- Le Royaume d'Arendelle -
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Dov
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Sam 30 Oct 2021, 18:22
C'était évidemment trop beau pour que ça reprenne bien, après ce long cauchemar.

D'abord ce cauchemar avec ce mystérieux EP, et maintenant... une hécatombe ?! La Faucheuse va se régaler !

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Alors dans l'ordre on a :

- Kristoff (aïe !) qui se fait involontairement tuer par Grand Pabbie.
- Raiponce, morte noyée durant son voyage de retour
- Eugène, mort noyé durant son voyage de retour
- Pascal, mort noyé durant son voyage de retour (décidément...)
- roi Whilhelm, mort noyé (Yes !)
- reine Alix, morte noyée (YES !)

Non mais même la loi des séries n'est pas assez forte pour laisser passer 6 morts d'affilés en si peu de temps ! D'autant qu'Emma va se marier avec Hans, qui va aussi devenir roi, qui je le rappelle sont les antagonistes du cauchemar d'Anna... et Grand Pabbie qui affirme que Kristoff a essayé de le tuer sous prétexte qu'il voulait faire payer sa famille pour les blocs de glace... sans oublier que Pabbie fait aussi partie des cerveaux du bordel entre Arendelle et les Northuldras dans le premier RVLP... C'est clairement pas difficile d'imaginer ce qui va arriver ensuite.

Pabbie, Hans, Emma...
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Aussi, bien trouvé le poème dont les vers commencent par la même lettre que celles de Kristoff [Ansa's Stories] Retour vers le passé : Rêves Profonds : Attention contenus matures ! - Page 2 1100315062

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Jeu 04 Nov 2021, 00:21
Merci @Dov pour ton commentaire...Poursuivons le deuxième rêve avec les spoilers sans contexte du chapitre 9 Smile

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Sam 06 Nov 2021, 20:12
Chapitre 9 : Un mariage prévisible :

-Anna, viens !  Il est temps d’embarquer, rassure-toi nous ne craignons rien ! Déclara Elsa tentant de me rassurer pour la centième fois.
-Non cette traversée ne m’inspire pas confiance, nous allons nous noyer, murmurai-je terrifiée.
-Soit positive, brailla ma sœur désespérée par mon comportement qui lui ressemblait plus.
-Je suis positivement sûre que nous allons nous noyer, répétai-je.  

Elsa soupira. Mais rien n’y faisait. Je ne bougeais pas d’un centimètre, coincée sur la rampe qui était calée contre le vaisseau. J’étais terrorisée à l’idée de devoir prendre la mer. Rien que d’imaginer que nous n’aurions plus la terre ferme sous nos pieds pendant au moins une semaine, me faisait tourner de l’œil. Pourtant Elsa avait été attentionnée avec moi au cours des jours qui avaient suivi l’enterrement. Elle s’était mise aux petits soins me demandant toutes les cinq minutes si quelque chose me tracassait. Je lui répondais non à chaque fois, préférant lui mentir pour ne pas qu’elle s’inquiète pour moi.
Ce matin, nous avions installé les derniers préparatifs qui n’étaient pas encore sur le bateau. Nous l’avions déjà chargé quelques jours avant mais il nous restait quelques affaires à mettre. En autre tout ce qui était nécessaire pour la vie des bébés. Mes petits anges étaient très sereins dans leurs couffins. Ils dormaient dans la cabine principale. J’aurais aimé les laisser là avec Helga et Olaf mais je craignais que les petits bonhommes de neige ne sachent pas bien s’en occuper sur une longue durée.  

-Allez Anna viens, répéta Elsa d’une voix plus autoritaire, il est temps d’y aller.

Je gravis donc le bateau d’un pas lourd. Chaque pas que je posais, semblait abattre le sol avec un écho au loin. Mais bien sûr tout ceci n’était que dans ma tête. En réalité l’eau était calme, l’aube venait de se lever et tout l’équipage sifflotait joyeusement en manœuvrant les écoutes. Cela me mit un petit peu à l’aise.

-Tout est prêt votre Majesté, annonça le capitaine d’une voix forte.
-Très bien nous allons pouvoir partir, renchérit ma sœur.

Elle ne lui fit pas dire deux fois. Alors que je sentais de nouveau un malaise se profiler à travers mon crâne, un des matelots enleva l’échelle de bois tandis qu’un autre se chargea de dénouer la corde encore enroulée autour d’un des bollards du port.  Une fois cela fait, le navire tangua doucement et dériva un peu vers l’horizon. J’avais déjà envie de vomir.

-Va t’allonger dans la cabine, ordonna ma sœur comme si elle avait lu dans mes pensées.

Mais j’avais peur d’y aller. J’ignorais à jamais où se trouvaient Papa et Maman quand la vague les avaient emportés mais une conviction était sûre pour ma part : Mourir à l’intérieur d’un bateau devait être beaucoup plus douloureux que de mourir dehors où l’air pouvait encore être absorbée.  Néanmoins j’exécutai l’ordre de ma grande sœur. Je descendis donc par l’escalier qui menait à la cale et allai m’allonger sur une des banquettes qui servait de lit. Là, je décidai de me tenir dans un état comateux. Je n’avais pas envie de dormir car en ce moment je faisais toujours le même cauchemar. Mais je n’avais pas non plus envie d’être complètement réveillée car le tangage du bateau me donnait la nausée. Nicolas et Suzanne dormaient paisiblement. L’air marin n’avait pas l’air de les déranger. Suzanne forçait ses traits en dormant. Elle tenait ça de Kristoff. Je la recouvris alors qu’elle avait dégagé sa main droite de ses langes.

Elle était…Gelée. Non ! C’était complètement ridicule ! Elle ne pouvait pas avoir le pouvoir d’Elsa. Nous n’étions plus dans mon cauchemar là ! Après tout, il faisait encore froid à cette heure-ci et un bébé était beaucoup plus sensible à la température qu’un adulte.

-Ça va mieux Anna ? me demanda bientôt ma sœur en venant me rejoindre.

Perdue dans mes pensées, je sursautais avant de finalement hocher la tête pour lui faire croire que « oui ». Satisfaite, Elsa alla donc s’allonger sur sa couchette et s’endormit instantanément. Je la regardai, pleine de remords. Notre temps d’amitié semblait à nouveau avoir régressé. J’avais l’impression d’avoir fait un énorme retour en arrière. Je n’étais pas honnête avec elle.

En effet, après l’enterrement de mon époux, je n’étais pas restée cloîtrée dans ma chambre comme j’avais pu lui prétendre. Je cherchais par tous les moyens ce qui aurait pu rendre Grand Pabby fou. Aussi j’étais allée voir un homme
de sciences du nom de Sorenson qui se trouvait dans une maison en retrait du royaume. Il n’avait trouvé aucune explication empreinte de sens. J’avais alors voulu il me renseigne sur la signification de mon premier cauchemar. Hélas la seule réponse que j’avais eu, m'avait assez embrouillé. Le scientifique s’était évertué à me faire comprendre que la nature du rêve relevait de moi-même mais qu’il y avait toujours une part de mystère. Je n’avais pas tout compris mais je ne lui avais pas dit que son explication était la bonne pour ne pas le vexer. Néanmoins il avait fini par le comprendre puisqu’il m’avait rétorqué :

-Qu’importe ce qui s’est passé dans votre rêve princesse Anna, votre point de départ était la peur de la magie de votre sœur…Mais aussi celle de vous retrouver seule.

J’avais constaté avec effroi qu’il avait raison.

-Oui mais de là à être trahie par des membres de ma famille ! ça ne tient pas debout ! Avais-je renchéri déboussolée.

Il s’était exclamé avec philosophie :

-C’est aussi une de vos peurs ! Ne pas avoir les gens de votre côté !Cela peut s’expliquer par l’abandon de votre sœur pendant quinze longues années…Et c’est lié à son pouvoir de glace et votre accident. Voyez-vous Anna il arrive des fois qu’on fasse mal sans le vouloir, c’est ce qui est arrivé à Elsa avec vous.
-Comment ? Avais-je demandé ne comprenant pas bien où il voulait en venir.
-Votre sœur ne vous l’a pas raconté ?

J’avais fait non de la tête de plus en plus étonnée. Sorenson avait soupiré puis il avait expliqué:

-Ceux sont vos parents qui étaient venus me confier qu’ils étaient allés voir les trolls quand la princesse Elsa vous avait gelé la tête. A ce moment-là vous étiez inconsciente. C’était également eux qui avaient dit à vos parents d’enfermer votre sœur pour qu’elle apprenne à maitriser ses pouvoirs. Et pour ne pas que ça soit trop douloureux pour vous ils avaient enlevés tous les souvenirs susceptibles de rappeler la magie d’Elsa dans votre esprit afin que vous ne vous en rappeliez pas.
-Serait-il possible de les récupérer ? Demandai-je enfin libérée d’un poids de culpabilité à l’égard de ma sœur.

J’avais cru que le problème de notre séparation venait de moi et mon caractère impulsif. Au cours de toutes ces années, j’avais culpabilisé en pensant avoir fait une énorme bêtise.

-Je ne peux malheureusement pas vous les redonner, seuls les trolls le peuvent, avaient fini par dire Sorenson.

J’avais soupiré m’étant juré de ne jamais retourner dans leur plaine puis nous étions revenus sur le sujet du pouvoir de glace dans mon rêve.

-Je crains que Suzanne n’en hérite également, lui avais-je encore confié.

Le grand mage avait semblé réfléchir à mon inquiétude. Puis finalement il avait sorti deux petits hochets en formes de flocons.

-Quand les enfants secoueront ces jouets, les esprits entendront le maléfice et ils ne les approcheront plus. Pour le moment comme ils sont petits il faut que ça soit vous qui le fassiez pour eux.
-Très bien, avais-je conclu.

Comme s’il avait voulu jouer avec mes nerfs, Sorenson avait également une autre fiole pour Grand Pabby que j’avais dû lui transmettre.  J’avais pris la fiole à contrecœur et m’en étais allée. De retour en Arendelle,  attendant une seconde d’inattention de ma sœur et des gardes, je m’étais glissée jusqu’à la cellule du vieux troll et son regard s’était illuminé de compassion en me voyant.
 
-Princesse Anna ! Avait-il annoncé de sa petite voix fluette.

Malgré toutes les précautions à son égard, j’avais encore hésité à le tuer. Puis je m’étais dit qu’il n’en valait pas la peine. Je lui avais donné le flacon du mage sans un mot. Il l’avait bu comme un idiot. J’avais ensuite voulu qu’il m’explique à nouveau son altercation avec Kristoff juste avant sa mort. C’était idiot puisque mon amant ne reviendrait pas. Mais ça me soulageait de l’entendre de sa bouche.

-Y a-t-il quelque chose que vous auriez aimé rajouté par rapport à l’autre fois ? Un détail ? Insistai-je.

Le visage de Grand Pabby s’était alors durci et il avait répliqué dans une demi-folie :

-Oui…Quand je l’ai frappé, il y avait deux petits flocons avec écrit « EP» dans les prunelles de ses yeux.

Cela m’avait rappelé immédiatement ce qui s’était passé durant notre lune de miel.

-Arrêtez de me regarder comme ça vous me faîtes peur ! Puisque vous en êtes à mentionné de mystérieux flocons et que vous lisez l’avenir dans les aurores boréales comme vous l’avez si bien dit l’autre jour…Vous souviendriez-vous d’une attaque dans la boutique d’Oaken bazar en rapport avec ce type de flocons qui nous serait arrivé à Kristoff et à moi ? Où Il y avait eu pleins de morts dans sa boutique ?

Cet idiot de troll avait secoué violemment la tête avant de m’observer à nouveau et dire :

-Et à part cela c’est moi qui suis fou.

Il avait ensuite éclaté de rire transmettant de l’écho dans toutes les cellules. Des frissons m’avaient glacé l’échine et ne souhaitant pas m’étendre plus à ses côtés, j’avais fini par lui répliquer :

-Bon…Si vous vous rappelez une quelconque chose, faites-en part aux gardes comme ça ils me le transmettront.

Puis j’étais repartie avec pour seul mystère ce qu’il y avait dans le contenu du flacon qu’il avait avalé...

Au cours de la semaine j’appris à m’habituer au nouveau mode de vie à bord du vaisseau. J’essayais le moins possible de rester dans la cabine autant pour ne pas vomir que pour ma propre peur d’être coincée si jamais il y avait une noyade. J’emmenais également les petits prendre l’air au moins une heure par jour, le reste du temps ils dormaient paisiblement dans la cabine. Quand je n’étais pas avec eux, je me réfugiais malgré tout auprès d’Elsa qui comme à son habitude n’était pas très bavarde. Nous faisions des parties d’échecs mais à chaque fois c’était elle qui gagnait car c’était elle la plus stratégique de la famille. Une fois que je m’avouais vaincue ce qui arrivait assez vite, nous nous mettions à lire «Les Contemplations» d’un écrivain français nommé Victor Hugo. C’était mon poète préféré. Elsa m’écoutait pendant des heures avec patience pendant que je lui racontais les histoires politiques, romantiques et sentimentales du vieux poète. Elle ne parlait jamais quand je lui faisais la lecture. Il y avait juste eu une fois où après le poème de « Napoléon le petit » nous nous étions mises à débattre sur ce qui était arrivé en France en 1789. Je ne lui disais pas mais je craignais qu’un jour le peuple d’Arendelle fasse de même pour nous, surtout maintenant que le peuple connaissait le secret de son pouvoir. Il suffisait d’un fou comme Grand Pabby pour monter les autres contre nous.

Mon poème préféré de Victor Hugo était «Vieille Chanson du Jeune Temps ».  Il racontait l’histoire d’un homme, sans doute l’auteur, et d’une femme qui se nommait Rose. Les deux faisaient une rencontre amoureuse dans les bois. Victor était plus jeune que Rose donc avait beaucoup moins d’expérience.  Lui, songeait à l’amour platonique,  alors qu’elle n’attendait que le rapport physique. J’adorai énormément ce poème car la maladresse du jeune Victor Hugo me rappelait beaucoup Kristoff, si jeune, si benêt lorsque je l’avais rencontré. Mon mari s’était ouvert au fils des mois apprenant à devenir de plus en plus un spécialiste de l’amour. Oui il me manquait terriblement et rien qu’à l’idée de ne jamais plus pouvoir poser mes mains sur lui un étouffement à la poitrine me reprit. Il fallait que j’évacue mes désirs, mes tristesses, ma nostalgie sinon j’allais finir par déprimer sérieusement. J’aurais très bien pu assouvir mes pulsions grâce à Croqué par le crocus ou Prise par un Northuldra que j’avais embarqué sans hésitation mais j’avais l’impression que c’était mal…Que je serais jugée par les dieux. En attendant je retournai auprès de mes chers petits et leurs secouai les hochets de Sorenson sous le nez afin d’éloigner le mauvais sort. Je touchai ensuite leurs mains pour vérifier que ça marchait bien mais je n’étais pas très convaincue.

Le trajet dura ainsi une dizaine de jours. Je désespérais qu’il ne touche pas à sa fin quand le capitaine finit par nous voir pour nous dire que nous accostions.

-Nous pouvons voir les magnifiques côtes du diamant noir des îles du Sud ! S’exclama-t-il alors qu’Elsa et moi pâlîmes en même temps.
-Les îles du Sud ?! Répétai-je terrifiée.

Je me tournais ensuite vers ma sœur et la fusillai du regard avant de dire acerbement :

-Eh bien sûr tu n’étais pas au courant de la destination où nous nous trouvions !

Elsa resta de marbre et répliqua simplement :

-Ce n’était pas précisé dans la lettre d’Emma…Je croyais que nous irions à Ahtohallan.
-Repartons dans ce cas, cela ne me plaît pas ! Tant pis pour Emma ! M’écriai-je.
-Mais Majesté, nous ne pouvons pas, intervint le capitaine, il faut que nous refassions les rations.

Je ravalais immédiatement mes larmes et respirai un grand coup alors que le chef de bord nous encouragea à monter sur le ponton.
Les côtes brillaient de mille feux par un soleil et une chaleur plus tenace que je ne l’aurais cru en ce mois de mi-septembre.

-Je te promets que tout ira bien Anna, murmura Elsa alors que je lui en voulais toujours.

Je ne lui répondis pas et nous fûmes reçues par un serviteur qui nous accueillit avec froideur.

-Ça commence bien, maugréai-je.

Elsa me donna un coup de coude en rendant un sourire aimable à l’homme gaillard et robuste pour essayer de l’amadouer. Cela ne fonctionna pas plus. Malgré nos tenues plus que correctes, l’homme nous regarda comme des pestiférées jusqu’à ce ma sœur déclare :

-Nous sommes la reine Elsa et la princesse Anna du royaume d’Arendelle, nous venons pour le mariage de ses Majestés Emma Piceaerd et…Le prince Hans des îles du Sud je suppose…  
-C’est bien cela reine Elsa ! Vous arrivez en pleine préparatif ! dit l’homme qui ne se dérida pas pour autant, nous allons vous trouver une place pour déposer vos affaires et que vous vous changiez… Le mariage est cet après-midi.
-Si tôt, s’étonna Elsa, pourtant selon l’itinéraire de la traversée nous avons fait en sorte d’arriver au moins deux jours à l’avance.
-Eh bien soit votre bateau est faussé soit le temps a accéléré, suggéra le page.
-Si notre présence vous embête tant que ça, nous pourrions tout aussi bien repartir ! Clamai-je d’une voix grognonne.

Elsa me dégota un léger coup de pieds qui ne fut pas visible aux yeux de l’homme. Ce dernier me fusilla du regard et ma sœur répliqua très vite :

-La princesse Anna est fatiguée par son voyage…Je vous en prie…Conduisez-nous dans nos appartements.

L’homme se radoucit et préféra prendre en compte sa remarque plutôt que la mienne. Nous le laissâmes nous guider jusqu’au château qui se situait non loin du port puisque la famille Westergaard avait la réputation d’être de bons marins plutôt que de bons princes.
Nous montâmes les escaliers sans trop de problème si ce n’est que j’avais du mal à tenir les jumeaux dans mes deux bras. Aucune nourrice ne semblait exister dans ce royaume ce qui était étonnant avec les treize enfants de la feu reine Alix.  Le serviteur nous logea bientôt dans une petite chambre dotée d’un unique lit.

-Préparez-vous, ordonna-t-il, la future reine et son futur mari n’aiment guère attendre.

A l’instar d’Hans qui était un vrai couard, je n’aurais pas pensé être accueilli avec autant de froideur de la part d’Emma Piceaerd d’autant plus que d’après Elsa, sa réponse avait été plutôt enthousiaste. Je redoutai encore que les choses ne se passent pas comme je l’avais espéré.

-Nous souhaitons voir sa Majesté notre aïeule ! Quémanda Elsa voulant rappeler à ce saugrenu personnage que sa condition était bien supérieure à la sienne.

Contre toute attente, cette phrase suffit enfin à détendre le garde qui se sentit soudain idiot. Il répliqua d’une voix moins violente :

-Vous pourrez la voir mais habillez-vous d’abord.

Comme s’il avait senti notre pudeur, il nous laissa ensuite nous changer et s’en alla de la salle non sans avoir fouiller nos affaires avant.

-Nous ne sommes pas des espionnes, maugréa bientôt Elsa que toute cette mise en scène commençait à agacer.

Le garde sursauta et nous regarda confus. Il conclut :

-Veuillez me pardonner mesdames…Faîtes vites !

Il quitta la pièce alors que j’allais poser les jumeaux endormis sur le lit pour pouvoir me changer à mon aise.  

-Il faudra dire à Emma Piceaerd qu’elle choisisse mieux ses serviteurs la prochaine fois, chuchotai-je.
-Je lui en parlerai…Il va de soi que ce n’est pas après son idiot de mari qu’il faudra se tourner…Peut-être que Kay a un frère caché qui pourrait la servir, dit ma sœur avec amusement.

La « Anna » d’autrefois aurait sans doute ri. Pour ma part je restai de marbre. Voyant que ça ne servait à rien d’insister, Elsa se mit dans un coin et se passa des paillettes sur son éternelle robe bleue. Elle la réajusta également pour être présentable. Puis s’observant dans le miroir elle se refit la tresse, remettant une nouvelle couche de flocons dans sa chevelure de blés. Toutes ces choses je les aurais faites volontiers aussi avant… Mais aujourd’hui je n’en avais pas envie. Ma sœur prit donc les initiatives et me passa une simple robe bleue claire. Elle me releva ensuite mes nattes en chignon et prit soin d’y ajouter une fleur blanche.

-Et pour Suzanne et Nicolas ? Demandai-je voyant que les petits commençaient à s’agiter sur le lit de baldaquin, il ne semble pas y avoir de nourrices ici…

Ils avaient leurs tenues de baptêmes qu’on avait agrandi car en trois semaines les bébés avaient poussé.

-J’ai peut-être une idée, dit Elsa avec un sourire.

Stupéfaite, je la vis me confectionner un landau de glace pour que je puisse les coucher. La remerciant, j’étalai deux grosses couvertures de laines et y déposai Suzanne et Suzanne qui pleuraient forts à présent car ils avaient faim.  Pendant que je leur donnai rapidement le sein, ma sœur sortit prévenir le majordome que nous étions prêtes. Je tendis alors les hochets aux bébés et les poussai enfin hors de la pièce. Redescendre l’escalier ne fut pas une mince affaire mais nous y arrivâmes sans trop de problèmes. Des voix s’entendaient au loin dans ce qui devait être la grande salle de bal. J’étais étonnée que nous ne rendions pas directement à l’église pour la cérémonie.  Nous traversâmes ainsi un long corridor voyant défiler plusieurs salles qui étaient principalement des chambres. En passant devant les cuisines nous fîmes un bond en entendant le boucan épouvantable des casseroles qu’on tapait contre un mur.

-Oh misère ! Le chef cuisinier doit encore avoir du mal avec la tour en chocolat, murmura le valet antipathique qui était venu nous rechercher.

Nous ne relevâmes pas sa phrase, trop préoccupées par l’entrée que nous allions faire d’ici quelques secondes. Mais il n’en fut rien…Ce gougnafier de majordome ne nous présenta pas. Il nous laissa nous évaporer à travers tous ces visages, qui m’étaient inconnus.

-On fait quoi ? Demandai-je me collant de plus en plus à Elsa.
-On cherche Emma pardi ! S’exclama-t-elle en se redressant instinctivement.

Ce fut plus facile à dire qu’à faire. Nous décidâmes de couper à travers la salle. Elsa remarqua très vite qu’avec mon landau, les gens s’écartaient plus facilement. Elle me laissa donc ouvrir le chemin et s’acquitta de la dernière place. Autant les invités n’en avaient que faire de nous, autant ils tombaient complètement sous le charme des jumeaux qui étaient un bon moyen de communication.
Ainsi nous rencontrâmes un certain Nicolas Ier, tsar de la Russie impériale. Nous rencontrâmes également une certaine Duchesse Maria de Funningur qui a dix-huit ans avait déjà des allures charmeuses très prometteuses. Par son maquillage forcé, sa robe décolletée et sa fente qui lui arrivait jusqu’aux genoux je fus obligée de reconnaître qu’elle ressemblait à Elsa. Comme n’importe quelle personne qui parle à des bébés elle leurs minauda des phrases très maternelles sur le ton le plus aigüe du monde.

-Avez-vous vu son Altesse le prince Hans…Ou du moins sa femme ? Demanda Elsa sautant sur l’occasion.
-Non elle est déjà à la chapelle qui se trouve non loin d’ici, les invités devaient partir ensemble, susurra-t-elle en nous observant.
-Ah très bien,  reprit ma sœur.

Je tiquai immédiatement et répliquai :

-Et dire que nous nous sommes faites grondés par l’autre perruche antipathique parce que soit disant nous étions en retard !
-Hum…Hum…Anna…Il serait inutile de faire un scandale, dit Elsa en serrant les dents.

Je soupirai et me murais de suite dans le silence en attendant que nous fûmes appelés par la demoiselle d’honneur de la mariée qui n’était autre que la mère de Raiponce. Elle aussi avait fourni un effort de tenue vestimentaire compromettant la teinte noire pour une robe bleue nuit. Son mari n’était pas dans les parages...Sans doute avec le marié.

Une fois que nous fûmes rassemblés, nous commençâmes la marche à pieds jusqu’à l’église.  Nous ne pouvions pas parler à notre Tante Ariana maintenant étant donné que c’était elle qui menait le cortège. Les artisans et paysans nous regardaient passer et nous applaudissaient en comprenant la situation car eux aussi devaient être au courant que le futur roi était sur le point de se faire couronner et se marier. Mais comme le voulait l’étiquette, ils ne pouvaient pas assister aux cérémonies.

Néanmoins ils nous accompagnèrent jusque sur le palier de l’église. Les portes étaient ouvertes et Emma Piceaerd se tenait déjà là dans une simple robe jaune aux épaules dénudées marquée par des cristaux brillants. Ses longs cheveux de blés étaient rassemblés en un gros chignon natté comme pour mon mariage. Elle tenait un bouquet de fleurs à la main.

Il ne fallut pas longtemps pour remplir toute la salle. Comme j’avais les bébés à l’intérieur et que ceux-ci risquaient d’être bruyants, je me mis en fin de banc afin de sortir plus amplement s’ils commençaient à s’agiter. Une fois que tout le monde fut installé, la même jeune femme rousse aux long cheveux nattés que j’avais déjà vu dans mon cauchemar arriva sur l’estrade armée de deux coupoles et de la poudre de coquelicot.

Il ne restait plus que le marié qui se faisait attendre…Et ce n’était pas dommage…Je n’avais aucunement envie de voir ce couard ! Je ne manquai pas de chuchoter d’une voix grinçante :

-D’habitude c’est la mariée qui est attendue…
 
Emma pâlit immédiatement. La chamane charismatique poussa un profond soupir dans ma direction et je me sentis idiote pour la toute première fois. Comme si je n’avais pas été à la hauteur de ce qu’elle attendait. Elle se tourna bientôt vers Emma et la rassura aussitôt :

-Ne vous inquiétez pas ! Nous allons commencer la cérémonie de votre couronnement en attendant.
-Très bien, répondit notre aïeule.

Contrairement à la cérémonie d’Elsa il n’y avait pas de chorale pour glorifier la future reine. Tout se fit principalement par les gestes. La chamane parlait en Northuldra ce qui n’était pas évidemment à suivre même si Elsa et moi avions l’impression de connaître cette langue.  Progressivement, nous vîmes Emma Piceaerd s’agenouiller avant de tendre une urne à la femme rousse où était inscrit « ANNA PICEAERD ». La chamane l’ouvrit bientôt et en prit de l’eau. Elle les déposa ensuite sur le front de la Northuldra des Terres Gelées et continua de lui parler en langage de la Forêt Enchantée. Les phrases se traduisirent peu à peu dans mon esprit et je compris soudain médusée que notre aïeule venait de recevoir les gouttes d’eau de sa fille morte noyée sur le front. Selon la tradition c’était un moyen de transmettre leur énergie. Emma se releva ensuite et la mystérieuse femme lui tendit un couffin où logeaient les regalia. Contrairement à Elsa, elle attrapa les objets sans crainte. Elle nous les présenta ensuite sous son plus beau sourire.

-Veuillez applaudir la reine Emma Piceaerd des îles du Sud, cinquième esprit d’Ahtohallan ! Conclut la chamane.

Il se passa quelques instants puis nous applaudîmes de bon cœur.

Ce fut le moment propice que choisit le marié pour faire son entrée. Le voir en chair et en os me renvoya à mon cauchemar. Elsa sentit immédiatement que je me raidis. Je n’aurais su dire si c’était de peur ou de colère. Fier et beau Hans se tenait comme un paon aux portes de l’Eglise et avançait avec prestance accompagné du père de Raiponce. Il ne semblait pas le moins du mon attristé par la mort de ses parents ce qui me dégoûtait au plus haut point.

-Pauvre reine Alix et roi Wilhelm, murmurai-je plus pour moi-même que pour les autres.

Je décidais aussitôt de chercher d’autres membres de la famille d’Hans et m’étonnais seulement maintenant que ce soit lui le prochain roi alors qu’il était le treizième héritier…Mais j’eus beau scruter la foule, aucun des frères Westergaard ne se trouvait là.

-Calme-toi Anna tu es toute crispée, me chuchota ma sœur pour me détendre.

Moi, qui espérais que les jumeaux ne pleureraient pas pendant la cérémonie, je souhaitais à présent qu’ils s’égosillent les poumons ! Hélas ! Ils dormaient bercés par le calme du lieu.

-Je veux aller dehors s’il te plaît Elsa, déclarai-je me sentant de plus en plus mal à l’aise.

Le paon enfariné aux yeux verts venait de rejoindre Emma Piceaerd. Comment osait-il s’en prendre à une autre âme innocente ?! Comment osait-il ne pas être mort alors qu’il avait essayé deux attentats contre nous… Certes dont un en rêve… Je n’avais envie que d’une chose c’était de lui arracher la tête. C’était plus fort que moi je ne voulais pas en voir plus. Glissant discrètement mon pied sous le landau des bébés, je donnai un grand coup dans leurs dos. Pour un coup d’essai ce fut un coup de maître. Ne comprenant même pas que nous étions dans une église Suzanne se mit à pleurer provoquant des échos dans le lieu de culte. Au début, je la pris dans mes bras faisant semblant de la calmer mais bientôt ses pleurs réveillèrent Nicolas qui s’en donna à son tour à cœur joie. Elsa me regarda, pas du tout convaincue que ça soit quelque chose d’involontaire.

-Pars dehors, dit-elle assez fort en couvrant les bruits des bébés.

Evidemment ma sortie ne se fit pas aussi discrète qu’elle aurait pu l’être et c’était le but. Je voulais que Hans me voie, voit ma sœur et ma progéniture. Je voulais qu’il voie que j’ai avancé sans lui. Je ne croyais pas un seul instant qu’il fut amoureux d’Emma. Au contraire j’étais sûre qu’il nous préparait un mauvais coup. Mon attente fut satisfaite, il finit par tourner la tête et me dévisagea étonné. Il ne me quitta pas des yeux jusqu’à que je passe la porte et resta encore en suspens. Ce fut la chamane qui le rappela à l’ordre.

-Bien nous allons pouvoir commencer la cérémonie du mariage, déclara-t-elle, Emma…Hans…Vous avez décidé de vous unir sous le feu de l’Yggdrasil grâce au rite des coupoles sacrées…Il n’y a pas de rite plus puissant au monde…Qu’elles s’enflamment maintenant et vous unissent à jamais…  

Je les regardai tous faire comme une enfant punie. Je berçais Nicolas resté dans le landau d’une main et de l’autre j’agitai le hochet à Suzanne. Ses mains étaient toujours aussi froides alors que la température avait augmenté. Secouant le hochet un peu plus fort, je repensai à la troisième chose qui m’avait poussée à sortir de l’église. En voyant Hans, j’avais eu une image de nous deux en train de nous embrasser langoureusement. Et malheureusement dans ma pensée ça avait été loin d’être un petit baiser. Une petite fille rousse était ensuite apparue pour nous faire des câlins.  Pourtant je le savais que c’était un meurtrier et qu’il avait failli nous tuer, mais j’avais vraiment eu de l’affection pour lui à travers ces images courtes. Rien que de repenser à nous en train de chanter « l’amour est un cadeau », me fit avoir des frissons. Je regrettai sincèrement qu’il ne m’ait pas embrassé même si ça n’aurait pas rompu le charme. J’aimais Kristoff par-dessus tout, mais à présent qu’il était parti je n’aurais plus jamais, de baiser, de tendresse, d’amour… Ni de sexe. Je ne pouvais imaginer ma vie sans ces choses-là…Pas si jeune…

Voyons Anna reprend-toi ! Il ne faut pas craquer ! Me grondai-je.

Chassant les dernières idées qui venaient de me passer par la tête, je reposai Suzanne à côté de son frère et observai le nouveau couple princier qui ne ferait bientôt plus qu’un. Minutieusement, la chamane était en train de verser la poudre de coquelicot dans chacune des coupoles avant de les allumer rapidement l’une et l’autre. Elle leur attacha des rubans autour de la tête et leurs donna deux coupes de vins qu’ils durent boire les mains croisées. Ils s’échangèrent ensuite les alliances et sous de nombreux applaudissements finirent par s’embrasser. Les yeux embués, je me revoyais avec Kristoff faisant la même chose.

Pendant qu’ils allèrent signer les archives, la foule ressortit de l’église et nous nous remîmes en route vers le château. Ne voyant pas Elsa, je me mis à marcher aux côtés de tante Ariana lui confiant à haute voix mes condoléances pour Raiponce, Eugène et Pascal. Ils me manquaient eux aussi. Sa voix était enrouée quand elle parlait.  

-Vous avez de beaux héritiers, murmura-t-elle.
-Merci, dis-je sincère, rassurez-vous Corona est vraiment un endroit cher à mon cœur et je ne le laisserai pas tomber. La monarchie continuera à vivre là-bas.

Ce fut son tour de me remercier. Les mariés marchaient devant sans la chamane qui s’était éclipsée visiblement après la cérémonie. Derrière le cortège je pouvais voir la Duchesse Maria accompagnée…D’un des frères d’Hans qui semblait beaucoup plus âgé ? J’aperçus alors Elsa qui discutait avec lui. Je sentis la jalousie m’envahir. Ma propre sœur m’avait abandonné pour aller discuter avec l’ennemie et elle avait l’air d’y prendre goût !

Nous finîmes par arriver au palais alors que je fulminai de l’intérieur. Nous fûmes d’abord tous rassemblés sur la plage pour LA photographie du mariage.

Puis nous allâmes dans la grande salle de bal où nous nous trouvions déjà ce matin. On nous servit l’apéritif alors que les musiques classiques commençaient à se jouer. Des gens dansaient déjà…Moi je n’avais personne. Je me contentais donc de rester auprès des chocolats.

La fête continuait de battre son cours. J’avais essayé de m’incruster dans la conversation d’Elsa et Karl qui était bien le frère aîné d’Hans mais la politique commençait sérieusement à me taper sur les nerfs. J’aurais voulu me rapprocher de Nicolas Ier et la Duchesse Maria mais ceux-ci étaient dans une conversation plutôt volage et je ne voulais pas les interrompre. Idem pour ma tante et mon oncle. Je demeurais seule encore et toujours avec mes jumeaux. Si je voulais avoir mes chances d’être considérée en tant que femme plus qu’en tant que Maman, je me devais de les laisser durant un petit moment. Tant pis pour les nourrices, je les quittai bientôt dans mes appartements.
Je retournai ensuite dans la salle beaucoup plus légère. Me sentant enfin à l’aise,  je repérai bientôt un couple de jeune gens heureux qui était en train de s’embrasser. Lâchant brusquement son fiancé la jeune fille vint aussitôt me voir car elle m’admirait. Ils venaient tous deux de France. Et bien qu’ils ne comprennent pas un mot de la langue Northuldra, ils avaient tenu à nous voir Elsa, moi et la mystérieuse chamane rousse. Enfin c’était surtout la fille qui avait insisté car même si le garçon restait courtois je voyais bien qu’il était venu pour lui faire plaisir. Ainsi nous fîmes connaissance et je restai avec ce couple durant tout le temps de l’apéritif.

Avant de manger nous eûmes le droit à plusieurs activités comme le lancer de bouquet qui fut mémorable. Je ne pouvais plus y participer, car j’étais mariée à Kristoff mais la jeune fille avec qui j’avais fait connaissance, elle, désirait plus que tout l’avoir car elle n’était pas mariée, ni même fiancée à son compagnon. Emma se plaça donc au milieu de la salle et demanda à toutes les jeunes demoiselles de venir derrière elle pour qu’elles puissent attraper le bouquet. Elsa évidemment s’ajouta à la jeune fille. Pendant ce temps les « couples » ou hommes célibataires devions faire le compte à rebours. Nous nous en donnâmes à cœur joie avec Nicolas Ier.

-3…2… 1 ! Clamèrent nos voix puissantes.

En un instant le bouquet de roses rouges fut envoyé vers le plafond et termina sa pirouette dans les bras… De deux concurrentes. Me déridant un peu, je voyais Elsa et la jeune fille tenir le bouquet chacune par les extrémités. Je crus que ma sœur allait céder mais elle semblait apprécier avoir reçue les fleurs. Contre toute attente ce fut la jeune fille qui lâcha en premier.

-Prenez-le… De toute façon il ne voulait pas que je l’attrape, lui confia-t-elle un peu déçue et vexée.

En effet le jeune homme qui deux secondes avant était devenu blanc avait repris toutes ses couleurs après que la jeune fille transmis le bouquet à ma sœur. Elsa s’en contenta donc et le brandit comme un trophée sous un tonnerre d’applaudissements de la foule.

-Bien ! En attendant le prochain mariage de la reine Elsa d’Arendelle ! La reine Ariana et le roi Frédéric désirent rendre hommage à leur famille défunte en envoyant des milliers de lanternes dans le ciel !

Nous nous armâmes donc chacun d’un lampion de papier et nous retrouvâmes dehors pour le lancer. La nuit venait tout juste de tomber et l’air s’était un peu rafraîchie. En voyant la jeune fille et son compagnon enlacés en train de se dérober des baisers, je regrettai de ne pas avoir Kristoff contre moi pour me réchauffer. Elsa ne lança même pas la lanterne avec moi. Elle «s’accoupla » avec ce prince Karl des îles du Sud et cette Maria. Je redoutai de plus en plus que ça soit le prochain mari. Non ! Voyons Anna, ce n’était pas le genre d’Elsa d’épouser un homme qu’elle connaissait à peine...D’autant plus qu’il était marié à la Duchesse.  Ils étaient amis c’est tout. Il n’y avait rien de plus beau que de voir ces milliers de lanternes dans le ciel. Je priai pour Raiponce, Eugène et Pascal le temps qu’elles soient encore à portée de vue.
Après cela ce fut l’heure du repas ! Je fus contente de savoir que nous étions à la même table que les deux français. Elsa était également à notre table sans Karl. Je fus soulagée de la récupérer à ce moment-là.

-Oh Anna ne trouves-tu pas que c’est une agréable soirée ? Demanda-t-elle ravie.

C’était bien la première fois que je la voyais si décontractée. J’hochais la tête pour cacher ma déception et mon angoisse. Le dîner se passa tranquillement et se finit très tard. Je comptai deux heures à la montre. Je ne me sentais pas très bien. Il faut dire que durant le repas,  j’avais un peu forcé sur le vin me prenant une bouteille entière. Elsa ne m’avait même pas arrêtée. Peut-être qu’elle aussi était saoule. La fille du couple était la seule à ne pas avoir bu. C’était par principe. Son compagnon par contre s’en était autant donné à cœur joie comme nous.

-Est-ce que tu pourrais m’indiquer les toilettes ? Lui demandai-je.
-Au sous-sol, il faut que tu descendes l’escalier à droite, là-bas et c’est la première pièce à gauche, me déclara-t-elle, veux-tu que je t’accompagne ? Tu n’as pas l’air bien ?

Je me levais subitement et répondis d’une voix douce :

-Non je te remercie Maëlle c’est très gentil…Je reviens vite.

Bien que tout s’embrouillait dans ma tête, je suivis ce qu’elle venait de me dire. J’arrivai dans les latrines propres qui étaient désertes. J’allais pouvoir vomir en paix. J’étais sur le point de joindre le geste à la parole quand je sentis quelqu’un juste derrière moi.
Me retournant brusquement, je tombai nez à nez avec… Hans.

-Vous n’allez pas vous coucher Anna ? Me demanda-t-il un peu déboussolé.

Il avait l’air de s’être racheté. J’aurais pu retomber dans le piège mais cette fois je savais à qui j’avais affaire.

-Je veux me soulager d’abord ! Chantonnai-je faisant des montagnes russes avec ma voix.
-Vous n’avez pas l’air bien, observa-t-il.  
-MAIS SI ! MAIS SI ! Criai-je... TU VAS FÊTER CE RENOUVEAU EN ETANT UN HOMME MEILLEUR ! TU VAS FÊTER CE RENOUVEAU EN RESTANT LOIN DE MA SŒUR !

Hans me passa alors sa main sur ma bouche pour me faire taire. Je le repoussai violemment et continuai de chanter à tue-tête :

-FELICITATION A HANS ET EMMA QU’ILS SOIENT HEUREUX ! FELICITATION ET ATTENTION A LA MORT ! FELICITATION !
-Anna ça suffit ! Vous vous conduisez comme une sotte ! Dit Hans me trouvant agaçante.
-Vous m’aimez plus ! Vous m’aimez plus ! Pleurnichai-je.

Le prince se radoucit aussi en se rapprochant de moi.

-Vous empestez la vinasse, me précisa-t-il.
-C’est qu’il était bon votre pinard ! Clamai-je retrouvant le sourire.

Puis je tentai d’avoir une lueur de lucidité et dis d’une voix presque normale :

-Votre femme doit vous attendre dans le lit pour votre nuit de noces !

Hans devint livide et répliqua un peu nerveux :

-Ne vous moquez pas Anna…Mais je n’ai aucune idée de comment on fait.

J’hésitai entre rire ou pleurer. Les idées à nouveau en désordre, je m’approchai alors de lui et avant même qu’il puisse s’en rendre compte, je lui déposai un rapide baiser sur la bouche. Il recula brusquement étonné par mon geste et murmura :  

-Non princesse… Je suis un autre homme, j’ai compris mes erreurs, le mal que je vous avais fait, je ne veux pas que ça recommence.

Indifférente à ses paroles, je me raccrochais à l’image de la petite fille rousse que j’avais imaginé tout à l’heure et lui chuchotai à l’oreille d’une voix sensuelle :

-Laissez-moi vous expliquer comment on fait.

Tout tournait. Je m’attendais à ce qu’il parte mais il resta. Je recommençai alors à l’embrasser. D’abord doucement, juste pour sentir ses lèvres. Elles étaient pulpeuses et douces, très différentes de Kristoff. Peu à peu, je le fis reculer contre le mur. Nos baisers s’amplifièrent. Il me pressa bientôt la nuque de façon à ce que j’enfonce ma langue dans sa bouche. Elle roula bientôt dans le creux de mes joues. Ma tête se penchait selon l’endroit de son organe. Je le désirais encore plus. Visiblement lui aussi. Il semblait avoir oublié le discours qu’il m’avait fait, il y a à peine quelques secondes. Nous inversâmes bientôt les rôles et je me retrouvai le dos contre la pierre lisse et froide. Puis sans que j’en comprenne la raison, le prince s’ôta un peu trop brutalement de mon corps en reprenant :

-Anna je pense qu’il vaut mieux s’arrêter là.

Non…Non ! Pas tout de suite ! Pas si vite ! Je voulais le sentir au plus profond de ma chair ! Sentir le plaisir ! Faire l’amour tout simplement ! J’étais assez étourdie pour ça !

-Hans s’il vous plaît, paniquai-je, ne m’abandonnez pas tout de suite, vous n’êtes toujours pas expert en la matière…

Il rougit à nouveau et bafouilla d’une voix confuse :

-Non Anna…Ce n’est pas une bonne idée…

Je ne l’écoutais pas et déboutonnai le premier bouton de ma robe. Je défis ensuite la fleur qui tenait dans mes cheveux laissant ma cascade rousse tombaient sur mes épaules nues. Je me mis dos à Hans pour l’encourager à continuer. Bien qu’un peu réticent au début il se rapatria bientôt vers moi. Il prit son temps entre chaque bouton prenant bien soin d’écarter un peu plus ma robe pour laisser mon dos nu. Il m’embrassa chaudement tout en finissant de glisser le reste du vêtement. Je faillis crier en sentant la pierre froide contre ma poitrine mais je n’en fis rien. Il me caressa lentement de haut en bas déplaçant ses mains baladeuses en dessous du bassin. Il contourna peu à peu mes fesses et enfonça bientôt ses doigts dans ma féminité d’une façon peu agile. Mon souffle se fit plus fort même si je trouvai la sensation désagréable. Hans ne l’entendit pas de cette oreille et peu à peu ses manières instinctives s’éveillèrent en lui. Conservant cette main, il prit conscience qu’il en avait une deuxième et me palpa bientôt les seins s’amusant avec les mamelons qui durcissaient sous l’emprise du toucher. Il me les caressa me produisant des frissons.

-Oh Hans…C’est bon…Lâchai-je d’une voix plus rauque.

Bien que fier de l’effet qu’il produisait, il retira bientôt ses mains et je compris que nous en avions fini avec le temps des préliminaires. Je l’entendis enlever son pantalon dans un pliement sauvageon comme s’il se prenait les pieds dedans. Il revint alors à la charge me retournant face à lui. Sa virilité était aussi dure que la pierre mais je jugeais préférable qu’elles le soient encore plus. Le frottant vigoureusement, je sentis Hans faiblir, prit dans le plaisir.

-…Continuez Anna…Continuez…Bon sang…Murmura-t-il d’une voix passionnée.

Même si ce n’était pas l’envie qui me manquait, je pensais alors à Emma et remontai bientôt ma robe pour me rhabiller avant de lui murmurer :

-Vous êtes fin prêt pour votre femme.

Les yeux d’Hans furent sauvages. Il dévorait mon corps encore à moitié dénudé du regard. Son incompréhension laissa place à un certain agacement, lui qui pensait vraiment que j’allais être sa première. Mon esprit était toujours embrouillé et j’avais vraiment envie de faire l’amour…Mais je ne pouvais pas être égoïste à ce point de priver mon aïeule de ce moment délicieux. Toutefois Hans ne l’entendit pas de cette oreille et s’énerva. Il cria soudain :

-Désolé Anna mais quand on commence une chose…On la finit !

Sans que j’eusse le temps de comprendre ses propos, il s’accrocha violemment à moi, me souleva un peu de façon à ce que je puisse être à sa taille avant de s’introduisire sans grande peine dans ma féminité. Les mouvements ne me déplurent pas ! Bien au contraire ! Mais mes aïeux ! Qu’est-ce qu’il était brut par rapport à Kristoff ! Je plaignais cette pauvre Emma.

Je me sentais faiblir, prise dans le plaisir de ma chair la plus profonde. Je faillis implorer sous les suffocations que j’en voulais encore mais il me fallait retrouver la raison. Rompant avec mon désir instantané, je le repoussai cette fois violemment et lui déclarai :

-Gardez-en pour elle.

Hans n’en fut pas frustré cette fois. Il s’en alla aussi rapidement qu’il était venu me laissant seule. Ce fut seulement là que je réalisai l’horreur de la situation.  Je blêmis et m’accroupis tandis que des larmes chaudes coulèrent d’elles-mêmes sur mes joues. Elles étaient salées.

-Pardonne-moi Kristoff…Mais qu’est-ce que j’ai fait…Pleurai-je.  

L’envie de vomir m’avait passée. Il ne me restait plus qu’à remonter dans ma chambre. Je réalisai soudain que j’avais oublié mes bébés pendant plus de quatre heures. Une horrible appréhension m’envahit et je me pressai de plus en plus, faisant résonner mes pas dans le château qui étaient à présent désert.

En arrivant dans ma chambre, je constatai avec amertume que quelque chose avait changé. La salle était gelée du sol au plafond et le peu de meuble qui s’y trouvait était déplacé ou renversé.

-ELSAAAAA ! Criai-je un peu fort en apercevant subitement ma sœur allongée inconsciemment au sol.

Je glissai aussitôt vers elle et lui tapai sur les joues pour la réveiller.

-Elsa s’il te plaît ! M’écriai-je, Ne me fais pas ça ! Pas toi aussi ! Pitié !

Ma voix rauque fut bientôt envahie par les larmes. Je pleurai dans son cou, tout en la suppliant de vivre.

-Anna, murmura-t-elle faiblement après plusieurs minutes.
-Oui, Elsa je suis là pour toi ! Ne t’en fais pas, que s’est-il passé ?
-Grand Pabby… Grand Pabby a enlevé Nicolas… pas Suzanne… Je… Je suis arrivée trop tard… La salle était déjà gelée… Tiens…Murmura-t-elle alors que chaque mot était pour elle une souffrance.

Elle me donna alors un morceau de papier sur lequel était dessiné le flocon de mon cauchemar, celui qui était apparu dans la boutique d’Oaken… L’éternel flocon avec le « EP » en lettres d’imprimerie. Et juste en dessous une écriture distinguée qui disait «Soyez prêtes…C’est quand on croit avoir trouvé sa voie que la vie nous montre un autre chemin».  


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Dim 07 Nov 2021, 17:41
Un peu bateau le début de ce chapitre jesuisdehors

Non sérieusement, entre la traversée en bateau pour les Îles du Sud qu'elle répugne, la signification de son premier cauchemar miroitant ses peurs les plus profondes, que Pabbie lui révèle qu'EP étaient dans les yeux de Kristoff avant sa mort et l'accueil froid des domestiques sudilien, les ennuis ne sont jamais assez loin pour cette pauvre Anna. Surtout durant un mariage entre Hans et Emma. Mariage qui d'ailleurs s'ouvre sur la mariée qui reçoit l'eau de sa fille noyé sur le front, versées par la chamane des northuldras... si c'est pas un peu glauque ça pale

Alors par contre un peu connasse la Anna : qu'elle perturbe le mariage de celui qui a essayé de tuer sa sœur, d'accord. Mais de là à faire pleurer ses enfants à elle en leur faisant mal... mère indigne Evil or Very Mad

Et doublement connasse car elle se dit "Hey, et si je m'enfilais mon meilleur ennemi, qui vient de se marier, pour lui apprendre la vie ?" après qu'elle se soit enfilé trois shots de pinard. Et Kristoff ? Tu l'as oublié, ton glacier ? Et tes enfants, t'as oublié de les garder aussi ! T'étonnes pas que tu regrettes ensuite ton geste, mademoiselle l'ivrogne, parce que Pabbie il va bien en profiter. Avec Emma sûrement. Et la duchesse. Et Hans... en fait avec tout ceux qui te voudront du mal, quoi.

Ah mais maintenant que j'y pense... on est dans un autre rêve aussi là, non ? C'est une fiction sur LRDN ou sur Inception ? Ou un crossover ?

Ansa aime ce message

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Jeu 18 Nov 2021, 22:00
Merci @Dov pour ton commentaire Smile

Voici les spoilers sans contexte pour le chapitre de demain Very Happy

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Ven 19 Nov 2021, 19:48
Chapitre 10 : L’étymologie du mot « cauchemar » :

-Anna… Je souffre… Mon flanc… Mon flanc me fait mal, reprit ma sœur.

Sans me préoccuper de savoir si quelqu’un allait arriver, je remontai violemment sa robe. Je fus surprise de découvrir qu’il n’y avait aucune trace de sang. Utilisant les méthodes de chamanismes pour trouver les points d’énergie, je passais mes mains sur différentes zones ciblées de son corps et trouvai bientôt une source de chaleur sombre vers son aine. Chassant le trouble qui me gagna, j’essayais de me concentrer sur son ventre mais je ne pouvais m’empêcher de discerner les duvets blonds sur ses jambes. Je réalisai brusquement qu’Hans avait dû apercevoir mes poils roux tout à l’heure et une montée de gêne m’arriva aux joues. Il valait mieux oublier ça.

-Je ne vois rien… Plaidai-je essayant en vain de trouver des traces rouges.

Elsa pourtant n’inventait rien elle s'arc-boutait de plus en plus sur elle-même.

-Attends…J’essaye encore, murmurai-je contrôlant mon flux sanguin.

Je fermai les yeux et tentais de ne pas faire de mal à ma sœur pour extraire le point sensible de son bas-côté. Hélas, l’entendre crier était pour moi une souffrance. Des larmes se reflétaient dans ses yeux et elle se mit à pleurer comme lorsqu’elle était petite :

-J’ai mal Anna… Tellement mal…S’il te plaît aide-moi.

Sentant que cela ne servait à rien d’insister, je demandai plutôt dans une fureur grandissante :

-Qui t’as fait ça ?

Sa réponse fut encore plus étrange :

-Personne… Je… Je me suis penchée pour attraper Suzanne et ça s’est déclenché.

Ce n’était certainement pas un accouchement même si les symptômes se confondaient étrangement. Je voulais aller chercher ma fille mais je ne pouvais pas laisser ma sœur comme ça.

-Anna j’ai mal…Répéta-t-elle.

Je touchai alors son front. Il était brûlant. Semblable à un volcan, je m’attendais à ce qu’Elsa laisse de la lave remonter de son œsophage et jaillir de sa bouche déversant le mal dont elle souffrait. Je ne voulais toutefois pas l’affoler et lui dis sans essayer de trembler :

-Ne crains rien Elsa…ça va aller…Tu as une vilaine zone de tension du côté du ventre…Donne-moi ta main.

Voyant qu’elle ne réagissait pas, je la lui pris moi-même et la plaquai sur l'endroit espérant voir apparaître son pouvoir. Malheureusement, elle ne produisit aucun froid.

-Anna j’ai mal… Articula-t-elle encore.

Me sentant godiche et ridicule, je décidai enfin d’agir et répliquai :

-Je vais aller te chercher Emma et Hans, pendant ce temps-là pose une de tes mains sur ton front à défaut de le faire sur ton ventre, respire fort et essaye de détendre le plus possible même si c’est difficile.  
-Pourquoi ? rétorqua-t-elle en grimaçant.
-Tu as de la fièvre, expliquai-je.

Elsa paniqua plus vite que je ne l’aurais cru. Ses larmes redoublèrent et elle hoqueta :

-Anna… Je vais mourir comme Kristoff… Je vais mourir comme Raiponce…Eugène…Le roi Wilhelm…La reine Alix...
-Tout le monde doit mourir un jour, dis-je sans réfléchir… Mais ne t’en fais pas Elsa tu vas vivre toi ! Il faut que tu vives pour pouvoir m’aider à chercher Nicolas !

J’étais assez égoïste de penser à mon fils en cet instant mais ma détresse avait parlé avant moi.

-Excuse-moi repris-je, je reviens je vais chercher de l’aide… Fais ce que je t’ai dit surtout pendant ce temps !

Je ne lui laissai pas le temps de rajouter autre chose et ressortis de la salle. Me retrouvant de nouveau seule dans le couloir, je me rendis compte que je ne savais pas où se trouvait la chambre des nouveaux-mariés. Devais-je aller écouter à chaque porte ?  Non cela prendrait trop de temps et ne serait pas raisonnable.

-Allez Anna…Ferme les yeux et cherche l’aura d’Hans…Murmurai-je.

Je me concentrais sur le visage du prince et le trouvai soudain derrière une des portes. Dès lors, je me fiais à l’énergie que dégageait le couloir et fus saisie par une lourdeur qui s’accumula vers une porte au hasard. Ne cherchant pas plus, je toquai contre le battant de marbre blanc. Il y eut du remue-ménage dans la chambre et, soulagée, je vis bientôt apparaître Hans. Je rougis violemment en le voyant déjà habillé d’une tunique de nuit blanche et d’un bas en velours noir. Il semblait endormi…. Pourtant nous ne nous étions pas éloignés il y a si longtemps de cela. Je redoutai que cet imbécile n’ait pas honoré sa femme et à entendre le ronflement de mon aïeule, j’en fus convaincue.

-Vous m’avez volé ma nuit de noce, déclara soudain le prince comme s’il eût compris à quoi je pensais.
-Je vous demande pardon ?! Pestai-je, c’est vous qui avez failli aller jusqu’au bout ! Et puis j’avais des circonstances atténuantes…Je n’étais pas dans mon état normal, vous n’aviez qu’à me ramener dans mon lit…Oh ! Et puis ! Peu importe ! Je n’ai pas le temps pour ses âneries !

Il resta bête alors que je le repoussais violemment pour entrer sans gêne dans la chambre et m’affalai au chevet de mon aïeule. Je la secouai alors méchamment pour qu’elle puisse se réveiller.

-Qu’y-a-t-il Anna ? demanda Hans toujours interloqué par mon comportement.

Je le fusillai du regard et déblatérai à bout de nerfs :

-Elsa a des ennuis il faut que vous alliez voir l’état de notre chambre ! Elle est gelée ! Mon fils a disparu ! Et ma sœur souffre d’un mal de ventre affreux ! Je vous ordonne d’aller chercher un médecin pour elle !

Cet idiot ne bougea pas encaissant ce que je venais de dire alors qu’Emma ne s’était toujours pas réveillée. Mes yeux lancèrent derechef des éclairs au prince qui ne réagissait pas non plus et je murmurai soudain en feignant d’être une victime :  
 
-Je pense que votre femme ne voudrait pas savoir comment vous m’avez agressé dans les toilettes ?

C’était moche de ma part sachant que j’avais éprouvé de la satisfaction dans cet échange charnel mais si c’était le seul moyen qu’il s’active. Ce mal était nécessaire. Heureusement Emma n’entendit rien, trop occupée à écarquiller les yeux.

-Vous n’êtes qu’une gaupe, répliqua-t-il agacé.
-Je sais, souris-je avec un brin d’assurance…Allez !

Le prince contre son gré fut obligé de se résoudre à mes ordres. Il était sur le point de partir quand j’ajoutai encore, prise d’une autre intuition dûe à mes leçons de chamanisme :

-Ah ! Et je souhaite aussi que vous recherchiez le vieux troll Grand Pabby, notre prisonnier… C’est lui qui a enlevé mon fils !

Le prince acquiesça contre son gré, le regard colérique. Pendant qu’il partit,  je retournai auprès d’Emma et lui répétai la situation cette fois d’une façon plus posée. Elle finit par se lever alors que je répliquai :

-Je ne suis pas assez forte pour soulever ma sœur ! Est-ce que tu pourrais venir avec moi ? Nous devons la mettre dans son lit en attendant que le médecin arrive.
-Tout ce que tu veux Anna d’Arendelle, dit-elle avec un sourire apaisé.

Nous retournâmes donc chercher Elsa dans la chambre. Elle était toujours allongée au sol et Dieu soit loué portait la main sur sa tête comme je lui avais demandé. La couleur de cette dernière m’indiqua que son pouvoir marchait à nouveau. Je poussai un soupir de soulagement…Tout irait peut-être mieux après tout ?!

-Je me charge d’elle ! S’exclama Emma me sortant de mes pensées, prends ta fille Anna et va la mettre dans la chambre !

J’exécutai aussitôt l’ordre de mon aïeule. Enjambant les débris de la salle du séjour je récupérai enfin mon bébé et la serrai contre moi. Elle était gelée. Elle avait faim. Ne pouvant pas sortir mon sein pour la nourrir, là, debout, je ressortis au plus vite de la salle et m’enterrer dans la chambre d’Emma en attendant que ma sœur me rejoigne. Comme il y faisait bon. J’allai m’assoir dans un petit sofa calé dans un coin et nourris enfin ma fille. J’étais extrêmement fatiguée. Le vin était à présent bien évacué pour laisser place à un horrible mal de tête. J’avais besoin de dormir. Nicolas était loin… Elsa à moitié morte… Mon cauchemar semblait réapparaître au grand jour. Mes yeux me brûlaient. J’avais l’impression qu’ils allaient exploser. Ne luttant plus contre le sommeil, je calai ma tête contre le mur et sombrai enfin dans les bras de Morphée.

J’étais de nouveau dans une pièce sombre, carré. Il y avait encore ces quatre immenses cristaux multicolores avec écrit EP au milieu. J’entendais également une ombre blanche hurlait. Je n’arrivais toujours pas à déterminer qui était cette mystérieuse personne mais une chose était sûre, je désirais l’aider. Une ombre noire touchait cette ombre blanche dont les traits ne souhaitaient toujours pas se dérider. Je sentais une odeur de brûlé. Je pensais que ça émanait de moi…Mais non ! L’odeur venait de l’ombre blanche. On me forçait à manger quelque chose d’infect que je ne saurais qualifier et plus je la mangeais plus cette ombre hurlait. Cette fois-ci la pauvre petite chose ne cria pas seulement très fort mais répéta plusieurs fois des « Arrête…Anna…Je t’en supplie !». Sa voix était rauque, déformée. Il m’était malheureusement difficile de l’identifier. Je cherchais en vain quand des pleurs stridents remplacèrent bientôt les «cris ».

Ce qui me réveilla en sursaut. Suzanne s’éveillait de sa petite sieste attendant une nouvelle tétée. L’esprit encore brouillé, je m’exécutai mécaniquement. Puis me rappelant brusquement pourquoi nous étions installées ici, je scrutai le lit de baldaquin et y découvris Elsa rabattue sous des dizaines de couvertures. Mon cœur hésita entre le soulagement et l’angoisse…

-Attends ma chérie ! Déclarai-je à ma fille en lui faisant lâcher le bout du mamelon, attends…Maman veut vérifier quelque chose.

Je la reposai assez vite dans son landau et courus me jeter dans les bras de ma sœur. Elle était bouillante ! Et le médecin ? Il en mettait du temps bon sang !

-Elsa ! Elsa ! Est-ce que tu m’entends ?! M’exclamai-je paniquée.

Elle toussota avec aigreur. Elle ouvrit ensuite la bouche refoulant chaque parcelle de souffrance.

-Anna…Murmura-t-elle.

Profitant de sa seconde d’attention, je lui relançai immédiatement :

-Où sont Emma et Hans ?! Et le médecin ?!
-Je ne sais pas…Chuchota-t-elle.

Sa réponse fut comme une douche glacée. Ils ne nous avaient quand même pas abandonnées?! Je me pinçai immédiatement le bras pour savoir si j’étais vraiment bien réveillée. Mon Dieu ! Mais qu’allais-je faire ?! Ma sœur à moitié morte ! Ma fille en train de pleurer ! Je n’avais envie que d’une chose, une chose familière : Tous leur dire mince ! Mince ce n’était pas à moi de m’occuper de tout le monde ! J’étais veuve! Crevée ! Perdue ! Et tout reposer entre mes mains…

-Je vais aller te chercher quelqu’un, je reviens ! M’écriai-je reprenant le contrôle, je ne peux pas te soigner toute seule ! Il doit bien y avoir quelqu’un qui ait cette compétence parmi les invités !

Je me pointai donc rapidement vers la porte et attrapai la poignée qui me resta dans les mains. Jurant plusieurs fois, je la remis vite et tirai violemment. Mais rien ne se passa.

-La porte est fermée ! Grognai-je en visualisant la pièce pour essayer d’y trouver quelque chose pour la casser.

Mais cette salle ne servait vraiment à rien ! Il n’y avait pas de clef non plus ! Ne désirant pas m’avouer vaincue, je martelai aussitôt la paroi de marbre blanc jusqu’à avoir de grosses plaques rouge sur les mains.

-A L’AIDE ! QUELQU’UN ! S’IL VOUS PLAIT ! Hurlai-je comme lorsque j’avais été coincée dans la bibliothèque par… Hans.

Je réalisai que c’était la deuxième fois qu’il me faisait le coup ! Il devait quand même rester des invités bon sang ?! J’acceptais tout le monde car je ne voulais pas me retrouver seule face à ma sœur de plus en plus enclin à s’éteindre ! Autant la duchesse de Funningur, que Nicolas 1er, mon Oncle et ma Tante…Ou encore le couple de jeunes adultes français…Oui ! François saurait guérir Elsa ! Il avait la tête pour. Malheureusement…personne n’arriva.

-Anna… C’est trop tard… Ne…Te… Presse…Pas…Cela…Ne…Sert à rien, murmura Elsa.

Les larmes aux yeux, j’explosai soudain :

- Tu ne crois quand même pas que je vais te laisser mourir, non ?! Et puis je te rappelle que mon fils est dehors je ne sais où ! Je vais truander cette pièce ou je ne m’appelle plus Anna Bjorgman !

Le visage de ma sœur se contracta et elle murmura encore :

-C’est…inutile…Anna…Le NattMara… Le NattMara arrive.

Je restai bête en entendant ces propos. Elsa ! Si grande ! Si puissante ! Elle ! Croire en cette légende norvégienne du NattMara qui est l’expulsion de notre cauchemar quand on ne peut plus le contenir ? Certes Maman et Papa nous l’avait souvent raconté lorsque nous étions petites et que nous nous réveillions en sueurs…Mais tout de même…Nous n’étions plus dans mon cauchemar là ! Je me mordis la lèvre en pensant à toutes les nuits blanches que j’avais faites récemment.  

- Repose-toi un peu Elsa ! La rassurai-je, tu as l’esprit embrouillé.  
-Non je ne veux pas ! Fais taire ta fille s’il te plaît ! dit-elle d’un ton désagréable.

En effet Suzanne pleurait toujours.  J’allai la chercher pour la bercer. Je fus horrifiée en constatant que la petite était toujours gelée. L’instant de trouble passé, je songeai que Suzanne pouvait être la sauveuse d’Elsa. J’allai aussitôt la déposer sur le ventre de ma sœur.
Elle ne comprit pas ma réaction et je la coupai avant qu’elle ne me pose des questions et nous retarde :

-Suzanne va te faire tomber la fièvre. Je crois qu’elle a hérité de ton pouvoir… c’est plutôt une bonne chose… Toutefois il faudra que Sorenson me rembourse les hochets qui n’ont servi absolument à rien…
-Anna…Dit-elle d’une voix lasse.

Comprenant soudain que je me parlais à moi-même, je lui laissai donc ma fille et retournai à mon but premier. Mon bébé comme si elle avait compris sa mission s’arrêta de suite de pleurer après que je l’eus mise dans les bras de ma sœur. Celle-ci sembla se détendre un peu et ferma même les yeux. C’était mieux pour elles, qu’elles se reposent. Quant à moi j’étais toujours dans le pétrin. Je décidai de retenter le coup et appuyai cette fois tout mon poids contre la porte. Malheureusement ça ne marcha pas, plus. Ne sachant plus quoi faire je décidai de mettre en pratique les techniques des voleurs qu’on nous prodiguait dans les contes. J’attrapai un crochet que j’avais emporté dans ma robe de bal et essayai de percer le mystère de la serrure. Bien évidemment, je n’eus pas plus de succès. Je plaçai aussitôt mon œil pour mieux en inspecter les contours… Et ce que je vis me fis hurler d’horreur.  Je tombais « nez à nez » avec un œil rouge qui me rendit muette. De ce fait, je m’arrêtai d’hurler et courus auprès d’Elsa et Suzanne. Je tentai de les réveiller mais elles semblaient mortes.

-Ne bouge plus et regarde vers la porte… Entendis-je par pensée, sentant que je ne pouvais plus faire un pas.

Pouvant tout de même tourner la tête, je vis alors un long filé de sable noir glisser par la serrure. Il se matérialisa juste devant le pied de baldaquin se transformant en un loup géant. Ses yeux, qui il y a quelques instants saignaient, étaient à présent remplacés par deux billes aigues-marines. Sa fourrure lui descendait en traine noire bien loin derrière lui. Il s’avança vers mes proches dans un flottement me révélant qu’il ne faisait certainement pas partie de ce monde. Je faillis me remettre à hurler quand je me rappelai que je n’avais plus de voix.

La bête s’attaqua d’abord à Suzanne lui léchant le dos. En un instant mon bébé se réveilla et se remit à pleurer. Manquant d’avoir une crise cardiaque, je le vis attraper le haut de la robe de la jumelle par ses crocs, la ramenant dans son landau. Il alla ensuite plus facilement s’attaquer à Elsa. Il s'assit sans gêne sur son buste. Ma sœur manqua d’étouffer. Je fronçai les sourcils de colère. Pourquoi ne se réveillait-elle pas ?! Je tentai une nouvelle fois de bouger par la pensée. Mais rien n’y fit.  Ma pauvre Elsa était incapable de se défendre et je ne pouvais même pas l’aider ! Affolée, je voyais que le poids du NattMara lui donnait de plus en plus des difficultés de respiration. Le cauchemar semblait prendre un malin plaisir à faire souffrir ma sœur qui tournait la tête de gauche à droite pour essayer de chasser le mauvais rêve qu’elle lui donnait. De grosses gouttes de sueurs perlaient de nouveau sur son front. Mon cœur palpita… Allez Elsa ! Allez réveille-toi ! Suppliai-je alors que mes yeux s’embuaient.

-Le meilleur reste à venir, déclara alors la voix du NattMara dans ma tête.

Avant que je comprenne complètement ce que le loup voulait dire, il passa alors ses pattes transparentes dans les cheveux d’Elsa. En quelques secondes il les lui tira provoquant des démangeaisons.

-ARRETE MAINTENANT ! Hurlai-je dans ma tête.

Le NattMara me fixa subitement comme s’il se rappelait seulement maintenant que j’existais. Il ne me rendit toujours pas ma voix mais me permit de rebouger. J’allai immédiatement réveiller ma sœur.

-Anna…j’ai chaud… J’ai mal… Que fait le docteur ?! Appela-t-elle.
-Dis-lui que le docteur ne viendra pas et que je vous emmène toutes les deux ! Me transmis le loup avec férocité.

Il libéra ma voix. Je fis tout de même la sourde oreille et ne répétai rien à ma sœur. A la place je lui remis Suzanne exactement comme tout à l’heure. Ni l’une ni l’autre ne se rendormirent se contentant juste de rester calme.

-Dis-lui ce que je viens de te dire ! Ordonna à nouveau la bête d’une voix rageuse.

Je ne me laissai pas faire et criai à mon tour avec confiance :

-Elles ont fini de dormir, tu dois t’en aller maintenant ! Tu n’es là que pour venir réparer une personne qui ne peut vaincre ses cauchemars en rêve.

Le regard du loup me lança alors un regard d’admiration et il continua :

-Exact… Et il me semble qu’Elsa n’est pas dans son meilleur état… Mais peu importe… J’ai des ordres à suivre… Donc puisque tu ne veux pas coopérer je vous emmènerai de force toutes les trois…Voilà tout !

Les bougies qui jusqu’alors nous avait éclairées, s’éteignirent immédiatement et nous fûmes transportées à travers les airs. Nous nous retrouvâmes bientôt sur l’herbe douce de la prairie où Papa et Maman avaient été enterrés. Il n’y avait plus aucune trace d’Elsa par contre le NattMara, lui était toujours là. Il me fixait de ses yeux de nouveau rouge. Toute sa fourrure s’était transformée en une tunique encapuchonnée noire.

-Où est Elsa ? Demandai-je déboussolée.

L’esprit machiavélique se mit à rire et répliqua :

-Elle est entre de bonnes mains… Enfin ça dépend dans quel camp tu te situes…
-JE VEUX LA VOIR ! JE VEUX VOIR EMMA ET HANS ! Clamai-je essayant de contrôler mon tremblement de voix.

Il approuva et surenchérit :

-Tu vas tous les voir mais avant tout nous devons ramener du monde.

Tenant Suzanne dans mes bras, j’observai donc le NattMara un peu interloquée. A l’aide d’une craie blanche coincée entre ses dents, il traça les quatre cristaux autour des tombes de Papa et Maman. Il alla ensuite à l’intérieur et y inscrit un énorme E et un énorme P sur les gros blocs de pierres gris. Deux formes flottantes sortirent alors des menhirs. C’était eux. Papa et Maman. Pour le coup je me demandai franchement si le vin ne faisait pas encore son effet.

-Réveille-toi aussi Anna, me dis-je à moi-même, cela ne peut pas être réel…

En vain. J’étais bel et bien dans le conscient. Mes parents s’avancèrent et me sourirent. Néanmoins ils ne me touchèrent pas. Ils étaient faibles, transparents… Morts.

-Venez à moi, appela le NattMara en s’adressant à eux.  

Comme des pantins ils se rendirent alors juste devant lui. Le monstre leur fit aussitôt avaler deux potions couleurs violette. Soudain sous mes yeux éberlués, je vis mes parents reprendre des couleurs et revivre…Je manquais de pleurer de joie alors que la bête me précisa encore :

-Ce n’est pas pour longtemps, Le temps presse ! Ils n’attendent plus que nous.

Je redoutais ce « ils ». Je souhaitais revoir ma sœur, mon fils et partir. Mes parents ne m’inspiraient pas confiance. Certes ils avaient l’apparence des vivants mais à voir leurs regards vides, je jugeai vite que c’était juste une enveloppe. Le NattMara ignorant totalement mes pensées était en train de rendre le cercle des deux tombes plus lumineux grâce aux rayons du soleil.

-Mettez-vous en retrait, nous ordonna-t-il.

Chose dite, chose faîtes et nous comprîmes de suite pourquoi. En effet les blocs de pierres se mirent bientôt à rougir de plus en plus fort à cause de la chaleur. Ils finirent par fondre créant un énorme trou dans le sol. Nous y découvrîmes un escalier forgé en glace qui descendait dans les spirales d’un profond glacier.

- Descendez d’abord, je reste derrière vous, continua le NattMara.

Tel des automates, mes parents s’exécutèrent de suite. Je ne bougeai pas d’un pouce.

-Anna… Descends, répéta le loup révélant ses longues canines.
-Non… J’ai peur du noir. Et je ne suis pas en bonne compagnie, objectai-je.
-Tu es obligée maintenant… si tu veux sauver ton fils et la reine Elsa, renchérit le cauchemar me faisant du chantage, ils sont en bas…Dans l’antre d’Ahtohallan…
-C’était vous dans la boutique d’Oaken qui avait dessiné le flocon ? Demandai-je ignorant ses dernières paroles.

Le NattMara parut surpris. Néanmoins il dit patiemment :

-Peut-être bien que oui peut-être bien que non… Tout ce que je peux te dire c’est que je ne suis pas seule à y participer… Mais pour ce qui est des cauchemars que tu as eu c’était bien moi en effet.
-Merci pour votre franchise, répondis-je simplement car je ne voulais pas plus le provoquer.

Je souhaitais récupérer ma sœur et mon fils…Seul cela comptait pour moi. Ainsi nous empruntâmes l’escalier descendant dans le silence. Nos pas résonnaient au fur et à mesure que nous nous rapprochions des abysses hivernales. J’avais l’impression d’étouffer. Mon air était aspiré par le gouffre. Suzanne commençait à remuer ce qui n’était vraiment pas le moment. Je la secouais légèrement tout en essayant de ne pas tomber. Papa et Maman marchaient devant ne se préoccupant de personne. Le NattMara était derrière moi. Je ne pouvais pas fuir.

Je ne sus jamais combien de temps nous descendîmes mais l’endroit était assez profond pour que nous ayons très froids. Il faisait sombre. La créature avait raison…Nous étions bien dans la grotte d’Ahtohallan…La rivière de la berceuse de notre enfance.  
Refoulant mes cauchemars qui me revenaient en mémoire, je m’attardai sur ce que nous entendions : Un énorme brouhaha qui nous attendait de l’autre côté d’une paroi de givre. Le NattMara passa devant nous et allongea l’ongle de sa patte qu’il passa sur la porte. Mes dents prirent un coup et des frissons se propagèrent dans mon corps.
L’entrée s’ouvrit alors et le cauchemar me déclara :

-C’est ouvert pour une fois.

Tandis que je recherchais dans mes souvenirs quand j’avais dit ça pour la dernière fois, nous entrâmes et le brouhaha s’arrêta. Des visages blancs nous regardèrent tandis qu'Elsa gisait à moitié morte à terre.

-C’est l’heure, murmura le NattMara à l’assemblée.


Dernière édition par Ansa le Lun 11 Mar 2024, 17:52, édité 4 fois
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Dim 21 Nov 2021, 11:41
Bien dark ce chapitre, au sens propre du terme.

Reprenant là où ça s'était arrêté, càd l'enlèvement de Suzanne et Elsa évanouie, qui maintenant souffre sa vie au point que sa sœur est presque obligé de lui faire mal pour la soulager. Mais d'où vient ce mal, si même Elsa l'ignore ? Un coup de Grand Pabbie, sans doute.

Y a au moins Hans et Emma qui viennent l'aider, mais pour combien de temps ? Eux aussi sont dans le coup, j'en suis sûr. Ils sont tous bizarre dans cette histoire. Ou alors je suis trop parano...

Mais le pire reste à venir : le Nattmara affraid

[Ansa's Stories] Retour vers le passé : Rêves Profonds : Attention contenus matures ! - Page 2 Comme_10
Oui je sais, il ressemble pas à ça, mais c'est la première chose auquel j'ai pensé durant la lecture.

Et quelle arrivée ! D'abord la torture psychique d'Elsa, puis l'enlèvement d'Anna et de Suzanne pour les emmener devant les tombes d'Agnarr et Iduna pour... organiser une réunion avec leurs fantômes dans les entrailles d'Ahtohallan, sous terre ? Et avec Elsa à moitié morte ? Bon ben ça promet pour la suite. Que pourrait-il bien se passer, après tout ?

Aussi... faut pas oublier qu'Anna est encore en train de rêver. Donc si ça se trouve, tout ira bien quand elle se réveillera... n'est-ce pas... ?

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Mer 01 Déc 2021, 13:40
Avec l'arrivée des amants de l'avant je suis obligée de faire une trêve hivernal pour retour vers le passé : rêves Profonds. Rendez-vous donc ai mois de janvier pour la reprise ! I love you 😗

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Jeu 30 Déc 2021, 23:10
Allez ! Les amants de l'avent sont terminés ! J'ai repris du service pour cette fic-là !
voici donc les spoilers sans contexte pour vendredi 8 janvier Smile

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Sam 08 Jan 2022, 19:53
Chapitre 11 : Retour vers le passé :

Je ne comprenais vraiment rien à ce qui se passait. Tous ces gens étaient encapuchonnés m’empêchant de deviner quelle haine se cacher derrière leurs visages mortifiés. Ce n’était de toute façon pas ce qui me préoccupait le plus en cet instant précis. Mes yeux étaient bloqués sur une seule personne : ELSA. Elle se tenait encore debout mais sa souffrance était à son apogée. Chaque trait sur son visage transmettait sa douleur au ventre. Elle se forçait telle la reine qu’elle avait toujours été à garder une apparence impeccable de fierté. Sans savoir comment j’aurais pu, j’aurais aimé pouvoir aller la soulager ! Poser mes mains sur son corps pour apaiser sa faible aura. Hélas, cela aurait été un bien piètre remède comparé à ce que notre cousine était capable de faire. Je ne cachai pas un soupir. Si Raiponce avait été là, elle, elle aurait pu la sauver.
Observant à nouveau ma sœur, je paniquai soudain et criai à l’égard du Nattmara et des autres :  

-Qu’est-ce que vous lui faîtes ?! Relâchez-là ! Relâchez-nous tous ! Je vous en prie ! Je vous en prie !

Les ricanements se firent entendre dans l’assemblée alors que je sentis des larmes de détresse envahir mon visage. L’esprit du cauchemar fit un signe à mes parents qui ne trouvèrent comme toute réponse que me passer à travers le corps pour me faire taire. Mon souffle se coupa immédiatement au contact de leurs peaux gelées et cela marcha. Le NattMara me regarda ensuite en souriant. Il s’approcha de moi et me rendit encore une fois muette tout en ordonnant mentalement à mes parents de m’agripper pour ne plus que je bouge.

-Comme ça tu ne pourras pas intervenir quoiqu’il arrive…Précisa-t-il.

Indifférente à sa mise à garde, je tentais une courbette. Je rageai intérieurement alors que je n’arrivais même pas à bouger le petit orteil. Impuissante, je vis alors la créature de la nuit aller se placer au centre de la pièce. Elsa était juste à ses pieds. Elle réclama le silence et l’obtint sans difficultés. Ses crocs acérés se démantibulèrent alors pour qu’elle annonce d’une voix qui prenait son temps sur chaque syllabe :
 
-Bienvenue à tous ! Je suis ravi que nous soyons enfin arrivés à ce jour marquant la décadence de la famille royale d’Arendelle ! Nous l’avons attendu suffisamment longtemps pour pouvoir enfin nous venger !

Un premier jet d’applaudissements fusa alors que le Nattmara laissa quelques secondes de pause. Puis il pointa son énorme patte poilue en direction d’Elsa toujours à l’agonie et continua :

-Cette jeune femme est la cause de tous nos ennuis ! À présent elle et sa famille doivent payer…Mettons le plan en exécution ! Mesdames ! Messieurs ! A vous l’honneur !

Ses yeux ambrés observèrent aussitôt un coin précis de la foule encapuchonnée. Sans plus attendre plusieurs personnes se détachèrent du groupe compact. Elles descendirent les marches et vinrent se placer aux côtés du NattMara.

-Montrez vos visages à la lumière des ténèbres ! Ordonna-t-il encore.

Une musique funéraire s’éleva dans le lointain alors que mon cœur palpitait de plus en plus d’horreur, semblable à un roulement de tambours attendant avec impatience la fameuse révélation. Le temps dura un instant, une minute, une éternité. Mes yeux ébahis faisaient des allers-retours entre les membres sortis et ma sœur. Après une éternité, les capuches tombèrent enfin. Les visages s’éclairèrent au fur et à mesure donnant Arnved, Aren, Emma, Pierre et Raiponce… Je me pétrifiai immédiatement alors que les frissons parcoururent mon dos…Non Anna ! Se raisonner ! Cela ne pouvait pas finir comme ça ?! Ils ne pouvaient pas nous tuer maintenant ! Je me maudis une fois de plus pour ne pas pouvoir bouger. Une idée me traversa soudain l’esprit…Oui…Peut-être pourrai-je les brûler à la poitrine ?! Oui ! Les faire souffrir comme ils étaient en train de le faire pour ma sœur ! Fermant les yeux, je me concentrais le plus possible sur mon énergie qui se profilait dans tout mon corps et la menai au bout de mes doigts avant de focaliser les poitrines de chacun. J’attendis quelques secondes qu’ils hurlent. Hélas, je déchantais très vite en voyant que cela ne fonctionna pas. Dans un dernier espoir, je me pinçais alors le bras jusqu’au sang pour vérifier que j’étais bien réveillée. Je pleurais à nouveau tandis que je demeurais dans l’incompréhension. Ils étaient pâles ! Transparents ! Comme mes parents ! Comment pouvaient-ils être devant nous ! Ils étaient tous morts bon sang !

Aucun ne me fixait. Leurs yeux s’attardaient tous entre le NattMara et Elsa. Le loup mythologique leur sourit et finit par commander :

-Chers amis ! Il est l’heure de…Tracer le cercle !

Ils n’utilisèrent ni craie, ni crayon mais se positionnèrent plutôt autour de ma sœur en se tenant les mains avec fermeté. Seul le Nattmara resta en retrait. Il s’appliqua à créer un cerclage en plantant une griffe dans la fine plaque de glace qui nous soutenait tous. Mes dents crissèrent immédiatement alors que je priais presque pour que nous tombions tous dans la mer gelée pour avoir une chance de nous échapper. Hélas, il n’en fut rien. Une fois son œuvre finie, les autres membres se décalèrent d’un pas. Le NattMara se pencha alors et plaqua sa lourde patte noire contre le front d’Elsa. Cette dernière se mit aussitôt à hurler comme si on l’avait brûlé.

-Arrêtez ! Criai-je sans pour autant que ça s’entende.

Personne ne se retourna. Désespérée, j’essayais à nouveau de bouger. Le miracle se produisit soudain et je sentis enfin que mes pieds étaient libérés. Ne perdant pas une seconde, j’activais le pas pour aller sauver ma sœur.

-J’arrive Elsa ! Clamai-je toujours pour moi-même.

Hélas, j’eus beau me presser, chaque pas était pour moi source de supplice. En effet, j’avais l’impression que le décor se décalait. Je me sentais impuissante. La créature cauchemardesque ainsi que les autres fantômes prirent quelques instants pour m’observer. Leurs rires moqueurs vibrèrent à nouveau dans mes oreilles. Puis le Nattmara retrouva son sérieux et récita ensuite :

-Préparons ensemble la potion !

Je m’attendais à les voir sortir des ustensiles mais à la place un chant qui me glaça le sang fut repris en écho par chacun des membres. Je reconnus sans mal la berceuse d’Ahtohallan que nous chantait Maman. Ahtohallan…Une rivière magique. Comme si le lieu était sensible au son, il s’illumina rendant la scène encore plus terrifiante. Mon regard croisa bientôt celui de la fine pellicule de glace où nous tenions tous encore avant d’à nouveau me concentrer sur ma sœur toujours aussi pâle. Il me fallut quelques secondes pour m’apercevoir que les gens s’étaient tus toujours attentifs aux ordres du Nattmara. La créature maléfique était silencieuse pour le moment alors qu’un détail à ses pieds me fit sursauter. Une gamelle de fer remplie de grumeaux marron venait d’apparaître. Un ignoble sourire s’élargit sur son visage alors qu’il récupéra une cuillère pour y mettre une première bouchée. Il indiqua ensuite à Aren de soulever l’ustensile. Ce dernier le tendit à ma grande horreur vers la bouche de ma sœur.  

-Ouvre grand petite peste ! Minauda-t-il comme à une enfant de quatre ans.
-Non ! Ne fais pas ça Elsa ! Ne pus-je m’empêcher de crier.

Ma tête était sur le point d’exploser alors que je ne pouvais détacher mes yeux de l’horreur de la scène. Ma sœur bien que privée de tous ses autres membres, réussit à faire un non de la tête. Essayant de conserver son calme, le Nattmara insista alors :

-Ça va guérir ton mal de ventre, il va arrêter de se tordre après cela.

Etant plus têtue qu’une mule, je réessayai encore une fois de l’avertir. Tant pis si on ne m’entendait pas ! Ma voix finirait bien par revenir ! Je cherchais dans ma tête quelle autre technique chamanique j’aurais pu utiliser pour l’aider mais aucune ne me vint à l’esprit. Je me contentais donc de continuer d’hurler dans ma tête :

-Non Elsa ! Ne le crois pas !

Je fusillai mes parents du regard. Comment pouvaient-ils rester indifférents à cela ?! Mes yeux se radoucirent et je les implorais comme je le faisais étant enfant après avoir fait une bêtise. Mais ils ne semblaient pas me voir. J’avais l’impression qu’ils ne savaient même pas quelles étaient leurs places dans toute cette histoire. Je me renfrognai immédiatement en essayant de me dérober de leurs emprises. Hélas, leurs poignes étaient aussi solides que la glace de ce lieu étrange.

-Nattmara ! La prisonnière ne tient pas en place ! Clama soudain ma mère tout en me fixant méchamment.

Cela arrêta la procession. L’esprit de la nuit se tourna aussitôt vers moi avec des yeux de braise. Il réfléchit quelques instants et lança à nouveau à mes parents avec un rictus mauvais :

-Eh bien...Iduna…Vous n’avez qu’à l’emprisonner dans une cellule de glace.

Sous mes yeux apeurés, je surpris ma mère avoir le même pouvoir de ma sœur. Dans un geste de rage, elle souleva ses mains et m’entoura d’un énorme bloc épais. Je reconnus ce même froid qui m’avait conduit à la mort et pleurai encore. Elsa pour la première fois depuis que j’étais entrée trouva la force de dire :

-Lais…Sez ma sœur…Tranquille…

Le Nattmara et les autres membres éclatèrent d’un rire mauvais avant que le monstre de la nuit ne reprenne :

-Il faut manger pour cela petite peste !
-C’est…D’ac…D’accord, parvint-elle à articuler d’une voix faible.

Je voulus lui dire de ne pas s’inquiéter pour moi. Mais Elsa se laissa malheureusement faire. Elle ouvrit bientôt la bouche et la referma comme une carpe jusqu’à qu’il n’y ait plus de grumeaux. Horrifiée, je l’observai avaler avec difficulté chaque morceau. Elle ne parut pas aller mieux quand ce fut fini. Bien au contraire ! La pâleur sur son visage redoubla de vigueur, elle tourna de l’œil et pire encore ! Une tâche rouge mélangée à un liquide jaune nauséabond se propagea de plus en plus sur son bas de ventre droit à la grande joie des autres membres qui ne quittèrent pas la scène.

-Le pue et le sang sont là… le coup a marché ! S’exclama le Nattmara.

Il approcha ensuite son visage de ma sœur si bien qu’elle pouvait sentir son haleine fétide et ajouta :

-Ne t’en fais pas petite reine, maintenant que ton appendice a explosé il ne te reste que quelques minutes à vivre.

Un long hurlement sortit ensuite de sa gueule qui m’hérissa les poils. Sans pitié, la bête se chargea de lui appuyer à l’endroit qui n’était vraiment pas beau à voir. Sans attendre Elsa hurla sous la douleur et j’aurais préféré mourir plutôt que d’entendre cette plainte tellement elle était déchirante.

-MAIS ARRETEZ A LA FIN ! Hurlai-je à mon tour dans ma tête.

Une haine incommensurable à leur égard s’empara de moi. Je m’en fichais qu’on me touche...Mais pas ma sœur ! IL FALLAIT QUE JE LA SAUVE BON SANG ! Je tapais avec force contre la plaque de glace qui m’emprisonnait toujours et du sang sortit bientôt de mes mains violettes.

-Allez Anna ! Allez ! M’encourageai-je.

Je trouvais enfin la solution en essayant de retrouver un état calme. Je cherchai ma respiration tellement je suffoquai, je plaquai bientôt ma main contre la paroi de glace et me connectai à l’aura de l’eau. Puis je m’imaginai rapidement en train de fondre cette prison et à ma grande surprise cela fonctionna.
J’apparus ainsi les cheveux échevelés, le visage rouge marqué par la sueur et la colère. Le Nattmara me défia du regard et contre toute attente, il finit par sourire et libéra enfin ma voix avant de minauder :

-Je crois que notre petite princesse a quelque chose à nous dire.
-Libérez ma sœur ! Criai-je d’une voix que je voulais la plus autoritaire possible, Libérez-là ou sinon…
-Tais-toi impertinente ! Vous avez déjà fait le mal ! Intervint Arnved.

L’esprit du cauchemar le fit immédiatement taire. Il se tourna ensuite à nouveau vers moi et murmura :  

-Calmez-vous princesse Anna…Il est déjà trop tard de toute façon…Nous allons veiller à accélérer la sentence pour votre sœur…Vous ne pourrez pas la sauver…
-NON ! Hurlai-je.

Les membres attendirent que je termine ma longue plainte avant de répéter :

-Si.

Je les regardais le ventre à nouveau noué. Rien ne marchait. Ni la parole. Ni les gestes. C’était fini ?! Comme si elle semblait l’avoir compris Elsa pleurait sans grâce. C’était la première fois que je la voyais se démener ainsi. Mon cœur se serra alors que je continuai à regarder les autres avec des yeux noirs. Quel plaisir pouvait-on avoir à voir mourir des innocents !?

Les membres de cette mystérieuse confrérie reprirent la berceuse en arrière-fond. Un sourire diabolique apparut sur leurs visages, semblable à celui du NattMara. Celui-ci se posta tour à tour devant chacun d’eux et leurs donna un énorme losange aux teintes froides et aux gravures différentes selon le centre. Ainsi Aren et Arnved eurent une goutte, Emma un simple losange, Pierre un rond précédé d’un triangle et Raiponce un dessin qui ressemblait aux mouvements du vent. Quant au NattMara, il se retrouva avec une représentation d’un immense glacier.

-Tenez bien vos parties ! S’écria-t-il encore.

Il posa ensuite un socle bleu ciel dans le cercle qu’il avait crée tout à l’heure autour d’Elsa qui était à présent en boule. Ma sœur ne répondait plus. Elle avait l’air d’être déjà partie. Ses paupières hésitaient entre se fermer et s’ouvrir.

-ELSA ! ELSA ! Hurlai-je plusieurs fois à pleine voix sans succès.

Aucun membre ne m’écouta et l’esprit du cauchemar répliqua à l’adresse des autres :

-Chers amis à vous l’honneur…Soufflez !

Ses couards s’exécutèrent et soufflèrent en même temps sur leurs propres losanges. Les pièces grandirent immédiatement et se raccrochèrent au socle d’Elsa. Le cerceau se transforma alors en sphère et engloba bientôt ma sœur.

-Qu’est-ce que vous lui avez fait ?! M’énervai-je alors que ma sœur sembla perdre du poids.

Heureusement ça ne dura qu’un seul instant. Alors que nos ennemis reprirent encore une fois le chant ancestral d’Ahtohallan, le corps d’Elsa s’épaissit de plus en plus. Ses mains jointes en croix sur sa poitrine, se cristallisèrent sous un froid glacial. Je compris amèrement qu’elle subissait le même sort, qu’elle m’avait lancé il n’y a pas si longtemps.

Et je ne pouvais plus l’arrêter à présent. Je n’avais jamais pu.  La grotte gelée entra progressivement dans une zone de lumière pourpre. Je pleurais laissant glisser de grosses larmes le long de mes joues. Elles gelaient elles aussi après avoir percuté mes parents. Sous mes yeux ahuris, Elsa finit par se faire démembrer. Chacune de ses parties du corps se rallia à un morceau de losange d’un des membres le rendant de plus en plus lumineux. Après ce qui me parut une éternité, le quadrilatère se transforma en un immense flocon. Il alla aussitôt se suspendre jusqu’au plafond et répandit une poussière bleue nuit sur la foule y comprit mes parents et moi-même. Tous les morts disparurent même ceux qui étaient à l’origine de cet acte.
J’eus enfin la voie libre. Courant comme une folle jusqu’au centre de la salle pour essayer de récupérer ma sœur même si je savais pertinemment qu’elle était morte, je finis par déraper et m’écrasais dans le vide. La chute fut fatale.

Je me réveillai dans la hutte des Northuldra. La hutte de mes rêves. Celle de cette Anna Piceaerd et du jeune homme aux cheveux longs blonds qui ressemblait à ma sœur. Cette fois j’étais toute seule. Le bleu tamisé avait laissé place à une lumière éblouissante. J’observais les lieux un peu sonnée. Etais-je morte ? Auquel cas Elsa ne devrait-elle pas être avec moi ?

-Bonjour ! S’écria soudain une voix juvénile.

Je sursautais et aperçus enfin une enfant rousse comme celle qui m’était déjà venue à l’esprit en voyant Hans.

-Bonjour madame, répéta-t-elle.

Bien que déboussolée, je répondis à mon tour :

-Euh…Bonjour…Qui es-tu ?
-Toi d’abord ? Renchérit-elle avec malice.

Bien que je n’aie pas envie d’élever la voix, je repris alors d’une voix agacée :

-Je suis la princesse Anna d’Arendelle et je n’ai pas le temps de jouer avec toi ! Il faut que je retrouve quelqu’un.

La petite fille haussa aussitôt les épaules et se rua sur moi avant de chuchoter :

-Si tu parles du NattMara il n’est pas là…Et heureusement…Mémé ne serait pas contente…Maman et Tatie non plus…Tu sais même moi je ne devrais pas être là…Mon prénom c’est Helga…Mais ça tu le sais déjà…Ou bien tu le sauras un jour.  

Je me fichai complètement de savoir qui elle était. Elle avait prononcé le nom du tueur de ma sœur !

-Helga ! Je n’ai pas le temps pour tes énigmes ! Il faut me montrer le Nattmara ! Où est-il ? J’ai besoin de lui parler ! Il faut que je sauve Elsa ! M’exclamai-je priant presque pour que cette enfant soit le loup du cauchemar. Il est peut-être trop tard.

La petite fille fit la moue.

-Je ne veux pas désobéir…Même si en soi c’est déjà fait, murmura-t-elle.

La détresse me rattrapa et je m’effondrai au sol en pleurant.

-Alors…Alors je ne reverrai jamais ma sœur…Ma précieuse Elsa…Elle est partie pour toujours…Suffoquai-je.

Alarmée, la petite vint me rassurer et reprit :  

-Ne panique pas elle va très bien tat...Ta soeur. Tout le monde va très bien même.

Je la fusillai du regard et criai :

-Non elle ne va pas bien puisqu’elle est morte !
-J’ai un moyen de la faire revivre, dit-elle encore convaincante, enfin ce n’est pas moi…C’est Mamie qui me l’a dit et…  
-Lequel ?! Demandai-je en l’agrippant avec violence.
-Si tu me déposes par terre, je te guiderai, répondit-elle avec aplomb pour son âge.

Je contrôlai mon ardeur appliquant ses ordres à la lettre et la déposai au sol. Elle ne sembla pas le moins du monde traumatisée par ma précédente réaction.

-Ferme les yeux, me chuchota-t-elle.

Même si j’avais envie que tout aille un peu plus vite, je m’exécutai patiemment. Je la sentis me prendre la main et me guider dans ce monde paranormal. Ses doigts étaient froids, doux et légers. J’avais l’impression de marcher au ralenti comme si la petite hésitait à chaque pas.

-On est bientôt arrivés ? Questionnai-je à nouveau impatiente.
-Chut ! Siffla-t-elle concentrée, non pas tout à fait. Encore un pas… Oui plus vers la droite… Attention à la porte.

Trop tard, je me pris le coude dedans. Sentant que cela commençait à chauffer sous mon chemisier je n’eus cependant pas le temps de m’émouvoir. Sans perdre un instant l'enfant m’amena enfin dans une nouvelle pièce lumineuse.

-Tu peux ouvrir les yeux ! S’exclama-t-elle.

La salle n’avait rien à voir avec la hutte. Elle semblait avoir été figée comme si on l’avait prise en photographie sépia. Je compris soudain et m’exclamai nostalgique :

-Mais c’était notre chambre d’enfants au château d’Arendelle.

Je me revis en train de sauter sur le ventre d’Elsa pour qu’elle vienne me faire un bonhomme de neige. Cette image m’avait marquée. C’était la dernière fois qu’elle et moi avions dormi ensemble ici.

-Bon alors ? Il est où le moyen de sauver ma sœur ? Demandai-je retrouvant brusquement mon sérieux.
-Bah il est là ! répondit-elle pointant son doigt vers… Un livre.

Je me renfrognais aussitôt et grommelai bientôt :

-Tu te moques de moi ?! Je veux un vrai remède comme une fiole ou même appeler cet idiot de docteur Lothar s’il le faut !
-Mais la solution est dans le livre pourtant, insista-t-elle.

A contre cœur je pris l’objet dans les mains. Il était grand autant en longueur qu’en largeur. C’était une histoire que j’avais écrite en essayant de me remémorer le plus précisément possible la berceuse de Maman. Ce livre était été un autre lien avec ma sœur puisque lorsque ma mère nous l’avait chanté c’était le soir avant l’accident. Je lui avais fait une copie que je lui avais glissée sous sa porte. Je regardai prestement le sommaire pour retrouver le fameux indice.


BERCEUSE D’AHTOHALLAN CHANTEE PAR MAMAN ET ILLUSTREE PAR ANNA D’ARENDELLE pages 1 à 3.
INVENTAIRE DE LA VIE DES NORTHULDRA IMAGINE PAR ANNA D’ARENDELLE pages 4 à 10.
INVENTAIRE DE LA VIE DES ARENDELLIENS IMAGINE PAR ANNA D’ARENDELLE AVEC L’AIDE DE PAPA ET MAMAN pages 11 à 22.


Nostalgique, j’étais prête à relire le tout avant de m’apercevoir que la dernière page avait été déchirée. C’était l’histoire d’Arendelle avec quelques modifications. La petite fille devint blanche et m’arracha le recueil des mains avant de s’exclamer :

-On s’en fiche de celle-là ! Il faut que tu ailles à la fin, c’est là qu’est le remède.

Elle passa les pages et me le retendit. Je sursautais en constatant que de nouvelles pages s’étaient ajoutées.

-Retour vers le passé…Rêves Profonds…Lus-je un peu gênée.

Intriguée, je tournais les feuilles et vis successivement mon mariage avec Kristoff, mon accouchement, mon premier rêve… Bref tout ce qui m’était arrivé jusqu’à la mort de ma sœur.

-Alors il est où cet indice ? M’énervai-je à nouveau.

Ce fut au tour d’Helga d’être agacée et elle répondit :

-Tu ne le vois pas ?
-Si je te le demande logiquement non, répliquai-je irritée.
-Et bien il est là, indiqua-t-elle.

Sans attendre, elle pointa l’index sur la dernière page cartonnée. Au début je ne vis rien de spécial puis finalement les lettres m’apparurent comme une évidence. Plissant les yeux pour mieux déchiffrer, je me décomposai peu à peu en apercevant ce qui était écrit.

-Alors ? Demanda la petite.
-Tu le savais tout ça avoue ! Rétorquai-je du tac au tac.
-Bien sûr, mais je ne suis pas la seule, toi aussi tu le sais, admit-elle, c’est enfoui au fond de toi.  
-Comment ? M’exclamai-je désappointée.

La petite ne répondit pas mais me regarda de plus en plus fort de ses yeux verts. Je fus troublée alors que mon esprit fit enfin le lien entre cette enfant et l’étreinte d’Hans. Loin de se douter de ce qui se tramait dans mes pensées, elle me tira bientôt le livre des mains. Je voulus le lui reprendre mais je passai au travers de son corps. Elle se dirigea au milieu de la pièce et s’accroupit à plat ventre.

-Fais de même ! M’indiqua-t-elle.

Je m’exécutais et le décor sembla soudain réel. Je revis une rétrospection de moi enfant en train d’écrire le livre alors qu’Elsa et moi étions déjà séparées. J’en étais à la partie Northuldra quand Maman entra dans la pièce. Elle n’avait rien à voir avec la femme blafarde et sans vie que j’avais vu tout à l’heure. Non ! Bien au contraire. Elle semblait avoir retrouvé sa jeunesse et paraissait rayonnante.

-Qu’est-ce que tu fais de si intéressant ma chérie ? Demanda-t-elle d’une petite voix maternelle.
-Un livre d’histoire sur les us et coutumes des peuples qui nous entourent Maman, répondis-je en continuant d’illustrer mes explications.

Ma mère sourit attendrie puis se pencha alors à son tour pour discerner des choses palpitantes. Son visage se crispa immédiatement en voyant le terme « NORTHULDRA ». Elle blanchit instantanément et m’arracha les feuilles des mains.

-Il ne faut rien écrire sur ce peuple Anna ! Dit-elle d’une voix cassante.

Je lui lançais un regard étonné avant de demander d’une petite voix :

-Mais…Pourquoi Maman ?
-Parce que…Tu te rappelles de l’histoire de Papa a propos des Arendelliens et des Northuldra ?

Mon ancienne moi hocha la tête. Maman continua alors :

-Eh bien, les Northuldra sont devenus les ennemis numéros 1 d’Arendelle depuis ce temps-là. Nous…Nous en avons tous très peur. Imagine si ton père le découvre ! Il sera très fâché.

Je me mis aussitôt à pleurer en bafouillant :

-Mais…Mais Maman…Je voulais…En faire un cadeau pour Elsa…Pourquoi je ne peux plus voir ma grande sœur moi…C’est plutôt moi qui devrait me mettre en colère…

Alarmée par ma détresse, elle me prit tendrement dans ses bras pour me calmer. Puis elle m’embrassa le front et ajouta doucement :

-Je comprends ma chérie, cela partait d’un bon sentiment…Mais fais-lui plutôt une jolie histoire sur ce que tu as fait aujourd’hui au lieu d’un essai affreusement ennuyant sur les us et coutumes de peuples qu’elle connait déjà puisqu’elle sera reine un jour.

Mon autre moi écarquilla encore des yeux baignés de larmes avant de coopérer compatissante. Maman ne rendit pas le livre à ma petite moi. A la place elle sortit de la chambre avec les feuilles volantes sur sa poitrine. Attendant qu’elle ait pris de l’avance, mon homologue la suivit à petits pas à travers le long corridor. Helga et moi les poursuivîmes. Maman déboucha enfin dans la salle du conseil numéro 1 de Papa, interrompant sa réunion avec les dignitaires.

-Agnarr ! S’exclama-t-elle, il est urgent que nous parlions ! Regarde ce que ta fille était en train d’écrire.

Mon père scruta alors le texte et les images. Son visage fléchit légèrement mais il se contrôla plus que Maman. Il se mit même à rire provoquant une gêne générale autour de lui. Les conseillers le rejoignirent alors que ma mère était de plus en plus rouge de colère.

-Oh Iduna je t’en prie ! Tu ne vas pas me dire que tu as encore peur du peuple Northuldra ! Et de la Brume ! Et des Esprits !? Questionna-t-il pour désamorcer la situation.

Sa lèvre inférieure trembla alors qu’elle s’égosilla :

-Mais enfin bien sûr que si ! Je…Je pensais que tu serais…Que dis-je ?! Que vous seriez de mon côté ! Chacun de vous a été touché par cette affaire ! Il faut faire disparaître ces feuilles pour éviter de raviver la haine !
-Voyons Iduna…Ne te mets pas dans des états pareils…Nous avons réussi à stabiliser le royaume depuis quelques années maintenant, reprit-il avec douceur.

Mais cela n’affecta pas Maman. Elle rugit au contraire :

-Au nom du ciel Agnarr ! C’est de ta faute tout ça ! Qu’est-ce qui t’as pris de raconter cette histoire à Anna et Elsa. Elles ont cinq ans et huit ans ! Je ne voulais pas qu’elles le sachent trop jeunes ! Détruis-moi ce livre !

Je me décomposais en comprenant l’embarras dans lequel je les avais mis tous les deux tout en ne pouvant m’empêcher de faire le lien avec toutes les choses étranges que nous avions vécu jusqu’à présent. Je me mordis la lèvre pour avoir été si naïve…Les Northuldra et les Arendellien n’avaient jamais été en paix et j’en avais encore eu la preuve avec la perte de ma chère sœur. Elsa était morte par ma faute. Parce que je n’avais pas réfléchi enfant ! Nous revînmes à la salle de départ alors qu’Helga me dévisagea encore. Je lui lus un regard de reproches. Me raclant la gorge du mieux que je pus, je murmurai :

-Tu es au courant n’est-ce pas ?
-Que tu as réécris ce livre et que tu l'as cachée à tes parents et l’a vraiment donné à Elsa en lui faisant la promesse de ne rien leur dire ? Eh bien oui, minauda-t-elle naturellement.

Je soupirai en ayant une soudaine envie de vomir. Puis je dis, défaitiste :

-Il est trop tard pour ma sœur à présent ?
-Hum…Visiblement d’après Mémé, non, me confia-t-elle.  
-Mais je ne peux plus rien faire maintenant ! Pleurai-je, Tout est fini !
-Ce n’est pas vrai, j’ai entendu Mémé et Mamie, elles disaient que si tu trouvais le livre, tu pouvais changer le passé, insista-t-elle.
-Pour l’instant je ne peux pas puisque je suis coincée avec toi, grommelai-je.
-Pour l’instant, répéta l’enfant avec malice.

Elle vint m’enlacer une dernière fois alors que sa voix résonna comme du cristal :

-Réveille-toi Anna !


Sa phrase me fit sursauter. En un instant,  j’ouvris les yeux et me retrouvai dans ma chambre actuelle avec la cheville cassée en me rappelant de tout. Je souris soulagée et conclus :

-Merci petite Helga.


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Dim 09 Jan 2022, 11:18
On retrouve donc Anna devant ses ancêtre et sa famille encapuchonnés, et Elsa qui semble souffrir le martyr, tout ça présidé par le Nattmara qui semble bien se délecter de la torture qu'il inflige à Elsa :tronçonneuse: et quel torture, les enfants flower on lui fait avaler du grumeau qui provoque des saignements de pus et de sang, on la congèle, on la démembre pour la fusionner avec le symbole des esprits et...

Ah tiens, c'était encore un rêve... ou pas, vu qu'Anna se réveille dans une hutte northuldra en compagnie d'une petite Helga qui semble connaître le Nattmara scratch elle emmène donc Anna dans ce qui semble être sa chambre d'enfant pour trouver un remède pour sauver Elsa et se retrouve confrontée à un souvenir d'elle en train de lire un livre sur les northuldras, au grand désarroi de sa mère qui essaye de l'en dissuader. Mais en vain, car étant un cadeau pour Elsa, Anna le reprend donc sans dire un mot à quiconque. Mais qu'importe, car il s'agit de sauver Elsa, pas le temps de...

Quoi, c'était encore un rêve ? On revient au chapitre 1 ? Mais y a combien de rêve, bordel :stress: j'espère que ça sera le dernier, parce que ça devient de plus en plus confus cette histoire confused

Quoi ? Moi, toujours insatisfait ? Mais j'ai pas dit ça :ahnon:

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Dim 09 Jan 2022, 15:31
Si si tu es un éternel chieur insatisfait :-P

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Ven 14 Jan 2022, 11:35
Spoilers sans contexte chapitre 12 Very Happy

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Dim 16 Jan 2022, 19:42
Même si le live est à 21h je prends de l'avance Smile

Chapitre 12 : Fuite et prise d’otages :

Il n’y avait aucun bruit aux alentours. J’étais toujours allongée. Je n’avais plus mal à la cheville et pourtant elle n’était plus gelée. Et si Raiponce avait réellement des pouvoirs comme Elsa ? Si ça se trouve c’était elle qui était venue me guérir pendant que je dormais. Enfin… Plutôt tant que je faisais tous mes cauchemars.
J’avais l’impression d’avoir dormie une éternité. Gerda était partie. Heureusement. Je ne voulais voir ni approcher personne et sûrement pas Elsa. La dernière partie de mon rêve était encore bien trop présente dans ma mémoire.

Cette petite fille…Helga…Un petit génie à n’en pas douter… J’avais l’intuition que tout ce qu’elle avait dit était vraie. Il me restait juste qu’à mener ma petite enquête…Et cette lettre inscrite sur la page cartonnée de mon livre d’enfance…Oui c’était grâce à cette lettre que j’allais pouvoir m’organiser pour rétablir la paix entre les deux nations. Et pour une fois, je mènerai ma quête, seule.

Oui. Il fallait que je m’en aille pour ne pas qu’Elsa soit blessée, ni elle… Ni Kristoff… Ni personne d’autre. Au travers des deux rêves, j’avais compris que j’étais la cause des malheurs de tout le monde. Il était donc de mon devoir de me sacrifier. Au fils de mes pensées, je me rappelais les gros évènements de mes autres cauchemars. Je me maudissais. Comment avais-je pu rêver que je faisais l’amour avec Kristoff avant le mariage ? Certes, j’avais un tempérament de passionnée mais tout de même ! Maman m’avait bien inculqué l’importance des convenances intimes depuis que j’étais toute petite. J’avais beau adorer les livres de la Duchesse, je ne me voyais pas franchir le pas avant le sacrement ! Comment avais-je pu penser que j’aurais des jumeaux et qu’ils se feraient emporter par… Emma ? Oui…Cette même Emma qui semblait faire partie du peuple Northuldra et qui laissait à croire que notre famille était liée à elle…A en croire le premier rêve, il s’agissait de la branche de Maman…

Je refusais catégoriquement cette réalité. Maman avait toujours vécu à Arendelle. Elle nous l’avait dit. Ses parents étaient morts alors qu’elle n’avait que douze ans et elle avait été à l’orphelinat. Là, Peterssen était venu lui-même en personne avec Papa pour lui offrir une bonne éducation car mes grands-parents étaient morts sur un champ de bataille et avaient combattu avec vaillance. Elle nous avait toujours raconté cela. Pourquoi nous aurait-elle menti au cours de toutes ces années ?!

Un peu perdue, je décidais de m’interroger sur un autre point du rêve. Comment avais-je pu penser que Kristoff, Raiponce, Eugène, Wilhelm et Alix étaient morts ? Bon…Je m’en voulus moins pour les deux derniers qui dans mes souvenirs avaient été des souverains exécrables envers leurs sujets et leurs fils. Les rares fois où ils étaient venus à Arendelle, cela avait toujours terminé en disputes avec Maman qui ne souhaitait qu’une chose les renvoyait ! Heureusement, Papa arrivait toujours à trouver un terrain d’entente avec le roi des îles du Sud et finalement ils repartaient en étant amis. Mais les autres franchement ? Certes j’étais rancunière envers Raiponce qui m’avait foulé la cheville. Je n’avais plus de quoi me plaindre puisque je n’avais plus mal. Bien alors…Je lui en voulais peut-être encore d’avoir tué Papa et Maman ?! Non Anna ! Me grondai-je, tu n’as plus quatre ans ! Et Kristoff ? Je le préférai bien vivant que mort même si je n’admettais toujours pas l’idée que mes ardeurs intimes aient pu penser que nous ayons fait l’amour avant le mariage. Je m’enflammais immédiatement de plaisir en repensant à notre premier baiser qui datait de tout à l’heure et en voulus un peu à mon esprit d’en imaginer un autre dans un tout autre lieu plus intime nous permettant d’aller plus loin dans la fusion de nos corps.

-Oh assez Anna ! Je ne suis vraiment qu’une gourgandine ! Grognai-je.

Je balayais du mieux que je pus cette image sulfureuse alors qu’une autre pensée me vint immédiatement en mémoire.

-Oh mes aïeux ! Il y a eu ça aussi dans mon rêve ! J’ai…Couché avec Hans ! Réalisai-je.

Je faillis vomir, n’arrivant pas à me persuader que c’était mon inconscient qui avait été aux commandes et non ma partie rationnelle.

-Oui voilà…Mon inconscient est aussi fou que le reste de mon être, murmurai-je bien que frissonnant encore.

Mais tout de même…Comment avais-je pu penser tromper l’homme que j’aime ? Surtout que si j’avais bien compris le raisonnement d’Helga…Les choses qui semblaient réelles dans mes deux cauchemars allaient vraiment se produire…A mon grand regret, le coït avec le prince des îles du Sud lors de son mariage avait été plus que satisfaisant.

Je soupirai. J’avais bien une bonne raison de changer mon destin à présent.
Vingt coups se firent bientôt entendre au grand clocher d’Arendelle. Cela coupa mes pensées et je murmurai encore à haute voix à l’adresse de ma cheville :

-Bien…C’est le comble. Maintenant que tu es remise en place, je n’ai plus envie de danser…Enfin si j’en ai toujours envie mais je ne peux pas me le permettre…Allez Anna…Donnons-nous du courage !

J’activais enfin mes neurones et mes mouvements et bougeais enfin. Il fallait que je resserre les liens affectifs auprès des personnes que j’aime mais sans leur faire de mal. Et pour cela, je savais précisément où je voulais aller.

Priant une dernière fois pour que personne n’arrive dans la chambre au moment où je comptais m’éclipser, je me levai enfin du lit. Défroissant rapidement mes vêtements pour paraître plus propre, je m’avançai enfin vers la porte et l’ouvris délicatement. Je passai ensuite la tête par l’entrebâillement pour vérifier qu’il n’y avait personne dans les couloirs. J’entendis Kay et Gerda s’afféraient au travail au loin avec d’autres domestiques mais aucun n’était dans les parages. C’était donc mon jour de chance visiblement.
Alors que j’arpentais le corridor, je pensai soudain avec horreur que j’allais être obligée de passer devant la salle de bal pour pouvoir rejoindre la bibliothèque. D’ordinaire cela n’aurait pas été gênant mais aujourd’hui avec la cérémonie de ma sœur, l’endroit était plein à craquer.

-Bon Anna, ce n’est pas si mal…Me rassurai-je, qui dit plein de monde dit que je ne suis qu’une au milieu d’eux…Je passerai forcément inaperçue.

Bien qu’en éternelle gaffeuse, j’en doutais fortement. Malgré tout, je ne pouvais pas reculer. En fait, le regard des invités ne me gênait pas, c’était plus l’idée de tomber nez à nez avec mes proches qui me faisait peur.

L’ultime moment était sur le point d’arriver. Mon cœur battait de plus en plus la chamade alors que j’avançais sur la pointe des pieds. La lumière des chandeliers reluisait en gigantesque rectangle dans le couloir créant une ambiance d’ombre et lumière intéressante. Mais je n’avais pas le temps de m’attarder pour l’admirer. A la place, je respirai à fond… Et courus sur la pointe des pieds. J’étais étonnée de voir que le passage n’était pas aussi long que j’avais pu le prétendre. En moins de deux pas je m’étais retrouvée de l’autre côté. La bibliothèque se trouvait deux salles plus loin.

-Ouf Anna ! Tu as réussi ! Déclarai-je fièrement.

J’entrai enfin dans la pièce. Il y faisait très froid. J’inspectais rapidement la cheminée. Le feu qui avait brûlé toute la journée n’existait plus et les cendres avaient déjà été nettoyées par les domestiques.

-De toute façon, ce n’est pas le moment d’attirer l’attention en en allumant un autre, me grondai-je.

Je me raccrochai à mes vêtements et refermai la porte derrière moi pour avoir plus d’intimité. Je trouvai bientôt la lampe à gaz. J’étais sur le point de l’allumer quand je sentis brusquement quelque chose me gelait le dos. Je me frigorifiai d’effroi me retenant de ne pas crier pour ne pas alerter tout le monde.  

-Je pourrais avoir un gros câlin ? Demanda une petite voix.

Soulagée, je me retournai et me retrouvai face à Olaf. Même s’il avait failli mourir lui aussi dans mon rêve son sort avait été moins pire que pour Kristoff, Raiponce ou Elsa. Je préférai me retrouver avec lui plutôt qu’un des trois autres.

-Tu auras le droit à un gros câlin mais avant il faut que tu m’aides compris ? Chuchotai-je pour l’inviter à venir avec moi.

Le petit bonhomme plein d’entrain y consentit.

-Alors que devons-nous faire ? Questionna-t-il.
-Parlez moins fort déjà, dis-je en souriant.
-Oh c’est un jeu ? Demanda encore Olaf tout en battant des branches.
-Oui c’est ça…Nous faisons une partie de cache-cache et il ne faut pas qu’Elsa ni les autres nous trouvent, chuchotai-je.
-D’accord Anna, déclara-t-il.

Puis il m’observa et ajouta surpris :

-Mais attends… Tu n’avais pas la cheville cassée il y a quelques heures ?

Son intelligence m’agaça et je n’avais pas de temps à perdre. Je me voyais mal me lancer dans de grandes explications à propos de Raiponce sachant qu’il m’interromprait toutes les cinq minutes par des commentaires ou des questions. A la place je lui répondis calmement :  

-Je n’ai plus mal à la cheville, Olaf.

Il émit son petit rire habituel tel un enfant qui aurait su un secret. Je le regardais attendrie pendant quelques instants avant de l’ignorer. Je me dirigeai enfin vers les rangées de livres.

-Bon alors qu’est-ce que je dois chercher ? Demanda le bonhomme de neige redevenant sérieux.

Je poussai un soupir de désespoir comprenant de plus en plus qu’Olaf serait un fardeau plus qu’une aide. C’est alors qu’une idée me vint en mémoire.

-Ecoute moi bien…Tu vas aller dans notre ancienne chambre d’enfant à Elsa et moi…Là, tu vas chercher dans ma malle…Tout au fond il y a un livre que j’avais écrit moi petite…Rapporte-le moi, d’accord ?
-Oui pourquoi ? Demanda-t-il automatiquement.

Ne faisant pas attention à cette question habituelle, j’ajoutai juste :

-Si jamais Elsa ou quelqu’un d’autre te voit, tu n’étais pas avec moi et je n’étais pas dans la bibliothèque compris ?
-Oui pourquoi ? Répéta-t-il.

Je l’observais un peu exaspérée et lui offrit un gros câlin avant de dire :

-Parce que c’est comme ça…Bien, vas-y maintenant.

Satisfait le bonhomme de neige s’en alla d’un pas joyeux. Profitant qu’il ne soit plus là, je cherchais le livre en question de mon côté car il n'était peut-être plus dans notre chambre d'enfant et puisque Maman me l’avait repris. L’avait-elle jetée ?! Il est vrai qu’au fils des années mes lectures s’étaient plus portées sur celles de la Duchesse de Funningur et je l’avais complètement oublié. Mais d’après Helga ce n’était pas dans Croqué par le crocus ou Prise par un Northuldra que j’allais pouvoir laisser une deuxième chance à notre futur…Sans m’en rendre compte, ma main dévia bientôt sur une statue de cheval qui était affixé à deux des bibliothèques du fond. Un énorme grondement se fit bientôt entendre suivi d’un long tremblement. Me figeant sur place, je constatais bientôt qu’un passage s’était créé…Derrière la statue.

-Mais qu’est-ce…Murmurai-je.

Je ne terminais pas ma phrase alors que mon cœur battit plus vite. Avec toutes les pièces secrètes que j’avais arpenté enfant, voilà qu’il y en avait encore qui m’échappait ! Sans attendre, je me fourrai à l’intérieur et y découvris un endroit cosy mais délaissé depuis longtemps. Des toiles d’araignées arpentaient le plafond alors que des piles de livres étrangers s’étaient accumulés un peu partout dans la pièce.

-On dirait un endroit qui appartenait à Papa et Maman…Visiblement, murmurai-je en reconnaissant les dessins et les écritures de mes parents.

Je me dirigeais alors vers la seule table qui siégeait au centre de la pièce et observai ce qui y était étalé.

-Une carte avec des mensurations…Pour un barrage, dis-je très vite.

Je ne m’attardais toutefois pas longtemps sur ce détail car un autre attira mon attention.

-Mon livre ! Clamai-je toute contente.

Je ressentis un immense frisson me parcourir le corps et m’emparai enfin de mon manuscrit. Finalement, Maman ne l’avait pas mis à la poubelle !

-Bien c’était plutôt simple, pensai-je avec fierté.

Même si le temps pressé, je n’avais pas envie de quitter cette pièce. Je voulais me documenter, en connaître un peu plus sur mon passé. Je lisais rapidement les titres des livres et constatai bientôt que malgré le désordre, ils étaient classés par thèmes. Economie, Diplomatie, Historique, Romantique, Littéraire etc.
Un peu contrariée, je n’en trouvais pas un qui fut percutant même si je n’en cherchais pas véritablement un. Mon cœur palpita de déception.
Je décidais alors de me concentrer et pensai à l’aura de Maman. Je visualisai une scène du passé apparentée à elle. Elle serait venue dans cette pièce secrète avec Papa. Ils auraient jugé bon de s’attarder sur un des livres…Mais lequel ?
Je fermai les yeux pour faire le vide dans mon esprit et ne me focalisai plus que sur cette scène modelée de mon imaginaire. Je laissai ma main s’autoguider vers la pile de bouquin et en retiré bientôt un faisant dévaler le reste dans un bruissement sourd.

-Bien…Si avec tout ça les autres ne m’entendent pas c’est que c’était vraiment mon jour de chance ! Me grondai-je.

Je ne m’en voulus pas bien longtemps en décryptant le titre du livre que j’avais entre les mains :

-Partenaires économiques d’Arendelle du IVème siècle à de nos jours…Voilà qui est intéressant…Il doit certainement y avoir des éléments liés à mes rêves.  
-Anna ! Anna me revoilà ! Déclara soudain la voix du bonhomme de neige me faisant sursauter, où es-tu ?!

Je ressortis de la pièce comme une dératée et le grondai immédiatement :

-Olaf chut ! Tu vois bien que je ne suis pas partie sans toi !
-Je suis désolé, je n’ai pas trouvé ton livre ! Répliqua-t-il comme s’il ne m’avait pas entendu.
-Oh…Ce n’est pas grave, renchéris-je d’une voix plus douce, il était dans un coin reculé de la bibliothèque finalement.
-Ah d’accord…Oh fait, Anna, Elsa te cherche, reprit-il.
- Tu ne lui as pas dit que j’étais ici au moins ? M’alarmai-je.
-Non puisque tu m’as dit que tu ne le voulais pas…Est-ce que j’aurais dû ? Demanda-t-il perdu.
-Non, non c’est parfait…Merci pour ta coopération…Va t’amuser, maintenant… Merci Olaf, je suis sûre qu’il y a pleins de bonnes choses à manger au bal que tu pourrais rapporter à Sven.
-Oh oui ! ça c’est une bonne idée Anna ! Conclut-il tout en se dandinant.

Le petit bonhomme de neige était sur le point de ressortir de la pièce tortillant des fesses comme il en avait l’habitude. Il n’eut pas le temps d’aller bien loin. En quelques secondes j’entendis tour à tour des voix masculines qui criaient des choses incompréhensibles. Apeurée, je redoutais un nouveau drame. Instinctivement je pris rapidement Olaf dans mes bras et refermai la porte.

-Pas un mot ! Chuchotai-je en lui caressant la tête comme celle d’un enfant.

Sur le vif, nous allâmes nous placer sous la table alors que nous aurions pu nous réfugier dans la pièce secrète. Il était trop tard à présent. C’était la meilleure chose que nous puissions faire pour le moment. L’oreille aux aguets, je tentais d’entendre ce qui se passait dans la salle de bal. Ce n’était pas très difficile. Les envahisseurs parlaient assez fort pour qu’on puisse les entendre dans tout Arendelle. Ils demandèrent juste un nom qu’ils prononcèrent distinctement :

-REINE ELSA ! LA REINE ELSA DOIT SE RENDRE !

Aucune réponse de ma sœur. Je supposai qu’elle s’était présentée. Un coup de baïonnette se produisit. Puis des cris de panique se propagèrent dans la salle. J’avais l’impression de revivre mes cauchemars. J’avais espoir de pouvoir encore une fois me réveiller. De ce fait je me pinçai fortement le bras. Mais à part une grosse trace d’ongle rouge, il n’y eut aucun effet positif. Les gens continuaient de crier. Un autre coup de baïonnette se fit entendre.

-SILENCE ! Hurla la voix masculine, SILENCE SINON ON VOUS ABAT TOUS !

Je pensai d’abord que c’étaient les ennemis de mon rêve mais ça ne pouvait pas être possible car la plupart n’existait plus. Et si c’étaient les trolls qui étaient revenus se venger sous l’ordre de Grand Pabby ? Mais oui… GRAND PABBY ! Et si c’était lui ?! Après tout, il n’était pas sympathique dans mes cauchemars puisqu’il avait tué Kristoff.

-Olaf finalement tu vas venir avec moi, murmurai-je, observant la fenêtre qui donnait au dehors.

J’aurais aimé plus me préparer et avoir le temps de lire le livre. Mais tant pis, ce n’était pas le moment. M’accrochant au seul espoir qu’il me restait, je sortis de dessous la table et me dirigeai vers la fenêtre. J’y déposais le bonhomme de neige en lui donnant plusieurs instructions :

-Descends doucement et fais attention à ne pas te faire prendre. Une fois en bas tu ne bouges pas et tu m’attends, je te rejoins.
-Oui pourquoi ? Dit-il avec innocence.

Je secouai la tête, dépitée. Puis je lui fis un sourire distrait pour qu’il prenne confiance en lui. Cela opéra même si l’angoisse se lisait de plus en plus sur mon visage. Les coups de baïonnettes continuaient à pleuvoir dans la salle de bal mais il n’y avait plus de cris.

Toute tremblante, je m’approchai de la table, pris un des parchemins qui logeait dessus ainsi qu’une plume et de l’encre et inscris juste deux lettres : EP. Personne ne comprendra bien sûr, mais Elsa reconnaîtra mon écriture et elle saura que je suis toujours en vie. Mes lettres n’étaient pas très droites à cause des tremblements. Je n’avais pas le temps d’en faire d’autres. Je n’avais pas de cape pour me réchauffer ni de vivres pour manger mais je ne pouvais pas aller en chercher maintenant. La peur m’envahit tandis que je me dirigeai vers la fenêtre. Et si jamais les attaquants rentraient pendant que j’avais le dos tourné ? Et si jamais ils m’hurlaient dessus comme ils avaient hurlé sur Elsa ? Et si jamais ils me tiraient dessus après avoir cité mon nom ? Et si jamais je mourrais d’un coup ?

-Assez Anna ! Vas-y ! Me persuadai-je.

Cela ne servait plus à rien d’y penser pour le moment.
Olaf avait laissé la fenêtre ouverte. Je m’accrochai au fermoir et appuyai mon pied droit pour me lever au rebord. Il fallait que je vainque ma phobie du vertige. Respirant un grand coup je commençai ma descente en crabe.
Il était beaucoup moins aisé de descendre cette pente brute sans neige comme ça avait été le cas lorsque j’avais eu le cœur gelé. Oh ! Comme je regrettais qu’Elsa ne nous en envoie pas en ce moment. D’un autre côté, si Elsa nous en envoyait nous n’aurions pas besoin de passer par la fenêtre…
Enfin… Après je ne sais combien de temps je finis par rejoindre Olaf. Comme promis il avait bien attendu en bas. Le soleil était au zénith. Il devait être 21h00. J’avais de la chance il ne faisait pas trop froid.

-Que fait-on maintenant ? Demanda le bonhomme de neige, on retourne voir les autres ?
-Non surtout pas ! Clamai-je d’une voix plus dure que je ne l’aurais voulu, il faut aller chercher de l’aide pour les sauver.
-Mais ils sont avec les gardes, en sécurité, souleva-t-il étonné.

Qui devaient sans doute être morts à l’heure qu’il est… Ces ennemis avaient malheureusement l’air d’être plus nombreux. La situation devenait de plus en plus problématique de minutes en minutes.

-Je crains que les gardes ne soient plus de ce monde, murmurai-je.

Olaf resta silencieux. Tant mieux. Je n’avais pas envie de lui expliquer mes propos. Voyant qu’il ne disait plus rien, j’ajoutai d’une voix stressée :

-Et il me faut aussi accomplir une mission… Olaf je suis navrée mais tu vas devoir me suivre et me supporter le temps d’un long voyage.
-Aucun problème, tu es une bonne compagnie, dit-il de sa petite voix enfantine.
-Tant mieux, répliquai-je, viens il ne faut pas qu’on reste là.

Veillant à ce que personne ne nous voit, nous arpentâmes le village d’un pas rapide. Tout le monde était invité au bal donc Arendelle était déserte. Les premiers arbres nous firent bientôt face. Le noir rendait la forêt moins chatoyante mais ce n’était pas le moment de paniquer. Serrant mon livre toujours en tremblotant, je m’avançai à l’orée des bois. Les branches craquaient sous mes pieds. Ça me rassurait de sentir la terre battue. Elle m’indiquait que nous nous éloignions de tout ce qui était en train de se produire.

-Princesse Anna ! Appela soudain Olaf alors que j’étais dans mes pensées.
-Oui ?
-Est-ce que nous allons au palais de glace ? Questionna-t-il, on dit qu’il est très classe et que…
-Non Olaf, le coupai-je brutalement, nous n’allons pas là.
-Alors où ? Répéta le bonhomme de neige.  
-Nous irons chez Oaken j’ai plusieurs choses à régler avec lui, dis-je d’un ton autoritaire.  
-Et ensuite ? Insista-t-il.
-Ensuite nous irons quelque part où je peux changer mon destin, conclus-je fièrement.


Dernière édition par Ansa le Dim 24 Juil 2022, 16:37, édité 1 fois
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Mer 19 Jan 2022, 15:00
On reprend donc au moment où on apprend que toute cette histoire n'était que des cauchemars dans d'autres cauchemars. Du Inception, je vous l'avais dit...

Ce dont elle a rêvé/cauchemardé était donc une forme de prémonition, si on en croit ce que lui a dit Helga dans son rêve. Sans compter qu'il faut rétablir la paix entre Arendelle et les northuldras. Mais à vouloir le faire seule, je pense qu'elle va se faire violence inutilement. Alors oui, c'est pour éviter de blesser ses proches, mais quand même ! Une entraide n'est jamais à exclure !

Elle va donc s'infiltrer dans la bibliothèque du palais pour trouver le livre de son rêve, qu'elle trouve finalement dans la "fameuse" pièce secrète de ses parents. Mais entretemps, le château se fait envahir, mais par qui ? Grand Pabbie, peut-être ? Il avait tué Kristoff dans le rêve d'Anna, c'est donc peut-être lui.

Quoi qu'il en soit, la voilà partie loin d'Arendelle, et en se coltinant Olaf en plus, donc autant dire que le voyage risque d'être long s'il veut jouer à vrai/faux. D'abord une halte chez Oaken, pour ensuite aller... aller où, en fait ? C'est quoi ce "quelque part où [elle] peux changer [son] destin" ? Chez les northuldras ? Et aussi, pourquoi elle laisse les fameuses initiales EP sur un papier au château ?

Les réponses aux prochains chapitres ?

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Lun 24 Jan 2022, 21:55
Le chapitre est déjà prêt pour la semaine en cours Very Happy

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Dim 30 Jan 2022, 19:42
Chapitre 13 : Comme un air de « Déjà-Vu » :

Contrairement à ce que j’avais pu craindre, Olaf n’était pas gênant. Il n’avait rien dit après ma dernière parole. C’est ainsi que dans un mélange d’appréhension et de peur nous traversâmes la forêt sombre qui entourait notre contrée. Dès qu’une branche craquait, je me mettais à sursauter violemment. Et si les tueurs avaient déjà massacré tous les habitants d’Arendelle ?! Je ne pouvais tout de même pas remplacer ma sœur et devenir la reine d’un royaume fantôme. Non ! Il fallait que je retrouve mon optimisme ! Elsa et les autres étaient en vie, tant que je n’avais pas vu les corps, ils étaient en vie. J’avais l’impression d’être séquestrée, emprisonnée dans ma propre cité. Mon sang faillit tourner quand j’entendis au loin des loups hurler à la mort. Et si jamais ils nous attaquaient comme cela s’était déjà produit avec Kristoff ? Je n’avais pas de mandoline cette fois pour leur taper dessus, ni de feu pour brûler des couvertures inexistantes. L’air était doux mais je commençais à avoir froid, étant partie sans manteau…Et ce n’étaient pas les branches raides d’Olaf qui allaient m’aider à me réchauffer. Mes pensées s’emballaient les unes après les autres au fur et à mesure que nous progressions dans les bois.

-Anna tu as entendu ? Demanda soudain le petit bonhomme de neige me sortant de ma torpeur.
-Oui, Olaf, je sais ! Il y a des loups ! Généralement les forêts c’est rempli d’animaux sauvages…Mais ne t’en fais pas Kristoff et moi les avons déjà combattus, donc nous recommencerons sans problèmes…Répondis-je d’une voix neutre pour ne pas montrer que j’avais peur.

La créature d’Elsa se mit alors à rire et répliqua :

-Oh mais je ne crains pas les loups Anna ! Ce sont mes amis ! Y en a même un qui m’avait léché la joue quand je lui avais offert ma saucisse qui me servait de nez, peu après ma naissance.

Je m’arrêtais patiemment et me tournai vers lui en le questionnant :

-Bien alors pourquoi m’as-tu interrompu ?
-Bah je ne parlais pas des loups Anna…Reprit-il, tu n’as vraiment pas entendu ? Le bruit…On aurait dit un coup de flèche… Comme celle plantée dans l’arbre à côté de toi.

Affligée, je constatais qu’il avait raison. Une flèche s’était bien implantée dans l’arbre manquant de nous embrocher tous les deux. Alors que j’extirpai l’arme et la regardai attentivement, je sentis quelque chose me passait cette fois sous le nez. Devenant aussi pâle que la neige, je découvris qu’il s’agissait d’une autre flèche. Me retournant pour voir de quoi il s’agissait, je me retrouvai bientôt en face à face avec des hommes drapés de noirs de la tête aux pieds. Ils étaient sept en tout. J’eus juste le temps de les compter et de sentir des frissons d’angoisse me parcourir l’échine que j’hurlai déjà au bonhomme de neige :

-OLAF… COURS… MAINTENANT !

Je n’attendis pas qu’il agisse finalement et embarquais sa branche de mon initiative. Quelle ne fut pas ma surprise et mon angoisse de découvrir uniquement sa branche dans ma main quelques secondes plus tard.

-Eh mince Anna ! Mais quelle gourde ! Me grondai-je.

J’inspectai l’horizon et ne vis aucune trace du bonhomme de neige. Que faire maintenant ?! Une partie de moi, me disait d’aller le chercher. Puis je me mordis la lèvre avec anxiété. Je ne pouvais me résoudre à faire demi-tour. Je craignais trop les ennemis. Trop peur de mourir.

-Tu n’es qu’une lâche Anna ! Me sermonnai-je prise de tremblements.

Non…Non…il ne fallait pas y penser… Elsa pourra toujours en reconstruire un dès que cette histoire de destin sera résolue. Même si ça me fendit le cœur, je continuai à avancer dans la Forêt, seule. Je déviai longtemps à travers les bois si bien que je finis par me perdre. Je décidai alors de ne plus bouger et m’accroupis au sol, désespérée.  Il n’y avait plus aucun bruit de flèche. Aucun bruit de chasse. Respirant avec difficulté, j’appuyai ma nuque contre un arbre et regardai le ciel. J’étais perdue alors que j’avais à peine commencé. J’avais laissé Olaf tout seul. Les autres étaient prisonniers. C’était trop pour moi. Puisque je n’étais plus un gibier, je pouvais aisément pleurer même si cela ne servait à rien.

-A quoi bon vouloir réparer un destin où il n’y a plus personne ?! Pleurai-je, cette petite Helga aurait dû être plus précise ! Me réveiller avant !

Bien sûr, cela ne servait à rien d’accuser une innocente crée par mon propre inconscient. Néanmoins cela me faisait du bien de jeter la pierre sur quelqu’un d’autre…Cccccrrrrrr.  Un nouveau bruit se fit soudain entendre. L’oreille aux aguets, j’étais sur le point de faire une crise cardiaque quand je tombais nez à nez face à un homme qui ressemblait drôlement à Kristoff. Il tenait un Olaf apeuré dans ses bras.

-Par pitié, dites-moi que cette créature est à vous ?! ça fait une heure qu’elle fait des devinettes tout en ne pouvant s’empêcher de déblatérer le prénom d’Anna toutes les cinq secondes, dit-il.
-C’est exact, cette créature m’appartient…Répliquai-je avec férocité.

Je lui arrachais presque le bonhomme de neige des bras et lui fis un énorme câlin pour me réconforter. Puis je m’adressai à nouveau à l’homme et contrôlai ma voix du mieux que je pus en reprenant :

-Mais je ne m’appelle pas Anna…Le…Ce bonhomme de neige a été un cadeau de la reine Elsa. Elle me l’a donnée un jour quand je l’avais aidé à…Euh…Confectionné des gâteaux.
-Il n’y a aucun problème je vous dis ! Du moment que vous m’en débarrassez ! Je suis navré de vous avoir fait peur demoiselle, rétorqua l’étranger. Mes hommes pensaient que vous et votre bonhomme de neige étaient une bonne proie pour le dîner.
-Je vois, murmurai-je en les fixant toujours avec méchanceté.
-Nous sommes venus pour le couronnement de la reine Elsa d’Arendelle, expliqua-t-il.  
-Et donc vous êtes ? Questionnai-je de façon franche.
-Je suis le prince Viktor, des îles du Sud, répondit-il simplement.

Je pâlis contre mon gré et répliquai plus acerbement que je ne l’aurais voulu :

-Des îles du Sud ?! Mais alors cela veut-il dire que vous êtes de la famille des Westergaard ?!  

Le dénommé Viktor rougit bientôt de confusion et murmura :

-Oh non ! Non ! Nous sommes encore plus au Sud que les îles de pierre précieuse noire.

Je poussai intérieurement un soupir de soulagement et ne pus m’empêcher d’ajouter :

-Vous me faîtes beaucoup penser à mon fiancé que j’aime énormément et qui doit m’attendre à l’heure qu’il est, des îles plus au sud, vous dîtes ? Répétai-je.
-C’est bien cela, insista-t-il.
-Vous êtes parents avec le roi Hodin ?

L’homme sursauta, surpris que je connaisse des titres de noblesse. Je rosis légèrement et trouvai normal de me justifier :

-Hum…Je suis friande de la bibliothèque d’Arendelle qui est très complète niveau enseignement.

Il me regarda avec admiration et sembla avoir bu mes paroles avant de rétorquer :

-Quel royaume avancé ! Eh bien oui, si vous voulez tout savoir, je suis son fils. Il avait retrouvé les parents de la reine Elsa sur la plage lorsqu’ils se sont noyés, c’est en hommage à eux que je suis venu voir le couronnement.
-Et du couronnement vous vous êtes retrouvés dans les bois ? Demandai-je encore soupçonneuse.

Il fut déstabilisé et bredouilla :

-C’est que… Avant la cérémonie, mon père m’avait demandé de passer chez un certain Oaken. Je devais prendre une commande rare…Et puis mon bateau s’est affrété à Arnevik et non à Arendelle. J’ai pris une calèche jusqu’à la boutique mais elle n’a pas jugé bon de m’emmener jusque-là. Les routes étaient trop boueuses. Alors je me suis dit que je pourrais faire la suite à pied. Les deux lieux ne me semblaient pas si loin.
-Je ne puis malheureusement pas vous aider à vous orienter puisque je suis moi-même perdue. Nous sommes donc coincés ici, maugréai-je tout en oubliant de lui en expliquer la raison.

Viktor me dévisagea alors avec un grand sourire et m’indiqua :

-Bien sûr que non ! Regardez ! Nos traces et celles des chevaux sont restées dans le sol.

Comme une idiote je constatai alors qu’il avait raison.

-Souhaitez-vous que je vous raccompagne à votre ferme ? Demanda-t-il à nouveau, ou bien venez-vous avec moi à la boutique et nous y retournerons ensemble après ?
-Il vous faudra suivre votre route seul après. Mon fiancé est un débiteur de glace, j’habite dans une zone plus au Nord. Je consens à vous accompagner chez Oaken. Laissez-moi vous expliquer ma vie le temps du trajet.
-Comme vous voudrez demoiselle ! S’exclama Viktor.

Sans chercher à en savoir plus le prince des îles du Nord m’aida à grimper sur le dos de son cheval alors qu’un des soldats s’empara d’Olaf.

-Cramponnez-vous à moi, me souffla-t-il alors que je lui empoignais la taille.

En un instant nous prîmes une route qui nous éloigna du royaume. Alors que nous rejoignions un chemin plus large et moins salissant, j’expliquai rapidement une vie inventée vers les fjords sauvages avec Kristoff. J’étais vraiment frustrée par ce personnage. Sa ressemblance avec mon fiancé était frappante. Pendant un instant je me demandai s’il n’avait pas un jumeau caché mais c’était complètement ridicule. Je repensai alors à ce rêve où j’avais fait l’amour en cachette avec mon beau glacier…Où nous avions eu deux enfants. Oui… Il me manquait déjà. J’espérai fortement qu’il protégerait Elsa et les autres.

Par miracle le cours d’eau où j’étais tombée un mois plus tôt et qui m’avait gelé la robe se trouvait à présent face à nous.

-Il y a une grange si vous voulez pour les chevaux, dis-je calmement.
-Non mes hommes resteront dehors pour les surveiller. Cela ne sera pas long de toute façon, déclara-t-il.

J’hochais la tête comme un accord. Je descendis Olaf de sa monture et nous rentrâmes dans le chalet de bois.

-Youhou ! Sifflota la voix d’Oaken. Grandes liqui…
-Non je ne viens pas pour ça monsieur Oaken, je suis désolée, le coupai-je car chaque minute était précieuse à mes yeux et j’avais déjà perdue assez de temps.

L’homme imposant s’arrêta aussitôt et me regarda alors attendant que j’ajoute quelque chose pour qu’il puisse commencer un autre dialogue. Hélas, je préférais m’abstenir pour l’instant tant que Viktor n’était pas encore servi. Je le laissai ainsi passer et il s’imposa par sa grande taille dans la pièce.

-Bonjour, je viens pour la commande, déclara-t-il gauchement comme si c’était le seul à prendre possession d’objet à l’avance dans cette boutique.

Je fus d’autant plus surprise, lorsque le grand gaillard roux répliqua :

-Ja ! Je l’ai dans la remise, je reviens je vais la chercher.

Il passa par une porte derrière le comptoir. Pendant que nous attendions, j’observai le nouvel arrivage de la boutique. Les étagères étaient remplies d’objets à l’effigie du nouveau couronnement d’Elsa. Outre ça il n’y avait pas grand-chose de plus que d’habitude. Oaken ne mit pas longtemps à revenir. Il déposa un carton rectangulaire assez imposant et s’écria :

-Et voilà ! Ça vous fera quarante, déclara Oaken après être revenu.

La livraison eut tout de suite don d’éveiller ma curiosité. Que pouvait contenir une telle chose pour une somme pareille ? Malheureusement il me faudrait rester avec cet interrogatoire. Le prince Viktor ne l’ouvrirait sûrement pas devant moi…

-Je vérifie la marchandise avant de payer, dit-il comme s’il avait lu dans mes pensées.

Ah si visiblement… Sous mes yeux surpris, Oaken sortit bientôt un tableau représentant une très belle femme aux cheveux blonds presque blanc qui était enceinte. J’étais sûre de l’avoir vu quelque part mais j’eus beau fouiller dans ma mémoire. Cela ne me revint pas. Les seules images que me montrait mon esprit étaient celles de mes cauchemars. Le prince Viktor sourit en voyant le portrait.

-Il est magnifique ! Précisa-t-il, c’est tout à fait ce que je vous avais demandé !  

Le marchand et moi approuvâmes. Contrairement à Kristoff, il ne fit pas de polémique et paya les quarante sous à Oaken. Il me regarda ensuite et demanda :

-Alors ? Vous êtes sûre de vous ? Vous ne voulez pas venir au couronnement de la reine Elsa ?  
-Non, non, allez-y ! M’écriai-je en lançant un regard au marchand pour qu’il ne fasse pas de gaffe, vous me raconterez si nous nous revoyons un jour.

Le prince Viktor hocha la tête et conclut :

-Oh oui ! J’espère bien ! Vous êtes quelqu’un de charmante.
-Merci, murmurai-je en rougissant.

J’essayai de garder un sourire apaisé jusqu’à ce qu’il parte de la boutique. Intérieurement, j’avais envie d’hurler. C’était la deuxième fois que je laissais le royaume aux mains d’un inconnu. Pourtant ce cas-là était beaucoup plus grave que l’ancien. Tout le monde était prisonnier par des monstres cette fois et non un état naturel ! Il ne fallait pas que je regrette ma décision. Le prince Viktor était peut-être mon seul espoir.
Il s’en alla donc à cheval suivi de ces hommes. Je jetai un dernier regard d’espérance à leur égard et retournai auprès d’Oaken qui n’avait pas tout compris.

-Que se passe-t-il princesse Anna ? Questionna-t-il en comprenant qu’il y avait un danger.
-Vous êtes une des seules personnes d’Arendelle avec moi à ne pas vous être fait capturer par des ennemis, expliquai-je tout en lui redonnant brièvement le contexte, une fois que je serais partie, il faudra que vous fermiez la boutique, que vous arrêtiez la cheminée et que vous vous calfeutriez est-ce bien compris ?

L’homme imposant, blêmit au fur et à mesure de mes propos mais hocha la tête.

-En quoi puis-je vous être utile dans ce cas ? Demanda-t-il.
-J’aurais besoin de plusieurs éléments qui pourront m’aider pour mon voyage. En premier lieu j’aimerais des vivres : Un sac de grosses carottes et une gourde d’eau par exemple. Ensuite en ce qui concerne les vêtements chauds je voudrais avoir une capeline si possible assez résistante contre le froid et les intempéries. Enfin si vous aviez des armes comme des dagues ça m’irait très bien.
-J’ai tout ce qu’il vous faut princesse Anna ! S’écria-t-il.

En quelques instants il me rapporta le tout.  

-Ça vous fera 120, compta-t-il.  
-Je vous paye de la même façon que la dernière fois, dis-je avec conviction.
-Entendu... J’attendrai votre postier ! S’écria-t-il, avez-vous besoin d’autre chose ?
-Oui, j’aurais quelques questions à vous poser…

Quitte à être ici, je voulais savoir s’il y avait eu des similitudes avec mon rêve.  

-Je vous écoute, déclara le marchand de sa petite voix fluette.

J’essayai de ne pas rougir et je demandais enfin :

-Est-ce que vous auriez eu des attaques dernièrement dans votre boutique ?

La réponse fusa plus vite que je ne l’aurais cru.

-Non pourquoi ? S’étonna-t-il.
-Est-ce qu’il y a déjà eu des attaques dans votre magasin ? Repris-je ne pensant à cette question que maintenant, depuis quand avez-vous ce magasin ?
-Il appartenait à mon arrière-arrière-arrière-grand-père ja ! S’exclama-t-il, et il me semble qu’une fois mon grand-père m’avait raconté qu’ils avaient eu des voleurs mais je n’étais pas encore né et ils avaient été rattrapé par mes aïeux avant d’avoir eu le temps de s’enfuir.
-Est-ce qu’il y avait eu des dégâts matériaux ? Ou bien…Des gens ont-ils été tués ? Insistai-je.  
-Ils n’ont jamais voulu me le dire. Mais peut-être est-il dans votre livre Ja ! Ajouta-t-il en pointant son doigt sur la couverture des pactes économiques.

Je ne voulais pas lui faire de peine mais je ne pensais pas que sa boutique soit classée à l’intérieur. Elle était vraiment petite et n’avait pas de grande importance en dehors du royaume d’Arendelle.  

- Donnez-moi, je vais regarder insista-t-il.

A contre cœur je le laissai tripoter la couverture de ses grosses mains râpeuses. Il se dirigea directement vers le glossaire et… Trouva le nom « d’Oaken Bazard ». Impressionnée je l’observai manier aisément les pages jusqu’à venir à celle qui l’intéressait.

-Ah tenez c’est inscrit ici, ja ! S’exclama-t-il.

Il n’y avait même pas une page mais tout était dit. Comme prévu il n’y avait pas eu de morts, mais qu’un blessé léger à la tête. Et bien sûr aucune trace manuscrite sur un quelconque flocon où serait inscrit « EP ».

-Est-ce que je peux vous être encore utile ? Questionna-t-il.
-Oui ! J’aurais besoin d’une carte aussi, ordonnai-je.
-Une carte du pays ? Précisa-t-il.
-Oui…Une qui serait vraiment très complète même sur les plus contrées les plus sauvages du Nord, comme la Forêt Enchantée, répondis-je.

Le visage d’Oaken se troubla soudain. Il perdit son assurance et reprit pour une fois sincère :

-Oh…J’en ai qu’une qui appartient à la famille.

Je comprenais sa position. Néanmoins, je ne pouvais pas me permettre de trop traîner la négociation.

-S’il vous plaît c’est vraiment important ! Je vous la renverrai en même temps que votre argent pour toutes les marchandises que je vous ai prises, confiai-je.

Je le fixai d’un regard qui ne lui laissai pas le choix. Un regard royal. Le même que j’avais utilisé avec Kristoff pour le forcer à me mener jusqu’à Elsa lors de sa fuite. Après quelques secondes d’hésitation il finit par aller dans la remise de derrière et me ramena enfin la carte. Elle était vieille, fripée, jaunie par le temps. Je compris en voyant les plis qu’elle était précieuse et je me forçais dès cet instant à y faire attention.

-Merci, dis-je sincèrement compatissante, ne vous inquiétez pas…J’ai une dernière chose à vous demander et après je ne vous embête plus.  
-Vous ne m’embêtez pas princesse Anna ! Je vous écoute, déclara Oaken espérant sans doute ne pas avoir à faire de nouvelles déchirures familiales.
-Est-ce que vous auriez les horaires des prochains bateaux qui partent d’Arnevik ? Questionnai-je.
-Je dois en avoir certains qui partent vers l’ouest, ja ! S’exclama-t-il.
-C’est précisément ce qu’il me faut ! M’exclamai-je, toute contente.

Oaken sortit alors des pamphlets de derrière le comptoir et m’en tendit un. Donnant mon livre à Olaf, je dépliai rapidement les horaires. Le plus proche que je pouvais atteindre et qui filait vers le Nord, était celui de demain à treize heures… Si je marchais toute la nuit bien sûr.

-Vous avez de quoi vous déplacer ? Demanda alors l’homme imposant comme s’il avait lu dans mes pensées.

A moins qu’Olaf me serve de luge…Je ris jaune en m’imaginant sur la pauvre créature. Le pauvre, il ne ferait pas dix mètres sans s’aplatir. Je dis alors avec un soupir à haute voix :

-Non.
-Je vais vous proposer quelque chose, reprit alors Oaken, demain il se trouve que justement je dois me rendre à Arnevik pour aller chercher des provisions au port… Souhaiteriez-vous que je vous accompagne ?
-Si ça ne vous dérange pas ! M’exclamai-je un peu brutalement car je ne voulais pas louper cette occasion.
-Si je le propose c’est que ça ne me gêne pas princesse Anna !

Soudain son horloge sonna vingt-deux heures. Sans perdre un instant il suivit les instructions que je lui avais dit tout à l’heure et alla calfeutrer le magasin. Il ferma tout à double tour et stoppa la cheminée. La chaleur se fit moins intense. Heureusement que nous étions en été.

-Je vous propose un sandwich ? Demanda-il compatissant. Je suis désolé je travaille toujours tard mais le repas que ma femme a fait est déjà mangé depuis bien longtemps.
-Un sandwich sera parfait ! Déclarai-je souriant de mon mieux.

Je le pris et le dévorais assez vite. Qu’est-ce que j’aurais donné pour un petit morceau de chocolat !

-J’ai un lit d’enfant pour le bonhomme de neige mais je pense que vous vous devrez vous contenter du sauna. Vous aurez plus chaud et serez bien confinée ! Me précisa encore le magasinier.
-Ce sera parfait. Merci Oaken. Merci pour tout ! Conclus-je sincère.

Il ne s’attarda pas plus longtemps. Il se dirigea vers l’arrière de la boutique avec Olaf et après un dernier au revoir me laissa seule.

-Bien… On ne se lave pas, murmurai-je.

Je rentrai dans le sauna et claquai bien la porte. Il faisait effectivement bien chaud. Assez chaud pour que je puisse m’enlever ma robe. Je me retrouvais bientôt en sous-vêtements et pliais soigneusement mon vêtement de jour pour qu’il ne soit pas trop froissé le lendemain. Je défis ensuite mes tresses laissant libre court à mes cheveux. J’allais m’allonger sur la banquette de mon rêve où Kristoff et moi avions discuté. Cette même banquette où nous étions en maillot de bain. Où j’étais enceinte… Où nous étions mariés…

-STOP ANNA ! Me grondai-je.

Une chaleur familière m’envahit. Cette chaleur que mes mains et les parties de mon corps les plus profondes connaissaient lorsque je me faisais du bien après avoir lu et imaginé des passages des romans de la Duchesse de Funningur. Et pourtant…Je restai fixée sur l’image de mon beau montagnard et moi en train de nous aimer sur ce banc. Je voulais encore qu’il m’embrasse.

-Allez…J’en ai besoin, me persuadai-je alors que la fièvre du désir montait de plus en plus.

Je me focalisais à nouveau sur le baiser du montagnard et moi dans le sauna. Embrasser…Tendrement…Oui…En pensant le mot je me touchai les lèvres. Oui qu’il m’embrasse encore avec délicatesse. Ma partie lucide fit alors une tentative pour que je m’endorme directement. Mes paupières étaient lourdes. La marche dans les bois m’avait bien fatiguée. Pourtant le cadre intimiste me rappelait mes heures perdues dans la bibliothèque à lire les romans torrides de la Duchesse… Et à m’exercer à reproduire dans la mesure du possible les passages érotiques.

-Oui Anna… Dévoile-toi… Cherche-toi…Me murmurai-je d’une voix que je ne détestai pas sur le moment.

Je fermai immédiatement les yeux et des images de plus en plus torrides et non conformes à l’étiquette commencèrent à me tourner dans la tête. Oui c’est ça…Je voulais que Kristoff m’embrasse la bouche puis qu’il descende doucement jusqu’à mon cou et me caresse passionnément. Mes mains descendirent aussitôt vers mon cou. Puis je l’imaginai me délacer mon corset pour atteindre ma poitrine. Sentant monter le désir, je défis dans un mouvement assez enchaîné les lacets emmêlés de mon corsage. Puis je me débrouillai pour passer la main dans mes seins. Je me les caressai l’un après l’autre en n’oubliant pas que c’était Kristoff qui agissait ainsi avec une douceur des plus infinies. Si jamais, j’arrêtais d’y penser une immense honte m’imprègnerait. J’y allai lentement, doucement pour bien faire durer le plaisir. J’imaginai Kristoff en train de s’amuser avec mes mamelons les rendant dures comme deux petites billes. Je recachai ensuite mes seins, un peu honteuse…

-Non Anna ! Non ! Dis-je d’une voix presque sauvage, il faut que je continue…C’est Kristoff…C’est Kristoff.

Le montagnard s’arrêta donc de s’occuper de ma poitrine. Il me remit le corset en place et me remonta bientôt la jupe. Il me baissa mon collant blanc de pureté et passa sa main dans mon sous-vêtement. Mes doigts glissèrent. De nouveau gênée, j’écartai les jambes de sorte à positionner mes mains comme il fallait.

-Ce n’est pas moi…C’est lui…L’homme que j’aime…Murmurai-je d’une voix saccadée, Kristoff…Continue de me caresser.  

Cela m’aida à me détendre. En quelques instants mes doigts bougèrent d’eux-mêmes faisant fonctionner ce qui devait se produire quand j’effectuai ce mouvement. Cela redoubla mon plaisir. Je recommençai plusieurs fois d’affilées m’approchant un peu plus vers le point le plus sensible. Un peu idiote, je songeai au sentiment de culpabilité et de honte que j’aurais après. Mais tant pis, l’instant était si bon.

-On y est presque Kristoff…On y est presque, peinai-je à souffler.

J’'étais en train d’atteindre le point culminant quand soudain un bruit se fit entendre dans la boutique. L’escalier de la remise était en train de grincer. Je me stoppai immédiatement retrouvant enfin ma raison bien qu’un immense sentiment de manque et d’énervement à l’idée de ne pas avoir pu aller au bout m’envahirent. Quelqu’un frappa à la porte.

Je rebaissai rapidement la jupe et m’essuyai les mains dessus.

-Entrez ! M’exclamai-je songeant une seconde trop tard que je ne m’étais pas assez méfiée de qui pouvait être derrière la porte.

Heureusement ce n’était qu’Olaf. Il arriva en se dandinant et me confia comme un enfant :

-Je peux avoir un gros câlin Anna ? Je n’arrive pas à dormir tout seul.  

Je soupirai et retrouvai mon instinct maternel. Je m’approchais bientôt du bonhomme de neige, le pris dans mes bras et le ramenai avec moi dans mon lit. Nous nous endormîmes l’un à côté de l’autre épuisé par cette tumultueuse journée.

L’image d’Helga apparut. Elle ne parla pas mais leva un pouce comme pour m’indiquer que j’étais sur la bonne voie.


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Mar 01 Fév 2022, 22:58
On reprend là où on s'était arrêté : Anna "fuyant" Arendelle... et au bon moment car le château s'est fait attaquer par on-ne-sait-qui/quoi.

Et en plus d'avoir (involontairement) embarqué Olaf avec elle, voilà qu'elle tombe sur Viktor, qui l'avait pris pour un gibier... à ce point ? Y a combien de type de gibier bipède dans les pays nordiques. A moins qu'il cherchait vraiment à éliminer Anna, donc peut-être un rapport avec l'attaque du palais... en tout cas, mieux vaut ne pas lui dévoiler sa véritable identité.

Mais une fois chez Oaken, Viktor récupère une commande sur ordre de son père : un tableau d'une femme blonde enceinte semblant familière à Anna. Camille ? La pouffiasse de Funningur ? Emma Picéard ? On finira bien par savoir...

Quoi qu'il en soit, après avoir acquis le nécessaire pour le voyage, elle apprend que la boutique d'Oaken fut attaqué il y a longtemps avant qu'il soit né, et sans que ça ait un rapport avec l'attaque qu'elle a vécu en rêve au tout début. Donc pas de trace de flocon tatoué "EP" dessus. Et de plus, elle demande à Oaken de fermer boutique temporairement afin que personne de ceux ayant envahi Arendelle n'ait l'idée de suivre la trace d'Anna ici. Et comble de chance, vu qu'elle doit partir pour Arnevik, ce sera avec Oaken, qui doit y aller aussi. Heureuse coïncidence ? Peut-être...

Et on finit sur une excitation sexuelle d'Anna (encore ? Décidément...) s’imaginant avec Kristoff avant que le bonhomme de neige ne l'interrompe et qu'Helga n'apparaisse brièvement pour approuver... non pas l'excitation sexuelle, mais le câlin d'Anna à Olaf. Enfin je crois, ou pour lui dire de continuer à suivre le chemin qu'elle a pris...

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Ven 04 Fév 2022, 22:51
Spoilers sans contexte chapitre 14 !

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Dim 06 Fév 2022, 20:16
Chapitre 14 : La traversée :

La nuit fut courte. Oaken vint me réveiller tôt le lendemain matin en poussant la porte du sauna sans s’apercevoir de sa force. Je fis un bond et ouvris les yeux en sursaut. J’étais gelée après avoir tenue Olaf dans mes bras, toute la nuit. Grognant intérieurement après le marchand parce que je ne me rappelais pas si Helga m’avait laissé un autre indice, je me levai d’un pas lourd et me préparais rapidement. Nous mangeâmes un morceau de pain noir et bûmes du café. J’étais bien loin de mon chocolat chaud et mes krumkakes matinales. Nous ne nous lavâmes toujours pas à mon grand désespoir.

-Mettez-vous à l’arrière du traineau vous pourrez vous reposer, nous arriverons dans deux heures au port d’Arnevik, ja ! S’exclama Oaken déjà en forme alors que l’aube se levait à peine.

Les yeux encore vitreux et l’équilibre en désorientation totale, je ne cherchai pas à débattre sur ce qu’il venait de dire. Je me contentais de m’installer bien confortablement à l’arrière du chariot me drapant dans les couvertures de… Rennes et regardai l’horizon au lointain.

-Qu’est-ce que c’est doux comme matière…Déclarai-je, je vous en commanderai quand nous serons de retour au château.

Oaken observa la parure puis soupira.

-Oh…Je crains que ça ne soit pas possible princesse Anna…Nous ne traitons plus avec aucun peuple qui les fabrique, chuchota-t-il.

Il était fort à parier que ce soit ces fameux Northuldra…Olaf s’était mis à côté de moi. Le petit bonhomme de neige referma de suite les yeux. Arendelle n’était pas visible. Il y avait juste les arbres et la grange. Le temps que j’enregistre ces deux informations nous étions déjà bien en route. Je ne vis pas le temps passer. Les paysages défilaient alors, passant des bois à la campagne et de la campagne à la mer. Je mis un temps avant de comprendre que nous longions la côte.
Nous étions partis à l’aube mais le soleil était bien haut dans le ciel quand nous rejoignîmes la ville de la débauche. Au fur et à mesure que nous approchions, une odeur nauséabonde de semence, d’alcool et de cigare froid vint envahir mes narines.

-Quel endroit infâme ! Lâchai-je d’un coup sans réfléchir.

Cela fit sourire Oaken qui rétorqua :

-Et pourtant l’un des berceaux de notre royaume princesse Anna ! Le roi Runeard avait promis d’arranger cet endroit…Il y est venu à maintes reprises mais n’a jamais amélioré les conditions de vie.
-Il est donc bon de ne pas trop me faire remarquer, commentai-je.

Le marchand hocha la tête et m’encouragea à mettre ma capeline pour cacher ma coiffure et mes bijoux. La charrette continua sa route et nous entrâmes définitivement dans la ville miteuse. Plusieurs échoppes délabrées siégeaient en parallèle traçant la route principale.

-Y a des gens qui habitent réellement ici ? Demandai-je encore avec curiosité.
-Hélas oui princesse Anna ! M’intima-t-il, les personnes se retrouvent principalement à l’auberge la plus réputée de la ville, l’Engel Død et à son bâtiment juste en face, Les Belles Poules qui est une maison close…
-Charmant, murmurai-je dégoûtée et dépassée par la situation.

J’étais réellement soulagée que notre famille ne connaisse pas cette ville finalement…Même si Arnved faisait partie de nos ascendants paternels direct...Les odeurs abominables persistèrent indiquant que nous étions sur la bonne voie puisque nous sentîmes bientôt des carcasses de poisson. A neuf heures le marchand roux me déposa enfin sur les quais et j’observai les navires comme un hibou observerait sa proie. Ce n’était pas le moment de paniquer… Malgré les regards antipathiques des gens qui m’entouraient.

-Je vous remercie Oaken pour votre hospitalité et pour mes provisions, je vous enverrai la somme le plus tôt possible, dis-je sincère.

Je lui déposai un baiser sur sa joue et son visage rayonna.

-De rien princesse c’est un honneur de vous avoir servi, ja ! Conclut-il.

Je ne le retardai pas plus longtemps. Sa livraison était urgente et je savais à quel point les commerçants étaient pointilleux sur les horaires. Combien de fois m’étais-je faite gronder par Maman car je n’étais pas arrivée à temps pour que le couturier me fasse une nouvelle robe ! Mais tout ceci était du passé à présent.

-Anna ! Regarde ! Le kiosque est là-bas ! Annonça bientôt Olaf.

Heureusement qu’il était là. Je l’avais presque oublié. Nous nous dirigeâmes donc vers le kiosque ensemble et attendîmes patiemment notre tour. Bizarrement l’ordre semblait régner sur cette partie de la ville. Un peu stressée, j’espérai que le bateau ne partirait pas sans nous. Nous nous retrouvâmes enfin face à un marin qui puait le tabac froid.

-J’vous écoute ! Déclara-t-il d’une voix de crécelle.
-J’aimerais une place sur le prochain navire qui aille le plus au Nord de notre royaume, s’il vous plaît, répliquai-je d’une traite comme si j’avais déjà tout préparé à l’avance.

L’homme daigna enfin lever les yeux pour voir qui s’adressait à lui. Il les ouvrit comme deux soucoupes en voyant Olaf mais n’ajouta rien. Il me dévisagea et comprit enfin qui j’étais. Je le suppliai du regard de ne rien dire devant la foule. A ma grande surprise, il joua le jeu et changea immédiatement de ton en me disant :  

-Nous en avons un…L’Helga…Il part dans dix minutes du quai trois votre alt...

Mon cœur explosa de joie au prénom du bateau. Je sus que c’était bon signe.
 
-…Je vous remercie, le coupai-je.
-Tenez voici les billets, ajouta-t-il,  c’est gratuit pour les jolies dames.
-Mais moi je ne suis pas une…Commença Olaf.

Je donnai immédiatement un léger coup de coude au bonhomme de neige et affichai mon plus beau sourire au vendeur. Puis je lui arrachais les deux carrés cartonnés et marchai le plus rapidement jusqu’au quai qui y était indiqué. L’Helga, était un trois-mâts qui nous faisait face semblable à celui sur lequel Papa et Maman avaient embarqué. Mon cœur se fit lourd et je redoutai soudain de ne jamais revenir à Arendelle.  

-Capitaine ! Appela alors l’un des hommes.

Un trentenaire qui fumait la pipe se dirigea aussitôt vers celui qui venait de l’appeler.

-Qu’y-a-t-il ? Demanda-t-il.
-Le bateau est fin prêt pour l’embarquement, précisa le marin.
-Attendez ! Criai-je brusquement m’interposant entre les deux hommes. J’ai la permission de monter à bord pour effectuer le voyage avec vous.

Les hommes me détaillèrent du regard et le capitaine s’écria avec moquerie :

-Pourquoi voulez-vous venir ma petite dame ? Vous êtes experte en chasseuse de baleines, peut-être ?

Je pâlis immédiatement. Je trouvais la pratique barbare même si j’étais heureuse d’avoir du maquillage. Voyant qu’il attendait toujours, je répondis :

-Mais oui monsieur ! Je tiens à apprendre !

Les hommes me regardèrent surpris et rire jusqu’à ne plus pouvoir s’arrêter. Je leur montrai les billets. Le commandant grinça des dents et je crus entendre « ça porte malheur d’avoir une femme à bord » mais comme je n’avais pas la certitude qu’il eût dit ça, je restai courtoise.  

-Bien dépêchez-vous de monter dans ce cas ! Grogna-t-il.
-Allez viens Olaf ! Clamai-je enfin soulagée même si ce n’était que le début d’une grande aventure.

Le capitaine regarda le bonhomme de neige d’un sale œil. Je voulus le rassurer tout de suite :

-Oh ! Vous savez ! Ce n’est pas un lapin !

L’homme pâlit et grogna :

-N’utilisez plus ce mot à partir de maintenant ! Mais c’est pas vrai ! Qu’est-ce que j’ai fait aux Dieux pour mériter ça…

Me sentant honteuse, je descendis rapidement à la soute et y trouvai une chambre propre. J’étais en train de l’observer quand le capitaine rétorqua encore :

-Vous avez de la chance, elle avait été préparée pour le Duc et la Duchesse de Funningur au départ...Malheureusement ils ne se sont pas présentés à l’heure dite.
-Ils ont peut-être eu un enlèvement… Enfin je veux dire empêchement ! Bredouillai-je tout en devenant rouge comme un rubis.

Le capitaine haussa les épaules, agacé et ressortit rapidement de la cabine. Je ne le trouvai pas très avenant. J’allai immédiatement posée mes affaires et trouvai une enveloppe truffée de fautes dans l’armoire. Elle était adressée à la Duchesse. Je l’ouvris même si elle ne m’était pas destinée. Je compris alors pourquoi le capitaine était déçu de ma compagnie. Il était facile de deviner d’où venait l’inspiration de cette écrivaine.

-Qu’est-ce que tu as trouvé Anna ? Demanda enfin Olaf.
-Moi…Euh… Rien, minaudai-je refusant d’expliquer la situation embarrassante au bonhomme de neige.

Je reposai rapidement la lettre du capitaine dans l’armoire. Le bateau commença à tanguer m’indiquant subitement que nous étions partis. Je regardai par les hublots, la mer qui bougeait doucement. Chaque vague formait des moutons qui se transformaient progressivement en petits rouleaux dès qu’ils s’abattaient sur les quais. La montagne dans le lointain fut bientôt cachée par le brouillard et le port n’était plus qu’un grain de sable dans cette planète qu’est la Terre. Il n’y avait que la mer à perte de vue. L’eau était bleue marine et devait être glacée. Si Elsa avait été là, elle aurait pu tout geler et nous aurions continué notre chemin à pieds ou en traineau. Mais ma sœur n’était pas avec moi et c’était précisément pour elle et tout le royaume que je devais réussir ma quête.

Trois jours passèrent ainsi où je restais beaucoup au lit le temps que mon corps s’habitue à l’air marin. Je manquai à plusieurs reprises de déverser la nourriture riche et abondante. Je redoutais d’assister à une attaque de baleinier. Aussi je pâlis d’un coup au quatrième jour quand  regardant la mer qui s’étendait toujours à perte de vue, je relevai alors une forme noire qui dépassait de la surface. Un geyser d’eau sortit bientôt de cette espèce de bosse et je compris brusquement que j’avais bien affaire à une baleine. Je n’avais pas peur de ces créatures, mais j’éprouvais un certain malaise à me retrouver nez à nez avec elle depuis que j’avais lu « Moby Dick ». M’approchant du hublot, j’aperçus bientôt son œil vert et je lui parlais alors comme un humain en faisant de grands signes :

- Va-t’en ! Fuis si tu veux vivre !

Mais ce fut peine perdue. J’entendis bientôt au-dessus de moi, le capitaine qui lançait ses ordres :

-Messieurs ! Aux harpons ! Tout de suite ! Nous en avons une !

Non ! Non ! Il ne fallait pas qu’ils lui fassent du mal. Pétrifiée, je l’entendis encore dire :

-Nous avons de la chance ! C’est une grosse femelle ! Nous aurons une bonne réserve d’huile de foie et de quoi faire des crèmes de charmes pour ces demoiselles !

Sa remarque me noua l’estomac.

-Anna qu’est-ce qui se passe ? Demanda soudain Olaf qui perdit le sourire.

Je lui caressai son front et ordonnai :

-Reste-là, je monte !

Je n’attendis pas plus longtemps et grimpai les marches quatre à quatre manquant de m’étaler à plusieurs reprises.

-Arrêtez ! Arrêtez ! Je vous en prie ! Criai-je en barrant la route à l’équipage.

Ils m’observèrent tous avec des yeux méchants et l’un d’eux s’écria :

-Dégagez le passage ! On vous avait prévenu que ça ne se ferait pas dans finesse !
-Ayez pitié d’elle ! Si ça se trouve c’est une Maman ! Répliquai-je encore.

Le capitaine renchérit :

-Ecoutez ma petite demoiselle, vous êtes bien contente d’avoir votre maquillage et de la lumière ! On n’a rien sans rien ! Donc maintenant dégagez et laissez faire les professionnels !

Mon cœur s’emballa et je serrai les poings de rage alors que mon regard s'embua. D’un geste rapide, le capitaine fit signe à un des matelots qui me vira de l’objectif. Le chef reprit ensuite :

-Messieurs ! Tous en même temps ! A la une…A la deux…A la trois !

Je préférais fermer les yeux pour ne pas voir le massacre. Contre toute attente, la bête ne lâcha pas un cri d’agonie. Nous ne nous arrêtâmes pas particulièrement non plus pour l’affréter. Alors que j’osais enfin ouvrir un œil, l’équipage se mit à rire et le capitaine répliqua :

-Hey…Restez avec nous mademoiselle…C’était pour vous faire peur ! Faut bien créer un peu d’animation sur ce bateau ! Sérieusement, est-ce que nous avons des têtes de chasseurs de baleines ?! On fait plus petits nous, on attrape la morue…Et on fait des trafiques illégaux aussi…Mais promis on en fera pas tant que vous êtes là…En contrepartie faudra nous laisser tranquilles quand on sera revenu à Arnevik.

N’arrivant pas à parler à cause de l’angoisse qui me nouait encore le ventre, je me contentais d’acquiescer.

-Bienvenue à bord ! Princesse Anna d’Arendelle ! Reprit le capitaine en me faisant un baisemain.

Je l’ignorai totalement me focalisant toujours sur la baleine. J’eus peur qu’elle fasse chavirer le navire mais elle resta tranquille. Nous passâmes devant elle sans aucun incident. Je retournai aussitôt auprès d’Olaf qui attendait toujours apeuré dans la cabine.

-C’est passé, tu n’as plus rien à craindre, murmurai-je en le prenant contre moi.

Nous restâmes ainsi quelques instants. Puis il me demanda soudain d’une voix enfantine :
 
-Anna tu veux bien jouer avec moi ?

Je ne montrai pas mon agacement même si j’aurais souhaité faire autre chose. A la place, je lui tendis mon livre d’enfant et répliquai :

-Je m’occuperai de toi après Olaf, pour l’instant il faut que je fasse des recherches sur les traités politiques…Mais là avec mes histoires de Northuldra et d’Arendellien, tu as de quoi lire pendant longtemps.

Le bonhomme de neige retrouva aussitôt le sourire et murmura :

-Merci Anna.

J’étais en train de me demander s’il savait lire quand il me prit le livre des mains et l’ouvrit aux premières pages. Visiblement il savait. Quant à moi je pus enfin me plonger dans le livre des partenaires commerciaux. L’introduction me confirma enfin d’où provenait le flocon "EP" de mon cauchemar.

Arendelle el 14 fèbvre de l’an 797,
Ensi naistra nostre unïon. Nos jurons avantier el Seignors ke nostres que nos pueple restrendront a ja lyes dans es echanges liés qu’ils soist miconimiques, politiques et géographiques. Por honir nostre alianse, nos procederons ins ceste jor el 14 fèbvre a doner a aucuns une bague enforcillé des cristiels avuec es insignes des avuec les initiales gravées maistres de cesti unïon : « EP ». E por Emma premiere du non, et P por Pierre infans du pueble Northuldra a amis d’Aren el premihier roy de el Arendal. Nos promestrons que ceste unïon durera por nos infans, nos petits-infans, et nos ariere-petits-infans jusqu’a ke l’Yggdrasil s’accomplisse et detruise nostre Terre. Ensi jamais une des gens du l’unïon decide de rompre le pacte la granz magie de l’Yggdrasil s’abattroit sur el et toste sa descendance jusqu’a qu’il n’oit plus de famille. Puisse nostre unïon duroit pour l’éternité !

Emma a Pierre Piceaerd/ Aren a Kirsten d’Arendal/ Wilfried a Johanna del isles el soud/ Ludovika a Alexander d’El Rédor/ Eleonor a  Ludwig del Weselton/ Lucianna a Pascal del Corona.


Ne connaissant pas bien le vieux Norrois, je ne compris que globalement le sens des phrases. J’avais face à moi une sorte de pacte de mes ancêtres et de tous les autres ancêtres partenaires commerciaux. Il y avait également ce rapport d’Yggdrasil et des esprits qui me faisaient froid dans le dos. Je repensais à la guerre de Grand-père Runeard auprès des Northuldra et je compris assez rapidement que c’était sans doute cette action qui avait été à l’encontre du pacte ancestral. Le reste demeurait flou.  Intriguée par le contenu de cette introduction, je décidai de chercher un peu plus loin pour voir s’il y avait eu plus de précision par mes parents après la mort de Papy Runeard sur le fait qu’ils aient quitté le groupe. Je trouvai juste une date du mois de septembre 1823. J’essayai de creuser au fond de ma mémoire pour me rappeler si en Histoire nous avions vu un événement marquant à cette date mais rien ne sortit de mon esprit.

-Anna ! Viens voir ! Intervint soudain Olaf que j’avais presque oublié une fois encore, viens voir il y a quelque chose qui bloque une page et je ne peux pas la tourner.
-Ça doit être une encolure ! Répliquai-je agacée qu’il m’interrompe dans ma réflexion.  
-Non, non ce n’est pas ça, c’est tout dur, insista-t-il.

Voyant qu’il ne lâcherait pas l’affaire tant que je ne viendrais pas à sa rescousse, je me précipitai sur le lit et jugeai du mal par moi-même. Je fus stupéfaite en découvrant qu’au creux de la page il y avait bien quelque chose qui bloquait.

-Pourtant je n’avais rien mis…Pensai-je à haute voix.

Le cœur bien raccroché, je découvris bientôt qu’il s’agissait d’une bague d’or semblable à celle que Papa portait autrefois. Mon cœur faillit s’arrêter en voyant qu’il y avait la gravure "EP" comme les initiales du pacte économique. Sans aucun mal, je l’extirpai de la page et débloquai ainsi la suite de mon histoire. Olaf me fit un gros câlin pour me remercier et continua paisiblement sa lecture.

Je préférai pour ma part m’allonger sur le sofa qui surplombait le hublot pour faire redescendre ma tension artérielle. J’hésitai à mettre la bague. Je pensais vraiment que Papa l’avait emporté avec lui au fond de l’océan. Pourtant elle était bien là devant moi. Une envie de plus en plus irrésistible me donnait l’illusion qu’elle allait être à ma taille. Une partie de moi me disait de me méfier mais une autre plus forte m’indiquait que je devais la mettre.

C’est ainsi qu’après quelques secondes d’hésitations,  je passai enfin le bijou à mon auriculaire gauche. La pièce se mit soudain à tourner et je sentis mon âme partir de mon corps indiquant que je faisais un autre voyage astral.

-Ah te revoilà ! S’exclama une voix enfantine que je reconnus de suite, tu as de la chance ! J’ai un peu le temps de te parler.
-Helga ! Suis-je toujours chez les morts ?! Demandai-je désorientée.

Elle plaça sa main devant sa bouche pour rire et j’eus l’impression de me revoir enfant. Puis elle s’exclama :

-Oh ce n’est rien ! Tu t’es évanouie ! Mais ne t’en fait pas c’est génial ! J’avais besoin de t’apprendre de nouvelles choses par rapport à ce que tu viens de découvrir.
-Quoi donc ? Demandai-je le cœur battant.

Sans attendre, elle me prit la main et déclara :

-Suis-moi.

Nous traversâmes un long couloir noir et arrivâmes dans une grande salle sombre. Elle me faisait penser à la chambre de Papa et Maman où dormait actuellement Elsa à présent qu’elle était reine. Leurs lits à baldaquins apparurent et je vis que ma Mère était couchée dedans. Mais ce n’était pas la celle que je connaissais. Celle-ci était blanche, pâle et tout en sueurs.

-Respirez Majesté ! Déclara une jeune femme que je reconnus tout de suite comme étant une sage-femme.
-Elle a des contractions depuis hier soir et vous voudriez qu’elle puisse être à l’aise, tonna Papa.
-Je suis navré Majesté mais toutes les femmes sont sur le même pied d’égalité lorsqu’elles donnent la vie, la reine doit s’accrocher et plus vite elle écoutera mes instructions mieux ça se passera, reprit la femme d’une voix autoritaire.

Papa ne trouva rien à redire face à cette remarque si ferme. A la place il observa Maman qui suivit les instructions de la professionnelle. Tout comme moi lorsque j’avais accouché des jumeaux, son visage passa du blanc au rouge et ses traits se durcirent avec profondeur nous montrant son affreuse souffrance. Jusque-là, je ne disais rien mais je ne voyais pas très bien où la petite Helga voulait en venir. Le travail ne dura pas trop longtemps. Maman poussa encore une dizaine de fois et un paquet ensanglanté finit par sortir de sa féminité. Je faillis vomir. D’un geste rapide la sage-femme récupéra le bébé et alla le laver dans la grande bassine d’eau chaude. Papa s’approcha alors de Maman et alla lui déposer un baiser bienveillant sur le front. Elle lui avait donné une héritière.

-C’est une fille ! Déclara bientôt la sage-femme.

Père répliqua alors d’une voix grave :

-Nous l’appellerons Suzanne.  

Je faillis tomber à la renverse en entendant cela. Cela n’avait aucun sens. Maman n’avait eu qu’Elsa et moi comme enfant.

-Ce n’est pas fini ! S’extasia la petite Helga ravie de voir que je comprenais ce qui était en train de se passer.

En effet tout comme dans mon précédent rêve Maman se remit aussitôt au travail et accoucha bientôt d’un garçon que Papa nomma… Nicolas. La sage-femme s’occupa derechef du deuxième bébé.

La salle s’éteignit comme si la scène et ses comédiens venaient de finir de jouer. Je n’avais pas appris grand-chose de nouveau. J’étais déçue.

-Tu ne comprends donc pas ? Demanda la petite Helga.
-Non. Je ne comprends vraiment rien. Et personne ne me ranime là-haut ! M’énervai-je.
-C’est normal ! Tu parais endormie puisque tu es en pleine leçon de chamanisme, déclara la petite, mais trêve de bavardages…Ces jumeaux… Ils sont nés par une nuit de septembre 1823…Quelques années après la bataille qui opposa Runeard au Northuldra, le chef Amarok.
-Ce qui veut dire ? M’impatientai-je.

Helga souffla fort pour montrer qu’elle aussi perdait patience. Elle se prit la tête entre les mains et répliqua :

-Fais un effort s’il te plaît ! C’est toi ma Ma…Enfin la plus grande de nous deux ! Cela veut dire qu’ils ont été les premières victimes de l’Yggdrasil !

Horrifiée nous apparûmes alors dans une autre salle qui ressemblait à notre chambre d’enfance. Il y avait deux berceaux de bébés avec lesdits enfants à l’intérieur.

-Regarde ce qu’il en reste… murmura Helga en se mettant à pleurer.

Redoutant de faire un malaise dans le monde des morts, je m’approchai auprès de la petite fille et découvris des cendres dans les berceaux. Je ne pus m’empêcher de retenir mes larmes avant même d’avoir bien compris.

-Ils sont… ils sont… Morts brûlés ? Parvins-je à articuler.

Helga hocha la tête et chuchota :

-Pour eux tu ne peux plus rien, ils ont été les victimes d’une des gardiennes de l’Yggdrasil, mais pour Elsa et les autres tu peux encore ne l’oublie pas ! Suzanne et Nicolas ont été les premiers, ensuite il y a Mam…Enfin Iduna…Maintenant il faut que tu fasses en sorte que ça s’arrête à eux compris ?


J’hochai la tête me montrant convaincante. La petite Helga m’enleva immédiatement la bague et mon âme repartit vers mon corps. J’étais allongée dans le lit. Olaf était à mes pieds et pas seul.

-Vous vous sentez mieux ? Demanda le capitaine.

Il tenait la bague dans les mains. Je la lui arrachais et dis d’une voix tremblante :

-Rendez-moi ça je vous prie, c’est à moi, je ne la remettrai pas… Et oui je vais mieux je vous remercie.  

Le capitaine fit une moue à moitié convaincue et reprit :

-Je conçois que nous vous ayons fait peur avec la baleine tout à l’heure, mais il ne faut pas commencer à vous évanouir toutes les cinq minutes sinon nous ne sommes pas sortis ! Un marin va vous apporter à manger, ça vous évitera le mal de mer.
-Combien de temps va durer le voyage ? Me risquai-je de demander.
-Pour aller le plus au Nord possible…Répondit-il, environ deux semaines… Ne vous inquiétez pas vous aurez le droit de sortir prendre l’air sur le pont, du moment que vous n’embêtez pas les marins. ..Bon ce n’est pas tout ça mais faut que je retourne au front !

Il s’en alla me laissant à nouveau avec Olaf et le silence persista jusqu’à que l’homme arrive avec la nourriture. J’étais encore trop choquée par la dernière révélation et  malheureusement mon voyage était loin d’être fini.


Dernière édition par Ansa le Lun 11 Mar 2024, 17:58, édité 4 fois (Raison : l)

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Mer 09 Fév 2022, 10:02
Anna et Olaf sont finalement à Arnevik... toujours aussi charmant comme endroit, avec son port, ses étals de poissons digne d'Ordralfabétix, ses maisons closes, ses... ah non, ça c'est Hambourg je crois !

Donc deux billets gratuit pour la prochaine embarcation allant le plus au Nord du royaume. Et la chambre qu'elle loue était réservé à la pouffiasse de Funningur, dont des lettres s'y trouvant lui était adressés. A croire que le capitaine avait vraiment envie de la pêcher, hein ?

Et après avoir essuyé une mauvaise blague des marins en pensant qu'ils allaient harponner une baleine, elle se plonge dans la connaissance des partenaire commerciaux, où elle comprend non seulement que EP signifie Emma et Pierre (donc les ancêtres respectifs des Picéards et des Sappos) mais que Runeard, en attaquant les northuldra, était allé à l'encontre du pacte ancestrale.

Puis découvre en parallèle qu'une bague en or, toujours gravé des initiales EP, se trouve dans un livre lu par Olaf. Tel Frodon avec l'Unique, elle l'enfile à son doigt et se retrouve avec Helga, qui lui montre Iduna accouchant d'une dénommée Suzanne et d'un dénommée Nikolas... qui deviennent les victimes de la malédiction de l'Yggdrasil, bien avant la naissance d'Elsa. Et Agnarr/Iduna ont suivi ensuite, et ça sera bientôt le tour d'Elsa et d'Anna donc. Elle doit donc empêcher tout cela !

Reste à savoir quel sera sa VRAIE destination. Parce que aller le plus au Nord, c'est assez vague comme indication...

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Mer 09 Fév 2022, 10:07
Je pense que tu as déjà une petite idée 😉
La reine des neiges qui veut aller le plus au Nord...Y a qu'un endroit qui me vienne à la bouche 😜
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Mer 16 Mar 2022, 21:53
Même si le live pour le prochain chapitre de rêves profonds ne sera pas là avant un moment (puisqu'il y a le texte de @Dov pour le 27 mars), voici déjà les spoilers sans contexte du chapitre 15 ! Very Happy

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Sam 26 Mar 2022, 20:26
Chapitre 15 : En direction d’Ahtohallan… :

Nous venions de repartir du port des îles Svar qui se situaient à l’Ouest de la Grande île d’Aren après quelques jours à quai où les hommes avaient vendu les morues qu’ils avaient attrapés un peu plus tôt durant le périple. C’était notre dernière escale avant d’arriver à la grande île du Nord…Ahtohallan… Si au début ma destination m’avait semblé floue, prise sur un coup de tête, j’avais eu le temps d’avoir des indications grâce à d’autres nombreux rêves liés à des souvenirs d’enfances entre Maman, Papa, Elsa et moi. Ce fut comme cela que je compris que ma destination n’était autre que celle que j’avais vu dans mes cauchemars…La même rivière dont Maman nous avait parlé dans sa berceuse. Un peu plus de dix jours s’était passé et je m’étais habituée au tangage du bateau. Comme me l’avait permis le capitaine, je m’étais occupée à ma guise sur le bâtiment allant sur le pont observer la mer sans pour autant embêter les marins. Ainsi j’avais lu tout le livre sur les relations économiques et en avait appris un peu plus sur mes mystérieux frères et sœurs décédés par les cendres. Je n’arrivais toujours pas à croire que je les avais imaginés comme étant mes enfants et pire encore comme étant âgé de cinq ans alors qu’ils étaient morts peu de temps après leurs naissances. C’était tout bonnement horrible. Une partie de moi était toujours mal à l’aise à cette idée.

A mon grand regret, je n’avais pas eu recours à la petite Helga depuis ces dix derniers jours. C’était bien dommage car j’étais sûre que j’en aurais su un peu plus sur mes mystérieux frères et sœurs mort-nés. Chaque soir, je l’appelais par mon inconscient mais elle ne me répondait pas. Toutefois je n’en démordrai pas. Je réessayerai ce soir encore. Pour combler certaines heures, je jouais également avec Olaf qui avait été plus discret que je l’aurais pensé. Il recommençait le même rituel tous les jours : le matin il lisait son livre de contes Northuldra/Arendellien, et l’après-midi, je jouais avec lui. Pour le soir, il ne dormait plus avec moi dans le lit car il avait vu que j’avais eu mal à la gorge. Il s’était confectionné une couchette près de la fenêtre de la cabine.

-Alors ma petite princesse ? On rêvasse ? Demanda soudain le capitaine en me faisant sursauter.

Cela coupa court au fil de mes pensées et je lui lançai un regard de braise en essayant de rassembler mes idées. En vain. Je n’y arrivais plus. Je finis par répondre en affichant un sourire contraignant :

-Oui…Voilà c’est ça…Je rêvasse…

Le chef des marins vit qu’il m’avait froissé. Il me laissa de nouveau tranquille et retourna dans sa cabine. Je l’observai et soupirai en faisant le bilan de ce dernier. Il avait été de plus en plus aimable avec moi au cours du séjour. Il était devenu sympathique, m’apportait ce que je voulais, me demandait si je désirais quelque chose. Ainsi il me passait tous mes caprices. Grâce à la lettre que j’avais trouvée dans l’armoire au début du voyage et à mes nombreuses lectures de la Duchesse de Funningur, je savais ce qu’il attendait de moi. Pourquoi il se montrait si gentil, si tendre. C’était courant chez les marins après tout et encore plus chez les capitaines. Je n’étais pas dupe. J’avais déjà entendu Papa et Maman parler de ce genre de choses. Mais je ne me démontais pas car je n’étais pas de ces filles-là. Il pouvait me faire autant de cadeaux. Il n’obtiendra jamais ce qu’il veut de moi. Il y avait mon homme qui m’attendait à Arendelle et je ne voulais pas le perdre, même si notre relation était toute nouvelle. Kristoff…Je fermais les yeux quelques instants alors que mon cœur se mit à battre plus fort en repensant à mon amant. Ses yeux noisette…Ses cheveux mordorés…Sa carrure de montagnard…Comme j’aurais aimé m’y fondre dans l’instant. Me sentir rassurée. L’entendre m’encourager. Ma gorge se noua et je faillis faire partir mes larmes. Je respirai un grand coup pour faire redescendre ma tristesse et me focalisai à nouveau sur les pensées du capitaine.

J’étais heureuse que le séjour se termine bientôt parce qu’à force je pense que le chef des marins perdrait patience. Il n’aurait aucun mal à s’introduire dans ma cabine et dans mon lit pour obtenir ce qu’il veut. Mes poils s’hérissèrent d’angoisse en imaginant la scène et je fus soulagée de voir Olaf arriver dans mon champ de vision.

-Anna, tu veux bien jouer avec moi ? Demanda-t-il.

Je lui offris un gros câlin ne voulant pas lui révéler que c’était moi dans l’instant qui en réclamais un.

-Avec grand plaisir, répondis-je.

Ainsi, nous passâmes l’après-midi à observer les poissons. Celui qui en voyait le plus jusqu’à l’heure du dîner avait gagné. Selon la taille des poissons, les points étaient plus nombreux. Ainsi Olaf aperçut cent petits poissons et une baleine ce qui lui valut cent-cinquante points tandis que moi j’aperçus trois baleines. Nous fûmes ex-æquo.  Puis ce fut l’heure de manger. Comme ce fut le cas depuis le début du voyage, nous allâmes dans la cabine du capitaine qui nous réserva un accueil charmant. Les mets sur la table me donnèrent l’eau à la bouche. Ils n’étaient pas pareils que d’habitude, étant plus fastueux comme si nous fêtions une occasion spéciale. Les salades de crudités avaient été remplacées par des œufs durs à la mayonnaise et des pâtés. Les poulets quotidiens avaient été troqués par un énorme cochon de lait dont la bouche était écartée par une pomme d’Api pour conserver la chaleur. Et que dire des desserts…Je salivais d’avance devant la fontaine en chocolats accompagnée des guimauves et des pics pour pouvoir les embrocher. Tant pis pour la ligne et le panier de fruits habituel !

-Que de mets ! M’exclamai-je, il ne faudrait pas qu’un naufrage survienne sinon je coule immédiatement !

Le capitaine me fit les gros yeux en guise de réponse avant de m’expliquer :  

-Ne parlez pas de malheur princesse ! La troisième île Svar est la meilleure escale pour les vivres car elles sont de meilleures qualités grâce à la fraîcheur des lieux. Mais installez-vous ! Je vous en prie !

Sans attendre il nous indiqua deux chaises et nous prîmes place. Le repas fut donc joyeux. Nous rîmes beaucoup à cause des pitreries d’Olaf qui s’amusait à faire tenir les graines de raisins le plus haut possible sur sa longue carotte.

-Un petit verre de vin princesse Anna ? Celui-là est un poil plus vieux que celui que je vous ai servi tout à l’heure ! Intervint le capitaine.

J’affichai mon plus beau sourire même si au fond de moi je le trouvais éreintant.

-Ma position n’a pas changé depuis la dernière fois que vous me l’avez demandé il y a cinq minutes monsieur ! M’écriai-je.
-Vous passez vraiment à côté d’un grand cru ! Bouda-t-il.
-Vous me le servirez demain dans ce cas, mais ne l’ouvrez pas maintenant, cela serait gâché ! Insistai-je.

A contrecœur, il posa la bouteille avec force sur la table. Tout mon corps se raidit d’anxiété et je sentis la peur me nouer le ventre. Je gardais ma mauvaise expérience de l’alcool dans mon cauchemar. L’image d’Hans et moi en train de prendre du bon temps dans les toilettes était encore trop présente dans mon esprit et j’aurais aimé l’oublier de toute mon âme. Il approcha dangereusement son visage du mien et finit par grogner :

-Bien ! Comme vous voudrez princesse Anna ! Mais je n’oublie pas pour demain dans ce cas.

J’hochai la tête en affichant un sourire crispé et prit Olaf contre moi comme bouclier au cas où ce scélérat aurait tenté quelque chose. C’était d’ailleurs l’heure d’aller nous coucher. Je pressai le bonhomme de neige d’avancer et nous quittâmes la chambre du capitaine assez rapidement. Je repris une bouffée d’air en rentrant dans la nôtre. Par précaution, je fermai la porte à clef et Olaf regagna sa couchette. Je le bordais dans sa couchette improvisée et il me sourit avant de murmurer :

-Encore une belle journée, passés ensemble loin d’Elsa, Kristoff et Sven…Tu crois qu’ils ont arrêté le jeu depuis le temps Anna ?

Des sueurs froides me parcoururent les tempes en repensant à l’état dans lequel j’avais laissé le château et mes proches. Ahtohallan Anna…Tu auras toutes les réponses pour rétablir le passé à Ahtohallan, me convainquis-je. J’embrassai son front et chuchotai :

-Je l’espère pour eux. Allez, dors maintenant, il faut des forces pour demain.

Je restai là à lui tenir sa main de bois jusqu’à qu’il s’endorme. Pendant ce temps, j’observais le soleil qui se déclinait rendant les vagues mauves. Puis le noir total. La mer me paraissait toujours agitée, dangereuse quand la nuit tombait. Une phobie que je devais tenir de la noyade de mes parents. Je maintenais mon regard sur la créature d’Elsa jusqu’à ce que je le vois ronfler puis je retournai à mon lit. La mer qui tanguait me bercer. Je suppliai une dernière fois à mon inconscient de me faire avoir une conversation avec la petite Helga quand je sombrai enfin dans les bras de Morphée.

Je faillis l’embrasser en voyant que ma demande était enfin exaucée après tant de jours.

En effet, souriant à travers la grande pièce blanche une superbe adolescente me faisait face. Je n’eus aucun mal à la reconnaître malgré son changement d’âge grâce à ses yeux verts.

-Tu as beaucoup appelé ? fit-elle de son éternelle voix malicieuse… Je suis désolée…J’avais trop peur de me faire prendre par mes aïeules…Techniquement je n’ai pas le droit d’agir sur toi et de te donner des indices.  

Impatiente, je balayai d’un geste ses paroles et répondis simplement :

-N’y pensons plus. Tu es là et c’est ça le principal. J’avais besoin de toi, tu m’as laissée avec de grandes questions depuis les visions de la dernière fois. J’aimerais en savoir un peu plus à présent, ordonnai-je.

Elle hocha la tête mais croisa les bras d’un air non compatissant.

-Comme je te l’ai dit, je ne peux pas faire ça sur commande ! Me gronda-t-elle, jouant la petite maman.

Je trouvais cela touchant. Elle me sourit à nouveau et reprit :

-Et là c’est toi qui est en train de nous faire perdre du temps à parler Mam…Enfin peu importe…Allez viens ! J’ai de nouvelles choses à te montrer !

Je la laissai me conduire comme à son habitude vers le paradis nordique aussi semblable que les arcades de mon inconscient mémoriel dont elle seule avait le secret.
Nous arrivâmes alors dans une pièce qui ressemblait à la chambre de mes parents. Ces deux-là dormaient dans le lit. Le ventre de Maman était rond, proche du terme. Elle attendait sans doute l’une de nous deux.

-C’est Elsa, précisa la petite Helga comme si elle avait lu dans mes pensées. Il s’est passé neufs mois depuis la mort des jumeaux et Mam…Enfin Iduna doit être enceinte de neuf mois.
-Et donc ? Demandai-je m’attendant à quelque chose de grandiose.
-Ce que tu peux être pénible, murmura-t-elle en me secouant le bras. Regarde ça arrive.

Elle avait raison. La fenêtre triangulaire de la chambre s’ouvrit bientôt et une ombre noire entra alors dans la pièce. Elle laissait dépasser des mèches blondes dessous sa capuche et j’en déduisis que c’était une femme. La dame en noire traversa alors la pièce et alla se placer auprès de Maman. Elle se mit juste au-dessus d’elle et allongea deux de ses membres. Je devinai bientôt qu’il s’agissait de ses mains. Elle souffla dedans et un morceau de charbon apparut suivi de deux silex. D’une main agile elle frotta vigoureusement les silex contre le charbon et une boule de feu en jaillit.

Je pâlis immédiatement en ayant peur qu’elle brûle mes parents mais elle ne fit rien de cela. A la place elle sortit un flacon où se trouvait un liquide jaune et y plaça les flammes qu’elle venait de créer. Le liquide perdit aussitôt de sa couleur et devint transparent. Elle alla ensuite effleurer les lèvres de Maman pour les faire bouger. Elle se débrouilla pour qu’elle ouvre la bouche et cela marcha à merveille. Elle parvint à la stabiliser et lui fit avaler tout le liquide d’un seul coup.

-Qu’est-ce qu’il y avait là-dedans ? Demandai-je à l’adolescente aux allures juvéniles, et puis qui était cette personne ? Le NattMara ?

Je frissonnais de peur rien qu’à l’idée de me retrouver à nouveau face au loup de la nuit.  

-A ton avis ? Comment Elsa a-t-elle eu ces pouvoirs ? Questionna-t-elle.
-Eh bien je ne sais pas trop…Mais je me rappelle que dans mon dernier rêve, il y avait une partie de nos ancêtres, Emma Piceaerd et Pierre Sappos notamment, qui venaient d’un continent proche d’Ahtohallan appelé les Terres Gelées. Peut-être que cela a un rapport, admis-je.

Un long sourire apparut sur le visage d’Helga qui me sauta dans les bras en s’écriant :

-Tu es trop forte ! Ce don magique est un héritage de l’amour entre Anna Piceaerd et Elysia Sappos les descendants d’Emma et Pierre. Ils se sont aimés en bravant les coupoles Northuldra. Ils formaient un couple parfait même si aujourd’hui ils ont décidé de ne plus s’aimer…Ma Maman en est furieuse d’ailleurs et cherche par tous les moyens à les remettre ensemble…

Un peu prise de court par cette révélation dont je n’avais que faire, je repris aussitôt :

-Oh bah tu sais…Si je peux prodiguer un conseil à ta Maman c’est qu’en matière d’amour il vaut mieux ne pas intervenir si tu ne fais pas partie du couple.

La Helga presque adulte m’observa et éclata de rire en arrivant plus à s’arrêter. Je la laissai redescendre de mes genoux sans oser m’avouer que son étreinte m’avait troublée. Elle m’avait rappelée quelque chose mais je n’arrivais pas à replacer un souvenir dessus. Je me raclais immédiatement la gorge pour essayer de retrouver mes esprits.

-Hum…Hum…Donc le pouvoir de ma sœur, n’a rien à voir avec le pacte rompu par nos ancêtres ? Soulevai-je intriguée.
-Oui et non, répondit Helga d’une voix malicieuse.

Je me renfrognai et l’interrogeai encore :

-C’est donc cette même personne qui avait brûlé Suzanne et Nikolas, réalisai-je.  

Cette fois l’adolescente hocha la tête sans pour autant en dire plus. Cela m’agaça et je m’exclamai alors :

-Bon je ne comprends pas tout à ce qui se passe donc explique-moi ! Qu’est-ce que cette personne a fait et dans quel but ?!

Sans se presser cette petite partie de moi expliqua alors :

-Il y a chez nos ancêtres une malédiction qui pèse pour tous les cinquièmes esprits. Cette mystérieuse personne en a payé les frais et comme Elsa est également une alliée d’Ahtohallan, il était logique qu’elle subisse elle aussi la malédiction…Avant elle il y a aussi eu Olaf…Ton oncle, le frère de ta Maman Iduna, qui est mort à l’âge de cinq ans…Suzanne aussi l’avait c’est pour cette raison qu’elle est morte précipitamment…
-Ok, ok, la coupai-je, attends juste une seconde…Pourquoi ta mystérieuse personne n’a-t-elle pas tué Maman tout de suite dans ce cas ? Tout aurait pu aller plus vite !

Helga prit quelques instants pour réfléchir puis finit par répondre avec moquerie :  

-Parce que Mam…Madame Iduna n’est pas morte dans une tragique noyade emportée par le Nokk…L’esprit de l’eau au service même d’Ahtohallan peut-être ?

Je serrai les poings m’emmêlant un peu les pinceaux sur tous ses pans de l’histoire qui demeuraient compliqués à suivre pour moi qui ne les connaissais pas encore tous. Comme si elle avait lu dans mes pensées, Helga continua :

-Tu comprendras tout au fur et à mesure… Pour en revenir à Elsa elle a hérité du pouvoir de Suzanne, c’est pour ça que dans ton rêve le bébé en a hérité également.
-J’ai fait une projection en quelque sorte ?
-Exactement…Et tu as vu le futur de ta vie-là aussi…Admit-elle.  
-Et moi pourquoi je n’ai pas été touché par la malédiction ? Quémandai-je.
-D’une parce que tu n’es pas cinquième esprit...Du moins pas encore...De deux…C’est vrai que tu n’as pas été congelé par ta sœur j’avais oublié, plaisanta-t-elle.
-C’était donc l’œuvre de la guerrière d’Yggdrasil ? Dis-je étonnée. Elle a contrôlé Elsa ? C’était elle qui faisait qu’elle avait et a toujours peur ?
-En quelque sorte ! S’exclama l’adolescente.

Mon sang bouillonna et je me sentis honteuse d’avoir pensé que j’étais mécontente d’avoir été mise à l’écart d’une malédiction. Réalisant peu à peu que c’était une chance, je lâchais d’un coup :

-C’est pour cela que j’ai été choisi n’est-ce pas ? Parce que je suis une fille on ne peut plus ordinaire ?

Helga se rapprocha à nouveau de moi et dit simplement :

-Oui très ordinaire. Et c’est ta force. Oh ne crois pas que la gardienne de l’Yggdrasil n’ait rien tenté avec toi ! Tu aurais pu mourir mais rien n’a fonctionné. C’est comme si tu étais protégée. Iduna a d’ailleurs parlé de sauveuse chamane mais j’ignorais qui elle désignait.
-Et tu penses que c’est moi ? Repris-je étonnée.

Helga acquiesça et murmura avec un sourire :

-Eh bien ça m’en a tout l’air.

J’approuvais infiniment soulagée et demeurais soucieuse, ne voulant pas échouer dans ma mission. La belle adolescente se mit alors à dandiner d’un pied sur l’autre et je compris que son impatience marquer la fin de notre rencontre nocturne. Elle dit alors :

-Bien. Tu as réussi à suivre mon cheminement je suis plutôt contente. Ça sera tout pour aujourd’hui. A présent je vais devoir te laisser sous peine que je me fasse gronder, d’autant plus que j’ai envie d’aller jouer avec ma Maman.
-Salue-là de ma part, conclus-je intriguée par cette personne qui devait être charmante.

Helga mit sa main devant sa bouche pour rire et conclut :

-Promis je le ferai. A bientôt Mam…Madame Anna d’Arendelle.

Elle me força encore à me pencher et me déposa un rapide baiser sur la joue. Puis elle et le décor disparurent. Le vide s’installa, puis le silence et je dormis enfin d’un sommeil sans images, sans histoires…Jusqu’à entendre un hennissement glacial et des coups de sabots qui se répercutèrent contre la coque…



****


-REINE ELSA ! Appela la voix d’une des personnes toute vêtue de noir.

La joie s’était tue dans la salle. Tous les aristocrates se regardaient paniqués. Leurs yeux déviaient tous dans ma direction tandis qu’un de ces traitres me pointait de son fusil armé d’une baïonnette. Mon cœur battait à cent à l’heure et je me répétais le mantra si souvent dit par Papa. Je fis de mon mieux pour avancer majestueusement même si je sentais que mes mains allaient encore faire des siennes si je ne les contrôlais pas. Quelle idiote tu fais Elsa ! C’est maintenant qu’il faudrait les utiliser pour sauver tout le monde ! Me grondai-je.

Mais ce fut peine perdue. J’avais trop longtemps attendu. En quelques secondes, je fus encerclée par les ennemis qui me lièrent les mains et me placèrent les gros gants de fers également utilisés pour les prisonniers d’Arendelle. Les autres commencèrent à remuer. Une autre personne se chargea alors de tirer un coup de fusil au plafond pour les faire taire et je blanchis plus que d’habitude.

-SILENCE ! Hurla-t-il.  

Puis il se tourna vers ses coéquipiers et ajouta :

-Que doit-on faire de tous ces gens ?!

La vermine qui me tenait toujours, s’égosilla alors :

-OTAGES ! TOUS !

L’autre homme sembla décontenancé. Il répliqua immédiatement :

-Bien…Même ceux qui sont dehors ?  

Je retrouvai aussitôt mon sang froid et ordonnai d’une voix autoritaire :

-C’est le peuple laissez-les.

Non content de mon ton verbal, le capitaine des hommes encapuchonnés m’empoigna alors brutalement par le bras et me fit aller à la fenêtre avant de l’ouvrir.

-Dîtes-leur de se retirer mais ne donnez pas les raisons ! Me glissa-t-il à l’oreille.

Des sueurs froides coulèrent le long de mon front alors que je pouvais sentir le fusil contre son dos. Je savais qu’ils n’auraient pas de répit si jamais je décidais de leur faire faux bond. La bouche pâteuse à cause de l’émotion, je suivis ses instructions. Le peuple fut étonné d’entendre mon annonce mais néanmoins ils étaient dociles et me faisaient confiance.

-Et pour les aristocrates ? Demanda soudain la Duchesse de Funningur venue des îles Féroé avec son mari pour assister aux festivités.

La personne encapuchonnée observa cette jeune demoiselle à la tenue plutôt provocante et un sourire diabolique apparut sur son visage. Il se rua sur elle et lui caressa la joue. Puis il clama :

-Emmenez-là dans mes appartements, celle-là !

A ma plus grande horreur, la Duchesse ne sembla pas le moins du monde, effrayée par cette initiative. D’un air mesquin, elle cria tout de même :

-Lâchez-moi !

Mais ce fut peine perdue. Les gardes la prirent et la sortirent hors de la salle.

-Bien ? Quelqu’un a quelque chose à ajouter ? Reprit le chef.

Furieux, le Duc s’avança et s’écria :

-Oui ! Redonnez-moi ma femme ! Vous n’avez aucun droit de me la prendre !
-Aucun droit vraiment ? Répéta l’ennemi surpris.  

Dans un geste de rapidité, il se tourna vers un de ses hommes et lui fit un signe de la tête. Ce dernier comprit ce qu’il fallait faire. Il s’avança immédiatement vers le Duc et dans un mouvement qui lui prit quelques secondes il l’abattit brutalement sous le regard choqué des autres convives. La glace sortit au même moment de mes mains, s’agglutinant dans mes gants. Il fallait vite que je retrouve mon calme si je ne voulais pas terminer avec des engelures…Aussi je me persuadais que la Duchesse ne serait pas trop abattue de ce deuil tragique avec la réputation qu’elle s’était faite. Mais peut-être était-elle déjà partie le rejoindre puisque le garde revint seul…

-Chef ! Quelqu’un vous attend devant la grande porte du château ! S’exclama-t-il.

Je sursautai alors que le capitaine de toute cette mise en scène macabre, le fusilla du regard avant de l’agresser verbalement :

-Qui est-ce ?!
-Il ne s’est pas prononcé il dit qu’il veut vous parler, insista-t-il.  

L’homme perdit patience et tonna alors avec fermeté :

-BON… FAIS LE, ENTRER A SES RISQUES ET PERILS !

Ne pouvant toujours pas bouger ni parler à cause de mon émotion de plus en plus violente, je me contentais d’être spectatrice et vis alors apparaître quelques minutes plus tard un homme bourru, blond ressemblant fortement à Kristoff. Nous nous observâmes mutuellement alors que mon cœur se mit à s’accélérer. Bien que la situation fût inappropriée, je sentis le rouge me monter aux joues et me maudis encore plus d’être sensible à ce point en voyant Eugène sourire d’un air moqueur. Heureusement il ne resta pas longtemps ainsi lorsqu’il vit que sa femme était plus pâle que d’habitude. Elle tremblait. J’étais sur le point de demander une chaise pour que Raiponce puisse s’assoir mais l’homologue physique du fiancé de ma sœur prit la parole avant :

-Me voilà enfin !

Son partenaire le fusilla du regard et pesta :

-Eh bien tu en as mis du temps… qu’es-tu allé faire encore ?!

L’homme lui répondit toujours avec décontraction :

-Chercher un tableau pour père il m’avait envoyé.
-Pour père ? Répéta-t-il, comme si père s’intéressait à des stupides tableaux ! Bon montre-le moi !
-Je te promets que c’est vrai ! C’est une reproduction de peinture que Maman aimait beaucoup…Elle nous en avait parlé enfant ! Insista-t-il.
-Et alors elle est morte ! Dit-il de manière assez crue, et je doute que père se soit soudainement émancipé en sentiments…Méfies-toi si jamais tu me dis n’importe quoi je t’étrangle de mes mains !
-Je ne mens pas regarde ! Le tableau est entre mes mains ! Cria l’autre en haussant le ton.

Sans attendre, le chef inspecta le chef d’œuvre sans que je puisse l’apercevoir. Il plissa minutieusement les sourcils et observa les motifs avec rigueur pendant quelques minutes avant de soupirer et d’ajouter exaspéré :

-Eh dire que je suis sensé être aidé avec toi ! Bon est-ce que quelqu’un t’as vu ?!

L’homologue de Kristoff se meurtrit les mains et se râcla la gorge en disant :  

-Oui je suis tombée sur une belle paysanne rousse à la boutique, elle se rendait chez les débiteurs de glace à ce qu’elle m’a dit. Elle n’avait pas l’air de savoir ce qui se tramait ici.  

Le capitaine se radoucit immédiatement en retrouvant un sourire machiavélique. Il éclata de rire alors que je n’eus aucun mal à comprendre qu’il s’agissait d’Anna. Mon cœur fut soulagé. Pour une fois elle avait su être prudente en usurpant son identité. Tout n’était pas perdu. Je savais que ma petite sœur trouverait un moyen de tous nous sauver. Il ne restait plus qu’à attendre qu’elle ne prenne pas trop son temps…

-Parfait Viktor, dit-il, merci pour tous tes renseignements…Assez perdu de temps dans ce cas ! Tu vas faire le guet ici le temps que j’aille faire mes petites affaires.

Je faillis vomir en entendant ça et fus encore plus choquée en entendant un des autres malfrats dire :

-Chef ! Je crois que votre frère aîné est déjà auprès de la Duchesse Maria de Funningur !

Le capitaine haussa les épaules et répliqua :

-Ça m’est égal ! Je vais prendre la relève !

N’en pouvant plus de les entendre parler comme si je n’étais plus la maîtresse de ses lieux, je m’avançais d’une manière toujours noble et interpelai le chef tout en désignant Raiponce :

-Avant que vous fassiez vos affaires indécentes ! J’aimerais une chaise pour cette jeune femme. Elle est enceinte !
-Tout le monde à la même enseigne ! Tonna Viktor d’une voix qu’il voulait autoritaire.
-Mais tais-toi idiot ! Cria le chef en lui tapant avec le fusil sur la tête… De quel royaume êtes-vous madame ?
-Corona ! Répondit Raiponce sèchement car elle avait mal.
-Corona… Hum… Vos parents sont bien Frédéric et Ariana ?
-C’est exact, répliqua Flynn.
-Et vous, vous êtes son mari c’est ça ? Renchérit-il en l’observant.
-Oui, murmura-t-il.

Je fus encore surprise de voir que le chef semblait s’adoucir au fur et à mesure qu’il entendait les propos. Après un bref silence il ordonna :

-J’aimerais que tu installes cette famille le plus confortablement possible. Elle doit sans doute avoir sa chambre dans le château. Mène-les là-bas et nous veillerons à fournir ce qu’ils désirent.

Mes yeux s’agrandirent d’ahurissement et je vis bientôt que Raiponce et Eugène furent escortés loin de la salle de bal. Mon cœur s’emballa de détresse. Je n’étais malheureusement pas dupe. Si ma cousine avait réussir à s’en sortir, ça ne serait pas mon cas. Ces hommes n’en voulaient pas à Corona mais bien à Arendelle. Je finis par m’énerver devant cette injustice envoyant une nouvelle tornade floconneuse dans mes gants de fer :

-Qu’est-ce qu’on vous a fait à la fin ?! Et puis qui êtes-vous d’abord !?
-Ça ne te regarde pas ! Rugit-il hargneusement, maintenant la ferme et reste tranquille sinon j’abats tout le monde !

Révoltée par tant de familiarité, je ne voulais quand même pas être l’investigatrice de centaine de morts. Je me mordis donc la lèvre pour ne pas riposter et restai silencieuse jusqu’à que Viktor revienne. Lorsqu’il arriva de nouveau dans la salle, le capitaine lui fit ses dernières recommandations :

-Tu ne laisses personne sortir jusqu’à que j’en ai fini, j’en aurais pour une heure tout au plus.  
-Bien mon frère, répliqua-t-il.
-Viktor tais-toi ! Je ne suis pas ton frère ! Grogna-t-il.

Après cela, le chef partit tout en lui donnant son fusil.

-C’est moi qui tiens les rênes ! Clama-t-il avec amusement, alors que le jeu commence !


Dernière édition par Ansa le Ven 29 Juil 2022, 12:17, édité 1 fois

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Dim 27 Mar 2022, 12:43
Ça fait un bon moment qu'on est pas revenu sur ses pérégrinations !

Donc on retrouve notre Anna avec Olaf (toujours avec son innocence dangereuse et sa naïveté à croire qu'il y a partie de cache-cache avec Elsa et Kristoff), à destination d'Athohallan par bateau.

Après un banquet somme toute surprenant pour un voyage ferroviaire (porc rôti et dessert au chocolat !), Anna a finalement l’occasion de revoir Helga en rêve et d'en apprendre plus sur le passé. Entre autre qu'à la naissance d'Elsa, une mystérieuse femme est venue discrètement faire avaler une potion à Iduna, potion contenant... alors j'ai pas compris : contenant le pouvoir de Suzanne ou l'amour de Mamie Anna et Elysia ? Je suis sûr que j'ai encore oublié un détail dans les chapitres précédents, mais là je comprends plus rien. Et si j’ose dire, Anna non plus d'ailleurs, ça veut dire qu'on comprendra avec elle dans la suite de l'histoire.

Et aussi, c'est qui cette guerrière d'Yggdrasil, mentionné par Anna, qui aurait manipulé Elsa tout ce temps grâce à ses peurs ? Et cette sauveuse chamane qui serait théoriquement Anna ? Là encore, ai-je aussi oublié un détail en rapport avec tout ça dans les précédents chapitres ?

Mais on termine le PdV d'Anna sur une suspension assez inquiétante : son réveil marqué par l'arrivée de l’esprit de l'eau. Va-t-il faire couler le bateau et ses occupants avec ?

Du côté d'Elsa, on la retrouve en plein milieu de la prise du palais par les assaillants inconnus, prenant l'ensemble des invités en otage tout en faisant en sorte que le peuple d'Arendelle ne le sache pas en les faisant partir sans raison donnée, tout cela par Elsa contre son gré. Exception faire cependant pour Pouffiasse, qui étonnamment est épargnée et emmenée dans les quartiers du meneur de la prise d'otages, au grand dam de son mari le duc.

Mais au milieu de cette scène arrive le prince Viktor, le tableau de sa mère entre ses mains et le présentant au chef des preneurs d'otages... ce qui ne fait plus aucun doute sur son identité, à savoir Karl.

Et à cela s'ajoute l'acte d'Elsa essayant un tant soit peu de reprendre le contrôle de la situation, en demandant d'abord à ce que Raiponce et Flynn soient entre de bonnes mains et en bonnes conditions (surtout Raiponce à cause de sa grossesse) et ensuite en demandant des explications sur pourquoi cette prise impromptu du palais et de ses occupants, sans succès.

Du coup, on attendra le prochain chapitre pour avoir le début de certaines réponses. Espérons en tout cas.

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