- Le Royaume d'Arendelle -
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Dov
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L'héritage de la trahison (redémarrage) Empty L'héritage de la trahison (redémarrage)

Jeu 15 Avr 2021, 19:14
Avant-propos : cette fanfiction est un préquel, se concentrant sur le couple Agnarr-Iduna, et a commencé avant la sortie de Dangerous Secret, qui est le préquel officiel de la franchise. Je précise au cas où on viendrait me faire la remarque  sur la "caducité" de ma fanfic.

Cela étant dit, voici les spoilers sans contexte de ce premier chapitre.

L'héritage de la trahison (redémarrage) Chapit10





Dernière édition par Dov le Dim 20 Mar 2022, 17:52, édité 3 fois
Dov
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L'héritage de la trahison (redémarrage) Empty Re: L'héritage de la trahison (redémarrage)

Ven 16 Avr 2021, 21:00
Chapitre 1 : Un ami



L’air était frais en ce début d’après-midi, une légère brise soufflait à travers les arbres, agitant à peine les branches et les feuillages les plus minces. Mais parmi ces branches, certaines témoignaient de l’arrivée du printemps par des excroissances naissantes de bourgeons, certaines étant même prête à éclore. À cela vint s’ajouter les chants d’oiseaux revenus peupler la forêt et la luminosité du soleil dégageant une agréable chaleur. Seuls des petits tas de neige isolés de part et d’autre rappelaient encore la présence de l’air hivernal, toujours manifesté par la brise.

Ce semblant d’affrontement entre les saisons n’empêchait toutefois pas les Northuldras de vaquer à leurs occupations habituelles : emmener paître les rennes vers les clairières de lichens, cueillir les derniers plants de cynorhodons et partir pêcher dans les plus proches rivières, tout cela sous la garde bienveillante des esprits de la forêt, notamment ceux de la terre. Mais la plupart des Northuldras étaient en train de préparer les besoins nécessaires en prévision de leur voyage vers Arendelle dès le lendemain. Cela faisait neuf ans que les travaux du barrage furent interrompus pour des raisons de tensions politiques, mais une invitation de la part du roi reçut deux jours plus tôt laissa penser que la situation s’était calmée, et de surcroit la reprise des travaux annoncée. Il n’en fallait pas plus au peuple du soleil pour se préparer au long voyage qui les attendait. Mais ce jour-ci était aussi un jour spécial pour l’un d’eux.

- Iduna, où es-tu passée ?

Un homme à la carrure respectable et portant un arc court arpentait le campement à la recherche de sa fille, mais celle-ci ne se trouvait nulle part. L’homme perdit bientôt patience et s’engouffra dans sa hutte, où une femme s’affairait à rassembler le nécessaire pour le futur voyage.

- Norà ! Notre fille est introuvable, ce n’est pas normal !

- Du calme Hégon, répondit-elle. Dois-je te rappeler qu’à son âge, tu manquais aussi souvent à tes devoirs ? Elle le tient sans doute de toi.

- Ce n’est pas ça qui m’aidera à la trouver. Elle a attendu ce jour depuis un bon moment, alors pourquoi cette absence soudaine ?

- Réfléchis, chéri. Où peut-elle bien être si elle est introuvable ici ?

Se grattant le menton, Hégon réfléchit un long moment avant de se rendre à l’évidence.

- Hmpf… maintenant que tu le dis, j’aurais dû le savoir plus tôt. Mais il serait grand temps pour elle de laisser tomber ces enfantillages et de commencer à s’impliquer au sein de notre communauté.

- Ne sois pas si sévère, répondit Norà en posant sa main sur l’épaule de son mari. Ce n’est pas de sa faute si l’esprit du vent l’a pour ainsi dire choisi comme compagnon de jeu.

- Je me demande bien pourquoi d’ailleurs. De toute manière, je n’aurais pas le temps de l’entraîner davantage dans les jours à venir. Alors que je me hâte !

Sur ces paroles, Hégon sortit rapidement de la hutte et s’enfonça dans la forêt. Pendant ce temps, Iduna était avec l’esprit du vent, assise sur une haute branche d’arbre et discutant avec son ami.

- Tu te rends compte, Malice ? C’est le grand jour !

Comme à l’accoutumée, la jeune fille passait presque tout son temps à jouer avec Malice, le nom qu’elle avait donné à l’esprit du vent en raison de son tempérament coquin. Quand celui-ci ne passait pas son temps à se promener dans la forêt ou à aider les Northuldras dans diverses tâches, il jouait avec Iduna en l’emmenant vers la cime des arbres pour contempler l’horizon verdoyant ou lui faire ressentir l’ivresse de l’altitude. Mais aujourd’hui, la jeune Northuldra parlait avec son ami-esprit avec grande excitation.

- Ça fait des jours que mon père m’a entraîné à l’arc, et en mon jour de douzième printemps, il va me laisser chasser ma première cible vivante. Aujourd’hui !

Malice tourna autour d’elle en émettant un sifflement joyeux.

- C’est pas merveilleux ça ? Je ne te cache pas que mon père me fait un peu peur parfois, mais moi aussi, j’aimerais être capable de ramener du gibier, et même du plus gros que lui. Mais il y a autre chose aussi…

L’esprit du vent continua son petit manège habituel, mais cette fois-ci son sifflement était plus aigu et semblait respirer l’exaspération.

- Oui, je sais, on en a déjà parler… mais si on m’avait accordé un vœu pour ce jour, ce serait d’avoir un ami. Oui Malice il y a toi, mais je voulais dire un ami humain. Quelqu’un avec qui je pourrais communiquer, jouer et… Hé, mais arrête !

Face aux paroles d’Iduna, Malice s’emporta et la fit brutalement descendre de son perchoir et toujours avec son sifflement agacé.

- Non mais ça va pas, espèce de bise mal embouchée ? Tu m’as même pas laissé finir !

Tout en s’enroulant autour de son amie, le sifflement de Malice s’adoucit progressivement, comme pour s’excuser de son emportement excessif.

- Je sais pourquoi tu t’es emporté : tu as peur qu’un nouvel ami te remplace dans mon existence ? Allons Malice, tu seras toujours un ami pour moi, mais quand je disais un nouvel ami humain, je parlais pour toi aussi : tu ne t’es jamais dit si c’était mieux d’avoir un ami en plus ? Bon il y a bien Yelena, mais elle est tout le temps prise par ses devoirs de future cheffe…

Iduna fut cependant brutalement interrompu par l’arrivée de son père.

- Ah, te voilà Iduna ! J’espère que tu n’étais pas encore perchée à un arbre et que c’est mon arrivée qui t’a fait vite descendre.

- Oh papa… euh, non pas du tout, j’étais là en train d’attendre et…

- Ne me mens pas, Iduna ! Je vois bien que l’esprit de l’air est ici, et pour moi ça ne peut signifier qu’une chose.

Comme gêné et intrusif à la scène, Malice partit en s’envolant à travers les arbres, emportant au passage quelques feuilles mortes dans son sillage.

- Désolé papa, mais c’était pas une raison pour t’énerver. Tu as fait fuir Malice alors que…

- Parce que tu ne pouvais pas aider ta mère à préparer nos affaires en m’attendant ? Je te rappelle que nous partons demain aux premières lueurs de l’aube, alors une paire de mains supplémentaires auraient été la bienvenue.

Iduna rougit de honte, se disant que son père avait raison de la réprimander sur ce point. Elle qui d’ailleurs s’était toujours demandée à quoi ressemblait Arendelle, avait hâte de voir à quoi ressemblait l’endroit selon les dires des siens.

- Mais tu as peut-être raison, se radoucit son père. Je n’aurais pas dû me mettre en colère le jour de ton anniversaire.

- Je suis vraiment désolé, papa.

- Il suffit. Tu attendais de chasser ta première proie, alors ne tardons pas. Viens.

Hégon s’enfonça davantage dans la forêt, suivi de près par sa fille. Mais la discussion n’était pour autant pas terminée.

- Écoute Iduna, je me dois de respecter l’esprit du vent comme tous les autres esprits. Mais j’aimerais que tu commences à modérer tes jeux avec lui. Il est là pour veiller sur nous et sur la forêt, pas pour s’amuser. Et puis, je n’aime pas te savoir en hauteur sur un arbre, j’ai peur que tu finisses par tomber un jour ou l’autre.

- Mais c’est pour ça que Malice est avec moi, s’indigna Iduna. Et d’ailleurs, tu ne t’es jamais demandé si les esprits pouvaient s’ennuyer à toujours devoir garder la forêt ? Peut-être qu’eux aussi ont envie de jouer.

- Oh ça, j’en doute fort ! rétorqua Hégon. D’abord, parce qu’il ne faut jamais jouer avec le feu, ensuite parce que l’esprit de l’eau ne se laisse jamais chevaucher et enfin parce que les géants ne sont pas capables de s’adonner à des jeux à notre taille, et encore moins l’inverse.

- Et Malice, alors ? Il a toujours été…

Mais alors qu’ils venaient d’arriver face à un buisson, Hégon interrompit brutalement sa fille et cessa de bouger avant de lui tendre l’arc, et de continuer à voix basse.

- Arrête de l’appeler Malice et silence ! Nous sommes arrivés : juste derrière ce buisson se trouve ta cible. Souviens-toi ce que je t’ai enseigné.

Sans faire de bruit, Iduna écarta le buisson et vit dans une clairière un renne en train de brouter paisiblement, ne semblant pas alerté de la présence du duo l’observant.

- C’est un renne du troupeau ? Mais papa, je croyais qu’on allait chasser un animal sauvage.

- Vois-tu ma fille, ce renne a traversé vingt hivers et il n’est plus aussi robuste qu’il ne l’était. Il ne court plus après une partenaire et ne se frotte plus les bois, comprends par tout ceci que son temps est révolu. Maintenant, applique mes enseignements.

Hégon tendit ensuite une flèche à sa fille, qu’elle saisit d’un geste hésitant. Lentement, elle banda la corde de son arc et s’appliqua à viser le renne tout en évitant de faire du bruit. Mais prise d’hésitation, elle tarda à tirer. Son bras commença à lui faire mal et sa respiration à s’accélérer. Finalement, elle se résolut à lâcher la corde. La flèche se ficha dans le ventre de l’animal, qui brâma de douleur avant de s’effondrer lourdement sur le flanc.

- Bien, ma fille. Viens.

Le duo sortit de l’ombre et se dirigea vers le renne, qui était encore en vie, mais dont le souffle saccadé faisait naître un sentiment de gêne chez Iduna. Un sentiment renforcé par la vue du sang qui s’écoulait de la blessure, cette même blessure que la jeune fille avait provoquée.

- C’est bon, papa ? On peut arrêter l’entraînement pour aujourd’hui ?

Mais au lieu de lui répondre, Hégon tendit un couteau à sa fille afin de lui rappeler qu’un chasseur finit toujours ce qu’il a commencé. Iduna se décida à prendre l’arme, mais au moment où elle allait achever l’animal, son regard croisa aussitôt le sien. Ses yeux bleus reflétaient son visage et semblaient implorer la pitié de le laisser vivant. Iduna ne sut quoi faire : rester fidèle aux enseignements de son père ou épargner ce qu’elle considérait comme une cible ? Finalement, elle lâcha le couteau et ne put s’empêcher de verser une larme. Son père prit alors l’initiative d’égorger la bête lui-même. Celle-ci émit un couinement agonisant qui crispa la jeune fille. A cet instant, Iduna ressentit un véritable dégoût envers elle-même et sa fascination pour la chasse.

- Tu as encore bien des choses à apprendre, fit Hégon en soulevant la carcasse du renne.

Mais soudain, un ours surgit de derrière un arbre et poussa un rugissement. Sans doute avait-il faim et avait pisté l’odeur du renne.

- Un ours, en cette saison ?! Reste à l’écart Iduna, je m’en occupe !

Sans hésiter, Hégon se débarrassa du renne et intercepta l’ours qui se jeta sur lui. Malgré sa grande force, Hégon avait du mal à prendre le dessus sur son adversaire, qui l’envoya plusieurs fois à terre et le blessa à plusieurs reprises dans le dos. Mais il tint bon en s’armant d’une énorme branche faisant office de masse. Sa fille Iduna ne put rien faire d’autre qu’à contempler l’affrontement avec horreur. Mais soudain, elle eut une idée.

- Ah-Ah-Ah-Ah !

À peine avait-elle hurlé que son ami esprit se pointa aussitôt.

- Malice, vite ! Va chercher du renfort !

Voyant la scène, Malice s’éclipsa aussitôt. L’ours venait de briser l’arme de fortune d’Hégon, qui s’arma de son couteau et tenta de crever l’œil de la bête. Mais celle-ci le désarma par un violent coup de patte. En dernier recours, Hégon se ressaisit et parvint à étreindre la bête par le cou.

- Vas-y Iduna ! Tue-le, vite !

Sans attendre, la jeune fille banda son arc et visa l’ours qui essaya tant bien que mal de se libérer. Mais prise de panique, Iduna n’arriva pas à ajuster sa visée et lorsqu’elle sentit que l’ours allait se libérer, elle toucha son père en plein cœur.

- Papa ! Non !

Sous l’effet de la douleur, Hégon relâcha son emprise sur l’ours qui en profita pour le plaquer au sol. Hégon n’arrivait plus à lutter, l’ours le dominait entièrement et sous le regard horrifié de la jeune fille, lui arracha le bras et lui déchiqueta le torse. Iduna cria d’effroi, ce qui attira l’attention de l’animal. Elle voulait s’enfuir, mais la peur et la vision du cadavre ensanglanté de son père la figèrent sur place, alors que l’ours n’était plus qu’à quelques centimètres d’elle.

Soudain, une barrière de feu violacée barra la route à l’animal tandis qu’un bruit sourd fit trembler la terre. L’arrivée de l’esprit du feu et ceux de la terre firent fuir l’ours tandis que des northuldras accoururent.

- Iduna, est-ce que tout va bien ? s’exclama Norà en serrant sa fille contre elle.

Mais Iduna ne répondit pas, toujours sous le choc de ce qu’elle venait de vivre. Bientôt, tous les regards se teintèrent d’horreur en constatant le cadavre sanglant d’Hégon. Et tandis que seuls les pleurs hystériques de Norà se faisaient entendre, Yelena vint réconforter une Iduna abattue et bientôt en proie aux larmes.


**********


- Assez ! J’en ai assez !

La vie s’écoulait paisiblement à Arendelle et pour ses habitants. Le royaume venait de sortir d’un soulèvement rebelle ayant duré neuf ans, mais grâce aux royaumes voisins, elle put être étouffée et les rebelles exilés. Mais si la vie avait repris son cours, il en était tout autrement au château.

Rouge de colère, le roi Runeard faisait les cent pas dans ses appartements. Il ne cessait de crier et de fulminer sans marquer le moindre temps d’arrêt, et même l’exigence de son conseiller à devoir s’asseoir ne le calmait point.

- Votre Altesse, je vous en supplie…

- Rien du tout ! Je me calmerai quand je l’aurais décidé ! Oh, mais je vais le tuer, ce sale petit enf…

Runeard fut interrompu par l’arrivée impromptue de sa femme.

- Que se passe-t-il, ici ? Mon mari aurait-il été contrarié par qui ou quoi que ce soit ?

- Vous arrivez au mauvais moment Altesse, s’interposa le conseiller. Cette affaire ne concerne que votre mari…

- Il suffit, Peterssen ! Laissez-la entrer, cette affaire la concerne aussi !

Tout penaud, Peterssen laissa sa reine s’approcher de son mari dont le teint cramoisi contrastait avec sa tenue de monarque.

- Pourquoi cet emportement, Runeard ? On pourrait t’entendre à l’autre bout du fjord.

- Tu n’es pas sans savoir que je suis débordé, répondit sèchement Runeard. Nous sommes à peine au sortir de cette maudite rébellion que j’apprends que Grebark est de nouveau menacé par des loups, qu’un de nos navires marchands a été emporté dans une tempête, que je dois préparer l’accueil de nos voisins Northuldra, que je dois reformer nos effectifs… et voilà qu’on m’apprend qu’Agnarr a de nouveau fait une fugue ! La cinquième depuis le début de l’année ! Notre fils va me rendre fou, Rita ! Fou, j’ai dit !

Rita resta interdite. Elle ne connaissait que trop bien son fils et son désir de liberté et d’indépendance. Mais elle savait aussi que chaque fugue se soldait par de sévères remontrances de la part de Runeard. Mais cette fois-ci, peut-être qu’Agnarr est allé trop loin.

- Calme-toi, Runeard ! Je comprends ce que tu ressens, mais je pense aussi qu’il n’apprécie guère de ne pas pouvoir sortir du château comme il l’entend… pardon, je veux dire…

Rita essaya maladroitement de se rattraper, mais il était trop tard. Ses propos attisèrent davantage la colère de son mari.

- Tu oses prendre parti pour notre fils ? De grâce Peterssen, faites quelque chose ! Me voilà trahi jusque dans la sphère familiale !

Pendant que Runeard s’emporta à part dans sa véhémence, Rita ne tarda pas à prendre les choses en main en se tournant vers le conseiller.

- Peterssen, essayez de calmer notre roi en le rappelant à ses obligations. Je vais essayer de régler cette histoire moi-même avec mon fils, je suis sûr qu’il a été confiné dans ses appartements.

- Euh… exact, votre Altesse. Bien, votre Altesse.

Rita quitta prestement la pièce, s’inquiétant soudainement de la possibilité que Runeard ait ordonné une garde devant la chambre de son fils… ce qui s’avéra être le cas. Mais la surprise fut au rendez-vous quand le soldat en question s’avéra être…

- Mattias ?! Pour un lieutenant comme vous, notre roi vous a chargé d’une tâche bien ingrate.

- Je ne vous le fais pas dire ma reine, soupira Mattias. Mais vous savez, ce n’est pas par hasard que notre roi m’a choisi pour ce poste : il sait l’amitié mutuel entre moi et votre fils, mais aussi toute la loyauté que je lui dois…

- Inutile de continuer Mattias, je sais où vous voulez en venir.

- Et moi la raison de votre venue, ma reine. Je suis navré, mais le roi a été très strict sur ses ordres : personne n’a le droit d’approcher le prince jusqu’à ce soir.

En temps normal, Rita n’osait jamais désobéir aux ordres, surtout s’ils venaient de Runeard. Mais elle aimait beaucoup trop son fils pour ne pas pouvoir lui accorder une discussion calme et éloignée de son père.

- Je suis la reine d’Arendelle. J’ai des droits au sein du royaume et j’exige de parler à mon fils, alors laissez-moi passer.

- Vous ne m’écoutez pas, ma reine ? Je n’ai, certes, pas le cœur à suivre un tel ordre, mais je ne tiens pas à ce que notre roi soit davantage en colère s’il apprend que j’ai désobéi aux ordres.

- Je prendrai sur moi, Mattias, ne vous souciez pas de cela.

- Vous êtes toujours aussi obstinée quand il s’agit de votre fils, ma reine, répondit Mattias après un moment d’hésitation. Alors soit, mais j’espère que ça ne sera pas long.

Mattias se dépêcha alors d’ouvrir la porte et de laisser Rita entrer avant de vite la refermer. Agnarr était là, recroquevillé au coin de la fenêtre et le regard perdu au-dehors. Sa mère s’approcha doucement et s’assit à ses côtés.

- Pourquoi tu as encore fugué, Agnarr ? Ça ne te fatigue jamais de nous en faire voir de toutes les couleurs ? Surtout à ton père ?

- Je veux être seul, mère ! riposta sèchement le jeune prince. Allez-vous-en !

- Ne m’oblige pas à être comme ton père ! haussa Rita. J’ai eu du mal à essayer de le calmer, alors n’en fais pas de même avec moi.

- J’en ai assez de cette vie ! s’exclama le jeune prince en se tournant vers sa mère. Mon père refuse de me laisser sortir d’ici, tout seul. Ce n’est pas seulement parce que je veux être libre de mes déplacements, mais je n’ai jamais eu d’amis.

- Et Mattias, alors ? N’as-tu jamais dit que tu le considérais comme un grand frère ?

- Un frère qui n’est jamais là pour s’amuser, oui. Lui aussi a des obligations et on n’a presque jamais de moments libres pour nous deux. Et quand je vois les gens dehors qui sont avec ceux qu’ils apprécient… je me dis que j’aurais préféré naître au sein du peuple plutôt que naître prince.

Rita enlaça alors son fils de son bras et lui posa sa tête contre elle.

- Ne dis pas cela, Agnarr. Je sais ce que tu veux dire, mais ce sont hélas les obligations de ton père. Il en va de ton éducation, et surtout des futures rencontres que tu seras amené à faire à l’avenir. Comme les northuldras d’ailleurs, qui viendront dans quelques jours.

- Encore des rencontres ennuyeuses, maugréa Agnarr. Moi, je voulais voir à quoi ressemblent leurs esprits dont j’ai tant entendu parlé, mère.

- J’aimerais tout de même revenir sur ce pourquoi je suis venue, mon fils. Nous sommes sortis d’une période assez tendue pour Arendelle, ton père a beaucoup de problèmes à traiter et j’ai eu du mal à le calmer contre toi. Tu as maintenant douze ans, il serait grand temps pour toi de cesser ces mauvaises habitudes et de commencer à t’impliquer dans ton apprentissage, même si je compatis que ton père est parfois très dur à ce sujet. Et pour cela, j’aimerais que tu me fasses la promesse de ne plus jamais recommencer. Et une vraie promesse, pas comme les autres fois où tu les as rompus ! Est-ce que j’ai été bien clair ?

Agnarr ne répondit pas tout de suite, il se contenta de regarder tendrement sa mère pendant un long moment avant de briser le silence et de nouveau regarder dehors.

- Promis, mère. Je… zut !

Mais en se tournant, il laissa échapper par inadvertance un objet caché dans son manteau. Il se hâta de le remettre à sa place, mais sa mère affichait un regard mélangé de surprise et d’angoisse.

- Agnarr… qu’est-ce que tu me caches ?

Tout tremblant, le jeune prince garda le silence, mais Rita insista en lui tendant la main. Le jeune prince se résigna alors et lui tendit l’objet : une petite peluche à l’effigie d’un macareux dont il manquait un œil.

- Où… où l’as-tu trouvé ? bégaya-t-elle, la gorge nouée. Je… je croyais que ton père l’avait brûlé…

- Je le croyais aussi, murmura Agnarr, mais c’était dans le grenier. Je sais que c’est un mauvais souvenir pour vous, mais c’est comme si Emilia était devenue mon amie imaginaire, à… à défaut d’en… d’en avoir un vrai... pitié mère, ne me grondez pas ! Brûlez-la si vous voulez, mais ne me grondez pas ! Je sais que j’ai fait une bêtise, mais ne le dites pas à père, je vous en supplie…

Agnarr s’adressait à sa mère comme si elle s’apprêtait à lever la main sur lui. Il savait combien cette peluche représentait un grave souvenir pour ses parents, tout particulièrement à son père. Mais au lieu de gronder son fils, Rita lui rendit le jouet, mais non sans laisser couler une larme du coin de l’œil.

- Tu as raison, mon fils. Je devrais la brûler pour te punir de l’avoir découvert. Mais même si j’ignore pourquoi ton père ne l’a pas fait, je préférerais t’épargner davantage de souffrance si ce jouet t’est si cher. Mais promets-moi de ne plus jamais la dévoiler devant moi. Et promis, je ne dirais rien à ton père.

Agnarr enlaça alors sa mère par la tête, celle-ci ne tardant pas à lui renvoyer le geste et à caresser doucement ses cheveux.

- Deux promesses à tenir, mère. Je vous promets de ne pas les trahir.

- Je t’aime, mon prince chéri.

- Je retire ce que j’ai dit, mère. Même si je ne suis pas né libre, j’ai au moins la mère la plus gentille du monde pour me tenir compagnie.

- Et moi le fils le plus insolent du monde.

Répondant sur le ton de la taquinerie, Rita embrassa son fils sur le front et sortit de la pièce, un léger sourire aux lèvres. Agnarr porta son regard sur sa peluche et parla d’une voix fluette.

- Tu m’avais promis de ne jamais parler de moi, Agnarr !

- Pardon Emilia, mais je ne l’ai pas fait exprès. J’espère que tu me pardonneras.

- Que je te pardonne ? Alors que tu m’as menacé de m’abandonner au feu ?

- Je t’en prie, Emilia ! Ce n’est pas ce que je voulais dire, j’étais sous le coup de l’émotion.

- C’est facile, ça ! Et en plus, il a fallu que ce soit mère !

- De toute façon, je t’avais bien promis de te garder secrète. C’est juste que tu as glissé accidentellement de ma poche. Et d’ailleurs, qu’est-ce qui me dit que tu ne l’aurais pas fait exprès ? Ha ha ha !

- Non mais je t’interdis !

- Je plaisantais. Et puis entre nous, si c’était père qui savait, hein ?

- Mmh… le connaissant, tu n’as pas tort. Au moins, mère est très gentille avec toi et elle a promis de ne rien dire. Mais je maintiens que tu aurais dû te taire.

- Je l’ai pas fait exprès, je te dis ! Oh, et puisque tu as l’air de ne pas vouloir m’écouter…

- Agnarr ? C’est Mattias, je peux entrer ?

Pris de surprise, Agnarr jeta rapidement sa peluche sous son lit juste avant que Mattias passe sa tête par l’ouverture de la porte.

- Euh… qu’est-ce que vous faites, Mattias ? Père a dit… qu’on ne doit pas me… me déranger avant ce soir…

- Je sais, mais je vous ai entendu parler. Avec qui ? Ou alors vous parliez tout seul ?

- C’est… c’est ça, oui ! bégaya le jeune prince. Je… je parlais tout seul… pour me calmer…

- Ah ? Alors navré de vous avoir dérangé.

Sur ces mots, Mattias se dépêcha de retourner à son poste, laissant son jeune ami à sa solitude, à regarder le paysage d’un air songeur.


Dernière édition par Dov le Sam 29 Mai 2021, 22:56, édité 2 fois
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L'héritage de la trahison (redémarrage) Empty Re: L'héritage de la trahison (redémarrage)

Sam 17 Avr 2021, 11:20
Bien, pour un premier chapitre voilà qui est plus qu'intéressant.


Il me semble avoir reconnu quelques passages de la narration initiale ce qui ne saurait être illogique étant donné que c'est toujours le mêm titre et aborde le même sujet du prequel.
Sur un premier chapitre, il est délicat d'analyser aussi bien le fond que la forme nous sommes dans la situation initiale, faut présenter les personnages et démarrer doucement, cela commence par Iduna qui prend donc des leçons de chasse avec son paternel pourquoi pas et ça colle au perso qui semble friand des activités sportives même si du coup au moment de tuer la bête, tout ceci la dégoute. Alors on pourrait dire que c'est un chouilla cliché de présenter la fille qui a horreur du coup de faire bobo aux gentils animaux... Mais bon ça n'est pas dérangeant et puis c'est encore une gamine... La vue du sang, le contact avec la mort, c'est pas non plus évident à encaisser et si cela ne l'affectait pas un peu... bah elle serait donc aussi psycopathe qu'un certain Andréas... et ça, ça n'est pas à souhaiter pour DuDu.
Bref on a là une belle présentation, somme toute efficace et bien écrite de ce qu'est la vie de DuDu, pour un premier chapitre c'est cool et...

- Vas-y Iduna ! Tue-le, vite !

Sans attendre, la jeune fille banda son arc et visa l’ours qui essaya tant bien que mal de se libérer. Mais tremblant de peur, Iduna n’eut pas le temps de bien viser et toucha son père en plein cœur.

L'héritage de la trahison (redémarrage) 969193de97d4281d629f3ec8fd9a2922

Ah ouais... Donc ça démarre quand même fort et violent chez les Northuldra... Et on demande de suite un suivi psy pur DuDu!!!


Passons à la partie Agnarr qui m'a plus "intéressé" non pas qu'elle soit plus dense, mieux ou moins bien écrite que la première mais, si celle-ci aborde la relation entre Agnarr et ses parents, ce chapitre donne l'impression que l'on connait déjà les personnages, qu'on sait comment ils fonctionnent quelles sont les relations entre eux... Et il faut pour le coup voir le sous texte pour la deviner. En soi ça n'est pas non plus gênant outre mesure mais de fait ça donne l'impression que nous ne sommes pas au premier chapitre mais déjà un peu plus loin.

Pour ce qui est de la relation en tant que telle je la trouve très intéressante et même plus que celle entreveue dans le film. On a clairement un conflit entre le fils et le père, avec certes maman qui fait tampon mais pour qu'il en soit à sa 5è fugue à 12 ans... C'est que même avec maman, ça n'est pas au beau fixe malgré les apparences.
Rita me pose question d'ailleurs, est-ce qu'elle se veut trop laxiste vis à vis de son rejeton pour pondérer la sévérité du paternel ou non? Car quand elle se met en colère et c'est légitime, ça n'a pas l'air bien virulant ni même forcément sincère de la part de la reine.
On le sent bien plus pour RuRu... D'ailleurs il enferme son fils... Pourquoi? Ca il y a une raison qui sera probablement dévoilée mais ce qui est curieux, c'est qu'Agnarr, épris de liberté à en fuguer devrait totalement rejeter la politique du confinement... Pourtant ce qu'il aura appliqué à ses enfants!
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L'héritage de la trahison (redémarrage) Empty Re: L'héritage de la trahison (redémarrage)

Sam 17 Avr 2021, 19:24
Je crois bien que c'est la première fois que je commente sur le topic d'une fic si je ne dis pas de bêtises Razz
En tout cas, un bon premier chapitre. Hâte de lire la suite (faut pas compter sur moi pour pondre un argumentaire, raison pour laquelle je ne publie quasiment jamais sous les fics :sorry: ). J'aime beaucoup la relation mère/fils entre Rita et Agnarr. Le conflit père/fils est clairement présent et les passages avec Runeard ne me font que le détester un peu plus :poele:

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Sam 17 Avr 2021, 22:07
Vinc a écrit:faut pas compter sur moi pour pondre un argumentaire, raison pour laquelle je ne publie quasiment jamais sous les fics :sorry:

Comme je te comprends, mon cher Vinc :calin: moi aussi je suis "nul" pour les argumentaires (malgré ma critique sur Dangerous Secrets)

Vinc aime ce message

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Lun 24 Mai 2021, 21:50
Spoilers sans contexte

L'héritage de la trahison (redémarrage) Chapit10
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Sam 29 Mai 2021, 21:11
Chapitre 2 : Près de toi

Alors que le soleil était sur le point de se coucher, Norà et quelques northuldras étaient en train de contempler un arbre. Pas un arbre des plus ordinaires, semblable à tous ceux qui habillaient la forêt : celui-ci était presque complètement écorcé et était marqué de deux empreintes de mains, chacune d’une couleur différente : l’une marron, l’autre ambre. Et ce n’était d’ailleurs pas le seul arbre à être ainsi, de nombreux autres aux alentours présentaient les mêmes caractéristiques, seuls les couleurs des empreintes de mains différaient d’un arbre à un autre.

Sous les yeux de ses congénères, Norà posa sa main sur l’une des marques et sa tête contre le tronc. Elle resta ainsi pendant de longues secondes avant de se saisir de sa hache et de commencer à abattre l’arbre. D’ordinaire, une telle tâche n’était pas faite pour les femmes mais pour cette fois, elle avait fait valoir ses propres raisons pour ce que soit elle qui s’en occupe, et sans l’aide de quiconque. Et malgré le poids de l’instrument, elle ne faiblissait pas à chaque coup qu’elle portait. Elle y mit toute sa force pour que chaque coup suivant un autre fasse un peu plus céder l’arbre. Puis, quand l'arbre s'écrasa lourdement au sol, ses amis vinrent l’aider à couper le tronc en deux et à emporter les deux morceaux vers un bûcher où s’était rassemblé le reste de la tribu.

Dans la hutte du chef, d’autres northuldras s’occupaient du corps d’Hégon. A la faible lueur de quelques bougies, ils marquèrent le corps des symboles des esprits tandis que leur chef récitait des incantations. Le corps fut ensuite emmailloté dans un drap couleur ocre puis fut saupoudré de pétales de fleurs avant d’être conduit vers le bûcher. Et outre les northuldras, les quatre esprits étaient aussi présents.

- Que ses cendres soient offertes au feu pour qu’il conserve ses flammes qui continuera à nous réchauffer. Que ses cendres soient offertes au vent pour qu’il les disperse aux quatre coins de notre demeure. Que ses cendres soient offertes à l’eau pour qu’il les conduise dans l’Ahtohallan où il rejoindra les souvenirs du passé. Que ses cendres soient offertes à la terre pour qu’il se fertilise afin de nourrir nos récoltes. Et puisse son âme trouver le chemin de la paix.

Un long silence s’ensuivit, selon la tradition funéraire. La nuit était tombée sur la forêt depuis peu. Le ciel au bleu-azur s’était teinté d’un noir parsemé d’étoiles scintillantes. La lune s’était pointée dans toute sa sphère pâle, les animaux du jour s’étaient réfugiés dans leurs abris pour passer la nuit sans crainte d’être déranger par les prédateurs de la nuit. Et le chant des oiseaux s’était éteint depuis un moment, ce qui ne rendait le silence que plus total. Puis enfin, la voix du chef résonna de nouveau.

- De la chair à la cendre !

L’esprit du feu cracha alors un jet de flamme sur le bûcher, qui ne devint bientôt plus qu’un grand brasier rose violacée. De petites incandescence s’envolèrent en direction des astres nocturnes. Norà resta fixée devant le bûcher, ne pouvant qu’admirer les flammes dansantes dans le noir et dévorant le corps de son amour. Elle sentit alors une main se poser sur son épaule : c’était celle de Yelena, la fille du chef. Elle lui adressa un regard l’invitant à rester courageuse devant ce spectacle qu’elle savait éprouvant pour elle.

Le bûcher finit par s’éteindre au bout de quelques minutes, c’était au tour des esprits d’intervenir. A tour de rôle, chacun prit une partie des cendres et les emmenèrent vers leur lieu élémentaire respectif, à l’exception de l’esprit du feu. Pendant ce temps-là, les Northuldras rentraient chez eux et certains étaient venus apporter leur condoléances à Norà, mais cette dernière voulait qu’on la laisse seule et repoussa sans ménagement les soutiens de ses pairs. Mais au moment de gagner sa hutte, un northuldra lui barra la route.

- Je sais que cette journée fut dure pour toi et Iduna, Norà. Mais ce n’est pas une raison pour repousser nos condoléances.

- Ne t’y met pas non plus, Arvet ! haussa l’endeuillée. Je sais que je n’aurais pas dû me comporter comme tel, mais je ne souhaite rien d’autre qu’on me fiche la paix. Et ne va pas croire que c’est parce que tu es mon frère que je ferais une exception dans ton cas ! Alors reporte tes condoléances aux lendemains et va retrouver ton amante !

- On a tous besoin d’être soutenu dans des moments difficiles, répondit Arvet en posant la main sur l’épaule de Norà. Je t’en prie, petite sœur ! Ne te renferme pas dans ta coquille de douleur, toi et Iduna. Surtout Iduna, d’après ce que j’ai compris…

Mais Norà ne laissa pas le temps à son frère de terminer sa phrase qu’elle le repoussa sèchement avant de s’engouffrer dans sa hutte. Arvet ne savait plus que faire, si ce n’est rester devant la porte et hésiter à y entrer. Mais une main posée sur son épaule l’en empêcha.

- Laisse-la, Arvet. Ne gâche pas davantage sa journée.

- Gâcher sa journée ? Mais Yelena, mon amour…

- Oui je sais, c’est tout à fait normal de vouloir consoler un membre de sa famille. Mais il est parfois des moments où ce n’est pas la peine d’insister.

- Tout de même, refuser qu’on se fasse consoler pour ce genre de situation… et moi qui suis son frère, de surcroit. C’est aussi un peu de ma famille que j’ai perdu, tu sais.

- Mais cela dit, je pense que tu as aussi raison au sujet d’Iduna. Pour une enfant qui a accidentellement tué son père, je peux comprendre toute la culpabilité qu’elle doit ressentir.

- C’est surtout pour ça que je voulais parler à ma sœur, répondit Arvet en baissant les yeux. Pour qu’elle laisse ma nièce venir dormir chez moi, histoire de la consoler…

- Je doute que sa mère ait accepté, rétorqua Yelena. C’est ta sœur, tu dois bien la connaître.

- Par Ahtohallan, je veux simplement les aider à surmonter leur deuil ! Je suis son frère, oui ou non ? Je ne veux pas voir ma sœur dépérir au fil des jours parce qu’elle ne veut plus voir personne d’autre que sa fille !

- Calme-toi mon amour, je suis sûr que ça lui passera. Et elle l’a dit, en plus : elle aura tout le loisir de se laisser consoler dès le lendemain.

- Puisse-tu avoir raison, ma caille. Et puisque tu parles du lendemain, mieux vaut ne pas tarder à rejoindre ton nid si nous voulons partir le plus tôt possible.

Puis tendrement, Arvet posa sa main contre la hanche de sa bien-aimée et l’accompagna vers la hutte de son père avant de regagner la sienne. De son côté, Norà avait commencé à préparer deux bols de bouillon de champignons et à en poser un près de sa fille. Mais Iduna n’avait pas le cœur à vouloir manger, elle était restée tout le restant de l’après-midi enfermée dans sa hutte, recroquevillée dans son coin et à revoir sans cesse les images de l’horrible carnage qu’elle avait provoqué contre son gré. Elle savait qu’elle ne passerait pas la nuit. Sa mère voulait la réconforter, pouvoir partager son chagrin et même l’apaiser. Mais chaque tentative était immédiatement suivie par une retenue volontaire : elle se souciait du fait qu’Iduna ne supporterait pas d’être dérangée dans son enfermement. Mais plus le temps passait, plus son bol se vidait et plus cette situation devenait intenable. Norà se décida à s’approcher de sa fille, mais à peine l’eut-elle fait qu'Iduna plaqua sa tête contre elle et pleura de tout son soûl.

- Tout est de ma faute, maman ! C’est moi qui ai tué papa !

Norà ressentit une boule dans la gorge. La mort d’Hégon l’avait aussi bouleversé, mais savoir que sa fille l’avait involontairement blessé la perturbait tout autant. Elle finit par laisser couler des larmes, mais elle était bien décidée à réconforter sa fille. Elle la prit alors dans ses bras.

- Calme toi Iduna. Ça ne sert à rien de te blâmer, tu ne pouvais pas savoir ce qui allait se passer.

- Si je le pouvais… pourquoi les esprits ne sont pas venus nous aider d’eux-mêmes ?

- Ils ne sont pas omniscients, ma chérie. Ils sont certes là pour nous protéger, mais ils ne peuvent pas tout savoir ce qui se passe.

Iduna continua à pleurer, non plus seulement pour la mort de son père mais aussi pour avoir posé son regard sur l’état du cadavre de son père qui allait hanter ses nuits.

- Je partage ta peine ma chérie, je la ressens moi aussi. J’avais ton âge quand ton grand-père m’a quitté. Mais avant cela, il m’a appris une chose qui m’a permis de surmonter mon chagrin : ceux que l’on aime ne nous quitte jamais vraiment, car on peut toujours les retrouver en nous.

Puis délicatement, Norà sortit un châle violet de sa poche et en couvrit les épaules de sa fille.

- Ton père m’a offert ce châle en cadeau de mariage. Il appartenait à sa mère, elle-même le tenant de son père et de tous ces ancêtres avant lui. Porte-le sur tes épaules et imagine que c’est ton père te serrant fort contre lui.

En silence, Iduna posa sa main sur le châle et versa une larme. Pas une larme de tristesse, mais de bonheur : le bonheur innocent de savoir que l’esprit de son père était venu la réconforter. Elle en oublia lentement sa peine, mais son regard se porta ensuite sur les motifs du châle : les symboles des quatre esprits, chacun posé sur des sortes de piédestaux dont les bases se rejoignaient au centre, formant un nouveau symbole.

- Alors plus jamais je ne quitterai ce châle, maman. Mais ce symbole au centre… qu’est-ce qu’il représente ?

- Ça, ma chérie ? Ce symbole désigne le cinquième esprit.

Iduna ouvrit de grands yeux. Il existerait donc un cinquième esprit, se disait-elle.

- Mais où se trouve-t-il ? Pourquoi semble-t-il si important s’il est entouré des quatre autres esprits ? Et quel pouvoir maîtrise-t-il ?

- Du calme ma chérie, je vais te raconter. Mais d’abord on se câline, on se blottit… et on mange son repas.

Esquissant un léger sourire, Iduna s’allongea à côté de sa mère et prit le bol de bouillon qui lui fut tendu. Puis tout en mangeant, elle écouta attentivement sa mère lui raconter la signification de ce symbole.

- Comme tu le sais, nous les Northuldras vivons en harmonie avec la nature. En échange de prières et des cendres de nos morts, ils nous protègent et nous aident dans diverses tâches. Mais on raconte qu’un jour les ténèbres s’abattront sur la forêt, déchaînant la colère des esprits contre nous et masquant le soleil. Mais un jour ce cinquième esprit arrivera, il deviendra le trait d’union entre nous et les esprits de la forêt. Lui seul parviendra à dissiper les ténèbres et à apaiser la colère des esprits.

Ce qui fût conté à la jeune enfant l’intriguait et l’effrayait beaucoup à la fois, mais la questionnait encore plus.

- Mais pourquoi des ténèbres viendraient s’en prendre à nous ? Parce qu’on sera devenu méchants envers la nature ? Tu as pourtant dit que nous sommes pourtant gentils avec elle, pourquoi on ferait une chose pareille ?

- Seul Ahtohallan le sait, ma chérie. Mais qui sait, peut-être que le cinquième esprit est aussi une légende, qu’il n’existe pas, et donc que la forêt ne sera jamais en proie aux ténèbres.

- Mais alors pourquoi l’avoir représenté sur le châle de papa, s’il ne serait qu’une légende pour toi ?

- Assez de questions pour ce soir. La nuit sera longue et nous aurons une grosse journée demain.

- Mais, maman… après ce à quoi j’ai assisté… je crois que je ne dormirais plus jamais.

- Dans ce cas, approche et ouvre grand tes oreilles.

Tendrement, Norà posa la tête de sa fille contre son sein et lui caressa le nez tout en chantonnant une berceuse. Iduna sût à quoi jouait sa mère car ce n’était pas la première fois qu’elle lui faisait ce coup. Le sommeil finit par l’envahir petit à petit, jusqu’à ce qu’elle ferme complètement les yeux. Norà prit soin de la déposer sur son lit et de la recouvrir de sa couverture de fourrure, tandis qu’au même moment, un orage commença à gronder.

- Je suis là, ma chérie. Je serais toujours près de toi.


**********


Tout le château s’était endormi depuis quelques heures. La soirée fut très difficile pour Rita et les domestiques qui devaient encore supporter les emportements de Runeard contre l’indiscipline de son fils. Le dîner fut particulièrement insupportable pour ceux apportant les plats au couple royale, renversés involontairement par le monarque et celui-ci n’hésitant pas à blâmer les serviteurs pour leur supposée maladresse. De son côté, Rita tentait tant bien que mal de le calmer, mais toujours en vain. Il fallut finalement attendre que la colère cède progressivement la place à la fatigue pour que le château retrouve la quiétude. De fait, les occupants pouvaient s’endormir en espérant que le lendemain ferait oublier cette mauvaise journée.

Cependant, Agnarr était le seul à ne pas trouver le sommeil. Confiné dans sa chambre, il fût forcé de se contenter d’un maigre repas en guise de double punition. Son estomac était vide et la faim l’empêchait de fermer les yeux. L’envie d’aller aux cuisines l’envahit, mais il ne voulait pas prendre le risque de se faire attraper par les gardes et de subir une nouvelle fois la colère de son père, surtout en pleine nuit. Mais la faim, tout comme la soif, le poussèrent à réagir.

- Ne fais pas ça, Agnarr ! Tu veux vraiment remettre ça ?

- Je n’arrive pas à dormir, Emilia ! se répondit Agnarr. Si je n’avale rien, je ne dormirais jamais et j’aurais du mal à me tenir demain. Et là, je peux être sûr que père ne sera pas content du tout.

- Tu as été prévenu !

Serrant sa peluche contre lui, il entrouvrit la porte et, s’assurant de l’absence de gardes, se mit à parcourir les couloirs sur la pointe des pieds. Mais plus il progressait, plus il s’interrogeait : il s’attendait à devoir éviter un ou deux gardes, mais les couloirs étaient vides, comme si le château lui-même était… vide. Mais d’un autre côté, cela arrangeait le jeune prince car le retour allait être aussi facile, et peut-être plus rapide, que l’aller. Il arriva finalement aux cuisines. Passant discrètement la porte, il s’empara d’un pichet à moitié plein qu’il s’empressa de vider, puis de quelques restes de miches qu’il enfourna aussi sec. Il revint ensuite sur ses pas sans faire de bruit et, mais à peine eut-il ouvert la porte de sa chambre qu’il se figea d’effroi : son lit était occupé et une chandelle était allumé au chevet.

Une jeune femme était allongée, sa longue chevelure brune scintillait sous le peu de lumière dégagé par la bougie. Sa peau semblait aussi douce que de la soie et ses traits fins la faisait ressembler à un ange. Cette impression fut renforcée par sa robe blanche, qu’Agnarr reconnut immédiatement comme étant celle de sa mère. Malgré la surprise éprouvée, Agnarr ne pût s’empêcher d’approcher de cette mystérieuse apparition : l’avait-il déjà vu quelque part ? Comment et pourquoi était-elle ici ? Et pourquoi dans son lit ?

Agnarr ressentit une vive envie de lui toucher les cheveux, mais en approchant sa main, les yeux de l’inconnue s’ouvrirent soudainement, faisant sursauter le jeune prince de frayeur. Mais dans le même temps, il fut absorbé par les yeux de l’inconnue, d’un vert émeraude éclatant et immaculée.

- Oh, tu m’as fait peur ! s’exclama la jeune femme.

Agnarr ne sût quoi répondre : pourquoi la jeune femme le tutoyait ? Elle devait sans doute le connaître de par son statut de prince, mais pas personnellement.

- Qui… qui êtes-vous ? bégaya le jeune prince.

- Allons Agnarr, tu ne me reconnais pas ? répondit la jeune femme en affichant un large sourire.

- Je… je ne sais pas pour… pourquoi vous êtes ici, mais… mais vous devriez partir… sinon, je…

La jeune femme ramassa la poupée qu’Agnarr avait fait tomber de sa poche et la scruta pendant quelques secondes.

- Monsieur Jorgen Bjorgen ! Je me souviens quand je l’agitais devant toi pour te faire rire, tu avais à peine un an. Mère en riait aussi, mais père beaucoup moins.

Agnarr resta interdit : pensait-il la même chose que le lecteur ? Il se pinça alors pour s’assurer que ce n’était qu’un rêve… mais non, ce à quoi il assiste était bien réelle.

- E… Emilia ?

- C’est moi, petit frère ! répondit-elle en versant une larme de joie. Je suis si heureuse de te revoir, après tout ce temps !

Le jeune prince n’en revenait pas. Emilia, sa grande sœur qu’il n’avait jamais connue, se tenait là, devant lui, en chair et en os. Il se jeta dans ses bras, mais émit un petit cri de surprise au moment où il entra en contact avec elle : elle était aussi froide que la neige et son souffle était aussi glaçant qu’un blizzard.

- Grande sœur, tu es… tu es toute froide… !

- Hélas oui, souffla-t-elle en baissant les yeux. Tu peux toujours me toucher petit frère, mais l’après-vie nous enlève toute sensation de chaleur pour nous rappeler ce que nous sommes.

- Alors… tu es donc bien morte, fit Agnarr la voix enrouée. Mais comment, Emilia ? Nos parents ne m’en ont jamais parlé.

- Je… je l’ignore. Moi-même je n’ai plus aucun souvenir des circonstances.

- Au fond, quelle importance ? souffla le jeune prince en se dirigeant vers la porte. Puisque tu es là, nous n’avons qu’à aller les réveiller et leur dire que tu es là. Que même morte, tu continues à nous aimer et...

- Non Agnarr, interrompit Emilia. Il n’y a que toi qui puisse me voir, ils se diront que tu es devenu fou. Et même si ce n’était pas le cas, tu souhaiterais vraiment les voir à nouveau endeuillés en ma présence ? Alors que je suis morte ?

Agnarr baissa les yeux. Elle avait raison, et il se souvint également de l’attitude de sa mère quand elle découvrit qu’il cachait la peluche de sa sœur.

- Laisse les tranquille petit frère, reprit Emilia en lui passant le bras par-dessus l’épaule. Viens plutôt jouer avec moi.

- Jou… jouer, maintenant ? bafouilla Agnarr en frissonnant au contact de la main froide. On… on ne peut pas attendre… demain ?

- Je ne serais plus là, demain. Ma présence en ce monde est temporaire.

- Oh ? Alors… un jeu silencieux, alors. A… à quoi tu… tu veux jouer ?

- Et bien à cache-cache. Mais pas ici, il ne faudrait surtout pas réveiller le château.

- Ah… et où alors ?

- J’allais oublier, petit frère : il est vrai que la mort est insupportable pour les gens. Mais pour les défunts, c’est comme une délivrance… et une révélation. Le fait que l’après-vie est plus douce et moins cruelle que la vie. Et là-bas, nous pouvons goûter à tous les plaisirs possibles et imaginables.

Agnarr commençait à se sentir mal à l’aise en entendant sa grande sœur parler ainsi. Il voulut repousser sa main, mais arrêta son geste au dernier moment, pour ne pas blesser ses émotions.

- Viens avec moi, Agnarr. Il y aura du krumkake, des aires de jeux et toutes sortes de plaisirs que tu ne connaîtras jamais. Nous pourrons jouer ensemble, rattraper tout le temps perdu.

- Je… je crois que je n’ai pas envie finalement, frémit Agnarr en repoussant finalement sa main. Lai… laisse-moi me rendormir, s’il te plaît.

- Qu’est-ce qu’il y a, petit frère ? minauda Emilia. Aurais-tu peur ? Il ne faut pas, voyons. Allez, viens jouer avec moi. Pour toujours.

Les derniers mots glacèrent le jeune prince. Lentement mais sûrement, il se dirigea vers la porte et abaissa la poignée, mais se rendit compte avec horreur que la porte était fermée. Au même moment, Emilia éteignit la chandelle et s’approcha lentement de son frère, en esquissant un sourire, inspirant cette fois plus la malaisance que la tendresse.

- Viens jouer avec moi, Agnarr.

Agnarr tira de toute ses forces sur la poignée, mais elle ne céda pas. Il sentit de nouveau la main glacée de sa sœur parcourir son bras, tout comme elle gloussa chaleureusement.

- Calme-toi, Agnarr. Viens jouer avec moi. Pour toujours.

Agnarr appela désespérément à l’aide, mais la main froide d’Emilia lui instilla une sensation telle qu’il ne pouvait plus rien dire. Sa vision se flouta lentement et bientôt, ses paupières se fermèrent.

- Calme-toi, Agnarr. Hi hi hi. Viens…

- Non, je… laisse-moi… laisse… moi… par pitié…

- Calme-toi, Agnarr.

Agnarr ouvrit brusquement les yeux et vit sa mère à la place de sa sœur.

- M… mère ? Mais comment…

- Calme-toi, mon fils. Tu as fait un cauchemar.

Il regarda aux alentours et s’aperçut qu’il était toujours dans son lit. Sa mère était au chevet et deux domestiques se tenaient sur le pas de porte. Il tâta son épaule et ne sentit aucune froideur, mais sentit cependant des gouttes de sueurs couler de son front. Un grondement le fit sursauter, ce n’était qu’un orage qui venait de tonner au beau milieu d’une pluie épaisse.

- Mère… vous ai-je réveiller ?

- Ce sont les domestiques qui s’en sont chargés. Ils t’ont entendu crier le nom d’Emilia, ils sont donc venus me prévenir que tu devais te sentir tourmenté.

- Je suis désolé, mère…

- Shhh, tu n’as pas à t’excuser. Tu n’y es pour rien.

Puis doucement, elle le fit s’allonger et porta une coupole d’eau à ses lèvres. Ayant fini sa gorgée, le jeune prince sentit une larme couler sur sa joue.

- C’était Emilia, mère… elle voulait m’emmener avec elle et…

- C’est fini mon chéri, coupa la reine en écrasant la larme avec délicatesse. Tant que je serais auprès de toi, les cauchemars s’en iront.

Puis elle commença à fredonner une berceuse.


Dors mon fils, ne crains plus les ténèbres

Ce mauvais moment devient passé

Abandonne ce rêve funèbre

Laisse le sommeil t’embrasser

Sois en paix, je suis là

La fée du sommeil veillera à ton chevet

Je serais près de toi

Jusqu’au lueurs du lever


Au fur et à mesure que chantait sa mère, Agnarr sentit doucement le sommeil l’envahir et ses paupières se refermer toutes seules. Le sommeil finit par l’envahir complètement, il laissa sa tête s’assoupir sur son coussin. Sa mère le contempla affectueusement avant de l’embrasser sur la joue et fermer tout doucement la porte.

- Notre jeune prince est apaisé, mesdames. Vous pouvez disposer.

Dehors, la pluie continuait de tomber lourdement sur les carreaux de la fenêtre, toujours accompagné de concert par les orages lézardant le ciel. L’un d’eux réveilla momentanément Agnarr, qui vit sa peluche à ses côtés.

- Alors c’est toi qui m’as fait faire ce cauchemar ? fit-il avant de la jeter vers la fenêtre. Plus jamais je ne te laisserais dormir avec moi !


L'air de la berceuse:
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Mer 24 Nov 2021, 20:52
Spoilers sans contexte

L'héritage de la trahison (redémarrage) Chapit12




Dernière édition par Dov le Mer 29 Déc 2021, 13:42, édité 1 fois
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Dim 28 Nov 2021, 20:33
Chapitre 3 : (Re)connaissance

Cela faisait deux jours que le peuple northuldra avait quitté la forêt, et un peu plus de deux heures d’avoir repris la route vers Arendelle. La plupart était fatigué de cette très longue marche, mais l’idée de retrouver leur voisins arendelliens après toutes ces années était ce qui les motivait à continuer.

- Ça va, petite sœur ?

Alors qu’elle guidait le renne sur lequel dormait encore sa fille, Norà fût doucement accostée par son grand frère.

- Ecoute Arvet, je…

- Oui, je sais ce que tu vas me répondre ! « Laisse-moi tranquille, Arvet ! Je veux être en paix ! », mais moi, tout ce que je veux c’est que tu sortes de ton silence. Je sais que la mort d’Hégon t’a énormément bouleversée, mais tu n’as absolument rien dit depuis qu’on est parti. Pire, tu as refusé qu’on t’adresse la parole, et ça me rend malade de te voir dans cet état. Pour l’amour des esprits, quand est-ce que tu vas accepter de t’ouvrir à nous ?

- Justement, Arvet… je voulais m’excuser pour ce que je t’ai dit l’autre soir. Tu avais raison, je n’aurais pas dû te repousser.

Arvet fut à la fois surpris et honteux d’avoir parlé trop vite : c’était la première fois depuis le bûcher funéraire que Norà ne repoussait pas quelqu’un qui voulait lui parler. Celle-ci le prit par le bras.

- Je suis honnête en te disant que ça m’est toujours difficile de supporter la mort d’Hégon. Mais je me fais encore plus de soucis pour Iduna : j’ai pu la calmer en lui faisant croire que porter le châle de son père allait l’aider à surmonter son deuil.

- Mais c’est très bien ! répondit fièrement Arvet. Pourquoi donc continuer à t’inquiéter pour elle ?

- Parce que depuis que nous sommes partis, elle n’a cessé de se réveiller en sanglots. Elle fait des cauchemars où elle voit son père la rendant responsable de sa mort. J’ai bien essayé de la réconforter et de la rendormir, mais comme tu peux le voir, elle ne peut que se réveiller tardivement. J’ai peur pour sa santé, Arvet.

- Je… je comprends, oui. Après tout ce qu’elle a assisté, je comprends ce que tu ressens pour elle. Mais n’oublie pas ce que je t’ai dit : dans des moments difficiles, il reste nécessaire de se faire aider par les autres pour ne pas sombrer.

Norà esquissa un sourire sincère, le premier depuis le départ. Au fond d’elle-même, elle savait que son frère avait raison : déjà toute petite, son frère était toujours là pour la défendre et l’aider dans des moments critiques.

- Merci grand frère, souffla Norà en lui plaquant un baiser sur la joue. C’est ces moments-là qui me font oublier à quel point j’ai de la chance d’avoir un frère comme toi. Mais tout de même, ce n’est pas ce qui va m’aider à redonner la paix à ma fille.

- Détrompe-toi ! rétorqua Arvet. J’ai dit que je vous aiderais à retrouver une vie normale, et je compte bien y arriver. A partir de maintenant, tu me laisseras la garde d’Iduna un jour sur deux afin que tu n’aies pas à supporter cette tâche toute seule et tout le temps. Et tu en profiteras pour te resociabiliser avec nous, et même maintenant : notre chef a demandé des volontaires pour transférer des marchandises entre deux charrettes, ça serait une bonne occasion pour toi.

- Mais, Arvet… tu es sûr que… ?

- Fais-moi confiance petite sœur, interrompit Arvet en posant sa main sur l’épaule de sa sœur. C’est pour votre bien, mais si Iduna préfèrera rester avec toi…

- Justement, minauda Norà après un moment d’hésitation. Peut-être qu’elle va se dire qu’elle sera obligée de se farcir ton civet de lièvre au cynorhodon.

- Ha ! Je commence à te retrouver : toujours prompte à te moquer de ma cuisine, hein ?

- Mais ne sois pas trop brusque avec elle, grand frère. Il lui faudra plus de temps que moi pour se ressaisir.

- Entendu.

Puis sous le regard satisfait et bienveillant de son grand frère, Norà s’en alla retrouver le contact auprès de ses amis. Un peu plus tard, Iduna sortit lentement de son sommeil, les yeux vitreux et un peu surprise de sa présente compagnie.

- Ton… tonton Arvet ?

- Enfin réveillée. Comment tu te sens, Iduna ? Tu as bien dormi ?

- Ça … ça aurait pu être mieux, répondit-elle en se frottant les yeux. Où est maman ?

- Elle est partie aider à l’arrière. Ne t’inquiète pas, elle va revenir.

- Dis-moi, tonton Arvet… c’est vrai que tu es déjà allé à Arendelle ?

- Oh oui, et j’ai même un ami qui y habite. J’espère qu’il va bien, après ce qui vient de se passer.

- Pourquoi ? Qu’est-ce qui s’est passé ?

- Ce serait compliqué à t’expliquer. Il s’agit de choses trop compliquées pour toi et peu éclairantes pour moi. Une histoire de tensions politiques…

- J’ai hâte qu’on soit arrivé, s’exclama Iduna, pour voir à quoi ça ressemble. Tu t’en souviens toi, tonton ?

- Oh oui, répondit Arvet. C’est… très différent. Les arendelliens ne vivent pas dans des huttes, ni même dans une forêt, mais dans ce qu’ils appellent des maisons : des structures en pierre presque aussi hautes que des arbres…

Tout en écoutant attentivement, Iduna ouvrit de grands yeux d’étonnement et d’interrogations. Elle s’amusait à imaginer à partir des descriptions de son oncle tout en se posant des questions : pourquoi vivre avec plusieurs pièces, pourquoi remplacer la terre par ce qu’ils appellent un pavage. Et surtout…

- Pourquoi leur chef vivrait dans une si grande maison… un château ? Il ne peut pas se contenter de moins que ça ? Et pourquoi se faire assister par tant de serviteurs ?

- A pays différent, société différente, renchérit Arvet. Ce n’est pas parce qu’on a des voisins que leurs modes de vies sont pareils, tu sais.

- Mais pourquoi ? Je ne comprends pas.

Alors qu’il s’apprêtait à répliquer de nouveau, Arvet fut soudainement interrompu par l’arrivée de Yelena.

- C’est normal que tu ne comprennes pas : ton oncle n’explique pas comme il faut.

- Yelena ? Mais…

- Oh, bonjour Yelena. Je voulais savoir, vous aussi vous êtes déjà allée à Arendelle ?

- Non, Iduna. Et comme toi, je le découvrirais de mes propres yeux. En attendant, ta maman se demande si tu t’es réveillée, le mieux à faire est que tu ailles la voir.

Rapidement, Iduna sauta à terre et courut rejoindre Norà. Vexé, Arvet se tourna vers Yelena.

- Alors comme ça, j’explique mal ? Alors que je connais Arendelle mieux que toi !

- Tu crois vraiment que c’est le moment de lui expliquer qui sont nos voisins ? Elle s’est à peine réveillée que tu lui explique à qui nous aurons affaire.

- Je n’ai rien à me reprocher, Yelena. C’est elle qui m’a demandé de lui en parler. Si ça ne tenait qu’à moi, non seulement je n’aurais rien dit, mais en plus tu ne nous aurais pas interrompu.

- Oh désolé, bafouilla Yelena. Je ne pouvais pas savoir... enfin qu’importe, je voulais aussi savoir si c’est vrai que tu as décidé de la garder une fois sur deux. Si c’est le cas, alors tu auras l’honneur d’être aidée par la fille du chef.

- Euh… pardon ? s’étonna Arvet. Ou plutôt, pourquoi ?

- Parce que je l’ai décidé. En tant que future femme, je pourrais bien t’aider à t’en occuper comme si c’était notre enfant.

- Hé ho, du calme ! Qu’est-ce qui te prend, tout d’un coup ? Et d’abord, cela ne concerne que moi et Norà, tu ferais mieux de te préoccuper de tes futures responsabilités de cheffe.

- Mais c’est déjà fait, s’exclama la northuldra. Il est de la responsabilité d’une cheffe de prendre soin de son peuple tout comme de prendre soin de sa descendance, si tu vois ce que je veux dire.

- Mais je… !

Arvet n’eut pas le temps de protester que Yelena l’interrompit en plaquant malicieusement un doigt sur ses lèvres.

- Inutile d’insister, mon cher amant ! En tant que fille de chef et future femme, tu te dois de respecter mes volontés. Je l’ai dit et il en sera ainsi, et ne pense pas non plus que Norà aura son mot à dire. Car je m’étais finalement trompé à son sujet, elle a déjà donné son accord. Et puisqu’on y est, Arendelle est déjà en vue, tu vas bientôt devoir me présenter à ton ami, euh…

- M… Mattias, bégaya Arvet, l’air hagard.

Bientôt, les northuldras passèrent les vieilles herses d’Arendelle, où une foule d’habitants, les saluant sur leur passage, formait un long couloir menant jusqu’à la place publique. Là attendait Runeard, entouré de sa famille, de ses quelques conseillers et de ses domestiques.

- Chef Lavrohas ! s’exclama le monarque en tendant la main au chef des northuldras. C’est si bon de voir nos deux peuples se réunir à nouveau, après toutes ces années où nous n’avons pu nous revoir !

- Vos paroles me vont droit au cœur votre Majesté, répondit Lavrohas en rendant le geste. Mais que s’est-il passé, dites-moi ? Pourquoi avoir interrompu les travaux et nos relations tout ce temps ?

- Si vous n’y voyez pas d’inconvénients, je souhaiterai en parler en privé. Laissons nos compatriotes se renouer, voulez-vous bien ?

Suite à cette proposition, Lavrohas se laissa conduire au château en compagnie du monarque, laissant les deux peuples retrouver joyeusement contact. Mais deux d’entre eux manifestait une joie particulière de se revoir, sous les regards à la fois étonnés et amusés de leurs compagnes.

- Arvet, vieille branche ! 🎵 Gare à toi, le northuldra. Si t’es un casse-noix, t’auras affaire à moi 🎵

- Mattias, vieux pirate ! 🎵 Plein de vilain, l’arendellien. Tiens bien ton souverain, ou bien deviens crétin 🎵

- Sacré Arvet ! s’exclama l’arendellien en lui lançant une accolade. Tu as bien changé, ma parole ! Qu’est-ce que tu deviens ?

- Et toi donc ? renvoya le northuldra. En neuf ans, on a dû avoir le temps de faire plein de choses à se raconter.

- On pourrait d’abord se présenter à nos épouses, non ? Halima, Arvet. Mon vieil ami d’enfance.

- Yelena, Mattias. Celui dont je te parlais.

- Mes hommages monsieur, firent les deux femmes en se présentant. Madame.

- Mais ne restons pas ici, allons plutôt chez nous vous faire goûter la cuisine de mon petit cordon bleu, hein Halima ?

Esquissant un sourire en coin, Halima conduisit ses hôtes à sa demeure. Tout en marchant, Yelena regarda autour d’elle et ouvrit de grands yeux : comme certains de ses pairs, elle n’avait jamais vu une architecture aussi riche et aussi élaborée que celle d’Arendelle, et jamais vu d’aussi près.

- C’est… c’est magnifique, par Ahtohallan ! Tu ne m’as jamais dit que c’était niché entre une montagne et de l’eau.

- Peut-être parce que tu ne m’as jamais posé la question, rétorqua Arvet. Quoi qu’il en soit, ça n’a pas beaucoup changé depuis ma dernière fois. Du moins de ce côté-ci.

- La vue doit être magnifique d’en haut. Aussi, tu crois qu’on aura le temps de visiter ?

- La visite sera après la collation, fit Mattias. Pour l’instant, bienvenue dans notre demeure.

Le groupe se tenait devant la maison de Mattias. Elle n’avait rien à voir avec celles des familles modestes, mais n’était pas plus haute que celles arborant les eaux du fjord.

- Prenez donc vos aises, ajouta Halima en entrant, le temps que j’amène ma dernière spécialité.

- Alors Mattias, fit Arvet en s’installant, raconte-moi ce qui s’est passé durant ces neuf ans d’absence.

- Parle-moi plutôt de toi, vieille branche. Qu’est-ce que tu deviens ?

- Je suis terriblement content que tu le demandes vieux pirate, car j’ai une grande annonce à faire. Yelena ?

Et de son cou, Yelena en tira un pendentif de bois, en forme de losange et sur lequel était gravé les symboles des esprits. Elle le présenta fièrement à Mattias et Halima, qui revenait avec un gâteau tout frais.

- Moi Yelena, fille de Lavrohas, ai eu l’immense plaisir d’avoir accepté la proposition de mariage de votre ami Arvet.

- Oh, toutes mes félicitations ! s’exclama Halima en serrant la main de la northuldra. Mais quand aura lieu votre mariage ?

- Vers le milieu de l'été, répondit Arvet en prenant une part de gâteau. Ou pour être précis, dans un peu plus de six mois.

- Oh si vous saviez, répondit Halima. Moi aussi j’aimerais éprouver cet instant de plaisir où votre promis vous demande enfin votre main. Ai-je tort… vieux pirate ?

Puis elle se tourna vers son mari en lui jetant un regard mêlé de taquinerie et d’impatience.

- Je t’en prie ! s’esclaffa Mattias l’air irréprochable. Ces choses-là prennent un certain temps, tu sais. Tout du moins, si tout ceci n’était pas…

Mattias avait fini sa phrase sur un ton moins jovial. Il ne semblait pas pressé à finir sa phrase, comme si cela lui rappelait un mauvais souvenir.

- Bah ça viendra. Mais par Ahtohallan, racontez-nous ce qui s’est passé de votre côté. J’ai cru comprendre qu’il s’agissait de troubles royaux, mais je n’en sais pas plus. Au fait, Halima… vraiment délicieux votre gâteau.

Mattias ne répondit pas immédiatement. Malgré la visite de son vieil ami, de mauvais souvenirs persistaient dans sa mémoire et pour lui, c’était comme prendre le risque de les rendre plus vivaces et douloureux en les racontant.

- C’était bien pire que cela. C’était la guerre.

Yelena resta bouche bée tandis qu’Arvet faillit s’étouffer. Halima baissa les yeux tandis que Mattias, tout en prenant généreusement une part, poursuivit son récit.

- Voyez-vous, Arendelle n’est pas un seulement un royaume, c’est aussi un membre des Lames de Ferblanc, une sorte de jumelage ancestrale avec tous les royaumes de l’archipel de Hjovarld, dont Arendelle fait partie. Tant que chaque royaume respecte les clauses du pacte, il pourrait conserver son indépendance et sa place au sein de l’association.

- Ça ne nous avance pas beaucoup, fit Yelena.

- J’y viens, j’y viens. Ce pacte perdure depuis des siècles, et il a été remis en cause par un capitaine de Corona. Il souhaitait mettre en place un seul royaume contrôlant tout l’archipel. Il a rassemblé suffisamment de gens assez idiots pour le suivre et nous a malmené en nous coupant les routes commerciales afin de nous affaiblir et de nous faire plier à ses exigences.

- Quelle histoire ! s’exclama Yelena en se servant. Mais pourquoi votre roi ne nous a pas réclamer notre aide et celle de nos esprits ? Cette guerre aurait pu être vite abrégée.

- C’était une demande de Corona, répondit Halima. Il souhaitait la capture de leur capitaine plutôt que sa mort.

- Mais je suis d’accord, maugréa l’arendellien, la situation aurait pu être rapidement abrégée et nous aurait épargné de nombreuses pertes. Moi-même j’y ai perdu plusieurs camarades et ai failli perdre mon bras droit. Voyez...

Et sur ces mots, Mattias retroussa sa manche et y dévoila une longue cicatrice sur son bras droit. Son ami northuldra grimaça de dégoût.

- C’est horrible. Mais l’important est que vous vous en soyez sortis, même si je compatis à la mort de tes camarades. Et puis, moi aussi je suis un peu en deuil en ce moment : mon beau-frère est mort peu avant notre départ.

- Je… je suis navré, bafouilla Mattias. Nos retrouvailles ne sont pas vraiment au beau fixe.

Un silence lourd et gênant s’installa rapidement. Mattias ne savait plus quoi penser : il se disait que ce genre de sujet n’aurait pas dû être abordé dans l’immédiat, mais toutes ces années de guerre l’avaient usé et la mort de ses amis pesait encore sur lui. En parler semblait être l’unique moyen de se soulager de ce sentiment.

- Bon, souffla timidement Yelena. Je suis consciente que ça ne sera pas facile, mais si nous essayons plutôt de parler de choses positives ?


**********


Agnarr était le seul à ne manifester aucune joie à l’arrivée des northuldras. Il n’y avait que les esprits de la forêt qui l’intéressait, et fut profondément déçu en apprenant qu’ils ne viendraient pas. Il fut saisi d’un bâillement, mais Rita le reprit rapidement.

- Agnarr ! On ne bâille pas devant des invités ! Et heureusement que ton père ne t’a pas vu.

- Mais j’ai mal dormi cette nuit, mère. Et puis, je voulais voir les esprits, moi. Je m’en fiche des…

- Assez ! Comporte-toi comme il faut si tu ne veux pas de nouveau être enfermé dans ta chambre.

Pendant qu’elle sermonnait son fils, des northuldras s’inclinèrent devant elle en guise de salut. Malgré sa paresse, le jeune prince fit l’effort de se montrer le plus courtois possible devant les invités, du moins seulement en apparence car il avait quelquefois du mal à cacher son ennui. Puis arrivèrent Norà et Iduna.

- Enchanté madame la reine, fit Iduna en tendant la main.

- On dit votre Altesse, corrigea Norà. Et on s’incline devant son Altesse au lieu de serrer la main.

- Laissez-là dire, sourit Rita. Je suis moins exigeante que mon mari quand il s’agit d’enfants. Et bien Agnarr, tu ne dis pas bonjour ?

Agnarr se montrait hésitant. Dès l’instant où il fut sollicité, la fille northuldra avait posé son regard sur lui. Cela le gênait, il voulait détourner le regard mais ne voulait pas faire mauvaise impression à sa mère.

- Euh… bonjour mademoiselle. Je suis le prince Agnarr d’Arendelle.

- Enchanté Agnarr, jeune prince d’Arendelle, répondit Iduna en faisant la révérence. Alors ça ressemble à ça, Arendelle ? Comme c’est beau, c’est donc vrai que le sol est fait de pierre taillée. Et cette grande maison, là ?

- Ça s’appelle un château, jeune enfant, répondit la reine.

- C’est plus grand que je ne l’imaginais. Dis maman, tu crois qu’on peut visiter ?

- Non, ma chérie ! C’est une résidence royale, pas un banal habitat.

- Mon jeune prince, fit Rita en posant une main sur l'épaule de son fils, pourquoi n’emmènerais-tu pas cette charmante northuldra visiter le reste d’Arendelle ?

Agnarr devint pantois à entendre les paroles de sa mère, tandis qu’Iduna esquissa un sourire de surprise et de joie. Elle non plus ne s’attendait pas à ce genre de propos, surtout venant d’une reine.

- Chouette ! Merci, votre Altesse la reine !

- Que… quoi ? Mais, mère…

- Vous êtes bien généreuse votre Altesse, fit Norà. Mais je partage la réaction de votre fils : pourquoi lui et pas quelqu’un d’autre ? Ne serait-il pas trop, euh… noble pour ce genre de chose ?

- Sans doute, répondit Rita, mais j’estime qu’un futur roi doit apprendre à se rapprocher de son peuple pour répondre à ces besoins. Et de plus, je pense que ça lui fera du bien de côtoyer quelqu’un de réel. N’est-ce pas, mon fils ?

La reine termina sa phrase en lançant un regard ordonnateur à Agnarr. Celui-ci mit un certain temps à comprendre qu’elle faisait allusion à Emilia. Mais malgré tout, il restait toujours réticent à vouloir faire visiter le royaume à Iduna.

- Alors jeune prince, par où commence la visite ?

Agnarr était si exaspéré par la situation qu’il avait oublié la présence de la jeune northuldra. Elle le regardait dans l’attente d’une réponse, mais il ne savait quoi dire : c’était la première fois qu’il était en contact avec quelqu’un de sa tranche d’âge, et une fille de surcroit. Il sentit une chaleur monter en lui et ne pût s’empêcher de se tortiller les doigts dans le dos. Mais très vite, il se ressaisit en relevant la tête.

- D’abord on ne m’appelle pas jeune prince ! Et ensuite, il est hors de question que je me rabaisse à ce genre de chose. Je le dois bien à mon père, après tout.

- Moi je pense surtout que vous êtes timide, minauda Iduna.

- Pardon ? s’exclama Agnarr en rougissant. M… moi, timide ?

Alors qu’il protestait, les deux mères se regardaient en se retenant de rire.

- Allons regardez-vous, jeune prince. C’est facile à vérifier.

- N... non, je suis pas timide ! fit Agnarr en se contenant. Et cessez de m’appeler jeune prince ! Vous aimerais peut-être que je vous appelle petite mijaurée ?

- Bon bon, fit la jeune northuldra. Moi qui voulais juste visiter le royaume avec vous… jeune prince.

C’en était déjà trop pour Agnarr ! Il se jeta Iduna qui eut le temps de l’éviter avant de s’enfuir. Sous le regard amusé des deux mères, il poursuivit la petite provocatrice qui eut le temps de grimper sur la branche d’un arbre. Agnarr était impressionné, jamais il n’avait vu qui que ce soit y arriver avec autant d’aisance qu’un chat ou un écureuil.

- Savez-vous en faire autant, jeune prince ?

Le garçon restait agacé par les remarques de la jeune northuldra. Mais plutôt que de s’énerver, il préféra se prêter à ce petit jeu. Faisant attention à ne pas salir ni accrocher ses vêtements, il s’agrippa tant bien que mal au tronc.

- Et vous, petite mijaurée ? Combien de temps attendrez-vous là-haut avant de redescendre ?

- Le temps que vous me rejoignez, jeune prince.

Mais elle avait sous-estimé son poursuivant : au lieu de continuer à grimper, Agnarr avait pris appui contre le tronc et s’est élancé en arrière tout en tendant le bras pour attraper la jambe d’Iduna. La tentative fut un succès, Iduna n’eut pas le temps de réagir et fût entrainée dans la chute du jeune prince. Les deux enfants se relevèrent en rigolant.

- A défaut d’être agile, vous êtes plutôt rusé, jeune prince. La visite, maintenant ?

Agnarr s’apprêtait à décliner mais se disait qu’en fin de compte, la visite serait plus sérieuse que des enfantillages sur la place publique d’Arendelle. Après avoir poliment répondu d’un oui, il emmena la jeune northuldra partout où il pouvait, lui montrant les meilleurs points de vue de la ville et racontant tout ce qu’il savait de son histoire. En retour, Iduna lui parla de son peuple, des esprits mais aussi d’Ahtohallan, la rivière des souvenirs que quiconque n’a jamais pu voir. Les yeux d’Agnarr se remplirent d’émerveillement.

- C’est magnifique ! Dommage que ces esprits ne soient pas venus, j’aimerais tellement les rencontrer. Surtout celui de l’air.

- Malice, ajouta Iduna. Oui, il aime beaucoup jouer avec les enfants, même si je reste son principal partenaire de jeu.

- Oh, tiens ! s’exclama Agnarr en tournant la tête. La bibliothèque de Monsieur Bergo ! Dommage qu’elle soit fermée.

- Une… bibliothèque ?

- Un endroit où on peut y trouver des tas d’ouvrages racontant tantôt l’histoire de notre royaume, tantôt des contes et des légendes. Il y en a une au château, mais les ouvrages y sont moins passionnants. C’est là où je me procure ceux qui m’intéresse quand je ne suis pas pris par mes obligations princières, à lire et relire les mêmes histoires et les mêmes contes. Je les connais presque tous par cœur : Le viking et son dragon, Saint Lydaldir contre les corbosiens, Le cirque en folie… ou mon préféré, La triste histoire du marionnettiste.

- Pourquoi votre préféré ? Ça raconte quoi ?

- Vous voulez que je la raconte ?

- Oui !

Invitant la jeune northuldra à s’asseoir sur un banc à ses côtés, Agnarr commença à raconter l’histoire tout en mimant des poses et des gestes selon le ton que prenait l’histoire. Iduna écouta attentivement Agnarr, plus l’histoire avançait plus elle ressentait une petite boule dans la gorge. Et quand Agnarr acheva la narration, elle laissa verser une larme.

- C’est si triste comme histoire, mais si belle aussi.

- Ma mère me la racontait souvent quand j’étais plus jeune. Elle me disait que parfois, se sacrifier pour quelqu’un qu’on aime est la plus belle preuve d’amour qui puisse exister.

- Mais ça peut être triste pour la personne aimée, non ?

- Ben…

Agnarr n’avais pas fini sa phrase qu’il constata, en même temps que la jeune northuldra, que leurs mains se touchèrent légèrement. Ils les éloignèrent rapidement et se tinrent loin de l’autre pendant un moment, rougissant dans leur coin et n’osant pas briser le silence gênant qui régnait. C’est finalement Agnarr qui fit le premier pas.

- Bon, heu… on ferait mieux de rejoindre les nôtres…

Les deux enfants se levèrent rapidement avant de retourner devant le pont du château, où leurs mères s’y trouvaient encore.

- Prince Agnarr… vous pensez que… vous pourrez venir me voir… chez moi ?

- Je… je ne crois pas non, bafouilla le jeune prince. Ces derniers temps, mon père me reproche de ne pas me comporter comme un prince, et il n’a pas vraiment tort. Mais je m’y efforce en ce moment.

- Tant mieux alors, répondit Iduna. Ça veut dire qu’il sera plus enclin à accepter.

- Ou pas. En tant qu’unique héritier, il attend beaucoup de moi et de ma bonne tenue en tant que tel. Mais… je lui demanderais, oui. Même s’il refuse, je promettrai n’importe quoi pour qu’on se revoit.

Iduna esquissa un petit sourire, la dernière phrase du prince la touchèrent profondément.

- Si vous promettez n’importe quoi, alors je le ferai aussi. Pour qu’on revienne ici et que vous me racontez toutes les histoires. Et, sinon…

Iduna ne finit pas sa phrase. Malgré les bons moments passés en compagnie d’Agnarr, elle se rappelait qu’elle avait affaire à un prince et qu’elle devait se montrer respectueuse envers lui. Mais la question qu’elle avait en tête lui brûlait les lèvres et ne pouvaient s’empêcher de tortiller ses doigts dans le dos. Mais après quelques instants de silence, elle se décida.

- Prince Agnarr… je ne voudrais pas… vous offenser, mais… est-ce qu’on peut… se tutoyer… ?

La jeune northuldra avait du mal à cacher sa timidité en prononçant ces mots. Agnarr en était très surpris, mais n’en était pas offusqué pour autant. Car non seulement ses joues se rosirent, mais sa réaction exprimait une certaine sincérité.

- Oh, euh… oui, bien sûr… et, Iduna...

Le jeune prince aussi n'osa pas finir sa phrase, mais c'était plus par maladresse que par timidité. Il voulait s'assurer que personne ne les regardait ni ne les entendait. Mais malgré cette assurance, il n'osa pas se lancer tout de suite. A lui aussi, quelques instants de silence furent nécessaires avant de continuer.

- Iduna, c’est... c'est joli comme prénom...

- Merci... tu es bien le premier à me le dire. Ton prénom aussi est joli.

Les deux enfants se jetèrent finalement un regard de tendresse enfantine entre eux pendant un long moment avant de reprendre leurs esprits et de continuer leur chemin.


Dernière édition par Dov le Jeu 30 Déc 2021, 22:50, édité 3 fois
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L'héritage de la trahison (redémarrage) Empty Re: L'héritage de la trahison (redémarrage)

Ven 10 Déc 2021, 14:16
Bon alors ça fait très longtemps... c'était du coup pas toujours évident de recoller les morceaux en première lecture c'était presque un re-redémarrage

Globalement on a maintenant le canevas de ce que seront les chapitres... chez DuDu d'abord, chez Moustache ensuite, ça semblait clair déjà mais puisque ça reprend c'est bien de voir que ce point là n'a pas changé.

Je vais avoir encore un peu de mal à rester aussi bien sur le fond que sur la forme, on est au tout début de l'histoire même si on commence à avoir quelques éléments d'intrigue et notamment dans ce chapitre une première rencontre entre les deux en Arendelle.
Très hnnêtement, je m'attarde du coup plus sur la partie Agnarr qui concentre cette rencontre et fait avancer l'histoire.

La première partie avec DuDu est un peu plus lente, peut être aurait-elle mérité d'être accélérée et je vois moins en quoi elle fait avancer l'histoire même si, l'intervention de Matthias est tout sauf anodine à n'en pas douter mais du coup si elle est agréable je l'ai trouvé un peu plus neutre surtout par rapport à la fin... Mais là on est vraiment sur du réglage que sur de réels problèmes d'écriture qui pourrait poser problème à la narration.

En revanche pour la partie Agnarr, je trouve qu'il y a une très belle évolution notamment dnas la manière de traiter le futur roi. Jusqu'à présent, je trouvais qu'il était trop bébé par rapport à son age. C'était un choix pour justement exprimer sa sensibilité et son besoin d'affection par sa mère vis à vis d'un père distant et créer cet aspectdans l'enfance d'Agnarr est une bonne chose mais voilà je pense que le personnage avait besoin malgré tout de grandir un peu... Et pour le coup, il y a eu un sacré réglage dans ce chapitre.
Exit, le petit enfant terrifié qui donne l'impression d'avoir 7 ans tout au plus... dans ce chapitre, on a bien à faire à un adolescent d'une douzaine d'années environ.
On le sent un peu plus mature, on le sent plus dynamique avec un peu plus de confiance... Il est capable de s'opposer à sa mère, ce qui est caractéristique des ados que d'entrer en opposition et surtout, globalement intéressé par rien, là on est davantage rentré dans le psyché du jeune ado. C'est une évolution vraiment agréable.
Et pareil sa manière de penser...on enlève le côté coup de foudre

- J’ai une mère vraiment trop généreuse, maugréa-t-il à part. Je lui ai fait la promesse de me montrer digne d’un prince et elle laisse entrer des northuldras comme dans un moulin !

Il est pas hyper jouasse de voir Iduna
Encore moins de la voir se balader librement chez lui en mode "non mais qu'est-ce que les bouseux font chez moi"

Si on s'arrête là on a un comportement désagréable, mais le personnage n'est pour le coup pas antipathique mais au contraire, humain et ancré dans son age. D'ailleurs il n'y a aucune méchanceté en lui... Il soupire bougonne mais fais son devoir... Au final comme beaucoup d'adolescents.
Et très vite il sympathise avec DuDu.
D'ailleurs c'est un rapprochement qui est plutôt bien amené... Il est justement pas tout à fait enfant, mais très candide, très innocent et tout à fait en rapport avec leur age. Dans le fond à 12 ans, les jeunes ados veulent faire grand... mais ce sont des grands bébés, et on les sent l'un comme l'autre à cheval entre ses deux états, ils pourraient se mettre à rire et jouer comme s'ils avaient 8 ans, et pourtant essaient de faire bonne impression et passer pour des grands.
Pour le coup c'est très bien écrit.


Voilà, je ne peux pas trop développer davantage, je pense que l'histoire avançant il sera plus aisé au fur et à mesure de s'approprier le récit.

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L'héritage de la trahison (redémarrage) Empty Re: L'héritage de la trahison (redémarrage)

Dim 26 Déc 2021, 11:38
Allez ! A présent que les Amants de l’Avent sont finis, je vais pouvoir retrouver un rythme régulier et commencer par ton commentaire @Dov ! 😊 Considère cela comme un cadeau de Noël en retard…Ou en avance !

Nous sommes donc au chapitre 3 et nous commençons par une charmante conversation poignante entre Nora et son frère. Tu nous fais là une très belle illustration des non-dits qu’il pourrait y avoir dans une famille et franchement je t’en félicite 😊

On bascule ensuite sur…La culpabilité d’Iduna…Et oui ! Si un adulte peut cacher ses émotions ! Un enfant le peut aussi et encore une fois, tu arrives très bien à montrer les tensions qu’il pourrait y avoir sur le deuil d’un être cher. Est-ce qu’Iduna s’en veut ? Est-ce que sa mère sait vraiment si elle va bien ou pas ? Est-ce qu’elle arrivera à gérer son rôle de Maman ?

Toutes les questions sont là au bon moment ! Non il n’y a rien à dire ! La relation humaine est vraiment bien trouvé dans ce premier bout de chapitre !

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On convient ensuite que la petite restera aussi chez son oncle et après deux trois boutades bien placées, voilà qu’Iduna se réveille pour discuter avec lui…Et poser des questions sur Arendelle. Forcément ce n’est pas du tout le même milieu et c’est normal que notre adolescente s’interroge !

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Encore une fois c’est une belle illustration du milieu rural duquel elle vient pour aller vers le milieu urbain où il y a toutes les commodités nécessaires pour vivre « sereinement »…

Tiens ? Mais voilà-t-il pas qu’il y a de l’orage dans l’air ? Une petite bagarre de couple ?!

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Et là…Y a quelques menus soucis. Je trouve Arvet un peu agressif avec Yelena. Pourquoi n’aurait-elle pas le droit de garder Iduna au même titre que lui surtout s’ils vont se marier ? D’autant plus que tu lui fais dire ! ça donne l’impression qu’Arvet ne l’accepte pas dans sa famille. « ça ne concerne que Nora et moi… »
Ouais…Mais mon pote tu vas te marier avec, techniquement ça la concerne aussi…

Alors je sais, tu as essayé de rattraper cela en ne laissant pas le choix à Arvet, mais je trouve que Yelena est vachement souple. Si déjà il commence à lui parler comme ça qu’est-ce que ce sera au bout de 10 ans ? Faut qu’elle rétablisse la situation vite vite !
Enfin bon…Je sais que toi et les relations de couples c’est pas du tout acquis.
Mais je tenais à te le faire souligner parce qu’en lisant ce passage, ce n’est plus le narrateur omniscient qu’on a mais bel et bien @Dov.

Mais bref, passons à une autre relation dans ce chapitre ! Celle de l’amitié entre Mattias et Arvet. Et ma foi, ça réhausse le niveau de celle de Yelena et Arvet. On ressent la complicité entre les deux vieux amis, qui se sont perdus de vue et qui ont aussi pleins de choses à se raconter…Jusqu’à ce que ça parle d’enfant. C’est dommage tu avais si bien fait oublier les tensions entre Yelena et Arvet et tu nous refous ça sur le tapis.

L'héritage de la trahison (redémarrage) Ariel-facepalm

Et non je suis navrée mais s’occuper d’une pré-ado de 12 ans ne te fera pas comprendre comment s’occuper d’un bébé, ni d’un enfant de 3 à 11 ans…ça n’a juste rien à avoir ! La pré-ado peut se débrouiller seule quand les autres tranches d’âges ont besoin de toi…Mais une fois de plus ce n’est plus le narrateur qui raconte mais bel et bien @Dov âgé de 25 ans sans expérience à ce sujet qui écrit…Et c’est dommage, ça se ressent.

Tu essayes de rattraper un peu la chose, sur une histoire de guerre qui est pour le coup plutôt pas mal si elle sert ensuite au reste de ton récit.

Passons maintenant à ta deuxième partie.
On a d’abord Agnarr qui s’avère tout à fait juste en étant pas du tout attiré par une énième visite diplomatique ce qui peut carrément se comprendre car à 14 ans on rêve d’autre chose…

L'héritage de la trahison (redémarrage) Wiggle-shimmy

Pardon. Donc notre gentil prince se fait réprimander à juste titre par sa mère qui veut avant tout qu’il ne se fasse pas engueuler par Runeard !

Rita a écrit: - Assez ! Comporte-toi comme il faut si tu ne veux pas de nouveau être enfermé dans ta chambre.

Ah ? On comprend mieux d’où vient cet aspect pervers du personnage à vouloir à tout prix enfermé sa fille en détresse dans sa chambre. Merci Mamie Rita pour le coup de pouce !
Mais bref on passe à la présentation Agnarr/ Iduna qui est plutôt mignonne. Iduna qui n’en a absolument rien à péter des convenances qui veut visiter le château…Se faisant vite rabrouer par Agnarr et sa phrase classée connard de l’année :

Agnarr a écrit:- Et c’est tant mieux, Il n’y a que les nobles qui peuvent y pénétrer. D’ailleurs je dois y aller, j’ai une éducation qui m’y attend et…

Et ça continue par Rita qui elle aussi demeure assez…Spéciale « Non non mais votre fille peut venir, par contre, elle crotte pas le château, les jardins c’est déjà très bien pour elle ! »

p***** mais Agnarr est détestable…Pour le coup c’est vraiment un petit con prétentieux xD

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ça m’a fait un bien fou…Sans déconner comment elle peut finir avec ce mec là qui est une vraie pourriture ?! Et qui devient aussi gentil qu’un agneau dès l’instant où ça commence à parler d’esprit ?! Je suis désolée mais ça ne marche pas comme ça…où alors ils ne sont pas adolescents parce que des adolescents ça n’agit certainement pas comme ça ! (je les ai en classe, je les vois…Et t’inquiète les filles ça a bien de la rancœur !)
Du coup l’humeur du prince est changeante, il décide de la laisser rentrer dans le château, d’aller carrément dans la bibliothèque et la tutoyer.

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Bipolarité bonjour ! Donc ils arrivent dans la bibliothèque et là Agnarr lui lit un conte. C’est ma foi assez touchant comme moment qui les rapproche un peu et on termine sur une douce note entre eux.

Un chapitre bien mené dans l’ensemble mais bourré d’incohérences entre les relations et les caractères des personnages.

A voir ce que donnera le chapitre 4.


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Sam 08 Jan 2022, 16:54
La partie d'Iduna me fait l'effet de ressortir un thème commun : celui de la culpabilité/le regret. D'une part, on a Iduna qui se sent toujours coupable de la mort de son père. Et au de ce qui c'est passé, la plupart des gens, surtout à son âge, ressentirait la même chose. Le traumatisme de voir son père mourir sous ses yeux est déjà terrible en soit, mais ajouter la culpabilité et vous obtenez un cocktail destructeur. Heureusement que sa famille est là pour la soutenir, dans ce cas son oncle qui certes veut aider sa nièce, mais aussi soulager les épaules de sa petite sœur qui en a bien besoin. Parce que devoir gérer la mort de son mari et la dépression post traumatique de sa fille, c'est une épreuve que seule l'amour peut permettre de surmonter. Et on retrouve le thème du regret du côté de Mattias, mais d'une autre manière : outre la mort de son beau-frère, on retrouve la guerre, autre expérience traumatisante qui laisse des cicatrices ici bien visible. En d'autres termes et pour reprendre les sages paroles de Yélana qui s'applique autant à Iduna qu'à Mattias :


L'héritage de la trahison (redémarrage) Giphy

Heu non, et si on parlait de choses plus joyeuses ? Par exemple l'amitié entre Mattias et Arvet est d'ailleurs très touchantes. Et j'avoue être très intriguée par la dimension politique qui commence à se mettre en place. Et Dieu sait que j'aime les intrigues politiques bien ficelée !

L'héritage de la trahison (redémarrage) Giphy

Pour ce qui est de la partie d'Agnarr, et bien... il se comporte comme un petit prince capricieux. Enfin non, rectification : comme un gamin de 12 ans qui n'a pas envi d'être là, et on a tous connu ce moment où on doit suivre nos parents pour voir des gens qu'on aime bien en soit, mais c'est long et on s'ennuie et... hum, pardon je digresse. En tout cas si la rencontre avec Iduna ne démarrait pas sous les auspices, c'est justement le fait qu'ils soient des enfants qui les rapprochera, grâce à l'éternel moyen qui rassemble les Hommes depuis la nuit des temps : une histoire. Mais on peut aussi discerner deux choses : d'un côté Iduna qui eut ainsi oublier pendant quelques heures les sombres pensés qui l'assaillaient, et de l'autre Agnarr qui trouve l'occasion de côtoyer une enfant de son âge. En d'autres termes : ils sont autant bénéfiques l'un pour l'autre, en plus d'être absolument adorable quand ils décident de s'ouvrir un peu.

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Les bases d'une belle amitié sont désormais posés, maintenant il nous reste à découvrir comment cette relation aboutira à celle que nous connaissons !

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Jeu 20 Jan 2022, 23:10
Spoilers sans contexte

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Ven 21 Jan 2022, 21:02
Chapitre 4 : La mijaurée et le mauvais perdant

- Non !

Ce fut un moment chaleureux pour les northuldras et les arendelliens, leurs retrouvailles furent telles que la journée semblait être passé à toute vitesse. Afin de prolonger quelque peu les retrouvailles, Runeard et Lavrohas s’étaient mis d’accord pour que les northuldras passent la nuit à Arendelle avant de repartir le lendemain, accompagnés des premiers ouvriers d’Arendelle pour reprendre le cours des travaux. Mais s’il n’était pas triste pour autant, Agnarr regrettait de ne pas avoir passé plus de temps avec Iduna : ses obligations princières devaient rester une priorité pour lui, et de fait il ne pourrait pas passer davantage de temps avec sa nouvelle amie le lendemain. Ce n’était cependant que le cadet de ses soucis, car il devait à nouveau faire face à la colère de son père.

Alors qu’il était penaudement assis sur un fauteuil du salon royal, Agnarr se faisait tout petit devant son père, qui le surplombait de toute sa taille.

- Mais, père…

- Tu avais promis de te comporter comme un prince depuis ma dernière réprimande, et maintenant tu veux que je te laisse rendre visite à… à nos voisins ? Mais qu’ai-je donc fait pour avoir hérité d’un prince aussi turbulent et entêté ?

Le jeune prince ne pouvait s’empêcher d’avoir honte : il ne pouvait oublier sa promesse de se comporter comme un vrai prince afin de se montrer digne de son père et de ne plus à subir ses disputes véhémentes. Mais il ne pouvait se résoudre à oublier celle de revoir Iduna et de jouer avec elle, dans un nouvel environnement et en compagnie de l’esprit du vent.

- Père, je vous en prie... j’ai… j’ai rencontré quelqu’un aujourd’hui… une jeune northuldra, et… et je voudrais…

- Et tu voudrais la revoir, hein ? coupa subitement son père. C’est donc pour ça que tu veux aller dans la forêt, parce que tu exprimes des sentiments envers une indigène ? Mais regarde-toi, Agnarr ! Tu es un prince, tu vaux beaucoup plus que de côtoyer ce qui t’es inférieur à toi. Mais non seulement tu t’obstines à être autre chose que mon héritier, mais en plus tu veux prendre une roturière comme épouse ? Non et trois fois non ! Tu es un prince et il est grand temps que tu le deviennes réellement : une fois que j’en aurai fini avec le barrage, j’organiserai un bal où seront invités toutes les princesses à marier de nos partenaires. Tu seras bien obligé à en choisir une comme épouse, plutôt que de choisir une… une mijaurée indigène.

Indigène, inférieur, roturière, mijaurée… en temps normal, Agnarr n’aurait jamais osé confronter son père directement. Mais l’entendre traiter Iduna de la sorte le mit hors de lui. Rassemblant le peu de courage qu’il avait, il se leva promptement, planta ses yeux dans ceux de son père et tapa le sol de son pied.

- J’en ai assez, père ! Oui, je reconnais que mon comportement n’est pas digne de mon rang, mais je n’ai jamais dit que je voulais l’épouser ! C’est mon amie, et vous aurez beau essayer de m’éloigner d’elle ou me forcer à l’oublier au profit d’une princesse, elle restera mon amie ! Et je serais même prêt à fuguer d’ici pour la rejoindre chez elle, s’il le faut !

Runeard fut à la fois surpris et en colère : jamais son fils ne lui avait parlé de la sorte, et encore moins sur un sujet allant à l’encontre de ses obligations. Furieux d’avoir entendu de tels propos, il n’hésita pas gifler violemment Agnarr, qui tomba à terre, les yeux remplis de larmes et de colère, et palpant sa joue désormais cramoisie. Alertée par le bruit de la dispute, Rita avait bravé l’interdit des gardes et pénétré dans la pièce au même moment, assistant quelque peu horrifié à la scène.

- Runeard ! Mais qu’as-tu fait ?!

- J’ai fait mon devoir de père, répondit-il sèchement. Ton fils a envie d’aller chez les northuldras pour y revoir une petite fille. Petite fille dont il semble s’être mis en tête de se marier avec. Je n’ai rien contre elle car je ne la connais pas, mais j’ai décidé…

- Vous mentez, père ! fit péniblement Agnarr, ou alors vous ne m’avez pas écouté. Je n’ai jamais parlé de mariage, et vous l’avez traitée de…

Mais avant que le jeune prince ne puisse finir sa phrase, Runeard le releva brutalement en lui empoignant le bras et lui asséna une nouvelle gifle, toujours sous le regard de Rita qui ne savait quoi faire tant elle était perturbée.

- Tu changes tout de suite de ton, Agnarr ! Si tu exprimes ce genre de comportement amicale avec cette indigène, ça ne pourra que déboucher sur de l’amour. Et que tu le veuilles ou non, je ne laisserai pas cela arriver. Me suis-je bien fait comprendre ?

- Vous dites n’importe quoi, père ! Et d’abord, ce n’est pas seulement pour revoir Iduna que je veux aller dans la forêt. Je veux aussi voir les esprits dont j’ai tant entendu parler.

- Tu t’obstines à me tenir tête, alors ?!

Toujours exaspéré par le comportement de son fils, Runeard leva à nouveau une main correctrice, mais fut retenu dans son élan par sa femme.

- Assez, Runeard ! Je t’interdis de gifler notre enfant une fois de plus !

- Rita ! Ne me dis pas que tu prends parti pour lui ! Je t’en prie, ne t’ingères pas dans cette histoire, cela ne concerne…

- Je suis autant concernée par cette histoire que notre fils, coupa Rita en haussant le ton.

- Vraiment ! Et de quelle façon ? Et je t’interdis aussi de hausser le ton devant moi. Je suis ton mari mais avant tout ton roi, j’exige donc de ta part le respect qui m’est dû.

Mais pour toute réponse, Runeard se vit assigner une gifle de la part de Rita. Choqué par le geste, il ne sût trouver les mots pour sermonner sa femme tant sa surprise était grande. Cela arrangeait bien Rita, qui en profita pour reprendre la parole.

- Mon respect, tu ne l’auras que si tu cesses de te comporter ainsi envers notre fils. Et si tu dois blâmer quelqu’un dans cette histoire, alors ce sera moi.

Toujours sous le choc, Runeard lança un regard intrigué vers sa femme, dans l’attente d’une réponse.

- Cette petite fille voulait juste visiter Arendelle et je pensais bien faire en demandant à notre fils de lui faire visiter.

- Quoi ? Tu as demandé à notre fils de servir de guide à une indigène ?

- Tu auras peut-être raison en disant que je n’aurais pas dû, mais je ne vois pas pourquoi notre fils ne ferait pas connaissance avec nos voisins. Et il souhaite aussi voir les esprits, lui qui ne les a jamais vu. Tu l’as oublié, ça ?

- Ça n’a rien à voir, Rita ! Et ça n’excuse pas son compor…

- Ne me fais pas dire ce que je n’ai pas dit ! Non, je n’approuve pas non plus sa façon de t’avoir parlé, mais je peux néanmoins la comprendre au vu de ta sévérité. Alors tu vas me faire le plaisir d’accepter la requête de notre fils, et de lui faire exiger un retour juste.

D’ordinaire, Runeard était un homme qui ne se laissait jamais faire, toujours prompt à rappeler à l’ordre ceux qui lui manquait ouvertement de respect. Mais le fait que sa femme et son fils lui tenait tête pour la première fois l’empêcha de trouver les mots pour reprendre le contrôle. D’autant que la colère l’avait abattu de fatigue et il n’avait aucune envie de faire durer cette scène plus longtemps. Aussi, il se tourna vers Agnarr, qui était resté en retrait, et essaya malgré tout de retrouver son air d’autorité.

- Mon fils, tu as décidemment beaucoup trop de chance d’avoir une mère aussi indulgente et protectrice. Et si elle aussi insiste, alors je cède à ta demande.

- Mer… merci, père.

- Mais pas tout de suite ! Je tiens avant tout à ce que tu deviennes plus sérieux dans ton éducation royale et je serai très strict là-dessus. Durant les quatre mois qui suivront, tu devras te comporter conformément à ce que j’attends de toi. Si je suis satisfait, alors je te laisserais y aller. Mais si j’entrevois le moindre faux-pas volontaire…

Runeard n’eut pas besoin de terminer sa phrase en voyant son fils baisser les yeux, comme pour signifier l’anticipation de sa fin de phrase et sa soumission à la condition.

- Je ne vous décevrai pas, père.

- Je l’espère. Et surtout n’oublie pas qu’il te faudra choisir une prétendante royale parmi d’autre, alors ôte-toi immédiatement l’idée d’épouser cette northuldra. Maintenant, file dans ta chambre !

Malgré les conditions imposées par son père, Agnarr quitta la pièce le cœur léger, heureux à l’idée de revoir Iduna le temps d’une journée. Rita s’apprêtait aussi à quitter la pièce, mais fut interpellée par son mari.

- Rita ! Je n’aurais qu’une chose à dire.

- Laquelle… mon roi ?

Rita avait répondu sur un ton méprisable, sans même se tourner vers son mari, tandis que son appellation faisait remonter à Runeard un sentiment de nervosité. Mais ce dernier se ressaisit et poursuivit après un moment de silence.

- Je ne tolèrerai plus ton insolence pendant ces quatre mois. Si tu récidives, je n’hésiterai pas à t’envoyer à Grebark, le temps qu’Agnarr se comporte comme il faut. J’espère que je n’aurais pas à te le répéter.

- Ce ne sera pas nécessaire… mon roi.

Puis sans lancer de regard à son mari, la reine quitta le salon sur un air dépité et se dirigea vers la chambre d’Agnarr. Un domestique allait y entrer pour le changer, mais Rita lui demanda de patienter avant d’entrer. Agnarr était assis sur son lit, la tête basse.

- Qu’est-ce que c’est, mère ? Je suis fatigué.

- Agnarr je veux que tu saches une chose, répondit Rita en s’asseyant à ses côtés. Même si je te défendrais toujours face à ton père, je me dois d’être d’accord avec lui quant à ton devoir de te comporter comme un prince. Comprends par là qu’il a beaucoup de responsabilités ces derniers temps et qu’à force de l’énerver, tu pourrais lui faire empirer inutilement les choses.

- Je suis navré mère, fit Agnarr en posant sa tête contre le bras de sa mère. J’ai accepté de me plier à ses exigences, mais je n’aime pas sa façon d’avoir parlé d’Iduna. Et il prétendait même que je veux me marier avec elle, alors que c’est juste mon amie.

- Amie ? Étrange, j’étais pourtant là quand tu la prenais de haut. Dois-je en déduire que la visite guidée s’est bien passée ?

- Oui, mère. Elle est un peu provocatrice, mais tout aussi gentille. Elle m’a aussi parlé des esprits, notamment celui du vent, avec qui elle joue beaucoup. C’est aussi pour ça que je veux aller dans la forêt, mère : tout le monde parle de ces esprits et je ne les ai jamais vu.

- Et tu les verras, fit la reine en lui caressant les cheveux, mais ne laisse pas trop non plus cette pensée t’envahir, n’oublie pas ta promesse. Je suis consciente que ça ne te sera pas facile, mais si tu ne veux pas le faire pour ton père, fais-le au moins pour moi. Et même pour Iduna si tu veux.

- C’est promis, mère.

Sans dire un mot, Rita serra son fils contre elle et, tendrement, lui déposa un baiser contre la tempe. Le jeune prince lui renvoya son compliment en posant sa main contre la sienne.

- Je t’aime, mon fils.

- Et moi plus encore, mère.

Et sur ces mots, Rita quitta la pièce le sourire aux lèvres et laissant le domestique se charger de la toilette d’Agnarr. Mais une fois éloignée, une anxiété la gagnait : aurait-elle dû avertir son fils qu’elle serait envoyée à Grebark si elle prenait de nouveau sa défense, malgré ses premières paroles rassurantes ? Et aurait-elle dû lui rappeler qu’il sera bientôt forcé « d’oublier » Iduna au profit d’une prétendante ? Elle chassa ces pensées en se disant que c’était pour éviter de provoquer de nouveau la colère de son fils, mais elles revenaient sans cesse la hanter cette nuit-là, l’empêchant de fermer l’œil.


**********


- Ça y est, nous sommes arrivés !

Agnarr avait attendu ce moment depuis si longtemps. Toujours animé par l’envie d’aller chez les northuldras, il n’avait cessé de se montrer respectueux et digne face à l’éducation imposé par son père. Et si les débuts furent difficiles et éprouvants, il avait fait de son mieux pour ne pas contrarier son père, ne serait-ce qu’une seule minute. Tant et si bien d’ailleurs que Runeard avait fini par éprouver plus de satisfaction que de mécontentement envers son fils, et ce au grand bonheur de Rita, heureuse d’avoir assisté à de tels changements. Et quand ce fameux jour arriva, le monarque fut bien obligé de tenir sa promesse.

Et voilà qu’Agnarr, en compagnie de Mattias, d’une escorte de soldats et d’ouvriers, se tenait devant les monolithes sur lesquels étaient gravés les symboles des esprits. Pénétrant dans l’épaisse végétation, il écouta l’écoulement d’une rivière située non loin et le chant des oiseaux tout en contemplant les arbres autour de lui dont le feuillage verdoyant reluisait sous les rayons du soleil. Lui qui était souvent limité au palais et à Arendelle, entendre et voir la nature de plus près était pour le jeune prince comme la découverte d’un nouvel univers. Mais il lui restait encore à découvrir les esprits, et cela ne tarda pas : après un long trajet bordant le chantier qui était bientôt fini, l’escorte arriva enfin au village northuldra, où ils furent accueillis en bonne grâce par les habitants.

- Et voilà, prince Agnarr ! fit Mattias en l’aidant à descendre de cheval. Vous voici chez nos voisins. Alors, qu’en dites-vous ?

- C’est un peu comme je l’avais imaginé, souffla le jeune prince. Mais où sont les esprits ?

A peine avait-il fini sa phrase qu’un grondement retentit : un des géants de pierre avait surgit de derrière les arbres et utilisait sa grosse main pour aider une northuldra et quelques rennes à traverser un canyon, tandis qu’un autre géant de pierre aidait à déraciner des arbres pour ensuite les transporter vers les travaux. Une salamandre bleue-ciel avait surgit d’une clairière et aidait un northuldra à allumer un feu sous une grosse bouilloire avant d’en faire autant avec d’autres. Enfin, l’esprit de l’eau, sous une forme de vaguelette, transportait Lavrohas afin de le faire atteindre la rive opposée d’un lac avant de reprendre sa forme d’équidé pour bondir par-dessus la terre afin de rejoindre un cours d’eau non-connecté au lac. Ce spectacle impressionnait tellement Agnarr que l’envie d’observer les esprits de beaucoup plus près l’envahissait.

- A ta place je n’en ferais rien, Agnarr !

- Pardon Emilia, se dit Agnarr en sortant sa peluche de sa poche. C’est juste que ces esprits… ils sont magnifiques.

- Fais quand même attention ! Ces géants de pierres me font un peu peur : je n’aimerais pas me retrouver sur la route de l’un d’eux, même s’il est de bonne humeur. Et la façon dont l’esprit du feu est arrivé, avec les flammes qu’il laisse parfois derrière lui… je me demande comment la forêt peut encore exister.

- Tu oublies qu’ils protègent avant tout les northuldras.

- Je veux juste que tu restes prudent, Agnarr. Tu t’es montré respectueux envers ton père pour qu’il te laisse venir ici, il ne voudrait certainement pas te savoir en danger parce que tu t’es montré imprudent.

- Je sais me montrer prudent, Emilia ! Maintenant arrête de t’inquiéter et laisse-moi profiter de cet endroit !

Agnarr rangea sa peluche aussi vite qu’il l’avait sorti et porta son regard sur ce qui l’entourait. Outre les arbres et les esprits, le jeune prince vit aussi de jeunes enfants rieurs se poursuivre entre eux ou à jouer à cache-cache tandis que leurs parents s’occupaient à des tâches diverses. Il vit également les soldats d’Arendelle discuter avec les northuldras et des ouvriers faisant des allers-retours entre le chantier et le village. Une fois encore, c’était comme si de nouvelles perspectives de la vie lui étaient ouvertes : l’envie de rejoindre ces enfants, l’envie d’aider ces gens dans leurs occupations, l’envie de parler avec les northuldras… toutes ces choses qui lui semblait inatteignables de par son statut royal.

Apercevant Mattias avec Arvet, Agnarr se dirigea vers lui. Mais n’ayant pas fait trois pas, un sifflement retentit suivi d’un rire de jeune fille. A sa grande joie, c’était Iduna qui flottait dans les airs. Elle tenait un bébé renne dans ses bras, qui était effrayé par la hauteur. Elle fut délicatement posée au sol avant de rejoindre sa mère.

- Maman ! J’ai retrouvé Boimur, elle s’était enfuie vers les plages grises.

- Merci ma chérie, fit Norà en prenant l’animal. Je dirais à Nasta de mieux garder le troupeau.

- Tiens, il y a des soldats d’Arendelle ?

- Ils sont venus escorter de nouveaux ouvriers, pour le barrage. Et d’ailleurs, je constate qu’il n’y a pas que les ouvriers qu’ils ont escortés. Par ici.

Norà fit ensuite un signe de tête en direction d’Agnarr. Le regard de la jeune northuldra croisa bientôt celui du jeune prince. Elle ne tarda pas à se précipiter à sa rencontre, le visage baigné d’un sourire de joie.

- Agnarr ! Je suis si contente de te revoir ! Je pensais que tu ne viendrais jamais !

- C’est une longue histoire, fit Agnarr. Mais moi aussi je suis content de te revoir. Et vos esprits, ils sont fabuleux... et très serviable. Je ne les imaginais pas comme ça, mais…

- Nous vivons avec eux et les vénérons depuis que nos ancêtres se sont installés. En retour, ils nous protègent du danger et nous aident dans notre quotidien.

- Et est-ce qu’ils savent parler ?

- Non, du moins pas de la façon habituelle. Il n’y a que notre chef qui peut comprendre leurs pensées.

Au même moment, Agnarr sentit une bourrasque lui décoiffant les cheveux, accompagné d’un sifflement aigu. Il vit alors des feuilles flotter dans les airs et naviguant d’un arbre à un autre tout en arrachant d’autres feuilles sur son passage, avant d’atterrir brutalement au sol et de former une silhouette semblable à celle d’Agnarr.

- Et lui c’est l’esprit de l’air, non ?

En même temps qu’il parlait, il constata que l’esprit de l’air s’amusait à l’imiter. Agnarr se prêta alors au jeu : il avança, recula, leva un bras, hocha la tête, agita les jambes… ce fût bientôt une joyeuse partie d’improvisation qui s’installa entre le jeune prince et l’esprit, le dernier reproduisant ses gestes dans le moindre détail. L’esprit cessa ensuite son petit jeu et commença à mimer différents animaux et leurs gestuelles, puis finalement se mit à danser en reprenant la silhouette d’Agnarr.

Les deux enfants ne purent s’empêcher de rire devant ce petit numéro. Le jeune prince ne se souvenait pas d’avoir autant ri avant ce moment.

- Je te présente Malice, dit Iduna en reprenant son souffle. Ce n’est pas son vrai nom, mais je pense qu’il le mérite.

Agnarr se sentit soudainement soulevé dans les airs, entourés des feuilles virevoltant autour de lui.

- Bien d’accord, fit Agnarr amusé. Et bien Malice, comme ça tu aimes jouer avec Iduna ? A quel genre de jeu un esprit du vent peut se prêter ?

Malice déposa alors Agnarr à terre et souleva Iduna, qui lui répondit out en restant impassible.

- A n’importe quel jeu, jeune prince. Comme celui-ci : rattrapez-nous !

Puis elle et Malice foncèrent vers les bois, bientôt suivi par leur nouveau compagnon de jeu. Aux yeux d’Agnarr, la silhouette de la jeune northuldra soulevée par cette masse d’air vivante, la faisait passer pour quelque chose d’éthérée. Sans masse ni forme concrète, elle semblait voler aussi naturellement qu’un oiseau. Mais perdu dans ses pensées, Agnarr ne vit pas la grosse racine dépassant du sol qui le fit trébucher, face contre terre.

- Déjà essoufflé, jeune prince ? gloussa Iduna en se laissant déposer par Malice.

- Très drôle, fit Agnarr en se dépoussiérant. On voit bien que ce n’est pas toi qui cours après un esprit aussi rapide qu’un cheval.

- Le jeune prince serait-il un mauvais perdant ? minauda Iduna en même temps que Malice sifflait de rire.

- Mauvaise perdante toi-même !

- Et grognon en plus.

Pour toute réponse, Agnarr se jeta sur Iduna mais fut rattrapé au dernier moment par l’esprit du vent, qui le souleva jusqu’à la cime des arbres. Le jeune prince se débattit du mieux qu’il put, essayant de se libérer de l’emprise de l’esprit farceur. Mais il se calma aussitôt en regardant autour de lui : ce n’était qu’une étendue verdoyante qui l’entourait. Un des géants de pierre était cependant visible au loin, dépassant légèrement des arbres. Un morceau de plaine et une étendue de mer à peine visible venait compléter le panorama. Agnarr n’avait jamais rien vu de tel, il aurait voulu en profiter plus longtemps avant que Malice ne le fasse redescendre.

- On a apprécié la vue, jeune prince ? dit Iduna.

- C’est le cas, répondit celui-ci. J’aimerais bien y retourner.

- Méfie-toi, gloussa la jeune northuldra. Hoksaka pourrait attendre ton retour pour t’enlever.

- Hoksaka ? C’est qui ?

- Les northuldras aussi ont leurs contes et leurs légendes. C’est une sorcière qui peut se changer en hibou géant et qui enlèverait tous ceux qui oserait dépasser le sommet des arbres, là où elle vit.

- Originale pour une sorcière, fit le jeune prince incrédule. Si on jouait plutôt à cache-cache ? C’est moi qui vais me cacher, toi tu comptes jusqu’à 50.

- Aucune chance que tu y arrives, fit Iduna. Malice connaît la forêt mieux que moi, il te trouveras plus vite que moi.

- Dans ce cas, interdiction de révéler ma cachette s’il me trouve. D’accord, Malice ?

L’esprit de l’air émit un sifflement aigu, ce qui voulait dire oui selon Iduna. L’instant d’après, elle se cacha les yeux et commença à compter tandis qu’Agnarr s’en alla trouver un bon endroit où se cacher. Une fois arrivée à 50, Iduna se mit à rechercher son nouveau camarade de jeu pendant plusieurs minutes, sans succès. Mais Malice fit bientôt irruption et défrisa ses cheveux. En riant, Iduna lui chuchota quelque chose qui le fit repartir aussi sec, parcourant au hasard les alentours et arrachant toujours quelques feuilles sur son passage. Finalement, Malice plongea dans un buisson proche… et en sortit Agnarr.

- Trouvé !

- Hé ! On avait dit que Malice ne révélait pas ma cachette !

- Tu l’as dit, mais tu ne nous l’as pas fait promettre. Décidément Malice, je crois que nous sommes tombés sur le plus mauvais perdant qui soit.

- Tu ne nous l’as pas fait promettre et gnignigni et gnégnégné, grommela Agnarr. Petite mijaurée, va !

- Il m’insulte ! Laisse-moi Malice, je vais lui régler son compte !

Et sur ces mots, la jeune northuldra se jeta sur le jeune prince, qui esquiva le geste au dernier moment.

- Trahi ! Nous avons été trahis, soldats d’Arendelle ! Tenez vos positions !

Bientôt, les deux enfants s’amusèrent à se poursuivre entre eux, chacun essayant d’attraper ou de faire tomber l’autre et ce sans que Malice n’intervienne. Ce fut finalement Agnarr qui tomba le premier. Mais loin d’abandonner, il se releva promptement et se jeta sur Iduna. Mais cette fois-ci, Malice lui fit rapidement barrière l’intercepta, sous le regard amusé et victorieux d’Iduna regardant Agnarr essayant tant bien que mal de l’attraper. Finalement l’esprit relâcha son emprise, laissant l’assaillant tomber à nouveau à terre.

- Notre prince, mes amis ! ria la jeune northuldra. Un impotent qui tombe une fois toutes les minutes !

Mais le jeune prince ne se laissa toujours pas faire. Il s’agrippa à la jambe de son amie afin de la faire tomber à son tour, mais Malice intervint à nouveau et le souleva brutalement dans les airs.

- Malice, stop ! s’agita Agnarr. Je n’aime pas quand tu fais sans prévenir !

Toujours en riant, Iduna se fit également soulevée dans les airs, jusqu’à arriver au niveau de son ami.

- Tourne-le vers moi Malice, dit-elle en pointant du doigt. Que je lui applique la punition.

Ne comprenant pas ce qu’elle voulait dire, Agnarr essaya de revenir au sol en battant des bras, mais le souffle de Malice était trop puissant pour qu’il y arrive. Dépité, il abandonna et se laissa faire.

- C’est bon, je m’avoue vaincu ! Je peux descendre maintenant ?

Mais au lieu de cela, Iduna lui toucha le nez.

- Touché ! C’est toi le loup !

- Quoi ? Mais… !

Agnarr n’eut pas le temps de protester que Malice le laissa littéralement tomber alors qu’il déposa Iduna délicatement.

- C’est pas juste ! maugréa le jeune prince. Toi et Malice avez vraiment décidé de m’humilier aujourd’hui.

- Mauvais perdant un jour, mauvais perdant toujours, s’exclama la jeune northuldra.

Alors qu’elle se moquait, Malice vint la caresser de tout son corps avant de s’en aller.

- Je crois que Malice n’a plus envie de jouer, remarqua-t-elle.

- Tant mieux ! s’exclama Agnarr en se relevant. Parce que je vais enfin prendre ma revanche !

Et il s’élança sur Iduna, qui avait commencé à s’enfuir. Ce fut bientôt une nouvelle course-poursuite à travers les bois qui se déroula. Partout où elle allait, il ne la lâchait pas des yeux, tout en priant que Malice ne revienne pas donner l’avantage à Iduna. Mais à mesure que la course s’éternisait, Agnarr commençait à perdre son souffle, laissant le temps à la jeune northuldra de le distancer et sans qu’il ne puisse lui demander d’arrêter de courir. Mais c’est étrangement ce qui se passa, comme si elle avait deviné sa pensée. Prenant le temps de reprendre son souffle, il rejoignit Iduna, qui restait immobile, le regard vide et fixant la clairière qui s’y trouvait.

- Iduna ? Qu’est-ce que tu regardes ?

Mais celle-ci ne répondit pas. Le jeune prince scruta alors les alentours, mais il n’y avait rien qui puisse expliquer l’attitude soudaine d’Iduna. Et en se tournant vers elle, il constata que des larmes coulaient sur ses joues.

- Iduna… ?

Agnarr n’eut pas le temps de poursuivre que son amie fit brutalement demi-tour, disparaissant derrière les arbres. Suivant sa trace tant bien que mal, il la retrouva en pleurs, assise contre un arbre et recroquevillée sur elle-même. Un châle de couleur mauve recouvrait ses épaules.

- Ce… ça ne va pas, Iduna ?

- Laisse-moi, je t’en prie ! sanglota-t-elle. Je veux être seule !

- Pourquoi ? répondit-il en s’asseyant à côté d’elle. Même si ça ne me concerne pas, je pourrais…

- Tu as tout dit, ça ne te concerne pas ! Va-t’en maintenant !

Face à la réponse sèche d’Iduna, Agnarr n’osa plus prendre la parole mais refusa de s’éloigner. A la place, il se contenta d’observer le châle qu’elle portait, reconnaissant bientôt les symboles des esprits qu’il avait vu sur les monolithes. Il s’apprêtait à poser une question à ce sujet, mais ne voulait pas non plus perturber le chagrin de son amie. Mais après plusieurs instants d’hésitations, il décida de franchir le pas.

- Tu sais Iduna… si tu ne veux pas te confier à moi, tu peux toujours le faire avec Malice… ou avec ta mère… tu sais, depuis que tu es parti… je n’ai cessé de penser à toi et à notre prochaine rencontre… et te voir ainsi, ça me… enfin, pardonne-moi si j’ai l’air d’insister… mais ce que je veux dire…

Mais il était trop perturbé pour trouver les bons mots sans froisser Iduna de nouveau, et sa maladresse ne l’aidait pas davantage. Aussi, il décida d’accéder à la requête de son amie et commença à s’en aller.

- Si tu veux me retrouver, je serais au village…

- Attends.

Le jeune prince n’avait même pas fait un pas que son amie s’était décidé à sortir de sa coquille et à s’ouvrir à lui.

- Tu n’as pas à être désolé, c’est plutôt à moi de m’excuser. Tout ce temps, j’étais si impatiente de te revoir que j’en avais oublié la mort de mon père.

- Oh…

Agnarr était tellement choqué par ce qu’il venait d’entendre qu’à nouveau il ne trouva pas les mots pour consoler.

- Juste avant qu’on se rencontre, mon père m’avait emmené à la chasse. J’avais réussi à abattre ma première cible, mais un ours est arrivé au même moment.

A mesure qu’elle racontait, elle sentait sa gorge se nouée en revoyant la scène dans son esprit, cette même scène qui l’avait empêché de dormir à plusieurs reprises malgré les paroles réconfortantes de sa mère.

- Mon père avait réussi à maitriser l’animal et… et je voulais me rendre utile en… en le tuant moi-même. Mais j’ai mal visé et… j’ai touché mon père, qui a ensuite été… été tué sous mes yeux… dans la clairière où on était…

Les grognements de l’ours, l’image du cadavre déchiqueté de son père, ses cris d’agonies, son tir manqué… la scène toute entière se rejouait en désordre dans sa tête rien qu’en la racontant, tant et si bien que des larmes coulaient à nouveau. Un peu maladroitement, Agnarr ouvrit doucement les bras et invita tendrement Iduna à s’y réfugier.

- Je suis sincèrement navré, Iduna… ce que tu ressens, je l’ai un peu vécu aussi.

- Co… comment ça ? déglutit Iduna.

- Viens, retournons au village. Ne restons pas ici.

A ces mots, Iduna comprit qu’Agnarr ne voulait pas la voir pleurer davantage en étant si près du lieu de naissance de son traumatisme. Sans discuter, elle se laissa emmener en direction de son village.

- J’avais une grande sœur, raconta Agnarr, elle s’appelait Emilia. Je n’ai que très peu de souvenirs d’elle, si ce n’est des moments où elle s’amusait à agiter sa peluche au-dessus de mon berceau. Un jour, elle est tombée malade et tous les médecins environnants n’arrivaient pas à la soigner. Et même le chef northuldra – c’est en tout cas ce qu’on m’a dit – n’a pas pu la sauver.

- Mourir de maladie… chez nous, on considère cette mort comme la plus cruelle qui existe. Comme si c’était la nature qui l’avait décidé.

- Mes parents ont mis des semaines à s’en remettre, mais cela les a profondément marqués, en particulier ma mère. Elle me racontait comment ma sœur était si joviale et pleine de joie de vivre. Et maintenant, tout ce qui reste d’elle, c’est ça.

Puis il sortit sa peluche macareux de sa veste.

- C’était sa peluche, qu’elle surnommait monsieur Jorgenbjorgen et qu’elle m’agitait parfois devant quand j’étais bébé. Mon père voulait la brûler pour ne plus souffrir de son deuil, mais je lui ai volé avant qu’il ne le fasse. Et depuis ce jour, il m’arrive de converser avec comme si c’était Emilia… comme si je voulais connaître celle que je n’ai presque pas connu…

- C’est drôle, répondit Iduna en s’asseyant contre un arbre. Le châle que je porte sur mes épaules, il était à mon père. Ma mère me conseillait de le porter dans les moments difficiles et d’imaginer que c’est mon père qui vient me réconforter.

Malgré les larmes qui continuaient à rouler sur ses joues, Iduna sentait sa tristesse s’atténuer, pendant qu’Agnarr prit timidement place à côté d’elle. L’un comme l’autre n’osait pas se regarder, mais Iduna sentit bientôt son ami lui prendre sa main. Mais ce n’était pas un contact maladroit comme la fois où ils se sont rencontrés, celui-ci semblait volontaire et sincère.

- Ce que j’essaye de dire, c’est… c’est que je compatis à ce qui t’es arrivé et ce que tu ressens… enfin, je ne sais pas trop comment le dire, mais… tu as aussi ta mère, Malice et, je suppose, toute ta communauté pour te soutenir… moi je n’ai que ma mère en ce moment… et puis, entre concernés, je me dis que…

Une fois encore, le jeune prince n’arrivait pas à trouver les mots pour exprimer sa pensée, mais il n’eut pas à se donner cette peine trop longtemps car la jeune northuldra, dont le visage affichait désormais un léger sourire, lui prit le bras.

- Avant qu’il ne meure, mon père était toujours là pour me protéger, mais il lui arrivait aussi, avec ma mère, de m’aider à surmonter les moments difficiles de la vie, comme la fois où j’avais assisté à la mort d’un bébé renne, auprès de sa mère. Mais maintenant, avec toi à mes côtés… je n’ai plus envie de pleurer. J’ai plutôt envie de te consoler sur la mort de ta sœur, comme tu me l’as fait pour mon père.

Les deux jeunes enfants se serrèrent de plus en plus contre eux. Sans rien se dire, ils se regardèrent droit dans les yeux et leurs fronts se touchèrent bientôt. Chacun ressentit une agréable chaleur en eux, mais aucun n’osait insister davantage. A la place, ils continuèrent de se regarder, finissant par esquisser un large sourire et se tenant toujours par la main

- Iduna… tu crois que Malice peut aller jusqu’à Arendelle ? Puisqu’on ne se verra pas souvent, je songeais à ce qu’il puisse nous faire parvenir d’éventuels lettres qu’on s’échangerait…

- Oh oui ! s’exclama Iduna en se levant. C’est une excellente idée, je l’appelle tout de suite…

- Pas maintenant, coupa le jeune prince en se levant aussi. Avant, il faudrait qu’on termine ce qu’on a commencé.

- Ce qu’on a commencé ?

- Et bien… il me semble que c’est moi le loup. Aouououh !

Et sur ces mots, ils reprirent joyeusement leur partie de jeu là où elle s’était arrêtée.
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Dim 23 Jan 2022, 14:29
Chapitre 4 : La mijaurée et le mauvais perdant

Bon déjà le titre on en dirait un des fables de la Fontaine. C’est pas une critique hein ! C’est un constat. Et nous commençons direct sans vaseline par une confrontation père/ Fils entre Runeard et Agnarr !

L'héritage de la trahison (redémarrage) 2361647593_small_1

Ah m*rde ! Le GPS me dit de suivre la direction de « la baffe » je sais pas vraiment si c’est une bonne idée au vue de la tension qui règne dans la pièce mais tant pis le GPS a toujours raison !
Nous avons donc Runeard qui traite Iduna comme une indigène, moins que rien et j’en passe et Agnarr qui pour une fois a des balls et soutient son « amie ».

L'héritage de la trahison (redémarrage) Bien-good-job

Bien Agnarr ! Bien ! Son père veut donc plus qu’il la voit car il nous fait une obsession sur le fait qu’ils finiront ensemble…Rassurez-moi si on va dans son sens, dès qu’on dit bonjour à une bonne femme ou un homme dans la rue ça veut bien dire qu’on veut se le taper ?! C’est bien ça ?!

L'héritage de la trahison (redémarrage) BasicEarnestAlleycat-size_restricted

Ah merci ! J’étais pas sûre ! Bon je chipote bien entendu ! J’ai bien compris les craintes du roi, il veut pas que son fils fasse ami ami avec une nana d’un peuple qu’il a prévu de buter…C’est somme toute logique !
La conversation s’envenime et ça y est on y vient !

L'héritage de la trahison (redémarrage) Tyrion-gifle-joffrey

Et pas une ! Pas deux ! Mais trois !

L'héritage de la trahison (redémarrage) Joey-non

Ah non pardon ! La troisième a été interceptée par super Rita ! Very Happy…Heureusement Maman sauve la situation de fiston en essayant d’être plus clémente que Runeard, toutefois je trouve ça bien que tu dises qu’elle soit obligée d’aller dans son sens en tant que reine et épouse.
On a donc la fin de la conversation qui est un peu moins tendax, Rita arrive à persuader Runeard qu’Agnarr fera son devoir de souverain et comme ça l’autre tranquille pèpère il peut retourner dans la Forêt Enchantée pour voir Iduna et les esprits !

L'héritage de la trahison (redémarrage) Bravo

Good job Rita !

Et après un petit laps de temps où Agnarr semble avoir tenu paroles ! le voici dans la Forêt Enchantée prêt à retrouver son amie Very Happy
Et…Il déballe une peluche…Il a 14 ans quand même si ce n’est un peu moins…C’est pas un peu le truc que l’on cache normalement…

Après la lecture de la fin du chapitre…

L'héritage de la trahison (redémarrage) Sorry-dog

Mea culpa ! On va y venir mais je suis restée sur les fesses en comprenant la raison.

Pour l’heure nous retrouvons donc Agnarr et Iduna dans une relation très mignonne d’amitié et tu as bien réussi à utiliser la scène coupée qui les unissait et qui était très mignonne ! On retrouve le côté gaffeur et un peu balourd d’Agnarr quand Iduna est moqueuse et espiègle !
Good point !

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Et forcément après une partie de loup qui est une version light de ce que deviendra le chat perché entre eux deux plus tard, ils finissent par arriver dans un coin de la Forêt Enchantée qui rappelle des souvenirs du Viêtnam à Iduna…

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Vous vous amusiez bien les enfants ?! Allez ! Prenez-vous ça dans la tronche !

S’ensuit une très belle scène où on parle du deuil et du sentiment de culpabilité qu’on éprouve. Forcément c’est jamais très drôle ce genre de scène et ce qui les rend forte et attachante. Tu as très bien su illustrer cette étape ! On a une Iduna qui veut être seule d’un coup, qui se dit qu’elle ne peut pas être comprise et quand on a la révélation d’Agnarr qui aurait perdu une sœur en bas âge…Purée quand je l’ai lu j’ai failli pleurer tellement c’était super bien écrit ! Franchement chapeau !

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Et c’est cet échange qui pour moi marque le véritable début de l’amitié entre Iduna et Agnarr ! Vraiment très belle !

Un chapitre vraiment bien écrit et bien amené ! 😊 Hâte de connaître la suite maintenant !


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L'héritage de la trahison (redémarrage) Empty Re: L'héritage de la trahison (redémarrage)

Dim 30 Jan 2022, 11:40
Bien un chapitre au titre quelque peu provocateur!
Cela augure de belles tensions à n'en pas douter et dès le départ c'est sans echauffement entre Runaerd et Agnarr. On sait que l'enfance d'Agnarr n'a pas été la plus heureuse du monde et qu'il avait un père sévère mais là...

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et un et deux et trois dans la tronche! Ca calme un bonhomme c'est évident.
Tout ça parce que pour une fois, Agnarr a su tenir sa position au lieu de ramer tel un toutou.
Je l'ai dit plusieurs fois, un des défauts que je trouvais dans l'éecriture d'Agnarr était qu'il semblait trop "enfantin" par rapport à son age au moment des événements. Mais force est de constater qu'avec un père violent de la sorte, il est aisé de comprendre que le gamin soit très inhibé et finalement paraisse plus "bébé" qu'il ne l'est. Avec qui plus est sa mère en rempart car oui... la troisième baffe n'est pas validée, sauvée in extrémis par maman!
Du coup ça nous fait un bon contre pouvoir entre un père tyran et une mère plus protectrice.
Franchement une belle idée mais pour le coup, ça va peut être un peu trop loin de la part du Runaerd. Ca ne dérane pas particulièrement dans la lecture mais voir ce personnage etre à ce point sévère et violent c'est peut être un peu trop. Il ne faut pas oublier qu'il s'agit de son fils unique... son héritier à la couronne. Forcément il a besoin de le former, d'être strict certes mais aussi et surtout de le ménager et là clairement il ne le fait pas!

Bien tout ceci débouche malgré tout sur la possibilité pour Agnarr d'aller dans la forêt avec son père alors finalement, se faire éclater... ça valait le coup.

Bref voilà notre prince dans la forêt et... Non mais je rêve ou quoi?... Il parle à sa peluche?!

L'héritage de la trahison (redémarrage) NyURPn


Alors sincèrement à ce moment de la lecture j'étais vraiment en mode WTF. A me dire que là, le comportement etait outrancier. Agnarr a 14 ans... là c'est l'attitude d'un mome de 6 ans max!
L'héritage de la trahison (redémarrage) Tumblr_pjam3n2FD31wpflvwo7_540

Il y a une explication à tout cela!!! Cette peluche iconique que l'on pensait offerte par Runaerd ne l'est pas... Elle appartenait à une soeur ainée disparue d'Agnarr...
La chapeau!!!

L'héritage de la trahison (redémarrage) Giphy


C'est innatendu, c'est très fort, pour le coup ça explique absolument tout du comportement un peu bébé d'Agnarr jusqu'à présent, le fait qu'il soit si inhibé, même la colère de Runaerd envers lui pour peu qu'Agnarr n'ait le visage de sa soeur disparue...
Cette backstory lourde pour le prince d'Arendelle compléxifie grandement le personnage, permet aussi à la relation entre lui et Iduna de prendre de l'ampleur, les deux adolescents sont des ecorchés de la vie qui ont du subir la perte d'un très proche parent très jeune
Vraiment une belle trouvaille, bien masquée car on ne l'attend pas, la révélation est courte mais pas brutale, elle est forte sans pour autant tomber dans du pathos vraiment parfait et qui plus est, elle tombe après un moment on ne peut plus léger qui reprend la scène coupé du jeu de cache cache.
Bref même au niveau du rythme c'est parfait.
Le début de chapitre rempli de tension face à un père tyranique puis un moment bien plus calme, doux, léger entre deux ados qui jouent comme s'ils avaient 8 ans, sans se soucier de leur apparence qui pourtant est primordiale pour les ados... Une caracteristique qu'ils veulent bien souvent cacher, un ado, dans la solitude de sa chambre va... (alors oui il va découvrir certaines choses mais on est pas là pour ça) avoir envie de retrouver ses années d'enfant. C'est ce que font Iduna et Agnarr
Pour aboutir sur cette révélation si lourde et on sent aussi qu'Agnarr peut se libérer...
Oh wait...
L'héritage de la trahison (redémarrage) _UKt4C

Ah bah oui... il était trop tentant!
Bref un excellent chapitre. Bien écrit, bien rythmé qui augure de belles choses!

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Jeu 10 Mar 2022, 23:12
Spoilers sans contexte

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L'héritage de la trahison (redémarrage) Empty Re: L'héritage de la trahison (redémarrage)

Sam 12 Mar 2022, 21:42
Chapitre 5 : Ce jour-là

ATTENTION : ce chapitre contient du contenu explicite !!![/i]

- Ne sachant quoi faire face à la trahison de son empereur et ami de toujours, Hjorvald Ferblanc fut contraint de se soumettre à l’exil. Exil qui l’amena dans cet archipel rude et gelé, dont il ne tarda pas à donner son nom en signe d’appropriation pour son peuple. On pourrait raisonnablement penser qu’à sa mort, une guerre de succession allait éclater entre ses cinq fils, mais en réalité… prince Agnarr, vous m’écoutez ?

18 heures allaient bientôt sonner, ce qui signifiait pour Agnarr la fin de son cours d’histoire et un peu de repos avant le dîner. Mais pendant toute la journée, il n’avait cessé de repenser à la fois où il s’était amusé avec Iduna et Malice dans la forêt, loin de tout le monde et de son éducation royale. Il n’avait cessé de repenser à ce moment où la perte d’un de leurs proches les avait fait se rapprocher. Et toutes ces pensées l’empêchaient de se concentrer sur ce que disait son précepteur, madame Larsen.

- Prince Agnarr !

- Hein… euh, oui madame Larsen… ?

- On rêvasse au lieu d’écouter sa leçon d’histoire ? Auriez-vous l’amabilité de répéter ce que je viens de dire ?

Ce n’était pas la première fois pour le jeune prince de se retrouver dans ce genre de situation. Et la plupart du temps, la remontrance n’était jamais très loin même avec madame Larsen, qui était malgré tout moins stricte que son père. Mais aujourd’hui, la chance lui souriait : ayant passé une partie de sa vie à lire et relire les mêmes livres de la bibliothèque de monsieur Bergo, il savait déjà tout de l’histoire d’Arendelle et des autres royaumes voisins.

- Alors, prince Agnarr ? J’attends !

- Euh… suite à son exil, Hjorvald Ferblanc arriva dans l’archipel portant son nom et en fit son domaine, qui sera, à sa mort, partagés entre ses cinq fils, notamment Aren le Grand, le fondateur de notre royaume.

- Vous avez de la chance que votre père ne soit pas ici, répondit madame Larsen. Il ne vous aurait sûrement pas laissé le temps de répondre, si vous voyez ce que je veux dire. Mais tâchez que cela ne se reproduise plus. Donc, ce partage fut scellé par les épées des cinq héritiers, qui donneront plus tard le nom à…

Le reste de la séance se déroula normalement, jusqu’à ce que 18 heures sonnassent dans Arendelle. Sans perdre de temps, le jeune prince s’enferma dans sa chambre et en sortit sa peluche macareux.

- Tu as eu de la chance cette fois-ci, Agnarr ! Mais tu sais ce qu’on dit : elle ne revient jamais deux fois au même endroit au même moment. Quand est-ce que tu vas oublier Iduna ?

- Je te demande pardon ?! Tu veux que j’arrête de penser à Iduna pour que je sois plus concentré sur mes devoirs de prince ? Alors que c’est mon amie ?

- Souviens-toi ce qu’a dit père : quand le moment viendra pour toi de te marier, ce sera avec une prétendante royale. Alors oublie Iduna ! Je sais que tu es amoureux d’elle et je sais que tu ne voudrais pas que ton père le sache.

- Je suis pas amoureux d’Iduna ! Je l’aime juste en tant qu’amie, c’est tout !

- N’oublie pas, ça commence par de l’amitié et ça débouche toujours sur de l’amour. Et inutile de le nier, j’étais là quand vous vous êtes rapprochés.

- Mêle-toi de ce qui te regarde ! Je ne choisirais peut-être pas ma future femme, mais rien ni personne ne m’empêchera de choisir MES amis !

- En effet : un jour, tu en rencontreras une autre alors que tu te croiras encore amoureux d’Iduna. Et finalement, tu te rendras compte que tu penses constamment à l’autre.

De rage, Agnarr jeta sa peluche contre la fenêtre et s’allongea sur son lit, l’air maussade. Mais le temps passant, il ne pût s’empêcher de se ressasser ce qu’il avait dit : quand bien même il persistait à penser qu’Iduna sera toujours son amie, leur discussion sur leur deuil respectif revenait sans cesse le hanter. La façon dont ils se sont regardés, comment ils étaient proches l’un de l’autre, comment ils se tenaient la main… tous ces petits moments vinrent bousculer ses convictions et l’interrogèrent : il aimait toujours Iduna, mais était-ce toujours de l’amitié qu’il éprouvait ? Et même s’il était vraiment amoureux d’elle, oserait-il franchir le pas en dépit de l’interdit de son père ? Et comment réagirait-ils en sachant cela ? Et Malice ? Malgré ces interrogations, il n’oubliait pas qu’un tel rapprochement n’était mû que par le fait qu’il avait perdu un proche. Comment peut-on tomber amoureux en étant endeuillé, pensa-t-il ? Mais une autre question en découla : d’où sortait-il cette pensée cynique ? Était-ce les paroles de sa « sœur » qui l’influençait… ou alors l’interdit de son père ? Se mentait-il vraiment à lui-même ? Dans cette situation, il n’y avait que sa mère qui pouvait l’aider à éclairer sa lanterne, mais il avait peur qu’elle approuve son amour envers Iduna. Toujours à cause de son père, qui aura toujours le dernier mot.

Le jeune prince était tellement perdu dans ces pensées qu’il n’entendit pas immédiatement le sifflement de Malice derrière la fenêtre. Il fallut que ce dernier recouvre entièrement la fenêtre de feuilles pour attirer l’attention de son ami.

- Malice ? Quelle surprise ! s’exclama-t-il en ouvrant la fenêtre. Quel bon vent t’amène… si j’ose dire… ?

Il n’en fallut pas plus pour que l’esprit de l’air émette un sifflement hilare à entendre le jeu de mot involontaire du jeune prince, avant qu’il ne lui remette en feuilles propres un parchemin en peau de renne. Agnarr s’empressa de le lire alors que son cœur battait la chamade.

« Cher Agnarr

J’espère que tout va bien chez toi, et surtout que tu vas bien.

Chez moi, c’est un peu compliqué car nous sommes sans cesse sur le qui-vive : en cette période de l’année, des loups reviennent sur notre territoire. Et même si les esprits nous protègent, notre chef nous a ordonné de ne pas attaquer ces animaux, mais aussi que tous les enfants ne s’aventurent plus en dehors de notre village, même durant le jour. Ce qui veut dire que je ne peux plus être seule avec Malice et jouer avec lui.

Depuis, j’en viens à réaliser que tu me manques beaucoup : j’aimerais tellement qu’on se revoie, et pas seulement pour s’amuser. Je ne te l’ai peut-être pas dit, mais la mort de mon père me fait faire souvent des cauchemars. Mais depuis que tu es venu, c’est comme si les bras de ma mère ne suffisaient plus pour me réconforter… comme si te savoir à mes côtés me réconfortait plus que je ne pourrais l’imaginer. Je ne sais pas comment l’exprimer…

Mais quoi qu’il en soit, j’ai entendu dire que le barrage était presque terminé et que normalement, il devrait y avoir une cérémonie inaugurale. Et mon oncle va se marier avec la fille du chef dans peu de temps. Ça serait chouette qu’ils s’arrangent pour que ces deux évènements se déroulent le même jour.

Mais par-dessus tout, j’espère que tu viendras aussi, j’attends avec impatience le jour où on pourrait se revoir. Et peut-être ta maman aussi d’ailleurs. Le peu de fois où je l’ai connu, elle m’avait l’air très gentille.

Je t’aime

Iduna »


Agnarr était très content de ce qu’Iduna lui avait écrit, mais aussi très perturbé : elle aussi éprouvait-elle de l’amour plus que de l’amitié ? Comme si elle y avait pensé en même temps que lui. Ce serait donc ça tomber amoureux, se questionna-t-il. Mais il fut vite ramené à la réalité par Malice, qui le souleva dans les airs.

- Excuse-moi, je t’avais oublié. Elle aurait pu me dire si je te manque à toi aussi, vu que je ne peux pas te comprendre. Mais je n’ai pas beaucoup de temps devant moi, vite !

Sans perdre de temps, Agnarr fila à son bureau et commença à rédiger une réponse au verso de la lettre. Il fallait faire vite, un domestique pourrait arriver d’un instant à l’autre et il ne faudrait pas qu’il sache ce qu’il écrit. Car à peine avait-il fini que des coups résonnèrent derrière la porte.

- Prince Agnarr, vous êtes attendus pour le dîner.

- J’arrive, une seconde.

Puis tout en pliant sa lettre, le jeune prince la tendit à l’esprit du vent, qui était tout aussi surpris de l’arrivée du domestique.

- Désolé si tu voulais jouer un peu Malice, mais ce n’est ni le lieu ni le moment pour ça. Mais promis, je ne l’oublierais pas quand je reviendrai. Allez, file maintenant !

Puis Agnarr s’empressa de refermer la fenêtre une fois l’esprit parti. Suivant le canyon menant droit à la forêt, il ne lui fallut que quelques minutes pour y parvenir, alors que la nuit venait de tomber. Mais si plus aucune lueur n’émanait des huttes, il restait encore des feux de camp entourant les habitations afin d’éloigner les loups s’approchant trop près. Aussi, Malice s’assura qu’aucune de ses bestioles ne rôdait dans les environs avant de se diriger vers la hutte d’Iduna et à y glisser la lettre par le haut.

La jeune northuldra n’était toujours pas endormie : depuis la mort de son père, elle lui arrivait souvent de ne plus oser dormir, de peur de faire des cauchemars, malgré la douce berceuse de sa mère et l’image d’Agnarr qui la réconfortaient. Et lorsqu’elle vit son ami esprit lui glisser une lettre, elle s’empressa de l’attraper au vol et de la lire.

« Chère Iduna

Merci pour ta lettre. Ces deux semaines m’ont paru une éternité depuis qu’on s’est quittés. Pour tout te dire, il m’est arrivé de penser à toi alors que je devais suivre mes devoirs de prince. Imagine un peu les ennuis que j’ai eu…

Je suis plus que ravi d’apprendre la finition imminente du barrage. Depuis la reprise des travaux, tout le monde à Arendelle était impatient de ce moment. Songe un peu, l’occasion pour nos deux peuples de se rapprocher encore plus, surtout après ces neuf années d’interruptions qui furent difficiles pour tout le monde.

Mais aussi l’occasion pour nous de se revoir, nous et Malice. Et pour moi de faire plus ample connaissance avec les tiens, surtout avec ta famille : à ce que j’ai compris, ta future tante est aussi future cheffe. Et moi étant un futur roi, je pense que ça ne déplairait pas à mon père de me voir commencer à converser avec elle et son père.

Et aussi, merci de me prévenir pour les loups. Je préviendrai mon père pour qu’il sache quoi faire pour sauvegarder le déroulement de l’inauguration.

Hâte de te revoir

Agnarr »


Cette lecture seule donnait du réconfort à la jeune northuldra, lui faisant presque oublier sa peur du cauchemar. Comme elle l’imaginait, elle ressentit un réconfort plus grand encore que ceux des bras de sa mère à l’idée de revoir Agnarr bientôt. Mais comme lui, elle se demandait si c’était toujours de l’amitié qu’elle éprouvait, se rappelant de leur moment de solitude où ils s’étaient confiés sur leur deuil respectifs. Au fond d’elle-même, elle savait que ce n’était pas réellement de l’amitié à ce moment-là, mais comme une compassion dû à une expérience commune. Mais était-ce réellement de la compassion ou alors… de l’amour ? Et cela suffisait-il à en éprouver ?

Elle se demandait alors comment sa mère et son oncle avaient rencontré Hégon et Yelena, et dans quelles circonstances leurs amours ont pu naître, mais elle se disait que cela ne l’aiderait à rien en supposant que ça n’aurait rien à voir à ce qu’elle a vécu. De plus, elle se rappela de sa ponctuation de fin de lettre : comment Agnarr l’aurait interprété ? Était-ce un pas franchi trop brutalement pour qu’il comprenne sans être perturbé ? Et si ses émotions étaient dirigées vers quelqu’un d’autre, entretemps ou tout ce temps ?

Iduna ne put y réfléchir plus longtemps car bientôt, ses yeux se fermèrent tout seuls et s’abandonna finalement aux bras de Morphée.


**********


- Jakob, auriez-vous l’amabilité de m’apporter de la tisane ?

- Bien, ma reine.

Le domestique s’empressa de quitter les appartements de Rita, la laissant seule avec son fils.

- Mère, vous n’allez pas rester ici alors qu’un grand évènement se prépare : le barrage a été achevé et il y aura un mariage northuldra en même temps.

- Assez Agnarr ! rétorqua Rita. Tu n’écoutes pas quand on te parle ? Le médecin a été clair là-dessus : je ne dois pas quitter le lit pendant une semaine.

- Ce n’est pourtant pas comme si vous en souffrez : vous ne tremblez ni ne transpirez, ni ne toussez ou n’éternuez, vous n’avez pas le souffle court et vous ne vous plaignez même pas que vous ayez froid. Ne pensez-vous pas que vous surestimez votre maladie ?

- Je pense surtout que tu te poses trop de questions pour finalement pas grand-chose : pourquoi tiens-tu tant à ce que je vienne ? Parce que tu as peur de te retrouver seul avec ton père ? Tant que tu appliques correctement ton éducation, tu ne risqueras rien de lui. Et puis, il y aura toujours Mattias.

- Non mère, répondit Agnarr. C’est juste que… le médecin a dit de garder le lit pendant une semaine, mais après réflexion, il n’en reste en fait que deux jours. Ne pourrait-on pas faire comme si c’était le dernier jour… ?

- Non ! répliqua violement Rita. Le médecin l’a recommandé, et ton père encore plus d’ailleurs.

- Mais… ça serait dommage de ne pas y assister, mère. Ce genre d’évènement, on ne le vit pas deux fois.

- J’ai l’impression que tu es à court d’excuses, mon chéri. Ou plutôt que tu ne me dis pas réellement pourquoi tu veux que je vienne. Agnarr, derrière quoi te caches-tu ?

Le jeune prince ne répondit pas. Pendant quelques instants, il n’osa pas révéler sa supercherie : le jour où il avait reçu la lettre d’Iduna, il avait fait croire à ses parents que c’était le chef northuldra qui l’avait envoyé afin de ne pas froisser son père à nouveau. Ce dernier l’avait d’ailleurs très bien pris en affirmant que cette initiative était la preuve qu’Agnarr était en bonne voie d’être digne de lui succéder, mais lui a tout de même rappeler de l’informer de l’arrivée de la lettre avant de la renvoyer. Quant à sa mère, même s’il savait qu’elle n’aurait pas réagi négativement, il avait préféré garder le secret pour lui tout seul. Mais elle venait de le percer à jour, il dût donc se résigner.

- La lettre… elle n’était pas du chef northuldra, mais d’Iduna. Je n’ai pas menti sur ce qui était écrit, mais elle disait aussi qu’elle aimerait vous revoir car vous lui paraissez… et bien, très gentille…

Il préféra cependant omettre le supposé amour qu’Iduna avait mentionné, se disant que ça n’aurait rien à voir avec la discussion et aussi pour ne pas la rallonger davantage : derrière la porte, Mattias l’attendait afin qu’ils puissent rejoindre l’expédition monté par Runeard, et il ne fallait pas que ce dernier s’impatiente.

- Tout ça pour ça ! s’exclama Rita en esquissant un large sourire. Ton amie est finalement plus mignonne que je ne l’aurais cru.

- Vous… vous n’êtes pas fâchée, mère ? s’étonna son fils.

- Pourquoi ? Je ne suis pas ton père, tu sais.

Puis la reine se pencha sur sa table de chevet et en ouvrit le tiroir. Elle en sortie une broche en forme de rose d’un bleu éclatant et aux fines bordures dorées. Puis elle le présenta à son fils.

- Je suis sûre qu’elle sera déçue de ne pas me voir, Agnarr. Donne-lui ma broche en lui disant que c’est pour m’excuser de ne pas être venu. Mais dis-lui aussi qu’il y aura sûrement d’autres occasions où elle pourra me voir, pour qu’elle ne soit pas trop déçue. Tu veux bien le faire pour moi ?

- Oui mère, fit le jeune prince en prenant la broche. Vous… vous êtes décidément la reine la plus généreuse qui existe.

- Et toi un véritable amour, rétorqua Rita en lui envoyant un baiser de loin, soucieuse de ne pas lui transmettre sa maladie. Allez, file maintenant. Mattias et ton père doivent s’impatienter.

- Portez-vous bien, mère.

Tout en cachant la broche dans sa poche, Agnarr se dépêcha de sortir de la pièce avant de se tourner vers Mattias. Celui-ci était posté juste à côté de la porte, ne montrant aucun signe d’empressement.

- En avez-vous fini avec votre mère, prince Agnarr ? dit-il calmement.

- J’en ai fini, oui. Pouvons-nous y aller ?

- Nous pouvons. Venez.

Le jeune prince et le soldat quittèrent le château et rejoignirent les soldats de l’expédition, qui attendaient devant l’une des portes de passage d’Arendelle. Quelques civils étaient aussi présents, venus souhaiter un bon voyage à leurs amis ou proches enrôlés. Runeard était également présent, les bras croisés et l’air vaguement agacé.

- J’ai failli m’impatienter, mon fils. Encore un peu plus et je serais venu te chercher moi-même. Quant à vous Mattias, et à vous autres soldats, j’espère que vous n’avez rien oublié, surtout pas vos armes.

- Non votre Majesté ! firent les soldats à l’unisson.

- Mais pourquoi emporter nos armes, votre Majesté ? ajouta l’un d’eux.

- Il fallait écouter ! sermonna le roi. En avant marche !

Bientôt, les mots entre soldats et civils s’effacèrent progressivement tandis que l’expédition quittait Arendelle. De tout le voyage, Agnarr se posait des questions sur ce à quoi il assisterait : outre l’inauguration du barrage, il y avait aussi le mariage northuldra. A quoi cela allait ressembler ? Y aura-t-il un banquet où les mariés seront les premiers à se servir ? Les esprits assisteront-ils à leur union sacrée ? Et le barrage, comment son père et le chef northuldra allaient-il l’inaugurer ? Toutes ces questions se tournèrent et se retournèrent dans sa tête, jusqu’à ce que ces pensées aillent vers Iduna et Malice, et surtout cet amour envers la jeune northuldra qui brûlait tel un feu ardent en lui, mais qu’il ne voulait pas laisser l’envahir car toujours pensif au sujet de la décision de son père de le marier avec quelqu’un d’autre. Mais qu’en était-il d’Iduna vis-à-vis de lui ? Était-ce réciproque ? Si oui, comment lui dire qu’ils ne pourront jamais se marier ?

Aucune des réponses qu’il cherchait ne lui vint à l’esprit quand l’expédition arriva devant l’entrée de la forêt, toujours distinctif par les quatre monolithes. Elle traversa la forêt jusqu’à arriver au fameux barrage, où attendait toute une foule de northuldras auquel se mêlait les ouvriers d’Arendelle resté sur le chantier, désireux de saluer leurs invités.

- Tiens-toi droit, Agnarr.

Le jeune prince était si enthousiaste de l’évènement qu’il en avait oublié de se présenter comme un futur roi, son père ne tardant pas à le remettre à sa place. Mais cela ne l’empêcha pas de jeter de rapides coup d’œil dans la foule pour s’assurer de la présence d’Iduna. Mais ne la voyant pas, il se disait qu’elle devait être loin derrière les siens.

Runeard et Lavrohas se détachèrent de leurs congénères et se retrouvèrent, seuls à seuls, sur le barrage fraîchement bâti, symbole du renforcement de leur union et de la bienveillance de Runeard en fournissant à ses amis un point de contrôle sur l’eau de leur fôret.

- Je vous souhaite la bienvenue la plus grande et honorable, s’exclama Lavrohas en serrant la main du suzerain. Jamais, de mémoire de northuldra, il ne pourrait y avoir de jour plus glorieux que celui-ci, où nos peuples sont de plus en plus proches grâce à ce barrage.

- Vos paroles m’honorent, répondit Runeard en rendant le geste. Et je puis en souhaiter davantage pour vous et votre fille, dont le mariage viendra apporter plus de gaieté que nécessaire à ce jour.

- Avec plaisir. Mais ne perdons pas de temps, nous avons une grosse journée qui nous attends. Venez donc.

Northuldras et arendelliens arrivèrent bientôt à une grande clairière aménagée au bord de l’eau, où se dressait un autel taillé dans la pierre. Arvet et Yelena se tenait chacun d’un côté de l’autel, en présence des esprits. Puis, assuré de la présence de tout le monde, Lavrohas, Norà et deux autres northuldras, dont l’un était la mère d’Arvet, se détachèrent de la foule et se dirigèrent chacun vers un esprit de leur choix : Lavrohas recueillit un peu d’eau de la part de l’esprit de l’eau dans le creux de ses mains, le northuldra laissa l’esprit du feu allumer une flammèche sur une couronne tressé de bois, Norà recueillit de la pierre broyé par l’un des géants de la terre et la mère d’Arvet « cueillît » une feuille verte-émeraude de l’esprit du vent. Puis chacun des northuldras revient à l’autel pour y déposer l’élément de chaque esprit. Puis Lavrohas prit la parole.

- Les esprits ont parlé. Chacun a donné son approbation et sa bénédiction pour que ce jour voit la naissance d’un lien unissant deux âmes dans l’amour, dans la vie comme dans la mort.

Arvet et Yelena ne se quittaient pas du regard. Chacun avait son cœur battant d’impatience, attendant le moment où ils allaient enfin déclarer leur amour devant tout le monde.

- Arvet, firent Norà et la mère du marié, tu nous as choisi comme témoins de ton union avec Yelena. Acceptes-tu de prononcer ton amour à elle ?

- Je l’accepte.

- Yelena, firent Lavrohas et le northuldra, tu nous as choisi comme témoins de ton union avec Arvet. Acceptes-tu de prononcer ton amour à lui ?

- Je l’accepte.

Puis en silence, Lavrohas approcha la main des mariés entre eux et les mit à plat contre elles.

- Sous les regards des esprits et par votre accord, c’est avec joie que je vous déclare comme unis à jamais par les liens sacrés de l’amour.

Puis sous les vivats et applaudissements de la foule et des esprits, les mariés purent enfin partager leur tout premier baiser d’amour. Yelena avait tellement envie que cela dure plus longtemps, ou plutôt une éternité, mais il fallait maintenant rejoindre les convives et participer à l’ambiance bon enfant qui s’installait. De son côté, Arvet rejoignit Mattias, assistant à une course de renne, tandis que d’autres, en particulier des civils et soldats arendelliens, s’amusaient à contempler ou interagir avec les esprits.

- Alors vieille branche ! s’exclama Mattias en donnant une accolade à son ami. Heureux d’être mari ?

- Et comment, vieux pirate ! répondit fièrement Arvet. D’ailleurs, où est Halima ? Elle n’est pas venue ?

- Non, hélas. Les aléas de la vie, tu sais... mais elle t’envoie, à toi et Yelena, toute ses félicitations pour votre union. Au fait, bien pensé de fêter le mariage le jour de l’inauguration du barrage. Mais ça aurait pu être mieux, je trouve.

- Et comment donc, gros malin ?

- Epouser une arendellienne, par exemple, fit le soldat en lançant un clin d’œil. Ou que Yelena épouse un arendellien.

- Mattias, petit bâtard ! pouffa le northuldra. Heureusement que Yelena ne t’as pas entendu, sinon elle t’aurait réservé une correction que tu ne serais pas prêt d’oublier, si tu vois ce que je veux dire…

- Enfin on plaisante, mais toi ? Tu es marié à une future cheffe, comment tu vois l’avenir maintenant ?

- Je… je n’en sais rien, répondit Arvet après un court instant de silence. C’est une chose d’être marié, mais avec un chef… c’est une tout autre perspective.

- Ca va bien se passer, rétorqua le soldat en posant sa main sur l’épaule de son ami. Si j’ose dire, tant que vous continuerez à vous aimer…

- Ce n’est pas ça. Le rôle de nos chefs n’est pas toujours de veiller sur notre peuple, ils servent aussi d’intermédiaire avec les esprits. Ce que je veux dire par là, c’est que même si ce rôle sera assuré par Yelena, jamais de ma vie je n’aurais été aussi proche des esprits. Ça me fait un peu bizarre… et un peu peur aussi…

Arvet restait silencieux et songeur. Mattias ne savait pas quoi répondre non plus, sinon qu’il finirait par s’y habituer. Mais cette réponse était trop facile se disait-il, lui qui n’avait jamais passé plus d’un mois dans la forêt aux côtés des esprits. Mais l’arrivée impromptu de Yelena vint heureusement mettre fin à ce silence gênant.

- On passe du bon temps, messieurs ? La future cheffe s’absente cinq minutes et vous surprends en train de parler de moi.

- Madame Yelena ! s’exclama Mattias en s’inclinant maladroitement. Toutes mes félicitations, les esprits semblent bien partis pour bénir votre amour pendant des années.

- Flatteur, taquina Yelena.

- Ma… ma chérie, nous… nous ne parlions pas de toi, nous parlions de…

- Je sais, coupa la northuldra en apposant malicieusement un doigt sur les lèvres de son mari. Je voulais juste te montrer quelque chose, si cela ne te dérange pas d’interrompre la conversation.

Arvet n’eut pas besoin de demander à Mattias : celui-ci secoua la tête en signe d’approbation. Puis tout en le prenant par la main, Yelena l’emmena loin des festivités. Contournant plusieurs arbres et écartant quelques branchages, le couple arriva bientôt à une clairière où se trouvaient deux grands arbres. L’écart entre eux étaient comblé par un mur de branches entremêlées les unes avec les autres et posé en diagonale contre un rondin suspendus en hauteur, formant une sorte d’abri pour la nuit. Une énorme peau d’ours brun jonchait le sol.

- Et bien… c’est un bien bel abri, observa Arvet. Mais je m’attendais à un peu mieux comme cadeau de mariage…

- Gros bêta ! Ce n’est pas ça que je voulais te montrer. Tais-toi et installe-toi.

Sans comprendre, Arvet se dépêcha de s’exécuter. Yelena fit de même puis lui prit de nouveau la main et la posa sur son cœur.

- Sens-tu mon cœur, mon amour ?

- Euh… ou… oui, bégaya le northuldra. Et… et donc… ?

- Sens comment il bat. Sens comment il attendait le jour où les esprits nous ont réuni dans notre amour. Je t’aime encore plus que le jour où tu m’as avoué ton amour. Tu te souviens ?

- Comment l’oublier, murmura Arvet en promenant sa main sur la joue de sa femme. Tu me raccommodais ma main déchirée par un renard, et tes doigts étaient tellement doux que je ne ressentais même pas la douleur.

- Et cette même main ne demande plus qu’une chose.

Puis en silence, elle agrippa la tunique de son amour et lui plaqua un baiser sur les lèvres. Elle sentit bientôt celles d’Arvet mordre amoureusement les siennes avant que tous deux effleurent mutuellement leurs langues respectives. De longues secondes s’écoulèrent, les deux tourtereaux profitant de cet instant d’amour véritable, jusqu’à ce que Yelena attrapa à nouveau la main de son mari et l’entraina sur leur lit de fortune, allongés l’un contre l’autre et continuant leurs embrassades passionnelles.

- Arvet… tu es à moi autant que je suis à toi désormais. Emmène-moi avec toi.

- Que… que je t’emmène ? Mais où…

- Là où nous ne ferons qu’un.

Elle parla tout en retirant gracieusement sa tunique, sous le regard hagard de son amant, avant d’en faire de même pour ce dernier qui, malgré la surprise, se laissa faire. Il sentit bientôt un plaisir charnel prendre racine en lui, le forçant à balader sa main sur la généreuse poitrine de sa femme. Puis immédiatement, elle empoigna son northuldra et approcha sa tête de sa poitrine, l’invitant à profiter d’elle comme il l’entendait. Cette fois, une passion dévorante l’envahit entièrement et ne tarda pas à se plaquer entièrement contre elle, faisant glisser ses lèvres et sa langue sur la gorge nue et douce de sa northuldra et promenant ses mains sur ses fines hanches.

Leurs souffles se mélangea entre eux, il continua à palper les endroits les plus intimes de Yelena, tandis qu’elle lui agrippa fermement son dos nu et musclé, dévorée par sa passion d’amour et de toucher charnelle que lui procurait son northuldra. Soudain, elle sentit qu’il lui retirait lentement son bas, révélant sa fleur intime. Dans le même temps, il descendit ses lèvres jusqu’à ses seins et les mordilla. Elle couina de surprise avant de se ressaisir.

- Tu es… la plus tendre… des chairs…

- Oh, Arvet… ne t’arrêtes pas en si bon chemin… touche-moi…

Tandis qu’Arvet continuait à lui sucer les mamelons tel un bébé en manque de lait maternel, Yelena s’exécuta à son tour en ôtant vivement son bas à lui, qu’elle s’empressa de jeter derrière elle. Puis elle descendit ses mains jusqu’à ses fesses et les ramena vers elle, sentant bientôt son couteau pénétrer dans la paroi pelvienne de son fourreau. Son northuldra était pris de surprise par ce geste, mais il se laissa aimablement faire et n’eut bientôt plus besoin d’elle pour faire ce qu’elle désirait.

La chaleur de leurs corps les étouffa bientôt dans une sensation qu’ils exploraient avec force, à telle point qu’ils ne ressentaient même plus le souffle froid parcourant les arbres qui les entouraient.

- Tu es… d’une telle… furie… Yelena…

- Oui, vas-y… plus fort…

Pendant des secondes qui parurent les plus intenses de sa vie, elle sentit Arvet dévêtir et revêtir sa lame durcissante en elle, poussant plus encore et encore à chaque aller-retour. Des gouttes de sueurs perlèrent de leurs corps, accompagnées de leurs gémissements se transformant en râles et de leurs souffles qui saccadait de plus en plus à mesure que leur orgasme continuait à gravir les sommets du plaisir, jusqu’à bientôt toucher le septième ciel.

- Yelena… je crois que… ça y est…

- Oui… je le sens… continue… allez…

Le northuldra ne perdit pas de temps à reprendre son geste, tout en continuant à parcourir langoureusement ses lèvres de part et d’autre sur cette chair si douce, si tendre et glissante qu’était celle de sa femme. Cette dernière ne se priva pas non plus à faire de même avec ses mains. Telle une lionne en chasse, elle allait jusqu’à tracer des sillons rougeâtres avec ses ongles dans la peau de son mari sous l’impulsion orgasmique qu’elle éprouvait à chaque pénétration, un long frisson de plaisir la parcourant de part en part en ressentant le jus de semence s’écouler dans sa fleur.

Les mêmes gestes, les mêmes cris de jouissance, le même souffle saccadé et la même chaleur corporelle des deux amants… tous cela se répétait sans cesse jusqu’à ce que, épuisé par tant d’ardeur charnelle et noyé sous des dizaines de gouttes de sueurs, Arvet s’affala au côté de son épouse, toute aussi essoufflée et en nage qu’elle. Son dard humide se dressait droit vers le ciel, Yelena ressentait une folle envie de l’exciter davantage, mais son épuisement l’en empêcha. Au lieu de cela, elle se contenta de balader ses doigts sur le torse velu de son northuldra pour saisir sa main et lui faire pétrir son sein.

- Arvet, mon mâle dominant… je te céderai ma chair quand tu la désireras.

- Yelenan, ma cheffe en furie… j’y gouterais tous les soirs, pourvu que la fatigue…

Mais avant qu’il n’ait pu terminer sa phrase, un hurlement rauque et puissant fit vibrer l’air et les arbres alentours.

- Par Ahtohallan, c’était quoi ça ? trembla Yelena en essayant de se rhabiller. Un loup ?

- En pleine journée, ça m’étonnerait ! s’exclama Arvet en faisant de même. Non, on aurait dit un des esprits de la terre. Mais pourquoi ?!


Dernière édition par Dov le Dim 13 Mar 2022, 10:39, édité 1 fois
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Dim 13 Mar 2022, 09:57
Oh quelle surprise du dimanche matin!!! Je me suis dépéché de lire cette nouveauté! Olaf lit Et quelle surprise su la fin!! Wow c'est très osé tout ça! Je ne m'attendais pas à trouver une scène explicite comme ça pour le coup! olafquestion olafquestion c'était un peu bizarre!
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Dim 13 Mar 2022, 10:31
Floconnette a écrit:Oh quelle surprise du dimanche matin!!! Je me suis dépéché de lire cette nouveauté! Olaf lit Et quelle surprise su la fin!! Wow c'est très osé tout ça! Je ne m'attendais pas à trouver une scène explicite comme ça pour le coup! olafquestion olafquestion c'était un peu bizarre!

Explicite ? Qu'est-ce que tu entends par-là ?! Razz

Non, non il n'y a rien de bizarre ici, c'est la nuit de noces, logique après un mariage ! En adoration

Et si là tu crois que c'est osé...Je pense que tu n'es pas prête pour Retour vers le passé 3... Razz

En tous les cas, merci @Dov pour avoir été la muse qui t'as inspiré une scène érotique même si ça sera la seule de l'histoire (ce qui est bien dommage parce que s'il devait y avoir une scène de sexe il valait mieux que ce soit entre Agnarr et Iduna qui sont les personnages principaux)

Allez ! Je m'attèle à ton commentaire tout de suite mais dans un autre post Smile

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Dim 13 Mar 2022, 10:59
Chapitre 5 : Ce jour-là...

On commence donc par un Agnarr qui a l’esprit ailleurs au lieu d’écouter son cours d’histoire. Alors même si ce n’était pas voulu, je trouve le clin d’œil à Dangerous Secrets amusant (Tu sais ce passage où Mlle Larsen interroge Iduna et que celle-ci pouffe comme une idiote parce qu’Agnarr est en train de lui tripoter les cuisses !)…Belle référence aux personnages en tous cas.
Mais bon Agnarr ! C’est pas bien faut être plus concentré tout de même ! Je ne vois pas du tout ce qui pourrait te perturber comme ça !

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Ah bah là…C’est sûr ! Y a match ! Moi entre écouter les cours d’histoire qui datent de Mathusalem ou penser à une jolie jeune fille, le choix est rapide ! Je comprends totalement la position d’Agnarr…
Et c’est un passage très très beau qui se poursuit avec la conversation avec « Emilia ». On a d’un côté le prince qui sait qu’il doit épouser quelqu’un de son rang mais qui commence à avoir des sentiments amoureux pour la jeune Northuldra. C’est très bien illustré ce côté, non je ne peux pas l’aimer, c’est juste une amie, je ne suis pas amoureux, je suis un garçon de 14 ans je ne suis pas amoureux d’une fille de 12 ans. Et ce que tu as réussi à encore mieux faire c’est la dimension du deuil. Oui ! On ne peut pas tomber amoureux parce que c’est parler de la mort qui nous a rapprochés.
Non franchement chapeau !

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Donc pendant qu’Agnarr est encore en train de batailler avec ses sentiments, voilà Malice qui arrive pour intercepter ses pensées. Jolie lettre écrite par Iduna. Cependant, je n’ai pas réussi à savoir si le « je t’aime » à la fin était explicite de la part de la jeune fille ?

D’ailleurs au passage on ne parle pas de « ponctuation » mais bien d’une phrase (Je = sujet, t’aime = verbe pronominal) Very Happy c’était le côté prof de français chieuse Very Happy

Mais ce qui est fort c’est qu’en tous cas, ça perturbe bien Agnarr et le brouille encore plus dans ses sentiments ! En attendant d’y voir plus clair il lui écrit. On termine donc cette première partie sur la complicité qui s’installe toujours plus forte entre nos deux protagonistes !

Allez ! On passe maintenant à la deuxième qui n’est pas des moindres.

On a d’abord un petit focus très mignon entre Rita et Agnarr. Rita qui ne comprend pas que son fils veuille absolument qu’elle vienne et lui qui ne veut pas lui avouer que c’est parce qu’il veut lui présenter Iduna. Bref, un bon dialogue de sourd jusqu’à ce qu’elle devine. L’idée de la broche est très jolie (ça me rappelle un peu la broche de Béata que Kristoff donne à Elsa dans RVLP2 : Croqué par le crocus)…Les voilà donc partis en pays Northuldra…

Nous voilà donc le jour de la bataille, on sait ce qui va arriver et visiblement ça sera plutôt au prochain chapitre qu’on prendra cher dans notre tronche ! Car oui ! On lâche un peu Iduna et Agnarr pour s’intéresser au mariage de Yelena et Arvet !

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Tu nous exposes donc ta vision du mariage Northuldra qui est rafraîchissante et qui change un peu de la tradition des coupoles qu’on retrouve dans les retours vers le passé. L’idée d’associer les quatre esprits est une belle idée et j’y avais pensé quand j’ai fait le premier mariage Northuldra entre Elsa et Kristoff dans RVLP2 : Croqué par le crocus mais j’ai finalement gardé l’idée pour la cérémonie de minuit qui est celle des Amants de l’Avent…
Bref, une belle description d’un mariage sans mettre trop de chichi, franchement c’est top.

Quoi ? On me dit à l’oreillette que ce qui va suivre va me plaîre encore plus…

L'héritage de la trahison (redémarrage) Yes-frozen

Oui ! Oui ! OUI ! Il l’a fait ! @Dov a enfin écrit une scène de sexe !!!

Félicitation mon Dovidou je savais que tu en étais capable ! Incroyable ! Razz…C’est une très belle scène à laquelle @Frantzoze et moi avons eu plaisir à jouer pendant le live ! Alors elle peut être un peu cru par moment mais pour moi rien de bien méchant parce que tu arrives à le remplacer par de la métaphore. J’ai vu l’emprunt du terme « fleur intime » qui s’associe à Anna d’Arendelle dans les retour vers le passé Razz
Vraiment bravo en tous cas, d’avoir écrit une scène comme cela entre nos deux amants du moment. C’est logique et tout à fait naturel après un mariage que vienne la consommation Very Happy
Ce qui est plus dommage c’est qu’à la fin du chapitre on entendre les grondements du géant…

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Hâte de lire le prochain chapitre ! Very Happy


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Dim 13 Mar 2022, 11:00
@Floconnette je vais pas te le cacher, moi aussi ça m'a fait un peu bizarre durant l'écriture de cette scène Rolling Eyes mais principalement parce que j'en ai pas l'habitude.

Et en effet, comme l'a souligné @Ansa, tu en auras tout le tour du ventre ce genre de scène dans ses Retour vers le passé. Pas seulement le 3 et en (un peu) mieux écrit d'ailleurs, sans vouloir me rabaisser bien sûr Wink

Seulement, j'avais prévu de ne faire qu'une seule scène de ce genre pour cette fanfic. Donc (mal)heureusement, dépendant de ton appréciation de ce genre de scène, ça sera la seule.
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Dim 13 Mar 2022, 11:31
Ah non mais je trouve que c'était assez logique qu'il y ait une scène comme ça pour une nuit de noces! Bah oui c'est assez logique, on fait pas une bataille de coussins cette nuit là! :coussin: Non en fait cette scène c'est surtout que je l'ai trouvé un peu cru dans ses mots. C'était plutôt cash. Bon pas au point d'être du p*rno non plus hein. Et oui Ansa j'ai vu dans Retour vers le passé une scène similaire. Pareil, c'est chez Frantzoze avec ses premières fictions il y en avait une ou deux dans chaque histoire mais à chaque fois elles étaient avec une jolie métaphore. Oh oui il en a fait une aussi bien bizarre dans Nouveaux défis entre Elsa et Courant d'air! Suspect mais en fait c'était la aussi assez poétique. Ansa pareil chez toi la scène que j'ai lu bah je saurai pas trop comment expliquer mais c'était plus soft on dirait. C'est les mots choisis qui étaient plus doux je crois qu'on sentait plus de complicité entre les personnages.
Alors pardon c'était sympa quand même ici il y a des belles choses mais je trouve que certains passages sont assez crus dans les mots choisis et ça rend la scène moins jolie. Ca me fait bizarre parce que quand je vois les messages de Dov j'ai l'impression que c'est un tout gentil timide :angel: mais en fait ça doit être un drôle de coquin! Twisted Evil Twisted Evil Twisted Evil Twisted Evil . Mais ça ne m'a pas empêché de bien aimer le chapitre hein :bisou:
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Dim 20 Mar 2022, 08:25
Je n'était pas revenu ici... Vu les circonstances j'ai pas eu trop le temps et vais encore moins l'avoir. Alors rapidement un petit retour.

Comme l'a dit @Floconnette pour commencer sur la scène... "hum hum" . Je partage l'avis. Elle est assez explicite. Globalement elle est bien, assez sensuelle, on sent la complicité et l'amour entre les personnages. Le petit bémol vient de la sémantique. Certains mots choisis et/ ou éléments mentionnés/décrits rendent la scène un peu cru par moments. Ca reste très gentillet et acceptable mais disons que ça perd un peu de la poésie de la scène qui était pourtant assez bien amené par ses métaphores. Attention ça n'est pas non plus le souci le plus gênant du monde Wink

Bien et pour sa première partie, bel exercice epistolaire et ça n'est pas un élement facile à gérer avec l'échange de missives entre Iduna et Agnarr. Clairement, Iduna écrit mieux qu'Agnarr je ne sais pas si c'était voulu mais je trouve que ça marche assez bien niveau caractère. DuDu est assez éclairée, vive d'esprit, imaginative et sans doute dotée d'une plume affutée. Agnarr au contraire luji va être un gestionnaire, un politique, adepte de l'écrit factuel. Certes doté d'une sensibilité enfantine mais au fond par son éducation, est quelqu'un d'assez martial, il est necessaire d'aller à l'essentiel avec lui et montrer ses sentiments est sans doute moins aisé pour lui.

Voilà pour un retour, incomplet j'en ai conscience Embarassed

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Dim 20 Mar 2022, 10:16
T'inquiètes @Frantzoze incomplet ou pas, je n’attendais pas non plus une critique presse Wink

Et aussi parce que j'étais conscient que ta situation ne t'aurais pas permis d'en dire davantage Neutral
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