- FrantzozeLégende du Royaume
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[FCU WHAT IF...] Et si… Anna et Elsa avaient été séparées pendant l’enfance ?... Le plan d'Emma Picéaerd
Ven 30 Déc 2022, 22:24
SURPRISE!
Et voilà, pour cette toute fin d'année et donc pour 2023, le FCU continued'évoluer vers un univers toujours plus étendu...
Un "et si" qui assume totalement son idée de départ qui vient du livre "Le Renouveau"
Et comme tout est surprise, les spoilers du premier chapitre, le titre de cette histoire Made in FCU et son premier chapitre... Tout arrive en même temps
Et voilà, pour cette toute fin d'année et donc pour 2023, le FCU continued'évoluer vers un univers toujours plus étendu...
Un "et si" qui assume totalement son idée de départ qui vient du livre "Le Renouveau"
Et comme tout est surprise, les spoilers du premier chapitre, le titre de cette histoire Made in FCU et son premier chapitre... Tout arrive en même temps
Chapitre 1 : Une famille brisée
« Elsa qu’as-tu fait ?!... Ça n’est plus possible !!!
-Mais c’est un accident ! Pardonne-moi Anna !
-Elle est glacée !
-Je sais où il faut aller !
Les propos du roi Agnarr avaient été plus froid encore que l’atmosphère qui régnait dans la salle du trône d’Arendelle gelé par sa fille ainée. D’un air martial, le monarque s’empressait de fouiller dans les archives royales de vieilles cartes oubliées qui menaient vers un lieu reculé et emplit de légendes du royaume sur les hauteurs du fjord. De son côté, la reine Iduna emmaillottait dans de chaudes couvertures sa cadette inanimée avant de la serrer contre son cœur, effrayée de ne plus sentir le faible souffle glacé de l’enfant. Cette enfant pourtant si espiègle et pleine de vie se trouvait désormais aux portes de la mort, frappée en plein visage par le maléfice glacé de sa sœur Elsa. Avec hâte, les souverains, sans même prendre la peine d’atteler un carrosse chevauchèrent au grand galop dans la ville endormie ne laissant derrière eux qu’une trainée de glace crée par l’ainée, accrochée à son père qui ne pouvait retenir des larmes de culpabilité. Excellent cavalier, le roi Agnarr fendit le chemin tortueux et escarpé alors que la reine Iduna n’était pas en reste, suivant son époux avec l’énergie du désespoir, la petite Anna contre sa poitrine. Seul un officier de la garde avait été mis dans la confidence et suivait la famille de loin tant ils furent rapides. La froideur de l’enfant faisait grelotter la douce reine qui serrait les dents ne souhaitant qu’une chose, transmettre à la petite toute sa chaleur maternelle pour lui permettre de survivre et caressant l’espoir fou de pouvoir à nouveau voir la petite Anna courir partout dans les couloirs du château.
Après deux longues heures d’une angoissante course à travers les hauteurs du massif de la montagne du Nord, le couple royal pénétrait enfin sur le territoire des geysers et ses rochers sphériques que les légendes arendelliennes d’autrefois surnommaient la plaine des trolls. Inquiète, l’ainée de la famille se serra auprès de la souveraine au milieu de cette vallée inconnue. Elle avait entendu par ses précepteurs les curieuses légendes merveilleuses qui entouraient ce lieu mais se refusait à y croire. Iduna en revanche, la jeune Anna dans ses bras marchait au centre du cercle de pierres avec plus de confiance. Elle était la seule avec Agnarr à savoir que les légendes étaient bel et bien réelles !
-Aidez-nous je vous en supplie ! C’est ma fille !
La petite blonde observa son père avec incompréhension hurler cette supplique au milieu de nulle part, qui pouvait-il bien espérer rencontrer dans cette plaine si reculée ? Soudain, les lourdes pierres se mirent à rouler vers la famille royale. Bien qu’au courant de ce miracle, Agnarr et Iduna se serrèrent l’un contre l’autre avec appréhension mais aussi pour rassurer leur fille ainée terrifiée. L’instant d’après, les pierres prirent vie dévoilant leur nature trollienne. Le doyen de cette communauté minérale ne tarda pas à se tenir au plus près des humains avant de prendre la main de la jeune Elsa. Pour Grand Pabby, cette visite n’était pas une surprise, ni même pour le couple royal bien qu’Agnarr et Iduna eussent préférer ignorer l’étrange prophétie du troll qu’ils avaient entendus jadis. Des années auparavant, avant leur mariage alors qu’ils n’étaient que deux adolescents qui découvraient l’amour qu’ils se portaient, ils s’étaient retrouvés en ce lieu reculé. Le poids de la couronne était un lourd fardeau pour le jeune Agnarr tandis que celui du protocole rendait son amour pour la jeune Iduna qui n’était alors qu’une pauvre orpheline impossible. Pourtant, par une curieuse question, les trolls leur avaient fait comprendre qu’ils étaient faits l’un pour l’autre. Il avait été question de leur venue à propos de leur fille. Les jeunes adolescents n’avaient pas pris cette information trop au sérieux. Du moins pour leur éventuel retour auprès des êtres de pierre. Ça n’est qu’à cet instant qu’ils prirent conscience du caractère inéluctable des phrases énigmatiques du peuple de pierre.
-Je recommande de retirer toute la magie, y compris les souvenirs de cette magie ! C’est plus prudent, mais rassurez-vous, je laisse la joie ! Cette enfant va guérir.
Alors que Grand Pabby posa sa main rocailleuse sur le front de la petite Anna, Iduna sentit sa fille se réchauffer dans ses bras, ses joues reprirent des couleurs et un sourire se dessina sur son visage poupon. Elle était dans les bras de sa mère, un petit ange endormi alors qu’Iduna la veillait avec bienveillance et protection. Agnarr avait posé son bras sur l’épaule de son épouse et observait aussi avec soulagement sa plus jeune enfant mais aussi avec une dose de crainte. Stigmate du maléfice, la fillette avait conservée une mèche de cheveux blanche. En tant que prince, fils d’un roi porté par son admiration pour l’armée, Agnarr avait reçu une solide éducation martiale et appris, dès son plus jeune âge à tout observer. Il n’avait pas besoin de questionner le troll, cette seule mèche était pour le roi plus parlant qu’un livre ouvert, le maléfice restait encore et toujours, telle une cicatrice sur l’enfant. Un douloureux rappel à ce qui pourrait arriver à nouveau.
-Elle ne se rappellera même pas que j’ai des pouvoirs ? Minauda l’enfant en s’approchant de sa cadette.
-C’est mieux ainsi !
-Ecoutez moi Elsa ! Vos pouvoirs ne feront que croitre ! Ils sont d’une grande beauté, mais aussi pleins de dangers ! Vous devez apprendre à les contrôler, la peur sera votre ennemie ! Prophétisa le troll.
Grand Pabby avait fait apparaître dans les aurores boréales un terrible présage pour Elsa qui n’était qu’une fillette terrifiée s’empressant de s’accrocher au pantalon de son père pour y trouver du courage. Malheureusement pour l’ainée, si le roi faisait tout pour conserver son calme ses pires craintes se confirmaient. Les trolls avaient toujours raison et un mot résonnait dans sa tête : « danger ». Elsa était un danger pour Anna. Agnarr en était convaincu. Il savait que son ainée adorait sa petite sœur, jamais elle ne lui voudrait le moindre mal mais les prophéties des êtres de pierres étaient implacables. Le roi n’entendait qu’un seul avertissement dans ces funestes paroles. Le regard posé sur la mèche de cheveux blanchie de la petite rousse endormie, le roi comprît qu’Anna n’aurait pas de troisième chance face aux pouvoir de sa sœur ainée.
-Non ! Nous la protégerons ! Je sais qu’elle parviendra à les maîtriser ! Lança le roi avec un regard dur et triste.
Agnarr tenait contre lui son épouse tenant toujours aux bras Anna endormie et contre son autre flanc, le souverain enlaçait la princesse héritière. Il savait qu’il devait se montrer fort même si pour cela, il devait briser son propre cœur. Iduna le ressentit et fut parcouru d’un frisson. Sans doute avait-elle à cet instant deviné la douloureuse décision que devait prendre son époux.
-En attendant… Nous fermerons les portes, nous réduirons le personnel, et limiterons son contact avec l’extérieur, personne ne devra savoir qu’elle a des pouvoirs…
Toute la famille se serra davantage encore auprès du souverain. Une larme perla au creux de l’œil de la jeune princesse héritière. Tous ces jeux de neige qui rythmaient son quotidien et la rapprochait tant de sa petite sœur appartenaient au passé désormais. Elsa était intelligente, elle comprenait parfaitement les propos de son père, elle était désormais punie, privée de toute sortie, pour son propre bien, et la sécurité de tous. Avec tristesse, elle passa sa petite main dans la chevelure auburn de sa jeune sœur avant de lui déposer un tendre baiser sur le front. Elle avait compris que désormais, elle ne pourrait la voir que de loin.Jouer avec Anna lui était interdit, et c’était mieux ainsi. Elsa préférait passer une vie entière à souffrir pour que sa sœur survive, du haut de ses huit ans, la jeune princesse acceptait son triste sort. Iduna tenta de caresser le visage triste de son ainée mais Elsa la repoussa gentiment. Il n’y avait pas qu’Anna qui devait être protégée, le maléfice pouvait frapper n’importe qui ! La jeune princesse était si triste pour sa cadette ! Elle qui aimait tellement la magie d’Elsa ! Il allait être si difficile de lui expliquer… Pourtant, Elsa ne pouvait imaginer que le châtiment, était bien pire que ce qu’elle imaginait…
-… Pas même sa sœur ! Conclut le cœur lourd le souverain.
-Quoi ?! Souffla Iduna qui sortit de sa torpeur.
-Il serait cruel de les empêcher de se voir Iduna. Elsa est tout pour Anna, et Anna tout pour Elsa ! Nos filles ne peuvent grandir ensemble si elles ne peuvent pas se voir ni jouer ensemble… Souffla le roi au bord des larmes.
-Agnarr mais… Qu’est-ce que tu comptes faire ?! Fit Iduna en serrant Anna contre elle.
-Elsa est la princesse héritière… Des portraits d’elle ont été réalisés, des pièces ont déjà été frappées à son effigie, des rues baptisées en son nom… Elle est l’avenir d’Arendelle, mais le royaume n’aura point d’avenir si sa future reine vit terrifiée à l’idée de faire du mal à sa cadette… Grand Pabby, vous avez effacé la magie de l’esprit d’Anna… Vous pouvez lui effacer aussi ses origines n’est-ce pas ?
-Je… Je peux le faire votre Majesté mais, je dois vous mettre en garde, c’est une décision terrible…
-Anna ne se souviendra pas de moi papa ?! Sanglota Elsa.
-Ni de toi, ni d’aucun d’entre nous… C’est mieux pour elle… Répondit-il avec la voix déformée par le chagrin et la culpabilité.
-Agnarr ! Non !!! Non !!! Tu ne peux pas retirer notre enfant !!! S’opposa Iduna.
-Je ne la retire pas Iduna !... Mon devoir de monarque m’empêche de quitter la capitale quand je le désire mais toi ma douce… Tu le peux ! Iduna ! C’est toi qui veilleras sur elle, qui veilleras à ce qu’elle ne manque de rien ! Pabby ! Pour la propre sécurité d’Anna, faîtes ce qu’il faut… Effacez toute trace de la princesse Anna auprès des habitants d’Arendelle, personne ne doit savoir qu’elle existe… Pas même sa sœur !
A nouveau le roi avec terminé ainsi sa phrase. Ces quatre mots étaient comme des poignards qui à nouveau transperçaient le cœur de tous les membres de la famille royale. Elsa serra fort la main de sa cadette, elle pouvait sentir à nouveau la chaleur parcourir le corps de la petite furie rousse endormie. La princesse héritière se blottit contre elle et sa mère, elle avait compris, son père ne reviendrait pas sur sa décision… C’était la dernière fois qu’elle voyait la bouille d’ange de sa petite sœur.
Iduna eût beau supplier Agnarr, cela ne rendit que la situation plus difficile à gérer pour le roi. Il n’était pas un homme cruel. Son enfance avait été marqué par l’abandon de sa mère lorsqu’il fut très jeune. Le roi avait gardé une profonde blessure de ce moment, au moins si Anna n’avait plus aucun souvenir, la petite n’aura pas le cœur blessé comme le sien. Le roi Runaerd n’avait pas été un père aimant mais il avait su transmettre à son fils l’importance du devoir et la dignité que se doit d’aborder en toute circonstance un monarque. Agnarr appliquait à la lettre ces préceptes. Il n’était pas question de faire souffrir sa famille. Ses enfants n’auront plus aucun souvenir, ils n’éprouveront aucune tristesse, Iduna, elle ira voir régulièrement la petite rousse. Il était le seul qui allait devoir souffrir du poids de cette décision. Le seul avec le souvenir d’un terrible choix et de devoir souffrir de savoir sa cadette grandir loin de lui. Le roi le savait, il était sur le point de s’infliger une profonde blessure qui jamais n’allait guérir, mais, pour le bien d’Elsa, de sa famille, du royaume, c’était un sacrifice qu’il devait accepter.
Les joues creusées par des sillons de larmes, Iduna rendit les armes, elle aussi connaissait la douleur d’une enfance sans parents. En cet instant, elle mesurait la détresse que cela avait dû être pour ses propres parents de la savoir loin d’elle, sans possibilité de jamais la revoir. Le regard de la reine se perdit vers le Nord. Elle pensait à cette lointaine forêt, par-delà la brume qu’elle avait jadis montré à son époux, sans pour autant lui révéler son terrible secret. Ses parents à elle, les fiers membres de la famille Picéaerd étaient-ils encore de ce monde ? La souveraine se mordit la lèvre, si seulement elle avait suivi plus assidument les leçons de sa mère, elle aurait eu un moyen pour le savoir mais c’était impossible désormais, elle ne pouvait vivre que dans l’espoir. Une dernière fois, la reine d’Arendelle embrassa tendrement son enfant. Au moins, contrairement à ses parents, elle pourrait continuer de voir la fillette grandir et un jour devenir une adulte même si, elle en avait conscience, ceci serait la dernière étreinte de mère qu’elle pourrait offrir à l’enfant endormi.
Toute la petite famille s’accorda quelques instants pour sangloter, se soutenir et surtout donner tout leur amour au petit ange qu’ils veillaient tous. Peu à peu, Anna semblait émerger de son long sommeil, signe qu’il était temps pour tous d’accepter la terrible vérité. Prise de sanglots, Iduna déposa délicatement au sol la jeune rousse et, après un dernier baiser s’éloigna de quelques pas ne laissant auprès d’Anna qu’Elsa. La jeune fille blonde restait debout, fixant avec courage le troll après un dernier regard pour celle qui n’allait plus être sa sœur.
-Je suis prête ! Souffla Elsa de sa petite voix.
-Vous avez du courage princesse Elsa. Vos souvenirs de votre sœur vont disparaître mais elle demeurera toujours au plus profond de votre cœur…
L’enfant était sans doute encore trop jeune pour comprendre la signification profonde des paroles du vieux sage qui, sans plus de cérémonial commença son office. L’aurore boréale dansa au-dessus de sa tête et fila, transperçant le ciel en direction d’Arendelle. Le maléfice du troll devait à cette heure frapper la population effaçant toute trace de la cadette d’Arendelle.
Avec calme, le troll se tourna enfin vers la jeune princesse. Il posa contre le front de l’ainée d’Arendelle sa main rocailleuse qui semblait être aussi douce qu’un oreiller de plumes. Des dizaines de petits cristaux scintillants s’échappèrent alors du front de l’enfant alors qu’avec beaucoup d’adresse, Pabby les récupéra pour les incorporer dans une des fioles qui pendait à son cou. Elsa d’Arendelle se sentit soudain extrêmement fatiguée, elle tituba quelques instants, soutenue de justesse par Agnarr qui la porta contre lui avant qu’elle ne s’endorme à poings fermés rassurée par la présence paternelle. D’un geste du menton, alors qu’il ne cherchait pas à masquer les larmes qui coulaient de son visage impassible, Agnarr donna l’ordre au troll de terminer son office. L’être minéral s’exécuta, s’approchant de la fillette couchée au sol, il se contenta de lui déposer un baiser sur la chevelure, au niveau de la mèche blanche. Anna, eût pour seule réaction un immense soupir alors que le magicien remplissait une nouvelle fiole, alors qu’Iduna en pleurs récupéra dans ses bras la petite rousse toujours auprès de Morphée mais qui avait déjà oublié que la femme qui la berçait tendrement était sa mère.
-Olson ! Approchez ! Ordonna Agnarr en s’adressant au seul militaire qui avait escorté la famille et s’était tenu respectueusement à l’écart.
-Votre Majesté ?
-Général ?... Savez-vous qui est cette petite ? Demanda le roi en désignant Anna.
-Oui votre Altesse… Cette enfant se prénomme Anna…
-Pabby ! Vous m’aviez garanti qu’Arendelle ne saurai pas que… Commença le roi énervé.
-Vous m’aviez parlé du royaume, pas de votre général…
-…Si vous permettez Sire… Je connais le prénom de cette enfant et je puis également donner le nom de ses parents… Une fois que Votre Altesse me l’aura communiqué.
Le militaire avait volontairement baissé la voix et échangeait un regard complice à son monarque. Agnarr en fut soulagé. Olson n’était plus tout jeune. Il était de la même génération que son ancien précepteur Petterssen. Ils étaient membres du conseil restreint du Roi Runaerd. Des hommes loyaux et discrets, le roi savait que jamais ils ne trahiraient la couronne. C’était finalement une bonne chose.
-Mon ami, je sais que vous saurez veiller sur cette enfant… Et serez volontiers l’escorte de la reine pour qu’elle puisse, autant de fois que nécessaire aller visiter cette charmante fillette…
-Et sous quel nom devrais-je présenter à l’enfant sa Majesté ?
-… Ylva ! Souffla Iduna entre deux sanglots sans même avoir pris le temps de réfléchir alors qu’elle ne pouvait détacher son regard d’Anna.
-Olson ! Vous rendez un immense service au Royaume et je vous en serai éternellement reconnaissant… Général… Il me semble que votre épouse et vous-même… Vous n’avez pas d’enfant, aussi, je serai pleinement rassuré si…
-Votre Majesté me fait trop d’honneur que de suggérer cette idée mais, mon épouse et moi-même ne nous pensons pas assez digne de veiller sur cette jeune fille. Fit Olson en jetant des regards inquiets vers son épouse.
Agnarr leva les yeux ainsi qu’Iduna et put distinguer dans la pénombre, la silhouette d’une femme encapuchonnée. Sans doute devait-elle être intimidée de voir la famille royale de si près et confuse de partager un secret qu’elle n’était pas censée connaître. Le souverain n’en tenait pour autant pas rigueur à son officier. Ils avaient dû partir si vite du château. Croiser Olson avait été le fruit d’un heureux hasard. Le militaire n’était pas en service, sa tenue fort peu protocolaire trahissait cet état de fait. Il avait suivi son roi au pied levé dans son chariot personnel, sans prendre le temps de laisser sa femme en son logis. Qu’importe pour Agnarr, si Olson avait confiance en son épouse, c’est que cette femme devait être aussi loyale que son époux et saurait, à n’en pas douter tenir sa langue.
-Olson, permettez-moi d’insister, vous êtes mon plus fidèle officier et…
-Sauf votre respect votre Altesse, vous savez que je ne me permettrais jamais l’insolence de vous couper la parole si ça n’était pour vous donner un conseil que j’estime être de la plus haute importance. Souffla le militaire avec déférence.
-Osez mon ami…
-Je pense qu’il serait trop douloureux pour votre Majesté que cette enfant grandisse dans la ville d’Arendelle, d’où vous pourriez la voir tous les jours. La tentation risque d’être trop grande. Nous connaissons le caractère curieux de cette petite. S’il y a bien une personne capable de débusquer la princesse héritière c’est cette enfant. Il vaut sans doute mieux l’éloigner, auprès d’une famille qui ne vous aura jamais côtoyé, ainsi, quand la reine lui rendra visite, il n’y aura aucun risque pour qu’un habitant ne la reconnaisse…
Le couple royal hésita quelques instants mais rapidement reconnurent que l’idée du général était on ne peut plus censé, alors qu’ils ne firent pas attention aux regards inquiets du militaire vers son épouse toujours tapis dans l’ombre, soulagée de ne pas avoir à prendre en charge la petite rousse.
-Cette solution me déplaît sur un point Olson… Coupa le souverain.
-Quoi donc votre Majesté ? Répondit le militaire inquiet.
-Je n’aime guère savoir cette enfant grandir, au sein d’une famille dont je ne saurai rien. Je veux m’assurer qu’elle sera aimée !
-Si votre Majesté le permet ; mon neveu Johan et son épouse Tomally tiennent une boulangerie à Harmon, je réponds d’eux comme de moi-même ! Ce sont des gens simples, aimés de tout le village, chaleureux mais ils n’ont pas eu le bonheur d’avoir d’enfants… Je ne connais pas de foyer plus indiqué… Surtout pour une demoiselle qui aiment tant les sucreries !
-Vous pouvez me jurer Olson qu’Anna sera heureuse chez votre neveu ?
-Sur ma vie mon roi ! Lança le militaire en se mettant au garde à vous.
-Bien… Qu’il en soit ainsi… Pabby, pouvez-vous faire en sorte que…
-C’est fait votre Altesse ! Les souvenirs familiaux heureux de cette enfant sont auprès de ce couple de boulangers… Pour tous, cette enfant est la fille de la boulangerie Tomally d’Harmon. Assura le troll.
-Alors c’est entendu… Olson, chargez-vous d’emporter la petite chez…
-Ses parents… Termina doucement le militaire, ayant conscience que les mots restaient bloqués dans la gorge du roi.
-C’est cela… Se contenta de dire Agnarr.
-Je… Je me charge de préparer mon chariot pour qu’il soit le plus confortable possible pour elle. Peut-être puis-je suggérer à son altesse de profiter une dernière fois quelques instants de cette demoiselle avant que vous ne regagniez le château le temps que je prépare ?
Agnarr n’eut pas besoin de répondre, Iduna accepta volontiers et couvrit de baisers la petite au sommeil lourd. La reine aurait tant aimé découvrir les rêves de la petite rousse. Des rêves merveilleux à n’en pas douter, faits de chocolats, d’aventures, de joie mais, elle en avait conscience, dépourvu de sa présence. Avec douceur, Iduna glissa quelques mots à l’oreille de l’enfant, sans doute devait elle espérer que sa voix resterait gravée dans l’esprit de la fillette.
De son côté, Olson s’était empressé de rejoindre son épouse au chariot. A la hâte, le militaire tachait d’étaler quelques sacs de jute et récupérait de la mousse aux alentours pour les rendre plus confortable. Le général était un homme connu pour sa vie spartiate mais pour cette enfant, il devait faire de son mieux pour déroger à son principe de vie. Alors qu’il créait un petit lit convenable, réalisé au carré avec toute la rigueur militaire, Olson jeta un regard vers son épouse. Elle n’avait d’yeux que pour un jeune garçon blond accompagné d’un renne, en grande discussion avec une troll femelle non loin de là.
-Tu devrais le récupérer Beata !
-Quoi ?!
-Ton fils ! Il n’est pas trop tard ! Ton secret sera le miens ! Que crains-tu désormais ? Tu as conscience du secret qui nous lie à la couronne maintenant ? …
-Je ne peux pas Niklas !... Tu as dit que nous n’avions pas d’enfant au roi… Comment l’expliquer ?...
-Nous trouverons un moyen eéata, cesse de vivre dans la peur et…
-Général Olson ! Je suis prête ! Coupa une voix qui les fit sursauter.
En hâte, terrifiée, Beata se jeta dans le chariot pour rester hors de vue. Le général de son côté esquissa une révérence bien maladroite et fort étonnante de sa part, lui connu pour sa rigueur légendaire. La reine Iduna le remarqua mais elle n’avait ni la force ni la volonté de s’en étonner. Digne, elle se tenait face au militaire, la petite Anna dans les bras. Après un rapide coup d’œil, Olson remarqua qu’Agnarr avait attelé son cheval et attaché au sien celui de la reine, le monarque semblait décidé à rentrer seul.
-Vous êtes prête ?... Hum, il ne fallait pas vous donner cette peine votre Altesse… Je… Je me serais chargé de venir récupérer…
-A quoi bon ?... Je vous accompagne Général ! Ainsi je verrais de mes yeux l’endroit où ma fille grandira loin de moi ! Et puisque nous serons tous les deux amenés à voyager régulièrement vers Harmon, autant commencer dès cette nuit.
-C’est… Oui évidemment mais Altesse je… Je compte déposer mon épouse à la maison et, je pensais partir plutôt demain à la première heure avec l’enfant. Ainsi, vous devriez rentrer auprès du roi et vous tenir auprès de votre fille pour l’épauler dans cette épreuve.
-C’est exactement ce que je fais Général ! Tant qu’Anna n’est pas encore rentrée dans cette boulangerie et n’a pas encore vu votre neveu, je reste la seule personne qui puisse dire qu’elle a été sa mère ! Je le resterai pour elle jusqu’au dernier moment !
-C’est… Hum, mais partons demain, je me chargerai de prendre un moyen de transport plus confortable… Digne de vous !
-Voyager gangassé dans une charrette militaire… J’ai déjà connu ça, ça ne m’inquiète pas !
-Plaît-il ?
-Peu importe… Vous savez que je n’ai pas été toujours une reine ! L’absence de confort ne m‘a jamais dérangée !
Iduna se mordilla soudain la lèvre. Sa tristesse avait bien failli la trahir. Seul Petterssen en Arendelle connaissait les origines d’Iduna. Olson avait appris cette nuit un très lourd secret sur la famille royale, il était inutile qu’il en connaisse un second sur son passé. Pendant une seconde, la reine repensa à ce qui fut leur dernière soirée en famille. Agnarr qui expliquait aux filles l’existence de la forêt enchantée et du mystérieux peuple des Northuldra, elle qui pour rassurer Elsa s’était mise à chanter la berceuse d’Ahtohallan pour endormir ses filles… Lorsqu’elle fut sortie de leur chambre, elle s’était dit que c’était peut-être le moment de tout avouer à Agnarr… Pourquoi ce si lourd secret sur son passé avait-il refait surface juste avant ce drame ?
-Hum… Je… Je vous ai laissé la place lança une voix étouffée.
Iduna reprit ses esprits et monta dans l’humble moyen de transport. Il était vide, la femme d’Olson avait profité de l’hésitation de la souveraine pour se glisser à l’avant. Iduna préféra en sourire, sans doute cette brave femme avait dû se dire qu’elle souhaitait rester le plus longtemps seule à avoir cette relation si forte qu’elle n’aurait plus jamais avec la délicieuse enfant. La souveraine s’installa et déposa délicatement la petite rousse puis se découvrit de son châle pour ne pas qu’elle prenne froid. Elle sentit quelques instants plus tard la charrette se mettre en branle après un dernier échange bref entendu au loin entre Olson et le roi.
Le voyage dura de longues heures monotones, Iduna veillait sur la petite en lui caressant doucement les cheveux. Elle s’étonna du manque de conversation de Madame Olson. La pauvre femme n’avait pas osé revenir à l’arrière de la charrette mais Iduna ne s’en offusqua pas. C’était probablement une femme timide, impressionnée d’être si près d’une figure royale. Pourtant la reine n’avait jamais souhaité tirer le moindre honneur de son rang. Elle avait toujours le souvenir lointain de son grand père, un certain Olaf. Il n’était qu’un modeste éleveur et fermier dans la forêt enchantée. Certes elle avait vécu près du pouvoir dans son peuple avec son oncle et sa tante qui avaient les rôles de chefs, mais cela ne l’avait jamais intéressée. Elle préférait passer de longues heures à s’amuser auprès de sa meilleure amie, à pister et étudier les plantes. Pendant le reste du voyage, l’esprit d’Iduna se perdit dans la forêt de son enfance, elle se revoyait petite espiègle et curieuse… Comme la fillette endormie sur ses genoux, et quelques pas derrière elle, sa meilleure amie un peu plus âgée qui peinait parfois à suivre cette boule d’énergie… Finalement, un peu comme Elsa avec Anna, pensait nostalgique la reine. Oui, cette meilleure amie, avait presque été une sœur pour elle…
-Beata… Je me demande ce que tu es devenue…
Soudain Iduna sentit que le chariot s’était arrêté. Elle jeta un rapide coup d’œil au couple qui lui tournait le dos sur le siège avant, Madame Olson semblait crispée, sans doute épuisée par cette nuit sans sommeil. Iduna se sentit coupable vis-à-vis de cette femme et se jura de lui laisser une place sur le chemin du retour pour qu’elle puisse s’assoupir.
-Votre Majesté ?... Il est temps !
-Ylva ! Olson ici, appelez-moi Ylva ! Lança Iduna en passant son châle par-dessus sa tête pour ne pas être reconnue.
-Ylva… Nous devons aller les voir !
-Et ne faîtes pas la révérence, vous me trahiriez !
-Pardon Alt… Lady Ylva ! Et… Pardonnez-moi pour ma curiosité mais ?... Pourquoi ce nom ?
-Il ne vous plait pas ?
-Pas du tout mais… Il n’est pas courant !
-Certes… Mais je me souviens, dans mon enfance, une vieille femme qui se nommait ainsi veillait sur nous de loin… Je trouve que c’est de circonstance.
-En effet… Hum… Lady Ylva, permettez que je vous aide à descendre ! Proposa le militaire en homme galant.
Le cœur battant, Iduna descendit d’un pas lourd avec celle qui n’allait plus être sa fille dans les bras. Elle respira longuement et ne détourna pas le regard d’Anna. Chaque seconde avec cette merveille serrée contre elle était plus précieuse que n’importe quel trésor. A chaque instant, elle se donnait du courage alors que la porte s’ouvrit laissant apparaître sur le perron un petit homme rondouillard et son épouse vêtus de tabliers emplis de farine.
Au loin, depuis la charrette, Beata observait la scène le cœur battant la chamane probablement aussi vite que celui de la reine. Elle s’emmitoufla davantage encore dans sa capuche, appréhendant le moment où Olson et Iduna reparaîtront sur le perron de la boulangerie.
Le temps fut étonnement court mais finalement compréhensible. Beata savait ce que cela faisait que laisser derrière soi un enfant, il valait mieux que la séparation ne s’éternise pas. Elle les vit de loin, elle pouvait aisément imaginer les remerciements d’Iduna envers ces braves gens. Elle devina que la reine avait glissé une bourse conséquente dans les mains de la femme, puis, elle la vit revenir vers le chariot. L’espace d’un instant, son regard croisa celui de la reine. Iduna avait les yeux rouges, sans doute avait elle passé toute l’entrevue à pleurer.
La reine ne comptait pas rester plus longtemps, elle s’empressa de remonter dans la charrette et Olson la mis en branle immédiatement. La reine continua d’observer la boulangerie devenir de plus en plus petite, les yeux fixés sur la fenêtre au-dessus du commerce. Cette fenêtre qui donnait sur la nouvelle chambre de la petite Anna. Iduna ne put s’empêcher de retenir de lourds sanglots une fois que le village fut hors de vue alors qu’à l’avant, aucun membre du couple Olson n’osa prendre la parole.
-Madame Olson ?! Finit par lancer depuis l’arrière du chariot Iduna au bout de longues minutes.
-Je… Oui v… Votre Altesse… Que… Que voulez-vous ? Répondit inquiète la femme sans oser se retourner.
-Vous devez être épuisée par ce long voyage ! Venez donc vous reposer, je vous laisse ce qui s’apparente à un lit que votre époux a eu la délicatesse de créer. Venez donc vous allonger ! Je veillerai à ce que vous ne soyez pas trop secouée !
-Euh… C’est très aimable mais… Non merci je vais bien et, c’est vous votre Altesse qui devriez vous reposer après… cette longue nuit… Siffla la femme mal à l’aise.
-J’insiste Madame Olson ! Je m’en veux de vous avoir privé de sommeil…
-Non ça n’est rien ne vous excusez pas… C’est très bien…
-Votre présence m’offrirait un peu de compagnie
-Je… Il… Il faut que j’assiste mon mari pour le guidage… il… Il est fatigué lui aussi et…
-Ah vous voyez madame Olson que vous êtes fatiguée ! Allez venez !
-Vraiment votre altesse…
-Madame Olson !... Vous m’obligez à faire quelque chose que je déteste mais… C’est votre reine qui vous l’ordonne !
-Je crois que tu n’as pas le choix si c’est un ordre de la reine tu dois y aller Bé…
-Tais toi donc vieil idiot ! Coupa la femme avant qu’il ne prononce son nom.
Contrainte par l’ordre royal, après un long soupir, la femme repoussa quelque peu la lourde toile du chariot puis s’engouffra à l’intérieur. Rapidement elle prit place, veillant à ne pas se mettre en face de la reine et fuyait son regard en veillant à conserver sa capuche.
-Votre mari a voulu vous appeler ! Je me rends compte que je ne connais même pas votre prénom !
-Oh… C’est une information fort peu utile…
-Cela commence par B si j’ai bien compris…. Voyons… Brigitte ? Bérangère ?... Béatrice ?...
-Non… N’insistez pas c’est tout à fait inutile et… Mais qu’avez-vous ?!
Elle s’en voulu aussitôt de croiser le regard de la reine mais la voir soudain rire nerveusement était une action bien trop curieuse pour la laisser de marbre.
-Rien, moi aussi c’est tout à fait inutile… Voyez-vous je repensais justement à mon enfance, ma meilleure amie se nommait Beata….
-Quel… Prénom… Original…
-Vous trouvez ?... Oh ! C’est amusant ! Vos yeux !!!
-Quoi ?!... Quoi mes yeux ?! Bredouilla-t-elle paniquée et suant à grosses gouttes, cherchant à éviter le regard de la reine.
-Vos yeux ! Ils sont couleur d’ambre !... Mon amie avait ce regard ! Mais mettez-vous à l’aise madame Olson ! Otez donc ce vêtement de voyage, j’aimerai vous connaître ! S’il vous plait ! Regardez-moi à nouveau ! Ai-je l’air si pitoyable que ça ?
-Non ! Non Reine Iduna vous ne l’êtes pas ! Vous… Vous êtes une femme forte ! Fit-elle en prenant la main de la reine.
-Oh vos mains… Elles sont si chaudes ! Elles font beaucoup de bien, elles appaisent le mal…
-Si… Si vous le dîtes. Grinça la femme qui tentait de libérer sa main.
-C’est fou, vos mains aussi ressemblent à celles de mon amie Beata ! C’était un don chez elle, elle est devenue guérisseuse d’ailleurs.
-Oh… Formidable… Un beau métier mais… Je suis certaine que des mains apaisantes c’est… Très courant pour des personnes vivant en forêt !
-Quoi ?! Attendez !! Comment savez-vous qu’enfant je vivais en forêt ?! Fit Iduna soupçonneuse.
-Comment ?... Mais… Non je… Je n’en savais rien mais… Il… Il y a beaucoup de forêts autour d’Arendelle… Vous pouvez me rendre ma main maintenant ?!
-Non !!! Regardez-moi !!!
-S’il vous plait votre altesse lachez-moi je… Vous êtes épuisée, vous devriez dormir je vais… Je vais rejoindre mon mari !
-Non !!! Non hors de question ! Restez !! Regardez-moi !!!
Iduna tira contre elle la femme qui tentait de s’échapper. Dans le tumulte, la capuche tomba dévoilant la chevelure blonde de l’épouse du militaire qui croisa à nouveau le regard de la reine. Soudain, Iduna se figea, relâchant la main de la femme. Les fantômes de son passé venaient tout à coup de ressurgir.
-C’est… C’est impossible !
-Je… Je m’en vais…
-Beata !!! C’est toi !
-Vous êtes fatiguée…
-Non ! Reste !!!
-Vous ne savez pas ce que vous dîtes votre Majesté…
-Oh si !! Tu te nommes Beata Natura ! Tu as une sœur plus âgée qui s’appelle Laïka ! Ta mère Mouna est guérisseuse comme toi ! C’est elle qui a donné naissance à ma mère ! Ma mère ! Anna Picéaerd ! La chamane des Northuldra ! C’est elle qui te donnait les leçons ! Beata ! Je suis sûre que c’est toi ! Tu étais ma meilleure amie ! La grande sœur que je n’ai jamais eue ! Beata !!!! Vas-tu me mentir en me disant que tu as oublié tout ça ? N’étais-tu pas mon amie à ce point pour continuer de le nier ?! Beata, tu étais mon amie !... Ma meilleure amie ! Il ne s’est pas passé un jour sans que je pense à toi… M’as-tu oublié ?
Les larmes aux yeux, Madame Olson tournait le dos à la reine et s’apprêtait à retrouver sa place en tête de chariot. Iduna ne s’avouait pas vaincu et continuait de parler à cœur ouvert de la forêt enchantée et des Northuldra. Jamais encore elle n’en avait parlé à qui que ce soit mais elle était convaincue d’avoir en face d’elle son amie de toujours, la reine avait confiance et ne craignait pas de tout avouer. Finalement, elle rendit les armes.
-Je n’ai pas oublié… cette petite brune aux cheveux bouclés intrépide qui volait d’arbres en arbres au point que sa mère la surnomme l’ange de l’air… Comment aurais-je pu oublier celle que je voyais comme une petite sœur ?
-Beata !!!
-Iduna !!!
Les deux femmes se tombèrent dans les bras et de longs sanglots les parcoururent. Alerté, Olson se retourna et comprit bien vite que la vérité venait de refaire surface. Il stoppa immédiatement le convoi non loin d’une auberge. Le militaire utilisa ses dernières pièces pour commander quelques victuailles et les apporta aux deux femmes qui devaient rattraper le passé. A peine le militaire pénétra dans le chariot qu’Iduna l’interpella.
-Olson !!! Vous le saviez n’est-ce pas ?
-Les origines Northuldra de ma femme ?! Oui… Tout comme les vôtres ! Votre oncle Pieter parlait sans cesse de sa nièce préférée, bien qu’il ne puisse vous voir ! J’ai su que Beata était Northuldra dès le jour où je l’ai rencontrée. En souvenir de votre oncle que j’ai tant aimé, je me devais de la protéger. Elle est de son peuple, il aurait voulu que j’agisse ainsi, comme le fait de taire votre secret votre Altesse ! J’ai épousé Beata pour que personne ne lui cherche d’ennuis… Cela aurait été la première fois qu’on revoyait des Northuldra ! Certains en Arendelle pouvaient encore avoir la rancœur tenace envers ce peuple…
Iduna écouta attentivement les explications du couple Olson, sidérée de voir que sa meilleure amie était bien vivante et en Arendelle, alors que le passage vers la forêt enchantée avait été scellé par la brume depuis bien longtemps. La reine apprit avec tristesse le trépas de son père lors de la bataille le jour où la brume est tombée et l’exil de sa mère à l’écart de la communauté mais ce qui l’intrigua, c’était l’arrivée de Beata dans le royaume.
-Mais toi comment as-tu fait ? J’ai tenté des milliers de fois de traverser cette maudite brume !
-Cela n’a pas été facile ! J’ai dû utiliser des cristaux d’esprits pour m’ouvrir un passage éphémère ! Malheureusement, ils n’étaient plus actifs après. J’ai donc cherché pendant des années auprès des trolls d’autres cristaux avec mon fils…
-Tu as un enfant ?! Alors, il y a des années quand je me suis collée à la brume et que j’ai entendue ces voix, ça n’était pas un rêve !?
Beata s’en voulu d’avoir donné cette information et dû avouer la triste vérité à Iduna. Pour continuer de masquer son identité à la souveraine, le jour où Olson l’avait trouvé, elle s’était éloignée de son fils et n’avait pu le récupérer. Depuis elle l’observait de loin, une situation qui faisait tant écho à Iduna qui allait découvrir cette situation avec sa cadette désormais. La reine serra les poings. Elle voulait se mettre en colère envers son amie d’avoir gardé tant de temps le secret sans se manifester mais elle comprit la volonté de Beata. Elle était comme elle, terrifiée que ses origines Northuldra ne réapparaissent et ne rendent les Arendelliens vindicatifs ! Il était temps que ça change ! La reine se demandait la veille si elle ne devait pas tout avouer au roi, désormais elle en était convaincue, c’était le moment !
-Olson ! Ramenez-moi vite au château ! Ensuite, emmenez Beata chez les trolls ! Toi Beata ! Va récupérer ton fils !
-Mais Iduna je ne …
-Ne me dis pas que c’est impossible ! Commença la reine avec colère ! Tu n’imagines pas comme je t’envie d’avoir cette seconde chance de pouvoir sentir ton enfant auprès de toi, moi qui dois vivre sans ma Anna ! Tu as peur pour nos origines, ne t’en fais pas cela va se régler ! Reviens dans trois jours au château avec ton fils !... En votre présence, je dirais tout à Agnarr ! Et ensemble, nous chercherons les cristaux pour enfin lever le voile et retrouver les nôtres !
-Tu… Tu me le jures Iduna ?
-Beata… N’oublie pas qui je suis ! Je suis une Picéaerd ! Et une Picéaerd ne rompt jamais ses engagements !
-Sauf ta mère avec les coupoles ! S’amusa Beata arrachant ainsi un véritable et sincère éclat de rire à la souveraine.
« Elsa qu’as-tu fait ?!... Ça n’est plus possible !!!
-Mais c’est un accident ! Pardonne-moi Anna !
-Elle est glacée !
-Je sais où il faut aller !
Les propos du roi Agnarr avaient été plus froid encore que l’atmosphère qui régnait dans la salle du trône d’Arendelle gelé par sa fille ainée. D’un air martial, le monarque s’empressait de fouiller dans les archives royales de vieilles cartes oubliées qui menaient vers un lieu reculé et emplit de légendes du royaume sur les hauteurs du fjord. De son côté, la reine Iduna emmaillottait dans de chaudes couvertures sa cadette inanimée avant de la serrer contre son cœur, effrayée de ne plus sentir le faible souffle glacé de l’enfant. Cette enfant pourtant si espiègle et pleine de vie se trouvait désormais aux portes de la mort, frappée en plein visage par le maléfice glacé de sa sœur Elsa. Avec hâte, les souverains, sans même prendre la peine d’atteler un carrosse chevauchèrent au grand galop dans la ville endormie ne laissant derrière eux qu’une trainée de glace crée par l’ainée, accrochée à son père qui ne pouvait retenir des larmes de culpabilité. Excellent cavalier, le roi Agnarr fendit le chemin tortueux et escarpé alors que la reine Iduna n’était pas en reste, suivant son époux avec l’énergie du désespoir, la petite Anna contre sa poitrine. Seul un officier de la garde avait été mis dans la confidence et suivait la famille de loin tant ils furent rapides. La froideur de l’enfant faisait grelotter la douce reine qui serrait les dents ne souhaitant qu’une chose, transmettre à la petite toute sa chaleur maternelle pour lui permettre de survivre et caressant l’espoir fou de pouvoir à nouveau voir la petite Anna courir partout dans les couloirs du château.
Après deux longues heures d’une angoissante course à travers les hauteurs du massif de la montagne du Nord, le couple royal pénétrait enfin sur le territoire des geysers et ses rochers sphériques que les légendes arendelliennes d’autrefois surnommaient la plaine des trolls. Inquiète, l’ainée de la famille se serra auprès de la souveraine au milieu de cette vallée inconnue. Elle avait entendu par ses précepteurs les curieuses légendes merveilleuses qui entouraient ce lieu mais se refusait à y croire. Iduna en revanche, la jeune Anna dans ses bras marchait au centre du cercle de pierres avec plus de confiance. Elle était la seule avec Agnarr à savoir que les légendes étaient bel et bien réelles !
-Aidez-nous je vous en supplie ! C’est ma fille !
La petite blonde observa son père avec incompréhension hurler cette supplique au milieu de nulle part, qui pouvait-il bien espérer rencontrer dans cette plaine si reculée ? Soudain, les lourdes pierres se mirent à rouler vers la famille royale. Bien qu’au courant de ce miracle, Agnarr et Iduna se serrèrent l’un contre l’autre avec appréhension mais aussi pour rassurer leur fille ainée terrifiée. L’instant d’après, les pierres prirent vie dévoilant leur nature trollienne. Le doyen de cette communauté minérale ne tarda pas à se tenir au plus près des humains avant de prendre la main de la jeune Elsa. Pour Grand Pabby, cette visite n’était pas une surprise, ni même pour le couple royal bien qu’Agnarr et Iduna eussent préférer ignorer l’étrange prophétie du troll qu’ils avaient entendus jadis. Des années auparavant, avant leur mariage alors qu’ils n’étaient que deux adolescents qui découvraient l’amour qu’ils se portaient, ils s’étaient retrouvés en ce lieu reculé. Le poids de la couronne était un lourd fardeau pour le jeune Agnarr tandis que celui du protocole rendait son amour pour la jeune Iduna qui n’était alors qu’une pauvre orpheline impossible. Pourtant, par une curieuse question, les trolls leur avaient fait comprendre qu’ils étaient faits l’un pour l’autre. Il avait été question de leur venue à propos de leur fille. Les jeunes adolescents n’avaient pas pris cette information trop au sérieux. Du moins pour leur éventuel retour auprès des êtres de pierre. Ça n’est qu’à cet instant qu’ils prirent conscience du caractère inéluctable des phrases énigmatiques du peuple de pierre.
-Je recommande de retirer toute la magie, y compris les souvenirs de cette magie ! C’est plus prudent, mais rassurez-vous, je laisse la joie ! Cette enfant va guérir.
Alors que Grand Pabby posa sa main rocailleuse sur le front de la petite Anna, Iduna sentit sa fille se réchauffer dans ses bras, ses joues reprirent des couleurs et un sourire se dessina sur son visage poupon. Elle était dans les bras de sa mère, un petit ange endormi alors qu’Iduna la veillait avec bienveillance et protection. Agnarr avait posé son bras sur l’épaule de son épouse et observait aussi avec soulagement sa plus jeune enfant mais aussi avec une dose de crainte. Stigmate du maléfice, la fillette avait conservée une mèche de cheveux blanche. En tant que prince, fils d’un roi porté par son admiration pour l’armée, Agnarr avait reçu une solide éducation martiale et appris, dès son plus jeune âge à tout observer. Il n’avait pas besoin de questionner le troll, cette seule mèche était pour le roi plus parlant qu’un livre ouvert, le maléfice restait encore et toujours, telle une cicatrice sur l’enfant. Un douloureux rappel à ce qui pourrait arriver à nouveau.
-Elle ne se rappellera même pas que j’ai des pouvoirs ? Minauda l’enfant en s’approchant de sa cadette.
-C’est mieux ainsi !
-Ecoutez moi Elsa ! Vos pouvoirs ne feront que croitre ! Ils sont d’une grande beauté, mais aussi pleins de dangers ! Vous devez apprendre à les contrôler, la peur sera votre ennemie ! Prophétisa le troll.
Grand Pabby avait fait apparaître dans les aurores boréales un terrible présage pour Elsa qui n’était qu’une fillette terrifiée s’empressant de s’accrocher au pantalon de son père pour y trouver du courage. Malheureusement pour l’ainée, si le roi faisait tout pour conserver son calme ses pires craintes se confirmaient. Les trolls avaient toujours raison et un mot résonnait dans sa tête : « danger ». Elsa était un danger pour Anna. Agnarr en était convaincu. Il savait que son ainée adorait sa petite sœur, jamais elle ne lui voudrait le moindre mal mais les prophéties des êtres de pierres étaient implacables. Le roi n’entendait qu’un seul avertissement dans ces funestes paroles. Le regard posé sur la mèche de cheveux blanchie de la petite rousse endormie, le roi comprît qu’Anna n’aurait pas de troisième chance face aux pouvoir de sa sœur ainée.
-Non ! Nous la protégerons ! Je sais qu’elle parviendra à les maîtriser ! Lança le roi avec un regard dur et triste.
Agnarr tenait contre lui son épouse tenant toujours aux bras Anna endormie et contre son autre flanc, le souverain enlaçait la princesse héritière. Il savait qu’il devait se montrer fort même si pour cela, il devait briser son propre cœur. Iduna le ressentit et fut parcouru d’un frisson. Sans doute avait-elle à cet instant deviné la douloureuse décision que devait prendre son époux.
-En attendant… Nous fermerons les portes, nous réduirons le personnel, et limiterons son contact avec l’extérieur, personne ne devra savoir qu’elle a des pouvoirs…
Toute la famille se serra davantage encore auprès du souverain. Une larme perla au creux de l’œil de la jeune princesse héritière. Tous ces jeux de neige qui rythmaient son quotidien et la rapprochait tant de sa petite sœur appartenaient au passé désormais. Elsa était intelligente, elle comprenait parfaitement les propos de son père, elle était désormais punie, privée de toute sortie, pour son propre bien, et la sécurité de tous. Avec tristesse, elle passa sa petite main dans la chevelure auburn de sa jeune sœur avant de lui déposer un tendre baiser sur le front. Elle avait compris que désormais, elle ne pourrait la voir que de loin.Jouer avec Anna lui était interdit, et c’était mieux ainsi. Elsa préférait passer une vie entière à souffrir pour que sa sœur survive, du haut de ses huit ans, la jeune princesse acceptait son triste sort. Iduna tenta de caresser le visage triste de son ainée mais Elsa la repoussa gentiment. Il n’y avait pas qu’Anna qui devait être protégée, le maléfice pouvait frapper n’importe qui ! La jeune princesse était si triste pour sa cadette ! Elle qui aimait tellement la magie d’Elsa ! Il allait être si difficile de lui expliquer… Pourtant, Elsa ne pouvait imaginer que le châtiment, était bien pire que ce qu’elle imaginait…
-… Pas même sa sœur ! Conclut le cœur lourd le souverain.
-Quoi ?! Souffla Iduna qui sortit de sa torpeur.
-Il serait cruel de les empêcher de se voir Iduna. Elsa est tout pour Anna, et Anna tout pour Elsa ! Nos filles ne peuvent grandir ensemble si elles ne peuvent pas se voir ni jouer ensemble… Souffla le roi au bord des larmes.
-Agnarr mais… Qu’est-ce que tu comptes faire ?! Fit Iduna en serrant Anna contre elle.
-Elsa est la princesse héritière… Des portraits d’elle ont été réalisés, des pièces ont déjà été frappées à son effigie, des rues baptisées en son nom… Elle est l’avenir d’Arendelle, mais le royaume n’aura point d’avenir si sa future reine vit terrifiée à l’idée de faire du mal à sa cadette… Grand Pabby, vous avez effacé la magie de l’esprit d’Anna… Vous pouvez lui effacer aussi ses origines n’est-ce pas ?
-Je… Je peux le faire votre Majesté mais, je dois vous mettre en garde, c’est une décision terrible…
-Anna ne se souviendra pas de moi papa ?! Sanglota Elsa.
-Ni de toi, ni d’aucun d’entre nous… C’est mieux pour elle… Répondit-il avec la voix déformée par le chagrin et la culpabilité.
-Agnarr ! Non !!! Non !!! Tu ne peux pas retirer notre enfant !!! S’opposa Iduna.
-Je ne la retire pas Iduna !... Mon devoir de monarque m’empêche de quitter la capitale quand je le désire mais toi ma douce… Tu le peux ! Iduna ! C’est toi qui veilleras sur elle, qui veilleras à ce qu’elle ne manque de rien ! Pabby ! Pour la propre sécurité d’Anna, faîtes ce qu’il faut… Effacez toute trace de la princesse Anna auprès des habitants d’Arendelle, personne ne doit savoir qu’elle existe… Pas même sa sœur !
A nouveau le roi avec terminé ainsi sa phrase. Ces quatre mots étaient comme des poignards qui à nouveau transperçaient le cœur de tous les membres de la famille royale. Elsa serra fort la main de sa cadette, elle pouvait sentir à nouveau la chaleur parcourir le corps de la petite furie rousse endormie. La princesse héritière se blottit contre elle et sa mère, elle avait compris, son père ne reviendrait pas sur sa décision… C’était la dernière fois qu’elle voyait la bouille d’ange de sa petite sœur.
Iduna eût beau supplier Agnarr, cela ne rendit que la situation plus difficile à gérer pour le roi. Il n’était pas un homme cruel. Son enfance avait été marqué par l’abandon de sa mère lorsqu’il fut très jeune. Le roi avait gardé une profonde blessure de ce moment, au moins si Anna n’avait plus aucun souvenir, la petite n’aura pas le cœur blessé comme le sien. Le roi Runaerd n’avait pas été un père aimant mais il avait su transmettre à son fils l’importance du devoir et la dignité que se doit d’aborder en toute circonstance un monarque. Agnarr appliquait à la lettre ces préceptes. Il n’était pas question de faire souffrir sa famille. Ses enfants n’auront plus aucun souvenir, ils n’éprouveront aucune tristesse, Iduna, elle ira voir régulièrement la petite rousse. Il était le seul qui allait devoir souffrir du poids de cette décision. Le seul avec le souvenir d’un terrible choix et de devoir souffrir de savoir sa cadette grandir loin de lui. Le roi le savait, il était sur le point de s’infliger une profonde blessure qui jamais n’allait guérir, mais, pour le bien d’Elsa, de sa famille, du royaume, c’était un sacrifice qu’il devait accepter.
Les joues creusées par des sillons de larmes, Iduna rendit les armes, elle aussi connaissait la douleur d’une enfance sans parents. En cet instant, elle mesurait la détresse que cela avait dû être pour ses propres parents de la savoir loin d’elle, sans possibilité de jamais la revoir. Le regard de la reine se perdit vers le Nord. Elle pensait à cette lointaine forêt, par-delà la brume qu’elle avait jadis montré à son époux, sans pour autant lui révéler son terrible secret. Ses parents à elle, les fiers membres de la famille Picéaerd étaient-ils encore de ce monde ? La souveraine se mordit la lèvre, si seulement elle avait suivi plus assidument les leçons de sa mère, elle aurait eu un moyen pour le savoir mais c’était impossible désormais, elle ne pouvait vivre que dans l’espoir. Une dernière fois, la reine d’Arendelle embrassa tendrement son enfant. Au moins, contrairement à ses parents, elle pourrait continuer de voir la fillette grandir et un jour devenir une adulte même si, elle en avait conscience, ceci serait la dernière étreinte de mère qu’elle pourrait offrir à l’enfant endormi.
Toute la petite famille s’accorda quelques instants pour sangloter, se soutenir et surtout donner tout leur amour au petit ange qu’ils veillaient tous. Peu à peu, Anna semblait émerger de son long sommeil, signe qu’il était temps pour tous d’accepter la terrible vérité. Prise de sanglots, Iduna déposa délicatement au sol la jeune rousse et, après un dernier baiser s’éloigna de quelques pas ne laissant auprès d’Anna qu’Elsa. La jeune fille blonde restait debout, fixant avec courage le troll après un dernier regard pour celle qui n’allait plus être sa sœur.
-Je suis prête ! Souffla Elsa de sa petite voix.
-Vous avez du courage princesse Elsa. Vos souvenirs de votre sœur vont disparaître mais elle demeurera toujours au plus profond de votre cœur…
L’enfant était sans doute encore trop jeune pour comprendre la signification profonde des paroles du vieux sage qui, sans plus de cérémonial commença son office. L’aurore boréale dansa au-dessus de sa tête et fila, transperçant le ciel en direction d’Arendelle. Le maléfice du troll devait à cette heure frapper la population effaçant toute trace de la cadette d’Arendelle.
Avec calme, le troll se tourna enfin vers la jeune princesse. Il posa contre le front de l’ainée d’Arendelle sa main rocailleuse qui semblait être aussi douce qu’un oreiller de plumes. Des dizaines de petits cristaux scintillants s’échappèrent alors du front de l’enfant alors qu’avec beaucoup d’adresse, Pabby les récupéra pour les incorporer dans une des fioles qui pendait à son cou. Elsa d’Arendelle se sentit soudain extrêmement fatiguée, elle tituba quelques instants, soutenue de justesse par Agnarr qui la porta contre lui avant qu’elle ne s’endorme à poings fermés rassurée par la présence paternelle. D’un geste du menton, alors qu’il ne cherchait pas à masquer les larmes qui coulaient de son visage impassible, Agnarr donna l’ordre au troll de terminer son office. L’être minéral s’exécuta, s’approchant de la fillette couchée au sol, il se contenta de lui déposer un baiser sur la chevelure, au niveau de la mèche blanche. Anna, eût pour seule réaction un immense soupir alors que le magicien remplissait une nouvelle fiole, alors qu’Iduna en pleurs récupéra dans ses bras la petite rousse toujours auprès de Morphée mais qui avait déjà oublié que la femme qui la berçait tendrement était sa mère.
-Olson ! Approchez ! Ordonna Agnarr en s’adressant au seul militaire qui avait escorté la famille et s’était tenu respectueusement à l’écart.
-Votre Majesté ?
-Général ?... Savez-vous qui est cette petite ? Demanda le roi en désignant Anna.
-Oui votre Altesse… Cette enfant se prénomme Anna…
-Pabby ! Vous m’aviez garanti qu’Arendelle ne saurai pas que… Commença le roi énervé.
-Vous m’aviez parlé du royaume, pas de votre général…
-…Si vous permettez Sire… Je connais le prénom de cette enfant et je puis également donner le nom de ses parents… Une fois que Votre Altesse me l’aura communiqué.
Le militaire avait volontairement baissé la voix et échangeait un regard complice à son monarque. Agnarr en fut soulagé. Olson n’était plus tout jeune. Il était de la même génération que son ancien précepteur Petterssen. Ils étaient membres du conseil restreint du Roi Runaerd. Des hommes loyaux et discrets, le roi savait que jamais ils ne trahiraient la couronne. C’était finalement une bonne chose.
-Mon ami, je sais que vous saurez veiller sur cette enfant… Et serez volontiers l’escorte de la reine pour qu’elle puisse, autant de fois que nécessaire aller visiter cette charmante fillette…
-Et sous quel nom devrais-je présenter à l’enfant sa Majesté ?
-… Ylva ! Souffla Iduna entre deux sanglots sans même avoir pris le temps de réfléchir alors qu’elle ne pouvait détacher son regard d’Anna.
-Olson ! Vous rendez un immense service au Royaume et je vous en serai éternellement reconnaissant… Général… Il me semble que votre épouse et vous-même… Vous n’avez pas d’enfant, aussi, je serai pleinement rassuré si…
-Votre Majesté me fait trop d’honneur que de suggérer cette idée mais, mon épouse et moi-même ne nous pensons pas assez digne de veiller sur cette jeune fille. Fit Olson en jetant des regards inquiets vers son épouse.
Agnarr leva les yeux ainsi qu’Iduna et put distinguer dans la pénombre, la silhouette d’une femme encapuchonnée. Sans doute devait-elle être intimidée de voir la famille royale de si près et confuse de partager un secret qu’elle n’était pas censée connaître. Le souverain n’en tenait pour autant pas rigueur à son officier. Ils avaient dû partir si vite du château. Croiser Olson avait été le fruit d’un heureux hasard. Le militaire n’était pas en service, sa tenue fort peu protocolaire trahissait cet état de fait. Il avait suivi son roi au pied levé dans son chariot personnel, sans prendre le temps de laisser sa femme en son logis. Qu’importe pour Agnarr, si Olson avait confiance en son épouse, c’est que cette femme devait être aussi loyale que son époux et saurait, à n’en pas douter tenir sa langue.
-Olson, permettez-moi d’insister, vous êtes mon plus fidèle officier et…
-Sauf votre respect votre Altesse, vous savez que je ne me permettrais jamais l’insolence de vous couper la parole si ça n’était pour vous donner un conseil que j’estime être de la plus haute importance. Souffla le militaire avec déférence.
-Osez mon ami…
-Je pense qu’il serait trop douloureux pour votre Majesté que cette enfant grandisse dans la ville d’Arendelle, d’où vous pourriez la voir tous les jours. La tentation risque d’être trop grande. Nous connaissons le caractère curieux de cette petite. S’il y a bien une personne capable de débusquer la princesse héritière c’est cette enfant. Il vaut sans doute mieux l’éloigner, auprès d’une famille qui ne vous aura jamais côtoyé, ainsi, quand la reine lui rendra visite, il n’y aura aucun risque pour qu’un habitant ne la reconnaisse…
Le couple royal hésita quelques instants mais rapidement reconnurent que l’idée du général était on ne peut plus censé, alors qu’ils ne firent pas attention aux regards inquiets du militaire vers son épouse toujours tapis dans l’ombre, soulagée de ne pas avoir à prendre en charge la petite rousse.
-Cette solution me déplaît sur un point Olson… Coupa le souverain.
-Quoi donc votre Majesté ? Répondit le militaire inquiet.
-Je n’aime guère savoir cette enfant grandir, au sein d’une famille dont je ne saurai rien. Je veux m’assurer qu’elle sera aimée !
-Si votre Majesté le permet ; mon neveu Johan et son épouse Tomally tiennent une boulangerie à Harmon, je réponds d’eux comme de moi-même ! Ce sont des gens simples, aimés de tout le village, chaleureux mais ils n’ont pas eu le bonheur d’avoir d’enfants… Je ne connais pas de foyer plus indiqué… Surtout pour une demoiselle qui aiment tant les sucreries !
-Vous pouvez me jurer Olson qu’Anna sera heureuse chez votre neveu ?
-Sur ma vie mon roi ! Lança le militaire en se mettant au garde à vous.
-Bien… Qu’il en soit ainsi… Pabby, pouvez-vous faire en sorte que…
-C’est fait votre Altesse ! Les souvenirs familiaux heureux de cette enfant sont auprès de ce couple de boulangers… Pour tous, cette enfant est la fille de la boulangerie Tomally d’Harmon. Assura le troll.
-Alors c’est entendu… Olson, chargez-vous d’emporter la petite chez…
-Ses parents… Termina doucement le militaire, ayant conscience que les mots restaient bloqués dans la gorge du roi.
-C’est cela… Se contenta de dire Agnarr.
-Je… Je me charge de préparer mon chariot pour qu’il soit le plus confortable possible pour elle. Peut-être puis-je suggérer à son altesse de profiter une dernière fois quelques instants de cette demoiselle avant que vous ne regagniez le château le temps que je prépare ?
Agnarr n’eut pas besoin de répondre, Iduna accepta volontiers et couvrit de baisers la petite au sommeil lourd. La reine aurait tant aimé découvrir les rêves de la petite rousse. Des rêves merveilleux à n’en pas douter, faits de chocolats, d’aventures, de joie mais, elle en avait conscience, dépourvu de sa présence. Avec douceur, Iduna glissa quelques mots à l’oreille de l’enfant, sans doute devait elle espérer que sa voix resterait gravée dans l’esprit de la fillette.
De son côté, Olson s’était empressé de rejoindre son épouse au chariot. A la hâte, le militaire tachait d’étaler quelques sacs de jute et récupérait de la mousse aux alentours pour les rendre plus confortable. Le général était un homme connu pour sa vie spartiate mais pour cette enfant, il devait faire de son mieux pour déroger à son principe de vie. Alors qu’il créait un petit lit convenable, réalisé au carré avec toute la rigueur militaire, Olson jeta un regard vers son épouse. Elle n’avait d’yeux que pour un jeune garçon blond accompagné d’un renne, en grande discussion avec une troll femelle non loin de là.
-Tu devrais le récupérer Beata !
-Quoi ?!
-Ton fils ! Il n’est pas trop tard ! Ton secret sera le miens ! Que crains-tu désormais ? Tu as conscience du secret qui nous lie à la couronne maintenant ? …
-Je ne peux pas Niklas !... Tu as dit que nous n’avions pas d’enfant au roi… Comment l’expliquer ?...
-Nous trouverons un moyen eéata, cesse de vivre dans la peur et…
-Général Olson ! Je suis prête ! Coupa une voix qui les fit sursauter.
En hâte, terrifiée, Beata se jeta dans le chariot pour rester hors de vue. Le général de son côté esquissa une révérence bien maladroite et fort étonnante de sa part, lui connu pour sa rigueur légendaire. La reine Iduna le remarqua mais elle n’avait ni la force ni la volonté de s’en étonner. Digne, elle se tenait face au militaire, la petite Anna dans les bras. Après un rapide coup d’œil, Olson remarqua qu’Agnarr avait attelé son cheval et attaché au sien celui de la reine, le monarque semblait décidé à rentrer seul.
-Vous êtes prête ?... Hum, il ne fallait pas vous donner cette peine votre Altesse… Je… Je me serais chargé de venir récupérer…
-A quoi bon ?... Je vous accompagne Général ! Ainsi je verrais de mes yeux l’endroit où ma fille grandira loin de moi ! Et puisque nous serons tous les deux amenés à voyager régulièrement vers Harmon, autant commencer dès cette nuit.
-C’est… Oui évidemment mais Altesse je… Je compte déposer mon épouse à la maison et, je pensais partir plutôt demain à la première heure avec l’enfant. Ainsi, vous devriez rentrer auprès du roi et vous tenir auprès de votre fille pour l’épauler dans cette épreuve.
-C’est exactement ce que je fais Général ! Tant qu’Anna n’est pas encore rentrée dans cette boulangerie et n’a pas encore vu votre neveu, je reste la seule personne qui puisse dire qu’elle a été sa mère ! Je le resterai pour elle jusqu’au dernier moment !
-C’est… Hum, mais partons demain, je me chargerai de prendre un moyen de transport plus confortable… Digne de vous !
-Voyager gangassé dans une charrette militaire… J’ai déjà connu ça, ça ne m’inquiète pas !
-Plaît-il ?
-Peu importe… Vous savez que je n’ai pas été toujours une reine ! L’absence de confort ne m‘a jamais dérangée !
Iduna se mordilla soudain la lèvre. Sa tristesse avait bien failli la trahir. Seul Petterssen en Arendelle connaissait les origines d’Iduna. Olson avait appris cette nuit un très lourd secret sur la famille royale, il était inutile qu’il en connaisse un second sur son passé. Pendant une seconde, la reine repensa à ce qui fut leur dernière soirée en famille. Agnarr qui expliquait aux filles l’existence de la forêt enchantée et du mystérieux peuple des Northuldra, elle qui pour rassurer Elsa s’était mise à chanter la berceuse d’Ahtohallan pour endormir ses filles… Lorsqu’elle fut sortie de leur chambre, elle s’était dit que c’était peut-être le moment de tout avouer à Agnarr… Pourquoi ce si lourd secret sur son passé avait-il refait surface juste avant ce drame ?
-Hum… Je… Je vous ai laissé la place lança une voix étouffée.
Iduna reprit ses esprits et monta dans l’humble moyen de transport. Il était vide, la femme d’Olson avait profité de l’hésitation de la souveraine pour se glisser à l’avant. Iduna préféra en sourire, sans doute cette brave femme avait dû se dire qu’elle souhaitait rester le plus longtemps seule à avoir cette relation si forte qu’elle n’aurait plus jamais avec la délicieuse enfant. La souveraine s’installa et déposa délicatement la petite rousse puis se découvrit de son châle pour ne pas qu’elle prenne froid. Elle sentit quelques instants plus tard la charrette se mettre en branle après un dernier échange bref entendu au loin entre Olson et le roi.
Le voyage dura de longues heures monotones, Iduna veillait sur la petite en lui caressant doucement les cheveux. Elle s’étonna du manque de conversation de Madame Olson. La pauvre femme n’avait pas osé revenir à l’arrière de la charrette mais Iduna ne s’en offusqua pas. C’était probablement une femme timide, impressionnée d’être si près d’une figure royale. Pourtant la reine n’avait jamais souhaité tirer le moindre honneur de son rang. Elle avait toujours le souvenir lointain de son grand père, un certain Olaf. Il n’était qu’un modeste éleveur et fermier dans la forêt enchantée. Certes elle avait vécu près du pouvoir dans son peuple avec son oncle et sa tante qui avaient les rôles de chefs, mais cela ne l’avait jamais intéressée. Elle préférait passer de longues heures à s’amuser auprès de sa meilleure amie, à pister et étudier les plantes. Pendant le reste du voyage, l’esprit d’Iduna se perdit dans la forêt de son enfance, elle se revoyait petite espiègle et curieuse… Comme la fillette endormie sur ses genoux, et quelques pas derrière elle, sa meilleure amie un peu plus âgée qui peinait parfois à suivre cette boule d’énergie… Finalement, un peu comme Elsa avec Anna, pensait nostalgique la reine. Oui, cette meilleure amie, avait presque été une sœur pour elle…
-Beata… Je me demande ce que tu es devenue…
Soudain Iduna sentit que le chariot s’était arrêté. Elle jeta un rapide coup d’œil au couple qui lui tournait le dos sur le siège avant, Madame Olson semblait crispée, sans doute épuisée par cette nuit sans sommeil. Iduna se sentit coupable vis-à-vis de cette femme et se jura de lui laisser une place sur le chemin du retour pour qu’elle puisse s’assoupir.
-Votre Majesté ?... Il est temps !
-Ylva ! Olson ici, appelez-moi Ylva ! Lança Iduna en passant son châle par-dessus sa tête pour ne pas être reconnue.
-Ylva… Nous devons aller les voir !
-Et ne faîtes pas la révérence, vous me trahiriez !
-Pardon Alt… Lady Ylva ! Et… Pardonnez-moi pour ma curiosité mais ?... Pourquoi ce nom ?
-Il ne vous plait pas ?
-Pas du tout mais… Il n’est pas courant !
-Certes… Mais je me souviens, dans mon enfance, une vieille femme qui se nommait ainsi veillait sur nous de loin… Je trouve que c’est de circonstance.
-En effet… Hum… Lady Ylva, permettez que je vous aide à descendre ! Proposa le militaire en homme galant.
Le cœur battant, Iduna descendit d’un pas lourd avec celle qui n’allait plus être sa fille dans les bras. Elle respira longuement et ne détourna pas le regard d’Anna. Chaque seconde avec cette merveille serrée contre elle était plus précieuse que n’importe quel trésor. A chaque instant, elle se donnait du courage alors que la porte s’ouvrit laissant apparaître sur le perron un petit homme rondouillard et son épouse vêtus de tabliers emplis de farine.
Au loin, depuis la charrette, Beata observait la scène le cœur battant la chamane probablement aussi vite que celui de la reine. Elle s’emmitoufla davantage encore dans sa capuche, appréhendant le moment où Olson et Iduna reparaîtront sur le perron de la boulangerie.
Le temps fut étonnement court mais finalement compréhensible. Beata savait ce que cela faisait que laisser derrière soi un enfant, il valait mieux que la séparation ne s’éternise pas. Elle les vit de loin, elle pouvait aisément imaginer les remerciements d’Iduna envers ces braves gens. Elle devina que la reine avait glissé une bourse conséquente dans les mains de la femme, puis, elle la vit revenir vers le chariot. L’espace d’un instant, son regard croisa celui de la reine. Iduna avait les yeux rouges, sans doute avait elle passé toute l’entrevue à pleurer.
La reine ne comptait pas rester plus longtemps, elle s’empressa de remonter dans la charrette et Olson la mis en branle immédiatement. La reine continua d’observer la boulangerie devenir de plus en plus petite, les yeux fixés sur la fenêtre au-dessus du commerce. Cette fenêtre qui donnait sur la nouvelle chambre de la petite Anna. Iduna ne put s’empêcher de retenir de lourds sanglots une fois que le village fut hors de vue alors qu’à l’avant, aucun membre du couple Olson n’osa prendre la parole.
-Madame Olson ?! Finit par lancer depuis l’arrière du chariot Iduna au bout de longues minutes.
-Je… Oui v… Votre Altesse… Que… Que voulez-vous ? Répondit inquiète la femme sans oser se retourner.
-Vous devez être épuisée par ce long voyage ! Venez donc vous reposer, je vous laisse ce qui s’apparente à un lit que votre époux a eu la délicatesse de créer. Venez donc vous allonger ! Je veillerai à ce que vous ne soyez pas trop secouée !
-Euh… C’est très aimable mais… Non merci je vais bien et, c’est vous votre Altesse qui devriez vous reposer après… cette longue nuit… Siffla la femme mal à l’aise.
-J’insiste Madame Olson ! Je m’en veux de vous avoir privé de sommeil…
-Non ça n’est rien ne vous excusez pas… C’est très bien…
-Votre présence m’offrirait un peu de compagnie
-Je… Il… Il faut que j’assiste mon mari pour le guidage… il… Il est fatigué lui aussi et…
-Ah vous voyez madame Olson que vous êtes fatiguée ! Allez venez !
-Vraiment votre altesse…
-Madame Olson !... Vous m’obligez à faire quelque chose que je déteste mais… C’est votre reine qui vous l’ordonne !
-Je crois que tu n’as pas le choix si c’est un ordre de la reine tu dois y aller Bé…
-Tais toi donc vieil idiot ! Coupa la femme avant qu’il ne prononce son nom.
Contrainte par l’ordre royal, après un long soupir, la femme repoussa quelque peu la lourde toile du chariot puis s’engouffra à l’intérieur. Rapidement elle prit place, veillant à ne pas se mettre en face de la reine et fuyait son regard en veillant à conserver sa capuche.
-Votre mari a voulu vous appeler ! Je me rends compte que je ne connais même pas votre prénom !
-Oh… C’est une information fort peu utile…
-Cela commence par B si j’ai bien compris…. Voyons… Brigitte ? Bérangère ?... Béatrice ?...
-Non… N’insistez pas c’est tout à fait inutile et… Mais qu’avez-vous ?!
Elle s’en voulu aussitôt de croiser le regard de la reine mais la voir soudain rire nerveusement était une action bien trop curieuse pour la laisser de marbre.
-Rien, moi aussi c’est tout à fait inutile… Voyez-vous je repensais justement à mon enfance, ma meilleure amie se nommait Beata….
-Quel… Prénom… Original…
-Vous trouvez ?... Oh ! C’est amusant ! Vos yeux !!!
-Quoi ?!... Quoi mes yeux ?! Bredouilla-t-elle paniquée et suant à grosses gouttes, cherchant à éviter le regard de la reine.
-Vos yeux ! Ils sont couleur d’ambre !... Mon amie avait ce regard ! Mais mettez-vous à l’aise madame Olson ! Otez donc ce vêtement de voyage, j’aimerai vous connaître ! S’il vous plait ! Regardez-moi à nouveau ! Ai-je l’air si pitoyable que ça ?
-Non ! Non Reine Iduna vous ne l’êtes pas ! Vous… Vous êtes une femme forte ! Fit-elle en prenant la main de la reine.
-Oh vos mains… Elles sont si chaudes ! Elles font beaucoup de bien, elles appaisent le mal…
-Si… Si vous le dîtes. Grinça la femme qui tentait de libérer sa main.
-C’est fou, vos mains aussi ressemblent à celles de mon amie Beata ! C’était un don chez elle, elle est devenue guérisseuse d’ailleurs.
-Oh… Formidable… Un beau métier mais… Je suis certaine que des mains apaisantes c’est… Très courant pour des personnes vivant en forêt !
-Quoi ?! Attendez !! Comment savez-vous qu’enfant je vivais en forêt ?! Fit Iduna soupçonneuse.
-Comment ?... Mais… Non je… Je n’en savais rien mais… Il… Il y a beaucoup de forêts autour d’Arendelle… Vous pouvez me rendre ma main maintenant ?!
-Non !!! Regardez-moi !!!
-S’il vous plait votre altesse lachez-moi je… Vous êtes épuisée, vous devriez dormir je vais… Je vais rejoindre mon mari !
-Non !!! Non hors de question ! Restez !! Regardez-moi !!!
Iduna tira contre elle la femme qui tentait de s’échapper. Dans le tumulte, la capuche tomba dévoilant la chevelure blonde de l’épouse du militaire qui croisa à nouveau le regard de la reine. Soudain, Iduna se figea, relâchant la main de la femme. Les fantômes de son passé venaient tout à coup de ressurgir.
-C’est… C’est impossible !
-Je… Je m’en vais…
-Beata !!! C’est toi !
-Vous êtes fatiguée…
-Non ! Reste !!!
-Vous ne savez pas ce que vous dîtes votre Majesté…
-Oh si !! Tu te nommes Beata Natura ! Tu as une sœur plus âgée qui s’appelle Laïka ! Ta mère Mouna est guérisseuse comme toi ! C’est elle qui a donné naissance à ma mère ! Ma mère ! Anna Picéaerd ! La chamane des Northuldra ! C’est elle qui te donnait les leçons ! Beata ! Je suis sûre que c’est toi ! Tu étais ma meilleure amie ! La grande sœur que je n’ai jamais eue ! Beata !!!! Vas-tu me mentir en me disant que tu as oublié tout ça ? N’étais-tu pas mon amie à ce point pour continuer de le nier ?! Beata, tu étais mon amie !... Ma meilleure amie ! Il ne s’est pas passé un jour sans que je pense à toi… M’as-tu oublié ?
Les larmes aux yeux, Madame Olson tournait le dos à la reine et s’apprêtait à retrouver sa place en tête de chariot. Iduna ne s’avouait pas vaincu et continuait de parler à cœur ouvert de la forêt enchantée et des Northuldra. Jamais encore elle n’en avait parlé à qui que ce soit mais elle était convaincue d’avoir en face d’elle son amie de toujours, la reine avait confiance et ne craignait pas de tout avouer. Finalement, elle rendit les armes.
-Je n’ai pas oublié… cette petite brune aux cheveux bouclés intrépide qui volait d’arbres en arbres au point que sa mère la surnomme l’ange de l’air… Comment aurais-je pu oublier celle que je voyais comme une petite sœur ?
-Beata !!!
-Iduna !!!
Les deux femmes se tombèrent dans les bras et de longs sanglots les parcoururent. Alerté, Olson se retourna et comprit bien vite que la vérité venait de refaire surface. Il stoppa immédiatement le convoi non loin d’une auberge. Le militaire utilisa ses dernières pièces pour commander quelques victuailles et les apporta aux deux femmes qui devaient rattraper le passé. A peine le militaire pénétra dans le chariot qu’Iduna l’interpella.
-Olson !!! Vous le saviez n’est-ce pas ?
-Les origines Northuldra de ma femme ?! Oui… Tout comme les vôtres ! Votre oncle Pieter parlait sans cesse de sa nièce préférée, bien qu’il ne puisse vous voir ! J’ai su que Beata était Northuldra dès le jour où je l’ai rencontrée. En souvenir de votre oncle que j’ai tant aimé, je me devais de la protéger. Elle est de son peuple, il aurait voulu que j’agisse ainsi, comme le fait de taire votre secret votre Altesse ! J’ai épousé Beata pour que personne ne lui cherche d’ennuis… Cela aurait été la première fois qu’on revoyait des Northuldra ! Certains en Arendelle pouvaient encore avoir la rancœur tenace envers ce peuple…
Iduna écouta attentivement les explications du couple Olson, sidérée de voir que sa meilleure amie était bien vivante et en Arendelle, alors que le passage vers la forêt enchantée avait été scellé par la brume depuis bien longtemps. La reine apprit avec tristesse le trépas de son père lors de la bataille le jour où la brume est tombée et l’exil de sa mère à l’écart de la communauté mais ce qui l’intrigua, c’était l’arrivée de Beata dans le royaume.
-Mais toi comment as-tu fait ? J’ai tenté des milliers de fois de traverser cette maudite brume !
-Cela n’a pas été facile ! J’ai dû utiliser des cristaux d’esprits pour m’ouvrir un passage éphémère ! Malheureusement, ils n’étaient plus actifs après. J’ai donc cherché pendant des années auprès des trolls d’autres cristaux avec mon fils…
-Tu as un enfant ?! Alors, il y a des années quand je me suis collée à la brume et que j’ai entendue ces voix, ça n’était pas un rêve !?
Beata s’en voulu d’avoir donné cette information et dû avouer la triste vérité à Iduna. Pour continuer de masquer son identité à la souveraine, le jour où Olson l’avait trouvé, elle s’était éloignée de son fils et n’avait pu le récupérer. Depuis elle l’observait de loin, une situation qui faisait tant écho à Iduna qui allait découvrir cette situation avec sa cadette désormais. La reine serra les poings. Elle voulait se mettre en colère envers son amie d’avoir gardé tant de temps le secret sans se manifester mais elle comprit la volonté de Beata. Elle était comme elle, terrifiée que ses origines Northuldra ne réapparaissent et ne rendent les Arendelliens vindicatifs ! Il était temps que ça change ! La reine se demandait la veille si elle ne devait pas tout avouer au roi, désormais elle en était convaincue, c’était le moment !
-Olson ! Ramenez-moi vite au château ! Ensuite, emmenez Beata chez les trolls ! Toi Beata ! Va récupérer ton fils !
-Mais Iduna je ne …
-Ne me dis pas que c’est impossible ! Commença la reine avec colère ! Tu n’imagines pas comme je t’envie d’avoir cette seconde chance de pouvoir sentir ton enfant auprès de toi, moi qui dois vivre sans ma Anna ! Tu as peur pour nos origines, ne t’en fais pas cela va se régler ! Reviens dans trois jours au château avec ton fils !... En votre présence, je dirais tout à Agnarr ! Et ensemble, nous chercherons les cristaux pour enfin lever le voile et retrouver les nôtres !
-Tu… Tu me le jures Iduna ?
-Beata… N’oublie pas qui je suis ! Je suis une Picéaerd ! Et une Picéaerd ne rompt jamais ses engagements !
-Sauf ta mère avec les coupoles ! S’amusa Beata arrachant ainsi un véritable et sincère éclat de rire à la souveraine.
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Re: [FCU WHAT IF...] Et si… Anna et Elsa avaient été séparées pendant l’enfance ?... Le plan d'Emma Picéaerd
Sam 31 Déc 2022, 11:19
Oh la belle surprise de fin d'année!!!!
J'espère que tu vas la continuer et pas nous laisser sans rien au bout de quelques semaines! (oui je t'en veux pour ta fiction Queen Anna!... Même si honnêtement, je ne me souviens plus de l'histoire )
C'est marrant que tu t'attaques à ce genre d'écriture à changer un élément du film pour raconter une histoire, c'est plutôt @Dov qui fait ça ou même @Ansa avec les retour vers le passé.
D'ailleurs, à voir les élements qui sont rappellés. On redonne le nom de famille Northuldra d'Iduna, elle retrouve Beata qui est déjà la femme d'Olson. Tout ça se sont des choses qu'on a déjà vu chez toi dans Nouveaux défis, du coup il y a une partie de moi qui me demande si tu ne vas pas nous faire un "Retour vers le passé" de Nouveaux défis
La du coup je me pose beaucoup de questions: chez les Northuldra, y a forcément Andréas qui complote, Mamie Anna est en exil comme tu l'as dit. Il va falloir lever la brume et stopper les plans d'Emma Picéaerd mais cette fois, il n'y a pas de passerelle entre Anna et Elsa.
Il y a une phrase qui m'a fait lever un sourcil d'ailleurs c'est celle de Grand Pabby à Agnarr quand il lui demande à ce que tout le monde oublie Anna. Même lui dit "c'est une terrible décision", j'imagine bien dans sa tête "Mais pourquoi il me fait ça?! J'ai pas prévu que ça se passe comme ça, il va tout faire foirer!"
Bref, ça me fait me poser pleins de questions sur le FCU tout ça!
J'espère que tu vas la continuer et pas nous laisser sans rien au bout de quelques semaines! (oui je t'en veux pour ta fiction Queen Anna!... Même si honnêtement, je ne me souviens plus de l'histoire )
C'est marrant que tu t'attaques à ce genre d'écriture à changer un élément du film pour raconter une histoire, c'est plutôt @Dov qui fait ça ou même @Ansa avec les retour vers le passé.
D'ailleurs, à voir les élements qui sont rappellés. On redonne le nom de famille Northuldra d'Iduna, elle retrouve Beata qui est déjà la femme d'Olson. Tout ça se sont des choses qu'on a déjà vu chez toi dans Nouveaux défis, du coup il y a une partie de moi qui me demande si tu ne vas pas nous faire un "Retour vers le passé" de Nouveaux défis
La du coup je me pose beaucoup de questions: chez les Northuldra, y a forcément Andréas qui complote, Mamie Anna est en exil comme tu l'as dit. Il va falloir lever la brume et stopper les plans d'Emma Picéaerd mais cette fois, il n'y a pas de passerelle entre Anna et Elsa.
Il y a une phrase qui m'a fait lever un sourcil d'ailleurs c'est celle de Grand Pabby à Agnarr quand il lui demande à ce que tout le monde oublie Anna. Même lui dit "c'est une terrible décision", j'imagine bien dans sa tête "Mais pourquoi il me fait ça?! J'ai pas prévu que ça se passe comme ça, il va tout faire foirer!"
Bref, ça me fait me poser pleins de questions sur le FCU tout ça!
Re: [FCU WHAT IF...] Et si… Anna et Elsa avaient été séparées pendant l’enfance ?... Le plan d'Emma Picéaerd
Dim 01 Jan 2023, 15:02
Une grosse partie du début de ce chapitre constitue essentiellement le début du premier film.
Jusqu'à ce qu'Agnarr, en plus d'effacer les souvenirs de magie chez Anna, décide d'effacer tout souvenir d'Anna chez tout le monde, même chez Elsa pour qu'elle n'ait pas à souffrir de la séparation et de se rappeler de l'accident. Seuls Agnarr et Iduna, et le roi sait pertinnement qu'il devra vivre avec la conscience marqué par une décision, certes nécessaire pour le bien de tous, mais aussi très très dure à supporter pour lui comme pour sa femme. Puis Pabbie s’exécute, stockant les souvenirs dans des fioles. mais cela ne se pourtant fait pas pour Olson, qui avait accompagné la famille royale. Mais Agnarr se dit qu'avec son vieil âge, il saura ne pas faire l'erreur de le trahir. Il en fait donc l'escorte d'Iduna chaque fois qu'elle rendrait visite à sa petite rousse, dont elle s'appellera désormais Ylva aux yeux de tous, sur la demande d'Iduna. Cependant, Olson suggère, pour éviter que la curiosité d'Anna/Ylva ne cause des problème sur sa perte de mémoire, qu'elle soit élevé à Harmon chez son neveu Johan, marié mais sans enfant. Agnarr accepte : désormais, ce serra Ylva, fille de Johan et de Tomally.
Mais Iduna insiste pour accompagner Olson jusqu'à Harmon, afin de voir à quoi ressemblera la nouvelle de meure de sa fille. Puis c'est non sans avoir versées des larmes d'adieux que la reine s'en retourne avec son escorte chez elle. Sur le chemin, elle sympathise avec Béata, sans savoir que c'est celle qu'elle a connu enfant chez les northuldras. Mais Iduna se rend vite compte de cette réalité, et si Béata se refuse d'abord à se dévoiler, elle rend finalement les armes et se dévoile, tout comme son mari révèle qu'il est au courant des origines northuldras d'Iduna. la reine écoute alors le récit des deux tourtereaux, sur comment ils se sont rencontrés, mariés, comment Béata a franchi le mur de brume avec les cristaux d'espris, comment elle a eu un enfant, etc...
Devant toutes ces révélations, Iduna demande à Olson de la ramener au château et d'aller avec sa femme chez les trolls, avec leur fils. Elle a l'intention de tout révéler à Agnarr et de retrouver les cristaux d'esprits pour pouvoir retrouver son peuple.
Jusqu'à ce qu'Agnarr, en plus d'effacer les souvenirs de magie chez Anna, décide d'effacer tout souvenir d'Anna chez tout le monde, même chez Elsa pour qu'elle n'ait pas à souffrir de la séparation et de se rappeler de l'accident. Seuls Agnarr et Iduna, et le roi sait pertinnement qu'il devra vivre avec la conscience marqué par une décision, certes nécessaire pour le bien de tous, mais aussi très très dure à supporter pour lui comme pour sa femme. Puis Pabbie s’exécute, stockant les souvenirs dans des fioles. mais cela ne se pourtant fait pas pour Olson, qui avait accompagné la famille royale. Mais Agnarr se dit qu'avec son vieil âge, il saura ne pas faire l'erreur de le trahir. Il en fait donc l'escorte d'Iduna chaque fois qu'elle rendrait visite à sa petite rousse, dont elle s'appellera désormais Ylva aux yeux de tous, sur la demande d'Iduna. Cependant, Olson suggère, pour éviter que la curiosité d'Anna/Ylva ne cause des problème sur sa perte de mémoire, qu'elle soit élevé à Harmon chez son neveu Johan, marié mais sans enfant. Agnarr accepte : désormais, ce serra Ylva, fille de Johan et de Tomally.
Mais Iduna insiste pour accompagner Olson jusqu'à Harmon, afin de voir à quoi ressemblera la nouvelle de meure de sa fille. Puis c'est non sans avoir versées des larmes d'adieux que la reine s'en retourne avec son escorte chez elle. Sur le chemin, elle sympathise avec Béata, sans savoir que c'est celle qu'elle a connu enfant chez les northuldras. Mais Iduna se rend vite compte de cette réalité, et si Béata se refuse d'abord à se dévoiler, elle rend finalement les armes et se dévoile, tout comme son mari révèle qu'il est au courant des origines northuldras d'Iduna. la reine écoute alors le récit des deux tourtereaux, sur comment ils se sont rencontrés, mariés, comment Béata a franchi le mur de brume avec les cristaux d'espris, comment elle a eu un enfant, etc...
Devant toutes ces révélations, Iduna demande à Olson de la ramener au château et d'aller avec sa femme chez les trolls, avec leur fils. Elle a l'intention de tout révéler à Agnarr et de retrouver les cristaux d'esprits pour pouvoir retrouver son peuple.
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Re: [FCU WHAT IF...] Et si… Anna et Elsa avaient été séparées pendant l’enfance ?... Le plan d'Emma Picéaerd
Mar 03 Jan 2023, 20:26
- FloconnetteLégende du Royaume
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Re: [FCU WHAT IF...] Et si… Anna et Elsa avaient été séparées pendant l’enfance ?... Le plan d'Emma Picéaerd
Mer 04 Jan 2023, 13:31
Napoléon?
Un petit donc on va parler de Weselton?!
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- FrantzozeLégende du Royaume
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Re: [FCU WHAT IF...] Et si… Anna et Elsa avaient été séparées pendant l’enfance ?... Le plan d'Emma Picéaerd
Ven 06 Jan 2023, 21:09
Allez c'est parti pour la suite
Chapitre 2 : Nouvelle vie
-Elsa non !!! Tonna Agnarr.
La fillette stoppa immédiatement tout mouvement, les quelques flocons qui virevoltaient autour d’elle retombèrent lourdement. Iduna, comme par mimétisme avait également eu un sursaut, manquant de renverser sa tasse de thé. La princesse adressa une moue triste et désolée vers le roi qui fendit le cœur de sa mère. Depuis dix jours maintenant, les journées étaient rythmées par les remontrances d’Agnarr chaque fois que l’enfant souhaitait montrer son don. Elsa était une enfant docile et gentille, mais elle n’en restait pas moins une enfant. Le troll lui avait effacé les souvenirs de sa sœur et du terrible accident mais comment pouvait-elle désormais comprendre que son père lui interdise de produire de la neige alors qu’il en avait été en extase depuis sa plus tendre enfance.
-Pardon papa, je m’en veux de t’avoir fâché. Maman ? Puis-je te montrer comment je fais un bonhomme de neige ?
-Non Elsa ! Pas de neige ! Cache tes pouvoirs, n’en parle pas ! Coupa Agnarr avant qu’Iduna ne réponde.
-Mais pourquoi ? Vous aimiez me voir faire pourtant ? Ai-je fait une bêtise ?
-Non Elsa ! Tu n’as rien fait de mal. Articula Iduna qui sentit un haut le cœur la parcourir après cette phrase.
-Ca n’est pas le fait que cela soit bien ou mal Elsa. Tu es la princesse héritière, te voilà grande désormais et une princesse se doit d’être impeccable, le peuple doit sentir que tu lui ressembles pour que tu lui serves d’exemple. Ce pouvoir doit rester un secret, le comprends-tu Elsa ?! Cache tes pouvoirs ! N’en parle pas.
-Oui papa je comprends.
La fillette avait répondu par docilité mais peinait à comprendre la raison royale. Elle jeta un regard triste vers Iduna qui peinait à le soutenir, préférant détourner les yeux sur sa tasse de thé. Comme il pouvait paraître cruel que de faire penser à cette douce enfant que son pouvoir fut une bêtise, néanmoins, il était impossible désormais de lui expliquer à quel point il pouvait se révéler dangereux maintenant qu’Anna avait disparu de la mémoire de la princesse.
-Maman ? Puis-je te rendre l’hommage à la reine par une révérence protocolaire ? Madame Kitell me l’a enseigné tout à l’heure. A toi aussi papa ?
Fort heureusement, Elsa était une charmante enfant, elle ne s’offusquait d’aucune règle qui pouvait paraître stricte. Pour elle, c’était la normalité et son devoir en tant qu’héritière présomptive. L’enfant avait une extraordinaire capacité à s’adapter. Iduna se releva et posa son breuvage se tenant aux côtés du roi. Avec un sourire, fière d’appliquer au mieux les royales leçons, la petite blonde, s’éloigna au niveau de la porte puis se rapprocha d’un pas lent et digne, tête haute, enfin, à quatre pas du couple royal, s’agenouilla, regard vers le sol. La position était parfaite, une véritable petite danseuse alors qu’elle se relevait dignement. Agée de huit ans, Elsa était capable de réaliser une révérence dont pouvaient être jalouse toutes les plus grandes aristocrates de la bonne société.
-Bravo Elsa ! C’était très respectueux, distingué et élégant !
-Vraiment maman ?! Répondit l’enfant les yeux brillants.
-En effet, tu progresses de jour en jour Elsa, tu feras une excellente monarque un jour !
-Merci papa. Je suis heureuse que tu sois content de mes progrès.
-Il se fait tard Elsa, tu devrais remonter et penses à remercier Madame Kitell pour ses leçons.
-Oh oui ! J’ai hâte qu’elle me montre les prochaines étapes du protocole pour une réception !
-Hélas elle ne le fera pas Elsa, quand tu la verras, tu lui diras également au revoir car Madame Kittel nous quitte. Elle ainsi que les gouvernantes.
-Quoi ? Mais pourquoi papa ? Madame Kittel ne veut plus me donner de leçons ? L’aurais-je fâché ?
-Non tu n’as… rien fait de mal Elsa ! Commenta la reine en essayant de contrôler ses spasmes.
-Ta mère a raison Elsa, c’est une décision royale… Un roi n’a pas à justifier de ses plans, tu le comprendras un jour.
-Bien, si tu le dis papa… Puis-je s’il te plait manquer ma leçon d’Histoire pour avoir plus de temps pour faire mes adieux à Madame Kittel ? Je rattraperai cette leçon sur mon temps de jeu après le thé. Pourrais-je également assister à l’arrivée de la nouvelle intendante ? J’espère qu’elle sera douce elle aussi.
-Il n’y aura pas d’autres intendantes Elsa, le château réduit son personnel c’est tout ce que tu dois savoir. Désormais l’entièreté de tes leçons se feront avec moi et ta mère pour les questions de réceptions protocolaires. Et pour ton autre demande concernant ta leçon, c’est non ! Elle se tiendra avec moi à l’heure prévue dans mon cabinet de travail, ta préceptrice Madame Larsen nous quitte également ce matin.
L’enfant déçue n’eût pas le temps de répliquer que la tasse en porcelaine de la souveraine se brisa au sol rependant le breuvage sur ses chaussures. En hâte, Iduna se baissa pour ramasser les débris, s’écorchant la main sur la porcelaine coupante.
-Oh maman, laisse-moi te soulager… Commença la fillette voulant appliquer sa glace.
-Elsa ! qu’ai-je-dit ?! Tes pouvoirs ! Trancha le roi d’une voix sévère que la princesse n’avait jamais entendu.
-Agnarr ! Cela suffit !
-Mais ma chère…
-Agnarr non ! Je te remercie Elsa, ça n’est rien ne t’en fais pas. Eloigne-toi pour ne pas risquer à ton tour de te blesser, et pour ce qui est de tes adieux à Madame Kittel, bien entendu que tu pourras prendre ce temps. Je pense que tu voudras dire au revoir à Madame Larsen également…
-Iduna ! La princesse Elsa se doit de…
-Mon ami, je suis certaine que vous aviez oublié vos rendez-vous de l’après-midi concernant les partenariats commerciaux avec Weselton que vous comptiez renégocier. Puisque vous vous chargez de l’enseignement d’Elsa désormais, vous conviendrez que vous ne pouvez lui accorder sa leçon alors, autant qu’elle se montre une princesse digne de son rang en raccompagnant avec dignité et honneur les personnels zélés qui nous ont accompagnés de si longues années, aussi bien pour la princesse… Que pour nous même mon ami, vous vous en souvenez n’est-ce pas ?
-Je… Je tâcherai de trouver un moment pour moi aussi y assister ! Grommela le roi.
-La chose est entendue ! Tu peux te retirer Elsa si tu le souhaites et dès à présent profiter de ton temps avec ces dames. Et ne te préoccupes pas de ta leçon pour aujourd’hui, garde ton temps de jeu ma chérie, ton père est très occupé, vous rattraperez cela un autre jour…
-Merci maman. Je préfère aller à la bibliothèque et étudier seule cette leçon pour que nous ne perdions pas de temps… Papa, Maman… Hum pardon… Vos Majestés ! Termina la fillette avec une nouvelle révérence impeccable.
Iduna lui offrit un sourire et la princesse redevînt une enfant, presque comme les autres, quittant la grande salle en trottinant vers la bibliothèque. La porte fermée, le roi se chargea avec son mouchoir de panser la main coupée d’Iduna. Il agissait avec grande douceur mais pourtant, son regard était dur lorsqu’il croisa les yeux azur de la reine. L’ancienne Northuldra soutînt ce regard. Elle connaissait si bien ces yeux mais ne les reconnaissaient plus depuis le terrible accident. Dix jours déjà. Dix jours qu’elle voulait tout dire au souverain. Elle en avait offert trois à Beata pour revenir, mais cette dernière restait introuvable.
-Pourquoi avoir dit cela Iduna ?... Je n’ai pas souvenir de t’avoir vu me contredire, et encore moins mentir, surtout lorsque je prends la parole en tant que roi… Commença Agnarr qui sortit Iduna de ses pensées.
-Plait-il ?
-Ne fais pas l’innocente ! J’ai annulé la venue de l’ambassadeur de Weselton pour justement consacrer mon temps à l’éducation d’Elsa !
-C’est une enfant Agnarr ! Elle connait Madame Kitell depuis qu’elle a ouvert les yeux ! De même pour Madame Larsen ! Elle ne peut pas comprendre que le monde qu’elle a toujours connu, ses habitudes, les personnes qu’elle côtoie, que tout change si brusquement !
-Je ne le fais pas par plaisir Iduna ! Madame Kitell sert la couronne depuis ma plus tendre enfance, Madame Larsen depuis notre adolescence ! Ne crois pas que cela ne m’importe pas, ni que cela me mette en joie que de peiner Elsa ! Si je le fais, c’est pour la protéger de ses pouvoirs ! Personne ne doit savoir !
-Et lui interdire des adieux, c’est pour la protéger ?... Non Agnarr, c’est juste cruel. Et si, j’interviens pour te contredire en tant que roi, chaque fois que tu fais une erreur, ne l’oublie jamais, c’était même une des leçons de Madame Larsen quand nos fiançailles ont été prononcées. Je dois t’approuver, mais surtout t’aider à voir ! C’est ce que j’ai fait, même si cela doit nous avoir couté un service en porcelaine !
-C’était celui de ma mère, je l’avais en horreur ! Ton sang sur ce mouchoir m’attriste bien davantage…
-ça n’est qu’une égratignure et… J’ai une amie qu’il me tarde de te présenter qui saura soigner ceci en un rien de temps.
-Toute personne qui prend soin de toi est une bénédiction ! Il me tarde de la rencontrer !
-Je le souhaite aussi, j’espère qu’elle viendra bientôt ! D’ici là…Votre Majesté, puisque vous n’avez rien de prévu cette après-midi, puis-je compter sur votre présence auprès de la princesse pour saluer le départ de nos chers serviteurs ?
-Iduna… Tu sais que je déteste quand tu t’adresses à moi ainsi…
-Permettez-moi d’insister Sire !
-S’il plaît à ma reine, qu’il en soit ainsi, je serai honoré d’être à vos côtés. Souleva le roi avec un baise main sur la blessure de son épouse.
-Etais-ce nécessaire Agnarr ?! Les congédier ?! Elles font presque partie de la famille…
-C’est pour protéger tout le monde… Iduna nous avons même perdu quelqu’un de notre famille pour cela !
-Prononce son nom Agnarr !... Elle existe toujours !
-Anna… Quand vas-tu la voir ?
-Je… n’ai pas vu Olson pour qu’il m’emmène…
-Pourquoi pas partir dès cet après-midi ? Tu pourrais accompagner Madame Larsen à Harmon ?
-Pardon ?
-Tu ne pensais pas que je les laisserai partir comme des malpropres ? Madame Kitell pourra jouir d’une retraite bien méritée ! Je lui offre une maison convenable et une rente confortable pour qu’elle ne manque de rien. Pour Madame Larsen, je lui ai offert un poste de préceptrice pour des enfants d’Harmon… Je lui ai naturellement signalé que la fille de la boulangerie ferait partie de ses élèves… Avec des frais bien entendu réglés d’avance…
-Tu as vraiment fait ça Agnarr ?
-Je n’oublierai jamais Anna !
De l’intérieur de son uniforme, Agnarr dévoila à son épouse l’acte de naissance de la cadette d’Arendelle ainsi qu’un arbre généalogique manuscrit sur lequel la petite princesse occupe la dernière branche aux côtés d’Elsa d’Arendelle. Le monarque, pourtant habitué à masquer ses émotions cette fois, sans aucune pudeur, embrassa tendrement le précieux sésame puis plongea à nouveau son regard dans celui de son épouse.
-C’est la seule preuve qui demeure, je fus soulagé de la retrouver dans mes archives. Je la ferai ranger dans les archives secrètes de la bibliothèque royale. Tu pourrais étrenner ta nouvelle identité auprès d’Anna ! J’ai prévenu Madame Larsen que ses gages étaient pris en charge par une mystérieuse mécène. Si elle te voit, elle ne posera aucune question, tu pourras ainsi être pour elle, une amie proche de la préceptrice ? J’ai fait réserver pour vous deux des chambres dans l’hôtel de ville d’Harmon pour cette nuit et la nuit prochaine…
-Tu as vraiment pensé à tout Agnarr ! Je prépare mes affaires !
-N’oublie pas de l’embrasser pour moi ! Même si elle ne doit rien savoir…
Le couple royal s’offrit une longue étreinte. Iduna se sentit soulagée auprès de son époux. Le monarque se devait de se montrer froid et dur mais sous la carapace, le cœur tendre et aimant d’Agnarr demeurait toujours. Quelques heures plus tard, comme il l’avait promis à sa belle, le souverain d’Arendelle se tenait fièrement au bas du grand escalier royal pour accompagner le triste départ des deux femmes. Elsa n’était pas en reste, aux côtés d’Iduna, heureuse de pouvoir participer à cette cérémonie. Alors que madame Kitell quittait l’escalier, la fillette offrit à l’intendante une révérence parfaite. Agnarr désapprouvait, il était tout à fait inhabituelle qu’une princesse royale ne s’agenouille face à une domestique mais le léger coup de coude de son épouse l’obligea à rester stoïque. Les deux domestiques, gênées par l’excès de politesse de l’enfant la remercièrent chaleureusement avant de faire face au roi.
-Notre princesse a raison c’est bien à nous de nous incliner devant vous pour tout votre dévouement à la couronne. Madame Kitell, j’ai fait en sorte que vos affaires soient emportées dans votre nouveau logis. Kay aura veillé à ce que vous ne manquiez de rien ! Sachez que la couronne sera toujours attentive à votre confort et votre bien être en Arendelle !
-Je vous remercie votre Altesse, je suis navrée de ne pouvoir terminer ma mission auprès de la princesse…
-Votre dévouement vous honore Madame mais il est temps que vous puissiez goûter au repos. Quant à vous Madame Larsen, la couronne vous remercie d’aller faire profiter votre savoir et vos compétences vers la bourgade d’Harmon..
-Que votre Altesse me pardonne cette audace mais, ça n’est pas une décision volontaire. Ma chère Elsa, voici mes deux dernières leçons pour vous. Tout d’abord, notez que je vous donne là un bien mauvais exemple en osant contredire une directive royale. La couronne est sacrée c’est un outrage qui est fait là. En revanche n’oubliez pas Mademoiselle que votre père vous offre aussi un piètre exemple. Vous priver ainsi d’un savoir est une grave faute, signe qu’il n’a hélas pas suivi mes leçons alors qu’il n’avait pas l’excuse de votre jeune âge !
-Votre franchise me manquera Madame Larsen… Mais je me souviens de vos leçons, c’est vous qui disiez qu’un prince ou une princesse ne peut recevoir meilleure formation que de la part du souverain, c’est pour cela que je m’engage à m’acquitter de cette tache auprès de la princesse.
-Pour le bien d’Arendelle, j’espère Majesté que vous ne regretterez pas votre décision d’aujourd’hui !
Madame Larsen ne cachait pas sa déception et n’accorda un sourire que pour la princesse héritière qui n’était pas responsable mais aussi pour sa collègue Madame Kitell. La préceptrice insista pour demeurer au plus près de la famille et assister au départ de l’ainée afin qu’il soit le plus digne possible et que la vieille intendante reçoive les honneurs qu’elle méritait. La cérémonie terminée, ce fut au tour de Madame Larsen de prendre congé.
-Attendez ! Lança soudain Iduna depuis la cour.
-Qu’y a-t-il votre Altesse ? Demanda la préceptrice en montant dans son carrosse.
-Attendez, vous n’allez pas partir sans votre mécène.
-Je n’ai que peu d’intérêt pour ces gens, sans doute une personnalité forcée par votre époux pour m’assurer une rente, si cette personne n’est pas capable de d’être ponctuelle, tant pis pour elle. Vous savez que l’exactitude de l’heure est…
-Un principe de vie pour vous et pour tout membre de la bonne société. Termina la reine.
-Au moins vous, vous écoutiez les leçons…
-Si ma mère vous entendait…
-Plait-il ? N’étiez-vous pas, sauf votre respect, une orpheline ?
-Si… Si je l’étais néanmoins… J’ai quelques souvenirs de mes parents… Souffla Iduna gênée. Décidément, elle avait de plus en plus de mal à garder son secret.
-Certes… Pardonnez ma curiosité fort peu convenable. Bien, votre Altesse, je me dois de vous quitter néanmoins, tant pis pour ce mécène dont je ne connais rien, je n’ai que mépris pour les gens indignes d’être à l’heure.
-Oh… Alors grand bien m’en fasse, car je suis là devant vous !
-Pardon ?
-C’est moi que vous attendiez ! Permettez ? Demanda Iduna en montant dans le véhicule avant de faire signe au cocher de partir.
-Alors là votre Altesse… Vous allez devoir m’expliquer ! Commença Madame Larsen alors que le chariot s’éloignait.
Depuis les marches du château, le souverain et sa fille observaient le départ de madame Larsen.
-Papa ? Pourquoi maman est également partie ?
-Maman veille à ce que Madame Larsen soit bien installée. Elle t’a inculqué la nécessité de bien traiter nos collaborateurs…
-Dans ce cas, pourquoi ne pas avoir fait de même pour Madame Kitell ? Puis-je aller en son logis vérifier si tout va bien ?
-Non Elsa ! Ca n’est pas ton rôle. Madame Kitell est bien plus proche, Kay et Gerda pourront s’en charger ! Mais trêve de bavardages Elsa ! L’heure tourne !
-Oh oui Papa, tu as raison, c’est l’heure du thé ! Pourrais-je avoir quelques gâteaux avec ? Oh et papa, pourquoi ne pas en profiter toi et moi pour prendre un panier et le prendre en compagnie de Madame Kitell, cela serait un beau remerciement…
-Oublie donc le thé Elsa ! Nous n’avons pas le temps : Nous avons des leçons à voir toi et moi ! Nous dinerons ensemble dans mon cabinet de travail entre deux chapitres !
-Oh, oui bien sûr papa ! Je suis contente que tu aies pu libérer ton précieux temps pour des leçons !!
-Je suis ravi que tu le prennes ainsi Elsa… Kay ! Une fois votre retour fait de chez Madame Kitell, donnez ses gages au personnel et fermez toutes les portes, plus personne n’entre ni ne sort !
-Il sera fait selon vos désirs votre Altesse… Soupira la majordome surpris de cette décision.
-Colonel Halricsen, aucun passe-droit ! Aucune tolérance, à compter de demain, toute personne étrangère au château qui s’approche, peu importe qui il est, homme, femme, enfant, sera immédiatement mis aux arrêts, faîtes passer l’ordre à vos hommes et à la population !
-A vos ordres Altesse ! Commenta l’homme d’arme au garde à vous.
Elsa avait entendu son père et fut estomaquée d’une telle décision. L’enfant ne comprenait pas. Le château pourtant grouillant de vie depuis qu’elle était au monde allait donc grandement se vider ? Pourquoi ce changement ? Elle aurait voulu questionner son père mais comprit que ça n’était pas convenable que de questionner ainsi le monarque. Sans doute son père devait-il avoir une bonne raison d’agir ainsi. Avec un sourire, elle préféra lui prendre la main et marcher tranquillement vers le cabinet royal. Au fond de son cœur elle espérait un jour, se montrer aussi digne et sage qu’Agnarr et elle aussi, capable de prendre ce genre de curieuses décisions qui étaient sans doute, les meilleurs possibles pour le royaume.
Avec zèle, l’enfant se montra une élève attentive et assidue aux lourdes leçons d’Agnarr. Le monarque savait énormément de choses, Elsa se rendait bien compte qu’il faisait des efforts pour prendre son temps pour elle mais, même pour elle, cela finissait par devenir compliquée de rester concentrée. Après plus de deux longues heures sans interruption d’une obscure leçon paternelle sur l’ascendance de la famille royale en provenance d’Arnevik, la fillette commençait à fatiguer…
-Pourquoi on ne vit pas à Arnevik si notre ancêtre c’est le fondateur de cette ville ? Coupa finalement l’enfant alors que son père parlait des réformes des premiers âges.
-Comment ?... Hum… Le royaume a été fondé par Aren le grand, la forteresse bâtie ici même où se dresse le château, Arnved n’a pas voulu déménager le pouvoir du royaume ni le renommer !
-Pourquoi ? Les gens d’Arnevik ils doivent être tristes !
-C’est… Le fjord d’Arendelle est un emplacement plus stratégique pour les acheminements commerciaux, et plus aisément défendable.
-Mais Arnevik c’est quand même un port, donc les bateaux ils peuvent aussi y aller…
-La… La navigation dans le détroit peut être complexe, Arendelle était un meilleur endroit c’est tout… Allons Elsa reprenons !
-Oh papa ! Regarde dehors ! C’est la pleine lune, tu crois qu’elle éclairait autant lors du couronnement d’Arnved ?
-Je… Oui sans doute Elsa, c’est la lune tout simplement !
-Et pourquoi les autres rois ils n’ont pas fait une fête de la lune ?!
-Oh mais ça suffit Elsa ! Cela n’a rien à voir avec notre leçon ! C’est impossible tu es bien comme… S’emporta le roi avant de se reprendre au dernier moment.
-Je te demande pardon papa… Mais, à qui ressemblais-je ?
-A personne ma princesse… Tu es unique voilà tout…
-Je suis désolée si je t’ai énervé papa, je suis un peu fatigué ! Peut être pourrions nous jouer un petit peu avant de poursuivre ? Regarde !
-Non Elsa ! Non ! Pas de neige ! Stoppa sévère le souverain.
C’était la première fois qu’Elsa entendait son père réellement lever la voix alors qu’il avait quitté sa chaise. Par crainte, l’enfant avait reculé de deux pas et un jet de glace était sorti de ses doigts pour frapper la bibliothèque royale, faisant passer le gel à quelques centimètres de la tête du souverain. Agnarr était furieux mais, face au regard apeuré de sa fille, il reprit son calme. Il ne souhaitait pas donner cette image à sa fille. Lui qui avait craint toute son enfance les colères d’un père imposant et strict, il était hors de question qu’il soit un homme comme cela. Avec douceur, faisant face à la cheminée, il s’agenouilla au niveau de l’enfant. La princesse était intelligente, il fallait lui faire comprendre.
-Je suis désole de t’avoir fait peur Elsa. Tu te demandes ce qu’il se passe, tu as raison et tu es assez grande pour comprendre. Regarde la bibliothèque…
-Oh tes livres ! Pardon, je suis désolée papa, je n’ai pas fait exprès c’était un accident ! Lança la fillette alors qu’Agnarr sentit un énorme poids sur son cœur, lui remémorant le terrible accident avec Anna.
-Justement Elsa… Cet accident ne doit pas arriver. C’est pour cela que personne ne doit rien savoir sur ta magie ! Jamais ! Cela pourrait être dangereux ! Tu pourrais blesser quelqu’un, on pourrait te vouloir du mal à cause de ce pouvoir !
-Mais je ne veux faire de mal à personne papa !
-Je sais Elsa ! Bien sur que tu ne veux de mal à personne, mais tu te rends compte avec cette bibliothèque le danger que cela représente…
-Non papa ! Je… Je ne veux faire de mal à personne…
Elsa était terrifiée, en cet instant elle qui voyait sa neige comme un amusement la prenait soudain comme une véritable menace. Sans le vouloir, de légers flocons s’échappaient de ses doigts et du givre apparaissait sous ses pieds.
-Calme toi Elsa… Cache tes pouvoirs… Tempéra Agnarr d’une voix douce.
-Je n’y arrive pas papa !
-Attends ! Respire calmement !
Aussitôt, le roi s’empressa de regagner son bureau et y récupéra une paire de gants de satin blanc dans son tiroir puis, avec beaucoup de précaution, une fois l’enfant calmée, l’aida à les enfiler.
-Tiens, ça sera mieux avec des gants, voilà, cache tes pouvoirs…
-N’en parle pas ! Termina Elsa pour montrer qu’elle avait appris la leçon.
-Exactement ma princesse, tu verras, tôt ou tard, tu sauras les maîtriser…
-Je n’en sais rien papa… Ces pouvoirs me font peur ! Fit l’enfant qui ne détachait plus son regard du givre sur la bibliothèque.
-Cela passera Elsa ! Cela passera ! Tenta le roi, qui se demandait s’il n’avait pas fait une erreur de montrer la dangerosité de ces pouvoirs à sa fille, en cet instant, il regrettait de ne pas avoir Iduna auprès d’elle. A n’en pas douter la reine d’Arendelle aurait su quoi faire.
Hélas pour Agnarr, en cet instant, son épouse se trouvait à des dizaines de lieux de là et récupérait enfin ses appartements auprès de l’hôtel de ville d’Harmon que le souverain avait pris soin de faire préparer pour elle et pour Madame Larsen. Les deux femmes s’installèrent chacune sans un mot, la préceptrice toujours estomaquée que la reine fusse sa mécène.
Le lendemain matin, les deux femmes se retrouvèrent en marche vers la boulangerie Tomally. Madame Larsen dévisageait sa compagne de route.
-Pardonnez-moi votre altesse, mais sous quel nom dois-je vous appeler déjà ?
-Ylva !... Et surtout, pas d’altesse entre nous. Je suis ici dame Ylva, une de vos plus anciennes amies !
-Une amie ? Et votre altesse viendra-t-elle me rendre visite d’autres fois que ce jour si elle est réellement une amie ? Lança madame Larsen avec ironie.
-Si vous étiez la mienne Ada, vous m’appelleriez par mon nom et non par ce titre ! Et… Oui je compte venir régulièrement et je prendrais volontiers le thé en votre compagnie…
-J’ai toujours grandement apprécié votre esprit… Ylva c’est bien cela ? Fit la femme en tendant sa main.
-C’est bien cela et… Je voudrais que vous sachiez, pour vous comme pour tous ici je n’aurai qu’un nom d’emprunt mais, je ne compte pas être une amie de façade, je me préoccupe sincèrement de vous et je souhaite que nous puissions converser vous et moi par lettre…
-J’espère en ce cas que votre orthographe s’est amélioré !
-Il l’est !... Je faisais exprès d’avoir plus d’erreurs qu’Agnarr, après tout c’est le roi !
-Règle numéro 1 ! S’amusa Madame Larsen.
-Et si nous entrions ? Il me tarde de découvrir votre élève…
-Vraiment ? Ou serait-ce plutôt l’attrait des viennoiseries ?
-Vous me connaissez bien ! Mentit Iduna.
Les deux femmes finalement complices pénétrèrent dans la boulangerie Tomally. Rapidement, le couple vînt les accueillir, ils avaient été mis au courant de leur venue. Tomally, s’empressa de les faire monter. Le cœur d’Iduna battit la chamade en pénétrant l’humble logis. Il n’était pas grand, mais douillet, chaleureux et confortable. A n’en pas douter, une enfant pourrait grandir heureuse ici.
-Anna ! Anna ma puce approche, sors de ta cachette !
-Quoi ?!... Promis maman je n’ai pris aucun gâteau dans la cuisine et… j’ai dit quoi ?
Le cœur d’Iduna manquât un battement lorsque la jolie rousse apparut devant ses yeux. Le mot « maman » lui avait serré le cœur tant elle savait qu’il ne lui était pas destiné. Madame Larsen de son côté adressait un regard plus sévère à l’enfant, la professionnelle voyait davantage les règles de bonne conduite à inculquer à la demoiselle qui paraissait bien plus dissipée que la princesse royale.
-Mon trésor, je te présente madame Larsen, une célèbre préceptrice qui aura la bonté de venir te donner des leçons et voici…
-Bonjour ma petite, tu peux m’appeler Ylva ! Je suis une bonne amie de Madame Larsen et… de ton grand-oncle Olson !
-J’ai un grand tonton Olson ?! C’est qui ? Pourquoi je ne l’ai jamais rencontré ?! Il viendra un jour maman ?
-Euh…
-Oui ! Oui bien sûr qu’il viendra ! Il passera probablement quelques fois avec moi ! Si tu veux que je vienne te voir ma grande… Quand je viendrais voir mon amie Madame Larsen !
-T’es pas une autre maîtresse j’espère ! Parce que je n’aime pas trop les leçons…
-Ni les bonnes manières de se présenter mademoiselle ! Il nous faudra corriger cela dès demain !
-Laissez Ada ! Voyons cette enfant est pleine de vie c’est tout… Soupira Iduna avec un sourire forcé pour l’enfant.
La souveraine incognito continua de passer toute la journée auprès de la famille Tomally alors que Madame Larsen les quitta rapidement pour gagner son nouveau logement. Iduna fut impressionnée de la simplicité et la chaleur de ces gens. Ils semblaient si loin de la rigueur martiale d’Olson et ceci n’était pas pour déplaire à la reine, pourtant, à l’heure de partir, l’ancienne Northuldra ne put s’empêcher d’essuyer une larme. Contre elle, elle serrait un petit sac dans lequel se trouvait deux poupées de chiffon. C’étaient les poupées préférées de sa cadette. Elle souhaitait les lui donner mais la fillette, gentille et curieuse de nature n’avait pas montré une plus grande affection pour elle que pour n’importe quel inconnu. Cette crainte ne quitta pas la reine de tout le voyage retour, et si sa petite princesse oubliée finalement ne l’aimait pas.
-Votre Majesté ! Votre Majesté !
Iduna sortit de sa torpeur alors que son carrosse arrivait dans la cour du château. Intriguée elle sortit rapidement et vit Olson, essoufflé accourir à sa rencontre.
-Général mais ? Que se passe-t-il ? Voilà des jours que j’attendais de vos nouvelles ? Comment va Beata ?
-Justement, il est question d’elle !
-Vraiment ? Où est-elle ?
-Au secret madame ! Avec son fils !
-Quoi ? Mais comment ?!
-Mon subordonné, le colonel Halricsen ! Il les a appréhendés alors qu’ils tentaient de vous voir hier soir…
-Mais ? Pourquoi les avoir enfermés ?
-Il… Il a appliqué les ordres de sa Majesté ! Je n’ai rien pu faire ! Lança le général
-Rassurez-vous cela va se régler croyez-moi ! Menez-moi les voir !
A ces mots et au pas de course, Iduna suivit le général vers les geôles royales avant d’être stoppés devant la porte.
-Général, avec tout le respect que je vous dois, vous n’avez rien à faire ici ! Ne m’obligez pas à faire un rapport contre vous !
-Halricsen ! Il suffit laissez-moi entrer ! Tempêta Olson.
-Vous n’avez aucun ordre à me donner mon Général ! Je ne les reçois que de sa Majesté, maintenant circulez où je serai contraint de vous faire mettre aux arrêts ! Vous et la dame derrière !
-Vous oseriez vraiment me mettre aux arrêts colonel Halricsen ? Demanda Iduna qui se dévoila face au militaire.
-La r… Madame ! Bredouilla l’homme avec une révérence.
-Bien, puisque les présentations sont faites ! Colonel, ouvrez la porte et libérez ces prisonniers !
-Hum… Pardonnez-moi madame mais… C’est impossible, cette décision ne peut venir que du roi en personne !
-Eh bien dans ce cas, ouvrez, je veux voir ces personnes et allez me chercher le roi !
-Madame… Je ne peux pas, c’est contraire au protocole, je ne puis laisser l’entrée sans…
-Colonel Halricsen, que préférez-vous, aller déranger le roi pour lui dire de venir rejoindre son épouse qui le demande, ou que je me déplace en personne pour aller signaler à mon époux que son officier Halricsen vient de me menacer d’une incarcération ?
-Je suis désolé votre Altesse mais quitter mon poste est…
-Parce que le général Olson, votre supérieur ne peut pas vous remplacer peut-être ?!
-C’est… Contraire aux règles et…
-Halricsen, je perds patience ! Soit, vous allez chercher le roi immédiatement, soit je m’en charge ! Et croyez-moi monsieur je ne suis pas d’humeur je vous garantie que je ferai tout pour ruiner votre carrière !
L’homme d’armes devînt blême et finit par céder. Il laissa le trousseau à son supérieur et s’empressa d’aller chercher le souverain laissant Olson et Iduna seuls.
-Mais qui est ce monsieur ?! Fulmina Iduna.
-Le colonel Halricsen… Légèrement plus jeune que moi mais depuis toujours un arriviste carriériste ! D’ailleurs votre altesse, cet homme détestait profondément votre oncle Pieter !
-Eh bien Olson ! Pour vous entendre sortir de votre réserve et critiquer ainsi un homme d’arme, vous ne devez pas le porter dans votre cœur !
-Cet homme a toujours voulu ma place ! Je repousse ma retraite pour ne pas le laisser passer général et devenir le conseiller militaire privilégié de sa Majesté… Pardon votre Altesse ! Beata !!!! C’est moi !!!
-Niklas ?! Lança une voix derrière des barreaux.
-Beata !!! Comment est-ce possible ?! Fit Iduna qui n’avait que faire du général sur cet instant.
-J’ai voulu te voir mais, cette andouille qui sert de militaire nous est tombé dessus… Oh et je te présente… mon fils ! Fit Beata en désignant un petit garçon blond.
-Pauvre bonhomme ! Vous a-t-on nourri ?... Tenez ! Prenez ! Fit la reine en distribuant des viennoiseries qu’elle avait récupéré de la boulangerie Tomally
-Merci Madame. Souffla l’enfant.
-Kristoff ! On dit Majesté ! Intima sa mère.
-Kristoff ? Tu as nommé ton fils ainsi ?... C’est curieux, quand j’ai cru vous entendre au travers de la brume je pensais que tu le nommerais… Kaspian
-Chut !... C’était le cas, mais ce prénom nous aurait trahi… Et maintenant, il s’est habitué…
Les deux amies discutèrent quelques temps alors qu’Olson ouvrit les portes et s’empressa d’offrir une couverture au garçon alors qu’au loin, la voix du souverain se fit entendre.
-C’est intolérable colonel ! Quitter votre poste pour venir me déranger ! J’espère que vous avez une bonne explication ! Tonna Agnarr.
-C’est moi Agnarr l’explication !
-Iduna ?! Tu… Tu es rentrée ?! Mais que fais-tu ici ?!
-Ton général est venu me trouver car cet homme a fait emprisonner son épouse ! Indiqua la reine.
-Madame Olson ?! Mais ?! Que faîtes-vous là ?! Et qui est ce jeune garçon ?! Demanda le roi surpris.
-Ton Halricsen n’a pas trouvé meilleure idée que les faire arrêter sans ménagement.
-Mon roi pardonnez-moi mais, j’ai fait appliquer vos ordres ! Ces individus se tenaient en zone interdite !
-Vraiment ?! Madame Olson mais comment est-ce possible ! Vous qui avec votre époux sont de véritables modèles, la loi… reste la loi !
-Agnarr ! Nous parlons d’une femme exemplaire et d’un jeune enfant !
-Je le vois… Mais j’ai fait ordonner de tout fermer…
-Dois-je les remettre en cellule Majesté ? Demanda Halricsen.
-Non mais vous vous fichez de moi colonel ?! Fulmina le général.
-Halricsen, ça ira, je me charge de cette affaire, vous pouvez disposer, allez patrouiller sur les remparts colonel, merci ! Coupa Agnarr qui ne voulait pas que la tension monte.
A contre cœur, le militaire s’éclipsa, déçu de ne pouvoir continuer de voir son supérieur en mauvaise posture vis-à-vis du souverain. Dans une volonté d’apaisement, le roi s’abstient de tout commentaire avant de reprendre un visage fermé une fois le militaire parti.
-Olson, me voilà fort peiné de cette affaire. La loi est la loi !
-Agnarr ! Il est question d’un enfant !
-Je le sais, nous allons trouver une solution pour l’enfant évidemment, néanmoins pour ce qui est de…
-Votre Majesté ! je vous en prie écoutez-moi.
-Iduna !... Tu le sais je déteste quand…
-Votre altesse, votre reine insiste, vous ne savez pas tout… Plaida Iduna.
-Que désirez-vous ma reine ?
Iduna se rapprocha du roi. Son cœur battait la chamade. Cela faisait des années qu’elle redoutait ce moment, jamais elle n’aurait imaginé le faire devant des geôles, mais il était trop tard pour reculer désormais. Pendant de longues secondes, elle plongea son regard dans celui de son mari. Elle pouvait y percevoir toute la tendresse qu’Agnarr pouvait lui porter. Cela la rassura quelque peu, mais pour autant, c’était au roi qu’elle devait s’adresser, en plus de l’époux. Il était temps.
-Cela concerne également cette femme et cet enfant. Majesté, vous allez apprendre un grand secret.
-Vous m’inquiétez ma reine. Parlez ma mie. Souffla le souverain.
-Je dois vous parler de mon passé…
-Je vous écoute…
-Elsa non !!! Tonna Agnarr.
La fillette stoppa immédiatement tout mouvement, les quelques flocons qui virevoltaient autour d’elle retombèrent lourdement. Iduna, comme par mimétisme avait également eu un sursaut, manquant de renverser sa tasse de thé. La princesse adressa une moue triste et désolée vers le roi qui fendit le cœur de sa mère. Depuis dix jours maintenant, les journées étaient rythmées par les remontrances d’Agnarr chaque fois que l’enfant souhaitait montrer son don. Elsa était une enfant docile et gentille, mais elle n’en restait pas moins une enfant. Le troll lui avait effacé les souvenirs de sa sœur et du terrible accident mais comment pouvait-elle désormais comprendre que son père lui interdise de produire de la neige alors qu’il en avait été en extase depuis sa plus tendre enfance.
-Pardon papa, je m’en veux de t’avoir fâché. Maman ? Puis-je te montrer comment je fais un bonhomme de neige ?
-Non Elsa ! Pas de neige ! Cache tes pouvoirs, n’en parle pas ! Coupa Agnarr avant qu’Iduna ne réponde.
-Mais pourquoi ? Vous aimiez me voir faire pourtant ? Ai-je fait une bêtise ?
-Non Elsa ! Tu n’as rien fait de mal. Articula Iduna qui sentit un haut le cœur la parcourir après cette phrase.
-Ca n’est pas le fait que cela soit bien ou mal Elsa. Tu es la princesse héritière, te voilà grande désormais et une princesse se doit d’être impeccable, le peuple doit sentir que tu lui ressembles pour que tu lui serves d’exemple. Ce pouvoir doit rester un secret, le comprends-tu Elsa ?! Cache tes pouvoirs ! N’en parle pas.
-Oui papa je comprends.
La fillette avait répondu par docilité mais peinait à comprendre la raison royale. Elle jeta un regard triste vers Iduna qui peinait à le soutenir, préférant détourner les yeux sur sa tasse de thé. Comme il pouvait paraître cruel que de faire penser à cette douce enfant que son pouvoir fut une bêtise, néanmoins, il était impossible désormais de lui expliquer à quel point il pouvait se révéler dangereux maintenant qu’Anna avait disparu de la mémoire de la princesse.
-Maman ? Puis-je te rendre l’hommage à la reine par une révérence protocolaire ? Madame Kitell me l’a enseigné tout à l’heure. A toi aussi papa ?
Fort heureusement, Elsa était une charmante enfant, elle ne s’offusquait d’aucune règle qui pouvait paraître stricte. Pour elle, c’était la normalité et son devoir en tant qu’héritière présomptive. L’enfant avait une extraordinaire capacité à s’adapter. Iduna se releva et posa son breuvage se tenant aux côtés du roi. Avec un sourire, fière d’appliquer au mieux les royales leçons, la petite blonde, s’éloigna au niveau de la porte puis se rapprocha d’un pas lent et digne, tête haute, enfin, à quatre pas du couple royal, s’agenouilla, regard vers le sol. La position était parfaite, une véritable petite danseuse alors qu’elle se relevait dignement. Agée de huit ans, Elsa était capable de réaliser une révérence dont pouvaient être jalouse toutes les plus grandes aristocrates de la bonne société.
-Bravo Elsa ! C’était très respectueux, distingué et élégant !
-Vraiment maman ?! Répondit l’enfant les yeux brillants.
-En effet, tu progresses de jour en jour Elsa, tu feras une excellente monarque un jour !
-Merci papa. Je suis heureuse que tu sois content de mes progrès.
-Il se fait tard Elsa, tu devrais remonter et penses à remercier Madame Kitell pour ses leçons.
-Oh oui ! J’ai hâte qu’elle me montre les prochaines étapes du protocole pour une réception !
-Hélas elle ne le fera pas Elsa, quand tu la verras, tu lui diras également au revoir car Madame Kittel nous quitte. Elle ainsi que les gouvernantes.
-Quoi ? Mais pourquoi papa ? Madame Kittel ne veut plus me donner de leçons ? L’aurais-je fâché ?
-Non tu n’as… rien fait de mal Elsa ! Commenta la reine en essayant de contrôler ses spasmes.
-Ta mère a raison Elsa, c’est une décision royale… Un roi n’a pas à justifier de ses plans, tu le comprendras un jour.
-Bien, si tu le dis papa… Puis-je s’il te plait manquer ma leçon d’Histoire pour avoir plus de temps pour faire mes adieux à Madame Kittel ? Je rattraperai cette leçon sur mon temps de jeu après le thé. Pourrais-je également assister à l’arrivée de la nouvelle intendante ? J’espère qu’elle sera douce elle aussi.
-Il n’y aura pas d’autres intendantes Elsa, le château réduit son personnel c’est tout ce que tu dois savoir. Désormais l’entièreté de tes leçons se feront avec moi et ta mère pour les questions de réceptions protocolaires. Et pour ton autre demande concernant ta leçon, c’est non ! Elle se tiendra avec moi à l’heure prévue dans mon cabinet de travail, ta préceptrice Madame Larsen nous quitte également ce matin.
L’enfant déçue n’eût pas le temps de répliquer que la tasse en porcelaine de la souveraine se brisa au sol rependant le breuvage sur ses chaussures. En hâte, Iduna se baissa pour ramasser les débris, s’écorchant la main sur la porcelaine coupante.
-Oh maman, laisse-moi te soulager… Commença la fillette voulant appliquer sa glace.
-Elsa ! qu’ai-je-dit ?! Tes pouvoirs ! Trancha le roi d’une voix sévère que la princesse n’avait jamais entendu.
-Agnarr ! Cela suffit !
-Mais ma chère…
-Agnarr non ! Je te remercie Elsa, ça n’est rien ne t’en fais pas. Eloigne-toi pour ne pas risquer à ton tour de te blesser, et pour ce qui est de tes adieux à Madame Kittel, bien entendu que tu pourras prendre ce temps. Je pense que tu voudras dire au revoir à Madame Larsen également…
-Iduna ! La princesse Elsa se doit de…
-Mon ami, je suis certaine que vous aviez oublié vos rendez-vous de l’après-midi concernant les partenariats commerciaux avec Weselton que vous comptiez renégocier. Puisque vous vous chargez de l’enseignement d’Elsa désormais, vous conviendrez que vous ne pouvez lui accorder sa leçon alors, autant qu’elle se montre une princesse digne de son rang en raccompagnant avec dignité et honneur les personnels zélés qui nous ont accompagnés de si longues années, aussi bien pour la princesse… Que pour nous même mon ami, vous vous en souvenez n’est-ce pas ?
-Je… Je tâcherai de trouver un moment pour moi aussi y assister ! Grommela le roi.
-La chose est entendue ! Tu peux te retirer Elsa si tu le souhaites et dès à présent profiter de ton temps avec ces dames. Et ne te préoccupes pas de ta leçon pour aujourd’hui, garde ton temps de jeu ma chérie, ton père est très occupé, vous rattraperez cela un autre jour…
-Merci maman. Je préfère aller à la bibliothèque et étudier seule cette leçon pour que nous ne perdions pas de temps… Papa, Maman… Hum pardon… Vos Majestés ! Termina la fillette avec une nouvelle révérence impeccable.
Iduna lui offrit un sourire et la princesse redevînt une enfant, presque comme les autres, quittant la grande salle en trottinant vers la bibliothèque. La porte fermée, le roi se chargea avec son mouchoir de panser la main coupée d’Iduna. Il agissait avec grande douceur mais pourtant, son regard était dur lorsqu’il croisa les yeux azur de la reine. L’ancienne Northuldra soutînt ce regard. Elle connaissait si bien ces yeux mais ne les reconnaissaient plus depuis le terrible accident. Dix jours déjà. Dix jours qu’elle voulait tout dire au souverain. Elle en avait offert trois à Beata pour revenir, mais cette dernière restait introuvable.
-Pourquoi avoir dit cela Iduna ?... Je n’ai pas souvenir de t’avoir vu me contredire, et encore moins mentir, surtout lorsque je prends la parole en tant que roi… Commença Agnarr qui sortit Iduna de ses pensées.
-Plait-il ?
-Ne fais pas l’innocente ! J’ai annulé la venue de l’ambassadeur de Weselton pour justement consacrer mon temps à l’éducation d’Elsa !
-C’est une enfant Agnarr ! Elle connait Madame Kitell depuis qu’elle a ouvert les yeux ! De même pour Madame Larsen ! Elle ne peut pas comprendre que le monde qu’elle a toujours connu, ses habitudes, les personnes qu’elle côtoie, que tout change si brusquement !
-Je ne le fais pas par plaisir Iduna ! Madame Kitell sert la couronne depuis ma plus tendre enfance, Madame Larsen depuis notre adolescence ! Ne crois pas que cela ne m’importe pas, ni que cela me mette en joie que de peiner Elsa ! Si je le fais, c’est pour la protéger de ses pouvoirs ! Personne ne doit savoir !
-Et lui interdire des adieux, c’est pour la protéger ?... Non Agnarr, c’est juste cruel. Et si, j’interviens pour te contredire en tant que roi, chaque fois que tu fais une erreur, ne l’oublie jamais, c’était même une des leçons de Madame Larsen quand nos fiançailles ont été prononcées. Je dois t’approuver, mais surtout t’aider à voir ! C’est ce que j’ai fait, même si cela doit nous avoir couté un service en porcelaine !
-C’était celui de ma mère, je l’avais en horreur ! Ton sang sur ce mouchoir m’attriste bien davantage…
-ça n’est qu’une égratignure et… J’ai une amie qu’il me tarde de te présenter qui saura soigner ceci en un rien de temps.
-Toute personne qui prend soin de toi est une bénédiction ! Il me tarde de la rencontrer !
-Je le souhaite aussi, j’espère qu’elle viendra bientôt ! D’ici là…Votre Majesté, puisque vous n’avez rien de prévu cette après-midi, puis-je compter sur votre présence auprès de la princesse pour saluer le départ de nos chers serviteurs ?
-Iduna… Tu sais que je déteste quand tu t’adresses à moi ainsi…
-Permettez-moi d’insister Sire !
-S’il plaît à ma reine, qu’il en soit ainsi, je serai honoré d’être à vos côtés. Souleva le roi avec un baise main sur la blessure de son épouse.
-Etais-ce nécessaire Agnarr ?! Les congédier ?! Elles font presque partie de la famille…
-C’est pour protéger tout le monde… Iduna nous avons même perdu quelqu’un de notre famille pour cela !
-Prononce son nom Agnarr !... Elle existe toujours !
-Anna… Quand vas-tu la voir ?
-Je… n’ai pas vu Olson pour qu’il m’emmène…
-Pourquoi pas partir dès cet après-midi ? Tu pourrais accompagner Madame Larsen à Harmon ?
-Pardon ?
-Tu ne pensais pas que je les laisserai partir comme des malpropres ? Madame Kitell pourra jouir d’une retraite bien méritée ! Je lui offre une maison convenable et une rente confortable pour qu’elle ne manque de rien. Pour Madame Larsen, je lui ai offert un poste de préceptrice pour des enfants d’Harmon… Je lui ai naturellement signalé que la fille de la boulangerie ferait partie de ses élèves… Avec des frais bien entendu réglés d’avance…
-Tu as vraiment fait ça Agnarr ?
-Je n’oublierai jamais Anna !
De l’intérieur de son uniforme, Agnarr dévoila à son épouse l’acte de naissance de la cadette d’Arendelle ainsi qu’un arbre généalogique manuscrit sur lequel la petite princesse occupe la dernière branche aux côtés d’Elsa d’Arendelle. Le monarque, pourtant habitué à masquer ses émotions cette fois, sans aucune pudeur, embrassa tendrement le précieux sésame puis plongea à nouveau son regard dans celui de son épouse.
-C’est la seule preuve qui demeure, je fus soulagé de la retrouver dans mes archives. Je la ferai ranger dans les archives secrètes de la bibliothèque royale. Tu pourrais étrenner ta nouvelle identité auprès d’Anna ! J’ai prévenu Madame Larsen que ses gages étaient pris en charge par une mystérieuse mécène. Si elle te voit, elle ne posera aucune question, tu pourras ainsi être pour elle, une amie proche de la préceptrice ? J’ai fait réserver pour vous deux des chambres dans l’hôtel de ville d’Harmon pour cette nuit et la nuit prochaine…
-Tu as vraiment pensé à tout Agnarr ! Je prépare mes affaires !
-N’oublie pas de l’embrasser pour moi ! Même si elle ne doit rien savoir…
Le couple royal s’offrit une longue étreinte. Iduna se sentit soulagée auprès de son époux. Le monarque se devait de se montrer froid et dur mais sous la carapace, le cœur tendre et aimant d’Agnarr demeurait toujours. Quelques heures plus tard, comme il l’avait promis à sa belle, le souverain d’Arendelle se tenait fièrement au bas du grand escalier royal pour accompagner le triste départ des deux femmes. Elsa n’était pas en reste, aux côtés d’Iduna, heureuse de pouvoir participer à cette cérémonie. Alors que madame Kitell quittait l’escalier, la fillette offrit à l’intendante une révérence parfaite. Agnarr désapprouvait, il était tout à fait inhabituelle qu’une princesse royale ne s’agenouille face à une domestique mais le léger coup de coude de son épouse l’obligea à rester stoïque. Les deux domestiques, gênées par l’excès de politesse de l’enfant la remercièrent chaleureusement avant de faire face au roi.
-Notre princesse a raison c’est bien à nous de nous incliner devant vous pour tout votre dévouement à la couronne. Madame Kitell, j’ai fait en sorte que vos affaires soient emportées dans votre nouveau logis. Kay aura veillé à ce que vous ne manquiez de rien ! Sachez que la couronne sera toujours attentive à votre confort et votre bien être en Arendelle !
-Je vous remercie votre Altesse, je suis navrée de ne pouvoir terminer ma mission auprès de la princesse…
-Votre dévouement vous honore Madame mais il est temps que vous puissiez goûter au repos. Quant à vous Madame Larsen, la couronne vous remercie d’aller faire profiter votre savoir et vos compétences vers la bourgade d’Harmon..
-Que votre Altesse me pardonne cette audace mais, ça n’est pas une décision volontaire. Ma chère Elsa, voici mes deux dernières leçons pour vous. Tout d’abord, notez que je vous donne là un bien mauvais exemple en osant contredire une directive royale. La couronne est sacrée c’est un outrage qui est fait là. En revanche n’oubliez pas Mademoiselle que votre père vous offre aussi un piètre exemple. Vous priver ainsi d’un savoir est une grave faute, signe qu’il n’a hélas pas suivi mes leçons alors qu’il n’avait pas l’excuse de votre jeune âge !
-Votre franchise me manquera Madame Larsen… Mais je me souviens de vos leçons, c’est vous qui disiez qu’un prince ou une princesse ne peut recevoir meilleure formation que de la part du souverain, c’est pour cela que je m’engage à m’acquitter de cette tache auprès de la princesse.
-Pour le bien d’Arendelle, j’espère Majesté que vous ne regretterez pas votre décision d’aujourd’hui !
Madame Larsen ne cachait pas sa déception et n’accorda un sourire que pour la princesse héritière qui n’était pas responsable mais aussi pour sa collègue Madame Kitell. La préceptrice insista pour demeurer au plus près de la famille et assister au départ de l’ainée afin qu’il soit le plus digne possible et que la vieille intendante reçoive les honneurs qu’elle méritait. La cérémonie terminée, ce fut au tour de Madame Larsen de prendre congé.
-Attendez ! Lança soudain Iduna depuis la cour.
-Qu’y a-t-il votre Altesse ? Demanda la préceptrice en montant dans son carrosse.
-Attendez, vous n’allez pas partir sans votre mécène.
-Je n’ai que peu d’intérêt pour ces gens, sans doute une personnalité forcée par votre époux pour m’assurer une rente, si cette personne n’est pas capable de d’être ponctuelle, tant pis pour elle. Vous savez que l’exactitude de l’heure est…
-Un principe de vie pour vous et pour tout membre de la bonne société. Termina la reine.
-Au moins vous, vous écoutiez les leçons…
-Si ma mère vous entendait…
-Plait-il ? N’étiez-vous pas, sauf votre respect, une orpheline ?
-Si… Si je l’étais néanmoins… J’ai quelques souvenirs de mes parents… Souffla Iduna gênée. Décidément, elle avait de plus en plus de mal à garder son secret.
-Certes… Pardonnez ma curiosité fort peu convenable. Bien, votre Altesse, je me dois de vous quitter néanmoins, tant pis pour ce mécène dont je ne connais rien, je n’ai que mépris pour les gens indignes d’être à l’heure.
-Oh… Alors grand bien m’en fasse, car je suis là devant vous !
-Pardon ?
-C’est moi que vous attendiez ! Permettez ? Demanda Iduna en montant dans le véhicule avant de faire signe au cocher de partir.
-Alors là votre Altesse… Vous allez devoir m’expliquer ! Commença Madame Larsen alors que le chariot s’éloignait.
Depuis les marches du château, le souverain et sa fille observaient le départ de madame Larsen.
-Papa ? Pourquoi maman est également partie ?
-Maman veille à ce que Madame Larsen soit bien installée. Elle t’a inculqué la nécessité de bien traiter nos collaborateurs…
-Dans ce cas, pourquoi ne pas avoir fait de même pour Madame Kitell ? Puis-je aller en son logis vérifier si tout va bien ?
-Non Elsa ! Ca n’est pas ton rôle. Madame Kitell est bien plus proche, Kay et Gerda pourront s’en charger ! Mais trêve de bavardages Elsa ! L’heure tourne !
-Oh oui Papa, tu as raison, c’est l’heure du thé ! Pourrais-je avoir quelques gâteaux avec ? Oh et papa, pourquoi ne pas en profiter toi et moi pour prendre un panier et le prendre en compagnie de Madame Kitell, cela serait un beau remerciement…
-Oublie donc le thé Elsa ! Nous n’avons pas le temps : Nous avons des leçons à voir toi et moi ! Nous dinerons ensemble dans mon cabinet de travail entre deux chapitres !
-Oh, oui bien sûr papa ! Je suis contente que tu aies pu libérer ton précieux temps pour des leçons !!
-Je suis ravi que tu le prennes ainsi Elsa… Kay ! Une fois votre retour fait de chez Madame Kitell, donnez ses gages au personnel et fermez toutes les portes, plus personne n’entre ni ne sort !
-Il sera fait selon vos désirs votre Altesse… Soupira la majordome surpris de cette décision.
-Colonel Halricsen, aucun passe-droit ! Aucune tolérance, à compter de demain, toute personne étrangère au château qui s’approche, peu importe qui il est, homme, femme, enfant, sera immédiatement mis aux arrêts, faîtes passer l’ordre à vos hommes et à la population !
-A vos ordres Altesse ! Commenta l’homme d’arme au garde à vous.
Elsa avait entendu son père et fut estomaquée d’une telle décision. L’enfant ne comprenait pas. Le château pourtant grouillant de vie depuis qu’elle était au monde allait donc grandement se vider ? Pourquoi ce changement ? Elle aurait voulu questionner son père mais comprit que ça n’était pas convenable que de questionner ainsi le monarque. Sans doute son père devait-il avoir une bonne raison d’agir ainsi. Avec un sourire, elle préféra lui prendre la main et marcher tranquillement vers le cabinet royal. Au fond de son cœur elle espérait un jour, se montrer aussi digne et sage qu’Agnarr et elle aussi, capable de prendre ce genre de curieuses décisions qui étaient sans doute, les meilleurs possibles pour le royaume.
Avec zèle, l’enfant se montra une élève attentive et assidue aux lourdes leçons d’Agnarr. Le monarque savait énormément de choses, Elsa se rendait bien compte qu’il faisait des efforts pour prendre son temps pour elle mais, même pour elle, cela finissait par devenir compliquée de rester concentrée. Après plus de deux longues heures sans interruption d’une obscure leçon paternelle sur l’ascendance de la famille royale en provenance d’Arnevik, la fillette commençait à fatiguer…
-Pourquoi on ne vit pas à Arnevik si notre ancêtre c’est le fondateur de cette ville ? Coupa finalement l’enfant alors que son père parlait des réformes des premiers âges.
-Comment ?... Hum… Le royaume a été fondé par Aren le grand, la forteresse bâtie ici même où se dresse le château, Arnved n’a pas voulu déménager le pouvoir du royaume ni le renommer !
-Pourquoi ? Les gens d’Arnevik ils doivent être tristes !
-C’est… Le fjord d’Arendelle est un emplacement plus stratégique pour les acheminements commerciaux, et plus aisément défendable.
-Mais Arnevik c’est quand même un port, donc les bateaux ils peuvent aussi y aller…
-La… La navigation dans le détroit peut être complexe, Arendelle était un meilleur endroit c’est tout… Allons Elsa reprenons !
-Oh papa ! Regarde dehors ! C’est la pleine lune, tu crois qu’elle éclairait autant lors du couronnement d’Arnved ?
-Je… Oui sans doute Elsa, c’est la lune tout simplement !
-Et pourquoi les autres rois ils n’ont pas fait une fête de la lune ?!
-Oh mais ça suffit Elsa ! Cela n’a rien à voir avec notre leçon ! C’est impossible tu es bien comme… S’emporta le roi avant de se reprendre au dernier moment.
-Je te demande pardon papa… Mais, à qui ressemblais-je ?
-A personne ma princesse… Tu es unique voilà tout…
-Je suis désolée si je t’ai énervé papa, je suis un peu fatigué ! Peut être pourrions nous jouer un petit peu avant de poursuivre ? Regarde !
-Non Elsa ! Non ! Pas de neige ! Stoppa sévère le souverain.
C’était la première fois qu’Elsa entendait son père réellement lever la voix alors qu’il avait quitté sa chaise. Par crainte, l’enfant avait reculé de deux pas et un jet de glace était sorti de ses doigts pour frapper la bibliothèque royale, faisant passer le gel à quelques centimètres de la tête du souverain. Agnarr était furieux mais, face au regard apeuré de sa fille, il reprit son calme. Il ne souhaitait pas donner cette image à sa fille. Lui qui avait craint toute son enfance les colères d’un père imposant et strict, il était hors de question qu’il soit un homme comme cela. Avec douceur, faisant face à la cheminée, il s’agenouilla au niveau de l’enfant. La princesse était intelligente, il fallait lui faire comprendre.
-Je suis désole de t’avoir fait peur Elsa. Tu te demandes ce qu’il se passe, tu as raison et tu es assez grande pour comprendre. Regarde la bibliothèque…
-Oh tes livres ! Pardon, je suis désolée papa, je n’ai pas fait exprès c’était un accident ! Lança la fillette alors qu’Agnarr sentit un énorme poids sur son cœur, lui remémorant le terrible accident avec Anna.
-Justement Elsa… Cet accident ne doit pas arriver. C’est pour cela que personne ne doit rien savoir sur ta magie ! Jamais ! Cela pourrait être dangereux ! Tu pourrais blesser quelqu’un, on pourrait te vouloir du mal à cause de ce pouvoir !
-Mais je ne veux faire de mal à personne papa !
-Je sais Elsa ! Bien sur que tu ne veux de mal à personne, mais tu te rends compte avec cette bibliothèque le danger que cela représente…
-Non papa ! Je… Je ne veux faire de mal à personne…
Elsa était terrifiée, en cet instant elle qui voyait sa neige comme un amusement la prenait soudain comme une véritable menace. Sans le vouloir, de légers flocons s’échappaient de ses doigts et du givre apparaissait sous ses pieds.
-Calme toi Elsa… Cache tes pouvoirs… Tempéra Agnarr d’une voix douce.
-Je n’y arrive pas papa !
-Attends ! Respire calmement !
Aussitôt, le roi s’empressa de regagner son bureau et y récupéra une paire de gants de satin blanc dans son tiroir puis, avec beaucoup de précaution, une fois l’enfant calmée, l’aida à les enfiler.
-Tiens, ça sera mieux avec des gants, voilà, cache tes pouvoirs…
-N’en parle pas ! Termina Elsa pour montrer qu’elle avait appris la leçon.
-Exactement ma princesse, tu verras, tôt ou tard, tu sauras les maîtriser…
-Je n’en sais rien papa… Ces pouvoirs me font peur ! Fit l’enfant qui ne détachait plus son regard du givre sur la bibliothèque.
-Cela passera Elsa ! Cela passera ! Tenta le roi, qui se demandait s’il n’avait pas fait une erreur de montrer la dangerosité de ces pouvoirs à sa fille, en cet instant, il regrettait de ne pas avoir Iduna auprès d’elle. A n’en pas douter la reine d’Arendelle aurait su quoi faire.
Hélas pour Agnarr, en cet instant, son épouse se trouvait à des dizaines de lieux de là et récupérait enfin ses appartements auprès de l’hôtel de ville d’Harmon que le souverain avait pris soin de faire préparer pour elle et pour Madame Larsen. Les deux femmes s’installèrent chacune sans un mot, la préceptrice toujours estomaquée que la reine fusse sa mécène.
Le lendemain matin, les deux femmes se retrouvèrent en marche vers la boulangerie Tomally. Madame Larsen dévisageait sa compagne de route.
-Pardonnez-moi votre altesse, mais sous quel nom dois-je vous appeler déjà ?
-Ylva !... Et surtout, pas d’altesse entre nous. Je suis ici dame Ylva, une de vos plus anciennes amies !
-Une amie ? Et votre altesse viendra-t-elle me rendre visite d’autres fois que ce jour si elle est réellement une amie ? Lança madame Larsen avec ironie.
-Si vous étiez la mienne Ada, vous m’appelleriez par mon nom et non par ce titre ! Et… Oui je compte venir régulièrement et je prendrais volontiers le thé en votre compagnie…
-J’ai toujours grandement apprécié votre esprit… Ylva c’est bien cela ? Fit la femme en tendant sa main.
-C’est bien cela et… Je voudrais que vous sachiez, pour vous comme pour tous ici je n’aurai qu’un nom d’emprunt mais, je ne compte pas être une amie de façade, je me préoccupe sincèrement de vous et je souhaite que nous puissions converser vous et moi par lettre…
-J’espère en ce cas que votre orthographe s’est amélioré !
-Il l’est !... Je faisais exprès d’avoir plus d’erreurs qu’Agnarr, après tout c’est le roi !
-Règle numéro 1 ! S’amusa Madame Larsen.
-Et si nous entrions ? Il me tarde de découvrir votre élève…
-Vraiment ? Ou serait-ce plutôt l’attrait des viennoiseries ?
-Vous me connaissez bien ! Mentit Iduna.
Les deux femmes finalement complices pénétrèrent dans la boulangerie Tomally. Rapidement, le couple vînt les accueillir, ils avaient été mis au courant de leur venue. Tomally, s’empressa de les faire monter. Le cœur d’Iduna battit la chamade en pénétrant l’humble logis. Il n’était pas grand, mais douillet, chaleureux et confortable. A n’en pas douter, une enfant pourrait grandir heureuse ici.
-Anna ! Anna ma puce approche, sors de ta cachette !
-Quoi ?!... Promis maman je n’ai pris aucun gâteau dans la cuisine et… j’ai dit quoi ?
Le cœur d’Iduna manquât un battement lorsque la jolie rousse apparut devant ses yeux. Le mot « maman » lui avait serré le cœur tant elle savait qu’il ne lui était pas destiné. Madame Larsen de son côté adressait un regard plus sévère à l’enfant, la professionnelle voyait davantage les règles de bonne conduite à inculquer à la demoiselle qui paraissait bien plus dissipée que la princesse royale.
-Mon trésor, je te présente madame Larsen, une célèbre préceptrice qui aura la bonté de venir te donner des leçons et voici…
-Bonjour ma petite, tu peux m’appeler Ylva ! Je suis une bonne amie de Madame Larsen et… de ton grand-oncle Olson !
-J’ai un grand tonton Olson ?! C’est qui ? Pourquoi je ne l’ai jamais rencontré ?! Il viendra un jour maman ?
-Euh…
-Oui ! Oui bien sûr qu’il viendra ! Il passera probablement quelques fois avec moi ! Si tu veux que je vienne te voir ma grande… Quand je viendrais voir mon amie Madame Larsen !
-T’es pas une autre maîtresse j’espère ! Parce que je n’aime pas trop les leçons…
-Ni les bonnes manières de se présenter mademoiselle ! Il nous faudra corriger cela dès demain !
-Laissez Ada ! Voyons cette enfant est pleine de vie c’est tout… Soupira Iduna avec un sourire forcé pour l’enfant.
La souveraine incognito continua de passer toute la journée auprès de la famille Tomally alors que Madame Larsen les quitta rapidement pour gagner son nouveau logement. Iduna fut impressionnée de la simplicité et la chaleur de ces gens. Ils semblaient si loin de la rigueur martiale d’Olson et ceci n’était pas pour déplaire à la reine, pourtant, à l’heure de partir, l’ancienne Northuldra ne put s’empêcher d’essuyer une larme. Contre elle, elle serrait un petit sac dans lequel se trouvait deux poupées de chiffon. C’étaient les poupées préférées de sa cadette. Elle souhaitait les lui donner mais la fillette, gentille et curieuse de nature n’avait pas montré une plus grande affection pour elle que pour n’importe quel inconnu. Cette crainte ne quitta pas la reine de tout le voyage retour, et si sa petite princesse oubliée finalement ne l’aimait pas.
-Votre Majesté ! Votre Majesté !
Iduna sortit de sa torpeur alors que son carrosse arrivait dans la cour du château. Intriguée elle sortit rapidement et vit Olson, essoufflé accourir à sa rencontre.
-Général mais ? Que se passe-t-il ? Voilà des jours que j’attendais de vos nouvelles ? Comment va Beata ?
-Justement, il est question d’elle !
-Vraiment ? Où est-elle ?
-Au secret madame ! Avec son fils !
-Quoi ? Mais comment ?!
-Mon subordonné, le colonel Halricsen ! Il les a appréhendés alors qu’ils tentaient de vous voir hier soir…
-Mais ? Pourquoi les avoir enfermés ?
-Il… Il a appliqué les ordres de sa Majesté ! Je n’ai rien pu faire ! Lança le général
-Rassurez-vous cela va se régler croyez-moi ! Menez-moi les voir !
A ces mots et au pas de course, Iduna suivit le général vers les geôles royales avant d’être stoppés devant la porte.
-Général, avec tout le respect que je vous dois, vous n’avez rien à faire ici ! Ne m’obligez pas à faire un rapport contre vous !
-Halricsen ! Il suffit laissez-moi entrer ! Tempêta Olson.
-Vous n’avez aucun ordre à me donner mon Général ! Je ne les reçois que de sa Majesté, maintenant circulez où je serai contraint de vous faire mettre aux arrêts ! Vous et la dame derrière !
-Vous oseriez vraiment me mettre aux arrêts colonel Halricsen ? Demanda Iduna qui se dévoila face au militaire.
-La r… Madame ! Bredouilla l’homme avec une révérence.
-Bien, puisque les présentations sont faites ! Colonel, ouvrez la porte et libérez ces prisonniers !
-Hum… Pardonnez-moi madame mais… C’est impossible, cette décision ne peut venir que du roi en personne !
-Eh bien dans ce cas, ouvrez, je veux voir ces personnes et allez me chercher le roi !
-Madame… Je ne peux pas, c’est contraire au protocole, je ne puis laisser l’entrée sans…
-Colonel Halricsen, que préférez-vous, aller déranger le roi pour lui dire de venir rejoindre son épouse qui le demande, ou que je me déplace en personne pour aller signaler à mon époux que son officier Halricsen vient de me menacer d’une incarcération ?
-Je suis désolé votre Altesse mais quitter mon poste est…
-Parce que le général Olson, votre supérieur ne peut pas vous remplacer peut-être ?!
-C’est… Contraire aux règles et…
-Halricsen, je perds patience ! Soit, vous allez chercher le roi immédiatement, soit je m’en charge ! Et croyez-moi monsieur je ne suis pas d’humeur je vous garantie que je ferai tout pour ruiner votre carrière !
L’homme d’armes devînt blême et finit par céder. Il laissa le trousseau à son supérieur et s’empressa d’aller chercher le souverain laissant Olson et Iduna seuls.
-Mais qui est ce monsieur ?! Fulmina Iduna.
-Le colonel Halricsen… Légèrement plus jeune que moi mais depuis toujours un arriviste carriériste ! D’ailleurs votre altesse, cet homme détestait profondément votre oncle Pieter !
-Eh bien Olson ! Pour vous entendre sortir de votre réserve et critiquer ainsi un homme d’arme, vous ne devez pas le porter dans votre cœur !
-Cet homme a toujours voulu ma place ! Je repousse ma retraite pour ne pas le laisser passer général et devenir le conseiller militaire privilégié de sa Majesté… Pardon votre Altesse ! Beata !!!! C’est moi !!!
-Niklas ?! Lança une voix derrière des barreaux.
-Beata !!! Comment est-ce possible ?! Fit Iduna qui n’avait que faire du général sur cet instant.
-J’ai voulu te voir mais, cette andouille qui sert de militaire nous est tombé dessus… Oh et je te présente… mon fils ! Fit Beata en désignant un petit garçon blond.
-Pauvre bonhomme ! Vous a-t-on nourri ?... Tenez ! Prenez ! Fit la reine en distribuant des viennoiseries qu’elle avait récupéré de la boulangerie Tomally
-Merci Madame. Souffla l’enfant.
-Kristoff ! On dit Majesté ! Intima sa mère.
-Kristoff ? Tu as nommé ton fils ainsi ?... C’est curieux, quand j’ai cru vous entendre au travers de la brume je pensais que tu le nommerais… Kaspian
-Chut !... C’était le cas, mais ce prénom nous aurait trahi… Et maintenant, il s’est habitué…
Les deux amies discutèrent quelques temps alors qu’Olson ouvrit les portes et s’empressa d’offrir une couverture au garçon alors qu’au loin, la voix du souverain se fit entendre.
-C’est intolérable colonel ! Quitter votre poste pour venir me déranger ! J’espère que vous avez une bonne explication ! Tonna Agnarr.
-C’est moi Agnarr l’explication !
-Iduna ?! Tu… Tu es rentrée ?! Mais que fais-tu ici ?!
-Ton général est venu me trouver car cet homme a fait emprisonner son épouse ! Indiqua la reine.
-Madame Olson ?! Mais ?! Que faîtes-vous là ?! Et qui est ce jeune garçon ?! Demanda le roi surpris.
-Ton Halricsen n’a pas trouvé meilleure idée que les faire arrêter sans ménagement.
-Mon roi pardonnez-moi mais, j’ai fait appliquer vos ordres ! Ces individus se tenaient en zone interdite !
-Vraiment ?! Madame Olson mais comment est-ce possible ! Vous qui avec votre époux sont de véritables modèles, la loi… reste la loi !
-Agnarr ! Nous parlons d’une femme exemplaire et d’un jeune enfant !
-Je le vois… Mais j’ai fait ordonner de tout fermer…
-Dois-je les remettre en cellule Majesté ? Demanda Halricsen.
-Non mais vous vous fichez de moi colonel ?! Fulmina le général.
-Halricsen, ça ira, je me charge de cette affaire, vous pouvez disposer, allez patrouiller sur les remparts colonel, merci ! Coupa Agnarr qui ne voulait pas que la tension monte.
A contre cœur, le militaire s’éclipsa, déçu de ne pouvoir continuer de voir son supérieur en mauvaise posture vis-à-vis du souverain. Dans une volonté d’apaisement, le roi s’abstient de tout commentaire avant de reprendre un visage fermé une fois le militaire parti.
-Olson, me voilà fort peiné de cette affaire. La loi est la loi !
-Agnarr ! Il est question d’un enfant !
-Je le sais, nous allons trouver une solution pour l’enfant évidemment, néanmoins pour ce qui est de…
-Votre Majesté ! je vous en prie écoutez-moi.
-Iduna !... Tu le sais je déteste quand…
-Votre altesse, votre reine insiste, vous ne savez pas tout… Plaida Iduna.
-Que désirez-vous ma reine ?
Iduna se rapprocha du roi. Son cœur battait la chamade. Cela faisait des années qu’elle redoutait ce moment, jamais elle n’aurait imaginé le faire devant des geôles, mais il était trop tard pour reculer désormais. Pendant de longues secondes, elle plongea son regard dans celui de son mari. Elle pouvait y percevoir toute la tendresse qu’Agnarr pouvait lui porter. Cela la rassura quelque peu, mais pour autant, c’était au roi qu’elle devait s’adresser, en plus de l’époux. Il était temps.
-Cela concerne également cette femme et cet enfant. Majesté, vous allez apprendre un grand secret.
-Vous m’inquiétez ma reine. Parlez ma mie. Souffla le souverain.
-Je dois vous parler de mon passé…
-Je vous écoute…
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Re: [FCU WHAT IF...] Et si… Anna et Elsa avaient été séparées pendant l’enfance ?... Le plan d'Emma Picéaerd
Sam 07 Jan 2023, 09:35
Ah donc c'est confirmé on a le retour d'Agnarr recalé à l'examen de parentalité!
J'avais vraiment de la peine pour Elsa. Elle est toute gentille fait tout parfaitement, à chaque fois son père refuse sa demande! Le coup ou elle veut pouvoir dire au revoir en disant qu'elle va sacrifier son temps libre pour les leçons après et Agnarr qui refuse! WOW!!! J'ose à peine imaginer si ce type faisait ça à des gamins d'aujourd'hui!!!
Et au fait j'y repense. Iduna avait garantie à Elsa de pouvoir jouer mais quand elle est partie Agnarr en a rien eu à faire?!
Mon passage préféré: Quand Madame Larsen a bien remis à sa place Agnarr du coup dans le ton du chapitre c'était génial.
Dommage on a pas beaucoup vu Anna par contre
J'avais vraiment de la peine pour Elsa. Elle est toute gentille fait tout parfaitement, à chaque fois son père refuse sa demande! Le coup ou elle veut pouvoir dire au revoir en disant qu'elle va sacrifier son temps libre pour les leçons après et Agnarr qui refuse! WOW!!! J'ose à peine imaginer si ce type faisait ça à des gamins d'aujourd'hui!!!
Et au fait j'y repense. Iduna avait garantie à Elsa de pouvoir jouer mais quand elle est partie Agnarr en a rien eu à faire?!
Mon passage préféré: Quand Madame Larsen a bien remis à sa place Agnarr du coup dans le ton du chapitre c'était génial.
Dommage on a pas beaucoup vu Anna par contre
Re: [FCU WHAT IF...] Et si… Anna et Elsa avaient été séparées pendant l’enfance ?... Le plan d'Emma Picéaerd
Sam 07 Jan 2023, 10:27
Non sans mal, Agnarr et Iduna demandent à Elsa de ne jamais révéler son pouvoir devant quiconque tout en lui faisant suivre son éducation royal, pour se préparer au jour où elle succèdera à son père. Éducation qu'ils assumeront eux-même, le personnel étant réduit au strict minimum et donc que les précepteurs d'Elsa ne viendront plus assurer les cours, au grand déplaisir de la petite blonde, qui n'aurait même pas droit de leur faire ses adieux.
Mais une fois seuls, Iduna confronte Agnarr sur la dureté de l'éducation imposé à sa fille et le renvoi des tutrices, et Agnarr sur le flegme d'Iduna envers sa fille. Mais les tensions se calment quand Agnarr fait savoir qu'il a pensé à bien pensionner les tutrices, madame Larsen logeant donc à Harmon et Iduna devenant son mécène. Et surtout à retrouver et archiver un arbre généalogique de leur famille incluant leur deux filles, la seule preuve non-effacée de l'amnésie. Puis dans un acte de générosité paternel, poussée par la reine, le roi laisse finalement sa fille dire au revoir à ses tutrices, même si madame Larsen n'accueille pas favorablement son éducation maintenant incomplète transmise à son élève royal. Puis dans le même temps, Agnarr ordonne l'interdiction d'entrer et sortir du château à son ministre et son commandant.
Le temps passant, Agnarr s'occupe d'éduquer sa fille, mais un soir la situation est sur le point de dégringoler quand Agnarr, pris d’exaspérations, fait ressortir les pouvoirs de sa fille, abimant la bibliothèque au passage. Se ressaisissant, il offre les fameux gants à sa fille pour faciliter la dissimulation de ses pouvoirs.
Du côté d'Iduna, maintenant à Harmon avec madame Larsen et prenant le nom d'Ylva, elle profite d'une occasion de passer à la boulangerie pour rendre visite à sa fille avant de repartir pour Arendelle. Mais à peine arrivée, elle apprend que Béata et son fils ont été arrêtés et enfermés pour avoir voulu voir Iduna en pensant qu'elle était au château, cela sans savoir que les ordres donnés par Agnarr avaient été appliqués. D'abord confronté au caractère trop loyal et arriviste d'Halricsen, Iduna retrouve son amie et son fils, Kristoff/Kaspian avant de confronter son mari, pour avoir emprisonné un enfant avec sa mère, marié à Olson qui plus est.
Mais maintenant, étant devant sa meilleure amie northuldra, Iduna se sent prête à révéler son passé à Agnarr.
Mais une fois seuls, Iduna confronte Agnarr sur la dureté de l'éducation imposé à sa fille et le renvoi des tutrices, et Agnarr sur le flegme d'Iduna envers sa fille. Mais les tensions se calment quand Agnarr fait savoir qu'il a pensé à bien pensionner les tutrices, madame Larsen logeant donc à Harmon et Iduna devenant son mécène. Et surtout à retrouver et archiver un arbre généalogique de leur famille incluant leur deux filles, la seule preuve non-effacée de l'amnésie. Puis dans un acte de générosité paternel, poussée par la reine, le roi laisse finalement sa fille dire au revoir à ses tutrices, même si madame Larsen n'accueille pas favorablement son éducation maintenant incomplète transmise à son élève royal. Puis dans le même temps, Agnarr ordonne l'interdiction d'entrer et sortir du château à son ministre et son commandant.
Le temps passant, Agnarr s'occupe d'éduquer sa fille, mais un soir la situation est sur le point de dégringoler quand Agnarr, pris d’exaspérations, fait ressortir les pouvoirs de sa fille, abimant la bibliothèque au passage. Se ressaisissant, il offre les fameux gants à sa fille pour faciliter la dissimulation de ses pouvoirs.
Du côté d'Iduna, maintenant à Harmon avec madame Larsen et prenant le nom d'Ylva, elle profite d'une occasion de passer à la boulangerie pour rendre visite à sa fille avant de repartir pour Arendelle. Mais à peine arrivée, elle apprend que Béata et son fils ont été arrêtés et enfermés pour avoir voulu voir Iduna en pensant qu'elle était au château, cela sans savoir que les ordres donnés par Agnarr avaient été appliqués. D'abord confronté au caractère trop loyal et arriviste d'Halricsen, Iduna retrouve son amie et son fils, Kristoff/Kaspian avant de confronter son mari, pour avoir emprisonné un enfant avec sa mère, marié à Olson qui plus est.
Mais maintenant, étant devant sa meilleure amie northuldra, Iduna se sent prête à révéler son passé à Agnarr.
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Re: [FCU WHAT IF...] Et si… Anna et Elsa avaient été séparées pendant l’enfance ?... Le plan d'Emma Picéaerd
Sam 07 Jan 2023, 10:49
Chapitre 1 : Une famille brisée
Ok…Donc ça commence avec Elsa qui en prend plein sa tronche…C’est bon ! Je valide direct ! Et nous sommes donc en plein milieu du film…Elle vient de congeler la tête de sa sœur, son père et sa mère décident d’aller chez les trolls au lieu de Sorenson…
Ah oui pardon ! Il n’existe pas ici ! Grand Pabby explique donc le problème des pouvoirs d’Elsa
ET C’EST LA QUE TOUT BASCULE MESDAMES ET MESSIEURS ! Car oui ! Agnarr avait déjà pris une décision démentiel dans le film original mais là…C’est encore mieux.
Donc concrètement si on résume bien tu sacrifies ta cadette au profit de ton aînée…
Agnarr père de l’année ! ça va être sympa les réunions de famille ou va pas falloir faire de gaffe ! Tout le monde va être tendu comme un string ! (vient de voir le chapitre 2)
Regarde ! Même Anna a pas l’air chaude pour embarquer dans cette aventure ! Quoi ?! C’est toi qui décides…D’accord…Dudu ! Défends un minimum ta fille s’il te plaît !
Bon en vrai je sais, elle a quand même gueulé mais finalement Agnarr a le dernier mot et ça m’énerve
On a donc toute la famille qui se fait un dernier câlin parce que comme dirait Olaf
Puis Grand Pabbie appuie sur le bouton reset pour tout le monde…Sauf le général Olson visiblement…
Et là « beste réponse » de Grand Pabby :
Euh…T’es con* ou t’es con* ?! Donc si on suit cette logique tous les habitants se souviendront de la princesse Anna ! Parce que oui de toute façon il est impératif de se souvenir d’elle ! Pauvre bibiche ! Toute seule, perdue loin des siens ! :calin :
Bref passons ! Olson est moins débile et promets à Iduna qu’il l’emmènera voir Anna autant de fois qu’elle veut sous le nom…
YLVA ?! Sans déconner ?! Carrément ! Remarque ça devrait faire plaisir à notre naine favorite puisque c’est une Iduna qui a pris cette décision !
Et comme ceux sont de gros fumistes jusqu’au bout, Anna ne logera pas chez les Olson mais bien dans un patelin pourri nommé Harmon dans une…Boulangerie…On pourrait avoir une réaction du chocolat s’il vous plaît !
Ouais là les gars va sacrément falloir vous planquer ! Surtout qu’ils ne paument pas de temps et entreprennent le voyage tout de suite pour amener Anna endormie à la boulangerie. Et qui décide d’être du voyage ?! Iduna en personne bien évidemment !
Allez ! On veut toutes les infos gratinées sur les retrouvailles avec Béata !
Ah ? Béata veut pas lui parler sinon elle est démasquée…Oui c’est pas faux…Mais en même temps est-ce qu’elle ne se fout pas une énorme aiguille dans le pieds en restant dans le wagon avec eux ?! Non parce qu’elle pouvait tout aussi bien descendre tout de suite pour retourner à sa petite maison dans la prairie !
Elle est débile, elle aussi. Ce chapitre 1 devrait s’appeler « on aime se faire ch*** quand y en a pas besoin ! » Et quel hasard tout de même qu’Iduna repense à Béata pile à ce moment-là !
On a quand même une chance sur deux pour qu’elles se retrouvent ces deux-là…Mais finalement, ils arrivent à la boulangerie pépère et Iduna dépose Anna comme convenue.
J’vous raconte pas l’ambiance dans la charriotte sur le chemin du retour…
Et forcément après avoir bien pleurée, Iduna recherche un peu de chaleur humaine…Mais qui va-t-elle trouver ! Bah la seule pécore qui est dans le chariot bien entendu ! Béata….Je te le dis tout de suite…T’es grillée maintenant ! Faut tout avouer à la madame !
Allez abuse pas ! T’obstine pas à refuser ! De toute façon c’est la queen !
Voilà…Pose-toi là à côté d’elle et ne fais pas de bourde ! ça se passe bien au début ! On a une réécriture devinette du petit chaperon rouge façon le chaperon et le loup…
Iduna : Madame Olson comme vous avez de beaux yeux d’ambres.
Béata : C’est pour mieux te contempler mon enfant.
Iduna : Madame Olson comme vous avez des mains chaudes
Béata : C’est pour mieux te toucher mon enfant
QUOI ?! Mais qu’est-ce que je dis bon sang ! Et effectivement ! Il fallait bien que ça dérape à un moment ou un autre et c’est Béata qui finit par avouer à demi-mot qu’elle habitait dans une Forêt comme Iduna !
Allez, va ! On t’en veut pas Béata tu t’es bien battu ! De toute façon tu ne pouvais pas trop résisté face à Dudu ! Faites vous un câlin bon sang !
Voilà ! Là je dis oui ! Bon et après les retrouvailles émotives, il faut les explications pragmatiques du passage des cristaux tout ça tout ça ! Mais ce n’est pas le plus important…
Beata a quand même obtenu le jackpot en ayant Iduna sous son aile qui les protégera désormais elle et Kristoff.
Un excellent premier chapitre qui reprend la veine du FCU ! ça fait tellement plaisir de te voir écrire mon françouille d’amour ! J’adore quand nous faisons cela tous les deux !
frantzoze a écrit:« Elsa qu’as-tu fait ?!... Ça n’est plus possible !!!
Ok…Donc ça commence avec Elsa qui en prend plein sa tronche…C’est bon ! Je valide direct ! Et nous sommes donc en plein milieu du film…Elle vient de congeler la tête de sa sœur, son père et sa mère décident d’aller chez les trolls au lieu de Sorenson…
Ah oui pardon ! Il n’existe pas ici ! Grand Pabby explique donc le problème des pouvoirs d’Elsa
ET C’EST LA QUE TOUT BASCULE MESDAMES ET MESSIEURS ! Car oui ! Agnarr avait déjà pris une décision démentiel dans le film original mais là…C’est encore mieux.
Donc concrètement si on résume bien tu sacrifies ta cadette au profit de ton aînée…
Agnarr père de l’année ! ça va être sympa les réunions de famille ou va pas falloir faire de gaffe ! Tout le monde va être tendu comme un string ! (vient de voir le chapitre 2)
Regarde ! Même Anna a pas l’air chaude pour embarquer dans cette aventure ! Quoi ?! C’est toi qui décides…D’accord…Dudu ! Défends un minimum ta fille s’il te plaît !
Bon en vrai je sais, elle a quand même gueulé mais finalement Agnarr a le dernier mot et ça m’énerve
On a donc toute la famille qui se fait un dernier câlin parce que comme dirait Olaf
Puis Grand Pabbie appuie sur le bouton reset pour tout le monde…Sauf le général Olson visiblement…
Et là « beste réponse » de Grand Pabby :
Frantzoze a écrit:-Vous m’aviez parlé du royaume, pas de votre général…
Euh…T’es con* ou t’es con* ?! Donc si on suit cette logique tous les habitants se souviendront de la princesse Anna ! Parce que oui de toute façon il est impératif de se souvenir d’elle ! Pauvre bibiche ! Toute seule, perdue loin des siens ! :calin :
Bref passons ! Olson est moins débile et promets à Iduna qu’il l’emmènera voir Anna autant de fois qu’elle veut sous le nom…
YLVA ?! Sans déconner ?! Carrément ! Remarque ça devrait faire plaisir à notre naine favorite puisque c’est une Iduna qui a pris cette décision !
Et comme ceux sont de gros fumistes jusqu’au bout, Anna ne logera pas chez les Olson mais bien dans un patelin pourri nommé Harmon dans une…Boulangerie…On pourrait avoir une réaction du chocolat s’il vous plaît !
Ouais là les gars va sacrément falloir vous planquer ! Surtout qu’ils ne paument pas de temps et entreprennent le voyage tout de suite pour amener Anna endormie à la boulangerie. Et qui décide d’être du voyage ?! Iduna en personne bien évidemment !
Allez ! On veut toutes les infos gratinées sur les retrouvailles avec Béata !
Ah ? Béata veut pas lui parler sinon elle est démasquée…Oui c’est pas faux…Mais en même temps est-ce qu’elle ne se fout pas une énorme aiguille dans le pieds en restant dans le wagon avec eux ?! Non parce qu’elle pouvait tout aussi bien descendre tout de suite pour retourner à sa petite maison dans la prairie !
Elle est débile, elle aussi. Ce chapitre 1 devrait s’appeler « on aime se faire ch*** quand y en a pas besoin ! » Et quel hasard tout de même qu’Iduna repense à Béata pile à ce moment-là !
On a quand même une chance sur deux pour qu’elles se retrouvent ces deux-là…Mais finalement, ils arrivent à la boulangerie pépère et Iduna dépose Anna comme convenue.
J’vous raconte pas l’ambiance dans la charriotte sur le chemin du retour…
Et forcément après avoir bien pleurée, Iduna recherche un peu de chaleur humaine…Mais qui va-t-elle trouver ! Bah la seule pécore qui est dans le chariot bien entendu ! Béata….Je te le dis tout de suite…T’es grillée maintenant ! Faut tout avouer à la madame !
Allez abuse pas ! T’obstine pas à refuser ! De toute façon c’est la queen !
Voilà…Pose-toi là à côté d’elle et ne fais pas de bourde ! ça se passe bien au début ! On a une réécriture devinette du petit chaperon rouge façon le chaperon et le loup…
Iduna : Madame Olson comme vous avez de beaux yeux d’ambres.
Béata : C’est pour mieux te contempler mon enfant.
Iduna : Madame Olson comme vous avez des mains chaudes
Béata : C’est pour mieux te toucher mon enfant
QUOI ?! Mais qu’est-ce que je dis bon sang ! Et effectivement ! Il fallait bien que ça dérape à un moment ou un autre et c’est Béata qui finit par avouer à demi-mot qu’elle habitait dans une Forêt comme Iduna !
Allez, va ! On t’en veut pas Béata tu t’es bien battu ! De toute façon tu ne pouvais pas trop résisté face à Dudu ! Faites vous un câlin bon sang !
Voilà ! Là je dis oui ! Bon et après les retrouvailles émotives, il faut les explications pragmatiques du passage des cristaux tout ça tout ça ! Mais ce n’est pas le plus important…
Beata a quand même obtenu le jackpot en ayant Iduna sous son aile qui les protégera désormais elle et Kristoff.
Un excellent premier chapitre qui reprend la veine du FCU ! ça fait tellement plaisir de te voir écrire mon françouille d’amour ! J’adore quand nous faisons cela tous les deux !
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Re: [FCU WHAT IF...] Et si… Anna et Elsa avaient été séparées pendant l’enfance ?... Le plan d'Emma Picéaerd
Jeu 12 Jan 2023, 19:22
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Re: [FCU WHAT IF...] Et si… Anna et Elsa avaient été séparées pendant l’enfance ?... Le plan d'Emma Picéaerd
Jeu 12 Jan 2023, 22:01
Chapitre 2 : Nouvelle vie
Eh bah comme dirait les inconnus…
Oui pardon ! C’est parti donc ! Et c’est tout naturellement que nous commençons par un hurlement d’Agnarr qui engueule Zaza !
Oui ! Zaza va prendre cher dans ce chapitre…Mais en même temps c’est Martine alors je suis 100% Gnar Gnar !
Zaza se fait donc engueuler par son papounet car elle utilise sa magie… Ah bah oui mais en même temps on a tous le souvenir du vietnam du dernier chapitre où Bibiche en sucre maxi pépites triple cookies a dû être laissée dans une boulangerie à cause d’un accident involontaire de sa sœur ! Donc je réitère ! 100% Gnar Gnar !
Oui…Bon…Mais regardez là cette môme aussi ! On peut pas faire plus fort niveau Martine !
Et vas-y que je demande à Maman si elle voudrait un bonhomme de neige alors que Papa vient de me dire non pour jouer avec ma neige !
Heureusement Iduna qui est tendue comme un string parce qu’elle se rappelle comment le don de sa fille a ruiné sa famille soutient son mari !
Voilà ! ça c’est une bonne épouse !
T’as compris Elsa ?! Tu es une princesse tu peux donc jouer avec 15 millions d’autres choses que tes putains de doigt (non c’est pas dégueu ici ! ). Un enfant normal retourne jouer… Mais Elsa…
KIRSTEN SORT DE CE CORPS BORDEEEEL !!!! (Oui parce que Rita en réalité c’est un vrai sac à conneries mais elle fait portée le chapeau à Pieter Bjorgman à chaque fois ! ) Non sans déconner la Elsa Martine ça va pas le faire…Je vais lui faire bouffer sa tresse blonde platine avant la fin du chapitre si elle continue… Mais rassure moi Frantzoze…Elle continue pas ?!
Ok, j’ai peur…
Bon bah voilà donc Zaza en train de faire sa révérence sous le regard de ses parents qui en ont absolument rien à foutre car ça fait le même effet que les parents qui doivent regarder la danse de la kermesse de fin d’années. Heureusement Gnar Gnar sait la remettre sur pieds en lui dévoilant sans vaseline qu’il va congédier ses préceptrices et qu’elle n’a pas le droit de lui dire au revoir.
Ça c’est un bon père ! Il faut l’élever à la dure la petite ! Qu’elle prenne pas trop le melon ! On a vu ce que ça donnait pour ses arrières-grands-parents d’élever leur fille à la dure ! (Oui belle pensée pour toi ma Helga chérie ! )
Non Dudu ! Tu n’interviens pas et tu ne contredis pas ton mari ! Il a dit non pour que Zaza fasse sauter sa leçon pour les professeurs dont elle aura oublié les noms dans une semaine ! Il faut faire barrage pour aller dans son sens !
Oh Dudu…Tu étais si prometteuse dans le premier chapitre ! Pourquoi quand il s’agit de Zaza tu plies ?! N’oublie pas qu’à cause d’elle, tu ne pourras plus voir ta cadette aussi souvent que tu veux ! Vous ne serez plus jamais une famille !
Quoi ?! Moi foutre la m*rde ?! Mais pas du tout voyons !
Voilà donc Elsa prendre congé, pendant que Gnar Gnar fait tomber ce masque de père autoritaire avec Dudu en dévoilant son plan de foutre Mlle Larsen à Harmon pour qu’elle voit Anna ! Mais c’est qu’il est pas con notre roi d’Arendelle !
Donc Dudu va s’éclipser gentiment vers Harmon avec les préceptrices pendant que pour Agnarr ça va être aprem leçon avec Zaza. Mais avant on dit au revoir aux Madames en bonne et dûe forme !
Et là, tu comprends que Madame Larsen elle est pas jouasse à l’idée d’être congédiée comme une fille de joie d’Arnevik ! La meuf elle a beau s’adresser au roi et à la reine, elle leur parle comme à des balais à chiottes !
Elle me plaît déjà mémère ! J’espère qu’on la reverra plus tard ! Les voilà donc partis pour Harmon…Et forcément Zaza Martine, elle pige pas trop pourquoi sa daronne s’est barrée aussi…
Dans la tête de Zaza…
Eh ouais ma poule ! T’es condamnée à rester toute ta vie avec ton papounet MOUAHAHAHA !!! (Non en vrai je suis ignoble je sais mais c’est tellement drôle XD).
Tiens d’ailleurs que fait Papounet pendant que Maman Dudu a le dos tourné… J’vous le donne en mille ! Une leçon avec Zaza ! Et pendant ce temps-là grand tonton Halricsen va se charger d’arrêter toutes les personnes qui viennent aux alentours du château… Hum…Pourquoi je sens que c’est une mauvaise idée ?! Ah oui ! Parce que ça l’est ^^
Mais qu’importe ! Voici Zaza assidue à sa leçon comme une parfaite jeune fille…S’il vous plaît ?! Se pourrait-il que cette enfant arrête d’être robotisée ?!
ENFIN !!!!! ça y est !!! Et au moment où on parle d’Arnevik en plus ! Oh ma petite Zaza ! Si tu savais ce que ton homologue a fait sur ses tables ! Tu voudrais peut-être en savoir plus crois-moi !
Bon bon, j’insiste pas ! D’ailleurs c’est l’heure de la récréation ! Et que veut faire Zaza ?! Mais jouer avec sa neige pardi !
Et pour cause ! Après avoir failli buter la frangine, la voilà en train de frôler son padre ! Et forcément…Cela déclenche une pyschose vis-à-vis de ses pouvoirs.
S’il vous plaît ! Je voudrais un focus sur Iduna quand elle apprendra ça à son retour !!! XD
Petit conseil Gnar Gnar prépare le casque ! Ou alors pars très loin et ne reviens jamais ! Quoi ?! Non ?! Tu préfères lui donner les gants comme moyen de protection…
Ouais c’est pas con non plus…Mais ça n’atténuera pas la colère de Dudu si tu veux mon avis ! XD Réponse au prochain chapitre sans doute
D’ailleurs repartons du côté de Dudu pour savoir un peu ce qu’il en est de sa rencontre avec bibiche en sucre d’orge.
Moi pressée de lire l’extrait !
Moi après avoir lu l’extrait !
Mais c’est tellement triste ! Anna en a rien à foutre de sa mère qui est une étrangère à ses yeux Mon petit cœur se brise, sur une échelle d’Anna dans tout réparer à la séparation d’Anna et Elysia je dirais qu’on est proche de la séparation d’Anna et Elysia tellement ça arrache le cœur !
Et comme une mauvaise nouvelle ne vient pas seule, voilà qu’Olson est en panique dès le retour de la reine au château car Béata et Kristoff sont prisonniers comme l’avait spécifié Gnar Gnar…
Mais le mec il va vraiment se prendre une soufflante
Bon en attendant c’est Halricsen qui mange un peu ! Ce n’est que justice quand on sait comment il a été ignoble avec Pieter Voilà !
Quoi ?! C’est un échauffement avant Gnar Gnar…D’ailleurs DuDu à deux mots à lui dire celui-là !
Euh…Je suis pas sûre que ce soit une bonne idée maintenant Dudu…
Eh bah comme dirait les inconnus…
Oui pardon ! C’est parti donc ! Et c’est tout naturellement que nous commençons par un hurlement d’Agnarr qui engueule Zaza !
Oui ! Zaza va prendre cher dans ce chapitre…Mais en même temps c’est Martine alors je suis 100% Gnar Gnar !
Zaza se fait donc engueuler par son papounet car elle utilise sa magie… Ah bah oui mais en même temps on a tous le souvenir du vietnam du dernier chapitre où Bibiche en sucre maxi pépites triple cookies a dû être laissée dans une boulangerie à cause d’un accident involontaire de sa sœur ! Donc je réitère ! 100% Gnar Gnar !
Oui…Bon…Mais regardez là cette môme aussi ! On peut pas faire plus fort niveau Martine !
Et vas-y que je demande à Maman si elle voudrait un bonhomme de neige alors que Papa vient de me dire non pour jouer avec ma neige !
Heureusement Iduna qui est tendue comme un string parce qu’elle se rappelle comment le don de sa fille a ruiné sa famille soutient son mari !
Voilà ! ça c’est une bonne épouse !
T’as compris Elsa ?! Tu es une princesse tu peux donc jouer avec 15 millions d’autres choses que tes putains de doigt (non c’est pas dégueu ici ! ). Un enfant normal retourne jouer… Mais Elsa…
Frantzoze a écrit:-Maman ? Puis-je te rendre l’hommage à la reine par une révérence protocolaire ? Madame Kitell me l’a enseigné tout à l’heure. A toi aussi papa ?
KIRSTEN SORT DE CE CORPS BORDEEEEL !!!! (Oui parce que Rita en réalité c’est un vrai sac à conneries mais elle fait portée le chapeau à Pieter Bjorgman à chaque fois ! ) Non sans déconner la Elsa Martine ça va pas le faire…Je vais lui faire bouffer sa tresse blonde platine avant la fin du chapitre si elle continue… Mais rassure moi Frantzoze…Elle continue pas ?!
Ok, j’ai peur…
Bon bah voilà donc Zaza en train de faire sa révérence sous le regard de ses parents qui en ont absolument rien à foutre car ça fait le même effet que les parents qui doivent regarder la danse de la kermesse de fin d’années. Heureusement Gnar Gnar sait la remettre sur pieds en lui dévoilant sans vaseline qu’il va congédier ses préceptrices et qu’elle n’a pas le droit de lui dire au revoir.
Ça c’est un bon père ! Il faut l’élever à la dure la petite ! Qu’elle prenne pas trop le melon ! On a vu ce que ça donnait pour ses arrières-grands-parents d’élever leur fille à la dure ! (Oui belle pensée pour toi ma Helga chérie ! )
Non Dudu ! Tu n’interviens pas et tu ne contredis pas ton mari ! Il a dit non pour que Zaza fasse sauter sa leçon pour les professeurs dont elle aura oublié les noms dans une semaine ! Il faut faire barrage pour aller dans son sens !
Frantzoze a écrit:-La chose est entendue ! Tu peux te retirer Elsa si tu le souhaites et dès à présent profiter de ton temps avec ces dames. Et ne te préoccupes pas de ta leçon pour aujourd’hui, garde ton temps de jeu ma chérie, ton père est très occupé, vous rattraperez cela un autre jour…
Oh Dudu…Tu étais si prometteuse dans le premier chapitre ! Pourquoi quand il s’agit de Zaza tu plies ?! N’oublie pas qu’à cause d’elle, tu ne pourras plus voir ta cadette aussi souvent que tu veux ! Vous ne serez plus jamais une famille !
Quoi ?! Moi foutre la m*rde ?! Mais pas du tout voyons !
Voilà donc Elsa prendre congé, pendant que Gnar Gnar fait tomber ce masque de père autoritaire avec Dudu en dévoilant son plan de foutre Mlle Larsen à Harmon pour qu’elle voit Anna ! Mais c’est qu’il est pas con notre roi d’Arendelle !
Donc Dudu va s’éclipser gentiment vers Harmon avec les préceptrices pendant que pour Agnarr ça va être aprem leçon avec Zaza. Mais avant on dit au revoir aux Madames en bonne et dûe forme !
Et là, tu comprends que Madame Larsen elle est pas jouasse à l’idée d’être congédiée comme une fille de joie d’Arnevik ! La meuf elle a beau s’adresser au roi et à la reine, elle leur parle comme à des balais à chiottes !
Elle me plaît déjà mémère ! J’espère qu’on la reverra plus tard ! Les voilà donc partis pour Harmon…Et forcément Zaza Martine, elle pige pas trop pourquoi sa daronne s’est barrée aussi…
Dans la tête de Zaza…
Eh ouais ma poule ! T’es condamnée à rester toute ta vie avec ton papounet MOUAHAHAHA !!! (Non en vrai je suis ignoble je sais mais c’est tellement drôle XD).
Tiens d’ailleurs que fait Papounet pendant que Maman Dudu a le dos tourné… J’vous le donne en mille ! Une leçon avec Zaza ! Et pendant ce temps-là grand tonton Halricsen va se charger d’arrêter toutes les personnes qui viennent aux alentours du château… Hum…Pourquoi je sens que c’est une mauvaise idée ?! Ah oui ! Parce que ça l’est ^^
Mais qu’importe ! Voici Zaza assidue à sa leçon comme une parfaite jeune fille…S’il vous plaît ?! Se pourrait-il que cette enfant arrête d’être robotisée ?!
Frantzoze a écrit:Après plus de deux longues heures sans interruption d’une obscure leçon paternelle sur l’ascendance de la famille royale en provenance d’Arnevik, la fillette commençait à fatiguer…
ENFIN !!!!! ça y est !!! Et au moment où on parle d’Arnevik en plus ! Oh ma petite Zaza ! Si tu savais ce que ton homologue a fait sur ses tables ! Tu voudrais peut-être en savoir plus crois-moi !
Bon bon, j’insiste pas ! D’ailleurs c’est l’heure de la récréation ! Et que veut faire Zaza ?! Mais jouer avec sa neige pardi !
Et pour cause ! Après avoir failli buter la frangine, la voilà en train de frôler son padre ! Et forcément…Cela déclenche une pyschose vis-à-vis de ses pouvoirs.
S’il vous plaît ! Je voudrais un focus sur Iduna quand elle apprendra ça à son retour !!! XD
Petit conseil Gnar Gnar prépare le casque ! Ou alors pars très loin et ne reviens jamais ! Quoi ?! Non ?! Tu préfères lui donner les gants comme moyen de protection…
Ouais c’est pas con non plus…Mais ça n’atténuera pas la colère de Dudu si tu veux mon avis ! XD Réponse au prochain chapitre sans doute
D’ailleurs repartons du côté de Dudu pour savoir un peu ce qu’il en est de sa rencontre avec bibiche en sucre d’orge.
Moi pressée de lire l’extrait !
Moi après avoir lu l’extrait !
Mais c’est tellement triste ! Anna en a rien à foutre de sa mère qui est une étrangère à ses yeux Mon petit cœur se brise, sur une échelle d’Anna dans tout réparer à la séparation d’Anna et Elysia je dirais qu’on est proche de la séparation d’Anna et Elysia tellement ça arrache le cœur !
Et comme une mauvaise nouvelle ne vient pas seule, voilà qu’Olson est en panique dès le retour de la reine au château car Béata et Kristoff sont prisonniers comme l’avait spécifié Gnar Gnar…
Mais le mec il va vraiment se prendre une soufflante
Bon en attendant c’est Halricsen qui mange un peu ! Ce n’est que justice quand on sait comment il a été ignoble avec Pieter Voilà !
Quoi ?! C’est un échauffement avant Gnar Gnar…D’ailleurs DuDu à deux mots à lui dire celui-là !
Euh…Je suis pas sûre que ce soit une bonne idée maintenant Dudu…
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Re: [FCU WHAT IF...] Et si… Anna et Elsa avaient été séparées pendant l’enfance ?... Le plan d'Emma Picéaerd
Ven 13 Jan 2023, 22:43
Allez go pour la suite
Chapitre 3 : Un flocon d’amitié.
Iduna patientait inquiète devant la porte de la salle d’audience royale, à ses côtés, Beata et son jeune fils Kristoff n’osaient pas dire un mot.
-C’est à cause de cet homme maman que je suis resté seul chez les débiteurs de glace ? Parce que nous… Nous venons d’un autre pays ?
-Nous sommes des Northuldra Kristoff….
-Nous sommes des sauvages alors ?
-Des sauvages ? D’où sors-tu cela mon bonhomme ? Questionna Iduna qui sortit de sa torpeur.
-Bah, les hommes des montagnes je les entendais chanter !
-Et que chantaient-ils ?
-Je ne sais pas bien chanter madame la reine. Souffla l’enfant intimidé.
-Il est trop modeste, il a une très belle voix ! Complimenta Beata.
-Dis-le si tu ne veux pas chanter…
-« Brisons l’armure du froid
Comme l’on transperce un Northuldra
Pour la glace offrons toute notre rage
Qu’avaient pour nous tous ces sauvages ! »
-Charmant… Et tu comptais laisser ton fils auprès d’hommes qui prônent la haine de notre peuple Beata ?
-Je crois que tu n’as pas de leçons à me donner, en tant que reine comment as-tu agi pour changer les mentalités ? Depuis que la brume est tombée, bon nombre de gens d’Arendelle continuent de nous vouer une véritable haine !
-Tu crois que je ne le sais pas ? Ma vie était en danger à mon arrivée, si mon secret avait été dévoilé, j’aurais sans doute été tuée ! Affirma Iduna.
-Eh bien ouvre les yeux car c’est toujours le cas, même au bout de vingt ans ! Bon nombre de gens ici n’ont pas oublié ! Les hommes des glaces sont souvent d’anciens soldats ou des enfants de soldats du roi Runaerd qui ont réussi à fuir la forêt ! Mais tu l’as oublié Iduna ! Toi qui es devenue la grande et belle reine d’Arendelle ! Tu sembles avoir oublié qui tu étais ! Une Picéaerd, la fille de la chamane, le personnage avec le chef le plus important de notre communauté ! Tout ça, tu l’as balayé pour une belle toilette et des privilèges d’une vie de château dans un pays qui n’est pas le nôtre !
-Je t’interdis de dire cela Beata ! Je n’ai rien oublié ! Il ne se passe pas un jour sans que je pense aux miens !
-Comme moi ! J’ai protégé mon fils du mieux que j’ai pu ! Même si pour cela il a fallu que je le laisse loin de moi… Tu dois comprendre cela toi qui a… Hum… Pardon Iduna je… Balbutia Beata qui sentait être allée trop loin.
-Non… ça n’est rien tu… Tu as raison en plus Beata… Comme toujours !
-Je ne voulais pas te peiner…
-Tu n’as pas eu besoin de la faire… J’aurai dû tu as raison en parler plus tôt à Agnarr…
-Mouais… On voit le résultat… Voilà que nous sommes là à attendre qu’il prenne une décision… Ca on peut dire qu’il t’aime ce bon roi d’Arendelle… Marmonna Beata.
La porte s’ouvrit alors laissant apparaître Kay dans l’embrasure coupant toute conversation entre les deux amis. Comme à son habitude le majordome royal demeurait impassible et professionnel malgré l’incongruité de la situation. Il n’en oublia pas pour autant les convenances avec une révérence tout à fait protocolaire pour la souveraine qu’il invita à entrer dans la salle précisant toutefois qu’elle seule était autorisée à voir le roi.
-Eh bien non Kay ! Si le roi mon mari agit ainsi… Informez sa Majesté que la reine refuse sa demande tant que son invitée ne pourra être reçue en sa compagnie, et faîtes-lui savoir en ces termes je vous prie que la souveraine se trouve particulièrement déçue de ce comportement indigne d’un monarque. Kay, je sais que vous êtes un homme de protocole, aussi je suis certaine que vous transmettrez ce message au roi au mot près.
-Bien Madame…
Le serviteur ne put s’empêcher d’avoir un rictus de gêne, de devoir ainsi interpeller le souverain. Voici une tache qui n’allait pas être agréable pour lui, mais il servait le château avec dévotion et s’acquitterait de celle-ci comme les autres, peu importait les difficultés. Beata de son côté, observait son amie médusée.
-Alors ça c’était envoyé ! Je reconnais bien la Iduna Picéaerd ! Le même regard buté que tu avais pour ta mère quand tu refusais les leçons de chamanisme ! Si Anna Picéaerd se trouvait impuissante face à ta volonté, je ne donne pas cher de ce roi !
-Ne crie pas victoire trop tôt… Ca fonctionnait un temps avec ma mère qui ne voulait pas se fâcher, mais si mon père intervenait je peux te dire que je ne luttais pas longtemps…
-Possible, mais depuis madame a bien appris à s’exprimer comme une grande de ce monde ! Tu ne jactais pas comme ça avant !
-Je connais une honorable femme d’officier qui ferait mieux de se taire quand je vois ses manières aujourd’hui et que je me souviens comment elle pouvait outrer sa mère avec ses mots crus !
-Touchée ! Il a bien fallu s’adapter…
-Comme tu dis… Et nous allons voir si cela aura fonctionné !
Kay venait de refaire son apparition, un léger sourire en coin. Comme il le pensait, le souverain avait été bien incapable de lutter face à la demande de sa reine de cœur et c’était non sans un certain plaisir qu’il annonça la bonne nouvelle à la souveraine. Iduna en fut grandement soulagée. Elle allait pouvoir pénétrer dans la salle pour une audience auprès du roi, mais l’homme qui faisait battre son cœur était à n’en pas douter toujours présent. D’un pas digne elle pénétra dans la grande salle déterminée sans peur, ce qui n’était pas le cas de Beata, bien moins confiante qui jetait des regards partout et tenait un bras protecteur sur Kristoff.
-Votre Majesté. Fit Iduna avec une révérence parfaite.
-Iduna… Non pas de ça, c’est à la femme que j’aime que je parle…
-Sauf votre respect, c’est le monarque qui nous fait venir à lui ainsi, sous les ors de la salle d’audience, reçus trois marches en dessous du trône, je me dois de vous présenter les hommages, moi l’orpheline étrangère à ce pays que Votre Majesté a eu la bonté de prendre en pitié.
Iduna savait qu’elle en faisait trop et peinait à masquer un petit sourire satisfait au moment d’une nouvelle révérence, quelque peu exagérée cette fois. Elle avait craint la réaction de son mari mais gardait rancœur qu’il n’ait point répondu au moment de la révélation. Lorsqu’elle avait argué son passé Northuldra, son sauvetage lors de la bataille, il n’avait pas eu le moindre mot, avait quitté les geôles en tant que monarque et seule cette convocation officielle avait été sa réponse. Désormais Iduna pouvait lire dans le regard de son mari ce qu’elle espérait. L’homme avait bon cœur mais pouvait être particulièrement aveugle par moment, l’héritière Picéaerd au caractère bien trempé comptait bien le lui faire remarquer.
-Non Iduna !... Ne dis pas ça… Je n’ai pas eu pitié de toi voyons et…
-Votre Majesté est trop bonne avec moi. Coupa-t-elle avec soumission, décidée à le ridiculiser. D’un geste, elle invita Beata elle aussi à ployer le genou face au monarque.
-Iduna !!! Tu m’en veux mais est-ce nécessaire de me tourner en ridicule ainsi…
-Jamais je n’oserai vous…tourner… Hoqueta Iduna
La descendante Picéaerd ne put terminer sa phrase, incapable de conserver son sérieux plus longtemps. Agnarr avait quitté son trône et était descendu à sa hauteur. Il l’aida à se redresser et se risqua sans ménagement à faire tomber aux pieds de la reine son manteau royal. Un geste qui aurait sans doute fait avoir un malaise à Madame Larsen ! Les deux amants durent avoir la même pensée au même instant car tous deux éclatèrent de rire oubliant pendant quelques instants leurs malheurs. C’était là leur premier rire depuis deux semaines. L’espace d’un instant, ils se retrouvaient tous les deux, voire leur personnalité la plus profonde, leur grandeur d’âme et leur facétie à tous les deux qu’ils aimaient tant. Rapidement cependant, Agnarr reprit son sérieux et son visage impassible de monarque. Iduna en fut déstabilisée peinant à comprendre. Son étonnement grandit davantage encore lorsqu’Agnarr se baissa devant elle pour ramasser le vêtement royal et le passer tel un châle sur les épaules de son épouse. Le monarque se délesta également de sa couronne et en coiffa Iduna avant de ployer le genou devant l’ancienne Northuldra interdite. Beata fut également bouche bée mais le plus étonné était sans doute Kay. Le majordome impassible d’ordinaire manquât de trébucher en voyant cette scène surréaliste.
-Vous m’avez devancé Iduna… Lorsque nous étions enfants, vous avez pris mon cœur, je sais désormais qu’en plus d’être vôtre, c’est ma personne et Arendelle qui vous doit la vie. Reine Iduna d’Arendelle… Northuldra !...
-Picéaerd… Souffla Beata.
-Je vous demande pardon ?
-Picéaerd !... C’est son nom !... Souffla la Northuldra qu’Agnarr remercia d’un signe de tête toujours à genoux avant de planter à nouveau son regard vers son épouse.
-Hum… Reine Iduna… Picéaerd. Je vous supplie de croire Madame que jamais je n’aurai pu accepter qu’il vous soit fait la moindre offense quant à vos origines d’un peuple supposé ennemi ! Qu’importe l’origine de la guerre, une femme qui sauve le roi, une femme qui offre au royaume une héritière…
-Deux ! … Deux héritières Agnarr ! Coupa Iduna
-Oui…. Iduna jusqu’alors, vous aviez le cœur de l’homme, et l’honneur du roi… Désormais c’est aussi la gratitude du royaume qui est vôtre !
-Agnarr… Pouvons-nous arrêter cette mascarade ? Questionna Iduna peu à l’aise.
-Certainement pas votre Majesté !... Vous aidez le roi à voir, permettez que le roi aide la reine à voir également. Lança le souverain taquin.
Surprise par cette curieuse inversion des rôles, la reine finit par éclater à nouveau de rire et s’offrit une longue étreinte dans les bras d’Agnarr. La Northuldra se sentait enfin libérée auprès de son époux, elle était délivrée du poids de ce pesant secret.
-Il est une chose qui me déplait ma reine… Fit Agnarr en se relevant.
-Ah oui ?
-Oui, comment se fait-il que vous ne m’ayez pas encore officiellement présenté cette femme et ce jeune homme ? Demanda Agnarr d’une voix faussement sérieuse.
-Agnarr, voici Beata Nattura, enfin, Olson, la femme du général mais de là où nous venons, elle se nomme Nattura, c’est mon amie d’enfance… Et voici son fils
-Kristoff !... Il s’appelle Kristoff ! Fit Beata en hâte ce qui surpris son amie
-Kristoff ? Voila un jeune garçon bien fort ! Lança le roi avec sympathie.
-Je le suis m’sieur ! J’ai appris à couper des blocs de glace !
-Kristoff ! On dit votre Altesse !
-Laissez, ça n’est pas grave ! Donc, un futur homme des montagnes ! Arendelle a besoin de gaillards courageux et forts comme toi ! Hum… Et vous Madame, je vous prie de me pardonner pour tout ce cérémonial, je le devais vis-à-vis des gardes. Je tiens à ce que la loi soit respectée, je me dois de montrer l’exemple vous en conviendrez !
-Je suis l’épouse de votre général, j’ai l’habitude d’entendre ce discours…
-Ainsi donc, Iduna et vous Beata, vous venez du peuple Northuldra… Je me souviens de ma visite dans votre forêt, alors que s’est déclenchée cette funeste bataille… Lady Beata, considérez que c’est là votre châtiment pour avoir enfreint la loi… Je souhaite que vous restiez à nos côtés et me parliez de votre pays ! J’ai tellement de questions, votre forêt est si extraordinaire !
-Si c’est ce que vous voulez votre Majesté !
-Et moi aussi ! Depuis tout ce temps que j’ai quitté notre forêt, j’aimerai beaucoup m’y replonger et… Oh cela risque d’ennuyer ton fils ! Agnarr ! Je n’ai pas vu Elsa, où est-elle ? Que nous la présentions à nos amis. Ce jeune homme pourrait faire un compagnon de jeu pour elle !
-Iduna non… Hum… Je veux dire… Elsa… Elsa n’est… pas disposée, elle, elle est dans sa chambre…
-Elle est malade ? Oh dans ce cas, Beata, viens avec moi ! Tu vas voir Agnarr ! Beata est une grande guérisseuse ! Fit Iduna en se levant vers la porte.
-Iduna non !... Elsa… elle va bien ça n’est pas ça…
-Alors qu’y a-t-il ?... Oh Agnarr ne me dis pas que tu comptes éloigner Elsa du monde…
-Non, pas du tout mais… Puis-je t’expliquer ceci, en privé ?... Beata, jeune Monsieur Kristoff ! Veuillez nous excuser un instant !... Kay va arriver pour vous proposer de quoi déjeuner pendant votre attente.
Le roi avait agité une clochette et entraînait déjà son épouse vers une porte dérobée. Inquiète, Iduna le suivit alors, que le serviteur fit son apparition dans la pièce avec quelques gourmandises. Le jeune Kristoff qui n’avait que faire de la conversation du roi oublia son malaise face au faste du lieu, trop intéressé par les succulents mets proposés. Lui qui vivait auprès des hommes des montagnes ne connaissait pas souvent le bonheur d’une assiette toujours pleine…
-Agnarr ! Tu as fait quoi ?!?!
La voix furieuse d’Iduna résonna dans la grande salle bien que le couple royal fût parti. Kristoff surpris sursauta et, maladroitement, renversa la tasse de chocolat chaud qui lui était offerte. La porcelaine se brisa… Le garçon se rapprocha inquiet de sa mère qui le dévisagea avec un regard sévère. Aucun des deux n’osa continuer à profiter des bonnes choses apportées alors que quelques éclats de voix de la souveraine pouvaient continuer à se faire entendre. Finalement, au bout de longues minutes, le calme revînt et le couple royal rejoignit ses hôtes. Bien que cela fut contraire au protocole, Iduna précéda son époux alors que poliment Beata et Kristoff se levèrent. Tremblant, le jeune Nattura s’approcha des monarques, les débris de la tasse dans la main.
-Je… J’ai cassé votre tasse, je n’ai pas fait exprès je suis désolé vos... Majestés…
-Pose les sur la table vite avant de te blesser et ne t’en fais pas Kristoff, il n’y a aucun mal… C’était une tasse qui appartenait à la mère du roi, mais Agnarr a lui-même avoué qu’il le détestait, tu viens en réalité de rendre un grand service à sa majesté !
-Hum… En effet jeune homme. Conclut Agnarr.
-Et jeune Kristoff… J’aimerai te présenter quelqu’un… Ma fille, la princesse Elsa… Tu… Il me semble que tu l’as déjà vu quand nous sommes allés auprès des trolls…
-Vous êtes venus auprès des trolls ? J’étais avec eux ces derniers jours mais je ne souviens plus pourquoi ? J’ai dû me perdre en chemin, je ne retrouvais plus le Nord ! Ils sont très gentils vous savez !
-Hum… Iduna ! C’est pour cela que je suis restée plusieurs jours là-bas ! Les trolls ont pour Kristoff…
Beata joignit le geste à la parole et Iduna comprit. Apparemment, Grand Pabby s’était chargé de faire oublier à Kristoff ce qu’il avait pu voir. Pour toute réponse, la reine adressa un sourire à l’enfant puis lui proposa sa main pour l’emmener auprès de sa fille ainée alors qu’Agnarr restait auprès de Beata, avide de connaissances sur les Northuldra. Kristoff et Iduna traversèrent les couloirs en silence alors que la Picéaerd n’avait d’yeux que pour le jeune homme. Lorsqu’elles étaient petites, Beata et Iduna parlaient de leurs futurs enfants, par jeu, elles s’étaient promises qu’elles seraient les marraines de leur progéniture respectives. Curieusement à cet instant, Iduna souhaitait avoir ce rôle pour le jeune garçon né Kaspian. Kaspian, ce nom qu’elle aurait tant souhaité donner à son enfant si elle avait eu un garçon… Un garçon qui aurait sans doute été comme ce jeune homme à ses côtés.
-Elsa ! Elsa je suis rentrée ma princesse ! Fit Iduna face à la porte de sa fille, revenant soudain à la réalité.
-Maman !!
L’enfant était heureuse de voir sa mère mais se retînt de lui sauter dans les bras. Agnarr avait prévenu Iduna de la nouvelle peur de la princesse héritière. Amèrement la reine pouvait désormais constater les dégâts ! La fureur l’envahit, elle était partie seulement quelques jours et voilà le résultat ! Devait-elle à nouveau s’absenter pour Harmon vu les conséquences que pouvaient avoir son absence ?! Iduna se mordit la lèvre, honteuse d’avoir eu pendant une fraction de seconde cette pensée ! Comment pouvait-elle imaginer abandonner définitivement Anna ? C’était indigne d’elle ! Désormais, elle devait surtout s’atteler à réparer les dégâts. Qui sait, le jeune Kristoff allait peut-être, être la clef !
-Elsa, je tiens à te présenter Kristoff ! C’est le fils de Madame Olson… Une vieille amie et nous avons pensé, maintenant que Madame Kittel et Madame Larsen dont parties que tu aurais besoin d’un peu de compagnie, surtout une compagnie de ton âge !
-Bonjour Princesse Elsa ! Fit Kristoff en tendant sa main, sans même penser à la révérence.
-Bonjour…
-Et si vous alliez jouer dehors tous les deux ? Tu pourrais montrer à Kristoff le parc du château ? Encouragea Iduna après ces présentations glaciales.
-Non merci maman… regarde dehors… Indiqua inquiète la petite princesse alors qu’Iduna grimaça en voyant le paysage recouvert d’un manteau blanc…
-Oh t’aimes pas la neige Elsa ?! Moi j’adore ! C’est toute ma vie ! Il faut juste prendre un gros manteau pour ne pas avoir froid !
-Merci, ça n’est pas ça, le froid ne m’a jamais dérangé… S’excusa l’enfant.
-Bah raison de plus alors, viens tu vas adorer ça ! Je connais pleins de jeux amusants avec la neige ! Si tu veux, on peut faire un bonhomme de neige !
-Oh voilà une bonne idée ! Allez Elsa, prends ton manteau, un bonhomme de neige, c’est une activité amusante ! Fit Iduna joviale, espérant que les souvenirs heureux de ces constructions de neige soient restés gravées dans la conscience de son ainée.
-Je… Non c’est gentil je… Je ne sais pas en faire ! Mentit la fillette !
-Bah raison de plus ! Allez viens je vais t’apprendre ! Personne ne sait mieux les faire que moi ! Je suis le spécialiste des bonhommes de neige ! Tu vas voir, t’as même pas besoin d’être costaud pour en faire !
Avec beaucoup de sympathie, Kristoff attrapa une cape d’hiver et la passa sans même lui demander autour du cou d’Elsa. Iduna fut attendrie de cette scène. Après tout c’est ce qu’avait fait Agnarr pour elle lorsqu’il l’avait prise pour femme. Immédiatement elle chassa cette pensée. Enfant avec Beata, combien de fois avaient elles rêvées que leurs enfants tombent un jour amoureux l’un de l’autre mais ça n’était pas le moment ! Non le plus important était qu’Elsa oublie sa peur et le jeune homme savait y faire ! Trop surprise par le geste, Elsa n’avait même pas eu le temps d‘avoir un moment de recul et même esquissé un sourire pour le jeune garçon aux manières douteuses. Elle, la petite princesse parfaite, réglée par un protocole strict observait curieuse ce jeune homme libre totalement étranger aux coutumes et l’étiquette royale.
Pour autant, la petite blonde se refusait à se sentir en cet instant supérieure à lui, ni même offensée de ce manque d’égard. Elle eût même un léger rire qu’elle masqua élégamment de sa main en imaginant comment Madame Larsen aurait sans doute régurgité son thé face aux nombreuses fautes de protocole de Kristoff. La princesse s’était laissée tenter et avait rejoint le parc en compagnie du jeune Nattura. Trop curieuse, Iduna avait préféré les suivre malgré le froid et son absence de manteau plutôt que rejoindre son amie et Agnarr.
-Tu vois ! c’est drôle la neige ! C’est tout mou, tout doux ! C’est beau et précieux ! Approche toi mademoiselle princesse !... C’est comme ça que je dois dire ?
-Non ! D’après le protocole, il faut me dire « vous », m’appeler « Madame » ou « Votre grâce », mais je préfère que tu m’appelles Elsa !
-Oh ? C’est mieux, au moins je vais retenir ça plus facilement ! Bah moi j’ai aucun nom comme ça ! Juste Kristoff ! Tu sais je ne vis pas dans un château comme toi, je vis là-bas, dans les montagnes, auprès des hommes des glaces ! Bon et puis ces derniers jours, j’étais dans le territoire des trolls ! Ils existent Elsa, tu le savais ?
-Euh… Oui, oui je le sais, Papa m’en a parlé, mais je n’y suis jamais allée.
-Oh bah, c’est différent d’ici ! c’est le royaume des trolls mais si tu y vas, tu ne verras qu’une plaine de gros rochers ronds ! Ils ne deviennent vivants que pour les braves !
-Ah, donc ils ne se montreraient pas pour moi parce que je ne le suis pas ? Demanda l’enfant joueuse.
-Je ne sais pas… Peut être que si, si tu es courageuse ! Ou peut être qu’ils se montreront parce que tu es une princesse ! Moi c’est parce que je suis fort que je les ai vus !
-Ou peut être parce que tu es toi aussi un noble !
-Alors ça… aucun risque princesse ! Ah non moi je ne suis pas un de ces gens bien habillé comme le pingouin qui apporte à manger ici !
-Kay n’est pas un noble ! mais toi si !
-Ah non ça c’est sûr que non !
-Eh bien moi je te dis que si ! Jeune Kristoff, moi Elsa d’Arendelle, en tant que princesse du Royaume, je déclare que désormais tu es… euh… tu es le duc de… de la plaine des trolls ! Voilà, tu es officiellement le duc de la plaine des trolls ! S’amusa Elsa en tapotant l’épaule de son compagnon d’un bâton ramassé dans la neige.
-Pfff, ça n’existe même pas !
-Bien sûr que si ! Puisque je l’ai décidé ! Monsieur le duc de la plaine des trolls ! Voilà, s’ils se sont montrés, c’est parce que tu es un noble !
Taquine, Elsa continua de surnommer le jeune Kristoff de ce titre. Agacé et amusé, il s’empressa de lui courir après. Iduna observait heureuse malgré la fraicheur du temps. C’était la première fois qu’elle entendait enfin le rire d’Elsa depuis le tragique accident. Le jeune Kristoff n’avait pas eu besoin de beaucoup de temps pour briser la glace. La souveraine ne put s’empêcher de masquer un petit rire en ne perdant pas les bambins des yeux en train de jouer à chat. Elle se revoyait une vingtaine d’années en arrière, ces deux enfants, c’était Agnarr et elle qui jouaient régulièrement à chat dans les jardins du château. Ces deux enfants ressemblaient à des âmes sœurs alors que, fatigués, Kristoff et Elsa s’arrêtèrent tandis que le garçon forma deux boules de neige.
-Tiens Elsa, donne moi ta main, as-tu déjà tenu de la neige ?
-J’ai bau vivre dans un château, nous sommes un royaume de l’hiver monsieur le duc de la plaine des trolls !
-Que la princesse m’excuse ! Je croyais que tu ne sortais jamais de ta belle et grande chambre ! Donc tu connais la neige, mais est-ce que tu sais la sentir ?
-Quoi ?
-Tiens, donne tes mains ! Fit Kristoff avant de placer deux boules de neige dans les mains de la princesse, Tu sens, cette neige est légère, douce comme une plume, elle est délicate comme une fleur, si l’on s’énerve et que l’on serre la main, elle se détruit. Elle ne reste belle que si on la respecte. L’autre neige est plus froide, plus dur, si on la serre elle peut même couper tant la glace commence à la remplacer. Elle est magnifique, elle est solide, mais peut être impitoyable ! La neige, comme la glace sont vivantes, nous devons les respecter ! Je pourrais t’apprendre Elsa si tu le souhaites ! Je sais tout sur la neige !
-Ah oui ?... Tu sais tout ? Demanda la princesse amusée.
-C’est une ressource précieuse et belle, mais si on ne la respecte pas, elle peut être dangereuse, comme avec les avalanches…
-Oui je sais que c’est dangereux ! Fit Elsa triste en lâchant les boules de neiges.
-Eh là ! Il ne faut pas faire ça ! La neige c’est notre amie ! La neige c’est la vie ! Il faut seulement la respecter pour ne pas la craindre ! Elle est belle et puissante !... La neige c’est une princesse ! Comme toi ! Et tu n’aimerais pas que je te serre jusqu’à te briser les os ? Bah la neige c’est pareil !
-Tu en parles comme si tu étais amoureux de la neige !
-Oui ! Mais je le suis, pourquoi, tu veux te moquer ?!
-Pas du tout Kristoff ! C’est mignon ce que tu dis… Oh, je crois que je me suis trompée de titre de noblesse pour toi ! Si tu dis que la neige est une princesse, alors j’aurai dû te nommer… Le roi des Neiges !
-Ce n’est pas possible ! Il faudrait que je me marie à une princesse pour ça ! Non par contre toi tu pourras être la reine des neiges si tu veux que je t’apprenne !
-Qui te dis que je ne sais rien sur la neige ?
-Alors sans me vanter princesse Elsa, je pense que j’en sais bien plus que toi sur la neige, je vis à ses côtés depuis toujours !
-Moi aussi !... Enfin je veux dire, oui, nous vivons à Arendelle, nous la voyons tous les jours ici, où sur les montagnes au loin !
Elsa se mordit la lèvre. Son père l’aurait sans doute réprimandé pour ce qu’elle venait de dire, « Cache tes pouvoirs, n’en parle pas » devait être sa nouvelle maxime. Elle savait à quel point ce don pouvait être dangereux pourtant en cet instant, la présence de ce garçon lui faisait oublier cette crainte. C’était la première fois qu’elle rencontrait une personne qui aimait tant ce qui était l’essence de son pouvoir.
-Je ne te parle pas de la voir ! La voir ça ne suffit pas ! Il faut la sentir ! Ne faire plus qu’un avec elle ! La neige doit être en toi pour la comprendre.
-En soi… Oui je comprends ce que tu veux dire… Enfin je crois…
-Non je ne pense pas que tu puisses comprendre, mais un jour ça viendra ! Tiens je sais comment tu peux commencer ! Est-ce que tu as déjà fait un bonhomme de neige ? Ce n’est pas difficile, si on comprend la neige…
-Un bonhomme de neige… Euh non, je n’en ai jamais fait… Mentit Elsa.
-Oh tu vas voir, c’est amusant, je vais te montrer, je suis très fort pour en faire, si tu fais comme moi tu verras tu vas vite apprendre…
-Si tu le dis…
Intimidée la petite princesse se contenta d’observer Kristoff commencer à constituer les bases de sa création. Elle ne savait que faire, toucher la neige, jouer dans la neige sans ses pouvoirs, voilà quelque chose qu’elle n’avait pas fait, elle ne savait pas si elle avait le droit de s’amuser ainsi.
-Allez Elsa ! Essaie, si tu ne bouges pas à prendre la neige ton bonhomme de neige ne va pas se construire par magie ! Fais comme moi ! Je vais venir t’aider quand j’aurai fini le miens si tu veux…
-Euh… Oui, oui merci !
Ca n’était pas dans les habitudes d’Elsa que de rester sans rien faire mais elle était incapable de détacher ses yeux du travail de ce jeune garçon. Il ne mentait pas, il semblait ne faire qu’un avec la neige et construisait avec amour et dévotion son être gelé. Voir ainsi la création apparaître peu à peu la fascinait, elle ne voyait pas le temps passer.
-Alors Elsa ? Tu y arrives ? Demanda-t-il sans se retourner alors qu’il allait terminer son office.
-Euh… Oui… Oui je… Je me débrouille mentit-elle.
Machinalement, Elsa jeta un regard aux alentours alors que Kristoff lui tournait le dos. Elle se mordit la lèvre, inquiète et indécise mais finalement elle soupira. Rien qu’une fois… Juste une seule ! Personne ne le saura ! Vive comme l’éclair, la fillette retira son gant de satin puis après un moulinet de bras, s’empressa de créer un être de neige sans remarquer que sur le perron du château sa mère ne perdait pas une miette de la scène soulagée. Ce jeune garçon avait su la mettre suffisamment en confiance pour ne pas qu’elle craigne ses pouvoirs, mais l’enfant veillait à les dissimuler… C’était peut être la première étape avant qu’elle ne les maîtrise ! Iduna se mit à avoir ce fol espoir. Si Elsa réussissait à les maîtriser, alors peut être qu’elle pourrait faire venir un jour Anna… C’était un doux rêve pour la monarque alors que Kristoff revenait vers la princesse.
-Alors Elsa ? Tu as réussi ?
-Euh… Oui… Oui je crois que j’ai… Terminé ! Indiqua l’enfant en se décalant après avoir remis en hâte ses gants.
-Oh ?! Wow !! T’es sûre que tu n’en avais jamais fait ? Demanda Kristoff en découvrant l’œuvre d’Elsa…
-Jamais…
-Eh beh ! Quel travail ! Je crois qu’il est même plus beau que le miens. Lança le garçon avec une pointe de jalousie.
-Quoi ? Oh non, le tiens est mieux je te l’assure et… j’ai dû avoir un peu de chance.
-Eh mais… Comment ça se fait que tes gants soient tout secs ?!
-Ca ? Oh eh bien… J’ai… J’ai tout fait à mains nus pour… Bah comme t’as dit, sentir la neige !
-A mains nus ?! Mais t’es folle ! Tu peux te bruler les mains avec le froid !!! Donne, je vais les réchauffer !
-Non… Non Kristoff ça ira ! Ne t’en fais pas je n’ai pas froid !!!
-Viens ! On va rentrer pour aller près du feu !!! Tu dois te réchauffer les mains !!! Il ne faut surtout pas faire ça Elsa ! Tes mains pourraient geler ! Ah oui je te crois maintenant, t’as jamais dû toucher la neige pour faire une telle bêtise !... Ça peut être dangereux la neige tu sais…
-Oui je sais… Souffla la princesse.
-Oh Reine Iduna… Il… Il faudrait qu’Elsa se réchauffe, elle… Elle est restée trop longtemps dans la neige… Balbutia Kristoff en arrivant face à la reine.
-Ah oui ? Eh bien entrez vite les enfants ! Il va être l’heure du thé de toute manière ! Kristoff, suis Gerda, tu verras elle est gentille, elle va t’aider à te débarbouiller, je m’occupe d’Elsa…
-Si ce monsieur Kristoff veut bien me suivre ! Souffla Gerda.
-Oh faut pas m’appeler comme ça m’dame !
-Mais s’il le faut Kristoff ! Tu es le duc de la plaine des trolls ! Se moqua Elsa.
-Oh ?... Eh bien si monsieur le duc veut bien me suivre. S’amusa la domestique pour faire rire la fillette.
-D’accord, je ne dis rien parce que c’est la reine des neiges qui me le demande. Fit Kristoff avec une révérence bien grossière qui amusa beaucoup Iduna et Elsa.
Mère et fille répondirent poliment d’un signe de tête alors que Gerda emporta le garçon vers la salle de bains royale.
-Reine des neiges ?
-Je… Je suis désolée mère, je n’aurai pas dû accepter ces jeux dehors. Soupira la fillette penaude.
-Je trouve que ça te va très bien !
-Tu… Tu n’es pas fâchée maman ?
-Pourquoi devrais-je l’être ? Parce que tu t’es amusée comme une enfant toute l’après-midi ? Allons Elsa, il n’y a aucune raison de t’en vouloir pour cela.
-Je te promets maman, cela ne se reproduira pas… C’est trop dangereux.
-Tu ne veux pas revoir ce jeune garçon ? Demanda Iduna inquiète.
-Si. Je l’aime bien, il est gentil, même s’il ne sait pas faire une révérence !
-Alors j’espère pour toi que tu passeras encore de nombreuses après-midis à jouer avec Kristoff !
-J’ai le droit maman ?
-Evidemment ma chérie !... Par contre Elsa, juste une petite mise en garde…
-Oui maman ?
-Le prochain bonhommes de neige… Fais les vraiment ! Tu verras c’est amusant aussi !
-J’essaierai maman ! Oh vite rentrons ! Tu dois avoir froid sans manteau !
-C’est vrai Elsa, un peu ! Et si nous allions prendre le thé pour nous réchauffer ? L’heure tourne !
-Oui maman ! Madame Larsen aurait dit que la ponctualité est un principe de vie pour toute personne de la bonne société !
-Elle serait fière que tu connaisses si bien ses leçons ! Alors allons-y et tout de même Elsa… Evite de dire à ton père à quels jeux tu as joué avec Kristoff, autant garder cela secret pour le moment…
Chapitre 3 : Un flocon d’amitié.
Iduna patientait inquiète devant la porte de la salle d’audience royale, à ses côtés, Beata et son jeune fils Kristoff n’osaient pas dire un mot.
-C’est à cause de cet homme maman que je suis resté seul chez les débiteurs de glace ? Parce que nous… Nous venons d’un autre pays ?
-Nous sommes des Northuldra Kristoff….
-Nous sommes des sauvages alors ?
-Des sauvages ? D’où sors-tu cela mon bonhomme ? Questionna Iduna qui sortit de sa torpeur.
-Bah, les hommes des montagnes je les entendais chanter !
-Et que chantaient-ils ?
-Je ne sais pas bien chanter madame la reine. Souffla l’enfant intimidé.
-Il est trop modeste, il a une très belle voix ! Complimenta Beata.
-Dis-le si tu ne veux pas chanter…
-« Brisons l’armure du froid
Comme l’on transperce un Northuldra
Pour la glace offrons toute notre rage
Qu’avaient pour nous tous ces sauvages ! »
-Charmant… Et tu comptais laisser ton fils auprès d’hommes qui prônent la haine de notre peuple Beata ?
-Je crois que tu n’as pas de leçons à me donner, en tant que reine comment as-tu agi pour changer les mentalités ? Depuis que la brume est tombée, bon nombre de gens d’Arendelle continuent de nous vouer une véritable haine !
-Tu crois que je ne le sais pas ? Ma vie était en danger à mon arrivée, si mon secret avait été dévoilé, j’aurais sans doute été tuée ! Affirma Iduna.
-Eh bien ouvre les yeux car c’est toujours le cas, même au bout de vingt ans ! Bon nombre de gens ici n’ont pas oublié ! Les hommes des glaces sont souvent d’anciens soldats ou des enfants de soldats du roi Runaerd qui ont réussi à fuir la forêt ! Mais tu l’as oublié Iduna ! Toi qui es devenue la grande et belle reine d’Arendelle ! Tu sembles avoir oublié qui tu étais ! Une Picéaerd, la fille de la chamane, le personnage avec le chef le plus important de notre communauté ! Tout ça, tu l’as balayé pour une belle toilette et des privilèges d’une vie de château dans un pays qui n’est pas le nôtre !
-Je t’interdis de dire cela Beata ! Je n’ai rien oublié ! Il ne se passe pas un jour sans que je pense aux miens !
-Comme moi ! J’ai protégé mon fils du mieux que j’ai pu ! Même si pour cela il a fallu que je le laisse loin de moi… Tu dois comprendre cela toi qui a… Hum… Pardon Iduna je… Balbutia Beata qui sentait être allée trop loin.
-Non… ça n’est rien tu… Tu as raison en plus Beata… Comme toujours !
-Je ne voulais pas te peiner…
-Tu n’as pas eu besoin de la faire… J’aurai dû tu as raison en parler plus tôt à Agnarr…
-Mouais… On voit le résultat… Voilà que nous sommes là à attendre qu’il prenne une décision… Ca on peut dire qu’il t’aime ce bon roi d’Arendelle… Marmonna Beata.
La porte s’ouvrit alors laissant apparaître Kay dans l’embrasure coupant toute conversation entre les deux amis. Comme à son habitude le majordome royal demeurait impassible et professionnel malgré l’incongruité de la situation. Il n’en oublia pas pour autant les convenances avec une révérence tout à fait protocolaire pour la souveraine qu’il invita à entrer dans la salle précisant toutefois qu’elle seule était autorisée à voir le roi.
-Eh bien non Kay ! Si le roi mon mari agit ainsi… Informez sa Majesté que la reine refuse sa demande tant que son invitée ne pourra être reçue en sa compagnie, et faîtes-lui savoir en ces termes je vous prie que la souveraine se trouve particulièrement déçue de ce comportement indigne d’un monarque. Kay, je sais que vous êtes un homme de protocole, aussi je suis certaine que vous transmettrez ce message au roi au mot près.
-Bien Madame…
Le serviteur ne put s’empêcher d’avoir un rictus de gêne, de devoir ainsi interpeller le souverain. Voici une tache qui n’allait pas être agréable pour lui, mais il servait le château avec dévotion et s’acquitterait de celle-ci comme les autres, peu importait les difficultés. Beata de son côté, observait son amie médusée.
-Alors ça c’était envoyé ! Je reconnais bien la Iduna Picéaerd ! Le même regard buté que tu avais pour ta mère quand tu refusais les leçons de chamanisme ! Si Anna Picéaerd se trouvait impuissante face à ta volonté, je ne donne pas cher de ce roi !
-Ne crie pas victoire trop tôt… Ca fonctionnait un temps avec ma mère qui ne voulait pas se fâcher, mais si mon père intervenait je peux te dire que je ne luttais pas longtemps…
-Possible, mais depuis madame a bien appris à s’exprimer comme une grande de ce monde ! Tu ne jactais pas comme ça avant !
-Je connais une honorable femme d’officier qui ferait mieux de se taire quand je vois ses manières aujourd’hui et que je me souviens comment elle pouvait outrer sa mère avec ses mots crus !
-Touchée ! Il a bien fallu s’adapter…
-Comme tu dis… Et nous allons voir si cela aura fonctionné !
Kay venait de refaire son apparition, un léger sourire en coin. Comme il le pensait, le souverain avait été bien incapable de lutter face à la demande de sa reine de cœur et c’était non sans un certain plaisir qu’il annonça la bonne nouvelle à la souveraine. Iduna en fut grandement soulagée. Elle allait pouvoir pénétrer dans la salle pour une audience auprès du roi, mais l’homme qui faisait battre son cœur était à n’en pas douter toujours présent. D’un pas digne elle pénétra dans la grande salle déterminée sans peur, ce qui n’était pas le cas de Beata, bien moins confiante qui jetait des regards partout et tenait un bras protecteur sur Kristoff.
-Votre Majesté. Fit Iduna avec une révérence parfaite.
-Iduna… Non pas de ça, c’est à la femme que j’aime que je parle…
-Sauf votre respect, c’est le monarque qui nous fait venir à lui ainsi, sous les ors de la salle d’audience, reçus trois marches en dessous du trône, je me dois de vous présenter les hommages, moi l’orpheline étrangère à ce pays que Votre Majesté a eu la bonté de prendre en pitié.
Iduna savait qu’elle en faisait trop et peinait à masquer un petit sourire satisfait au moment d’une nouvelle révérence, quelque peu exagérée cette fois. Elle avait craint la réaction de son mari mais gardait rancœur qu’il n’ait point répondu au moment de la révélation. Lorsqu’elle avait argué son passé Northuldra, son sauvetage lors de la bataille, il n’avait pas eu le moindre mot, avait quitté les geôles en tant que monarque et seule cette convocation officielle avait été sa réponse. Désormais Iduna pouvait lire dans le regard de son mari ce qu’elle espérait. L’homme avait bon cœur mais pouvait être particulièrement aveugle par moment, l’héritière Picéaerd au caractère bien trempé comptait bien le lui faire remarquer.
-Non Iduna !... Ne dis pas ça… Je n’ai pas eu pitié de toi voyons et…
-Votre Majesté est trop bonne avec moi. Coupa-t-elle avec soumission, décidée à le ridiculiser. D’un geste, elle invita Beata elle aussi à ployer le genou face au monarque.
-Iduna !!! Tu m’en veux mais est-ce nécessaire de me tourner en ridicule ainsi…
-Jamais je n’oserai vous…tourner… Hoqueta Iduna
La descendante Picéaerd ne put terminer sa phrase, incapable de conserver son sérieux plus longtemps. Agnarr avait quitté son trône et était descendu à sa hauteur. Il l’aida à se redresser et se risqua sans ménagement à faire tomber aux pieds de la reine son manteau royal. Un geste qui aurait sans doute fait avoir un malaise à Madame Larsen ! Les deux amants durent avoir la même pensée au même instant car tous deux éclatèrent de rire oubliant pendant quelques instants leurs malheurs. C’était là leur premier rire depuis deux semaines. L’espace d’un instant, ils se retrouvaient tous les deux, voire leur personnalité la plus profonde, leur grandeur d’âme et leur facétie à tous les deux qu’ils aimaient tant. Rapidement cependant, Agnarr reprit son sérieux et son visage impassible de monarque. Iduna en fut déstabilisée peinant à comprendre. Son étonnement grandit davantage encore lorsqu’Agnarr se baissa devant elle pour ramasser le vêtement royal et le passer tel un châle sur les épaules de son épouse. Le monarque se délesta également de sa couronne et en coiffa Iduna avant de ployer le genou devant l’ancienne Northuldra interdite. Beata fut également bouche bée mais le plus étonné était sans doute Kay. Le majordome impassible d’ordinaire manquât de trébucher en voyant cette scène surréaliste.
-Vous m’avez devancé Iduna… Lorsque nous étions enfants, vous avez pris mon cœur, je sais désormais qu’en plus d’être vôtre, c’est ma personne et Arendelle qui vous doit la vie. Reine Iduna d’Arendelle… Northuldra !...
-Picéaerd… Souffla Beata.
-Je vous demande pardon ?
-Picéaerd !... C’est son nom !... Souffla la Northuldra qu’Agnarr remercia d’un signe de tête toujours à genoux avant de planter à nouveau son regard vers son épouse.
-Hum… Reine Iduna… Picéaerd. Je vous supplie de croire Madame que jamais je n’aurai pu accepter qu’il vous soit fait la moindre offense quant à vos origines d’un peuple supposé ennemi ! Qu’importe l’origine de la guerre, une femme qui sauve le roi, une femme qui offre au royaume une héritière…
-Deux ! … Deux héritières Agnarr ! Coupa Iduna
-Oui…. Iduna jusqu’alors, vous aviez le cœur de l’homme, et l’honneur du roi… Désormais c’est aussi la gratitude du royaume qui est vôtre !
-Agnarr… Pouvons-nous arrêter cette mascarade ? Questionna Iduna peu à l’aise.
-Certainement pas votre Majesté !... Vous aidez le roi à voir, permettez que le roi aide la reine à voir également. Lança le souverain taquin.
Surprise par cette curieuse inversion des rôles, la reine finit par éclater à nouveau de rire et s’offrit une longue étreinte dans les bras d’Agnarr. La Northuldra se sentait enfin libérée auprès de son époux, elle était délivrée du poids de ce pesant secret.
-Il est une chose qui me déplait ma reine… Fit Agnarr en se relevant.
-Ah oui ?
-Oui, comment se fait-il que vous ne m’ayez pas encore officiellement présenté cette femme et ce jeune homme ? Demanda Agnarr d’une voix faussement sérieuse.
-Agnarr, voici Beata Nattura, enfin, Olson, la femme du général mais de là où nous venons, elle se nomme Nattura, c’est mon amie d’enfance… Et voici son fils
-Kristoff !... Il s’appelle Kristoff ! Fit Beata en hâte ce qui surpris son amie
-Kristoff ? Voila un jeune garçon bien fort ! Lança le roi avec sympathie.
-Je le suis m’sieur ! J’ai appris à couper des blocs de glace !
-Kristoff ! On dit votre Altesse !
-Laissez, ça n’est pas grave ! Donc, un futur homme des montagnes ! Arendelle a besoin de gaillards courageux et forts comme toi ! Hum… Et vous Madame, je vous prie de me pardonner pour tout ce cérémonial, je le devais vis-à-vis des gardes. Je tiens à ce que la loi soit respectée, je me dois de montrer l’exemple vous en conviendrez !
-Je suis l’épouse de votre général, j’ai l’habitude d’entendre ce discours…
-Ainsi donc, Iduna et vous Beata, vous venez du peuple Northuldra… Je me souviens de ma visite dans votre forêt, alors que s’est déclenchée cette funeste bataille… Lady Beata, considérez que c’est là votre châtiment pour avoir enfreint la loi… Je souhaite que vous restiez à nos côtés et me parliez de votre pays ! J’ai tellement de questions, votre forêt est si extraordinaire !
-Si c’est ce que vous voulez votre Majesté !
-Et moi aussi ! Depuis tout ce temps que j’ai quitté notre forêt, j’aimerai beaucoup m’y replonger et… Oh cela risque d’ennuyer ton fils ! Agnarr ! Je n’ai pas vu Elsa, où est-elle ? Que nous la présentions à nos amis. Ce jeune homme pourrait faire un compagnon de jeu pour elle !
-Iduna non… Hum… Je veux dire… Elsa… Elsa n’est… pas disposée, elle, elle est dans sa chambre…
-Elle est malade ? Oh dans ce cas, Beata, viens avec moi ! Tu vas voir Agnarr ! Beata est une grande guérisseuse ! Fit Iduna en se levant vers la porte.
-Iduna non !... Elsa… elle va bien ça n’est pas ça…
-Alors qu’y a-t-il ?... Oh Agnarr ne me dis pas que tu comptes éloigner Elsa du monde…
-Non, pas du tout mais… Puis-je t’expliquer ceci, en privé ?... Beata, jeune Monsieur Kristoff ! Veuillez nous excuser un instant !... Kay va arriver pour vous proposer de quoi déjeuner pendant votre attente.
Le roi avait agité une clochette et entraînait déjà son épouse vers une porte dérobée. Inquiète, Iduna le suivit alors, que le serviteur fit son apparition dans la pièce avec quelques gourmandises. Le jeune Kristoff qui n’avait que faire de la conversation du roi oublia son malaise face au faste du lieu, trop intéressé par les succulents mets proposés. Lui qui vivait auprès des hommes des montagnes ne connaissait pas souvent le bonheur d’une assiette toujours pleine…
-Agnarr ! Tu as fait quoi ?!?!
La voix furieuse d’Iduna résonna dans la grande salle bien que le couple royal fût parti. Kristoff surpris sursauta et, maladroitement, renversa la tasse de chocolat chaud qui lui était offerte. La porcelaine se brisa… Le garçon se rapprocha inquiet de sa mère qui le dévisagea avec un regard sévère. Aucun des deux n’osa continuer à profiter des bonnes choses apportées alors que quelques éclats de voix de la souveraine pouvaient continuer à se faire entendre. Finalement, au bout de longues minutes, le calme revînt et le couple royal rejoignit ses hôtes. Bien que cela fut contraire au protocole, Iduna précéda son époux alors que poliment Beata et Kristoff se levèrent. Tremblant, le jeune Nattura s’approcha des monarques, les débris de la tasse dans la main.
-Je… J’ai cassé votre tasse, je n’ai pas fait exprès je suis désolé vos... Majestés…
-Pose les sur la table vite avant de te blesser et ne t’en fais pas Kristoff, il n’y a aucun mal… C’était une tasse qui appartenait à la mère du roi, mais Agnarr a lui-même avoué qu’il le détestait, tu viens en réalité de rendre un grand service à sa majesté !
-Hum… En effet jeune homme. Conclut Agnarr.
-Et jeune Kristoff… J’aimerai te présenter quelqu’un… Ma fille, la princesse Elsa… Tu… Il me semble que tu l’as déjà vu quand nous sommes allés auprès des trolls…
-Vous êtes venus auprès des trolls ? J’étais avec eux ces derniers jours mais je ne souviens plus pourquoi ? J’ai dû me perdre en chemin, je ne retrouvais plus le Nord ! Ils sont très gentils vous savez !
-Hum… Iduna ! C’est pour cela que je suis restée plusieurs jours là-bas ! Les trolls ont pour Kristoff…
Beata joignit le geste à la parole et Iduna comprit. Apparemment, Grand Pabby s’était chargé de faire oublier à Kristoff ce qu’il avait pu voir. Pour toute réponse, la reine adressa un sourire à l’enfant puis lui proposa sa main pour l’emmener auprès de sa fille ainée alors qu’Agnarr restait auprès de Beata, avide de connaissances sur les Northuldra. Kristoff et Iduna traversèrent les couloirs en silence alors que la Picéaerd n’avait d’yeux que pour le jeune homme. Lorsqu’elles étaient petites, Beata et Iduna parlaient de leurs futurs enfants, par jeu, elles s’étaient promises qu’elles seraient les marraines de leur progéniture respectives. Curieusement à cet instant, Iduna souhaitait avoir ce rôle pour le jeune garçon né Kaspian. Kaspian, ce nom qu’elle aurait tant souhaité donner à son enfant si elle avait eu un garçon… Un garçon qui aurait sans doute été comme ce jeune homme à ses côtés.
-Elsa ! Elsa je suis rentrée ma princesse ! Fit Iduna face à la porte de sa fille, revenant soudain à la réalité.
-Maman !!
L’enfant était heureuse de voir sa mère mais se retînt de lui sauter dans les bras. Agnarr avait prévenu Iduna de la nouvelle peur de la princesse héritière. Amèrement la reine pouvait désormais constater les dégâts ! La fureur l’envahit, elle était partie seulement quelques jours et voilà le résultat ! Devait-elle à nouveau s’absenter pour Harmon vu les conséquences que pouvaient avoir son absence ?! Iduna se mordit la lèvre, honteuse d’avoir eu pendant une fraction de seconde cette pensée ! Comment pouvait-elle imaginer abandonner définitivement Anna ? C’était indigne d’elle ! Désormais, elle devait surtout s’atteler à réparer les dégâts. Qui sait, le jeune Kristoff allait peut-être, être la clef !
-Elsa, je tiens à te présenter Kristoff ! C’est le fils de Madame Olson… Une vieille amie et nous avons pensé, maintenant que Madame Kittel et Madame Larsen dont parties que tu aurais besoin d’un peu de compagnie, surtout une compagnie de ton âge !
-Bonjour Princesse Elsa ! Fit Kristoff en tendant sa main, sans même penser à la révérence.
-Bonjour…
-Et si vous alliez jouer dehors tous les deux ? Tu pourrais montrer à Kristoff le parc du château ? Encouragea Iduna après ces présentations glaciales.
-Non merci maman… regarde dehors… Indiqua inquiète la petite princesse alors qu’Iduna grimaça en voyant le paysage recouvert d’un manteau blanc…
-Oh t’aimes pas la neige Elsa ?! Moi j’adore ! C’est toute ma vie ! Il faut juste prendre un gros manteau pour ne pas avoir froid !
-Merci, ça n’est pas ça, le froid ne m’a jamais dérangé… S’excusa l’enfant.
-Bah raison de plus alors, viens tu vas adorer ça ! Je connais pleins de jeux amusants avec la neige ! Si tu veux, on peut faire un bonhomme de neige !
-Oh voilà une bonne idée ! Allez Elsa, prends ton manteau, un bonhomme de neige, c’est une activité amusante ! Fit Iduna joviale, espérant que les souvenirs heureux de ces constructions de neige soient restés gravées dans la conscience de son ainée.
-Je… Non c’est gentil je… Je ne sais pas en faire ! Mentit la fillette !
-Bah raison de plus ! Allez viens je vais t’apprendre ! Personne ne sait mieux les faire que moi ! Je suis le spécialiste des bonhommes de neige ! Tu vas voir, t’as même pas besoin d’être costaud pour en faire !
Avec beaucoup de sympathie, Kristoff attrapa une cape d’hiver et la passa sans même lui demander autour du cou d’Elsa. Iduna fut attendrie de cette scène. Après tout c’est ce qu’avait fait Agnarr pour elle lorsqu’il l’avait prise pour femme. Immédiatement elle chassa cette pensée. Enfant avec Beata, combien de fois avaient elles rêvées que leurs enfants tombent un jour amoureux l’un de l’autre mais ça n’était pas le moment ! Non le plus important était qu’Elsa oublie sa peur et le jeune homme savait y faire ! Trop surprise par le geste, Elsa n’avait même pas eu le temps d‘avoir un moment de recul et même esquissé un sourire pour le jeune garçon aux manières douteuses. Elle, la petite princesse parfaite, réglée par un protocole strict observait curieuse ce jeune homme libre totalement étranger aux coutumes et l’étiquette royale.
Pour autant, la petite blonde se refusait à se sentir en cet instant supérieure à lui, ni même offensée de ce manque d’égard. Elle eût même un léger rire qu’elle masqua élégamment de sa main en imaginant comment Madame Larsen aurait sans doute régurgité son thé face aux nombreuses fautes de protocole de Kristoff. La princesse s’était laissée tenter et avait rejoint le parc en compagnie du jeune Nattura. Trop curieuse, Iduna avait préféré les suivre malgré le froid et son absence de manteau plutôt que rejoindre son amie et Agnarr.
-Tu vois ! c’est drôle la neige ! C’est tout mou, tout doux ! C’est beau et précieux ! Approche toi mademoiselle princesse !... C’est comme ça que je dois dire ?
-Non ! D’après le protocole, il faut me dire « vous », m’appeler « Madame » ou « Votre grâce », mais je préfère que tu m’appelles Elsa !
-Oh ? C’est mieux, au moins je vais retenir ça plus facilement ! Bah moi j’ai aucun nom comme ça ! Juste Kristoff ! Tu sais je ne vis pas dans un château comme toi, je vis là-bas, dans les montagnes, auprès des hommes des glaces ! Bon et puis ces derniers jours, j’étais dans le territoire des trolls ! Ils existent Elsa, tu le savais ?
-Euh… Oui, oui je le sais, Papa m’en a parlé, mais je n’y suis jamais allée.
-Oh bah, c’est différent d’ici ! c’est le royaume des trolls mais si tu y vas, tu ne verras qu’une plaine de gros rochers ronds ! Ils ne deviennent vivants que pour les braves !
-Ah, donc ils ne se montreraient pas pour moi parce que je ne le suis pas ? Demanda l’enfant joueuse.
-Je ne sais pas… Peut être que si, si tu es courageuse ! Ou peut être qu’ils se montreront parce que tu es une princesse ! Moi c’est parce que je suis fort que je les ai vus !
-Ou peut être parce que tu es toi aussi un noble !
-Alors ça… aucun risque princesse ! Ah non moi je ne suis pas un de ces gens bien habillé comme le pingouin qui apporte à manger ici !
-Kay n’est pas un noble ! mais toi si !
-Ah non ça c’est sûr que non !
-Eh bien moi je te dis que si ! Jeune Kristoff, moi Elsa d’Arendelle, en tant que princesse du Royaume, je déclare que désormais tu es… euh… tu es le duc de… de la plaine des trolls ! Voilà, tu es officiellement le duc de la plaine des trolls ! S’amusa Elsa en tapotant l’épaule de son compagnon d’un bâton ramassé dans la neige.
-Pfff, ça n’existe même pas !
-Bien sûr que si ! Puisque je l’ai décidé ! Monsieur le duc de la plaine des trolls ! Voilà, s’ils se sont montrés, c’est parce que tu es un noble !
Taquine, Elsa continua de surnommer le jeune Kristoff de ce titre. Agacé et amusé, il s’empressa de lui courir après. Iduna observait heureuse malgré la fraicheur du temps. C’était la première fois qu’elle entendait enfin le rire d’Elsa depuis le tragique accident. Le jeune Kristoff n’avait pas eu besoin de beaucoup de temps pour briser la glace. La souveraine ne put s’empêcher de masquer un petit rire en ne perdant pas les bambins des yeux en train de jouer à chat. Elle se revoyait une vingtaine d’années en arrière, ces deux enfants, c’était Agnarr et elle qui jouaient régulièrement à chat dans les jardins du château. Ces deux enfants ressemblaient à des âmes sœurs alors que, fatigués, Kristoff et Elsa s’arrêtèrent tandis que le garçon forma deux boules de neige.
-Tiens Elsa, donne moi ta main, as-tu déjà tenu de la neige ?
-J’ai bau vivre dans un château, nous sommes un royaume de l’hiver monsieur le duc de la plaine des trolls !
-Que la princesse m’excuse ! Je croyais que tu ne sortais jamais de ta belle et grande chambre ! Donc tu connais la neige, mais est-ce que tu sais la sentir ?
-Quoi ?
-Tiens, donne tes mains ! Fit Kristoff avant de placer deux boules de neige dans les mains de la princesse, Tu sens, cette neige est légère, douce comme une plume, elle est délicate comme une fleur, si l’on s’énerve et que l’on serre la main, elle se détruit. Elle ne reste belle que si on la respecte. L’autre neige est plus froide, plus dur, si on la serre elle peut même couper tant la glace commence à la remplacer. Elle est magnifique, elle est solide, mais peut être impitoyable ! La neige, comme la glace sont vivantes, nous devons les respecter ! Je pourrais t’apprendre Elsa si tu le souhaites ! Je sais tout sur la neige !
-Ah oui ?... Tu sais tout ? Demanda la princesse amusée.
-C’est une ressource précieuse et belle, mais si on ne la respecte pas, elle peut être dangereuse, comme avec les avalanches…
-Oui je sais que c’est dangereux ! Fit Elsa triste en lâchant les boules de neiges.
-Eh là ! Il ne faut pas faire ça ! La neige c’est notre amie ! La neige c’est la vie ! Il faut seulement la respecter pour ne pas la craindre ! Elle est belle et puissante !... La neige c’est une princesse ! Comme toi ! Et tu n’aimerais pas que je te serre jusqu’à te briser les os ? Bah la neige c’est pareil !
-Tu en parles comme si tu étais amoureux de la neige !
-Oui ! Mais je le suis, pourquoi, tu veux te moquer ?!
-Pas du tout Kristoff ! C’est mignon ce que tu dis… Oh, je crois que je me suis trompée de titre de noblesse pour toi ! Si tu dis que la neige est une princesse, alors j’aurai dû te nommer… Le roi des Neiges !
-Ce n’est pas possible ! Il faudrait que je me marie à une princesse pour ça ! Non par contre toi tu pourras être la reine des neiges si tu veux que je t’apprenne !
-Qui te dis que je ne sais rien sur la neige ?
-Alors sans me vanter princesse Elsa, je pense que j’en sais bien plus que toi sur la neige, je vis à ses côtés depuis toujours !
-Moi aussi !... Enfin je veux dire, oui, nous vivons à Arendelle, nous la voyons tous les jours ici, où sur les montagnes au loin !
Elsa se mordit la lèvre. Son père l’aurait sans doute réprimandé pour ce qu’elle venait de dire, « Cache tes pouvoirs, n’en parle pas » devait être sa nouvelle maxime. Elle savait à quel point ce don pouvait être dangereux pourtant en cet instant, la présence de ce garçon lui faisait oublier cette crainte. C’était la première fois qu’elle rencontrait une personne qui aimait tant ce qui était l’essence de son pouvoir.
-Je ne te parle pas de la voir ! La voir ça ne suffit pas ! Il faut la sentir ! Ne faire plus qu’un avec elle ! La neige doit être en toi pour la comprendre.
-En soi… Oui je comprends ce que tu veux dire… Enfin je crois…
-Non je ne pense pas que tu puisses comprendre, mais un jour ça viendra ! Tiens je sais comment tu peux commencer ! Est-ce que tu as déjà fait un bonhomme de neige ? Ce n’est pas difficile, si on comprend la neige…
-Un bonhomme de neige… Euh non, je n’en ai jamais fait… Mentit Elsa.
-Oh tu vas voir, c’est amusant, je vais te montrer, je suis très fort pour en faire, si tu fais comme moi tu verras tu vas vite apprendre…
-Si tu le dis…
Intimidée la petite princesse se contenta d’observer Kristoff commencer à constituer les bases de sa création. Elle ne savait que faire, toucher la neige, jouer dans la neige sans ses pouvoirs, voilà quelque chose qu’elle n’avait pas fait, elle ne savait pas si elle avait le droit de s’amuser ainsi.
-Allez Elsa ! Essaie, si tu ne bouges pas à prendre la neige ton bonhomme de neige ne va pas se construire par magie ! Fais comme moi ! Je vais venir t’aider quand j’aurai fini le miens si tu veux…
-Euh… Oui, oui merci !
Ca n’était pas dans les habitudes d’Elsa que de rester sans rien faire mais elle était incapable de détacher ses yeux du travail de ce jeune garçon. Il ne mentait pas, il semblait ne faire qu’un avec la neige et construisait avec amour et dévotion son être gelé. Voir ainsi la création apparaître peu à peu la fascinait, elle ne voyait pas le temps passer.
-Alors Elsa ? Tu y arrives ? Demanda-t-il sans se retourner alors qu’il allait terminer son office.
-Euh… Oui… Oui je… Je me débrouille mentit-elle.
Machinalement, Elsa jeta un regard aux alentours alors que Kristoff lui tournait le dos. Elle se mordit la lèvre, inquiète et indécise mais finalement elle soupira. Rien qu’une fois… Juste une seule ! Personne ne le saura ! Vive comme l’éclair, la fillette retira son gant de satin puis après un moulinet de bras, s’empressa de créer un être de neige sans remarquer que sur le perron du château sa mère ne perdait pas une miette de la scène soulagée. Ce jeune garçon avait su la mettre suffisamment en confiance pour ne pas qu’elle craigne ses pouvoirs, mais l’enfant veillait à les dissimuler… C’était peut être la première étape avant qu’elle ne les maîtrise ! Iduna se mit à avoir ce fol espoir. Si Elsa réussissait à les maîtriser, alors peut être qu’elle pourrait faire venir un jour Anna… C’était un doux rêve pour la monarque alors que Kristoff revenait vers la princesse.
-Alors Elsa ? Tu as réussi ?
-Euh… Oui… Oui je crois que j’ai… Terminé ! Indiqua l’enfant en se décalant après avoir remis en hâte ses gants.
-Oh ?! Wow !! T’es sûre que tu n’en avais jamais fait ? Demanda Kristoff en découvrant l’œuvre d’Elsa…
-Jamais…
-Eh beh ! Quel travail ! Je crois qu’il est même plus beau que le miens. Lança le garçon avec une pointe de jalousie.
-Quoi ? Oh non, le tiens est mieux je te l’assure et… j’ai dû avoir un peu de chance.
-Eh mais… Comment ça se fait que tes gants soient tout secs ?!
-Ca ? Oh eh bien… J’ai… J’ai tout fait à mains nus pour… Bah comme t’as dit, sentir la neige !
-A mains nus ?! Mais t’es folle ! Tu peux te bruler les mains avec le froid !!! Donne, je vais les réchauffer !
-Non… Non Kristoff ça ira ! Ne t’en fais pas je n’ai pas froid !!!
-Viens ! On va rentrer pour aller près du feu !!! Tu dois te réchauffer les mains !!! Il ne faut surtout pas faire ça Elsa ! Tes mains pourraient geler ! Ah oui je te crois maintenant, t’as jamais dû toucher la neige pour faire une telle bêtise !... Ça peut être dangereux la neige tu sais…
-Oui je sais… Souffla la princesse.
-Oh Reine Iduna… Il… Il faudrait qu’Elsa se réchauffe, elle… Elle est restée trop longtemps dans la neige… Balbutia Kristoff en arrivant face à la reine.
-Ah oui ? Eh bien entrez vite les enfants ! Il va être l’heure du thé de toute manière ! Kristoff, suis Gerda, tu verras elle est gentille, elle va t’aider à te débarbouiller, je m’occupe d’Elsa…
-Si ce monsieur Kristoff veut bien me suivre ! Souffla Gerda.
-Oh faut pas m’appeler comme ça m’dame !
-Mais s’il le faut Kristoff ! Tu es le duc de la plaine des trolls ! Se moqua Elsa.
-Oh ?... Eh bien si monsieur le duc veut bien me suivre. S’amusa la domestique pour faire rire la fillette.
-D’accord, je ne dis rien parce que c’est la reine des neiges qui me le demande. Fit Kristoff avec une révérence bien grossière qui amusa beaucoup Iduna et Elsa.
Mère et fille répondirent poliment d’un signe de tête alors que Gerda emporta le garçon vers la salle de bains royale.
-Reine des neiges ?
-Je… Je suis désolée mère, je n’aurai pas dû accepter ces jeux dehors. Soupira la fillette penaude.
-Je trouve que ça te va très bien !
-Tu… Tu n’es pas fâchée maman ?
-Pourquoi devrais-je l’être ? Parce que tu t’es amusée comme une enfant toute l’après-midi ? Allons Elsa, il n’y a aucune raison de t’en vouloir pour cela.
-Je te promets maman, cela ne se reproduira pas… C’est trop dangereux.
-Tu ne veux pas revoir ce jeune garçon ? Demanda Iduna inquiète.
-Si. Je l’aime bien, il est gentil, même s’il ne sait pas faire une révérence !
-Alors j’espère pour toi que tu passeras encore de nombreuses après-midis à jouer avec Kristoff !
-J’ai le droit maman ?
-Evidemment ma chérie !... Par contre Elsa, juste une petite mise en garde…
-Oui maman ?
-Le prochain bonhommes de neige… Fais les vraiment ! Tu verras c’est amusant aussi !
-J’essaierai maman ! Oh vite rentrons ! Tu dois avoir froid sans manteau !
-C’est vrai Elsa, un peu ! Et si nous allions prendre le thé pour nous réchauffer ? L’heure tourne !
-Oui maman ! Madame Larsen aurait dit que la ponctualité est un principe de vie pour toute personne de la bonne société !
-Elle serait fière que tu connaisses si bien ses leçons ! Alors allons-y et tout de même Elsa… Evite de dire à ton père à quels jeux tu as joué avec Kristoff, autant garder cela secret pour le moment…
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Re: [FCU WHAT IF...] Et si… Anna et Elsa avaient été séparées pendant l’enfance ?... Le plan d'Emma Picéaerd
Sam 14 Jan 2023, 10:05
Alors qu'elles patientent devant la salle d'audience, Béata et Iduna se fustigent sur la vie qu'elles ont mené loin des leurs, et que la réputation de leur peuple est toujours mal prise auprès des arendelliens. Puis Agnarr les reçoit, mais Iduna essaye de se montrer imperturbable et ferme face à son roi plutôt qu'à son mari, mais en vain car Agnarr fait aussi le max d'effort pour parler en tant que mari et non en tant que roi.
Mais les révélations/informations prennent vite le pas sur les présentations avec Béata et son fils : Agnarr apprend à Iduna, furieuse, qu'il a donné les gants à Elsa et que Béata avait demandé à Pabbie de faire oublier à son fils Kristoff/Kaspian ce qu'il avait vu sur l'effacement des souvenirs d'Anna et d'Elsa. Tandis qu'Agnarr reste avec Béata pour en apprendre plus sur les northuldras, Iduna emmène Kristoff/Kaspian faire connaissance avec sa file Elsa. Malgré la distance prise par Elsa, elle se montre enthousiaste et sympathique avec Kristoff, allant même jusqu'à jouer avec lui dehors, dans la neige. Pendant un moment, elle finit par redevenir la petite fille joueuse et taquine qu'elle était jadis, libérée de sa tour d'ivoire et oubliant sa peur de faire du mal avec ses pouvoirs (ayant même failli révéler à son nouveau partenaire de jeu ses pouvoirs de glace), et tout ça sous les yeux ravie de la reine.
Kristoff/Kaspian portant la neige et la glace tellement haut dans son cœur, il montre à Elsa comment faire un bonhomme de neige, mais la petite princesse n'a jamais su en faire sans utiliser ses pouvoirs. Mais ne voulant pas décevoir son camarade, elle fait en sorte de s'y atteler sans qu'il ne voit ses pouvoirs. Mais Kristoff/Kaspian, se demandant comment elle est parvenu à faire son bonhomme de neige sans salir ses gants, la ramène à l'intérieur pour qu'elle n'ait pas froid, ayant presque provoqué la peur chez Elsa de libérer ses pouvoirs. Mais loin d'en être inquiète, Iduna la complimente pour avoir su passer un moment dehors accompagnée et sans usage de ses pouvoirs. Aussi, Elsa pourra revoir Kristoff à l'avenir, mais Iduna lui demande désormais de faire des bonhommes de neige manuellement. Pas seulement pour cacher son pouvoir, aussi parce que c'est plus amusant.
Et aussi qu'Elsa ne dise pas devant son père qu'elle a joué avec Kristoff, histoire de ne pas créer de nouveaux conflits familiaux, surtout en y mêlant une autre northuldra.
Mais les révélations/informations prennent vite le pas sur les présentations avec Béata et son fils : Agnarr apprend à Iduna, furieuse, qu'il a donné les gants à Elsa et que Béata avait demandé à Pabbie de faire oublier à son fils Kristoff/Kaspian ce qu'il avait vu sur l'effacement des souvenirs d'Anna et d'Elsa. Tandis qu'Agnarr reste avec Béata pour en apprendre plus sur les northuldras, Iduna emmène Kristoff/Kaspian faire connaissance avec sa file Elsa. Malgré la distance prise par Elsa, elle se montre enthousiaste et sympathique avec Kristoff, allant même jusqu'à jouer avec lui dehors, dans la neige. Pendant un moment, elle finit par redevenir la petite fille joueuse et taquine qu'elle était jadis, libérée de sa tour d'ivoire et oubliant sa peur de faire du mal avec ses pouvoirs (ayant même failli révéler à son nouveau partenaire de jeu ses pouvoirs de glace), et tout ça sous les yeux ravie de la reine.
Kristoff/Kaspian portant la neige et la glace tellement haut dans son cœur, il montre à Elsa comment faire un bonhomme de neige, mais la petite princesse n'a jamais su en faire sans utiliser ses pouvoirs. Mais ne voulant pas décevoir son camarade, elle fait en sorte de s'y atteler sans qu'il ne voit ses pouvoirs. Mais Kristoff/Kaspian, se demandant comment elle est parvenu à faire son bonhomme de neige sans salir ses gants, la ramène à l'intérieur pour qu'elle n'ait pas froid, ayant presque provoqué la peur chez Elsa de libérer ses pouvoirs. Mais loin d'en être inquiète, Iduna la complimente pour avoir su passer un moment dehors accompagnée et sans usage de ses pouvoirs. Aussi, Elsa pourra revoir Kristoff à l'avenir, mais Iduna lui demande désormais de faire des bonhommes de neige manuellement. Pas seulement pour cacher son pouvoir, aussi parce que c'est plus amusant.
Et aussi qu'Elsa ne dise pas devant son père qu'elle a joué avec Kristoff, histoire de ne pas créer de nouveaux conflits familiaux, surtout en y mêlant une autre northuldra.
- FloconnetteLégende du Royaume
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Re: [FCU WHAT IF...] Et si… Anna et Elsa avaient été séparées pendant l’enfance ?... Le plan d'Emma Picéaerd
Sam 14 Jan 2023, 18:59
C'est vraiment bizarre, j'ai du mal à me dire que c'est une histoire de Frantzoze parce que finalement ce chapitre, comme le précédent, bah c'est tout mingon!!
Elsa est adorable j'ai envie de lui faire pleins de calins et Kristoff m'a vraiment beaucoup fait rire. J'imagine bien ce gamin qui veut se vanter un peu pour impressionner la petite à dire qu'il est fort qu'il sait tout, et Elsa qui dans sa tête devait se dire "oui, oui, comme si tu allais m'apprendre quelque chose sur la neige!"
Et en vrai, je pense qu'il lui en a appris en plus! J'ai trouvé que c'était très beau quand il lui disait qu'il fallait respecter la neige, qu'elle était vivante. Finalement, c'est la clef pour Elsa pour qu'elle maîtrise ses pouvoirs, si elle les respecte, ça pourra l'aider à les appréhender!
Mais par contre Frantzoze, j'ai un gros doute, cette histoire, c'est pas un nouveau "retour vers le passé 2". Non parce que j'ai bien l'impression qu'Elsa et Kristoff ils vont beaucoup se rapprocher ces deux là!
Elsa est adorable j'ai envie de lui faire pleins de calins et Kristoff m'a vraiment beaucoup fait rire. J'imagine bien ce gamin qui veut se vanter un peu pour impressionner la petite à dire qu'il est fort qu'il sait tout, et Elsa qui dans sa tête devait se dire "oui, oui, comme si tu allais m'apprendre quelque chose sur la neige!"
Et en vrai, je pense qu'il lui en a appris en plus! J'ai trouvé que c'était très beau quand il lui disait qu'il fallait respecter la neige, qu'elle était vivante. Finalement, c'est la clef pour Elsa pour qu'elle maîtrise ses pouvoirs, si elle les respecte, ça pourra l'aider à les appréhender!
Mais par contre Frantzoze, j'ai un gros doute, cette histoire, c'est pas un nouveau "retour vers le passé 2". Non parce que j'ai bien l'impression qu'Elsa et Kristoff ils vont beaucoup se rapprocher ces deux là!
- AnsaAdmin
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Re: [FCU WHAT IF...] Et si… Anna et Elsa avaient été séparées pendant l’enfance ?... Le plan d'Emma Picéaerd
Sam 14 Jan 2023, 19:13
Ah non ! J'ai plus de place sur le dessin des enfants d'Elsa s'ils font des mômes xD
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Re: [FCU WHAT IF...] Et si… Anna et Elsa avaient été séparées pendant l’enfance ?... Le plan d'Emma Picéaerd
Mar 17 Jan 2023, 17:07
Ansa aime ce message
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Re: [FCU WHAT IF...] Et si… Anna et Elsa avaient été séparées pendant l’enfance ?... Le plan d'Emma Picéaerd
Mar 17 Jan 2023, 17:26
CHUT CHUT CHUT !!! ON ARRETE TOUT !!!!
JE REPETE ON ARRETE TOUT !!!! Y A LA PLUS BELLE ! LA PLUS INTELLIGENTE ! LA PLUS CHARMANTE ! LA PLUS SEXY !
OUI !!!!! Y A MAMIE ANNA DANS LES SPOILERS !!!!
JE REPETE ON ARRETE TOUT !!!! Y A LA PLUS BELLE ! LA PLUS INTELLIGENTE ! LA PLUS CHARMANTE ! LA PLUS SEXY !
OUI !!!!! Y A MAMIE ANNA DANS LES SPOILERS !!!!
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Re: [FCU WHAT IF...] Et si… Anna et Elsa avaient été séparées pendant l’enfance ?... Le plan d'Emma Picéaerd
Jeu 19 Jan 2023, 11:31
Oh !!!!
Le retour de Mamie Anna!!!
Et voir Taz, je sais pas pourquoi mais j'ai l'impression qu'on va avoir un chapitre avec Anna et pas Elsa cette fois
Le retour de Mamie Anna!!!
Et voir Taz, je sais pas pourquoi mais j'ai l'impression qu'on va avoir un chapitre avec Anna et pas Elsa cette fois
- AnsaAdmin
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Re: [FCU WHAT IF...] Et si… Anna et Elsa avaient été séparées pendant l’enfance ?... Le plan d'Emma Picéaerd
Ven 20 Jan 2023, 17:45
Chapitre 3 : Un flocon d’amitié.
Ça commence bien, déjà le titre ne m’inspire pas. Par contre y a objection ! On avait quitté Dudu qui était sur le point de tout révéler sur son identité Northuldra…Et voici qu’elle attend avec Béata et Kristoff, que la sanction d’Agnarr tombe…
Ne me dites pas que le roi est retombé dans ses travers et qu’il a réfléchi à la révélation de sa femme sans tout de suite la rassurer ?!
Non Agnarr ! Pas après tous les efforts que tu as fournis dans le FCU ! Tu ne peux pas redevenir un enfoiré sans cœur !? Je refuse catégoriquement cette hypothèse ! (Même si chez Frantzoze il a toujours été gratiné ! )
Bref ! Pendant que le roi est en train de délibérer on a Kristoff qui avoue que les débiteurs de glaces étaient des enfoirés à l’égard des Northuldra et elle se fait jeter par Béata pour avoir tout révélé sur ses origines à Agnarr... Ma Dudu...C’était pas une journée pour toi visiblement !
Bonne réponse ! Donnez un cookie à cette déesse !
Elle garde un calme olympien vis-à-vis de son cher et tendre et trouve même le moyen de le tourner en ridicule quand il daigne enfin la faire venir pour faire tomber la sentence...Alors Agnarr...Bon gars ou pas ?!
Allez ! C’est bon ! Il est des nôtres ! Merci @Frantzoze !
S’ensuit un joli moment de complicité entre Agnarr et Iduna qui me fait rappeler pourquoi j’adore ce couple. On retrouve les caractères farouches et posés de chacun et les taquineries qui matchent bien avec. Franchement c’est un très joli passage !
Il manque un bisous entre les deux pour qu’il soit parfait ! Honnêtement un baiser langoureux avec la moustache qui aurait chatouillé les lèvres de Dudu cela aurait été la perfection...Mais bon, nous sommes dans ton écriture et je respecte le fait que tu ne sois pas un chaud lapin comme je peux l’être avec mes personnages ! (Non en vrai j’ai tellement envie de te tuer pour pas avoir rajouté ce baiser mais je t’aime quand même très fort !!! )
Bon et puisque le roi semble être ouvert aux Northuldra voilà Iduna qui présente fièrement sa beste et son fils...Comme quoi Anna qui voulait inviter les 13 frangins et Hans chez elle on sait de qui elle tire ! On entre dans le château d’Arendelle comme dans un moulin sans déconner XD XD XD
Mais c’est qu’en fait tout va pour le mieux...Enfin un chapitre de @Frantzoze sans mort ou incident notable...
Ah ? On me dit à l’oreillette que Gnarr Gnarr va se prendre un coup de douze... Ah bah oui ! C’est vrai qu’il a un peu merdé avec Elsa au dernier chapitre... Attendez deux secondes je prépare les boules quies !
Vas-y Dudu...Tu peux le pourrir !
Whoua ! Même la porcelaine de Rita ne tient pas le coup XD... Bah oui Krikri ! T’aurais pu faire attention quand même... T’es quand même bourru...Quoi de mieux que de te foutre Elsa comme compagnon de jeu...
Ouais ! Même la blonde a pas compris la logique... Reprenons...
Miss frigide a littéralement peur de sa glace et peut blesser accidentellement n’importe qui et en guise de récompense pour qu’elle se détende vous la foutez avec un enfant de son âge ?! Sachant qu’elle a gelé la frangine peu de temps avant...Est-ce que cette solution ne serait pas un peu débile ?!
Oui...Bon...C’est le pecno du coin quoi...Si jamais il meurt on s’en fout...D’accord... Voyons donc ce que vaut ce « flocon d’amitié » entre les deux...
Mais attendez deux secondes... Elsa et Kristoff...Ensemble...
Y a pas comme un parfum de croqué par le crocus dans l’air là ?! Non parce que moi je veux bien @Frantzoze mais je vais les foutre où les mômes sur le dessin que j’ai fait si tu m’en rajoutes encore ?!
OK nous n’en sommes pas encore là ! et heureusement.
Alors si nous devions résumer ce passage entre les deux en un gif...
C’est du très très bon même ! Entre Kristoff qui joue les bad boy un peu fanfaron en disant qu’il adore la glace et Elsa qui est morte de rire intérieurement en se disant « oui oui cause toujours ton bonhomme de neige je te le défonce en deux deux » le duo est génialissime ! J’ai absolument adoré le fait que ce soit Kristoff qui lui ouvre les yeux sur la véracité de son pouvoir à lui dire « la glace c’est pas que de la flotte elle vit aussi ! » qu’il la force à la manipuler, mettre les mains dedans c’est juste et très bien expliqué !
D’ailleurs on ne s’était pas concertés mais ça peut faire écho à Olaf qui explique l’importance de la terre à Helga dans RVLP5 ! On est bons mon @Frantzoze ! :bisous:
Bref un beau début d’amitié entre les deux et franchement un très bon chapitre...Mais il manque tout de même un point essentiel...
Elle est où ma bibiche en sucre chérie ?!!!!!
Ça commence bien, déjà le titre ne m’inspire pas. Par contre y a objection ! On avait quitté Dudu qui était sur le point de tout révéler sur son identité Northuldra…Et voici qu’elle attend avec Béata et Kristoff, que la sanction d’Agnarr tombe…
Ne me dites pas que le roi est retombé dans ses travers et qu’il a réfléchi à la révélation de sa femme sans tout de suite la rassurer ?!
Non Agnarr ! Pas après tous les efforts que tu as fournis dans le FCU ! Tu ne peux pas redevenir un enfoiré sans cœur !? Je refuse catégoriquement cette hypothèse ! (Même si chez Frantzoze il a toujours été gratiné ! )
Bref ! Pendant que le roi est en train de délibérer on a Kristoff qui avoue que les débiteurs de glaces étaient des enfoirés à l’égard des Northuldra et elle se fait jeter par Béata pour avoir tout révélé sur ses origines à Agnarr... Ma Dudu...C’était pas une journée pour toi visiblement !
Bonne réponse ! Donnez un cookie à cette déesse !
Elle garde un calme olympien vis-à-vis de son cher et tendre et trouve même le moyen de le tourner en ridicule quand il daigne enfin la faire venir pour faire tomber la sentence...Alors Agnarr...Bon gars ou pas ?!
Frantzoze a écrit:Désormais Iduna pouvait lire dans le regard de son mari ce qu’elle espérait. L’homme avait bon cœur mais pouvait être particulièrement aveugle par moment, l’héritière Picéaerd au caractère bien trempé comptait bien le lui faire remarquer.
Allez ! C’est bon ! Il est des nôtres ! Merci @Frantzoze !
S’ensuit un joli moment de complicité entre Agnarr et Iduna qui me fait rappeler pourquoi j’adore ce couple. On retrouve les caractères farouches et posés de chacun et les taquineries qui matchent bien avec. Franchement c’est un très joli passage !
Il manque un bisous entre les deux pour qu’il soit parfait ! Honnêtement un baiser langoureux avec la moustache qui aurait chatouillé les lèvres de Dudu cela aurait été la perfection...Mais bon, nous sommes dans ton écriture et je respecte le fait que tu ne sois pas un chaud lapin comme je peux l’être avec mes personnages ! (Non en vrai j’ai tellement envie de te tuer pour pas avoir rajouté ce baiser mais je t’aime quand même très fort !!! )
Bon et puisque le roi semble être ouvert aux Northuldra voilà Iduna qui présente fièrement sa beste et son fils...Comme quoi Anna qui voulait inviter les 13 frangins et Hans chez elle on sait de qui elle tire ! On entre dans le château d’Arendelle comme dans un moulin sans déconner XD XD XD
Mais c’est qu’en fait tout va pour le mieux...Enfin un chapitre de @Frantzoze sans mort ou incident notable...
Ah ? On me dit à l’oreillette que Gnarr Gnarr va se prendre un coup de douze... Ah bah oui ! C’est vrai qu’il a un peu merdé avec Elsa au dernier chapitre... Attendez deux secondes je prépare les boules quies !
Vas-y Dudu...Tu peux le pourrir !
Whoua ! Même la porcelaine de Rita ne tient pas le coup XD... Bah oui Krikri ! T’aurais pu faire attention quand même... T’es quand même bourru...Quoi de mieux que de te foutre Elsa comme compagnon de jeu...
Ouais ! Même la blonde a pas compris la logique... Reprenons...
Miss frigide a littéralement peur de sa glace et peut blesser accidentellement n’importe qui et en guise de récompense pour qu’elle se détende vous la foutez avec un enfant de son âge ?! Sachant qu’elle a gelé la frangine peu de temps avant...Est-ce que cette solution ne serait pas un peu débile ?!
Oui...Bon...C’est le pecno du coin quoi...Si jamais il meurt on s’en fout...D’accord... Voyons donc ce que vaut ce « flocon d’amitié » entre les deux...
Mais attendez deux secondes... Elsa et Kristoff...Ensemble...
Y a pas comme un parfum de croqué par le crocus dans l’air là ?! Non parce que moi je veux bien @Frantzoze mais je vais les foutre où les mômes sur le dessin que j’ai fait si tu m’en rajoutes encore ?!
OK nous n’en sommes pas encore là ! et heureusement.
Alors si nous devions résumer ce passage entre les deux en un gif...
C’est du très très bon même ! Entre Kristoff qui joue les bad boy un peu fanfaron en disant qu’il adore la glace et Elsa qui est morte de rire intérieurement en se disant « oui oui cause toujours ton bonhomme de neige je te le défonce en deux deux » le duo est génialissime ! J’ai absolument adoré le fait que ce soit Kristoff qui lui ouvre les yeux sur la véracité de son pouvoir à lui dire « la glace c’est pas que de la flotte elle vit aussi ! » qu’il la force à la manipuler, mettre les mains dedans c’est juste et très bien expliqué !
D’ailleurs on ne s’était pas concertés mais ça peut faire écho à Olaf qui explique l’importance de la terre à Helga dans RVLP5 ! On est bons mon @Frantzoze ! :bisous:
Bref un beau début d’amitié entre les deux et franchement un très bon chapitre...Mais il manque tout de même un point essentiel...
Elle est où ma bibiche en sucre chérie ?!!!!!
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Re: [FCU WHAT IF...] Et si… Anna et Elsa avaient été séparées pendant l’enfance ?... Le plan d'Emma Picéaerd
Ven 20 Jan 2023, 21:00
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Chapitre 4 : La furie d’Harmon.
-Mademoiselle Anna ! Pour la dernière fois calme-toi et reste concentrée sur le livre ! Je ne le répèterai pas ne m’oblige pas à sévir !
-Pfff ! Mais ça m’ennuie la lecture ! C’est l’heure de jouer maintenant !
-Comment ?!
-Oui… C’est l’heure de jouer maintenant… Madame Larsen ?
-Est-ce l’heure de jouer ! Il faut demander de cette manière ! Combien de fois devrais-je le répéter ! Et non ça n’est pas l’heure. On m’a confié la mission de t’éduquer, je le ferai même si cela doit me prendre des années !
-Mais moi je n’ai rien demandé, je veux juste faire des gâteaux !
-Et ne faut-il pas maîtriser la lecture pour être capable de suivre une recette ?!
-Mais Madame, vous me faîtes lire des livres sur les rois d’Arendelle, pas sur les gâteaux ! Je m’en fiche moi de savoir qu’Aren d’Arnevik a pris la place d’Arnved d’Arendelle !
-Non !!! Aren, le fondateur d’Arendelle, et Arnved son frère, protecteur d’Arnevik !
-Qu’est-ce que ça change ? Ils sont morts tous les deux depuis longtemps !
-Petite impertinente ! Il s’agit de la grande Histoire du Royaume ! Il est indispensable de la savoir. Vous devez mesurer Mademoiselle quel impact nos grands roi ont pu avoir…
A nouveau la préceptrice commençait un nouveau long discours mais Anna ne l’écoutait déjà plus, préférant grimacer et faire de grands gestes dans son dos pour l’imiter. La facétieuse enfant ne put cependant poursuivre bien longtemps alors que sa mère Tomally pénétrait dans la pièce. Sous son regard désapprobateur, les joues de la jolie rousse se rosirent de gêne. Madame Larsen, de son côté s’interrompit.
-Plaît-il ?
-Pardonnez-moi Madame Larsen mais, il est l’heure. Annonça Tomally.
-Mon Dieu certes ! Et il convient de respecter l’heure ! La ponctualité est…
-Un principe de vie oui Madame Larsen ! Et c’est vrai aussi pour la fin des leçons ! Coupa la fillette trop heureuse de quitter ses cahiers.
-L’impertinence ne sied guère à une jeune demoiselle !
-Peut-être mais les gâteaux si !!! J’avais dit à maman de les mettre au four pour qu’ils soient prêts pile pour la fin de la leçon ! Ils sont pour vous Madame Larsen !!! C’est moi qui les ai faits !
Avec précipitation et sans grâce, la furie rousse s’empressa d’attraper le plateau que tenait sa mère pour présenter fièrement les douceurs à la préceptrice avant de les glisser dans un panier. Madame Larsen observait la scène interdite. Il n’était pas convenable de recevoir ainsi les faveurs d’une élève. En tout cas, cela ne devait pas arriver lorsqu’elle avait en charge l’éducation des enfants qui passaient au château. Poliment, la préceptrice n’accorda qu’un signe de tête à la famille avant de quitter la boulangerie. Les clients matinaux s’enchaînaient tandis qu’elle sortait avec son petit air pet sec !
-Madame Larsen ! Quelle joie de vous revoir !
-Quoi ?... Oh Votre Alte…
-Non malheureuse ! Ylva je vous rappelle !
-Ah oui c’est vrai vous voulez que je vous nomme ainsi… Pardonnez-moi… Ylva !
-Vous avez l’air surprise de me voir ?
-Je dois vous avouer que je ne pensais pas que vous viendriez ! Voilà près d’un mois que je n’avais plus de nouvelles, je m’étais imaginé que votre promesse n’était que vaines paroles.
-En aucun cas ! Je m’intéresse beaucoup à votre amitié. En effet j’ai été quelque peu absente, j’étais souffrante ces derniers jours.
-Vous m’en voyez navrée, rien de grave j’espère ?
-Non… Une bêtise de ma part, je suis restée trop longtemps dehors sans être couverte. Trop intéressée à observer la princesse Elsa jouer dans la neige.
-Oh ? Une activité futile ! La place d’une princesse n’est pas à s’abaisser à de telles frivolités !
-D’une princesse peut être pas, mais d’une enfant certainement ! Et la princesse demeure une enfant !
-Vous savez ce que je pense de cette idée…
-Et vous la mienne ! Coupa la reine d’une voix intimidante.
-Hum… Dois-je supposer que mon renvoie est dû à cette divergence d’opinion ?
-En aucun cas Madame Larsen ! Otez vous cette idée de la tête !
-Si vous le dîtes…
-Oh ! Vous avez adopté les pâtisseries de la boulangerie Tomally je vois ? Questionna Iduna qui voulait changer de sujet.
-Hélas…
-Vous n’aimez pas ?
-Je n’ai rien contre les sucreries mais, celles-ci m’ont été offertes par la demoiselle Anna… Lança amer La préceptrice.
-Oh ? Quelle délicate attention !
-Voyons votre Alt… pardon Ylva !... Ca n’est pas convenable ! En aucun cas je ne pourrais imaginer au château recevoir…
-Ne dîtes pas cela Madame Larsen, le roi Agnarr vous avait offert un dessin…
-Une feuille griffonnée où il m’avait croqué sur une potence ? Charmant !
-Mais… Et je n’ai pas été en reste, je vous avais fait parvenir également des biscuits jadis !
-Et fort heureusement, Lord Petterssen l’avait intercepté pour vous éviter la honte de cette faute protocolaire !
-Eh bien je trouve cela ridicule ! Et cette petite … cette petite n’est pas une princesse. Souffla Iduna avec tristesse.
-Heureusement si vous voulez mon avis. Cette enfant n’en aurait pas les qualités ! Oh elle est intelligente, elle a une excellente mémoire, mais trop agitée…
-Je suis sûre que cette enfant pourrait vous surprendre ! Et vous, en grande pédagogue, vous seriez capable de la transformer en princesse si vous le vouliez !
-Vous êtes ma mécène alors si c’est ce que vous souhaitez je poursuis les leçons, mais cette enfant n’est pas intéressée. Elle n’aspire qu’à fabriquer des gâteaux !
-ça sera donc la boulangère la plus éclairée d’Arendelle. Il est important d’avoir un peuple éduqué pour la bonne santé du royaume.
-Qui donc vous a appris cela ? Demanda Madame Larsen amusée.
-Une grande préceptrice qui m’a aussi appris que l’orgueil était un bien vilain défaut !
-Oh ! Touchée ! J’ai toujours apprécié votre impertinence car elle était faite toujours avec beaucoup d’esprit, vous savez, cette petite me fait penser à vous.
-Laissez moi en juger, je me charge d’aller la voir !
-Je me demande bien pourquoi vous vous intéressez à cette fillette. C’est une enfant on ne peut plus ordinaire !
Iduna salua l’enseignante sans chercher à lui répondre. Avec discrétion elle pénétra dans l’échoppe Tomally au milieu de la foule qui se pressait pour profiter des krumkakes chauds qui sortaient du four et faisaient toute la réputation du commerce. Personne ne remarqua la souveraine qui ne s’en offusqua pas et attendit patiemment son tour. Johan, après avoir préparé un nouveau panier dévisagea la souveraine et s’approcha en tremblant.
-Je… Soyez la bienvenue !
-Merci Johan…
-Vous… C’est Anna que vous voulez voir ?
-En effet, mais vous aussi, je veux m’assurer que vous allez bien également.
D’un geste, le boulanger invita son invitée à passer dans l’arrière-boutique où régnait une curieuse ambiance. La voix de Tomally pouvait se faire entendre et tentait de calmer la furie rousse. L’enfant débordait d’énergie depuis l’aube et la longue leçon de Madame Larsen ne l’avait pas fatiguée. C’était un véritable tourbillon qui hantait toute la cuisine. Anna voulait tout faire, tout gouter, tout l’intéressait mais elle ne pouvait rester attentive sur chaque biscuit plus de quelques instants. Tomally peinait à suivre le rythme. A peine Anna commençait à pétrir une pâte qu’elle voulait ensuite glacer un gâteau, puis façonner des biscuits alors que sa mère suivait et tentait de ramasser les dégâts.
-Anna ! Que t’ai-je dit ! Reste sur un seul produit jusqu’à ce qu’il soit fini !! Regarde, la cuisine est un champ de bataille ! Gronda avec douceur et amusement Johan.
-Oups ! Pardon papa, mais ce n’est pas ma faute, tout est tellement bon ! Je dois tout faire !!!
-Allons calme toi Anna ! Regarde qui est là ? Nous avons une invitée !
-Une invitée ?
Excitée la fillette stoppa son pétrissage qu’elle venait de commencer au grand soulagement de Tomally qui allait enfin pouvoir remettre la cuisine en ordre. Impatiente, la furie rousse sautilla au plus près de son père pour découvrir l’identité de cette invitée. Iduna l’observa alors que son cœur s’accéléra. Elle reconnaissait bien là sa cadette qui rendait les domestiques fous face à son énergie débordante. Pourtant désormais, le château restait désespérément silencieux.
-Bonjour ma petite Anna ! Alors, tu es contente de me voir ?!
-Bonjour Madame Ylva… Bah ça dépend, comme t’es l’amie de Madame Larsen, j’espère que tu viens pas pour me faire classe.
-Non ! Non pas du tout ma petite et je serai une bien mauvaise préceptrice, il vaut mieux que ça soit Madame Larsen !
-Ah bah ça va alors !
-Mais tu l’aimes bien Madame Larsen, j’ai vu que tu lui avais préparé des gâteaux ? C’est très gentil de ta part !
-Oui je l’aime bien, mais je n’aime pas les leçons ! C’est pour ça que je lui ai fait des gâteaux ! Et tu sais quoi ? J’avais prévu l’heure de la cuisson comme ça, la leçon devait se finir à l’heure.
-C’est malin petite futée ! Et je vois que tu n’en as pas fini avec la cuisine, tu comptes en préparer pour moi ? Demanda innocemment Iduna alors que Tomally blanchit à l’idée que la furie rousse puisse à nouveau hanter la cuisine.
-Euh… Non je n’ai rien prévu !... Enfin je veux dire, ce n’est pas que… Mais je ne savais pas que tu venais et… Qu’est-ce que je dis-moi ?!
-Allons ne t’en fais pas je te taquine…
Iduna avait répondu avec bienveillance mais la réponse de la fillette venait de lui arracher le cœur. Elle devait se rendre à l’évidence, pour Anna, elle n’était qu’une étrangère qui viendrait lui rendre visite de temps à autre.
-Je… Je peux en préparer si tu veux ! Proposa l’enfant qui ne voulait pas être impolie.
-Non !!! Non ma chérie je veux dire… Nous… Nous n’avons plus assez de farine pour aujourd’hui. Coupa Tomally.
-Mais si nous en avons dans la…
-Non ! Tu dois te tromper Johan, nous en avons commandé seulement ! Insista Tomally en écrasant le pied de son mari.
-Aïe… Euh… Oui ! Oui en effet, désolé Anna mais nous n’avons plus assez de farine ! Le… Le moulin n’a pas assez tourné. Balbutia Johan.
-Oh zut ! Pourquoi le moulin n’a pas tourné ?
-Je ne sais pas Anna, le meunier devait dormir…
-Pfff c’est dommage ! Il aurait dû être réveillé pour faire tourner son moulin plus vite !
-Tu sais, tout n’est pas qu’une question de vitesse… Si tu veux nous pouvons y aller ensemble pour comprendre comment cela fonctionne ?
-Oui ! Voilà c’est une bonne idée Anna et si tu allais voir les moulins avec Ylva et lui montrer le village ! Insista Tomally heureuse de pouvoir ranger la cuisine seule, Johan, tu vas avec eux ! Lança Tomally qui s’armait d’un sceau et d’un balai.
-Mais maman je voulais continuer à cuisiner moi…
-Tiens ma petite, j’ai un cadeau pour toi pour te changer les idées, je n’ai pas eu le temps de te l’offrir quand nous nous sommes rencontrées la dernière fois…
-Un cadeau ?! Oh chic !!! Mais Ylva, moi je n’ai pas de gâteaux pour toi…
-Eh bien ça n’est pas grave, tu pourras en faire d’autres quand je viendrais te revoir, je passerais souvent tu sais… Allez regarde ce que je t’apporte.
Intriguée la petite rousse observa le sac de la souveraine et écarquilla les yeux au moment de sortir deux poupées de chiffon. Elle les avait déjà adoptées ! D’un geste entendu, Johan et Iduna entrainèrent la fillette, heureuse avec ses poupées vers l’exterieur alors qu’Anna, comme à son habitude venait de se trouver une nouvelle occupation. Johan et Iduna peinait à suivre les histoires de l’enfant alors qu’elle s’élançait à toutes jambes dans le village d’Harmon.
Iduna était sidérée. Elle savait que sa petite Anna était pleine de vie mais désormais vivant ici, loin des règles protocolaires du château d’Arendelle, mais aussi sans sa grande sœur pour la canaliser, la fillette montrait son plein potentiel. La suivre était une véritable épreuve. L’ancienne Northuldra continuait de l’observer et l’écouter avec bienveillance, se demandant si elle aussi pouvait se montrer si fatigante pour ses parents, lorsqu’intrépide elle explorait tous les recoins de la forêt Northuldra.
Les minutes et les heures passèrent, Iduna ne voulait pas manquer un instant avec la furie rousse alors que Johan avait fini par renoncer, épuisé de devoir suivre cette petite boule d’énergie et pressé par le travail à la boulangerie qui l’attendait.
-Allez ! Plus vite ! Plus vite Ylva ! Le moulin est là-bas !
-Attends ! Je te suis, je suis là ! Oh c’est un moulin à vent ! Regarde ses ailes !
-Oui, Maman un jour m’a raconté une histoire comme quoi un chevalier un peu fou pensait que c’était des géants et voulait se battre avec ! Il est un peu bête hein Ylva ?! Les géants ça n’existe pas !
-Oh… Je ne dirai pas ça ma petite… Qui sait après tout. Peut être qu’un jour tu pourras voir de tes yeux un géant… Sourit Iduna alors que son esprit se perdit un instant vers la forêt de son enfance.
-Après tout t’as peut-être raison Ylva ! Au fond pour mes poupées, je suis une géante ! Fit l’enfant en secouant les jouets de chiffon.
-Mais… Exactement ! Il ne faut jamais limiter son imagination !
-Hihihi !!! Moi je suis Anna la géante !!! Oh et toi Ylva, comme t’es encore plus grande, bah tu es… Ylva la super géante !
-Si ça t’amuse, pourquoi pas, mais si nous restions sur notre moulin ? Regarde ses ailes, tu sais que pour les construire il faut…
Mais déjà, Iduna parlait dans le vide. La fillette s’intéressait à nouveau à une nouvelle chose. La souveraine pour autant ne se décourageait pas. Elle savait comment l’enfant pouvait fonctionner, comment elle pouvait l’intéresser, pourtant cette fois, ça n’était pas aussi simple que lorsqu’elle l’avait au château. C’était il y a peu de temps mais paraissait déjà être dans une autre vie.
-Oh je savais qu’en fait tu étais comme Madame Larsen, une maîtresse qui vient donner des leçons ! Moi je n’aime pas les leçons !
-Oh non détrompe-toi je ne suis pas enseignante !
-Alors t’es quoi ?
-Et bien je suis… Euh… Je suis… Balbutia Iduna qui observait son environnement.
-Quoi tu ne sais même pas ce que t’es ? T’es bizarre Ylva !
-Mais si je sais… Je construis ces choses ! Indiqua-t-elle.
-Quoi ? Les moulins ?!
-Et oui, c’est pour ça que je veux t’en parler, je construis les moulins… Enfin, je dis aux personnes comment ils doivent faire pour les construire !
-Et tu fabriques des maisons aussi ?
-Non !... Non seulement les moulins, car j’adore réfléchir à la manière dont on peut se servir du vent !
-Oh ! Et je parie que tu vas me dire que tu fais ça parce que tu as été sérieuse pendant tes leçons ! Maman n’arrête pas de me le dire ! Mais moi, je préfère jouer et essayer ! Commença l’enfant avant de sauter à pieds joint par-dessus une crevasse.
-Eh bien non ! Je vais te dire un secret. Quand j’étais petite, c’était ma maman qui me faisait la classe et je détestais ça, je ne voulais pas écouter alors je sais ce que tu ressens. Mais tu verras, un jour, tu sauras quoi faire de ces leçons. J’y veillerai !
-Pourquoi tu y veilleras ? Puisque t’es pas une maîtresse ?
-Eh bien ça m’intéresse de savoir comment tu vas grandir ! Pourquoi tu ne veux pas ?
-Oh si… Si en plus tu m’apportes des poupées c’est trop bien !! Souffla l’enfant en rapportant son regard sur ses précieux jouets, puis elle s’interrompit, comme si elle réfléchissait : Dis Ylva… si tu connais très bien mon tonton Olson, est-ce que tu es pas un peu ma tata ?
-Ta ?... Ah non ! Non je ne suis pas mariée à ton oncle donc ça n’est pas possible…
-Dommage… tata Ylva ça sonnait bien ! Bougonna l’enfant.
-Mais si tu veux… Je peux être… comme une marraine ? Proposa Iduna avec espoir.
-Comme dans Cendrillon ?!
-Euh… oui…
-Ca veut dire que tu m’emmèneras un jour au château du roi pour rencontrer le prince charmant ?!
-Euh… Alors pour le château eh bien… Un jour peut être mais pour ce qui est du prince… Le… Le roi et la reine n’ont… qu’une princesse alors… Et de toute manière, je ne sais pas transformer les citrouilles en carrosse ! Mais je peux quand même être ta marraine ?
-Oui, ça peut être bien ! Bon ? On va le visiter ce moulin ?... Marraine Ylva ?!
-Passe devant Anna ! Sourit Iduna heureuse, l’enfant semblait l’avoir adopté.
L’ancienne Northuldra veillait à garder la fillette concentrée alors qu’elles pénétraient dans le moulin désert. Le meunier avait dû partir livrer le fruit de son labeur. L’ancienne reine ne pouvait relâcher son attention. A chaque pas, l’enfant voulait toucher quelque chose et risquait de se blesser. Iduna ne savait plus où donner de la tête.
-Anna ! S’il te plait arrête-toi ! Ca peut être dangereux !
-Non c’est trop bien ! On pourrait faire un cache-cache dans ce moulin !
-Non Anna ! Et… Oh je sais, veux-tu découvrir le pouvoir magique des moulins ?
-Quoi ?... Ils ont des pouvoirs ?!
Iduna resta silencieuse quelques instants. Elle avait sorti ça au hasard mais ne pensait pas que cela attirerait l’attention de l’enfant si rapidement. Il fallait désormais inventer quelque chose, un moyen de calmer cette boule d’énergie. Tout à coup, elle eût un flash ! Elle savait quoi faire !
-Allez ! Allonge-toi au sol
-Pourquoi ?
-Eh bien… Tu peux apprendre à te sentir bien !
-Oh chouette ! D’accord ! Allongée c’est fait ! Lança l’enfant qui sans ménagement s’allongea au milieu de la poussière de farine.
-Prends une grande respiration, puis pense à un joli endroit où tu aimerais te rendre…Il se pourrait que si tu te calmes et te concentres tu puisses t’y rendre même si c’est très très loin…
-Bah non c’est pas possible !
-Chut ! Anna, ferme tes yeux, vide ton esprit…
-Ca c’est facile, Madame Larsen elle dit que j’ai l’esprit vide quand je l’embête à ne pas écouter ses leçons !
-Eh bien elle a tort, tu es une petite fille très intelligente…
-En même temps ça intéresse qui de savoir qu’Arnved d’Arnevik est devenu roi d’Arendelle après la mort de son frère le fondateur d’Arendelle lors d’une grande bataille au Nord…
-Eh bien pour quelqu’un qui ne s’intéresse pas, tu as très bien retenu ce que Madame Larsen t’a appris ! Et sais-tu contre qui les Arendelliens se battaient ? Demanda Iduna inquiète.
-Contre un peuple qui habite dans une forêt très loin, mais on ne sait pas pourquoi ils se tapaient dessus…Pourquoi tu le sais toi ?!
-Moi… Euh… Et si… Si nous reprenions pour nous calmer, tiens, je m’allonge avec toi ça te va ?
Iduna joignit le geste à la parole et s’allongea sur le sol farineux. Immédiatement, l’enfant se calma et, sans qu’elle ne sache pourquoi, elle prit la main de la souveraine qui sentit son cœur battre la chamade.
-Bon voilà on est allongés, on ferme les yeux, on ferme la bouche, on pense à un endroit… Bon et après ?
-Après ?... Hum, eh bien respire lentement ! Pense fort à cet endroit…
-Même si c’est un endroit que j’ai jamais vu ?
-Quoi ?... Pourquoi dis-tu ça ?
-Bah j’aimerai bien être dans un endroit où je peux être libre, un grand endroit, avec pleins d’arbres à explorer ! J’adore les arbres !Mais Papa et Maman ils ne m’ont jamais fait quitter Harmon !
La souveraine resta circonspecte. Elle se redressa légèrement et observa l’enfant, pour une fois immobile, allongée sur le sol les yeux fermés, un grand sourire aux lèvres. Jamais elle n’avait vu Anna si docile et investie…
-Hum, tu… Tu penses à un endroit que tu ne connais pas ? Est-ce que ?... Tu peux l’imaginer dans ton esprit ?
-Oui ! Tu veux que je te dise à quoi ça ressemble ?
-Normalement, il faut rester en silence mais si ça te fait plaisir ! Souffla Iduna, heureuse de voir l’enfant au moins rester en place.
-Bah en fait j’imagine une forêt, mais il y a plein de brume. Il y a pleins d’arbres, de très belles couleurs et derrière, il y a une clairière et dans cette clairière il y a 4 très grosses pierres droites… Hihihi ! C’est bizarre ce que je dis, tu penses que je suis folle ?!
-Folle ?... Euh, non… Pas du tout…
Iduna resta interdite quelques instants. Cette brume, ces quatre pierres… Non c’était impossible ! Les souvenirs d’Anna avaient été effacés mais un doute persistait dans son esprit. Et si le souvenir de l’histoire narrée par Agnarr la veille du drame était resté gravé dans la mémoire de l’enfant ? Non, c’était absurde ! Après tout, penser à une forêt, c’était somme toute assez banale ! C’était probablement une coïncidence. Oui, elle devait sans doute se faire des idées ! Après tout, elle cherchait à calmer l’enfant en opérant des techniques que sa mère tentait de lui apprendre pour transmettre le flambeau du chamanisme. Voilà, c’était sans doute Iduna qui devait se faire des idées.
-Ensuite il faut faire quoi Ylva ?
-Quoi ?... Oui… Pardon… Eh bien détends-toi. Concentre-toi sur ton lieu. Imagine que tu es un oiseau qui flotte dans cet endroit.
-Eh mais ça ne flotte pas un oiseau !
-Oui pardon, suis-je bête… Eh bien… Imagine que tu es un fantôme qui flotte ?
-Quoi ?!... Je dois imaginer que je suis morte ?!
-M ?... Non !! Non pas du tout Anna ! Répondit Iduna précipitamment.
-Oh ?... Est-ce que je dois imaginer que mon esprit se libère de mon corps et va aller voler dans cet endroit ?
-Quoi ?... Euh… Oui c’est… C’est exactement ça mais ?... Mais comment as-tu ?...
Le silence s’installa. Anna demeurait silencieuse, comme si elle dormait. Iduna était intriguée. Elle voulait secouer l’enfant pour qu’elle réponde mais se retînt au dernier moment. Voir Anna calme était un moment rare ! La souveraine aimait plus que tout observer sa cadette dormir, c’était un véritable petit ange. Sa main toujours dans celle de l’enfant, l’ancienne Northuldra s’allongea à nouveau et ferma les yeux un instant, elle aussi aurait souhaité imaginer le pays Northuldra, elle aussi aurait souhaité voler tel un fantôme au-dessus de ces arbres majestueux, mais hélas, trop dissipée dans sa jeunesse, jamais elle n’avait su réaliser correctement l’expérience du voyage astral…
-Marraine Ylva ! Marraine Ylva ?!
-Oui ? Quoi ?! Fit Iduna en se relevant.
-C’était trop bien ce tour de magie Marraine Ylva !!! On peut recommencer ! Tu en connais d’autres ?!
-Quoi ?... Euh… Oui si ça t’intéresse je pourrais, t’en apprendre d’autres mais… Il se fait tard et… ta maman doit se demander où nous sommes.
Rapidement, elle prit la main de la fillette alors que son cœur se serra après avoir prononcé le mot « maman ». Le retour vers la boulangerie se fit en silence alors qu’Anna quitta sa marraine Ylva par un tendre câlin avec la promesse de se retrouver bientôt.
La souveraine tînt parole et la semaine suivante, elle revînt rendre visite à la boulangerie Tomally où Anna l’attendait avec impatience.
-Marraine Ylva !!!
-Bonjour petite chipie ! Comment vas-tu ?
-Regarde marraine ! J’ai préparé des krumkakes au chocolat pour toi !!!
Iduna fut transportée par cette délicate attention. Elle pouvait profiter de ces doux moments avec Anna et l’observer grandir. A nouveau elle passa une journée intense avec la jolie rousse qui s’illustrait par son énergie infinie puis, le soir, alors que la souveraine devait à nouveau retrouver Arendelle, Elle retînt un instant l’enfant.
-Oh Anna, j’ai failli oublier ! J’ai quelque chose pour toi !
-Encore un cadeau marraine ?
-Oui ! Tu te souviens, le tour dans le moulin !?
-Oh oui, je le fais tous les soirs à la maison, j’adore ! Je vois tous les jours ma belle forêt !
-Ah… Eh bien, tiens ceci devrait te plaire ! Fit Iduna en lui tendant un grimoire.
-Le …ch… a… ch…A… m… Chama… Anona Anna.
-C’est écrit le chamanisme. Dans ce livre tu trouveras pleins d’informations pour te canaliser. Tiens regarde ce chapitre, cela s’appelle « Le voyage astral » et si tu lis, tu verras que ce qu’on a essayé ensemble l’autre jour, c’est le début de ce procédé.
-Merci Marraine mais tu sais… Je ne sais pas très bien lire !
-Eh bien tu auras une bonne raison d’écouter les leçons de madame Larsen !
-Oh oui ! Promis !!! Je veux apprendre à lire ce livre ! Mais dis marraine, tu veux bien me le lire ce soir avant de dormir ?
-Je… Si… Si cela ne dérange pas tes parents…
Tomally et Johan acquiescèrent. La chose fut entendue. Iduna s’empressa de quitter la boulangerie pour faire préparer pour elle une chambre à l’hôtel de ville d’Harmon et ordonna à Olson de rentrer prévenir le roi avant d’aller prendre le thé avec Madame Larsen, le temps de la convaincre d’aider l’enfant à lire son grimoire. De mauvaise grâce, la préceptrice finit par accepter alors qu’Iduna le soir venue fut la plus heureuse du monde à lire le grimoire à la petite Anna qui embrassa le pays des rêves alors que la souveraine lui déposa un tendre baiser avant de s’éclipser.
Le lendemain matin aux abords de l’hôtel de ville. Iduna profita de l’attente de son carrosse pour aller dire un dernier au revoir à Anna dans la boulangerie. Immédiatement, la fillette sauta au cou de sa marraine.
-Ylva !!! T’es encore là !?
-Oui ma puce ! Mais je pars, tu vois, on m’attend dehors, mais je voulais te dire au revoir !
-Tu reviendras vite ?
-Mais oui, ne t’en fais pas ! Je ne te quitte pas ! Nous nous reverrons très vite !
-Quand tu reviendras, je te lirais le livre !
-Si ça te fait plaisir, alors d’accord !
-En plus c’est super parce que les pouvoirs, ils existent !!
-Quoi ?! Demanda Iduna intriguée alors qu’elle commençait à s’éloigner.
-Oui ! J’ai tout écouté quand tu as lu et quand tu es partie, je me suis réveillée et j’ai essayé ! C’était drôle, j’ai volé au-dessus de la forêt avec la brume, même qu’au bout d’un moment, je suis passé au-dessus d’un curieux village, les gens vivaient dans des tentes, puis après, je suis arrivée sur des plages toutes grises toutes tristes. Et là c’était encore plus bizarre parce que je suis arrivée devant une drôle de femme, elle était vieille mais sinon, elle était toute comme moi, avec les cheveux roux et les nattes et elle m’a dit qu’elle s’appelait comme moi et qu’elle s’appelait aussi euh… Epicéa je crois…
-Attends quoi ?!
-Et elle a dit que c’était une, oh je me souviens plus… Comme le mot qui est le titre de ton livre…
-Tu as vu une vieille dame qui s’appelle Anna et est une chamane ?!
-Oui marraine !
-Et quoi d’autres ?!
-Bah rien… Après je me suis réveillée ! C’était drôle ! Fit la fillette joviale alors qu’Iduna crût que son cœur allait s’arrêter…
-Mademoiselle Anna ! Pour la dernière fois calme-toi et reste concentrée sur le livre ! Je ne le répèterai pas ne m’oblige pas à sévir !
-Pfff ! Mais ça m’ennuie la lecture ! C’est l’heure de jouer maintenant !
-Comment ?!
-Oui… C’est l’heure de jouer maintenant… Madame Larsen ?
-Est-ce l’heure de jouer ! Il faut demander de cette manière ! Combien de fois devrais-je le répéter ! Et non ça n’est pas l’heure. On m’a confié la mission de t’éduquer, je le ferai même si cela doit me prendre des années !
-Mais moi je n’ai rien demandé, je veux juste faire des gâteaux !
-Et ne faut-il pas maîtriser la lecture pour être capable de suivre une recette ?!
-Mais Madame, vous me faîtes lire des livres sur les rois d’Arendelle, pas sur les gâteaux ! Je m’en fiche moi de savoir qu’Aren d’Arnevik a pris la place d’Arnved d’Arendelle !
-Non !!! Aren, le fondateur d’Arendelle, et Arnved son frère, protecteur d’Arnevik !
-Qu’est-ce que ça change ? Ils sont morts tous les deux depuis longtemps !
-Petite impertinente ! Il s’agit de la grande Histoire du Royaume ! Il est indispensable de la savoir. Vous devez mesurer Mademoiselle quel impact nos grands roi ont pu avoir…
A nouveau la préceptrice commençait un nouveau long discours mais Anna ne l’écoutait déjà plus, préférant grimacer et faire de grands gestes dans son dos pour l’imiter. La facétieuse enfant ne put cependant poursuivre bien longtemps alors que sa mère Tomally pénétrait dans la pièce. Sous son regard désapprobateur, les joues de la jolie rousse se rosirent de gêne. Madame Larsen, de son côté s’interrompit.
-Plaît-il ?
-Pardonnez-moi Madame Larsen mais, il est l’heure. Annonça Tomally.
-Mon Dieu certes ! Et il convient de respecter l’heure ! La ponctualité est…
-Un principe de vie oui Madame Larsen ! Et c’est vrai aussi pour la fin des leçons ! Coupa la fillette trop heureuse de quitter ses cahiers.
-L’impertinence ne sied guère à une jeune demoiselle !
-Peut-être mais les gâteaux si !!! J’avais dit à maman de les mettre au four pour qu’ils soient prêts pile pour la fin de la leçon ! Ils sont pour vous Madame Larsen !!! C’est moi qui les ai faits !
Avec précipitation et sans grâce, la furie rousse s’empressa d’attraper le plateau que tenait sa mère pour présenter fièrement les douceurs à la préceptrice avant de les glisser dans un panier. Madame Larsen observait la scène interdite. Il n’était pas convenable de recevoir ainsi les faveurs d’une élève. En tout cas, cela ne devait pas arriver lorsqu’elle avait en charge l’éducation des enfants qui passaient au château. Poliment, la préceptrice n’accorda qu’un signe de tête à la famille avant de quitter la boulangerie. Les clients matinaux s’enchaînaient tandis qu’elle sortait avec son petit air pet sec !
-Madame Larsen ! Quelle joie de vous revoir !
-Quoi ?... Oh Votre Alte…
-Non malheureuse ! Ylva je vous rappelle !
-Ah oui c’est vrai vous voulez que je vous nomme ainsi… Pardonnez-moi… Ylva !
-Vous avez l’air surprise de me voir ?
-Je dois vous avouer que je ne pensais pas que vous viendriez ! Voilà près d’un mois que je n’avais plus de nouvelles, je m’étais imaginé que votre promesse n’était que vaines paroles.
-En aucun cas ! Je m’intéresse beaucoup à votre amitié. En effet j’ai été quelque peu absente, j’étais souffrante ces derniers jours.
-Vous m’en voyez navrée, rien de grave j’espère ?
-Non… Une bêtise de ma part, je suis restée trop longtemps dehors sans être couverte. Trop intéressée à observer la princesse Elsa jouer dans la neige.
-Oh ? Une activité futile ! La place d’une princesse n’est pas à s’abaisser à de telles frivolités !
-D’une princesse peut être pas, mais d’une enfant certainement ! Et la princesse demeure une enfant !
-Vous savez ce que je pense de cette idée…
-Et vous la mienne ! Coupa la reine d’une voix intimidante.
-Hum… Dois-je supposer que mon renvoie est dû à cette divergence d’opinion ?
-En aucun cas Madame Larsen ! Otez vous cette idée de la tête !
-Si vous le dîtes…
-Oh ! Vous avez adopté les pâtisseries de la boulangerie Tomally je vois ? Questionna Iduna qui voulait changer de sujet.
-Hélas…
-Vous n’aimez pas ?
-Je n’ai rien contre les sucreries mais, celles-ci m’ont été offertes par la demoiselle Anna… Lança amer La préceptrice.
-Oh ? Quelle délicate attention !
-Voyons votre Alt… pardon Ylva !... Ca n’est pas convenable ! En aucun cas je ne pourrais imaginer au château recevoir…
-Ne dîtes pas cela Madame Larsen, le roi Agnarr vous avait offert un dessin…
-Une feuille griffonnée où il m’avait croqué sur une potence ? Charmant !
-Mais… Et je n’ai pas été en reste, je vous avais fait parvenir également des biscuits jadis !
-Et fort heureusement, Lord Petterssen l’avait intercepté pour vous éviter la honte de cette faute protocolaire !
-Eh bien je trouve cela ridicule ! Et cette petite … cette petite n’est pas une princesse. Souffla Iduna avec tristesse.
-Heureusement si vous voulez mon avis. Cette enfant n’en aurait pas les qualités ! Oh elle est intelligente, elle a une excellente mémoire, mais trop agitée…
-Je suis sûre que cette enfant pourrait vous surprendre ! Et vous, en grande pédagogue, vous seriez capable de la transformer en princesse si vous le vouliez !
-Vous êtes ma mécène alors si c’est ce que vous souhaitez je poursuis les leçons, mais cette enfant n’est pas intéressée. Elle n’aspire qu’à fabriquer des gâteaux !
-ça sera donc la boulangère la plus éclairée d’Arendelle. Il est important d’avoir un peuple éduqué pour la bonne santé du royaume.
-Qui donc vous a appris cela ? Demanda Madame Larsen amusée.
-Une grande préceptrice qui m’a aussi appris que l’orgueil était un bien vilain défaut !
-Oh ! Touchée ! J’ai toujours apprécié votre impertinence car elle était faite toujours avec beaucoup d’esprit, vous savez, cette petite me fait penser à vous.
-Laissez moi en juger, je me charge d’aller la voir !
-Je me demande bien pourquoi vous vous intéressez à cette fillette. C’est une enfant on ne peut plus ordinaire !
Iduna salua l’enseignante sans chercher à lui répondre. Avec discrétion elle pénétra dans l’échoppe Tomally au milieu de la foule qui se pressait pour profiter des krumkakes chauds qui sortaient du four et faisaient toute la réputation du commerce. Personne ne remarqua la souveraine qui ne s’en offusqua pas et attendit patiemment son tour. Johan, après avoir préparé un nouveau panier dévisagea la souveraine et s’approcha en tremblant.
-Je… Soyez la bienvenue !
-Merci Johan…
-Vous… C’est Anna que vous voulez voir ?
-En effet, mais vous aussi, je veux m’assurer que vous allez bien également.
D’un geste, le boulanger invita son invitée à passer dans l’arrière-boutique où régnait une curieuse ambiance. La voix de Tomally pouvait se faire entendre et tentait de calmer la furie rousse. L’enfant débordait d’énergie depuis l’aube et la longue leçon de Madame Larsen ne l’avait pas fatiguée. C’était un véritable tourbillon qui hantait toute la cuisine. Anna voulait tout faire, tout gouter, tout l’intéressait mais elle ne pouvait rester attentive sur chaque biscuit plus de quelques instants. Tomally peinait à suivre le rythme. A peine Anna commençait à pétrir une pâte qu’elle voulait ensuite glacer un gâteau, puis façonner des biscuits alors que sa mère suivait et tentait de ramasser les dégâts.
-Anna ! Que t’ai-je dit ! Reste sur un seul produit jusqu’à ce qu’il soit fini !! Regarde, la cuisine est un champ de bataille ! Gronda avec douceur et amusement Johan.
-Oups ! Pardon papa, mais ce n’est pas ma faute, tout est tellement bon ! Je dois tout faire !!!
-Allons calme toi Anna ! Regarde qui est là ? Nous avons une invitée !
-Une invitée ?
Excitée la fillette stoppa son pétrissage qu’elle venait de commencer au grand soulagement de Tomally qui allait enfin pouvoir remettre la cuisine en ordre. Impatiente, la furie rousse sautilla au plus près de son père pour découvrir l’identité de cette invitée. Iduna l’observa alors que son cœur s’accéléra. Elle reconnaissait bien là sa cadette qui rendait les domestiques fous face à son énergie débordante. Pourtant désormais, le château restait désespérément silencieux.
-Bonjour ma petite Anna ! Alors, tu es contente de me voir ?!
-Bonjour Madame Ylva… Bah ça dépend, comme t’es l’amie de Madame Larsen, j’espère que tu viens pas pour me faire classe.
-Non ! Non pas du tout ma petite et je serai une bien mauvaise préceptrice, il vaut mieux que ça soit Madame Larsen !
-Ah bah ça va alors !
-Mais tu l’aimes bien Madame Larsen, j’ai vu que tu lui avais préparé des gâteaux ? C’est très gentil de ta part !
-Oui je l’aime bien, mais je n’aime pas les leçons ! C’est pour ça que je lui ai fait des gâteaux ! Et tu sais quoi ? J’avais prévu l’heure de la cuisson comme ça, la leçon devait se finir à l’heure.
-C’est malin petite futée ! Et je vois que tu n’en as pas fini avec la cuisine, tu comptes en préparer pour moi ? Demanda innocemment Iduna alors que Tomally blanchit à l’idée que la furie rousse puisse à nouveau hanter la cuisine.
-Euh… Non je n’ai rien prévu !... Enfin je veux dire, ce n’est pas que… Mais je ne savais pas que tu venais et… Qu’est-ce que je dis-moi ?!
-Allons ne t’en fais pas je te taquine…
Iduna avait répondu avec bienveillance mais la réponse de la fillette venait de lui arracher le cœur. Elle devait se rendre à l’évidence, pour Anna, elle n’était qu’une étrangère qui viendrait lui rendre visite de temps à autre.
-Je… Je peux en préparer si tu veux ! Proposa l’enfant qui ne voulait pas être impolie.
-Non !!! Non ma chérie je veux dire… Nous… Nous n’avons plus assez de farine pour aujourd’hui. Coupa Tomally.
-Mais si nous en avons dans la…
-Non ! Tu dois te tromper Johan, nous en avons commandé seulement ! Insista Tomally en écrasant le pied de son mari.
-Aïe… Euh… Oui ! Oui en effet, désolé Anna mais nous n’avons plus assez de farine ! Le… Le moulin n’a pas assez tourné. Balbutia Johan.
-Oh zut ! Pourquoi le moulin n’a pas tourné ?
-Je ne sais pas Anna, le meunier devait dormir…
-Pfff c’est dommage ! Il aurait dû être réveillé pour faire tourner son moulin plus vite !
-Tu sais, tout n’est pas qu’une question de vitesse… Si tu veux nous pouvons y aller ensemble pour comprendre comment cela fonctionne ?
-Oui ! Voilà c’est une bonne idée Anna et si tu allais voir les moulins avec Ylva et lui montrer le village ! Insista Tomally heureuse de pouvoir ranger la cuisine seule, Johan, tu vas avec eux ! Lança Tomally qui s’armait d’un sceau et d’un balai.
-Mais maman je voulais continuer à cuisiner moi…
-Tiens ma petite, j’ai un cadeau pour toi pour te changer les idées, je n’ai pas eu le temps de te l’offrir quand nous nous sommes rencontrées la dernière fois…
-Un cadeau ?! Oh chic !!! Mais Ylva, moi je n’ai pas de gâteaux pour toi…
-Eh bien ça n’est pas grave, tu pourras en faire d’autres quand je viendrais te revoir, je passerais souvent tu sais… Allez regarde ce que je t’apporte.
Intriguée la petite rousse observa le sac de la souveraine et écarquilla les yeux au moment de sortir deux poupées de chiffon. Elle les avait déjà adoptées ! D’un geste entendu, Johan et Iduna entrainèrent la fillette, heureuse avec ses poupées vers l’exterieur alors qu’Anna, comme à son habitude venait de se trouver une nouvelle occupation. Johan et Iduna peinait à suivre les histoires de l’enfant alors qu’elle s’élançait à toutes jambes dans le village d’Harmon.
Iduna était sidérée. Elle savait que sa petite Anna était pleine de vie mais désormais vivant ici, loin des règles protocolaires du château d’Arendelle, mais aussi sans sa grande sœur pour la canaliser, la fillette montrait son plein potentiel. La suivre était une véritable épreuve. L’ancienne Northuldra continuait de l’observer et l’écouter avec bienveillance, se demandant si elle aussi pouvait se montrer si fatigante pour ses parents, lorsqu’intrépide elle explorait tous les recoins de la forêt Northuldra.
Les minutes et les heures passèrent, Iduna ne voulait pas manquer un instant avec la furie rousse alors que Johan avait fini par renoncer, épuisé de devoir suivre cette petite boule d’énergie et pressé par le travail à la boulangerie qui l’attendait.
-Allez ! Plus vite ! Plus vite Ylva ! Le moulin est là-bas !
-Attends ! Je te suis, je suis là ! Oh c’est un moulin à vent ! Regarde ses ailes !
-Oui, Maman un jour m’a raconté une histoire comme quoi un chevalier un peu fou pensait que c’était des géants et voulait se battre avec ! Il est un peu bête hein Ylva ?! Les géants ça n’existe pas !
-Oh… Je ne dirai pas ça ma petite… Qui sait après tout. Peut être qu’un jour tu pourras voir de tes yeux un géant… Sourit Iduna alors que son esprit se perdit un instant vers la forêt de son enfance.
-Après tout t’as peut-être raison Ylva ! Au fond pour mes poupées, je suis une géante ! Fit l’enfant en secouant les jouets de chiffon.
-Mais… Exactement ! Il ne faut jamais limiter son imagination !
-Hihihi !!! Moi je suis Anna la géante !!! Oh et toi Ylva, comme t’es encore plus grande, bah tu es… Ylva la super géante !
-Si ça t’amuse, pourquoi pas, mais si nous restions sur notre moulin ? Regarde ses ailes, tu sais que pour les construire il faut…
Mais déjà, Iduna parlait dans le vide. La fillette s’intéressait à nouveau à une nouvelle chose. La souveraine pour autant ne se décourageait pas. Elle savait comment l’enfant pouvait fonctionner, comment elle pouvait l’intéresser, pourtant cette fois, ça n’était pas aussi simple que lorsqu’elle l’avait au château. C’était il y a peu de temps mais paraissait déjà être dans une autre vie.
-Oh je savais qu’en fait tu étais comme Madame Larsen, une maîtresse qui vient donner des leçons ! Moi je n’aime pas les leçons !
-Oh non détrompe-toi je ne suis pas enseignante !
-Alors t’es quoi ?
-Et bien je suis… Euh… Je suis… Balbutia Iduna qui observait son environnement.
-Quoi tu ne sais même pas ce que t’es ? T’es bizarre Ylva !
-Mais si je sais… Je construis ces choses ! Indiqua-t-elle.
-Quoi ? Les moulins ?!
-Et oui, c’est pour ça que je veux t’en parler, je construis les moulins… Enfin, je dis aux personnes comment ils doivent faire pour les construire !
-Et tu fabriques des maisons aussi ?
-Non !... Non seulement les moulins, car j’adore réfléchir à la manière dont on peut se servir du vent !
-Oh ! Et je parie que tu vas me dire que tu fais ça parce que tu as été sérieuse pendant tes leçons ! Maman n’arrête pas de me le dire ! Mais moi, je préfère jouer et essayer ! Commença l’enfant avant de sauter à pieds joint par-dessus une crevasse.
-Eh bien non ! Je vais te dire un secret. Quand j’étais petite, c’était ma maman qui me faisait la classe et je détestais ça, je ne voulais pas écouter alors je sais ce que tu ressens. Mais tu verras, un jour, tu sauras quoi faire de ces leçons. J’y veillerai !
-Pourquoi tu y veilleras ? Puisque t’es pas une maîtresse ?
-Eh bien ça m’intéresse de savoir comment tu vas grandir ! Pourquoi tu ne veux pas ?
-Oh si… Si en plus tu m’apportes des poupées c’est trop bien !! Souffla l’enfant en rapportant son regard sur ses précieux jouets, puis elle s’interrompit, comme si elle réfléchissait : Dis Ylva… si tu connais très bien mon tonton Olson, est-ce que tu es pas un peu ma tata ?
-Ta ?... Ah non ! Non je ne suis pas mariée à ton oncle donc ça n’est pas possible…
-Dommage… tata Ylva ça sonnait bien ! Bougonna l’enfant.
-Mais si tu veux… Je peux être… comme une marraine ? Proposa Iduna avec espoir.
-Comme dans Cendrillon ?!
-Euh… oui…
-Ca veut dire que tu m’emmèneras un jour au château du roi pour rencontrer le prince charmant ?!
-Euh… Alors pour le château eh bien… Un jour peut être mais pour ce qui est du prince… Le… Le roi et la reine n’ont… qu’une princesse alors… Et de toute manière, je ne sais pas transformer les citrouilles en carrosse ! Mais je peux quand même être ta marraine ?
-Oui, ça peut être bien ! Bon ? On va le visiter ce moulin ?... Marraine Ylva ?!
-Passe devant Anna ! Sourit Iduna heureuse, l’enfant semblait l’avoir adopté.
L’ancienne Northuldra veillait à garder la fillette concentrée alors qu’elles pénétraient dans le moulin désert. Le meunier avait dû partir livrer le fruit de son labeur. L’ancienne reine ne pouvait relâcher son attention. A chaque pas, l’enfant voulait toucher quelque chose et risquait de se blesser. Iduna ne savait plus où donner de la tête.
-Anna ! S’il te plait arrête-toi ! Ca peut être dangereux !
-Non c’est trop bien ! On pourrait faire un cache-cache dans ce moulin !
-Non Anna ! Et… Oh je sais, veux-tu découvrir le pouvoir magique des moulins ?
-Quoi ?... Ils ont des pouvoirs ?!
Iduna resta silencieuse quelques instants. Elle avait sorti ça au hasard mais ne pensait pas que cela attirerait l’attention de l’enfant si rapidement. Il fallait désormais inventer quelque chose, un moyen de calmer cette boule d’énergie. Tout à coup, elle eût un flash ! Elle savait quoi faire !
-Allez ! Allonge-toi au sol
-Pourquoi ?
-Eh bien… Tu peux apprendre à te sentir bien !
-Oh chouette ! D’accord ! Allongée c’est fait ! Lança l’enfant qui sans ménagement s’allongea au milieu de la poussière de farine.
-Prends une grande respiration, puis pense à un joli endroit où tu aimerais te rendre…Il se pourrait que si tu te calmes et te concentres tu puisses t’y rendre même si c’est très très loin…
-Bah non c’est pas possible !
-Chut ! Anna, ferme tes yeux, vide ton esprit…
-Ca c’est facile, Madame Larsen elle dit que j’ai l’esprit vide quand je l’embête à ne pas écouter ses leçons !
-Eh bien elle a tort, tu es une petite fille très intelligente…
-En même temps ça intéresse qui de savoir qu’Arnved d’Arnevik est devenu roi d’Arendelle après la mort de son frère le fondateur d’Arendelle lors d’une grande bataille au Nord…
-Eh bien pour quelqu’un qui ne s’intéresse pas, tu as très bien retenu ce que Madame Larsen t’a appris ! Et sais-tu contre qui les Arendelliens se battaient ? Demanda Iduna inquiète.
-Contre un peuple qui habite dans une forêt très loin, mais on ne sait pas pourquoi ils se tapaient dessus…Pourquoi tu le sais toi ?!
-Moi… Euh… Et si… Si nous reprenions pour nous calmer, tiens, je m’allonge avec toi ça te va ?
Iduna joignit le geste à la parole et s’allongea sur le sol farineux. Immédiatement, l’enfant se calma et, sans qu’elle ne sache pourquoi, elle prit la main de la souveraine qui sentit son cœur battre la chamade.
-Bon voilà on est allongés, on ferme les yeux, on ferme la bouche, on pense à un endroit… Bon et après ?
-Après ?... Hum, eh bien respire lentement ! Pense fort à cet endroit…
-Même si c’est un endroit que j’ai jamais vu ?
-Quoi ?... Pourquoi dis-tu ça ?
-Bah j’aimerai bien être dans un endroit où je peux être libre, un grand endroit, avec pleins d’arbres à explorer ! J’adore les arbres !Mais Papa et Maman ils ne m’ont jamais fait quitter Harmon !
La souveraine resta circonspecte. Elle se redressa légèrement et observa l’enfant, pour une fois immobile, allongée sur le sol les yeux fermés, un grand sourire aux lèvres. Jamais elle n’avait vu Anna si docile et investie…
-Hum, tu… Tu penses à un endroit que tu ne connais pas ? Est-ce que ?... Tu peux l’imaginer dans ton esprit ?
-Oui ! Tu veux que je te dise à quoi ça ressemble ?
-Normalement, il faut rester en silence mais si ça te fait plaisir ! Souffla Iduna, heureuse de voir l’enfant au moins rester en place.
-Bah en fait j’imagine une forêt, mais il y a plein de brume. Il y a pleins d’arbres, de très belles couleurs et derrière, il y a une clairière et dans cette clairière il y a 4 très grosses pierres droites… Hihihi ! C’est bizarre ce que je dis, tu penses que je suis folle ?!
-Folle ?... Euh, non… Pas du tout…
Iduna resta interdite quelques instants. Cette brume, ces quatre pierres… Non c’était impossible ! Les souvenirs d’Anna avaient été effacés mais un doute persistait dans son esprit. Et si le souvenir de l’histoire narrée par Agnarr la veille du drame était resté gravé dans la mémoire de l’enfant ? Non, c’était absurde ! Après tout, penser à une forêt, c’était somme toute assez banale ! C’était probablement une coïncidence. Oui, elle devait sans doute se faire des idées ! Après tout, elle cherchait à calmer l’enfant en opérant des techniques que sa mère tentait de lui apprendre pour transmettre le flambeau du chamanisme. Voilà, c’était sans doute Iduna qui devait se faire des idées.
-Ensuite il faut faire quoi Ylva ?
-Quoi ?... Oui… Pardon… Eh bien détends-toi. Concentre-toi sur ton lieu. Imagine que tu es un oiseau qui flotte dans cet endroit.
-Eh mais ça ne flotte pas un oiseau !
-Oui pardon, suis-je bête… Eh bien… Imagine que tu es un fantôme qui flotte ?
-Quoi ?!... Je dois imaginer que je suis morte ?!
-M ?... Non !! Non pas du tout Anna ! Répondit Iduna précipitamment.
-Oh ?... Est-ce que je dois imaginer que mon esprit se libère de mon corps et va aller voler dans cet endroit ?
-Quoi ?... Euh… Oui c’est… C’est exactement ça mais ?... Mais comment as-tu ?...
Le silence s’installa. Anna demeurait silencieuse, comme si elle dormait. Iduna était intriguée. Elle voulait secouer l’enfant pour qu’elle réponde mais se retînt au dernier moment. Voir Anna calme était un moment rare ! La souveraine aimait plus que tout observer sa cadette dormir, c’était un véritable petit ange. Sa main toujours dans celle de l’enfant, l’ancienne Northuldra s’allongea à nouveau et ferma les yeux un instant, elle aussi aurait souhaité imaginer le pays Northuldra, elle aussi aurait souhaité voler tel un fantôme au-dessus de ces arbres majestueux, mais hélas, trop dissipée dans sa jeunesse, jamais elle n’avait su réaliser correctement l’expérience du voyage astral…
-Marraine Ylva ! Marraine Ylva ?!
-Oui ? Quoi ?! Fit Iduna en se relevant.
-C’était trop bien ce tour de magie Marraine Ylva !!! On peut recommencer ! Tu en connais d’autres ?!
-Quoi ?... Euh… Oui si ça t’intéresse je pourrais, t’en apprendre d’autres mais… Il se fait tard et… ta maman doit se demander où nous sommes.
Rapidement, elle prit la main de la fillette alors que son cœur se serra après avoir prononcé le mot « maman ». Le retour vers la boulangerie se fit en silence alors qu’Anna quitta sa marraine Ylva par un tendre câlin avec la promesse de se retrouver bientôt.
La souveraine tînt parole et la semaine suivante, elle revînt rendre visite à la boulangerie Tomally où Anna l’attendait avec impatience.
-Marraine Ylva !!!
-Bonjour petite chipie ! Comment vas-tu ?
-Regarde marraine ! J’ai préparé des krumkakes au chocolat pour toi !!!
Iduna fut transportée par cette délicate attention. Elle pouvait profiter de ces doux moments avec Anna et l’observer grandir. A nouveau elle passa une journée intense avec la jolie rousse qui s’illustrait par son énergie infinie puis, le soir, alors que la souveraine devait à nouveau retrouver Arendelle, Elle retînt un instant l’enfant.
-Oh Anna, j’ai failli oublier ! J’ai quelque chose pour toi !
-Encore un cadeau marraine ?
-Oui ! Tu te souviens, le tour dans le moulin !?
-Oh oui, je le fais tous les soirs à la maison, j’adore ! Je vois tous les jours ma belle forêt !
-Ah… Eh bien, tiens ceci devrait te plaire ! Fit Iduna en lui tendant un grimoire.
-Le …ch… a… ch…A… m… Chama… Anona Anna.
-C’est écrit le chamanisme. Dans ce livre tu trouveras pleins d’informations pour te canaliser. Tiens regarde ce chapitre, cela s’appelle « Le voyage astral » et si tu lis, tu verras que ce qu’on a essayé ensemble l’autre jour, c’est le début de ce procédé.
-Merci Marraine mais tu sais… Je ne sais pas très bien lire !
-Eh bien tu auras une bonne raison d’écouter les leçons de madame Larsen !
-Oh oui ! Promis !!! Je veux apprendre à lire ce livre ! Mais dis marraine, tu veux bien me le lire ce soir avant de dormir ?
-Je… Si… Si cela ne dérange pas tes parents…
Tomally et Johan acquiescèrent. La chose fut entendue. Iduna s’empressa de quitter la boulangerie pour faire préparer pour elle une chambre à l’hôtel de ville d’Harmon et ordonna à Olson de rentrer prévenir le roi avant d’aller prendre le thé avec Madame Larsen, le temps de la convaincre d’aider l’enfant à lire son grimoire. De mauvaise grâce, la préceptrice finit par accepter alors qu’Iduna le soir venue fut la plus heureuse du monde à lire le grimoire à la petite Anna qui embrassa le pays des rêves alors que la souveraine lui déposa un tendre baiser avant de s’éclipser.
Le lendemain matin aux abords de l’hôtel de ville. Iduna profita de l’attente de son carrosse pour aller dire un dernier au revoir à Anna dans la boulangerie. Immédiatement, la fillette sauta au cou de sa marraine.
-Ylva !!! T’es encore là !?
-Oui ma puce ! Mais je pars, tu vois, on m’attend dehors, mais je voulais te dire au revoir !
-Tu reviendras vite ?
-Mais oui, ne t’en fais pas ! Je ne te quitte pas ! Nous nous reverrons très vite !
-Quand tu reviendras, je te lirais le livre !
-Si ça te fait plaisir, alors d’accord !
-En plus c’est super parce que les pouvoirs, ils existent !!
-Quoi ?! Demanda Iduna intriguée alors qu’elle commençait à s’éloigner.
-Oui ! J’ai tout écouté quand tu as lu et quand tu es partie, je me suis réveillée et j’ai essayé ! C’était drôle, j’ai volé au-dessus de la forêt avec la brume, même qu’au bout d’un moment, je suis passé au-dessus d’un curieux village, les gens vivaient dans des tentes, puis après, je suis arrivée sur des plages toutes grises toutes tristes. Et là c’était encore plus bizarre parce que je suis arrivée devant une drôle de femme, elle était vieille mais sinon, elle était toute comme moi, avec les cheveux roux et les nattes et elle m’a dit qu’elle s’appelait comme moi et qu’elle s’appelait aussi euh… Epicéa je crois…
-Attends quoi ?!
-Et elle a dit que c’était une, oh je me souviens plus… Comme le mot qui est le titre de ton livre…
-Tu as vu une vieille dame qui s’appelle Anna et est une chamane ?!
-Oui marraine !
-Et quoi d’autres ?!
-Bah rien… Après je me suis réveillée ! C’était drôle ! Fit la fillette joviale alors qu’Iduna crût que son cœur allait s’arrêter…
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Re: [FCU WHAT IF...] Et si… Anna et Elsa avaient été séparées pendant l’enfance ?... Le plan d'Emma Picéaerd
Sam 21 Jan 2023, 09:56
Saoulée par les enseignements de madame Larsen, Anna préfère préfère s’occuper de ses douces pâtisseries à la boulangerie de Johan et Tomally, mais son hyperactivité la rend incontrôlable dans ses préparations. Et dans le même temps, elle reçoit la visite d'Iduna, venue s’assurer de son bien-être. Mais Anna veut préparer quelque chose pour Iduna/Ylva, mais soucieuse de l'état de sa cuisine et du manque de farine, Tomally lui offre deux jolies poupées, qui lui donnent envie de jouer dehors, et de lui demander d'aller chercher de la farine au moulin.
Iduna/Ylva accompagne sa fille, mais la tendresse et l'amour maternelle qu'elle éprouve pour sa fille ne font que l'attrister de s'en être séparé pour le bien d'Arendelle, et elle faillit même révéler à Anna ce qu'on lui a toujours caché. Mais une fois arrivé au moulin, histoire de calmer l'énergie débordante de la petite rousse, Iduna lui propose une petite séance de chamanisme. Mais prise de surprise, Anna lui dit qu'elle songe à un endroit en tout point identique à la forêt des northuldras. Malgré tout, la séance se passe comme il faut et Anna veut recommencer. Mais il se fait tard et elle doit retourner à la boulangerie, Iduna lui promettant de revenir, ce qu'elle fait la semaine suivante. Et cette fois-ci, elle lui offre un livre sur le chamanisme, parlant surtout du voyage astral. Et au comble du bonheur, elle es permise de lire le livre au chevet de sa fille avant qu'elle ne s'endorme.
Mais le lendemain, alors qu'Iduna s'apprête à partir, Anna lui dit qu'avant de dormir, elle s'est permise d'expérimenter ce qu'elle a entendu dans le livre... et qu'elle s'est retrouvé dans la forêt northuldra, notamment devant Mamie Anna.
Iduna/Ylva accompagne sa fille, mais la tendresse et l'amour maternelle qu'elle éprouve pour sa fille ne font que l'attrister de s'en être séparé pour le bien d'Arendelle, et elle faillit même révéler à Anna ce qu'on lui a toujours caché. Mais une fois arrivé au moulin, histoire de calmer l'énergie débordante de la petite rousse, Iduna lui propose une petite séance de chamanisme. Mais prise de surprise, Anna lui dit qu'elle songe à un endroit en tout point identique à la forêt des northuldras. Malgré tout, la séance se passe comme il faut et Anna veut recommencer. Mais il se fait tard et elle doit retourner à la boulangerie, Iduna lui promettant de revenir, ce qu'elle fait la semaine suivante. Et cette fois-ci, elle lui offre un livre sur le chamanisme, parlant surtout du voyage astral. Et au comble du bonheur, elle es permise de lire le livre au chevet de sa fille avant qu'elle ne s'endorme.
Mais le lendemain, alors qu'Iduna s'apprête à partir, Anna lui dit qu'avant de dormir, elle s'est permise d'expérimenter ce qu'elle a entendu dans le livre... et qu'elle s'est retrouvé dans la forêt northuldra, notamment devant Mamie Anna.
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Re: [FCU WHAT IF...] Et si… Anna et Elsa avaient été séparées pendant l’enfance ?... Le plan d'Emma Picéaerd
Dim 22 Jan 2023, 11:20
Chapitre 4 : La furie d’Harmon.
Oooooh...Qui dit Furie D’Harmon dit...
Mais oui ! Un chapitre exclusivement avec bibiche d’amour en sucre glacé ! Si ça c’est pas le paradis !
Bon on commence donc ce chapitre par un pétage de câble de Madame Larsen qui subit un virage à 180° entre l’apprentissage d’Elsa qui n’enlève jamais le balais et Anna qui en a strictement rien à foutre de ses cours. C’est bien gamine ! Faut faire ch*** la vieille rombière qui n’a jamais vu le loup !
En fait je pense que dans la tête d’Anna on est en mode, je vais tout faire pour la faire craquer comme ça elle reviendra plus cette morue...
Ah bah non en fait elle lui prépare carrément des gâteaux...Mais quelle est trop mignonne cette bibiche en sucre d’orge ! Un vrai amour !
Allez madame Larsen...Enlève le balai pour une fois et montre que cela te fait plaisir ! Dudu alias Ylva en sera ravie...Et les lecteurs aussi !
Non mais Agnarr ! Fallait pas seulement se contenter du dessin ! Fallait l’exécuter en vrai ! Hum...Euh...Pardon qu’est-ce que je dis ?! Oui bon ! Elle me fait sortir de mes gonds cette vieille chèvre ! T’as la chance de recevoir des cadeaux de la part d’une élève c’est le jackpot assuré ! ça veut dire qu’elle t’apprécie et toi connaasse tu trouves encore le moyen de critiquer...Bah va cramer dans les flammes du Nifflheilm voilà ! NON JE NE M’ENERVE PAS !!!!!
Vas-y Dudu ! Pète-lui sa tronche ! Elle critique ta fille !!!
Grrrr ! Mais arrête avec cette phrase facile et explose-lui la cervelle ! ... Oh ?! Elle fait mieux que ça ! Elle se casse en l’ignorant !!!
C’est au-delà de toutes mes espérances ! Bravo Dudu !
La voici donc en train d’entrer dans la boulangerie...Qui est un vrai lieu de chaos...
Ah bah forcément vous laissez Anna là-dedans aussi XD Je voudrais un petit focus sur Tomally qui dans sa tête pense fortement « POURQUOI J’AI SIGNE BORDEL ?! »
C’est trop tard mémère ! Tu l’as à vie maintenant la gamine XD...Allez ! Ne pleure pas, Dudu va arranger la situation... Et le pire c’est que ça marche...Jusqu’à ce qu’on se rende compte que c’était par intérêt...
Pas bien Dudu !!! Elle soudoie inconsciemment sa fille pour avoir des gâteaux aussi ! Pas joli ! Joli tout ça ! XD
Un nouveau focus sur Tomally et Johan qui ont aussi entendu ça :
Tu m’étonnes ! Vu le bordel que c’était déjà dans la cuisine c’est pas la peine d’en rajouter Dudu, tu ne crois pas ?! Oui je sais que c’est pas ton problème que c’est pas toi qui nettoies mais tout de même
Bon elle le prend quand même vachement bien que sa fille ne lui en fasse pas... Enfin...Elle applique le mantra de son ainée... Parce que intérieurement c’est plutôt...
« JE VAIS ME SUICIDEEEEERR, LENTEMENT...DOUCEMENT... »
Allez ! Ne perds pas courage Dudu ! Anna t’aime ! Tu as moyen de partager des choses avec elle ! Et c’est Tomally qui t’y encourage pour pas avoir à tout changer dans la boulangerie !
Voilà déjà les poupées de chiffon c’est déjà pas mal ! Tu te l’ai mise dans la poche...Maintenant les moulins à vent... Ouais... Sur une échelle de repas de famille avec Wilhelm et Alix à les Dieux et les coupoles ont toujours raison, je dirai que le niveau de chiantisme est pile au milieu ! XD
Alors en plus si Iduna décide de déballer sa science pour instruire la gamine tu m’étonnes qu’Anna ne peut pas la voir en peinture !
Vite Dudu ! Trouve autre chose ! C’est pas possible !
Oui ! Voilà ! C’est bien ça ! De la méditation ! Allez prier le grand richnou...Enfin Ahtohallan ensemble ! C’est parfait !
Dudu/ Ylva arrive donc à allonger notre petite rousse au sol et à arrêter de la faire gesticuler... Non ce n’est pas dégueu bande de cochons ! Tiens tiens...Mais cette petite méditation ne ressemblerait-elle pas à un début de voyage astral ?!
Coïncidence ?! Je ne pense pas...En tous les cas, elle réussit à avoir toute l’attention de sa fille qui l’adoube du titre de marraine !
Trop choute ! Tu vois Dudu ! T’as pas tout perdu ! Marraine c’est upgradé par rapport à l’autre pouff de Larsen ! XD Tu peux la maîtriser sans problème maintenant... Continue de lui faire les exos de respiration... Voilà c’est bien...
Au début c’est impec, tout est nickel...Puis au fur et à mesure de la méditation tu sens que Dudu elle est de moins en moins sûre d’elle...Faut dire Anna lui balance pleins de choses sur la Forêt Enchantée.
Dans la tête d’Iduna...
Et là Dudu elle a une révélation ! Ce petit cours de méditation vient de lui ouvrir des milliers de portes et c’est ainsi qu’elle revient avec un bouquin sur le chamanisme lors de sa prochaine visite. Forcément Anna elle est pas jouasse... Elle doit plus savoir à force, l’autre un coup elle dit qu’elle est pas maîtresse mais là elle me colle des devoirs pire que ceux donnés par un certain Frantzoze à ces CM1 au cours de toute une année !
Vas-y Anna ! Clame ton mécontentement ! T’as le droit de ronchonner !
Putaain Dudu a réussi à lui donner envie de lire.
Sainte Dudu priez pour nous pauvres pêcheurs maintenant et à l’heure de notre mort ! AMEN !
La gamine lui réclame même ça en lecture du soir...Non mais elle lui a retourné le cerveau XD...Mais visiblement ça lui fait passer une bonne nuit de sommeil. Note à moi-même essayer de lire le chamanisme pour les nuls pour m’aider à m’endormir.
On aurait pu croire qu’Anna comme toute enfant normale soit passée à autre chose le lendemain matin...Mais c’était sans compter sur...
La plus belle, la plus intelligente, la plus sexy, la plus merveilleuse, la plus extraordinaire qui devait l’attendre dans sa cabane des Plages Grises avec un verre à la main et des lunettes de soleil en mode « JE T’ATTENDAIS JEUNE APPRENTIE »
Chapeau Dudu ! Y a pas à dire ! T’avais bien prévu ton coup...
Ah ? Elle était pas au courant que sa mère était en vie visiblement...
Affaire à suivre
Oooooh...Qui dit Furie D’Harmon dit...
Mais oui ! Un chapitre exclusivement avec bibiche d’amour en sucre glacé ! Si ça c’est pas le paradis !
Bon on commence donc ce chapitre par un pétage de câble de Madame Larsen qui subit un virage à 180° entre l’apprentissage d’Elsa qui n’enlève jamais le balais et Anna qui en a strictement rien à foutre de ses cours. C’est bien gamine ! Faut faire ch*** la vieille rombière qui n’a jamais vu le loup !
En fait je pense que dans la tête d’Anna on est en mode, je vais tout faire pour la faire craquer comme ça elle reviendra plus cette morue...
Ah bah non en fait elle lui prépare carrément des gâteaux...Mais quelle est trop mignonne cette bibiche en sucre d’orge ! Un vrai amour !
Allez madame Larsen...Enlève le balai pour une fois et montre que cela te fait plaisir ! Dudu alias Ylva en sera ravie...Et les lecteurs aussi !
Frantzoze a écrit:-Voyons votre Alt… pardon Ylva !... Ca n’est pas convenable ! En aucun cas je ne pourrais imaginer au château recevoir…
-Ne dîtes pas cela Madame Larsen, le roi Agnarr vous avait offert un dessin…
-Une feuille griffonnée où il m’avait croqué sur une potence ? Charmant !
-Mais… Et je n’ai pas été en reste, je vous avais fait parvenir également des biscuits jadis !
-Et fort heureusement, Lord Petterssen l’avait intercepté pour vous éviter la honte de cette faute protocolaire !
Non mais Agnarr ! Fallait pas seulement se contenter du dessin ! Fallait l’exécuter en vrai ! Hum...Euh...Pardon qu’est-ce que je dis ?! Oui bon ! Elle me fait sortir de mes gonds cette vieille chèvre ! T’as la chance de recevoir des cadeaux de la part d’une élève c’est le jackpot assuré ! ça veut dire qu’elle t’apprécie et toi connaasse tu trouves encore le moyen de critiquer...Bah va cramer dans les flammes du Nifflheilm voilà ! NON JE NE M’ENERVE PAS !!!!!
Vas-y Dudu ! Pète-lui sa tronche ! Elle critique ta fille !!!
Grrrr ! Mais arrête avec cette phrase facile et explose-lui la cervelle ! ... Oh ?! Elle fait mieux que ça ! Elle se casse en l’ignorant !!!
C’est au-delà de toutes mes espérances ! Bravo Dudu !
La voici donc en train d’entrer dans la boulangerie...Qui est un vrai lieu de chaos...
Ah bah forcément vous laissez Anna là-dedans aussi XD Je voudrais un petit focus sur Tomally qui dans sa tête pense fortement « POURQUOI J’AI SIGNE BORDEL ?! »
C’est trop tard mémère ! Tu l’as à vie maintenant la gamine XD...Allez ! Ne pleure pas, Dudu va arranger la situation... Et le pire c’est que ça marche...Jusqu’à ce qu’on se rende compte que c’était par intérêt...
Pas bien Dudu !!! Elle soudoie inconsciemment sa fille pour avoir des gâteaux aussi ! Pas joli ! Joli tout ça ! XD
Un nouveau focus sur Tomally et Johan qui ont aussi entendu ça :
Tu m’étonnes ! Vu le bordel que c’était déjà dans la cuisine c’est pas la peine d’en rajouter Dudu, tu ne crois pas ?! Oui je sais que c’est pas ton problème que c’est pas toi qui nettoies mais tout de même
Bon elle le prend quand même vachement bien que sa fille ne lui en fasse pas... Enfin...Elle applique le mantra de son ainée... Parce que intérieurement c’est plutôt...
« JE VAIS ME SUICIDEEEEERR, LENTEMENT...DOUCEMENT... »
Allez ! Ne perds pas courage Dudu ! Anna t’aime ! Tu as moyen de partager des choses avec elle ! Et c’est Tomally qui t’y encourage pour pas avoir à tout changer dans la boulangerie !
Voilà déjà les poupées de chiffon c’est déjà pas mal ! Tu te l’ai mise dans la poche...Maintenant les moulins à vent... Ouais... Sur une échelle de repas de famille avec Wilhelm et Alix à les Dieux et les coupoles ont toujours raison, je dirai que le niveau de chiantisme est pile au milieu ! XD
Alors en plus si Iduna décide de déballer sa science pour instruire la gamine tu m’étonnes qu’Anna ne peut pas la voir en peinture !
Vite Dudu ! Trouve autre chose ! C’est pas possible !
Oui ! Voilà ! C’est bien ça ! De la méditation ! Allez prier le grand richnou...Enfin Ahtohallan ensemble ! C’est parfait !
Dudu/ Ylva arrive donc à allonger notre petite rousse au sol et à arrêter de la faire gesticuler... Non ce n’est pas dégueu bande de cochons ! Tiens tiens...Mais cette petite méditation ne ressemblerait-elle pas à un début de voyage astral ?!
Coïncidence ?! Je ne pense pas...En tous les cas, elle réussit à avoir toute l’attention de sa fille qui l’adoube du titre de marraine !
Trop choute ! Tu vois Dudu ! T’as pas tout perdu ! Marraine c’est upgradé par rapport à l’autre pouff de Larsen ! XD Tu peux la maîtriser sans problème maintenant... Continue de lui faire les exos de respiration... Voilà c’est bien...
Au début c’est impec, tout est nickel...Puis au fur et à mesure de la méditation tu sens que Dudu elle est de moins en moins sûre d’elle...Faut dire Anna lui balance pleins de choses sur la Forêt Enchantée.
Dans la tête d’Iduna...
Et là Dudu elle a une révélation ! Ce petit cours de méditation vient de lui ouvrir des milliers de portes et c’est ainsi qu’elle revient avec un bouquin sur le chamanisme lors de sa prochaine visite. Forcément Anna elle est pas jouasse... Elle doit plus savoir à force, l’autre un coup elle dit qu’elle est pas maîtresse mais là elle me colle des devoirs pire que ceux donnés par un certain Frantzoze à ces CM1 au cours de toute une année !
Vas-y Anna ! Clame ton mécontentement ! T’as le droit de ronchonner !
Frantzoze a écrit:-Merci Marraine mais tu sais… Je ne sais pas très bien lire !
-Eh bien tu auras une bonne raison d’écouter les leçons de madame Larsen !
-Oh oui ! Promis !!! Je veux apprendre à lire ce livre ! Mais dis marraine, tu veux bien me le lire ce soir avant de dormir ?
-Je… Si… Si cela ne dérange pas tes parents…
Putaain Dudu a réussi à lui donner envie de lire.
Sainte Dudu priez pour nous pauvres pêcheurs maintenant et à l’heure de notre mort ! AMEN !
La gamine lui réclame même ça en lecture du soir...Non mais elle lui a retourné le cerveau XD...Mais visiblement ça lui fait passer une bonne nuit de sommeil. Note à moi-même essayer de lire le chamanisme pour les nuls pour m’aider à m’endormir.
On aurait pu croire qu’Anna comme toute enfant normale soit passée à autre chose le lendemain matin...Mais c’était sans compter sur...
La plus belle, la plus intelligente, la plus sexy, la plus merveilleuse, la plus extraordinaire qui devait l’attendre dans sa cabane des Plages Grises avec un verre à la main et des lunettes de soleil en mode « JE T’ATTENDAIS JEUNE APPRENTIE »
Chapeau Dudu ! Y a pas à dire ! T’avais bien prévu ton coup...
Ah ? Elle était pas au courant que sa mère était en vie visiblement...
Affaire à suivre
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Re: [FCU WHAT IF...] Et si… Anna et Elsa avaient été séparées pendant l’enfance ?... Le plan d'Emma Picéaerd
Mer 25 Jan 2023, 10:37
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Re: [FCU WHAT IF...] Et si… Anna et Elsa avaient été séparées pendant l’enfance ?... Le plan d'Emma Picéaerd
Ven 27 Jan 2023, 18:24
Coucou!
Bon comme Ansa je suis désolée j'avais zappé!
Du coup que dire. Déjà ça fait plaisir d'être centré sur Anna car on ne l'avait pas revue depuis son accident. Et elle est bien l'opposé de sa soeur, vivante, joueuse, espiègle et insousciente. Au moins elle vit une enfance normale ça permet de relativiser un peu pour elle. D'ailleurs c'est comme ça que le voie Iduna, mais je me demande pourquoi elle ne parait pas plus triste.
Je me dis que ça doit être encore pire à vivre, voir de temps en temps sans pouvoir rien faire ni dire!
En tout cas c'était vraiment très plaisant à découvrir. J'ai éclaté de rire avec la réplique sur le meunier qui dort.
Bon et évidemment la fin! NON MAIS C'EST QUOI CETTE FIN?!?!?! Elle a vu Mamie Anna?!?!
Hate de voir ces deux là se rencontrer et surtout avoir la raction d'Iduna!!!
Bon comme Ansa je suis désolée j'avais zappé!
Du coup que dire. Déjà ça fait plaisir d'être centré sur Anna car on ne l'avait pas revue depuis son accident. Et elle est bien l'opposé de sa soeur, vivante, joueuse, espiègle et insousciente. Au moins elle vit une enfance normale ça permet de relativiser un peu pour elle. D'ailleurs c'est comme ça que le voie Iduna, mais je me demande pourquoi elle ne parait pas plus triste.
Je me dis que ça doit être encore pire à vivre, voir de temps en temps sans pouvoir rien faire ni dire!
En tout cas c'était vraiment très plaisant à découvrir. J'ai éclaté de rire avec la réplique sur le meunier qui dort.
Bon et évidemment la fin! NON MAIS C'EST QUOI CETTE FIN?!?!?! Elle a vu Mamie Anna?!?!
Hate de voir ces deux là se rencontrer et surtout avoir la raction d'Iduna!!!
- FrantzozeLégende du Royaume
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Re: [FCU WHAT IF...] Et si… Anna et Elsa avaient été séparées pendant l’enfance ?... Le plan d'Emma Picéaerd
Ven 27 Jan 2023, 20:59
Et c'est reparti...
Chapitre 5 : Le temps des secrets.
Le soleil déclinait et déjà les ombres des montagnes planaient sur le fjord Arendellien. Olson, hâtait les chevaux du carrosse, espérant sans doute arriver aux portes de la ville avant la nuit. Le militaire n’avait pas prévu une arrivée si tardive mais sa royale passagère avait retardé le départ de plusieurs heures avant de s’engouffrer bouleversée dans le carrosse. Après la révélation onirique de la rousse d’Harmon, Iduna avait souhaité en savoir plus. Désarçonnée, la jeune Anna avait fini par décrire du mieux qu’elle put la personne qu’elle avait rencontrée. La reine depuis énumérait en boucle les propos de l’enfant. Il y avait bien trop de coïncidences, Anna n’avait pas pu simplement l’imaginer. Le prodige ramena la souveraine à ses jeunes années, à une époque si lointaine qu’elle semblait émaner d’une autre vie, d’un autre monde. Une époque où elle se nommait Iduna Picéaerd. Certes elle détestait le chamanisme mais elle avait pu voir les prodiges du savoir de sa mère. Elle savait que ça existait, que ce don coulait dans ses veines. Si elle ne s’était pas retrouvée à supplier les esprits et partir en compagnie d’Agnarr jadis, elle serait aujourd’hui à n’en pas douter la chamane du pays Northuldra, c’était son destin. Et si ce don était en elle, alors peut être l’avait elle à son tour transmis à ses enfants.
« Maman si tu étais là toi tu saurais répondre à tout ça… Bon tu me dirais aussi que j’aurai dû plus t’écouter et de me laver les mains avant de manger, d’ailleurs je le dis toujours à Elsa !... Mais tu saurais ce qu’il se passe ! Tu saurais même pour Elsa… »
-Que dîtes-vous votre Altesse ? Questionna Olson qui venait d’arrêter le carrosse.
-Quoi ?... Oh non rien du tout ! Rien du tout… Pourquoi nous arrêtons-nous ?
-La nuit tombe trop vite votre Altesse ! Vous savez qu’avec les règles de votre mari concernant la circulation aux abords du château et le zèle de cet abruti d’Halricsen…
-Et donc que voulez-vous dire ?
-Nous sommes près de chez moi… Beata est à la maison, si vous le désirez vous pourriez… Rester avec elle le temps que j’annonce votre arrivée et qu’une escorte se prépare…
-Je ne voudrais pas vous déranger Olson, vous êtes déjà bien aimable de m’avoir attendu si longtemps.
-Je vous en prie c’est mon devoir… Permettez !
Le militaire tendit sa main pour aider la reine à sortir du véhicule. Docilement, Iduna accepta l’invitation et suivit l’officier dans une modeste maison au milieu d’une prairie. L’homme vivait loin de tout.
-J’ai eu une relation avec votre oncle Pieter… J’ai fait bâtir ma maison ici pour que nous soyons loin des regards, vous imaginez bien qu’une telle relation était…
-N’en dîtes pas davantage, vous n’avez rien à justifier. Trancha Iduna qui ne souhaitait s’étendre sur cette histoire tout en pénétrant dans le logis.
-Oh !!! Madame la reine ! Bonsoir ! Ça fait plaisir de vous voir ! Pas vrai maman ?!
-Kristoff ! langage ! Et fais sortir cette chose ! Pas d’animaux dans la maison ! Hoqueta Olson martial.
-Mais ce n’est pas un animal ! C’est Sven !
-Hum… Kristoff… Emmène donc Sven dans son étable… Tu vois bien qu’il nous faut de la place pour Iduna ! Tempéra Beata avec plus de diplomatie.
-Mais maman…
-Veux-tu que je t’accompagne ? Tu me montreras comment tu prends soin de lui ? Proposa Iduna pour désamorcer la situation.
-Votre Majesté voyons ! Ce garçon doit apprendre les règles et… Ne vous sentez pas obligée de…
-Je ne me sens pas obligée, au contraire, cela me plairait beaucoup… Si tu veux bien Kristoff.
-Oh oui bien sûr M’dame… Euh… Altesse ?! Répondit l’enfant.
Le regard réprobateur du militaire qui ne pouvait supporter une faute de protocole se radoucit en voyant le sourire amical d’Iduna. Un sourire qui rappelait des souvenirs lointains au vieux militaire, celui d’un jeune homme qui avait tant fait battre son cœur. L’homme ne laissait cependant rien paraître et sa hâta de reprendre la route pour s’acquitter de sa tache alors qu’Iduna accompagnait le jeune Kristoff. L’enfant, bien que taiseux acceptât de raconter une nouvelle journée de jeu en compagnie de la princesse Elsa. Chaque jour, ces deux-là partageaient quelques heures ensemble. Agnarr la plupart du temps l’ignorait mais Iduna en était ravie, ainsi Elsa conservait un lien avec le monde extérieur. Pour autant, la reine n’écoutait le garçon que d’une oreille, trop préoccupée par ce qu’elle avait découvert.
-Et t’étais où toi Madame la reine aujourd’hui ? On t’a cherché avec Elsa ?
-Oh ?... Eh bien j’étais en visite dans la ville d’Harmon… Tu sais où c’est ?
-Oui, c’est au bord de la mer un peu plus au sud ! Quand j’étais avec les hommes de glace, fallait connaitre toute la géographie d’Arendelle, vous savez ils livrent la glace partout !
-Tu y es déjà allé ?
-Non jamais ! Mais j’aimerai bien
-Est-ce que ?... Est-ce que ça te dirait de venir avec moi la prochaine fois que je m’y rendrais ?
-Bah vous savez les trucs de reine, ça me plait pas trop…
-Oh ne t’en fais pas, tu pourras y trouver des occupations… Et je rends visite à … une petite demoiselle, un peu plus jeune que toi ! Tu pourrais la rencontrer ?
-Euh… Pourquoi pas, mais M’dame vous pourriez me faire rencontrer d’autres garçons aussi ?
-Je… Hum, je suppose que cette petite a des amis… Et puis c’est aussi pour que tu visites la ville mais si ça ne t’intéresse pas tant pis…
-Maman viendra aussi ?
-Euh… Non je… Je m’y rends seule.
Iduna avait hésité. Elle aurait souhaité que Beata l’accompagne mais elle savait qu’elle devait conserver un maximum de secret pour Anna. Déjà emmener Kristoff avec elle était dangereux. Il fallait préserver un maximum de mystère pour Anna… Tant qu’Elsa ne sera pas prête, bien que cela lui coute, il fallait préserver le secret et Iduna le savait.
-Mais tu devrais y aller Kristoff et de toute manière… Je suis occupée ces prochaines semaines et je ne peux pas partir donc il ne faut avoir aucun regret. Fit Beata alors qu’Iduna la remerciait silencieusement.
-Bon, pourquoi pas, et nous irons là bas quand ?
-Eh bien… Avec le roi nous avons des obligations ces prochaines semaines, je crains de ne pouvoir m’y rendre avant le mois prochain, mais d’ici là, tu pourras continuer à venir rendre visite à Elsa mais, ne lui dis rien à propos d’Harmon !
-Pourquoi ?
-Pour rien, cela ne la concerne pas tout simplement. Reprit en hâte Iduna qui ne savait comment se sortir de cette situation.
Heureusement pour elle, ce fut à ce moment qu’Olson l’invita à reprendre la route. Le militaire avait pu prévenir le château et la reine pourrait y retourner sans craindre de devoir perdre son temps avec le zélé Halricsen.
Le roi fut comblé d’avoir de la part d’Iduna des nouvelles d’Anna et se montra le plus attentionné des époux envers sa femme qui devait se résigner à ne pas retourner dans la petite bourgade pendant plusieurs semaines. C’était là le prix à payer pour ne pas qu’Agnarr impose les portes strictement closes au château comme il pensait le faire initialement. Le roi devait effectuer quelques apparitions et, en contrepartie, Iduna se devait de veiller à la mise à l’écart du monde de sa fille ainée. La souveraine rongeait son frein de se retrouver ainsi cloitrée dans la prison dorée du château d’Arendelle. Elle qui ne cessait de repenser aux curieux propos de sa cadette. Etais-ce possible que la jeune Anna ait, après une simple écoute réussi l’exploit d’effectuer un voyage astral vers le pays Northuldra ? C’était là une preuve d’un talent rare et, si la reine savait que sa mère, la grande Anna Picéaerd était considérée comme l’une des chamanes les plus douées de l’Histoire, elle n’avait pas souvenir qu’elle avait su maîtriser cet art aussi rapidement que la furie rousse. Néanmoins, Iduna se raccrochait à cet espoir fou. Après tout si c’était vrai, cela signifiait que sa mère, de l’autre côté de la brume était encore vivante. Beata l’avait informé de la terrible disparition de son père cela n’avait rendu la séparation que plus douloureuse. Iduna prenait pleinement conscience du terrible sacrifice que pouvait être chaque journée passée avec cette maudite brume.
Machinalement, elle serra dans sa poche de robe le précieux cristal d’esprit offert par son amie. Il n’avait plus son énergie, c’était pourtant lui la clef qui pourrait enfin lever cette brume ! Beata lui avait promis qu’elle poursuivait ses recherches pour en collecter d’autres, mais personne ne savait combien de temps cela lui prendrait.
Songeuse, la souveraine observa les jardins depuis ses appartements et un sourire se dessina sur son visage. Au loin elle pouvait distinguer les fourrés des haies bouger puis, avec prudence, un jeune renne apparaître avec Kristoff sur l’humble traineau. Agnarr réprouvait les visites à Elsa, mais le roi n’était pas là ! Iduna avait tout prévu pour que le garçonnet puisse venir sans aucun ennui.
-Elsa !!! Elsa approche ma chérie.
-Oui maman ?! Dit l’enfant avec une révérence.
-Tu devrais lâcher tes leçons pour aujourd’hui, va donc profiter des jardins !
-Mais maman, papa tient à ce que je connaisse les articles de lois sur la pèche de la grande ile d’Aren ! Cela sera mon devoir que le savoir pour protéger et éclairer les valeureux hommes et les courageuses femmes de l’île au-delà du détroit… Récita l’enfant.
-Allons Elsa, tu as toute ta vie d’adulte pour savoir cela mais à ce moment, ton enfance ne sera plus ! Profite-en maintenant ! Et puis, papa n’est pas là, il ne saura pas que tu as quitté quelques temps tes leçons ! Cligna Iduna.
-Maman, pardon mais je crains que cela soit contraire aux règles du roi. Et tout un chacun se doit de respecter l’autorité de la couronne… Reprit par cœur la fillette.
-… à la condition que l’autorité du monarque soit juste et éclairée afin de servir au mieux les intérêts et le bonheur de ses sujets ! Poursuivit Iduna qui elle aussi connaissait sur le bout des doigts toutes les maximes que lui avait inculqué jadis Madame Larsen.
-Comment ?
-Ma chérie, il n’est pas juste que tu ne puisses pas profiter de ton enfance…
-Mais papa a dit que je devais rester ici. Je dois respecter l’ordre du roi !
-Eh bien dans ce cas… Contre ordre de la reine ! Princesse Elsa d’Arendelle, veuillez lâcher votre plume et immédiatement filer aux jardins où mon petit doigt me dit qu’un camarade vous attend ! Et ceci est un ordre de la reine je vous rappelle !
Iduna avait parlé avec beaucoup de douceur alors qu’Elsa la regardait interdite. L’enfant réfléchissait. Elle prenait son devoir au sérieux et ne semblait plus savoir quel ordre elle devait suivre.
-Tu ne seras pas punie ne t’en fais pas ! N’oublie pas Elsa, quand ton père n’est pas au château, c’est la reine qui décide, et j’ai décidé qu’à compter d’aujourd’hui, chaque fois que ton père devra s’absenter, sera un temps où les études pour la princesse seront… annulées ! C’est un ordre officiel !
-Ca… Ca veut dire que… Maman, il y a Kristoff ?
-Vois par toi-même !
-Merci maman !
-Une petite chose avant Elsa…
-Oh oui, bien sûr maman, quelle tache dois-je accomplir ?
-N’oublie pas Elsa que la magie… Cela doit rester secret !
-Oui, évidemment et quoi d’autre ? Demanda Elsa qui attendait un travail.
-Et ?... Et surtout… N’oublie pas de t’amuser !
-Si cela te plait maman alors c’est promis ! Oh ? Veux-tu venir toi aussi maman ?
-Est-ce une demande pour me faire plaisir ou est-ce une vraie volonté ?
-Euh… Je pense les deux. Commenta l’enfant qui cherchait la bonne réponse.
-Soit ! Je vais au moins accueillir ce jeune homme !
La reine accompagna avec plaisir la princesse et participa quelques minutes à leurs jeux avant de rapidement s’éloigner. Elle savait qu’Elsa refuserait à se laisser aller à être une enfant normale en sa présence. Le poids du devoir était trop lourd sur ses épaules alors qu’elle continuait d’observer sa fille ainée avec un soupir. Elsa était si renfermée alors que loin d’Arendelle, dans la bourgade d’Harmon, une petite fille rousse qu’elle avait interdiction de rencontrer était son exact opposé mais aussi et surtout, exactement ce dont la princesse héritière avait besoin !
Heureusement pour l’enfant, Kristoff était un compagnon de jeu charmant. Le fils de Beata n’était certes pas très à l’aise avec le protocole et quelque peu taiseux, mais sa gentillesse naturelle avait réussi à mettre Elsa à l’aise. La princesse pouvait ainsi profiter de son enfance au lieu de rester cloitrée derrière les murs du château.
Agnarr s’absentait régulièrement durant la journée, au moins Elsa pouvait en profiter, c’était la consolation que trouvait Iduna, elle qui comptait chaque jour qui passait, loin de sa furie rousse. Pourtant, chaque jour qui passait, la reine s’autorisait à jouer de plus en plus de temps avec les enfants. Au départ elle souhaitait veiller à ce que Kristoff ne trahisse aucun secret mais le jeune garçon savait se montrer habile. Elsa n’était pas en reste et sut aussi tenir sa langue chaque soir où Agnarr rentrait. L’enfant était même assez studieuse pour que le monarque ne soupçonne rien.
Une belle routine s’installa entre Elsa, Kristoff et Iduna, la souveraine, chaque jour ou presque organisait des temps de jeux clandestins pour les enfants et n’était pas la dernière pour elle-même participer, parfois, elle retrouvait son esprit facétieux qui avait mis les nerfs et la patience de sa mère à rude épreuve à la chercher dans tous les arbres de la forêt enchantée, mais enfin, cela pouvait lui permettre d’apaiser son cœur.
-Ouf ! Vous courez trop vite pour moi les enfants ! Mais il va falloir arrêter ! Kristoff, il se fait tard, tu vas devoir rentrer si nous voulons éviter les ennuis !
-Au revoir Kristoff ! Merci d’être venu jouer avec moi ! Tu es mon seul ami tu sais, alors je suis contente de pouvoir te voir. Nos jeux vont me manquer Sourit la princesse.
-Oh de rien, j’t’aime bien aussi Elsa et puis t’es la plus forte que je connaisse pour faire des bonhommes de neige !
-Ne vous en faîtes pas tous les deux, nous allons nous organiser pour que vous puissiez vous revoir bientôt…
-Mais maman… Papa n’a plus de représentations en ce moment….
-Eh bien ça n’est pas grave Elsa, j’en parlerai à papa ne t’en fais pas pour ça. Kristoff, que dirais-tu de revenir dans quatre jours, je me serais arrangée.
-Quoi ? Mais madame la reine, ça n’est pas possible ! Enfin je veux dire, dans quatre jours vous et moi on… On ne sera pas ici !
-Quoi ? Maman ? Tu vas partir quelque part avec Kristoff ? Demanda Elsa curieuse.
Iduna eût un temps d’arrêt se sentit très mal. Harmon ! Elle devait se rendre à Harmon et avec Kristoff ! Cela lui était sorti de la tête. La reine se dégoutait, comment avait-elle pu, même quelques minutes oublier cela ?!
-Maman ?! Maman ?! Alors ? Tu pars avec Kristoff ?!
-Quoi ?... Euh… Non ! Non bien sûr que non ! Enfin… Si ! Si Kristoff a raison, je ne serais pas là c’est… C’est moi qui doit faire une représentation cette fois et… Oui j’en ai discuté avec le général Olson c’est sans doute… à ce moment mon garçon que tu as dû m’entendre dire que… Enfin… En tout cas tu as une excellente mémoire je te félicite !
-Ah ? Mais tu vas où maman ? Et pourquoi Kristoff vient avec toi ?
-Oh peu importe où je vais ne t’embêtes pas avec ça ! Tu sais bien que je ne veux pas te charger l’esprit avec tout le protocole, tu en as déjà bien assez avec les leçons de ton père ! Et… Non Kristoff n’est pas avec moi il… Il sera absent mais… Ailleurs !
-Oui… Je dois aller voir les hommes des glaces près de la montagne du Nord ! Ca sera mon métier plus tard !
-Eh bien voilà, tu as ta réponse Elsa ! Allez, file vite au château et prépare-toi, j’entends que le carrosse de papa arrive, va vite l’accueillir… Je vais raccompagner Kristoff !
Comme à son habitude, Elsa, ne chercha pas à répondre et, après une révérence, elle redevînt la parfaite princesse modèle et s’éloigna de son pas altier prête à retrouver le monarque. Iduna attendit quelques instants puis prit la main de Kristoff pour l’emmener par une porte dérobée, loin des regards retrouver Beata.
-Hum… Euh… Madame la reine je, je suis désolé j’ai… J’ai bien failli tout dire alors que c’était secret et… Je vous promets de faire plus attention.
-Quoi ? Oh non Kristoff tu n’as pas à t’en vouloir bien au contraire ! Je devrais plutôt te remercier ! Tu as été très habile à dire que tu allais voir les hommes du Nord !
-Du coup, je suppose que vous ne partez pas… Donc nous n’irons pas à Harmon ?
-Oh mais si mon garçon nous y allons ! D’ailleurs, j’ai prévu de te présenter quelqu’un là-bas…
-Oui, vous m’aviez dit que je devais voir la fille du boulanger.
-Oui aussi, mais j’ai aussi prévu de te faire rencontrer Monsieur Oleg Florinsen.
-Oleg Florinsen ?... Vous parlez DU Oleg Florinsen ?!
-Tu le connais déjà ?
-Mais enfin madame la reine ! N’importe quel débiteur de glace connait le nom d’Oleg Florinsen ! Le plus grand négociant de glace d’Arendelle ! Il a conçu les meilleurs piolets, les meilleures scies à glace ! Il a révolutionné la technique pour tailler les blocs. Il est capable d’un seul coup d’œil d’évaluer la qualité d’une glace. Cet homme est une légende !
-Lui-même ! Il est venu il y a peu pour briguer le poste de livreur de glace officiel du Royaume…
-C’est un vrai titre ça ?
-Bien sûr ! Nous avons discuté, j’ai parlé de toi et il était très impressionné qu’un enfant de ton âge soit capable de collecter un bloc de glace !
-Oh mais vous savez, c’est grâce à Sven aussi ! Fit Kristoff en caressant l’encolure de ton compagnon.
-En tout cas, il sera de passage à Harmon, il doit négocier quelques affaires et voudrait te rencontrer pour t’apprendre le métier… Enfin si ça t’intéresse…
-Quoi ?!... Devenir l’apprenti d’Oleg Florinsen ?!?!
-Oui…
-Et vous vous demandez si ça m’intéresse d’apprendre auprès de la personne qui connait le mieux la glace au monde ?!
-Je prends ça pour un oui ? S’amusa Iduna alors que le garçon hurla de joie.
-Ah… Je vois que tu n’as pas pu t’empêcher de tout lui dire Iduna ?!
-Beata !... Oui je plaide coupable ! S’excusa la reine.
-Niklas va être ravi de le voir aussi excité pendant quatre jours…
-Oh ne t’en fais pas, cela pourrait être bien pire… Souffla l’ancienne Northuldra en pensant à sa furie rousse avant de prendre congé poliment.
Iduna tînt parole et quelques jours plus tard, bien qu’intimidé Kristoff pénétra dans le carrosse auprès d’Iduna après qu’Olson ne lui ait rappelé une énième fois toutes les règles qu’il devait suivre. Quelque peu impressionné, Kristoff n’osait pas ouvrir la bouche. La situation amusa grandement Iduna, qui ne mit pas longtemps avant de sortir de sa poche quelques douceurs qu’elle proposa à l’enfant, lui faisant bien comprendre que les règles strictes du militaire n’avaient finalement pas lieu d’être.
-Mais c’tait pas des blagues madame la reine ? Je vais vraiment rencontrer ?...
-Oleg ? Oui ! Et j’espère que tu vas aussi t’amuser avec Anna…
-Anna ?... C’est qui ?!
-C’est… C’est le prénom de la fille du boulanger… Après tout c’est surtout avec elle que tu seras aujourd’hui…
-Oh, oui c’est vrai. Et vous l’avez déjà vue cette Anna ?
-Euh, oui… Quelques fois je suis… Je suis d’une certaine façon… Sa marraine !
-Oh bah elle a de la chance !
-Ah oui ?
-Oui ! Vous êtes l’adulte la plus géniale du monde ! Mais si vous êtes sa marraine, pourquoi elle n’est jamais venue vous voir ces derniers temps ?
-Eh bien… Hum… Ses parents sont boulangers, ils… Ils ne peuvent pas fermer leur boutique et… et Anna est encore un peu petite, elle n’a pas encore 6 ans…
-Ah oui vous me l’aviez dit… Se renfrogna Kristoff.
-Tu as l’air contrarié mon garçon ?
-Non je ne le suis pas… Enfin si un peu… J’aurai préféré que Sven soit avec moi, lui il sait y faire avec les petits !
-Oh je ne me fais pas de souci pour toi, tu vas bien t’amuser. Répondit Iduna qui cherchait à se rassurer.
-Bah, si elle est comme Elsa et qu’on peut rester calmement à parler de la neige oui…
-Oh, elle doit sans doute adorer la neige… Mais c’est une enfant un peu plus petite qu’Elsa, donc un peu plus… remuante…
-J’espère pas trop !
-Tu verras bien et par contre, une chose très importante Kristoff ! Tu verras, Anna m’appelle Ylva ! Alors je compte sur toi pour ne rien dire ! Toi aussi, tu m’appelleras ainsi et tu n’as jamais rencontré la princesse d’Arendelle, tu n’es même jamais rentré dans le château si elle te pose la question. Tout ceci doit rester secret !
-Promis madame la reine !
-Non Kristoff !
-Oups euh …Comment déjà ?
-Ylva !
-Ah oui, Ylva ! Eh c’est drôle comme prénom ! Maman m’a parlé d’une Ylva, vous savez au pays Northuldra !
-Chut !!!
-Quoi ?
-Ca non plus Kristoff ! Il ne faut pas en parler ! Ta mère te l’a suffisamment dit…
-Mais je croyais que… Comme nous ne sommes pas à Arendelle…
-Non Kristoff !... Nulle part ! C’est compris ?
Le garçon acquiesça et Iduna se radoucit. Le reste du voyage fut paisible alors que l’excitation grandissait chez le jeune homme. Dès leur arrivée, il ne pouvait masquer sa joie alors qu’Iduna l’emmenait à la rencontre du célèbre Oleg Florinsen. L’homme était massif, ses mains et son visage ridé par la rudesse du métier de débiteur de glace mais il était aussi très élégant, arborant un magnifique costume bleu, impeccablement repassé. Ainsi vêtu, il ressemblait à un homme d’affaires alors qu’il faisait rouler entre ses gros doigts une fine plume avec laquelle il venait de parapher un contrat.
L’homme dominait Iduna dune bonne tête mais, face à la souveraine il s’inclina respectueusement avant de serrer la main de Kristoff qui n’hésita pas à serrer de toutes ses forces ce qui amusa grandement le magnat de la glace.
-Eh beh, tu as de la poigne pour ton âge mon gaillard !
-Oh… Merci m’sieur, j’essaie. Je m’entraîne tous les jours à couper un bloc de glace !
-Oui, c’est c’qu’on m’dit mon p’tiot ! Paraît qu’t’es fortiche !
-Oh ; merci monsieur Florinsen ! Rougit l’enfant en bombant le torse.
-Eh là ! Va pas t’imaginer quoi qu’ce soit ! J-te rencontre parce que la reine m’l’a d’mandé ! Et si j’le fais c’est pas parce qu’elle est reine mais parce qu’elle et moi on s’connait d’puis bien avant qu’elle n’soit reine !
-Allons Oleg ! Inutile de…
-Inutile de rien ! J’te fais les courbettes parce que j’t’aime bien et surtout j’suis fière d’êt’ d’Arendelle ! Mais j’cache rien ! J’ai pas honte d’avoir grandi dans un orphelinat !
-Moi non plus !... Kristoff, Oleg et moi étions dans le même orphelinat et, nous avions souvent tendance à nous retrouver après le couvre-feu pour fabriquer de nouveaux outils !
-Ouaip ! C’est même ton modèle de moulin qui m’a inspiré pour quelques-unes de mes inventions !
-J’adore vos outils Monsieur Florinsen ! Je suis déjà un pro avec votre scie à glace ! Lança Kristoff, heureux de parler à son héros.
-Ecoute gamin, j’suis content qu’t’aime c’que j’fais ! Mais j’pense pas qu’t’ai l’niveau ! Surtout si tu frimes !
-Vous ? Vous n’avez pas besoin d’apprentis ?
-J’en ai d’ja des apprentis ! Si tu m’connais, tu dois d’ja l’savoir ! Et j’prends qu’les meilleurs !
-Oui… Oui c’est logique, mais, je suis heureux de vous rencontrer. Fit Kristoff qui tentait tant bien que mal de masquer sa déception.
-Oleg ! S’insurgea Iduna.
-Eh pleure pas gamin ! T’es un gars des glaces ? T’as pas l’droit d’pleurer… Sauf d’vant…
-… La plus belle et pure des glaces ! Coupa Kristoff.
-Ah tu connais ma d’vise ! C’est bien ! Sois pas déçu gamin. Moi aussi au début j’avais pas l’niveau qu’j’attends d’mes gars aujourd’hui ! J’préfère t’le dire maintenant pour pas qu’tu t’imagines des choses mais t’es encore un peu trop p’tit ! Lança Oleg en ébouriffant la tignasse de Kristoff.
-Eh Oleg ! Heureusement que je ne t’ai pas dit ça quand nous étions jeunes toi et moi !
-C’est vrai ! Tu sais gamin, j’espère pour toi qu’un jour tu s’ras digne de v’nir dans mon équipe, mais va falloir t’endurcir un peu !
-Et qu’est-ce que je dois faire pour progresser ? Demanda Kristoff qui essayait de se consoler avec un conseil.
-Bah… J’ai pas l’temps, faut qu’j’aille jacter bien avec les gens d’la haute ! Oups, pardon, Iduna, c’est vrai qu’toi, j’devrais aussi mais tu sais… les vieilles habitudes…
-Ca ne me dérange pas ! Mais tu as bien un peu de temps pour Kristoff ?
-Ouais t’en fais pas ! T’as d’la chance gamin ! En souv’nir du bon vieux temps avec Iduna j’veux bien t’filer deux trois ficelles dans l’métier !. Tiens, entre la d’dans ! Tu vois c’bloc. Montr’ moi c’que tu peux faire avec… Fit Oleg en entrouvrant la porte de sa cabane.
-Quoi ?... Vous… Vous voulez que je taille ce bloc ?
-Quoi il te fait peur ? Trop gros ? Ca va pas l’faire gamin…
-Non, c’est un standard 7 pieds par 4 mais c’est de la glace des lacs du massif de la montagne du nord ! La meilleure glace de tout le royaume d’Arendelle !!! Vous êtes sur que…
-Quoi ? T’as d’viné ça juste avec un seul regard ?
-Bah oui, c’est évident à sa couleur et aux gouttelettes qui perlent dessus…
Oleg resta totalement interdit. Habituellement, seuls ses meilleurs éléments, après des mois de pratique pouvaient être capables d’une telle expertise. Il de mit à détailler Kristoff des pieds à la tête, son regard avait changé, l’expert avait pris le pas sur le fanfaron. Sans un mot, il lui tendit un piolet et une scie à glace.
-Débite le ! Ordonna-t-il simplement.
-Pas comme ça, il est pas positionné pour, si je tape, je vais l’éclater ! Répondit l’enfant, fière de ne pas tomber dans le piège.
-T’es pas un gosse comme les aut’ toi ! Débite le ! Débouille-toi pour l’déplacer !
-Quoi ? Seul ? Mais enfin Oleg, Kristoff n’a que 8 ans… Protesta Iduna.
-Vous en faîtes pas, je sais faire !
Avec expertise, sans aucune indication ni aide, Kristoff fit le tour de la cabane pour prendre ce dont il avait besoin. En hâte, il encorda le bloc et, avec une force impressionnante pour un enfant de son âge le fit pivoter comme il le souhaitait avant d’entamer la glace avec la scie.
-Stop ! Arrête toi !
-Quoi ?... J’ai ? J’ai fait une bêtise ? Répondit Kristoff inquiet.
-Non mon garçon ! Au contraire ! C’est un travail impeccable ! Mais là, il faut désormais le coup de pioche pour le séparer et ça c’est pas à la portée d’un gam…
-Pas de problème ! Regardez !
-Non !!
Kristoff avait été plus rapide et avec beaucoup d’adresse frappa exactement dans son encoche séparant d’un seul coup le bloc en deux morceaux parfaitement lisses. Le garçon se retourna vers son idole absolument estomaqué. Oleg récupéra les outils et inspecta les blocs avant de fixer le garçon.
-C’est quoi ton nom déjà ?
-Kristoff monsieur Florinsen !
-Arrête avec tes « monsieur » ! C’est que les pingouins qui paient qui m’appellent comme ça ! Toi mon gars, t’es un débiteur ! Et les débiteurs, ils m’appellent Oleg ! T’es doué ça y a pas d’problème alors écoute-moi bien. Pour moi t’es un débiteur ! Et un débiteur qui m’appelle « monsieur » c’est un manque de respect ! Si tu m’manques de respect, gosse ou pas j’te casse en deux.
-Wow !... La menace du débiteur ! J’aurai jamais cru l’entendre de votre bouche m… Hum… Oleg !
-Allez viens gamin, t’as l’œil pour la glace ! T’as l’droit d’voir c’qui y a d’mieux ! Eh Iduna ? Tu viens avec nous, on pourra causer de ta proposition d’livreur d’glace.
-Euh… Oleg c’est que… Je suis attendue à la boulangerie Tomally et…
-Eh tu m’as pas dit qu’t’étais là pour affaire ? Tu l’sais Iduna, les affaires c’est sacré !
-Bon … J’espère qu’on ne finira pas trop tard…
De mauvaise grâce, Iduna les suivit, alors que Kristoff avait les yeux qui brillaient autant que si on lui avait annoncé qu’on était le matin de noël. Pendant de longues heures, il put découvrir les plus beaux blocs de glace qu’il n’avait encore jamais vus et savait apprécier à sa juste valeur ce précieux trésor. Le jeune garçon buvait toutes les paroles de son héros alors qu’il finit par négocier un juteux contrat avec la couronne d’Arendelle.
-Bon, allez, t’es dure en affaires mais bon, parce que j’t’aime bien, et qu’tu m’as fait rencontrer ce p’tit génie d’la glace ok, j’m’aligne sur ton tarif ! Tope la… Hum, oui pardon c’est vrai… S’il vous plait ! Conclut Oleg avec une révérence.
-J’ai une dernière faveur Oleg !
-Encore ?... T’es un requin ma parole !
-Non c’est différent… Kristoff le sait. Quand je suis ici, à Harmon, je souhaite que personne ne sache qui je suis. Donc, peux-tu me nommer Ylva !
-V’là t’y pas aut’ chose ! J’savais qu’t’avais des drôles d’idées parfois mais là… Enfin bon, tant qu’tu m’négocies pas un aut’ rabais ! Tope la ma p’tite Ylva !
-Eh ! Je ne suis pas petite !
-Pour moi si !
-Pour toi tout le monde l’est Oleg ! Bien ! Il nous faut partir ! Nous sommes en retard ! Kristoff ! Tu viens ?
-Euh ?... Je… Je peux rester ?
-Eh bien… Tu m’avais dit que tu m’accompagnerais pourtant…
-Si t’as donné ta parole gamin, faut la respecter ! Règle d’or des débiteurs ! En tout cas, c’était un plaisir de t’rencontrer ! Et… Restes attentif si tu m’vois aujourd’hui… J’t’ai dit, t’es trop p’tit mais vu comme t’es doué… J’vais réfléchir pour p’têt d’prendre à l’essai…
-Vraiment ?!... Oh, merci mons… Hum Oleg! Promis, je guette !
Kristoff aurait souhaité rester avec son héros mais accepta sans rechigner de suivre Iduna qui pressait le pas vers la boulangerie. Elle qui espérait avoir toute la journée avec Anna n’allait devoir se contenter que de petites heures avant le soir. En hâte, elle pénétra dans le commerce mais eût l’amer expérience de voir Anna l’accueillir froidement, la mine boudeuse.
-Bah… Qu’est-ce qu’il t’arrive Anna ?
-Je t’ai attendu beaucoup de dodos ! Je les comptais avec maman et je pensais que tu serais là dès le matin ! J’avais préparé des croissants, mais comme tu n’es pas arrivée, ils ont brulé !
Contrariée par ce départ glacial, Iduna espéra détendre l’atmosphère en présentant Kristoff. Naturellement curieuse et joviale, Anna oublia sa rancœur pour sa marraine avant d’assommer de question le blondinet qui jetai des regards vers Iduna. Clairement, Kristoff, n’était pas préparé à un tel tourbillon. La fillette s’accapara ce nouveau compagnon de jeu, sans prendre le temps de regarder Iduna. Les regards compatissants de Johan et Tomally n’aidèrent pas à calmer sa contrariété. Elle qui espérait discuter avec la fillette, notamment de ses curieuses expériences chamaniques.
-Laissez ! Elle peut être boudeuse parfois… Tenta Tomally
-Je sais bien…
-Oui…Evidemment, je ne voulais pas… Mais… Oh, venez, laissez-les faire connaissance, nous avons une nouvelle pâtisserie au chocolat, nous feriez-vous l’honneur de la tester ?
-Oh ?... Si vous me prenez par les sentiments.
La reine était une gourmande de nature et se laissa volontiers tenter. Tomally et Johan avaient tous les deux un don, ce que goutait Iduna était divin et lui fit oublier quelque temps sa contrariété alors que les boulangers s’empressèrent de lui proposer du thé avant que tous trois ne discutent de la petite rousse sans voir le temps passer.
Kristoff de son côté lui sentait chaque minute. Il n’avait aucun répit, à croire qu’il était le premier garçon que la fillette pouvait rencontrer. A chaque instant, le fils de Beata jetait des regards au hasard dans le village à la recherche de Florinsen. Anna de son côté elle ne cessait d’inonder de paroles le pauvre Kristoff sans que celui-ci ne daigne répondre.
-Oh mais t’es pas drôle toi, tu réponds jamais !
-Peut être parce que tu parles trop !
-Mais non je ne parle pas trop, c’est toi qui ne veux pas… Et qui est-ce que tu cherches des yeux comme ça ? Tu me regardes pas, c’est parce que je ne suis pas jolie ?
-Quoi ? Non… Non pas du tout t’es jolie mais je cherche Monsieur Florinsen.
-C’est qui ça ?
-C’est le meilleur débiteur de glace du monde !
-Le meilleur ?... Oui c’est quelqu’un qui coupe de la glace, ce n’est pas impressionnant !
-Je pourrais dire pareil pour le pain, ce n’est pas difficile, tout le monde sait en faire !
-Non ce n’est pas pareil, le pain c’est difficile, il y a plein de choses importantes qu’il faut penser et si on se trompe un tout petit peu, bah le pain il n’est pas bon !
-Bah voilà, pour la glace, c’est pareil ! Regarde, il a même inventé des outils, comme ça ! c’est un petit couteau à glace !
-On dirait une lime ! Tout le monde peut en avoir ! Fit Anna en le prenant en main.
-Mais laisse tomber, tu ne peux pas comprendre ! Retorqua l’enfant blessé dans son amour propre.
-Parce que je suis une fille ?!
-Non, parce que tu es encore un bébé… Tu ne penses qu’à jouer !
-Je ne suis pas un bébé, c’est normal de ne penser qu’à jouer, on est des enfants !
-Oui bah tous les enfants ne pensent pas qu’à jouer ! Tu comprendras quand tu seras plus grande !
-Pff, je déteste ça ! T’es comme Madame Larsen !
-Qui ?
-Madame Larsen, c’est ma préceptrice ! T’es qu’un donneur de leçon ! C’est nul les enfants donneurs de leçons !
-Heureusement que toutes les filles ne sont pas comme toi !
-Ca t’en sais rien ! Je suis sûre que tu ne connais pas de filles !
-Si j’en connais une ! Mon amie à Arendelle est plus calme !
-Ouais bah je suis sûre que c’est juste une idiote qui s’imagine belle ! Une grosse béta qui veut se faire passer pour une princesse parfaite ! Beugla Anna en faisant des grands gestes.
-Eh !!! Fais attention !! C’est dangereux !!! Avertit Kristoff.
Mais c’était peine perdue. Enervée, Anna n’écoutait rien, déçue, la fillette continuait ‘invectiver le jeune homme en faisant de grands gestes. A cet instant, Tomally et Iduna sortirent de la boulangerie, alertées par le chahut, elles n’eurent que le temps de voir Anna, emportée par son élan, érafler le bras de Kristoff avec le couteau à glace.
-Anna !!! Non mais ça ne va pas !!!! Hurla Iduna en accourant auprès de Kristoff.
-Mais j’ai pas fait exprès ! Et il m’a énervé !
-Ca n’est pas une raison ! File hors de ma vue !!! Je ne veux pas voir une méchante petite fille !
Tomally, furieuse empoigna la fillette en pleurs par le bras pour la faire rentrer en vitesse, promettant à l’enfant d’être consignée pour la soirée.
-Mais c’est pas juste ! C’est à cause de lui !! Je le déteste ! Chouina la fillette avant de rentrer.
Iduna n’y fit pas attention, elle était restée auprès du jeune garçon et sortit un mouchoir pour lui nettoyer le bras.
-Vous en faîtes pas, c’est pas grave !
-Ne bouge pas, je vais te soigner, ta mère m’a montré quand nous étions petites…
-Non mais laissez ! S’il vous plait poussez-vous ça va je vous dis !
Kristoff tenta de repousser gentiment Iduna qui s’écarta et comprit soudain la raison. Enfin, Florinsen reparaissait devant Kristoff. Le garçon voulait sans doute se montrer courageux.
-Eh beh gamin, j’te pensais plus habile !
-Non mais … c’est pas…
-Allez te fatigue pas ! J’l’ai vu la p’tite tornade ! T’as su être patient c’est bien !
-Ah…
-Bon écoute, j’vais pas y aller par quatre chemins… Normalement j’m’occupe pas des mioches mais toi… J’vais faire une exception ! Bravo p’tit ! J’te prend comme apprenti ! A deux conditions !
-Vraiment ?! Lesquelles ?! C’est oui !!!! Hurla Kristoff.
-C’est bien gamin ! Alors déjà, j’veux qu’tu viennes ici à Harmon toutes les deux s’maines !
-Ah ? Mas il n’y a pas de glace ici
-La deuxième règle ! Tu poses pas d’questions ! J’te fais v ‘nir ici pour qu’t’apprennes c’que tu sais pas ! Un bon débiteur, il doit aussi savoir vendre ! Pour ça faut d’la patience et ça c’est la troisième règle qui arrive…
-Oui laquelle ?
-La p’tite tornade ! C’est elle qui va t’apprendre la patience ! Alors quand tu viens, tu restes avec et t’apprend à t’cont’nir ! T’essaieras d’lui parler d’la glace et elle d’vra t’écouter… Sans t’taillarder ! Là gamin, tu s’ras un grand !
-Quoi ? Il va falloir que…
-Tu veux pas ? T’as pas les épaules ?!
-Si !... Ok pas de problème… Oleg !
-C’est bien gaillard ! J’te dis à dans deux s’maines !... Et laisse-la donc te soigner ! On reste pas sans soigner une coupure ! Et elle sait y faire ! R’gard’ mon bras ! J’avais treize ans, c’est madame Ylva qui m’a soigné !
-C’était un plaisir ! Souffla Iduna.
Oleg les salua et disparut vers sa cabane. Heureux, Kristoff se laissa faire le temps qu’Iduna la soigne avant que tous deux ne remontent dans le carrosse sans même retourner dans la boulangerie où Anna se morfondait consignée dans sa chambre. Au loin, la larme à l’œil, elle regardait la voiture de sa marraine s’éloigner sans savoir qu’à cet instant. Iduna prenait conscience du déroulé de sa visite auprès de sa fille.
-Madame la reine je… Je voulais dire, ce n’est pas de la faute d’Anna ! Je n’aurai pas dû lui donner l’outil, c’est ma faute ! Elle est trop petite…
-C’est très chevaleresque de ta part Kristoff…
-Dites, si… Si vous revenez ici, je pourrais vous accompagner à nouveau pour…
-Oui pour Oleg ! Bien sûr ! Je suis désolée que tu ne te sois pas entendu avec Anna comme tu t’entends avec Elsa !
-Ah oui, après, votre fille madame la reine est quand même beaucoup plus sage, c’est plus facile… Eh ? Vous allez bien ?
-Quoi ? Oui… Oui ça va j’ai… J’ai dû manger un peu trop de pâtisseries quand tu étais avec Anna. S’il te plait Kristoff, tu peux garder le silence ? Je vais essayer de me reposer un peu si ça ne t’ennuie pas.
Le jeune garçon obéit. Iduna de son côté se sentait quelque peu nauséeuse. La dernière phrase de Kristoff venait de lui faire tellement de mal mais il ne pouvait le savoir qu’Anna était sa cadette. La contrariété ne la quittait pas. Elle qui devait passer la journée avec sa fille, lui présenter un nouvel ami, discuter de chamanisme, elle n’avait rien fait de tout cela et sa dernière parole avait été pour la rejeter. Cette culpabilité lui rongeait le ventre. Les crampes ne cessèrent pas de tout le voyage comme un douloureux rappel de cette journée catastrophique. Face à l’inconfort, la souveraine tenta de fermer les yeux quelques instants. Lorsqu’elle les rouvrit, elle se rendit compte dans un sursaut, que le carrosse s’était stoppé et Beata lui faisait face.
-ça n’a pas l’air d’aller fort toi ! Constata Beata.
-Non… La journée a été longue.
-Désolé madame la reine, mais comme vous n’étiez pas bien, j’ai prévenu papa Niklas et il vous a conduit à la maison. Intervînt Kristoff, fière de recevoir l’approbation du général. Pour lui c’était décidément, une merveilleuse journée.
-Merci… mais je préfère rentrer…
-Allez, ne fais pas ta tête de Picéaerd ! Rentre donc, j’ai sur le feu un plat qui va te rappeler des souvenirs !
-Ah oui quoi ?
-Ragout de rennes ! Tu vas avaler quelque chose et le temps qu’il finisse de mijoter, je vais t’examiner.
Indisposée, la reine ne trouva pas la motivation pour contester et se laissa entrainer dans la maison par son amie. Docile, elle finit par se laisser installer et accepta volontiers la tasse de thé proposée par Kristoff. Le jeune garçon s’éclipsa laissant les deux femmes seules dans la chambre. Aussitôt, Beata commença à palper le corps de la souveraine afin d’y déceler le mal qui la rongeait.
-Alors explique-moi, tu te sens mal depuis combien de temps.
-Oh arrête c’est inutile, ça va passer !...
-Tout de même ! Toi qui n’étais jamais malade enfant, voilà que tu nous offres le mois dernier un coup de froid et maintenant te voilà pale comme un matin de neige. Commenta Beata alors qu’elle remontait ses palpations jusqu’à la poitrine de la souveraine.
-Non mais encore une fois c’est de ma faute… J’ai dû manger un peu trop de pâtisseries.
-Trop de pâtisseries… Ah là, je reconnais bien la fille Picéaerd ! Enlève le haut ! Commenta-t-elle experte, toujours concentrée sur son examen.
-Mais elles étaient excellentes ! Au chocolat et avec un coulis aux baies de sureau !
-Gourmande va !
- Voilà, on est restés à discuter et j’ai avalé tout le contenant du paquet, et puis après il y a eu la dispute entre Anna et Kristoff… J’ai crié sur Anna et ça m’a retourné l’estomac… Tu te rends compte ? Je ne vois ma fille que quelques fois par mois et ma seule discussion, c’est pour la punir ?! Alors forcément, les pâtisseries, elles passent mal !
-Iduna… Ce n’est pas les pâtisseries qui t’indisposent !
-Quoi ?!
-Iduna tes nausées… Tu es enceinte ! Fit Beata alors que ses doigts montraient la poitrine nue d’Iduna dont les mamelons avaient bruni.
Chapitre 5 : Le temps des secrets.
Le soleil déclinait et déjà les ombres des montagnes planaient sur le fjord Arendellien. Olson, hâtait les chevaux du carrosse, espérant sans doute arriver aux portes de la ville avant la nuit. Le militaire n’avait pas prévu une arrivée si tardive mais sa royale passagère avait retardé le départ de plusieurs heures avant de s’engouffrer bouleversée dans le carrosse. Après la révélation onirique de la rousse d’Harmon, Iduna avait souhaité en savoir plus. Désarçonnée, la jeune Anna avait fini par décrire du mieux qu’elle put la personne qu’elle avait rencontrée. La reine depuis énumérait en boucle les propos de l’enfant. Il y avait bien trop de coïncidences, Anna n’avait pas pu simplement l’imaginer. Le prodige ramena la souveraine à ses jeunes années, à une époque si lointaine qu’elle semblait émaner d’une autre vie, d’un autre monde. Une époque où elle se nommait Iduna Picéaerd. Certes elle détestait le chamanisme mais elle avait pu voir les prodiges du savoir de sa mère. Elle savait que ça existait, que ce don coulait dans ses veines. Si elle ne s’était pas retrouvée à supplier les esprits et partir en compagnie d’Agnarr jadis, elle serait aujourd’hui à n’en pas douter la chamane du pays Northuldra, c’était son destin. Et si ce don était en elle, alors peut être l’avait elle à son tour transmis à ses enfants.
« Maman si tu étais là toi tu saurais répondre à tout ça… Bon tu me dirais aussi que j’aurai dû plus t’écouter et de me laver les mains avant de manger, d’ailleurs je le dis toujours à Elsa !... Mais tu saurais ce qu’il se passe ! Tu saurais même pour Elsa… »
-Que dîtes-vous votre Altesse ? Questionna Olson qui venait d’arrêter le carrosse.
-Quoi ?... Oh non rien du tout ! Rien du tout… Pourquoi nous arrêtons-nous ?
-La nuit tombe trop vite votre Altesse ! Vous savez qu’avec les règles de votre mari concernant la circulation aux abords du château et le zèle de cet abruti d’Halricsen…
-Et donc que voulez-vous dire ?
-Nous sommes près de chez moi… Beata est à la maison, si vous le désirez vous pourriez… Rester avec elle le temps que j’annonce votre arrivée et qu’une escorte se prépare…
-Je ne voudrais pas vous déranger Olson, vous êtes déjà bien aimable de m’avoir attendu si longtemps.
-Je vous en prie c’est mon devoir… Permettez !
Le militaire tendit sa main pour aider la reine à sortir du véhicule. Docilement, Iduna accepta l’invitation et suivit l’officier dans une modeste maison au milieu d’une prairie. L’homme vivait loin de tout.
-J’ai eu une relation avec votre oncle Pieter… J’ai fait bâtir ma maison ici pour que nous soyons loin des regards, vous imaginez bien qu’une telle relation était…
-N’en dîtes pas davantage, vous n’avez rien à justifier. Trancha Iduna qui ne souhaitait s’étendre sur cette histoire tout en pénétrant dans le logis.
-Oh !!! Madame la reine ! Bonsoir ! Ça fait plaisir de vous voir ! Pas vrai maman ?!
-Kristoff ! langage ! Et fais sortir cette chose ! Pas d’animaux dans la maison ! Hoqueta Olson martial.
-Mais ce n’est pas un animal ! C’est Sven !
-Hum… Kristoff… Emmène donc Sven dans son étable… Tu vois bien qu’il nous faut de la place pour Iduna ! Tempéra Beata avec plus de diplomatie.
-Mais maman…
-Veux-tu que je t’accompagne ? Tu me montreras comment tu prends soin de lui ? Proposa Iduna pour désamorcer la situation.
-Votre Majesté voyons ! Ce garçon doit apprendre les règles et… Ne vous sentez pas obligée de…
-Je ne me sens pas obligée, au contraire, cela me plairait beaucoup… Si tu veux bien Kristoff.
-Oh oui bien sûr M’dame… Euh… Altesse ?! Répondit l’enfant.
Le regard réprobateur du militaire qui ne pouvait supporter une faute de protocole se radoucit en voyant le sourire amical d’Iduna. Un sourire qui rappelait des souvenirs lointains au vieux militaire, celui d’un jeune homme qui avait tant fait battre son cœur. L’homme ne laissait cependant rien paraître et sa hâta de reprendre la route pour s’acquitter de sa tache alors qu’Iduna accompagnait le jeune Kristoff. L’enfant, bien que taiseux acceptât de raconter une nouvelle journée de jeu en compagnie de la princesse Elsa. Chaque jour, ces deux-là partageaient quelques heures ensemble. Agnarr la plupart du temps l’ignorait mais Iduna en était ravie, ainsi Elsa conservait un lien avec le monde extérieur. Pour autant, la reine n’écoutait le garçon que d’une oreille, trop préoccupée par ce qu’elle avait découvert.
-Et t’étais où toi Madame la reine aujourd’hui ? On t’a cherché avec Elsa ?
-Oh ?... Eh bien j’étais en visite dans la ville d’Harmon… Tu sais où c’est ?
-Oui, c’est au bord de la mer un peu plus au sud ! Quand j’étais avec les hommes de glace, fallait connaitre toute la géographie d’Arendelle, vous savez ils livrent la glace partout !
-Tu y es déjà allé ?
-Non jamais ! Mais j’aimerai bien
-Est-ce que ?... Est-ce que ça te dirait de venir avec moi la prochaine fois que je m’y rendrais ?
-Bah vous savez les trucs de reine, ça me plait pas trop…
-Oh ne t’en fais pas, tu pourras y trouver des occupations… Et je rends visite à … une petite demoiselle, un peu plus jeune que toi ! Tu pourrais la rencontrer ?
-Euh… Pourquoi pas, mais M’dame vous pourriez me faire rencontrer d’autres garçons aussi ?
-Je… Hum, je suppose que cette petite a des amis… Et puis c’est aussi pour que tu visites la ville mais si ça ne t’intéresse pas tant pis…
-Maman viendra aussi ?
-Euh… Non je… Je m’y rends seule.
Iduna avait hésité. Elle aurait souhaité que Beata l’accompagne mais elle savait qu’elle devait conserver un maximum de secret pour Anna. Déjà emmener Kristoff avec elle était dangereux. Il fallait préserver un maximum de mystère pour Anna… Tant qu’Elsa ne sera pas prête, bien que cela lui coute, il fallait préserver le secret et Iduna le savait.
-Mais tu devrais y aller Kristoff et de toute manière… Je suis occupée ces prochaines semaines et je ne peux pas partir donc il ne faut avoir aucun regret. Fit Beata alors qu’Iduna la remerciait silencieusement.
-Bon, pourquoi pas, et nous irons là bas quand ?
-Eh bien… Avec le roi nous avons des obligations ces prochaines semaines, je crains de ne pouvoir m’y rendre avant le mois prochain, mais d’ici là, tu pourras continuer à venir rendre visite à Elsa mais, ne lui dis rien à propos d’Harmon !
-Pourquoi ?
-Pour rien, cela ne la concerne pas tout simplement. Reprit en hâte Iduna qui ne savait comment se sortir de cette situation.
Heureusement pour elle, ce fut à ce moment qu’Olson l’invita à reprendre la route. Le militaire avait pu prévenir le château et la reine pourrait y retourner sans craindre de devoir perdre son temps avec le zélé Halricsen.
Le roi fut comblé d’avoir de la part d’Iduna des nouvelles d’Anna et se montra le plus attentionné des époux envers sa femme qui devait se résigner à ne pas retourner dans la petite bourgade pendant plusieurs semaines. C’était là le prix à payer pour ne pas qu’Agnarr impose les portes strictement closes au château comme il pensait le faire initialement. Le roi devait effectuer quelques apparitions et, en contrepartie, Iduna se devait de veiller à la mise à l’écart du monde de sa fille ainée. La souveraine rongeait son frein de se retrouver ainsi cloitrée dans la prison dorée du château d’Arendelle. Elle qui ne cessait de repenser aux curieux propos de sa cadette. Etais-ce possible que la jeune Anna ait, après une simple écoute réussi l’exploit d’effectuer un voyage astral vers le pays Northuldra ? C’était là une preuve d’un talent rare et, si la reine savait que sa mère, la grande Anna Picéaerd était considérée comme l’une des chamanes les plus douées de l’Histoire, elle n’avait pas souvenir qu’elle avait su maîtriser cet art aussi rapidement que la furie rousse. Néanmoins, Iduna se raccrochait à cet espoir fou. Après tout si c’était vrai, cela signifiait que sa mère, de l’autre côté de la brume était encore vivante. Beata l’avait informé de la terrible disparition de son père cela n’avait rendu la séparation que plus douloureuse. Iduna prenait pleinement conscience du terrible sacrifice que pouvait être chaque journée passée avec cette maudite brume.
Machinalement, elle serra dans sa poche de robe le précieux cristal d’esprit offert par son amie. Il n’avait plus son énergie, c’était pourtant lui la clef qui pourrait enfin lever cette brume ! Beata lui avait promis qu’elle poursuivait ses recherches pour en collecter d’autres, mais personne ne savait combien de temps cela lui prendrait.
Songeuse, la souveraine observa les jardins depuis ses appartements et un sourire se dessina sur son visage. Au loin elle pouvait distinguer les fourrés des haies bouger puis, avec prudence, un jeune renne apparaître avec Kristoff sur l’humble traineau. Agnarr réprouvait les visites à Elsa, mais le roi n’était pas là ! Iduna avait tout prévu pour que le garçonnet puisse venir sans aucun ennui.
-Elsa !!! Elsa approche ma chérie.
-Oui maman ?! Dit l’enfant avec une révérence.
-Tu devrais lâcher tes leçons pour aujourd’hui, va donc profiter des jardins !
-Mais maman, papa tient à ce que je connaisse les articles de lois sur la pèche de la grande ile d’Aren ! Cela sera mon devoir que le savoir pour protéger et éclairer les valeureux hommes et les courageuses femmes de l’île au-delà du détroit… Récita l’enfant.
-Allons Elsa, tu as toute ta vie d’adulte pour savoir cela mais à ce moment, ton enfance ne sera plus ! Profite-en maintenant ! Et puis, papa n’est pas là, il ne saura pas que tu as quitté quelques temps tes leçons ! Cligna Iduna.
-Maman, pardon mais je crains que cela soit contraire aux règles du roi. Et tout un chacun se doit de respecter l’autorité de la couronne… Reprit par cœur la fillette.
-… à la condition que l’autorité du monarque soit juste et éclairée afin de servir au mieux les intérêts et le bonheur de ses sujets ! Poursuivit Iduna qui elle aussi connaissait sur le bout des doigts toutes les maximes que lui avait inculqué jadis Madame Larsen.
-Comment ?
-Ma chérie, il n’est pas juste que tu ne puisses pas profiter de ton enfance…
-Mais papa a dit que je devais rester ici. Je dois respecter l’ordre du roi !
-Eh bien dans ce cas… Contre ordre de la reine ! Princesse Elsa d’Arendelle, veuillez lâcher votre plume et immédiatement filer aux jardins où mon petit doigt me dit qu’un camarade vous attend ! Et ceci est un ordre de la reine je vous rappelle !
Iduna avait parlé avec beaucoup de douceur alors qu’Elsa la regardait interdite. L’enfant réfléchissait. Elle prenait son devoir au sérieux et ne semblait plus savoir quel ordre elle devait suivre.
-Tu ne seras pas punie ne t’en fais pas ! N’oublie pas Elsa, quand ton père n’est pas au château, c’est la reine qui décide, et j’ai décidé qu’à compter d’aujourd’hui, chaque fois que ton père devra s’absenter, sera un temps où les études pour la princesse seront… annulées ! C’est un ordre officiel !
-Ca… Ca veut dire que… Maman, il y a Kristoff ?
-Vois par toi-même !
-Merci maman !
-Une petite chose avant Elsa…
-Oh oui, bien sûr maman, quelle tache dois-je accomplir ?
-N’oublie pas Elsa que la magie… Cela doit rester secret !
-Oui, évidemment et quoi d’autre ? Demanda Elsa qui attendait un travail.
-Et ?... Et surtout… N’oublie pas de t’amuser !
-Si cela te plait maman alors c’est promis ! Oh ? Veux-tu venir toi aussi maman ?
-Est-ce une demande pour me faire plaisir ou est-ce une vraie volonté ?
-Euh… Je pense les deux. Commenta l’enfant qui cherchait la bonne réponse.
-Soit ! Je vais au moins accueillir ce jeune homme !
La reine accompagna avec plaisir la princesse et participa quelques minutes à leurs jeux avant de rapidement s’éloigner. Elle savait qu’Elsa refuserait à se laisser aller à être une enfant normale en sa présence. Le poids du devoir était trop lourd sur ses épaules alors qu’elle continuait d’observer sa fille ainée avec un soupir. Elsa était si renfermée alors que loin d’Arendelle, dans la bourgade d’Harmon, une petite fille rousse qu’elle avait interdiction de rencontrer était son exact opposé mais aussi et surtout, exactement ce dont la princesse héritière avait besoin !
Heureusement pour l’enfant, Kristoff était un compagnon de jeu charmant. Le fils de Beata n’était certes pas très à l’aise avec le protocole et quelque peu taiseux, mais sa gentillesse naturelle avait réussi à mettre Elsa à l’aise. La princesse pouvait ainsi profiter de son enfance au lieu de rester cloitrée derrière les murs du château.
Agnarr s’absentait régulièrement durant la journée, au moins Elsa pouvait en profiter, c’était la consolation que trouvait Iduna, elle qui comptait chaque jour qui passait, loin de sa furie rousse. Pourtant, chaque jour qui passait, la reine s’autorisait à jouer de plus en plus de temps avec les enfants. Au départ elle souhaitait veiller à ce que Kristoff ne trahisse aucun secret mais le jeune garçon savait se montrer habile. Elsa n’était pas en reste et sut aussi tenir sa langue chaque soir où Agnarr rentrait. L’enfant était même assez studieuse pour que le monarque ne soupçonne rien.
Une belle routine s’installa entre Elsa, Kristoff et Iduna, la souveraine, chaque jour ou presque organisait des temps de jeux clandestins pour les enfants et n’était pas la dernière pour elle-même participer, parfois, elle retrouvait son esprit facétieux qui avait mis les nerfs et la patience de sa mère à rude épreuve à la chercher dans tous les arbres de la forêt enchantée, mais enfin, cela pouvait lui permettre d’apaiser son cœur.
-Ouf ! Vous courez trop vite pour moi les enfants ! Mais il va falloir arrêter ! Kristoff, il se fait tard, tu vas devoir rentrer si nous voulons éviter les ennuis !
-Au revoir Kristoff ! Merci d’être venu jouer avec moi ! Tu es mon seul ami tu sais, alors je suis contente de pouvoir te voir. Nos jeux vont me manquer Sourit la princesse.
-Oh de rien, j’t’aime bien aussi Elsa et puis t’es la plus forte que je connaisse pour faire des bonhommes de neige !
-Ne vous en faîtes pas tous les deux, nous allons nous organiser pour que vous puissiez vous revoir bientôt…
-Mais maman… Papa n’a plus de représentations en ce moment….
-Eh bien ça n’est pas grave Elsa, j’en parlerai à papa ne t’en fais pas pour ça. Kristoff, que dirais-tu de revenir dans quatre jours, je me serais arrangée.
-Quoi ? Mais madame la reine, ça n’est pas possible ! Enfin je veux dire, dans quatre jours vous et moi on… On ne sera pas ici !
-Quoi ? Maman ? Tu vas partir quelque part avec Kristoff ? Demanda Elsa curieuse.
Iduna eût un temps d’arrêt se sentit très mal. Harmon ! Elle devait se rendre à Harmon et avec Kristoff ! Cela lui était sorti de la tête. La reine se dégoutait, comment avait-elle pu, même quelques minutes oublier cela ?!
-Maman ?! Maman ?! Alors ? Tu pars avec Kristoff ?!
-Quoi ?... Euh… Non ! Non bien sûr que non ! Enfin… Si ! Si Kristoff a raison, je ne serais pas là c’est… C’est moi qui doit faire une représentation cette fois et… Oui j’en ai discuté avec le général Olson c’est sans doute… à ce moment mon garçon que tu as dû m’entendre dire que… Enfin… En tout cas tu as une excellente mémoire je te félicite !
-Ah ? Mais tu vas où maman ? Et pourquoi Kristoff vient avec toi ?
-Oh peu importe où je vais ne t’embêtes pas avec ça ! Tu sais bien que je ne veux pas te charger l’esprit avec tout le protocole, tu en as déjà bien assez avec les leçons de ton père ! Et… Non Kristoff n’est pas avec moi il… Il sera absent mais… Ailleurs !
-Oui… Je dois aller voir les hommes des glaces près de la montagne du Nord ! Ca sera mon métier plus tard !
-Eh bien voilà, tu as ta réponse Elsa ! Allez, file vite au château et prépare-toi, j’entends que le carrosse de papa arrive, va vite l’accueillir… Je vais raccompagner Kristoff !
Comme à son habitude, Elsa, ne chercha pas à répondre et, après une révérence, elle redevînt la parfaite princesse modèle et s’éloigna de son pas altier prête à retrouver le monarque. Iduna attendit quelques instants puis prit la main de Kristoff pour l’emmener par une porte dérobée, loin des regards retrouver Beata.
-Hum… Euh… Madame la reine je, je suis désolé j’ai… J’ai bien failli tout dire alors que c’était secret et… Je vous promets de faire plus attention.
-Quoi ? Oh non Kristoff tu n’as pas à t’en vouloir bien au contraire ! Je devrais plutôt te remercier ! Tu as été très habile à dire que tu allais voir les hommes du Nord !
-Du coup, je suppose que vous ne partez pas… Donc nous n’irons pas à Harmon ?
-Oh mais si mon garçon nous y allons ! D’ailleurs, j’ai prévu de te présenter quelqu’un là-bas…
-Oui, vous m’aviez dit que je devais voir la fille du boulanger.
-Oui aussi, mais j’ai aussi prévu de te faire rencontrer Monsieur Oleg Florinsen.
-Oleg Florinsen ?... Vous parlez DU Oleg Florinsen ?!
-Tu le connais déjà ?
-Mais enfin madame la reine ! N’importe quel débiteur de glace connait le nom d’Oleg Florinsen ! Le plus grand négociant de glace d’Arendelle ! Il a conçu les meilleurs piolets, les meilleures scies à glace ! Il a révolutionné la technique pour tailler les blocs. Il est capable d’un seul coup d’œil d’évaluer la qualité d’une glace. Cet homme est une légende !
-Lui-même ! Il est venu il y a peu pour briguer le poste de livreur de glace officiel du Royaume…
-C’est un vrai titre ça ?
-Bien sûr ! Nous avons discuté, j’ai parlé de toi et il était très impressionné qu’un enfant de ton âge soit capable de collecter un bloc de glace !
-Oh mais vous savez, c’est grâce à Sven aussi ! Fit Kristoff en caressant l’encolure de ton compagnon.
-En tout cas, il sera de passage à Harmon, il doit négocier quelques affaires et voudrait te rencontrer pour t’apprendre le métier… Enfin si ça t’intéresse…
-Quoi ?!... Devenir l’apprenti d’Oleg Florinsen ?!?!
-Oui…
-Et vous vous demandez si ça m’intéresse d’apprendre auprès de la personne qui connait le mieux la glace au monde ?!
-Je prends ça pour un oui ? S’amusa Iduna alors que le garçon hurla de joie.
-Ah… Je vois que tu n’as pas pu t’empêcher de tout lui dire Iduna ?!
-Beata !... Oui je plaide coupable ! S’excusa la reine.
-Niklas va être ravi de le voir aussi excité pendant quatre jours…
-Oh ne t’en fais pas, cela pourrait être bien pire… Souffla l’ancienne Northuldra en pensant à sa furie rousse avant de prendre congé poliment.
Iduna tînt parole et quelques jours plus tard, bien qu’intimidé Kristoff pénétra dans le carrosse auprès d’Iduna après qu’Olson ne lui ait rappelé une énième fois toutes les règles qu’il devait suivre. Quelque peu impressionné, Kristoff n’osait pas ouvrir la bouche. La situation amusa grandement Iduna, qui ne mit pas longtemps avant de sortir de sa poche quelques douceurs qu’elle proposa à l’enfant, lui faisant bien comprendre que les règles strictes du militaire n’avaient finalement pas lieu d’être.
-Mais c’tait pas des blagues madame la reine ? Je vais vraiment rencontrer ?...
-Oleg ? Oui ! Et j’espère que tu vas aussi t’amuser avec Anna…
-Anna ?... C’est qui ?!
-C’est… C’est le prénom de la fille du boulanger… Après tout c’est surtout avec elle que tu seras aujourd’hui…
-Oh, oui c’est vrai. Et vous l’avez déjà vue cette Anna ?
-Euh, oui… Quelques fois je suis… Je suis d’une certaine façon… Sa marraine !
-Oh bah elle a de la chance !
-Ah oui ?
-Oui ! Vous êtes l’adulte la plus géniale du monde ! Mais si vous êtes sa marraine, pourquoi elle n’est jamais venue vous voir ces derniers temps ?
-Eh bien… Hum… Ses parents sont boulangers, ils… Ils ne peuvent pas fermer leur boutique et… et Anna est encore un peu petite, elle n’a pas encore 6 ans…
-Ah oui vous me l’aviez dit… Se renfrogna Kristoff.
-Tu as l’air contrarié mon garçon ?
-Non je ne le suis pas… Enfin si un peu… J’aurai préféré que Sven soit avec moi, lui il sait y faire avec les petits !
-Oh je ne me fais pas de souci pour toi, tu vas bien t’amuser. Répondit Iduna qui cherchait à se rassurer.
-Bah, si elle est comme Elsa et qu’on peut rester calmement à parler de la neige oui…
-Oh, elle doit sans doute adorer la neige… Mais c’est une enfant un peu plus petite qu’Elsa, donc un peu plus… remuante…
-J’espère pas trop !
-Tu verras bien et par contre, une chose très importante Kristoff ! Tu verras, Anna m’appelle Ylva ! Alors je compte sur toi pour ne rien dire ! Toi aussi, tu m’appelleras ainsi et tu n’as jamais rencontré la princesse d’Arendelle, tu n’es même jamais rentré dans le château si elle te pose la question. Tout ceci doit rester secret !
-Promis madame la reine !
-Non Kristoff !
-Oups euh …Comment déjà ?
-Ylva !
-Ah oui, Ylva ! Eh c’est drôle comme prénom ! Maman m’a parlé d’une Ylva, vous savez au pays Northuldra !
-Chut !!!
-Quoi ?
-Ca non plus Kristoff ! Il ne faut pas en parler ! Ta mère te l’a suffisamment dit…
-Mais je croyais que… Comme nous ne sommes pas à Arendelle…
-Non Kristoff !... Nulle part ! C’est compris ?
Le garçon acquiesça et Iduna se radoucit. Le reste du voyage fut paisible alors que l’excitation grandissait chez le jeune homme. Dès leur arrivée, il ne pouvait masquer sa joie alors qu’Iduna l’emmenait à la rencontre du célèbre Oleg Florinsen. L’homme était massif, ses mains et son visage ridé par la rudesse du métier de débiteur de glace mais il était aussi très élégant, arborant un magnifique costume bleu, impeccablement repassé. Ainsi vêtu, il ressemblait à un homme d’affaires alors qu’il faisait rouler entre ses gros doigts une fine plume avec laquelle il venait de parapher un contrat.
L’homme dominait Iduna dune bonne tête mais, face à la souveraine il s’inclina respectueusement avant de serrer la main de Kristoff qui n’hésita pas à serrer de toutes ses forces ce qui amusa grandement le magnat de la glace.
-Eh beh, tu as de la poigne pour ton âge mon gaillard !
-Oh… Merci m’sieur, j’essaie. Je m’entraîne tous les jours à couper un bloc de glace !
-Oui, c’est c’qu’on m’dit mon p’tiot ! Paraît qu’t’es fortiche !
-Oh ; merci monsieur Florinsen ! Rougit l’enfant en bombant le torse.
-Eh là ! Va pas t’imaginer quoi qu’ce soit ! J-te rencontre parce que la reine m’l’a d’mandé ! Et si j’le fais c’est pas parce qu’elle est reine mais parce qu’elle et moi on s’connait d’puis bien avant qu’elle n’soit reine !
-Allons Oleg ! Inutile de…
-Inutile de rien ! J’te fais les courbettes parce que j’t’aime bien et surtout j’suis fière d’êt’ d’Arendelle ! Mais j’cache rien ! J’ai pas honte d’avoir grandi dans un orphelinat !
-Moi non plus !... Kristoff, Oleg et moi étions dans le même orphelinat et, nous avions souvent tendance à nous retrouver après le couvre-feu pour fabriquer de nouveaux outils !
-Ouaip ! C’est même ton modèle de moulin qui m’a inspiré pour quelques-unes de mes inventions !
-J’adore vos outils Monsieur Florinsen ! Je suis déjà un pro avec votre scie à glace ! Lança Kristoff, heureux de parler à son héros.
-Ecoute gamin, j’suis content qu’t’aime c’que j’fais ! Mais j’pense pas qu’t’ai l’niveau ! Surtout si tu frimes !
-Vous ? Vous n’avez pas besoin d’apprentis ?
-J’en ai d’ja des apprentis ! Si tu m’connais, tu dois d’ja l’savoir ! Et j’prends qu’les meilleurs !
-Oui… Oui c’est logique, mais, je suis heureux de vous rencontrer. Fit Kristoff qui tentait tant bien que mal de masquer sa déception.
-Oleg ! S’insurgea Iduna.
-Eh pleure pas gamin ! T’es un gars des glaces ? T’as pas l’droit d’pleurer… Sauf d’vant…
-… La plus belle et pure des glaces ! Coupa Kristoff.
-Ah tu connais ma d’vise ! C’est bien ! Sois pas déçu gamin. Moi aussi au début j’avais pas l’niveau qu’j’attends d’mes gars aujourd’hui ! J’préfère t’le dire maintenant pour pas qu’tu t’imagines des choses mais t’es encore un peu trop p’tit ! Lança Oleg en ébouriffant la tignasse de Kristoff.
-Eh Oleg ! Heureusement que je ne t’ai pas dit ça quand nous étions jeunes toi et moi !
-C’est vrai ! Tu sais gamin, j’espère pour toi qu’un jour tu s’ras digne de v’nir dans mon équipe, mais va falloir t’endurcir un peu !
-Et qu’est-ce que je dois faire pour progresser ? Demanda Kristoff qui essayait de se consoler avec un conseil.
-Bah… J’ai pas l’temps, faut qu’j’aille jacter bien avec les gens d’la haute ! Oups, pardon, Iduna, c’est vrai qu’toi, j’devrais aussi mais tu sais… les vieilles habitudes…
-Ca ne me dérange pas ! Mais tu as bien un peu de temps pour Kristoff ?
-Ouais t’en fais pas ! T’as d’la chance gamin ! En souv’nir du bon vieux temps avec Iduna j’veux bien t’filer deux trois ficelles dans l’métier !. Tiens, entre la d’dans ! Tu vois c’bloc. Montr’ moi c’que tu peux faire avec… Fit Oleg en entrouvrant la porte de sa cabane.
-Quoi ?... Vous… Vous voulez que je taille ce bloc ?
-Quoi il te fait peur ? Trop gros ? Ca va pas l’faire gamin…
-Non, c’est un standard 7 pieds par 4 mais c’est de la glace des lacs du massif de la montagne du nord ! La meilleure glace de tout le royaume d’Arendelle !!! Vous êtes sur que…
-Quoi ? T’as d’viné ça juste avec un seul regard ?
-Bah oui, c’est évident à sa couleur et aux gouttelettes qui perlent dessus…
Oleg resta totalement interdit. Habituellement, seuls ses meilleurs éléments, après des mois de pratique pouvaient être capables d’une telle expertise. Il de mit à détailler Kristoff des pieds à la tête, son regard avait changé, l’expert avait pris le pas sur le fanfaron. Sans un mot, il lui tendit un piolet et une scie à glace.
-Débite le ! Ordonna-t-il simplement.
-Pas comme ça, il est pas positionné pour, si je tape, je vais l’éclater ! Répondit l’enfant, fière de ne pas tomber dans le piège.
-T’es pas un gosse comme les aut’ toi ! Débite le ! Débouille-toi pour l’déplacer !
-Quoi ? Seul ? Mais enfin Oleg, Kristoff n’a que 8 ans… Protesta Iduna.
-Vous en faîtes pas, je sais faire !
Avec expertise, sans aucune indication ni aide, Kristoff fit le tour de la cabane pour prendre ce dont il avait besoin. En hâte, il encorda le bloc et, avec une force impressionnante pour un enfant de son âge le fit pivoter comme il le souhaitait avant d’entamer la glace avec la scie.
-Stop ! Arrête toi !
-Quoi ?... J’ai ? J’ai fait une bêtise ? Répondit Kristoff inquiet.
-Non mon garçon ! Au contraire ! C’est un travail impeccable ! Mais là, il faut désormais le coup de pioche pour le séparer et ça c’est pas à la portée d’un gam…
-Pas de problème ! Regardez !
-Non !!
Kristoff avait été plus rapide et avec beaucoup d’adresse frappa exactement dans son encoche séparant d’un seul coup le bloc en deux morceaux parfaitement lisses. Le garçon se retourna vers son idole absolument estomaqué. Oleg récupéra les outils et inspecta les blocs avant de fixer le garçon.
-C’est quoi ton nom déjà ?
-Kristoff monsieur Florinsen !
-Arrête avec tes « monsieur » ! C’est que les pingouins qui paient qui m’appellent comme ça ! Toi mon gars, t’es un débiteur ! Et les débiteurs, ils m’appellent Oleg ! T’es doué ça y a pas d’problème alors écoute-moi bien. Pour moi t’es un débiteur ! Et un débiteur qui m’appelle « monsieur » c’est un manque de respect ! Si tu m’manques de respect, gosse ou pas j’te casse en deux.
-Wow !... La menace du débiteur ! J’aurai jamais cru l’entendre de votre bouche m… Hum… Oleg !
-Allez viens gamin, t’as l’œil pour la glace ! T’as l’droit d’voir c’qui y a d’mieux ! Eh Iduna ? Tu viens avec nous, on pourra causer de ta proposition d’livreur d’glace.
-Euh… Oleg c’est que… Je suis attendue à la boulangerie Tomally et…
-Eh tu m’as pas dit qu’t’étais là pour affaire ? Tu l’sais Iduna, les affaires c’est sacré !
-Bon … J’espère qu’on ne finira pas trop tard…
De mauvaise grâce, Iduna les suivit, alors que Kristoff avait les yeux qui brillaient autant que si on lui avait annoncé qu’on était le matin de noël. Pendant de longues heures, il put découvrir les plus beaux blocs de glace qu’il n’avait encore jamais vus et savait apprécier à sa juste valeur ce précieux trésor. Le jeune garçon buvait toutes les paroles de son héros alors qu’il finit par négocier un juteux contrat avec la couronne d’Arendelle.
-Bon, allez, t’es dure en affaires mais bon, parce que j’t’aime bien, et qu’tu m’as fait rencontrer ce p’tit génie d’la glace ok, j’m’aligne sur ton tarif ! Tope la… Hum, oui pardon c’est vrai… S’il vous plait ! Conclut Oleg avec une révérence.
-J’ai une dernière faveur Oleg !
-Encore ?... T’es un requin ma parole !
-Non c’est différent… Kristoff le sait. Quand je suis ici, à Harmon, je souhaite que personne ne sache qui je suis. Donc, peux-tu me nommer Ylva !
-V’là t’y pas aut’ chose ! J’savais qu’t’avais des drôles d’idées parfois mais là… Enfin bon, tant qu’tu m’négocies pas un aut’ rabais ! Tope la ma p’tite Ylva !
-Eh ! Je ne suis pas petite !
-Pour moi si !
-Pour toi tout le monde l’est Oleg ! Bien ! Il nous faut partir ! Nous sommes en retard ! Kristoff ! Tu viens ?
-Euh ?... Je… Je peux rester ?
-Eh bien… Tu m’avais dit que tu m’accompagnerais pourtant…
-Si t’as donné ta parole gamin, faut la respecter ! Règle d’or des débiteurs ! En tout cas, c’était un plaisir de t’rencontrer ! Et… Restes attentif si tu m’vois aujourd’hui… J’t’ai dit, t’es trop p’tit mais vu comme t’es doué… J’vais réfléchir pour p’têt d’prendre à l’essai…
-Vraiment ?!... Oh, merci mons… Hum Oleg! Promis, je guette !
Kristoff aurait souhaité rester avec son héros mais accepta sans rechigner de suivre Iduna qui pressait le pas vers la boulangerie. Elle qui espérait avoir toute la journée avec Anna n’allait devoir se contenter que de petites heures avant le soir. En hâte, elle pénétra dans le commerce mais eût l’amer expérience de voir Anna l’accueillir froidement, la mine boudeuse.
-Bah… Qu’est-ce qu’il t’arrive Anna ?
-Je t’ai attendu beaucoup de dodos ! Je les comptais avec maman et je pensais que tu serais là dès le matin ! J’avais préparé des croissants, mais comme tu n’es pas arrivée, ils ont brulé !
Contrariée par ce départ glacial, Iduna espéra détendre l’atmosphère en présentant Kristoff. Naturellement curieuse et joviale, Anna oublia sa rancœur pour sa marraine avant d’assommer de question le blondinet qui jetai des regards vers Iduna. Clairement, Kristoff, n’était pas préparé à un tel tourbillon. La fillette s’accapara ce nouveau compagnon de jeu, sans prendre le temps de regarder Iduna. Les regards compatissants de Johan et Tomally n’aidèrent pas à calmer sa contrariété. Elle qui espérait discuter avec la fillette, notamment de ses curieuses expériences chamaniques.
-Laissez ! Elle peut être boudeuse parfois… Tenta Tomally
-Je sais bien…
-Oui…Evidemment, je ne voulais pas… Mais… Oh, venez, laissez-les faire connaissance, nous avons une nouvelle pâtisserie au chocolat, nous feriez-vous l’honneur de la tester ?
-Oh ?... Si vous me prenez par les sentiments.
La reine était une gourmande de nature et se laissa volontiers tenter. Tomally et Johan avaient tous les deux un don, ce que goutait Iduna était divin et lui fit oublier quelque temps sa contrariété alors que les boulangers s’empressèrent de lui proposer du thé avant que tous trois ne discutent de la petite rousse sans voir le temps passer.
Kristoff de son côté lui sentait chaque minute. Il n’avait aucun répit, à croire qu’il était le premier garçon que la fillette pouvait rencontrer. A chaque instant, le fils de Beata jetait des regards au hasard dans le village à la recherche de Florinsen. Anna de son côté elle ne cessait d’inonder de paroles le pauvre Kristoff sans que celui-ci ne daigne répondre.
-Oh mais t’es pas drôle toi, tu réponds jamais !
-Peut être parce que tu parles trop !
-Mais non je ne parle pas trop, c’est toi qui ne veux pas… Et qui est-ce que tu cherches des yeux comme ça ? Tu me regardes pas, c’est parce que je ne suis pas jolie ?
-Quoi ? Non… Non pas du tout t’es jolie mais je cherche Monsieur Florinsen.
-C’est qui ça ?
-C’est le meilleur débiteur de glace du monde !
-Le meilleur ?... Oui c’est quelqu’un qui coupe de la glace, ce n’est pas impressionnant !
-Je pourrais dire pareil pour le pain, ce n’est pas difficile, tout le monde sait en faire !
-Non ce n’est pas pareil, le pain c’est difficile, il y a plein de choses importantes qu’il faut penser et si on se trompe un tout petit peu, bah le pain il n’est pas bon !
-Bah voilà, pour la glace, c’est pareil ! Regarde, il a même inventé des outils, comme ça ! c’est un petit couteau à glace !
-On dirait une lime ! Tout le monde peut en avoir ! Fit Anna en le prenant en main.
-Mais laisse tomber, tu ne peux pas comprendre ! Retorqua l’enfant blessé dans son amour propre.
-Parce que je suis une fille ?!
-Non, parce que tu es encore un bébé… Tu ne penses qu’à jouer !
-Je ne suis pas un bébé, c’est normal de ne penser qu’à jouer, on est des enfants !
-Oui bah tous les enfants ne pensent pas qu’à jouer ! Tu comprendras quand tu seras plus grande !
-Pff, je déteste ça ! T’es comme Madame Larsen !
-Qui ?
-Madame Larsen, c’est ma préceptrice ! T’es qu’un donneur de leçon ! C’est nul les enfants donneurs de leçons !
-Heureusement que toutes les filles ne sont pas comme toi !
-Ca t’en sais rien ! Je suis sûre que tu ne connais pas de filles !
-Si j’en connais une ! Mon amie à Arendelle est plus calme !
-Ouais bah je suis sûre que c’est juste une idiote qui s’imagine belle ! Une grosse béta qui veut se faire passer pour une princesse parfaite ! Beugla Anna en faisant des grands gestes.
-Eh !!! Fais attention !! C’est dangereux !!! Avertit Kristoff.
Mais c’était peine perdue. Enervée, Anna n’écoutait rien, déçue, la fillette continuait ‘invectiver le jeune homme en faisant de grands gestes. A cet instant, Tomally et Iduna sortirent de la boulangerie, alertées par le chahut, elles n’eurent que le temps de voir Anna, emportée par son élan, érafler le bras de Kristoff avec le couteau à glace.
-Anna !!! Non mais ça ne va pas !!!! Hurla Iduna en accourant auprès de Kristoff.
-Mais j’ai pas fait exprès ! Et il m’a énervé !
-Ca n’est pas une raison ! File hors de ma vue !!! Je ne veux pas voir une méchante petite fille !
Tomally, furieuse empoigna la fillette en pleurs par le bras pour la faire rentrer en vitesse, promettant à l’enfant d’être consignée pour la soirée.
-Mais c’est pas juste ! C’est à cause de lui !! Je le déteste ! Chouina la fillette avant de rentrer.
Iduna n’y fit pas attention, elle était restée auprès du jeune garçon et sortit un mouchoir pour lui nettoyer le bras.
-Vous en faîtes pas, c’est pas grave !
-Ne bouge pas, je vais te soigner, ta mère m’a montré quand nous étions petites…
-Non mais laissez ! S’il vous plait poussez-vous ça va je vous dis !
Kristoff tenta de repousser gentiment Iduna qui s’écarta et comprit soudain la raison. Enfin, Florinsen reparaissait devant Kristoff. Le garçon voulait sans doute se montrer courageux.
-Eh beh gamin, j’te pensais plus habile !
-Non mais … c’est pas…
-Allez te fatigue pas ! J’l’ai vu la p’tite tornade ! T’as su être patient c’est bien !
-Ah…
-Bon écoute, j’vais pas y aller par quatre chemins… Normalement j’m’occupe pas des mioches mais toi… J’vais faire une exception ! Bravo p’tit ! J’te prend comme apprenti ! A deux conditions !
-Vraiment ?! Lesquelles ?! C’est oui !!!! Hurla Kristoff.
-C’est bien gamin ! Alors déjà, j’veux qu’tu viennes ici à Harmon toutes les deux s’maines !
-Ah ? Mas il n’y a pas de glace ici
-La deuxième règle ! Tu poses pas d’questions ! J’te fais v ‘nir ici pour qu’t’apprennes c’que tu sais pas ! Un bon débiteur, il doit aussi savoir vendre ! Pour ça faut d’la patience et ça c’est la troisième règle qui arrive…
-Oui laquelle ?
-La p’tite tornade ! C’est elle qui va t’apprendre la patience ! Alors quand tu viens, tu restes avec et t’apprend à t’cont’nir ! T’essaieras d’lui parler d’la glace et elle d’vra t’écouter… Sans t’taillarder ! Là gamin, tu s’ras un grand !
-Quoi ? Il va falloir que…
-Tu veux pas ? T’as pas les épaules ?!
-Si !... Ok pas de problème… Oleg !
-C’est bien gaillard ! J’te dis à dans deux s’maines !... Et laisse-la donc te soigner ! On reste pas sans soigner une coupure ! Et elle sait y faire ! R’gard’ mon bras ! J’avais treize ans, c’est madame Ylva qui m’a soigné !
-C’était un plaisir ! Souffla Iduna.
Oleg les salua et disparut vers sa cabane. Heureux, Kristoff se laissa faire le temps qu’Iduna la soigne avant que tous deux ne remontent dans le carrosse sans même retourner dans la boulangerie où Anna se morfondait consignée dans sa chambre. Au loin, la larme à l’œil, elle regardait la voiture de sa marraine s’éloigner sans savoir qu’à cet instant. Iduna prenait conscience du déroulé de sa visite auprès de sa fille.
-Madame la reine je… Je voulais dire, ce n’est pas de la faute d’Anna ! Je n’aurai pas dû lui donner l’outil, c’est ma faute ! Elle est trop petite…
-C’est très chevaleresque de ta part Kristoff…
-Dites, si… Si vous revenez ici, je pourrais vous accompagner à nouveau pour…
-Oui pour Oleg ! Bien sûr ! Je suis désolée que tu ne te sois pas entendu avec Anna comme tu t’entends avec Elsa !
-Ah oui, après, votre fille madame la reine est quand même beaucoup plus sage, c’est plus facile… Eh ? Vous allez bien ?
-Quoi ? Oui… Oui ça va j’ai… J’ai dû manger un peu trop de pâtisseries quand tu étais avec Anna. S’il te plait Kristoff, tu peux garder le silence ? Je vais essayer de me reposer un peu si ça ne t’ennuie pas.
Le jeune garçon obéit. Iduna de son côté se sentait quelque peu nauséeuse. La dernière phrase de Kristoff venait de lui faire tellement de mal mais il ne pouvait le savoir qu’Anna était sa cadette. La contrariété ne la quittait pas. Elle qui devait passer la journée avec sa fille, lui présenter un nouvel ami, discuter de chamanisme, elle n’avait rien fait de tout cela et sa dernière parole avait été pour la rejeter. Cette culpabilité lui rongeait le ventre. Les crampes ne cessèrent pas de tout le voyage comme un douloureux rappel de cette journée catastrophique. Face à l’inconfort, la souveraine tenta de fermer les yeux quelques instants. Lorsqu’elle les rouvrit, elle se rendit compte dans un sursaut, que le carrosse s’était stoppé et Beata lui faisait face.
-ça n’a pas l’air d’aller fort toi ! Constata Beata.
-Non… La journée a été longue.
-Désolé madame la reine, mais comme vous n’étiez pas bien, j’ai prévenu papa Niklas et il vous a conduit à la maison. Intervînt Kristoff, fière de recevoir l’approbation du général. Pour lui c’était décidément, une merveilleuse journée.
-Merci… mais je préfère rentrer…
-Allez, ne fais pas ta tête de Picéaerd ! Rentre donc, j’ai sur le feu un plat qui va te rappeler des souvenirs !
-Ah oui quoi ?
-Ragout de rennes ! Tu vas avaler quelque chose et le temps qu’il finisse de mijoter, je vais t’examiner.
Indisposée, la reine ne trouva pas la motivation pour contester et se laissa entrainer dans la maison par son amie. Docile, elle finit par se laisser installer et accepta volontiers la tasse de thé proposée par Kristoff. Le jeune garçon s’éclipsa laissant les deux femmes seules dans la chambre. Aussitôt, Beata commença à palper le corps de la souveraine afin d’y déceler le mal qui la rongeait.
-Alors explique-moi, tu te sens mal depuis combien de temps.
-Oh arrête c’est inutile, ça va passer !...
-Tout de même ! Toi qui n’étais jamais malade enfant, voilà que tu nous offres le mois dernier un coup de froid et maintenant te voilà pale comme un matin de neige. Commenta Beata alors qu’elle remontait ses palpations jusqu’à la poitrine de la souveraine.
-Non mais encore une fois c’est de ma faute… J’ai dû manger un peu trop de pâtisseries.
-Trop de pâtisseries… Ah là, je reconnais bien la fille Picéaerd ! Enlève le haut ! Commenta-t-elle experte, toujours concentrée sur son examen.
-Mais elles étaient excellentes ! Au chocolat et avec un coulis aux baies de sureau !
-Gourmande va !
- Voilà, on est restés à discuter et j’ai avalé tout le contenant du paquet, et puis après il y a eu la dispute entre Anna et Kristoff… J’ai crié sur Anna et ça m’a retourné l’estomac… Tu te rends compte ? Je ne vois ma fille que quelques fois par mois et ma seule discussion, c’est pour la punir ?! Alors forcément, les pâtisseries, elles passent mal !
-Iduna… Ce n’est pas les pâtisseries qui t’indisposent !
-Quoi ?!
-Iduna tes nausées… Tu es enceinte ! Fit Beata alors que ses doigts montraient la poitrine nue d’Iduna dont les mamelons avaient bruni.
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