Frozen: Dans un autre monde

Alors pour commencer merci de ta review Mr Baggins, ça fait très plaisir de voir que son boulot est apprécié !

Pour ce qui est de tes questions concernant les noms de ces deux personnages...eh bien non. Il me sont venu naturellement, mais pour le coup je n'ai pas pensé à Kaamelott pour leurs noms. Mais c'est marrant, maintenant que tu le dis, j'avais bien précisé que le personnage de Kristian était bel et bien un hommage au fameux Maître d'Armes, dont les entraînements disons...particuliers, me font hurler de rire à chaque fois, mais je ne m'étais jamais rendu compte que je lui avais donné le même nom que l'acteur lui-même XD !

OK. ^^

Alors, voici donc le chapitre 13 ? Mais on s'approche de la fin ou pas ? Peut-être bien ! En attendant, j'espère que ce chapitre vous plaira.












En m’éveillant le lendemain, je passai quelques minutes à faire le point sur la situation. Si je faisais le compte depuis la veille, je n’étais plus membre de l’orchestre, Nora en était à présent la coordinatrice, j’étais désormais une sorte de garde du corps pour Elsa et Anna, et j’avais été autorisé par Elsa elle-même à l’appeler par son prénom. En une nuit, cela faisait beaucoup pour un seul homme ! Et Elsa m’avait bien précisé que mon nouveau travail à son service commençait dès aujourd’hui. J’allais donc devoir me tenir prêt. Je m’amusai un instant à penser à la tête que ferait Anna lorsqu’elle découvrirait que c’était moi qui allait devoir m’occuper de leur protection. Puis j’eus l’idée d’aller lui rendre une petite visite matinale dans ma nouvelle fonction, pour voir cette tête moi-même. J’enfilai donc mon nouveau costume. Comme je le pensais, il était bien plus résistant que l’ancien, et semblait renforcé à la manière de la vieille armure de cuir dur qu’utilisait Kristian lors de ses entraînements. Je ne craindrais ainsi plus de me prendre un mauvais coup de couteau ou de tesson tranchant de bouteille dans les bagarres à l’Old Reinder. Mais ce fut avec un plaisir bien supérieur que je sortis les Lames d’Arendelle de leur écrin, et les ceignit à ma taille.
Je pris le temps de m’admirer dans le petit miroir au dessus du bureau en face de mon lit. Seigneur, je ne me reconnaissais pas moi-même. Je paraissais…plus vieux. Plus assuré aussi. Cela étant, n’importe qui le paraitrait plus en étant habillé comme un membre de la Garde de Nuit. Que me semblait loin à cet instant le temps où j’étais encore ce petit nerd à grosses lunettes, fan de comics et de jeux vidéo, qui se faisait taper dans la cour de récré. À présent, j’étais toujours un petit nerd à grosses lunettes fan de comics et de jeux vidéo, mais désormais, c’était moi qui mettrais les coups.
Je sortis donc de ma chambre, nouvellement apprêté, et me dirigeai vers celle d’Anna et Kristoff. Une fois devant la porte, alors que j’étais sur le point de frapper, j’hésitai: je ne m’en étais pas rendu compte, mais il était encore tôt, et je ne voulais pas risquer de déranger Anna et Kristoff en train de dormir, ou pire, occupés à…d’autres activités. Cela ne serait pas très sympathique. « Bof, tu n’es pas sympathique de toutes façons Yohan », me dis-je après quelques instants de réflexions, puis je frappai à la porte.
Et, presque à ma grande surprise, ce fut une Anna fraîche et pimpante qui vint m’ouvrir. Elle était en chemise de nuit, pas coiffée, pas maquillée, mais elle était bel et bien réveillée, et ne semblait pas avoir sa tête de déterrée telle qu’elle nous était montrée au réveil dans le film.


« Yohan ! Que me vaut le plaisir de si…waouh ! Qu’est-ce que c’est que ces habits ? Et ces armes ? Où est-ce que tu vas comme ça ? 


-Où vous irez Princesse, répondis-je avec un sourire, vous avez devant vous votre nouvelle Garde Royale Personnelle !


Anna écarquilla les yeux, béate de surprise, et resta clouée sur place sans rien dire.


-Qu’est-ce qui se passe chérie tu…Waouh ! Salut Yohan, tu…tu es bizarrement habillé tu sais ?


Kristoff venait d’apparaître derrière Anna, et faisait à présent la même tête que sa fiancée.


-Tu…tu veux entrer ?, finit finalement par dire cette dernière.


Quelques instants plus tard, nous étions tous les trois assis autour d’un plateau avec du lait et des gâteaux, qui nous avait été apporté par un domestique.


-Mais alors c’est ça qu’Elsa préparait depuis des semaines ?, dit Anna, elle voulait faire de toi notre escorte personnelle. Eh bien c’est…c’est une très bonne chose pour toi, mais j’aurais aimé qu’elle m’en parle avant.


-Pourquoi ça ?, lui demandais-je, ta soeur est bien libre de choisir qui elle veut pour assurer sa protection.


-Bien sûr, répondit la rouquine, mais si je comprend bien, tu devras aussi assurer la mienne.

Je pouvais comprendre ce qui la gênait. Anna était une jeune femme active et indépendante, et contrairement à sa soeur, elle n’était pas célibataire, et je me doutais que l’idée de se voir imposer quelqu’un pour la chaperonner ne devait pas être de meilleur goût pour elle.


-Je comprend, mais ne t’en fais pas Anna, si tu le désires, je ne serais pas non plus tout le temps sur ton dos, j’avoue que pour toi, ça devrait être un peu chiant d’avoir constamment quelqu’un pour te surveiller…tu dois suffisamment en avoir avec Olaf !


-Ce n’est pas ça, dit-elle avec un sourire gêné, non pas que l’idée de passer le plus de temps possible avec toi me dérange, au contraire, sans vouloir te vexer Kristoff…


-Pas de problème mon coeur, la rassura le livreur de glace


-Mais vois-tu, continua Anna, admettons que tu doives me protéger d’un quelconque danger…je m’en voudrais de te laisser l’affronter seul, et je ne veux pas que tu affrontes les ennuis à ma place.


-Désolé Anna, répondis-je, mais à présent, c’est mon boulot de faire attention à toi et à Elsa. Ce n’est qu’un juste retour des choses. Tu m’as toi même demandé de veiller sur Elsa, et à présent voilà qu’elle le fait elle-même, elle fait d’une pierre deux coups. Et puis tu sais, les ennuis, c’est comme l’écho et les chats: ça revient quoi qu’on fasse.


Anna se tut pendant quelques instants, puis un léger sourire étira ses lèvres, et elle redressa la tête vers moi.


-Mais tu sais, en parlant d’une pierre deux coups, je me demande si Elsa n’a pas une autre raison de t’avoir donné ce poste…


-Ouais…développe.


-Eh bien à ton avis, dit-elle, une reine avec des pouvoirs de glace, qui peut donner naissance à des bonhommes de neige vivants et geler un royaume entier…tu crois vraiment qu’elle a fait ça par nécessité d’être protégée ?


Je n’étais pas sûr de saisir entièrement ce qu’elle était en train de me dire, mais j’avais appris à connaître cette étincelle dans les yeux d’Anna lorsqu’elle parlait: elle avait une idée derrière la tête. Puis Kristoff ajouta:


-C’est vrai que toi aussi, tu la regardes bizarrement des fois.


Je marquai un temps d’arrêt. Ils n’étaient tout de même pas en train de s’imaginer que…


-Vous n’êtes pas en train de me dire qu’Elsa en aurait après moi ?


-Je ne dis pas ça, fit Anna, mais je dois avouer qu’elle est rarement aussi démonstrative dans les promotions…


-Ouais…et puis c’est sûr que là c’est pas de la promotion de merde, ajoutai-je pour moi-même.


Ça n’était pas possible. Elsa ne pouvait pas avoir fait ça pour d’autres raisons plus…sentimentales. Nous nous connaissions beaucoup moins que ce que je connaissais sa soeur. À vrai dire, je ne la connaissais que très peu. Il était possible qu’elle profite de l’offre qu’elle m’avait faite pour apprendre à me connaître mieux, mais d’après moi, cela ne devait pas aller plus loin. Quant aux regards « bizarres » que je lui adressais selon Kristoff, c’était tout à fait naturel. J’avais toujours apprécié regarder de jolies femmes et Elsa remplissait parfaitement les conditions pour être désignée ainsi. Malgré tout, je n’étais pas Anders et je ne m’étais à aucun moment imaginé qu’il puisse se passer quoi que ce soit entre elle et moi.


-Les lecteurs risquent d’être déçus, soufflai-je discrètement


-Quoi ?, s’enquit Anna


-Oh rien, je n’ai rien dis. Dis moi Anna, tu es au courant qu’Anders a démissionné ?


-Oui, j’ai entendu dire ça, répondit-elle. C’est dommage, c’était un bon musicien, mais de ce que je sais et que j’ai pu voir, l’ambiance avec lui n’était plus vraiment au beau fixe depuis quelques temps. Mieux valait alors qu’il s’en aille.


-Et tu n’aurais pas des nouvelles de lui des fois ?


-Non, rien de rien, dit-elle. Depuis qu’il a démissionné, on n’en a presque plus entendu parler.


-Moi j’en ai un peu entendu parler à l’Old Reinder, dit Kristoff, il parait qu’il a quitté le royaume et qu’il est parti par les montagnes. Il a bien fait d’attendre, s’il était parti pendant l’hiver, il aurait senti passer le froid.


-Ouais…ben sans vouloir la ramener, ça aurait un peu refroidi ses ardeurs à ce pécore !


Nous éclatâmes de rire, même si Anna et Kristoff n’étaient peut-être pas entièrement au courant de l’animosité entre lui et moi.










Finalement, quelques semaines plus tard, il s’avéra que ce travail de garde personnel était beaucoup plus tranquille et ennuyeux que prévu. Pire, il s’avérait même routinier. Je devais m’assurer que ni Elsa ni Anna n’étaient jamais seules. Or, avec Kristoff et Olaf, Anna l’était très rarement, et ce boulot consistait donc en sa plus grande partie à être constamment aux côtés d’Elsa. Non pas que cela me dérangeait, bien au contraire, mais entre les réunions avec les conseillers, les séances de doléances et autres formalités royales, les journées de la Reine d’Arendelle étaient en réalité plutôt ennuyeuses, et je n’eus pendant un bout de temps même pas à sortir aucune des Lames d’Arendelle, pas même Flamme. Mais à bien y réfléchir, ne pas avoir à les utiliser signifiait qu’Elsa ne courrait aucun danger, et cela me convenait amplement.
De plus, ce travail me permit bien de me rapprocher d’elle. Elle était à présent plus affable, souriante, et n’hésitait parfois pas à me demander mon avis sur des questions qui n’en nécessitaient aucun autre que le sien. Pour autant, et fort heureusement, rien ne semblait indiquer dans son comportement avec moi un désir particulier d’approfondir une relation qui devait très bien lui convenir comme elle était.
En dehors de cela, ma nouvelle situation m’octroyait quelques autres avantages non négligeables. J’étais notamment beaucoup plus respecté que lorsque je n’étais qu’un simple musicien, et c’était par exemple fort drôle de voir Anton effectuer de grandes courbettes ridicules pour me saluer lorsque je passai la porte de l’Old Reinder, même si je devais à chaque fois lui préciser qu’à part un costume et deux épées, rien n’avait changé et il n’était pas obligé de me faire de ronds de jambes, même si, comme il le disait: « Un memb’ d’la gard’ royale dans ma pauv’ taverne, ça ajoute b’en du prestige pardi !!! ».
J’avais également pu sentir sur moi les regards respectueux et presque envieux de mes collègues musiciens lorsque j’étais venu, dans ma nouvelle tenue, annoncer à Nora qu’elle serait désormais la nouvelle coordonatrice de l’orchestre. Elle s’était montrée ravie, aussi bien pour moi que pour elle, et je devais avouer qu’elle faisait un travail admirable. Elle était très appréciée des autres musiciens, et je m’aperçus bien vite qu’elle était également une excellente compositrice, en plus d’être une chanteuse exceptionnelle, lors des quelques réceptions qui suivirent la fin des travaux de réparations du royaume, auxquelles je fus même convié à jouer quelques morceaux sur scène avec l’orchestre, malgré mon nouveau poste. D’Anders en revanche, j’avais été incapable de lui donner des nouvelles, et elle non plus n’avait pas eu de renseignements sur ce qu’il était devenu.
Mais en définitive, je devais bien avouer que, depuis la fin de la guerre, j’étais à présent pleinement satisfait. Je m’entendais désormais aussi bien avec Elsa qu’avec Anna, j’avais un poste à responsabilités, j’étais apprécié, respecté, et je ne songeais presque plus à retourner récupérer l’ampli pour rentrer chez moi. J’ignorais combien de temps j’étais parti pour rester à Arendelle, mais j’étais désormais prêt à y rester le plus longtemps possible, notamment car je n’avais jamais été aussi au courant, côtoyant Elsa tous les jours, de tous ses secrets.

Du moins le croyais-je.

Avec Elsa, Anna et Kristoff, nous nous trouvâmes par un belle journée d’Avril, mois à la météo absolument délicieuse en Arendelle, à un grand marché organisé sur la place du village. Anna avait insisté pour que sa soeur y aille avec elle, et je la comprenais bien volontiers. C’était absolument magnifique. Les rues débordaient de monde, de marchands vantant leurs produits, et de chalands s’émerveillants devant. Des troubadours jouaient dans la rue avec entrain, et certains me reconnaissaient même lorsque je passais devant eux, et me saluai en retirant leurs chapeaux, ce à quoi je répondais avec un sourire et un signe de la main. Des danseuses s’agitaient au milieu des passants, drapées dans de beaux habits de soie, dansant au rythme de la musique. Les fleurs étaient sur tous les balcons, on voyait voler des rubans de couleurs dans les airs et un océan de senteurs succulentes flattait les narines. On se serait cru en plein Juillet, et en cet instant festif, la guerre avec Weselton me paraissait désormais bien loin.
Pour autant, Elsa semblait préoccupée. Elle parlait peu, esquissant parfois un sourire à sa soeur, qui elle, s’émerveillait devant tout ce qu’elle voyait, de même qu’Olaf, et le pauvre Kristoff avait bien de la peine à contenir l’enthousiasme de sa fiancée et du bonhomme de neige. Elsa, elle, était pensive, et paraissait réfléchir. Je la connaissais désormais assez bien pour savoir que quelque chose la tracassait.


« Elsa ?, demandais-je, vous allez bien ?


-Hein ?, dit-elle, comme si je venais de la sortir d’une somnolence, oh, oui oui, tout va bien Yohan, ne vous en faites pas.


-Vous n’avez pas l’air sereine. Y a t-il quelque chose qui vous préoccupe ?


Elle tourna la tête vers moi, sembla hésiter, puis soupira, avant de me demander:


-Yohan, vous souvenez-vous lorsque nous vous accusions d’être entré dans le Palais de Glace pour y dérober quelque chose ?


Là, ce fut à moi de soupirer. Pourquoi me parlait-elle de cette histoire ? Après tout ce temps, tout ce que j’avais fait, elle n’avait tout de même pas encore des doutes ?


-Comment pourrais-je l’oublier Elsa ?, répondis-je, ce n’est pas le genre d’accusations que l’on oublie facilement. Mais pourquoi m’en reparler maintenant, je ne comprend pas.


La mine d’Elsa se fit plus grave.


-Il semblerait que cette histoire ne soit pas tout à fait terminée. Je ne souhaitais pas vous en parler jusqu’à présent pour ne pas vous faire douter inutilement, mais selon certaines informations que l’on m’a rapporté, des mouvements auraient encore été notés dans la Montagne en direction du Palais.


C’était donc cela. Ainsi les ruées de voleurs vers le Palais n’avaient pas cessé. Pourtant, tout le monde avait cru qu’elles s’étaient terminées lorsque, quelques semaines avant la guerre avec Weselton, le flot de voleurs qui convergeaient vers la Montagne du Nord s’était interrompu. Plus personne n’avait alors entendu parler d’un quelconque voleur dans les Montagnes. Mais si cela avait repris, cela n’augurait rien de bon. Car une possibilité en particulier me perturbait: et si l’un d’eux avait réussi à y parvenir, et était tombé sur l’ampli avant d’être chassé par Guimauve ? Peut-être était-ce pour l’ampli qu’ils y allaient désormais ? Au fond de moi, j’espérais de toutes mes forces que non, car si par malheur l’ampli était volé dans le Palais, je risquais fort de ne jamais rentrer chez moi un jour. Et de plus, j’avais inventé une machine à voyager entre les dimensions, et je ne souhaitais pas perdre mon invention.


-Ah. Et pourquoi n’envoyez-vous pas quelqu’un dans les Montagnes pour vous rendre compte de ce qui s’y passe ? Vous pourriez même y aller vous-même, suggérai-je à Elsa


Pendant ce temps, Anna, extatique, faisait l’acquisition d’une fontaine à chocolat en bois fabriquée à la main.


-Vous qui y êtes allé, répondit Elsa, vous savez pourquoi je ne me montre pas si inquiète que qui que ce soit puisse dégrader l’état du Palais ?


Oh oui, je le savais, et je n’aimerais pas être à la place du premier voleur qui allait déranger Guimauve. Mais ce n’était pas pour le palais que je m’inquiétais.


-Oui, je le sais. Mais je trouve tout de même cela assez étrange.


-Moi aussi, dit Elsa, et je m’interroge sur ce qu’il conviendrait de faire, mais je ne suis pas sûre que…


Elle fout coupée par des cris au milieu de la foule. Nous nous retournâmes brusquement, ayant tout juste le temps de voir un homme fendre la foule, une bourse à la main.


-Il m’a arraché ma bourse ! dit Kristoff.


Je soupirais. Enfin un peu d’action ! Je me tournai vers Elsa:

-Apparemment, inutile d’aller si loin pour trouver des voleurs. Attendez-moi Votre Majesté. Je te ramène ça Kristoff !


Et je me jetai à la poursuite du voleur. J’avais l’habitude de la chose, car d’ordinaire, c’était moi qui arrachait les porte-feuilles aux petites frappes de la Fac voulant jouer les caïds. De grandes gueules, mais lorsqu’il s’agissait de courir après quelqu’un, ils se montraient plutôt lourds et incapables. Mais là, j’avais visiblement affaire à un mec qui avait bien compris la technique idéale pour un vol à l’arraché: au milieu d’une foule, rapide et furtif. Manque de bol pour lui, j’avais repéré quels vêtements il portait, et je l’avais vu s’enfuir. Je fendis la foule, écartant les badauds sur mon passage à toute vitesse. Je le voyais devant moi, courant au milieu de la rue, la bourse de Kristoff toujours à la main. Puis, il prit appui avec sa jambe sur un étal, et sauta sur le balcon d’une petite maison. Si je ne prenais pas vite de la hauteur moi-même, il allait réussir à m’échapper. J’avisai donc la devanture de l’étal d’un marchand, et grimpai dessus pour me hisser ensuite sur un balcon. Il avait déjà un peu plus d’avance, mais je réussi néanmoins à le suivre, en sautant de balcon en balcon. Mais il était bien plus agile que moi, et alors que j’avais plutôt tendance à retomber lourdement lors de chaque saut, lui sautait avec autant d’aisance qu’un chat entre les balcons. Mais il se retrouva finalement face au vide lorsqu’il atterrit sur le dernier balcon de la dernière maison de l’allée. J’arrivai avec difficulté face à lui, avec un dernier saut. Mes jambes étaient à présent tendues et me tiraient de partout.


-Eh ben mon pote, dis-je avec un sourire crispé, on s’est bien marrés, mais on dirait que la petite course s’arrête là. Allez, rends l’argent.


Et là, sans répondre, il sauta du balcon ! Stupéfait, je m’approchai du bord: il se réceptionna tranquillement, dans une remorque pleine de fruits dans la rue. Puis il en sortit tranquillement, et partit presque en me saluant ! Je restai un instant sans bouger. Je ne pouvais plus sauter, la remorque était déjà partie, et il n’y avait aucun chemin en hauteur face à moi. Mais je ne pouvais pas le laisser partir comme ça ! Je n’allais pas me laisser avoir par un de ces sens-la-pisse standards, le genre qui se déchirait la gueule le soir à l’Old Reinder lorsqu’il avait deux piécettes en poche !
Je pris donc la seule décision qui s’offrait à moi: je passai à travers la fenêtre du balcon, entrai dans la maison, passai à travers la petite pièce principale où était attablée une petite famille, qui me regarda traverser leur maison, l’air terrifié.


-Tout va bien, ne vous inquiétez pas, je ne fais que passer, Garde Personnelle de la Reine !, annonçai-je en coup de vent


Je sortis dans la rue, et regardai autour de moi. Le voleur était loin devant moi, et marchait tranquillement dans la rue en sifflotant, pensant m’avoir semé avec son petit numéro de parkour. Je me jetai à nouveau à sa poursuite, malgré mes jambes douloureuses. Hélas, il m’entendit arriver derrière lui, et me voyant arriver, se remit à courir. La foule dans la rue ne m’aidait pas, et il se faufilait à nouveau parmi elle comme une anguille. Si seulement elle pouvait être pour lui le même inconvénient que pour moi…puis j’eus une idée. Je pris ma propre bourse à ma ceinture, et la lançai le plus fort possible au beau milieu de la rue. Elle décrivit un arc-de-cercle dans les airs, passa au dessus de la tête du voleur, et alla s’éventrer sur le pavé devant lui. Avec mon poste, elle était plutôt bien garnie, et les passants se jetèrent tous dessus comme des crevards, bloquant ainsi le passage au tireur de bourse. Sans hésiter, je me jetai sur lui, les deux bras en avant, et le plaquai à terre. J’entrepris de l’immobiliser, mais il me mit un grand coup de genou dans le ventre, et alors que je me recroquevillai de douleur, il put se retirer de mon emprise, et se barra en courant une fois que la foule se fut dispersée.
Je restait un instant immobile pour reprendre mon souffle et soulager la douleur du coup, puis me redressai. Je m’époussetai, puis regardai avec un sourire la bourse de Kristoff dans ma main. J’avais réussi à la lui subtiliser lorsque je l’avais plaqué au sol, sans qu’il s’en aperçoive. Il était peut-être meilleur grimpeur, mais il avait trouvé meilleur voleur que lui.


-Je t’ai eu p’tit enfoiré, dis-je pour moi-même.


Je mis la bourse de Kristoff à ma ceinture, et alors que je m’apprêtai à repartir trouver Elsa et Anna, j’entendis une conversation animée dans la ruelle à côté de moi. Je me tournai: deux individus, d’apparence banale, mais encagoulés, discutaient avec animation, assis sur un banc.


-Tu dis n’importe quoi !, disait le premier, pourquoi il ferait ça ?


-Écoute ce que je te dis, répondit le deuxième, tu crois qu’on est tous montés dans la Montagne juste pour admirer la vue ?


-Ben quand même, j’dis que c’est stupide ! Il a aucune raison de revenir ici ! À peine il aura posé un pied à Arendelle qu’il repartira de suite en cellule !


Je marquai un temps d’arrêt. De qui parlaient-ils ? Je me mis dans un coin, caché derrière un étal et écoutai la conversation:


-Mais t’es complètement idiot ma parole Jakob ! Personne ne saura qu’il revient ! Personne ne doit le savoir ! Pourquoi tu crois qu’on nous a dit d’espacer les voyages vers la montagne ?! Tu t’imagines que l’autre sorcière au joli minois s’imaginera quoi que ce soit si personne n’est capable de ne faire aucun rapprochement ? Ils ne savent même pas ce qu’on va chercher là-bas !


-Moi non plus !, répliqua le dénommé Jakob, je sais pas et je commence à en avoir assez ! Ce Palais est toujours désespérément vide Kasper, la seule chose qu’on y ait trouvé jusqu’à présent c’est les coups de l’autre gros monstre, et cette espèce de machine du démon ! Moi j’te dis, je m’approche plus de cet endroit !


-Fais pas l’imbécile, dit celui qu’il avait appelé Kasper, on tient le coup encore quelques temps et c’est bon ! Je sais pas quand il va venir, peut-être même qu’il est déjà en chemin ! Et ce soir, on trinquera à notre futur, quand on sera débarrassés de cette sorcière aux pouvoirs maléfiques !


-T’exagères un peu, elle est pas si…


-T’as bien vu ce qu’elle a fait au duc de Weselton ?!


-Ouais mais c’était pas…


-Peu importe que ce soit elle ou son chien-chien bizarre, j’te dis que c’est elle qui tire les ficelles ! Tu verras, bientôt le royaume en sera débarrassé, et on sera tous gagnants ! Je te retrouve ce soir à l’Old Reinder !


Et ce disant, il se leva du banc, et avant de partir, serra la main de son acolyte, et ajouta:


-Vive le Prince Hans…


-…le seul vrai souverain d’Arendelle !, acheva l’autre.


Et ils s’en allèrent. Quant à moi, je n’osai pas bouger. J’étais horrifié. Il y avait donc des gens suffisamment cinglés en Arendelle pour s’être rangés du côté de Hans et Weselton contre Elsa ?! Et apparemment, Hans comptait revenir en Arendelle ? Et cela avait un rapport avec les voleurs du Palais ? Qu’est-ce que c’était donc que cette histoire ?
Et je n’étais pas stupide. Je m’imaginais bien que les termes « sorcière au joli minois » désignaient Elsa, et que j’étais bien placé pour être le « chien-chien bizarre ». Mais ce qui m’inquiétait, c’était la « machine du démon » dont avait parlé celui appelé Jakob. Il s’agissait sûrement de l’ampli ! Il avait donc été vu au Palais de Glace ! Je n’avais aucune idée de ce qu’ils pourraient en faire si ils venaient à s’en emparer, mais cela m’inquiétait tout de même au plus haut point.


-Il y a quelque chose de pourri au royaume d’Arendelle, dis-je en me relevant.


J’avais suffisamment fait attendre Elsa, Anna et Kristoff, et je devais les retrouver pour rendre sa bourse au livreur de glace. Et dans quelques heures le soir serait tombé, et les deux avaient parlé d’être à l’Old Reinder cette nuit.

J’y serais aussi. J’avais des questions à poser, et des réponses à obtenir.

Cool, j'ai vraiment aimé ce chapitre!
Toute la partie sur le marché était vraiment très bien décrite: j'imagine parfaitement ce genre de fête à Arendelle.^^ Donc bien pour ça.
Ensuite, la poursuite était vraiment géniale: j'ai pris mon pied en lisant cette scène (tu le crois ça?XD). Et, dis moi si je me trompe, mais cette scène m'a vraiment fait penser à Assassin's creed: tu t'en es un peu inspiré non?
Et puis cette fin... Ca ne laisse présager rien de bon. En tout cas j'étais sûr que Hans était celui dont parlait Weaselton avant de se faire tuer.
Cette fin promet une suite des plus intéressantes. Donc vivement la suite!

Bon et bien, comme toujours un très bon chapitre.
J'ai hâte de voir ce que ça va donner. J'aime beaucoup toutes les appellations que tu donnes d'Elsa. Rien que "sorcière au joli minois", j'adore
Les deux hommes à la fin me faisaient penser aux deux brutes dans Raiponce, vas savoir pourquoi. J'imagine très bien ces deux là à ce moment là.
Bon et bien, en attente de la suite

Mr Baggins: Et oui ! Je me suis bel et bien inspiré d'Assassin's Creed pour ce passage (j'étais en train d'écouter la BO du jeu en l'écrivant !), et le fait que tu y ai pensé en le lisant me laisse penser que l'effet était réussi !

Merci pour vos reviews à tous les deux, j'espère vous revoir pour la suite qui arrivera...qui arrivera !

Ca y est, j'ai rattrapé mon retard ! Par contre, je n'ai pas lu tous les commentaires alors il y aura peut-être des répétitions  

Le chapitre 10 était absolument génial ! Super bien décrit, très bien écrit, bien imaginé .. Bref, j'ai adoré ! Les autres chapitres aussi étaient bien ! Mais mon préféré reste le 10.

A MORT WESELTON !!!!!!!!! Il est mort !! C'est la fête !! Prochaine étape : tuer Hans ! 

C'est super que Yohan se rapproche d'Elsa (En couple en couple en couple !!). Quel dommage que les voleurs aient mis la main sur l'ampli, Yohan devra rester à Arendelle et vivra le grand amour avec Elsa, c'est triste  

Je ne sais pas pourquoi mais j'ai l'impression que Anders est parti rejoindre Hans. Peut-être sera-t-il son bras droit ... Ou pas !

La suite !!!!!

Je ne peux pas m'empêcher d'envier Yohan. Après être arrivé à Arendelle, s'être fait embaucher au château, être devenu un très bon ami d'Anna, il est maintenant en permanence avec Elsa et connait presque tous ses secrets.
Mais par contre il n'est jamais tranquille, il y a toujours un évènement qui vient perturber leur tranquillité.

J'ai beaucoup aimé l'ambiance du grand marché, la course poursuite et bien sûr cette nouvelle intrigue, avec de nouveaux "méchants" qui rodent. Je pense qu'Anders y est forcément pour quelque chose et sa vengeance risque d'être terrible.
De plus si ils ont trouvé l'ampli et qu'Elsa apprend qu'il appartient à Yohan, ils peuvent faire en sorte que ça se retourne contre lui, ou juste l'utiliser pour venir au bout d'un plan machiavélique.
 
Je me pose ainsi de plus en plus de questions sur "comment va se terminer cette histoire ?", car il va peut être bien falloir qu'il leur dise la vérité à un moment ou un autre. Et si il les ramenait chez lui, dans notre monde, pour leur prouver qu'il existe bien des mondes parallèles, ça risque d'être complètement dingue ! (cette histoire l’étant déjà, ça promet)

Bref encore un très bon chapitre et j'attends la suite évidement avec beaucoup d’impatience.

Et voici donc le chapitre 14 de cette fic qui, je le redis, s'approche de plus en plus de sa fin. Cette fois, ça ne rigole plus, et on attaque les choses sérieuses ! Sans compter qu'on en arrive AU MOMENT !!!!
Alors je vous souhaite une bonne lecture, en espérant que vous apprécierez ce 14ème chapitre !













Une fois le soir tombé, à l’heure où les lumières s’éteignaient dans les rues d’Arendelle pour s’allumer à l’intérieur des habitations, où les travailleurs rentraient chez eux profiter d’un repos bien mérité, et où le brouhaha des festivités laissait place au silence nocturne, l’Old Reinder, lui, était toujours en pleine effervescence. Sept jours sur sept et 24 heures sur 24, la taverne était perpétuellement bloquée à « l’heure de l’apéro », et même une fois la nuit tombée, elle était toujours pleine des mêmes poivrots et des mêmes piliers de bars qu’à n’importe quelle heure de la journée. Seules les bordées d’insultes, les chansons paillardes et les bagarres voyaient leur nombre augmenter en soirée à la taverne.
Et quelque part, dans un recoin de la salle principale, bien planqué dans l’ombre, et une capuche rabattue sur les yeux, j’étais installé à une table, une bière devant moi. Je n’y avais pas touché. Je n’étais pas là pour ça. J’étais en mission pour Elsa. Bien sûr, elle ne m’avait rien demandé, mais si je pouvais être au courant de choses qu’elle ne savait pas, et qui pouvaient s’avérer être source de danger pour elle, j’estimais de mon devoir d’avoir ces renseignements, et de l’en prévenir. J’avais toujours en tête la conversation de ces deux hommes, et j’étais bien décidé à les pousser à m’en dire plus, et pour cela, j’avais pris mes précautions.
J’avais tâché d’être aussi incognito que possible, notamment en remplaçant ma tenue de l’Escorte Royale, beaucoup trop voyante, par un simple costume de lin et une cape tout ce qu’il y avait de plus banal. Avec cette tenue, et sans les Lames d’Arendelle (seule Flamme était cachée sous ma cape), je ressemblais à un simple voyageur parmi d’autres. Anton, lui, m’avait néanmoins reconnu, et lorsque je lui avais discrètement glissé « mission pour la Reine », il n’avait pas posé de question et s’était empressé de me trouver une table à l’écart, discrète et isolée.
J’attendais à présent de voir arriver les deux hommes que j’avais entendu discuter l’après-midi dans la ruelle. Ou du moins, j’attendais que les deux soient là. En effet, l’un d’eux, celui qui avait émis quelques doutes, et répondait au nom de Jakob, était déjà là, arrivé peu de temps après moi, et semblait attendre la venue de son acolyte, qui tardait à apparaître. Lui comme moi commencions à nous impatienter d’ailleurs. Je jetai un coup d’oeil à ma montre: il était bientôt minuit et nous étions là à attendre depuis presque 2 heures. Je commençai à penser que l’autre ne viendrait pas, ou qu’il lui était arrivé des ennuis, lorsque je vis un homme encapuchonné passer le seuil de la porte, et se diriger vers la table où se trouvait Jakob. Je ne mis pas longtemps à me rendre compte qu’il ne s’agissait pas là de l’homme que nous attendions. Il était plus petit et trapu et Jakob parut très surpris lorsque ce dernier se pencha vers lui. Je pus voir l’homme lui donner furtivement un morceau de parchemin, puis il s’en alla aussi vite que ce qu’il était venu. Jakob, lui, jeta un regard sur le parchemin, puis je le vis se renfrogner, et il se leva aussitôt pour quitter la taverne.

Sans hésiter, je me levai discrètement en même temps que lui. Je devais le suivre. J’étais resté planté là pendant deux heures, et je n’avais au final fait que perdre mon temps, en n’en ayant finalement pas appris une miette de plus. J’allais devoir lui faire cracher le morceau. Je tâchai de sortir de la taverne discrètement, mais sans le perdre de vue. Une fois dehors, j’entrepris de le suivre à distance à travers les rues, en restant dans l’ombre le plus possible pour ne pas me faire repérer. Je restai donc à bonne distance, et me déplaçai aussi silencieusement que je le pouvais. J’étais aidé en cela par le fait que j’avais remplacé les bottes que m’avait fourni Elsa par les baskets en toile que j’avais à mon arrivée. Elle étaient non seulement plus souples et plus silencieuses, mais ma cape me servait en plus à dissimuler mes pieds, car les voyageurs en baskets ne devaient pas courir les rues à Arendelle, et sans elle j’aurais eu tôt fait de me faire reconnaître. Mais je parvins à suivre ma cible pendant quelques bonnes minutes, et je pus remarquer que l’homme jetait de temps en temps un regard craintif par dessus son épaule. Heureusement pour moi, je m’arrangeais chaque fois qu’il le faisait pour être caché dans l’ombre et il ne me voyait pas.
Du moins le croyais-je. Arrivé à un embranchement entre deux ruelles, il jeta un dernier regard derrière lui et se mit à courir à toute allure à travers la rue droite.  « Et merde !, pensai-je, il m’a vu ! » Je me mis donc à lui courir après. Hélas pour lui, il était beaucoup moins rapide que le voleur que j’avais coursé l’après-midi même, et j’eus tôt fait de le rattraper, d’autant que cet imbécile trouva le moyen de courir dans une rue qui le mena droit dans un cul de sac. Acculé, il se tourna alors vers moi.


« Qui êtes-vous ?, demanda-t-il, qu’est-ce que vous me voulez ? Pourquoi vous me suivez ?


Je compris à sa voix qu’il était terrifié.


-Peu importe qui je suis, lui répondis-je, qu’y a-t-il sur ce papier ? Où est ton bon ami Kasper ?


Je le vis se raidir en face de moi, mais malgré tout, il répondit avec assurance:

-Ça ne vous regarde pas ! Qui êtes-vous pour prétendre…


Je ne le laissai pas finir et relevai ma capuche


-Et maintenant, tu vois qui je suis ?


Son visage se tordit en une expression horrifiée, puis changea l’instant d’après pour un rictus méprisant.


-Vous ! L’Escorte Personnelle de la Reine et de la Princesse ! Vous croyez pouvoir arriver ainsi en Arendelle et décider de ce qui est bon ou non pour le royaume ?! Vous n’êtes rien ici, pas plus que cette sorcière qui nous menace de sa magie jour après jour !


-Allons, la Reine a-t-elle vraiment la tête de quelqu’un de menaçant ?


Je le vis réfléchir un instant, puis il se gratta le menton:


-C’est vrai qu’elle est vraiment belle, dit-il


-Ouais hein ?


-J’avoue, elle est vraiment très belle.


-Ouais, tu viens de le dire.


-Ah oui…elle est magnifique ?


-C’est mieux !


-Puis c’est vrai !


-J’avoue !


-Ouais !


-Ouais ouais, on est d’accord !


Sentant que la conversation perdait considérablement en solennité et en sérieux, il sembla se reprendre et me regarda à nouveau du même air méprisant.


-Mais elle est dangereuse ! Pour nous tous ! Pour tout le royaume ! Et tu n’es qu’un pantin parmi d’autres, dont elle s’entoure pour soumettre les nôtres à sa tyrannie !

-Sa tyrannie ?, riai-je, la Reine Elsa n’est donc pas née de feu le Roi et la Reine d’Arendelle ? Elle est plus légitime que n’importe qui ici ! Et ce n’est certainement pas ce faux-jeton de prince Hans qui doit régner ici !



Je le vis changer de tête. À présent il savait que je savais pour qui il travaillait. Je m’avançai vers lui, dégrafant ma cape, qui tomba sur le sol.


-C’est pourquoi je ne reposerais la question qu’une fois: qu’y a t-il sur ce papier, et qu’est-ce que vous préparez vous tous ?


Il se tourna pour s’en aller, mais se heurta au mur derrière lui. Voyant que sa situation était sans issue, je le vis tirer un couteau de sa poche, et il hurla:


-Tu ne le sauras jamais ! Pour le Roi Hans !!!


Et il se jeta sur moi en hurlant. Le con. Ce n’était clairement pas un guerrier, et le couteau qu’il venait de sortir aurait été celui qu’il utilisait pour couper son saucisson et étaler son pâté que je n’en aurais pas été surpris. Je l’esquivai d’un bond sur le côté, et il taillada dans le vide. Je profitai de ce qu’il me tourna le dos pendant quelques secondes pour l’étaler par terre d’un coup de pied dans les genoux. Je sortis Flamme, et m’accroupis près de lui. Alors qu’il était par terre, gémissant de manière misérable, j’entrepris de le fouiller, et tombai finalement sur le parchemin que lui avait remis l’homme dans la taverne. C’était un simple message de son comparse Kasper, qui disait « On ne peut pas se voir à L’Old Reinder. Trop dangereux. Viens me rejoindre chez moi, et fais ça discrètement. » Merde. Là non plus, ça ne me servait à rien. Tant pis. J’allais devoir employer les grands moyens.
J’attrapais Jakob par le col, et lui plaquai Flamme sous le cou:


-Je ne te laisserais qu’une chance, le menaçai-je, et si jamais tu essaies de faire le malin, je te jure que je te saigne comme un cochon ! Me suis-je bien fait comprendre ?


-Je…je ne peux rien dire, il…il me tuerait !


-Si ce n’est pas lui plus tard, c’est moi maintenant. Choisis !


Il commença à pleurnicher. J’avais sincèrement pitié de lui, et presque honte de moi. Je n’avais évidemment aucune envie de tuer ce pauvre gars, et je n’appréciais bien sûr pas de le menacer ainsi. Mais en faisant ce qu’il faisait, il mettait Elsa et Anna en danger, et cela, je ne pouvais pas l’accepter. Pour autant, il n’avait pour l’instant rien fait qui lui faisait mériter de mourir, et surtout pas de ma main. Il n’avait pas l’air d’un horrible monstre. Juste un pauvre imbécile berné par de belles promesses et dirigé par une peur infondée qu’il ne devait même pas parvenir à s’expliquer. Quelque part, il me rappelait ces vieux qui dans le monde que je connaissais votaient pour les fascistes du Front National juste par peur de l’inconnu et de la différence. Peut-être était-ce cela, le propre de l’être humain. Je me radoucis:


-Écoute…Jakob c’est ça ? Si tu me dis tout maintenant, je te promet que tu n’auras plus jamais à craindre la Reine Elsa, et qu’elle te paraîtra pour toujours aussi douce que ce que son visage le laisse supposer. Mais si tu persistes, je vais être obligé de te le faire dire, d’une façon ou d’un autre, d’accord ?


-Je…ne peux pas. Hans, il…il…


-Oublie Hans ! Est-il ici ? Est-il à Arendelle ? Que risque la Reine ?


-Je ne sais pas, gémit-il


-Jakob, je te préviens…


-Je ne sais pas, je te le jure !, cria-t-il, nous ne sommes au courant de rien. Tout juste nous savons qu’il se cache pour l’instant au Palais de Glace dans la Montagne du Nord, en attendant le bon moment !


-Le Palais de…? Impossible, j’y suis allé il y a quelques mois, le Palais était vide ! Ne me prends pas pour un con mec sinon…


-Il n’est arrivé que depuis quelques temps ! Il n’est là que depuis la Bataille de Weselton ! Nous n’avons…nous n’avons pas le droit d’en parler !


Ainsi Hans était-il revenu à Arendelle, et se terrait à présent dans le Palais, en attendant de repartir à l’attaque d’Arendelle ! Il fallait à tout prix qu’Elsa soit mise au courant ! Mais je n’en avais pas fini avec Jakob, il me manquais des réponses !


-Et qu’est-ce que c’est que ces voyages dont vous parliez ? Et cette « machine du démon », c’est quoi ?


Le visage de Jakob prit alors un air terrifié, comme si le simple fait d’y penser le remplissait d’horreur.


-J’en ai déjà trop dit !, cria-t-il


Et, sans crier gare, il m’arracha Flamme des mains, et se l’enfonça dans l’abdomen ! Je fis un bond en arrière, pensant qu’il allait m’attaquer, puis le vis sur le sol, gémissant, son sang se répandant abondamment sur le pavé. Je ne pouvais pas le laisser mourir. Il avait raison: il m’en avait déjà dit assez, et je lui avais fait une promesse.


-Non non ! Espèce d’abruti de merde ! Je t’ai dis que je te laisserais la vie si tu parlais, pourquoi t’as fais ça ?


Il continuait de se rouler par terre, dans son sang, en gémissant et en pleurant. Si je ne faisais rien, il serait mort d’ici quelques instants. Et je refusais que cela arrive. Je me relevai, et entrepris de le mettre debout. Je retirai Flamme de son abdomen, et pressai ma cape sur la blessure, tentant tant bien que mal de stopper l’hémorragie. Je devais absolument l’amener chez un médecin. Par chance, il y en avait un à l’entrée de la ville. J’espérais juste avoir le temps de l’y emmener avant qu’il ne me cane entre les doigts. Je le traînais dans les rues, à moitié vidé de son sang. Il était tard, et je craignais de ne pas pouvoir voir le médecin. Malgré tout, j’arrivai devant chez lui, et tambourinai à la porte:


-Docteur ! Docteur ouvrez ! Un homme est en train de mourir !


La porte resta close pendant quelques instants, puis le médecin vint finalement ouvrir, en chemise de nuit, et les yeux encore ensommeillés. Il changea de visage en me voyant devant sa porte.


-Messire Yohan ?! Mais que…qu’arrive-t-il à cet homme ?


-Il a reçu un coup de dague, vous devez l’aider !


-Faites-le entrer, dit-il, sa conscience professionnelle prenant le dessus sur le sommeil


Mais je n’avais pas de temps à perdre. Après tout, plus le temps passait, plus Elsa et Anna étaient en danger. Je devais les prévenir.


-Pas le temps Docteur ! Vous devez vous en occuper ! Je dois retourner au château au plus vite !


Je le laissai porter le pauvre Jakob, puis retournai dans la rue.


-Est-ce vous qui l’avez blessé ?, entendis-je demander le médecin derrière moi


-Peu importe !, criai-je, faites juste en sorte qu’il ne meure pas !


Une fois Jakob laissé au médecin (j’espérais sincèrement que le pauvre bougre allait s’en tirer), je pris le chemin du château, sans cape, débraillé, et trempé de sang, mais à toute allure. J’allais réveiller Elsa en pleine nuit, mais pour la deuxième fois depuis que j’étais arrivé, le sort d’Arendelle dépendrait peut-être de moi à cet instant.
Une fois arrivé au château, je courus à perdre haleine à travers les couloirs, pour arriver directement jusqu’à la chambre d’Elsa. En temps normal, réveiller une telle reine à une heure pareille ne se faisait pas, mais j’avais alors une très bonne raison, et puis Elsa me connaissait bien à présent, elle savait que je ne la réveillerais pas sans cela. Je frappai donc à la porte, en l’appelant:


-Votre Majesté ! Elsa ! J’ai à vous parler de toute urgence !


Je dus là aussi attendre pendant un moment, et re-frapper deux ou trois fois, puis finalement Elsa vint m’ouvrir, en tenue de nuit elle aussi. Pas d’inquiétude, cette dernière était suffisamment habillée pour être dignement présentable. Elle écarquilla les yeux en me voyant:


-Yohan ? Qu’est-ce que…OH MON DIEU YOHAN POURQUOI ÊTES VOUS COUVERT DE SANG ???


-Ne vous inquiétez pas Elsa, ce n’est pas le mien.


-Comment ça ce n’est pas le…


-Pas le temps Votre Altesse ! Je dois absolument vous parler de quelque chose, c’est urgent, il en va de la sécurité du royaume, de votre sécurité !


Elsa parut au comble de la surprise.


-La sécurité du royaume ?! Mais enfin Yohan c’est impossible ! Et vous ne pouvez pas m’en avertir maintenant, si l’avenir d’Arendelle est en jeu, je dois faire venir mes conseillers, et ma soeur et…


-Et bien faites ! Mais je vous en conjure Votre Majesté, quoi que vous vouliez faire, faites-le vite ! Ce que j’ai à vous dire ne peut attendre !


Elsa resta interdite pendant quelques instants, puis, elle acquiesça, et referma la porte.








Quelques instants plus tard, la salle du trône était presque pleine. Elsa avait réuni ses conseillers, lesquels me regardaient tous d’un oeil mauvais, probablement énervés d’avoir été réveillés à une heure pareille, et Anna et Kristoff étaient là aussi, malgré le fait qu’ils paraissaient plus à l’écoute. Anna notamment avait l’air inquiète. Elle savait que je n’aurais pas fait un tel micmac nocturne sans une bonne raison.


-Alors Yohan, avant toute chose, dit Elsa, permettez moi de reposer la question: si ce sang n’est pas à vous, à qui est-il, et que s’est-il passé ?


Je pris une inspiration avant de répondre.


-C’est celui d’un homme que j’ai découvert participant à un complot contre vous Elsa. Je l’ai forcé à coopérer et m’en dire plus, et par peur des représailles, il a tenté de mettre fin à ses jours. Je l’ai amené chez le médecin, j’espère qu’il s’en tirera.


Elsa me regarda d’un air inquiet:


-Un…un complot ? Contre moi ? Mais qui ? De qui cet homme a-t-il eu si peur ?


-Du Prince Hans, répondis-je.


Je vis alors Elsa et Anna écarquiller les yeux de surprise, mais je sentis que ce n’était pas la surprise du retour de Hans. C’était autre chose. Les conseillers eux-mêmes semblaient étonnés. Je vis les deux soeurs échanger un regard inquiet, presque paniqué. Et alors que je commençai à me demander ce qui se passait, Elsa me demanda:


-Le Prince Hans Yohan ?


-Oui, Votre Altesse, celui-là même qui a tenté de prendre Arendelle l’année passée.


Je vis alors la crainte redoubler dans les yeux d’Anna et Elsa, puis Anna s’avança finalement vers moi:


-Comment…comment sais-tu cela Yohan ?


Je me tournai vers elle.


-Hein ?


-Je ne me souviens pas t’en avoir parlé, répondit Anna.


-Ni moi, ajouta Elsa.


Je marquai un temps d’arrêt. Elles avaient raison. Jamais ni Elsa ni Anna ne m’avait parlé de Hans, ni de aucun des événements du film d’ailleurs. Et je réalisai: je venais de trop en dire. C’était vrai, je n’étais pas censé connaître ça.


-Mais enfin, dis-je, tout le monde est au courant de…


-Justement non, me coupa Elsa. En Arendelle, nous avons fait le maximum pour éviter que cette affaire ne s’ébruite. C’est tout juste si les Îles du Sud sont au courant des méfaits de leur petit prince. Nous considérions la nouvelle de mes pouvoirs comme suffisamment compliquée à gérer.


Je comprenais à présent. C’était vrai. Depuis que j’étais là, je n’avais encore jamais entendu personne mentionner Hans, jusqu’à présent, ni les événements du film. Ainsi ce n’était pas tabou, mais ils n’étaient tout simplement pas tous au courant. En y repensant ça n’avait rien d’illogique: les habitants d’Arendelle devaient alors avoir suffisamment à faire avec l’hiver qui leur était tombé dessus précipitamment, pour se préoccuper des bouleversements d’État. Anna s’avança vers moi en se tordant les mains.


-Yohan tu…tu n’es pas avec Hans ? N’est-ce pas ?


-Quoi ?! Moi ?! Mais enfin Anna bien sûr que non, tu me connais je…


-Eh bien justement non Yohan, me coupa à nouveau Elsa.


Je me tournai vers elle. Son visage était à présent sévère, et elle semblait réfléchir. Je pouvais sentir que la petite audience que j’avais demandé était en train de devenir un petit procès qui m’était intenté, et cela ne me plaisait pas du tout.


-Non, maintenant que vous en parlez, il se trouve que nous ne vous connaissons pas si bien, continua Elsa. Vous ne parlez jamais de vous, nous ne savons même pas d’où vous venez, et je ne vous l’ai jamais redemandé depuis le jour où vous êtes arrivé. Nous vous faisons confiance, vous avez sauvé le royaume une fois, Anna deux fois, et j’ai même placé nos vies entre vos mains. Mais nous ne savons pour ainsi dire rien de vous, tandis que vous semblez être bien au courant de ce qu’il se passe à Arendelle, et contrairement à nous, vous avez l’air de bien nous connaître. Alors, désolé de devoir vous reposer la question…


Et tandis que mon coeur s’emballait, je la vis se lever de son trône, et s’avancer vers moi. Anna agrippa le bras de Kristoff et le serra entre ses doigts. Derrière elle, les conseillers d’Elsa me regardaient tous d’un air suspicieux. Et mon rythme cardiaque allait à 100% à l’heure lorsque la question franchit les lèvres d’Elsa:

-Qui êtes-vous Yohan ?

J'ai adoré la fin ! Cette tension qui monte, cette sensation oppressante lorsque ton personnage se retrouve prit au piège, l'inévitable arrivant en une seule et simple question qui le met dans une situation des plus critiques, et le chapitre se terminant là dessus...

Je n'ai qu'une chose à dire: chapeau bas, vivement la suite  !

OH MON DIEU! <--- ma réaction quand j'ai vu que tu avais posté ton dernier chapitre xD
Bon plus sérieusement, j'attendais la suite avec impatience et là je me connecte et..Youhou un nouveau chapitre à lire !
Je crois que je n'ai jamais posté de commentaire sur ta fic (du moins je m'en souviens pas désolée), mais ça ne veut pas dire que je ne la suis pas depuis le début! Au contraire! (et de très prêt en plus uwu).
Ce chapitre, pour moi c'est LE chapitre. Y a de tout : de l'humour (quand Yohan traite Jakob de "con" avec son couteau pour le patté xD), de l'action , un bon rythme au niveau du dialogue et pas de fautes (ou alors elles étaient bien cachées )..Un superbe chapitre en gros!
Et cette fin! Wouah que de suspense! j'adore les fins comme ça, j'ai encore plus envie de lire la suite! Hi hi
Alors, vivement la suite !!

Chapitre lu!^^
Je l'ai adoré du début à la fin.
Le dialogue entre Yohan et Jakob, tout ce qu'on apprend, le mec qui se suicide (enfin tente de se suicider. Pauvre gars quand-même... ), les descriptions, l'humour,...
Et surtout la fin: mon dieu qu'elle es bien cette fin. Un genre de super chliffanger, wahou!^^
Yohan s'est bien fait coincer là. J'ai vraiment hâte de lire la suite. Est-ce qu'il va tout avouer?
Bref, très bon chapitre et vivement le suivant.

Comme d'hab. génial !
Et un chapitre qui est la suite logique de ce qui devait arriver un moment ou un autre avec cette fin.
Je suppose que Yohan n'aura pas le choix que de délover la vérité sur son identité, ce qui risque d'être dur à croire et à encaisser pour les autres.
Maintenant les questions que je me pose sont : Que fout Hans dans le palais d'Elsa ? Et quelles sont ses réelles intentions ?
Suspens, suspens...

Alors là, je suis sur les fesses O.O
Bon, je vais encore me répéter en disant "c'est super bien écrit" tout ça tout ça et pourtant je le redis quand même parce que quand c'est le cas, autant le faire savoir Donc voilà, tu écris toujours aussi bien x)

J'avoue que cette fin de chapitre....je ne m'y attendais pas du tout  Mais c'est tellement bien trouvé ! Tout se tourne contre lui alors que lui depuis le début il veut juste faire le bien x) Pas de chance mon gars
Et la manière dont la fin est écrite...ça me donne la chair de poule quoi, v'là l'ambiance qui devait régner X_x
Bon du coup, que va nous faire ce satané Hans ? Est-ce qu'Elsa & cie vont faire confiance à Yohan et vont-ils réussir à se dépêtre des mauvais plan de Hans ?
Affaire à suivre

Je viens de rattraper les deux derniers chapitres. Ils sont extras . Bien avant que je lise la mention de Baggin's sur Assasin Creed, j'y avais également pensé avec la scène de course poursuite. La suite est également dans le même ton: espionnage, interrogatoire, sang, complot etc... C'est vraiment passionnant.
J'attends de voir la suite, quand le héros révélera sans doute une grosse partie de son mystère.

Voilà donc le 15ème chapitre, qui aura mis un peu moins de temps à arriver. Un chapitre que j'aurais du appeler "comment avoir le seum", mais j'espère qu'il vous plaira tout de même !













Être seul dans un ascenseur avec un voisin, arriver en retard alors que toute la classe est déjà là, se rendre compte à la fin du repas que l’on a oublié son portefeuille, être en panne de batterie et ne pas se souvenir des numéros…la vie est remplie de ces moments où l’on se retrouve acculé, cloué sur place sans pouvoir rien faire d’autre qu’avancer vers un destin inéluctable. Pourtant, j’avais beau essayer, sur le moment, je ne parvenais pas à me souvenir d’un seul instant, en 20 ans de ma vie dans le monde réel, où je m’étais retrouvé à ce point face à un mur.
Il régnait à présent dans la salle du trône un silence de mort. Elsa dardait sur moi un regard inquisiteur, toujours debout devant moi, droite comme un i, tandis qu’Anna serrait le bras de Kristoff si fort que ses jointures en étaient blanches. Les conseillers d’Elsa me regardaient comme si j’étais tout juste un cran au dessus de l’amibe dans la classification des espèces (ce qui ne changeait pas beaucoup de leur habitude), et, dans un coin, Olaf semblait regarder la scène sans comprendre ce qui se tramait. Or, ce qui se tramait à cet instant, c’était un véritable combat dans ma tête. Je réfléchissais à toute vitesse: que faire ? Devais-je leur dire la vérité ? Je serais sûrement pris pour un fou, voire un fou dangereux, l’ampli serait retrouvé, et peut-être même que Hans réussirait son coup cette fois-ci, si Elsa décidait de ne rien faire. En ce cas, je pouvais non seulement dire adieu à toute possibilité de revoir ma Corse natale un jour, mais je risquais bien de finir mes jours dans un monde qui ne m’appartenait pas, où Hans dirigerait et où Dieu savait ce qu’il adviendrait d’Elsa et Anna. Mais d’un autre côté, elles étaient beaucoup de choses, mais certainement pas stupides, et il n’y avait pas besoin de s’appeler Sherlock Holmes pour deviner que je leur avais menti pendant tout ce temps désormais, ce qui signifiait qu’il était inutile de tenter de leur mentir à nouveau. Pendant que je réfléchissais sur le point auquel j’étais dans la merde, Elsa s’impatientait:


« Je repose ma question…, commença-t-elle


-Non ! dis-je en levant la main, inutile Votre Majesté, vous avez raison, vous ne me connaissez pas encore.


-Eh bien ?, dit-elle


Eh bien ? Eh bien quitte à être dans la merde, autant l’être honnêtement, et si je devais en finir à Arendelle, on ne pourrait pas dire que j’aurais fini comme j’avais vécu: en menteur et en tricheur. Je levai la tête haute, me tournai vers Anna pendant quelques instants, retournai mon regard vers Elsa.

Et je leur racontai tout.

Qui j’étais, ce qu’étaient mon monde, ma vie, ce que j’avais créé avec mon ampli, le fait que j’étais capable de voyager entre ce qui était désormais pour moi des réalités existantes, et celui que je venais d’un monde où Elsa et Anna d’Arendelle, voire Arendelle elle-même, n’existaient pas. La seule chose que je ne leur dis pas était qu’elle provenaient en réalité d’une oeuvre de fiction, d’un film. Les choses seraient déjà assez dures à avaler pour elles, et je jugeais inutile d’en rajouter. De plus, les traiter de personnages de film serait sûrement leur faire insulte, à présent que cela faisait plusieurs mois que je les avais sous les yeux en chair et en os.
Lorsque j’eus finis, j’expirai longuement et doucement, et, écartant les bras dans un geste théâtral, annonçai:


-Voilà Votre Majesté, voilà qui est Yohan, voilà qui je suis ! Cela fait-il de moi quelqu’un de mauvais ? Croyez-vous que je puisse avoir quoi que ce soit contre vous ou votre royaume ? J’ai quitté mon monde, j’ai voyagé à travers des dimensions parallèles pour venir jusqu’ici, pour vous voir, vous Elsa !


-Vous avez raison, répondit la reine des neiges, cela ne fait pas de vous quelqu’un de mauvais…


Je levai un sourcil circonspect. Se pourrait-il que…?


-…cela fait de vous quelqu’un qui nous a ouvertement menti, à tous, pendant tout ce temps, acheva-t-elle.


J’abaissai mon sourcil. Ben oui, évidemment, ça aurait été trop facile. Après tout, elle avait raison, je les avais bel et bien prises pour des billes.


-Mais Votre Majesté, c’est tout ? C’est là tout l’impression que vous fait le fait de savoir qu’il est possible de voyager à travers un univers aussi vaste que vous le voudrez ? Vous ne paraissez même pas surprise ! Ici, vous appellerez ça de la magie, chez moi, ils appelleront ça de la science, mais même moi, j’ignore ce que c’est ! Imaginez les possibilités !


L’un des conseillers ouvrit la bouche pour intervenir, mais Elsa lui intima de se taire en levant une main autoritaire.


-Je serais franche avec vous Yohan. Je suis née avec des pouvoirs me permettant de contrôler la glace et la neige, j’ai donc fait toute ma vie des progrès constants dans le domaine de l’étrange. Vous pourriez être un aventurier, un marin, ou un simple ambassadeur d’un quelconque culture nouvelle, cela m’importe peu. Vous avez raison, je ne suis pas surprise…je suis extrêmement déçue.


J’allai pour répliquer, mais elle continua sur sa lancée en s’avançant vers moi. Je me rendis compte alors en observant son beau visage: elle paraissait véritablement furieuse.


-Vous êtes arrivé en Arendelle il y a des mois de ça. Je vous ai accueilli, après vous avoir traité comme un voleur. Je vous ai accueilli à la cour, vous ai donné deux postes, plus prestigieux l’un que l’autre. J’ai eu longtemps des doutes envers vous, et je m’en suis même voulu. Je vous ai fait confiance, au point de mettre ma vie, et celle de ceux qui me sont le plus chers au monde entre vos mains. Je vous ai donné une chance que très peu de gens peuvent se vanter d’avoir eu depuis que je gouverne ce royaume. Et aujourd’hui, aujourd’hui j’apprends que vous vous êtes payé nos têtes pendant tout ce temps, vous nous avez délibérément menti. Peut-être même était-ce là vos objectifs, toutes ces belles grâces que je vous ai donné ? Peut-être espériez-vous vivre votre vie entière à Arendelle, à être choyé et respecté par la famille royale et le royaume entier ? Ou alors aviez-vous prévu de repartir chez vous une fois que vous auriez tiré le maximum d’avantages de vos belles manières et votre art du discours ?


-Elsa, pas dut tout je…


-JE VOUS INTERDIS DE M’APPELER PAR MON NOM !, cria-t-elle, faisant sursauter Anna et quelques conseillers. Vous ne m’appellerez plus jamais comme cela. Le dernier homme qui est venu en Arendelle pour nous mentir effrontément a bien failli nous tuer toutes les deux, ma soeur et moi, et prendre le pouvoir sur mon royaume dès le jour de mon couronnement !


-Mais justement Votre Majesté, il est revenu, et si vous ne m’écoutez pas maintenant vous…


-Je vous ai suffisamment écouté Yohan, dit-elle, or, jusqu’à présent, cela n’a été que des mensonges. Comment vous prendre au sérieux à présent ?


Je n’en revenais pas. Elle qui avait fait extrêmement attention à tous ce que j’avais à lui dire durant le temps où j’étais à son service, voilà qu’elle refusait de m’écouter, alors que je l’avertissais du plus grand danger qu’elle courrait depuis que la Bataille de Weselton était finie ! Désemparé, je me tournai vers Anna:


-Mais vous devez m’écouter cette fois-ci, je vous en prie ! Je ne veux que votre bien et celui du royaume ! Anna, dis…


Je m’arrêtai en voyant le visage d’Anna. Elle était au bord des larmes, le visage rouge, et se retenait visiblement pour ne pas éclater en sanglots. Elle s’approcha de moi.


-Tu m’as menti, dit-elle, tu nous as tous menti, et tu ne te rends pas compte…


Arrivé à ma hauteur, elle me regarda droit dans les yeux, repoussant Kristoff qui tentait de la ramener à sa place.


-…je te faisais confiance espèce d’ordure !


Et elle me gifla avec une telle force que j’en chancelais. Même mon père ne m’avait jamais frappé ainsi.


-Toi et Hans, vous êtes les mêmes !, cria-t-elle


Et elle fondit en larmes, tourna les talons, et s’en fut en courant, Kristoff et Olaf à sa suite. Elsa se retourna elle aussi, puis alla s’asseoir sur son trône. Elle leva la tête vers moi:


-Bien, je crois que tout est dit.


Ce fut à ce moment qu’un de ses connards de conseillers intervint:


-Si je puis me permettre Votre Majesté, vous devriez jeter cette vermine qui ose vous mentir aussi longtemps au cachot ! Il est grand temps que l’on apprenne à vous respecter ! Admettons, malgré que je ne crois pas un mot de ses inepties, que le Prince Hans soit vraiment revenu en Arendelle, alors vous vous repentirez de ne l’avoir pas enfermé l’année dernière, au lieu de le renvoyer aux Îles du sud. Vous ne devriez pas faire la même erreur avec lui.


Je jetais un regard noir à cette espèce de raclure de bidet, mais Elsa se tourna vers lui:


-Vous avez raison Edmund, je ne la referais pas cette fois…


J’écarquillai les yeux. Allait-elle vraiment, réellement, me jeter en prison ? Oserait-elle aller jusque là ? Elsa me regarda pendant quelques instants:


-Vous avez beaucoup de chance Yohan, dit-elle


Je la regardai, interloqué. Que voulait-elle dire ?


-Je ne peux me résoudre à vous faire jeter au cachot, pas après ce que vous avez tout de même fait pour le royaume et pour ma soeur. Je ne renierais pas tous les mois que vous avez passé ici…


Je vis les conseillers se jeter des regards outrés.


-Mais Majesté, commença l’un d’eux


-…mais je ne tolèrerais pas que vous restiez ici plus longtemps, continua Elsa sans se soucier du bonhomme, je veux que vous partiez Yohan. Allez retrouver votre fameuse machine, ou qu’elle soit, et quittez Arendelle. Vous pouvez même bien y rester si cela vous chante, cela m’est égal. Je ne veux plus rien avoir à faire avec vous. Vous allez rendre vos armes et vos uniformes, ainsi que la clef de votre chambre, et j’espère bien que l’on entendra plus parler de Yohan en Arendelle. Si cela était le cas, je vous retrouverais, et cette fois je vous ferais enfermer dans une cellule jusqu’à la fin de vos jours. Me suis-je bien fait comprendre ?


Chacun de ces mots m’avait fait le même effet que si on m’avait poignardé plusieurs fois avec Flamme chauffée à blanc. Je ne pouvais pas croire que ma relation avec Elsa et Anna finirait comme ça. Et puis comment rentrerais-je chez moi, si Hans occupait le Palais il devait déjà avoir trouvé l’ampli, et il serait alors particulièrement stupide de retourner le chercher. Je tentai malgré tout de raisonner Elsa:


-Écoutez Votre Majesté je vous en supplie écoutez…


-Je prends ça pour un oui, me coupa-t-elle. Gardes, emmenez-le hors du château, et veillez bien à lui prendre ses armes.


Je me sentis alors soulevé de terre par les gardes en question, qui me soulevèrent par les aisselles et entreprirent de me traîner hors de la salle, tandis que l’un d’eux me délestait de Flamme.


-NON !, criai-je, ELSA ! Vous devez m’écouter, je vous jure que le royaume est en danger, VOUS êtes en danger et Anna aussi ! ÉCOUTEZ-MOI !!!!!


Mais Elsa ainsi que ses conseillers avait déjà quitté la pièce sans se retourner.







3 semaines plus tard



« T’APPELLES ÇA DE L’HYDROMEL ?! SANS DÈC’ VOUS VOUS LAVEZ AVEC OU QUOI ? REMBALLE MOI CETTE PISSE VA, ÇA VAUDRA MIEUX ! 


Je jetai rageusement la choppe contre un mur. En face de moi, Anton me regardait d’un air désolé, tandis que les clients dans la salle se retournaient pour trouver ce que c’était que ce raffut. Ce raffut, c’était moi. C’était ce que j’étais depuis désormais 3 semaines. Après qu’Elsa m’ait jeté hors du château, je m’étais réfugié à l’Old Reinder, où j’étais depuis revenu à mon point de départ: seul, sans argent, sans rien d’autre que mes vêtements, mon smartphone qui ici ne me servait à rien, et ce petit cristal terne auquel je ne parvenais pas à rendre sa brillance. Je passais désormais toutes mes journées et mes soirées dans la chambre que Anton m’avait adorablement réservé à l’étage de l’auberge. Celle-ci avait été refaite depuis la bataille, et je pouvais désormais y passer des heures entières sans voir personne, juste en jouant de vieux classiques de blues sur mon harmonica, qui ne me quittait jamais et que j’avais dans ma poche lors de mon arrivée. Bien sûr, en Arendelle, vers 1840, ni l’harmonica ni le blues n’avaient encore été inventés, et certains devaient bien se poser des questions en entendant ce son étrange jouer « Sweet Home Chicago » ou « Walking Blues » à l’étage de la taverne, mais je m’en foutais. De tout. Qu’aurais-je pu faire d’autre ? Plus rien ne semblait avoir de sens pour moi. J’étais constamment soûl, noyant mes peines dans l’alcool jour après jour.
Mes peines bien sûr, mais aussi mon chagrin. Non seulement, j’avais gâché toutes mes chances avec Elsa et Anna, mais j’étais désormais sûr de ne plus rentrer chez moi. J’aurais bien pu aller chercher l’ampli, et l’utiliser pour rentrer, mais cela voulait dire retourner dans les montagnes, et éventuellement tomber sur Hans et ses hommes une fois au Palais. Et cette fois-ci, s’il en avait l’occasion, Guimauve ne me raterait sûrement pas. Parfois, un tel sort me paraissait préférable à ma vie actuelle, même si, presque un mois après mon « licenciement », toujours rien ne s’était passé, et je commençais moi-même à douter de mes propres dires. Autant dire qu’à ce moment-là, je souhaitais souvent n’avoir jamais inventé cette saloperie de machine dimensionnelle, et n’avoir jamais rencontré ces personnages que j’appréciais tant. Heureusement, Anton, lui, semblait toujours avoir de l’affection pour moi.


-J’pense que tu d’vrais arrêter d’boire pour c’soir mon p’tit gars, dit-il en enlevant la bouteille d’hydromel qu’il avait placé devant moi.


-Ah ouais ?, répondis-je, et sinon ? Qu’est-ce qui va m’arriver ? Y’a Miss Reine des Glaces qui va venir m’arrêter ? Qu’est-ce que j’en ai à foutre toutes façons maintenant ? Hein ?


Je me levai, et me tournai vers la salle, la prenant à partie. J’étais complètement déchiré.


-Vous entendez tous ? J’en ai rien à foutre ! RIEN À FOUTRE PUTAIN ! Ah elle peut venir la belle blonde, je l’attends ! Sans moi vous seriez même pas là ! Vous le savez ça au moins ?! C’est grâce à moi que vous êtes en vie tous ! C’est moi qui ai buté Weselton ! Je l’ai regardé crever devant moi ce fils de…


-Allez mon gars, r’tourne te coucher, tu m’fais d’la peine à t’voir comme ça là ! T’inquiètes pas va, ça ira mieux demain, dit doucement Anton en me posant une main sur l’épaule.


Je m’arrêtai dans ma furieuse diatribe, et me tournai vers lui. Cela m’était arrivé plusieurs fois, mais j’avais toujours du mal à être désagréable avec lui. Il était la dernière personne en Arendelle qui prenait encore soin de moi, avec sa femme, et à qui mon sort semblait encore importer.


-Ouais, dis-je en baissant les bras l’air abattu, t’as peut-être raison Anton. J’vais pas me laisser abattre par cette sal…


-Ouaip, me coupa Anton avant que je ne dise une bêtise, t’as bien raison. Allez, monte te coucher mon gars, et fais moi signe si t’as b’soin d’un truc !


Je le remerciai, et montai à l’étage en titubant. Arrivé dans ma chambre, je voulus m’allonger sur mon lit, mais, dans mon état d’ébriété, je trébuchai contre un coin de la commode et m’étalai sur le sol. Je tentai de me relever, mais mes bras me lâchèrent, et je tombai endormi, affalé à même le sol.
Je ne saurais dire combien de temps je restai là, planté sur le sol de ma chambre comme le dernier des pochards, du genre de ceux à l’haleine chargée d’alcool et incapables d’aligner deux mots. Pour moi qui aimait les belles phrases et les jolis mots, cela devrait être un calvaire, et j’osais à peine imaginer ce qu’auraient dit mes parents s’ils m’avaient vu à cet instant.

Je fus réveillé quelques instants plus tard (ou quelques heures, je ne saurais dire) par quelqu’un qui frappait à ma porte. La tête encore dans le brouillard, je parvins néanmoins à me lever, et, avec un mal de tête horrible, arrivai péniblement jusqu’à ma porte, et l’ouvris. En face de moi se trouvait une personne encapuchonnée, vêtue d’un simple costume de lin comme on en voyait partout dans les rues d’Arendelle.


-Ouais, c’est pour quoi ?, demandais-je


L’homme en face de moi parut hésiter, puis d’une voix triste, me répondit:


-Je ne pensais vraiment pas que tu tomberais si bas.


Et il releva sa capuche. Ce n’était pas un homme. C’était Anna. J’en restai coi, dégrisé d’un coup.


-Anna ?


-Yohan, dit-elle d’un ton sec


-Je…euh…je suis content de te voir.


-J’aimerais pouvoir en dire autant, répondit-elle


Je restai sans rien dire. Elle n’était pas Elsa, mais ça ne l’empêchait pas de me parler avec un ton plus froid que les pouvoirs de sa soeur elle-même.


-Ouais, dis-je, je peux savoir ce qui t’amène ? Toi ou ta soeur avez enfin décidé de m’écouter ? Tu t’es pas dis qu’il était peut-être trop t…


-Je ne suis pas venu pour toi Yohan, dit-elle sèchement, c’est Elsa.


-Elsa ? Qu’est-ce qu’elle a encore ? Ça y est, elle veut ma tête cette fois ?


Anna soupira, me regarda avec un mélange de dégoût, de mépris et de pitié, puis me regarda finalement droit dans les yeux, et me jeta, sans fioritures:


-Elle a perdu ses pouvoirs.

Ouh punaise il est raide ce chapitre !

J'aime beaucoup la manière dont tu as tourné la situation. J'imagine très bien chacune des scènes, et c'est vraiment trop cool ^^ 

N'empêche...Elsa doit être trop classe quand elle est furieuse comme ça  

Bon maintenant...Elsa qui perd ses pouvoirs...Hm, étrange, je me demande bien ce qu'il lui est arrivé pour que ça soit possible, et aussi comment et qui lui a fait ça ? Hans ? Ou juste quelqu'un d'autre, ou encore, juste un effet secondaire de sa colère ?
J'ai hâte de voir pourquoi et comment, et comment se fait-il qu'Anna revienne vers Yohan du coup ? Car ok y'a un problème mais comment pourrait-il arranger les choses ?
Bref, très bon chapitre encore une fois, et vivement la suite

Bon dieu, quel chapitre !
Pauvre Yohan, il s'en prend plein la tronche .
Et ce twist de fin...vivement la suite !

Chapitre lu!^^
Punaise, il est pas tendre celui-là. X)
La scène du début est très stressante: voir tous ces personnages aussi en colère (d'ailleurs pourquoi sont-ils SI en colère que ça? Je veux dire, ok Yohan ne leur a pas vraiment dit qui il était, mais après? Il les a toujours aidé, toujours soutenu, toujours été gentil... Mais bon, je comprends que du coup on peut se dire que c'est un type dans le genre de Hans.^^) Bref, tout le début était vraiment prenant.
C'est vrai qu'Elsa doit avoir la classe quand elle est en colère comme ça!
Ensuite, pauvre Yohan, l'état dans lequel il se retrouve! X)
Et puis ce twist de fin: c'est sûr qu'on est pressé de connaître l'explication!
Donc chapitre très prenant et plutôt mouvementé, et vivement le prochain!

Chapitre lu, et il est très intéressant .

Les réactions sont réalistes que ce soit pour le héros et les personnages fictifs. Le passage où Elsa s'énerve est extra. Le retour d'Anna est très bien amené ( j'aime beaucoup ces héroïnes encapuchonné    ). Elsa qui perd ses pouvoirs, étrange je m'interroge à quoi c'est du . Est-ce que c'était dans les projets de Hans ? Ou juste un malheureux hasard ? Hâte d'en découvrir un peu plus ^^.

Et voici donc le chapitre 16 ! Et bien que j'ai détesté écrire ce chapitre, il ne reste si je compte bien plus que deux ou trois chapitres avant la fin de cette fic ! J'espère malgré tout que vous apprécierez celui-ci !














« Elle a perdu ses pouvoirs.


Si Anna avait voulu obtenir mon attention en me balançant une chose à laquelle je ne m’attendais certainement pas, elle venait d’utiliser les mots justes. Je restai figé sur place, tenant ma bouteille de vin à la main au dessus de mon verre, sans y verser une seule goutte. Les mots tournaient dans ma tête, ou peut-être était-ce encore l’alcool, toujours était-il que, au milieu de l’ivresse et de la stupéfaction, revenait dans mon esprit une simple question:


-Qu’est-ce que c’est que ces conneries encore ?


Le regard d’Anna s’assombrit, se faisant presque méprisant alors qu’elle me regardait me servir un verre de vin, l’air dégoûté:


-Je ne plaisante pas Yohan. Ne mets-tu donc pas le nez dehors au point de n’avoir pas remarqué le temps qu’il fait ?


Elle avait raison. Depuis quelques temps, il faisait en effet bien froid à Arendelle. Les nuits étaient très fraîches, et il pleuvait même souvent, du simple crachin glacé à de belles averses qui trempaient les voyageurs, qui venaient alors à l’Old Reinder se réchauffer avec un repas chaud et du vin cuit, tandis que le feu brûlait dans la cheminée. En plein Avril, mois à la météo d’ordinaire très douce en Arendelle. En temps normal, cela aurait dû m’interpeller, mais, ayant passé ces dernières semaines à souffler mon blues dans mon harmonica et à boire mon soul enfermé dans ma chambre, il aurait bien pu y avoir dehors des tempêtes de neige ou de sable que je m’en serais royalement foutu.


-Elsa ne va pas bien Yohan, continua Anna. Et c’est en partie ta faute. Elle s’en veut de t’avoir banni, elle dit que tu ne l’as pas mérité pendant tout ce temps passé avec nous, mais elle est consciente du risque que tu représentes. Elle a cru à tes histoires de voyages dimensionnels, et elle a peur. Peur de toi, peur de ce que tu sais, de la façon dont elle a agi avec toi. Elle recommence à douter Yohan, mais cette fois, elle est terrifiée. Elle me dit que si tu as bel et bien les capacités que tu prétends, alors ses pouvoirs ne pourront rien y faire si tu décides de te dresser contre le royaume. En somme, elle n’a de nouveau plus confiance en elle. Sur rien. Et cette fois, elle est si perturbée et fatiguée qu’elle en perd ses pouvoirs. C’est une conséquence des tortures mentales qu’elle s’inflige elle-même. Du moins, c’est ce que pense Grand Pabby.


Je ne disais toujours rien. Je l’avais laissée me dire tout ça d’une traite, sans l’interrompre.


-Allons bon, ricanai-je, elle est à ce point pas au top qu’elle en dérègle la météo et que vous avez demandé conseil au Grand Schtroumpf ? C’est étrange, ça me rappelle furieusement un autre épisode !


Anna me lança un regard noir. Elle ne devait certainement pas se soucier de savoir ce qu’était un schtroumpf, ni même si elle pensait au même « épisode » que moi, mais elle ne devait surement pas apprécier le ton faussement condescendant et légèrement moqueur que je venais d’employer, en m’affalant nonchalamment dans le fauteuil de ma chambre, d’un air qui voulait clairement dire « j’en ai rien à foutre ».


-Je ne suis pas ici pour te demander ton avis Yohan, dit-elle. Je suis là pour te ramener au château, bien que ça ne me fasse pas vraiment plaisir.


Je levai la tête vers elle, reposant mon verre. Me ramener au château ? Pourquoi faire ? Que pensait-elle que je serais en mesure de faire pour aider Elsa ? En avais-je même envie ? Évidemment, la question ne se posait pas. Elles avaient raison, je leur avais menti pendant bien longtemps, et je ne devais qu’à moi-même ma situation actuelle. Et puis même avec cette fierté à la con qui me poussait à jouer les flagorneurs dans un moment où c’était pourtant la dernière chose à faire, elles restaient Elsa et Anna d’Arendelle, deux femmes que j’adorais, et j’aurais été bien stupide de tout foutre en l’air par orgueil. Mais la fierté, c’est quelque chose d’assez terrible lorsque l’on s’y accroche, et je continuai de m’enfoncer:


-Me ramener au château ?, demandais-je, et pour y faire quoi je te prie ? Je ne suis pas un sorcier, un démon, ou toute autre saloperie que vous imaginez, je ne peux rien faire pour régler les états d’âme de ta soeur Anna, là c’est d’un putain de psy dont elle a besoin, pas de moi !


-Mais elle…


-Et puis qu’est-ce qui te fait croire que j’ai envie de vous aider maintenant hein ? Alors c’est ça pour vous les gens ? C’est comme ça qu’elle voit le peuple la famille royale d’Arendelle ? Des petits connards bien sages qu’on peut venir chercher quand on veut pour nous sortir de la purée alors qu’on les a jeté y’a quelques semaines comme un putain de mégot qu’on écrase quand on a fini de fumer ?!


J’étais franchement énervé à présent, sans même savoir pourquoi. Je me faisais monter la colère tout seul, dans un moment où ça n’étais clairement pas utile. Anna, elle, était complètement perdue. Elle non plus ne comprenait pas mon emportement soudain, et affichait à présent une mine penaude et presque coupable devant ma colère. S’il y a, avec du recul, un moment que je regrette de ma première visite à Arendelle, c’est bien celui-là. À cet instant, je me dégoutais franchement moi-même, et si l’on m’avait alors posé la question, j’aurais certainement dis que j’étais très loin de mériter l’ampli, les voyages dimensionnels, Arendelle, tout ça.


-Un…Elsa ne fume pas, dit Anna d’une petite voix presque craintive.


Sans même relever le second degré, qui donnait à la petite rousse un mérite extraordinaire à cet instant précis, je jetai rageusement le verre encore à moitié plein, qui alla se briser contre le mur de la chambre, et hurlai:


-BEN ELLE DEVRAIT, DES FOIS ÇA LUI FERAIT PEUT-ÊTRE DU BIEN !!!!


Cette fois, c’en fut trop pour Anna. Je vis ses yeux rougir, devenir humides, et, pour cacher ses pleurs avant qu’elle ne fonde en larmes, elle rabattit sa capuche sur son visage, tourna les talons, et tourna la tête une dernière fois vers moi, pour me dire d’une voix brisée:


-C’est elle qui veut te revoir. Cette fois, elle risque de mourir. Et je ne peux rien y faire. J’ai toujours pensé que tu étais quelqu’un de bien malgré tout…


Et elle descendit les escaliers quatre à quatre en pleurant. Quant à moi, je restai planté là, au milieu de ma chambre. J’étais anéanti. C’était la deuxième fois, en moins d’un mois, que je faisais pleurer Anna, et cette fois, c’était véritablement parce que j’avais été un connard. Et ce n’était pas des larmes de déception ou de douleur que versait la petite princesse. Non, elle avait peur. Je le savais. Elle avait peur pour sa soeur, pour sa vie. Toute sa vie Elsa avait craint de faire du mal à Anna, et à présent qu’elle même était en danger, cette dernière ne pouvait rien y faire. Je n’imaginais que trop bien quelle torture cela devait être pour la rouquine. Voir sa soeur ainsi, et être totalement impuissante à l’aider…peut-être étais-je bel et bien son dernier espoir, et je venais de le lui anéantir.
Je serrai le poing. J’avais envie de hurler, de me gifler, de me traiter de tous les noms, et surtout, j’avais peur moi aussi. Pour Elsa. Risquait-elle vraiment de mourir ? À cause de moi ? Non. Cela ne devait pas arriver. Cela ne POUVAIT pas arriver. Ce n’était pas pour ça que j’avais inventé cet ampli. Ce n’était pas ce que j’avais prévu il y avait de cela des mois à présent, dans mon garage en Corse. Je refusais d’être celui qui aurait provoqué un monde qui serait privé d’Elsa d’Arendelle. Même si je savais dès lors être dans une réalité alternative, je pensais à toutes les petites filles à travers le Monde, qui toutes adoraient Elsa sans même avoir eu la chance de poser les yeux sur elle, et qui auraient sûrement vendu père et mère pour être à ma place. En cet instant, peut-être en étaient-elles toutes plus dignes que moi. Était-ce vraiment ça que je voudrais être au sein de tous ces mondes que je pouvais désormais visiter ? Celui qui avait provoqué la disparition d’Elsa, de la Reine des Neiges ? Qu’aurait dit le Docteur en me voyant* ? Non, décidément, je refusais d’être cet homme là.

Je devais rattraper Anna.

J’allais la sauver. J’ignorais comment, mais j’allais sauver Elsa d’Arendelle !

Je sortis de la taverne en quatrième vitesse, saluant vite fait Anton au passage, et courus à travers les rues pour retrouver Anna. Je n’avais pas vu de cheval en sortant de l’Old Reinder, ce qui me laissait deux options: soit elle était déjà repartie à cheval, ce qui ne me laissait aucune chance de la rattraper avant qu’elle n’arrive au château, soit elle était venue à pieds, incognito, ce qui me laissait une infime possibilité de la retrouver.
De plus, la pluie qui s’abattait (en plein mois d’Avril !) était très froide, et j’étais aveuglé et grelottant dans mon fin costume et mon jean.


-ANNA !, criai-je à travers les rues, ANNA T’ES OÙ PUTAIN ? JE VEUX VOUS AIDER, JE VAIS SAUVER ELSA, JE TE LE PROMET ! ANNA !!!


Rien à faire, elle restait introuvable. Je courus jusque sur la grande place du village, que je trouvai déserte. Personne dehors. Tous étaient chez eux au chaud, probablement en train de maudire la météo, sans savoir que cela était dû à la santé déclinante de leur reine bien aimée. Je regardai le chemin menant au château. Désert lui aussi. Anna n’était nulle part. Elle devait déjà être rentrée. Elle devait déjà avoir dit à Elsa que je ne viendrais pas l’aider.
Car je ne pouvais pas y aller. J’avais eu interdiction de revenir au château, et les gardes ne me laisseraient sûrement pas entrer s’ils me voyaient m’y pointer. Peut-être même me jetteraient-ils au cachot. Sans Anna, je n’avais plus aucun moyen d’entrer au château. Plus aucun moyen d’aider Elsa.

Ma fierté l’avait condamnée.

Je m’effondrai à genoux sur les pavés froids, sous la pluie, trempé. Je m’en foutais. Si tout devait se finir ainsi, j’étais prêt à rester là, jusqu’à ce qu’Elsa finisse par mourir, en croyant que je n’avais pas voulu l’aider. Ensuite, je resterais là pour le restant de mes jours, à boire et à me maudire d’avoir laissé ma fierté prendre le dessus. À cet instant, je regrettais bien toutes ces conneries d’ampli, de voyage dimensionnels, de fandoms, et je pleurais amèrement, mes larmes se mêlant à la pluie:


-Pardon Elsa…Anna…je suis désolé. Vraiment désolé…


Et alors que j’étais parti pour rester là indéfiniment, je sentis une présence devant moi. Je levai la tête, et tombai nez-à-nez avec une silhouette encapuchonnée. Anna. Elle m’avait retrouvé. Je n’y croyais pas. Cela était probablement trop beau pour être vrai. En y repensant, même si toute cette histoire avait été une fanfiction, j’aurais moi-même trouvé cela trop gros.


-Anna ?


Je pus cette fois distinguer le large sourire de la princesse sous sa capuche.


-Je savais que tu ne nous laisserais pas tomber Yohan. Désolée d’avoir douté de toi.


Elle me tendit une main:


-Viens, il y a une reine qui veut te voir.








Quelques instants plus tard, je suivais Anna dans les couloirs du château, jusqu’à la chambre d’Elsa, ou celle-ci était censée attendre le retour de sa soeur avec moi. J’avais beau être extrêmement soulagé qu’Anna soit revenue sur ses pas pour me ramener avec elle, même si je savais qu’elle ne l’avait pas fait par sympathie pour moi, mais par inquiétude pour Elsa. Je n’avais aucun moyen d’en être sûr, mais je le pensais fortement, et je ne lui poserais certainement pas la question.
Pour autant, Anna avait retrouvé son sourire. Elle ne m’avait pas beaucoup parlé sur le chemin, mais elle était beaucoup moins froide à présent qu’elle savait que j’allais aider sa soeur. Mais personnellement, j’étais moins enthousiaste. Elsa pouvait bien avoir perdu ses pouvoirs temporairement sous le coup d’un chamboulement émotionnel, après tout le film n’avait montré qu’une infime partie de leur fonctionnement, mais je ne voyais vraiment pas ce que je pourrais faire pour les lui rendre. Ce n’était tout de même pas moi qui les lui avais pris, et si Grand Pabby ne pouvait pas l’aider directement, je ne voyais pas ce que je pourrais faire de plus pour permettre à Elsa de retrouver ses pouvoirs et d’aller mieux.
Nous arrivâmes finalement devant la chambre d’Elsa. Le domestique poussa doucement la porte en nous voyant arriver, sans oublier de me jeter un regard craintif:


-Comment va-t-elle ?, demanda Anna doucement


-Le troll dit que son état s’est stabilisé Princesse, répondit le domestique, mais elle n’a pas retrouvé ses pouvoirs.


-Merci, dit Anna


Nous entrâmes dans la chambre. Malgré mon ancien boulot, c’était la première fois que j’entrais dans la chambre de la Reine, et je fus frappé d’emblée par un détail: il faisait très tiède dans cette chambre. Moi qui m’étais attendu à ce qu’il y fasse plutôt froid, je me trouvais légèrement déboussolé: la perte de ses pouvoirs avait du être sacrément rude pour qu’Elsa ne dégage plus cette habituelle fraîcheur hivernale qu’elle dégageait d’ordinaire en toutes saisons et par tous les temps.
D’une manière générale, l’ambiance de la pièce faisait assez peine à voir: seuls s’y trouvaient Kristoff, Olaf, Grand Pabby et Elsa alitée. Elle était couchée dans son lit, et paraissait sereine. Bien sûr, il était évident à la voir qu’elle n’était pas dans son assiette, mais elle paraissait plus proche de quelqu’un de malade qui aurait attrapé une mauvaise grippe que quelqu’un de véritablement à l’article de la mort. Grand Pabby et Kristoff la surveillaient, au coin du lit, et le troll mettait de temps à autres la main sur son front (je doutais que la température corporelle d’Elsa soit celle d’un humain normal, mais après tout, c’était un troll magique, il devait savoir ce qu’il faisait). Mais le pire était sans doute Olaf: en effet, malgré son nuage de neige permanente, le bonhomme de neige paraissait vraiment plus mou que d’ordinaire, et il semblait avoir perdu toute sa joie de vivre, ainsi que ses couleurs, et son blanc se rapprochait plus à présent du gris terne. Vraiment, il faisait peine à voir. Je suivis Anna, tandis qu’elle allait s’agenouiller près de sa soeur, dans son lit:


-Elsa, murmura-t-elle, il est là.


Derrière elle, je restai debout sans rien dire, les mains derrière le dos. Je me doutais bien que tous ne devaient pas être très jouasses de me revoir, mais après tout, j’étais là pour Elsa, et je ne leur en voudrais certainement pas de me renvoyer boire à la taverne aussitôt que j’aurais fais mon possible pour l’aider. Elsa ouvrit les yeux, sourit à sa soeur, tourna la tête vers moi et parla:


-Alors tu es revenu ?


Je fus surpris de l’entendre me tutoyer, mais après tout, question surprises, je n’étais plus à ça près.


-C’est vous qui avez demandé à me voir votre Majesté, répondis-je respectueusement, et quoi que vous pensiez, tant que je suis en Arendelle, je suis à votre service. Vous me demandez, je suis là, c’est tout.


J’espérais de toutes mes forces qu’Anna n’aurait pas la bonne idée de raconter à sa soeur le véritable accueil que je lui avais fait lorsqu’elle était arrivée à l’Old Reinder, mais à cet instant précis, la rousse ne semblait pas s’en soucier.


-Je voulais m’excuser auprès de vous…,commença Elsa


-Vous n’avez pas à vous excuser, la coupai-je, je suis seul responsable de ce qui m’arrive. Vous avez raison, je n’aurais pas du vous mentir aussi longtemps, même si j’avais peur que vous ne me croyiez pas. Je mérite ce qui m’arrive. Mais pas vous. Vous, vous le méritez pas.


-Yohan…dit-elle


-Vous êtes une grande reine Elsa, continuai-je, croyez-moi je le sais, peu importe comment. Je sais ce que vous avez traversé, vous et votre soeur. Et je sais aussi que vous ne vous en êtes pas encore totalement remise. Mais vous, vous devez savoir que je ne suis pas ici contre vous, ni contre personne d’autre. Je suis venu à Arendelle pour la voir de mes propres yeux. Il existe autant de mondes et d’univers que peut en contenir votre imagination, et j’ai désormais la capacité de les voir, tous. Et j’ai choisi le votre en premier. Parce qu’Arendelle est un royaume magnifique. Parce qu’Anna et sa joie de vivre font plaisir à voir. Parce que vous et votre fragilité êtes fascinantes Elsa. Si je suis ici, c’est pour vous, et non pas contre vous. C’est tout ce que vous devez savoir. Je suis quelqu’un qui vient de 3 siècles après vous, et qui voyage à travers des dimensions alternatives dans une étrange machine qui sert d’ordinaire à faire du bruit. Cela n’a aucun sens, mais c’est comme ça.


Dès que j’eus fini, je vis le visage d’Elsa se radoucir, et prendre des couleurs. Elle me fit un pauvre sourire.


-Vous avez raison, dit-elle, j’ai vécu toute ma vie sans savoir d’où venaient mes pouvoirs, et cela est très bien comme ça. Peu importe d’où tu viens, je regrette de t’avoir traité aussi rudement après tout ce que tu as fais pour nous. Jusqu’ici mon règne n’a été qu’une succession de malheurs et de mauvaises décisions. Peut-être est-ce là mon destin de reine, j’espère juste que tu sauras me pardonner mon erreur.


-Ne soyez pas si dure avec vous même Majesté, lui dis-je calmement. Je vous pardonne, même si selon moi vous n’avez rien à vous pardonner.


-Bien, dit-elle, très bien.


Et elle reposa la tête sur son oreiller, et ferma les yeux.


-Elsa ?, appela Anna, Elsa qu’est-ce qui t’arrives ? Elsa !


Et alors que Kristoff et Olaf se précipitaient vers le lit, un sourire se forma sur les lèvres d’Elsa, qui répondit calmement:


-Je me repose simplement Anna. Ne t’inquiète pas. Yohan a raison, je me fais beaucoup trop d’inquiétude pour des choses qui n’en demandent peut-être pas tant.


Anna soupira de soulagement, et Kristoff me regarda avec étonnement:


-Et c’est tout ?, demanda-t-il, comment vous sentez-vous Votre Majesté ?


-Pour la première fois depuis longtemps, plutôt bien Kristoff je te remercie, répondit sereinement Elsa


Ce qui était vrai sans doute, car à cet instant, je vis Olaf reprendre des couleurs, et la température s’adoucit considérablement d’un seul coup dans la chambre. Elsa tendit la main vers sa soeur:


-Anna, peux-tu me passer un verre d’eau s’il te plaît ?


Anna servit un verre sur le plateau d’argent posé sur la commode à côté du lit, et le tendit à sa soeur, puis elle poussa un petit cri: au moment où Elsa toucha le verre, l’eau à l’intérieur gela immédiatement.


-Voilà qui est mieux, dit Elsa en souriant


Elle avait récupéré ses pouvoirs. Je n’en revenais pas. Les choses étaient donc si simples ? Il m’avait suffit de quelques belles paroles pour qu’Elsa retrouve la santé, ses pouvoirs, et arrête de se torturer l’esprit ? Cette femme était décidément bien imprévisible ! Mais après tout, en y réfléchissant, elle n’avait pu se rendre compte qu’elle pouvait dégeler Arendelle juste par « la force de l’amour », donc quelque part, cela faisait sens. « Et dire que certains auteurs se prennent la tête à écrire des fanfictions sur un personnage aussi simple ! Il suffit de quelques mots pour qu’elle aille mieux ! », pensai-je.


-Allons, ne restez pas là sans rien faire, rit-elle en voyant nos têtes, Jorgen, dit-elle en s’adressant au domestique à l’entrée de la chambre, emmenez donc ma soeur, son fiancé et nos hôtes à la salle à manger, et veillez à ce qu’on leur serve de quoi manger et boire.


Le domestique s’avança vers Anna et Kristoff:


-Par ici Princesse, dit-il


Anna et Kristoff le suivirent, Olaf à leur suite. Kristoff me fit un clin d’oeil en passant devant moi, et Anna me gratifia d’un « merci » suivi d’un grand sourire. Grand Pabby lui, parlait avec Elsa. Lorsqu’il eut fini, il sortit de la chambre de sa démarche pataude, en m’adressant un curieux coup d’oeil. J’allais sortir lorsque j’entendis Elsa m’appeler derrière moi:


-Yohan ?


-Oui Votre Majesté ?, demandai-je en me retournant


Je vis Elsa hésiter, mais elle leva finalement la tête vers moi, et après s’être assurée que tous les autres étaient bien sortis de la pièce, me demanda:


-Ce que tu m’as dis sur le retour du Prince Hans…est-ce vrai ?


-On ne peut plus vrai hélas, lui répondis-je, je vous en reparlerais lorsque vous serez de nouveau opérationnelle. Reposez-vous Votre Majesté.


Je la saluai cérémonieusement, puis sortis de la chambre, entendant juste avant de sortir Elsa se rallonger dans son lit, et me dire, pour la deuxième fois en quelques mois:


-Et, une fois encore, appelle moi Elsa !






*référence à Doctor Who







Alors, qu'avez-vous pensé de ce chapitre ? Trop simple peut-être ! Eh bien sachez que c'est voulu ! Je voyais cette histoire de pouvoirs perdus puis retrouvés juste par quelques mots comme une vengeance de ma part sur la fin du film lui-même, qui je crois est la seule chose que je déteste dans le film. Cette histoire de "l'amour règle tout", ça m'a juste pourri la fin du film !
J'ai donc voulu me faire une petite revanche personnelle avec une petite facilité scénaristique, même si vous vous en doutez, j'ai prévu une autre explication (peut-être !)

C'est pour ça que tu dis avoir détesté écrire ce chapitre?
Bon, c'est vrai que c'est peut-être un peu facile (d'ailleurs le dernier dénouement du film m'a moi aussi déplu), mais ça ne m'a pas gêné ici.^^ J'ai trouvé très beau le petit discours de Yohan.
Et puis le début à l'Old Reindeer avec Anna... C'était à la fois vraiment drôle et vraiment triste.
En tout cas, maintenant, on attend de savoir ce que nous réserve ce foutu Hans!
Bref, chapitre que j'ai quand-même beaucoup aimé et vivement la suite!^^

Et bien et bien, quel chapitre !

Je retiens la petite pique sur les autres auteurs de fanfic mon petit Yokill (je sais que c’est du second degré, et alors  ?)

Sinon le chapitre était très bien dans l'ensemble, et merci pour cette douce vengeance quand à la fin du film qui il est vrai passe d'une scène poignante avec un silence de mort...à quelque chose qui sent un peu le bâclé, ce qui est dommage. Ça ne m'a jamais tellement gâché mon plaisir, mais bon quand même.

J'étais mort de rire quand Anna te sort quand même le "mais Elsa ne fume pas...", je sais bien que c'était surement nerveux de sa part, mais voilà, c'est de l'humour qui fait toujours mouche.

Bref, encore une excellent chapitre, vivement la suite !

(Moi j'ai pas eu besoin de la précision pour comprendre la référence  )

Chapitre intéressant, j'ai plus apprécié la confrontation entre Yoahn et Anna qu'avec Elsa, de par l'enjeu dramatique, il y a de la tension, tout ça tout ça, pour qu'à la fin il se métamorphose en chevalier servant. Je trouve de ce fait le retour un peu trop rapide, bon je sais qu'il se passe 3 semaines, mais comme c'est ellipsé le rythme semble super rapide, si ce n'est un poil trop. L'humeur de Yohan change assez rapidement aussi, mais après ça reste une personnalité, il aura plus tendance à péter un câble sur le coup et ne pas être super rancunier. Pourtant j'aimais bien ce côté un peu orgueilleux qu'on a eu en début de chapitre , veut garder sa fierté tel un homme des années 2000, pour après regretter et sombrer temporairement dans une fatalité. Oui j'aime ces personnages au saute d'humeur.

Sinon je me demande ce que tu pourras nous offrir en 2-3 chapitres finaux.

Génial ce chapitre : )

J'ai adoré, tout comme d'habitude j'ai rien à redire...
Le fait qu'Elsa guérisse d'un coup comme ça, bon là ok ça faisait un peu gros, mais après avoir vu ton explication par rapport à la fin décevante du film, ça m'a parut un peu moins "gros" pour le coup
Et aussi, maintenant je m'attends à un truc énorme pour la suite - ben oui je suis frustrée qu'ils ne se soient pas tous tapé sur la tronche - 

Donc voilà vivement la suite, ta fiction est toujours aussi agréable à lire : )