Tome 2: Through the Worlds and Imagination
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Norge
M.Baggins
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- Yokill2BLégende du Royaume
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Tome 2: Through the Worlds and Imagination
Ven 12 Fév 2016, 22:19
Et oui, ceux qui ont suivi jusqu'à la fin ma fic "Do You Want to Build a New Man ?" le savaient: j'avais bel et bien prévu une suite à cette histoire !
ET BIEN LA VOICI !!!!
Mais comme je suis un gros bâtard, je ne vous en dévoilerais pourtant rien ici, si ce n'est cette affiche de présentation:
" />
Alors si vous avez aimé la précédente fic, j'espère que vous serez au rendez-vous pour cette suite, et je vous dis à très bientôt pour de nouvelles infos !
ET BIEN LA VOICI !!!!
Mais comme je suis un gros bâtard, je ne vous en dévoilerais pourtant rien ici, si ce n'est cette affiche de présentation:
" />
Alors si vous avez aimé la précédente fic, j'espère que vous serez au rendez-vous pour cette suite, et je vous dis à très bientôt pour de nouvelles infos !
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Re: Tome 2: Through the Worlds and Imagination
Ven 12 Fév 2016, 23:58
Super! J'ai hâte de voir ça!!
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- Lhysender
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Re: Tome 2: Through the Worlds and Imagination
Sam 13 Fév 2016, 09:29
Ah ! La scène post-générique était donc vrai, il va y avoir un cross-over !
Hum, je sens que tu vas y aller à fond dans le délire des voyages entre les univers, ça présage que du bon, j'ai hâte de lire tout ça !
Bon par contre, je suppose qu'une des silhouettes dans le vortex, ou je ne sais quoi, est celle de Yohan, mais...pourquoi il y en a deux ?
Enfin bref, vivement le premier chapitre que l'on sache de quoi il en retourne !
Hum, je sens que tu vas y aller à fond dans le délire des voyages entre les univers, ça présage que du bon, j'ai hâte de lire tout ça !
Bon par contre, je suppose qu'une des silhouettes dans le vortex, ou je ne sais quoi, est celle de Yohan, mais...pourquoi il y en a deux ?
Enfin bref, vivement le premier chapitre que l'on sache de quoi il en retourne !
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- Norge
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Re: Tome 2: Through the Worlds and Imagination
Sam 13 Fév 2016, 15:28
YAHOUUUUUUUUUUUUUUU !! Je n'attendais que ça !
J'ai hate que ça commence :DDD
J'ai hate que ça commence :DDD
- Yokill2BLégende du Royaume
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Re: Tome 2: Through the Worlds and Imagination
Mer 24 Fév 2016, 19:01
Et le teasing continue, cette fois avec une annonce !
Eh oui, comme l'avaient fait Ansa & Frantzoze en leur temps, la fanfiction "Do You Wanna Build a New Man ?" devient le cycle "Through the Worlds" et le Tome 2 sera écrit à 4 mains...
Avec ce cher LHYSENDER !!!
C'est un projet qui est en chantier depuis longtemps, que nous ne voulions pas vous annoncer trop vite, et que nous sommes très heureux de vous annoncer maintenant !
Il n'y aura pas dans ce message d'indices ou de spoils sur l'intrigue, mais par contre, je vous laisse avec cette splendide bande-annonce, réalisée par mon désormais co-auteur Lhysender !
Alors on dit bienvenue à Lhys' dans l'aventure et on se dit à bientôt pour le premier chapitre de ce Tome 2 !!!
Eh oui, comme l'avaient fait Ansa & Frantzoze en leur temps, la fanfiction "Do You Wanna Build a New Man ?" devient le cycle "Through the Worlds" et le Tome 2 sera écrit à 4 mains...
Avec ce cher LHYSENDER !!!
C'est un projet qui est en chantier depuis longtemps, que nous ne voulions pas vous annoncer trop vite, et que nous sommes très heureux de vous annoncer maintenant !
Il n'y aura pas dans ce message d'indices ou de spoils sur l'intrigue, mais par contre, je vous laisse avec cette splendide bande-annonce, réalisée par mon désormais co-auteur Lhysender !
Alors on dit bienvenue à Lhys' dans l'aventure et on se dit à bientôt pour le premier chapitre de ce Tome 2 !!!
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Re: Tome 2: Through the Worlds and Imagination
Jeu 25 Fév 2016, 07:29
Bienvenue Lhys' x)
- Miss OlafLégende du Royaume
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Re: Tome 2: Through the Worlds and Imagination
Jeu 25 Fév 2016, 18:22
Oh ! un partenariat ! c'est super intéressant
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Re: Tome 2: Through the Worlds and Imagination
Jeu 25 Fév 2016, 19:15
Le teaser est juste WOUAW!! J'ai hâte de voir ce que le duo Yoki/Lhys va donner en tout cas bonne chance!! *^*
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Re: Tome 2: Through the Worlds and Imagination
Mar 08 Mar 2016, 11:53
Et voici donc le Prologue de ce Tome 2, qui est officiellement lancé !
On commence en douceur avec un petit prologue, histoire de se remettre dans le bain, et promis, la suite arrivera le plus vite possible !
« AND IIIIIIIIIII WILL ALWAYS LOOOOOVE YOOOOOUUUUU !!!!!!!
Frank soupira en voyant le petit groupe d’étudiantes en face de sa guérite. Passablement éméchées, les jeunes femmes s’étaient mis à massacrer joyeusement le tube de Witney Houston à grand coups de hurlements plutôt que de chant véritable. Ce qui avait le don non seulement de l’énerver lui, mais aussi peut-être les étudiants dont les chambres se trouvaient le plus proches de l’accueil de la Résidence.
Mais heureusement, le froid qui régnait dehors permettait à Frank de fermer sans culpabilité la fenêtre de sa guérite. Le vieux gardien de la résidence étudiante était là depuis des années, et après tout ce temps à veiller sur ses jeunes qui lui rappelaient douloureusement chaque jour qu’il n’avait plus 20 ans, il s’autorisait bien un peu de répit pour ses oreilles.
Il déplia son journal et baissa le son de la petite TV qu’il avait installée devant lui. La fenêtre fermée le protégeait des beuglements des jeunes filles, et il n’avait donc plus besoin de mettre le son à fond pour les couvrir. De plus, cela l’empêchait de se concentrer sur son journal.
Mais après quelques instants de lecture, il se rendit à l’évidence: il se fichait bien de savoir quel politique venait une fois de plus de s’abroger un peu plus des richesses du pays, ou bien de connaître les dernières aventures de la Princesse Charlotte. Il reposa donc son journal en soupirant, et un détail le fit tendre l’oreille.
Les filles avaient arrêté de hurler.
Frank se pencha dans sa guérite pour voir ce qui avait attiré leur attention, et un petit sourire étira son vieux visage.
C’était Yohan.
Un jeune étudiant en littérature de 21 ans, qui logeait depuis le début de l’année dans la Résidence. C’était un garçon très ouvert et souriant, qui avait toujours un bon mot à dire ou une formule savante à la bouche. Chaque jour, il passait devant la guérite de Frank en lui saluant chaleureusement. Le gardien aimait bien ce garçon, mais il devait avouer que quelque chose chez lui lui paraissait…étrange.
Car Yohan semblait manifestement dégager une aura de bizarrerie, voire de folie douce. Frank ne se privait jamais de critiquer les dernières modes adoptées par les jeunes, dont il trouvait la plupart parfaitement ridicule, mais même au milieu de toutes ces modes plus stupides les unes que les autres, Yohan faisait figure d’OVNI. Il était la plupart du temps habillé avec des vêtements parfaitement extravagants, comme la dernière fois, où Frank l’avait vu revenir avec une tenue typique de l’Angleterre Victorienne du XIXème siècle ! Il se souvenait également de la longue cape qu’il avait arboré un autre soir, ainsi qu’un costume entièrement violet, avec un noeud papillon démesuré.
Frank ignorait où le jeune étudiant trouvait tous ses habits farfelus (allait-il véritablement à la Fac habillé ainsi ?!), mais ce n’était rien à côté de ce qu’il portait une fois de plus à la main. C’était un amplificateur pour guitare électrique, mais Frank n’en avait jamais vu de pareil: c’était une machine bien étrange, avec un écran LED sur le devant, ainsi que des dizaines de boutons tels que Frank n’en avait jamais vu sur un ampli. Et pourtant, il en avait vu plein des amplis. Il avait joué de la guitare lui aussi, quand il était jeune ! Mais celui-ci était véritablement sans queue ni tête, à l’image de la sorte de lueur bleuté qu’il émettait à l’arrière, où ce qui lui semblait être une pierre de taille moyenne était encastrée dans un petit cube de verre, à l’intérieur même de l’ampli.
Mais ce que Frank trouvait le plus étrange, était qu’il voyait tous les jours Yohan passer devant lui avec cet ampli, mais qu’il ne l’avait jamais vu aller nulle part avec une guitare. Il avait bien un harmonica en permanence avec lui, mais Frank savait que, même pour jouer de l’harmonica sur un ampli, il fallait un micro, et Yohan n’en avait jamais. Ce que Frank trouvait bien étrange. Que pouvait-il bien faire de son ampli s’il ne l’utilisait jamais pour faire de la musique ?
Lorsque Yohan passa devant le groupe de filles, elle restèrent parfaitement silencieuses, et se mirent à pouffer dès lors que Yohan leur ait tourné le dos. Il passa devant la guérite rapidement en saluant:
-Salut Frank ! Il fait bon ce soir hein ?
Frank sourit au jeune homme:
-Ma foi t’as l’air d’être bien, répondit-il, mais honnêtement je sais pas comment tu fais pour pas être malade mon gars !
Ce qui était parfaitement vrai. Frank était subjugué de voir que, même par 1 degré dehors, Yohan se baladait constamment dans des tenues légères. Il ne portait jamais de vêtements chauds, et ne semblait voir aucun problème à être en t-shirt ou en chemise (à la limite en costume) en plein hiver, là où tout le monde autour de lui sortait vestes, doudounes, pulls et gants. Ce soir là, il n’échappait pas à la règle, et ne portait qu’une simple chemise bleue avec un jean et des chaussures en toile. Yohan lui répondit en souriant:
-Tu sais bien que je ne suis jamais malade.
Frank acquiesça, et demanda:
-Ta répète s’est bien passée ?
C’était un jeu entre eux. Ne sachant pas où allait Yohan avec son étrange ampli, il demandait chaque fois comment s’était passée une éventuelle répétition. Yohan lui répondait « très bien merci ! », et montait dans sa chambre après un dernier salut au gardien de la résidence.
L’étudiant ouvrit la bouche pour répondre, avant d’être interrompu:
-Salut Yohan ! Elle est trop belle ta chemise !
Frank sourit en voyant arriver Alison. Jolie brune de 20 ans, aux longs cheveux noirs, c’était une étudiante que le gardien soupçonnait d’avoir un léger béguin pour Yohan. Ou peut-être voyait-elle en lui quelqu’un qui partageait sa passion pour les super-héros, les dessins animés japonais et le…comment appelaient-ils ça déjà ? Ah oui, le cosplay !
Alison salua Frank d’un geste de la main en souriant, et se retourna vers Yohan:
-Dis, demain soir y’a une soirée cosplay chez un ami ! Le thème c’est Disney ça devrait te plaire ! Tu viendras hein ?!
Yohan se tourna vers la jeune fille, et sembla réfléchir, puis répondit finalement:
-Pourquoi pas ? Je verrais où j’en suis dans mon boulot, mais si je peux venir ouais, ça peut être sympa !
Alison lui sourit d’un air ravi:
-Super ! Ben je t’attendrais demain, et on ira ensemble ! Et ce soir, ça te dirait de…
Cette fois, Yohan l’interrompit:
-Désolé Alison, ce soir je ne peux pas j’ai…j’ai des choses à faire.
Alison se calma, déçue:
-Oh. Ouais t’inquiètes je comprends. C’est pas grave. Une autre fois peut-être. Puis toutes façons on se voit demain hein !
Et après avoir salué une dernière fois Frank et Yohan, elle s’en alla en souriant pour retourner à sa chambre. Frank se tourna vers Yohan:
-Mais qu’est-ce que tu peux bien avoir à faire de si important ?, demanda-t-il, regarde comme elle est mignonne ! Tu sais moi à ton âge…
-Allez Frank, tu sais très bien que tu n’as plus mon âge, répondis malicieusement Yohan, et puis je dois déjà retrouver des amis ce soir.
-Mouais, répondit le vieux gardien, petit enfoiré va !, rit-il, allez va, je te retiens pas plus mon garçon, amuse toi bien avec tes potes !
-Merci Frank ! À plus !
Frank regarda Yohan monter dans sa chambre, son ampli à la main. Sans même penser qu’il l’avait reposé quelques instants plus tôt, il déplia son journal, et reprit une lecture qui ne l’intéressait pourtant pas.
Il ne releva la tête que quelques instants plus tard, lorsqu’il entendit encore une fois le même bruit. C’était comme une sorte d’énorme bruit d’aspirateur suivi d’un petit « bang ! » qui se faisait entendre régulièrement. Frank s’y était habitué, étant donné que ni lui ni personne dans la résidence n’avait pu donner d’explications quant à la nature de ce bruit, ou l’endroit dont il venait. Et maintenant que Frank y repensait, ce bruit ne se faisait entendre que lorsque Yohan était à la Résidence. Et plus particulièrement lorsqu’il le voyait passer avec son ampli.
Frank soupira. Il allait falloir qu’il se décide à aller lui poser quelques questions un jour.
Ce garçon était décidément bien étrange.
On commence en douceur avec un petit prologue, histoire de se remettre dans le bain, et promis, la suite arrivera le plus vite possible !
Prologue
« AND IIIIIIIIIII WILL ALWAYS LOOOOOVE YOOOOOUUUUU !!!!!!!
Frank soupira en voyant le petit groupe d’étudiantes en face de sa guérite. Passablement éméchées, les jeunes femmes s’étaient mis à massacrer joyeusement le tube de Witney Houston à grand coups de hurlements plutôt que de chant véritable. Ce qui avait le don non seulement de l’énerver lui, mais aussi peut-être les étudiants dont les chambres se trouvaient le plus proches de l’accueil de la Résidence.
Mais heureusement, le froid qui régnait dehors permettait à Frank de fermer sans culpabilité la fenêtre de sa guérite. Le vieux gardien de la résidence étudiante était là depuis des années, et après tout ce temps à veiller sur ses jeunes qui lui rappelaient douloureusement chaque jour qu’il n’avait plus 20 ans, il s’autorisait bien un peu de répit pour ses oreilles.
Il déplia son journal et baissa le son de la petite TV qu’il avait installée devant lui. La fenêtre fermée le protégeait des beuglements des jeunes filles, et il n’avait donc plus besoin de mettre le son à fond pour les couvrir. De plus, cela l’empêchait de se concentrer sur son journal.
Mais après quelques instants de lecture, il se rendit à l’évidence: il se fichait bien de savoir quel politique venait une fois de plus de s’abroger un peu plus des richesses du pays, ou bien de connaître les dernières aventures de la Princesse Charlotte. Il reposa donc son journal en soupirant, et un détail le fit tendre l’oreille.
Les filles avaient arrêté de hurler.
Frank se pencha dans sa guérite pour voir ce qui avait attiré leur attention, et un petit sourire étira son vieux visage.
C’était Yohan.
Un jeune étudiant en littérature de 21 ans, qui logeait depuis le début de l’année dans la Résidence. C’était un garçon très ouvert et souriant, qui avait toujours un bon mot à dire ou une formule savante à la bouche. Chaque jour, il passait devant la guérite de Frank en lui saluant chaleureusement. Le gardien aimait bien ce garçon, mais il devait avouer que quelque chose chez lui lui paraissait…étrange.
Car Yohan semblait manifestement dégager une aura de bizarrerie, voire de folie douce. Frank ne se privait jamais de critiquer les dernières modes adoptées par les jeunes, dont il trouvait la plupart parfaitement ridicule, mais même au milieu de toutes ces modes plus stupides les unes que les autres, Yohan faisait figure d’OVNI. Il était la plupart du temps habillé avec des vêtements parfaitement extravagants, comme la dernière fois, où Frank l’avait vu revenir avec une tenue typique de l’Angleterre Victorienne du XIXème siècle ! Il se souvenait également de la longue cape qu’il avait arboré un autre soir, ainsi qu’un costume entièrement violet, avec un noeud papillon démesuré.
Frank ignorait où le jeune étudiant trouvait tous ses habits farfelus (allait-il véritablement à la Fac habillé ainsi ?!), mais ce n’était rien à côté de ce qu’il portait une fois de plus à la main. C’était un amplificateur pour guitare électrique, mais Frank n’en avait jamais vu de pareil: c’était une machine bien étrange, avec un écran LED sur le devant, ainsi que des dizaines de boutons tels que Frank n’en avait jamais vu sur un ampli. Et pourtant, il en avait vu plein des amplis. Il avait joué de la guitare lui aussi, quand il était jeune ! Mais celui-ci était véritablement sans queue ni tête, à l’image de la sorte de lueur bleuté qu’il émettait à l’arrière, où ce qui lui semblait être une pierre de taille moyenne était encastrée dans un petit cube de verre, à l’intérieur même de l’ampli.
Mais ce que Frank trouvait le plus étrange, était qu’il voyait tous les jours Yohan passer devant lui avec cet ampli, mais qu’il ne l’avait jamais vu aller nulle part avec une guitare. Il avait bien un harmonica en permanence avec lui, mais Frank savait que, même pour jouer de l’harmonica sur un ampli, il fallait un micro, et Yohan n’en avait jamais. Ce que Frank trouvait bien étrange. Que pouvait-il bien faire de son ampli s’il ne l’utilisait jamais pour faire de la musique ?
Lorsque Yohan passa devant le groupe de filles, elle restèrent parfaitement silencieuses, et se mirent à pouffer dès lors que Yohan leur ait tourné le dos. Il passa devant la guérite rapidement en saluant:
-Salut Frank ! Il fait bon ce soir hein ?
Frank sourit au jeune homme:
-Ma foi t’as l’air d’être bien, répondit-il, mais honnêtement je sais pas comment tu fais pour pas être malade mon gars !
Ce qui était parfaitement vrai. Frank était subjugué de voir que, même par 1 degré dehors, Yohan se baladait constamment dans des tenues légères. Il ne portait jamais de vêtements chauds, et ne semblait voir aucun problème à être en t-shirt ou en chemise (à la limite en costume) en plein hiver, là où tout le monde autour de lui sortait vestes, doudounes, pulls et gants. Ce soir là, il n’échappait pas à la règle, et ne portait qu’une simple chemise bleue avec un jean et des chaussures en toile. Yohan lui répondit en souriant:
-Tu sais bien que je ne suis jamais malade.
Frank acquiesça, et demanda:
-Ta répète s’est bien passée ?
C’était un jeu entre eux. Ne sachant pas où allait Yohan avec son étrange ampli, il demandait chaque fois comment s’était passée une éventuelle répétition. Yohan lui répondait « très bien merci ! », et montait dans sa chambre après un dernier salut au gardien de la résidence.
L’étudiant ouvrit la bouche pour répondre, avant d’être interrompu:
-Salut Yohan ! Elle est trop belle ta chemise !
Frank sourit en voyant arriver Alison. Jolie brune de 20 ans, aux longs cheveux noirs, c’était une étudiante que le gardien soupçonnait d’avoir un léger béguin pour Yohan. Ou peut-être voyait-elle en lui quelqu’un qui partageait sa passion pour les super-héros, les dessins animés japonais et le…comment appelaient-ils ça déjà ? Ah oui, le cosplay !
Alison salua Frank d’un geste de la main en souriant, et se retourna vers Yohan:
-Dis, demain soir y’a une soirée cosplay chez un ami ! Le thème c’est Disney ça devrait te plaire ! Tu viendras hein ?!
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-Pourquoi pas ? Je verrais où j’en suis dans mon boulot, mais si je peux venir ouais, ça peut être sympa !
Alison lui sourit d’un air ravi:
-Super ! Ben je t’attendrais demain, et on ira ensemble ! Et ce soir, ça te dirait de…
Cette fois, Yohan l’interrompit:
-Désolé Alison, ce soir je ne peux pas j’ai…j’ai des choses à faire.
Alison se calma, déçue:
-Oh. Ouais t’inquiètes je comprends. C’est pas grave. Une autre fois peut-être. Puis toutes façons on se voit demain hein !
Et après avoir salué une dernière fois Frank et Yohan, elle s’en alla en souriant pour retourner à sa chambre. Frank se tourna vers Yohan:
-Mais qu’est-ce que tu peux bien avoir à faire de si important ?, demanda-t-il, regarde comme elle est mignonne ! Tu sais moi à ton âge…
-Allez Frank, tu sais très bien que tu n’as plus mon âge, répondis malicieusement Yohan, et puis je dois déjà retrouver des amis ce soir.
-Mouais, répondit le vieux gardien, petit enfoiré va !, rit-il, allez va, je te retiens pas plus mon garçon, amuse toi bien avec tes potes !
-Merci Frank ! À plus !
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Il ne releva la tête que quelques instants plus tard, lorsqu’il entendit encore une fois le même bruit. C’était comme une sorte d’énorme bruit d’aspirateur suivi d’un petit « bang ! » qui se faisait entendre régulièrement. Frank s’y était habitué, étant donné que ni lui ni personne dans la résidence n’avait pu donner d’explications quant à la nature de ce bruit, ou l’endroit dont il venait. Et maintenant que Frank y repensait, ce bruit ne se faisait entendre que lorsque Yohan était à la Résidence. Et plus particulièrement lorsqu’il le voyait passer avec son ampli.
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- InvitéInvité
Re: Tome 2: Through the Worlds and Imagination
Mar 08 Mar 2016, 19:19
Je n'ais pas encore lu toute ta fanfiction mais les premiers chapitres m'ont déjà mis l'eau à la bouche !
Je ne peux pas vraiment te dire exactement quel personnage m'intéresse vraiment mais Yohan, vas savoir pourquoi, je l'aime beaucoup ce gars là ! Après, peut-être je vais le détesté mais bon pour l'instant il à l'air quelqu'un de confiant. Je lis tes autres chapitres et je te dirais ce que j'en pense plus constructivement
Je ne peux pas vraiment te dire exactement quel personnage m'intéresse vraiment mais Yohan, vas savoir pourquoi, je l'aime beaucoup ce gars là ! Après, peut-être je vais le détesté mais bon pour l'instant il à l'air quelqu'un de confiant. Je lis tes autres chapitres et je te dirais ce que j'en pense plus constructivement
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Re: Tome 2: Through the Worlds and Imagination
Mar 08 Mar 2016, 19:23
Eh bien malheureusement pour toi, tu vas devoir lire le Tome 1 en entier si tu veux pouvoir lire ce Tome 2, ou tu risques d'être un peu perdu tout au long de l'histoire.
Je t'invite donc à lire le Tome 1 (en prenant le temps que tu veux bien sûr, rien ne presse !), et à me dire ce que tu en as pensé. N'hésites pas à mettre un commentaire sur le topic du Tome 1 (même si celui-ci est achevé) une fois que tu l'auras fini.
Ou si tu préfères commenter au fur et à mesure, je t'invite à m'envoyer tes impressions sur chaque chapitre par MP si tu le veux.
Donc bonne lecture, et j'espère qu'on se retrouvera pour le Tome 2
Je t'invite donc à lire le Tome 1 (en prenant le temps que tu veux bien sûr, rien ne presse !), et à me dire ce que tu en as pensé. N'hésites pas à mettre un commentaire sur le topic du Tome 1 (même si celui-ci est achevé) une fois que tu l'auras fini.
Ou si tu préfères commenter au fur et à mesure, je t'invite à m'envoyer tes impressions sur chaque chapitre par MP si tu le veux.
Donc bonne lecture, et j'espère qu'on se retrouvera pour le Tome 2
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Re: Tome 2: Through the Worlds and Imagination
Jeu 10 Mar 2016, 17:21
Super chapitre ! J'ai impatience de voir le deuxième car j'adore mélanger les Disney et la réalité x)
Mais je pense que Frank il va être important dans l'histoire je sais pas pourquoi. Et j'ai juste une question : Avec son ampli il peut ramener Anna et le reste dans le monde réel ou pas ?
Mais je pense que Frank il va être important dans l'histoire je sais pas pourquoi. Et j'ai juste une question : Avec son ampli il peut ramener Anna et le reste dans le monde réel ou pas ?
- M.BagginsLégende du Royaume
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Re: Tome 2: Through the Worlds and Imagination
Jeu 10 Mar 2016, 22:35
Yeah! Un tome 2!
Lhysender a donc rejoint l'affaire... Très bien, je suis sur que ça donnera un résultat génial.^^
Deux très bons écrivains...
Ce prologue est effectivement bien calme et nous replonge tranquillement dans le bain, comme tu disais Yokill.
Je pense aussi que son Frank aura sa bonne part à jouer dans cette histoire: mais j'attends de voir, je ne peux rien prédire. ^^
Bref, très content de voir que ça recommence, et j'attends la suite avec hâte!
Lhysender a donc rejoint l'affaire... Très bien, je suis sur que ça donnera un résultat génial.^^
Deux très bons écrivains...
Ce prologue est effectivement bien calme et nous replonge tranquillement dans le bain, comme tu disais Yokill.
Je pense aussi que son Frank aura sa bonne part à jouer dans cette histoire: mais j'attends de voir, je ne peux rien prédire. ^^
Bref, très content de voir que ça recommence, et j'attends la suite avec hâte!
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Flowers with their names forgotten
Trampled into dust they're fallen,
Birds with broken wings are crying:
Wind can never take them flying.
Scream and cry but none will hear you,
Plead and beg but none will help you.
You no longer live as cattle:
Will you rise and join the battle?
Pigs will sneer at the steadfast
As we climb o'er the dead, keep advancing ahead!
Live your life in peace like you're just a sheep
But wolves will never lose their freedom.
Channel the anger swelling inside you,
Fighting the boundary 'till you break through.
Deep in your soul there's no hesitation
So make yourself the one - the Hunter!
Hungry to kill, you'll never forget this.
Piercing the sky with scarlet vengeance,
Bloody the bow and arrow in crimson,
Rally the hunters to war.
Trampled into dust they're fallen,
Birds with broken wings are crying:
Wind can never take them flying.
Scream and cry but none will hear you,
Plead and beg but none will help you.
You no longer live as cattle:
Will you rise and join the battle?
Pigs will sneer at the steadfast
As we climb o'er the dead, keep advancing ahead!
Live your life in peace like you're just a sheep
But wolves will never lose their freedom.
Channel the anger swelling inside you,
Fighting the boundary 'till you break through.
Deep in your soul there's no hesitation
So make yourself the one - the Hunter!
Hungry to kill, you'll never forget this.
Piercing the sky with scarlet vengeance,
Bloody the bow and arrow in crimson,
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- Yokill2BLégende du Royaume
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Localisation : Au Pôle Emploi ou dans mon canapé comme un énorme chômeur...
Re: Tome 2: Through the Worlds and Imagination
Jeu 10 Mar 2016, 22:51
Merci à tous les deux pour vos reviews sur ce prologue !
Alors premièrement, non, Frank n'aura aucun rôle dans l'histoire. Il est juste là pour le prologue, afin d'ancrer le début de la fic dans le monde réel.
Et oui Norge, Yohan pourrait très bien utiliser son ampli pour ramener qui il veut dans le monde réel, mais il ne le fait pas parce...wibbly wobbly timey wimey !
J'espère malgré tout que vous suivrez ce Tome 2, et que toutes les nouvelles idées que nous aurons à vous proposer avec Lhysender vous plairont !
Alors premièrement, non, Frank n'aura aucun rôle dans l'histoire. Il est juste là pour le prologue, afin d'ancrer le début de la fic dans le monde réel.
Et oui Norge, Yohan pourrait très bien utiliser son ampli pour ramener qui il veut dans le monde réel, mais il ne le fait pas parce...wibbly wobbly timey wimey !
J'espère malgré tout que vous suivrez ce Tome 2, et que toutes les nouvelles idées que nous aurons à vous proposer avec Lhysender vous plairont !
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Face each new sun with eyes clear and true
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Because i'll face it all with you"
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Re: Tome 2: Through the Worlds and Imagination
Jeu 10 Mar 2016, 22:55
Couniamamaow!!! Je m'étais trompé!
Mais bien sûr qu'on suivra ce tome, cela s'annonce bien trop génial pour le rater!
Mais bien sûr qu'on suivra ce tome, cela s'annonce bien trop génial pour le rater!
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Re: Tome 2: Through the Worlds and Imagination
Jeu 17 Mar 2016, 14:46
Et voici le premier chapitre de ce Tome 2, après une petite mise en bouche avec le Prologue ! On retourne là où vous savez, donc pas trop de dépaysement pour ce nouveau chapitre !
J’aimais beaucoup la Résidence étudiante où je me trouvais. Elle était bien faite, ses chambres étaient correctement meublées, et elle proposait toutes sortes de services aux étudiants pour les aider. Et puis j’aimais bien Frank, le vieil agent d’accueil, qui me considérait toujours avec sympathie dès lors qu’il me voyait.
Mais je ne comprenais vraiment pas pourquoi on s’était senti obligé de mettre ma chambre au dernier étage. 6 ! 6 étages à descendre et à remonter chaque jour pour aller en cours ! En temps normal, cela ne me dérangeait pas le moins du monde, mais ce jour-là, je devais porter l’ampli avec moi, et la machine pesait son poids. Et je le posai avec un certain soulagement en arrivant dans ma chambre. Je me massai l’épaule, endolorie par les 6 étages montés en portant l’ampli à bout de bras, et admirai les travaux que je venais de réaliser.
J’étais plutôt fier de moi. J’avais passé l’après-midi à travailler dans un atelier pour donner à ma machine les dernières modifications dont elle avait besoin pour être parfaite. Et je devais avouer qu’elles allaient s’avérer bien pratiques en cas de succès.
Fini les représentations visuelles nécessaires pour matérialiser les dimensions que je voudrais visiter. Je n’avais plus besoin ni de Blu-Ray, ni de DVD, ni d’aucune image pour que l’ampli soit capable de matérialiser tous ces mondes autour de moi. Après de nombreux mois de recherche, j’avais finalement réussi à comprendre comment tout cela était possible. D’obscures recherches scientifiques sur le parallélisme dimensionnel et les liens entre les réalités existantes m’avaient permis d’apporter des modifications adéquates à l’ampli. Ainsi, je pourrais désormais me déplacer à l’aide de simples coordonnées à rentrer dans l’ampli, qui toutes correspondaient à une réalité alternative, ou à une autre dimension. Et si au départ, je n’avais que le hasard pour découvrir vers quelle destination m’amenai l’ampli, le disque dur que je lui avais implanté permettait de garder en mémoire chaque destination correspondant à des coordonnées particulières. Mais pour un premier voyage dans une autre dimension, je restait prisonnier du hasard le plus pur, sans jamais savoir à l’avance où j’allais atterrir.
Ces derniers temps, j’avais donc pu faire du Podracer sur Tatooine, j’avais terrorisé le Monde Magique en débarquant comme le Moldu que j’étais au milieu du monde sorcier, j’étais devenu en tant qu’humain un objet de psychose et l’ennemi public numéro 1 à Equestria, j’avais vu de mes yeux Hobbitbourg et les Champs de Pelennor, j’avais frôlé plusieurs fois la mort à Rapture, et j’avais même été capturé par le Shield, qui n’avaient rien compris lorsqu’ils m’avaient vu atterrir en plein milieu de leur base d’opérations !
Mais toutes ces destinations n’avaient été finalement qu’une série de tests destinés à vérifier si l’ampli était bien en capacité de me mener là où j’étais déjà allé de la même façon qu’avant, grâce à ses nouvelles capacités.
Je devais reconnaitre que Frank avait raison, Alison était très jolie, et il n’était pas dans mes habitudes de refuser une invitation, surtout lorsque celle-ci venait d’une fille particulièrement agréable à l’oeil. Mais ce soir, elle allait devoir attendre. Après tout, si je partais maintenant, je pouvais bien rester des mois, voire des années, là où il me mènerait, l’ampli me reconduirait immédiatement à l’endroit et l’instant même où j’avais quitté le Monde Réel, ce qui voulait dire que, si je partais dès maintenant, je pourrais dans tous les cas accepter l’invitation d’Alison.
Mais ce soir, j’y retournai: Arendelle. La première destination que j’avais visité avec l’ampli. Et autant dire que je n’y avais pas chômé. Si j’étais désormais celui que j’étais, cela était possible par mon passage là-bas. J’y avais participé à des guerres, j’y avais tué des hommes pour la première fois, j’y étais devenu ce que je ne serais jamais dans le Monde Réel: quelqu’un d’important, quelqu’un d’estimé, qui avait un rôle particulier à jouer dans le monde où il se trouvait, et surtout, quelqu’un d’aussi particulier qu’étrange.
J’avais côtoyé la mort là-bas. J’y étais même cliniquement mort pendant quelques instants. Mais je m’étais vu accorder un peu de vie en plus grâce à Elsa d’Arendelle, La Reine des Neiges. Elle avait gelé mon sang dans mes veines pour me maintenir en vie, baissant drastiquement ma température corporelle. Oh je n’avais pas hérité de pouvoirs fantastiques comme les siens bien sûr, mais le froid, même extrême, n’était désormais plus un problème pour moi, et j’aurais pu même en plein hiver me promener en sous-vêtements si je l’avais voulu sans avoir le moindre poil dressé par la basse température, ce qui ne manquait jamais de surprendre le vieux Frank, qui s’étonnait constamment de me voir habillé comme en plein été tout au long de l’année.
En un mot comme en cent, c’était Arendelle qui avait changé ma vie, et fait d’elle ce qu’elle était aujourd’hui. Et aujourd’hui justement, j’allais essayer d’y retourner. Mon premier voyage commençait à dater maintenant, et cela faisait bien longtemps que je n’avais pas vu les délicieux visages d’Anna et Elsa, ainsi que la bonhommie d’Olaf et le sourire de sympathie de Kristoff.
Il était donc grand temps pour moi d’y retourner, bien que j’avais tout de même à cette idée une certaine appréhension: l’ampli avait-il enregistré les coordonnées d’Arendelle la première fois, alors que je ne l’avais point modifié encore ? Je n’avais qu’un seul moyen de le savoir. Mais avant, il fallait que je me prépare.
Je m’habillai en vitesse. Ce n’était pas parce qu’on pouvait aller dans n’importe quel monde qu’il fallait y aller n’importe comment. Bien que je n’en avais pas besoin, j’enfilai une veste trois-quart ajustée à ma physionomie, ainsi qu’une chemise blanche sur laquelle je passai un gilet renforcé. Puis je me chaussai avec une paire de solide bottes dont la semelle était renforcée avec une coque de fer, ce qui était toujours utile si le besoin se présentait de briser une mâchoire à coups de pieds. Puis je me préparai à partir, mais je devais prendre une dernière chose avant. J’ouvris un tiroir de mon bureau, et sortit une petite boîte de bois, que j’ouvris avec un plaisir non-dissimulé, laissant apparaître un objet long et fin, particulièrement important à mes yeux.
Flamme.
C’était une dague que m’avait donnée Anna lors de mon premier voyage à Arendelle. Superbement ouvragée, d’une légèreté extraordinaire malgré sa solidité à toutes épreuves, sa lame semblait comme taillée dans la glace, et même en faible lumière, elle paraissait luire d’une aura qui faisait que sans cesse je m’émerveillais devant la beauté de l’arme lorsque je la sortais de son fourreau. Je ceignis donc Flamme à ma ceinture avec fierté, et me baissai vers l’ampli.
Le moment de vérité était venu. J’écrivis « Arendelle » sur le petit écran que j’avais installé sur le devant des potards de l’ampli, et failli pousser un cri de joie lorsque des coordonnées s’affichèrent à côté du nom du royaume. Ainsi l’ampli avait mémorisé l’endroit la première fois ! La machine elle-même avait été marquée par son premier voyage !
Ne me restait donc plus qu’à partir ! Je pris place sur l’ampli, regardant une énième fois autour de moi, le ventre serré comme à chaque fois que je m’embarquai pour un voyage, ne sachant pas ce que j’allais trouver à mon arrivée. Je ne pouvais même pas savoir où est-ce que j’allais atterrir ! Je pris une grande inspiration, comptai silencieusement jusqu’à 3, et activai le potard principal de l’ampli.
Il y eut un « BANG ! » sonore, et je me sentis une fois encore comme aspiré dans une sorte de montagne russe géante. Je voyais un défilement ininterrompu de couleurs devant mes yeux, un véritable cauchemar pour les épileptiques, mais par chance, je ne l’étais pas, et je m’y étais même habitué au gré de mes voyages. Pour autant, l’atterrissage me posait toujours problème. Au bout de quelques secondes, je sentis l’ampli se poser violemment sur le sol. Si violemment que je ne pus pas m’y tenir plus longtemps, et fus projeté durement contre un mur. Je sentis une douleur à l’épaule et poussai un juron:
-Aïe ! Fils de…ça fait mal !
Je voulus me relever, mais entendis un bruit qui me dissuada immédiatement de faire trop de bruit. Des pleurs d’enfants. Un bébé. Je me relevai, et regardai autour de moi. J’avais atterri à l’intérieur d’une maison plutôt cossue, où tout le confort nécessaire semblait être présent (et même un peu plus). Je me trouvai dans une petite chambre au milieu de laquelle se trouvait un petit berceau de bois ouvragé dans lequel un bébé pleurait bruyamment après avoir été brusquement réveillé par mon arrivée impromptue.
Je me relevai discrètement, sans savoir quoi faire ? Où avais-je atterri ? Les fleurs de Lys, symboles d’Arendelle, qui ornaient les gravures du berceau, m’indiquaient que j’étais bel et bien arrivé à destination, mais je ne m’étais pas attendu à arriver en plein milieu d’une maison, qui plus était dans une chambre d’enfant. L’ampli allait avoir besoin de quelques réglages…
J’entendis alors des bruits de pas frénétiques à l’extérieur de la chambre, et la porte s’ouvrit à la volée. Je ne vis pas immédiatement la personne qui venait d’entrer, mais je me doutais qu’elle ne devrait pas voir d’un très bon oeil l’arrivée de Dieu savait où d’un étranger en plein milieu d’une chambre de bébé. Je levai donc les mains en l’air le plus vite possible lorsque la personne entra dans la pièce, pour prouver ma bonne foi et mon innocence.
Puis je restait coi, lorsque je vis qui venait d’entrer dans la pièce. Ce sourire, ces longs cheveux roux, ces yeux marron, ce teint frais et blanc…
-Nora ?!, dis-je d’un air incrédule
La femme en face de moi semblait partagée entre la peur et la colère, mais lorsqu’elle posa son regard sur moi, je vis son visage changer. Elle écarquilla les yeux de surprise, et répondit:
-Yohan ?!
Nous restâmes silencieux pendant quelque secondes, puis elle poussa un cri de joie, et me sauta au cou:
-Mais ça fait si longtemps ! Où étais-tu passé ?! Tu peux pas savoir ce que je suis contente de te revoi…
-Euh Nora, dis-je d’un air gêné alors qu’elle me serrait contre elle, le bébé est toujours en train de pleurer.
-Oh oui bien sûr !, dit-elle
Elle me lâcha, puis se tourna vers le berceau, où elle prit le nourrisson dans ses bras en lui murmurant avec une infinie douceur:
-Chuuut, là, là, tout va bien mon ange, Maman est là.
J’écarquillai les yeux de surprise. Maman ?! Je restai sans voix, tandis que le bébé sembla se calmer, alors que j’entendais Nora lui susurrer doucement une chanson pour la détendre. L’occasion pour moi de m’attarder sur mon amie: sa douce voix et sa beauté étaient toujours là, elle ne semblait pas beaucoup plus vieille que depuis la dernière fois que nous nous étions vus, et je percevais encore chez elle cette vitalité et cette vivacité qu’elle avait lorsque je l’avais connue dans l’orchestre d’Arendelle.
Je m’approchai d’elle doucement, pour ne pas effrayer le bébé, et lui sourit en arrivant à ses côtés:
-Apparemment il est advenu quelques changements depuis que je suis parti, dis-je doucement
Nora se tourna vers moi avec un sourire radieux, et répondit malicieusement:
-Eh oui, la vie continue avec ou sans toi…tu nous as beaucoup manqué, tu vas avoir des choses à nous raconter.
-Oui, et toi aussi apparemment. C’est un magnifique bébé que tu as là. Comment il s’appelle ?
-Elle, répondit Nora, c’est une fille.
-Ah. Et…
-Ellie. Elle s’appelle Ellie.
Je lui répondis par un sourire. C’était un très beau nom. Je me penchai doucement sur le bébé, et murmurai:
-Bonjour Ellie. Tu es très jolie tu sais ? Je…
Je fus coupé dans ma phrase par l’arrivée d’une autre personne dans la pièce, qui y entra elle aussi en panique, et en criant:
-Chérie ?! Chérie ! Tu n’étais plus au salon alors j’ai cru que…
Nora se tourna vers lui, la petite Ellie dans les bras, en lui faisant signe de baisser d’un ton:
-Chuut ! Ne t’en fais pas mon amour, tout va bien. Nous avons juste de la visite.
L’homme se tourna vers moi, et parut me reconnaître lui aussi. Et il ne fut pas le seul. C’était Jakob. Ancien renégat à la solde de Hans, il s’était racheté lorsque ce dernier l’avait trahi, après que je lui eut sauvé la vie. Considérant avoir une dette envers moi, il s’était conduit en héros durant la Bataille d’Arendelle, contre Hans et son armée, et Elsa l’avait remercié en lui offrant le poste d’assistant de Kristoff dans la livraison de glace du royaume. Lorsque j’étais parti la première fois, il était en train de faire la cour à Nora, alors coordinatrice de l’orchestre. Et de ce que je voyais, il avait brillamment réussi.
Je crus qu’il allait se mettre à pleurer lorsqu’il me reconnut:
-Y…Yohan ?! Messire ?! Vous êtes revenu ? Oh le Ciel soit Loué vous revoilà !!!
Je lui serrais chaleureusement la main, comme un vieil ami perdu de vue, et lui souris:
-Salut Jakob. Et pour la dernière fois, appelle moi juste Yohan.
Il semblait tellement ému de me voir revenu qu’il en avait du mal à parler. Alors j’enchainai à sa place:
-Tu sembles t’être vraiment bien débrouillé sans moi pourtant. À ce que je vois, tu as une femme et une petite fille absolument merveilleuses.
Nora rougit, embrassa sa fille sur le front, et la redéposa tendrement dans son berceau. Jakob, toujours sous le coup de l’émotion, vint la prendre par la taille et m’invita à sortir de la pièce:
-Viens mon ami viens !, dit-il, nous devons absolument fêter ton retour !
Je n’eus même pas le temps de répondre que je me retrouvai déjà attablé dans une pièce magnifique, où l’on me servit du thé et du chocolat. Jakob s’assit en face de moi, tandis que Nora prit place à ses côtés. Puis elle prit la parole:
-Ça fait vraiment bizarre de te voir là, en face de nous, dit-elle en souriant
-Je suis donc parti depuis si longtemps ?, demandai-je
Nora et Jakob se regardèrent, puis Jakob répondit:
-Eh bien…la Bataille, Hans, tout ça…c’était il y a deux ans !
Deux ans ?! Fichtre j’étais donc restée absent plus longtemps que prévu ! J’ignorais comment se déroulait le temps dans les autres dimensions lorsque j’étais dans le Monde Réel, mais 2 ans, même si cela n’était pas énorme, cela faisait quand même un bout de temps !
-Ah, dis-je d’un air contrit, je…je suis désolé.
-Oh ne le sois pas Yohan, me rassura Nora, nous ne t’en voulons pas. Après tout, tu n’appartiens pas à ce monde et je suis sûr que tout le monde peut comprendre ça.
Je lui souris. J’adorais cette femme. Elle était intelligente, très gentille, une musicienne très talentueuse et elle m’aimait beaucoup. Elle m’avait manqué à moi aussi. Je me tournai vers Jakob:
-Merci Nora, dis-je, alors dites moi ! Ça a l’air d’aller pour vous depuis ?! Vous êtes mariés alors ?
Les deux se regardèrent, et je ne pus m’empêcher de me faire la remarque qu’ils étaient véritablement mignons tous les deux. Jakob répondit:
-Oui, on s’est mariés avant l’arrivée du bébé. Ellie est née il y a tout juste quelques mois.
-Et vous êtes ensemble depuis longtemps ?
-Oh je n’ai pas mis longtemps à céder à son harcèlement incessant après que tu sois parti, dit Nora en regardant Jakob avec un clin d’oeil
-Menteuse !, répondit ce dernier, tu étais folle de moi toi aussi !
Puis ils se tournèrent vers moi, et émirent chacun un rire en voyant le regard amusé que je leur jetai.
-Enfin bref, continua Jakob, on s’est mariés lorsque Nora est tombée enceinte. Tu aurais vu le mariage ! C’était le plus beau jour de ma vie ! On a eu droit à une grande réception et la Reine et la Princesse elles-mêmes nous ont aidées !
-Ah ?, réagis-je à la mention d’Elsa et Anna, et bien permettez moi de vous dire que je suis fou de joie pour vous deux. J’aurais aimé être là pour votre mariage, j’en suis désolé.
-Oh arrête de te culpabiliser Yohan, dit Nora, je te répète que tu n’y es pour rien. Notre mariage a été magnifique, même sans toi, je dois le dire. Et je suis sûre que tu n’as pas perdu ton temps toi non plus.
-Disons que j’en ai profité pour visiter deux ou trois trucs…
-Enfin, l’essentiel est que tu sois là maintenant.
Je restai sans répondre, et jetai un regard circulaire autour de moi:
-C’est également une sacré belle maison que vous avez là, leur dis-je, vous ne travaillez plus à la Cour ?
-Oh si, répondit Jakob, je suis toujours l’assistant de Messire Kristoff et Nora est toujours coordinatrice de l’orchestre. Et nous vivions encore au château il y a peu. Mais lorsque Ellie est arrivée, nous avons demandé à la Reine Elsa de nous accorder un endroit à l’écart du château pour l’élever, nous ne voulions pas risquer d’être gênants en élevant notre fille au château.
-Et de ce que je vois, Elsa a accepté, et putain elle a pas fait semblant !
-Oui, répondit Nora avec un grand sourire, la Reine a été merveilleuse avec nous. Et la Princesse aime beaucoup Ellie elle aussi. Nous ne pourrons jamais assez les remercier.
Je lui répondis en souriant, puis demandai:
-Et comment vont-elles ? Anna et Elsa ?
-Ma foi bien je pense. Elles ont été un peu tristes pendant quelques temps après que tu sois parti, mais elles s’y sont vite faites. Je pense que du moment qu’elles sont ensemble, elles peuvent plus ou moins tout surmonter.
J’acquiesçai, puis me relevai:
-Je pense que je devrais aller les voir au plus vite. Si ma dernière visite date vraiment de deux ans, elles risquent surement de me passer un savon de les avoir laissées sans nouvelles. Ça ne vous dérange pas ?
Nora et Jakob se levèrent, et la chanteuse rousse se tourna vers moi:
-Non non, ne t’en fais pas. Va les voir. Elles vont être ravies. Jakob va t’accompagner au château, moi je vais rester là pour m’occuper d’Ellie.
Jakob parut au comble de le joie à l’idée d’aller au château avec moi, et acquiesça. Il embrassa tendrement Nora tandis que j’enfilai mon manteau, et me rejoignis à l’entrée de la maison. Nora se tourna vers moi depuis le salon:
-Tu devrais aussi aller faire un tour à l’Old Reinder, dit-elle, Anton et Ida seront ravis de te revoir !
Je lui répondis avec un clin d’oeil, et après un dernier au revoir amical, je sortis dans la rue avec Jakob, puis nous nous mîmes en route vers le château royal. En chemin, je me tournai vers lui:
-Alors dis moi, Félicitations mon gars ! Une belle femme, une belle petite fille…la vie est belle hein ?
Jakob me regarda d’un air gêné:
-On peut dire ça oui. Je dois avouer que ça bouscule. Nora est merveilleuse, et avoir un enfant c’est….je ne pourrais pas être plus heureux aujourd’hui. Et c’est grâce à toi. C’est grâce à toi si ma vie est ainsi aujourd’hui. Et je ne pourrais jamais assez te remercier.
Je ne pus m’empêcher de repenser à ma première rencontre avec lui, qui s’était terminée lorsque je l’avais amené chez le médecin à moitié mort, alors qu’il complotait contre Elsa pour amener Hans au pouvoir. Et j’étais plus qu’heureux de voir l’homme qu’il était devenu aujourd’hui: marié à une amie très chère, père d’une jolie petite fille, et heureux dans sa vie.
Et je dois dire que, si je n’oserais pas avancer que c’était entièrement grâce à moi qu’il en était arrivé là, j’avais tout de même joué un grand rôle dans ce changement. Et rien que pour ça, je pouvais savoir à cet instant que mon premier voyage à Arendelle avait été une réussite: quel que soit le rôle que j’avais à y jouer, j’avais au moins permis à un homme d’accéder à la vie dont il voulait, et cela me suffisait amplement. Si chaque monde que j’avais visité m’avait permis d’en faire autant, alors j’aurais probablement d’ores et déjà considéré l’ampli dimensionnel comme un accomplissement dans ma vie.
-Eh bien je suis absolument ravi pour toi Jakob. Et pour Nora. Vous méritez la vie que vous avez, après ce que vous avez traversé. Et je ferais tout ce que je peux pour que ça reste ainsi.
-Tu…tu comptes rester cette fois ?, me demanda-t-il
-À vrai dire, je n’en sais rien. Il me reste encore des tas de choses à voir, je ne peux pas prendre de décision encore.
Ce qui était faux, je dois bien l’avouer. Même si je l’avais voulu, je n’aurais pas pu rester à Arendelle, sachant ce que me permettait l’ampli. Mais Jakob parut se satisfaire de ma réponse, et m’enjoignis à prendre mon temps pour réfléchir, et ajouta que lui, tout comme Nora, serait ravi de me voir définitivement m’installer à Arendelle.
Nous finîmes par arriver devant le château, ce qui ne fut pas pour me surprendre. Nous avions croisé pas mal de monde dans les rues avant d’y arriver, mais personne n’avait semblé me reconnaitre aux côtés de Jakob pendant notre trajet. M’avait-on donc oublié si vite que personne n’avait remarqué l’étranger bizarrement habillé qui marchait avec le Second Livreur de Glace du Royaume ? Mais j’oubliai bien vite ces considérations en arrivant au château, lorsque Jakob se tourna vers moi:
-Attends, j’ai une idée, dit-il, tu vas leur faire une drôle de surprise. Attends moi-là.
J’obtempérai, tandis que Jakob entrait tranquillement dans la cour du château. J’abaissai ma capuche sur ma tête, cachant à moitié mon visage, et me mit à l’écart dans un coin, attendant que Jakob revienne. Je le vis bientôt reparaitre, et un sourire étira mon visage. Il était accompagné de Kristoff.
-Mais enfin Jakob, disait le montagnard, pourquoi n’as-tu pas demandé à Kay ou à un domestique de venir ? Je n’accueille pas les visiteurs d’ordinaire. Est-ce que je la connais au moins cette personne ?
-Oh je crois oui, répondit malicieusement son assistant
Et alors qu’ils arrivaient à ma hauteur, je me relevai, et relevai ma capuche, dévoilant mon visage souriant à Kristoff:
-Bonjour Monsieur !, dis-je d’un air joyeux, je viens d’arriver et on m’a dit de venir ici !
Lorsqu’il me vit, Kristoff se figea sur place, et un large sourire étira son visage. Il se tourna vers Jakob, en gardant le regard fixé sur moi:
-Jakob, va chercher Anna et dis-lui qu’elle et Elsa ont de la visite.
Puis alors que Jakob partait en courant, il vint droit sur moi et me sera dans une étreinte virile qui manqua de me briser la colonne vertébrale:
-Si tu savais comme c’est bon de te revoir mon pote !, dit-il, on t’attendait presque plus !
-Arrête, tu vas me faire regretter d’être revenu, répondis-je en riant.
Il éclata de rire, et me prit par l’épaule, et commença à m’entraîner vers le château:
-En attendant, j’espère que tu vas avoir des choses à nous raconter !
-Oh ne t’en fais pas pour ça, j’ai des voyages entiers à vous raconter !
Et à peine fûmes-nous entrés dans le château que nous vîmes arriver vers nous une véritable furie en talons qui se précipita sur moi et me sauta au cou avec une telle force que je crus m’étaler sur le sol. Ma vue fut brusquement perturbée par un éclair de cheveux roux qui se retrouva devant mes yeux, tandis que des bras frêles mais puissants me serraient de toutes leurs forces.
-OhmondieujarrivepasàcroirequetusoislàjesuistellementcontentedeterevoirYohan !!!, cria-t-elle si vite que je compris un mot sur 3
Je me dégageai doucement de l’étreinte d’Anna, et la regardai en souriant:
-Moi aussi je suis très heureux de te revoir Anna. D’être revenu à Arendelle.
Je vis arriver Jakob derrière elle, qui semblait essoufflé. Il fallait croire que personne ne pouvait aller plus vite qu’Anna lorsqu’elle était pressée par quelque chose. En le voyant, Anna recommença à piailler:
-Jakob est venu me voir en me disant que quelqu’un voulait nous voir Elsa et moi, et quand je suis arrivé j’ai vu que c’était toi et…tu sais que Jakob et Nora sont mariés ?! Ils ont eu une fille elle est tellement magnifique et…
-Je sais Anna, je leur ai déjà rendu visite. C’est chez eux que j’ai atterri avec l’ampli.
Jakob s’inclina auprès d’Anna, visiblement empli de fierté:
-Vos compliments me ravissent, Votre Altesse. Mais je vais devoir vous quitter, je ne voudrais pas laisser ma femme seule avec mon diable de petite fille trop longtemps.
-Oh bien sûr Jakob, dit Anna, allez les rejoindre, ne vous inquiétez pas pour nous, nous allons nous débrouiller avec notre invité.
-Je n’en doute pas un instant Votre Altesse.
Avant de partir, Jakob vint quand même me serrer la main une dernière fois. Il semblait vraiment heureux de me revoir en face de lui:
-À très bientôt mon ami, me dit-il, j’espère que nous nous retrouverons vite.
-Maintenant que je suis revenu, répondis-je, on risque de se revoir très vite. Je repasserais chez vous quand vous serez libres pour vous débarrasser de l’ampli, je ne voudrais pas vous l’imposer.
-Oh ne t’en fais pas Yohan, s’exclama Anna, je ferais envoyer quelqu’un pour te le rapporter ! Cela ne vous gêne pas Jakob ?
-J’en serais ravi Votre Altesse, dit poliment Jakob.
Puis il tourna les talons et s’en alla rejoindre sa femme et sa fille. Anna et Kristoff se tournèrent vers moi, et Anna commença à sautiller de joie:
-J’arrive pas à croire que tu es à nouveau là, face à nous ! Deux ans, tu te rends compte !!! Je commençais à croire que tu ne reviendrais pas ! Nous devons fêter ça ! Il faut absolument que j’aille dire aux cuisines de nous faire préparer un énorme…
-Yohan ?
Anna se tut, alors que je me retournai. Cette voix…celle-là, je l’aurais reconnue entre mille. Cette voix chantante, claire, douce et sévère à la fois. Une voix de reine. Je jetai un regard vers le fond de la salle, d’où elle provenait.
Elle était là, toujours radieuse dans sa robe de glace, et son visage s’étirait en un grand sourire alors qu’elle me voyait là avec sa soeur et son beau-frère. Elle n’avait quasiment pas changée depuis la dernière fois: grande, belle, elle dégageait toujours cette classe et cette impression de puissance et de fragilité malgré ses immenses pouvoirs. Elle semblait néanmoins plus assurée qu’avant, et son regard brillait d’un éclat plus sûr et plus serein que je ne lui avais pas vu souvent. Je me tournai vers elle, le sourire aux lèvres:
-Salut Elsa.
Alors, que dites-vous de ce petit retour à Arendelle ? Pas beaucoup de perturbations pour l'instant, mais cela ne saurait tarder, ne vous inquiétez pas !
Chapitre 1
J’aimais beaucoup la Résidence étudiante où je me trouvais. Elle était bien faite, ses chambres étaient correctement meublées, et elle proposait toutes sortes de services aux étudiants pour les aider. Et puis j’aimais bien Frank, le vieil agent d’accueil, qui me considérait toujours avec sympathie dès lors qu’il me voyait.
Mais je ne comprenais vraiment pas pourquoi on s’était senti obligé de mettre ma chambre au dernier étage. 6 ! 6 étages à descendre et à remonter chaque jour pour aller en cours ! En temps normal, cela ne me dérangeait pas le moins du monde, mais ce jour-là, je devais porter l’ampli avec moi, et la machine pesait son poids. Et je le posai avec un certain soulagement en arrivant dans ma chambre. Je me massai l’épaule, endolorie par les 6 étages montés en portant l’ampli à bout de bras, et admirai les travaux que je venais de réaliser.
J’étais plutôt fier de moi. J’avais passé l’après-midi à travailler dans un atelier pour donner à ma machine les dernières modifications dont elle avait besoin pour être parfaite. Et je devais avouer qu’elles allaient s’avérer bien pratiques en cas de succès.
Fini les représentations visuelles nécessaires pour matérialiser les dimensions que je voudrais visiter. Je n’avais plus besoin ni de Blu-Ray, ni de DVD, ni d’aucune image pour que l’ampli soit capable de matérialiser tous ces mondes autour de moi. Après de nombreux mois de recherche, j’avais finalement réussi à comprendre comment tout cela était possible. D’obscures recherches scientifiques sur le parallélisme dimensionnel et les liens entre les réalités existantes m’avaient permis d’apporter des modifications adéquates à l’ampli. Ainsi, je pourrais désormais me déplacer à l’aide de simples coordonnées à rentrer dans l’ampli, qui toutes correspondaient à une réalité alternative, ou à une autre dimension. Et si au départ, je n’avais que le hasard pour découvrir vers quelle destination m’amenai l’ampli, le disque dur que je lui avais implanté permettait de garder en mémoire chaque destination correspondant à des coordonnées particulières. Mais pour un premier voyage dans une autre dimension, je restait prisonnier du hasard le plus pur, sans jamais savoir à l’avance où j’allais atterrir.
Ces derniers temps, j’avais donc pu faire du Podracer sur Tatooine, j’avais terrorisé le Monde Magique en débarquant comme le Moldu que j’étais au milieu du monde sorcier, j’étais devenu en tant qu’humain un objet de psychose et l’ennemi public numéro 1 à Equestria, j’avais vu de mes yeux Hobbitbourg et les Champs de Pelennor, j’avais frôlé plusieurs fois la mort à Rapture, et j’avais même été capturé par le Shield, qui n’avaient rien compris lorsqu’ils m’avaient vu atterrir en plein milieu de leur base d’opérations !
Mais toutes ces destinations n’avaient été finalement qu’une série de tests destinés à vérifier si l’ampli était bien en capacité de me mener là où j’étais déjà allé de la même façon qu’avant, grâce à ses nouvelles capacités.
Je devais reconnaitre que Frank avait raison, Alison était très jolie, et il n’était pas dans mes habitudes de refuser une invitation, surtout lorsque celle-ci venait d’une fille particulièrement agréable à l’oeil. Mais ce soir, elle allait devoir attendre. Après tout, si je partais maintenant, je pouvais bien rester des mois, voire des années, là où il me mènerait, l’ampli me reconduirait immédiatement à l’endroit et l’instant même où j’avais quitté le Monde Réel, ce qui voulait dire que, si je partais dès maintenant, je pourrais dans tous les cas accepter l’invitation d’Alison.
Mais ce soir, j’y retournai: Arendelle. La première destination que j’avais visité avec l’ampli. Et autant dire que je n’y avais pas chômé. Si j’étais désormais celui que j’étais, cela était possible par mon passage là-bas. J’y avais participé à des guerres, j’y avais tué des hommes pour la première fois, j’y étais devenu ce que je ne serais jamais dans le Monde Réel: quelqu’un d’important, quelqu’un d’estimé, qui avait un rôle particulier à jouer dans le monde où il se trouvait, et surtout, quelqu’un d’aussi particulier qu’étrange.
J’avais côtoyé la mort là-bas. J’y étais même cliniquement mort pendant quelques instants. Mais je m’étais vu accorder un peu de vie en plus grâce à Elsa d’Arendelle, La Reine des Neiges. Elle avait gelé mon sang dans mes veines pour me maintenir en vie, baissant drastiquement ma température corporelle. Oh je n’avais pas hérité de pouvoirs fantastiques comme les siens bien sûr, mais le froid, même extrême, n’était désormais plus un problème pour moi, et j’aurais pu même en plein hiver me promener en sous-vêtements si je l’avais voulu sans avoir le moindre poil dressé par la basse température, ce qui ne manquait jamais de surprendre le vieux Frank, qui s’étonnait constamment de me voir habillé comme en plein été tout au long de l’année.
En un mot comme en cent, c’était Arendelle qui avait changé ma vie, et fait d’elle ce qu’elle était aujourd’hui. Et aujourd’hui justement, j’allais essayer d’y retourner. Mon premier voyage commençait à dater maintenant, et cela faisait bien longtemps que je n’avais pas vu les délicieux visages d’Anna et Elsa, ainsi que la bonhommie d’Olaf et le sourire de sympathie de Kristoff.
Il était donc grand temps pour moi d’y retourner, bien que j’avais tout de même à cette idée une certaine appréhension: l’ampli avait-il enregistré les coordonnées d’Arendelle la première fois, alors que je ne l’avais point modifié encore ? Je n’avais qu’un seul moyen de le savoir. Mais avant, il fallait que je me prépare.
Je m’habillai en vitesse. Ce n’était pas parce qu’on pouvait aller dans n’importe quel monde qu’il fallait y aller n’importe comment. Bien que je n’en avais pas besoin, j’enfilai une veste trois-quart ajustée à ma physionomie, ainsi qu’une chemise blanche sur laquelle je passai un gilet renforcé. Puis je me chaussai avec une paire de solide bottes dont la semelle était renforcée avec une coque de fer, ce qui était toujours utile si le besoin se présentait de briser une mâchoire à coups de pieds. Puis je me préparai à partir, mais je devais prendre une dernière chose avant. J’ouvris un tiroir de mon bureau, et sortit une petite boîte de bois, que j’ouvris avec un plaisir non-dissimulé, laissant apparaître un objet long et fin, particulièrement important à mes yeux.
Flamme.
C’était une dague que m’avait donnée Anna lors de mon premier voyage à Arendelle. Superbement ouvragée, d’une légèreté extraordinaire malgré sa solidité à toutes épreuves, sa lame semblait comme taillée dans la glace, et même en faible lumière, elle paraissait luire d’une aura qui faisait que sans cesse je m’émerveillais devant la beauté de l’arme lorsque je la sortais de son fourreau. Je ceignis donc Flamme à ma ceinture avec fierté, et me baissai vers l’ampli.
Le moment de vérité était venu. J’écrivis « Arendelle » sur le petit écran que j’avais installé sur le devant des potards de l’ampli, et failli pousser un cri de joie lorsque des coordonnées s’affichèrent à côté du nom du royaume. Ainsi l’ampli avait mémorisé l’endroit la première fois ! La machine elle-même avait été marquée par son premier voyage !
Ne me restait donc plus qu’à partir ! Je pris place sur l’ampli, regardant une énième fois autour de moi, le ventre serré comme à chaque fois que je m’embarquai pour un voyage, ne sachant pas ce que j’allais trouver à mon arrivée. Je ne pouvais même pas savoir où est-ce que j’allais atterrir ! Je pris une grande inspiration, comptai silencieusement jusqu’à 3, et activai le potard principal de l’ampli.
Il y eut un « BANG ! » sonore, et je me sentis une fois encore comme aspiré dans une sorte de montagne russe géante. Je voyais un défilement ininterrompu de couleurs devant mes yeux, un véritable cauchemar pour les épileptiques, mais par chance, je ne l’étais pas, et je m’y étais même habitué au gré de mes voyages. Pour autant, l’atterrissage me posait toujours problème. Au bout de quelques secondes, je sentis l’ampli se poser violemment sur le sol. Si violemment que je ne pus pas m’y tenir plus longtemps, et fus projeté durement contre un mur. Je sentis une douleur à l’épaule et poussai un juron:
-Aïe ! Fils de…ça fait mal !
Je voulus me relever, mais entendis un bruit qui me dissuada immédiatement de faire trop de bruit. Des pleurs d’enfants. Un bébé. Je me relevai, et regardai autour de moi. J’avais atterri à l’intérieur d’une maison plutôt cossue, où tout le confort nécessaire semblait être présent (et même un peu plus). Je me trouvai dans une petite chambre au milieu de laquelle se trouvait un petit berceau de bois ouvragé dans lequel un bébé pleurait bruyamment après avoir été brusquement réveillé par mon arrivée impromptue.
Je me relevai discrètement, sans savoir quoi faire ? Où avais-je atterri ? Les fleurs de Lys, symboles d’Arendelle, qui ornaient les gravures du berceau, m’indiquaient que j’étais bel et bien arrivé à destination, mais je ne m’étais pas attendu à arriver en plein milieu d’une maison, qui plus était dans une chambre d’enfant. L’ampli allait avoir besoin de quelques réglages…
J’entendis alors des bruits de pas frénétiques à l’extérieur de la chambre, et la porte s’ouvrit à la volée. Je ne vis pas immédiatement la personne qui venait d’entrer, mais je me doutais qu’elle ne devrait pas voir d’un très bon oeil l’arrivée de Dieu savait où d’un étranger en plein milieu d’une chambre de bébé. Je levai donc les mains en l’air le plus vite possible lorsque la personne entra dans la pièce, pour prouver ma bonne foi et mon innocence.
Puis je restait coi, lorsque je vis qui venait d’entrer dans la pièce. Ce sourire, ces longs cheveux roux, ces yeux marron, ce teint frais et blanc…
-Nora ?!, dis-je d’un air incrédule
La femme en face de moi semblait partagée entre la peur et la colère, mais lorsqu’elle posa son regard sur moi, je vis son visage changer. Elle écarquilla les yeux de surprise, et répondit:
-Yohan ?!
Nous restâmes silencieux pendant quelque secondes, puis elle poussa un cri de joie, et me sauta au cou:
-Mais ça fait si longtemps ! Où étais-tu passé ?! Tu peux pas savoir ce que je suis contente de te revoi…
-Euh Nora, dis-je d’un air gêné alors qu’elle me serrait contre elle, le bébé est toujours en train de pleurer.
-Oh oui bien sûr !, dit-elle
Elle me lâcha, puis se tourna vers le berceau, où elle prit le nourrisson dans ses bras en lui murmurant avec une infinie douceur:
-Chuuut, là, là, tout va bien mon ange, Maman est là.
J’écarquillai les yeux de surprise. Maman ?! Je restai sans voix, tandis que le bébé sembla se calmer, alors que j’entendais Nora lui susurrer doucement une chanson pour la détendre. L’occasion pour moi de m’attarder sur mon amie: sa douce voix et sa beauté étaient toujours là, elle ne semblait pas beaucoup plus vieille que depuis la dernière fois que nous nous étions vus, et je percevais encore chez elle cette vitalité et cette vivacité qu’elle avait lorsque je l’avais connue dans l’orchestre d’Arendelle.
Je m’approchai d’elle doucement, pour ne pas effrayer le bébé, et lui sourit en arrivant à ses côtés:
-Apparemment il est advenu quelques changements depuis que je suis parti, dis-je doucement
Nora se tourna vers moi avec un sourire radieux, et répondit malicieusement:
-Eh oui, la vie continue avec ou sans toi…tu nous as beaucoup manqué, tu vas avoir des choses à nous raconter.
-Oui, et toi aussi apparemment. C’est un magnifique bébé que tu as là. Comment il s’appelle ?
-Elle, répondit Nora, c’est une fille.
-Ah. Et…
-Ellie. Elle s’appelle Ellie.
Je lui répondis par un sourire. C’était un très beau nom. Je me penchai doucement sur le bébé, et murmurai:
-Bonjour Ellie. Tu es très jolie tu sais ? Je…
Je fus coupé dans ma phrase par l’arrivée d’une autre personne dans la pièce, qui y entra elle aussi en panique, et en criant:
-Chérie ?! Chérie ! Tu n’étais plus au salon alors j’ai cru que…
Nora se tourna vers lui, la petite Ellie dans les bras, en lui faisant signe de baisser d’un ton:
-Chuut ! Ne t’en fais pas mon amour, tout va bien. Nous avons juste de la visite.
L’homme se tourna vers moi, et parut me reconnaître lui aussi. Et il ne fut pas le seul. C’était Jakob. Ancien renégat à la solde de Hans, il s’était racheté lorsque ce dernier l’avait trahi, après que je lui eut sauvé la vie. Considérant avoir une dette envers moi, il s’était conduit en héros durant la Bataille d’Arendelle, contre Hans et son armée, et Elsa l’avait remercié en lui offrant le poste d’assistant de Kristoff dans la livraison de glace du royaume. Lorsque j’étais parti la première fois, il était en train de faire la cour à Nora, alors coordinatrice de l’orchestre. Et de ce que je voyais, il avait brillamment réussi.
Je crus qu’il allait se mettre à pleurer lorsqu’il me reconnut:
-Y…Yohan ?! Messire ?! Vous êtes revenu ? Oh le Ciel soit Loué vous revoilà !!!
Je lui serrais chaleureusement la main, comme un vieil ami perdu de vue, et lui souris:
-Salut Jakob. Et pour la dernière fois, appelle moi juste Yohan.
Il semblait tellement ému de me voir revenu qu’il en avait du mal à parler. Alors j’enchainai à sa place:
-Tu sembles t’être vraiment bien débrouillé sans moi pourtant. À ce que je vois, tu as une femme et une petite fille absolument merveilleuses.
Nora rougit, embrassa sa fille sur le front, et la redéposa tendrement dans son berceau. Jakob, toujours sous le coup de l’émotion, vint la prendre par la taille et m’invita à sortir de la pièce:
-Viens mon ami viens !, dit-il, nous devons absolument fêter ton retour !
Je n’eus même pas le temps de répondre que je me retrouvai déjà attablé dans une pièce magnifique, où l’on me servit du thé et du chocolat. Jakob s’assit en face de moi, tandis que Nora prit place à ses côtés. Puis elle prit la parole:
-Ça fait vraiment bizarre de te voir là, en face de nous, dit-elle en souriant
-Je suis donc parti depuis si longtemps ?, demandai-je
Nora et Jakob se regardèrent, puis Jakob répondit:
-Eh bien…la Bataille, Hans, tout ça…c’était il y a deux ans !
Deux ans ?! Fichtre j’étais donc restée absent plus longtemps que prévu ! J’ignorais comment se déroulait le temps dans les autres dimensions lorsque j’étais dans le Monde Réel, mais 2 ans, même si cela n’était pas énorme, cela faisait quand même un bout de temps !
-Ah, dis-je d’un air contrit, je…je suis désolé.
-Oh ne le sois pas Yohan, me rassura Nora, nous ne t’en voulons pas. Après tout, tu n’appartiens pas à ce monde et je suis sûr que tout le monde peut comprendre ça.
Je lui souris. J’adorais cette femme. Elle était intelligente, très gentille, une musicienne très talentueuse et elle m’aimait beaucoup. Elle m’avait manqué à moi aussi. Je me tournai vers Jakob:
-Merci Nora, dis-je, alors dites moi ! Ça a l’air d’aller pour vous depuis ?! Vous êtes mariés alors ?
Les deux se regardèrent, et je ne pus m’empêcher de me faire la remarque qu’ils étaient véritablement mignons tous les deux. Jakob répondit:
-Oui, on s’est mariés avant l’arrivée du bébé. Ellie est née il y a tout juste quelques mois.
-Et vous êtes ensemble depuis longtemps ?
-Oh je n’ai pas mis longtemps à céder à son harcèlement incessant après que tu sois parti, dit Nora en regardant Jakob avec un clin d’oeil
-Menteuse !, répondit ce dernier, tu étais folle de moi toi aussi !
Puis ils se tournèrent vers moi, et émirent chacun un rire en voyant le regard amusé que je leur jetai.
-Enfin bref, continua Jakob, on s’est mariés lorsque Nora est tombée enceinte. Tu aurais vu le mariage ! C’était le plus beau jour de ma vie ! On a eu droit à une grande réception et la Reine et la Princesse elles-mêmes nous ont aidées !
-Ah ?, réagis-je à la mention d’Elsa et Anna, et bien permettez moi de vous dire que je suis fou de joie pour vous deux. J’aurais aimé être là pour votre mariage, j’en suis désolé.
-Oh arrête de te culpabiliser Yohan, dit Nora, je te répète que tu n’y es pour rien. Notre mariage a été magnifique, même sans toi, je dois le dire. Et je suis sûre que tu n’as pas perdu ton temps toi non plus.
-Disons que j’en ai profité pour visiter deux ou trois trucs…
-Enfin, l’essentiel est que tu sois là maintenant.
Je restai sans répondre, et jetai un regard circulaire autour de moi:
-C’est également une sacré belle maison que vous avez là, leur dis-je, vous ne travaillez plus à la Cour ?
-Oh si, répondit Jakob, je suis toujours l’assistant de Messire Kristoff et Nora est toujours coordinatrice de l’orchestre. Et nous vivions encore au château il y a peu. Mais lorsque Ellie est arrivée, nous avons demandé à la Reine Elsa de nous accorder un endroit à l’écart du château pour l’élever, nous ne voulions pas risquer d’être gênants en élevant notre fille au château.
-Et de ce que je vois, Elsa a accepté, et putain elle a pas fait semblant !
-Oui, répondit Nora avec un grand sourire, la Reine a été merveilleuse avec nous. Et la Princesse aime beaucoup Ellie elle aussi. Nous ne pourrons jamais assez les remercier.
Je lui répondis en souriant, puis demandai:
-Et comment vont-elles ? Anna et Elsa ?
-Ma foi bien je pense. Elles ont été un peu tristes pendant quelques temps après que tu sois parti, mais elles s’y sont vite faites. Je pense que du moment qu’elles sont ensemble, elles peuvent plus ou moins tout surmonter.
J’acquiesçai, puis me relevai:
-Je pense que je devrais aller les voir au plus vite. Si ma dernière visite date vraiment de deux ans, elles risquent surement de me passer un savon de les avoir laissées sans nouvelles. Ça ne vous dérange pas ?
Nora et Jakob se levèrent, et la chanteuse rousse se tourna vers moi:
-Non non, ne t’en fais pas. Va les voir. Elles vont être ravies. Jakob va t’accompagner au château, moi je vais rester là pour m’occuper d’Ellie.
Jakob parut au comble de le joie à l’idée d’aller au château avec moi, et acquiesça. Il embrassa tendrement Nora tandis que j’enfilai mon manteau, et me rejoignis à l’entrée de la maison. Nora se tourna vers moi depuis le salon:
-Tu devrais aussi aller faire un tour à l’Old Reinder, dit-elle, Anton et Ida seront ravis de te revoir !
Je lui répondis avec un clin d’oeil, et après un dernier au revoir amical, je sortis dans la rue avec Jakob, puis nous nous mîmes en route vers le château royal. En chemin, je me tournai vers lui:
-Alors dis moi, Félicitations mon gars ! Une belle femme, une belle petite fille…la vie est belle hein ?
Jakob me regarda d’un air gêné:
-On peut dire ça oui. Je dois avouer que ça bouscule. Nora est merveilleuse, et avoir un enfant c’est….je ne pourrais pas être plus heureux aujourd’hui. Et c’est grâce à toi. C’est grâce à toi si ma vie est ainsi aujourd’hui. Et je ne pourrais jamais assez te remercier.
Je ne pus m’empêcher de repenser à ma première rencontre avec lui, qui s’était terminée lorsque je l’avais amené chez le médecin à moitié mort, alors qu’il complotait contre Elsa pour amener Hans au pouvoir. Et j’étais plus qu’heureux de voir l’homme qu’il était devenu aujourd’hui: marié à une amie très chère, père d’une jolie petite fille, et heureux dans sa vie.
Et je dois dire que, si je n’oserais pas avancer que c’était entièrement grâce à moi qu’il en était arrivé là, j’avais tout de même joué un grand rôle dans ce changement. Et rien que pour ça, je pouvais savoir à cet instant que mon premier voyage à Arendelle avait été une réussite: quel que soit le rôle que j’avais à y jouer, j’avais au moins permis à un homme d’accéder à la vie dont il voulait, et cela me suffisait amplement. Si chaque monde que j’avais visité m’avait permis d’en faire autant, alors j’aurais probablement d’ores et déjà considéré l’ampli dimensionnel comme un accomplissement dans ma vie.
-Eh bien je suis absolument ravi pour toi Jakob. Et pour Nora. Vous méritez la vie que vous avez, après ce que vous avez traversé. Et je ferais tout ce que je peux pour que ça reste ainsi.
-Tu…tu comptes rester cette fois ?, me demanda-t-il
-À vrai dire, je n’en sais rien. Il me reste encore des tas de choses à voir, je ne peux pas prendre de décision encore.
Ce qui était faux, je dois bien l’avouer. Même si je l’avais voulu, je n’aurais pas pu rester à Arendelle, sachant ce que me permettait l’ampli. Mais Jakob parut se satisfaire de ma réponse, et m’enjoignis à prendre mon temps pour réfléchir, et ajouta que lui, tout comme Nora, serait ravi de me voir définitivement m’installer à Arendelle.
Nous finîmes par arriver devant le château, ce qui ne fut pas pour me surprendre. Nous avions croisé pas mal de monde dans les rues avant d’y arriver, mais personne n’avait semblé me reconnaitre aux côtés de Jakob pendant notre trajet. M’avait-on donc oublié si vite que personne n’avait remarqué l’étranger bizarrement habillé qui marchait avec le Second Livreur de Glace du Royaume ? Mais j’oubliai bien vite ces considérations en arrivant au château, lorsque Jakob se tourna vers moi:
-Attends, j’ai une idée, dit-il, tu vas leur faire une drôle de surprise. Attends moi-là.
J’obtempérai, tandis que Jakob entrait tranquillement dans la cour du château. J’abaissai ma capuche sur ma tête, cachant à moitié mon visage, et me mit à l’écart dans un coin, attendant que Jakob revienne. Je le vis bientôt reparaitre, et un sourire étira mon visage. Il était accompagné de Kristoff.
-Mais enfin Jakob, disait le montagnard, pourquoi n’as-tu pas demandé à Kay ou à un domestique de venir ? Je n’accueille pas les visiteurs d’ordinaire. Est-ce que je la connais au moins cette personne ?
-Oh je crois oui, répondit malicieusement son assistant
Et alors qu’ils arrivaient à ma hauteur, je me relevai, et relevai ma capuche, dévoilant mon visage souriant à Kristoff:
-Bonjour Monsieur !, dis-je d’un air joyeux, je viens d’arriver et on m’a dit de venir ici !
Lorsqu’il me vit, Kristoff se figea sur place, et un large sourire étira son visage. Il se tourna vers Jakob, en gardant le regard fixé sur moi:
-Jakob, va chercher Anna et dis-lui qu’elle et Elsa ont de la visite.
Puis alors que Jakob partait en courant, il vint droit sur moi et me sera dans une étreinte virile qui manqua de me briser la colonne vertébrale:
-Si tu savais comme c’est bon de te revoir mon pote !, dit-il, on t’attendait presque plus !
-Arrête, tu vas me faire regretter d’être revenu, répondis-je en riant.
Il éclata de rire, et me prit par l’épaule, et commença à m’entraîner vers le château:
-En attendant, j’espère que tu vas avoir des choses à nous raconter !
-Oh ne t’en fais pas pour ça, j’ai des voyages entiers à vous raconter !
Et à peine fûmes-nous entrés dans le château que nous vîmes arriver vers nous une véritable furie en talons qui se précipita sur moi et me sauta au cou avec une telle force que je crus m’étaler sur le sol. Ma vue fut brusquement perturbée par un éclair de cheveux roux qui se retrouva devant mes yeux, tandis que des bras frêles mais puissants me serraient de toutes leurs forces.
-OhmondieujarrivepasàcroirequetusoislàjesuistellementcontentedeterevoirYohan !!!, cria-t-elle si vite que je compris un mot sur 3
Je me dégageai doucement de l’étreinte d’Anna, et la regardai en souriant:
-Moi aussi je suis très heureux de te revoir Anna. D’être revenu à Arendelle.
Je vis arriver Jakob derrière elle, qui semblait essoufflé. Il fallait croire que personne ne pouvait aller plus vite qu’Anna lorsqu’elle était pressée par quelque chose. En le voyant, Anna recommença à piailler:
-Jakob est venu me voir en me disant que quelqu’un voulait nous voir Elsa et moi, et quand je suis arrivé j’ai vu que c’était toi et…tu sais que Jakob et Nora sont mariés ?! Ils ont eu une fille elle est tellement magnifique et…
-Je sais Anna, je leur ai déjà rendu visite. C’est chez eux que j’ai atterri avec l’ampli.
Jakob s’inclina auprès d’Anna, visiblement empli de fierté:
-Vos compliments me ravissent, Votre Altesse. Mais je vais devoir vous quitter, je ne voudrais pas laisser ma femme seule avec mon diable de petite fille trop longtemps.
-Oh bien sûr Jakob, dit Anna, allez les rejoindre, ne vous inquiétez pas pour nous, nous allons nous débrouiller avec notre invité.
-Je n’en doute pas un instant Votre Altesse.
Avant de partir, Jakob vint quand même me serrer la main une dernière fois. Il semblait vraiment heureux de me revoir en face de lui:
-À très bientôt mon ami, me dit-il, j’espère que nous nous retrouverons vite.
-Maintenant que je suis revenu, répondis-je, on risque de se revoir très vite. Je repasserais chez vous quand vous serez libres pour vous débarrasser de l’ampli, je ne voudrais pas vous l’imposer.
-Oh ne t’en fais pas Yohan, s’exclama Anna, je ferais envoyer quelqu’un pour te le rapporter ! Cela ne vous gêne pas Jakob ?
-J’en serais ravi Votre Altesse, dit poliment Jakob.
Puis il tourna les talons et s’en alla rejoindre sa femme et sa fille. Anna et Kristoff se tournèrent vers moi, et Anna commença à sautiller de joie:
-J’arrive pas à croire que tu es à nouveau là, face à nous ! Deux ans, tu te rends compte !!! Je commençais à croire que tu ne reviendrais pas ! Nous devons fêter ça ! Il faut absolument que j’aille dire aux cuisines de nous faire préparer un énorme…
-Yohan ?
Anna se tut, alors que je me retournai. Cette voix…celle-là, je l’aurais reconnue entre mille. Cette voix chantante, claire, douce et sévère à la fois. Une voix de reine. Je jetai un regard vers le fond de la salle, d’où elle provenait.
Elle était là, toujours radieuse dans sa robe de glace, et son visage s’étirait en un grand sourire alors qu’elle me voyait là avec sa soeur et son beau-frère. Elle n’avait quasiment pas changée depuis la dernière fois: grande, belle, elle dégageait toujours cette classe et cette impression de puissance et de fragilité malgré ses immenses pouvoirs. Elle semblait néanmoins plus assurée qu’avant, et son regard brillait d’un éclat plus sûr et plus serein que je ne lui avais pas vu souvent. Je me tournai vers elle, le sourire aux lèvres:
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"Look to the stars my darling baby boys
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"Moi, je suis peut-être pas un as de la stratégie ou du tir à l'arc, mais je peux me vanter de savoir ce que c'est que d'aimer quelqu'un." - Perceval le Gallois (ou Provençal le Gaulois)
"Il faut savoir qu'une passerelle a deux côtés...et nos parents ont eu deux filles." - Elsa d'Arendelle
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Re: Tome 2: Through the Worlds and Imagination
Jeu 17 Mar 2016, 20:39
J'adore ! Pourquoi je dit toujours cette même phrase moi u.u""
Je me demande si Yohan va denouveau devoir défendre Arendal dans une guerre ou autre chose.Peut être que Frank ou je sais pas qui à trouvé l'ampli et a fais une bêtise avec alors Yohan peut pls revenir dans le monde réel x)
J'aime bien le fait que tu l'est fais ratterir dans la maison de Nora, je trouve que c'est mieux que si il aurait atterit directement au chateau
J'ai hate de voir le chapitre 2 !
Je me demande si Yohan va denouveau devoir défendre Arendal dans une guerre ou autre chose.
J'aime bien le fait que tu l'est fais ratterir dans la maison de Nora, je trouve que c'est mieux que si il aurait atterit directement au chateau
J'ai hate de voir le chapitre 2 !
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Re: Tome 2: Through the Worlds and Imagination
Mer 23 Mar 2016, 09:07
Chapitre 2 les gens !!!! Les choses sérieuses commencent ! On entre plutôt vite dans le vif du sujet, mais croyez-moi, vu ce qui vient après, on n'a pas de temps à perdre !
-Si je ne te connaissais pas Yohan, je dirais que tout ça est un très habile tour de manipulation !
Je souris à la remarque d’Anna, en train de feuilleter mon carnet de voyage. Nous étions tous les quatre installés confortablement autour d’un chocolat chaud dans un petite pièce destinée à l’accueil des visiteurs au château. Comme toutes les autres, elle était très luxueuse. Mais même si je n’avais jamais vraiment eu l’habitude dans ma vie de me vautrer dans la luxure (étant étudiant, « luxe » était un terme qui ne m’était que vaguement familier), je me sentais étrangement bien et familier à cet environnement. J’avais jadis passé des mois à vivre dans ce château, servi par des domestiques, avec un salaire plus que généreux, et une vie à base de repas gargantuesques et probablement hors de prix, de joyeuses beuveries et de bagarres…omettons volontairement la guerre et les ennuis que cela m’a apporté, et cela donnait probablement la meilleure période de toute ma vie.
Et à cet instant, étant assis là dans ce très beau fauteuil rembourré et splendidement ouvragé, discutant avec Elsa et Anna autour d’une collation copieuse, je me sentais comme si jamais je n’avais quitté Arendelle, il y avait deux ans de cela. J’avais l’impression de n’être jamais parti, et d’avoir instantanément oublié tout ce que j’avais vécu dans le Monde Réel depuis.
Elsa était ravie de me revoir. Elle m’avait quasiment sauté au cou en me revoyant. Oh certes pas de façon aussi enthousiaste qu’Anna, mais son beau sourire était permanent depuis que nous nous étions installés dans la pièce. J’avais bien entendu été bombardé de questions quant à ce qu’il était advenu de moi après que j’aie quitté Arendelle la première fois. Et des preuves valant mieux qu’un long discours, j’avais préféré leur montrer mon carnet de voyage, dans lequel je conservais précieusement des traces de chacun de mes passages dans tous les mondes et toutes les dimensions que j’avais visité depuis. Les deux soeurs et Kristoff se faisaient passer tour à tour le carnet, et j’avais droit aux réactions des trois au fur et à mesure qu’ils en découvraient le contenu:
-C’est vraiment dur à croire, que tout ça existe ailleurs, dans des mondes que nous ne connaissons même pas, continua Anna
-Et pourtant, répondis-je, je les ai visité, comme je me suis trouvé ici, à Arendelle. Tous les endroits que vous verrez dans ce carnet, j’y suis allé !
Anna retourna le carnet, et plissa les yeux:
-Yohan est-ce que c’est un…poney ?
-Une pégase, précisai-je, je n’ai jamais vu un truc avec des ailes voler aussi vite.
-Elle est trop mignonne !
-Oh ne t’y trompe pas. Dashie est une vraie tête brûlée, on dirait ma petite soeur !
-Alors vous avez du bien vous entendre, railla gentiment Elsa avec un clin d’oeil, tandis que Anna passait le carnet à Kristoff.
Ce dernier le feuilleta, et émit un moment un frisson de dégout.
-Beuark ! Qu’est-ce que c’est que ça Yohan ?
Je me penchai pour jeter un oeil à la photo, qui représentait un cadavre sur lequel était penchée une petit fille aux yeux vitreux, une silhouette monstrueuse à côté d’elle.
-Mmmh…Rapture, répondis-je, crois moi Kristoff, t’as pas envie que je t’en dise plus sur ce qui se passe là-bas.
Kristoff jeta un dernier regard dégouté à la photo, avant de passer le carnet à Elsa, qui le prit, et qui après quelques instants à le feuilleter, me demanda:
-Arendelle n’y figure pas ?
-Pas encore, répondis-je, j’ai commencé ce carnet après mon premier voyage, donc je n’ai pas eu le temps d’y mettre quoi que ce soit à propos d’Arendelle. Mais maintenant que je suis revenu, je compte bien le faire !
J’eus tout de même un léger doute, et mon ton se fit plus sérieux, moins léger:
-Euh, rassure moi Elsa, tu n’as pas mis au jour de nouveau complot, ou de nouveaux risques de guerre depuis que je suis parti hein ?
Je vis le visage d’Elsa s’assombrir, puis se radoucir presque instantanément, puis elle sourit avant de répondre:
-Non, ne t’en fais pas, tout est plutôt tranquille depuis. Et puis, même si d’autres problèmes se présentaient…
Elle claqua des doigts, et un domestique apparut, portant une sorte de paquet ainsi qu’une longue boîte. Je ne pus m’empêcher de sourire en reconnaissant instantanément de quoi il s’agissait.
-…tu seras prêt, acheva Elsa avec un sourire.
Le domestique posa le paquet sur la table devant moi, et je me levai pour l’ouvrir. Ainsi que je l’avais escompté, apparut ma tenue de l’Escorte Royale de la Reine. Les vêtements semblaient aussi flambant neufs et robustes que lorsqu’Elsa me les avait offert pour la première fois. Mais je n’en avais plus besoin. Au gré de mes voyages, j’avais déjà collecté des vêtements robustes et confortables, qui me servaient dans toutes les situations (merci aux jumeaux Frye !).
Non, le véritable intérêt à mes yeux se trouvait dans la grande boîte en bois en face de moi. Je l’ouvris. Elles étaient là. Les Lames d’Arendelle. Deux splendides rapières fabriquées par l’action combinée du talent des meilleurs forgerons d’Arendelle et de la magie d’Elsa, ce qui leur conférait une solidité à toutes épreuves ainsi qu’une sorte d’aura magique, qui faisait que les deux armes semblaient, avant même qu’on les eut pris dans les mains, dégager une impression de puissance et de dangerosité pour quiconque se trouverait sur leur chemin, si bien qu’il n’était besoin que de sortir ces armes devant un ennemi pour que celui-ci y réfléchisse à deux fois avant de s’attaquer à qui les portait.
J’étais singulièrement heureux de les retrouver.
-J’ai beau ne pas en avoir eu souvent besoin chez moi, dis-je en les ceignant à ma ceinture, je dois avouer que sentir ces magnifiques armes à son côté fait toujours son effet !
Elsa me sourit, puis demanda:
-Tu ne remets pas ta tenue ?
-Non, ça ira merci. Vous me connaissez maintenant, et mon équipement est suffisamment costaud pour tout ce que je pourrais avoir à affronter ici. Ne t’en fais pas Elsa.
À peine eus-je fini ma phrase que nous fûmes coupés par un gigantesque hurlement, qui tenait plus du rugissement, qui grimpa jusqu’à nos oreilles par la fenêtre ouverte sur le côté de la pièce. Tous les sens en alerte, je tirai les Lames d’Arendelle. Déjà ?! Cela ne faisait pas 4h que j’étais revenu à Arendelle et voilà que déjà se présentait quelque monstruosité que j’aurais à affronter !!! Il allait vraiment falloir que je chope l’enfoiré qui avait la responsabilité de distribuer la chance dans le monde, car il devait avoir égaré mon dossier le con !
Je me jetai à couvert contre un mur, puis criai:
-Kristoff ! Protège Anna ! Elsa, prépare toi si jamais on doit se b…
Mais je fus singulièrement dérouté lorsque je vis Anna et Elsa rire aux éclats devant moi, et Kristoff se retenir de ne pas en faire autant. Elsa se reprit, et dit d’un air rieur:
-Allons, ne t’en fais pas Yohan, ce n’est que Guimauve.
Guimauve ! Je l’avais totalement oublié celui-là !!! L’énorme bonhomme de neige m’avait été très utile la première fois, il avait même participé plus qu’activement à sauver Arendelle lors de la débâcle contre Hans. Mais j’ignorais ce qu’il était devenu depuis que j’étais parti, et j’avais à présent la réponse:
-Guimauve ?, demandai-je en me relevant et en rengainant mes armes, mais il est…
-Oui, répondit Elsa, après tout ce qu’il a fait pendant la Bataille, je n’ai pas eu le coeur à le renvoyer dans les montagnes.
-Mais il est pas un peu…dangereux ?
-Mais non !, répondit Anna, il est super ! Il aide beaucoup les habitants dans les tâches un peu difficiles et les enfants l’adorent ! Lui aussi il aime beaucoup jouer avec eux ! C’est comme un gros nounours en neige en quelque sorte !
-Ma foi pourquoi pas ? Mais c…
-OUHOU !!!! ELSA ! ANNA ! ON EST REVENUS !!!
Anna passa la tête par la fenêtre, et je l’imitai. Guimauve se trouvait en bas, Olaf sur son dos. Je remarquai le grand nuage de neige permanente qu’avait l’énorme bonhomme de neige au dessus de lui, ainsi qu’en avait Olaf (en bien plus petit, évidemment). Ce dernier était perché sur le dos de son « petit frère », et souriait à Anna à la fenêtre de toutes ses d…de tout son regard de neige. Lorsqu’il me vit apparaître à la fenêtre, il poussa un cri de joie:
-YOHAN !!! Tu es revenu ?! C’est vraiment génial !!!!! Attends on arrive !
-Non Olaf, intervins Elsa, attendez que…
Elle fut coupée par un grand bruit de pierres effondrées, et soupira:
-Les réparateurs vont me haïr…c’est la quatrième fois que Guimauve détruit l’entrée ce mois-ci.
Je dus me retenir de rire pendant un instant, puis la regardai finalement avec une certaine appréhension:
-Attends mais…il va pas monter jusqu’ici si ? Non parce que là c’est pas juste l’entrée qu’il va détruire s’il fait ça ?
-Non, ne t’en fais pas, répondit-elle, Guimauve sait qu’il doit nous attendre dans la salle du trône. Nous devrions descendre.
Et alors que nous quittions la pièce, Anna me chuchota d’un air amusé:
-Il a essayé de monter une fois…les réparations ont duré trois semaines.
Nous descendîmes dans la salle du trône, où effectivement nous attendaient Guimauve et Olaf. En me voyant arriver, ce dernier sauta au sol et se précipita vers moi:
-Mais ça fait combien de temps que t’étais parti ?!
-Juste 2 ans.
-Ah bon ? J’ai l’impression de pas t’avoir vu depuis 10 ans !!! Faut que je te fasse un câlin !!!
Ajoutant le geste à la parole, il me serra contre lui. Je répondis volontiers à son étreinte, ne risquant pas d’avoir froid aux mains ensuite de toutes façons. Je remarquai le regard attendri d’Elsa et Anna derrière moi. Lorsqu’Olaf me lâcha, pour aller mieux faire des câlins aux deux soeurs et à Kristoff, je me tournai vers Guimauve:
-Alors mon grand ? Comment ça va depuis le temps ?
Le bonhomme de neige me répondit par un énorme sourire, et hocha la tête, comme pour me signifier qu’il allait bien. Je lui tapotait affectueusement la jambe, et me tournai vers Elsa, avant d’étouffer un rire. Elle se tenait la tête avec la main droite d’un air désespéré, en regardant Guimauve. Ce dernier s’approcha d’elle en disant d’un air béat:
-Maman…Elsa.
-Oh Guimauve, répondit-elle, combien de fois t’ai-je dis de ne pas entrer par le mur du château ?
-Tu te fatigues pour rien Elsa, dit Olaf, je crois qu’il comprend pas. Il le refera plus hein mon grand ?
Guimauve regarda le petit bonhomme de neige et acquiesça. Kristoff s’avança vers Olaf et demanda:
-Alors Olaf ? Qu’est-ce que vous avez trouvé cette fois ?
Olaf se mit à sautiller.
-Tu vas être trop content Kristoff ! On a trouvé un coin où la neige fond jamais !!! Et de la glace !!!! Y’en a plein !!! Y’a qu’à se servir !
Je me tournai vers Olaf. Je ne comprenais pas ce qui pouvait bien les pousser, lui et Guimauve, à rechercher de la neige. Car Dieu savaient qu’ils n’en avaient pas besoin.
-Attends, comment ça ? Pourquoi vous cherchez de la neige ?
-Ils cherchent de la glace, répondit Kristoff, avec Jakob qui doit s’occuper de sa femme et sa fille il va être absent quelques temps. Donc j’ai demandé à Olaf d’aller avec Guimauve à travers le royaume de temps en temps pour trouver les endroits où il reste de la glace.
Je hochai la tête en guise de compréhension, puis Anna se tourna vers moi:
-Alors, qu’est-ce que tu vas faire maintenant Yohan ?
-Tu as toujours une chambre de prête si tu désires te reposer, dit doucement Elsa
Je ne pus m’empêcher d’être touché de l’attention. Pendant deux ans, les deux soeurs m’avaient gardé une chambre en prévision de mon retour. C’était dire si elles attendaient que je revinsse ! Il était vrai que d’un côté, j’étais assez fatigué, et j’avais bien envie de me reposer, mais il me restait encore du monde à visiter.
-C’est gentil les filles mais ce sera pour plus tard, répondis-je, je pense que je vais d’abord aller saluer Anton et Ida à l’Old Reinder. J’imagine qu’ils seront contents de me revoir.
-Oui bien sûr, dit Elsa, ils seront ravis j’en suis sûr. Vas-y, nous t’attendrons ici.
-Mais ne reviens pas complètement saoul !, rit Anna
Je lui fis un clin d’oeil complice pour la rassurer, mais alors que je m’apprêtai à tourner les talons, j’entendis appeler mon nom derrière moi. Je me retournai, et vis Jakob qui courrait vers nous comme s’il avait le Diable aux trousses.
Nous nous précipitâmes sur lui:
-Jakob ? fit Kristoff, Jakob que se passe-t-il ?
-Il y a un problème avec Nora ou Ellie ?, demandai-je d’un air inquiet
-Non non, répondit Jakob, elles vont bien. Mais vous devriez venir voir, il est arrivé quelque chose !
Nous nous regardâmes tous les quatre, puis Elsa s’agenouilla devant Olaf:
-Olaf, dit-elle, allez vous cacher avec Guimauve. Nous vous appellerons si nous avons besoin de vous.
Puis elle se tourna vers Anna et moi.
-Allons-y !, dit-elle
Nous sortîmes tous du château, accompagnés de Jakob. Nous arrivâmes au village, et je vis immédiatement que quelque chose clochait. Un attroupement énorme s’était formé au milieu de la place du village, et j’avais vu suffisamment d’attroupements du genre dans ma vie pour savoir qu’il y avait généralement au centre quelque chose qui les justifiaient.
Mais heureusement, je jouissais à Arendelle d’un statut particulier, et j’allais pouvoir m’intéresser de plus près à ce qu’il se passait. Je me mis à chercher dans ma tête ce que je pouvais bien avoir apporté de mal avec moi cette fois-ci. Jamais je n’avais apporté d’ennuis particuliers avec l’ampli dans tous les mondes que j’avais visité. Ceux que j’avais du affronter étaient déjà là avant moi. Que pouvait-il donc se passer à Arendelle cette fois ?
Je me tournai vers Anna, Elsa et Kristoff:
-Attendez moi là, leur dis-je, je vais voir ce qu’il se passe.
Les deux soeurs acquiescèrent, puis je me mêlai à la foule, en l’écartant pour arriver au centre de l’attroupement:
-Pardon, excusez moi, laissez moi passer. Escorte Personnelle de la Reine !
Je pouvais remarquer les réactions autour de moi, au fur et à mesure que les badauds me reconnaissaient:
-Il est revenu ?
-C’est Yohan !
-C’est lui !
-Il est là !
-Il est venu avec eux vous croyez ?
J’ignorais de qui ils parlaient, mais il fallait que j’arrive au centre de la foule pour le savoir. Mais alors que j’écartai les dernières personnes devant moi, j’entendis une voix monotone et robotique déclarer:
-Je perçois une montée d’adrénaline.
J’écartai l’homme qui me cachait la vue, et lorsque je vis ce qui avait provoqué cet attroupement, je ne pus m’empêcher de rester coi.
Deux personnes. Un garçon et un robot. L’un avec un sweat bleu et un t-shirt rouge, l’autre qui ressemblait à un bonhomme Michelin tout en rondeurs. Ces couleurs blanches, ces deux petits yeux noirs chez l’un, cette touffe de cheveux noirs et ce côté juvénile et frêle chez l’autre. Les deux regardaient autour d’eux d’un air hébété, et semblaient à la fois stupéfaits et effrayés. Du moins, c’était ce que je sentais chez le garçon.
-Qu’est-ce que c’est donc que ces zèbres-là ?, demanda un homme dans la foule
Là encore, j’aurais bien pu lui répondre, mais je n’étais pas sûr qu’il me crût.
Devant nous, en plein milieu de la place centrale du village d’Arendelle, royaume de La Reine des Neiges, se trouvaient Hiro Amada et Baymax, des Nouveaux Héros.
Hiro semblait fortement sur la défensive, mais en même temps à la fois surpris et un peu effrayé, comme s’il ne comprenait pas ce qui était en train de se passer. Je le vis se tourner vers Baymax et lui demander:
-Baymax, tu sais où on est.
-Je suis désolé Hiro, répondit le robot de sa voix monocorde, je n’en ai aucune idée.
Je m’approchai d’eux, aucun des passants autour de moi n’osant faire en pas dans leur direction. J’entendis derrière moi Anna qui essayait de me rejoindre. Je tendis la main vers eux, et m’efforçai malgré ma surprise de leur parler d’une voix apaisante:
-Okk. Ne vous inquiétez pas. Tout va bien, je vais vous aider à…
Je fus coupé par un bruit de succion, qui me rappela celui de l’ampli lorsqu’il disparaissait. Je vis la foule reculer en poussant de grands cris, alors qu’une sorte de portail bleu s’ouvrit devant mes yeux, juste derrière Hiro et Baymax. Je pouvais distinguer au travers des éléments qui me semblaient venir de partout, mais certainement pas d’Arendelle !
Au milieu des cris d’effroi de la foule, je sentis Anna arriver près de moi:
-Yohan, mais qu’est-ce qui se passe ?
-Je n’en sais rien Anna je…
-GOOOOOOD MOOOOORNING ARENDELLE !!!!!!!
Anna et moi restèrent bouche bée. Le cri venait du portail. Ou plutôt, de l’homme qui venait d’en sortir, une sorte d’étrange télécommande à la main, et un grand sourire au lèvres, et que Hiro et Baymax semblèrent reconnaître immédiatement.
La seule pensée qui me vint fut celle de l’homme de tout à l’heure:
Qu’est-ce que c’était que ce zèbre-là ?!
Chapitre 2
-Si je ne te connaissais pas Yohan, je dirais que tout ça est un très habile tour de manipulation !
Je souris à la remarque d’Anna, en train de feuilleter mon carnet de voyage. Nous étions tous les quatre installés confortablement autour d’un chocolat chaud dans un petite pièce destinée à l’accueil des visiteurs au château. Comme toutes les autres, elle était très luxueuse. Mais même si je n’avais jamais vraiment eu l’habitude dans ma vie de me vautrer dans la luxure (étant étudiant, « luxe » était un terme qui ne m’était que vaguement familier), je me sentais étrangement bien et familier à cet environnement. J’avais jadis passé des mois à vivre dans ce château, servi par des domestiques, avec un salaire plus que généreux, et une vie à base de repas gargantuesques et probablement hors de prix, de joyeuses beuveries et de bagarres…omettons volontairement la guerre et les ennuis que cela m’a apporté, et cela donnait probablement la meilleure période de toute ma vie.
Et à cet instant, étant assis là dans ce très beau fauteuil rembourré et splendidement ouvragé, discutant avec Elsa et Anna autour d’une collation copieuse, je me sentais comme si jamais je n’avais quitté Arendelle, il y avait deux ans de cela. J’avais l’impression de n’être jamais parti, et d’avoir instantanément oublié tout ce que j’avais vécu dans le Monde Réel depuis.
Elsa était ravie de me revoir. Elle m’avait quasiment sauté au cou en me revoyant. Oh certes pas de façon aussi enthousiaste qu’Anna, mais son beau sourire était permanent depuis que nous nous étions installés dans la pièce. J’avais bien entendu été bombardé de questions quant à ce qu’il était advenu de moi après que j’aie quitté Arendelle la première fois. Et des preuves valant mieux qu’un long discours, j’avais préféré leur montrer mon carnet de voyage, dans lequel je conservais précieusement des traces de chacun de mes passages dans tous les mondes et toutes les dimensions que j’avais visité depuis. Les deux soeurs et Kristoff se faisaient passer tour à tour le carnet, et j’avais droit aux réactions des trois au fur et à mesure qu’ils en découvraient le contenu:
-C’est vraiment dur à croire, que tout ça existe ailleurs, dans des mondes que nous ne connaissons même pas, continua Anna
-Et pourtant, répondis-je, je les ai visité, comme je me suis trouvé ici, à Arendelle. Tous les endroits que vous verrez dans ce carnet, j’y suis allé !
Anna retourna le carnet, et plissa les yeux:
-Yohan est-ce que c’est un…poney ?
-Une pégase, précisai-je, je n’ai jamais vu un truc avec des ailes voler aussi vite.
-Elle est trop mignonne !
-Oh ne t’y trompe pas. Dashie est une vraie tête brûlée, on dirait ma petite soeur !
-Alors vous avez du bien vous entendre, railla gentiment Elsa avec un clin d’oeil, tandis que Anna passait le carnet à Kristoff.
Ce dernier le feuilleta, et émit un moment un frisson de dégout.
-Beuark ! Qu’est-ce que c’est que ça Yohan ?
Je me penchai pour jeter un oeil à la photo, qui représentait un cadavre sur lequel était penchée une petit fille aux yeux vitreux, une silhouette monstrueuse à côté d’elle.
-Mmmh…Rapture, répondis-je, crois moi Kristoff, t’as pas envie que je t’en dise plus sur ce qui se passe là-bas.
Kristoff jeta un dernier regard dégouté à la photo, avant de passer le carnet à Elsa, qui le prit, et qui après quelques instants à le feuilleter, me demanda:
-Arendelle n’y figure pas ?
-Pas encore, répondis-je, j’ai commencé ce carnet après mon premier voyage, donc je n’ai pas eu le temps d’y mettre quoi que ce soit à propos d’Arendelle. Mais maintenant que je suis revenu, je compte bien le faire !
J’eus tout de même un léger doute, et mon ton se fit plus sérieux, moins léger:
-Euh, rassure moi Elsa, tu n’as pas mis au jour de nouveau complot, ou de nouveaux risques de guerre depuis que je suis parti hein ?
Je vis le visage d’Elsa s’assombrir, puis se radoucir presque instantanément, puis elle sourit avant de répondre:
-Non, ne t’en fais pas, tout est plutôt tranquille depuis. Et puis, même si d’autres problèmes se présentaient…
Elle claqua des doigts, et un domestique apparut, portant une sorte de paquet ainsi qu’une longue boîte. Je ne pus m’empêcher de sourire en reconnaissant instantanément de quoi il s’agissait.
-…tu seras prêt, acheva Elsa avec un sourire.
Le domestique posa le paquet sur la table devant moi, et je me levai pour l’ouvrir. Ainsi que je l’avais escompté, apparut ma tenue de l’Escorte Royale de la Reine. Les vêtements semblaient aussi flambant neufs et robustes que lorsqu’Elsa me les avait offert pour la première fois. Mais je n’en avais plus besoin. Au gré de mes voyages, j’avais déjà collecté des vêtements robustes et confortables, qui me servaient dans toutes les situations (merci aux jumeaux Frye !).
Non, le véritable intérêt à mes yeux se trouvait dans la grande boîte en bois en face de moi. Je l’ouvris. Elles étaient là. Les Lames d’Arendelle. Deux splendides rapières fabriquées par l’action combinée du talent des meilleurs forgerons d’Arendelle et de la magie d’Elsa, ce qui leur conférait une solidité à toutes épreuves ainsi qu’une sorte d’aura magique, qui faisait que les deux armes semblaient, avant même qu’on les eut pris dans les mains, dégager une impression de puissance et de dangerosité pour quiconque se trouverait sur leur chemin, si bien qu’il n’était besoin que de sortir ces armes devant un ennemi pour que celui-ci y réfléchisse à deux fois avant de s’attaquer à qui les portait.
J’étais singulièrement heureux de les retrouver.
-J’ai beau ne pas en avoir eu souvent besoin chez moi, dis-je en les ceignant à ma ceinture, je dois avouer que sentir ces magnifiques armes à son côté fait toujours son effet !
Elsa me sourit, puis demanda:
-Tu ne remets pas ta tenue ?
-Non, ça ira merci. Vous me connaissez maintenant, et mon équipement est suffisamment costaud pour tout ce que je pourrais avoir à affronter ici. Ne t’en fais pas Elsa.
À peine eus-je fini ma phrase que nous fûmes coupés par un gigantesque hurlement, qui tenait plus du rugissement, qui grimpa jusqu’à nos oreilles par la fenêtre ouverte sur le côté de la pièce. Tous les sens en alerte, je tirai les Lames d’Arendelle. Déjà ?! Cela ne faisait pas 4h que j’étais revenu à Arendelle et voilà que déjà se présentait quelque monstruosité que j’aurais à affronter !!! Il allait vraiment falloir que je chope l’enfoiré qui avait la responsabilité de distribuer la chance dans le monde, car il devait avoir égaré mon dossier le con !
Je me jetai à couvert contre un mur, puis criai:
-Kristoff ! Protège Anna ! Elsa, prépare toi si jamais on doit se b…
Mais je fus singulièrement dérouté lorsque je vis Anna et Elsa rire aux éclats devant moi, et Kristoff se retenir de ne pas en faire autant. Elsa se reprit, et dit d’un air rieur:
-Allons, ne t’en fais pas Yohan, ce n’est que Guimauve.
Guimauve ! Je l’avais totalement oublié celui-là !!! L’énorme bonhomme de neige m’avait été très utile la première fois, il avait même participé plus qu’activement à sauver Arendelle lors de la débâcle contre Hans. Mais j’ignorais ce qu’il était devenu depuis que j’étais parti, et j’avais à présent la réponse:
-Guimauve ?, demandai-je en me relevant et en rengainant mes armes, mais il est…
-Oui, répondit Elsa, après tout ce qu’il a fait pendant la Bataille, je n’ai pas eu le coeur à le renvoyer dans les montagnes.
-Mais il est pas un peu…dangereux ?
-Mais non !, répondit Anna, il est super ! Il aide beaucoup les habitants dans les tâches un peu difficiles et les enfants l’adorent ! Lui aussi il aime beaucoup jouer avec eux ! C’est comme un gros nounours en neige en quelque sorte !
-Ma foi pourquoi pas ? Mais c…
-OUHOU !!!! ELSA ! ANNA ! ON EST REVENUS !!!
Anna passa la tête par la fenêtre, et je l’imitai. Guimauve se trouvait en bas, Olaf sur son dos. Je remarquai le grand nuage de neige permanente qu’avait l’énorme bonhomme de neige au dessus de lui, ainsi qu’en avait Olaf (en bien plus petit, évidemment). Ce dernier était perché sur le dos de son « petit frère », et souriait à Anna à la fenêtre de toutes ses d…de tout son regard de neige. Lorsqu’il me vit apparaître à la fenêtre, il poussa un cri de joie:
-YOHAN !!! Tu es revenu ?! C’est vraiment génial !!!!! Attends on arrive !
-Non Olaf, intervins Elsa, attendez que…
Elle fut coupée par un grand bruit de pierres effondrées, et soupira:
-Les réparateurs vont me haïr…c’est la quatrième fois que Guimauve détruit l’entrée ce mois-ci.
Je dus me retenir de rire pendant un instant, puis la regardai finalement avec une certaine appréhension:
-Attends mais…il va pas monter jusqu’ici si ? Non parce que là c’est pas juste l’entrée qu’il va détruire s’il fait ça ?
-Non, ne t’en fais pas, répondit-elle, Guimauve sait qu’il doit nous attendre dans la salle du trône. Nous devrions descendre.
Et alors que nous quittions la pièce, Anna me chuchota d’un air amusé:
-Il a essayé de monter une fois…les réparations ont duré trois semaines.
Nous descendîmes dans la salle du trône, où effectivement nous attendaient Guimauve et Olaf. En me voyant arriver, ce dernier sauta au sol et se précipita vers moi:
-Mais ça fait combien de temps que t’étais parti ?!
-Juste 2 ans.
-Ah bon ? J’ai l’impression de pas t’avoir vu depuis 10 ans !!! Faut que je te fasse un câlin !!!
Ajoutant le geste à la parole, il me serra contre lui. Je répondis volontiers à son étreinte, ne risquant pas d’avoir froid aux mains ensuite de toutes façons. Je remarquai le regard attendri d’Elsa et Anna derrière moi. Lorsqu’Olaf me lâcha, pour aller mieux faire des câlins aux deux soeurs et à Kristoff, je me tournai vers Guimauve:
-Alors mon grand ? Comment ça va depuis le temps ?
Le bonhomme de neige me répondit par un énorme sourire, et hocha la tête, comme pour me signifier qu’il allait bien. Je lui tapotait affectueusement la jambe, et me tournai vers Elsa, avant d’étouffer un rire. Elle se tenait la tête avec la main droite d’un air désespéré, en regardant Guimauve. Ce dernier s’approcha d’elle en disant d’un air béat:
-Maman…Elsa.
-Oh Guimauve, répondit-elle, combien de fois t’ai-je dis de ne pas entrer par le mur du château ?
-Tu te fatigues pour rien Elsa, dit Olaf, je crois qu’il comprend pas. Il le refera plus hein mon grand ?
Guimauve regarda le petit bonhomme de neige et acquiesça. Kristoff s’avança vers Olaf et demanda:
-Alors Olaf ? Qu’est-ce que vous avez trouvé cette fois ?
Olaf se mit à sautiller.
-Tu vas être trop content Kristoff ! On a trouvé un coin où la neige fond jamais !!! Et de la glace !!!! Y’en a plein !!! Y’a qu’à se servir !
Je me tournai vers Olaf. Je ne comprenais pas ce qui pouvait bien les pousser, lui et Guimauve, à rechercher de la neige. Car Dieu savaient qu’ils n’en avaient pas besoin.
-Attends, comment ça ? Pourquoi vous cherchez de la neige ?
-Ils cherchent de la glace, répondit Kristoff, avec Jakob qui doit s’occuper de sa femme et sa fille il va être absent quelques temps. Donc j’ai demandé à Olaf d’aller avec Guimauve à travers le royaume de temps en temps pour trouver les endroits où il reste de la glace.
Je hochai la tête en guise de compréhension, puis Anna se tourna vers moi:
-Alors, qu’est-ce que tu vas faire maintenant Yohan ?
-Tu as toujours une chambre de prête si tu désires te reposer, dit doucement Elsa
Je ne pus m’empêcher d’être touché de l’attention. Pendant deux ans, les deux soeurs m’avaient gardé une chambre en prévision de mon retour. C’était dire si elles attendaient que je revinsse ! Il était vrai que d’un côté, j’étais assez fatigué, et j’avais bien envie de me reposer, mais il me restait encore du monde à visiter.
-C’est gentil les filles mais ce sera pour plus tard, répondis-je, je pense que je vais d’abord aller saluer Anton et Ida à l’Old Reinder. J’imagine qu’ils seront contents de me revoir.
-Oui bien sûr, dit Elsa, ils seront ravis j’en suis sûr. Vas-y, nous t’attendrons ici.
-Mais ne reviens pas complètement saoul !, rit Anna
Je lui fis un clin d’oeil complice pour la rassurer, mais alors que je m’apprêtai à tourner les talons, j’entendis appeler mon nom derrière moi. Je me retournai, et vis Jakob qui courrait vers nous comme s’il avait le Diable aux trousses.
Nous nous précipitâmes sur lui:
-Jakob ? fit Kristoff, Jakob que se passe-t-il ?
-Il y a un problème avec Nora ou Ellie ?, demandai-je d’un air inquiet
-Non non, répondit Jakob, elles vont bien. Mais vous devriez venir voir, il est arrivé quelque chose !
Nous nous regardâmes tous les quatre, puis Elsa s’agenouilla devant Olaf:
-Olaf, dit-elle, allez vous cacher avec Guimauve. Nous vous appellerons si nous avons besoin de vous.
Puis elle se tourna vers Anna et moi.
-Allons-y !, dit-elle
Nous sortîmes tous du château, accompagnés de Jakob. Nous arrivâmes au village, et je vis immédiatement que quelque chose clochait. Un attroupement énorme s’était formé au milieu de la place du village, et j’avais vu suffisamment d’attroupements du genre dans ma vie pour savoir qu’il y avait généralement au centre quelque chose qui les justifiaient.
Mais heureusement, je jouissais à Arendelle d’un statut particulier, et j’allais pouvoir m’intéresser de plus près à ce qu’il se passait. Je me mis à chercher dans ma tête ce que je pouvais bien avoir apporté de mal avec moi cette fois-ci. Jamais je n’avais apporté d’ennuis particuliers avec l’ampli dans tous les mondes que j’avais visité. Ceux que j’avais du affronter étaient déjà là avant moi. Que pouvait-il donc se passer à Arendelle cette fois ?
Je me tournai vers Anna, Elsa et Kristoff:
-Attendez moi là, leur dis-je, je vais voir ce qu’il se passe.
Les deux soeurs acquiescèrent, puis je me mêlai à la foule, en l’écartant pour arriver au centre de l’attroupement:
-Pardon, excusez moi, laissez moi passer. Escorte Personnelle de la Reine !
Je pouvais remarquer les réactions autour de moi, au fur et à mesure que les badauds me reconnaissaient:
-Il est revenu ?
-C’est Yohan !
-C’est lui !
-Il est là !
-Il est venu avec eux vous croyez ?
J’ignorais de qui ils parlaient, mais il fallait que j’arrive au centre de la foule pour le savoir. Mais alors que j’écartai les dernières personnes devant moi, j’entendis une voix monotone et robotique déclarer:
-Je perçois une montée d’adrénaline.
J’écartai l’homme qui me cachait la vue, et lorsque je vis ce qui avait provoqué cet attroupement, je ne pus m’empêcher de rester coi.
Deux personnes. Un garçon et un robot. L’un avec un sweat bleu et un t-shirt rouge, l’autre qui ressemblait à un bonhomme Michelin tout en rondeurs. Ces couleurs blanches, ces deux petits yeux noirs chez l’un, cette touffe de cheveux noirs et ce côté juvénile et frêle chez l’autre. Les deux regardaient autour d’eux d’un air hébété, et semblaient à la fois stupéfaits et effrayés. Du moins, c’était ce que je sentais chez le garçon.
-Qu’est-ce que c’est donc que ces zèbres-là ?, demanda un homme dans la foule
Là encore, j’aurais bien pu lui répondre, mais je n’étais pas sûr qu’il me crût.
Devant nous, en plein milieu de la place centrale du village d’Arendelle, royaume de La Reine des Neiges, se trouvaient Hiro Amada et Baymax, des Nouveaux Héros.
Hiro semblait fortement sur la défensive, mais en même temps à la fois surpris et un peu effrayé, comme s’il ne comprenait pas ce qui était en train de se passer. Je le vis se tourner vers Baymax et lui demander:
-Baymax, tu sais où on est.
-Je suis désolé Hiro, répondit le robot de sa voix monocorde, je n’en ai aucune idée.
Je m’approchai d’eux, aucun des passants autour de moi n’osant faire en pas dans leur direction. J’entendis derrière moi Anna qui essayait de me rejoindre. Je tendis la main vers eux, et m’efforçai malgré ma surprise de leur parler d’une voix apaisante:
-Okk. Ne vous inquiétez pas. Tout va bien, je vais vous aider à…
Je fus coupé par un bruit de succion, qui me rappela celui de l’ampli lorsqu’il disparaissait. Je vis la foule reculer en poussant de grands cris, alors qu’une sorte de portail bleu s’ouvrit devant mes yeux, juste derrière Hiro et Baymax. Je pouvais distinguer au travers des éléments qui me semblaient venir de partout, mais certainement pas d’Arendelle !
Au milieu des cris d’effroi de la foule, je sentis Anna arriver près de moi:
-Yohan, mais qu’est-ce qui se passe ?
-Je n’en sais rien Anna je…
-GOOOOOOD MOOOOORNING ARENDELLE !!!!!!!
Anna et moi restèrent bouche bée. Le cri venait du portail. Ou plutôt, de l’homme qui venait d’en sortir, une sorte d’étrange télécommande à la main, et un grand sourire au lèvres, et que Hiro et Baymax semblèrent reconnaître immédiatement.
La seule pensée qui me vint fut celle de l’homme de tout à l’heure:
Qu’est-ce que c’était que ce zèbre-là ?!
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Filled with wonders and joys
Face each new sun with eyes clear and true
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Because i'll face it all with you"
"Moi, je suis peut-être pas un as de la stratégie ou du tir à l'arc, mais je peux me vanter de savoir ce que c'est que d'aimer quelqu'un." - Perceval le Gallois (ou Provençal le Gaulois)
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Re: Tome 2: Through the Worlds and Imagination
Jeu 24 Mar 2016, 20:27
Super chapitre ! J'adore le fait que tu ramène d'autre Disney a Arendelle ! Tu ramenera Nick et Judy ?
Ou c'est pour montrer un peu les autres monde a Anna et Elsa ?
Je pense aussi que Olaf et Baimax vont bien s'entendre Qui sais Guimauve va peut être le prendre pour son "frère jumeau"
Et lui qui sort de l'écrant c'est qui ? J'ai vue les Nouveau héros juste une fois, c'est pas sont frère ? ^^
Sinon j'ai hate d'avoir la suite
Ou c'est pour montrer un peu les autres monde a Anna et Elsa ?
Je pense aussi que Olaf et Baimax vont bien s'entendre Qui sais Guimauve va peut être le prendre pour son "frère jumeau"
Et lui qui sort de l'écrant c'est qui ? J'ai vue les Nouveau héros juste une fois, c'est pas sont frère ? ^^
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- Miss OlafLégende du Royaume
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Re: Tome 2: Through the Worlds and Imagination
Jeu 24 Mar 2016, 21:40
J'ai lu en diagonale ( en gros je n'étais pas à tête reposé ), ça me semblait pas mal du tout . Je serai plus précise quand j'aurai lu.
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- M.BagginsLégende du Royaume
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Re: Tome 2: Through the Worlds and Imagination
Jeu 24 Mar 2016, 22:36
Je suis en retard! (chacun son mal. XD)
Mais c'était vraiment super!^^
Deux chapitres tranquilles, mais que j'aime beaucoup car on se replonge tranquillement dans le bain, dans l'histoire, on retrouve doucement les personnages: en fait c'est évidemment comme cela qu'il faut faire, car on ne peut absolument pas accrocher à ce qui va se passer si on ne nous introduit rien ni personne. (le contenu de ces trois dernières lignes était si évident que même Captain Obvious ne l'aurait pas trouvé. )
Que dire, à part qu'on est vraiment heureux pour Nora et Jakob, Elsa, Anna et Kristoff... Si heureux qu'on ne pourra qu'être triste quand les malheurs leur tomberont sur la gueule.
Bref, deux chapitres tout en beauté et gaieté, mais je sens que cela ne va pas durer.
Bravo à vous deux et vivement la suite!
Ah! Et je suis complètement jaloux de Yohan... Il a vu Hobbitebourg et Minas Tirith quoi! X( Moi aussi je veux!
Mais c'était vraiment super!^^
Deux chapitres tranquilles, mais que j'aime beaucoup car on se replonge tranquillement dans le bain, dans l'histoire, on retrouve doucement les personnages: en fait c'est évidemment comme cela qu'il faut faire, car on ne peut absolument pas accrocher à ce qui va se passer si on ne nous introduit rien ni personne. (le contenu de ces trois dernières lignes était si évident que même Captain Obvious ne l'aurait pas trouvé. )
Que dire, à part qu'on est vraiment heureux pour Nora et Jakob, Elsa, Anna et Kristoff... Si heureux qu'on ne pourra qu'être triste quand les malheurs leur tomberont sur la gueule.
Bref, deux chapitres tout en beauté et gaieté, mais je sens que cela ne va pas durer.
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Flowers with their names forgotten
Trampled into dust they're fallen,
Birds with broken wings are crying:
Wind can never take them flying.
Scream and cry but none will hear you,
Plead and beg but none will help you.
You no longer live as cattle:
Will you rise and join the battle?
Pigs will sneer at the steadfast
As we climb o'er the dead, keep advancing ahead!
Live your life in peace like you're just a sheep
But wolves will never lose their freedom.
Channel the anger swelling inside you,
Fighting the boundary 'till you break through.
Deep in your soul there's no hesitation
So make yourself the one - the Hunter!
Hungry to kill, you'll never forget this.
Piercing the sky with scarlet vengeance,
Bloody the bow and arrow in crimson,
Rally the hunters to war.
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Re: Tome 2: Through the Worlds and Imagination
Sam 26 Mar 2016, 21:47
J ai lu toute l histoire d un coup,et c est génial.
Je me suis vraiment pris dans l histoire,le style est parfait, on a pas des dialogues incessants qui te font perdre le fil ou des descriptions trop longues qui t ennuient...
Le concept fait tellement rêver,l histoire est vraiment bien ficelé,aucune incohérence,bref chef d oeuvre.
Sinon,une question,vu que les personnages sont pas réels aux niveau corporel,c est eux qui s adaptent au corp réel ou bien c est Yohan qui devient un personnage de film d animation?Ou alors?Enfin tu m as compris quoi.
PS:J ai lu avant mon inscription.
Je me suis vraiment pris dans l histoire,le style est parfait, on a pas des dialogues incessants qui te font perdre le fil ou des descriptions trop longues qui t ennuient...
Le concept fait tellement rêver,l histoire est vraiment bien ficelé,aucune incohérence,bref chef d oeuvre.
Sinon,une question,vu que les personnages sont pas réels aux niveau corporel,c est eux qui s adaptent au corp réel ou bien c est Yohan qui devient un personnage de film d animation?Ou alors?Enfin tu m as compris quoi.
PS:J ai lu avant mon inscription.
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Re: Tome 2: Through the Worlds and Imagination
Sam 26 Mar 2016, 21:55
Oui, je comprends ce que tu te demandes, mais à vrai dire, je n'y ai pas tellement réfléchi.
Je laisse ça à l'imagination du lecteur: soit on peut imaginer les personnages animés en tant que personnes réelles, ou on peut imaginer un mélange humain - personnage à la façon d'un Roger Rabbit ou un Cool World par exemple.
Mais bon, j'avoue qu'avec Lhysender nous ne nous sommes pas trop penchés sur la question, et nous pensons que cela laisse également plus de liberté au lecteur pour imaginer l'histoire.
Merci en tous cas de tes retours positifs sur le Tome 1, et j'espère que tu seras au rendez-vous pour ce Tome 2
Je laisse ça à l'imagination du lecteur: soit on peut imaginer les personnages animés en tant que personnes réelles, ou on peut imaginer un mélange humain - personnage à la façon d'un Roger Rabbit ou un Cool World par exemple.
Mais bon, j'avoue qu'avec Lhysender nous ne nous sommes pas trop penchés sur la question, et nous pensons que cela laisse également plus de liberté au lecteur pour imaginer l'histoire.
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- Lhysender
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Re: Tome 2: Through the Worlds and Imagination
Lun 28 Mar 2016, 08:37
Bon allez, c'est à mon tour de poster un chapitre !
Vous vous demandiez qui peut bien être cet inconnu apparaissant à la fin du chapitre précédent ? Et bien voici une partie de la réponse !
Bonne lecture !
Sa tête tournait, et ses membres pesaient une tonne, rendant chaque mouvement difficile et douloureux. Les tirs fusaient autour de lui, tandis qu’une odeur de soufre et de brûlé s’élevait dans l’air avec la fumée des explosions alentours. Pourtant il devait continuer d’avancer, il n’avait pas le choix si il voulait survivre, et même si son flanc blessé lui faisait un mal de chien. Autour de lui de nouveaux corps s’écrasèrent, abattus dans le dos par une armée de lâches, suréquipée face à des civils sans défense, une injustice de la guerre qui le mettait toujours dans une colère noire. Hommes, femmes, enfants, tout le monde y passaient sous cette pluie de feu qui tombait sur la ville. Il se planqua derrière ce qui ressemblait à une carcasse de véhicule éventré par un obus, alors que les bombardements redoublaient d’intensité. Il reprit son souffle quelques instants, assistant impuissant au massacre. C’est là qu’il les entendit : les pas cadencés annonçant l’arrivé de l’ennemi, marchant en un seul rang mortel, arme au poing. Ne pensant plus à rien, il laissa aller sa colère et sa haine, et sortit de sa cachette au moment où les soldats lui tournaient le dos, et commença à leur rendre la monnaie de leur pièce, vidant son chargeur avec une précision chirurgicale. C’est alors qu’il se sentit soulevé et propulsé par une force inconnue et invisible vers un morceau de mur effondré. Il eut juste le temps de relever la tête pour voir une lame rouge incandescente, tenu par un homme masqué et encapuchonné, tout de noir vêtu, levant son arme avant de l’abattre sur lui…
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Le réveil posé sur la table de chambre commença à vibrer tout en diffusant une de ces petites musiques énervante et entêtante qui vous donne envie de le balancer par la fenêtre…mais au moins c’était efficace.
Il se frotta les yeux avant de s’étirer. Bon sang, et ces fichus volets qui s’ouvrent automatiquement juste pour t’empêcher de te rendormir en te balançant le soleil levant en pleine face, pile dans les yeux. Déjà que c’était une véritable taupe sans ses verres correcteurs, mais alors si en plus il était ébloui comme ça, cela n’arrangeait rien ! Mais d’un autre côté, il n’était pas mécontent d’avoir été extirpé de ce souvenir cauchemardesque. Un parmi tant d’autre de toute façon…
Il se leva en grommelant, tâtonnant maladroitement pour essayer de mettre la main sur ses fichus lunettes, avant d’aller à la fenêtre admirer San Fransokyo qui s’étendait à ses pieds, illuminée de la lumière du soleil levant. Il prit une grande bouffée d’air frais et respira à plein poumon tous les bons gaz d’échappement. Au moins ça, ce n’était pas différent de Paris…
Ah, Paris…depuis combien de temps il n’y était pas retourné ? Depuis combien d’année il avait quitté le métro-boulot-dodo pour se plonger dans cet océan de mondes plus incroyables les uns que les autres ? Au moins un an c’était certain, surement beaucoup plus maintenant…il ne savait plus, il avait un peu perdu la notion du temps au fur et à mesure de ses voyages, et pendant un long moment il avait arrêté de compter les jours. La seul chose qu’il savait, c’était que depuis quelques mois, il avait dix-huit ans…ah oui en effet, cela faisait peut-être presque bientôt un an et demi qu’il se baladait ainsi de dimension en dimension. Un peu plus ou un peu moins, quelle différence après tout ?
Il commença par enfiler une chemise blanche, par-dessus laquelle il mit un pull noir léger avec un col en V. Il n’avait pour seul pantalon qu’un jean fraîchement repassé, et des chaussures noires, qui donnaient à cet ensemble un air intello qui lui sciait à merveille, malgré qu’il n’aimait pas ressembler à ce pur cliché, bien que c’était le cas à son grand regret. Mais c’était sans compter sur sa veste, un des derniers vestiges de sa vie passée, d’un marron un peu délavé et poussiéreux tant il l’avait porté dans toutes les situations possibles et imaginables. L’aspect de cet habit contrastait fortement avec le reste de son accoutrement, lui donnant un air des plus étranges. Mais c’était la seule chose de son habituel tenue qu’il avait réussi à garder après une longue négociation, les autres disant qu’elle lui donnait un air trop…vagabond.
Il sortit de sa cachette sous le lit une bête boite en bois qui contenait des objets parmi les plus précieux à ses yeux : bien évidemment sa télécommande modifiée, objet lui permettant de voyager entre les dimensions, par un mécanisme complexe basé sur les ultrasons, créant des brèches semblable à des portails qu’il pouvait ensuite traverser comme on passe le pas d’une porte. Et puis étant créé sur le squelette d’une télécommande, il était facile d’entrée les différentes coordonnées...du moins quand il ne les rentraient pas totalement au hasard en priant pour ne pas mourir une fois le portail franchi !
Il y avait aussi ses deux pistolets blasters, récupérés au cours de ses pérégrinations. Des modèles d’une qualité exceptionnelle, aux crosses évidées pour plus de légèreté et par conséquent une plus grande facilité dans le maniement et beaucoup plus rapide à dégainer, et aux canons assez long pour une plus grande précision et une cadence de tir optimale, autant dire des armes parfaites que ce soit pour des combats en milieu urbain ou sur un champ de bataille. Et plus ils avaient une certaine élégance, avec leur couleur argenté brillante et chromée, et la lueur bleuté qui se dégageait des cellules d’énergies. Et deux, car avec ses lunettes et sa vision totalement défectueuse à cause de son œil droite myope à un point incroyable, il fallait au moins ça pour qu’il espère toucher quelque chose, bien qu’il se soit pas mal amélioré avec le temps, même si son œil gauche avec décidé de rattraper petit à petit son camarade.
Il avait aussi récupéré deux holsters qu’il avait adaptés à ses deux fidèles compagnons de métal, qu’il pouvait ainsi cacher sous sa précieuse veste fétiche. Pourquoi cacher ainsi ses armes ? Parce que d’après ce qu’il avait appris, il vaut mieux avoir seulement l’air pacifique que de l’être vraiment. Parce que dans le premier cas au moins, si ça tourne mal, on a toujours plus de chance de s’en sortir en pouvant se défendre plutôt que de se laisser tuer comme un idiot.
En finissant de sortir ses affaires, il fit tomber par terre un objet qui, pour lui, était un bien plus précieux que la télécommande qui lui permettait de voyager de monde en monde : un petit carnet de cuir noir, où un stylo plume de la même couleur était accroché, bien que la peinture de ce dernier avait perdu de son éclat avec le temps, révélant par endroit la couleur cuivré en dessous. Il le ramassa et essuya lentement la poussière qui s’y était déposé. Il était organisé de manière minutieuse, avec une table des matières, si l’on pouvait appeler cette page ainsi, étant aussi une liste regroupant les coordonnées de chaque dimension qu’il avait visitée ou répertoriée durant ses nombreuses péripéties. Et ensuite, c’était un véritable journal de bord, avec des commentaires, récits, croquis et autres photos prise à chaque fois avec les personnes rencontrés, et pas toujours des célébrités d’ailleurs. Il aimait parfois se replonger dans ces souvenirs, qui lui rappelaient pourquoi il avait choisi de partir pour un temps. Même si maintenant ce temps lui semblait être une éternité, et lui rappelait encore et toujours à quel point ce choix avait été une erreur fatale…
Sortant soudain de ses pensées en voyant les minutes qui défilaient sur ce maudit réveil, il finit ainsi rapidement de se préparer et descendit à la cuisine pour débuter ce qui s’annonçait comme un jour parfait, avec un petit déjeuner équilibré…c’est-à-dire saucisses, œufs sur le plat et un bon thé aux fruits rouges!
Il descendit nonchalamment les escaliers, arrivant à la cuisine où tout était déjà prêt. Mais son hôte était déjà attablé, et interpella lorsqu’il le vit arriver :
« Bah dis donc, tu es bien matinal !
— Que veux-tu Hiro, j’ai oublié d’éteindre le réveil…encore. »
Le jeune garçon éclata de rire quand Antoine leva les yeux au ciel, un peu honteux. Ils déjeunèrent ensemble, écoutant la radio qui diffusait les nouvelles du jour : amélioration de l’économie, création forte d’emploi…
« C’est pas chez moi que j’aurais entendu ce genre de chose » pensa Antoine en engloutissant une saucisse entière d’une seule bouchée, gonflant ses joues comme celle d’un hamster.
Alors qu’il finissait son thé, Baymax apparut, ayant fini de se recharger ses batteries durant la nuit. Il salua les deux garçons d’un geste mécanique, avant d’étrangement se tourner immédiatement vers Antoine, et de déclarer de sa voix certes monocorde mais rassurante à la fois :
« Mes capteurs ont analysés votre état émotionnel durant votre sommeil.
— Même quand tu es en veille ? demanda Antoine, surprit.
— Je l’ai un peu amélioré depuis quelques temps, répondit Hiro d’un air fier.
— J’ai remarqué que vous étiez fortement agité, continua le robot sans prêter attention à la remarque du jeune homme. Et cela se produit toujours aux mêmes heures. Diagnostic : troubles comportementaux provoqué par un ou plusieurs graves traumatismes.
— Holà Baymax, tu es sûr que tu n’y vas pas un peu fort là ? rétorqua Hiro, attendant anxieusement l’imminente réaction d’Antoine, dont le visage c’était soudain assombri.
— Il a raison, tu exagères un peu, j’ai le sommeil un peu agité, c’est tout…un ou deux somnifères et puis se sera réglé.
— Il a un problème avec la solution que vous venez d’énoncer.
— Ah oui ? Laquelle ?
— Vous avez déjà fini toutes les boites de somnifère. Et votre état ne s’en est pas amélioré pour autant. »
Hiro se figea alors qu’il tenait encore son bol dans ses mains. Antoine reposa sa tasse sur la table, s’essuya calmement la bouche et répondit d’un air taciturne :
« Je t’ai dit que je vais parfaitement bien. Ton scanner doit être défaillant.
— Hiro a vérifié tous mes systèmes et programmes il y a peu, je suis parfaitement opérationnel.
— Il a forcément dû louper quelque chose, n’importe quoi…
— Je peux vous assurer que mon diagnostic est fiable à cent pour cent.
— Et moi je te dis que je vais bien ! »
Antoine ne c’était pas rendu compte qu’il avait serré les poings si forts que ses ongles avait entaillés la peau de ses paumes, et qu’un mince filet de sang commençait lentement à couler. Hiro avait eu un mouvement de recul devant la colère du jeune homme, et un silence pesant c’était installée.
Desserrant le poing, il revint peu à peu à lui, comme si une autre personne c’était emparé de son corps et de son esprit. Il se gratta le menton, gêné, et balbutia :
« Je vais juste faire un petit brin de toilette…on..on se retrouve pour partir ? Je crois…que tu m’as dit qu’on avait eu des résultats intéressants durant la nuit, non ?
— C’est bien ça, répondit Hiro, non plus effrayé, mais plutôt inquiet. Je sais que je ne devrais pas insister, mais…tu es certain que tu ne veux pas en parler ?
— Ne t’inquiètes pas, je suis juste un peu fatigué, tout ira bien. »
Mais même lui ne semblait pas convaincu par ce qu’il venait de dire. Il remonta directement vers la salle de bain, et verrouilla la porte, se passant de l’eau sur le visage et regardant fixement son reflet dans le miroir, ses lunettes déposées près du lavabo. Non il n’allait pas bien : lorsqu’il avait commencé à voyager à travers tous ces univers, il n’avait vu que des endroits magnifiques, même si il ne faisait que tâtonner au hasard. Quelle ne fut son horreur quand il découvrit leur vrai visage, caché derrière ces façades enchanteresses : dictature, trafic en tout genre, injustice, guerre…il est vrai que les endroits où il était tombé n’avaient pas aidés, mais il avait toujours essayé d’être optimiste, de voir du bon chez toutes les personnes qu’il rencontrait comme il l’avait toujours fait. Mais la vie, où qu’elle soit, n’était en rien un conte de fée, il l’avait appris en se prenant en pleine face la dureté et la cruauté de ces mondes qui finalement n’avaient pas tant de différences à ce niveau avec le sien...voir même étaient bien pires.
Heureusement pour lui, San Fransokyo avait été une véritable bouffée d’air frais, lui redonnant un peu d’espoir dans le chaos qu’avait été son existence pendant un bon moment. Même si il préférait taire les détails de ce qu’il avait pu voir avant, restant évasif malgré la total confiance qu’il avait en Hiro et ses compagnons. Mais il y a des choses qu’il préférait garder pour lui, au risque qu’elles ne finissent par le consumer…
Essayant de chasser toutes ses noires pensées, il essaya de donner une forme à la masse informe et dissidente qu’il osait encore appelée des cheveux, qui en plus ne voulait pas se décider si ils viraient plus vers le blond ou le châtain, et se demanda s’il devait raser sa barbe de trois jours. Après réflexion et une soudaine crise de «flemmatite aigue» comme il aimait les appeler, il décida qu’il était très bien ainsi. Et qu’en plus sinon il avait une tête de gamin, au moins là il avait l’air un peu plus vieux et adulte.
Il retrouva Hiro en pleine discussion avec sa tante Cassie, tenant deux paquets contenant sans aucun doute leur déjeuner pour le midi. Le jeune garçon avait eu une idée brillante en faisant croire à sa tante qu’Antoine était un correspondant français venu en visite à San Fransokyo. C’était une couverture idéale pour lui, qui en plus pouvait aller et venir à l’université d’Hiro sans qu’on lui pose de question, ayant falsifié nombre de documents administratifs pour rendre le tout crédible. L’avantage d’avoir comme compagnon des surdoués prenait tout son sens. Même si avant de partir, ils ne purent l’un comme l’autre échapper à un gros câlin de tante Cassie, qui le laissa rougissant alors qu’ils commençaient leur longue marche. Mais au moins ça avait le don d’être réconfortant.
Il faisait vraiment un temps superbe sur le chemin de l’université, le soleil illuminant la ville et une légère brise vous caressant la peau, rafraîchissant un peu l’atmosphère mais ayant le don de vous réveiller totalement. C’était bien différent que quand il était arrivé : à ce moment-là, il pleuvait et il faisait un froid de canard. C’est ce même jour qu’il avait rencontré toute l’équipe des justiciers protégeant la ville en les aidant à arrêter des criminels qui étaient en train de prendre leur jambes à leur cou. Si la première fois ils l’avaient regardés d’un air méfiant avec ses explications abracadabrantesques, ils avaient finalement décidés de lui donner raison et avait même acceptés de l’aider...même si pour les convaincre de la véracité de ses dires, il avait dû leur faire une petite démonstration de son appareil, et un nid d’œufs d’Aliens n’avait peut-être pas été la meilleure idée qu’il ait eu à ce jour en terme de destination !
Ce souvenir le fit sourire, quelle peur ils avaient eu quand ils lui avaient demandés si ils pouvaient ramenés des œufs pour les étudier et qu’il avait été obligé de leur révéler que ce serait signé l’extinction de l’espèce humaine, sans compter la méthode des créatures pour se multiplier…ils étaient tous ressortis en courant, lui en tête quand il avait eu l’ombre d’un œuf s’entrouvrir !
Ayant retrouvé sa bonne humeur, pour le plus grand plaisir d’Hiro, heureux de voir son compagnon remis d’aplomb, mais aussi celui de Baymax qui n’avait cessé de répéter que ses capteurs indiquait que son état était redevenu normal. Sur le chemin, Antoine ne put s’empêcher de déjà commencer à questionner Hiro sur ce que le reste de l’équipe avait découvert :
« Est-ce que tu sais ce que l’appareil a affiché exactement ?
— Pour la centième fois, je te dis que j’ai juste reçu un message ce matin disant qu’il avait des résultats inhabituels, je n’ai aucune idée de savoir si c’est ce que tu attendais ou pas.
— Ah voilà qui n’a pas fini d’alimenter mon impatience !
— Ça fait plaisir de te voir retrouver le sourire en tout cas.
— Oui…encore désolé pour tout à l’heure, je…
— C’est déjà oublié, mais toi n’oublie que si tu as besoin de quoi que ce soit, il ne faut surtout pas hésiter. Tu nous as bien aidé, alors si nous on peut faire quoi que ce soit, tu sais que ce seras toujours avec plaisir. »
C’est sur ces paroles qu’ils arrivèrent au laboratoire où les attendait le reste de l’équipe : Wasabi, Honey Lemon et GoGo était déjà bien affairé, alors que Fred comme à son habitude était affalé dans son fauteuil à lire des comics. En les voyant arriver, Honey Lemon se précipita à leur rencontre, totalement surexcitée :
« Il était tant que vous arriviez, on ne comprend absolument rien à ce qui se passe !
— Et ça ne devrait normalement pas être inquiétant ? demanda Antoine avec un sourire en coin.
— Oh non, au contraire ! Même si on attendait ton verdict pour savoir ce à quoi on doit s’attendre. »
Antoine éclata de rire et alla jusqu’à l’étrange appareil un peu caché dans le fond de la pièce, même si avoir comme compagnon les élèves les plus brillants du prestigieuse établissement avait un autre avantage conséquent: un laboratoire personnel, où ils pouvaient travailler sans craindre une quelconque gêne extérieur. La machine semblait assez rudimentaire, et fonctionnait comme un sismographe…à la différence qu’ici, c’était pour détecter des vibrations à travers les dimensions permettant de savoir si une personne voyageait à travers.
Wasabi lui tendit plusieurs relevés :
« Au départ, on pensait que c’était simplement rien d’anormal. Et puis ça s’est répété assez souvent, les mêmes oscillations, mais à des intensités différentes, expliqua ce dernier.
— Hum hum…en effet c’est assez irrégulier…je pourrais bien avancer une théorie sans trop me tromper.
— Et laquelle monsieur l’expert ? taquina GoGo en mâchonnant son chewing-gum.
— Et bien je dirais que nous avons bien là affaire à un voyageur inter-dimensionnel comme moi, mais au vu de l’oscillation il ne doit pas utiliser la même méthode. Et cette différence dans les intensités indique surement qu’il se rendait dans des dimensions plus ou moins éloignées d’ici.
— Tu crois que c’est celui que tu cherches ? questionna Hiro.
— Je ne pense pas, mon mystérieux fuyard utilise un système presque indétectable. Mais en tout cas, qui que soit cette personne, ami ou ennemi peu importe, il détient surement des informations cruciales, ou au moins son aide pourra nous être utile. En tout cas c’est une merveilleuse découverte ! s’enthousiasma Antoine. Qu’est-ce que je ferais sans vous ?!
— Tu as vraiment envie d’entendre la réponse ? lança Fred en riant.
— Oui tu as raison, je ne préfère pas le savoir…en tout cas les résultats de vos analyses vont me permettre de trouver cet homme !
— Vraiment ?!
— Oui certes ça va prendre un peu de temps, mais avec toutes les informations et les coordonnées que je possède déjà, on devrait pouvoir effectuer une triangulation assez précise pour espérer découvrir qu’elle était sa dernière position.
— Et bien, qu’est-ce que nous attendons ? »
Ils passèrent ainsi le reste de la matinée à faire des calculs complexe sous les instructions d’un Antoine ivre de joie, transmettant sa bonne humeur à toute l’équipe. C’était un véritable miracle pour lui, même si il savait déjà qu’il n’était pas seul à voyager entre les mondes : en effet un jour il avait entendu une étrange rumeur: un mystérieux personnage rassemblait des mercenaires, pour une belle somme de crédit à ce qui se disait. Il n’y avait pas prêté attention la première fois. Mais lorsqu’il alla dans d’autres dimensions par la suite, la même rumeur circulait, celle d’un homme habillé en costard cravate qui recrutait pour une mystérieuse affaire. Cette fois c’était officiel : il y avait quelque chose de louche, son instinct ne pouvait pas le tromper. Ce fut pour lui une aubaine : il avait enfin trouvé un but, une quête à accomplir pour devenir quelqu’un, c’est-à-dire résoudre le mystère de cet inconnu aux mystérieux projets. C’est ainsi qu’il avait commencé un périple qui avait duré des mois et des mois, durant lesquelles chaque maigre piste avait été pour lui comme une oasis au milieu d’un désert rempli à foison de mirages. Pourquoi porté autant d’attention à ce qui pouvait bien être une histoire sans importance ? Tout simplement parce que une tel exactitude dans les témoignages dans des dimensions aussi éloignées les unes des autres ne pouvaient être le simple fruit du hasard, et son instinct lui disait que quelque chose de louche se tramait. Et ce n’est d’ailleurs pas par hasard qu’il c’était retrouvé à San Fransokyo, puisque sa dernière piste menait à cette ville, bien qu’il est passé des nuits entières à trouver les bonnes coordonnées. Et il est vrai que maintenant, l’aide qu’il recevait n’était pas de refus.
C’est en début d’après-midi qu’ils réussirent enfin à avoir des coordonnées à peu près concrètes. Il ne restait que quelques ajustements, mais Antoine les laissa aux bons soins du reste de l’équipe, le thé de son petit-déjeuner le rappelant à des besoins naturels auxquels il ne pouvait échapper. Il n’y passa qu’à peine cinq minutes, mais quand il revint, il remarqua immédiatement que quelque chose n’allait pas.
« Où sont Hiro et Baymax ?
— Il sont…partis cherchés des rafraîchissements, pour fêter le fait que nous avons enfin terminés et que nous allons enfin savoir où cet étrange et mystérieux personnage est en ce moment ! se dépêcha de répondre Wasabi d’un air enjoué que parut un peu faux au jeune garçon sur le coup, mais qui était bien trop heureux pour y prêter attention.
— Parfait ! J’ai hâte de tester tout ça ! Mince…
— Un problème ? demanda Honey Lemon avec un sourire forcé.
— J’étais certain d’avoir posé ma télécommande sur la table…et maintenant je ne la retrouve plus…
— Elle est sous ton nez, tu l’as juste déplacé, dit GoGo qui gardait son sang-froid, se permettant même d’ajouter : si tu commences à ne plus savoir au tu mets tes affaires, on est mal.
— Ah je sais, c’est l’excitation qui doit me faire perdre la tête !
— Donc c’est pas si terrible que Hiro et Baymax se soit précipités sur ta télécommande pour tester les coordonnées ? » interrogea Fred d’une voix étrangement calme pour la gravité de la situation, se rendant compte trop tard de l’énorme boulette qu’il venait de faire.
GoGo en failli avaler son chewing-gum alors que Honey Lemon et Wasabi se tournaient vers Antoine qui tenait sa télécommande entre ses mains, et qui c’était figé pendant quelques instants. Déposant l'objet sur la table, prit ses lunettes, et commença à mécaniquement en essuyer les verres avec un chiffon gris qu’il avait sorti de la poche de son jean.
« Vous êtes en train de me dire…qu’Hiro a utilisé sans mon autorisation une machine que seul moi arrive à faire à peu près correctement fonctionner, pour se rendre dans une dimension dont il ne connaissait absolument pas la nature, seulement les cordonnées ? interpréta-il d’une voix posé.
— C’est à peu près ça…répondit Honey Lemon dans un rire nerveux, essayant par la même occasion de détendre l’atmosphère.
Il posa délicatement ses lunettes sur le bout de son nez, avant de les mettre correctement en place du bout de son doigt, avant de soudainement exploser, comme devenu fou :
— Mais qu’est-ce qui lui est passé par l’occipitale, nom de dieu ?! C’est pas de l’inconscience, c’est encore pire ! Oh que personne, je dis bien personne, ne me sorte l’excuse de la curiosité, qu’elle soit scientifique ou non ! Et s’il avait ouvert une porte sur le Warp, vous imaginez le cauchemar ?!
— Le…Warp ?
— Oui le Warp, un endroit super sympa rempli de démons du chaos qui n’attendent que le bon moment pour massacrer tout le monde en criant : du sang pour le dieu du sang, des cranes pour le trône de cranes ! s’écria-t-il d’un ton ironique.
— Ouah, ça à l’air métal comme endroit, c’est cool ! s’exclama Fred.
Antoine mit la main devant ses yeux d’un air déprimé, avant de répondre d’une voix dépitée :
— Non Fred, non, il n’y a rien de cool là-dedans… enfin, donnez-moi les cordonnées, on va bien voir ce que ça donne, mais je m’attends au pire… »
Il alluma la télé, et de son étrange télécommande entra les coordonnées de la fameuse dimension. Il avait entre-temps sortit son petit calepin de la poche intérieur de sa veste fétiche, autre vestige qu’il avait rapporté de Paris, qu’il ne quittait presque jamais. Alors qu’il commençait à minutieusement écrire les coordonnées de son stylo plume à l’encre bleu, les lettres serpentant sur les pages blanches à la teinte légèrement jaunie, comme des fleuves innombrables au milieu d’une terre désertique, offrant un paradoxe assez saisissant et poétique.
Il écoutait d’une oreille distraite les premiers commentaires de ses compagnons sur les premières images de ce mystérieux monde qui c’était affiché sur l’écran plat.
« Oh bah ça a l’air plutôt tranquille en fin de compte, fit remarquer Wasabi.
— Pas de quoi s’enthousiasmer, c’est encore un endroit trop médiéval à mon gout…ne doit pas y avoir beaucoup de wifi, rétorqua GoGo.
— Mais le palais de glace en haut de la montagne, c’est tout de même original, ça donne un certain cachet, vous ne trouvez pas ? ajouta Honey Lemon.
— A tous les coups il est habité par des géants de glace qui gèle leurs victimes avant de les manger comme des esquimaux ! Ah moins que les personnes qu’ils mangent soient déjà des esquimaux, donc ce seraient des esquimaux gelées… » imagina Fred.
Antoine releva soudain la tête en entendant « palais de glace en haut d’une montagne »…non, ce pouvait-il que ce soit…mais oui, ce château, ce fjord, il les aurait reconnu entre mille tant il les avait vu sur l’écran de sa télé ou de son ordinateur, tout comme ce palais de glace scintillant comme un diamant en haut d’une couronne de pierre symbolisé par la chaîne de montagne. Il en versa une larme : de toutes les dimensions qu’il avait rêvé de visiter, celle-ci était facilement tout en haut de la liste. C’était tellement inattendu et inespéré qu’il en resta sans voix, caressant l’écran du bout de ses doigts, n’osant y croire. C’était bien Arendelle qui se tenait devant ses yeux, redevenus ceux d’un gamin de sept ans. Quel bonheur se serait de pouvoir gambader au milieu de la forêt pour tomber sur le bazar d’Oaken, se promener dans les rues de la ville, visiter le palais de glace, rencontrer Olaf, Kristoff, et puis surtout Elsa et Anna…et c’était à sa portée, ce rêve inassouvi il n’avait qu’à appuyer sur un bouton pour le réaliser.
« Depuis le temps que je te cherche…
— Tu connais cet endroit ? l’interrogea Honey Lemon.
Il laissa éclater sa joie, sautillant de bonheur.
— ENFIN ! Je t’ai trouvé ! Arendelle, voilà donc où tu te cachais depuis tout ce temps : juste sous mon nez ! Minute, comment je vais faire en me retrouvant devant Elsa et Anna…qu’est-ce que je vais bien pouvoir dire…oui ça va je suis convenable, enfin je crois…ah, à la fois tellement excité et stressé, que voulez-vous que je dise de plus ? Et moi je reste planté là, qu’est-ce que j’attends ?! »
Il éteignit la télé, marqua rapidement mais proprement "Arendelle" juste à côté des coordonnées correspondantes, rangea son calepin dans la poche intérieur de sa veste et s’empressa de se regarder dans la glace, essayant désespérément de donner une coupe à la masse informe et dissidente qui lui servait de cheveux…mais voyant que c'était définitivement une mission impossible, il finit par se diriger d’un pas décidé vers le mur en face de lui.
« Attend, tu y vas tout de suite ? s’étonna Wasabi.
— Pour sûr que j’y avais tout de suite ! J’ai attendu ce moment toute ma vie, et le voilà qui m’appelle ! Vas s’y Antoine, vas s’y Antoine, vas s’y…
— Oui bon ça va, on n’a compris, soupira GoGo, légèrement agacé par son comportement quelque peu voir complètement infantile.
— Et en plus je vais faire d’une pierre deux, non trois coups, surenchérit Antoine. Je vais à Arendelle, je retrouve Hiro et Baymax et en prime je rencontre un autre voyageur inter-dimensionnel. Que demande le peuple ?
— Que tu nous rapporte un souvenir ! lança Fred.
— Compte sur moi.»
Il pointa sa télécommande vers le mur, et appuya sur le bouton d’allumage. Un portail au contour orange apparu, et à l’intérieur on pouvait voir le château d’Arendelle. Juste avant de rentrer, il sentit un frisson le parcourir de la tête aux pieds. A chaque fois qu’il allait faire ses premiers pas dans une nouvelle dimension, il se sentait comme une enfant déballant ses cadeaux le matin de Noël, mais sur ce coup, la sensation était décuplée par toutes ces heures de frustration à ne pas trouver cet endroit, et qui était maintenant enfin à portée de main ! Il prit une grande inspiration et passa le portail.
Au moment où il posa le pied sur le sol d’Arendelle, et qu’il vit la foule rassemblée, presque comme si elle n’attendait que lui, il cria une réplique dont Robin William aurait été fière :
« Goooood morning Arendelle ! »
Tous les regards se tournèrent vers lui, la seule émotion étant apparemment la stupeur. Au milieu de la foule, il n’eut aucun mal à distinguer la haute stature de Baymax, qui lui fit un petit signe amical de la main, alors qu’Hiro semblait un peu honteux et essayait de se cacher derrière la haute stature du robot. Devant le silence pesant que son arrivée avait engendré, Antoine ne put s’empêcher de se dire en refermant son portail qu’il venait de jeter un froid…
Vous vous demandiez qui peut bien être cet inconnu apparaissant à la fin du chapitre précédent ? Et bien voici une partie de la réponse !
Bonne lecture !
Chapitre 3
Sa tête tournait, et ses membres pesaient une tonne, rendant chaque mouvement difficile et douloureux. Les tirs fusaient autour de lui, tandis qu’une odeur de soufre et de brûlé s’élevait dans l’air avec la fumée des explosions alentours. Pourtant il devait continuer d’avancer, il n’avait pas le choix si il voulait survivre, et même si son flanc blessé lui faisait un mal de chien. Autour de lui de nouveaux corps s’écrasèrent, abattus dans le dos par une armée de lâches, suréquipée face à des civils sans défense, une injustice de la guerre qui le mettait toujours dans une colère noire. Hommes, femmes, enfants, tout le monde y passaient sous cette pluie de feu qui tombait sur la ville. Il se planqua derrière ce qui ressemblait à une carcasse de véhicule éventré par un obus, alors que les bombardements redoublaient d’intensité. Il reprit son souffle quelques instants, assistant impuissant au massacre. C’est là qu’il les entendit : les pas cadencés annonçant l’arrivé de l’ennemi, marchant en un seul rang mortel, arme au poing. Ne pensant plus à rien, il laissa aller sa colère et sa haine, et sortit de sa cachette au moment où les soldats lui tournaient le dos, et commença à leur rendre la monnaie de leur pièce, vidant son chargeur avec une précision chirurgicale. C’est alors qu’il se sentit soulevé et propulsé par une force inconnue et invisible vers un morceau de mur effondré. Il eut juste le temps de relever la tête pour voir une lame rouge incandescente, tenu par un homme masqué et encapuchonné, tout de noir vêtu, levant son arme avant de l’abattre sur lui…
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Le réveil posé sur la table de chambre commença à vibrer tout en diffusant une de ces petites musiques énervante et entêtante qui vous donne envie de le balancer par la fenêtre…mais au moins c’était efficace.
Il se frotta les yeux avant de s’étirer. Bon sang, et ces fichus volets qui s’ouvrent automatiquement juste pour t’empêcher de te rendormir en te balançant le soleil levant en pleine face, pile dans les yeux. Déjà que c’était une véritable taupe sans ses verres correcteurs, mais alors si en plus il était ébloui comme ça, cela n’arrangeait rien ! Mais d’un autre côté, il n’était pas mécontent d’avoir été extirpé de ce souvenir cauchemardesque. Un parmi tant d’autre de toute façon…
Il se leva en grommelant, tâtonnant maladroitement pour essayer de mettre la main sur ses fichus lunettes, avant d’aller à la fenêtre admirer San Fransokyo qui s’étendait à ses pieds, illuminée de la lumière du soleil levant. Il prit une grande bouffée d’air frais et respira à plein poumon tous les bons gaz d’échappement. Au moins ça, ce n’était pas différent de Paris…
Ah, Paris…depuis combien de temps il n’y était pas retourné ? Depuis combien d’année il avait quitté le métro-boulot-dodo pour se plonger dans cet océan de mondes plus incroyables les uns que les autres ? Au moins un an c’était certain, surement beaucoup plus maintenant…il ne savait plus, il avait un peu perdu la notion du temps au fur et à mesure de ses voyages, et pendant un long moment il avait arrêté de compter les jours. La seul chose qu’il savait, c’était que depuis quelques mois, il avait dix-huit ans…ah oui en effet, cela faisait peut-être presque bientôt un an et demi qu’il se baladait ainsi de dimension en dimension. Un peu plus ou un peu moins, quelle différence après tout ?
Il commença par enfiler une chemise blanche, par-dessus laquelle il mit un pull noir léger avec un col en V. Il n’avait pour seul pantalon qu’un jean fraîchement repassé, et des chaussures noires, qui donnaient à cet ensemble un air intello qui lui sciait à merveille, malgré qu’il n’aimait pas ressembler à ce pur cliché, bien que c’était le cas à son grand regret. Mais c’était sans compter sur sa veste, un des derniers vestiges de sa vie passée, d’un marron un peu délavé et poussiéreux tant il l’avait porté dans toutes les situations possibles et imaginables. L’aspect de cet habit contrastait fortement avec le reste de son accoutrement, lui donnant un air des plus étranges. Mais c’était la seule chose de son habituel tenue qu’il avait réussi à garder après une longue négociation, les autres disant qu’elle lui donnait un air trop…vagabond.
Il sortit de sa cachette sous le lit une bête boite en bois qui contenait des objets parmi les plus précieux à ses yeux : bien évidemment sa télécommande modifiée, objet lui permettant de voyager entre les dimensions, par un mécanisme complexe basé sur les ultrasons, créant des brèches semblable à des portails qu’il pouvait ensuite traverser comme on passe le pas d’une porte. Et puis étant créé sur le squelette d’une télécommande, il était facile d’entrée les différentes coordonnées...du moins quand il ne les rentraient pas totalement au hasard en priant pour ne pas mourir une fois le portail franchi !
Il y avait aussi ses deux pistolets blasters, récupérés au cours de ses pérégrinations. Des modèles d’une qualité exceptionnelle, aux crosses évidées pour plus de légèreté et par conséquent une plus grande facilité dans le maniement et beaucoup plus rapide à dégainer, et aux canons assez long pour une plus grande précision et une cadence de tir optimale, autant dire des armes parfaites que ce soit pour des combats en milieu urbain ou sur un champ de bataille. Et plus ils avaient une certaine élégance, avec leur couleur argenté brillante et chromée, et la lueur bleuté qui se dégageait des cellules d’énergies. Et deux, car avec ses lunettes et sa vision totalement défectueuse à cause de son œil droite myope à un point incroyable, il fallait au moins ça pour qu’il espère toucher quelque chose, bien qu’il se soit pas mal amélioré avec le temps, même si son œil gauche avec décidé de rattraper petit à petit son camarade.
Il avait aussi récupéré deux holsters qu’il avait adaptés à ses deux fidèles compagnons de métal, qu’il pouvait ainsi cacher sous sa précieuse veste fétiche. Pourquoi cacher ainsi ses armes ? Parce que d’après ce qu’il avait appris, il vaut mieux avoir seulement l’air pacifique que de l’être vraiment. Parce que dans le premier cas au moins, si ça tourne mal, on a toujours plus de chance de s’en sortir en pouvant se défendre plutôt que de se laisser tuer comme un idiot.
En finissant de sortir ses affaires, il fit tomber par terre un objet qui, pour lui, était un bien plus précieux que la télécommande qui lui permettait de voyager de monde en monde : un petit carnet de cuir noir, où un stylo plume de la même couleur était accroché, bien que la peinture de ce dernier avait perdu de son éclat avec le temps, révélant par endroit la couleur cuivré en dessous. Il le ramassa et essuya lentement la poussière qui s’y était déposé. Il était organisé de manière minutieuse, avec une table des matières, si l’on pouvait appeler cette page ainsi, étant aussi une liste regroupant les coordonnées de chaque dimension qu’il avait visitée ou répertoriée durant ses nombreuses péripéties. Et ensuite, c’était un véritable journal de bord, avec des commentaires, récits, croquis et autres photos prise à chaque fois avec les personnes rencontrés, et pas toujours des célébrités d’ailleurs. Il aimait parfois se replonger dans ces souvenirs, qui lui rappelaient pourquoi il avait choisi de partir pour un temps. Même si maintenant ce temps lui semblait être une éternité, et lui rappelait encore et toujours à quel point ce choix avait été une erreur fatale…
Sortant soudain de ses pensées en voyant les minutes qui défilaient sur ce maudit réveil, il finit ainsi rapidement de se préparer et descendit à la cuisine pour débuter ce qui s’annonçait comme un jour parfait, avec un petit déjeuner équilibré…c’est-à-dire saucisses, œufs sur le plat et un bon thé aux fruits rouges!
Il descendit nonchalamment les escaliers, arrivant à la cuisine où tout était déjà prêt. Mais son hôte était déjà attablé, et interpella lorsqu’il le vit arriver :
« Bah dis donc, tu es bien matinal !
— Que veux-tu Hiro, j’ai oublié d’éteindre le réveil…encore. »
Le jeune garçon éclata de rire quand Antoine leva les yeux au ciel, un peu honteux. Ils déjeunèrent ensemble, écoutant la radio qui diffusait les nouvelles du jour : amélioration de l’économie, création forte d’emploi…
« C’est pas chez moi que j’aurais entendu ce genre de chose » pensa Antoine en engloutissant une saucisse entière d’une seule bouchée, gonflant ses joues comme celle d’un hamster.
Alors qu’il finissait son thé, Baymax apparut, ayant fini de se recharger ses batteries durant la nuit. Il salua les deux garçons d’un geste mécanique, avant d’étrangement se tourner immédiatement vers Antoine, et de déclarer de sa voix certes monocorde mais rassurante à la fois :
« Mes capteurs ont analysés votre état émotionnel durant votre sommeil.
— Même quand tu es en veille ? demanda Antoine, surprit.
— Je l’ai un peu amélioré depuis quelques temps, répondit Hiro d’un air fier.
— J’ai remarqué que vous étiez fortement agité, continua le robot sans prêter attention à la remarque du jeune homme. Et cela se produit toujours aux mêmes heures. Diagnostic : troubles comportementaux provoqué par un ou plusieurs graves traumatismes.
— Holà Baymax, tu es sûr que tu n’y vas pas un peu fort là ? rétorqua Hiro, attendant anxieusement l’imminente réaction d’Antoine, dont le visage c’était soudain assombri.
— Il a raison, tu exagères un peu, j’ai le sommeil un peu agité, c’est tout…un ou deux somnifères et puis se sera réglé.
— Il a un problème avec la solution que vous venez d’énoncer.
— Ah oui ? Laquelle ?
— Vous avez déjà fini toutes les boites de somnifère. Et votre état ne s’en est pas amélioré pour autant. »
Hiro se figea alors qu’il tenait encore son bol dans ses mains. Antoine reposa sa tasse sur la table, s’essuya calmement la bouche et répondit d’un air taciturne :
« Je t’ai dit que je vais parfaitement bien. Ton scanner doit être défaillant.
— Hiro a vérifié tous mes systèmes et programmes il y a peu, je suis parfaitement opérationnel.
— Il a forcément dû louper quelque chose, n’importe quoi…
— Je peux vous assurer que mon diagnostic est fiable à cent pour cent.
— Et moi je te dis que je vais bien ! »
Antoine ne c’était pas rendu compte qu’il avait serré les poings si forts que ses ongles avait entaillés la peau de ses paumes, et qu’un mince filet de sang commençait lentement à couler. Hiro avait eu un mouvement de recul devant la colère du jeune homme, et un silence pesant c’était installée.
Desserrant le poing, il revint peu à peu à lui, comme si une autre personne c’était emparé de son corps et de son esprit. Il se gratta le menton, gêné, et balbutia :
« Je vais juste faire un petit brin de toilette…on..on se retrouve pour partir ? Je crois…que tu m’as dit qu’on avait eu des résultats intéressants durant la nuit, non ?
— C’est bien ça, répondit Hiro, non plus effrayé, mais plutôt inquiet. Je sais que je ne devrais pas insister, mais…tu es certain que tu ne veux pas en parler ?
— Ne t’inquiètes pas, je suis juste un peu fatigué, tout ira bien. »
Mais même lui ne semblait pas convaincu par ce qu’il venait de dire. Il remonta directement vers la salle de bain, et verrouilla la porte, se passant de l’eau sur le visage et regardant fixement son reflet dans le miroir, ses lunettes déposées près du lavabo. Non il n’allait pas bien : lorsqu’il avait commencé à voyager à travers tous ces univers, il n’avait vu que des endroits magnifiques, même si il ne faisait que tâtonner au hasard. Quelle ne fut son horreur quand il découvrit leur vrai visage, caché derrière ces façades enchanteresses : dictature, trafic en tout genre, injustice, guerre…il est vrai que les endroits où il était tombé n’avaient pas aidés, mais il avait toujours essayé d’être optimiste, de voir du bon chez toutes les personnes qu’il rencontrait comme il l’avait toujours fait. Mais la vie, où qu’elle soit, n’était en rien un conte de fée, il l’avait appris en se prenant en pleine face la dureté et la cruauté de ces mondes qui finalement n’avaient pas tant de différences à ce niveau avec le sien...voir même étaient bien pires.
Heureusement pour lui, San Fransokyo avait été une véritable bouffée d’air frais, lui redonnant un peu d’espoir dans le chaos qu’avait été son existence pendant un bon moment. Même si il préférait taire les détails de ce qu’il avait pu voir avant, restant évasif malgré la total confiance qu’il avait en Hiro et ses compagnons. Mais il y a des choses qu’il préférait garder pour lui, au risque qu’elles ne finissent par le consumer…
Essayant de chasser toutes ses noires pensées, il essaya de donner une forme à la masse informe et dissidente qu’il osait encore appelée des cheveux, qui en plus ne voulait pas se décider si ils viraient plus vers le blond ou le châtain, et se demanda s’il devait raser sa barbe de trois jours. Après réflexion et une soudaine crise de «flemmatite aigue» comme il aimait les appeler, il décida qu’il était très bien ainsi. Et qu’en plus sinon il avait une tête de gamin, au moins là il avait l’air un peu plus vieux et adulte.
Il retrouva Hiro en pleine discussion avec sa tante Cassie, tenant deux paquets contenant sans aucun doute leur déjeuner pour le midi. Le jeune garçon avait eu une idée brillante en faisant croire à sa tante qu’Antoine était un correspondant français venu en visite à San Fransokyo. C’était une couverture idéale pour lui, qui en plus pouvait aller et venir à l’université d’Hiro sans qu’on lui pose de question, ayant falsifié nombre de documents administratifs pour rendre le tout crédible. L’avantage d’avoir comme compagnon des surdoués prenait tout son sens. Même si avant de partir, ils ne purent l’un comme l’autre échapper à un gros câlin de tante Cassie, qui le laissa rougissant alors qu’ils commençaient leur longue marche. Mais au moins ça avait le don d’être réconfortant.
Il faisait vraiment un temps superbe sur le chemin de l’université, le soleil illuminant la ville et une légère brise vous caressant la peau, rafraîchissant un peu l’atmosphère mais ayant le don de vous réveiller totalement. C’était bien différent que quand il était arrivé : à ce moment-là, il pleuvait et il faisait un froid de canard. C’est ce même jour qu’il avait rencontré toute l’équipe des justiciers protégeant la ville en les aidant à arrêter des criminels qui étaient en train de prendre leur jambes à leur cou. Si la première fois ils l’avaient regardés d’un air méfiant avec ses explications abracadabrantesques, ils avaient finalement décidés de lui donner raison et avait même acceptés de l’aider...même si pour les convaincre de la véracité de ses dires, il avait dû leur faire une petite démonstration de son appareil, et un nid d’œufs d’Aliens n’avait peut-être pas été la meilleure idée qu’il ait eu à ce jour en terme de destination !
Ce souvenir le fit sourire, quelle peur ils avaient eu quand ils lui avaient demandés si ils pouvaient ramenés des œufs pour les étudier et qu’il avait été obligé de leur révéler que ce serait signé l’extinction de l’espèce humaine, sans compter la méthode des créatures pour se multiplier…ils étaient tous ressortis en courant, lui en tête quand il avait eu l’ombre d’un œuf s’entrouvrir !
Ayant retrouvé sa bonne humeur, pour le plus grand plaisir d’Hiro, heureux de voir son compagnon remis d’aplomb, mais aussi celui de Baymax qui n’avait cessé de répéter que ses capteurs indiquait que son état était redevenu normal. Sur le chemin, Antoine ne put s’empêcher de déjà commencer à questionner Hiro sur ce que le reste de l’équipe avait découvert :
« Est-ce que tu sais ce que l’appareil a affiché exactement ?
— Pour la centième fois, je te dis que j’ai juste reçu un message ce matin disant qu’il avait des résultats inhabituels, je n’ai aucune idée de savoir si c’est ce que tu attendais ou pas.
— Ah voilà qui n’a pas fini d’alimenter mon impatience !
— Ça fait plaisir de te voir retrouver le sourire en tout cas.
— Oui…encore désolé pour tout à l’heure, je…
— C’est déjà oublié, mais toi n’oublie que si tu as besoin de quoi que ce soit, il ne faut surtout pas hésiter. Tu nous as bien aidé, alors si nous on peut faire quoi que ce soit, tu sais que ce seras toujours avec plaisir. »
C’est sur ces paroles qu’ils arrivèrent au laboratoire où les attendait le reste de l’équipe : Wasabi, Honey Lemon et GoGo était déjà bien affairé, alors que Fred comme à son habitude était affalé dans son fauteuil à lire des comics. En les voyant arriver, Honey Lemon se précipita à leur rencontre, totalement surexcitée :
« Il était tant que vous arriviez, on ne comprend absolument rien à ce qui se passe !
— Et ça ne devrait normalement pas être inquiétant ? demanda Antoine avec un sourire en coin.
— Oh non, au contraire ! Même si on attendait ton verdict pour savoir ce à quoi on doit s’attendre. »
Antoine éclata de rire et alla jusqu’à l’étrange appareil un peu caché dans le fond de la pièce, même si avoir comme compagnon les élèves les plus brillants du prestigieuse établissement avait un autre avantage conséquent: un laboratoire personnel, où ils pouvaient travailler sans craindre une quelconque gêne extérieur. La machine semblait assez rudimentaire, et fonctionnait comme un sismographe…à la différence qu’ici, c’était pour détecter des vibrations à travers les dimensions permettant de savoir si une personne voyageait à travers.
Wasabi lui tendit plusieurs relevés :
« Au départ, on pensait que c’était simplement rien d’anormal. Et puis ça s’est répété assez souvent, les mêmes oscillations, mais à des intensités différentes, expliqua ce dernier.
— Hum hum…en effet c’est assez irrégulier…je pourrais bien avancer une théorie sans trop me tromper.
— Et laquelle monsieur l’expert ? taquina GoGo en mâchonnant son chewing-gum.
— Et bien je dirais que nous avons bien là affaire à un voyageur inter-dimensionnel comme moi, mais au vu de l’oscillation il ne doit pas utiliser la même méthode. Et cette différence dans les intensités indique surement qu’il se rendait dans des dimensions plus ou moins éloignées d’ici.
— Tu crois que c’est celui que tu cherches ? questionna Hiro.
— Je ne pense pas, mon mystérieux fuyard utilise un système presque indétectable. Mais en tout cas, qui que soit cette personne, ami ou ennemi peu importe, il détient surement des informations cruciales, ou au moins son aide pourra nous être utile. En tout cas c’est une merveilleuse découverte ! s’enthousiasma Antoine. Qu’est-ce que je ferais sans vous ?!
— Tu as vraiment envie d’entendre la réponse ? lança Fred en riant.
— Oui tu as raison, je ne préfère pas le savoir…en tout cas les résultats de vos analyses vont me permettre de trouver cet homme !
— Vraiment ?!
— Oui certes ça va prendre un peu de temps, mais avec toutes les informations et les coordonnées que je possède déjà, on devrait pouvoir effectuer une triangulation assez précise pour espérer découvrir qu’elle était sa dernière position.
— Et bien, qu’est-ce que nous attendons ? »
Ils passèrent ainsi le reste de la matinée à faire des calculs complexe sous les instructions d’un Antoine ivre de joie, transmettant sa bonne humeur à toute l’équipe. C’était un véritable miracle pour lui, même si il savait déjà qu’il n’était pas seul à voyager entre les mondes : en effet un jour il avait entendu une étrange rumeur: un mystérieux personnage rassemblait des mercenaires, pour une belle somme de crédit à ce qui se disait. Il n’y avait pas prêté attention la première fois. Mais lorsqu’il alla dans d’autres dimensions par la suite, la même rumeur circulait, celle d’un homme habillé en costard cravate qui recrutait pour une mystérieuse affaire. Cette fois c’était officiel : il y avait quelque chose de louche, son instinct ne pouvait pas le tromper. Ce fut pour lui une aubaine : il avait enfin trouvé un but, une quête à accomplir pour devenir quelqu’un, c’est-à-dire résoudre le mystère de cet inconnu aux mystérieux projets. C’est ainsi qu’il avait commencé un périple qui avait duré des mois et des mois, durant lesquelles chaque maigre piste avait été pour lui comme une oasis au milieu d’un désert rempli à foison de mirages. Pourquoi porté autant d’attention à ce qui pouvait bien être une histoire sans importance ? Tout simplement parce que une tel exactitude dans les témoignages dans des dimensions aussi éloignées les unes des autres ne pouvaient être le simple fruit du hasard, et son instinct lui disait que quelque chose de louche se tramait. Et ce n’est d’ailleurs pas par hasard qu’il c’était retrouvé à San Fransokyo, puisque sa dernière piste menait à cette ville, bien qu’il est passé des nuits entières à trouver les bonnes coordonnées. Et il est vrai que maintenant, l’aide qu’il recevait n’était pas de refus.
C’est en début d’après-midi qu’ils réussirent enfin à avoir des coordonnées à peu près concrètes. Il ne restait que quelques ajustements, mais Antoine les laissa aux bons soins du reste de l’équipe, le thé de son petit-déjeuner le rappelant à des besoins naturels auxquels il ne pouvait échapper. Il n’y passa qu’à peine cinq minutes, mais quand il revint, il remarqua immédiatement que quelque chose n’allait pas.
« Où sont Hiro et Baymax ?
— Il sont…partis cherchés des rafraîchissements, pour fêter le fait que nous avons enfin terminés et que nous allons enfin savoir où cet étrange et mystérieux personnage est en ce moment ! se dépêcha de répondre Wasabi d’un air enjoué que parut un peu faux au jeune garçon sur le coup, mais qui était bien trop heureux pour y prêter attention.
— Parfait ! J’ai hâte de tester tout ça ! Mince…
— Un problème ? demanda Honey Lemon avec un sourire forcé.
— J’étais certain d’avoir posé ma télécommande sur la table…et maintenant je ne la retrouve plus…
— Elle est sous ton nez, tu l’as juste déplacé, dit GoGo qui gardait son sang-froid, se permettant même d’ajouter : si tu commences à ne plus savoir au tu mets tes affaires, on est mal.
— Ah je sais, c’est l’excitation qui doit me faire perdre la tête !
— Donc c’est pas si terrible que Hiro et Baymax se soit précipités sur ta télécommande pour tester les coordonnées ? » interrogea Fred d’une voix étrangement calme pour la gravité de la situation, se rendant compte trop tard de l’énorme boulette qu’il venait de faire.
GoGo en failli avaler son chewing-gum alors que Honey Lemon et Wasabi se tournaient vers Antoine qui tenait sa télécommande entre ses mains, et qui c’était figé pendant quelques instants. Déposant l'objet sur la table, prit ses lunettes, et commença à mécaniquement en essuyer les verres avec un chiffon gris qu’il avait sorti de la poche de son jean.
« Vous êtes en train de me dire…qu’Hiro a utilisé sans mon autorisation une machine que seul moi arrive à faire à peu près correctement fonctionner, pour se rendre dans une dimension dont il ne connaissait absolument pas la nature, seulement les cordonnées ? interpréta-il d’une voix posé.
— C’est à peu près ça…répondit Honey Lemon dans un rire nerveux, essayant par la même occasion de détendre l’atmosphère.
Il posa délicatement ses lunettes sur le bout de son nez, avant de les mettre correctement en place du bout de son doigt, avant de soudainement exploser, comme devenu fou :
— Mais qu’est-ce qui lui est passé par l’occipitale, nom de dieu ?! C’est pas de l’inconscience, c’est encore pire ! Oh que personne, je dis bien personne, ne me sorte l’excuse de la curiosité, qu’elle soit scientifique ou non ! Et s’il avait ouvert une porte sur le Warp, vous imaginez le cauchemar ?!
— Le…Warp ?
— Oui le Warp, un endroit super sympa rempli de démons du chaos qui n’attendent que le bon moment pour massacrer tout le monde en criant : du sang pour le dieu du sang, des cranes pour le trône de cranes ! s’écria-t-il d’un ton ironique.
— Ouah, ça à l’air métal comme endroit, c’est cool ! s’exclama Fred.
Antoine mit la main devant ses yeux d’un air déprimé, avant de répondre d’une voix dépitée :
— Non Fred, non, il n’y a rien de cool là-dedans… enfin, donnez-moi les cordonnées, on va bien voir ce que ça donne, mais je m’attends au pire… »
Il alluma la télé, et de son étrange télécommande entra les coordonnées de la fameuse dimension. Il avait entre-temps sortit son petit calepin de la poche intérieur de sa veste fétiche, autre vestige qu’il avait rapporté de Paris, qu’il ne quittait presque jamais. Alors qu’il commençait à minutieusement écrire les coordonnées de son stylo plume à l’encre bleu, les lettres serpentant sur les pages blanches à la teinte légèrement jaunie, comme des fleuves innombrables au milieu d’une terre désertique, offrant un paradoxe assez saisissant et poétique.
Il écoutait d’une oreille distraite les premiers commentaires de ses compagnons sur les premières images de ce mystérieux monde qui c’était affiché sur l’écran plat.
« Oh bah ça a l’air plutôt tranquille en fin de compte, fit remarquer Wasabi.
— Pas de quoi s’enthousiasmer, c’est encore un endroit trop médiéval à mon gout…ne doit pas y avoir beaucoup de wifi, rétorqua GoGo.
— Mais le palais de glace en haut de la montagne, c’est tout de même original, ça donne un certain cachet, vous ne trouvez pas ? ajouta Honey Lemon.
— A tous les coups il est habité par des géants de glace qui gèle leurs victimes avant de les manger comme des esquimaux ! Ah moins que les personnes qu’ils mangent soient déjà des esquimaux, donc ce seraient des esquimaux gelées… » imagina Fred.
Antoine releva soudain la tête en entendant « palais de glace en haut d’une montagne »…non, ce pouvait-il que ce soit…mais oui, ce château, ce fjord, il les aurait reconnu entre mille tant il les avait vu sur l’écran de sa télé ou de son ordinateur, tout comme ce palais de glace scintillant comme un diamant en haut d’une couronne de pierre symbolisé par la chaîne de montagne. Il en versa une larme : de toutes les dimensions qu’il avait rêvé de visiter, celle-ci était facilement tout en haut de la liste. C’était tellement inattendu et inespéré qu’il en resta sans voix, caressant l’écran du bout de ses doigts, n’osant y croire. C’était bien Arendelle qui se tenait devant ses yeux, redevenus ceux d’un gamin de sept ans. Quel bonheur se serait de pouvoir gambader au milieu de la forêt pour tomber sur le bazar d’Oaken, se promener dans les rues de la ville, visiter le palais de glace, rencontrer Olaf, Kristoff, et puis surtout Elsa et Anna…et c’était à sa portée, ce rêve inassouvi il n’avait qu’à appuyer sur un bouton pour le réaliser.
« Depuis le temps que je te cherche…
— Tu connais cet endroit ? l’interrogea Honey Lemon.
Il laissa éclater sa joie, sautillant de bonheur.
— ENFIN ! Je t’ai trouvé ! Arendelle, voilà donc où tu te cachais depuis tout ce temps : juste sous mon nez ! Minute, comment je vais faire en me retrouvant devant Elsa et Anna…qu’est-ce que je vais bien pouvoir dire…oui ça va je suis convenable, enfin je crois…ah, à la fois tellement excité et stressé, que voulez-vous que je dise de plus ? Et moi je reste planté là, qu’est-ce que j’attends ?! »
Il éteignit la télé, marqua rapidement mais proprement "Arendelle" juste à côté des coordonnées correspondantes, rangea son calepin dans la poche intérieur de sa veste et s’empressa de se regarder dans la glace, essayant désespérément de donner une coupe à la masse informe et dissidente qui lui servait de cheveux…mais voyant que c'était définitivement une mission impossible, il finit par se diriger d’un pas décidé vers le mur en face de lui.
« Attend, tu y vas tout de suite ? s’étonna Wasabi.
— Pour sûr que j’y avais tout de suite ! J’ai attendu ce moment toute ma vie, et le voilà qui m’appelle ! Vas s’y Antoine, vas s’y Antoine, vas s’y…
— Oui bon ça va, on n’a compris, soupira GoGo, légèrement agacé par son comportement quelque peu voir complètement infantile.
— Et en plus je vais faire d’une pierre deux, non trois coups, surenchérit Antoine. Je vais à Arendelle, je retrouve Hiro et Baymax et en prime je rencontre un autre voyageur inter-dimensionnel. Que demande le peuple ?
— Que tu nous rapporte un souvenir ! lança Fred.
— Compte sur moi.»
Il pointa sa télécommande vers le mur, et appuya sur le bouton d’allumage. Un portail au contour orange apparu, et à l’intérieur on pouvait voir le château d’Arendelle. Juste avant de rentrer, il sentit un frisson le parcourir de la tête aux pieds. A chaque fois qu’il allait faire ses premiers pas dans une nouvelle dimension, il se sentait comme une enfant déballant ses cadeaux le matin de Noël, mais sur ce coup, la sensation était décuplée par toutes ces heures de frustration à ne pas trouver cet endroit, et qui était maintenant enfin à portée de main ! Il prit une grande inspiration et passa le portail.
Au moment où il posa le pied sur le sol d’Arendelle, et qu’il vit la foule rassemblée, presque comme si elle n’attendait que lui, il cria une réplique dont Robin William aurait été fière :
« Goooood morning Arendelle ! »
Tous les regards se tournèrent vers lui, la seule émotion étant apparemment la stupeur. Au milieu de la foule, il n’eut aucun mal à distinguer la haute stature de Baymax, qui lui fit un petit signe amical de la main, alors qu’Hiro semblait un peu honteux et essayait de se cacher derrière la haute stature du robot. Devant le silence pesant que son arrivée avait engendré, Antoine ne put s’empêcher de se dire en refermant son portail qu’il venait de jeter un froid…
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Re: Tome 2: Through the Worlds and Imagination
Lun 28 Mar 2016, 10:11
Si j ai bien compris chacun va faire de son point de vue?
En tout cas c était sympa,mais vu que j ai pas vu les nouveaux héros je me perds un peu pour les personnages,même si j ai relativement compris
En tout cas c était sympa,mais vu que j ai pas vu les nouveaux héros je me perds un peu pour les personnages,même si j ai relativement compris
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