- Le Royaume d'Arendelle -
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Dangerous Secrets : The story of Agnarr and Iduna  ( Avec la traduction française par Ansa ) TRADUCTION TERMINEE !!!  - Page 2 Empty Re: Dangerous Secrets : The story of Agnarr and Iduna ( Avec la traduction française par Ansa ) TRADUCTION TERMINEE !!!

Lun 11 Jan 2021, 21:17
Chapitre 10 : Iduna :

Nous nous installâmes au camp pour la nuit, encore à quelques kilomètres de la brume. Nous faisions cela à chaque fois, bien que nous aurions probablement pu le faire en une seule journée si nous avions voulu pousser. Mais Agnarr aimait l'excuse d'être loin du château, de ses études et des réunions interminables, même si cela signifiait avoir un entourage à ses côtés.

-Comment faire pour rallumer ce feu ? Demanda-t-il frustré de se débattre avec le silex.

Je roulais les yeux de bon cœur. Peu importe combien de fois nous avions vécu ce rituel, le prince ne semblait pas pouvoir saisir les tâches simples de la vie en plein air. Le prix de son enfance dans un château où tout le monde lui faisait tout, je suppose.
Je vins l'aider, en faisant glisser les pierres ensemble d'un geste rapide pour créer une étincelle. Puis je me penchai sur le tas de brindilles qu'il avait ramassé et je soufflai doucement, en les amenant à la lumière. Une fois qu'elles étaient allumées, j'ajoutai d'autres feuilles, puis quelques bâtons de bois. Bientôt, nous avions un joyeux petit feu.

-Je ne sais pas comment vous faites, dit-il, en secouant la tête, du premier coup à chaque fois ! C'est comme de la magie.

Je fronçais les sourcils.

-Pas de magie, dis-je fermement, seulement de la pratique et de la patience.

Il me sourit, s'appuyant sur un rocher voisin et plaçant sa main derrière sa tête. Il lança un coup d’œil à la compagnie des gardes et installa son campement à une courte distance. Nous les rejoindrons plus tard dans la soirée, quand il sera temps d'aller dormir. Agnarr et moi avions chacun notre propre tente, entourée de gardes. Mais pour l'instant, ils nous laissaient un peu de temps seuls se mettant à l’écart.

-Pratique, se moqua-t-il, comme si j'avais le temps pour ça. Je jure que Lord Peterssen a organisé volontairement plus de réunions ces jours-ci, juste pour me tenir occupé.

Il secoua la tête.

-Première chose que je fais quand je deviens roi ? Des réunions où je n’assiste pas dans tout le pays, je peux faire ça bien ? Ajouta-t-il en me faisant un clin d’œil.
-Oh oui ! Acceptai-je, je suis sûre que tout le monde sera d'accord avec ça. En fait, elles marqueront probablement une journée de célébration en votre honneur. Vous serez dorénavant connu sous le nom d'Agnarr l’homme qui s’échappe des réunions.
-L’homme qui s’échappe des réunions. Prince des chaussettes puantes. J'ai un sacré héritage, n'est-ce pas ? Plaisanta-t-il avant de soupirer, vous ne savez pas la chance que vous avez de ne pas avoir à penser à cette histoire de domination du royaume. Je ne le souhaiterais pas à mon pire ennemi.

Je lui lançai un regard compatissant. Alors que nous aimions nous taquiner, je savais combien Agnarr travaillait dur chaque jour, essayant de faire d'Arendelle un endroit meilleur. Ce n'était pas facile.

-Mais assez parlé de moi, déclara-il, en se redressant pour changer de sujet, vous êtes beaucoup plus intéressante, dites-moi, est-ce que le nouveau moulin à vent a fonctionné quand vous l'avez testé ?

Je souris, heureuse qu'il se souvienne de mon dernier projet, mais pas surprise. Agnarr me posait toujours des questions sur mon travail et voulait sincèrement connaître mes progrès et mes échecs, il était fou de joie quand j’arrivais à percer et me consolait quand une nouvelle idée ne fonctionnait pas. Il traitait mon apprentissage comme s'il était tout aussi important que de gouverner un royaume. Mais c'était Agnarr. Il s'intéressait toujours aux petites choses qui se passaient dans le royaume : La façon dont les cultures poussaient, comment les gens s'entendaient avec les nouveau-nés, les anciens qui mouraient…
Tout cela, en plus du royaume et de sa place. Il avait dû faire face à toutes ses alliances, ses partenaires commerciaux et ses ennemis.

-Nous y arrivons, dis-je, nous travaillons encore sur certains problèmes. Mais j'ai eu un nouveau plan l'autre jour et Johan va l'essayer pendant notre absence. J'espère qu'il va enfin le faire fonctionner.

C'était drôle, quand j'avais vu pour la première fois l'affichage "apprenti recherché" il y a un an, j'avais tout de suite fait une demande en pensant que cela pourrait m'aider à trouver Courant d’Air. Mais pendant que l'esprit du vent restait en hibernation, j'avais commencé à tomber amoureuse du travail en lui-même. Il m'avait donné quelque chose à faire et m'avait rendu contribuable pour la ville. Ainsi, j’étais plus que la meilleure amie du prince.

-C'est génial ! S’exclama Agnarr, et peut-être que Johan vous invitera à le rejoindre définitivement en vous embauchant !

Il savait que c'était mon plus grand rêve. Mon apprentissage se terminerait dans quelques mois, en même temps que mes leçons formelles avec Miss Larsen. Cela signifiait que je pourrai assumer un rôle à plein temps avec Johan, s'il acceptait. Je ne travaillerai plus seulement pour lui, mais plutôt à ses côtés.

-J'espère, dis-je, si ce n'est pas maintenant, alors peut-être un jour.
-Vous savez, je pourrais toujours publier un décret royal, dit Agnarr, je pourrais même en faire une loi.
Je ris.
- Non. Je préfère le gagner par moi-même, cela signifiera plus une victoire personnelle de cette façon.
-Et vous le ferez, dit-il avec ferveur, je le sais. Si quelqu'un peut le faire, c'est bien vous.

Ses paroles chaleureuses me firent frissonner, et je tendis les mains pour les réchauffer près du feu. La nuit avait commencé à tomber et avec elle, un frisson s'était glissé dans l'air. Agnarr sauta sur ses pieds et se dirigea vers le chariot, tirant la vieille cape de son père. La même qu'il avait portée sur mes épaules la toute première fois que nous nous étions rencontrés dans le brouillard ensemble. Il ne la portait plus beaucoup, mais il aimait l'emporter avec lui lors de ces voyages pour des raisons sentimentales.
Il s'approcha de moi, la posant sur mes épaules,

-C'est mieux ? Demanda-t-il.
-Bien sûr, acceptai-je en lui souriant.

Alors qu'Agnarr n'était pas beaucoup plus grand que moi, il avait poussé ces deux dernières années. Ses épaules s’étaient élargies et de longs muscles maigres étaient apparus du jour au lendemain. Ses cheveux s’étaient assombris, bien qu'ils soient encore blonds vénitiens, et ils étaient plus longs que le style de coupe près de sa tête qu'il avait eu pendant un certain temps après la tragédie du barrage. Il avait aussi un peu de duvet sur la lèvre supérieure, comme s'il voulait se faire pousser une moustache mais n'était pas tout à fait prêt à s'engager.

Mais malgré tous ces changements, ses yeux étaient restés les mêmes : vert émeraude comme la forêt elle-même pendant les mois les plus riches de l'été, moucheté de bleus et de jaunes qui semblaient danser quand il souriait. Quand il me souriait.

A présent que je l’observais, ce grand homme fort frissonnait car il avait lui-même froid. J'ouvris le manteau pour l'inviter à passer en dessous, comme je l'avais fait la première fois par la brume et à chaque voyage depuis. Il sourit.

-Est-ce que je rentre aussi ? demanda-t-il.
-Si vous y arrivez, le taquinai-je alors qu’il essaya de rentrer, plus sérieusement, si vous continuez à grandir, nous allons devoir apporter deux manteaux la prochaine fois.
-Non, dit-il, en tirant un bout de la cape par-dessus son épaule.

Son corps chaud se pressa alors contre le mien. Sa cuisse contre la mienne. Son bras autour de ma taille. Ma tête s'enfonça sur son épaule.

-Voilà ? dit-il, sa voix tombant plus bas, il y a encore de la place.
-Oh oui, acceptai-je sur un ton léger même si je me battais pour ignorer mon pouls rapide. Il y a encore beaucoup de place. Il faudrait inviter les chevaux aussi…Et les gardes, me moquai-je.

Il se contenta de soupirer en regardant le ciel.

-J'adore ces voyages, déclara-t-il, j'aimerais qu'on puisse les faire tous les soirs de l'année. S'asseoir près d'un feu chaud. Dormir sous les étoiles.

Il me donna soudain un coup de coude.

-Pourquoi les gens ont-ils inventé les toits de toute façon ? continua-t-il rêveur.
-Pour éviter la pluie, peut-être ? Suggérai-je.
-Ah oui, sourit-il, vous avez réponse à tout.

Il ferma les yeux. J'essayai de ne pas remarquer à quel point, il me transmettait sa chaleur, une chaleur forte appuyée contre moi. C’était un sentiment que j’avais essayé d’ignorer mais cela avait échoué au cours de ces derniers mois.

C'est juste Agnarr, me grondai-je, le garçon loufoque qui arrive à peine à ne pas tomber d'un arbre.

Et pourtant, quand ce garçon maladroit glissa son pouce sur ma paume, je ne pus pas résister à un petit tremblement, tout mon corps sembla s'enflammer à son simple contact.
Il le remarqua, me regardant d'un air endormi.

-Est-ce que ça va ? Demanda-t-il.
-Oui, parfaitement bien, répondis-je rapidement en espérant qu'il ne puisse pas voir mon visage rougissant dans la faible lumière du feu.

Nous nous tenions la main comme ça depuis ce premier jour au château, quand il m'avait traîné de pièce en pièce en me faisant visiter. Depuis cette première nuit dans le brouillard, quand j'étais si perdue dans mon désespoir. Son toucher avait toujours été réconfortant, amical. Une promesse que tout irait bien.

Mais maintenant ? C'était différent. C’était toujours une promesse. Mais peut-être d'une autre sorte.
Je laissais échapper un petit soupir.
Agnarr se leva soudainement, rompant le lien chaleureux qui nous unissait.

-Vous avez faim, froid, ? demanda-t-il, à moins que vous soyez assoiffée ?
-Je vais bien, lui assurai-je, mais... Un peu nerveuse pour demain, comme toujours.

Il me jeta un regard sympathique, assis, cette fois-ci en face de moi, pas sous le manteau. Mais il était toujours proche. Assez proche pour que je puisse le toucher si je le voulais. Au lieu de cela, j'enterrai mes mains sous le manteau, en les serrant l'une contre l'autre pour leur donner quelque chose à faire.

-J'ai compris, dit Agnarr, aussi amusants que soient ces voyages, la conclusion est toujours difficile.

J'hochai la tête lentement. Chaque aller-retour était toujours le même. L'accumulation, l'anticipation. Pour finir avec la déception habituelle. Le brouillard était toujours là, épais et impénétrable. Je commençais à penser qu'il resterait ainsi à jamais.

-Que feriez-vous si le brouillard avait disparu ? Lui demandai-je, en tout premier ?

C'était un vieux jeu - nous nous étions adonnés à chaque voyage dans la brume - et je connaissais sa réponse avant qu'il ne la prononce. Mais quelque chose dans la familiarité de ce jeu était apaisant. Cela atténuait l’appréhension du lendemain.
Il serra ses genoux contre sa poitrine, fixant le feu.

-D'abord je chercherai Mattias, dit-il, je sais qu'il est toujours vivant là-dedans. Quelque part. Après tout, c'était le meilleur soldat du pays. Il n'a jamais été abattu au combat.
-Et quand vous l’aurez trouvé ? Insistai-je.
-D'abord, je l'embrasserai très fort. Ce qu'il détesterait, bien sûr. Il a toujours dit que les vrais soldats ne faisaient pas de câlins, mais il aimerait ça, au fond de lui. Et puis, je le promouvrais au grade de général de la garde d'Arendelle.
-Autre chose ?

Les yeux d'Agnarr brillaient.

-Je lui donnerais tous les potins sur Halima au village. Il est fou d'elle. Il voudrait tout savoir. Elle aussi est assez folle de lui, d'après ce que j'ai compris, ajouta-t-il, riant en repensant à la femme qui travaillait à Hudson's Hearth, un restaurant local où tout le monde se réunissait pour discuter ou pour un de leurs fameux biscuits beurrés. Les hommes essayaient toujours de flirter avec elle, mais elle les refusait à chaque fois. Il n'y avait qu'un seul homme pour elle, déclarait-elle, même s'il était parti pour toujours.

C'était incroyablement romantique.

-Oh et autre chose, ajouta soudainement Agnarr les yeux brillants.

Je levai les yeux. Cela ne faisait pas partie de notre scénario.

-Qu'est-ce que c'est ?
-J'aimerais trouver mon sauveur.

Quelque chose me frappa au cœur.

-Votre... Sauveur ?
-Vous savez la personne qui m'a sauvée. Celle qui m'a conduit au chariot. Je parie qu'il ou elle est toujours dans le brouillard, aussi.
-Pourquoi pensez-vous cela ?
-Eh bien, elle doit l’être sinon elle se serait déjà manifestée. Je suis un prince, après tout. Les gens qui sauvent des princes sont récompensés. Mais personne ne s'est jamais présenté pour demander une récompense.
-Peut-être, croit-elle que sauver la vie est une récompense suffisante ? Suggérai-je avec désinvolture, mon cœur battant à tout rompre sur ce territoire inconnu.

Pendant toutes les années où Agnarr et moi avions été proches, il n'avait jamais mentionné une seule fois qu'il voulait trouver son sauveur. Je commençais à me demander s'il se souvenait de ce sauvetage.

-Bien sûr, accorda Agnarr avec un rire, mais j'ai toujours l'impression que nous nous serions déjà rencontrés s’il était à l'extérieur.

Il haussa les épaules.

-Je pense qu'il est toujours enfermé dans le brouillard quelque part à se demander si j’ai survécu. Alors si le brouillard partait, je le trouverai et les remercierai.

Je souriais avec inquiétude, fermant les yeux dans une lassitude feinte pour éviter de rencontrer son regard. Agnarr n'avait aucune idée de tout ce qui s'était passé en réalité pour rendre son sauvetage possible. Si je n'avais pas abandonné mes leçons. Si je ne l'avais pas suivi jusqu'au camp. Si je n'avais pas laissé mon châle dans cet arbre. Si je n'étais pas tombée sur lui, allongé là. Si je n'avais pas...
Je serai dans le brouillard. Et il serait mort.

-Je pense que c'était un des Northuldra, annonça soudain Agnarr.

Mes yeux s’ouvrirent.

-Quoi ? Pourquoi dites-vous cela ?

Il mit un bâton en feu.

-Sans raison réelle. Juste... un sentiment. Après tout, ce sont eux qui se sont connectés avec les esprits de la forêt. Et je me souviens de la sensation de flotter à un moment donné.

J'ouvris la bouche pour parler. Mon cœur battait si fort à ce moment-là, que j'eus l'impression que je pourrais me casser une côte.
Devais-je lui dire ? Que dirait-il si je le faisais ? Il ne se mettrait peut être pas être en colère, n'est-ce pas ?

-Bien que ça n'ait plus beaucoup de sens maintenant, que j'y pense, ajouta-t-il avant que je ne puisse dire quoi que ce soit, je veux dire… Ils essayaient de nous massacrer. Pourquoi voudraient-ils tuer mon père et me sauver ?

Mon cœur sombra. Je fermai ma bouche. A quoi avais-je pensé ? Je ne pourrais jamais lui dire la vérité. C'était trop dangereux. Trop risqué. Je repensais à mon premier jour à Arendelle, Peterssen me chuchotant avec prudence qu’il pouvait me protéger, mais seulement si je restais tranquille. Personne ne devait savoir.
Surtout pas le prince héritier d'Arendelle.
Je tendis maladroitement les mains au-dessus de ma tête, feignant de bailler.

-Je suis épuisée, dis-je, bien que ce ne soit pas tout à fait vrai, Je vais dormir un peu.

Je me levai et me dirigeai vers le chariot, en m'affairant dans les couvertures.
Agnarr fit un grand saut pour se remettre debout.

-Attendez, dit-il, en fouillant dans le chariot.

Il sortit une épaisse peau de renne de quelque part à l'intérieur.

-Pour amortir le sol.
-Ce n'est pas à vous ? Demandai-je surprise.

Il haussa les épaules.

-Je m’en sortirai sans. En plus, je pense que je vais rester debout un moment et faire le guet.
-Hum, ce n'est pas à ça que sert votre régiment de gardes ? Questionnai-je en jetant un coup d'œil à la compagnie d'hommes avec des semelles à moins de vingt mètres.
-Hé, ils pourraient avoir besoin de mon aide, pour repousser les loups ou autre chose.

Je levai un sourcil.

-Que feriez-vous si vous voyez un loup ? Vous essayerez de l'effrayer avec votre terrible voix ?
-Non. Je vous réveillerai et vous ferai chanter, déclara-t-il, vous charmeriez les puissantes bêtes avec vos notes douces et claires et elles se coucheraient toutes sur vos genoux comme des chiots pour écouter.

Je souris, en m'éloignant du chariot.

-Est-ce votre façon détournée de me demander une chanson votre Majesté ? Me moquai-je.

Je protestais à chaque fois au début, mais à la fin je cédais toujours. Il sourit mièvrement.

-Pas si vous êtes fatiguée.
-Je suppose que je peux rester réveillée pour une chanson, repris-je cachant mon plaisir d'être demandée.

Je retournai vers le feu et je m’assis devant, en plaçant la peau de renne sur mes genoux, puis en la lissant avec mes mains. Agnarr s'allongea à côté de moi, en étendant ses jambes et en posant sa tête sur mes genoux avec un soupir satisfait.

Il devait se sentir aussi bien que moi.

Je levai la voix pour chanter. Au début, j'étais chancelante, mais bientôt les notes coulèrent de ma gorge comme l'eau d'un ruisseau alors que je chantais une chanson Arendellienne que j'avais apprise au village.

-Votre voix est comme celle d'un ange, murmura-t-il en fermant les yeux et en inspirant profondément.

Il ne fallut pas longtemps pour qu'il s'endorme. Tant pis pour la surveillance. Je lui caressai les cheveux, sentant les mèches me glisser entre les doigts comme du sable qui glisse dans un sablier.

Cela pourrait bien être notre dernier pèlerinage, réalisai-je soudainement. Agnarr avait maintenant dix-huit ans, après tout. Bientôt, il allait prendre une épouse. Et sa nouvelle compagne ne lui permettrait jamais de partir en randonnée dans le désert avec une villageoise quelconque. Si je voulais continuer à aller dans le brouillard, j'irais seule.
Cette pensée me rendait plus triste que je ne le voulais. Et avant même de réaliser que je le faisais, j'avais changé de chanson passant à une de mon peuple, ma vraie famille.
Je fredonnai la mélodie doucement, les mots se répandant dans mon esprit comme de l'eau. Comme Ahtohallan, la rivière des souvenirs. Des larmes coulèrent de mes yeux alors que je regardais mon prince endormi.
Car bientôt, je savais que les souvenirs de ces nuits seraient bientôt tout ce qu'il me restait.


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Mar 12 Jan 2021, 22:20
Chapitre 11 : Agnarr :

-Vous avez trouvé quelque chose ?

J'appelais Iduna, qui se tenait à quelques mètres de là, vérifiant le mur de brume, attentive à ne pas manquer un endroit. Elle ne répondit pas au début, visiblement trop absorbée par son travail pour m'entendre. Typique. Elle était toujours comme ça quand on venait ici. Comme si elle avait rampé dans un profond souvenir du passé, et que le présent était à peine enregistré.
Mais qui pourrait la blâmer d’être comme ça ? Pour voir le brouillard. De le toucher. Pour savoir ce qui était arrivé de l'autre côté ou bien être piégée peut-être pour toujours ?
J’étais dans le même état étrange qu’elle en réalité.
Je m’approchai d’elle. Elle faisait encore courir ses mains le long de la partie extérieure. Elle était si concentrée qu'elle ne m’entendit pas approcher. Quand je lui touchai l'épaule, elle sauta de surprise, laissant échapper un glapissement étonné.

-Désolé, lui dis-je en lui faisant un sourire d'excuse, je ne voulais pas vous faire peur.
-Ce n'est pas grave.

Ses yeux ne quittaient pas le brouillard.

-Avez-vous fini votre partie ? Demanda-t-elle.
-Oui.
-Et... ?
-Oh… Par là-bas. Il y a un grand trou béant, répondis-je, énorme comme un glacier. Désolé mais il était tellement imposant qu’il fallait que je vous le dise ?

Elle ne rit pas.

-Désolé. Ma blague n’est pas drôle, me repris-je.

Je me sentis stupide. Je devrais savoir qu'il ne fallait pas l'embêter avec la brume.

-Et pourtant, vous arrivez à la répéter chaque année, grommela-t-elle, en testant une autre partie du brouillard.

Je la regardais se presser contre lui, lui passant les mains dessus pendant un instant avant de le relâcher pour passer à l'endroit suivant. Iduna était toujours aussi minutieuse.

-Vous voulez un en-cas ? Demandai-je, en me dirigeant vers ma sacoche que j'avais laissée sur un gros rocher, j'ai encore du chocolat.
-Je veux finir ça d’abord, répondit-elle, distraite.
-Vous voulez que je vous aide ?
-Je vais bien. Mangez votre goûter.

Je soupirai et m’asseyant sur la roche, je la regardai continuer. Je voulais lui dire d'arrêter. Qu'elle avait bien vérifié. Que les gardes l'avaient fait aussi. Il n'y avait pas de points faibles. Pas de trous. Aucun changement depuis notre arrivée ici quatre ans auparavant. Qu'est-ce qui lui faisait croire que ça allait changer soudainement ?
Et pourtant, elle semblait toujours garder espoir.
Pour moi, nos pèlerinages étaient devenus plus une tradition qu'autre chose. J'étais intimement convaincu que le brouillard resterait à jamais. Mais cela ne signifiait pas que je n'aimais pas le voyage. Être loin du château, en pleine nature, sans soucis ni responsabilités...Passer du temps seul avec Iduna au bord d'un feu et sous les étoiles.

-Peut-être avez-vous besoin d'un sort magique ou autre, lui dis-je toujours en mangeant du chocolat. Je veux dire que c'est la magie qui a amené le brouillard au départ. Peut-être que la magie pourrait le faire disparaître.

Elle se figea sur place, les mains toujours dans la brume.

-Je ne connais pas de magie, dit-elle d’une voix plus aiguë que d'habitude.

Je craquais intérieurement. J’étais vraiment un crétin. Iduna avait toujours été sensible au sujet de la magie. Probablement parce qu’elle avait conduit à la mort de ses parents ou au moins à leur emprisonnement dans le brouillard. Cela faisait quatre ans que le brouillard était tombé et la plupart des habitants d'Arendelle étaient encore terrifiés par tout soupçon de magie - surtout si elle provenait des Northuldra, de l'autre côté du brouillard gris. En fait, ils pensaient que la raison pour laquelle nous avions fait ces voyages était de s'assurer que le brouillard était toujours solide et fort... Qu'ils restaient à l'abri de la Forêt Enchantée et des gens qui s'y trouvaient.

En réalité, j'étais plus en conflit. Comme Iduna, je me demandais ce qui pouvait se trouver de l'autre côté. Combien d'Arendelliens étaient restés en vie et piégés, attendant juste que le brouillard se dissipe pour qu'ils puissent rejoindre leurs proches. Mattias, peut-être les parents d'Iduna – comme ce serait merveilleux de se retrouver après toutes ces années ?
Mais je m'inquiétais aussi. Car si le brouillard se séparait, cela libérerait plus que nos proches. Et si les esprits faisaient encore rage ? Et si les Northuldra avaient l'intention de se venger ? En tant que dirigeant d'Arendelle, je devais assurer la sécurité de mon peuple. Je ne pouvais donc pas être égoïste et espérer que le brouillard se sépare juste pour qu'Iduna et moi puissions retrouver nos proches.
Je la regardai. Je ne voulais rien d'autre que son plus grand souhait se réalise. Qu'elle puisse retrouver ceux qu'elle aimait.
Mais à quel prix pour Arendelle ?

Elle vérifiait encore le brouillard, mais ses mouvements étaient devenus plus rapides et plus erratiques. Ses mains balayaient le brouillard dans des mouvements désespérés et son visage était devenu muet et frustré. Je la regardai froncer les sourcils devant la brume opaque, puis la frappai, en criant de douleur quand elle la repoussait. Je me levai d'un bond et courus vers elle, en prenant sa main blessée dans la mienne. Elle essaya de l'arracher, mais je m’accrochai, en frottant mes doigts sur ses articulations enflées. De l'autre main, je tendis la mienne vers le haut de son menton jusqu'à ce que ses yeux rencontrent les miens. Ils étaient sauvages et en colère, tristes et désespérés. Comme à chaque fois.
Elle ne baissait jamais les bras. Et elle se blessait toujours.

-Arrêtez, dis-je doucement, Vous devez arrêter.

Elle ferma les yeux, les larmes coulant des coins. Je lâchai ma main pour lui tendre le petit bout de son dos, la rapprochant ainsi. Elle enfonça son visage dans ma poitrine et je lui caressai les cheveux doucement, respirant son parfum chaud. Ses cheveux sentaient encore la lavande et le soleil, même après avoir passé la nuit près d'un feu de cheminée. Alors que de mon côté, je sentais probablement comme de vieilles chaussettes pleines de sueur. Heureusement, cela ne semblait pas la déranger. Pendant un moment, nous restâmes là, enroulés dans le bras l'un de l'autre. Je sentais son cœur battre, rapide et féroce contre ma poitrine, ses respirations rauques à ma gorge. Ses mains me serraient sur les côtés, d'abord avec force, puis se détendaient un peu en cédant à la chaleur de notre étreinte. J'embrassais le haut de sa tête, mes mains lui caressant le dos, essayant de la calmer par de doux chuchotements.

-Respirez, lui dis-je, respirez simplement.

Elle s'éloigna alors, inclinant son visage pour me regarder. Ses joues avaient encore les larmes et j’y discernai des tâches de rousseurs. Ses yeux étaient cernés de rouge.

-Pourquoi je me fais mal à chaque fois ? demanda-t-elle à voix basse.
-Parce que vous espérez toujours, lui dis-je, en tendant la main pour lui arracher une nouvelle larme, ce n'est pas une mauvaise chose, vous savez.
-Si, c'est une chose stupide, il est clair que le brouillard ne va nulle part. Tout cela est une grande perte de temps.

Je fronçai les sourcils.

-Non, je ne crois pas.
-Quoi ?
-Ce n'est pas une perte de temps, dis-je, pas pour moi en tout cas.

Je fis une pause avant d’ajouter :

-Parce que je le passe avec vous.

Elle s'éloigna en se détournant de moi pour regarder la plaine vide qui s'étendait vers l'horizon. L'inquiétude me traversait l'estomac.

-Qu'y a-t-il, Iduna ? demandai-je doucement.

Elle avait toujours été un peu triste après être venue dans le brouillard. Mais je ne l'avais jamais vue aussi bouleversée.

-Quoi que ce soit, vous pouvez me le dire. Vous pouvez tout me dire.

Elle se retourna vers moi, le visage pâle et les yeux bleus angoissés.

-Combien de temps pouvons-nous continuer à faire ça, Agnarr ? Ces voyages stupides. Bientôt, vous serez le roi d'Arendelle. Vous croyez qu'ils vous laisseront continuer à faire cette course folle chaque automne et chaque printemps avec une orpheline de la ville ?

Je la fixai, choqué. Bien sûr, elle n'avait pas tort. Je savais au fond de mon esprit qu'une fois que je serais roi, certaines choses devraient changer. Mais c'était dans trois ans. Fallait-il y penser maintenant ? Ne pouvais-je pas profiter du temps qu'il me restait ?
J'avalais avec force, en essayant de rassembler mes pensées qui étaient confuses.

-D'abord, dis-je fermement vous n'êtes pas une orpheline ordinaire. Vous êtes ma meilleure amie. Et rien ne changera ça, je vous promets. Notre amitié est aussi solide et forte que cette stupide brume magique. Et je pense que vous êtes d’accord avec moi pour dire que ce truc est assez résistant.

Pour prouver mon point de vue, je chargeai le brouillard, me jetant de toutes mes forces contre lui. C'était un coup. J'avais déjà fait des blagues lors de voyages précédents et ça lui avait toujours remonté le moral de me voir rebondir sur le côté et atterrir sur le derrière dans la boue. Mais cette fois, elle me regarda juste avec des yeux torturés. Alors je bondis et je rechargeai me faisant à nouveau jeter à terre.

-Arrêtez, espèce de fou ! Cria-t-elle, son ton portant enfin un remuement de légèreté. Vous allez vous faire mal ! Vous ne savez pas que c'est un crime de blesser délibérément le futur roi ?

Elle sauta entre moi et le brouillard. Mais j'avais déjà recommencé. J’essayai de résister pour ne la percuter mais il était trop tard. Je la frappai contre le mur de brume. Soudain, nos corps furent pressés l'un contre l'autre. Nos visages étaient à quelques centimètres.
Mon souffle s'arrêta dans ma gorge. Je la regardai fixement, soudain fasciné par les détails de son visage. Ses grands yeux bleus, ses lèvres roses, son petit nez, légèrement retroussé à l'extrémité. Les taches de rousseur légères qui saupoudraient ses joues. Son corps était au même niveau que le mien. Mon cœur battait, comme le sien. Et pendant un instant, il n'y eut rien d'autre. Pas de brume, non. Une Forêt Enchantée, sans gardes. Impossible de bouger.

Et puis elle tendit la main, me repoussant doucement. Je trébuchais en arrière, perdant presque à nouveau mon équilibre. Quand je levai les yeux vers Iduna, je vis que son visage était rouge vif. Probablement un reflet de mon propre visage.

-Vous êtes fou ! Déclara-t-elle, en étouffant un rire nerveux, essayant clairement d'alléger le moment. Je ne peux pas croire qu'ils vont vous laisser être roi !

Je souris de façon implicite.

-Ils ont encore trois ans pour reprendre leurs esprits, rappelai-je, j'aurai peut-être de la chance.
-Peut-être que d'ici là, le brouillard se sera dissipé. On ne sait jamais.
-On ne sait jamais, répétai-je heureux de voir son optimisme imperturbable revenir.

C'était l'une des choses que j’adorais chez Iduna. Elle voyait toujours le meilleur du monde. Elle ne cessait jamais de croire que les choses pouvaient changer pour le mieux. Je levai la main dans le brouillard, en faisant un grand signe d'adieu. Comme je l'avais fait chaque fois auparavant.

-D’ici la prochaine fois, je vous appellerai : Vieille têtue.

Après cela, je conduis Iduna jusqu'au chariot, faisant savoir aux soldats qu'il était temps de partir. Elle se précipita sur le siège avant et je la rejoins un instant plus tard, après avoir vérifié les chevaux. Avant de partir, je lui lançai un regard.

-Vous allez bien ? Demandai-je.

Pendant un moment, elle ne dit rien et j'eus peur de la perdre une fois de plus dans la pénombre du brouillard. Puis un petit sourire apparut.

-Oui, dit-elle, si vous partagez le reste de ce chocolat avec moi.

Je souris, les épaules affaissées, en confiance.

-Je pense que je peux y arriver.


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Mar 12 Jan 2021, 22:26
Chapitre 12: Iduna:

-Iduna ! Vous êtes de retour !

Je levai les yeux, en louchant sous le soleil du matin. Johan, l'homme pour lequel j'étais en apprentissage, descendait la colline en courant vers moi, un immense sourire aux lèvres. Il était jeune - seulement six ans de plus que moi. Et avec ses yeux bruns étincelants et sa chevelure noire bouclée, il semblait toujours avoir quelques filles du village qui rivalisaient pour attirer son attention. Mais il n'était concentré que sur une seule chose : l'invention.
Et son invention du moment était tout ce qui comptait.

-Je suis si content que vous soyez là, déclara-t-il, il faut que vous voyiez ça.

Je me moquai de son enthousiasme lorsqu'il me traîna au sommet de la colline où nous avions installé nos prototypes de moulins à vent. À ma grande surprise, les palmes tournaient facilement même si je sentais à peine la brise.

-Elles fonctionnent ! Pleurai-je d'excitation, comment les avez-vous fait fonctionner ?

Cela faisait des mois que nous avions du mal avec ça et Johan se décourageait beaucoup. Quand le temps était au beau fixe, ses moulins fonctionnaient parfaitement, les palmes captant le vent et tournant, alimentant le moulin et lui permettant de moudre le grain ou de pomper l'eau. Mais il n'était pas facile de capter ce vent comme il le semblait.
Le visage de Johan était tout excité.

-J'ai utilisé votre idée, dit-il. Pour les rendre mobiles. Pour que le poteau du milieu reste en place. Mais les lames peuvent tourner autour du poteau, selon les conditions météorologiques. De cette façon, quelle que soit la direction du vent, ils peuvent le prendre.
-Et ça a marché ?

Johan pointa le moulin à vent. Je souris, en regardant les palmes tourner autour. Un chaleureux sentiment de fierté me submergeait à chaque rotation. Nous avions fait en sorte que ça marche. Et maintenant, qui sait, quelles étaient les possibilités ?
Je ne pouvais pas attendre pour le dire à Agnarr.

-Pouvez-vous imaginer tout le chemin que nous avons parcouru, Iduna ? Pleura Johan.

Il s'approcha de moi et me mit la main sur le dos. Il avait grandi pauvrement dans le village, avec de grands projets d’être un homme bien, mais les habitants ne l'avaient jamais trop pris au sérieux. Johan le fou et ses inventions, disaient-ils en riant. Mais plus personne ne rirait maintenant. Pas quand ils verraient ça.

-J'espère que vous me ferez bien voir par vos amis du château, ajouta Johan, en se frottant les mains contre son pantalon pour essuyer la graisse qui s'était accumulée sur eux, nous avons besoin qu'ils approuvent ces moulins à vent avant de pouvoir les offrir aux citoyens d'Arendelle. Ils pourraient ne pas aimer, ajouta-t-il d'un ton averti, cela pourrait nuire à leurs propres profits.
-Agnarr va adorer, assurai-je, en me dirigeant vers le moulin et en le regardant avec délice.

Je pouvais sentir la brise sur mon visage et cela me rappelait Courant d'Air. J'espérais que mon cher ami serait fier de la façon dont j'avais mis en pratique les connaissances acquises au cours de cette période.
Pour nourrir les affamés. Donner du pouvoir au peuple.
Ça faisait du bien.

-Qu'est-ce que je vais aimer ? Demanda soudain une voix.

Je tournoyais, ravie de voir nul autre qu'Agnarr lui-même, gravir la colline, accompagné de quelques-uns de ses gardes personnels. Mon visage se transforma en un autre grand sourire.

-Qu'est-ce que vous faites ici ? Demandai-je et comment se fait-il que vous soyez debout si tôt ? Il n'est même pas midi !
-Haha, je peux me lever tôt ! Protesta-t-il, l'air un peu offensé.

Il était rare qu’il fût debout aussi tôt étant connu pour dormir tard. Les avantages d'être un prince, je suppose.
Je souris.

-Laissez-moi deviner, la réunion du conseil ce matin.
-Oui, à laquelle je n'ai malheureusement pas pu assister, minauda-t-il, avec un grand soupir de regret, puisque je me suis déjà engagé à m'occuper des gens d'Arendelle toute la matinée. Je ne peux pas décevoir mes fidèles sujets.
-Comme c’est... Noble de votre part.

Il n'y avait rien qu'Agnarr détestait plus que les réunions du conseil.

-Et laissez-moi deviner. Vous avez commencé vos tournées très importantes à la boulangerie Blodget ?

Un sourire se glissa sur ses lèvres.

-Les boulangeries sont une partie très importante de tout royaume. Vous le savez.
-Oh oui ! Et un bon prince doit toujours s’assurer du bon goût de ces cookies, n'est-ce pas ?
-Le sacrifice doit être fait, accepta Agnarr solennellement, pour le bien du royaume.
-Votre Majesté, Déclara Johan qui entra par effraction produisant une révérence, je suis vraiment honoré de vous faire visiter mon humble moulin. Veuillez me faire savoir si je peux vous aider de quelque façon que ce soit.

Je résistai à l'envie de rouler des yeux. Johan n'était pas exactement le plus grand fan de la monarchie. Et il n'aimait certainement pas Agnarr, le prince gâté, comme il l'appelait. Ce qui était totalement injuste, puisque Agnarr n'était pas du tout gâté. Mais chaque fois que j'essayais de le défendre, Johan se mettait en colère et me disait que je ne comprenais pas. Mais le voilà à présent qui lui faisait un grand spectacle. Probablement pour qu'Agnarr signe ses moulins à vent. Ce qui était totalement inutile. Agnarr ferait toujours ce qu'il faut si cela aidait son peuple. Pas besoin de faire de la lèche.
Agnarr lui sourit, ignorant les véritables sentiments de Johan.

-Vous n'avez pas à faire ça, assura-t-il, Iduna m'a tout raconté sur votre travail ensemble. J'aimerais voir ces moulins par moi-même.
-Bien sûr, Votre Majesté !
Johan se mit debout, le visage rouge comme une tomate. Il se tourna vers le moulin à poteaux, qui tournait encore régulièrement.
-C'est une invention importante. Elle va révolutionner l'agriculture à partir de maintenant....

Il commença à expliquer la partie du moulin à lames rotatives. La partie que j'avais inventée. Mais à ma grande surprise, il ne mentionna pas ma pièce s’attribuant tout le mérite, comme si tout cela avait été son idée. Non pas que j'eus besoin de crédit. Je n'étais qu'une apprentie après tout. Mais quand même ! Un peu de reconnaissance, au moins, aurait été bien.

-Tout cela est très intéressant, dit Agnarr quand Johan termina, j'ai hâte de voir ce que cela donne en pratique. Quel sera le prix de ces post-moulins ?

Johan fit un signe de la main.

-Après tout, je fais ce travail pour les gens, pas pour mon profit personnel, lança-t-il au prince.

Agnarr à son crédit, fit un signe de tête sincère.

-C'est merveilleux à entendre, dit-il, Tout pour aider Arendelle et son peuple. Faites-moi savoir si vous avez besoin de quelque chose de ma part. Tout ce qui pourrait vous aider.
-Votre Majesté est trop aimable, répondit Johan en baissant à nouveau la tête, mais... Comment puis-je vous joindre ? Nous, roturiers, ne pouvons pas nous contenter d'entrer dans le château et de demander des faveurs, n'est-ce pas ?

Je désapprouvais le ton de sa voix, qui tendait un piège à Agnarr. Mais le prince n'avait pas reconnu la supercherie. Au lieu de cela, il fit juste un signe de la main.

-Oh, demandez à Iduna. Elle vous livrera le message, n'est-ce pas ?

Agnarr me sourit avant de se retourner à nouveau vers mon employeur.

-Vous savez, vous avez de la chance d'avoir quelqu'un d'aussi intelligent dans votre entreprise. C'est vraiment une bonne employée, n'est-ce pas ? Demanda-t-il en lançant un regard complice à Johan.

Je gémis. Je savais exactement ce qu'il essayait de faire. Et ça n'aidait pas.

-Et bien ! C'était si bon de vous voir, Votre Majesté, dis-je en entrant à mon tour par effraction, lui donnant un regard chaleureux, mais je suis sûre que vous êtes si occupé en ce moment, à visiter tout le peuple. S'il vous plaît, ne vous sentez pas obligé de vous attarder un instant de plus.
-Je suppose que vous avez raison, répondit Agnarr avec un regard malicieux, et quand j'aurais fini, je crois que j'aurais une lecture importante à faire ?

La lecture était notre mot de code pour nous retrouver à notre arbre préféré dans la cour du château. Bien que souvent, il n'y avait pas de véritable lecture. Je lui assurais que la lecture était une bonne chose, et je lui dis que je lirai aussi quelque chose une fois que j'aurai terminé mon important travail.
Agnarr secoua la tête, comme s'il était stupéfait.

-Elle travaille tellement dur, n'est-ce pas, Johan ? Elle est si dévouée ! Si intelligente. Si...
-Adieu, Votre Majesté, m’interposai-je, résistant à l'envie de rouler les yeux.

Il en faisait trop.

-Adieu, Iduna, conclut-il en me faisant un clin d'œil, travaillez dur ! comme vous le faites toujours !

Agnarr et ses gardes rejoignirent alors la route et se dirigèrent plus loin dans les collines. Probablement pour rendre visite aux fermiers et aux bergers d'en haut. Je les regardais partir un moment, en souriant. Même si ses méthodes étaient grossières et tout à fait évidentes, j'appréciai le sentiment de valorisation. Il savait à quel point je voulais ce travail. Pourquoi il était important pour moi.

-Il se croit si génial, n'est-ce pas ? Demanda Johan une fois qu'Agnarr était partie.

Je me retournai, non surprise de voir que Johan ne souriait plus. Il regardait Agnarr gravir la colline avec un air renfrogné sur le visage.

-De quoi parlez-vous ? Demandai-je en soupirant. Il a dit qu'il aimait vos moulins à vent. Il a proposé son aide.
-Je n'ai pas besoin de son aide. Vous ne comprenez pas ? Rétorqua-t-il une fois que la monarchie sera impliquée, tout dépendra d'eux. Ils vont essayer de reprendre mon projet. Ils utiliseront mon invention pour leur propre profit.
-Agnarr ne ferait jamais ça, protestai-je.
-Vous pensez que vous le connaissez si bien. Mais croyez-moi, toute monarchie est la même. Ils sont égoïstes, ils ont des droits et ils ne pensent qu'à eux. Je sais que c'est votre ami, Iduna, ajouta-t-il, mais prenez garde. Quand les choses se gâteront, il choisira sa couronne plutôt que ses amis. Ils le font toujours.

Je fronçai les sourcils.

-De toute façon, vous n'avez même pas mentionné que les poteaux tournants étaient mon idée.

Le froncement de sourcils de Johan se radoucit.

-Je suis désolé pour ça, répondit-il, j'ai été... pris au dépourvu par sa soudaine venue. Je n'ai pas bien expliqué. Je ne voulais certainement pas discréditer tout votre travail.

Il s'approcha de moi, me tendit la main pour que je la prenne dans la sienne. Des mains si différentes de celles d'Agnarr, rugueuses et calleuses, alors que celles du prince étaient fortes mais lisses.

-Vous êtes incroyable, me dit-il. Je n'aurais jamais pu faire ça sans vous. Et la prochaine fois que je verrai le prince, je lui dirai cela.

Je sentis mes joues se réchauffer.

-Vous n'avez pas à faire ça, ça n'a pas d'importance de toute façon. Il n'y avait pas que moi. C'était nous. Nous l'avons fait ensemble.
-Nous sommes une équipe de choc, vous et moi, déclara-t-il, en regardant l'après-moulin.

Puis il lâcha mes mains.

-Maintenant. Venez. Contrairement à certains princes gâtés, nous avons beaucoup de travail à faire.

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Mar 12 Jan 2021, 22:56
Chapitre 13 : Iduna :

-Que lisez-vous, Votre Majesté ?

J'accrochai mes genoux autour de la branche de l'arbre, me balançant en arrière jusqu'à ce que je sois à l'envers et face à face avec Agnarr, qui venait de s'asseoir sous l'arbre et d'ouvrir son livre. Il sursauta, n'ayant visiblement pas réalisé que j'étais là-haut, à l'affût. Puis il me fit un sourire.

-Un nouvel auteur danois, dit-il, en brandissant son livre.

Je balançai mes jambes et sortis gracieusement de l'arbre pour atterrir sur le sol devant lui avec une fleur. Il gémit.

-Je crois sérieusement que vous faites partie de ce végétal, déclara-t-il, sinon comment faites-vous pour toujours atterrir sur vos pieds ?
-La grande question est : comment ne jamais se poser sur les vôtres ? Répondis-je en dansant, je veux dire…il me semble que les lois de la nature devraient vous donner au moins une chance sur deux de recevoir un coup.

Il roula des yeux, me regardant d'un air triste. J'haussai les épaules de manière insistante et me jetai à ses côtés sur le banc. J'arrachai le livre de sa main et j'effleurai la couverture.

-La petite sirène ? Lus-je. Ça a l'air intéressant.

Il m'attrapa le livre.

-Oui.

Il l’ouvrit à nouveau, le feuilletant jusqu'à ce qu'il retrouve sa page. Je tapais du doigt avec impatience sur mon genou, refusant d'être ignorée.

-Qu’est-ce que cela raconte ?

Il leva les yeux.

-Euh… l’histoire d’une sirène.
-Wow. Quelle Description, me moquai-je.
-Désolé.

Sa bouche se mit à trembler.

-Une petite sirène.

Je gémissais.

-Vous êtes le pire des descripteurs de livres.
-Hey ! Je ne veux pas vous le gâcher, dit-il avec un sourire trop innocent, Vous pourrez le lire vous-même quand j'aurais fini.
-Vous êtes aussi le lecteur le plus lent de tous les temps. Je serai littéralement morte de vieillesse lorsque vous me remettrez le livre.

Je fis un mouvement de pâmoison trop dramatique comme si j'étais en train d'expirer pour accentuer mon dire.

-Le livre sera envoyé tragiquement dans ma tombe sans que je ne puisse jamais connaître l'histoire de la sirène qui est aussi petite pour une raison que j’ignore puisque mon meilleur ami ne révélera rien par pure cruauté.

Agnarr ferma le livre.

-Vous êtes impossible, vous savez.

Je pris sur moi, puis je baissais la voix comme si nous partagions nos secrets les plus profonds.

-Alors, vous allez me le dire ?
-Absolument pas. Mais essayons de vous trouver un deuxième exemplaire dans la bibliothèque.
-Oui je pense que ça serait bien aussi.

Agnarr mit le livre dans sa sacoche, et ensemble nous retournâmes dans le château, dans le hall et vers la bibliothèque. C'était toujours ma pièce préférée dans tout l'immense endroit spacieux. J'aimais l'odeur des livres moisis et du vieux cuir. Et les trésors qu'elle contenait, comme des sirènes, petites ou autres. Tout ceci était merveilleux.
Je regardais Agnarr commencer à fouiller les étagères, une chaleur familière s'élevant dans ma poitrine. Cela faisait trois mois que nous avions voyagé dans le brouillard, et quelque chose au cours de ce voyage nous avait changé à jamais. Nous étions toujours les meilleurs amis, bien sûr. Nous plaisantions et badinions encore et nous nous taquinions mutuellement avec une facilité déconcertante. Mais il y avait quelque chose d'autre maintenant, une gravité qui s'attardait sous la surface de notre amitié.
Sans parler du désir inexprimé d'être toujours près l'un de l'autre.

Quand il n'était pas en réunion, que je ne travaillais pas et que nous n'avions pas besoin d'étudier tous les deux, nous trouvions toujours une excuse pour nous rencontrer. Au nom de l'amitié, rien de plus. Sauf qu'il y avait quelque chose de plus, je le sentais grandir chaque jour. Et je ne savais pas si je devais être ravie... ou effrayée.

-Hmmm. Maintenant, pour le trouver...

La voix d'Agnarr me ramena à l'instant présent.

-Je le jure, j'ai vu une autre copie quelque part.

Il commença à fouiller dans les piles.

-Oh regardez ! C'est ici ! Criai-je avec excitation. Quelle chance cela représente-t-il ?

Ses yeux se rétrécirent de façon suspecte.

-Vous l’avez trouvé là maintenant ? Juste comme ça ? Parmi les milliers de livres qu'il y a ici ?
-Juste de la chance, je suppose ! Renchéris-je, maintenant si vous voulez bien m'excuser, j'ai une lecture importante à faire.

Je tombai dans un fauteuil en cuir tout proche en ouvrant le livre. Agnarr me regarda un moment, puis soupira, tendant la main dans sa sacoche pour prendre son propre exemplaire, qui, bien sûr, n'était plus là. Je fis de mon mieux pour garder un visage droit, en regardant très sérieusement dans le livre, car du coin de l'œil, je vis son expression passer de la confusion à la compréhension, puis à l'agacement. Mais ensuite, les rires sont venus. Je ne pouvais plus m’arrêter.

-Vous venez de vous faire capter ! déclara-t-il, en me plongeant dessus.

Mais j'étais trop rapide, je sautais par-dessus le dossier de la chaise et je me précipitais à travers la bibliothèque. Il me poursuivit rapidement et nous nous retrouvâmes bientôt dans un jeu de poursuite, esquivant les meubles et peut-être - mais certainement par accident - renversant de vieilles choses qui étaient probablement bien trop vieilles et trop précieuses pour être renversées.
Nous avions largement dépassé l'âge des enfants pour jouer à ce genre de courses poursuites. C'est du moins ce que Gerda et Kai disaient toujours lorsqu'ils nous trouvaient en train de nous poursuivre ou de jouer à cache-cache dans le château. Mais nous ne nous en souciions pas. C'était amusant. Et les personnes âgées n'avaient pas le droit de s'amuser aussi ?
Soudain, Agnarr changea de cap, prenant un virage à gauche pour me couper la route. Je criais alors qu'il se précipitait vers le livre, me jetant sur le côté pour frapper la statue d'un cheval.
Un cheval d'apparence très familière. Attendez, c'était une statue du Nokk ?

Je plongeai pour essayer de la sauver, mais il était trop tard. Elle tomba en avant avec un fort…Son de broyage ? Que diable se passait-t-il ?
Je me figeai sur nos traces. La poussière se mise à gonfler dans l'air. La bibliothèque derrière la statue s'était largement ouverte, révélant un passage arqué au-delà.
Je jetai un coup d'œil sur Agnarr. Son expression choquée confirmait qu'il n'avait aucune idée qu'il y avait une porte secrète dans la bibliothèque. Il m'avait montré d'autres passages secrets. Des passages utiles qui pourraient être utilisés pour sortir du château sans être vus. Mais celui-là était nouveau.

-Qu'est-ce que c'est ? demanda-t-il, s'avançant pour examiner la bibliothèque.

Comme si c'était la partie la plus intéressante de tout cela. Je le regardais avec impatience vérifier les charnières, puis je me tournais vers le Nokk comme s'il essayait de reconstituer la mécanique.
Je faillis crier de frustration. Tout ce qui m'intéressait, c'était la pièce secrète.
Ne voulant pas attendre plus longtemps, je pris un chandelier au mur et je me précipitais dans le couloir, qui se transforma en une pièce sombre sans fenêtre avec une table au centre. Sur la table se trouvait un candélabre orné, que j'allumai avec mon petit chandelier. Bientôt, toute la pièce se mit à briller et la lumière attrapa de minuscules éclats de cristaux incrustés dans des étagères en pierre qui s'élevaient du sol au plafond de tous les côtés. Je pris une respiration admirative, en tournoyant. Quel endroit magique !

Magique et... désordonné. Les étagères étaient couvertes de vieux objets poussiéreux qui n'avaient manifestement pas servi depuis des années, des béchers en verre, des balances en argent destinées à peser les petites choses, des vases poussiéreux remplis de fleurs séchées.
Et des livres. Tant de livres.
Pas des livres ordinaires comme ceux de la bibliothèque qui déjà étaient vieux. Mais pas aussi vieux que ceux-ci. Ces livres avaient l'air d'avoir été là, à prendre la poussière, pendant mille ans.
Mes yeux étaient également attirés par une vieille table au centre de la pièce. Elle était recouverte de rouleaux de papier ancien qui s'effritaient dans les coins, tous avec différentes écritures en langues étrangères. Je n'arrivais pas à le déchiffrer. Parmi les parchemins, il y avait des piles de vieilles cartes avec des dessins de terres étrangères et de monstres marins griffonnés sur leurs pages.

-C'est incroyable ! Criai-je en tournant autour de la pièce, depuis combien de temps est-elle là? Quelqu'un sait qu'elle existe ?
-Mon père le sait, évidemment, répondit Agnarr, en marchant à côté de moi.

Je tournoyais, confuse. Il me montra des plans que je n'avais pas encore remarqués ; ils se trouvaient au bord de la table.

-C'est son écriture, dit-il d'un ton plat.

Puis il se retourna et montra un portrait poussiéreux dans le coin. Une femme portant une couronne.

-C'est ma mère.

Je regardai le portrait avec surprise. Agnarr ne parlait jamais de sa mère. Je ne connaissais même pas son nom. J’identifiais immédiatement la ressemblance entre la femme et son fils. Les mêmes cheveux blond vénitien. Les mêmes yeux verts. Mais contrairement aux yeux d'Agnarr, qui scintillaient toujours comme le soleil, les yeux de cette femme avaient l'air insupportablement tristes. Comme si elle détenait un terrible secret.

-Vous ne parlez jamais de votre mère, dis-je doucement, en me demandant pour la première fois pourquoi.
-Elle... a disparu quand j'étais jeune, dit-il lentement, ils l'ont cherchée pendant des jours, mais ne l'ont jamais trouvée.

Il haussa les épaules avec impatience, comme s'il s'en fichait,

-Du moins c'est ce qu'ils m'ont dit mais je ne sais pas si c'est vrai.
-Pourquoi ne serait-ce pas vrai ? Demandai-je.

Il avait l'air si bouleversé que son visage était sombre. Comme s'il était sur le point de pleurer ou peut-être de frapper quelqu'un à la bouche. Ce qui ne ressemblait pas à l'Agnarr que je connaissais.
Je suppose que nous avions tous nos secrets.

-Vous savez quoi, on s'en fiche, annonçai-je résolument, en essayant d'alléger son humeur, c'est juste une vieille pièce stupide de toute façon. Et qui pue aussi. Fermons-la et oublions que nous l'avons vue. Il n'y a rien d'intéressant ici de toute façon.

C'était la dernière chose que je voulais faire, bien sûr. Qui savait quel genre de sagesse ancienne pouvait être enterrée dans une pièce comme celle-ci ? Peut-être qu'elle contenait même une sorte d'indice pour briser le brouillard ? Il pouvait y avoir des traces historiques qui auraient pu montrer des indices sur le brouillard. Peut-être que cela s’était produit avant ? et comment les gens du passé l'avaient dispersé ?
Mais Agnarr avait l'air si désemparé. Comme si le simple fait de rester debout dans la pièce lui causait une douleur physique. Je devais le faire sortir de là. Et vite.

Je levai la petite sirène, et je l'agitai sur son visage.

-Regardez ce que j'ai trouvé, essayai-je.

Mais il le repoussa seulement, en marchant de l'autre côté de la pièce. Il regarda les vieux livres, le visage déformé par la colère.

-Tous ces secrets ! Eclata-t-il. Toute ma vie ! Personne ne m'a rien dit. C'était que des secrets ! Et maintenant, mon père est mort. Et ma mère n'est plus là. Et toutes les réponses sont parties avec eux.

Il claqua son poing contre le mur. Puis il se tourna vers moi, ses yeux verts brillaient presque de misère.

-S'il vous plaît Iduna. Promettez-le-moi maintenant. Pas de secrets entre nous. Jamais.

Mon cœur fut soudainement pris une secousse. Je fis tomber le livre, qui atterrit sur la table.
Pas de secrets ? Comment avait-il pu demander cela ? Bien sûr, il ne savait pas. Pour lui, j'étais un livre ouvert. Il n'avait aucune idée de la profondeur de ma déception. Comment je lui avais menti tous les jours depuis notre rencontre. Des mensonges empilés les uns sur les autres, comme un château de cartes fou qui pourrait s'effondrer à la moindre brise.
La bosse dans ma gorge menaçait de m'étouffer. Mais je me forçai à aspirer un souffle, essayant désespérément de canaliser un certain calme intérieur. Qu'est-ce qu'Agnarr disait toujours avant d'aller s'adresser aux gens ?

Pas d’états d’âme, pas de tourments.

-Je dois y aller ! Laissai-je échapper, en faisant un travail particulièrement terrible à tout ce "truc de dissimulation".

Mon meilleur ami - le garçon que j'aime plus que quiconque au monde - se tenait devant moi et me demandait de dire la vérité. Et je ne pouvais pas le faire. Même pour lui. Surtout pour lui.

-Iduna, qu'est-ce qui ne va pas ? demanda Agnarr, alarmée par ma réaction.

Il tendit ses mains, les prenant dans les siennes et les serrant fort. Mon cœur battit la chamade quand il rencontra mes yeux. Des yeux si profonds, verts et brillants, mais remplis d'une telle confusion.
Il ne comprenait pas.
Il ne comprendrait jamais. Parce que je ne pourrais jamais lui dire.

-Qu'est-ce qui ne va pas, Iduna ? Répéta-t-il, plus doucement cette fois, en tendant la main pour tracer ma joue avec ses doigts doux, laissant une traînée de feu dans leur sillage.

Je devais y aller. Je devais partir. Je devais m'enfuir de cette pièce et ne jamais revenir. Mais bien sûr, je ne pouvais pas plus sortir de la pièce que je ne pouvais percer le brouillard lui-même. Au lieu de cela, je fermai les yeux. J'essayai de calmer mon cœur qui battait la chamade.

-Rien, chuchotai-je, je...

Je voulais partir sans savoir quoi dire. Je ne savais pas si je saurais un jour quoi dire à nouveau. Chaque mot qui sortait de ma bouche avait un goût de mensonge, même les plus vrais. Qu'est-ce que j'allais faire ?

-Je crois que je le sais, déclara-t-il soudain.

Mes yeux s’ouvrirent.

-Quoi ?
-Je sais ce que vous cachez.

Un nœud froid se forma au creux de mon estomac.

-Qu'est-ce que je cache ? Répétai-je, Vous... Savez ?

Je pouvais à peine sortir les mots.
Tout mon monde semblait être au bord d'une falaise, prêt à tomber dans l'abîme. Il hocha lentement la tête, ses yeux ne quittant jamais les miens. Je me rendis compte que la confusion avait disparu remplacé par un regard clair. Et... Quelque chose d'entièrement différent.

-Ne vous inquiétez pas, chuchota-t-il, je le sens aussi. Je le ressens depuis un moment maintenant. Depuis notre dernier voyage vers le barrage.

Son visage devint rouge vif.

-Bien que je ne fusse pas sûr au début que vous le soyez aussi. Mais maintenant... je pense...

Contre toute attente il éclata de rire.

-Je suis vraiment mauvais, hein ? Demanda-t-il encore.

Et soudain, je réalisai exactement ce qu'il essayait de dire. Quel secret à moi il avait découvert. Un secret qui avait éclaté en moi depuis des mois maintenant, même s'il était resté jusqu'à ce moment-là méconnu.
La vérité s'écrasa sur moi comme un raz-de-marée et je me mise à rire aussi. C'était idiot de ma part, mais je ne pouvais pas m'en empêcher. Je ne pouvais pas m'empêcher de rire.
Son visage tomba. Ses yeux s’assombrirent à nouveau.

-Oh, dit-il, peut-être que j'avais tort...Commença-t-il.

Avant que mes lèvres rencontrent les siennes. Pendant un instant, il resta là, comme figé sur place. Puis, lentement, sa main se tendit et creusa ma joue, me rapprochant de lui.
Et il m'embrassa en retour.
C'était mal. Je savais que c'était mal. Et pourtant, c'était ce même tort qui le faisait se sentir si bien. Si bon, si parfait et si doux. Nous étions tous seuls, dans une pièce secrète. Personne ne pouvait nous voir. Personne ne pouvait savoir.
Et nous nous embrassions.
Nos lèvres jointes se sentirent d'abord maladroites, mais d'une certaine manière, cela ne faisait qu'améliorer les choses, une nouvelle aventure dans laquelle nous nous embarquions ensemble. Sa bouche se déplaçait avec avidité contre la mienne, et ses mains s'emmêlaient dans mes cheveux. Je serrais mes mains sur ses hanches, le rapprochant ainsi de moi. Nos corps semblaient se fondre l'un dans l'autre jusqu'à ce que je ne sache plus quelle partie appartenait à qui.

Boum !
Nous nous effondrâmes, surpris par le bruit. Il nous fallut un moment pour réaliser que ce n'était que le livre de la Petite Sirène, tombé sur la table. J'éclatai de rire, un rire soudain timide, me mettant rapidement à genoux pour attraper un coussin et me cacher un moment pour essayer de me contrôler.

-Euh... bégaya Agnarr quand je me relevais.

Il semblait avoir perdu tout pouvoir de parole...

-Wow... C'était... Wow...
-Wow est le bon mot, acceptai-je avant d'oser le regarder à nouveau.

Il avait les yeux vitreux. Mais il avait l'air heureux. Presque aussi heureux que moi.
Me sentant courageuse, je me penchais de nouveau vers l'avant, lui plantant un baiser sur la joue. Puis, avant qu'il ne puisse réagir, je dansai intérieurement en agitant joyeusement le livre de la Petite Sirène.

-Je vais d'abord le lire, lui dis-je.

Agnarr me fixa. Son visage était adorablement rouge comme jamais je ne l'avais vu auparavant. Je fis un petit signe de la main avant de descendre le passage. Je maintenais le livre contre ma poitrine. J'avais presque réussi à sortir avant qu'il ne parle enfin :

-Iduna...

Je m’arrêtai et me tournai.

-Oui, Votre Majesté ?

Il me sourit.

-Ne me dites pas comment ça se termine.


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Mer 13 Jan 2021, 22:07
Chapitre 14 : Agnarr :

Elle m'avait embrassé, elle m'avait embrassé ! A l’improviste ! Je ne m'y attendais même pas ! Enfin… Je le voulais. Bien sûr que je le voulais. J'en avais rêvé aussi. Combien de nuits j’étais resté éveillé dans mon lit, à imaginer ce que les lèvres d'Iduna ressentiraient sur les miennes ? Mais je n'avais aucune idée qu'elle allait le faire...

-Agnarr ! Pourriez-vous au moins faire semblant d'être attentif ?

Je levai les yeux, réalisant que tout le monde dans la salle de réunion du conseil me regardait. Nous avions eu une autre de ces réunions diplomatiques ennuyeuses et sans fin tout l'après-midi, mais je n'avais pas pu prêter attention à ce qui se disait. Et qui pourrait me blâmer ? Comment pouvais-je me concentrer sur la politique et les relations étrangères quand j’avais le souvenir d'un baiser parfait, d'une fille parfaite qui tournait en boucle dans ma tête ?

-Agnarr, s'il vous plaît. Nous avons besoin de votre avis.

Lord Peterssen commençait à être contrarié.
Je soupirai et me redressai sur ma chaise, faisant de mon mieux pour chasser les pensées d'Iduna de mon cerveau. Ce qui était impossible, bien sûr, mais au moins elles pouvaient danser dans la partie arrière pendant un certain temps, au lieu de monopoliser toute mon attention.

-De quoi parlons-nous déjà ? Demandai-je, en essayant de ressembler à un vrai prince.
-Le royaume de Vassar. Il a un beau port. De grandes opportunités commerciales. Ce serait une aubaine pour nous de réunir nos deux royaumes dans une alliance, dit Peterssen.
-Euh... Bien sûr. Ça a l'air génial, Je suis totalement intéressé.
-Vraiment ? Alors vous êtes d'accord ? Vous ne voulez pas y penser d'abord ? Demanda Peterssen qui me regardait avec curiosité. Ou au moins rencontrer la fille ?

Je faillis tomber de ma chaise.

-Attendez quoi ?
-La fille du roi de Vassar ? Runa ? Il vous a offert sa main en mariage, reprit Peterssen qui me jeta un regard perçant montrant de la colère pour me rappeler que je ne l’avais pas écouté tout à l'heure.
-Une belle dame, ajouta Frédéric, un des membres du conseil.

Il était petit et costaud et portait la plus grosse moustache rouge que j'aie jamais vue sur un homme.

-La princesse est très belle aussi, d'après ce que j'ai compris. Elle ferait une reine royale et une bonne mère.

Une reine ?! Une mère ?! Je me levai maladroitement en renversant ma chaise. Elle tomba par terre avec un grand fracas.

-De quoi parlez-vous ?

Peterssen soupira profondément.

-Agnarr vous dix-huit ans. Dans quelques années, vous monterez sur le trône d'Arendelle. Ce qui signifie que vous devez être aussi un père et faire un héritier. Peut-être deux. Et pour cela, vous avez besoin d'une femme, le plus tôt sera le mieux.

Mon esprit se téléporta immédiatement vers Iduna. Ce qui était ridicule, bien sûr. Ils ne me laisseraient jamais l'épouser. Elle était, de son plein droit, une roturière. J'étais censé épouser une princesse d'un autre royaume pour renforcer la position d'Arendelle. Surtout après la mort de mon père. Peterssen avait fait de son mieux comme régent, mais les loups reniflaient toujours aux portes d'un royaume avec un jeune souverain.
Je savais tout cela dans ma tête. Je l'avais toujours su, au fond de moi.

Mais dans mon coeur...

Sans réfléchir, je me frottais le pouce sur ma lèvre inférieure. Je pouvais encore sentir le contact de sa douce bouche bouger contre la mienne.

Iduna.
Je simulais une toux. Ridicule, certes, mais c'était tout ce que j'avais pu trouver en peu de temps.

-Je ne me sens pas bien, annonçai-je. J'ai besoin d'une pause. On peut en parler un autre jour ?

Je commençai à me diriger vers la porte.

-Mais sire ! protesta Peterssen.

Je m’arrêtais quelques instants.

-J'ai passé dix-huit ans sans femme, dis-je lentement, vous pouvez sûrement attendre quelques jours de plus pour m'en imposer une.
-Nous ne vous demandons pas de vous décider maintenant, répondit Frederick, juste que vous gardiez la proposition dans un coin de votre esprit. Et permettez à la jeune femme de venir nous rendre visite à Arendelle. Si elle peut découvrir par elle-même la beauté et le charme de notre royaume.
-Bien sûr. C'est très bien. Nous ferons tout ce que vous voudrez...

J'étais déjà à mi-chemin de la porte, désespéré d'échapper à ces regards d'hommes perçants qui attendaient de moi que je dirige mais qui doutaient de ma capacité à le faire. Je pouvais sentir les yeux de Peterssen sur moi, mais je refusais de regarder dans sa direction. C'est de votre faute ! Avais-je, envie de lui crier. Vous l'avez fait venir ici. La plus belle, la plus gentille, la plus drôle des filles du monde. Qu'est-ce que vous croyiez qu'il allait arriver ?
Mais je ne pouvais rien dire de tout ça. Ils ne comprendraient jamais. Alors, avec autant de dignité que possible, je levai la tête haute et sortis de la salle du conseil comme le roi que j'étais.

Pas d’états d’âme. Pas de tourments.
Ne rien laisser paraître.


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Mer 13 Jan 2021, 22:13
Chapitre 15 : Iduna :

-Comme d'habitude, Mlle Iduna ? Demanda Mme Blodget alors que je faisais un saut dans sa boulangerie plus tard dans la journée.

Je jetai un coup d'œil dans l'armoire vitrée où elle gardait toutes ses friandises spéciales. Des pâtisseries feuilletées, des biscuits géants et, bien sûr, du chocolat.
Beaucoup de chocolat.

-Oui, dis-je, deux douzaines de biscuits. Et une de ces choses-là, ajoutai-je impulsivement, en montrant du doigt ce qui ressemblait à un château d'Arendelle miniature entièrement fait de chocolat.

Les biscuits seraient destinés aux plus jeunes enfants de l'orphelinat qui avait bien réussi à étirer son budget pour s'assurer que tout le monde soit nourri. Il ne restait jamais grand-chose pour les desserts.
Le chocolat, en revanche, était pour moi.
Pendant que Mme Blodget s'affairait à emballer les biscuits, je me promenais dans le magasin, en regardant de tous les côtés. Mais alors même que je regardais à travers la vitre, mon esprit était complètement ailleurs.
Précisément, sur le baiser que nous avions échangé avec Agnarr.

-Vous avez l'air heureux aujourd'hui, fit remarquer Mme Blodget en arrivant avec la boîte de biscuits, attachée avec un ruban rouge comme toujours.

Elle me les remit, ainsi que le sac contenant le petit château de chocolat. Elle me fit un clin d'œil.

-J'ai ajouté une demi-douzaine de biscuits supplémentaires, dit-elle sur un ton conspirateur, pour les enfants.
-Merci, dis-je en rayonnant, vous n’aviez pas besoin de faire ça.
-Je sais. Mais j’en avais envie. C'est si gentil ce que vous faites pour eux. Ces pauvres petits chéris.

J'haussai les épaules.

-C'est le moins que je puisse faire.
-Tout le monde ne prendrait pas la peine de faire la même chose, croyez-moi, gloussa-elle en claquant sa langue, ils ont de la chance de vous avoir. Nous avons de la chance de vous avoir, ajouta-t-elle. Mon mari m'a dit ce que vous et Johan faisiez dans les collines avec le vent. Il a dit que cela allait révolutionner notre ville.
-J'espère que c'est vrai, souris-je.

Les yeux de Mme Blodget s’embuèrent.

-Vos parents auraient été si fiers de vous.
-Merci, dis-je un peu mal à l'aise au simple fait qu’elle eût mentionné mes parents.

C'était si dur, de toujours mentir aux gens. Surtout des gens aussi gentils que Mme Blodget. Combien de temps aurais-je dû faire ça ? Mon esprit se remit à penser aux mots d'Agnarr dans la bibliothèque.

S'il vous plaît, Iduna. Promettez-le-moi maintenant. Pas de secrets entre nous. Jamais.

Une promesse que je ne pourrais jamais faire. Même à l'homme que j'aimais.

****

-Bonjour, rayon de soleil, me salua Johan en entrant dans sa grange tôt le lendemain matin, vous avez l’air radieux et pleine de vitalité ce matin.

Je lui fis un sourire timide, sentant déjà l'épuisement s'installer sur mes épaules face à la tâche qui se préparait. Je n'avais pas pu dormir beaucoup la nuit précédente, me retournant et pensant sans cesse à Agnarr. C'était un peu comme si je revivais nos baisers secrets dans la salle de la bibliothèque. Mais pas la partie d’avant, pensai-je. J'avais essayé de trouver un moyen de lui raconter mon passé sans tout gâcher entre nous. Peut-être qu'il s'en ficherait ? Peut-être qu'il serait tout à fait d'accord pour découvrir d'où je viens ? Surtout s'il savait que j’étais sa sauveuse. Comment pourrait-on détester quelqu'un qui vous a sauvé la vie ?
Mais ensuite, je me souvenais de ses mots dans la bibliothèque. Comment toute sa vie avait été entourée de secrets. S'il découvrait que je lui avais menti pendant tout ce temps, il ne me croirait pas meilleure que les autres. Il serait tellement blessé. Toute la confiance que nous avions établie entre nous serait perdue. Il finirait probablement par me détester.
Je ne pouvais pas supporter qu'Agnarr me haïsse. Il était tout ce que j'avais au monde. Enfin, lui et mon travail. Je réalisai que Johan me regardait avec inquiétude.

-Qu'est-ce qui ne va pas ? Demanda-t-il, en mettant un bras autour de moi.

Je le laissai me conduire jusqu'à un banc voisin.

-On dirait que quelqu'un a mangé votre repas préféré ? Plaisanta-t-il.

Je lui fis un sourire de tristesse, en m'enfonçant sur le banc.

-Je vais bien, assurai-je, je suis juste fatiguée.

Il s'assit à côté de moi.

-Et pourquoi vous ne me le dîtes pas ? Vous avez travaillé si dur, dit-il encore en me tapotant le genou, ne croyez pas que je ne l’ai pas remarqué. Je n'aurais pas pu demander une meilleure apprentie, Iduna. Je suis fier de tout ce que nous avons accompli ensemble.

Il me serra le genou.
Je déglutis fort, me sentant soudain un peu mal à l'aise à cause de sa proximité. Ce qui était étrange, bien sûr. Après tout, Johan et moi travaillions étroitement ensemble depuis plus d'un an, à ce moment-là. Nous avions toujours été proches. Mais ce jour-là, quelque chose semblait différent chez lui. Bien que je n’arrivasse pas à mettre le doigt dessus.

-J'aime ce travail, déclarai-je en me levant, surtout pour mettre de la distance entre nous.

Je marchai, vers la fenêtre, en regardant notre moulin. Les palmes tournaient régulièrement et je ne pouvais pas m'empêcher de sentir une certaine fierté monter en moi. J'avais fait cela. Quelque chose de magnifique qui allait changer l'avenir d'Arendelle, je ne voudrais pas travailler ailleurs.

-Je suis heureux de l'entendre, reprit Johan qui m'avait rejoint à la fenêtre me tirant jusqu'à ce que je lui fasse face.

Son expression étai sérieuse.

-Iduna, je sais que votre apprentissage se termine dans quelques mois, dit-il, mais j'espère que vous serez d'accord pour continuer avec moi après la fin de l’essai.

Il fit une pause, puis ajouta avec un sourire sournois :

-Et pas seulement comme mon apprenti cette fois-ci.

Wouah ! Mon cœur commença à battre plus vite dans ma poitrine. Est-ce que c'était enfin fini? Est-ce que c'était enfin le moment que j'attendais ? le moment où il allait me demander de rester à plein temps ?

-Vous... voulez m'engager ? Parvins-je difficilement à articuler à cause de la voix qui tremblotait.

Est-ce que cela se passait vraiment ? Est-ce que j’étais vraiment sur le point de conclure le travail de mes rêves ? À ma grande surprise, Johan se mit à rire. Comme si j'avais dit la chose la plus drôle du monde.

-Iduna… Murmura-t-il.

Puis à mon grand étonnement, il posa un genou devant moi.

-Je veux vous épouser.

Je veux vous épouser ?!

Je le fixai, trop choquée pour parler. Il me sourit, me tendit la main pour que je la prenne dans la sienne. Horrifiée, je fis un bond en arrière, mettant instinctivement de la distance entre nous. Son expression sincère s'effondra immédiatement et il se remit debout.

-Je... Commençai-je.

Mon esprit s'emballa pour reprendre le contrôle.

-Je ne peux pas... -Je suis désolée.

Pourquoi je m'excusais ? Je n'avais rien fait de mal, j'étais juste surprise, choquée, je pensais qu'il m'offrait un travail. Pas un mariage !
Il prit une profonde respiration et la déception se lut sur son visage, remplacée bientôt par un visage sans expression.

-Je pensai...
-Vous pensiez….Quoi ? Demandai-je sachant que je pouvais à peine respirer.
-Je pensais qu'on travaillait bien ensemble, bafouilla-t-il, je pensais qu'on formait une bonne équipe.
-C'est le cas. Nous...sommes tout ça.
-Alors pourquoi ne pas être plus ? Demanda-t-il.

Ses yeux me suppliaient à présent.

-Iduna, nous pourrions être heureux ensemble. Vous et moi.

Mes pensées et mon esprit allaient si vite qu'il était presque impossible que quoi que ce soit ait un sens. Depuis combien de temps entretenait-il ces sentiments pour moi ? Avais-je été aveugle à ses véritables intentions pendant tout ce temps ? J'aimais bien Johan. Il était intelligent. Créatif. Un bon patron. Mais c'était là que mes sentiments s’étaient arrêtés. Mais pas les siens, évidemment.

-Je suis désolée, bégayai-je en tordant les mains devant moi. Vous êtes un bon ami et j'aime travailler avec vous. C'est juste que... Laissai-je tomber sachant que j’étais incapable d’aller plus loin.

Ce n'était pas bon. Pas bon du tout. Comme c’était prévisible, son visage devint rouge de colère et cette dernière sortit enfin de sa bouche :

-Quoi, vous pensez que je ne suis pas assez bien pour vous ? Demanda-t-il, vous et votre éducation de luxe au château ? Votre belle amitié avec le prince ?

Je sentis le sang s'écouler de mon visage. Mon esprit flasha sur Agnarr dans la pièce secrète. Ses lèvres effleuraient les miennes. Des baisers si tendres. Si doux. Cela ne s'était-il passé que quelques jours auparavant ? J’avais l’impression que cela faisait des siècles.

Johan saisit mon expression. Ses sourcils se levèrent.

-Oh, ricana-t-il d’un mauvais goût, je vois…Vous êtes amoureuse du prince.

Je titubais en arrière.

-Je ne le suis pas !

Il hocha la tête lentement alors que l’évidence de son constat se dessinait dans ses yeux.

-Oui, c'est ça, n'est-ce pas ? C'est pourquoi vous ne vous abaisseriez jamais à épouser un roturier comme moi ! Vous avez des illusions de grandeur. Vous croyez qu'il va faire de vous une reine ? Vous êtes vraiment une idiote !
-Je ne le pense pas ! Protestai-je.
-J'espère que non, riposta-t-il, parce que ça n'arrivera jamais. Les gens comme lui, ils ne se soucient pas des gens comme nous. Des gens qui se sont faits tout seuls et qui n'ont pas besoin de leur bienveillance pour survivre.

Il me jeta un regard condescendant et continua :

-Et croyez-moi, même s'ils peuvent flirter avec vous et juger bon de salir votre honneur, au bout du compte, ils n'épousent que des gens de leur espèce.

Les mots cruels de Johan me traversèrent comme un éclair dans le cœur. Je le savais, bien sûr. Je l'avais su dès le premier jour où j'avais commencé à avoir des sentiments pour Agnarr. Mais une partie de moi avait encore de l'espoir, surtout après notre baiser.
Johan dut voir l'effet que ses mots eurent sur mon expression choquée parce que sa voix s'adoucit et se relâcha :

-Je suis désolé, a-t-il dit, je ne voulais pas vous blesser. Et je suis désolé si j'y suis allé trop fort. Mais je tiens à vous, Iduna. Je ne veux pas que vous soyez blessée parce que vous avez le béguin pour ce charlatan de noble.
-Je n'ai pas de béguin ! Essayai-je de dire.

Mais je savais que c'était inutile. Tout ce qu'il disait était juste. Agnarr et moi ne pourrions jamais être ensemble. Et il serait tellement plus intelligent de lui tourner le dos maintenant, avant qu'il ne soit trop tard. De m'associer à un homme comme Johan à la place. Quelqu'un qui était mon égal. Et peut-être que je pourrais apprendre à l'aimer un jour. Ou au moins vieillir dans le respect mutuel. Beaucoup de mariages avaient survécu avec moins que ça.

Mais non. Il était déjà trop tard pour moi. J'étais désespérément amoureuse de mon prince. La façon dont il me faisait rire, la façon dont il me faisait réfléchir. Sa façon de me faire frissonner quand il me caressait la joue avec ses doigts doux. Agnarr me faisait ressentir des choses que je n'avais jamais ressenties auparavant. Et si je ne pouvais pas l'avoir, je ne voulais personne du tout.
Je réalisai que Johan attendait toujours que je réponde. Je trouvai enfin ma voix en essayant de désamorcer la situation aussi doucement que possible :

-Nous sommes toujours amis, n'est-ce pas ? On peut toujours travailler ensemble ?

Le visage de Johan se tordit.

-C'est tout ce qui vous intéresse, n'est-ce pas ? Dit-il d'une voix accusatrice, les stupides moulins à vent.
-Qu'est-ce que vous voulez dire ?
-Rentrez chez vous, Iduna. Vous avez fait votre choix. J'espère qu'il vous apportera ce que vous voulez.

Je me figeai.

-Attendez, vous... me virer ? Demandai-je, les yeux écarquillés d'horreur.
-Que voulez-vous que je fasse ? Cracha-t-il, je vous ai ouvert mon cœur et vous l'avez piétiné. Comment revenir à parler de vent après une telle chose ?

Bien sûr. Je l'avais rejeté, et il allait me le faire payer. Avec la seule chose qu'il savait être la plus importante pour moi. Mon travail.

Je sentais bien les larmes dans mes yeux, mais je refusais de les laisser tomber.

-Vous savez, vous parlez bien d'aider les gens, de devenir indépendant, dis-je en essayant de ne pas le laisser voir à quel point j'étais désespérée, mais pourquoi au final ? Vous êtes aussi égoïste que les autres.
-Iduna...
-Au revoir, Johan. Bonne chance avec vos moulins à vent.

Après cela, je pivotai sur mes talons, en descendant la colline. Je l'entendais m'appeler, mais je refusais de me retourner. Je ne lui donnerais pas cette satisfaction.
Au bas de la colline, je tournai à droite par la force de l'habitude et me dirigeai vers le château.
J'avais besoin de voir Agnarr.
Maintenant.


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Mer 13 Jan 2021, 22:27
Chapitre 16 : Iduna :

Il était déjà dans l'arbre quand j'y arrivai. Comme s'il avait attendu, là où j'avais besoin qu'il soit. Je voulus l'aborder avec soulagement quand je le vis là, recroquevillé sur une corde raide, le nez enfoui dans un épais tome.
Mais je me retins, la voix de Johan semblant résonner dans mes oreilles.

Vous avez des illusions de grandeur. Vous croyez qu'il va vous faire reine ?

Et si Johan avait raison et qu'Agnarr avait déjà décidé que toute cette histoire entre nous n'était qu'une grosse erreur ?
Je ne pouvais pas supporter de perdre à la fois mon travail et mon meilleur ami en une seule journée.
Agnarr leva les yeux de son livre, m'entendant approcher. Son visage s'illumina d'un immense sourire qui me donna envie de verser des larmes de confiance. Johan n'avait aucune idée de ce dont il parlait. Agnarr se souciait de moi. Ce que nous avions ensemble. C'était spécial. C'était important.

Je grimpai dans l'arbre. Le sourire d'Agnarr s'effaça quand il attrapa mon visage.

-Qu'est-ce qu'il y a ? demanda-t-il, mettant immédiatement son livre de côté.

Je ne souhaitais pas lui en parler au début, aussi je secouai la tête dans un premier temps. J'avais tellement honte. Peut-être avais-je fait des sous-entendus à Johan sans le vouloir ? Peut-être avais-je émis des signaux qui l’avaient conduit à de mauvaises conclusions ?
Mais non. Je lui toujours montré qu’une travailleuse honnête.

-Iduna. Iduna. Parlez-moi. Réclama Agnarr son visage n’étant qu’à quelques centimètres du mien, vous allez bien ? Est-ce que...

Son visage devint pâle.

-Vous êtes contrariée par ce qui s'est passé dans la bibliothèque ? Parce qu'on peut en parler. Si vous pensiez que c'était une erreur.

J'éclatai de rire. Et là, je m'inquiétais qu'il pense la même chose de moi.

-Non, lui assurai-je, en lui faisant un sourire triste alors que je posais ma main sur son épaule.

C'était tout ce que je pouvais faire pour ne pas me fondre dans ses bras ou le laisser me prendre dans les siens. M’assurer que tout irait bien pour nous deux. Mais il fallait d'abord que je le fasse sortir :

-En fait, le truc de la bibliothèque était le meilleur moment de cette semaine.

Ses sourcils se plissèrent. Alors je continuai :

-Vous voulez vraiment savoir ce qui s’est passé ? Aujourd’hui, Johan m'a demandé en mariage.

Le visage d'Agnarr devint aussi blanc que celui d'un fantôme.

-Il a quoi ? Bégaya-t-il, hum... C'est...Pardon.

Il déglutit fort.

-Qu'est-ce que vous avez répondu ?
-Je lui ai dit non, craquai-je en me sentant ennuyée d'avoir à répondre à cette question.

Je pensais qu’Agnarr aurait deviné ma réponse. Mais comment le pourrait-il ? Nous n'avions jamais parlé de ce genre de choses. Nous n'avions jamais exprimé nos sentiments l'un pour l'autre jusqu'à récemment.

-Ouf, reprit-il son visage brillant de confiance, je veux dire, il n'est pas du tout fait pour vous, ajouta-t-il hâtivement après que je lui eus jeté un coup d'œil.

Je ris amèrement. Il n'était pas fait pour moi. Au contraire, Johan était exactement le type qui me convenait. Un homme qui avait toujours su se débrouiller à cause de son statut social. C'était quelqu'un qui avait travaillé dur et qui avait persévéré contre toute attente. Un peu comme moi.
C'était Agnarr qui n'était pas fait pour moi. Le seul homme sans attaches à Arendelle que je ne pourrai jamais avoir. Le seul que je voulais.

A la fin, ils n'épousent que les leurs.

Je fermais les yeux, pour essayer de retrouver la raison.

-Quand j'ai refusé sa demande en mariage, il m'a viré. Ce qui veut dire que je ne vais plus travailler sur les moulins à vent.
-Quoi ? S’exclama Agnarr horrifié, il ne peut pas faire ça !
-Il l'a déjà fait, rétorquai-je complètement vidée.
-Il doit vous réengager alors. C'est illégal. Ou ça devrait l'être, si ça ne l'est pas. Je peux le rendre illégal. Je pourrais envoyer des gardes pour lui parler. Je pourrais... le mettre en prison même. Je veux dire, renvoyer injustement des apprenties parfaitement qualifiées sous prétexte qu’elles ne veuillent pas se marier... Ou quelque chose comme ça ? ça doit bien faire l’objet d’un crime quelconque.

Je ne pus m'empêcher de sourire. Son indignation en ma faveur me fit me sentir mieux. Même si je ne voulais pas qu'il aille jusqu’au bout de son idée.

-Merci, dis-je, j'apprécie votre soutien. Mais je préfère m'en occuper moi-même. C'est mon problème, pas le vôtre.
-Je sais, mais... Ses épaules s’affaissèrent de déception, je veux vous aider.
-Et j'aimerais que vous le fassiez. Mais je ne suis pas une demoiselle en détresse comme dans livres. J'ai toujours pris soin de moi. Et je prendrai soin de ça aussi.
-Je comprends, dit-il.

Mon cœur se gonfla à l'acceptation sur son visage. Il voulait m'aider. Mais il était également prêt à prendre du recul et à me laisser faire à ma façon. Il ne voulait pas me forcer ou me faire culpabiliser. Je ne voulais pas. Tout ce qu'il voulait, c'était que je sois heureuse. Et il ferait n'importe quoi, je le savais, pour y arriver, même si cela signifiait ne rien faire du tout.

-Je ne peux rien faire quand même pour vous ? Insista-t-il doucement.

Il me tendit la main, me brossant une mèche de cheveux. Ses yeux étaient tendres, gentils.

-De quoi avez-vous besoin, Iduna ?

Mes émotions inondèrent mon cœur à la vue de ses mots simples. Et soudain, je réalisai qu'il ne me manquait qu'une chose. La seule chose que je ne devrais pas demander. La seule chose dont je n'étais pas sûre de pouvoir me passer.

-J'ai besoin de vous, chuchotais-je, juste vous.

Son souffle s'arrêta dans sa gorge. Pendant un instant, il me regarda Il me fixa juste et m’observa encore jusqu'à ce que le temps lui-même semble se figer dans son regard.
Et puis il m'embrassa.
Cette fois, il n’y alla pas doucement, comme le baiser que nous avions partagé dans la pièce secrète. Au lieu de cela, il se fit pressant, intense. Et alors qu'il enfonçait ses mains profondément dans mes cheveux, la chaleur montait en moi, jusqu'à ce que je me sente littéralement enflammée.

-Agnarr, murmurai-je, ma bouche contre la sienne.
-Iduna...

Je ne sus pas combien de temps nous nous embrassâmes dans cet arbre. Cela aurait pu être des heures, des années, des minutes, ou seulement quelques secondes de bonheur. Mais quand nous nous séparâmes finalement, rouge et essoufflés, nous nous regardâmes dans les yeux, sans aucune pudeur. Comme si rien au monde n'avait d'importance en dehors de cet arbre. Pas de passé, pas de futur potentiel. Rien ne pouvait voler ce moment que nous venions d’avoir.

-Je vous aime, chuchota-t-il.

Si doucement au début que je pensais que la phrase était sortie de ma tête. Mais ensuite, sa voix s'éleva. Plus confiante. La voix d'un homme qui allait bientôt devenir roi.

-Je vous ai toujours aimé, ajouta-t-il, depuis ce premier jour à l'orphelinat où je vous ai surpris en train de chanter.
-Je vous aime aussi. Répondis-je d’une voix si saccadée que je n’étais pas sûre qu’il m’eût compris.

Mon aveu n'était pas parfait, mais il était là, tout de même, vulnérable et vrai. Mon cœur était à lui, que cela me plaise ou non. Je tendis la main et la glissai dans la sienne. Je la serrai fort. Ses mains étaient douces, pas rugueuses et calleuses. Mais cela ne signifiait pas qu'elles n'étaient pas fortes et manuelles.

-Depuis... Le jour où nous avons grimpé pour la première fois à cet arbre.

Ce n'était pas ce que je voulais dire, bien sûr. Je voulais lui dire que je l'aimais depuis bien plus longtemps. Depuis le premier jour où il est arrivé dans la Forêt Enchantée. Quand j'avais vu l'émerveillement dans ses yeux au moment où il caressait le bébé renne. Quand son père lui avait crié dessus et que j'avais vu ses étroites épaules s'affaisser et sa tête s'incliner de honte.
Quand il était étendu en sang sur le sol et que j'avais fait le choix de le sauver - au lieu de me sauver moi-même. Mais je ne pus rien dire de tout cela. Pas maintenant, du moins. Pas quand tout était si fragile, si nouveau. Je savais dans mon cœur que ce moment parfait ne durerait pas éternellement. Nos circonstances étaient bien trop différentes pour que tout cela se termine de façon heureuse à long terme. Mais alors que nous n'aurions peut-être pas de lendemain, nous avions ce moment précieux maintenant. Et maintenant, c'était tout ce qui comptait.
Je souris au prince. Il me sourit en retour, l'air plutôt content de lui.
Agnarr.

-Si seulement nous pouvions nous embrasser pour toujours, dis-je avec un soupir de joie.
-Nous le pouvons ! Déclara-t-il, Je vais faire une proclamation royale. Le baiser n'a plus besoin d'être limité dans le temps !

Je gloussai.

-Il n'y a plus de limite de temps maintenant ! Répétai-je me prenant au jeu.

Ses yeux rencontrèrent à nouveau les miens. Ils étaient doux et rêveurs, un reflet probable de mes propres yeux.

-Alors pourquoi ne pouvons-nous pas faire ça pour toujours ? Murmura-t-il.

J'aurais pu donner un million de raisons pratiques. Au lieu de cela, je l'embrassai encore.


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Mer 13 Jan 2021, 22:33
Chapitre 17: Iduna:

-Les Arendelliens s'installent alors sur les rives herbeuses et verdoyantes de ce qui sera désormais connu sous le nom d'Arenfjord.

Un rire m'échappa, et Mlle Larsen leva les yeux de son texte d'histoire, nous regardant avec une expression suspecte. Le visage d'Agnarr s'élargit et devint innocent alors que je me mordais la lèvre inférieure pour ne pas rire, donnant au prince un regard grinçant. Comment pouvais-je être attentive à nos leçons d'histoire s'il continuait à se mettre sous la table, à me frôler le genou avec sa main et à me faire frissonner jusqu'à la colonne vertébrale ? Des frissons délicieux, mais quand même !

-Quelque chose d'amusant, Mlle Iduna ? demanda Mlle Larsen avec insistance.
-Non, madame, assurai-je, j'étais juste... en train de penser à quelque chose.
-Pour le prochain cours, essayez de vous concentrer sur l'apprentissage, voulez-vous ? demanda Mlle Larsen.

J'hochai la tête en rassemblant mes affaires et en me dirigeant vers la bibliothèque secrète, sachant qu'Agnarr n'était pas loin derrière. En fait, au cours des dernières semaines, j'avais trouvé qu'il était presque impossible de me concentrer sur autre chose qu'Agnarr et notre romance secrète. (En plus de mon autre secret). Nous passions encore presque tout notre temps libre ensemble maintenant, quand ce n'était pas en cours ou en réunion du conseil, à échapper à ses gardes et à se faufiler hors du village. Nous errions dans les collines, main dans la main, en parlant pendant des heures de tout et de rien. Puis nous trouvions un arbre ou un buisson derrière lequel nous pouvions nous cacher et nous nous embrassions jusqu'à ce que je ne puisse plus respirer.

La pièce secrète de la bibliothèque était devenue notre endroit le plus fréquenté, à la fois parce qu'elle était si bien insonorisée et parce que c'était le premier endroit où nous avions cédé aux ruées de sentiments qui nous submergeaient.

Nous avions transformé la pièce en notre propre cachette, Agnarr lisant à voix haute des livres ou des parchemins qu'il avait découverts, tandis que je peignais des étoiles au plafond avec de la peinture qui semblait briller dans le noir. Quand j'eus fini, nous nous allongeâmes sur le sol, les mains liées, comme si nous étions dans un de nos voyages vers le brouillard, en regardant le vaste ciel.
Mais aussi magiques que ces moments étaient, je devais encore faire face à la vie réelle. Comment allai-je faire pour gagner ma vie maintenant que je n'étais plus une apprentie ?

Agnarr tapa du doigt sur son menton, en considérant les options possibles.

-Et si vous lanciez votre propre entreprise de moulins à vent ? Pour donner à Johan un peu de concurrence.
-Ce serait génial, lui dis-je en riant, mais comment pourrais-je lancer une entreprise ? Personne ne va vouloir investir avec une fille de 16 ans.
-Moi si. Je pourrai bien le faire.

Je gémis.

-Pour la dernière fois, je ne prendrai pas votre argent, Agnarr.
-Je ne vois pas pourquoi. J'ai plus qu'assez à dépenser. De plus, vous êtes un bon investissement. Je sais que vous me rembourserez.

Je l'embrassais dans l'espace entre son oreille et sa clavicule, l'endroit où je savais qu’il frissonnait toujours.

-Agnarr, j'apprécie votre confiance en moi. Mais c'est quelque chose que je dois faire par moi-même.
-Oh, très bien.

Il s'assis et passa sa main dans ses cheveux.

-Donc vous n'avez pas d'argent. Qu'est-ce que vous avez ?

Je retroussai mon nez.

-Vous savez quoi ? La question n’est pas de savoir comment construire un moulin à vent. Mais plutôt que je n'ai pas l'argent pour acheter les fournitures nécessaires.
-C'est ça ! S’exclama soudain Agnarr en me montrant du doigt, je l'ai !
-Quoi ?
-Vous pouvez être professeure.
-Une professeure ? Comme Mlle Larsen ?

Il secoua la tête.

-Je pense plutôt à une spécialiste.
-Qu'est-ce que vous voulez dire ?
-Vous m’avez dit que Johan construisait ces moulins à vent sur les terres des fermiers, non ? Hum… Et s'ils voulaient économiser de l'argent en payant juste pour savoir comment les construire et en les construisant eux-mêmes ?

Mes yeux s’élargirent.

-Oh !
-Vous pourriez m'apprendre, non ? Vous pourriez fournir l'expertise et les plans de construction, pour un prix raisonnable. Et ils rassembleraient tous les matériaux et la main d'œuvre.
-Ce n’est... Pas une mauvaise idée, dis-je, d'essayer d'organiser les pensées qui me passaient par la tête.
-De cette façon, les gens n'auraient pas à sacrifier la moitié de leurs économies pour avoir un moulin à vent. Et vous êtes un si bon professeur, ajouta Agnarr, vous êtes si patiente avec tout le monde. Même avec moi !
-Spécialement vous ! Le taquinai-je en lui donnant un coup de poing dans le bras.
-Oui, qu'est-ce que vous en pensez ? Demanda-t-il.
-Je pense que vous êtes brillant, Déclarai-je, mais ne vous reposez pas sur vos lauriers.

Il sourit.

-Il n'y a qu'une seule chose dans ma tête en ce moment, Iduna.

Il baissa sa bouche pour que ses lèvres soient contre les miennes.

-Et pour cela aussi vous êtes une professeure excellente…


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Sam 16 Jan 2021, 21:47
Chapitre 18 : Iduna six semaines plus tard :

-D'accord, vous avez donc le choix. Vous pouvez simplement construire votre moulin à vent de base, qui nécessitera moins de matériaux et demandera moins de travail. Ou vous pouvez ajouter une rotonde à la conception. Cela vous coûtera plus cher au départ, car il faut beaucoup plus de bois. En revanche, vous disposerez d'un espace de stockage couvert pour vos céréales ou vos outils agricoles.
-Hum... Que suggérez-vous ? Demanda M. Hansen, en étudiant les plans que j'avais esquissés et présentés devant lui, je ne veux pas gaspiller d'argent, mais...
-Une rotonde protégera aussi votre chevalet, et de ce fait les pieds du moulin à vent, des intempéries que nous avons souvent par ici, dis-je. Si vous pouvez vous le permettre, je vous le recommande vivement.

M. Hansen leva la tête.

-Alors, allons-y !

Je souris, j'enroulais les plans et je tendis la main. Il la secoua d'une poigne ferme.

-Très bien, repris-je, je vais les réviser pour y inclure la rotonde et je vous les rendrai demain à la première heure. C'est bon ?
-Fantastique. Cela va me faire économiser une fortune par rapport à ce que j'allais payer avec Johan. Et ça ne me dérange pas de faire le travail moi-même. Je préfère ça, en fait. De cette façon, j'obtiens exactement ce que je veux.

Il me sourit.

-Merci Iduna.
-De rien, souris-je en retour, et s'il vous plaît parlez-en à vos amis. J'aimerais aussi concevoir des moulins à vent pour eux.
-Oh, vous pensiez que je ne le ferai pas ? Déclara-t-il, je chanterai vos louanges au pub ce soir. D'ici demain matin, vous aurez plus d'affaires que vous ne pourrez en gérer.
-Ne vous inquiétez pas. Je peux gérer pas mal de choses, assurai-je. Je vous remercie encore une fois. Je vous verrai demain.

Après cela, je redescendis la colline en sifflant joyeusement. C'était une belle journée. J'avais à nouveau un emploi rémunéré. Indépendante, ce qui était encore mieux. Après tout, j'avais le meilleur patron du monde. Même si c'était un peu un tyran.

Je n'arrivais toujours pas à croire à quel point, je m'étais amusée ces dernières semaines. Certes, c'était un travail difficile, et j’étais épuisée à la fin de chaque journée. Mais je gagnais de l'argent tous les jours, et j'en avais déjà réuni presque assez pour louer mon propre appartement. Ma propre petite maison dans le village, c'était comme un rêve devenu réalité. Et Agnarr avait été très encourageant là-dessus. Bien sûr, il était aussi très occupé - avec toutes les réunions du conseil et ses fonctions royales. Mais il ne manquait jamais une occasion de me rencontrer à la fin de la journée dans notre pièce secrète de la bibliothèque.
Nous nous blottissions dans les bras l'un de l'autre, totalement dépourvus de nos journées très différentes, et je lui racontais tout, même les trucs les plus ennuyeux. Il faisait semblant de s'intéresser à tout cela.
J'atteins le pont qui menait à Arendelle, en faisant signe à quelques personnes de traverser. Mon esprit se remémora le premier jour où j’étais arrivée en ville, que j’étais encore une fille, effrayée et seule. Les murs m'avaient alors semblé si hauts et imposants. Les rues si étroites et serrées. Je ne pouvais pas imaginer, à l'époque, vivre dans un endroit comme celui-ci.
Mais maintenant, je me sentais chez moi.

Cela ne remplacerait jamais la forêt dans laquelle j'avais grandi. Je pleurais encore mon ancienne vie, ma famille et tout ce que j'avais perdu. Mais cela faisait si longtemps maintenant que mon enfance commençait à ressembler à un rêve. Un beau rêve d'une Forêt Enchantée, avec des esprits magiques et une famille qui m'aimait.

Il fut un temps où je croyais vraiment que je mourrais si je ne pouvais plus jamais entrer dans la forêt. Si le brouillard ne se séparait jamais. Mais cette époque, je m'en rendis compte, à présent, était révolue depuis longtemps. Et je ne désirais maintenant que vivre dans l'instant. Ma vie à Arendelle n'était pas ce que j'avais prévu, mais je l'avais tout de même fait mienne, et j'étais fière de ce que j'avais accompli jusqu'à présent - et des choses que j'avais toujours prévu de faire.

Oui, mes rêves étaient moins de retourner dans le passé que de me lancer dans l'avenir, quoi qu'il puisse m'apporter.




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Sam 16 Jan 2021, 21:51
Chapitre 19: Agnarr :

-Je m'occupais de mes affaires ! Déclara Mme Olsen, une pêcheuse d’Arendelle qui portait une tresse d'argent lui descendant dans le dos. J'étais assise dans mon bateau, en train de coudre mes filets pour demain quand tout d'un coup, j'ai eu l'impression de ne plus pouvoir respirer ! C'était comme si quelqu’un s’était mis à me serrer le coup à m’en étrangler. Mais quand j'ai essayé de l'enlever, il n'y avait rien ! Ajouta-t-elle en secouant la tête…Depuis, j'ai trop peur de monter sur mon bateau.

J'hochai la tête, en prenant soin de garder mon expression neutre depuis mon siège sur l'estrade de la grande salle, tandis qu'elle poursuivait sa tirade. La session des pétitionnaires du mardi - où les habitants d'Arendelle venaient exprimer leurs griefs à la couronne et demander de l'aide ou des conseils – se révélait souvent être un exercice d'équilibre difficile pour moi. En tant que leur futur dirigeant, je devais agir de manière concernée et compatissante, mais en même temps impartiale. Parfois, il était difficile de garder un visage droit, alors que d'autres fois, il était difficile de ne pas se précipiter vers eux quand ils mentionnaient des attaques d’Arendelle par la magie noire. Je devais être prêt pour eux.
Je gémissais en un souffle. Ça recommençait…

-Avez-vous vraiment vu un esprit ? La coupai-je d’un ton brusque. A Arendelle, je veux dire, ou dans les environs ?

Je me tournai vers Aksel.

-Et vous avez-vous vu quelqu'un près de vos moutons ? Ou, Mme Olsen, près de votre bateau ? Quelqu'un a-t-il déjà vu un seul esprit dans la vie réelle ?

Tout le monde haussa les épaules sans répondre. Tous regardaient leurs pieds.

-Est-il possible que quelque chose d'autre puisse causer les problèmes ? Quelque chose de non magique ? Demandai-je. Mme Olsen, avez-vous été examinée par un médecin récemment ? Le pollen est féroce au printemps. Vous avez peut-être eu une crise d'allergie. Et pour vous Aksel, est-ce qu'un des moutonniers d'une ville voisine pourrait être jaloux de votre laine primée et espérer en tirer profit en teignant vos moutons quand vous ne regardez pas ?
-Donc, vous dites que vous ne nous croyez pas ? demanda Gunnar. Que la couronne ne veut même pas enquêter sur ces préoccupations extrêmement valables, aussi étranges qu'elles puissent vous paraître ?
Les gens dans la pièce éclatèrent soudain de colère et fut bondée de bavardages intempestifs. La frustration me traversa.
-Non, ce que je veux dire, c'est que...

Lord Peterssen se leva, posant une main immobile sur mon épaule.

-Bien sûr, le Prince Agnarr vous croit, dit-il, et peu importe qui ou quoi se cache derrière ces actes, ils doivent cesser immédiatement. Nous allons doubler nos patrouilles, tant en ville que dans les collines. Si nous trouvons des individus suspects, ou…Euh…Des esprits qui rôdent, nous les traquerons et les mettrons face à la loi.

Il y eut quelques grognements de la foule, mais la plupart ne semblèrent pas apaisés. Que voulaient-ils que nous fassions ? Ce supposé ennemi n'avait jamais été vu. Comment devions-nous nous protéger des esprits magiques ?

-Je pense que cela suffit pour aujourd'hui, ajouta Peterssen, sa voix s'élevant au-dessus du vacarme, nous nous réunirons la semaine prochaine pour entendre de nouveaux griefs. Pour l'instant, veuillez-vous joindre à nous pour des rafraîchissements dans la deuxième grande salle.

L'humeur de la foule s’améliora immédiatement à cette dernière précision. Tous les mauvais esprits furent oubliés, et ils évacuèrent rapidement la salle du trône pour se procurer quelques friandises. Peterssen les regarda s'enfuir, sans un mot. Quand enfin ils disparurent tous, je le regardai interloqué.

-Pourquoi tout le monde me parle des esprits ? Demandai-je sur un ton inhabituellement court à mon plus proche conseiller, nous n'avons pas vu de traces d'eux depuis que le brouillard s'est installé. Pourquoi leur reproche-t-on encore tout ?

Peterssen me tapota l'épaule.

-Les gens auront toujours besoin de trouver un coupable à leurs problèmes, expliqua-t-il, et les esprits magiques sont une cible facile, puisqu'ils ne peuvent pas vraiment se défendre. De plus, pour être franc, Agnarr, les gens ne font que suivre l’opinion publique établie par votre père. Chaque fois qu'il se passait quelque chose de mal à Arendelle, il accusait la magie ou les mauvais esprits. Je ne sais pas s'il y croyait vraiment, ou s'il pensait que c'était plus facile que d'en assumer la responsabilité. Mais je suis sûr que les gens s'en souviennent.

Son visage s'assombrit.

-Et cela semble avoir empiré depuis la bataille, il y a tant d'années maintenant.

Un souvenir lointain flottait dans ma conscience.

-Il les a blâmés pour ma mère, dis-je.

Je n'avais pas pensé à ce moment depuis des lustres. Mais maintenant, cela me semblait clair comme de l'eau de roche.

Moi, cinq ans, jouant avec un cheval de bois dans ma chambre. Mon père, fier comme un coq, se tenait dans l'embrasure de la porte. Je levai les yeux, effrayé. Il s’était éclairci la gorge avant de parler.

-Agnarr, votre mère est partie. Elle a été enlevée par des esprits maléfiques. Et elle ne reviendra probablement pas.

Je n'avais pas pu dormir pendant une semaine après ça. J'avais continué à la chercher pendant la journée, en priant pour que les esprits la ramènent. La nuit, je restais éveillé, tremblant de peur, imaginant que chaque ombre était une présence maléfique, tapie et attendant de m'emporter, moi aussi.

Mais aucun esprit n'était venu. Et ma mère ne revint jamais.


-Oui, fit Peterssen d’un signe de tête réfléchi. C'était sans doute une histoire plus facile à accepter pour lui que l'alternative.
-Qui était... ? Questionnai-je alors que je sentais mon cœur s’emballait.

Allais-je enfin apprendre la vérité sur ma mère ? Si elle n'avait pas été enlevée par les esprits, cela signifiait qu'elle pouvait encore être dehors, quelque part.
Elle pouvait être encore en vie.
Mais Peterssen ne fit qu'agiter la main.

-Je ne sais pas, Agnarr, dit-il.

Mais je pouvais lire dans ses yeux, qu’il connaissait le secret. Ou du moins, il savait quelque chose, sinon toute l'étendue de l'histoire.
Encore des secrets. Seraient-ils emportés avec moi dans ma tombe ? Je secouai la tête, me forçant à me remettre à la tâche. Ma mère pouvait attendre un autre jour.

-Alors que faire ? Demandai-je, on ne peut pas vraiment lutter contre une force imaginaire !
-Non. Mais nous pouvons faire en sorte que les gens se sentent en sécurité. C'est notre premier travail.

Je soupirai. Diriger un royaume s'avérait beaucoup plus difficile que je ne l'avais imaginé. Pas étonnant que mon père avait toujours été d'humeur grincheuse. Je voulais faire ce qui était juste pour Arendelle. Mais je n'étais pas sûr de ce que c'était.

Je me levai de mon siège et commençai à me diriger vers la sortie. Je devais retrouver Iduna au village et j'étais déjà en retard. C'était un grand jour pour elle. Elle avait enfin économisé assez d'argent de son entreprise de moulins à vent pour louer son propre logement - et elle allait recevoir les clés, cet après-midi. J'étais si fière d'elle et de tout ce qu'elle avait accompli au cours des derniers mois. Elle avait travaillé sans relâche, pendant de longues heures, mais cela avait porté ses fruits. Je n'avais pas pu fêter sa victoire dignement.
Mais avant que je ne puisse aller très loin, Peterssen m'emboita le pas, l’air soudain nerveux et m’appela :

-Agnarr ? Il y a... Une chose que vous pourriez faire pour satisfaire les gens.
-Vraiment ? Demandai-je le cœur à nouveau rempli d’espoir. Qu'est-ce qu'il y a ?
-La semaine prochaine, commença-t-il, nous aurons de la visite au château.
-De la visite ?
-du roi de Vassar, continua Peterssen…, et de sa fille Runa.

Mon cœur s'effondra. J'avais espéré que le fait de leur dire ce qu’ils voulaient entendre aurait suffi à dissuader le conseil de l'idée du mariage. Mais de toute évidence, c'était en cours depuis tout ce temps.
J'avais été trop occupé avec Iduna pour le remarquer.

-Pensez-vous vraiment que ce soit le bon moment ? Demandai-je, en essayant de garder ma voix neutre, je veux dire, il y a tellement d'agitation. Des gens qui s'étouffent, des moutons violets...

Je me tus en réalisant à quel point j'avais l'air ridicule et désespéré.

-Oh, alors vous vous inquiétez pour ces moutons maintenant, n'est-ce pas ?

La bouche de Peterssen était sur le point de rire avant qu’il ne me fasse un sourire paternel.

-C'est bon Agnarr, assura-t-il. Il n'y a pas de raison d'être nerveux.
-Qui a dit que j'étais nerveux ? Laissai-je échapper, c’est juste que je n’aie mais pas besoin de rencontrer quelqu'un en ce moment ! J'ai seulement dix-neuf ans.
-Et bientôt vous aurez vingt ans, puis vingt et un. Vous allez monter sur le trône et il vaut toujours mieux qu'il y ait déjà un héritier en vue quand cela arrivera.

Donc, non seulement je devais épouser cette étrangère, mais je devais aussi procréer avec elle sans sentiments. Mon estomac se cingla et je fus pris d’une nausée.

-Je n'ai pas mon mot à dire ? Exigeai-je.

Je savais que je n'agissais pas comme l'héritier présomptif, mais je ne pouvais pas m'en empêcher. Je ne voulais rencontrer personne. Pas maintenant que j'avais déjà Iduna. Je savais dès le début qu'Iduna et moi ne pourrions jamais nous marier. La royauté se mariait avec la royauté, c'était toujours comme ça. Et avec le royaume d'Arendelle encore fragile à la suite de la mort de mon père et Peterssen comme régent, ce n'était pas le moment d'aller à l'encontre des tendances. Nous avions besoin de partenaires commerciaux. Nous avions besoin d'alliés. Nous avions besoin d'une armée.
Mais j'avais besoin d'Iduna.

Je n'avais pas l'intention de tomber amoureux d'elle. Mais qui pourrait me blâmer ? Elle était intelligente, gentille, drôle et bonne. Elle était tout ce que j'avais toujours voulu chez une partenaire. Une meilleure amie, un véritable amour. Elle me faisait rire. Elle faisait battre mon cœur.

La vie sans Iduna ?

Je ne pouvais pas supporter l'idée.

Peterssen soupira.

-Agnarr vous avez demandé comment vous pouviez vous sentir en sécurité. Eh bien, Vassar est bien connu pour son armée considérable. Une alliance avec eux nous aiderait à sécuriser nos ports et nos terres agricoles. Faites, en sorte qu'Arendelle soit en sécurité.
-Je suis d'accord avec une alliance, protestai-je, mais ne peut-on pas en faire un accord commercial ou autre chose ? Pourquoi faut-il que cela implique un mariage ?
-Parce que c'est comme ça qu'on fait, Agnarr. C'est comme ça qu'ils peuvent faire en sorte que l'accord entre les deux nations tienne la route. Personne ne trahit sa propre famille.

Peterssen s'approcha et mit sa main sur mon épaule.

-Écoutez, je sais que tout cela est effrayant et nouveau. Mais quand le roi Nicolas et sa fille arriveront la semaine prochaine, je ne veux pas que vous restiez là comme un lapin effrayé. Cela suggérerait une faiblesse.
Et nous ne pouvons pas nous permettre de rester en retrait maintenant.
-Je sais, gémis-je, pas d’état d’âme, pas de tourments, bla bla bla.
-Oui, reprit Peterssen en me lançant un regard perçant, ce n'est pas pour votre propre bien, mais pour celui du peuple. Vous n'êtes pas obligé d'épouser la princesse Runa. Mais vous devez la traiter avec le respect qui lui est dû en tant que noble d'une nation voisine. Si vous ne le faites pas....
-Bien sûr, je le ferai, le coupai-je surtout pour en finir avec la conversation.

J'avais l'impression que j'allais être malade.

-Ne vous inquiétez pas pour moi.
-Je m'inquiète toujours pour vous Agnarr, dit Peterssen en me tapant sur le bras, c'est mon travail. Mais je vous fais aussi confiance. Je sais que vous vous souciez d'Arendelle. Et je sais que vous ferez ce qu'il faut.


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Sam 16 Jan 2021, 21:58
Chapitre 20 : Iduna :

-Et voici vos clés, ma chère.

Je souris distraitement lorsque Mme Christiansen, une femme du coin qui m’avait offert un chalet en location, me remit un jeu de clés enfilées sur une petite boucle métallique. Alors que je fermais la main autour d'elles, mes yeux se levèrent en direction du château situé à l'autre bout de la ville, puis se posèrent sur la rue vide devant nous. Un sentiment de déception me traversa l'estomac.
Où était Agnarr ? Il était censé être ici pour cet évènement. Je savais qu'il avait une réunion plus tôt, mais il avait promis d'être là à l'heure. Il savait à quel point c'était important pour moi.

-Iduna ? Demanda Mme Christiansen en fronçant les sourcils, vous n'allez pas entrer ?
-Oh… Si… désolée.

Je secouai la tête en me tournant vers la porte de mon nouvel appartement, un cottage juste en haut de la colline de la boulangerie Blodget's. Il n'y avait que deux pièces, mais il y avait une cuisine avec un plan de cuisson et une véritable cave pour conserver les aliments au frais. Juste à côté de la cuisine se trouvait un salon, avec une porte qui menait à une chambre confortable. Il y avait même un patio à l'arrière, assez grand pour y placer une chaise, ce qui en faisait un endroit parfait pour lire.

C'était simple. Humble. Mais c'était à moi. Tout était à moi. Après avoir dormi douze ans dans une chambre d'un orphelinat, c'était un coin de paradis privé.
Ma main trembla quand je glissais la clé dans la serrure. Je savais que j'avançais lentement, mais j'espérais que Mme Christiansen ne le remarquerait pas. Je continuais à espérer qu'Agnarr apparaisse. Nous avions prévu de faire cela ensemble. Entrer en même temps, main dans la main pour la première fois. Cela symbolisait que nous entrions dans cette nouvelle vie ensemble.

Où était-il ?

La porte s'ouvrit en grinçant. Je jetai un dernier regard en arrière, mais la rue resta vide. En soupirant, je franchis le seuil, seule.

-Alors, qu'en pensez-vous ? demanda Mme Christiansen, en entrant derrière moi, c'est un endroit charmant, n'est-ce pas ? C'est parfait pour une fille célibataire comme vous.

Je sursautai au terme « célibataire ».

-C'est merveilleux, lui assurai-je, tout simplement parfait.

Et ça l'était. Parfait. Mais aussi très vide.

-Eh bien, le loyer est prélevé tous le 5 du mois. Vous avez déjà payé ce mois-ci, alors je viendrai dans trente jours. Si vous avez des problèmes, n'hésitez pas à frapper à ma porte. Je ne suis qu'à trois maisons d'ici, sourit-elle, félicitations Iduna. C'est un grand pas pour vous. Vous devriez être très fière.
-Je le suis. Merci, conclus-je en lui serrant la main.

J’essayai de lui donner un sourire. Nous fîmes nos adieux, et Mme Christiansen sortit, en tirant la porte pour la fermer derrière elle. Maintenant, seule, je regardai autour de moi, me plongeant dans les différentes armoires et le placard de la pièce du fond. Je testai le lit en rebondissant un peu dessus. Il me semblait assez confortable.
Mais je me sentais quand même agitée. Déstabilisée.
Où était Agnarr ? Est-ce qu'il allait bien ? Et s'il lui était arrivé quelque chose ?
Je me levai du lit. Je devais aller le découvrir.

****

Je le trouvai dans la pièce secrète. Il était assis sur une chaise, la tête dans les mains. Les cheveux en bataille, les yeux sauvages. Je fronçais les sourcils, l'inquiétude me gagnait. Je ne l'avais jamais vu aussi mal à l'aise.

-Est-ce que tout va bien ? Demandai-je, inquiète, je pensais que vous alliez me rejoindre à la maison.

Il leva les yeux, son visage devint encore plus pâle.

-Oh ! dit-il en se levant, je suis désolé. J'ai complètement oublié.

Il avait oublié ? C'était la chose la plus importante qui m’était arrivée de toute l'année! Quelque chose n'allait vraiment pas.
Agnarr n'était pas du genre à oublier.

-Qu'est-ce qui ne va pas, Agnarr ? Demandai-je gentiment, quoi que ce soit, vous pouvez me le dire.

Il gémit et commença à arpenter la pièce, d'avant en arrière comme un loup en cage, ses pas rongeant la distance entre les murs. Ses yeux se dirigèrent vers les étagères en pierre, la table, le sol, partout ailleurs que sur mon visage.

-Vous allez me détester, dit-il.

Il était vraiment bouleversé. Je m’approchai de lui, en lui glissant ma main contre son torse. Il était moite et froid ce qui était rare.

-Vous savez que je ne pourrais jamais vous détester Agnarr, dis-je doucement, maintenant dites-moi.

Il pencha la tête.

-Il y aura des visiteurs au château dans deux semaines. Le roi de Vassar.

J'étais perplexe.

-Et alors ?
-Et sa... fille Runa.

Oh. Un frisson de glace me parcourut ma colonne vertébrale. Je laissai tomber mes mains.

-Je vois.

Agnarr se tourna vers moi. Son regard était sauvage.

-J'ai essayé de dire à Peterssen que je n'étais pas prêt. Que ce n'était pas le bon moment! Mais il a insisté pour que je la rencontre au moins.

Il se passa nerveusement sa main dans les cheveux.

-Mais après tout, je suppose que ce n'est pas un problème, non ? Je rencontre des gens tous les jours.

J'eus un vertige alors qu’un creux se formait dans mon estomac. Mais Agnarr me regardait avec un tel désespoir que je me suis retrouvée à hocher la tête.

-Oui, répétai-je, vous rencontrez des gens tous les jours.

Mais nous savions tous les deux que ce n'était pas n'importe qui. C'était une prétendante royale, une femme que le peuple d'Arendelle pourrait désirer comme égal de leur roi. Elle serait noble, distinguée, bien soignée.
Contrairement à moi. Une orpheline. Une moins que rien.

Ils pouvaient flirter avec vous et salir votre honneur, se moquait Johan dans ma tête. A la fin, ils n'épousent que les leurs.

Je fermai les yeux. C'est de ta faute, me grondai-je. Tu savais dès le début que c'était mal. Que cela ne pourrait jamais être autre chose qu'une amourette sans lendemain. Il n'y avait jamais eu d'avenir pour toi et Agnarr. Tu le savais, et pourtant tu as choisi de t’imposer un autre mensonge. Un mensonge dont tu savais qu'il finirait par te briser le cœur. Cette histoire n'allait jamais avoir une fin heureuse pour moi. Agnarr allait épouser une princesse. Avoir des enfants, être un bon père. Elever une famille dans ces murs tout en dirigeant le royaume à l'extérieur. Et je serais forcée de regarder tout ça de loin, le cœur à jamais éteint dans ma poitrine.

Malgré tous mes efforts pour contrôler mes sentiments, un sanglot m’étrangla et m'échappa de la gorge. Agnarr m'attrapa, me tirant dans ses bras en une prise si serrée que j'étais presque convaincue qu'il allait m'écraser. Mais, d’un autre côté, je ne voulais pas qu'il me laisse partir. Je n'avais jamais voulu qu'il me laisse partir.

-Iduna, je vous aime, chuchota-t-il, sa bouche frôlant mon oreille, envoyant des picotements trop familiers jusqu'à mes orteils, je vous aime plus que les étoiles dans le ciel. Je vous aime plus que le souffle dans mon corps.
-Je vous aime aussi, lui répondis-je d’une voix rauque à cause des larmes.

Il s'éloigna, prenant mon visage entre ses mains. Ses yeux étaient si verts. Je n'en avais jamais assez. Et pourtant, bientôt - trop vite - je ne les verrais plus jamais de près.

-Je vais trouver une solution, déclara-t-il, je vais être roi, n'est-ce pas ? Cela doit vouloir dire quelque chose. Si je dis que je ne l'épouserai pas, alors ça devrait être la fin de tout ça.

J'hochai la tête lentement. Je savais qu'il essayait juste de me réconforter. Et d'ailleurs, je n'avais plus la force de discuter.

-Si vous le dites.
-Je le ferai, déclara-t-il d'une voix féroce, maintenant venez. Allons voir votre nouvel appartement ! Je meurs d'envie de le découvrir.

Je soupirai, son enthousiasme me fit mal au ventre. Une heure auparavant, j'étais si excitée de lui montrer. J'étais si fière d’avoir un petit endroit. Si fière de m’être débrouillée pour le payer seule. J'avais imaginé inviter Agnarr à dîner, à cuisiner sur le petit poêle. Probablement en brûlant le fårikål, mais ça ne le dérangerait pas. Il m’aurait dit que c'était délicieux. Le meilleur qu'il ait jamais goûté.

Mais maintenant...

-Ce n'est vraiment pas très intéressant, protestai-je faiblement, juste un stupide chalet.
-Votre stupide chalet, corrigea-t-il en me tendant la main pour que je la prenne dans la sienne.

Elles étaient si chaudes, alors que les miennes étaient maintenant froides comme de la glace et tremblantes.

-Ce qui le rend très intéressant pour moi, ajouta-t-il, en rencontrant mes yeux.

Il me fit un demi-sourire, comme s'il me suppliait de lui faire confiance. De croire que tout irait bien.
Et je le voulais. Oh, mon Dieu, je le voulais.

-D'accord, dis-je enfin, on peut s'arrêter chez Blodget en chemin. Prendre du chocolat.

Le sourire d'Agnarr s'élargit.

-Vous connaissez le chemin de mon cœur Iduna.

Si seulement ça suffisait...


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Sam 16 Jan 2021, 22:20
Chapitre 21 : Iduna :

Après cela, nous ne nous séparâmes plus l'un de l'autre. Même sans prononcer les mots, nous savions tous les deux que ces jours ensemble pourraient être nos derniers. Nous nous retrouvions le matin à la première heure dans notre arbre préféré. Nous nous disions au revoir tard le soir devant la porte de mon chalet. Nous passions des heures dans la pièce secrète de la bibliothèque - notre seul véritable refuge - enveloppés dans les bras l'un de l'autre.

C'était comme si nous sentions tous les deux le temps nous glisser entre les doigts. Comme si notre relation était la période des vacances, avec une date de fin imminente, et qu’il fallait absolument tirer le meilleur profit du temps qui nous restait. Nous n'en parlions pas, bien sûr. Nos conversations restaient légères et faciles. Nous contournions à chaque fois le sujet de la prochaine visite royale d'une certaine princesse étrangère, à laquelle, semblait-il, le reste d'Arendelle passait tout son temps à se préparer. On faisait des gâteaux. Des sculptures de glace étaient conçues. Les deux grandes salles avaient été nettoyées à un poil près et décorées de façon colorée pour un bal royal. J'étais presque sûr qu'Olina n'avait pas quitté la cuisine depuis une semaine et n'avait certainement pas dormi. Elle avait failli commettre un meurtre quand Agnarr avait volé un krumkake sur une énorme pile.

C'était merveilleux et si terrible à la fois. Et j’étais tellement, tellement mal. Tous les jours, je me disais que ce serait notre dernier jour ensemble. Que j’en profiterai tant que je serai encore capable de le faire. Avant que le choix ne m'appartienne plus.
Mais ensuite, je voyais le sourire plein d'espoir d'Agnarr. Je sentais ses doigts caresser ma peau. Et je n’avais pas la force ni la puissance d’arrêter tout cela. Impossible de l'arrêter. J'étais déjà trop loin. Noyée dans l'amour, sans désir de prendre l'air, même si cela signifiait ma perte.

Et ce serait ma perte. La princesse serait là dans une semaine. Le temps nous manquait.

****

-Partons à l'aventure !

Je levai les yeux de mon livre, en face de la table d'Agnarr, qui avait été absorbé par une pile de cartes qu'il avait trouvée sur une des étagères de la pièce secrète. Il me regarda en retour, un sourire malicieux sur son visage.

-Cela fait bien trop longtemps, ajouta-t-il, je veux dire, nous n'avons même pas eu la chance de voyager jusqu’au brouillard cette année. C'est injuste, n'est-ce pas ?

Je lui fis un signe de tête. Peterssen avait refusé notre voyage bisannuel en raison des événements inhabituels survenus à Arendelle. Il disait que le village était dans un état de trop grande agitation en ce moment pour qu'Agnarr puisse s'éloigner de la ville. Ce qui signifiait que les toutes aventures étaient exclues.

-Peterssen ne vous laissera jamais partir, lui rappelai-je.

Il fronça les sourcils.

-Encore faut-il qu’il le sache.

Ses yeux brillèrent.

- Nous pourrions nous faufiler hors de la ville par ce passage secret qui part de la cuisine. Personne n'aura jamais à le savoir.
-Et quand ils remarqueront notre absence ?
-Nous reviendrons avant qu’ils s’en aperçoivent. On fera juste une excursion d'une journée. Pas loin.

Il se dirigea vers la table et me supplia du regard :

-Venez Iduna, je sais que vous le voulez aussi.

Son enthousiasme était contagieux. Et j'en avais envie. J'aimais nos aventures. Et je savais que celle-ci pourrait bien être notre dernière. Comment pouvais-je dire non ?

-Où pensez-vous aller ? Demandai-je.

Agnarr sourit, sachant qu'il avait obtenu ce qu'il voulait. Il passa sa main sur la pile de cartes.

-A vous de choisir ! Choisissez une carte, Iduna. N'importe quelle carte. Nous la suivrons jusqu'au bout et voir ce que nous y trouverons.
-D'accord.

Je décidai de laisser le hasard choisir pour moi. Je fermai les yeux et agitai les mains sur la pile.

-Et si mon choix dérive au hasard sur la carte qui nous renvoie au pays le plus ennuyeux et lointain du monde, on y va quand même ?
-Je ne pouvais pas penser à une meilleure destination, plaisanta Agnarr, mais choisissez déjà !
-D'accord, d'accord.

Je m’approchai de la table et ja pris une carte au hasard, en creusant profondément dans la pile. Puis j'ouvris les yeux et je la regardai. La carte était celle des montagnes juste à l'extérieur d'Arendelle. Et quelqu'un avait tracé un chemin qui menait à une petite vallée nichée entre deux grandes montagnes.

-La Vallée des Rochers Vivants, lus-je.

Puis je regardai Agnarr.

-Eh bien, ça bat le pays le plus ennuyeux et lointain du monde. Bien que je ne sois pas sûre de savoir à quel point...

À ma grande surprise, Agnarr saisit soudainement la carte, la retournant dans sa main. Sa bouche se serra alors que ses sourcils se plissèrent et se froncèrent.

-Qu'est-ce qui ne va pas ? Demandai-je, est-ce que vous attendiez le pays le plus ennuyeux et lointain ? Parce qu'à vrai dire. Je ne suis pas sûre que ce soit vraiment...

Agnarr posa son doigt sur la carte, en pointant une écriture dans le coin, que je n'avais pas remarquée auparavant. C'était dans une langue que je ne savais pas lire.
Je levai la tête.

-Pouvez-vous le lire ? lui demandai-je.
-Non.

Il secoua la tête, il savait de qui était l'écriture, sa voix eut un tremblement qui me mit soudain mal à l'aise.

-Vous la reconnaissez ?
-C'est celle de ma mère, dit-il doucement, je l'ai vue sur d'autres papiers dans cette pièce. Mon père a dû apporter toutes ses affaires ici, après sa disparition.

J'entendais l'amertume dans sa voix quand il parlait. Surtout sur le mot "disparition". Soudain, je regrettai de ne pas avoir trouvé la carte du pays le plus ennuyeux à la place.

-On peut en choisir une autre, ce n'est pas grave, essayai-je.
-Non. Refusa-t-il en secouant la tête violemment, c'est celle-là.

Il se leva de son siège et fit rouler la carte dans ses mains. Je pouvais voir la douleur sur son visage, mais aussi une soudaine étincelle qui ressemblait à de l'espoir. Et soudain, je compris ce qu'il pensait. Et si nous suivions cette carte et trouvions quelque chose à la fin ? Et si nous découvrions les raisons qui avaient poussé sa mère à disparaître il y a tant d'années... ?



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Jeu 04 Mar 2021, 20:36
Chapitre 22 : Iduna :

Le lendemain matin, avant l'aube, alors que tout le monde dormait encore, nous nous glissâmes hors d'Arendelle et réussîmes à passer entre les filets des gardes comme par miracles. L'air était vif et frais alors que nous traversions le pont dans un nuage d'obscurité. L'excitation nous piquait la peau. Même les chevaux semblaient prêts pour l'aventure, leurs pas étaient légers et se promenaient alors que nous nous dirigions vers les collines.
Une fois arrivés sur là- bas, Agnarr et moi étions enjoués, presque étourdis, alors que nous mettions de côté le monde réel et nous nous mettions en route, portés par le sentiment d'insouciance qui était souvent corrélé au fait de faire quelque chose d'imprudent. Nous savions que ce que nous faisions était mal, dangereux et complètement irresponsable. Surtout pour un prince. Mais Agnarr avait insisté sur le fait qu'il ne s'en souciait pas. Il en avait assez de jouer selon les règles des autres et de se montrer à la hauteur de Leurs attentes.

Je savais qu’il en avait besoin. Et, d'une certaine façon, je le voulais aussi.

Nous suivîmes la carte vers le nord, dans les montagnes, sur un chemin différent de celui qui menait à la forêt enchantée et au brouillard. En chemin, nous nous arrêtâmes pour un déjeuner tardif à un pittoresque bazar commercial, relais de poste de traite qui contenait également un sauna. Nous nous réchauffâmes et tentâmes de marchander des produits trop chers. Je faillis même me faire virer de l'endroit après avoir exprimée mon opinion sincère sur les prix manifestement excessifs pratiqués dans ce commerce à distance, ce qui avait mis en colère l'adolescent rouquin costaud derrière le comptoir. Mais Agnarr s'était contenté de donner l'argent avec sa magnanimité habituelle et m'avait gentiment fait avancer.
Lorsque nous commençâmes à monter plus haut dans les montagnes, le voyage devint plus périlleux, avec des routes glacées serpentant autour de falaises abruptes à pic. La dernière partie du voyage se faisait sur un sentier, trop étroit pour les chevaux. Nous les attachâmes aux arbres avant de nous diriger vers lui. Lorsque nous arrivâmes au sommet, le soleil avait disparu à l'horizon, baignant le paysage dans le crépuscule, mais tout ce que nous avions rencontré était une vallée pleine de rochers.

-Eh bien, c'est certainement moins excitant que ce que j'avais imaginé, plaisanta Agnarr en regardant autour de la vallée.

Il jeta un coup d'œil à la carte, en pinçant les lèvres. Je pouvais voir la déception dans ses yeux lorsqu'il les leva à nouveau. Je savais à quel point il espérait une réponse au sujet de sa mère. Mais à quoi s'attendait-il ? Qu'elle soit à la fin de la carte ? Comme un trésor, attendant d'être trouvé ?

-Il y avait peut-être quelque chose ici autrefois, dis-je gentiment, les choses ne restent pas toujours comme elles sont, vous savez.

Je connaissais le mouvement, la fluctuation, depuis mon plus jeune âge. Ma famille avait toujours été vagabonde. Constamment en mouvement, en suivant les traces des rennes. Aucune carte ne pouvait vous mener aux nomades Northuldra. Aucune carte ne pouvait mener Agnarr à sa mère.
Soudain, mes oreilles captèrent un bruit. J'attrapai Agnarr, le tirant derrière un arbre voisin et lui mettant la main sur la bouche pour étouffer son bruit de surprise. Nous regardâmes une jeune femme passer à l'horizon, descendant lentement dans la vallée depuis l'autre côté. Ses cheveux étaient bruns, sans tresses. Et elle était vêtue comme un Northuldra d'une simple robe non teintée, attachée à la taille par une ceinture colorée.
Mon cœur battait vite. Serait-ce vraiment un membre de ma famille, échappée du brouillard ? Je ne la reconnus pas, mais le peuple Northuldra s'était beaucoup étendu avant le jour de la célébration du barrage. En outre, cela faisait presque cinq ans. Les gens avaient changé… Tout comme moi.
Agnarr bougea ma main pour qu'il puisse parler.

-Je la reconnais, chuchota-t-il, je pense que c'est une des débiteuses de glace.

Mon cœur s'enfonça un peu. C'était logique. Les pêcheurs sur glace étaient nomades, comme les Northuldra. Ils suivaient la glace pendant l'hiver et venaient chaque été à Arendelle avec d'énormes blocs qui pouvaient être utilisés pour garder la nourriture fraîche ou qui pouvaient être sculptés pour décorer les places de la ville.
La femme s'avança au centre de la vallée. Elle leva le menton et se mit à chanter. Mon cœur bondit lorsque mes oreilles entendirent un chant clair qui s'élevait dans l'air.
Je fermais les yeux alors que la femme continuait à chanter. Des souvenirs me traversaient à chaque note d'âme. Bien que je n’eusse jamais entendu cette chanson en particulier. J'avais entendu des chansons similaires en grandissant avec les Northuldra. Ma mère me disait que c'étaient des cadeaux des fées et des elfes, des terres arctiques pour notre peuple. Elle me les chantait pour m'aider à dormir - sa voix chantante, mélodieuse et douce, me berçait au pays des rêves, offrant un son apaisant dans ma tête. Un profond désir se leva en moi.

-C'est beau, dit doucement Agnarr, semblant aussi pris dans la chanson, je n'ai jamais rien entendu de tel...

Ses paroles furent coupées par un bruit de tonnerre soudain. Comme des rochers qui roulent en bas de la colline. Le chant de la femme s'arrêta. Curieuse, je jetai un nouveau coup d'œil derrière l'arbre.
Et je réalisais que les rochers bougeaient. Comme s'ils vivaient vraiment.

-Whoua ! Chuchotai-je avec effroi alors que des rochers, petits et grands, descendaient la colline, jusqu’aux pieds de la femme.
-Vous voyez ça ? Demandai-je à Agnarr.

Il fit un signe de tête.

-Est-ce de la magie ? Chuchota-t-il.

Je le regardai, me demandant si ça poserait un problème si c'était le cas. Mais je ne vis que de la fascination dans ses yeux, pas de la peur.
Avant que je ne puisse répondre, les rochers s’ouvrirent soudainement, se révélant être des trolls. Des trolls de rochers gris, courts et roulants, avec des oreilles et un nez énorme et des cheveux faits d'herbe. Certains avaient même de la mousse qui poussait dans leurs oreilles. Ils portaient des tuniques vertes, et chacun d'eux avait un petit collier de cristaux brillants.

-J'ai lu des choses à ce sujet ! Murmurai-je avec excitation, Ils étaient dans le livre qui contenait les Huldrefolk.
-Qu'est-ce que c'est ? demanda Agnarr ne quittant pas la scène des yeux.
-Je pense qu'on les appelle des trolls, répondis-je, d'après ce que j'ai compris, ce sont les plus vieilles créatures vivantes. Ils peuvent vivre des centaines d'années. Et... Cela peut paraître bizarre, mais ceux sont des experts en amour.

Agnarr leva un sourcil.

-Ok, ça je ne l'aurais pas deviné.
-Chut, dis-je, en le faisant taire, quelque chose se passe.

Mes yeux se fixèrent sur la moissonneuse de glace, qui se tenait maintenant au centre de ce qui était devenu un cercle de trolls. Elle se tordait les mains.

-Grand Pabbie, dit-elle d'une voix tremblante, vous avez déjà aidé ma mère une fois. Maintenant, j'ai aussi besoin de votre aide.
-Qu'y a-t-il, mon enfant ? demanda le plus vieux et le plus grand des trolls.
-Mon Elias est mort dans un accident de glace l’an dernier, répondit-elle alors qu’une larme glissait sur sa joue, c'était soudain et tragique...

Elle se mit à genoux, les épaules criblées de sanglots. Quelques-unes des femelles trolls roulèrent vers elle pour lui donner des câlins réconfortants et lui frotter le dos.

-Il était mon monde. Mon soleil et mes étoiles, criait-elle, je ne peux pas continuer sans lui.
-Je suis vraiment désolé d'entendre cela, répondit solennellement le troll le plus âgé -Grand Pabbie-, Elias était un homme bon. Il ne méritait pas son sort.

La femme déglutit fortement.

-C’était un homme bon et un bon mari.

Elle se mit alors la main au ventre avant de reprendre :

-Il aurait été un bon père aussi. Hélas, il est mort avant de savoir que je portais son enfant.

Les femelles trolls se mirent alors à bavarder avec excitation, tendant la main pour la mettre sur le ventre de la femme. Elle sourit d'un air incertain à travers ses larmes, comme si elle se demandait si elle devait les repousser ou accueillir la réponse enthousiaste qui allait suivre.

-C'est un garçon ! Chanta l'aînée des trolls féminins, un grand garçon rebondissant !

Les yeux de la femme s'agrandirent.

-Vous le voyez ?
-Bien sûr ! Dit le troll qui avait fait l'annonce.

Elle avait ce qui ressemblait à des pissenlits qui poussaient dans sa tête.

-Bulda sait tout quand il s'agit de bébés !
-Oooh ! Tu devrais appeler le bébé Bulda ! Déclara une autre femelle troll, c'est un si joli nom.
-Ou Pabbie ! J’ai toujours trouvé que ce prénom avait du charme ! Ajouta une jeune fille troll avec des dents de travers, c'est tout simplement le plus mignon !
La femme n'avait pas l’air de trouver que le prénom Pabbie était le plus mignon tout comme la petite trolle qui venait de le mentionner. Mais elle se tut, probablement par peur d'offenser.
-Ne les écoutez pas, reprit Bulda. Ce sont tous des noms de trolls, il faut un nom d’être humain.

Elle tapa du doigt son menton de pierre.

-Et pourquoi ne pas simplement donner le nom de son père ? Ce serait un merveilleux hommage et une façon de se souvenir de lui.

La femme se releva.

-Vous ne comprenez pas ? Reprit-elle d’une voix hystérique, Je suis ici pour ça ! Je ne veux pas me souvenir de lui !

Grand Pabbie s'avança avec un regard solennel sur son visage de pierre.

-Vous voulez oublier, dit-il, ce n'est pas une question.

Elle hocha la tête, les larmes coulant silencieusement sur ses joues.

-Je n'arrive pas à dormir la nuit. Je ne peux pas travailler pendant la journée. Tout ce que je vois, c'est lui. Je ne peux plus le supporter ! S'il vous plaît, enlevez-moi ces souvenirs. Je vous en prie !

Grand Pabbie lui fit signe de s'agenouiller devant lui.

-Je peux faire ce que vous me demandez, dit-il, mais il y aura un prix à payer. Je peux faire en sorte que votre esprit oublie. Mais il n'est pas si facile de changer le coeur. Vous ne vous souviendrez peut-être pas d'Elias. Mais vous le sentirez toujours dans votre cœur. Comme une douleur fantôme qui ne disparaîtra jamais complètement. Et vous ne saurez pas pourquoi.
-C'est ce que je veux ! Eclata-t-elle, n'importe quoi pour faire disparaître les souvenirs.
-Très bien, répondit solennellement Grand Pabbie.

Il posa une main sur son oreille avant et ferma les yeux. Agnarr et moi regardâmes, hypnotisés, les lumières du Nord dans le ciel au-dessus de sa tête, qui semblaient changer. Pendant une fraction de seconde, je vis l'image d'un homme blond, grand, fort, portant une hache, tailladant un bloc de glace. Puis, aussi vite qu'il apparut, il éclata en un nuage de poussière d'étoiles. Comme s'il n'avait jamais été là.
Un instant plus tard, la femme se leva, instable, et se mit debout. Elle avait l'air étourdi.
Mais je remarquais que les larmes avaient cessé.

-Qu'est-ce que je fais ici ? demanda-t-elle, l'air perplexe.
-Vous êtes-venue pour une bénédiction pour votre bébé ! Lui dit doucement Bulda, vous vous souvenez ?
-Mon... bébé ?

Elle regarda Bulda pendant un moment alors que les autres trolls hochèrent la tête, en tendant à nouveau la main vers son ventre. Elle se souvint de cela.

-Oui. Vous nous avez dit que son nom était Pabbie, ajouta le jeune troll, en faisant un clin d'œil à son ami.

Puis le troll doyen l'éloigna des femelles trolls.

-Vous devez retourner sur la glace maintenant, dit-il, votre famille vous y attend.
-Ma famille, répéta-t-elle un petit sourire au coin. Oui. Je dois retourner auprès de ma famille.

Elle salua les trolls.

-Merci pour la bénédiction !

Après cela, elle disparut dans la nuit. Cependant, Les trolls restèrent à traîner et à grignoter des champignons voisins mais aussi à bavarder entre eux.
Je me retournai vers Agnarr.

-C'était impressionnant, chuchotai-je, je n'ai jamais rien vu de tel.
-Magique, dit-il lentement. De la vraie magie.

Il secoua la tête.

-Heureusement que les gens d'Arendelle ne connaissent pas ces types.

Je roulais des yeux.

-Aksel leur reprocherait sans doute ses moutons peints en violet.

Agnarr renifla.

-Hé peut-être que s'ils rencontrent les trolls, ils pourront arrêter de blâmer le Northuldra pour tout ce qui va mal en ville.

J'essayai de ne pas reculer devant son raisonnement logique. Au moins, il ne croyait pas que les Northuldra étaient à blâmer pour tout. Mais je détestais le fait qu'on me rappelle que beaucoup de gens le croyaient encore.

-Je n'arrive pas à croire que les trolls lui ont juste effacé la mémoire comme ça, répliquai-je surtout pour changer de sujet. Oh, après tout c'est ce qu'elle voulait ! Mais qui voudrait que sa mémoire soit effacée ?

Agnarr ouvrit sa bouche et la referma. Son visage devint tout blanc. Je fronçais les sourcils.

-Qu'est-ce qui ne va pas ?
-Vous ne pensez pas...

Sa voix s'éteignit. Mais je savais exactement ce qu'il pensait. La carte que nous avions suivie avait appartenu à sa mère. Ce qui veut dire qu'elle savait probablement pour les trolls. Peut-être qu'elle était venue ici aussi, avant de disparaître. Peut-être qu'elle avait eu une demande similaire.
Pour oublier sa vie à Arendelle.
Pour oublier son mari et son fils.

-Allons ! pressai-je Agnarr, en lui prenant la main, allons leur parler !
-Quoi ? Non ! Protesta-t-il alarmé, on ne peut pas !
-Pourquoi pas ?
-Ils pourraient être dangereux.

Je jetais un coup d'oeil aux trolls. Ils jouaient à un jeu en faisant rouler des pierres sonores. Un autre berçait un petit bébé troll. Je regardai Agnarr avec un sourcil levé. Il laissa échapper un grognement frustré.

-Bien, dit-il, allons à la rencontre des trolls.

Nous sortîmes de derrière l'arbre et descendîmes dans la vallée. Il commençait à faire plus sombre, et les cristaux autour du cou des trolls se mirent à briller. En nous entendant, ils levèrent les yeux. Pendant un instant, ils nous regardèrent fixement alors que nous regardions en arrière, un silence inconfortable et gênant s’installa entre nous. Mais ensuite, Grand Pabbie s'avança.

-Vos Majestés, dit-il avec un salut révérencieux, je ne m'attendais pas à vous voir ici si tôt.


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Jeu 04 Mar 2021, 20:39
Chapitre 23 : Iduna :

Je fixai le troll le plus âgé, la confusion me parcourant. Comment pouvait-il nous attendre ? Etait-ce plus magique ?

-Je...-Je pense qu'il doit y avoir une erreur, bégaya Agnarr.

Grand Pabbie pressa ses lèvres de pierre l'une contre l'autre.

-N'êtes-vous pas le roi Agnarr ?
-Eh bien, je suis Agnarr. Techniquement, je ne suis pas encore roi. Pas avant mon vingt-et-unième anniversaire.
-Je vois, Grand Pabbie se tourna vers moi, et vous, ma chère, cela fait-il de vous la Princesse Iduna ? Je ne sais pas toujours comment fonctionnent les titres de propriété sur vos terres.
-Simplement Iduna, dis-je en tapant des doigts sur ma cuisse, je ne suis pas du tout de la royauté.

Grand Pabbie fit un signe de tête solennel.

-Vous n'êtes pas encore mariés ?

Je sentis mes joues s'échauffer, et je ne pus que secouer la tête en guise de réponse. Cela devenait gênant. Le troll secoua alors à son tour sa tête comme s’il essayait de se débarrasser d'une pensée gênante.

-Je suis désolé, dit-il, les aurores boréales me montrent beaucoup de choses. Mais parfois, elles se dérèglent. Vous n'êtes donc pas ici, je suppose, pour me demander de sauver la vie de votre fille.
-Nous n'avons pas de fille, répondis-je en me sentant un peu agacée maintenant.

Ce troll balançait devant moi tout ce que j'avais toujours voulu, comme si c'était un fait.

Agnarr et moi mariés. Avec une petite fille. La vision était si puissante qu'elle me faisait mal à l'estomac. Parce que je savais que ça ne pourrait jamais se réaliser. Je déglutis fort, mais quand je repris la parole, ma voix était résolue :

-Nous ne sommes pas mariés. Nous sommes juste amis.

Les trolls éclatèrent de rire. Je jetais un coup d'oeil à Agnarr.

-Qu'est-ce qui est si drôle ? Demanda-t-il, lui aussi ennuyé.
-Vous n'êtes pas seulement amis, proclama Bulda avec un large sourire, et si vous n'êtes pas encore mariés, eh bien, nous pouvons facilement arranger, n'est-ce pas, mesdames ?

Les trolls féminins applaudirent.

-Nous devrions y aller, dit Agnarr, en me saisissant la main pour essayer de m'éloigner.

Toute cette histoire lui faisait clairement peur.

-Allez Iduna.

Mais je tins bon, en plantant mes pieds dans le sol. Nous étions arrivés jusqu'ici. Et les trolls étaient étranges, peut-être, mais ils ne semblaient pas méchants ou malveillants. Et s'ils pouvaient nous aider...
Je regardais Grand Pabbie.

-Pour l’heure, nous sommes là pour obtenir des informations sur la mère d'Agnarr, dis-je, savez-vous si elle est venue ici une fois ?

Les trolls se mirent à chuchoter avec entrain. Agnarr commençait à avoir l'air très nerveux. Je savais qu'il voulait savoir, mais en même temps il était pétrifié de le découvrir.

-C'est ridicule, me murmura-t-il, ils ne savent rien. Nous devrions...
-Oui, le coupa Grand Pabbie.

Le visage d'Agnarr devint de plus en plus pâle.

-Vous la connaissiez ?
-Elle est venue nous voir il y a plusieurs années, dit-il, je me souviens bien d'elle. Elle était très triste, votre mère.

Je pouvais voir le regard d'Agnarr en train de se voiler. Le léger tremblement de ses jambes. Je tendis ma main et je la glissai dans la sienne, en essayant de lui donner de la force.

-Je ne veux dire du mal d'aucun homme, continua Grand Pabbie, mais votre mère s'est mariée par devoir envers son royaume, pas par amour. Et le mariage n'a pas été heureux. Et bien qu'elle aimait son petit garçon, elle ne pouvait pas voir le soleil à travers les nuages. Elle nous a dit qu'elle restait au lit toute la journée en pleurant. Elle pleurait la vie et le royaume qu'elle avait laissés derrière elle. Votre père s'est impatienté de son comportement. Il ne pouvait pas comprendre pourquoi elle était si triste alors qu'il lui avait donné tout ce qu'elle pouvait désirer. Mais il y avait une chose qu'il ne pouvait pas lui donner.
-L'amour, me chuchota Bulda, en se blottissant contre ma jambe.

Une larme glissa sur sa joue de pierre.

-La pauvre chérie était affamée d'amour.
-Elle a lutté contre sa tristesse pendant des années, continua Grand Pabbie, mais finalement elle ne pouvait plus le supporter. Elle s'est enfuie du château avec seulement les vêtements qu'elle portait sur le dos...
-Et elle a laissé son fils derrière elle, interrompit Agnarr, sa voix maintenant emplie de mépris. Comment une mère pourrait-elle faire cela ? A son propre enfant !

Grand Pabbie lui lança un regard.

-Vous devez comprendre. C'était la chose la plus difficile qu'elle ait jamais eu à faire. Et aussi, la plus courageuse. Elle savait qu'elle ne pouvait pas vous faire vivre en dehors du château. Si elle vous emmenait, ils viendraient vous chercher. Cela déclencherait probablement une guerre entre son pays d'origine et Arendelle. Beaucoup mourraient. Et votre vie ferait pencher la balance.

Ses yeux rencontrèrent ceux d'Agnarr.

-Vous laisser derrière elle n'était pas égoïste. En fait, c'était l'acte le plus compliqué qu’elle ait eu à accomplir.

Je sentis une bosse dans ma gorge, en imaginant ce que la mère d'Agnarr avait dû subir. Combien elle avait dû souffrir pour prendre des mesures aussi drastiques, et combien elle avait dû être angoissée de devoir laisser son seul enfant derrière elle pour le protéger. Je pris le risque de jeter un coup d'œil à mon meilleur ami. Son visage était encore pâle. Il voulait des réponses. Mais peut-être pas ces réponses.

-Alors elle est venue ici ? Insistai-je.

Grand Pabbie hocha la tête.

-C'est ce qu'elle a fait. Elle savait que nous avions la capacité de l'aider à oublier. Et l'oubli était le seul moyen pour elle de vivre avec ce qu'elle avait fait. Elle voulait oublier qui elle était. Qui elle avait laissé derrière elle.

Il fit une pause, puis ajouta :

-Mais avant que nous n'exécutions le sort, elle avait une autre demande. Voir son fils, non pas tel qu'il était à l'époque, mais tel qu'il serait à l’âge adulte.

Les yeux de Grand Pabbie fixèrent alors Agnarr.

-Nous avons donc cherché dans les aurores boréales des visions de votre avenir. C'est ainsi que j'ai su que vous viendriez à nous un jour.
-Mais vous pensiez que nous étions mariés, rappelai-je, avec une fille.
-Deux filles, en fait, s’extasia Bulda, deux belles petites filles.

Elle ferma les yeux et soupira de bonheur. Deux filles ? Je regardais Agnarr avec incrédulité, mais il se retourna et s'éloigna de quelques mètres, la tête baissée et les mains serrées devant lui. Je le rejoins immédiatement et enroulai mes bras autour de sa taille.

-Est-ce que ça va ? chuchotai-je, je sais que c'est beaucoup à entendre.
-C'est tellement horrible, dit-il d’une voix étouffée, de penser qu'elle était si malheureuse. Et je ne pouvais rien faire pour l'aider.

Des larmes coulèrent dans mes yeux à cause de la douleur dans sa voix.

-Non, vous ne pouviez pas, vous n'étiez qu'un enfant Agnarr. Dites-vous bien que vous ne pouvez pas rendre tous les gens heureux. Ils doivent le trouver en eux-mêmes.
Il hocha la tête fermement pour montrer son accord à mes paroles. Je ne voulais pas le presser, alors je restais là, en le tenant tout près contre moi. Mais au fond, je ne pouvais pas m'empêcher de me demander s'il avait réalisé le parallèle entre l'histoire de sa mère et la sienne. Elle avait été forcée d'épouser quelqu'un qu'elle n'aimait pas. Et maintenant, on demandait à son fils de faire de même. Pour le bien du royaume.

Mais qu'est-ce que cela ferait à Agnarr ?

Les trolls pourraient prétendre voir l'avenir, mais je voyais le nôtre clairement devant moi. Et cela ne se terminerait certainement pas par un « Ils vécurent heureux ».


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Jeu 04 Mar 2021, 20:43
Chapitre 24 : Agnarr :

-Savez-vous quelle panique vous avez provoquée, Agnarr ? Demanda Lord Peterssen à notre retour, épuisés et vidés de notre aventure, tard dans la nuit.

Un des soldats nous avait repérés en train de passer le pont et nous avait traînés tous les deux au château, sous les ordres stricts du régent.

-Savez-vous combien d'hommes ont perdu leur journée à chercher votre corps, pensant que nous vous trouverions mort dans un fossé quelque part ? Vous ne pouvez pas partir comme ça sans rien dire à personne !

Je m’affalai sur ma chaise dans la salle du conseil, en souhaitant que le sol s'ouvre et m'avale entièrement, alors qu'Iduna était le témoin du plus grand dénigrement que j'avais reçu dans ma vie.
Mais que je méritais totalement.

-Écoutez, je...
-Je vous préviens, ne m'interrompez pas maintenant, Agnarr, reprit Peterssen d’un voix menaçante - et déçue – Pas maintenant !

Ma bouche se referma. Il avait le droit d'être furieux. C'était déjà assez grave que j'aie quitté le château sans mes gardes. Mais ça l’était d’autant plus qu’il y avait eu plusieurs attaques violentes dans les collines voisines pendant notre absence, toutes visant les soldats supplémentaires que Peterssen avait déployés pour nous chercher... Pour moi. Bien que personne n'ait été tué, plusieurs hommes et femmes étaient soignés pour diverses blessures. Et lorsqu'ils furent interrogés, ils racontèrent tous la même histoire :
-Des hommes étranges sortis de nulle part, portant tous des masques représentant le soleil menaçaient le prince d'Arendelle.
Comme j’étais introuvable, le château supposa le pire. Le conseil avait même commencé à travailler sur un nouveau plan de succession, au cas où. Et pendant tout ce temps, j'étais seulement parti en voyage avec Iduna.

-Nous ne sommes pas allés loin, protestai-je en essayant de justifier mes actes.

Mais il n'y avait pas de justification. Peu importe à quel point j'étais malheureux, peu importe à quel point j'avais besoin de m'évader, j'avais enfreint le protocole. J'avais mis des gens en danger et créé une situation d'urgence qui gaspillait les ressources du château. J'avais été stupide et imprudent.
Imagine ce que ton père dirait s'il était encore là.

-Peu importe, se rétracta Peterssen, les attaques se sont toutes produites dans les collines voisines. Et si ces hommes masqués vous avaient trouvé, tout seul, sans protection ?
-Hum... Iduna m'aurait protégé ? Dis-je en essayant de faire une blague pour désamorcer la situation.

Ce fut une mauvaise idée. Peterssen passa une main dans ses cheveux de frustration.

-Ce n'est pas une blague, Agnarr ! Cria-t-il, Ce n'est pas un mouton violet ou un esprit imaginaire. Nos propres soldats ont été attaqués par des ennemis de la couronne. Des gens ont été blessés. Nos citoyens sont terrifiés. Des rumeurs circulent même dans le village selon lesquelles les Northuldra seraient revenus pour se venger.
-C'est ridicule ! Eclata soudain Iduna, qui avait été silencieuse jusqu'à maintenant.

Mais Peterssen n’en fut pas dissuadé.

-Et pourquoi pas ? Les masques qu'ils portaient représentaient le soleil. Les Northuldra sont le peuple du soleil. Il n'en faut pas beaucoup pour faire le lien.
-Les Northuldra ne portent pas de masques comme ça ! Protesta Iduna paniquée, c'est un peuple pacifiste. Ils n'attaqueraient jamais quelqu'un sans être provoqués !

Le visage de Peterssen se mit à s'agiter.

-Assez Iduna, je suis sérieux.

Elle le regarda fixement, comme si elle voulait le déchirer membre par membre. Je tendis ma main et lui serra la sienne pour la réconforter. Mais elle me l'arracha seulement. Tout son corps se mit à trembler, elle était clairement alarmée à l'idée que les Northuldra reviennent pour se venger du peuple d'Arendelle - et du prince qui n'aurait jamais dû s'échapper ce jour-là.

-Calmez-vous Iduna ! Essayai-je de la rassurer, tout va bien. Nous sommes en sécurité. On ne les laissera pas vous avoir, ni moi, ni personne.

Elle posa son regard sur moi et je lus de l'horreur dans ses yeux.

-Attendez. Vous ne pensez pas que c'est eux, n'est-ce pas ? Hésita-t-elle soudain, vous ne pouvez pas...

Peterssen s'éclaircit la gorge.

-Nous ne savons évidemment pas qui est derrière les attaques. Nous ne pouvons que spéculer. Mais cela dit, des attentats ont eu lieu - et des menaces ont été proférées contre le prince.

Il me fixa du regard.

-Jusqu'à ce que nous découvrions ce qui se passe, j'ai besoin que vous restiez dans le château. Nous allons fermer les portes, barricader les fenêtres. Vous serez sous la protection et la surveillance d'une garde complète à tout moment.

Je voulus protester. Mais je savais ce que cela voulait dire lorsque Peterssen avait ce regard : Il n'y avait pas de quoi discuter avec lui. De plus j'avais causé assez d'ennuis pour toute une vie.
Mais je ne voulais pas être enfermé dans le château comme un prisonnier.
Du moins, pas seul.

-D'accord, dis-je, je vais rester là. Tant qu'Iduna peut nous rejoindre ici.
-Quoi ? Demanda-t-elle surprise.

Peterssen secoua la tête.

-Iduna a sa propre maison.
-Oui. A l'extérieur des murs du château. Où vous venez littéralement de me dire que c'était dangereux d'être.
-Ce n’est pas un endroit sûr pour vous, Votre Majesté. Les agresseurs vous ont menacé personnellement. Il n'y a aucune raison de penser qu'Iduna serait une cible.
-Agnarr… Commença-t-elle d’une voix sévère, tout va bien. Ca va aller. De plus, j'ai du travail. Les moulins à vent, vous vous souvenez ? J'ai des gens qui dépendent de moi. Je ne peux pas me terrer ici et les abandonner.
-Oui, mais si...
-Je vais bien, insista-t-elle en serrant les dents, visiblement ennuyée.

D'habitude, j'aurais arrêté immédiatement, mais j'ignorai mon meilleur instinct et je continuai à m’entêter.

-Vous ne l’êtes peut être pas, dis-je avec colère.

Pourquoi était-elle si têtue ?!

-Agnarr...

Je n'en pouvais plus.

-Iduna, je vous ordonne de rester dans le château. Pour votre propre sécurité…Jusqu'à ce que la menace disparaisse.
-Excusez-moi ? Balbutia-t-elle alors que son visage virait au rouge. Vous ne pouvez pas faire ça !
-Je suis le prince héritier d'Arendelle, donc en fait, je peux, ripostai-je.

Je regrettais ces mots à la seconde où ils quittèrent ma bouche. Je me trouvais stupide, laid, cruel envers elle.
Elle me regarda comme si elle voulait me frapper à la bouche.
Peterssen choisit ce moment pour intervenir.

-Prince Agnarr. Puis-je vous parler en privé, s'il vous plaît ?

Je laissai échapper une respiration frustrée.

-Bien.

Puis je me suis retournai vers Iduna :

-Mais nous n'avons pas fini de parler.
-Oh si, nous avons fini, dit-elle avec un petit rire complètement dépourvu de gaieté, nous avons fini.

Après cela, elle se retira de sa chaise et s'en alla en trombe. Je voulus la poursuivre, mais Peterssen m'attrapa le bras.

-Allez, dit-il, laissez-la partir. Vous pourrez vous excuser plus tard d'être un imbécile. Pour l'instant, vous et moi avons besoin de nous parler. En tête à tête.

À contrecœur, je le suivis dans la bibliothèque. Peterssen me fit signe de m'asseoir dans un fauteuil en cuir tout près. Je m’affalais, me frottant le visage avec mes mains. Quand je levai les yeux, il s'était assis en face de moi et était penché en avant, les coudes sur les genoux.

-Agnarr. Nous devons parler d’Iduna.
-Alors, vous êtes d'accord. Elle devrait rester dans le château jusqu'à ce que la menace soit passée, dis-je surpris mais heureux qu'il soit de mon côté.

Mais il ne fit que soupirer et secoua la tête. Soudain, il eut l'air très vieux.

-Écoutez, je sais que c'est moi qui ai amené Iduna au château la première fois. Je me sentais mal pour elle à cause de sa situation - la perte de ses parents et tout ça. Et je me suis dit que ce serait bien pour vous d'avoir quelqu'un de votre âge autour du château.

J'hochai la tête avec impatience.

-C'était le cas. C'est vrai. Iduna est la meilleure, c'est pourquoi nous avons besoin qu'elle reste ici.
-Iduna est merveilleuse, concéda Peterssen, et nous l'aimons tous. Agnarr. Nous l'aimons. Mais...
-Mais quoi ? Demandai-je commençant à être exaspéré par ce qu'il essayait de dire.
-Mais je commence à m'inquiéter du fait que vous l'aimiez dans un sens... différent de celui que nous avons tous.

Je sentis mon visage rougir. Pas parce que j'étais embarrassé par mes sentiments pour Iduna. Au contraire, il était devenu presque impossible de ne pas les crier sur tous les toits. Mais en même temps, je ne voulais pas être stupide. Je savais ce que le conseil penserait s'il était au courant de notre relation. Ils l'aimaient bien en tant qu'amie. Mais à leurs yeux, elle n'était pas une princesse. Pas une future reine.

Mon expression disait à Peterssen tout ce qu'il devait savoir. Il hocha la tête mais ne parla pas. Pendant plusieurs minutes, le seul son dans la bibliothèque fut le tic-tac d'une vieille horloge. Puis il se leva de sa chaise. Il sortit sur le balcon et regarda la ville en bas.

-Peut-être que si l'époque était différente, réfléchit-il, peut-être que si les choses n'étaient pas aussi instables, peut-être que si votre père n'avait pas été assassiné. Si les soldats n'étaient pas agressés par des hommes masqués.
-Cela n'a rien à voir avec Iduna !
-Et pourtant ça a tout à voir avec vous, reprit Peterssen d’un air triste, Arendelle a perdu son roi du jour au lendemain. J'ai essayé d'être le meilleur régent possible, mais les choses ont été instables. Les citoyens sont de nouveau mal à l'aise. Ils le seront encore plus maintenant, après les attaques. Et en ces temps, ils se tournent vers les couronnes pour apaiser leurs craintes.

Il se tourna du balcon pour rencontrer mon regard.

-Vous devez être le roi qu'ils ont besoin que vous soyez. Et une grande partie de cela consiste à se marier avec une autre famille royale forte. Former une alliance qui aidera à protéger Arendelle dans les années à venir.

Je penchai la tête alors que mon cœur se pliait à cette volonté. J'avais l'impression que mon estomac avait avalé du plomb.

Mais cela ne changeait en rien ce que je ressentais pour Iduna. Ma meilleure amie qui était belle, intelligente et drôle. Comment pourrais-je me marier avec quelqu'un d'autre ? Quelqu'un qui serait forcément inférieure à Iduna à tous égards. Et une fois que je serais mariée, qu'arriverait-il à notre amitié ? Il semblait peu probable que nous passions du temps ensemble une fois que j'aurais une femme, du moins seule. Ce ne serait pas correct.
Si seulement j'étais né paysan ou fils de soldat peut-être. Si seulement Mattias avait été mon père au lieu d'être celui que j'ai eu. Il aurait aimé Iduna. Surtout son rire étonnant. Il me rappelait le sien. Je fermais les yeux un instant, en les imaginant ensemble.
Et soudain, je compris la douleur de ma mère. Les raisons qui l’avaient poussé à partir. Piégée dans un mariage sans amour avec mon père. Peut-être qu'elle aussi avait aimé quelqu'un d’autre ? Quelqu’un à qui ses sentiments disaient qu'elle avait raison alors que tout le monde autour d'elle disait qu'il avait tort. Peut-être qu'elle avait dû le laisser derrière elle quand elle était venue à Arendelle pour devenir notre reine ?
Peterssen me regardait, un regard triste sur son visage. Triste et... Si je ne le connaissais pas, je dirais coupable aussi. Que cachait-il ? Je gémissais. Encore des secrets…

-Qu'est-ce que vous ne me dites pas ? Demandai-je exigeant enfin des réponses que j’attendais depuis si longtemps.

Peterssen n’eut pas le temps d’ouvrir la bouche car à ce moment-là, le capitaine de la garde se précipita vers nous, le visage pâle.

-Il y a eu une autre attaque ! rapporta-t-il. Un villageois cette fois, à l'intérieur d'Arendelle. Il sortait de sa boutique quand c'est arrivé. Un homme avec un masque de soleil lui a sauté dessus et a commencé à le battre. Il a à peine réussi à le repousser que l'homme s'est enfui.

Il fit une pause puis ajouta :

-Il dit qu'il est presque sûr que c'était un Northuldra.

Peterssen laissa échapper un grognement grave.

-Et je suppose qu'il court partout, racontant cette histoire à tout le monde ?
-Il n'a pas besoin de le faire. Tout le monde est déjà réuni sur la place du village pour l'entendre parler. Ils sont morts de peur. Ils parlent de former une milice. Ils disent que si la couronne ne les protège pas, ils iront se protéger eux-mêmes.
-Il faut que ça cesse ! Explosa Peterssen.

Il poussa la balustrade du balcon et traversa la bibliothèque jusqu'au garde. Pendant un moment, ils discutèrent doucement pour que je n'entende pas. Puis Peterssen se retourna vers moi.

-Agnarr, il est plus que temps que vous alliez vous adresser à votre peuple. Vous devez leur promettre que vous allez agir. Que vous ferez tout ce qui est en votre pouvoir pour assurer leur sécurité.

Je fis un signe de tête, ferme.

-Dites-moi juste où et quand.

Les épaules de Peterssen se détendirent. Il parla à nouveau au garde.

-Dites à tout le monde que le prince s'adressera au peuple dans dix minutes. Assurez-vous qu'ils se rassemblent pour écouter.

Le garde fit le garde à vous, puis disparut par la porte, suivi par Peterssen. Je m’aventurais aux fenêtres de la bibliothèque et je regardais les rues en contrebas. Les citoyens d'Arendelle se débattaient avec anxiété. Ils avaient tous l'air effrayé.
Peterssen n'avait pas tort. Ils avaient besoin d'un chef. Ils avaient besoin d'un roi.
Je n'étais plus certain de vouloir que ce soit moi.

-Pas d’états d’âme, pas de tourments, me murmurai-je à moi-même.

C'était la seule chose qu'il me restait à faire.

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Jeu 04 Mar 2021, 20:47
Chapitre 25 : Iduna :

-Et ils vécurent tous heureux !

Je fermai le livre, en souriant aux enfants qui s'étaient assis sur un tapis coloré dans la bibliothèque confortable et chaleureuse d'Arendelle. Il n'y en avait qu'une poignée aujourd'hui, alors qu'on pensait qu'ils étaient au moins une douzaine à venir à mon heure de conte hebdomadaire après la fin de l'école. Je supposai que les autres parents les avaient gardés à la maison, trop effrayés de sortir dans les rues d'Arendelle après toutes les récentes violences.
Une semaine s'était écoulée depuis les premières attaques, mais les actes toujours aléatoires avaient continué à une fréquence alarmante. Les habitants d'Arendelle vivaient dans la peur, sans jamais savoir ce qui les attendait. Le château avait fermé ses portes. Personne n'était autorisé à entrer ou à sortir avant d'avoir déterminé ce qui se passait. Les soldats intensifiaient leurs patrouilles, mais elles ne semblaient pas efficaces. Les attaques continuaient. Et personne ne savait qui était derrière eux.
C'était une époque effrayante.

Mais je gardais un visage courageux, continuant à rencontrer les fermiers pour les aider avec leurs moulins à vent. Ils me disaient toujours combien j'étais courageuse, une femme voyageant seule dans des périodes de troubles. Mais la peur n'allait pas alimenter leurs moulins, ni pomper leur eau. Elle n'allait pas nourrir leurs enfants.
Je faisais aussi l'heure des histoires. Je savais que c'était quelque chose que les enfants - surtout les orphelins - attendaient avec impatience chaque semaine. Leur vie avait été bouleversée. Je voulais leur donner quelque chose de joyeux et de sûr dont ils pourraient profiter.

Je souriais maintenant à mon petit groupe.

-Des questions ? Demandai-je, en posant le livre sur mes genoux.

Un garçon d'environ sept ans leva la main.

-Les méchants masqués vont-ils tous nous tuer ?

Je soupirais. Je voulais avant tout des questions sur l'histoire que je venais de terminer. Mais je savais qu'il était difficile de se concentrer sur les contes de fées en ce moment, alors que la vraie vie était devenue si effrayante.

-Bien sûr que non, lui assurai-je, ils ne pourront même pas s'en approcher. Pas quand nous avons des soldats si merveilleux et si courageux qui patrouillent dans les rues d'Arendelle. Ils sont intelligents et forts et ils nous garderont en sécurité.

Une petite fille d'environ quatre ans leva aussitôt la main.

-J'ai peur, Mlle Iduna, dit-elle.

Puis elle mit son pouce dans sa bouche.

-C'est normal d'avoir peur, assurai-je, vous savez, j'ai peur aussi parfois.

Les enfants me regardèrent, avec des yeux si grands que j'en ris presque. Pour eux, j'étais un adulte. Et les adultes n'étaient pas censés avoir peur.
Si seulement ils savaient.

-Tu sais ce que je fais quand j'ai peur ? Demandai-je en posant mon livre à côté de moi, je chante, répondis-je en souriant. Est-ce que tout le monde veut chanter avec moi maintenant ?

Ils le firent tous, bien sûr, et je leur appris donc une chanson idiote sur les rennes, les carottes et un cochon vraiment têtu. À la fin, ils riaient hystériquement et personne ne semblait plus avoir peur.

-Bon, dis-je, c’est l’heure, j'espère vous voir la semaine prochaine !

Ils se retirèrent, en parlant entre eux. Certains chantaient même encore. Je les regardai puis je partis, sentant une chaleur dans mon cœur.

-Vous êtes si bien avec eux, me complimenta Mme Reedy, la bibliothécaire, en venant se mettre à côté de moi, ils ont de la chance de vous avoir.
-Je suis chanceuse de les avoir aussi, assurai-je, ils me font toujours sourire.
-Notre Iduna, que ferions-nous sans vous ? Déclara Mme Reedy en m'attirant contre elle, Vous êtes un vrai cadeau pour Arendelle. Une princesse du peuple !

Je la fis rire, même si son commentaire me piqua un peu plus que je ne voulais l'admettre. Non pas qu'elle s'en rende compte, bien sûr.

-Oh oui ! Une vraie princesse ! Plaisantai-je, avec des bottes tachées de boue.

Après avoir fait nos adieux, je sortis de la bibliothèque. Mon plan était de faire du pain pour les dames et les hommes âgés de la ville qui étaient trop malades ou trop inquiets pour aller au marché. J'apprenais encore à cuisiner, maintenant que j'avais ma cuisine. Et certains de mes résultats avaient été... discutables. Mais tout de même, il y avait quelque chose qui me permettait d'apaiser mon esprit troublé. Le fait de mesurer chaque ingrédient avec une telle précision et de créer quelque chose d'entièrement nouveau me mettait en quelque sorte à l'aise.
Cela me fit même oublier Agnarr pendant un moment.

Je ne l'avais pas vu depuis la nuit où ils avaient fermé les portes du château, la nuit du rappel sévère de Peterssen et de notre combat. Il avait été emmené sur une scène de fortune sur la place de la ville, entouré d'un nombre ridicule de gardes et vêtu de son uniforme militaire officiel d'Arendelle. Je m'étais enfuie du château après notre dispute, furieuse de voir à quel point il avait agi avec droit et privilège, et j'avais regardé de loin dans la foule comment il avait prononcé un grand discours sur le fait de travailler pour déraciner l'ennemi et garder Arendelle en sécurité. C'était sa priorité numéro un.
Et je devais admettre qu'il avait l'air et la voix d'un vrai roi.

Il me manquait plus que je ne le voulais l’admettre, mais j'étais toujours contrariée par notre dernière conversation, alors qu'il avait presque accepté l'idée que les doux et pacifiques Northuldra pouvaient être responsables de ces attaques. Je pensais qu'il était différent, le seul qui croyait, comme moi, que l'histoire de ce jour-là au bord du barrage ne se résumait pas à cela. Mais il s'avéra que lorsque la situation s'était aggravée, il était comme tout le monde, laissant la peur et les rumeurs le guider.
Je soupirais, en tentant d'attraper ma clé pour ouvrir la porte d'entrée de mon petit havre. C'était mieux ainsi, me dis-je. Agnarr et moi n'avions jamais eu d'avenir de toute façon. Tout ce que nous avions partagé n'était qu'un beau rêve.
Et il était grand temps que je me réveille et que j'affronte la réalité.

****

Je venais de sortir mon dernier pain frais et fumant du four lorsque j'entendis frapper à ma porte. Je fus surprise de voir Lord Peterssen de l'autre côté. D'après ce que j’avais compris, il ne sortait plus très souvent du château, surtout maintenant, avec les portes fermées. Mais il se tenait seul, sans même aucun garde, attendant à ma porte d'entrée.
Je le fis entrer rapidement.

-Désolé de venir à l'improviste, dit-il enlevant son chapeau qu’il posa sur la table.

Je remarquai que ses cheveux commençaient à s'amincir. Et je pouvais voir des ombres de tension sur son visage.

-Ce n'est pas un problème, lui assurai-je, voulez-vous du thé ?

Ce n'était pas la question que je mourais d'envie de poser en cet instant, bien sûr. Je voulais savoir s'ils avaient fait des progrès dans la recherche des responsables des attaques. Et je voulais poser des questions sur Agnarr. Comment tenait-il le coup ? Est-ce que je lui manquais ?
Peterssen secoua la tête.

-Non merci, dit-il.

Je le surpris en train de jeter un coup d'œil vers la porte.

-Écoutez, je dois vous dire quelque chose d'important. Je peux parler franchement ?

La peur me transperçait avec ses mots, mais je gardais le même ton.

-Oui. Bien sûr, dis-je.

-Pour tenter d'éradiquer la source des récentes attaques, le conseil s'est assuré l'aide d'un spécialiste. Il s'appelle Sorenson et c'est un scientifique de renom. Il prétend avoir créé un test infaillible pour découvrir les mensonges. Le conseil prévoit de l'utiliser sur chaque citoyen d'Arendelle pour découvrir ce qu'ils pourraient savoir sur les hommes portant des masques de soleil.
Il eut l’air de regretter.

-Ils vont poser des questions. Beaucoup de questions. En regardant l'histoire de chacun.

Je le regardai avec horreur.

-Tout le monde ? Murmurai-je, réalisant ce que cela pouvait signifier, même... vous ?
-Non. Pas moi. Et il est probable qu'Agnarr sera aussi épargnée. Vous, par contre...

Il partit en me jetant un regard complice. Il n'avait pas besoin de continuer pour que je comprenne ce qu'il voulait dire.

-Je n'ai rien fait de mal, protestai-je mon cœur battant à tout rompre dans ma poitrine, je n'étais qu'une enfant quand tout cela est arrivé.
-Je le sais, bien sûr. Mais les habitants de la ville sont en train de se déchainer. Leur peur se répand dans les rues. Elle est irrationnelle, mais réelle. Et dangereuse. S'ils apprenaient que la couronne abritait une Northuldra depuis cinq ans... S'ils savaient que leur futur roi en aimait une...

Je le regardais avec surprise. Nous nous étions donnés tant de mal pour être prudents.

-Seigneur Peterssen-Je...

Il me fit signe de partir, l'air fatigué.

-Je ne suis pas aveugle, d'accord ? Je sais pour vous et Agnarr. Je l'ai peut-être su avant que vous ne le sachiez vous-même. Votre secret était inscrit sur vos visages. Dans les regards que vous vous lanciez quand vous pensiez que personne ne vous regardait.

Il soupira profondément.

-Je n'aurais jamais dû vous amener au château. C'était de la folie ! Je voulais seulement vous aider. Et donner au prince une chance d'avoir un véritable ami. Si j'avais la moindre idée de ce qui allait se passer...

Il fixa ces mains.

-J'étais inconscient, évidemment. Et maintenant...

Mon cœur claqua contre ma cage thoracique. Chaque battement était comme un coup de poing.

-Qu'est-ce que je fais ? Demandai-je la voix rauque, dois-je quitter la ville ?
-Non. Les gardes posent tellement de questions aux gens qui entrent et sortent du village que si vous partez maintenant, vous ne ferez qu'éveiller les soupçons. Mais si vous restez, je ne peux pas vous garantir que vous ne serez pas convoquée pour un entretien. Je ferai de mon mieux pour vous protéger. Vous êtes la meilleure amie du prince. Au-delà de tout soupçon. Quoi qu'il en coûte. Mais s'ils commencent à creuser, ils pourraient commencer à se rendre compte des incohérences de votre histoire.

Il se précipita dans la phrase suivante, comme si cela lui faisait mal de dire les mots à voix haute.

-Et s'ils découvrent qui vous êtes vraiment ? J'ai bien peur de ne pas pouvoir faire grand-chose.

Je levai le menton avec défi.

-Il est peut-être temps que la vérité éclate au grand jour. Je n'ai pas honte de qui je suis. D'où je viens. Peut-être qu'il est temps que je me confesse. Qu'ils me jugent comme ils veulent.
-C'est très noble, répondit Peterssen avec un sourire ironique, presque comme s'il s'attendait à ce que ce soit ma réponse, et dans d'autres circonstances, je serais d'accord que ce serait le meilleur plan. Malheureusement, dans ce cas, vous n'êtes pas la seule à risquer de tout perdre. Il ne leur faudra pas longtemps pour se rendre compte de mon implication dans cette affaire. Ils me dépouilleront de mon titre. Et peut-être même commencer à contester la prétention au trône d'Agnarr. Comment peut-il effectivement diriger un royaume, ils ne le feront pas s'il est amoureux de leur ennemi numéro un ?
-Mais c'est ridicule, bafouillai-je, le Northuldra n'est pas un ennemi ! Je n'ai jamais vu l'un d'entre eux de toute ma vie ici ! Ceux qui sont derrière les attaques se font passer pour eux. Agnarr et moi visitons le brouillard deux fois par an. Ils sont encore tous piégés !
-Je sais cela aussi bien que vous, m'assura Peterssen. Mais cela ne fait aucune différence. La peur les fera agir sans raison. Et si Agnarr est jugé inapte à gouverner, le royaume tombera dans un nouveau chaos. Il n'y aurait pas d'héritier clair au trône. Et si je n'étais plus là non plus, personne ne pourrait prendre la tête du royaume. Les royaumes voisins verraient certainement des opportunités s'ouvrir. Les îles du Sud, par exemple, ont toujours envié notre position sur l'Arenfjord. Le royaume de Vassar est un partenaire commercial précieux, mais ils n'hésiteront pas à se déplacer pour obtenir un avantage s'ils voient un changement dans ce sens.

Je fermai les yeux.

-Je ne veux plus rien entendre, dis-je.

Je pouvais accepter la responsabilité de mon propre destin, mais il me semblait injuste de mettre tout l'avenir d'Arendelle sur mes épaules.

-Je n'aurais jamais dû accepter tout cela. Vous auriez dû me laisser dans cet orphelinat. Ou mieux encore, me faire arrêter le premier jour et me juger comme traître.
-Non, répliqua Peterssen d’un air féroce, je refuse de regretter ma décision de sauver un enfant innocent. Vous avez été un merveilleux cadeau pour ce royaume. Un atout, pas un danger. Le travail que vous avez fait avec les fermiers et leurs moulins à vent ? Iduna, je ne pourrais pas être plus fier de la jeune femme que vous êtes devenue. J'aimerais que les choses soient différentes, c'est tout.

Il se leva.

-Je devrais y aller. J'ai une réunion avec le conseil municipal pour discuter de ce test de détection de mensonges qu'ils veulent utiliser. Je ferai ce que je peux pour vous protéger, comme je l'ai toujours fait. Mais vous devez rester sur vos gardes ; si vous vous souciez d'Agnarr comme je le pense, ne dites rien. Ne faites confiance à personne. Sa sécurité est entre vos mains.

Il partit, ses pas furent lourds et lents. Je le regardai s’en aller tout en sentant les larmes couler sur mon visage. Je ne pris pas la peine de les essuyer. Qu'est-ce que j'allais faire ? Je m'étais presque enfermée dans une situation impossible. Une situation qui allait me détruire, et peut-être même détruire tout le royaume d'Arendelle.
Sans parler d'Agnarr lui-même.

Je soupirais, sentant le poids du monde sur mes épaules. Je retournais à la cuisine pour draper quelques torchons sur les pains refroidis quand j’entendis à nouveau un autre coup sur la porte. Peterssen était-il de retour ?

Ou peut-être les gardes avec leur test du mensonge ?

Je m’approchais de la porte, en prenant une respiration tremblante. Quoi que ce soit, je pouvais le supporter, me dis-je.

D'une manière ou d'une autre. D'une façon ou d'une autre...

Je tournai la poignée. Agnarr se tenait de l'autre côté.


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Jeu 04 Mar 2021, 20:50
Chapitre 26 : Iduna :

Agnarr entra dans ma maison.

-Il faut qu'on parle, déclara-t-il.

Je fermais la porte derrière lui en toute hâte.

-Vous n'êtes pas censé être au château ? Demandai-je, d’un ton qui mélangeait à la fois mon ennui d’entendre son ton impérial et la joie de le revoir.

Il était habillé de manière inhabituelle, avec une chemise noire unie et un pantalon assorti. Un grand chapeau lui avait été tiré sur les yeux. Ce n'était pas exactement sa tenue royale.

-Et puis, qu'est-ce que vous portez ?
-Je suis déguisé, de façon grossière.
-Grossière, répétai-je avec un soupçon de sarcasme dans mon ton.

Je savais que je devais lui dire de s'en aller. Il se mettait en danger en venant ici. Sans parler du fait que j'étais toujours en colère à cause de notre ancienne dispute - ses suppositions sur les Northuldra, sa bravade. Mais même si je savais que je devais le repousser, je n'en avais pas la force. C'était trop beau de le voir. Il me manquait tellement qu'il me faisait mal. Et la douleur qui s'était installée dans mon estomac me semblait maintenant à la fois terrible et merveilleuse.

-Qu'est-ce qui ne va pas ? demanda Agnarr, en s'approchant de moi alors ses yeux verts brillaient d'inquiétude, vous pleurez ?
-Non ! répondis-je alors qu'un sanglot s'échappait de ma gorge.

Il me jeta un regard sceptique. Je répliquai aussitôt :

-D'accord, très bien. Peut-être un peu que je suis fatiguée. Très fatiguée.

Agnarr fit un signe de tête.

-C'est ma faute, dit-il, je suis désolé de ne pas être venu plus tôt. Je voulais le faire. Vous le savez, n'est-ce pas ?

Il me regarda droit dans les yeux pour avoir la confirmation. Je fis un signe de tête.

-Je suis aussi désolé de m’être comporté comme un crétin au château. Je n'aurais jamais dû vous ordonner de rester. Vous êtes maîtresse de votre propre personne, Iduna. Vous l’avez toujours été. C'est l'une des millions de qualités que j'aime chez vous. C'était une erreur de ma part de la mettre de côté dans mon propre intérêt.

Il me jeta un regard suppliant.

-J'avais juste peur. Des gens ont été frappés en mon nom.
-Par les méchants Northuldra, ne pus-je m’empêcher de marmonner.

Agnarr s'arrêta, me regardant attentivement.

-Je ne pense pas que ce soit eux, en fait.

Je levais les yeux, surprise.

-Mais vous avez dit l’autre jour...

Il fit un signe de la main.

-Je sais. Paniqua-t-il, J’ai voulu aller aux conclusions tout de suite, Mais maintenant que j'ai eu le temps d'y réfléchir, ça n'a pas de sens. C'est comme les mauvais esprits. Les gens ont besoin de quelqu'un à blâmer. Mais il n'y a aucune preuve que c'est eux. J'ai aussi fait des recherches dans la bibliothèque. Ces attaquants utilisent des épées. Et rien de ce que j'ai lu ne dit que les Northuldra aient des épées. Et leurs vêtements ! Je ne sais pas si vous vous en souvenez, mais les Northuldra s'habillent de la même façon que les récolteurs de glace. Les attaquants portaient des chemises avec des boutons.

Il passa une main dans ses cheveux courts.

-Tout ne colle pas.

Le soulagement de ses mots me submergea. Je voulais le prendre dans mes bras. J’étais si heureuse qu'il n'ait pas cédé à la peur. Qu'il eût fait des recherches et qu'il était arrivé à ses propres conclusions en se basant sur des preuves réelles plutôt que sur la peur ou la fantaisie.
Il allait faire un grand roi.

-Qui pensez-vous que ce soit, alors, demandai-je avec précaution, si ce n'est les Northuldra ?
-Je ne sais pas, me répondit-il, il pourrait s'agir d'un autre royaume qui voudrait nous affaiblir. Ce pourrait être quelqu'un de l'intérieur qui veut contester ma prétention au trône. Ou même quelqu'un qui ne m'aime pas pour des raisons personnelles.

Il sourit de travers.

-Bien que je me demande bien comment on ne pourrait pas m’aimer, n'est-ce pas ?
-Vous m'avez manqué, admis-je, et j'apprécie vos excuses. Je suis désolée aussi, répliquai-je en faisant un sourire triste, à vrai dire, il aurait probablement été plus sûr pour moi de rester au château. J'étais têtue.

Il se mordit la lèvre inférieure.

-Alors, vous me pardonnez ?
-Je vous pardonne. Et je veux bien rester avec vous au château. Si vous acceptez encore bien entendu.

Le visage d'Agnarr s'éclaircit et je me sentis soudain un peu coupable pour mon arrière-pensée. Si j'étais dans le château, le centre même de la sécurité, je serais plus probablement épargnée par ces entretiens de détection de mensonges et toutes les retombées qui en découleraient. Je pourrais me cacher à la vue de tous.

-Vraiment ? Vous êtes sûre ? demanda-t-il, l'espoir s'étalant sur son visage, vous n'avez pas à...
-Je sais, déglutis-je fort.

Il avait l'air si heureux, ce qui rendait mes propos encore plus difficiles. Mais il fallait le dire, même si c'était douloureux. Les paroles de Peterssen avaient déjà fait ressortir ce point.

-Je viendrai, répétai-je, mais à une condition.

Agnarr sourit largement. Sa voix prenait un ton jovial.

-Qu'est-ce que c'est, belle jeune fille ? Si vous voulez la moitié de mon royaume, elle sera à vous ! Déclara-t-il d'une voix grandiose, saisissant ma main et l'embrassant avec respect, en fait, je vous offre tout mon royaume si vous le souhaitez ! Il suffit de dire le mot.

Dans un effort surhumain, je réussis à retirer ma main et m’éclaircis la gorge :

-Nous devons arrêter cela, Agnarr, notre relation.

Le sourire tomba de ses lèvres.

-Quoi ? De quoi parlez-vous ?
-Ce truc entre vous et moi. Ca ne peut pas durer. Nous devons y mettre fin. Aujourd'hui. Ou vous risquez de perdre plus que vous ne pouvez l'imaginer...

Il s’horrifia.

-Vous ne pouvez pas être sérieuse. Iduna...
-Je le suis. Nous sommes allés trop loin avec toute cette affaire. C'était amusant, mais il faut que ça se termine.

Amusant. Le mot avait un goût de sciure de bois sur ma langue. C'était bien plus que du plaisir. C'était tout. C'était la vie elle-même. Et la dernière chose que je voulais, c'était de l'ignorer avec tant de désinvolture.

-Vous êtes le prince Agnarr, insistai-je, vous devez épouser une princesse. Nous n'aurions jamais dû commencer. Et plus on s'enfonce, plus il sera difficile de s'en sortir. Plus ce sera douloureux.
-Ne m'aimez-vous pas ?

Je penchais ma tête. Une partie de moi voulait mentir, dire que je ne l'ai jamais aimé, que tout ça n'était qu'un jeu. Le repousser, le blesser tellement qu'il en restait éloigné. Mais je ne pouvais pas faire ça. Parce que je l'aimais. Je l'aimais plus que tout au monde.

-Mais si, Agnarr, dis-je à voix basse, je vous aime de tout mon cœur. Mais je dois aussi être réaliste. Nous ne pourrons jamais être ensemble. Le royaume ne l'accepterait pas.
-Au diable le royaume !
-Vous ne le pensez pas. Je sais que vous aimez votre peuple. Et qu'il a besoin de vous. Surtout maintenant. Nous ne pouvons pas être égoïstes.

Il ferma les yeux, essayant clairement d'arracher le contrôle de ses émotions. J'entendais le refrain résonner dans sa tête comme s'il le criait à pleins poumons. Pas d’états d’âmes, pas de tourments. Je détestais son mantra. Mais pour l'instant, c'était le seul moyen.
Il ouvrit les yeux. Son visage prit un air déterminé.

-Bien. Je vais accepter vos conditions pour l'instant. Mais je n'accepte pas que notre amour soit sans espoir. Notre amour est puissant. Il peut déplacer les glaciers. Je ne le laisserai pas simplement se flétrir et mourir. Je trouverai un moyen pour que le conseil l'accepte. Pour que cela fonctionne entre nous.

Il m'attrapa alors contre lui, pressant ses lèvres contre les miennes, m'embrassant le visage de ses mains fortes. Un baiser dur et désespéré. Pendant un moment, j'envisageais de m'éloigner, mais finalement, je constatais que je ne pouvais pas.
Parce que cela pourrait être notre dernier baiser avant longtemps.
Peut-être pour toujours.


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Jeu 04 Mar 2021, 20:52
Chapitre 27 : Iduna :

-Vous êtes très belle, ma chère ! Une vraie dame de château !

Gerda frappa des mains en signe d'excitation alors que je me glissais derrière le paravent. Je sentis mes joues se réchauffer en me mettant devant le miroir intégral et j'aperçus mon reflet dans la glace. La robe que l'intendant du château avait choisie pour moi était d'un bleu profond qui correspondait à mes yeux. Elle s'accrochait à la taille et se détachait de mes pieds en de larges bandes de soie douce et riche. C'était la plus belle robe que j'avais jamais portée, et je ne pouvais pas m'empêcher de me demander ce qu’Agnarr penserait quand il me verrait dedans.
Non que cela eut encore de l'importance.

J'étais au château depuis deux semaines maintenant, bien que cela me semblait une éternité. Même si la structure était immense, il semblait que peu importe où je choisisse d'aller, je tombais toujours sur Agnarr. Et alors que nous essayions d'être agréables l'un envers l'autre, une gêne insupportable se développait entre nous. La façon dont il me regardait avec ces yeux blessés. La façon dont je me forçais à me détourner, même si tout ce que je voulais faire était de me jeter dans ses bras et de ne jamais le laisser partir.

Mais cela ne s'était jamais produit. Cela ne pouvait pas arriver, surtout pas après ce soir. Le royaume organisait un énorme bal pour célébrer l'arrivée de la princesse Runa et de son père, le roi Nicolas du royaume de Vassar. Je redoutais cette visite depuis qu'Agnarr m'avait parlé de Runa pour la première fois, et j'avais trouvé toutes sortes d'excuses pour ne pas aller au bal. C'était une chose de savoir qu'ils se rencontraient enfin, mais c'en était une autre de voir cela de mes propres yeux.
Mais finalement, j’avais décidé d'y aller. Pour me prouver à moi-même que je pouvais surmonter ça. Que j'étais assez forte pour traverser cette épreuve.

-Ça va, mon petit cœur ? demanda Gerda, en me regardant avec inquiétude.

Je me rendis compte un peu tard, que j'avais laissé couler quelques larmes sur mes joues. J'avais beaucoup pleuré ces derniers temps, cachée dans ma petite chambre d'amis au fond du château. Car j'avais perdu non seulement mon véritable amour, mais aussi mon meilleur ami.
Je ne savais pas que cela ferait autant mal.

-Je vais bien, dis-je, en essuyant résolument mes larmes. Je suis juste émue... La robe...Elle n’est pas faite pour moi.

Je commençais à la pousser sur les épaules pour l'enlever. Mais Gerda m'arrêta, un regard sévère dans les yeux. Je la regardais passer la porte et tourner la clé dans la serrure, en faisant un geste pour que je m'assoie. Je gémis intérieurement. J'aurais dû me rendre compte que Gerda me connaissait trop bien pour croire qu'une robe, aussi belle soit-elle, m'aurait émue jusqu'aux larmes.

-Ma douce fille, dit-elle, en revenant vers moi et en me conduisant au lit. Je suis l'intendante du château depuis des années maintenant. Il n'y a pas grand-chose que je ne vois pas.

Elle me jeta un regard complice.

-Vous et Agnarr. Vous vous êtes disputés ?

Je secouai la tête, en regardant mes pieds.

-Pas exactement.
-Mais vous vous évitez, insista-t-elle.

Je pouvais sentir son regard se poser sur moi.

-Est-ce que ça a un rapport avec nos invités qui arrivent ?

Ma tête se mit à tourner dans sa direction avant que je ne puisse l'arrêter. Elle me fit un sourire aimable.

-Je ne suis pas aveugle, ma chérie, dit-elle, en tendant la main pour que je la prenne dans la sienne, je sais ce qui se passe entre vous deux.

Mon cœur battait de peur.

-S'il vous plaît, ne dites rien ! Suppliai-je, c'est fini de toute façon. Nous ne sommes plus ensemble.

Gerda me jeta un regard de pitié.

-Je suis désolée d'entendre ça, ma chère. Nous vous avons tous encouragés. Vous faisiez une si belle paire. Et vous étiez si bonne pour notre Agnarr.

Sa remarque me fit à nouveau pleurer. Cette fois, je ne pris pas la peine de les arrêter.

-Il était bon pour moi aussi, admis-je, mais ça n'allait jamais marcher. Il doit épouser une princesse. Et je n’en suis définitivement pas une, ajoutai-je avec insistance.

Le visage de Gerda se renfrogna immédiatement.

-Ah oui. Ce sont encore ces règles idiotes. Je ne peux pas croire que le conseil continue de se conformer à ces absurdités. Pas après que ça ait si mal fonctionné pour Runeard et Rita.

Je fis un signe de la tête.

-Rita ?
-La mère d'Agnarr, dit Gerda avec un sourire mélancolique. C'était une âme si douce. Elle était si intelligente, si créative. Quand elle riait, on ne pouvait pas s'empêcher de rire avec elle…

Ses yeux s'élargirent au fur et à mesure qu'elle racontait.

-Mais au fil des ans, son rire a commencé à s'estomper. Elle était si triste. Sa maison lui manquait tellement. Mais Runeard n'a jamais compris, ajouta-t-elle, il a essayé de tout lui donner, mais elle ne voulait rien. Rien, sauf la seule chose qu'elle n'aurait jamais pu avoir : La liberté.

Mon cœur eut mal en entendant ses paroles. Donc ce que les trolls avaient dit était vrai…

-Pourquoi personne ne parle jamais d'elle ? demandai-je.

Le visage de Gerda s'assombrit.

-Runeard l'a interdit. Quand elle s'est enfuie, il a enfermé toutes ses affaires. Il a interdit l’accès à sa chambre. Personne ne devait plus prononcer son nom, sous peine de bannissement.
-C'est terrible, dis-je, pauvre Agnarr. C'est déjà bien assez qu'il ait perdu sa mère. Mais être privé de tout souvenir d'elle aussi...

Gerda leva les pieds et se dirigea vers une petite armoire. Elle y mit la main, puis en sortit un coffre en bois. Je le regardais avec curiosité, alors qu'elle me le rapportait. Sa voix se baissa.

-J'ai réussi à sauver une chose, me confia-t-elle, je ne pense pas que Runeard le savait.

Je la regardais, essoufflée, soulever le couvercle de la boîte. A l'intérieur se trouvait un petit macareux moine empaillé avec un gros bouton, portant une cape bleu clair.

-Rita l'avait fait pour Agnarr, m'expliqua Gerda, quand il était bébé. Elle l'appelait Monsieur Jörgen-Björgen, il faisait toujours sourire Agnarr.

Ses yeux se plissaient dans les coins. La chaleur me traversait alors que j'imaginais Agnarr enfant, jouant par terre avec ce petit macareux, sa mère lui souriant. Je me demandais si Agnarr s'en souviendrait.

-Vous devriez lui donner ça, lui dis-je, et lui parler de sa mère. Il mérite au moins ça.
-Il le mérite, confirma Gerda en regardant soudain au loin, il est temps qu'il sache tout. Et peut-être...
-Peut-être quoi ? Lançai-je étonnée.

Elle me jeta un regard sévère.

-Peut-être que savoir ce qui est arrivé à ses parents l'empêchera de faire les mêmes erreurs.


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Jeu 04 Mar 2021, 20:55
Chapitre 28 : Agnarr :

-Je vous présente Nicolas, roi de Vassar et sa fille, la princesse Runa.

La salle éclata sous les applaudissements lorsqu'un grand homme aux épaules larges, vêtu d'un uniforme militaire très décoré, entra dans la grande salle, qui avait été convertis en salle de bal pour la soirée. Le roi tenait la main d’une jeune fille d'environ mon âge, à l'ossature fine, qui portait une robe violet foncé dramatique sur les épaules, garnie de dentelle et terminée par un nœud assorti à ses épaules. Elle avait des yeux verts étincelants et un grand nombre de cheveux blond clair, habilement empilés sur le dessus de sa tête. Elle était jolie, gracieuse, entrant dans la salle de bal aussi confortablement que si quelqu'un venait à sa table de cuisine, comme si elle était née pour le faire.

Contrairement à.… certaines invitées, pensai-je en riant quand je vis Iduna à travers la pièce.

Elle essayait de faire passer en douce un morceau de chocolat de la table de friandises. Elle le mit dans sa bouche, essayant de le mâcher sans que personne ne s'en aperçoive, mais elle l’avala trop vite, car elle se mit à tousser bruyamment, ce qui fit se retourner plusieurs invités et lui donna un air ébahi.
Elle était si belle ce soir-là, portant une robe d'un bleu des plus éclatants qui correspondait parfaitement à ses yeux et qui tombait sur le sol comme une vague d'eau d'un ruisseau cristallin. Pas de bijoux, pas de dentelle ni de broderie de fantaisie pour mon Iduna. Elle était un simple oiseau bleu dans un champ de paons qui se promenaient. Et pourtant, c'était la créature la plus étonnante que j'aie jamais vue.

Les dernières semaines avaient été tortueuses. Iduna avait fait ce qu'elle avait promis, elle avait emménagé dans une chambre d'amis dans une aile vide du château - aussi loin de moi que possible sans passer par la fenêtre. Et elle avait été résolue, déterminée à maintenir notre relation platonique. Nous pouvions être amis, mais pas amants. Mais maintenant, notre amitié était tendue, notre ancienne aisance l'un envers l'autre remplacée par une maladresse trop prudente, comme si nous craignions que l'un ou l'autre d'entre nous ne se brise si nous disions une mauvaise chose. Mais nous avions quand même continué la mascarade, car c'était ce qu'elle voulait. Du moins, c'est ce qu'elle disait vouloir. Mais les rares jours où elle ne se rendait pas compte que je la regardais, je pouvais parfois attraper un autre regard, au fond de ses yeux bleus. Un poids secret, une tristesse qu'elle ne pouvait pas tout à fait cacher. Et je savais dans ces moments-là qu'elle m'aimait encore autant que je l'aimais. Cet être à part déchirait son âme autant qu'elle déchirait la mienne.

-Votre Majesté ?

Je sursautai en réalisant que la princesse Runa s'était approchée de moi et me tendait la main. Je la pris maladroitement, la portant à mes lèvres pour l’embrasser sur le dos, comme c'était la coutume. Elle fit une révérence et je lui en fis une en retour.

-Ah ! Je vois que vous êtes déjà devenus inséparables tous les deux ! S'écria son père, en se joignant à nous.

Il posa une main sur le bas de son dos et la poussa un peu plus près de moi.

-Pourquoi ne prenez-vous pas vos aises Prince Agnarr ? il semble évident que vous puissiez à peine vous retenir d'inviter ma fille à danser ! Ajouta-t-il en me faisant un clin d'œil.
-Oh, c'est vrai, dis-je en me raclant la gorge.

Je voulus jeter un regard en arrière vers Iduna, mais je savais que je ne pouvais pas. J'avais promis à Peterssen que je me comporterais de mon mieux ce soir-là.

-Voulez-vous... danser ? Demandai-je à Runa.
-Mon prince, il n'y a rien au monde qui me ferait plus plaisir, répondit-elle poliment, les joues un peu colorées, la voix douce et claire comme une cloche étincelante.

Le roi me donna une forte tape sur le dos, si bien que je faillis trébucher en avant.

-Et bien alors ! Il n'y a pas de temps comme le présent ! Allez sur la piste de danse !

Je résistai à l'envie de rouler des yeux. Au lieu de cela, je pris la petite main froide de Runa dans la mienne et nous allâmes au centre, là où les autres dansaient. Je pouvais sentir la moitié des yeux de la pièce sur moi alors qu'elle se glissait dans mes bras et commençai à se balancer. Le groupe de musiciens prit note et se lança dans une belle valse. Mais j'avais l'impression que mes jambes étaient comme du bois lorsque j'exécutai les pas mécaniquement. Je me souvins de l'époque où j'avais appris une valse particulière, avec Iduna, quand nous étions enfants, dans le cadre de nos cours hebdomadaires. Et c’était à elle que je pensais maintenant. Surtout au moment où elle m'avait accidentellement piétiné le pied si fort que j'avais eu un bleu.

Nous avions ri de bon cœur et notre professeur de danse avait abandonné dans un moment d'agacement, nous disant qu'il reviendrait quand nous serions prêts à prendre cela au sérieux. Une fois seuls, nous avions commencé à inventer de nouvelles danses bien meilleures que celles qu’il nous apprenait. Toutes plus silencieuses les unes que les autres. Il y avait une danse du poulet, une danse du paon et ma préférée : La danse du renne qui devait vraiment uriner mais qui était coincé dans une salle de bal chic.
C’était Iduna qui avait imaginé cette danse, bien sûr, et j'avais tellement ri que mon estomac avait fini par me faire plus mal que mon orteil meurtri.

Iduna. Je jetai un coup d'œil au buffet. Mais elle n'était plus là. Je scannai la salle, frénétique. S'était-elle enfuie, trouvant trop difficile de me regarder dans les bras d'une autre ? Je lui avais dit que je ne voulais pas qu’elle soit là ce soir. Mais elle avait insisté, me disant que ça allait aller. Que c'était pour le mieux pour chacun de nous. Que je devais au moins rencontrer la fille, lui donner une chance.

-Qui sait, peut-être qu'elle sera très gentille ! Avait dit Iduna, de toute façon elle sera une meilleure partenaire de danse que moi.

Soudain, je l'aperçus, dansant de l'autre côté de la salle de bal avec un partenaire que je reconnaissais comme ayant quelques années de plus qu'elle. Le fils d'un noble que je connaissais à peine. Elle menait la danse, le faisant tournoyer comme s'il était la dame et elle l'homme. Il riait de bon cœur et ses yeux brillaient de malice.
Soudain, je compris ce qu'ils faisaient. C'était le renne qui devait vraiment uriner mais qui était coincé dans une salle de bal chic. Notre danse !

Elle l'apprenait à un étranger. Mon estomac se remplit de plomb.

-Eh bien, c'est certainement une danse intéressante, commenta une voix.

Surpris, je me retournai vers mon propre partenaire de danse. Runa m'avait remarqué en train de regarder Iduna et le jeune homme et avait mal interprété l'expression de mon désir comme un dédain. J'ouvris la bouche, voulant lui dire qu'Iduna pouvait danser des cercles autour de n'importe qui ici car ce n’était pas un crime après tout de vouloir s'amuser ?

Mais à la fin, j'hochai juste la tête et je souris un peu. Il fallait que je sois poli.
Pas d’états d’âmes, pas de tourments…
Son expression se renfrogna.

-Quelque chose ne va pas, Votre Majesté ? demanda-t-elle.
-Non, déglutis-je fortement, ce n'est rien, c'est juste...

Mon esprit tourbillonna pour une excuse acceptable.

-Tout le monde nous regarde, confiai-je finalement à voix basse.

Elle regarda autour d'elle, ses yeux verts pétillaient.

-Il semble que vous ayez raison, murmura-t-elle malicieusement, peut-être qu’on devrait alors leur donner du spectacle !

Comme sur un coup de tête, les musiciens composèrent soudain un air vif. Je fis tourner Runa, en essayant de jouer le bon partenaire. Ses jupes tournoyaient gaiement et sa bouche se soulevait dans un sourire heureux alors qu'elle me permettait de la faire tourner, de l’éloigner, puis de la ramener vers moi. Elle était la danseuse parfaite, ses pas étaient jolis et bien équilibrés, pas un poil de travers.
Elle ne marcherait jamais sur les orteils de personne, ne danserait jamais la chanson du renne qui avait vraiment envie d’uriner.

-On va prendre un verre ? lui demandai-je dès la fin de la chanson.

Je cherchais n'importe quelle excuse pour quitter la piste de danse.

-Ce serait charmant, Votre Majesté.
-Vous n'avez pas besoin de m'appeler comme ça, dis-je en allant au buffet, Agnarr c’est très bien.
-Oh, je suis désolé, dit-elle en rougissant joliment, Agnarr. Vous pouvez m'appeler Runa.
-Runa, répétai-je en souriant, allons prendre ce verre.

Nous trouvâmes Lord Peterssen et le roi Nicolas à table, remplissant leurs verres. Quand ils nous virent ensemble, ils rayonnèrent en tandem.

-Ah, le prince Agnarr, la princesse Runa, salua Peterssen, comment était votre danse ?
-C'était charmant monsieur, me devança Runa avant que je puisse répondre, vous avez une si belle salle de bal ici à Arendelle. Et un si beau château, aussi. Cela fait honte à notre petit manoir.
-Des châteaux ! bah ! Mais vous devriez voir notre caserne militaire ! L’interrompit son père, l'air un peu agacé, bien plus utile qu'une stupide salle de bal. Sans vouloir vous offenser, bien sûr.

Il y avait de la dureté dans sa voix. J'étais presque sûr qu'il n’était pas désolé de vouloir nous offenser. Mais je lui fis quand même un signe de tête poli comme un prince parfaitement élevé.

-Nous travaillons toujours à la reconstruction de notre armée, répondit Peterssen, nous avons perdu tant de bons soldats à la bataille du barrage.
-Ah, oui ! Un événement si malheureux ! S’exclama le roi de Vassar en sursautant.

Il fit un grand spectacle en regardant autour de la salle de bal avant de parler à nouveau, cette fois-ci à voix basse.

-J'ai également entendu une rumeur selon laquelle vous avez connu de multiples incidents violents dans la ville récemment, ajouta-t-il en secouant la tête comme s'il était très perturbé par ce fait. On m'a même dit que jusqu'à aujourd'hui, vous aviez fait fermer les portes du château pour protéger votre pauvre jeune prince, ici présent.

Il me lança un regard inquiet, mais ses yeux semblaient affamés d'informations.

Peterssen se raidit.

-Nous avons pris des précautions, oui. Mais je suis convaincu que nous avons la situation bien en main.
-Bien sûr, dit-il en accord avec lui, mais alors - qui veut vivre dans la crainte de sa vie ? Vous devez éradiquer ces traîtres et tuer cette violence avant qu’elle ne s’étende. Sinon, votre royaume finira par être contrôler.
-Nous nous en sortons bien, précisai-je brusquement commençant à me mettre un peu en colère.

Nous avions sûrement traversé une période difficile, comme tous les royaumes avaient pu en avoir de temps en temps. Mais nous étions loin d'être vulnérables. N'est-ce pas ?

-Comme je l'ai déjà dit, nous sommes fiers de notre excellente armée, insista le roi de Vassar, et si nos royaumes étaient bien unis, nous interviendrions certainement lorsqu’une nouvelle famille aurait besoin de nous.

Il me jeta un regard significatif, puis à Runa. Il se croyait être l'image de la discrétion, sûrement. J'attendis que Peterssen se dispute avec lui, mais au lieu de cela, il me surprit en faisant un signe de tête.

-D'accord, dit-il, nos deux royaumes se complèteraient bien. Vous avez l'armée. Nous avons le port. Et sans menace pour nos routes commerciales, nos deux royaumes seraient prospères.
-Et ces deux-là feraient de beaux bébés, gloussa le roi, hein Peterssen ?

Je faillis recracher mon verre. J'avais besoin de partir d'ici.

C'est alors que j'aperçus Iduna, debout près du bol de chocolat chaud, remplissant sa tasse avec une louche. Enfin… C’était sans doute ce qu’elle voulait faire au départ. En effet, elle avait complètement manqué la tasse et s'était enduit le bras de chocolat en nous observant avec consternation, ayant manifestement tout entendu. Nos yeux se fermèrent et j'essayai de lui envoyer un regard malicieux, comme si nous étions tous les deux dans le secret que tout cela n'était qu'une farce, mais elle ne me sourit pas en retour. Au lieu de cela, ses lèvres s’aplatirent de frustration. Elle me fit le signe de tête le plus courtois qui soit- du genre de celui que l'on fait à un parfait inconnu - puis elle leva le menton bien haut.

Elle remarqua alors que son bras avait été tâché par le coulis de chocolat. Elle laissa tomber la louche dans le bol comme si elle l'avait brûlée, éclaboussant accidentellement plusieurs dames qui se tenaient à proximité. Elles sursautèrent de consternation alors que de grosses taches brunes de chocolat mouchetaient leurs robes fantaisistes. Iduna les regarda fixement, horrifiée, puis s'enfuit de la pièce, laissant une traînée de chocolat liquide dans son sillage. Les dames gloussaient, scandalisées. Plusieurs hommes se mirent à rire.

-Que se passe-t-il donc ? Commença Runa.

Mais je m'étais déjà détaché de son bras.

-Excusez-moi, dis-je, je dois...-Je veux dire… Je... Je reviens !
-Agnarr ! Demanda Peterssen sur un faux ton jovial, où allez-vous ?

Je ne répondis pas. Au lieu de cela, je sortis de la Grande Salle, en suivant la piste du chocolat.


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Ven 02 Avr 2021, 23:37
Chapitre 29 : Iduna :

Il n'était pas facile de grimper à un arbre en robe de bal.

Mais c'était ma faute aussi, pensai-je en dénouant la robe pour libérer mes jambes, puis en me balançant dans l'arbre, pour me cacher dans l'épaisse voûte de feuilles. C'était moi qui avais accepté de mettre un tel apparat, même si c'était sur l'insistance de Gerda. Pour assister à un bal où je n'avais aucune raison d’être présente.

Je fermai les yeux, en essayant de ralentir mon cœur qui battait la chamade. Je savais que regarder Agnarr passer à autre chose allait être difficile, mais je m'étais dit que ce serait simple pour moi. Tout avait si bien commencé au début pour moi puisque j’avais eu l’arrivée d’autres invités qui avaient bien voulu danser avec moi pendant qu'Agnarr divertissait la princesse. Je m’étais sentie forte et confiante sur la piste de danse, me forçant à m'amuser et me prouvant que je pouvais passer outre toute cette mascarade.

Mais ensuite, j'avais eu un meilleur aperçu de la princesse en question. Elle représentait la fille belle, gracieuse et parfaite qui ressemblait exactement à ce qu'une princesse devrait être - du moins selon n'importe quel livre d'histoire Arendellien. Elégante, convenable, délicate. J’aurais pu parier qu'elle n'avait jamais grimpé à un arbre de sa vie ! Et la façon dont elle dansait ! C’était fluide, sans effort. Elle arrivait à être à la fois détendue et précise dans ses mouvements.

Mais j'avais réussi à tout garder pour moi jusqu'à ce que j'entende ce roi parler de bébés. Les futurs bébés de Runa et Agnarr. Et soudain, mon esprit était revenu aux trolls qui parlaient de nos filles. Je n'avais pas réalisé à quel point j'avais gardé cette idée dans un coin de ma tête jusqu’à ce moment précis. L'idée de deux petites filles parfaites. Les miennes et celles d'Agnarr.

Mais elles ne seraient pas à moi. Elles seraient les siennes.
C'était trop pour moi.
Voilà où j’en étais à présent, couverte de chocolat collant, prise dans l'embarras devant une foule d'Arendelliens de la haute société, cachée dans un arbre, alors que l'amour de ma vie était à l'intérieur, dansant toute la nuit avec sa princesse parfaite. Oui. C’était moi qui lui avais dit de le faire. Mais je n'avais pas réalisé à quel point cela serait difficile pour moi quand il l'aurait fait.

Qu'est-ce que j'allais faire ? C'était au-delà de la torture. Et ça ne ferait qu'empirer. Agnarr épouserait Runa ou il pourrait divertir une douzaine d’autres filles à une douzaine d’autres bals avant de prendre sa décision. Mais finalement, il devrait choisir quelqu'un.
Et ça ne pouvait pas être moi.

-J'aimerais ne vous avoir jamais rencontré, murmurai-je de plus en plus en colère.

Elle restait ma seule défense contre mon angoisse et ma peur.

-J'aurais aimé être piégé dans le brouillard comme tout le monde !

Les larmes vinrent alors. De grosses larmes, énormes, bientôt suivies de sanglots étouffants. Et d’un cri laid, pas comme le délicat cri de princesse que Runa devait produire quand quelque chose n'allait pas dans son sens. Mais qu'est-ce qui n'allait pas chez moi ? C'était un vrai cri : Un cri au nez bouché, au visage figé par les larmes, aux yeux gonflés. Mon cœur avait été brisé en millions de morceaux, puis étalé sur la piste de danse pour être piétiné encore et encore.

-Ah ! Vous voilà ! S’écria soudain une voix.

Je regardai en bas, surprise. Agnarr avait enfoncé sa tête dans le feuillage, les yeux fixés sur moi. Un instant plus tard, il s'élança dans l'arbre, rampant jusqu'à l'endroit où je m'étais assise. J'essayai de cacher mon visage tâché de larmes, mais cela ne servit à rien. Il mit la main dans sa poche et en sortit un mouchoir de soie. Je me mouchai très fort, renonçant aux apparences. J'étais dégoûtante, pleine de morve et couverte de chocolat. Mais c'était ce que j'étais.

-Iduna, pourquoi pleurez-vous ? demanda Agnarr, en me regardant dans l'obscurité. Qu'est-ce que je peux faire pour vous remonter le moral ?

Un sourire malicieux s’étala sur son visage.

-Peut-être un peu plus de chocolat ? Insista-t-il encore.

Son épaule me donna un coup de coude. Je souris malgré moi et tendis mon bras couvert du liquide noir.

-Je crois que j'ai eu ma dose de chocolat, murmurai-je, on peut même dire que j'en ai pris un bain ce soir.

Il sourit doucement, puis il prit ma main dans la sienne, en faisant glisser son doigt le long de mon bras. J'essayai de ne pas frissonner à la délicieuse sensation de son léger contact avec ma peau. Cela faisait trop longtemps que je n'avais pas senti ses mains sur mon corps, et je n'avais pas réalisé à quel point, elles me manquaient. Je le regardai, essoufflée, alors qu'il mettait lentement son doigt dans sa bouche, faisant un grand bruit en léchant le chocolat.

-Délicieux, murmura-t-il tout en me fixant du regard.

Et soudain, j'eus l'impression qu'il ne parlait plus de chocolat.

-Non, protestai-je d’une voix faible, je ne peux pas.

Ses yeux devinrent ultra conscients.

-Je suis désolé, dit-il, oh Iduna, vous n’avez pas idée à quel point, je suis désolé.
-Vous n'avez pas à l’être Votre Majesté.
-Ce n'est pas vrai et vous le savez ! Et ne m'appelez pas comme ça. Cela ne semble pas juste venant de vous. Je n'aurais pas dû les laisser faire. J'aurais dû refuser d'aller au bal. Pour rencontrer cette fille. Pour danser avec elle.
-Elle était une charmante danseuse, objectai-je.
-Qui s'en soucie ? Elle pourrait être la meilleure danseuse du monde. Elle n'est pas vous, souligna-t-il.

J'arrêtai de respirer à cause de la férocité que j'entendis dans sa voix. Le regard déterminé sur son visage. Le désespoir dans ses yeux. Il allait me briser. Ici, maintenant, dans notre arbre préféré. Mais pire encore, si nous continuions à faire ça, je le briserai aussi.
Non. Il fallait que je sois forte.

-S'il vous plaît arrêtez, suppliai-je, je ne peux pas. On ne peut pas. Vous savez qu'on ne peut pas.

Il saisit mes mains, les serrant si fort que j'avais à moitié peur qu'il me brise les os.

-Nous pouvons, chuchota-t-il, nous devons le faire. Je ne peux pas être sans vous, Iduna.
-Vous devez l’être Agnarr. C'est pour le bien du royaume. Vous le savez bien. Nous ne pouvons pas être égoïstes. Votre peuple a besoin d'un roi et d'une reine.
-Ce dont j'ai besoin n'est pas du tout important ? Demanda-t-il à voix basse.

Je n'eus pas de réponse. Au lieu de cela, je le regardai fouiller dans sa sacoche pour y trouver un étrange morceau de bois à moitié sculpté qui ressemblait un peu à une cuillère. Je fronçais les sourcils, perplexe.
Il me jeta un regard grave.

-C'est une cuillère d'amour, dit-il, ou... Ça le sera, de toute façon.

Oh. J'essayai de respirer, mais il s'avérait presque impossible d'aspirer de l'air dans mes poumons. Une cuillère d'amour. Je savais ce que c'était. J'avais vu le poissonnier en donner une à la bouchère. Une cuillère d'amour était un cadeau traditionnel Arendellien pour ceux qui voulaient se marier.

-C'est pour vous, chuchota-t-il, ça ne peut être que pour vous.

C'était trop. Le regard désespéré et plein d'espoir qu'il avait dans les yeux allait me perdre à jamais. Pourquoi ne voyez-vous pas ? Je voulais tellement lui crier ça. Pourquoi ne comprenez-vous pas que cela ne peut pas arriver ?
Parce que tu lui as menti dès le début, me rappela une voix amère au fond de moi. Il n'a aucune idée de qui tu es vraiment.

Je pourrais lui dire maintenant. Mais je savais au fond de mon cœur que ça ne changerait rien. Il ne se soucierait pas que j'aie gardé un secret. Il ne se soucierait pas que je vienne d'un autre endroit, même de la maison du supposé ennemi d'Arendelle. Que je n'étais pas l'Iduna qu'il pensait connaître et aimer.
Parce qu'il m'aimait. Le vrai moi. Tout mon être. Et avec cet amour, il allait détruire un royaume. Causer la guerre. La destruction. La mort.

Non. Je ne pourrais pas être aussi égoïste. Je ne le serais pas.

Je réhaussai mes épaules et levai mon menton. Puis je me forçai à faire un regard froid sur mon visage.

Pas d’état d’âmes, pas de tourments.
Il était fort. Mais je devais être plus forte. Assez forte pour mettre un terme à tout ça.

-Agnarr vous devez arrêter ça. Maintenant ! Ordonnai-je.

La dureté que je transmis dans ma voix était dévastatrice, même pour moi. Mais de voir son visage...

-Iduna, venez ! S’exclama-t-il en essayant de m'attraper.

Mais je m’éloignai. Seulement quelques centimètres, et pourtant c'était le mouvement le plus difficile que j'avais jamais eu à faire.

-Vous devriez retourner à la fête, dis-je.

Ma voix se glaça.

-Vous devriez, vous excuser auprès de cette pauvre fille.
-Mais...
-Écoutez-moi Agnarr. Nous ne pouvons pas être ensemble et être juste des amis. C'est devenu clair pour moi après ce soir, lançai-je adoucissant un peu ma voix pour porter le prochain coup. J'ai donc décidé de quitter Arendelle demain et vous ne me reverrez plus jamais.

Des larmes se versèrent de mes yeux, mais je ne les retins plus.

-C'est mieux ainsi, conclus-je.

Le roi d’Arendelle fit tomber la cuillère. Elle s'écrasa lourdement contre les branches de l'arbre pour finalement heurter le sol dans un murmure. Un si petit bruit. Mais il résonna dans mes oreilles comme un coup de tonnerre. Et j’eus l’impression que quelque chose en moi était mort pour toujours.
Agnarr ouvrit la bouche pour parler. Mais, par chance, je n'entendis jamais ses mots. Car à ce moment-là, il y eut un boum tonitruant au loin. Suivi d'un flash de lumière blanche.
Nous nous regardâmes confus. Puis nous retournâmes vers le château.
Et nous vîmes de la fumée.

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Ven 02 Avr 2021, 23:41
Chapitre 30 : Agnarr :

C’était le chaos le plus total quand nous entrâmes en courant dans le château. Des invités bien habillés, étaient blottis dans la grande salle, parlant à voix haute. Il était difficile, au début, de comprendre ce qui s'était passé. Je sentais de la fumée mais je ne voyais pas de feu.

-Vous voilà ! S’exclama Peterssen.

Un groupe de gardes nous encercla, Iduna et moi. Le régent me serra très fort dans ses bras.

-Nous pensions qu'ils vous avaient !
-Qui ? Qu'est-ce qui s'est passé ? Demandai-je.

Le roi Nicolas répondit, l'air très secoué :

-Il y a eu une explosion dans la Grande Salle.
-Une explosion ? Répétai-je.
-Près de la table des desserts. C'est un miracle que personne n'ait été blessé. Il est évident que quelqu'un avait renversé du chocolat sur le sol plus tôt, alors tout le monde s'est tenu à l'écart de la zone jusqu'à ce qu'elle puisse être nettoyée.

A mes côtés, Iduna émit un petit couinement.

-J'avais des hommes postés à l'extérieur, ajouta le roi Nicolas, ils m'ont informé qu'ils avaient vu une silhouette solitaire, vêtue de noir et portant un masque de soleil, s'enfuir du château, juste avant l'explosion. Ils ont essayé de la suivre, mais elle s'est glissée dans l'ombre, presque par magie.

Je fronçai les sourcils alors que les idées se cogitaient dans ma tête. Il y avait eu une autre attaque. Celle-ci était est bien plus effrontée que les autres. Le coupable s'était faufilé dans le château. Peut-être déguisé parmi les invités. Ou peut-être que c'était l’un d’entre eux.

-Ne vous inquiétez pas, Votre Grâce, ajouta le Roi Nicolas, voyant l'expression de mon visage, j'ai assigné des hommes à des postes autour de votre château. D'autres balaient chaque pièce à la recherche d'engins incendiaires supplémentaires. Nous n'arrêterons pas tant que nous ne serons pas sûrs que votre royaume soit en sécurité.
Je savais que la bonne chose à faire était d'exprimer une gratitude enthousiaste pour les efforts du roi, mais je ne trouvai pas les mots. Tout ce à quoi je pouvais penser, c'est qu'il pourrait y avoir parmi nous, en ce moment même, un traître dans le royaume.
-Merci, le coupa Peterssen avec douceur en me jetant un regard aiguisé, c'est très généreux de votre part.

Il se tourna vers moi et ajouta avec insistance :

-Agnarr, pourquoi n'allez-vous pas voir Runa ? Elle semblait un peu secouée par la soudaine tournure des événements. Je l'ai conduite au salon pour qu'elle passe un peu de temps au calme.

Puis il s’adressa à Iduna :

-Pourquoi n'allez-vous pas voir comment vous pourriez aider à l'intérieur de la Grande Salle ?

Son ton ferme ne lui laissa pas le choix.

À contrecœur, je vis Iduna partir à sa tâche, en montant les escaliers du salon. Nous devions mettre de côté tout ce qui s'était passé entre nous et en parler plus tard. Tout de suite, c’étaient les gens qui avaient besoin de notre aide. Je pourrai très bien aller voir Peterssen et lui dévoiler ma position demain. Lui dire toutes les raisons pour lesquelles je devais épouser Iduna. Et s'il ne voulait pas qu'Iduna devienne ma reine ? Alors dans ce cas-là je ne deviendrai pas roi.

-Votre Majesté ! S’exclama Runa qui se mit à pleurer, se levant de son siège au moment où je pénétrai dans le salon, vous allez bien !
-Oui. Oui. Je vais bien. J'étais... à l'extérieur du château quand c'est arrivé, murmurai-je lamentablement... Et... Euh...Et vous ? Comment allez-vous ?
-Eh bien, pour être honnête, je suis encore un peu secouée, admit-elle, je me tenais assez près de la table des desserts. Heureusement que mon père m'avait appelé pour une danse juste avant que ça n'arrive.
-Oh, dis-je un peu abasourdi.

J'avais été tellement distrait par tout jusqu'à ce moment que je n'avais pas pensé à la princesse. Et si elle avait été blessée ou tuée ? Même si je ne voulais pas l'épouser, je ne voulais certainement pas qu'il lui arrive quelque chose. Mais est-ce que quelqu'un d'autre l'avait fait ? Quelqu'un qui ne voulait pas qu'elle m'épouse ? Mes sourcils se plissèrent. La plupart des attaques jusqu'à présent avaient été menées contre Arendelle. Mais maintenant, ils avaient essayé de faire du mal à la fille qui devait être ma future épouse. Qui me détestait assez pour se donner autant de mal ? Et combien d'autres personnes seraient mises en danger si rien n'était fait ?

Je réalisai que Runa me regardait toujours, une expression incertaine sur son visage.

-Je suis désolé, dis-je en la regardant avec tristesse. Pour une première impression, nous ne vous donnons vraiment pas la meilleure image de notre royaume, n'est-ce pas ? Je vous le promets, c'est généralement beaucoup plus paisible. C'est presque ennuyeux pour être honnête.

Peut-être avais-je ajouté cela exprès. Elle serait trop effrayée pour rester. Qui voudrait être la reine d'un pays aussi dangereux ? Entre les récents attentats et maintenant l'explosion... Quand je pense qu'autrefois nous étions préoccupés par des moutons violets...

-Ne vous inquiétez pas, dit-elle, en me faisant un sourire timide, j'aime ce que j'ai vu d'Arendelle jusqu'à présent. Tout ce dont cette ville a besoin, c'est d'un peu de... Discipline. Comme le dit mon père, il faut juste donner l'exemple. Une fois que les gens voient ce qui se passe quand on défie la couronne, ils ont tendance à ne plus vous défier.
-Je suppose, dis-je avec hésitation, bien que l'approche me semble un peu impitoyable, Arendelle a toujours été un royaume pacifique.

Je ne voulais pas le voir se transformer en un état militaire. Il devait y avoir un autre moyen.

Runa posa une main sur mon bras.

-Puis-je parler franchement ?
-Hum...Oui. Bien sûr, bafouillai-je.

Quelque chose en moi tremblait, et pas d'une bonne manière. Ses épaules semblaient se détendre.

-Ecoutez, je sais que c'est dur, d'accord ? Dit-elle, je voulais juste que vous sachiez que c'est dur pour moi aussi.
-Quoi ? M’écriai-je confus... Vous voulez dire... L'explosion ?

Elle secoua la tête.

-Non, dit-elle, je ne parle pas de l'explosion.

Elle se retourna un moment, en regardant au fond de la pièce, comme si elle pensait. Puis à nouveau son regard dévia vers moi, son expression était résolue.

-Agnarr, je sais qu'il peut être intimidant de rencontrer quelqu'un de nouveau, surtout avec des enjeux aussi élevés. J'avais peur de venir ici. Pour rencontrer le futur roi du puissant royaume d’Arendelle. J'avais peur que vous soyez un monstre ! ajouta-t-elle en riant un peu.

Je sentis mes joues rougir.

-J'étais nerveux à l'idée de vous rencontrer, moi aussi, avouai-je.
-C'est normal, accepta-t-elle, mais je veux que vous sachiez que je ne suis plus inquiète maintenant, poursuivit-elle, je peux vous dire que vous n'êtes pas un monstre. Vous êtes gentil, intelligent. Vous vous souciez des gens. Croyez-moi, j'ai fait le tour des différents royaumes. Je ne peux pas dire la même chose de tous les hommes en position de pouvoir.
-Je comprends que…commençai-je.

Je ne savais pas trop où cela allait et encore moins si je voulais rester dans les parages pour le découvrir. Elle leva alors la main et me tourna le menton doucement pour que je puisse lui faire face à nouveau. Ses yeux verts rencontrèrent les miens. Il n'y avait aucun doute. Aucune peur. Pas de confusion. Elle savait ce qu'elle voulait. Et elle n'avait pas peur de le demander.

-Oubliez-les, dit-elle fermement, vous et moi, nous pouvons le faire à notre façon. Selon nos conditions.

Puis, à ma grande surprise, elle se mit sur la pointe des pieds et pressa ses lèvres contre les miennes. Elles étaient douces et chaudes lorsqu'elles parcouraient ma bouche, me persuadant de lui rendre son baiser. Pour lui montrer que j'étais d'accord. Que nous pouvions trouver un moyen de faire en sorte que cela fonctionne ensemble.
Mais je ne pouvais pas le faire. Ses lèvres étaient pleines et souples, mais c'étaient les lèvres d'une étrangère. Il n'y avait pas de passion derrière l'acte de Runa - le baiser n'était pas donné par amour, mais par devoir et par honneur. Elle faisait ce pour quoi elle avait été élevée. Elle entrait dans le rôle pour lequel elle était née.
Mais je ne voulais plus jouer.
Et même si un jour nous pourrions peut-être apprendre à nous aimer l’un ou l’autre - ou du moins à vivre dans un partenariat respectueux - il y avait toujours une chance que nous ne le fassions pas. Le risque que je finisse comme ma mère, si triste qu'elle ne puisse plus respirer, piégée dans une vie qu'elle n'a jamais voulu vivre.
Mais il y avait une chose que ma mère n'avait pas. Une meilleure amie. Un véritable amour. Quelqu'un pour qui cela valait la peine de se battre. Quelqu'un pour qui cela valait la peine de tout risquer.

Iduna.
Je me séparai de Runa, en me retirant de ses bras.

-Je suis désolé, dis-je, je ne peux pas...Je ne peux pas.
-Pourquoi pas ? Demanda-t-elle l'air effondré, Je serais une bonne épouse Agnarr. Je vous serais fidèle. Je serais une bonne mère pour vos enfants.
-Je crois tout cela, lui dis-je, je le crois vraiment. Mais je ne peux pas être un bon mari pour vous. Pas quand je suis amoureux de quelqu'un d'autre.

C'était un territoire dangereux : un seul mot de Runa et le roi Nicolas pouvait être tenté de retirer toute l'aide qu'il venait de proposer et même plus. Je fis attention.

-Vous méritez tellement plus, Runa. Vous méritez un homme qui vous aime de tout votre cœur. Qui vous épousera parce qu'il ne supporte pas de se réveiller le matin sans vous à ses côtés - et non pas à cause d'une idée ridicule selon laquelle cela serait bon pour les royaumes, soupirai-je, les alliances peuvent se construire par d'autres moyens. Des partenariats, des échanges, tout peut s'arranger. Mais au bout du compte, ce qui compte vraiment, c'est que vous soyez heureuse. Que vous soyez aimée. Que ce soit par le prince le plus riche ou le fils du boucher.

Runa me regarda fixement pendant un moment. Je pouvais pratiquement voir les engrenages tourner dans sa tête. Pendant un instant, je me demandais, si elle allait me gifler. Mais au lieu de cela, un lent sourire reconnaissant commença à se répandre sur son visage.
Elle me tendit la main et me serra dans ses bras.

-J'espère que cette fille sait la chance qu'elle a d'avoir quelqu'un comme vous, me murmura-t-elle à l'oreille, et j'espère qu'un jour je serai aussi chanceuse.

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Ven 02 Avr 2021, 23:43
Chapitre 31 : Iduna :

Je courus dans la pièce secrète de la bibliothèque, en claquant fermement la porte derrière moi. Appuyée contre les étagères en pierre, je repris une respiration tremblante. Je sentais les larmes couler sur mes joues, mais je ne prenais pas la peine de les essuyer.
J’avais vu Agnarr et Runa, seules, dans le salon.
Ils s'embrassaient.

Je m'étais glissée hors de la grande salle plus tôt, passant devant Peterssen pour aller voir Agnarr. Je m'étais dit que je voulais juste m'assurer qu'il allait bien. Mais pour être honnête avec moi-même, je m'inquiétais qu'il soit seul avec Runa, malgré mes mots de soutien dans l'arbre.
Et il s’avéra que mes inquiétudes furent fondées.
Je fermai les yeux et je revis la main délicate de Runa serpenter derrière le cou d'Agnarr, le tirant tout près. Ses mains fortes posées à sa taille.
La bile monta jusqu'à ma gorge.

-C'est ce que tu voulais, me rappelai-je, il fait juste ce que tu lui as dit. Il a essayé de te demander en mariage. Et tu as refusé avant même qu'il n'ait pu faire sortir les mots. Tu lui as dit que tu partais. Qu'était-il censé faire ?

Mais aucune de ces questions de réconfort ne pouvait écraser la douleur qui brûlait dans mon âme. Ce baiser… C’était le témoignage qu'Agnarr était passé à autre chose. Me laissant derrière lui pour toujours.
Et si vite, aussi. Quand l’explosion avait frappé, il m’avait littéralement supplié de rester - il m'avait même taillé une cuillère d'amour, le sien et celui de Dieu. Tant d’incohérences alors que pas vingt minutes plus tard, il était déjà passé à autre chose.

Je mis la main dans le corsage de ma robe et je sortis la cuillère à moitié sculptée. Je fis courir mes doigts le long de ses bords encore rugueux. A l'insu d'Agnarr, je l'avais ramassée sur le sol alors que nous retournions dans le château. Je devrais peut-être la laisser ici pour lui. Peut-être qu'il pourrait la finir et la présenter à Runa à la place.
Le désespoir s'éleva en moi. Qu'allais-je faire ? J'avais dit à Agnarr que je partais, mais où étais-je censé aller ? Ma vie était ici, à Arendelle. Et même si j'avais réussi à trouver un autre refuge, je savais que les souvenirs me suivraient comme des fantômes agités. Partout où j'irais, Agnarr resterait là, dans mon cœur.

La colère s'éleva également dans mon corps remplaçant ma peur. Je donnai un coup de pied à une chaise voisine, ne réussissant qu'à me faire mal aux orteils. Je grinçais des dents, sautillant de haut en bas dans la douleur à plusieurs reprises, réussissant à faire tomber une pile de papiers.

Typiquement moi. Iduna la maladroite. Je parie que Runa n'avait jamais rien renversé accidentellement dans sa vie. Quand je voulus les ramasser, je me rendis compte qu'une carte se trouvait encore sur la pile. Pas n'importe quelle carte. Celle des trolls de montagne.

Je la regardai fixement, mon cœur battant la chamade alors qu'une pensée commençait à prendre forme dans mon esprit. Serait-ce la réponse que je cherchais ? Le seul moyen sûr de m'absoudre de ma douleur ?
Les trolls avaient effacé la mémoire de la moissonneuse de glace pour lui donner la paix. Et la mémoire de la mère d'Agnarr aussi.

Pourraient-ils faire la même chose pour moi ?
Un fil d'espoir me traversa. Était-ce possible ? Les trolls pouvaient-ils vraiment m'aider à oublier mon amour pour le prince ? Si oui, je pourrais rester à Arendelle, continuer à travailler avec les paysans. Peut-être me faire de nouveaux amis. Peut-être même trouver quelqu'un de nouveau.

Une partie de moi détestait cette idée. Une partie de moi voulait s'accrocher jalousement au temps passé avec Agnarr, aussi douloureux soit-il. Mais une autre partie de moi, la partie la plus sensible, me disait que tant que la douleur ne serait pas partie, je ne pourrais jamais aller de l'avant dans ma vie. Et j'avais tellement d’autres raisons de vivre. Tant de choses à faire.

Les souvenirs douloureux finiraient par s'effacer. J'allais juste... accélérer un peu le processus. Je pris la carte et je l'enroulais dans mes mains. Tout mon corps tremblait lorsque je me glissai à nouveau hors de la bibliothèque, laissant la pièce secrète derrière moi. La prochaine fois que je viendrais ici, je ne m'en souviendrais pas du tout.
Et la douleur disparaîtra pour de bon.


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Ven 02 Avr 2021, 23:47
Chapitre 32 : Agnarr :

-Aucun signe d'elle ?

Kai ferma la porte de ma chambre derrière lui, en secouant la tête.

-Je suis désolé, monsieur. J'ai vérifié tout le château. Lady Iduna n'est pas ici.

Je me renfrognai, voulant claquer mon poing contre le mur. Où était-elle passée ? J’étais retourné dans la grande salle après m'être séparé de Runa, mais Iduna n'était nulle part. J'avais interrogé tous les gardes, mais dans le chaos de l'incident du bal, personne ne l'avait vue partir.
Avait-elle mis à exécution sa menace de quitter Arendelle pour toujours ?
Le désespoir montait en moi. Je m’assis sur la chaise à côté de mon lit, en me frottant le visage avec mes mains.

-Vous allez bien, Sire ? demanda Kai d’une voix troublée, êtes-vous inquiet pour elle ? Dois-je envoyer des gardes pour la retrouver ?

Je secouai lentement la tête.

-Ne vous dérangez pas. Elle est partie. Elle ne reviendra probablement jamais, chuchotai-je.
-Ce serait vraiment dommage, Sire, dit Kai en serrant ses lèvres, nous aimons tous Lady Iduna. Elle a apporté tant de vie à ce château.
-Je ne lui en veux pas de partir, murmurai-je, bien que j'aurais aimé qu'elle vienne au moins me dire au revoir.

Kai vint me rejoindra et posa une main chaude sur mon épaule.

-Agnarr… Commença-t-il, mais il fut interrompu par un coup à la porte.

Pendant un instant, j'eus la folle idée que c'était peut-être Iduna, qui revenait pour me dire qu'elle ne pourrait jamais me quitter - qu'elle m'aimait trop pour que nous soyons séparés. Mais au lieu de cela, ce fut Gerda qui passa sa tête par la porte.

-Votre Majesté aimerait-il souper ? Demanda-t-elle, Je vous ai apporté un sandwich.

Elle entra et posa un plateau sur la table. Puis elle me regarda et lorgna Kai.

-Est-ce que tout va bien ? Questionna-t-elle.
-Iduna est partie, lui dit le majordome puisque je ne répondis pas immédiatement. Le prince est... inquiet.
-Vous pensez qu'elle n'est pas en sécurité ? demanda Gerda dont le visage devint pâle.
-Non ! Criai-je pratiquement. Elle ne veut pas être avec moi !

En un instant, Gerda était à mes côtés, me prenant dans ses bras comme elle le faisait quand j'étais petit.

-Ce n'est pas vrai, dit-elle fermement, je sais pertinemment qu'Iduna vous aime.
-Un aveugle le saurait, ajouta Kai en riant.

Je luttai pour sortir de l'étreinte.

-Vous ne comprenez pas. J'étais sur le point de lui demander de m'épouser. Je lui ai sculpté une cuillère d'amour et tout ! Mais elle m’a dit que j’étais censé épouser une princesse. Comme Runa ! Grognai-je en serrant mes poings. J’en ai marre qu’on me dise ce que je dois faire. Qui je dois épouser. Parfois, j'aimerais pouvoir renoncer complètement à ma couronne. Pour pouvoir épouser la personne que j'aime.

Gerda échangea des regards avec Kai.

-Mais vous pouvez, me dit-elle d’une voix basse et prudente, je ne veux pas dire renoncer à votre droit de naissance, précisa-t-elle rapidement, mais épouser la personne que vous aimez ? C'est votre choix, en fin de compte.

Je n'appréciai pas ses paroles.

-Vous ne comprenez pas. Le conseil a dit...

Kai agita une main dédaigneuse.

-Le conseil aime dire beaucoup de choses. Mais rien dans les livres de droit d'Arendelle ne dit que vous devez épouser quelqu'un de sang royal.

Je le regardais avec incrédulité et rétorquai :

-Comment le savez-vous ?

Des sourires de culpabilité se glissèrent sur leurs lèvres.

-Nous avons peut-être fait quelques recherches, avoua Gerda, quand nous vous avons vu souffrir tellement de ce conseil ridicule qui essayait de vous forcer à un mariage que vous ne voulais pas avec une fille qui n'était pas du tout faite pour vous.
-Nous avons passé des heures à la bibliothèque, ajouta Kai, nous avons parcouru tous les livres que nous avons pu trouver sur le sujet.
-Et nous n'avons rien trouvé ! S’exclama Gerda en frappant dans ses mains, il n'y a pas de loi Arendelle - ni maintenant ni jamais - qui dit que le prince doit se marier avec un autre membre d’une famille royale.
-Vous êtes sérieux ? demandai-je, étonné par la nouvelle et plus qu'un peu surpris que Gerda et Kai aient fait tant d'efforts en mon nom.

Je n'avais aucune idée qu'ils se souciaient autant de moi. Qu'ils nous avaient soutenus, Iduna et moi, pendant tout ce temps.

Le majordome sourit et répliqua :

-Le conseil n'appréciera peut-être pas. Mais vous, en tant que monarque, avez le dernier mot. Vous pouvez épouser qui vous voulez. Une princesse, une orpheline... C’est votre choix.
-Je pense que ce choix est déjà fait, ajouta Gerda avec un sourire taquin.

Je sentis une bosse monter dans ma gorge.

-Merci, dis-je sincèrement.

Gerda me jeta un regard doux.

-Agnarr, nous nous soucions tous les deux beaucoup de vous, reprit-t-elle en prenant une grande inspiration, et nous ne voulons pas vous voir finir comme votre mère. Ce serait la pire chose au monde.

Ma mère. J'hochai la tête lentement, en repensant à l'histoire du troll. J'avais été à deux doigts de reproduire la même chose.
Si ce n'était pas pour Iduna...
Gerda mit la main dans son sac et en sortit un petit macareux moine empaillé avec une cape bleue et un œil de bouton. Pendant un instant, je ne le reconnus pas. Puis, lentement, un souvenir chaud flotta à la surface.

-Monsieur Jörgen Björgen ! Pleurai-je en l’attrapant et en le regardant fixement, je l'avais oublié ! Où était-il toutes ces années ?
-Votre père avait emporté tout ce qui lui rappelait votre mère après son départ. Et on ne savait pas où il l'avait mis. Il avait aussi interdit à quiconque de parler d'elle, expliqua Gerda, mais j'ai gardé ça, parce que c'était votre doudou préféré. Je suis désolé de l'avoir gardé caché pendant toutes ces années. Mais il est grand temps que vous le récupériez.

Les larmes me brouillèrent les yeux en regardant l'animal en peluche en haillons. Les souvenirs se déversèrent immédiatement en moi comme si un barrage avait éclaté. Toutes ces années, j'étais resté enfermé après avoir été humilié par mon père pour avoir pleuré quand ma mère était partie.

Mais maintenant, je me souvenais.

La façon dont elle se mettait par terre et jouait avec moi, même si c'était indigne d'une reine. La façon dont elle me chatouillait jusqu'à ce que je ne puisse plus m'arrêter de rire. Les grands jeux de cache-cache dans le château.
Les souvenirs heureux de notre temps ensemble. Avant que tout ne s'arrête. Que penserait-elle si elle me voyait maintenant, à la croisée des chemins de la même décision qu'elle avait été obligée de prendre ? Elle ne voudrait pas que j'épouse une princesse pour le bien du royaume. Elle voudrait que j'épouse Iduna.
Parce que j'aimais Iduna. Iduna me rendait heureux. Iduna m'accomplissait. Avec Iduna, je serais un homme meilleur. Un meilleur roi. Et maintenant, plus rien ne s'opposait à moi.


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Ven 02 Avr 2021, 23:50
Chapitre 33: Iduna :

-Je ne pensais pas qu’il pourrait faire si froid, sérieusement, murmurai-je en me frayant un chemin dans la neige qui tombait.

J’avais encore la carte serrée dans ma main. Il faisait presque doux quand je m’étais glissée hors du château d'Arendelle par le passage secret, tôt ce matin-là. Je savais que je prenais un risque, mais j'avais couru chez moi pour dormir un peu, me changer et embarquer quelques provisions. Et au vu du temps, je n’étais pas mécontente de l’avoir fait. Le vent hurlait à travers les arbres et la neige tombait en épais flocons. Ce n’était qu’une fine couche sur le sol au départ mais à présent elle faisait au moins trente centimètres d'épaisseur.

Et cela ne semblait pas prêt de s’arrêter.

Il aurait mieux valu pour moi que je fasse demi-tour pour retourner au village et attendre. Mais j'étais en mission et j'avais peur que si je l'abandonnais maintenant, je n'aurais jamais le courage de repartir d’Arendelle.
Je continuais à avancer, à travers ce qui semblait être un blizzard très intense alors que mes pieds étaient meurtris. La dernière fois que nous étions venus ici, Agnarr et moi avions monté à cheval sur les sentiers escarpés et sinueux. Mais cette fois-ci, je n'avais pas osé demander à quelqu'un de m'en prêter un, de peur que cela ne soulève trop de questions, et je ne voulais pas risquer d'être prise en train d'en voler un.

-Argh !

Je trébuchai sur un rocher qui était complètement caché par la neige. Je cherchai l’équilibre dans mes bras mais je finis par tomber face contre terre dans une grande congère. Je me levai en courant, en essayant de brosser la neige, mais les flocons étaient lourds, humides. Ils s'accrochaient à mon cou et à mon manteau, me trempant jusqu'aux os.
Je tremblais. Je commençais à avoir peur. Cette tempête n'était pas une plaisanterie et même avec mes compétences en plein air, je n'étais pas à la hauteur de sa puissance. En regardant le chemin que j'avais parcouru, je me rendis compte que j'avais déjà voyagé trop loin pour faire demi-tour.

Ainsi je pouvais apercevoir le château d'Arendelle en contrebas qui était si petit qu’il ressemblait à un jouet tout comme les bateaux dans le port du fjord faisaient la taille de fourmis. Est-ce que j'arriverais à redescendre la colline dans ces conditions glaciales ?

Mes dents claquaient. En regardant mes mains, je m’aperçus qu'elles avaient une étrange teinte bleue. Le vent fouetta ma cape, l'écrasant contre mes jambes, si fort qu'elle me faisait mal.
J'avais besoin de me mettre à l'abri rapidement. Sinon, je ne pourrais pas passer la journée. Je repris mon souffle et mon instinct Northuldra se déclencha alors que je cherchais un abri sur le flanc de la montagne. Je pourrais essayer d'en construire un à partir d'arbres tombés, mais cela prendrait trop de temps. Ce dont j'avais vraiment besoin, c'était d'une petite grotte ou au moins d'un affleurement quelconque pour me protéger du vent et de la neige.

Malheureusement, il n’y avait rien d'autre que la blancheur de la neige qui m'entourait à perte de vue.
Mon cœur battait de peur. Qu’est-ce que je faisais ici à la fin ? Toute seule, sans avoir dit à personne où j'étais allée. Si je mourais ici, ce qui semblait plus que probable en cet instant, personne ne retrouverait mon corps…Ou du moins pas avant le printemps. Et les loups auraient pris soin de moi, bien avant cette période.
Et si quelqu'un avait remarqué que j'étais partie, ils auraient probablement supposé que j’eusse fui le royaume. Ou peut-être qu'ils se demanderaient si l'un des attaquants masqués m'avait enlevé. En tout cas, on n'aurait plus jamais de nouvelles de moi.

Que pensera Agnarr quand il réalisera que je suis partie ? Je lui avais dit que je partais et que je ne reviendrais jamais. Mais il avait perdu tant de monde dans sa vie... Je détestais l'idée qu'il souffre de la perte d'une autre personne.

Le vent se leva en grande rafale, me faisant presque reculer par sa force. Je m’agrippai à un arbre voisin pour me soutenir, le serrant de toutes mes forces jusqu'à ce que le souffle s'estompe. Je sentais les larmes couler de mes yeux, mais elles se transformèrent instantanément en minuscules particules de glace sur mes joues.

Sur une dernière impulsion, je chantais portant ma voix dans le lointain. Après tout, c’était cette manière d’éloigner la peur dont j’avais parlé aux enfants, l’autre fois. Et je ne me souvins pas avoir eu aussi peur en cet instant- sauf peut-être le jour de la célébration du barrage où les esprits s’étaient élevés dans la colère. Mais j'avais aussi chanté ce jour-là, appelant Courant d’Air à mes côtés pour m'aider. Il m'avait toujours aidé quand j'étais enfant, pour me sortir de toutes les situations dans lesquelles je m'étais mise. Bien sûr, je ne l'avais pas vu depuis des années, car je savais que l'esprit avait été piégé dans le brouillard comme les autres Northuldra et Arendellien.
Mais quelque chose en moi me disait quand même d'essayer.

-Ah-Ah Ah-Ah, Appelai-je en mettant la main autour de ma bouche.

Mais le vent arracha avidement les notes dès que je les eus chantées. Il les vola et les emporta.

-Ah-Ah-Ah-Ah, essayai-je encore.

Pourtant, je ne m’arrêtais pas. Avais-je d’autres choix de survie ? Que pouvais-je faire d'autre ?

- Ah-Ah-Ah-Ah, chantai-je à nouveau.

Je m’effondrai dans la neige, incapable de bouger. Une grande fatigue m'envahit. Je pourrais peut-être me reposer ici. Juste un petit moment...
Je fermai les yeux et laissai entrer l'obscurité.

-Ah-Ah-Ah-Ah, entendis-je soudain.

Je me figeai sur place. Qu'est-ce que c'était ?!

Mes yeux s’ouvrirent immédiatement. Je me levai en courant, faible et confuse. Je regardai autour de moi, et j'aperçus soudain un étrange petit tourbillon à quelques mètres de moi. Les feuilles dansaient au-dessus de la neige. D'où venaient-elles ? Les arbres étaient dénudés et le sol était couvert de givre.

Je me frottai les yeux, pensant d'abord que ce devait être une hallucination. Mais non, les feuilles dansaient encore quand je retirai mes mains. J'ouvris la bouche alors que tout espoir était insensé. Pourtant celui-ci s'élevait dans ma poitrine.

-Courant d’Air ? Chuchotai-je.

Les feuilles s’envolèrent, en haut de la montagne. Elles s’arrêtèrent un instant, tourbillonnant en cercle, comme si elles attendaient que je les suive, avant de continuer. Prise d’une montée d'adrénaline, je commençai à grimper. Je ne savais pas si c'était vraiment un coup de vent ou simplement une illusion provoquée par le froid. Mais un instant plus tard, je tombai sur une petite grotte rocheuse creusée dans le flanc de la colline. Mon cœur se leva.

Je me précipitai à l’intérieur en me glissant sous l'entrée basse. La tempête hurlait furieusement à l'extérieur, mais le reste de la grotte était sec. Je pris une respiration tremblante, frissonnai encore comme une folle tellement j'étais trempée, mais c'était mieux que d'être dehors. Si j'étais intelligente, j'aurais peut-être une chance de m’en sortir.
Je m’avançai à tâtons par terre à cause de mes membres raidis pour chercher du bois dans la grotte. Il n'y en avait pas beaucoup, mais je trouvai quelques morceaux errants. Tirant mon silex de ma poche, j'essayai toujours en tremblotant, d'allumer un feu, près de l'entrée pour assurer une bonne ventilation. Je manquai les premiers essais à cause de mes mains frigides qui n’arrivaient pas à accorder les pierres ensemble. Mon désespoir augmenta.

Puis une idée me vint. Je regardai par l'entrée de la grotte.

-Bruni ? Appelai-je doucement l'Esprit du Feu.

Si Courant d’Air avait trouvé son chemin jusqu'ici, peut-être que Bruni le pourrait aussi.

-Tu pourrais m’aider un peu s’il te plaît ? Murmurai-je.

Je n'avais rien demandé aux esprits depuis des années. J'avais essayé de faire tout ça toute seule. Et j'avais réussi en grande partie. Je m’étais débrouillée, j'avais tracé mon propre chemin. Mais j'avais compris qu'il n'y avait pas de honte à demander de l'aide quand on en avait vraiment besoin.
Et j'en avais besoin tout de suite.

Je frappai le silex une fois de plus. Cette fois, je réussis à faire une étincelle. Je ne savais pas si c'était de mes propres mains ou si Bruni était intervenu, mais les feuilles attrapèrent l'étincelle et s’enflammèrent. Je soufflai doucement sur elles jusqu'à ce que ces flammes se propagent dans le bois.

Je tins mes mains au-dessus du petit feu avec gratitude, les réchauffant jusqu'à ce que ma peau soit comme couverte de petites piqûres, signe que le froid se retirait.

Mes paupières étaient lourdes et je n’arrivai plus à garder les yeux ouverts, car j’étais sereine. Une dernière pensée m’envahit : Peut-être que je vivrais après tout.


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Sam 03 Avr 2021, 15:44
Chapitre 34 : Iduna :

Je viens de naître.
Mon père me berce dans ses bras dans notre petite tente. Ma mère est tout près, je sens son odeur chaude et terreuse. Elle termine avec soin le tricot d'un châle couleur baie.
Cela va changer le cours de ma vie, pour toujours.
L'entrée de notre tente se divise en plusieurs parties. Un ancien du village se glisse à l'intérieur et s'assied avec mes parents. Il est vieux, l'aîné de notre famille. Il a vécu longtemps et vu beaucoup de choses. Mon père lui sourit et le salue avec respect. L'aîné fait un signe de tête solennel et pose une main sur mon front. Ses doigts sont rugueux, calleux, mais doux.

-Tu es peut-être petite, dit-il d'une voix grave, mais tu es déjà l'une des nôtres. Une enfant bénie du soleil. Ainsi, les esprits seront toujours avec toi. Ils te protégeront. Ils te garderont en sécurité.

Ma mère et mon père échangent de chaleureux sourires.

-Mais tu dois faire ta part, ajoute-t-il, pour être digne des dons des esprits. Pour respecter la terre sur laquelle nous marchons. Pour écouter la nature et répondre à son appel. Chercher la paix chaque fois que c'est possible. Aimer même quand il est plus facile de haïr.

Puis il sourit, alors que des larmes perlent dans ses yeux bleus plissés.

-Mais pour l'instant, ma petite, tu n'as qu'à être toi-même. Un petit être très adorable, ajoute-t-il, en faisant un clin d'œil à ma mère.

Mes parents rayonnent de fierté. L'aîné dit au revoir, en sortant de la cabane. Ma mère dépose son tricot. Le châle qui lui a pris des semaines est enfin terminé. Elle se rapproche de mon père et de moi, se blottissant contre nous. Elle prend le châle qu'elle a rempli d'amour à chaque maille et l'enroule soigneusement autour de mon corps jusqu'à ce que je me sente bien au chaud et en sécurité.

-Ma douce fille, murmure-t-elle, en caressant doucement mon nez avec son doigt.

Elle me chatouille un peu mais son toucher me donne aussi sommeil.

-Que les esprits te protègent toujours. Et puisses-tu grandir pour accomplir de grandes choses.


****

Je suis une jeune enfant. Je n'ai pas plus de cinq ans.
Je suis blottie dans la tente de ma famille, maintenant terrifiée, seule, cachée sous le même châle couleur baie que ma mère m'a fait quand j'étais nouveau-né. Ma mère et mon père m'ont ordonné de rester ici, cachés comme ils l'ont fait à cause d’envahisseurs dans notre campement. Ils avaient promis qu’ils reviendraient.
Ils ne sont pas revenus.
Une lumière arrive soudainement de l'extérieur. Je rétrécis de peur, essayant de me faire aussi petite que possible sous la couverture du châle, alors qu'une étrangère entre dans la tente. Elle regarde autour d'elle, observant tout du coin de l’œil. Je ne peux pas m'empêcher d'émettre un petit cri de terreur alors qu'elle se rapproche.
Elle se fige au son. Je me recroqueville de peur alors qu'elle se baisse, soulève le châle et découvre que je me cache en dessous. Elle s'évanouit de surprise, puis son visage s'adoucit. Elle se met à genoux et me prend dans ses bras. Je devrais avoir peur, mais son toucher est doux, gentil. Elle sent un peu comme ma mère.

-Douce petite fille, chuchote-t-elle, es-tu ici toute seule ?

Je laisse échapper un petit sanglot. C'est le premier que j'ose depuis la disparition de mes parents.

-Ils m'ont dit de me cacher, expliquai-je d'une voix tremblante en tirant le châle autour de moi et en le serrant bien fort, ils ont dit que des méchants venaient. Mais que je serais en sécurité.
-Tu es en sécurité, m'assure-t-elle.

Elle me fait sortir de la tente. D'autres personnes sont dehors et se déplacent. Ils sont habillés comme ma famille, mais ce sont tous des étrangers pour moi. Ils ont quand même l'air gentil. Ma peur commence à s'estomper.

-Elle se cachait dans la tente, explique la femme quand les autres m’aperçoivent, je pense qu'elle est la seule qui reste.

La peur s'empare à nouveau de mon cœur.

-Où est ma mère ? Dis-je en pleurant, où est mon père ? Je veux les voir, maintenant !

La femme me pose doucement sur le sol, puis s'agenouille devant moi. Elle prend mes mains dans les siennes. Elles sont rugueuses, endurcies mais son toucher est doux.

-Je suis désolé, dit-elle en semblant vraiment désemparée, j'ai peur qu'ils ne reviennent pas.
Je la regarde avec horreur.
-Non ! Repris-je en secouant la tête, vous avez tort ! Ma mère ne me quitterait jamais ! Elle a promis de ne jamais me quitter.

Je m'accroche au châle autour de mon corps. Il sent encore comme elle. Il lui ressemble encore.

-Parfois, nous faisons des promesses que nous ne pouvons pas tenir, dit la femme lentement, mais n'aies pas peur. Tu n'es pas seule, petite. Tu as peut-être perdu ta famille aujourd'hui, mais tu en as aussi trouvé une nouvelle.
-Comment ? Demandai-je.
-Les Northuldra sont composés de plusieurs groupes, mais en fin de compte, nous sommes une seule famille. Un seul peuple sous le soleil.

Elle me sourit et questionne encore :

-Quel est ton nom ?


***

J'ai environ neuf ans. J'erre dans notre camp, je me fraye un chemin à travers les huttes tandis que Courant d’Air s'insinue derrière moi, me chatouillant sous les bras. Je hurle, j'éclate de rire.

-Va chercher un adversaire à ta taille ! Grondai-je à l’esprit du vent d’une voix joueuse.

Courant d’Air obéit et taquine une femme qui cuisine près du feu en lui balayant le dos. Puisqu’elle le repousse, il se dirige vers un homme plus âgé et lui vole la carotte qu'il s'apprête à donner à manger à ses rennes. Il s’attaque ensuite gentiment à Yélana, qui est occupée à tricoter un châle. L'Esprit du vent lui vole le projet presque terminé des mains et le fait tomber sur sa tête. Elle commence à le gronder d'une voix forte, mais je sais qu'elle n'est pas vraiment en colère.
Mon cœur se gonfle en les regardant tous. Ma famille. Peut-être pas celle qui m'a vu naître, mais celles pour qui mon cœur bat. Ma mère et mon père me manquent toujours, mais la douleur s'est atténuée avec le temps pour devenir un mal lointain.

-Que les esprits te protègent, me disait ma mère chaque soir en me bordant, puisses-tu grandir et être amener à faire de grandes choses.

Je me souviens qu’elle me disait tout ça.
Je ne sais pas si j’ai accompli la volonté de ma mère depuis. Mais j'ai réalisé ce qu’elle voulait. Je me suis épanouie dans une nouvelle vie, j'ai trouvé une nouvelle famille qui m'appartient. Pas de sang cette fois, mais d'amour, d'amitié et de respect. J'embrasse le châle que ma mère m'a fait près de ma poitrine. Je pense qu'elle serait fière de moi si elle me voyait maintenant. Je pense qu'elle serait heureuse que j'aie trouvé la paix.

Le vent tourbillonne à nouveau autour de moi, me jetant en l'air. Cette fois, je ne le gronde ni ne le renvoie pas. Au lieu de cela, je le laisse m'emmener haut dans le ciel, puis je regarde ma famille en bas. Mon cœur s'élève.
Je suis chez moi.


*****

La scène paisible du village s’évapore pour laisser place à la forêt qui explose sous la violence. Le vent, le feu, la fumée. Le sol qui se déforme sous mes pieds.
J'ai douze ans. Agnarr quatorze. Et il est allongé sur le sol alors que le sang sort de sa tête. Je le fixe du regard, sentant le conflit intérieur monter en moi. Je devrais le laisser ici. Retournez dans ma famille. Plus je reste, plus je risque de ne pas pouvoir y retourner. Les incendies sont dangereux. Je risque d'être coupé des autres et piégée.
Je me retourne pour partir. Mais pas avant d'avoir observé son visage. Pâle, angoissé, les yeux battants. Un doux gémissement s'échappe de ses lèvres. Il est clairement dans la douleur. Et personne d'autre n'est là pour l'aider.

Il n'y a que moi.
La parole de ma Mère résonne encore une fois dans ma tête.

-Puisses-tu grandir et faire de grandes choses.

Je ne sais pas si j’ai accompli des choses géniales. Ou peut-être une chose stupide. Une chose terrible. La pire chose que je puisse faire. Mais quand je me rappelle ce que j'ai ressenti dans cette tente, le jour où ma famille a été tuée. Comment j'avais peur. Comment j'étais seul. Si on ne m'avait pas trouvé, je n'aurais jamais survécu.
Trouvée par quelqu'un qui ne me connaissait pas. Mais qui m'a quand même sauvé.

Comme je vais sauver ce garçon. J'appelle Gale. L'Esprit du vent s'empare de nous, nous prenant Agnarr et moi, nous berçant doucement dans son étreinte de brise. Alors qu'il nous emporte, je veux juste m'assurer qu'il atteindra son peuple en toute sécurité.
Je ne sais pas si je ferai jamais de grandes choses. Mais je vais le faire. J'espère que ce sera suffisant.


****

Je me réveillai dans la grotte plus tard ce soir-là. L'orage avait disparu et le soleil couchant peignait ses derniers tableaux avant de plonger sous l'horizon. Je m’assis, groggy, en m'examinant pour voir s'il y avait des blessures. Mais les esprits m'avaient protégé.
Et m'avaient peut-être parlé, à travers mes rêves étranges.

Je réfléchis à ces rêves en faisant le point sur mon environnement. Je remarquais le tas de cendres encore fumant qui avait été mon feu ardent. Je reconnus la faim qui rôdait au fond de mon ventre. Quelque chose en moi me disait que je devais faire attention à ce que j'avais vu. Que ces fragments du passé pouvaient être les pièces d'un puzzle, destinés à être reliés entre eux pour m'aider à déterminer mon avenir.

Mon esprit se rappela les paroles de l'ancien chef du village quand je n'étais qu'un bébé. Il fallait que je recherche la paix chaque fois que c’était possible. Que j’aime même quand il était plus facile d’haïr.

Je repensais à Agnarr couchée sur le sol de la forêt. A moi, appelant Courant d’Air.
Un simple acte d'amour, assez puissant pour changer le cours même du monde.
Puisses-tu grandir pour faire de grandes choses !

-Iduna ! Appela une voix soudaine.

Je levai les yeux, étonnée. À ma grande surprise, je n'étais plus seule. Les trolls des montagnes que je cherchais, venaient de me trouver.

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