouvel élan pour qu’il se concrétise. Plus il y pensait et plus Jakob voyait le rassemblement de la famille royale d’Arendelle et de l’ambassadeur des iles du Sud comme un terreau fertile où les machinations du domestiques avaient plantés les graines de la discorde. Il ne restait plus qu’à les arroser pour qu’elles s’épanouissent pleinement et le prêtre infernal venait d’avoir l’idée parfaite pour cela.

Prit d’une frénésie semblable à celle de l’artiste emporté par l’ivresse de la création, Jakob fouilla un des bocaux posés sur la table. En effet à chaque nouveau festin en compagnie de ses fidèles, il ne manquait pas de se tailler la part du lion et de garder pour lui les meilleurs organes des malheureux qui se retrouvait dans leurs assiettes. Ainsi il avait conservé les cœurs, foies, ou cerveaux, entre autres, des anciens propriétaires de la maison. Cependant, ce qu’il cherchait précisément était quelque chose d’encore plus fragile et qu’il manipula avec la plus grande prudence lorsqu’enfin il mit la main dessus : leurs yeux. Une fois la matière première trouvé, il se fit de la place sur la table encombré en envoyant valdingué une grande partie des documents qui s’y empilait et raviva les flamme vacillantes des bougies afin d’avoir le plus de lumière possible. Il ne garda de la montagne de feuilles documents que celles contenues dans une reliure de cuir en partie rongé par le temps, dont il tira plusieurs papiers couverts de motifs anciens que lui seul, du moins à sa connaissance, pouvait déchiffrer. Enfin, une fois ses outils préparés, il commença son long travail de gravure, encore plus minutieux que celui sur la peau de Feddy Tofte à peine quelques instants auparavant.

Malheureusement, le globe à la surface vitreuse était bien plus fragile que la peau du vieil homme et sa première tentative échoua lorsqu’en appuyant trop fort avec la pointe de son couteau, il brisa l’œil en deux. La seconde tentative fut plus prometteuse, mais se solda elle aussi par un échec lorsqu’il se rendit compte d’une erreur de traduction dans le sigle ésotérique qu’il traçait. Frustré, il troqua sa lame contre une plume le temps de corriger l'erreur sur la parchemin. La troisième fois fut la bonne, du moins après qu’il s’en soit assuré, vérifiant son travail achevé sous toutes les coutures. L’œil arborait désormais plusieurs entailles précises qui formaient une rune complexe sur tout son ensemble. Satisfait de son œuvre, Jakob remplit une petite fiole de formol, juste assez grande pour y déposer son ouvrage qu’il plongea immédiatement dans le liquide jaunâtre, avant de sceller le récipient avec un bouchon en liège. Il griffonna à la va vite plusieurs instructions qu’il glissa dans un coffret rembourré où il déposa également la fiole. Tenant ce dernier comme si il contenait un bijoux de grandes valeurs, le prêtre infernal fit appeler un de ses fidèles, qui attendit ses instructions après c’être respectueusement incliné.

« Prenez ceci et apporter là aux Bienheureux, ordonna Jakob, ils se sont installés dans le grenier. Contentez-vous de la leur déposer et ne vous y attardez pas. Cependant, personne d’autre n’a le droit de l’ouvrir, sous aucun prétexte. Maintenant va.»

L’homme encapuchonné fit une nouvelle révérence et transporta l’écrin dans les sommets de la maison. Suivant les consignes de son maitre, il emprunta l’échelle qui menait jusqu’au grenier aménagé sous les combles de la bâtisse. Le pauvre était déterminé à accomplir la tâche qui lui avait été donné, mais même au sein de son ordre la simple évocation des Bienheureux suffisaient à provoquer des frissons de terreurs. Ils étaient les anges de la mort personnels de Jakob Mortensen et le peu de chanceux qui avaient survécus à leur rencontre avec eux se comptait sur les doigts d’une main. Avant d'entrer, il inspira un grand coup et toqua pour annoncer son arrivé, ne jetant qu’un bref regard au milieu des toiles d’araignées qui pendaient de part et d’autres des larges poutres qui soutenaient la toitures et des sacs de nourritures. Son regard ne distingua rien dans la pénombre, tout du moins pas juste avec les rares filets de lumière par la fenêtre fermée et il s’empressa de déposer le coffret en déclarant le plus clairement et humblement possible :

« Je ne viens que pour apporter ce présent de la part de son excellence, je ne vous dérangerai pas plus longtemps.»

Le fidèle ne demanda pas son reste et se dépêcha de refermer la trappe lorsqu’il entendit le grincements du bois provoqué par des pas légers qui se rapprochaient. A peine était-il redescendu pour rejoindre ses camarades que le coffret avait été vidé de son contenu et que la fenêtre désormais grande ouverte baignait de lumière le grenier, libéré de ses occupants qui allaient faire planer l’ombre de leur menace sur le château d’Arendelle.

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Anna filait à vive allure dans les couloirs du château, passant devant plusieurs invités qui la regardèrent avec étonnement. La nouvelle de l’arrivé d’Elsa ne semblait pas encore avoir atteint le reste d’Arendelle, sinon il y aurait déjà une foule immense qui se serait amassé pour l’accueillir comme il se doit. Même si les raisons qui avaient poussées Elsa à ne pas vouloir que cette annonce ne s’ébruite l’inquiétait beaucoup, la joie d’enfin revoir sa sœur après être resté si longtemps sans nouvelle l’emporta sur tout le reste. En tout cas, le pauvre garde essoufflé qui avait accouru pour lui annoncé la nouvelle n’avait même pas eu le temps de finir sa phrase que la jeune femme était déjà partit en direction du jardin.

La reine ne mit pas longtemps à atteindre la cour recouverte de neige où l’attendait Elsa. Après des jours sans pourvoir afficher un réel sourire, le visage d’Anna s’illumina en la voyant, plus resplendissant que le soleil qui se cachait derrière les nuage gris. L’ainée n’avait pas encore prononcer un seul mot que sa cadette lui avait déjà sauté au cou, trop heureuse d’enfin la revoir saine et sauve. L’éclosion de joie entre les deux sœurs valaient bien celle de tous les parterres de crocus alentours qui s’épanouissaient à travers la neige, tachetant le manteau blanc de centaines de petites touches mauves. Pour les deux sœurs enlacées comme deux enfants dans ce moment de pur tendresse, leurs soucis enfin avaient quittés leur pensés. Plus d’histoires de complots, plus de légende d’esprit des morts, juste leur retrouvaille tant attendu que n’importe quel photographe digne de ce nom auraient voulu figer dans ce cadre hivernale dont l’atmosphère glaciale contrastait avec la chaleur humaine de cet instant.

Malheureusement cela ne pouvait durer éternellement et c’est Anna qui la première brisa le silence protecteur :

« Oh Elsa, Dieu soit loué tu vas bien ! dit-elle au bord des larmes après toutes ces nuits à s’imaginer le pire. Mais enfin où est-ce que tu étais passé ? Pourquoi tu ne répondais plus à mes lettres ?

— Je suis désolé petit sœur, répondit Elsa en la serrant un peu plus contre elle. Mais toi non plus tu ne m’as jamais répondu quand je t’ai prévenu que je ne pourrai pas être là.

— Que veux tu dire ? Je n’ai jamais reçu un tel message ! s'étonna la reine.

— Je t’assures que je l’ai confié à Courant d’Air juste avant mon départ afin que tu ne t’inquiètes pas. Il ne te l’a pas amené ?»

En une fraction de seconde, le visage de la reine qui avait enfin commencé à retrouver des couleurs se fana tel une fleur face aux affres du froid. Anna venait de comprendre que cela ne pouvait pas être une coïncidence si elles ne recevaient plus leur correspondance en même temps qu'étaient arrivés les contrefaçons entre Arendelle et les Iles du Sud. Cependant, si falsifier des lettres étaient une chose, qui pouvaient bien être capable d’arrêter Courant d’Air ? Cette pensé la fit frémir et Elsa la voyant aussi soucieuse essaya de la réconforter :

« Anna, qu’est-ce qu’il se passe ?

— Beaucoup de chose sont arrivés depuis nos derniers échanges. Elsa, est-ce que tu as...

— Un instant je vous prie. Pardonnez moi d’interrompre de si touchantes retrouvailles, mais j’espère que ce fameux Courant d’Air dont vous parliez à l'instant n’est pas l’esprit de l’air ?»

Anna sursauta en entendant la voix derrière Elsa. La jeune femme c'était tellement laissé submerger par la joie de retrouver sa sœur qu’elle n’avait même pas remarqué Marèn, qui attendait une réponse en tapotant des doigts d’un air contrarié sur le bâton qui lui servait de canne.

« Et bien oui, mais...commença à répondre la reine avec hésitation.

— Par Ahtohallan ! s’emporta la chamane. Nous parlons d’un des quatre esprits de la nature et vous l’utilisez comme un simple pigeon voyageur ! Yélana n’a rien à redire sur votre comportement ?

— Je ne dirai pas que cela l’enchante, intervint Elsa, mais tant que Courant d’Air est consentant il n’y a aucune raison de ne pas le faire. Et si c’est sa décision, il ne faudrait pas aller à l’encontre de la volonté d’un des esprit de la nature, n’est-ce pas ?»

Anna restait perplexe devant cette vieille femme au caractère bien trempé qu’Elsa semblait connaître. Enfin elle ne devait l’avoir rencontré que depuis peu de temps car elle ne se souvenait pas l’avoir vu au camp Northuldra lors de sa dernière visite. Le bâton couvert de runes et le bandeau qui couvrait ses yeux ne firent que créer plus de question dans la tête de la jeune femme, même si elle n’osa pas fixer le bout de tissu trop longtemps de peur que l’inconnue ne le prenne comme un affront. Dans tout les cas la remarque d’Elsa semblait l’avoir adoucit car elle regarda les deux sœurs avec un léger sourire.

« Je commence un peu mieux à comprendre le choix des esprits, soupira t'elle. Excusez moi encore pour vous avoir interrompu, mais je vous demanderai malgré tout de vous hâter, nous avons encore beaucoup à discuter toute les trois. Et oui je parle de vous, votre majesté. C’est toujours la formule de politesse en vigueur au moins ?

— En effet. Votre altesse est aussi tout à fait à propos, confirma Anna.

— Au moins tout n’a pas changé après tout ces siècles.»

Au même moment, Kristoff arriva en courant pour accueillir à bras ouvert sa future belle sœur :

« Elsa, vous êtes saine et sauve ! Si vous saviez comme tout le monde commençait à s’inquiéter ! »

Le montagnard prit le cinquième esprit dans ses bras. Anna et Elsa échangèrent un regard complice, la cadette haussant légèrement les épaules pour faire comprendre à son ainé qu’elle aurait droit à ce genre de discours à chaque fois qu’elle croiserait quelqu’un à Arendelle maintenant qu'elle était de retour. Une fois que Kristoff eut terminé de célébrer leur retrouvaille, il posa sur la vieille femme le même regard étonné et curieux que sa fiancé. Devant le silence de la chamane qui ne semblait décidément pas vouloir se réhabituer au mœurs et coutumes des mortels, surement parce qu'elle avait passé trop de temps avec les morts, Elsa s’empressa de faire les présentations :

« Voici Marèn, une chamane Northuldra qui m’as sauvé la vie.

— Qui t’as sauvé ? s’étonna Anna. Tu ne m’avais pas promis de te ne plus te mettre en danger inutilement ?

— La situation est plus compliqué que tu ne le crois, mais je te promets que je vais tout t’expliquer, esquiva le cinquième esprit qui voulait éviter pour l’instant les inévitables reproches qu'elle allait recevoir. En attendant, Marèn je vous présente ma sœur Anna, reine d’Arendelle, et son fiancé Kristoff Bjorgman.»

La vieille femme ne répondit pas au présentation, se contenant de regarder tour à tour les deux amants qui se demandait bien ce qu’elle pouvait chercher avec ses yeux bandés. Pourtant elle finit par leur sourire de nouveau, se tournant d’abord vers la reine :

« C’est donc vous l’autre côté de la passerelle. Vous êtes aussi ravissante que votre sœur et je dois dire que vous avez bien choisi votre mari. Vous formez un très beau couple.»

Soudain, elle cessa ses éloges et fixa longuement la porte par laquelle Kristoff était arrivé à peine quelques instants plus tôt et lança d’un ton beaucoup moins aimables :

« J’ai cependant horreur des murs qui ont des oreilles, alors sortez de votre cachette avant que je ne vienne vous chercher moi-même.»

Sortant de l’ombre où il c’était dissimulé, Hans ne put effacer de son visage la surprise de c’être fait repérer aussi facilement, surtout par une aveugle.

« D’habitude ce sont celles dont j’ai brisé le cœur qui me remarque d’aussi loin, ironisa t'il pour garder la face.

— Et qui vous dit que ce n’était pas à l’odeur ? rétorqua la chamane avec dédain. Vous empestez le vice sur plusieurs lieux à la ronde.

— Faites très attention à votre prochaine phrase Hans, il n’y aura qu’un seul avertissement, menaça Elsa qui c’était placé entre sa sœur et le jeune homme.

— Elsa, quel bonheur de vous revoir, répondit l’ambassadeur avec une pointe d’ironie à peine dissimulée. C’est une nouvelle coupe de cheveux que je vois là ? Dommage, la tresse vous allait si bien...»

Anna eut juste le temps de retenir Elsa qui était à deux doigts de geler le prince déchu sur place, à la grande surprise de cette dernière :

« Comment est-il possible que tu l’es laissé mettre un pied dans notre royaume ? demanda le cinquième esprit dont la magie commençait déjà à se manifester au creux de ses mains.

— Je te l’ai dit Elsa, j’ai moi aussi beaucoup de chose à t’expliquer, mais pour l’instant je te demande de ne pas le transformer en statue de glace. Enfin, pas tout de suite.» répondit la reine avec un regard noir en direction de Hans qui se délectait de la situation et de la frustration sur leurs visages.

Elsa se résigna tant bien que mal à garder son calme malgré l’attitude provocatrice du prince déchu. De tout ce qu’elle avait pu s’imaginer découvrir en revenant à Arendelle, la présence de ce régicide était bien la dernière chose qu’elle souhaitait voir, surtout avec Anna dans les parages. Elle regretta amèrement de ne pas être revenu plus tôt tant elle aurait préférer être présente pour soutenir sa sœur dans une telle situation. Au moins maintenant la jeune femme était de retour au château et ne comptait pas laissé Hans tenté quoi que soit qui puisse nuire à Anna.

Heureusement, l’arrivé d’Olaf sautillant de bonheur vint calmer les esprits qui commençait à s'échauffer. Anna se rassura de voir que le bonhomme de neige avait retrouvé sa joie de vivre depuis qu’elle l’avait croisé tout penaud le matin même. Le retour d’Elsa devait y être pour beaucoup, ce qui n’était pas difficile à deviner au vu de son grand sourire.

« Elsa je suis tellement content de te revoir ! s'exclama t'il en lui faisant un énorme câlin. Pourquoi tu ne nous écrivais plus, ce n’est pas très gentil de ta part tu sais ? J’espère au moins que tu ne t’es pas mise dans une situation de danger mortel impliquant la disparition de tout le royaume ? Oh et puis ce n’est pas grave, l’important c’est que nous soyons de nouveau tous ensemble !»

Ne voyant que le temps qui continuait de défiler contre eux, Marèn décida de mettre une nouvelle fois un terme à ses chaleureuses retrouvailles, même si ce fut de la manière la plus surprenante qui soit :

« Je me suis trompé finalement, il y a certaines choses qui ont changés. Autrefois on attendait que les deux promis soient unis pour gouter au plaisir charnelle.»

Anna et Kristoff rougirent face à cette remarque inattendue, ne comprenant absolument pas pourquoi et comment la chamane en était arrivé à cette conclusion. Le bonhomme de neige se tourna vers elle et déclara avec son entrain habituel. lorsqu’il faisait une nouvelle rencontre :

« Bonjour je m’appelle Olaf et j’adore les câlins !

— Enchanté mon garçon, répondit Marèn en se mettant à sa hauteur. Ecoutes, je comprends que tu sois très heureux de revoir ta tante, mais maintenant il faut nous laisser. Nous devons discuter de choses de grandes personnes, et...»

Sa tentative se solda par un échec retentissant lorsque le bonhomme de neige bondit pour la prendre dans ses bras de bois. Malgré sa surprise, la chamane possédait des reflexes plus vifs que ce à quoi l’on pourrait s’attendre pour une personne de son âge et elle l’attrapa en plein vol. Lorsque ses mains se posèrent sur son corps gelées, son visage ce figea dans une expression de surprise mêlé à de l'effroi. Elle le reposa par terre et tapota doucement sa tête, les branches qui lui servaient de bras et la carotte qui faisait office de nez.

« C’est un...bonhomme de neige ?» demanda t’elle avec hésitation.

Anna et Elsa avaient l’habitude de voir diverses réactions lorsque des voyageurs découvraient Olaf pour la première fois, mais jamais elles n’avaient vus une réaction de peur aussi prononcé.

« Je ne sais pas si je dois être émerveillé ou terrifié, avoua la chamane. C’est vous qui l’avez créé avec vos pouvoirs ?

— En effet, expliqua le cinquième esprit en prenant sa sœur dans ses bras. Olaf est le symbole du lien entre Anna et moi.

— Il vient tout droit de nos souvenirs d’enfance, continua Anna. Je peux comprendre que vous soyez surprise, mais ne vous inquiétez pas il n’est absolument pas dangereux. Enfin, sauf si vous lui demandez de résumer une histoire.

— Mais ce pas notre fils ! s’empressa d’ajouter Kristoff toujours rouge comme une pivoine. Même si nous devons parfois nous en occuper comme d’un enfant, mais ça ne veut pas dire que...

— Croyez-moi j’aurai préféré que ce soit votre enfant.» répliqua Marèn d'une voix grave.

Si Olaf ne semblait pas déranger par le fait que la chamane continuait de l’inspecter sous toutes les coutures, Elsa était beaucoup plus inquiète du comportement de la vieille femme. Pour le court laps de temps où elle avait parlé avec elle, elle lui avait semblé être d’une assurance inégalé, alors le doute qui émanait d'elle n'avait rien de rassurant.

« Est-ce que tout va bien ? finit par demander le cinquième esprit.

— Non, répondit la vieille femme d’un ton sec. Pour la première fois depuis très longtemps, je suis incapable de comprendre comment ce phénomène est possible. Nous n'avions pas besoin de cela maintenant, par les esprits qu'avez-vous donc fait ?!»

Marèn, commençant à s'agacer, finit par arrêter son examen d'Olaf et déclara d’une voix ferme :

« Il faut que je comprenne ce que cela signifie. Vos pouvoirs sont plus puissants que tout ce que j’avais imaginé. Est-ce qu’il y a un endroit où nous pouvons être au calme, loin des oreilles indiscrètes ? demanda t’elle en désignant Hans d’un geste de la main.

— Bien sûr, s’empressa de répondre Anna, je suis certaine que la bibliothèque sera parfaite. Je vais demander à Kay de faire en sorte que nous y soyons tranquille.

— Parfait, il faut que je comprenne comment ce miracle est possible. Enfin, un miracle, c'est peut-être vite dit.

— Qu'est-ce que vous entendez par là ? Olaf n'a jamais fait de mal à personne, se défendit Elsa.

— Ce n'est pas la problème ! s'emporta Marèn dont la frustration de son incompréhension du phénomène qui se tenait devant elle devenait peu à peu de la colère.

— Alors expliquez-nous, peut-être que nous pourrons vous aider à y voir plus clair.» proposa Anna pour essayer de la calmer.

La chamane hésita quelques instants avant d'expliquer d'un ton sérieux :

« Je n'ai pas la même vision du monde que vous. C'est pour cela que je porte ce bandeaux, cela fait bien longtemps que mes yeux ne me sont plus d'aucune utilité. Car là où vous voyez uniquement les enveloppes charnelles, je ne vois que les âmes qui y sont abrités.

— Donc si vous avez cru que c'était notre fils, ce la veut dire que...commença à comprendre Anna en regardant Elsa dont le visage devenait blême.

— Oui votre Majesté. Vous, vous ne pouvez voir qu'un bonhomme de neige jovial. A la place, je vois l'âme d'un petit garçon. Et je suis terrorisé de ne pouvoir expliquer comment cette âme c'est retrouvé dans le corps d'un bonhomme de neige.»

Sam 31 Oct 2020, 00:27

Alors première partie... punaise par rapport au chapitre précédent, on passe de Lovecraft à Leatherface mixé avec Stephen King What a Face

parce que là tu t'es bien lâché sur l'horreur. Le type qui porte le visages des anciens proprios, la scarification cardiaque sur le pauvre Freddy, sa possession par les esprits brumeux, les yeux disséqués avec minutie tellement on a envie de vomir... pour l'ambiance Halloween, tu n'as pas lésiné sur les mots et l'écriture. Et pour ça, bravo applaudir

et en plus, ce Jakob retient Courant d'Air prisonnier ! Aïe aïe aïe pale

Et seconde partie... génial et très mignon la rencontre entre les deux sœurs :calin:

même si on sent bien l'inquiétude quand elles apprennent que leurs lettres ne leurs sont jamais parvenus. Et Marèn qui parvient à sentir le vice d'Hans, génial Cool

lle assure, la vieille aveugle bravo

Mais QUOI ?! Olaf est en fait un enfant réincarné confused

Mais d'où ? Et quel rapport il aura avec les évènements futures ?

Sam 31 Oct 2020, 12:08

bon je ne sais pas si c'est très intelligent de poster le commentaire avant de manger surtout pour la première partie... Mais tant pis ! Quand faut y aller faut y aller.
Nous avons donc un chapitre divisé en deux parties dont une première digne de ce jour d'Halloween ! Razz

Sérieusement la finesse avec laquelle tu es parvenu à décrire la scène a failli faire son effet....Et comme dirait Anna dans la tornade "Je crois que je vais vomir !"
Bref on a donc Jakob qui est le méchant typique qu"'il ne faut pas trop emmerder si on ne veut pas mourir xD... Le mec il te dissèque un oeil tranquillement comme toi tu ferais une sculpture en terre cuite... Bon nous pouvons noter qu'il est persévérant puisqu'il a utiliser 3 yeux sur quatre xD. Donc lui c'est officiel, c'est le méchant et pour l'instant ces plans sont encore un peu flou...

Passons maintenant à la partie Arendelle. Nous avons des retrouvailles toutes mignonnes entre Anna et Elsa ce qui semblait évident quand on connait la complicité entre les deux Wink

. On a de nouvelles révélations sur les explications des lettres non abouties aux deux soeurs Very Happy

... Décidément ce pauvre Courant d'Air tombe toujours dans les mauvais plans xD

Bon et dans toutes ces retrouvailles tu m'a quand même foutu en PLS. D'abord avec l'unique présence de Màren qui malgré sa non-voyance arrive à percevoir beaucoup de choses. Sans déconner son don est juste génial ! ça permettrait de savoir quels gens sont des gros cons et quels gens sont cools ! T'imagines le taf en moins pour la justice du coup Razz

Bon bon, je reviens à la PLS... Oui je voulais l'éviter... Mais Olaf serait donc une âme d'enfant ?! Et là... Le souvenir du chapitre bonus de retour vers le passé 2 me revient en mémoire... On a tous nos théories sur les origines d'Olaf ! Pourquoi est-ce que les filles y sont attachées ?...Pour moi c'est parce que c'était l'arrière-grand-père... Mais j'ai bien l'impression que tu vas nous sortir un truc encore plus gore ! Par exemple Olaf était le premier fils mort né d'Iduna et Agnarr et du coup Iduna a continué d'entretenir sa mémoire en le renvoyant dans un être candide.

Outre ce fait... Màren est quand même un personnage que j'apprécie beaucoup car elle a du caractère, elle arrive à lire à travers les âmes, elle fait des super punchlines à la mamie Anna ! xD... Bon et du coup, pas dupe elle comprend que Kristoff et Anna ils ne font pas que regarder le plafond quand ils dorment dans le même lit ! Razz

Un chapitre qui nous tient toujours en haleine ! Hâte de lire la suite ! Les Murmures de la Brume - Page 2 1100315062

Sam 31 Oct 2020, 17:44

Chapitre Halloweenesque avec Mortensen qui se la joue Ratigan modèle hardcore en scarifiant les yeux... Chapitre à ne surtout pas lire après avoir mangé! Donc on a toujours notre troll Morten...Wait what?
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Oui, merci petite!
Donc disais-je nous avons l'Homme Mortensen revenu d'entre les morts et se montre toujours plus sadique avec une curieuse façon de manifester son ésotérisme ... Allez on va ouvrir grand nos yeux!!!

Les Murmures de la Brume - Page 2 72yh

Curieusement, ce fut un peu plus difficile de se concentrer sur Arendelle...Fallait digérer sans doute. Mais enfin les deux frangines sont réunies... J'aime beaucoup la traversée d'Anna qui s'empresse d'aller retrouver sa soeur, ça semble si logique venant d'elle.
J'aime assez l'idée que leur communivation reposait sur Courant d'air... A l'instar de l'Assassin d'Arendelle Wink

En revanche puisqu'on en est sur l'esprit du vent. Faudra m'expliquer le concept de l'emprisonnement de l'air...Non parce que les géants...Bon si tu fais une grande cage suffisamment solide admettons. L'esprit du feu, une bonne boîte résistante pourquoi pas. L'eau...Faut une boite imperméable mais l'air...
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Et puis avant tout...il y a Maren...

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Elle est aveugle...Mais elle voit tout, elle sait tout! C'est pas possible, cette meuf est probablement la toute première chamane de l'Histoire...Peut être même la maître jedi...pardon chamane d'Helga, mère de la glorieuse Mamie Anna
...Oui tout est lié parce que...

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Bon et cette Mamie Anna... Pardon Maren... Je pense que pour mieux la qualifier, une citation vaut mieux que tout...

« J’ai cependant horreur des murs qui ont des oreilles, alors sortez de votre cachette avant que je ne vienne vous chercher moi-même.»

Sortant de l’ombre où il c’était dissimulé, Hans ne put effacer de son visage la surprise de c’être fait repérer aussi facilement, surtout par une aveugle.

« D’habitude ce sont celles dont j’ai brisé le cœur qui me remarque d’aussi loin, ironisa t'il pour garder la face.

— Et qui vous dit que ce n’était pas à l’odeur ? rétorqua la chamane avec dédain. Vous empestez le vice sur plusieurs lieux à la ronde.

Et au milieu de ces retrouvailles importantes...ce quiproquo de l'enfer où la vieille prend Olaf pour l'enfant de Krisoff et Anna est particulièrement savoureux....Enfin jusqu'à ce cliffangher de fils de femme d'Arenevik

— Donc si vous avez cru que c'était notre fils, ce la veut dire que...commença à comprendre Anna en regardant Elsa dont le visage devenait blême.

— Oui votre Majesté. Vous, vous ne pouvez voir qu'un bonhomme de neige jovial. A la place, je vois l'âme d'un petit garçon. Et je suis terrorisé de ne pouvoir expliquer comment cette âme c'est retrouvé dans le corps d'un bonhomme de neige.»

Les Murmures de la Brume - Page 2 Memete11

Alors voyons...Elsa passe les ames des morts... Olaf abriterai un mort?!
Forcément proche d'Elsa
...Serais-ce une partie d'Anna qu'Elsa aurait tué quand elle l'a blessé la première fois, tel le dernier horcrux de Voldi en Harry?
Ou peut être l'âme de papa Agnarr, mort en mer qui aurait trouvé refuge dans la création de sa fille ainée?
Ou bien pire encore?

Les Murmures de la Brume - Page 2 Media