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[Ansa's Stories] Retour vers le Passé 4 : Prise par un Northuldra : Attention contenus matures!
Mer 01 Sep 2021, 22:51
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le Passé 4 : Prise par un Northuldra : Attention contenus matures!
Jeu 09 Sep 2021, 20:48
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le Passé 4 : Prise par un Northuldra : Attention contenus matures!
Sam 18 Sep 2021, 21:04
Chapitre 1 : Il était (encore) une fois :
J’entendis la berceuse avant de me retrouver seule dans un long tunnel d’une blancheur éclatante. L’Helveg ? L’Hellheilm ? Ahtohallan ? Je ne saurais le dire. Une énergie insoutenable me poussait à le poursuivre.
Je marchais donc d’un pas résolu faisant claquer mes talons de bottines contre le sol clinquant.
-Papa ? Maman ? Elsa ? Appelai-je soudain prise d’un doute.
Pas de réponse. Je jetais un coup d’œil au néant derrière moi et soupirai. Il me fallait continuer. J’arrivai bientôt un court instant devant un immense cercle rouge. Je me retournai une dernière fois pour vérifier que j’étais bien seule et m’engouffrai à l’intérieur. La couleur m’enrôla le corps et des personnes apparurent : Un homme et une femme d’une vingtaine d’années accompagnés d’une autre légèrement plus âgée.
Je m’approchai de tous ces gens enfin soulagée d’avoir une autre présence que la mienne.
-S’il vous plaît ? Commençai-je à dire, s’il vous plaît vous pourriez m’aider ?
Je n’obtenus aucune réaction de leur part et réprimai un haut le cœur. La plus vieille des jeune femme était en train d’ouvrir le ventre de l’autre demoiselle qui se tordait de douleur. Pendant ce temps-là, l’homme la regardait avec amour, lui donnant tout son courage tout en lui maintenant la main. Respirant un grand coup pour ne pas vomir, je m’approchais de ces trois personnes et tentai à nouveau une question :
-Excusez-moi ! Est-ce que vous pourriez m’expliquer ce qui se passe ?
Il n’y eut pas plus de réponses. La femme dans un travail sans relâche était perlée de sueurs. Elle finit cependant par retrouver le sourire lorsque la plus âgée délivra une petite fille en parfaite santé de ses entrailles.
-Elle est bien mignonne avec ses cheveux roux, murmurai-je pensive.
Je fixai la physionomie des personnes et j’eus un sentiment de déjà les connaître. Mais où ? Ça je l’ignorai.
-Rappelle-toi Anna ! Rappelle-toi bon sang ! M’exclamai-je en me concentrant de toutes mes forces.
Je fermais les yeux pour réfléchir. Rien ne venait. Je ne savais pas pourquoi je me trouvais ici. La drôle de médecin coupa le cordon et recousit le ventre de la Maman alors que le bébé se mit à pleurer. Puis elle posa l’ultime question du prénom.
-Anna. Elle s’appellera Anna, déclara la Mère apaisée mais fatiguée.
-Tiens comme moi, chuchotai-je en dévisageant le petit paquet rose enroulé dans le même châle violet que possédait Maman.
J’observai la dame. Elle avait les mêmes cheveux bruns frisés qu’elle mais pas les mêmes yeux. Les siens étaient ambrés.
-Bizarre…Tout est très bizarre, grognai-je.
Ce le fut encore plus quand les personnes disparurent remplacées par une jeune fille rousse qui devait avoir dans les seize ans et un homme qui aurait pu être son père. Elle était en train de pleurer à chaude larmes alors que le monsieur s’appropriait son corps, la caressant de partout. Oubliant qu’elle ne m’entendait pas, je me relevai d’un coup et fonçai vers elle en criant :
-Non ! Laissez-là tranquille !
Cela ne fonctionna pas mais j’ajoutai à l’adresse de cette brave demoiselle :
-Attendez ! Je vais vous aider !
Je ressentis l’énergie au plus profond de mon corps et sans trop que je sache pourquoi, je pensai à mon aura en fusion qui aurait pu brûler la poitrine de ce monsieur. Ce dernier se mit soudain à hurler de douleur :
-SORCIERE ! NE M’ARRETE PLUS !
-Ce n’est pas elle qui vient de vous faire ça ! Clamai-je d’une voix fière.
Mais ni la jeune femme ni l’homme ne semblèrent m’avoir entendu. Avec férocité, le mécréant se rua à nouveau sur la demoiselle rousse tout en cherchant à la mettre complètement nue, tirant comme un forçat sur ses vêtements en peaux de rennes.
-Bon sang ! De bon sang ! M’énervai-je alors que j’avais l’impression d’avoir déjà vécu ce moment.
La détresse de la jeune fille se ressentit au plus profond de mon âme et je fus soulagée de la voir abattre le pervers qui lui voulait du mal. La scène s’accéléra et je retrouvai définitivement une paix intérieure en voyant que l’homme s’était fait écraser…Par des rochers vivants.
-Je ne comprends toujours rien à ce qui se passe mais tout est bien qui finit bien ! Dis-je soulagée.
Je me tapai ensuite sur la tête, ignorant toujours où je me trouvais.
-Elsa ? Elsa ? Es-tu là ? Appelai-je d’une voix que je ne voulais pas désespérée.
Toujours pas de réponse. J’avançai à nouveau. Je quittai le disque rouge et en découvris bientôt un orange. Je pressai le pas. L’aura était plus légère…Mais beaucoup plus torride. Mon souffle s’accentua alors que je me sentis devenir toute chose au niveau de mon bas ventre. Brouillant mon esprit pour avoir des pensées si impures, je fus surprise de voir la jeune fille rousse apparaître…Accompagnée d’un jeune homme à la chevelure aussi blonde presque blanche que ma sœur. Elle lui descendait jusqu’en haut du dos. Mon cœur manqua un battement et je ne pus m’empêcher de dire à haute voix :
-Je connais ces personnes.
J’avais le sentiment que si je comprenais, qui elles étaient, j’aurais la clef du trou de mémoire qui me faisait face. Loin de se douter que je me torturai l’esprit, les deux personnes s’approchèrent et s’embrassèrent dans une étreinte chaleureuse qui me comprima à nouveau le bas-ventre. Après ce qui me parut une éternité, les deux amants se relâchèrent puis le jeune homme reprit :
-Anna Piceaerd, je t’aime et je n’ai toujours aimé que toi.
-Anna Piceaerd, répétai-je plus fort…Anna Piceaerd…Oh mes aïeux…Ça me dit quelque chose…Mais quoi ?! Réfléchis Anna…Réfléchis !
Mais j’avais beau me torturer l’esprit, je n’obtins aucun indice. Demeurant attentive, je m’aperçus que la jeune fille était prête à rendre son amour au jeune homme. Je ne l’entendis jamais. A la place, une autre image arriva et je sentis soudain une atmosphère très humide s’emparer de mon corps. Le sang me monta alors aux joues quand je reconnus la dénommée Anna et son amant dans la plus simple nudité en train de découvrir les plaisirs de l’amour charnel. Je voulus sortir du disque orange mais celui-ci ne s’ouvrit pas. Je devins moite d’excitation et tentai de détourner le regard alors que les bruits de suffocations s’intensifièrent.
-Ce n’est guère convenable ce que je suis en train de faire…Mais ma foi il n’y a pas de livres de la Duchesse de Funningur ici ! Lâchai-je sans réfléchir…Tiens…Duchesse de Funningur…Ce terme aussi m’est vaguement familier.
Outre ce nom, le fait de voir les deux amants s’étreindre de plus en plus me troubla et d’autres hommes apparurent dans ma mémoire. Un roux princier aux yeux verts éblouissants que j’embrassai à plusieurs occasions jusqu’à le voir avec une toute jeune enfant rousse dans les bras. Le jeune homme gracieux laissa bientôt la place à un autre homme beaucoup plus costaud. Ses yeux brun me dévisagèrent gênés alors qu’il me réclama un baiser. Je m’empressai de lui en donner un, entortillant mes doigts dans ses cheveux blonds comme les blés.
-Mince ! Mais qui sont ses gens ?! Grognai-je déboussolée, concentre-toi Anna…Concentre-toi, leurs prénoms vont sûrement te revenir, visiblement…Tu as eu des sentiments pour ces deux-là.
Je fermai à nouveau les yeux et restai longtemps focalisée sur l’image du roux aux yeux verts.
-Yo…Yo…Non non ce n’est pas ça…Ha…Han…Articulai-je, bon tant pis essayons avec l’autre.
L’image du beau blond revint immédiatement dans mon esprit et j’essayai encore :
-Agn…Agnarr…Non ça c’est Papa je crois…Kasp…Kaspian ?! Non…Non il n’a pas une tête à s’appeler ainsi…Bon…Mais le K c’est pas mal…ça sonne bien avec sa carrure un peu montagnarde…Kra…Kro…Kri…Hum…Kri…Oui…Krisss
Je sentais que je n’étais pas très loin de découvrir la vérité. Mais je n’arrivais plus à me concentrer alors que les cris de plaisir des deux amants qui faisaient toujours l’amour vint recouvrir mes pensées. Ils déclamèrent leurs prénoms et j’eus bien du mal à garder mes mains dans mes poches de robe tellement je voulais ressentir le bien être qu’ils étaient en train de traverser. J’hésitai à engouffrer mes doigts dans ma chair la plus intime préférant subir un mal non assouvi.
-Et si je partais avant d’être définitivement pervertie ?! Maugréai-je à regret.
Je plaquai les deux mains pour traverser le disque orange mais il était toujours fermé.
-Quoi ? Qu’est-ce qui ne va pas ? M’énervai-je, qu’essayes-tu de me dire ?
J’osai encore jeter un coup d’œil aux deux jeunes gens ruisselants de sueurs sous l’imminence de la fin de l’acte et captai enfin les prénoms qui continuaient d’être criés dans des jouissements stridents :
-Anna ! Anna ! Anna !
-Vas-y Elysia ! Elysia ! Elysia ! Encore ! Plus fort !
-Elysia…Tiens ça ressemble un peu à Elsa ça…Anna et Elysia…Anna et Elysia… Ça sonne bien…Même plus que bien, songeai-je alors que les deux amants venaient de terminer.
Je souris assez apaisée bien que je n’en susse pas plus sur tout ce qui était en train de se passer. Le cercle orange me délivra enfin. Je continuai ainsi ma petite marche progressive vers un autre disque cette fois jaune. Je cherchais un moyen de le contourner pour ne pas me faire piéger. Mais je ne pouvais pas faire autrement que passer à l’intérieur. Je n’eus pas le temps de faire dix pas que les images affluèrent autour de moi.
Je fus soudain entourée d’enfants habillés en peaux de rennes. Ils étaient en train de pique-niquer dans une clairière ombragée. Je reconnus rapidement Anna et Elysia parmi eux. Ils étaient légèrement détachés du groupe. Le jeune homme venait de finir son sandwich et écartait sa bouche avec ses doigts tout en reproduisant des grimaces. Cela fit rire la jeune fille.
-Tu as du fromage qui dégouline de tes lèvres ! S’exclama-t-elle en l’essuyant avec un petit mouchoir.
Elysia s’arrêta immédiatement et se mit à rougir tout gêné. Anna vit son trouble et sa peau rosit à son tour. Elle se pencha aussitôt pour lui déposer un baiser sur la joue.
-Bien…Apparemment ils étaient faits pour s’entendre dès leurs plus jeunes âges ces deux-là, répliquai-je, je ne sais toujours pas qui ils sont mais ils sont mignons.
La jeune fille termina son geste avant qu’un autre garçon brun aux yeux verts s’interpose entre les deux.
-Pieter, laisse-nous, je parlais avec Elysia, grogna-t-elle, agacée.
-Pieter ? Tiens un nouveau prénom, commentai-je.
Loin de se fourvoyer, le jeune homme s’empara maladroitement de l’épaule de l’amoureux d’Anna.
-Moi aussi j’ai besoin de discuter avec notre frère, répliqua-t-il en accentuant bien sur le dernier mot.
Je faillis m’étrangler et réalisai avec dégoût :
-Attends…Quoi ? Quoi ? Quoi ? Anna et Elysia sont…Frères et sœurs ?! Et ils ont…Oh mes aïeux…Je n’ose le dire…Ils ont fait l’amour…Mais c’est quoi ce peuple ?!
Une fois encore je voulus sortir du disque jaune mais l’aura m’en empêcha. A contrecœur, je continuais de lorgner le souvenir. Deux autres enfants aussi blonds qu’Elysia s’approchèrent du reste du petit groupe.
-Comme c’est drôle…Ces deux-là aussi ils font un beau couple, mais je préfère ne plus me faire de faux espoirs parce qu’eux aussi doivent être de la même famille…C’est la norme par ici visiblement, repris-je dégoûtée.
-Le chef Yuma nous appelle pour la chasse, prévint le garçon en regardant Elysia avec des yeux mauvais, tu vas venir avec nous et Yélana va se mettre avec Anna.
-Ah bon ? Vous voulez de moi ? S’étonna-t-il.
-Moi je préfèrerais être avec toi Amarok, renchérit alors la dénommée Yélana en se raccrochant à sa main, tu nous protègerais.
Très vite le jeune homme détacha ses doigts des siens puis il lui prit sa frimousse ronde et rétorqua :
-Je veux être fier de toi Yélana, tu as été excellente sur ton renne ce matin, il n’y a pas de raison que tu ne le sois pas cet après-midi. Après tout, c’est aussi le travail de la femme de savoir ramener à manger.
Il lui embrassa le front et la petite fille rougit sous les compliments. Il regarda ensuite Anna et je compris qu’il cherchait à la rendre jalouse. Loin d’être affectée la petite rousse regarda Yélana prête à partir. Amarok n’en resta pas là, il se tourna vers elle et lui déposa un baiser sur la joue en ajoutant :
-Je compte sur toi pour être performante ma très chère femme. Même si tu es jeune, autant commencer maintenant à me ramener de la bonne nourriture que tu feras mijoter avec délice!
Anna le fusilla du regard puis s’écria sans grande conviction :
-Oui…Oui…Merci ! Ne vous bagarrez pas…Bonne chance à vous aussi !
Son regard s’attarda sur Elysia en disant ses paroles. L’image s’arrêta après ça alors que j’étais de plus en plus déboussolée.
-Anna est promise à cet Amarok mais elle fricote avec Elysia…Eh bah quelle dévergondée…Et cette Yélana…J’ai l’impression de l’avoir vu en rêve aussi, dis-je pour moi-même.
Je ne sortis pas encore du disque jaune et vis bientôt une autre image se matérialiser à la place. Deux hommes Arendelliens étaient en train de s’embrasser. Puis celui qui ressemblait à Pieter le lâcha et murmura d’une voix passionnée :
-Je remercie chaque jour les dieux de m’avoir permis de venir vivre ici avec toi Niklas. Toi…Runeard…Mattias...Et même le jeune prince Agnarr…C’est vous ma vraie famille maintenant.
-Oh…Il parle de Papa…Ce monsieur connaissait Papa, murmurai-je.
Ils s’embrassèrent encore et le fameux Niklas reprit :
-Moi aussi je suis vraiment heureux Pieter…Tu me rends heureux à chaque seconde qui passe…Mais trêve de badinage mon très cher amant…Allez viens, nous devons retourner à l’entraînement militaire.
L’image s’arrêta et je pus passer vers un autre disque. Il était vert cette fois. Dès que je le franchis quelque chose de nouveau se passa à l’intérieur de mon corps. Je me frictionnai les bras et les jambes avant de ressentir un cognement dans ma poitrine. Je plaquai les mains à mes seins et pleurai de joie.
-Mon…Mon cœur bat, chuchotai-je.
Je le touchai encore pendant quelques secondes avant qu’une nouvelle scène apparaisse. Anna était en pleine discussion avec sa mère à propos de son futur rôle de cheffe.
-Donc la femme qui accouchait tout à l’heure était la mère d’Anna, et Anna doit être fiancée à Amarok…Bien…Tous les morceaux se recollent…Mais je ne sais toujours pas où je suis ni pourquoi je regarde ces gens, maugréai-je la mort dans l’âme.
Le temps que j’y réfléchisse la petite fille rousse se retrouva dans sa chambre et chuchota pour elle-même.
-Je dois être obéissante, être docile…Maman a raison…Maman et Papa savent tout…Ils ont déjà vécu des choses avant moi…Ils savent ce qui est le meilleur pour moi. Je ne dois pas aimer Elysia…Je dois me consacrer à Amarok et l’aimer.
-C’est idiot, elle avait plus d’esprit petite qu’à l’âge adulte avec ses gestes incestueux, songeai-je.
Comme si elle voulait me donner raison, la scène s’avança révélant une Anna enceinte soutenue par Elysia. La jeune femme foudroyait sa mère du regard. L’échange semblait féroce mais je n’entendis rien jusqu’à ce que le son finisse par revenir.
-Pour ton bébé, ne t’en fais pas ma grande chamane, je trouverai un moyen de la garder. Je passerai un accord avec Amarok et c’est moi qui l’élèverai, déclara bientôt sa mère.
La rage déforma immédiatement le visage d’Anna qui clama d’une voix maternelle :
-Mais il en est hors de question Maman ! C'est ma fille ! Moi seule m'en occuperai ! Tu n’as pas compris, je n’ai pas confiance en Amarok, je ne pourrai pas vivre avec lui. Je ne l’aime pas...Rien que l'idée qu'il passe ses mains sur moi me répugne !
La mère la fixa à son tour méchamment et répliqua :
-Eh bien tu n'auras qu'à imaginer que tu es dans les bras d'Elysia ! Bon là de toute façon le plus important c’est de faire la cérémonie d’Iduna.
Je tressaillis à la mention du prénom car c’était le même que Maman.
-Quand on y pense, elle est quand même très gentille d’accepter l’amour de ses deux enfants…Je dirai même qu’elle le prend plutôt bien…D’autant plus que si j’ai bien compris…Il y a un bébé qui a découlé de leur acte…Hum…Il faut que j’oublie leur lien de parenté sinon je vais vomir…Pauvre bébé, pensai-je.
L’image s’accéléra et les tensions Mère et fille retombèrent car…La femme était en train de célébrer l’union d’Anna et Elysia. Je me rabougris aussitôt.
-J’hallucine ! Donc elle est autant ouverte que les autres membres de cette communauté…Bon je crois qu’il va falloir que je m’y fasse.
La scène avança encore et je vis bientôt la Anna rousse dans la fleur de l’âge accompagnée d’une petite fille d’une dizaine d’années habillée dans une belle robe bleu ciel qui faisait ressortir ses yeux. J’essayai de ne pas être troublée, pourtant en la voyant mon cœur manqua un battement. Elle aussi me rappelait quelqu’un plus fortement encore que les autres personnes que j’avais vu jusqu’à présent. Je secouai la tête en même temps que la fille d’Anna et Elysia. Elle fit une grimace et répliqua :
-Non merci Maman pas de détails surtout que Papa et toi vous êtes vieux donc vous ne me faîtes pas du tout rêver merci !
Sa mère soupira et la gronda :
-Tu es impossible Iduna !
Je n’entendis pas la suite car la réalité me terrifia. Je manquai de m’étrangler avant de crier :
-Oh mes aïeux…La petite fille…C’est Maman…Maman est une fille d’inceste ! Mais c’est tout bonnement ignoble…Attends…Attends…Attends…Si ça c’est Maman…Et qu’elle vient de ce peuple…Ça veut dire que ces deux-là sont…Mes grands-parents ?!
Comme un acquiescement la porte du disque vert finit par me libérer. Je passai à travers, encore prise de sueurs.
-Voilà pourquoi je connaissais ces membres…Ils sont de ma famille…Hum…Si j’arrive à retrouver Maman il faudra que je l’interroge sur son passé ! Tu m’étonnes qu’elle ait préféré faire du sang neuf avec Papa ! Continuai-je.
Je pus enfin sortir du cercle. Le tunnel sembla s’éclaircir. Je regardais derrière moi et ne pus que constater qu’il n’y avait plus les disques précédents. Le chemin semblait se refermer après chacun de mes passages. Je ne pouvais faire autrement qu’avancer. Mes pas résonnèrent bientôt au centre d’un cercle bleu ciel qui se referma autour de moi. Je ne cherchai plus à fuir attendant patiemment le prochain souvenir. Ce dernier ne tarda pas à arriver.
Je retrouvai bientôt Anna Piceaerd accompagné d’un monsieur de forte carrure roux à moustache qui possédait le blason d’Arendelle. Lui-même était suivi de plusieurs soldats Arendelliens dont Pieter et Niklas.
-Lady Anna ! Comme je suis heureux de vous retrouver ! S’exclama-t-il en faisant un baise main à la jeune femme rousse.
Elle rougit instantanément.
-Eh bien…Je n’ai jamais vu une femme aussi sulfureuse ?! Combien d’hommes va-t-elle avoir comme partenaire ?! M’écriai-je…Bon faudrait peut-être que je fasse attention, même si ça me déplaît, je parle de ma grand-mère après tout.
-Je ne raterai nos rendez-vous pour rien au monde roi Runeard ! Dit-elle à son tour, et puis c’est l’occasion pour moi de voir mon frère.
-Bien entendu…Cela va de soit…D’autant plus que votre dernière rencontre était plutôt chaotique, renchérit-il.
Anna pâlit immédiatement et bafouilla :
-Euh…Oui…La perte de notre petite Elise et mes parents ont été terrible…Mais c’est du passé à présent, je sais qu’elle veille sur nous d’où elle est…Et puis j’ai toujours mon Ange de l’Air ! Les dieux soient loués !
-Oui pardon Lady Anna…Revenons à notre sujet premier…Le barrage, reprit-il.
-Le barrage…Oh…Ce barrage, répétai-je en voyant une grande étendue de pierres encore en travaux dans le paysage…Ça aussi ça me rappelle quelque chose.
Je cherchai une fois de plus au plus profond de mon être et j’aperçus une bribe de moi en train de courir sur ce monument alors que d’énormes géants de pierre étaient en train de le détruire. J’ouvrais à nouveau les yeux et observai encore le groupe d’Arendelliens mélangés à celui du peuple primitif. Anna s’en sortait merveilleusement bien allant même jusqu’à rire avec les autres soldats.
-Bien…Elle n’a pas l’air d’avoir de problèmes de communication avec ce Runeard, déclarai-je.
Mais le disque bleu ciel ne fut pas de cet avis. Il se mit soudainement à trembler alors que la scène se fissura pour en laisser une autre beaucoup plus violente. Un bruit de ferrailles mêlée à un déferlement des éléments se fit entendre et je sursautai à plusieurs reprises. Avec horreur, je vis une succession d’images défiler : Amarok tué par un jeune homme de leur propre tribu…Le roi Runeard pris en traitre passant par-dessus une falaise avec un homme en peaux de rennes…Papy Elysia qui reçut un coup mortel de Pieter …Et enfin…Maman qui sauva Papa en se faufilant avec lui dans une des charrettes d’Arendelle.
Puis le souvenir s’éteignit brutalement alors que je cogitai encore quelques secondes dans le centre du cercle bleu ciel…Cette bataille…Ce peuple…Comment s’appelait ce peuple ?! Je fermai les yeux pour me concentrer et une image de la tribu en spirale en train de chanter émergea dans mon esprit. Yélana qui était beaucoup plus vieille prit alors la main d’Elsa et la mienne avant de dire…Nous sommes les Northuldra…Nous sommes le peuple du soleil…
-Les Arendellien et les Northuldra…Mais oui c’est ça ! Clamai-je soudain soulagée.
Petit à petit d’autres bribes de souvenirs apparurent dans ma mémoire et je pus enfin quitter le disque bleu ciel, mieux confiante. Je n’eus pas besoin de faire beaucoup de pas pour arriver dans un autre bleu foncé cette fois.
-Allez...Que vas-tu me révéler, ici ? Demandai-je.
La réponse fusa en quelques secondes révélant Anna et Elysia à nouveau enfant assis en tailleurs. Ils étaient à l’aise, les paumes levées vers le ciel et les yeux fermés. Mon arrière-grand-mère leur servait de professeur :
-Allez on se détend…Une grande inspiration…La plus profonde possible…Sentez vos muscles du bas ventre se contracter…Je compte jusqu’à cinq…Un…Deux…Trois…Quatre…Cinq…Parfait…Expirez aussi lentement que vous pouvez…Voilà…Très bien…Videz tout votre air…Laissez toute l’énergie que vous venez d’utiliser pour l’exercice, derrière vous…Pensez à un endroit qui vous plaît…Vous marchez à petits pas dans cet endroit…Vous êtes sereins…
La méditation porta ses fruits sur ma grand-mère qui affichait un visage apaisé…Ce qui n’était pas le cas de mon grand-père qui se tortillait dans tous les sens.
-Euh…Madame Piceaerd…Je ne sais pas si je suis en train de bien le faire là… Bafouilla-t-il.
Mon arrière-grand-mère vint alors poser ses mains fermement sur ses épaules puis elle reprit avec douceur :
-Détends-toi Elysia…Tu as fait du très bon travail aujourd’hui…Tu deviendras un chamane convenable…Je l’écrirai à ta Mère tout à l’heure pour lui dire.
La phrase eut don de réussir son exploit. Peu à peu mon grand-père se détendit. Je me posai immédiatement des questions :
-Mais alors si ma grand-mère n’est pas la mère d’Elysia…Cela veut dire qu’ils ne sont pas frères et sœurs ?! Mais alors…Pourquoi veut-elle lui écrire ? Est-il un Arendellien ?
Entendant ma réflexion, la scène changea révélant Anna et Elysia penchés au-dessus d’un coussin où Maman dormait âgée de moins d’un an. Mes grands-parents la regardaient avec des yeux émerveillés malgré des cernes tenaces dues à la fatigue des nuits sans sommeil.
-On devrait peut-être se coucher avant qu’elle ne nous réveille dans trois heures ? S’enquit Papy Elysia.
-Elle le fera quand même, plaisanta mon aïeule.
Son regard se posa à nouveau sur ma mère et un masque d’inquiétude tomba sur son visage. Elle reprit immédiatement :
-Dis, tu crois qu’elle deviendra une bonne chamane ?
Mon grand-père la serra aussitôt et lui embrassa le cou. Il répondit ensuite :
-Elle s’appelle Iduna comme ma Mère, elle ne peut être qu’une bonne chamane. Elle a du sang des Terres Gelées et de la Forêt Enchantée, une mère exceptionnelle dans le domaine, et des grands-mères qui le sont ou qui l’ont été. Crois-moi mon amour si avec tout ça elle n’est pas une bonne chamane, il est inutile d’assister au reste de sa vie.
-Ne dis pas des bêtises pareilles Elysia ! Se renfrogna aussitôt Mamie.
-Comme quoi l’avenir n’a jamais été notre fort, soupirai-je bien que m’étonnant moi-même pour mes paroles.
Et pour cause, Papy disparut bientôt et je me retrouvais face à Mamie en train d’écrire. Sa plume crissa et elle s’arrêta. Puis elle sortit hors de sa hutte et donna ses copies…A une rafale de vent.
-Merci Courant d’Air ! S’exclama-t-elle, tu es un bon esprit…J’espère que mes histoires procurent du plaisir aux jeunes demoiselles…Bien…Laissons mon côté Duchesse de Funningur un peu plus loin…C’est tout pour aujourd’hui…Il faut que j’aille méditer.
Sous des yeux impressionnés je découvris mon aïeule assise en tailleurs face aux vagues, les yeux fermés pour être connectée à la nature. Elle resta au même endroit longtemps et je vis des rides lui apparaître progressivement sur le visage.
-Mamie Anna…La femme la plus sage du monde, souris-je, je m’en souviens de plus en plus maintenant.
L’image disparut spontanément et je crus que j’allais pouvoir ressortir du cercle mais aussitôt une autre scène se matérialisa…Nous renvoyant Mamie et moi durant un cours de chamanisme. Nous semblions heureuses toutes les deux. Sans m’en rendre compte, des larmes de joie coulèrent toutes seules sur mes joues. Et une étrange aura me força à m’approcher de mon double.
-Non…Non je ne dois pas…Je ne sais plus pourquoi…Mais je sens que c’est mal, murmurai-je.
Pourtant je ne résistai pas longtemps. L’aura se fit pressante et je ne parvins pas à résister. Contrairement à toutes les autres scènes, je ne passai pas à travers les gens cette fois-ci. Dès l’instant où ma main agrippa celle de l’autre jeune Anna, mon corps s’alourdit et je fus propulsée à l’autre bout du disque bleu foncé. Je reçus un choc électrique et les souvenirs affluèrent enfin dans mon esprit.
-Oh mes aïeux…Je…Je me rappelle tout ! Pleurai-je, Mamie…Papy…Kristoff…Hans…Helga…L’Helveg…Mon Dieu…Ma mission…Il faut que je trouve un moyen de partir d’ici !
Je passai à travers le disque bleu foncé et courus enfin jusqu’au dernier cercle qui était de couleur violette. Je vis progressivement la Galerie des Souvenirs…Mamie Anna en train de regarder les différentes vies à Ahtohallan…Mon amour pour Hans…Celui encore plus flagrant pour Kristoff…La mort de ma grand-mère…
-Je me souviens ! M’écriai-je surexcitée, je me souviens de tout ! C’est merveilleux ! Tout est merveilleux !
Je vis progressivement notre naufrage, Mamie qui nous raconte son histoire dans l’Helveg, les allées et venues des différents membres de notre famille…Les différentes discussions avec ma grand-mère vivante… Ma petite Helga que j’ai dû laisser dans l’Hellheilm.
-Maman te rendra fière d’elle ma chérie, chuchotai-je prête à pleurer, Maman réussira pour toi mon Ange, je te le promets.
Consciencieuse, j’attendis, le dénouement de cette histoire. Ce ne fus donc pas sans avec une quelconque boule au ventre que je revis le sacrifice de ma précieuse sœur du futur pour nous permettre d’avoir cette dernière vie.
-Merci ma Elsa…Merci…Toi non plus, tu ne le regretteras pas, murmurai-je.
L’image s’éteignit après cela. Il ne resta que les nuances violettes du disque masquées par un silence insoutenable. Je restai quelques secondes, serrant les poings avec un air déterminé et finis par conclure :
-Je suis prête pour retourner dans le passé, conquérir mon véritable amour et vaincre tous les malfrats qui ont pu faire du mal à notre famille. Je suis Anna d’Arendelle, chamane et petite fille d’Anna Piceaerd et Elysia Sappos ainsi que Runeard et Rita d’Arendelle !
Le dernier cercle s’ouvrit et je me dépêchai d’en sortir. Je fermai immédiatement les yeux car une lumière éblouissante se propagea dans le sanctuaire. Je sentis tour à tour mon énergie remonter le long de la base de ma colonne vertébrale passant par mon nombril, ma poitrine, mon cœur, ma gorge, entre mes yeux jusqu’à finir sa route au-dessus de ma tête. Mon cœur palpita à nouveau de plus en plus vite.
Et je me réveillai enfin dans mon lit en poussant un énorme souffle de vie.
Je me retrouvai dans un long tunnel sombre. Il y a encore quelques secondes, j’étais près de ma sœur, ma mère et mon père. Je paniquai immédiatement face au silence. Je sentais la glace poindre au bout de mes doigts à cause de cette subite solitude.
-Voyons Elsa…Pas d’état d’âme, pas de tourments…On respire comme Anna me l’a appris…Ils ne doivent pas être bien loin, me rassurai-je.
J’observai l’horizon mais seul le vide se voyait à perte de vue. Un vide épuré. Sans âme.
-Je n’ai la possibilité de me rendre que dans une seule direction de toute manière, alors…J’y vais, dis-je en essayant d’être sûre de moi.
Réhaussant ma carrure, je m’aventurai vers un point qui s’agitait au loin de mon champ de vision. Je sursautai légèrement en découvrant un immense cheval transparent d’eau. Il hennit en me voyant. Je n’eus pas le temps de comprendre qu’il se prosterna devant moi.
-Bonjour toi…Tu es magnifique, murmurai-je en lui caressant l’encolure.
L’équidé hennit à nouveau alors que sans m’en rendre, mes doigts glacèrent son enveloppe fluide le rendant solide mais encore plus éclatant qu’il n’était déjà.
-Oh ! Pardon ! Excuse-moi ! M’écriai-je affolée.
Loin d’être offusqué, l’animal se rapprocha encore de moi et cala sa crinière sous ma paume de main. Un autre drôle de contact se fit et des images s’inscrivirent dans mon esprit après ce geste. Je me vis ainsi faire une course sur le dos de ce cheval face à une vieille femme rousse qui ressemblait à ma petite soeur.
-En route pour Arendelle ! Clama-t-elle.
-Arendelle ?! Mais pourquoi faire ?! Lâchai-je à haute voix.
Le cheval d’eau ne me répondit pas. A la place j’eus l’impression que l’image retourna en arrière. Je me vis alors toujours avec cette vieille femme rousse mais cette fois j’étais en colère contre elle et je cherchai à la fuir.
-Elsa ! Elsa ! Reviens ! C’est dangereux ! Me sermonna-t-elle.
Contre toute attente, le cheval d’eau ne fut pas compatissant et chercha…A me noyer.
-Bien…Toi, il ne faut pas te contrarier visiblement, dis-je un peu angoissée.
L’animal hennit une fois encore et avança la scène. Je découvris avec horreur, ma petite sœur étendue au sol rongée par la mort.
-Oh…Mais ça me revient…Oui…Ça, je me rappelle qu’Anna n’a pas survécu au naufrage avec Papa, Maman et Hans…Mais…Elle aurait finalement atterri à Ahtohallan ? Et cette femme…Mon Dieu…Mais cette femme rousse…C’est Mamie Anna… Je n’ai pas reconnu Mamie Anna…Mais Mamie Anna était morte…Elle ne peut pas être avec moi dans ce souvenir, maugréai-je.
L’équidé émit un son comme toute réponse. Je le regardai en grimaçant et répliquai :
-Tu es d’accord avec moi, c’est ça ?! Je ne comprends rien à ce que tu me montres…Allez laisse-moi passer à présent, je dois retrouver ma famille.
Effrayée, je voulus partir mais l’animal m’en empêcha. A la place, il vint se caler à nouveau contre moi.
-Bon…Bon…Ne vaut mieux pas trop te mécontenter…Continue, capitulai-je.
Ravi, l’esprit me connecta à nouveau à lui et je me retrouvai cette fois dans le fjord d’Arendelle face à une mutinerie menée par…
-Mais ce n’est pas possible ?! Qu’est-ce qu’Hans fait là ?! Je ne comprends pas…Habillé en pirate en plus ! Oh…Mais ce drapeau…Il a le drapeau d’Arnevik, ajoutai-je alors que des sueurs froides parcourent mon dos.
Comme pour confirmer mes dires, le Nokk avança encore le souvenir et je tombai bientôt en pleine bataille dans l’Arenfjord. L’ancien prince des îles du Sud était toujours là mais je n’arrivais pas à déterminer sa position. Je plissai un peu plus les yeux pour découvrir les autres clans qui lui faisaient face et pâlis instantanément.
-Quoi ? Ces traitres de Karl et le duc de Weselton sont là… D’ailleurs le duc est beaucoup plus jeune…Mais alors…Cette bataille…C’est comme ça qu’Arendelle a péri après que nous soyons morts avec Kristoff, Olaf, Agnarr, Anna et Iduna… Mon dieu…Mon mari…Mes enfants…Où sont-ils ?!
Je serrai le poing qui me restait de libre alors que des larmes de fureur me coulèrent sur le visage.
-Arrête ! Je ne veux pas en voir plus ! Criai-je après l’animal.
Cette fois il s’inclina et me laissa tranquille en galopant jusqu’à disparaître dans une flaque de l’endroit épuré. Je ne bougeai pas tout de suite, attendant de retrouver mon calme dans ce silence sombre.
-Courage Elsa…Il faut retrouver ta sœur…Elle saura quoi faire, murmurai-je.
Reprenant ma démarche j’arrivai bientôt au centre d’un losange où reposait une petite salamandre bleue qui me regarda d’un œil vitreux. Dès qu’elle m’aperçut, elle secoua ses pattes d’excitation et remonta le long de mon bras toute flambante jusqu’à atteindre ma main.
-Oh ! Bonjour toi ! Oui je sais ce que tu veux ! M’exclamai-je repensant à un souvenir de mon passé.
D’un geste je moulinai ma main et lui offris des petits flocons qui tombèrent sur sa langue. Son prénom me revint immédiatement en mémoire.
-Dis-moi Bruni ? Toi aussi, tu as des souvenirs à me montrer ? Chuchotai-je.
La petite salamandre se lécha violemment l’œil et glissa de mes doigts pour acquiescer. Puis elle me fit me pencher au centre du quadrilatère. Je m’accroupis et y posai ma main. Une image de Ryder et moi apparut. Nous étions nus au milieu des Plages Grises et nous faisions l’amour dans une passion débordante.
-Ah non…Ce n’est pas le bon frère, déclarai-je me sentant soudain mal, mon cœur n’a appartenu qu’à Kristoff… Jamais je n’aurais pu en aimer un autre.
Et pourtant. Le souvenir me contraria davantage quand les images m’amenèrent dans une hutte accompagnée d’un autre homme plus petit et trapu avec qui j’eus une autre étreinte sulfureuse.
-Merci d’être mon mari…Yohan, souffla mon homologue.
-Merci d’être mon épouse…Elsa, renchérit le jeune homme.
Terrifiée, je préférai lâcher le souvenir quelques secondes et réfléchis à un Yohan que j’aurais pu connaître. Je faillis m’étrangler avec ma salive quand il me revint un flash où j’entendis Papa et Maman parler d’un Yohan prince des îles du Sud. Je m’énervai immédiatement et réfutai :
-Tout ceci est complètement idiot ! Et puis pour quoi je passe franchement ?!
Mes doigts glissèrent tout de même au centre du losange pour découvrir la suite. Ce fut donc dans une colère définitive que je me vis penchée au-dessus d’un berceau où reposaient trois petits bébés en train de dormir et où moi-même étais en train d’embrasser… Hans.
-Alors là c’est la meilleure ! Grommelai-je, oh remarque ! Anna doit être heureuse ! Elle a dû récupérer Kristoff comme ça !
Une jalousie incommensurable finit de m’anéantir en voyant ma petite sœur prendre du bon temps dans le traineau de mon montagnard dans un endroit onirique.
-Du calme Elsa…Du calme, on se reprend…On garde le contrôle ! M’écriai-je, ce n’est sans doute pas la vie que tu as vécu même s’il y a des similitudes.
Bruni approuva en faisant briller son dos d’étincelles roses. Elle m’invita encore à regarder la suite des souvenirs. Je découvris alors avec horreur que le Duc de Weselton avait réussi son coup : Il avait fini par détenir Arendelle et arpentait avec colère les couloirs du château car il n’arrivait pas à obtenir l’amour du peuple.
-Gardes ! Trouvez-moi les mots des rois ! Grogna-t-il, sans cela je ne peux pas régner !
-Et pour cause espèce d’ordure ! C’est Kristoff et moi qui les avions emportés dans notre fuite ! Clamai-je fière de moi.
Bruni me regarda d’un drôle d’air et j’ajoutai :
-Oui je sais cela ne sert à rien de me mettre en colère puisque nous ne pouvons pas revenir en arrière, mais ça me fait du bien.
La salamandre tapa à nouveau au sol et je constatai bientôt avec joie que le Duc…S’était fait abattre par…
-Je n’aurais jamais cru dire ça un jour…Mais Wilhelm vous êtes génial ! Repris-je, bon en revanche y a encore quelque chose qui cloche puisque vous aussi vous êtes censé être mort.
Pleine d’espoir, je savourai la vue du corps sans vie du Duc et fus encore plus agréablement surprise de voir que Karl se retira du royaume pour aller régner sur Weselton avec sa femme la Duchesse Maria de Funningur.
-Bien…Tout devrait être rentré dans l’ordre dans ce cas, soulignai-je.
Je me relevai prête à partir mais Bruni m’en empêcha en créant un mur de flammes.
-Quoi encore ? Je n’ai pas fini ? Demandai-je.
L’esprit du feu secoua la tête. Je m’accroupis donc et remis les souvenirs avec perplexité. Je frémis d’horreur en découvrant Andréas en train d’empoisonner…Une petite fille. Je blêmis encore plus en le voyant torturer…Un bonhomme de neige du nom d’Olaf.
-Mais ce n’est pas possible…Le propre père de Kristoff…Non…Il doit y avoir un malentendu…Il ne peut pas être si ignoble, murmurai-je.
Je tentai de me rassurer en le voyant enseigner la chasse à un autre petit garçon nommé Kaspian.
-Voilà…C’est mieux ainsi, les souvenirs ont dû s’embrouiller, me rassurai-je.
Je tombai toutefois de haut en découvrant Andréas à nouveau dans le cachot avec…Grand Pabby. A mon grand soulagement, le troll ouvrit la porte libérant le petit bonhomme de neige vivant. Ce dernier voulut se ruer dans ses bras. Et là, ce fut l’incompréhension. Grand Pabby prit un air méchant et lui lança une énorme fiole jaune sur le corps qui le liquéfia d’un seul coup.
-Non ! Criai-je en ne pouvant m’empêcher de lancer des jets de glace au passage, Non ! Pourquoi ?!
Comme toute réponse, Bruni tourna sur elle-même et se recroquevilla en me regardant avec des yeux tristes. Assez troublée, je n’attendis pas son approbation pour poursuivre mon chemin.
-Je veux voir ma sœur ! Ma mère ! Mon père ! Mon mari ! Mes enfants ! S’il vous plaît ! Implorai-je choquée.
Mais mon vœux ne s’exauça pas. A la place, je sentis une rafale de vents se propager le long de mon dos remontant de mes fesses jusqu’à mon ventre et mon visage.
-Oh, Courant d’Air ! Oh, quel délice ! J’espère que tu m’apportes de meilleures images que toutes les horreurs que je viens de voir ! M’exclamai-je impatiente.
L’esprit déferla avec vivacité devant moi et j’entrai dans un nouveau losange. J’hésitai cette fois avant de m’y accroupir mais finalement, je me lançai. Je poussai un soupir de soulagement en voyant que j’étais revenue dans la Forêt Enchantée, accompagnée du petit Kaspian. Celui-ci était en train de se faire gronder par…
-Papa ?! M’interrogeai-je surprise, quoi ? Mais comment est-ce possible ?! Papa est encore en vie ?! Bon sang de bon sang ! Mais qu’est-ce que c’est que cette histoire à la fin ?!
-Kaspian qu’est-ce que je t’ai dit à propos de la magie ?! Grogna-t-il.
-Que je ne dois pas l’utiliser Papa, murmura le petit garçon en baissant la tête.
-Quoi ?! Comment vient-il de l’appeler ?! Papa… Mais je croyais que Papa et Maman étaient morts…Mais c’est vrai que Maman était enceinte…Et donc ce Kaspian serait notre petit frère…Mais pourquoi ne sont-ils pas revenus à Arendelle dans ce cas s’ils étaient en vie ?! M’interrogeai-je de plus en plus déboussolée.
J’éjectai encore des cristaux de glace à cause du stress. Courant d’Air s’enroula aussitôt autour de moi pour m’apaiser. Puis il m’invita à reprendre. Les images défilèrent plus vite et je vis bientôt que Kaspian avait le symbole des cinquièmes esprit sous son pied.
-Comme moi…Murmurai-je pensive…Mais alors cela veut dire que quelqu’un m’a remplacé quand je suis morte…Alors tout n’est pas perdu.
Je souris enfin heureuse. Hélas ma joie fut de courte durée quand je me retrouvai au milieu d’un combat dans les tours d’Arendelle. J’aperçus Maman elle aussi, bien vivante, d’une beauté extraordinaire avec ses cheveux longs flottant au vent. Elle se posta face à Andréas et brillait de mille feux dans une robe de cinquième esprit. Elle était encouragée par ma grand-mère et moi-même quand dans le camp ennemi, je m’aperçus avec horreur que Papa s’y trouvait avec Kaspian et Andréas.
-Mais qu’est-ce que tu fais petite frère ?! Paniquai-je alors que son pouvoir se déchaînait en direction de Maman, arrête ! Arrête ça !
Il ne m’entendit pas bien sûr mais à ma grande surprise, il s’arrêta ne voulant pas faire du mal à notre mère.
-Voilà…Tout va aller mieux maintenant, me réconfortai-je.
Hélas, le pire arriva. Je tombais de plus en plus dans la décadence en découvrant le vrai visage de mon beau-père. Un visage de haine et de folie à l’égard de notre famille. Il se jeta avec violence sur Kaspian et l’envoya sur le côté avant de lancer une fiole sur Maman qui la tua sur le coup.
-Assez Elsa, me murmurai-je.
Je stoppai le souvenir figé et sentis les larmes couler à nouveau avant de me raisonner :
-Suis-je bête de pleurer ? Maman était déjà morte noyée dans ma vie !
Je sursautai d’un coup par ma propre parole.
-Dans ma vie, répétai-je plusieurs fois…Mais oui…C’est ça…Ce que je vois depuis tout à l’heure n’est pas la vie que j’ai vécu !
Courant d’Air applaudit pour ma déduction à sa façon : Son tas de feuille me transporta jusqu’aux…Géants. Je m’inclinai immédiatement en signe de respect et ils firent de même.
-Je suis tout ouverte d’esprit mes amis ! M’exclamai-je avant de me reprendre, enfin…Sans mauvais jeu de mots bien sûr !
Le géant de la terre grogna mais m’amena au dernier losange qui était d’une blancheur éclatante. Je n’épiloguai pas cette fois et m’accroupis avec un certain pincement au cœur. Un cœur tout neuf que je sentis cogner au plus profond de ma poitrine.
Je me plongeai enfin dans le souvenir et fus surprise de tomber sur Mamie Anna et moi à Ahtohallan en train de nous faire…Une passation de pouvoir. Ma grand-mère fut prise de spasmes et du sang sortit de ses poignets alors que je ressentis une énergie dans tout mon être. Les picotements m’attinrent pour de vrai et je restai quelques instants ébranlée avant d’y retourner. La robe de Mamie avait perdu de son éclat quand celle de mon homologue resplendit à nouveau.
-C’est incroyable…Je me souviens…Murmurai-je.
-Ton rôle ma grande Piceaerd est de maintenir l’équilibre entre les quatre esprits de l’Yggdrasil, ne l’oublie jamais à l’avenir, dit ma grand-mère en écho.
Je me retournai pour voir si elle était vraiment là mais la voix provenait de l’image comme le reste du souvenir. La scène ne dura pas et je fus amèrement triste de retourner au procès de Papa qui se déroula juste après la mort de Maman.
-Il ne faut pas que ton père meure Elsa, dit fermement Mamie.
Sa phrase m’interpella et une image de Papa en train de s’étouffer avec des baies de sureaux me traversa l’esprit alors que son homologue était lui aussi en train de succomber à la souffrance dans une hutte bleutée, entouré de toute la famille.
-L’Helveg…C’était l’Helveg…Si nous sommes morts dans toutes nos vies alors nous n’existons plus, récitai-je fière de moi, tous les morceaux se recollent.
Le géant grogna pour me donner raison et nous fîmes un bond dans le temps. J’accouchai des trois petits garçons que j’avais vu tout à l’heure. Puis Mamie récupéra Papa et Kaspian pour qu’ils demeurent auprès d’elle dans la Forêt Enchantée ainsi que Yohan sa femme et sa fille. Mon homologue demeura donc très seule ayant le sentiment de perte de tout ceux qu’elle aimait. L’image s’arrêta et je souris malgré la situation.
-La suite, je la connais, énumérai-je, mon autre moi est partie rejoindre sa grand-mère et elles se sont rendues à Ahtohallan…Je me souviens de tout…ça y est.
Je fus subjuguée et fermai les yeux quelques instants pour canaliser la neige qui menaçait de s’échapper de mes doigts. Après un temps de calme, je finis par les rouvrir et constatai que j’étais entourée des quatre esprits : L’Air, le Feu, l’Eau et la Terre.
-Ce n’était pas ma vie…Mais celle de mon homologue qui s’est sacrifiée pour qu’Anna et moi puissions rétablir nos fins heureuses…C’est prodigieux, tout bonnement prodigieux, déclarai-je pour moi-même, merci à tous de m’avoir guidé.
Mon cœur cogna plus fort dans ma poitrine alors que les esprits renvoyèrent leurs joies à leurs manières. J’attendis qu’ils aient fini avant de me rehausser à nouveau avec prestance et clamai toute heureuse :
-Je suis prête pour retourner dans le passé, être enfin heureuse et accepter mon rôle au sein de l’Yggdrasil et mon pouvoir. Je suis Elsa d’Arendelle, cinquième esprit et descendante d’Iduna Piceaerd et Agnarr d'Arendelle.
Les acclamations des esprits reprirent et ils se fondirent dans les cristaux de ma robe qui se mit à briller de plus en plus fort. Je reçus aussitôt une immense énergie qui raviva mon corps mort.
Et je me réveillai enfin dans mon lit en poussant un énorme souffle de vie.
J’entendis la berceuse avant de me retrouver seule dans un long tunnel d’une blancheur éclatante. L’Helveg ? L’Hellheilm ? Ahtohallan ? Je ne saurais le dire. Une énergie insoutenable me poussait à le poursuivre.
Je marchais donc d’un pas résolu faisant claquer mes talons de bottines contre le sol clinquant.
-Papa ? Maman ? Elsa ? Appelai-je soudain prise d’un doute.
Pas de réponse. Je jetais un coup d’œil au néant derrière moi et soupirai. Il me fallait continuer. J’arrivai bientôt un court instant devant un immense cercle rouge. Je me retournai une dernière fois pour vérifier que j’étais bien seule et m’engouffrai à l’intérieur. La couleur m’enrôla le corps et des personnes apparurent : Un homme et une femme d’une vingtaine d’années accompagnés d’une autre légèrement plus âgée.
Je m’approchai de tous ces gens enfin soulagée d’avoir une autre présence que la mienne.
-S’il vous plaît ? Commençai-je à dire, s’il vous plaît vous pourriez m’aider ?
Je n’obtenus aucune réaction de leur part et réprimai un haut le cœur. La plus vieille des jeune femme était en train d’ouvrir le ventre de l’autre demoiselle qui se tordait de douleur. Pendant ce temps-là, l’homme la regardait avec amour, lui donnant tout son courage tout en lui maintenant la main. Respirant un grand coup pour ne pas vomir, je m’approchais de ces trois personnes et tentai à nouveau une question :
-Excusez-moi ! Est-ce que vous pourriez m’expliquer ce qui se passe ?
Il n’y eut pas plus de réponses. La femme dans un travail sans relâche était perlée de sueurs. Elle finit cependant par retrouver le sourire lorsque la plus âgée délivra une petite fille en parfaite santé de ses entrailles.
-Elle est bien mignonne avec ses cheveux roux, murmurai-je pensive.
Je fixai la physionomie des personnes et j’eus un sentiment de déjà les connaître. Mais où ? Ça je l’ignorai.
-Rappelle-toi Anna ! Rappelle-toi bon sang ! M’exclamai-je en me concentrant de toutes mes forces.
Je fermais les yeux pour réfléchir. Rien ne venait. Je ne savais pas pourquoi je me trouvais ici. La drôle de médecin coupa le cordon et recousit le ventre de la Maman alors que le bébé se mit à pleurer. Puis elle posa l’ultime question du prénom.
-Anna. Elle s’appellera Anna, déclara la Mère apaisée mais fatiguée.
-Tiens comme moi, chuchotai-je en dévisageant le petit paquet rose enroulé dans le même châle violet que possédait Maman.
J’observai la dame. Elle avait les mêmes cheveux bruns frisés qu’elle mais pas les mêmes yeux. Les siens étaient ambrés.
-Bizarre…Tout est très bizarre, grognai-je.
Ce le fut encore plus quand les personnes disparurent remplacées par une jeune fille rousse qui devait avoir dans les seize ans et un homme qui aurait pu être son père. Elle était en train de pleurer à chaude larmes alors que le monsieur s’appropriait son corps, la caressant de partout. Oubliant qu’elle ne m’entendait pas, je me relevai d’un coup et fonçai vers elle en criant :
-Non ! Laissez-là tranquille !
Cela ne fonctionna pas mais j’ajoutai à l’adresse de cette brave demoiselle :
-Attendez ! Je vais vous aider !
Je ressentis l’énergie au plus profond de mon corps et sans trop que je sache pourquoi, je pensai à mon aura en fusion qui aurait pu brûler la poitrine de ce monsieur. Ce dernier se mit soudain à hurler de douleur :
-SORCIERE ! NE M’ARRETE PLUS !
-Ce n’est pas elle qui vient de vous faire ça ! Clamai-je d’une voix fière.
Mais ni la jeune femme ni l’homme ne semblèrent m’avoir entendu. Avec férocité, le mécréant se rua à nouveau sur la demoiselle rousse tout en cherchant à la mettre complètement nue, tirant comme un forçat sur ses vêtements en peaux de rennes.
-Bon sang ! De bon sang ! M’énervai-je alors que j’avais l’impression d’avoir déjà vécu ce moment.
La détresse de la jeune fille se ressentit au plus profond de mon âme et je fus soulagée de la voir abattre le pervers qui lui voulait du mal. La scène s’accéléra et je retrouvai définitivement une paix intérieure en voyant que l’homme s’était fait écraser…Par des rochers vivants.
-Je ne comprends toujours rien à ce qui se passe mais tout est bien qui finit bien ! Dis-je soulagée.
Je me tapai ensuite sur la tête, ignorant toujours où je me trouvais.
-Elsa ? Elsa ? Es-tu là ? Appelai-je d’une voix que je ne voulais pas désespérée.
Toujours pas de réponse. J’avançai à nouveau. Je quittai le disque rouge et en découvris bientôt un orange. Je pressai le pas. L’aura était plus légère…Mais beaucoup plus torride. Mon souffle s’accentua alors que je me sentis devenir toute chose au niveau de mon bas ventre. Brouillant mon esprit pour avoir des pensées si impures, je fus surprise de voir la jeune fille rousse apparaître…Accompagnée d’un jeune homme à la chevelure aussi blonde presque blanche que ma sœur. Elle lui descendait jusqu’en haut du dos. Mon cœur manqua un battement et je ne pus m’empêcher de dire à haute voix :
-Je connais ces personnes.
J’avais le sentiment que si je comprenais, qui elles étaient, j’aurais la clef du trou de mémoire qui me faisait face. Loin de se douter que je me torturai l’esprit, les deux personnes s’approchèrent et s’embrassèrent dans une étreinte chaleureuse qui me comprima à nouveau le bas-ventre. Après ce qui me parut une éternité, les deux amants se relâchèrent puis le jeune homme reprit :
-Anna Piceaerd, je t’aime et je n’ai toujours aimé que toi.
-Anna Piceaerd, répétai-je plus fort…Anna Piceaerd…Oh mes aïeux…Ça me dit quelque chose…Mais quoi ?! Réfléchis Anna…Réfléchis !
Mais j’avais beau me torturer l’esprit, je n’obtins aucun indice. Demeurant attentive, je m’aperçus que la jeune fille était prête à rendre son amour au jeune homme. Je ne l’entendis jamais. A la place, une autre image arriva et je sentis soudain une atmosphère très humide s’emparer de mon corps. Le sang me monta alors aux joues quand je reconnus la dénommée Anna et son amant dans la plus simple nudité en train de découvrir les plaisirs de l’amour charnel. Je voulus sortir du disque orange mais celui-ci ne s’ouvrit pas. Je devins moite d’excitation et tentai de détourner le regard alors que les bruits de suffocations s’intensifièrent.
-Ce n’est guère convenable ce que je suis en train de faire…Mais ma foi il n’y a pas de livres de la Duchesse de Funningur ici ! Lâchai-je sans réfléchir…Tiens…Duchesse de Funningur…Ce terme aussi m’est vaguement familier.
Outre ce nom, le fait de voir les deux amants s’étreindre de plus en plus me troubla et d’autres hommes apparurent dans ma mémoire. Un roux princier aux yeux verts éblouissants que j’embrassai à plusieurs occasions jusqu’à le voir avec une toute jeune enfant rousse dans les bras. Le jeune homme gracieux laissa bientôt la place à un autre homme beaucoup plus costaud. Ses yeux brun me dévisagèrent gênés alors qu’il me réclama un baiser. Je m’empressai de lui en donner un, entortillant mes doigts dans ses cheveux blonds comme les blés.
-Mince ! Mais qui sont ses gens ?! Grognai-je déboussolée, concentre-toi Anna…Concentre-toi, leurs prénoms vont sûrement te revenir, visiblement…Tu as eu des sentiments pour ces deux-là.
Je fermai à nouveau les yeux et restai longtemps focalisée sur l’image du roux aux yeux verts.
-Yo…Yo…Non non ce n’est pas ça…Ha…Han…Articulai-je, bon tant pis essayons avec l’autre.
L’image du beau blond revint immédiatement dans mon esprit et j’essayai encore :
-Agn…Agnarr…Non ça c’est Papa je crois…Kasp…Kaspian ?! Non…Non il n’a pas une tête à s’appeler ainsi…Bon…Mais le K c’est pas mal…ça sonne bien avec sa carrure un peu montagnarde…Kra…Kro…Kri…Hum…Kri…Oui…Krisss
Je sentais que je n’étais pas très loin de découvrir la vérité. Mais je n’arrivais plus à me concentrer alors que les cris de plaisir des deux amants qui faisaient toujours l’amour vint recouvrir mes pensées. Ils déclamèrent leurs prénoms et j’eus bien du mal à garder mes mains dans mes poches de robe tellement je voulais ressentir le bien être qu’ils étaient en train de traverser. J’hésitai à engouffrer mes doigts dans ma chair la plus intime préférant subir un mal non assouvi.
-Et si je partais avant d’être définitivement pervertie ?! Maugréai-je à regret.
Je plaquai les deux mains pour traverser le disque orange mais il était toujours fermé.
-Quoi ? Qu’est-ce qui ne va pas ? M’énervai-je, qu’essayes-tu de me dire ?
J’osai encore jeter un coup d’œil aux deux jeunes gens ruisselants de sueurs sous l’imminence de la fin de l’acte et captai enfin les prénoms qui continuaient d’être criés dans des jouissements stridents :
-Anna ! Anna ! Anna !
-Vas-y Elysia ! Elysia ! Elysia ! Encore ! Plus fort !
-Elysia…Tiens ça ressemble un peu à Elsa ça…Anna et Elysia…Anna et Elysia… Ça sonne bien…Même plus que bien, songeai-je alors que les deux amants venaient de terminer.
Je souris assez apaisée bien que je n’en susse pas plus sur tout ce qui était en train de se passer. Le cercle orange me délivra enfin. Je continuai ainsi ma petite marche progressive vers un autre disque cette fois jaune. Je cherchais un moyen de le contourner pour ne pas me faire piéger. Mais je ne pouvais pas faire autrement que passer à l’intérieur. Je n’eus pas le temps de faire dix pas que les images affluèrent autour de moi.
Je fus soudain entourée d’enfants habillés en peaux de rennes. Ils étaient en train de pique-niquer dans une clairière ombragée. Je reconnus rapidement Anna et Elysia parmi eux. Ils étaient légèrement détachés du groupe. Le jeune homme venait de finir son sandwich et écartait sa bouche avec ses doigts tout en reproduisant des grimaces. Cela fit rire la jeune fille.
-Tu as du fromage qui dégouline de tes lèvres ! S’exclama-t-elle en l’essuyant avec un petit mouchoir.
Elysia s’arrêta immédiatement et se mit à rougir tout gêné. Anna vit son trouble et sa peau rosit à son tour. Elle se pencha aussitôt pour lui déposer un baiser sur la joue.
-Bien…Apparemment ils étaient faits pour s’entendre dès leurs plus jeunes âges ces deux-là, répliquai-je, je ne sais toujours pas qui ils sont mais ils sont mignons.
La jeune fille termina son geste avant qu’un autre garçon brun aux yeux verts s’interpose entre les deux.
-Pieter, laisse-nous, je parlais avec Elysia, grogna-t-elle, agacée.
-Pieter ? Tiens un nouveau prénom, commentai-je.
Loin de se fourvoyer, le jeune homme s’empara maladroitement de l’épaule de l’amoureux d’Anna.
-Moi aussi j’ai besoin de discuter avec notre frère, répliqua-t-il en accentuant bien sur le dernier mot.
Je faillis m’étrangler et réalisai avec dégoût :
-Attends…Quoi ? Quoi ? Quoi ? Anna et Elysia sont…Frères et sœurs ?! Et ils ont…Oh mes aïeux…Je n’ose le dire…Ils ont fait l’amour…Mais c’est quoi ce peuple ?!
Une fois encore je voulus sortir du disque jaune mais l’aura m’en empêcha. A contrecœur, je continuais de lorgner le souvenir. Deux autres enfants aussi blonds qu’Elysia s’approchèrent du reste du petit groupe.
-Comme c’est drôle…Ces deux-là aussi ils font un beau couple, mais je préfère ne plus me faire de faux espoirs parce qu’eux aussi doivent être de la même famille…C’est la norme par ici visiblement, repris-je dégoûtée.
-Le chef Yuma nous appelle pour la chasse, prévint le garçon en regardant Elysia avec des yeux mauvais, tu vas venir avec nous et Yélana va se mettre avec Anna.
-Ah bon ? Vous voulez de moi ? S’étonna-t-il.
-Moi je préfèrerais être avec toi Amarok, renchérit alors la dénommée Yélana en se raccrochant à sa main, tu nous protègerais.
Très vite le jeune homme détacha ses doigts des siens puis il lui prit sa frimousse ronde et rétorqua :
-Je veux être fier de toi Yélana, tu as été excellente sur ton renne ce matin, il n’y a pas de raison que tu ne le sois pas cet après-midi. Après tout, c’est aussi le travail de la femme de savoir ramener à manger.
Il lui embrassa le front et la petite fille rougit sous les compliments. Il regarda ensuite Anna et je compris qu’il cherchait à la rendre jalouse. Loin d’être affectée la petite rousse regarda Yélana prête à partir. Amarok n’en resta pas là, il se tourna vers elle et lui déposa un baiser sur la joue en ajoutant :
-Je compte sur toi pour être performante ma très chère femme. Même si tu es jeune, autant commencer maintenant à me ramener de la bonne nourriture que tu feras mijoter avec délice!
Anna le fusilla du regard puis s’écria sans grande conviction :
-Oui…Oui…Merci ! Ne vous bagarrez pas…Bonne chance à vous aussi !
Son regard s’attarda sur Elysia en disant ses paroles. L’image s’arrêta après ça alors que j’étais de plus en plus déboussolée.
-Anna est promise à cet Amarok mais elle fricote avec Elysia…Eh bah quelle dévergondée…Et cette Yélana…J’ai l’impression de l’avoir vu en rêve aussi, dis-je pour moi-même.
Je ne sortis pas encore du disque jaune et vis bientôt une autre image se matérialiser à la place. Deux hommes Arendelliens étaient en train de s’embrasser. Puis celui qui ressemblait à Pieter le lâcha et murmura d’une voix passionnée :
-Je remercie chaque jour les dieux de m’avoir permis de venir vivre ici avec toi Niklas. Toi…Runeard…Mattias...Et même le jeune prince Agnarr…C’est vous ma vraie famille maintenant.
-Oh…Il parle de Papa…Ce monsieur connaissait Papa, murmurai-je.
Ils s’embrassèrent encore et le fameux Niklas reprit :
-Moi aussi je suis vraiment heureux Pieter…Tu me rends heureux à chaque seconde qui passe…Mais trêve de badinage mon très cher amant…Allez viens, nous devons retourner à l’entraînement militaire.
L’image s’arrêta et je pus passer vers un autre disque. Il était vert cette fois. Dès que je le franchis quelque chose de nouveau se passa à l’intérieur de mon corps. Je me frictionnai les bras et les jambes avant de ressentir un cognement dans ma poitrine. Je plaquai les mains à mes seins et pleurai de joie.
-Mon…Mon cœur bat, chuchotai-je.
Je le touchai encore pendant quelques secondes avant qu’une nouvelle scène apparaisse. Anna était en pleine discussion avec sa mère à propos de son futur rôle de cheffe.
-Donc la femme qui accouchait tout à l’heure était la mère d’Anna, et Anna doit être fiancée à Amarok…Bien…Tous les morceaux se recollent…Mais je ne sais toujours pas où je suis ni pourquoi je regarde ces gens, maugréai-je la mort dans l’âme.
Le temps que j’y réfléchisse la petite fille rousse se retrouva dans sa chambre et chuchota pour elle-même.
-Je dois être obéissante, être docile…Maman a raison…Maman et Papa savent tout…Ils ont déjà vécu des choses avant moi…Ils savent ce qui est le meilleur pour moi. Je ne dois pas aimer Elysia…Je dois me consacrer à Amarok et l’aimer.
-C’est idiot, elle avait plus d’esprit petite qu’à l’âge adulte avec ses gestes incestueux, songeai-je.
Comme si elle voulait me donner raison, la scène s’avança révélant une Anna enceinte soutenue par Elysia. La jeune femme foudroyait sa mère du regard. L’échange semblait féroce mais je n’entendis rien jusqu’à ce que le son finisse par revenir.
-Pour ton bébé, ne t’en fais pas ma grande chamane, je trouverai un moyen de la garder. Je passerai un accord avec Amarok et c’est moi qui l’élèverai, déclara bientôt sa mère.
La rage déforma immédiatement le visage d’Anna qui clama d’une voix maternelle :
-Mais il en est hors de question Maman ! C'est ma fille ! Moi seule m'en occuperai ! Tu n’as pas compris, je n’ai pas confiance en Amarok, je ne pourrai pas vivre avec lui. Je ne l’aime pas...Rien que l'idée qu'il passe ses mains sur moi me répugne !
La mère la fixa à son tour méchamment et répliqua :
-Eh bien tu n'auras qu'à imaginer que tu es dans les bras d'Elysia ! Bon là de toute façon le plus important c’est de faire la cérémonie d’Iduna.
Je tressaillis à la mention du prénom car c’était le même que Maman.
-Quand on y pense, elle est quand même très gentille d’accepter l’amour de ses deux enfants…Je dirai même qu’elle le prend plutôt bien…D’autant plus que si j’ai bien compris…Il y a un bébé qui a découlé de leur acte…Hum…Il faut que j’oublie leur lien de parenté sinon je vais vomir…Pauvre bébé, pensai-je.
L’image s’accéléra et les tensions Mère et fille retombèrent car…La femme était en train de célébrer l’union d’Anna et Elysia. Je me rabougris aussitôt.
-J’hallucine ! Donc elle est autant ouverte que les autres membres de cette communauté…Bon je crois qu’il va falloir que je m’y fasse.
La scène avança encore et je vis bientôt la Anna rousse dans la fleur de l’âge accompagnée d’une petite fille d’une dizaine d’années habillée dans une belle robe bleu ciel qui faisait ressortir ses yeux. J’essayai de ne pas être troublée, pourtant en la voyant mon cœur manqua un battement. Elle aussi me rappelait quelqu’un plus fortement encore que les autres personnes que j’avais vu jusqu’à présent. Je secouai la tête en même temps que la fille d’Anna et Elysia. Elle fit une grimace et répliqua :
-Non merci Maman pas de détails surtout que Papa et toi vous êtes vieux donc vous ne me faîtes pas du tout rêver merci !
Sa mère soupira et la gronda :
-Tu es impossible Iduna !
Je n’entendis pas la suite car la réalité me terrifia. Je manquai de m’étrangler avant de crier :
-Oh mes aïeux…La petite fille…C’est Maman…Maman est une fille d’inceste ! Mais c’est tout bonnement ignoble…Attends…Attends…Attends…Si ça c’est Maman…Et qu’elle vient de ce peuple…Ça veut dire que ces deux-là sont…Mes grands-parents ?!
Comme un acquiescement la porte du disque vert finit par me libérer. Je passai à travers, encore prise de sueurs.
-Voilà pourquoi je connaissais ces membres…Ils sont de ma famille…Hum…Si j’arrive à retrouver Maman il faudra que je l’interroge sur son passé ! Tu m’étonnes qu’elle ait préféré faire du sang neuf avec Papa ! Continuai-je.
Je pus enfin sortir du cercle. Le tunnel sembla s’éclaircir. Je regardais derrière moi et ne pus que constater qu’il n’y avait plus les disques précédents. Le chemin semblait se refermer après chacun de mes passages. Je ne pouvais faire autrement qu’avancer. Mes pas résonnèrent bientôt au centre d’un cercle bleu ciel qui se referma autour de moi. Je ne cherchai plus à fuir attendant patiemment le prochain souvenir. Ce dernier ne tarda pas à arriver.
Je retrouvai bientôt Anna Piceaerd accompagné d’un monsieur de forte carrure roux à moustache qui possédait le blason d’Arendelle. Lui-même était suivi de plusieurs soldats Arendelliens dont Pieter et Niklas.
-Lady Anna ! Comme je suis heureux de vous retrouver ! S’exclama-t-il en faisant un baise main à la jeune femme rousse.
Elle rougit instantanément.
-Eh bien…Je n’ai jamais vu une femme aussi sulfureuse ?! Combien d’hommes va-t-elle avoir comme partenaire ?! M’écriai-je…Bon faudrait peut-être que je fasse attention, même si ça me déplaît, je parle de ma grand-mère après tout.
-Je ne raterai nos rendez-vous pour rien au monde roi Runeard ! Dit-elle à son tour, et puis c’est l’occasion pour moi de voir mon frère.
-Bien entendu…Cela va de soit…D’autant plus que votre dernière rencontre était plutôt chaotique, renchérit-il.
Anna pâlit immédiatement et bafouilla :
-Euh…Oui…La perte de notre petite Elise et mes parents ont été terrible…Mais c’est du passé à présent, je sais qu’elle veille sur nous d’où elle est…Et puis j’ai toujours mon Ange de l’Air ! Les dieux soient loués !
-Oui pardon Lady Anna…Revenons à notre sujet premier…Le barrage, reprit-il.
-Le barrage…Oh…Ce barrage, répétai-je en voyant une grande étendue de pierres encore en travaux dans le paysage…Ça aussi ça me rappelle quelque chose.
Je cherchai une fois de plus au plus profond de mon être et j’aperçus une bribe de moi en train de courir sur ce monument alors que d’énormes géants de pierre étaient en train de le détruire. J’ouvrais à nouveau les yeux et observai encore le groupe d’Arendelliens mélangés à celui du peuple primitif. Anna s’en sortait merveilleusement bien allant même jusqu’à rire avec les autres soldats.
-Bien…Elle n’a pas l’air d’avoir de problèmes de communication avec ce Runeard, déclarai-je.
Mais le disque bleu ciel ne fut pas de cet avis. Il se mit soudainement à trembler alors que la scène se fissura pour en laisser une autre beaucoup plus violente. Un bruit de ferrailles mêlée à un déferlement des éléments se fit entendre et je sursautai à plusieurs reprises. Avec horreur, je vis une succession d’images défiler : Amarok tué par un jeune homme de leur propre tribu…Le roi Runeard pris en traitre passant par-dessus une falaise avec un homme en peaux de rennes…Papy Elysia qui reçut un coup mortel de Pieter …Et enfin…Maman qui sauva Papa en se faufilant avec lui dans une des charrettes d’Arendelle.
Puis le souvenir s’éteignit brutalement alors que je cogitai encore quelques secondes dans le centre du cercle bleu ciel…Cette bataille…Ce peuple…Comment s’appelait ce peuple ?! Je fermai les yeux pour me concentrer et une image de la tribu en spirale en train de chanter émergea dans mon esprit. Yélana qui était beaucoup plus vieille prit alors la main d’Elsa et la mienne avant de dire…Nous sommes les Northuldra…Nous sommes le peuple du soleil…
-Les Arendellien et les Northuldra…Mais oui c’est ça ! Clamai-je soudain soulagée.
Petit à petit d’autres bribes de souvenirs apparurent dans ma mémoire et je pus enfin quitter le disque bleu ciel, mieux confiante. Je n’eus pas besoin de faire beaucoup de pas pour arriver dans un autre bleu foncé cette fois.
-Allez...Que vas-tu me révéler, ici ? Demandai-je.
La réponse fusa en quelques secondes révélant Anna et Elysia à nouveau enfant assis en tailleurs. Ils étaient à l’aise, les paumes levées vers le ciel et les yeux fermés. Mon arrière-grand-mère leur servait de professeur :
-Allez on se détend…Une grande inspiration…La plus profonde possible…Sentez vos muscles du bas ventre se contracter…Je compte jusqu’à cinq…Un…Deux…Trois…Quatre…Cinq…Parfait…Expirez aussi lentement que vous pouvez…Voilà…Très bien…Videz tout votre air…Laissez toute l’énergie que vous venez d’utiliser pour l’exercice, derrière vous…Pensez à un endroit qui vous plaît…Vous marchez à petits pas dans cet endroit…Vous êtes sereins…
La méditation porta ses fruits sur ma grand-mère qui affichait un visage apaisé…Ce qui n’était pas le cas de mon grand-père qui se tortillait dans tous les sens.
-Euh…Madame Piceaerd…Je ne sais pas si je suis en train de bien le faire là… Bafouilla-t-il.
Mon arrière-grand-mère vint alors poser ses mains fermement sur ses épaules puis elle reprit avec douceur :
-Détends-toi Elysia…Tu as fait du très bon travail aujourd’hui…Tu deviendras un chamane convenable…Je l’écrirai à ta Mère tout à l’heure pour lui dire.
La phrase eut don de réussir son exploit. Peu à peu mon grand-père se détendit. Je me posai immédiatement des questions :
-Mais alors si ma grand-mère n’est pas la mère d’Elysia…Cela veut dire qu’ils ne sont pas frères et sœurs ?! Mais alors…Pourquoi veut-elle lui écrire ? Est-il un Arendellien ?
Entendant ma réflexion, la scène changea révélant Anna et Elysia penchés au-dessus d’un coussin où Maman dormait âgée de moins d’un an. Mes grands-parents la regardaient avec des yeux émerveillés malgré des cernes tenaces dues à la fatigue des nuits sans sommeil.
-On devrait peut-être se coucher avant qu’elle ne nous réveille dans trois heures ? S’enquit Papy Elysia.
-Elle le fera quand même, plaisanta mon aïeule.
Son regard se posa à nouveau sur ma mère et un masque d’inquiétude tomba sur son visage. Elle reprit immédiatement :
-Dis, tu crois qu’elle deviendra une bonne chamane ?
Mon grand-père la serra aussitôt et lui embrassa le cou. Il répondit ensuite :
-Elle s’appelle Iduna comme ma Mère, elle ne peut être qu’une bonne chamane. Elle a du sang des Terres Gelées et de la Forêt Enchantée, une mère exceptionnelle dans le domaine, et des grands-mères qui le sont ou qui l’ont été. Crois-moi mon amour si avec tout ça elle n’est pas une bonne chamane, il est inutile d’assister au reste de sa vie.
-Ne dis pas des bêtises pareilles Elysia ! Se renfrogna aussitôt Mamie.
-Comme quoi l’avenir n’a jamais été notre fort, soupirai-je bien que m’étonnant moi-même pour mes paroles.
Et pour cause, Papy disparut bientôt et je me retrouvais face à Mamie en train d’écrire. Sa plume crissa et elle s’arrêta. Puis elle sortit hors de sa hutte et donna ses copies…A une rafale de vent.
-Merci Courant d’Air ! S’exclama-t-elle, tu es un bon esprit…J’espère que mes histoires procurent du plaisir aux jeunes demoiselles…Bien…Laissons mon côté Duchesse de Funningur un peu plus loin…C’est tout pour aujourd’hui…Il faut que j’aille méditer.
Sous des yeux impressionnés je découvris mon aïeule assise en tailleurs face aux vagues, les yeux fermés pour être connectée à la nature. Elle resta au même endroit longtemps et je vis des rides lui apparaître progressivement sur le visage.
-Mamie Anna…La femme la plus sage du monde, souris-je, je m’en souviens de plus en plus maintenant.
L’image disparut spontanément et je crus que j’allais pouvoir ressortir du cercle mais aussitôt une autre scène se matérialisa…Nous renvoyant Mamie et moi durant un cours de chamanisme. Nous semblions heureuses toutes les deux. Sans m’en rendre compte, des larmes de joie coulèrent toutes seules sur mes joues. Et une étrange aura me força à m’approcher de mon double.
-Non…Non je ne dois pas…Je ne sais plus pourquoi…Mais je sens que c’est mal, murmurai-je.
Pourtant je ne résistai pas longtemps. L’aura se fit pressante et je ne parvins pas à résister. Contrairement à toutes les autres scènes, je ne passai pas à travers les gens cette fois-ci. Dès l’instant où ma main agrippa celle de l’autre jeune Anna, mon corps s’alourdit et je fus propulsée à l’autre bout du disque bleu foncé. Je reçus un choc électrique et les souvenirs affluèrent enfin dans mon esprit.
-Oh mes aïeux…Je…Je me rappelle tout ! Pleurai-je, Mamie…Papy…Kristoff…Hans…Helga…L’Helveg…Mon Dieu…Ma mission…Il faut que je trouve un moyen de partir d’ici !
Je passai à travers le disque bleu foncé et courus enfin jusqu’au dernier cercle qui était de couleur violette. Je vis progressivement la Galerie des Souvenirs…Mamie Anna en train de regarder les différentes vies à Ahtohallan…Mon amour pour Hans…Celui encore plus flagrant pour Kristoff…La mort de ma grand-mère…
-Je me souviens ! M’écriai-je surexcitée, je me souviens de tout ! C’est merveilleux ! Tout est merveilleux !
Je vis progressivement notre naufrage, Mamie qui nous raconte son histoire dans l’Helveg, les allées et venues des différents membres de notre famille…Les différentes discussions avec ma grand-mère vivante… Ma petite Helga que j’ai dû laisser dans l’Hellheilm.
-Maman te rendra fière d’elle ma chérie, chuchotai-je prête à pleurer, Maman réussira pour toi mon Ange, je te le promets.
Consciencieuse, j’attendis, le dénouement de cette histoire. Ce ne fus donc pas sans avec une quelconque boule au ventre que je revis le sacrifice de ma précieuse sœur du futur pour nous permettre d’avoir cette dernière vie.
-Merci ma Elsa…Merci…Toi non plus, tu ne le regretteras pas, murmurai-je.
L’image s’éteignit après cela. Il ne resta que les nuances violettes du disque masquées par un silence insoutenable. Je restai quelques secondes, serrant les poings avec un air déterminé et finis par conclure :
-Je suis prête pour retourner dans le passé, conquérir mon véritable amour et vaincre tous les malfrats qui ont pu faire du mal à notre famille. Je suis Anna d’Arendelle, chamane et petite fille d’Anna Piceaerd et Elysia Sappos ainsi que Runeard et Rita d’Arendelle !
Le dernier cercle s’ouvrit et je me dépêchai d’en sortir. Je fermai immédiatement les yeux car une lumière éblouissante se propagea dans le sanctuaire. Je sentis tour à tour mon énergie remonter le long de la base de ma colonne vertébrale passant par mon nombril, ma poitrine, mon cœur, ma gorge, entre mes yeux jusqu’à finir sa route au-dessus de ma tête. Mon cœur palpita à nouveau de plus en plus vite.
Et je me réveillai enfin dans mon lit en poussant un énorme souffle de vie.
****
Je me retrouvai dans un long tunnel sombre. Il y a encore quelques secondes, j’étais près de ma sœur, ma mère et mon père. Je paniquai immédiatement face au silence. Je sentais la glace poindre au bout de mes doigts à cause de cette subite solitude.
-Voyons Elsa…Pas d’état d’âme, pas de tourments…On respire comme Anna me l’a appris…Ils ne doivent pas être bien loin, me rassurai-je.
J’observai l’horizon mais seul le vide se voyait à perte de vue. Un vide épuré. Sans âme.
-Je n’ai la possibilité de me rendre que dans une seule direction de toute manière, alors…J’y vais, dis-je en essayant d’être sûre de moi.
Réhaussant ma carrure, je m’aventurai vers un point qui s’agitait au loin de mon champ de vision. Je sursautai légèrement en découvrant un immense cheval transparent d’eau. Il hennit en me voyant. Je n’eus pas le temps de comprendre qu’il se prosterna devant moi.
-Bonjour toi…Tu es magnifique, murmurai-je en lui caressant l’encolure.
L’équidé hennit à nouveau alors que sans m’en rendre, mes doigts glacèrent son enveloppe fluide le rendant solide mais encore plus éclatant qu’il n’était déjà.
-Oh ! Pardon ! Excuse-moi ! M’écriai-je affolée.
Loin d’être offusqué, l’animal se rapprocha encore de moi et cala sa crinière sous ma paume de main. Un autre drôle de contact se fit et des images s’inscrivirent dans mon esprit après ce geste. Je me vis ainsi faire une course sur le dos de ce cheval face à une vieille femme rousse qui ressemblait à ma petite soeur.
-En route pour Arendelle ! Clama-t-elle.
-Arendelle ?! Mais pourquoi faire ?! Lâchai-je à haute voix.
Le cheval d’eau ne me répondit pas. A la place j’eus l’impression que l’image retourna en arrière. Je me vis alors toujours avec cette vieille femme rousse mais cette fois j’étais en colère contre elle et je cherchai à la fuir.
-Elsa ! Elsa ! Reviens ! C’est dangereux ! Me sermonna-t-elle.
Contre toute attente, le cheval d’eau ne fut pas compatissant et chercha…A me noyer.
-Bien…Toi, il ne faut pas te contrarier visiblement, dis-je un peu angoissée.
L’animal hennit une fois encore et avança la scène. Je découvris avec horreur, ma petite sœur étendue au sol rongée par la mort.
-Oh…Mais ça me revient…Oui…Ça, je me rappelle qu’Anna n’a pas survécu au naufrage avec Papa, Maman et Hans…Mais…Elle aurait finalement atterri à Ahtohallan ? Et cette femme…Mon Dieu…Mais cette femme rousse…C’est Mamie Anna… Je n’ai pas reconnu Mamie Anna…Mais Mamie Anna était morte…Elle ne peut pas être avec moi dans ce souvenir, maugréai-je.
L’équidé émit un son comme toute réponse. Je le regardai en grimaçant et répliquai :
-Tu es d’accord avec moi, c’est ça ?! Je ne comprends rien à ce que tu me montres…Allez laisse-moi passer à présent, je dois retrouver ma famille.
Effrayée, je voulus partir mais l’animal m’en empêcha. A la place, il vint se caler à nouveau contre moi.
-Bon…Bon…Ne vaut mieux pas trop te mécontenter…Continue, capitulai-je.
Ravi, l’esprit me connecta à nouveau à lui et je me retrouvai cette fois dans le fjord d’Arendelle face à une mutinerie menée par…
-Mais ce n’est pas possible ?! Qu’est-ce qu’Hans fait là ?! Je ne comprends pas…Habillé en pirate en plus ! Oh…Mais ce drapeau…Il a le drapeau d’Arnevik, ajoutai-je alors que des sueurs froides parcourent mon dos.
Comme pour confirmer mes dires, le Nokk avança encore le souvenir et je tombai bientôt en pleine bataille dans l’Arenfjord. L’ancien prince des îles du Sud était toujours là mais je n’arrivais pas à déterminer sa position. Je plissai un peu plus les yeux pour découvrir les autres clans qui lui faisaient face et pâlis instantanément.
-Quoi ? Ces traitres de Karl et le duc de Weselton sont là… D’ailleurs le duc est beaucoup plus jeune…Mais alors…Cette bataille…C’est comme ça qu’Arendelle a péri après que nous soyons morts avec Kristoff, Olaf, Agnarr, Anna et Iduna… Mon dieu…Mon mari…Mes enfants…Où sont-ils ?!
Je serrai le poing qui me restait de libre alors que des larmes de fureur me coulèrent sur le visage.
-Arrête ! Je ne veux pas en voir plus ! Criai-je après l’animal.
Cette fois il s’inclina et me laissa tranquille en galopant jusqu’à disparaître dans une flaque de l’endroit épuré. Je ne bougeai pas tout de suite, attendant de retrouver mon calme dans ce silence sombre.
-Courage Elsa…Il faut retrouver ta sœur…Elle saura quoi faire, murmurai-je.
Reprenant ma démarche j’arrivai bientôt au centre d’un losange où reposait une petite salamandre bleue qui me regarda d’un œil vitreux. Dès qu’elle m’aperçut, elle secoua ses pattes d’excitation et remonta le long de mon bras toute flambante jusqu’à atteindre ma main.
-Oh ! Bonjour toi ! Oui je sais ce que tu veux ! M’exclamai-je repensant à un souvenir de mon passé.
D’un geste je moulinai ma main et lui offris des petits flocons qui tombèrent sur sa langue. Son prénom me revint immédiatement en mémoire.
-Dis-moi Bruni ? Toi aussi, tu as des souvenirs à me montrer ? Chuchotai-je.
La petite salamandre se lécha violemment l’œil et glissa de mes doigts pour acquiescer. Puis elle me fit me pencher au centre du quadrilatère. Je m’accroupis et y posai ma main. Une image de Ryder et moi apparut. Nous étions nus au milieu des Plages Grises et nous faisions l’amour dans une passion débordante.
-Ah non…Ce n’est pas le bon frère, déclarai-je me sentant soudain mal, mon cœur n’a appartenu qu’à Kristoff… Jamais je n’aurais pu en aimer un autre.
Et pourtant. Le souvenir me contraria davantage quand les images m’amenèrent dans une hutte accompagnée d’un autre homme plus petit et trapu avec qui j’eus une autre étreinte sulfureuse.
-Merci d’être mon mari…Yohan, souffla mon homologue.
-Merci d’être mon épouse…Elsa, renchérit le jeune homme.
Terrifiée, je préférai lâcher le souvenir quelques secondes et réfléchis à un Yohan que j’aurais pu connaître. Je faillis m’étrangler avec ma salive quand il me revint un flash où j’entendis Papa et Maman parler d’un Yohan prince des îles du Sud. Je m’énervai immédiatement et réfutai :
-Tout ceci est complètement idiot ! Et puis pour quoi je passe franchement ?!
Mes doigts glissèrent tout de même au centre du losange pour découvrir la suite. Ce fut donc dans une colère définitive que je me vis penchée au-dessus d’un berceau où reposaient trois petits bébés en train de dormir et où moi-même étais en train d’embrasser… Hans.
-Alors là c’est la meilleure ! Grommelai-je, oh remarque ! Anna doit être heureuse ! Elle a dû récupérer Kristoff comme ça !
Une jalousie incommensurable finit de m’anéantir en voyant ma petite sœur prendre du bon temps dans le traineau de mon montagnard dans un endroit onirique.
-Du calme Elsa…Du calme, on se reprend…On garde le contrôle ! M’écriai-je, ce n’est sans doute pas la vie que tu as vécu même s’il y a des similitudes.
Bruni approuva en faisant briller son dos d’étincelles roses. Elle m’invita encore à regarder la suite des souvenirs. Je découvris alors avec horreur que le Duc de Weselton avait réussi son coup : Il avait fini par détenir Arendelle et arpentait avec colère les couloirs du château car il n’arrivait pas à obtenir l’amour du peuple.
-Gardes ! Trouvez-moi les mots des rois ! Grogna-t-il, sans cela je ne peux pas régner !
-Et pour cause espèce d’ordure ! C’est Kristoff et moi qui les avions emportés dans notre fuite ! Clamai-je fière de moi.
Bruni me regarda d’un drôle d’air et j’ajoutai :
-Oui je sais cela ne sert à rien de me mettre en colère puisque nous ne pouvons pas revenir en arrière, mais ça me fait du bien.
La salamandre tapa à nouveau au sol et je constatai bientôt avec joie que le Duc…S’était fait abattre par…
-Je n’aurais jamais cru dire ça un jour…Mais Wilhelm vous êtes génial ! Repris-je, bon en revanche y a encore quelque chose qui cloche puisque vous aussi vous êtes censé être mort.
Pleine d’espoir, je savourai la vue du corps sans vie du Duc et fus encore plus agréablement surprise de voir que Karl se retira du royaume pour aller régner sur Weselton avec sa femme la Duchesse Maria de Funningur.
-Bien…Tout devrait être rentré dans l’ordre dans ce cas, soulignai-je.
Je me relevai prête à partir mais Bruni m’en empêcha en créant un mur de flammes.
-Quoi encore ? Je n’ai pas fini ? Demandai-je.
L’esprit du feu secoua la tête. Je m’accroupis donc et remis les souvenirs avec perplexité. Je frémis d’horreur en découvrant Andréas en train d’empoisonner…Une petite fille. Je blêmis encore plus en le voyant torturer…Un bonhomme de neige du nom d’Olaf.
-Mais ce n’est pas possible…Le propre père de Kristoff…Non…Il doit y avoir un malentendu…Il ne peut pas être si ignoble, murmurai-je.
Je tentai de me rassurer en le voyant enseigner la chasse à un autre petit garçon nommé Kaspian.
-Voilà…C’est mieux ainsi, les souvenirs ont dû s’embrouiller, me rassurai-je.
Je tombai toutefois de haut en découvrant Andréas à nouveau dans le cachot avec…Grand Pabby. A mon grand soulagement, le troll ouvrit la porte libérant le petit bonhomme de neige vivant. Ce dernier voulut se ruer dans ses bras. Et là, ce fut l’incompréhension. Grand Pabby prit un air méchant et lui lança une énorme fiole jaune sur le corps qui le liquéfia d’un seul coup.
-Non ! Criai-je en ne pouvant m’empêcher de lancer des jets de glace au passage, Non ! Pourquoi ?!
Comme toute réponse, Bruni tourna sur elle-même et se recroquevilla en me regardant avec des yeux tristes. Assez troublée, je n’attendis pas son approbation pour poursuivre mon chemin.
-Je veux voir ma sœur ! Ma mère ! Mon père ! Mon mari ! Mes enfants ! S’il vous plaît ! Implorai-je choquée.
Mais mon vœux ne s’exauça pas. A la place, je sentis une rafale de vents se propager le long de mon dos remontant de mes fesses jusqu’à mon ventre et mon visage.
-Oh, Courant d’Air ! Oh, quel délice ! J’espère que tu m’apportes de meilleures images que toutes les horreurs que je viens de voir ! M’exclamai-je impatiente.
L’esprit déferla avec vivacité devant moi et j’entrai dans un nouveau losange. J’hésitai cette fois avant de m’y accroupir mais finalement, je me lançai. Je poussai un soupir de soulagement en voyant que j’étais revenue dans la Forêt Enchantée, accompagnée du petit Kaspian. Celui-ci était en train de se faire gronder par…
-Papa ?! M’interrogeai-je surprise, quoi ? Mais comment est-ce possible ?! Papa est encore en vie ?! Bon sang de bon sang ! Mais qu’est-ce que c’est que cette histoire à la fin ?!
-Kaspian qu’est-ce que je t’ai dit à propos de la magie ?! Grogna-t-il.
-Que je ne dois pas l’utiliser Papa, murmura le petit garçon en baissant la tête.
-Quoi ?! Comment vient-il de l’appeler ?! Papa… Mais je croyais que Papa et Maman étaient morts…Mais c’est vrai que Maman était enceinte…Et donc ce Kaspian serait notre petit frère…Mais pourquoi ne sont-ils pas revenus à Arendelle dans ce cas s’ils étaient en vie ?! M’interrogeai-je de plus en plus déboussolée.
J’éjectai encore des cristaux de glace à cause du stress. Courant d’Air s’enroula aussitôt autour de moi pour m’apaiser. Puis il m’invita à reprendre. Les images défilèrent plus vite et je vis bientôt que Kaspian avait le symbole des cinquièmes esprit sous son pied.
-Comme moi…Murmurai-je pensive…Mais alors cela veut dire que quelqu’un m’a remplacé quand je suis morte…Alors tout n’est pas perdu.
Je souris enfin heureuse. Hélas ma joie fut de courte durée quand je me retrouvai au milieu d’un combat dans les tours d’Arendelle. J’aperçus Maman elle aussi, bien vivante, d’une beauté extraordinaire avec ses cheveux longs flottant au vent. Elle se posta face à Andréas et brillait de mille feux dans une robe de cinquième esprit. Elle était encouragée par ma grand-mère et moi-même quand dans le camp ennemi, je m’aperçus avec horreur que Papa s’y trouvait avec Kaspian et Andréas.
-Mais qu’est-ce que tu fais petite frère ?! Paniquai-je alors que son pouvoir se déchaînait en direction de Maman, arrête ! Arrête ça !
Il ne m’entendit pas bien sûr mais à ma grande surprise, il s’arrêta ne voulant pas faire du mal à notre mère.
-Voilà…Tout va aller mieux maintenant, me réconfortai-je.
Hélas, le pire arriva. Je tombais de plus en plus dans la décadence en découvrant le vrai visage de mon beau-père. Un visage de haine et de folie à l’égard de notre famille. Il se jeta avec violence sur Kaspian et l’envoya sur le côté avant de lancer une fiole sur Maman qui la tua sur le coup.
-Assez Elsa, me murmurai-je.
Je stoppai le souvenir figé et sentis les larmes couler à nouveau avant de me raisonner :
-Suis-je bête de pleurer ? Maman était déjà morte noyée dans ma vie !
Je sursautai d’un coup par ma propre parole.
-Dans ma vie, répétai-je plusieurs fois…Mais oui…C’est ça…Ce que je vois depuis tout à l’heure n’est pas la vie que j’ai vécu !
Courant d’Air applaudit pour ma déduction à sa façon : Son tas de feuille me transporta jusqu’aux…Géants. Je m’inclinai immédiatement en signe de respect et ils firent de même.
-Je suis tout ouverte d’esprit mes amis ! M’exclamai-je avant de me reprendre, enfin…Sans mauvais jeu de mots bien sûr !
Le géant de la terre grogna mais m’amena au dernier losange qui était d’une blancheur éclatante. Je n’épiloguai pas cette fois et m’accroupis avec un certain pincement au cœur. Un cœur tout neuf que je sentis cogner au plus profond de ma poitrine.
Je me plongeai enfin dans le souvenir et fus surprise de tomber sur Mamie Anna et moi à Ahtohallan en train de nous faire…Une passation de pouvoir. Ma grand-mère fut prise de spasmes et du sang sortit de ses poignets alors que je ressentis une énergie dans tout mon être. Les picotements m’attinrent pour de vrai et je restai quelques instants ébranlée avant d’y retourner. La robe de Mamie avait perdu de son éclat quand celle de mon homologue resplendit à nouveau.
-C’est incroyable…Je me souviens…Murmurai-je.
-Ton rôle ma grande Piceaerd est de maintenir l’équilibre entre les quatre esprits de l’Yggdrasil, ne l’oublie jamais à l’avenir, dit ma grand-mère en écho.
Je me retournai pour voir si elle était vraiment là mais la voix provenait de l’image comme le reste du souvenir. La scène ne dura pas et je fus amèrement triste de retourner au procès de Papa qui se déroula juste après la mort de Maman.
-Il ne faut pas que ton père meure Elsa, dit fermement Mamie.
Sa phrase m’interpella et une image de Papa en train de s’étouffer avec des baies de sureaux me traversa l’esprit alors que son homologue était lui aussi en train de succomber à la souffrance dans une hutte bleutée, entouré de toute la famille.
-L’Helveg…C’était l’Helveg…Si nous sommes morts dans toutes nos vies alors nous n’existons plus, récitai-je fière de moi, tous les morceaux se recollent.
Le géant grogna pour me donner raison et nous fîmes un bond dans le temps. J’accouchai des trois petits garçons que j’avais vu tout à l’heure. Puis Mamie récupéra Papa et Kaspian pour qu’ils demeurent auprès d’elle dans la Forêt Enchantée ainsi que Yohan sa femme et sa fille. Mon homologue demeura donc très seule ayant le sentiment de perte de tout ceux qu’elle aimait. L’image s’arrêta et je souris malgré la situation.
-La suite, je la connais, énumérai-je, mon autre moi est partie rejoindre sa grand-mère et elles se sont rendues à Ahtohallan…Je me souviens de tout…ça y est.
Je fus subjuguée et fermai les yeux quelques instants pour canaliser la neige qui menaçait de s’échapper de mes doigts. Après un temps de calme, je finis par les rouvrir et constatai que j’étais entourée des quatre esprits : L’Air, le Feu, l’Eau et la Terre.
-Ce n’était pas ma vie…Mais celle de mon homologue qui s’est sacrifiée pour qu’Anna et moi puissions rétablir nos fins heureuses…C’est prodigieux, tout bonnement prodigieux, déclarai-je pour moi-même, merci à tous de m’avoir guidé.
Mon cœur cogna plus fort dans ma poitrine alors que les esprits renvoyèrent leurs joies à leurs manières. J’attendis qu’ils aient fini avant de me rehausser à nouveau avec prestance et clamai toute heureuse :
-Je suis prête pour retourner dans le passé, être enfin heureuse et accepter mon rôle au sein de l’Yggdrasil et mon pouvoir. Je suis Elsa d’Arendelle, cinquième esprit et descendante d’Iduna Piceaerd et Agnarr d'Arendelle.
Les acclamations des esprits reprirent et ils se fondirent dans les cristaux de ma robe qui se mit à briller de plus en plus fort. Je reçus aussitôt une immense énergie qui raviva mon corps mort.
Et je me réveillai enfin dans mon lit en poussant un énorme souffle de vie.
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le Passé 4 : Prise par un Northuldra : Attention contenus matures!
Dim 19 Sep 2021, 10:38
Ca y est c'est reparti et si on devait résumer en une image ce chapitre...
Oui car finalement c'est à chaque fois... On gagne un pas pour avoir un autre temps d'attente pour les protagonistes avant qu'enfin...
Globalement pas de nouveauté à proprement parlé, ce chapitre étant si on le résume grossièrement, l'équivalent dans une série qui démarre une nouvelle saison le fameux
D'ailleurs c'est ce qu'on voit... C'était souvent la m*rde avant.
Autrement, on découvre donc la nouvelle mouture des chapitres avec deux points de vue dont celui d'Elsa... Sacré nouveauté car c'est la première fois que cela arrive (avec Deux Soeurs une Couronne mais qui était écrite en commun)
Pour le coup c'était très bien illustré car les deux soeurs ont, comme cemin vers le retour à la vie des parcours différents correspondant à leur essence. Pour Anna, les chakras chamaniques et des souvenirs principalement axés sur sa grand mère
Quant à Elsa, ce sont les esprits de la nature qui la guiden et si pour elle aussi les souvenirs sont avec sa grand mère... Ils paraissent plus éclectiques et en lien avec le rôle de 5ème esprit.
D'ores et déjà on peut presque supposer que dans cette nouvelle vie les soeurs auront une mission. Pour Anna d'être une chamane, de préserver les traditions Northuldra hérité des Picéaerd tandis qu'Elsa a pu voir les dangers que représente Andréas, déjà elle a pu identifier les ennemis. Autrement dit pour ce retour
Mais bon je vais certes un eu loin dans l'interprétation, nous n'en sommes qu'à l'introduction.
Enfin, ce parcours initiatique pour les deux soeurs afin qu'elles recouvrent leurs souvenirs... D'ailleurs pourquoi les avaient-elles perdues?! Donne parfoi lieu à quelques remarques savoureuses...
Je disais "aucune nouveauté" mais là on touche quelque chose ... Nous voyons l'événement tragique ou Mamie doit subir les attouchements du chef et elle a su se défendre grace à l'aura chamanique... Mais étai-ce réellement la jeune mamie de dix ans qui avait agi... Ou sa petite fille Anna, quelque part depuis un autre plan de l'univers?
Sommes nus à l'abe d'une boucle temporelle?!
Je sais j'aurai pu mettre du Dr Strange... Mais je laisse ça à @Lhysender
Bref, l'avenir (ou le passé) nous dira si ceci n'est qu'une anecdote ou si nous entrons dans quelque chose qui nous dépasse!
Néanmoins le parcours au travers des 7 chakras n'est pas sans quelques péripéties dûe à l'amnésie de la rouquine... quoi voit en Mamie et Elysia des frères et soeurs
Et oui ma petite...Voilà ce qui arrive quand on tente de tirer des conclusions sur les souvenirs d'Ahtohallan sans le contexte global ... Ta soeur Elsa en sait quelque chose à propos de RuRu #ToiMemeTuSais #SecretsDAhtohallan
Mais justement.. la blonde n'est pas en reste avec les souvenirs tronqués...
Alors y a de très bonnes adresses à Arnevik pour toi si tu veux :p
Mais bref après toutes ces péripéties, la conclusion pour les deux soeurs est la même
Reste cependant une chose à vérifier... Sont elles revenues toutes les deux dans la même vie?
Sont elles revenues au même moment du passé?
Sont elles revenues au même endroit?
et...
Oh si y a un autre truc important!
ELLE EST OU MAMIE?!
Oui car finalement c'est à chaque fois... On gagne un pas pour avoir un autre temps d'attente pour les protagonistes avant qu'enfin...
Globalement pas de nouveauté à proprement parlé, ce chapitre étant si on le résume grossièrement, l'équivalent dans une série qui démarre une nouvelle saison le fameux
D'ailleurs c'est ce qu'on voit... C'était souvent la m*rde avant.
Autrement, on découvre donc la nouvelle mouture des chapitres avec deux points de vue dont celui d'Elsa... Sacré nouveauté car c'est la première fois que cela arrive (avec Deux Soeurs une Couronne mais qui était écrite en commun)
Pour le coup c'était très bien illustré car les deux soeurs ont, comme cemin vers le retour à la vie des parcours différents correspondant à leur essence. Pour Anna, les chakras chamaniques et des souvenirs principalement axés sur sa grand mère
Quant à Elsa, ce sont les esprits de la nature qui la guiden et si pour elle aussi les souvenirs sont avec sa grand mère... Ils paraissent plus éclectiques et en lien avec le rôle de 5ème esprit.
D'ores et déjà on peut presque supposer que dans cette nouvelle vie les soeurs auront une mission. Pour Anna d'être une chamane, de préserver les traditions Northuldra hérité des Picéaerd tandis qu'Elsa a pu voir les dangers que représente Andréas, déjà elle a pu identifier les ennemis. Autrement dit pour ce retour
Mais bon je vais certes un eu loin dans l'interprétation, nous n'en sommes qu'à l'introduction.
Enfin, ce parcours initiatique pour les deux soeurs afin qu'elles recouvrent leurs souvenirs... D'ailleurs pourquoi les avaient-elles perdues?! Donne parfoi lieu à quelques remarques savoureuses...
Je ressentis l’énergie au plus profond de mon corps et sans trop que je sache pourquoi, je pensai à mon aura en fusion qui aurait pu brûler la poitrine de ce monsieur. Ce dernier se mit soudain à hurler de douleur :
-SORCIERE ! NE M’ARRETE PLUS !
-Ce n’est pas elle qui vient de vous faire ça ! Clamai-je d’une voix fière.
Mais ni la jeune femme ni l’homme ne semblèrent m’avoir entendu. Avec férocité, le mécréant se rua à nouveau sur la demoiselle rousse tout en cherchant à la mettre complètement nue, tirant comme un forçat sur ses vêtements en peaux de rennes.
Je disais "aucune nouveauté" mais là on touche quelque chose ... Nous voyons l'événement tragique ou Mamie doit subir les attouchements du chef et elle a su se défendre grace à l'aura chamanique... Mais étai-ce réellement la jeune mamie de dix ans qui avait agi... Ou sa petite fille Anna, quelque part depuis un autre plan de l'univers?
Sommes nus à l'abe d'une boucle temporelle?!
Je sais j'aurai pu mettre du Dr Strange... Mais je laisse ça à @Lhysender
Bref, l'avenir (ou le passé) nous dira si ceci n'est qu'une anecdote ou si nous entrons dans quelque chose qui nous dépasse!
Néanmoins le parcours au travers des 7 chakras n'est pas sans quelques péripéties dûe à l'amnésie de la rouquine... quoi voit en Mamie et Elysia des frères et soeurs
Loin de se fourvoyer, le jeune homme s’empara maladroitement de l’épaule de l’amoureux d’Anna.
-Moi aussi j’ai besoin de discuter avec notre frère, répliqua-t-il en accentuant bien sur le dernier mot.
Je faillis m’étrangler et réalisai avec dégoût :
-Attends…Quoi ? Quoi ? Quoi ? Anna et Elysia sont…Frères et sœurs ?! Et ils ont…Oh mes aïeux…Je n’ose le dire…Ils ont fait l’amour…Mais c’est quoi ce peuple ?!
Et oui ma petite...Voilà ce qui arrive quand on tente de tirer des conclusions sur les souvenirs d'Ahtohallan sans le contexte global ... Ta soeur Elsa en sait quelque chose à propos de RuRu #ToiMemeTuSais #SecretsDAhtohallan
Mais justement.. la blonde n'est pas en reste avec les souvenirs tronqués...
La petite salamandre se lécha violemment l’œil et glissa de mes doigts pour acquiescer. Puis elle me fit me pencher au centre du losange. Je m’accroupis et y posai ma main. Une image de Ryder et moi apparut. Nous étions nus au milieu des Plages Grises et nous faisions l’amour dans une passion débordante.
-Ah non…Ce n’est pas le bon frère, déclarai-je me sentant soudain mal, mon cœur n’a appartenu qu’à Kristoff… Jamais je n’aurais pu en aimer un autre.
Et pourtant. Le souvenir me contraria davantage quand les images m’amenèrent dans une hutte accompagnée d’un autre homme plus petit et trapu avec qui j’eus une autre étreinte sulfureuse.
-Merci d’être mon mari…Yohan, souffla mon homologue.
-Merci d’être mon épouse…Elsa, renchérit le jeune homme.
Terrifiée, je préférai lâcher le souvenir quelques secondes et réfléchis à un Yohan que j’aurais pu connaître. Je faillis m’étrangler quand il me revint un flash où j’entendis Papa et Maman parler d’un Yohan prince des îles du Sud.
-Tout ceci est complètement idiot ! Et puis pour quoi je passe franchement ?! M’énervai-je.
Alors y a de très bonnes adresses à Arnevik pour toi si tu veux :p
Mais bref après toutes ces péripéties, la conclusion pour les deux soeurs est la même
Et je me réveillai enfin dans mon lit en poussant un énorme souffle de vie.
Reste cependant une chose à vérifier... Sont elles revenues toutes les deux dans la même vie?
Sont elles revenues au même moment du passé?
Sont elles revenues au même endroit?
et...
Oh si y a un autre truc important!
ELLE EST OU MAMIE?!
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le Passé 4 : Prise par un Northuldra : Attention contenus matures!
Mar 21 Sep 2021, 23:07
Merci @Frantzoze pour ton commentaire
Alors que le chapitre 2 suit son cours, voici déjà les spoilers sans contexte pour vous faire réfléchir
Alors que le chapitre 2 suit son cours, voici déjà les spoilers sans contexte pour vous faire réfléchir
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le Passé 4 : Prise par un Northuldra : Attention contenus matures!
Dim 26 Sep 2021, 20:56
Chapitre 2 : Chez nous à Arendelle :
Rien n’avait bougé dans ma chambre. J’inspectai rapidement…La teinte rose, les tapisseries, mon tapis de rosemaling, mon bureau, le parquet et le lit en baldaquin où j’étais toujours allongée. Je regardai mes mains, me touchai mon visage reposé, posai à nouveau mes doigts sur ma poitrine. Tout fonctionnait…L’air…Le cœur…Le sang qui coulait dans mes veines.
-Incroyable…Ça a vraiment marché…Murmurai-je.
Je fermai les yeux quelques secondes et revis notre séjour dans l’Helveg à écouter toute l’histoire de Mamie Anna, nos fous rires, nos larmes versées, nos colères. Tout était intact dans ma mémoire. Je repensai ensuite à ma vie auprès d’Hans. Elle aussi demeurait intacte dans mon esprit…Tout comme mon envie de récupérer Kristoff.
-Ne perdons pas de temps dans ce cas ! M’écriai-je en me redressant dans mon lit.
J’eus immédiatement un vertige et réprimai bientôt une nausée, même si je n’étais plus enceinte, j’en avais tous les symptômes tout de suite.
-Bon…Il va falloir y aller doucement visiblement, plaisantai-je.
Je regardai encore autour de moi alors que la pièce tournait un peu. Je restai sonnée quelques instants. Je finis par compter mes respirations et sentis soudain une odeur sucrée. Sur ma table de chevet se trouvait…Du chocolat et des petits gâteaux.
-Enfin ! Ça va me changer du ragoût de rennes ! Minaudai-je avant de vérifier quand même que Mamie n’était pas dans les parages.
Bien sûr que non elle n’est pas là Anna ! Ne soit pas bête ! Elle doit être retournée dans la Forêt Enchantée ! Me grondai-je.
Alors que la faim m’envahit, je m’emparais de la boisson et la bus d’une traite sentant le liquide chaud couler le long de ma gorge. Puis je croquai avec avidité les Krumkakes me mettant de la vanille partout sur ma chemise de nuit. Chaque bouchée me donna de l’énergie et mon vertige disparut. Je remarquais alors un petit mot à côté de mon petit déjeuner englouti.
« J’espère que ce premier repas dans ta nouvelle vie était plaisant, ma petite Piceaerd. Ne t’inquiète pas ton homologue est aux petits soins pour ta fille. Nous y veillons tous.
Bon courage et à bientôt.
Mamie Anna.
PS : Sur la table de chevet il y a également un présent qui t’encourageras dans cette nouvelle vie. »
J’observai à nouveau le meuble bas et y vis un bracelet en argent. Mon cœur manqua un battement en voyant le prénom et la date dessus.
-HELGA…9 JUILLET 1837, lus-je avec beaucoup d’émotions.
Je le passai immédiatement autour de mon poignet et ressentis une étrange énergie. Bientôt une petite voix se fit entendre dans mon esprit.
-Maman est la plus forte, Helga t’aime, Helga sait que tu réussiras. Helga est ravie d’avoir connu Papa et toi. Helga est avec Maman Anna cheveux lâchés à présent. A bientôt Maman chérie.
Le message se stoppa ainsi. Je rappuyai sur le bracelet pour encore entendre la voix mais visiblement cela ne marchait qu’une fois.
-Mon bébé, murmurai-je.
Mon cœur se serra comme pris dans un étau et les larmes coulèrent d’elles-mêmes. Recroquevillée, je ne sursautais même pas quand Kay entra dans la chambre en annonçant d’une voix forte :
-Sa Majesté la reine Iduna, votre altesse Anna ! S’exclama-t-il.
Je ne réagis pas, n’arrêtant plus mes pleurs.
-Princesse Anna ? Est-ce que tout va bien ? Me demanda-t-il encore.
-Laissez Kay, je vous prie, répondit ma Mère à la place.
Décontenancé, le domestique me regarda d’un air désolé puis il se reprit et quitta la pièce où Maman s’aventura. Elle se rua immédiatement vers moi et m’enlaça fortement en me questionnant :
-Anna ma chérie, qu’est-ce qui se passe ?
Oh rien de très grave ! Je te rassure ! J’ai dû abandonner ma fille que j’ai eu avec Hans mais qui n’existe pas techniquement à l’heure où je te parle, pensai-je très fort, et qui n’existera jamais d’ailleurs, ajoutai-je avec amertume alors que les larmes redoublèrent. Bien entendu, je ne pouvais pas lui répondre cela.
Voyant qu’elle n’obtenait pas de réponse, elle m’entoura à nouveau de ses bras maternels alors que j’articulais enfin :
-Rien Maman…Je…J’ai juste fait un cauchemar…Mais ça va aller mieux maintenant.
Petit à petit, je retrouvai mon calme. Je ne devais en aucun cas oublier ma mission. Alors que Maman m’écrasait de plus en plus fort, je planquai rapidement le mot de Mamie et me levai enfin après avoir séchée mes dernières larmes.
-Excuse-moi pour cette étalage puérile…Repris-je en essayant de garder la tête haute, tu avais à me parler Maman ?
Gênée par la situation, je serrai les poings pour ne pas retomber et pensai à ma fille comme elle aimerait que je sois…C’est-à-dire pas abattue à pleurer sur son sort. La vie continue Anna…Comme avait dit Mattias, je devais avancer un pas après l’autre et faire de mon mieux. Et j’allais le faire, pour elle, pour Papy et Mamie…Pour tous ceux que j’aime. Maman fut surprise par mon changement de comportement. Néanmoins, elle finit par répliquer :
-Ton Père et moi devons t’annoncer quelque chose. Rejoins-nous dans la salle du trône dans dix minutes, cela te laisse le temps de te débarbouiller et de t’habiller.
-Bien Mère, à tout de suite, conclus-je avec un sourire encourageant.
Elle quitta la pièce dans l’incompréhension tandis que Gerda se chargea de me passer une robe simple et me faire des tresses.
-Êtes-vous prête votre Altesse ? Demanda-t-elle quelques instants plus tard.
Je me regardai dans le miroir, respirai un grand coup et répondis :
-Oui. Oui je le suis.
Je frissonnai en longeant le corridor à ses côtés. Je lorgnais rapidement la chambre d’Elsa tout en sachant qu’il me faudrait un moyen rapide de vérifier qu’elle aille bien.
-Deux minutes Gerda, s’il vous plaît ! M’exclamai-je soudain.
Patiente, la servante m’observa me rapprocher de la porte. La voix aux aguets, elle était prête à crier un « Garde !!» si jamais ma main déviait par mégarde sur la poignée. J’aurais pu m’en amuser et jouer avec ses nerfs, mais je ne voulais pas perdre de temps. Je laissais cela à la Anna d’avant.
-Votre Altesse…Vos parents vous attendent, me pressa-t-elle.
J’hochai rapidement la tête. Puis je sortis le mot de Mamie de ma poche et m’accroupis pour le glisser sous la porte de chambre d’Elsa. J’attendis quelques secondes pour voir si le papier bougeait. Rien. Ce n’est pas grave Anna…Elle sait que toi tu es là au moins, me convainquis-je.
-Que venez-vous de faire Princesse Anna ? Demanda aussitôt Gerda.
Je me relevai immédiatement et rétorquai :
-J’ai écrit un petit mot à ma sœur, n’ai-je pas le droit ?
La servante plus blanche que jamais dit du tac au tac :
-Si, bien sûr que si. Mais nous devrions y aller maintenant…Vous ne voudriez pas faire enrager votre père ?
Je secouai la tête pour la rassurer, consciente que ce n’est pas moi qui prendrai le plus si de telles circonstances devaient se produire. Nous repartîmes donc en direction de la salle du trône et arrivâmes enfin dans un silence peu commun à l’agitation matinale habituelle.
-La princesse Anna, vos Altesses ! Annonça Gerda.
Ils la remercièrent. Elle fit une révérence et se retira tout en prenant soin de fermer la porte comme l’avaient spécifié mes parents.
-Père ! Mère ! Je suis tout ouïe ! M’écriai-je enthousiaste.
-Ravie de l’entendre ma Furie Rousse, dit à son tour Papa, c’est parfait que tu sois attentive parce que nous allons avoir besoin de toi pour les prochaines semaines à venir.
-Oh ? Vous vous rendez au mariage de Raiponce et Eugène Fizterbergh à Corona, c’est cela ?! Le coupai-je, et je ne peux pas vous accompagner parce qu’Elsa n’est pas en état. De ce fait les autres royaumes vous poseraient trop de questions.
Papa et Maman me regardèrent choqués et je mordis violemment l a lèvre. Une heure ! J’avais littéralement tenue une heure avant d’être redevenue la jeune écervelée de jadis. Comprenant que j’avais été trop vite en besogne, j’essayai de leur rendre un sourire innocent. Ils se concertèrent du regard puis mon père bafouilla à nouveau :
-Eh bien…Enfin non, je n’allais pas dire ça…Je te rappelle que le mariage de ta cousine était il y a trois semaines déjà…Il va falloir affuter ta mémoire ma Furie Rousse ! Donc écoute bien et laisse-moi parler jusqu’au bout.
-Hum…Oui pardon père, dis-je en me râclant la gorge.
-Effectivement, tu as deviné que nous devions partir pour des raisons diplomatiques, mais nous n’allons pas nous rendre à Corona. Il vaut mieux l’éviter ces temps-ci paraît-il…Nous allons partir…Pour les îles du Sud faire…Une autre sorte de visite diplomatique avec le roi Wilhelm et la reine Alix…Enfin…On vous l’expliquera mieux à notre retour à ta sœur et toi…N’est-ce pas Iduna ? Ajouta-t-il en se tournant vers Maman comme une bouée de sauvetage.
Elle posa une main chaleureuse sur son épaule et répondit :
-Oui c’est bien cela Agnarr.
Je jouais immédiatement le jeu et répliquai :
-Pardonnez-moi mais…Je ne vois pas très bien ce que j’ai avoir affaire là-dedans, si comme vous dîtes vous ne me direz le dénouement de l’histoire qu’à mon retour.
-Nous y venons ma chérie, renchérit-elle, vois-tu…Comme Peterssen est mort il y a peu, nous n’avons pas encore de régent remplaçant, aussi nous avons demandé au général Olson de se charger de vous surveiller Elsa et toi. Ta soeur car c’est elle qui prend la politique en attendant que nous revenions et toi pour que tu ne sortes pas du château.
Je souris à la mention du nom de l’amoureux de grand tonton Pieter avant de me rappeler avec maladresse ce qu’il avait failli faire par le passé à l’Engel Død lorsqu’Elsa et moi étions enceintes. Puis ma main effleura instinctivement ma joue au souvenir cuisant de la gifle du militaire quand je m’approchais trop près de la porte de ma sœur, étant enfant.
-Anna ? Cesse de rêver bon sang ! Tu as tout assimilé ? Demanda à nouveau Papa.
-Oui Père mais…Commençai-je.
-Non Anna, pas de mais, me coupa-t-il, nous savions que tu allais t’opposer à notre règle mais crois-moi c’est un bien nécessaire pour ton éducation. Nous devrions partir après demain et revenir pour la fin du mois si les vents et la mer sont cléments.
-D’accord, déclarai-je.
Père se leva alors satisfait et répliqua :
-Bien ma Furie Rousse. As-tu des questions ?
Je respirai un grand coup et répondis simplement :
-Oui.
Mon père lança un regard agacé à ma mère avant de reprendre :
-Nous t’écoutons.
-Pourquoi y allez-vous, vous ? Questionnai-je d’une voix culottée.
-Je te demande pardon Anna ? Je croyais que tu avais compris ! S’indigna-t-il.
-Oui père, rassure-toi ! J’ai bien assimilé l’idée de départ…Mais ma vraie question c’est : Pourquoi est-ce que c’est vous qui vous déplacez et pas l’inverse ?
-Quoi ?! S’étrangla-t-il, les faire venir ici au risque qu’Elsa fasse une bourde et qu’ils le voient ? Non vraiment je ne suis pas sûr que ce soit une bonne idée.
Maman lui donna immédiatement un coup de coude tout en lui lançant des éclairs du regard à mon égard. Mon Père rougit violemment. Le laissant dans l’embarras, elle se racla rapidement la gorge et répliqua :
-Hum…Hum…Agnarr…Si Elsa reste confinée dans sa chambre, je ne vois pas où pourrait être le problème.
-Et puis de quelle bourde parles-tu Père ? Renchéris-je amusée, dans mes plus lointains souvenirs, Elsa était celle qui était la plus modèle de nous deux !
Comme je m’y attendais, aucun de mes deux parents ne m’avoua la magnifique vérité sur le pouvoir de ma sœur. A la place, Papa s’emporta :
-Oh Anna ! Cesse de t’imaginer tout et n’importe quoi ! Elsa rencontre des difficultés de communication…Elle est moins à l’aise que toi avec le reste du monde ! Voilà tout!
-Mais peut-être que si je la préparais Agnarr, cela pourrait nous faciliter la tâche…Après tout Olson n’est plus de toute jeunesse à présent, ajouta Mère en souriant.
Papa se radoucit immédiatement et renchérit :
-Parce que tu crois qu’elle t’écoutera, toi ?
Maman se rapprocha de lui et lui fis les yeux doux avant de répondre :
-Je ferai en sorte que oui. Elsa comme Anna sont des adultes maintenant, il faut leur faire confiance.
Je sautais sur l’occasion pour ajouter :
-Puis honnêtement je préfère me faire réprimander par vous deux que par Olson qui me dédaigne au plus haut point ! Je dois lui rappeler quelqu’un qu’il n’aimait pas ce n’est pas possible ! A chaque fois qu’il me voit ses poils s’hérissent...Bref pour en revenir aux îles du Sud, il me semble, si je ne dis pas de bêtises, que le roi Wilhelm et la reine Alix ont treize fils et que le plus âgé a une trentaine d’années…Karl. Pourquoi est-ce que lui ne peut pas prendre la place de son père en attendant qu’il vienne à Arendelle discuter avec vous ?
-Il me semble que le prince Karl vient tout juste de se marier avec une certaine Duchesse de Funningur…Il ne serait pas convenable de lui laisser les rênes de la politique, renchérit Père.
Maman et moi rougîmes instantanément à la mention de Maria et je ris encore plus intérieurement en sachant que c’était Mamie Anna l’investigatrice de tous les romans qui avaient pu assouvir mes plaisirs solitaires ces dernières années.
-Raison de plus, Père pour qu’ils viennent faire leur voyages de noces parmi nous, insistai-je, oh et puis si Karl ne peut pas, il me semble qu’il y a le prince Viktor ou encore le prince Neal qui sont également en âge de prendre la régence de leur père.
-Je ne savais pas que tu en connaissais autant sur la principauté des îles du Sud ma chérie, reprit Maman alors que je tentais de ne rien montrer.
-Eh bien…C’est-à-dire que…J’ai eu le temps de potasser au cours de toutes ces années depuis que vous m’avez privé d’Elsa, murmurai-je…oh, ce n’est pas un reproche hein !
-Ça en a tout l’air pourtant, grinça Papa, mais ta réflexion est somme toute…Pertinente, Iduna tu as raison…Il faut qu’on leur fasse confiance…Je pense qu’il sera plus facile de converser avec Wilhelm et Alix loin du remue-ménage de tous leurs fils…
-…D’autant plus que c’est nous qui nous sommes déjà déplacés la dernière fois Agnarr, ajouta-t-elle.
-Oui Iduna, encore un point pour toi…Bien…Je ne sais pas s’ils seront aussi compatissants mais il n’y a pas de raison qu’ils refusent.
-Il y a trop gros enjeux au bout pour qu’ils disent non, mon roi, renchérit Maman avec un clin d’œil.
Ils se regardèrent un instant et je rageais intérieurement en voyant qu’ils avaient déjà tracé toute notre vie à la manière de Mémé Helga. Néanmoins je ne laissai rien paraître et finis par demander :
-Vous avez encore besoin de moi ?
-Non Anna, nous te remercions. Je vais aller de ce pas à mon cabinet de bureau pour écrire une missive aux îles du Sud ! S’écria Papa.
-Parfait ! M’exclamai-je en faisant une courbette, c’est parfait…J’ai une soudaine envie d’une coupole d’eau moi !
Maman pâlit à la mention de l’ustensile et répéta d’une voix pleine d’émotions :
-As-tu dit « coupoles » ma Furie Rousse ?!
Je me tapai aussitôt la tête et répondis :
-Oh oui pardon Maman, je voulais dire un verre d’eau…
Elle retrouva tout de suite des couleurs et renchérit :
-Euh…Oui…Ma chérie tu as raison, il fait une chaleur ici…Je…Je vais sortir dans les jardins pour m’aérer une petite heure et je passerai voir Elsa.
Ils quittèrent enfin la pièce. Je restai sonnée quelques instants tellement cela avait été facile. Plutôt fière de moi, je songeais à Mamie. Aurait-elle été contente de moi ? Aurait-elle trouvé que j’avais été trop pulsionnelle ?
-Bravo Anna, me complimentai-je encore…Enfin…Pourvu que je n’aie pas fait de bêtises en les amenant ici…D’un autre côté Mamie ne m’a rien dit sur la mort de Papa et Maman…Si je devais les laisser y aller ou les garder près de moi…Mais…Je suppose que s’ils sont aussi revenus à la vie c’est qu’ils ont le droit à leur deuxième chance…Et puis il faudra bien qu’ils conçoivent Kaspian…Ou pas…Oh assez Anna ! Arrête de tergiverser ! Papa et Maman sont hors de ton champ de vision ! Il faut aller voir si Elsa va bien !
Je sortis de la salle en courant et arrivai bien vite dans le corridor qui était désert. Chanceuse, je m’approchais de la porte de ma sœur et m’accroupis pour vérifier que le mot de Mamie avait bien été pris. Je fus soulagée en voyant qu’il n’y avait plus rien sur le sol. Je cognai alors les six coups habituels contre le battant de la porte.
-Elsa ? Elsa est-ce que tu es là ? Chuchotai-je.
J’entendis un froissement de robe de l’autre côté de la pièce et bientôt six autres coups répondirent à mon appel.
-Anna ? Demanda-t-elle.
-Oui je suis là Elsa. Est-ce que tu as reçu mon petit mot ? Ouvre…Cela sera plus simple de te parler.
-Je ne peux pas pardi…Je suis coincée…Je te rappelle que c’est Papa et Maman qui ont la clef, dit-elle, oui j’ai bien eu ton mot Anna ou plutôt celui de Mamie…Je suis comme toi, je me rappelle tout.
-Il n’y a que nous deux qui avons encore nos souvenirs, précisai-je, je viens de faire en sorte que nous ayons une visite des îles du Sud sous peu…Donc Hans devrait bientôt arriver.
-C’est plutôt une bonne chose pour toi Anna, renchérit-elle.
-Ou plutôt pour toi Elsa, soulignai-je songeant que ma sœur ne me laisserait peut-être pas Kristoff aussi facilement.
Je sentis un peu de froid de contrariété contre le battant de la porte. Je l’imaginai en train de se mordre la lèvre au même titre que moi dans l’instant.
-Qu’importe, lança-t-elle à nouveau, nous en discuterons plus tard…Je ferai en sorte que tu sois heureuse petite sœur, ne t’inquiète pas.
Je souris instantanément et répliquai :
-Merci Elsa. Tu le seras également. Je te le promets.
-C’est gentil, murmura-t-elle.
-Bien. Je vais devoir te laisser…Maman ne devrait pas tarder à venir te rendre une petite visite.
-Attends Anna…Est-ce que toi aussi tu as revu la vie que tu m’avais résumé dans ta lettre avant de mourir ? Questionna-t-elle.
-Quand ça Elsa ? Répétai-je ne comprenant pas très bien.
-Quand tu es revenue à la vie ? Renchérit-elle.
-Non…Moi j’ai vu la vie de Mamie et Papy…Pourquoi ? Demandai-je intriguée.
-Eh bien…Parce que moi si…Et d’un point de vue tout à fait personnel je ne sais pas si je dois tomber amoureuse de Ryder, Yohan ou Hans, expliqua-t-elle.
-Tu auras bien le temps d’y penser grande soeur…Ne t’inquiète pas, je t’aiderai, la rassurai-je.
-Du moment que je te laisse Kristoff, c’est ça ? Dit-elle encore avec une pointe de jalousie.
Agacée, je poussai un profond soupir avant de m’exclamer, non discrète :
-C’est l’idée…Mais nous en rediscuterons plus tard. De toute façon pour l’instant, ils ne sont pas là, donc nous avons le temps d’y réfléchir. Il ne faut pas oublier que notre principale mission est d’éliminer Andréas, Grand Pabby, Karl et Weselton !
-Oui tu as raison…Pardon petite sœur…Bien, je vais essayer de me passer une tenue plus décontractée en attendant Maman…Celle-ci est tout bonnement affreuse…On dirait une jeune fille coincée prête à prendre le voile, plaisanta-t-elle.
Je gloussai immédiatement.
-Ah…Je vois qu’il y avait tout de même du positif à voir la vie où tu étais plus âgée avec tes magnifiques robes de reine des neiges et cinquième esprit, je me trompe ? Repris-je malicieuse.
-J’avoue que tout n’était pas à jeter, se justifia-t-elle.
-Bien dans ce cas, je te laisse te mettre au travail, il te suffit de mouliner tes mains pour te faire une superbe robe à faire pâlir les filles de joie d’Arnevik ! Lançai-je avec envie.
-Anna je t’en prie ! Me gronda-t-elle.
-Chut, chut Elsa ! Si jamais on se fait prendre, je vais être surveillée et on ne pourra plus se parler, murmurai-je la voix à nouveau brisée.
-Oui pardon Anna…Allez ! File ! Tu as fait du très bon travail pour l’instant ! Je me charge du reste. A plus tard petite sœur ! S’exclama-t-elle.
-A plus tard, répétai-je.
Je retournai dans ma chambre, l’esprit plus léger, priant très fort pour que Wilhelm et Alix acceptent ma proposition. Quand on connaissait les caractères épouvantables de ces deux-là…Il fallait vraiment que j’aime Mamie pour les accepter chez nous à Arendelle !
Deux jours plus tard, Papa et Maman reçurent une missive des îles du Sud : Le roi et la reine donnaient leur accord pour venir à Arendelle. Ils avaient sorti à mes parents qu’ils avaient besoin de se ressourcer après des épreuves qui les avaient tourmentées le mois dernier. Ils n’avaient pas compris l’allusion alors que je pensais déjà à Yohan, Camille et Emma.
Je pris une nouvelle bouffée d’air en même temps que je sentis le froid se répandre dans mes veines. Je toussai légèrement envoyant des jets de glace sur la couverture.
-Bien…ça a l’air d’avoir fonctionné, dis-je en observant mes mains, je suis revenue à la vie.
J’observai mon épaisse masse blonde échevelée dans le miroir et formai une tresse à la va vite. Je me levai par instinct non sans un quelconque étourdissement et sentis bientôt un liquide aigre remonter le long de mon être. Je vomis tout de suite sur le tapis bleu de la chambre provoquant une immense barrière de stalactiques au passage.
-Ce n’était pas prévu, murmurai-je quelques instants plus tard.
J’invoquai immédiatement mon pouvoir pour recouvrir le sol et stoppai ainsi l’odeur qui était en train de s’installer dans la pièce. Mes mains firent des siennes. Je les contrôlais du mieux que je le pus et finis par faire un tas difforme de neige.
-Parfait Elsa…Calme-toi…Bon où en étais-je ? Questionnai-je.
J’observai à nouveau la pièce et mes yeux se posèrent sur mes gants qui se trouvaient non loin de ma table de chevet.
-Vous revoilà, vous, maugréai-je.
Je les enfilai par précaution car je n’étais pas encore trop sûre de moi. Autre chose attira alors mon attention sur ma table de chevet.
-Tiens, c’est curieux ! D’habitude Maman attend que je me réveille pour m’apporter le petit déjeuner, soulignai-je en voyant la tasse de chocolat et les Krumkakes.
Intriguée, je cherchais une quelconque trace d’empoisonnement. Après tout, je n’étais pas certaine que tout avait été goûté. Je remarquais aussitôt un petit mot disposé sous la tasse. Je le pris avec délicatesse et le lus :
« J’espère que ce premier repas dans ta nouvelle vie te plaît, ma grande Piceaerd. Ne stresse pas pour ton pouvoir, avec les changements de vie, il risque peut-être de faire des siennes. Anna m’a dit que tu aimais ces spécialités et le chocolat. Il te faut prendre des forces pour affronter tous les dangers qui t’attendent…Ne fais pas de grimaces, tu y arriveras ! Tu as la force de ton grand-père et sa beauté ! Tu es une Piceaerd ! Ne l’oublie jamais !
Bon courage et à bientôt.
Mamie Anna.
PS : Sur la table de chevet il y a également un présent qui t’encourageras dans cette nouvelle vie. »
Je réhaussai immédiatement un sourcil en apercevant une petite boite à bijoux. J’hésitai à l’ouvrir.
-Hum…Peut-être que ça ne va pas me plaire ? Interrogeai-je angoissée, oh ! Allons Elsa ! C’est de Mamie ! Ça ne peut-être qu’une bonne surprise !
Prenant mon courage à deux mains, j’ouvris bientôt la boîte. J’y découvris un pendentif en forme de flocon où étaient inscrits plusieurs noms.
-OLAF…OLAF…AGNARR…IDUNA…ANNA, lus-je.
Je déglutis violemment sentant les larmes monter d’un coup. Elles furent tout de suite, accompagnées d’un déferlement de glace qui congela mes gants.
-Mes trésors…Ma…Maman veut vous voir ! Bafouillai-je, prise d’étranglements.
Mais je ne savais que trop que ce n’était pas possible. Je n’avais pas hérité du chamanisme comme Anna. Je n’aurais jamais ce privilège. Ma colère redoubla, couvrant de givre les murs tapissés de la chambre. Je repensai immédiatement aux triplés de mon homologue et soupirai à nouveau prise de remords.
-Je n’aurais pas dû accepter cette mission et l’autre Elsa non plus, elle aurait dû rester auprès de Karl, de Viktor et de Ryder ! Maugréai-je paniquée.
La température baissa d’un coup et le givre continua sa descente sur le plancher de la chambre.
-Il…Il…Il faut que je trouve un moyen de retourner dans l’Hellheilm auprès de mes petits…Je ne peux pas rester là…Anna le peut…Après tout c’est une vie qui lui est réservée…Je ne pourrai accepter de la voir se pavaner aux bras de l’homme que j’aime…Même si en soit, j’ai déjà pu dans l’Helveg…Je…Je n’ai pas été honnête avec elle…Hans et moi…Ce n’était qu’une passade…Je ne l’aimais pas vraiment…Je n’aurais pas les épaules pour vaincre Andréas, Grand Pabby, Karl et Weselton…Pour qui Mamie me prend-t-elle franchement ?! Je ne suis pas une héroïne !
Je me remis à pleurer et essayai maladroitement de m’attacher le collier autour du cou. Après quelques secondes de tremblements, je parvins à y réussir. Je retournai alors la face en or et lissai les gravures.
-Oh…Je sens quelque chose…Murmurai-je, surprise.
Mon pouvoir se fit pressant au bout de mes doigts. De la neige sortit bientôt du collier et alla se matérialiser au centre de la pièce.
-Un souvenir figé, chuchotai-je en ayant retrouvé le sourire.
Kristoff et moi étions représentés assis, tenant chacun un garçon et une fille dans nos bras. Je n’eus aucun mal à reconnaître les traits de mes enfants. Le jeune Agnarr tenait un autre message dans ses mains.
«Pour Maman chérie, nous t’aimons et te souhaitons bien du courage dans cette nouvelle vie ! On ne t’oubliera jamais ! Papa qui est ici notre tonton Kristoff s’occupe bien de nous jusqu’à ce que tu reviennes. Tu pourras nous voir autant que tu veux grâce au pendentif et au souvenir figé. A bientôt. Bisous Maman ».
Je me mordis la lèvre, oscillant entre la joie et la tristesse. J’avais été bien bête de vouloir déjà renoncer.
-Allons Elsa. Reprends-toi. Pense à ton autre toi qui s’est sacrifiée, me persuadai-je, pense à tes petits qui t’encouragent, fais-le pour eux. Fais-le pour ta sœur…Et tous tes aïeules…Oui tu ne peux rien faire d’autres qu’avancer de toute façon, soupirai-je.
Je pris une grande aspiration, légèrement apaisée et renvoyai le souvenir à l’intérieur de mon pendentif. Retrouvant petit à petit une atmosphère moins oppressante, j’entendis six coups habituels contre la porte. Je ne parlais pas, ayant reconnu la présence d’Anna. Impatiente, ma cadette, les refis encore. Bien que je susse qu’elle m’avait pardonné pour ses pouvoirs, une partie de moi restait bloquée à l’idée de lui faire à nouveau du mal.
Aussi je n’arrivai pas à bouger même après qu’elle eut tapé une troisième fois. Allez ! Elsa…Tu es dans ta chambre…Il ne peut rien lui arriver, me persuadai-je.
Prenant mon courage à deux mains, j’étais sur le point de descendre quand j’entendis Anna se faire réprimander par Gerda. Il y eut un bruit de froissement au sol et les pas s’en allèrent.
Mince ! Qu’est-ce que j’avais pu être idiote d’avoir longtemps hésité ! Me grondai-je. Je n’étais néanmoins pas inquiète quant au fait que ma sœur referait sans doute une tentative prochainement. Et cette fois, je me forcerai à y aller. Mon regard était encore dans le vague de ma chambre et j’aperçus soudain un message sous le battant de ma porte. Je n’eus aucun mal à le récupérer, lui. Je le lus furtivement et me surpris à répliquer avec agacement :
-Bien…Tout espoir de récupérer Kristoff est définitivement éteint…Anna se rappelle, tout de nos autres vies au même titre que moi…Et elle a dû recevoir un bijou pour se souvenir d’Helga sans doute.
Je glaçai à nouveau le sol de contrariété repensant à toutes les années de bonheur que nous avions pu avoir avec mon mari…Qui ne l’était plus maintenant puisque je ne savais même pas où il se trouvait.
-De toute façon, ce n’est l’heure de s’en préoccuper pour le moment, réfléchis-je à haute voix, je suis enfermée.
Résignée, je pris finalement mon petit déjeuner. Le chocolat était froid mais il n’en fut que meilleur. Je fis attention de ne pas mettre de miettes de Krumkakes au sol. La nourriture me fit du bien et mon envie de vomir partit définitivement.
J’eus à peine le temps d’entamer la dernière bouchée que des coups se firent à nouveau entendre de l’autre côté de la porte. Puis un chuchotement s’ensuivit :
-Elsa ? Elsa est-ce que tu es là ?
Mes poils s’hérissèrent encore d’anxiété mais je surmontais ma peur cette fois. Me levant d’une traite, je me dirigeais vers l’embrasure, hésitai quelques instants avant de finalement rendre les six coups. Puis j’osais enfin appeler ma sœur. Je me visualisai parfaitement son sourire de l’autre côté du battant. Anna me confirma qu’elle avait toute sa mémoire. Uniquement elle et moi.
Mon cœur s’alourdit à cette idée car je savais qu’elle ne me laisserait définitivement pas Kristoff. Anna savait ce qu’elle voulait. Elle avait été patiente et s’était avouée vaincue dans notre vie précédente. Mais il était évident qu’elle ne laisserait pas passer cette deuxième opportunité. Surtout si elle était encouragée par Mamie.
-…Nous ayons une visite des îles du Sud…Donc Hans devrait bientôt arriver, dit soudain Anna me sortant de mes pensées.
Prise au dépourvu car je n’avais pas écouté le début de la phrase, je ne sus que répondre.
-C’est plutôt une bonne chose pour toi Anna, bredouillai-je.
-Ou plutôt pour toi Elsa, renchérit-elle agacée.
Mon cœur explosa définitivement en mille morceaux et je refroidis la porte avec violence sans le vouloir. Je me mordis la lèvre et une goutte de sang en perla. « Cache tes pouvoirs, n’en parle pas », entendis-je soudain dans ma tête comme un refrain. Je respirai un grand coup et lançai bientôt :
-Qu’importe, nous en discuterons plus tard…Je ferai en sorte que tu sois heureuse petite sœur ne t’inquiète pas.
Ma cadette me remercia et me rendit la pareille. Puis elle m’annonça que Maman n’allait pas tarder à arriver. Une question me brûla immédiatement les lèvres et j’osai enfin intervenir :
-Attends Anna…Est-ce que toi aussi tu as revu la vie que tu m’avais résumé dans ta lettre avant de mourir ?
Frustrée, j’appris qu’elle avait eu la vie de Papy et Mamie. Je repensai aussitôt à tous les partenaires que mon corps avait eu la joie d’assouvir. Et pas une seule fois, je n’avais vu mon beau Northuldra. Totalement perdue, je serrai bien le poing pour ne pas créer une nouvelle tempête de glace. Je révélais alors à ma sœur, la vie que j’avais vue et elle tenta de me rassurer sur le choix de mes amants. Incapable d’être apaisée, je renchéris avec une pointe de jalousie :
-Du moment que je te laisse Kristoff c’est ça ?
Il y eu une réponse évasive et nous ne nous attardâmes pas sur ce sujet sensible. Anna n’avait pas beaucoup de temps avant que Maman n’arrive. Notre échange se stoppa alors que j’étais encore angoissée à l’idée de l’avenir incertain qui nous attendait.
-N’y pense pas Elsa…Fais ta robe plutôt, repris-je.
Je moulinai immédiatement mes doigts et me retrouvai bientôt dans une robe confortable bleue ciel voilée par un dos de glace transparent. Je me tournai plusieurs fois dans le miroir, comblée par cette nouvelle tenue.
-Hum…Si Kristoff me voyait comme ça, il me sauterait dessus pour sûr et nous aurions un délicieux moment tous les deux, minaudai-je en me déhanchant.
Je fermai les yeux et me revis dans les bras de mon amant dans cette même chambre. Mon regard s’assombrit et je me remis à pleurer. Un tour de clef dans la serrure se fit bientôt entendre et je n’eus pas le temps de m’essuyer les yeux que Maman passa la tête dans l’embrasure de la porte. Elle pâlit immédiatement en voyant l’état de ma chambre et referma de l’échappatoire en trombe.
-Elsa ? Ma chérie ? Oh ?! Oh ?! Mais qu’est-ce que c’est que cette tenue ?! On dirait une fille de joie d’Arnevik ! Rien n’est bon là-bas ! Enfin…Pardon…Peu importe la robe… Où as-tu trouvé cette magnifique robe ?! Quelque chose ne va pas ? Tu as fait une nouvelle crise ? Demanda-t-elle très vite.
Elle voulut me prendre dans les bras. Oubliant mes gestes barrières, je la laissai m’approcher. Elle m’enlaça rapidement puis elle-même se mit à pleurer.
-Si tu savais depuis combien de temps, j’attends ce moment…Tu as enfin réussi à surmonter ta peur de m’approcher…De me toucher, murmura-t-elle.
Mince…Ce n’était pas prévu…Mais ce n’était pas plus mal finalement si je voulais avancer. Maman m’agrippa aussitôt la main avec précaution et sursauta en voyant que je n’avais pas mes gants.
-Dis-donc ma chérie…Tu progresses ! S’écria-t-elle en m’embrassant la paume, est-ce pour cela que tu pleures ?
-Non…Non, Maman…J’ai…Euh…J’ai fait un cauchemar, bafouillai-je estimant cette réflexion plus pertinente.
Elle ouvrit alors des yeux ronds et répliqua :
-Quoi ? Toi aussi ? Je suis allée voir ta sœur tout à l’heure et elle a eu le même problème.
Je me raclais la gorge m’en voulant de n’avoir pas trouvé une réponse plus originale. Maman m’essuya mes dernières larmes et reprit sur le ton de la plaisanterie :
-Il faudra que je dise à Olina qu’elle change sa recette du pinnekjøtt, le mouton a dû tourner.
Je blanchis en repensant à l’appellation du surnom de Papy Elysia par Papa dans l’Helveg et ajoutai sans réfléchir :
-Oui…Il faudra qu’elle nous fasse du ragoût de rennes à la place ! C’est plus sain.
Maman se pétrifia et je me mordis la lèvre pour ma bourde.
-Pardon…Je…J’ai dit une bêtise...M’excusai-je, je…Je devrais peut-être ranger tout ce remue-ménage.
Je m’éloignai de ma mère qui me rattrapa en essayant de me rassurer :
-Ce n’est rien Elsa, je…Le ragoût de rennes…M’a rappelé de merveilleux et douloureux souvenirs pendant quelques secondes…Je te les raconterai un jour à ta sœur et toi, je vous le promets…Pour l’heure, je viens te voir car nous allons bientôt avoir de la visite à Arendelle.
-Ah bon ? Et de qui Maman ? Demandai-je en jouant le jeu.
Sans attendre, elle m’expliqua la missive des îles du Sud et l’initiative d’Anna de les faire venir au château.
-Ne lui en veut…Ta sœur se sent très seule…Elle ne veut plus qu’on parte…Et je peux la comprendre…Je n’aurais pas aimé grandir seule…J’en ai beaucoup voulu à mes parents de ne pas avoir pu me donner des frères et sœurs, expliqua-t-elle.
Si seulement elle avait su pour Helga, Elise et Olaf…Je soupirai intérieurement…Mais elle l’a su…Comme nous tous.
-Qu’insinues-tu Maman ? Que je devrais à nouveau parler avec Anna ? Questionnai-je tout en récupérant la neige que j’avais étendue partout dans la pièce.
Elle ne répondit pas tout de suite, trop choquée par ce que je venais d’accomplir.
-Elsa ? Est-ce que tu maîtrises tes pouvoirs ? Peina-t-elle à articuler.
Prise au dépourvue, je finis par répondre :
-Pas totalement Maman…Mais…Euh…J’ai découvert ça, il y a quelques heures…Et…Chaque fois que je pense à Anna je suis adoucie…Cela permet de me calmer.
-Tu veux dire…Que tu ne culpabilises plus pour l’accident ? Tu as réussi à surmonter ça ? Renchérit-elle en retenant ses larmes.
Je repensai aussitôt à mon ancienne vie. A la façon dont Mamie m’avait appris à les utiliser et je souris malgré moi.
-Oui…En quelque sorte…C’est grâce à Anna.
Maman plaqua alors les doigts sur son nez et elle eut plusieurs spasmes montrant sa joie.
-C’est merveilleux ma chérie…Tellement merveilleux, dit-elle.
Voyant qu’elle n’arrivait plus à s’arrêter, je la menai prudemment à mon lit et nous nous y assîmes toutes les deux. Je lui tendis un de mes mouchoirs brodés et elle finit par se calmer.
-Je suis très fière de toi ma Floconnette…Nous allons pouvoir avancer maintenant, reprit-elle.
J’hochai la tête avec timidité. Puis je lui demandai d’une toute petite voix :
-De ce fait Maman…Je pense que je suis prête à sortir de ma chambre…Peut-être pas toute la journée…Une ou deux heures pour commencer…Mais…Je crois que je serai contente de revoir Anna…Est-ce que tu veux bien demander à Papa s’il est d’accord, s’il te plaît ?
Elle me prit les mains et les embrassa encore tendrement comme si elle n’osait croire ce qui était en train de se passer. J’y allai peut-être un peu fort mais c’était le seul moyen pour retrouver Kristoff…Enfin…Pour aider Anna à obtenir Kristoff.
-Je lui en ferai part, ma Floconnette, je te le promets, dit-elle.
Elle essuya ses larmes puis se releva en reprenant une posture de reine. Elle se lissa ensuite sa robe et j’eus du mal à croire qu’elle avait pu être si turbulente petite.
-Bien...Puisque tu es apte à voir du monde, tu vas pouvoir aider ta sœur à se préparer à une future rencontre amoureuse, reprit-elle, vous…Vous êtes en âge à commencer à côtoyer des jeunes hommes bien distingués.
-Oh ? Ça veut dire que je vais y avoir le droit aussi Maman ? Demandai-je soudain paniquée.
Elle devint aussitôt rouge de confusion mais me passa la main dans le dos pour me rassurer et répondit :
-Eh bien…Si la demande vient de toi oui, il y a moult princes aux îles du Sud de votre âge après tout…Mais je préférerais dans un premier temps que tu sois à l’aise avec tes pouvoirs.
-Bien entendu Maman…Ne t’inquiète pas…J’aiderai Anna à conquérir Hans, renchéris-je un peu trop avec vivacité.
Elle sursauta alors que je me rendis compte qu’elle n’avait pas mentionné le prétendant. Un long silence s’installa et je dévisageai la pièce tellement j’étais gênée.
-Eh bien ! Les princes des îles du Sud ont dû vous faire une bonne impression à ta sœur et toi dans votre enfance pour que vous vous rappeliez leurs prénoms et leurs âges ! S’exclama-t-elle avec un sourire.
-Papa et toi ne m’avez pas fait lire que les romans de la Duchesse de Funningur ! Plaisantai-je, j’ai également eu des leçons de politique !
Maman se dérida et rit de bon cœur avec moi. Puis elle sauta sur l’occasion et sortit un autre ouvrage de sa poche qu’elle me tendit. Avec nostalgie, je dévisageai la couverture.
-On ne badine pas avec l’amour, lus-je à haute voix.
Je repensai immédiatement à ce jour dans l’Helveg où je l’avais envoyé dans le lit pendant que Papy Elysia était en train de déshabiller Anna alors que notre aïeule vivante était dans son corps. Puis quelques temps plus tard quand notre grand-mère me l’avait confisqué alors qu’Hans et moi avions annoncé à Anna et Kristoff que nous commencions une relation ensemble.
-Elsa…Elsa ma chérie ? Appela gentiment Maman.
-Hein quoi ? Sursautai-je.
-Tu rêvassais…C’est plutôt réservé à ta sœur tout ça…Vous êtes tout de même étranges toutes les deux aujourd’hui ! Clama-t-elle, as-tu entendu ce que je t’ai dit ?
-Non, Maman, avouai-je en rougissant.
-Bien…Alors écoute…Tu vas lire la pièce et elle va te guider sur les leçons de l’amour qu’il te faudra retenir pour aider Anna, c’est compris ?
-Oui…Mais pourquoi n’est-ce pas toi qui t’en charges Maman ? Lançai-je à nouveau.
-Parce que s’il existe qu’une seule personne que ta sœur écoute…Et c’est toi Elsa ! Répondit-elle confiante.
Je ne pus qu’acquiescer.
-Alors es-tu d’accord ma Floconnette ? Demanda-t-elle à nouveau.
-Oui Maman…Tu sais que je ne pourrais rien te refuser, murmurai-je.
Heureuse, elle me prit fermement mes mains et les porta à ses lèvres.
-Parfait ma chérie. Tu es bien gentille. Je vais devoir te laisser à présent. Mes occupations royales m’attendent. Je n’oublie pas ta requête de sortie et te ferai part le plus vite possible de la réponse de ton père. Cela te va ?
-Oui, merci Maman, conclus-je.
Elle osa m’étreindre encore et je la laissai faire trop heureuse d’avoir retrouvé la confiance sur ce sujet. Elle me quitta ainsi, pleine d’espoir. Je lissai à nouveau la couverture du livre de mes doigts et retournai dans mon lit. Et je me plongeai dans le livre tout le reste de l’après-midi.
Le soir même, Maman revint plus qu’enchantée. Elle m’apprit que Papa avait accepté que je sorte de ma chambre. J’attendis qu’elle parte avant de recréer le souvenir figé de mes enfants. Je m’approchais d’eux et embrassai chaque tête enneigée avant de murmurer :
-Merci mes chéris…Maman vous rendra fiers…Promis.
Et pour la référence à la chanson...
Rien n’avait bougé dans ma chambre. J’inspectai rapidement…La teinte rose, les tapisseries, mon tapis de rosemaling, mon bureau, le parquet et le lit en baldaquin où j’étais toujours allongée. Je regardai mes mains, me touchai mon visage reposé, posai à nouveau mes doigts sur ma poitrine. Tout fonctionnait…L’air…Le cœur…Le sang qui coulait dans mes veines.
-Incroyable…Ça a vraiment marché…Murmurai-je.
Je fermai les yeux quelques secondes et revis notre séjour dans l’Helveg à écouter toute l’histoire de Mamie Anna, nos fous rires, nos larmes versées, nos colères. Tout était intact dans ma mémoire. Je repensai ensuite à ma vie auprès d’Hans. Elle aussi demeurait intacte dans mon esprit…Tout comme mon envie de récupérer Kristoff.
-Ne perdons pas de temps dans ce cas ! M’écriai-je en me redressant dans mon lit.
J’eus immédiatement un vertige et réprimai bientôt une nausée, même si je n’étais plus enceinte, j’en avais tous les symptômes tout de suite.
-Bon…Il va falloir y aller doucement visiblement, plaisantai-je.
Je regardai encore autour de moi alors que la pièce tournait un peu. Je restai sonnée quelques instants. Je finis par compter mes respirations et sentis soudain une odeur sucrée. Sur ma table de chevet se trouvait…Du chocolat et des petits gâteaux.
-Enfin ! Ça va me changer du ragoût de rennes ! Minaudai-je avant de vérifier quand même que Mamie n’était pas dans les parages.
Bien sûr que non elle n’est pas là Anna ! Ne soit pas bête ! Elle doit être retournée dans la Forêt Enchantée ! Me grondai-je.
Alors que la faim m’envahit, je m’emparais de la boisson et la bus d’une traite sentant le liquide chaud couler le long de ma gorge. Puis je croquai avec avidité les Krumkakes me mettant de la vanille partout sur ma chemise de nuit. Chaque bouchée me donna de l’énergie et mon vertige disparut. Je remarquais alors un petit mot à côté de mon petit déjeuner englouti.
« J’espère que ce premier repas dans ta nouvelle vie était plaisant, ma petite Piceaerd. Ne t’inquiète pas ton homologue est aux petits soins pour ta fille. Nous y veillons tous.
Bon courage et à bientôt.
Mamie Anna.
PS : Sur la table de chevet il y a également un présent qui t’encourageras dans cette nouvelle vie. »
J’observai à nouveau le meuble bas et y vis un bracelet en argent. Mon cœur manqua un battement en voyant le prénom et la date dessus.
-HELGA…9 JUILLET 1837, lus-je avec beaucoup d’émotions.
Je le passai immédiatement autour de mon poignet et ressentis une étrange énergie. Bientôt une petite voix se fit entendre dans mon esprit.
-Maman est la plus forte, Helga t’aime, Helga sait que tu réussiras. Helga est ravie d’avoir connu Papa et toi. Helga est avec Maman Anna cheveux lâchés à présent. A bientôt Maman chérie.
Le message se stoppa ainsi. Je rappuyai sur le bracelet pour encore entendre la voix mais visiblement cela ne marchait qu’une fois.
-Mon bébé, murmurai-je.
Mon cœur se serra comme pris dans un étau et les larmes coulèrent d’elles-mêmes. Recroquevillée, je ne sursautais même pas quand Kay entra dans la chambre en annonçant d’une voix forte :
-Sa Majesté la reine Iduna, votre altesse Anna ! S’exclama-t-il.
Je ne réagis pas, n’arrêtant plus mes pleurs.
-Princesse Anna ? Est-ce que tout va bien ? Me demanda-t-il encore.
-Laissez Kay, je vous prie, répondit ma Mère à la place.
Décontenancé, le domestique me regarda d’un air désolé puis il se reprit et quitta la pièce où Maman s’aventura. Elle se rua immédiatement vers moi et m’enlaça fortement en me questionnant :
-Anna ma chérie, qu’est-ce qui se passe ?
Oh rien de très grave ! Je te rassure ! J’ai dû abandonner ma fille que j’ai eu avec Hans mais qui n’existe pas techniquement à l’heure où je te parle, pensai-je très fort, et qui n’existera jamais d’ailleurs, ajoutai-je avec amertume alors que les larmes redoublèrent. Bien entendu, je ne pouvais pas lui répondre cela.
Voyant qu’elle n’obtenait pas de réponse, elle m’entoura à nouveau de ses bras maternels alors que j’articulais enfin :
-Rien Maman…Je…J’ai juste fait un cauchemar…Mais ça va aller mieux maintenant.
Petit à petit, je retrouvai mon calme. Je ne devais en aucun cas oublier ma mission. Alors que Maman m’écrasait de plus en plus fort, je planquai rapidement le mot de Mamie et me levai enfin après avoir séchée mes dernières larmes.
-Excuse-moi pour cette étalage puérile…Repris-je en essayant de garder la tête haute, tu avais à me parler Maman ?
Gênée par la situation, je serrai les poings pour ne pas retomber et pensai à ma fille comme elle aimerait que je sois…C’est-à-dire pas abattue à pleurer sur son sort. La vie continue Anna…Comme avait dit Mattias, je devais avancer un pas après l’autre et faire de mon mieux. Et j’allais le faire, pour elle, pour Papy et Mamie…Pour tous ceux que j’aime. Maman fut surprise par mon changement de comportement. Néanmoins, elle finit par répliquer :
-Ton Père et moi devons t’annoncer quelque chose. Rejoins-nous dans la salle du trône dans dix minutes, cela te laisse le temps de te débarbouiller et de t’habiller.
-Bien Mère, à tout de suite, conclus-je avec un sourire encourageant.
Elle quitta la pièce dans l’incompréhension tandis que Gerda se chargea de me passer une robe simple et me faire des tresses.
-Êtes-vous prête votre Altesse ? Demanda-t-elle quelques instants plus tard.
Je me regardai dans le miroir, respirai un grand coup et répondis :
-Oui. Oui je le suis.
Je frissonnai en longeant le corridor à ses côtés. Je lorgnais rapidement la chambre d’Elsa tout en sachant qu’il me faudrait un moyen rapide de vérifier qu’elle aille bien.
-Deux minutes Gerda, s’il vous plaît ! M’exclamai-je soudain.
Patiente, la servante m’observa me rapprocher de la porte. La voix aux aguets, elle était prête à crier un « Garde !!» si jamais ma main déviait par mégarde sur la poignée. J’aurais pu m’en amuser et jouer avec ses nerfs, mais je ne voulais pas perdre de temps. Je laissais cela à la Anna d’avant.
-Votre Altesse…Vos parents vous attendent, me pressa-t-elle.
J’hochai rapidement la tête. Puis je sortis le mot de Mamie de ma poche et m’accroupis pour le glisser sous la porte de chambre d’Elsa. J’attendis quelques secondes pour voir si le papier bougeait. Rien. Ce n’est pas grave Anna…Elle sait que toi tu es là au moins, me convainquis-je.
-Que venez-vous de faire Princesse Anna ? Demanda aussitôt Gerda.
Je me relevai immédiatement et rétorquai :
-J’ai écrit un petit mot à ma sœur, n’ai-je pas le droit ?
La servante plus blanche que jamais dit du tac au tac :
-Si, bien sûr que si. Mais nous devrions y aller maintenant…Vous ne voudriez pas faire enrager votre père ?
Je secouai la tête pour la rassurer, consciente que ce n’est pas moi qui prendrai le plus si de telles circonstances devaient se produire. Nous repartîmes donc en direction de la salle du trône et arrivâmes enfin dans un silence peu commun à l’agitation matinale habituelle.
-La princesse Anna, vos Altesses ! Annonça Gerda.
Ils la remercièrent. Elle fit une révérence et se retira tout en prenant soin de fermer la porte comme l’avaient spécifié mes parents.
-Père ! Mère ! Je suis tout ouïe ! M’écriai-je enthousiaste.
-Ravie de l’entendre ma Furie Rousse, dit à son tour Papa, c’est parfait que tu sois attentive parce que nous allons avoir besoin de toi pour les prochaines semaines à venir.
-Oh ? Vous vous rendez au mariage de Raiponce et Eugène Fizterbergh à Corona, c’est cela ?! Le coupai-je, et je ne peux pas vous accompagner parce qu’Elsa n’est pas en état. De ce fait les autres royaumes vous poseraient trop de questions.
Papa et Maman me regardèrent choqués et je mordis violemment l a lèvre. Une heure ! J’avais littéralement tenue une heure avant d’être redevenue la jeune écervelée de jadis. Comprenant que j’avais été trop vite en besogne, j’essayai de leur rendre un sourire innocent. Ils se concertèrent du regard puis mon père bafouilla à nouveau :
-Eh bien…Enfin non, je n’allais pas dire ça…Je te rappelle que le mariage de ta cousine était il y a trois semaines déjà…Il va falloir affuter ta mémoire ma Furie Rousse ! Donc écoute bien et laisse-moi parler jusqu’au bout.
-Hum…Oui pardon père, dis-je en me râclant la gorge.
-Effectivement, tu as deviné que nous devions partir pour des raisons diplomatiques, mais nous n’allons pas nous rendre à Corona. Il vaut mieux l’éviter ces temps-ci paraît-il…Nous allons partir…Pour les îles du Sud faire…Une autre sorte de visite diplomatique avec le roi Wilhelm et la reine Alix…Enfin…On vous l’expliquera mieux à notre retour à ta sœur et toi…N’est-ce pas Iduna ? Ajouta-t-il en se tournant vers Maman comme une bouée de sauvetage.
Elle posa une main chaleureuse sur son épaule et répondit :
-Oui c’est bien cela Agnarr.
Je jouais immédiatement le jeu et répliquai :
-Pardonnez-moi mais…Je ne vois pas très bien ce que j’ai avoir affaire là-dedans, si comme vous dîtes vous ne me direz le dénouement de l’histoire qu’à mon retour.
-Nous y venons ma chérie, renchérit-elle, vois-tu…Comme Peterssen est mort il y a peu, nous n’avons pas encore de régent remplaçant, aussi nous avons demandé au général Olson de se charger de vous surveiller Elsa et toi. Ta soeur car c’est elle qui prend la politique en attendant que nous revenions et toi pour que tu ne sortes pas du château.
Je souris à la mention du nom de l’amoureux de grand tonton Pieter avant de me rappeler avec maladresse ce qu’il avait failli faire par le passé à l’Engel Død lorsqu’Elsa et moi étions enceintes. Puis ma main effleura instinctivement ma joue au souvenir cuisant de la gifle du militaire quand je m’approchais trop près de la porte de ma sœur, étant enfant.
-Anna ? Cesse de rêver bon sang ! Tu as tout assimilé ? Demanda à nouveau Papa.
-Oui Père mais…Commençai-je.
-Non Anna, pas de mais, me coupa-t-il, nous savions que tu allais t’opposer à notre règle mais crois-moi c’est un bien nécessaire pour ton éducation. Nous devrions partir après demain et revenir pour la fin du mois si les vents et la mer sont cléments.
-D’accord, déclarai-je.
Père se leva alors satisfait et répliqua :
-Bien ma Furie Rousse. As-tu des questions ?
Je respirai un grand coup et répondis simplement :
-Oui.
Mon père lança un regard agacé à ma mère avant de reprendre :
-Nous t’écoutons.
-Pourquoi y allez-vous, vous ? Questionnai-je d’une voix culottée.
-Je te demande pardon Anna ? Je croyais que tu avais compris ! S’indigna-t-il.
-Oui père, rassure-toi ! J’ai bien assimilé l’idée de départ…Mais ma vraie question c’est : Pourquoi est-ce que c’est vous qui vous déplacez et pas l’inverse ?
-Quoi ?! S’étrangla-t-il, les faire venir ici au risque qu’Elsa fasse une bourde et qu’ils le voient ? Non vraiment je ne suis pas sûr que ce soit une bonne idée.
Maman lui donna immédiatement un coup de coude tout en lui lançant des éclairs du regard à mon égard. Mon Père rougit violemment. Le laissant dans l’embarras, elle se racla rapidement la gorge et répliqua :
-Hum…Hum…Agnarr…Si Elsa reste confinée dans sa chambre, je ne vois pas où pourrait être le problème.
-Et puis de quelle bourde parles-tu Père ? Renchéris-je amusée, dans mes plus lointains souvenirs, Elsa était celle qui était la plus modèle de nous deux !
Comme je m’y attendais, aucun de mes deux parents ne m’avoua la magnifique vérité sur le pouvoir de ma sœur. A la place, Papa s’emporta :
-Oh Anna ! Cesse de t’imaginer tout et n’importe quoi ! Elsa rencontre des difficultés de communication…Elle est moins à l’aise que toi avec le reste du monde ! Voilà tout!
-Mais peut-être que si je la préparais Agnarr, cela pourrait nous faciliter la tâche…Après tout Olson n’est plus de toute jeunesse à présent, ajouta Mère en souriant.
Papa se radoucit immédiatement et renchérit :
-Parce que tu crois qu’elle t’écoutera, toi ?
Maman se rapprocha de lui et lui fis les yeux doux avant de répondre :
-Je ferai en sorte que oui. Elsa comme Anna sont des adultes maintenant, il faut leur faire confiance.
Je sautais sur l’occasion pour ajouter :
-Puis honnêtement je préfère me faire réprimander par vous deux que par Olson qui me dédaigne au plus haut point ! Je dois lui rappeler quelqu’un qu’il n’aimait pas ce n’est pas possible ! A chaque fois qu’il me voit ses poils s’hérissent...Bref pour en revenir aux îles du Sud, il me semble, si je ne dis pas de bêtises, que le roi Wilhelm et la reine Alix ont treize fils et que le plus âgé a une trentaine d’années…Karl. Pourquoi est-ce que lui ne peut pas prendre la place de son père en attendant qu’il vienne à Arendelle discuter avec vous ?
-Il me semble que le prince Karl vient tout juste de se marier avec une certaine Duchesse de Funningur…Il ne serait pas convenable de lui laisser les rênes de la politique, renchérit Père.
Maman et moi rougîmes instantanément à la mention de Maria et je ris encore plus intérieurement en sachant que c’était Mamie Anna l’investigatrice de tous les romans qui avaient pu assouvir mes plaisirs solitaires ces dernières années.
-Raison de plus, Père pour qu’ils viennent faire leur voyages de noces parmi nous, insistai-je, oh et puis si Karl ne peut pas, il me semble qu’il y a le prince Viktor ou encore le prince Neal qui sont également en âge de prendre la régence de leur père.
-Je ne savais pas que tu en connaissais autant sur la principauté des îles du Sud ma chérie, reprit Maman alors que je tentais de ne rien montrer.
-Eh bien…C’est-à-dire que…J’ai eu le temps de potasser au cours de toutes ces années depuis que vous m’avez privé d’Elsa, murmurai-je…oh, ce n’est pas un reproche hein !
-Ça en a tout l’air pourtant, grinça Papa, mais ta réflexion est somme toute…Pertinente, Iduna tu as raison…Il faut qu’on leur fasse confiance…Je pense qu’il sera plus facile de converser avec Wilhelm et Alix loin du remue-ménage de tous leurs fils…
-…D’autant plus que c’est nous qui nous sommes déjà déplacés la dernière fois Agnarr, ajouta-t-elle.
-Oui Iduna, encore un point pour toi…Bien…Je ne sais pas s’ils seront aussi compatissants mais il n’y a pas de raison qu’ils refusent.
-Il y a trop gros enjeux au bout pour qu’ils disent non, mon roi, renchérit Maman avec un clin d’œil.
Ils se regardèrent un instant et je rageais intérieurement en voyant qu’ils avaient déjà tracé toute notre vie à la manière de Mémé Helga. Néanmoins je ne laissai rien paraître et finis par demander :
-Vous avez encore besoin de moi ?
-Non Anna, nous te remercions. Je vais aller de ce pas à mon cabinet de bureau pour écrire une missive aux îles du Sud ! S’écria Papa.
-Parfait ! M’exclamai-je en faisant une courbette, c’est parfait…J’ai une soudaine envie d’une coupole d’eau moi !
Maman pâlit à la mention de l’ustensile et répéta d’une voix pleine d’émotions :
-As-tu dit « coupoles » ma Furie Rousse ?!
Je me tapai aussitôt la tête et répondis :
-Oh oui pardon Maman, je voulais dire un verre d’eau…
Elle retrouva tout de suite des couleurs et renchérit :
-Euh…Oui…Ma chérie tu as raison, il fait une chaleur ici…Je…Je vais sortir dans les jardins pour m’aérer une petite heure et je passerai voir Elsa.
Ils quittèrent enfin la pièce. Je restai sonnée quelques instants tellement cela avait été facile. Plutôt fière de moi, je songeais à Mamie. Aurait-elle été contente de moi ? Aurait-elle trouvé que j’avais été trop pulsionnelle ?
-Bravo Anna, me complimentai-je encore…Enfin…Pourvu que je n’aie pas fait de bêtises en les amenant ici…D’un autre côté Mamie ne m’a rien dit sur la mort de Papa et Maman…Si je devais les laisser y aller ou les garder près de moi…Mais…Je suppose que s’ils sont aussi revenus à la vie c’est qu’ils ont le droit à leur deuxième chance…Et puis il faudra bien qu’ils conçoivent Kaspian…Ou pas…Oh assez Anna ! Arrête de tergiverser ! Papa et Maman sont hors de ton champ de vision ! Il faut aller voir si Elsa va bien !
Je sortis de la salle en courant et arrivai bien vite dans le corridor qui était désert. Chanceuse, je m’approchais de la porte de ma sœur et m’accroupis pour vérifier que le mot de Mamie avait bien été pris. Je fus soulagée en voyant qu’il n’y avait plus rien sur le sol. Je cognai alors les six coups habituels contre le battant de la porte.
-Elsa ? Elsa est-ce que tu es là ? Chuchotai-je.
J’entendis un froissement de robe de l’autre côté de la pièce et bientôt six autres coups répondirent à mon appel.
-Anna ? Demanda-t-elle.
-Oui je suis là Elsa. Est-ce que tu as reçu mon petit mot ? Ouvre…Cela sera plus simple de te parler.
-Je ne peux pas pardi…Je suis coincée…Je te rappelle que c’est Papa et Maman qui ont la clef, dit-elle, oui j’ai bien eu ton mot Anna ou plutôt celui de Mamie…Je suis comme toi, je me rappelle tout.
-Il n’y a que nous deux qui avons encore nos souvenirs, précisai-je, je viens de faire en sorte que nous ayons une visite des îles du Sud sous peu…Donc Hans devrait bientôt arriver.
-C’est plutôt une bonne chose pour toi Anna, renchérit-elle.
-Ou plutôt pour toi Elsa, soulignai-je songeant que ma sœur ne me laisserait peut-être pas Kristoff aussi facilement.
Je sentis un peu de froid de contrariété contre le battant de la porte. Je l’imaginai en train de se mordre la lèvre au même titre que moi dans l’instant.
-Qu’importe, lança-t-elle à nouveau, nous en discuterons plus tard…Je ferai en sorte que tu sois heureuse petite sœur, ne t’inquiète pas.
Je souris instantanément et répliquai :
-Merci Elsa. Tu le seras également. Je te le promets.
-C’est gentil, murmura-t-elle.
-Bien. Je vais devoir te laisser…Maman ne devrait pas tarder à venir te rendre une petite visite.
-Attends Anna…Est-ce que toi aussi tu as revu la vie que tu m’avais résumé dans ta lettre avant de mourir ? Questionna-t-elle.
-Quand ça Elsa ? Répétai-je ne comprenant pas très bien.
-Quand tu es revenue à la vie ? Renchérit-elle.
-Non…Moi j’ai vu la vie de Mamie et Papy…Pourquoi ? Demandai-je intriguée.
-Eh bien…Parce que moi si…Et d’un point de vue tout à fait personnel je ne sais pas si je dois tomber amoureuse de Ryder, Yohan ou Hans, expliqua-t-elle.
-Tu auras bien le temps d’y penser grande soeur…Ne t’inquiète pas, je t’aiderai, la rassurai-je.
-Du moment que je te laisse Kristoff, c’est ça ? Dit-elle encore avec une pointe de jalousie.
Agacée, je poussai un profond soupir avant de m’exclamer, non discrète :
-C’est l’idée…Mais nous en rediscuterons plus tard. De toute façon pour l’instant, ils ne sont pas là, donc nous avons le temps d’y réfléchir. Il ne faut pas oublier que notre principale mission est d’éliminer Andréas, Grand Pabby, Karl et Weselton !
-Oui tu as raison…Pardon petite sœur…Bien, je vais essayer de me passer une tenue plus décontractée en attendant Maman…Celle-ci est tout bonnement affreuse…On dirait une jeune fille coincée prête à prendre le voile, plaisanta-t-elle.
Je gloussai immédiatement.
-Ah…Je vois qu’il y avait tout de même du positif à voir la vie où tu étais plus âgée avec tes magnifiques robes de reine des neiges et cinquième esprit, je me trompe ? Repris-je malicieuse.
-J’avoue que tout n’était pas à jeter, se justifia-t-elle.
-Bien dans ce cas, je te laisse te mettre au travail, il te suffit de mouliner tes mains pour te faire une superbe robe à faire pâlir les filles de joie d’Arnevik ! Lançai-je avec envie.
-Anna je t’en prie ! Me gronda-t-elle.
-Chut, chut Elsa ! Si jamais on se fait prendre, je vais être surveillée et on ne pourra plus se parler, murmurai-je la voix à nouveau brisée.
-Oui pardon Anna…Allez ! File ! Tu as fait du très bon travail pour l’instant ! Je me charge du reste. A plus tard petite sœur ! S’exclama-t-elle.
-A plus tard, répétai-je.
Je retournai dans ma chambre, l’esprit plus léger, priant très fort pour que Wilhelm et Alix acceptent ma proposition. Quand on connaissait les caractères épouvantables de ces deux-là…Il fallait vraiment que j’aime Mamie pour les accepter chez nous à Arendelle !
Deux jours plus tard, Papa et Maman reçurent une missive des îles du Sud : Le roi et la reine donnaient leur accord pour venir à Arendelle. Ils avaient sorti à mes parents qu’ils avaient besoin de se ressourcer après des épreuves qui les avaient tourmentées le mois dernier. Ils n’avaient pas compris l’allusion alors que je pensais déjà à Yohan, Camille et Emma.
****
Je pris une nouvelle bouffée d’air en même temps que je sentis le froid se répandre dans mes veines. Je toussai légèrement envoyant des jets de glace sur la couverture.
-Bien…ça a l’air d’avoir fonctionné, dis-je en observant mes mains, je suis revenue à la vie.
J’observai mon épaisse masse blonde échevelée dans le miroir et formai une tresse à la va vite. Je me levai par instinct non sans un quelconque étourdissement et sentis bientôt un liquide aigre remonter le long de mon être. Je vomis tout de suite sur le tapis bleu de la chambre provoquant une immense barrière de stalactiques au passage.
-Ce n’était pas prévu, murmurai-je quelques instants plus tard.
J’invoquai immédiatement mon pouvoir pour recouvrir le sol et stoppai ainsi l’odeur qui était en train de s’installer dans la pièce. Mes mains firent des siennes. Je les contrôlais du mieux que je le pus et finis par faire un tas difforme de neige.
-Parfait Elsa…Calme-toi…Bon où en étais-je ? Questionnai-je.
J’observai à nouveau la pièce et mes yeux se posèrent sur mes gants qui se trouvaient non loin de ma table de chevet.
-Vous revoilà, vous, maugréai-je.
Je les enfilai par précaution car je n’étais pas encore trop sûre de moi. Autre chose attira alors mon attention sur ma table de chevet.
-Tiens, c’est curieux ! D’habitude Maman attend que je me réveille pour m’apporter le petit déjeuner, soulignai-je en voyant la tasse de chocolat et les Krumkakes.
Intriguée, je cherchais une quelconque trace d’empoisonnement. Après tout, je n’étais pas certaine que tout avait été goûté. Je remarquais aussitôt un petit mot disposé sous la tasse. Je le pris avec délicatesse et le lus :
« J’espère que ce premier repas dans ta nouvelle vie te plaît, ma grande Piceaerd. Ne stresse pas pour ton pouvoir, avec les changements de vie, il risque peut-être de faire des siennes. Anna m’a dit que tu aimais ces spécialités et le chocolat. Il te faut prendre des forces pour affronter tous les dangers qui t’attendent…Ne fais pas de grimaces, tu y arriveras ! Tu as la force de ton grand-père et sa beauté ! Tu es une Piceaerd ! Ne l’oublie jamais !
Bon courage et à bientôt.
Mamie Anna.
PS : Sur la table de chevet il y a également un présent qui t’encourageras dans cette nouvelle vie. »
Je réhaussai immédiatement un sourcil en apercevant une petite boite à bijoux. J’hésitai à l’ouvrir.
-Hum…Peut-être que ça ne va pas me plaire ? Interrogeai-je angoissée, oh ! Allons Elsa ! C’est de Mamie ! Ça ne peut-être qu’une bonne surprise !
Prenant mon courage à deux mains, j’ouvris bientôt la boîte. J’y découvris un pendentif en forme de flocon où étaient inscrits plusieurs noms.
-OLAF…OLAF…AGNARR…IDUNA…ANNA, lus-je.
Je déglutis violemment sentant les larmes monter d’un coup. Elles furent tout de suite, accompagnées d’un déferlement de glace qui congela mes gants.
-Mes trésors…Ma…Maman veut vous voir ! Bafouillai-je, prise d’étranglements.
Mais je ne savais que trop que ce n’était pas possible. Je n’avais pas hérité du chamanisme comme Anna. Je n’aurais jamais ce privilège. Ma colère redoubla, couvrant de givre les murs tapissés de la chambre. Je repensai immédiatement aux triplés de mon homologue et soupirai à nouveau prise de remords.
-Je n’aurais pas dû accepter cette mission et l’autre Elsa non plus, elle aurait dû rester auprès de Karl, de Viktor et de Ryder ! Maugréai-je paniquée.
La température baissa d’un coup et le givre continua sa descente sur le plancher de la chambre.
-Il…Il…Il faut que je trouve un moyen de retourner dans l’Hellheilm auprès de mes petits…Je ne peux pas rester là…Anna le peut…Après tout c’est une vie qui lui est réservée…Je ne pourrai accepter de la voir se pavaner aux bras de l’homme que j’aime…Même si en soit, j’ai déjà pu dans l’Helveg…Je…Je n’ai pas été honnête avec elle…Hans et moi…Ce n’était qu’une passade…Je ne l’aimais pas vraiment…Je n’aurais pas les épaules pour vaincre Andréas, Grand Pabby, Karl et Weselton…Pour qui Mamie me prend-t-elle franchement ?! Je ne suis pas une héroïne !
Je me remis à pleurer et essayai maladroitement de m’attacher le collier autour du cou. Après quelques secondes de tremblements, je parvins à y réussir. Je retournai alors la face en or et lissai les gravures.
-Oh…Je sens quelque chose…Murmurai-je, surprise.
Mon pouvoir se fit pressant au bout de mes doigts. De la neige sortit bientôt du collier et alla se matérialiser au centre de la pièce.
-Un souvenir figé, chuchotai-je en ayant retrouvé le sourire.
Kristoff et moi étions représentés assis, tenant chacun un garçon et une fille dans nos bras. Je n’eus aucun mal à reconnaître les traits de mes enfants. Le jeune Agnarr tenait un autre message dans ses mains.
«Pour Maman chérie, nous t’aimons et te souhaitons bien du courage dans cette nouvelle vie ! On ne t’oubliera jamais ! Papa qui est ici notre tonton Kristoff s’occupe bien de nous jusqu’à ce que tu reviennes. Tu pourras nous voir autant que tu veux grâce au pendentif et au souvenir figé. A bientôt. Bisous Maman ».
Je me mordis la lèvre, oscillant entre la joie et la tristesse. J’avais été bien bête de vouloir déjà renoncer.
-Allons Elsa. Reprends-toi. Pense à ton autre toi qui s’est sacrifiée, me persuadai-je, pense à tes petits qui t’encouragent, fais-le pour eux. Fais-le pour ta sœur…Et tous tes aïeules…Oui tu ne peux rien faire d’autres qu’avancer de toute façon, soupirai-je.
Je pris une grande aspiration, légèrement apaisée et renvoyai le souvenir à l’intérieur de mon pendentif. Retrouvant petit à petit une atmosphère moins oppressante, j’entendis six coups habituels contre la porte. Je ne parlais pas, ayant reconnu la présence d’Anna. Impatiente, ma cadette, les refis encore. Bien que je susse qu’elle m’avait pardonné pour ses pouvoirs, une partie de moi restait bloquée à l’idée de lui faire à nouveau du mal.
Aussi je n’arrivai pas à bouger même après qu’elle eut tapé une troisième fois. Allez ! Elsa…Tu es dans ta chambre…Il ne peut rien lui arriver, me persuadai-je.
Prenant mon courage à deux mains, j’étais sur le point de descendre quand j’entendis Anna se faire réprimander par Gerda. Il y eut un bruit de froissement au sol et les pas s’en allèrent.
Mince ! Qu’est-ce que j’avais pu être idiote d’avoir longtemps hésité ! Me grondai-je. Je n’étais néanmoins pas inquiète quant au fait que ma sœur referait sans doute une tentative prochainement. Et cette fois, je me forcerai à y aller. Mon regard était encore dans le vague de ma chambre et j’aperçus soudain un message sous le battant de ma porte. Je n’eus aucun mal à le récupérer, lui. Je le lus furtivement et me surpris à répliquer avec agacement :
-Bien…Tout espoir de récupérer Kristoff est définitivement éteint…Anna se rappelle, tout de nos autres vies au même titre que moi…Et elle a dû recevoir un bijou pour se souvenir d’Helga sans doute.
Je glaçai à nouveau le sol de contrariété repensant à toutes les années de bonheur que nous avions pu avoir avec mon mari…Qui ne l’était plus maintenant puisque je ne savais même pas où il se trouvait.
-De toute façon, ce n’est l’heure de s’en préoccuper pour le moment, réfléchis-je à haute voix, je suis enfermée.
Résignée, je pris finalement mon petit déjeuner. Le chocolat était froid mais il n’en fut que meilleur. Je fis attention de ne pas mettre de miettes de Krumkakes au sol. La nourriture me fit du bien et mon envie de vomir partit définitivement.
J’eus à peine le temps d’entamer la dernière bouchée que des coups se firent à nouveau entendre de l’autre côté de la porte. Puis un chuchotement s’ensuivit :
-Elsa ? Elsa est-ce que tu es là ?
Mes poils s’hérissèrent encore d’anxiété mais je surmontais ma peur cette fois. Me levant d’une traite, je me dirigeais vers l’embrasure, hésitai quelques instants avant de finalement rendre les six coups. Puis j’osais enfin appeler ma sœur. Je me visualisai parfaitement son sourire de l’autre côté du battant. Anna me confirma qu’elle avait toute sa mémoire. Uniquement elle et moi.
Mon cœur s’alourdit à cette idée car je savais qu’elle ne me laisserait définitivement pas Kristoff. Anna savait ce qu’elle voulait. Elle avait été patiente et s’était avouée vaincue dans notre vie précédente. Mais il était évident qu’elle ne laisserait pas passer cette deuxième opportunité. Surtout si elle était encouragée par Mamie.
-…Nous ayons une visite des îles du Sud…Donc Hans devrait bientôt arriver, dit soudain Anna me sortant de mes pensées.
Prise au dépourvu car je n’avais pas écouté le début de la phrase, je ne sus que répondre.
-C’est plutôt une bonne chose pour toi Anna, bredouillai-je.
-Ou plutôt pour toi Elsa, renchérit-elle agacée.
Mon cœur explosa définitivement en mille morceaux et je refroidis la porte avec violence sans le vouloir. Je me mordis la lèvre et une goutte de sang en perla. « Cache tes pouvoirs, n’en parle pas », entendis-je soudain dans ma tête comme un refrain. Je respirai un grand coup et lançai bientôt :
-Qu’importe, nous en discuterons plus tard…Je ferai en sorte que tu sois heureuse petite sœur ne t’inquiète pas.
Ma cadette me remercia et me rendit la pareille. Puis elle m’annonça que Maman n’allait pas tarder à arriver. Une question me brûla immédiatement les lèvres et j’osai enfin intervenir :
-Attends Anna…Est-ce que toi aussi tu as revu la vie que tu m’avais résumé dans ta lettre avant de mourir ?
Frustrée, j’appris qu’elle avait eu la vie de Papy et Mamie. Je repensai aussitôt à tous les partenaires que mon corps avait eu la joie d’assouvir. Et pas une seule fois, je n’avais vu mon beau Northuldra. Totalement perdue, je serrai bien le poing pour ne pas créer une nouvelle tempête de glace. Je révélais alors à ma sœur, la vie que j’avais vue et elle tenta de me rassurer sur le choix de mes amants. Incapable d’être apaisée, je renchéris avec une pointe de jalousie :
-Du moment que je te laisse Kristoff c’est ça ?
Il y eu une réponse évasive et nous ne nous attardâmes pas sur ce sujet sensible. Anna n’avait pas beaucoup de temps avant que Maman n’arrive. Notre échange se stoppa alors que j’étais encore angoissée à l’idée de l’avenir incertain qui nous attendait.
-N’y pense pas Elsa…Fais ta robe plutôt, repris-je.
Je moulinai immédiatement mes doigts et me retrouvai bientôt dans une robe confortable bleue ciel voilée par un dos de glace transparent. Je me tournai plusieurs fois dans le miroir, comblée par cette nouvelle tenue.
-Hum…Si Kristoff me voyait comme ça, il me sauterait dessus pour sûr et nous aurions un délicieux moment tous les deux, minaudai-je en me déhanchant.
Je fermai les yeux et me revis dans les bras de mon amant dans cette même chambre. Mon regard s’assombrit et je me remis à pleurer. Un tour de clef dans la serrure se fit bientôt entendre et je n’eus pas le temps de m’essuyer les yeux que Maman passa la tête dans l’embrasure de la porte. Elle pâlit immédiatement en voyant l’état de ma chambre et referma de l’échappatoire en trombe.
-Elsa ? Ma chérie ? Oh ?! Oh ?! Mais qu’est-ce que c’est que cette tenue ?! On dirait une fille de joie d’Arnevik ! Rien n’est bon là-bas ! Enfin…Pardon…Peu importe la robe… Où as-tu trouvé cette magnifique robe ?! Quelque chose ne va pas ? Tu as fait une nouvelle crise ? Demanda-t-elle très vite.
Elle voulut me prendre dans les bras. Oubliant mes gestes barrières, je la laissai m’approcher. Elle m’enlaça rapidement puis elle-même se mit à pleurer.
-Si tu savais depuis combien de temps, j’attends ce moment…Tu as enfin réussi à surmonter ta peur de m’approcher…De me toucher, murmura-t-elle.
Mince…Ce n’était pas prévu…Mais ce n’était pas plus mal finalement si je voulais avancer. Maman m’agrippa aussitôt la main avec précaution et sursauta en voyant que je n’avais pas mes gants.
-Dis-donc ma chérie…Tu progresses ! S’écria-t-elle en m’embrassant la paume, est-ce pour cela que tu pleures ?
-Non…Non, Maman…J’ai…Euh…J’ai fait un cauchemar, bafouillai-je estimant cette réflexion plus pertinente.
Elle ouvrit alors des yeux ronds et répliqua :
-Quoi ? Toi aussi ? Je suis allée voir ta sœur tout à l’heure et elle a eu le même problème.
Je me raclais la gorge m’en voulant de n’avoir pas trouvé une réponse plus originale. Maman m’essuya mes dernières larmes et reprit sur le ton de la plaisanterie :
-Il faudra que je dise à Olina qu’elle change sa recette du pinnekjøtt, le mouton a dû tourner.
Je blanchis en repensant à l’appellation du surnom de Papy Elysia par Papa dans l’Helveg et ajoutai sans réfléchir :
-Oui…Il faudra qu’elle nous fasse du ragoût de rennes à la place ! C’est plus sain.
Maman se pétrifia et je me mordis la lèvre pour ma bourde.
-Pardon…Je…J’ai dit une bêtise...M’excusai-je, je…Je devrais peut-être ranger tout ce remue-ménage.
Je m’éloignai de ma mère qui me rattrapa en essayant de me rassurer :
-Ce n’est rien Elsa, je…Le ragoût de rennes…M’a rappelé de merveilleux et douloureux souvenirs pendant quelques secondes…Je te les raconterai un jour à ta sœur et toi, je vous le promets…Pour l’heure, je viens te voir car nous allons bientôt avoir de la visite à Arendelle.
-Ah bon ? Et de qui Maman ? Demandai-je en jouant le jeu.
Sans attendre, elle m’expliqua la missive des îles du Sud et l’initiative d’Anna de les faire venir au château.
-Ne lui en veut…Ta sœur se sent très seule…Elle ne veut plus qu’on parte…Et je peux la comprendre…Je n’aurais pas aimé grandir seule…J’en ai beaucoup voulu à mes parents de ne pas avoir pu me donner des frères et sœurs, expliqua-t-elle.
Si seulement elle avait su pour Helga, Elise et Olaf…Je soupirai intérieurement…Mais elle l’a su…Comme nous tous.
-Qu’insinues-tu Maman ? Que je devrais à nouveau parler avec Anna ? Questionnai-je tout en récupérant la neige que j’avais étendue partout dans la pièce.
Elle ne répondit pas tout de suite, trop choquée par ce que je venais d’accomplir.
-Elsa ? Est-ce que tu maîtrises tes pouvoirs ? Peina-t-elle à articuler.
Prise au dépourvue, je finis par répondre :
-Pas totalement Maman…Mais…Euh…J’ai découvert ça, il y a quelques heures…Et…Chaque fois que je pense à Anna je suis adoucie…Cela permet de me calmer.
-Tu veux dire…Que tu ne culpabilises plus pour l’accident ? Tu as réussi à surmonter ça ? Renchérit-elle en retenant ses larmes.
Je repensai aussitôt à mon ancienne vie. A la façon dont Mamie m’avait appris à les utiliser et je souris malgré moi.
-Oui…En quelque sorte…C’est grâce à Anna.
Maman plaqua alors les doigts sur son nez et elle eut plusieurs spasmes montrant sa joie.
-C’est merveilleux ma chérie…Tellement merveilleux, dit-elle.
Voyant qu’elle n’arrivait plus à s’arrêter, je la menai prudemment à mon lit et nous nous y assîmes toutes les deux. Je lui tendis un de mes mouchoirs brodés et elle finit par se calmer.
-Je suis très fière de toi ma Floconnette…Nous allons pouvoir avancer maintenant, reprit-elle.
J’hochai la tête avec timidité. Puis je lui demandai d’une toute petite voix :
-De ce fait Maman…Je pense que je suis prête à sortir de ma chambre…Peut-être pas toute la journée…Une ou deux heures pour commencer…Mais…Je crois que je serai contente de revoir Anna…Est-ce que tu veux bien demander à Papa s’il est d’accord, s’il te plaît ?
Elle me prit les mains et les embrassa encore tendrement comme si elle n’osait croire ce qui était en train de se passer. J’y allai peut-être un peu fort mais c’était le seul moyen pour retrouver Kristoff…Enfin…Pour aider Anna à obtenir Kristoff.
-Je lui en ferai part, ma Floconnette, je te le promets, dit-elle.
Elle essuya ses larmes puis se releva en reprenant une posture de reine. Elle se lissa ensuite sa robe et j’eus du mal à croire qu’elle avait pu être si turbulente petite.
-Bien...Puisque tu es apte à voir du monde, tu vas pouvoir aider ta sœur à se préparer à une future rencontre amoureuse, reprit-elle, vous…Vous êtes en âge à commencer à côtoyer des jeunes hommes bien distingués.
-Oh ? Ça veut dire que je vais y avoir le droit aussi Maman ? Demandai-je soudain paniquée.
Elle devint aussitôt rouge de confusion mais me passa la main dans le dos pour me rassurer et répondit :
-Eh bien…Si la demande vient de toi oui, il y a moult princes aux îles du Sud de votre âge après tout…Mais je préférerais dans un premier temps que tu sois à l’aise avec tes pouvoirs.
-Bien entendu Maman…Ne t’inquiète pas…J’aiderai Anna à conquérir Hans, renchéris-je un peu trop avec vivacité.
Elle sursauta alors que je me rendis compte qu’elle n’avait pas mentionné le prétendant. Un long silence s’installa et je dévisageai la pièce tellement j’étais gênée.
-Eh bien ! Les princes des îles du Sud ont dû vous faire une bonne impression à ta sœur et toi dans votre enfance pour que vous vous rappeliez leurs prénoms et leurs âges ! S’exclama-t-elle avec un sourire.
-Papa et toi ne m’avez pas fait lire que les romans de la Duchesse de Funningur ! Plaisantai-je, j’ai également eu des leçons de politique !
Maman se dérida et rit de bon cœur avec moi. Puis elle sauta sur l’occasion et sortit un autre ouvrage de sa poche qu’elle me tendit. Avec nostalgie, je dévisageai la couverture.
-On ne badine pas avec l’amour, lus-je à haute voix.
Je repensai immédiatement à ce jour dans l’Helveg où je l’avais envoyé dans le lit pendant que Papy Elysia était en train de déshabiller Anna alors que notre aïeule vivante était dans son corps. Puis quelques temps plus tard quand notre grand-mère me l’avait confisqué alors qu’Hans et moi avions annoncé à Anna et Kristoff que nous commencions une relation ensemble.
-Elsa…Elsa ma chérie ? Appela gentiment Maman.
-Hein quoi ? Sursautai-je.
-Tu rêvassais…C’est plutôt réservé à ta sœur tout ça…Vous êtes tout de même étranges toutes les deux aujourd’hui ! Clama-t-elle, as-tu entendu ce que je t’ai dit ?
-Non, Maman, avouai-je en rougissant.
-Bien…Alors écoute…Tu vas lire la pièce et elle va te guider sur les leçons de l’amour qu’il te faudra retenir pour aider Anna, c’est compris ?
-Oui…Mais pourquoi n’est-ce pas toi qui t’en charges Maman ? Lançai-je à nouveau.
-Parce que s’il existe qu’une seule personne que ta sœur écoute…Et c’est toi Elsa ! Répondit-elle confiante.
Je ne pus qu’acquiescer.
-Alors es-tu d’accord ma Floconnette ? Demanda-t-elle à nouveau.
-Oui Maman…Tu sais que je ne pourrais rien te refuser, murmurai-je.
Heureuse, elle me prit fermement mes mains et les porta à ses lèvres.
-Parfait ma chérie. Tu es bien gentille. Je vais devoir te laisser à présent. Mes occupations royales m’attendent. Je n’oublie pas ta requête de sortie et te ferai part le plus vite possible de la réponse de ton père. Cela te va ?
-Oui, merci Maman, conclus-je.
Elle osa m’étreindre encore et je la laissai faire trop heureuse d’avoir retrouvé la confiance sur ce sujet. Elle me quitta ainsi, pleine d’espoir. Je lissai à nouveau la couverture du livre de mes doigts et retournai dans mon lit. Et je me plongeai dans le livre tout le reste de l’après-midi.
Le soir même, Maman revint plus qu’enchantée. Elle m’apprit que Papa avait accepté que je sorte de ma chambre. J’attendis qu’elle parte avant de recréer le souvenir figé de mes enfants. Je m’approchais d’eux et embrassai chaque tête enneigée avant de murmurer :
-Merci mes chéris…Maman vous rendra fiers…Promis.
Et pour la référence à la chanson...
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le Passé 4 : Prise par un Northuldra : Attention contenus matures!
Lun 27 Sep 2021, 13:29
Bien... Alors pour ce chapitre 2, voici donc un résumé de l'enjeu principal
Oh oui!!! Vous la sentez cette bonne odeur de tension naissante entre les deux frangines?! Là c'est tout discret, on fait semblant de ne rien voir mais le ver est dans la pomme!!!
Je ne vois qu'une seule issue possible
Oh ça va être grandiose!!! Les paris sont ouverts!!! Je me réserve déjà la place au premier rang!
Pardon oui je vais un peu vite en besogne car finalement, cette tension entre les deux soeurs sur... qui aura Kristoff n'est pas le premier élement de ce chapitre mais... On sent que ça va avoir son rôle à jouer.
Non avant cela si vous le voulez bien... Retournons dans le passé!
Oui mais on a ce sentiment de déjà vu... Les deux soeurs adolescentes se réveillent dans leur chambre alors qu'un long voyage en mer se prépare pour les darons
Oui mais cette fois... Anna a tout vécu!! Elle sait tout! Certes elle est dans le corps d'une gosse de 15 ans, mais elle a de la reflexion maintenant... Alors elle va savoir gérer la situation pour que tout se passe bien avec tact et discretion!
Oh Bordel!!!
Sans déconner Anna!!! Ecoute tu sais que je t'aime bien #TeamBibicheForEver mais m*rde pas au bout de deux minutes pour cramer ta couverture!!!
C'est comme si James Bond arrive dans la base secrète des méchants et bim, première rencontre il balance
"Salut mon petit pote, alors voilà, je sais que dans trois jours tu comptes faire pêter toute la planète, c'est pas gentil gentil, mais moi je suis là pour t'en empêcher au nom des services secrets de sa Majesté, alors, tu veux bien me montrer la salle des missiles que je puisse les mettre hors service? T'es un amour!"
Bordel, t'as du bol gamine... Bon maintenant tu fais gaffe! Tu te la joues naturelle pour faire évoluer la situation discrètement!
PFFFF...
Anna!!! Approche!!!
Non sans déconner tu l'as mérité!!
Non parce que dans le récit... Heureusement Agnarr est quand même un peu con, tout au moins ultra aveugle (mais on reviendra sur son cas). Franchement, il a en face de lui Anna, qui soyons honnête avec elle c'est une bourde ou une connerie toutes les 20 secondes! Elle est pas tenable, passe son temps à faire des cascades dans le chateau et la pof, d'un coup d'un seul, mademoiselle se transforme en sépcialiste de la diplomatie étrangère!!!
Voilà comment ça aurait dû se passer.
Agnarr: Eh bien Anna!
Anna: T'as vu papa... Je m'y connais hein!!
Agnarr: Oui oui... D'ailleurs Anna... A quel moment aujourd'hui comptes tu arrêter de nous prendre ta mère et moi pour des idiots? Sans déconner là ça devient humiliant!
Anna:Quoi? Mais non!
Agnarr: Arrête Anna de me prendre pour une burne! Hier encore tu faisais des saltos arrière sur ton vélo (qui d'ailleurs n'est pas censé être inventé à notre époque mais bon, on emmerde la temporalité!), y a deux ans tu pissais encore au lit et tu chouines tous les jours à vouloir faire un bonhomme de neige... Et là d'un coup d'un seul tu veux nous faire croire que tu as la carure d'une femme d'état, maîtrisant parfaitement les dossier de géopolitique?!
Anna: Mais papa je...
Agnarr: Ah non Anna tu ne vas pas commencer à te trouver une excuse à la noix, parce que là vu comment tu agis depuis ce matin si tu continues ta justification ça va être de nous dire que tu as vécu déjà toute ta vie que tu connais les événements du futur et que te revoilà devant nous pour tenter de les moodifier
Iduna: Allons Agnarr mon ami calme toi... Notre fille se paie notre tête... Mais elle n'irait pas jusqu'à inventer quelque chose d'aussi fou... Et tant qu'on y est... Pourquoi pas des vies multiples et les anges de l'Hellheim qui veillent sur nous en dégustant du ragout de reine et écoutant de vieilles histoires de famille?!
Je... Hum... Pardon je me suis laissé emporter... La suite vite! Bon par contre cette fois, on arrête avec les gros sabots Anna...
Oh Anna!!! Oh non pas ça!!!
S'il vous plaît, arbitrage vidéo!!
Ah non... c'est moche ça Anna! C'est vraiment moche, sur la daronne en plus, pendant que l'arbitre ne regarde pas! Là c'est pas bien! ... Gamine si tu continues, tu vas l'avoir toi aussi ton procès à côté de tonton Pieter!
Ah parce qu'en plus t'es fière de toi?! Non mais ça va pas?! En deux minutes t'as cramé ta couverture et en plus tu fais une allusion aux coupoles et tu te demandes si Mamie aurait apprécié?!
Non mais Anna sans rire tu doutes de rien, t'as picollé ou quoi?!
Bon puisque visiblement t'as laissé le cerveau dans l'Helveg... Mamie...une réaction?!
Merci mamie! Et belle moustache au passage!
Bon allez, je ne le dirai pas souvent, mais elle m'a saoulé la rouquine avec ses conneries... Même si c'était très drôle à lire!
On peut passer rapidement sur la blonde?
Pardon, je voulais dire, observer son évolution...
Donc rapidement... Elle aussi à une petite lettre de bienvenue de mamie... Elle revoit ses marmots en souvenir figé... C'est tout de suite beaucoup plus fort en émotion qu'avec sa cadette. On sent déjà que les objectifs ne sont pas les mêmes... Anna veut espérer rétablir une fin heureuse pour tous... Mais pour Elsa... Ce retour à la case départ est cruel... Elle avait réussi à avoir sa vie! Et, comme on l'a vu au tout départ... La question Kristoff va être LE problème!
Bien donc elle aussi, passé l'émotion va devoir montrer son évolution pour aider ses parents à prendre les bonnes décisions... Et pourquoi pas en montrant qu'elle maîtrise ses pouvoirs!
Allez une petite robe pour la queen... ça va impressionner Dudu sans doute!!
Ouch ça pique!!! Bon la robe c'était pas une bonne idée cocotte! Allez... Discrétion Elsa!! Toi la pokerface ça te connait!! Allez, tu vas gérer avec maman Dudu pour faire évoluer les lignes! On compte sur toi gamine!
Non mais elle ne va pas s'y mettre elle aussi!!! Bon heureusement, Iduna est toujours aussi aveugle et pige pas!
Elsa quand même sait être un peu plus discrète que sa cadette et demande à sortir car se sent prête à affronter le monde tout en laissant voir en elle de la crainte... C'est malin, elle n'a pas changé du tout au tout, ce qui permet de rendre la chose crédible!
Et pour terminer, j'avais promis un point Agnarr...
Sans déconner!!! Chapitre 2 et Agnarr est sympa!!!
Oh oui!!! Vous la sentez cette bonne odeur de tension naissante entre les deux frangines?! Là c'est tout discret, on fait semblant de ne rien voir mais le ver est dans la pomme!!!
Je ne vois qu'une seule issue possible
Oh ça va être grandiose!!! Les paris sont ouverts!!! Je me réserve déjà la place au premier rang!
Pardon oui je vais un peu vite en besogne car finalement, cette tension entre les deux soeurs sur... qui aura Kristoff n'est pas le premier élement de ce chapitre mais... On sent que ça va avoir son rôle à jouer.
Non avant cela si vous le voulez bien... Retournons dans le passé!
Oui mais on a ce sentiment de déjà vu... Les deux soeurs adolescentes se réveillent dans leur chambre alors qu'un long voyage en mer se prépare pour les darons
Oui mais cette fois... Anna a tout vécu!! Elle sait tout! Certes elle est dans le corps d'une gosse de 15 ans, mais elle a de la reflexion maintenant... Alors elle va savoir gérer la situation pour que tout se passe bien avec tact et discretion!
-Ravie de l’entendre ma fille, dit à son tour Papa, c’est parfait que tu sois attentive parce que nous allons avoir besoin de toi pour les prochaines semaines à venir.
-Oh ? Vous vous rendez au mariage de Raiponce et Eugène Fizterbergh à Corona, c’est cela ?! Le coupai-je, et je ne peux pas vous accompagner parce qu’Elsa n’est pas en état. De ce fait les autres royaumes vous poseraient trop de questions.
Oh Bordel!!!
Sans déconner Anna!!! Ecoute tu sais que je t'aime bien #TeamBibicheForEver mais m*rde pas au bout de deux minutes pour cramer ta couverture!!!
C'est comme si James Bond arrive dans la base secrète des méchants et bim, première rencontre il balance
"Salut mon petit pote, alors voilà, je sais que dans trois jours tu comptes faire pêter toute la planète, c'est pas gentil gentil, mais moi je suis là pour t'en empêcher au nom des services secrets de sa Majesté, alors, tu veux bien me montrer la salle des missiles que je puisse les mettre hors service? T'es un amour!"
Papa et Maman me regardèrent choqués et je compris que j’avais été trop vite en besogne. Ils se concertèrent du regard puis mon père bafouilla à nouveau :
-Eh bien…Enfin non, je n’allais pas dire ça…Je te rappelle que le mariage de ta cousine était il y a trois semaines déjà…Il va falloir affuter ta mémoire ma fille ! Donc écoute bien et laisse-moi parler jusqu’au bout.
Bordel, t'as du bol gamine... Bon maintenant tu fais gaffe! Tu te la joues naturelle pour faire évoluer la situation discrètement!
-Puis honnêtement je préfère me faire réprimander par vous que par Olson qui me dédaigne au plus haut point ! Je dois lui rappeler quelqu’un qu’il n’aimait pas ce n’est pas possible ! A chaque fois qu’il me voit ses poils s’hérissent...Bref pour en revenir aux îles du Sud, il me semble si je ne dis pas de bêtises, que le roi Wilhelm et la reine Alix ont treize fils et que le plus âgé a une trentaine d’années…Karl. Pourquoi est-ce que lui ne peut pas prendre la place de son père en attendant qu’il vienne à Arendelle discuter avec vous ?
PFFFF...
Anna!!! Approche!!!
Non sans déconner tu l'as mérité!!
Non parce que dans le récit... Heureusement Agnarr est quand même un peu con, tout au moins ultra aveugle (mais on reviendra sur son cas). Franchement, il a en face de lui Anna, qui soyons honnête avec elle c'est une bourde ou une connerie toutes les 20 secondes! Elle est pas tenable, passe son temps à faire des cascades dans le chateau et la pof, d'un coup d'un seul, mademoiselle se transforme en sépcialiste de la diplomatie étrangère!!!
Voilà comment ça aurait dû se passer.
Agnarr: Eh bien Anna!
Anna: T'as vu papa... Je m'y connais hein!!
Agnarr: Oui oui... D'ailleurs Anna... A quel moment aujourd'hui comptes tu arrêter de nous prendre ta mère et moi pour des idiots? Sans déconner là ça devient humiliant!
Anna:Quoi? Mais non!
Agnarr: Arrête Anna de me prendre pour une burne! Hier encore tu faisais des saltos arrière sur ton vélo (qui d'ailleurs n'est pas censé être inventé à notre époque mais bon, on emmerde la temporalité!), y a deux ans tu pissais encore au lit et tu chouines tous les jours à vouloir faire un bonhomme de neige... Et là d'un coup d'un seul tu veux nous faire croire que tu as la carure d'une femme d'état, maîtrisant parfaitement les dossier de géopolitique?!
Anna: Mais papa je...
Agnarr: Ah non Anna tu ne vas pas commencer à te trouver une excuse à la noix, parce que là vu comment tu agis depuis ce matin si tu continues ta justification ça va être de nous dire que tu as vécu déjà toute ta vie que tu connais les événements du futur et que te revoilà devant nous pour tenter de les moodifier
Iduna: Allons Agnarr mon ami calme toi... Notre fille se paie notre tête... Mais elle n'irait pas jusqu'à inventer quelque chose d'aussi fou... Et tant qu'on y est... Pourquoi pas des vies multiples et les anges de l'Hellheim qui veillent sur nous en dégustant du ragout de reine et écoutant de vieilles histoires de famille?!
Je... Hum... Pardon je me suis laissé emporter... La suite vite! Bon par contre cette fois, on arrête avec les gros sabots Anna...
-Parfait ! M’exclamai-je en faisant une courbette, c’est parfait…J’ai une soudaine envie d’une coupole d’eau moi !
Oh Anna!!! Oh non pas ça!!!
S'il vous plaît, arbitrage vidéo!!
Ah non... c'est moche ça Anna! C'est vraiment moche, sur la daronne en plus, pendant que l'arbitre ne regarde pas! Là c'est pas bien! ... Gamine si tu continues, tu vas l'avoir toi aussi ton procès à côté de tonton Pieter!
-Bravo Anna, me complimentai-je encore…Enfin…Pourvu que je n’aie pas fait de bêtises en les amenant ici…D’un autre côté Mamie ne m’a rien dit sur la mort de Papa et Maman…Si je devais les laisser y aller ou les garder près de moi…Mais…Je suppose que s’ils sont aussi revenus à la vie c’est qu’ils ont le droit à leur deuxième chance…Et puis il faudra bien qu’ils conçoivent Kaspian…Ou pas…Oh assez Anna ! Arrête de tergiverser ! Papa et Maman sont hors de ton champ de vision ! Il faut aller voir si Elsa va bien !
Ah parce qu'en plus t'es fière de toi?! Non mais ça va pas?! En deux minutes t'as cramé ta couverture et en plus tu fais une allusion aux coupoles et tu te demandes si Mamie aurait apprécié?!
Non mais Anna sans rire tu doutes de rien, t'as picollé ou quoi?!
Bon puisque visiblement t'as laissé le cerveau dans l'Helveg... Mamie...une réaction?!
Merci mamie! Et belle moustache au passage!
Bon allez, je ne le dirai pas souvent, mais elle m'a saoulé la rouquine avec ses conneries... Même si c'était très drôle à lire!
On peut passer rapidement sur la blonde?
Pardon, je voulais dire, observer son évolution...
Donc rapidement... Elle aussi à une petite lettre de bienvenue de mamie... Elle revoit ses marmots en souvenir figé... C'est tout de suite beaucoup plus fort en émotion qu'avec sa cadette. On sent déjà que les objectifs ne sont pas les mêmes... Anna veut espérer rétablir une fin heureuse pour tous... Mais pour Elsa... Ce retour à la case départ est cruel... Elle avait réussi à avoir sa vie! Et, comme on l'a vu au tout départ... La question Kristoff va être LE problème!
Bien donc elle aussi, passé l'émotion va devoir montrer son évolution pour aider ses parents à prendre les bonnes décisions... Et pourquoi pas en montrant qu'elle maîtrise ses pouvoirs!
Allez une petite robe pour la queen... ça va impressionner Dudu sans doute!!
-Elsa ? Ma chérie ? Oh ?! Oh ?! Mais qu’est-ce que c’est que cette tenue ?! On dirait une fille de joie d’Arnevik !
Ouch ça pique!!! Bon la robe c'était pas une bonne idée cocotte! Allez... Discrétion Elsa!! Toi la pokerface ça te connait!! Allez, tu vas gérer avec maman Dudu pour faire évoluer les lignes! On compte sur toi gamine!
-Oui…Il faudra qu’elle nous fasse du ragoût de rennes à la place ! C’est plus sain.
Non mais elle ne va pas s'y mettre elle aussi!!! Bon heureusement, Iduna est toujours aussi aveugle et pige pas!
Elsa quand même sait être un peu plus discrète que sa cadette et demande à sortir car se sent prête à affronter le monde tout en laissant voir en elle de la crainte... C'est malin, elle n'a pas changé du tout au tout, ce qui permet de rendre la chose crédible!
Et pour terminer, j'avais promis un point Agnarr...
Le soir même, Maman revint plus qu’enchantée. Elle m’apprit que Papa avait accepté que je sorte de ma chambre.
Sans déconner!!! Chapitre 2 et Agnarr est sympa!!!
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le Passé 4 : Prise par un Northuldra : Attention contenus matures!
Mar 28 Sep 2021, 22:10
Merci @Frantzoze pour ce commentaire
Le premier montage est juste exceptionnel ! XD et reflète bien la situation x) garde-le sous le coup on sait jamais tu vas peut être pouvoir le réutiliser
En attendant voici les spoilers sans contexte du chapitre 3 !
Le premier montage est juste exceptionnel ! XD et reflète bien la situation x) garde-le sous le coup on sait jamais tu vas peut être pouvoir le réutiliser
En attendant voici les spoilers sans contexte du chapitre 3 !
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le Passé 4 : Prise par un Northuldra : Attention contenus matures!
Ven 01 Oct 2021, 20:52
Chapitre 3 : A la recherche du temps perdu :
Tout le monde était rassemblé dans la chapelle alors que nous étions apprêtés de grands apparats. Mon beau montagnard et moi nous trouvions dans le chœur, face à l’évêque. Ce dernier demanda :
-Princesse Anna d’Arendelle voulez-vous prendre pour époux monsieur Kristoff Bjorgman ?
Je jetais un regard surexcité à mon amant et répondis sans hésitation :
-Oui, je le veux.
L’évêque sourit alors qu’il me lança un regard tendre. Il me soutint les mains alors que l’homme d’église répliqua :
-Et vous monsieur Kristoff Bjorgman voulez-vous prendre pour épouse madame Anna d’Arendelle ?
Mon amant m’observa encore un peu gêné. Cachant mon teint livide en voyant qu’il mettait du temps à réagir, je lui fis immédiatement un petit geste d’encouragement tout en rayonnant de la tête aux pieds. Il ouvrit la bouche et répondit :
-Non.
Attendez quoi ?! M’alarmai-je.
-Non Gerda ne réveillez pas la princesse Anna tout de suite ! Entendis-je alors.
Non…Non…Non…Pas déjà…M’énervai-je. A mon grand regret, le visage de Kristoff se flouta…Comme le reste du décor. Le monde des rêves s’estompa et je me réveillai avec un goût amer dans la bouche…Il faudra que je pense à rajouter Kay à la liste des ennemis à tuer ! Comment osait-il ?! Me réveiller avant le baiser final et la nuit de noces ! Quel manque de savoir vivre ! Grommelai-je intérieurement.
Peut-être que si je refermais les yeux et que je me remémorais les images, mon rêve repartirait de plus belle ?! Hélas, il n’en fut rien. J’étais bien trop éveillée à présent. A contrecœur, je me rehaussai donc dans mon lit et criai d’une voix à peine diluée de mauvaise humeur :
-Vous pouvez entrer Gerda ! Je suis prête à commencer la journée !
Bien qu’un peu surprise, la servante finit par pointer le bout de son nez. Elle fut suivie de Kay à qui je lançai des éclairs du regard. Loin de se douter qu’il m’avait fait louper un évènement important de ma stimulation féminine, l’un alla tirer les rideaux pendant que l’autre se chargea de m’amener vers le paravent où elle me passa les vêtements du jour pendant que je lui renvoyais les habits de nuit.
-Avez-vous bien dormi princesse Anna ? Finit par demander Gerda comme chaque matin.
-A merveille, maugréai-je, et honnêtement je n’aurais pas été contre une petite demi-heure en plus !
-Ah ! Je vous l’avais dit Gerda ! La gronda Kay.
La servante n’en fut pas affectée. Alors qu’elle me mena vers la coiffeuse pour me maquiller et dompter mes cheveux roux surplombés d’une mèche blanche, elle s’écria:
-Pardonnez-moi princesse, mais je pensais que comme aujourd’hui, vous aviez enfin le droit d’à nouveau voir la princesse Elsa, vous seriez réveillée aux aurores !
La remarque me fit sursauter…Mais oui c’est vrai…Elsa avait tenu la promesse que nous nous étions faites une semaine plus tôt. Elle allait enfin sortir de sa chambre ! Comment avais-je pu oublier ça ?! Mon humeur changea radicalement. Mes rêves érotiques avec Kristoff pouvaient attendre puisque j’allais enfin retrouver ma sœur !
-Ça l’air d’aller mieux princesse Anna ? Lança à nouveau la servante avec un sourire.
Je lui fis une petite grimace pour montrer que je n’étais pas fâchée et répondis surexcitée :
-Plus vite Gerda ! Je veux voir Elsa ! Nous allons enfin pouvoir faire des bonhommes de neiges comme lorsque nous étions petites et…
Je me mordis la lèvre alors que les deux servants se regardèrent surpris. Pourtant aucun des deux ne souleva la question des pouvoirs et la vieille intendante finit de me faire ma deuxième natte. Elle conclut en plaisantant :
-Voilà ! Vous êtes fin prête ! Profitez de votre sœur et redonnez un peu vie à ce château et ce royaume ! Croyez-moi, vu votre âge vous allez plutôt discuter des romans de la Duchesse de Funningur que de bonhommes de neige !
Je m’empourprai immédiatement ce qui la fit éclater de rire. Elle reprit aussitôt :
-Ne soyez pas gênée princesse Anna…Tout le château a lu ces histoires…Je dirai même que tout Arendelle connaît cette brillante auteure et ses œuvres !
Sachant que sa fille est votre reine…Pensai-je en souriant. Je me contentai d’hocher la tête pour la servante puis je m’esquivai enfin de ma chambre alors que l’excitation me gagna à nouveau.
-Princesse…Vous êtes en collants ! Cria encore Gerda à travers le couloir.
Mais je m’en fichai. Prenant mon élan, je glissai avec grâce sur le parquet évitant le tapis qui me menait aux escaliers en colimaçon et m’arrêtais devant la porte de ma sœur. Je cognai avec avidité les six coups…Et ne reçus aucune réponse.
-Bah alors…Y aurait-il eu un malentendu ? Pensai-je à haute voix, Elsa ! Elsa ! Tu peux m’ouvrir ! Y a plus de restrictions !
Kay et Gerda arrivèrent alors essoufflés et la servante me tendit mes ballerines.
-Te…Tenez princesse Anna…Votre…Votre sœur et vos…Parents…Vous attendent…Dans la grande salle des plaintes…Articula-t-elle avec peine.
-Oh…Euh…Merci, bafouillai-je en rougissant.
J’enfilais aussitôt mes chaussures avec maladresse, puis prenant pitié d’elle, je ralentis le pas. Malgré les évènements qui s’étaient produits, j’avais encore des côtés puérils et cela m’agaçait. Je ne voulais plus qu’on me voit comme une petite adolescente écervelée ! J’avais été et j’étais toujours Mamange d’une petite fille ! J’avais vaincu la mort grâce à Mamie !
J’exerçais des responsabilités à présent ! Non ! Je ne pouvais plus être une fillette ! Garder ma vivacité et ma spontanéité oui ! Être impulsive non !
Le temps que j’imprime bien mes convictions, nous arrivâmes enfin dans la grande salle.
-Son altesse royale la princesse Anna d’Arendelle ! Annonça Kay.
-Ah vous voilà ! S’exclama Maman avec un sourire.
Mais je ne m’en préoccupai pas car j’avais enfin ma sœur en face de moi. Je me retins de courir lui sauter dans les bras. Ça, c’est la Anna d’avant qui l’aurait fait, me convainquis-je, même si l’envie m’en démangeait. A la place je laissais les deux serviteurs sortir de la pièce. Puis, je m’approchais doucement du reste de ma famille. Elsa me lança un sourire plein de grâce. Contrairement à ce qu’on s’était dit l’autre fois, elle n’avait pas changé de tenue. Ses cheveux étaient relevés en un chignon tressé impeccable. Elle inspirait un charisme naturel et je ne pus m’empêcher de lui faire une révérence. Surprise, elle vint me relever. Sa main était gantée. Par précaution sans doute.
-Bonjour Anna, tu es fort belle, me lança-t-elle, humble.
-Bonjour Elsa ! Oh tu es encore plus fort belle ! Euh…Pas forte grosse ! Tu es fort belle encore plus belle ! Dis-je d’une traite en m’emmêlant les pinceaux.
Ma sœur éclata de rire alors que Maman se recroquevilla contre Papa en s’essuyant une petite larme.
-Si vous saviez depuis combien de temps, j’attendais ce moment ! Nous confia-t-elle.
-Nous le savons ! Répétèrent nos voix en même temps.
Maman et Papa se lancèrent immédiatement un regard étonné et j’ajoutai :
-Enfin…Avec moi qui vous demandez toutes les cinq minutes d’ouvrir sa porte...Euh…Nous espérions très fortement que ça viendrait un jour.
-Bien évidemment ! Reprit Maman.
Nous nous regardâmes à nouveau et éclatâmes de rire produisant un écho dans la salle vide.
-Allons ! Allons ! Mesdemoiselles ! Un peu de calme, nous gronda gentiment Papa.
Nous arrêtâmes de glousser alors qu’il attendait qu’on soit attentives.
-Pardon Père…Nous t’écoutons, répliquai-je en me râclant la gorge.
Il retrouva le sourire et laissa encore un peu de silence avant de dire :
-Merci…Tout comme votre mère, je suis satisfait de vous voir à nouveau ensemble et j’espère que cette fois les choses se passeront mieux que lors de vos précédents amusements…
-Agnarr…Grogna Maman, on a dit qu’on laissait le soin à Elsa de tout expliquer à Anna.
Il rougit légèrement et se reprit :
-…Oui bien sûr Iduna…Ce que je voulais dire c’est que j’espère que vos relations seront…Moins…Glaciales que celles de votre enfance…
Maman souffla immédiatement pour montrer qu’elle perdait patience.
-Bon laisse…Je vais peut-être m’en charger…Car là tu es…Commença-t-elle.
-Ne t’en fais pas Mère, je vais le faire ! La coupa soudain Elsa.
Papa et elle la regardèrent tout de suite avec plein de reconnaissance. Puis ils se reculèrent légèrement pour que ma sœur soit bien en face de moi. Contre toute attente elle me détacha ma tresse qui comportait ma mèche blanche puis elle se mit à la caresser et demanda :
-Chère petite soeur…connais-tu l’origine de cette anomalie à tes cheveux ?
Elle m’observa, l’air de dire « joue le jeu ». Je consentis à essayer d’être la plus naturelle possible et répondis :
-Oh ? Alors ce n’est pas l’œuvre d’un baiser d’un troll ?
Elsa nota ma maladresse mais la remarque la fit néanmoins sourire. Elle secoua la tête et s’enleva délicatement ses gants avant de reprendre :
-Anna…J’ai quelque chose à t’annoncer…Surtout…Ne prends pas peur…S’il te plaît.
J’attendis en essayant de ne pas paraître trop impatiente. D’un geste rapide, ma sœur se donna du courage et fit un cercle avec sa main. Comme prévu de la neige en sortit sous les regards anxieux de mes parents. Elle trouva sa chute juste à leurs pieds. Elsa se mordit la lèvre de contrariété et je vis que ses doigts se gelèrent. C’était le moment ou jamais de la sortir de ce bourbier.
-Oh…Oh mais alors Elsa…Tu es capable…De…Enfin est-ce que j’ai bien compris ?! Tu es capable de créer…De la neige… Mais comment fais-tu cela ?! C’est extraordinaire ! Quoique…Ça ne doit pas être bien pratique pour se réchauffer…Tu aurais pu hériter d’un pouvoir magique qui recouvre les fjords de sable blanc et chaud…Enfin…Je ne dis pas ça parce que je n’aime pas ton pouvoir…Non…Hein…C’est pas ça du tout…Il est très beau…Je comprends maintenant comment nous nous faisions des bonhommes de neiges avant que tu t’enfermes dans ta chambre…Enfin…Qu’on t’enferme…Bredouillai-je.
-Oh ma chérie, reprit Maman, cela veut dire…Que tu te rappelles que nous t’avons emmené chez les trolls ? Est-ce que tu te souviens qu’ils t’ont enlevés une partie de ta mémoire ?
Je jetais un coup d’œil à Elsa pour savoir ce que je devais répondre mais son regard fut neutre. Je rétorquai simplement :
-Non, Maman je ne m’en souviens pas… Mais…Euh…Je…Je l’ai deviné ! Après tout je me rappelle un baiser de troll…Et je suppose que ce n’était pas le docteur Lothar qui allait s’occuper d’un cas de magie !
Ma Mère rit avec maladresse et dit encore :
-Tout à fait ma chérie…Il aurait été incapable de tenir sa langue…Et puis…
-…Et puis nous avions nous-mêmes quelques souvenirs auprès des trolls, répliqua Papa en souriant amoureusement à Maman.
Elle hocha aussitôt la tête et lui embrassa la joue. Puis elle ajouta plus pour elle-même avec un regard pensif :
-Oui les trolls savent manier les souvenirs…Mais il paraît que c’est bien parfois de les oublier…Enfin…Passons…Ma Floconnette…Tu peux remettre ton gant, je crois que ta sœur a compris ta démonstration…Maintenant que tu es plus posée nous allons pouvoir t’aider à travailler ton pouvoir.
Elsa hocha une tête convaincue et s’exécuta. Papa alla alors se poser sur le trône et nous savions que nous allions avoir affaire au roi. Il se réhaussa et prit une voix forte avant de déclarer :
-Bien. Maintenant que les choses ont été mises au clair, nous consentons à vous faire confiance à toutes les deux. Vous avez à nouveau le droit de vous voir et d’aller où bon vous semble dans le royaume…Du moment qu’Elsa garde bien ses gants.
Je sautais aussitôt sur l’occasion et répliquai :
-Oh père ? Cela veut dire que nous pouvons nous balader à l’extérieur du château ? Visiter Arendelle et ses commerces ? Son port florissant et ses tavernes remplies d’hydromel ?! Enfin…Non…On ne va pas vraiment boire…Mais Mlle Larsen a toujours dit que le meilleur moyen de vérifier la théorie c’était par la pratique !
-Tiens…Elle m’avait sorti ça aussi quand elle était énervée et qu’elle m’avait surprise en train de lire un des romans de la Duchesse au lieu d’écouter son cours ! Pouffa Maman.
Ma sœur et moi nous regardâmes gênées avant d’étouffer un ricanement. Papa sauta alors sur l’opportunité et rétorqua :
-Oh Iduna je t’en prie ! Nous n’avons pas attendu que Mlle Larsen nous dise de pratiquer pour…Euh…Pour nous intéresser à autre chose que son cours…Mais revenons au sujet principal ! Oui Anna ! Vous pouvez vous balader dans le royaume si vous le désirez…Allez prendre l’air ! Ça va vous faire du bien…Et permettre aussi aux gens de montrer que vous n’êtes pas si loin de votre peuple ! Il ne faudrait pas que nos futurs invités croient que nous sommes un royaume fermé n’est-ce pas ma chère reine ?
-Tout à fait Votre Majesté ! S’écria Maman enchantée, profitez de ce temps pour vous retrouver mes brillantes filles…Quant à nous mon très cher roi…Nous devons…Retourner…A nos…Occupations…
Ses dernières paroles avaient été susurrées avec une telle intensité que je calculais rapidement le jour de la semaine. Vendredi…Il était temps de créer Kaspian ! Je leur lançais un sourire gêné alors qu’Elsa plus crispée cherchait à partir de la pièce.
-Bon…Nous y allons dans ce cas ! A tout à l’heure Papa ! A tout à l’heure Maman ! Merci encore ! Lançai-je.
J’entrainai ma sœur par la main avec violence et nous ne mîmes pas longtemps avant d’atteindre le pont en pierre d’Aren Ier. L’air était frais et les habitants commençaient juste à s’éveiller.
-Rassure-moi, nous n’allons pas partir en cachette tout de suite pour rejoindre Mamie Anna ? Nous n’allons pas déjà désobéir ? S’inquiéta Elsa.
Je la regardai hésitant à lui sortir une petite phrase drôle et finalement je répondis :
-Nous serions incapables d’ouvrir la brume je te rappelle ! Et encore moins la soulever ! Il nous faudrait Maman ou Kristoff pour faire cela car eux sont pleinement Northuldra et ont des problèmes de familles à résoudre !
Je me retins de réagir face aux rougeurs que provoqua la prononciation du prénom de notre ancien amant sur ma sœur et préférai me racler la gorge pour changer de sujet.
-Tu sais…Dans ce cas il vaudrait peut-être mieux que nous restions à la maison pour commencer, dit-elle soudain apeurée.
Elle était sur le point de repartir en direction de la herse quand je la stoppai d’un mouvement de main.
-Oh Elsa ? Tu ne vas pas déjà nous faire une crise ? Je pensais que tu serais contente de faire le tour d’Arendelle en ma compagnie ? N’est-ce pas le cas ? Ajoutai-je un peu dépité.
Elle vit mon trouble et m’enlaça tout de suite pour me rassurer.
-Si. Bien sûr que si, je suis heureuse de partager ce moment avec toi petite sœur, reprit-elle.
-Parfait ! Renchéris-je en ayant retrouvé le sourire, si tu n’as pas plus d’appréhension par où voudrais-tu commencer ? Je te laisse le choix !
Je vis Elsa réfléchir, un peu agacée que je l’eûs désigné pour la première activité. Elle ne tarda pas d’ailleurs à répliquer :
-Je suppose que tu es plus renseignée sur l’endroit que moi ! Donc…A toi l’honneur plutôt !
Après quelques secondes à avoir les images du port, du marché, de la place de l’horloge, du phare ou encore de la cascade près des moulins à vents, je déclarai en riant soudain :
-J’ai trouvé !
Je lui pressai les doigts avec excitation et la menai vers la boulangerie Blodget.
-Hum ça sent tellement bon ! Déclara Elsa en humant l’air les yeux fermés.
-Ah ! Je savais que je ferais un sans-faute en t’emmenant là ! Plaisantai-je.
Sans l’attendre, je commençai à tirer la porte de la boutique. Puis je me tournai vers ma sœur qui attendait toujours en retrait.
-Bah qu’est-ce que tu fais ? Tu viens ? Lui lançai-je.
-Anna…Je ne suis pas sûre que ça soit une bonne idée, il vaut mieux que j’attende dehors, tu sais…Le contact avec les gens…Je n’ai plus l’habitude, répondit-elle confuse.
-Tu as tes gants Elsa, et personne n’est au courant, si tu ne le montres pas, les gens ne se poseront pas de questions, tu n’as pas envie de te présenter et de rencontrer la femme qui est à l’origine de l’amour que nous avons pour le chocolat ? Demandai-je.
-Bah…ça c’est Maman, répondit-elle.
-Hahaha très drôle Elsa ! Bon j’y vais sans toi, tant pis ! Tu n’auras pas le droit à la dégustation gratuite ! Clamai-je.
Je tirai enfin la poignée de la porte et une odeur de sucre atteint mes narines en quelques secondes. Mon cœur éclata en voyant les comptoirs colorés de bonbons, de pâtisseries et de viennoiseries. J’aurais pu dévaliser le magasin en quelques secondes. J’inspectai rapidement les présentoirs qui se trouvaient sur les côtés des vitres qui donnaient sur l’extérieur et aperçus bientôt les mignardises d’Arendelle au chocolat à côté du Kransekkake. Alors qu’Elsa se risqua enfin à rentrer à son tour, une petite dame rondelette nous dévisagea de stupeur avant de produire une révérence et de bredouiller :
-Ça par exemple…Si…Si je m’attendais à vous voir parmi nous vos Altesses ! Les dernières fois vous n’étiez pas plus hautes que trois pommes… Je…J’aurais fait un peu plus de ménage…Enfin…Euh…Soyez les bienvenues dans ma boutique ! Vous…Vous désirez quelque chose ?
-Bonjour Madame Blodget ! M’écriai-je, le roi et la reine sont d’accord pour que nous sortions du château. Nous allons pouvoir participer à la communauté du royaume à partir de maintenant comme ils ont pu le faire autrefois !
-Voilà une excellente nouvelle princesse Anna, dit-elle toute confuse.
-Je suis bien d’accord avec vous ! M’exclamai-je en me frottant les mains pour me canaliser, Bien…Pour en revenir à la boulangerie…Pour être honnête, nous voudrions prendre toutes vos spécialités sur le champ…Mais nous savons que ce n’est pas possible…Alors cela nous donnera l’occasion de revenir…
-…Je pense que vous savez ce que nous aimerions comme achat ! Insinua alors Elsa qui sembla moins mal à l’aise.
Elle réussit même à sourire.
-Oh ? Si vous avez hérité du roi et de la reine, je dirais au hasard…Les gâteaux d’Arendelle en chocolat ? Dit la vendeuse très sûre d’elle.
-On ne peut rien vous cacher ! Plaisantai-je, mettez-en dix s’il vous plaît.
-Bien votre Altesse ! Reprit madame Blodget enthousiaste.
Alors qu’elle s’activait à sortir les friandises du présentoir à l’aide d’une grande pince, je croisai le regard un peu gêné de mon aînée et me repris aussitôt :
-Oh…Attendez s’il vous plaît ! Mettez-en vingt de plus !
-Vingt de plus ! Répéta Elsa en écarquillant les yeux de stupeur, Anna je sais que tu es gourmande mais n’est-ce pas un peu trop ? Tu risques de te rendre malade.
Je souris, malicieuse et conclus :
-Je sais ce que je fais…Tu verras bien.
Non étonnée, Madame Blodget s’appliqua de plus belle et ce fut ainsi que quelques secondes plus tard nous ressortîmes de la boulangerie avec quatre gros paquets blancs entourés de ruban.
-Qu’est-ce qui t’a pris Anna ? Demanda encore Elsa alors que la colère se lisait sur son visage.
-Si tu patientes un peu grande sœur, tu sauras tout promis ! La taquinai-je.
-J’arriverai à être plus patiente que le chocolat qui risque de fondre, ça c’est certain, maugréa-t-elle entre ses dents.
-Oh ! Eh bien tu n’as qu’à porter les paquets en attendant ! Avec toi au moins ils seront en constante fraîcheur ! Lançai-je à nouveau.
Sans attendre son accord, je lui superposai les paquets entre les mains.
-Voilà ! C’est parfait ! Nous allons faire un petit tour du marché du port d’abord et ensuite nous terminerons par la surprise ! Criai-je surexcitée.
-Tu ne penses pas que nous avons acheté assez de choses pour aujourd’hui ? Franchement Anna, tu es pire qu’une enfant ! Ton tempérament me rappelle beaucoup mes…
Elsa s’arrêta soudain plus blanche qu’un linge et je sus en cet instant à qui elle pensait car j’avais eu une même image dans mon esprit. Nous nous regardâmes et je lui caressai l’épaule avant de murmurer :
-Tu allais dire « mes filles », c’est ça ?
Elle acquiesça en ravalant ses larmes avec peine.
-Je…J’aimais bien venir avec Anna et Iduna à la boulangerie, me confia-t-elle quelques secondes plus tard, nous avions perpétué la tradition…
-J’aurais tellement aimé partager ce genres de moments avec ma petite Helga, chuchotai-je à mon tour avant de me reprendre, enfin…J’ai déjà eu beaucoup de chance de la rencontrer et d’avoir pu passer du temps avec elle…Bon allez trêve de larmoiement, viens !
Nous nous remîmes de nos émotions nostalgiques et fîmes le tour du marché. Comme pour la boulangerie, j’aurais aimé tout acheter. Je regardais les étals de fruits et légumes, de viandes et poissons et des produits laitiers avec un regard neuf, imaginant déjà dans quels plats succulents ils allaient pouvoir être incrustés. Peu à peu Elsa se prit au jeu et je la surpris plusieurs fois à saliver avec envie devant certains produits.
Nous passâmes ensuite devant les tenues d’Arendelle et contemplâmes la traditionnelle couleur bleue qui était la plus réputée de notre royaume. L’odeur des savons fit à son tour une apparition et nous restâmes plusieurs minutes à respirer ces mélanges qui nous ramenèrent à différents souvenirs de nos enfances respectives. Nous ne manquâmes pas de saluer tous les habitants qui étaient étonnés mais ravis de nous découvrir enfin.
-Des fleurs princesses Anna ! Princesse Elsa ! Approchez-vous pour les sentir de plus près ! S’écria Aude la fleuriste, choisissez celle que vous préférez et je vous les offre !
Instinctivement ma sœur et moi nous dirigeâmes vers les crocus violets et jaunes qui reposaient dans un bouquet en boule.
-Bien ! Va pour les crocus ! S’exclama-t-elle en se penchant pour prendre une copie du modèle qui se trouvait sur son étendard.
-Maman ! Clama soudain un petit garçon en venant à sa rencontre, Maman je peux aller me balader s’il te plaît en attendant que tu aies fini le marché ?
Je le regardai attendrie alors que sa mère lui donna la permission :
-Oui, mais tu ne t’approches pas trop de l’eau du port, je ne voudrais pas que tu meurs, noyé !
Elsa et moi pâlîmes immédiatement.
-Oui Maman ! Promis ! Merci ! Renchérit le bambin en s’en allant.
Aude le lâcha enfin du regard alors que d’affreux souvenirs de la chute du barrage me revint en mémoire. C’était le corps de cet enfant que j’avais découvert en premier dans ma vie antérieure. Nos visages demeurèrent mal à l’aise jusqu’à ce que la fleuriste reprenne :
-Oh n’ayez crainte princesse ! Les bouquets en copie sont aussi frais que ceux exposés… Mais si vous préférez avoir le modèle original, je vous le laisse !
Je secouai aussitôt la tête et essayai de retrouver le sourire.
-Non, non ce bouquet est parfait, merci beaucoup ! Lançai-je en me reprenant, je voudrais aussi des roses rouges s’il vous plaît
Ravie, Aude me confectionna un bouquet plus petit et me le tendit.
-Combien pour les roses ? Demandai-je.
-Oh mais rien du tout, vos Altesses ! Ça m’a fait plaisir ! Répondit-elle très vite.
-Tout travail mérite salaire ! Repris-je, alors combien ?
-Bon et bien dans ce cas…Dix couronnes princesses, balbutia-t-elle.
Satisfaite, je lui donnai l’argent et nous partîmes du marché. Nous longeâmes le port et respirâmes les embruns qui n’en finissaient plus de venir se fracasser contre les pavés du royaume.
-Tu ne trouves pas le fjord magnifique Elsa ? Soupirai-je, rien que pour tout ça…Je suis ravie que nous ayons eu une deuxième chance, la vie est si…Magnifique même si elle a ses hauts et ses bas…N’es-tu pas d’accord avec moi ?
-Je le suis Anna, grommela-t-elle, mais je ne le serais encore plus si je n’avais pas toutes les courbatures aux bras à force de porter tes paquets ! Tu ne penses pas qu’il serait temps de m’amener à ta surprise ?
Ayant presque oubliée pourquoi j’avais acheté autant de chocolat, je l’observai en gloussant et rétorquai :
-Oui tu as raison ! Pardon Elsa ! Allez ! Viens !
Surexcitée, nous retournâmes à l’intérieur du village et contournâmes la grande stèle inaugurée par Papy Runeard où étaient inscrites les victimes de la première bataille du fin de siècle dernier des Northuldra et des Arendellien. Nous passâmes alors devant le pub de l’Old Reindeer et arrivâmes enfin devant l’orphelinat. Ma sœur retrouva immédiatement le sourire et prononça :
-Ingénieux Anna…Tu es ingénieuse…Je ne sais pas pourquoi je n’y ai pas pensé ! Il était évident que ton cœur généreux irait vers ces orphelins.
-Merci Elsa, murmurai-je.
Elle recouvrit une dernière fois les paquets de givre pour que les chocolats ne fondent pas puis nous entrâmes dans le lieu qui avait un jour permis à Maman d’être la reine d’Arendelle. Un feu crépitant au loin nous réchauffa. Nous entendîmes des rires d’enfants dans le fond du hall. Quelques minutes plus tard, la directrice de l’établissement nous accueillit avec la même surprise et la même joie que tous les autres habitants que nous avions rencontrés en cette matinée.
-C’est trop d’honneur de vous avoir parmi nous vos Altesses ! Nous sommes gâtés par des visites inattendues aujourd’hui ! S’écria-t-elle.
-Nous voulions vous remercier pour tout ce que vous faîtes pour Arendelle ! Renchéris-je, vous avez élevé en partie notre mère après tout !
-Oh cette chère Iduna…Tellement gentille…Tellement généreuse auprès des enfants même lorsqu’elle était grande, Murmura-t-elle pensive avant de se reprendre, excusez-moi vos Altesses, je ne devrais pas parler comme cela de votre mère maintenant qu’elle est reine.
-Il n’y a pas de mal, répliqua Elsa, et comme vous venez si bien de le dire, la générosité a été apprise dans la famille…Aussi nous venons apporter des chocolats aux orphelins pour les égayer.
-Oh ! C’est vraiment gentil ! Ils vont être contents ! Il ne manquait que des friandises pour accompagner les chants de monsieur Bjorgman…Vous savez lui aussi il a été orphelin ici…Peut-être deviendra-t-il de sang royal à son tour ?! Après tout, ça a l’air d’avoir marché pour Iduna et pour Eugène Fizterbergh.
Notre cœur s’arrêta en même temps tandis que nous avions cessé d’écouter à la moitié de la phrase. Le simple fait de savoir que Kristoff était dans ces lieux en même temps que nous me fit avoir une montée de chaleur.
-… Mais venez ! Je vous en prie ! Continua la directrice dans le lointain.
Sans nous attendre, elle débarrassa Elsa des paquets alors que cette dernière me lança un regard noir et s’en alla dans une pièce plus bruyante. Ma sœur et moi ne bougeâmes pas tandis qu’elle finit par demander :
-Tu étais au courant Anna ?
-Comment aurais-je pu l’être ? M’offusquai-je, oh Elsa…Je t’assure que je ne savais pas !
-Alors ça y est ! Nous y voilà, reprit-elle avec hargne, toi qui vas tout faire pour attirer son attention me brisant un peu plus le cœur.
-Tu as eu plus que son cœur la dernière vie, dis-je agacée, je croyais que tu étais d’accord pour…Pour que je tombe amoureuse de lui…Et qu’il le soit en retour…Tu as bien vu…Nous avons toujours été ensemble dans toutes nos vies.
-Oui je sais ! Il y a eu une exception, pesta-t-elle, et ne t’en fais pas je sais que Mamie défend ton choix.
La sueur commença à couler sur mon front et je me sentis vraiment mal. Je tentais de refouler les larmes de colère et respirai un grand coup avant de reprendre :
-Je ne me battrai pas avec toi Elsa, je tiens trop à notre amour sororal…Ne mêle pas Mamie à cela, je pense qu’elle a eu assez de complications avec sa propre histoire d’amour. Si tu veux qu’on s’en aille, alors partons…Mais le plan attendu par notre grand-mère n’aboutira jamais.
Ma sœur resta interdite et me fixa encore méchamment avant de finir par approuver. Elle me regarda à nouveau désolée et chuchota :
-Excuse-moi Anna. Je…Je vais me reprendre…Il faut juste que tu saches…Que je ne m’y ferai sans doute jamais…Et que ce n’est pas facile pour moi.
Je retrouvai un peu le sourire et ajoutai pour détendre l’atmosphère :
-Tout comme ça ne l’était pas pour moi dans notre précédente vie…Et puis tu sais si ça se trouve Kristoff n’aimera aucune de nous deux dans celle-là !
-Je vais tout de même prendre mes précautions là-dessus, répliqua ma sœur.
Elle retrouva aussitôt sa prestance et sortant rapidement sa main de son gant, elle fit un geste pour modifier sa robe et la rendre plus éclatante. La transparence se vit bientôt dans son dos et sa poitrine naissante. Elle remit rapidement son gant alors que je sentis une vieille pointe de jalousie s’emparer de mon corps. Toute fière, elle se lâcha enfin les cheveux, les faisant tomber en cascade le long de son dos. Comment pouvaient-ils être aussi souples ? Aussi beaux ?
Je rageais intérieurement et étais sur le point de faire de même avec les miens même s’ils auraient été moins ondulés quand la directrice revint nous chercher. Elle se pétrifia quelques secondes en voyant ma sœur et nous pouvions lire dans son regard l’incompréhension au changement de vêtement puis elle secoua légèrement la tête et insista :
-Vos Altesses…Venez-vous ?
-Oui, oui pardon ! S’exclama ma sœur en me devançant.
Je pressai mon pas au sien et nous arrivâmes enfin dans la pièce. Les enfants étaient assis en ronde autour de Kristoff qui chantait avec son luth adossé à Sven. Sa vue me fit instantanément fondre…Il avait une position magnifique…Hum ses jambes qu’il avait su écarter dans la reproduction du traineau dans l’Helveg. Sa bouche qui avait tracé un chemin sur la mienne…Dans mon cou…Entre mes seins…Sur mon ventre…Puis plus bas…Beaucoup plus bas…Je sentis soudain des zones profondes s’éveiller dans mon corps…Non Anna ! Me grondai-je soudain, Ce n’est pas le moment de commencer…
-Endors-toi sans peine…Sven…Termina-t-il doucement.
Tous les enfants le regardèrent attentifs alors qu’il continua :
-Voilà ce que je chante à mon renne pour qu’il s’endorme, et vous est-ce que vous chantez des comptines à vos peluches et poupées aussi ?
Mon Dieu cette voix…Je ne pourrais jamais revivre sans cette voix…Bon Anna ça suffit ! M’énervai-je.
-Oui monsieur Bjorgman, dirent les enfants à l’unisson.
-Est-ce que vous voudriez écouter la vieille balade de Flemmingrad maintenant ? Lança-t-il à nouveau, c’est la dernière chanson après il faut que je file travailler !
-Oh oui ! S’exclama la foule.
-Une minute s’il te plaît mon petit Kristoff ! Intervint la directrice.
Elle réclama l’attention de tout le monde et annonça :
-Les enfants…Les princesses Elsa et Anna nous font la surprise de se joindre à nous ! Et elles vous ont apporté un petit cadeau à chacun !
Immédiatement une dizaine de paires de yeux se pointa vers nous. Je n’en retenus aucun si ce n’est celui du montagnard qui nous dévisagea ma sœur et moi avec indifférence. Je m’avançais alors et déclarai avec le plus de contrôle dans ma voix :
-Bien…Alors je vais faire le tour et donner à chacun un chocolat.
-D’accord princesse Anna, reprirent les voix, merci princesse Anna !
Satisfaite de ma décision, je jetais un coup d’œil à ma sœur qui essayait de se pavaner pour attirer l’attention de Kristoff et me retins de ne pas lui arracher les cheveux. Je passai outre et distribuai les friandises aux orphelins qui me remerciaient avidement. Quelques minutes plus tard, je bousculai discrètement ma sœur et demandai :
-Est-ce que tout le monde a eu son chocolat ?
Les « Oui » furent unanimes mais furent bientôt remplacés par un unique « Non ». Paniquée, je scrutai les enfants en alerte et lançai à nouveau :
-Qui a dit « non » ?
Mes joues s’enflammèrent sans que je ne puisse les contrôler en voyant Kristoff lever subitement la main avec un air amusé.
-Moi je n’ai pas eu mon chocolat princesse Anna, reprit-il en accentuant bien sur mon prénom.
Mon feu aux joues redoubla et je réussis à bafouiller :
-Oh…Euh…Eh…Bien…C’est-à-dire que…Nous n’en avions pas prévu pour vous…Monsieur Nattu…Enfin Bjorgman.
-Vraiment ? Dit-il en prenant une mine peinée, je croyais que les souverains connaissaient le nombre exact de leurs sujets…
Je voulus rétorquer mais Elsa me devança :
-Prenez le mien, minauda-t-elle en faisant exprès de se déhancher, je n’ai pas besoin de chocolat, il faut que je puisse rentrer dans mes robes…Je serais reine un jour après tout…
Cela eût l’effet voulu. Kristoff ne put s’empêcher de jeter un coup d’œil aux formes de ma sœur tracées par sa tenue moulante pendant plusieurs secondes où j’eus envie de la maudire. Néanmoins, son regard se posa à nouveau sur moi et il répliqua :
-Vous avez quand même encore un peu de marge avant d’être grosse princesse Elsa, quant à vous princesse Anna, je voulais juste vous charrier, c’est tout. Je n’en veux pas.
Je ne me laissai pas abattre et me rappelant soudain que j’avais le bouquet de roses, je lui tendis avec empressement.
-Tenez…Considérez ceci comme un cadeau des sœurs d’Arendelle ! Clamai-je.
Tous les enfants étaient aux aguets alors que Kristoff me regarda avec une moue dubitative avant de reprendre, amusé :
-Alors…Je ne suis pas un spécialiste de l’amour mais j’ai eu une bonne famille qui m’en a tout appris et…D’habitude ce sont les hommes qui offrent des fleurs aux jeunes femmes.
Pitié sortez-moi de ce bourbier, pensai-je très fort. Elsa se retint de rire alors que j’étais de plus en plus embarrassée. Le montagnard finit par voir ma gêne et ajouta :
-Mais elles sont très jolies ces roses, c’est Aude la fleuriste ma voisine de stand qui les vend…D’ailleurs, je vais devoir vous laisser car il faut que j’aille vendre mes pains de glace !
Il prit alors la muselière de Sven et commença à le sortir de la salle quand ne souhaitant pas m’avouer vaincue, je dis encore :
-Kristoff ! Attendez ! Des pains de glace c’est ce dont nous aurons besoin justement d’ici quinze jours pour une fête au château ! Les vôtres sont très réputés dans la région.
Un peu surpris, le montagnard répliqua :
-Mais je n’ai pas reçu de commande du roi Agnarr.
-Eh bien considérez que vous en recevrez bientôt une, souris-je…Oh ! Encore un truc et promis après je vous laisse partir ! Pour le bal les roturiers sont invités…Il vous faudra donc vous fournir un costume de gentleman.
-Anna…Cesse de gêner Monsieur Bjorgman, tu vois bien qu’il est troublé car il ne sera pas dans son milieu ! Clama alors Elsa en lui prenant l’épaule avec compassion.
Le montagnard réussit alors à se dérober avec un peu de brutalité puis il se racla la gorge et rétorqua :
-Je vous remercie princesse Elsa de me rappeler que je ne suis pas de votre monde et que je ne souhaite jamais l’être...Sans vous vexer bien entendu !
Ma sœur devint livide et se renfrogna. Puis il se tourna vers moi et ajouta avec un sourire :
-Mais je fournirai néanmoins un effort pour être correct et présentable ce jour-là, je vous le promets…Bien…Si vous voulez bien m’excuser à présent ! Je dois aller au marché…Tout le monde n’est pas de sang royal !
Il alla jusqu’à la porte et observa les enfants avant de dire d’une voix tendre :
-Je vous promets que la semaine prochaine, je commencerai par la ballade de Flemmingrad pour notre temps musical !
-A la semaine prochaine monsieur Bjorgman ! Clamèrent-ils en lui faisant des signes d’aurevoir.
Le montagnard nous fit une révérence maladroite et je ne pus m’empêcher d’ajouter :
-Sven sera également le bienvenue au château ! Il aura du foin et des carottes à l’écurie !
Je sentis immédiatement un petit jet de gel dans le dos de la part d’Elsa alors que Kristoff haussa un sourcil de surprise. Il resta quelques secondes à m’observer si bien que je faillis gémir.
-J’avais peut-être tort…Alors vous connaissez bien vos sujets finalement princesse Anna, conclut-il avant de donner deux baisers sonores sur les joues de la directrice.
Il me sourit encore avant de s’échapper définitivement. Je rougis instantanément alors que ma sœur me lança un regard dévastateur.
-Princesse Elsa ? Est-ce que vous vous sentez bien ? S’inquiéta soudain une petite fille apeurée.
Je donnai un coup de coude à mon aînée pour qu’elle la rassure. Elsa se mordit la lèvre et répliqua :
-Oui…Oui je vais bien trésor ! C’est juste que la princesse Anna et moi devons rentrer au château…Nous…Nous repasserons vous voir pour vous raconter des histoires plus tard, d’accord ?
Les enfants sautèrent de joie et nous les quittâmes ainsi plein d’espoir. Le chemin du retour se fit dans une atmosphère pesante. Elsa comme moi étions perdus dans nos pensées. Et je finis par crever l’abcès :
-Tu…Tu vas continuer à me bouder encore longtemps ? Je t’ai dit que je n’étais pas au courant de rien…
Ma sœur soupira immédiatement et répondis :
-Je ne te boude pas Anna…Mais…Je ne te cacherai pas que ça m’a fait bizarre de revoir mon ancien mari sans qu’il ne se rappelle tout ce que nous avons partagé.
-Ça avait déjà été le cas avec l’autre Kristoff dans l’Helveg, soulignai-je.
Elle soupira encore.
-Oui petite sœur tu as raison…Mais tu verras vraiment ce que je ressens quand tu rencontreras Hans…Tu te prendras une belle claque à la figure, murmura-t-elle, mais ma foi…C’est comme ça…Nous n’y pouvons rien…
Elle se renferma encore et resta prostrée avant de sortir « On ne badine pas avec l’amour » de sa poche et de me le montrer. Elle déclara alors avec férocité :
-Oh, et pendant que j’y suis…Maman m’avait confiée une mission ! Je devais t’expliquer où menaient les déboires amoureux si la décision était mal prise…Finalement je crois que tu n’as pas besoin d’explication…Tu es pire que Camille et Perdican !
La voix d’Elsa tonna violemment. Elle me devança alors que je me sentis mal. J’encaissai ses remarques acerbes sans ne rien dire. Puis je la rattrapai et la forçai à me regarder dans les yeux.
-Attends…Tu ne m’as pas tout dit ? Repris-je tourmentée.
Je blanchis immédiatement en voyant des larmes apparaître dans ses yeux bleus. Elle se les essuya rapidement et chuchota :
-Ce n’est rien…C’est juste que…Voir tous ses petits orphelins… ça m’a rappelée que nous avons fait la même chose…Toi avec Helga, moi avec mes deux Olaf, Iduna, Anna et Agnarr.
-C’était nécessaire ! Me convainquis-je en ayant subitement une boule à la gorge.
Elsa me lança aussitôt un regard noir et cria en colère :
-J’espère que ça l’est ! J’espère que Mamie sait ce qu’elle fait !
Retrouvant mon côté tactile je me ruais dans les bras et l’enlaçai fortement puis je lui murmurai :
-Elle le sait…Fais lui confiance.
Ma sœur fit une moue non satisfaite mais acquiesça. Puis elle me prit la main et nous rentrâmes au château les pensées à nouveau en zizanie.
J’accourus dans ma chambre avec un énorme sentiment de colère.
Comment avait-elle pu me faire ça ? Comment pouvais-je détester autant ma petite sœur pour un homme ? J’étais tellement déçue…La matinée avait été si belle avant cela…Comment un seul petit élément avait-il pu tout gâcher ?! Je ne devais pas retomber dans mes travers.
Je ne pouvais pas être méchante avec elle. Je commençais à comprendre amèrement à quel point Anna avait souffert dans notre vie précédente. Et cette fois c’est ton tour Elsa, grognai-je intérieurement.
Les larmes coulèrent à nouveau d’elles-mêmes sur mon visage et j’arrachai mes gants de colère. Les stalactites sortirent avec violence alors qu’un tourbillon de neige vint glacer la pièce.
-Maudite neige ! Maudit pouvoir ! Pestai-je alors que je sentais mes doigts vaciller.
Je congelai bientôt mon lit à baldaquin et me frottai les mains sur les genoux à la manière de Papy Elysia et Maman jusqu’à ce que ces dernières saignent. Puis je me touchai le pendentif et le souvenir figé se matérialisa avant que je puisse l’arrêter. Voir mes enfants et mon mari m’apaisèrent immédiatement et je retrouvai peu à peu une température corporelle normale.
-Allez Elsa…On se détend…Tentai-je de me calmer, prends deux respirations longues…Un…Deux…Et expire…
Je soufflais l’air par la bouche jusqu’à ce que mon ventre se contracte. Je le fis encore trois fois. Puis je réussis à réparer les dégâts causés dans la chambre et récupérer ma neige. Mes pensées allèrent encore à ma sœur et je décidai de ne plus m'emballer. Je me tournai vers le miroir et réajustai ma robe. Je m’était surpris moi-même à avoir joué avec mes charmes pour prendre le cœur de Kristoff.
-Le referas-tu Elsa ? En auras-tu la force ? Feras-tu encore du mal à Anna ? M'interrogeai-je les yeux remplis de tristesse.
J’entendis soudain taper à ma porte et cette dernière s’ouvrit me sortant de mon tourment.
-Coucou ma Floconnette ! S’écria Maman, ça me fait bizarre de voir qu’il n’y a plus besoin d’utiliser une clef pour ouvrir cette serrure.
Elle entra dans la pièce et grimaça en dévisageant ma robe.
-Elsa ? Ne me dis pas que tu as mis ça pour sortir ?! Pesta-t-elle, tu ne la portais pas pourtant quand nous sommes venus te chercher ce matin…
-Non, rassure-toi Maman, je l’ai mise en arrivant dans ma chambre…C’est un peu idiot à expliquer mais j’ai l’impression qu’avec cette robe, je me sens comme moi-même, une reine…Enfin…Je veux dire… Une princesse des neiges, plaisantai-je.
La remarque ne la fit pourtant pas rire et elle renchérit :
-Oui eh bien…Je préfèrerais que tu ne la portes que pour le coucher…Tu ne peux tout de même pas être ainsi devant Kay ou Gerda et encore moins devant ton père ou ta sœur ! Ça donnerait des idées à cette dernière et elle voudrait avoir la même !
Je la scrutai du regard et repris après un soupir amusé :
-Oh ? C’est la couleur c’est ça ? Le bleu ne te plaît pas…Je devrais peut-être la laisser blanche comme la neige et la pureté…Et y ajouter des formes géométriques comme des flocons, faits à partir de losanges…
Maman pâlit immédiatement alors que je m’en voulus d’être allée trop loin.
-Non…Euh…Ce n’est pas ça…Tu…Tu peux garder cette robe…Elle…Elle sied à ton regard, bégaya-t-elle, bien…Mais je ne suis pas venue pour ça de toute façon ! Dis-moi, au cours de votre petite balade de ce matin, est-ce que tu as eu le temps de parler à Anna au sujet d’Hans ?
-Oui…Oui…Dis-je brièvement.
Mais si tu pouvais graver le prénom de Kristoff sur sa coupole plutôt que le prince des îles du Sud ça l’arrangerait, ajoutai-je avec fureur pour moi-même.
-Bien ma Floconnette…Et qu’a-t-elle dit ? La connaissant elle a dû sauter de joie ! Elle qui voulait absolument un prince et qui n’arrête pas de me demander comment s’est passé mon histoire d’amour avec ton père.
Devais-je être mauvaise ? Mentir ou dire la vérité ? Je voyais à l’éclat dans les yeux de ma mère qu’elle attendait une réponse pleine d’espoir.
-Oh…Eh bien…Oui…Elle est contente…Elle espère qu’Hans soit beau et riche pour subvenir à ses besoins. Elle est très contente qu’il y ait un bal au château pour l’occasion car elle s’est toujours imaginée rencontrer son prince charmant lors d’un tel évènement.
Le masque d’inquiétude tomba du visage de Maman et elle reprit :
-A la bonne heure. Je savais qu’Anna ne serait pas réticente. C’est une excellente chose.
Ses beaux yeux bleus plongèrent ensuite dans les miens et elle me prit fermement les mains avant de murmurer :
-La prochaine ça sera toi ma Elsa. C’est quand tu voudras. Nous trouverons un autre prince des îles du Sud pour toi.
Je retirai mes mains un peu trop vivement et dis :
-Je ne suis pas tant que pressée que ça de trouver l’amour Maman. A vrai dire, si Anna arrive à faire des héritiers, je n’aurais probablement pas besoin d’en faire, moi.
Elle me caressa alors le dos de compassion et déclara tendrement :
-Bien sûr ma chérie. Laisse-toi le temps. Je ne te brusquerai pas de toute façon. Tu as la vie pour penser à toutes ces choses. D’ailleurs nous avions convenu qu’il faudrait que tu maîtrises ton pouvoir…Est-ce le cas ? T’es-tu entraînée cette semaine ? T’es-tu améliorée ?
J’acquiesçai et demandai :
-Tu veux une petite démonstration ?
Surprise, Maman hocha la tête et alla s’installer sur le lit. Je la laissais faire et aller chercher Monsieur Jorgen Björgen. Puis je revins me poster face à elle alors qu’elle me regarda circonspecte.
-Très honnêtement ma chérie, je ne comprends pas bien le rapport entre ta neige et ta peluche mais vas-y, dit-elle un peu moqueuse.
-Eh bien normalement cela se fait avec des cailloux mais je n’en ai pas, lâchai-je d’un coup avant de me mordre la lèvre.
Maman ouvrit des yeux de surprise et répliqua :
-Comment es-tu au courant de cela ? Je ne savais pas que tu avais découvert des secrets sur ta pratique que moi-même je ne connaissais pas…Mais c’est drôle que tu parles de cailloux…Dans la famille nous sommes liés à cette partie de la terre….
-Oh…Euh…C’est Anna qui a su me dire ça…Elle m’a dit qu’elle l’avait rêvée, bredouillai-je.
Je n’avais pas complètement menti. Mamie aussi après tout se nommait ainsi !
-Anna…Répéta-t-elle pensive, parfait…Bon montre-moi ce dont tu es capable.
D’un geste rapide, je moulinais mes mains et fis tomber des flocons de neige sur le corsage de Maman. Puis je mis Monsieur Jorgen Björgen à côté d’elle et je me préparai psychologiquement en imaginant la peluche congelée. Je tendis mon bras et ma main et me concentrai sur la dose du pouvoir qu’il fallait que je transmette. Le gel partit et atteint la marionnette quelques secondes plus tard sous les yeux admirateurs de ma mère. Elle finit par applaudir et murmura :
-Bravo ma chérie, je suis si fière de toi et des progrès que tu as fait !
-Attends Maman ! Ce n’est pas fini ! M’écriai-je ayant pris confiance, il manque la surprise pour Anna !
Je me ruai alors sur le tapis et moulinai mes mains pour former une grosse boule de neige surmontée de deux pieds. Je m’appliquai ensuite à en créer une autre plus petite et une troisième plus allongée qui ressemblait à un visage enfantin. J’allais ensuite rapidement chercher trois gros charbons dans l’âtre de la cheminée et des brindilles pour couronner ses cheveux et lui faire des bras. Je le tournai enfin vers Maman et pris une voix rigolote en disant :
-Bonjour, je m’appelle Olaf et j’aime les gros câlins !
Elle se pétrifia immédiatement et marqua un temps d’arrêt.
-Oh ? M’étonnai-je, ne crains rien Maman ! Je sais qu’il lui manque un nez ! Nous allons trouver une carotte sans attendre ! Mais voici le bonhomme de neige que je faisais à Anna lorsqu’elle était petite…Je pense qu’elle sera contente de voir que je suis encore capable de le faire.
Loin de m’écouter, le visage de ma mère perdit de plus en plus de son assurance et elle répliqua avec un tremblement aux lèvres :
-Ma Floconnette…J’ignorai que vous aviez donné ce prénom au bonhomme de neige…Et que vous répétiez cette phrase…
Elle se mit soudain à pleurer et je paniquai d’un coup. Plus réactive que par le passé, je courus l’enlacer et murmurai :
-Pardon Maman. Je ne voulais pas te faire pleurer. Excuse-moi…Nous l’appellerons autrement si tu veux.
Elle m’embrassa immédiatement le front et me caressa la joue avant de chuchoter :
-Non…Non au contraire ma chérie…Tu viens de me replonger dans mon enfance…Moi aussi je faisais des bonhommes de neige…Et je les appelais souvent Olaf car c’était le prénom de mon Papy.
Bien évidemment, je le savais tout cela. Mais je décidai de jouer le jeu et demandai :
-Ah bon ? Notre arrière-grand-père s’appelait Olaf ? Comme c’est astucieux ! Anna et moi avons dû t’entendre inconsciemment quand tu parlais de lui peut-être ?
-Peut-être…Tu sais, je l’aimais beaucoup, lui et ma grand-mère Helga…Comme mes parents, dit-elle perdue dans ses pensées…Ils ont disparu quand j’étais toute petite…
J’avais cinq ans comme Anna quand…Quand ils ont disparu…Je ne me rappelle plus comment d’ailleurs, murmura-t-elle.
-J’aurais aimé les connaître, minaudai-je, tout comme mes grands-parents…Eux aussi ils sont morts ?
C’était très vilain ce que j’étais en train de faire mais c’était surtout pour savoir jusqu’où Maman était prête à aller pour nous donner des explications.
-Oui…Ils sont morts il y a longtemps de cela…Je…Je ne me rappelle plus non plus comment cela s’est passé…En réalité, mes souvenirs sont très nets qu’à partir de ma venue à l’orphelinat d’Arendelle ! S’exclama-t-elle en se mordant la lèvre.
-Je comprends…Excuse-moi de t’avoir embêté avec ça, Maman.
Elle m’embrassa encore le front et me prit contre elle avant d’ajouter :
-Non ma chérie ! Au contraire ! Je suis très heureuse d’avoir eu ces souvenirs !
Elle se leva soudain et rétorqua :
-Ne bouge pas ma Floconnette, je reviens !
Elle s’éclipsa de la chambre et revint une dizaine de minutes plus tard…Avec une carotte. Elle la positionna avec violence sur la tête du bonhomme de neige et me regarda en souriant :
-Voilà. Olaf est plus que parfait.
Nous restâmes ainsi à le contempler jusqu’à ce que Kay vienne nous chercher pour manger.
Tout le monde était rassemblé dans la chapelle alors que nous étions apprêtés de grands apparats. Mon beau montagnard et moi nous trouvions dans le chœur, face à l’évêque. Ce dernier demanda :
-Princesse Anna d’Arendelle voulez-vous prendre pour époux monsieur Kristoff Bjorgman ?
Je jetais un regard surexcité à mon amant et répondis sans hésitation :
-Oui, je le veux.
L’évêque sourit alors qu’il me lança un regard tendre. Il me soutint les mains alors que l’homme d’église répliqua :
-Et vous monsieur Kristoff Bjorgman voulez-vous prendre pour épouse madame Anna d’Arendelle ?
Mon amant m’observa encore un peu gêné. Cachant mon teint livide en voyant qu’il mettait du temps à réagir, je lui fis immédiatement un petit geste d’encouragement tout en rayonnant de la tête aux pieds. Il ouvrit la bouche et répondit :
-Non.
Attendez quoi ?! M’alarmai-je.
-Non Gerda ne réveillez pas la princesse Anna tout de suite ! Entendis-je alors.
Non…Non…Non…Pas déjà…M’énervai-je. A mon grand regret, le visage de Kristoff se flouta…Comme le reste du décor. Le monde des rêves s’estompa et je me réveillai avec un goût amer dans la bouche…Il faudra que je pense à rajouter Kay à la liste des ennemis à tuer ! Comment osait-il ?! Me réveiller avant le baiser final et la nuit de noces ! Quel manque de savoir vivre ! Grommelai-je intérieurement.
Peut-être que si je refermais les yeux et que je me remémorais les images, mon rêve repartirait de plus belle ?! Hélas, il n’en fut rien. J’étais bien trop éveillée à présent. A contrecœur, je me rehaussai donc dans mon lit et criai d’une voix à peine diluée de mauvaise humeur :
-Vous pouvez entrer Gerda ! Je suis prête à commencer la journée !
Bien qu’un peu surprise, la servante finit par pointer le bout de son nez. Elle fut suivie de Kay à qui je lançai des éclairs du regard. Loin de se douter qu’il m’avait fait louper un évènement important de ma stimulation féminine, l’un alla tirer les rideaux pendant que l’autre se chargea de m’amener vers le paravent où elle me passa les vêtements du jour pendant que je lui renvoyais les habits de nuit.
-Avez-vous bien dormi princesse Anna ? Finit par demander Gerda comme chaque matin.
-A merveille, maugréai-je, et honnêtement je n’aurais pas été contre une petite demi-heure en plus !
-Ah ! Je vous l’avais dit Gerda ! La gronda Kay.
La servante n’en fut pas affectée. Alors qu’elle me mena vers la coiffeuse pour me maquiller et dompter mes cheveux roux surplombés d’une mèche blanche, elle s’écria:
-Pardonnez-moi princesse, mais je pensais que comme aujourd’hui, vous aviez enfin le droit d’à nouveau voir la princesse Elsa, vous seriez réveillée aux aurores !
La remarque me fit sursauter…Mais oui c’est vrai…Elsa avait tenu la promesse que nous nous étions faites une semaine plus tôt. Elle allait enfin sortir de sa chambre ! Comment avais-je pu oublier ça ?! Mon humeur changea radicalement. Mes rêves érotiques avec Kristoff pouvaient attendre puisque j’allais enfin retrouver ma sœur !
-Ça l’air d’aller mieux princesse Anna ? Lança à nouveau la servante avec un sourire.
Je lui fis une petite grimace pour montrer que je n’étais pas fâchée et répondis surexcitée :
-Plus vite Gerda ! Je veux voir Elsa ! Nous allons enfin pouvoir faire des bonhommes de neiges comme lorsque nous étions petites et…
Je me mordis la lèvre alors que les deux servants se regardèrent surpris. Pourtant aucun des deux ne souleva la question des pouvoirs et la vieille intendante finit de me faire ma deuxième natte. Elle conclut en plaisantant :
-Voilà ! Vous êtes fin prête ! Profitez de votre sœur et redonnez un peu vie à ce château et ce royaume ! Croyez-moi, vu votre âge vous allez plutôt discuter des romans de la Duchesse de Funningur que de bonhommes de neige !
Je m’empourprai immédiatement ce qui la fit éclater de rire. Elle reprit aussitôt :
-Ne soyez pas gênée princesse Anna…Tout le château a lu ces histoires…Je dirai même que tout Arendelle connaît cette brillante auteure et ses œuvres !
Sachant que sa fille est votre reine…Pensai-je en souriant. Je me contentai d’hocher la tête pour la servante puis je m’esquivai enfin de ma chambre alors que l’excitation me gagna à nouveau.
-Princesse…Vous êtes en collants ! Cria encore Gerda à travers le couloir.
Mais je m’en fichai. Prenant mon élan, je glissai avec grâce sur le parquet évitant le tapis qui me menait aux escaliers en colimaçon et m’arrêtais devant la porte de ma sœur. Je cognai avec avidité les six coups…Et ne reçus aucune réponse.
-Bah alors…Y aurait-il eu un malentendu ? Pensai-je à haute voix, Elsa ! Elsa ! Tu peux m’ouvrir ! Y a plus de restrictions !
Kay et Gerda arrivèrent alors essoufflés et la servante me tendit mes ballerines.
-Te…Tenez princesse Anna…Votre…Votre sœur et vos…Parents…Vous attendent…Dans la grande salle des plaintes…Articula-t-elle avec peine.
-Oh…Euh…Merci, bafouillai-je en rougissant.
J’enfilais aussitôt mes chaussures avec maladresse, puis prenant pitié d’elle, je ralentis le pas. Malgré les évènements qui s’étaient produits, j’avais encore des côtés puérils et cela m’agaçait. Je ne voulais plus qu’on me voit comme une petite adolescente écervelée ! J’avais été et j’étais toujours Mamange d’une petite fille ! J’avais vaincu la mort grâce à Mamie !
J’exerçais des responsabilités à présent ! Non ! Je ne pouvais plus être une fillette ! Garder ma vivacité et ma spontanéité oui ! Être impulsive non !
Le temps que j’imprime bien mes convictions, nous arrivâmes enfin dans la grande salle.
-Son altesse royale la princesse Anna d’Arendelle ! Annonça Kay.
-Ah vous voilà ! S’exclama Maman avec un sourire.
Mais je ne m’en préoccupai pas car j’avais enfin ma sœur en face de moi. Je me retins de courir lui sauter dans les bras. Ça, c’est la Anna d’avant qui l’aurait fait, me convainquis-je, même si l’envie m’en démangeait. A la place je laissais les deux serviteurs sortir de la pièce. Puis, je m’approchais doucement du reste de ma famille. Elsa me lança un sourire plein de grâce. Contrairement à ce qu’on s’était dit l’autre fois, elle n’avait pas changé de tenue. Ses cheveux étaient relevés en un chignon tressé impeccable. Elle inspirait un charisme naturel et je ne pus m’empêcher de lui faire une révérence. Surprise, elle vint me relever. Sa main était gantée. Par précaution sans doute.
-Bonjour Anna, tu es fort belle, me lança-t-elle, humble.
-Bonjour Elsa ! Oh tu es encore plus fort belle ! Euh…Pas forte grosse ! Tu es fort belle encore plus belle ! Dis-je d’une traite en m’emmêlant les pinceaux.
Ma sœur éclata de rire alors que Maman se recroquevilla contre Papa en s’essuyant une petite larme.
-Si vous saviez depuis combien de temps, j’attendais ce moment ! Nous confia-t-elle.
-Nous le savons ! Répétèrent nos voix en même temps.
Maman et Papa se lancèrent immédiatement un regard étonné et j’ajoutai :
-Enfin…Avec moi qui vous demandez toutes les cinq minutes d’ouvrir sa porte...Euh…Nous espérions très fortement que ça viendrait un jour.
-Bien évidemment ! Reprit Maman.
Nous nous regardâmes à nouveau et éclatâmes de rire produisant un écho dans la salle vide.
-Allons ! Allons ! Mesdemoiselles ! Un peu de calme, nous gronda gentiment Papa.
Nous arrêtâmes de glousser alors qu’il attendait qu’on soit attentives.
-Pardon Père…Nous t’écoutons, répliquai-je en me râclant la gorge.
Il retrouva le sourire et laissa encore un peu de silence avant de dire :
-Merci…Tout comme votre mère, je suis satisfait de vous voir à nouveau ensemble et j’espère que cette fois les choses se passeront mieux que lors de vos précédents amusements…
-Agnarr…Grogna Maman, on a dit qu’on laissait le soin à Elsa de tout expliquer à Anna.
Il rougit légèrement et se reprit :
-…Oui bien sûr Iduna…Ce que je voulais dire c’est que j’espère que vos relations seront…Moins…Glaciales que celles de votre enfance…
Maman souffla immédiatement pour montrer qu’elle perdait patience.
-Bon laisse…Je vais peut-être m’en charger…Car là tu es…Commença-t-elle.
-Ne t’en fais pas Mère, je vais le faire ! La coupa soudain Elsa.
Papa et elle la regardèrent tout de suite avec plein de reconnaissance. Puis ils se reculèrent légèrement pour que ma sœur soit bien en face de moi. Contre toute attente elle me détacha ma tresse qui comportait ma mèche blanche puis elle se mit à la caresser et demanda :
-Chère petite soeur…connais-tu l’origine de cette anomalie à tes cheveux ?
Elle m’observa, l’air de dire « joue le jeu ». Je consentis à essayer d’être la plus naturelle possible et répondis :
-Oh ? Alors ce n’est pas l’œuvre d’un baiser d’un troll ?
Elsa nota ma maladresse mais la remarque la fit néanmoins sourire. Elle secoua la tête et s’enleva délicatement ses gants avant de reprendre :
-Anna…J’ai quelque chose à t’annoncer…Surtout…Ne prends pas peur…S’il te plaît.
J’attendis en essayant de ne pas paraître trop impatiente. D’un geste rapide, ma sœur se donna du courage et fit un cercle avec sa main. Comme prévu de la neige en sortit sous les regards anxieux de mes parents. Elle trouva sa chute juste à leurs pieds. Elsa se mordit la lèvre de contrariété et je vis que ses doigts se gelèrent. C’était le moment ou jamais de la sortir de ce bourbier.
-Oh…Oh mais alors Elsa…Tu es capable…De…Enfin est-ce que j’ai bien compris ?! Tu es capable de créer…De la neige… Mais comment fais-tu cela ?! C’est extraordinaire ! Quoique…Ça ne doit pas être bien pratique pour se réchauffer…Tu aurais pu hériter d’un pouvoir magique qui recouvre les fjords de sable blanc et chaud…Enfin…Je ne dis pas ça parce que je n’aime pas ton pouvoir…Non…Hein…C’est pas ça du tout…Il est très beau…Je comprends maintenant comment nous nous faisions des bonhommes de neiges avant que tu t’enfermes dans ta chambre…Enfin…Qu’on t’enferme…Bredouillai-je.
-Oh ma chérie, reprit Maman, cela veut dire…Que tu te rappelles que nous t’avons emmené chez les trolls ? Est-ce que tu te souviens qu’ils t’ont enlevés une partie de ta mémoire ?
Je jetais un coup d’œil à Elsa pour savoir ce que je devais répondre mais son regard fut neutre. Je rétorquai simplement :
-Non, Maman je ne m’en souviens pas… Mais…Euh…Je…Je l’ai deviné ! Après tout je me rappelle un baiser de troll…Et je suppose que ce n’était pas le docteur Lothar qui allait s’occuper d’un cas de magie !
Ma Mère rit avec maladresse et dit encore :
-Tout à fait ma chérie…Il aurait été incapable de tenir sa langue…Et puis…
-…Et puis nous avions nous-mêmes quelques souvenirs auprès des trolls, répliqua Papa en souriant amoureusement à Maman.
Elle hocha aussitôt la tête et lui embrassa la joue. Puis elle ajouta plus pour elle-même avec un regard pensif :
-Oui les trolls savent manier les souvenirs…Mais il paraît que c’est bien parfois de les oublier…Enfin…Passons…Ma Floconnette…Tu peux remettre ton gant, je crois que ta sœur a compris ta démonstration…Maintenant que tu es plus posée nous allons pouvoir t’aider à travailler ton pouvoir.
Elsa hocha une tête convaincue et s’exécuta. Papa alla alors se poser sur le trône et nous savions que nous allions avoir affaire au roi. Il se réhaussa et prit une voix forte avant de déclarer :
-Bien. Maintenant que les choses ont été mises au clair, nous consentons à vous faire confiance à toutes les deux. Vous avez à nouveau le droit de vous voir et d’aller où bon vous semble dans le royaume…Du moment qu’Elsa garde bien ses gants.
Je sautais aussitôt sur l’occasion et répliquai :
-Oh père ? Cela veut dire que nous pouvons nous balader à l’extérieur du château ? Visiter Arendelle et ses commerces ? Son port florissant et ses tavernes remplies d’hydromel ?! Enfin…Non…On ne va pas vraiment boire…Mais Mlle Larsen a toujours dit que le meilleur moyen de vérifier la théorie c’était par la pratique !
-Tiens…Elle m’avait sorti ça aussi quand elle était énervée et qu’elle m’avait surprise en train de lire un des romans de la Duchesse au lieu d’écouter son cours ! Pouffa Maman.
Ma sœur et moi nous regardâmes gênées avant d’étouffer un ricanement. Papa sauta alors sur l’opportunité et rétorqua :
-Oh Iduna je t’en prie ! Nous n’avons pas attendu que Mlle Larsen nous dise de pratiquer pour…Euh…Pour nous intéresser à autre chose que son cours…Mais revenons au sujet principal ! Oui Anna ! Vous pouvez vous balader dans le royaume si vous le désirez…Allez prendre l’air ! Ça va vous faire du bien…Et permettre aussi aux gens de montrer que vous n’êtes pas si loin de votre peuple ! Il ne faudrait pas que nos futurs invités croient que nous sommes un royaume fermé n’est-ce pas ma chère reine ?
-Tout à fait Votre Majesté ! S’écria Maman enchantée, profitez de ce temps pour vous retrouver mes brillantes filles…Quant à nous mon très cher roi…Nous devons…Retourner…A nos…Occupations…
Ses dernières paroles avaient été susurrées avec une telle intensité que je calculais rapidement le jour de la semaine. Vendredi…Il était temps de créer Kaspian ! Je leur lançais un sourire gêné alors qu’Elsa plus crispée cherchait à partir de la pièce.
-Bon…Nous y allons dans ce cas ! A tout à l’heure Papa ! A tout à l’heure Maman ! Merci encore ! Lançai-je.
J’entrainai ma sœur par la main avec violence et nous ne mîmes pas longtemps avant d’atteindre le pont en pierre d’Aren Ier. L’air était frais et les habitants commençaient juste à s’éveiller.
-Rassure-moi, nous n’allons pas partir en cachette tout de suite pour rejoindre Mamie Anna ? Nous n’allons pas déjà désobéir ? S’inquiéta Elsa.
Je la regardai hésitant à lui sortir une petite phrase drôle et finalement je répondis :
-Nous serions incapables d’ouvrir la brume je te rappelle ! Et encore moins la soulever ! Il nous faudrait Maman ou Kristoff pour faire cela car eux sont pleinement Northuldra et ont des problèmes de familles à résoudre !
Je me retins de réagir face aux rougeurs que provoqua la prononciation du prénom de notre ancien amant sur ma sœur et préférai me racler la gorge pour changer de sujet.
-Tu sais…Dans ce cas il vaudrait peut-être mieux que nous restions à la maison pour commencer, dit-elle soudain apeurée.
Elle était sur le point de repartir en direction de la herse quand je la stoppai d’un mouvement de main.
-Oh Elsa ? Tu ne vas pas déjà nous faire une crise ? Je pensais que tu serais contente de faire le tour d’Arendelle en ma compagnie ? N’est-ce pas le cas ? Ajoutai-je un peu dépité.
Elle vit mon trouble et m’enlaça tout de suite pour me rassurer.
-Si. Bien sûr que si, je suis heureuse de partager ce moment avec toi petite sœur, reprit-elle.
-Parfait ! Renchéris-je en ayant retrouvé le sourire, si tu n’as pas plus d’appréhension par où voudrais-tu commencer ? Je te laisse le choix !
Je vis Elsa réfléchir, un peu agacée que je l’eûs désigné pour la première activité. Elle ne tarda pas d’ailleurs à répliquer :
-Je suppose que tu es plus renseignée sur l’endroit que moi ! Donc…A toi l’honneur plutôt !
Après quelques secondes à avoir les images du port, du marché, de la place de l’horloge, du phare ou encore de la cascade près des moulins à vents, je déclarai en riant soudain :
-J’ai trouvé !
Je lui pressai les doigts avec excitation et la menai vers la boulangerie Blodget.
-Hum ça sent tellement bon ! Déclara Elsa en humant l’air les yeux fermés.
-Ah ! Je savais que je ferais un sans-faute en t’emmenant là ! Plaisantai-je.
Sans l’attendre, je commençai à tirer la porte de la boutique. Puis je me tournai vers ma sœur qui attendait toujours en retrait.
-Bah qu’est-ce que tu fais ? Tu viens ? Lui lançai-je.
-Anna…Je ne suis pas sûre que ça soit une bonne idée, il vaut mieux que j’attende dehors, tu sais…Le contact avec les gens…Je n’ai plus l’habitude, répondit-elle confuse.
-Tu as tes gants Elsa, et personne n’est au courant, si tu ne le montres pas, les gens ne se poseront pas de questions, tu n’as pas envie de te présenter et de rencontrer la femme qui est à l’origine de l’amour que nous avons pour le chocolat ? Demandai-je.
-Bah…ça c’est Maman, répondit-elle.
-Hahaha très drôle Elsa ! Bon j’y vais sans toi, tant pis ! Tu n’auras pas le droit à la dégustation gratuite ! Clamai-je.
Je tirai enfin la poignée de la porte et une odeur de sucre atteint mes narines en quelques secondes. Mon cœur éclata en voyant les comptoirs colorés de bonbons, de pâtisseries et de viennoiseries. J’aurais pu dévaliser le magasin en quelques secondes. J’inspectai rapidement les présentoirs qui se trouvaient sur les côtés des vitres qui donnaient sur l’extérieur et aperçus bientôt les mignardises d’Arendelle au chocolat à côté du Kransekkake. Alors qu’Elsa se risqua enfin à rentrer à son tour, une petite dame rondelette nous dévisagea de stupeur avant de produire une révérence et de bredouiller :
-Ça par exemple…Si…Si je m’attendais à vous voir parmi nous vos Altesses ! Les dernières fois vous n’étiez pas plus hautes que trois pommes… Je…J’aurais fait un peu plus de ménage…Enfin…Euh…Soyez les bienvenues dans ma boutique ! Vous…Vous désirez quelque chose ?
-Bonjour Madame Blodget ! M’écriai-je, le roi et la reine sont d’accord pour que nous sortions du château. Nous allons pouvoir participer à la communauté du royaume à partir de maintenant comme ils ont pu le faire autrefois !
-Voilà une excellente nouvelle princesse Anna, dit-elle toute confuse.
-Je suis bien d’accord avec vous ! M’exclamai-je en me frottant les mains pour me canaliser, Bien…Pour en revenir à la boulangerie…Pour être honnête, nous voudrions prendre toutes vos spécialités sur le champ…Mais nous savons que ce n’est pas possible…Alors cela nous donnera l’occasion de revenir…
-…Je pense que vous savez ce que nous aimerions comme achat ! Insinua alors Elsa qui sembla moins mal à l’aise.
Elle réussit même à sourire.
-Oh ? Si vous avez hérité du roi et de la reine, je dirais au hasard…Les gâteaux d’Arendelle en chocolat ? Dit la vendeuse très sûre d’elle.
-On ne peut rien vous cacher ! Plaisantai-je, mettez-en dix s’il vous plaît.
-Bien votre Altesse ! Reprit madame Blodget enthousiaste.
Alors qu’elle s’activait à sortir les friandises du présentoir à l’aide d’une grande pince, je croisai le regard un peu gêné de mon aînée et me repris aussitôt :
-Oh…Attendez s’il vous plaît ! Mettez-en vingt de plus !
-Vingt de plus ! Répéta Elsa en écarquillant les yeux de stupeur, Anna je sais que tu es gourmande mais n’est-ce pas un peu trop ? Tu risques de te rendre malade.
Je souris, malicieuse et conclus :
-Je sais ce que je fais…Tu verras bien.
Non étonnée, Madame Blodget s’appliqua de plus belle et ce fut ainsi que quelques secondes plus tard nous ressortîmes de la boulangerie avec quatre gros paquets blancs entourés de ruban.
-Qu’est-ce qui t’a pris Anna ? Demanda encore Elsa alors que la colère se lisait sur son visage.
-Si tu patientes un peu grande sœur, tu sauras tout promis ! La taquinai-je.
-J’arriverai à être plus patiente que le chocolat qui risque de fondre, ça c’est certain, maugréa-t-elle entre ses dents.
-Oh ! Eh bien tu n’as qu’à porter les paquets en attendant ! Avec toi au moins ils seront en constante fraîcheur ! Lançai-je à nouveau.
Sans attendre son accord, je lui superposai les paquets entre les mains.
-Voilà ! C’est parfait ! Nous allons faire un petit tour du marché du port d’abord et ensuite nous terminerons par la surprise ! Criai-je surexcitée.
-Tu ne penses pas que nous avons acheté assez de choses pour aujourd’hui ? Franchement Anna, tu es pire qu’une enfant ! Ton tempérament me rappelle beaucoup mes…
Elsa s’arrêta soudain plus blanche qu’un linge et je sus en cet instant à qui elle pensait car j’avais eu une même image dans mon esprit. Nous nous regardâmes et je lui caressai l’épaule avant de murmurer :
-Tu allais dire « mes filles », c’est ça ?
Elle acquiesça en ravalant ses larmes avec peine.
-Je…J’aimais bien venir avec Anna et Iduna à la boulangerie, me confia-t-elle quelques secondes plus tard, nous avions perpétué la tradition…
-J’aurais tellement aimé partager ce genres de moments avec ma petite Helga, chuchotai-je à mon tour avant de me reprendre, enfin…J’ai déjà eu beaucoup de chance de la rencontrer et d’avoir pu passer du temps avec elle…Bon allez trêve de larmoiement, viens !
Nous nous remîmes de nos émotions nostalgiques et fîmes le tour du marché. Comme pour la boulangerie, j’aurais aimé tout acheter. Je regardais les étals de fruits et légumes, de viandes et poissons et des produits laitiers avec un regard neuf, imaginant déjà dans quels plats succulents ils allaient pouvoir être incrustés. Peu à peu Elsa se prit au jeu et je la surpris plusieurs fois à saliver avec envie devant certains produits.
Nous passâmes ensuite devant les tenues d’Arendelle et contemplâmes la traditionnelle couleur bleue qui était la plus réputée de notre royaume. L’odeur des savons fit à son tour une apparition et nous restâmes plusieurs minutes à respirer ces mélanges qui nous ramenèrent à différents souvenirs de nos enfances respectives. Nous ne manquâmes pas de saluer tous les habitants qui étaient étonnés mais ravis de nous découvrir enfin.
-Des fleurs princesses Anna ! Princesse Elsa ! Approchez-vous pour les sentir de plus près ! S’écria Aude la fleuriste, choisissez celle que vous préférez et je vous les offre !
Instinctivement ma sœur et moi nous dirigeâmes vers les crocus violets et jaunes qui reposaient dans un bouquet en boule.
-Bien ! Va pour les crocus ! S’exclama-t-elle en se penchant pour prendre une copie du modèle qui se trouvait sur son étendard.
-Maman ! Clama soudain un petit garçon en venant à sa rencontre, Maman je peux aller me balader s’il te plaît en attendant que tu aies fini le marché ?
Je le regardai attendrie alors que sa mère lui donna la permission :
-Oui, mais tu ne t’approches pas trop de l’eau du port, je ne voudrais pas que tu meurs, noyé !
Elsa et moi pâlîmes immédiatement.
-Oui Maman ! Promis ! Merci ! Renchérit le bambin en s’en allant.
Aude le lâcha enfin du regard alors que d’affreux souvenirs de la chute du barrage me revint en mémoire. C’était le corps de cet enfant que j’avais découvert en premier dans ma vie antérieure. Nos visages demeurèrent mal à l’aise jusqu’à ce que la fleuriste reprenne :
-Oh n’ayez crainte princesse ! Les bouquets en copie sont aussi frais que ceux exposés… Mais si vous préférez avoir le modèle original, je vous le laisse !
Je secouai aussitôt la tête et essayai de retrouver le sourire.
-Non, non ce bouquet est parfait, merci beaucoup ! Lançai-je en me reprenant, je voudrais aussi des roses rouges s’il vous plaît
Ravie, Aude me confectionna un bouquet plus petit et me le tendit.
-Combien pour les roses ? Demandai-je.
-Oh mais rien du tout, vos Altesses ! Ça m’a fait plaisir ! Répondit-elle très vite.
-Tout travail mérite salaire ! Repris-je, alors combien ?
-Bon et bien dans ce cas…Dix couronnes princesses, balbutia-t-elle.
Satisfaite, je lui donnai l’argent et nous partîmes du marché. Nous longeâmes le port et respirâmes les embruns qui n’en finissaient plus de venir se fracasser contre les pavés du royaume.
-Tu ne trouves pas le fjord magnifique Elsa ? Soupirai-je, rien que pour tout ça…Je suis ravie que nous ayons eu une deuxième chance, la vie est si…Magnifique même si elle a ses hauts et ses bas…N’es-tu pas d’accord avec moi ?
-Je le suis Anna, grommela-t-elle, mais je ne le serais encore plus si je n’avais pas toutes les courbatures aux bras à force de porter tes paquets ! Tu ne penses pas qu’il serait temps de m’amener à ta surprise ?
Ayant presque oubliée pourquoi j’avais acheté autant de chocolat, je l’observai en gloussant et rétorquai :
-Oui tu as raison ! Pardon Elsa ! Allez ! Viens !
Surexcitée, nous retournâmes à l’intérieur du village et contournâmes la grande stèle inaugurée par Papy Runeard où étaient inscrites les victimes de la première bataille du fin de siècle dernier des Northuldra et des Arendellien. Nous passâmes alors devant le pub de l’Old Reindeer et arrivâmes enfin devant l’orphelinat. Ma sœur retrouva immédiatement le sourire et prononça :
-Ingénieux Anna…Tu es ingénieuse…Je ne sais pas pourquoi je n’y ai pas pensé ! Il était évident que ton cœur généreux irait vers ces orphelins.
-Merci Elsa, murmurai-je.
Elle recouvrit une dernière fois les paquets de givre pour que les chocolats ne fondent pas puis nous entrâmes dans le lieu qui avait un jour permis à Maman d’être la reine d’Arendelle. Un feu crépitant au loin nous réchauffa. Nous entendîmes des rires d’enfants dans le fond du hall. Quelques minutes plus tard, la directrice de l’établissement nous accueillit avec la même surprise et la même joie que tous les autres habitants que nous avions rencontrés en cette matinée.
-C’est trop d’honneur de vous avoir parmi nous vos Altesses ! Nous sommes gâtés par des visites inattendues aujourd’hui ! S’écria-t-elle.
-Nous voulions vous remercier pour tout ce que vous faîtes pour Arendelle ! Renchéris-je, vous avez élevé en partie notre mère après tout !
-Oh cette chère Iduna…Tellement gentille…Tellement généreuse auprès des enfants même lorsqu’elle était grande, Murmura-t-elle pensive avant de se reprendre, excusez-moi vos Altesses, je ne devrais pas parler comme cela de votre mère maintenant qu’elle est reine.
-Il n’y a pas de mal, répliqua Elsa, et comme vous venez si bien de le dire, la générosité a été apprise dans la famille…Aussi nous venons apporter des chocolats aux orphelins pour les égayer.
-Oh ! C’est vraiment gentil ! Ils vont être contents ! Il ne manquait que des friandises pour accompagner les chants de monsieur Bjorgman…Vous savez lui aussi il a été orphelin ici…Peut-être deviendra-t-il de sang royal à son tour ?! Après tout, ça a l’air d’avoir marché pour Iduna et pour Eugène Fizterbergh.
Notre cœur s’arrêta en même temps tandis que nous avions cessé d’écouter à la moitié de la phrase. Le simple fait de savoir que Kristoff était dans ces lieux en même temps que nous me fit avoir une montée de chaleur.
-… Mais venez ! Je vous en prie ! Continua la directrice dans le lointain.
Sans nous attendre, elle débarrassa Elsa des paquets alors que cette dernière me lança un regard noir et s’en alla dans une pièce plus bruyante. Ma sœur et moi ne bougeâmes pas tandis qu’elle finit par demander :
-Tu étais au courant Anna ?
-Comment aurais-je pu l’être ? M’offusquai-je, oh Elsa…Je t’assure que je ne savais pas !
-Alors ça y est ! Nous y voilà, reprit-elle avec hargne, toi qui vas tout faire pour attirer son attention me brisant un peu plus le cœur.
-Tu as eu plus que son cœur la dernière vie, dis-je agacée, je croyais que tu étais d’accord pour…Pour que je tombe amoureuse de lui…Et qu’il le soit en retour…Tu as bien vu…Nous avons toujours été ensemble dans toutes nos vies.
-Oui je sais ! Il y a eu une exception, pesta-t-elle, et ne t’en fais pas je sais que Mamie défend ton choix.
La sueur commença à couler sur mon front et je me sentis vraiment mal. Je tentais de refouler les larmes de colère et respirai un grand coup avant de reprendre :
-Je ne me battrai pas avec toi Elsa, je tiens trop à notre amour sororal…Ne mêle pas Mamie à cela, je pense qu’elle a eu assez de complications avec sa propre histoire d’amour. Si tu veux qu’on s’en aille, alors partons…Mais le plan attendu par notre grand-mère n’aboutira jamais.
Ma sœur resta interdite et me fixa encore méchamment avant de finir par approuver. Elle me regarda à nouveau désolée et chuchota :
-Excuse-moi Anna. Je…Je vais me reprendre…Il faut juste que tu saches…Que je ne m’y ferai sans doute jamais…Et que ce n’est pas facile pour moi.
Je retrouvai un peu le sourire et ajoutai pour détendre l’atmosphère :
-Tout comme ça ne l’était pas pour moi dans notre précédente vie…Et puis tu sais si ça se trouve Kristoff n’aimera aucune de nous deux dans celle-là !
-Je vais tout de même prendre mes précautions là-dessus, répliqua ma sœur.
Elle retrouva aussitôt sa prestance et sortant rapidement sa main de son gant, elle fit un geste pour modifier sa robe et la rendre plus éclatante. La transparence se vit bientôt dans son dos et sa poitrine naissante. Elle remit rapidement son gant alors que je sentis une vieille pointe de jalousie s’emparer de mon corps. Toute fière, elle se lâcha enfin les cheveux, les faisant tomber en cascade le long de son dos. Comment pouvaient-ils être aussi souples ? Aussi beaux ?
Je rageais intérieurement et étais sur le point de faire de même avec les miens même s’ils auraient été moins ondulés quand la directrice revint nous chercher. Elle se pétrifia quelques secondes en voyant ma sœur et nous pouvions lire dans son regard l’incompréhension au changement de vêtement puis elle secoua légèrement la tête et insista :
-Vos Altesses…Venez-vous ?
-Oui, oui pardon ! S’exclama ma sœur en me devançant.
Je pressai mon pas au sien et nous arrivâmes enfin dans la pièce. Les enfants étaient assis en ronde autour de Kristoff qui chantait avec son luth adossé à Sven. Sa vue me fit instantanément fondre…Il avait une position magnifique…Hum ses jambes qu’il avait su écarter dans la reproduction du traineau dans l’Helveg. Sa bouche qui avait tracé un chemin sur la mienne…Dans mon cou…Entre mes seins…Sur mon ventre…Puis plus bas…Beaucoup plus bas…Je sentis soudain des zones profondes s’éveiller dans mon corps…Non Anna ! Me grondai-je soudain, Ce n’est pas le moment de commencer…
-Endors-toi sans peine…Sven…Termina-t-il doucement.
Tous les enfants le regardèrent attentifs alors qu’il continua :
-Voilà ce que je chante à mon renne pour qu’il s’endorme, et vous est-ce que vous chantez des comptines à vos peluches et poupées aussi ?
Mon Dieu cette voix…Je ne pourrais jamais revivre sans cette voix…Bon Anna ça suffit ! M’énervai-je.
-Oui monsieur Bjorgman, dirent les enfants à l’unisson.
-Est-ce que vous voudriez écouter la vieille balade de Flemmingrad maintenant ? Lança-t-il à nouveau, c’est la dernière chanson après il faut que je file travailler !
-Oh oui ! S’exclama la foule.
-Une minute s’il te plaît mon petit Kristoff ! Intervint la directrice.
Elle réclama l’attention de tout le monde et annonça :
-Les enfants…Les princesses Elsa et Anna nous font la surprise de se joindre à nous ! Et elles vous ont apporté un petit cadeau à chacun !
Immédiatement une dizaine de paires de yeux se pointa vers nous. Je n’en retenus aucun si ce n’est celui du montagnard qui nous dévisagea ma sœur et moi avec indifférence. Je m’avançais alors et déclarai avec le plus de contrôle dans ma voix :
-Bien…Alors je vais faire le tour et donner à chacun un chocolat.
-D’accord princesse Anna, reprirent les voix, merci princesse Anna !
Satisfaite de ma décision, je jetais un coup d’œil à ma sœur qui essayait de se pavaner pour attirer l’attention de Kristoff et me retins de ne pas lui arracher les cheveux. Je passai outre et distribuai les friandises aux orphelins qui me remerciaient avidement. Quelques minutes plus tard, je bousculai discrètement ma sœur et demandai :
-Est-ce que tout le monde a eu son chocolat ?
Les « Oui » furent unanimes mais furent bientôt remplacés par un unique « Non ». Paniquée, je scrutai les enfants en alerte et lançai à nouveau :
-Qui a dit « non » ?
Mes joues s’enflammèrent sans que je ne puisse les contrôler en voyant Kristoff lever subitement la main avec un air amusé.
-Moi je n’ai pas eu mon chocolat princesse Anna, reprit-il en accentuant bien sur mon prénom.
Mon feu aux joues redoubla et je réussis à bafouiller :
-Oh…Euh…Eh…Bien…C’est-à-dire que…Nous n’en avions pas prévu pour vous…Monsieur Nattu…Enfin Bjorgman.
-Vraiment ? Dit-il en prenant une mine peinée, je croyais que les souverains connaissaient le nombre exact de leurs sujets…
Je voulus rétorquer mais Elsa me devança :
-Prenez le mien, minauda-t-elle en faisant exprès de se déhancher, je n’ai pas besoin de chocolat, il faut que je puisse rentrer dans mes robes…Je serais reine un jour après tout…
Cela eût l’effet voulu. Kristoff ne put s’empêcher de jeter un coup d’œil aux formes de ma sœur tracées par sa tenue moulante pendant plusieurs secondes où j’eus envie de la maudire. Néanmoins, son regard se posa à nouveau sur moi et il répliqua :
-Vous avez quand même encore un peu de marge avant d’être grosse princesse Elsa, quant à vous princesse Anna, je voulais juste vous charrier, c’est tout. Je n’en veux pas.
Je ne me laissai pas abattre et me rappelant soudain que j’avais le bouquet de roses, je lui tendis avec empressement.
-Tenez…Considérez ceci comme un cadeau des sœurs d’Arendelle ! Clamai-je.
Tous les enfants étaient aux aguets alors que Kristoff me regarda avec une moue dubitative avant de reprendre, amusé :
-Alors…Je ne suis pas un spécialiste de l’amour mais j’ai eu une bonne famille qui m’en a tout appris et…D’habitude ce sont les hommes qui offrent des fleurs aux jeunes femmes.
Pitié sortez-moi de ce bourbier, pensai-je très fort. Elsa se retint de rire alors que j’étais de plus en plus embarrassée. Le montagnard finit par voir ma gêne et ajouta :
-Mais elles sont très jolies ces roses, c’est Aude la fleuriste ma voisine de stand qui les vend…D’ailleurs, je vais devoir vous laisser car il faut que j’aille vendre mes pains de glace !
Il prit alors la muselière de Sven et commença à le sortir de la salle quand ne souhaitant pas m’avouer vaincue, je dis encore :
-Kristoff ! Attendez ! Des pains de glace c’est ce dont nous aurons besoin justement d’ici quinze jours pour une fête au château ! Les vôtres sont très réputés dans la région.
Un peu surpris, le montagnard répliqua :
-Mais je n’ai pas reçu de commande du roi Agnarr.
-Eh bien considérez que vous en recevrez bientôt une, souris-je…Oh ! Encore un truc et promis après je vous laisse partir ! Pour le bal les roturiers sont invités…Il vous faudra donc vous fournir un costume de gentleman.
-Anna…Cesse de gêner Monsieur Bjorgman, tu vois bien qu’il est troublé car il ne sera pas dans son milieu ! Clama alors Elsa en lui prenant l’épaule avec compassion.
Le montagnard réussit alors à se dérober avec un peu de brutalité puis il se racla la gorge et rétorqua :
-Je vous remercie princesse Elsa de me rappeler que je ne suis pas de votre monde et que je ne souhaite jamais l’être...Sans vous vexer bien entendu !
Ma sœur devint livide et se renfrogna. Puis il se tourna vers moi et ajouta avec un sourire :
-Mais je fournirai néanmoins un effort pour être correct et présentable ce jour-là, je vous le promets…Bien…Si vous voulez bien m’excuser à présent ! Je dois aller au marché…Tout le monde n’est pas de sang royal !
Il alla jusqu’à la porte et observa les enfants avant de dire d’une voix tendre :
-Je vous promets que la semaine prochaine, je commencerai par la ballade de Flemmingrad pour notre temps musical !
-A la semaine prochaine monsieur Bjorgman ! Clamèrent-ils en lui faisant des signes d’aurevoir.
Le montagnard nous fit une révérence maladroite et je ne pus m’empêcher d’ajouter :
-Sven sera également le bienvenue au château ! Il aura du foin et des carottes à l’écurie !
Je sentis immédiatement un petit jet de gel dans le dos de la part d’Elsa alors que Kristoff haussa un sourcil de surprise. Il resta quelques secondes à m’observer si bien que je faillis gémir.
-J’avais peut-être tort…Alors vous connaissez bien vos sujets finalement princesse Anna, conclut-il avant de donner deux baisers sonores sur les joues de la directrice.
Il me sourit encore avant de s’échapper définitivement. Je rougis instantanément alors que ma sœur me lança un regard dévastateur.
-Princesse Elsa ? Est-ce que vous vous sentez bien ? S’inquiéta soudain une petite fille apeurée.
Je donnai un coup de coude à mon aînée pour qu’elle la rassure. Elsa se mordit la lèvre et répliqua :
-Oui…Oui je vais bien trésor ! C’est juste que la princesse Anna et moi devons rentrer au château…Nous…Nous repasserons vous voir pour vous raconter des histoires plus tard, d’accord ?
Les enfants sautèrent de joie et nous les quittâmes ainsi plein d’espoir. Le chemin du retour se fit dans une atmosphère pesante. Elsa comme moi étions perdus dans nos pensées. Et je finis par crever l’abcès :
-Tu…Tu vas continuer à me bouder encore longtemps ? Je t’ai dit que je n’étais pas au courant de rien…
Ma sœur soupira immédiatement et répondis :
-Je ne te boude pas Anna…Mais…Je ne te cacherai pas que ça m’a fait bizarre de revoir mon ancien mari sans qu’il ne se rappelle tout ce que nous avons partagé.
-Ça avait déjà été le cas avec l’autre Kristoff dans l’Helveg, soulignai-je.
Elle soupira encore.
-Oui petite sœur tu as raison…Mais tu verras vraiment ce que je ressens quand tu rencontreras Hans…Tu te prendras une belle claque à la figure, murmura-t-elle, mais ma foi…C’est comme ça…Nous n’y pouvons rien…
Elle se renferma encore et resta prostrée avant de sortir « On ne badine pas avec l’amour » de sa poche et de me le montrer. Elle déclara alors avec férocité :
-Oh, et pendant que j’y suis…Maman m’avait confiée une mission ! Je devais t’expliquer où menaient les déboires amoureux si la décision était mal prise…Finalement je crois que tu n’as pas besoin d’explication…Tu es pire que Camille et Perdican !
La voix d’Elsa tonna violemment. Elle me devança alors que je me sentis mal. J’encaissai ses remarques acerbes sans ne rien dire. Puis je la rattrapai et la forçai à me regarder dans les yeux.
-Attends…Tu ne m’as pas tout dit ? Repris-je tourmentée.
Je blanchis immédiatement en voyant des larmes apparaître dans ses yeux bleus. Elle se les essuya rapidement et chuchota :
-Ce n’est rien…C’est juste que…Voir tous ses petits orphelins… ça m’a rappelée que nous avons fait la même chose…Toi avec Helga, moi avec mes deux Olaf, Iduna, Anna et Agnarr.
-C’était nécessaire ! Me convainquis-je en ayant subitement une boule à la gorge.
Elsa me lança aussitôt un regard noir et cria en colère :
-J’espère que ça l’est ! J’espère que Mamie sait ce qu’elle fait !
Retrouvant mon côté tactile je me ruais dans les bras et l’enlaçai fortement puis je lui murmurai :
-Elle le sait…Fais lui confiance.
Ma sœur fit une moue non satisfaite mais acquiesça. Puis elle me prit la main et nous rentrâmes au château les pensées à nouveau en zizanie.
****
J’accourus dans ma chambre avec un énorme sentiment de colère.
Comment avait-elle pu me faire ça ? Comment pouvais-je détester autant ma petite sœur pour un homme ? J’étais tellement déçue…La matinée avait été si belle avant cela…Comment un seul petit élément avait-il pu tout gâcher ?! Je ne devais pas retomber dans mes travers.
Je ne pouvais pas être méchante avec elle. Je commençais à comprendre amèrement à quel point Anna avait souffert dans notre vie précédente. Et cette fois c’est ton tour Elsa, grognai-je intérieurement.
Les larmes coulèrent à nouveau d’elles-mêmes sur mon visage et j’arrachai mes gants de colère. Les stalactites sortirent avec violence alors qu’un tourbillon de neige vint glacer la pièce.
-Maudite neige ! Maudit pouvoir ! Pestai-je alors que je sentais mes doigts vaciller.
Je congelai bientôt mon lit à baldaquin et me frottai les mains sur les genoux à la manière de Papy Elysia et Maman jusqu’à ce que ces dernières saignent. Puis je me touchai le pendentif et le souvenir figé se matérialisa avant que je puisse l’arrêter. Voir mes enfants et mon mari m’apaisèrent immédiatement et je retrouvai peu à peu une température corporelle normale.
-Allez Elsa…On se détend…Tentai-je de me calmer, prends deux respirations longues…Un…Deux…Et expire…
Je soufflais l’air par la bouche jusqu’à ce que mon ventre se contracte. Je le fis encore trois fois. Puis je réussis à réparer les dégâts causés dans la chambre et récupérer ma neige. Mes pensées allèrent encore à ma sœur et je décidai de ne plus m'emballer. Je me tournai vers le miroir et réajustai ma robe. Je m’était surpris moi-même à avoir joué avec mes charmes pour prendre le cœur de Kristoff.
-Le referas-tu Elsa ? En auras-tu la force ? Feras-tu encore du mal à Anna ? M'interrogeai-je les yeux remplis de tristesse.
J’entendis soudain taper à ma porte et cette dernière s’ouvrit me sortant de mon tourment.
-Coucou ma Floconnette ! S’écria Maman, ça me fait bizarre de voir qu’il n’y a plus besoin d’utiliser une clef pour ouvrir cette serrure.
Elle entra dans la pièce et grimaça en dévisageant ma robe.
-Elsa ? Ne me dis pas que tu as mis ça pour sortir ?! Pesta-t-elle, tu ne la portais pas pourtant quand nous sommes venus te chercher ce matin…
-Non, rassure-toi Maman, je l’ai mise en arrivant dans ma chambre…C’est un peu idiot à expliquer mais j’ai l’impression qu’avec cette robe, je me sens comme moi-même, une reine…Enfin…Je veux dire… Une princesse des neiges, plaisantai-je.
La remarque ne la fit pourtant pas rire et elle renchérit :
-Oui eh bien…Je préfèrerais que tu ne la portes que pour le coucher…Tu ne peux tout de même pas être ainsi devant Kay ou Gerda et encore moins devant ton père ou ta sœur ! Ça donnerait des idées à cette dernière et elle voudrait avoir la même !
Je la scrutai du regard et repris après un soupir amusé :
-Oh ? C’est la couleur c’est ça ? Le bleu ne te plaît pas…Je devrais peut-être la laisser blanche comme la neige et la pureté…Et y ajouter des formes géométriques comme des flocons, faits à partir de losanges…
Maman pâlit immédiatement alors que je m’en voulus d’être allée trop loin.
-Non…Euh…Ce n’est pas ça…Tu…Tu peux garder cette robe…Elle…Elle sied à ton regard, bégaya-t-elle, bien…Mais je ne suis pas venue pour ça de toute façon ! Dis-moi, au cours de votre petite balade de ce matin, est-ce que tu as eu le temps de parler à Anna au sujet d’Hans ?
-Oui…Oui…Dis-je brièvement.
Mais si tu pouvais graver le prénom de Kristoff sur sa coupole plutôt que le prince des îles du Sud ça l’arrangerait, ajoutai-je avec fureur pour moi-même.
-Bien ma Floconnette…Et qu’a-t-elle dit ? La connaissant elle a dû sauter de joie ! Elle qui voulait absolument un prince et qui n’arrête pas de me demander comment s’est passé mon histoire d’amour avec ton père.
Devais-je être mauvaise ? Mentir ou dire la vérité ? Je voyais à l’éclat dans les yeux de ma mère qu’elle attendait une réponse pleine d’espoir.
-Oh…Eh bien…Oui…Elle est contente…Elle espère qu’Hans soit beau et riche pour subvenir à ses besoins. Elle est très contente qu’il y ait un bal au château pour l’occasion car elle s’est toujours imaginée rencontrer son prince charmant lors d’un tel évènement.
Le masque d’inquiétude tomba du visage de Maman et elle reprit :
-A la bonne heure. Je savais qu’Anna ne serait pas réticente. C’est une excellente chose.
Ses beaux yeux bleus plongèrent ensuite dans les miens et elle me prit fermement les mains avant de murmurer :
-La prochaine ça sera toi ma Elsa. C’est quand tu voudras. Nous trouverons un autre prince des îles du Sud pour toi.
Je retirai mes mains un peu trop vivement et dis :
-Je ne suis pas tant que pressée que ça de trouver l’amour Maman. A vrai dire, si Anna arrive à faire des héritiers, je n’aurais probablement pas besoin d’en faire, moi.
Elle me caressa alors le dos de compassion et déclara tendrement :
-Bien sûr ma chérie. Laisse-toi le temps. Je ne te brusquerai pas de toute façon. Tu as la vie pour penser à toutes ces choses. D’ailleurs nous avions convenu qu’il faudrait que tu maîtrises ton pouvoir…Est-ce le cas ? T’es-tu entraînée cette semaine ? T’es-tu améliorée ?
J’acquiesçai et demandai :
-Tu veux une petite démonstration ?
Surprise, Maman hocha la tête et alla s’installer sur le lit. Je la laissais faire et aller chercher Monsieur Jorgen Björgen. Puis je revins me poster face à elle alors qu’elle me regarda circonspecte.
-Très honnêtement ma chérie, je ne comprends pas bien le rapport entre ta neige et ta peluche mais vas-y, dit-elle un peu moqueuse.
-Eh bien normalement cela se fait avec des cailloux mais je n’en ai pas, lâchai-je d’un coup avant de me mordre la lèvre.
Maman ouvrit des yeux de surprise et répliqua :
-Comment es-tu au courant de cela ? Je ne savais pas que tu avais découvert des secrets sur ta pratique que moi-même je ne connaissais pas…Mais c’est drôle que tu parles de cailloux…Dans la famille nous sommes liés à cette partie de la terre….
-Oh…Euh…C’est Anna qui a su me dire ça…Elle m’a dit qu’elle l’avait rêvée, bredouillai-je.
Je n’avais pas complètement menti. Mamie aussi après tout se nommait ainsi !
-Anna…Répéta-t-elle pensive, parfait…Bon montre-moi ce dont tu es capable.
D’un geste rapide, je moulinais mes mains et fis tomber des flocons de neige sur le corsage de Maman. Puis je mis Monsieur Jorgen Björgen à côté d’elle et je me préparai psychologiquement en imaginant la peluche congelée. Je tendis mon bras et ma main et me concentrai sur la dose du pouvoir qu’il fallait que je transmette. Le gel partit et atteint la marionnette quelques secondes plus tard sous les yeux admirateurs de ma mère. Elle finit par applaudir et murmura :
-Bravo ma chérie, je suis si fière de toi et des progrès que tu as fait !
-Attends Maman ! Ce n’est pas fini ! M’écriai-je ayant pris confiance, il manque la surprise pour Anna !
Je me ruai alors sur le tapis et moulinai mes mains pour former une grosse boule de neige surmontée de deux pieds. Je m’appliquai ensuite à en créer une autre plus petite et une troisième plus allongée qui ressemblait à un visage enfantin. J’allais ensuite rapidement chercher trois gros charbons dans l’âtre de la cheminée et des brindilles pour couronner ses cheveux et lui faire des bras. Je le tournai enfin vers Maman et pris une voix rigolote en disant :
-Bonjour, je m’appelle Olaf et j’aime les gros câlins !
Elle se pétrifia immédiatement et marqua un temps d’arrêt.
-Oh ? M’étonnai-je, ne crains rien Maman ! Je sais qu’il lui manque un nez ! Nous allons trouver une carotte sans attendre ! Mais voici le bonhomme de neige que je faisais à Anna lorsqu’elle était petite…Je pense qu’elle sera contente de voir que je suis encore capable de le faire.
Loin de m’écouter, le visage de ma mère perdit de plus en plus de son assurance et elle répliqua avec un tremblement aux lèvres :
-Ma Floconnette…J’ignorai que vous aviez donné ce prénom au bonhomme de neige…Et que vous répétiez cette phrase…
Elle se mit soudain à pleurer et je paniquai d’un coup. Plus réactive que par le passé, je courus l’enlacer et murmurai :
-Pardon Maman. Je ne voulais pas te faire pleurer. Excuse-moi…Nous l’appellerons autrement si tu veux.
Elle m’embrassa immédiatement le front et me caressa la joue avant de chuchoter :
-Non…Non au contraire ma chérie…Tu viens de me replonger dans mon enfance…Moi aussi je faisais des bonhommes de neige…Et je les appelais souvent Olaf car c’était le prénom de mon Papy.
Bien évidemment, je le savais tout cela. Mais je décidai de jouer le jeu et demandai :
-Ah bon ? Notre arrière-grand-père s’appelait Olaf ? Comme c’est astucieux ! Anna et moi avons dû t’entendre inconsciemment quand tu parlais de lui peut-être ?
-Peut-être…Tu sais, je l’aimais beaucoup, lui et ma grand-mère Helga…Comme mes parents, dit-elle perdue dans ses pensées…Ils ont disparu quand j’étais toute petite…
J’avais cinq ans comme Anna quand…Quand ils ont disparu…Je ne me rappelle plus comment d’ailleurs, murmura-t-elle.
-J’aurais aimé les connaître, minaudai-je, tout comme mes grands-parents…Eux aussi ils sont morts ?
C’était très vilain ce que j’étais en train de faire mais c’était surtout pour savoir jusqu’où Maman était prête à aller pour nous donner des explications.
-Oui…Ils sont morts il y a longtemps de cela…Je…Je ne me rappelle plus non plus comment cela s’est passé…En réalité, mes souvenirs sont très nets qu’à partir de ma venue à l’orphelinat d’Arendelle ! S’exclama-t-elle en se mordant la lèvre.
-Je comprends…Excuse-moi de t’avoir embêté avec ça, Maman.
Elle m’embrassa encore le front et me prit contre elle avant d’ajouter :
-Non ma chérie ! Au contraire ! Je suis très heureuse d’avoir eu ces souvenirs !
Elle se leva soudain et rétorqua :
-Ne bouge pas ma Floconnette, je reviens !
Elle s’éclipsa de la chambre et revint une dizaine de minutes plus tard…Avec une carotte. Elle la positionna avec violence sur la tête du bonhomme de neige et me regarda en souriant :
-Voilà. Olaf est plus que parfait.
Nous restâmes ainsi à le contempler jusqu’à ce que Kay vienne nous chercher pour manger.
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le Passé 4 : Prise par un Northuldra : Attention contenus matures!
Dim 03 Oct 2021, 14:34
En exclusivité pour A&F'StoriesTV, la réaction non censurée d'Anna auprès d'Elsa après la visite de l'orphelinat et les actions de son ainée
Oui encore une fois, on brule les étapes mais c'est pourtant l'instant clef... alors commençons par là avec un résumé des meilleurs moments!
Et donc bienvenus mesdames et messieurs pour ce grand match avec la première rencontre non prévue des deux frangines avec Kristoff! On rappelle à toutes fins utiles que le montagnard ne se souvient sans doute de rien et que pour chacune des soeurs nous avons, Elsa la blonde, qui aura vécu une vie mariée à ce montagnard pendant une trentaine d'années, alors que la cadette rousse a connu toutes les vies où le montagnard est l'élu de son coeur.
Et oui mon petit Jean MiMi nous avons tous les ingrédients pour un grand match ce soir en ouverture de la saison!
Allez, laissons l'engagement à l'ainée!
Ah... On va parler de mamie!, directement utiliser la corde sensible! On le sait, Elsa n'est pas là pour jouer les potiches! Attention Anna il ne va pas falloir perdre ses nerfs et bétonner la défense! En revanche, Attention Elsa, on a compris ta tactique, ça va être full attaque, attention à avoir la capacité à tenir tout le match!
Oh la vache elle a pas fait semblant! ... C'est l'artillerie lourde direct! Anna est dans les cordes! Gros avantage psychologique pour l'ainée d'Arendelle! Le mach promet d'être sanglant!
En revanche, car il nous faut être sérieux deux minutes, cette petite phrase d'Anna qui paraît relativement anodine pour désamorcer une situation conflictuelle... Mais pourtant c'est une réelle clef. Nous sommes dans une nouvelle vie, tout repart à zéro, il va falloir accepter que certains élements seront différents des vies déjà vues... Alors et si la clef, c'était que ni Elsa ni Anna ne trouve l'amour avec Kristoff?! .... Ca pourrait s'envisager en plus!
Ah c'est du très haut niveau de la part de la blonde aujourd'hui... Anna ne peut rien faire! Elle est au taquet! Toujours un coup d'avance! ...
On rigole, on rigole mais c'est tout de même archi révélateur, Elsa ne laissera rien passer! Ca va être une sacrée bagarre entre les deux!
Un duel fratricite pour Kristoff! Serais-ce là, l'enjeu principal de cette nouvelle chance?
Ah non là ça va pas suffire à revenir dans le match!! Va falloir muscler le jeu parce qu'à ce rythme là... t'as perdu le match avant la deuxième mi temps!
Les fleurs ça suffit pas... Faut taper plus fort! Propose un bal au moins!!!
Oh le bijou!!!! Oh oui quelle réaction de la cadette d'Arendelle en toute fin de partie alors que tout portait à croire que la blonde allait remporter la partie... Tout est relancé!!
On attend avec impatience le match retour!!!!
Car oui, à l'issu de cette première rencontre... Absolument rien n'est joué! On a Elsa qui clairement va jouer sur ses atouts, son charme, elle n'a pas abandonné l'homme qu'elle a aimé toute sa vie et même si d'une certaine manière il y a un accord tacite comme quoi il est destiné à Anna... Elle ne peut pas oublier, c'est son mari et va défendre ses chances!
Quant à Anna... Puisque qu'on redémarre, cette fois, elle ne laissera pas passer l'occasion et ne va pas laisser Kristoff à Elsa comme dans RVLP 2
Alors on peut supposer prochainement une explication entre les deux soeurs ou les deux rivaliseront et débatteront sur laquelle des deux est capable de faire jouir le plus rapidement possible le montagnard au travers de position dont elles seules ont le secret...
Oups... Pardon j'oubliais!
Oui un commentaire qui diffère un peu des autres mais là encore c'est cet élement qui est littérallement la clef! Ca y est nous avons d'ores et déjà l'élement perturbateur du récit... Et tout un tas de questionnement qui se pose car en l'état. Il est impossible de penser que les deux soeurs se veulent du mal. Et personne ne peut blamer Elsa de vouloir draguer l'homme de sa vie.
Ni a Anna de souhaiter l'avoir!
Les deux sont totalement dans leur bon droit et s'il y a un crêpage de chignon léger, on sent qu'au fond d'elles, elles sont surtout archi désolé de faire souffrir leur soeur!
Dans cette fin de chapitre, nous n'avons pas les pensées d'Anna car nous passons ensuite à Elsa...
On peut dire que cette aventure ne l'a pas laissée de glace!
Pardon cétait plus fort que moi.
On sent bien que ça l'a marquée et sa première pensée finalement n'est pas de la culpabilité.
Elle pourrait s'en vouloir... Se dire "Bordel mais pourquoi je l'ai dragué? Il est pour Anna?!"
Après tout c'est ce qu'elle avait sous entendu même si ça lui a arraché le coeur dans le chapitre précédent... Eh bien non! Le coeur a ses raisons que la raison ignore!
Oui le côté rationnel voudrait que Kristoff soit pour Anna, mais non, pour Elsa ça n'est finalement pas possible! Il a été son époux! Le père de ses enfants! Et ça, même un retour à la case départ ne peut l'effacer!
Sans doute se sent elle coupable de chasser sur les terres de sa soeur... Mais on parle de son mari!
D'ailleurs Elsa a un peu avant cette petite phrase assassine pour Anna "Tu verras quand tu auras Hans face à toi"
Parole probablement prophétique!
Pour l'heure Anna est sure d'elle... Kristoff lui revient! Et après tout dans l'Helveg elle a fini par délaisser Hans pour le montagnard!
Oui mais là c'est un retour à la case départ... Et le Hans qui arrivera, est celui dont elle est tombée amoureuse, celui qu'elle a épousé, celui qui lui a donné une fille...Et ça Anna ne pourra pas faire comme si de rien était!
Ca promet!!
On est là dans le noeud du problème
Oui on a vécu des vies... Oui on sait qu'il y a des événements importants, des méchants à vaincre
Mais est-ce que tout doit se passer comme avant?
Est ce que les bonnes choses de la vie précédente sont acquises?
Ne faudra-t-il pas les sacrifier pour avoir cette seconde chance?
Le retour à la réalité vient de frapper Elsa!
Il est à supposer qu'il en est de même pour Anna, on devrait le découvrir au chapitre prochain.
...
Et pourtant!
Pourtant ça partait bien!
Oui ça partait bien! Les deux soeurs étaient à nouveau réunis... Agnarr avait accepté de les libérer! Elles partageaient toutes les deux une superbe journée de complicité faîte de rencontres et de gateaux!
Et oui c'est mignon!!! Mais non! Arrêtez tout! C'est une Histoire du FCU...
Ca ne peut pas aller bien!!!
Après deux soeurs pour une couronne... Nous avons désormais deux soeurs... Pour un Kristoff!
Alors oui... Dans ce chapitre, j'aurai pu faire des vannes sur ce rêve avorté en début de narration, A Agnarr qui encore une fois est excellent et c'est assez rare pour le souligner... Même si niveau discretion bah... Bah en gros il est comme le reste de la famille!
ou sur le fait qu'Anna va à nouveau ruiner le royaume en achetant tout et n'importe quoi, à la ballade de Flemmi qui désormais a un écho surtout que Sven est présent ou encore aux allusions d'Elsa à sa mère pour lui tirer les vers du nez sur son passé
Mais c'était plus interessant de s'attarder sur le neoud du problème!
Oh allez juste un petit truc quand même
Ah ces souvenirs du barrage et tous ces noyés! ... C'est tout discret, dans le fond ça ne sert pas l'histoire! Mais le lecteur avisé des RVLP appréciera la ref... glauque!
Oui encore une fois, on brule les étapes mais c'est pourtant l'instant clef... alors commençons par là avec un résumé des meilleurs moments!
Et donc bienvenus mesdames et messieurs pour ce grand match avec la première rencontre non prévue des deux frangines avec Kristoff! On rappelle à toutes fins utiles que le montagnard ne se souvient sans doute de rien et que pour chacune des soeurs nous avons, Elsa la blonde, qui aura vécu une vie mariée à ce montagnard pendant une trentaine d'années, alors que la cadette rousse a connu toutes les vies où le montagnard est l'élu de son coeur.
Et oui mon petit Jean MiMi nous avons tous les ingrédients pour un grand match ce soir en ouverture de la saison!
Allez, laissons l'engagement à l'ainée!
-Alors ça y est ! Nous y voilà, reprit-elle avec hargne, toi qui vas tout faire pour attirer son attention me brisant un peu plus le cœur.
-Tu as eu plus que son cœur la dernière vie, dis-je agacée, je croyais que tu étais d’accord pour…Pour que je tombe amoureuse de lui…Et qu’il le soit en retour…Tu as bien vu…Nous avons toujours été ensemble dans toutes nos vies.
-Oui je sais ! Il y a eu une exception, pesta-t-elle, et ne t’en fais pas je sais que Mamie défend ton choix.
Ah... On va parler de mamie!, directement utiliser la corde sensible! On le sait, Elsa n'est pas là pour jouer les potiches! Attention Anna il ne va pas falloir perdre ses nerfs et bétonner la défense! En revanche, Attention Elsa, on a compris ta tactique, ça va être full attaque, attention à avoir la capacité à tenir tout le match!
-Tout comme ça ne l’était pas pour moi dans notre précédente vie…Et puis tu sais si ça se trouve Kristoff n’aimera aucune de nous deux dans celle-là !
-Je vais tout de même prendre mes précautions là-dessus, répliqua ma sœur.
Elle retrouva aussitôt sa prestance et sortant rapidement sa main de son gant, elle fit un geste pour modifier sa robe et la rendre plus éclatante. La transparence se vit bientôt dans son dos et sa poitrine naissante. Elle remit rapidement son gant alors que je sentis une vieille pointe de jalousie s’emparer de mon corps. Toute fière, elle se lâcha enfin les cheveux, les faisant tomber en cascade le long de son dos. Comment pouvaient-ils être aussi souples ? Aussi beaux ?
Oh la vache elle a pas fait semblant! ... C'est l'artillerie lourde direct! Anna est dans les cordes! Gros avantage psychologique pour l'ainée d'Arendelle! Le mach promet d'être sanglant!
En revanche, car il nous faut être sérieux deux minutes, cette petite phrase d'Anna qui paraît relativement anodine pour désamorcer une situation conflictuelle... Mais pourtant c'est une réelle clef. Nous sommes dans une nouvelle vie, tout repart à zéro, il va falloir accepter que certains élements seront différents des vies déjà vues... Alors et si la clef, c'était que ni Elsa ni Anna ne trouve l'amour avec Kristoff?! .... Ca pourrait s'envisager en plus!
-Moi je n’ai pas eu mon chocolat princesse Anna, reprit-il en accentuant bien sur mon prénom.
Mon feu aux joues redoubla et je réussis à bafouiller :
-Oh…Euh…Eh…Bien…C’est-à-dire que…Nous n’en avions pas prévu pour vous…Monsieur Nattu…Enfin Bjorgman.
-Vraiment ? Dit-il en prenant une mine peinée, je croyais que les souverains connaissaient le nombre exact de leurs sujets…
Je voulus rétorquer mais Elsa me devança :
-Prenez le mien, minauda-t-elle en faisant exprès de se déhancher, je n’ai pas besoin de chocolat, il faut que je puisse rentrer dans mes robes, je serais reine un jour après tout…
Ah c'est du très haut niveau de la part de la blonde aujourd'hui... Anna ne peut rien faire! Elle est au taquet! Toujours un coup d'avance! ...
On rigole, on rigole mais c'est tout de même archi révélateur, Elsa ne laissera rien passer! Ca va être une sacrée bagarre entre les deux!
Un duel fratricite pour Kristoff! Serais-ce là, l'enjeu principal de cette nouvelle chance?
Je ne me laissai pas abattre et me rappelant soudain que j’avais le bouquet de roses, je lui tendis avec empressement.
-Tenez…Considérez ceci comme un cadeau des sœurs d’Arendelle ! Clamai-je.
Tous les enfants étaient aux aguets alors que Kristoff me regarda avec une moue dubitative
Ah non là ça va pas suffire à revenir dans le match!! Va falloir muscler le jeu parce qu'à ce rythme là... t'as perdu le match avant la deuxième mi temps!
Les fleurs ça suffit pas... Faut taper plus fort! Propose un bal au moins!!!
-Sven sera également le bienvenue au château ! Il aura du foin et des carottes à l’écurie !
Je sentis immédiatement un petit jet de gel dans le dos de la part d’Elsa alors que Kristoff haussa un sourcil de surprise.
Oh le bijou!!!! Oh oui quelle réaction de la cadette d'Arendelle en toute fin de partie alors que tout portait à croire que la blonde allait remporter la partie... Tout est relancé!!
On attend avec impatience le match retour!!!!
Car oui, à l'issu de cette première rencontre... Absolument rien n'est joué! On a Elsa qui clairement va jouer sur ses atouts, son charme, elle n'a pas abandonné l'homme qu'elle a aimé toute sa vie et même si d'une certaine manière il y a un accord tacite comme quoi il est destiné à Anna... Elle ne peut pas oublier, c'est son mari et va défendre ses chances!
Quant à Anna... Puisque qu'on redémarre, cette fois, elle ne laissera pas passer l'occasion et ne va pas laisser Kristoff à Elsa comme dans RVLP 2
Alors on peut supposer prochainement une explication entre les deux soeurs ou les deux rivaliseront et débatteront sur laquelle des deux est capable de faire jouir le plus rapidement possible le montagnard au travers de position dont elles seules ont le secret...
Oups... Pardon j'oubliais!
Oui un commentaire qui diffère un peu des autres mais là encore c'est cet élement qui est littérallement la clef! Ca y est nous avons d'ores et déjà l'élement perturbateur du récit... Et tout un tas de questionnement qui se pose car en l'état. Il est impossible de penser que les deux soeurs se veulent du mal. Et personne ne peut blamer Elsa de vouloir draguer l'homme de sa vie.
Ni a Anna de souhaiter l'avoir!
Les deux sont totalement dans leur bon droit et s'il y a un crêpage de chignon léger, on sent qu'au fond d'elles, elles sont surtout archi désolé de faire souffrir leur soeur!
Dans cette fin de chapitre, nous n'avons pas les pensées d'Anna car nous passons ensuite à Elsa...
J’accourus dans ma chambre avec un énorme sentiment de colère.
Comment avait-elle pu me faire ça ? Comment pouvais-je détester autant ma petite sœur pour un homme ? J’étais tellement déçue…La matinée avait été si belle avant cela…Comment un seul petit élément avait-il pu tout gâcher ?! Je ne devais pas retomber dans mes travers.
Je ne devais pas être méchante avec elle. Je commençais à comprendre amèrement à quel point Anna avait souffert dans notre vie précédente. Et cette fois c’est ton tour Elsa, grognai-je intérieurement.
Les larmes recoulèrent d’elles-mêmes sur mon visage et j’arrachai mes gants de colère. Les stalactites sortirent avec violence alors qu’un tourbillon de neige vint glacer la pièce.
On peut dire que cette aventure ne l'a pas laissée de glace!
Pardon cétait plus fort que moi.
On sent bien que ça l'a marquée et sa première pensée finalement n'est pas de la culpabilité.
Elle pourrait s'en vouloir... Se dire "Bordel mais pourquoi je l'ai dragué? Il est pour Anna?!"
Après tout c'est ce qu'elle avait sous entendu même si ça lui a arraché le coeur dans le chapitre précédent... Eh bien non! Le coeur a ses raisons que la raison ignore!
Oui le côté rationnel voudrait que Kristoff soit pour Anna, mais non, pour Elsa ça n'est finalement pas possible! Il a été son époux! Le père de ses enfants! Et ça, même un retour à la case départ ne peut l'effacer!
Sans doute se sent elle coupable de chasser sur les terres de sa soeur... Mais on parle de son mari!
D'ailleurs Elsa a un peu avant cette petite phrase assassine pour Anna "Tu verras quand tu auras Hans face à toi"
Parole probablement prophétique!
Pour l'heure Anna est sure d'elle... Kristoff lui revient! Et après tout dans l'Helveg elle a fini par délaisser Hans pour le montagnard!
Oui mais là c'est un retour à la case départ... Et le Hans qui arrivera, est celui dont elle est tombée amoureuse, celui qu'elle a épousé, celui qui lui a donné une fille...Et ça Anna ne pourra pas faire comme si de rien était!
Ca promet!!
On est là dans le noeud du problème
Oui on a vécu des vies... Oui on sait qu'il y a des événements importants, des méchants à vaincre
Mais est-ce que tout doit se passer comme avant?
Est ce que les bonnes choses de la vie précédente sont acquises?
Ne faudra-t-il pas les sacrifier pour avoir cette seconde chance?
Le retour à la réalité vient de frapper Elsa!
Il est à supposer qu'il en est de même pour Anna, on devrait le découvrir au chapitre prochain.
...
Et pourtant!
Pourtant ça partait bien!
Oui ça partait bien! Les deux soeurs étaient à nouveau réunis... Agnarr avait accepté de les libérer! Elles partageaient toutes les deux une superbe journée de complicité faîte de rencontres et de gateaux!
Et oui c'est mignon!!! Mais non! Arrêtez tout! C'est une Histoire du FCU...
Ca ne peut pas aller bien!!!
Après deux soeurs pour une couronne... Nous avons désormais deux soeurs... Pour un Kristoff!
Alors oui... Dans ce chapitre, j'aurai pu faire des vannes sur ce rêve avorté en début de narration, A Agnarr qui encore une fois est excellent et c'est assez rare pour le souligner... Même si niveau discretion bah... Bah en gros il est comme le reste de la famille!
ou sur le fait qu'Anna va à nouveau ruiner le royaume en achetant tout et n'importe quoi, à la ballade de Flemmi qui désormais a un écho surtout que Sven est présent ou encore aux allusions d'Elsa à sa mère pour lui tirer les vers du nez sur son passé
Mais c'était plus interessant de s'attarder sur le neoud du problème!
Oh allez juste un petit truc quand même
-Maman ! Clama soudain un petit garçon en venant à sa rencontre, Maman je peux aller me balader s’il te plaît en attendant que tu aies fini le marché ?
Je le regardai attendrie alors que sa mère lui donna la permission :
-Oui, mais tu ne t’approches pas trop de l’eau du port, je ne voudrais pas que tu meures !
Elsa et moi pâlîmes immédiatement.
-Oui Maman ! Promis ! Merci ! Renchérit le bambin en s’en allant.
Aude le lâcha enfin du regard et se tourna vers nos visages mal à l’aise.
Ah ces souvenirs du barrage et tous ces noyés! ... C'est tout discret, dans le fond ça ne sert pas l'histoire! Mais le lecteur avisé des RVLP appréciera la ref... glauque!
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le Passé 4 : Prise par un Northuldra : Attention contenus matures!
Lun 04 Oct 2021, 21:33
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le Passé 4 : Prise par un Northuldra : Attention contenus matures!
Ven 08 Oct 2021, 16:26
Bien, il est temps de réagir sur les trois premiers chapitres de cette nouvelle histoire qui continue ce qui avait été commencé par la précédente. Et premier point qui diffère et qui vas apporter un nouveau regard sur les évènements : nous aurons le point d'Anna et d'Elsa. Autant dire que ça promet, surtout vu les évènements qui se profilent !Pour l'heure, le premier chapitre apporte déjà de beaux visuels sur ce nouveau départ dans une nouvelle vie, avec les symboles du chamanismes pour Anne et des esprits pour Elsa, avec autant de tranche de vie qui se succèdent sous leur yeux. Niveau thématique c'est du tout bon et cela amorcé parfaitement cette renaissance qui fut si dure à accomplir et qui a demandé tant de sacrifices. Autant dire que tout se devrait bien se passer cette fois !
C'est en tout cas ce que l'on pouvait espérer au début : Agnarr fait un sans faute autant niveau royauté que parenté, Elsa et Anna peuvent se retrouver enfin, Iduna est aux anges de voir l'ainée accepté ses pouvoirs... bref, tout le plan se passe comme sur des roulettes pour créer cette nouvelle vie parfaite.
MAIS !
Parce que oui, cela ne pouvait pas rester parfait longtemps. Commençons par un point à se taper la tête contre la table : le niveau de discrétion d'Anna et Elsa. Alors je ne demande pas non plus des James Bond, mais là quand même mesdemoiselles ! Heureusement que vous devez revenir au dernier checkpoint à chaque fois que vous manquez de faire une bourde à chaque fois , sinon on n'en finirait jamais ! Enfin pour l'instant cela n'a pas créé trop de problème, contrairement au second point de tension. Oui, vous avez tous deviné de quel point je parle : le point Kristoff.
Parce que oui, n'oublions pas que cette Anna et cette Elsa possèdent nombre de souvenir d'autres vies, notamment une idylle avec le montagnard, qui est tout de même allé jusqu'au mariage et la parenté dans le cas d'Elsa, cette dernière se retrouvant donc à devoir se résoudre laisser le grand blond à Anna pour ne pas la blesser. Mais en aura t'elle la force ? Là vient tout le problème et tout ce que ça soulève : recommencer une nouvelle vie oui, mais à quel prix ? Nous y reviendrons juste après, mais déjà il y a cette question des souvenirs : si il est évident que connaitre l'identité des ennemis à combattre (Andréas et Pabby entre autre) est un atout notable, la faiblesse vient toujours du même endroit : le cœur des Hommes.
On ne peut effacer ce qui a été vécu, du moins lors de leur renaissance Anna et Elsa ont finit par retrouver toute leur mémoire. Mais jusqu'à quel point aurait-il fallu leur laisser tout ces souvenirs ? Quitte à repartir sur une page vierge, n'aurait-il pas fallu le faire jusqu'au bout ? Car cette amour commun pour Kristoff risque bien à un moment ou un autre de créer de nouvelle tension et... ah bah voilà, suffit que j'en parle pour que ça se passe dans le chapitre trois ! Et on a là droit à ce qui était à redouter : malgré tout l'amour qu'Elsa porte pour Anna et son désir de la voir heureuse, on ne peut effacer toute une vie passé auprès d'un être aimé, surtout quand on a abandonné ses enfants, point de tension culminant à ce moment où le doute quand à cette décision refait surface. Et là, comme lors du live, ce "me convainquis-je" me laisse un gout amer. Espérons qu'Anna continue d'arriver à se convaincre elle-même, car si il fallait que Mamie Anna se soit trompé notre rousse préféré serait le seul rempart face à une colère (qui se justifierait) d'Elsa. On pourrait donc même se demander, pour citer l'agent K, si pour leur propre bien il n'aurait pas fallu leur mentir.
En tout cas le bal qui s'annonce promets une belle évolution sur tout ces points, les paris sont lancé sur laquelle des deux sœurs arrivera à combler Kristoff !
C'est en tout cas ce que l'on pouvait espérer au début : Agnarr fait un sans faute autant niveau royauté que parenté, Elsa et Anna peuvent se retrouver enfin, Iduna est aux anges de voir l'ainée accepté ses pouvoirs... bref, tout le plan se passe comme sur des roulettes pour créer cette nouvelle vie parfaite.
MAIS !
Parce que oui, cela ne pouvait pas rester parfait longtemps. Commençons par un point à se taper la tête contre la table : le niveau de discrétion d'Anna et Elsa. Alors je ne demande pas non plus des James Bond, mais là quand même mesdemoiselles ! Heureusement que vous devez revenir au dernier checkpoint à chaque fois que vous manquez de faire une bourde à chaque fois , sinon on n'en finirait jamais ! Enfin pour l'instant cela n'a pas créé trop de problème, contrairement au second point de tension. Oui, vous avez tous deviné de quel point je parle : le point Kristoff.
Parce que oui, n'oublions pas que cette Anna et cette Elsa possèdent nombre de souvenir d'autres vies, notamment une idylle avec le montagnard, qui est tout de même allé jusqu'au mariage et la parenté dans le cas d'Elsa, cette dernière se retrouvant donc à devoir se résoudre laisser le grand blond à Anna pour ne pas la blesser. Mais en aura t'elle la force ? Là vient tout le problème et tout ce que ça soulève : recommencer une nouvelle vie oui, mais à quel prix ? Nous y reviendrons juste après, mais déjà il y a cette question des souvenirs : si il est évident que connaitre l'identité des ennemis à combattre (Andréas et Pabby entre autre) est un atout notable, la faiblesse vient toujours du même endroit : le cœur des Hommes.
On ne peut effacer ce qui a été vécu, du moins lors de leur renaissance Anna et Elsa ont finit par retrouver toute leur mémoire. Mais jusqu'à quel point aurait-il fallu leur laisser tout ces souvenirs ? Quitte à repartir sur une page vierge, n'aurait-il pas fallu le faire jusqu'au bout ? Car cette amour commun pour Kristoff risque bien à un moment ou un autre de créer de nouvelle tension et... ah bah voilà, suffit que j'en parle pour que ça se passe dans le chapitre trois ! Et on a là droit à ce qui était à redouter : malgré tout l'amour qu'Elsa porte pour Anna et son désir de la voir heureuse, on ne peut effacer toute une vie passé auprès d'un être aimé, surtout quand on a abandonné ses enfants, point de tension culminant à ce moment où le doute quand à cette décision refait surface. Et là, comme lors du live, ce "me convainquis-je" me laisse un gout amer. Espérons qu'Anna continue d'arriver à se convaincre elle-même, car si il fallait que Mamie Anna se soit trompé notre rousse préféré serait le seul rempart face à une colère (qui se justifierait) d'Elsa. On pourrait donc même se demander, pour citer l'agent K, si pour leur propre bien il n'aurait pas fallu leur mentir.
En tout cas le bal qui s'annonce promets une belle évolution sur tout ces points, les paris sont lancé sur laquelle des deux sœurs arrivera à combler Kristoff !
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le Passé 4 : Prise par un Northuldra : Attention contenus matures!
Ven 08 Oct 2021, 20:26
Merci pour ton commentaire @Lhysender...Allez on va voir si Anna et Elsa vont s'étriper dans ce chapitre là
Chapitre 4 : Tournent les violons…
J’étais en train de dormir quand j’entendis un bruit près du lit. Je me réveillai et me frottai les yeux. Les esprits encore en fouillis, je constatais alors qu’une petite silhouette pas plus haute que trois pommes était assise sur le matelas. Elle m’observait avec des yeux malicieux.
-Coucou Maman, déclara-t-elle d’une petite voix.
Mon cœur bondit dans ma poitrine et je m’écriai, heureuse :
-Helga ? Helga ma chérie tu es là ?
La petite fille hocha la tête puis elle remit ses couettes en arrière. Son pouce à nouveau dans la bouche, elle murmura :
-Papa va bientôt arriver.
Je fus prise au dépourvue en songeant à Hans et répliquai une peu stressée :
-Euh…Oui bientôt ma chérie…Mais ce n’est pas le plus important…Tu es vraiment là ?
Comme toute réponse, Helga se contenta de venir se caler dans mes bras. Nous restâmes longtemps l’une contre l’autre. J’avais peine à croire qu’elle était là, avec moi. Et pourtant…Je lui embrassais ses jolis cheveux roux avec de plus en plus de ferveur pour m’en assurer.
-Tu me manques Maman. Fausse Maman Anna, elle est gentille mais ce n’est pas pareil qu’avec toi, murmura-t-elle.
-Toi aussi, tu me manques ma Helga…Vous nous manquez tous beaucoup à Tatie Elsa et moi tes cousins et toi, repris-je.
J’eus envie de pleurer mais à la place, je me réconfortai en m’accrochant à son petit poids. Après ce qui me parut des siècles, la petite s’éloigna de moi et demanda :
-On fait une partie de cache-cache Maman ? Il paraît que Tatie Elsa et toi vous adoriez en faire quand vous étiez petites ? C’est Mamie Dudu qui l’a dit l’autre jour !
Je retrouvai un sourire enchanteur et répondis :
-Mamie Dudu ? Comme c’est drôle ! Mais oui ! Elle a raison…C’était notre jeu préféré après les constructions de bonhomme de neige ! Dans ce cas ma chérie, ça me ferait très plaisir de faire une partie avec toi !
D’un geste vif, ma petite fille bondit alors du lit et courus déjà à travers la chambre.
-Compte jusqu’à cent Maman ! Ordonna-t-elle.
Bien que n’ayant pas envie de la laisser sans surveillance, je m’exécutais tout de même et énumérai patiemment les chiffres. Puis je sortis de la chambre sans même prendre le temps de me chausser et criai haut et fort :
-Helga ! Prête ou pas je te cherche !
J’avançais immédiatement le long du corridor et passai devant la porte de ma sœur. J’aurais aimé l’inviter dans le jeu mais j’étais finalement heureuse d’avoir ce moment privilégiée avec ma fille. Je cherchai dans la bibliothèque, dans la salle du trône, dans les jardins…Rien…J’inspectai à nouveau ma chambre, prise d’un doute.
-Oh ! Peut-être dans le grenier ! M’écriai-je en riant nerveusement, oui elle doit être par-là ! Elle sait que je n’aurais pas eu l’idée de la chercher là-bas en premier !
Pressant le pas, je courus jusqu’au passage secret qui se situait dans le fond du corridor du deuxième étage. Le déploiement de l’escalier fit un vacarme assourdissant et je commençais à avoir un sérieux doute sur le bienfait que me procurait cette partie de cache-cache.
-Hum…C’est bizarre…L’escalier n’était pas déplié…Pensai-je alors que de grosses gouttes de sueurs coulaient le long de mon front.
Toutefois, je ne me laissai pas abattre et criai à nouveau pendant que je montais :
-Helga ! Helga ! On arrête le jeu ma chérie ! Montre-toi !
Je n’obtenus aucune réponse. J’arrivai enfin dans le grenier et avançai à petits pas alors que la lumière du jour se filtrait à travers les persiennes.
-Helga ! S’il te plaît…Maman en a marre de jouer…Reviens ma chérie, murmurai-je soudain désespérée.
Toujours pas de réponses. Je reconnus aussitôt les malles de notre enfance. Peut-être s’était-elle cachée dedans ? Je commençais par celle d’Elsa et me retrouvai nez à nez avec ses gants. Puis, j’entendis de grands boom dans la mienne. Je paniquai tout de suite et criai :
-Helga ! Helga mon bébé ne bouge pas ! Maman va t’ouvrir !
Des pleurs d’enfants se firent entendre tandis que je n’arrivai pas à soulever le dessus de la malle.
-Attends ma chérie, attends ! J’y suis presque ! M’exclamai-je en ayant trouvée la clef sur une table un peu plus loin.
La petite continua de m’appeler quand je finis par tourner la clé dans la serrure. Je soulevai le couvercle avec violence en murmurant :
-Je suis là…Je suis là…
Mais il n’y avait aucune trace de ma fille. Seul, le châle de Maman était là. J’eus beau inspecter le fond, il n’y avait personne.
-Non…Non…Non…Helga ! HELGA ! HELGA ! HELGA ! Hurlai-je à pleins poumons.
Je sentis bientôt deux mains fermes me tirer par derrière et je me débattis.
-Non ! Non ! Lâchez-moi ! Je veux Helga ! Je veux Helga ! Criai-je comme une folle.
-Anna…Anna…Chut…Chut…C’est moi…C’est Elsa…Murmura alors une voix douce.
-Elsa ? Répétai-je, non…Non je veux voir Helga…Ma fille…Rends-moi ma fille !
-Calme-toi petite sœur, ne parle pas trop fort, Papa et Maman pourraient t’entendre…Elle est dans l’Hellheilm, tu as fait une crise de somnambulisme…Ce n’est rien…Serre-moi fort, dit-elle dans une tendresse maternelle.
Ses paroles m’apaisèrent un peu…Quelques secondes à peine. Le temps de me revoir avec ma petite dans les bras et mon angoisse repartit de plus belle.
-Je veux Helga ! Je veux Mamie ! Amène-moi jusqu’à Mamie ! Criai-je à nouveau.
Elsa me resserra aussitôt un peu plus fort contre elle. Je sentais ses gants de plus en plus humides. Elle m’embrassa le front à plusieurs reprises et reprit :
-Pas maintenant petite sœur. Pour l’instant on ne peut pas la voir…Mais bientôt je te le promets.
Je la regardais immédiatement avec méfiance et murmurai d’une voix cinglante :
-Si tu tiens cette promesse comme tu fais avec celle de me laisser Kristoff, il vaut mieux ne pas trop que je compte dessus.
Elsa se raidit aussitôt de contrariété. Elle s’était éclipsée si vite après notre escapade d’il y a quinze jours et avait eu tellement d’impératifs royaux que nous n’avions pas pris le temps de rediscuter de ce qui s’était passé. Oh bien sûr nous nous étions revues mais nous n’avions plus jamais reparlé de l’escapade à l’orphelinat. Et à voir la tête de ma chère grande sœur, la parole serait encore une fois remise à plus tard.
-Il y a des promesses plus faciles à tenir que d’autres, murmura-t-elle en se mordant la lèvre, mais n’y pense pas maintenant, viens contre moi.
Elle me força à nouveau à revenir contre et elle et nous nous enlaçâmes pour évacuer nos tensions. Je pleurais à chaudes larmes dans son cou alors qu’elle me frottait le dos. Je lui expliquai entre deux suffocations le merveilleux rêve que je venais de faire et qui avait viré au cauchemar. Elsa m’écouta patiemment. Elle m’embrassa encore et finit par chuchoter :
-Je suis là si tu as besoin de parler de ta fille, petite sœur…Mais viens…Il faut retourner dans nos chambres à présent avant que Papa et Maman ne se réveillent.
-C’est trop tard mesdemoiselles ! Cria soudain une voix nous faisant sursauter.
Mes parents venaient d’arriver encore en tenue de nuit. Papa nous regarda en fronçant les sourcils alors que Maman avait bien du mal à se frotter les yeux pour rester éveillée.
-Pourquoi n’êtes-vous pas dans vos lits ? Grogna-t-il, vous avez choisi votre jour pour faire un rendez-vous nocturne ! Les principautés des îles du Sud arrivent cet après-midi !
-Agnarr, calme-toi, dit à son tour mère, tu vois bien qu’Anna est bouleversée.
Elle vint alors aux côtés d’Elsa et me passa son châle sur les épaules.
-Oui je le vois bien Iduna qu’elle l’est ! D’ailleurs tout Arendelle doit être au courant vu comment elle a hurlé ! Renchérit-il d’une voix où je perçue de l’inquiétude.
M’essuyant mes dernières larmes, je me plaçais face à lui et fis une légère révérence avant de rétorquer :
-Excuse-moi Père, je ferai en sorte que cela ne se reproduise pas.
Pris au dépourvu, il ne trouva rien à redire. Il m’aida à me relever et dit d’une voix plus douce :
-Je vais me charger de vérifier que tu le fasses ma fille.
Il se tourna ensuite vers Maman et Elsa et répliqua :
-Retournez, vous coucher, je m’occupe d’Anna.
Il me prit la main comme lorsque j’étais petite et me reconduisis à ma chambre. Là, il m’aida à me border et murmura :
-Ne bouge pas petite furie rousse, je reviens.
Je l’attendis alors que mon cœur se stabilisa. Je visualisai ma chambre et mon lit, espérant revoir ma fille apparaître. Mais rien ne se produisit. J’avais le contrecoup de cette nuit. Mes paupières me parurent soudain lourdes et étaient sur le point de se refermer quand j’entendis la poignée se tourner.
-Et un chocolat chaud pour la princesse Anna ! S’écria-t-il en me posant la boisson chaude entre les doigts.
Je souris alors qu’il m’arrangea la frange.
-Encore désolée Papa, je n’ai plus l’âge d’avoir peur du Nattmara, murmurai-je en buvant une gorgée.
-Tu as tout à fait raison ma fille, concéda-t-il, toutefois, ne soit pas trop sévère avec toi-même…Il m’arrive encore de faire des cauchemars liés à l’enfance que j’ai eu. Ce n’est pas un drame mais il faut que tu apprennes à savoir les maîtriser.
-Comme Elsa avec son pouvoir de neige ? Demandai-je en faisant semblant de ne connaître le pouvoir que depuis quelques temps.
Papa sursauta et blanchit avant de répéter :
-Oui c’est cela…Comme Elsa, même si pour elle, ça n’a pas été trop concluant…Mais peu importe…On ne peut pas être parfait malheureusement quand on est parents, nous faisons au mieux…Mais commence déjà par me dire ce qu’était ce cauchemar ?
-Je…Je ne me souviens plus Papa…Je crois que je cherchais quelqu’un…Bredouillai-je.
-Oui une certaine Helga il me semble, reprit-il alors que je blanchis à mon tour, tu le criais encore avant que ta mère ne se réveille.
Mes yeux s’embuèrent à nouveau et je me plantais les ongles avec force dans ma chair pour ne pas pleurer.
-Ce…C’était une petite fille que j’aie rencontré l’autre jour à l’orphelinat, murmurai-je très vite…Je crois que j’ai besoin de me sentir utile…D’aller plus vers les gens…Est-ce que tu comprends ?
Papa fut surpris mais un sourire gêné et ravi s’étendit sur son visage.
-Je comprends tout à fait…Nous ne t’avons jamais assez impliqué ta mère et moi au cours de toutes tes longues années de solitude. Nous ferons en sorte que cela soit différent à l’avenir…Surtout avec nos nouveaux invités !
-Merci Père, murmurai-je.
Il m’embrassa le front et rehaussa sa posture de façon à me faire comprendre que c’était le roi qui parlait à présent.
-Est-ce que tu te rappelles la tactique que je te donnais quand tu étais petite et que tu avais peur du Nattmara ? Demanda-t-il avec douceur.
Je réfléchis quelques instants alors que des bribes de d’autres vies où je combattais le monstre des cauchemars me traversèrent l’esprit. Finalement un souvenir de mon moi plus petite apparut et je finis par répondre :
-Oui…Tu disais qu’il fallait que j’imagine une boite qui aspirerait l’esprit de sable noir.
Papa me regarda avec des yeux fiers puis répliqua :
-C’est exactement ça ma petite furie rousse. Crois-le ou non mais j’utilise encore cette méthode à mon âge quand…
Il s’arrêta soudain et ses yeux se noircirent de colère. Il serra les poings et bredouilla :
-Hum…Qu’importe. Ce n’est pas si important que cela. Des vieux souvenirs de ma relation avec ton grand-père.
-Était-elle si compliquée que cela ? Questionnai-je d’une voix innocente.
-Oh oui, soupira-t-il, ton grand-père…S’en fichait bien de moi et ta grand-mère Rita…Il était souvent absent et je m’imaginais bien des fois qu’il chérissait une autre famille que la nôtre.
Je tentais de rester neutre même si Papa n’était pas loin du compte.
-…Mais tu sais…Je m’en voulais de penser cela car chaque fois qu’il venait, il s’occupait de m’apprendre à devenir un bon souverain. Il avait juste une méthode plus militaire que celle de ta grand-mère, continua-t-il gêné de se dévoiler ainsi.
-Est-ce que tu en veux au peuple Northuldra de l’avoir tué Papa ? Demandai-je soudain.
Il ouvrit immédiatement de grands yeux alors que je me mis à rougir en cherchant à me justifier :
-Oh…Tu sais, je me rappelle chacune de tes histoires que tu nous racontais enfant…Comme celle du Nattmara.
J’avais peine à garder mon sérieux. Papa resta un temps silencieux alors que je voyais ses yeux cherchaient d’éventuels coupables. Puis finalement il chuchota :
-Non…Je n’en veux pas à ce peuple pour ce qu’il a fait…Je ne pense pas qu’il y ait réellement un coupable dans un des deux peuples…C’est comme tout, les torts sont des deux côtés généralement.
Je réfléchis à sa phrase pleine de sagesse bien qu’un peu surprise qu’il soit passé de « je déteste les Northuldra » dans l’autre vie à « Finalement ce peuple n’est pas si détestable ». Une idée saugrenue comme quoi Mamie lui aurait aussi laissé ses pouvoirs me traversa l’esprit mais je la chassai vite de mon esprit et me mordis plutôt la lèvre en repensant à ses paroles. Nous aussi nous avions un ennemi numéro un : Andréas…Comment un être aussi diabolique avait-il pu engendrer des hommes dotés de gentillesse comme Kristoff et Ryder ?! Mon esprit dévia ensuite vers Elsa et moi et notre embrouille pour récupérer le montagnard. Je pris une mine peinée. Oui…Nous avions toutes les deux nos torts aussi.
-Bien. Si tu n’as pas plus de questions Anna, il est temps de te recoucher. Il faut que tu sois belle et disposée pour les Westergaard ! Conclut Papa en me tapotant la main.
Je devins cramoisie de gêne mais j’hochai tout de même la tête. Néanmoins, je rebondis sur l’occasion et ajoutai :
-En parlant des Westergaard, Père…Je sais que nous allons avoir un bal en notre honneur dans pas longtemps.
-C’est exact…Que veux-tu alors Anna ? S’impatienta-t-il.
Je mémorisai psychologiquement la phrase que j’allais lui sortir et déclarai :
-Eh bien…Tu sais…Je connais un livreur de glaces qui sera parfait pour les boissons fraîches et les desserts…Enfin…Je voulais dire je connais un débiteur qui est très réputé en Arendelle et à Harmon…Et…
-Oh ? Tu parles de ce monsieur Bjorgman qui prospère depuis trois ans maintenant ? Demanda Papa alors que mon cœur s’emballa.
Je tentais de ne pas sentir les palpitations qui se faisaient de plus en plus fortes et répondis :
-Oui tout à fait c’est lui…Je me demande s’il ne serait pas judicieux que ça soit lui qui nous livre lors de ce grand bal…Il ne faudrait pas que les invités aient une intoxication alimentaire, tu comprends ? Oh ? A moins que tu n’aies déjà demandé à quelqu’un d’autres, ajoutai-je très vite.
Papa tapota docilement la couette puis finit par reprendre :
-Eh bien…A vrai dire…C’est très drôle que tu mentionnes ce jeune homme car Olina m’a déjà vanté ses mérites… Tu sais je n’ai pas eu le temps de vraiment réfléchir à toute la logistique de ce bal… Mais si vous êtes maintenant deux à me suggérer, je ne vois aucun inconvénient à lui donner une chance. Je lui ferais parvenir une missive tout à l’heure. Cela te convient-il ?
-Oui père ! M’écriai-je en lui serrant le cou.
Il s’étonna dans un premier temps avant de me rendre mon geste. Puis il me tapota gentiment le dos et me rabattis les couvertures avant chuchoter :
-Dors à présent ma petite furie rousse.
J’acquiesçai. Quelques secondes plus tard, je repartis pour des rêves moins sordides.
Ce fut la voix douce de Maman qui me réveilla quelques heures plus tard, accompagnée d’une bonne odeur de saumon et de pommes de terres écrasées à la vapeur :
-Anna…Anna ma chérie ? Il faut revenir parmi nous…Nous sommes très en retard…Il est plus de midi…Ton père et nos invités nous attendent dans la première grande salle.
Papa…Invités…Grande Salle…Répéta mon cerveau alors que mon corps se refusait à quitter les couvertures moelleuses. Je sentis qu’on me secouait encore l’épaule tout en me frictionnant le dos.
-Allez Anna…Dépêche-toi…Sinon je les fais rentrer dans ta chambre, murmura une fois de plus Maman d’un timbre délicat mais ferme.
J’émergeai enfin avec un petit mal de tête. Ma mère était assez tendue. Elle me laissa le déjeuner que j’eus bien du mal à avaler pendant que Gerda était en train de s’activer à m’habiller et me coiffer. Elle me fit quelques recommandations :
-Surtout ma chérie, il faut que tu sois la plus naturelle possible, sans pour autant tomber dans une grande extravagance. Le roi Wilhelm et la reine Alix sont très exigeants mais ils n’ont pas mauvais fond…
C’est sûr que comparer à Andréas, pensai-je avec amertume.
-…Il faut faire bonne impression. La dernière fois que nous nous sommes vus Elsa et toi étiez petites…A présent tu es à un âge où tu pourrais plaire à Hans. Tu te rappelles à quel point tu me disais que tu voulais te marier avec des princes quand tu étais petite ?
-Oui, oui, et j’ai enfin la chance d’en rencontrer un, lançai-je comme un refrain.
-Exactement ma chérie, pourvu que vous vous entendiez bien et que vous ayez les mêmes centres d’intérêts, ajouta Maman avec enthousiasme.
-Détends-toi Mère, nous n’allons pas nous marier à la fin de la journée non plus…Et puis si ça se trouve nos prénoms ne sont pas destinés…Plaisantai-je.
La phrase toucha Maman en plein cœur.
-Enfin je veux dire nos âmes, me repris-je.
Non c’est pire Anna…Me grondai-je. Alors que je lui offris mon plus beau sourire, elle finit par rire gênée et déclara :
-Oui ! Bien sûr que non ma chérie ! Déjà une première rencontre va être un bon point de départ…Mais mets-y du tiens tout en n’oubliant pas que tu es une princesse d’Arendelle et que tu es un être merveilleux et unique. C’est compris ?
Je respirai un grand coup et rétorquai :
-Merci pour tout Maman. Merci pour ta patience, ta gentillesse, ton amour, ton éducation. Je t’aime.
Ses yeux s’embuèrent d’émotions avant qu’elle ne vienne me serrer contre elle.
-Merci à toi d’être ma fille et de m’avoir dit toutes ces belles choses que toute mère rêve d’entendre, murmura-t-elle.
Le genre de paroles qu’elle avait été incapable de sortir à Mamie. Je savais qu’elle le regrettait et qu’elle n’en pensait pas moins. Reprenant petit à petit mes esprits, je m’éloignais d’elle et tournai dans ma robe de satin verte en demandant :
-Est-ce joli Maman ? Est-ce que tu penses que ça suffira pour satisfaire tous ces gens ?
Ma Mère me dévisagea impressionnée et rétorqua :
-Oh oui ma Anna ! Tu es aussi belle que ta sœur, Hans ne peut que succomber.
Mon cœur se brisa en mille morceaux à ses propos. Je ne voulais pas revoir mon ancien mari. Je m’en rendais compte à présent. Lui, le père de ma fille. Et pourtant…Tout comme Elsa pour Kristoff, j’allais devoir y faire face. Je serrais plus fort le bracelet pour me donner du courage. Et nous sortîmes enfin.
J’aurais voulu disparaître en arrivant dans la salle. Père poussa un soupir de soulagement en nous voyant.
-Ses Altesses royales la reine Iduna et la princesse Anna d’Arendelle ! Annonça Kay.
Elsa n’avait pas menti. Mes yeux se posèrent à peine sur le visage angélique d’Hans que je revis tous nos plus beaux moments : Mon anniversaire…Kraberg…Notre mariage…L’Helveg...Et Helga...Le fruit de notre amour entourée de nous deux. Mon cœur battit un peu plus fort dans ma poitrine et un sentiment que j’aurais aimé voir disparaître immédiatement vint prendre position de mon corps. Tu l’aimes encore Anna…Entendis-je dans ma tête, quand tu le vois, tu vois ta fille, pensai-je amèrement. Me l’avouer fut plus dur qu’une vraie claque. J'eus aussitôt envie de m’enfuir et abandonnai ma mission. Non Anna ! Non ! Mamie a besoin de toi ! Elle est séparée de Papy elle aussi ! Me persuadai-je en rendant une révérence et un sourire crispé au prince.
-Eh bien ce n’est pas trop tôt ! Lâcha soudain Alix, je croyais qu’une demoiselle de bonne famille avec de grosses responsabilités se levait toujours aux aurores !
Papa allait riposter mais je répondis immédiatement :
-Veuillez me pardonner Madame, je me sentais souffrante.
-De petite constitution donc, grinça à son tour Wilhelm.
-Père je vous en prie ! Intervint Hans.
Le roi lui jeta immédiatement un regard sévère puis se mit à rire gras en reprenant :
-Oui tu as raison mon fils ! Après tout, ce problème sera tien ! Pas le nôtre !
Bien…Je me demande si je ne préfère pas le caractère mielleux d’Andréas finalement, grognai-je intérieurement en leur rendant mon plus beau sourire. Maman intervint tout de suite pour faire redescendre les tensions :
-Hum…Bonjour à vous roi Wilhelm ! Reine Alix ! Pardonnez-moi…Mais je croyais que vous deviez venir avec le prince Karl et sa femme la princesse Maria de Funningur.
-C’est le cas, répliqua sèchement la mère d’Hans, mais notre belle-fille était fatiguée, elle souhaitait se reposer, le roi Agnarr a donc jugé bon de leur montrer leurs appartements.
-De faible constitution aussi donc…S’amusa Maman qui n’avait pas aimé sa remarque.
Elle se tourna ensuite vers moi et ajouta :
-Anna tu risques de bien t’entendre avec cette demoiselle !
Puis voyant les regards noirs des deux souverains des îles du Sud, elle bredouilla enfin :
-Oh…Euh…Mais elle a bien fait d’aller se reposer.
Elsa et moi nous dévisageâmes un peu confuses.
-De toute façon nous ne sommes pas là pour eux, je vous rappelle ! N’oublions pas que ce jeune homme et cette jeune fille doivent avoir un rendez-vous galant ! S’exclama Wilhelm avec un tact digne des Piceaerd.
Le prince me regarda et je devins rouge malgré moi. Les palpitations de mon cœur repartirent à ma plus grande horreur. Maman me sauva immédiatement de mon embarras en suggérant :
-Peut-être que la princesse Anna et le prince Hans voudraient d’abord que nous soyons tous ensemble pour se côtoyer dans un premier temps ?
-Bien une idée de bonne femme ! Et quand ils feront des enfants, vous pensez chère reine qu’ils auront besoin de nous aussi ? Renchérit-il en la dévisageant d’un air moqueur.
Mon joues s’enflammèrent et sans le vouloir, je jetais un coup d’œil à Elsa qui à ma grande surprise ne riait pas du spectacle qui se présentait à elle. Hans ne savait plus où se mettre alors que Petite Helga émergea une fois de plus dans mon esprit.
-Eh bien techniquement oui, puisqu’ils devront se soumettre à la tradition de la virginité, renchérit Maman.
Pouvait-on atteindre le fond encore plus vite ?! Je fermais les yeux quelques instants luttant contre des images entremêlées de mon ancienne vie. Finalement ce fut Papa qui nous sauva en rétorquant :
-Et si nous commencions par un thé avant de songer à de telles choses ?
-C’est une excellente idée votre altesse, minauda Alix.
Maman et lui poussèrent un soupir de soulagement alors que j’aurais aimé m’enfuir dans un trou à rats. Papa se tourna alors vers le jeune homme et demanda :
-Prince Hans, à vous l’honneur…Préférez-vous les jardins ou la bibliothèque ?
-Euh…Je ne sais pas…Ce…Ce qui conviendra le mieux à vos domestiques pour nous apporter le thé Majesté, bafouilla-t-il gêné d’avoir été choisi pour prendre la décision.
Wilhelm et Alix se moquèrent immédiatement de lui.
-Ce n’est pas possible que nous ayons engendré un enfant pareil, railla-t-elle.
Le pauvre prince blanchit et regarda ses pieds.
-Oh si, je vous assure, il est bien de vous ma chère…Une fillette qui ne vaut pas mieux que certains de ses frères…Mais en même temps cela risquait d’être dur d’en avoir treize parfait.
Il passa alors derrière son plus jeune fils et lui donna une tape dans le dos en s’exclamant :
-Redressez-vous mon garçon ! Si vous étiez malins vous auriez dit les jardins ! Plus intimistes pour pouvoir profiter tendrement des lèvres d’une jeune demoiselle…Et bien plus encore quand il le faudra !
-Oh ! Cessez-donc de l’embêter mon ami, reprit Alix, il doit apprendre de lui-même. Toutefois mon fils, les roturiers sont à ta disposition où que tu sois, si tu veux prendre ton thé sur la lune, ils doivent s’appliquer à tes ordres à leurs risques et périls.
-Cela veut-il dire que vous prenez la bibliothèque Hans ? Intervint Papa qui souhaitait en finir.
-Oui Majesté, répondit-il en faisant une révérence.
-Parfait, souligna Maman, suivez-nous donc.
Nous longeâmes le corridor alors que j’essayais de rester la plus distante possible du jeune prince. Je regardais ailleurs, me forçant à me concentrer sur les rosemaling qui se trouvaient au sol. Mais je voyais bien qu’Hans essayait d’attirer mon attention par des petits sourires polis. Maman me donna doucement un coup de coudes pour que je m’en aperçoive si bien que mon regard finit par croiser celui du prince et je grimaçai de contrariété à cause de la chaleur que me procura ses gestes. Heureusement ma gêne ne dura pas longtemps car nous nous retrouvâmes bientôt dans l’espace chaleureux.
-Placez-vous là jeune gens, indiqua Papa en nous faisant nous assoir sur le sofa confortable de couleur rose.
-Nous allons vous laisser un peu d’intimité maintenant, murmura Maman, je vous envoie Gerda pour le thé.
Ma sœur me lança un regard plein de compassion, puis elle et le reste de nos familles sortirent en fermant les portes. Mon cœur cogna plus fort dans ma poitrine et j’observais Hans qui était toujours aussi beau garçon. Je détournai encore le regard en inspectant l’endroit. Je ne pus réprimer un sourire en pensant à notre découverte de la pièce secrète, à notre amour charnel qui avait poussé dans cette salle comme dans tant d’autres. J’eus ensuite un frisson…C’était également dans ici que le prince avait trahi ma confiance et laissée pour morte dans une de mes autres vies. Un silence insoutenable s’installa. Aucun de nous deux ne sembla vouloir prendre la parole.
Je suppliai presque Gerda du regard de rester avec moi au moment où cette dernière vint nous poser le thé sur la petite table en bois de bouleau.
-Voici également quelques gâteaux au chocolat en accompagnement, les préférées de mademoiselle Anna, dit-elle à l’adresse du prince en me faisant un clin d’œil.
Je chauffais à nouveau alors que la servante disparut. Alors que nous ne parlâmes toujours pas, Hans me tendit bientôt une soucoupe et un biscuit puis il tourna sa cuillère avec lenteur pour que le sucre soit absorbée dans l’eau mêlée de plantes.
-Vous avez une magnifique demeure princesse Anna, lâcha-t-il soudain pour entamer la conversation, oui vraiment très magnifique…Nous sommes loin du manoir austère que mon père ose appeler château…Vous savez…Il paraît plus lugubre à cause de la pierre précieuse noire qui fait la réputation de nos îles.
-Moi je trouve que cette couleur correspond bien à tes…Enfin je voulais dire vos parents, dis-je sans réfléchir.
Hans écarquilla les yeux alors que je me mordis immédiatement la lèvre pour ma bourde.
-Enfin…Pardon…Excuse…Excusez-moi je ne voulais pas dire cela, bafouillai-je.
-Oh…Mais vous le pensiez très fort alors il fallait que ça sorte, reprit-il amusé, d’ailleurs princesse, j’allais venir à ce point…Ce n’est pas à vous de vous excuser mais bien à moi qui ait des parents spéciaux pour ne pas dire désagréables, pardon pour leur comportement de tout à l’heure.
-Je sais déjà que vous n’êtes pas comme eux, lançai-je encore.
-Ah bon ? S’étonna-t-il.
-Oui…Enfin…Je suppose que vous ne l’êtes pas…En réalité je sais très peu de choses sur vous, mentis-je de plus en plus tendue.
…Sauf le fait que je vous aime encore…Quel espèce d’idiote je suis !
-De même pour moi ! Reconnut-il, mais nous avons au moins une chose en commun princesse Anna d’Arendelle.
Je rougis à nouveau me sentant soudain moite. Quoi ? Il ne pouvait pas être au courant d’Helga tout de même ?! Paniquai-je.
J’hésitai quelques instants avant d’oser demander :
-Ah bon et quoi donc ?
-Vous avez rapidement à cerner les gens. J’ai tout de suite vue que vous étiez quelqu’un de gentille et d’attentionnée, expliqua-t-il alors que je poussai un soupir de soulagement.
-Euh…Oui…C’est une de mes nombreuses qualités même s’il m’arrive d’être un peu trop extravertie, plaisantai-je.
Hans passa alors sa main sur la mienne et déclara :
-Je trouve cela très mignon.
Mon sang afflua dans mes veines et je tentais de repousser la chaleur qui était en train de me traverser le corps. En vain…Ce toucher…Ses caresses…J’y avais succombé pendant nos nombreux moments charnels…Non Anna ! Non ! Résiste ! Je pensais psychologiquement à Kristoff. A notre rencontre à l’orphelinat. A nos retrouvailles dans l’Helveg et nos autres vies. Oui…Se raccrocher à Kristoff ! Hans était quelqu’un de charmant ! Mais pas dans cette vie-là ! Me convainquis-je.
-A vrai dire… Je suis beaucoup plus fantasque qu’Elsa…Il vaudrait mieux que vous rencontriez ma sœur…Elle est un vrai modèle de perfection ! Dis-je un peu confuse.
Hans me dévisagea lentement puis un sourire se dessina lentement sur son visage. Il enleva sa main de lui-même et répliqua aussitôt :
-Votre cœur bat déjà pour quelqu’un d’autre ? Je me trompe ? Vous souhaitez vous débarrasser de moi c’est cela ?
Je rougis immédiatement et cherchai mes mots pour me justifier :
-Oh…Euh…Non…Non…C’est pas cela…Enfin si c’est peut-être cela…Mais je ne veux pas vous mettre dans l’embarras…Surtout vis-à-vis de vos parents…Je…Euh…Je suis désolée pour tout.
Hans m’arrêta tout de suite et rétorqua :
-Anna…Anna…N’ayez crainte ! Il n’y a aucun mal à cela…Je préfère que vous me disiez clairement les choses…Je ne veux pas d’un mariage forcé de toute façon…Nous pouvons rester amis si vous le désirez…Et je me fiche de ce que pense mes parents, pour eux je suis déjà inutile…J’avais d’ailleurs une petite idée pour les embêter et le fait que votre cœur soit déjà pris m’arrange…
Je ne l’écoutais pas plus. Comment un être aussi gentil et à l’écoute avait-il pu devenir une brute ? Comment pouvais-je supporter de lui faire du mal comme cela ? De le mettre dans cet état ? De ME mettre dans cet état ? Qu’est-ce qui me garantissait que le plan de Mamie Anna allait fonctionner ? Rien…Rien ne pouvait être écrit à l’avance, je devrais le savoir pourtant !
-…Maître d’un navire et…Continua-t-il avant de s’interrompre, Anna ? Vous allez bien ?
-Je suis perdue Hans, murmurai-je, et je ne veux pas vous crée d’ennuis…Je…Euh…Excusez-moi je dois me retirer.
Je me levai un peu trop brutalement.
-Non Anna attendez, s’il vous plaît ! Excusez-moi de vous avoir froissé…Renchérit-il en m’agrippant la main.
Le thé se renversa aussitôt sur le tapis à cause de son geste. Oubliant les convenances, je tapotais sur la moquette mouillée à l’aide de ma robe.
-Prenez cela plutôt, reprit le prince en me tendant un mouchoir quelques minutes plus tard.
Je l’attrapais et essuyai encore le sol. Je me sentis alors lorgner et je vis bientôt qu’Hans observa mon bracelet.
-Vous avez un très joli bijou, dit-il simplement.
Je chancelais immédiatement. Avait-il réussi à lire le prénom inscrit dessus ? Je n’eus pas le temps de lui demander. La porte de la bibliothèque s’ouvrit et j’en profitai pour m’enfuir. J’entendis à peine Wilhelm sortir à son fils :
-Bravo Hans…En moins d’une demi-heure tu as déjà perdu ta femme.
Je pressai le pas alors que je sentais ma poitrine se compresser de douleur. Ne pleure pas encore Anna…Ne pleure pas encore…Pensai-je très fort tandis que mes yeux se remplissaient de plus en plus. Dans quelle souffrance étais-je en train de me mettre ? Peut-être devrais-je laisser Elsa à Kristoff après tout ?! Et renoncer ?! Non Anna !
-Ma chérie ! Qu’est-ce qui se passe ?! Appela Maman au loin.
Je marchais un peu plus vite sans me retourner. Je ne voulais voir aucun d’eux. Le chemin jusqu’à ma chambre me parut encore long mais je finis par l’atteindre. Je réussis à m’enfermer et m’effondrais enfin contre la porte avant d’entendre :
-Anna…Raconte-moi ce qui s’est passé ? Qu’est-ce qui a bien pu te mettre dans cet état ?
Hans est le père de ma fille ! J’éprouve toujours des sentiments pour lui ! Je ne pensais pas en éprouver encore autant sachant que mon cœur cogne plus violemment à la mention même du fils de ta meilleure amie. J’aime ces deux hommes. D’une manière différente, certes, mais je les aime tous les deux. Voilà ce que j’avais envie de répondre…La vérité.
-Anna ? Est-ce qu’Hans a tenté un quelconque geste déplacé ? Lança à nouveau Maman comprenant qu’elle n’obtiendrait rien de ses premières questions.
-Bien sûr que non ! Criai-je hargneusement…Je…Je ne suis qu’une gourde voilà ce qui se passe ! J’ai…Euh…J’ai renversé le thé !
Sa réaction me surprit alors car elle se mit à rire.
-Enfin…Si ce n’est que ça ma chérie, ce n’est pas la peine de te mettre dans cet état, je vais demander à Kay et Gerda de nettoyer et ensuite, tu pourras retourner à votre rendez-vous, me rassura-t-elle.
-J’en ai eu assez pour aujourd’hui Maman, je voudrais me reposer un moment…Je…Je vous rejoindrai au souper !
Mon timbre de voix était suppliant. Elle comprit qu’il y avait autre chose derrière mes explications. Néanmoins elle n’insista pas et conclut :
-Bien ma chérie…Comme tu le sens…Je m’en vais prévenir les autres.
Elle était sur le point de repartir et je lui dis encore :
-Maman…Je sais que je vous ai déçu Papa et toi…En plus c’est moi qui ai insisté pour qu’ils viennent en Arendelle…Et…Euh…
-Ne t’inquiète pas, me coupa-t-elle, tu n’as pas à te sentir coupable de quoique ce soit. C’est normal que tu sois un peu stressée. C’est ta première rencontre avec un enjeu patrimonial derrière. Il vaut mieux que tu ne te sentes pas à l’aise maintenant que le bal qui est dans cinq jours. Allez, repose-toi maintenant. Je reviendrais plus tard.
Je fus surprise de voir à quel point ma mère semblait sincère. Il n’y avait pas une once d’ironie. Cela me rassura. Je m’engouffrai bientôt dans mon lit en ne souhaitant jamais en ressortir.
Anna était restée pétrifiée tout le long de l’échange. Je ne souhaitais pas la voir souffrir comme cela même si j’en avais éprouvé une certaine satisfaction. Je m’en étais beaucoup voulu pour avoir eu un tel sentiment, d’autant plus après le cauchemar qu’elle avait eu ce matin. J’avais réussi à m’éclipser pendant que mes parents étaient allés prendre une collation en attendant la fin du rendez-vous d’Anna et Hans. Papa et Maman n’avaient pas pu me refuser puisque ces ordures de prince Karl et princesse Maria n’étaient pas réapparus. Et ce n’était pas dommage !
-Nous te retrouverons tout à l’heure Elsa, m’avaient-ils dit.
J’avais croisé le regard du roi Wilhelm prêt à sortir une immondicité et étais partie sans demander mon reste. J’étais tourmentée depuis. Je tentais de contrôler mon stress en envoyant des flocons au sol puis en les ramenant dans ma main. Je ne cessai de penser à ma sœur. Comment s’en sortait-elle ? Avait-elle succombé à Hans ?
-Non Elsa…Soyons lucides…Anna ne te laissera pas Kristoff…Même si elle doit avoir incroyablement mal maintenant…Pensai-je.
Et l’idée me le fit encore plus. Je savais qu’elle était notre mission dans cette nouvelle vie. Mais qu’est-ce que j’en voulais à Mamie de nous confronter à toute cette réalité. Presque un mois que nous étions là et rien n’avait bougé.
-Non pas rien Elsa, soupirai-je, Anna a réussi à faire venir les îles du Sud, à redonner le goût de la vie en Arendelle et même montré un côté maladroit mais charmant à ton ancien mari.
Et moi, qu’avais-je fait dans tout cela ? Pas grand-chose, malheureusement…
-Si Elsa ! Si ! Me grondai-je, tu as réussi à maîtriser ton pouvoir…Enfin à peu près, tu es sortie pour être libre auprès de ta sœur et tu continues d’apprendre tes futures fonctions de reine.
Je souris enfin confiante. Oui moi aussi j’avais fait du chemin. J’inspectai alors mon reflet dans le miroir. Comme je l’avais promis à Maman, je ne m’étais pas habillée en reine des neiges.
-La dernière fois que tu l’as fait devant quelqu’un Elsa, c’était Kristoff.
Je rougis immédiatement. A nouveau, la pensée d’avoir voulu me battre contre ma sœur me tourmenta. Pourquoi avais-je cherché à lui plaire sachant qu’il ne me connaissait pas ? Comment avais-je pu jouer autant les aguicheuses ?
-Il a dû me prendre pour une folle malheureusement, soupirai-je, c’est de la faute d’Anna après tout…C’est elle qui nous avait réunis lors de ce maudit bal…
Mais lors de ce bal justement, je n’avais pas eu besoin d’être aussi expressive…De jouer de mon corps pour qu’il m’aime. Nous nous étions aimés sans même voir notre physique.
-Je crains que ma version de l’autre vie n’ait trop pris possession de moi-même, grommelai-je.
L’ultime question me revint alors à l’esprit : Allais-je réellement laisser Kristoff à ma sœur une bonne fois pour toute ?! Allais-je laisser mon passé derrière moi ? Avais-je déjà fait mon deuil comme Anna semblait avoir fait le sien ? Non…Non je ne pouvais avoir des pensées si horribles…Bien évidemment que ma sœur était aussi mal que moi…Le cauchemar en avait encore était une preuve.
-Réfléchissons Elsa, réfléchissons…Est-ce qu’Anna mérite réellement Kristoff ? Mais est-ce que moi je le méritais après tout ?! Réalisai-je un peu angoissée, le destin choisit-il pour nous ou bien sommes-nous maître de nos destins ?
Je n’eus pas le temps de répondre qu’un bruit de pas me fit sursauter dans le corridor. J’entendis bientôt Maman hurler :
-Ma chérie ?! Qu’est-ce qui se passe ?!
J’entrouvris immédiatement la porte pour voir Anna passer en coup de vents et entrer dans sa chambre. Son visage était d’une telle pâleur…Je sus qu’elle allait pleurer. Une partie de moi voulait aller la réconforter quand l’autre me disait de m’occuper de mes affaires. Je refermai donc la porte et retournai sur mon lit.
-L’échange n’a pas dû bien se passer, maugréai-je.
Anna l’avait-elle fait exprès ? Après tout, elle semblait prête à tout pour avoir mon homme. Non…Anna ne mettrait pas Papa et Maman en porte à faux si facilement. Elle avait dû penser à Helga comme j’avais pensé à mes enfants en voyant le montagnard. Cela avait dû lui faire perdre son sang-froid. Je réfléchis petit à petit. Au rythme où allaient les choses, ma sœur comme moi n’étions pas assez concentrées pour penser à la vraie mission. Je réalisai enfin qu’il ne fallait pas penser qu’à nous deux. L’avenir ne s’arrêtait pas à Anna ou moi. A nos histoires d’amour. Non…Tout était beaucoup plus profond. Mamie non plus ne le faisait pas de gaieté de cœur. Elle avait laissé l’amour de sa vie exprès pour nous accompagner dans cette vie…Pour nous aider à tout accomplir.
Je respirai un grand coup alors que des souvenirs s’entrechoquèrent dans ma tête.
-Ça y est…J’ai enfin pris ma décision, dis-je pour moi-même.
Je me concentrai rapidement et touchai bientôt mon pendentif actionnant automatiquement le souvenir figé au centre de la pièce. Je me rendis ensuite devant non sans avoir les larmes aux yeux et entourai chacun des enfants enneigés.
-A bientôt mes chéris…Maman espère que l’autre Elsa a su prendre soin de vous, murmurai-je.
J’allais ensuite enlacer et embrasser la statue de Kristoff. Les larmes roulèrent sur mes joues alors que ma bouche avait du mal à se détacher de la sienne.
-A jamais mon amour…Je n’oublierai jamais tout ce que nous avons vécu…Mais il me faut arrêter de ressasser à présent, murmurai-je.
Je les enlaçai tous à nouveau et restais plusieurs minutes à hésiter devant le souvenir figé.
-Allez Elsa, m’encourageai-je…Un…Deux…Trois.
Ne réfléchissant pas plus longtemps, je lançais enfin un jet de glace assez puissant en direction de la statue. Celle-ci explosa en quelques secondes en même temps que mon âme. Le pendentif perdit immédiatement de son éclat alors que le tas de neige disparut sans doute vers Ahtohallan. Je pris un temps pour me moucher et finis par murmurer :
-Tu as bien fait Elsa…Tu as très bien fait…Il ne faut pas regretter maintenant…
Je me répétais la phrase plusieurs fois le temps d’assimiler…Cela faisait encore mal. Mais bizarrement, je ressentis un apaisement. Et l’idée un peu idiote qu’il serait plus facile d’aller de l’avant maintenant.
-Mon petit flocon ! S’écria soudain Maman alors que je ne l’avais pas entendu entrer.
-Oui ? C’est déjà l’heure du souper ? Demandai-je surprise.
-Hum…Pas tout à fait…Est-ce que nous pourrions parler ? Questionna-t-elle à son tour.
-Bien sûr, répondis-je.
Légèrement angoissée, je la vis venir s’installer à côté de moi. Elle-même semblait gênée.
-Le rendez-vous entre ta sœur et Hans s’est mal passé…Et je n’ai réussi à en connaître les raisons.
-Je suis triste pour eux Maman…Enfin pour Anna, me repris-je.
-Pas autant que ton père ou moi, dit-elle désolée, nous pensions que cela serait plus simple…Les émotions semblaient bien passées entre eux…Mais peut-être était-ce trop précipité de commencer par une rencontre aussi intense alors qu’Hans n’avait même pas encore poser ses affaires dans ses appartements.
-C’est peut-être cela Maman, consentis-je, pourtant ce genre de défis n’arrête pas Anna d’habitude…Bien, je suppose que tu voudrais que j’aille lui parler c’est ça ?
-Non mon petit flocon…Enfin si, se reprit-elle, j’aimerais bien que tu le fasses, mais là tout de suite, je voudrais que tu aies toi aussi une rencontre avec Hans.
-Pardon ?! M’offusquai-je alors que je sentis le gel au bout de mes doigts, mais pourquoi moi ?
-Eh bien…le roi Wilhelm a été assez frustré de voir que ça c’était mal passé et…
-Oh…Je vois… Comme ça n’a pas marché avec Anna…Il se dit que ça marchera peut-être avec moi ?! Paniquai-je, il nous prend vraiment pour des bêtes de foire !
-Oui, Soupira-t-elle, seulement pour une fois ce n’est pas uniquement lui mais la royauté qui veut cela…Tu as l’air de savoir maîtrisé ton pouvoir maintenant alors est-ce que tu voudrais bien accorder une audience au plus jeune prince ?
Je voulus tout de suite crier un énorme « NON ». Mais cela aurait été à l’encontre de ce que je venais de faire avec le souvenir figé quelques minutes plus tôt. Prenant mon courage à deux mains, je répondis finalement :
-J’y consens Maman…Mais est-ce que je peux garder mes gants ?
Elle poussa immédiatement un soupir de soulagement et m’enlaça avant de dire :
-Oui mon petit flocon, bien sûr que oui !
-Je le fais surtout pour que le roi Wilhelm arrête de se moquer d’Anna…Et de son fils, prévins-je.
Maman hocha la tête toujours aux anges. Elle me prépara brièvement. Puis elle me conduisit jusqu’à la bibliothèque où Hans encore confus, se prenait les réprimandes et les moqueries de ses parents.
-La princesse Elsa souhaite s’entretenir avec le prince Hans, vos Altesses ! S’exclama Maman sous le regard un peu anxieux de Papa.
Le roi Wilhelm me dévisagea alors de la tête aux pieds et s’adressa ensuite à son plus jeune fils :
-Tu ne perds pas au change ! Ne la fais pas fuir celle-là !
Lui et la reine sortirent ensuite me laissant le champ libre. La porte se referma comme un piège derrière moi et je tentais de rester calme. Je ne bougeai pas et observai le prince qui remplit une nouvelle tasse de thé avant de s’assoir sur le sofa.
-Je suis vraiment navré pour toute cette mascarade, m’intima-t-il.
-Qu’avez-vous fait à ma sœur ? Demandai-je soudain méfiante.
-Absolument rien je vous le jure…Je pense qu’Anna n’est pas faite pour moi…C’est bien dommage car elle est très jolie…Oh vous l’êtes aussi je vous l’assure…Bredouilla-t-il en buvant une gorgée de stresse.
-C’est gentil, murmurai-je.
Un silence retomba ensuite alors que je ne bougeai pas.
-Souhaitez-vous une tasse de thé ? Finit-il par demander.
Je réussis enfin à lui sourire et répondis doucement :
-Avec plaisir.
Le prince s’exécuta à nouveau et me l’apporta alors que je me tenais toujours debout.
-Faites attention…La soucoupe est brûlante.
Pas plus que Bruni…Profitant qu’il ait le dos tourné, je refroidis rapidement la boisson. Je me surpris à être moins gênée que j’aurais pu le penser. Apprivoisée par son être chaleureux, je consentis enfin à aller m’assoir à l’autre bout du sofa et me concentrai sur le thé.
-Alors Elsa…Savez-vous quels sont les centres d’intérêts d’Anna ? Demanda-t-il à nouveau.
-Le chocolat, lâchai-je d’un coup.
Cela le fit rire…Et moi aussi.
-Je pense que nous sommes tous unanimes là-dessus…Mais…Y aurait-il des choses un peu plus intellectuelles néanmoins ?
-Eh bien…Ma sœur a une très bonne culture littéraire…Tous les livres que vous voyez dans cette bibliothèque, elle les as lus…Elle est très éclectique, déclarai-je.
-Une jeune fille bien instruite donc ! Renchérit Hans impressionné, j’aime les filles qui ont de l’esprit.
-Plutôt rare quand on voit votre père ! M’exclamai-je encore.
Le prince des îles du Sud acquiesça. Puis il se tourna vers moi et demanda :
-Et vous Elsa…Quels sont vos centres d’intérêts ? Est-ce les mêmes que votre sœur ?
Il était évident que je ne pourrais pas répondre mon pouvoir de neige. Toutefois je finis par dire à l’aise :
-Eh bien, j’aime beaucoup les jeux de logiques, de stratégie…De par mon rang j’ai aussi été obligée de m’intéresser à la politique.
-En total opposition avec Anna donc, dit-il un peu déçu.
-Nous nous complétons bien, admis-je, et vous prince Hans ? Qu’aimez-vous ?
-Tous les sujets qui touchent à la justice, étant le treizième garçon j’ai souvent été persécuté par mes frères…Et je ne désire voir ça nulle part ailleurs croyez-moi ! Expliqua-t-il,
-Nous avons donc un point en commun, me surpris-je à dire.
Le prince fut touché. Son regard vert plongea dans le mien et je ne pus m’empêcher de rougir alors que je sentis la glace pointer au bout de mes doigts. A l’aise, le prince ajouta :
-Et comme je l’expliquais à votre sœur tout à l’heure avant qu’elle ne s’enfuie, j’aime beaucoup la mer aussi…J’ai toujours été fort en navigation mais une fois encore trop écrasé par mes frères…Mon plus grand rêve serait de devenir marin et de parcourir les océans pour faire un pied de nez à mes parents…Cela serait possible si Anna consentait à élaborer ce plan avec moi.
-Avez-vous déjà parlé de ce projet tout à l’heure ? Demandai-je, c’est peut-être pour cela qu’elle s’est enfuie ?
-Non…Je pense qu’elle a craint d’avoir été démasquée, répondit-il.
-Démasquée ? Répétai-je.
Mon sang se glaça immédiatement quand Hans m’avoua qu’il avait compris qu’Anna ne l’aimait pas. Je tentais de rester calme même si j’aurais aimé avoir une discussion avec elle, maintenant, tout de suite.
-Et vous ? aimez-vous l’eau ? Finit par questionner le prince.
Je suis bien obligée d’apprécier son état solide, pensai-je avec amertume.
-Oui j’arrive enfin à l’apprécier même si j’en ai eu peur pendant longtemps.
-Je vous aiderais à surmonter cette crainte Elsa si vous le désirez, répliqua-t-il avec gentillesse.
Je chassai mes mauvaises pensées envers ma sœur pour faire redescendre la température, et bus une autre gorgée de thé avant de le poser. Hans ne manqua pas de le remarquer et demanda :
-Est-ce trop chaud ? Voulez-vous que j’appelle quelqu’un pour qu’il apporte des glaçons ? Après tout avec la chaleur qu’il fait, un thé glacé nous ferait le plus grand bien !
Je devins immédiatement cramoisie et bafouillai :
-Euh…Non non ça ira je vous remercie.
Mais le prince était tenace. Avant que je ne l’arrête, il attrapa ma tasse et renchérit :
-Oh si…Si j’insiste Elsa ! Ne soyez pas gênée !
Et là il se rendit compte que quelque chose n’allait pas. Il toucha la théière et ma soucoupe pour en être sûr.
-Comme c’est curieux…Votre thé a refroidi assez vite par rapport au mien, murmura-t-il.
Il m’observa alors que je me sentais partir. Je me débattais avec mon stress pour ne pas que mon pouvoir m’échappe. Mes paupières devinrent lourdes et la tête me tourna. Je m’abattis dans les bras du prince qui paniqua :
-Hey Elsa ?! Elsa vous allez bien ?! Bon Dieu mais je n’ai vraiment pas de chances avec les sœurs d’Arendelle ! Ne craignez rien ! Vos…Bon Dieu mais vos mains sont glacées…Je vais vous les réchauffer.
Non…Non…Non…Pensai-je très fort. Trop tard. Je n’avais pas la force de lutter face à l’étourdissement. Patiemment Hans m’ôta mes gants et frictionna du mieux qu’il put. Je respirai avec lenteur et priai très fort pour qu’aucune pouce de glace ne naisse dans cette zone.
-Mince…ça ne fonctionne pas, grogna-t-il.
Me tenant toujours sur ses genoux, il inspecta rapidement la pièce. Encore sonnée, je sentis qu’il me souleva légèrement la nuque et attrapa la théière. Il me la plaça entre les mains.
-Voilà…ça devrait faire l’affaire, se rassura-t-il, restez avec moi Elsa, je vais vous donner à boire.
Dans un geste doux, il porta la tasse à mes lèvres et me força à boire par petites gorgées. L’eau me revigora immédiatement. Je retrouvai petit à petit des couleurs alors que la voix encourageante d’Hans demeura moins en écho. Impressionnée par moi-même pour avoir réussie à prendre sur moi, je dis d’une voix calme quelques minutes plus tard :
-Je…Euh…Merci Hans…Je vais mieux.
Il poussa un soupir de soulagement et me releva doucement avant de me laisser un peu d’espace. Il y eut ensuite un silence gênant où j’estimais que notre échange avait assez duré. Je finis par répliquer d’une voix un peu anxieuse et gênée :
-Promettez-moi que vous ne parlerez pas à nos parents de ce qui s’est passé ?
-Je suis ravi que vous le proposiez princesse Elsa… dit-il, je me voyais mal dire aux miens qu’en l’espace de deux heures, j’avais fait fuir et manquai de faire évanouir deux princesses.
Je rougis malgré moi bien que maintenant une certaine distance.
-Ce…Ce n’est pas vous…C’est comme vous dîtes les chaleurs de l’été, expliquai-je.
A ma grande surprise, il ne posa aucune question sur le froid aux mains. Il n’y avait aucune interrogation dans son regard…Simplement du soulagement. Cela m’impressionna et me flatta. Toute la gestuelle qu’il venait de me faire, me rappela brièvement les caresses tendres nues ou sous les vêtements que nous avions pu échanger dans l’Helveg.
Mes joues rosirent encore alors que le prince continua de me regarder en souriant. Je le lui rendis et nous sortîmes enfin de la bibliothèque pour rejoindre les autres.
Et pour l'inspiration du titre...Toujours un hommage à ce chanteur exceptionnel !
Chapitre 4 : Tournent les violons…
J’étais en train de dormir quand j’entendis un bruit près du lit. Je me réveillai et me frottai les yeux. Les esprits encore en fouillis, je constatais alors qu’une petite silhouette pas plus haute que trois pommes était assise sur le matelas. Elle m’observait avec des yeux malicieux.
-Coucou Maman, déclara-t-elle d’une petite voix.
Mon cœur bondit dans ma poitrine et je m’écriai, heureuse :
-Helga ? Helga ma chérie tu es là ?
La petite fille hocha la tête puis elle remit ses couettes en arrière. Son pouce à nouveau dans la bouche, elle murmura :
-Papa va bientôt arriver.
Je fus prise au dépourvue en songeant à Hans et répliquai une peu stressée :
-Euh…Oui bientôt ma chérie…Mais ce n’est pas le plus important…Tu es vraiment là ?
Comme toute réponse, Helga se contenta de venir se caler dans mes bras. Nous restâmes longtemps l’une contre l’autre. J’avais peine à croire qu’elle était là, avec moi. Et pourtant…Je lui embrassais ses jolis cheveux roux avec de plus en plus de ferveur pour m’en assurer.
-Tu me manques Maman. Fausse Maman Anna, elle est gentille mais ce n’est pas pareil qu’avec toi, murmura-t-elle.
-Toi aussi, tu me manques ma Helga…Vous nous manquez tous beaucoup à Tatie Elsa et moi tes cousins et toi, repris-je.
J’eus envie de pleurer mais à la place, je me réconfortai en m’accrochant à son petit poids. Après ce qui me parut des siècles, la petite s’éloigna de moi et demanda :
-On fait une partie de cache-cache Maman ? Il paraît que Tatie Elsa et toi vous adoriez en faire quand vous étiez petites ? C’est Mamie Dudu qui l’a dit l’autre jour !
Je retrouvai un sourire enchanteur et répondis :
-Mamie Dudu ? Comme c’est drôle ! Mais oui ! Elle a raison…C’était notre jeu préféré après les constructions de bonhomme de neige ! Dans ce cas ma chérie, ça me ferait très plaisir de faire une partie avec toi !
D’un geste vif, ma petite fille bondit alors du lit et courus déjà à travers la chambre.
-Compte jusqu’à cent Maman ! Ordonna-t-elle.
Bien que n’ayant pas envie de la laisser sans surveillance, je m’exécutais tout de même et énumérai patiemment les chiffres. Puis je sortis de la chambre sans même prendre le temps de me chausser et criai haut et fort :
-Helga ! Prête ou pas je te cherche !
J’avançais immédiatement le long du corridor et passai devant la porte de ma sœur. J’aurais aimé l’inviter dans le jeu mais j’étais finalement heureuse d’avoir ce moment privilégiée avec ma fille. Je cherchai dans la bibliothèque, dans la salle du trône, dans les jardins…Rien…J’inspectai à nouveau ma chambre, prise d’un doute.
-Oh ! Peut-être dans le grenier ! M’écriai-je en riant nerveusement, oui elle doit être par-là ! Elle sait que je n’aurais pas eu l’idée de la chercher là-bas en premier !
Pressant le pas, je courus jusqu’au passage secret qui se situait dans le fond du corridor du deuxième étage. Le déploiement de l’escalier fit un vacarme assourdissant et je commençais à avoir un sérieux doute sur le bienfait que me procurait cette partie de cache-cache.
-Hum…C’est bizarre…L’escalier n’était pas déplié…Pensai-je alors que de grosses gouttes de sueurs coulaient le long de mon front.
Toutefois, je ne me laissai pas abattre et criai à nouveau pendant que je montais :
-Helga ! Helga ! On arrête le jeu ma chérie ! Montre-toi !
Je n’obtenus aucune réponse. J’arrivai enfin dans le grenier et avançai à petits pas alors que la lumière du jour se filtrait à travers les persiennes.
-Helga ! S’il te plaît…Maman en a marre de jouer…Reviens ma chérie, murmurai-je soudain désespérée.
Toujours pas de réponses. Je reconnus aussitôt les malles de notre enfance. Peut-être s’était-elle cachée dedans ? Je commençais par celle d’Elsa et me retrouvai nez à nez avec ses gants. Puis, j’entendis de grands boom dans la mienne. Je paniquai tout de suite et criai :
-Helga ! Helga mon bébé ne bouge pas ! Maman va t’ouvrir !
Des pleurs d’enfants se firent entendre tandis que je n’arrivai pas à soulever le dessus de la malle.
-Attends ma chérie, attends ! J’y suis presque ! M’exclamai-je en ayant trouvée la clef sur une table un peu plus loin.
La petite continua de m’appeler quand je finis par tourner la clé dans la serrure. Je soulevai le couvercle avec violence en murmurant :
-Je suis là…Je suis là…
Mais il n’y avait aucune trace de ma fille. Seul, le châle de Maman était là. J’eus beau inspecter le fond, il n’y avait personne.
-Non…Non…Non…Helga ! HELGA ! HELGA ! HELGA ! Hurlai-je à pleins poumons.
Je sentis bientôt deux mains fermes me tirer par derrière et je me débattis.
-Non ! Non ! Lâchez-moi ! Je veux Helga ! Je veux Helga ! Criai-je comme une folle.
-Anna…Anna…Chut…Chut…C’est moi…C’est Elsa…Murmura alors une voix douce.
-Elsa ? Répétai-je, non…Non je veux voir Helga…Ma fille…Rends-moi ma fille !
-Calme-toi petite sœur, ne parle pas trop fort, Papa et Maman pourraient t’entendre…Elle est dans l’Hellheilm, tu as fait une crise de somnambulisme…Ce n’est rien…Serre-moi fort, dit-elle dans une tendresse maternelle.
Ses paroles m’apaisèrent un peu…Quelques secondes à peine. Le temps de me revoir avec ma petite dans les bras et mon angoisse repartit de plus belle.
-Je veux Helga ! Je veux Mamie ! Amène-moi jusqu’à Mamie ! Criai-je à nouveau.
Elsa me resserra aussitôt un peu plus fort contre elle. Je sentais ses gants de plus en plus humides. Elle m’embrassa le front à plusieurs reprises et reprit :
-Pas maintenant petite sœur. Pour l’instant on ne peut pas la voir…Mais bientôt je te le promets.
Je la regardais immédiatement avec méfiance et murmurai d’une voix cinglante :
-Si tu tiens cette promesse comme tu fais avec celle de me laisser Kristoff, il vaut mieux ne pas trop que je compte dessus.
Elsa se raidit aussitôt de contrariété. Elle s’était éclipsée si vite après notre escapade d’il y a quinze jours et avait eu tellement d’impératifs royaux que nous n’avions pas pris le temps de rediscuter de ce qui s’était passé. Oh bien sûr nous nous étions revues mais nous n’avions plus jamais reparlé de l’escapade à l’orphelinat. Et à voir la tête de ma chère grande sœur, la parole serait encore une fois remise à plus tard.
-Il y a des promesses plus faciles à tenir que d’autres, murmura-t-elle en se mordant la lèvre, mais n’y pense pas maintenant, viens contre moi.
Elle me força à nouveau à revenir contre et elle et nous nous enlaçâmes pour évacuer nos tensions. Je pleurais à chaudes larmes dans son cou alors qu’elle me frottait le dos. Je lui expliquai entre deux suffocations le merveilleux rêve que je venais de faire et qui avait viré au cauchemar. Elsa m’écouta patiemment. Elle m’embrassa encore et finit par chuchoter :
-Je suis là si tu as besoin de parler de ta fille, petite sœur…Mais viens…Il faut retourner dans nos chambres à présent avant que Papa et Maman ne se réveillent.
-C’est trop tard mesdemoiselles ! Cria soudain une voix nous faisant sursauter.
Mes parents venaient d’arriver encore en tenue de nuit. Papa nous regarda en fronçant les sourcils alors que Maman avait bien du mal à se frotter les yeux pour rester éveillée.
-Pourquoi n’êtes-vous pas dans vos lits ? Grogna-t-il, vous avez choisi votre jour pour faire un rendez-vous nocturne ! Les principautés des îles du Sud arrivent cet après-midi !
-Agnarr, calme-toi, dit à son tour mère, tu vois bien qu’Anna est bouleversée.
Elle vint alors aux côtés d’Elsa et me passa son châle sur les épaules.
-Oui je le vois bien Iduna qu’elle l’est ! D’ailleurs tout Arendelle doit être au courant vu comment elle a hurlé ! Renchérit-il d’une voix où je perçue de l’inquiétude.
M’essuyant mes dernières larmes, je me plaçais face à lui et fis une légère révérence avant de rétorquer :
-Excuse-moi Père, je ferai en sorte que cela ne se reproduise pas.
Pris au dépourvu, il ne trouva rien à redire. Il m’aida à me relever et dit d’une voix plus douce :
-Je vais me charger de vérifier que tu le fasses ma fille.
Il se tourna ensuite vers Maman et Elsa et répliqua :
-Retournez, vous coucher, je m’occupe d’Anna.
Il me prit la main comme lorsque j’étais petite et me reconduisis à ma chambre. Là, il m’aida à me border et murmura :
-Ne bouge pas petite furie rousse, je reviens.
Je l’attendis alors que mon cœur se stabilisa. Je visualisai ma chambre et mon lit, espérant revoir ma fille apparaître. Mais rien ne se produisit. J’avais le contrecoup de cette nuit. Mes paupières me parurent soudain lourdes et étaient sur le point de se refermer quand j’entendis la poignée se tourner.
-Et un chocolat chaud pour la princesse Anna ! S’écria-t-il en me posant la boisson chaude entre les doigts.
Je souris alors qu’il m’arrangea la frange.
-Encore désolée Papa, je n’ai plus l’âge d’avoir peur du Nattmara, murmurai-je en buvant une gorgée.
-Tu as tout à fait raison ma fille, concéda-t-il, toutefois, ne soit pas trop sévère avec toi-même…Il m’arrive encore de faire des cauchemars liés à l’enfance que j’ai eu. Ce n’est pas un drame mais il faut que tu apprennes à savoir les maîtriser.
-Comme Elsa avec son pouvoir de neige ? Demandai-je en faisant semblant de ne connaître le pouvoir que depuis quelques temps.
Papa sursauta et blanchit avant de répéter :
-Oui c’est cela…Comme Elsa, même si pour elle, ça n’a pas été trop concluant…Mais peu importe…On ne peut pas être parfait malheureusement quand on est parents, nous faisons au mieux…Mais commence déjà par me dire ce qu’était ce cauchemar ?
-Je…Je ne me souviens plus Papa…Je crois que je cherchais quelqu’un…Bredouillai-je.
-Oui une certaine Helga il me semble, reprit-il alors que je blanchis à mon tour, tu le criais encore avant que ta mère ne se réveille.
Mes yeux s’embuèrent à nouveau et je me plantais les ongles avec force dans ma chair pour ne pas pleurer.
-Ce…C’était une petite fille que j’aie rencontré l’autre jour à l’orphelinat, murmurai-je très vite…Je crois que j’ai besoin de me sentir utile…D’aller plus vers les gens…Est-ce que tu comprends ?
Papa fut surpris mais un sourire gêné et ravi s’étendit sur son visage.
-Je comprends tout à fait…Nous ne t’avons jamais assez impliqué ta mère et moi au cours de toutes tes longues années de solitude. Nous ferons en sorte que cela soit différent à l’avenir…Surtout avec nos nouveaux invités !
-Merci Père, murmurai-je.
Il m’embrassa le front et rehaussa sa posture de façon à me faire comprendre que c’était le roi qui parlait à présent.
-Est-ce que tu te rappelles la tactique que je te donnais quand tu étais petite et que tu avais peur du Nattmara ? Demanda-t-il avec douceur.
Je réfléchis quelques instants alors que des bribes de d’autres vies où je combattais le monstre des cauchemars me traversèrent l’esprit. Finalement un souvenir de mon moi plus petite apparut et je finis par répondre :
-Oui…Tu disais qu’il fallait que j’imagine une boite qui aspirerait l’esprit de sable noir.
Papa me regarda avec des yeux fiers puis répliqua :
-C’est exactement ça ma petite furie rousse. Crois-le ou non mais j’utilise encore cette méthode à mon âge quand…
Il s’arrêta soudain et ses yeux se noircirent de colère. Il serra les poings et bredouilla :
-Hum…Qu’importe. Ce n’est pas si important que cela. Des vieux souvenirs de ma relation avec ton grand-père.
-Était-elle si compliquée que cela ? Questionnai-je d’une voix innocente.
-Oh oui, soupira-t-il, ton grand-père…S’en fichait bien de moi et ta grand-mère Rita…Il était souvent absent et je m’imaginais bien des fois qu’il chérissait une autre famille que la nôtre.
Je tentais de rester neutre même si Papa n’était pas loin du compte.
-…Mais tu sais…Je m’en voulais de penser cela car chaque fois qu’il venait, il s’occupait de m’apprendre à devenir un bon souverain. Il avait juste une méthode plus militaire que celle de ta grand-mère, continua-t-il gêné de se dévoiler ainsi.
-Est-ce que tu en veux au peuple Northuldra de l’avoir tué Papa ? Demandai-je soudain.
Il ouvrit immédiatement de grands yeux alors que je me mis à rougir en cherchant à me justifier :
-Oh…Tu sais, je me rappelle chacune de tes histoires que tu nous racontais enfant…Comme celle du Nattmara.
J’avais peine à garder mon sérieux. Papa resta un temps silencieux alors que je voyais ses yeux cherchaient d’éventuels coupables. Puis finalement il chuchota :
-Non…Je n’en veux pas à ce peuple pour ce qu’il a fait…Je ne pense pas qu’il y ait réellement un coupable dans un des deux peuples…C’est comme tout, les torts sont des deux côtés généralement.
Je réfléchis à sa phrase pleine de sagesse bien qu’un peu surprise qu’il soit passé de « je déteste les Northuldra » dans l’autre vie à « Finalement ce peuple n’est pas si détestable ». Une idée saugrenue comme quoi Mamie lui aurait aussi laissé ses pouvoirs me traversa l’esprit mais je la chassai vite de mon esprit et me mordis plutôt la lèvre en repensant à ses paroles. Nous aussi nous avions un ennemi numéro un : Andréas…Comment un être aussi diabolique avait-il pu engendrer des hommes dotés de gentillesse comme Kristoff et Ryder ?! Mon esprit dévia ensuite vers Elsa et moi et notre embrouille pour récupérer le montagnard. Je pris une mine peinée. Oui…Nous avions toutes les deux nos torts aussi.
-Bien. Si tu n’as pas plus de questions Anna, il est temps de te recoucher. Il faut que tu sois belle et disposée pour les Westergaard ! Conclut Papa en me tapotant la main.
Je devins cramoisie de gêne mais j’hochai tout de même la tête. Néanmoins, je rebondis sur l’occasion et ajoutai :
-En parlant des Westergaard, Père…Je sais que nous allons avoir un bal en notre honneur dans pas longtemps.
-C’est exact…Que veux-tu alors Anna ? S’impatienta-t-il.
Je mémorisai psychologiquement la phrase que j’allais lui sortir et déclarai :
-Eh bien…Tu sais…Je connais un livreur de glaces qui sera parfait pour les boissons fraîches et les desserts…Enfin…Je voulais dire je connais un débiteur qui est très réputé en Arendelle et à Harmon…Et…
-Oh ? Tu parles de ce monsieur Bjorgman qui prospère depuis trois ans maintenant ? Demanda Papa alors que mon cœur s’emballa.
Je tentais de ne pas sentir les palpitations qui se faisaient de plus en plus fortes et répondis :
-Oui tout à fait c’est lui…Je me demande s’il ne serait pas judicieux que ça soit lui qui nous livre lors de ce grand bal…Il ne faudrait pas que les invités aient une intoxication alimentaire, tu comprends ? Oh ? A moins que tu n’aies déjà demandé à quelqu’un d’autres, ajoutai-je très vite.
Papa tapota docilement la couette puis finit par reprendre :
-Eh bien…A vrai dire…C’est très drôle que tu mentionnes ce jeune homme car Olina m’a déjà vanté ses mérites… Tu sais je n’ai pas eu le temps de vraiment réfléchir à toute la logistique de ce bal… Mais si vous êtes maintenant deux à me suggérer, je ne vois aucun inconvénient à lui donner une chance. Je lui ferais parvenir une missive tout à l’heure. Cela te convient-il ?
-Oui père ! M’écriai-je en lui serrant le cou.
Il s’étonna dans un premier temps avant de me rendre mon geste. Puis il me tapota gentiment le dos et me rabattis les couvertures avant chuchoter :
-Dors à présent ma petite furie rousse.
J’acquiesçai. Quelques secondes plus tard, je repartis pour des rêves moins sordides.
Ce fut la voix douce de Maman qui me réveilla quelques heures plus tard, accompagnée d’une bonne odeur de saumon et de pommes de terres écrasées à la vapeur :
-Anna…Anna ma chérie ? Il faut revenir parmi nous…Nous sommes très en retard…Il est plus de midi…Ton père et nos invités nous attendent dans la première grande salle.
Papa…Invités…Grande Salle…Répéta mon cerveau alors que mon corps se refusait à quitter les couvertures moelleuses. Je sentis qu’on me secouait encore l’épaule tout en me frictionnant le dos.
-Allez Anna…Dépêche-toi…Sinon je les fais rentrer dans ta chambre, murmura une fois de plus Maman d’un timbre délicat mais ferme.
J’émergeai enfin avec un petit mal de tête. Ma mère était assez tendue. Elle me laissa le déjeuner que j’eus bien du mal à avaler pendant que Gerda était en train de s’activer à m’habiller et me coiffer. Elle me fit quelques recommandations :
-Surtout ma chérie, il faut que tu sois la plus naturelle possible, sans pour autant tomber dans une grande extravagance. Le roi Wilhelm et la reine Alix sont très exigeants mais ils n’ont pas mauvais fond…
C’est sûr que comparer à Andréas, pensai-je avec amertume.
-…Il faut faire bonne impression. La dernière fois que nous nous sommes vus Elsa et toi étiez petites…A présent tu es à un âge où tu pourrais plaire à Hans. Tu te rappelles à quel point tu me disais que tu voulais te marier avec des princes quand tu étais petite ?
-Oui, oui, et j’ai enfin la chance d’en rencontrer un, lançai-je comme un refrain.
-Exactement ma chérie, pourvu que vous vous entendiez bien et que vous ayez les mêmes centres d’intérêts, ajouta Maman avec enthousiasme.
-Détends-toi Mère, nous n’allons pas nous marier à la fin de la journée non plus…Et puis si ça se trouve nos prénoms ne sont pas destinés…Plaisantai-je.
La phrase toucha Maman en plein cœur.
-Enfin je veux dire nos âmes, me repris-je.
Non c’est pire Anna…Me grondai-je. Alors que je lui offris mon plus beau sourire, elle finit par rire gênée et déclara :
-Oui ! Bien sûr que non ma chérie ! Déjà une première rencontre va être un bon point de départ…Mais mets-y du tiens tout en n’oubliant pas que tu es une princesse d’Arendelle et que tu es un être merveilleux et unique. C’est compris ?
Je respirai un grand coup et rétorquai :
-Merci pour tout Maman. Merci pour ta patience, ta gentillesse, ton amour, ton éducation. Je t’aime.
Ses yeux s’embuèrent d’émotions avant qu’elle ne vienne me serrer contre elle.
-Merci à toi d’être ma fille et de m’avoir dit toutes ces belles choses que toute mère rêve d’entendre, murmura-t-elle.
Le genre de paroles qu’elle avait été incapable de sortir à Mamie. Je savais qu’elle le regrettait et qu’elle n’en pensait pas moins. Reprenant petit à petit mes esprits, je m’éloignais d’elle et tournai dans ma robe de satin verte en demandant :
-Est-ce joli Maman ? Est-ce que tu penses que ça suffira pour satisfaire tous ces gens ?
Ma Mère me dévisagea impressionnée et rétorqua :
-Oh oui ma Anna ! Tu es aussi belle que ta sœur, Hans ne peut que succomber.
Mon cœur se brisa en mille morceaux à ses propos. Je ne voulais pas revoir mon ancien mari. Je m’en rendais compte à présent. Lui, le père de ma fille. Et pourtant…Tout comme Elsa pour Kristoff, j’allais devoir y faire face. Je serrais plus fort le bracelet pour me donner du courage. Et nous sortîmes enfin.
J’aurais voulu disparaître en arrivant dans la salle. Père poussa un soupir de soulagement en nous voyant.
-Ses Altesses royales la reine Iduna et la princesse Anna d’Arendelle ! Annonça Kay.
Elsa n’avait pas menti. Mes yeux se posèrent à peine sur le visage angélique d’Hans que je revis tous nos plus beaux moments : Mon anniversaire…Kraberg…Notre mariage…L’Helveg...Et Helga...Le fruit de notre amour entourée de nous deux. Mon cœur battit un peu plus fort dans ma poitrine et un sentiment que j’aurais aimé voir disparaître immédiatement vint prendre position de mon corps. Tu l’aimes encore Anna…Entendis-je dans ma tête, quand tu le vois, tu vois ta fille, pensai-je amèrement. Me l’avouer fut plus dur qu’une vraie claque. J'eus aussitôt envie de m’enfuir et abandonnai ma mission. Non Anna ! Non ! Mamie a besoin de toi ! Elle est séparée de Papy elle aussi ! Me persuadai-je en rendant une révérence et un sourire crispé au prince.
-Eh bien ce n’est pas trop tôt ! Lâcha soudain Alix, je croyais qu’une demoiselle de bonne famille avec de grosses responsabilités se levait toujours aux aurores !
Papa allait riposter mais je répondis immédiatement :
-Veuillez me pardonner Madame, je me sentais souffrante.
-De petite constitution donc, grinça à son tour Wilhelm.
-Père je vous en prie ! Intervint Hans.
Le roi lui jeta immédiatement un regard sévère puis se mit à rire gras en reprenant :
-Oui tu as raison mon fils ! Après tout, ce problème sera tien ! Pas le nôtre !
Bien…Je me demande si je ne préfère pas le caractère mielleux d’Andréas finalement, grognai-je intérieurement en leur rendant mon plus beau sourire. Maman intervint tout de suite pour faire redescendre les tensions :
-Hum…Bonjour à vous roi Wilhelm ! Reine Alix ! Pardonnez-moi…Mais je croyais que vous deviez venir avec le prince Karl et sa femme la princesse Maria de Funningur.
-C’est le cas, répliqua sèchement la mère d’Hans, mais notre belle-fille était fatiguée, elle souhaitait se reposer, le roi Agnarr a donc jugé bon de leur montrer leurs appartements.
-De faible constitution aussi donc…S’amusa Maman qui n’avait pas aimé sa remarque.
Elle se tourna ensuite vers moi et ajouta :
-Anna tu risques de bien t’entendre avec cette demoiselle !
Puis voyant les regards noirs des deux souverains des îles du Sud, elle bredouilla enfin :
-Oh…Euh…Mais elle a bien fait d’aller se reposer.
Elsa et moi nous dévisageâmes un peu confuses.
-De toute façon nous ne sommes pas là pour eux, je vous rappelle ! N’oublions pas que ce jeune homme et cette jeune fille doivent avoir un rendez-vous galant ! S’exclama Wilhelm avec un tact digne des Piceaerd.
Le prince me regarda et je devins rouge malgré moi. Les palpitations de mon cœur repartirent à ma plus grande horreur. Maman me sauva immédiatement de mon embarras en suggérant :
-Peut-être que la princesse Anna et le prince Hans voudraient d’abord que nous soyons tous ensemble pour se côtoyer dans un premier temps ?
-Bien une idée de bonne femme ! Et quand ils feront des enfants, vous pensez chère reine qu’ils auront besoin de nous aussi ? Renchérit-il en la dévisageant d’un air moqueur.
Mon joues s’enflammèrent et sans le vouloir, je jetais un coup d’œil à Elsa qui à ma grande surprise ne riait pas du spectacle qui se présentait à elle. Hans ne savait plus où se mettre alors que Petite Helga émergea une fois de plus dans mon esprit.
-Eh bien techniquement oui, puisqu’ils devront se soumettre à la tradition de la virginité, renchérit Maman.
Pouvait-on atteindre le fond encore plus vite ?! Je fermais les yeux quelques instants luttant contre des images entremêlées de mon ancienne vie. Finalement ce fut Papa qui nous sauva en rétorquant :
-Et si nous commencions par un thé avant de songer à de telles choses ?
-C’est une excellente idée votre altesse, minauda Alix.
Maman et lui poussèrent un soupir de soulagement alors que j’aurais aimé m’enfuir dans un trou à rats. Papa se tourna alors vers le jeune homme et demanda :
-Prince Hans, à vous l’honneur…Préférez-vous les jardins ou la bibliothèque ?
-Euh…Je ne sais pas…Ce…Ce qui conviendra le mieux à vos domestiques pour nous apporter le thé Majesté, bafouilla-t-il gêné d’avoir été choisi pour prendre la décision.
Wilhelm et Alix se moquèrent immédiatement de lui.
-Ce n’est pas possible que nous ayons engendré un enfant pareil, railla-t-elle.
Le pauvre prince blanchit et regarda ses pieds.
-Oh si, je vous assure, il est bien de vous ma chère…Une fillette qui ne vaut pas mieux que certains de ses frères…Mais en même temps cela risquait d’être dur d’en avoir treize parfait.
Il passa alors derrière son plus jeune fils et lui donna une tape dans le dos en s’exclamant :
-Redressez-vous mon garçon ! Si vous étiez malins vous auriez dit les jardins ! Plus intimistes pour pouvoir profiter tendrement des lèvres d’une jeune demoiselle…Et bien plus encore quand il le faudra !
-Oh ! Cessez-donc de l’embêter mon ami, reprit Alix, il doit apprendre de lui-même. Toutefois mon fils, les roturiers sont à ta disposition où que tu sois, si tu veux prendre ton thé sur la lune, ils doivent s’appliquer à tes ordres à leurs risques et périls.
-Cela veut-il dire que vous prenez la bibliothèque Hans ? Intervint Papa qui souhaitait en finir.
-Oui Majesté, répondit-il en faisant une révérence.
-Parfait, souligna Maman, suivez-nous donc.
Nous longeâmes le corridor alors que j’essayais de rester la plus distante possible du jeune prince. Je regardais ailleurs, me forçant à me concentrer sur les rosemaling qui se trouvaient au sol. Mais je voyais bien qu’Hans essayait d’attirer mon attention par des petits sourires polis. Maman me donna doucement un coup de coudes pour que je m’en aperçoive si bien que mon regard finit par croiser celui du prince et je grimaçai de contrariété à cause de la chaleur que me procura ses gestes. Heureusement ma gêne ne dura pas longtemps car nous nous retrouvâmes bientôt dans l’espace chaleureux.
-Placez-vous là jeune gens, indiqua Papa en nous faisant nous assoir sur le sofa confortable de couleur rose.
-Nous allons vous laisser un peu d’intimité maintenant, murmura Maman, je vous envoie Gerda pour le thé.
Ma sœur me lança un regard plein de compassion, puis elle et le reste de nos familles sortirent en fermant les portes. Mon cœur cogna plus fort dans ma poitrine et j’observais Hans qui était toujours aussi beau garçon. Je détournai encore le regard en inspectant l’endroit. Je ne pus réprimer un sourire en pensant à notre découverte de la pièce secrète, à notre amour charnel qui avait poussé dans cette salle comme dans tant d’autres. J’eus ensuite un frisson…C’était également dans ici que le prince avait trahi ma confiance et laissée pour morte dans une de mes autres vies. Un silence insoutenable s’installa. Aucun de nous deux ne sembla vouloir prendre la parole.
Je suppliai presque Gerda du regard de rester avec moi au moment où cette dernière vint nous poser le thé sur la petite table en bois de bouleau.
-Voici également quelques gâteaux au chocolat en accompagnement, les préférées de mademoiselle Anna, dit-elle à l’adresse du prince en me faisant un clin d’œil.
Je chauffais à nouveau alors que la servante disparut. Alors que nous ne parlâmes toujours pas, Hans me tendit bientôt une soucoupe et un biscuit puis il tourna sa cuillère avec lenteur pour que le sucre soit absorbée dans l’eau mêlée de plantes.
-Vous avez une magnifique demeure princesse Anna, lâcha-t-il soudain pour entamer la conversation, oui vraiment très magnifique…Nous sommes loin du manoir austère que mon père ose appeler château…Vous savez…Il paraît plus lugubre à cause de la pierre précieuse noire qui fait la réputation de nos îles.
-Moi je trouve que cette couleur correspond bien à tes…Enfin je voulais dire vos parents, dis-je sans réfléchir.
Hans écarquilla les yeux alors que je me mordis immédiatement la lèvre pour ma bourde.
-Enfin…Pardon…Excuse…Excusez-moi je ne voulais pas dire cela, bafouillai-je.
-Oh…Mais vous le pensiez très fort alors il fallait que ça sorte, reprit-il amusé, d’ailleurs princesse, j’allais venir à ce point…Ce n’est pas à vous de vous excuser mais bien à moi qui ait des parents spéciaux pour ne pas dire désagréables, pardon pour leur comportement de tout à l’heure.
-Je sais déjà que vous n’êtes pas comme eux, lançai-je encore.
-Ah bon ? S’étonna-t-il.
-Oui…Enfin…Je suppose que vous ne l’êtes pas…En réalité je sais très peu de choses sur vous, mentis-je de plus en plus tendue.
…Sauf le fait que je vous aime encore…Quel espèce d’idiote je suis !
-De même pour moi ! Reconnut-il, mais nous avons au moins une chose en commun princesse Anna d’Arendelle.
Je rougis à nouveau me sentant soudain moite. Quoi ? Il ne pouvait pas être au courant d’Helga tout de même ?! Paniquai-je.
J’hésitai quelques instants avant d’oser demander :
-Ah bon et quoi donc ?
-Vous avez rapidement à cerner les gens. J’ai tout de suite vue que vous étiez quelqu’un de gentille et d’attentionnée, expliqua-t-il alors que je poussai un soupir de soulagement.
-Euh…Oui…C’est une de mes nombreuses qualités même s’il m’arrive d’être un peu trop extravertie, plaisantai-je.
Hans passa alors sa main sur la mienne et déclara :
-Je trouve cela très mignon.
Mon sang afflua dans mes veines et je tentais de repousser la chaleur qui était en train de me traverser le corps. En vain…Ce toucher…Ses caresses…J’y avais succombé pendant nos nombreux moments charnels…Non Anna ! Non ! Résiste ! Je pensais psychologiquement à Kristoff. A notre rencontre à l’orphelinat. A nos retrouvailles dans l’Helveg et nos autres vies. Oui…Se raccrocher à Kristoff ! Hans était quelqu’un de charmant ! Mais pas dans cette vie-là ! Me convainquis-je.
-A vrai dire… Je suis beaucoup plus fantasque qu’Elsa…Il vaudrait mieux que vous rencontriez ma sœur…Elle est un vrai modèle de perfection ! Dis-je un peu confuse.
Hans me dévisagea lentement puis un sourire se dessina lentement sur son visage. Il enleva sa main de lui-même et répliqua aussitôt :
-Votre cœur bat déjà pour quelqu’un d’autre ? Je me trompe ? Vous souhaitez vous débarrasser de moi c’est cela ?
Je rougis immédiatement et cherchai mes mots pour me justifier :
-Oh…Euh…Non…Non…C’est pas cela…Enfin si c’est peut-être cela…Mais je ne veux pas vous mettre dans l’embarras…Surtout vis-à-vis de vos parents…Je…Euh…Je suis désolée pour tout.
Hans m’arrêta tout de suite et rétorqua :
-Anna…Anna…N’ayez crainte ! Il n’y a aucun mal à cela…Je préfère que vous me disiez clairement les choses…Je ne veux pas d’un mariage forcé de toute façon…Nous pouvons rester amis si vous le désirez…Et je me fiche de ce que pense mes parents, pour eux je suis déjà inutile…J’avais d’ailleurs une petite idée pour les embêter et le fait que votre cœur soit déjà pris m’arrange…
Je ne l’écoutais pas plus. Comment un être aussi gentil et à l’écoute avait-il pu devenir une brute ? Comment pouvais-je supporter de lui faire du mal comme cela ? De le mettre dans cet état ? De ME mettre dans cet état ? Qu’est-ce qui me garantissait que le plan de Mamie Anna allait fonctionner ? Rien…Rien ne pouvait être écrit à l’avance, je devrais le savoir pourtant !
-…Maître d’un navire et…Continua-t-il avant de s’interrompre, Anna ? Vous allez bien ?
-Je suis perdue Hans, murmurai-je, et je ne veux pas vous crée d’ennuis…Je…Euh…Excusez-moi je dois me retirer.
Je me levai un peu trop brutalement.
-Non Anna attendez, s’il vous plaît ! Excusez-moi de vous avoir froissé…Renchérit-il en m’agrippant la main.
Le thé se renversa aussitôt sur le tapis à cause de son geste. Oubliant les convenances, je tapotais sur la moquette mouillée à l’aide de ma robe.
-Prenez cela plutôt, reprit le prince en me tendant un mouchoir quelques minutes plus tard.
Je l’attrapais et essuyai encore le sol. Je me sentis alors lorgner et je vis bientôt qu’Hans observa mon bracelet.
-Vous avez un très joli bijou, dit-il simplement.
Je chancelais immédiatement. Avait-il réussi à lire le prénom inscrit dessus ? Je n’eus pas le temps de lui demander. La porte de la bibliothèque s’ouvrit et j’en profitai pour m’enfuir. J’entendis à peine Wilhelm sortir à son fils :
-Bravo Hans…En moins d’une demi-heure tu as déjà perdu ta femme.
Je pressai le pas alors que je sentais ma poitrine se compresser de douleur. Ne pleure pas encore Anna…Ne pleure pas encore…Pensai-je très fort tandis que mes yeux se remplissaient de plus en plus. Dans quelle souffrance étais-je en train de me mettre ? Peut-être devrais-je laisser Elsa à Kristoff après tout ?! Et renoncer ?! Non Anna !
-Ma chérie ! Qu’est-ce qui se passe ?! Appela Maman au loin.
Je marchais un peu plus vite sans me retourner. Je ne voulais voir aucun d’eux. Le chemin jusqu’à ma chambre me parut encore long mais je finis par l’atteindre. Je réussis à m’enfermer et m’effondrais enfin contre la porte avant d’entendre :
-Anna…Raconte-moi ce qui s’est passé ? Qu’est-ce qui a bien pu te mettre dans cet état ?
Hans est le père de ma fille ! J’éprouve toujours des sentiments pour lui ! Je ne pensais pas en éprouver encore autant sachant que mon cœur cogne plus violemment à la mention même du fils de ta meilleure amie. J’aime ces deux hommes. D’une manière différente, certes, mais je les aime tous les deux. Voilà ce que j’avais envie de répondre…La vérité.
-Anna ? Est-ce qu’Hans a tenté un quelconque geste déplacé ? Lança à nouveau Maman comprenant qu’elle n’obtiendrait rien de ses premières questions.
-Bien sûr que non ! Criai-je hargneusement…Je…Je ne suis qu’une gourde voilà ce qui se passe ! J’ai…Euh…J’ai renversé le thé !
Sa réaction me surprit alors car elle se mit à rire.
-Enfin…Si ce n’est que ça ma chérie, ce n’est pas la peine de te mettre dans cet état, je vais demander à Kay et Gerda de nettoyer et ensuite, tu pourras retourner à votre rendez-vous, me rassura-t-elle.
-J’en ai eu assez pour aujourd’hui Maman, je voudrais me reposer un moment…Je…Je vous rejoindrai au souper !
Mon timbre de voix était suppliant. Elle comprit qu’il y avait autre chose derrière mes explications. Néanmoins elle n’insista pas et conclut :
-Bien ma chérie…Comme tu le sens…Je m’en vais prévenir les autres.
Elle était sur le point de repartir et je lui dis encore :
-Maman…Je sais que je vous ai déçu Papa et toi…En plus c’est moi qui ai insisté pour qu’ils viennent en Arendelle…Et…Euh…
-Ne t’inquiète pas, me coupa-t-elle, tu n’as pas à te sentir coupable de quoique ce soit. C’est normal que tu sois un peu stressée. C’est ta première rencontre avec un enjeu patrimonial derrière. Il vaut mieux que tu ne te sentes pas à l’aise maintenant que le bal qui est dans cinq jours. Allez, repose-toi maintenant. Je reviendrais plus tard.
Je fus surprise de voir à quel point ma mère semblait sincère. Il n’y avait pas une once d’ironie. Cela me rassura. Je m’engouffrai bientôt dans mon lit en ne souhaitant jamais en ressortir.
****
Anna était restée pétrifiée tout le long de l’échange. Je ne souhaitais pas la voir souffrir comme cela même si j’en avais éprouvé une certaine satisfaction. Je m’en étais beaucoup voulu pour avoir eu un tel sentiment, d’autant plus après le cauchemar qu’elle avait eu ce matin. J’avais réussi à m’éclipser pendant que mes parents étaient allés prendre une collation en attendant la fin du rendez-vous d’Anna et Hans. Papa et Maman n’avaient pas pu me refuser puisque ces ordures de prince Karl et princesse Maria n’étaient pas réapparus. Et ce n’était pas dommage !
-Nous te retrouverons tout à l’heure Elsa, m’avaient-ils dit.
J’avais croisé le regard du roi Wilhelm prêt à sortir une immondicité et étais partie sans demander mon reste. J’étais tourmentée depuis. Je tentais de contrôler mon stress en envoyant des flocons au sol puis en les ramenant dans ma main. Je ne cessai de penser à ma sœur. Comment s’en sortait-elle ? Avait-elle succombé à Hans ?
-Non Elsa…Soyons lucides…Anna ne te laissera pas Kristoff…Même si elle doit avoir incroyablement mal maintenant…Pensai-je.
Et l’idée me le fit encore plus. Je savais qu’elle était notre mission dans cette nouvelle vie. Mais qu’est-ce que j’en voulais à Mamie de nous confronter à toute cette réalité. Presque un mois que nous étions là et rien n’avait bougé.
-Non pas rien Elsa, soupirai-je, Anna a réussi à faire venir les îles du Sud, à redonner le goût de la vie en Arendelle et même montré un côté maladroit mais charmant à ton ancien mari.
Et moi, qu’avais-je fait dans tout cela ? Pas grand-chose, malheureusement…
-Si Elsa ! Si ! Me grondai-je, tu as réussi à maîtriser ton pouvoir…Enfin à peu près, tu es sortie pour être libre auprès de ta sœur et tu continues d’apprendre tes futures fonctions de reine.
Je souris enfin confiante. Oui moi aussi j’avais fait du chemin. J’inspectai alors mon reflet dans le miroir. Comme je l’avais promis à Maman, je ne m’étais pas habillée en reine des neiges.
-La dernière fois que tu l’as fait devant quelqu’un Elsa, c’était Kristoff.
Je rougis immédiatement. A nouveau, la pensée d’avoir voulu me battre contre ma sœur me tourmenta. Pourquoi avais-je cherché à lui plaire sachant qu’il ne me connaissait pas ? Comment avais-je pu jouer autant les aguicheuses ?
-Il a dû me prendre pour une folle malheureusement, soupirai-je, c’est de la faute d’Anna après tout…C’est elle qui nous avait réunis lors de ce maudit bal…
Mais lors de ce bal justement, je n’avais pas eu besoin d’être aussi expressive…De jouer de mon corps pour qu’il m’aime. Nous nous étions aimés sans même voir notre physique.
-Je crains que ma version de l’autre vie n’ait trop pris possession de moi-même, grommelai-je.
L’ultime question me revint alors à l’esprit : Allais-je réellement laisser Kristoff à ma sœur une bonne fois pour toute ?! Allais-je laisser mon passé derrière moi ? Avais-je déjà fait mon deuil comme Anna semblait avoir fait le sien ? Non…Non je ne pouvais avoir des pensées si horribles…Bien évidemment que ma sœur était aussi mal que moi…Le cauchemar en avait encore était une preuve.
-Réfléchissons Elsa, réfléchissons…Est-ce qu’Anna mérite réellement Kristoff ? Mais est-ce que moi je le méritais après tout ?! Réalisai-je un peu angoissée, le destin choisit-il pour nous ou bien sommes-nous maître de nos destins ?
Je n’eus pas le temps de répondre qu’un bruit de pas me fit sursauter dans le corridor. J’entendis bientôt Maman hurler :
-Ma chérie ?! Qu’est-ce qui se passe ?!
J’entrouvris immédiatement la porte pour voir Anna passer en coup de vents et entrer dans sa chambre. Son visage était d’une telle pâleur…Je sus qu’elle allait pleurer. Une partie de moi voulait aller la réconforter quand l’autre me disait de m’occuper de mes affaires. Je refermai donc la porte et retournai sur mon lit.
-L’échange n’a pas dû bien se passer, maugréai-je.
Anna l’avait-elle fait exprès ? Après tout, elle semblait prête à tout pour avoir mon homme. Non…Anna ne mettrait pas Papa et Maman en porte à faux si facilement. Elle avait dû penser à Helga comme j’avais pensé à mes enfants en voyant le montagnard. Cela avait dû lui faire perdre son sang-froid. Je réfléchis petit à petit. Au rythme où allaient les choses, ma sœur comme moi n’étions pas assez concentrées pour penser à la vraie mission. Je réalisai enfin qu’il ne fallait pas penser qu’à nous deux. L’avenir ne s’arrêtait pas à Anna ou moi. A nos histoires d’amour. Non…Tout était beaucoup plus profond. Mamie non plus ne le faisait pas de gaieté de cœur. Elle avait laissé l’amour de sa vie exprès pour nous accompagner dans cette vie…Pour nous aider à tout accomplir.
Je respirai un grand coup alors que des souvenirs s’entrechoquèrent dans ma tête.
-Ça y est…J’ai enfin pris ma décision, dis-je pour moi-même.
Je me concentrai rapidement et touchai bientôt mon pendentif actionnant automatiquement le souvenir figé au centre de la pièce. Je me rendis ensuite devant non sans avoir les larmes aux yeux et entourai chacun des enfants enneigés.
-A bientôt mes chéris…Maman espère que l’autre Elsa a su prendre soin de vous, murmurai-je.
J’allais ensuite enlacer et embrasser la statue de Kristoff. Les larmes roulèrent sur mes joues alors que ma bouche avait du mal à se détacher de la sienne.
-A jamais mon amour…Je n’oublierai jamais tout ce que nous avons vécu…Mais il me faut arrêter de ressasser à présent, murmurai-je.
Je les enlaçai tous à nouveau et restais plusieurs minutes à hésiter devant le souvenir figé.
-Allez Elsa, m’encourageai-je…Un…Deux…Trois.
Ne réfléchissant pas plus longtemps, je lançais enfin un jet de glace assez puissant en direction de la statue. Celle-ci explosa en quelques secondes en même temps que mon âme. Le pendentif perdit immédiatement de son éclat alors que le tas de neige disparut sans doute vers Ahtohallan. Je pris un temps pour me moucher et finis par murmurer :
-Tu as bien fait Elsa…Tu as très bien fait…Il ne faut pas regretter maintenant…
Je me répétais la phrase plusieurs fois le temps d’assimiler…Cela faisait encore mal. Mais bizarrement, je ressentis un apaisement. Et l’idée un peu idiote qu’il serait plus facile d’aller de l’avant maintenant.
-Mon petit flocon ! S’écria soudain Maman alors que je ne l’avais pas entendu entrer.
-Oui ? C’est déjà l’heure du souper ? Demandai-je surprise.
-Hum…Pas tout à fait…Est-ce que nous pourrions parler ? Questionna-t-elle à son tour.
-Bien sûr, répondis-je.
Légèrement angoissée, je la vis venir s’installer à côté de moi. Elle-même semblait gênée.
-Le rendez-vous entre ta sœur et Hans s’est mal passé…Et je n’ai réussi à en connaître les raisons.
-Je suis triste pour eux Maman…Enfin pour Anna, me repris-je.
-Pas autant que ton père ou moi, dit-elle désolée, nous pensions que cela serait plus simple…Les émotions semblaient bien passées entre eux…Mais peut-être était-ce trop précipité de commencer par une rencontre aussi intense alors qu’Hans n’avait même pas encore poser ses affaires dans ses appartements.
-C’est peut-être cela Maman, consentis-je, pourtant ce genre de défis n’arrête pas Anna d’habitude…Bien, je suppose que tu voudrais que j’aille lui parler c’est ça ?
-Non mon petit flocon…Enfin si, se reprit-elle, j’aimerais bien que tu le fasses, mais là tout de suite, je voudrais que tu aies toi aussi une rencontre avec Hans.
-Pardon ?! M’offusquai-je alors que je sentis le gel au bout de mes doigts, mais pourquoi moi ?
-Eh bien…le roi Wilhelm a été assez frustré de voir que ça c’était mal passé et…
-Oh…Je vois… Comme ça n’a pas marché avec Anna…Il se dit que ça marchera peut-être avec moi ?! Paniquai-je, il nous prend vraiment pour des bêtes de foire !
-Oui, Soupira-t-elle, seulement pour une fois ce n’est pas uniquement lui mais la royauté qui veut cela…Tu as l’air de savoir maîtrisé ton pouvoir maintenant alors est-ce que tu voudrais bien accorder une audience au plus jeune prince ?
Je voulus tout de suite crier un énorme « NON ». Mais cela aurait été à l’encontre de ce que je venais de faire avec le souvenir figé quelques minutes plus tôt. Prenant mon courage à deux mains, je répondis finalement :
-J’y consens Maman…Mais est-ce que je peux garder mes gants ?
Elle poussa immédiatement un soupir de soulagement et m’enlaça avant de dire :
-Oui mon petit flocon, bien sûr que oui !
-Je le fais surtout pour que le roi Wilhelm arrête de se moquer d’Anna…Et de son fils, prévins-je.
Maman hocha la tête toujours aux anges. Elle me prépara brièvement. Puis elle me conduisit jusqu’à la bibliothèque où Hans encore confus, se prenait les réprimandes et les moqueries de ses parents.
-La princesse Elsa souhaite s’entretenir avec le prince Hans, vos Altesses ! S’exclama Maman sous le regard un peu anxieux de Papa.
Le roi Wilhelm me dévisagea alors de la tête aux pieds et s’adressa ensuite à son plus jeune fils :
-Tu ne perds pas au change ! Ne la fais pas fuir celle-là !
Lui et la reine sortirent ensuite me laissant le champ libre. La porte se referma comme un piège derrière moi et je tentais de rester calme. Je ne bougeai pas et observai le prince qui remplit une nouvelle tasse de thé avant de s’assoir sur le sofa.
-Je suis vraiment navré pour toute cette mascarade, m’intima-t-il.
-Qu’avez-vous fait à ma sœur ? Demandai-je soudain méfiante.
-Absolument rien je vous le jure…Je pense qu’Anna n’est pas faite pour moi…C’est bien dommage car elle est très jolie…Oh vous l’êtes aussi je vous l’assure…Bredouilla-t-il en buvant une gorgée de stresse.
-C’est gentil, murmurai-je.
Un silence retomba ensuite alors que je ne bougeai pas.
-Souhaitez-vous une tasse de thé ? Finit-il par demander.
Je réussis enfin à lui sourire et répondis doucement :
-Avec plaisir.
Le prince s’exécuta à nouveau et me l’apporta alors que je me tenais toujours debout.
-Faites attention…La soucoupe est brûlante.
Pas plus que Bruni…Profitant qu’il ait le dos tourné, je refroidis rapidement la boisson. Je me surpris à être moins gênée que j’aurais pu le penser. Apprivoisée par son être chaleureux, je consentis enfin à aller m’assoir à l’autre bout du sofa et me concentrai sur le thé.
-Alors Elsa…Savez-vous quels sont les centres d’intérêts d’Anna ? Demanda-t-il à nouveau.
-Le chocolat, lâchai-je d’un coup.
Cela le fit rire…Et moi aussi.
-Je pense que nous sommes tous unanimes là-dessus…Mais…Y aurait-il des choses un peu plus intellectuelles néanmoins ?
-Eh bien…Ma sœur a une très bonne culture littéraire…Tous les livres que vous voyez dans cette bibliothèque, elle les as lus…Elle est très éclectique, déclarai-je.
-Une jeune fille bien instruite donc ! Renchérit Hans impressionné, j’aime les filles qui ont de l’esprit.
-Plutôt rare quand on voit votre père ! M’exclamai-je encore.
Le prince des îles du Sud acquiesça. Puis il se tourna vers moi et demanda :
-Et vous Elsa…Quels sont vos centres d’intérêts ? Est-ce les mêmes que votre sœur ?
Il était évident que je ne pourrais pas répondre mon pouvoir de neige. Toutefois je finis par dire à l’aise :
-Eh bien, j’aime beaucoup les jeux de logiques, de stratégie…De par mon rang j’ai aussi été obligée de m’intéresser à la politique.
-En total opposition avec Anna donc, dit-il un peu déçu.
-Nous nous complétons bien, admis-je, et vous prince Hans ? Qu’aimez-vous ?
-Tous les sujets qui touchent à la justice, étant le treizième garçon j’ai souvent été persécuté par mes frères…Et je ne désire voir ça nulle part ailleurs croyez-moi ! Expliqua-t-il,
-Nous avons donc un point en commun, me surpris-je à dire.
Le prince fut touché. Son regard vert plongea dans le mien et je ne pus m’empêcher de rougir alors que je sentis la glace pointer au bout de mes doigts. A l’aise, le prince ajouta :
-Et comme je l’expliquais à votre sœur tout à l’heure avant qu’elle ne s’enfuie, j’aime beaucoup la mer aussi…J’ai toujours été fort en navigation mais une fois encore trop écrasé par mes frères…Mon plus grand rêve serait de devenir marin et de parcourir les océans pour faire un pied de nez à mes parents…Cela serait possible si Anna consentait à élaborer ce plan avec moi.
-Avez-vous déjà parlé de ce projet tout à l’heure ? Demandai-je, c’est peut-être pour cela qu’elle s’est enfuie ?
-Non…Je pense qu’elle a craint d’avoir été démasquée, répondit-il.
-Démasquée ? Répétai-je.
Mon sang se glaça immédiatement quand Hans m’avoua qu’il avait compris qu’Anna ne l’aimait pas. Je tentais de rester calme même si j’aurais aimé avoir une discussion avec elle, maintenant, tout de suite.
-Et vous ? aimez-vous l’eau ? Finit par questionner le prince.
Je suis bien obligée d’apprécier son état solide, pensai-je avec amertume.
-Oui j’arrive enfin à l’apprécier même si j’en ai eu peur pendant longtemps.
-Je vous aiderais à surmonter cette crainte Elsa si vous le désirez, répliqua-t-il avec gentillesse.
Je chassai mes mauvaises pensées envers ma sœur pour faire redescendre la température, et bus une autre gorgée de thé avant de le poser. Hans ne manqua pas de le remarquer et demanda :
-Est-ce trop chaud ? Voulez-vous que j’appelle quelqu’un pour qu’il apporte des glaçons ? Après tout avec la chaleur qu’il fait, un thé glacé nous ferait le plus grand bien !
Je devins immédiatement cramoisie et bafouillai :
-Euh…Non non ça ira je vous remercie.
Mais le prince était tenace. Avant que je ne l’arrête, il attrapa ma tasse et renchérit :
-Oh si…Si j’insiste Elsa ! Ne soyez pas gênée !
Et là il se rendit compte que quelque chose n’allait pas. Il toucha la théière et ma soucoupe pour en être sûr.
-Comme c’est curieux…Votre thé a refroidi assez vite par rapport au mien, murmura-t-il.
Il m’observa alors que je me sentais partir. Je me débattais avec mon stress pour ne pas que mon pouvoir m’échappe. Mes paupières devinrent lourdes et la tête me tourna. Je m’abattis dans les bras du prince qui paniqua :
-Hey Elsa ?! Elsa vous allez bien ?! Bon Dieu mais je n’ai vraiment pas de chances avec les sœurs d’Arendelle ! Ne craignez rien ! Vos…Bon Dieu mais vos mains sont glacées…Je vais vous les réchauffer.
Non…Non…Non…Pensai-je très fort. Trop tard. Je n’avais pas la force de lutter face à l’étourdissement. Patiemment Hans m’ôta mes gants et frictionna du mieux qu’il put. Je respirai avec lenteur et priai très fort pour qu’aucune pouce de glace ne naisse dans cette zone.
-Mince…ça ne fonctionne pas, grogna-t-il.
Me tenant toujours sur ses genoux, il inspecta rapidement la pièce. Encore sonnée, je sentis qu’il me souleva légèrement la nuque et attrapa la théière. Il me la plaça entre les mains.
-Voilà…ça devrait faire l’affaire, se rassura-t-il, restez avec moi Elsa, je vais vous donner à boire.
Dans un geste doux, il porta la tasse à mes lèvres et me força à boire par petites gorgées. L’eau me revigora immédiatement. Je retrouvai petit à petit des couleurs alors que la voix encourageante d’Hans demeura moins en écho. Impressionnée par moi-même pour avoir réussie à prendre sur moi, je dis d’une voix calme quelques minutes plus tard :
-Je…Euh…Merci Hans…Je vais mieux.
Il poussa un soupir de soulagement et me releva doucement avant de me laisser un peu d’espace. Il y eut ensuite un silence gênant où j’estimais que notre échange avait assez duré. Je finis par répliquer d’une voix un peu anxieuse et gênée :
-Promettez-moi que vous ne parlerez pas à nos parents de ce qui s’est passé ?
-Je suis ravi que vous le proposiez princesse Elsa… dit-il, je me voyais mal dire aux miens qu’en l’espace de deux heures, j’avais fait fuir et manquai de faire évanouir deux princesses.
Je rougis malgré moi bien que maintenant une certaine distance.
-Ce…Ce n’est pas vous…C’est comme vous dîtes les chaleurs de l’été, expliquai-je.
A ma grande surprise, il ne posa aucune question sur le froid aux mains. Il n’y avait aucune interrogation dans son regard…Simplement du soulagement. Cela m’impressionna et me flatta. Toute la gestuelle qu’il venait de me faire, me rappela brièvement les caresses tendres nues ou sous les vêtements que nous avions pu échanger dans l’Helveg.
Mes joues rosirent encore alors que le prince continua de me regarder en souriant. Je le lui rendis et nous sortîmes enfin de la bibliothèque pour rejoindre les autres.
Et pour l'inspiration du titre...Toujours un hommage à ce chanteur exceptionnel !
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le Passé 4 : Prise par un Northuldra : Attention contenus matures!
Sam 09 Oct 2021, 20:41
Allez c'est parti! .. Oh on commence par un jeu d'enfant!! Ok! Après tout c'est la mode en ce moment, allez jouons à des jeux d'enfants!!
Allez Anna, tu te caches les yeux et tu comptes!
Non!!! Non pas ce genre de jeu là!!!
Au passage on a un moment tout mimi entre Helga et Anna avec de jolis echanges entre elles mais pourtant... Emma semblait avoir été claire dans l'Hellheim... On ne communique pas avec les vivants!
Méfie toi gamine, la mère fouettarde risque de tirer les oreilles!
Bah oui on s'en doutait... Elle rêvassait notre furie rousse! Hélas pour elle! Oui ça fait mal à son petit coeur et au nôtre aussi de voir ce nouveau retour à la réalité...
Oui même à moi ça fait mal au coeur
Oui ok on bute les persos à tour de bras mais c'est bon on est pas des monstres!
Bref, Anna se réveille grâce à sa soeur qui tente de la calmer
Ah ouais carrément?!... Direct sans echauffement on va attaquer là dessus?! ... Non parce que je le sens moyen alors du coup...
Ouais... Ouais on va faire comme ça!!
Tiens papa et maman arrivent... Comme c'est pratique pour éviter un fratricide nocturne!!!! ... Et d'ailleurs, ils se chargent de calmer Anna... Enfin je le mets au pluriel, en réalité, c'est du singulier qu'il faut!
Agnarr! Mais qu'est ce qui t'es arrivé mon lapin?! ... C'est incroyable! Mais quel chemin parcouru... Ah non parce que là c'est un père exemplaire! Doux attentionné, bienveillant tout en conservant une dignitié royale ...
Là faut le dire @Lhysender, il faut féliciter l'avocat! quelle rédemption pour ton client!
Ah oui par contre faut pas déconner, on continue de garder l'idée du mariage forcé... Ouais bon... C'est pas joli joli mais on salue tout de même l'effort remarquable et...
Oh puisque on parle de la venue des Iles du Sud... Vous savez qui va arriver?
Oh tous les deux!! vous nus aviez pas manqué!!! Alors êtes vous toujours autant des trous du fion?
Oui c'est sans doute ce qu'on aurait tous voulu lui dire à cet instant!... Donc vous êtes toujours les mêmes bande de raclures... Toujours aussi médisants envers leur progéniture également
Comme dit la chanson "pour moi rien ne change!"
Mais au final on arrive au noeud de ce chapitre... Hans va avoir droit à une réunion privilégiée avec Anna
Là on se souvient des propos d'Elsa "tu verras quand tu seras avec Hans..."
Et oui, elle avait raison l'ainée... C'est dur pour la rouquine! Et le dernier mot en dit long
"me convainquis-je" ... Oui car on est dans l'auto persuasion là! La vie recommence... Mais qui dit qu'elle doit être similaire aux précédentes... Pourquoi la vivre en étant influencée par des événements déjà vécus dans une autre vie
Savoir est décidément un bien lourd fardeau... Mais pourquoi tant continuer à croire qu'il y a un plan?
Toutes ces convictions profondément ancrées chez les deux soeurs vont clairement leur empoisonner la vie... Et on le sent !
Car cette entrevue est cordiale. Hans est un véritable prince charmant mais c'est un enfer pour Anna!
Horrible pour Hans... Horrible pour Anna!
quoi faut étayer? ... une citation fera l'affaire!
Et devinez quoi?... Bah c'est Elsa qui va enchaîner du coup! Parce que oui, la royauté, l'alliance toussa toussa!
Bref, Arendelle, le nouveau meetic!
Allez la blonde, est ce que tu vas mieux t'en sortir?! Parce qu'elle est empêtrée dans ses questionnements elle aussi... Doit elle laisser Kristoff ou pas... Vaste quesiton!
Ah bordel respect! ... là c'est un golden cookie fourré maxi pépites de la taille du chateau d'Arendelle qu'il faut lui offrir! Archi fort! Quelle sagesse Elsa! Quelle preuve d'amour! Ce geste pour laisser la place à sa soeur franchement rien à redire!
Allez Elsa! Finis le taf! Faut pas laisser Hansounet tout seul!
Ok deux secondes!
Non là je suis désolé Wilhem mais tu casses les c...!!!
Allez vite on enchaîne, ça donne quoi ce date ?
Alors:
Kristoff Réponse A
Venir frapper à ma porte jour et nuit Réponse B
Admirer Mamie Réponse C
Le chocolat Réponse D
Bon à part ce petit instant drôle... Va falloir filer quelques conseils de drague à Hans car... Il est un peu chiant comme la pluie...Et avec Elsa la frigide on peut dire sans mauvais jeu de mot que ce rendez vous est on ne peut plus glacial!
Néanmoins malgré cette ambiance pesante, on sent entre eux qu'une certaine complicité pourrait naître assez facilement... Curieusement elle passe même mieux qu'entre Anna et Hans
Le passage sur le fait que tous deux aiment l'eau est particulièrement beau pour le coup!
Mais malgré tout, Elsa n'est pas à son aise...
Oh Damned... Elle va se faire démasquer... Vite Elsa, trouve une idée!
Ah s'évanouir... Un classique chez les princesses! Elsa franchement je ne t'imaginais pas comme ça... Mais bon n'oublions pas, nous sommes revenus dans le passée, c'est encore une adolescente alors pourquoi pas!
Mais tout ça les rapproche!!!
Finalement tout semble s'appaiser
Allez Anna, tu te caches les yeux et tu comptes!
Non!!! Non pas ce genre de jeu là!!!
Au passage on a un moment tout mimi entre Helga et Anna avec de jolis echanges entre elles mais pourtant... Emma semblait avoir été claire dans l'Hellheim... On ne communique pas avec les vivants!
Méfie toi gamine, la mère fouettarde risque de tirer les oreilles!
Je sentis bientôt deux mains fermes me tirer par derrière et je me débattis.
-Non ! Non ! Lâchez-moi ! Je veux Helga ! Je veux Helga ! Criai-je comme une folle.
-Anna…Anna…Chut…Chut…C’est moi…C’est Elsa…Murmura alors une voix douce.
-Elsa ? Répétai-je, non…Non je veux voir Helga…Ma fille…Rends-moi ma fille !
-Calme-toi petite sœur, ne parle pas trop fort, Papa et Maman pourraient t’entendre…Elle est dans l’Hellheilm, tu as fait une crise de somnambulisme…Ce n’est rien…Serre-moi fort, dit-elle dans une tendresse maternelle.
Bah oui on s'en doutait... Elle rêvassait notre furie rousse! Hélas pour elle! Oui ça fait mal à son petit coeur et au nôtre aussi de voir ce nouveau retour à la réalité...
Oui même à moi ça fait mal au coeur
Oui ok on bute les persos à tour de bras mais c'est bon on est pas des monstres!
Bref, Anna se réveille grâce à sa soeur qui tente de la calmer
-Si tu tiens cette promesse comme tu fais avec celle de me laisser Kristoff, il vaut mieux ne pas trop que je compte dessus.
Ah ouais carrément?!... Direct sans echauffement on va attaquer là dessus?! ... Non parce que je le sens moyen alors du coup...
Ouais... Ouais on va faire comme ça!!
Tiens papa et maman arrivent... Comme c'est pratique pour éviter un fratricide nocturne!!!! ... Et d'ailleurs, ils se chargent de calmer Anna... Enfin je le mets au pluriel, en réalité, c'est du singulier qu'il faut!
Agnarr! Mais qu'est ce qui t'es arrivé mon lapin?! ... C'est incroyable! Mais quel chemin parcouru... Ah non parce que là c'est un père exemplaire! Doux attentionné, bienveillant tout en conservant une dignitié royale ...
Là faut le dire @Lhysender, il faut féliciter l'avocat! quelle rédemption pour ton client!
-Pourquoi n’êtes-vous pas dans vos lits ? Grogna-t-il, vous avez choisi votre jour pour faire un rendez-vous nocturne ! Les principautés des îles du Sud arrivent cet après-midi !
Ah oui par contre faut pas déconner, on continue de garder l'idée du mariage forcé... Ouais bon... C'est pas joli joli mais on salue tout de même l'effort remarquable et...
Oh puisque on parle de la venue des Iles du Sud... Vous savez qui va arriver?
-Surtout ma chérie, il faut que tu sois la plus naturelle possible, sans pour autant tomber dans une grande extravagance. Le roi Wilhelm et la reine Alix sont très exigeants mais ils n’ont pas mauvais fond…
Oh tous les deux!! vous nus aviez pas manqué!!! Alors êtes vous toujours autant des trous du fion?
-Eh bien ce n’est pas trop tôt ! Lâcha soudain Alix, je croyais qu’une demoiselle de bonne famille avec de grosses responsabilités se levait toujours aux aurores !
Oui c'est sans doute ce qu'on aurait tous voulu lui dire à cet instant!... Donc vous êtes toujours les mêmes bande de raclures... Toujours aussi médisants envers leur progéniture également
Comme dit la chanson "pour moi rien ne change!"
Mais au final on arrive au noeud de ce chapitre... Hans va avoir droit à une réunion privilégiée avec Anna
Là on se souvient des propos d'Elsa "tu verras quand tu seras avec Hans..."
Mon sang afflua dans mes veines et je tentais de repousser la chaleur qui était en train de me traverser le corps. En vain…Ce toucher…Ses caresses…J’y avais succombé pendant nos nombreux moments charnels…Non Anna ! Non ! Résiste ! Je pensais psychologiquement à Kristoff. A notre rencontre à l’orphelinat. A nos retrouvailles dans l’Helveg et nos autres vies. Oui…Se raccrocher à Kristoff ! Hans était quelqu’un de charmant ! Mais pas dans cette vie-là ! Me convainquis-je.
Et oui, elle avait raison l'ainée... C'est dur pour la rouquine! Et le dernier mot en dit long
"me convainquis-je" ... Oui car on est dans l'auto persuasion là! La vie recommence... Mais qui dit qu'elle doit être similaire aux précédentes... Pourquoi la vivre en étant influencée par des événements déjà vécus dans une autre vie
Savoir est décidément un bien lourd fardeau... Mais pourquoi tant continuer à croire qu'il y a un plan?
Toutes ces convictions profondément ancrées chez les deux soeurs vont clairement leur empoisonner la vie... Et on le sent !
Car cette entrevue est cordiale. Hans est un véritable prince charmant mais c'est un enfer pour Anna!
-Je suis perdue Hans, murmurai-je, et je ne veux pas vous crée d’ennuis…Je…Euh…Excusez-moi je dois me retirer.
Je me levai un peu trop brutalement.
-Non Anna attendez, s’il vous plaît ! Excusez-moi de vous avoir froissé…Renchérit-il en m’agrippant la main.
Le thé se renversa aussitôt sur le tapis à cause de son geste. Oubliant les convenances, je tapotais sur la moquette mouillée à l’aide de ma robe.
-Prenez cela plutôt, reprit le prince en me tendant un mouchoir quelques minutes plus tard.
Je l’attrapais et essuyai encore le sol. Je me sentis alors lorgner et je vis bientôt qu’Hans observa mon bracelet.
-Vous avez un très joli bijou, dit-il simplement.
Je chancelais immédiatement. Avait-il réussi à lire le prénom inscrit dessus ? Je n’eus pas le temps de lui demander. La porte de la bibliothèque s’ouvrit et j’en profitai pour m’enfuir. J’entendis à peine Wilhelm sortir à son fils :
-Bravo Hans…En moins d’une demi-heure tu as déjà perdu ta femme.
Horrible pour Hans... Horrible pour Anna!
quoi faut étayer? ... une citation fera l'affaire!
Hans est le père de ma fille ! J’éprouve toujours des sentiments pour lui ! Je ne pensais pas en éprouver encore autant sachant que mon cœur cogne plus violemment à la mention même du fils de ta meilleure amie. J’aime ces deux hommes. D’une manière différente, certes, mais je les aime tous les deux. Voilà ce que j’avais envie de répondre…La vérité.
Et devinez quoi?... Bah c'est Elsa qui va enchaîner du coup! Parce que oui, la royauté, l'alliance toussa toussa!
Bref, Arendelle, le nouveau meetic!
Allez la blonde, est ce que tu vas mieux t'en sortir?! Parce qu'elle est empêtrée dans ses questionnements elle aussi... Doit elle laisser Kristoff ou pas... Vaste quesiton!
Je me concentrai rapidement et touchai bientôt mon pendentif actionnant automatiquement le souvenir figé au centre de la pièce. Je me rendis ensuite devant non sans avoir les larmes aux yeux et entourai chacun des enfants enneigés.
-A bientôt mes chéris…Maman espère que l’autre Elsa a su prendre soin de vous, murmurai-je.
J’allais ensuite enlacer et embrasser la statue de Kristoff. Les larmes roulèrent sur mes joues alors que ma bouche avait du mal à se détacher de la sienne.
-A jamais mon amour…Je n’oublierai jamais tout ce que nous avons vécu…Mais il me faut arrêter de ressasser à présent, murmurai-je.
Je les enlaçai tous à nouveau et restais plusieurs minutes à hésiter devant le souvenir figé.
-Allez Elsa, m’encourageai-je…Un…Deux…Trois.
Ne réfléchissant pas plus longtemps, je lançais enfin un jet de glace assez puissant en direction de la statue. Celle-ci explosa en quelques secondes en même temps que mon âme. Le pendentif perdit immédiatement de son éclat alors que le tas de neige disparut sans doute vers Ahtohallan. Je pris un temps pour me moucher et finis par murmurer :
-Tu as bien fait Elsa…Tu as très bien fait…Il ne faut pas regretter maintenant…
Ah bordel respect! ... là c'est un golden cookie fourré maxi pépites de la taille du chateau d'Arendelle qu'il faut lui offrir! Archi fort! Quelle sagesse Elsa! Quelle preuve d'amour! Ce geste pour laisser la place à sa soeur franchement rien à redire!
Allez Elsa! Finis le taf! Faut pas laisser Hansounet tout seul!
Le roi Wilhelm me dévisagea alors de la tête aux pieds et s’adressa ensuite à son plus jeune fils :
-Tu ne perds pas au change ! Ne la fais pas fuir celle-là !
Ok deux secondes!
Non là je suis désolé Wilhem mais tu casses les c...!!!
Allez vite on enchaîne, ça donne quoi ce date ?
-Alors Elsa…Savez-vous quels sont les centres d’intérêts d’Anna ?
Alors:
Kristoff Réponse A
Venir frapper à ma porte jour et nuit Réponse B
Admirer Mamie Réponse C
Le chocolat Réponse D
Bon à part ce petit instant drôle... Va falloir filer quelques conseils de drague à Hans car... Il est un peu chiant comme la pluie...Et avec Elsa la frigide on peut dire sans mauvais jeu de mot que ce rendez vous est on ne peut plus glacial!
Néanmoins malgré cette ambiance pesante, on sent entre eux qu'une certaine complicité pourrait naître assez facilement... Curieusement elle passe même mieux qu'entre Anna et Hans
Le passage sur le fait que tous deux aiment l'eau est particulièrement beau pour le coup!
Mais malgré tout, Elsa n'est pas à son aise...
-Est-ce trop chaud ? Voulez-vous que j’appelle quelqu’un pour qu’il apporte des glaçons ? Après tout avec la chaleur qu’il fait, un thé glacé nous ferait le plus grand bien !
Je devins immédiatement cramoisie et bafouillai :
-Euh…Non non ça ira je vous remercie.
Mais le prince était tenace. Avant que je ne l’arrête, il attrapa ma tasse et renchérit :
-Oh si…Si j’insiste Elsa ! Ne soyez pas gênée !
Et là il se rendit compte que quelque chose n’allait pas. Il toucha la théière et ma soucoupe pour en être sûr.
-Comme c’est curieux…Votre thé a refroidi assez vite par rapport au mien, murmura-t-il.
Oh Damned... Elle va se faire démasquer... Vite Elsa, trouve une idée!
Je m’abattis dans les bras du prince qui paniqua :
-Hey Elsa ?! Elsa vous allez bien ?! Bon Dieu mais je n’ai vraiment pas de chances avec les sœurs d’Arendelle ! Ne craignez rien ! Vos…Bon Dieu mais vos mains sont glacées…Je vais vous les réchauffer.
Non…Non…Non…Pensai-je très fort. Trop tard. Je n’avais pas la force de lutter face à l’étourdissement. Patiemment Hans m’ôta mes gants et frictionna du mieux qu’il put. Je respirai avec lenteur et priai très fort pour qu’aucune pouce de glace ne naisse dans cette zone.
-Mince…ça ne fonctionne pas, grogna-t-il.
Me tenant toujours sur ses genoux, il inspecta rapidement la pièce. Encore sonnée, je sentis qu’il me souleva légèrement la nuque et attrapa la théière. Il me la plaça entre les mains.
-Voilà…ça devrait faire l’affaire, se rassura-t-il, restez avec moi Elsa, je vais vous donner à boire.
Dans un geste doux, il porta la tasse à mes lèvres et me força à boire par petites gorgées. L’eau me revigora immédiatement. Je retrouvai petit à petit des couleurs alors que la voix encourageante d’Hans demeura moins en écho. Impressionnée par moi-même pour avoir réussie à prendre sur moi, je dis d’une voix calme quelques minutes plus tard :
Ah s'évanouir... Un classique chez les princesses! Elsa franchement je ne t'imaginais pas comme ça... Mais bon n'oublions pas, nous sommes revenus dans le passée, c'est encore une adolescente alors pourquoi pas!
Mais tout ça les rapproche!!!
A ma grande surprise, il ne posa aucune question sur le froid aux mains. Il n’y avait aucune interrogation dans son regard…Simplement du soulagement. Cela m’impressionna et me flatta. Toute la gestuelle qu’il venait de me faire, me rappela brièvement les caresses tendres nues ou sous les vêtements que nous avions pu échanger dans l’Helveg.
Mes joues rosirent encore alors que le prince continua de me regarder en souriant. Je le lui rendis et nous sortîmes enfin de la bibliothèque pour rejoindre les autres.
Finalement tout semble s'appaiser
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le Passé 4 : Prise par un Northuldra : Attention contenus matures!
Dim 10 Oct 2021, 20:49
Bon, si j'ose avoir le courage de subir une remontrance (pour pas être grossier), le premier chapitre n'était pas très utile. Je sais qu'il s'agit d'un récapitulatif sur les vies précédentes des deux sœurs d'Arendelle, mais, honnêtement, avec quelques coupes et raccourcis, ça aurais pu facilement fusionner avec le second chapitre... au risque que celui-ci soit plus long que normalement ? En fait, je sais pas laquelle des deux situations serait meilleure... BREF !
Un début d'histoire assez mouvementé finalement : elles ont à peine eut le temps de renouer contact que les deux sœurs se chamaillent déjà sur qui sera la première à sauter Kristoff. Sans compter qu'Anna qui, malgré tout, ressent encore de l'amour pour Hans dû à sa vie passé et qu'Elsa se questionne finalement si elle mérite Kristoff ou non... évidemment que non elles vont pas s'échanger leur futur amour. La mission, les filles ! La mission ! Ne répétez pas la même erreur !
Aussi, je compte plus les bourdes qu'Elsa et Anna ont failli sortir sur leur ancienne vie, "coupole d'eau" en particulier !. Manquerait littéralement plus qu'elles parlent de Mamie Anna et ça y est ! Ça sera encore plus cuit qu'un ragoût de renne !
Et ne parlons pas du couple Wilhelm-Alix... un gif valant mieux que des mots pour exprimermon notre ressenti à leur égard :
J'espère qu'ils dormiront de nouveau avec les poissons !
Un début d'histoire assez mouvementé finalement : elles ont à peine eut le temps de renouer contact que les deux sœurs se chamaillent déjà sur qui sera la première à sauter Kristoff. Sans compter qu'Anna qui, malgré tout, ressent encore de l'amour pour Hans dû à sa vie passé et qu'Elsa se questionne finalement si elle mérite Kristoff ou non... évidemment que non elles vont pas s'échanger leur futur amour. La mission, les filles ! La mission ! Ne répétez pas la même erreur !
Aussi, je compte plus les bourdes qu'Elsa et Anna ont failli sortir sur leur ancienne vie, "coupole d'eau" en particulier !. Manquerait littéralement plus qu'elles parlent de Mamie Anna et ça y est ! Ça sera encore plus cuit qu'un ragoût de renne !
Et ne parlons pas du couple Wilhelm-Alix... un gif valant mieux que des mots pour exprimer
J'espère qu'ils dormiront de nouveau avec les poissons !
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le Passé 4 : Prise par un Northuldra : Attention contenus matures!
Dim 10 Oct 2021, 20:57
Merci pour ton commentaire Dov ! Alors je peux comprendre que le premier chapitre t'as paru inutile puisque tu l'as dit c'est un récapitulatif. Néanmoins pour moi il était nécessaire pour montrer l'accomplissement d'Anna vers le chamanisme et Elsa vers son rôle de cinquième esprit
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le Passé 4 : Prise par un Northuldra : Attention contenus matures!
Jeu 14 Oct 2021, 20:47
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le Passé 4 : Prise par un Northuldra : Attention contenus matures!
Dim 17 Oct 2021, 20:25
Chapitre 5 : Le charme est rompu :
A force de pleurer, je m’étais assoupie. J’avais une idée bien précise à présent : Revoir ma fille. Me focalisant mentalement sur l’espace de l’Hellheilm, je visualisai ensuite mon âme en train de se détacher de mon corps. L’opération marcha alors que j’eus une sensation de malaise comme si je ne pouvais pas rester éternellement dans cet endroit. Je m’intégrais rapidement au décor flou et appelai d’une voix déformée :
-Helga ! Helga ma chérie ! Maman est là !
Pas de réponse. Je fus surprise de voir l’endroit aussi calme. Dans mes souvenirs l’Hellheilm était un lieu vivant et apaisant. J’avais face à moi, un environnement menaçant. Mon âme devint lourde. Pourtant je ne voulais pas renoncer.
-Allez montre-toi ma Helga…S’il te plaît, murmurai-je d’une voix à peine audible.
Je voulais encore la sentir contre moi. Je refusais l’idée que mon rêve fut une projection de ma propre envie. J’aimais croire que c’était bien son petit fantôme qui était venue se recueillir au sein de mes bras. Je l’attendis encore alors qu’un sentiment d’oppression se fit de plus en plus pressant m’obligeant à quitter cet environnement.
-Maman reviendra ma chérie ! Maman ne renonce pas ! M’écriai-je à bout de force.
Je quittai le monde des morts à contrecœur et ouvris péniblement mes yeux alors que le temps ne semblait pas avoir bougé. Je voulus m’endormir à nouveau pour retenter l’expérience quand j’entendis qu’on toquait à ma porte.
-Anna ? Anna c’est moi, chuchota Elsa.
Ma rancœur pouvait être facile. Ne l’avais-je pas appelé comme ça durant de longues années ? Si ! Bien sûr que si ! Et elle n’avait jamais ouvert…Jusqu’à ses autres vies…Je soupirai intérieurement m’en voulant pour cette pensée infantile. Il ne m’avait pas fallu longtemps pour redevenir une petite fille juvénile finalement...
-Anna ? S’il te plaît ouvre, répéta encore ma sœur.
A contrecœur je me levai péniblement et tournai la clef dans la serrure. Mes tensions retombèrent immédiatement en voyant le visage angélique d’Elsa qui semblait serein. Elle entra sans encombre dans ma chambre alors que je me ruais dans ses bras pour déverser mes larmes.
-Je…Je crois que…J’aime encore Hans, expliquai-je péniblement, je…Je ne pensais pas que ce serait si dur.
Elsa ne trouva rien à répondre me lançant plutôt un sourire crispé. Elle me frotta le dos avec assurance et m’invita à m’assoir sur le lit pour que nous discutions plus calmement. Elle me releva bientôt le visage et m’essuya une larme qui coulait le long de ma joue.
-Allons…Allons…Je suis navrée pour toi petite sœur…Crois-le ou non mais je ne voulais pas que ça se passe comme ça, j’aurais préféré que tu te détaches directement d’Hans…Hum…C’est pour cela que tu es partie ? Parce que c’était trop dur de rester près de lui ? Demanda-t-elle.
Des sueurs froides marquèrent mon visage et je grommelai avec mécontentement :
-Ainsi mon échec de rendez-vous galant s’est répandu dans tout Arendelle…
Je me sentis idiote alors qu’Elsa secoua légèrement la tête. Elle répliqua :
-N’exagère pas petite sœur, uniquement les membres du château s’en sont rendus compte. Et pour ainsi dire, si Maman n’était pas entrée dans ma chambre, je ne l’aurais pas su…Tu sais…Moi aussi j’ai eu le droit à ce rendez-vous puisque tu étais partie…Papa ne voulait sans doute pas rester sur un échec…
-Oh ?! J’en suis navrée Elsa, murmurai-je paniquée.
J’étais prête à entendre un énième reproche de sa part mais je fus surprise de lire de la joie sur son visage. Elle me pressa la main et rétorqua :
-J’ai été amplement satisfaite de cette entrevue…Ça a failli tourner à la catastrophe avec mon pouvoir…Mais…J’ai réussi à me contenir en présence d’Hans…Et…Je dois t’avouer que sa compagnie m’a rappelé…Que nous avons été ensemble et amoureux dans l’Helveg même sur un temps aussi court.
Tout mon corps fut immédiatement parcouru d’un frisson. Je lançai un regard interrogateur à ma sœur…Était-elle vraiment en train de me faire comprendre qu’elle…Qu’elle allait aller de l’avant ?!
-Comment as-tu fait Elsa ? Demandai-je soudain, comment as-tu fait pour devenir plus sage aussi rapidement ?
Elle serra fortement le collier où étaient inscrits les prénoms de ses enfants, ferma les yeux quelques instants pour se canaliser et expliqua :
-Avant quand je touchais ce bijou, il y avait un souvenir figé de mon ancienne vie qui apparaissait sur le tapis de ma chambre…Je…Je l’ai détruit…J’ai compris que ça serait le seul moyen que j’avance.
Je ne pus m’empêcher d’avoir une certaine admiration pour elle…Noyée au milieu de toute celle que j’avais déjà.
-Oui mais moi je n’ai pas la chance d’avoir le pouvoir de glace…Je viens d’expérimenter le voyage astral mais ça ne marche pas…Alors quoi ? Est-ce que tu crois que je dois enlever ce bracelet ? Demandai-je.
-Certainement pas ! Répliqua-t-elle acerbement, non, il fait partie de toi…Mais tu sais j’ai peut-être une idée pour que tu te détaches d’Helga et Hans ? C’est une tradition dans des pays plus au sud du nôtre.
Renoncer à ma fille ? Était-ce vraiment ça la solution ? Mon cœur se consuma immédiatement. Je serrais les poings d’anxiété. Allez Anna…Sois forte…Elsa l’a fait, elle, elle te laisse enfin Kristoff…C’est ça que ça veut dire…Tu dois le faire pour elle…
-Es-tu prête à laisser Helga derrière toi petite sœur ? Demanda-t-elle comme si elle lisait dans mes pensées.
Je fermai les yeux pour que les larmes ne reviennent pas et soufflai un bon coup. Je revis notre dernière étreinte. Mes baisers, mes caresses, ma tendresse à son égard. Cela me fendait le cœur mais ma sœur avait raison. Il fallait que je le fasse sinon nous n’avancerions jamais. Une éternité plus tard, je finis par dire à Elsa :
-Je t’écoute. Quelle est la solution ?
Sans me répondre ma sœur se rendit alors à mon bureau où elle dénicha une feuille de papier et mon pot d’encre. Elle me les ramena et me dit patiemment qu’il fallait que j’écrive les prénoms de ma fille et mon ancien mari. Nous entendîmes la plume gratter dans un silence religieux. Quelques secondes plus tard, elle m’ordonna :
-Bien Anna, maintenant plie-le.
Je m’exécutai ne comprenant toujours pas où elle voulait en venir.
-Jette-le dans la cheminée à présent petite sœur, dit-elle encore.
Je m’approchais de l’âtre de ma chambre. Les flammes crépitaient doucement. J’attendis une minute, pris une grande aspiration et lâchai enfin le bout de papier au milieu du feu. Les flammes léchèrent immédiatement les contours jusqu’à ronger l’intérieur du document le rendant aussi noir que ma tristesse.
-A quoi tout cela rime-t-il ? Finis-je par demander à Elsa.
-Dans certains pays pour le Nouvel An, les gens écrivent les bonnes résolutions ou ce qui leur pèse du passé. Ils les brûlent ensuite pour laisser toutes ses choses derrière eux ou pour espérer qu’elles se réalisent, expliqua-t-elle patiemment.
Aussi étrange que fut cette expérience, je me trouvais moins triste que tout à l’heure.
-Elsa…Est-ce que tu me laisses officiellement Kristoff ? Questionnai-je d’une petite voix de souris.
Ma sœur soupira d’aise avant de me regarder amusée. Puis elle répliqua :
-Tu ne lâches jamais l’affaire n’est-ce pas ? Eh bien oui si tu tiens tant à le savoir…C’est un oui petite sœur…Et ne m’oblige pas à le répéter.
Je me ruai aussitôt dans ses bras et dis :
-Merci Elsa…Merci beaucoup.
-De rien Anna…Reprit-elle avec un sourire amer, ne me remercie pas tout de suite…Je ne garantis pas que tu n’auras pas mal.
-Comme toi…Mais à présent nous avancerons ensemble, murmurai-je.
Elsa me prit fermement les mains et les embrassa avant de reprendre :
-Oui petite sœur, ensemble.
Nous nous enlaçâmes à nouveau et je me sentis enfin heureuse. La paix était revenue entre nous deux. Elle était tellement précieuse et rare qu’il ne fallait pas la laisser filer.
-Ah vous voilà ! S’écria Maman qui fut heureuse du spectacle qui se présentait à elle, votre Père vous demande. Le prince Karl et la princesse Maria de Funningur ont enfin daigné montrer leurs visages.
Nous pâlîmes en même temps. L’une comme l’autre avions de trop douloureux souvenirs avec ces deux-là.
-Oh ! Mais ne faîtes pas ces têtes-là ! Ils ne vont pas vous manger ! Vous ne serez pas seules cette fois, ce n’est pas un rendez-vous comme avec Hans, nous rassura Maman.
Nous la fusillâmes du regard. J’aurais dû brûler leurs prénoms aussi à eux deux. Mon corps m’envoya des milliers de frissons comme si lui-même avait compris à qui nous avions à faire. Je tentais de me calmer en pensant à Mamie. Elle avait été confrontée à cette épreuve-là aussi avec Yuma et avait même été clémente avec lui en lui rendant sa mère comme véritable amour. Oui…Même Mamie était passée par là. Voilà pourquoi Elsa et moi devions être fortes. Nous jetâmes un coup d’œil et nous soutînmes les mains en longeant le corridor jusqu’à la salle.
Contre toute attente, ce ne fut pas le couple qui capta mon attention quand j’arrivai dans la salle mais bien Hans qui poussa un soupir de soulagement en me voyant dans un meilleur état que tout à l’heure. J’essayai de ne pas être plus troublée et fus surprise de me sentir moins accablée que lors de notre rencontre privée. Peut-être que la méthode d’Elsa était en train de porter ses fruits ?
J’y réfléchis le temps d’une révérence. Ma sœur fit de même. Nous aperçûmes enfin la Duchesse et le prince Karl qui nous rendirent un salue respectueux.
-C’est un réel plaisir de faire enfin vos rencontres vos Altesses, déclara l’aîné des îles du Sud en faisant un baise main à chacune.
Mes poils s’hérissèrent immédiatement à son contact alors que le regard d’Elsa ne laissa aucun doute sur ses envies de meurtre à son égard, car oui…Il était temps d’y penser : Nous avions bien face à nous nos premières victimes de cette nouvelle vie.
-Le plaisir est peut-être partagé ? Chuchota Papa à nos oreilles.
-Oh…Euh…Oui…Bien sûr…Nous…Nous sommes également heureuses que vous soyez parmi nous vos Majestés ! M’écriai-je.
Un lourd silence s’installa avant que Wilhelm ne le brise :
-Voici donc toutes nos oisillons remises de leurs émotions !
Il se tourna vers Maria et reprit d’une voix grave :
-J’espère que la fragilité dont vous avez fait part en arrivant cache au moins un futur héritier pour le royaume des îles du Sud !
La poitrine à peine cachée de la Duchesse se leva sous sa respiration amusée et elle susurra :
-Oh…N’ayez crainte mon bon roi, de ce côté-là, votre fils est très prometteur !
-Pas comme certains de ses frères, railla à son tour Alix.
Hans blêmit et ses parents éclatèrent de rire. Karl lança alors un regard interrogateur au plus jeune prince mais celui-ci ne put donner d’explications avant que son père ne rétorque :
-Rassurez-vous Karl…Vous aviez déjà fait une bien piètre prestation lors de votre premier rendez-vous avec la Duchesse de Funningur, mais Hans est encore pire ! Monsieur a littéralement tenu dix minutes avant que la princesse Anna ne s’échappe ! De faible constitution disions-nous, de faible constitution elle est bien ! Cette union entre nos deux royaumes n’est peut-être pas une si bonne idée après tout !
-Wilhelm mon ami, faites attention…Vous vous lancez sur un terrain glissant, renchérit Papa, je vous rappelle que nous avons un bal d’ici cinq jours pour l’union de nos deux familles.
Les deux hommes se confrontèrent du regard et nous pûmes discerner les tensions qui s’altéraient dans leurs corps. Après ce qui me parut une éternité, la reine Alix finit par répliquer :
-Oh ! Wilhelm ! Cessez d’être aussi borné ! Hans n’a peut-être pas réussi à dompter le cœur de la princesse Anna du premier coup mais il a l’air de s’être mieux débrouillé avec la princesse Elsa.
Elle se tourna vers lui pour accentuer ses dires et ajouta :
-N’ai-je pas raison mon fils ?
Hans lança un regard gêné à ma sœur puis se tourna vers moi.
-Je…Euh…Je ne saurais dire Mère, bredouilla-t-il.
Wilhelm se rua alors sur lui et le secoua violemment avant de reprendre furieux :
-Mais vous allez réussir à nous faire une phrase correcte et imposante un jour ?! Ou êtes-vous vraiment un cas désespéré ?! Redressez-vous mon garçon ! Vous êtes définitivement pitoyable ! J’en viens à prendre le parti de cette jeune femme à force !
Hans reçut les coups de son père en essayant de rester brave. Karl aurait pu l’aider mais il détourna les yeux. Peut-être que lui aussi avait déjà reçu ce genre de coups…Voilà pourquoi il restait indifférent. Maman fut la plus réactive pour le sortir de l’embarras :
-Allons, allons roi Wilhelm ! Laissez-le respirer !
-Reine Iduna, avec tout le respect que je vous dois, je me charge de corriger mon fils comme je l’entends ! Si j’ai envie qu’il soit dur et qu’il devienne un homme, un vrai, il a besoin de discipline c’est tout ! S’emporta Wilhelm sous le regard outré de ma mère.
Papa posa une main lourde sur son épaule alors que je commençais à voir des éclairs dans ses yeux.
-Nous avons convenu que Hans correspond plus à Anna de toute façon, renchérit-il calmement en me lançant un sourire encourageant.
-Pas si votre première fille souhaite le cœur de notre rejeton, reprit Wilhelm, après tout nous ne perdrions pas au change ! Une première née ! Voilà qui remonterait Hans dans notre estime !
-Je ne puis qu’approuver mon roi ! Intervint Maria dévoilant de plus en plus ses charmes.
-Mais on ne vous a rien demander à vous très chère ! La cassa bientôt Alix, retournez à votre repos puisque vous êtes tellement souffrante !
Quant à vous roi Agnarr, je ne vois pas pourquoi la rencontre d’Elsa et Hans serait un non catégorique !
Papa alla alors se poster devant elle et dit d’une voix calme mais autoritaire :
-Parce que je l’ai décidé…Si cela ne vous convient pas, il peut tout aussi bien ne pas avoir d’accord du tout comme vous l’avez si bien dit.
Le roi Wilhelm gloussa bientôt d’un rire gras pour montrer sa contrariété. Il alla ensuite taper sur l’épaule de Papa et répliqua :
-Oh ne vous énervez pas comme ça Agnarr ! Je plaisantais ! Si vous préférez vous désencombrer de votre plus jeune fille nous n’y voyons pas d’inconvénients.
Je les observais tous et j’avais envie d’hurler. Comment Mamie avait-elle pu être aussi docile et acceptai sa situation avec Amarok pendant si longtemps ? Pourquoi étions-nous conditionnées à nous marier comme ça ?! C’était injuste ! Tellement injuste ! Comment mes parents pouvaient-ils accepter ses deux andouilles de principauté en tant que beaux-parents ?! Et le roi Karl…Qu’est-ce qui pouvait être niais à nous regarder tout en ne trouvant pas sa place ?! Pour le coup Maria avait plus de charisme ! J’avais envie de fuir face à toute cette mascarade, ces faux-semblants, ces coupoles d’Arendelle. A la place, je regardais mes parents, impuissante. Les tensions s’apaisèrent et les deux familles se mirent à trinquer au bal qui était imminent.
Mon cœur palpita d’espoir. Kristoff y sera. Me raccrocher à cette idée me renvoya des papillons dans le ventre. Je pris sur moi et jouais le jeu jusqu’à ce que nous allions nous coucher. Contre toute attente, je finis par me détendre. Je réussis à me détacher de l’amour que j’éprouvais pour le prince Hans en pensant surtout à mon beau Northuldra. Je fus également surprise d’être peu à peu à l’aise auprès de Karl qui demeura charmant mais pas entreprenant. Je conversai enfin avec la Duchesse, évitant la bourde de ma dernière vie qui m’avait coûté des attouchements.
Oui…La vie semblait doucement reprendre son cours en ce soir de juillet.
Les jours qui suivirent oscillèrent entre calvaire et fatigue. La préparation du bal me sauva d’une autre rencontre avec Hans qui de son côté se présenta à Arendelle et aux alentours, accompagné des autres membres des îles du Sud et Papa. Je me trouvais donc seule à réajuster l’inventaire des derniers préparatifs, des noms des souverains qui étaient ajoutés à la dernière minute. J’avais hésité à différentes reprises à dire à Maman que je ne voulais finalement pas d’un prince et que mon cœur battait pour un autre mais j’avais bien compris que présenter Elsa comme prétendante était erroné puisque mes parents la couvaient et couvaient encore plus ses pouvoirs.
Malgré tout, nous profitâmes au maximum de notre Mère et retrouvâmes une certaine complicité toutes les trois. Ce fut tout naturellement qu’elle nous aida à nous habiller, le soir du bal ayant elle-même revêtue une de ses plus belles parures.
-Vous êtes magnifiques mes chéries, nous confia-t-elle en ayant une petite larme d’émotions sur la joue.
Elsa et moi nous inspectâmes du regard.
-Puis-je ajouter une petite touche personnelle Maman ? Demanda alors ma sœur.
Ses lèvres remuèrent à travers le masque vénitien. Je l’observai dans sa tenue bleue pastel. C’était moi qui avais porté sa robe dans l’autre vie alors qu’elle s’était accoutumée de la mienne verte anis. Nous ne pourrions pas tricher cette fois puisqu’Hans connaissait déjà mon visage.
-Bien sûr mon petit flocon…Hum pas quelque chose de trop extravagant néanmoins…Pas comme sur ta robe de princesse des neiges, hein, préconisa-t-elle.
-Non, Maman rassure-toi ! Le but est qu’Anna resplendisse ! C’est sa soirée ! S’écria-t-elle en me faisant un clin d’œil.
Je lui jetais un regard plein de considération alors qu’elle moulina ses doigts pour m’envoyer des flocons qui brillèrent de mille feux. Cela illumina mes cheveux et ma parure. Je rougis immédiatement en imaginant que Kristoff me verrait comme cela, espérant qu’il me trouverait jolie. Il n’y a qu’un seul moyen de le savoir Anna, pensai-je avec malice.
-Merci grande sœur ! Clamai-je en me ruant dans ses bras.
Maman fondit encore devant le tableau puis reprit :
-Bien. Les autres doivent nous attendre. C’est toi qui ouvres le bal ma Anna chérie. Hans et toi.
Je ne pus réfuter prenant sur moi en repensant au cours de danse qui avaient été laborieux. Je me donnai du courage et nous y allâmes enfin. Les invités n’attendaient que nous. Je balayais vivement la salle du regard pour essayer d’apercevoir Kristoff. Frustrée, je n’eus pas le temps de le trouver que déjà Hans vint me faire une révérence et un baise main.
-Vous êtes resplendissante princesse Anna, me chuchota-t-il à l’oreille.
La foule attentive lorgnait le moindre de nos faits et gestes. Je répondis brièvement un « merci » au prince avant que Kay ne nous appelle :
-Ses Majestés le prince Hans et la princesse Anna vont lancer l’ouverture de bal !
C’était le signal. D’un geste maladroit, je tendis ma main au fils de Wilhelm qui me l’agrippa et m’invita au centre de la salle. Le parquet grinça sous nos pas. La musique commença et je fus surprise de ne pas être aussi mal à l’aise. Je m’inspirai de nos anciennes danses…Celles de nos fiançailles…De notre mariage…Nos essais avec le professeur…Oui nous avions dansé plus d’une fois au cours de notre ancienne vie.
-Décrispez-vous princesse, vous vous en sortez à merveille me confia bientôt Hans.
Je n’avais pas souvenirs qu’il fût si bon danseur…Du moins pas du premier coup…Ou alors il avait eu aussi des cours mais pas en même temps que moi. Il était tellement à l’aise que je percevais une certaine vengeance auprès de son père. Il n’espérait que ça, un compliment…Le même genre de compliments qu’il avait été capable de faire à notre fille. Hélas…A voir la tête de Wilhelm on sentait qu’il s’impatientait de cette entrée pour pouvoir se ruer sur le buffet. Oubliant ce crétin, je me focalisais sur son fils et tentai de garder la tête froide même si cette danse m’enivrait. Ce fut, ainsi qu’avec soulagement, j’entendis petit à petit que la musique déclinait. Hans et moi nous arrêtâmes progressivement. Les gens commencèrent à applaudir alors que le prince me regardait avec un peu trop d’envie. Je lui lançais un sourire rayonnant pour l’encourager. Je n’aurais pas dû. Il comprit mal mon langage et en quelques instants il me souleva mon masque puis ses lèvres foncèrent sur les miennes.
Oui…Elles étaient délicieuses, j’aurais été sotte de le nier. Oui un courant de frissons m’avait parcouru le corps en repensant à nos nombreux baisers…Oui…La douceur de ses lèvres qui avaient effleuré mêmes mes parties les plus intimes…Le prince prit confiance en lui et ceintura son bras autour de mon épaule pour resserrer son étreinte. Sa langue força délicatement ma bouche et je ne résistai pas alors que j’aurais dû. J’entendais la satisfaction des gens à travers les applaudissements et les murmures. Ainsi j’accordais encore un peu de baiser au prince tout en imaginant que c’étaient les lèvres de Kristoff qui me désiraient. Cela m’aida et je prolongeais l’étreinte encore quelques instants avant que Papa ne se racle la gorge et dise :
-Chers invités…La soirée est officiellement ouverte !
Les gens applaudirent encore alors que je réussis enfin à me dérober de l’étreinte d’Hans. Je tentais de ne pas courir et rejoins ma sœur alors que mon cœur battait toujours la chamade. Je vis de l’étonnement dans le regard caché d’Elsa.
-Ne me juge pas s’il te plaît, murmurai-je en baissant la tête.
-Je ne te juge pas Anna, ne t’inquiète pas, dit-elle.
-Je me suis prêtée au jeu…C’est ce qu’ils attendent tous, dis-je d’une voix détachée, mais…Je ne renonce pas à Kristoff.
Elsa me serra la main et répliqua :
-Je sais…Tu n’as pas besoin de te justifier Anna…Je sais que tu le veux.
-L’aurais-tu aperçu pendant que je dansais ? Demandai-je avec espoir.
Ma sœur secoua la tête et répondit :
-Non…Et cela ne va pas être évident…Tout le monde a le même masque cette fois.
-Je vais aller voir l’étable…Après tout, j’avais dit à Sven qu’il aurait de la nourriture à disposition, dis-je enthousiaste.
Ma sœur me fit une petite moue avant d’approuver. Puis elle me relâcha pour que je puisse m’éclipser. J’étais donc en train de partir vers les écuries quand Maman m’arrêta.
-Ma chérie…Tu ne restes pas avec Hans ? Demanda-t-elle, regarde, il est tout seul…Vous avez l’air de bien vous entendre finalement après la démonstration que vous nous avez montré tout à l’heure.
Je rougis violemment. Heureusement que j’étais masquée.
-Hans m’a prise au dépourvu...
Maman m’observa avec un sourire peu convaincu et je me surpris à dire la mort dans l’âme :
-Mais…Tu as raison Mère je ne souhaite pas le laisser seule.
J’avais de la peine pour lui. Je ne voulais pas qu’il se prenne une nouvelle brimade de son père. J’étais donc sur le point de le rejoindre quand j’entendis ma sœur rétorquer :
-Oh Maman…Attends…Je vais prendre la place d’Anna…Elle…Elle doit aller chercher d’autres chausses dans sa chambre il me semble…N’est-ce pas Anna ?
Elsa me fit les gros yeux alors que je renchéris :
-Oh ! Mais oui ! Suis-je bête ! Je…Mes collants n’étaient pas tout à fait secs et mes escarpins sont humides…Puis-je Mère ?
Elle nous regarda tour à tour un peu interloquée et répondis :
-Oh…Oui bien sûr ma chérie…Mais fais-vite…Je retourne danser avec votre père ensuite nous irons nous aérer aux jardins avec les autres pour une petite balade nocturne…Ne croyez pas que nous allons vous surveiller toute la soirée ! Vous êtes grandes ! On vous fait confiance. A tout à l’heure.
Elle s’éloigna alors qu’Elsa et moi poussâmes un soupir de soulagement.
-File à présent Anna, je me charge d’Hans, répéta bientôt ma sœur.
Elle me lança un sourire encourageant et je la remerciai encore avant de faire le tour de la salle de bal. Je fixai chaque chevelure sans pour autant en trouver une qui soit blonde comme les blés. Légèrement frustrée, je revins à mon idée première et courus jusqu’aux écuries où Kristoff devait sans doute être plus à l’aise en train de chanter une berceuse à Sven.
-Pourvu qu’il y soit, pourvu qu’il y soit, pourvu qu’il y soit, priai-je à voix haute.
Hélas, les seuls animaux que j’y trouvais furent nos chevaux purs sang ainsi que des petits chats qui servaient à traquer les souris du château. Mon cœur se brisa un peu plus. Kristoff m’avait-il abandonné ? Avait-il feint sa promesse alors que je lui avais ouvert une si belle opportunité ? Je n’avais même pas eu le temps de goûter les mets qu’il avait pris soin d’entreposer dans les congères pour qu’ils demeurent frais.
-Oh peu importe, le chocolat Anna ! Tout ceci peut attendre ! Me grondai-je.
Je me rendis compte à cet instant que j’aurais donné n’importe quoi pour le voir peu à l’aise si seulement il avait fait l’effort de m’inviter à danser.
-Ou peut-être qu’il lui est arrivé quelque chose ?! Songeai-je soudain paniquée.
Que devais-je faire à présent ? Retourner à la fête ? Renoncer à lui ?
-Non Anna ! Non ! Il faut le chercher ! M’énervai-je.
Je soupirai prise d’angoisse. Par où commencer ?! Kristoff pouvait être partout à la fois.
-Déjà pas dans l’enceinte du château visiblement, pensai-je.
Je réfléchis rapidement à la disposition de la ville et mon inquiétude grandit. Il me faudrait bien une heure pour balayer tout le périmètre d’Arendelle. Si tenter que Kristoff ne soit pas déjà reparti vers Harmon, dans la montagne du Nord ou dans la vallée des rochers vivants.
-Avec un peu de chance je vais le trouver tout de suite et je rentrerai rapidement au château sans que mon absence ne se soit remarquée, me convainquis-je.
Il était temps d’y aller. Je pris mon courage à deux mains. J’avais déjà mal à mes pieds meurtris par les escarpins et froid à cause de ma robe dénudée sans châle mais tant pis. Il fallait que j’y aille si je voulais avoir une chance de conquérir le montagnard. Je piochais des carottes dans la mangeoire pour amadouer Sven, une fois que je les retrouverais, et m’en allai enfin à l’aventure.
Je fus surprise de retrouver ce décor si familier…L’Hellheilm…Que faisais-je là ? Etais-je à nouveau morte ? Je cherchai mon cœur et ressentis le pouls au plus profond de mon être. Je poussais un soupir de soulagement. J’étais dans une reproduction bleutée et floutée du château d’Arendelle. Une ambiance chaleureuse s’entendait dans les cuisines.
-Ah ça doit manger du ragoût de rennes ! Plaisantai-je.
J’hésitai à aller les rejoindre. Finalement je n’en eus pas besoin. Mon homologue et ma sœur arrivèrent et sursautèrent en voyant que j’étais face à elles.
-Elsa ? S’écrièrent-elles.
-Je ne sais pas pourquoi, je suis ici…Admis-je, est-ce…Est-ce que mes enfants vont bien ?
Les visages d’Elsa et Anna s’illuminèrent et Elsa répliqua :
-Oui…C’est un cauchemar.
Mon sang se glaça.
-Mais…Euh…Je croyais que tout se déroulait pour le mieux, plaidai-je interloquée.
-Oui Elsa…Ce…C’est le cas…Tout va mal…Si mal…Continua mon homologue avec un grand sourire.
Mais elle se moquait de moi ou quoi ?! Je m’énervai aussitôt :
-Elsa est-ce que mes petits vont bien à la fin oui ou non ?!
-Mais bien sûr que non voyons ! Cria-t-elle encore en étant joviale.
Anna me lança à son tour un sourire et je me mis à paniquer.
-Ce matin Papy et Mamie les ont emmenés se faire piétiner par des rennes…Ils ont beaucoup aimé ! Lança ma sœur en rigolant.
Elsa et elle me regardèrent attendries alors que je pris de plus en plus peur. C’est vraiment très bizarre…Tout est vraiment très bizarre…Je tentais de ne pas m’effondrer et leur rendis un sourire crispé avant de reprendre :
-Est-ce que je pourrais au moins les voir pour vérifier qu’ils vont bien, s’il vous plaît ?! Cela me rassurerait !
Mon homologue et sa sœur se lancèrent un sourire entendu et je fondis en larmes en voyant Iduna, Anna, Agnarr et Olaf apparaître dans cet ordre.
-Mes chéris je suis là ! M’exclamai-je en leur faisant de grands coucous.
Mais ils ne semblèrent pas me voir. Mon enthousiasme laissa immédiatement place à l’incompréhension en voyant qu’Elsa leur lança un jet de glace à chacun sous les yeux encourageants de notre sœur.
-Non ?! Mais pourquoi tu fais ça ?! Grognai-je le souffle court.
Elsa et Anna se mordirent la lèvre alors que mon homologue ajouta :
-Attends ! Je vais réessayer !
De plus en plus angoissée, je ne souhaitais pas en voir plus. Je conclus donc rapidement :
-Bon je ne peux pas rester…Mais…Euh…Continuez de prendre bien soin d’eux, merci à vous ! Embrasse…Embrassez-les bien de ma part…Quand tu les auras…Réanimés…
Je me réveillai de cette sieste plus perturbée que jamais alors que Maman vint me chercher pour me préparer au bal de tout à l’heure. J’envisageai de raconter mon étrange rêve à Anna mais je n’en eus pas le temps. A peine, fûmes-nous prêtes qu’elle nous embarqua pour la grande salle. L’ambiance était chaleureuse. Je compressai mes gants sentant l’anxiété me gagner.
Je n’arrivais pas à me dérider même en voyant la superbe ouverture de bal que fut capable de faire ma sœur avec Hans…Je ne tins même pas compte de leurs baisers, trop submergée par les émotions. Je tentais de me rassurer…Nos homologues n’auraient jamais été si optimistes si quelque chose de mal s’était passé…Enfin…Je l’espérais.
Alors que j’y songeais encore, ma sœur déboula vers moi avec une expression de stress. C’était le moment de lui parler ! Mais je n’en fis rien. Anna était trop perturbée par ses sentiments controversés et je me dis que mon cauchemar était bien absurde à côté. Puis Maman vint nous rejoindre prenant Anna au dépourvu. Je fus pris de compassion et lui sauvais la vie en voulant bien prendre sa place avec Hans.
J’étais heureuse de la voir si soulagée. Mais la voir à présent partie, me ramena à la réalité. Peut-être m’étais-je trop emballée ? Non…Elsa…Respire…Tu as tes gants et ça c’est très bien passé la dernière fois ! Me convainquis-je.
Je comptais jusqu’à trois et allais rejoindre le prince des îles du Sud.
-Vous avez fait une très belle ouverture de bal, commentai-je avec politesse.
-Oh…Euh…Merci princesse Elsa, murmura-t-il en ne me regardant pas dans les yeux.
Son regard balayait la salle et je poussai un soupir.
-Tout va bien Hans ? Relançai-je.
-Oui…Oui…Bien sûr, mais…Anna n’est pas avec vous ?
Je devins cramoisie en me sentant de trop. Le prince des îles du Sud voyant qu’il était en train de faire une bourde se confessa soudain :
-Je crains de m’être un peu emballé avec cette danse et l’ambiance chaleureuse…Votre sœur était si belle et dansait avec tellement de grâce.
-Je suis bien d’accord avec vous…Néanmoins vous n’aviez pas discuté du baiser avant, je me trompe ? Demandai-je.
-Eh bien…Il est vrai que…Non, se confondit-il en excuses, vous croyez qu’Anna m’en veuille du coup ?
Elle ne pourra jamais t’en vouloir, tu lui as fait une petite fille tout à fait charmante autrefois, pensai-je en souriant.
-Vous savez avec ma sœur, on ne peut jamais prévoir, plaisantai-je, mais je lui parlerai si vous le désirez.
Hans se rua alors dans mes bras alors que je restai rigide et répliqua :
-Oh merci princesse Elsa…Bien en attendant puis-je vous inviter à danser à votre tour ?
-Oh…Euh…Avec plaisir, murmurai-je alors que mon visage s’empourpra, mais évitez de m’embrasser, je ne serais pas pour !
-Ça ne me serait pas venu à l’esprit, voyons ! S’exclama-t-il.
Je me raidis de contrariété et il ajouta :
-Enfin…Je ne disais pas ça par rapport à vous, vous êtes très belle aussi Elsa !
Cela eut don de me radoucir. Le prince me tendit son bras et nous oubliâmes le temps pendant une valse ou deux. Je fus agréablement surprise de danser avec autant de fluidité et même d’éprouver un certain plaisir à être en sa compagnie. Toutefois, je le sentis moins attentif. Il me marcha plusieurs fois sur le pieds, s’excusa brièvement, posa ses mains mécaniquement sur mon épaule et ma taille. Je savais qu’il n’était pas avec moi. Son regard n’était pas plongé dans le mien. Il continuait d’inspecter la salle.
-Hans ? Est-ce que je vous embête ? Lâchai-je d’un coup.
Ses mains devinrent plus moites et il me répondit par une autre question :
-Oh…Bien sûr que non princesse Elsa…Je me demandais juste…Anna en a-t-elle encore pour longtemps ?
Mon cœur fut piétiné. Je compris avec horreur qu’Hans considérait toujours ma sœur comme une prétendante…Il était attiré par elle et n’arrivait pas à s’en détacher. Pour quelqu’un qui disait ne pas vouloir de mariage arrangé, je le trouvais bien entreprenant.
-Vous m’avez dit l’autre fois que votre plus grand rêve était surtout d’être marin, n’est-ce pas ? Demandai-je.
Hans me fit légèrement tourner avant de continuer :
-C’est exact. Pourquoi ?
-Vous n’arrêter pas de chercher Anna voilà tout, répliquai-je.
Le prince des îles du Sud surprit par la remarque m’écrasa le pied. Je poussai un petit cri avant qu’il ne rétorque :
-Pardon…Mille pardon Elsa…Vous avez raison, je vous dois des explications.
-Vous ne me devez rien du tout, répétai-je.
Il attendit qu’un autre air commence pour me faire à nouveau valser et déclara :
-Je vais mettre les choses au clair tout de suite. Si Anna ne veut pas de moi alors je n’insisterai pas. J’ai tenté un baiser, même si c’était déplacé et je sais déjà que je me ferais réprimander par ma mère et la vôtre tout à l’heure, mais j’ai vraiment voulu essayer pour voir ce que ça faisait…Ce n’était pas une mauvaise intention…C’était…
J’attendis la suite alors que le prince était de plus en plus embarrassé. Après ce qui me parut des heures, il continua :
-Elsa ? Je sais que ce n’est pas facile d’être une femme au XIXème siècle et encore moins une princesse. Vous devez rester pure pour un prétendant que vous devez connaître et apprécier en très peu de semaine…Mais il faut savoir que c’est la même chose pour un homme…Ce…Ce que j’essaye de vous faire comprendre c’est qu’en plus de vous, l’homme doit être plus expérimenté que la femme au sujet de l’amour et des plaisirs de la chaire…
Mon corps reçut des frissons en entendant ses propos. Comment pouvait-il balancer ce genre de choses au beau milieu des autres invités. Il aurait fallu que nous allions dans un endroit plus discret…Enfin si nous avions fait ça, les mauvaises langues auraient jasé…Hans demeura encore silencieux avant de finir avec une voix brisée d’émotions :
-Ce que j’essaye de vous dire Elsa c’est que…
Il ne réussit pas à finir sa phrase. Je repris pour lui :
-Vous n’avez aucune expérience là-dedans, c’est pour cela que vous avez essayé le baiser.
Le prince des îles du Sud me serra un peu plus contre lui et murmura :
-C’est exactement ça. Je le regrette à présent puisque j’ai l’impression de l’avoir froissé…Si seulement je pouvais aller lui parler et lui dire ô combien je suis désolé.
-Rassurez-moi une dernière fois, vous n’avez aucunement envie de forcer Anna à vous épouser si elle ne le désire pas ? Après tout vous pourriez la voir comme une très grande opportunité…
-Je vous le jure sur ma vie que ce n’est pas le cas. Anna est vraiment belle et intelligente, elle vaut mieux que moi !
J’étais soulagée de l’entendre de sa propre voix. Toutefois mes joues s’enflammèrent immédiatement de jalousie. Comment Anna arrivait-elle à faire des ravages ? D’abord avec Kristoff…Je l’avais deviné dès l’instant où ils avaient échangé leur premiers mots à l’orphelinat…Et maintenant Hans. Pas de panique Elsa…Tu es celle qui a eu le plus d’hommes dans tes vies entre vous-deux. La mort dans l’âme, je songeais à Ryder qui était fou amoureux de mon homologue…Et c’était réciproque. Oui…Si jamais je n’arrivais pas à conquérir le cœur d’Hans, il me resterait toujours celui du frère de Kristoff…Je pensais ensuite à Yohan et jugeai tout de suite que ça avait une erreur, un égarement. Et que dire des autres…
-Elsa ? Elsa ? Appela soudain Hans.
-Oui ? Sursautai-je.
-Vous non plus vous n’êtes pas avec moi visiblement…
Je me renfrognai aussitôt et le fusillai du regard. Heureusement, le masque cachait tout.
-Voudriez-vous une boisson chaude ? Demanda-t-il alors poliment.
-Oh…Pas un thé pour sûr ! Plaisantai-je.
Mais Hans ne saisit pas la référence à mon plus grand regret. Me râclant la gorge, je rétorquai du tac au tac :
-…Enfin…Un chocolat me fera le plus grand bien, je vous remercie.
Le prince me trouva une chaise où il me fit assoir et reprit :
-Je vais vous chercher ça tout de suite !
Je l’attendis longtemps. Mon esprit eut le temps de gamberger…Je ne pouvais m’empêcher de repenser au cauchemar de tout à l’heure. Pourquoi Elsa et Anna avaient-elles cherché à me torturer ?! Elle savait que la perte de mes enfants avait été la douleur la plus insupportable du monde ! Elsa le savait que trop bien ! Elle aussi avait perdu ses triplés après tout !
Je sentis le givre au bout de mes doigts et tentai de me calmer.
-Et un chocolat chaud pour une belle demoiselle ! S’exclama Hans qui s’assit brutalement à côté de moi.
Il me tendit la boisson et j’enlevai mon masque pour éviter de le tâcher. Il fit de même tout en lorgnant encore la salle.
-Vous ne la trouverez pas, lâchai-je enfin d’une voix cassante avant de me mordre la lèvre.
-Je…Pardonnez-moi Elsa, je ne peux pas m’en empêcher, mais je voudrais voir Anna…Est-ce que vous pourriez m’aider à la chercher, insista-t-il.
-Non, dis-je encore prise d’une jalousie, vous savez…Je ne voulais pas vous le dire mais je vous trouve discourtois…Je vois bien que vous vous êtes épris de ma sœur que vous le vouliez ou non !
Hans ne répondit pas. A la place il devint écarlate avant de pâlir. Il laissa un instant de silence avant de murmurer :
-Elle est parti le rejoindre c’est ça ?
Ce fut à mon tour d’être livide plus que je ne l’étais déjà. Je feins cependant de ne pas comprendre.
-Rejoindre qui ? Répétai-je.
-Celui qu’elle aime…Anna est partie le rejoindre, c’est ça ? Demanda-t-il.
Je déglutis violemment et rétorquai :
-Ce n’est pas convenable de me demander cela et vous le savez très bien. Prince Hans, ce soir je trouve que vous avez vraiment un comportement déplacé. J’ai voulu être gentille et patiente, j’ai même été ravie de danser avec vous, mais il me faut me rendre à l’évidence, ce n'est pas auprès de moi que vous souhaitez être durant la soirée et vous savez bien me le faire le ressentir…Je suis navrée mais sous ses conditions, je préfère être seule et me retirer. Bonsoir.
Je me levai d’un pas furibonde et partis d’un seul coup. J’eus à peine le temps de me fondre dans la foule que déjà, je sentis des mains fermes s’agripper à mes épaules.
-S’il vous plaît Elsa…Je ne suis qu’un crétin, je le conçois et l’affirme…Mais s’il vous plaît ne me laissez pas seule, je vous en prie, me supplia Hans.
Lui comme moi n’avions pas remis nos masques et je pus voir une multitude d’expressions traverser son visage : La peur, la honte, la colère…Je ne m’offusquai pas trop, je devais avoir les mêmes.
-Je…Je suis désolée, je ne peux pas en supporter plus…Je suis vraiment désolée Hans…Murmurai-je.
Son regard de pitié me noua l’estomac mais je résistai et lâchai sa main pour tracer mon chemin. Hélas je ne pus aller bien loin qu’un autre homme des îles du Sud nous interpella :
-Alors mon cher frère as-tu déjà perdu ta fiancé ?
-Et que dire de ta femme ?! Répliqua-t-il avec hargne.
Karl éclata de rire avant de répondre :
-Elle est partie se reposer…Elle a une incroyable migraine depuis que nous sommes arrivés ici.
Des sueurs froides s’emparèrent de mon corps à la proximité de Karl par rapport à moi. Les souvenirs douloureux explosèrent dans ma tête. Lui levant brutalement sa dague pour nous la planter dans nos cœurs alors que la duchesse s’était occupée de nos enfants avec violence avant. D’abord Kristoff…Puis moi…Je revis mon mari s’abattre lourdement sur le sol, les yeux à jamais levés vers le ciel. Prostrée tel un animal apeuré par la chasse, je ne réagis pas, Hans non plus. Karl essaya encore :
-Oh fait ! Bien pour le baiser ! Je n’aurais jamais osé avec Maria ! Surtout quand on sait quelle maudite réputation elle a !
-Karl ça suffit ! Fulmina son frère, je n’ai pas perdu ma fiancée, j’allais la chercher avec la princesse Elsa.
-Et ce n’est pas encore sa fiancée, lâchai-je avec hargne.
Le premier prince des îles du Sud me dévisagea alors et mon stress remonta. Mon pouls battit si fort que je crus mon cœur explosé. Calme Elsa…Calme, me dis-je.
-Vous êtes charmante princesse Elsa, me complimenta-t-il.
Je blêmis et ne répondis pas. Il avait tué Kristoff ! Moi ! Nos enfants ! Nos enfants…Mais nos enfants étaient toujours en danger ! Je l’avais vu tout à l’heure encore !
-Elsa tout va bien ? S’inquiéta Hans.
Toujours pas de réponse.
-Vous êtes trop couverte ma chère, déclara aussitôt Karl qui rapprocha dangereusement ses mains de mes gants.
Mes yeux s’embuèrent immédiatement alors que je criai :
-Lâchez-moi !
-Du calme Elsa, je veux juste vous aider, répliqua-t-il sans comprendre.
Il approcha ses mains une deuxième fois et je me débattis. Hans voyant mon trouble, le prévint :
-Karl, lâche-là maintenant, lâche-là où je te mets un soufflet.
Mais ce fut peine perdue. Joueur, le plus vieux frère réussit à m’arracher mes gants contre mon gré. Le jet de glace traversa la salle peu de temps après produisant un grand silence de stupéfaction.
Les deux frères me dévisagèrent avec surprises alors que le silence laissa place aux cris des invités. Mon cœur battit fort dans mes tempes alors que je n’arrivai toujours pas à bouger.
-Agnarr…Agnarr c’est Elsa ! Paniqua Maman.
Je l’entendis dans le lointain. La scène fut comme au ralenti. Je croisai les regards paniqués et déçus de mes parents avant de m’écrouler impuissante sur le sol de la salle de bal.
A force de pleurer, je m’étais assoupie. J’avais une idée bien précise à présent : Revoir ma fille. Me focalisant mentalement sur l’espace de l’Hellheilm, je visualisai ensuite mon âme en train de se détacher de mon corps. L’opération marcha alors que j’eus une sensation de malaise comme si je ne pouvais pas rester éternellement dans cet endroit. Je m’intégrais rapidement au décor flou et appelai d’une voix déformée :
-Helga ! Helga ma chérie ! Maman est là !
Pas de réponse. Je fus surprise de voir l’endroit aussi calme. Dans mes souvenirs l’Hellheilm était un lieu vivant et apaisant. J’avais face à moi, un environnement menaçant. Mon âme devint lourde. Pourtant je ne voulais pas renoncer.
-Allez montre-toi ma Helga…S’il te plaît, murmurai-je d’une voix à peine audible.
Je voulais encore la sentir contre moi. Je refusais l’idée que mon rêve fut une projection de ma propre envie. J’aimais croire que c’était bien son petit fantôme qui était venue se recueillir au sein de mes bras. Je l’attendis encore alors qu’un sentiment d’oppression se fit de plus en plus pressant m’obligeant à quitter cet environnement.
-Maman reviendra ma chérie ! Maman ne renonce pas ! M’écriai-je à bout de force.
Je quittai le monde des morts à contrecœur et ouvris péniblement mes yeux alors que le temps ne semblait pas avoir bougé. Je voulus m’endormir à nouveau pour retenter l’expérience quand j’entendis qu’on toquait à ma porte.
-Anna ? Anna c’est moi, chuchota Elsa.
Ma rancœur pouvait être facile. Ne l’avais-je pas appelé comme ça durant de longues années ? Si ! Bien sûr que si ! Et elle n’avait jamais ouvert…Jusqu’à ses autres vies…Je soupirai intérieurement m’en voulant pour cette pensée infantile. Il ne m’avait pas fallu longtemps pour redevenir une petite fille juvénile finalement...
-Anna ? S’il te plaît ouvre, répéta encore ma sœur.
A contrecœur je me levai péniblement et tournai la clef dans la serrure. Mes tensions retombèrent immédiatement en voyant le visage angélique d’Elsa qui semblait serein. Elle entra sans encombre dans ma chambre alors que je me ruais dans ses bras pour déverser mes larmes.
-Je…Je crois que…J’aime encore Hans, expliquai-je péniblement, je…Je ne pensais pas que ce serait si dur.
Elsa ne trouva rien à répondre me lançant plutôt un sourire crispé. Elle me frotta le dos avec assurance et m’invita à m’assoir sur le lit pour que nous discutions plus calmement. Elle me releva bientôt le visage et m’essuya une larme qui coulait le long de ma joue.
-Allons…Allons…Je suis navrée pour toi petite sœur…Crois-le ou non mais je ne voulais pas que ça se passe comme ça, j’aurais préféré que tu te détaches directement d’Hans…Hum…C’est pour cela que tu es partie ? Parce que c’était trop dur de rester près de lui ? Demanda-t-elle.
Des sueurs froides marquèrent mon visage et je grommelai avec mécontentement :
-Ainsi mon échec de rendez-vous galant s’est répandu dans tout Arendelle…
Je me sentis idiote alors qu’Elsa secoua légèrement la tête. Elle répliqua :
-N’exagère pas petite sœur, uniquement les membres du château s’en sont rendus compte. Et pour ainsi dire, si Maman n’était pas entrée dans ma chambre, je ne l’aurais pas su…Tu sais…Moi aussi j’ai eu le droit à ce rendez-vous puisque tu étais partie…Papa ne voulait sans doute pas rester sur un échec…
-Oh ?! J’en suis navrée Elsa, murmurai-je paniquée.
J’étais prête à entendre un énième reproche de sa part mais je fus surprise de lire de la joie sur son visage. Elle me pressa la main et rétorqua :
-J’ai été amplement satisfaite de cette entrevue…Ça a failli tourner à la catastrophe avec mon pouvoir…Mais…J’ai réussi à me contenir en présence d’Hans…Et…Je dois t’avouer que sa compagnie m’a rappelé…Que nous avons été ensemble et amoureux dans l’Helveg même sur un temps aussi court.
Tout mon corps fut immédiatement parcouru d’un frisson. Je lançai un regard interrogateur à ma sœur…Était-elle vraiment en train de me faire comprendre qu’elle…Qu’elle allait aller de l’avant ?!
-Comment as-tu fait Elsa ? Demandai-je soudain, comment as-tu fait pour devenir plus sage aussi rapidement ?
Elle serra fortement le collier où étaient inscrits les prénoms de ses enfants, ferma les yeux quelques instants pour se canaliser et expliqua :
-Avant quand je touchais ce bijou, il y avait un souvenir figé de mon ancienne vie qui apparaissait sur le tapis de ma chambre…Je…Je l’ai détruit…J’ai compris que ça serait le seul moyen que j’avance.
Je ne pus m’empêcher d’avoir une certaine admiration pour elle…Noyée au milieu de toute celle que j’avais déjà.
-Oui mais moi je n’ai pas la chance d’avoir le pouvoir de glace…Je viens d’expérimenter le voyage astral mais ça ne marche pas…Alors quoi ? Est-ce que tu crois que je dois enlever ce bracelet ? Demandai-je.
-Certainement pas ! Répliqua-t-elle acerbement, non, il fait partie de toi…Mais tu sais j’ai peut-être une idée pour que tu te détaches d’Helga et Hans ? C’est une tradition dans des pays plus au sud du nôtre.
Renoncer à ma fille ? Était-ce vraiment ça la solution ? Mon cœur se consuma immédiatement. Je serrais les poings d’anxiété. Allez Anna…Sois forte…Elsa l’a fait, elle, elle te laisse enfin Kristoff…C’est ça que ça veut dire…Tu dois le faire pour elle…
-Es-tu prête à laisser Helga derrière toi petite sœur ? Demanda-t-elle comme si elle lisait dans mes pensées.
Je fermai les yeux pour que les larmes ne reviennent pas et soufflai un bon coup. Je revis notre dernière étreinte. Mes baisers, mes caresses, ma tendresse à son égard. Cela me fendait le cœur mais ma sœur avait raison. Il fallait que je le fasse sinon nous n’avancerions jamais. Une éternité plus tard, je finis par dire à Elsa :
-Je t’écoute. Quelle est la solution ?
Sans me répondre ma sœur se rendit alors à mon bureau où elle dénicha une feuille de papier et mon pot d’encre. Elle me les ramena et me dit patiemment qu’il fallait que j’écrive les prénoms de ma fille et mon ancien mari. Nous entendîmes la plume gratter dans un silence religieux. Quelques secondes plus tard, elle m’ordonna :
-Bien Anna, maintenant plie-le.
Je m’exécutai ne comprenant toujours pas où elle voulait en venir.
-Jette-le dans la cheminée à présent petite sœur, dit-elle encore.
Je m’approchais de l’âtre de ma chambre. Les flammes crépitaient doucement. J’attendis une minute, pris une grande aspiration et lâchai enfin le bout de papier au milieu du feu. Les flammes léchèrent immédiatement les contours jusqu’à ronger l’intérieur du document le rendant aussi noir que ma tristesse.
-A quoi tout cela rime-t-il ? Finis-je par demander à Elsa.
-Dans certains pays pour le Nouvel An, les gens écrivent les bonnes résolutions ou ce qui leur pèse du passé. Ils les brûlent ensuite pour laisser toutes ses choses derrière eux ou pour espérer qu’elles se réalisent, expliqua-t-elle patiemment.
Aussi étrange que fut cette expérience, je me trouvais moins triste que tout à l’heure.
-Elsa…Est-ce que tu me laisses officiellement Kristoff ? Questionnai-je d’une petite voix de souris.
Ma sœur soupira d’aise avant de me regarder amusée. Puis elle répliqua :
-Tu ne lâches jamais l’affaire n’est-ce pas ? Eh bien oui si tu tiens tant à le savoir…C’est un oui petite sœur…Et ne m’oblige pas à le répéter.
Je me ruai aussitôt dans ses bras et dis :
-Merci Elsa…Merci beaucoup.
-De rien Anna…Reprit-elle avec un sourire amer, ne me remercie pas tout de suite…Je ne garantis pas que tu n’auras pas mal.
-Comme toi…Mais à présent nous avancerons ensemble, murmurai-je.
Elsa me prit fermement les mains et les embrassa avant de reprendre :
-Oui petite sœur, ensemble.
Nous nous enlaçâmes à nouveau et je me sentis enfin heureuse. La paix était revenue entre nous deux. Elle était tellement précieuse et rare qu’il ne fallait pas la laisser filer.
-Ah vous voilà ! S’écria Maman qui fut heureuse du spectacle qui se présentait à elle, votre Père vous demande. Le prince Karl et la princesse Maria de Funningur ont enfin daigné montrer leurs visages.
Nous pâlîmes en même temps. L’une comme l’autre avions de trop douloureux souvenirs avec ces deux-là.
-Oh ! Mais ne faîtes pas ces têtes-là ! Ils ne vont pas vous manger ! Vous ne serez pas seules cette fois, ce n’est pas un rendez-vous comme avec Hans, nous rassura Maman.
Nous la fusillâmes du regard. J’aurais dû brûler leurs prénoms aussi à eux deux. Mon corps m’envoya des milliers de frissons comme si lui-même avait compris à qui nous avions à faire. Je tentais de me calmer en pensant à Mamie. Elle avait été confrontée à cette épreuve-là aussi avec Yuma et avait même été clémente avec lui en lui rendant sa mère comme véritable amour. Oui…Même Mamie était passée par là. Voilà pourquoi Elsa et moi devions être fortes. Nous jetâmes un coup d’œil et nous soutînmes les mains en longeant le corridor jusqu’à la salle.
Contre toute attente, ce ne fut pas le couple qui capta mon attention quand j’arrivai dans la salle mais bien Hans qui poussa un soupir de soulagement en me voyant dans un meilleur état que tout à l’heure. J’essayai de ne pas être plus troublée et fus surprise de me sentir moins accablée que lors de notre rencontre privée. Peut-être que la méthode d’Elsa était en train de porter ses fruits ?
J’y réfléchis le temps d’une révérence. Ma sœur fit de même. Nous aperçûmes enfin la Duchesse et le prince Karl qui nous rendirent un salue respectueux.
-C’est un réel plaisir de faire enfin vos rencontres vos Altesses, déclara l’aîné des îles du Sud en faisant un baise main à chacune.
Mes poils s’hérissèrent immédiatement à son contact alors que le regard d’Elsa ne laissa aucun doute sur ses envies de meurtre à son égard, car oui…Il était temps d’y penser : Nous avions bien face à nous nos premières victimes de cette nouvelle vie.
-Le plaisir est peut-être partagé ? Chuchota Papa à nos oreilles.
-Oh…Euh…Oui…Bien sûr…Nous…Nous sommes également heureuses que vous soyez parmi nous vos Majestés ! M’écriai-je.
Un lourd silence s’installa avant que Wilhelm ne le brise :
-Voici donc toutes nos oisillons remises de leurs émotions !
Il se tourna vers Maria et reprit d’une voix grave :
-J’espère que la fragilité dont vous avez fait part en arrivant cache au moins un futur héritier pour le royaume des îles du Sud !
La poitrine à peine cachée de la Duchesse se leva sous sa respiration amusée et elle susurra :
-Oh…N’ayez crainte mon bon roi, de ce côté-là, votre fils est très prometteur !
-Pas comme certains de ses frères, railla à son tour Alix.
Hans blêmit et ses parents éclatèrent de rire. Karl lança alors un regard interrogateur au plus jeune prince mais celui-ci ne put donner d’explications avant que son père ne rétorque :
-Rassurez-vous Karl…Vous aviez déjà fait une bien piètre prestation lors de votre premier rendez-vous avec la Duchesse de Funningur, mais Hans est encore pire ! Monsieur a littéralement tenu dix minutes avant que la princesse Anna ne s’échappe ! De faible constitution disions-nous, de faible constitution elle est bien ! Cette union entre nos deux royaumes n’est peut-être pas une si bonne idée après tout !
-Wilhelm mon ami, faites attention…Vous vous lancez sur un terrain glissant, renchérit Papa, je vous rappelle que nous avons un bal d’ici cinq jours pour l’union de nos deux familles.
Les deux hommes se confrontèrent du regard et nous pûmes discerner les tensions qui s’altéraient dans leurs corps. Après ce qui me parut une éternité, la reine Alix finit par répliquer :
-Oh ! Wilhelm ! Cessez d’être aussi borné ! Hans n’a peut-être pas réussi à dompter le cœur de la princesse Anna du premier coup mais il a l’air de s’être mieux débrouillé avec la princesse Elsa.
Elle se tourna vers lui pour accentuer ses dires et ajouta :
-N’ai-je pas raison mon fils ?
Hans lança un regard gêné à ma sœur puis se tourna vers moi.
-Je…Euh…Je ne saurais dire Mère, bredouilla-t-il.
Wilhelm se rua alors sur lui et le secoua violemment avant de reprendre furieux :
-Mais vous allez réussir à nous faire une phrase correcte et imposante un jour ?! Ou êtes-vous vraiment un cas désespéré ?! Redressez-vous mon garçon ! Vous êtes définitivement pitoyable ! J’en viens à prendre le parti de cette jeune femme à force !
Hans reçut les coups de son père en essayant de rester brave. Karl aurait pu l’aider mais il détourna les yeux. Peut-être que lui aussi avait déjà reçu ce genre de coups…Voilà pourquoi il restait indifférent. Maman fut la plus réactive pour le sortir de l’embarras :
-Allons, allons roi Wilhelm ! Laissez-le respirer !
-Reine Iduna, avec tout le respect que je vous dois, je me charge de corriger mon fils comme je l’entends ! Si j’ai envie qu’il soit dur et qu’il devienne un homme, un vrai, il a besoin de discipline c’est tout ! S’emporta Wilhelm sous le regard outré de ma mère.
Papa posa une main lourde sur son épaule alors que je commençais à voir des éclairs dans ses yeux.
-Nous avons convenu que Hans correspond plus à Anna de toute façon, renchérit-il calmement en me lançant un sourire encourageant.
-Pas si votre première fille souhaite le cœur de notre rejeton, reprit Wilhelm, après tout nous ne perdrions pas au change ! Une première née ! Voilà qui remonterait Hans dans notre estime !
-Je ne puis qu’approuver mon roi ! Intervint Maria dévoilant de plus en plus ses charmes.
-Mais on ne vous a rien demander à vous très chère ! La cassa bientôt Alix, retournez à votre repos puisque vous êtes tellement souffrante !
Quant à vous roi Agnarr, je ne vois pas pourquoi la rencontre d’Elsa et Hans serait un non catégorique !
Papa alla alors se poster devant elle et dit d’une voix calme mais autoritaire :
-Parce que je l’ai décidé…Si cela ne vous convient pas, il peut tout aussi bien ne pas avoir d’accord du tout comme vous l’avez si bien dit.
Le roi Wilhelm gloussa bientôt d’un rire gras pour montrer sa contrariété. Il alla ensuite taper sur l’épaule de Papa et répliqua :
-Oh ne vous énervez pas comme ça Agnarr ! Je plaisantais ! Si vous préférez vous désencombrer de votre plus jeune fille nous n’y voyons pas d’inconvénients.
Je les observais tous et j’avais envie d’hurler. Comment Mamie avait-elle pu être aussi docile et acceptai sa situation avec Amarok pendant si longtemps ? Pourquoi étions-nous conditionnées à nous marier comme ça ?! C’était injuste ! Tellement injuste ! Comment mes parents pouvaient-ils accepter ses deux andouilles de principauté en tant que beaux-parents ?! Et le roi Karl…Qu’est-ce qui pouvait être niais à nous regarder tout en ne trouvant pas sa place ?! Pour le coup Maria avait plus de charisme ! J’avais envie de fuir face à toute cette mascarade, ces faux-semblants, ces coupoles d’Arendelle. A la place, je regardais mes parents, impuissante. Les tensions s’apaisèrent et les deux familles se mirent à trinquer au bal qui était imminent.
Mon cœur palpita d’espoir. Kristoff y sera. Me raccrocher à cette idée me renvoya des papillons dans le ventre. Je pris sur moi et jouais le jeu jusqu’à ce que nous allions nous coucher. Contre toute attente, je finis par me détendre. Je réussis à me détacher de l’amour que j’éprouvais pour le prince Hans en pensant surtout à mon beau Northuldra. Je fus également surprise d’être peu à peu à l’aise auprès de Karl qui demeura charmant mais pas entreprenant. Je conversai enfin avec la Duchesse, évitant la bourde de ma dernière vie qui m’avait coûté des attouchements.
Oui…La vie semblait doucement reprendre son cours en ce soir de juillet.
Les jours qui suivirent oscillèrent entre calvaire et fatigue. La préparation du bal me sauva d’une autre rencontre avec Hans qui de son côté se présenta à Arendelle et aux alentours, accompagné des autres membres des îles du Sud et Papa. Je me trouvais donc seule à réajuster l’inventaire des derniers préparatifs, des noms des souverains qui étaient ajoutés à la dernière minute. J’avais hésité à différentes reprises à dire à Maman que je ne voulais finalement pas d’un prince et que mon cœur battait pour un autre mais j’avais bien compris que présenter Elsa comme prétendante était erroné puisque mes parents la couvaient et couvaient encore plus ses pouvoirs.
Malgré tout, nous profitâmes au maximum de notre Mère et retrouvâmes une certaine complicité toutes les trois. Ce fut tout naturellement qu’elle nous aida à nous habiller, le soir du bal ayant elle-même revêtue une de ses plus belles parures.
-Vous êtes magnifiques mes chéries, nous confia-t-elle en ayant une petite larme d’émotions sur la joue.
Elsa et moi nous inspectâmes du regard.
-Puis-je ajouter une petite touche personnelle Maman ? Demanda alors ma sœur.
Ses lèvres remuèrent à travers le masque vénitien. Je l’observai dans sa tenue bleue pastel. C’était moi qui avais porté sa robe dans l’autre vie alors qu’elle s’était accoutumée de la mienne verte anis. Nous ne pourrions pas tricher cette fois puisqu’Hans connaissait déjà mon visage.
-Bien sûr mon petit flocon…Hum pas quelque chose de trop extravagant néanmoins…Pas comme sur ta robe de princesse des neiges, hein, préconisa-t-elle.
-Non, Maman rassure-toi ! Le but est qu’Anna resplendisse ! C’est sa soirée ! S’écria-t-elle en me faisant un clin d’œil.
Je lui jetais un regard plein de considération alors qu’elle moulina ses doigts pour m’envoyer des flocons qui brillèrent de mille feux. Cela illumina mes cheveux et ma parure. Je rougis immédiatement en imaginant que Kristoff me verrait comme cela, espérant qu’il me trouverait jolie. Il n’y a qu’un seul moyen de le savoir Anna, pensai-je avec malice.
-Merci grande sœur ! Clamai-je en me ruant dans ses bras.
Maman fondit encore devant le tableau puis reprit :
-Bien. Les autres doivent nous attendre. C’est toi qui ouvres le bal ma Anna chérie. Hans et toi.
Je ne pus réfuter prenant sur moi en repensant au cours de danse qui avaient été laborieux. Je me donnai du courage et nous y allâmes enfin. Les invités n’attendaient que nous. Je balayais vivement la salle du regard pour essayer d’apercevoir Kristoff. Frustrée, je n’eus pas le temps de le trouver que déjà Hans vint me faire une révérence et un baise main.
-Vous êtes resplendissante princesse Anna, me chuchota-t-il à l’oreille.
La foule attentive lorgnait le moindre de nos faits et gestes. Je répondis brièvement un « merci » au prince avant que Kay ne nous appelle :
-Ses Majestés le prince Hans et la princesse Anna vont lancer l’ouverture de bal !
C’était le signal. D’un geste maladroit, je tendis ma main au fils de Wilhelm qui me l’agrippa et m’invita au centre de la salle. Le parquet grinça sous nos pas. La musique commença et je fus surprise de ne pas être aussi mal à l’aise. Je m’inspirai de nos anciennes danses…Celles de nos fiançailles…De notre mariage…Nos essais avec le professeur…Oui nous avions dansé plus d’une fois au cours de notre ancienne vie.
-Décrispez-vous princesse, vous vous en sortez à merveille me confia bientôt Hans.
Je n’avais pas souvenirs qu’il fût si bon danseur…Du moins pas du premier coup…Ou alors il avait eu aussi des cours mais pas en même temps que moi. Il était tellement à l’aise que je percevais une certaine vengeance auprès de son père. Il n’espérait que ça, un compliment…Le même genre de compliments qu’il avait été capable de faire à notre fille. Hélas…A voir la tête de Wilhelm on sentait qu’il s’impatientait de cette entrée pour pouvoir se ruer sur le buffet. Oubliant ce crétin, je me focalisais sur son fils et tentai de garder la tête froide même si cette danse m’enivrait. Ce fut, ainsi qu’avec soulagement, j’entendis petit à petit que la musique déclinait. Hans et moi nous arrêtâmes progressivement. Les gens commencèrent à applaudir alors que le prince me regardait avec un peu trop d’envie. Je lui lançais un sourire rayonnant pour l’encourager. Je n’aurais pas dû. Il comprit mal mon langage et en quelques instants il me souleva mon masque puis ses lèvres foncèrent sur les miennes.
Oui…Elles étaient délicieuses, j’aurais été sotte de le nier. Oui un courant de frissons m’avait parcouru le corps en repensant à nos nombreux baisers…Oui…La douceur de ses lèvres qui avaient effleuré mêmes mes parties les plus intimes…Le prince prit confiance en lui et ceintura son bras autour de mon épaule pour resserrer son étreinte. Sa langue força délicatement ma bouche et je ne résistai pas alors que j’aurais dû. J’entendais la satisfaction des gens à travers les applaudissements et les murmures. Ainsi j’accordais encore un peu de baiser au prince tout en imaginant que c’étaient les lèvres de Kristoff qui me désiraient. Cela m’aida et je prolongeais l’étreinte encore quelques instants avant que Papa ne se racle la gorge et dise :
-Chers invités…La soirée est officiellement ouverte !
Les gens applaudirent encore alors que je réussis enfin à me dérober de l’étreinte d’Hans. Je tentais de ne pas courir et rejoins ma sœur alors que mon cœur battait toujours la chamade. Je vis de l’étonnement dans le regard caché d’Elsa.
-Ne me juge pas s’il te plaît, murmurai-je en baissant la tête.
-Je ne te juge pas Anna, ne t’inquiète pas, dit-elle.
-Je me suis prêtée au jeu…C’est ce qu’ils attendent tous, dis-je d’une voix détachée, mais…Je ne renonce pas à Kristoff.
Elsa me serra la main et répliqua :
-Je sais…Tu n’as pas besoin de te justifier Anna…Je sais que tu le veux.
-L’aurais-tu aperçu pendant que je dansais ? Demandai-je avec espoir.
Ma sœur secoua la tête et répondit :
-Non…Et cela ne va pas être évident…Tout le monde a le même masque cette fois.
-Je vais aller voir l’étable…Après tout, j’avais dit à Sven qu’il aurait de la nourriture à disposition, dis-je enthousiaste.
Ma sœur me fit une petite moue avant d’approuver. Puis elle me relâcha pour que je puisse m’éclipser. J’étais donc en train de partir vers les écuries quand Maman m’arrêta.
-Ma chérie…Tu ne restes pas avec Hans ? Demanda-t-elle, regarde, il est tout seul…Vous avez l’air de bien vous entendre finalement après la démonstration que vous nous avez montré tout à l’heure.
Je rougis violemment. Heureusement que j’étais masquée.
-Hans m’a prise au dépourvu...
Maman m’observa avec un sourire peu convaincu et je me surpris à dire la mort dans l’âme :
-Mais…Tu as raison Mère je ne souhaite pas le laisser seule.
J’avais de la peine pour lui. Je ne voulais pas qu’il se prenne une nouvelle brimade de son père. J’étais donc sur le point de le rejoindre quand j’entendis ma sœur rétorquer :
-Oh Maman…Attends…Je vais prendre la place d’Anna…Elle…Elle doit aller chercher d’autres chausses dans sa chambre il me semble…N’est-ce pas Anna ?
Elsa me fit les gros yeux alors que je renchéris :
-Oh ! Mais oui ! Suis-je bête ! Je…Mes collants n’étaient pas tout à fait secs et mes escarpins sont humides…Puis-je Mère ?
Elle nous regarda tour à tour un peu interloquée et répondis :
-Oh…Oui bien sûr ma chérie…Mais fais-vite…Je retourne danser avec votre père ensuite nous irons nous aérer aux jardins avec les autres pour une petite balade nocturne…Ne croyez pas que nous allons vous surveiller toute la soirée ! Vous êtes grandes ! On vous fait confiance. A tout à l’heure.
Elle s’éloigna alors qu’Elsa et moi poussâmes un soupir de soulagement.
-File à présent Anna, je me charge d’Hans, répéta bientôt ma sœur.
Elle me lança un sourire encourageant et je la remerciai encore avant de faire le tour de la salle de bal. Je fixai chaque chevelure sans pour autant en trouver une qui soit blonde comme les blés. Légèrement frustrée, je revins à mon idée première et courus jusqu’aux écuries où Kristoff devait sans doute être plus à l’aise en train de chanter une berceuse à Sven.
-Pourvu qu’il y soit, pourvu qu’il y soit, pourvu qu’il y soit, priai-je à voix haute.
Hélas, les seuls animaux que j’y trouvais furent nos chevaux purs sang ainsi que des petits chats qui servaient à traquer les souris du château. Mon cœur se brisa un peu plus. Kristoff m’avait-il abandonné ? Avait-il feint sa promesse alors que je lui avais ouvert une si belle opportunité ? Je n’avais même pas eu le temps de goûter les mets qu’il avait pris soin d’entreposer dans les congères pour qu’ils demeurent frais.
-Oh peu importe, le chocolat Anna ! Tout ceci peut attendre ! Me grondai-je.
Je me rendis compte à cet instant que j’aurais donné n’importe quoi pour le voir peu à l’aise si seulement il avait fait l’effort de m’inviter à danser.
-Ou peut-être qu’il lui est arrivé quelque chose ?! Songeai-je soudain paniquée.
Que devais-je faire à présent ? Retourner à la fête ? Renoncer à lui ?
-Non Anna ! Non ! Il faut le chercher ! M’énervai-je.
Je soupirai prise d’angoisse. Par où commencer ?! Kristoff pouvait être partout à la fois.
-Déjà pas dans l’enceinte du château visiblement, pensai-je.
Je réfléchis rapidement à la disposition de la ville et mon inquiétude grandit. Il me faudrait bien une heure pour balayer tout le périmètre d’Arendelle. Si tenter que Kristoff ne soit pas déjà reparti vers Harmon, dans la montagne du Nord ou dans la vallée des rochers vivants.
-Avec un peu de chance je vais le trouver tout de suite et je rentrerai rapidement au château sans que mon absence ne se soit remarquée, me convainquis-je.
Il était temps d’y aller. Je pris mon courage à deux mains. J’avais déjà mal à mes pieds meurtris par les escarpins et froid à cause de ma robe dénudée sans châle mais tant pis. Il fallait que j’y aille si je voulais avoir une chance de conquérir le montagnard. Je piochais des carottes dans la mangeoire pour amadouer Sven, une fois que je les retrouverais, et m’en allai enfin à l’aventure.
***
Je fus surprise de retrouver ce décor si familier…L’Hellheilm…Que faisais-je là ? Etais-je à nouveau morte ? Je cherchai mon cœur et ressentis le pouls au plus profond de mon être. Je poussais un soupir de soulagement. J’étais dans une reproduction bleutée et floutée du château d’Arendelle. Une ambiance chaleureuse s’entendait dans les cuisines.
-Ah ça doit manger du ragoût de rennes ! Plaisantai-je.
J’hésitai à aller les rejoindre. Finalement je n’en eus pas besoin. Mon homologue et ma sœur arrivèrent et sursautèrent en voyant que j’étais face à elles.
-Elsa ? S’écrièrent-elles.
-Je ne sais pas pourquoi, je suis ici…Admis-je, est-ce…Est-ce que mes enfants vont bien ?
Les visages d’Elsa et Anna s’illuminèrent et Elsa répliqua :
-Oui…C’est un cauchemar.
Mon sang se glaça.
-Mais…Euh…Je croyais que tout se déroulait pour le mieux, plaidai-je interloquée.
-Oui Elsa…Ce…C’est le cas…Tout va mal…Si mal…Continua mon homologue avec un grand sourire.
Mais elle se moquait de moi ou quoi ?! Je m’énervai aussitôt :
-Elsa est-ce que mes petits vont bien à la fin oui ou non ?!
-Mais bien sûr que non voyons ! Cria-t-elle encore en étant joviale.
Anna me lança à son tour un sourire et je me mis à paniquer.
-Ce matin Papy et Mamie les ont emmenés se faire piétiner par des rennes…Ils ont beaucoup aimé ! Lança ma sœur en rigolant.
Elsa et elle me regardèrent attendries alors que je pris de plus en plus peur. C’est vraiment très bizarre…Tout est vraiment très bizarre…Je tentais de ne pas m’effondrer et leur rendis un sourire crispé avant de reprendre :
-Est-ce que je pourrais au moins les voir pour vérifier qu’ils vont bien, s’il vous plaît ?! Cela me rassurerait !
Mon homologue et sa sœur se lancèrent un sourire entendu et je fondis en larmes en voyant Iduna, Anna, Agnarr et Olaf apparaître dans cet ordre.
-Mes chéris je suis là ! M’exclamai-je en leur faisant de grands coucous.
Mais ils ne semblèrent pas me voir. Mon enthousiasme laissa immédiatement place à l’incompréhension en voyant qu’Elsa leur lança un jet de glace à chacun sous les yeux encourageants de notre sœur.
-Non ?! Mais pourquoi tu fais ça ?! Grognai-je le souffle court.
Elsa et Anna se mordirent la lèvre alors que mon homologue ajouta :
-Attends ! Je vais réessayer !
De plus en plus angoissée, je ne souhaitais pas en voir plus. Je conclus donc rapidement :
-Bon je ne peux pas rester…Mais…Euh…Continuez de prendre bien soin d’eux, merci à vous ! Embrasse…Embrassez-les bien de ma part…Quand tu les auras…Réanimés…
Je me réveillai de cette sieste plus perturbée que jamais alors que Maman vint me chercher pour me préparer au bal de tout à l’heure. J’envisageai de raconter mon étrange rêve à Anna mais je n’en eus pas le temps. A peine, fûmes-nous prêtes qu’elle nous embarqua pour la grande salle. L’ambiance était chaleureuse. Je compressai mes gants sentant l’anxiété me gagner.
Je n’arrivais pas à me dérider même en voyant la superbe ouverture de bal que fut capable de faire ma sœur avec Hans…Je ne tins même pas compte de leurs baisers, trop submergée par les émotions. Je tentais de me rassurer…Nos homologues n’auraient jamais été si optimistes si quelque chose de mal s’était passé…Enfin…Je l’espérais.
Alors que j’y songeais encore, ma sœur déboula vers moi avec une expression de stress. C’était le moment de lui parler ! Mais je n’en fis rien. Anna était trop perturbée par ses sentiments controversés et je me dis que mon cauchemar était bien absurde à côté. Puis Maman vint nous rejoindre prenant Anna au dépourvu. Je fus pris de compassion et lui sauvais la vie en voulant bien prendre sa place avec Hans.
J’étais heureuse de la voir si soulagée. Mais la voir à présent partie, me ramena à la réalité. Peut-être m’étais-je trop emballée ? Non…Elsa…Respire…Tu as tes gants et ça c’est très bien passé la dernière fois ! Me convainquis-je.
Je comptais jusqu’à trois et allais rejoindre le prince des îles du Sud.
-Vous avez fait une très belle ouverture de bal, commentai-je avec politesse.
-Oh…Euh…Merci princesse Elsa, murmura-t-il en ne me regardant pas dans les yeux.
Son regard balayait la salle et je poussai un soupir.
-Tout va bien Hans ? Relançai-je.
-Oui…Oui…Bien sûr, mais…Anna n’est pas avec vous ?
Je devins cramoisie en me sentant de trop. Le prince des îles du Sud voyant qu’il était en train de faire une bourde se confessa soudain :
-Je crains de m’être un peu emballé avec cette danse et l’ambiance chaleureuse…Votre sœur était si belle et dansait avec tellement de grâce.
-Je suis bien d’accord avec vous…Néanmoins vous n’aviez pas discuté du baiser avant, je me trompe ? Demandai-je.
-Eh bien…Il est vrai que…Non, se confondit-il en excuses, vous croyez qu’Anna m’en veuille du coup ?
Elle ne pourra jamais t’en vouloir, tu lui as fait une petite fille tout à fait charmante autrefois, pensai-je en souriant.
-Vous savez avec ma sœur, on ne peut jamais prévoir, plaisantai-je, mais je lui parlerai si vous le désirez.
Hans se rua alors dans mes bras alors que je restai rigide et répliqua :
-Oh merci princesse Elsa…Bien en attendant puis-je vous inviter à danser à votre tour ?
-Oh…Euh…Avec plaisir, murmurai-je alors que mon visage s’empourpra, mais évitez de m’embrasser, je ne serais pas pour !
-Ça ne me serait pas venu à l’esprit, voyons ! S’exclama-t-il.
Je me raidis de contrariété et il ajouta :
-Enfin…Je ne disais pas ça par rapport à vous, vous êtes très belle aussi Elsa !
Cela eut don de me radoucir. Le prince me tendit son bras et nous oubliâmes le temps pendant une valse ou deux. Je fus agréablement surprise de danser avec autant de fluidité et même d’éprouver un certain plaisir à être en sa compagnie. Toutefois, je le sentis moins attentif. Il me marcha plusieurs fois sur le pieds, s’excusa brièvement, posa ses mains mécaniquement sur mon épaule et ma taille. Je savais qu’il n’était pas avec moi. Son regard n’était pas plongé dans le mien. Il continuait d’inspecter la salle.
-Hans ? Est-ce que je vous embête ? Lâchai-je d’un coup.
Ses mains devinrent plus moites et il me répondit par une autre question :
-Oh…Bien sûr que non princesse Elsa…Je me demandais juste…Anna en a-t-elle encore pour longtemps ?
Mon cœur fut piétiné. Je compris avec horreur qu’Hans considérait toujours ma sœur comme une prétendante…Il était attiré par elle et n’arrivait pas à s’en détacher. Pour quelqu’un qui disait ne pas vouloir de mariage arrangé, je le trouvais bien entreprenant.
-Vous m’avez dit l’autre fois que votre plus grand rêve était surtout d’être marin, n’est-ce pas ? Demandai-je.
Hans me fit légèrement tourner avant de continuer :
-C’est exact. Pourquoi ?
-Vous n’arrêter pas de chercher Anna voilà tout, répliquai-je.
Le prince des îles du Sud surprit par la remarque m’écrasa le pied. Je poussai un petit cri avant qu’il ne rétorque :
-Pardon…Mille pardon Elsa…Vous avez raison, je vous dois des explications.
-Vous ne me devez rien du tout, répétai-je.
Il attendit qu’un autre air commence pour me faire à nouveau valser et déclara :
-Je vais mettre les choses au clair tout de suite. Si Anna ne veut pas de moi alors je n’insisterai pas. J’ai tenté un baiser, même si c’était déplacé et je sais déjà que je me ferais réprimander par ma mère et la vôtre tout à l’heure, mais j’ai vraiment voulu essayer pour voir ce que ça faisait…Ce n’était pas une mauvaise intention…C’était…
J’attendis la suite alors que le prince était de plus en plus embarrassé. Après ce qui me parut des heures, il continua :
-Elsa ? Je sais que ce n’est pas facile d’être une femme au XIXème siècle et encore moins une princesse. Vous devez rester pure pour un prétendant que vous devez connaître et apprécier en très peu de semaine…Mais il faut savoir que c’est la même chose pour un homme…Ce…Ce que j’essaye de vous faire comprendre c’est qu’en plus de vous, l’homme doit être plus expérimenté que la femme au sujet de l’amour et des plaisirs de la chaire…
Mon corps reçut des frissons en entendant ses propos. Comment pouvait-il balancer ce genre de choses au beau milieu des autres invités. Il aurait fallu que nous allions dans un endroit plus discret…Enfin si nous avions fait ça, les mauvaises langues auraient jasé…Hans demeura encore silencieux avant de finir avec une voix brisée d’émotions :
-Ce que j’essaye de vous dire Elsa c’est que…
Il ne réussit pas à finir sa phrase. Je repris pour lui :
-Vous n’avez aucune expérience là-dedans, c’est pour cela que vous avez essayé le baiser.
Le prince des îles du Sud me serra un peu plus contre lui et murmura :
-C’est exactement ça. Je le regrette à présent puisque j’ai l’impression de l’avoir froissé…Si seulement je pouvais aller lui parler et lui dire ô combien je suis désolé.
-Rassurez-moi une dernière fois, vous n’avez aucunement envie de forcer Anna à vous épouser si elle ne le désire pas ? Après tout vous pourriez la voir comme une très grande opportunité…
-Je vous le jure sur ma vie que ce n’est pas le cas. Anna est vraiment belle et intelligente, elle vaut mieux que moi !
J’étais soulagée de l’entendre de sa propre voix. Toutefois mes joues s’enflammèrent immédiatement de jalousie. Comment Anna arrivait-elle à faire des ravages ? D’abord avec Kristoff…Je l’avais deviné dès l’instant où ils avaient échangé leur premiers mots à l’orphelinat…Et maintenant Hans. Pas de panique Elsa…Tu es celle qui a eu le plus d’hommes dans tes vies entre vous-deux. La mort dans l’âme, je songeais à Ryder qui était fou amoureux de mon homologue…Et c’était réciproque. Oui…Si jamais je n’arrivais pas à conquérir le cœur d’Hans, il me resterait toujours celui du frère de Kristoff…Je pensais ensuite à Yohan et jugeai tout de suite que ça avait une erreur, un égarement. Et que dire des autres…
-Elsa ? Elsa ? Appela soudain Hans.
-Oui ? Sursautai-je.
-Vous non plus vous n’êtes pas avec moi visiblement…
Je me renfrognai aussitôt et le fusillai du regard. Heureusement, le masque cachait tout.
-Voudriez-vous une boisson chaude ? Demanda-t-il alors poliment.
-Oh…Pas un thé pour sûr ! Plaisantai-je.
Mais Hans ne saisit pas la référence à mon plus grand regret. Me râclant la gorge, je rétorquai du tac au tac :
-…Enfin…Un chocolat me fera le plus grand bien, je vous remercie.
Le prince me trouva une chaise où il me fit assoir et reprit :
-Je vais vous chercher ça tout de suite !
Je l’attendis longtemps. Mon esprit eut le temps de gamberger…Je ne pouvais m’empêcher de repenser au cauchemar de tout à l’heure. Pourquoi Elsa et Anna avaient-elles cherché à me torturer ?! Elle savait que la perte de mes enfants avait été la douleur la plus insupportable du monde ! Elsa le savait que trop bien ! Elle aussi avait perdu ses triplés après tout !
Je sentis le givre au bout de mes doigts et tentai de me calmer.
-Et un chocolat chaud pour une belle demoiselle ! S’exclama Hans qui s’assit brutalement à côté de moi.
Il me tendit la boisson et j’enlevai mon masque pour éviter de le tâcher. Il fit de même tout en lorgnant encore la salle.
-Vous ne la trouverez pas, lâchai-je enfin d’une voix cassante avant de me mordre la lèvre.
-Je…Pardonnez-moi Elsa, je ne peux pas m’en empêcher, mais je voudrais voir Anna…Est-ce que vous pourriez m’aider à la chercher, insista-t-il.
-Non, dis-je encore prise d’une jalousie, vous savez…Je ne voulais pas vous le dire mais je vous trouve discourtois…Je vois bien que vous vous êtes épris de ma sœur que vous le vouliez ou non !
Hans ne répondit pas. A la place il devint écarlate avant de pâlir. Il laissa un instant de silence avant de murmurer :
-Elle est parti le rejoindre c’est ça ?
Ce fut à mon tour d’être livide plus que je ne l’étais déjà. Je feins cependant de ne pas comprendre.
-Rejoindre qui ? Répétai-je.
-Celui qu’elle aime…Anna est partie le rejoindre, c’est ça ? Demanda-t-il.
Je déglutis violemment et rétorquai :
-Ce n’est pas convenable de me demander cela et vous le savez très bien. Prince Hans, ce soir je trouve que vous avez vraiment un comportement déplacé. J’ai voulu être gentille et patiente, j’ai même été ravie de danser avec vous, mais il me faut me rendre à l’évidence, ce n'est pas auprès de moi que vous souhaitez être durant la soirée et vous savez bien me le faire le ressentir…Je suis navrée mais sous ses conditions, je préfère être seule et me retirer. Bonsoir.
Je me levai d’un pas furibonde et partis d’un seul coup. J’eus à peine le temps de me fondre dans la foule que déjà, je sentis des mains fermes s’agripper à mes épaules.
-S’il vous plaît Elsa…Je ne suis qu’un crétin, je le conçois et l’affirme…Mais s’il vous plaît ne me laissez pas seule, je vous en prie, me supplia Hans.
Lui comme moi n’avions pas remis nos masques et je pus voir une multitude d’expressions traverser son visage : La peur, la honte, la colère…Je ne m’offusquai pas trop, je devais avoir les mêmes.
-Je…Je suis désolée, je ne peux pas en supporter plus…Je suis vraiment désolée Hans…Murmurai-je.
Son regard de pitié me noua l’estomac mais je résistai et lâchai sa main pour tracer mon chemin. Hélas je ne pus aller bien loin qu’un autre homme des îles du Sud nous interpella :
-Alors mon cher frère as-tu déjà perdu ta fiancé ?
-Et que dire de ta femme ?! Répliqua-t-il avec hargne.
Karl éclata de rire avant de répondre :
-Elle est partie se reposer…Elle a une incroyable migraine depuis que nous sommes arrivés ici.
Des sueurs froides s’emparèrent de mon corps à la proximité de Karl par rapport à moi. Les souvenirs douloureux explosèrent dans ma tête. Lui levant brutalement sa dague pour nous la planter dans nos cœurs alors que la duchesse s’était occupée de nos enfants avec violence avant. D’abord Kristoff…Puis moi…Je revis mon mari s’abattre lourdement sur le sol, les yeux à jamais levés vers le ciel. Prostrée tel un animal apeuré par la chasse, je ne réagis pas, Hans non plus. Karl essaya encore :
-Oh fait ! Bien pour le baiser ! Je n’aurais jamais osé avec Maria ! Surtout quand on sait quelle maudite réputation elle a !
-Karl ça suffit ! Fulmina son frère, je n’ai pas perdu ma fiancée, j’allais la chercher avec la princesse Elsa.
-Et ce n’est pas encore sa fiancée, lâchai-je avec hargne.
Le premier prince des îles du Sud me dévisagea alors et mon stress remonta. Mon pouls battit si fort que je crus mon cœur explosé. Calme Elsa…Calme, me dis-je.
-Vous êtes charmante princesse Elsa, me complimenta-t-il.
Je blêmis et ne répondis pas. Il avait tué Kristoff ! Moi ! Nos enfants ! Nos enfants…Mais nos enfants étaient toujours en danger ! Je l’avais vu tout à l’heure encore !
-Elsa tout va bien ? S’inquiéta Hans.
Toujours pas de réponse.
-Vous êtes trop couverte ma chère, déclara aussitôt Karl qui rapprocha dangereusement ses mains de mes gants.
Mes yeux s’embuèrent immédiatement alors que je criai :
-Lâchez-moi !
-Du calme Elsa, je veux juste vous aider, répliqua-t-il sans comprendre.
Il approcha ses mains une deuxième fois et je me débattis. Hans voyant mon trouble, le prévint :
-Karl, lâche-là maintenant, lâche-là où je te mets un soufflet.
Mais ce fut peine perdue. Joueur, le plus vieux frère réussit à m’arracher mes gants contre mon gré. Le jet de glace traversa la salle peu de temps après produisant un grand silence de stupéfaction.
Les deux frères me dévisagèrent avec surprises alors que le silence laissa place aux cris des invités. Mon cœur battit fort dans mes tempes alors que je n’arrivai toujours pas à bouger.
-Agnarr…Agnarr c’est Elsa ! Paniqua Maman.
Je l’entendis dans le lointain. La scène fut comme au ralenti. Je croisai les regards paniqués et déçus de mes parents avant de m’écrouler impuissante sur le sol de la salle de bal.
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Lun 18 Oct 2021, 14:49
Eh beh!! Quel bal! Quelle soirée!
Vraiment une fois n'est pas couturme mais mon retour va être très différent... Je ne vais pas tout traiter mais plus m'attarder sur le sacré scandale que peut être cette soirée.
Je n'ai pas pu m'empecher d'imaginer ce qu'un "journaliste people" aurait pu écrire là dessus s'il avait pu assister à la soirée
...Evidemment tout ne sera pas vrai (c'est le principe d'un article people) et... Oh pardon nous sommes au XIXè siècle... C'est pas Closer! Il nous faudrait une Whisteldown!
Ah on me dit qu'elle n'est pas dispo...
Bon alors il nous faudrait une femme intelligente, capable de parler de tout ceci au travers de sa plume?...
La duchesse de Funningur?
... Pourquoi pas, une vieille ennemie de la famille?
« Arendelle fourmille actuellement d’une foule de jeunes ladies et parfait gentlemen’s prêts à sauter le pas pour une alliance matrimoniale des plus avantageuses pour les différents partis et avec eux, la présence non négligeable de la famille royale des Iles du Sud. Nul doute que la présence dans notre belle cité d’un tel panel de jeunes et beaux jeunes hommes de sang bleu à marier doit émoustiller nombre de ces ladies et l’ambition de leurs parents mais il convient également de vous rappeler chers lecteurs qu’il alimente également l’appétit de leurs royaux parents, tant les joyaux de cette saison mondaine cette année se trouve être leurs altesses royales, leurs gracieuses Ladies Elsa et Anna, princesses d’Arendelle. Au bal donné en l’honneur de Lady Anna cette nuit dernière, votre dévouée chroniqueuse n’a pas compté, au sein de ce festin pour jeunes gens mais aussi à l’ambition dévorante des parents, pas moins de onze célibataires endurcis se cachant ou prenant la fuite face à la pression déferlantes des souverains des Iles du Sud à l’égard de leurs fils royaux.
Néanmoins, si ceux que l’on nomme communément les décuplés ont préféré prendre la mer plutôt qu’affronter le courroux royal et que dire du pauvre prince Yohan des Iles du Sud qui brille par son absence c’est bien auprès du prince ainé Karl et davantage encore du benjamin Hans que votre chroniqueuse souhaite consacrer sa plume. Comme l’on dit souvent les absents ont toujours tort et les frères en mer aussi loin soient-ils auront tôt fait d’entendre parler des événements de la nuit tant ils respirent le parfum du scandale.
Ca n’est un secret pour personne chers lecteurs, ces grandes réceptions sont toujours l’occasion rêvée pour ces jeunes gens de conclure une alliance mais aussi un redoutable piège où chaque geste ou parole malheureuse pourrait sous l’œil avisé des convives et, je dois bien le confesser celui de votre dévouée chroniqueuse les couvrir de l’empestant parfum du scandale.
Cependant le regard avisé de toutes ces belles personnes issues de la bonne société ne fut en aucun cas nécessaire en ce soir fatidique pour être capable de percevoir l’ampleur du scandale qui s’est sous les ores de la salle de réception de notre bon roi Agnarr.
Ce soir, deux jeunes gens étaient destinés à être la cible des regards. Notre diamant de la saison, Lady Anna qui fait ses débuts cette saison et le jeune prince Hans des Iles du Sud. Car il est une chose qu’il est nécessaire de savoir chers lecteurs, si les parents, si puissants soient-ils peuvent espérer conclure d’avantageuses unions, celle-ci ne peut se faire sans le concours de ces jeunes lords et ladies. Or, il est arrivé aux oreilles de votre chère informatrice que la première entrevue entre le jeune prince et la ravissante débutante d’Arendelle avait tourné court, suite à une affreuse histoire de thé renversé, un comble pour une princesse royale bien que, nous le savons, la stratégie de la maladresse peut être un chemin rapide vers le cœur à prendre d’un beau jeune prince.
Pour cette soirée, bien que masquée, après une telle entrée, il était à souhaiter pour le prince que lesdits masques tombent s’il souhaite obtenir la main et le cœur du diamant de la saison chose tant espéré par nos biens aimés souverains. La pression était grande pour ces deux jeunes gens alors qu’ils ouvraient le bal d’une manière en tout point sans fausse note. Un véritable couple royal qui valsait dans la plus pure tradition de ces belles soirées Arendellienne. Cette entrée a pu donner des idées aux autres charmants jeunes lords et ladies de s’essayer au dangereux jeu de l’amour en cette saison. Mais comme chacun sait, le diable est dans les détails, et votre dévouée chroniqueuse raffole des détails. Seuls les regards les plus avisés auront en effet constaté que le prince héritier des Iles du Sud se trouvait dans une position fort délicate alors que sa promise, la sulfureuse duchesse de Funningur, dont le seul nom évoque à lui seul le scandale brillait par son absence. Les spéculations sur les raisons de cette absence ne manquaient pas d’être au centre des conversations, notre chère duchesse se trouverait-elle indisposée ou Dieu nous en garde, commettrait-elle, comme sa réputation peut le laisser craindre, d’ores et déjà un adultère ?! Voilà qui ne manquerait pas de jeter l’opprobre sur la respectable famille royale des Iles du Sud et ruinerait à coup sûr les chances du charmant prince Hans avec Lady Anna alors que les deux jeunes gens semblaient à mille lieux de ces débats. Pour eux, c’était plutôt le conte de fée, la belle princesse valsant au bras du charmant prince célibataire.
Hélas pour le conte, nous ne savons que trop que ces histoires n’existent que dans les livres et c’est alors qu’un coup de folie prit notre charmant prince. Sans crier gare, ni même avoir officiellement déclaré sa flamme, et encore moins son union, voilà que le prince Hans osa soudainement voler l’innocence du diamant roux en lui prenant de ses lèvres candides un baiser.
Je vous laisse le temps chers lecteurs de digérer la nouvelle tant celle-ci peut sembler choquante. En ces soirées où tous ces jeunes gens se savent épiés et préparés aux multiples pièges que la bienséance de notre monde leur impose, voilà que la plus répugnante et scandaleuse des limites a été franchie. L’honneur et la réputation de Lady Anna ainsi souillée par la fougue du jeune prince. Un geste commandé par l’amour ? Voilà qui pimenterait ce beau conte de fée d’une touche de scandale. Hélas pour le prince, le diamant qu’il a ainsi terni s’est vite évaporé dans la nature. Le « qu’en dira-t-on ? » aurait-il eu raison de notre jeune et bien aimée princesse dont l’éclat ne semble désormais qu’un lointain souvenir ? C’est probable tant son attitude si volage finalement apparaît désormais aux yeux de tous.
Nous attendions il est vrai tous un éventuel faux pas de la duchesse de Funningur mais personne n’aurait imaginé qu’il puisse venir du jeune prince conquérant et toucherait par voie de conséquence la princesse d’Arendelle qui n’est plus apparue de la soirée… C’est bien là que le scandale prend encore une autre dimension chère lecteurs, car Lady Anna demeure introuvable. Notre douce et innocente princesse comme nous l’imaginions ne serait-elle donc pas la blanche et immaculée colombe que nous dépeignions il y a peu alors que votre chère Chroniqueuse s’est laissée dire qu’elle ne soit sortie du château seule et sans chaperon pour autant que nous sachions car notre bien aimé roi et reine sont restés eux…
Que la soirée fut délicate pour la famille royale. Après que le prince Hans eût ainsi souillé la pureté de Lady Anna et qu’elle ne se soit envolée en même temps que sa réputation. Voilà que notre bourreau des cœurs s’est permis le luxe d’approcher notre autre diamant, peut-être plus précieux encore : la princesse héritière, Lady Elsa. L’amour aurait poussé le jeune prince à la folie pouvait-on penser, mais à le voir valser avec Lady Elsa nous pouvons en douter. Gageons toutefois que l’ainée sait se montrer plus raisonnable que sa cadette et moults écarts ont pu se remarquer de la part du prince Hans, qu’un gentleman n’aurait pu se permettre. Ecraser le pied de sa belle est déjà suffisamment remarquable, mais plaignons le chausseur de la princesse dont l’ouvrage a sans doute été ruiné à jamais sous les coups du charmant devenu Casanova, alors que le prince Karl, très discret au cours de cette soirée ne finisse par lui aussi s’intéresser au dernier diamant d’Arendelle.
Pauvre Lady Elsa, elle aussi débutante dans ce monde impitoyable. Savoir gérer plusieurs courtisans est un exercice on ne peut plus délicat pour une Lady courtisée et un jeu d’équilibre dangereux. Choisir est souvent renoncer, mais attention, éconduire un prétendant peut s’avérer dangereux et même jeter un froid sur la réputation d’une débutante et croyez-moi chers lecteurs… Cette soirée aura connu une fin on ne peut plus glaciale !
Seulement, on milieu de cette froideur gelée qui s’est abattu sur cette soirée légendaire, nos cœurs ne brûlent plus que d’une curiosité… Nos diamants sont-ils perdus à jamais ?... Comptez sur votre chroniqueuse pour être la première à répondre à cette question !
Votre dévouée… Lady Yuki Onna.
Vraiment une fois n'est pas couturme mais mon retour va être très différent... Je ne vais pas tout traiter mais plus m'attarder sur le sacré scandale que peut être cette soirée.
Je n'ai pas pu m'empecher d'imaginer ce qu'un "journaliste people" aurait pu écrire là dessus s'il avait pu assister à la soirée
...Evidemment tout ne sera pas vrai (c'est le principe d'un article people) et... Oh pardon nous sommes au XIXè siècle... C'est pas Closer! Il nous faudrait une Whisteldown!
Ah on me dit qu'elle n'est pas dispo...
Bon alors il nous faudrait une femme intelligente, capable de parler de tout ceci au travers de sa plume?...
La duchesse de Funningur?
... Pourquoi pas, une vieille ennemie de la famille?
« Arendelle fourmille actuellement d’une foule de jeunes ladies et parfait gentlemen’s prêts à sauter le pas pour une alliance matrimoniale des plus avantageuses pour les différents partis et avec eux, la présence non négligeable de la famille royale des Iles du Sud. Nul doute que la présence dans notre belle cité d’un tel panel de jeunes et beaux jeunes hommes de sang bleu à marier doit émoustiller nombre de ces ladies et l’ambition de leurs parents mais il convient également de vous rappeler chers lecteurs qu’il alimente également l’appétit de leurs royaux parents, tant les joyaux de cette saison mondaine cette année se trouve être leurs altesses royales, leurs gracieuses Ladies Elsa et Anna, princesses d’Arendelle. Au bal donné en l’honneur de Lady Anna cette nuit dernière, votre dévouée chroniqueuse n’a pas compté, au sein de ce festin pour jeunes gens mais aussi à l’ambition dévorante des parents, pas moins de onze célibataires endurcis se cachant ou prenant la fuite face à la pression déferlantes des souverains des Iles du Sud à l’égard de leurs fils royaux.
Néanmoins, si ceux que l’on nomme communément les décuplés ont préféré prendre la mer plutôt qu’affronter le courroux royal et que dire du pauvre prince Yohan des Iles du Sud qui brille par son absence c’est bien auprès du prince ainé Karl et davantage encore du benjamin Hans que votre chroniqueuse souhaite consacrer sa plume. Comme l’on dit souvent les absents ont toujours tort et les frères en mer aussi loin soient-ils auront tôt fait d’entendre parler des événements de la nuit tant ils respirent le parfum du scandale.
Ca n’est un secret pour personne chers lecteurs, ces grandes réceptions sont toujours l’occasion rêvée pour ces jeunes gens de conclure une alliance mais aussi un redoutable piège où chaque geste ou parole malheureuse pourrait sous l’œil avisé des convives et, je dois bien le confesser celui de votre dévouée chroniqueuse les couvrir de l’empestant parfum du scandale.
Cependant le regard avisé de toutes ces belles personnes issues de la bonne société ne fut en aucun cas nécessaire en ce soir fatidique pour être capable de percevoir l’ampleur du scandale qui s’est sous les ores de la salle de réception de notre bon roi Agnarr.
Ce soir, deux jeunes gens étaient destinés à être la cible des regards. Notre diamant de la saison, Lady Anna qui fait ses débuts cette saison et le jeune prince Hans des Iles du Sud. Car il est une chose qu’il est nécessaire de savoir chers lecteurs, si les parents, si puissants soient-ils peuvent espérer conclure d’avantageuses unions, celle-ci ne peut se faire sans le concours de ces jeunes lords et ladies. Or, il est arrivé aux oreilles de votre chère informatrice que la première entrevue entre le jeune prince et la ravissante débutante d’Arendelle avait tourné court, suite à une affreuse histoire de thé renversé, un comble pour une princesse royale bien que, nous le savons, la stratégie de la maladresse peut être un chemin rapide vers le cœur à prendre d’un beau jeune prince.
Pour cette soirée, bien que masquée, après une telle entrée, il était à souhaiter pour le prince que lesdits masques tombent s’il souhaite obtenir la main et le cœur du diamant de la saison chose tant espéré par nos biens aimés souverains. La pression était grande pour ces deux jeunes gens alors qu’ils ouvraient le bal d’une manière en tout point sans fausse note. Un véritable couple royal qui valsait dans la plus pure tradition de ces belles soirées Arendellienne. Cette entrée a pu donner des idées aux autres charmants jeunes lords et ladies de s’essayer au dangereux jeu de l’amour en cette saison. Mais comme chacun sait, le diable est dans les détails, et votre dévouée chroniqueuse raffole des détails. Seuls les regards les plus avisés auront en effet constaté que le prince héritier des Iles du Sud se trouvait dans une position fort délicate alors que sa promise, la sulfureuse duchesse de Funningur, dont le seul nom évoque à lui seul le scandale brillait par son absence. Les spéculations sur les raisons de cette absence ne manquaient pas d’être au centre des conversations, notre chère duchesse se trouverait-elle indisposée ou Dieu nous en garde, commettrait-elle, comme sa réputation peut le laisser craindre, d’ores et déjà un adultère ?! Voilà qui ne manquerait pas de jeter l’opprobre sur la respectable famille royale des Iles du Sud et ruinerait à coup sûr les chances du charmant prince Hans avec Lady Anna alors que les deux jeunes gens semblaient à mille lieux de ces débats. Pour eux, c’était plutôt le conte de fée, la belle princesse valsant au bras du charmant prince célibataire.
Hélas pour le conte, nous ne savons que trop que ces histoires n’existent que dans les livres et c’est alors qu’un coup de folie prit notre charmant prince. Sans crier gare, ni même avoir officiellement déclaré sa flamme, et encore moins son union, voilà que le prince Hans osa soudainement voler l’innocence du diamant roux en lui prenant de ses lèvres candides un baiser.
Je vous laisse le temps chers lecteurs de digérer la nouvelle tant celle-ci peut sembler choquante. En ces soirées où tous ces jeunes gens se savent épiés et préparés aux multiples pièges que la bienséance de notre monde leur impose, voilà que la plus répugnante et scandaleuse des limites a été franchie. L’honneur et la réputation de Lady Anna ainsi souillée par la fougue du jeune prince. Un geste commandé par l’amour ? Voilà qui pimenterait ce beau conte de fée d’une touche de scandale. Hélas pour le prince, le diamant qu’il a ainsi terni s’est vite évaporé dans la nature. Le « qu’en dira-t-on ? » aurait-il eu raison de notre jeune et bien aimée princesse dont l’éclat ne semble désormais qu’un lointain souvenir ? C’est probable tant son attitude si volage finalement apparaît désormais aux yeux de tous.
Nous attendions il est vrai tous un éventuel faux pas de la duchesse de Funningur mais personne n’aurait imaginé qu’il puisse venir du jeune prince conquérant et toucherait par voie de conséquence la princesse d’Arendelle qui n’est plus apparue de la soirée… C’est bien là que le scandale prend encore une autre dimension chère lecteurs, car Lady Anna demeure introuvable. Notre douce et innocente princesse comme nous l’imaginions ne serait-elle donc pas la blanche et immaculée colombe que nous dépeignions il y a peu alors que votre chère Chroniqueuse s’est laissée dire qu’elle ne soit sortie du château seule et sans chaperon pour autant que nous sachions car notre bien aimé roi et reine sont restés eux…
Que la soirée fut délicate pour la famille royale. Après que le prince Hans eût ainsi souillé la pureté de Lady Anna et qu’elle ne se soit envolée en même temps que sa réputation. Voilà que notre bourreau des cœurs s’est permis le luxe d’approcher notre autre diamant, peut-être plus précieux encore : la princesse héritière, Lady Elsa. L’amour aurait poussé le jeune prince à la folie pouvait-on penser, mais à le voir valser avec Lady Elsa nous pouvons en douter. Gageons toutefois que l’ainée sait se montrer plus raisonnable que sa cadette et moults écarts ont pu se remarquer de la part du prince Hans, qu’un gentleman n’aurait pu se permettre. Ecraser le pied de sa belle est déjà suffisamment remarquable, mais plaignons le chausseur de la princesse dont l’ouvrage a sans doute été ruiné à jamais sous les coups du charmant devenu Casanova, alors que le prince Karl, très discret au cours de cette soirée ne finisse par lui aussi s’intéresser au dernier diamant d’Arendelle.
Pauvre Lady Elsa, elle aussi débutante dans ce monde impitoyable. Savoir gérer plusieurs courtisans est un exercice on ne peut plus délicat pour une Lady courtisée et un jeu d’équilibre dangereux. Choisir est souvent renoncer, mais attention, éconduire un prétendant peut s’avérer dangereux et même jeter un froid sur la réputation d’une débutante et croyez-moi chers lecteurs… Cette soirée aura connu une fin on ne peut plus glaciale !
Seulement, on milieu de cette froideur gelée qui s’est abattu sur cette soirée légendaire, nos cœurs ne brûlent plus que d’une curiosité… Nos diamants sont-ils perdus à jamais ?... Comptez sur votre chroniqueuse pour être la première à répondre à cette question !
Votre dévouée… Lady Yuki Onna.
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le Passé 4 : Prise par un Northuldra : Attention contenus matures!
Lun 18 Oct 2021, 20:16
C'était trop calme pour que ça finisse bien. Car enfin, on a une paix entre les deux sœurs et elles semblaient s'être mise d'accord sur qui sautera qui.
Mais c'était sans compter non seulement sur le couple Whilelm-Alix toujours prompt à lancer des pics qui me donne toujours envie de leur arracher les ongles, de cette agaçante pouffiasse publique de Funningur, de l'absence de Kristoff qui me laisse imaginer qu'il veut pas se faire harceler sexuellement par quelqu'un qui a, semble-t-il, un TDAH. Alors, ça fait déjà beaucoup, mais si ce n'était que ça...
Karl... je n'aurais qu'une question. Une seule :
Déjà que je t'appréciais pas dans ta dernière itération, mais provoquer Elsa pour qu'elle dévoile ses pouvoir devant tout le monde... au banc !
A cause de toi, on va retomber dans les travers du premier film, ou pire... la guerre !
Je souhaite cordialement que ta mort soit la plus longue, agonisante et douloureuse possible.
Mais c'était sans compter non seulement sur le couple Whilelm-Alix toujours prompt à lancer des pics qui me donne toujours envie de leur arracher les ongles, de cette agaçante pouffiasse publique de Funningur, de l'absence de Kristoff qui me laisse imaginer qu'il veut pas se faire harceler sexuellement par quelqu'un qui a, semble-t-il, un TDAH. Alors, ça fait déjà beaucoup, mais si ce n'était que ça...
Karl... je n'aurais qu'une question. Une seule :
Déjà que je t'appréciais pas dans ta dernière itération, mais provoquer Elsa pour qu'elle dévoile ses pouvoir devant tout le monde... au banc !
A cause de toi, on va retomber dans les travers du premier film, ou pire... la guerre !
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le Passé 4 : Prise par un Northuldra : Attention contenus matures!
Mer 20 Oct 2021, 22:02
Merci @Frantzoze pour ce commentaire façon bridgerton ! J'ai bien rigolé !
Merci @Dov d'avoir bien résumé certaines de mes pensées à l'égard de certains personnages
Voici les spoilers sans contexte du chapitre 6 !
Merci @Dov d'avoir bien résumé certaines de mes pensées à l'égard de certains personnages
Voici les spoilers sans contexte du chapitre 6 !
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le Passé 4 : Prise par un Northuldra : Attention contenus matures!
Ven 22 Oct 2021, 20:51
Chapitre 6 : Tomber dans ses yeux :
Pressant le pas, j’étais prête à chercher Kristoff. Malheureusement, la chance ne fut pas de mon côté. Je commençais par inspecter les endroits insolites comme la cascade des souhaits et le phare mais je savais qu’ils n’iraient pas s’aventurer là-bas. Puis je revins dans le village même. Les rues étaient calmes. Il était déjà tard. Je tentais tout de même l’orphelinat mais m’arrêtais en voyant les lumières éteintes. Les enfants devaient être couchés tôt. A vrai dire, il n’y avait pas beaucoup de lampes à pétrole allumées dans les chalets. Heureusement que les réverbères éclairaient faiblement les ruelles.
Je continuai mon tracée et arrivais bientôt à la place de l’horloge. Elle retentit vingt-deux fois. Oh mes aïeux ! Cela faisait déjà deux heures ! Je faillis me résigner mais compris enfin que peu importe l’heure à laquelle je rentrerai, maintenant ou dans trois heures, je me ferai réprimander par Papa et Maman…Et encore plus par ce crétin de Wilhelm et sa perruche d’Alix.
-Autant continuer Anna, tu n’es peut-être plus très loin…M’encourageai-je.
Mon cœur s’alourdit et j’ajoutai :
-Penser comme Mamie…Comment Mamie aurait-elle fait, elle ?
La vérité me sauta aux yeux…Mais oui…Pourquoi n’y avais-je pas pensé plus tôt ?! Tout heureuse, je fermai les yeux et me concentrai sur mon âme en train de s’élever de mon corps. Je dosai ma respiration en me focalisant uniquement sur le visage de Kristoff. Je fus stupéfaite de voir que cela marcha tout de suite…Après tout je n’avais pas pratiqué depuis une éternité…Toutefois je l’aperçus bientôt sous les halles près du port…A deux pas du château…J’y virevoltais tout de suite. Sven se cabra de peur en me voyant alors que Kristoff se planqua à ma vue.
-Princ…Princesse…Princesse Anna ?! Bégaya-t-il.
J’hochais la tête mais ne parvins pas à parler. La connexion fut interrompue et je me sentis revenir dans mon corps avec lourdeur alors que la tête me tournait. J’entendis des pas lourds sur les pavés puis Kristoff vint de me rejoindre et me secoua assez paniqué.
-Euh…Votre altesse ! Votre altesse ! Réveillez-vous bon sang ! Mais c’est pas vrai ! Fallait que ça tombe sur moi, grogna-t-il.
Me relevant doucement, je dis enfin d’une voix pâteuse :
-Vous pourriez arrêter de me secouer s’il vous plaît, je vais vomir sinon.
-Vous m’avez fait une de ces peurs ! Ne recommencez jamais ça ! Me gronda-t-il.
Retrouvant complètement mes esprits, je le regardais furibonde et m’écriai en colère :
-Je n’aurais pas eu ce malaise si vous étiez venu à la fête comme prévu !
Kristoff devint livide. Il chercha ses mots mais perdit tout contenance :
-Oui…Euh…Eh bien, je n’ai aucun compte à vous rendre ! Si je n’ai pas envie de me fondre dans la masse de votre stupide fête, je ne m’y fonds pas !
Je sentis un mal être beaucoup plus profond derrière ses paroles. Néanmoins je ne pus m’empêcher de répliquer acerbement :
-Eh bien pour vous entendre me dire ça, effectivement, j’aurais mieux fait de rester à « cette stupide fête » comme vous dîtes ! Je vous cherchais parce que…Je…Je m’inquiétais pour vous.
-Je ne vois pas pourquoi vous vous en feriez pour moi…Mais bon sang ! On peut dire que vous êtes tenace ! Vous avez réellement passé une heure à me chercher dans tout le village ? Demanda-t-il un peu désolé.
Sven lui brama immédiatement dessus. Sans doute était-il en train de le réprimander. Après lui avoir donnée les carottes, je m’énervais à nouveau :
-Non…ça fait deux heures que je tourne ! Pourquoi n’êtes-vous pas resté ? Vous étiez le bienvenue pourtant ! Désolée d’insister, mais c’était vraiment le cas !
Kristoff me regarda à nouveau d’un air détaché et leva ses bras comme s’il voulait dévoiler quelque chose :
-Ouvrez les yeux princesse et observez ! Eh bien déjà parce que je n’avais rien à me mettre ! Et encore moins d’argent pour acheter un costume que j’aurais mis une fois dans ma vie ! Regardez-moi ! Sérieusement ? Je n’aurais pas fait tâche au milieu de tous les gens de votre rang ?!
J’essayai de contrôler mes joues sans me perdre dans ses beaux yeux noisettes et bégayai :
-Je…Je vous trouve très beau…Enfin…Vous auriez été très bien…Personne n’y aurait fait attention…Et si jamais quelqu’un venait vous faire une quelconque réflexion, je serais intervenue pour vous aider…Je suis très bonne pour mettre des crochets et…
-Vous semblez oublier une chose princesse Anna…Je n’ai pas besoin de vous, répliqua-t-il.
Cela me fendit le cœur et je reconnus qu’il avait raison. Un lourd silence s’installa.
-Et vous n’avez pas besoin de moi non plus pour danser merveilleusement bien au bras du prince et l’embrasser avec sensualité comme toutes les princesses de contes de fée…grogna-t-il encore.
Je rougis et m’en voulus d’avoir accepté ce maudit baiser. Je m’étais fourvoyée et avais induit Kristoff en erreur.
-Je n’étais pas à ma place…Finit-il par dire en se radoucissant, et je ne le serai jamais dans ces milieux-là, bien…Si vous voulez bien m’excuser maintenant…Il faut que j’aille préparer mes affaires pour demain…Je travaille à l’aube moi mademoiselle, je n’ai pas le temps de valser toute la nuit et encore moins de bécoter des filles.
Il me passa devant alors que Sven lui tira subitement sur la manche.
-Quoi ? Qu’est-ce qu’il y a mon grand ? Demanda-t-il agacé.
-Tu pourrais au moins lui donner son cadeau, dit aussitôt Kristoff en prenant un timbre de voix plus grave pour dire que c’était Sven qui venait de parler.
Le visage du montagnard rougit subitement alors que mon cœur s’emballa. Avais-je bien entendu ? Kristoff avait un présent pour moi ? J’attendis alors qu’il hésita. Il finit par grogner mais sortit tout de même une boîte emballée de son sous-pull.
-Tenez…Je vous avais pris ça…C’est pour l’autre fois…Après ce que vous avez fait à l’orphelinat…Vous avez rendu des enfants heureux ce jour-là. Je sais que la reine Iduna faisait de même avant de connaître le roi Agnarr…Et ça m’a fait plaisir de voir que vous perpétuiez la tradition même si ça vous a pris un peu de temps avant de vous décider, répondit-il.
Mon cœur cogna à mille à l’heure dans ma poitrine et je rougis malgré moi en prenant le paquet. Je l’ouvris et découvris un collier en cristal rose comme ceux que détenaient toutes les femelles trolls de la tribu de Grand Pabby.
-Merci Kristoff. Merci beaucoup…Mais vous savez, je n’ai pas eu l’idée toute seule, lançai-je sous-entendant que c’était déplacé qu’Elsa n’ait rien.
Le montagnard chercha une aide du regard à l’égard de Sven qui se contenta de sortir sa langue pour mieux haleter d’amusement. Ses joues rosirent légèrement alors qu’il bafouilla confus :
-Je…Oui…Je sais…Qu’il y avait votre sœur…Mais…Je…Euh…Je tenais à vous remercier aussi pour avoir demandé à votre père de m’engager pour cette soirée, et ça c’était votre idée.
Mon cœur explosa intérieurement de joie. Je parvins tout de même à me maîtriser et répondis :
-Je vous en prie. Ça m’a fait tellement plaisir…Même si vous n’avez pas voulu rester.
-Vous m’en voulez tant que ça ? Demanda-t-il de plus en plus gêné.
Comment pourrais-je t’en vouloir Kristoff ? Je t’aime trop pour ça ! Faillis-je lancer à voix haute. A la place, je répliquai avec amusement :
-Vous risquez d’entendre parler de cette histoire pendant des jours. Méfiez-vous, je n’oublie rien !
Cela le fit sourire. Puis comme s’il venait de se rappeler subitement de ce qu’il avait à faire, il s’exclama encore :
-Bien. Je suppose que je vais devoir faire avec. Veuillez m’excuser à présent princesse ! Sven et moi nous levons de bonne heure, et nous pourrions être ronchons si nous n’avons pas toutes nos heures de sommeil !
-Oh ! Je comprends totalement ! Je suis moi-même une grosse dormeuse et…Commençai-je.
Le montagnard me regarda avec impatience et je repris :
-Pardon…Excusez-moi…Je vous laisse tranquille. Bonne nuit Kristoff et bon courage pour demain.
Sven brama et les deux compagnons s’éloignèrent petits à petits. Et maintenant ? Quand le reverrai-je ? Quelle occasion trouverait-je encore pour que nous nous revoyons ? Cela ne pouvait pas se finir ainsi…Une solution Anna ! Vite !
Ne m’avouant pas vaincue, je les rattrapais et ils se retournèrent immédiatement. Le montagnard poussa un soupir mi-amusé, mi-exaspéré en voyant que c’était encore moi. Mes joues se chauffèrent instantanément alors que je répliquai :
-Oh…Euh…Encore une chose et promis après je vous laisse tranquille…Voilà… Kristoff…Sachez que même si vous n’êtes pas à l’aise avec la royauté, je demeure votre amie dès à présent…Enfin…A moins que vous ne le vouliez pas.
Il me rendit un sourire qui me fit fondre et répliqua gêné :
-Eh bien…Hormis Sven je n’ai jamais eu d’ami…J’ai un goût prononcé pour la solitude…Mais je ferai un petit effort désormais…Surtout si vous insistez…
Mon visage rayonna immédiatement. Kristoff ajouta tout de suite :
-Par contre pas plus de vingt mots à la seconde, je souhaite préserver mes oreilles !
Je ris, trop heureuse de la situation qui avait bien tourné finalement et conclus :
-C’est promis. A bientôt dans ce cas Kristoff ! Prenez-soin de vous et de Sven aussi.
-A bientôt Princesse Anna d’Arendelle, veillez-bien sur vous, votre sœur et tous les membres de votre château.
Il me fit un petit signe en guise d’aurevoir alors que j’aurais aimé lui sauter au cou et l’embrassai violemment. Je lui rendis son signe le cœur ampli d’espoir à la place. Il s’éloigna et mon visage s’illumina. Je serrais un peu plus fort le cristal contre mon cœur.
-Je t’aime, murmurai-je en embrassant le bijou.
Je le planquai autour de mon cou et retournai d’un pas léger vers le château. Je venais d’arriver sur le pont quand Papa et Olson déboulèrent vers moi, les visages furieux.
-Ah ! La voilà ! S’écria mon père en se ruant à mes côtés.
Il me secoua comme un prunier et me gifla :
-Mais tu étais où à la fin Anna ?! J’ai failli lancer un appel général de recherche ! Pourquoi n’es-tu pas avec Hans ?! Pourquoi a-t-il fallu que tu laisses Elsa avec lui !? Pourquoi ?!
Je paniquai soudain alors que Papa m’assena encore une claque. Je sentis ma joue se chauffer mais ne fis pas la maligne.
-Est-il arrivé quelque chose à Elsa ?! Demandai-je d’une petite voix.
Papa furieux ne répondit pas. Il se tourna vers Olson et ordonna d’une voix ferme :
-Conduisez la princesse Anna dans la salle de conseil numéro deux, je me charge de renvoyer les invités chez eux et je vous rejoins.
-Bien Majesté ! S’écria Olson.
Il me prit par le bras avec la force militaire et me ramena dans le château.
-Vous pouvez duper votre Père petite princesse, mais moi je sais très bien où vous étiez, grinça-t-il.
Il me dévisagea soudain avec moins et férocité. Elle fut remplacée par une nostalgie et de la souffrance et je sus tout de suite qu’il pensait à Mamie. Je ne pouvais lui en vouloir d’être rude. Comme beaucoup en ce triste jour de mars d’il y a trente-cinq ans la perte de Pieter avait dû lui faire un choc.
-Je vous interdis de promulguer de fausses informations à mon sujet, dis-je toutefois confiante.
Le regard d’Olson s’embrasa. Je crus un instant que sa main allait partir à son tour mais à la place, il répliqua calmement :
-Aucunement princesse mais vous devriez cacher certains bijoux…Ce n’est qu’un conseil.
Avec horreur, je vis qu’il lorgnait le cristal. Je ne le pensais pas au courant de la relation entre Kristoff et Béata. Il me semblait qu’il n’en savait rien dans nos autres vies. Comme s’il avait lu dans mes pensées, le militaire s’écria :
-Vous croyez quoi ?! Quand il y a un bal je ne regarde pas les personnes qui viennent, peut-être ? Leurs antécédents…Leurs origines…Je dois préserver votre sécurité tout de même.
-Et vous en avez déduit ? Continuai-je.
-Que ce collier provient de chez les trolls où Monsieur Kristoff Bjorgman a été recueilli et élevé depuis l’âge de huit ans, expliqua-t-il.
Je lui lançai un regard noir et dis en colère :
-Eh bien qu’attendez-vous ? Courez le dire à mon père ! Mais ne croyez pas que je ne sais pas qui vous êtes non plus monsieur Niklas Olson, amant de mon grand-oncle Pieter Piceaerd, frère d’Anna Piceaerd, ma grand-mère maternelle, la même qui étais aimée du roi Runeard mon autre grand-père sans pour autant que cet amour soit réciproque. Vous avez également épousé Béata Nattura après la guerre Northuldra/ Arendellien survenue quand ma mère avait douze ans et mon père quatorze…Voulez-vous que j’aille plus loin ou cela vous suffit ?!
Bien que blême, le militaire garda une assurance à toute épreuves. Je songeais trop tard que j’en avais peut-être trop dit mais je ne pouvais plus revenir en arrière. Un lourd silence s’installa. Je remarquai enfin que nous n’étions pas loin de la salle et Olson me dit soudain d’une voix radoucie :
-Nous en rediscuterons plus tard princesse.
Le souffle court, je cherchais un moyen de m’échapper mais il était trop tard. Le soldat tourna la poignée et j’entrais enfin dans la salle me sentant une fois de plus prise au piège. Elsa était assise sur une chaise drapée du châle de Maman. Elle pleurait à chaudes larmes alors que ses doigts à découvert s’entortillaient entre deux congélations. Ma mère prit soin de lui remettre ses gants avant que cela ne dégénère et je compris avec gravité ce qui venait de se passer en mon absence.
-Tiens, tiens mais il semblerait bien que notre oisillon roux soit revenu parmi nous ! S’exclama Wilhelm qui cachait un sourire amusé.
Il était bien le seul. Que ce soient mes parents, Hans, Karl, Maria et Alix ils étaient tous livides.
-Où étais-tu Anna ? Demanda bientôt Maman d’une voix cassante.
Je pouvais lire les reproches dans ses yeux. Je me devais de répondre. Après tout, il me fallait assumer. Mais je n’eus pas la force. Voyant que ma réponse ne venait pas le roi des îles du Sud pouffa encore et lâcha :
-Sans doute en train d’exercer son pouvoir du feu !
Il continua de sourire bêtement, ce qui fit sortir Maman de ses gonds.
-Vous ! Taisez-vous ! Je pense qu’on vous a assez entendu depuis le début du séjour ! Cria-t-elle.
-Reine Iduna je ne vous permets…Commença-t-il.
-…Et moi je me permets ! Vous êtes ici sous notre toit et vous vous permettez des remarques plus que déplaisantes ! Vous entendez élever vos fils comme il vous plaît ! Laissez-moi m’occuper de mes filles à ma façon ! Est-ce que vous m’avez compris roi Wilhelm ?!
Le roi afficha d’abord un air furieux, puis il se tourna vers Papa et répliqua :
-Eh bien ! Quel tempérament ! A croire que votre femme a été élevée chez des sauvages ! Agnarr mon ami vous ne devez pas vous ennuyer tous les jours !
Papa enlaça fermement les doigts de Maman qui allait riposter alors que je pâlis à l’adjectif qu’on avait trop de fois, attribué aux Northuldra. Il répondit simplement :
-J’aime le caractère d’Iduna…Et je suis tout à fait d’accord avec tout ce qu’elle vient de vous dire.
Cela cloua définitivement le bec du roi des îles du Sud. Malheureusement cela n’atteint pas sa femme qui rétorqua :
-Tout ceci ne nous dit pas où était partie la fiancée de notre rejeton.
-Peut-être était-elle en train de sangloter dans sa chambre suite à ce fameux baiser surprise, minauda la Duchesse alors que je la fusillai du regard.
-C’était pourtant un coup de maître ! Il n’y a pas de quoi chipoter ! Bravo mon fils ! S’écria soudain Wilhelm.
Le visage d’Hans devint écarlate et je perçus une certaine fierté d’avoir enfin une reconnaissance. Néanmoins il se tourna vers moi et répliqua :
-Veuillez me pardonner princesse Anna, mon geste était déplacé…J’aurais dû vous demander la permission avant.
Tandis que je lui fis un petit signe de tête pour montrer que j’acceptai ses excuses, Wilhelm se prit la tête entre les mains et cria :
-Foutaises mon garçon ! Pour une fois que j’ai un peu d’estime pour vous ! Ne la piétiner pas en vous confondant en excuses puériles ! Surtout pour une femme !
-Des excuses fort dignes d’un gentleman pourtant, grinça Papa, même si en soi…Le mal est fait.
Wilhelm fit aussitôt de gros yeux et dit encore :
-Mais que me chantez-vous là Agnarr ?! Niveau scandale il me semble que vous n’étiez pas le dernier quand vous avez refusé la main de la princesse Runa pour prendre violemment votre femme à pleine bouche devant toute l’assemblée…
-Oui ! Renchérit Alix avec un rictus jaloux, il me semble que la presse en a parlé pendant des mois après cela.
Wilhelm lui lança alors un regard plein de fougue et dit derechef :
-Et que dire de notre propre premier rendez-vous ma chère ! Rempli de passion et désir ! Il ne m’avait pas fallu longtemps pour vous détroussez de toute virginité.
Un silence malfaisant s’installa alors que j’essayai de capter le regard de ma sœur. Contre toute attente, la lueur que je perçus dans ses yeux fut plus de la peur que du reproche. Ses larmes avaient figé son visage alors qu’elle gardait toujours les yeux posés vers le sol voulant le plus possible se faire oublier. J’étais heureuse qu’ils fassent de même avec moi-même si cela ne dura pas longtemps.
-Oh Wilhelm ! Vil flatteur ! Cessons de parler de cela devant tant d’âmes sensibles ! Reprit Alix rougeoyante, pendant que nous bavardons nous ne savons toujours pas où était cette demoiselle.
J’intervins immédiatement et répliquai :
-Je suis allée prendre l’air. J’avais chaud dans la salle. Il y avait trop de monde. Voilà vous êtes contente ?!
-Vous m’en direz tant ! S’exclama Alix, et donc pendant deux heures vous avez pu badiner avec d’autres hommes que votre fiancé sans chaperons ! Franchement ! Quelle gourgandine vous êtes !
-Vous venez de traiter ma fille de quoi reine Alix ?! Reprit Papa, méfiez-vous, il se pourrait qu’avec votre comportement plus que déplacé il n’y ait ni fiancé, ni traité d’amitié ce soir si vous continuez !
Wilhelm lança immédiatement un regard haineux à sa femme qui, loin d’être affectée par les paroles de notre Père, renchérit d’une voix tenace :
-Eh bien, vous avez dû sacrément vous éloigner car on ne vous a point vu dans les jardins quand nous nous y sommes baladés !
-Peut-être que la princesse Anna a été beaucoup plus loin que les jardins…Après tout…En ville c’était beaucoup plus silencieux qu’au château pour passer inaperçue, suggéra la Duchesse.
Je me retins de ne pas lui sauter dessus pour lui tirer sa tignasse blonde. Et je ne fus pas la seule. Maman explosa :
-Agnarr retiens-moi sinon y aura plus d’une seule personne des îles du Sud renvoyée d’ici cette nuit !
Cela enchanta Maria qui lui rendit un grand sourire alors que Papa dit toujours d’une voix calme :
-Laisse-moi faire Iduna…
-Tu veux vraiment que notre fille soit liée à ces deux-là ?! Pesta-t-elle en montrant Wilhelm et Alix du doigt.
Les principautés des îles du Sud éclatèrent de rire, ce qui redoubla la colère de Maman. Néanmoins Papa finit par lui masser les épaules et rétorqua d’une voix douce :
-Anna sera liée à Hans pas à ces parents. Ils vivront ici avec nous.
Puis il se tourna vers eux et ajouta :
-N’est-ce pas ?
Wilhelm reprit immédiatement :
-Bien entendu ! Nous n’allons pas encombrer le château d’une famille de plus ! Il y a déjà bien assez de vacarmes comme cela !
Maman retrouva des couleurs tout comme moi en apprenant cela.
Revenant à la remarque de la Duchesse, j’entendis Hans questionner à son tour :
-Et vous ? Où étiez-vous ? Vous n’étiez pas non plus sur les lieux quand l’accident est arrivé il me semble ! Alors cessez de l’importuner à présent !
Maria n’en fut pas affectée. Bien au contraire. Un large sourire s’étira sur son visage et elle expliqua :
-Je m’étais, je l’avoue moi aussi, retirée car j’ai eu une montée de chaleur, je suis allée me chercher à boire et prendre un peu l’air de l’autre côté des balcons sud.
-Votre excuse a tout aussi peu de poids que celle d’Anna, déclara Maman triomphante.
Elle retourna masser les épaules d’Elsa qui eut un élan de sursaut. Les parents d’Hans me dévisageaient toujours avec férocité. Je ne voulais pas m’avouer vaincu. Je finis par rehausser ma carrure et dit d’une voix que je voulais la plus neutre possible :
-La Duchesse Maria a raison, j’ai déambulé dans le centre du royaume pendant deux heures car je n’ai pas apprécié le geste du prince Hans…Néanmoins j’accepte ses excuses.
-Ça ne change rien au fait qu’elle était peut-être avec un autre galant en train de tâcher le nom des Westergaard ! Reprit Alix méfiante.
Mes yeux lui lançaient des éclairs et je pris sur moi pour ne pas laisser mon comportement impulsif prendre le dessus. Il me vint un instant à l’esprit de traiter Alix de fille de joie mais je rétorquai à la place :
-Je suis face à vous Madame, cessez de faire comme si je n’existais pas et pour répondre à votre question, non je n’étais pas avec un galant ou je ne sais qui d’autres. J’étais seule, et bien seule.
Ce fut au tour de la mère d’Hans de me lancer un regard de braise. Elle eut un petit rictus moqueur aux lèvres et se tourna vers Papa et Olson.
-C’est vous qui êtes allés la chercher si je ne me trompe, alors est-ce la vérité ?!
Mon Père hocha fermement la tête alors que j’implorais le garde de ne rien dire. Je fus soulagée quelques instants plus tard de voir qu’il acquiesça à son tour. La reine des îles du Sud afficha immédiatement un visage crispé et je n’en fus pas mécontente. Elle s’écria aussitôt :
-Nous n’allons tout de même pas vous applaudir pour votre acte, princesse Anna ! N’est-ce pas roi Agnarr ?! Dois-je vous rappeler la pagaille que votre fille a semé ?!
-Inutile de m’en faire part Reine Alix, ragea Papa, mes domestiques vont en avoir pour un bout de temps à mon avis pour donner des explications lourdes de sens à tous les dignitaires !
Elsa sortit alors de sa léthargie et murmura dans une voix pleine d’angoisse :
-Pardonne-moi Papa…Je ne voulais certainement pas ça.
Maman lui soutint l’épaule et me regarda inconsciemment avec plus de dureté avant de reprendre :
-Nous le savons Elsa.
-Nous comprenons maintenant pourquoi vous voulez garder votre première née bien au chaud, déclara à son tour Wilhelm.
Il rit avec allégresse alors que mes parents, Hans et moi blanchîmes.
-Tout ce que nous avons fait depuis sa naissance nous avons essayé de le faire pour le bien de notre fille, expliqua Papa…Je dirais même de nos filles.
Le roi des îles du Sud éclata à nouveau de rire et répliqua :
-Sérieusement Agnarr ? Vous aller essayer de me faire croire cela ?! Je vous savais fin stratège mais pas à ce point-là !
-Que voulez-vous dire ? Demanda Maman avec hargne, on dirait que vous n’avez pas pris en compte ce que mon mari a dit tout à l’heure…
Wilhelm ne releva pas sa parole et observa toujours Papa en disant :
-Voyons mon ami ! Pas à moi ! Nous savons maintenant pourquoi vous préférez maintenir l’union de votre cadette à notre bon à rien de benjamin !
Mes parents décontenancés le regardèrent encore alors qu’Hans blêmit. Mon Père finit alors par questionner :
-Ah bon ? Et j’aimerais bien savoir pourquoi ?
-Oh voyons Agnarr ! Je veux l’entendre de votre bouche ! Insista-t-il.
-Entendre quoi ? Répéta-t-il essayant de ne pas perdre patience.
Wilhelm rit encore avant de regarder mes parents avec un air désemparé…Même mauvais.
-Vous me prenez vraiment pour un idiot ou je rêve ?! Ne jouez pas à ce jeu avec moi Agnarr ! Alix et moi avons bien compris que vous voyez en votre fille une arme des plus puissantes ! Sinon pour quelles raisons l’auriez-vous caché aux yeux du monde ?!
Les larmes d’Elsa repartirent et Maman dut la calmer. Elle lança ensuite férocement :
-Agnarr ! La discussion est close à présent ! Tu vois bien que ces gens se moquent de nous ! Je ne veux pas d’un tel pacte pour Anna ou Elsa ! Renvoie-les ! Renvoie-les sinon je les étrangle de mes propres mains !
-Non Iduna je ne peux pas, répliqua-t-il avec colère.
Néanmoins il perdit également son sang-froid et cria :
-Alix ! Wilhelm ! C’est la dernière fois que je vous le dis ! Vous avez intérêt de changer de comportement ou bien les convenances royales de cet accord se feront sans vous !
-Mais enfin roi Agnarr ! Nous ne disons rien de mal ! Simplement que vous protéger à juste titre le pouvoir d’Elsa pour pouvoir le tourner à votre avantage, se moqua Alix.
-Nous pensons à notre fille avant tout ! Répliqua Maman en la serra fortement.
Elsa la fit reculer ce qui eut don de me retourner le bas ventre. Non ! Non ! Non ! Il ne fallait pas qu’elle régresse ! Et notre mission alors ?! Si seulement j’avais attendu avant d’aller voir Kristoff ! Quelle idiote je fais !
-Si vous n’avez que faire des pouvoirs de la princesse héritière, pourquoi ne pas laisser une chance à Hans de la conquérir, renchérit Wilhelm en nous dévisageant satisfait.
-Mais enfin ! Vous ne voyez pas dans quel état il l’a mise ! Pesta Papa qui n’arrivait définitivement plus à se contenir.
-Ce n’était pas lui ! Intervint soudain Karl à la surprise générale.
Quelques secondes après, il se dirigea vers ma sœur et s’abaissa à sa hauteur avant de reprendre :
-Je suis désolé de vous avoir importuner princesse Elsa, je vous promets que cela ne se reproduira plus.
Elle le dévisagea encore avec haine avant que ses yeux ne se radoucissent. Voyant que le plus vieux fils de Wilhelm attendait une quelconque remarque, elle finit par murmurer :
-Je vous pardonne prince Karl.
Puis elle se leva brusquement en signe de repli et demanda :
-Pourrais-je me retirer dans ma chambre à présent Papa ?
Il la regarda d’un air doucereux et se contenta d’hocher la tête. Le roi des îles du Sud ne l’entendit pas de cette oreille et après avoir violemment relevé son aîné il s’écria :
-Attendez Agnarr ! Ne devrait-il pas y avoir une punition pour ces messieurs, dames ?
Maman lui lança immédiatement un regard de glace.
-Vous êtes vraiment un être malfaisant ! Coupa-t-elle, Elsa s’est déjà punie, je la raccompagne.
Elles passèrent bientôt devant Papa et Maman reprit :
-Si jamais je ne suis pas revenue avant, je sais que tu feras le bon choix Agnarr.
Leurs yeux se dévorèrent du regard mais Papa ne laissa rien paraître. Je fus tellement jalouse de ne pas pouvoir les suivre. A regret, je me concentrais à nouveau sur la conversation qui battait son cours.
-Vous avez eu raison de l’envoyer se coucher…Il faut préserver une fille aussi ingénue, souleva Wilhelm.
-Bon cette fois ça suffit ! Explosa Papa en relevant subitement le col du roi des îles du Sud, J’en ai assez que vous traitiez ma fille comme une machine de guerre ! Vous pouvez disposer !
Le roi des îles du Sud pâlit alors qu’Alix surenchérit avec aplomb :
-C’est toujours non donc pour la fiancer à notre plus jeune fils ?
Papa explosa derechef :
-Non mais vous vous moquez de moi en plus ?! Je réitère ! Sortez de cette pièce ! Et mieux encore ! Il n’y aura pas de mariage ni à mon aîné ! Ni à ma cadette ! Allez ! Du vent !
Oh mes aïeux ! Qu’est-ce que c’était bon de voir Papa prendre nos défenses ! Néanmoins, je repensai à notre mission ! Il ne fallait pas qu’ils retournent chez eux si nous voulions les avoir à notre portée ! M’interposant alors entre les deux qui s’arrêtèrent surpris de me voir, je déclarai alors :
-Roi Wilhelm, ce que mes parents essayent de vous dire c’est que plus vous insisterez, moins ils seront ouverts à cette proposition. Elsa a besoin de calme. Elle a déjà un devoir de monarque et de hautes responsabilités, ce qui n’est pas mon cas.
Papa me regarda immédiatement avec des yeux de fierté alors que le père d’Hans ne trouva rien à dire. Les tensions retombèrent aussitôt et mon père surenchérit :
-Ce que vient de dire Anna est l’entière vérité, c’est pour cela que nous avons fait un décret pour nos deux plus jeunes enfants…Et que celui-ci est irrévocable !
-Mais si je ne me trompe pas, il me semble qu’il n’a pas encore été signé, non ? Minauda Alix d’une voix mielleuse.
Papa lui jeta alors un regard triomphant et un immense sourire apparut sur son visage :
-Eh bien Wilhelm ? Vous auriez caché cela à votre femme ?
Sans attendre, il fit un signe à Olson qui sortit une page de papier pliée en quatre de sa veste militaire. Il le donna à Papa qui nous le montra.
-Vous êtes tous témoins ! Il y a bien nos deux sceaux dessus ! S’exclama-t-il alors que le roi des îles du Sud pâlit.
-Vous n’avez pas été futé sur ce coup-là mon ami ! Grinça Alix en lui lançant un regard désapprobateur.
Son mari encaissa mais contre toute attente, il fut muet de toute remarque désobligeante cette fois-ci. Papa sentant qu’il avait le dessus dit encore :
-Je pense que la discussion concernant Elsa est donc close.
-Hum…Oui…Pardonnez-moi Agnarr…Passons aux punitions…Murmura-t-il.
Mais il inutile d’en avoir une pour moi. Je sentis la fièvre me gagner en ayant toujours les yeux fixés sur le décret. Ma punition était là…Devant moi. Papa comme Maman avaient bien prévu mon avenir à l’avance. Cette révélation me laissa un goût amer dans la bouche. Comment avaient-ils pu ? Pourquoi n’aurais-je pas le droit d’avoir la chance qu’ils eussent eu ? Je soupirais, la mort dans l’âme. Il allait donc falloir que je fasse comme Mamie : Que je me batte pour obtenir mon amour. Au moins ce décret pouvait facilement se perdre dans les flammes contrairement au feu sacré des coupoles. Y penser me redonna du baume au cœur.
-Alors Agnarr ? Que décidez-vous pour cette demoiselle ? Demanda bientôt Wilhelm me sortant de ma torpeur.
-Il faut au moins une punition qui marque les esprits pour ne pas qu’elle recommence à abandonner son fiancé ! S’écria à son tour Alix.
Papa se posta alors face à moi et me fit les gros yeux avant de se radoucir et de déclarai :
-Non, il n’y aura pas de punition à proprement parler. Anna aura d’autres rendez-vous avec Hans pour se rattraper de sa bourde. Point.
-Quoi ? C’est tout ? S’indigna sa mère alors que je rayonnai intérieurement.
-Oh ! Voyons Agnarr ! Je vous imaginais un peu plus disciplinaire que cela ! Se moqua Wilhelm.
-Je le serais mon cher…Si je n’avais pas moi-même fait des bourdes durant mon premier rendez-vous avec la princesse Runa de Vassar, déclara-t-il.
-Vous n’êtes tout de même pas en train de nous dire que vous lui donnez raison ?! S’offusqua Alix.
Papa me soutint l’épaule et répondit :
-Pas lui donner raison, non, mais me mettre à sa place oui. N’avez-vous pas été nerveuse lors de votre première rencontre avec Wilhelm ? Surtout s’il a fait ce qu’il vous a dit tout à l’heure…
La reine des îles du Sud eut un regard dans le vague comme si elle essayait de se remémorer ce souvenir puis elle finit par dire d’une voix sincèrement émue :
-Je m’en souviens comme si c’était hier…J’étais tellement stressée que je n’en avais pas dormi de la nuit. Wilhelm avait été brute mais j’avais su attiré son intérêt.
-Tout comme vous le faîtes toujours ma chère ! S’exclama-t-il lui aussi avec douceur.
Papa me fit un clin d’œil complice alors que Karl et Maria expliquèrent à leur tour l’angoisse de la première rencontre.
-Quant à moi, conclut Papa, j’aurais aimé fuir à toutes jambes quand j’ai su qu’il y allait y avoir une rencontre avec les principautés du royaume de Vassar. Je me souviens avoir maudit Peterssen pour avoir organiser tout ceci. J’étais fou amoureux d’Iduna et je savais que rien n’aurait pu arrêter notre amour. Mais finalement, j’y étais allé pour lui faire plaisir. Cela avait tourné à la catastrophe au départ. Iduna s’était renversée du chocolat et il avait fallu qu’elle change de robe. Je n’avais pas pu aller la rassurer mais le spectacle qu’elle m’avait offert en revenant m’avait confortée dans l’idée que je voulais l’épouser. Elle était…Tellement resplendissante. Quand je l’avais vu ainsi, j’avais su que je n’en voulais pas une autre pour m’aider à gouverner et avoir une famille…
-…Oui et c’est à ce moment-là que vous vous étiez levés comme un jeune gringalet et traversé la salle pour lui offrir une danse et un baiser ! S’exclama Wilhelm.
-Comme c’est romantique, soufflai-je en imaginant une scène similaire avec Kristoff et moi comme acteurs.
Papa se tourna aussitôt vers moi et fronça légèrement les sourcils avant de continuer :
-Romantique oui…Mais je m’étais attiré la foudre des conseillers. Cela n’avait pas été une mince affaire ! Une guerre avait failli éclater avec le royaume de Vassar mais finalement nous avions trouvé un terrain d’entente. Et je ne le regrette absolument pas aujourd’hui. Le cœur qui bat pour ma femme est le même que celui qui battait il y a presque 25 ans.
La phrase me fit rougir de plaisir. J’avais tellement voulu connaître ce même sentiment. Je l’avais eu avec Hans…Mais j’attendais de le ressentir au plus profond de mon être avec Kristoff.
-Bon ça suffit pour les jérémiades Agnarr ! Vous allez finir par vous transformer en jouvencelle si vous continuez ! Plaisanta Wilhelm, votre punition est définitive ? Vous ne souhaitez juste qu’une nouvelle rencontre entre Anna et Hans, c’est votre dernier mot ?
Papa me regarda encore avec un sourire et répliqua :
-C’est mon dernier mot Wilhelm…Que ses jeunes profitent de la fougue que nous avons eue !
Je parvins enfin à me détendre en regardant le plus jeune prince. Un état d’apaisement rayonna sur son visage et ses yeux verts s’attardèrent sur les miens. La bourde avait pu être rattrapée finalement.
-Et moi Père ? Que reçois-je comme punition ? Demanda à son tour Karl résigné.
Les yeux du roi des îles du sud le transpercèrent aussitôt et il le toisa avant de répondre :
-Vous devez avoir une bonne étoile mon garçon, puisque le roi et la reine d’Arendelle consentent à être cléments avec leurs filles, je ne vois pas pourquoi vous devriez écoper d’une punition en retour. Nous devrions vous remercier car vous avez révélé un des plus grands mystère de ce royaume. Vous n’êtes pas d’accord avec moi Agnarr ?
Papa se renfrogna tout de suite. Néanmoins il était obligé de donner raison au roi des îles du Sud. Il fit un signe de tête avant de conclure :
-Je pense qu’avec toutes ces émotions il serait bon pour la majeure partie d’entre nous d’aller se coucher. Nous avons mérité une bonne nuit.
Sans attendre Wilhelm et Alix ainsi que Karl et Maria allèrent se coucher. Hans ne tarda pas non plus et j’étais sur le point de faire de même quand Papa m’arrêta encore :
-Anna…Ta mère va passer te voir avant que tu te reposes, d’accord ?
J’hochai la tête plus que satisfaite et me ruai sur lui en déversant enfin mes larmes.
-Mer…Merci Papa.
Il me rendit mon étreinte avec tristesse et m’embrassa les cheveux avant de chuchoter :
-De rien ma petite furie rousse. Pardon pour les gifles mais c’est à moi que j’en voulais en réalité. Allez, va à présent.
Je pris un temps pour défaire ma parure de bal et une toilette légère avant d’enfiler ma nuisette et me fondre dans les draps. Maman arriva à ce moment-là. Sa tenue était froissée, ses cheveux à moitié défaits et ses lèvres bien mordues par des baisers. Il ne fit aucun doute que ses courtes retrouvailles avec Papa avaient dû être efficaces.
-Je peux venir te parler ma chérie ? M’interrogea-t-elle d’une voix innocente.
-Oh…Euh…Bien sûr Maman, répondis-je gênée.
Elle s’installa à côté de moi et me prit la main essayant de créer un contact. Je trouvais tout de suite son aura et me connecter à elle pour qu’elle soit plus apaisée.
-J’ai eu vent de la punition Anna, expliqua-t-elle gentiment.
-Ce n’était vraiment pas la pire, dis-je soulagée.
-Nous sommes d’accord…Mais laisse-moi t’expliquer certaines choses pour que tu ne sois pas stressée.
-Pourquoi est-ce que Papa et toi m’imposez ça ? Pourquoi est-ce que je ne peux pas me marier par amour comme vous, moi aussi ? Demandai-je avec affront.
-Ma chérie, Hans est quelqu’un de charmant, tu aurais pu tomber sur pire…Essaya-t-elle.
-Est-ce que toi aussi tu étais promise à quelqu’un ? Questionnai-je en la regardant droit dans les yeux pour la déstabiliser.
-Moi ? Oh…Je ne crois pas…Mes parents n’y ont pas réfléchi, dit-elle très vite.
-Alors pourquoi suis-je obligée de subir ça Maman ? On dirait que tu ne tiens pas compte des épreuves que tu as dû enduré avec Papa ! La grondai-je.
Elle me regarda longuement et me caressa la joue avant de murmurer :
-Tu as raison ma précieuse fille. Toutefois, c’est comme ça dans la royauté.
-Donc ça aurait dû être pareil pour toi ! M’offusquai-je.
Je la poussais dans les retranchements exprès pour voir jusqu’où elle irait. Maman se mordit la lèvre avec angoisse et je vis qu’elle essayait de chercher une réponse solide. Elle finit par répondre en bafouillant :
-Je suis tout à fait d’accord avec toi ma chérie. Mais comme je te l’ai dit…Mes parents ne s’étaient pas posés la question pour moi. Ils…Ils étaient très ouverts et ne se préoccupaient pas de mon avenir…Du moins pas de façon sentimental…Disons plutôt qu’ils se concentraient sur mon futur devoir de cha…Enfin professionnel.
-Et eux, Maman ? Est-ce qu’ils ont eu des mariages arrangés ? Questionnai-je encore.
Une lumière nostalgique illumina bientôt ses yeux et elle secoua la tête avant de dire avec douceur :
-Oh non…Ils n’ont pas eu besoin d’allumer de coup…Enfin de mariage arrangé…Ils ont tout de suite eu un coup de foudre réciproque…Je n’ai jamais connu deux personnes qui s’aimaient autant…Leur amour était tellement pur et passionné…Ils me manquent terriblement…Ils sont morts il y a bien longtemps de cela à présent…
Ce fut à mon tour d’être attendrie même si j’avais l’impression que Maman ne connaissait rien du premier mariage de Mamie Anna avec Amarok. Oubliant mon trouble, je posais alors ma main sur la sienne et répliquai :
-Moi aussi je connais deux personnes qui s’aiment ainsi…Toi et Papa !
Elle rougit immédiatement et fit un hochement de tête modeste. Puis elle murmura :
-Si tu laisses une chance à Hans, je suis sûre que tu connaitras cet amour véritable. Pardonne-le pour sa maladresse…Il est vraiment meilleur que son père.
Je souris faiblement en repensant à notre merveilleuse Helga et dis :
-Je le sais Maman…Je le sens au plus profond de mon aura.
-De ton aura ? Répéta-t-elle en pâlissant.
Ses doigts se raccrochèrent aux miens et je ressentis encore notre connexion. Je tentais de rester digne et bredouillai :
-Oui…Je…Je ressens des trucs étranges dans mon corps.
Les joues de Maman s’enflammèrent de gêne alors que je compris mon erreur et ajoutai très vite :
-Enfin…Non pas ce genres de choses…Enfin si ces sensations-là aussi mais ce n’est pas de celles-là dont je parle.
Je respirai un grand coup et repris plus calmement :
-Ce que j’essaye de te dire Maman…C’est que je ressens comme une énergie à l’intérieur de mon corps… Une énergie que je dois maîtriser grâce à un certain équilibre. Je l’ai déjà utilisée pour apaiser Elsa et cela a marché.
Les yeux de ma Mère brillèrent aussitôt d’émotions et elle répéta :
-Tu as réussi à utiliser cette énergie ? J’en connais une qui serait heureuse d’entendre cela si elle était encore de ce monde.
J’essayai de ne pas acquiescer et continuai :
-Il m’arrive également de me déplacer dans mes rêves quelquefois…D’aller dans des lieux qui existent réellement…J’espère que tu ne me prends pas pour une folle ?!
Les larmes redoublèrent dans ses yeux et elle secoua la tête. Elle finit par murmurer :
-C’est un miracle…Je te prends plus qu’au sérieux ma chérie…Tu es un miracle.
Je m’allongeai alors qu’elle me rabattit la couette. Elle m’embrassa et chuchota encore :
-Si ce genres de choses se reproduisent, je te promets de te faire découvrir un endroit, d’accord ? En attendant il faut que tu dormes.
-Oui Maman. Bonne nuit, conclus-je.
Elle me regarda longuement et quitta enfin la chambre. Je posais alors ma tête sur l’oreiller et entendis un froissement de papier. Je vis vite une feuille et lus avec horreur, l’angoisse qu’avait eu Elsa à propos d’un rêve dans l’Hellheilm et de ses enfants et les conséquences que cela avait engendré au bal.
-Anna…Il faut y aller pour tirer les choses au clair ! Si ça se trouve il se passe la même chose pour ma petite Helga ?! Paniquai-je.
Je voulus en avoir le cœur net. Malgré l’agitation de cette soirée, je m’endormis instantanément et réussis même à me détacher de mon corps. Je n’eus aucun mal à reconnaître l’Hellheilm et hésitai à y rester.
N’allais-je pas retomber dans mes travers en agissant ainsi ? La feuille n’aurait-elle servi à rien ? Non Anna ! J’avais réussi à faire la part des choses depuis cinq jours, il fallait que ça continue c’est tout ! Je laissais donc mon appréhension de côté et espérais apercevoir ma fille.
Quelle ne fut pas ma surprise de voir mon vœux exaucé quelques secondes plus tard. Ainsi Helga arriva accompagnée de mon homologue qui la tenait dans ses bras. Elle me fit un sourire radieux alors que la petite gigota en me voyant.
-Mamaaaaaan ! Cria-t-elle alors que ses petites jambes gambadèrent rapidement dans ma direction.
J’eus à peine le temps de m’accroupir qu’elle me sauta avec violence dans les bras. Je la réceptionnai en l’embrassant de partout.
-Ma chérie, tu es là et tu vas bien, Maman est tellement contente, dis-je d’une voix tendre.
-Oui Maman, je te l’ai dit l’autre fois que Fausse Maman Anna s’occupait de moi, me confessa-t-elle en riant.
Je me sentis tout de suite plus à l’aise et m’accroupis avec elle au creux de mes genoux. Je l’enlaçai fortement et lui déclarai :
-Tu as raison, Maman avait oublié. Tu sais Maman et Tatie Elsa ont eu peur l’autre jour parce qu’elle a vu tes cousins et ils n’étaient pas bien.
-Oh à ce propos Anna ! Nous avons une explication à cela, intervint mon homologue ravie de nos retrouvailles.
-Ah bon ? M’étonnai-je.
Rapidement l’autre Anna m’expliqua le stratagème qu’avait fait notre première ancêtre pour donner une énième leçon à ses descendantes désobéissantes.
-Tu ne peux pas savoir comme cette nouvelle me rassure ! Repris-je avec soulagement, Elsa a été mortifiée et il y a eu quelques chamboulements mais ce n’est rien nous allons tout rétablir.
-Je dirais même tout réparer, plaisanta-t-elle alors que j’éclatais de rire à mon tour.
-Et Papa est-ce qu’il va bien Maman ? Répliqua la petite en jouant avec mes cheveux.
J’essayai de ne pas me rappeler le trouble que m’avait procuré Hans et répondis :
-Oh oui très bien ma chérie. Papa se porte à merveille, il a même fait un bisou à Maman parce qu’il ne sait pas que Maman est amoureuse de tonton Kristoff.
-Et tu l’as revu Kristoff ? Demanda à son tour Anna en rougissant.
Je lui montrais le bijou en signe de réponse. Helga se réfugia ensuite dans mes bras pendant plusieurs minutes et je ne refusais pas ses câlineries. Elle m’embrassa timidement le cou et la joue et chercha un point d’appui contre ma poitrine. Je lui chantai la berceuse et ses petites paupières commençaient à se fermer.
-Oh…Je crois qu’il y en a une qui a besoin d’aller faire une bonne sieste, murmurai-je en me relevant avec elle dans mes bras.
-Ça, ça veut dire que tu pars Maman ? Demanda-t-elle avant de bailler.
-Il va le falloir, dit très gentiment l’autre Anna.
Helga pleura un petit peu, puis finit par se détacher pour aller dans les bras de mon homologue.
-On se reverra bientôt ma chérie, mentis-je alors que mes yeux s’embuaient à leur tour.
Anna plus âgée acquiesça et je la remerciai de se prêter au jeu.
-Allons te border à présent, conclut-elle en lui embrassant le nez.
Ma fille me fit un signe avant de sucer son pouce et de s’endormir dans les bras d’Anna qui lui murmura à son tour la berceuse tout en me faisant un dernier coucou. Je vis également Mamie et Maman au loin et je leur fis également un petit geste de réconfort. Je m’en retournai enfin pour des rêves moins mémorables.
Anna avait le visage bien rouge en entrant dans la pièce. Sans doute avait-elle subi une correction sévère de la part de Papa ou d’Olson. Je restais prostrée attendant qu’elle me regarde pour pouvoir la rassurer quant au fait que je ne lui en voulais pas pour l’évolution de cette soirée. Une fois cela fait, je ne désirais qu’une chose : Me réfugier loin des gens pour pouvoir me lamenter sur ce maudit pouvoir.
Je finis par obtenir la permission de me retirer et fus accompagnée de Maman. Alors que nous traversâmes le corridor qui menait à ma chambre, je pleurais à nouveau :
-Je suis désolée. Je voulais résister, je vous le promets…Mais Karl a été trop brute, il m’a arraché mon gant et j’ai perdu confiance.
-Ce n’est rien mon petit flocon, me dit-elle avec un sourire crispée, tu n’as pas à t’inquiéter, ton père et moi allons tout arranger.
Nous arrivâmes enfin dans ma chambre. Elle voulut m’aider à m’enlever mes vêtements mais je l’en dissuadais :
-Non. Eloigne-toi ! Sait-on jamais ! Je suis si maladroite ! Je pourrais te blesser !
Elle pâlit et je lus de la peine dans ses yeux.
-Oh…Ne pense pas cela je t’en supplie ma chérie, tu avais fait tellement de progrès depuis un mois, murmura-t-elle.
-Je sais…Mais cet idiot de pouvoir me rappelle sans cesse qu’il est plus fort que moi ! C’est un miracle que je n’ai accidenté personne tout à l’heure ! Paniquai-je.
-Allons, allons, Elsa n’exagère pas ! C’est mieux que tout le monde sache ! Tes pouvoirs ne sont pas une honte bien au contraire ! S’énerva Maman, allez ! Viens, je te défais juste les boutons de la robe et le ruban du corset.
Elle essaya de m’amadouer en approchant mais je m’esquivai et rugis :
-Merci Maman c’est gentil ! Je te dis que je peux le faire seule !
Résignée, elle soupira mais attendit patiemment. J’eus du mal à me dévêtir mais une fois que ce fut fait, je lui demandais :
-Pourrais-tu me passer ma chemise de nuit s’il te plaît ?
Maman ouvrit immédiatement des yeux ronds de surprise.
-Ta chemise de nuit ? Répéta-t-elle, mais voyons ma chérie…Tu ne fais pas ta robe de princesse des neiges ?!
-Non ! Maman ! Je suis incapable de contrôler mes pouvoirs ! Je pourrais me geler malencontreusement ! Grognai-je, allez ! Passe-moi ma nuisette s’il te plaît !
Elle afficha un air contrarié avant d’obtempérer.
-Pose-là sur le lit, ordonnai-je d’une voix cassante.
-Oh voyons Elsa ! Je te trouve ridicule là ! Tu sais maîtriser ton pouvoir ! Ce n’est pas un petit accident qui va te faire régresser ! Tu es une Pic…Enfin je veux dire tu es la princesse Elsa d’Arendelle ! Alors quoi ? Tu ne vas plus ressortir pendant treize années encore ?!
-Je…Je ne sais pas Maman, je voudrais trouver quelqu’un qui puisse me les enlever ! Pleurai-je.
Des images de Mamie et moi-même en pleine apprentissage me revint en mémoire et je m’en voulus d’agir ainsi. Pourtant c’était plus fort que moi, je n’arrivais pas à combattre le stress. Je sentais mes doigts qui étaient de plus en plus frigides à travers mes gants.
-Et Anna ? Tu y as pensé ? Elle va croire que c’est à cause d’elle ! Reprit bientôt ma mère agacée.
Je me mordis les lèvres avant de fondre en larmes.
-Je…J’ai les pensées confuses Maman…Mais tout ce que je sais c’est que je ne veux plus de ses pouvoirs ! M’énervai-je alors que la morve coulait de mon nez.
Je me pris la tête entre mes mains et continuai de pleurer. Ma Mère en profita pour m’enrôler les épaules. Contre toute attente, je ne la rejetai pas. Elle sentit alors la confiance la gagner et m’aida à me border. Puis elle me remit mes mèches en arrière et embrassa mes doigts à travers mes gants.
-Laisse-moi t’aider mon petit flocon, m’encouragea-t-elle.
Je sentis qu’elle voulut les enlever et recommençai à crier en paniquant :
-Non ! Maman ! Arrête !
Contre toute attente, elle n’insista pas. Elle prit une chaise et vint se poster à mon chevet. Puis elle me regarda longuement et déclara avec nostalgie :
-Tu es bien tout le portrait de ton grand-père maternel.
Je sursautais ne m’attendant pas à une telle révélation de sa part. Je savais que si Anna était la copie conforme de Mamie, j’étais celle de Papy. Voyant que je ne réagissais pas Maman continua :
-Il me manque terriblement. Il avait peur comme toi dès qu’il fallait accomplir des leçons. Il restait souvent en retrait estimant que ta grand-mère était la meilleure pour prendre les décisions.
Je rougis en repensant à ce couple qui se complétait si bien. Puis je finis par dire :
-Est-ce que lui aussi avait des pouvoirs Maman ?
Ses yeux se perdirent dans le vague et elle secoua la tête avec un immense sourire.
-Non. Tu es la première de la famille à en avoir mon petit flocon. Mais je crois avoir deviné pourquoi.
Elle laissa un instant de silence avant d’ajouter :
-Voudrais-tu en connaître la raison ?
Je me renfrognais aussitôt et répliquai :
-Tu peux, mais ça ne changera rien au fait que je veuille supprimer mes pouvoirs Maman.
Elle respira un grand coup et me regarda avec un petit sourire.
-Soit Elsa. Je respecterai ton choix quoiqu’il arrive.
-Je t’écoute Maman dans ce cas, murmurai-je.
-Mes parents ne m’ont jamais raconté comment ils s’étaient rencontrés. Ce n’était pas le genre de chose que l’on se disait. Mais je sais qu’ils s’aimaient très forts…Tout ça pour dire que je relie tes pouvoirs à un vague souvenir de moi à cinq ans…Bon je ne me rappelle plus exactement, mais je crois que je m’étais enfuie car j’étais en colère après ta grand-mère…Et je m’étais réfugiée dans un lieu où il faisait très froid.
Je me forçais à ne pas lui raconter tout en détail. J’étais curieuse de voir où elle voulait en venir.
-Quel est le rapport avec mes pouvoirs Maman ? Demandai-je patiemment.
-Eh bien vois-tu, cet endroit était en réalité le lieu d’où venait mon père Elysia Piceaerd. Un lieu froid rempli de phoques et de pingouin. Un lieu non loin d’Ahtohallan, tu sais la rivière magique dont je vous ai parlé lorsque vous étiez petites Anna et toi.
-J’ignorais qu’elle existait, mentis-je. Mais est-ce que tu crois que mon pouvoir vient de là ?
Maman rit et me caressa les cheveux avant de reprendre :
-Je crois surtout que ton pouvoir de neige est un don et un héritage de l’amour entre mon Papa et ma Maman.
J’aurais pu lui poser mille questions embarrassantes quant au fait qu’elle n’était pas de sang royal, à la place je lui murmurai :
-Je vais réfléchir à tout ce que tu viens de me dire Maman. Merci d’avoir partagé ton enfance avec moi.
Elle fut émue et osa m’embrasser le front avant de conclure :
-De rien mon petit flocon. Je sais que tu prendras une sage décision. En attendant une bonne nuit de sommeil ne peut te faire que le plus grand bien.
Elle me fit un petit signe et quitta la pièce. Je redoutais de tomber dans les bras de Morphée et revoir mes enfants se faire martyriser par nos homologues. Je décidais aussitôt d’écrire une lettre à Anna pour le lui expliquer. Puis, profitant qu’il n’y avait personne dans les couloirs, je m’infiltrais dans sa chambre et déposai le parchemin sous son oreiller avant de me cloîtrer à nouveau dans la mienne.
Je fis des rêves sans images et me réveillai plus apaisée le lendemain matin malgré la gravité de la situation. Profitant qu’il n’y ait personne, j’enlevais mes gants et m’entraînais à faire des bonhommes de neige. Je ratais le premier puis me concentrai à nouveau avant d’en faire un deuxième. Puis un troisième. En quelques minutes de pratique, je retrouvais mes réflexes.
-Bien…Je me suis fait peur pour rien une fois de plus, grognai-je.
Je me grondais moi-même quand j’entendis six coups contre la porte.
-Elsa ? Elsa c’est Anna ! Ouvre ! S’il te plait…
Je remis mes gants par précaution mais ne cherchai pas plus longtemps à recevoir ma petite sœur. Elle se rua dans mes bras et pleura un moment avant de murmurer :
-Oh Elsa ! Je craignais tellement que tu m’en veuilles ! Je craignais tellement que Papa et Maman nous interdisent de nous revoir ! Je t’aiderais pour tes pouvoirs si tu veux, mais s’il te plaît, ne laisse pas en plan tout tes progrès…
-Anna…Commençai-je.
-Non je sais que tu vas me dire que tu as trop peur et que tu aurais pu tuer des gens mais…
-Anna, essayai-je encore.
-Mais je suis là si tu as besoin.
-Anna ! Criai-je enfin.
Elle s’arrêta net et demanda :
-Oui ?
-Maman m’a parlé de Papy Elysia…Et ça m’a déstressée…Je me sens mieux.
-Oh ? C’est vrai ?! Me voilà rassurer ! S’écria-t-elle en me serrant à nouveau.
Puis elle s’agita et ajouta :
-Oh fait j’ai un message pour toi ! Par rapport à ton cauchemar de l’autre fois, rassure-toi tes enfants vont très biens. C’est Mémé Emma Piceaerd qui a voulu embêter nos homologues.
Mon cœur se desserra immédiatement et je demandais d’une voix violente :
-Tu en es sûre petite sœur ?!
Elle hocha la tête avant de répondre :
-Sûre et certaine. J’ai pu voir ma petite Helga pour te le confirmer.
Je poussais enfin un soupir de soulagement en profitant pleinement de l’instant présent.
Pressant le pas, j’étais prête à chercher Kristoff. Malheureusement, la chance ne fut pas de mon côté. Je commençais par inspecter les endroits insolites comme la cascade des souhaits et le phare mais je savais qu’ils n’iraient pas s’aventurer là-bas. Puis je revins dans le village même. Les rues étaient calmes. Il était déjà tard. Je tentais tout de même l’orphelinat mais m’arrêtais en voyant les lumières éteintes. Les enfants devaient être couchés tôt. A vrai dire, il n’y avait pas beaucoup de lampes à pétrole allumées dans les chalets. Heureusement que les réverbères éclairaient faiblement les ruelles.
Je continuai mon tracée et arrivais bientôt à la place de l’horloge. Elle retentit vingt-deux fois. Oh mes aïeux ! Cela faisait déjà deux heures ! Je faillis me résigner mais compris enfin que peu importe l’heure à laquelle je rentrerai, maintenant ou dans trois heures, je me ferai réprimander par Papa et Maman…Et encore plus par ce crétin de Wilhelm et sa perruche d’Alix.
-Autant continuer Anna, tu n’es peut-être plus très loin…M’encourageai-je.
Mon cœur s’alourdit et j’ajoutai :
-Penser comme Mamie…Comment Mamie aurait-elle fait, elle ?
La vérité me sauta aux yeux…Mais oui…Pourquoi n’y avais-je pas pensé plus tôt ?! Tout heureuse, je fermai les yeux et me concentrai sur mon âme en train de s’élever de mon corps. Je dosai ma respiration en me focalisant uniquement sur le visage de Kristoff. Je fus stupéfaite de voir que cela marcha tout de suite…Après tout je n’avais pas pratiqué depuis une éternité…Toutefois je l’aperçus bientôt sous les halles près du port…A deux pas du château…J’y virevoltais tout de suite. Sven se cabra de peur en me voyant alors que Kristoff se planqua à ma vue.
-Princ…Princesse…Princesse Anna ?! Bégaya-t-il.
J’hochais la tête mais ne parvins pas à parler. La connexion fut interrompue et je me sentis revenir dans mon corps avec lourdeur alors que la tête me tournait. J’entendis des pas lourds sur les pavés puis Kristoff vint de me rejoindre et me secoua assez paniqué.
-Euh…Votre altesse ! Votre altesse ! Réveillez-vous bon sang ! Mais c’est pas vrai ! Fallait que ça tombe sur moi, grogna-t-il.
Me relevant doucement, je dis enfin d’une voix pâteuse :
-Vous pourriez arrêter de me secouer s’il vous plaît, je vais vomir sinon.
-Vous m’avez fait une de ces peurs ! Ne recommencez jamais ça ! Me gronda-t-il.
Retrouvant complètement mes esprits, je le regardais furibonde et m’écriai en colère :
-Je n’aurais pas eu ce malaise si vous étiez venu à la fête comme prévu !
Kristoff devint livide. Il chercha ses mots mais perdit tout contenance :
-Oui…Euh…Eh bien, je n’ai aucun compte à vous rendre ! Si je n’ai pas envie de me fondre dans la masse de votre stupide fête, je ne m’y fonds pas !
Je sentis un mal être beaucoup plus profond derrière ses paroles. Néanmoins je ne pus m’empêcher de répliquer acerbement :
-Eh bien pour vous entendre me dire ça, effectivement, j’aurais mieux fait de rester à « cette stupide fête » comme vous dîtes ! Je vous cherchais parce que…Je…Je m’inquiétais pour vous.
-Je ne vois pas pourquoi vous vous en feriez pour moi…Mais bon sang ! On peut dire que vous êtes tenace ! Vous avez réellement passé une heure à me chercher dans tout le village ? Demanda-t-il un peu désolé.
Sven lui brama immédiatement dessus. Sans doute était-il en train de le réprimander. Après lui avoir donnée les carottes, je m’énervais à nouveau :
-Non…ça fait deux heures que je tourne ! Pourquoi n’êtes-vous pas resté ? Vous étiez le bienvenue pourtant ! Désolée d’insister, mais c’était vraiment le cas !
Kristoff me regarda à nouveau d’un air détaché et leva ses bras comme s’il voulait dévoiler quelque chose :
-Ouvrez les yeux princesse et observez ! Eh bien déjà parce que je n’avais rien à me mettre ! Et encore moins d’argent pour acheter un costume que j’aurais mis une fois dans ma vie ! Regardez-moi ! Sérieusement ? Je n’aurais pas fait tâche au milieu de tous les gens de votre rang ?!
J’essayai de contrôler mes joues sans me perdre dans ses beaux yeux noisettes et bégayai :
-Je…Je vous trouve très beau…Enfin…Vous auriez été très bien…Personne n’y aurait fait attention…Et si jamais quelqu’un venait vous faire une quelconque réflexion, je serais intervenue pour vous aider…Je suis très bonne pour mettre des crochets et…
-Vous semblez oublier une chose princesse Anna…Je n’ai pas besoin de vous, répliqua-t-il.
Cela me fendit le cœur et je reconnus qu’il avait raison. Un lourd silence s’installa.
-Et vous n’avez pas besoin de moi non plus pour danser merveilleusement bien au bras du prince et l’embrasser avec sensualité comme toutes les princesses de contes de fée…grogna-t-il encore.
Je rougis et m’en voulus d’avoir accepté ce maudit baiser. Je m’étais fourvoyée et avais induit Kristoff en erreur.
-Je n’étais pas à ma place…Finit-il par dire en se radoucissant, et je ne le serai jamais dans ces milieux-là, bien…Si vous voulez bien m’excuser maintenant…Il faut que j’aille préparer mes affaires pour demain…Je travaille à l’aube moi mademoiselle, je n’ai pas le temps de valser toute la nuit et encore moins de bécoter des filles.
Il me passa devant alors que Sven lui tira subitement sur la manche.
-Quoi ? Qu’est-ce qu’il y a mon grand ? Demanda-t-il agacé.
-Tu pourrais au moins lui donner son cadeau, dit aussitôt Kristoff en prenant un timbre de voix plus grave pour dire que c’était Sven qui venait de parler.
Le visage du montagnard rougit subitement alors que mon cœur s’emballa. Avais-je bien entendu ? Kristoff avait un présent pour moi ? J’attendis alors qu’il hésita. Il finit par grogner mais sortit tout de même une boîte emballée de son sous-pull.
-Tenez…Je vous avais pris ça…C’est pour l’autre fois…Après ce que vous avez fait à l’orphelinat…Vous avez rendu des enfants heureux ce jour-là. Je sais que la reine Iduna faisait de même avant de connaître le roi Agnarr…Et ça m’a fait plaisir de voir que vous perpétuiez la tradition même si ça vous a pris un peu de temps avant de vous décider, répondit-il.
Mon cœur cogna à mille à l’heure dans ma poitrine et je rougis malgré moi en prenant le paquet. Je l’ouvris et découvris un collier en cristal rose comme ceux que détenaient toutes les femelles trolls de la tribu de Grand Pabby.
-Merci Kristoff. Merci beaucoup…Mais vous savez, je n’ai pas eu l’idée toute seule, lançai-je sous-entendant que c’était déplacé qu’Elsa n’ait rien.
Le montagnard chercha une aide du regard à l’égard de Sven qui se contenta de sortir sa langue pour mieux haleter d’amusement. Ses joues rosirent légèrement alors qu’il bafouilla confus :
-Je…Oui…Je sais…Qu’il y avait votre sœur…Mais…Je…Euh…Je tenais à vous remercier aussi pour avoir demandé à votre père de m’engager pour cette soirée, et ça c’était votre idée.
Mon cœur explosa intérieurement de joie. Je parvins tout de même à me maîtriser et répondis :
-Je vous en prie. Ça m’a fait tellement plaisir…Même si vous n’avez pas voulu rester.
-Vous m’en voulez tant que ça ? Demanda-t-il de plus en plus gêné.
Comment pourrais-je t’en vouloir Kristoff ? Je t’aime trop pour ça ! Faillis-je lancer à voix haute. A la place, je répliquai avec amusement :
-Vous risquez d’entendre parler de cette histoire pendant des jours. Méfiez-vous, je n’oublie rien !
Cela le fit sourire. Puis comme s’il venait de se rappeler subitement de ce qu’il avait à faire, il s’exclama encore :
-Bien. Je suppose que je vais devoir faire avec. Veuillez m’excuser à présent princesse ! Sven et moi nous levons de bonne heure, et nous pourrions être ronchons si nous n’avons pas toutes nos heures de sommeil !
-Oh ! Je comprends totalement ! Je suis moi-même une grosse dormeuse et…Commençai-je.
Le montagnard me regarda avec impatience et je repris :
-Pardon…Excusez-moi…Je vous laisse tranquille. Bonne nuit Kristoff et bon courage pour demain.
Sven brama et les deux compagnons s’éloignèrent petits à petits. Et maintenant ? Quand le reverrai-je ? Quelle occasion trouverait-je encore pour que nous nous revoyons ? Cela ne pouvait pas se finir ainsi…Une solution Anna ! Vite !
Ne m’avouant pas vaincue, je les rattrapais et ils se retournèrent immédiatement. Le montagnard poussa un soupir mi-amusé, mi-exaspéré en voyant que c’était encore moi. Mes joues se chauffèrent instantanément alors que je répliquai :
-Oh…Euh…Encore une chose et promis après je vous laisse tranquille…Voilà… Kristoff…Sachez que même si vous n’êtes pas à l’aise avec la royauté, je demeure votre amie dès à présent…Enfin…A moins que vous ne le vouliez pas.
Il me rendit un sourire qui me fit fondre et répliqua gêné :
-Eh bien…Hormis Sven je n’ai jamais eu d’ami…J’ai un goût prononcé pour la solitude…Mais je ferai un petit effort désormais…Surtout si vous insistez…
Mon visage rayonna immédiatement. Kristoff ajouta tout de suite :
-Par contre pas plus de vingt mots à la seconde, je souhaite préserver mes oreilles !
Je ris, trop heureuse de la situation qui avait bien tourné finalement et conclus :
-C’est promis. A bientôt dans ce cas Kristoff ! Prenez-soin de vous et de Sven aussi.
-A bientôt Princesse Anna d’Arendelle, veillez-bien sur vous, votre sœur et tous les membres de votre château.
Il me fit un petit signe en guise d’aurevoir alors que j’aurais aimé lui sauter au cou et l’embrassai violemment. Je lui rendis son signe le cœur ampli d’espoir à la place. Il s’éloigna et mon visage s’illumina. Je serrais un peu plus fort le cristal contre mon cœur.
-Je t’aime, murmurai-je en embrassant le bijou.
Je le planquai autour de mon cou et retournai d’un pas léger vers le château. Je venais d’arriver sur le pont quand Papa et Olson déboulèrent vers moi, les visages furieux.
-Ah ! La voilà ! S’écria mon père en se ruant à mes côtés.
Il me secoua comme un prunier et me gifla :
-Mais tu étais où à la fin Anna ?! J’ai failli lancer un appel général de recherche ! Pourquoi n’es-tu pas avec Hans ?! Pourquoi a-t-il fallu que tu laisses Elsa avec lui !? Pourquoi ?!
Je paniquai soudain alors que Papa m’assena encore une claque. Je sentis ma joue se chauffer mais ne fis pas la maligne.
-Est-il arrivé quelque chose à Elsa ?! Demandai-je d’une petite voix.
Papa furieux ne répondit pas. Il se tourna vers Olson et ordonna d’une voix ferme :
-Conduisez la princesse Anna dans la salle de conseil numéro deux, je me charge de renvoyer les invités chez eux et je vous rejoins.
-Bien Majesté ! S’écria Olson.
Il me prit par le bras avec la force militaire et me ramena dans le château.
-Vous pouvez duper votre Père petite princesse, mais moi je sais très bien où vous étiez, grinça-t-il.
Il me dévisagea soudain avec moins et férocité. Elle fut remplacée par une nostalgie et de la souffrance et je sus tout de suite qu’il pensait à Mamie. Je ne pouvais lui en vouloir d’être rude. Comme beaucoup en ce triste jour de mars d’il y a trente-cinq ans la perte de Pieter avait dû lui faire un choc.
-Je vous interdis de promulguer de fausses informations à mon sujet, dis-je toutefois confiante.
Le regard d’Olson s’embrasa. Je crus un instant que sa main allait partir à son tour mais à la place, il répliqua calmement :
-Aucunement princesse mais vous devriez cacher certains bijoux…Ce n’est qu’un conseil.
Avec horreur, je vis qu’il lorgnait le cristal. Je ne le pensais pas au courant de la relation entre Kristoff et Béata. Il me semblait qu’il n’en savait rien dans nos autres vies. Comme s’il avait lu dans mes pensées, le militaire s’écria :
-Vous croyez quoi ?! Quand il y a un bal je ne regarde pas les personnes qui viennent, peut-être ? Leurs antécédents…Leurs origines…Je dois préserver votre sécurité tout de même.
-Et vous en avez déduit ? Continuai-je.
-Que ce collier provient de chez les trolls où Monsieur Kristoff Bjorgman a été recueilli et élevé depuis l’âge de huit ans, expliqua-t-il.
Je lui lançai un regard noir et dis en colère :
-Eh bien qu’attendez-vous ? Courez le dire à mon père ! Mais ne croyez pas que je ne sais pas qui vous êtes non plus monsieur Niklas Olson, amant de mon grand-oncle Pieter Piceaerd, frère d’Anna Piceaerd, ma grand-mère maternelle, la même qui étais aimée du roi Runeard mon autre grand-père sans pour autant que cet amour soit réciproque. Vous avez également épousé Béata Nattura après la guerre Northuldra/ Arendellien survenue quand ma mère avait douze ans et mon père quatorze…Voulez-vous que j’aille plus loin ou cela vous suffit ?!
Bien que blême, le militaire garda une assurance à toute épreuves. Je songeais trop tard que j’en avais peut-être trop dit mais je ne pouvais plus revenir en arrière. Un lourd silence s’installa. Je remarquai enfin que nous n’étions pas loin de la salle et Olson me dit soudain d’une voix radoucie :
-Nous en rediscuterons plus tard princesse.
Le souffle court, je cherchais un moyen de m’échapper mais il était trop tard. Le soldat tourna la poignée et j’entrais enfin dans la salle me sentant une fois de plus prise au piège. Elsa était assise sur une chaise drapée du châle de Maman. Elle pleurait à chaudes larmes alors que ses doigts à découvert s’entortillaient entre deux congélations. Ma mère prit soin de lui remettre ses gants avant que cela ne dégénère et je compris avec gravité ce qui venait de se passer en mon absence.
-Tiens, tiens mais il semblerait bien que notre oisillon roux soit revenu parmi nous ! S’exclama Wilhelm qui cachait un sourire amusé.
Il était bien le seul. Que ce soient mes parents, Hans, Karl, Maria et Alix ils étaient tous livides.
-Où étais-tu Anna ? Demanda bientôt Maman d’une voix cassante.
Je pouvais lire les reproches dans ses yeux. Je me devais de répondre. Après tout, il me fallait assumer. Mais je n’eus pas la force. Voyant que ma réponse ne venait pas le roi des îles du Sud pouffa encore et lâcha :
-Sans doute en train d’exercer son pouvoir du feu !
Il continua de sourire bêtement, ce qui fit sortir Maman de ses gonds.
-Vous ! Taisez-vous ! Je pense qu’on vous a assez entendu depuis le début du séjour ! Cria-t-elle.
-Reine Iduna je ne vous permets…Commença-t-il.
-…Et moi je me permets ! Vous êtes ici sous notre toit et vous vous permettez des remarques plus que déplaisantes ! Vous entendez élever vos fils comme il vous plaît ! Laissez-moi m’occuper de mes filles à ma façon ! Est-ce que vous m’avez compris roi Wilhelm ?!
Le roi afficha d’abord un air furieux, puis il se tourna vers Papa et répliqua :
-Eh bien ! Quel tempérament ! A croire que votre femme a été élevée chez des sauvages ! Agnarr mon ami vous ne devez pas vous ennuyer tous les jours !
Papa enlaça fermement les doigts de Maman qui allait riposter alors que je pâlis à l’adjectif qu’on avait trop de fois, attribué aux Northuldra. Il répondit simplement :
-J’aime le caractère d’Iduna…Et je suis tout à fait d’accord avec tout ce qu’elle vient de vous dire.
Cela cloua définitivement le bec du roi des îles du Sud. Malheureusement cela n’atteint pas sa femme qui rétorqua :
-Tout ceci ne nous dit pas où était partie la fiancée de notre rejeton.
-Peut-être était-elle en train de sangloter dans sa chambre suite à ce fameux baiser surprise, minauda la Duchesse alors que je la fusillai du regard.
-C’était pourtant un coup de maître ! Il n’y a pas de quoi chipoter ! Bravo mon fils ! S’écria soudain Wilhelm.
Le visage d’Hans devint écarlate et je perçus une certaine fierté d’avoir enfin une reconnaissance. Néanmoins il se tourna vers moi et répliqua :
-Veuillez me pardonner princesse Anna, mon geste était déplacé…J’aurais dû vous demander la permission avant.
Tandis que je lui fis un petit signe de tête pour montrer que j’acceptai ses excuses, Wilhelm se prit la tête entre les mains et cria :
-Foutaises mon garçon ! Pour une fois que j’ai un peu d’estime pour vous ! Ne la piétiner pas en vous confondant en excuses puériles ! Surtout pour une femme !
-Des excuses fort dignes d’un gentleman pourtant, grinça Papa, même si en soi…Le mal est fait.
Wilhelm fit aussitôt de gros yeux et dit encore :
-Mais que me chantez-vous là Agnarr ?! Niveau scandale il me semble que vous n’étiez pas le dernier quand vous avez refusé la main de la princesse Runa pour prendre violemment votre femme à pleine bouche devant toute l’assemblée…
-Oui ! Renchérit Alix avec un rictus jaloux, il me semble que la presse en a parlé pendant des mois après cela.
Wilhelm lui lança alors un regard plein de fougue et dit derechef :
-Et que dire de notre propre premier rendez-vous ma chère ! Rempli de passion et désir ! Il ne m’avait pas fallu longtemps pour vous détroussez de toute virginité.
Un silence malfaisant s’installa alors que j’essayai de capter le regard de ma sœur. Contre toute attente, la lueur que je perçus dans ses yeux fut plus de la peur que du reproche. Ses larmes avaient figé son visage alors qu’elle gardait toujours les yeux posés vers le sol voulant le plus possible se faire oublier. J’étais heureuse qu’ils fassent de même avec moi-même si cela ne dura pas longtemps.
-Oh Wilhelm ! Vil flatteur ! Cessons de parler de cela devant tant d’âmes sensibles ! Reprit Alix rougeoyante, pendant que nous bavardons nous ne savons toujours pas où était cette demoiselle.
J’intervins immédiatement et répliquai :
-Je suis allée prendre l’air. J’avais chaud dans la salle. Il y avait trop de monde. Voilà vous êtes contente ?!
-Vous m’en direz tant ! S’exclama Alix, et donc pendant deux heures vous avez pu badiner avec d’autres hommes que votre fiancé sans chaperons ! Franchement ! Quelle gourgandine vous êtes !
-Vous venez de traiter ma fille de quoi reine Alix ?! Reprit Papa, méfiez-vous, il se pourrait qu’avec votre comportement plus que déplacé il n’y ait ni fiancé, ni traité d’amitié ce soir si vous continuez !
Wilhelm lança immédiatement un regard haineux à sa femme qui, loin d’être affectée par les paroles de notre Père, renchérit d’une voix tenace :
-Eh bien, vous avez dû sacrément vous éloigner car on ne vous a point vu dans les jardins quand nous nous y sommes baladés !
-Peut-être que la princesse Anna a été beaucoup plus loin que les jardins…Après tout…En ville c’était beaucoup plus silencieux qu’au château pour passer inaperçue, suggéra la Duchesse.
Je me retins de ne pas lui sauter dessus pour lui tirer sa tignasse blonde. Et je ne fus pas la seule. Maman explosa :
-Agnarr retiens-moi sinon y aura plus d’une seule personne des îles du Sud renvoyée d’ici cette nuit !
Cela enchanta Maria qui lui rendit un grand sourire alors que Papa dit toujours d’une voix calme :
-Laisse-moi faire Iduna…
-Tu veux vraiment que notre fille soit liée à ces deux-là ?! Pesta-t-elle en montrant Wilhelm et Alix du doigt.
Les principautés des îles du Sud éclatèrent de rire, ce qui redoubla la colère de Maman. Néanmoins Papa finit par lui masser les épaules et rétorqua d’une voix douce :
-Anna sera liée à Hans pas à ces parents. Ils vivront ici avec nous.
Puis il se tourna vers eux et ajouta :
-N’est-ce pas ?
Wilhelm reprit immédiatement :
-Bien entendu ! Nous n’allons pas encombrer le château d’une famille de plus ! Il y a déjà bien assez de vacarmes comme cela !
Maman retrouva des couleurs tout comme moi en apprenant cela.
Revenant à la remarque de la Duchesse, j’entendis Hans questionner à son tour :
-Et vous ? Où étiez-vous ? Vous n’étiez pas non plus sur les lieux quand l’accident est arrivé il me semble ! Alors cessez de l’importuner à présent !
Maria n’en fut pas affectée. Bien au contraire. Un large sourire s’étira sur son visage et elle expliqua :
-Je m’étais, je l’avoue moi aussi, retirée car j’ai eu une montée de chaleur, je suis allée me chercher à boire et prendre un peu l’air de l’autre côté des balcons sud.
-Votre excuse a tout aussi peu de poids que celle d’Anna, déclara Maman triomphante.
Elle retourna masser les épaules d’Elsa qui eut un élan de sursaut. Les parents d’Hans me dévisageaient toujours avec férocité. Je ne voulais pas m’avouer vaincu. Je finis par rehausser ma carrure et dit d’une voix que je voulais la plus neutre possible :
-La Duchesse Maria a raison, j’ai déambulé dans le centre du royaume pendant deux heures car je n’ai pas apprécié le geste du prince Hans…Néanmoins j’accepte ses excuses.
-Ça ne change rien au fait qu’elle était peut-être avec un autre galant en train de tâcher le nom des Westergaard ! Reprit Alix méfiante.
Mes yeux lui lançaient des éclairs et je pris sur moi pour ne pas laisser mon comportement impulsif prendre le dessus. Il me vint un instant à l’esprit de traiter Alix de fille de joie mais je rétorquai à la place :
-Je suis face à vous Madame, cessez de faire comme si je n’existais pas et pour répondre à votre question, non je n’étais pas avec un galant ou je ne sais qui d’autres. J’étais seule, et bien seule.
Ce fut au tour de la mère d’Hans de me lancer un regard de braise. Elle eut un petit rictus moqueur aux lèvres et se tourna vers Papa et Olson.
-C’est vous qui êtes allés la chercher si je ne me trompe, alors est-ce la vérité ?!
Mon Père hocha fermement la tête alors que j’implorais le garde de ne rien dire. Je fus soulagée quelques instants plus tard de voir qu’il acquiesça à son tour. La reine des îles du Sud afficha immédiatement un visage crispé et je n’en fus pas mécontente. Elle s’écria aussitôt :
-Nous n’allons tout de même pas vous applaudir pour votre acte, princesse Anna ! N’est-ce pas roi Agnarr ?! Dois-je vous rappeler la pagaille que votre fille a semé ?!
-Inutile de m’en faire part Reine Alix, ragea Papa, mes domestiques vont en avoir pour un bout de temps à mon avis pour donner des explications lourdes de sens à tous les dignitaires !
Elsa sortit alors de sa léthargie et murmura dans une voix pleine d’angoisse :
-Pardonne-moi Papa…Je ne voulais certainement pas ça.
Maman lui soutint l’épaule et me regarda inconsciemment avec plus de dureté avant de reprendre :
-Nous le savons Elsa.
-Nous comprenons maintenant pourquoi vous voulez garder votre première née bien au chaud, déclara à son tour Wilhelm.
Il rit avec allégresse alors que mes parents, Hans et moi blanchîmes.
-Tout ce que nous avons fait depuis sa naissance nous avons essayé de le faire pour le bien de notre fille, expliqua Papa…Je dirais même de nos filles.
Le roi des îles du Sud éclata à nouveau de rire et répliqua :
-Sérieusement Agnarr ? Vous aller essayer de me faire croire cela ?! Je vous savais fin stratège mais pas à ce point-là !
-Que voulez-vous dire ? Demanda Maman avec hargne, on dirait que vous n’avez pas pris en compte ce que mon mari a dit tout à l’heure…
Wilhelm ne releva pas sa parole et observa toujours Papa en disant :
-Voyons mon ami ! Pas à moi ! Nous savons maintenant pourquoi vous préférez maintenir l’union de votre cadette à notre bon à rien de benjamin !
Mes parents décontenancés le regardèrent encore alors qu’Hans blêmit. Mon Père finit alors par questionner :
-Ah bon ? Et j’aimerais bien savoir pourquoi ?
-Oh voyons Agnarr ! Je veux l’entendre de votre bouche ! Insista-t-il.
-Entendre quoi ? Répéta-t-il essayant de ne pas perdre patience.
Wilhelm rit encore avant de regarder mes parents avec un air désemparé…Même mauvais.
-Vous me prenez vraiment pour un idiot ou je rêve ?! Ne jouez pas à ce jeu avec moi Agnarr ! Alix et moi avons bien compris que vous voyez en votre fille une arme des plus puissantes ! Sinon pour quelles raisons l’auriez-vous caché aux yeux du monde ?!
Les larmes d’Elsa repartirent et Maman dut la calmer. Elle lança ensuite férocement :
-Agnarr ! La discussion est close à présent ! Tu vois bien que ces gens se moquent de nous ! Je ne veux pas d’un tel pacte pour Anna ou Elsa ! Renvoie-les ! Renvoie-les sinon je les étrangle de mes propres mains !
-Non Iduna je ne peux pas, répliqua-t-il avec colère.
Néanmoins il perdit également son sang-froid et cria :
-Alix ! Wilhelm ! C’est la dernière fois que je vous le dis ! Vous avez intérêt de changer de comportement ou bien les convenances royales de cet accord se feront sans vous !
-Mais enfin roi Agnarr ! Nous ne disons rien de mal ! Simplement que vous protéger à juste titre le pouvoir d’Elsa pour pouvoir le tourner à votre avantage, se moqua Alix.
-Nous pensons à notre fille avant tout ! Répliqua Maman en la serra fortement.
Elsa la fit reculer ce qui eut don de me retourner le bas ventre. Non ! Non ! Non ! Il ne fallait pas qu’elle régresse ! Et notre mission alors ?! Si seulement j’avais attendu avant d’aller voir Kristoff ! Quelle idiote je fais !
-Si vous n’avez que faire des pouvoirs de la princesse héritière, pourquoi ne pas laisser une chance à Hans de la conquérir, renchérit Wilhelm en nous dévisageant satisfait.
-Mais enfin ! Vous ne voyez pas dans quel état il l’a mise ! Pesta Papa qui n’arrivait définitivement plus à se contenir.
-Ce n’était pas lui ! Intervint soudain Karl à la surprise générale.
Quelques secondes après, il se dirigea vers ma sœur et s’abaissa à sa hauteur avant de reprendre :
-Je suis désolé de vous avoir importuner princesse Elsa, je vous promets que cela ne se reproduira plus.
Elle le dévisagea encore avec haine avant que ses yeux ne se radoucissent. Voyant que le plus vieux fils de Wilhelm attendait une quelconque remarque, elle finit par murmurer :
-Je vous pardonne prince Karl.
Puis elle se leva brusquement en signe de repli et demanda :
-Pourrais-je me retirer dans ma chambre à présent Papa ?
Il la regarda d’un air doucereux et se contenta d’hocher la tête. Le roi des îles du Sud ne l’entendit pas de cette oreille et après avoir violemment relevé son aîné il s’écria :
-Attendez Agnarr ! Ne devrait-il pas y avoir une punition pour ces messieurs, dames ?
Maman lui lança immédiatement un regard de glace.
-Vous êtes vraiment un être malfaisant ! Coupa-t-elle, Elsa s’est déjà punie, je la raccompagne.
Elles passèrent bientôt devant Papa et Maman reprit :
-Si jamais je ne suis pas revenue avant, je sais que tu feras le bon choix Agnarr.
Leurs yeux se dévorèrent du regard mais Papa ne laissa rien paraître. Je fus tellement jalouse de ne pas pouvoir les suivre. A regret, je me concentrais à nouveau sur la conversation qui battait son cours.
-Vous avez eu raison de l’envoyer se coucher…Il faut préserver une fille aussi ingénue, souleva Wilhelm.
-Bon cette fois ça suffit ! Explosa Papa en relevant subitement le col du roi des îles du Sud, J’en ai assez que vous traitiez ma fille comme une machine de guerre ! Vous pouvez disposer !
Le roi des îles du Sud pâlit alors qu’Alix surenchérit avec aplomb :
-C’est toujours non donc pour la fiancer à notre plus jeune fils ?
Papa explosa derechef :
-Non mais vous vous moquez de moi en plus ?! Je réitère ! Sortez de cette pièce ! Et mieux encore ! Il n’y aura pas de mariage ni à mon aîné ! Ni à ma cadette ! Allez ! Du vent !
Oh mes aïeux ! Qu’est-ce que c’était bon de voir Papa prendre nos défenses ! Néanmoins, je repensai à notre mission ! Il ne fallait pas qu’ils retournent chez eux si nous voulions les avoir à notre portée ! M’interposant alors entre les deux qui s’arrêtèrent surpris de me voir, je déclarai alors :
-Roi Wilhelm, ce que mes parents essayent de vous dire c’est que plus vous insisterez, moins ils seront ouverts à cette proposition. Elsa a besoin de calme. Elle a déjà un devoir de monarque et de hautes responsabilités, ce qui n’est pas mon cas.
Papa me regarda immédiatement avec des yeux de fierté alors que le père d’Hans ne trouva rien à dire. Les tensions retombèrent aussitôt et mon père surenchérit :
-Ce que vient de dire Anna est l’entière vérité, c’est pour cela que nous avons fait un décret pour nos deux plus jeunes enfants…Et que celui-ci est irrévocable !
-Mais si je ne me trompe pas, il me semble qu’il n’a pas encore été signé, non ? Minauda Alix d’une voix mielleuse.
Papa lui jeta alors un regard triomphant et un immense sourire apparut sur son visage :
-Eh bien Wilhelm ? Vous auriez caché cela à votre femme ?
Sans attendre, il fit un signe à Olson qui sortit une page de papier pliée en quatre de sa veste militaire. Il le donna à Papa qui nous le montra.
-Vous êtes tous témoins ! Il y a bien nos deux sceaux dessus ! S’exclama-t-il alors que le roi des îles du Sud pâlit.
-Vous n’avez pas été futé sur ce coup-là mon ami ! Grinça Alix en lui lançant un regard désapprobateur.
Son mari encaissa mais contre toute attente, il fut muet de toute remarque désobligeante cette fois-ci. Papa sentant qu’il avait le dessus dit encore :
-Je pense que la discussion concernant Elsa est donc close.
-Hum…Oui…Pardonnez-moi Agnarr…Passons aux punitions…Murmura-t-il.
Mais il inutile d’en avoir une pour moi. Je sentis la fièvre me gagner en ayant toujours les yeux fixés sur le décret. Ma punition était là…Devant moi. Papa comme Maman avaient bien prévu mon avenir à l’avance. Cette révélation me laissa un goût amer dans la bouche. Comment avaient-ils pu ? Pourquoi n’aurais-je pas le droit d’avoir la chance qu’ils eussent eu ? Je soupirais, la mort dans l’âme. Il allait donc falloir que je fasse comme Mamie : Que je me batte pour obtenir mon amour. Au moins ce décret pouvait facilement se perdre dans les flammes contrairement au feu sacré des coupoles. Y penser me redonna du baume au cœur.
-Alors Agnarr ? Que décidez-vous pour cette demoiselle ? Demanda bientôt Wilhelm me sortant de ma torpeur.
-Il faut au moins une punition qui marque les esprits pour ne pas qu’elle recommence à abandonner son fiancé ! S’écria à son tour Alix.
Papa se posta alors face à moi et me fit les gros yeux avant de se radoucir et de déclarai :
-Non, il n’y aura pas de punition à proprement parler. Anna aura d’autres rendez-vous avec Hans pour se rattraper de sa bourde. Point.
-Quoi ? C’est tout ? S’indigna sa mère alors que je rayonnai intérieurement.
-Oh ! Voyons Agnarr ! Je vous imaginais un peu plus disciplinaire que cela ! Se moqua Wilhelm.
-Je le serais mon cher…Si je n’avais pas moi-même fait des bourdes durant mon premier rendez-vous avec la princesse Runa de Vassar, déclara-t-il.
-Vous n’êtes tout de même pas en train de nous dire que vous lui donnez raison ?! S’offusqua Alix.
Papa me soutint l’épaule et répondit :
-Pas lui donner raison, non, mais me mettre à sa place oui. N’avez-vous pas été nerveuse lors de votre première rencontre avec Wilhelm ? Surtout s’il a fait ce qu’il vous a dit tout à l’heure…
La reine des îles du Sud eut un regard dans le vague comme si elle essayait de se remémorer ce souvenir puis elle finit par dire d’une voix sincèrement émue :
-Je m’en souviens comme si c’était hier…J’étais tellement stressée que je n’en avais pas dormi de la nuit. Wilhelm avait été brute mais j’avais su attiré son intérêt.
-Tout comme vous le faîtes toujours ma chère ! S’exclama-t-il lui aussi avec douceur.
Papa me fit un clin d’œil complice alors que Karl et Maria expliquèrent à leur tour l’angoisse de la première rencontre.
-Quant à moi, conclut Papa, j’aurais aimé fuir à toutes jambes quand j’ai su qu’il y allait y avoir une rencontre avec les principautés du royaume de Vassar. Je me souviens avoir maudit Peterssen pour avoir organiser tout ceci. J’étais fou amoureux d’Iduna et je savais que rien n’aurait pu arrêter notre amour. Mais finalement, j’y étais allé pour lui faire plaisir. Cela avait tourné à la catastrophe au départ. Iduna s’était renversée du chocolat et il avait fallu qu’elle change de robe. Je n’avais pas pu aller la rassurer mais le spectacle qu’elle m’avait offert en revenant m’avait confortée dans l’idée que je voulais l’épouser. Elle était…Tellement resplendissante. Quand je l’avais vu ainsi, j’avais su que je n’en voulais pas une autre pour m’aider à gouverner et avoir une famille…
-…Oui et c’est à ce moment-là que vous vous étiez levés comme un jeune gringalet et traversé la salle pour lui offrir une danse et un baiser ! S’exclama Wilhelm.
-Comme c’est romantique, soufflai-je en imaginant une scène similaire avec Kristoff et moi comme acteurs.
Papa se tourna aussitôt vers moi et fronça légèrement les sourcils avant de continuer :
-Romantique oui…Mais je m’étais attiré la foudre des conseillers. Cela n’avait pas été une mince affaire ! Une guerre avait failli éclater avec le royaume de Vassar mais finalement nous avions trouvé un terrain d’entente. Et je ne le regrette absolument pas aujourd’hui. Le cœur qui bat pour ma femme est le même que celui qui battait il y a presque 25 ans.
La phrase me fit rougir de plaisir. J’avais tellement voulu connaître ce même sentiment. Je l’avais eu avec Hans…Mais j’attendais de le ressentir au plus profond de mon être avec Kristoff.
-Bon ça suffit pour les jérémiades Agnarr ! Vous allez finir par vous transformer en jouvencelle si vous continuez ! Plaisanta Wilhelm, votre punition est définitive ? Vous ne souhaitez juste qu’une nouvelle rencontre entre Anna et Hans, c’est votre dernier mot ?
Papa me regarda encore avec un sourire et répliqua :
-C’est mon dernier mot Wilhelm…Que ses jeunes profitent de la fougue que nous avons eue !
Je parvins enfin à me détendre en regardant le plus jeune prince. Un état d’apaisement rayonna sur son visage et ses yeux verts s’attardèrent sur les miens. La bourde avait pu être rattrapée finalement.
-Et moi Père ? Que reçois-je comme punition ? Demanda à son tour Karl résigné.
Les yeux du roi des îles du sud le transpercèrent aussitôt et il le toisa avant de répondre :
-Vous devez avoir une bonne étoile mon garçon, puisque le roi et la reine d’Arendelle consentent à être cléments avec leurs filles, je ne vois pas pourquoi vous devriez écoper d’une punition en retour. Nous devrions vous remercier car vous avez révélé un des plus grands mystère de ce royaume. Vous n’êtes pas d’accord avec moi Agnarr ?
Papa se renfrogna tout de suite. Néanmoins il était obligé de donner raison au roi des îles du Sud. Il fit un signe de tête avant de conclure :
-Je pense qu’avec toutes ces émotions il serait bon pour la majeure partie d’entre nous d’aller se coucher. Nous avons mérité une bonne nuit.
Sans attendre Wilhelm et Alix ainsi que Karl et Maria allèrent se coucher. Hans ne tarda pas non plus et j’étais sur le point de faire de même quand Papa m’arrêta encore :
-Anna…Ta mère va passer te voir avant que tu te reposes, d’accord ?
J’hochai la tête plus que satisfaite et me ruai sur lui en déversant enfin mes larmes.
-Mer…Merci Papa.
Il me rendit mon étreinte avec tristesse et m’embrassa les cheveux avant de chuchoter :
-De rien ma petite furie rousse. Pardon pour les gifles mais c’est à moi que j’en voulais en réalité. Allez, va à présent.
Je pris un temps pour défaire ma parure de bal et une toilette légère avant d’enfiler ma nuisette et me fondre dans les draps. Maman arriva à ce moment-là. Sa tenue était froissée, ses cheveux à moitié défaits et ses lèvres bien mordues par des baisers. Il ne fit aucun doute que ses courtes retrouvailles avec Papa avaient dû être efficaces.
-Je peux venir te parler ma chérie ? M’interrogea-t-elle d’une voix innocente.
-Oh…Euh…Bien sûr Maman, répondis-je gênée.
Elle s’installa à côté de moi et me prit la main essayant de créer un contact. Je trouvais tout de suite son aura et me connecter à elle pour qu’elle soit plus apaisée.
-J’ai eu vent de la punition Anna, expliqua-t-elle gentiment.
-Ce n’était vraiment pas la pire, dis-je soulagée.
-Nous sommes d’accord…Mais laisse-moi t’expliquer certaines choses pour que tu ne sois pas stressée.
-Pourquoi est-ce que Papa et toi m’imposez ça ? Pourquoi est-ce que je ne peux pas me marier par amour comme vous, moi aussi ? Demandai-je avec affront.
-Ma chérie, Hans est quelqu’un de charmant, tu aurais pu tomber sur pire…Essaya-t-elle.
-Est-ce que toi aussi tu étais promise à quelqu’un ? Questionnai-je en la regardant droit dans les yeux pour la déstabiliser.
-Moi ? Oh…Je ne crois pas…Mes parents n’y ont pas réfléchi, dit-elle très vite.
-Alors pourquoi suis-je obligée de subir ça Maman ? On dirait que tu ne tiens pas compte des épreuves que tu as dû enduré avec Papa ! La grondai-je.
Elle me regarda longuement et me caressa la joue avant de murmurer :
-Tu as raison ma précieuse fille. Toutefois, c’est comme ça dans la royauté.
-Donc ça aurait dû être pareil pour toi ! M’offusquai-je.
Je la poussais dans les retranchements exprès pour voir jusqu’où elle irait. Maman se mordit la lèvre avec angoisse et je vis qu’elle essayait de chercher une réponse solide. Elle finit par répondre en bafouillant :
-Je suis tout à fait d’accord avec toi ma chérie. Mais comme je te l’ai dit…Mes parents ne s’étaient pas posés la question pour moi. Ils…Ils étaient très ouverts et ne se préoccupaient pas de mon avenir…Du moins pas de façon sentimental…Disons plutôt qu’ils se concentraient sur mon futur devoir de cha…Enfin professionnel.
-Et eux, Maman ? Est-ce qu’ils ont eu des mariages arrangés ? Questionnai-je encore.
Une lumière nostalgique illumina bientôt ses yeux et elle secoua la tête avant de dire avec douceur :
-Oh non…Ils n’ont pas eu besoin d’allumer de coup…Enfin de mariage arrangé…Ils ont tout de suite eu un coup de foudre réciproque…Je n’ai jamais connu deux personnes qui s’aimaient autant…Leur amour était tellement pur et passionné…Ils me manquent terriblement…Ils sont morts il y a bien longtemps de cela à présent…
Ce fut à mon tour d’être attendrie même si j’avais l’impression que Maman ne connaissait rien du premier mariage de Mamie Anna avec Amarok. Oubliant mon trouble, je posais alors ma main sur la sienne et répliquai :
-Moi aussi je connais deux personnes qui s’aiment ainsi…Toi et Papa !
Elle rougit immédiatement et fit un hochement de tête modeste. Puis elle murmura :
-Si tu laisses une chance à Hans, je suis sûre que tu connaitras cet amour véritable. Pardonne-le pour sa maladresse…Il est vraiment meilleur que son père.
Je souris faiblement en repensant à notre merveilleuse Helga et dis :
-Je le sais Maman…Je le sens au plus profond de mon aura.
-De ton aura ? Répéta-t-elle en pâlissant.
Ses doigts se raccrochèrent aux miens et je ressentis encore notre connexion. Je tentais de rester digne et bredouillai :
-Oui…Je…Je ressens des trucs étranges dans mon corps.
Les joues de Maman s’enflammèrent de gêne alors que je compris mon erreur et ajoutai très vite :
-Enfin…Non pas ce genres de choses…Enfin si ces sensations-là aussi mais ce n’est pas de celles-là dont je parle.
Je respirai un grand coup et repris plus calmement :
-Ce que j’essaye de te dire Maman…C’est que je ressens comme une énergie à l’intérieur de mon corps… Une énergie que je dois maîtriser grâce à un certain équilibre. Je l’ai déjà utilisée pour apaiser Elsa et cela a marché.
Les yeux de ma Mère brillèrent aussitôt d’émotions et elle répéta :
-Tu as réussi à utiliser cette énergie ? J’en connais une qui serait heureuse d’entendre cela si elle était encore de ce monde.
J’essayai de ne pas acquiescer et continuai :
-Il m’arrive également de me déplacer dans mes rêves quelquefois…D’aller dans des lieux qui existent réellement…J’espère que tu ne me prends pas pour une folle ?!
Les larmes redoublèrent dans ses yeux et elle secoua la tête. Elle finit par murmurer :
-C’est un miracle…Je te prends plus qu’au sérieux ma chérie…Tu es un miracle.
Je m’allongeai alors qu’elle me rabattit la couette. Elle m’embrassa et chuchota encore :
-Si ce genres de choses se reproduisent, je te promets de te faire découvrir un endroit, d’accord ? En attendant il faut que tu dormes.
-Oui Maman. Bonne nuit, conclus-je.
Elle me regarda longuement et quitta enfin la chambre. Je posais alors ma tête sur l’oreiller et entendis un froissement de papier. Je vis vite une feuille et lus avec horreur, l’angoisse qu’avait eu Elsa à propos d’un rêve dans l’Hellheilm et de ses enfants et les conséquences que cela avait engendré au bal.
-Anna…Il faut y aller pour tirer les choses au clair ! Si ça se trouve il se passe la même chose pour ma petite Helga ?! Paniquai-je.
Je voulus en avoir le cœur net. Malgré l’agitation de cette soirée, je m’endormis instantanément et réussis même à me détacher de mon corps. Je n’eus aucun mal à reconnaître l’Hellheilm et hésitai à y rester.
N’allais-je pas retomber dans mes travers en agissant ainsi ? La feuille n’aurait-elle servi à rien ? Non Anna ! J’avais réussi à faire la part des choses depuis cinq jours, il fallait que ça continue c’est tout ! Je laissais donc mon appréhension de côté et espérais apercevoir ma fille.
Quelle ne fut pas ma surprise de voir mon vœux exaucé quelques secondes plus tard. Ainsi Helga arriva accompagnée de mon homologue qui la tenait dans ses bras. Elle me fit un sourire radieux alors que la petite gigota en me voyant.
-Mamaaaaaan ! Cria-t-elle alors que ses petites jambes gambadèrent rapidement dans ma direction.
J’eus à peine le temps de m’accroupir qu’elle me sauta avec violence dans les bras. Je la réceptionnai en l’embrassant de partout.
-Ma chérie, tu es là et tu vas bien, Maman est tellement contente, dis-je d’une voix tendre.
-Oui Maman, je te l’ai dit l’autre fois que Fausse Maman Anna s’occupait de moi, me confessa-t-elle en riant.
Je me sentis tout de suite plus à l’aise et m’accroupis avec elle au creux de mes genoux. Je l’enlaçai fortement et lui déclarai :
-Tu as raison, Maman avait oublié. Tu sais Maman et Tatie Elsa ont eu peur l’autre jour parce qu’elle a vu tes cousins et ils n’étaient pas bien.
-Oh à ce propos Anna ! Nous avons une explication à cela, intervint mon homologue ravie de nos retrouvailles.
-Ah bon ? M’étonnai-je.
Rapidement l’autre Anna m’expliqua le stratagème qu’avait fait notre première ancêtre pour donner une énième leçon à ses descendantes désobéissantes.
-Tu ne peux pas savoir comme cette nouvelle me rassure ! Repris-je avec soulagement, Elsa a été mortifiée et il y a eu quelques chamboulements mais ce n’est rien nous allons tout rétablir.
-Je dirais même tout réparer, plaisanta-t-elle alors que j’éclatais de rire à mon tour.
-Et Papa est-ce qu’il va bien Maman ? Répliqua la petite en jouant avec mes cheveux.
J’essayai de ne pas me rappeler le trouble que m’avait procuré Hans et répondis :
-Oh oui très bien ma chérie. Papa se porte à merveille, il a même fait un bisou à Maman parce qu’il ne sait pas que Maman est amoureuse de tonton Kristoff.
-Et tu l’as revu Kristoff ? Demanda à son tour Anna en rougissant.
Je lui montrais le bijou en signe de réponse. Helga se réfugia ensuite dans mes bras pendant plusieurs minutes et je ne refusais pas ses câlineries. Elle m’embrassa timidement le cou et la joue et chercha un point d’appui contre ma poitrine. Je lui chantai la berceuse et ses petites paupières commençaient à se fermer.
-Oh…Je crois qu’il y en a une qui a besoin d’aller faire une bonne sieste, murmurai-je en me relevant avec elle dans mes bras.
-Ça, ça veut dire que tu pars Maman ? Demanda-t-elle avant de bailler.
-Il va le falloir, dit très gentiment l’autre Anna.
Helga pleura un petit peu, puis finit par se détacher pour aller dans les bras de mon homologue.
-On se reverra bientôt ma chérie, mentis-je alors que mes yeux s’embuaient à leur tour.
Anna plus âgée acquiesça et je la remerciai de se prêter au jeu.
-Allons te border à présent, conclut-elle en lui embrassant le nez.
Ma fille me fit un signe avant de sucer son pouce et de s’endormir dans les bras d’Anna qui lui murmura à son tour la berceuse tout en me faisant un dernier coucou. Je vis également Mamie et Maman au loin et je leur fis également un petit geste de réconfort. Je m’en retournai enfin pour des rêves moins mémorables.
****
Anna avait le visage bien rouge en entrant dans la pièce. Sans doute avait-elle subi une correction sévère de la part de Papa ou d’Olson. Je restais prostrée attendant qu’elle me regarde pour pouvoir la rassurer quant au fait que je ne lui en voulais pas pour l’évolution de cette soirée. Une fois cela fait, je ne désirais qu’une chose : Me réfugier loin des gens pour pouvoir me lamenter sur ce maudit pouvoir.
Je finis par obtenir la permission de me retirer et fus accompagnée de Maman. Alors que nous traversâmes le corridor qui menait à ma chambre, je pleurais à nouveau :
-Je suis désolée. Je voulais résister, je vous le promets…Mais Karl a été trop brute, il m’a arraché mon gant et j’ai perdu confiance.
-Ce n’est rien mon petit flocon, me dit-elle avec un sourire crispée, tu n’as pas à t’inquiéter, ton père et moi allons tout arranger.
Nous arrivâmes enfin dans ma chambre. Elle voulut m’aider à m’enlever mes vêtements mais je l’en dissuadais :
-Non. Eloigne-toi ! Sait-on jamais ! Je suis si maladroite ! Je pourrais te blesser !
Elle pâlit et je lus de la peine dans ses yeux.
-Oh…Ne pense pas cela je t’en supplie ma chérie, tu avais fait tellement de progrès depuis un mois, murmura-t-elle.
-Je sais…Mais cet idiot de pouvoir me rappelle sans cesse qu’il est plus fort que moi ! C’est un miracle que je n’ai accidenté personne tout à l’heure ! Paniquai-je.
-Allons, allons, Elsa n’exagère pas ! C’est mieux que tout le monde sache ! Tes pouvoirs ne sont pas une honte bien au contraire ! S’énerva Maman, allez ! Viens, je te défais juste les boutons de la robe et le ruban du corset.
Elle essaya de m’amadouer en approchant mais je m’esquivai et rugis :
-Merci Maman c’est gentil ! Je te dis que je peux le faire seule !
Résignée, elle soupira mais attendit patiemment. J’eus du mal à me dévêtir mais une fois que ce fut fait, je lui demandais :
-Pourrais-tu me passer ma chemise de nuit s’il te plaît ?
Maman ouvrit immédiatement des yeux ronds de surprise.
-Ta chemise de nuit ? Répéta-t-elle, mais voyons ma chérie…Tu ne fais pas ta robe de princesse des neiges ?!
-Non ! Maman ! Je suis incapable de contrôler mes pouvoirs ! Je pourrais me geler malencontreusement ! Grognai-je, allez ! Passe-moi ma nuisette s’il te plaît !
Elle afficha un air contrarié avant d’obtempérer.
-Pose-là sur le lit, ordonnai-je d’une voix cassante.
-Oh voyons Elsa ! Je te trouve ridicule là ! Tu sais maîtriser ton pouvoir ! Ce n’est pas un petit accident qui va te faire régresser ! Tu es une Pic…Enfin je veux dire tu es la princesse Elsa d’Arendelle ! Alors quoi ? Tu ne vas plus ressortir pendant treize années encore ?!
-Je…Je ne sais pas Maman, je voudrais trouver quelqu’un qui puisse me les enlever ! Pleurai-je.
Des images de Mamie et moi-même en pleine apprentissage me revint en mémoire et je m’en voulus d’agir ainsi. Pourtant c’était plus fort que moi, je n’arrivais pas à combattre le stress. Je sentais mes doigts qui étaient de plus en plus frigides à travers mes gants.
-Et Anna ? Tu y as pensé ? Elle va croire que c’est à cause d’elle ! Reprit bientôt ma mère agacée.
Je me mordis les lèvres avant de fondre en larmes.
-Je…J’ai les pensées confuses Maman…Mais tout ce que je sais c’est que je ne veux plus de ses pouvoirs ! M’énervai-je alors que la morve coulait de mon nez.
Je me pris la tête entre mes mains et continuai de pleurer. Ma Mère en profita pour m’enrôler les épaules. Contre toute attente, je ne la rejetai pas. Elle sentit alors la confiance la gagner et m’aida à me border. Puis elle me remit mes mèches en arrière et embrassa mes doigts à travers mes gants.
-Laisse-moi t’aider mon petit flocon, m’encouragea-t-elle.
Je sentis qu’elle voulut les enlever et recommençai à crier en paniquant :
-Non ! Maman ! Arrête !
Contre toute attente, elle n’insista pas. Elle prit une chaise et vint se poster à mon chevet. Puis elle me regarda longuement et déclara avec nostalgie :
-Tu es bien tout le portrait de ton grand-père maternel.
Je sursautais ne m’attendant pas à une telle révélation de sa part. Je savais que si Anna était la copie conforme de Mamie, j’étais celle de Papy. Voyant que je ne réagissais pas Maman continua :
-Il me manque terriblement. Il avait peur comme toi dès qu’il fallait accomplir des leçons. Il restait souvent en retrait estimant que ta grand-mère était la meilleure pour prendre les décisions.
Je rougis en repensant à ce couple qui se complétait si bien. Puis je finis par dire :
-Est-ce que lui aussi avait des pouvoirs Maman ?
Ses yeux se perdirent dans le vague et elle secoua la tête avec un immense sourire.
-Non. Tu es la première de la famille à en avoir mon petit flocon. Mais je crois avoir deviné pourquoi.
Elle laissa un instant de silence avant d’ajouter :
-Voudrais-tu en connaître la raison ?
Je me renfrognais aussitôt et répliquai :
-Tu peux, mais ça ne changera rien au fait que je veuille supprimer mes pouvoirs Maman.
Elle respira un grand coup et me regarda avec un petit sourire.
-Soit Elsa. Je respecterai ton choix quoiqu’il arrive.
-Je t’écoute Maman dans ce cas, murmurai-je.
-Mes parents ne m’ont jamais raconté comment ils s’étaient rencontrés. Ce n’était pas le genre de chose que l’on se disait. Mais je sais qu’ils s’aimaient très forts…Tout ça pour dire que je relie tes pouvoirs à un vague souvenir de moi à cinq ans…Bon je ne me rappelle plus exactement, mais je crois que je m’étais enfuie car j’étais en colère après ta grand-mère…Et je m’étais réfugiée dans un lieu où il faisait très froid.
Je me forçais à ne pas lui raconter tout en détail. J’étais curieuse de voir où elle voulait en venir.
-Quel est le rapport avec mes pouvoirs Maman ? Demandai-je patiemment.
-Eh bien vois-tu, cet endroit était en réalité le lieu d’où venait mon père Elysia Piceaerd. Un lieu froid rempli de phoques et de pingouin. Un lieu non loin d’Ahtohallan, tu sais la rivière magique dont je vous ai parlé lorsque vous étiez petites Anna et toi.
-J’ignorais qu’elle existait, mentis-je. Mais est-ce que tu crois que mon pouvoir vient de là ?
Maman rit et me caressa les cheveux avant de reprendre :
-Je crois surtout que ton pouvoir de neige est un don et un héritage de l’amour entre mon Papa et ma Maman.
J’aurais pu lui poser mille questions embarrassantes quant au fait qu’elle n’était pas de sang royal, à la place je lui murmurai :
-Je vais réfléchir à tout ce que tu viens de me dire Maman. Merci d’avoir partagé ton enfance avec moi.
Elle fut émue et osa m’embrasser le front avant de conclure :
-De rien mon petit flocon. Je sais que tu prendras une sage décision. En attendant une bonne nuit de sommeil ne peut te faire que le plus grand bien.
Elle me fit un petit signe et quitta la pièce. Je redoutais de tomber dans les bras de Morphée et revoir mes enfants se faire martyriser par nos homologues. Je décidais aussitôt d’écrire une lettre à Anna pour le lui expliquer. Puis, profitant qu’il n’y avait personne dans les couloirs, je m’infiltrais dans sa chambre et déposai le parchemin sous son oreiller avant de me cloîtrer à nouveau dans la mienne.
Je fis des rêves sans images et me réveillai plus apaisée le lendemain matin malgré la gravité de la situation. Profitant qu’il n’y ait personne, j’enlevais mes gants et m’entraînais à faire des bonhommes de neige. Je ratais le premier puis me concentrai à nouveau avant d’en faire un deuxième. Puis un troisième. En quelques minutes de pratique, je retrouvais mes réflexes.
-Bien…Je me suis fait peur pour rien une fois de plus, grognai-je.
Je me grondais moi-même quand j’entendis six coups contre la porte.
-Elsa ? Elsa c’est Anna ! Ouvre ! S’il te plait…
Je remis mes gants par précaution mais ne cherchai pas plus longtemps à recevoir ma petite sœur. Elle se rua dans mes bras et pleura un moment avant de murmurer :
-Oh Elsa ! Je craignais tellement que tu m’en veuilles ! Je craignais tellement que Papa et Maman nous interdisent de nous revoir ! Je t’aiderais pour tes pouvoirs si tu veux, mais s’il te plaît, ne laisse pas en plan tout tes progrès…
-Anna…Commençai-je.
-Non je sais que tu vas me dire que tu as trop peur et que tu aurais pu tuer des gens mais…
-Anna, essayai-je encore.
-Mais je suis là si tu as besoin.
-Anna ! Criai-je enfin.
Elle s’arrêta net et demanda :
-Oui ?
-Maman m’a parlé de Papy Elysia…Et ça m’a déstressée…Je me sens mieux.
-Oh ? C’est vrai ?! Me voilà rassurer ! S’écria-t-elle en me serrant à nouveau.
Puis elle s’agita et ajouta :
-Oh fait j’ai un message pour toi ! Par rapport à ton cauchemar de l’autre fois, rassure-toi tes enfants vont très biens. C’est Mémé Emma Piceaerd qui a voulu embêter nos homologues.
Mon cœur se desserra immédiatement et je demandais d’une voix violente :
-Tu en es sûre petite sœur ?!
Elle hocha la tête avant de répondre :
-Sûre et certaine. J’ai pu voir ma petite Helga pour te le confirmer.
Je poussais enfin un soupir de soulagement en profitant pleinement de l’instant présent.
_________________
Re: [Ansa's Stories] Retour vers le Passé 4 : Prise par un Northuldra : Attention contenus matures!
Sam 23 Oct 2021, 14:16
Tellement intense ce chapitre !
Déjà la rencontre avec Kristoff était moins catastrophique que je l'imaginais : je m'attendais à ce qu'Anna passe en mode yandere en faisant du forcing sur Kristoff, délivrant au passage un hypothétique et délicieux #BalanceTaTruie... mais heureusement non, dans le calme et la courtoisie. Et avec un bijou troll en récompense... je devrais dire que ça roule, mais va forcément y avoir des trucs qui vont faire déraper. Sinon, une fic d'Ansa d'une dizaine de chapitre, ça dépasserait l'entendement.
D'ailleurs, en parlant de dérapage :
Mais qui c'est qui va tout foirer ? MAIS QUI C'EST QUI VA TOUT FOIRER ?
Mais venons-en aux meilleurs... mais si enfin, vous savez de qui je parle...
Wilhelm, Alix... ils ne changeront donc jamais. Toujours là pour se croire plus intelligents que les autres et à les rabaisser de façon snob et hautaine, serait-ce même leur propre fils. Heureusement que les parents Picéards sont là pour protéger leur progénitures et remettre ces bâtards à leur places. Sinon, je les aurais cordialement suspendu par les pieds, donné je-ne-sais-combien de coups de fouets, les dépecer encore vivants, leur arracher les yeux et les leur faire mâcher longuement, les saigner lentement, extirper leur âmes et les enfermer dans un rebis pour qu'ils souffrent éternellement. Et OSEF si il y a déclaration de guerre après ça CAR ON TRAITE PAS ANNA DE GOURGANDINE !!!
Et dire qu'on a pas fini d'entendre parler d'eux... mes prochains retours seront toujours aussi ciblés sur eux, si vous voyez ce que je veux dire.
Mais quittons la frustration violente maintenant : Anna qui fait avouer sa mère à demi-mot sur ses origines et ses pouvoirs chamaniques, les retrouvailles temporaires entre Maman Anna et sa petite Helga, Iduna qui délivre à Elsa son passé et ce qu'elle a sur le cœur... tout ces moments mignons et merveilleux qui nous rassure de finir un chapitre sur le ton de la légèreté et de la sérénité
Mais qui me rappelle aussi que le bonheur est de courte durée et qu'il y a toujours la mission à accomplir. Alors qu'Agnarr et Iduna tiennent toujours à ce que leur cadette rousse soit liée à Hans... la mission va être plus dure que prévu. Et n'oublions pas Olson qui va sûrement tenter quelque chose sur la bourde d'Anna... ça craint
Déjà la rencontre avec Kristoff était moins catastrophique que je l'imaginais : je m'attendais à ce qu'Anna passe en mode yandere en faisant du forcing sur Kristoff, délivrant au passage un hypothétique et délicieux #BalanceTaTruie... mais heureusement non, dans le calme et la courtoisie. Et avec un bijou troll en récompense... je devrais dire que ça roule, mais va forcément y avoir des trucs qui vont faire déraper. Sinon, une fic d'Ansa d'une dizaine de chapitre, ça dépasserait l'entendement.
D'ailleurs, en parlant de dérapage :
-Vous croyez quoi ?! Quand il y a un bal je ne regarde pas les personnes qui viennent, peut-être ? Leurs antécédents…Leurs origines…Je dois préserver votre sécurité tout de même.
-Et vous en avez déduit ? Continuai-je.
-Que ce collier provient de chez les trolls où Monsieur Kristoff Bjorgman a été recueilli et élevé depuis l’âge de huit ans, expliqua-t-il
-Eh bien qu’attendez-vous ? Courez le dire à mon père ! Mais ne croyez pas que je ne sais pas qui vous êtes non plus monsieur Niklas Olson, amant de mon grand-oncle Pieter Piceaerd, frère d’Anna Piceaerd, ma grand-mère maternelle, la même qui étais aimée du roi Runeard mon autre grand-père sans pour autant que cet amour soit réciproque. Vous avez également épousé Béata Nattura après la guerre Northuldra/ Arendellien survenue quand ma mère avait douze ans et mon père quatorze…Voulez-vous que j’aille plus loin ou cela vous suffit ?!
Mais qui c'est qui va tout foirer ? MAIS QUI C'EST QUI VA TOUT FOIRER ?
Mais venons-en aux meilleurs... mais si enfin, vous savez de qui je parle...
Wilhelm, Alix... ils ne changeront donc jamais. Toujours là pour se croire plus intelligents que les autres et à les rabaisser de façon snob et hautaine, serait-ce même leur propre fils. Heureusement que les parents Picéards sont là pour protéger leur progénitures et remettre ces bâtards à leur places. Sinon, je les aurais cordialement suspendu par les pieds, donné je-ne-sais-combien de coups de fouets, les dépecer encore vivants, leur arracher les yeux et les leur faire mâcher longuement, les saigner lentement, extirper leur âmes et les enfermer dans un rebis pour qu'ils souffrent éternellement. Et OSEF si il y a déclaration de guerre après ça CAR ON TRAITE PAS ANNA DE GOURGANDINE !!!
Et dire qu'on a pas fini d'entendre parler d'eux... mes prochains retours seront toujours aussi ciblés sur eux, si vous voyez ce que je veux dire.
Mais quittons la frustration violente maintenant : Anna qui fait avouer sa mère à demi-mot sur ses origines et ses pouvoirs chamaniques, les retrouvailles temporaires entre Maman Anna et sa petite Helga, Iduna qui délivre à Elsa son passé et ce qu'elle a sur le cœur... tout ces moments mignons et merveilleux qui nous rassure de finir un chapitre sur le ton de la légèreté et de la sérénité
Mais qui me rappelle aussi que le bonheur est de courte durée et qu'il y a toujours la mission à accomplir. Alors qu'Agnarr et Iduna tiennent toujours à ce que leur cadette rousse soit liée à Hans... la mission va être plus dure que prévu. Et n'oublions pas Olson qui va sûrement tenter quelque chose sur la bourde d'Anna... ça craint
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le Passé 4 : Prise par un Northuldra : Attention contenus matures!
Sam 23 Oct 2021, 14:38
Merci @Dov pour ton commentaire
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le Passé 4 : Prise par un Northuldra : Attention contenus matures!
Mar 26 Oct 2021, 21:38
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