- Le Royaume d'Arendelle -
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Au-delà des montagnes enneigées... (Tome 1) (fanfiction finie)

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Au-delà des montagnes enneigées... (Tome 1) (fanfiction finie) - Page 7 Empty Re: Au-delà des montagnes enneigées... (Tome 1) (fanfiction finie)

Lun 06 Avr 2015, 18:38
Ah ok. ^^
Bon ben merci de continuer à me suivre et puis 'merde' pour tes partielles! Smile

_________________
Flowers with their names forgotten
Trampled into dust they're fallen,
Birds with broken wings are crying:
Wind can never take them flying.
Scream and cry but none will hear you,
Plead and beg but none will help you.
You no longer live as cattle:
Will you rise and join the battle?
Pigs will sneer at the steadfast
As we climb o'er the dead, keep advancing ahead!
Live your life in peace like you're just a sheep
But wolves will never lose their freedom.
Channel the anger swelling inside you,
Fighting the boundary 'till you break through.
Deep in your soul there's no hesitation
So make yourself the one - the Hunter!
Hungry to kill, you'll never forget this.
Piercing the sky with scarlet vengeance,
Bloody the bow and arrow in crimson,
Rally the hunters to war.
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Au-delà des montagnes enneigées... (Tome 1) (fanfiction finie) - Page 7 Empty Re: Au-delà des montagnes enneigées... (Tome 1) (fanfiction finie)

Sam 11 Avr 2015, 15:41
Salut les gens, voilà le chapitre 11 de ma fic.^^
J'ai mis plus de temps que d'habitude à l'écrire celui-là: je ne sais pas, j'avais souvent l'impression de ne pas trouver les bons mots, de ne pas bien retranscrire les émotions des personnages... Donc c'est avec une certaine appréhension que je le poste. Dites-moi ce que vous en pensez, que je voie si je l'ai réussi ou pas.^^
Bonne lecture.

Chapitre 11:

Finalement, les compagnons avaient fini par trouver refuge pour la nuit dans une grotte creusée dans la falaise.
Alors que l'orage continuait dehors, Fili et Kili étaient partis en éclaireurs sur l'étroit sentier, pendant que les autres les attendaient, abrités sous leurs capes de pluie à présent plus mouillées que l'eau elle-même.
Les géants avaient totalement modifié leur itinéraire: ils ne se trouvaient à présent plus du tout sur le même sentier. C'est pourquoi les deux neveux de Thorin étaient partis en reconnaissance.
Personne ne parlait: tout le monde était encore très secoué de l'aventure avec les géants de pierre, et la remarque de Thorin au sujet de Bilbon avait créé un genre de tension au sein du groupe.
Finalement, au bout d'un moment, les deux jeunes nains revinrent, indiquant qu'ils avaient trouvé plus loin une grande ouverture sur le flanc de la falaise. Tous les autres se levèrent et les suivirent en marchant prudemment sur la pierre mouillée: au loin, les bruits sourds des pas des géants se faisaient encore entendre.
L'orage, lui, s'était calmé: les éclairs et le tonnerre se faisaient de plus en plus rares, mais la pluie tombait toujours aussi dru.
Après de longues minutes de marche, ils arrivèrent effectivement devant un grand trou sombre: en temps normal, cela aurait été bien peu engageant, même un peu effrayant, mais après avoir passé des heures sous cette pluie battante, aucun des compagnon n'hésita à s'engouffrer dans la grotte.
Dès l'instant où Elsa se retrouva sous la voûte de pierre, elle ressentit un bonheur immense à ne plus sentir aucune goutte lui fouetter la peau. Cependant, personne n'osait s'aventurer bien loin dans la grotte; d'ailleurs personne ne savait si elle était très profonde tant l'obscurité était totale.
Mais bien vite, Thorin et quelques autres allumèrent des torches, éclairant les parois d'une caverne qui se révéla finalement très profonde.

"Dwalin, lança Thorin à l'adresse de son ami, viens avec moi inspecter le fond: il est rare que ces grottes soient inoccupées."

Les deux nains s'éloignèrent ensemble vers le fond de la caverne, la lueur de leurs torches projetant des ombres mouvantes et inquiétantes sur les parois rocheuses.
Elsa et ses compagnons restèrent sur place, retenant quelque peu leur souffle: qu'allaient trouver Thorin et Dwalin dans les recoins sombres de la grotte? Allaient-ils débusquer quelque créature effrayante?
Mais finalement, Dwalin lança d'une voix forte:

"Il n'y a rien ici."

Soulagés, le reste de la compagnie s'enfonça alors à son tour plus profond dans la cavité. Tous déposèrent leurs affaires et retirèrent leurs capes de pluie.
Elsa eut l'idée de faire geler toutes les gouttes d'eau qui recouvraient la peau de ses compagnons, et de les balayer de quelques coups de mains: cela leur donna peut-être un peu plus froid, mais les rendit bien plus secs.
Après que chacun se fut trouvé un coin pour dormir et que les couvertures eurent été sorties des sacs, Gloïn rassembla plusieurs bouts de bois qu'il avait ramassé depuis le début du voyage, et les jeta en un petit tas sur le sol.

"Très bien, on va se faire un bon feu, dit-il en se frottant les mains.
-Non, pas de feu, répliqua Thorin, pas dans cette grotte."

Il lança alors à l'adresse de tous ses compagnons:

"Tâchez de dormir, nous partirons à l'aube.
-Nous devions attendre dans les montagnes que Gandalf vienne nous rejoindre, fit alors remarquer Balin au chef de la compagnie. C'était le plan.
-Le plan a changé, répondit simplement Thorin."

Les nains se contentèrent alors de vaquer à leurs occupations: certains, fatigués, s'allongèrent directement, tandis que d'autres allumèrent leurs pipes ou se mirent à discuter entre eux.
Dwalin fut le premier à plonger dans le sommeil: il avait porté Nori durant toute la journée dernière et l'avait aujourd'hui soutenu pour l'aider à marcher. Ce gaillard costaud était à présent complètement exténué.
Nori, quant à lui, allait mieux: les feuilles des elfes avaient grandement cicatrisé ses plaies et il avait retrouvé de la couleur. Elsa était sûre qu'il arriverait à marcher le lendemain.
Mais avant cela, il avait besoin d'une bonne nuit de repos.
Ses deux frères l'aidèrent à trouver une position assez confortable pour passer la nuit sur ce sol de pierre. En voyant cela, Thorin prit sa couverture, la replia plusieurs fois et alla la placer sous la tête du blessé en guise de coussin.

"Repose-toi Nori, dit-il en donnant une petite tape d'encouragement sur l'épaule de son compagnon. Je suis sûr que tu iras mieux demain."

Puis le chef des nains s'éloigna et alla s'allonger dans un coin avant de fermer les yeux, semblant aussi bien fatigué.
Elsa jeta un coup d'œil à Ori et Dori qui s'occupaient encore de leur frère.
Elle ressentit alors un pincement au cœur: Nori avait de la chance. Il avait deux vrais frères auprès de lui, sur qui il pouvait compter pour prendre soin de lui.
La jeune femme pensa encore à Anna, qui ne pouvait prétendre avoir eu cette même chance. Elsa ne l'avait pas approchée pendant des années durant, et n'avait plus jamais séché ses larmes, partagé ses fous rires ni même échangé une conversation avec elle.
Elle se sentit coupable, affreusement coupable, comme à l'accoutumée. Alors elle détourna le regard et alla rejoindre son petit coin dortoir qu'elle avait aménagé.

De leur côté, Ori et Dori s'affairaient à envelopper leur frère dans des couvertures pour le protéger du froid.
Nori se sentait déjà bien mieux qu'après l'attaque du Warg, mais la tête lui tournait encore légèrement et il avait encore des fourmis dans les jambes. Cependant, il ne pouvait s'empêcher de sourire à ses deux frères qui s'occupaient de lui.
Tout ce qu'il avait pu dire sur Dori, il le regrettait en cet instant: son grand frère se souciait de lui, et ne l'aurait jamais abandonné. Nori posa la main sur le bras de son aîné et lui dit dans un souffle:

"Je m'excuse pour tout ce que j'ai pu dire, Dori.
-Non, c'est moi qui m'excuse, répondit celui-ci. Je te demande pardon, et te dis aussi 'merci'. Un merci pour tous ceux que tu méritais depuis toutes ces années.
-Merci Nori, glissa Ori en s'essuyant les yeux. Dors maintenant: le sommeil est père de guérison."

Nori prit une profonde inspiration, puis leva la tête pour regarder au-dessus de lui: il vit la voûte de pierre brute, à quelques mètres au-dessus de sa tête.
Il leva alors la main et toucha la paroi de pierre contre laquelle il était appuyé.
Au contact de cette roche humide et brute, abîmée par l'érosion, il ne put s'empêcher de se sentir mélancolique en pensant aux grands murs de pierre lisse et sculptée du palais d'Erebor.
Ces murs qu'il n'avait plus vu depuis si longtemps.

"Cette roche aurait bien besoin d'être un peu travaillée, dit-il dans un souffle pour ne pas forcer sur ses poumons. Je m'imagine en train de dormir entre de grands murs et de grandes colonnes, taillés dans la roche et incrustés de la lumière des étoiles. Si seulement ce pouvait être le cas cette nuit, si seulement nous avions enfin atteint notre but... Vous imaginez-vous, dormir à nouveau au cœur de la Montagne solitaire?
-Nous y arriverons, Nori, répondit l'aîné en posant une main sur l'épaule de son cadet. Nous reverrons ces salles, et Ori les découvrira avec nous.
-Ori, murmura Nori en tournant son regard vers son benjamin. Tu n'étais encore qu'un bébé lorsque nous avons dû fuir d'Erebor. Tu ne dois avoir aucun souvenir du palais... Crois-moi, tu ne seras pas déçu."

Le plus jeune des trois frères sourit tristement. Puis finalement, Dori et Ori s'allongèrent à leur tour, non loin de leur frère, et le sommeil finit par les emporter tous les trois.

La nuit passa lentement pour Elsa: elle avait insisté pour prendre le tour de garde et était resté éveillée presque toute la nuit.
Elle était adossée à la paroi de pierre, les mains croisées sur son ventre, et gardait les yeux plongés dans le vague.
Elle avait écouté pendant un temps le bruit de la pluie qui continuait de tomber dehors, mais au bout d'un moment la tempête avait cessé, et seul le vent se faisait encore entendre à l'extérieur.
La jeune femme ne put s'empêcher de regarder autour d'elle, ses yeux s'étant habitués à l'obscurité, et, en voyant les stalactites qui pendaient du plafond, tout en sentant le sol rocheux sous son fondement et dans son dos, de repenser mélancoliquement au grand lit doux et si agréable de la dame Arwen à Fondcombe.
Ce souvenir semblait à présent la narguer, lui montrer une perspective très alléchante avant de la lui retirer brutalement de son assiette.
A un moment, elle en vint même à repenser à son propre lit, dans sa chambre au château d'Arendelle: ce lit qui était pour elle associé à de longues heures de souffrance, de tristesse,...
De longues heures qu'elle avait passé plongée dans l'obscurité, la tête enfouie dans son oreiller pour étouffer ses pleurs, que personne ne les entende. Car personne ne devait la voir pleurer: une future reine ne pouvait pas être fragile à ce point. Elle devait être brave, accepter sans broncher tous les problèmes qui se présentaient à elle, et ne jamais poser de questions.
Pourquoi ne puis-je pas simplement parler à ma sœur? Parce qu'on te le dit, c'est tout.
Ce lit lui évoquait en effet tous ces mauvais souvenirs, mais c'était également dans ce lit que sa mère l'avait consolée, serré dans ses bras, chanté des berceuses et murmuré des paroles rassurantes; dans ces draps doux.
Jusqu'au jour où ses parents avaient disparu en mer, et où elle avait nagé seule dans ces couvertures, croyant se noyer elle aussi. Se noyer dans le chagrin et l'accablement.
Elsa sentit quelque chose sur sa joue: elle l'essuya avec le bout de son doigt, puis le regarda en constatant qu'il était mouillé.
C'était une larme, une simple larme, qui en disait si long.
La jeune femme s'efforça de chasser toutes ces pensées noires de son esprit, et jeta un regard en direction de l'ouverture de la grotte: une légère lumière entrait à présent par cette dernière.
Le Soleil se lèverait sans doute bientôt; pourtant tous les nains dormaient encore.
Tout était silencieux.
Tout... Jusqu'au moment où Elsa entendit un petit bruit. Un bruit de sac à dos que l'on referme et que l'on hisse sur son dos.
Elle tourna alors la tête, pour repérer la provenance du son, et finit par voir, plus loin dans la grotte, Bilbon Sacquet.
Il avait rassemblé ses affaires dans son sac, mis ce dernier sur son dos, pris son bâton de marche en main, et se dirigeait doucement, dans le silence le plus total, vers la sortie de la caverne.
La jeune femme ne comprit pas: où allait-il? Pourquoi faisait-il si peu de bruit? Pourquoi avait-il pris toutes ses affaires?

"Bilbon? appela-t-elle."

En entendant sa voix, le hobbit s'arrêta net et se raidit, comme s'il venait d'être pris la main dans le sac.

"Où allez-vous? demanda Elsa en se redressant."

M. Sacquet ne répondit pas tout de suite: il resta silencieux quelques instants, le dos toujours tourné à la jeune femme.
Puis finalement il poussa un soupir, se retourna vers elle, un air très solennel sur le visage, et répondit:

"Je retourne à Fondcombe."

Elsa l'entendit, mais elle mit un certain temps avant d'accepter ces paroles.
Alors, elle se leva et se dirigea vers le hobbit d'un pas presque affolé.

"Quoi? fit-elle en arrivant auprès de lui. Mais... Mais vous ne pouvez pas partir; pas maintenant.
-Qu'est-ce que cela changerait? demanda le hobbit. Je n'aurais même pas dû sortir de chez moi pour commencer."

En entendant ces mots, Elsa ressentit un petit pincement au cœur. Elle s'agenouilla alors, pour se trouver à peu près à la hauteur de M. Sacquet, et plaça ses mains sur les épaules de ce dernier.

"Le Bilbon que j'ai connu n'aurait jamais dit cela, fit-elle remarquer d'un ton très sérieux.
-Non, répliqua le hobbit avec une expression assez triste, ce n'était pas moi. C'était mon côté Touques qui parlait.
-Ecoutez-moi bien, Bilbon Sacquet: on a besoin de vous ici. Vous êtes un membre de cette compagnie!
-Non, Elsa, je ne le suis pas."

M. Sacquet baissa les yeux au sol.

"Je suis tout sauf le cambrioleur dont ils ont besoin. A vrai dire, je me sens plus comme une pièce détachée, et vous n'avez pas idée d'à quel point cela est dur.
-Eh bien vous vous trompez, répondit la jeune femme. Je sais parfaitement ce que cela fait...
-Vous voulez rire? s'étonna Bilbon en relevant la tête. Vous êtes la plus utile de tous au sein de ce groupe.
-Mais j'ai vu la manière dont Thorin me regarde; et cela me fait vraiment me sentir comme une pièce détachée.
-Eh bien, au moins vous pouvez vous débrouiller seule. Laissez à Thorin le temps de s'habituer à vous et vous vous sentirez à votre place.
-Ce n'est pas seulement cela: tout au long de ma vie j'ai vécu avec cette sensation de gêner plus qu'autre chose, et de n'être pas désirée."

Cette dernière phrase marqua un arrêt dans la conversation: Bilbon ne sut quoi répondre. Il eut simplement l'air désolé.
Elsa, elle, baissa les yeux au sol, retenant les larmes qui montaient à nouveau à ses yeux.
Pendant ce qui sembla un long moment, tout fut silencieux; ni Elsa ni Bilbon ne disant quoi que ce fut.
Puis soudain, la jeune femme sentit qu'on lui prenait la main. Elle releva le regard et vit que le hobbit avait saisi délicatement sa main dans la sienne: sa peau chaude rappela à Elsa toutes les fois où Anna avait elle-même fait ce geste.
M. Sacquet la regarda, semblant hésiter à parler, puis finalement il dit:

"Venez avec moi."

Elsa le regarda.

"Quoi? finit-elle par demander.
-Oui, retournons ensemble jusqu'à Fondcombe. Peut-être même jusqu'à Cul-de-Sac. Nous n'avons pas notre place dans cette compagnie, Elsa; nous pouvons la quitter ensemble. Je doute que quiconque se rende seulement compte que serons partis."

Les sentiments se mirent à tourbillonner dans la tête de la jeune femme: cette offre avait surgi de nulle part. C'était si brusque, que devait-elle répondre?
Elle repensa alors à la manière dont Bilbon lui avait décrit la Comté, et elle s'imagina vivre une vie paisible, en compagnie de ce cher M. Sacquet.
Elle pensa que là-bas, elle trouverait sans doute le repos, la paix, peut-être même la liberté...
Mais elle repensa aussi à tous les nains qui étaient encore endormis derrière elle, à leur quête,...
Elle et Bilbon avaient une occasion de faire demi-tour, de rentrer "chez-eux" et de retrouver une vie tranquille.
Mais les nains, eux, n'en avaient pas.
Sans doute eux aussi étaient-ils accablés par ce dur voyage, sans doute eux aussi auraient-ils bien voulu que tout cela prenne fin, mais ils n'avaient pas le choix. Ils devaient continuer jusqu'au bout pour que tout cela puisse enfin cesser.

"Bilbon, je... commença Elsa.
-Que se passe-t-il? l'interrompit soudain une voix."

Le hobbit et la jeune femme tournèrent alors la tête, et virent Bofur qui s'était redressé.
Ils avaient dû le réveiller à force de parler.
Le nain les regardait sans comprendre, les sourcils froncés. Elsa pensa quelques secondes à mentir, mais elle résolut bien vite que cela était inutile: il ne servait à rien de cacher la vérité.

"Bilbon veut retourner à Fondcombe, avoua-t-elle.
-Quoi? s'exclama le nain en se relevant et en se dirigeant lui aussi vers M. Sacquet. Non, non, non, non vous ne pouvez pas rebrousser chemin: c'est bien trop dangereux de voyager seul dans ces montagnes. Et puis vous faîtes partie de la compagnie, vous êtes l'un des nôtres.
-Ah bon, c'est nouveau? répliqua le hobbit d'un air un peu contrarié. Thorin a dit que je n'aurais pas dû venir et c'est vrai. Je ne suis pas un Touques je suis un Sacquet; je ne sais vraiment pas ce que je m'imaginais. J'aurais dû rester chez moi.
-Votre village vous manque? demanda alors Bofur d'un air compréhensif. Je sais que c'est dur...
-Non, vous ne savez pas! rétorqua Bilbon d'un ton soudain colérique: il semblait vraiment s'emporter. Vous ne comprenez pas, aucun de vous ne comprend: vous êtes des nains! Vous ne connaissez que cette vie. Vous vivez sur les routes, sans attache, sans jamais vous installer nulle part... Vous n'avez pas de chez vous!"

Elsa se crispa soudain, et jeta un coup d'œil à Bofur: une ombre de tristesse était apparue sur le visage du nain.
Puis elle regarda à nouveau M. Sacquet: il s'était calmé et semblait s'être soudain rendu compte de ce qu'il venait de dire.
Une expression désolée s'afficha sur son visage.

"Oh, excusez-moi, je... Balbutia-t-il. Je ne voulais pas..."

Il ne termina pas sa phrase, ne sachant que dire pour s'excuser. Il baissa simplement les yeux, honteux de son emportement.

"Non, c'est vrai, répondit doucement Bofur après un moment de silence."

Il se tourna alors vers tous ses camarades, avec un regard de lassitude et de fatigue, et murmura:

"Nous n'avons pas de chez nous."

Un silence pesant s'installa alors: Elsa n'osait rien dire. Elle se contenta de regarder Bilbon, et vit qu'il paraissait soudain horrifié: il regardait les nains endormis avec des yeux grands ouverts, comme s'il venait de réaliser quelque chose.
Finalement Bofur se retourna vers eux, jeta un regard triste à Elsa qui le lui rendit, et regarda enfin le hobbit.
Mais au lieu de lui lancer des reproches comme certains auraient pu le faire, il lui adressa un pâle sourire.
Elsa admirait ce nain qui faisait toujours tout pour paraître sympathique et de bonne humeur.
Celui-ci s'avança vers M. Sacquet et lui posa une main sur l'épaule.

"Je vous souhaite bonne chance Bilbon, dit-il. Du fond du cœur."

La jeune femme vit qu'il s'était résigné, et n'essayait plus de faire changer d'avis M. Sacquet.
Mais celui-ci ne bougea pas, il se contenta de regarder Bofur avec cette même expression horrifiée et désolée.
Elsa attendit, anxieuse: qu'allait-il faire? Avait-il toujours l'intention de s'en aller?
Finalement, le hobbit fit quelques pas en arrière.
Mais soudain, Bofur demanda:

"C'est quoi?"

Elsa se demanda de quoi il parlait. Elle suivit son regard qui était porté sur le fourreau que Bilbon portait à sa ceinture: dans le petit interstice entre la garde de la dague et le bord du fourreau, on pouvait voir un petit éclat de lumière bleue.
M. Sacquet porta également son regard sur sa ceinture et remarqua la chose: il attrapa alors la poignée de son arme et la tira à moitié de son fourreau.
Les trois compagnons découvrirent alors que toute la lame brillait d'une lumière bleue.
Elsa fut tout d'abord impressionnée par le phénomène, mais se demanda bien vite ce qui pouvait provoquer cela.
Elle s'apprêta à poser la question à Bilbon, mais elle remarqua alors que sa main s'était mise à trembler et qu'il regardait autour de lui avec un regard terrifié.
La jeune femme se demanda de quoi il s'agissait, mais soudain un bruit se fit entendre: un genre de choc sourd, comme si une pierre s'était fracassée sur le sol. Puis un autre...
Les bruits semblaient venir de sous le sol.
Elsa se releva, inquiète, et entendit soudain un bruit caractéristique de sable qui s'écoule.
Elle baissa alors les yeux et vit avec horreur le sable et la poussière recouvrant le sol de la grotte couler et disparaître dans une grande fissure qui était soudainement apparue sur le sol.

"Debout! cria soudain la voix de Thorin. Debout!"

Le roi nain se leva tandis que les autres nains se réveillaient à peine de leur sommeil.
Il tenta d'attraper son épée, et Elsa tenta d'aller le rejoindre, mais il était déjà trop tard: le sol se déroba d'un seul coup sous leurs pieds. Il s'était ouvert en deux comme s'il s'était agi d'une trappe dont quelqu'un avait tiré la poignée.
Tous tombèrent alors dans le vide, leurs affaires et leurs armes les accompagnant dans leur chute.
Bien vite, ils heurtèrent une paroi de pierre et se mirent à glisser et à rouler sur cette dernière, descendant à toute allure et sans pouvoir s'arrêter dans les entrailles de la montagne.
Elsa eut bientôt une horrible nausée: le fait de tourner à toute vitesse en roulant sur cette paroi rocheuse était tout sauf agréable. Soudain, elle vit une lumière orangée éclairant les murs autour d'eux, comme si des torches brulaient non loin de là.
Et c'était d'ailleurs le cas.
Avant qu'ils n'aient eu le temps de comprendre ce qui leur arrivait, les membres de la compagnie atterrirent sur un sol bien à plat, recouvert d'une petite couche de paille moisie. Leurs affaires et leurs armes les rejoignirent bientôt sur le tas qu'ils avaient formé en tombant sur ce sol.
Après s'être remise de sa chute, Elsa releva la tête et découvrit enfin l'endroit où elle et ses compagnons se trouvaient à présent: ils avaient atterri sur le bord d'une falaise, mais ne risquaient pas de tomber car de grandes barres de fer formaient un genre de barrière sur le bord de ce précipice.
Cette falaise se trouvait sous terre, dans une immense caverne aux proportions incroyables dont, malgré le fait qu'elle était éclairée par de nombreuses torches, Elsa ne voyait pas le bout.
Et dans cette immense cavité, couraient au-dessus du vide d'innombrables pont de bois suspendus, qui reliaient entre elles des plateformes et des cabanes de bois se tenant sur les parois rocheuses.
C'était un bien étrange (et inquiétant) endroit, mais Elsa n'eut pas le temps de se poser beaucoup de questions: car à peine la tête avait-elle cessé de lui tourner qu'elle entendit des cris et des pas s'approcher d'eux à grande vitesse.
Encore effrayée davantage par ces bruits, elle tourna la tête et vit en frissonnant d'innombrables créatures se diriger vers elle et ses compagnons.
Elle ne savait exactement ce qu'étaient ces choses, mais on aurait dit des sortes d'Orques particulièrement malformés: ils avaient des visages aplatis, des dents jaunes et pointues, des oreilles rongées, des yeux injectés de sang, de longs bras terminés par des mains aux doigts griffus, de courtes jambes tordues et une peau si pâle qu'on aurait dit qu'elle n'avait jamais vu la lumière du Soleil.
Leurs corps étaient simplement couverts de quelques pièces de cuir et ils tenaient tous en mains des couteaux rouillés, des épées dentelées ou des massues munies de pointes de fer.
Leurs yeux jetaient des regards furieux sur la compagnie des nains et ils criaient leur colère en s'approchant d'eux.
Elsa fut alors sûre que ces créatures ne comptaient pas les recevoir chaleureusement, et se tint prête à se défendre.
Les nains avaient à peine eu le temps de se relever que les monstres étaient déjà sur eux: ils se saisirent des compagnons un par un, les empoignant dans leurs doigts griffus.
Tous les nains tentèrent de se débattre, mais leurs assaillants étaient bien trop nombreux: chacun des nains était assailli par au moins vingt de ces créatures. Celles-ci forcèrent les compagnons à se lever et les tirèrent violemment, les forçant à les suivre.

"Lâche-moi! criait Dwalin en tentant tant bien que mal de donner des coups de poing où il pouvait."

Elsa était en proie à la panique: des flocons tournoyaient à présent rapidement dans les airs.
Les horribles créatures le remarquèrent et se jetèrent alors sur la jeune femme. Celle-ci sentit la peau rêche de leurs doigts enserrer son cou et ses bras, mais elle se débattit aussi fort qu'elle put, envoyant quelques uns des monstres au sol.
Elle tenta alors de se concentrer au mieux, et fit jaillir du sol des stalagmites aiguës qui firent reculer quelque peu ses assaillants.
Mais elle savait qu'elle ne pouvait trop se risquer à faire cela: elle finirait par blesser ses compagnons qui se trouvaient tout près.
Bien vite, d'autres créatures arrivèrent et se jetèrent sur elle, lui donnant de plus en plus de mal à tenir debout. Elle vit que les nains étaient confrontés au même problème: les monstres en avaient déjà emporté certains.
Mais la jeune femme résistait: elle était plus grande que ses compagnons et ses agresseurs avaient plus de mal à la maîtriser.
Mais cet avantage fut de courte durée: encore d'autres monstres arrivèrent et lui lièrent solidement les mains et le cou avec des cordes qui lui brûlèrent la peau, avant de tirer de toutes leurs forces sur ces dernières.
Elsa ne put alors résister et tomba à genoux sur le sol.
A peine quelques secondes plus tard, la tête de la jeune femme fut recouverte d'un sac de toile nauséabond, l'empêchant de voir quoi que ce soit.
Les mains attachées dans le dos, elle ne put rien faire pour se défendre, et le fait d'être plongée dans le noir ne l'aidait en rien. Après quelques instants, elle sentit qu'on tirait sur la corde qui enserrait son cou: comme résister risquait de la faire s'étrangler, elle fut contrainte de se lever et de se laisser tirer par le cou, comme un chien en laisse.
Mais quel était cet endroit? Qu'allait-il leur arriver maintenant?
Elsa ne pouvait voir ce que faisaient précisément les monstres, mais en entendant des cliquetis autour d'elle, elle devina qu'ils s'étaient également saisi des armes de ses compagnons.
Ces derniers protestaient toujours, leurs voix criant toutes sortes de jurons autour de la jeune femme; mais les créatures étaient bien trop nombreuses, on ne pouvait résister.
Elsa marchait sans savoir où elle allait, la corde lui frottant et lui brûlant la peau du cou.
Elle eut à plusieurs reprises la sensation de perdre l'équilibre lorsqu'elle marchait sur les ponts suspendus qui se balançaient dangereusement à chaque pas qu'elle faisait, cette sensation désagréable amplifiée par sa cécité.
Les créatures lui piquaient parfois les jambes avec leurs outils et leurs armes comme on donne des coups de cravache à des bêtes pour les faire avancer; et à en juger par les cris des nains, ceux-ci subissaient le même sort.
La jeune femme n'aurait su dire combien de temps elle et ses compagnons furent ainsi traînés de pont en pont à travers la caverne, mais cela lui sembla une éternité.
Elle avait du mal à respirer à travers l'épaisse toile du sac qui lui couvrait la tête, et son odeur infecte la faisait étouffer. Elle entendait autour d'elle toutes sortes de murmures, de grognements, de chocs qui grondaient, comme si les créatures frappaient des pieds et des poings sur le bois des ponts et la pierre de la caverne.
Les nains avaient peu à peu cessé de protester, voyant que les créatures étaient bien trop nombreuses pour qu'ils puissent se débattre.
Au bout de ce qui sembla un long moment à Elsa, des bruits de métaux s'entrechoquant se firent entendre un peu plus loin devant elle: elle comprit que les créatures avaient jeté les armes des nains en tas sur le sol.
Et soudain, des pas lourds se firent entendre encore un peu plus loin devant la jeune femme. Une voix rauque, grasse et forte résonna alors dans la caverne:

"Qui ose pénétrer avec des armes dans mon royaume?."

Elsa sursauta légèrement en entendant le son de cette voix, qui poursuivit:

"Des espions? Des voleurs? Des assassins?
-Des nains votre majesté, répondit l'une des créatures de sa petite voix éraillée.
-Des nains? s'étonna alors la grosse voix."

Soudain, on tira d'un coup sec sur la corde qui entourait le cou d'Elsa, qui perdit l'équilibre et tomba à genoux sur le sol.
Elle sentit alors des mains se saisir du sac autour de sa tête et le retirer brusquement.
Elle fut éblouie l'espace d'un instant par une faible lumière, et découvrit enfin l'endroit où elle et ses compagnons se trouvaient à présent: ils étaient tous réunis sur un genre de grande plateforme de bois entourée de plusieurs torches qui brûlaient, projetant une lumière orangée tout autour d'elles.
Les nains et la jeune femme étaient toujours entourés de toutes les affreuses créatures; ils ne pouvaient ainsi pas s'échapper.
Mais surtout, au centre de la plateforme se tenait un genre de trône de bois, couvert de grands morceaux de cuir et orné de part et d'autre d'ossements.
Et de ce trône venait de descendre une créature qui, comme le devina Elsa, possédait la grosse voix qui l'avait fait sursauter.
La créature était bien plus grande que ses congénères: elle devait bien faire deux mètres de haut. Elle avait également des oreilles pointues et rongées, des yeux injectés de sang et une peau affreusement pâle.
Elle possédait une bedaine impressionnante et un énorme goitre semblait lui servir de barbe, tandis que sur sa tête était posée une couronne de bois et d'os, et elle tenait dans sa main un grand bâton orné à son extrémité d'un grand crâne doté de cornes impressionnantes.
Elsa se dit qu'il devait s'agir du crâne d'une pauvre bête des montagnes, et elle comprit également que cette créature devait être en quelques sortes le chef de toutes les autres.
Soudain, l'une des créatures saisit Elsa par les cheveux et la força à lever la tête vers son roi.

"Et ils ont une sorcière avec eux, affirma le monstre."

Le chef des créatures regarda alors Elsa d'un air intrigué, puis fronça soudain les sourcils en direction de son sujet.

"Comment savez-vous que c'est une sorcière? demanda-t-il.
-Elle a le pouvoir de créer la neige et la glace, répondit aussitôt la créature. Je l'ai vu de mes propres yeux. Et ne sentez-vous pas l'air qui se rafraichit autour de vous?"

Le roi leva alors les yeux pour regarder autour de lui, sembla se concentrer pour détecter quelque chose, puis remarqua soudain les quelques flocons qui tournoyaient dans les airs.
Puis il reporta soudain sur Elsa un regard perçant et impressionné.

"Intéressant... murmura-t-il.
-Nous les avons trouvé sous le porche, expliqua alors une autre créature. Plusieurs gardes avaient entendu des bruits de pas au-dessus d'eux au cours de la nuit: ils ont alors décidé d'ouvrir le portail pour voir qui s'était introduit là et ont découvert tous ces nains et leur jeteuse de maléfices.
-Ainsi les nains s'associent avec des sorcières à présent? grogna le roi des créatures en regardant les nains d'un air colérique. Vous avez sûrement pensé que ce serait une excellente arme pour nous attaquer, mh? Que faisiez-vous dans ces montagnes? Répondez!"

Elsa ne sut que dire, et elle vit que les nains n'osaient pas non plus répondre.
Un silence s'installa pendant quelques secondes, puis soudain le vieux Oïn s'avança devant ses camarades.

"Ne vous en faîtes pas les gars, dit-il à ses compagnons, je m'en charge.
-Pas de boniment! lança alors le roi des créatures en jetant un regard méfiant au nain. Je veux la vérité, sans fioriture.
-Désolé, mais il va falloir que vous parliez plus fort, répondit Oïn sur un ton de défi. Vos gars ont écrasé mon cornet."

Il montra à la créature sa corne d'audition qui avait en effet été piétinée et aplatie.
Le roi ne fut pas du tout amusée de cette moquerie et s'avança vers le nain d'un air féroce.

"Je vais écraser plus que ton cornet si tu n'arrêtes pas de te payer ma tête! cria-t-il."

Oïn recula alors, peu rassuré, mais Bofur vint à son secours. Il se plaça devant lui et prit à son tour la parole, tentant de calmer la situation.

"Si vous voulez d'autres renseignements c'est à moi qu'il faut vous adresser."

Le chef des créatures s'arrêta alors, et le regarda d'un air toujours très méfiant et colérique.
Bofur hésita un instant, cherchant ses mots, puis finit par se lancer:

"Nous étions sur la route... Enfin, c'est moins une route qu'un chemin. En fait ce n'est même pas ça quand j'y repense, c'est plus une piste. Bref, nous étions donc sur cette route, ou ce chemin, ou cette piste... Puis d'un coup nous n'y étions plus. Ce qui est un problème, car nous aurions dû être au pays de Dun mardi dernier.
-En... En visite chez des parents éloignés, compléta alors Dori.
-Des cousins de cousins du côté de ma mère, termina Bofur pour étayer davantage son explication fictive."

Elsa tourna son regard vers le roi des créatures: celui-ci fronçait les sourcils. Il ne semblait pas croire une seconde à ce que lui racontaient les deux nains.
Il finit par pousser un grognement, puis déclara:

"Très bien, s'ils refusent de parler nous les ferons hurler!"

Ces mots firent froid dans le dos à Elsa; et comme pour l'effrayer davantage, une clameur s'éleva tout autour d'elle et de ses compagnons.
Toutes les créatures présentes dans la grande caverne s'étaient mises à scander, à acclamer la proposition de leur roi et à ricaner.
La jeune femme se sentait de plus en plus mal.

"Apportez la déchiqueteuse! reprit soudain l'énorme roi. Apportez la broyeuse d'os!"

Tout le corps d'Elsa frissonna en entendant ces noms. Elle ne savait pas ce qu'étaient ces machines, mais elle n'avait vraiment pas envie de le savoir, et encore moins de les essayer.
Mais, cruelle ironie, elle vit le roi des monstres tourner justement son regard vers elle et afficher un sourire sardonique avant de déclarer:

"Les dames d'abord."

Elsa eut l'impression que ses entrailles étaient compressées par d'énormes tenailles.
Elle respira bruyamment, frénétiquement, de grosses gouttes de sueur commencèrent à perler sur son front à l'idée de ce qu'elle allait endurer.
C'était un cauchemar, ça ne pouvait pas être vrai.
Jamais elle n'avait autant souhaité sentir les rayons du Soleil sur ses paupières et ouvrir les yeux, pour se rendre compte que tout cela n'était qu'un très mauvais rêve, et se réveiller dans la petite caverne au milieu de tous ses compagnons...
Ou même dans son grand lit au château d'Arendelle.
Mais ce n'était pas un rêve, elle se trouvait bien là, dans cet enfer de sous les montagnes, et s'apprêtait à souffrir plus qu'elle n'avait jamais souffert dans sa vie.
Elle serra les dents, tentant de trouver la conviction d'affronter la douleur, quand soudain une voix cria:

"Attendez!"

Toutes les créatures s'arrêtèrent alors de vociférer, et Elsa tourna la tête pour découvrir Thorin qui se dégageait de la foule.
Il s'avança, ferme, le visage stoïque, jusqu'en face du roi des créatures et se plaça légèrement devant la jeune femme, comme pour indiquer qu'il la protégeait.
L'énorme monstre fronça un instant les sourcils, se demandant qui était cet individu, puis il sembla soudain le reconnaître.
Une expression à la fois étonnée et malveillante passa alors sur son visage.

"Tiens, tiens, tiens, fit-il d'un ton moqueur. Regardez qui est là: Thorin, fils de Thraïn, fils de Thror. Roi sous la Montagne."

Il dit cette dernière phrase d'un ton faussement révérencieux, et s'inclina alors en accomplissant des gestes ridicules avec ses bras: il se moquait de Thorin.
Les créatures autour de lui ricanèrent.
Thorin, lui, demeura impassible, ne répondant rien et se tenant parfaitement droit.
Le roi des créatures releva soudain la tête en affichant, toujours jouant la comédie, la tête de quelqu'un qui vient de se rendre compte qu'il a fait une gaffe.

"Oh, mais j'oubliais, dit-il, vous n'avez pas de Montagne, et vous n'êtes donc pas roi. Ce qui fait de vous... Un moins-que-rien."

Elsa ne put s'empêcher de se sentir révoltée. Thorin jeta un regard glacial à l'énorme créature, qui, elle, sembla satisfaite de voir que sa provocation avait touché le roi des nains.
Tous deux se fixèrent quelques instants, puis un genre de lueur dans les yeux du roi des créatures indiqua qu'une idée venait de lui traverser l'esprit.

"Je connais quelqu'un qui paierait un bon prix pour avoir votre tête, dit-il lentement sans quitter Thorin des yeux. Rien qu'une tête, détachée du reste."

En entendant cela, Elsa se sentit mal à l'aise, et se demanda de qui la créature pouvait bien parler.
Elle entendit ses compagnons murmurer, inquiets, autour d'elle.

"Peut-être voyez vous de qui je parle? poursuivit alors le chef des créatures. Un vieil ennemi à vous: un Orque pâle qui monte un Warg blanc."

Thorin entendit ces paroles et leva vers le monstre un regard empreint d'incrédulité.

"Azog le profanateur n'est plus de ce monde, dit-il sur un ton de défiance. Il a été tué lors d'une bataille il y a longtemps.
-Donc le temps où il profanait serait révolu selon vous? s'étonna le roi des monstres avant de ricaner méchamment."

Puis il se détourna et s'adressa à une créature qui se trouvait assise dans un genre de panier suspendu à une longue corde qui courait de long en large au-dessus du vide et disparaissait plus loin dans les ténèbres de la caverne.
La créature tenait un parchemin dans une main et un morceau de bois pointu dans l'autre.

"Va prévenir l'Orque pâle, lui ordonna le roi. Dis-lui que j'ai son futur trophée."

Elsa vit la petite créature noter frénétiquement quelque chose sur son parchemin, puis tirer un levier au-dessus d'elle qui relâcha la poulie par laquelle le panier était suspendu.
Elle s'éloigna alors rapidement, portée dans son panier qui filait le long de la corde comme sur une grande tyrolienne.
Très vite, le petit monstre disparut dans les ténèbres, Dieu seul savait pour aller où.
Elsa se demanda quelques instants de qui le roi des créatures et Thorin pouvaient bien parler.
Elle n'aimait pas du tout ce regard méchant et pervers qu'affichait à présent le roi des créatures.
Qu'allait-il se passer maintenant? Qui était parti chercher cette petite créature? Elsa et ses compagnons arriveraient-ils à sortir de cet endroit infernal?
Mais la jeune femme fut bien vite interrompue dans ses pensées quand les créatures se remirent à vociférer autour d'elle.
Elles étaient toujours en train d'apporter leurs machines de torture.

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Sam 11 Avr 2015, 16:54
C'est un super chapitre M.B. comme d'habitude quoi ! Vivement la suite !  Very Happy
M.Baggins
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Sam 11 Avr 2015, 17:01
Merci Micky.^^
Je suis content que tu me dises ça: ça me rassure. Je craignais que ce chapitre ne soit raté, mais vu ce que tu me dis... Enfin tu me dis bien la vérité? Tu ne me dis pas ça juste pour me faire plaisir j'espère? bravo

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Sam 11 Avr 2015, 17:05
Parfait, ce chapitre !
J'adore, tout est niquel ! très bien écrit, comme d'habitude, très bien détaillé, y'a rien à redire bravo Smile
M.Baggins
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Sam 11 Avr 2015, 17:08
Oh... Ok.^^
Bon ben cool alors, je suis rassuré.
Merci d'être les deux seuls à me suivre Gel et Micky.
J'essaierai vraiment de ne pas vous décevoir par la suite. Very Happy

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Sam 11 Avr 2015, 18:55
J'ai commencé à lire ta fic, et je dois dire que l'idée de mettre Elsa dans l'univers de Tolkien est juste génial !
Bon faut que je lise les 10 chapitres précédents, pour l'instant il est vrai que je n'ai lu que le premier, mais je suis déjà conquis d'avance Smile.
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Sam 11 Avr 2015, 19:16
Ooh, merci Lhysender. Very Happy
Je suis content que ça te plaise. Je te souhaite bonne chance pour lire la suite (mais aussi pour tes examens^^).
Par contre: les 10 chapitres précédents? Tu veux dire suivants non? A moins que tu n'aies commencé par le chapitre 11... Razz

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Sam 11 Avr 2015, 19:27
Ah oui, je voulais dire suivant, mon clavier a fourché si je puis dire XD.

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Ven 17 Avr 2015, 15:37
Eh bien les gens, voici le chapitre 12 de ma fic.^^
Je le poste encore en deux parties, car je crains qu'il ne soit trop long pour être en une seule. Laughing
J'espère qu'il vous plaira. Sur ce, bonne lecture.^^

Chapitre 12 (partie 1):

Les choses allaient de plus en plus mal pour la compagnie.
Les créatures se resserraient toujours plus autour des compagnons, empêchant toute possibilité de fuite. Elsa commençait à étouffer: avoir les mains ainsi liées dans le dos lui faisait mal aux épaules, et les cris des monstres lui vrillaient tellement les oreilles qu'elle se demandait combien de temps elle tiendrait avant de devenir sourde.
Ces cris se transformaient parfois en sortes de chants, de rumeurs inquiétantes qui s'élevaient de la foule tout autour d'elle et de ses camarades.
Elsa, entre sa détresse et sa panique, ne pouvait s'empêcher de vouloir comprendre ce qui se passait. Elle regarda encore quelques fois au-dessus d'elle, observant l'immense voûte rocheuse qui la tenait loin de la lumière du Soleil, tandis qu'elle voyait sur les ponts et les plateformes de bois qui couraient le long des parois de pierre de l'immense caverne s'avancer toujours plus de créatures.
Elsa se demandait d'ailleurs quels pouvaient bien être ces monstres: elle voyait leur peau blanche, leurs yeux chassieux et imbibés de sang, leurs oreilles rongées, leurs dents pointues, leurs jambes arquées,...
Ils ne pouvaient pas être des orques: ils étaient plus petits et surtout beaucoup plus maigres. La jeune femme, déglutissant pour retrouver l'usage de la parole, se pencha discrètement vers les nains les plus proches et leur demanda à mi-voix:

"Quelles sont donc ces créatures?
-Des Gobelins, répondit Kili en regardant ces derniers d'un air colérique. On pourrait dire que ce sont en quelques sortes des cousins des Orques. Mais ils ne supportent pas la lumière du Soleil et vivent sous terre, et ne sortent qu'occasionnellement lorsque la nuit est tombée.
-Nous pouvons dire que nous n'avons pas eu de chance, ajouta Bofur avec un air plus apeuré. Ces géants de pierre nous ont détourné de notre route et nous sommes tombés dans la mine des Gobelins des Monts Brumeux; l'une des plus grandes qui existe."

Elsa vit qu'elle avait vu juste: ces créatures n'étaient pas des Orques mais elles en étaient bien proches. Et ses camarades et elle étaient à présent leurs prisonniers: qu'allait-il leur arriver? Elsa aurait voulu ne pas penser à cela, mais il était difficile de se concentrer sur autre chose.
La jeune femme était perdue, désespérée... Elle comprenait à peine comment elle et ses amis avaient pu se retrouver ici, elle ne savait pas ce qui allait leur arriver, elle ne savait ni si ni comment ils pourraient se sortir de là.
La seule chose qu'elle savait, c'est qu'elle ne voulait pas mourir ici: loin de la lumière du jour, la chair tailladée par elle ne savait quels outils infâmes et peut-être même finissant en repas pour les Gobelins.
Pourtant, plus les minutes passaient, plus cela semblait certain qu'il s'agirait bel et bien de l'ultime sort de la compagnie de Thorin.
Au bout d'un moment, les Gobelins qui encerclaient la compagnie se mirent à pousser des cris de joie et à ricaner plus que jamais.
Elsa, que cela avait fait sursauter, chercha du regard ce qui pouvait bien les faire réagir de la sorte; bien qu'elle se doutât que cela ne serait guère plaisant. Et en effet, un frisson lui parcourut le dos lorsqu'elle vit de quoi il s'agissait: plus loin, sur les nombreux ponts de bois, des Gobelins s'affairaient à tirer et à pousser d'étranges et menaçants engins pour la plupart montés sur roues.
Elsa ruissela de sueurs froides en voyant les machines: il s'agissait en général de grands grillages garnis de pointes en fer, de bracelets de métal rattachés à des chaînes enroulées dans des rouages, des lames de couteaux et de hachoirs installées dans des mécanismes à faire froid dans le dos...
La jeune femme eut l'impression de vivre un cauchemar à la vue de ces objets: elle osait à peine imaginer ce qui lui arriverait une fois qu'elle serait coincée dans ces affreux mécanismes.
Les nains avaient apparemment la même réaction: des gouttes de sueur perlaient sur leurs fronts et leurs jambes tremblaient.
Et pour ne rien arranger, les Gobelins se mettaient à taper des pieds sur le sol et des poings contre les parois de la mine, produisant un grondement régulier et inquiétant qui oppressait encore davantage Elsa et ses compagnons.
Cela dura jusqu'à ce que les Gobelins amènent les premiers engins sur la plateforme où se trouvait la compagnie. Là, alors que certains les installaient, les autres poussèrent de nouveaux cris et ricanements.
Mais le pire fut sans aucun doute le roi des Gobelins qui se mit à chanter de sa voix rauque une sorte de chanson en effectuant quelques mouvements de danse et en frappant le sol de son bâton.

"Vos os seront brisés, vos cous tordus,
Vous serez fouettés, battus et pour finir pendus.
Tous ici vous mourrez et disparaîtrez
Dans les souterrains de la mine des Gobelins
."

Elsa manqua de vomir en entendant ces paroles, dont l'horreur était encore accentuée par les clameurs des sujets du roi qui résonnaient dans toute la caverne.
La tête lui tournait et sa vision commençait à se troubler: elle avait déjà l'impression de sentir les lames et les pointes transpercer sa chair. Elle entendait également les nains protester et crier autour d'elle.
Tout cela était insoutenable: cela ne pouvait pas se terminer ainsi. Il fallait faire quelque chose.
La jeune femme fit de son mieux pour se ressaisir, et remua doucement les poignets pour voir à quel point ses liens étaient serrés. Mais à sa grande surprise, au lieu de sentir le contact rugueux et désagréable des cordes, elle sentit quelques chose de lisse et de froid sur sa peau. Avait-elle eu tellement peur qu'elle avait entièrement gelé les cordes qui l'enserraient? Cela semblait bien être le cas.
Alors, soudainement poussée par son instinct de survie, elle écarta brutalement les bras. Les cordes de glace se brisèrent et ses mains furent enfin libérées. Elle se leva alors d'un bon, provoquant des cris d'étonnement chez ses compagnons et de rage chez les Gobelins.
Alors, sans vraiment réfléchir, cherchant simplement à se défendre contre les créatures, elle donna de nombreux coups de pieds et coups de poings en poussant un cri de colère, envoyant plusieurs Gobelins s'étaler au sol.
Mais ceux-ci ne tardèrent pas à réagir:

"Arrêtez-la! Hurla le roi. Neutralisez-la!"

Alors plusieurs Gobelins sautèrent au cou d'Elsa: ils agrippèrent ses bras et ses jambes, et la mordirent par endroits. La jeune femme poussa alors de petits cris de douleur.
Elle vacilla, tirée vers le sol par le poids qu'exerçaient sur elle les créatures, mais elle tint bon. Elle devait tenir bon.
Elle entendit ses compagnons pousser quelques cris d'encouragement à son égard, ce qui lui donna un peu de courage pour résister encore.
Mais soudain, elle sentit qu'on tirait sur la corde qui était toujours attachée autour de son cou. Elle ne put alors rien faire et s'écroula au sol sur le dos, se cognant la tête contre le bois.
Elle mit quelques secondes à retrouver ses esprits et vit soudain qui avait ainsi provoqué sa chute: penché au-dessus d'elle, le visage affichant un regard féroce mais aussi un sourire méchant et satisfait, le roi des Gobelins tenait la corde dans sa main.
Elsa déglutit difficilement, redoutant ce qui allait lui arriver à présent en guise de punition pour sa rébellion.
Toutes les créatures s'étaient soudain tues: plus aucun cri ne se faisait entendre et plus aucune d'entre elles ne tapait sur le sol.
Elles étaient toutes subjuguées, très attentives à ce qu'allait dire et faire leur roi.
Les nains, quant à eux, poussaient quelques cris de protestation:

"Arrêtez! Laissez-la!"

Mais rien n'y fit. Le roi des Gobelins se pencha encore davantage sur Elsa, ses yeux rouges la fixant sans siller.

"Tu accompagnes ces nains dans leur quête? demanda-t-il à la jeune femme d'un ton moqueur. Tu a décidé de les aider?"

Elsa ne répondit rien. Elle respirait bruyamment et tentait de cacher sa peur.

"Tu crois qu'ils se soucient de toi? poursuivit le roi en fronçant les sourcils. Tu crois qu'ils te considèrent comme leur amie? Non, ma chère; crois-moi sur parole. Pour eux tu n'es qu'un outil, un moyen d'arriver à leurs fins."

Ces mots eurent l'effet d'un poignard dans la poitrine d'Elsa. Elle retint soudain sa respiration, entendant les paroles du roi des Gobelins résonner dans sa tête.

"Ils te traitent peut-être comme quelque chose de précieux pour l'instant, reprit celui-ci, mais c'est uniquement parce qu'ils ont besoin de toi, d'un outil en bon état pour accomplir leur quête. Mais comme tous les outils, ils te jetteront et se débarrasseront de toi une fois que tu auras rempli ta tâche."

Elsa fut malgré elle touchée par ces mots: elle aurait pu penser que le grand Gobelin disait cela uniquement pour la déstabiliser, mais elle ne put s'empêcher de se poser soudain certaines questions.
Si elle n'avait pas sauvé les nains ce fameux soir avec les trolls, l'auraient-ils accueillie aussi chaleureusement qu'ils l'avaient fait? L'auraient-t-ils acceptée aussi facilement si elle n'avait pas eu ce pouvoir?
Non, non, elle ne pouvait penser cela: les nains s'étaient montrés charmants avec elle et elle se sentait à présent parfaitement intégrée à leur groupe; et pourtant...
Soudain, le roi Gobelin se redressa et lança de sa voix rauque:

"Apportez-moi l'arme d'Ecu de chêne! Nous allons montrer à cette demoiselle ce qui arrive lorsqu'on fait confiance à des nains."

Elsa sentit alors son cœur faire un bond dans sa poitrine. Elle tourna la tête pour voir alors ce qui se passait, et vit l'un des Gobelins fouiller dans le tas des armes jetées sur le sol avant de ramasser l'épée Orcrist.
Il eut alors un sourire mauvais. Elsa eut presque les larmes aux yeux: elle allait être tuée maintenant, et par l'arme de Thorin, son compagnon.
Le Gobelin s'avança vers son roi tout en commençant à tirer l'épée de son fourreau. Mais soudain, lorsqu'il découvrit la lame courbe qui brillait de son éclat bleuté à cause de la proximité de tant de Gobelins, il poussa un cri de terreur et de dégoût avant de rejeter l'arme sur le sol, comme s'il s'était agi d'un serpent qui avait tenté de le mordre.
Elsa eut à peine le temps de comprendre ce qui l'avait ainsi effrayé que toutes les autres créatures se mirent à crier d'horreur à la vue de la lame qui brillait.
Même le roi recula vers son trône, une expression intimidée sur le visage.

"Je connais cette épée! s'exclama-t-il. C'est le fendoir à Gobelins. La Mordeuse, la lame qui a tranché un millier de têtes!"

Tous les Gobelins se mirent à vociférer, à pester et cracher en entendant le nom de l'arme. Ils semblaient furieux, et croyez-moi, vous auriez été aussi apeurés qu'Elsa si vous vous étiez trouvés encerclés par des milliers de Gobelins furieux.
La jeune femme jeta un nouveau regard au roi des créatures, qui affichait à présent un air de rage en regardant l'épée sur le sol. Puis soudain, il leva son regard vers les nains et Elsa; eux, les porteurs de cette arme et amis des elfes.

"Egorgez-les! hurla-t-il à l'adresse de ses sujets. Frappez-les! Tuez-les tous!"

Ce fut alors que le déchainement des cris et de la douleur commença: les Gobelins se jetèrent sur les nains en hurlant. Ceux-ci tentèrent de se débattre mais ils ne purent rien faire face au nombre des créatures, qui commencèrent par tenter de les étrangler avec leurs doigts longs et effilés, serrant le cou des compagnons de toutes leurs forces.
Ceux-ci parvinrent tout de même à se débarrasser des créatures à coups de poings et de pieds, mais d'autres arrivèrent encore, tenant en mains des fouets de longues lanières de cuir entremêlées.
Les nains hurlèrent de douleur lorsque les premières morsures du cuir vinrent déchirer leurs vêtement et faire saigner leur peau; ne pouvant reprendre leur souffle que pour subir la seconde attaque, puis la suivante...
Elsa aurait voulu se lever pour aller à leur secours, mais elle était retenue au sol par des Gobelins qui tenaient fermement ses bras et ses jambes.
Elle vit arriver sur elle, terrifiée, d'autres monstres avec ces mêmes fouets, mais aussi de longs bâtons de bois qu'ils prendraient un malin plaisir à abattre sur elle.
La jeune femme jeta un dernier regard désespéré à ses compagnons: elle eut tout juste le temps d'apercevoir Thorin se débattre pour tenter d'aller au secours de ses deux neveux Fili et Kili, de les protéger des attaques des Gobelins.
Puis soudain, le premier coup de fouet s'abattit sur la jeune femme, en plein milieu de sa cuisse. Elle sentit le cuir lui mordre affreusement la peau à travers son pantalon d'étoffe argentée, et poussa un cri accompagnée de larmes qui coulèrent de ses yeux.
A peine eut-elle eu le temps de se remettre que le deuxième arriva, plus atroce encore, lui sembla-t-il.
Elle gardait les yeux fermés, endurant ainsi pendant plusieurs secondes qui lui parurent interminables les coups de fouet et de bâtons.
Mais plusieurs secondes furent déjà trop pénibles: elle ne pouvait plus supporter cela. Elle jeta un nouveau regard plein de larmes à ses camarades, et vit de nouveau Thorin aux prises avec plusieurs Gobelins qui lui avaient sauté au cou.
Il parvint à en renvoyer la plupart au sol, mais soudain l'un deux prit tout son élan et lui sauta dessus, faisant s'écrouler le roi nain sur le sol, non loin d'Elsa.

"Thorin! cria celle-ci."

Le Gobelin s'assit alors sur le torse de Thorin pour l'empêcher de se relever. Le roi nain, essoufflé et épuisé, ne trouva pas la force de lutter contre le poids de la créature.

"Coupe-lui la tête! lança soudain la voix du roi Gobelin qui regardait Thorin d'un air féroce."

Elsa vit alors avec horreur le Gobelin sortir un poignard en ivoire de sa ceinture. La jeune femme tenta de se dégager de l'emprise des créatures qui la tenaient, de voler au secours de Thorin, mais n'y parvint pas.
Elle sentait la douleur la tenailler et ses forces l'abandonner: tout était perdu. Elle regarda alors, impuissante, la créature tenant Thorin lever son poignard, un regard dément sur le visage.
Thorin ferma les yeux, attendant que l'arme s'abatte.
Mais soudain, sans que rien ne l'ait laissé présager, surgissant de nulle part, un éclair aveuglant de lumière blanche se répandit dans toute la caverne.
Elsa eut à peine le temps d'être éblouie par ce soudain rayonnement qu'un long bruit sourd se fit soudain entendre, comme le tonnerre qui vient après l'éclair.
Le bruit était si assourdissant qu'Elsa n'entendit plus rien d'autre: ni les hurlements des Gobelins, ni les cris des nains, ni le claquement des fouets,... Plus rien hormis cette détonation sortie de nulle part.
Et, encore très vite après, une énorme bourrasque de vent souffla dans toute la mine, si puissante qu'elle emporta tout: Gobelins, Nains, armes, engins de torture,... Tout fut soulevé dans les airs et projeté à plusieurs mètres de son emplacement initial.
Elsa elle-même se sentit soudain soulevée de terre et vola dans les airs pendant ce qui lui sembla un très long moment. Elle venait d'être totalement étourdie par la lumière et la détonation, et à présent elle se trouvait ballottée par une terrible rafale.
La tête lui tournait: tout cela était allé si vite, elle ne comprenait pas ce qui lui arrivait.
Pendant le temps où elle vola dans les airs, elle se heurta à différentes choses: Gobelins, bouts de bois, nains, instruments de torture...
Mais surtout, tout fut soudain plongé dans l'obscurité, car la lumière blanche s'était dissipée et la rafale de vent avait soufflé toutes les flammes des torches, si bien qu'on n'y voyait plus rien dans la caverne.
Enfin, Elsa se sentit atterrir sur le sol; ou plus exactement sur un tas confus de Gobelins, de Nains et de morceaux de bois qui s'était amassés là avant elle. Le vent souffla encore pendant quelques secondes, puis cessa soudain d'un seul coup, laissant derrière lui un silence absolu et presque déroutant après un tel vacarme.
Tout resta immobile pendant plusieurs secondes: Elsa mit un certain temps avant de reprendre ses esprits.
Un bourdonnement résonnait dans sa tête, et elle sentait une légère nausée lui nouer la gorge. Elle entendait également autour d'elle remuer et gémir les nains et les Gobelins qui se remettaient eux aussi du cataclysme.
La jeune femme ne les vit pas tout de suite car la caverne était plongée dans l'obscurité la plus totale. Elle se frotta les yeux, comme pour vérifier si elle ne retrouvait pas la vue ainsi, mais le noir resta complet.
Puis soudain, lentement, une par une et comme par magie, les torches se rallumèrent. Elsa ne savait pas comment, mais de petites flammes orangées apparurent de nouveau au bout des grandes torches de bois, puis devinrent de plus en plus grandes et lumineuses, rendant à la mine des Gobelins son éclairage.
La jeune femme découvrit alors autour d'elle un véritable chantier de désordre et de ravages: les Gobelins jonchaient le sol, tous allongés les uns sur les autres, se massant différentes parties du corps pour apaiser la douleur des chocs qu'ils avaient subi.
Par endroit, les nains de la compagnie se trouvaient à peu près dans la même situation.
Mais surtout, les engins de torture avaient été détruits, et se trouvaient en morceaux éparpillés un peu partout sur le sol.
Elsa resta quelques instants bouche-bée, se demandant ce qui avait bien pu provoquer ce carnage.
Mais enfin, les torches retrouvèrent leur plein éclairage, et Elsa obtint sa réponse.
Là, au beau milieu de la grande plateforme de bois, seul être debout et droit dans cette caverne où tout était renversé, se tenait nul autre que Gandalf.
Il s'appuyait toujours sur son grand bâton et tenait son épée Glamdring à la main. Et sous son chapeau, il affichait une expression à la fois méfiante et féroce, regardant tous les Gobelins qui l'entouraient, lui et ses compagnons.
Elsa n'en crut pas ses yeux: pendant plusieurs secondes elle resta immobile, regardant le vieil homme, se demandant si elle n'était pas victime d'une terrible hallucination.
Mais bien vite, les nains relevèrent à leur tour la tête et se mirent à murmurer le nom du magicien avec des airs effarés.
Les Gobelins ne tardèrent pas à se redresser eux aussi, et ils murmurèrent également, mais d'un air féroce tout en attrapant discrètement leurs armes qui jonchaient le sol.
Mais le magicien les vit. Alors il lança de sa voix forte à tous ses compagnons:

"Saisissez-vous de vos armes; battez-vous!"

Elsa et les nains, encore sous le choc du cataclysme qui les avait projeté dans les airs, mirent quelques secondes avant de réaliser ce que leur avait ordonné Gandalf.
Les Gobelins, eux, s'étaient tous emparé de leurs armes et passeraient à l'attaque d'un instant à l'autre.
Alors le vieil homme lança encore plus fort:

"BATTEZ-VOUS!"

Ce cri puissant réveilla une fois pour toutes les compagnons.
Alors ils se levèrent pour tenir tête aux Gobelins qui s'étaient levés et se précipitaient sur eux, aussi bien que sur Gandalf.
Elsa vit les nains autour d'elle se mettre sur leurs jambes, ramasser leurs armes et envoyer celles qui ne leur appartenaient pas à leurs compagnons. Et aussitôt l'affrontement commença: les Gobelins tentèrent de poignarder ou d'assommer les nains, mais ceux-ci furent plus rapides qu'eux.
Ils abattirent leurs haches, leurs épées et leurs marteaux, se débarrassant de nombreuses créatures qui s'approchaient d'eux.
Elsa s'empressa alors de se lever pour aller les aider. Dès qu'elle fut sur ses jambes, plusieurs Gobelins foncèrent sur elle, mais elle les figea sur place telles des statues de glace.
Cependant, elle se dit qu'elle devait faire très attention: elle ne pourrait pas se permettre de lancer ses glaçons dans tous les sens à l'aveuglette, au risque de blesser ses compagnons. Pourtant les Gobelins, eux, arrivaient de tous côtés.
Les nains semblaient soudain déborder d'énergie, maniant leurs armes avec habileté et rapidité.
Les masses des marteaux cognaient les crânes des Gobelins et les lames des épées fendaient l'air de toutes parts.
Elsa, elle, se concentrait pour geler toutes les créatures qui passaient à sa proximité. Elle regarda autour d'elle pour repérer Gandalf: elle le vit un peu plus loin, son épée Glamdring fendait l'air si rapidement qu'on ne voyait qu'un éclair brillant tranchant Gobelin après Gobelin.

"Il tient le marteau à ennemis! s'écria soudain le roi Gobelin en regardant le magicien et son épée d'un air terrifié. La Batteuse, brillante comme le Soleil!"

La jeune femme se fraya un chemin au milieu du champ de bataille pour rejoindre le vieil homme. Lorsqu'elle arriva près de lui, ils se mirent dos à dos tout en continuant à se défendre contre les Gobelins.

"Mes excuses pour arriver aussi tard, dit le magicien à Elsa.
-Nous pourrions peut-être parler de ça un peu plus tard, répondit celle-ci tout en envoyant une flopée de lances de glace sur ses assaillants."

Nombre de corps de Gobelins gelés commençaient à joncher le sol, auxquels s'ajoutaient les corps victimes des armes des nains et du magicien.
Elsa regarda un instant autour d'elle et vit ses compagnons continuer de se défendre ardemment: faisant tournoyer leurs armes dans les airs tout en esquivant les attaques des Gobelins.
Elle décida de venir les aider et courut vers Ori qui semblait le moins à l'aise pour se battre.
Les deux Gobelins qui l'assaillaient se trouvèrent bientôt percés de longues stalagmites gelées.
La jeune femme s'approcha du jeune nain pour s'assurer qu'il allait bien, mais soudain celui-ci prit un regard effrayé et pointa du doigt quelque chose derrière elle en criant:

"Elsa, attention!"

La jeune femme tourna la tête et son cœur fit un bond dans sa poitrine lorsqu'elle vit que le roi Gobelin s'était relevé et se dirigeait vers elle d'un pas rapide et féroce en brandissant son bâton surmonté du crâne menaçant.
Tout se passa très vite: en très peu de temps, le roi des créatures se trouva à quelques pas seulement de la jeune femme, puis leva dans les airs son arme, prêt à l'abattre sur Elsa.
Celle-ci eut pendant une fraction de seconde la pensée de la douleur qu'elle ressentirait si ce crâne cornu s'abattait sur elle.
Mais à peine eut-elle le temps de réaliser ce qui se passait, que Thorin accourut et se plaça devant elle. Il avait ramassé son bouclier de chêne et le tenait fermement dans sa main.
Il le brandit alors en défense et l'attaque du roi Gobelin fut déviée, son bâton heurtant le bois robuste sans le casser.
La créature fut déstabilisée pendant plusieurs secondes; mais à peine eut-elle retrouvé son équilibre que Thorin fonça sur elle et la heurta de plein fouet, toujours à l'aide de son bouclier.
Le roi des monstres recula sous la force du choc jusqu'au bord de la plateforme de bois, où il perdit l'équilibre et bascula avant de tomber dans le vide, en poussant un long cri qui résonna quelques instants avant de disparaître dans les profondeurs de la caverne.
Thorin reprit son souffle quelques instants puis tourna son regard vers Elsa: celle-ci le remercia et lui adressa un léger sourire.
Malgré la situation, elle ne put s'empêcher d'être un peu rassurée à l'idée qu'ils étaient au moins débarrassés du roi Gobelin.
Le roi nain se pencha alors sur le sol pour ramasser son épée Orcrist, dont il rattacha le fourreau dans son dos.
Elsa regarda rapidement autour d'elle, et vit que presque tous les Gobelins présents sur la plateforme avaient été vaincus par les nains. On aurait pu penser que le combat était fini, mais il n'en était rien.
De tous côtés, sortant par des trous dans les parois rocheuses et courant par centaines sur tous les ponts de bois, approchaient des milliers d'autres créatures, toutes plus enragées les unes que les autres.
Elsa sentit ses jambes trembler: les Gobelins étaient beaucoup trop nombreux. S'ils atteignaient la plateforme, elle et ses compagnons ne pourraient plus lutter; ils devaient partir, vite, trouver la sortie.
Gandalf sembla également de cet avis:

"Suivez-moi! cria-t-il à l'adresse de ses compagnons. Vite, fuyez!"

Il s'engagea alors en courant sur un pont de bois suspendu qui descendait légèrement depuis la grande plateforme, suivi de tous les nains.
Thorin empoigna fermement son épée et son bouclier et s'engagea à la suite de ses camarades, suivi par Elsa.
Tous couraient, couraient aussi vite qu'ils le pouvaient. Gandalf assurait la garde à l'avant de la file, tandis que Thorin protégeait l'arrière.
Il fit d'ailleurs signe à Elsa de remonter la file pour aller en protéger le milieu.
La jeune femme accéléra alors et se trouva bientôt en milieu de file, juste entre Bofur, Bifur et Ori.
Le groupe finit par arriver à l'autre bout du pont de bois et s'engagea sur un sentier de planches fixées aux parois de pierre, toujours mené par Gandalf.
Celui-ci leur lança depuis l'avant qu'ils devaient descendre jusqu'au fond de la caverne pour trouver la sortie. En entendant cela, Elsa jeta un coup d'œil au-dessous d'elle pour découvrir les ténèbres dans lesquelles disparaissaient les grandes parois de la mine.
On n'en voyait pas le fond, et elle n'osait pas imaginer le temps qu'il faudrait pour l'atteindre en passant par chaque pont et chaque plateforme. Ils seraient rattrapés par les Gobelins avant d'avoir atteint la moitié du trajet.
Il faudrait trouver un moyen plus rapide de descendre... Mais lequel? Elle n'en savait rien, et sentait qu'elle cèderait bientôt à la panique.
Mais lorsqu'elle regarda à nouveau devant elle, elle vit Gandalf courir à l'avant de la file, son manteau gris volant derrière lui et son épée brillant de son éclat chatoyant.
Alors, ayant enfin repris complètement ses esprits depuis le cataclysme, elle réalisa que Gandalf était revenu, et ce que cela voulait dire. Elle avait commencé ces derniers jours à se demander sérieusement si le vieil homme finirait par les rejoindre ou s'il les avait abandonné; et cela avait fini par l'inquiéter.
Mais à présent, elle voyait qu'il était revenu, et elle retrouvait la sensation de relative sécurité qu'elle éprouvait lorsque le magicien était là, et qu'elle n'avait plus ressenti depuis longtemps.
Elle faisait confiance à Gandalf, et elle était sûre qu'il savait ce qu'il faisait. Alors, sentant le courage et la force remonter en elle, Elsa s'efforça de maintenir le rythme de course et de ne pas s'éloigner de ses camarades.
Bientôt, le groupe s'engagea sur un nouveau pont de bois, cette fois ci soutenu par de grands rondins de bois et couvert d'un toit de planches solidement ficelées.
Et ce n'était qu'un des nombreux ponts, routes et plateformes qui se trouvaient partout autour d'eux dans la caverne.
La mine était peut-être effrayante et peu engageante, mais il fallait reconnaître que les Gobelins avaient construit leur cille souterraine avec une architecture très sophistiquée: les sentiers de bois couraient à perte de vue à tous les niveaux sur les parois, et pour les relier existaient toutes sortes de ponts, qui s'entrecroisaient au-dessus du vide dans un réseau complexe.
Mais Elsa n'eut pas bien le temps de penser très longtemps à cela: les Gobelins couraient toujours partout autour d'eux, et bientôt tout un groupe arriva en face d'eux, leur barrant le chemin.
Les créatures brandirent leurs armes et foncèrent droit sur Gandalf et les nains de l'avant de la file. Mais ceux-ci se tenaient prêts: les épées et les haches mirent à bas nombre des Gobelins qui s'approchèrent. Leurs cadavres tombèrent dans le vide, avant de disparaître dans les ténèbres des profondeurs.
Mais ce combat avait arrêté la compagnie dans sa course, et bientôt d'autres Gobelins arrivèrent en renfort, tant par derrière que par les côtés, sur des ponts reliés à celui sur lequel se trouvait la compagnie à présent prise au piège.
Mais Elsa étai décidée à se défendre: et tandis que Gandalf combattait les Gobelins à l'avant et Thorin ceux à l'arrière, la jeune femme étendit ses bras de chaque côté et envoya sur ses assaillants de véritables tornades de flocons de neiges et de cristaux de glace.
Nombre des Gobelins furent balayés par la force du vent et tombèrent à leur tour dans le vide. Mais Elsa dut se résoudre à interrompre bien vite son sortilège, au risque de finir par toucher ses camarades.
Elle se concentra alors et fit apparaître dans ses mains deux grandes lances de glace, et se tint prête à les utiliser.
Mais les Gobelins profitèrent de ce moment de répit pour charger. Plusieurs d'entre eux se jetèrent sur les nains et la jeune femme, plantant leurs griffes dans leur chair et tentant de les blesser de leurs armes.
Elsa parvint à se débarrasser de ses attaquants en donnant de grands coups de lance, transperçant autant de Gobelins que possible.
Mais elle vit que derrière elle, Ori avait bien plus de mal à se défendre. Les créatures étaient très nombreuses à l'attaquer et avaient réussi à l'immobiliser.
La jeune femme tenta de le rejoindre pour le sortir de cette situation, mais d'autres Gobelins arrivèrent encore et lui barrèrent la route. Certains brandissaient également des lances de bois, les pointant menaçantes vers Elsa.
Celle-ci, tout en se débrouillant pour se débarrasser d'eux, jeta un regard inquiet au jeune nain: mais elle fut quelque peu soulagée lorsqu'elle vit Bifur et Bofur se précipiter sur les Gobelins le retenant prisonnier, et les abattre à coups de lance et de marteau.
Les créatures, prises par surprise, n'eurent pas le temps de préparer leurs défenses et furent toutes éliminées par les deux cousins.
Elsa avait elle aussi réussi à se débarrasser de ses assaillants, et alla tout de même rejoindre Ori pour s'assurer qu'il allait bien.
Mais à peine fut-elle arriver près de lui que plusieurs Gobelins atterrirent soudain près d'eux, semblant tomber du ciel. Ils étaient installés sur le toit de bois au-dessus du pont et venaient de descendre à l'étage inférieur.
Elsa, Ori, Bifur et Bofur n'eurent pas le temps de comprendre ce qui leur arrivait que les créature se jetèrent à leur cou.
Elsa chancela et s'écroula juste sur le bord du pont, mais réussit à envoyer tomber dans le vide la créature qui l'avait agressé. Elle se redressa, mais vit soudain que les trois nains étaient eux assaillis par de nombreux Gobelins: ceux-ci les tiraient et tentaient de le faire trébucher.
Et cela marcha plutôt bien: les trois compagnons vacillèrent et basculèrent par dessus le bord du pont, tombant avec leurs agresseurs dans le vide.

"Non! cria Elsa, horrifiée."

Instinctivement, dans un total réflexe, elle s'accroupit et poussa sur ses jambes, donnant une impulsion qui l'envoya également chuter dans le vide terrifiant.
Son poids, supérieur à celui des nains, lui permit de les rattraper dans leur chute: elle les attrapa tous les trois et les rassembla. Lorsqu'elle les tint fermement tous les trois, elle regarda au-dessous d'elle et vit un pont de bois approcher à toute vitesse.
Elle ferma alors les yeux et attendit le choc, qui fut assez rude. Mais elle et ses camarades en furent plus ou moins protégés par les Gobelins qui s'agrippaient toujours à eux.
Ceux-ci, en revanche, furent écrasés sous le poids des nains et de la jeune femme.
Après avoir repris leurs esprits, ils se relevèrent, et entreprirent d'envoyer dans le vide les corps de leurs agresseurs.
Ils reprirent leurs souffle pendant quelques instants, tout de même soulagés de voir que tous allaient bien.
Mais soudain, les voix de leurs camarades loin au-dessus d'eux:

"Bifur! Ori! Elsa! appela Dori.
-Nous sommes là, répondit Bofur. Allez-y, continuez.
-Mais, nous ne pouvons pas vous laisser là, protesta Gloïn.
-Mais vous n'allez pas tous sauter dans le vide, répondit Elsa, se faisant une raison. Vous avez éliminé tous les Gobelins qui vous attaquaient; profitez-en pour fuir avant que d'autres n'arrivent. Nous vous rejoindrons plus bas."

Les compagnons hésitèrent, mais Gandalf les appela soudain:

"Vite, d'autres Gobelins arrivent. Elsa a raison, nous les retrouverons lorsque nous aurons descendu davantage."

La jeune femme regarda alors le reste du groupe reprendre sa course au-dessus d'elle, toujours mené par le magicien.
Elle se tourna alors vers ses trois compagnons.

"Tout va bien? demanda-t-elle. Ori?
-Je vais bien, répondit celui-ci en se massant tout de même l'épaule. Merci pour votre intervention miss Elsa: vous avez été incroyable."

La jeune femme eut un petit sourire, mais soudain, des cris retentirent plus loin.
Tous quatre tournèrent la tête, et virent plusieurs Gobelins suspendus au bout de longues cordes elles-mêmes accrochées à des poutres de bois. Les créatures s'étaient élancées dans le vide en se tenant à ces cordes, et elles arrivaient maintenant droit sur eux, fendant les airs en poussant des cris à faire froid dans le dos.

"Vite, s'exclama Elsa, ne restons pas là!"

Elle et ses trois compagnons prirent alors leurs jambes à leurs cous, se contentant de foncer doit devant eux, sans vraiment savoir où ils allaient, cherchant simplement à s'éloigner des Gobelins qui approchaient.
Ceux-ci furent d'ailleurs bientôt à leurs trousses, faisant cliqueter leurs armes et poussant leurs cris.
Elsa avait pris la tête du petit groupe: elle et les nains savaient qu'ils devaient descendre pour trouver la sortie, alors la descente commença.
Tout ce qui s'était passé jusqu'à présent avait été assez confus dans la tête d'Elsa, car elle avait surtout été occupée à se défendre contre les Gobelins qui l'attaquaient sans vraiment faire attention à la route qu'elle empruntait ou à ce qui se passait concrètement autour d'elle.
Mais ce fut encore bien pire à partir de cet instant: le temps sembla se distendre, et elle eut parfois l'impression que la tête lui tournait. Elle et les nains couraient, couraient, faisant toujours bien attention à toujours emprunter les escaliers et les sentiers de bois dans le sens de la descente, tout en évitant les endroits où les Gobelins étaient trop nombreux.

De leurs côtés, Gandalf et le reste du groupe couraient du plus vite qu'ils pouvaient, ne s'arrêtant même plus pour combattre les Gobelins, se contentant de les écarter de leur chemin à grands coups d'épée ou de hache.
Gandalf guidait le groupe vers le bas de la caverne, tout en faisant jouer l'épée Glamdring avec une rapidité et une agilité incroyables.
Tous les Gobelins qui passaient à proximité de cette lame ne faisaient pas long feu.
Thorin, lui, fendait l'air avec l'épée Orcrist, toujours brillant de sa lumière bleue. La belle lame courbe était sans pitié avec les Gobelins: les pourfendant sans aucun répit.
Et, si les Gobelins tentèrent de nombreuses fois de blesser le chef des nains, celui-ci pouvait compter sur son légendaire bouclier de chêne. Il l'utilisait incroyablement habilement, parant chaque coup qu'on tentait de lui porter, et ripostant immédiatement par une attaque de son épée.
Les autres nains eurent aussi l'occasion de montrer qu'ils savaient se battre: s'ils avaient tous été désespérés et convaincus de mourir lorsque les Gobelins les avaient capturé, ils étaient maintenant bouillants, remplis d'énergie et du désir de vaincre, comme si un quelconque sortilège avait rallumé la flamme du courage dans leurs cœurs.
Même Nori, qui n'était pas encore totalement remis de ses blessures, semblait déborder d'énergie et de puissance en cet instant.
Il courait aussi vite que les autres, ne se laissant arrêter par aucun Gobelin. Et lorsque ceux-ci furent trop nombreux autour de lui pour lui permettre de continuer sa course, il ne perdit aucun temps et se mit aussitôt à faire tournoyer sa masse d'arme autour de lui comme un grand fléau, assommant tous les Gobelins les plus proches.
Ceux-ci, intimidés, reculèrent, et Nori en profita aussitôt pour reprendre sa course.
Balin était tout aussi étonnant: lui qui semblait pourtant vieux et fatigué avec ses rides sur le visage, était l'un des plus habiles dans le maniement de son arme.
Il était muni d'une courté épée naine, et savait diablement bien s'en servir. A un moment où des Gobelins barrèrent la route à la compagnie, il s'avança et fit tournoyer son épée dans un enchaînement de moulinets d'une incroyable fluidité, montrant qu'il possédait encore un poignet d'une impressionnante souplesse.
Il terrassa ainsi plusieurs créatures et fut bientôt aidé par ses camarades.
Notamment Dwalin, qui était le plus féroce dans ses attaques. Le guerrier costaud n'avait aucunement l'intention de se laisser faire, et il était littéralement déchaîné.
Fili était deux fois plus efficace avec ses deux sabres, et Kili abattait certains Gobelins avant même qu'ils n'arrivent près du groupe en décochant ses flèches avec une grande précision.
Mais les Gobelins savaient aussi tirer à l'arc.
A un moment, le jeune archer, son frère, ainsi que Dori et Nori s'écartèrent du groupe et s'aventurèrent sur un pont qui rejoignait un sentier de bois fixé à la falaise.
Mais ils se retrouvèrent soudain en face de plusieurs Gobelins dont l'un était armé d'un arc et de flèches. Ils s'arrêtèrent brusquement, surpris et soudain apeurés.
La créature ne perdit pas de temps et décocha une première flèche.
Dans un réflexe impressionnant, Kili dégaina son épée et la plaça devant lui en défense, parvenant par un véritable miracle et stopper la flèche dans sa course.
Furieux, le Gobelin sortit aussitôt une autre flèche de son carquois et s'empressa de l'encocher sur la corde de son arc.
Les nains reculèrent, se préparant à rebrousser chemin, mais soudain Fili eut une idée. Il se pencha et arracha du pont une large planche de bois qu'il plaça devant lui en bouclier en la tenant par les cordes qui avaient servi à la fixer au pont.
Kili, Dori et Nori vinrent se placer en file indienne derrière lui, se protégeant des tirs de l'archer Gobelin derrière ce bouclier improvisé. Tous quatre avancèrent alors droit devant eux, accélérant de plus en plus. Ils entendirent à plusieurs reprises les flèches venir se planter dans le bois de la planche, mais aucune ne parvint à les atteindre.
Les Gobelins poussaient des cris furieux, mais rien n'y faisait. Les quatre nains couraient à présent, et la planche qu'ils tenaient devant eux heurta de plein fouet les créatures qui leur barraient la route: celles-ci gémirent de douleur.
Mais elles n'eurent guère le loisir de se plaindre: rapidement la petite équipe se débarrassa de l'encombrante planche de bois en l'envoyant tomber dans le vide, entraînant dans sa chute les créatures.
Au bout d'un moment, après avoir couru sur les entiers et les ponts de bois, Fili, Kili, Dori et Nori rejoignirent le reste du groupe.
Ils étaient déjà bien descendu dans la caverne, et le fond se rapprochait à coup sûr. Pourtant ils étaient encore loin d'être arrivés, et les Gobelins ne cessaient d'arriver de tous côtés, comme si les murs de la mine donnaient naissance à dix d'entre eux par seconde.
La compagnie était en train de courir sur un sentier plus large que les autres, quand toute une horde des créatures apparut à un tournant en face d'eux.
Elles étaient cette fois très nombreuses et il serait plus difficile de les combattre.
Mais soudain Gandalf saisit son bâton à deux mains et, avec son extrémité, frappa la paroi rocheuse à côté de lui: un éclair blanc aveugla la compagnie pendant une fraction de seconde, puis un énorme bloc de pierre se détacha de la paroi et tomba lourdement sur le sol de bois, avant de se mettre à rouler comme une balle.
Elle roulait, roulait le long du sentier de bois et ne tarda pas à écraser et renverser tous les Gobelins comme des quilles.
Les nains poussèrent des cris de triomphe: ils étaient vraiment heureux d'avoir retrouvé le magicien.
Au bout d'un moment, après que les Gobelins eurent été mis hors d'état de nuire par l'énorme rocher, ils arrivèrent à un tournant, et prirent un virage serré.
Mais la pierre, elle, continua sa route et s'en alla tomber dans le vide.
Les nains avaient beau être animé par un feu ardent, ils commençaient à fatiguer et à souhaiter plus que jamais voir enfin la sortie de cet enfer.

_________________
Flowers with their names forgotten
Trampled into dust they're fallen,
Birds with broken wings are crying:
Wind can never take them flying.
Scream and cry but none will hear you,
Plead and beg but none will help you.
You no longer live as cattle:
Will you rise and join the battle?
Pigs will sneer at the steadfast
As we climb o'er the dead, keep advancing ahead!
Live your life in peace like you're just a sheep
But wolves will never lose their freedom.
Channel the anger swelling inside you,
Fighting the boundary 'till you break through.
Deep in your soul there's no hesitation
So make yourself the one - the Hunter!
Hungry to kill, you'll never forget this.
Piercing the sky with scarlet vengeance,
Bloody the bow and arrow in crimson,
Rally the hunters to war.
M.Baggins
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Au-delà des montagnes enneigées... (Tome 1) (fanfiction finie) - Page 7 Empty Re: Au-delà des montagnes enneigées... (Tome 1) (fanfiction finie)

Ven 17 Avr 2015, 16:08
Chapitre 12 (partie 2):

Elsa, Ori, Bifur et Bofur, eux, commençaient aussi à s'essouffler.
Les Gobelins à leurs trousses ne tarderaient pas à les rattraper. Elsa était inquiète, très inquiète, et des flocons tournoyaient dans les air autour d'elle, recouvrant peu à peu les ponts d'une fine couche de neige.
Et les cris des Gobelins ainsi que le crissement de leurs armes qui se rapprochaient derrière elle ne l'aidait en rien à se contrôler. Elle sentait son pouvoir se déchaîner en elle en même que sa peur montait: il fallait qu'elle évacue cette puissance. Si elle la contenait trop, cela provoquerait une catastrophe.
Alors elle prit une grande inspiration, s'arrêta soudain de courir afin de laisser les nains la doubler, puis fit volte face et envoya toute la puissance de son pouvoir sur les Gobelins qui la poursuivaient.
Une immense barrière de glace se matérialisa sur le pont, et d'immense stalagmites jaillirent du sol, empalant tous les Gobelins qui ne parvinrent pas à s'arrêter assez rapidement.
Et ceux qui y parvinrent se trouvèrent bloqués, furieux et pestant de rage.
Malgré son succès, Elsa ne s'attarda pas et s'empressa de rattraper ses camarades. Ceux-ci s'étaient retourné pour la regarder à l'œuvre, et ils l'accueillirent avec des acclamations.
Bifur lui donna une tape dans le dos et lui adressa une longue phrase dans sa langue, le khuzdul.
Elsa prit un air embarrassé, n'ayant aucune idée de ce que venait de dire son compagnon.
Mais Bofur vint à son secours en glissant:

"Oh, résumons cela en disant qu'il vous félicite mademoiselle Elsa."

La jeune femme remercia alors Bifur d'un signe de tête, puis tous quatre reprirent leur course. Ils espéraient qu'ils pourraient bientôt rejoindre Gandalf et les autres.
Elsa jeta quelques coups d'œil autour d'elle pour voir si elle apercevait les autres quelques part, mais nulle trace d'eux.
Elle et ses trois camarades descendirent des escaliers, traversèrent des ponts, passèrent sur des plateformes...
Et au bout d'un moment, Elsa se rendit compte que plus aucune Gobelin ne se trouvait dans les parages. Cela lui sembla soudain étrange: ce soudain calme l'inquiéta, et la mit encore plus mal à l'aise.
Où étaient passés tous les Gobelins? Etaient-ils cachés quelque part, attendant les quatre compagnons dans une terrible embuscade?
Les nains semblaient également troublés par cette soudaine tranquillité: ils empoignèrent leurs armes plus fermement, se tenant prêts.
Rien ne se passa pendant encore un moment: c'était de plus en plus étrange.
Les quatre compagnons cessèrent de courir, avançant prudemment, regardant tout autour d'eux. Ils entendaient encore les cris des Gobelins au loin, mais ils ne les voyaient pas, et pouvaient seulement les imaginer en train de s'attaquer à leurs compagnons.
Mais le fait de les savoir avec Gandalf les rassura quelque peu. Elsa respirait bruyamment: elle était véritablement très inquiète maintenant.
Elle n'aimait pas du tout cette sensation d'être observée, et elle ne souhaitait plus qu'une seule chose: trouver enfin la sortie de cette horrible caverne.
Elle se pencha sur le bord du pont pour regarder en bas, et sentit monter en elle une lueur d'espoir en constatant qu'elle pouvait à présent discerner le fond de la mine, en même temps qu'une vague de découragement en voyant que celui-ci était encore très loin en-dessous.
Elle soupira: comment avaient-ils pu se retrouver dans une pareille situation? Elle repensa un instant à sa chambre de Fondcombe, avec son grand lit doux et si accueillant. Et lorsqu'elle se vit debout, épuisée, sur ce pont de bois dans cette caverne éclairée par la lumière orangée et vacillante des torches, elle ne put s'empêcher d'être tout à fait découragée.
Peut-être cela était-il la fin; peut-être qu'elle n'était pas celle qu'elle avait espéré être et qu'elle mourrait ici, prise au piège par les Gobelins et incapable de s'en sortir.
L'arrivée de Gandalf lui avait redonné courage et espoir, mais maintenant qu'ils avaient été séparés du magicien et du reste du groupe, qu'ils ne pouvaient même plus les voir, elle se sentait de nouveau impuissante, perdue dans cette immense prison souterraine qui deviendrait sûrement son tombeau.
Elle reprit sa marche, la mine basse et les bras pendants, sentant ses forces et son courage la quitter.
Mais soudain, Bofur derrière elle cria:

"Attention!"

Elsa sursauta alors, et vit le nain pointer du doigt un point au-dessus d'eux.
Elle leva la tête et son cœur fit un bond dans sa poitrine lorsqu'elle vit plusieurs Gobelins tombant droit sur elle et ses compagnons: ils avaient sauté d'une plateforme se trouvant au-dessus d'eux, et où ils s'étaient certainement dissimulés, attendant silencieusement le passage du petit groupe.
La jeune femme n'eut pas le temps de réagir: en un éclair, au moins six de ces créatures atterrirent sur leurs pieds devant elle dans un bruit sourd. Ils affichaient des regards particulièrement féroces et brandissaient de grandes massues et de lourdes haches.
Aussitôt après qu'ils aient atterri devant Elsa, le premier d'entre eux leva sa massue pour l'abattre sur la jeune femme.
Celle-ci eut tout juste le temps de se jeter à terre pour éviter le coup, entendant l'air siffler à son oreille lorsque l'arme lui frôla le crâne. Elle heurta le sol, amortissant comme elle put le choc avec ses mains.
Mais, ni une, ni deux, les Gobelins se ruèrent sur Bifur, Bofur et Ori, qui n'eurent guère le temps de lever leurs armes.
La jeune femme, reprenant difficilement sa respiration, se retourna et vit ses trois compagnons se défendre comme ils pouvaient contre les Gobelins qui les attaquaient sans relâche, leur donnant bien plus de fil à retordre que tous ceux auxquels ils avaient eu affaire jusqu'à présent.
Ils esquivaient plus habilement les coups des nains et ne semblaient pas se fatiguer: ils devaient s'être préparés longuement à cette attaque.
Elsa vit pendant quelques secondes Bofur tenter d'éviter les féroces coups que lui portaient deux Gobelins, levant son bec de corbin en défense, Ori acculé contre la paroi de pierre tentant de tenir le Gobelin qui l'agressait à distance à coups de pieds et de poings, et Bifur s'engager dans une lutte acharnée contre les deux Gobelins restant en maniant habilement sa lance au grand fer.
Mais les deux Gobelins étaient aussi habiles dans le maniement de leurs armes, et le nain ne parvint pas à s'en débarrasser si facilement.
Elsa s'apprêta à se lever pour aller aider ses compagnons, mais elle se rendit soudain compte qu'il n'y avait là que cinq Gobelins se battant contre les nains, alors que six d'entre eux avaient atterri devant elle.
Elle eut à peine le temps de se demander où était le sixième qu'une main aux longs doigts effilés la saisit par le col de son vêtement et la renvoya s'étaler sur le sol.
Elle releva la tête et vit, penché sur elle à quelques centimètres de son visage, la tête du sixième Gobelin qui la fixait avec un air enragé. Elle vit de près ses yeux injectés de sang, sa peu rugueuse et blanche et ses dents pointues lorsqu'il finit par afficher un sourire mauvais.
Et comme il tenait fermement sa lourde hache à la main, Elsa eut l'impression de voir la mort elle-même la tenir par le col de son vêtement.
Elle tremblait: elle savait qu'il fallait qu'elle réagisse, qu'elle se défende, mais une peur soudaine l'empêcha de bouger ne fut-ce que le petit doigt.
La créature ricana, puis prit soudain la parole:

"Courez, courez, misérables! Cherchez la sortie, cherchez votre salut! Vous pouvez toujours espérer le trouver: l'espoir fait vivre."

Elsa eut la chair de poule en entendant cela.

"Utilise ta magie sorcière! reprit-il avec un regard féroce. Sers-toi de tes pouvoirs pour répandre la mort: tu peux en tuer autant que tu voudras, il en viendra toujours d'autres. Tu as suivi ces nains, et maintenant tu es coincée ici avec eux. Ils t'ont conduit à ta perte, et ils ne feront rien pour te défendre. Belle récompense pour les avoir aidé, ne trouves-tu pas?"

La jeune femme serra les dents: les mots de la créature pénétraient ses oreilles comme du poison pénètrerait ses veines.
Finalement, le Gobelin approcha sa hache du cou de la dame des neiges, la lame aiguisée venant frôler sa peau.
Elsa retint sa respiration et déglutit avec difficulté.

"C'est un beau cou que voilà, grinça la créature d'un air mauvais. Jamais aucune sorcière n'était entrée ici. Ta tête est une pièce unique, qui fera certainement une magnifique décoration sur le trône du roi!"

Elsa eut l'impression que ses entrailles s'étaient remplies de plomb: elle vit le Gobelin lever sa hache et, toujours paralysée par la peur, ferma les yeux, attendant la mort.
Mais soudain elle entendit le bruit d'une lame qui s'enfonce dans la chair et le Gobelin pousser un cri étouffé.
Elle rouvrit les yeux et vit Bifur à côté d'elle, sa lance plantée dans le torse de la créature qui lâcha sa hache et s'effondra sur le sol.
Il fallut un certain temps à Elsa pour se remettre de sa peur: elle commença par lever la tête vers Bifur, puis le remercia dans un murmure.
Celui-ci fut bientôt rejoint par Bofur et Ori: tous trois avaient finalement réussi à vaincre les Gobelins qui les avaient attaqué.
Les corps de ces derniers gisaient à présent à terre.
La jeune femme réussit à évacuer sa peur et sentit ses membres reprendre vie. Lorsqu'elle se releva, aidée par les trois nains, elle trembla encore sur ses jambes pendant quelques secondes, mais parvint à se ressaisir.
Cependant, tous quatre restèrent là, silencieux, sans bouger. Ils se sentaient découragés, seuls, perdus, vulnérables.

"A quoi bon continuer de courir? finit par demander Elsa en gardant les yeux fixés sur le sol. Il n'y a rien à faire: nous sommes perdus. Nous avons perdu notre route, nous avons perdu les autres, nous avons perdu Gandalf... Le piège se referme sur nous: ces tunnels nous avaleront et nous n'en verrons jamais la sortie."

Les mots du Gobelin qui l'avait attaquée résonnaient encore à ses oreilles. Elle soupira et jeta un coup d'œil à ses compagnons: Bifur avait le regard baissé tout comme elle et les yeux d'Ori s'étaient remplis de larmes, et elle ne pouvait que le comprendre.
Elle aussi se sentait pire qu'abattue en se rendant à l'évidence que sa fin aurait lieu ici, dans l'enfer de la mine des Gobelins.
Bofur se sentait terriblement découragé lui aussi: lui qui avait toujours espéré voir enfin les grandes salles d'Erebor à la fin de ce voyage, de revoir les terres du Nord-Est, de pouvoir à nouveau admirer la Montagne se dresser sous la Lune...
Il ne pouvait se résoudre à abandonner tout cela. Il regarda son bec de corbin, puis les cadavres des Gobelins sur le sol, et alors, sentant un ultime élan d'espoir monter en lui, il serra plus fort son arme dans sa main et releva la tête.

"Vous avez peur? demanda-t-il soudain à l'adresse de ses compagnons. Moi aussi. Vous sentez le courage vous abandonner? J'ai ressenti cette sensation moi aussi. Comme chaque fois que la nuit tombait lorsque j'étais tout gamin: je craignais toujours que le Soleil ne se lève plus jamais sur l'horizon. L'obscurité m'effrayait, et je ne l'aime toujours pas beaucoup aujourd'hui. Mais chaque nuit, je m'accrochai à mon espoir, je continuai d'espérer que le Soleil viendrait à nouveau, et chaque matin, j'étais l'enfant le plus heureux lorsqu'il réapparaissait sur l'horizon."

Elsa écoutait les paroles de Bofur et repensa soudain à toutes les nuits qu'elle avait passé à pleurer dans sa chambre, espérant que tout s'arrangerait, que tout irait mieux, et lorsque le matin sa mère venait l'embrasser et la consoler, cela était pour elle comme si tout se finissait bien.
Elle releva alors légèrement la tête, inspirant une grande bouffée d'air.

"La lumière revient toujours, poursuivit Bofur. La lumière et l'ombre ne font que se succéder dans la vie; et peu importe le temps que l'on passe dans l'obscurité ou le désespoir que cela peut nous apporter, une lumière finit toujours par briller au bout du noir tunnel. N'est-ce pas dans les profondeurs les plus obscures de la Montagne solitaire que les nains ont trouvé l'Arkenstone? Cette pierre brillant de mille feux qui a soudainement illuminé les entrailles de la Montagne. Avant de la trouver ils avaient passé un temps considérable à creuser dans le noir, à s'acharner pour façonner la pierre, à user de toutes leurs forces pour faire ressortir les richesse du mont Erebor; mais jamais ils n'ont renoncé, et alors ils ont fini par trouver la lumière."

Elsa ne pouvait qu'admettre que ce que disait Bofur était vrai: le jour succédait toujours à la nuit; tout ce qu'il fallait c'était prendre son mal en patience et s'accrocher jusqu'au bout pour revoir la lumière.
Elle serra alors les poings et se redressa, ressentant la volonté de vivre monter en elle. Et il en allait de même pour Bifur et Ori.

"Peu importe combien de temps cela prendra, reprit Bofur, les yeux soudain humides, mais nous retrouverons la lumière. Je ne sais s'il s'agira de la lumière de la sortie de cet enfer, ou bien de la lumière blanche au bout du tunnel qui mène de la vie à la mort, mais nous retrouverons la lumière! Qui est avec moi?"

Elsa, Bifur et Ori séchèrent leurs larmes en lançant quelques acclamations, et les quatre compagnons repartirent de plus belle dans leur course.
Ils ne s'arrêtèrent pas, descendant toujours le long des ponts et des sentiers, ne cherchant qu'à atteindre le fond de la caverne.
Cette fois, Bofur menait le groupe, et il semblait plus déterminé que jamais.
Ils descendirent ainsi maints escaliers et ponts de bois, s'accrochant à leur volonté de sortir de cet endroit, jusqu'à ce qu'enfin, au détour d'un chemin de planches, ils virent un peu plus bas en dessous d'eux le reste de leur groupe, toujours mené par Gandalf.
Elsa avait beau chercher, jamais dans sa vie elle ne s'était sentie aussi soulagée et enhardie qu'en cet instant.
Les quatre compagnons remarquèrent bien vite que de nombreux Gobelins couraient toujours après leurs camarades, et qu'ils ne semblaient pas près d'abandonner.
Mais peu leur importait les Gobelins en cet instant: tout ce qu'ils voulaient, c'était rejoindre enfin leurs compagnons.

"Gandalf! appelèrent-ils en chœur. Nous sommes là, nous arrivons!"

Le magicien tourna la tête vers eux, mais n'eut pas le temps de s'arrêter. Il fit simplement signe à tous les nains de changer de direction.
Alors lui et les autres s'engagèrent sur un autre pont: un pont qui passait juste en dessous de celui où se trouvaient Elsa, Bifur, Bofur et Ori. Pour le rejoindre ils n'avaient qu'à emprunter un escalier; ce qu'ils s'empressèrent de faire.
Lorsqu'ils arrivèrent au bas des marches, ils ne purent s'empêcher de ressentir une joie immense en se trouvant de nouveau mêlés à tous leurs compagnons, qui eux semblaient n'avoir jamais perdu leur courage et leur détermination.
Mais la joie fut de bien courte durée car les Gobelins arrivaient à grande vitesse.
Ils se remirent alors à courir, suivant Gandalf sur qui ils pouvaient à nouveau compter.
Celui-ci les mena à travers la mine, semblant ne jamais douter de la direction qu'il prenait.  Au bout d'un moment, alors que les Gobelins se rapprochaient de plus en plus derrière eux, le magicien s'engagea sur un pont soutenu par de gros piliers de bois et qui traversait un ravin séparant deux grandes parois de pierre verticales.
De l'autre côté de ce pont se trouvait un genre de portail qui donnait sur d'autres sentiers descendant vers le fond de la caverne.
S'ils arrivaient à atteindre ce portail, ils pourraient refermer la porte de bois derrière eux et gagner du terrain sur les Gobelins. Mais il fallait se presser: Gandalf accéléra pour traverser le pont, ainsi que tous les nains à sa suite.
Le portail était là, de l'autre côté, il fallait l'atteindre,...
Mais soudain, sans que rien ne l'ait laissé présager, Gandalf se fit arrêter net dans sa course.
Semblant surgir de nulle part, quelque chose émergea devant le magicien: la chose semblait venir de sous le pont. Elle était passé à travers les planches en les réduisant en petits copeaux de bois, et s'était hissé sur le pont, barrant la route à Gandalf.
Elsa n'en crut pas ses yeux lorsqu'elle vit qu'il s'agissait de nul autre que du roi Gobelin.
N'était-il pas tombé dans le vide lorsque Thorin l'avait poussé? N'était-il pas mort de sa chute?
Cela était difficile à imaginer mais il fallait croire que non, car il se tenait là, son bâton toujours à la main, les deux pieds fermement plantés sur le sol de bois.
Tous les compagnons le regardèrent, incrédules. La situation était maintenant très mauvaise, car ils ne pouvaient plus avancer ni reculer, car les Gobelins les avaient à présent rattrapés et les empêchaient de rebrousser chemin.
Elsa se mit à respirer bruyamment, paniquée, mais cette panique ne fit que s'accroître lorsqu'elle entendit un bruit de bois qui craque non loin d'elle, et sentit le pont commencer à s'affaisser sous ses pieds.
Comme celui-ci avait été brisé par le monstrueux roi, il n'était plus fixé qu'à un seul côté du ravin, et le poids de tout ce monde qui se trouvait sur lui ne l'aidait pas à résister.
Mais le roi Gobelin, lui, semblait n'avoir rien remarqué: il regardait Gandalf d'un air féroce, enragé, serrant son arme de toutes ses forces dans sa main.

"Vous pensiez pouvoir m'échapper? demanda-t-il d'un ton sarcastique."

Alors il leva son bâton et l'abattit de toutes ses forces pour écraser le magicien. Celui-ci n'évita que de très peu le coup, mais sembla perdre l'équilibre après avoir reculé si soudainement.
Le crâne qui ornait l'arme du roi vint heurter de plein fouet le pont, qui sembla s'écrouler encore un peu plus.
Elsa plaqua sa main contre sa bouche: Gandalf venait de manquer de se faire fracasser le crâne.
D'ailleurs, à peine le magicien eut-il réussi à retrouver un certain équilibre, que le roi Gobelin revint à la charge en tentant de frapper le magicien par le côté cette fois-ci, plus enragé que jamais.
Gandalf parvint encore à échapper à l'attaque mais cette fois il perdit pour de bon l'équilibre et bascula en arrière.
Heureusement, les nains le retinrent avant qu'il ne heurte le bois.
Le vieil homme semblait sonné: il mit quelques instants avant de retrouver pleinement ses esprits. Elsa se sentit réellement très inquiète: si même Gandalf n'arrivait pas à venir à bout de ce monstre, qui le pourrait?
Le roi Gobelin, lui, afficha un sourire narquois avant de lancer:

"Que va-t-il faire maintenant, le magicien?"

Elsa sentit ses jambes se mettre à trembler et des flocons se mirent à tournoyer rapidement dans les airs.
Mais soudain, en un éclair, Gandalf se releva et ne fit rien de plus que d'enfoncer profondément son bâton dans l'œil du roi Gobelin.
Celui-ci, surpris, poussa alors un horrible cri de douleur et plaqua sa main contre son œil crevé. La douleur lui fit également lâcher son arme qui tomba dans le vide.
Sans perdre aucun temps, profitant du moment de faiblesse de son adversaire, Gandalf empoigna son épée et transperça le ventre prépondérant de ce dernier.
Le monstre poussa alors un autre cri et tomba lourdement à genoux sur le pont de bois, ce qui le fit s'affaisser encore davantage. Elsa se cramponna à ses compagnons: le bois ne résisterait plus très longtemps, le pont allait bientôt s'écrouler.
Le roi des Gobelins retira sa main de son œil, révélant une orbite ensanglantée, et regarda de son œil valide le liquide rouge qui recouvrait sa paume. Puis il passa son autre main sur la grande plaie qui parcourait son ventre, et frissonna en la sentant sous ses doigts.
Il releva alors le regard vers le magicien gris, qui se tenait droit devant lui, son épée et son bâton bien en mains, et murmura de sa voix rauque:

"Ça suffira."

Alors, pour mettre un terme au combat, Gandalf leva une nouvelle fois son épée et trancha la gorge du monstre, qui poussa un petit cri étouffé, avant de s'écrouler de tout son poids sur le pont, cette fois bel et bien mort.
Un silence pesa alors pendant quelques secondes: personne n'osait plus bouger, ni Nains, ni Gobelins.
Elsa jeta d'ailleurs un coup d'œil à ces derniers: ils étaient atterrés, horrifiés, pétrifiés, et regardaient le corps inerte de leur roi, leurs visages affichant des expressions désespérés.
Mais personne n'eut bien le temps de se lamenter ou de se réjouir: un long craquement se fit soudain entendre, et, pour la plus grande horreur d'Elsa, le pont bascula et finit par se décrocher du bord de la falaise pour de bon.
Alors la longue et terrifiante chute commença: tous les membres de la compagnie tombaient, tombaient,... S'accrochant comme ils pouvaient aux bords du pont de bois qui chutait dans les noires ténèbres des profondeurs de la mine des Gobelins.
Elsa sentait l'air lui battre la figure et ses organes remonter à l'intérieur de son corps. Elle ferma machinalement les yeux pour ne pas voir les parois de pierre défiler à une vitesse folle et le sol se rapprocher tout aussi rapidement.
La chute sembla interminable, et elle et ses compagnons ne purent se retenir de hurler tout du long, trop effrayés et impressionnés par ce qui leur arrivait.
Les rares fois où la jeune femme ouvrait les yeux, elle voyait par dessus le bord du pont la pierre du fond de la caverne se rapprocher, et de nombreux flocons tournoyer dans les airs autour d'elle à toute vitesse: elle était totalement dépassée par ses émotions et n'arrivait plus du tout à retenir ses pouvoirs.
Et le fait de savoir que bientôt elle s'écraserait violemment sur ce sol rocheux ne l'aidait en rien à retrouver le contrôle.
Mais soudain, une connexion se fit dans son cerveau et une idée lui vint. Elle rouvrit les yeux et regarda tous les flocons qui tournoyaient dans les airs, puis une nouvelle fois le fond de la mine.
Alors elle se concentra, lâcha d'une main le rebord du pont et la pointa vers le sol, puis, rassemblant toutes ses pensées, envoya tous ces flocons s'accumuler sur le sol rocheux, formant une épaisse couverture de neige.
Espérant de toutes ses forces que cela marche, elle se raccrocha au bord du pont et attendit l'atterrissage. Elle remarqua que l'écart entre les deux falaises semblait se réduire de plus en plus: le ravin devenait de plus en plus étroit au fur et à mesure qu'ils tombaient.
Bientôt, le pont fut aussi large que le précipice et ses deux extrémités heurtèrent les parois. Cela eut pour effet de ralentir un peu la chute, jusqu'à ce qu'il finisse par atteindre le sol, et que tous les compagnons atterrissent sur une épaisse et douce couche de poudreuse.
Elsa poussa un long soupir de soulagement: la chute était finie. Elle se sentait enfin posée sur quelque chose de dur, et sentait ses organes se remettre en place. Mais surtout, elle sentait sous ses doigts la neige fraiche et douce, qui recouvrait le pont de bois s'étant enfoncé dans la poudre.
Elle resta quelques instants ainsi allongée, savourant ce petit cocon de repos qui s'offrait à elle après qu'elle ait couru et combattu pendant si longtemps.
Elle entendit ses compagnons s'agiter autour d'elle, tentant de se dégager des décombres du pont de bois. Elle releva simplement la tête et en vit certains s'épousseter de la poudre blanche qui les recouvrait.

"Bon, eh bien ça aurait pu être pire, lança simplement Bofur."

Mais soudain, Elsa vit une ombre au-dessus d'eux se rapprocher à toute vitesse.
Et aussitôt, le cadavre du roi Gobelin, qui était lui aussi tombé avec le pont, s'écrasa de tout son poids sur les compagnons, qui poussèrent alors quelques gémissements plaintifs.

"Non mais tu plaisantes j'espère! grogna Dwalin tout en poussant sur ses bras pour s'extirper de sous l'énorme corps."

Elsa décida finalement de se relever pour aider ses camarades; ce que faisait également Gandalf.
La jeune femme ne pouvait s'empêcher de se sentir apaisée: bien qu'ils fussent encore plongés dans l'obscurité, elle et ses amis avaient finalement réussi à échapper aux horribles Gobelins.
Elle frissonnait encore en repensant au visage blanc et repoussant penché sur elle, avant que le tranchant d'une hache ne vienne se poser sur sa gorge.
Elle poussa un autre petit soupir de soulagement tout en aidant le vieux Oïn à se relever, mais soudain une lointaine rumeur se fit entendre.
La jeune femme tourna la tête, et vit avec horreur des milliers et des milliers de Gobelins descendant en courant une longue pente rocheuse qui conduisait au fond du ravin où se trouvait à présent la compagnie. Elsa, alors qu'elle s'était enfin sentie détendue, se crispa de nouveau.
Alors ce n'était toujours pas fini: les créatures, plus nombreuses que jamais, munies de leurs armes et tenant des torches à la lueur menaçante, descendaient vers eux en courant de toutes leurs jambes et en poussant des cris qui résonnaient dans toute la caverne, furieuses et bien décidées à venger la mort de leur roi.

"Il y en a beaucoup trop, dit Dwalin tout en aidant Nori à se relever, on n'a aucune chance.
-Une seule chose nous sauvera, répliqua alors Gandalf, la lumière. Vite, suivez-moi!"

Le magicien tourna alors les talons et s'éloigna en courant dans l'obscurité du fond du ravin.
Tous les nains se lancèrent à sa suite. Dwalin fut le dernier à partir, car il avait du hisser Nori sur son dos. Ce dernier, bien qu'il eut presque guéri de ces blessures, avait été épuisé par la course effrénée qu'il venait de mener pour échapper aux Gobelins. Dwalin, après avoir monter son camarade sur son dos, s'empressa de rattraper les autres.
Elsa ne voyait plus rien, mais suivait le bruit des pas de Gandalf devant elle. Elle était aussi épuisée, mais les cris et les bruits des pas des Gobelins qui se faisaient entendre derrière elle lui procuraient la volonté de fuir.
Elle et ses compagnons coururent ainsi dans l'obscurité la plus totale durant un long moment. La jeune femme entendit soudain Gandalf bifurquer sur la droite: elle le suivit et s'engagea alors dans un tunnel beaucoup plus étroit et au plafond bas, ses camarades toujours à sa suite.
La course devint alors très oppressante: les membres de la compagnie se cognaient régulièrement sur les parois de pierre du tunnel qui serpentait dans l'obscurité.
Elsa longeait la paroi de pierre avec sa main pour garder un repaire auquel se référer pour ne pas se perdre, mais sentit parfois que la paroi disparaissait, laissant un vide sous sa paume. Ce qui signifiait que de nombreux autres tunnels rejoignaient et s'éloignaient de celui dans lequel la jeune femme et les nains se trouvaient.
C'était un véritable réseau de galeries qui sillonnait les souterrains des Monts Brumeux.
Elsa se serait perdue en un rien de temps si elle n'avait pas eu le bruit des pas de Gandalf devant elle pour la guider.
Son cœur se mit à battre encore plus fort lorsqu'elle commença à entendre plus loin derrière elle les cris des Gobelins qui devaient s'être engagés dans le tunnel eux aussi.
Il fallait sortir d'ici, elle et ses compagnons ne pouvaient pas avoir échapper ainsi aux créatures pendant tout ce temps pour finir par se faire rattraper ainsi, perdus dans des tunnels plus noirs que les ténèbres.
Mais les pas des Gobelins semblaient toujours se rapprocher, résonnant contre les parois de pierre humide. Elsa était sur le point de se laisser aller au désespoir, quand soudain Gandalf prit un nouveau tournant.
La jeune femme et les nains le suivirent dans son changement de direction, et sentirent leurs cœurs s'alléger, se libérer de leurs craintes lorsqu'ils virent, au bout du long tunnel noir, une petite tache lumineuse.
La sortie, enfin; la lumière du Soleil parvenait enfin à leurs yeux après tant de temps passé sous terre.
Elsa eut l'impression de se sentir pousser des ailes: la tache grandissait au fur et à mesure qu'elle courait, qu'elle avançait vers cette lumière qui était pour elle comme le paradis en cet instant.
Elle entendit la voix de Bofur murmurer derrière elle:

"La voilà. Nous avons trouvé la lumière."

Maintenant la sortie était toute proche: et les quelques mètres qu'Elsa parcourut encore pour l'atteindre semblèrent passer au ralenti.
Chaque pas qu'elle faisait était comme un soulagement, une guérison de ses blessures; comme si les rayons du Soleil coulaient sur sa peau sale et meurtrie pour guérir les plaies comme un élixir divin.
Et puis, enfin, après tant de distance parcourue dans les ténèbres angoissantes, la jeune femme franchit enfin le pas de la sortie, et se retrouva dehors, suivie de ses compagnons.
Cet instant fut réellement merveilleux: elle sentit enfin l'air frais et pur lui caresser le visage, et non plus l'air chaud et moite de la caverne des Gobelins.
Lorsqu'elle rouvrit les yeux, elle vit qu'elle courait sur une pente assez raide, couverte d'herbe verte et où se dressaient de nombreux pins et sapins verdoyants.
Cette vision la ravit: enfin elle retrouvait le paysage de l'extérieur. Le Soleil avait déjà presque disparu derrière l'horizon, mais ses rayons orangés étaient encore comme le plus doux et savoureux des miels. La jeune femme, continuant de courir pour s'éloigner de la sortie du royaume des Gobelins, regarda autour d'elle et vit la silhouette des montagnes se dresser partout sur l'horizon.
Elle et ses amis se trouvaient encore dans les Monts Brumeux, et elle ignorait combien de temps ils mettraient encore pour en terminer la traversée, mais cela ne parvint pas à la décourager.
Premièrement, Gandalf était de nouveau avec eux, ce qui règlerait certainement une bonne partie de leurs problèmes, et surtout le fait d'être enfin sortie de la mine et de retrouver l'air de l'extérieur représentait un tel soulagement que rien ne pouvait l'attrister en cet instant. Et le brouillard semblait s'être levé, ce qui était également rassurant.
Les compagnons continuèrent de dévaler la pente pour s'éloigner le plus possible du royaume des Gobelins. La jeune femme, bien que grandement soulagée, se sentait tout de même essoufflée.
Mais heureusement, Gandalf finit par s'arrêter plus bas, à un endroit où le terrain redevenait à peu près plat. Elsa le rejoignit bientôt et s'arrêta elle aussi de courir, s'appuyant contre le tronc d'un pin et reprenant enfin son souffle, bientôt rejointe par ses autres compagnons.
Gandalf, de son côté, entreprit de compter chacun des membres, pour s'assurer que tout le monde était là.

"Un, deux, trois, quatre, cinq,... disait-il en levant un doigt chaque fois qu'un nain s'arrêtait sur le replat."

Elsa ne prêta pas grande attention à cela: elle était sûre que tout le monde avait suivi, et était trop heureuse de pouvoir enfin reprendre son souffle.
Elle essuya du revers de sa manche la sueur qui avait perlé sur son front, puis se redressa finalement, s'étirant pour détendre ses muscles.

"...Six, sept, huit, neuf, dix, onze,... poursuivit Gandalf."

La jeune femme jeta un regard à la grande pente qui les surplombait, sachant que la porte du royaume des Gobelins se trouvait en haut, et ne put se retenir d'afficher un sourire.
C'était fini, enfin, ils s'en étaient sortis. Cette journée passée dans le repaire de ces créatures avait sans aucun doute été la plus atroce depuis des années: Elsa garda toujours le souvenir de la lumière menaçante des torches, du terrifiant roi des Gobelins et de ses sujets criant et faisant cliqueter leurs armes tout en amenant leurs affreux instruments de torture.
Mais tout cela était fini à présent.

"...Bifur, Bofur et Bombur bien entendu, termina enfin Gandalf. Ça fait quatorze."

Les nains reprenaient eux aussi leur souffle et ne dirent rien pendant un moment.
Gandalf regarda autour de lui pendant quelques instants, le visage toujours tendu. Elsa se demanda ce qui pouvait bien l'inquiéter ainsi et pourquoi il ne profitait pas de ce moment de répit qui s'offrait enfin à eux.
Quand soudain:

"Où est Bilbon? demanda le vieil homme."

Elsa se raidit brusquement, ainsi que la plupart des nains.
Pourquoi Gandalf demandait-il cela? Bilbon devait bien être encore avec eux, pensa-t-elle comme pour se convaincre elle-même.
Elle regarda autour d'elle, imitée par les nains, mais son sang se glaça alors lorsqu'elle découvrit que Gandalf avait raison: Bilbon n'était nulle part dans les parages.
La jeune femme, qui s'était enfin sentie soulagée, se sentit alors bien plus que terrifiée.

"Où est notre hobbit? demanda Gandalf en interrogeant les nains et la jeune femme du regard."

Elsa tenta de répondre à la question: où se trouvait Bilbon pendant qu'ils couraient pour échapper aux Gobelins? Etait-il à l'avant ou à l'arrière de file?
Mais elle se rendit soudain compte qu'elle ne se rappelait pas de l'avoir vu près d'elle depuis qu'ils avaient atterri dans le mine des Gobelins.
Son cœur tomba alors dans sa poitrine: elle avait beau chercher, elle ne revoyait le hobbit nulle part avec eux lorsqu'ils avaient été présentés au roi Gobelin. Comment, mais comment avait-elle pu ne pas remarquer qu'il n'était plus là?

"OU EST NOTRE HOBBIT? demanda à nouveau Gandalf d'une voix cette fois forte et paniquée."

Elsa ne put alors s'empêcher des images horribles d'apparaître dans sa tête: Bilbon avait été capturé par les Gobelins, c'était certain.
Comment pouvait-il en être autrement? Elle imaginait le pauvre M. Sacquet se tordant et hurlant de douleur dans les appareils de torture de ces affreuses créatures.
Elsa sentait son cœur comme transpercé par une flèche à cette pensée, mais le hobbit était peut-être déjà mort à l'heure qu'il était.
Des larmes montèrent à ses yeux: le pauvre Bilbon, seul, abandonné aux griffes des Gobelins. Mais comment avaient-ils pu le perdre?
Les nains semblaient eux aussi s'être rendus à l'évidence que M. Sacquet se trouvait toujours dans les sombres tunnels.

"Maudit soit le semi-homme! s'écria alors Dwalin d'un ton exaspéré. Le voilà perdu maintenant!"

Elsa fut choquée d'entendre cela, mais elle comprenait que pour des nains comme Dwalin qui étaient combatifs et comptaient bien atteindre le but de leur quête le plus rapidement et efficacement possible, le fait de devoir surveiller et se soucier d'un petit hobbit devait être plus que déplaisant.

"N'était-il pas avec Dori? demanda Oïn comme pour essayer de trouver une explication.
-Ne m'accuse pas! se défendit celui-ci.
-Quand l'avez-vous vu pour la dernière fois? demanda alors Gandalf pour essayer de dénouer la situation. Répondez!"

Mais aucun des compagnons ne sut que dire. Elsa se sentit terriblement coupable: elle ne pouvait se résoudre à abandonner ainsi le pauvre M. Sacquet aux féroces Gobelins.
Elle fit mine de remonter la grande pente, avant de se tourner vers ses compagnons:

"Nous devons remonter là-haut, dit-elle d'un ton tremblant mais déterminé. Nous ne pouvons l'abandonner.
-Vous êtes folle? protesta Dori. Les Gobelins ne captureront à coup sûr, et c'en sera fini de nous."

Elsa ne répondit rien: elle savait que Dori avait raison. Mais la pensée de Bilbon seul dans ces noirs tunnels lui déchirait le cœur.
Mais soudain, Nori s'avança de quelques pas. Il semblait un peu gêné et hésita à parler.
Mais, avec le regard appuyé que lui lança Gandalf, il finit par dire:

"Ecoutez, je... A ce moment je n'ai rien dit car je ne voulais pas que les Gobelins se lancent aux trousses de Bilbon, mais je l'ai vu s'éclipser lorsqu'ils nous ont conduit à la grande salle."

Ces paroles furent tout d'abord un soulagement pour Elsa.
Elle mit quelques secondes à se calmer, mais si Nori disait vrai, cela voulait dire que Bilbon avait pu échapper aux créatures.
La jeune femme sentit pendant un instant un poids se retirer de son cœur: bien sûr, le hobbit avait du se faire tout petit et silencieux comme il savait si bien le faire, et s'éclipser discrètement pour échapper aux monstres.
Mais alors, le soulagement fit place à une nouvelle inquiétude. Où était-il à présent? Comment était-il sorti? Pourquoi ne les avait-il pas rejoint?
La jeune femme était rassurée à l'idée que le hobbit n'était finalement pas mort, mais elle s'inquiétait de savoir où il pouvait bien être à présent.
Gandalf semblait également s'en soucier:

"Que s'est-il passé ensuite? demanda-t-il au nain d'un ton empressé. Dites-le moi!"

Nori ne sembla pas savoir que répondre.
Mais alors, Thorin se retourna vers ses compagnons, un air renfrogné sur le visage, et prit la parole:

"Je vais vous dire ce qui s'est passé: M. Sacquet a sauté sur l'occasion de s'enfuir!"

Tout le monde se tut alors, et se tourna vers le roi.
Elsa s'était raidie en entendant ces mots.

"Il ne pense qu'à son lit douillet, qu'à son feu dans l'âtre depuis qu'il a franchi le seuil de sa porte, poursuivit Thorin comme s'il déversait soudain une pensée qu'il portait depuis longtemps. Je ne le blâme pas pour cela, mais c'est un fait! Nous ne reverrons pas notre hobbit: il doit être loin."

Un lourd silence s'installa après que Thorin eut fini de parler. Elsa resta immobile, ne voulant pas y croire. Et pourtant...
Elle se rappela alors la conversation qu'elle avait eu avec Bilbon avant qu'ils ne tombent tous dans la mine des Gobelins. Celui-ci semblait au bout du rouleau, et avait affirmé qu'il partait pour rentrer chez lui.
La jeune femme pensait avoir réussi à le convaincre de rester avec l'aide de Bofur, mais ce n'était apparemment pas le cas.
Alors c'était vrai: Bilbon avait vraiment décidé de les quitter et de rentrer chez lui? Cette pensée retourna le cœur de la jeune femme, et Gandalf semblait au moins aussi accablé qu'elle.
Même certains des nains affichaient un air sombre, dépité.
Elsa finit par se dire qu'après tout, cela était peut-être mieux: M. Sacquet retrouverait sa chère maison et mènerait une vie heureuse; après tout personne n'avait le droit de le forcer à rester dans cette compagnie.
Mais Bilbon avait été le plus proche ami de la dame des neiges depuis le début de cette aventure: elle s'entendait très bien avec les nains, mais le hobbit était le seul avec qui elle avait partagé ses états d'âme, ses sentiments les plus enfouis,...
Il était le seul par qui elle se sentait vraiment comprise.
Alors en cet instant, elle avait l'impression qu'un grand vide venait d'apparaître en elle.
Elle regarda à nouveau vers le haut de la pente, ses yeux humectés de larmes.
Jamais elle ne s'était sentie aussi seule depuis le début de toute cette aventure.
Abattue, elle se laissa tomber assise sur un rocher qui se trouvait là, et se prit la tête dans les mains, laissant une larme couler sur sa joue.
Elle était sur le point de se laisser aller à pleurer pour de bon, quand soudain:

"Non, dit une voix non loin d'elle, il n'est pas loin."

Elsa releva la tête et regarda l'endroit d'où était venue la voix. Et là, debout devant tous les compagnons, se tenait nul autre que Bilbon Sacquet.
Elle n'en crut pas ses yeux pendant un instant, se demandant si elle ne rêvait pas.
Mais le hobbit se tenait bien là, debout devant eux, les regardant avec un très léger sourire. Les nains poussèrent alors quelques exclamations, et Thorin regarda M. Sacquet avec des yeux ronds.
Mais Elsa, elle, sentant la plus grande des joies exploser en elle, se leva soudain de son rocher et courut vers le hobbit.
Elle se laissa tomber à genoux sur le sol pour être à sa hauteur et, machinalement, sans réfléchir, le serra si fort dans ses bras qu'il faillit étouffer.
M. Sacquet reprit son souffle, puis serra lui aussi a jeune femme dans ses petits bras. Elsa laissa finalement couler ses larmes, mais c'étaient là des larmes de joie.

"Bilbon Sacquet! s'exclama la voix de Gandalf derrière elle. Je n'ai jamais été aussi content de voir quelqu'un."

Après un moment, Elsa desserra son étreinte et redressa la tête pour regarder le hobbit dans les yeux, un grand sourire éclairant son visage.

"J'ai cru que jamais je ne vous reverrai, dit-elle en essuyant ses larmes.
-J'avoue que moi aussi, répondit Bilbon en lui rendant son sourire."

Les nains derrière eux semblaient aussi, pour la plupart, heureux et soulagés.

"Bilbon! s'exclama Kili avec un grand sourire. On ne vous espérait plus.
-Comment avez-vous échappé aux Gobelins? demanda Fili avec une expression admirative sur le visage.
-Comment, en effet? s'étonna Dwalin en fixant le hobbit d'un regard également impressionné."

Elsa ne put s'empêcher d'afficher un sourire: pour la première fois, les nains semblaient tous en admiration devant le hobbit.
Ce même hobbit qu'ils considéraient comme incapable de faire quoi que ce soit jusqu'à présent.
Celui-ci ne put pas non plus contenir un petit sourire: Elsa imaginait bien ce qu'il devait ressentir en voyant la réaction de ses camarades.
Mais il ne répondit pas à leur question: il semblait un peu gêné. Il se tordit les doigts, et glissa sa main dans la poche de sa veste avant de la ressortir.
La jeune femme se demanda un instant s'il venait de placer quelque chose dans sa poche, mais n'y prêta plus attention, trop contente pour le hobbit, et à vrai dire, attendant elle aussi une réponse de sa part.
Mais M. Sacquet ne semblait réellement pas savoir que répondre.

"Oh, mais quelle importance? demanda alors Gandalf. Le revoilà!
-C'est très important, répondit soudain Thorin tout en continuant de fixer Bilbon, une expression d'incrédulité sur le visage. Je veux savoir: pourquoi êtes-vous revenu?"

Elsa tourna la tête vers le chef des nains, et vit qu'il regardait le hobbit avec des yeux grands ouverts, comme s'il ne croyait pas à ce qu'il voyait.
Mais, plus que de l'incrédulité, c'était presque de l'émerveillement que lisait la jeune femme dans les yeux bleu acier du roi.
Bilbon, lui, ne dit toujours rien pendant quelques instants: il fixait Thorin, semblant chercher ses mots, et semblant même se demander lui même pourquoi il était revenu.
Puis finalement, voyant que tous les regards étaient braqués sur lui, il prit la parole:

"Je sais que vous doutez de moi, que... Que c'est le cas depuis le début. C'est vrai, je pense souvent à Cul-de-Sac: mes livres me manquent, et mon fauteuil, mon jardin... Je suis chez moi là-bas, c'est mon foyer. Alors je suis revenu parce que vous n'en avez aucun, de 'chez vous', on vous l'a pris."

Il se tut quelques instants, regardant Thorin d'un air sincère et compatissant, avant d'ajouter:

"J'essaierai de vous aider à le reprendre."

Elsa et tous les autres restèrent silencieux après ces paroles. La jeune femme avait perdu son sourire: elle regardait à présent le hobbit d'un air très sérieux.
En cet instant, elle restait en admiration devant les mots de Bilbon, si humbles qu'ils étaient; tout comme lui.
Elle se sentait rassurée: son compagnon avait finalement pris conscience de tout ce qu'impliquait la quête des nains, et avait choisi de rester avec eux pour les aider, même s'ils devait renoncer au confort de son foyer pour cela.
La jeune femme jeta un regard aux nains: tous restaient silencieux, le regard baissé vers le sol, affichant des airs solennels, voire mélancoliques; comme si la pensée de leur lointain foyer venait de s'emparer de leurs esprits.
Le magicien, lui, regardait Bilbon Sacquet d'un air tendre et fier.
Mais surtout, la jeune femme tourna la tête pour voir la réaction de Thorin. Les yeux de ce dernier étaient finalement rentrés dans leurs orbites, mais il regardait toujours le hobbit avec une expression bien particulière sur le visage.
Il avait fini par admettre que M. Sacquet était bel et bien de retour, et n'affichait non plus de l'incrédulité mais bel et bien de l'admiration et même... Du respect.
Elsa eut du mal à y croire, mais elle dut se rendre à l'évidence. Et, après y avoir réfléchi, elle comprit ce qui se passait dans la tête du roi nain: il avait toujours été persuadé que Bilbon ne se sentait en rien concerné par la quête d'Erebor, qu'il n'était parmi eux que pour visiter de belles régions et qu'il ferait demi-tour dès que l'envie lui en prendrait ou qu'il faudrait affronter le moindre danger.
Et lorsqu'il avait constaté que M. Sacquet n'était plus parmi eux en sortant des tunnels des Gobelins, il avait été persuadé que ses pensées étaient confirmées.
Mais lorsque le hobbit était finalement revenu, il avait été bien plu que dérouté: c'était bien la dernière chose à laquelle il se serait attendu.
En choisissant de revenir, Bilbon lui avait prouvé qu'il était loyal, courageux, et qu'il se sentait bien plus concerné par cette quête qu'on ne pouvait l'imaginer.
Alors, forcé d'admettre qu'il s'était trompé sur le compte du hobbit, le roi des nains inclina la tête en signe de remerciement.
Elsa se sentit heureuse de lire dans les yeux du souverain cette soudaine admiration, bien que celle-ci fut encore accompagnée d'une lueur de scepticisme.
Et enfin, comme pour compléter le tableau, Thorin adressa à Bilbon un sourire. Très léger, très discret, mais bien réel.
La jeune femme avait beau chercher, c'était la première fois qu'elle voyait le roi nain manifester ce signe de sympathie envers le hobbit, qui lui rendit d'ailleurs ce faible sourire.
Alors, durant un moment, tous les compagnons, enfin réunis et sauvés de l'enfer des Gobelins, restèrent ainsi, sur une pente herbeuse des Monts Brumeux, silencieux, éclairés par les derniers rayons du Soleil presque couché.


Voilà, voilà. Excusez-moi si j'ai été un peu long pour poster les deux parties. :sorry:
En tout cas j'espère que ça vous a plu.^^


Dernière édition par M.Baggins le Dim 19 Avr 2015, 15:17, édité 1 fois
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Ven 17 Avr 2015, 23:05
Wouah ! Quel chapitre. C'est toujours aussi bien écrit et agréable à lire. Very Happy

Ensuite,
Spoiler:
Et enfin, vivement la suite quoi ! Smile

Par contre, deux petites choses:
De un, comment as-tu osé faire endurer de telles choses à Elsa M.Baggins, c'est inadmissible !
Te rends-tu compte de ce que tu lui as fait subir ? Tiens pour ta peine ! :fouet:
De deux, est-ce que ton histoire se déroulera entièrement en Terre du Milieu ou bien tu as aussi prévu de revenir un peu à Arendelle, afin d'expliquer un peu comment se déroulent les événements là-bas pendant ce temps ? Tu comprends ce que je veux dire ? Car je t'avoue qu'Anna et compagnie commencent à me manquer l'ami.

Oui je sais, c'est moi qui dis cela alors que j'ai également écrit quelques chapitres sans Elsa, Anna et compagnie. Mais permets-moi de te poser la question M.B.
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Ven 17 Avr 2015, 23:18
Merci Micky, je suis content que ça t'ait plu.^^
Eh oui, j'ai beaucoup fait souffrir Elsa dans ce chapitre! Twisted Evil
Pour ce qui est du passage avec Gollum, déjà moi je l'ai au contraire beaucoup apprécié dans la film. Je trouve cette scène vraiment magistrale. bravo Mais bon, ce n'est donc pas parce que je ne l'ai pas aimé que je n'en parle pas, mais parce que, pour une raison que vous comprendrez bien plus tard, j'ai décidé de ne jamais adopter le point de vue de Bilbon (sauf à un passage plus tard dans l'histoire où je ne vois pas comment faire autrement. Ce sera une petite exception^^).
Et sinon, pour répondre à ta question, non je n'ai pas prévu de retourner à Arendelle pour l'instant. Mais par contre, pour te rassurer, Anna aura encore son rôle à jouer dans cette histoire et tu la reverras encore plusieurs fois. Very Happy
Enfin bref, content que ça te plaise toujours et merci de continuer à me suivre.^^

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Birds with broken wings are crying:
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Scream and cry but none will hear you,
Plead and beg but none will help you.
You no longer live as cattle:
Will you rise and join the battle?
Pigs will sneer at the steadfast
As we climb o'er the dead, keep advancing ahead!
Live your life in peace like you're just a sheep
But wolves will never lose their freedom.
Channel the anger swelling inside you,
Fighting the boundary 'till you break through.
Deep in your soul there's no hesitation
So make yourself the one - the Hunter!
Hungry to kill, you'll never forget this.
Piercing the sky with scarlet vengeance,
Bloody the bow and arrow in crimson,
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Sam 18 Avr 2015, 09:04
Je comprends M.B. En tout cas, je suis heureux d'apprendre cette nouvelle. bravo
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Sam 18 Avr 2015, 11:02
Eh bien je suis heureux que tu sois heureux Micky. Razz

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Ven 24 Avr 2015, 14:52
Voici le 13ème chapitre (encore en deux parties car trop long^^).
C'est le chapitre concluant le tome 1, j'espère donc qu'il vous satisfera. Bonne lecture.

Chapitre 13 (partie 1):

Les derniers rayons du Soleil éclairaient également, plus haut sur des rochers escarpés, toute une troupe de créatures menaçantes.
De nombreux Wargs marchaient et sautaient de rocher en rocher, sur la pente rocheuse qui surplombait la sortie de la mine des Gobelins. Et plusieurs de ces loups monstrueux portaient sur leurs dos des cavaliers Orques, leur peau noire habillée de leurs tenues de cuir brute, et leurs diverses armes en mains, toujours en chasse de la compagnie des nains.
Mais cette fois, parmi eux, à l'avant de la troupe, se trouvait un grand Orque, à la peau pâle, presque blanche, contrairement à tous ses congénères. Son torse et son visage étaient couverts de grandes cicatrices, et son avant-bras gauche avait été tranché, ne laissant qu'un moignon dans lequel avait été planté une épaisse tige de métal terminée par une vague forme de main de fer. Et dans sa main droite, il tenait fermement une lourde masse d'arme forgée dans un métal sombre.
Quant au Warg qu'il montait, il arborait, lui aussi par opposition à la robe brune et foncée de ses congénères, un pelage blanc comme la neige, toutefois zébré par quelques rayures noires sur le dos.
Les terribles loups reniflaient le moindre centimètre du sol, et flairaient l'air tout autour d'eux, cherchant à retrouver la compagnie des nains qu'ils avaient perdu il y a peu.
Leur chef, le grand Orque pâle, les avait finalement accompagné dans leur chasse, traquant la compagnie à travers les grands Monts Brumeux, suivant de près leur trace encore fraiche après leur passage. Mais la veille, une pluie battante avait balayé l'odeur et leur avait fait perdre la trace de leurs proies. Ils avaient alors erré, espérant sans doute tomber par hasard sur la compagnie.
Mais il y avait à peine quelques heures, alors qu'ils commençaient à désespérer, une voix sifflante et éraillée les avait hélé. Il s'agissait d'un Gobelin, qui se terrait à l'ombre d'un grand rocher pour échapper à la lumière du Soleil: il avait donné au chef des Orques un parchemin portant un message de son roi, et leur avait expliqué que les Gobelins de la mine des Monts Brumeux avaient capturé Thorin et sa compagnie, et que si les Orques voulaient les trouver, ils n'avaient qu'à venir demander leur tribu à la porte de leur royaume.
Les Orques s'étaient alors empressés de se rendre à la porte des Gobelins la plus proche. Leur chef et sa monture n'avaient jamais ralenti l'allure: trop avides d'enfin débusquer ces nains qu'ils poursuivaient depuis trop longtemps.
Et ils se trouvaient donc ici, au-dessus de la porte des Gobelins, avec le Soleil à présent disparu derrière l'horizon, ne laissant qu'une faible lumière rouge illuminant encore le ciel à l'Ouest.
Ils avaient jusqu'à présent l'intention d'entrer dans les sombres tunnels de sous les Montagnes, mais le Warg blanc du chef des Orques avait soudain tourné la tête en direction de la pente parsemée de sapins, avant de se mettre à grogner.
Les Orques avaient alors regardé dans cette direction, et aperçurent plus bas, en plissant les yeux, plusieurs silhouettes qui se tenaient entre les sapins, en bas de la longue pente.
En voyant cela, l'Orque pâle afficha un sourire mauvais et satisfait: enfin, il avait retrouvé ces sales nains.

"Rattrapez-les! ordonna-t-il dans sa langue Orque à ses nombreux chasseurs. Réduisez-les en charpie!"

Les Orques et les Wargs s'élancèrent alors à bas des rochers, avant de commencer à descendre la pente en courant, les Wargs poussant des cris sinistres. L'Orque pâle et sa monture ne tardèrent pas à partir à leur suite.

Au bas de la pente, la compagnie fut soudain tirée de son silence par des cris terrifiants qui se rapprochaient dangereusement.
Elsa se releva en sursaut, et tourna la tête vers le haut de la pente en même temps que ses compagnons. La lumière du Soleil avait à présent complètement disparu du ciel, les empêchant de voir bien loin, mais il ne leur fallut pas bien longtemps pour deviner la nature des créatures qui leur fonçaient dessus.
Elsa sentit alors son cœur tomber dans sa poitrine: des Orques. Des Orques et des Wargs. Les seuls être pires que les Gobelins qui pouvaient les trouver en cet instant. Elle se sentit soudain épuisée et désespérée: ils venaient enfin d'échapper aux effrayants Gobelins, et voilà que maintenant les terribles Orques arrivaient sur eux à toute vitesse.
Les autres eurent apparemment cette même réflexion:

"Nous sortons de la poêle brûlante... commença Thorin avec un air accablé.
-... Pour tomber dans les flammes, termina Gandalf avec une expression très inquiète. Vite, fuyez!"

Les compagnons n'eurent pas besoin de se le faire dire deux fois: aussitôt que le magicien les ait sommé de fuir, ils s'élancèrent à toute jambe sur la pente qui se poursuivait encore au dessous d'eux, et où les sapins se faisaient plus nombreux.
Thorin prit la tête du groupe pour guider ses compagnons, tandis que Gandalf se plaça sur le côté droit. Elsa vérifia que Bilbon était bien avec eux, ne souhaitant pas le perdre une nouvelle fois.
Le hobbit courait bien à côté d'elle, poussant du plus fort qu'il pouvait sur ses petites jambes pour parvenir à suivre ses compagnons.
La jeune femme respirait bruyamment, résolue au fait que le danger ne cesserait sûrement plus d'être après eux à présent.
Les étoiles étaient apparues dans le ciel, accompagnées d'une demi Lune, baignant les pentes des montagnes d'une légère lumière bleutée. Elsa, dont les yeux s'étaient habitués à l'obscurité, parvenait à présent à distinguer quelque peu l'espace autour d'elle et à éviter de se cogner dans les arbres.
Les cris des Wargs se rapprochaient encore derrière eux, faisant battre de plus en plus fort le cœur de la dame des neiges.
Elle et ses compagnons redoublèrent encore de vitesse, descendant la pente sans vraiment savoir où ils allaient, cherchant simplement à échapper aux terribles prédateurs. Mais Elsa ne voyait pas comment ils pourraient y arriver cette fois ci: les énormes loups finiraient par les rattraper. Il leur fallait trouver un endroit où se cacher.
Soudain, elle sentit le sol redevenir plat en dessous de ses pieds: ils étaient arrivés en bas de la pente. Mais à peine eut-elle remarqué cela que Thorin s'arrêta net à l'avant de la file avant de crier:

"Stop!"

Tous les autres s'arrêtèrent également de courir, se demandant ce qui se passait, avant de découvrir devant eux le vide.
Un grand vide, terrifiant, intimidant. Ils avaient couru sans voir où ils allaient, et se trouvaient à présent au bord d'une immense falaise, sur un bras de terre qui s'avançait encore un peu plus au dessus du vide.
La lumière des étoiles et de la Lune éclairaient tout autour d'eux les silhouettes des sombres Montagnes qui se dressaient encore sur l'horizon. Plusieurs sapins se tenaient sur le bras de terre, dont un qui avait poussé tout juste sur le bord de la falaise.
Elsa se sentit paniquée: ils ne pouvaient plus avancer, et les Wargs qui se rapprochaient à toute vitesse derrière eux les empêchaient de reculer.
Comment avaient-ils pu se retrouver dans cette situation? Qu'allaient-ils faire maintenant?
La jeune femme se tourna et vit les yeux brillants des prédateurs foncer droit sur elle et ses compagnons, et elle eut un frisson dans le dos en voyant ces points lumineux menaçants se mouvoir rapidement dans l'obscurité.
Soudain, Gandalf cria:

"Vite, dans les arbres!"

Elsa entendit ces paroles et leva la tête pour voir les sapins qui se dressaient tout autour d'elle. Ils étaient hauts et leurs feuillages d'épines les dissimuleraient sans doute, elle et ses camarades, aux yeux des monstres.
Elle regarda rapidement autour d'elle et vit que les nains et le magicien avaient déjà commencé à se hisser dans les conifères, s'agrippant aux branches les plus basses.
La jeune femme courut alors jusqu'au pied d'un des sapins, attrapa une branche basse et se hissa à la force de ses bras, avant de passer une jambe par dessus cette branche, se tenant à présent à califourchon. Elle regarda vers le sol et vit, avec un frisson de frayeur, un Warg passer en exhibant ses crocs juste à l'endroit où elle se tenait quelques secondes auparavant.
Il continua sa course, emporté par son élan, mais deux autres ne tardèrent pas à arriver, levant leurs yeux jaunes vers la jeune et bondissant en claquant leurs mâchoires pour tenter de la débusquer sur son perchoir.
Elsa n'hésita pas alors une seconde et attrapa d'autres branches au dessus d'elle, avant de se hisser plus haut dans l'arbre et de se mettre totalement hors de portée des terrifiantes créatures, qui grognaient et hurlaient au dessous d'elle.
Lorsqu'elle fut suffisamment haut, elle cala ses pieds sur les branches les plus épaisses et s'agrippa avec ses mains à des branches plus fines.
La lumière de la Lune passait par endroits entre les nombreuses épines qui l'entouraient à présent.
Soudain, une voix la fit sursauter:

"Miss Elsa."

La jeune femme, après avoir bondi, tourna la tête et découvrit Gloïn, se tenant à côté d'elle, s'agrippant lui aussi aux branches. Il semblait au moins aussi paniqué qu'elle.

"Oh, Gloïn, fit la jeune femme en se remettant de son sursaut. Allez-vous bien? Etes-vous blessé?
-Non, répondit le nain. Pour l'instant tout va aussi bien que cela peut aller.
-Combien de temps allons-nous rester ainsi? Qu'allons-nous faire maintenant?
-Je n'en sais rien. Il semble que la chance n'est pas avec nous aujourd'hui."

Elsa ne put qu'approuver la remarque. Elle regarda au dessous d'elle et vit que les deux prédateurs étaient toujours là, à attendre que leurs proies ne finissent pas descendre où tomber de leur perchoir.
Puis elle regarda par les trous dans le feuillage épineux du sapin, pour découvrir que les Wargs avaient envahi tout le terrain du bord de la falaise. Au pied de chaque sapin, au moins trois ou quatre loups attendaient en grognant et en montrant les dents.
Cela était désespérant: ils étaient complètement coincés.
Elle commençait à céder à la panique: les branches auxquelles elle se tenait commençaient à se couvrir de givre et des flocons commençaient à tournoyer dans les airs. Il fallait qu'elle se contrôle: elle ferma les yeux et s'efforça de respirer calmement, d'oublier la situation dans laquelle elle se trouvait.
Lorsqu'elle se fut quelque peu calmée, elle rouvrit les yeux et redécouvrit les Wargs toujours en train de hurler au dessous d'elle et de ses compagnons.
Elle chercha alors Gandalf des yeux, pour voir s'il avait une idée en tête: car elle n'en avait aucune. Elle ne pouvait déclencher un blizzard car cela emporterait tous ses compagnons en même temps que les Orques, et ne pouvait créer de barrière de glace pour empêcher les Orques de passer car alors elle et ses amis seraient coincés sur le bord de cette falaise, ne pouvant qu'attendre que les Wargs finissent par arriver à passer par dessus le mur de glace.
Elle finit par voir Gandalf, perché dans un arbre proche, dans lequel se trouvaient également Thorin et Nori. Elsa regarda le magicien, le cœur battant, espérant qu'il trouve une solution.
Alors, à son grand désarroi, elle le vit tendre son bâton sur sa gauche, comme pour toucher une branche du sapin avec son extrémité.
La jeune femme plissa les yeux, et vit que sur la branche en question se trouvait un papillon aux ailes orangées, qui grimpa sur le bout du bâton lorsque celui-ci fut tout proche. Une fois l'insecte perché sur son bâton, Gandalf le ramena vers lui et l'approcha de sa bouche. Il plaça alors sa main gauche en paravent devant l'insecte, comme s'il ne voulait être entendu que de lui.
Elsa, les yeux écarquillés, vit alors le vieux magicien remuer les lèvres: il était en train de murmurer quelque chose au papillon.
Pendant un instant, la jeune femme se rappela ce jour il y avait maintenant longtemps où Gandalf et son ami Radagast avaient semblé écouter quelque chose que leur murmurait un phasme. Les magiciens avaient-ils le pouvoir de parler ainsi aux insectes? Ou même aux animaux?
Soudain, Gandalf retira sa main et le papillon s'envola au loin, ses ailes orangées dessinant comme une petite lueur d'espoir dans l'obscurité de la nuit, mais qui disparut bien vite.
Qu'est-ce que cela pouvait bien signifier? Où Gandalf avait-il envoyé ce papillon?
Mais Elsa n'eut guère le loisir de penser à cela: bientôt, d'autres grognements se firent entendre un peu plus loin. Elle tourna son regard dans cette direction et découvrit d'autres Wargs se tenant tous groupés un peu plus haut sur la pente, et surtout tous montés par des cavaliers Orques, leurs armes bien en mains.
Le cœur de la jeune femme se mit à battre: tout allait de plus en plus mal, et Gandalf n'avait trouvé aucune autre idée que de faire décoller un papillon.
Cependant, les Orques ne semblaient pas pressés de lancer leurs montures: ils demeuraient ainsi, groupés, regardant les compagnons dans les arbres avec des regards mauvais, mais semblant surtout attendre quelque chose. Ou quelqu'un.
Elsa eut à peine le temps de se demander ce qu'ils pouvaient bien attendre ainsi, que soudain ils s'écartèrent quelque peu, pour le laisser le passage à un dernier Warg.
La jeune femme fut un peu surprise en voyant la fourrure d'un blanc éclatant qu'arborait la créature: cela lui donnait un air presque mystique, mais surtout fantomatique, qui rendait encore plus effrayants ses yeux brillants dans la nuit.
Mais surtout, elle vit que le Warg était monté par un Orque lui aussi différent des autres: il avait une peau très pâle et semblait plus grand que ses congénères.
Elsa le regarda fixement quelques instants, découvrant ses oreilles pointues et tordues, sa carrure imposante, la grande masse d'arme qu'il tenait dans sa main, les grandes cicatrices parallèles qui marquaient son torse et son visage, comme des marques de griffure, et surtout, la grande tige de métal planté dans le moignon de son avant-bras gauche, apparemment pour le remplacer.
Ce n'était pas l'Orque le plus hideux qu'Elsa eut contemplé, mais il comptait tout de même parmi les plus effrayants: sa posture, son expression, ses yeux petits mais perçants et intelligents le rendait véritablement inquiétant.
Le Warg blanc porta ainsi son cavalier pâle un peu plus près des arbres, et monta sur un rocher qui se trouvait là, surplombant ainsi d'une certaine manière la scène qui lui faisait face.
Elsa tourna la tête vers Gloïn pour voir sa réaction, et lui découvrit une expression stupéfaite, atterrée et même horrifiée. Il regardait l'Orque pâle avec une bouche et des yeux grands ouverts, ces derniers exprimant tant la terreur que l'incrédulité.
La jeune femme se demanda ce qui pouvait bien l'étonner à ce point. Elle regarda alors dans les arbres autour d'elle pour essayer de découvrir les réactions de ses autres camarades, et vit alors Thorin dans l'arbre le plus proche.
Le roi des nains avait le même genre de réaction que Gloïn, mais cent fois pire.
Ses mains et ses jambes tremblaient, ses yeux étaient exorbités, il ne pouvait détacher le regard du grand Orque sur sa monture. Ses yeux exprimaient l'effarement, l'incrédulité, le désespoir mais aussi, la peur. Sa lèvre inférieure se mit à trembler, puis il finit par dire dans une souffle de voix:

"Azog!"

Elsa entendit cela: ce nom lui disait quelque chose, elle était sûre de l'avoir entendu récemment. Mais elle ne parvint pas à s'en rappeler immédiatement, trop en proie à la peur et la panique.
Elle se contenta de reporter son regard sur l'Orque pâle, apparemment nommé Azog, et apparemment connu de Thorin.
Celui-ci affichait un genre de sourire: un sourire méchant, satisfait, comme s'il avait attendu ce moment depuis très longtemps.
Il se pencha lentement sur son Warg blanc, qui grognait légèrement en montrant les dents, et commença à lui caresser doucement le poil avec sa main de fer.
Puis il se redressa, prenant toujours son temps, sachant que ses proies étaient totalement coincées, et inspira une grande bouffée d'air à l'aide de ses narines, comme s'il reniflait quelque chose.
Puis soudain, il prit la parole dans sa langue rocailleuse. Bien qu'Elsa ne comprit pas ses mots, voici ce qu'il dit:

"La sentez-vous? L'odeur de la peur, demanda-t-il à l'adresse de ses chasseurs derrière lui."

Ceux-ci lancèrent quelques ricanements qui glacèrent le sang de la jeune femme.
Puis Azog dirigea son regard droit vers Thorin, avant de poursuivre, toujours dans sa langue:

"Je me souviens que ton père empestait la peur; Thorin, fils de Thraïn."

Elsa tourna à nouveau son regard vers le chef de la compagnie, qui affichait une expression de douleur et de déni, comme s'il ne voulait pas croire à ce qu'il voyait.

"C'est impossible... murmura-t-il."

Elsa ne comprenait pas très bien ce qui poussait Thorin, Gloïn et quelques autres à être aussi atterrés, mais cela ne la rassurait guère.
Finalement, l'Orque pâle pointa le roi des nains avec son arme et lança à ses congénères:

"Celui-ci est à moi. Amenez-le moi, et tuez les autres!"

Bien qu'Elsa ne put comprendre ces paroles, elle en devina vite les grandes lignes car soudain, tous les cavaliers Orques et leurs montures s'élancèrent vers les sapins en poussant des hurlements terrifiants.
La jeune femme se cramponna plus fort aux branches, avant de voir les loups se jeter de tout leur poids contre les troncs des conifères.
Ils heurtèrent, griffèrent et mordirent même le bois, commençant à faire basculer les arbres. Elsa sentit alors son cœur tomber dans sa poitrine: les créatures allaient faire s'écrouler leurs perchoirs et alors ce serait la fin.
Bientôt, les Orques se mirent aussi à la tâche, assénant des coups de hache et d'épée sur les troncs trop peu épais pour résister.
L'arbre dans lequel se trouvaient Elsa et Gloïn s'inclina de plus en plus, avant de commencer à s'écrouler, provoquant des cris de panique chez le nain et la jeune femme.
Et il en allait de même pour tous les autres arbres: le premier s'étant écroulé ayant heurté un second, qui s'était à son tour écrouler avant d'aller lui aussi heurter dans sa chute un autre arbre, produisant un phénomène semblable à des dominos qui s'entrainent dans leur chute.
Chacun des occupants des arbres sautait alors dans le suivant, cherchant désespérément à gagner du temps avant de se retrouver au sol.
Mais bien vite, tous les arbres furent abattus, et tous les compagnons se retrouvèrent alors rassemblés dans le dernier qui tenait encore debout.
Il s'agissait de celui qui avait poussé juste sur le bord de la falaise, au bout du bras de terre et de roche.
Les seize membres de la compagnie furent ainsi réunis dans ce dernier sapin encore droit, qui leur offrait un dernier abri contre les monstres, avant que ceux-ci n'en viennent à bout. Elsa sentit des larmes monter à ses yeux: cette fois c'était la fin, elle ne voyait pas comment ils pourraient s'en sortir, à moins que Gandalf n'ait une nouvelle idée.
Et pour ne pas la rassurer, lorsqu'elle regardait au dessous d'elle, elle ne voyait plus que le vide immense et terrifiant du précipice juste au dessus duquel se dressait le sapin. Les nains semblaient tout aussi désespérés.
Les Orques, eux, approchaient du dernier refuge des compagnons, s'avançant un peu plus prudemment, réfléchissant à un moyen de faire tomber l'arbre sur le sol de la falaise et non pas dans le vide, afin de pouvoir amener Thorin à leur chef Azog.
Elsa sentait les branches sous ses mains se couvrir d'une couche de glace, quand soudain Gandalf sembla enfin avoir une idée.
Il décrocha une des nombreuses pommes de pin qui se trouvaient dans l'arbre, et l'approcha du bout de son bâton tout en murmurant quelque chose. Alors, un gerbe de flammes sembla surgir de nulle part et enflamma le fruit du sapin, qui se mit à brûler abondamment.
Le magicien lança alors la pomme de pin incandescente de toutes ses forces en direction des Orques. Celle-ci atterrit sur le sol juste devant eux, et à son contact, l'herbe et les brindilles s'enflammèrent presque instantanément, créant un mur de flammes qui fit reculer les créatures.
Elsa et les nains virent alors une lueur d'espoir renaître en eux: ce feu devait être magique puisqu'il était né d'un sortilège de Gandalf, et devait repousser les Orques et les Wargs.
Mais la barrière de feu n'était pas assez large: les créatures pouvaient encore la contourner.
Alors Gandalf arracha deux autres pommes de pin et indiqua à ses compagnons de faire de même. Chacun des membres arracha alors un fruit, attendant la suite.
Le vieil homme enflamma pareillement à la première les deux pommes qu'il tenait en main avant d'en lancer une au nain le plus proche de lui, à savoir Bombur. Celui-ci approcha sa propre pomme de pin de celle qui brûlait déjà, et elle ne tarda pas à s'enflammer elle aussi.
Il passa alors l'une des deux pommes à ses compagnons qui firent de même; et ainsi, bientôt, tous se retrouvèrent avec une pomme de pin incandescente en main.
Bien qu'Elsa se sentit peu rassurée, car elle n'avait jamais été très à l'aise avec le feu, elle se tint prête. Et d'un coup, tous les compagnons lancèrent leurs projectiles sur leurs assaillants.
Certaines des pommes atterrirent sur le sol, élargissant la barrière de feu qui bloqua complètement la passage aux Wargs, tandis que d'autres touchèrent directement la fourrure des créature qui s'enflamma aussitôt. Les Wargs touchés se mirent alors à bondir et à courir dans tous les sens en poussant des jappements de douleur et en échappant au contrôle de leurs cavaliers.
Les autres n'eurent d'autre choix que de reculer devant les flammes qui s'étendaient de plus en plus, commençant à consumer tous les sapins qui gisaient sur le sol.
Elsa et ses compagnons poussèrent alors des cris de victoire, contents et soulagés d'avoir repoussé les monstres.
Mais soudain, l'arbre dans lequel ils se trouvaient fut pris de quelques secousses, avant de commencer à s'incliner dangereusement au dessus de vide.
Tous les 'hourra' cessèrent alors, remplacés par des cris de frayeur. Elsa se cramponna du plus fort qu'elle put au tronc du conifère, qui continua de s'incliner, ne s'arrêtant qu'une fois son tronc presque à l'horizontale au dessus du vide.
Le poids des seize compagnons réunis dans ce même arbre devait être trop important pour lui, et l'avait entraîné dans cette chute qui, si elle se poursuivait, serait fatale à tous les camarades.
Elsa se sentit à nouveau désespérée: elle s'efforça de ne pas regarder l'immense vide au dessous d'elle, et de s'accrocher du plus fort qu'elle pouvait au tronc de l'arbre, usant de toute sa force physique pour ne pas lâcher prise, tandis que ses jambes pendaient dans le vide.
Ses compagnons en faisaient de même, s'agrippant de toutes leurs forces où ils pouvaient. Mais certains n'avaient pas pu trouver de prise suffisamment bonne.
La branche à laquelle s'agrippaient Ori et Dori était trop fine, et céda sous leur poids. Les deux nains auraient disparus dans le vide en poussant de longs cris si Gandalf ne leur avait pas tendu juste à temps son bâton auquel Dori s'agrippa, tandis qu'Ori s'accrocha aux pieds de son grand frère.
Ainsi Gandalf se retrouva-t-il dans une situation délicate, avec le poids de deux nains agrippés à son bâton. Ce poids fit d'ailleurs tomber encore un peu le sapin, dont le tronc surplombait à présent le vide de manière totalement horizontale.
Elsa avait l'impression de voir le monde tourner au ralenti: les forces et l'espoir l'abandonnaient peu à peu. Cette fois, tout semblait bien fini: même si les Orques ne parvenaient pas à les atteindre, ils finiraient par tomber dans le grand vide, pour terminer par un atterrissage qui serait leur dernier.
Elle releva la tête et regarda en direction de la falaise: les grandes flammes oranges brûlaient toujours, illuminant la nuit de leur lumière agressive.
La panique semblait s'être un peu calmée chez les Orques, qui se tenaient un peu en retrait, regardant les compagnons avec des airs féroces, n'osant toujours pas avancer à travers les flammes.
Mais soudain, Elsa vit dans la lumière des flammes Azog sur son Warg blanc, toujours monté sur le rocher, dominant ainsi la scène et s'élevant au dessus du feu.
Elle ressentit soudain un élan de colère monter en elle: c'était lui, cet Orque pâle, qui les avait mis dans cette situation. Elle et ses camarades s'apprêtaient à tomber dans une chute mortelle, et il se tenait là, droit, tranquillement assis sur le dos de sa monture.
Il fixait l'arbre dans lequel se tenaient les compagnons d'un air impassible, stoïque. Et, plus précisément, il semblait fixer Thorin.
Elsa tourna son regard vers ce dernier: lui aussi fixait le chef des Orques. Mais contrairement à ce dernier, le roi nain affichait une expression des plus marquées: l'effarement et l'incrédulité avaient laissé place à la colère et la haine sur son visage.
Il regardait Azog avec une expression des plus féroces, qu'Elsa ne lui avait encore jamais vu.
Mais que pouvait-il bien s'être passé entre l'Orque pâle et le roi d'Erebor pour qu'ils se haïssent à ce point?
Alors, soudain, au milieu de la nuit bleutée, éclairé par la lumière orange des flammes, Thorin se redressa lentement de sa position agrippée aux branches du sapin.
Bougeant prudemment et doucement pour ne pas faire s'écrouler l'arbre, il poussa sur ses jambes et tira sur ses bras afin de se mettre debout sur le tronc horizontale du conifère. Elsa eut du mal à comprendre: que faisait-il?
Elle le vit rester ainsi debout sans bouger quelques secondes, le temps de trouver son équilibre, se dressant droit et fier, puis se saisir de son légendaire bouclier de chêne et de son épée Orcrist, qu'il empoigna fermement dans sa main.
La jeune femme n'en crut pas ses yeux: il n'allait tout de même pas attaquer seul le grand Orque pâle?
Et pourtant, bientôt, Thorin commença à avancer doucement sur le tronc en direction de la falaise; avec un équilibre incroyable. Il semblait marcher tout simplement sur le sol, ne vacillant pas le moins du monde, comme s'il avait oublié le vide juste au dessous de lui, avec cette expression de terrible colère toujours présente sur son visage.
La jeune femme et les autres nains le regardèrent s'avancer vers la falaise, ne pouvant rien faire, trop occupés à s'agripper pour ne pas tomber dans le vide. Peu à peu, Thorin accéléra: il marcha d'abord un peu plus vite, puis encore plus vite, avant de faire de vraies grandes enjambées, puis de se mettre finalement à courir une fois qu'il se trouva sur la falaise.
Elsa le vit s'éloigner dans les flammes, son bouclier placé en défense et son épée levée dans les airs, brillant de son éclat bleuté et prête à s'abattre.
Il courait, courait en direction de l'Orque pâle, porté par une colère si puissante qu'elle le faisait oublier tout ce qu'il y avait autour de lui; à tel point qu'il ne semblait même pas sentir la chaleur des flammes.
Azog, quant à lui, restait immobile sur sa monture, regardant simplement Thorin arriver vers lui. Il affichait à présent un sourire mauvais, découvrant ses dents pointues.
Le cœur d'Elsa battait: qu'allait-il arriver à Thorin?
Soudain, lorsque le roi nain fut assez proche, l'Orque pâle donna un coup de talon sur le flanc de son Warg, qui poussa alors sur ses pattes arrière et s'élança dans un prodigieux saut.
Il décrivit un grand arc de cercle dans les airs, avant de commencer à retomber droit sur le roi nain. Celui-ci leva son bouclier en poussant un cri guerrier, mais cela ne le protégea pas.
L'énorme loup le plaqua au sol en atterrissant, l'écrasant de tout son poids, avant de continuer sa course jusqu'un peu plus loin, emporté par son élan.
Thorin s'étala de tout son long sur le sol, sonné par le choc.
Elsa sentit son cœur tomber davantage dans sa poitrine; et ses compagnons semblèrent avoir la même réaction. Ils regardaient leur roi, impuissants, voulant lui venir en aide sans le pouvoir.
Thorin parvint finalement à se relever difficilement, et à se retourner pour faire face à l'Orque pâle et à son Warg blanc qui fonçaient de nouveau droit sur lui.
La jeune femme eut juste le temps de voir sur le front de Thorin une longue trace de griffure saignante. Azog et sa monture couraient droit vers lui: Thorin leva à nouveau son épée, mais il ne fut pas assez rapide.
Avant qu'il n'eut pu l'abattre, Azog lui asséna un grand coup de masse en plein torse. Le roi poussa alors un cri étouffé et fut à nouveau projeté violemment au sol, face contre terre.
Elsa poussa un cri de désespoir, et sentit des larmes monter à ses yeux: voir Thorin, ce roi désespéré qui avait lancé une quête pour aider son peuple, être battu et blessé par cet Orque lui faisait mal au cœur.
Les nains semblaient tout aussi désespérés. Balin avait les larmes aux yeux:

"Non! cria-t-il en voyant Thorin projeté au sol."

Dwalin, lui, semblait plus que décidé à venir porter secours à son roi:

"Thorin! hurla-t-il."

Il tenta de se hisser sur le tronc de l'arbre pour aller rejoindre le souverain en détresse, mais la branche à laquelle il se tenait céda soudain sous son poids.
Il se raccrocha à cette dernière qui resta tout de même rattachée au tronc par quelques centimètres de bois et d'écorce. Le brave guerrier se retrouva suspendu au dessus du vide en poussant un cri de frayeur, s'agrippant comme il pouvait à une branche qui ne tenait plus que par quelques centimètres de bois.
Gandalf semblait paniqué: il voulait venir en aide à Thorin, mais il était toujours occupé à retenir Dori et Ori. L'aîné semblait d'ailleurs être à bout de force: il ne tiendrait sûrement plus longtemps avant de lâcher prise.
Mais les plus désespérés étaient sans doute Fili et Kili: ils regardaient leur oncle malmené par Azog, des larmes coulant sur leurs joues et l'appelant entre deux sanglots.
Elsa ne put plus contenir ses larmes elle non plus: elle devait faire quelque chose. Thorin était venu à son secours dans la mine des Gobelins, et elle se devait de lui rendre la pareille. Et elle se sentait horriblement inutile à rester ainsi suspendue comme un saucisson au dessus du vide.
Elle Regarda à nouveau Thorin toujours gisant au sol, mais s'étant place sur le flan, puisant dans ses dernières forces pour essayer de se relever.
Mais soudain, Azog arriva près de lui, et son Warg blanc baissa la tête pour saisir le roi nain dans sa gueule. Thorin poussa un long cri lorsque les grandes mâchoires de la créature, garnies de dents pointues, se refermèrent sur son torse et son ventre.
L'énorme loup releva alors la tête, portant le souverain dans sa gueule comme une vulgaire proie qu'il s'apprêtait à dévorer, tandis que l'Orque pâle regardait les nains avec un sourire diabolique, leur montrant ce qu'il faisait de leur roi.
Mais soudain Thorin, dont le bras portant l'épée pendait hors de la mâchoire du monstre, leva son arme et en asséna un grand coup sur le museau de la créature blanche.
Celle-ci poussa alors un affreux jappement, avant de lancer sa tête sur le côté tout en rouvrant ses mâchoires, envoyant le roi des nains voler dans les airs avant de ratterrir lourdement sur un rocher.
Elsa eut presque mal pour lui en imaginant le choc qu'avait du subir son dos à ce moment là. Thorin poussa d'ailleurs un autre cri étouffé, tandis que son épée lui échappa de la main, atterrissant un peu plus loin sur le sol.
Le Warg blanc portait à présent une terrible marque sanglante sur le museau, à l'endroit où Thorin l'avait frappé de son épée.
Azog, paraissait furieux: il mit quelques instants à calmer sa monture, avant de lancer un regard noir au souverain nain. Il se pencha alors vers l'un des ses congénères et lui ordonna dans la langue Orque:

"Apporte moi la tête du nain."

Ce dernier eut alors un sourire mauvais, puis descendit de sa monture. Il avait une peau foncée et était vêtu de cuir, ses épaules protégées en plus par plusieurs couches d'écorce et de bois.
Il dégaina alors une longue épée à la lame noire, avant de se diriger vers le corps étendu de Thorin.
Elsa, paniqué, se mit alors à tirer de toutes ses forces sur ses bras, avant de s'agripper d'une main directement au tronc et de tenter de passer une jambe par dessus celui-ci.
Il fallait qu'elle se lève, qu'elle accoure auprès de Thorin, qu'elle agisse. Mais soudain, avant qu'elle n'ait pu se hisser sur le tronc, elle entendit un petit bruit métallique derrière elle: le bruit d'une lame que l'on retire de son fourreau.
Elle tourna la tête, et découvrit avec stupeur Bilbon Sacquet debout sur le tronc du sapin, tenant sa petite épée bien main. Celle-ci brillait aussi d'une lumière bleue.
Le hobbit regarda l'Orque s'approcher de Thorin toujours étendu au sol, avant de placer sa lame juste sur le cou de celui-ci. Le roi nain, voyant la créature penchée au dessus de lui avec un sourire narquois et sentant le métal froid de la lame sur son, tenta désespérément d'attraper son épée sur le sol; mais celle-ci était trop loin, il ne pouvait l'atteindre.
Alors, voyant qu'il n'y avait plus rien à faire, il poussa un soupir et ferma les yeux, attendant que la lame noire ne vienne lui trancher le cou.
Mais soudain, le hobbit prit une grande inspiration et, sous les regards stupéfaits de ses compagnons, s'élança en courant sur le tronc en direction de la falaise. Il courut, courut sans s'arrêter, avant de s'avancer lui aussi droit dans les flammes.
Aucun des Orques le remarqua, tant il était petit et silencieux, et surtout tant ils étaient occupés à regarder Thorin s'apprêter à être décapité.
L'Orque leva alors sa lame dans les airs, prêt à l'abattre, mais juste avant qu'il ne puisse le faire, Bilbon se jeta sur lui de toutes ses forces et l'envoya s'étaler sur le sol.
Elsa n'en croyait pas ses yeux: Bilbon, le petit Bilbon Sacquet qui avait toujours eu si peur de tout venait de s'élancer sans hésiter au secours de Thorin, prêt à affronter des Orques.
D'ailleurs, lorsque celui qu'il venait d'envoyer au sol redressa la tête, tentant d'étrangler le hobbit, M. Sacquet se défendit ardemment, assénant de violents coups de poings à la créature.
Lorsque celle-ci fut si sonnée qu'elle arrêta de se débattre, Bilbon empoigna fermement sa petite épée et l'enfonça profondément dans la poitrine de l'Orque qui poussa alors un long cri avant que sa tête ne s'étale au sol.
Il était mort: c'était Bilbon Sacquet qui venait de tuer un Orque.
Azog poussa un cri de rage en voyant la vie s'échapper du corps de son chasseur.
Bilbon, lui, s'empressa de se remettre sur pieds et de reprendre en main sa petite épée, dont la lame brillante était à présent couverte de sang noir.
Le hobbit alla se placer devant le corps de Thorin et pointa son arme vers l'Orque pâle, tentant désespérément de défendre le roi sous la Montagne, de le sauver des griffes des Orques pour lui permettre de poursuivre sa quête, et aussi pour le remercier de lui avoir sauvé la nuit dernière après l'épisode des géants de pierre.
Elsa vit que Bilbon s'efforçait de paraître sûr de lui et de se tenir droit, malgré la terreur évidente qu'il éprouvait face au Warg menaçant qui lui montrait les dents en grognant.
Azog regarda quelques instants le petit être qui se tenait face à lui, déboussolé, puis se mit soudain à rire, d'un rire méchant, moqueur; tandis qu'autour de lui, ses chasseurs et leurs montures se rapprochaient du hobbit en grognant, l'encerclant pour l'empêcher de fuir.
La jeune femme ne tenait plus en place: il fallait qu'elle intervienne, qu'elle sauve la vie de pauvre Bilbon qui n'avait aucune chance seul face à tous ces monstres.
Alors, puisant dans ses ressources les plus enfouies, elle se hissa sur le tronc de l'arbre, restant d'abord accroupie le temps de trouver son équilibre.
Puis, prenant une grande inspiration, tentant d'oublier le vide au dessous d'elle, elle se dressa soudain sur ses jambes, faisant tomber encore un peu plus le sapin, et s'élança immédiatement vers la falaise.
Elle courut, courut, passant outre la terreur qu'elle éprouvait à l'idée de passer dans les flammes et de faire face à tous ces Orques.
Le temps sembla soudain passer au ralenti: la jeune femme repéra d'abor derrière les flammes le hobbit qui se tenait toujours debout devant le corps de Thorin. Puis soudain, elle vit Azog donner un nouveau coup de talon sur le flan de son Warg, qui s'élança aussitôt droit sur M. Sacquet, la gueule grande ouverte. La jeune femme poussa alors un cri désespéré:

"Non!"

Elle tendit la main devant elle comme si elle espérait pouvoir atteindre Bilbon, et presque malgré elle, son pouvoir se manifesta alors et le Warg blanc fut bientôt stoppé net dans sa course.
Ses pattes furent emprisonnées dans d'épais glaçons qui avaient jailli du sol. La créature poussa un petit jappement de surprise, tandis que son cavalier pâle, toujours porté par l'élan de la course, bascula en avant et s'étala de tout son long sur le sol, poussant un petit cri de douleur.
La jeune femme se précipita alors auprès du hobbit et du roi nain. M. Sacquet fut grandement surpris de voir son amie arriver ainsi.

"Elsa! s'exclama-t-il."

Celle-ci s'agenouilla devant lui et plaça sa main sur sa joue:

"Est-ce que tout va bien? demanda-t-elle en regardant si Bilbon n'était pas blessé."

Mais elle finit par voir que tout allait bien, et tourna alors rapidement son regard vers Thorin: celui-ci semblait épuisé.
Il lança un regard plus ou moins vide à la jeune femme, avant de fermer les yeux pour ne plus les rouvrir. Elsa se sentit alors pire qu'horrifiée.

"Thorin! hurla-t-elle."

Mais soudain, un grognement se fit entendre derrière elle: elle se tourna et vit un des Warg foncer droit sur elle et M. Sacquet.
Aussitôt, elle se jeta au sol, entraînant le hobbit à faire de même. A peine fut elle à terre qu'elle entendit les mâchoires de la créature se refermer au dessus d'elle, juste à l'endroit ou se trouvait son torse quelques secondes plus tôt.
Le monstre, emporté par son élan, continua sa course avant de s'arrêter un peu plus loin. La jeune femme se redressa alors, se mettant sur ses genoux et aidant Bilbon à faire de même.
Elle regarda alors autour d'elle et vit tous les autres Wargs s'avancer vers eux en grognant, tandis qu'Azog se relevait en la fixant de ses yeux perçants.
L'Orque pâle se remit enfin sur ses pieds, et commença à s'avancer vers elle. La jeune femme, voyant qu'elle était totalement encerclée, sentit ses forces l'abandonner. Elle s'était déjà battue de toutes ses forces contre les Gobelins dans la mine, et venait d'user à nouveau de sa force et de sa volonté pour s'agripper au tronc de l'arbre et à se hisser dessus.
Et à présent, elle se retrouvait piégée entre les monstres et les flammes, après avoir vu avec horreur Thorin mourir devant elle.
Ne se sentant plus la force de lutter, elle se contenta de serrer Bilbon contre elle, l'entourant de ses bras comme pour le protéger, et ferma les yeux, attendant la mort.
Mais la mort ne vint pas.
Au lieu de cela, elle sentit soudain qu'on lui prenait plutôt délicatement la main. Elle rouvrit les yeux, interloquée, et vit une main pâle, au poignet entouré d'un bandeau de cuir, et aux doigts presque griffus attraper la sienne.
Elle leva alors la tête et vit, à son plus grand désarroi, Azog lui-même penché sur elle. L'Orque pâle lui avait doucement saisi la main, et lui tira alors le bras, l'aidant à se relever.
La jeune femme, complètement déboussolée, se laissa faire, sans résister. Le chef des Orques l'aida donc à se relever, et lorsque ce fut fait lui fit face.
Elsa put enfin constater quelle taille il faisait réellement: il était un petit peu plus grand qu'elle, donc à peu près aussi grand que Gandalf.
Il la dévisagea quelques instants, puis lui adressa soudain un sourire.
Elsa n'osa pas bouger: que signifiait tout cela? A quoi jouait l'Orque pâle?
Finalement, celui ci prit la parole, et s'adressa à Elsa dans sa langue.
La jeune femme frissonna quelque peu en entendant ce langage d'aussi prêt, et resta déboussolée, n'ayant pas compris un mot de ce que lui avait dit Azog.
Mais alors, un autre Orque s'avança sur son Warg et s'adressa à elle dans la langue qu'elle comprenait:

"Salut à toi, jeune femelle. Je suis Gûruk, et te traduirai ce soir les mots du maître Azog. Il vient de te saluer et te demande si tu es bel et bien celle qui contrôle les forces de l'hiver."

Elsa se sentit trembler sur ses jambes: mais que se passait-il?
Finalement, voyant que les regards de tous les Orques étaient braqués sur elle, elle décida de répondre et fit "oui" de la tête, trop interloquée pour parvenir à remuer les lèvres.
Le sourire de l'Orque pâle s'élargit alors, tout comme celui de son traducteur. Le chef de la troupe parla à nouveau dans sa langue.

"Azog de te demande ton nom, esprit de l'hiver, expliqua Gûruk."

La jeune femme commença à se ressaisir: elle se faisait à l'idée que les Orques, les ennemis jurés de ses amis les nains, les créatures qui les avaient poursuivi férocement depuis tout ce temps, était à présent en train de lui parler comme à une amie.
Elle se demanda un instant si elle devait répondre à leur sollicitation, mais finit par résoudra que cela valait toujours mieux que d'engager une bataille, et que si cela pouvait faire gagner du temps à ses compagnons pour se sortir de cette situation, il valait mieux aller dans cette direction.
Elle s'efforça alors de se ressaisir, et répondit à la question.

"Elsa, dit-elle. Je m'appelle Elsa."

Azog parut alors content. Puis il prit à nouveau la parole, et parla assez longuement sans qu'Elsa ne comprenne ce qu'il disait.
Lorsqu'il eut terminé, Gûruk s'avança un peu plus et traduisit ses paroles.

"Le maître Azog admire le pouvoir que tu possèdes Elsa; et il parle au nom de nous tous ici, déclara-t-il en désignant tous les autres Orques autour de lui. Tu es un être spécial et unique en ce monde: personne d'autre ne possède cette capacité. Ce pouvoir qui est le tien est puissant, mystérieux et beau; ce qui fait de toi quelqu'un de supérieur. Pourquoi voyages-tu avec ces sales nains? Tu vaux bien plus qu'eux et mérites tellement mieux."

Elsa ne répondit rien: elle resta impassible. Cela lui rappela quelque peu les paroles du roi Gobelin plus tôt dans la journée.
Elle se demanda pourquoi toutes ces créatures semblait vouloir la faire détester les nains.
Mais soudain, Gûruk ajouta, sans qu'Elsa s'y soit attendu le moins du monde:

"C'est pourquoi Azog te propose de te joindre à nous."

_________________
Flowers with their names forgotten
Trampled into dust they're fallen,
Birds with broken wings are crying:
Wind can never take them flying.
Scream and cry but none will hear you,
Plead and beg but none will help you.
You no longer live as cattle:
Will you rise and join the battle?
Pigs will sneer at the steadfast
As we climb o'er the dead, keep advancing ahead!
Live your life in peace like you're just a sheep
But wolves will never lose their freedom.
Channel the anger swelling inside you,
Fighting the boundary 'till you break through.
Deep in your soul there's no hesitation
So make yourself the one - the Hunter!
Hungry to kill, you'll never forget this.
Piercing the sky with scarlet vengeance,
Bloody the bow and arrow in crimson,
Rally the hunters to war.
Lhysender
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Au-delà des montagnes enneigées... (Tome 1) (fanfiction finie) - Page 7 Empty Re: Au-delà des montagnes enneigées... (Tome 1) (fanfiction finie)

Ven 24 Avr 2015, 15:15
Après avoir rattrapé mon retard, j'attendais avec impatience la suite. C'est très bien écrit, comme d'habitude, et on retrouve bien la scène du livre, bref, c'est très bien retranscrit.

Je retiens surtout deux choses:
-Oh mon dieu, tu as déjà tué Thorin affraid
(Oui je pourrais sortir la vanne avec Kenny, mais non, je ne le ferais pas ^^.)

-Oh mon dieu, Azog demande à Elsa de rejoindre les rangs des orques...Elsa va finir avec Azog ?! affraid

*non Lhys, cette hypothèse tient pas du tout debout*

Ah bah ça me rassure, je me disais aussi.

Bref, vivement la seconde partie Smile .

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M.Baggins
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Au-delà des montagnes enneigées... (Tome 1) (fanfiction finie) - Page 7 Empty Re: Au-delà des montagnes enneigées... (Tome 1) (fanfiction finie)

Ven 24 Avr 2015, 15:31
Chapitre 13 (partie 2):

Elsa eut soudain l'impression que le monde basculait autour d'elle: avait-elle bien entendu? Sa vision se brouilla quelques instants, avant de redevenir normale.
Elle vit alors l'Orque pâle et son traducteur lui sourire; mais ces sourires lui firent plus froid dans le dos qu'autre chose. Cela était tellement inattendu...
Voyant que la jeune femme semblait complètement perdue, Azog prit à nouveau la parole. Une fois son discours terminé, Gûruk traduisit:

"Considère bien cela, jeune enchanteresse. Nous admirons tous ce dont tu es capable, et tu es la bienvenue parmi nous. Représente-toi bien tout ce que cela voudrait dire pour toi si tu nous rejoignais: tu serais libre. Libre d'utiliser tes pouvoirs quand bon te semble. Tu parcourrais les plaines et les collines avec nous, sans craindre les ennemis et sans avoir à te cacher. Tu pourrais te servir de ta magie pour assister le maître Azog et tous ses chasseurs: tu mettrais tes pouvoirs en relation avec les plans des Orques, et tu découvrirais alors ce qu'est le vrai pouvoir, la puissance. Tu n'imagines pas toutes les choses que nous pourrions accomplir ensemble... Si seulement tu renonçais à ces sales nains."

Elsa, tout d'abord prise au dépourvu, se sentit soudain, presque malgré elle, en train de réfléchir à la proposition.
Jamais, ô grand jamais elle n'aurait pensé que cela lui arriverait un jour, mais elle se surprit à s'imaginer en compagnie des chasseurs Orques, découvrant le grand monde, seule maîtresse de ses pouvoirs sans avoir à les cacher pour épargner qui que ce soit.
Et elle se dégouta elle-même d'oser penser cela: elle ne pouvait pas, elle n'avait pas le droit d'abandonner les nains, ses amis, pour rejoindre leurs pires ennemis.
Et pourtant... Pourtant la proposition était bel et bien réelle, et Elsa ne pouvait s'empêcher de la retourner dans sa tête. Voyant que la situation n'avançait pas, Azog prit à nouveau la parole avant d'être traduit par son sbire:

"Réfléchis bien, dit Gûruk, si tu acceptes tu accèderas à tous les privilèges que nous t'avonc énoncés. Et en plus, la vie de ton petit ami sera épargnée."

Elsa se demanda une seconde de quoi il parlait, mais elle remarqua qu'il regardait quelque chose derrière elle. Elle tourna alors la tête et sentit ses entrailles se remplir de plomb lorsqu'elle vit Bilbon qui était retenu prisonnier par un Orque.
Ce dernier retenait le petit hobbit d'un bras et de l'autre, lui plaçait une dague sur la gorge. Elsa voyait son ami affiché un air paniqué, respirer bruyamment et frénétiquement, alors que quelques larmes avaient coulé sur ses joues.
Elle n'osa pas bouger, elle n'osait plus rien faire. Elle savait qu'au moindre mouvement, M. Sacquet serait égorgé comme une pauvre bête. Elle tenta de se maîtriser, voyant que des flocons tournoyaient dans les airs autour d'elle. Les Orques semblèrent d'ailleurs étonnés et charmés par le phénomène.
Elsa se retourna vers Azog et son traducteur, qui affichaient toujours leurs sourire inquiétants. Après qu'Azog eut parlé une nouvelle fois, Gûruk traduisit:

"Ne serait-il pas dommage qu'il meurt ici, ce soir? Au milieu des flammes, perdu, loin de chez lui. Il suffit que tu acceptes de te joindre à nous pour qu'il soit libéré."

Azog fit alors signe à l'Orque qui retenait Bilbon de l'amener à côté de la jeune femme.
Celle-ci, sans oser bouger, vit la créature amener le hobbit en face du grand Orque pâle. Celui-ci le dévisagea une seconde, avant de lui parler dans son langage effrayant.

"Comment t'appelles-tu, petit être? traduisit alors Gûruk en s'avançant vers M. Sacquet."

Celui-ci leva les yeux vers Elsa, avant de les porter sur le grand Orque pâle, les jambes tremblantes, les larmes aux yeux.
La jeune femme était au bord de pleurer elle aussi: elle voulait l'aider, assommer la créature qui le retenait et lui dire de fuir, de prendre Thorin avec lui et de partir aussi loin qu'il le pouvait. Mais la dague avait déjà fait un peu saigné la gorge du hobbit, et si Elsa bougeait, il serait mort en une fraction de seconde.
Elle serra alors les poings et les dents, tentant de contenir son pouvoir qui se faisait de plus en plus fort en elle.
Finalement, M. Sacquet balbutia:

"Bilbon. Bilbon Sacquet.
-Comprends-tu Elsa? demanda alors Gûruk en reportant son regard sur la jeune femme. Deviens notre alliée et ce cher Bilbon Sacquet sera épargné: il sera libre et pourra revoir son maison, où il vivra sa vie paisible et en sécurité, te remerciant éternellement d'avoir été raisonnable et lucide en nous rejoignant."

Elsa regarda Azog, Gûruk, puis tous les autres Orques autour d'elle. Tous la fixaient, et la jeune femme crut lire ce qu'elle interpréta comme une lueur d'espoir dans leurs yeux. Cette situation était si bouleversante...
Azog dit à nouveau quelque chose en faisant signe à quelqu'un ou quelque chose d'approcher.

"Tu seras parfaitement intégrée à notre communauté, expliqua le traducteur. Nous partagerons avec toi tout ce que nous possédons: tu auras bien sûr un Warg que tu monteras, et qui sera ton plus fidèle compagnon."

Elsa vit alors un Warg, sans aucun Orque sur le dos, sortir de la foule de tous les autres monstres et s'approcher d'elle, ses yeux brillant d'une lueur jaunâtre.
Elsa se sentit soudain apeurée: elle recula de quelques pas, voyant la bête approcher de plus en plus près. Mais lorsque celle-ci fut tout près, au lieu de se jeter sur la jeune femme comme sur une proie, elle prit un air doux et docile, et lui lécha affectueusement la main.
Bien qu'Elsa fut peu ragoutée par cela, elle fut très surprise de cette réaction, avant de faire le lien avec ce que venait de lui dire Gûruk, et de comprendre que c'était à ce Warg qu'Azog avait demandé d'approcher. Les Orques lui offrait ce loup: ce serait sa monture, son compagnon, l'animal dont elle s'occuperait et qui l'emmènerait partout.
Elle prit le temps de considérer la créature de plus près: elle était très grande. Elle mesurait au moins un mètre cinquante au garrot, ses pattes étaient fortes et vigoureuses, son dos semblait bien assez solide pour supporter le poids de la jeune femme.
Le Warg s'approcha encore davantage et frotta sa tête au buste d'Elsa, comme un chien qui demande des caresses. La jeune femme, machinalement, répondit à cette demande en caressa doucement la tête du monstre: sa fourrure était un peu piquante mais douce et souple.
Elle n'en revenait pas: elle était en train de caresser comme un bon gros chien affectueux l'un de ces mêmes monstres qui avaient tenté de la tuer plusieurs fois par le passé. Elle se surprit à nouveau à s'imaginer sur le dos de cette puissante créature, parcourant les plaines au galop en sentant l'air lui caresser le visage, en compagnie des autres Orques et de leurs montures, courant toujours tout droit vers l'horizon.
Elle s'en voulut terriblement de penser que cela serait sûrement très plaisant à essayer. Elle commençait à envisager une réponse, mais quelle devait elle être? Que se passerait-il si elle refusait? Et si elle acceptait, qu'arriverait-il aux nains? A Thorin?

"Si j'accepte, demanda-t-elle alors à l'adresse de Gûruk, qu'adviendra-t-il de mes autres compagnons? Qu'adviendra-t-il de Thorin?"

Gûruk sembla alors assez mécontent, mais il s'adressa tout de même à son maître, lui traduisant la question de la jeune femme. Azog poussa alors un grognement, et s'avança alors vers elle. Elsa se recroquevilla quelque peu, craignant que le grand Orque ne l'agresse soudain, mais il n'en fit rien. Il passa son bras droit autour des épaules de la jeune femme, comme il l'aurait fait avec un ami, et leva son moignon dans lequel était planté la grande tige de métal pour le mettre bien en évidence.
Il parla à nouveau, avant que Gûruk ne traduise ses paroles:

"Pourquoi tiens-tu tant à ce nain? Le vois-tu comme un héros? Comme un modèle à suivre? Je crois que tu ne connais que bien peu les Nains. Vois-tu cela?"

Il désigna le "bras métallique" de l'Orque pâle.

"Eh bien, Azog le doit à Thorin Ecu de chêne. Une douloureuse cicatrice d'une vieille bataille contre ce vaut rien."

Elsa frissonna légèrement en voyant de près le métal planté directement dans la chair. Elle analysa ce qu'elle venait d'entendre: le chef des Orques devait donc cette blessure à Thorin?
Quand soudain, une connexion se fit dans son cerveau, lorsqu'elle se rappela de ce que lui avaient raconté Balin et Dwalin à Fondcombe. Elle regarda alors Azog droit dans les yeux avant de demander:

"C'est donc vous que Thorin a affronté lors de la bataille près des portes de la Moria?"

Gûruk traduisit cela à son maître, qui afficha un sourire peu rassurant avant d'acquiescer. Puis, comme il avait toujours son bras autour des épaules d'Elsa, il l'amena en face de tous ses chasseurs, avant de les désigner de son bras de fer et de déclarer à nouveau quelque chose.

"Tous ces Orques ici présents sont prêts à se trouver sous ton commandement, traduisit alors Gûruk en s'avançant à côté d'eux. Tu les dirigerais aux côtés du maître Azog, tu serais leur chef et aurait le contrôle sur des légions entières. Oui, tous ici nous inclinons devant toi."

Alors Gûruk et tous les autres descendirent de leurs montures et posèrent genoux en terre, avant d'incliner la tête devant Elsa. Celle-ci resta un instant bouche bée: elle avait encore du mal à y croire.
Tous ces Orques s'inclinaient devant elle, et étaient prêts à la considérer comme leur reine. Elle s'imagina alors reine. Reine des Orques, reine puissante, reine n'ayant pas besoin de se cacher, ni de dissimuler ses pouvoirs, reine pouvant les utiliser quand bon lui semblait...
La première fois qu'elle avait entendu cette proposition, il n'était même pas question pour elle d'y réfléchir. Mais à présent, elle ne pouvait s'empêcher de considérer quelque peu la chose: si elle acceptait, Bilbon serait sain et sauf, et elle aurait une chance d'accéder à tout ce qu'Azog lui avait promis.
Mais elle n'oubliait pas ses compagnons qui étaient toujours là-bas, en train de s'agripper à l'arbre pour ne pas tomber dans le vide, à Thorin qui gisait, inerte, sur le sol, par la faute de cet Orque pâle.
Elle ne savait vraiment que faire: elle se sentait impuissante, et cela la blessa profondément.
Elle se dit qu'il était peut-être temps de montrer son courage, de geler tous les Orques d'un coup et d'empaler les Wargs avant de s'enfuir. Mais elle savait que si elle bougeait, Bilbon serait aussitôt égorgé; tandis que si elle acceptait la proposition des Orques, il serait relâché.
Alors soudain, les mots que Gandalf avaient prononcé il y avait maintenant longtemps de cela résonnèrent à nouveau dans sa tête.

Le vrai courage n'est pas de savoir quand supprimer une vie, mais quand en épargner une.

A l'époque, cela lui avait paru un peu abstrait, mais à présent, cela se prêtait parfaitement à la situation. La vraie manière d'être courageuse en cet instant serait-elle de choisir de ne pas tuer les Orques et d'accepter leur proposition, afin d'épargner M. Sacquet?
Peut-être Elsa pourrait elle faire semblant d'accepter de se joindre à eux pour sauver au moins la vie du hobbit, et une fois qu'elle le saurait en sécurité, se débarrasser des monstres et s'enfuir. Elle hésitait, n'osant rien répondre, sachant que les conséquences de la décision qu'elle prendrait étaient trop grave pour être prises à la légère.

Les nains, toujours agrippés au tronc du sapin, avaient regardé toute la scène en murmurant, se demandant ce qu'Azog pouvait bien vouloir à Elsa.
Mais Lorsqu'ils avaient commencé à comprendre, ils avaient crié, appelé leur amie pour l'empêcher de faire l'énorme bêtise d'accepter la proposition des monstres. Mais Elsa était trop loin pour pouvoir les entendre. Ils étaient découragés, désespérés: l'arbre ne tarderait pas à tomber dans le vide et c'en serait fini d'eux et de leur quête.
Gandalf, toujours occupé à retenir Dori et Ori, commençait à se décourager lui aussi. Il attendait quelque chose depuis un moment, mais cette chose ne semblait pas arriver. Il plaçait tous ses espoirs là-dessus, mais rien ne semblait se produire.
Il se sentait fatigué et esquinté: ses bras commençaient à lui faire mal à force de retenir les deux frères avec son bâton, ce qui l'empêchait en plus de venir en aide à ses autres compagnons. La situation était vraiment des pires: jamais il n'aurait imaginé que les choses auraient pu tourner aussi mal.
Il était sur le point d'abandonner, quand soudain, enfin, réapparaissant dans le sombre ciel de la nuit, une paire de petites ailes orangées battant rapidement s'approcha de lui et revint se poser sur une branche de l'arbre.
Gandalf se sentit alors soudain beaucoup plus léger: enfin, son messager était revenu. Le vent allait tourner en leur faveur; alors il leva les yeux vers le ciel, attendant que le miracle se produise.

Elsa respirait frénétiquement, regardant autour d'elle, voyant qu'Azog commençait à s'impatienter. Même si cela lui faisait mal au cœur, elle était sur le point d'admettre que la meilleure solution serait peut-être d'accepter l'offre dans un premier temps.
Elle jeta un coup d'œil embué de larmes à Thorin, toujours étalé sur le sol, puis à Bilbon, la lame toujours placée sur sa gorge. Puis elle regarda également tous les nains toujours perchés dans l'arbre au dessus du vide: que leur arriverait-il si elle rejoignait les Orques? Pourquoi, pourquoi devait-elle être confrontée à ce terrible choix?
Elle se sentit débordée par toutes ses pensées et ses émotions, et eut l'impression que ses jambes ne parviendraient plus à la porter, quand soudain une chose arriva.
Elsa entendit l'air siffler au dessus d'elle, puis sentit un grand courant d'air lui faire voler les cheveux, tandis qu'une grande ombre passa à grande vitesse au dessus d'elle et des Orques, faisant vaciller les flammes.
Azog sursauta tout autant qu'elle lorsque cela se produisit: elle le vit lever les yeux vers le ciel, une expression déroutée et inquiète sur le visage.
Gûruk et tous les autres Orques en firent de même. Soudain, le cœur de la jeune femme se mit à battre encore plus frénétiquement lorsqu'elle entendit un long cri aigu déchirer la nuit. Que se passait-il? Que signifiait cela?
Bientôt, une nouvelle ombre passa au dessus d'eux, puis une autre, produisant toujours ces grands courants d'air. Les Orques semblaient de plus en plus apeurés, et Azog tournait la tête de tous côtés.
Elsa, elle, leva les yeux et fixa le ciel au dessus d'elle: alors, au bout de quelques secondes, elle vit se dessiner dans la lueur de la Lune de nombreuses silhouettes noires qui fondaient droit sur eux. Elle resta figée un moment: c'étaient des créatures dotées de grandes ailes qui battaient lentement et gracieusement dans les airs.
Des anges? La fin était-elle venue, et ces créatures venaient-elles tous les chercher pour les emmener dans l'au-delà?
Mais bientôt, la première d'entre elle fondit directement sur la falaise et entra dans la lumière des flammes: alors Elsa vit sans doute l'une des créatures les plus incroyables qu'elle eut jamais imaginé. Il s'agissait en vérité d'un aigle, géant, immense, qui pouvait facilement attraper un humain dans ses serres.
Il arborait un magnifique plumage de couleur brune, presque dorée par endroits. Ses grandes ailes s'étendaient dans une envergure impressionnante, et fendaient l'air en faisant vaciller les flammes qui brûlaient toujours.
Alors qu'Elsa restait bouche bée, si impressionnée devant ce spectacle que ses jambes ne répondaient plus. Pourtant elle se sentit inquiète: quelles étaient les intentions des ces créatures? Représentaient-elles un danger pour elle et ses compagnons? Mais bien vite, le grand aigle écarta les doigts de ses serres, prêt à attraper sa proie, et saisit en un éclair plusieurs Orques et Wargs qui tentèrent de fuir mais ne furent pas assez rapides.
L'immense oiseau les tint fermement entre ses griffes et les souleva dans les airs avant de les amener au dessus du vide où il les lâcha tous d'un seul coup. Les monstres tombèrent alors du haut de la falaise en poussant des cris qui disparurent bientôt dans les tréfonds du ravin.
Elsa se sentit alors plus légère: ces aigles venaient donc pour les aider? Si c'était vrai c'était un véritable miracle. Les Orques et les Wargs qui restaient étaient totalement paniqués: ils couraient dans tous les sens, en poussant des cris terrifiés.
L'Orque qui retenait Bilbon prisonnier céda lui aussi à la panique et lâcha le hobbit, avant d'essayer de monter sur le dos d'un des loups monstrueux pour prendre la fuite. La jeune femme sentit son cœur s'alléger en voyant M. Sacquet tomber à genoux sur le sol, enfin libéré de la créature. Elle se précipita auprès de lui  et l'aida à se redresser en versant quelques larmes de soulagement.
Le hobbit, malgré sa légère blessure au cou, semblait être sain et sauf, bien qu'il affichât une expression effarée en regardant le ciel au dessus de lui. Elsa leva elle aussi les yeux: à présent les aigles étaient très nombreux, et tournoyaient au dessus du bord de la falaise, descendant régulièrement pour attaquer les Orques. Ils en attrapaient encore d'autres dans leurs serres, avant d'aller les jeter dans le vide.
L'un des oiseaux alla même jusqu'à attraper l'un des sapins qui flambait dans ses serres et à le soulever pour aller le jeter sur les créatures qui restaient: celles ci poussèrent des cris de douleur, brulées par les flammes et blessées par les branches.
Elsa ne put retenir un sourire: c'était un miracle. Tout semblait totalement perdu, et ces incroyables créatures avaient surgi d'entre les voiles noirs de la nuit pour leur porter secours.
Azog, lui, semblait aussi furieux que paniqué: il était assez agile pour échapper aux griffes des oiseaux géants, mais regardait ses congénères se faire décimer en poussant des cris de rage.
Il retourna auprès de son Warg blanc, qui était toujours prisonnier des glaçons mais ne tarderait pas à en sortir, car le feu magique de Gandalf avait réussi à faire fondre la glace et en viendrait bientôt à bout.
Ainsi, pendant quelques instants qui lui semblèrent très longs, tant la sensation de soulagement lui libérait l'esprit, Elsa resta auprès de Bilbon à regarder les grands aigles se débarrasser des Orques avec une efficacité impressionnante.
Puis soudain, quand il ne resta plus que quelques créatures courant en tout sens pour sauver leurs vies, les aigles se mirent à voler au dessus du sapin dans lequel se trouvaient toujours les nains et le magicien. Ceux-ci avaient également regarder la scène avec des yeux grands ouverts, effarés et émerveillés par ce qu'ils voyaient.
Seul Gandalf ne semblait pas surpris le moins du monde: il regardait les grands rapaces à l'œuvre avec un sourire aux lèvres, et une expression des plus soulagées sur le visage.
Mais, si les Orques avaient été mis hors d'état de nuire, il fallait faire vite: l'arbre ne tiendrait plus longtemps et était sur le point de tomber dans le vide. Mais heureusement, les aigles arrivèrent sur les compagnons et, sans que ceux-ci ne s'y soient préparés, commencèrent à les saisir eux aussi dans leurs serres. Les nains furent d'abord paniqués: les aigles avaient ils l'intention de les jeter eux aussi dans le vide?
Cette crainte fut presque confirmée lorsque Balin et Dwalin, les premiers à avoir été saisis par l'un des oiseaux, furent lâchés au dessus du vide et commencèrent à tomber, poussant des cris effrayés. Mais presque aussitôt, ils atterrirent sur quelque chose de doux: le dos d'un aigle qui était arrivé juste au bon moment pour les secourir.
L'oiseau poussa alors un cri et procéda à un changement de direction avant d'emporter les deux frères loin de la falaise. Et il en fut de même pour tous les nains dans l'arbre: ils furent saisis dans les serres des rapaces avant que celui-ci ne les déposé sur le dos d'un de ses semblables, qui à son tour les emmena au loin, tel un ange emportant les guerriers loin du champ de bataille vers un genre de paradis.
Gandalf, voyant que tout se déroulait comme il l'avait prévu, fit signe à Ori et Dori de lâcher son bâton: ceux-ci hésitèrent, mais finirent par obéir au magicien, leurs mains assaillis d'horribles crampes à force de s'agripper. Ils tombèrent alors pendant plusieurs secondes, avant d'être rattrapés par un oiseau providentiel.
Elsa et Bilbon regardèrent, soulagés une bonne fois pour toutes, leurs compagnons se faire emporter loin de cet endroit dangereux par les merveilleux oiseaux. Mais alors, l'un des aigles fondit droit sur un point non loin d'eux: Elsa tourna alors la tête, et vit le corps de Thorin, inerte, sans vie, sur le sol. Sa gorge se noua de nouveau à cette vision. L'aigle se dirigeait droit sur Thorin, s'apprêtant à le saisir dans ses serres.
Sur l'arbre au dessus du vide, se trouvaient encore quelques nains, dont Fili et Kili. Depuis un long moment, ils n'avaient pu contenir leur peine et leur chagrin: ils avaient vu leur oncle être battu à mort par l'Orque pâle, écrasé sur le sol par son Warg blanc...
De nombreuses larmes avaient coulé sur leurs joues tandis qu'ils criaient le nom de leur parent, impuissants. Et à présent, ils regardaient le grand aigle fondre droit sur le corps de Thorin, avant de le saisir délicatement dans ses serres, ainsi que son épée, et de le soulever dans les airs. Les deux jeunes frères regardèrent, le cœur serré, la gorge nouée, le grand oiseau soulever dans les airs leur oncle, inerte, immobile, inconscient, probablement mort, tel le vol de la mort emportant l'âme du légendaire guerrier dans l'autre monde.
Ils tentèrent de retenir leurs sanglots, en voyant l'aigle passer au dessus d'eux, tenant fermement le corps de Thorin Ecu de chêne dans ses serres. Ils eurent l'espoir de voir leur oncle se réveiller en sentant l'air lui souffler sur le visage, mais il n'en fut rien. Au lieu de cela, comme pour accroître leur désespoir, le bouclier de chêne de Thorin finit par se détacher de son bras et tomba avant de s'écraser sur le sol, comme pour symboliser la fin, la chute du guerrier au bouclier de chêne.
Mais les deux frères n'eurent guère le temps de se lamenter, car bien vite ils furent à leur tour saisis par un des oiseaux avant d'être lâchés sur le dos d'un autre, s'envolant au loin, suivant tous les autres rapaces qui portaient leurs camarades.
Ne restaient à présent plus que Gandalf dans l'arbre, ainsi que le hobbit et la jeune femme sur la falaise. Ces deux derniers virent soudain un aigle fondre sur eux et tendre ses serres dans leur direction.
Elsa fut un peu intimidée à l'idée d'être soulevée dans les airs si brutalement; et Bilbon sembla aussi bien peu rassuré.

"Non, non, non, non, non... murmura-t-il en fermant les yeux."

Mais à peine eut-il eu le temps de dire cela que les serres du rapace se refermèrent sur eux et les soulevèrent dans les airs. Elsa vit la terre s'éloigner rapidement au dessous d'elle, avant de voir le vide la remplacer. Bilbon s'agrippait de toutes ses forces aux vêtements de la jeune femme, tremblant de tous ses membres. Bientôt, l'aigle relâcha sa prise et la jeune femme se sentit soudain tomber, tomber dans le vide effrayant.
Elle ne put retenir un cri, avant de se sentir atterrir sur le dos d'un autre aigle. Elle s'assura alors que Bilbon était bien là, et se mit en position sur le dos du rapace. Elle se plaça sur le vent, Bilbon devant elle dans la même position.
Le grand oiseau les emporta alors au loin dans la nuit, suivant les autres aigles qui battaient de leurs grandes ailes sous la lueur de la Lune.
La jeune femme tourna la tête vers la falaise et vit Gandalf dans l'arbre: le magicien regardait ses compagnons s'éloigner. Elsa sentit alors son cœur se serrer: pourquoi le magicien restait-il dans l'arbre? Ne venait-il pas avec eux? S'était-il sacrifié pour les sauver?
La jeune femme se sentit soudain horrifiée lorsque le sapin termina de basculer et fut déraciné du bord de la falaise, avant de tomber dans le grand vide, entraînant le vieil homme dans sa chute. Mais aussitôt, un dernier aigle arriva et recueillit le magicien gris sur son dos, avant de s'envoler dans la nuit en suivant ses congénères.
Elsa se sentit enfin bien plus légère: tous étaient à présent tirés d'affaire. Elle jeta un dernier coup d'œil à la falaise qui brûlait toujours, à présent loin derrière elle, et vit une petit silhouette pâle montée sur une créature blanche qui hurlait de rage en déchirant le silence de la nuit.
Cette nuit là, Elsa eut l'impression que le temps s'était arrêté, et qu'elle était sortie du monde. Après s'être remise de toute la peine et la douleur qu'elle avait ressenti au cours de la journée, elle avait enfin réalisé ce qu'elle était en train de vivre.
Elle volait dans les airs, dans le ciel, très haut au dessus du sol et entre les sommets des Monts Brumeux, sur le dos d'un aigle géant qui lui avait porté secours comme un être divin sorti du voile céleste de la nuit.
Elle se tenait aux plumes de l'animal, sans trop serrer son étreinte pour éviter de lui faire mal: elle ne voulait pas causer de douleur à une si merveilleuse créature. Elle sentait le plumage doux et réconfortant sous doigts, comme un tapis de nuages rassurant sur lequel reposer sa tête fatiguée après tout ce qu'elle avait enduré. Elle voyait les grandes ailes de l'oiseau s'étendre de chaque côté et battre régulièrement pour permettre à la créature de garder son altitude.
De temps à autre, les aigles poussaient quelques cris aigus et puissants, comme s'ils communiquaient entre eux. Elsa mit un long moment avant de croire ce qui lui arrivait: si un jour quelqu'un lui avait dit qu'elle volerait ainsi sur le dos d'un aigle géant, elle se serait moqué de lui sans pouvoir s'arrêter. Mais cela était bel et bien le cas à présent.
Elle fendait la nuit bleutée, volant toujours droit vers l'horizon éclairé par la Lune argentée. Elle se régalait du calme et du silence qui semblaient si délicieux après tous les cris, les chocs d'armes et les crépitements de flammes qui avaient assailli ses tympans un peu plus tôt.
La falaise et la mine des Gobelins étaient à présent loin derrière elle, et aucun des monstres ne pouvait la rattraper à présent. Alors, enfin sereine, elle ferma les yeux et resta ainsi un long moment, à se délecter du vent frais qui soufflait sur son visage. Bilbon en faisait de même: lui aussi semblait s'être calmé et avoir pris confiance en l'animal qui le portait.
La compagnie vola ainsi toute la nuit durant sur les dos des aigles, survolant les Monts Brumeux qu'ils n'avaient plus besoin de traverser. Elsa vit ainsi la Lune tracer sa course dans le ciel, et les étoiles s'allumer puis s'éteindre progressivement les unes après les autres, tel des milliers de lanternes éclairant le chemin des voyageurs perdus.
Elle regarda maintes fois au dessous d'elle, et vit tout ce qui s'y trouvait, éclairé par la lumière de la Lune. Elle vit ainsi défiler maints paysages: parfois, la mer de brouillard recouvrait tous les sommets et les vallées des Monts Brumeux, l'empêchant de voir quoi que ce soit, mais parfois le brouillard disparaissait, lui permettant d'admirer des falaises, des pentes couvertes de sapins ondulant sous le vent, des vallées parcourues de cours argentés et de rivières miroitant sous l'éclat de l'astre de la nuit, tout en se frayant un chemin au milieu des puissants rochers et des champs de fleurs encore rescapées de la fin de l'été.
Elsa, en voyant tout cela, réalisa pour la première fois à quel point elle était petite, ainsi posée sur le dos de ce majestueux oiseau, et pourtant elle se sentait comme une déesse en cet instant: elle voyait tout cela de haut, planant au dessus de ce monde qui l'avait accueilli, chevauchant une créature des plus merveilleuses qui soit, sentant l'air des cieux lui caresser le visage et voyageant par une route que personne d'autre ne pouvait emprunter.
Toute sa vie elle s'était sentie brimée, avait toujours du se cacher et aurait souhaiter pouvoir être aussi normale que toutes les autres personnes; mais à présent elle se sentait au contraire incroyablement bien d'être dans une situation aussi singulière. Combien de rois, de princes et de seigneurs les plus puissants auraient donné tout ce qu'ils possédaient pour pouvoir être à sa place en cet instant?
Puis soudain, son cœur se serra: qu'aurait donné Anna pour pouvoir être avec elle en cet instant? Elsa connaissait assez sa petite sœur pour savoir qu'elle rêvait de sortir du palais d'Arendelle et de visiter le monde entier si cela était possible. Et elle savait que voler ainsi sur le dos de ces aigles aurait été l'un de ses plus grands rêves. Rêve qu'encore une fois elle n'était pas en mesure de lui offrir.
Quelques larmes coulèrent sur ses joues, avant que finalement la fatigue ne l'emporte et qu'elle ne s'endorme sur le dos du grand oiseau.
Lorsqu'elle se réveilla, le Soleil venait juste d'apparaître sur l'horizon. Sa lumière dorée, encore faible, éclairait le paysage au dessous des compagnons. Elsa se redressa quelque peu et vit que Bilbon s'était lui aussi endormi, sa tête reposant sur les douces plumes de leur sauveur.
La jeune femme afficha un petit sourire en voyant le hobbit ainsi endormi, une expression si paisible sur le visage. Elle le secoua doucement, tout en lui murmurant à l'oreille:

"Bilbon, réveillez-vous. Le Soleil est levé."

Le hobbit ouvrit alors lentement les yeux, avant de voir la jeune femme penché sur lui. Il lui adressa alors un sourire, avant de s'étirer et de se redresser à son tour.
Les deux amis regardèrent alors autour d'eux, pour voir que leurs compagnons semblaient eux aussi se réveiller d'une nuit de sommeil sur le dos des autres aigles. l'aigle sur lequel se tenait Gandalf se trouvait à présent en tête du groupe. Tout le monde semblait aller bien, quand soudain Elsa remarqua Fili et Kili regardant tous les deux un même point, avec des yeux rouges et humides: ils avaient apparemment beaucoup pleuré.
La jeune femme se demanda un instant ce qui les mettait dans cet état, lorsqu'elle vit soudain ce qu'ils regardaient: plus loin devant eux, dans les serres d'un des grands aigles, se trouvait Thorin, toujours inconscient et inerte, ne donnant aucun signe de vie. Elsa sentit à nouveau sa gorge se nouer: Thorin ne s'était pas réveillé depuis tout ce temps.
Elle ne voulait pas y croire, mais quelle autre explication pouvait-il y avoir que sa mort? Mais cette pensée était trop douloureuse pour Elsa: il ne pouvait pas être mort, ça ne pouvait pas être vrai. Il avait mené tous ses compagnons jusqu'ici avec l'espoir de les amener encore plus loin jusqu'à leur foyer, et il nourrissait tant d'espoir en se lançant dans cette quête. Il ne pouvait pas finir ainsi. Et pourtant tout semblait bien indiquer qu'il n'était plus de ce monde. Elsa retint ses larmes.
Elle essaya de ne pas se laisser aller au chagrin, et reporta son attention sur les aigles. Elle pensa soudain qu'ils devaient être exténués d'avoir volé ainsi toute la nuit. Ils ne pourraient sûrement pas continuer longtemps comme cela. Jusqu'où pourraient-ils aller?
Mais à peine se fut-elle posé cette question que l'aigle qui portait Gandalf poussa un cri, avant de commencer à descendre doucement vers le sol, bientôt suivi de tous ses semblables. Elsa se sentit soudain descendre, perdant de l'altitude tandis qu'un léger vent continuait de souffler.
Les aigles décrivirent quelques cercles dans les airs avant de se diriger tous vers un point précis. Bientôt, Elsa vit qu'ils descendaient vers un grand éperon rocheux qui semblait avoir poussé directement hors du sol, dépassant de la forêt d'arbres qui recouvrait la terre en cet endroit.
L'éperon se rapprocha de plus, avant que l'aigle qui portait le hobbit et la jeune femme ne tendent ses pattes vers l'avant pour atterrir sur la pierre. Il fut le deuxième à se poser, juste après celui qui portait Gandalf.
Il replia alors ses ailes et baissa la tête pour permettre aux deux compagnons de descendre de son dos. Bilbon descendit en premier et Elsa le suivit. Elle se sentit tout de même un peu rassurée lorsque ses pieds touchèrent enfin le sol dur: aussi merveilleux que le vol eut été, cela faisait du bien de se senti à nouveau stable sur ses pieds.
Puis, lorsqu'elle eut repris ses esprits, elle se retourna pour faire face au grand aigle qui l'avait porté toute la nuit. Et enfin elle put le voir clairement: il était véritablement magnifique. Son bec de couleur dorée brillait dans le pâle éclat du Soleil, son plumage resplendissait et ondulait sous la brise, et ses yeux, grands, brillants et profond semblait exprimer tant de choses que la parole ne pouvait retranscrire. La jeune femme et le hobbit s'inclinèrent très  bas pour exprimer leur gratitude, et Elsa murmura un:

"Merci infiniment."

Elle se redressa alors et, toujours subjuguée devant la beauté de l'animal, tendit sa main pour le toucher une dernière fois. Elle hésita, craignant quelque peu sa réaction, mais celui ci fit l'autre moitié du chemin en posant le bout de son bec sur la paume de la jeune femme.
Celle-ci ne put alors retenir un sourire, et caressa quelques instants cette créature qui lui avait sauvé la vie.
Mais bien vite l'aigle rouvrit ses ailes et reprit son envol, car l'éperon rocheux n'était pas assez grand pour accueillir tous les oiseaux en même temps, et il devait laisser de la place aux autres aigles pour déposer tous les membres de la compagnie. La jeune femme le regard alors s'envoler dans les airs, avant de s'éloigner et de repartir au loin, vers l'Ouest, là d'où il était venu.
Puis elle se retourna vers ses compagnons qui descendirent un à un du dos de leurs aigles respectifs, avant de les saluer eux aussi. Elle fut rassurée en voyant que tout le monde était bien là.
Tous les nains furent débordés de joie de se retrouver enfin: Nori enlaça ses deux frères avec quelques larmes aux yeux.
Elsa regarda autour d'elle, et remarqua soudain un détail qui lui avait échappé: plus loin à l'Ouest elle voyait se dresser les sommets des Monts Brumeux; mais autour d'eux à présent, le sol était bien plat. Il y avait des collines à plusieurs endroits, mais cela n'avait plus rien à voir avec les pentes escarpées des montagnes. Elsa sentit alors son cœur sauter de joie: enfin, enfin ils en avaient fini avec les Monts Brumeux. Ceux-ci se dressaient derrière eux, mais ils ne les entouraient plus de toute part. La jeune femme se sentit tomber de joie à l'idée de pouvoir à nouveau marcher dans la plaine, sans être étouffée par un épais brouillard. Le haut perchoir sur lequel elle se trouvait lui offrait un panorama assez impressionnant. Elle se demanda un instant comment ils pourraient bien faire pour descendre de là, mais vit bientôt que depuis le sommet du grand rocher jusqu'au sol, un genre d'escalier semblait se dessiner dans la pierre; comme si quelqu'un avait taillé des marches grossières pour permettre à quelqu'un qui se retrouverait en haut de cet éperon de rejoindre aisément le sol.
Puis soudain, comme pour la tirer de sa joie, le dernier aigle arrive au dessus du grand massif rocheux, et déposa délicatement sur la pierre, le souverain des nains toujours inerte.
Elsa vit avec une grande peine Thorin être déposé sur la roche, avec à son côté son épée Orcrist.

"Thorin! s'écria soudain Gandalf en accourant auprès du nain."

Elsa et tous les nains en firent de même. Le magicien s'agenouilla près du corps inanimé du guerrier, tandis que tous les autres formèrent un cercle autour de lui, se penchant pour mieux le voir. Elsa remarqua d'abord que son visage était marqué de plusieurs contusions qui avaient plus ou moins fini par cicatriser, mais qui avaient clairement saigné au cours de la nuit.
La jeune femme, le cœur battant, se pencha encore un peu plus sur le corps pour voir si elle ne détectait pas un signe de vie. Et alors qu'elle avait craint toute la nuit que Thorin ne soit mort, elle fut des plus soulagées lorsqu'elle décela un léger gonflement et dégonflement de son torse: il respirait. Il était donc en vie!
Mais la joie se dissipa bien vite: il était vivant mais ne semblait pas prêt de se réveiller. Il devait être tellement blessé qu'il ne trouvait même pas la force d'entrouvrir les paupières. Resterait-il ainsi inconscient pour toujours, plongé dans un état entre la vie et la mort?
Elsa vit alors Gandalf placer sa main à plat juste au dessus du visage du nain, avant de se mettre à murmurer quelque chose.
Et soudain, Thorin se mit à tousser plusieurs fois avec grande difficulté, avant d'inspirer d'un seul coup une grande bouffée d'air qui lui regonfla le torse, pour finalement retrouver une respiration plus normale. Elsa sentit soudain comme un poids en moins sur ses épaules, et sauta presque de joie lorsqu'elle le vit rouvrir lentement les yeux.
Thorin était là, bien parmi eux: il n'était pas mort. La jeune femme sentit quelques larmes de joie lui monter aux yeux.
Fili et Kili furent également des plus heureux, et Elsa vit qu'ils durent se retenir pour ne pas sauter au cou de leur oncle.

"Thorin! s'exclamèrent-ils en affichant les plus radieux des sourires."

Thorin regarda successivement chacun des membres de la compagnie penché au dessus de lui. Il tourna ensuite son regard vers Gandalf, qui lui adressait un sourire, et regarda autour de lui pour comprendre où il se trouvait. Puis finalement, après un moment, il tenta de parler:

"Où est... commença-t-il."

Mais il s'arrêta aussitôt, et afficha une moue de douleur. Elsa se rappela alors du coup de masse qu'il avait reçu en pleine poitrine: parler lui faisait mal à présent.
Heureusement, sa cotte de plaquettes métalliques l'avait protégé du choc et il n'était pas blessé plus gravement que cela. Il prit une inspiration, se détendit, puis reprit la parole, malgré la douleur que cela pouvait lui causer:

"Où est le semi-homme? demanda-t-il."

En entendant cette question, Elsa tourna la tête et vit que Bilbon était resté un peu en retrait: il regardait la scène de plus loin en affichant une profonde expression de soulagement.

"Tout va bien Thorin, répondit Gandalf sur un ton rassurant. Bilbon est sain et sauf."

Thorin tourna lui aussi la tête pour parvenir à voir M. Sacquet qui se tenait un peu plus loin. Alors il se redressa difficilement, basculant sur le côté pour ensuite pousser sur son bras pour se relever.
Elsa n'était pas sûre que cela soit une bonne idée qu'il se lève aussi vite: peut-être vaudrait-il mieux qu'il reste encore un peu allongé.
Mais Thorin semblait bien décidé à se remettre sur pieds, alors elle se résigna et l'aida, tout comme Dwalin et Dori, à se remettre debout. Le roi porta alors son regard sur le hobbit, qui le regardait avec un petit sourire soulagé.
Elsa imagina que Thorin allait remercier chaleureusement M. Sacquet d'avoir ainsi volé à son secours la nuit dernière. Elle se rappela comment Bilbon, ce petit hobbit qui n'avait aucune expérience du monde sauvage ni des armes, avait pris son courage à deux mains et avait éliminé l'Orque qui était sur le point de tuer le chef de la compagnie.
Mais soudain, contre toute attente, Thorin s'adressa au hobbit sur un ton dur et froid:

"Vous! lança-t-il à l'adresse de Bilbon, prenant au dépourvu chacun des membres de la compagnie. Qu'est-ce qui vous a pris? Vous avez failli être tué!"

Elsa resta figée sur place. Thorin, lui, s'avança vers le hobbit avec cette expression froide sur le visage, tout en continuant de lui parler sur ce ton rude.

"N'avais-je pas dit que vous seriez un fardeau? Demanda-t-il sans quitter des yeux le hobbit qui semblait totalement dérouté, et un peu intimidé. Que vous ne pourriez pas survivre dans le monde sauvage, et que vous n'aviez pas votre place parmi nous."

Bilbon avait à présent baissé les yeux au sol, éhonté. Elsa, elle, sentit la colère monter en elle: comment Thorin osait-il se comporter ainsi avec celui qui lui avait sauvé la vie? Elle s'apprêta à venir en aide au hobbit, quand soudain le roi nain prit une toute autre expression, très chaleureuse, avant de déclarer:

"Je ne me suis jamais autant trompé de ma vie."

Alors, sous les yeux de tous ses compagnons, il s'approcha au plus près du hobbit et l'étreignit chaleureusement comme le plus cher de ses amis.
Bilbon sembla tout d'abord surpris et encore plus dérouté, puis finalement après s'être remis de sa surprise, afficha un sourire maladroit, comme s'il avait encore du mal à croire au fait que Thorin le serrait dans ses bras tout contre lui.
Le hobbit finit par entourer lui aussi le souverain de ses petits bras; et tous deux restèrent ainsi quelques instants. Elsa sentit alors sa colère être vite remlacée par du bonheur: un grand sourire se dessina sur ses lèvres alors qu'elle regardait Thorin, valeureux guerrier et puissant roi étreindre comme un frère Bilbon, petit hobbit doux et humble.
Elle comprit que Thorin avait totalement changé d'avis sur M. Sacquet: ce dernier lui avait déjà prouvé par le simple fait qu'il était revenu vers eux qu'il était loyal et plein d'honneur, et lui avait ensuite montré en lui sauvant la vie qu'il ne manquait pas de courage. Les nains semblèrent également contents que le hobbit soit enfin parfaitement intégré à leur compagnie: ils poussèrent quelques exclamations de joie et certains rirent de bon cœur.
Finalement, Thorin desserra son étreinte et recula de quelques pas pour faire face à Bilbon.

"Je suis navré d'avoir douté de vous, dit-il en paraissant à son tour un peu honteux.
-Non, j'aurais aussi douté de moi, répondit Bilbon en faisant comprendre que ce n'était rien. Je ne suis pas un héros, ou un guerrier..."

Il tourna son regard vers Gandalf et ajouta dans un trait d'humour:

"Pas même un cambrioleur."

Tous rirent alors de cette petite plaisanterie. Elsa sentit son cœur fondre de tendresse en voyant à quel point le hobbit était humble et se trouvait pourtant là, au milieu de tous ces nains valeureux, embarqué dans une dangereuse aventure.
Et soudain, la jeune femme le vit: Thorin adressa au hobbit le plus grand, le plus chaleureux et le plus sincère des sourires; et Bilbon le lui rendit. Elsa se sentait heureuse: M. Sacquet avait enfin trouvé sa place au sein de la compagnie.
Puis Thorin se tourna alors vers elle et lui posa une main chaleureuse sur le bras.

"Cela vaut pour vous aussi, dit-il en la regardant d'un air toujours aussi sincère."

Puis il posa son autre main sur l'épaule du hobbit et déclara:

"Vous m'avez tous les deux sauvé la vie ce soir. Je ne pourrai jamais vous remercier suffisamment."

Elsa regarda alors Bilbon qui se tenait en face d'elle, et tous deux se sourirent mutuellement. Et ce sourire ne s'en alla pas des lèvres d'Elsa: elle était heureuse et soulagée que tous ces évènements soient enfin terminés, que les Orques soient loin derrière eux ainsi que les Monts Brumeux.
Et surtout, elle était heureuse de voir Thorin toujours en vie, prêt à continuer jusqu'au bout sa quête avec ses compagnons et amis, dont le hobbit faisait maintenant bel et bien partie.
Alors elle plaça elle aussi sa main sur l'épaule du roi nain, et se souvint de la première fois où elle l'avait rencontré: de la manière dont il semblait très sceptique à l'idée que cette jeune femme sortie de nulle part puisse se joindre à leur quête.
Alors, cherchant elle aussi à lancer un trait d'humour, elle répondit simplement:

"Plutôt impressionnant pour une femme, non?"

Thorin la regarda un instant, avant d'afficher un nouveau sourire.
Puis, brisant le silence qui s'était installé pendant quelques instants, les derniers aigles décrivirent un dernier cercle au dessus de l'éperon rocheux avant de s'éloigner en direction des Monts Brumeux, tout en poussant un dernier cri à l'unisson. Elsa resta quelques instants à les regarder voler droit vers l'horizon à l'Ouest, se disant, non sans une petite tristesse, que c'était certainement la dernière fois qu'elle les voyait.
Elle poussa alors un soupir et se retourna vers ses compagnons, avant de remarquer que Thorin avait le regard fixé sur un point devant lui.
Il affichait une expression sérieuse, solennelle, mais aussi heureuse et subjuguée; comme s'il était hypnotisé par quelque chose. Puis il commença à s'avancer doucement vers le bout de l'éperon rocheux. Elsa et tous les autres suivirent le regard du souverain, et ce fut alors que la jeune femme le vit.
Elle et les autres virent ce que Thorin regardait.

"Est-ce ce que je pense? demanda Bilbon en s'avançant lui aussi vers l'extrémité du rocher."

Elsa s'avança à son tour, suivie de tous les nains qui affichaient eux aussi des expressions émerveillées. Certains commençaient même à avoir les larmes aux yeux.
Et Elsa connaissait la réponse à la question de Bilbon: oui, c'était bien ce qu'il pensait.
Loin, très loin sur l'horizon, dans la lumière du lever de Soleil, se dessinait comme un petit triangle sombre, se dressant au dessus de la plaine. La jeune femme sentit son cœur faire un bond de joie: elle savait bien ce qu'était ce triangle.

"Erebor, dit alors Gandalf comme pour traduire la pensée que tous les compagnons partageaient en cet instant, la Montagne solitaire. Le dernier des grands royaumes de Nains de la Terre du Milieu."

Plus personne ne pouvait détacher son regard du triangle au loin sur l'horizon. Et Elsa n'avait pas envie de quitter des yeux cette vision qui venait de lui redonner courage et détermination: elle était là, la Montagne! Encore loin, très loin, ils n'étaient pas près de l'atteindre, mais ils pouvaient la voir.
Et puis, lorsqu'Elsa repensa à toute la distance qu'ils avaient parcouru et à tout ce qu'ils avaient affronté jusqu'à présent, Erebor ne lui parut plus si loin que ça, se dressant là bas, fière et inébranlable.

"Notre royaume, murmura Thorin avant de lever la tête, une expression heureuse et fière sur le visage."

La jeune femme le comprenait: elle imaginait ce qu'il devait ressentir à présent, après avoir passé d'innombrables années sans plus jamais voir cette montagne qui était son royaume, son foyer, et qui s'offrait maintenant à ses yeux, baignée dans la glorieuse lumière du Soleil levant.
Soudain, un petit gazouillement se fit entendre: Elsa leva la tête et vit un petit oiseau de couleur brune passer rapidement au dessus d'eux en piaillant joyeusement, avant de continuer son vol droit vers l'horizon, en direction du Mont solitaire.

"Un corbeau! s'exclama alors Oïn en regardant le petit animal s'éloigner de plus en plus avant de disparaître au loin. Les oiseaux s'en retournent vers la Montagne.
-Mon cher Oïn, il s'agit d'une grive, corrigea Gandalf avec une expression amusée.
-Considérons cela comme un signe, dit alors Thorin en jetant un regard à ses compagnons tout en affichant un sourire. Comme un bon présage.
-Vous avez raison, approuva Bilbon en regardant la Montagne avec une expression pleine de détermination. Je crois bien que le pire est derrière nous."

Cette dernière phrase émoustilla quelque peu les compagnons, qui restèrent là pendant un moment, regardant toujours le Soleil se lever pour éclairer leur but final, leur terre promise.
Mais soudain, malgré tout le bonheur qu'elle pouvait ressentir, Elsa se demanda si le hobbit avait totalement raison: car il y avait toujours un dragon au bout du voyage.

Fin du tome 1.


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Ven 24 Avr 2015, 15:45
Far over the Misty Mountains rise
Leave us standing upon the heights.
What was before we see once more,
Is our kingdom, a distant light.
Fiery Mountain beneath the Moon,
The words unspoken: we'll be there soon.
For home a song that echoes on,
And all who find us will know the tune.
Some folk we never forget,
Some kind we never forgive,
Haven't seen the back of us yet,
We'll fight as long as we live,
All eyes on the hidden door,
To the lonely Mountain borne,
We'll ride in the gathering storm
Until we get our long-forgotten gold.
We lay under the Misty Mountains cold,
In slumbers deep and dreams of gold.
We must awake our lives to make,
And in the darkness a torch we hold.
From long ago when lanterns burned,
Until this day our hearts have yearned.
Her fate unknown: the Arkenstone.
What was stolen must be returned.
We must away and make the day
To find a song for heart and soul.
Some folk we never forget,
Some kind we never forgive,
Haven't seen the end of it yet,
We'll fight as long as we live,
All eyes on the hidden door,
To the lonely Mountain borne,
We'll ride in the gathering storm
Until we get our long-forgotten gold.
Far away from Misty Mountains cold.


Et si jamais ça en intéresse, voici une traduction plus ou moins littérale^^ (donc pas de rimes. Ne faites pas attention, j'adore juste faire de la traduction donc je n'ai pas pu me retenir ici XD).

Loin au-delà des brumeuses montagnes dressées
Laissez nous nous tenir debout sur les sommets.
Ce qui était autrefois nous le voyons à nouveau,
C'est notre royaume, une lointaine lumière.
Montagne incandescente sous la Lune,
Les mots tus: nous serons bientôt là.
Pour notre foyer une chanson qui résonne en écho,
Et tous ceux qui nous trouveront en connaîtront la mélodie.
Un peuple que nous n'oublierons jamais,
Des choses que nous ne pardonnerons jamais,
Nous ne sommes pas prêts d'être de retour,
Nous nous battrons aussi longtemps que nous vivrons,
Les yeux rivés sur la porte cachée,
Portés jusqu'à la Montagne solitaire,
Nous chevaucherons dans l'orage qui s'accumule
Jusqu'à ce que nous retrouvions notre or longtemps oublié.
Nous gisons sous les montagnes froides et embrumées,
Dans une profonde somnolence et des rêves d'or.
Nous devons éveiller nos vies pour entreprendre un voyage,
Et dans les ténèbres nous tenons une torche,
Depuis des temps anciens où les lanternes brûlaient,
Jusqu'à ce jour où nos cœurs ont été brisés.
L'Arkenstone: son sort reste inconnu.
Ce qui fut volé doit être rendu.
Nous devons partir et voyager tout le jour
Afin de trouver une chanson pour le cœur et l'âme.
Un peuple que nous n'oublierons jamais,
Des choses que nous ne pardonnerons jamais,
Nous ne sommes pas prêts d'en avoir vu la fin,
Nous nous battrons aussi longtemps que nous vivrons,
Les yeux rivés sur la porte cachée,
Portés jusqu'à la Montagne solitaire,
Nous chevaucherons dans l'orage qui s'accumule
Jusqu'à ce que nous retrouvions notre or longtemps oublié.
Loin, très loin des montagnes froides et embrumées.


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Ven 24 Avr 2015, 15:52
Un seul mot: magnifique. J'ai eu des frissons pendant toute cette scène, au point que j'en ai oublié l'arrivé salvatrice des aigles, superbement décrite.

Vivement le tome 2, j'attend de voir ce que tu nous réserves avec ce bon vieux Smaug Very Happy .

Par contre ça fait tellement longtemps, j'ai un peu honte là, me souvenais plus que Thorin avait déjà failli y passer à ce moment du livre et du film, faudra que je pense à relire le livre et revoir les films.

Bref, vivement la suite.


Dernière édition par Lhysender le Ven 24 Avr 2015, 15:55, édité 1 fois

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Ven 24 Avr 2015, 15:54
Merci Lhysender.^^
Waouh, tu as été vite dis-donc. biendit
Eh bien, si j'ai réussi à te mettre des frissons je suis assez content. X)
Je vais prendre une petite pause avant de commencer à poster le tome 2, qui arrivera peut-être dans un mois ou quelque chose comme ça, histoire de m'avancer un peu sur l'écriture des chapitres.^^
En tout cas, encore merci à toi. Very Happy

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Ven 24 Avr 2015, 20:46
Non d'un chien M.B. ce chapitre est juste incroyable ! J'ai vraiment adoré ! Tout était nickel ! Very Happy
Du coup, ce fut un très très bon premier tome. J'ai hâte de le lire le deuxième désormais. Smile
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Ven 24 Avr 2015, 21:02
Merci Micky.^^
Je suis content que ça vous plaise. Le 2ème tome devrait arriver courant mai, ou peut-être un peu après, je ne sais pas. bravo
En tout cas merci de continuer à me suivre.
Et toi au fait: à quand la suite de ta fic? En adoration

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Ven 24 Avr 2015, 23:01
Concernant ma fic, j'y travail M.B. Mais je ne saurais te dire quand elle arrivera.
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Ven 24 Avr 2015, 23:04
Tu bosses à fond sur ton final pour qu'il soit parfait? bravo

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