[Frozen Cimematic Universe] Les Secrets d'Ahtohallan

Prologue :

Aveugle, sourde, muette, plus rien ne comptait, plus rien n’existait. Elle ne sentait et ne ressentait plus rien. En réalité si, il restait une sensation, douloureuse, affreuse. Une sensation qu’Elsa n’avait ressentie qu’une seule fois dans sa vie. Elle se sentait glacée, comme lors de sa mort à Ahtohallan. L’esprit embrumé de la jeune femme fit un dernier effort. Oui elle se souvenait. Elle était couchée, sur le sol d’Ahtohallan, le lieu de sa mort avant que sa sœur ne l’arrache à son funeste destin, mais cela n’avait été qu’un bien maigre sursis. C’était l’heure, elle le sentait. Dans un ultime sursaut de sa volonté la jeune femme ouvrit les yeux. Il n’y avait rien, juste le froid, juste la tristesse, juste la souffrance, juste une obscurité brumeuse dans laquelle Elsa déambulait, perdue dans son infini désespoir. Elle voulait courir, mais elle était nulle part, elle voulait crier, mais personne ne pouvait l’entendre. La jeune femme tentait vainement de comprendre où elle se trouvait : Ahtohallan ! Il n’y avait pas de doute pour elle, mais où pouvaient bien se trouver le dôme des souvenirs ? Et les projections du passé ?
Soudain, le cinquième esprit se figea. Au loin, derrière l’épaisse brume qui l’empêchait de voir, elle avait entendu une voix étouffée. Une voix différente de celle qui hantait ses jours et ses nuits pour la guider vers la rivière gelée, non cette voix ne chantait pas, elle semblait moins mystérieuse et même familière. Elsa tendit l’oreille. Rien...Et finalement, à nouveau elle se manifesta. Cette fois, la jeune femme savait. Cette voix elle pourrait la reconnaître même au bout du monde. Anna ! Anna se trouvait ici !


-Anna ! Anna ! Je suis là ! Viens jusqu’à moi !! Hurla Elsa en vain, la voix de sa sœur semblait inaccessible.


D’un geste rageur, elle lança en avant ses bras et un puissant jet de glace transperça la brume laissant apparaître un passage, semblable à ceux qu’elle avait pu créer lors de sa première entrée dans Ahtohallan. La maîtresse des pouvoirs de l’hiver marqua un temps d’arrêt, surprise du prodige qu’elle venait à nouveau de réaliser. Elle prit le temps de s’observer ? elle était vêtue de sa tenue de reine des neiges, puis elle regarda ses mains qu’elle agita élégamment pour faire apparaître de gracieuses volutes de neige et de glace. Sa magie était à nouveau en elle sans qu’elle n’arrive à s’expliquer pourquoi. Une nouvelle question qui s’ajoutait aux nombreuses dans son esprit mais elle finit par les balayer d’un revers de la main. Au loin, le long du passage qu’elle avait créé, une projection commençait à apparaître. Cela devait être un souvenir gelé d’Ahtohallan, mais il semblait bien différent de ceux qu’Elsa avait pu voir jusqu’alors. Il semblait trouble, lointain, flou, comme s’il venait d’un autre monde et pourtant ! Pourtant la voix de sa cadette se faisait plus distincte bien qu’encore lointaine et semblait venir derrière le souvenir.


-Mamie… C’est Elsa ! … Elsa ! Je suis là ! Elsa ma grande sœur chérie j’arrive ! N’aie pas peur !
-Anna ! Cria à son tour Elsa qui se mit à courir.


Rapidement, la jeune femme arriva à la hauteur du curieux souvenir. Elle était prête à tout voir, mais ce qu’elle avait sous les yeux la figea de stupeur et d’effroi. Face à elle, le souvenir restait flou, il semblait venir du passé mais c’était impossible, elle se voyait vêtue de ses vêtements de princesse d’Arendelle, sa robe violette qu’elle chérissait tant pour ainsi pouvoir ressembler à sa mère. Mais la tenue était bien petite, tant son ventre s’était arrondi. Elle attendait un enfant ! Elsa se demandait si elle ne voyait pas l’avenir mais non, cette coupe de cheveux, ce visage, elle se trouvait tout de même plus jeune et elle était enceinte ? Impossible !
La surprise ne fut que plus grande et effroyable lorsqu’elle vit sa projection à genoux, se tordant de douleur alors qu’autour d’elle une flaque de sang commençait à se former. Sa projection était en train de perdre l’enfant qu’elle portait. Qu’est ce que tout cela pouvait bien signifier ? La reine des neiges ne comprenait pas le message d’Ahtohallan, puis elle sursauta. Enfin, celle qu’elle cherchait ! Anna apparaissait ! Mais elle aussi semblait floue et elle aussi était plus jeune ! La jeune rousse portait ses tresses qui lui donnait une allure de fillette et son visage poupon était celui que sa cadette arborait au moment de la disparition du roi et de la reine d’Arendelle six années auparavant.


Elsa était sidérée, l’image de sa sœur semblait si proche et pourtant si loin et, cette projection d’elle, elle était hypnotisée. Elsa crut bien percevoir sa cadette prononcer le nom d’Olaf mais elle ne saurait dire pourquoi. Lentement, le cinquième esprit s’approcha d’elle-même. Elle avait, à l’instar de son image les larmes aux yeux, puis elle tourna son regard vers sa cadette.


-Tends-moi la main ! Lança la jeune rousse à la projection.


Elsa observa. Sans comprendre, elle approcha sa main jusqu’à toucher l’épaule d’elle-même au plus mal alors que dans le même temps la projection semblait sur le point d’attraper la main d’Anna, la jeune femme entendit une voix inconnue qui semblait venir de derrière la projection de sa sœur.


- Ne fais pas ça ma chérie !


Elsa ne vit pas qui venait de tenir ces paroles mais soudain, la projection de sa sœur commença doucement à éloigner sa main. Les projections devinrent alors de plus en plus troubles. Elsa crut entendre sa cadette se plaindre de ne pas avoir pu prendre la main de sa sœur et finalement se résoudre à écouter la voix avant finalement de s’évanouir dans le brouillard, elle, la voix et la projection d’Elsa laissant à nouveau la reine des neiges seule dans son cauchemar.


-Elsa ! Elsa ! Fit une voix lointaine.
-Anna ?! Interrogea la jeune femme qui était tombée à terre.
-Non ! Elsa ! C’est moi ! Reprit la voix qui se fit plus précise.


La gardienne de la forêt ferma un instant les yeux puis, lorsqu’elle les rouvrit, la brume s’était levée. Elle était couchée au milieu du dôme des souvenirs et la voix… La dernière voix entendue, enfin elle pouvait mettre un visage. Ryder la dévisageait.


-Ryder ! Lança-t-elle


Elle s’était jetée au cou de l’éleveur de rennes qui l’embrassa doucement puis l’aida à se relever alors qu’elle sanglotait dans son épaule. La réalité la rattrapait, elle était enfermée dans Ahtohallan.


-Je sais ce qui te fait peur Elsa…
-Quoi ?
-J’ai vu ton souvenir ! Avoua Ryder.


D’un geste du menton il indiqua un souvenir figé qui glaça Elsa. A quelques mètres d’elle, le duc de Weselton jubilait. Anna ! Anna était en danger et elle n’y pouvait rien !


-Oh mon Dieu Ryder ! Anna ! Elle… Elle est en danger et nous … Nous sommes bloqués ici…
-Justement Elsa…
-Et tout est de ma faute !
-Elsa…
-Qu’allons-nous devenir ? Paniqua Elsa .
-Eh Elsa ! Dis-je ne sais pas si ça peut nous aider, mais la brume qui nous retenait prisonniers s’est levée ce matin. Lança alors Olaf qui fit son apparition.
-Attends quoi ? Répliqua la jeune blonde qui se surprit à reprendre la phrase favorite de sa cadette.


Intriguée Elsa suivit son ami et Ryder jusqu’à l’entrée du glacier. Les premiers rayons de l’aurore réchauffèrent son visage et l’éblouirent alors que plus aucune trace de brume n’était en vue. A perte de vue, seule la mer sombre, d’un calme étonnant faisait face à Elsa.


-Maintenant on a toujours le problème du bateau puisque le notre a coulé quand la brume est tombée. Fit remarquer Olaf.
-Un navire… Oui… Souffla Elsa qui regardait ses mains.


Sans trop savoir pourquoi elle tourna ses bras avec sa grâce habituelle, et, comme lors de son voyage dans Ahtohallan, sa magie de reine des neiges se matérialisa. En quelques secondes, Elsa créa un magnifique voilier de glace qui scintillait dans la lumière du matin.


-Mais… Elsa, je croyais que tes pouvoirs avaient disparus ? Remarqua Ryder.
-Eh bien apparemment ils sont de nouveau là ! Vite Ryder ! Montons à bord ! Nous devons aider mon peuple et sauver ma sœur ! Tu es avec moi ?
-Je donnerai ma vie pour toi Elsa !
-J’espère que non ! Fit Elsa en montant à bord.


Rapidement suivie par Olaf et Ryder, les amarres gelées furent lâchées et le navire s’éloigna vers le large. Les pensées d’Elsa voguaient vers sa sœur et ces curieuses images qu’elle avait vu dans Ahtohallan. Ryder, s’approcha d’elle et lui prit doucement la main pour l’arracher quelques instants à ses pensées. Les deux jeunes gens échangèrent un sourire puis, attiré l’un par l’autre leurs lèvres se rencontrèrent et ils échangèrent un long et langoureux baiser. Pour la première fois depuis longtemps, Elsa put savourer un moment de bonheur. Lorsqu’ils stoppèrent finalement leur étreinte, Ryder passa doucement la main dans les cheveux de sa belle.


-Ne t’en fais pas, je suis sûr que nous retrouverons très vite ta sœur ! Fit Ryder avant de s’éloigner, laissant Elsa fixer l’horizon.
-Ou que tu sois Anna ! Je viens te sauver ! Siffla Elsa déterminée.


Les trois amis laissaient derrière eux, Ahtohallan, et, sans même l’avoir remarqué, dans un recoin abrité du glacier gisait toujours le corps sans vie de celle qui devait être couronnée reine d’Arendelle quelques jours auparavant…

Chapitre 1 : Qui suis-je ?


Les esprits de la nature semblaient favorables à Elsa et ses compagnons. Ahtohallan avait disparu derrière l’horizon et le navire glacé de la reine des neiges faisait tranquillement voile vers les terres Northuldra. Elle était là, en paix à la proue du navire, un véritable moment de quiétude et pourtant, c’était une véritable tempête qui déferlait sous le crane de la jeune femme tant les questions sans réponses furent nombreuses. Des questions oui, mais ce qui l’inquiétait davantage encore c’était sa sœur. Anna, où pouvait-elle se trouver. Dans les souvenirs gelés du dôme elle avait vu le nouveau duc de Weselton triompher, mais Anna… La jeune rousse demeurait invisible. C’était peut-être le seul réconfort qu’Elsa pouvait trouver en cet instant. Cela voulait dire que la nouvelle reine d’Arendelle n’avait ni été tuée, ni capturée par l’usurpateur. Et au-delà d’Anna… Son peuple souffrait. Elle avait fait un serment, celui de toujours protéger Arendelle, laisser le trône à sa cadette ne la libérait nullement de sa tâche. Elle était leur reine à jamais. Non, pas leur reine, pas ce mot. Sa dernière expérience à Ahtohallan lui avait démontré le violent poison que pouvait être sa soif de gloire et de pouvoir. Mais au fond d’elle, elle restait une Arendellienne.

La jeune blonde se demandait bien comment elle allait s’y prendre pour l’avouer à Yelena, la matriarche qui lui avait tant de fois répété et reproché son origine du royaume d’Aren, et pourtant, la gardienne de la forêt savait dans son cœur que le soutien du peuple du soleil était un allié indispensable pour sauver sa sœur et le royaume.

Anna… Encore Anna. Ses pensées ne pouvaient pas ne pas être tournées vers la cadette d’Iduna et Agnarr plus de quelques secondes, elle pensait à nouveau à elle. Et cette image… Que pouvait-elle bien signifier ? Ces souvenirs flous et pourtant irréels. Elle était pleinement consciente de ne jamais avoir vécu pareille situation, enceinte, agonisante dans la neige, et Anna alors ?... Si c’était bien le visage du passé de sa sœur qui était face à elle, certes avec un ventre plus arrondi que dans ses souvenirs mais après tout, la jeune rousse était bien gourmande dans son adolescence… ou alors… Les pensées d’Elsa s’entrechoquèrent… Et si le souvenir avait montré sa cadette elle aussi attendant un heureux événement ?

Là encore, l’esprit rationnel d’Elsa lutta de toutes ses forces contre ces pensées absurdes, le visage qu’elle avait vu montrait Anna encore adolescente, c’était ridicule, elle n’était aucunement enceinte ! Mais alors pourquoi ces souvenirs s’ils ne pouvaient être réels ? Et pourquoi cette seule parole de la projection de sa sœur :


« Mamie… C’est Elsa ! … Elsa ! Je suis là ! Elsa ma grande sœur chérie j’arrive ! N’aie pas peur ! »


« Mamie » ?... De qui pouvait bien parler Anna. La jeune femme avait bien les souvenirs d’une grand-mère, mais fort lointains. Celui de la reine Rita, alitée, qui ne quittait jamais sa chambre. Elsa fit un gros effort pour se rappeler, oui, elle lui avait bien parlé quelque fois quand elle n’était qu’une très jeune petite princesse encore insouciante. Son père lui avait interdit de montrer ses dons pour la magie, il lui avait bien dit que cela pouvait déranger mamie Rita. Elsa en fillette modèle avait obéit, sa grand-mère restait souvent silencieuse mais, parfois, elle pouvait donner à la petite fille un petit morceau de chocolat ou une autre friandise quand Agnarr ne regardait pas. Ces souvenirs enfouis au plus profond de sa mémoire firent légèrement sourire Elsa avant de retomber dans son questionnement. Anna parlait-elle de mamie Rita ? Comment pourrait-elle s’en souvenir ? Elsa avait dû fouiller dans sa mémoire mais Anna ? Sa cadette n’avait que deux ans quand Agnarr était arrivé une nuit, les yeux rougis réveiller les deux fillettes. Il n’avait rien pu dire. Iduna avait alors prit ses deux filles et leur avait dit alors
« Mamie Rita est partie cette nuit pour l’Helveg… »


L’Helveg… Un bien joli nom et une belle histoire que sa mère avait raconté à la très jeune fille qu’était Elsa, un monde parallèle où tout le monde est en paix. Bien sûr en grandissant Elsa avait fini par comprendre qu’il s’agissait de la mort. Elsa dans le fond était reconnaissante envers sa mère qui avait su trouver la manière la plus douce possible pour l’expliquer à ses très jeunes enfants. Mais comme toutes les belles histoires, elles ne pouvaient être vraies. Pensa la jeune femme, même si ses certitudes étaient désormais ébranlées tant ses pouvoirs et Ahtohallan avaient pu la surprendre. Et en même temps, si Iduna avait dit vrai ? Après tout, comment Anna, qui n’avait que deux ans pouvaient se souvenir de quoi que ce soit de leur grand-mère Rita ? Et après tout, Elsa avait bien vu la projection de sa mère lorsqu’elle découvrait Ahtohallan pour la première fois alors pourquoi pas ?

Elsa se sentait devenir folle, voilà qu’une simple histoire pour enfants la perturbait, et ça n’était que le début. La dernière parole entendue, cette voix d’outre-tombe qui ordonnait à Anna de ne pas lui prendre la main, pourquoi ? Et serait-ce donc mamie Rita ? Elsa n’en pouvait plus, à chaque seconde qui passait, elle se torturait elle-même davantage à se poser des questions dont elle savait qu’elle ne pourrait trouver la réponse. Elle sentait ses yeux se fermer tout seuls. Elle s’épuisait à réfléchir ainsi. La mer sombre, aussi calme qu’un lac devenait trouble dans les yeux de la jeune femme et aucun clapotis ne pouvait la rappeler à la raison. Doucement Elsa se mit à genoux, ses jambes ne pouvaient plus la porter. L’instant d’après, elle était allongée.


-Eh Elsa ? Qu’est-ce que tu fais couchée par terre ? Eh Elsa ! Beugla Olaf sans succès, sa créatrice épuisée venait de plonger dans un profond sommeil.


Olaf pouvait continuer de même que Ryder, la respiration d’Elsa était lente et régulière, son corps était bien sur le navire mais son esprit voguait bien loin de la mer sombre. La jeune femme se sentait transportée, elle essayait de voir, mais son corps semblait avoir disparu, pendant un court instant elle ne sut plus vraiment qui elle était.


Je me suis perdue, dans un curieux monde, je voyais devant mes yeux des quantités d’images et de tableaux d’une curieuse vie vécue par ma sœur et moi, un couronnement, des trahisons des dangers, un bonhomme de neige, un très bel homme, un peuple de la forêt, des esprits…de la joie, de la tristesse mais surtout ma sœur. Et soudain, tout devînt flou, je faisais mon retour à la réalité, j’étais dans mon lit. Quelqu’un toquait à ma porte.


-Princesse Anna ! Appela Kay, Princesse Anna ! Le roi Agnarr et la reine Iduna souhaitent vous parler !
Papa et Maman ? En vie ? Mais où étais-je !?Maintenant que je les avais à nouveau avec moi il ne fallait pas qu’ils partent en mer et meurent ! En réalité personne ne devrait mourir en mer ! Le décor de la chambre devint subitement flou et je me retrouvai avec Maman qui était en train de me dire que… J’étais promise à Hans ?! En colère, je réfutai les propos de mon Père qui se garda bien de me prendre en pitié. Ainsi il organisa un bal masqué où Elsa et moi nous chargeâmes de changer nos tenues pour mieux observer nos partenaires. Je m’étais débrouillée pour que Kristoff puisse y venir. Le charme marcha. Mon amour pour mon beau montagnard était intact alors que bizarrement ma sœur semblait se contenter d’Hans. Elle me l’avait décrit sous des airs de jouvencelle amoureuse et il ne ressemblait pas au vil prince des îles du Sud qui avait essayé de m’amadouer pour pouvoir mieux la tuer.

Les heures passèrent et nous nous fîmes gronder par Papa car Elsa venait de révéler ses pouvoirs à tout le monde. Nous atterrîmes donc dans la bibliothèque pour les révélations. Mon sang afflua de honte. L’homme que j’avais cru aimer était en réalité Hans… Alors qu’Elsa avait été courtisée par Kristoff. J’étais jalouse, coincée entre mon amour pour ma sœur et celle de mon amant… Mais autre chose me préoccupait pour l’instant. Elsa, ma précieuse Elsa voulait se débarrasser de ses pouvoirs. Nous décidâmes donc de partir à l’aventure dans la Forêt Northuldra accompagnées de Kristoff. Là nous y rencontrâmes la chamane du village… Son aspect me frustrait car elle me ressemblait en tous points avec de nombreuses années en plus. Je cherchai dans un coin de ma tête où j’avais déjà pu la voir par le passé. Elle dégageait une aura qui m’était familier. A ma grande surprise, cette brave dame s’avéra être notre Grand-mère et elle s’appelait Anna comme moi-même…

Moult péripéties encore puis enfin, nous étions tous attablés, ravis car le brouillard venait de se dissiper. Papa, Maman et Hans qui visiblement était devenu notre frère nous avait rejoint chez les Northuldra. Nous apprîmes que Kristoff en était un. Elsa eut la permission de rester avec lui alors que moi, j’étais condamnée à rester avec Hans. Alors que je voulus leur dire au revoir, je les surpris en pleine union langoureuse. Mon cœur se serra de haine et de jalousie. Néanmoins je n’en parlais pas à ma sœur car j’avais l’ultime conviction que je pouvais arranger les choses toute seule…
Enfin non pas toute seule visiblement. Je me retrouvai bientôt dans la chambre d’Hans jumelle de la mienne. Il accepta de m’aider à conquérir Kristoff même si nous étions promis l’un à l’autre. Le décor changea brièvement et nous nous retrouvâmes dans une pièce secrète de la bibliothèque. Je l’avais baptisée la salle Northuldra car il y logeait tous les souvenirs dont Maman avait besoin. Nous préparâmes un gâteau magique avec Hans. Plus les semaines passaient, plus je ressentais plus que de l’amitié pour lui.

Je devais donc rejoindre Elsa pour lui donner la fameuse nourriture qui me permettrait de récupérer mon beau montagnard quand soudain je me retrouvai à nouveau dans la pièce secrète. Et il ne restait plus qu’elle ! Arendelle était noyé sous les flots du barrage ! Des gens morts passèrent, beaucoup de gens. Je faillis en devenir folle. Je fus aidée par Aren le premier roi du royaume. Nous envoyâmes les morts vers l’Helveg. Puis je reçus de l’aide beaucoup plus sommaire comme ceux des esprits. A bout de nerfs je fus heureuse de constater que tous les membres de ma famille allaient bien. Même Hans !
Les images défilèrent montrant les Northuldra et les Arendelliens unis pour la reconstruction de la ville. Puis je me retrouvai à nouveau dans ma chambre où je fus glacée d’effroi à deux reprises. Le premier drame vint de ma mère qui me proposa d’annoncer les fiançailles d’Hans et moi-même pour mon anniversaire. Le deuxième arriva après le passage d’Elsa qui voulait annoncer les siennes avec Kristoff.

Les quelques semaines de préparatifs filèrent en un éclair, c’était mon anniversaire. Je m’étais bien habillée pour l’occasion. Je cherchai Kristoff et Elsa. Je les trouvai bientôt en train de faire l’amour avec passion et mon rêve se brisa en mille éclats. Oui, moi Anna d’Arendelle je ne voudrais plus jamais toucher Kristoff maintenant qu’il avait goûté au plaisir de la chair avec ma chère sœur. Je pleurai dans ma chambre quand Hans arriva pour me réconforter. Hans qui s’avéra être le seul qui avait toujours veillé sur moi jusqu’à présent. Les images défilèrent où je me vis m’abandonner à lui. Je me consacrai à notre amour désormais. Ce qui ne plut pas à Elsa. Nous en vînmes aux mains. J’appris avec dégoût qu’elle était déjà enceinte de Kristoff depuis bien longtemps.

Nous ne désirâmes pas rester dans le royaume avec Hans et décidâmes de nous enfuir dans une ville minière du nom de Kraberg. Pourtant je continuai mes leçons de chamanisme avec Mamie Anna. Nous nous étions drôlement rapprochées. Elle me servait de mère quand la mienne avait été trop occupée avec Elsa. Je vis bientôt qu’Hans avait survécu à un accident de grisou puis l’instant d’après nous dormions paisiblement dans le lit avant d’être ramenés de force par Elsa.
Nous finîmes par nous réconcilier et nous unîmes face à l’horreur de la situation. Notre père souhaitait qu’Elsa avorte car Kristoff n’était pas selon lui l’homme qu’il lui fallait. Etant moi-même enceinte d’Hans je décidai d’accompagner ma très chère sœur chez la faiseuse d’anges. Je faillis vomir en observant le décor macabre digne d’un roman fantastique. La ville d’Arnevik décelait vraiment pleins de mystères.

Finalement Père revint nous rechercher comprenant qu’il avait été trop loin cette fois et je fus ramenée auprès de mon nouveau mari. Je me vis ensuite avec Mamie à enchaîner plusieurs leçons de chamanisme dont celle que j’utilisai le plus souvent : Les voyages astraux.

Mais alors qu’enfin, la vie commençait à me laisser tranquille, le malheur frappait à nouveau : J’étais seule face à Mamie allongée sur son lit. Je la pleurai amèrement alors qu’elle tentait de m’apaiser avant de partir. Je lui chantai la berceuse entrecoupée de larmes. L'enterrement fut très douloureux.
Mais nous semblâmes retrouver des jours meilleurs. Je me vis célébrer le mariage d’Elsa et Kristoff dans ma tenue de chamane. Je n’avais plus de jalousie envers elle, la jugeant harmonieuse avec son bébé dans le ventre et son mari qui la dévorait du regard. Le mien n’était pas en reste. Hans était merveilleux. Il faisait n’importe quoi pour me protéger notre bébé et moi.

Une autre image apparut. J’étais paniquée et à moitié dévêtue. Un homme d’une trentaine d’années essayait de me toucher. Cela ne dura que quelques secondes avant que je me retrouve dans le bateau royal avec Papa, Maman et Hans. Aucune trace de ma sœur et Kristoff. Pourtant je sentais dans mon cœur que je me languissais d’eux.

Mais nous n’arrivâmes jamais en Arendelle. Les couleurs s’illuminèrent bientôt et j’étais allongée, blême et pâle. Mes yeux se fermaient tout seuls. Mamie me tendait la main. Je l’agrippais avec force et nous terminâmes toutes les deux dans l’Helveg… Je voyais tant d’images… Mes parents, ma sœur, Hans, Kristoff, mon amour perdu laissé à ma sœur. Oui, je voyais Kristoff, je l’entendais, enfin je crois qui appelle…



-Elsa ! Elsa ! Elsa !
-Oh Kristoff arrête ! Et puis moi je suis Anna, va voir ta femme ! Bougonna la jeune femme avant d’ouvrir un œil.
-Quoi ? Questionna Ryder surpris.
-Quoi ?! Fit Elsa Mais… Ou suis-je ?!
-Elsa ! Enfin tu es réveillée.
-Mais… Arrête donc de m’appeler Elsa voyons ! Fit-elle alors qu’Olaf et Ryder échangèrent un regard étonné.
-Mais… Elsa ! Ce n’est pas toi Anna, c’est ta sœur que l’on doit retrouver ! Plaida le bonhomme de neige.
-Quoi ?


La jeune femme eut un instant de doute, elle observa ses mains et vit sa tenue. Elle toucha ses cheveux, ils étaient blonds. Elle revenait dans la réalité. Oui, c’était bien elle. Elsa…Elle était couchée sur un lit fait de feuilles et de brindilles sur une plage désolée. Le ciel était noir, il devait faire nuit depuis longtemps, seul un feu de camp permettait d’y voir.


-Kristoff !... Mais où suis-je ?
-Kri ?... Mais voyons Elsa c’est moi ! Ryder !
-Ryder ?!... Oh oui bien sûr, Ryder, pardon ! S’excusa la jeune femme.


Elle dévisageait le jeune homme. Tout cela avait semblé si réel. Elle avait l’impression d’avoir vécu une vie entière, mais elle était Anna. Et Ryder dans tout cela ? Curieusement elle le confondait avec Kristoff. Dans sa vie, elle avait pu voir à quel point Kristoff et Elsa pouvaient être amoureux et complices. Elle reprenait peu à peu conscience de qui elle était et se demandait pourquoi elle avait associé Ryder et Kristoff. Pour la première fois dans son esprit, le livreur de glace qui était sans doute déjà son beau-frère lui apparaissait comme un homme particulièrement séduisant et charmant. Elle se prenait même à être jalouse d’Anna… Elle sentait à quel point dans cette vie qu’elle venait de vivre dans la peau de sa sœur, Elsa pouvait aimer Kristoff. Et dans le fond… Et si Ryder était… Son Kristoff ?


-Tu commençais vraiment à m’inquiéter tu sais ?
-Quoi ? Comment ? Demanda Elsa toujours confuse.
-Eh bien tu ne te réveillais plus ! Tu t’es endormie sur le navire, tu avais l’air si paisible quand nous avons accostés sur les plages grises que je n’ai pas osé te réveiller, je t’ai laissé en compagnie d’Olaf pour te fabriquer ce semblant de lit… Oh c’est bien loin de ce que tu as l’habitude d’avoir mais…
-Ne t’en fais pas, c’est parfait. Répondit Elsa pour pallier la gêne de l’éleveur de rennes. Et… Ensuite tu m’as portée ici c’est bien cela ? Je ne me souviens de rien.
-Euh… Oui c’est exact. J’ai profité de l’épave de ce grand navire pour nous abriter du vent et j’ai attendu… La nuit est tombée alors j’ai fait un feu pour ne pas que tu aies froid, mais c’était bête car toi le froid…Tu t’en fiches pas vrai ?!
-Et tu attends depuis longtemps ?
-Oui on attend depuis longtemps, même que Ryder n’arrêtait pas de dire qu’il voulait te réveiller pour que nous puissions rapidement partir chercher Anna….
-Quoi ? Chercher Anna ? De quoi parles-tu Olaf ? Demanda Elsa qui avait encore du mal à accepter qu’elle était bien elle et non sa cadette.
-T ne te souviens de rien ?
-Euh…Pas vraiment.
-Oh d’accord, alors tu te demandes sans doute ce qu’on fait là ? C’est très simple ! C’est l’histoire de deux sœurs ! L’une avec des pouvoirs magiques, l’autre sans aucun pouvoir !
-Euh… Olaf, peut-être que tu pourrais…Raccourcir ton histoire ? Suggéra Ryder
-Oh ? D’accord ! Bah alors, Anna et toi vous vous êtes disputés parce que tu voulais le pouvoir mais que tu n’étais pas capable de le dire à Anna alors tu l’as giflé et tu es repartie chez les Northuldra même si Yelena ne t’aime pas du tout. Depuis tu es triste parce que tu crois qu’Anna te déteste et tu ne sais plus qui tu es alors on est tous partis pour Ahtohallan. Là tu as vu que Weselton avait attaqué les Arendelliens. Heureusement il y a Anna… Mais Anna est introuvable et la paf ! Tu es complètement dévastée et la brume nous empêche de sortir d’Ahtohallan alors que tu as perdu tes pouvoirs… Mais tu les as retrouvés ! Oh et la brume s’est levé alors tu as construit un bateau. On l’a pris pour revenir ici et tu t’es endormie sauf qu’on ne sait pas du tout par où commencer pour chercher Anna, d’ailleurs on ne sait même pas si elle est partie d’Arendelle mis à part le fait que tu ne l’as pas vue dans tes souvenirs à Ahtohallan ! Des questions ?!


Elsa regarda quelques instants Olaf circonspecte. La curieuse façon de narrer les histoires de la part du bonhomme de neige lui revînt en mémoire et il lui fallut encore quelques secondes pour digérer toutes les informations. Elle était Elsa. Le cinquième esprit gardienne de la forêt, elle devait retrouver sa sœur. Soudain, la jeune femme se leva, elle avait recouvré ses forces.


-Anna ! Oui tu as raison ! Vite il n’y a pas une minute à perdre ! Il faut la retrouver ! Ryder ! Sommes-nous loin du camp ?!
-Euh… Un peu oui, nous sommes sur les plages grises, près de l’épave et…


Il pouvait poursuivre son explication mais la jeune femme ne l’écoutait plus. Elle venait de prendre conscience de son environnement. Ces plages désolées et surtout ce qui à ses yeux était un sanctuaire, le lieu de repos de ses parents. En cet instant elle aurait tant aimé les sentir près d’elle, et son expérience de vie la terrifiait. Elle avait pu apprécier vivre la vie de sa sœur, aux côtés de ses parents, et la réalité l’avait rattrapé… Comme l’aurait dit sa chère mère, ils étaient partis pour l’Helveg !


L’Helveg ! Voilà une histoire qui ne semblait plus si saugrenue maintenant qu’Elsa avait vécu cette curieuse vie dans la peau de sa cadette. Et si elle existait vraiment ? Et si cela avait bien été sa mère qui lui avait parlé lors de son premier passage à Ahtohallan ? Elsa n’osait y croire et en cet instant elle aurait tout donné pour revoir le visage rassurant de la reine Iduna afin de pouvoir la guider et retrouver sa cadette. Son curieux songe lui apportait encore plus de questions et bien peu de réponses, mais Elsa tachait de se souvenir de son objectif. Péniblement elle se releva.


-Alors Ryder ? Les Northuldra ? Nous devons les voir au plus vite !
-Mais justement Elsa… Je t’expliquais que…
-Je dois parler à Yelena, nous avons besoin d’elle pour sauver ma sœur et Arendelle.
-Elsa ! Ecoute-moi !
-Quoi ? Demanda-t-elle agacée.
-Il n’y a pas de Northuldra ! Avoua le jeune homme mal à l’aise.
-Qu’est-ce que tu racontes ?
-Pendant que tu dormais, j’ai exploré les environs… Oui nous sommes loin du camp, Oui Yelena a toujours interdit que nous nous approchions des plages grises mais ns patrouilleurs ne sont jamais bien loin, et, le bétail devrait être dans les prairies à quelques lieux d’ici… J’ai cherché… Personne ! J’ai l’impression que la tribu est partie…
-Partie ?... Mais où ?!
-Je… Je l’ignore ! Les Northuldra ont toujours été un peuple nomade, mais il n’y avait aucune raison particulière pour que nous bougions, ou alors nous l’aurions su…


Elsa réfléchit quelques instants et fut parcourue d’un frisson. Son souvenir dans Ahtohallan, le duc de Weselton triomphant… Elle se souvenait de Yohan ! Il lui avait avoué avoir travaillé à un plan de bataille... Mais pour attaquer les Northuldra ! Et si ? Elsa réfléchissait à toute vitesse et la crainte l’envahissait. Elle en était convaincue, si Anna était partie à sa recherche, sans doute avait-elle dû commencer par les Northuldra, mais si le peuple du soleil se trouvait lui aussi disparu, peut-être était-ce le signe que le duc de Weselton avait poursuivi son offensive et alors dans ce cas sa chère sœur… Non elle ne pouvait le concevoir. Elsa se redressa, elle attrapa machinalement le sac que tenait Ryder, elle y retrouva les restes en lambeaux de sa robe de cinquième esprit. L’attaque des esprits contre elle lui revînt en mémoire. Mais il était trop tard pour avoir peur. Sans ménagement elle déchira le reste du vêtement pour s’en faire un foulard qu’elle passa sur ses cheveux.


-Nous devons être discrets si jamais des troupes de Weselton nous chercheraient… Olaf, reste caché derrière nous ! Ryder ! En avant ! Nous devons retrouver les Northuldra ! Je suis sûre que ma sœur est avec eux !
-Je… D’accord ! Je te suis Elsa ! Répondit le jeune homme confus.


La nuit était très sombre, la lune n’apparaissait pas tandis que les deux amis avançaient prudemment le long de la plage grise. Ils ne pouvaient voir à plus de quelques mètres. Par moment, Elsa lançait quelques flocons de neige qui éclairaient très légèrement leur piste. La robe des esprits, transformée en foulard de fortune permettait à Ryder d’avoir un léger point de repère. Elsa n’était pas discrète mais vu la pénombre, un ennemi ne pourrait la voir à moins d’être déjà tout proche.

Tout à coup, Elsa sentit dans sa nuque une légère brise. Elle reconnut les facéties de courant d’air, mais elle n’était pas d’humeur joueuse. Elle ne pensait qu’à Anna. Cependant l’esprit de l’air ne s’arrêta pas malgré la demande de la jeune femme, et la petite brise chatouilleuse commença peu à peu à se transformer en un vent plus fort, soulevant grains de sables dont le contact semblait irritant. Elsa s’énerva contre son ami, mais ce dernier redoubla, alors que les vagues de leur côté grossirent. Ils avaient beau être loin sur la plage, l’eau de la mer sombre venaient leur lécher les pieds désormais tandis que le sable à son tour se ligua contre eux.
La progression devenait de plus en plus pénible alors qu’une tempête se déclenchait autour de Ryder, Elsa et Olaf. Celle-ci n’était pas naturelle. Elle venait clairement de la colère des esprits. Ils se liguaient tous contre Elsa. Elle, le cinquième, la passerelle qui avait renoncé à sa charge ainsi qu’à ses autres pouvoirs… Mais pas tous. Son don de l’hiver lui avait été rendu alors qu’une tornade fit s’envoler les trois amis. La jeune femme tentait de se protéger, elle ainsi que Ryder et Olaf. Elle serra les poings et déversa tout son pouvoir de neige et de glace pour contrecarrer la volonté de l’air de l’eau et de la terre. Elsa venait de créer une bulle de froid autour de ses amis contre les assauts de la nature qui se firent de plus en plus pressants. La jeune femme se concentra davantage encore et, comme lors de sa première rencontre avec les éléments, des souvenirs se matérialisèrent… Mais pas les siens, non, des souvenirs qu’elle avait vécu dans sa vie précédente. Elle voyait sa cadette en compagnie d’Hans mais aussi discuter passionnément avec une femme âgée qui ressemblait cependant trait pour trait à Anna d’Arendelle. Cette femme… si sage, si prévenante, et soudain, elle n’était plus. Emportée par la mort alors que sa cadette en pleurait toutes les larmes de son corps. Ce souvenir douloureux ne fit qu’augmenter la volonté d’Elsa qui, dans un sursaut d’énergie, fit exploser la colère des esprits, mais cette fois… Aucun instant figé n’apparut comme la dernière fois. En revanche, il lui semblait avoir entendu un léger cri.


Tous tendirent l’oreille, mais plus un bruit, plus un murmure. Elsa fit signe à ses deux amis de ne pas bouger, alors qu’elle s’avançait dans la direction où elle avait entendu le cri, là où la colère des esprits s’était enfuie. Au bout de quelques mètres, elle avait quitté la plage et retrouvait les premiers buissons de la forêt. Par précaution elle replaça son foulard sur la tête et tendit l’oreille. Et finalement, alors qu’elle plissait les yeux, elle crut distinguer, dans un buisson, au pied d’un épicéa géant, une petite silhouette. Prudemment, la main levée prête à se défendre, elle s’approcha. Il y avait bien une silhouette. Alors qu’elle n’était plus qu’à quelques mètres, Elsa comprit qu’il s’agissait d’un jeune garçon. Il était couché dans un buisson, le corps inanimé. La jeune femme s’inquiéta ? Qui pouvait-il être ? D’où venait-il ? Mais surtout allait-il bien ? Voilà la première question à laquelle elle devait répondre. Lentement, elle s’approcha du garçon pour voir son état, et, alors que sa main s’apprêtait à toucher le visage de l’enfant, Elsa se raidit, elle sentait une présence derrière elle.


-Vous ! Pas un seul geste ! Ne vous avisez surtout pas de toucher à un seul cheveu de mon fils ! Lança une voix derrière elle.