Re: [FCU WHAT IF...] Et si… Anna et Elsa avaient été séparées pendant l’enfance ?... Le plan d'Emma Picéaerd

Lun 22 Jan 2024, 23:04

"Espèce de Connasse!"

Je ne pensais pas dire ça un jour mais à cet instant... je crois que j'ai été la fan numéro 1 d'Emma!!! I love it

Mais aussi que dire de Mamie!
Attends si j'ai bien compris elle a tiré les ficelles depuis le début, elle savait qu'elle connerie allait faire Rita et s'est débrouillée pour que ça aille dans son plan.
Et cette confrontation finale. On sent à quel point elle domine Emma qui pourtant n'est pas la première venue.

Mais j'ai un seul doute, Emma cherche à se persuader que Mamie bluffait... etais ce le cas?!
J'avoue que j'hésite

Lun 22 Jan 2024, 23:08

Rare image d'Elysia en ce moment dans l'Hellheilm qui attend sa dulcinée pendant que cette dernière donne des idées coquines à sa marraine Razz

elsa - [FCU WHAT IF...] Et si… Anna et Elsa avaient été séparées pendant l’enfance ?... Le plan d'Emma Picéaerd - Page 8 BbZjBx

Ne change rien mon Elysia ! Very Happy

Ah Emma...Tu as beau dire...Beau faire...Mamie Anna reste la plus badass et aura toujours un coup sur toi ! I love it

elsa - [FCU WHAT IF...] Et si… Anna et Elsa avaient été séparées pendant l’enfance ?... Le plan d'Emma Picéaerd - Page 8 Le-clin-d-oeil

Surprise !!! ( faut avoir lu les chapitres 30 et 31 de RVLP6 avant celui-ci Razz

)

elsa - [FCU WHAT IF...] Et si… Anna et Elsa avaient été séparées pendant l’enfance ?... Le plan d'Emma Picéaerd - Page 8 Spoill11

Chapitre 8 : Emma cœur de pierre.

-Ah te voilà Emma ponctuelle comme d’habitude ! Je te préviens, cette fois encore je vais gagner ! J’ai des croquis…
-La naine !!! Ce n’est pas le moment !!! Vociférais-je
-Mais oui ! Mais oui ! Comme d’habitude Emma ! Allez, cesse donc de faire ton boudin, oublie deux minutes que tu veux tous nous annihiler et viens montrer tes trouvailles ! On compare nos dessins, ça nous détend et ensuite je m’en vais et tu retournes à ce que tu fais chaque soir…D’accord ?
-Quoi ? Comment ça ? Qu’est-ce que je fais ?
-Mais la même chose que tous les soirs Emma ! Tenter de conquérir le monde !

Mais c’est qu’elle osait se moquer de moi en plus ?! Oh je ne sais pas ce qui me retenait de…

-De vouloir m’étriper oui je sais Emma ! Mais tu ne peux pas ! Pour m’attraper, il faudrait plier les genoux !
-Attends quoi ?! Parce que tu lis dans mes pensées en plus ?! Fulminais-je
-Emma, on se connait depuis assez longtemps toi et moi pour que l’une comme l’autre soyons capables de deviner ce que l’autre pense ! Et je n’ai aucun mérite, tu veux toujours me faire la peau !

Si seulement je n’étais pas morte, sans doute que cette petite emmerdeuse m’aurait fait avoir un ulcère tant elle m’agaçait !!!

-Allez Emma, arrête de bougonner prends place et viens voir ceci ! Je peux te dire que de toute ma carrière, ce que j’ai là… c’est dans le haut du panier.

La naine m’invitait à prendre place sur une table improvisée par son esprit grâce aux bienfaits de l’Hellheim. Naturellement elle n’avait pas oublié de faire venir à nous deux verres et un délicieux hydromel millésimé. C’était peut-être la seule qualité que je voulais bien lui concéder, elle avait du palais pour choisir un nectar acceptable.

-Bien, puisqu’il le faut finissons-en le plus vite possible, que tu me fiches la paix ! Fis-je tout en la laissant me servir.
-Ne fais pas celle qui souhaite régler ça vite, tu ne lèveras pas tes vieilles fesses aigries de ce tabouret tant que nous n’aurons pas terminé la réserve d’hydromel comme toujours… S’amusa-t-elle.

Décidément elle me connaissait vraiment bien ! Peut-être même trop bien ! L’espace d’un instant je percevais en cette créature aussi insignifiante qu’agaçante une éventuelle menace à mes plus noirs desseins. Je n’avais jamais pris le temps de la considérer comme digne d’intérêt au contraire des autres membres de sa génération, et bien plus encore des suivants. Cette moins que rien n’est pas une Picéaerd ni une Sappos. Néanmoins, cela ne l’empêchait pas de lire en moi, de ne pas avoir peur de moi et même de me tenir tête. Après des siècles d’échecs, j’avais appris de mes erreurs, appris qu’il ne fallait jamais mésestimer qui que ce soit, surtout les plus insignifiants. Sans doute devais-je changer d’approche….

-Bien… Hum, en effet Ylva… Tu as parfaitement raison. Et… ça serait faire injure à ce délice que tu as apporté que de ne pas le terminer alors… Attaquons et voyons nos trouvailles. Fis-je en forçant un sourire que je souhaitais aimable.
-Oh ?! Est-ce que l’Hellheim est sur le point de s’effondrer ?
-Quoi ? Pourquoi dis-tu ça ?
-Tu me nommes Ylva… Aucune insulte ni menace et même ce truc terrifiant sur ton visage qui je pense devait être un sourire… Se gaussa-t-elle.

Ce n’était pas possible, à croire qu’à force d’observer et côtoyer des abrutis je devais finir par le devenir moi-même ! Comment pouvais-je à ce point et si facilement me dévoiler. Allons Emma, il est temps de te ressaisir !

-Tu les montres tes dessins où je te ligote si fort avec mon fouet que la lanière finira par te trancher jusqu’aux os !!!!
-Ah ! Voilà la vrai Emma !!!! Tu m’as fait peur pendant une seconde !!!
-Je vais te tuer la naine !!!
-Je sais !!! Allez ! Regarde la dernière trouvaille !!!! Non mais ne sont-ils pas mignons comme tout !!!! Fit-elle avec fierté.

Sérieuse je me mis à observer son carnet de croquis avant d’esquisser une grimace. Alors c’était ça sa trouvaille dont elle était si satisfaite. Une chose était certaine, ça ne faisait pas rêver !

-Quoi c’est tout ? L’ahuri de rejeton de la petite peste de rousse et… et ce… Cachalot qui se veut être boulangère ?! En plus je les ai vus !
-Oh Emma ne soit pas cruelle envers Louise… Niveau corpulence, elle n’est pas au niveau de notre grosse GaGa !
-Ni l’autre balourd de Pierre il est vrai… Mais pourquoi en es-tu si heureuse il n’y a rien-là qui…
-Mais Emma pourtant c’est évident !!!! C’est l’amour !!!
-Ah non !!! Déjà parler de grosses personnes, mais tu ne vas pas en plus utiliser des gros mots !
-Oh Emma ne monte pas sur tes grands chevaux. Même toi tu sais ce que ça signifie l’amour ! Même ton vieux cœur de peau de bique tout flétri sait ce que c’est…
-Hors de ma vue la naine avant que toi et tes bons sentiments je ne fasse de la bouillie de vous !!!!

Cet insignifiant microbe avait enfin dû avoir un éclair de lucidité dans le néant de sa tête de linotte car elle ne pipa mot et prudemment décida de me laisser à nouveau à ma solitude non s’en m’avoir adressé un dernier sourire satisfait qui m’horripila au plus haut point.
Je sentais la rage qui montait en moi, je voulais hurler, je voulais détruire n’importe quoi qui aurait pu me passer au creux de la main mais alors que je souhaitais déverser ce flot d’énergie négative, Ahtohallan me rappela aussitôt. La surprise mit immédiatement fin à mon trouble. Depuis le temps j’avais fini par m’habituer à voir la rivière gelée me plonger dans des souvenirs contre mon gré, mais ça n’était encore jamais arrivé alors que j’étais en dehors de la galerie des souvenirs.
Il ne m’avait fallu qu’une fraction de seconde à penser à ce lieu pour que l’Hellheim m’y transporte. Ahtohallan prit immédiatement le relais et comme à son habitude le glacier semblât prendre plaisir à me remontrer cette scène que je ne connaissais que trop bien. Celle du monstre au cœur de pierre qui m’avait abandonné à mon triste sort alors que je sortais juste des langes.
Je tentais de sortir de ce souvenir désagréable mais malgré mes efforts, la glace refusa de céder à ma volonté.

« D’habitude tu agis pour me montrer l’inverse de ce qui m’a contrarié ! Tu t’es planté le glacier !!!! » Hurlais-je alors que j’étais aux côtés de ma version enfantine. Hélas, la rivière semblait ne pas m’écouter. Furieuse je poursuivis :

« Oh Ahtohallan, ne fais pas la sourde oreille !!! Admets que toi aussi tu t’es trompé ! Tu voulais trouver de l’amour, pour donner raison à la naine ? Montrer que c’est important ? J’ai une grande nouvelle pour toi…. Ca n’existe pas l’amour !!! »

Je devais avoir frustré la galerie des souvenirs, le paysage devînt flou mais je n’arrivais pas à m’en libérer… Ahtohallan devait chercher un moyen d’avoir raison sans doute… Un nouveau lieu se matérialisa me replongeant dans des souvenirs de ma jeunesse. Il me fallu quelques secondes pour repérer les lieux et comprendre où j’avais atterri. Je serrais les poings de frustration quand je finis par dévisager un grand adolescent au sourire idiot. Je reconnus immédiatement ce crétin sans cervelle.

« Attention camarades ! Tous aux abris !!! La Grosse MaMa arrive !!! Protégez-vous et préparez-vous à la secousse ! »

Je voulais hurler mais je savais que c’était inutile en ce lieu onirique qui dépeignait un lointain passé… Je savais ce qui allait se dérouler. Triste, je détournais le regard vers le chemin, je savais que j’allais apparaître….

Ahtohallan ne changeait jamais le passé, et j’apparaissais. Je me souvenais de ce jour, c’était exactement quatre mois avant mes dix-huit ans. L’invective du crétin m’avait figée sur place. Les bûches que je tenais dans mes bras venaient de tomber au sol alors que les mots m’avaient frappé en plein cœur. Je m’observais, je me dégoutais. Etais-je laide ? Non je ne l’étais probablement pas enfin… Il est vrai que je ne suis pas particulièrement bonne juge de la beauté humaine mais je reconnaissais quelques traits physiques de mes insupportables descendantes Picéaerd et, à en croire leurs contemporains, toutes sont de belles femmes alors… Oui j’étais probablement jolie et pourtant…
La pauvreté transpirait encore en moi. Mes guenilles étaient trop serrées, je n’avais pas les moyens de pouvoir acquérir régulièrement de nouvelles tenues et ces dernières faisaient ressortir mon corps ingrat. Mon haut trop serré ne descendait pas assez au point de laisser apparaître à l’air une partie d’un ventre rebondi et flasque. La dégaine me faisait paraître bien plus potelée que je ne pouvais l’être. La fraction de seconde où je m’observais durant cette période de ma vie que je tenais à oublier, la ressemblance me frappa immédiatement. Dans une certaine mesure, mon physique ingrat ressemblait quelque peu à celui d’Helga Picéaerd…

Je poursuivais mon observation et vis mes joues rondes s’humidifier. De gros sillons se creusèrent le long de mon visage bouffi avant que les larmes ne s’écrasent sur ma tunique rapiécée, mouillant ma poitrine opulente. Sur l’instant j’avais eu bien plus mal que si cet abruti m’avait molesté à coups de bâton. Incapable de dire le moindre mot, seuls mes sanglots transpercèrent le silence de la forêt. Eux et le bruit de mes pas lourds au moment où je m’enfuyais à toutes jambes devant le groupe de jeunes hilares.

« Eh mais c’est qu’elle se déplace plus vite que prévu… Moi qui pensais que les trolls ne pouvaient pas aller vite à cause de leur poids…
-C’est parce que ça n’est pas un troll Markus… Allons, les trolls sont moins gros que ça !

Enfant, je n’avais pas entendu distinctement leurs railleries, ce fut comme un nouveau coup de poignard. Je n’arrivais pas à desserrer les dents. Bien sûr plus tard dans le futur j’avais pris ma revanche une fois devenue la mère fouettarde auprès de ces dégénérés mais soudain, la punition que j’avais pu leur infliger me paraissait bien douce… Je me jurais, une fois qu’Ahtohallan me libérerai de les retrouver, qu’importe qu’ils soient dans l’Hellheim ou le Niflheim pour me charger de les rosser à nouveau !
Ma volonté vengeresse fut néanmoins stoppée par une voix qui les interpella.

« Et avez-vous le courage tous les deux de redire face à moi ce qui vous amuse ? J’ai envie de rire moi aussi.

J’étais estomaquée, Ahtohallan me montrait un élément qui m’était inconnu. Immédiatement, avec une force herculéenne je vis mon justicier attraper mes deux tourmenteurs qui l’invectivaient. Sans grands efforts, il les rossa sans ménagement jusqu’à ce que les deux idiots ne déguerpissent en pleurant sans demander leur reste. Etonnée, je n’avais plus aucune envie de quitter les souvenirs d’Ahtohallan et suivais de loin cet improbable sauveur. Je n’avais aucun souvenir que qui que ce soit ait pu un jour prendre ma défense. Au bout de quelques pas, je le vis me retrouver et me figeais immédiatement. Ce bel homme élancé, fort et beau n’était autre… Que Pierre.

La mémoire me revînt… Oui mon acolyte n’avait pas toujours été qu’un barbu obèse. Dans notre passé adolescent, ses années à couper et transporter du bois lui avait conféré un corps solide et musclé. Une époque lointaine, bien avant que ce balourd ne décide de se déplacer qu’en traineau tiré par les rennes, et s’empiffrer à longueurs d’années de sucreries.

Néanmoins, pour une fois je n’avais aucune envie de me gausser du physique de mon compagnon. Jamais je n’avais eu connaissance de son acte de bravoure et de bonté à mon égard. Je poursuivais mon observation alors qu’il me prenait dans ses bras forts pour me réconforter avant de m’embrasser tendrement les joues.

Inutile d’aller plus loin, je compris où voulait en venir Ahtohallan et enrageai face à la mauvaise foi de la rivière des souvenirs.

« Ah… Parce que tu crois que c’est de l’amour !! Attends, tu ne m’auras pas cette fois-ci !!! Montre-moi le souvenir que j’ai en tête !!! Je vais te montrer que l’amour n’existe pas !! »

La rivière m’obéit et me transporta quelques années plus tard, en pleine forêt. Oui à cette époque je reconnaissais les qualités de Pierre. Nous formions un duo formidable… et la lune, enfin, maintenant je sais qu’il s’agissait de Grand Pabby nous avait offert le privilège de devenir les gardiens de Noël… Mais c’était un moment bien précis que je recherchais, un temps où, après m’être éclipsée, Pierre lui était resté auprès de la lumière.
Tapie dans l’ombre, j’observais l’événement que je connaissais déjà. Je vis Pierre, en prière, supplier la lumière.

« Pitié… Accorde-moi ce rôle… ne le laisse pas à Emma !!! Elle… Elle est la meilleure de nous deux… mais laisse-moi briller ! »

Je refusais d’en entendre plus, même si je sais que l’esprit expliquait que j’avais quoi qu’il advienne le rôle primordial. Pour moi le fait restait le même. Pierre a tout fait pour faire en sorte que le rôle de la méchante me revienne.

« Alors Ahtohallan… C’est ça l’amour ?! La trahison égoïste d’un gros balourd ? Ah oui c’est de l’amour peut être ? Tu te crois malin glacier stupide ? Ca ne te suffit pas ? Attends, montre ce que j’ai en tête, vois comme j’ai raison !! »

La rage à nouveau m’avait gagnée et la rivière accéda à ma demande.

A nouveau le paysage changea. Je reconnus, immédiatement la scène… Le jour de mon mariage. Je me revis, je portais ma robe. Une robe simple, je n’avais aucune envie d’être vue. Par rapport à mon adolescence, mon corps avait clairement fondu, rien ne pouvait laisser penser que j’avais été jadis très ronde. Je ne souhaitais pas non plus paraître jolie, je n’en avais que faire. J’obtenais par ce mariage quelque chose que j’avais tant espéré. Un statut. La communauté Northuldra m’observait et me respectait. J’étais une source d’inspiration pour eux et désormais, la femme de leur chef. Comme seul apparat, ma robe était parsemée de branches d’épicéa.

La cérémonie était minable, pas un bruit ne se faisait entendre. Seul un vieux dont j’avais oublié le nom officiait pour nous unir. Evidemment, sans moi, pas de chamane, ni de coupoles ! Le vieux, les mains pleines de purin avait maladroitement attaché nos mains avec une cordelette avant de nous les plonger dans une bassine glacée. Un rite depuis longtemps oublié et abandonné. Je n’arrivais même plus à me souvenir de la signification de cette farce.

-Chef Viggo, vous voilà désormais uni à Emma. Longue vie au chef et à la cheffe !
-Longue vie au chef Viggo et à la cheffe Emma !!! Entonnèrent les Northuldra présents.
-Chef ?... Nous avons je crois un problème avec votre nom… Votre femme n’en a pas. Sans nom je… Je crains de ne pouvoir officialiser…
-Mon épouse est une femme d’arbres d’épicéas… Elle porte donc le nom de… de… Picéaerd ! Mon épouse se nomme.... Emma Picéaerd ! Déclara-t-il sans que je ne puisse prononcer le moindre mot.
-Si tel est votre souhait chef… Hum en ce cas, Note chef Viggo, selon notre coutume sera désormais connu sous le nom… de Chef Viggo Picéaerd et son épouse… Emma Picéaerd.

Les applaudissements retentirent alors que je vis mon nouvel époux se pencher…

-Merci de m’avoir trouvé un nom qui me caractérise mon aimé… Disais-je
-Que nenni ma chère ! Par ce nom, il me sera plus aisé de revendiquer pour nous la parcelle d’épicéas qui est la plus riche. Avec ce nom, j’en profiterai pour annoncer que cet arbre est important pour la communauté et nous en tirerons grand bénéfice. Je compte sur votre habilité magique !
-Magique ?
-Oui… Tous vos trucs, à parler de l’âme…
-Mais… Rien n’est magique la dedans c’est…
-Peu importe, appelez ça comme vous voulez, mais faîtes vite, que je vous en donne le statut officiel. Cela ne fera qu’accroitre notre pouvoir. Soyez heureuse ma chère, vous pouvez vous vanter d’avoir épousé un homme plein de malice et d’ambition. Ma clairvoyance nous fera prospérer, nous et les nôtres après nous. Remerciez les Dieux que je vous ai choisi…
-Je…
-Eh bien vous ne les remerciez pas ?! Cachez votre plaisir !
-Si… c’est…
-Ah oui… l’émotion des femelles ! Petite chose fragile ! Ne vous en faîtes pas, votre mari saura veiller sur vous et penser pour vous, pour ne pas que votre faiblesse ne puisse nous nuire…

Nous n’étions mariés que depuis dix minutes, mais jamais durant toute notre existence mon époux ne m’avait à ce point déçu. De cet instant, j’avais su qu’il n’y avait que calcul et manœuvre en notre union.

« Ahtohallan… Inutile de me montrer autre chose ! Je sais que moi aussi je ne faisais que calculer ! » Lançais-je de peur d’être transportée dans des souvenirs plus lointains et me revoir pleurer ma séparation douloureuse avec Pierre suite à sa trahison.

Hélas la rivière ne m’écouta pas et changea le décor. Ahtohallan ne me montra pas ce que je craignais non, c’était à croire qu’à l’inverse, le glacier avait capitulé et continuait de se plier à ma volonté. D’autres instants de ma vie conjugale avec Viggo apparurent. Certes mon époux n’avait jamais été aussi goujat que lors de notre conversation de mariage et même bien vite, il avait été assez clairvoyant pour comprendre que l’esprit entre nous deux était bel et bien moi et non lui. Cependant, aucun amour ne transpirait entre nous. Ahtohallan me remontrait quelques nuits où le devoir conjugal devait s’exécuter. Mon époux qui émettait des râles se prenant sans doute pour une puissante bête féroce alors que moi, en dessous de son corps qui s’immisçait en moi soupirait. Viggo n’était pas brutal, mais je n’étais pas certaine qu’il appréciait la besogne non plus. Je me souvenais compter les rainures aux planches qui composaient le toit de notre hutte le temps que l’affaire se fasse.
Ahtohallan ne m’épargnait rien, il fallait que j’observe jusqu’au bout, à croire que le dôme des souvenirs me confondait avec cette petite voyeuse d’Ylva.

« Ah… Voilà une chose de faite ! Gardez ce lit pour la nuit ma chère. Gageons que cette fois, votre corps acceptera enfin de porter mon héritage. Laissons-lui le confort, je vous reverrais au petit matin, j’ai besoin de me laver ! »

Je n’avais pas besoin de le suivre pour savoir qu’il n’allait pas se laver, sans doute allait-il passer la nuit dans une autre hutte et chercher du plaisir auprès de quelque autre femme. Il ne s’en cachait pas, je l’avais accepté, néanmoins, je ne préférais toujours pas savoir qui avait bien pu partager sa couche tandis qu’il me laissait chaque nuit seule sur cette paillasse.

Le temps s’accéléra et je me vis m’approcher de mon mari

« Viggo… Je porte la vie !
-Eh bien… Tu auras mis le temps pour enfin porter ma descendance ! Je ferai venir auprès de toi les guérisseuses pour que tu ne manques de rien, Et dès demain tu arrêtes tes… Chamanismes, c’est ça le nom que tu as donné ? Je ne veux pas que tu te fatigues et mette en péril la descendance !
-Comme tu voudras Viggo…

« Ahtohallan j’ai dit ça suffit !!! Sors-moi de là !!! » Hurlais-je.

Je ne voulais surtout pas voir ce qui allait se passer ensuite… Je savais que j’allais m’avachir sur la paillasse et pleurer que l’enfant en moi ne fusse pas celui de Pierre.

La rivière magique finit enfin par m’écouter et je me retrouvais à nouveau seule dans le dôme glacé !

« Alors tu vois, j’avais raison !!! L’amour n’existe pas !!! Mais maintenant que tu m’as amenée ici, rends-toi utile rivière de malheur. Montre-moi les idiots que je vois comment ils s’en sortent ! »

Docile, Ahtohallan céda à ma requête, conscient qu’il était illusoire de me défier sur cette thématique. A nouveau je me plongeais dans les vies des Picéaerds insignifiants que j’allais écraser aussi facilement que des fourmis. Les images défilèrent et, sans savoir pourquoi, je m’attardais sur les deux pimbêches engendrées par l’insupportable reine des neiges.
Je serrais les poings en dévisageant Rita. Cette idiote n’avait été qu’une source incommensurable de déception… Elle s’avérait médiocre, presque autant que l’erreur de la nature. Manquant de peu de ruiner mes plans avec leur tante tout ça pour s’acoquiner avec l’autre ahuri qui abritait l’esprit du rejeton de la naine. Cette pauvresse médiocre ne méritait pas mon attention et mon regard se porta sur l’autre jumelle. La demoiselle parfaite que tout le monde admirait. Celle-là m’insupportait à être si parfaite. Elle m’avait laissé un maigre espoir enfant lorsqu’elle avait suivi son stupide cousin mais elle n’avait pas suivi ce chemin hélas pour moi. Pour le reste, je devais bien le reconnaître, cette demoiselle était mieux lotie que le reste de sa famille. Au moins elle avait un peu d’esprit et un certain sens moral. Mais hélas cette jeune fille demeurait incorruptible, pire encore, une adversaire qu’il n’allait surement pas falloir sous-estimer. Cette garce avait su déjouer mes desseins et libérer son demeuré de cousin qui dépérissait avec la boulangère pachydermique qu’il aspirait d’épouser.

Il était sans aucun doute plus que temps que je m’occupe de cette maudite Kirsten que j’observais dans sa robe impeccable de mariée. Je devais le concéder, la bougresse était vraiment belle et digne.

« Bien ma petite reine, et si nous commencions à faire connaissance toi et moi » Sifflais-je en essayant de pénétrer l’esprit éclairé de la jeune fille qui paraissait vulnérable alors qu’elle cherchait quelque réconfort auprès de son abruti de cousin. C’est trop facile ! »

Je regrettais aussitôt mes paroles alors que je sentais une force me rendre la tâche bien plus hardie. La petite peste semblait comme protégée par une force invisible, cette même aura que j’avais sentie également auprès de sa jumelle. Bien sûr j’aurai pu la forcer mais un doute m’envahit. Et si avoir ignoré cette résistance m’avait empêché de parvenir à mes fins avec Rita ? Cette même force, je l’avais sentie également auprès de l’erreur de la nature… D’ailleurs celle que j’avais tant aimé tourmenter, finalement, pour quel résultat réellement quantifiable pour moi ?

« Non !!! Non ne me dîtes pas que l’erreur de la nature aurait vraiment des capacités chamaniques !! » Hurlais-je terrifiée.

Inquiète, je m’empressais à chercher du regard l’erreur de la nature. Je la retrouvais, toujours aussi gauche. Elle faisait tache au milieu de l’assistance, comme d’habitude ! Ses affreux rejetons semblaient un peu plus éveillés, mais ils ne méritaient aucun intérêt. Discrètement, je m’approchais de cette idiote. Immédiatement je sentis cette curieuse energie mais je fus soulagée. Non l’erreur de la nature était bien telle que je l’avais jugée. Insipide, sans le moindre talent. Impossible que cette gourdasse ait pu protéger de quelque manière que ce soit Rita et Kirsten. Cette erreur de la nature était après tout, aussi médiocre que son ascendante au même prénom pouvait être énorme !

« Mais d’où vient cette force qui m’opprime ? » Déclarais-je pour moi-même.

Avide de trouver une réponse je regagnais le dôme et cherchait d’autres souvenirs plus lointains.

« Allez, montre-moi d’où est-ce que ça vient »

Sans trop savoir ce que je cherchais, je n’aurais su l’expliquer mais un souvenir m’attira. Instantanément je l’activais et me retrouvais sur les hauteurs d’Arendelle.

« C’est vrai que cette petite a de l’allure » Dis-je pour moi-même alors que je vis Kirsten arriver à ma hauteur tandis qu’elle montait majestueuse une jument d’un blanc immaculé.

-Seriez-vous déjà fatigué père ? Votre rythme n’est guère digne d’un monarque d’Arendelle ? Lança-t-elle en se tournant.
-Qui souhaite aller loin ménage sa monture Kirsten ! Lança amusé son père.

« Mais pourquoi ai-je choisi de voir cet orang-outan mal léché ? » Lançais-je pour moi-même en dévisageant le prince Hans. Son visage qui respirait la stupidité me rappelait tant celui de l’erreur de la nature dont il était le géniteur.
Jamais je n’avais pris le temps de l’observer celui-là tant il paraissait insipide, presque autant que son autre frère moustachu ivrogne qui avait fini par s’installer en pays Northuldra pour en prendre la tête… Quelle déchéance pour le peuple du soleil. J’étais jadis la femme du chef pour les guider, et désormais, ils se retrouvent avec un abruti des îles du sud et…

Immédiatement je fus glacée… Mon regard croisa celui d’Hans alors qu’il était en pleine conversation on ne peut plus protocolaire avec sa fille. En lui je sentis plus fortement encore cette curieuse energie qui m’oppressait tant. Néanmoins, ce qui fut comme un coup de poignard n’arriva qu’au moment où mes yeux tombèrent au niveau de ses mains pour distinguer une babiole immonde… Cette même babiole qu’avait la reine Tatiana qui m’agaçait tant…

L’instant d’après, Ahtohallan brouilla tout et m’éjecta du souvenir sans que je ne le désire.

« Alors le petit boudin, encore une fois on rêvasse au lieu de travailler… »

Impossible mais je devais être maudite. Par quelle malédiction cette garce de Tatiana pouvait se trouver face à moi et me sortir de mes investigations. J’étais incapable cependant de répondre à cette enquiquineuse. Sa pique « petit boudin » venait de profondément me blesser maintenant qu’Ahtohallan m’avait remémoré mon passé d’adolescente bedonnante. Pire encore, la force qui me gênait tant auprès des jumelles et plus encore de leur père, soudain je la sentie décuplée auprès de cette maudite reine des iles du Sud…
Sans savoir pourquoi, je sortais l’infâme bracelet qui était sien, qu’elle n’avait jamais voulu récupérer ce qui me valu une salve de reproches par cette maudite bonne femme.

Mais pourquoi étais-je tout à coup à ce point sans défense, incapable de répondre face à elle qui paraissait prendre un malin plaisir à me rabaisser.

-Reine Tatiana Oh ! Oh Oh! Mais que faîtes-vous ici ? Lança tout à coup la voix de Pierre qui tomba à pic.
-Vous le gros, vous ne trouvez pas que votre rire est…
-Jovial ? Contagieux ?
-Non, j’allais dire gênant… Répliqua Tatiana.
-Oh… Il l’est peut-être, mais les cuvées spéciales d’hydromel le sont sans doute moins… Je vous cherchais pour vous en offrir.
-Oh… Enfin une initiative digne d’intérêt…
-Si vous voulez me suivre… Votre Altesse ?
-Révérence exécrable… Mais somme toute meilleure que celles du petit boudin… » Lança Tatiana avant de s’éloigner.

J’observais Pierre éloigner cette horrible femme de moi, ne pouvant m’empêcher d’en faire le parallèle avec son acte chevaleresque lorsque nous étions bien plus jeunes…

« Ah mais pourquoi Ahtohallan m’a donc fait repenser à… AH !!!! Non pas encore !!! » Fulminais-je en sentant la rivière magique à nouveau me plonger dans mes souvenirs.

Pour changer la rivière s’était décidée à montrer mon abandon.

« Ah non on ne va pas recommencer avec… »

Je ne pus finir ma phrase, le souvenir avança quelque peu et Ahtohallan me força non pas à rester auprès de la fillette en pleurs mais… à suivre le monstre au cœur de pierre. Tout à coup, une curiosité malsaine me prit. J’avais l’opportunité d’en savoir plus sur ma génitrice… Oui pourquoi pas… Voilà une occasion de savoir qui elle est et la châtier ensuite peut importe dans quel univers des morts elle pouvait se trouver…
Je suivais la bougresse alors que le souvenir s’accéléra. Je sentis mon cœur se serrer alors que je l’entendais marmonner

« Sale gosse… Incapable de produire quelque chose de correct » Lança-t-elle alors qu’elle observait au loin des côtes que je reconnus. C’était les Iles du Sud.
-Madame ? Je me languissais de votre retour. Lança alors la voix d’un homme altier coiffé d’une couronne.
-L’affaire est réglée… Nous pouvons désormais convoler mon roi ! Répliqua la femme alors que je me glaçais en voyant son bras entourer celui du roi. Mais ce qui m’attira… C’était le petit bracelet immonde qu’elle portait. Immédiatement la force qui m’oppressait réapparu. Jamais elle n’avait été aussi forte au point de m’expulser des souvenirs.

De rage, je frappais la paroi gelée alors que le bracelet immonde était à nouveau dans ma main… Je savais d’où venait cette force qui me gênait tant… Ma mère qui m’avait abandonnée avait fondée la dynastie des Iles du Sud. Voilà pourquoi Tatiana me gênait tant. Elle avait en elle l’esprit de ma mère ! Voilà pourquoi les filles d’Elsa me semblaient difficiles d’accès… Leur protection émanait de leur stupide père… le prince Hans !

« Il est plus que temps que je change les choses ! » Lançais-je furieuse en frappant à nouveau la glace.

Dov Légende du Royaume Messages : 2697 Date d'inscription : 24/04/2015 Age : 28

Eh ben ! Ça fait un moment qu'on avait pas eu de nouveau chapitre.

Et on peut pas dire qu'il se passe pas des choses du côté d'Emma : toujours à devoir supporter le parasitage verbale d'Ylva (surtout quand elle parle d'amour), toujours à se faire ressasser son passé par Ahtohallan (surtout quand ça la tue de se remettre en cause sur elle et ses mauvaises actions), toujours à fulminer sur ses ennemies qui n'arrêtent pas de faire capoter ses plans (notamment le sauvetage d'Elysia et de Louise par Kirsten dans RVLP6), et toujours à recevoir les visites de Pierre Sappos et de Tatiana.

Et même à découvrir un peu plus les zones d'ombres de son passé, ici l'identité de sa mère, qui n'est autre que la fondatrice de la dynastie des Îles du Sud ! Et pire encore, Tatiana porte en fait l'esprit de son ancêtre, ce qui explique pourquoi Emma n'arrive pas à influencer les filles jumelles d'Hans.

Mon petit doigt me dit que ça va chauffer avec elle... ironique pour quelqu'un qui évolue dans un monde de glace.