- Le Royaume d'Arendelle -
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Dov
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Légende du Royaume
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L'héritage de la trahison Empty L'héritage de la trahison

Sam 09 Mai 2020, 00:35
Chapitre 1 : Dors mon enfant


Le soleil était sur le point de se coucher, mais déjà les Northuldras s’activaient aux alentours de leur camp : certains étaient en train de couper des arbres tandis que d’autres utilisaient des rennes pour tracter les troncs vers une clairière d’où coulait une rivière et où se dressait un bûcher. Et parmi les bûcherons se trouvait une femme qui s’en était allé couper un arbre particulier.

Ce n’était pas un arbre des plus ordinaires, semblable à tous ceux qui recouvraient cette forêt de feuilles et d’écorces parfumés. Cette arbre-là était presque complètement dénué d’écorce et était marqué de plusieurs paires d’empreintes de mains. Chacune de ses paires avaient les deux mains de couleurs différentes : l’une marron, l’autre ambre. Et ce n’était d’ailleurs pas le seul arbre à être ainsi, de nombreux autre autour présentaient les mêmes caractéristiques, seuls les couleurs des empreintes de mains différaient d’un arbre à un autre.

La femme posa sa main sur l’une des marques et sa tête contre le tronc. Elle resta ainsi pendant de longues secondes avant de se saisir de sa hache et de commencer à abattre l’arbre. D’ordinaire, une telle tâche n’était pas faite pour les femmes, mais pour cette fois, la femme avait fait valoir ses propres raisons pour ce que soit elle qui coupe l’arbre, et sans l’aide de quiconque. Et malgré le poids de l’instrument, elle ne faiblissait pas à chaque coup qu’elle portait au tronc. Elle y mit toute sa force pour que chaque coup suivant un autre fasse un peu plus céder l’arbre. Heureusement pour elle, l’arbre n’était pas très épais et elle put l’abattre rapidement. Elle coupa ensuite le tronc en deux et chargea les deux parties sur un chariot attelé avec l’aide de quelques congénères avant de les apporter sur le bûcher.

Pendant ce temps, dans la hutte du chef, d’autres s’occupaient du corps d’un défunt en le marquant des symboles des esprits de la forêt tandis que leur chef récitait des incantations. Un autre Northuldra vint ensuite apporter un drap de couleur jaune ocre qu’il glissa sous le corps du défunt. Les autres l’aidèrent à l’emmailloter solidement tandis qu’une jeune fille, restée à l’écart pendant tout ce temps, observa la scène. Ayant fini leur travail, ses congénères quittèrent la hutte, la laissant seule avec le corps emmailloté, qu’elle saupoudra de pétales de fleurs tout en récitant une prière de deuil.

- Feu… air… eau… terre… voyez les esprits qui disposent des cendres de mon père comme ils le doivent… voyez le feu qui se les approprie pour conserver ses flammes qui continuera à nous réchauffer… voyez l’air qui les disperse aux quatre coins de notre demeure… voyez l’eau qui les conduit dans l’Ahtohallan où il rejoindra les souvenirs du passé… voyez la terre qui se fertilise à leur contact et qui nourrit nos récoltes… voyez son âme trouvant le chemin de la paix…

La pauvre enfant n‘arrivait pas à terminer sa prière tellement le chagrin l‘envahissait. Il y a quelques jours, elle avait fêté son douzième printemps. C’était un jour mémorable pour elle, tous les siens étaient venus la couvrir de compliments et de cadeaux, notamment d’un châle offert par son père, et qui s’était transmis au sein de sa famille. Mais maintenant, il n’était plus : il fut tué par un ours qui s’était aventuré trop loin de chez lui alors qu’il chassait avec des amis. Elle n’était pas présente lors de l’incident, mais elle ne cessait de repenser à l’état du cadavre de son père qui fut ramené au camp : les vêtements lacérés, des blessures profondes et dégoulinantes de sang, les os de son bras mis à nu, le visage déformé par les coups violents et griffus de l’animal… cette vision d’horreur l’avait profondément traumatisé, au point qu’elle s’était enfermée dans sa hutte pendant des heures, repliée sur elle-même, ne voulant plus sortir jouer avec Malice et incapable de dormir le soir venu.

- Ça suffira, Iduna. Va rejoindre les autres.

Iduna fut tirée de ses pensées par sa mère qui était revenu de l’abattage de l’arbre. Sans dire un mot, elle sortit de la hutte et se dirigea vers le lieu de crémation. Tout le monde s’y était rassemblé autour, y compris les quatre esprits de la forêt. Certains Northuldras avaient commencé à entonner un chant funèbre, Iduna se sentait très mal à l’aise à les entendre chanter ainsi. Ce n’était pas le premier bûcher funéraire auquel elle assistait, elle avait donc déjà entendu ce chant dont les paroles signifiaient que les Northuldras souhaitaient un agréable repos à l’âme du défunt et que les esprits disposent judicieusement de ses cendres pour faire perdurer l’existence de la forêt. Seulement, le fait que ce chant s’adressait à son père lui donnait l’impression que les morts revenaient à la vie pour emporter son cadavre, le privant de son incinération et de son intégration au sein de la forêt par le biais des esprits.

Elle sentit alors la douce caresse de Malice : c’était le nom qu’avait donné Iduna à l’esprit du vent en raison de son tempérament coquin. Quand il ne passait pas son temps à se promener dans la forêt ou à aider les Northuldras dans diverses tâches, il jouait avec elle en l’emmenant vers la cime des arbres pour contempler l’horizon verdoyant ou alors lui faire ressentir l’ivresse de l’altitude. Mais cette fois, ses petites caresses censées apaiser le chagrin et conjurer la peur de son amie n’eurent aucun effet. Pire, Iduna lui ordonna de la laisser tranquille, qu’il devrait se préoccuper de la fin des funérailles pour emporter une partie des cendres de son père. Elle rejoignit ensuite Yelena dans le public, c’était la fille du chef. Celle-ci voulait profiter de sa présence à ses côtés pour la réconforter sur la mort de son père, mais au même moment arrivait la mère d’Iduna avec un autre congénère, venant déposer le corps sur l’autel. A ce moment-là, les chœurs se turent, par respect envers la tradition de leurs funérailles : interdiction de parler ou même de chuchoter afin de ne pas déranger les premiers instants de repos du défunt.

Le silence dura pendant de longues secondes, ce qui représentait une éternité pour Iduna. Entretemps, le soleil venait de disparaître, laissant le ciel se teinter d’un noir parsemé de petites étoiles. Les oiseaux avaient cessé de chanter depuis un bon moment, ce qui ne rendait le silence que plus total, mais plus lourd pour elle. Puis enfin, le chef brisa le silence.

- De la chair à la cendre !

Puis l’instant d’après, l’esprit du feu cracha un jet de flamme sur le bûcher, qui ne devint bientôt plus qu’un grand brasier rose violacée. De petites incandescence s’envolèrent en direction des astres nocturnes. Iduna resta fixée devant le bûcher, ne pouvant qu’admirer les flammes dansantes dans le noir et dévorant le corps de son père. Elle n’avait pas versé une seule larme depuis qu’elle avait appris la mort de son père, mais maintenant plus rien ne l’empêchait d’en retenir une seule. Mais très vite, elle sentit une main sur sa tempe : c’était celle de sa mère, qui l’invitait à se réconforter auprès d’elle.

Le bûcher finit par s’éteindre au bout de quelques minutes, c’était au tour des esprits d’intervenir. A tour de rôle, chacun prit une partie des cendres et les emmenèrent vers leur lieu élémentaire respectif, à l’exception de l’esprit du feu. Pendant ce temps-là, les Northuldras rentraient chez eux et certains étaient venus apporter leur condoléances à la mère d’Iduna. Cette dernière, cependant, n’en avait que faire et s’était dépêché de rentrer dans sa hutte afin de ruminer son chagrin seule, le châle de son père dans ses mains. Mais ce faisant, elle finit par remarquer les motifs, dont elle n’y avait jamais prêté attention jusqu’ici : les symboles des quatre esprits, chacun posé sur des sortes de piédestaux dont les bases se rejoignaient au centre, formant un nouveau symbole.

Ignorant ce que cela signifiait, elle attendit l’arrivée de sa mère pour lui poser la question. Cette dernière arriva justement, elle s’apprêtait à éteindre le feu.

- Maman, j’ai une question…

- Dors plutôt, ma chérie. Tu n’as pas dormi hier soir, et tu dois être très fatiguée.

- Je veux pas attendre demain matin, maman. Je veux savoir, maintenant.

- Ne m’obliges pas à te le répéter, Iduna !

- C’est au sujet du châle de papa…

La journée fut très difficile pour la mère d’Iduna, à devoir supporter la perte de son époux, couper l’arbre destiné au bûcher, transporter son corps et assister à son incinération. Tout ce qu’elle voulait était de trouver le sommeil pour essayer de s’en remettre. Elle était sur le point d’hausser le ton, mais se ravisa en se disant que la journée avait dû être tout aussi dur pour sa fille, si ce n’est plus en raison du traumatisme qu’elle avait subi. Elle reprit alors son calme et s’assit auprès de sa fille.

- Pardon, ma chérie… c’est que je suis très fatiguée, et toi aussi…

- Je suis pas fatigué, maman… je veux savoir au sujet du châle.

Iduna baillait en même temps qu’elle répondait, ce qui ne manquait pas de faire légèrement sourire sa mère.

- Et que veux-tu savoir sur ce châle, ma chérie ?

Iduna montra les symboles tissés sur le châle, et demanda la raison et la signification du symbole situé au centre.

- Ce châle possède une longue histoire ma chérie, répondit la mère. Ton père le tenait de sa mère, elle-même le tenant de son père et de tous ces ancêtres avant lui.

- Mais que signifie le symbole au centre, maman ? Est-ce que ça à voir avec le Hibou Protecteur ?

- Sottises ! Le Hibou Protecteur n’est qu’une légende, il n’a rien à voir avec les esprits. Ce symbole au centre… il désigne le cinquième esprit.

Iduna ouvrit de grands yeux. Il existerait donc un cinquième esprit, se disait-elle.

- Mais où se trouve-t-il ? Pourquoi semble-t-il si important s’il est entouré des quatre autres esprits ? Et quel pouvoir maîtrise-t-il ?

- Calme-toi ma chérie, je vais t’expliquer : nous les Northuldras vivons en harmonie avec la nature. En échange de prières et des cendres de nos morts, ils nous protègent et nous aident dans diverses tâches. Mais on raconte qu’un jour les ténèbres s’abattront sur la forêt, déchaînant la colère des esprits contre nous et cachant même le ciel. Mais au même moment, quelqu’un entonnera un chant capable de faire venir ce cinquième esprit, celui qui deviendra le trait d’union entre nous et les esprits de la forêt. Lui seul parviendra à dissiper les ténèbres et à apaiser la colère des esprits.

Iduna écoutait attentivement sa mère. Ce qui lui fût conté l’intriguait et l’effrayait beaucoup à la fois, mais la questionnait encore plus.

- Mais pourquoi des ténèbres viendraient s’en prendre à nous ? Parce qu’on sera devenu méchants envers la nature ? Nous sommes pourtant gentils avec elle, pourquoi on ferait une chose pareille ?

- Seul Ahtohallan le sait, ma chérie. Mais qui sait, comme pour le Hibou Protecteur, peut-être que le cinquième esprit est aussi une légende, qu’il n’existe pas, et donc que la forêt ne sera jamais en proie aux ténèbres.

- Mais alors pourquoi l’avoir représenté sur le châle de papa, s’il ne serait qu’une légende pour toi ?

- Assez de questions pour ce soir. Dors maintenant, la nuit sera longue.

- Mais j’ai pas sommeil, maman… depuis que papa nous a quitté…

- Alors, nous allons employer les grands moyens.

Tendrement, la mère d’Iduna prit cette dernière dans ses bras et, tout en chantonnant une berceuse, lui caressa le nez. Iduna sût à quoi jouait sa mère car ce n’était pas la première fois qu’elle lui faisait ce coup. Le sommeil finit par l’envahir petit à petit, jusqu’à ce qu’elle ferme complètement les yeux. Sa mère prit soin de la déposer sur son lit et de la recouvrir de sa couverture de fourrure, tandis qu’au même moment, un orage commença à gronder.


**********


- Que quelqu’un… me vienne en aide…

L’air était froid, les arbres ployaient sous le vent leur donnant un aspect menaçant et la pluie tombait dru. L’eau épousant la terre formait une boue épaisse et impraticable. Au beau milieu de cette nature peu accueillante, un petit garçon courait en ligne droite, sans s’arrêter. Il appelait désespérément à l’aide, mais sa marche rapide et embourbé dans la boue l’essoufflait tant et si bien qu’il perdait haleine, l’empêchant de hausser encore plus la voix pour se faire entendre par quiconque lui veuille protection. Et dans sa hâte, il ne remarqua pas la racine traîtresse qui dépassait du sol, lui bloquant la jambe et le faisant chuter sur une pierre qui lui ouvrit la lèvre supérieure.

Le garçon essaya tant bien que mal que se dégager, mais soudain un éclair déchira le ciel, révélant une forme volante gigantesque qui volait dans sa direction. Cette forme volante, qui s’avéra être un hibou géant, atterrit doucement devant lui. Le garçon ne bougea plus, paralysé par la terreur qui se dégageait du rapace, il en oubliait même la douleur de sa blessure buccale. L’oiseau le toisa de ses grands yeux verts menaçant et s’approcha lentement de lui, tandis qu’au même moment, un groupe d’hommes et de femmes armés de bâtons et de pieux, accourut de derrière l’oiseau. Certains prononçaient des paroles louant l'oiseau et d’autres contemplaient d’un air féroce le garçon apeuré. Ce dernier se sentit pris au piège, sa dernière heure était arrivée. Le hibou continua à s’approcher de lui et commença lentement à ouvrir ses ailes, comme pour l’envelopper dans son plumage.

- Mort aux sauvages ! Tuons la Bête !

Mais au même moment, des soldats surgirent de derrière le garçon, faisant fuir la Bête et confrontant les hommes et femmes qu’ils qualifiaient de « sauvages ». Malgré cette aide inattendue, le garçon resta paralysé de peur et ne songeât toujours pas à dégager sa jambe bloquée par la racine. Il sentit une grosse main se poser sur son épaule.

- Agnarr, où étiez-vous passé ? Vous n’êtes pas blessé ?

- Mattias ! Je… vais bien…

- Ne restons pas là, jeune Altesse ! Votre père nous attend au campement, il doit être mort d’inquiétude à l’heure qu’il est.

Puis sans autre forme de procès, Mattias brandit son épée et trancha la racine retenant Agnarr. Il le prit ensuite dans ses bras et s’éloigna du champ de bataille. Agnarr contemplait derrière lui les soldats d’Arendelle combattant les sauvages avec fureur. L’un après l’autre, soldats comme sauvages tombèrent sous les armes du camp adverse, le sang craché par les victimes venant se mêler à la boue pour ne former qu’une mare pâteuse et rougeâtre, sous les cris et les plaintes suffoqués des mourants. Ne pouvant supporter une telle vision, Agnarr cacha son regard contre le manteau de son sauveur.

Le duo arriva bientôt au campement où siégeait Runeard et une poignée de soldats restés sous ses ordres. Ce dernier exulta en voyant Mattias revenir avec son fils. Sans même le remercier, Runeard lui arracha son fils des bras

- Agnarr ! Mon fils ! J’ai eu tellement peur… où étais-tu… ?

Agnarr essaya de répondre, de dire ce qu’il avait vu mais le froid et le traumatisme l’empêchaient d’articuler. Au même moment, un cri strident retentit dans la tempête : la Bête refit son apparition sous les regardes médusés des soldats. Elle se posa sur un énorme rocher en surplomb du camp et défia Runeard du regard. Mais ce dernier ne se laissa pas impressionner, à son tour il lui lança un regard de défi.

- Te voilà enfin, démon ! Cette fois-ci, je jure que tu ne m’échapperas pas !

Il arracha des mains d’un soldat une arbalète chargé et la pointa en direction de la Bête, mais celle-ci poussa un sifflement si perçant que tout le monde dut se boucher les oreilles. Mais Runeard semblait n’en avoir cure : il visa la Bête et actionna la détente de l’arme. Mais il la manqua de peu et celle-ci poussa un cri provocateur avant de s’enfuir.

- Soldat Mattias, prenez mon cheval et ramenez immédiatement mon fils à Arendelle.

- Jamais je ne vous abandonnerais, votre Majesté !

- C’est un ordre, je veux que mon fils soit en sûreté ! Les autres, venez avec moi !

Accompagné des autres soldats, Runeard partit à la poursuite de la Bête, toujours déterminé à en finir avec elle. Il ne restait plus que Mattias et Agnarr au campement. Mattias voulait tellement aider son souverain, mais il y avait Agnarr à mettre en sécurité. Sans réfléchir, il l’installa sur la monture royale, prit place derrière lui et secoua les rênes. Le cheval partit à grand galop vers la sortie de la forêt.

L’orage continuait de gronder et la pluie de tomber. Agnarr sentit les gouttes fouetter son visage et pour la première fois depuis la bataille, il sentit sa blessure à la lèvre. Mais il n’eut pas le temps de s’en soucier car il vit de gros nuages gris s’abattre sur la forêt. Mattias s’en rendit aussi compte et ordonna à la monture d’accélérer.

- Mattias, attention !

Agnarr avait repéré une grosse branche en travers du chemin et en avertit Mattias, mais ce dernier, pris dans son empressement, ne la remarqua que trop tard et se fit violemment désarçonner. Agnarr tenta d’arrêter la monture pour retourner le chercher, mais il ignorait comment faire, n’ayant jamais pratiqué l’équitation. Il ne pouvait plus rien faire, sinon continuer la route seul. Il sortit de la forêt et contempla avec impuissance les nuages gris recouvrant entièrement la forêt.

- Père… Mattias…

- Ah-Ah-Ah-Ah !

Mais l’instant d’après, il entendit ce qui ressemblait à un chant lointain, c’était une voix de petite fille. En tendant l’oreille, il se rendit compte qu’elle venait de derrière la brume. Descendant de la monture, il se dirigea vers elle, mais se fit violemment rejeter en y entrant en contact. Agnarr ne savait plus quoi faire. Il venait de perdre son père et le soldat qu’il prenait pour un ami, prisonniers de cette forêt désormais impénétrable. La voix continuait à résonner, mais Agnarr était trop dévasté par le chagrin pour y prêter plus d’attention. Il se laissa tomber à genoux, laissant les gouttes de pluies inonder ses cheveux et retomber en petits torrents devant ses yeux. Mais sans crier gare, quelque chose le saisit par les épaules et l’entraîna dans les airs. Jetant un regard, il constata avec horreur que c’était la Bête. Elle le fixa du regard et poussa un cri terrifiant.

- NON ! PITIE, LÂCHEZ-MOI ! JE NE VOUS AI RIEN FAIT ! AU SECOURS ! AAAAAAAHHHHH !

- Agnarr, calme-toi.

Soudain, la tête de la Bête se transforma en une tête humaine. Mais Agnarr la reconnut aussitôt : c’était celle de sa mère.

- M… mère ? Mais comment…

- Calme-toi, mon fils. Ce n’était qu’un cauchemar.

Il regarda aux alentours et s’aperçut qu’il n’était pas au bord de la forêt, mais dans sa chambre. Sa mère était à son chevet et deux domestiques se tenaient sur le pas de porte. Il se tâta la lèvre, il ne sentit aucune blessure. Mais il sentit des gouttes de sueurs couler de son front. Un grondement venant de dehors le fit sursauter, ce n’était qu’un orage qui venait de tonner au beau milieu d’une tempête pluvieuse.

- Mère… vous ai-je réveiller ?

- Ce sont les domestiques qui s’en sont chargés. Ils ont dit t’avoir entendu crier le nom de Mattias, ils sont donc venus me prévenir que tu devais te sentir tourmenté. Mais c’est fini Agnarr : tant que je serais auprès de toi, les cauchemars s’en iront.

- Je suis désolé, mère…

- Chhhhht, tu n’as pas à t’excuser. Tu n’y es pour rien.

Agnarr sentit une larme couler sur sa joue, sa mère l’écrasa avec délicatesse. Puis elle commença à fredonner une berceuse.


Dors mon fils, ne crains plus les ténèbres
Ce mauvais moment devient passé
Abandonne ce rêve funèbre
Laisse donc Morphée t’enlacer
Ferme les yeux, ce sera mieux
La fée du sommeil veillera à ton chevet
Ferme les yeux, tout va mieux
Dors jusqu’au lueurs du lever


Au fur et à mesure que chantait sa mère, Agnarr sentit doucement le sommeil l’envahir et ses paupières se refermer d’elles-mêmes. Le sommeil finit par l’envahir complètement, il laissa sa tête tomber s’assoupir sur son coussin. Sa mère le contempla affectueusement avant de se diriger vers la sortie, fermant tout doucement la porte.

- Notre jeune prince est apaisé, domestiques. Vous pouvez disposer.

Dehors, la pluie continuait de tomber lourdement, toujours accompagné de concert par les orages lézardant le ciel.


Dernière édition par Dov le Mer 21 Oct 2020, 15:22, édité 1 fois
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L'héritage de la trahison Empty Re: L'héritage de la trahison

Sam 09 Mai 2020, 11:45
Bon bah c'est pas mal du tout ça!

Il va être difficile d'en faire une analyse très poussée car, il s'agit ici d'un premier chapitre, donc délicat d'en tirer d'ores et déjà des conclusions. Alors forcément dans ce type d'écrit il faut s'interesser davantage à la forme qu'au fond (qui j'espère arrivera très vite!!!)
Et pour la forme, bah vraiment pas grand chose à redire c'est bien écrit sans vouloir en faire trop. Efficace sans vouloir devenir pompeux ou littéraire franchement ça ce lit très bien, c'est très agréable.

Pour le coup, et ça sera la seule fois je pense que j'en ferai la comparaison: t'as clairement changé de niveau avec ton premier essai de l'arbre taché de sang. Sur ta première narration, bien qu'elle fut de bonne facture il y avait des faiblesses au niveau de l'écriture que ce soit d'un point de vue narratif ou grammatical mais là ces défauts ont été gommés on sent un écrit bien plus maîtrisé.
De ce que j'ai cru comprendre tu sembles avoir une ligne directrice bien plus claire donc forcément ça rend l'écriture plus fluide.

Au passage bravo pour la petite chanson. Autant je ne connaissais pas l'air ni la chanson d'origine mais même lire le petit poème se suffit à lui même, il est simple et très joli ça marche totalement.

Bon un peu de fond malgré tout. C'est donc une fiction prequel...C'est toujours agréable, un point de vue différents et cela va forcément développer la relation Agnarr / Iduna qui reste en partie mystérieuse donc c'est un angle qui forcément attire la curiosité.
Reste à savoir, est-ce un pur préquel centré uniquement sur les parents où un premier retour en arrière qui servira pour les aventures des deux soeurs? A voir! Bon au vu du titre de la fiction je pencherai plus sur cette seconde hypothèse perso Wink

Faire que le châle vienne à Iduna par son père et non sa mère, pourquoi pas!
Et dernier point...Tu aimes commencer tes récits par des funérailles! Car c'était déjà la cas pour l'arbre taché de sang Wink

Bref, un chapitre de très bonne facture qui donne envie d'en savoir plus car on sent qu'il y a déjà un mimétisme entre Agnar et Iduna.

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L'héritage de la trahison Empty Re: L'héritage de la trahison

Sam 09 Mai 2020, 12:07
Bon comme tu as pu le constater hier, ce chapitre m'a mis dans tous mes états... Donc comme tu l'as compris il risque d'y avoir des similitudes entre mon futur spin-off sur Mamie Anna et ton chapitre. J'avais d'abord envisagé de changer mon squelette mais comme j'avais annoncé le spin-off avant que tu écrives ton chapitre je vais le laisser tel quel... Je préfère poser les jalons avant parce que je n'ai pas envie d'entendre des choses comme "je te pique tes idées" ou quoi que ce soit puisque tu penses qu'on passe notre temps à faire ça avec @Frantzoze et qu'encore une fois ce n'est absolument pas le cas Wink (Et si tu venais à me balancer ce genre de choses à l'avenir tu connais un peu mon caractère bourru à mettre les points sur les i donc il vaudrait mieux éviter)

Voilà maintenant que j'ai mis les choses au clair nous allons pouvoir parler de ton chapitre 1 :

Mis à part ça comme l'a dit @Frantzoze tu nous as fait un excellent premier chapitre ! I love it

Tout d'abord j'adore l'idée du parallèle entre Iduna et Agnarr et j'espère que tu adopteras ce type d'écriture jusqu'à leurs rencontres car elle est très bien amenée ! Smile
Parlons d'abord d'Iduna, on commence sur des funérailles où nous voyons un peu la méthode Northuldra de dire au revoir à leurs morts qui est très bien illustrée et assez sympathique à découvrir. Outre ce point, on sent que la relation Iduna et sa Maman est très câline et c'est mignon.

Après ça on peut donc supposer que la mort du Père n'est pas loin de la rencontre entre les Northuldra et les Arendellien ?!

Du côté d'Agnarr on est en plein rêve prémonitoire ! Je te félicite d'utiliser cette méthode qui est courante et efficace dans les fans-fictions ! L'héritage de la trahison 1100315062 Au début je pensais que c'était la réalité et je me suis dit "il a été vachement vite dans son histoire"... Mais le fait qu'Agnarr se réveille ça a crée un très beau parallèle entre nos deux personnages principaux !  D'ailleurs je t'accorde un golden frozen point pour la berceuse que tu as inventé elle est vraiment très bien trouvé avec le champ lexical de la mort et du sommeil ! bref un petit bijou ! Very Happy

Un excellent premier chapitre donc, j'attends de voir la suite avec impatience ! Smile

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L'héritage de la trahison Empty Re: L'héritage de la trahison

Lun 11 Mai 2020, 12:05
En attendant le retour de Yokill et, éventuellement, ceux de M.Baggins et Miss Olaf

Frantzoze a écrit:
bravo pour la petite chanson. Autant je ne connaissais pas l'air ni la chanson d'origine mais même lire le petit poème se suffit à lui même, il est simple et très joli ça marche totalement.

Merci Smile au passage il s'agit d'un élément recyclé de ma fanfic avorté, mais dans un contexte différent. Et en plus d'exploiter certaines idées prévues pour le film, je réutiliserai aussi des idées prévus dans ma précédente fanfic Wink car rien ne se perd, tout se recycle


Reste à savoir, est-ce un pur préquel centré uniquement sur les parents où un premier retour en arrière qui servira pour les aventures des deux soeurs? A voir! Bon au vu du titre de la fiction je pencherai plus sur cette seconde hypothèse perso Wink

Perdu bravo l'histoire n'aura aucune influence particulière pour une futures fic avec les deux sœurs, il s'agira donc simplement d'explorer la rencontre et l'union entre leurs parents, et par la même occasion apporter un peu de profondeur à certains personnages secondaires.

Et puisque tu mentionnes le titre de ma fic... sache que l'héritage mentionné n'est pas celui que tu crois, ou pas seulement Wink


Et dernier point...Tu aimes commencer tes récits par des funérailles! Car c'était déjà la cas pour l'arbre taché de sang Wink

Encore une idée recyclé de ma précédente fanfic, c'est donc moins dû à un choix de débuter l'histoire Razz

Ansa a écrit:
Bon comme tu as pu le constater hier, ce chapitre m'a mis dans tous mes états... Donc comme tu l'as compris il risque d'y avoir des similitudes entre mon futur spin-off sur Mamie Anna et ton chapitre. J'avais d'abord envisagé de changer mon squelette mais comme j'avais annoncé le spin-off avant que tu écrives ton chapitre je vais le laisser tel quel... Je préfère poser les jalons avant parce que je n'ai pas envie d'entendre des choses comme "je te pique tes idées" ou quoi que ce soit puisque tu penses qu'on passe notre temps à faire ça avec Frantzoze et qu'encore une fois ce n'est absolument pas le cas Wink  (Et si tu venais à me balancer ce genre de choses à l'avenir tu connais un peu mon caractère bourru à mettre les points sur les i donc il vaudrait mieux éviter)

Ah mais ne t'inquiètes pas, du moment que tu dis que tu ne piques pas mes idées malgré certaines similarités, il n'y aura aucun souci :calin: et puis, ça apportera deux visions différentes à analyser durant les lives, ça pourrait être sympa et original comme approche L'héritage de la trahison 1100315062

D'autant qu'en plus tu as annoncé ton spin-off avant mon annonce de ma préquel, et qu'avant cela j'en avais déjà l'idée bien avant que j'annule ma précédente fanfic. Dans tout les cas, difficile de crier légitimement au plagiat Wink


Parlons d'abord d'Iduna, on commence sur des funérailles où nous voyons un peu la méthode Northuldra de dire au revoir à leurs morts qui est très bien illustrée et assez sympathique à découvrir.

L'idée des funérailles est en partie dû à ma volonté d'enrichir le background des Northuldras. Et comme dit plus haut, ils constituaient déjà l'ouverture de ma précédente fanfic Wink


Du côté d'Agnarr on est en plein rêve prémonitoire ! Je te félicite d'utiliser cette méthode qui est courante et efficace dans les fans-fictions ! Au début je pensais que c'était la réalité et je me suis dit "il a été vachement vite dans son histoire"... Mais le fait qu'Agnarr se réveille ça a crée un très beau parallèle entre nos deux personnages principaux !  D'ailleurs je t'accorde un golden frozen point pour la berceuse que tu as inventé elle est vraiment très bien trouvé avec le champ lexical de la mort et du sommeil ! bref un petit bijou ! Very Happy

Le cauchemar est en fait (mais je crois l'avoir déjà dit durant le live) une resucée complète du prologue alternatif basé sur le sauvetage d'Iduna et de la présence de l'homme-renne. Avec tout de même quelques changements, le remplacement d'Iduna par Agnarr en tête et de l'homme-renne par un hibou géant.

Oui, et le coup du parallèle entre les deux est aussi volontaire Very Happy

Et merci pour ton Golden Frozen Point sur la berceuse biendit
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L'héritage de la trahison Empty Re: L'héritage de la trahison

Jeu 14 Mai 2020, 18:38
Désolé pour le retard, j'avais complètement oublié ce premier chapitre, je suis vraiment un *insérer insulte qui vous plaît* !

Bref, revenons donc sur ce premier chapitre !

De manière générale, c'est une très bonne surprise ! C'est dense, bien écrit, pas mal détaillé et ça se suit vraiment très bien !

Pour la première partie, tu présentes la culture Northuldra de façon très intéressante, quand bien même c'est pour une occasion un peu morbide. Ce qui est dommage à mon sens, c'est que tu présentes très vite le personnage comme étant Iduna. J'aurais bien vu le fait de continuer le texte tout en précisant son identité à la toute fin. Alors on se doute bien très vite qu'il s'agit d'elle au départ, mais les premiers paragraphes laissent tout de même une distance appréciable avec ce que l'on sait de la saga pour être intrigants sur l'identité du personnage présenté. Dommage que tu n'aies pas continué sur cette voie, mais pour autant ça ne gâche en rien ce début de chapitre.
Je ne serais pas aussi circonspect que Ansa quant au background que tu donnes à la famille d'Iduna. Je pense que tu sais très bien que c'est un aspect sur lequel tu seras attendu dans ta fic, mais pour l'heure c'est très bien fait, et le tout, je le rappelle, c'est avant tout de raconter une bonne histoire, avec des personnages intéressants. Donc pas de souci de ce côté là pour moi.

Passons à la deuxième partie.

Je trouve très intéressant que tu mettes Iduna et Agnarr en parallèle, c'est une jolie idée de mise en page (parler de mise en scène serait aller un peu loin) et de présentation des actions. Ça amène plus de suspens (et donc, tu t'en doutes, plus d'attentes) sur le moment et la façon dont ils vont finir par se rencontrer.
Pour le coup, mea culpa, je n'avais pas assez de souvenirs du prologue retiré du film pour faire le lien avec cette deuxième partie, mais ce qui y est raconté est de toutes façons suffisamment intéressant pour ne pas avoir besoin de s'y référer. J'ai trouvé très intéressant cette histoire de monstre, de hibou géant et de cauchemar pour Agnarr (décidément, tu adores introduire très vite tes setup-payoffs !) tout en donnant un petit peu de présence à des personnages comme Runeard ou une version plus jeune de Mattias,
Tout cela promet beaucoup pour la suite, même si, comme c'était déjà le cas dans ta première fic annulée, on ne sait pour l'instant pas trop où tout cela va nous mener, même si je mets cette fois ça sur le compte que tu prends plus le temps de préparer le terrain pour la suite, ce qui est très appréciable !

En bref, un début prometteur, sans déception ni éclat, mais qui reste prenant et très bien écrit. Vivement la suite !

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"Look to the stars my darling baby boys
Life is strange and vast
Filled with wonders and joys
Face each new sun with eyes clear and true
Unafraid of the Unknown
Because i'll face it all with you"



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"Il faut savoir qu'une passerelle a deux côtés...et nos parents ont eu deux filles." - Elsa d'Arendelle
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L'héritage de la trahison Empty Re: L'héritage de la trahison

Jeu 14 Mai 2020, 20:56
Alors, commençons par la première partie. Oh que c'était bon !

J'ai eu l'impression de me retrouver au début du dernier God Of War, autant dire que toute cette partie sur l'enterrement était très bien mené, honnêtement j'y étais, surtout avec les chants funéraires. L'intégration des esprits au sein de la cérémonie est très bien amené et renforce l'aspect poussé de la culture Northuldras mis ici en avant avec ce petit côté viking très appréciable.

L'héritage de la trahison Yup-jeremiah-johnson-agree-yea-gif-13040256

L’échange entre Iduna et sa mère est aussi très touchant, la pauvre l'histoire vient à peine de commencer et elle a déjà perdue son père L'héritage de la trahison 1566868710

Pour la seconde partie, ce genre d'ambiance j'adore, surtout quand tu me mets des gros monstres au milieu d'une tempête ! Mention spéciale pour ce passage que j'ai absolument adoré :
Dov a écrit:L’un après l’autre, soldats comme sauvages tombèrent sous les armes du camp adverse, le sang craché par les victimes venant se mêler à la boue pour ne former qu’une mare pâteuse et rougeâtre, sous les cris et les plaintes suffoqués des mourants.

Ça me permet de d'ailleurs de te dire que l'écriture est vraiment très bonne ! Après, je me doutais que c'était un cauchemar, mais cette petite berceuse apporte une petite touche de légèreté bienvenue qui conclut bien le chapitre, surtout que les paroles sont encore une fois bien écrites.

Je suis très intrigué par ce hibou géant et de son lien avec le cinquième esprit, je ne pense pas que ce soit pour rien que les deux soient évoqués dans la même discussion entre Iduna et sa mère. Nous partons donc sur une histoire avec Iduna et Agnarr enfant, j'attend de voir où cela va nous mener. Est-ce que nos aurons toujours cet alternance entre eux ? Car c'est vraiment intéressant d'avoir leur point de vue au même moment, ça n'en sera que plus croustillant quand ils se rencontreront (si c'est prévu).

Bref, même si ce n'est que le premier chapitre, j'ai beaucoup d'attentes pour la suite et j'ai confiance quand à l'histoire que tu vas nous proposer, surtout si il y a des éléments prévus à la base dans les anciens scripts du film !

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Vivement le prochain chapitre ! Very Happy

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L'héritage de la trahison Empty Re: L'héritage de la trahison

Mar 19 Mai 2020, 14:57
Alors, oui je suis en retard... Y a quoi maintenant? Razz

Bon ben Dov, c'est du très bon premier chapitre tout ça L'héritage de la trahison 1100315062
Pour le coup ton intention de reprendre un peu l'intro alternative du 2e film est 100% réussie car c'est exactement à ça que j'ai pensé niveau ambiance, déroulement des évènements, rencontres des personnages... Ce côté mystérieux, précipité, panique à cause de la guerre... Et en fait tout cela n'était qu'un rêve!

*TAM*TAM*TAM*!!

Mais peut-être pas...

*TADADAM*TAM*TAM*!!!!! Razz

Non en vrai, l'ambiance est un sans faut dans cette introduction Cool
Bon après ce chapitre reste très mystérieux, donc je vais pas avoir énormément de choses à dire.
Si ce n'est que rien que dans l'idée j'adore e hibou géant, et sa confrontation avec Runard (Runeard? Je sais plus comment ça s'écrit ^^'). Cet oiseau pour moi représente parfaitement l'état de nature sauvage à l'état pur, qui est magnifique en soi mais peut très rapidement devenir inquiétant et hostile envers l'humain, je sais pas trop pourquoi, mais du coup je kiffe biendit
Et puis l'idée de se centrer (à priori hein) sur Agnar et Iduna, j'aime beaucoup ^^ Car cette histoire à la Roméo et Juliette en contexte de guerre est quand-même bien survolée dans le 2e film, alors que je trouve que ces 2 personnages sont ceux qui cachent peut-être le meilleur potentiel dans cet opus. Donc là je dis oui... Je dis OUI! Very Happy

Bref, tu as ma curiosité, fiction, et je pense si continues comme ça que tu auras bientôt mon intérêt ^^ Donc à voir la suite! Wink

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Flowers with their names forgotten
Trampled into dust they're fallen,
Birds with broken wings are crying:
Wind can never take them flying.
Scream and cry but none will hear you,
Plead and beg but none will help you.
You no longer live as cattle:
Will you rise and join the battle?
Pigs will sneer at the steadfast
As we climb o'er the dead, keep advancing ahead!
Live your life in peace like you're just a sheep
But wolves will never lose their freedom.
Channel the anger swelling inside you,
Fighting the boundary 'till you break through.
Deep in your soul there's no hesitation
So make yourself the one - the Hunter!
Hungry to kill, you'll never forget this.
Piercing the sky with scarlet vengeance,
Bloody the bow and arrow in crimson,
Rally the hunters to war.
Dov
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Jeu 04 Juin 2020, 17:00
Spoilers sans contexte

L'héritage de la trahison Spoile10


Dernière édition par Dov le Mer 02 Sep 2020, 23:51, édité 1 fois
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L'héritage de la trahison Empty Re: L'héritage de la trahison

Ven 05 Juin 2020, 21:17
Chapitre 2 : Le vœu d'un prince


Agnarr dormait toujours à points fermés. Le cauchemar de cette nuit l’avait perturbé et il avait peur qu’il revienne le tourmenter de nouveau, tel un croque-mitaine se délectant des peurs de ses jeunes victimes. Mais les douces paroles chantées par sa mère revenaient le rassurer, comme si elles étaient teintées d’une magie capable de conjurer les peurs les plus profondes. Il se rappelait aussi des paroles de sa mère : « tant que je serais auprès de toi, les cauchemars s’en iront ». Grâce à elles, Agnarr pût dormir en paix durant le restant de la nuit.

- Réveillez-vous, jeune Altesse ! Il n’y a pas de temps à perdre !

Agnarr fut soudainement tiré de son sommeil par une domestique venant d’entrer promptement dans la pièce. Celle-ci tira rapidement les rideaux, faisant brusquement entrer la lueur du soleil du matin et aveuglant Agnarr qui venait à peine d’ouvrir les yeux.

- J’ai encore sommeil… laissez-moi encore cinq minutes…

- Non, jeune Altesse ! Par ordre de votre père, vous êtes sommés d’être préparé sur-le-champ.

- Et mon petit-déjeuner, alors ? Pourquoi ne l’avez-vous pas amené ? On commence toujours la journée par…

- Vous aurez le temps de manger après, jeune Altesse. Maintenant, cessez vos questions et laissez-moi vous préparer.

Devant l’insistance de la domestique et soucieux de faire impatienter son père, Agnarr ne broncha pas et se laissa préparer. Une question lui vint alors en tête : pourquoi son père voulait qu’il soit prêt « sur-le-champ », selon les dires de la domestique ? Ne voulant pas embarrasser la domestique d’une nouvelle question, il se mit à réfléchir : s’agirait-il de la venue d’un représentant ou du gouverneur d’un royaume allié à Arendelle ? La séance d’éducation royale commençant plus tôt que prévu ? Ou un voyage de rencontre avec une future épouse ? Mais dans tous les cas, Agnarr se disait que ça ne pouvait être aucune des trois situations car il aurait été mis au courant un ou deux jours avant. Mais alors quoi d’autre, se disait-il. Surtout qu’il s’agit de quelque chose dont il n’a jamais été mis au courant par qui que ce soit.

- Voilà. Maintenant, veuillez me suivre, jeune Altesse.

La domestique avait fini de le préparer, il était maintenant temps de se rendre là où attendait Runeard. Agnarr la suivit, tout en continuant à réfléchir sur quelle raison son père l’avait convoqué. Il fut cependant surpris de constater que la domestique l’avait emmené à la salle de réunion, une salle normalement réservée aux rencontres diplomatiques entre royaumes et où il n’était pas toujours la bienvenue. Mais plus surprenant encore : étaient présents sa mère, le conseiller royal, le général de la garde, quelques domestiques... mais pas son père. Pourquoi a-t-il convoqué son fils alors qu’il n’est même pas présent ? Et aussi pourquoi d’autres ont été convoqué, en particulier sa mère et le général ? Une guerre imminente peut-être, se demanda Agnarr.

Pendant que la domestique se retira, il se dirigea vers sa mère et chuchota.

- Que se passe-t-il, mère ? Pourquoi père nous a convoqué ?

- Il a de graves nouvelles à annoncer, mon fils. Quelque chose de terrible s’est produit hier soir.

- De terrible ? Mais quoi ? Quelque chose qui menace Arendelle ?

- Et bien… je ne sais pas. Tout dépendra de ce que ton père dira et décidera. Si tant est qu’il écoutera notre conseiller et notre général.

- Mais pourquoi il n’est pas parmi nous ? Je croyais qu’il allait être déjà présent à mon arrivée.

-  Et bien… il m’a chargé de prévenir ceux présents qu’il n’arrivera pas tout de suite. Il voulait être seul quelques instants avant de nous rejoindre.

- Mais pourquoi ? Et qu’est-ce qui s’est passé pour qu’Arendelle soit menacé ?

- Pas tout de suite, mon chéri. J’aimerais que ton père soit présent pour que tu saches.

- Mais les autres… ils savent ?

- Sa Majesté, le roi Runeard !

Au même moment, un garde était venu annoncer l’arrivée du monarque. Malgré sa tête haute, celui-ci ne dégageait aucune once d’assurance. Son regard semblait à la fois exprimer de la fatigue et de l’inquiétude. Tout comme sa démarche, alors qu’il se dirigeait vers son siège, laissait transparaître un état d’incertitude et de malaisance. Et le fait qu’il ne prit pas la parole alors qu’il s’était assis ne faisait que renforcer l’atmosphère oppressante qui régnait dans la salle. Ce n’est qu’après de longues secondes de silence que Runeard ne se décide à ouvrir la réunion.

- Ma chère Rita… conseiller Sorensen… général Olson… domestiques… mon fils…

Un nouveau silence s’installa après que Runeard eut accueilli tous ceux qui était présent. Ce silence ne dura cependant pas longtemps, le roi était conscient que la gravité de la situation devait être rapidement clair pour tout le monde.

- Certains d’entre vous ne sont sûrement pas au courant de la raison pour laquelle j’ai imposé cette réunion inattendue. Il y a plus d’une heure de cela, moi et ma femme avions été réveillé par un des domestiques ci-présents, qui nous a informé que le niveau de l’eau du fjord a dangereusement augmenté, et donc que le danger d’une inondation est maintenant présente. Et à l’instant où je vous parle, certains de nos concitoyens se sont peut-être déjà réveillé pour constater ce qui s’est passé.

Un murmure teinté de crainte se répandit parmi l’assistance. Tout en se réfugiant dans les bras de sa mère, Agnarr se rendit compte qu’elle seule, mais aussi Olson et quelques domestiques ne semblaient pas partager ce ressenti général, ou plutôt pas de la même manière. Il en conclut qu’ils étaient déjà au courant de la situation.

- Vous vous en doutez peut-être, reprit Runeard, mais hier encore le niveau de l’eau n’en était pas à celui d’aujourd’hui. La seule explication possible est que ce soit la tempête d’hier soir qui serait à l’origine de cette brusque montée.

- Alors qu’allons-nous faire, votre Altesse ? répondit Sorensen. Que peut-on faire face à une inondation ? Songez-vous à évacuer la ville ? D’ailleurs, est-ce la première fois qu’Arendelle est menacé d’inondation ?

- Du calme Sorensen ! intervint Rita. Laissez finir notre Altesse au lieu d’en arriver à des conclusions hâtives.

Runeard adressa un signe de remerciement à sa femme avant de poursuivre.

- Vous demandez, Sorensen, si Arendelle a déjà fait face à pareil danger. Et bien, la réponse est non. Avant de vous rejoindre, j’ai regardé dans les archives du royaume si cela était déjà arrivé, dans l’espoir d’appliquer une solution qui pourrait régler le problème. Mais je n’ai rien trouvé, Arendelle se retrouve pour la première fois face à un danger d’inondation. Je crains que la tempête d’hier soir se soit montré extrêmement forte pour être arrivé à modifier le niveau de l’eau en une nuit.

Les murmures reprirent de nouveau dans l’assistance, mais cette fois-ci la crainte céda la place à la panique. Tout le monde, même Rita et Olson, se demandaient comment ils pourraient faire face au danger, et surtout si leur roi arriverait à trouver une solution avant qu’une nouvelle tempête n’aggrave la situation. Mais comme si ce dernier lisait dans leur pensée, il reprit la parole.

- Mais je tiens à tous vous rassurer, j’ai trouvé une solution pour réduire le niveau de l’eau du fjord. En étudiant les cartes de notre province, j’ai pu constater que le fjord d’Arendelle prend sa source au canyon situé tout au Nord de nous. L’idée se présente d’elle-même : je dirigerais un détachement composé de nos architectes et de quelques soldats, nous remonterons le canyon jusqu’à sa source puis je demanderais aux architectes de dresser les plans de constructions en fonction de la géologie du terrain. Nous reviendrons ensuite rassembler les matériaux et ressources nécessaires pour les travaux, puis j’y enverrais le plus de constructeurs possibles. Qu’en dites-vous ?

Toute l’assistance s’échangeait des regards satisfaits et rassurés tout en louant Runeard par des applaudissements ou des félicitations. Seul Sorensen n’était pas pleinement rassuré, la décision de son roi lui faisait poser certaines questions.

- Sauf erreur de ma part votre Majesté, vous avez bien dit « je dirigerais un détachement », n’est-ce pas ?

- Exact, mon cher. Venez-en au fait !

- En quoi votre présence sera nécessaire au sein de l’expédition ? Croyez-vous vraiment que vos architectes auront besoin de vous pour leur travail ?

- Non, soupira Runeard. Mais j’aimerais voir de mes propres yeux à quoi ressemble l’endroit où sera érigé le barrage, afin que je puisse non seulement avoir une bonne image mentale du barrage, mais aussi m’assurer que les architectes fassent bien leur travail. Il en va de l’avenir d’Arendelle.

- Euh… très bien, votre Majesté. Mais cette expédition ne risque-t-elle pas d’être longue ? Il vous faudra prévoir de quoi camper et de quoi tenir durant le voyage. Avez-vous une idée du temps que cela prendra ?

- Je n’en ai aucune idée, Sorensen. Mais j’ai déjà tout prévu…

A peine finit-il sa phrase qu’il tapa dans ses mains pour ramener le silence dans l’assistance.

- L’expédition partira demain matin aux premières lueurs du jour. Que la moitié des domestiques présents dans cette pièce commencent à préparer le nécessaire pour le campement. Que l’autre moitié retourne à leur travail. Général Olson, rassemblez une dizaine d’hommes à la caserne pour demain.

- Bien, Monseigneur.

- Sorensen, préparez un discours sur la situation que nous traversons et sur ma décision afin d’en informer les habitants. Ensuite, vous réquisitionnerez des vivres pour une semaine auprès des commerçants quand ils ouvriront leurs commerces.

- Bien, votre Majesté.

Au fur et à mesure des ordres donnés par Runeard, la salle de réunion se vida de ses occupants, il ne restait plus que la famille royale au complet. Agnarr, qui avait attentivement écouté son père durant la réunion, lui adressa timidement la parole.

- Euh… père ?

- Que veux-tu, mon fils ? Tu ne devrais pas retourner dans ta chambre ?

- Oui, mais… j’ai une question…

- Et laquelle ? J’espère qu’elle n’est pas longue.

- C’est que… je pourrais venir avec vous ?

- Je te demande pardon ?

Agnarr ne connaissait que trop bien son père depuis qu’il avait décidé de se charger de son éducation. Si Runeard montrait toujours du respect envers lui, il se montrait aussi sévère dans sa manière d’éduquer : si Agnarr ne respectait pas la bonne tenue et l’étiquette royale durant certaines occasions, son père pouvait faire preuve de dureté en gage de leçon, comme notamment l’interdiction d’accès à la bibliothèque. Et il ne faisait aucun doute que cela allait se reproduire au vu du ton sévère de la réponse de Runeard.

- Tu demandes à faire partie de l’expédition alors que cela ne te concerne pas ?

- Mais père… j’ai passé toute ma vie entre les murs de ce château. Et les quelques fois où vous m’avez permis d’en sortir, c’était uniquement durant des présentations publiques et les jours de fêtes.

- Et alors ? En quoi cela aurait à voir avec l’expédition ?

Au même moment, Agnarr sentit la main de sa mère se poser sur son épaule. Elle venait intervenir dans la discussion.

- Notre fils essaye de te dire qu’il veut voir autre chose qu’Arendelle et ses alentours. Il veut voir de la nature Runeard, et moi je le comprends. Quand tu avais son âge, ne t’es-tu jamais demandé à quoi ressemblait les alentours d’Arendelle à force de rester enfermé dans ce château ?

- M… moi ? bégaya Runeard d’un air indigné. Je… je n’aurais jamais…

- Et puis, songe qu’un jour viendra où notre enfant prendra ta succession et qu’il devra veiller au bon entretien du barrage. Le moins que tu puisses faire est de le laisser venir avec toi pour qu’il puisse voir à quoi il pourrait avoir affaire quand ton titre lui reviendra.

Agnarr se sentait protégé par l’intervention de sa mère, elle était toujours là pour le défendre quand son sens de la raison se conformait avec le sien. Ce qui ne manquait pas d’agacer son père qui avait du mal à supporter les remises en cause de ses paroles, surtout quand il s’agissait de sa femme. Il resta en pleine réflexion pendant quelques secondes, essayant de chercher un argument qui pourrait faire pencher la balance en sa faveur. Mais Agnarr était plus rapide.

- Père, vous m’avez enseigné une fois qu’un roi se devait de connaître l’étendue territoriale de son influence.

Cette fois, Runeard s’avouait vaincu : son fils venait de lui retourner une leçon à lui, tel l’élève surpassant le maître. Mais au fond de lui-même, il ressentit de la satisfaction pour son fils, lui qui n’était pas toujours sérieux dans l’apprentissage venait de faire preuve d’un peu d’intelligence et de bon sens.

- Bon, tu as gagné mon fils…

- Merci, père !

- … mais à une condition : pas de flânerie pendant ton cours d’histoire cet après-midi. Compris ?

- Oui, père. C’est promis.

- J’aime ça. Allez, file dans ta chambre maintenant. J’enverrais un domestique servir ton petit-déjeuner.

Tout content d’avoir enfin une occasion de mettre les pieds en dehors d’Arendelle, Agnarr sortit rapidement de la pièce. Ne restait plus que Rita et Runeard, ce dernier restant pensif sur sa décision de laisser son fils venir avec lui.

- Vraiment Rita, je me demande pourquoi tu prends toujours sa défense à chaque fois que je le rappelle à l’ordre.

- Pour cette fois, je veux bien l’admettre car il était dans la raison. Mais je te l’ai dit maintes fois, je trouve que tu es trop dur dans ta manière d’éduquer. Quand je le fais, la plupart du temps c’est seulement pour essayer de calmer ta dureté envers lui.

- Notre fils a besoin d’une éducation solide s’il doit devenir un bon roi.

- Mais il a aussi besoin de l’amour d’une mère, tout enfant doit en avoir besoin. Je sais que tu vas dire que je m’emporte dans mes sentiments, mais c’est la vérité. Et c’est tout aussi vrai pour moi, depuis que Béata…

A ce moment-là, un douloureux souvenir ressurgit chez Runeard. Un souvenir qu’il partageait avec sa femme, un souvenir qu’il s’était pourtant juré d’éviter. Tout en lui coupant la parole, Runeard posa ses mains sur les épaules de Rita.

- Non, je t’en prie ! Je sais ce que tu ressens… mais par pitié, ne déterre pas le passé !

Rita leva les yeux vers lui, ils étaient emplis de tristesse, mais pourtant aucune larme ne s’en échappait, comme si elle se retenait de pleurer. Elle finit par serrer son mari dans ses bras.

- Pardonne-moi… je n’arrive pas à m’en défaire… cela fait un an que ça dure…

- Je sais, ma chérie, mais euh… passons à autre chose, veux-tu ?


**********


La vie s’écoulait paisiblement dans la forêt. Tandis que la faune s’adonnait à ses habitudes naturelles, les Northuldras continuaient à vivre selon leur quotidien. Certains étaient partis chasser le gibier, d’autres conduisaient les rennes vers les pâturages verdoyants aux abords de la forêt, et d’autres encore étaient partis récolter fruits, champignons et autres herbes aux propriétés culinaires connues d’eux-mêmes. Ceux restant s’occupaient d’entretenir et surveiller le campement, accompagné des petits enfants qui s’amusaient à se poursuivre entre eux, à se cacher aux yeux des autres ou à faire de petites malices aux grandes personnes. Un seul cependant manquait à l’appel.

Quand elle traversait des moments dures ou simplement pour être tranquille, Iduna demandait souvent à Malice de la déposer sur la branche d’un arbre spécifique et de la laisser seul. L’arbre en question était situé près d’un ravin surplombant une partie de la forêt et d’où coulait une cascade. Le bruit de la chute d’eau couplé avec l’étendue visuelle qui se présentait devant elle la soulageait du stress et lui faisait faire du vide dans sa tête. Elle ne faisait rien d’autre que de contempler le somptueux panorama ou de fermer les yeux, d’allonger sa tête contre le tronc et de se laisser emporter par le bruit du rapide. Elle pouvait rester ainsi pendant des heures et des heures, une journée entière s’il le fallait. Pour elle, c’était un peu son jardin secret.

Mais aujourd’hui c’était différent. A son réveil, sa mère l’avait envoyé ramener un bébé renne qui s’était égaré. Et pendant ses recherches, elle était passée par la clairière où fut incinéré son père. Les images de la scène revenaient dans son esprit, du cadavre déchiré de son père aux esprits venus prendre possession de ses cendres, en passant par les chants funéraires. Et si elle était parvenue à bien dormir malgré cela, c’était surtout grâce à la petite berceuse que lui avait chantonné sa mère. Mais maintenant, elle était trop occupée pour la calmer et elle n’avait pas non plus sommeil. C’est pour cette raison qu’elle s’était réfugié sur son arbre avec l’aide de son ami. Et cette fois, ni le paysage ni le bruit de cascade ne l’aidait à s’apaiser : chaque fois qu’elle pensait s’être débarrassé de ces visions, celles-ci revenaient sans cesse la tourmenter.

- Iduna ! Qu’est-ce que tu fais là-haut ?

En bas de l’arbre, Yelena l’interpellait.

- Oh, Yelena ! Mais comment m’avez-vous retrouvé ?

- Tu es le seul enfant de notre communauté à ne pas être présent au campement. Je n’ai eu qu’à demander à ton ami malicieux de me conduire jusqu’à toi.

Au même moment, Iduna sentit le sifflement de Malice glisser autour d’elle. Elle n’eut pas le temps de lui faire des reproches que celui-ci la souleva de sa branche et la déposa délicatement à terre, juste en face de Yelena.

- Qu’est-ce que tu faisais là-haut ? demanda-t-elle. Tu sais que tu risques de tomber et de te casser quelque chose.

- Et vous, alors ? Je vous croyais en train de suivre les enseignements de future cheffe des Northuldras.

- Les enseignements sont cet après-midi, conformément aux volontés de mon père. Maintenant réponds à ma question : que faisais-tu sur cet arbre ?

Malgré l’écart important de leur âge, Yelena et Iduna s’interagissaient comme si elles étaient sœurs. Toutes deux étaient enfant unique et auraient pu être plus que des semblants de sœurs si Yelena n’étaient pas la fille du chef, l’obligeant à s’initier constamment aux obligations de son rang. De fait, elle n’avait jamais assez de temps pour s’amuser avec Iduna, et cette dernière n’avait pas envie de côtoyer les autres enfants car elle se considérait trop vieille pour s’amuser avec eux, dont la plupart n’avait pas encore 7 ans. C’était avant sa première interaction avec l’esprit du vent, qu’elle avait surnommé Malice en raison de son caractère facétieux. Depuis, elle passait presque tous ses temps libres à s’amuser avec lui, ou alors requérir son aide pour cueillir un fruit trop haut pour elle ou pour aider un oiseau tomber de son nid.

- J’essayais de chasser les souvenirs d’hier soir, répondit Iduna en se tortillant les doigts. En regardant le paysage d’en haut et en écoutant le son de la cascade.

- Je peux comprendre que tu ais mal supporter les funérailles de ton père, rassura Yelena en posant sa main sur l’épaule de la jeune fille. Mais ce n’est pas en contemplant la forêt du haut d’un arbre que tu parviendras à oublier les souvenirs douloureux. Il faut du temps pour cela.

Iduna baissa la tête, elle n’avait pas envie que les souvenirs hantent ses nuits pendant longtemps. Cependant, elle se demandait si sa mère pourrait lui chanter la berceuse d’hier soir pour l’aider à bien s’endormir.

- Allez, viens Iduna. Tu devrais aller jouer avec les autres enfants au lieu de rester seule dans ton coin.

Sur ce point, la jeune fille n’était pas d’accord : à force de rester seule sur sa branche et de ne rien faire d’autre que de profiter du paysage, elle avait fini par embrasser cette solitude. Quand elle ne se vidait pas la tête de tous ses tracas, elle s’imaginait des histoires de toutes sorte, des histoires inspirées des légendes circulant parmi les siens depuis des générations. Et puis, pourquoi devrait-elle passer du temps avec les autres enfants qui ne sont même pas de sa tranche d’âge alors que Malice était son compagnon de jeu depuis longtemps ?

Tout en marchant, elle repensa à cette histoire de cinquième esprit représenté sur le châle de son père. Désireuse d’en savoir plus, elle questionna Yelena.

- Dites-moi, Yelena… vous y croyez au cinquième esprit ?

- Ah, je vois que ta mère t’a raconté les significations des symboles sur le châle. Et bien… je ne saurais te dire la vérité.

- Pourquoi ?

- La légende dit que le cinquième esprit viendra nous libérer des ténèbres qui engloutiront la forêt et nous réconciliera avec les esprits. Mais je ne vois pas pourquoi les esprits seraient en colère contre nous, et d’où pourraient provenir ces ténèbres qui nous enfermeraient dans notre forêt. Mais ça, seul Ahtohallan le sait.

Iduna était quelque peu déçue de la réponse, car c’était à peu près la même que celle de sa mère. Mais une autre question, plus intéressante, lui vint à l’esprit.

- Ma mère m’a dit que si ce cinquième esprit existe, il ne pouvait venir que si on l’appelle. Mais comment ça marcherait ? Est-ce qu’il a un nom ?

- S’il a un nom ? Je n’en sais rien, mais de toute façon je ne pense pas que l’appeler ainsi marcherait. Après tout, ceux avec qui nous vivons n’en ont pas vraiment.

- Mais alors, pour les autres esprits… étaient-ils présents dans cette forêt avant nous ? Si non, comment sont-ils apparus ?

- Iduna, tu te poses des questions dont moi-même j’ignore la réponse ! Il faut que tu saches que beaucoup de questions, même en y réfléchissant sans arrêt, n’auront probablement jamais de réponses. Maintenant sois raisonnable et va jouer avec les autres enfants ! Et laisse l’esprit de l’air tranquille, qui sait s’il sent qu’on a besoin de lui.

Ce fût une nouvelle déception pour Iduna, bien plus grande que la première car l’idée de se conforter à l’absence totale de réponse à certaines questions ne lui plaisait pas du tout. D’autant qu’elle avait l’impression que Yelena la forçait presque à aller jouer avec les autres enfants plutôt qu’avec Malice. Comme si pour elle, son statut d’esprit ne lui permettait aucun amusement avec qui que ce soit, en dépit de sa relation avec Iduna. Mais elle sentit la douce caresse de son ami, lui faisant comprendre qu’il se reverront très bientôt. Iduna esquissa un sourire et lui fit un signe de la main en le regardant s’éloigner.

- Malice… je te considère toujours comme un ami, mais… si nous pouvions en avoir un autre… qui aurait mon âge et serait plus libre que Yelena… toi et moi nous ne serions plus seuls.


NDA:


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L'héritage de la trahison Empty Re: L'héritage de la trahison

Dim 07 Juin 2020, 17:36
Bien... la patience est toujours une vertue et ce qui est bien c'est que ce second chapitre tient les promesses entrevues lors du premier chapitre.

L'écriture est simple mais efficace!

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Bon je passe rapidement sur des répétitions parfois maladroites mais que l'on peut retrouver chez absolument tout le monde. A l'écoute, parfois elle peuvent paraitre un peu lourdes mais juste à la lecture on ne s'en rend pas forcément compte donc c'est le petit pinaillage car rien n'est jamais parfait, on peut toujours se dire que l'on peut faire mieux mais pas de quoi fouetter un chat
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#NeFaitesPasCaLesEnfants! ...Sinon vous irez vous placer sur le banc avec Agnarr, Yelena, Béata, Karl, Honeymaren &compagnie Very Happy


Bien deux parties sur ce chapitre et très franchement j'ai préféré la première. Attention, je ne dis pas que la seconde partie est moins bonne ou moins interessante non! c'est une pure question de gout.
Cette première partie m'interesse tout particulièrement car on peut y entrevoir le quotidien de l'héritier de la couronne d'Arendelle... en condition normale! Car c'est une chose qui a pu parfois se voir sur Elsa enfant ou ado c'est vrai...Mais voilà c'est Elsa avec toute la problématique des pouvoirs. En revanche on en a vu que très peu sur Anna (et encore c'est pour la présenter comme la princesse qui ne devra jamais gouverner...#PERDU! ). Là c'est bien le prince héritier, donc une ambiance qu'il est plaisante et intéressante à découvrir.
Et qui plus est...ce que cela veut montrer. Tiens Arendelle a un problème d'eau, un barrage peut résoudre le problème et Runeard va vouloir y remédier en toute bonne foi (en tout cas pour l'instant)... Présenter donc le fait que Runaerd, le mec qui trône quand même au milieu du banc des c*******! bah ait agi vraiment en tout premier lieu dans l'intérêt général... c'est un angle d'attaque intéressant. Comprendre l'origine de cette construction. Franchement ça donne envie.

Alors attention par contre tu viens vraiment de créer de l'attente et... si tu nous fais nous poser pleins de questions il y a malgré tout des figures imposées par le second film. Il va falloir fatalement que Runaerd soit tôt ou tard digne de sa place sur le banc en mode je vais botter des c*** et n... des mè... Non on a dit pas les mamans...Surtout aujourd'hui!

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Bref je disais qu'il va falloir montrer cet aspect la de Runaerd et s'il ne connaissait pas encore les Northuldra alors pourquoi dans le film il semble savoir que ce peuple existe depuis semble-t-il longtemps alors que ça n'est pas le cas.
S'il connait déjà les Northuldra... forcément quelles sont les relations antérieures.

Hypothèse: Il veut construire le barrage, les Northuldra disent dès le départ "non ton idée c'est de la m*rde" donc il le fait quand même et va vouloir les taper parce qu'il ne faut pas contrarier la volonté d'un roi... Pourquoi les Northuldra le reçoive si déjà ils ne sont pas d'accord avec la construction du barrage?

Sinon, le coup de a magie pourquoi Runaerd y est hostile.

Bref beaucoup d'attente autour de papy!!!

Un petit mot sur maman Agnarr... Parce que c'est la fête des mères!
Le film l'oublie totalement (est-elle morte? #CahierDesChargesDisney) donc là on en voit un peu plus sur elle et sa personnalité. J'espère que ça ne sera pas qu'un feu de paille et qu'on entendra parler de cette reine Rita!!

Olson...Bon là je suis confronté à un choix...Je gueule ou je gueule pas?

L'héritage de la trahison Tenor

j'ai fait mon choix:


Voilà du coup paradoxalement je n'ai presque rien à dire sur la seconde partie...Même si la relation Yelena/ Iduna est interessante et pose question, surtout que Yelena ne semble pas totalement franche! (#VaSurLeBancPresDeRunaerd)

Bref de jolies promesses. Là encore ça n'est que le second chapitre, difficile de gratter davantage on en est encore à la scène d'exposition après tout Wink

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Dim 07 Juin 2020, 18:45
@Frantzoze a déjà bien résumé ce que je pensais dans son commentaire donc je vais tenter de ne pas faire un doublon.

Tout d'abord j'apprécie le fait que tes chapitres soient séparés en deux parties car je trouve ça important de suivre les deux protagonistes surtout si après ils se rencontrent Wink
Et tu vois bizarrement, contrairement à Frantzoze j'ai préféré ta deuxième partie... Bon je l'avoue c'est parce que j'ai une petite préférence pour Iduna plus que Agnarr Wink

Mais parlons quand même de ta première partie. Je trouve que tu l'as beaucoup plus étayée que la deuxième Wink... Après je trouve quand même bien que tu mettes des caractères à tes personnages. Le conflit Père/Fils est bien mis en place par exemple et ça c'est très bien Razz... Le fait que Rita soit beaucoup plus souple est bien amené aussi. On recontextualise la situation dans une époque et c'est bien.
Pour l'idée du barrage je trouve ça futé qu'à la base tu veuilles mettre le problème sur un soucis d'inondation... Parce qu'on sait ce que ça fait quand Arendelle est inondé !! bravo

#423 morts Razz

Passons maintenant à la deuxième partie. Nous avons une Iduna plutôt espiègle et discrète ce qui n'est pas sans rappeller deux jeunes filles connues de cette saga Wink

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C'est donc une très bonne chose que tu reprennes leurs caractère pour aborder celui de la Mère. Après je trouve que pour le coup Yélana applique bien son rôle de cheffe en essayant de parler avec elle et de comprendre son ressenti. Le fait qu'elle veuille la ramener à la sociabilité est plus embêtant car après tout en jouant avec Malice, Iduna n'embête personne Wink

Un chapitre encore une fois intrigant car on sait déjà vers où tu veux nous mener (la relation Agnarr/ Iduna + le rôle des esprits ! Vivement le prochain ! Smile


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Ven 26 Juin 2020, 10:47
Ce second chapitre est dans droite lignée du premier, avec une écriture toujours aussi efficace, belle en restant simple.

Je trouve toujours aussi intéressant que nous ayons une partie avec Agnarr et une partie avec Iduna...et j'avoue que l'instant celle avec Agnarr, probablement celle que je préfère, surement à cause de la dimension politique apportée par leur statut royal, mise en avant par toute cette discussion autour de la menace de la monté des eaux et de la construction du barrage. On a une belle brochette de conseillers qui apportent un véritable réalisme à cette réunion de crise. Et il y a surtout le gros point fort de ce chapitre pour moi, au delà de la dimension politique, c'est la relation entre Runeard et Rita. Parce que mine de rien, on en sait rien sur la reine. Dans le deuxième film on a un petit d'histoire sur Runeard, mais rien sur Rita, et là c'est très bien retranscrit, surtout via leur manière d'éduquer Agnarr.
Maintenant, j'attends de voir comment cela va évoluer vis à vis de ce que l'on sait des motivations de Runeard qui avait peur de la magie des Northuldras et qui dit clairement que le barrage est un piège. Est-ce que tout le discours de ce chapitre n'était qu'une mascarade ? Est-ce que ses motivations de base sont sincères  et qu'un événement impromptu va corrompre ses bonnes intentions ? Est-ce que cela a un lien avec événement mystérieux que les deux époux n'osent évoquer ?
Beaucoup de questions d'ont j'attends avec impatience les réponses !

La partie avec Iduna n'en démords pas. Déjà on a une très belle scène entre elle et Iduna qui illustre leur amitié, et surtout on découvre un peu plus la solitude d'Iduna face aux autres enfants de son âge, ce qui ne doit pas être arranger par la perte de son père qui continue de la hanter, ce qui explique aussi son amitié particulière avec l'esprit du vent (d'ailleurs je le répète, Malice comme nom c'est très bien trouver !). En tout cas Iduna pose toujours autant de question par rapport au cinquième esprit (si elle savait  bravo ), j'attends beaucoup de voir le rapport avec le hibou géant du premier chapitre. Et pour revenir à la solitude d'Iduna par rapport aux autres enfants, sa demande à l'esprit du vent est non seulement pleine de sens face à ce sentiment, mais surtout une bonne annonce face à sa future rencontre avec Agnarr.

Bon par contre, la dernière fois que j'ai vu un personnage Disney faire une demande similaire...comment dire...
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Bref, un second chapitre qui confirme mes attentes pour cette histoire, j'attends la suite avec toujours autant d'impatience !  Very Happy

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Jeu 03 Sep 2020, 00:01
Spoilers sans contexte

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Ven 04 Sep 2020, 21:14
Chapitre 3 : Inquiétant déjà-vu


Le soleil pointait à l’aube, répandant une couleur jaune à la surface de l’eau. Arendelle commençait doucement à se réveiller, alors qu’au sein du château, l’ambiance était tout autre. Les domestiques s’affairaient déjà à leurs tâches habituelles, tandis que Runeard étaient dans ses appartements avec Rita, en train de se faire préparer par deux autres domestiques.

- Rita, je sais qu’on en a déjà parlé hier, mais je maintiens que la place de notre fils est à tes côtés plutôt qu’aux miens.

- Et pourquoi ? N’oublie pas ce que je t’ai dit, il s’agit avant tout de son bien-être et de son avenir.

- Peut-être mais quand j’y réfléchis, ça ne m’enchante guère de le laisser venir. J’ignore combien de temps durera l’expédition, et donc les éventuels dangers que nous aurons à parcourir, comme les animaux sauvages. Ou pire que nous n’ayons plus rien à manger et que nous ne sommes pas encore parvenus à notre but.

- Tu as ordonné à ce qu’une partie de la garde d’Arendelle t’accompagne pendant le voyage. Tu auras donc des soldats pour veiller sur notre fils et de quoi chasser le gibier si vous êtes en manque de ration. Je ne comprends pas comment tu peux encore être inquiet alors que tu as déjà tout planifié.

- Et moi, je ne comprends pas comment tu peux rester aveugle face à tous ce que nous risquons d’encourir.

- Je ne suis pas aveugle, Runeard. Je trouve simplement des solutions face aux potentiels dangers.

Au même moment, les deux domestiques venaient de finirent leur travail. Satisfait, Runeard en fit disposer un seul avant de se tourner vers l’autre.

- Allez voir si mon fils est préparé. Le cas échéant, faites-le venir ici.

Faisant la révérence, le domestique sortit des appartements royaux. L’instant d’après, Runeard sentit les mains de sa femme sur ses épaules.

- Et puis, s’il reste avec moi et qu’une inondation se prépare, tu prendrais le risque de nous mettre tous les deux en danger. Préfèrerais-tu me perdre avec notre fils sans espoir de descendance ou me perdre seulement moi et assurer ta descendance par Agnarr ?

- Tu exagères, Rita ! On parle d’une inondation lente et certaine, pas d’un raz-de-marée dévastateur et soudain qui pourrait transformer Arendelle en Atlantide scandinave en quelques secondes.

- Tu as raison, je m’emporte peut-être. Mais n’oublie pas non plus la promesse que tu as fait tenir à notre fils. Cela lui briserait le cœur que tu romps ta promesse alors qu’il a respecté la sienne.

Une fois encore, Rita avait achevé de convaincre son mari. Ce dernier baissa les yeux en signe d’abdication.

- Oui… tu as raison, maintenant que tu en parles… mais je maintiens ce que j’ai dit : il aurait plus eu sa place avec toi qu’avec moi.

Runeard prit ensuite les mains de sa femme et les joignit entre elles. Puis il la regarda droit dans les yeux.

- Nous ignorons combien de temps durera le voyage. Aussi, j’ai pris la décision de te laisse le pouvoir durant mon absence. Je veux que tu organises des vidées d’eau en rassemblant le plus de récipients possibles pour stocker le surplus d’eau. Fais-en comme bon te sembles, du moment que cela peut aider à réduire le niveau de l’eau de quelques millimètres.

- Et si une nouvelle tempête se déclare ?

- Alors évacues tout ceux habitant la partie portuaire de la ville. Qu’ils soient logés dans la partie montagnarde. Et… tant pis si cela signifie abandonner le château.

- Bien, chéri...

La dernière phrase de Runeard fut précédée d’un long silence gênant. Malgré toute les précautions prises, il n’avait pas réfléchi sur la question du château. Cette bâtisse royale possédait plus de 400 ans d’histoire derrière elle, elle avait vu nombres de souverains se succéder, vivre et mourir en son sein. Elle avait survécu à de nombreuses attaques navales, et la voilà maintenant pour la première fois à la merci des eaux du fjord. Runeard n’avait pas pensé à ce détail qui lui était crucial. Mais il n’eut pas le temps d’y réfléchir : l’heure du départ approchait et son fils venait d’entrer dans la pièce.

- Je suis prêt, père ! Nous partons maintenant ?

- Dis au revoir à ta mère avant.

- Si tu peux me le permettre chéri, j’aimerais lui parler. En privé.

- Soit, mais fais vite. L’heure du départ n’attendra pas.

Pendant que Runeard prit congé, Rita enlaça son fils contre elle.

- Moi et ton père avons repris la conversation d’hier au sujet de ta participation à l’expédition. Je veux que tu saches que même si je me suis montré favorable envers toi sur ce sujet, je veux aussi que tu me promettes de rester prudent tout le long de ce voyage. On ne sait ce qui pourrait arriver, alors reste en permanence auprès de ton père ou de Mattias. Tu m’as compris ?

- Oui, mère. Je resterais prudent.

- Merci. Va rejoindre ton père maintenant.

- Soyez prudente aussi, mère.

Après s’être échangé quelques baisers, Agnarr rejoignit son père dans le couloir. Ils sortirent du château et rejoignirent la caserne, où un groupe de soldats attendaient avec trois architectes. Parmi les soldats se trouvait Mattias, le jeune prince voulut lui faire un signe mais son père était en train de parler.

- Tout est prêt, général ?

- Oui, votre Majesté. Le matériel de campement et les stocks de rations sont prêts et les soldats le sont tout autant conformément à vos volontés. Ils n’attendent plus que vos ordres.

- Architectes, avez-vous vérifié et rassemblé tous vos outils nécessaires ?

- Oui, votre Majesté.

- Bien, alors ne perdons pas de temps.

- Que Dieu vous soit favorable, votre Altesse.

- Merci Olson. En route, soldats !

Bientôt, l’expédition quitta Arendelle en direction du Nord, chaque soldat chevauchant sa propre monture et Runeard à leur tête. Ce dernier fit en sorte de ne pas perdre le tracé du canyon de vue afin de ne pas passer à côté d’un point satisfaisant à son égard pour installer le barrage. Le temps comptait énormément pour lui, il transmit alors l’ordre que tout halte, en dehors de celle pour la nuit, ne serait limité qu’à une seule par jour et ne dépasserait pas les dix minutes afin de donner un minimum de temps à la troupe et aux montures de récupérer suffisamment.

De son côté, Agnarr était ravi d’aller au-delà des murs d’Arendelle, mais aussi un peu frustré de rester avec son père car il ne pourrait pas profiter du trajet pour parler avec Mattias. Mais comme consolation, il se rappela d’une des raison pour laquelle il voulait accompagner son père : il put observer les collines, les montagnes et les forêts avoisinants la route qu’il prenait. Il en avait assez de devoir en contempler quelques fragments depuis sa chambre, et souvent les mêmes, ce qui l’ennuyait sur le long terme. Son seul regret était qu’il ne pourrait probablement jamais les observer en hiver : en dépit du froid qui pourrait ralentir l’expédition, les paysages blanchis par la neige auraient été magnifique à regarder pour lui.

Une journée entière venait de s’écouler, le soleil avait déjà presque disparu à l’horizon, des étoiles commençaient à s’illuminer dans le ciel et Runeard n’avait pas encore trouvé un point idéal pour installer le barrage. La fatigue se ressentait sur les chevaux, ils avaient ralenti le pas depuis plusieurs minutes. Runeard s’en rendit compte en contemplant le sien, il était grand temps pour lui de s’arrêter.

- Halte ! La nuit va bientôt tomber. Qu’on allume des lanternes et qu’on commence à dresser les tentes. Et que l’on commence à organiser les tours de garde.

Agnarr, quoiqu’un peu fatigué aussi, n’était pas fâché de descendre de cheval et de se dégourdir un peu les jambes. Mais une voix familière l’interpella.

- On s’esquive sans permission, jeune Altesse ?

- Oh, Mattias ! Je n’avais pas l’intention de partir en catimini, je voulais juste marcher un peu.

- Alors faisons-le ensemble. Ton père m’a chargé de te surveiller, comme à l’accoutumée.

Agnarr avait toujours sa mère pour le rassurer, mais il y avait aussi Mattias. Celui-ci fut assigné comme garde personnel du jeune prince quand ce dernier n’avait que 5 ans, et pendant tout ce temps une amitié s’était formé entre eux. Jusqu’à ce que Mattias devienne finalement un semblant de grand frère pour Agnarr, car tant qu’ils n’étaient pas en présence du roi, il laissait toujours Mattias le tutoyer et inversement. Et pour renforcer cette amitié, Mattias lui avait promis qu’il s’arrangerait avec Runeard pour devenir son maître d’armes quand le jeune prince serait plus en âge d’apprendre.

Mais en dépit de cet entourage réconfortant, Agnarr se sentait souvent seul à cause de son statut de prince : ses contacts avec l’extérieur étant très limités, il n’avait jamais eu d’amis de son âge dans son enfance. Il aurait tant voulu en avoir un pour qu’il ne se sente plus du tout seul quand sa mère ou Mattias étaient livrés à des affaires qui ne le concernaient pas. Mais il n’en parlait à personne, surtout pas à son père mais ni même à sa mère ou à Mattias, car il savait pertinemment que cela ne se faisait pas pour un futur roi.

- Le voyage n’a pas été trop incommodant jusqu’ici, Agnarr ?

- Non, pas trop. J’en ai profité pour contempler les paysages que nous avons parcourus. J’espère seulement que le voyage ne sera pas trop long. Même si j’ai insisté pour qu’on me laisse venir, je ne voudrais pas qu’Arendelle me manque rapidement. Et puis, en sachant qu’il y a un risque d’inondation… et que ma mère est restée là-bas…

- Ne t’inquiètes pas, je suis sûr que ton père fera en sorte que tout se passe bien.

- Mais tout de même, j’ai un mauvais pressentiment… dans quel état risque-t-on de retrouver Arendelle à notre retour ? Ou quel danger trouverons-nous sur notre route ?

- Allons, une seule et nouvelle inondation ne va pas engloutir Arendelle. Et puis, je trouve que les habitants exagèrent leur inquiétude sur la situation actuelle, car dis-toi qu’Arendelle a dû faire face à pire par le passé. Maintenant ravale tes inquiétudes et viens profiter du repas de ce soir.

Agnarr n’était qu’à moitié convaincu par les paroles de son ami : il savait qu’Arendelle avait déjà connu des difficultés, mais comme l’avait dit son père c’est la première fois depuis sa fondation que ce petit royaume court le danger d’une inondation. Cette pensée ne cessa de l’accompagner durant le repas et à l’heure du coucher, et l’empêcha par conséquent de dormir. Son sommeil fût encore la proie de cauchemars, il se vît seul et contemplant impuissant son royaume se faire engloutir petit à petit par les flots du fjord, entendant les appels à l’aide et les cris des victimes avalés par l’eau qui montait sans cesse. Ce cauchemar ne cessa de le tourmenter mais cette fois-ci, sa mère n’était pas là pour l’apaiser, tout le monde dormait profondément et son père ne connaissait pas la berceuse de Rita. Il dormit finalement très mal cette nuit-là.

Les premières lueurs de l’aube avaient à peine commencé à pointer qu’une soldate, suivant les ordres de Runeard, secoua une cloche pour sonner l’heure du lever. Malgré la lenteur du réveil général, les affaires de campement furent rangées en peu de temps afin de reprendre la route au plus vite. Tout le monde était encore un peu embrumé par la fatigue, mais Agnarr était en train de somnoler. Son père le sermonna à trois reprises, mais il abandonna bien vite car il devait se concentrer sur trouver un bon endroit dans le canyon pour construire le barrage.

- Halte !

Le soleil n’était pas encore au zénith quand Runeard ordonna une halte : ils venaient d’arriver devant une immense forêt, d’où continuait le canyon.

- Nous allons traverser cette forêt, votre Majesté ? fit un des architectes.

- A votre avis ? se vexa Runeard. Le canyon continue dans cette forêt et je n’ai trouvé aucun point idéal pour le barrage. Avons-nous un autre choix ?

- Et bien nous pourrions faire demi-tour. Qui sait, si nous sommes passé à côté d’un...

- Vous osez discuter mes ordres ?! Estimez-vous heureux de ne pas être soldat car j’aurais tôt fait de vous envoyer seul en éclairage pour trouver l’endroit parfait pour le barrage.

- Que… que sa Majesté dai… daigne m’excuser, je…

- Et sachez que j’ai passé tout le trajet à scruter le canyon tout entier pour rechercher ce fichu endroit, alors que j’aurais très bien pu demander à n’importe qui parmi nous de le faire ! Ou alors essayez-vous de me dire que cette forêt vous effraye.

- M… moi ? Mais jamais, votre Majesté…

La discussion tira Agnarr de sa somnolence. Mais l’instant d’après, il fut paralysé de terreur : l’entrée de la forêt devant lui était exactement la même que celle de son cauchemar d’il y a trois soirs. Les mêmes arbres, la même couleur des troncs et des feuillages et les mêmes hauteurs. Le jeune prince revit alors sa fuite avec Mattias, la brume enveloppant la forêt puis son enlèvement par le hibou géant. Pris de panique, il tira sur la manche de son père.

- Père, je… je crois que l’architecte a raison ! Nous devrions partir d’ici !

Surpris par l’intervention et la position de son fils sur la situation, Runeard haussa la voix.

- Je te demande pardon, mon fils ?! Tu as insisté avec ta mère pour que je t’autorise à prendre part à l’expédition, pour ensuite me dire que nous devrions renoncer ?! Pourrais-je savoir la raison de cette contestation ?

Agnarr aurait voulu parler de son cauchemar pour se justifier, mais il avait trop peur que son père le prenne pour un fou ou un lâche qui se laisse dominer par ses cauchemars. D’autant que Mattias n’oserait jamais le défendre devant son père, la situation actuelle était déjà assez tendue et Runeard détestait les mutineries par-dessus tout.

- Alors, mon fils ? Pourquoi ne devrions-nous pas continuer par cette forêt ?

- P… pour rien, père… je… je ne sais ce qui m’a pris d’agir ainsi… je vous demande pardon…

- J’aime mieux ça. Allons, soldats ! Nous avons assez perdu de temps comme ça.

L’expédition pénétra alors dans la forêt. Contrairement à toute l’expédition qui était émerveillé par la beauté reluisante de la forêt, Agnarr avait du mal à se sentir tranquille. Il se souvint qu’il n’y avait pas que le hibou et la brume dans son cauchemar, il y avait aussi des indigènes qui étaient allié avec le rapace. Il ne cessa de jeter des regards autour et au-dessus de lui, envahi par la crainte qu’ils se fassent attaquer par surprise par des natifs ou par un rapace géant. Sa peur était telle que la sensation de fatigue avait totalement disparu.

Après une longue traversée, l’expédition arriva au bord du canyon qui donnait vue sur un étroit passage à l’intérieur, caractérisé par deux petits promontoires rocheux. Runeard était satisfait.

- Ça y est ! Nous avons trouvé l’endroit idéal pour installer le barrage ! Architectes, déballez vos outils et faites votre travail. Soldats, attachez les montures et surveillez les alentours.

Sitôt dit sitôt fait, les soldats commencèrent à se répartir entre eux leur temps de surveillance et de repos. Quant à Mattias, il s’installa sous un arbre, aux côtés d’Agnarr. Ce dernier était toujours rongé par la peur que lui inspirait cette forêt.

- Agnarr, j’aimerais savoir pourquoi tu as insisté pour que nous n’entrions pas dans la forêt.

- En quoi ça te regarde, Mattias ? J’ai juste eu tort de m’inquiéter, c’est tout.

- Ne me cache rien, je t’ai observé depuis notre entrée ici. Tu n’avais de cesse de lancer des regards inquiets autour de toi. Si c’est la forêt qui te fait peur, ne le sois pas pour me le dire. Je ne me moquerais pas de toi.

Agnarr hésita pendant quelques secondes à en parler avec son ami.

- C’est juste que… j’ai fait un cauchemar il y a trois soirs. Il y avait nous deux en train de fuir des hommes de la forêt et un rapace géant. On s’est perdu en cours de poursuite et j’ai été attrapé par le rapace alors que je venais de sortir de la forêt. Et son entrée ressemblait comme deux gouttes d’eaux à celle-ci. Tu vois où je veux en venir ?

- Un peu, oui. Je peux comprendre l’effet que cela fait de tomber sur un lieu réel que l’on a déjà vu en rêve. Mais dis-toi que ce n’était qu’un rêve, cela m’étonnerait qu’on puisse trouver des autochtones ou des animaux géants dans cette forêt. Si tu veux bien m’excuser, je crois qu’on m’appelle pour la relève.

Regardant Mattias partir, Agnarr n’était encore une fois qu’à moitié rassuré : si des animaux géants ne pouvaient exister, comment expliquer qu’il se retrouve dans un lieu qu’il n’a jamais vu autre part qu’en rêve ? Une fois encore, la crainte l’envahissait.

Mais quelques instants après, il sentit une petite bourrasque se frotter à son visage, accompagné d’un étrange sifflement. C’était sans doute le vent, se disait-il. Mais il la sentit de nouveau et cette fois-ci, il constata qu’aucun homme de l’expédition, pas même son père, ne semblait gêné ou surpris par cette bise soudaine. Et même pire… pas la moindre branche d’arbre ne ployait sous l’effet du vent. Agnarr ne comprit pas : était-il le seul à avoir senti la bourrasque ? Il la ressentit de nouveau, mais cette fois elle était accompagnée de feuilles en train de voler et de tourbillonner sur elles-mêmes. Le jeune prince n’avait cependant pas peur, mais était intrigué. Il contempla les feuilles en train d’atterrir doucement à terre, il s’approcha et les tâta légèrement avant qu’elles ne se réenvolent immédiatement et partant en direction de la forêt. La curiosité prenant le pas sur la peur, Agnarr se dirigea vers là où s’éloignaient les feuilles, sans même penser à avertir son père.

Mais plus il courait et plus il commençait à être assoiffé, et il n’avait pas retrouvé le vent aux feuilles. Mais par chance, il se retrouva devant une rivière. Il y plongea alors ses mains et en bût une gorgée bien fraîche et revigorante. Il oublia pendant un moment ses craintes vis-à-vis de cette forêt qu’il avait vu dans son cauchemar. Il commençait même à mieux la considérer en écoutant l’écoulement de la rivière, les oiseaux en train de chanter et en contemplant les arbres autour de lui dont le feuillage verdoyant reluisait sous les rayons du soleil. Mais un doute subsistait toujours.

- Mattias avait peut-être raison, je ne devrais pas m’inquiéter pour quelque chose qui n’est pas réelle. Mais tout de même, comment ai-je pu tomber sur un lieu que je n’ai vu qu’en rêve ? Et cet étrange courant d’air… aurais-je halluciné ou bien… ?

Il n’eût pas le temps de réfléchir davantage à ses interrogations qu’Agnarr fût pris d’un autre besoin d’étancher sa soif, il replongea alors ses mains dans l’eau. Mais au moment où il allait la porter à ses lèvres, il entendit un clapotis et remarqua qu’une vague courait au ras de l’eau. Le jeune prince n’eut pas le temps de se demander ce qu’il venait de voir car la vague grossit brusquement et une silhouette en émergea sous ses yeux ébahis : c’était un cheval composé d’eau.

La créature se cabra et émit un long hennissement cristallin. Agnarr ne savait que faire devant ce phénomène : il voulait s’enfuir et prévenir les siens que des créatures étranges habitent cette forêt.

- C’est un… un bækhesten ?!

Mais de l’autre côté, il ressentit de l’émerveillement pour cette créature enchanteresse. Elle lui rappela un vieux conte de son enfance racontant comment un prince courageux parvint à dompter une créature similaire à celle qu’il voyait afin de franchir un mur de vagues meurtrières barrant l’accès à une île où se trouvait le château un seigneur draugr.

L’étrange équidé se tourna vers Agnarr, ce dernier constatant entretemps qu’il se tenait normalement sur l’eau comme n’importe quel être sur la terre. D’un air méfiant, l’équidé s’approcha lentement du jeune prince tout en le contemplant de ses yeux pâles vitreux. Mais il poussa soudainement un hennissement de surprise qui fit reculer le jeune prince : son canon venait de se dissoudre en touchant la berge. L’admiration d’Agnarr ne cessa de croître en regardant le bækhesten régénérer son membre dissous en le plongeant dans l’eau. Une force irrésistible le poussa à vouloir le toucher, mais ce dernier disparut en se laissant « fondre » dans l’eau, car au loin résonnaient des bruits de pas. Agnarr pensa que c’était des soldats partis à sa recherche, mais il se rendit compte que le bruit venait d’en face de lui. Il vit finalement des hommes et des femmes armés de bâtons se diriger vers lui. L’image des gens qu’il avait vu dans son cauchemar lui revint en mémoire : il prit rapidement la fuite en direction du camp de halte tout en se remémorant la promesse qu’il avait tenu envers sa mère de rester en permanence au sein de l’expédition.

Agnarr était tellement concentré vers son but qu’il ne se retourna pas pour voir si ses assaillants le rattrapaient. Il arriva finalement au campement, transpirant de tout son soûl et son père à l’air colérique et inquiet.

- Agnarr, mais où étais-tu passé ?! Je t’avais pourtant dit de rester ici !

- Euh… sauf votre respect, votre Altesse…

- Pardon père, mais il faut qu’on parte d’ici !

- Voilà que tu recommences ? J’aimerais bien savoir ce qui ne va pas chez toi aujourd’hui.

- Père, je vous en supplie ! Nous n’avons pas le temps ! Nous ne sommes pas seuls…

Soudain, un mur de flammes violacées surgit de nulle part et emprisonna la totalité de l’expédition. La panique gagna bientôt tout le monde, les soldats sortirent leurs épées et commencèrent à fendre le mur de flammes, mais en vain car celui-ci ne cessait de se reconstituer. Runeard était désemparé.

- Par mes aïeux, mais d’où sort ce feu violet ? Et pourquoi ne se propage-t-il pas ?

Un des architectes était tout aussi paniqué que le roi.

- Nous sommes perdus, votre Majesté ! Qu’allons-nous faire ? Nous n’avons pas de quoi éteindre ce feu et il n’y a aucune échappatoire ! Nous sommes perdus, nous allons mourir ! NOUS ALLONS TOUS MOURIR !!!

- Silence, architecte ! Si nous ne pouvons éteindre ce feu, alors nous le traverserons par la force. Mattias, prenez des soldats avec vous et passez ce mur de flammes. Allez chercher une source d’eau et amenez autant d’eau que vous pouvez en ramenez.

- Et avec quoi, votre Altesse ? Sans vous manquer de respect, nous n’avons rien pour transporter suffisamment d’eau. Et croyez-vous vraiment que nous passerons ce feu sain et sauf ?

- C’EST UN ORDRE !!!

- Votre Altesse, regardez !

Au même moment, une soldate vit les assaillants d’Agnarr derrière le mur de flammes. Le plus vieux d’entre eux frappa trois fois le sol avec son bâton et le mur de flammes disparut subitement. Les deux camps étaient bientôt en position de défenses, celui d’Arendelle brandissant leurs épées ou leurs arbalètes et les autochtones pointant leurs bâtons. L’homme qui avait fait disparaître le feu s’approcha de Runeard, ce dernier ordonna alors à son fils, par un geste du bras, à rejoindre Mattias. Bientôt, lui et le vieil autochtone n’étaient plus qu’à quelques centimètres, se regardant mutuellement droit dans les yeux comme s’ils cherchaient à ne pas se laisser impressionner par l’autre.

- Qui êtes-vous, étrangers ? D’où venez-vous, et que faites-vous sur nos terres ?
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L'héritage de la trahison Empty Re: L'héritage de la trahison

Sam 05 Sep 2020, 18:37
Un chapitre sympa.
Déso, comme je l'ai dit dans le live je trouve pas grand chose d'autre à dire ^^'
Au niveau de l'écriture des phrases, c'est toujours bien foutu et plaisant à lire. Et ouais dans ce chapitre je sais pas je trouvais que les descriptions m'aidaient beaucoup à visualiser l'ambiance lumineuse des scènes, je saurais pas dire pourquoi XD
Agnar dans ce chapitre c'est le cliché de la meuf des films d'horreur qui préssent le danger et tout le monde lui répond "lol, la conne! " Le pauvre, déjà que son père le croit pas quand il lui dit qu'il sent un danger, mais après t'as Mattias qui vient vraiment le voir exprès pour lui demander les raisons de cette inquiétudde et quand il lui explique il fait "ok ta gueule" Razz
Mattias tu devrais prendre ça au sérieux, toi qui vas finir piéger dans la forêt comme un rat là :cookie:
J'aime bien la rencontre d'Agnar avec le Nokk, il a à peine eu le temps de le voir mais je me demande comment le Nokk l'aurait jugé? Agnar aurait-il été digne de la confiance du Nokk?
En tout cas tout ça laisse l'eau à la bouche pour la rencontre entre Agnar et Iduna :bave:
Hâte de voir comment cette rencontre va changer leurs vies à eux qui se sentent si seuls ^^
Donc voilà, un chapitre cool qui dit "vivement la suite!" Smile

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Will you rise and join the battle?
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But wolves will never lose their freedom.
Channel the anger swelling inside you,
Fighting the boundary 'till you break through.
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L'héritage de la trahison Empty Re: L'héritage de la trahison

Sam 05 Sep 2020, 22:05
Un chapitre 3 qui est bien cohérent avec le précédent Wink
Le style est toujours plaisant et malgré quelques répétitions qui pourraient être supprimées Wink

J'ai été un peu déçue par le fait que tu n'aies pas mis Iduna dans ce chapitre-là mais je suppose que c'est pour nous proposer une belle rencontre dans les chapitres à venir Very Happy

En tous cas bravo pour la relation Agnarr/ Runeaerd qui reste une bonne relation de Père et fils au XIXème siècle.

Je t'accorde un Frozen Point pour le parallèle que tu fais entre Iduna et Agnarr qui n'ont pas d'amis Wink... Il fallait au moins ça pour que les deux personnages se rapprochent Very Happy

De plus, j'apprécie également la relation que tu as un peu développée entre Matthias et Agnarr Smile... C'est bien de montrer qu'ils savent rester dans le rôle de "maître/valet" quand il le faut, mais qu'ils arrivent aussi à avoir des moments de complicité lorsque Runeard ne les voit pas Smile

Pour conclure un bon chapitre, bien plaisant à lire qui pose les bases de l'action à venir ! Vivement la suite pour la rencontre d'Iduna et Agnarr ! I love it

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Dim 06 Sep 2020, 10:29
Franchement c'était bien sympathique!

Alors, une fois n'est pas coutume je vais commencer par ce qui me pose question, ou pour l'instant ça coince un peu.
Alors c'est sans jugement et cela n'altère par la qualité s'ensemble qui est très bonne et rend ce début d"histoire assez prenant, d'ailleurs ça n'empêche pas de rentrer dedans et de savoir la suite
L'héritage de la trahison Tenor

le timing et la cohérence avec le second film.

On a ici Northuldra et Arendelliens qui ne se connaissent pas du tout. Agnarr et Iduna ont déjà l'age qu'ils ont (ou presque) dans le second film. Et le lieu pour le futur barrage vient tout juste d'être trouvé.
Donc d'ici 6 mois/ 1 an, deux au max, le barrage doit être terminé de construire et Runaerd doit avoir décidé d'être un c... envers les Northuldra après les avoir reçu en grande pompe à Arendelle comme s'ils les connaissaient depuis longtemps.
Ca semble court comme timing. Donc là, il va falloir trouver une explication pour la chronologie des événements.

Je le redis, ça n'empêche pas de suivre, dans le pire du pire des cas, on pourrait se dire "bon c'est un peu à la game of thrones niveau enchaînement des événements mais l'histoire est prenante donc
L'héritage de la trahison ESvP4qVE_400x400

et c'est bon ça repart comme si de rien était.

D'ailleurs oui ça repart comme si de rein était car le déplacement des Arendelliens, la relation Agnarr/ Runaerd ça c'est top.
Je l'ai dit j'aurai bien imaginé quand Runaerd demande à Agnarr pourquoi il ne veut plus avancer et que le gamin sentant que son père va pas être jouasse s'il lui donne la réponse préfère se taire un Runaerd balancer une punchline à son fils du style
"Tu n'as rien à dire?... Pourtant un roi doit être capable de défendre ses choix et ses opinions... Tu en es encore très loin" Sur un ton glacial.
Mais bon ça c'est moi qui m'emporte car on sent vraiment cette froideur entre eux très typique de l'éducation aristocratique de l'époque, franchement c'est très bien fait.

De même pour avoir développé un peu la relation Matthias/ Agnarr qui je suppose sera de nouveau développée, c'est seulement quelques petites phrases mais ça suffit amplement.
Du coup j'espère que tu pourras expliquer pourquoi un simple lieutenant a pu avoir son portrait au chateau aux côtés du Runaerd etant donné qu'il n'est pas un officier supérieur. Cela viendra peut être (sans doute la volonté d'Agnarr, mais dans ce cas comment?)

Rita également qui a le mérite d'exister et fait tampon entre Agnarr et son père avec bio.

Il est probable que le prochain chapitre soit plus axé sur Iduna puisqu'elle est la grande absente de celui ci mais ça n'est pas dérangeant pour le coup.

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Mer 09 Sep 2020, 11:32
Un nouveau chapitre toujours aussi bien écrit ! Décidément, je ne me lasse pas de ton style à la fois simple et efficace Very Happy

L'héritage de la trahison Pacha-okay-great-meme-just-perfect-gif-16605517

Et surtout, tout ce touche au nom originaux des créatures de la mythologie nordique et tout ce qui se rapproche de ça, j'imagine pas la travail de recherche mais ça m'impressionne toujours !

Pour ce qui est de l'histoire, la relation du couple royale est toujours aussi bien ficelé, de même que celle entre Runeard et Agnarr. Bon je sais que c'est l'époque qui veut ça, mais quand même un peu de confiance et d'amour paternel que diable ! Enfin, heureusement qu'il y a Rita pour ça, sinon je n'imagine comment le pauvre Agnarr aurait fini. D'ailleurs la relation entre Agnarr et Mattias est aussi très sympa puisque finalement le second n'a été que peu développé dans le second film, ça lui donne une peu plus de consistance.
Et une mini pls quand je repense à sa réaction dans le film quand il apprend qu'Agnarr est mort, maintenant je vais juste avoir en tête le fait qu'il se retient de fondre en larme devant la nouvelle reine. Professionnel et droit jusqu'au bout, ça c'est du général !

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La description de la forêt et des paysages en général est très poétique, tout comme la première rencontre avec le Nokk. Le parallèle entre Agnarr et Iduna sur leur solitude pose bien les prémices de ce qui pourra les rapprocher, surtout avec Courant d'Air qui commence à s'en mêler. J'ai encore plus hâte de voir comment va se dérouler leur première rencontre ! Et aussi de voir les talents de diplomate de Runeard Razz

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Jeu 15 Oct 2020, 17:48
Spoilers sans contexte

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Ven 16 Oct 2020, 23:53
Chapitre 4 : Un nouvel ami commun


- Reste derrière moi, Agnarr !

Le jeune prince ne pouvait que suivre le conseil de son ami. Il profita tout de même de la discussion entre les deux parties pour observer les autochtones. Et une fois encore, les visions revinrent : ils ressemblaient exactement à ceux de son cauchemar, habillé de la même manière et brandissant les mêmes armes. Il n’y avait cependant aucun signe d’un quelconque hibou, aussi géant pouvait-il être. Mais ces autochtones avaient-ils un rapport avec le bækhesten ? Et avec l’étrange bise qu’Agnarr avait senti ?

Pendant ce temps, la conversation entre Runeard et le vieil autochtone se poursuivait, dans la plus grande méfiance.

- Qui êtes-vous, étrangers ? D’où venez-vous, et que faites-vous sur nos terres ?

- J’ignore qui vous êtes vieil homme, et encore moins comment vous maîtrisez la magie, mais sachez que nous ne resterons point longtemps en ces lieux.

- Sauf que nous ne vous laisserons pas partir tant que vous n’aurez pas répondu à ma question. Nous n’avons pas l’intention de vous faire du mal, mais nous pouvons demander aux esprits de vous reconduire à l’entrée de notre forêt.

- Quels esprits ?

Au même moment, la terre se mit à trembler et au-delà des arbres apparurent trois géants de pierres. Un sifflement se fit entendre et un tourbillon de feuille se forma au-dessus des arbres. Un cercle de feu apparut et une salamandre d’un bleu pâle en surgit. Et enfin, un hennissement surgit du canyon. Les regards de l’expédition constatèrent qu’il s’agissait d’un cheval aquatique, le même qu’avait rencontré Agnarr il y a peu.

Les géants regardèrent la troupe d’Arendelle d’un air menaçant et l’un d’eux, en émettant un grognement sinistre, tendit sa main pour saisir des soldats. Toute la troupe se mit à paniquer et certains soldats pointèrent leurs arbalètes vers le géant, mais le vieil autochtone leva les bras vers le géant. Ce dernier retira alors sa main avec calme et prudence.

- Cette forêt est sous la protection des esprits de la nature. Quand ils parlent, nous les écoutons. Et quand nous sommes en danger, ils nous protègent.

- Qu’est-ce qu’on fait, votre Altesse ? chuchota un soldat. On attaque ou on bat en retraite ?

- Vous êtes dingue, soldat ? Non seulement ils sont plus nombreux que nous, mais en plus ils ont des gardiens. Vous n’écoutez pas ce qu’a dit le vieillard ? Taisez-vous et laissez-moi faire !

Runeard rassembla son courage et se tourna vers le vieil autochtone.

- Veuillez nous excuser. Notre intention n’est absolument pas de vous déranger, vous et vos gardiens. Permettez-moi de me présenter : je suis le roi Runeard d’Arendelle. La raison de ma présence ici est simplement… comment dire, d’étudier le terrain.

En entendant la réponse, le vieil autochtone se montra plus méfiant et plus dur.

- Et bien, Runeard d’Arendelle… pouvez-vous être plus précis sur votre raison d’étudier nos terres ? Avez-vous l’intention d’y exploiter les ressources ?

- Oh non, pas du tout ! Mais… c’est une longue histoire. Notre royaume est menacé par une inondation, pour la première fois de son existence. Et il m’est impératif d’installer un barrage dans ce canyon pour réguler le niveau de l’eau de là où se trouve Arendelle.

- Un barrage ?! Vous comptez installer une propriété à vous sur nos terres ?!

Aussitôt, tous les autochtones et les esprits redoublèrent de menaces contre la troupe. Agnarr était terrorisé, mais Runeard tenta de calmer la situation.

- Attendez ! C’est la première fois que nous découvrons cette forêt, nous ne pouvions pas savoir qu’elle était habitée. Je peux comprendre votre méfiance, mais je puis vous assurer que nous ne sommes aucunement animés d’intentions belliqueuses.

- Alors pourquoi êtes-vous tous armés ?

Runeard se tourna alors vers ses soldats. Il ne pouvait nier que leur attitude n’inspirait guère confiance au vieil autochtone et à ses semblables. Et la présence des esprits, tout aussi menaçant, n’aida pas à arranger la situation. Il n’eut alors plus le choix.

- Que tout le monde dépose ses armes devant ces gens ! C’est un ordre !

Sans discuter, tous les soldats se dépêchèrent d’obéir, mais non sans une certaine méfiance chez certains et non sans une certaine crainte chez d’autres. Et à mesure que ces derniers se déchargeaient, certains autochtones baissaient leurs armes. Un début de confiance était en train de naître entre les deux camps, mais le vieil autochtone restait suspicieux.

- Croyez-vous vraiment que déposer vos armes à nos pieds vous aidera à gagner notre confiance ?

- C’est la marque d’un chef de savoir reconnaître le courage d’un homme qui jette son arme à terre en signe de pacifisme et de se montrer généreux envers lui. Par cet acte, je m’engage à me soumettre humblement face à vos esprits gardiens tant que nous serons en votre présence. Dites-leur aussi de détruire nos armes, si cela vous chante. Et…

Après avoir jeté un bref regard derrière lui, Runeard se pencha à l’oreille de son interlocuteur et lui chuchota.

- Mon fils est parmi nous et a insisté pour venir avec moi. Si vous comptez nous tuer ou nous conduire hors de votre forêt, songez qu’un des nôtres devrait être épargné par votre hostilité.

- Mmmh… accordez moi quelques instants…

Le vieil autochtone tourna les talons et se dirigea vers les siens. Ils parlèrent entre eux pendant de longues minutes pendant que les arendelliens restaient sur leur garde malgré leur arsenal manquant. Agnarr se tenait toujours derrière Mattias, mais son inquiétude ne cessait de grandir : il pensait que son père avait conduit l’expédition à la mort en renonçant aux armes. Il commença alors à regretter d’avoir voulu accompagner son père. Mais le vieil autochtone frappa plusieurs fois le sol avec son bâton et l’instant d’après, un des géants de pierre tendit son bras vers le tas d’armes des soldats d’Arendelle et le saisit. Le vieil autochtone revint ensuite auprès de Runeard.

- A nos yeux, vous n’êtes rien d’autre que des étrangers : vous pénétrez sur nos terres en vue d’y établir une propriété servant vos intentions sans nous consulter…

Agnarr resta solidement agrippé à Mattias. Il était maintenant certain que son père avait commis une grave erreur de ne pas avoir ordonné d’attaquer les autochtones, même s’il avait oublié la présence des gardiens. Il pensa alors à sa mère, restée à Arendelle : comment allait-elle affronter l’inondation seule ? Et surtout faire face au deuil de sa famille ?

- … mais je pense que non seulement votre ignorance de notre existence pourrait être pardonnable, mais je reconnais finalement que votre audace, imprudente mais courageuse, d’avoir jeté vos armes m’a convaincu de votre humilité. Aussi, nous garderons vos armes jusqu’à ce que vous partiez. En attendant, bienvenue chez nous, Runeard d’Arendelle.

Puis le vieil autochtone tendit amicalement la main à Runeard, ce dernier n’attendit pas pour rendre ce geste.

- Merci de tout cœur pour votre générosité, monsieur… euh…

- Mon nom est Lavrohas, je suis le chef et le shaman de mon peuple, les Northuldras. J’agis en tant qu’intermédiaire avec les esprits : je les écoute, transmet leurs pensées aux miens et vice-versa.

- C’est absolument fascinant ! Mais ne discutons pas ici, vous devez avoir un village ou un campement.

- Bien entendu, suivez-nous.

Tous les Northuldras baissèrent alors leurs armes et souhaitèrent la bienvenue aux arendelliens. Les deux partis finirent par se mélanger en suivant leur leader respectif vers le lieu de vie des Northuldras, suivis par les esprits, sauf celui de l’eau qui ne pouvait les suivre sur la terre ferme. Les échanges entre natifs et arendelliens furent nombreux durant la marche, mais seul Agnarr n’osait parler à quiconque. Malgré la bonne entente qui y régnait, il n’arrivait pas à oublier ce qu’il avait vécu dans son cauchemar. Il essayait tout de même de se rassurer en se rappelant des paroles de Mattias à ce sujet, mais la ressemblance des lieux et des Northuldras avec son cauchemar étaient beaucoup trop réelles pour ne plus y penser.

L’attroupement arriva bientôt aux campements des Northuldras. Quelques hommes et femmes étaient restés pour garder les enfants, ils exprimaient de la méfiance en voyant les nouveaux venus, mais Lavrohas les rassura sur le fait qu’ils n’étaient pas armés. Pendant ce temps, Runeard s’adressa à ces hommes.

- Soldats, nous sommes avant tout ici pour ériger un barrage afin de protéger Arendelle, mais je vais essayer de trouver un arrangement avec le chef des lieux. Aussi, je compte sur vous pour faire bonne impression auprès de ces gens. Me suis-je bien fait comprendre ?

- Oui, votre Altesse !

- Cela vaut pour vous aussi, architectes.

- Euh… bien, votre Altesse.

La troupe se dispersa bientôt pour faire plus ample connaissance avec les Northuldras. Mais toujours pris dans ses inquiétudes et sa confusion, Agnarr resta sur place.

- Père, je… je ne me sens pas en sécurité ici… j’aimerais qu’on s’en aille…

- Ne recommences pas, mon fils ! Et en temps normal, sache que je devrais te punir pour avoir failli nous apporter des ennuis en amenant ces indigènes jusqu’à nous.

- Mais vous leur avez cédé nos armes… et s’ils nous trahissaient… avec leurs gardiens…

- Je leur ai donné ma parole, et ils nous ont donné la leur. Et tant que nous nous comportons décemment à leur égard, ils ne nous feront aucun mal.

- Oui, mais tout de même…

- Fais œuvre de respect envers nos nouveaux amis Agnarr, et oublie tes inquiétudes. Et tu peux t’estimer heureux pour une fois que je ne te fais pas surveiller par Mattias. Mais évite cependant de t’aventurer trop loin de ce campement. Me suis-je bien fait comprendre ?

- Oui… père…

Agnarr voulut répliquer mais son père tourna immédiatement les talons. Le jeune prince trouvait qu’il faisait preuve d’une imprudence extrême en plaçant sa confiance envers les Northuldras. Les visions de son cauchemar ne le quittèrent jamais et il ne pouvait s’empêcher de jeter des regards inquiets de tous les côtés pour voir si un conflit éclatait entre les deux groupes. Il commença aussi à mal considérer la décision de son père de le laisser sans surveillance alors qu’il en sentait un besoin crucial. Décidant alors de rester avec Mattias, il partit à sa recherche.

Mattias venait de s’éloigner du campement avec quelques congénères pour contempler l’esprit du feu effectuer de petits numéros d’acrobaties aériens en sautant de branches en branches. Ces numéros amusèrent grandement le public, mais le questionnement dominait chez Mattias : comment Arendelle, après des siècles d’existence, pouvait-il ignorer l’existence d’une forêt relativement proche où se côtoie des êtres de la nature et une communauté indigène en toute harmonie ?

- Nos enfants aiment beaucoup admirer les numéros de l’esprit du feu, vous savez.

Mattias fut tiré de ses pensées par l’arrivée de deux jeunes Northuldras, un homme et une femme.

- Oh, bonjour ! Je ne vous ai pas entendu venir.

- Nous n’avions pas eu de visites étrangères depuis d’innombrables lunes, répondit la jeune femme. Permettez-moi de me présenter : je m’appelle Yelena, je suis la fille de Lavrohas, notre vénérable chef que vous avez rencontré tout à l’heure.

- Et moi Arvet, intervint le jeune homme. Je ne suis qu’un simple Northuldra parmi cette communauté.

- Vraiment ? renchérit Mattias. Vous ne m’avez pourtant pas l’air d’un quelconque Northuldra, à voir comment vous avez passé votre main sur l’épaule de la fille du chef.

Les deux Northuldras ne purent s’empêcher de sourire et de souffler du nez pour toute réponse.

- C’est vrai, s’exclama Yelena. Mais nous ne sommes encore que fiancés, nos familles et les esprits ne nous ont pas encore accordé leur bénédiction pour notre union.

- Mais cela ne saurait tarder, fit Arvet en lançant un bref regard d’amour à sa promise. Je crois en cela.

- Et bien, je suis ravi de faire connaissance avec une future cheffe et son futur époux. Moi-même je suis aussi fiancé. Je m’appelle Destin Mattias, mais vous pouvez simplement m’appeler Mattias.

Le soldat répondit tout en effectuant la révérence devant ses deux interlocuteurs.

- Je suis ne suis qu’un simple soldat d’Arendelle, c’est… comment vous dire… le nom de notre communauté. Nous sommes venus dans l’espoir de bâtir un barrage afin de réguler le niveau de l’eau de notre territoire, et ainsi nous protéger d’une potentielle inondation.

- Je peux comprendre la gravité de votre situation, répondit Arvet. Mais vous devez savoir que nous et les esprits ne tolérons que rarement l’arrivée d’étrangers dans notre forêt. Surtout quand il s’agit de la coloniser.

- Je sais, moi et mes camarades avons pu nous en rendre compte. Mais rassurez-vous, il n’est pas question pour nous de colonisation.

- Mais je suis sûr que cela va s’arranger pour vous autant que pour nous, intervint Yelena. J’ai entrevu mon père parler avec votre roi, je suis sûr qu’ils trouveront un accord satisfaisant.

- Espérons, soupira Mattias. Mais parlez-moi un peu de votre peuple, depuis combien de temps habitez-vous ici ?

- Depuis longtemps sans doute, fit Yelena. Mais qui se souvient encore de ce genre de chose, si ce n’est Ahtohallan.

Sans doute une divinité locale, pensa Mattias. Mais il n’eut pas le temps de poser la question qu’Arvet intervint.

- Je devine votre questionnement, Mattias. Ahtohallan serait, selon nos légendes, une rivière gelée où se tapissent tous les réponses et les souvenirs du passé. Mais c’est tout ce que nous savons, car personne n’a pu la voir de ses propres yeux.

- Vraiment ? Une rivière magique que personne n’a pu voir parce que personne ne sait où elle se trouve ?

- On sait seulement qu’elle se trouve sur une petite île très loin du rivage bordant la forêt. Traverser la mer est le seul moyen d’y parvenir mais aussi serviable et protecteur qu’il soit, l’esprit de l’eau ne laisse personne y aller. Peut-être qu’il agit comme gardien d’Ahtohallan, allez savoir.

- Même mon père l’ignore, ajouta Yelena, alors qu’il est le seul à être capable de communiquer avec les esprits. Mais je serais amenée un jour à lui succéder, et il m’apprendra comment communiquer avec les esprits. Et ce jour-là, j’espère connaître la raison de l’esprit de l’eau à vouloir « protéger » cet endroit.

- Cette forêt est décidément bien plus mystérieuse que je ne l’aurais imaginé, s’exclama Mattias. Un peuple vivant en harmonie avec des esprits élémentaires et vénérant une rivière glacé capable de dévoiler notre passé mais que personne n’a pu voir.

- Je ne vous le fais pas dire. Mais nous parlons beaucoup alors que vous devez avoir faim. Accepteriez-vous de partager un repas de notre cru ?

- Ce sera avec grand plaisir, chère Yelena.


**********


Agnarr n’avait pas fait trois pas qu’il sentit un courant d’air lui décoiffer ses cheveux et accompagné d’un sifflement, qu’il reconnut comme étant celui qu’il avait entendu plus tôt. Il vit alors des feuilles flotter dans les airs et naviguant d’un arbre à un autre tout en arrachant d’autres feuilles sur son passage, avant d’atterrir brutalement au sol et de former une silhouette semblable à celle d’Agnarr.

- Alors… tu dois être l’esprit de l’air, non ? C’est… c’est sûrement toi que j’ai rencontré tout à l’heure.

Le jeune prince parla tout en s’approchant prudemment de l’esprit, mais celui-ci fit aussi de même. Agnarr recula alors et l’esprit l’imita. Le jeune prince leva alors un bras et l’esprit l’imita de nouveau. Hochement de tête, agitation des bras et des jambes, improvisation… ce fût bientôt un jeu de mimes qui s’installa entre Agnarr et l’esprit, le dernier reproduisant les gestes du premier à la lettre, et cela l’amusait beaucoup. Puis quelques instants plus tard, l’esprit cessa son petit jeu et commença à mimer différents animaux ainsi que leurs gestuelles. Et finalement à « danser » tout en reprenant la silhouette d’Agnarr.

Le jeune prince riait tellement devant les mimiques de l’esprit qu’il en oubliait sa crainte des lieux et sa recherche de Mattias. Il ne se souvenait pas d’avoir autant ri avant ce moment.

- Tu m’as l’air d’être un sacré farceur, esprit de l’air. Dommage que tu ne puisses pas parler, j’aurais bien voulu connaître ton nom… enfin, si tu en a un. Comme ça, on pourrait faire plus connaissance et qu’on soit ami, même s’il y a déjà Mattias, mais…

Agnarr n’eut pas le temps de finir sa phrase que l’esprit de l’air cessa ses amusements et agita son bras vers derrière lui. Mais le jeune prince ne comprit pas ce qu’il voulait dire. L’esprit de l’air décomposa alors sa silhouette feuillue, poussa Agnarr vers l’avant et s’éloigna en direction d’une clairière. Le jeune prince finit par comprendre que l’esprit l’invitait à le suivre. Mais pourquoi, se disait-il. Voulait-il lui montrer quelque chose ?

Sans le perdre de vue, Agnarr suivit l’esprit au travers des fourrés et des buissons. Ce dernier s’appliqua à ne pas voler trop haut et trop vite afin de ne pas égarer le jeune prince. Mais en chemin, Agnarr se figea brusquement : et si c’était une ruse, se disait-il. Et si cet esprit s’était montré farceur et amical pour endormir sa méfiance afin de mieux l’éloigner des soldats pour l’attirer dans un piège ? Mais quel genre de piège ? Immédiatement, ses craintes ressurgirent.

- J’aurais dû continuer à chercher Mattias et ignorer l’esprit. Pourquoi ai-je oublié ma promesse à ma mère ? Pourquoi ai-je désobéi à mon père ? Pourquoi tu n’es qu’un idiot doublé d’un inconscient, Agnarr ?

Il fit alors brutalement demi-tour, mais fût bientôt rattrapé par l’esprit de l’air qui le força à continuer en le poussant davantage en avant. Estimant qu’il n’avait plus le choix, Agnarr ramassa un bâton convenant à sa taille afin de se protéger du mieux qu’il pouvait du danger dans lequel il venait de se jeter.

Après une longue marche, l’esprit amena le jeune prince dans une clairière où scintillait un lac. Agnarr craignit que l’esprit de l’air l’eût amené ici et que celui de l’eau allait surgir du lac et le noyer. Il s’éloigna prudemment de l’endroit mais l’esprit de l’air revint le pousser vers le bord du lac et s’en alla vers la branche d’un arbre. Agnarr entendit alors une voix.

- Qu’est-ce que tu fais là, Malice ? Je t’ai dit de me laisser tranquille !

Le jeune prince vit alors l’esprit de l’air revenir vers lui et une jeune fille descendant de l’arbre. Leurs regards se croisèrent dès que la jeune fille toucha le sol, le jeune prince ne tarda pas à jeter son bâton afin de ne pas créer de confusion entre elle et lui.

- Euh… bon… bonjour. Je… je viens en… en tant qu’ami et… et…

- Qui es-tu, petit garçon ? D’où est-ce que tu viens ?

A peine la jeune fille finit sa phrase que l’esprit de l’air la poussa vers Agnarr.

- Malice ? C’est toi qui l’as amené ici ? Mais où l’a tu trouvé ?

- Euh… il s’appelle vraiment Malice ?

- Non, c’est juste moi qui l’ai nommé ainsi. Mais toi, petit garçon, qui es-tu ?

Agnarr ne savait quoi répondre : c’était la première fois pour lui qu’il s’adressait à quelqu’un de sa tranche d’âge, et à une fille de surcroit. Il sentit une chaleur monter en lui et ne pût s’empêcher de se tortiller les doigts dans son dos.

- Et bien, petit garçon, on a déjà perdu sa langue ? plaisanta la jeune fille.

En entendant son surnom, le jeune prince se disait qu’elle était mal placée pour l’appeler de cette manière, elle qui faisait à peine quelques centimètres de moins que lui. Tout en restant calme, Agnarr se ressaisit.

- Je… je m’appelle Agnarr.

- Enchanté, Agnarr. Moi c’est Iduna.

- Iduna… c’est joli comme prénom.

Trop tard pour se rattraper, Agnarr était si timide devant Iduna qu’il était persuadé d’avoir commis une bourde en complimentant son prénom.

- Merci, tu es bien le premier à me dire ça. Ton prénom aussi est joli.

- Ah, euh… merci… je crois… hé, tu fais quoi, toi ?!

Malice avait essayé de rapprocher Agnarr d’Iduna, comme s’il voulait plaisanter sur le fait que le jeune prince serait amoureux de la jeune fille.

- Il est souvent comme ça, ton ami l’esprit malicieux ?

- Oh oui, tout le temps. Ce n’est pas pour rien que je l’appelle Malice, c’est qu’il est très coquin et farceur. N’est-ce pas, Malice ?

Malice s’amusa à défriser les cheveux de son amie dans un sifflement ressemblant à un rire, faisant glousser les deux enfants.

- S’il te plaît Malice, veux-tu bien retourner chez nous ? J’aimerais rentrer seule avec notre nouvel ami.

Malice s’exécuta immédiatement, mais Agnarr était un peu gêné de devoir faire le chemin du retour avec une fille qu’il ne connaissait que depuis quelques instants.

- Mais euh… on n’est pas encore ami que je sache. On ne se connaît qu’à cause de ton ami esprit.

- Et bien, nous pourrons faire plus connaissances tout en rentrant ensemble. Mais j’aimerais d’abord savoir pourquoi tu es ici. Allez, tu viens ? Je connais le chemin.

Malgré sa timidité, Agnarr commença à éprouver des sentiments envers Iduna. Rassemblant son courage, il la rejoignit et commença à discuter avec elle, lui expliquant la raison de sa présence ainsi que le sujet du barrage entrepris par son père.

- C’est donc parce que votre habitat est menacé par une montée des eaux ? Mais pourquoi ne pas simplement aller habiter ailleurs ?

- Parce ce n’est pas si simple pour nous. Arendelle existe depuis plusieurs siècles et l’abandonner serait comme faire une croix à tout un passé historique. Et puis, on ne peut pas déplacer nos habitations et nos biens contrairement à vous : nos maisons sont immenses et faites de briques, donc impossible à transporter.

- Je vois. Mais au fait, pourquoi tu ne m’as pas dit plus tôt que tu es le fils d’un roi ? Parce qu’il faudrait que je m’incline désormais devant toi… plutôt, devant vous et que je vous appelle « jeune Altesse ».

- Mais tu as dit qu’on est ami, donc tu peux toujours me tutoyer. Et de toute façon, mon père n’est pas avec nous, alors je ne pense pas qu’il sache que tu peux me traiter comme un simple garçon.

- Et est-ce que ça veut aussi dire que je peux faire ce que je veux avec toi ?

- Euh… pardon ?

Et aussitôt, Iduna renversa Agnarr en le poussant vers l’avant. Celui-ci se retrouva nez à terre, sous les rires moqueurs de la jeune fille. Mais plutôt que de se relever et de sermonner sa nouvelle amie en profitant de son statut de prince, Agnarr se prêta au jeu en répondant d’un sourire amusé.

- Tu m’as bien eu ce coup-ci Iduna, mais tu vas regretter d’avoir demandé à Malice de nous laisser seuls.

Puis il se jeta sur elle à plusieurs reprises mais celle-ci l’esquiva à chaque fois, jusqu’à ce qu’elle décide de grimper à un arbre et de se réfugier sur une branche. Le jeune prince tenta de faire de même, mais étant moins agile qu’Iduna il tomba à plusieurs reprises, et toujours sous les moqueries d’Iduna.

- Je n’ai pas toujours besoin de Malice pour m’aider, jeune Altesse. Apprendre à connaître et à maîtriser son environnement suffit aussi.

C’est alors qu’Agnarr eut une idée : il grimpa du mieux qu’il le put sur l’arbre mais au lieu de monter jusqu’à la branche, il prit appui contre le tronc et s’élança en arrière tout en tendant le bras pour attraper la jambe d’Iduna. La tentative fut un succès, Iduna n’eut pas le temps de réagir et fût entrainée dans la chute d’Agnarr. Les deux enfants se relevèrent en rigolant, mais Agnarr remarqua un voile mauve sur les épaules d’Iduna, dont il n’avait pas prêté attention jusqu’ici.

- Il est joli ton voile, Iduna. C’est tes parents qui l’ont fait ?

Iduna était cependant gênée par la remarque d’Agnarr : elle s’amusait si bien avec Agnarr qu’elle avait oublié le châle offert par son père. Mais elle n’eut pas le temps de se remémorer les mauvais souvenirs car Malice était revenu, mais cette fois accompagné de Mattias et de Yelena.

- Où étais-tu passé, Iduna ? Ta mère te cherche partout et nous venons d’avoir des visiteurs.

- Où étais-tu passé, Agnarr ? Nous allons bientôt partir et ton père serait furieux ou inquiet s’il ne te voit pas.

- Quoi ? Nous partons déjà ?

Les deux enfants étaient profondément déçus : pendant qu’ils suivaient leur pair respectif, ils se désolaient de ne pas pouvoir jouer plus longtemps et de faire plus ample connaissance. De plus, leur rencontre mutuelle leur avait fait mettre de côté leur tracas qu’ils avaient vécu il y a quelques jours. Et Agnarr se demandait si son père avait pu trouver un arrangement avec le chef Northuldra.

Les arendelliens avaient déjà rassemblé leurs affaires pour le départ, sans oublier leurs armes qui leur fut rendues. Agnarr vit alors son père, se tenant à part avec Lavrohas.

- Vous êtes sûr de ne pas vouloir rester parmi nous au moins pour cette nuit ? Nous pourrons continuer la discussion dès demain matin.

- Je vous remercie pour votre hospitalité, Lavrohas. Mais je m’inquiète pour mon royaume et je ne voudrais pas non plus vous déranger plus longtemps. Et puis, il serait juste que ce soit à mon tour de vous inviter chez moi. J’enverrais un messager pour vous informer du moment de l’invitation.

- Comme il vous plaira, majesté. Sur ce, je n’ai plus qu’à vous souhaiter un bon retour.

Runeard avait passé tout ce temps avec Lavrohas à parler des esprits, de leurs traditions et de leur mode de vie. Le roi en était si fasciné qu’il ne songeait plus à aborder le sujet du barrage, mais estimait qu’il serait plus propice d’en parler en invitant Lavrohas et son peuple à Arendelle.

- C’est dommage que tu partes déjà, fit Iduna à Agnarr. On s’amusait bien tous les deux.

- Moi aussi je suis déçu de partir maintenant. Mais j’ai vu mon père avec ton chef, il va peut-être vous inviter chez nous.

- C’est vrai ? Oh, j’aimerais tellement que ce soit vrai ! J’aimerais tellement visiter… comment ça s’appelle déjà… ton château ? J’aimerais tellement voir à quoi ça ressemble.

- Moi aussi j’espère que tu feras partis de l’invitation.

Au même moment, Malice s’amusa à se glisser dans les vêtements d’Agnarr et à lui ébouriffer les cheveux.

- Moi aussi je t’aime Malice, s’esclaffa Agnarr. J’espère que tu viendras aussi.

Mais l’heure du départ était proche, et Runeard n’était pas quelqu’un de très patient. Agnarr se dirigea alors vers lui et fut aidé à monter à cheval. Entretemps, Mattias s’entretenait une dernière fois avec Yelena et Arvet.

- Quel dommage que nous ne restons pas longtemps. Nous sommes arrivés il y a à peine une heure et mon roi sonne l’heure du départ.

- Qu’importe, fit Arvet. J’ai entendu notre chef s’entretenir avec lui, ils projettent de se revoir, chez vous cette fois. Si cela ne veut pas dire que nous ne prendrons pas part à l’invitation, qu’est-ce que cela voudrait dire alors ?

- C’est vrai, ajouta Yelena. Et d’ailleurs, j’aimerais beaucoup voir votre lieu de vie, et comment vous vivez aussi.

- Je peux vous dire que vous risquez d’en être surpris, répondit Mattias, mais peut-être pas de la mauvaise façon. Maintenant veuillez m’excuser d’abréger cette conversation, mais je n’aimerais pas faire impatienter mon roi.

Puis à son tour, Mattias se mit en selle et adressa un dernier au revoir à ses nouveaux amis avant de claquer les rênes de son cheval. Au même moment, Agnarr et Iduna se regardaient s’éloigner mutuellement, toujours déçus de ce départ précipitée et inattendue. Agnarr fit alors un signe de main à Iduna, que cette dernière renvoya toute émue. Ce fut ensuite Malice, au sommet d’un arbre et ayant repris la silhouette feuillue de son nouvel ami, qui lui renvoya son geste.

- Iduna ! Tu m’écoutes quand je te parle ?

Malgré sa séparation soudaine avec Agnarr, Iduna était heureuse d’avoir rencontré quelqu’un qu’elle pouvait considérer comme un véritable ami, sans pour autant oublier Malice. Elle était si heureuse qu’elle n’entendit pas les protestations de sa mère.

- Hein… oui, maman ?

- Je ne sais pas ce que tu as aujourd’hui, mais sache que je ne suis pas du tout fière de toi. Je t’ai cherché partout parce que nous avons eu des invités avec qui parler et échanger, et toi tu continues à rester seule dans ton coin à faire comme si tu ne voulais plus parler avec qui que ce soit.

- Mais, maman…

- Oui, je sais que la mort de ton père te pèse encore, mais il faut que tu passes à autre chose si tu veux oublier. Et puis, j’aimerais que tu cesses de t’amuser avec l’esprit du vent. Il est là pour veiller sur la forêt, pas pour s’amuser.

Iduna en avait assez : non seulement sa mère ne voulait pas savoir qu’elle avait parlé avec un futur roi, mais elle aussi insistait pour qu’elle arrête de s’amuser avec Malice. Iduna se décida à hausser la voix.

- De toute façon, tu veux jamais que je m’amuse avec Malice ! Tu t’es déjà demandé si les esprits pouvaient s’ennuyer à toujours devoir garder la forêt ?! Peut-être qu’eux aussi ont envie de jouer, pourquoi on leur en priverait ?! Pourquoi ?!

- Je t’interdis de me parler sur ce ton, Iduna ! Va dans la hutte, tout de suite !

Et sans se retourner, Iduna obéit à sa mère mais non sans lui lancer un regard noir. Elle s’engouffra brutalement dans la hutte et alla se recroqueviller dans un coin, où elle pouvait ruminer sa colère envers sa mère. Mais elle finit par se calmer, en se rappelant de ce beau Agnarr qu’elle avait rencontré ce jour-là. Elle ne voulait pas que leur rencontre s’arrête en si bon chemin : au fond d’elle-même, elle souhaitait ardemment le revoir.

Mais quelle était ce sentiment nouveau qu’elle ressentait, comme un mélange de passion et de tendresse ?


Dernière édition par Dov le Mer 21 Oct 2020, 15:22, édité 1 fois
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L'héritage de la trahison Empty Re: L'héritage de la trahison

Sam 17 Oct 2020, 16:02
Tout d'abord nous avons un chapitre charnier... Car nous avons enfin... THE RENCONTRE entre nos deux protagonistes !
En effet, ça arrive un peu rapidement, mais Agnarr et Iduna se rencontrent enfin... Et c'est mignon tout pleins car d'un côté on a le garçon qui est très maladroit et mal à l'aise alors que de l'autre nous avons la jeune fille espiègle qui limite n'attendait que ça qu'un inconnu arrive pour pouvoir faire de lui son ami Wink... Malice qui vient s'ajouter au tableau porte bien son nom et arrive finalement à faire le coach entre les deux Very Happy

Concernant la rencontre Arendellien/ Northuldra elle est très bien amenée car même s'il reste un peuple pacifiste, il ne veut pas se faire marcher dessus et j'apprécie cela car ça me rappelle des liens avec Retour vers le passé 3 Smile. Du coup comme je te l'ai déjà dit sur skype je les imaginais bien comme dans le film avec leur lance prêts à défoncer quiconque s'opposerait à eux.
Frozen point d'ailleurs pour la rencontre Yélana/ Matthias qui commence plutôt bien quand on sait qu'après ils vont devoir se supporter pendant 34 ans x)

A propos de Yélana... C'est très bien que tu en fasses la fille du chef Smile on comprend un peu mieux ses intentions Very Happy Mais du coup est-ce le chef qui se fait tuer ? ou est-ce qu'elle va pouvoir se marier avant avec Arvet ?! et dans ce cas-là Arvet est celui qui se fait tuer par Runeaerd ?! Razz... Va falloir que tu l'explicites un peu plus Wink... En plus Yélana amoureuse si c'est développé ça me plaît ! <3... Car tu sais moi je suis comme Anna "Mais c'est rien qu'importe le danger quand on s'aime ! <3"...

En tous les cas j'apprécie vraiment ta fan-fiction et je veux absolument d'autres moments Iduna/ Agnarr.
Passons maintenant à des points qui m'embêtent un peu plus.

On a toujours cette histoire de barrage qui est présenté comme un cadeau d'Arendelle aux Northuldra dans le film et donc n'a rien à voir avec une histoire de montée des eaux.
Ensuite nous avons la rencontre des Northuldra avec les arendellien qui va venir dans le prochain chapitre. Très bien mais normalement Iduna n'y est pas Wink parce que lorsqu'on voit le film, le lecteur la découvre avec Courant d'Air par les yeux d'Agnarr. Hors la rencontre à Arendelle s'est faite avant.
Enfin. Si tu veux inclure la scène Iduna/ Agnarr "'Que lisez-vous votre majesté ? Un nouvel auteur Danois"... Encore une fois cela se passe après qu'Iduna ait sauvé Agnarr donc elle est déjà "Arendellienne" par sa coiffure (chignon contre cheveux lâchés Northuldra) et sa robe occidentale (qui remplace sa tenue de Forêt). Après je t'ai donné des conseils par skype pour remanier ce petit point Wink

Je suis pénible, je suis très pointilleuse mais avec des visionnages des films + des courts métrages au moins une à deux fois par semaine, j'attends à ce que les fics soient cohérentes par rapport aux évènements des films Wink

Voilà. En tous cas un bon chapitre dans l'ensemble et hâte d'avoir la suite Very Happy

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Sam 17 Oct 2020, 19:17
L'héritage de la trahison Khbkjb10


Iduna et Agnarr, franchement c'est superbe!<3


Mais reprenons depuis le début...Je vais commencer par du négatif. Déjà dit certes et ça sera la dernière fois. Le canon du film.
Alors pourquoi est-ce que la critique à ce sujet sera la dernière? Parce qu'au vu de ce qui est écrit ici, je ne vois pas désormais par quel moyen logique tu peux réussir à raccrocher les wagons pour que ça soit canon avec ce que le film montre. Que tu fasses ici des amitiés naissantes. Des peuples qui ne se connaissent absolument pas et de fait Arendelle qui vient pour une raison somme toute louable et de bonne foi...Les faire passer en quelques semaines à "Notre roi va vous mettre la quenelle mais tellement..." ça a du mal à matcher...Pour le coup je serai très agréablement surpris si tu réussis à tout raccroder de manière logique...
MAIS
et on en arrive à un très gros point fort du coup. Puisque désormais, à mon sens il est admis que tu n'as pas respecté le canon et ne pourra pas le respecter il y a 2 solutions. Soit s'en désinteresser à se dire "non mais ça n'a pas de sens par rapport au film...je m'en fiche j'arrête". Soit seconde solution. Etre malgré tout intrigué par l'histoire raconter et se dire "OSEF le film, je veux savoir quand même"
Et perso je suis dans la seconde catégorie. C'est bien signe que l'histoire en général, les enjeux mis en place, les personnages présentés se suffisent à eux mêmes pour que l'on passe outre le canevas de départ non respecté et partir sur autre chose malgré tout. Alors pour ça...@Ansa...Viens ressortir la boite à Frozen points j'ai plus l'image sur moi!

Bien, pour le chapitre en lui même. Là encore je vais partir du négatif pour arriver vers le positif. On a des premiers contacts et des naissances d'amitiés, notamment Matthias Yelena. Pour ce qui est du chef et Runaerd...Disons que c'est diplomatique (et c'est logique en même temps qu'ils ne se tapent pas dans le dos tout de suite). Le souci que j'ai. C'est que ce chapitre se déroule sur un timing d'une heure ou deux guère plus. Bref les personnages ont à peine eu le temps de se dire bonjour que déjà ils se quittent, et dans leurs adieux, que ce soit du côté de Matthias Yelena ou Agnarr Iduna (je reviendrais sur eux) c'est un peu en mode "oh nous sommes déjà des amis pour la vie il m'est impossible de vous oublier"...Le matin même ils ne se connaissaient pas et n'ont passé que très peu de temps...La logique voudrait plutôt qu'ils se disent "tiens ils ont l'air plutôt sympa"...Mais dans trois jours ça soit "M.... ils s'appellaient comment déjà?" Bref des rencontres aussi ephémères, forcément les personnages ne peuvent pas être marqués àç ce point par les personnes (la rencontre avec un peuple oui, mais pas les personnes en particulier).
Mais pour moi c'est plus un souci de timing. J'aurai bien plus facilement accepté l'idée si on m'avait dit que les Arendelliens avaient squatté plusieurs jours le camps Northuldra pourdiscuter, observer et les conversations présentés n'en sont qu'une parmi sans doute d'autres. Ca rendrait pour moi toute cette rencontre plus crédible. Mais là encore je reprends l'argument ci dessus, ce point "négatif" ne me fait pas décrocher de l'histoire.

Autre souci de ce chapitre et c'est le dernier... Des soucis de répétition. Là encore c'est vraiment du réglage et avec une relecture supplémentaire peut être pourras-tu corriger ce souci. Tu devrais peut être essayer quand tu relis ton texte de le faire à haute voix. Hier en lisant le texte à voix haute, les nombreuses répétitins parfois me faisaient avoir des petites sautes de concentration (ça et le fait qu'il était peut être déjà tard^^). Là encore personne n'est parfait et nous en faisons tous des répétitions Very Happy


Bon mais tout ça est effectivement bien vite oublié par la narration en elle même. Et je la trouve dans sa globailité très juste. Elle ne se veut pas trop litteraire ou pompeuse, elle est simple, sobre et efficace. Tout est très fluide, on passe de la narration aux dialogues sans souci. De même les dialogues eux aussi sont simples et efficaces et j'en arrive au meilleur des dialogues...

Agnarr Iduna...

L'héritage de la trahison Tenor

C'est très fort...Surtout que c'était attendu et s'il y avait bien un exercice où il ne fallait pas se louper...Mais là wow superbe.
Les personnages sont respectés. Un Agnarr tout timide, réservé et un peucrédule. Et une Iduna, sur sn terrain, plus dévergondée même si c'est loin d'être la "mas-tu vu Northuldra". Pour le coup cela respecte ce que l'on peut voir du film, avec une Iduna tout de même très espiègle, notamment dans les souvenirs figés à la voir le faire sursauter en disant "que lisez vous votre Majesté?" et un Agnarr de fait plus calme et réservé.
C'est tout ce que l'on voit ici. "comment t'appelles-tu petit garçon"...Ce petit côté légèrement infantillisant. Iduna se place déjà de manière maternelle et aussi un peu coquine (dans le sens innocent du terme...@Ansa tu te calmes!). Ce sont deux enfants du même age mais Iduna se place d'office comme "la plus mure des deux"...Ce qui n'est pas illogique en soi.
Elle en profite car elle même n'a pas confiance en soi, mais sans doute un peu plus qu'Agnarr...Elle n'est jamais dans la moquerie mais au contraire très gentille et joueuse. Elle le met à l'aise et lui aussi se prend au jeu. Aucun des deux personnages ne semble ridicule durant cette séquence et on sent toute leur candeur aux deux...Au final ils sont étrangers l'un pour l'autre mais, au travers de leurs yeux d'enfants, ils ne voient aucune différence, aucune animosité, contrairement aux adultes qui se méfient (à juste titre?) ...Non pour Agnarr comme pour Iduna, l'autre... est juste un compagnon de jeu!

Pour le coup je le redis cette séquence est sublime. Que ce soit une lecture au premier degré. Deux gamins tout mimi. Ou la lecture du sous texte qui insiste sur l'innocence. Le message passé est magnifique et pour le coup j'ose le dire. De toutes les fan fictions lues. De tous les chapitres lus ici. Cette séquence précise fait partie des 10% des séquences les plus belles qu'l y ai pu avoir sur ce forum. Il serait illusoir et sans intérêt que de comparer pour dire "tiens pour dire comme la scène est belle elle vaut la scène dans telle fiction" car chacune est différente et ça ne veut pas dire grand chose de comparer celle-ci à une scène comique narrée avec brio, où une bataille épique où une mort mémorable où une déclaration d'amour, un événement fort... Chaque scène a sa spécificité et ne peut être comparée. Mais pour le coup, la thématique d'une rencontre entre deux enfants, c'est me semble-t-il inédit. Certes des relations d'enfants on a pu en trouver dans Retour vers le passé (mais il s'agissait des frères et soeurs) ou encore dans la série des Emma, mais dans un registre totalement différent, sinoni j'avoue ne as avoir de souvenir de scènes similaires et ce la rend cette séquence encore plus mémorable.

Bref beau boulot!

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Sam 17 Oct 2020, 20:45
Frantzoze a écrit: Iduna se place déjà de manière maternelle et aussi un peu coquine (dans le sens innocent du terme...@Ansa tu te calmes!).

Mais je le sais qu'elle l'est quand même !!! :angel:

Moi ça m'a plutôt fait penser à Willy Wonka le "petit garçon" Razz... Ce qui fait un peu pédophile x)

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L'héritage de la trahison Empty Re: L'héritage de la trahison

Lun 19 Oct 2020, 15:17
J'ai un peu perdu l'habitude de répondre aux commentaires, mais dans le cas présent cela me semble nécessaire pour éclairer les lanternes sunny

Alors @Ansa, @Frantzoze et @Lhysender à part, je ne sais pas s'il y a d'autre gens du forum qui suivent ma fanfic. Je commence par ça parce que ça me semble important d'aborder le principal point négatif qui a été relevé jusqu'ici : la cohérence et la canonicité avec le second film.

Selon ce que nous dit le flashback du second film, Agnarr et Iduna ne se sont jamais rencontré avant la trahison de Runeard, ne serait-ce qu'Agnarr entrevoit Iduna jouer avec Malice Courant d'Air juste avant l'incident. Je suis conscient que certaines personnes sont très pointilleuses et exigeantes sur ce genre de détail avec la cohérence du film, mais dans mon cas c'est assez particulier. Je m'explique :

En fait, moi aussi j'essaye de faire attention à respecter la cohérence établi dans la franchise. Mais par rapport à ce que moi je voudrais raconter, la scène du flashback m'a posé problème : depuis que Disney a présenté la scène Frozen 2: Gale Test, j'ai tout de suite adhéré au mouvement Agduna et j'avais tellement envie d'inclure la rencontre entre les deux enfants avant la trahison de Runeard dans mon histoire. Mais encore une fois, cela rentre clairement en conflit par rapport à ce qui a été établi dans le film.

Cependant, j'ai aussi pris le temps de bien réfléchir sur ce sujet et j'ai trouvé comment palier à ce souci de cohérence sans influencer ma vision des choses et celle du film. Mais pour ça, il faudra attendre le "début de la fin" de l'histoire car vous le révéler serait prendre le risque de vous spoiler. Donc avant de continuer à me faire ce reproche, essayez de rester patient.

Je suis conscient que ça va être long, mais faites l'effort s'il vous plaît. Vous êtes gentils, merci :calin:

Et.. merci Frantzoze pour ton niveau d'appréciation Shocked

Cette séquence précise fait partie des 10% des séquences les plus belles qu'il y ai pu avoir sur ce forum

Je ne suis pas du genre à courir après les honneurs, mais ça me fais à la fois bizarre et content de savoir que ma fanfic va rester dans les annales du forum Embarassed applaudir


Dernière édition par Dov le Lun 19 Oct 2020, 21:05, édité 1 fois
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L'héritage de la trahison Empty Re: L'héritage de la trahison

Lun 19 Oct 2020, 19:33
Et il les vaut largement ! Wink

Encore bravo pour ce chapitre ! En adoration

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