- Le Royaume d'Arendelle -
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Ansa
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Mer 13 Avr 2022, 23:20
Allez ! Voici les spoilers sans contexte du chapitre 16 de Rêves Profonds Very Happy

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Et on enchaine avec le chapitre 17 Razz

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Sam 16 Avr 2022, 20:43
Chapitre 16 : La première cinquième esprit :

J’écarquillai des yeux soudain paniqués et tentais de me raisonner. Voyons Anna…Ne sois pas idiote, c’est normal qu’il y ait des craquements dans un vieux vaisseaux comme celui-ci.
J’inspectai la pièce pour peu à peu reprendre possession de mon quotidien. Olaf dormait paisiblement ronflant à cause de sa bouche ouverte. Cela me rassura. Il n’y avait plus aucun avis de tempête. Je recalais ma tête contre l’oreiller et observai le plafond pour faire redescendre les battements de mon cœur.

-Que m’a dit cette petite Helga déjà ? Murmurai-je très bas, ah oui…Je n’ai pas subi de malédiction parce que je ne suis pas cinquième esprit…Enfin pour l'instant...De ce que j'ai compris...Ou pas...C'est ambigüe...Bon on va dire que c’est pour cela que je suis intouchable…En quelque sorte.

Mes idées se brouillaient de plus en plus dans ma tête. Il fallait rétablir le pacte qui avait été détruit entre les Arendellien et les Northuldra…Rien de plus.

-Tout paraît si simple, dis comme ça, chuchotai-je à nouveau amusée.

Je tentais de me réconforter et observai encore le hublot qui affichait une mer plutôt calme et un ciel rempli d’étoiles qui s’était rosi entre mon réveil et ma réflexion.

-Allez Anna…Tu as encore le temps de te reposer, conclus-je.

Je fermai donc les yeux et contrôlai ma respiration pour tenter de partir vers un sommeil plus réparateur. Il ne se passa pas cinq minutes avant que de nouveaux coups de sabots cognent avec force contre la coque du bateau. Mon sang afflua alors qu’un nouveau hennissement creva le silence. Je me pinçai immédiatement pour voir si je n’étais pas encore dans mes songes. Hélas, la rougeur cuisante était bien réelle.

Je fis de mon mieux pour ne pas me lever comme une folle et réveiller Olaf. Je plaquai mon visage au hublot en essayant de discerner une forme chevaline gracieuse et fluide comme l’eau dans laquelle elle était prisonnière. Encore une fois, rien ne se présenta à moi. La mer était très calme, le ciel aussi. Je me mordis violemment la lèvre d’anxiété et dis doucement :

-Bon faut vraiment que j’aille me coucher.

Je retournai à mon lit et refis mon exercice de respiration. Les coups de sabots reprirent. Cette fois, j’en eus assez. Je me tournai sur le côté pour me mettre en position fœtale et grommelai :

-Tant pis…Advienne que pourra.

Je m’endormis ainsi, bercée par les coups de l’esprit de l’eau similaire à des avertissements. Et à ma plus grande surprise, je fus bien vivante quelques heures plus tard. Les marins avaient recommencé leurs allers-retours malhabiles pour faire avancer le navire et pêcher les morues. Olaf se réveilla. Nous ne perdîmes pas de temps en habillage et allâmes prendre notre petit déjeuner. Le soleil était éclatant…L’ambiance agréable. Et elle ne changea pas durant tout le reste de la journée. Nous arrivâmes bientôt au dîner alors qu’une angoisse insoutenable me compressa soudain le bas ventre à l’idée de devoir encore repasser une nuit seule sur la grande étendue bleue. Comme j’avais refusé la veille, je me sentis obligée de prendre le vin proposé par le capitaine. Je restai toutefois raisonnable alors que lui s’était contenté de la bouteille tout au long du repas. Nous avions donc presque fini quand le chef du vaisseau déclara dans un hoquet :

-Si mes marins tiennent le cap ainsi, demain nous accostons à votre fameuse île d’Ahtohallan, j’espère que ça vaut le coup !

Je l’écoutais à peine, espérant qu’il me déposerait juste avant que lui et ces hommes ne fassent demi-tour. Pour me changer les idées, j’observais Olaf qui était assis dans un coin de la table en train de dévorer une glace au chocolat…Pouvait-on considérer cela comme du cannibalisme ?! Pensai-je amusée.

-Hum…Le dessert a l’air de te plaire ? Ris-je en lui faisant un signe autour de la bouche.
-Oh oui…C’est comme si j’avais l’impression de me faire un gros câlin, murmura-t-il.

D’un geste tendre, je lui essuyai le visage et me repositionnai sous l’œil contrarié du capitaine. Essayant de trouver une phrase aimable à son égard, je commentais bientôt :

-J’ai l’impression que ce voyage a duré une éternité, je ne suis pas mécontente d’atteindre le but.

Je me rendis compte un peu tard que ma remarque aurait pu être mal prise. Heureusement, il n’en fut rien. Le capitaine retrouva le sourire. Il continua de me fixer avec des yeux doux. Ses lèvres s’écartèrent comme s’il était sur le point de dire quelque chose. Et cela ne tarda pas :

-Vous allez me manquer, murmura-t-il.

Je sursautai presque, ayant redouté cette réponse. Je ne voulais pas qu’il s’imagine que j’allais céder à ses avances pour la dernière fois. Néanmoins comme je ne voulais pas paraître désagréable et surtout ne rien laisser transparaître devant Olaf, je mentis légèrement :

-Vous aussi, vous allez me manquer, vous étiez d’une compagnie plaisante.

Sentant que la confiance était en train de s’installer, le capitaine me prit violemment les mains me faisant devenir rouge pivoine. Son haleine empestait l’alcool alors qu’il susurra d’une voix enivrée :  

-Ne parlez pas encore de nous au passé, il nous reste toute la nuit devant nous…
-Oui vous avez raison, dis-je en baillant, d’ailleurs je suis fatiguée je crois que je vais me retirer un peu plus tôt ce soir, demain une grande journée m’attend.

Je commençai à me lever quand il m’arrêta :

-Anna attendez !

Je me raidis immédiatement et lui lançai soudain un regard peu aimable en répétant avec noblesse :

-Princesse Anna je vous prie.

Voilà…Il était bon de maintenir de la distance. Le capitaine se renfrogna et essaya de retrouver ses esprits en s’exclamant d’une voix ivre :
 
-Princesse... J’aimerais vous dire quelque chose et j’aimerais que vous me laissiez parler jusqu’au bout…S’il vous plaît…

Je soupirai d’agacement mais finalement voyant que je ne risquai pas grand-chose à cause de son état d’ivresse, je répondis :

-Je vous écoute.

Loin d’être ébranlé, il se rapprocha de moi et prit un ton larmoyant accentué par l’abus d’alcool :

-Eh bien voilà…La première fois que je vous ai vu monter sur ce bateau, j’ai tout de suite remarqué votre beauté, je me suis d’abord comporté comme un idiot avec vous mais c’est uniquement à cause de mon mauvais caractère. Puis j’ai décidé de me montrer aimable car j’ai compris que ce n’était pas la meilleure tactique pour combler votre bonheur. Nous avons donc appris à nous connaître au fils des jours et mes sentiments ont grandi envers vous et se sont transformés en amour éternel. Voilà princesse Anna ce que j’aimerais vous dire c’est que je ne peux vivre sans vous, vous êtes la lumière qui éclaire mes ténèbres, le soleil de mes nuits… Je ne suis pas doué en métaphore mais ce que j’essaye de vous dire c’est que je vous aime.

J’avais arrêté de l’écouter à la moitié de sa complainte et me focalisai plutôt sur Olaf qui était en train de s’empiffrer de maïs soufflé comme si ce qui était en train de se dire tenait de la plus grande importance. Je me retenais de rire depuis tout à l’heure quand soudain n’y tenant plus, j’explosai de rire jusqu’à ce que les larmes perlent de mes yeux. Le capitaine fut décontenancé et son visage se referma aussitôt après qu’il eut compris qu’il avait raté sa demande amoureuse. Quelques secondes plus tard, je soufflai un bon coup pour essayer de reprendre mon sérieux et essayai de me justifier :

-Excusez-moi mais sa tête était trop drôle.

Malheureusement le capitaine ne partagea pas mon allégresse et je compris que ma phrase fut pire. Cette fois, je fournis un effort incommensurable pour rester calme et sortir quelque chose de correct :

-Je vous le répète, vous avez été un compagnon plaisant mais mon cœur bat déjà pour un autre homme sur cette planète. Et puis sachez qu’on n’épouse pas une femme que l’on connaît à peine !

Boudeur, le chef du vaisseau m’observa avec des yeux choqués et renchérit :

-Vous vous contenterez donc d’un seul homme ?
-Je ne m’appelle pas la duchesse Maria de Funningur, balançai-je sur un coup de tête, révélant par la même occasion que j’avais lu sa lettre, donc oui je me contenterai de mon beau Kristoff qui fait battre mon cœur à chaque seconde vers qui mes pensées vont du matin au soir et que j’aime par-dessus tout…
-C’en est assez ! Me coupa-t-il énervé, vous pouvez aller vous coucher. Bonne nuit princesse Anna.
-Bonne nuit capitaine, conclus-je en souriant.

Puis je me tournai vers la créature d’Elsa et lui tendis ma main en ajoutant :

-Tu viens Olaf ?

Il ne m’entendit pas, continuant de faire le pitre. Je le forçai à lâcher les boules de maïs soufflés tout en piquant une poignée au passage et nous ressortîmes de la cabine. J’eus juste le temps de passer la porte que j’explosais à nouveau de rire en repensant à la tête du petit bonhomme de neige.  J’eus beaucoup de mal à m’arrêter même après l’avoir bordée et m’être mise dans mon lit. Je me tournai vers le mur en position fœtale pour tenter de ne plus y penser. Le temps que je trouve le sommeil ça me reprit plusieurs fois de suite. Cette fois je me contrôlai en m’étouffant le visage dans mon coussin. Son intervention avait eu au moins un effet positif sur mon état : Je craignais moins la nuit qui devait passer. La soirée avait tourné à mon avantage ce qui me rassurait. Je finis par embrasser Morphée et dormis une bonne partie de la nuit avec sérénité.

Hélas, il n’en fut pas de même du réveil. Alors que je sentais que le vent s’était levé secouant le navire avec force, j’ouvris les yeux en sueurs et sursautai en entendant des coups contre le battant de la porte. Olaf écarquilla des yeux vitreux et dit d’une voix endormie :

-Anna…Qu’est-ce qui se passe ?
-PRINCESSE ! PRINCESSE ! VENEZ VITE ! Cria soudain la voix du capitaine de l’autre côté.

J’entendis alors un long hennissement chevalin. Le Nokk…J’avais la certitude que c’était le Nokk qui était en train de provoquer la tempête. Mes poils s’hérissèrent mais je préférais ne rien laisser transparaître. Ne perdant pas de temps, je me levai et tirai bientôt le verrou.

-Mais qu’est-ce que vous avez à crier ainsi en pleine nuit ! Grognai-je avec colère.

Le capitaine blanchit et répliqua :

-Je sais que je suis un vieux loup de mer d’une lourdeur infinie, mais il faut que vous veniez voir le spectacle avant que nous mourrions tous !

Sans attendre, il m’agrippa par la main et me fit monter les escaliers quatre à quatre. Mon sang se glaça car le navire se dirigeait tout droit…Vers un énorme brouillard opaque et violet.

-Qu’est-ce que c’est ?! Clama un marin paniqué.

Ils essayèrent d’envoyer une lance mais celle-ci fut renvoyé au bateau manquant de nous assommer au passage.

-Il faut s’éloigner d’ici ! Hurla un autre.
-Non ! Non ! S’il vous plaît ! Pas si près du but ! Rétorquai-je en apercevant enfin un immense glacier au loin.

Sa blancheur éclatante formait un contraste étonnant avec la mer qui continuait de se déchainer, menaçante.

-Nous ne pourrons pas passer ! S’exclama un autre à l’adresse du capitaine.

Je lui lançai des éclairs tout en me raccrochant au bastingage. J’attrapais Olaf au passage. Bien qu’il tomba par terre, le capitaine parvint à nous rejoindre et cria plus fort que le vent :

-Princesse Anna ! Je suis navré ! Mais mes hommes ont raison ! Vous ne pourrez jamais atteindre votre objectif ! Voyez les vagues ! C’est un déferlement du démon ! Il nous faut rentrer ! Ça sera mieux pour tout le monde !

Non ! Non ! Non ! Je ne pouvais renoncer ! Pas si près du but ! Bravant la tempête, je me réhaussai sur le rebord du bastingage et hurlai :

-Ce n’est pas grave. Je comprends votre positionnement ! Mais je ne peux pas reculer. Je vais finir le trajet seul avec Olaf !

Pour confirmer mes dires, je pris le bonhomme de neige dans mes bras. Ce dernier perdit soudain son sourire et murmura :

-Tu sais Anna…Je ne sais pas nager moi…
-Je vais bien te tenir promis, le rassurai-je.

Je le calai sur mon dos et posai enfin mon pied par-dessus la balustrade. Le capitaine et ses hommes me regardèrent avec des yeux médusés et le chef du navire finit par dire :

-Bon courage princesse ! Adieu ! Puisse la suite de votre voyage être bénéfique !

Pour la première fois, je lui lançais un sourire sincère et clamai avec fierté :

-Merci ! Au revoir.

Je n’hésitai pas plus longtemps et comptai jusqu’à trois avant de sauter dans les eaux glacées. Je fus tout de suite happée par un cheval transparent qui me repoussa d’Olaf. Alors que j’hurlais son nom, il attrapa le petit bonhomme de neige et le mit sur son dos. Il revint ensuite à la charge et me scanda de coups de sabots. Je tentais d’abord de me débattre, affrontant les drôles de coups fluides avec bravoure. Toutefois, je m’échinais vite et perdis bientôt mon enthousiasme. La persévérance laissa place à l’angoisse. J’allais mourir là, bêtement sans avoir dit adieu à ma sœur et mon amant. Un hennissement rieur sembla répondre à ma détresse et je m’avouai vaincue.

-Vas-y…Tue-moi… Murmurai-je.

Le Nokk sembla m’entendre. Il m’observa de ses yeux translucides et me sauta enfin dessus, m’enserrant de ses pattes tel un aigle. Je fermai les yeux, cessai de retenir ma respiration. La voix d’Olaf m’appelait dans un lointain alors que je fus surprise par la vitesse. Un éclair creva le ciel au moment où nous touchâmes la brume. Une immense brûlure atteint mon corps, m’envoyant des décharges électriques de la tête aux pieds. Je me sentis faible, très faible et un désagréable sentiment d’avoir déjà vécu ce moment. Je n'arrivais toutefois pas à déterminer à quelle période de ma courte vie. Qu’importe…Mes palpitations étaient de plus en plus légères. Je fermai les yeux et accueillis le noir total.

J’atterris dans un décor épuré et froid. Il ne ressemblait pas au monde des songes où je rencontrais Helga.

-Alors c’est ça, l’Hellheilm ? Murmurai-je, eh bien…Je suis déçue.

Un frisson me parcourut le dos et je me retournai soudain, certaine d’avoir entendu quelqu’un. Tentant de ne pas laisser l’angoisse m’envahir, je m’exclamai plutôt :

-S’il vous plaît ! Ne soyez pas timide ! Vous pourriez me dire où je suis !

Un homme d’une cinquantaine d’années me fit face. Ses yeux bleus me regardèrent avec méprise alors qu’un sourire mauvais s’afficha sur son visage. Il secoua ses cheveux noirs en bataille et grogna :

-Tiens, tiens mais qu’avons-nous là…La princesse Anna d’Arendelle…Tu viens me tenir compagnie dans les limbes ? Tu es enfin déchue de l’Hellheilm.

Bien que mes poils s’hérissèrent de stress, je maintenais une voix stridente et déclarai :

-Vous avez un coup d’avance par rapport à moi Monsieur, je ne sais pas qui vous êtes.

Il ne me répondit pas mais éclata plutôt de rire en disant :

-Voilà qu’elle me donne du monsieur cette fillette naïve.

Je me renfrognai aussitôt et grommelai :

-Bien, vous me faîtes perdre mon temps. Excusez-moi de vous avoir déranger. Bonne journée.

J’avais l’idée en tête de trouver Helga pour avoir une explication à tout cela. En réalité, j’étais déçue que Papa et Maman ne soient pas venus m’accueillir. Je commençai à faire quelques pas mais l’homme me barra bientôt le passage et dit cette fois d’une voix méchante :  

-Oh non ! Tu ne vas aller nulle part petite peste ! Suis-moi maintenant !

Il voulut m’attraper la main mais je réussis à partir. Je ne pus malheureusement pas aller très loin car l’espace se serra tout autour de moi. Un cocon. J’étais en train d’être enserrée comme dans un étau.

-Non…Non s’il vous plaît, paniquai-je.

A ma grande surprise, l’homme acariâtre subit le même sort. Il se détourna enfin de moi. Je fermai à nouveau les yeux et entendis soudain une voix féminine qui répéta d’une voix douce :

-Andréas...Andréas…Andréas…

J’essayai de me rappeler si ce prénom avait été mentionné dans ma vie ou mes rêves. Mais rien ne me vint à l’esprit... Ah si ! C'était l'un des prénoms de Kristoff...Mais après tout c'était une appellation commune en Norvège. Secouant la tête, je me focalisais à nouveau sur le bruit de ce lieu effrayant qui dura encore plusieurs secondes... Puis l’appel laissa place au silence et j’oubliai bientôt la notion du temps. Coincée dans ma coquille, j’avais l’impression de perdre mon âme, mes souvenirs, mes émotions. Je ne paniquai même plus et fus même très surprise de sentir une chaleur contre la paroi épaisse.

-Mam...Anna…C’est moi Helga…Je suis venue te sauver, chuchota soudain l’adolescente.
-Helga…Me sauver…Répétai-je sans conviction.

Quelques secondes plus tard le cocon craqua et je m’étalai comme une masse sur le sol. La jeune fille me fit bien face et m’aida à me relever. Je lui dis alors à la fois soulagée et apeurée :  

-Ah te voilà. Je suis désolée, j’ai échoué.

Elle pointa un doigt sur ma bouche et secoua la tête avec un grand sourire.

-Tu n’as pas échoué du tout. Tu vas fermer les yeux et quand tu te réveilleras tu seras à nouveau vivante, d’accord ?
-Euh…Oui…Oui d’accord, répondis-je déboussolée.

Sans attendre, je m’exécutais et perdis à nouveau connaissance.


Ce fut une voix douce qui me ramena complètement dans le monde des Vivants.

-Anna, Anna s’il te plaît, réponds-moi, bredouilla Olaf avec anxiété.

Je clignais péniblement des yeux, aveuglée par une lumière puissante. Mes membres s’éveillèrent et je tapotais le sol qui était dur comme de la glace.

-Olaf…Il fait un tel froid…Avons-nous réussi ?

Le petit bonhomme ne me répondit pas tout de suite. Il se rua sur moi et m’enlaça de ses morceaux de bois avant de s’écrier :

-Oh Anna ! Tu es vivante ! J’ai eu si peur ! Nous sommes dans un immense glacier. Je crois que c’est Ahtohallan.

J’en aurais presque pleuré de joie si je n’étais pas encore nauséeuse. Je me levai patiemment et inspectai l’endroit. Nous nous trouvions dans un grand dôme où siégeaient plusieurs statues de glace.

-Nous sommes dans l’endroit de mon rêve, lui précisai-je, ces reproductions de nous que tu vois sont des souvenirs figés. Elsa est capable d’en faire, il me semble.
-Comment tu sais ça ?
-Aucune idée, murmurai-je.
-Et c’est une bonne ou une mauvaise chose que nous soyons là ? Demanda-t-il.
-Une très bonne ! M’écriai-je avec enthousiasme.

Même si maintenant je ne sais pas ce qu’on va pouvoir faire. Un peu déçue, j’avais espéré un indice.

-Peut-être dans les statues de glace, murmurai-je pensive.
-Quoi Anna ? Questionna encore Olaf.
-Non rien, viens, ordonnai-je en lui prenant sa main.

Nous nous déplaçâmes dans la grande pièce lumineuse et je restai sur mes gardes. Un peu surprise, je découvris des souvenirs qui semblaient inventés de toute pièce.

-Pourtant on dirait vraiment que le prince Hans et toi êtes amoureux sur cette statue-là ! Tu as vu comment vous vous embrassez ! Et vous portez des costumes de mariés ! Répliqua le bonhomme de neige.

Mon visage vira au rouge brique et je bredouillai :

-Oui…Eh bien…ça doit être une erreur voilà ! Le seul homme que j’épouserai de ma vie, ça sera Kristoff ! Tu le sais très bien ! C’est toi-même qui m’as dit qu’il m’aimait !
-Oui c’est vrai, je me rappelle, dit-il avec un grand sourire.

Nous parcourûmes encore l’endroit et je commençai à désespérer quand il pointa son doigt et m’indiqua soudain :

-Oh Anna ! Regarde ! La statue là-bas, elle bouge !
-Quoi ? Qu’est-ce que tu racontes ? Non, elles ne peuvent pas bouger si on ne les allume pas ! Grommelai-je.
-Mais si ! Mais si ! Y a une dame qui s’avance vers nous et on dirait une sorcière ! Insista-t-il.

Mon corps se figea alors en m’apercevant qu’il avait raison. Nous ne perdîmes pas de temps et courûmes après elle en hurlant :

-Attendez ! Attendez !

Le mystérieux souvenir ne s’arrêta pas pour autant. Il créa une crevasse dans le mur de glace à la place et s’engouffra à l’intérieur. Nous la suivîmes rapidement et descendîmes un peu plus profondément dans les entrailles du glacier. La température baissa et je commençais à grelotter avec force.

-S’il vous plaît ! Arrêtez-vous ! Criai-je encore.

Je m’avançai avec force vers elle et manquai bientôt de tomber en comprenant qu’il y avait un précipice.

-Olaf, attention ! Grommelai-je.

Je le stoppai et le maintins derrière moi. Bien que ma gorge demeurait sèche, j’avais envie de pleurer en comprenant que le souvenir était déjà loin. Mais contre toute attente, elle finit par se stopper et nous chanta de sa voix mielleuse :

-Ah-Ah…Ah-Ah…
-Qu’est-ce qu’on fait Anna ? Demanda le petit bonhomme de neige.

Je serrai les dents pour ne pas hurler et observai de plus près ce qu’il y avait au fond du précipice. Il faisait malheureusement trop sombre pour que je discerne quoique ce soit. Toutefois j’entendis un cours d’eau.

-Ah-Ah…Ah-Ah…Répéta la voix.

Je serrai les poings avec violence. C’était idiot de s’arrêter maintenant. J’étais au but de ma quête. J’oubliai la créature d’Elsa et ne cherchant pas plus longtemps, je sautai dans le trou.
J’atterris de pleins pieds sur une autre plaque de glace alors que mes membres se raidirent par une nouvelle perte de température. Je priai pour que mon cœur s’accroche et penchai la tête vers le haut en clamant d’une voix stridente :  

-Olaf à ton tour !

Quelques instants plus tard je reçus un gros bloc blanc entre mes bras. Sa neige se confondit bientôt avec mon corps et je constatais avec horreur que je ne pouvais plus bouger à cause de la glace qui me rongeait.

-Non ! Non ! Pas encore ! Bredouillai-je au bord des larmes.
-Oui ! Ce n’est pas le moment ! S’écria à son tour le souvenir.

Il vint enfin à notre rencontre. D’un geste expert qui parut pourtant simple, il tourna ses doigts et fis apparaître un morceau de charbon qu’il plaqua ensuite au sol enlevant tout le froid. Mes membres se réchauffèrent instantanément et je me focalisai à nouveau sur la statue. Je faillis mourir d’une crise cardiaque en apercevant… La Helga adolescente en face de moi.

-Toi ?! M’étonnai-je, mais non ce n’est pas possible.

Indifférente à mon choc, elle s’exclama alors :

-Enfin te voilà Anna d’Arendelle !

Pourtant j’étais réveillée. Je ne comprenais vraiment rien. Je me pinçai pour vérifier que je ne dormais pas mais la douleur fut si intense que je fus obligée de m’y résoudre. J’étais dans mon conscient.

-Bonjour je m’appelle Olaf et j’aime les gros câlins ! Intervint subitement le bonhomme de neige en courant dans les bras de la jeune fille.

Contre toute attente, elle refusa tout étreinte et répondit soudain en prenant une voix beaucoup plus mature :  

-Oui, oui je sais…Tu es autant exaspérant que quand tu es un petit garçon normal.
-Helga voyons ! En voilà des manières ! La grondai-je comme une maman auprès de sa fille.  

Loin de s’offusquer, elle éclata de rire. Des sueurs froides revinrent sur mon front quand son apparence changea totalement. Sa silhouette s’allongea longuement jusqu’à qu’elle atteigne une taille adulte. Son chignon roux disparut et laissa place à une épaisse masse de cheveux blond platine. Une robe rouge éclatante agrémentée des cristaux des esprits du peuple Northuldra se matérialisa ensuite rendant la personne plus sensuelle qu’avant. Mon sang ne fit qu’un tour et je compris immédiatement qui elle était.

-Vous êtes Emma Piceaerd, n’est-ce pas ? La première chamane et cinquième esprit du peuple Northuldra ? C’est vous qui avez tué mon grand frère et ma grande sœur ? Demandai-je avec haine.
-Oui c’est bien moi ! Clama-t-elle avec prestance.
-Oh mais je vous connais dans ce cas ! S’écria à son tour Olaf, vous êtes dans le livre de contes Northuldra/ Arendellien qu’Anna a prêté !
-Précisément, dit-elle avec moins d’antipathie à son égard.  
-Mais… Je ne comprends pas ! M’écriai-je, alors…Cette petite Helga n’existait pas…C’était vous ?

Elle me fixa longuement et répondit :

-Je puis t’assurer que cette petite existe. Mais tu ne me croirait pas si je te disais qui elle était vraiment. Tu n’aurais jamais dû la connaître. Elle m’a désobéie, elle a désobéi à la magie. Maintenant elle doit être puni. C’est normal.

Je me rappelai alors un détail évoqué par l’enfant et fusillai l’ancêtre avant de répliquai :

-C’est vous sa mémé Emma ?
-Oui, dit-elle.
-Ne lui faites pas de mal s’il vous plaît, c’est moi qui l’ai rappelé à chaque fois, plaidai-je.

Son visage se radoucit et elle murmura :

-Tu es une vraie mère louve…Comme ta mère Iduna…Comme ta grand-mère Anna…Comme ta sœur Elsa…C’est de famille il faut croire.

Je lui lançai à nouveau un regard furibond et criai de colère :

-Si c’était vraiment de famille, pourquoi avoir déclenché la guerre Northuldra/Arendellien ? Pourquoi avoir tué Suzanne et Nicolas !? Votre comportement est illogique ! Un jour vous semez le chaos chez nous, le lendemain vous m’appelez pour que je change tout ?! C’est quoi l’intérêt de votre démarche ?!

Contre toute attente la première cinquième esprit ne répliqua rien. A la place elle fit apparaître une chaise et m’ordonna de m’y asseoir. Elle posa d’abord une main lourde sur Olaf qui ferma les yeux et se mit à ronfler. Elle claqua ensuite des doigts et créa des cerceaux de flammes à l’aide de frottement de morceaux de charbon. Ces derniers vinrent encercler mes poignées pour que je ne puisse plus bouger.

-Qu’est-ce que vous faîtes ?! M’énervai-je, alors que mes poignées commençaient à rougir.

D’un pas altier, elle s’approcha de moi et dit calmement :

-Anna je vois bien que tu es en colère…Le problème c’est que si tu es dans cet état, moi aussi je le suis…Et si je n’arrive pas à contrôler mes mains…Toi et ton bonhomme de neige vous pourriez mourir brûlés d’un seul coup. Alors je vais vous expliquer toute la situation mais nous allons le faire dans le silence…Sans que tu ne me coupes, c’est compris ?

A contre cœur, je fis la moue. Je la défiais avec force et finis par céder en hochant la tête. Emma retrouva le sourire et déclara :

-Parfait. Je préfère cela mon enfant. Ce que tu viens de me reprocher est très judicieux. Il est vrai que ma démarche peut paraître bizarre. Mais je n’ai pas le choix pour cette vie-là.

Mon cœur s’accéléra et je répétais sur mes gardes :

-Cette vie-là ? Que voulez-vous dire par-là ?

Elle me regarda profondément et murmura :

-Ouvre tes chakras Anna. Et tu vas comprendre.

Mes chakras ? J’avais entendu parler de ses énergies et les reliais sans mal aux chamanes Northuldra. Je me passai péniblement mes langues sur mes lèvres et fermai les yeux. Je captai mes veines et le sang qui y coulait. Tous ces chemins qui me faisaient vivre. Des couleurs apparurent alors à mon esprit. Je dénichai une énergie bleu indigo entre mes deux yeux et une violette sur ma fontanelle. En un instant, je fus clairvoyante et aperçus des pans de ma vie qui m’appartenaient…Quand d’autres me semblaient plus fous. Un mariage avec Hans…Un mariage d’Elsa et Kristoff…Ma grand-mère Anna qui me ressemblait comme deux gouttes d’eau et qui était en train de mourir…Ma propre mort similaire à celle de Papa et Maman…D’ailleurs eux aussi étaient là…Puis un retour en arrière où j’étais beaucoup plus âgée et je me disputais avec Elsa car elle m’avait fait couronnée reine…Avant de finalement mourir électrocutée comme ça avait failli m’arriver tout à l’heure. Je crus que les souvenirs allaient s’arrêter là…Mais une autre image me broya le cœur. Helga et moi en train de nous enlacer alors qu’elle m’appelait « Maman ».

Je le savais, pensai-je très fort. Les larmes coulèrent d’elles-mêmes et Emma ne tarda pas à répliquer :

-A en juger par ton état, je suppose que tu as tout vu...Et que tu connaissais déjà certaines personnes en rêve...
-Oui...Donc...Si j’ai bien compris…Vous êtes en train de me dire qu’actuellement dans une autre dimension, je suis en train de vivre quelque chose de complètement différents d’ici ? Bredouillai-je.
-C’est exactement ça. Et dans les autres vies, il y a toujours un même concept. Je veux vous nuire et j’y parviens grâce à certaines personnes. Mais dans cette vie-là, il m’est impossible de le faire. Et c’était uniquement par ta faute Anna.  Dans cette vie-là, tu es inaccessible. Dans cette vie-là, tous les gens qui ont essayé de te nuire ont eu des ennuis après. A mon grand étonnement…Moi la première. Ce n’est pas nouveau, j’ai été exclue du monde d’Yggdrasil dès l’instant où j’ai commencé à faire du mal. Pour me punir j’ai été placée dans l’Hellheilm mais celui-ci est mon véritable enfer. Pour en sortir il faut que je répare ma faute.
-Et cette réhabilitation effacerait tout ce que vous avez fait dans vos autres vies ? Demandai-je.
-Il faut le croire, murmura-t-elle les yeux perdus dans le vague.

Une partie de moi trouvait cela injuste quand l’autre repensa à ses paroles et à ce qu’elles impliquaient.

-Attendez ! Vous avez bien dit que si quelqu’un me faisait du mal, il aurait des problèmes ? Cela veut dire vraiment tout le monde ?! M’exclamai-je horrifiée.
-Je pense que tu as compris où je voulais en venir, répondit-elle avec un sourire.

Je devins livide et commençai dans un chuchotement :

-Elsa m’a blessée ! C’est pour ça qu’elle doit mourir…
-…Et c’est pour ça que je t’ai prévenu, termina-t-elle. J’ai fait exprès de conduire Elsa dans la peur c’est moi qui avait averti les trolls de son destin lorsqu’elle était jeune. C’est moi qui l’ai fait déraper le jour de son couronnement, c’est moi qui l’ai fait partir vers la montagne du Nord etc. Et enfin c’est moi qui aie fait en sorte qu’elle te glace le cœur. J’avais besoin de quelque chose pour me libérer de l’Hellheilm sans attendre la stupide nuit de Noël…
-UNE MINUTE ! La coupai-je, vous faîtes ceci juste pour votre petite personne mais pensez à ma sœur ! Moi je veux bien vous aider !  Il n’y a aucun problème !  Mais si la situation ne change pas pour Elsa…Si elle doit vraiment mourir, vous pouvez toujours espérer que je fasse quelque chose pour vous !
-Me crois-tu assez bête pour pouvoir agir ainsi ? Je te rappelle que je suis un cinquième esprit et chamane après tout. Si je sauve Elsa, je me sauve par la même occasion.
-Dois-je en conclure que nous avons un pacte ? Dis-je avec un sourire un peu crispé après quelques instants de réflexion.

Elle me le rendit et dit d’une voix très calme :

-Tu es une petite futée mon enfant…Tu m’as devancée…Mais entendu. Pacte accordé.

Elle emprunta à nouveau son charbon et me desserra les liens. De même elle m’enleva la chaise. Puis elle sortit un parchemin de sa poche. Elle le déroula avec souplesse et me tendit une plume. Il était écrit en typographie imagée. Comme je ne savais pas ce qui était noté, j’insistai bien :

-Nous sauverons bien Elsa au moins ?
-Oui je te l’assure, promit-elle.

Rassurée même si je n’avais pas trop le choix, je signai enfin.

-Bon et maintenant ? Demandai-je impatiente.
-Ce que tu peux être pressée ! Vite et bien ne vont pas ensemble ! Je vais d’abord te donner des produits qui te seront utiles.
-Lesquels ?! M’écriai-je, et si je suis pressée, le royaume est assiégé pour le moment…Mais ça je suppose que vous le saviez aussi !  

Elle grogna immédiatement entre ses dents :

-Oui, je sais.

Elle me donna ensuite deux grandes urnes et ajouta :

-Tiens-les bien.  
-Qu’y a-t-il à l’intérieur ? L’interrogeai-je.

Son regard fut fuyant et elle marmonna rapidement :

-Si tu tiens tellement à le savoir… Regarde les noms inscrits dessus.

Je pâlis immédiatement en lisant Suzanne et Nicolas.

-Tu vas devoir les garder avec toi le reste du voyage elles ne te seront pas utiles pour le moment. Tu sauras quand les utiliser le moment venu. Tu le sentiras grâce à ton pouvoir de chamane.
-C’est donc tout ce qu’il fallait ?
-Non…Ecoute bien et cesse de vouloir aller vite ! Me gronda-t-elle, tu auras besoin de récupérer un autre ingrédient dans le palais du roi Wilhelm et de la reine Alix aux îles du Sud avant de pouvoir sauver Elsa. Il s’agit d’un sac rempli de baie de sureaux.
-Il n’y en a pas dans la Forêt Enchantée ? Me moquai-je.

Emma tiqua mais répondit :

-S’il y en a. Mais ces baies-là sont plus importantes. Tu verras pourquoi. Je ne t’en dis pas plus. Une fois que tous tes ingrédients seront réunis, il faudra que tu mélanges avec de l’eau et que tu le fasses boire le tout à Elsa est-ce bien clair ?
-Attendez…Ce n’est pas la même mixture que celle du rêve au moins ?! M’alarmai-je.
-Non, rien de tel je te le jure, promit-elle.  

Je la fixai intensément. Elle semblait honnête. Un long s’installa et elle bredouilla d’une voix bougonne :

-Allez ! Mets-toi en route à présent ! Direction les îles du Sud ! Oh ! Et pour ton moyen de transport. Le Nokk fera l’affaire. Je me suis débrouillée pour qu’il te soit docile.
-Trop aimable, grommelai-je avec un peu d’appréhension.

J’acquiesçai tout de même pour montrer que j’avais compris le plan. Je pris un temps tout de même pour lui demander :

-Est-ce que je reverrai Helga puisque vous n’allez pas la punir ?

Elle haussa les épaules et répondit :

-On verra. Ce n’est pas si simple.  

Même si je n’étais pas satisfaite de cette réponse, je devais faire avec.

-Tu peux y aller à présent ! Bon courage mon enfant ! S’écria-t-elle.
-Attendez ! J’ai une dernière question, dis-je encore, mais cette fois promis c’est la dernière…Pourquoi suis-je inaccessible ?

Les joues d’Emma Piceaerd prirent rapidement des couleurs. Elle secoua la tête pour masquer une gêne naissante et répondit avec un sourire mystérieux :

-Ça je te le révélerai plus tard, lorsque tout sera rentré dans l’ordre...Ou pas.  

Je brûlais d’impatience. Néanmoins, je respectai ma parole et conclus enfin :  

-D’accord. Merci pour tout Emma. Je ne vous décevrai pas.

J’agrippai Olaf qui s’était réveillé et nous partîmes enfin en nous fondant dans une mer sombre.


****


La soirée était interminable. Viktor continuait de surveiller la foule d’aristocrates se sentant tout puissant pendant que son acolyte n’était toujours pas revenu avec la Duchesse de Funningur. Je surveillais chacun de mes gestes bien que la glace ne pouvait rien pour moi à cause de mes étaux de fer. Je continuais d’observer inlassablement la moitié des invités qui contre toute attente avaient fini par s’habituer à la présence des tueurs en quelques heures à peine. Ils ne faisaient même plus attention au corps sans vie du duc de Funningur qui logeait toujours au sol.

-Que pouvons-nous faire reine Elsa ? Murmura Kristoff.

Je serrai fort mes dents pour ne pas laisser échapper mes larmes et répondis :

-Rien malheureusement. Être attentif aux moindres faits et gestes.

Il hocha la tête et renchérit avec un sourire :

-Je reste là pour vous protéger. Anna souhaiterait que j’agisse ainsi.

Je confirmais à mon tour et le regard du montagnard s’assombrit. Je ne savais que trop bien à quoi il pensait en cet instant. Où était ma précieuse petite sœur ? Arriverait-elle à venir avec des secours ? Je me devais d’espérer.  

-C’est gentil à vous monsieur Bjorgman, dis-je.

Je lui caressai l’épaule du mieux que je pus et fixai à nouveau les gens qui s’étaient remis à discuter. Olina reprit même bientôt du service en se chargeant d’apporter le repas en buffet. Comme si de rien n’était, pensai-je avec amertume. Par politesse, Kristoff alla me chercher un verre même si je ne pouvais pas le boire.
Ce fut le moment que choisit le chef des ennemis pour revenir dans la salle…Toujours sans la Duchesse de Funningur. Mon cœur tambourina dans ma poitrine. C’était louche. Je priais fort pour ne pas retrouver son cadavre perdu dans les draps du château. Non…Voyons Elsa ! Ne sois pas bête ! Elle s’y connait en matière de sexe, elle ! Me grondai-je. Loin de savoir ce que j’étais en train de penser, l’homme encapuchonné s’avança au centre de la salle de bal remettant une atmosphère anxiogène parmi les invités.

-Ah te voilà de retour…C’était un petit jour donc, se moqua soudain Viktor.

Nous attendîmes le souffle court que son compatriote se mette en colère. Mais il n’en fut rien. Un rictus mauvais se dessina bientôt sur son visage et il lui donna un coup de coude en répliquant :

-Effectivement, ce fut plaisant ! Mais chacun son tour ! Viktor cher ami à toi l’honneur.

Je les regardai de plus en plus terrifiée, en entendant ces propos barbares. Comment osaient-ils traiter les femmes comme des poules ? Comment osaient-ils prendre cet acte à la légère ?

-Euh…Tu ne crois tout de même pas que je vais passer derrière toi ! S’exclama-t-il.

J’eus un hoquet de dégoût et me fis toute petite, cherchant désespérément Kristoff qui n’était pas revenu. L’homme encapuchonné s’impatienta et grogna :

-Oh là, là ! Qu’est-ce que tu es difficile alors ! Débrouille-toi ! Je suis certain que tu vas dénicher une personne dans cette salle avec toutes les bonnes femmes qu’il y a ici !

Pendant un instant, je voulus bouger mais cela aurait été me faire repérer tout de suite. Hélas, je m’aperçus bien vite que le choix avait déjà été fait à l’avance…Mes yeux convulsèrent d’horreur quand Viktor pointa son doigt violemment vers moi et ajouta :

-C’est bon mon frère ! Je pense que son Altesse est partante !

Des sueurs froides me parcoururent le corps mais j’appliquai le mantra de Papa et clamai d’une voix glaciale :

-C’est hors de question !

Je retrouvai le sourire en voyant Kristoff qui dégaina ses poings vers ces hommes.

-Touchez à un cheveu de la reine Elsa et je vous promets que je vous fais votre fête ! Intervint-il de sa voix brute.

A mon grand regret, ils ne furent pas effrayés. Viktor détailla le montagnard comme une vulgaire chaussette et partit dans un fou rire.

-Je ne plaisante pas ! Renchérit le montagnard.
-Souhaitez-vous embrasser la mort mon ami ?! Le coupa le chef.

D’un geste je secouai la tête pour ne plus qu’il intervienne. Je ne voulais pas être responsable du chagrin de ma sœur. Viktor voyant qu’il avait le champ à nouveau libre, s’approcha dangereusement et reprit :

-Nous en étions donc à la reine Elsa !

Confiante grâce à mon pouvoir, j’annonçai toujours d’une voix pleine de prestance :

-Vous allez pouvoir attendre longtemps monsieur ! Je ne suis pas disposée à être ouverte à vos pratiques animales ! Laissez-moi tranquille à présent !
-Sinon quoi ? Tu vas utiliser tes pouvoirs magiques ? Minauda-t-il, cette protection ne cassera pas comme la première fois.

La phrase fut comme un coup de massue. Je me sentis désemparée. C’était trop tard pour moi. J’étais traquée et n’avais pas d’autres solutions que de me plier à cette règle. La gorge sèche par le stress, je fixai le chef droit dans les yeux et déclarai :

-Je veux voir ma cousine d’abord !

Il m’observa d’un air tyrannique et se tourna vers son frère avant de rétorquer :

-Bien Viktor, emmène-là voir Raiponce avant de pouvoir te faire plaisir.
-D’accord mon frère ! Dit-il.
-Combien de fois vais-je te le répéter ! Je ne suis pas ton frère, ragea l’autre.

Viktor s’en amusa et serra violemment mon bras. Il m’embarqua comme une vulgaire marchandise. Une peur de plus en plus violente s’installa dans mon bas-ventre. Mais je ne montrai rien. Nous arpentâmes ensemble le long corridor qui menait aux chambres.  

-C’est ici ! Déclara Viktor avant de frapper à la porte.

Il n’attendit pas de réponse et rentra sans gêne. Je fus rassurée de ne pas avoir à surprendre ma cousine dans un moment plus intimiste avec son mari.  

-Elsa qu’y-a-t-il ? Demanda-t-elle, décontractée.
 
Je la fusillai du regard et dis bientôt d’une voix froide :

-Je ne sais pas si tu es au courant mais le château est attaqué, pour toi ce n’est pas si grave puisque tu es à l’aise mais j’aimerais bien que vous luttiez avec nous au lieu de vous pavaner comme des paons.
-Nous ne pouvons rien faire ! S’énerva-t-elle, si tu es là pour me faire des reproches ce n’est pas la peine de rester.
-Du calme ma jolie… Commença Flynn à l’adresse de sa femme.
-Raiponce ! Gronda-t-elle, écoute Eugène à choisir ne préfères-tu pas que ton enfant et nous tous soyons sains et saufs ?!
-Si évidemment mais…Enchaîna le voleur.

Je l’encourageai à poursuivre mais Viktor lui coupa brutalement la parole :

-Bon son Altesse ! Il est temps ! J’ai pas toute la journée moi !

La tête me tourna. Je blêmis alors qu’il me poussa le dos pour me forcer à avancer. Je perdis toute contenance et me ruai à genoux sur ma cousine tout en plaidant prête à pleurer :  

-Non… Raiponce…S’il te plaît…Aide-moi.
-Aidez à quoi ? Demanda Flynn interloqué.
-La reine Elsa va aller passer du bon temps avec moi ! S’exclama le dénommé Viktor, nous vous souhaitons donc une bonne soirée.

Le choc passa dans leurs yeux. Mais il était déjà trop tard. Mon assassin se fit plus pressant.

-NON…ATTENDEZ…S’IL VOUS PLAIT… Hurlai-je tentant une dernière fois de rester sur place.

Mais il était inutile de lutter. Viktor avait plus de force. Il n’eut aucun mal à me tirer vers le couloir.

-Guide-moi à ta chambre ! Ordonna-t-il.  

Mes jambes tremblaient et je priais avec force pour m’évanouir. Cela ne changerait rien Elsa, il te ferait du mal quand même, pensai-je avec violence. A contrecœur, je lui montrai une chambre un petit peu plus loin au fond du couloir. Nous entrâmes dans un silence pesant et Viktor prit soin de fermer la porte à clef.

-Sur le lit et vite ! Ordonna-t-il en pointant le fusil dans ma direction.

J’avais envie de vomir mais je m’y rendis quand même.

-Assis ! Scanda encore Viktor avec barbarie.

Je m’exécutai agissant plus par mécanique que par réelle volonté. Je ne savais pas complètement à quoi m’attendre. Oh bien sûr ! J’avais lu les romans de la duchesse de Funningur comme toutes les femmes de cette famille…Je m’étais permise quelques folies dans mes grands moments de solitudes…Mais cela n’avait jamais été plus loin. Je préférai ne pas penser à ce qui allait arriver d’un instant à l’autre. Viktor s’approcha soudain de moi et me traqua comme un pauvre animal apeuré. Il commença par m’embrasser, d’abord doucement puis d’une manière beaucoup plus brute me forçant à ouvrir la bouche. Je paniquai tout de suite…Non…Non, je ne pouvais pas assouvir son désir…Tant pis…Je ne pouvais pas être consentante. Le regard de l'ennemie s’enflamma et il cria :  

-Obéis-moi !

Il accentua son geste en m’envoyant une gifle sur la joue. Je cueillis la main comme une poignée d’orties. Ma joue brûlait et une trace de doigts se vit bientôt. Le coup m’assomma. Je peinais à maintenir les yeux ouverts. Par instinct, je me passai la main gantée sur le visage. Je me sentis humiliée. J’avais envie de pleurer. Je ne voulais pas lui faire ce plaisir. A la place, je serrai les dents et me laissai faire. Je reçus sa grosse langue qui tenta d’atteindre la mienne. J’avais des hauts le cœur mais rendais le geste. Puis Viktor passa au stade suivant, il cessa de m’embrasser sur la bouche et s’attaqua à mon cou, m’arrachant mon haut de robe au passage. Les sueurs froides coulaient le long de mon front et les premières larmes perlèrent dans mes yeux. J’étais avec un fou. J’aurais pu être une fille ordinaire, il s’en fichait. Il me voulait. Il défit bientôt mon lacet de robe et agrandit la fente du bas de ma robe. Incapable de résister, je pleurais à présent. N’avait-il pas une once d’humanité ? Un peu, une microscopique branche de flocon ? Non…Ce barbare n’avait pas de cœur. Il m’allongea contre la couverture. D’une main, il me força à écarter les jambes alors que de l’autre il se faufila dans ma poitrine. Puis il produisit un bruit effroyable à mes oreilles. Un bruit que j’aurais préféré oublier. Je répétais alors dans un murmure :

-Arrêtez s’il vous plait…S’il vous plaît…Je vous en supplie…

Cette bête n’était pas de mon avis. Pris dans sa lancée, il continua jusqu’à que l’inévitable s’en suive. J’allais perdre officiellement mon honneur dans les secondes à suivre. Je ne comptais plus le nombre de larmes qui continuaient de s’écouler sur mes joues à cause de la douleur et l’humiliation.

-Oh mais tais-toi ! Grogna soudain Viktor.

Il perdit patience et me renvoya un autre soufflet. Je peinais à souffler alors que le monstre me monta dessus à la barbare. Sans même un regard de compassion, il fit son affaire avec violence. Je remuais du mieux que je pus et tentais d’imaginer un homme bon pour ne plus voir ce goujat en face de moi. J’avais longtemps détesté mon pouvoir. Pourtant je le voulais plus que tout en cet instant.

-Écarte mieux ! Allez ! Rugit-il.

Je fermai les yeux et sentis à mon plus grand désespoir que je n’étais plus blanche comme neige. Cela me mit hors de moi et je pleurai de rage. Oh mes aïeux ! Que cette brute me faisait mal. J’avais l’impression qu’on me déchirait le bas ventre. Mes cuisses semblaient s’écarter de plus en plus alors que mes hanches s’élargissaient. J’avais envie d’hurler et de frapper Viktor. Mais à la place, je continuai de subir la violence jusqu’à que le prince semble satisfait. La fin…La fin…Je veux la fin…S’il vous plaît…La fin…Répétai-je fort dans mon esprit. Après quelques minutes qui me parurent des heures, ma peine fut enfin exaucée. La bête s’arrêta essoufflée et m’embrassa encore. Puis il me murmura :

-Tu es une mauvaise partenaire.

Qu’importe…Qu’importe c’est fini…Pensai-je presque soulagée. Je voulais qu’il parte maintenant. L’avoir hors de ma vue. Semblant comprendre mon vœu, cette brute sortit enfin de ma chambre. Les dernières larmes se figèrent sur mes joues et je restai quelques minutes dans le silence avant de murmurer :

-Je l’ai fait pour toi Anna…Tu me manques petite sœur…Vivement que tu reviennes…Je ne sais pas comment m’en sortir…


Dernière édition par Ansa le Lun 11 Mar 2024, 18:02, édité 6 fois
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Sam 16 Avr 2022, 20:58
Et on enchaîne tout de suite avec le chapitre 17 Very Happy

Chapitre 17 : Le lien :

J’étais devenue un objet. Je m’étais sacrifiée pour les autres aristocrates. La personne qui nous tenait en otage avait fini par les renvoyer chez eux procurant une belle somme d’argent pour que toute cette histoire soit oubliée. Seule la famille de Corona logeait encore dans le château. Dieu que je leur en voulais. Pourquoi étaient-ils épargnés ? Pourquoi ? Cette même question me torturait du matin au soir. Je voulais me débarrasser d’eux. Ne plus les voir se pavaner ! Et Anna ? Où était Anna ? La douleur de l’avoir loin de moi était de plus en plus vive chaque jour qui passait. Je surmontais les actes barbares de Viktor pour elle. C’était à en devenir folle. La seule chose qui me donnait de l’espoir était l’autre disparition : Celle de mon petit Olaf. Pourvu qu’ils soient ensemble, sains et saufs, priai-je très fort soir après soir.

-Notre petite reine cogite, se moquait souvent la Duchesse de Funningur.

Je lui lançai un regard plein de mépris sachant qu’elle non plus n’avait pas voulu quitter le royaume.  Elle était trop occupée à prendre du plaisir avec cet homme masqué dont nous ne connaissions toujours pas l’identité. Je me frottais mes mains prisonnières des gants de fer contre mes genoux de contrariété. Les assassins ne me les avaient jamais enlevés depuis que ce monstre de Viktor m’avait touché pour la première fois.

Au début je n’avais pas trouvé ça pratique. Mais au fil des jours ma dextérité s’était habituée et j’avais fini par m’y faire. Je savais que je ne pourrai pas les garder éternellement. Ma vengeance ne serait que plus savoureuse ! Je m’imaginais déjà en train de les congeler de la tête aux pieds. Je commencerai par Viktor. Viktor cet être ignoble qui me violentait quand bon lui semblait. Oui…Pour lui la douleur serait la plus longue. J’irai par fine pellicule de glace jusqu’à ce qu’il me supplie d’arrêter. Je verrai ses yeux agonisés et j’en serai amplement satisfaite. Oui. Oui je pourrai leur faire tout ça. Je porterai enfin le nom de « monstre » à bon escient. Mes gants de fers s’entrechoquaient à nouveau. Je poussais un nouveau soupir et mes rêves s’évaporaient. En attendant, je ne pouvais rien faire seule. J’étais constamment accompagnée d’un garde ennemi. Les miens avaient été mis en prison selon la version officielle, tout comme Gerda et Kay, Olina et bien d’autres. J’étais donc prisonnière de mon propre château sans avoir aucun droit. De ce fait, je ne savais pas trop quoi faire de la plupart de mes journées.

Le château était très silencieux. Les compagnes des gardes n’avaient pas le droit à la parole. Quant aux hommes lorsqu’ils voulaient parler de quelque chose d’important, ils reprenaient leur langage étranger. A force de les entendre communiquer sans que je ne comprenne rien, j’avais l’impression de devenir folle. Du calme Elsa…Il ne fallait pas craquer. Pas encore une fois. C’était l’une de mes plus grandes craintes : Faire retomber le royaume dans une grande tempête des neiges. Quelquefois dans mes cauchemars j’imaginais les dégâts qu’avaient provoqué ma première fugue de mon pays gelé : Les gens à moitié morts dans leurs maisons. Le passé et un futur hypothétique se mélangeaient ensuite et je me voyais impuissante en train de me faire violer encore et encore jusqu’à mourir et être délivrée. Je me réveillais généralement en larmes et avait envie de m’échapper. Hélas, la porte de ma chambre était fermée à clef, surveillée en permanence par un garde.

Je n’avais pas d’autres choix que de me retourner dans mon lit et tentais de me rendormir après des heures de résistances.

Ce matin-là ne faisait pas exception à la règle. Je venais de m’habiller et de prendre mon maigre petit-déjeuner qui se composait d’une bouillie infecte. J’avais envie de me changer les idées si tenter qu’on puisse le faire dans une période aussi tourmentée. J’en avais marre de voir tout le monde souffrir et en particulier Kristoff. En pleine nuit, il m’arrivait de l’entendre pleurer l’absence d’Anna. Dans une autre situation, j’aurais trouvé cela très puéril mais il s’agissait de l’homme qu’avait choisi ma petite sœur. Je réalisais qu'il avait vraiment des sentiments pour Anna. Comme tous les matins, il était parti faire sa tournée avec un garde, Arendelle étant sous contrôle même aux plus vastes étendus du royaume. Les villageois avaient fini par comprendre ce qui se tramait au château. Tout le monde craignait les hommes en noirs. Personne ne pouvait s’échapper. Il y avait des gardes partout. Et personne ne pouvait venir nous sauver car personne ne voulait d’ennuis. C’était un cercle vicieux et j’en avais trop conscience.

Je fournis un gros effort pour éviter de broyer du noir et clamais bientôt au garde qui m’accompagnait :

-Je désirerais me rendre dans la bibliothèque !
-C’est d’accord, rugit-il.
-Serai-je donc privilégiée moi aussi, me moquai-je.

C’était une façon de lui dire que j’y serais allée sans son consentement. Qu’il le veuille ou non, j’étais la reine. C’était la première fois que je retournais dans cet endroit depuis mon couronnement. Juste avant d’ouvrir la porte, je ressentis un courant d’air froid de l’autre côté de la pièce. Je fusillai aussitôt le garde et dis encore :

-Vos intendants ne vérifient pas que toutes les fenêtres du château sont bien fermées tous les soirs ?

Ce minable haussa les épaules. A défaut de tourner la poignée, je poussai donc le battant d’un coup de fesses et découvris l’état de la pièce par moi-même. L’étranger qui m’accompagnait eut un frisson qui lui secoua les épaules. Je me focalisai sur la fenêtre qui était bien grande ouverte laissant entrer les premiers rayons du soleil. Le jeu d’échec était toujours sur la table et les pions se trouvaient bien assemblés sur le plateau. Le garde referma la porte derrière nous. Il inspecta la pièce et alla s’installer sans gêne sur l’un des sofas. Indifférente à ses gestes, je continuais d’observer les livres à l’affut d’un quelconque indice. Hélas le seul constat que je fis, fut que les livres n’avaient pas pris la poussière grâce à la fenêtre ouverte. On ne pouvait pas en dire autant de l’humidité des jours pluvieux qui les avaient rendus jaunâtres pour certains. Tu t’attendais à quoi Elsa ? Me grondai-je, qu’Anna t’aurait écrit une lettre ? Défaitiste, je préférais me réfugier dans une lecture et étais sur le point de récupérer un livre au hasard lorsqu’un papier sur la table attira enfin mon attention. Je fis gaffe de ne pas avancer trop vite pour ne pas éveiller les soupçons du garde qui m’épiait toujours. Je m’approchai donc avec prestance et dépliai le tout. Quelle ne fut pas ma déception de ne voir que deux lettres mal écrites.  

-E…P, déchiffrai-je difficilement.

Malgré toutes mes précautions, le garde fut intrigué. Il haussa un sourcil et s’intéressa à moi. Il se releva brusquement et m’arracha le papier des mains.

-Qu’est-ce que c’est ? Grogna-t-il.

Il brandit le papier sous mon nez et ajouta :

-Lisez ce qui est écrit !

Je m’exécutai et l’homme demeura pensif. Je le laissai réfléchir à son aise car ce charabia m’importait peu. La chose la plus importante était qu’il avait été écrit par Anna. Ce devait être elle qui avait ouvert la fenêtre pour partir vers la liberté. Elle, pour sûre, elle me ramènerait de l’aide. L’espoir se raviva à travers mon esprit et je ressentis bientôt une douce chaleur transperçait son corps. Je voulus me tourner vers le portrait du couronnement de Père qui trônait au centre de la pièce mais je fus frustrée de voir qu’il avait été enlevé. Il avait été remplacé par une femme. Une femme sublime dans la force de l’âge dont la chevelure blonde presque blanche tombait en grosses nattes jusqu’à ses reins. Elle portait un amas de fourrures de rennes en guise de vêtements cachant une robe d’un rouge flamboyant et une grossesse avancée. Elle se tenait au milieu d’un décor enneigé et portait un long fouet dans sa main de droite. Je ne pouvais détacher mes yeux de cette peinture. Emerveillée, je murmurai bientôt au garde :

-Qui a mis cette chose-là ?

L’homme demeura silencieux quelques instants devant mon audace, puis il finit par répondre :

-Il me semble que c’est le prince Viktor… Apparemment son père aime ce tableau.

Sautant encore sur l’occasion, j’osai demander :

-Pourquoi est-ce que votre « chef » dit tout le temps qu’ils ne sont pas frères ?

Cette fois le garde me fusilla du regard et me gronda :

-Vous posez trop de questions !

A regrets, je compris que ma courte liberté de paroles venait de prendre fin. A nouveau, les envies meurtrières me vinrent à l’esprit et je me pris à espérer que le jour où je réussirais à tous les geler, je pourrais avoir toutes les réponses à mes questions. Mais dans combien de temps cela viendrait-il ? Certes j’étais plus patiente qu’Anna mais j’avais aussi mes limites. Le non-contrôle des choses en faisait partie. A bout de nerfs, je rétorquai immédiatement au garde :

-Je veux voir ma cousine tout de suite !

L’homme me sourit de toutes ses dents noires et murmura avec ironie :

-Bien petite Reine.

Il m’escorta alors dans le grand corridor que nous longeâmes jusqu’à atteindre la chambre de Raiponce. Cette dernière était bien là mais pas dans une position à laquelle je m’attendais. Le visage rouge, les yeux brillants et les jambes écartées ma cousine trônait sur le lit alternant entre des gémissements plaintifs et des respirations saccadées. Eugène n’était pas avec elle. Je me tournais aussitôt vers le garde et dis calmement :

-Je crois que le travail a commencé…Elle est en train d’accoucher au cas où vous ne vous en seriez pas aperçu…
-Oh mon Dieu ! Clama-t-il.

Je lui lançai un regard outragé et m’exclamai :

-Veuillez rester courtois je vous prie !

Il ne s’en préoccupa pas et ressortit de la salle pour aller chercher de l’aide tout comme avait dû le faire Eugène. J’en profitais pour me rendre au chevet de ma cousine. Je ne devais pas me laisser impressionner. J’hésitais à jouer les sans cœurs. J’aurais très bien pu laisser Raiponce se débrouiller toute seule tout comme elle m’avait laissé subir les violences de Viktor depuis une quinzaine de jours. Mais je n’étais pas un monstre contrairement à ce que les gens pouvaient croire. J’aurais aimé lui passer un peu de glace sur le front mais à la place, je lui donnai quelques conseils :

-C’est bien ce que tu fais. Inspire tout ce que tu peux et souffle profondément.

Elle s’exécuta alors que ses mains comprimèrent mes gants de glace avec violence.

-Ça fait…Mal, hoqueta-t-elle en se pliant en deux.

Je faillis répondre « je sais » mais je me retins à temps. Je doutais d’avoir à passer par-là un jour. Je lui enlevai ses bas et lui mis un autre oreiller pour la caler en position mi- couchée, mi- assise. Eugène, la brute de chef et mon garde privé revinrent à cet instant.

-Nous voilà bien ! Comment allons-nous faire pour l’accoucher ?! Ragea le chef. Reine vous savez le faire vous, n’est-ce pas ?

Je le dévisageai amusée et renchéris :

-Ce n’est pas écrit sage-femme sur mon front ! Il y aurait bien le docteur Lothar mais il ne loge pas sur Arendelle…Et moi c’est hors de question, ce n’est pas parce que je suis une femme que j’ai la capacité de donner la vie… Enfin de donner la vie à quelqu’un d’autre… Enfin…

Décontenancée par la situation, je n’arrivais plus à m’exprimer.

-Bon on a compris ! Cracha Eugène avec impatience.

Je ne fis aucune remarque sur son état et ajoutai seulement :

-De plus je tiens à signaler qu’avec mes gants je ne puis pas vous être très utile.

Les trois hommes scrutèrent mes mains prisonnières et le chef approuva :  

-Vous avez raison petite Reine, il nous faut quelqu’un de plus compétent… Allez donc me chercher la Duchesse de Funningur.

Je manquer de m’étrangler avec salive en entendant ça. Maria de Funningur ? Compétente ?! Certes mais pas dans cette matière. Je ne voulais pas me montrer pessimiste. Néanmoins, je priais déjà pour l’âme du futur bébé. Le garde me garda près de lui et nous sortîmes de la pièce à l’ambiance étouffante. Les quartiers de la principauté des îles Féroé ne se trouvaient pas très loin. Je ne pris même pas la peine de frapper à la porte et fus choquée par ce que j’y trouvais. Mon sang se bloqua dans mes veines et je fusillai Kristoff. J’avais l’esprit ouvert. Je pouvais comprendre beaucoup de choses…Le fait que le montagnard pourtant robuste d’habitude sombrait peu à peu dans la dépression, ça je pouvais l’entendre. Ils lui avaient arrachés Sven et il ne savait toujours pas où était Anna. C’était atroce pour lui. Mais de là, à tomber dans les bras de la première venue ! Surtout celle-là ! Maugréai-je préférant presque qu’il se fût intéressé à moi. La Duchesse m’observa avec un sourire amusé et continua de s’agiter sous son nez avec une sensualité innée. Une partie de moi ne put en vouloir à la jeune femme qui avait des traits sympathiques. Il aurait été idiot de le nier.

-Faites comme si nous n’étions pas là ! M’offusquai-je irritée.
-Oh…Si la reine Elsa est consentante…Pourquoi s’en priver ? Ajouta-t-elle d’une voix cristalline.

D’un geste ensorceleur, elle s’approcha activement de Kristoff et pencha son visage à quelques centimètres de sa bouche. J’étais sur le point d’exploser et de faire prendre congé au montagnard en n’assenant de ne jamais le revoir quant à ma grande surprise le garde clama :

-Dame Maria ! Nous n’avons pas le temps pour vos bêtises ! Il faut que vous veniez accoucher la princesse Raiponce c’est urgent !

Je n’avais jamais été aussi contente de l’entendre. J’épiai à nouveau Kristoff en lui indiquant que nous aurons une petite conversation plus tard, puis je me délectai du visage de Maria qui s’était décomposé.

-Euh…Je ne suis pas certaine que ce soit une bonne idée, commença-t-elle.
-…Nous ne pouvons faire autrement, la coupa-t-il, la reine Elsa a ses gants, vous êtes notre seul espoir…Vous n’avez pas trop le choix de toute façon si vous tenez à votre vie !

A contrecœur la jeune femme nous rejoignit. Nous nous dépêchâmes de rebrousser chemin et entendîmes bientôt des cris qui indiquait que le travail avait avancé. En rentrant dans la pièce nous vîmes que le bébé était déjà bien engagé. Maria recula instinctivement. Elle eut un haut le cœur. Pour ma part, j’hésitai entre vomir et m’enfuir. Le chef s’aperçut enfin de notre présence et s’adressa à la Duchesse d’une voix bougonne :

-Ah vous voilà ! Aidez-là s’il vous plaît ! Je n’en peux plus d’entendre cette femme s’égosiller comme un porc en abattoir !

Impuissante d’être reléguée au rang de spectatrice, je priai encore une fois pour ces deux vies qui reposaient entre ses mains. Maria réprima une grimace de dégoût. Malhabile, elle se posta entre les cuisses de ma cousine et tira fort sur la tête du bébé. Raiponce hurlait sous l’effort.

-Maintenez mieux la tête ! Ne pus-je m’empêcher de crier avec exaspération.

Le visage de la Duchesse s’enflamma et elle cria à son tour à l’adresse de ma cousine :

-Oh mais cessez de geindre ! Si ça continue je vais vous assommer ! J’ai besoin de concentration pour vous sortir ce petit !

A ma grande surprise, ma cousine prit sur elle. Je compatis de voir qu’elle transmettait sa souffrance en broyant la pauvre main de Flynn. Faisant de mon mieux pour ne pas sentir l’odeur de sang, je constatais que les épaules du bébé arrivaient. Maria plaça ses mains dessus oubliant complètement de soutenir la tête.

-Mais ce n’est pas possible d’être si maladroite ! La fontanelle bon sang ! Enrageai-je.

Elle me lança un rictus dédaigneux mais ne réagit pas plus. Le corps ensanglanté passa et enfin les jambes et les pieds. Le bébé était là mais ne respirait pas.

-Ça y est ? ça y est ? Demanda Raiponce d’une voix faible.

Elle peinait à gigoter la tête. Je lui répondis un petit oui tout en ne pouvant m’empêcher de détacher mes yeux du visage de l’enfant qui était en train de devenir bleu. Le cordon était enroulé autour de son cou. Je criai à nouveau de colère :

-Enlevez-lui ça ! Et mettez-lui une couverture il a froid ! Il faut aussi le nettoyer !
-ASSEZ ELSA ! TU VOIS BIEN QUE LE PLUS IMPORTANT C’EST D’APPELER UN MEDECIN ! Hurla Flynn.
-On a déjà dit que le plus proche n’habite pas à Arendelle et on ne quitte pas Arendelle, dicta le chef.

J’écarquillai des yeux d’horreur et m’énervai encore après les assaillants :

-VOUS VOULEZ LES FAIRE MOURIR ?!

Le chef expliqua alors :

-Les ancêtres de ces deux imbéciles ont eu malheur de quitter le pacte d’Yggdrasil. Ils ont déséquilibré le bien et le mal et ne leur ont pas fait confiance. Ils doivent payer leurs dues à présent…Ce n’est pas négociable…C’est pour cette raison que je ne les ai pas renvoyés chez eux…Je voulais les avoir à portée de main.

Je déglutis violemment et m’entêtai face à la situation qui m’échappait une fois encore :

-Pourquoi maintenant ? Si vous teniez tellement que ça à les éliminer…Pourquoi ne pas l’avoir fait dès le départ !
-Nous ne savions pas encore quelle était la volonté de l’Yggdrasil pour le futur enfant, se justifia-t-il.

L’enfant, répétai-je dans ma tête avec horreur. Qu’en était-il de lui ? Mon regard se tourna immédiatement vers ce petit être qui était de plus en plus rigide. Pourquoi cette gourde de Maria restait-elle là, les bras ballants ?! Elle ne pouvait pas l’entourer d’une couverture pour le réchauffer ? Lui laisser une chance de vivre ! Heureusement la providence divine voulut que Flynn s’en charge. Il enleva en plus le cordon à l’aide d’un petit couteau.

-Allez petit bonhomme, allez réveille-toi ! Chuchotait-il.

Ses paroles me tordirent le ventre. Je cherchais ma respiration pour ne pas pleurer. Comme personne ne portait plus attention au chef, ce dernier s’empressa de rejoindre Eugène et lui tapota gentiment le dos en reprenant avec insistance :

-Inutile de déjouer le destin mon cher. Votre bébé ne vivra pas et votre femme non plus…
-Arrêtez avec votre destin et votre bien et mal ! Nous ne voyons pas du tout de quoi vous parler ! M’énervai-je à nouveau, attendez un peu que je sois libérée ! Vous serez accusé d’homicide volontaire et passerai à l’échafaud !

Il revint aussitôt vers moi et me ricana au nez. Puis il continua gentiment :

-Si seulement vous étiez libre petite Reine…Regardez plutôt les vies qui s’en vont au lieu de profaner de telles bêtises…

Au même moment, Raiponce appela son mari d’une voix faible :

-Eugène…

La pâleur de son vit me procura des frissons d’horreur. Je constatai bien vite que ses paupières étaient en train de se fermer alors que ses yeux tentaient de se défendre. Ce fut peine perdue. Elle partit instantanément.

-Non ma jolie…Attends, bredouilla Eugène agacé.

Je voyais à son regard qu’il n’avait pas dit son dernier mot. Hélas il avait beau frictionner l’enfant qu’il tenait toujours entre ses bras, il ne se réchauffait pas malgré les couvertures. Il n’avait pas poussé son premier cri. Son visage se décomposa. La lueur dans ses yeux montrait qu’il refusait cette réalité. Le voir jeter des regards suppliants sur sa femme qui s’endormait pour toujours me rendit malade. C’était à peine croyable. Un quart d’heure encore avant, elle était parmi nous en train de donner la vie. Nous étions tous surpassés par les évènements. Les secondes paraissaient des minutes. Eugène me lança soudain un regard furibond et je crus ma dernière heure arriver. Je ne me rendis pas tout de suite compte qu’il ne m’était pas adressé.

Posant rapidement le bébé sur le sein de sa mère, mon cousin par alliance se rua sur l’homme encapuchonné et le fit tomber au sol. Il resserra avec violence ses deux mains autour de son cou. Je me mordis la lèvre avec violence en pensant que ça allait être la fin de notre calvaire mais Flynn n’était pas assez appuyé. Il n’avait pas desserré les loques de vêtements dans la zone de la trachée mais je pouvais facilement deviner que le cou devenait rouge et que la tête blanche se vidait de son sang. Toutefois, j’entendis le chef poussait des gémissements d’agonie.

-Pourvu que ça marche ! Pourvu que ça marche ! Murmurai-je d’un sang froid cruel.

Les yeux de l’homme barbare étaient en train de rouler quand brusquement un coup de feu partit. J’hurlai immédiatement de peur en découvrant que Flynn venait de s’abattre au sol. Une odeur de poudre brûlée arriva à mes narines. Je relevai bientôt la tête et vis que c’était Viktor qui avait tiré.

-J’ai cru comprendre que tu avais besoin d’aide mon frère, dit-il avec un grand sourire.
-Je ne suis pas ton frère grogna le chef, viens donc m’aider à me relever idiot !

Je continuai de les dévisager d’un air mauvais alors que des larmes de rage me ravageait. Après plusieurs secondes, je finis par crier :

-J’aimerai comprendre pourquoi ! Pourquoi dites-vous cela tout le temps ?!

La brute d’homme encapuchonné retrouva des couleurs. De nouveau à l’aise, il se posta alors devant moi. Puis il me caressa le menton et murmura :

-Notre petite Reine s’énerve et veut des explications…Nous allons donc lui révéler quelques secrets…En premier lieu, je suis mille fois supérieur à toi.

Je me dérobai rapidement de son emprise et faillis lui cracher à la figure. A la place, je maugréai :

-Sachez que vous ne m’impressionnez pas plus que ça…Mais puisque vous prétendez être plus malin et avoir plus de pouvoirs, vous pourriez aisément remettre toutes ces personnes sur pieds !

Ses yeux tiquèrent aussitôt et il rumina à son tour :

-Je pourrais facilement le faire si je n’étais pas un homme.
-Quel est le rapport ? M’offusquai-je, consciente qu’il prenait mes paroles au sérieux.

Il fit une légère vague avec sa main gauche et répliqua :  

-Ma mère est la première chamane qui a existé sur Terre. Elle fait partie du monde de l’Yggdrasil et en a eu le contrôle avant d’être punie. Mais être son fils direct ne me permet pas d’avoir des privilèges car comme tout bon érudit le sait…Le savoir et l’apprentissage chamanique est innée chez les femmes et très compliqué pour les hommes…Pour en revenir à la famille de Corona. Leur ancêtre avaient fait un pacte avec cette chamane qui appartenait au peuple Northuldra. Quiconque sortirait de ce pacte verrait sa descendance éliminée. C’est comme ça, c’est la règle.

La tête me tournait à cause de ses explications qui n’avaient ni queues ni têtes. Je soufflai bientôt d’agacement :

-Je ne comprends absolument rien à ce que vous dîtes.  

Le chef soupira et m’indiqua le lit pour que j’aille s’assoir. Maria resta à mes côtés. Elle ne semblait pas vraiment surprise de l’histoire comme si elle en connaissait déjà tout. De même pour Viktor.  

-Reprenons depuis le début dans ce cas, déclara l’étranger d’une voix radoucie.  

Je l’écoutai attentivement en n’étant visiblement pas au bout de mes surprises.


****


-Allez, sois gentil le Nokk…Déclarai-je à l’esprit après lui avoir tendu la main.

Il me regarda avec méfiance et hennit sans toutefois m’approcher.

-Anna…Il faudrait peut-être que j’y aille d’abord, suggéra Olaf.

Je poussai un souffle désespéré et coopérai. Le bonhomme de neige prit le relai à ma place et je le jalousai secrètement car il réussit à se mettre en selle sans problème.

-A toi maintenant ! Me cria-t-il.

Retrouvant la confiance, je m’approchais une énième fois du cheval d’eau mais celui-ci se contenta de faire quelques pas en arrière en voyant que c’était moi.

-Grrr…Mais pourquoi il veut bien de toi et pas de moi ! M’énervai-je.

Olaf perdit immédiatement son sourire et demanda soudain :

-Ça veut dire quoi ça, Anna ?

Mes joues s’embrasèrent de honte et je bafouillai :

-Oh…Euh…Rien…Rien du tout.

Je balayai ensuite Ahtohallan du regard et enrageai bientôt :

-Et dire qu’Emma nous a laissé en plan ici ! Ah ! Elle est belle l’ancêtre protectrice qui sait parler aux esprits !

Je reçus aussitôt un morceau de charbon sur l’épaule. Je me retournai rapidement et perdis de mon assurance en voyant qu’Emma me fixait d’un air sévère.

-Une jeune fille écervelée qui n’a pas foi envers les adultes, tiens c’est curieux ça me rappelle quelqu’un ! Me gronda-t-elle.  

Je ne préférai pas demander qui. Après tout, j’avais la Mère Fouettarde en face de moi. Elle s’y connaissait en enfants mal élevés.

-Votre Nokk ne veut pas que je monte sur son dos, me justifiai-je.
-Il est capricieux mon enfant, je ne peux pas non plus tout le temps les contrôler, ces bêtes ont leurs caractères comme toi et moi ! Me sermonna-t-elle.

D’un geste de la main, elle indiqua à Olaf de descendre. Il commença à goutter sitôt qu’elle le prit dans ses bras.

-Euh…Vous pourriez faire en sorte qu’il reste en vie s’il vous plaît ! Dis-je cette fois poliment.

Ma première ancêtre hocha la tête et relâcha aussitôt le petit bonhomme de neige qui retrouva son état solide. Elle resta là à me fixer je sentis une immense gêne entre nous deux. Après une longue attente, je finis par lui quémander :

-Pourriez-vous faire apparaître un bâteau ? Et si possible pas celui avec qui nous avons fait le voyage allée…Le capitaine était disons…Très volage…Mon voyage serait capable de devenir un véritable enfer…
-Est-ce que j’ai une tête à m’appeler Pierre Sappos ? S’écria-t-elle avec impatience.
-Non pourquoi ? Répliquai-je du tac au tac.
-Bien ! Je ne suis pas le Père Noël ! Je ne peux pas t’offrir des présents ! Mais je vais me débrouiller pour te faire repartir autrement…

Elle soupira alors que je répondis avec optimisme :

-Merci…Enfin merci…Après tout, c’est pour vous aussi que vous faites cela !  
-Oui, oui, c’est très bien, grommela-t-elle, J’ai failli oublier que tu es une vraie pipelette mon enfant ! Allez ! Cesse tes bavardages ! Il me reste encore des garnements à aller voir ! Approche-toi donc, il doit me rester suffisamment de pouvoir pour t’envoyer directement aux îles du Sud !
-D’accord, dis-je encore.

Plus étonnée par aucun de ses gestes, je vis bientôt qu’elle fit apparaître un chaudron au centre de la terre sacrée. Elle y jeta rapidement des dizaines de morceaux de charbons qui s’embrasèrent quand elle les toucha de ses mains. Le tout se liquéfia soudain donnant une mixture épaisse, liquide et noire. La première cinquième esprit se débrouilla ensuite pour trouver une énorme cuillère qu’elle plongea dans le chaudron avant de me la tendre.

-Allez, bois-ça mon enfant ! Ordonna-t-elle.
-Euh…Moi ? Demandai-je en pointant mon doigt vers la poitrine.
-Non, le Nokk ! A ton avis ! Me gronda-t-elle, vois-tu un autre enfant ici !

J’allais commencer à dire quelque chose mais elle me coupa avant :

-Non ! Le bonhomme de neige ça ne compte pas ! Tu vas vraiment finir par l’avoir ton morceau de charbon.
-Qu’est-ce qui me dit que ce n’est pas dangereux ? Murmurai-je.

Elle ne répondit pas mais leva plutôt les yeux au ciel et je compris que je n’avais pas le choix. Je pris alors sur moi et essayai d’oublier ce que j’aspirai sous peine de vomir. Je déglutis assez rapidement. Je fermais les yeux le temps que le liquide se propage dans mon corps. Lorsque je les rouvris, j’étais sur une place de marché avec Olaf à mes côtés. Il faisait chaud contrairement à Ahtohallan. Les marchands remballaient leurs provisions. Je regardais le soleil. Nous étions en début d’après-midi.

-Anna est-ce que nous sommes arrivés aux îles du Sud ? Demanda soudain Olaf en se raccrochant à moi.
-Je suppose, murmurai-je en inspectant les côtes de pierre noires.
-J’espère qu’on ne va pas croiser ce monstre d’Hans, déclara le bonhomme de neige en essayant d’être méchant.

Je frissonnai d’avance alors que l’image d’Helga que nous avions conçus par amour me revint en mémoire. J’eus un élan de dégoût. Comment avais-je pu concevoir un enfant avec lui ?

-Anna ? Hey Anna ça va ? Questionna à nouveau la créature d’Elsa.
-Hein quoi ? Euh…Oui…Allez viens, il faut qu’on trouve le palais ! M’écriai-je.

Nous déambulâmes à travers le marché et je demandai à un passant pour éviter de perdre trop de temps.

-Vous longez la côte, il y a le village, le château se trouve juste au centre, répondit-il.  
-Merci beaucoup, dis-je.

Je pris à nouveau la main d’Olaf. Le petit bonhomme de neige me suivit une fois de plus sous le regard gêné des personnes. Nous marchâmes une vingtaine de minutes et arrivâmes enfin devant une immense bâtisse taillée dans le diamant noir qui faisait la réputation du commerce des îles du Sud. L’endroit était conforme à ses propriétaires : Vide, froid…Semblable à une forteresse qu’il fallait combattre. J’essayai de me détendre, consciente que personne ne savait qui j’étais. Echafaudant rapidement un plan dans ma tête, je me dirigeai vers les deux gardes qui se tenaient à l’entrée du château et les interpellais aussitôt :

-Bonjour Messieurs, je suis nouvelle dans le royaume des îles du Sud et j’aimerais faire la connaissance des souverains pour les remercier de m’accueillir, serait-il possible de me montrer la salle des audiences, s’il vous plaît ?

Les hommes me regardèrent visiblement gênés d’avoir été interrompus dans leur travail et l’un d’eux déclara en se moquant :

-Mais qu’est-ce qu’elle est mignonne la petite dame ! Elle est mignonne mais elle va aller faire un tour ailleurs ! Je ne sais pas d’où elle venait la madame avant mais ici, y a jamais eu d’audiences privé avec les souverains ! Ni d’audience ! Ni visite ! Alors maintenant la petite dame elle passe son chemin si jamais elle ne veut pas recevoir mon 48 dans le derrière !
-Quelle grossièreté ! Lâchai-je avec sincérité.

Ils éclatèrent de rire et je renchéris encore :

-En tous cas, si c’est comme ça que vous parlez aux femmes, ne vous étonnez pas de n’en avoir aucune…Bien…Je retourne à mon déménagement dans ce cas.

Sans même leur accorder un regard, je m’éloignai d’eux.

-Qu’est-ce qu’on fait maintenant Anna ? Chuchota Olaf.

J’esquissai un petit sourire et repris :

-Ne t’inquiète pas j’ai une idée.

Tout mon pays est en danger et ces deux idiots pensent que je vais rester tranquillement les bras croisés à attendre ! M’énervai-je intérieurement. Il devait sûrement y avoir une autre entrée par derrière. Mais ça, seule une personne ayant vécue dans un château pouvait le savoir. Nous fîmes rapidement le tour du propriétaire et découvrîmes avec regret que le lieu était entouré de remparts. Je perdis de mon optimisme et grommelai :

-Bon c’est peine perdue visiblement.

Je fus désemparée et invitai bientôt le bonhomme de neige à me rejoindre pour un câlin. J’y trouvai un certain réconfort même s’il ne faisait que gigoter.

-Anna…Anna regarde ! Il y a un tunnel en dessous du pont qui mène directement aux jardins ! S’écria-t-il soudain surexcité.

Je suivis la direction de sa branche et mon visage rayonna de nouveau. Je lui embrassai le haut du crâne et dis :

-Je savais que je pouvais compter sur toi !

Le petit bonhomme de neige en trépigna de joie. Nous réussîmes à déplacer une lourde porte en bois pourris. Nous restâmes quelques instants aux aguets. Puis Olaf s’introduisit en premier à l’intérieur du tunnel. Il reçut quelques gouttes d’eau rance. Je compris que nous étions dans les égouts. Le suivant de près, je ne redoutai plus d’être mouillée. Heureusement car quelques minutes plus tard nous fûmes confrontés à plus d’eau. Je ne préoccupai pas de savoir dans quoi je me baignais et faillis laisser ma robe qui se gonflait d’elle-même. Notre virée déboucha dans les latrines. Cette fois, j’ouvris la marche. J’inspectai rapidement la salle et indiquai bientôt que nous pouvions y aller car il n’y avait personne à l’horizon. Nous déambulâmes dans le château au hasard et je fus surprise en m’apercevant que l’endroit était vraiment désert. Nous passâmes devant une grande baie vitrée qui donnait sur une grande salle de bal. La lourde porte était ouverte. Nous nous faufilâmes à l’intérieur et je me mordis la lèvre de contrariété en imaginant l’ampleur de ma tâche.

-Bien…Par où commencer maintenant ?! Me demandai-je.  
-Peut-être dans une salle d’ésotérisme comme celle qu’on a trouvé dans la bibliothèque, dit Olaf très simplement.

Je ne sus pas ce qui me choqua le plus. Le fait qu’il connaisse le mot « ésotérisme » ou le fait qu’il se rappelle la pièce secrète.

-Euh…C’est une bonne idée, mais je ne connais pas le château, déclarai-je.

Le bonhomme de neige me regarda et répliqua :

-C’était dans ton essai sur les Northuldra et les Arendellien…
-Ah bon ? M’étonnai-je.
-Oui, oui, peut-être que tu avais été visité les îles du Sud en étant petite, suggéra-t-il.

Un vague souvenir me vint à l'esprit en effet. Toujours est-il qu’Olaf avait l’air sûr de lui. Je lui fis confiance car comme il connaissait le livre par cœur. Il n’eut aucun mal à me montrer le chemin. Patiemment, nous remontâmes l’escalier de la salle de bal puis grimpâmes encore des marches d’une tourelle ouest. A ma grande surprise nous arrivâmes dans une salle d’astronomie qui ressemblait fortement à celle que l’on pouvait trouver à Arendelle chez un monsieur nommé Sorenson. C’était l’homme de science du royaume. Un immense télescope était situé au centre de la pièce. Nous le contournâmes et je m’enthousiasmai à nouveau en disant :

-Bon bah maintenant il ne reste plus qu’à trouver un bocal avec des baies de sureaux. Olaf tu prends ce côté ! Je m’occupe de l’autre !  

Malgré l’espace la petitesse de la salle, ce ne fut pas si aisé. Nous travaillâmes silencieusement. Olaf s’attarda dans des tiroirs quand je décryptai les bocaux de différentes étagères. Nous inspectâmes plusieurs fois tout cela mais en vain. Il n’y avait rien. Je m’inquiétai à nouveau. Etions-nous vraiment mal partis ? Les baies étaient peut-être à la cuisine finalement ? Après tout ça pouvait être logique… Je n’eus pas le temps de plus y réfléchir que le bonhomme de neige s’écria :

-Anna viens voir ! Y a un dessin de flocon sur le sol qui est très beau ! Il ressemble beaucoup à ceux d’Elsa !  

Je le rejoignis immédiatement alors que la forme attira mon attention. Cependant une fois à ses côtés je ne discernai aucun dessin.

-Alors où est-ce ? Demandai-je impatiente.
-Tu ne le vois pas au sol ?  

J’inspectai aussitôt le carrelage qui contournait le télescope et la gravure me sauta immédiatement aux yeux. Je jetai à nouveau un coup d’œil à l’instrument d’astrologie et eut un éclair de lucidité.

-Olaf ! regarde ! Le bocal de baies de sureaux est imbriqué dans la machine ! M’exclamai-je.

Je n’attendis pas qu’il réagisse pour m’approcher du centre et essayai de détacher le bocal. Je forçais comme une folle et devins rouge alors que mes phalanges blanchirent.

-Tu veux que je t’aide Anna ? Proposa soudain Olaf.

Je lui fis les gros yeux mais le laissai faire juste parce que j’étais intriguée de voir comment il allait s'en sortir. A ma grande surprise, le petit bonhomme de neige hocha la tête et s’exécuta. Il se servit bientôt de sa carotte et l’utilisa comme levier. Cela fit un déclic et l’objet se détacha sous mes yeux stupéfiés.  

-Bravo ! Clamai-je toute heureuse.

Malheureusement, nous ne pûmes savourer notre victoire. En quelques secondes le télescope tomba au sol dans un bruit fracassant manquant de nous faire avoir une attaque. La suite fut comme une scène au ralenti. Nous voulûmes nous échapper mais nous entendîmes des pas à travers le couloir. Je mis Olaf derrière moi et cherchai rapidement une trappe pour qu’on puisse s’échapper. Mais il était déjà trop tard. Les gardes déboulèrent dans la salle et nous lancèrent un regard furibond en grognant avec colère :

-Encore vous ?! Comment osez-vous enfreindre les règles ?!
-J’avais besoin de juger de l’hospitalité des Westergaard par moi-même ! Dis-je hargneusement.

Ils m’encerclèrent aussitôt et me relevèrent en me secouant comme un prunier.

-Mais on dirait bien que vous en avez profité pour voler ! Sale petite trainée ! S’exclama l’autre garde en s’emparant de mon bocal.
-Non s’il vous plaît…Relâchez-moi…Mon peuple est en danger ! Criai-je alors oubliant de me faire discrète.

Animés par la rage, ils n’entendirent rien. Ils nous empoignèrent violemment par le bras. J’aurais aimé pouvoir leur donner deux poings dans la figure mais ils étaient trop forts pour que nous puissions nous dérober. Ils nous emmenèrent dans les geôles du palais et nous larguèrent à l’intérieur avant de renfermer la porte à double tour.

-Vous allez rester jusqu’à ce que le roi Wilhelm ait décidé de votre sort ! Armez-vous de patience ! Il ne reviendra pas avant un long mois ! Grogna l’un des gardes.

Je refusais d’entendre ces paroles. La tête me cognait violemment. Je ne voulais pas montrer que j’avais peur, aussi alors qu’ils s’en allaient, j’hurlai assez fort :

-VOUS VOUS ADRESSEZ A LA PRINCESSE D’ARENDELLE UN JOUR VOUS PAYEREZ POUR VOS ACTES !

Les deux hommes m’observèrent et éclatèrent de rire non convaincus. Puis il repartirent de la salle. Non satisfaite de la tournure des évènements, je passai ma colère sur les barreaux et tentais de les écarter sans grande réussite. Je n’avais pas fait tout ce chemin pour rien ! Ma sœur ! L’homme que j’aimais ! Mon peuple ! Ils étaient tous en danger ! Je ne pouvais pas rester là sans rien faire ! Olaf était dos à moi et observai les murs humides.

-Qu’allons-nous faire maintenant Anna ? Murmura-t-il.
-Je n’en sais rien, avouai-je sur le point d’éclater en sanglots… Enfin si…Peut-être que nous pourrions nous reposer.

Le bonhomme de neige me regarda comme si j’étais devenue folle. Et pour cause ! Il n’était pas très tard. Je me justifiai rapidement pour le rassurer :

-Je ne veux pas dormir par plaisir…Je cherche un moyen d’entrer en contact avec Emma…Tu sais en voyage astral comme je l’ai déjà fait.

Il comprit très bien et nous nous allongeâmes immédiatement sur le sol dur avant de fermer les yeux. Je tentais d’appeler mon inconscient. Ce fut plus long que prévu mais je finis par y parvenir.

Mon âme se détacha. Je fus heureuse d’arriver dans l’Hellheilm et d’y apercevoir la première cinquième esprit. Pour une fois, notre connexion avait été facile ! Oubliant qui elle était, je courus l’enlacer. Elle ne me repoussa pas mais resta très détachée.

-Je vois que tu as encore des ennuis, se fâcha-t-elle.
-J’ai fait de mon mieux, repris-je pleine de culpabilité.  
-Ce n’est pas encore ça, insista-t-elle.

J’étais à bout de nerfs. Me prendre toutes ses remarques acerbes ne m’aidait pas du tout. Ma gorge se voila. Je grimaçai et pleurai enfin.

-Allons, allons, mon enfant, dit-elle en me tapotant le dos, ça n’arrangera rien de se mettre dans cet état, d’autant plus que tes efforts n’ont pas été faits en vain. Regarde ce que j’ai réussi à récupérer.

Sous mes yeux surpris je la vis alors me tendre… Le bocal rempli des fameuses baies de sureaux. Comme pour me rassurer, elle précisa encore :

-Ne t’en fais pas tu l’auras au réveil.  

Je grimaçai à nouveau et haussai les épaules avant de marmonner :

-A quoi bon puisque je suis prisonnière…A moins que vous puissiez m’aider à m’échapper…

La femme me lança un regard hautain et me gronda :

-Ce que tu peux être impatiente ! Prends ceci d’abord !

Sans attendre, elle me tendit alors une feuille de papier blanche avec un fusain.

-Je ne sais pas dessiner, commentai-je.
-Peu importe le but est que tu fasses une porte ouverte. Si le fusain marche bien, ça ouvrira.

Je trouvai toute cette situation complètement idiote. Toutefois, je ne lui en fis pas part pour ne pas la vexer. Suivant ses instructions, je ne fus pas surprise en voyant que la porte se déverrouilla. L’oubliant totalement, je ne perdis pas de temps et courus vers la liberté. Ça ne lui plut pas du tout. En moins de dix secondes, je fus ramenée dans ma prison et la porte se referma à clef.

-Je n’avais pas fini, me gronda-t-elle.

Je ne voulais pas hausser le ton, pourtant je me mis à grogner :

-Qu’y-a-t-il encore ?
-Je te trouve bien pressée et sûre de toi mon enfant ! Oh ne crois pas que je n’admire pas ton optimisme ! Mais il faudra que tu fasses preuve d’humilité quelquefois !
-Que voulez-vous dire ? L’interrogeai-je un peu dépassée.

Elle répondit elle-même par des questions :

-Penses-tu que tu as déjà gagné ? Penses-tu que vos destins vont changer ? Je t’ai donné un bocal de baies de sureaux sans te dire quoi faire avec et tu veux foncée tête baissée dans l’ennemi sans même savoir les effets qu’elles pourraient provoquer !
-C’est vous qui aviez dit qu’il fallait ces éléments, me défendis-je de plus en plus embrouillée.

Emma battit des mains et déclara encore :

-Certes, mais comme toute chose ça se complique. Tu as les ingrédients c’est très bien mais maintenant il va falloir que tu te prépares à la bataille… Dois-je te rappeler qu’Arendelle est sous l’emprise d’ennemis ?!
-Mais… Mais j’espérai que le jeune homme que j’avais rencontrée…Ce Viktor des îles du Sud, venu pour le couronnement d’Elsa aurait géré la situation depuis, bégayai-je.

Une partie de moi avait gardé cet espoir au chaud pendant tout mon périple. Hélas, Emma le balaya d’un seul coup en déclarant avec moquerie :  

-Oh bien sûr ! Il l’a géré mais pas pour ton gain…

Mon cœur manqua un battement et je dis par automatisme :

-Attendez quoi ?

Ma première ancêtre me lança un regard désespéré et répondit :

-Mon enfant ! Tu ne comprends donc pas ?! Il était du côté des ennemis, il t’a entourloupée en sachant très bien qui tu étais !

Je bouillonnai aussitôt de l’intérieur en entendant la vérité. Une image du jeune homme me vint tout de suite en mémoire. Pendant un instant, je me vis lui exploser la cervelle.

-Alors…C’était bien un des frères Westergaard ? Demandai-je en me décomposant.

Emma acquiesça.

-Je suppose qu’ils viennent prendre leur revanche par rapport au pacte des Northuldra, eux aussi…dis-je, perspicace.  

Sa réponse m’étonna :

-Oui et non. Ils viennent pour quelque chose de plus fort encore, quelque chose qui a un rapport avec moi.

Cela raviva ma curiosité et lançai un regard émerveillé à la femme pour en savoir plus. Elle soupira mais finit par s’expliquer :  

-Comme tu le sais quand Pierre et moi avions crée le pacte économique avec Aren tout le monde le signa. Tout le monde sauf le pays d’Elrédor. Le roi qui était un vieil homme sans descendance n’avait pas confiance en notre peuple et doutait de notre pacte sur le long terme. Toutefois, il respectait mon pouvoir de cinquième esprit et un jour, bien des siècles plus tard, il décida de lui faire appel. Il me pria longuement et fut très pieux pendant un temps. Il m’implora de lui donner un fils qui soit immortel et de l’être lui-même par ma grâce. Je pris compte de sa demande mais mis un temps avant de me décider…Et puis un soir de Noël, alors que j’avais déjà endossé depuis longtemps, mon rôle de Mère Fouettarde, je fis un détour dans son royaume par la même occasion et lui offris ce qu’il désirait. Nous passâmes la nuit ensemble et nous nous fîmes l’amour sans relâche. Je réussis à tomber enceinte et neuf mois plus tard, j’accouchais d’un garçon. L’homme le prit, me remercia et continua de me prier jusqu’à un certain évènement…
-C’est une très belle histoire, concédai-je, mais il est où le rapport avec nous, là ?!
 
Elle me donna une petite tape sur la tête et dit avec franchise :

-Si tu me laissais le temps de finir ! J’allais y venir ! Ce bébé que j'avais mis au monde et qui est aujourd’hui un homme. Tu le connais très bien. Il y a même d’autres vies ou tu le connais intimement. Dans celle-ci, tu en es tombée amoureuse alors qu’il voulait uniquement ton trône…

Le sang me monta aux joues tandis que je réalisais.

-QUOI ?! CET HOMME EST HANS !! Criai-je.
-Précisément…Murmura-t-elle en retrouvant le sourire.

Trouve quelque chose qui contredise Anna…N’importe quoi…Le premier souvenir qui te vienne à l’esprit. Je retrouvai soudain le sourire et demandai triomphante :  

-Mais pourquoi…Est-ce qu’il a dit qu’il venait des îles du Sud quand nous nous sommes rencontrés pour la première fois, dans ce cas ?

A mon grand regret, Emma eut encore une fois la réponse :

-Tu es coriace mon enfant ! Mais sache qu’Hans n’a pas menti ! Son destin fut décidé la nuit où il fût conçu. Son père comme moi ne voulions pas que des rumeurs se propagent sur l’origine de cet enfant. C’est pour cela que le monarque d’Elrédor l’a confié très vite à Wilhelm et Alix des îles du Sud. Ils avaient déjà 12 fils dont un déjà adopté. Ils n’avaient pas peur d’en avoir un autre.
-Cela explique pourquoi tout le monde le rejetait…Il n’était pas des leurs, songeai-je.
-Exact, dit-elle, tout le monde le rejetait sauf Viktor l’autre fils adopté. Hans en a fait son esclave.

Plusieurs morceaux se recollèrent dans mon esprit. Néanmoins, je soupirai de frustration et renchéris bientôt :

-Je suis peut-être idiote mais je ne vois toujours pas le rapport avec nous.

La première cinquième esprit tiqua à nouveau, consciente que son récit était confus. Elle reprit toutefois sans hausser la voix :

-Ouvre tes chakras mon enfant je t’en supplie ! Je sais que c’est long ! Mais sois un peu patiente. Le vœux que je lui exauçai, arriva après la bataille Northuldra/ Arendellien. Le vieil homme bien que très proche de ton grand-père Runeard n'y participa pas.  A l'époque il me pria ardument pour que j'accepte son souhait. L'écart entre les deux royaumes termina donc de se creuser quand ton père décida de fermer le château. Le vieil homme trouva qu’Arendelle devenait une relation économique trop mystérieuse. Il se renseigna donc pour savoir ce qu’il se tramait et n’obtint aucune réponse. Il recommença donc à me prier et je lui appris la vérité sur le don de ta sœur et ses origines. Cela le mit hors de lui. Il ne comprenait pas comment l’amour entre deux humains pouvait avoir créé un pouvoir alors que j’étais moi-même mystique. Ce qu’il ignorait, c’est que j’en avais donné à Hans. Il hérita des défauts de l’humanité.

-Ce n’est pas vraiment un cadeau que vous avez fait, la raillai-je.  

Elle me fixa à nouveau mais accepta mes paroles. Ses joues s’embrasèrent et elle continua :

-J’ai préféré te transmettre tout l’amour.

Je fus soudain prise de sueurs froides et répétai :

-Me transmettre ? Que voulez-vous dire ?

Emma ne répondit pas tout de suite. Elle me força à m’assoir et respira longuement avant de dire :

-J’en voulus beaucoup à ma descendance pour son exploit. Ma colère doubla en pensant qu’Elysia était en plus un descendant direct de Pierre Sappos mon ennemi. Aussi je décidais de me venger à mon tour. Je réussis à venir une nuit qui n’était pas celle de Noël et pris la place d’Iduna dans la couche aux côtés de ton père....Et...Nous te conçûmes…
-Attendez quoi ?! M’offusquai-je, Vous… Voulez… Dire que ma mère n’est pas ma mère ?! Non ! Non ! ça je n’y crois pas ! C’est immonde ! Vous êtes immonde !

Je me relevai subitement et priai mon âme de rejoindre mon corps. Mais mon ancêtre me regarda, désorientée et me rattrapa avant. Elle répliqua dans une voix pour la première fois trahie par la détresse :

-Non ! Attends ! S’il te plaît mon enfant !

Je réfutai derechef :

-Je ne suis pas votre enfant et je ne veux plus vous écouter ! Je n’ai même plus envie de vous aider ! Vous me dégoûtez ! Je suis sûre que vous mentez ! Vous ne pouvez pas être ma mère ! Vous êtes blonde ! Divine !  Immortelle ! C’est impossible !

Emma me serra plus fort et répliqua avec calme :

-Et pourtant je te promets que c’est la réalité. J’ai définitivement été répudiée pour ça, condamnée à errer dans l’Hellheilm sans en être satisfaite. Je ne suis pas parfaite, je te l’ai déjà dit…J’en ai fait bien des desseins.  

Mais je ne l’écoutais déjà plus et repris en pâlissant :

-Attendez ! Ça veut dire qu’Hans est mon demi-frère ?!

Elle acquiesça.  

-C’est ignoble…Vous êtes ignoble…Je crois que je vais vomir, murmurai-je.
-Que dans cette vie-là mon enfant, dit-elle doucement, que tu m’en veuille, je le comprends amplement. Mais finalement, ta vraie Maman par l’affecte demeurera toujours Iduna. Je ne suis pas là pour la remplacer et après ta mission tu pourras faire comme avant.
-C’est tellement facile à dire, grognai-je.

Je la fusillai à nouveau du regard et ajoutai :

-C'est pour cela que je suis inaccessible ? Oh...Et laissez-moi deviner…Ce fameux vieil homme…Il s’agissait du Duc de Weselton n’est-ce pas ?

Mon ancêtre fut silencieuse. Je le pris comme un « oui ». Après un long silence, elle expliqua :  

-Oui pour ta première question...Et oui...C’est bien lui en personne, le duc de Weselton, il est plus connu sous le nom de son duché mais Weselton fait partie du royaume d’Elrédor, il gouverne les deux.

Mon souffle se saccada. Je me sentis de plus en plus mal. Heureusement que je ne pouvais pas m’évanouir par voyage astral. Loin de comprendre mon malaise, la gardienne continua :

-Quand Weselton sut la vérité il ne fit plus appel à mes services et décida de se venger par lui-même. C’est pour ça que lui et Hans vinrent au couronnement de ta sœur. Il ne se doutait pas du tout que les événements prendraient cette ampleur. C’est pourquoi il sauta sur l’occasion pour l’exterminer par ses propres moyens. Mais quand ta sœur rétablit finalement le royaume, elle renvoya Hans prisonnier chez lui et coupa le pacte économique avec le duc.
-C’est donc eux qui sont au château ?!
-Exact.

Je pris un temps pour tout assimiler et ajoutai :

-Je vais devoir le combattre c’est bien ça ?
-Oui mon enfant, répondit-elle.

Je stabilisai mon état et décidai de mettre de côté mes émotions. Il fallait me préparer à mon avenir proche à présent. Je pris alors les mains de la doyenne et lui demandai d’une voix posée :

-Puis-je me réveiller et partir cette fois ?

Elle retrouva un sourire satisfait et s’écria :

-Oui ! Oui il est temps ! J’ai foi en toi mon enfant ! Tu as toute la force et l’intelligence pour combattre avec brillance ! Sache que si tu réussis à changer ce destin deux personnes pourront revivre.
-Comme Helga ? Demandai-je le cœur battant.
-Non. Elle ne fait pas partie de ta vie…Mais tes parents oui par exemple.
-D’accord, dis-je un peu déçue.

Contre toute attente, je me surpris à l’enlacer. Elle me frotta vigoureusement le dos et murmura :

-Allez ! Il est temps…Je garde les ingrédients, je viendrai te les donner quand tu en auras besoin…Dessine une jolie porte à présent.


Je m’exécutai les mains tremblantes et quittai bientôt le monde des morts.
Une porte éclatante en fer forgée apparut comme garante de notre liberté. Je serrai un poing déterminé et conclus :

-C’est parti !  


Et pour la référence à la musique...



Dernière édition par Ansa le Sam 30 Juil 2022, 11:50, édité 1 fois

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Dim 17 Avr 2022, 10:19
Deux chapitres en une fois ! C'est pas tous les soirs que ça arrive, dites donc.

Donc chapitre 16 :

Du côté d'Anna, elle est toujours en route pour réparer la rupture du pacte entre Arendelle-northuldras. Elle s'apprête à accoster à Ahtohallan (non sans avoir entendu les coups de sabots de l'esprit de l'eau) que direct elle doit faire face aux sentiments amoureux du capitaine envers elle, et le résultat est... ce qu'on pouvait attendre : franchise, honnêteté et vérité.

Mais les choses s'empirent dès le lendemain... l'esprit de l'eau est ici ! Et malgré l'avertissement des hommes du navires, Anna n'écoute que son courage (et son but) et se jette à l'eau avec Olaf. Puis petit passage temporaire avec sa Helga (et un homme voulant s'en prendre à elle, pour une raison inconnu ?) avant qu'elle ne revienne à la réalité. Elle pensait que l'esprit l'avait noyé, mais ce n'était finalement pas le cas selon Helga. Donc retour direct chez les vivants, plus précisément dans Ahtohallan avec Olaf, face aux souvenirs figés de ses vies alternatives (unie avec Hans, vous savez).

Elle demande à Anna de se racheter pour le mal qu'elle a fait dans le passé et surtout pour ce qu'elle a fait à Elsa dans le premier film (la peur, la fuite, l'incontrôlabilité de ses pouvoirs...), mais Anna l'en a empêché car elle serait... inaccessible ? De quelle façon ? Je suppose qu'on attendra dans la suite. En attendant, elle lui donne deux urnes, portant les noms de Suzanne et Nikolas et lui dit d'aller chercher un sac de baie de sureaux dans le palais des deux furoncles (Wilhelm et Alix des îles du Sud pour info), de les mélanger dans de l'eau et de faire boire à Elsa. Mouais... quand on sait ce que ça fait les sureaux dans ce monde, je donnerais pas chère de ma confiance...

Du côté d'Elsa, elle est toujours prisonnière de Viktor dans son propre chez-elle, avec Kristoff, Raiponce, Eugène et toute la clique. Le chef des ennemis (dont l'identité est encore inconnu) revient des appartements de Pouffiasse, où il semble y avoir passé du bon temps, et invitant Viktor à faire de même. Mais ce dernier préfère plutôt se faire Elsa, sachant que cette dernière a les mains encagés, donc impossible d'utiliser son pouvoir. Et même l'intervention de Kristoff ne l'empêche pas, et ne parlons pas non plus de Raiponce et d'Eugène qui préfèrent ne pas intervenir pour leur propre sécurité, et celle de leur enfant.

Et l'inévitable arrive... le viol de Viktor sur Elsa. Scène assez cru et charnelle, ça commence assez doucement par des baisers langoureux mais indésirables pour aboutir sur de la pénétration sauvage et primaire. Et qui ne rendra la vengeance d'Elsa (si elle arrive) que plus savoureuse, bien plus qu'une glace au chocolat !
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Dim 17 Avr 2022, 10:22
Puis chapitre 17 :

Du côté d'Elsa, elle sort à peine de l'horrible viol qu'elle a subi de Viktor pour le bien de son peuple, à maudire la famille de Corona pour leur passivité (complicité même ?) et à s'inquiéter pour Anna et Olaf, soucieuse de leur disparition. Et comme si ça ne suffisait pas à l'empêcher de dormir, faut toujours que Pouffiasse vienne mettre son grain dans cette situation, surtout que cette dernière le prend bien quand c'est elle qui se fait passer dessus.

Bref, le lendemain, Elsa se rend à la bibliothèque du château, sous surveillance d'un garde, et y trouve le morceau de papier laissé par Anna avec les initiales d'Emma Picéard marqué dessus, ainsi que le tableau amené par Viktor, celui de sa mère.

Puis petit détour dans les appartements de Raiponce/Eugène, où cette première commence déjà à donner naissance à son bébé. Malgré sa mauvaise vision d'elle pour l'avoir abandonné à son sort, elle l'aide à accoucher, mais il est décidé de faire intervenir Pouffiasse... qui était en train de faire une affaire avec Kristoff, au grand désarroi d'Elsa. Mais que dira Anna quand elle apprendra cela ?!

Bon c'est le moment de l'accouchement, qui se déroule assez mal d'ailleurs. En même temps, quand c'est Pouffiasse qui s'en charge... ou quand le chef à l'identité inconnu de répliquer que cette douleur est dû à la faute de leurs ancêtres d'avoir briser le pacte d'Yggdrasil, que c'est donc obligatoire et qu'il voulait voir Raiponce souffrir... voir mourir même, avec son petit, et c'est se qui se passe ! Pire encore, Eugène se fait tuer par Viktor en essayant de tuer l'encapuchonné. S'ensuit une longue explication sur qui serait l'encapuchonné : il est le fils de la première chamane du monde. Emma Picéard ?

Du côté d'Anna, elle désespère à ne pas pouvoir chevaucher l'esprit de l'eau, contrairement à Olaf. Emma lui fait donc avaler une mixture l'amenant directement aux Îles du Sud avec Olaf. Une première tentative de pénétrer dans le palais est réfuté à cause des gardes, il faudra donc la jouer Solid Snake dans Metal Gear Solid, et en partie grâce à Olaf qui semble bien connaitre le chemin pour parvenir au baies de sureaux. Mission accomplie (avec l'apparition d'un flocon au sol, indiquant l'emplacement du bocal à sureau. Un coup de pouce d'Emma ?), mais ensuite gâché car la récupération fait suffisamment de bruit pour attirer les gardes, comme dans toute fiction impliquant de l'infiltration.

Les voilà attrapés et jetés aux cachots, mission échouée finalement ! Mais c'est toujours le moment de repartir dans l’Hellheilm, retrouvant Emma qui lui montre le bocal de sureaux récupérés et lui transmetant une technique pour s'échapper : dessiner une porte ouverte avec un fusain. Elle lui révèle également les actions de Viktor à Arendelle et ce qui s'est passé avec le pacte économique d'Aren : seul le pays d'Elrédor n'avait pas signé et le monarque voulut faire appel au premier cinquième esprit (Emma donc) pour qu'il lui fasse un enfant immortel. Refusant d'abord, elle accepte finalement en portant elle-même l'enfant... qui n'est autre que Hans, qui fut vite confié aux deux furoncles sudiliens pour éviter des rumeurs sur sa naissance. Mais par cette conception, Elrédor était rentré dans le pacte d'Aren. Et le roi devint furax en apprenant qu'Elsa avait les pouvoirs de cinquième esprit dès sa naissance, mais sans qu'il sache que c'est aussi le cas pour Hans.

Et dans le même temps, on comprends pourquoi Anna est inaccessible aux yeux d'Emma : elle est la vraie mère d'Anna, elle a pris l’apparence d'Iduna et a conçu avec Agnarr, et que c'est pour ça qu'Emma a été banni dans l’Hellheilm ! Et non seulement Hans est aussi son demi-frère, mais on apprend en plus que le monarque d'Elrédor est aussi le duc de Weselton ! Décidément, y a pas moyen d'éviter le syndrome Skywalker dans ce bordel ! Et heureusement que c'est juste une temporalité indépendante...

Toujours est-il qu'il y aura du sport pour retourner la situation à Arendelle et de bouter Hans et son père hors du royaume, fussent-ils de sa même famille...
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Dim 01 Mai 2022, 21:47
Coucou Ansa Wink

J'ai dit que je ne lirai pas tout de suite. Mais bon j'ai voulu commencer pour avoir un peu une idée. :cookie: J'ai une petite question. C'est normal que les premiers chapitres soient un peu "simplistes"? Attention c'est pas une critique du tout, mais j'ai l'impression que c'est écrit différemment de ce que tu fais. Je sais pas trop comment le dire? En fait j'ai l'impression que c'est moi qui écris! Embarassed Enfin non pas moi parce que je n'écris pas aussi bien que toi. Mais quelqu'un qui serait comme moi ou même un peu plus petite au lycée. Du coup je voulais savoir si c'était un style que tu voulais te donner? Very Happy
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Dim 01 Mai 2022, 22:17
Floconnette a écrit:Coucou Ansa Wink
J'ai dit que je ne lirai pas tout de suite. Mais bon j'ai voulu commencer pour avoir un peu une idée. :cookie: J'ai une petite question. C'est normal que les premiers chapitres soient un peu "simplistes"? Attention c'est pas une critique du tout, mais j'ai l'impression que c'est écrit différemment de ce que tu fais. Je sais pas trop comment le dire? En fait j'ai l'impression que c'est moi qui écris! Embarassed Enfin non pas moi parce que je n'écris pas aussi bien que toi. Mais quelqu'un qui serait comme moi ou même un peu plus petite au lycée. Du coup je voulais savoir si c'était un style que tu voulais te donner? Very Happy

Coucou ! Alors honnêtement je ne sais pas trop quoi te répondre... Embarassed
Retour vers le passé : Rêves Profonds est une réécriture, donc c'est peut-être cela qui te donne l'impression qu'il est un peu simpliste Wink...Il a été très peu retravaillé depuis 8 ans...Et il y a 8 ans j'en avais 19...Donc oui j'étais tout juste sortie du lycée Razz...Après je sais que les premiers chapitres sont surtout très peu remodifiés car ils n'en avaient pas besoin Wink C'est à partir du 5 que ça change quand même pas mal pour être raccordé au FCU Very Happy

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Sam 21 Mai 2022, 12:06
Allez ! ça faisait un moment mais voici les spoilers sans contexte du chapitre 18 de RVLP : Rêves profonds Very Happy Posté dimanche prochain Very Happy

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Sam 04 Juin 2022, 20:02
Chapitre 18 : Ecrit l'histoire :

Le mystérieux ennemi qui n’était autre que ce vil d'Hans Westergaard venait de terminer son récit, me contant des sornettes toutes plus folles les unes que les autres. Celle qui m’indignait le plus était le fait qu’Anna n’était potentiellement pas ma sœur. Refusant d’y croire, je déclarai alors :  

-Je n’ai pas tout compris à votre histoire.

Cet assassin se prit la tête dans les mains tellement il était désespéré puis il finit par reprendre :

-Ce n’est pourtant pas très compliqué, vos ancêtres et les dignitaires des pays voisins ont fait un pacte économique il y a bien longtemps, beaucoup d’entre eux se sont éteints car ils n’ont pas respecté l’accord avec la gardienne de l’Yggdrasil…Vous savez Emma Piceaerd…Mais mon père qui est le duc de Weselton a fait en sorte de me procréer avec cette même gardienne pour que je sois inaccessible et elle se serait vengée de votre famille en créant Anna avec votre père à la place de la reine Iduna…
-Taisez-vous ! Grognai-je, tout ça n’a ni queue ni tête !

Mon cœur cognait fort dans ma poitrine et mes tempes vrillaient. Je pris un temps pour bien respirer. Je retrouvai soudain mon calme en balayant la pièce du regard. Des frissons me parcoururent l’échine en observant toujours les corps sans vie de ma cousine, son mari et leur bébé qui n’avaient pas été déplacés.

Retrouvant soudain mon calme, je demandai à nouveau à ce goujat de ravisseur :

-Et donc…Je suppose que Raiponce, Eugène et la famille de Corona faisaient partis des gens qui n’ont pas respectés l’accord de votre « mère» ?
-C’est bien ça…Vous voyez quand vous voulez ! Se moqua-t-il.

Ignorant son ton exécrable, j’étais toujours dépassée par cette situation. Je m’exclamai encore :

-Permettez-moi de vous dire que toute ce récit dépasse la logique !

Le tueur éclata de rire et répliqua :

-Venant de quelqu’un qui a des pouvoirs magiques, je trouve cette remarque un peu limite.

Me sentant toujours mal, je l’ignorai et dis à nouveau choquée :

-Et si on suit votre logique, vous vouliez vous marier avec Anna…Votre demi-sœur !  
-Oh je vous en prie ! Ne faites pas la traumatisée ! De partout et depuis toujours les couples royaux se tournent vers leurs cousins, cousines, frères ou sœurs pour maintenir leurs trônes ! Pas d’amour physique avec cette diablesse…Je désirais juste avoir le pouvoir, précisa l’assassin.
-Vous auriez pu vous marier avec moi vous l’auriez eu… Ajoutai-je sans réfléchir.

L’homme encapuchonné eut un sursaut et s’écria, amusé :

-Pour le coup...Je sais par ce cher Viktor que vous, vous n’êtes pas la meilleure des amantes…Donc certainement non ma chère.

Mon ego en prit un coup et j’essayai de ne pas repenser à ses moments de viol qui m’inspiraient l’envie de mourir. Voyant qu’il avait réussi à me troubler, il ajouta :

-N’ayez crainte de toute façon…Quand je disais vouloir le pouvoir, je ne parlais pas de politique.  

Je le dévisageai aussitôt comme s’il était fou. Si ma position de prisonnière n’avait pas été aussi cocace, je lui aurais ri à la figure. A la place je lui rétorquai :

-Moi j’ai un pouvoir de glace…Mais je suppose que vous ne le vouliez pas non plus…
-Votre pouvoir est une punition transmise par l’union des descendants d’Emma Piceaerd et Pierre Sappos, renchérit-il, faut-il vraiment que je reprenne au début et vous dise que les deux se détestaient ?

Je lui fis un geste d’impatience pour lui indiquer que je souhaitais qu’il aille plus vite et il ajouta :

-Me marier avec vous aurait fait des effets négatifs Elsa… Voilà pourquoi c’est mon frère adoptif qui s'occupe de vous et non moi…

Je frémis à nouveau en entendant cela.  

-Assez je ne veux pas en savoir plus espèce d’ordure, commandai-je d’une voix qui tremblait.  

Loin d’entendre ma torture dans mon ton, ce saligot d’Hans reprit encore :

-Je suis navrée mais je vais quand même finir mon explication ma chère ! Oui ! Je ne vous ai pas dit le fin mot de l’histoire…Voyez-vous quand ma mère nous a conçu, elle était malgré tout obligée de suivre une certaine condition. Nous ne sommes pas complètement humains si vous avez bien suivi ! Notre côté dieu a quelques règles ! Les conditions étant les suivantes, soit Anna et moi nous marions pour allier nos pouvoirs respectifs et gouverner le monde, soit nous nous combattons jusqu’à qu’un des deux meurent pour que l’autre récupère tous ses pouvoirs et gouverne le monde.

Je poussai un immense soupir alors que toute mon âme tremblait d’indignation.

-Je vois…Comme je n’ai pas accepté la première, vous avez opter pour la deuxième condition, dis-je en me mordant la lèvre.

Le benjamin des îles du Sud acquiesça, ravi que son plan soit enfin dévoilé au grand jour. Il s’approcha de moi et me caressa la joue en murmurant :

-Tout à fait…C’est pour cela chère petite reine que nous allons attendre sagement votre sœur pour que je puisse la tuer…Et ne cherchez pas une lueur d’espoir comme je le vois dans vos yeux…Vous comme moi, savons qu’Anna reviendra tôt ou tard à Arendelle.  

A bout de nerfs à l’idée qu’on s’en prenne à ma cadette, je criai avec force :

-Vous êtes un monstre !

Hans eut immédiatement un sourire effrayant aux lèvres, semblant satisfait de me voir dans cet état.

-Je sais, répliqua-t-il, bien…A présent que vous êtes au courant de toutes ces choses, je vais vous emmener rejoindre vos compatriotes.

Un frisson glacial me parcourut à nouveau le dos. Allait-il me tuer avant Anna ? Là ? Maintenant ? Allais-je succomber à sa haine et sa trahison comme Raiponce, Eugène et leur nouveau-né ?! Je fermai les yeux quelques instants et priai pour que le coup de baïonnette aille vite. A ma grande surprise, il n’arriva jamais. Je rouvris prestement les yeux. Ce minable d’Hans mit les trois corps de Corona sur le lit et déposa un voile blanc au-dessus d’eux. J’avais encore du mal à croire qu’ils étaient tous véritablement morts…Je demeurais pétrifiée au centre de la pièce ne pouvant m’empêcher de penser qu’il y a encore quelques heures, nous nous affairions à donner la vie. Voyant que je ne bougeai pas et que mes yeux étaient dans le vague, le prince Westergaard m’empoigna bientôt par les bras et me conduisit au sous-sol, là où se trouvaient les cachots. Je fus à la fois surprise et soulagée d’y voir mes gardes ainsi que Kay et Gerda.

-Votre Altesse ! Vous êtes en vie ! S’écrièrent-ils avec une pointe de soulagement.

Je n’eus pas le temps de répondre pour les rassurer qu’Hans les coupa :

-Pour le moment oui !

Il mit la clef dans la serrure mais n’ouvrit pas tout de suite. Surpris par sa réaction, je le vis alors sortir une autre petite clef en or. Il dévia aussitôt vers moi…Et m’enleva les menottes. Bien qu’assommée par sa démarche, je retrouvai le sourire en sentant enfin mes membres même si ces derniers étaient engourdis. Je me frottais vigoureusement les mains pour leur redonner vie et soufflai dedans en espérant ressentir les picotements liés à mon pouvoir. Puis j’observai le prince des îles du Sud avec triomphe et soulignai de vive voix :

-Vous êtes un grand fou d’avoir agi ainsi ! Priez pour votre âme !

Loin d’être ébranlé, Hans demanda alors avec un demi-sourire :  

-Ah bon ? Et pourquoi donc petite reine ?
-Mais pour ça voyons ! Clamai-je d’une voix royale.

Sans lui laisser plus de temps, je tendis mes bras priant mon pouvoir pour que la glace parte. A ma plus grande horreur, rien ne sortit. Son cœur se serra. Me sentant subitement ridicule aux yeux du prince et de mes sujets, je ressayai plusieurs fois d’affilés ne comprenant pas ce qui était en train de se passer. Pourquoi cela ne marchait-il pas ?! Il fallait que ça marche !  C’était le comble ! Moi qui craignais toujours que mon pouvoir ne s’échappe ! Il était à présent capricieux ! Après plusieurs secondes, Hans ne put contenir son rire et ses éclats se répandirent face à ma prestation clownesque.

-Ma chère Elsa auriez-vous déjà oublié ce que je vous ai dit ? Questionna-t-il, Pensez-vous vraiment que j’aurais pris un tel risque de vous libérer de vos gants de fers ? Je ne suis pas si idiot !

Non ! Non ! Non ! Pensai-je intérieurement. Je me rappelai toutefois le dicton de papa et ravalais mes larmes en murmurant :

-Non…Je ne vois pas où vous voulez en venir…

Mes pouvoirs… Mes pouvoirs que j’avais tant redoutés…Que j’avais détesté avant de finalement les maîtriser…Mes pouvoirs qui étaient malgré tout une partie de moi… N’étaient plus…Je refusais d’y croire.

-Oh je vous en prie…Vous faites pitié à voir…Vous savez…Il se pourrait que l’autre fois avant que vous ne veniez manger, je me sois débrouillé pour glisser une potion dans votre nourriture, continua le prince…Je vous en avais déjà fait part, très chère il me semble.  
-Non, répondis-je médusée.
-Cette potion je l’ai acheté à Oaken, m’informa-t-il encore, il était lui-même allé la chercher chez Grand Pabby…Elsa…Vous avez perdu vos pouvoirs avec cette potion. Vous n’aurez plus jamais de glace, ni de neige ! Prenez le bon côté des choses ! Vous ne ferez plus d’accidents malencontreux sur votre sœur !

Je lui décochai un regard noir mais il ne s’en offusqua pas. A la place, il ouvrit la porte des cachots et ajouta :

-Allez petite reine ! Vous pouvez entrer dans la cellule maintenant !  

Voyant que je ne réagissais pas, il me poussa à l’intérieur. Une haine viscérale s’empara de mon être. J’enrageai…Je bouillonnai. Pourquoi les autres n’avaient-ils pas profité de cet instant de répit pour pouvoir s’enfuir ?! La réponse fusa dans ma tête : Ils étaient comme moi, complètement sonnés par ce retournement de situation. J’observais Maria qui avait pris le parti du prince des îles du Sud. Cette espèce de traitresse faisait de son mieux pour nous lorgner aussi méchamment que son compère. La porte de la prison reclaqua dans un immense bruit de ferrailles et le prince remonta les premières marches. Il était à la moitié quand il se retourna une dernière fois et minauda :

-Oh fait j’oubliais de vous dire Majesté… Dans la potion qui vous a enlevé vos pouvoirs…Il n’y avait pas que ça…
-Pas que ça ? Répétai-je soudain affolée.

Ce minable d’Hans secoua la tête et insista :

-Et non chère petite reine…Il y avait également du poison…

J’encaissai la phrase en essayant de ne pas m’emballer. Voyant que je ne dis rien, il ajouta :

-Vous allez mourir reine Elsa…La potion de Grand Pabby avait cette condition…Plus de pouvoir, plus de vie.

Son sourire carnassier me refroidit immédiatement et je me sentis soudain faible. A bout de nerfs, je finis par crier :

-Vous mentez !

Mais je savais au fond de moi qu’il avait raison. Je pouvais sentir la dilatation d’un reflux venimeux s’imprégner et se répandre dans mes veines. La tête me tourna. Mes paupières semblèrent lourdes. Non…Non…Non…Elsa…Tout ceci est psychologique, me convainquis-je, je vais très bien…Alors que je faisais tout pour m’en persuader, je fus face à quelque chose de nouveau : La chaleur. Elle m’était insupportable. Hans rit en me voyant ainsi puis il s’en alla enfin en nous laissant tous comme de simples fardeaux. J’eus juste le temps de le voir monter la dernière marche avec netteté…Puis je vis une forme floue ouvrir la porte et l’entendis bientôt claquer. Un immense vertige m’envahit. Je titubais et entendis bientôt les voix de Gerda et Kay hurler après moi :

-Princesse ?! Princesse Elsa ! Restez avec nous !

Mais il était trop tard…Leurs paroles étaient lointaines. Je m’écroulais bientôt sur le sol…Puis plus rien. Tout fut noir…Le noir complet…


****


Je sortis rapidement de la prison. Je dus tout de même y retourner en m’apercevant qu’Olaf n’avait pas suivi. Il s’était vraiment endormi. Je le secouai un bon coup.

-Allez debout ! Dépêche-toi Arendelle est en danger ! Criai-je.
-Mais on est prisonnier Anna…marmonna-t-il.
-…Emma a fait le nécessaire ! Le coupai-je, allez, s’il te plaît ! Je ne veux pas te brusquer mais il faut que tu te bouges maintenant !

Il eut juste le temps de se remettre sur pieds que je lui empoignai fermement le bout de bois qui lui servait de bras. Nous sortîmes du château en ayant oublié d’être discrets cette fois-ci.  
Les gardes tentèrent de nous rattraper mais cette fois, ivre de colère, je leur collai deux coups de poing aux visages.  Mes doigts se contractèrent, devinrent violet et je ressentis une douleur aigue dès l’instant où je voulus les craquer.

-Il nous faut retourner près du port pour embarquer au plus vite sur le premier bateau d’Arendelle ! Ordonnai-je toujours stressée.

La créature d’Elsa qui était toujours sage à ma grande joie, s’écria alors :

-Anna je pense que ça ne sera pas nécessaire.

Il fixa un point dans l’horizon et sans y prêter attention, je le grondai immédiatement :

-Bien sûr que si voyons, ne fais pas l’enfant ! Allez viens !

Olaf me soutint du regard et essaya encore d’une voix fluette :

-Mais Anna…
-VIENS ! Hurlai-je à bout de nerfs.

Il était bête ou quoi ?! Ma sœur et le royaume étaient en danger ! Il ne comprenait rien ?! Je lui tirai sur le bras mais il n’avança pas. Au lieu de cela, il pointa son doigt et répliqua sereinement :

-Non Anna…Sois plus attentive ! Tu ne reconnais pas le drôle de cheval d’eau qui a failli nous noyer dans la mer glaciale ?

Je restai en arrêt en entendant ces propos et fis plus attention à sa trajectoire. Le petit bonhomme de neige avait raison. Au loin, tel un miracle se tenait le Nokk…Cet esprit de l’eau lié au peuple d’Emma Piceaerd qui noyait les personnes s’aventurant malencontreusement dans ses rivières, fleuves, mers ou océans...Dont nous n'avions nous-même failli faire les frais. Nous ne perdîmes pas plus de temps et nous ruâmes immédiatement vers lui craignant qu’il ne se rétracte à la dernière seconde et retourne au fond de la mer. Il ne fut guère surpris de nous voir et nous fixa de ses yeux translucides…Toutefois, il n’eut aucun mouvement négatif à notre égard. Je lui tendis ma main pour qu’il s’approche en douceur et attendis qu’il me la chatouille pour être certaine qu’il soit bien docile.

-Sage…Tu es un bon esprit, murmurai-je.

A ma grande surprise, je sentis un contact fluide et chaud entre nos deux êtres…Comme si nous avions été liés de sympathie dans d’autres vies.

-Monte Anna ! S’exclama bientôt Olaf qui avait grimpé sur l’animal d’eau.

Je sortis enfin de mon état de transe et le rejoignis à califourchon, mouillant mes vêtements.

-En avant vers Arendelle mon tout beau ! Clamai-je avec élégance.

Le Nokk hennit et fila à toute vitesse. Je ne vis pas passer le trajet retour tellement j’étais omnibulée par la peur de ne pas arriver à temps pour sauver ma chère sœur et tuer ces maudits ennemis. Le soleil se déplaça pourtant dans le ciel indiquant que nous avions avancé dans la journée. Il était plus de midi quand l’esprit de l’eau nous quitta près d’une mare qui était proche du bazar de chez Oaken. Par chance, nous aperçûmes très vite, le colossal bonhomme roux qui venait de sortir de son magasin. Il se dirigeait vers son traineau rempli de marchandises diverses et variées. Son visage s’éclaira lorsqu’il nous aperçut enfin. Il s’écria avec sa joie fidèle :

-Youhou ! Bonjour princesse Anna, avez-vous pu faire tout ce que vous vouliez ?  

Oubliant que le froid me rongeait mes vêtements mouillés, je le coupai en ignorant sa question :

-Oaken il faut que vous me rameniez à Arendelle tout de suite !

Son visage si joyeux se transforma soudain en mine triste. Evitant mon regard, il répliqua :

-Je n’ai pas le droit de vous prendre. Les gardes me permettent juste d’aller chercher et donner des marchandises.
-Quels gardes ? Demandai-je abasourdie.
-Les gardes qui entourent le royaume…Princesse Anna…Depuis que vous êtes partis, c’est eux qui surveillent les frontières…Plus personne n’a le droit d’entrer ni de sortir sous peine de mort.

Mon cerveau se brisa en entendant ceci.

-C’est encore pire que ce que je pensais, soufflai-je pour moi-même.

Puis je fusillai le marchand comme si c’était lui, l’entière responsable et m’énervai :

-Comment faites-vous pour accepter cela ?! Où est votre allégeance à la reine Elsa !? Je dis vous mais je pense tout le monde…Personne n’a pensé à se rebeller ?

Loin de s’offusquer, il renchérit :

-Je comprends votre colère princesse Anna…Mais je pense à ma famille d’abord très égoïstement…Et tout le peuple agit ainsi…Nous avons beau aimer notre reine, chacun fait au mieux pour sa survie.

Je déglutis violemment et murmurai :

-Je comprends…ça me fait mal mais je comprends votre point de vue.
-Et pour ce qui est des vivres, c’est moi qui leurs apportent…Aussi ne franchissent-ils pas les frontières du royaume, ajouta-t-il.  

Je me sentis à nouveau bouillonner de l’intérieur. Je n’avais plus envie d’être patiente. Malgré sa carrure qui pouvait paraître effrayante, je lui criai d’une voix autoritaire :

-Ecoutez-moi bien ! Je suis la princesse de ce royaume ! J’ai le droit de vie et de mort sur toute la population si elle me manque de respect ! Et c’est justement ce que vous êtes en train de faire ! Alors je ne vous le redemanderai pas deux fois ! Soit vous me conduisez à Arendelle soit vous mourrez !

Mes propos tranchants sonnaient faux. D’ailleurs, Oaken ne se montra pas plus stressé après mon intervention. Je poussai un soupir en comprenant que je n’arriverai jamais à être crédible…J’avais déjà tenté l’expérience avec Kristoff pour qu’il m’emmène dans la montagne du Nord pourtant…J’égalais toujours le grand commerçant, quand à ma grande surprise il s’approcha de moi et me prit dans ses bras. Je cherchai ma respiration alors qu’il répliqua :

-Ne vous morfondez pas comme ça princesse Anna…Il me reste une petite place bien cachée à l’arrière du traîneau, mais vous serez serrée avec le petit bonhomme de neige sur vos genoux.
-Ce n’est pas grave, maintenant allons-y nous avons déjà perdu assez de temps ! Conclus-je.

Contrairement à l’allée, je ne restai pas silencieuse en chemin. J’avais beau avoir le visage écrasé contre la banquette, je le bombardai de questions :

-Expliquez-moi concrètement la situation depuis que vous m’avez laissé au port d’Arnevik.

Oaken fut tout de suite réceptif et expliqua :

-Au début il ne s’est pas passé grand-chose. Je vous ai amené au port et ai déposé mes marchandises comme convenu. Le changement est survenu quand j’en suis revenu. Il y avait des gardes devant la porte du magasin. Je me suis tout de suite méfié. Je leur ai demandé où était ma famille. Ils m’ont dit qu’ils n’avaient touché à personne. Je les ai ensuite questionnés pour savoir ce qu’ils faisaient ici et ils m’ont dit que sur ordre de la reine plus personne ne devait rentrer ni sortir d’Arendelle excepté, les marchands. Et comme je suis le plus grand marchand du royaume je suis le seul qui puisse me promener à l’extérieur…
-Ce n’est pas l’œuvre d’Elsa, le coupai-je, le château est assiégé...Je vous l'avais bien spécifié pourtant quand j'avais dormi à votre boutique...
-C'est vrai...Mais sur le moment j'ai été perturbé… Mais laissez-moi reprendre… Au début je pensais donc que c’était l’œuvre de notre reine bien aimée, mais un jour que je faisais une livraison au palais, j’ai appris ce qui s’y tramait. J’ai vu les hommes masqués faire souffrir sa Majesté et je n’ai pu m’empêcher de ressentir une profonde colère.

La faire souffrir ? Qu’est-ce que cela voulait dire ?! Je m’imaginai le pire avant de reprendre énervée :

-Alors pourquoi n’avez-vous pas agi ?! Pourquoi la situation est-elle toujours la même ? Et que lui ont-ils fait ?!
-Vous vous doutez bien que je ne leur ai pas posé la question Majesté ! S’exclama-t-il avec ironie, mais elle était très maigre, plus blafarde qu’à l’ordinaire, fatiguée avec des cernes profondes en dessous des yeux. Je n’ai pas pu la voir longtemps. Ils m’ont menacé de mort, ils m’ont offert une belle somme d’argent pour que je ne me rebelle pas et que je passe sous silence ce qui était arrivé dans le village et ses alentours.
-Donc vous avez préféré vous taire…Soupirai-je avec un pincement au cœur.
-Ils menaçaient ma famille se défendit-il, et puis comme je vous l’ai déjà dit le village ne manquait de rien puisque je leurs rapportais les provisions.
-Si j’étais une princesse totalitaire, je vous mettrais en première loge pour la potence, si jamais l’histoire termine bien, déclarai-je durement.

Puis je songeais que ce n’était pas vraiment le meilleur moyen pour mettre mon seul allié de mon côté. Je renchéris alors :

-A moins que vous m’aidiez enfin à reconquérir notre royaume en unissant le peuple pour renverser Hans.

Oaken resta silencieux quelques secondes, sans doute pour réfléchir puis il finit par dire :

-Ça peut s’envisager…Mais le Prince Hans a une armée très puissante.

Mon moral retomba à zéro après avoir entendue ça. Comment faire pour le vaincre ? Je n’avais aucun pouvoir comme Elsa malheureusement. Elsa, elle, était forte ! Elle était capable de créer toute sorte de choses grâce à la neige et la glace. Olaf, La patinoire, l’hiver, le palais, Guimauve…

-MAIS OUI C’EST CA ! Hurlai-je réalisant brusquement un plan démentiel dans ma tête. Monsieur Oaken est-ce que les gardes sont postés jusqu’à la montagne du Nord ?
-Non princesse Anna ils ne vont pas aussi haut, juste à Arendelle, répéta-t-il.  
-Très bien. Je vous sommes donc de m’arrêter juste au pied de la Montagne puis de repartir faire ce que nous avons dit ! M’écriai-je.
-Pourquoi cela ? S’interrogea-t-il, étonné.
-Je vais chercher du renfort qui est puissant et qui ajoutera une grande force à tout le village réuni. C’est vraiment important, insistai-je.
-Bien dans ce cas nous y voilà à quelques mètres, reprit le livreur tout en m’indiquant la pointe de la montagne au loin.
-Parfait. Souris-je. N’oubliez pas de rassembler tous les villageois de votre côté ! Nous nous retrouverons devant votre boutique !
-Comptez sur moi, Princesse, affirma-t-il.  

Faisant un dernier signe de tête, Olaf et moi sautâmes avant même que le traîneau ne soit arrêté. Nous nous affalâmes dans la neige et j’indiquai aussitôt à la créature d’Elsa de me suivre. Ne l’attendant pas à cause du temps qui nous était compté, je courus de plus en plus vite en direction du palais. Malheureusement, je fus moi-même obligée de ralentir à cause de la pente qui rendait mes mouvements plus lourds. A contrecœur, je m’essoufflai en un rien de temps et me tournai le visage rougi et bouillonnant vers le bonhomme de neige.

-Allez Olaf plus… Plus vite…Tu…Tu peux le faire..., dis-je d’une voix de plus en plus irritée.

Je ne parvins pas à terminer ma phrase à cause de ma respiration qui s'oppressa sous la sécheresse de mon palais. Mes yeux pleuraient tellement j’avais mal à la gorge.

-Anna tu vas bien ? S’inquiéta le petit bonhomme de neige.

Je le regardai furibonde. Il n’avait pas souffert une seule seconde de la montée. Vexée, je ne lui répondis pas et nous arrivâmes aux pieds de l’escalier de verre. La créature d’Elsa me frotta bientôt le dos et répéta d’une voix enfantine :

-Tu es sûre que tu ne vas pas mourir ?
-Mais non, grognai-je…Je…Euh…Il faut juste que je reprenne mon souffle deux secondes.

J’agonisai rapidement et lui pris la main avant d’ajouter :

-Allez viens !

Je recommençai à courir malgré l’escalier qui glissait. Je faillis tomber à plusieurs reprises mais je m’accrochais à la rambarde. Olaf s’en sortait mieux que moi. Il était déjà de l’autre côté.

-Va frapper ! Criai-je atteignant enfin le seuil de glace.

Je m’accroupis un instant pour reprendre mon souffle. Nous n’eûmes pas à attendre trop longtemps. Le lourd battant de la porte bougea enfin et nous nous retrouvâmes face à Guimauve. Ses orbites vides nous regardaient d’un air étonné.

-Tu vas venir avec moi il faut qu’on sauve ta Maman, dis-je innocemment.

La bête me regarda mais cette fois avec un air féroce alors que ses implants de glaces sortirent…J’en voulus tout de suite à Elsa de nous avoir présenté comme des ennemis la première fois…J’avais fait tout ce chemin pour rien ?! Vraiment ?! Tandis que la panique m’atteint la poitrine, je répétai avec un dernier espoir :

-S’il te plaît ! La reine Elsa est en danger ! Il faut que tu viennes vite ! Tu dois nous aider ! Répétai-je.

La bête me regarda soudain avec hésitation alors que je lui répétai les raisons de ma venue pour la troisième fois. Il maintint sa haine mais je compris qu’elle était cette fois destinée aux monstres qui siégeaient Arendelle. En colère, il sortit à nouveau ses pics comme s’il avait enfin compris ce que je venais de lui expliquer.

-Mais Guimauve ne va-t-il pas fondre en chemin ? S’inquiéta Olaf.

Je me mordis la lèvre, n’y ayant pas pensé. J’activai mes neurones et reprit rapidement :

-Eh bien…Tu…Tu n’as qu’à monter sur sa tête comme ça ton nuage le nourrira également. C’est maigre mais c’est tout ce que nous pouvons faire pour espérer que ça fonctionne.

Le gros monstre approuva et je le laissai prendre son petit frère pour qu’il le dépose sur sa tête. Puis je lui demandai rapidement de me prendre dans son autre main pour que nous allions plus vite.

-AU CHATEAU TOUT DE SUITE ! Hurlai-je comme une guerrière.

Guimauve se rua alors vers le palais de glace.

-Mais non idiot…L’autre château ! Celui qu’on voit tout en bas ! A Arendelle ! Compris ?

La bête me grogna dessus de mécontentement mais fus compatissante. Ses grosses pattes se mirent en marche et nous partîmes enfin.


****


Je venais de reprendre connaissance…J’étais faible…Le poison continuait de s’infiltrer dans tout mon corps. Mes pouvoirs n’étaient plus et bientôt ma vie serait pareille. Comment avais-je pu en arriver là ? J’avais promis de veiller sur le royaume de mes parents. Ils avaient eu confiance en moi malgré tous mes soucis d’enfant et d’adolescente. Mes yeux s’affaiblir…J’entendais les voix de mes proches autour de moi… Je sentais qu’ils tentaient de me sauver. Je me forçais à maintenir mes yeux grands ouverts…Des formes…Il n’y avait que des formes floues autour de moi. Je ne reconnaissais plus les visages.

-Reine Elsa respirez ! Ne cessait-on de répéter dans un écho lointain.

Hélas, j’avais de plus en plus de mal à le faire. Mes poumons semblaient amplis d’eau…Comme si mon pouvoir ne se concentrait plus qu’à cet endroit. Une odeur de pourriture m’engorgeait les narines. L’oppression était tellement forte que je ne désirais qu’une chose : mourir. Oui…Mourir pour ne plus avoir à subir tout cela. Une souffrance mystérieuse commença à s’étendre sur mon flanc gauche. Cela me déchira les entrailles. Anna…Je voulais voir Anna…Ma petite sœur…Où était-telle ?! Je ne pourrai même pas lui dire au revoir… Qu’est-ce que j’étais bête de ne jamais lui avoir montrer toute l’affection qu’elle me transmettait à chaque seconde ! Je le regrettai amèrement à présent. Plus j’y réfléchissais plus j’entendis des pas lourds résonner dans ma tête faisant trembler tout le sol. Ça hurlait alors autour de moi.

-Que…Se…Passe…T-il ? Articulai-je avec peine.

Les pas continuèrent. Visiblement ça ne semblait pas être que dans ma tête…Je n’eus pas le temps de plus y penser que je sentis bientôt une poigne forte m’agripper la nuque.

-AAAAAAAHHHH ! Hurlai-je sous la douleur.
-Mais on dirait que notre petite reine a plus d’un tour dans son sac ! Finis de rire ! Quelle est cette plaisanterie ! Postillonna Hans à mon oreille.

Ma nuque était cuisante et je pleurnichai soudain avec rage :

-Je… je ne vois pas de quoi vous parler.

Je reçus immédiatement une gifle et la voix du prince des îles du Sud se fit plus violente :

-Ne te moque pas de moi sale monstre ! Il y a une de tes créatures qui a déjà tué nombre de mes gardes ! Et elle se dirige dangereusement vers le château !

Olaf ? Faire une chose pareil ?! J’avais du mal à y croire ! Un souvenir apparut soudain dans mon esprit où je me vis en train de créer…Guimauve…Mais oui…Cela devait être Guimauve… Même si je ne me faisais aucune illusion pour ma vie, j’eus une lueur d’espoir. Je souris bêtement. Il n’y avait qu’une personne qui pouvait faire se déplacer ma créature. C’était Anna…Oui…Ce ne pouvait être que son œuvre. Je fus donc sereine jusqu’à ce que mon violeur déboule comme un fou dans la cellule en s’écriant :

-Frérot ! C’est bien la princesse Anna qui mène le monstre ! Et Oaken est à la tête de l’armée du village !
-LA PAIX ! S’exclama Hans, JE ME FICHE DES VILLAGEOIS ET JE ME FICHE DE CETTE BETE GIGANTESQUE ! JE VEUX UN COMBAT AVEC LA PRINCESSE ANNA ET C’EST TOUT !
-Mais et les autres ? Demanda Viktor soudain décontenancé.  
-BON DIEU MAIS JE M’EN FICHE DES AUTRES ! Rugit-il en enfermant son faux frère et la duchesse dans le cachot avec nous.

Je l’imaginais remontrer les marches comme un forcené…Atteindre le hall…Sortir du château armé avec uniquement la soif de vengeance en tête…Ses yeux braisés comme les balles d’un fusil…Tranchant comme la lame d’une épée. J’eus un nouveau vertige tout en continuant de le voir parcourir les portes du château pour aller à la rencontre de celle qui avait failli un jour être sa femme. Il n’irait pas bien loin. Toute la foule s’arrêterait en l’observant…


****


Le traitre des îles du Sud était là devant moi. Comme il paraissait petit d’ici. Un lourd silence s’abattit dans le village lorsqu’il se présenta. J’ordonnai aux autres de ne plus bouger et criai bien fort pour que tout le monde m’entende :

-Prince Hans je sais qui vous êtes ! Je sais ce que vous venez faire à Arendelle ! Je consens à vous libérer et à vous renvoyer chez vous si vous me promettez que vous ne remettrez plus jamais les pieds ici ! Considérez que c’est une offrande de votre demi-sœur…Mais également d’un autre lien qui nous a unis.

Je me voyais mal dire à Helga que j’avais tué son père de mes mains combien même en cet instant je me demandais comment j’avais pu engendrer un enfant avec ce crétin. Semblant ignorer la petite fille qui était nôtre dans une autre de nos vie, sa réponse fut comme un coup de lame :

-Il ne me sied guère d’accéder à votre requête petite princesse !

Bon…Après tout c’est bien aussi que son père veille sur elle dans l’Hellheilm…Je me mordis immédiatement pour ma pensée sordide tout en sachant que ce monstre finirait sans aucun doute dans le Nifflheilm ou les limbes.

-Très bien ! Dans ce cas la sentence est la mort ! Renchéris-je.

Je me tournai vers les Arendelliens et ajoutai :

-Chers habitants d’Arendelle !  Tuons le traître qui veut la mort de la reine Elsa ainsi que la mienne ! Tuons le traître qui veut mettre fin à la paix dans notre beau royaume prospère et économique ! Tuons le traître qui croit tous nous connaître !

La foule retrouva aussitôt sa voix. Nous étions prêts à l’attaque. Hans ne bougea pas. A la place il sortit son épée et l’envoya avec maîtrise en plein sur Guimauve. D’un geste tranchant son bras se découpa me faisant hurler jusqu’à que j’atteigne le sol.  Heureusement il y eut plus de peur que de mal. Alors que je crachais les graviers que je m’étais pris dans la bouche ce monstre de Westergaard s’approcha de moi et me donna un coup de pied pour me remettre debout.

-Le combat se fait uniquement entre vous et moi très chère ! Vous ne voudriez tout de même pas exterminer des gens qui n’y sont pour rien dans nos conflits, non ?! Susurra-t-il.
-Bien évidement que non, grinçai-je…Vous n’en valez pas la peine…

J’esquivai cette fois son coup de pieds et me remis enfin sur mes jambes alors qu’il ajouta d’une voix dure :

-Voyons un peu ce que vous avez dans le ventre petite peste !

Je fis signe à la foule de se décaler car cette dernière était prête à combattre malgré tout. Elle s’arrêta immédiatement et nous fixa attendant un glorieux combat. Je me pensais prête à le parer, je fus bien surprise. A une vitesse sanguinaire, Hans me fonça dessus me faisant basculer en arrière. Je tombais la tête la première sur les pavés et survis par je ne sais quel miracle. Un peu sonnée, je voulus lui agripper les jambes mais le temps que je reprenne mes esprits, il s’accroupit au sol et me monta dessus pour que je ne puisse pas me relever. Puis il me maintint la tête afin que je n’utilise pas mes bras.

-Lâchez…Grrr…Lâchez-moi espèce de mufle ! Grognai-je tout en essayant de lui donner un coup dans sa virilité.

Toujours à l’aise, il rétorqua en me soufflant à la figure :

-Hum…Mauvaise idée…Surtout maintenant que je vous ai bien énervée…Mais je voudrais discuter avec vous dans l’immédiat…

Je redoublai de colère et poussai de mon mieux à nouveau pour me dérober de lui. Hélas, sa poigne était trop forte et j’eus beau contracter tous mes membres pour qu’il s’épuise, c’était moi qui perdais de plus en plus mes forces. Toujours sous l’œil attentif des Arendellien, Hans attendit que je me calme. J’eus le malheur de croiser ses yeux verts qui étaient similaires à ceux d’Helga et je me radoucis. Il sentit aussitôt qu’il avait le dessus et m’enserra comme un boa avec sa proie. Puis il reprit :

-Sans rancune, très chère…Je suppose que si vous êtes dans cet état lamentable, mouillée et pleine de boue c’est parce que vous-même revenez d’une quête où vous avez découvert la vérité sur notre mère n’est-ce pas ?
-Malgré tout cela…Je ne suis pas votre demi-sœur ! Pestai-je.
-Certes…Je ne vous considère pas ainsi non plus, dit-il…Vous savez nous ne sommes vraiment pas obligés de nous entretuer…Si seulement vous acceptiez ma proposition à l’amiable…
-Je ne veux rien venant de votre part, grommelai-je.
-Vraiment ? Pourtant vous aviez accepté ma demande en mariage la première fois ! S’écria-t-il amusée.
-Et je le regrette amèrement aujourd’hui…Plutôt mourir que de régner avec vous, maugréai-je en lui crachant à la figure…Je…Je n’ai aucun pouvoir malgré ce que vous pouvez penser.

Ma réaction le fit ricaner comme un enfant de cinq ans. Me maintenant toujours si bien que mes membres se vidèrent de mon sang, il continua :  

-Il me semblait pourtant qu’elle vous avait tout raconté…Mais visiblement je vais recommencer…Mon pouvoir Anna est la haine, le vôtre est l’amour. Deux sentiments opposés qui se complètent à merveille pour trouver un équilibre parfait. Vous transmettez tellement d’amour Anna même si vous n’en êtes pas une spécialiste. A nous deux nous pourrions trouver une bonne entente pour gouverner. Vous sauriez m’arrêter quand je vais trop loin et moi vous reprendre si vous étiez trop souple. Vous êtes sûre et certaine que c’est non pour ma demande en mariage ?
-Sûre et certaine, répétai-je durement.
-Parfait…Je vais faire en sorte de récupérer votre pouvoir dans ce cas ! S’exclama-t-il.  

C’était donc l’heure de ma mort ? Je pensais avec amertume à rejoindre ma petite Helga et devins tout à coup sereine bien que me sentant toujours impuissante. Je fermai les yeux…Et attendis le coup fatal. A ma grande surprise, le visage d’Hans se plaqua contre le mien. Sa bouche se frotta à mes lèvres qui s’hérissèrent d’horreur. Une forme lourde commença à se séparer de mon corps. Plus Hans avançait dans le baiser, plus la profondeur de mon pouvoir lui revenait. Sa langue gluante me dégoûtait, il la tournait malicieusement avec la mienne me rendant de plus en plus hargneuse. Je ne pouvais pas bouger…Je ne me sentais pas faible mais différente…Cette aura…Les chamanes…Mais oui…Tout ceci me rappelait quelque chose…Emma…Le feu…Oh ! Une image me traversa l’esprit. Une image qui allait me sauver. Je priai pour qu’il me reste encore un peu d’aura et me concentrai sur une puissance brûlante qui viendrait consumer la poitrine d’Hans…Sa poitrine…Uniquement sa poitrine…Embrasée…Brûlée vive…Cela sembla marcher…Les lèvres d’Hans se détachèrent enfin des miennes et il grimaça bientôt de douleur en se tenant fermement le torse. Ce fut sa deuxième erreur. Bien qu’engourdies, je m’emparai tout de même de ses mains et lui décochai un grand coup dans son attribut masculin.

-Voilà cher demi-frère de tout ce que je pense de votre immonde projet ! Refaite-moi du mal ainsi qu’à mon royaume et je me chargeai de vous brûler jusqu’à la mort !
-Sale folle ! Grogna-t-il en masquant toujours sa virilité d’une main.

Il essaya d’attraper son épée de l’autre mais je me chargeai de le mordre avant. Même si ça ne me ressemblait pas, je ne m’arrêtai pas avant de sentir le goût de son sang dans ma bouche ce qui le fit hurler une deuxième fois. Profitant de son instant de souffrance je me relevai, attrapai son épée qu’il avait laissée au sol et lui mis sous la gorge.

-Moi aussi je renouvelle ma proposition, Annonçai-je car au fond je ne me sentais pas l’âme de l’assassiner, quittez le royaume et n’y remettez plus jamais les pieds !
-Jamais je ne me soumettrais devant une femme ! Grogna-t-il.
-Vous êtes bien comme votre père Wilhelm ! Un sale misogyne M’écriai-je.

Il activa immédiatement son pouvoir et me regarda avec des yeux flamboyants de haine. Comme toute réponse il essaya de me mordre à son tour. Furieuse je lui entaillai alors le cou et lui attrapai les cheveux en hurlant :

-OU EST MA SŒUR ESPECE DE GOUJAT PESTITENTIEL !?
-Elle est sur le point de mourir ! Ragea-t-il avec fierté.
-Où ça ?! Répondez sale monstre !
-Elle est aux cachots avec les autres de votre camp, grogna Hans qui commençait à sentir qu’il était en mauvaise position.  
-Oaken chargez-vous de les libérer ! Criai-je de plus belle à l’adresse du marchand colossal et du peuple, et faites venir le docteur Lothar pour qu'il examine la reine Elsa vite !

Guimauve et Olaf restèrent avec moi le temps que je m’occupe définitivement d’Hans. Je lui envoyais encore une décharge de chaleur dans la poitrine pour l’affaiblir. Puis je respirai un grand coup, me rappelai les rares leçons enseignées par le chef des armes Niklas Olson et positionnai fermement l’épée pour lui enfoncer fortement dans le corps et le transpercer. Malheureusement mon côté bienveillante n’arrivait pas à prendre la décision. Si j’hésitais trop Hans reprendrait le dessus. D’ailleurs il gigotait de plus en plus. Il fallait donc agir. Je me tournai donc vers le petit bonhomme de neige et ordonnai d’une voix hésitante :

-Euh…Olaf ! Donne-moi le fusil ! Vite ! Ordonnai-je.
-Vous n’y arriverez pas Anna ! Vous êtes faible ! Rugit le Prince d’un ton acerbe.

Son ton aigre révélait pourtant de la peur. Il avait raison. Je ne m’en sentais pas capable. Tandis que j’empoignai l’arme, je lus une lueur de défi dans les yeux d’Hans. Ne pas faiblir Anna, pense à Elsa, à ce qu’elle a dû subir ! Oui ! Ma sœur ! Ma pauvre sœur était ma force. Ce fut elle qui m’aida enfin à fermer les yeux et tirai plusieurs fois de suite vers le prince des îles du Sud. Je fus presque heureuse de voir que je l’avais loupé à chaque coups.

-Non…Non je ne peux pas ! Criai-je.
-Je savais que vous n’en étiez pas capable princesse Anna ! Grogna-t-il tout en étant soulagé.
-Je n’ai pas dit mon dernier mot ! Grommelai-je.  

Lâchant violemment le fusil, je redoublai de mon énergie destructrice et lui envoyai les ondes de chaleur avec rage dans des parties du corps aléatoires. La tête, le cœur, les pieds, le ventre…Tout y passa. Le benjamin des îles du sud se remit à hurler et je le laissai très faible mais pas mort. Je jugeai que c’était bon en voyant apparaître les chefs de la garde. Je leur fis immédiatement un signe en criant :

-Par ici ! Veuillez mettre le prince Hans aux cachots !

Les militaires accoururent vers moi mais ils n’attinrent jamais leur cible. Guimauve qui était resté étrangement calme jusqu’à présent, ressortit ses pics de colère en voyant que je lui avais laissé la vie sauve. Olaf eut juste le temps de me guider sur le côté pour éviter le pied lourd de la créature gigantesque que nous entendîmes notre ennemi hurler un « dégage sale bête ». Je fermai les yeux et réprimai un haut le cœur en entendant un bruit d’os brisés et de chaire ratatinée.  

-C’est bon Anna ! On ne voit plus rien, me précisa bientôt Olaf.

Exécutant son ordre, je découvris que le pied de Guimauve se trouvait juste sous une parcelle de pavés rosés par le sang. La dépouille aplatie de ce qui fut le prince des îles du Sud était dans un sale état. Les gardes s’empressèrent d’évacuer le corps et recouvrirent le sol de sciure pour aspirer le fluctuant.
 
-Princesse Anna…peut-être serait-il temps d’aller voir Elsa ? Décréta soudain Olaf.  
-Oui ! Tu as raison ! Merci Guimauve ! Ajoutai-je alors au grand monstre qui avait été d’une aide précieuse.
-DE RIEN ! Grogna-t-il, avant de retourner en direction du Palais de Glace.

Je ne pris pas le temps de le voir s’en aller. Je courus immédiatement en direction du château. Croisant des passants, je sus en un rien de temps où se trouvait ma sœur. Le docteur Lothar qui était arrivé entretemps l’avait ramenée des cachots tout en se dispensant de commentaires acerbes pour une fois. Je compris que c’était grave. Elle avait été déposée dans notre ancienne chambre d’enfant.

-Laissez-passer s’il vous plaît ! Ordonnai-je poussant les gens qui bloquaient la porte.

Kristoff, Kay et Gerda entouraient le lit. Il n’y avait aucune trace de Raiponce et Eugène. J’aurais aimé embrasser et enlacer mon bien aimé mais ce n’était pas le bon moment. Je me focalisais sur ma grande sœur. Elle était aussi livide que dans mon rêve.

-Je t’en prie Elsa il faut que tu vives pour moi et pour le royaume, murmurai-je en lui prenant la main, je sais qu’ils t’ont fait du mal ! Mais c’est fini ! Guimauve a tué Hans et le peuple est en train de s’occuper des autres traîtres.

Ma sœur était brûlante et comme dans notre potentiel futur vu en cauchemars, du pue sortait de son flanc.

-Anna, chuchota-t-elle, Anna tu as toujours été là pour moi, et je ne t’ai jamais remerciée, j’ai passé mon temps à te repousser à cause de mon pouvoir et maintenant que je ne l’ai plus c’est la mort qui veut m’accepter.
-Ne dis pas ça, dis-je en lui embrassant le front. Tu vas vivre Elsa.
-Je sens que je pars… Anna pourras-tu me pardonner pour tout ce que je t’ai fait ? Peina-t-elle à dire.
-Tu n’as rien à te reprocher, nous te pardonnons tous, soufflai-je, mais reste, normalement tu vas rester, c’est ce qui était convenu. Je ne comprends pas…

Ma grande sœur mit sa main sur ma bouche pour me faire taire. Elle me sourit une dernière fois et ses yeux se fermèrent tout à coup. Ses doigts se desserrèrent de ma main. Les gens du peuple enlevèrent leurs couvre-chefs tandis qu’un lourd silence envahit les murs du château.

Je restai en arrêt complètement bloquée par l’incompréhension.

Je ne me sentis pas mettre ma tête dans mes bras. Je ne m’entendis pas pleurer. Je ne voyais plus rien à cause des larmes. Je ne goûtais pas à la victoire trop précoce et rapide qui était survenue. Je refusais l’odeur morbide qui logeait déjà dans la pièce. La lourde main de Kristoff vint se poser contre mon dos mais je n’en voulais pas. Je ne le repoussai pas pour autant. Sentant les larmes envahirent mes yeux, je finis par hoqueter entre deux sanglots :

-Emmm…Emma… Tu… Tu avais promis… Que… Que tout s’arrangerait, mais tu m’as menti.




Dernière édition par Ansa le Dim 31 Juil 2022, 11:26, édité 1 fois

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Dim 05 Juin 2022, 21:07
On reprend au moment où Hans venait de raconter à Elsa qu'ils sont de la même famille du fait qu'Emma et le duc de Weselton ont procrée ensemble.

Pour autant, Elsa refuse d'y croire, mais Hans ajoute que le pouvoir d'Elsa est une punition transmise par l’union des descendants d’Emma Piceaerd et Pierre Sappos, les deux se détestant par le passé, et qu'Hans n'a aucune raison de se marier avec Elsa s'il veut le pouvoir. Pour ça, il préfère laisser son frère Viktor faire ses petites affaires non-consentantes avec Elsa. Et de plus, étant des enfants d'une déesse, ils ne sont pas non plus vraiment humains, et cela les obligeant à suivre deux choix possible : soit Anna et Hans se marient et ainsi allier leurs pouvoirs pour gouverner le monde, soit les deux s'affrontent pour que l'un triomphe et récupère le pouvoir de l'autre et gouverner le monde seul. Mais pour cela, il faudra qu'Anna revienne à Arendelle pour qu'il la tue.

Elsa se fait jeter aux cachots, avec Kay et Gerda et se rend compte qu'elle ne peut plus utiliser son pouvoir de glace. Hans révèle que, durant son dernier repas, il avait prit soin de lui glisser une potion lui faisant annuler ses pouvoirs, achetée auprès d'Oaken et lui-même étant allé la chercher auprès de Grand Pabbie... et cette potion contenait du poison. Elsa commence par y succomber, sous les yeux impuissants de ses serviteurs.

Du côté d'Anna, elle parvient à s'échapper de sa prison sudilienne avec Olaf, grâce en grande partie à l'intervention de l'esprit de l'eau les aidant à revenir à Arendelle. Il les dépose devant chez Oaken, qui lui apprend qu'Arendelle est occupés par les soldats de Hans et qu'il ne peut se risquer à emmener Anna à Arendelle, mais finit par céder devant l’exigence de sa souveraine. Pour autant, affronter les forces d'Hans sera difficile si la population ne s'unit pas pour riposter, et c'est l'idée d'appeler Guimauve à l'aide qui redonne espoir à Anna. Le monstre de neige accepte et se lance à l'assaut d'Arendelle.

De retour chez Elsa, elle a finalement survécu au poison, au grand désespoir d'Hans qui apprend en même temps que Guimauve a déjà neutralisé plusieurs de ses soldats sur le chemin vers Arendelle, accompagné des habitants poussé à la révolte par Oaken. Et bientôt, Hans et Anna se retrouvent face-à-face, la princesse sommant au prince de repartir d'où il était venu. Mais devant son refus, le combat entre les deux adversaires s'engage, uniquement entre eux. Mais Hans a le dessus et révèle qu'il a le pouvoir de la haine, et Anna celui de l'amour et que leur union apporterait l'équilibre entre eux et le monde. Mais devant le refus d'Anna, Hans lui vole son pouvoir en l'embrassant, mais Anna trouve la parade en utilisant son pouvoir de chamane par Emma pour l'en empêcher et prendre l'avantage. Mais pourtant, et dans l'urgence de la situaion en apprenant que sa sœur souffre, elle n'arrive pas à se résigner à tuer Hans, se contentant finalement de l'affaiblir grandement avec son pouvoir, avant qu'il ne soit écrabouillé par le pied de Guimauve.

Puis se précipitant au chevet de sa sœur, elle supplie pour sa survie, mais en vain. Elle a tout juste le temps d'échanger avec elle avant de s'éteindre, envahie par le poison, sous le regard impuissant de sa sœur et de son peuple.

C'est la fin pour Elsa... sauf si elle revient à la vie, comme dans la précédente version de l'histoire... mais par quel miracle ? Celui du pouvoir de l'amour de sa sœur ?

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Lun 06 Juin 2022, 19:47
Merci @Dov pour ton commentaire Smile

Dans la foulée, voici les spoilers sans contexte du chapitre 19 de retour vers le passé.

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Dim 03 Juil 2022, 20:17
Chapitre 19 : L’amour :

-Oui Emma tu m’as menti, repris-je en sanglotant.

Peu à peu la tristesse laissa place à la colère. Mon visage était rouge, gonflé à bloc. Je repoussai violemment la main de Kristoff et me levai le plus fièrement possible avant de prononcer d’une voix tremblante. Une voix pourtant adulte, d’une jeune fille qui avait subitement grandi d’un seul coup :  

-Cher peuple d’Arendelle la reine Elsa ne nous aura pas quitté en vain ! Le royaume restera en paix à présent ! Ma sœur ! Ma très cher sœur en sera la nouvelle protection ! Son corps reposera auprès des feux roi Agnarr et reine Iduna d’Arendelle un peu plus haut sur la colline qui domine le centre de la ville. Ainsi nous pourrons nous souvenir à chaque instant de ce qu’elle a subi pour nous tous et pourrons respectueusement aller la saluer ou nous recueillir près d’elle quand bon nous semblera !

Les gens approuvèrent tout de suite et je fus à deux doigts de laisser échapper mes larmes. Contrôlant du mieux que je pus mes sanglots, j’ajoutai avec force et vibration :

-Procédons à la cérémonie d’enterrement temps que nous sommes tous réunis.

On ne critiqua pas ma complainte. Bien au contraire ! Les gens semblaient être en transe. Ils sortirent du château pour aller m’attendre au pied de la colline le temps que j’habille Elsa pour son dernier voyage. Sa garde-robe était tellement développée... Pendant plusieurs minutes, j’observai tour à tour ma grande sœur et chaque robe qui siégeait sur la penderie pour savoir laquelle lui irait le mieux. J’optais finalement pour une double de la bleue de l’hiver qu’elle portait déjà… Après tout c’était celle qui nous avait réunies durant un petit moment. A cette idée une nouvelle avalanche de larmes s’éboula sur mes joues. Je suffoquai doucement pour ne pas perdre mon souffle. Qu’est-ce que j’aurais aimé avoir Helga, Suzanne ou Philippe auprès de moi pour me consoler ! La douceur d’un enfant, simplement pour éviter de laisser la rage m’envahir comme c’était le cas en cet instant. Mes poings se serrèrent subitement.
Quand je pensais à Emma…A Hans. Ils avaient menti tous les deux. Telle mère, tel fils. Je les détestais plus que tout. Vu ce qui restait du prince des îles du sud je ne comptais pas renvoyer son corps à sa patrie. Il n’aura pas de stèle à proprement parlé puisque la patte de Guimauve avait fait une belle trace dans le sol. Quant à celle qui se disait « ma mère », je comptais brûler tous les livres de la bibliothèque royale où se trouvaient des chapitres sur l’Yggdrasil. Peut-être que j’allais mourir à mon tour pour ce crime mais tant pis je n’avais plus rien à perdre.

Mon cœur manqua un battement…Si…Bien sûr que s’il me restait quelqu’un…L’amour naissant de mon montagnard…Mais cela était-il suffisant ? Pouvais-je vraiment vivre sans avoir l’approbation de ma sœur à chaque minute ?

-Oh…Pourquoi Elsa ? Pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi ? M’énervai-je.

Je me murai à nouveau dans le silence avant d’ajouter :

-Pourquoi a-t-il fallu que je croise la route de cet idiot d’Hans ?

Je fermais les yeux quelques instants et visualiser encore une fois, la lourde patte de Guimauve qui s’abattit sur le prince des îles du Sud…Puis j’essayais d’imaginer un sort similaire à Emma Piceaerd. Penser à leurs châtiments me fit ralentir mes larmes bien que mon nez fusse plein et bouché. N’ayant pas mon mouchoir sous la main, je pris une des robes d’Elsa pour faire l’affaire pensant avec amertume que ces dernières ne lui serviraient plus. J’étais donc, le nez plein de morve dans sa chemise de nuit en laine qui sentait encore son odeur propre quand Kristoff fit irruption dans la pièce me faisant sursauter.

-Anna, murmura-t-il doucement.

Mon cœur se durcit immédiatement et je répliquai d’une voix plus agacée qu’agressive :

-J’ai dit que je ne voulais personne dans la chambre.

Loin de s’en offusquer, le montagnard répéta mon prénom une deuxième fois. Enervée qu’il ne comprenne pas que j’avais besoin d’être seule et le coupai acerbement :

-Bon Kristoff ! Vous voyez bien que ce n’est pas le moment de batifoler là ! Je suis désolée.

Mon amant rougit d’un coup et se tint la nuque de gêne avant de reprendre :

-Oh non…Non je ne suis pas là pour ça, je ne me permettrai pas.

Je lus la sincérité dans ses yeux et cela me détendis. Je dis alors avec impatience :

-Je vous écoute dans ce cas…Mais dépêchez-vous.

Il prit toutefois un moment et répliqua :

-Euh…Eh bien…Il va falloir faire d’autres tombes.

Je m’énervai tout de suite :

-Non ! Hans n’aura le droit à rien.

Désespéré par mon ton distanciel, il clama alors :

-Ce n’est pas pour lui…Ce monstre a fait d’autres victimes…Raiponce, Eugène et leur enfant sont morts également ! Ils sont dans la chambre d’à côté !
-Vous plaisantez ? Demandai-je en pâlissant.

Je crus que le sol allait de nouveau se dérober sous mes pieds. Les yeux de Kristoff me lancèrent bientôt des éclairs alors qu’il répondit :

-Je n’ai franchement pas une tête à rire Anna…Ce serait irrespectueux dans la situation actuelle…Mais peu importe…Alors…Allez-vous faire creuser d’autres tombes ?

Comment pouvait-il être aussi direct ? Me poser cette question avec autant de naturel et si peu d’émotions alors que je sentais les sanglots bloquer à nouveau ma gorge !
   
-Oui…Oui bien évidemment.

Mon amant termina alors :

-Bien. C’est tout ce que je voulais savoir. Je vais aller m’occuper d’eux à présent, je peux vous laisser à nouveau en pleine solitude…Je tenais juste à vous prévenir…Vous…Vous êtes la nouvelle reine après tout à présent.

Je préférais ne pas relever sous peine de faire un malaise. Il ajouta enfin avec un petit sourire amer :

-Et Anna…Cessez d’être aussi têtue, c’est énervant et cela ne vous ressemble pas.

Je le fusillai du regard et allai répliquer quelque chose mais il s’en alla avant.

-Parce que vous monsieur Kristoff Bjorgman vous êtes parfait en tout point, pestai-je.

Je ne m’attardai pas plus longtemps sur sa remarque et retournai à mon travail initial. Je parai enfin ma sœur de sa belle robe bleue. Je la maquillai ensuite très légèrement et inspectai l’ensemble. Elle était fin prête. Je fis appeler les gardes.
Elle, Eugène et Raiponce furent donc emmenés dans le traîneau de Kristoff qui avait été décoré de chrysanthèmes sur la devanture. Les villageois n’avaient pas bougé. Olaf essayait de distraire les enfants mais son état en apprenant la triste nouvelle était le même que tout le monde…Si ce n’est pire…La cérémonie était sur le point de commencer quand un petit garçon vint me tirer le bas de robe.

-Oh ? Qu’y a-t-il trésor ? Demandai-je en me penchant à sa hauteur.

Le petit rougit et murmura :

-Euh…Désolé de vous déranger princesse Anna…Mais le petit bonhomme de neige ne se sent pas bien.

A ma plus grande horreur, je constatai bientôt qu’il avait raison. Olaf était subitement en train de fondre. Oubliant le début de l’enterrement et le prêtre, je courus aux côtés de la créature d’Elsa pour la prendre dans mes bras.

-Hey…Hey…Olaf, ça ne va pas ? Murmurai-je d’une voix câline.

Il répondit aussitôt d’une voix très faible :

-Anna…Je…Je crois que je dois aller rejoindre Elsa…

Mon esprit refusa immédiatement cette éventualité, ce qui ne fut pas le cas du corps du petit bonhomme de neige qui s’éparpilla bientôt en des milliers de flocons. Ses branches et son charbon ne furent plus bientôt que les deux seules choses qui restaient sur mes genoux. Je ne voulais plus bouger, plus me relever. Je voulais les rejoindre tous dans l’Hellheilm. Être heureuse avec eux tous.
Après un instant qui me parut durer des heures, Kristoff m’aida gentiment à me relever. Il ramassa rapidement les derniers vestiges du bonhomme de neige. Je ne pus en supporter plus. Détournant le regard, je me focalisais à nouveau sur la cérémonie et l’archevêque. Nous préférâmes faire l’enterrement en plein air plutôt que de se cloîtrer dans la chapelle. Cela me rappela les Northuldra…Oui ce peuple de nomades devait aussi dire adieux à ses proches de cette manière…
Ainsi, nous finîmes plus vite. L’homme religieux prit soin de bien bénir les corps en leur posant de l’huile sacré sur les fronts. Ils furent ensuite mis en terre sous des stèles de pierre où étaient gravés leurs noms et la date de leurs décès en Futhark.

-…Et leurs corps redeviendront poussières et ils reposeront en paix auprès du Seigneur notre Dieu, conclut l’archevêque.  
-Amen, dirent nos voix en résonnance.

Des enfants apportèrent des bouquets de fleurs sur la tombe des souverains de Corona. Je me détachai à mon tour de la foule et m’agenouillai sur la stèle d’Elsa. J’eus aussitôt fait cette action que quelque chose me gêna au flanc. Je soupirai en repensant au pue et au sang qui sortaient également de cet endroit sur ma grande sœur. Quelle ironie du sort. Sentant que la gêne persistait, je mis ma main dans la poche de ma robe et en ressortis…Le bocal de baies de sureaux trouvé aux îles du Sud. Je murmurai encore au milieu des larmes :

-Tu…Tu ne me serviras plus à rien toi finalement…

Ne sachant pas trop quoi en faire, je décidai de l’enterrer juste devant la stèle de ma chère sœur pour que tous les éléments de cette aventure soient réunis au même endroit. Je laissai ensuite quelques larmes couler. Puis je me relevai enfin et retournai auprès des autres. Je pris un temps pour me débarbouiller de mes mains pleines de boue et annonçai au peuple toujours présent :

-Merci à vous d’être venus ! Et de m’avoir soutenu dans ce face à face avec le prince Hans !  Dès demain, je me chargerai de vous envoyer de l’argent pour votre intervention. Vous pouvez maintenant vous retirer et rester chez vous. C’est jour de deuil !

La foule m’applaudit. Je souris faiblement n’étant pas sûre que Papa aurait approuvé que je distribue les couronnes ainsi.

-OH MES AIEUX ANNA ! Hurla soudain Kristoff manquant de me faire avoir une attaque.

Mon cœur manqua soudain un battement et je me retournai vers lui furieuse en m’exclamant :

-Non mais ça va pas de crier comme ça !

Loin de s’offusquer il répéta en pointant un doigt dans ma direction :

-Anna regardez !
-Cessez de vous agiter comme un pélican ! Vous avez vraiment besoin de vacances…Soupirai-je avant de me tourner.

Une énorme bouffée de chaleur s’installa immédiatement dans mon corps. Cela ne pouvait être possible. La gardienne d’Yggdrasil siégeait-là devant les tombes. J’eus d’abord l’idée de lui sauter dessus et de lui décrocher un coup de poing étant donné qu’elle n’avait pas tenu sa promesse. Mais je n’aurais pas pu qu’elle était à nouveau présentée sous l’enveloppe d’Helga. Subjuguée par son apparence de petite fille, j’oubliais qui elle était et courus lui faire un gros câlin.

-Mais…Que faîtes-vous là ? Demandai-je.
-C’est toi qui a rappelé, répondit-elle.
-Moi ? Mais…Euh…Comment ? Par le désespoir comme dans les livres ?

Un long sourire apparut alors sur son visage et elle répliqua presque en riant :

-Oh non ça c’est bien trop commun pour toi…Non c’est grâce aux baies de sureaux que tu as planté dans le sol…En pleurant dessus tu m’as fait réapparaître.
- Donc vous allez tenir votre promesse ? Quémandai-je d’une voix soulagée, me demandant presque si toute cette histoire n’était pas qu’une mascarade.  
-Evidemment, rit-elle. J’ai retrouvé ma place auprès de l’Yggdrasil grâce à toi ! Donc…Chose promise…Chose due ma chérie.

Elle s’éloigna légèrement de moi pour pouvoir accomplir son acte mais je l’arrêtais avant et questionnai :

-Est-ce que j’ai vraiment un pouvoir comme l’a prétendu Hans ?  

Emma s’approcha alors de moi et me caressa la joue en murmurant :

-Je pense que tu le sens au fond de toi…Effectivement tu as bien le pouvoir de l’amour…Tu es une petite étourdie tellement naïve que tu en deviens une fabuleuse jeune fille romantique et fleur bleue.
 
Je songeai d’abord que ce pouvoir me faisait passer pour une fille facile à manier. Mais finalement pour rien au monde je n’aurais voulu être une autre Anna que la Anna naïve dont tout le monde parlait. Semblant lire dans mon regard, Emma ajouta alors :

-…Mais ce n’est pas tout…Tu as également autre chose en toi…Un aura chamanique qui je ne m’abuse t’a permis de tuer ton demi-frère ? Celui-là, j’avais bien veillé à ne pas lui en parler…C’est un héritage de tes ancêtres Northuldra…Les Piceaerd…Et les Sappos.
-Ceux qui vivent dans la Forêt Enchantée c’est bien cela ? Demandai-je intriguée, le peuple d’où est originaire Maman…Enfin la reine Iduna ?  
-Exactement mon enfant, dit-elle ravie que j’ai bien retenu mes différentes vies.  

Je paniquai aussitôt et questionnai encore :  

-Et maintenant ce pouvoir, cet aura, est-ce que vous allez me les reprendre ?

Ma première ancêtre éclata de rire et répondit :

-Bien sûr que non, je suis là pour rétablir l’ordre ici c’est tout.

Je poussais un soupir de soulagement.

-Commençons par notre bienheureuse reine ! Déclara-t-elle ambitieuse.

Emma se rendit alors sur la stèle et tapa sur la motte de terre qui recouvrait le cercueil. Elle sortit les cendres qu’elle m’avait confiées plus tôt dans ma quête et les dispersa dans la terre. Elsa apparut alors encore endormie. Elle avait l’air de s’être couchée dans la terre fraîche depuis quelques secondes à peine. J’observai son ventre. Il ne se levait ni se baisser.

-Calme-toi, murmura la gardienne en m’appuyant l’épaule.  

Elle s’avança vers le cadavre de ma chère sœur et lui passa une espèce de poudre blanche brillante qui lui recouvrit tout le corps. Peu à peu, Elsa retrouva ses couleurs alors que mon cœur s’emballa. Elle eut à peine le temps d’ouvrir les yeux que je me ruai sur elle pour lui faire un énorme câlin.

-Anna ! Cria-t-elle hystérique.
-Elsa ! Oh ma Elsa ! Tu es en vie ! Clamai-je plus qu’heureuse, l’étouffant presque.

Je me relevai brusquement et allai de nouveau enlacer Emma Piceaerd en m’écriant d’une petite voix de souris :

-Merci ! Merci ! Merci !

Notre ancêtre réussit à me canaliser. Elle me caressa rapidement la joue et rit encore :

-Attends ce n’est pas fini…J’ai bien dit que je devais réparer toutes mes fautes…Par conséquent la famille d’Arendelle va s’agrandir avec ton grand frère et ta grande sœur. Place à Suzanne et Philippe. Je te l’avais promis.

Je fus surprise dans un premier temps mais refusai calmement l’offre.

-Ce ne sera pas nécessaire, dis-je.

Contrariée, Emma fit les gros yeux et répéta sans comprendre :

-Quoi ? Comment ça pas nécessaire ?

Je me tournai alors vers Elsa et continuai :

-Je ne veux pas avoir un grand frère et une grande sœur, j’en ai déjà une.  
-Je ne comprends rien à la situation, me confia-t-elle.

Je lui luxai aussitôt l’épaule et expliquant :

-Pour faire court notre Père et ta Maman ont eu des jumeaux qui sont morts à cause du pacte économique avant nous…Euh…Mais est-ce que tu as entendu parler du pacte économique ?

Le regard bleu froid d’Elsa se durcit immédiatement et elle déclara :

-Oui Hans me l’a brièvement décrit… D’ailleurs où est ce traitre et ces confrères ?
-Guimauve a tué ce poltron ! Clamai-je toute fière.  

Ma sœur me lança aussitôt un regard choqué et répliqua :

-Anna surveille ton vocabulaire tout de même !
- Pardon, dis-je, pas du tout désolée.
-Et pourquoi ne veux-tu pas qu’ils reviennent s’ils en ont la possibilité ? Demanda encore ma sœur en revenant au sujet initial.
-Tu veux peut-être que je ressuscite votre Père et sa Mère ? Suggéra Emma à son tour.

Sa proposition me réchauffa tout le cœur. J’hésitai un instant, des étoiles pleins les yeux à l’idée de pouvoir serrer mes parents dans mes bras.

-Oh ça serait merveilleux ! Avouai-je en soupirant d’aise.

Mais il ne fallait pas céder à la tentation. Il fallait trouver le choix le plus juste, pas uniquement nos besoins personnels. Aussi je commentai quelques secondes plus tard :  

-Ça serait de la folie, je sais que père et mère nous manque mais ils sont heureux et veillent sur nous de l’Hellheilm.
-Je ne peux malheureusement réveiller personne d’autres, dit la gardienne vexée que je lui refuse son offre.
 
J’essayai immédiatement de l’amadouer :

-S’il vous plait Maman… Vous avez bien dit ressusciter des personnes mortes.
-Seulement deux comme Suzanne et Nicolas, rappela-t-elle radoucie.
-Très bien… Dans ce cas,  j’aimerais que vous fassiez revivre le prince Eugène et la princesse Raiponce de Corona s’il vous plaît, intimai-je.

Son teint se rembrunit. Je sentais qu’elle allait se fermer, aussi j’insistai fortement en lui offrant mon plus beau sourire :

-Je sais qu’ils ont fait une bêtise à propos du pacte économique mais pourquoi n’aurait-il pas le droit à une deuxième chance comme nous tous ici ?!… S’il vous plaît Mère ?
-Je ne peux rien pour le bébé… Murmura-t-elle.
-…Ils en auront d’autres, la coupai-je, mais eux, personne ne pourra les refaire…Enfin…Il me semble que la reine Ariana et le roi Frédéric sont trop âgés…Et puis étant donné que le propre accouchement de sa fille avait été compliqué…
-…Parfait mon enfant ! Me coupa-t-elle, si c’est ton choix…Allons-y.

Elle se tourna vers Elsa et ajouta :

-La reine approuve ?
-Oui, répondit-elle en m’embrassant.

Le pouvoir d’Emma opéra immédiatement. De la même manière que mon ancêtre avait sorti Elsa de son tombeau, le voleur et sa prisonnière sortirent du sommeil éternel. La foule applaudit sous nos yeux étonnés alors que je me rendis uniquement compte maintenant qu’ils étaient restés durant tout notre échange avec la gardienne de l’Yggdrasil.
Le brouhaha qu’ils firent laissa bientôt place au silence qui fut interrompu par une fillette qui osa demander :

-Princesse Anna…Même si tout le monde est vivant…Est-ce que nous avons quand même le droit de passer la journée à la maison ?

Je ris aux éclats et repris en faisant un clin d’œil à Emma Piceaerd :

-Evidemment ! Chose promis chose due !  

Le peuple applaudit une dernière fois puis la foule se dégorgea et nous nous retrouvâmes bientôt seuls.

-Retournez au château, ordonnai-je à ma famille.

J’avais besoin de dire au revoir à mon ancêtre. Seule. Un peu surpris par mon ton, ma sœur et les autres membres appliquèrent ma volonté et se retirèrent bientôt de la clairière.

-Je ne vous reverrai plus, je suppose ? Demandai-je.

Elle répondit alors d’une voix pragmatique :

-Hum…Tout est relatif…Dans cette vie-là il est peu probable en effet…Ma place est auprès des autres membres de cette merveilleuse famille dont tu fais partie, toutefois il se pourrait que je vienne te rendre visite en rêves. C’est le moyen le plus sûr pour te revoir.
-J’ai hâte de rêver dans ce cas ! Minaudai-je en retrouvant le sourire, oh…Vous n’oublierez pas d’embrasser Helga pour moi.
-Je n’y manquerai pas, conclut-elle.

La gardienne rit et me serra une dernière fois dans ses bras. Puis son âme s’éleva dans les airs et s’évapora me laissant face aux tombes de mes parents. Je leurs mis les fleurs qui étaient destinés à Raiponce, Eugène et ma sœur, priai un peu pour eux puis retournai enfin au château.
Nous fîmes un bal intimiste ce soir-là où Kristoff ne resta pas à la demande d’Elsa. A ma grande surprise, il semblait y avoir une tension entre eux.

-J’ai besoin de lui parler Anna, pour savoir quels sont ses vrais sentiments envers toi ! Tenta-t-elle de me dire.
-Oui…Je…Euh…Je comprends, murmurai-je bien qu’étant très déçue.

J’essayai alors de la questionner pour savoir s’il s’était passé quelque chose entre elle et lui au cours de mon absence mais elle s’était seulement contentée de répondre en bafouillant :

-Mais enfin non Anna ! Que vas-tu imaginer…Ce n'est pas du tout mon genre d'homme ! C’est juste que je veux uniquement le meilleur pour toi et je veux m’assurer que Kristoff te rendra bien heureuse c’est tout…Il ne faut surtout pas refaire la même erreur qu’avec Hans.

J’avais encore acquiescé et nous étions restées toute la soirée toutes les deux. Outre ce point assez frustrant, tout se déroula pour le mieux. Le lendemain la Duchesse de Funningur et Viktor furent exécutés sur la grande place du royaume. Ce furent les deux seules potences car tout le reste des traîtres avaient été tués par Guimauve durant l’attaque.
Les jours passèrent ensuite dans un havre de paix. Nous n’avions plus d’ennemis. Arendelle prospérait à nouveau. L’histoire semblait presque finie. Presque seulement car je n’avais utilisé mon pouvoir à bonne escient qu’une seule fois lors d’un baiser sur le port. Quant à mon aura chamanique, je l’entretenais d’instinct sans trop savoir s’il allait me servir un jour à quelque chose.  

Ainsi Elsa interrogea mon amant sur notre future relation et il s’en sortit à merveille. Je n’avais pas eu le droit d’assister à l’audience mais dès l’instant où il était sorti, j’avais eu la permission d’aller faire la tournée des pains de glace avec lui. Ma sœur s’était radoucie à son égard même si elle préférait toujours que je sois chaperonnée quand nous sortions tous les deux. C’est pourquoi nous prenions le plus de précautions quand nous nous retrouvions le soir en cachette dans le jardin de derrière. Cela marcha un temps…Mais ma sœur n’était pas dupe. Elle nous surprit un soir alors que nous nous disions au revoir d’une façon plus que proche pour une princesse bien éduquée.

-Bonne nuit monsieur Bjorgman ! S’était-elle contentée de dire à l’égard de mon amant.

Kristoff avait viré au rouge brique tout comme j’avais senti mes joues se chauffer. Il était parti en se contentant d’un petit signe de la main. Je m’étais immédiatement défendue en disant :

-Tu es au courant que Papa et Maman faisaient exactement la même chose !

Elsa avait haussé les épaules amusée et avait renchérit :

-Peterssen était moins doué que moi pour les piéger voilà tout !

J’avais encore ruminé dans ma barbe alors qu’elle m’avait ramené contre elle et avait ajouté :

-Ne m’en veux pas petite sœur, je t’ai à peine retrouvé que déjà ton cœur est pris par un jeune homme !

J’avais trouvé sa phrase touchante et nous étions rentrées au château. Tandis qu’elle m’avait déposé à ma chambre respective, elle avait conclu :

-Ne t’inquiète pas…Je ne t’empêcherai pas de vous voir le soir QUE tous les deux.

Je lui avais sauté au cou de joie et nous étions parties nous coucher. Je fis tout mon possible pour qu’ils s’entendent à merveille.

Ma cousine et son mari se remirent au travail pour essayer d’avoir un enfant et ils n'étaient pas mécontents de la méthode qu'ils devaient employer pour s'armer à cette tâche. Ils semblaient avoir oubliés la tragédie qui était arrivée à leur précédente progéniture. Je pensais qu’ils repartiraient à Corona après la fin de la bataille mais à chaque fois, ils faisaient exprès de retarder leur retour. Au début je ne comprenais pas pourquoi mais je l’appris soudainement un soir de fin avril en revenant du jardin.

Kristoff m’avait dit un peu plus tôt dans l’après-midi qu’il irait nourrir Sven vers dix-huit heures une fois qu’il aurait fini sa tournée. D’habitude nous nous retrouvions pour partager ce moment avec le cervidé mais cette fois-ci, il m’avait déclaré :

-Surtout ne viens pas !  

J’avais hoché la tête et étais donc allée cueillir des fleurs en randonnée avec mes proches. Puis ils étaient repartis me laissant avec une heure d’avance. Je rentrai au château à peine maintenant et avais décidé de suivre mon caractère impulsif. Tant pis pour la mise en garde de Kristoff ! J’étais trop curieuse. Je décidai alors de faire le crochet par l’étable pour surprendre mon beau glacier.

-Je me ferai la plus discrète possible, me convainquis-je.

Je l’observai donc derrière la porte de l’étable et mon cœur faillit s’arrêter. Il était à genoux et répétait à Sven depuis dix bonnes minutes d’une voix stressée :

-Anna je ne te connais pas depuis très longtemps mais au vu de ce qui s’est passé ces dernières semaines, je préfère, te prendre pour épouse plutôt que tu ne manques de mourir encore une fois sous mes yeux…
-Ce n’est pas très élégant, reprit-il avec la voix de Sven. Il faut être plus romantique.
-Tu as raison, soupira-t-il tandis que je manquais de pouffer de rire.

Il s’appuya sur la nuque avec inquiétude et bredouilla alors :

-Que dirais-tu de ceci…

De nouveau il se mit à genoux devant Sven et déclara :

-Anna je ne te connais pas depuis très longtemps mais dès le moment où je t’ai vu pour la première fois je suis tombé amoureux de toi.
-Beaucoup mieux, minauda Sven.

Mon beau montagnard soupira et renchérit :

-Oui mais c’est une phrase passe-partout doublée d’un mensonge…La première fois que je l’ai vu… Elle m’agaçait plus qu’autre chose.

Mon sourire s’effaça en entendant cela. Je voulus entrer pour m’expliquer avec lui mais je m’arrêtais à la dernière minute en contenant ma colère. C’est ta faute Anna, tu n’avais qu’à pas venir, me grondai-je. Je me fis toute petite. Après tout je m’en fiche, moi la première fois que je l’ai vu j’ai cru que c’était le yéti avec toute sa neige sur la figure.
Je sursautai soudain en entendant Kristoff s’exclamer avec stress :  

-Sven aide-moi à me concentrer s’il te plait ! Je n’y arriverais jamais sinon.

Le renne brama pour l’aider à contenir ses sueurs froides. Il lui lapa les mains et il se détendit partiellement avant d’ajouter :  

-Hum…Que dirais-tu de ceci…Anna je ne te connais pas depuis très longtemps mais…Euh…Des liens se sont finalement tissés entre nous…Et maintenant je t’aime d’un amour sans frontières…alors…Euh…Est-ce que tu voudrais de moi pour époux ?

Il attendit une réaction du cervidé qui déblatéra un long discours dans sa langue propre. Après quelques secondes, mon amant reprit en se tapant le front :

-Oui tu as raison. C’est toujours trop nul et trop passe-partout !

Il respira un grand coup alors que je ne pouvais pas m’empêcher de le trouver charmant. Gaffeur mais charmant. Le genre d’époux qui me correspondait très bien.

-Bon allez concentrons-nous un peu… Reprit-il, Hum… Princesse Anna toi qui illumine mes jours et mes nuits, toi qui m’a appris à connaître la définition du mot amour, toi qui es ma respiration, toi qui me supporte quand je suis agressif, mauvais et puant, toi qui es la plus belle et la plus gentille de toutes les femmes… Bref toi qui es tout pour moi accepterais-tu de me prendre pour époux ?
-Oui ! Laissai-je échapper comme une idiote.

Je faillis tomber à la renverse alors que Kristoff pâlit en me voyant. Notre gêne redoubla immédiatement. Je riais nerveusement pour essayer de détendre l’atmosphère. Mais ça n’avait pas l’air de marcher.

-Je t’avais dit de ne pas venir ! Tu as tout gâché, bouda-t-il.
-On dirait que cela t’étonne, plaisantai-je.
-Je me serai attendu à meilleur de ta part au moins une fois dans ta vie ! Grogna-t-il encore.

Je fis aussitôt semblant de prendre la mouche et minaudai encore en me tournant vers la sortie :

-Bon très bien, dans ce cas tu n’as qu’à revenir sur ta demande ! Tant pis ! J’irais trouver quelqu’un d’autre ! Un très beau prince par exemple qui sera obligé de m’épouser !

Le visage de mon montagnard devint livide et il bredouilla :

-Non Anna…Reviens…Ce n’est pas ce que je voulais dire…

Il me rattrapa par la main et me ramena vers lui. J’avais peine à ne pas sourire. Je prenais une tête mécontente. Juste pour qu’il m’embrasse. Il ne fut pas si bête, il le comprit tout de suite. Sa bouche rencontra la mienne avec intensité comme il l’avait fait sur le port...Le goût de sa langue réveilla en moi des sentiments impulsifs à l’intérieur de mon bas ventre…Dès cet instant je sus que j’en avais assez de mes plaisirs solitaires…Je voulais découvrir avec lui ce que ressentaient les couples dépeints dans les romans de la Duchesse de Funningur. Faire l’amour avec lui, là maintenant…Nous avions su résister au cours de ces dernières semaines et ce n’étaient pas les occasions qui avaient manqué, le soir quand nous nous retrouvions dans les jardins. Mais nous avions voulu rester sage. Mettre une barrière comme si la nuit de noce était plus magique que n’importe quelle autre nuit. Des balivernes…Des balivernes inventés par des hommes pour maintenir les jeunes filles à garder une bonne conduite, pensai-je aigrement. Nous nous marierons aujourd’hui ou peut-être demain, personne ne verrait la différence.

Portée par la pression du baiser, je tombai en arrière. Cela stoppa immédiatement tout le romantisme de la scène.

-C’est la demande en mariage la plus bizarre que j’ai reçue ! M’exclamai-je en rigolant.
-Ah c’est sûr que comparé à Hans, je n’ai pas de poids, railla encore le montagnard.

Je rougis immédiatement pour ma bourde et répliquai :

-Tu sais très bien que ce n’est pas ce que j’ai voulu dire !

Pas bien fâché très longtemps, mon amant retrouva le sourire et renchérit :

-Oh dis-toi simplement qu’elle aurait pu être pire. Nous aurions pu être dans un lit en train de déguster un petit déjeuner. J’aurais pu m’agenouiller devant toi avec la bouche pleine de gras.

Mes joues se chauffèrent en imaginant la scène et je pouffais bientôt :

-Kristoff voyons ! Où vas-tu chercher toutes ses idées farfelues ?
-J’avais rêvé une fois qu’Elsa était demandée en mariage de cette façon, répondit-il.
-Elsa se marier ? Dans une autre vie oui ! Renchéris-je toujours aussi morte de rire.

Pour autant je ne lui fis pas part que dans celle où j’étais mariée à Hans et que j’avais Helga, elle était avec lui. Il aurait fallu que je sois idiote pour faire croire une chose aussi démentielle à Kristoff. Ce secret serait uniquement pour moi. Loin d’imaginer ce que j’étais en train de penser, le montagnard resserra son étreinte et ajouta d’une voix faussement fâchée en m’embrassant le cou :

-Bah alors mademoiselle Anna d’Arendelle ! C’est quoi ces façons de se moquer de la reine qui est d’une grande beauté ! Je vais être obligé de vous dénoncer pour haute trahison !  
-Non par pitié Kristoff lâche-moi ! Déplorai-je théâtralement tout en tentant de me relever.

Mais sa poigne était trop forte. Il me maintint au sol en me couvrant de baisers. Cet élan de tendresse me rendit euphorique. Je ressentis tout de suite des papillons dans le bas-ventre et dans les reins. Ses caresses étaient en train de me faire perdre pieds tout autant que ce jeu qui commençait à me stimuler sérieusement là où j’aurais dû être sage. Ne souhaitant pas qu’il s’en aperçoive, du moins pas maintenant car je ne me voyais pas faire l’amour au milieu de la grange, je déclarai sans réfléchir :

-Euh…J’ai une bonne excuse de rire de la reine monsieur le livreur de glace officiel…Voilà…Euh…Elle est parfaite.

Mon amant éclata de rire et replongea sur ma bouche, m’appuyant toujours plus sur le sol ce qui n’était pas des plus agréables.

-Hum…Kristoff…Le foin commence à me piquer ! Déclarai-je alors avant de penser que cette phrase pouvait avoir une connotation très bizarre.

Mon beau glacier ne manqua pas de relever la phrase en m’octroyant un sourire qui était tout sauf innocent. Mais contre toute attente, il devint plus sage et à la place demanda à Sven de m’aider à me relever. Le renne ne perdit pas son temps et s’abaissa pour que je puisse agripper ses bois.

-Merci ! Dis-je en lui embrassant le museau.
-Vous n’auriez pas un peu bu Altesse ? Se moqua-t-il encore.
-Bah non pourquoi ? Minaudai-je en lui tapant dans le torse.
-Tu es toute rouge, répondit-il riant aux éclats.
-Bah moi je suis Anna et c’est tout ! M’exclamai-je en lui tirant la langue.

Je pris une mine boudeuse mais ne résistai pas longtemps à ses lèvres qui se plaquèrent à nouveau sur les miennes avec force. Nous restâmes un moment enivrés dans cet échange, ne nous contentant pas garder nos mains pour nous. De ce fait, nous n’entendîmes pas tout de suite qu’Elsa venait d’entrer dans l’écurie.

-Pourrais-je savoir ce qui se passe ici ?! Intervint-t-elle.  

Elle nous scruta sévèrement s’attendant sans doute à ce que nous ayons fait ladite bêtise. Il faut dire qu’avec nos vêtements de travers et nos figures rouge de sueurs nous avions tout l’air de deux amoureux après un ébat.

-Elsa n’est-ce pas merveilleux ! Criai-je en l’enlaçant, Kristoff m’a demandé de l’épouser !

Elle le fusilla aussitôt du regard et s’écria avec un sourire naissant :

-Eh bien ce n’est pas trop tôt ! La cérémonie se déroulera demain matin alors en attendant Anna tu viens avec moi et tu ne me quittes pas d’un flocon. Dépêche-toi !

A regret je me détachai du beau glacier pour prendre la main de ma sœur.

-A tout à l’heure pour le souper mesdemoiselles, conclut Kristoff en me faisant un clin d’œil.

Je rougis encore une fois et m’en allai enfin. Elsa me conduisit auprès de Raiponce dans le petit salon et nous eûmes une discussion de jeunes femmes. Une discussion que j’aurais préféré découvrir toute seule.

-Ma pauvre Anna j’espère que Kristoff sera moins brutal qu’Eugène, lui il revient toujours à la charge. Dès qu’on termine il recommence il en veut toujours plus ! S’exclama ma cousine.

Pitié sortez-moi de là…Pensai-je.

-Oh c’est sans doute parce qu’il a besoin de compenser avec sa brindille, grinça Elsa entre ses dents.

Je rougis de plus belle alors que forte heureusement, Raiponce ne l’entendit pas. Ma sœur se rembrunit. Bien qu’elle fusse moins à l’aise que moi, elle avait tenu à m’organiser cet entretien pour que je ne sois pas impressionnée par l’acte du lendemain.

-Oui…Euh…Bon…Mais au bout d’un moment il finit par s’endormir non ? Demanda-t-elle.

J’observai ses yeux fuyants à l’idée de parler de ça. Ma précieuse sœur m’avait expliqué ce qui lui était arrivée lors de mon absence. Je la trouvai tellement forte d’avoir surmonté cette épreuve. Elle n’en demeurait que plus pure à mes yeux. Raiponce posa aussitôt un bras compatissant sur son épaule et murmura enthousiaste :

-Oh oui ! Il s’endort une fois qu’il est satisfait ! Tu vas voir Anna ça va être bien, tu auras un feu de bois humain juste contre toi. Un feu de bois vivant qui te fera pleins de caresses et même plus si tout va bien…
-STOP ! Criai-je car je ne voulais pas en entendre plus, il est temps que j’aille prendre un bain.

Elsa retrouva immédiatement sa voix de reine et m’attrapa le bras en s’écriant :

-Oh que non ! Avant toute chose nous allons t’inspecter !
-M’inspeQUOI ?! M’égosillai-je en voyant arriver Gerda avec un des gants de ma sœur.
-Allez Anna, c’est la tradition, me confia-t-elle.  Nous devons vérifier une première fois que tu es vierge… Bref déshabille-toi et couche-toi sur le sofa.
-Hors de question ! Boudai-je en croisant mes bras de mécontentement.

Ma sœur soupira aussitôt et renchérit :

-Bien, puisque tu n’es pas consentante…Gerda va s’en charger…Nous t’attendons dans le couloir.

Raiponce et elle s’échappèrent alors que je n’osais plus bouger. En moins de deux secondes la servante s’approcha de moi et sans gêne m’enleva mes collants ainsi que ma culotte. Je me retrouvai semi-nue.

-Eh bien ce n’est plus une toison d’or ! S’écria-t-elle observant mes poils roux.

Je rougis de honte alors que mes joues chauffaient avec la montée du sang.  

-Vous êtes sérieuse là ?! Maugréai-je, je ne savais pas que les commentaires faisaient aussi partis de la tradition !
-Oups…Excusez-moi votre Altesse…Il va falloir tout raser sinon je ne pourrais rien voir, précisa-t-elle.
-A vous l’honneur ! Déclarai-je, les jambes toujours écartées avec disgrâce.

La servante opina du chef et s’activa avec autant de grâce qu’un éléphant dans un magasin de porcelaine. Je fermais les yeux pour éviter son regard et surtout éviter de tourner de l’œil de voir les ciseaux si proches de ma fleur intime.  Une fois qu’elle eut fini, elle dit encore :

-Princesse Anna il vous faut écarter les jambes maintenant pour que je puisse apercevoir…
-Oui je sais ! Bon vite qu’on en finisse ! Criai-je de honte, je n’aurais jamais cru que je penserai ça un jour…Mais ELSA TU ES IGNOBLE !

Je fis exprès de le dire bien fort pour qu’elle l’entende tout en sachant qu’elle agissait simplement en reine. Gerda me fit mal avec ses phalanges froides et déclara :

-Au toucher ça a l’air bon…Vérifions maintenant à la vue.

La pudeur n’existant plus, elle s’abaissa alors en contre-plongée et observa l’entrée dont moi seule connaissais l’accès pour le moment.

-C’est bon pour ce côté-là aussi, dit-elle en souriant, vous pouvez vous rhabiller princesse Anna.

Je ne me fis pas prier. Une fois de nouveau, couverte je me ruai vers la porte et passai dans le couloir en coup de vent en beuglant :

-Je vais me laver !

Ma sœur me retint encore et écouta le diagnostic. Puis elle renchérit :

-C’est l’heure de manger d’abord ! Tu iras aux bains après.

Je soupirai mais suivis quand même ma sœur dans la grande salle. Je fus heureuse d’y retrouver Kristoff même si je me promis de ne rien lui raconter de ce qui venait de se passer dans notre petit salon. Je m’installai en face de lui et pendant tout le long du repas, je frémis de plaisir en sentant sa jambe frôler la mienne.

-Mince ma serviette, commentai-je faisant signe à mon beau montagnard de faire semblant de chercher quelque chose sous la table pour qu’on puisse s’y rejoindre.

Je penchai alors ma tête et lui murmurai :

-Rendez-vous dans le bain après.

Il hocha la tête et nous remontâmes vite avant de nous faire prendre. Pourquoi la machine à avancer le temps n’existait pas bon sang ?! Après ce qui me parut des heures Elsa nous convia enfin à nous retirer.

-Tu peux aller te laver maintenant, plaisanta-t-elle, tu viens dans ma chambre juste après.
-Euh…Bien entendu ! M’exclamai-je surprise à l’idée de dormir avec elle comme lorsque nous étions enfants.

Toutefois je m’en fichais dans l’instant et descendis aux sous-sols où se trouvait la grande baignoire. Mon beau glacier m’attendait devant la porte de bois avec un air impatient.

-Tu es prête ? Demanda-t-il en me caressant la joue.

Je l’embrassai timidement en guise de oui alors qu’en réalité, je brûlais d’envie de lui sauter dessus.

-Qu’ils sont pas mignons nos amoureux ! S’écria soudain Eugène nous faisant sursauter.

Livide de le voir, je murmurai alors :

-Chut, vous allez nous faire repérer.
-C’est que Kristoff est sensé venir avec moi, commença mon beau-cousin avec un air sérieux.

Le cœur brisé mais docile, mon amant s’éloigna alors de moi. Il était sur le point de suivre le célèbre voleur quand ce dernier renchérit encore :  

-Non mais…Je plaisantais, vous croyez quoi ?! Avec Raiponce on a déjà eu l’idée avant vous ! Alors Kristoff même si tu n’es pas avec moi tu es avec moi d’accord ?

Nous retrouvâmes immédiatement le sourire et hochâmes la tête. Flynn leva le pouce et remonta enfin, nous laissant seuls.
Profitant qu’il n’y ait pas de nouvelles interruptions, nous entrâmes enfin dans la salle des bains. Nous étions tranquilles. Pour plus de sécurité Kristoff tira le verrou de la porte. De la fumée sortait de la baignoire nous indiquant que l’eau était chaude. Du shampoing y avait été mis produisant de la mousse qui me rappelait la neige d’Elsa.

-Les Dames d’abord ! S’exclama le montagnard en me prenant dans ses bras.

Pouffant comme une idiote, je m’accrochai à son cou car je craignais de tomber. Ce que je n’avais pas prévu c’est que mon preux chevalier me lâche complètement habillée dans la baignoire. Passée l’instant de dépourvu où ma robe eut le temps de gonfler, je renchéris un peu colère :

-Kristoff…Mais tu es bête ou quoi ?!

Il se retint de rire et rétorqua avec innocence :  

-Bah quoi ?! Ce n’est pas comme ça qu’on prend un bain ?

Je le dévisageai avec fureur, n’aimant pas son ton stupide et repris :

-Eh bien figure-toi que non…
-Ah bon ? Continua-t-il étonné.

Je l’observai essayant de voir s’il était sérieux ou non. Son sourire le trahit. Je poussai un soupir de soulagement.

-Eh oui mon cher, murmurai-je.

Puis n’y tenant plus, je lui envoyais une vaguelette d’eau à la figure. Comme il ne s’y attendait pas, il ne recula pas et se retrouva bientôt à son tour mouiller. Il s’essuya patiemment le visage et finis par dire d’une voix menaçante :

-Vous venez de commettre une grave erreur mademoiselle Anna d’Arendelle ! Autrefois je jouais à ce genre de jeux avec Sven et les autres petits trolls et malgré leur carrure ils finissaient tous noyés en moins de deux secondes.

Je perdis soudain de mon assurance et me protégeai instinctivement le visage en demandant :

-Non monsieur Bjorgman vous n’oseriez pas ?

Le montagnard n’eut aucune pitié. Il me lança une énorme flaque dans la figure…Mais me plaqua ensuite contre la baignoire en m’embrassant encore une fois langoureusement. Ses lèvres m’envoutèrent. Elles étaient douces et mouillées. Sans même m’en rendre compte mes mains se baladèrent sur son torse, commençant à lui déboutonner sa chemise blanche collée à son duvet blond. Le vêtement servit bientôt d’éponge au sol. Semblant comprendre la combine mon beau glacier me délaça mon corset avec vigueur, le jetant à son tour par terre. Mes joues se chauffèrent tout de suite alors que ma poitrine était à présent à découvert flottant agréable dans l'eau. Je la masquais immédiatement sous un monticule de mousse.

-Je te laisse deux minutes de repos, chuchota-t-il à mon oreille.

Le temps que je comprenne le sens de sa phrase, il avait la tête sous l’eau pour pouvoir m’enlever le reste des bas et de la robe. Il remonta quelques instants plus tard ses cheveux, trempés, collés à ses tempes. Mon bas ventre s’éveilla alors et je le rapprochai de moi pour réclamer un nouveau baiser langoureux.  Puis, je plongeai et lui retirai son pantalon ainsi que ses chaussures. Mes cheveux se défirent complètement alors que je lui caressai bien lentement la cuisse.

-Anna…Cale-toi…Au bord…Susurra-t-il.

Je m’appliquai à le faire et révélant au passage mes seins à la lumière des chandelles. Plus déterminé que jamais, Kristoff se plaqua près de moi et recopia mon geste prenant soin de bien s’attarder sur ma partie tondue. Heureusement il ne posa aucune question sur la raison de ce rasage. J’en aurais rougi de honte. Alors que je m’occupais de son attribut, il remonta timidement ses doigts sur ma poitrine, les palpant avec hésitation comme s’il n’en avait jamais touché. Je ne l’appréciais que plus. L’extase était en train de monter, me faisant perdre toute raison. Mon beau livreur de glace le remarqua et s’essaya ensuite à m’embrasser la poitrine me faisant suffoquer.

-Oh Kristoff…Tu es si doux, murmurai-je d’une voix qui jonglait entre la passion et l'excitation.

Ma phrase l’encouragea et il redoubla de finesse, s’attardant sur mes mamelons avec plaisir. Ainsi, il fit gaffe à ses mouvements et continua encore un peu jusqu’à ce que la chaleur ne vienne plus que de l’eau.

-Anna…Puis-je…Enfin pouvons-nous…Enfin…Bégaya-t-il bientôt sous l’émotion.

Je lui fermai la bouche par un baiser et murmurer :

-Oui…Entre Kristoff…

Mon corps ne criait que ça, qu’il ait ma virginité à jamais. Notre amour se concrétisait de plus en plus tantôt par des baisers, tantôt par des caresses où je l’invitai progressivement à se rapprocher de ma fleure intime.

Il était donc sur le point de me monter dessus quand quelqu’un frappa à notre porte. Alertés, nous nous arrêtâmes immédiatement alors qu’Elsa demanda bientôt :

-Anna tout va bien ? ça fait plus d’une demi-heure que tu es dans le bain.

J’indiquai aussitôt à Kristoff de ne pas faire de bruit et sortis de l’eau. Très rapidement je cachai sa chemise, me passai une serviette et allai enfin ouvrir la porte à ma sœur.

-Je m’étais assoupie, déclarai-je le plus naturellement possible.
-Voyons Anna ! Tu vas finir par faire des bêtises, renchérit-elle.
-Mais non Elsa, Kristoff n’est pas là ! La coupai-je avant de me mordre férocement la lèvre.

Ma sœur me regarda soudain bizarrement et ouvrit la porte de la salle de bain pour vérifier. Quelques instants plus tard, elle me précisa à nouveau :

-Quand je parlais de bêtise, Anna, je pensais que tu pouvais te noyer si tu t’endormais dans l’eau, mais peu importe sèche-toi et remonte vite.

J’hochai la tête et elle consentit enfin à partir. L’euphorie avait de nouveau disparu. J’allai auprès de mon beau montagnard et le sortit de l’eau.

-Tu vas bien ? Demandai-je inquiète.

Il recracha beaucoup d’eau mais finit par répondre :

-Oui.

Il avait l’air maussade. De mon côté, j’étais déçue que nous y soyons allés trop lentement. Lui aussi visiblement puisqu’il finit par déclarer avec fermeté :
 
-Retrouve-moi ce soir une fois que ta sœur dormira.
-Je ferais de mon mieux, répliquai-je ne voulant pas lui donner de faux espoirs.

Heureusement la chance sembla tourner en notre faveur. Elsa mit du temps avant de s’endormir mais quand elle parvint enfin à sombrer dans les bras de Morphée je me levai délicatement du lit, marchai sur la pointe des pieds, ouvris doucement la porte, et m’enfuis telle une petite souris dans le couloir. J’arrivai enfin devant la chambre de Kristoff qui ne pouvait plus dormir à l’étable à cause de son prochain titre.
Ne voulant pas m’introduire directement dans la pièce, je donnai trois petits coups contre la porte. Trois petits coups qui résonnèrent dans la nuit noire. J’attendis un peu et finis par entendre remuer de l’autre côté. Mon amant m’ouvrit bientôt la porte, habillé d’un simple caleçon et d’une tunique de lin blanc.

-J’ai réussi à échapper aux rafales de neig… Dis-je en plaisantant.

Avant que mon beau glacier ne m’embrasse pour me faire taire. Emportés par la passion nous rentrâmes rapidement dans la chambre. Kristoff prit soin de fermer la porte à clef. J’observai le lit. Il était propre et impeccable surmonté d’un drap blanc. Comme pour le bain il me prit dans ses bras costauds et me mena jusqu’à la couchette où il me déposa avec délicatesse.

-Tu es drôlement recouverte, murmura-t-il en voyant ma chemise de nuit vert anis surmontée d’une capeline.
-Que veux-tu…Elsa m’a paré ainsi, plaisantai-je.
-Eh bien ce n’est pas un cadeau, dit-il en faisant la moue, le soleil sera levé avant que j’enlève la première couche.  
-Oh…Tu es déjà si défaitiste ?! Moi qui me disais que ça pourrait au contraire plus faire monter le désir…Minaudai-je en lui caressant la joue.

La lueur du regard du livreur de glace changea immédiatement et il déclara :

-Si on le tourne de ce point de vue…Je veux plus qu’essayer.

Il commença par dénouer délicatement le nœud qui tenait ma capeline sur mon dos, prenant soin de la faire glisser au sol.

-Première couche défaite, dit-il.  

Il me força ensuite à m’assoir méticuleusement pour pouvoir remonter ma chemise de nuit. Je me laissai faire retrouvant un frisson torride. Je trouvais sa méthode très amusante. Le vêtement rejoint bientôt la capeline.

-Deuxième couche enlevée…Oh ?! Mais…Tu n’as plus de corset ?! Demanda-t-il tout à coup surpris.
-Pas pour dormir il faut bien que nous respirions au bout d’un moment, répondis-je.

Kristoff sourit et me dévisagea à nouveau. Le froid vint enrouler mon corps nu et je lui ordonnai alors d’une voix passionnée :  

-Réchauffe-moi.

Mon amant se pencha alors pour m’embrasser tout en se collant contre moi avec ses vêtements de soie. Ce fut à mon tour de le rendre nu. Sa tunique et son caleçon ne mirent pas longtemps à rejoindre mes vêtements au sol. Nous nous recollâmes ensuite l’un contre l’autre pour ressentir la chaleur d’autrui. Il faisait sombre. Il valait mieux car même si l’instant était précieux je ressentais une petite gêne.

Nous restâmes un instant en arrêt avant que le plaisir ne reprenne. Kristoff se cala d’abord contre ma poitrine avant de l’embrasser comme tout à l’heure. Je voyais ses yeux reluire vers moi avec la lumière de la lune. Puis il me caressa le ventre produisant de petits tourbillons autour du nombril qui m’excitèrent fort. Ses doigts glissèrent enfin vers ma fleure intime pour la rendre plus ouverte à ce moment. A ma grande surprise, Cela ne fit pas autant de bien que dans le bain. J’avais l’impression que ses ongles pointus cherchaient à me transpercer de l’intérieur. Voyant que cela ne me faisait aucun effet, il décida aussitôt d’employer une nouvelle méthode pour que je puisse me détendre. Les doigts laissèrent place à sa bouche. Pour le coup, je fus plus que gênée mais je ne lui dis pas car le bien-être que je ressentais était largement mieux que celui que je venais de subir avec ses phalanges. Je sentais sa bouche s’ouvrir et se fermer tandis que je lui caressais les cheveux en signe de satisfaction.
Je me devais de rester digne de mon rang. Aussi puisque je ne pouvais pas crier de plaisir je me contentai de soupirer ou gémir ce qui était déjà pour moi un grand signe de honte. Je ne me reconnaissais pas même si j’aimais ça. Oh mes aïeux ! Oui j’adorais ça !

Quand il estima que c’était bon il se retira. D’un air félin, je décidais à mon tour d’agir et le plaquais contre le lit d’un mouvement bestial. Je lui caressais alors tout le corps sentant ses poils dorés s’emmêler entre mes doigts. Je m’abaissai enfin, prête à lui rendre ce qu’il venait de me faire, espérant ainsi lui faire prendre autant de plaisir qu’il venait de m’en donner. J’étais donc très proche de sa virilité quand il me stoppa en déclarant :

-Non Anna…Je…Je ne veux pas te forcer si tu n’en as pas envie.

La raison disait non. Le désir disait oui. Je choisis le désir. Je respirai un bon coup et me penchai enfin. Je m’attendais à quelque chose de pire. Prenant rapidement mes aises, je rythmai ma bouche d’avant en arrière. Je n’osais le regarder. J’avais honte de faire ça même si c’était bon. Je le sentais se contracter de plaisir. De temps en temps il posait sa lourde main de glacier sur ma tête pour m’en demander plus. Je redoublais alors d’effort pour qu’il soit satisfait. De longues minutes plus tard, il retira ma tête et finit par chuchoter à nouveau :

-Monte Anna…Monte bon sang…

Je compris très vite où il voulait en venir. Je me mis immédiatement en croupe sur son ventre. Ma position de cavalière agissait comme un puzzle. Nos deux parties se complétaient à merveille. Il essayait de s’insinuer. Je l’encourageai en l’embrassant. Heureusement, j’étais assez détendue. Toutefois nos mouvements étaient quelque peu maladroits. Nous nous retournâmes pour qu’il puisse mieux se débrouiller. Je sentais les couvertures se collaient contre moi tandis que j’écartais mes jambes et les plaçais en grenouille autour des fesses de Kristoff. Si elles glissaient, il se débrouillait pour les remettre en place.

L’entrée sembla bloquée encore un peu…Quand…Miracle ! La légère douleur arriva en signe de réussite. Il n’y eut pas autant de sang que Raiponce et Elsa avaient dit plus tôt.  J’avais de plus en plus de mal à retenir mon plaisir. Je l’évacuais par des cris légers qui me paraissaient entendu par tout le monde. Kristoff de son côté poussait également des petits grognements satisfaits. Le rythme alla de plus en plus vite jusqu’à que nous nous contractions dans un dernier bien être commun.  

Alors que mon beau montagnard s’endormit rapidement contre moi, j’observai la petite tâche de sang qui venait ternir le beau drap blanc. Et je souris simplement. Je passais une nuit agitée me réveillant presque toutes les heures. Je songeais qu’il fallait que je retourne auprès d’Elsa avant qu’elle ne se réveille mais je ne désirais en aucun cas laisser mon beau Kristoff tout seul. Je sombrais pour un temps dans les bras de Morphée.

Ce furent les baisers de mon prince qui me réveillèrent vers les six heures du matin. Il m’embrassait le dos et les bras plaquant mon ventre toujours un peu plus sur le matelas.

-Reste comme ça, m’intima-t-il en me soufflant dans l’oreille.

Ne cherchant pas à comprendre, je m’exécutai croisant mes bras pour repartir dans mes rêves. Kristoff se cala bientôt contre mon côté droit et me massa le dos pendant un temps trop court à mon goût. Je me réveillai peu à peu ravie de sentir ses mains palper mon dos pour le remettre en place.

-Continue…S’il te plaît…Murmurai-je comme une petite fille quand il s’arrêta.  

Il s’exécuta, s’aplatissant de plus en plus sur mon dos avec déjà une autre idée en tête.  Nous nous aimâmes encore dans un bruit qui dut être entendu de tout le château. Nous prîmes le temps de retrouver des respirations moins saccadées et je finis par lui dire :

-Il faut que j’aille retrouver Elsa avant qu’elle ne se doute de quelque chose.  
-Je ne te retiens pas plus dans ce cas, chuchota-t-il.

Il ne me quitta pas du regard le temps que je m’habille et reprit :

-J’ai quand même de la chance.
-Ah bon pourquoi ? M’étonnai-je
-De pouvoir t’avoir pour femme.
-Moi aussi Kristoff, je suis fière de t’avoir pour mari, répondis-je par un baiser.



Dernière édition par Ansa le Lun 11 Mar 2024, 18:06, édité 3 fois

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Mer 06 Juil 2022, 09:17
Toujours sous le choc de la mort de sa sœur et de sa vraie mère (Emma) qui n'a pas tenu sa promesse d'avoir sauvé Elsa, et surtout en apprenant la mort de Raiponce, Eugène et de leur petit Pascal, Anna prend la succession de reine tout en présidant leurs enterrements, et Olaf n'y coupe pas non plus car issu des pouvoirs d'Elsa.

Mais en enterrant le bocal de baies de sureaux avec sa soeur et en y versant des larmes dessus, elle fait apparaître sa mère Emma, la gardienne d'Yggdrasil, sous la forme d'Helga petite. Elle vient finalement tenir sa promesse en ressuscitant Elsa, mais aussi, et sur demande d'Anna, Raiponce et Eugène à la place de Suzanne et Nikolas, ce qui fut aussi promis par Emma. Et avant de partir, elle promet à sa fille de venir la revoir, en rêve.

Le temps passe, la famille recomposé profite du temps perdu pendant que Pouffiasse et Viktor sont condamnés à mort, Elsa permet à Anna d'accompagner Kristoff dans ses livraisons des pains de glaces habituelles, le couple de Corona s'essaye d'avoir un nouvel enfant... puis enfin vient le moment où Anna accepte la déclaration de mariage de Kristoff, mais dans des circonstances assez absurdes, càd à le surprendre en train de réciter sa demande auprès de son renne Sven. Elle il s'en était fallu de peu qu'il finisse par faire l'amour dans la grange si Elsa n'était pas arrivé au dernier moment pour l'amener auprès de Gerda afin de s'assurer qu'elle soit encore vierge pour le mariage. Verdict : rien à signaler.

Puis après le dîner, c'est toujours en état d'euphorie qu'elle va prendre son bain, en compagnie de son beau glacier. D'abord une bagarre d'éclaboussure bientôt remplacé par des embrassades passionnels, charnels et érotiques, momentanément interrompu par Elsa qui n'a heureusement rien vu de la scène. C'est donc sous les couvertures qu'ils pourront finir leur petite affaire intime, sous les gémissements rauques du beau glacier et des couinements sensuelles de la furie rousse en guise de fond sonore... et usant de leurs parties pour accentuer le plaisir.

Espérons qu'Elsa ne s'aperçoive pas de la perte virginale d'Anna avant le mariage... parce que sinon... voilà, quoi...

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Mer 06 Juil 2022, 14:37
Merci pour ton commentaire @Dov 😚

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Ven 15 Juil 2022, 21:02
les Spoilers sans contexte du dernier chapitre Very Happy

[Ansa's Stories] Retour vers le passé : Rêves Profonds : Attention contenus matures ! - Page 3 Chapit44

Et le dernier chapitre du coup ! Razz

Chapitre 20 : Ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants :

Elsa n’était pas réveillée quand j’arrivai dans la chambre. J’en fus contente. Je m’étais attardée aux latrines avant de revenir, pour enlever l’odeur qui était imprégnée dans mon corps. J’avais dit à Kristoff de ne pas perdre le drap tâché pour ne pas faire comme dans mon rêve. Cette tradition royale était vraiment stupide ! Toutefois je savais que ma sœur l’était moins. Elle ne s’attarderait pas trop dessus. J’arrivai enfin dans sa chambre et me couchai à côté d’elle. Je refusai de me coller. J’avais l’impression que c’était malsain après ce que venait de ressentir mon corps dans celui de mon montagnard. A la place, je basculais en position fœtale et pris toute la couverture avant de me rendormir instantanément.

Helga qui avait de nouveau cinq ans s’amusait à faire des cabrioles quand j’arrivais dans l’Helveg. Elle s’arrêta en me voyant et me courut dans les bras pour me faire un violent câlin.

-Alors ? Ma mission est vraiment terminée auprès de toi Maman Anna ? Demanda-t-elle avec malice.

Je lui caressai les cheveux tout en murmurant :

-J’en ai bien l’impression ma princesse...Je voulais te dire au revoir dignement.

Elle me serra encore une fois pour me donner raison. Puis elle renchérit :

-Dans ce cas, au revoir Maman.
-Cela me fait de la peine de te laisser seule, murmurai-je soudain inquiète pour elle.

Helga se mit à rire violemment et répliqua :

-Je ne suis pas seule. J’ai des amis un peu partout dans ce lieu. Et puis je peux recevoir de la visite de tous les gens que j’aime. Tu n’as pas à t’inquiéter pour moi Maman.

Je perçus le mensonge dans sa voix mais fis celle qui ne l’avait pas entendu. A la place, je lui pris la main et ajoutai :

-Quoiqu’il se fût passé avec Hans…Enfin ton père dans cette vie-là…Sache que je t’aime beaucoup ma chérie.

Ma remarque la toucha. Elle m’embrassa la joue et reprit :

-Je sais Maman, ne t’inquiète pas. Tu serais surprise de savoir avec qui est Papa dans une autre vie actuellement.

Je la stoppai avant qu’elle ne finisse et conclut :

-Merci ma puce, j’ai eu assez d’émotions pour aujourd’hui.

Elle m’observa encore et un sourire en coin apparut sur son visage avant qu’elle n’ajoute :

-Tu demanderas à Tatie Elsa quand tu seras prête. Elle t’emmènera à Ahtohallan le glacier des esprits Northuldra et vous observerez toutes les vies comme tu les as déjà vu en ouvrant tes chakras…Mais plus tard…Quand tu seras devenue plus sage.

Sa phrase me fit rire. Je lui ébouriffai une dernière fois les cheveux tout en ayant à la fois un pincement au cœur et un sentiment d’apaisement.  
Patiemment, nous connectâmes nos deux mains avant que je ne me réveille à nouveau.


Je passais une fin de nuit agitée et n’entendis pas tout de suite ma sœur quelques heures plus tard qui murmura soudain d’une voix enchanteresse :

-Anna…C’est le jour du mariage.
-Ton mariage ? Bafouillai-je encore toute endormie.

Elsa rit et me frotta le dos en s’exclamant :  

-Mais non voyons, c’est le tiens !

L’esprit vaporeux, je parvins enfin à réaliser ses paroles et criai d’un coup :  

-Mon mar… MON MARIAGE !

Je me levai en hâte craignant brusquement d’être en retard et me rappelai soudain ma première partie de nuit auprès de mon amant. Je rougis violemment en espérant que ma perte de virginité ne se lisait pas sur ma figure. Je jetais un coup d’œil à ma sœur qui continuait de me dévisager normalement et me levai enfin du lit en essayant d’être la plus naturelle possible.

-Bah dis-donc ! Je t’aurais cru plus dynamique pour un jour comme celui-ci ! Pouffa-t-elle, il va être content Kristoff si la nuit de noce est aussi énergique !

Mes joues se chauffèrent immédiatement et je me repliai sur moi-même. Indifférente à ma posture, Elsa m’attrapa la main pour me rehausser et appela Gerda. Je pâlis aussitôt, m’imaginant tout de suite que la domestique allait encore vérifier mon corps comme la veille. La sueur coula alors le long de mon front et je fus pris de tremblements compulsifs.

-Hey Anna…Anna ça ne va pas ? Questionna ma sœur en pâlissant à son tour.

Elle m’approcha immédiatement d’elle et me passa de la glace sur le front. Puis elle me lissa les cheveux et reprit en plaisantant :

-Eh bien…Si jamais su que tu serais dans un tel état de stress je n’aurais peut-être pas accepté que tu épouses Kristoff.

La remarque me crispa et elle m’éventa de sa main jusqu’à ce que la servante arrive. Par réflexe, je refermai mes cuisses et baissai les yeux pour que Gerda ne me fasse pas une quelconque réflexion.

-Vous m’avez fait demander Majesté ? Dit-elle avec professionnalisme.

Elsa acquiesça avec un grand sourire et répondit :

-Oui Gerda ! Auriez-vous l’obligeance d’apporter du chocolat chaud et des krumkakes à la princesse Anna s’il vous plaît ?...Oh ! Et je crois qu’un flacon de mélisse ne sera pas de trop non plus le temps que nous l’habillions !

La servante m’observa immédiatement et me pinça la joue en rétorquant :

-Ne vous inquiétez pas ! La reine Iduna était dans le même état le jour où elle a épousé le roi Agnarr ! Ça va bien se passer ! Le meilleur reste à venir pour vous et votre livreur de glace.

Elsa approuva et lui fis signe de s’éloigner. Je retrouvai soudain mon calme et poussais un énorme soupir de soulagement. Pendant que la domestique s’exécuta donc, Raiponce vint nous rejoindre, déjà toute prête pour la cérémonie.

-J’aimerais que vous restiez là toutes les deux ! Dit soudain ma sœur, je reviens il faut que j’aille chercher quelque chose d’important ! Raiponce ! Tu ne quittes pas la mariée ! Elle est tellement stressée que ça pourrait vite basculer en malaise !

Ma cousine rit de bon cœur et renchérit avec malice :

-Si tel est le cas, je pourrais la réanimer avec ma chanson de guérison.

Elsa hocha la tête et partit en pas chassés de la chambre. Bien que curieuse nous attendîmes patiemment dans un long silence gênant. Raiponce finit par le couper en me demandant :

-Alors c’était bien dans le bain ?

Elle me fit un énorme clin d’œil et je maudis Eugène de ne pas avoir su tenir un secret. Mon visage s’embrasa et je répondis simplement pour ne pas éveiller de soupçons :

-Euh…Oui…Ce…C’était merveilleux en effet !

Amusée, ma cousine me donna alors une grande accolade dans le dos et me rapprocha d’elle en s’exclamant :

-Bienvenue dans la cour des grandes Anna !

Toujours aussi rouge, je la repoussai aussitôt en grommelant :

-Chut ! Chut ! Pas si fort ! Si Elsa t’entendait !

Son rire redoubla et elle reprit :

-Mais tu fais plus de bruit que moi maintenant !

Je lui lançais cette fois un regard noir pour la forcer à ne pas ajouter autre chose. Cela marcha. Elle finit par détourner les yeux et murmura :

-Bon, bon très bien, n’en parlons plus.

Un autre silence s’installa. Mais qu’est-ce qu’Elsa faisait bon sang ?! Mes joues étaient toutes meurtries par les mordillements que je faisais en l’attendant. Sans le vouloir, j’observais bientôt le ventre de ma cousine et éprouvais un profond malaise en le voyant si plat. Elsa m’avait racontée comment s’était déroulé son accouchement…La perte du bébé, d’elle et Eugène. Même si, elle m’avait longtemps répété que ce n’était pas ma faute, je me sentais toujours aussi coupable de ce qui lui était arrivé. Tout comme je ne me pardonnerai jamais pour ce qu’avait subi ma sœur.

Tu devais sauver le royaume Anna, me grondai-je.

Perdue dans mes pensées, je ne remarquais pas tout de suite que Raiponce m’observait. Elle s’écria soudain avec un grand sourire :

-Ah je savais que tu le remarquerais !

Je rougis violemment pour le quiproquo et dis en ne comprenant pas où elle voulait en venir :

-Euh…Remarquer quoi ?
-Eh bien…Il y a un petit être là-dedans ! Indiqua-t-elle tout sourire en pointant le doigt vers son ventre.

Je mis plusieurs secondes avant de réaliser le sens de sa phrase et plaquais bientôt sans gêne une main sur son bas-ventre. Un petit embryon de sept semaines dont le cœur battait violemment, apparut. Un petit garçon fait dans l’amour. Tout heureuse, je me ruai alors sur elle pour l’enlacer et clamai assez fortement :

-Félicitations ! Je suis si contente pour toi…Enfin…Pour vous deux ! Je l’espérais tellement pour vous !

Un peu surprise ma cousine répliqua :

-Ah bon ? A ce point ? Mais…C’est très gentil à toi Anna !

Mais quelle andouille j’étais ! Raiponce ne se rappelait plus les évènements tragiques avant sa résurrection. Je bafouillai alors :

-Oui…Euh…Bah…Tu sais…Une naissance c’est…Euh…Toujours bénéfique dans une famille…Et puis…Vous êtes mariés avec Eugène…C’était dans la suite logique des choses…

Ma cousine fut d’accord et mon sourire redoubla. Oui. La souffrance que j’éprouvais encore laissera bientôt la place à la joie. Nous nous embrassâmes encore et ne vîmes pas tout de suite Elsa réapparaître avec un gros carton dans ses mains.

-Eh bien je ne savais pas que des évènements allaient se produire en mon absence ! S’écria-t-elle, Anna aide-moi, s’il te plaît ! Ajouta-t-elle.

Nous mîmes immédiatement la mystérieuse boîte sur le lit.

-C’est quoi ? Demandai-je intriguée.
-Il n’y a qu’un seul moyen de le savoir, minauda Elsa.
-Ah bon ?! Comment ? Renchéris-je.

Ma sœur me lança alors un regard presque désespérée et répondit :

-Allez ! Ouvre-le petite Furie Rousse.

Je détachai délicatement le ruban qui nouait le cadeau et soulevai enfin le couvercle. Une robe blanche en dentelle logeait à l’intérieur, bien pliée dans du papier de soie pour ne pas être abîmée.

-Elle est… Magnifique, bégayai-je en louchant dessus avec émerveillement.

Fière de son effet, ma sœur expliqua aussitôt :

-Elle était à Maman…Je…J’ai pensé que ça lui ferait plaisir de voir sa fille la porter en ce jour si important.

Je lui lançai un regard compatissant alors que ma gorge se noua violemment. Oui. Il n’y avait rien à faire. Emma Piceaerd avait beau être ma vraie Maman, celle qui restait à jamais dans mon cœur en tant que telle demeurait Iduna Piceaerd d’Arendelle. Et dire qu’elle aurait pu être là avec nous, assister à mon mariage si je ne les avais pas sacrifié elle et Papa au détriment de Raiponce et Eugène…Non Anna ! Non ! Il ne faut pas regretter ton geste ! Tu as fait le bon choix ! Me convainquis-je.  

-Hey oh! Anna! On l’essaye ?! Proposa soudain Elsa me rappelant à l’ordre.
-Euh…Oui ! Oui bien sûr ! M’exclamai-je surexcitée.

Je la laissai me déshabiller et constatais qu’elle n’était pas aussi délicate que Kristoff. Je levai mes mains pour l’aider à l’enfiler par le haut. Le bas passa tout seul… On ne pouvait pas en dire autant de la gorge.

-Je ne me souviens pas que Maman était aussi plate, commentai-je en serrant la poitrine.
-Ne respire plus ! S’exclama Elsa agacée, Raiponce vient m’aider à fermer.

Ma cousine se pressa pour aider ma sœur et après plusieurs minutes d’affrontement entre la robe et mon corps les laçages finirent par tenir.
 
-Bon si je m’évanouis durant la cérémonie il ne faudra pas s’étonner, maugréai-je.

La remarque fit rire ma sœur qui s’évertua à ajouter des brillants sur le bustier pour donner une touche de fraîcheur à la tenue.

-Faut arrêter de manger du chocolat, plaisanta-t-elle, bon ! Tu sais que Kristoff ne serait pas mécontent s’il devait te faire du bouche-à-bouche mais ce n’est pas le but ! En tous les cas… Tu es parfaite !
-Presque parfaite, plaisantai-je songeant à ma candeur qui n’était plus.

Ce fut le signal. Nous partîmes gaiement et nous retrouvâmes bientôt dans la petite chapelle remplie des dignitaires et entourée des gens du peuple. La cérémonie se déroula sans aucun incident. Tout semblait pareil que dans mon rêve. Oh bien sûr ! Plusieurs détails n’étaient pas là comme le petit Pascal de Raiponce mais en tous les cas mon Kristoff était toujours aussi beau et splendide dans son costume noir. La journée passa très vite. Ma sœur avait tout mis en œuvre pour que je sois la moins desservie. L’ambiance bonne enfant me fit presque oublier les convenances. Ce fut ainsi qu’après avoir entamés une valse maladroite au milieu de la foule bien plus ordonnée que nous, Elsa nous prit à part pour nous rappeler la tradition de la virginité.

-Je…Je passerai voir…Enfin…Vous…Vous me laisserez le draps en évidence pour que je puisse le brûler…Oh et puis zut ! Faites ce que vous voulez ! Grogna-t-elle en devenant rouge pivoine.
-Ou si tu préfères que nous nous en chargions directement nous, grande sœur, nous pouvons aussi, répliquai-je amusée.

Elle oscilla d’abord la tête avant de reprendre une posture royale. Puis elle se racla la gorge et déclara :

-Non…Non…C’est à moi d’appliquer le protocole royal !

Elle me fit un énorme câlin et retourna à la fête pour distraire les invités qui n’avaient pas perdu une miette de la situation malgré leurs airs indifférents. Mon nouvel époux et moi, ne demandâmes pas notre reste. Nous nous rendîmes dans la chambre du montagnard où notre draps d’amour siégeait toujours et le pliâmes avant qu’il ne me prenne avec douceur contre lui.

-On ne va pas lui apporter tout de suite quand même ? Demanda-t-il en commençant à défaire les lacets de ma robe.

Je le fixai droit dans les yeux et secouai la tête alors que des milliers frissons de plaisir parcoururent mon corps.  Semblant comprendre, l’effet bénéfique qu’il était en train de me procurer, mon mari m’embrassa les cheveux, le cou, le dos… Et descendit de plus en plus bas tandis que je me sentis toujours plus défaillir.

-Il ne faudrait pas…Que ça devienne suspect…Il vaut mieux…La faire attendre un peu, murmurai-je absorbée par ses baisers doux qui m’hérissaient la peau d’excitation.

Je ne mis pas longtemps à succomber à son corps et cherchai à donner des caresses autant qu’à les recevoir. La fusion de nos peaux opéra nous stimulant à la perfection. Sa langue en redemanda encore…Encore…Elle parcourut les moindres recoins de mes cuisses…Mes fesses…Ma fleur intime…Mon ventre…S’engouffra dans mes seins jusqu’à ce que mon bas-ventre ne soit plus qu’un brasier que lui seul pouvait éteindre. Mes cheveux se défirent bientôt alors que ses grandes mains de glaciers me maintinrent sur le lit.

Je le laissais faire, totalement soumise à son emprise…Agréablement dirigée vers l’instant imminant de son attribut entrant sans pudeur dans mon jardin secret. Il me donna un dernier baiser langoureux et se lança enfin…

Oh bon sang…Comment avais-je pu oublier en si peu de temps la sensation que cela me procurait ?! Comment faisait-il pour me rendre si euphorique ? Si abandonnée à tout ce plaisir ?! Est-ce que tous les gens qui faisaient l’amour avaient des pensées aussi crus ?! C’était mystérieux…Magique…Délicieux…Pourquoi avais-je envie de crier ? De libérer mes sentiments les plus profonds ? Ma bouche était-elle liée à mon organe le plus intime ?!

Tant de questions dont les solutions ne se trouvaient pas dans les livres de la Duchesse de Funningur finalement !

La bouche de Kristoff choisit soudain un nouvel échange avec la mienne, interrompant mes pensées alors que ses coups de reins continuaient de faire grimper la température de mon corps…A faire vibrer mon bouton secret qui semblait grandir à chaque seconde.

-Tu aimes ? Finit-il par me chuchoter à l’oreille.

J’enlaçai à nouveau ma langue avec la sienne pour le lui confirmer. Cela éteignit nos cris durant un court laps de temps, laissant la place à des gémissements entrecoupés du souffle que nous n’avions plus. Tant pis pour la discrétion ! Tant pis pour Elsa et tous les invités qui n’étaient pas loin !
Je lui compressais bientôt les fesses avec force jusqu’à finir par sentir mon bouton libérait la même sensation de flottement apaisant. Dès lors, mon mari reçut la pareille et nous nous retrouvâmes dans un moment de bonheur calme.  

De longues minutes plus tard, nous étions toujours allongés dans le lit, nus l’un contre l’autre. Malgré cet instant de béatitude, je déclarai :

-Il faudrait peut-être que quelqu’un aille prévenir Elsa !

Kristoff me passa une légère tape sur les fesses avant de reprendre :

-Bonne idée ! Vas-y ! Je t’attends !

Amusée, je tiquais tout de suite et répliquai :

-Hey ! Mais j’espérais que tu étais un bon mari assez galant pour t’y rendre à ma place…
-Hum…C’est trop tard…Tu as signé pour le meilleur et pour le pire maintenant ! Plaisanta-t-il.

Indifférente à ce qu’il venait de dire, je serpentais dans les draps de soie jusqu’à ce que mon corps ne soit plus visible.

-Je ne repars pas de ce lit monsieur Bjorgman, soufflai-je en lui embrassant le nez.

Sa bouche se fendit d’un sourire et il m’empoigna immédiatement les hanches avant de reprendre :

-Dans ce cas…Nous pourrions nous y remettre ma très chère femme…

Complètement coupés du reste du monde, nous étions donc sur le point d’entamer un autre échange charnel quand six coups se firent soudain entendre contre la porte.

-Hum…Anna…Kristoff…Est-ce que…Est-ce que vous vous en sortez ?! Demanda alors la voix hésitante de ma sœur.

Stoppés nets, je l’appelais alors :

-Oh…Euh… Oui Elsa ! Tu peux entrer !

Nous nous remontâmes les couvertures jusqu’au nez en l’attendant. Elle passa d’abord la tête par la porte pour vérifier qu’elle était bien invitée, puis elle finit par entrer complètement. Son visage devint cramoisi de gêne en nous apercevant mais elle ne fit aucun commentaire. Elle se pinça le nez à cause de la sueur, essayant de regarder ailleurs plutôt qu’être focalisée juste sur nous. Malgré tout elle essaya de discerner la parure de lit. Sortant alors un bras de dessous la couette, je m’exclamai en pointant fièrement le draps plié en quatre :

-La preuve est là !  

Ma sœur s’en approcha et observa à peine la tache de sang. Avec dégoût, elle détourna rapidement le regard et plaqua sa main sur bouche pour ne pas vomir.

-Bon…Euh…Très bien, je vais brûler ce machin tout de suite, répondit-elle, nous…nous pouvons retourner à la fête à présent…Je…Les autres invités et moi vous attendons vite dans la grande salle.

Elle repartit en coup de vent alors que mon mari et moi étouffâmes un rire.

-Monsieur Bjorgman…Je crois que nous sommes attendus…Murmurai-je amusée.

Il acquiesça et nous sortîmes du lit à contrecœur. Nous remîmes nos vêtements virginaux et il ajouta en riant :

-Ce n’est que partie remise Madame Bjorgman !

Il me donna ensuite un autre baiser sensuel et nous sortîmes enfin de la chambre. Nous nous amusâmes bien ce soir-là car la fête continua de battre son plein. Mon mari et moi ouvrîmes d’autres bals et nous dansâmes toujours aussi mal jusqu’au matin. Les invités furent très satisfaits du repas et des musiciens. De ce fait, tout ce beau monde eut le droit à nos applaudissements.

Ce ne fut qu’un peu avant l’aube de ce nouveau jour que la foule commença à se disperser.

-Je suis morte de fatigue ! Prononça Raiponce dans un bâillement d’hippopotame.  
-Viens ma jolie il ne faudrait pas que le bébé s’épuise, dit Eugène en lui prenant sa main.

Le visage de ma cousine se mit aussitôt à rougir et elle repoussa violemment son voleur en ronchonnant :

-Ah bien sûr le bébé passe avant moi évidemment, Eugène Fizterbergh, parfois vous méritez des claques !

Loin d’être affecté par ses paroles qui devaient être quotidiennes pour lui, Flynn rétorqua avec un sourire :

-Hum…Je n’attends que ça !

Les joues de Raiponce s’échauffèrent. Elle était sur le poing de lui donner un coup de coude quand Elsa s’interposa entre les deux :

-Bien, je pense qu’il est temps d’aller vous coucher, je vous accompagne avant qu’il y ait un nouveau meurtre dans cette maison, Kay pouvez-vous, vous charger de ramener les nouveaux mariés jusqu’à leur chambre ?

Un léger sourire amusé apparut immédiatement sur le visage du majordome et il inspecta rapidement notre couple avant de lorgner celui de mon cousin et ma cousine. Pendant un instant, l’idée folle qu’il cherche à nous surveiller par le trou de serrure pour ne rien perdre de nos ébats traversa mon esprit. Voyons Anna ! Quelle idée saugrenue ! On parle de Kay ! Me grondai-je. Puis il finit par répondre :

-Bien sûr votre Majesté ! Lord Kristoff, princesse Anna si vous voulez bien me suivre…

Nous laissâmes ainsi le couple de Corona encore en train de se disputer et manquâmes de rire de la situation. Heureusement pour nous, le chemin jusqu’à la chambre se déroula sans aucun incident.

-Merci Kay vous pouvez disposer ! S’écria Kristoff ayant la même pensée que moi.

Le majordome hésita, mais nous lui lançâmes un regard insistant. Nous voulions être tranquilles ce soir et rattraper la séance intime qui avait été coupée par Elsa tout à l’heure.  Nous désirions pouvoir exprimer à nouveau notre plaisir commun. Nous attendîmes donc que le majordome s’en aille puis mon beau glacier me prit brusquement dans ses bras.

-Je le ferais demain par la grande porte du château mais pour l’instant ça sera la chambre… Madame Bjorgman êtes-vous prête ? Demanda-t-il impatient.
-Oui ! Répondis-je toujours heureuse d’être appelée ainsi.

Mon mari et moi passâmes enfin dans le lieu cosy puis il me reposa au sol. Tandis que je fermai doucement la porte à clef, je sentis bientôt sa bouche embrasser mon lobe d’oreille avant qu’elle ne glisse et qu’il me souffle dans le tympan :

-Je t’aime.

La phrase susurrée ainsi, me mit dans tous mes états. Ma poitrine durcit immédiatement de plaisir et je voulus lui prendre violemment ses mains pour qu’il les plaque contre mon corset. Je me tournais finalement vers son visage et chuchotai en lui embrassant le cou :

-Moi aussi je t’aime Kristoff Bjorgman.

Nous nous offrîmes un langoureux baiser avant de nous enlacer. Je me sentais en sécurité dans ses grands bras protecteurs. Je pourrais y rester une éternité en pensant avec douceur que les jours brumeux étaient derrière nous. Oui je l’aimais comme jamais personne ne pourrait l’aimer…Même pas ma sœur. Oui je serai une bonne épouse pour lui, je saurai le soutenir dans les moments difficiles. Oui je lui ferai de merveilleux enfants que nous chérirons à deux puisqu’ils seront le fruit de notre amour. Oui je serai tout ça pour lui, moi Anna d’Arendelle Bjorgman.


****


-Maman ! Papa ! Où nous emmenez-vous ? Demandèrent les voix de Suzanne et Nicolas.

Mes plus jeunes enfants furent immédiatement canalisés par leur grand frère et leur grande sœur.

-Pierre ! Lâche-moi ! Grommela le benjamin.

Il secoua la tête et maintint sa poigne alors que ma benjamine questionna à son tour :

-Emma, tu n’es pas curieuse de savoir toi où c’est le voyage ?
-Si, répliqua mon aînée.

Elle n’ajouta rien de plus au grand damne des jumeaux qui caquetèrent de plus belle.

-Couchez-vous sur les couvertures et reposez-vous ! Ordonnai-je.

Je les observai tous et fus fière de ma progéniture. Onze ans qu’ils faisaient partis de ma vie. Onze ans qu’Arendelle était en paix.
Dès lors, Elsa et moi avions voulu définitivement réparer les erreurs du passé en levant enfin le voile sur la partie maternelle de notre famille. Ainsi, nous avions réussi à rouvrir la Forêt Enchantée, créant par la même occasion une ère nouvelle où Arendelliens et Northuldra seraient en paix comme c’était toujours le cas aujourd’hui.
Cela permit à ma sœur de se révéler en tant que reine des neiges…Mais aussi Cinquième esprit comme Emma me l’avait montrée dans nos autres vies. Elle me restitua ainsi le rôle de reine d’Arendelle que Kristoff et moi menions à bien...Et finit même par se marier avec...Ryder Nattura qui se révélait être le vrai frère de mon mari. Un homme doux qui lui fit oublier dans une moindre mesure les violences de ces brutes de Viktor et Hans. Ils eurent trois beaux triplés ensemble qu'ils prénommèrent Karl, Ryder et Agnarr.

A ma grande surprise, je jouais également un rôle au sein de la communauté Northuldra en me proclamant…Chamane comme avait pu l’être ma grand-mère maternelle Anna Piceaerd et avant elle, Emma ma mère et première ancêtre.

Nous épargnâmes nos enfants de cette découverte tout comme nous ne dîmes rien au peuple d’Arendelle qui était terrorisé par la magie que notre grand-père Runeard avait instauré dans leurs esprits avant qu’il ne meure durant la bataille face au peuple du soleil.

Pourtant, une nuit du mois dernier alors que je faisais un voyage astral vers l’Hellheilm, c’était Mamie Anna et Emma Piceaerd qui m’avaient encouragé à tout révéler au reste de la famille. J’avais alors repensé aux paroles d’Helga et avais enfin compris que j’étais prête à tout savoir.

J’avais donc mis Kristoff dans la confidence et il avait attelé un traineau sans faire d’histoire. Nous cheminions ainsi depuis quelques heures.

J’imaginais déjà le parcours de notre aventure. Nous commencerions par une petite visite du campement de la tribu. Puis Elsa présenterait les esprits à nos petits et leurs cousins avant que nous allions ensemble à Ahtohallan pour pouvoir activer les souvenirs figés qui comprendraient ce qui nous était arrivé il y a onze ans…Mais aussi toutes nos autres vies.

J’entendais déjà les jumeaux pousser des cris d’émerveillements alors que Pierre et Emma seraient moins exubérants.

Revenant à l’instant présent, je posais une main ferme et un peu anxieuse sur celle de mon mari. Oui. Il était temps que lui aussi connaisse tous ses pans du passé et de ses autres présents…

La tête encore dans mes pensées, je sentis bientôt qu’on me tirait la manche. Je me tournai vers l’arrière du traineau et lançai un regard sévère à Nicolas qui murmura :

-Je n’arrive pas à dormir Maman…Tu ne voudrais pas me donner juste un petit indice ?

J’observais sa bouille et celle de mes aînés qui avaient pris les noms de leurs ancêtres des Terres Gelées. Puis j’allais m’allonger à côté de mon plus petit garçon et le serrer dans mes bras avant de dire :

-Tout ce que tu dois savoir pour le moment c’est que…J’ai de nombreuses personnes à vous présenter.

Dans l’immédiat je ne pensais qu’à l’une d’entre elle : Ma précieuse Helga. Et je souris simplement prête à entrer dans cette nouvelle aventure.  




Dernière édition par Ansa le Lun 11 Mar 2024, 18:08, édité 4 fois

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Dim 17 Juil 2022, 08:37
Après sa petite affaire avec son Krikri, Anna s'en va retrouver sa petite Helga en voyage astral, pour lui adresser une dernier au revoir, sachant qu'elle ne la reverrait probablement pas. mais la pitchounette lui dit qu'elle ne sera pas seule dans l'Helveg, et qu'elle dit à sa mère qu'elle pourra toujours visionner les autres vies à Ahtohallan.

Le lendemain est le jour tant attendu pour Anna : son mariage avec Kristoff. Mais avant cela, Elsa veut qu'elle attende avec Raiponce, devant amener une robe de mariée à sa sœur, et pas n'importe laquelle : celle de sa mère, ou plutôt de sa mère adoptive, pas sa vraie mère. La princesse de Corona profite de ce petit moment intime pour révéler qu'elle est au courant de la petite affaire Anna/Kristoff la veille... et qu'elle aussi est enceinte.

Puis le mariage arrive, puis la fête, et le fameux instant de plaisir charnel entre nos deux amoureux, pouvant enfin consommer leur union sans enfreindre la sacro-sainte tradition du mariage avant le sexe.

Onze ans plus tard, bien des choses ont changé : Anna est devenue mère de quatre enfants (Suzanne, Nikolas, Pierre et Emma), elle et Elsa ont ré-enlevé la brume entourant la forêt des northuldras, Elsa s'est découvert cinquième esprit, a cédé le pouvoir royal à Anna, cette dernière étant aussi devenue chamane northuldra... bref; le grand classique ! Mais encouragée par Mamie Anna et Emma Picéard en voyage astral, elle se décide à révéler toute cette histoire qu'elle avait caché à ses enfants. Les autres vies, les gens en Helveg à présenter, tout le passé entre Arendelle et les northuldras... absolument tout ! Et pour ça, un seule endroit : Ahtohallan.

Mais plus que tout cela, Anna a surtout hâte de revoir sa petite Helga et la présenter à ses enfants.

Et ainsi s'achève ce Rêves Profonds.

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Dim 14 Aoû 2022, 17:29
Un petit point rapide, j'ai lu environ la moitié, j'ai fini toute la partie avec les enfants. Je saurai pas je pense faire un retour très complet mais jevais dire ce qui m'a marqué c'est l'écriture. Elle est moins régulière, que les autres Retour vers le passé. Je veux dire que par moment, on est à fond dans le style que tu as en place dans tes autres récits, et d'autres moments, c'est plus relaché, plus "foufou" ou innocent peut être aussi d'une qualité un peu moins bonne.
Mais attention c'est absolument pas négatif vu que c'est une réecriture, je trouve qu'au contraire ça donne à ce texte une toute autre personnalité (si on peut dire ça comme ça).
On sent ici l'évolution de ta plume c'est ultra rafraichissant d'avoir des moments "simples" dans la narration. Les défis des enfants ressemblent un peu à des chasse au trésor (pour moi c'est comme ça que je l'ai interprété) dans l'élaboration de l'histoire ça fait "plus jeune" alors que c'est un scénario ultra complexe faits de différents rêves à la Inception. Ca crée un mélange détonnant.

Pour le coup c'est chouette d'avoir ce vestige de ton ancienne écriture remis au gout du jour, c'est un peu déroutant mais c'est pas plus mal, je le trouve du coup parfait en lecture d'été Very Happy

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Dim 14 Aoû 2022, 17:37
Je comprends totalement ton commentaire Wink
Merci beaucoup en tous cas pour ton retour I love it

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