Au-delà des montagnes enneigées... (Tome 1) (fanfiction finie)
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Re: Au-delà des montagnes enneigées... (Tome 1) (fanfiction finie)
Mar 17 Fév 2015, 14:42
Ohhhh oui une Elsa en tenue Terre du milieu
Ca me donne me créer un nouveau perso tiens
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Hihi je n'aime que les bonnes choses, et cet univers en fait partie
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- Lizzie
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Re: Au-delà des montagnes enneigées... (Tome 1) (fanfiction finie)
Mar 17 Fév 2015, 16:00
J’adore ce chapitre !!
Les descriptions sont assez longues mais c’est trop bien détaillé !
Et vu que je n’y connais rien au Hobbit .. je ne sais pas trop quoi dire d’autre..
Vivement la suite !!
Les descriptions sont assez longues mais c’est trop bien détaillé !
Et vu que je n’y connais rien au Hobbit .. je ne sais pas trop quoi dire d’autre..
Vivement la suite !!
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- M.BagginsLégende du Royaume
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Re: Au-delà des montagnes enneigées... (Tome 1) (fanfiction finie)
Mar 17 Fév 2015, 16:04
Merci Lizzie^^.
Je suis content que mes longues descriptions plaisent: j'avais peur au contraire qu'elles finissent par vous lasser.
Et j'aimerai juste me permettre de te donner un conseil (même si tu fais comme tu veux, ce n'est pas à moi de te dicter ta vie), mais je voudrais te suggérer de n'aller rien regarder concernant le hobbit ou le seigneur des anneaux sur Internet, ou dans des livres, comme ça tu pourras garder le plaisir de découvrir l'histoire à travers cette fanfic^^.
Mais encore une fois, tu fais comme tu veux.
Sinon, je voulais te demander, écris-tu toi aussi une fanfiction? Comme ça je pourrais aller la lire.
Je suis content que mes longues descriptions plaisent: j'avais peur au contraire qu'elles finissent par vous lasser.
Et j'aimerai juste me permettre de te donner un conseil (même si tu fais comme tu veux, ce n'est pas à moi de te dicter ta vie), mais je voudrais te suggérer de n'aller rien regarder concernant le hobbit ou le seigneur des anneaux sur Internet, ou dans des livres, comme ça tu pourras garder le plaisir de découvrir l'histoire à travers cette fanfic^^.
Mais encore une fois, tu fais comme tu veux.
Sinon, je voulais te demander, écris-tu toi aussi une fanfiction? Comme ça je pourrais aller la lire.
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Flowers with their names forgotten
Trampled into dust they're fallen,
Birds with broken wings are crying:
Wind can never take them flying.
Scream and cry but none will hear you,
Plead and beg but none will help you.
You no longer live as cattle:
Will you rise and join the battle?
Pigs will sneer at the steadfast
As we climb o'er the dead, keep advancing ahead!
Live your life in peace like you're just a sheep
But wolves will never lose their freedom.
Channel the anger swelling inside you,
Fighting the boundary 'till you break through.
Deep in your soul there's no hesitation
So make yourself the one - the Hunter!
Hungry to kill, you'll never forget this.
Piercing the sky with scarlet vengeance,
Bloody the bow and arrow in crimson,
Rally the hunters to war.
Trampled into dust they're fallen,
Birds with broken wings are crying:
Wind can never take them flying.
Scream and cry but none will hear you,
Plead and beg but none will help you.
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Pigs will sneer at the steadfast
As we climb o'er the dead, keep advancing ahead!
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- Lizzie
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Re: Au-delà des montagnes enneigées... (Tome 1) (fanfiction finie)
Mar 17 Fév 2015, 16:28
Ne t’inquiètes pas pour ça , je ne comptais pas regarder des trucs sur le Hobbit ou le seigneur des anneaux
Et non je n’écris pas de fanfiction... je préfère les lires
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- M.BagginsLégende du Royaume
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Re: Au-delà des montagnes enneigées... (Tome 1) (fanfiction finie)
Mar 17 Fév 2015, 17:22
Et oui les gens! Je vous avais dit que je bossais à fond sur ma fic. Voilà déjà les chapitres 2 et 3: je vous ai fait un lot^^.
Bon je vais quand-même vous expliquer un petit truc: je me suis rendu compte que le chapitre 2 était vraiment très long (30 pages sur un document Word) et pas toujours franchement utile. Pour ne pas vous lasser, j'ai donc décidé de présenter toute la première partie du chapitre 2 sous forme résumée, et de vous garder seulement la fin sous sa forme complète. Oui, j'ai un peu triché mais croyez-moi, c'est pour votre bien.
Bon, toute la première partie, c'est en fait comme dans le film. Anna part dans les montagnes à cheval, rencontre Kristoff, puis Olaf, et c'est comme dans le film jusqu'à ce qu'ils arrivent à l'escalier de glace. A ces quelques détails près que lorsqu'elle est partie du château, Anna était accompagnée de Raiponce et Eugène ainsi que du roi Arthur et de ses chevaliers (oui, au fait au cas où vous vous demanderiez, il s'agit des personnages de Kaamelott: une série que j'adore). N'y prêtez pas grande attention, c'est juste que je les aime tellement que je n'ai pas pu m'empêcher de les glisser dans ma fic. Ils ne servent pas à grand chose à part à renforcer, dans le chapitre 3, le côté désespoir qui s'installe.
Bref, Anna, Kristoff, Olaf et Sven arrivent à la montagne du Nord (après plus de deux semaines d'errance dans les montagnes: encore une autre différence avec le film) mais ne trouvent personne puisqu'Elsa est vous savez où. Kristoff emmène alors Anna voir les trolls, en pensant que ceux-ci pourraient peut-être savoir où se trouve Elsa. Ils rencontrent GrandPabbie qui explique enfin tout à Anna: pourquoi Elsa s'est isolée, tout le malheur qu'elle a pu ressentir, le fait qu'elle n'a jamais voulu être séparée de sa petite sœur, le fait que leurs parents aient mal interprêté ses propos... Et également, il explique où se trouve Elsa actuellement. Anna, en larmes à cause de ce que vient de lui raconter GrandPabbie, demande si il ne pourrait pas l'envoyer auprès d'Elsa pour la convaincre de revenir, mais le vieux troll répond que les couloirs entre les différents mondes ne doivent être utilisés qu'en cas d'urgence, et qu'un utilisation trop fréquente serait dangereuse. Mais il dit Anna qu'il peut lui permettre de parler à Elsa si elle le veut. Et c'est là qu'on reprend le chapitre sous sa vraie forme:
"En revanche, reprit soudain GrandPabbie, je peux vous permettre de lui parler si vous le souhaitez."
La jeune princesse releva soudain la tête. Avait-elle bien entendu?
"Oui, bien sûr que je le souhaite! Comment puis-je le faire?"
GrandPabbie fit signe à l'un des trolls de lui apporter quelque chose. Quelques instants plus tard, le vieux troll tenait dans ses mains un gros cristal de forme cylindrique et qui brillait d'une lumière jaune. Il le tendit à Anna et le plaça dans les mains de cette dernière.
"Tenez fermement ce cristal dans vos mains, expliqua-t-il à la jeune femme qui l'écoutait avec toute son attention, fermez les yeux et pensez de toute la force de votre esprit à votre sœur. Si celle-ci n'est occupée à rien de particulier et si son propre esprit est libre, vous pourrez entrer en contact avec elle."
Anna, folle de joie et d'impatience, remercia infiniment le vieil être de pierre avant de fermer les yeux. Cependant, GrandPabbie l'interrompit presque aussitôt.
"Anna, une dernière chose: si vous arrivez à parler à votre sœur, ne soyez pas trop brusque avec elle. Cela ne doit déjà pas être facile pour elle de se trouver dans un monde totalement inconnu... Il ne faut pas la perturber davantage, ce qui l'empêcherait de parvenir à se contrôler. Evitez de lui parler directement de l'hiver éternel qu'elle a jeté sur Arendelle, car je sais qu'elle n'est pas au courant de ce qu'elle a provoqué."
Anna hésita, mais finit par acquiescer. Elle prit alors une grande inspiration puis ferma les yeux. Elle s'efforça alors de concentrer toutes ses pensées sur sa sœur Elsa: elle se représentait ses yeux bleus, ses cheveux d'un blond presque aussi clair que la neige, sa silhouette allongée,... Puis soudain, elle eut l'impression de plonger dans un puis sans fin, avant d'atterrir sur ce qui lui sembla un nuage de coton. Le cristal avait-il fonctionné? Tout était noir autour d'elle.
"Ne pas être trop brusque, ne pas la perturber." se répétait-elle, anxieuse.
Puis enfin, un silhouette apparut devant elle: d'abord floue, puis de plus en plus nette jusqu'à être totalement reconnaissable. C'était bien Elsa! Elle était assise (Anna ignorait où car tout était toujours noir autour de sa sœur) et faisait tourner une petite statue de glace entre ses doigts. Cependant, la jeune femme blonde avait changé: elle avait détaché son chignon serré pour laisser pendre ses cheveux en une longue tresse sur son épaule, et elle avait abandonné sa lourde robe de velours vert pour une robe bleu foncé plus courte et plus légère, et les ballerines qu'elle portait lors de la soirée du couronnement avaient laissé place à des bottines de cuir. Anna hésita, se demandant si elle oserait parler, puis finalement, après avoir avalé une grande bouffée d'air, appela sa sœur:
"Elsa?"
Celle-ci sursauta tellement que la statuette de glace lui échappa des mains. Elsa regarda autour d'elle quelques instants, avant que ses yeux ne se posent sur Anna. Elle resta alors quelques instants à la regarder, incrédule, puis des larmes vinrent soudain envahir ses yeux.
"Anna, murmura la reine dans un sanglot, qu'est-ce que... Co-comment es-tu...?
-Elsa ne t'inquiète pas, dit la jeune princesse d'une voix apaisante, les yeux également humides.
-Tu... Tu es un... Un fantôme? demanda Elsa en plaquant sa main sur sa bouche. Anna, que t'est-il arrivé? Je... Je suis désolée...
-Non Elsa, s'empressa de l'interrompre Anna, je ne suis pas un fantôme, je ne suis pas morte rassure-toi."
La reine sembla alors retrouver quelque peu son souffle, mais ne cessa de pleurer pour autant. Anna était embarrassée: elle avait promis de ne pas brusquer sa sœur, et celle-ci était déjà en train de pleurer. Elle chercha les mots les plus rassurants à prononcer. Mais Elsa parla avant elle:
"Mais, mais comment te trouves-tu ici? Comment m'as-tu trouvée?
-Elsa, je ne suis pas vraiment à côté de toi. Je te parle depuis une vallée dans les montagnes du fjord.
-Que dis-tu? demanda l'aînée d'un air de totale incompréhension.
-J'ai trouvé la vallée des trolls, Elsa. Je sais que tu sais de quoi je parle: les trolls de pierre qui m'ont sauvée lorsque j'étais petite."
Elsa prit soudain un air grave: elle semblait avoir voulu faire semblant de ne pas savoir de quoi voulait parler sa jeune sœur, mais elle avait bien vite abandonné l'idée et décidé d'assumer le fait qu'Anna avait découvert la vérité. Anna se sentait plus forte cette fois que lors de la soirée du couronnement: à présent, elle parlait à sa grande sœur d'égale à égale. Elle connaissait maintenant toute l'histoire; Elsa ne pourrait plus rien lui cacher et ne pourrait plus se détourner. Elle serait obligée de lui parler.
"Oui Elsa, reprit la jeune fille aux cheveux roux, ils m'ont tout raconté. Je suis... Je suis désolé pour tout ce qui s'est passé, Elsa. Pour tout ce que tu as dû endurer et surtout pour ce qui s'est passé le soir du couronnement. C'est ma faute, je n'aurais pas dû...
-Non, la coupa Elsa d'un ton étonnamment serein pour l'était dans lequel elle apparaissait, tu n'as pas à t'excuser. Tu ne pouvais pas savoir: comment pouvais-tu savoir? Tout t'a toujours été caché, jamais je ne t'ai expliqué... Oh Anna, c'est moi qui suis désolée."
Anna ne dit rien: même si elle compatissait grandement avec sa sœur, cela lui faisait grand bien d'entendre enfin dire que cette mise à l'écart qu'elle avait du subir était totalement injuste.
"Mais... Comment as-tu trouvé la vallée des trolls? demanda Elsa après avoir séché une partie de ses larmes. Elle se trouve très loin du château, et tu n'étais pas censée te souvenir de son existence.
-Je ne l'ai pas trouvée seule, répondit Anna avec un petit sourire qui se dessinait sur le coin des lèvres."
Elle entreprit de tout raconter à sa sœur: son départ du château, son errance dans les montagnes, à cheval, puis à pied, la rencontre avec Kristoff, puis avec Olaf, la découverte de l'escalier de glace, puis enfin la vallée aux rochers vivants. Tout en prenant bien garde à ne pas mentionner le fait que tout le pays était prisonnier d'une neige épaisse. Elsa oublia un peu son chagrin le temps du récit d'Anna.
Lorsque celle-ci fut arrivée au bout de son histoire, Elsa la regarda d'un air à la fois attendri et admiratif.
"Oh Anna, murmura-t-elle en avançant prudemment sa main vers la joue de sa petite sœur."
Anna retint sa respiration en regardant la main d'Elsa s'approcher: quatorze ans. Quatorze ans qu'elle n'avait eu le moindre contact avec elle, et à présent Elsa s'apprêtait à poser sa main blanche sur la joue de sa cadette. Anna attendait, attendait impatiemment le contact de la peau de sa sœur: rien que la simple caresse de la main d'Elsa suffirait à lui rappeler toutes ces étreintes qu'elles avaient partagé dans leur enfance. Elsa hésitait: sa main tremblait. Anna savait pourquoi: sa grande sœur craignait de provoquer un nouvel accident avec ses pouvoirs. Alors la jeune princesse, afin de rassurer la reine des neiges, ferma les yeux et avança sa joue. Finalement, Elsa se décida à poser sa main, à toucher la peau chaude de sa petite sœur; mais son geste tomba dans le vide. Sa main passa au travers de la joue d'Anna comme au travers d'un nuage de fumée. Anna eut l'impression qu'un courant d'air froid lui avait traversé la joue: elle rouvrit les yeux et comprit lorsqu'elle vit Elsa regarder successivement sa main puis le visage de sa sœur. Elle pouvait la voir, lui parler, mais elle ne se trouvait pas dans le même monde qu'elle et un contact physique était impossible. Fortement déçue, la cadette soupira. Elsa sembla avoir la même réaction.
"Mais, tout cela ne répond pas encore à ma question, reprit l'aînée, comment puis-je te voir là, à côté de moi, et te parler?
-Le plus vieux des trolls m'a donné un cristal magique qui me permet de te parler, mais seulement si ton esprit n'est occupé à rien.
-Anna, tu as fait tout ce chemin pour me retrouver? Pourtant, selon la loi, si la reine disparaît c'est à la princesse de prendre de sa place. Tu aurais pu tout avoir, tout ce dont tu as été privée pendant toutes ces années par ma faute. Pourquoi as-tu tant voulu me retrouver?"
Anna ne répondit pas tout de suite. La réponse lui était bien sûr évidente: elle devait retrouver Elsa pour mettre fin à l'hiver éternel; mais elle ne voulut pas parler de cela à Elsa et elle dut réfléchir davantage.
Quelles autres raisons l'avaient poussée à partir à la recherche d'Elsa? Anna se surprit à être inquiète pendant quelques instants: elle n'avait tout de même pas voulu retrouver Elsa que par pur besoin pratique, elle n'était pas comme ça, il y avait bien une autre raison qui l'avait poussé à partir à la recherche de sa grande sœur... Anna essaya de se rappeler comment elle s'était sentie le soir où Elsa s'était enfuie, puis pendant ces trois semaines d'errance dans les montagnes. Et en effet, elle se rappela du sentiment de tristesse et de manque qui l'avait toujours occupée: depuis toutes ces années, malgré la colère qu'elle avait pu ressentir, sa grande sœur lui manquait terriblement.
"J'ai toujours voulu te retrouver Elsa, finit-elle par répondre avec sincérité. Depuis toujours, je voulais te revoir et vivre avec toi. Pour moi, cette soirée de ton couronnement était l'occasion d'enfin mettre fin à cette isolation que nous avions vécue toutes les deux, alors lorsque je t'ai vu partir, prise de panique, je n'ai tout de suite songé qu'à une chose: aller te retrouver."
Elsa garda les yeux plongés dans ceux de sa petite sœur, un air à la fois ému devant les paroles de celle-ci, mais surtout coupable et désolé.
"Anna, dit l'aînée, crois-le ou non mais moi aussi j'ai toujours voulu te retrouver. Il ne s'est jamais passé un seul jour sans que je pense à toi, sans que je pleure en t'entendant frapper à ma porte alors qu'il m'était interdit de t'ouvrir. Pardonne-moi, pardonne-moi pour tout, Anna.
-Tout est pardonné Elsa, ce n'était ni de ta faute ni de la mienne, répondit la cadette avec un sourire rassurant, avant d'hésiter quelques instants pour finalement glisser: nous avons encore tant de choses à nous dire, Elsa. Et je n'ai pas envie que cela se fasse ainsi, sans même que l'on puisse se toucher, dans deux mondes différents. Ne voudrais-tu pas revenir à Arendelle? Tout ira bien, personne ne t'en voudra, mais il faut que tu reviennes; s'il te plaît.
-Mais Anna, répondit alors Elsa d'un air démuni, je n'ai absolument aucune idée de comment rentrer. J'ai déjà du mal à comprendre comment je suis arrivée ici, je ne connais aucun moyen de revenir.
-Mais Elsa... supplia la jeune femme rousse tout en sachant pertinemment que cela ne changerait rien à la situation. Il faut que tu reviennes, tout le royaume a besoin de toi, nos ministres ont besoin de toi,... J'ai besoin de toi.
-Anna, je suis coincée ici, je ne sais pas si je pourrais jamais rentrer. Tu dois m'oublier, tu dois prendre ma place, les gens comptent sur toi maintenant.
-Non, Elsa!"
Anna parlait d'un ton presque paniqué. Les larmes lui montaient aux yeux: ce que lui demandait Elsa était bien trop dur à accepter. L'idée de l'abandonner pour toujours était insupportable, mais surtout Anna sentait qu'elle croulerait sous le poids de cette responsabilité qui lui reviendrait si Elsa disparaissait.
"Elsa, c'est toi qui dois être reine, c'est toi que l'on a éduquée pour cela, je ne suis absolument pas prête pour endosser ce rôle. Je t'en supplie, tu dois trouver un moyen de revenir.
-C'est impossible, Anna! s'écria Elsa en se prenant la tête dans les mains, des flocons commençant à tournoyer dans les airs autour d'elle. Comme toujours, j'aimerai qu'il en soit autrement, mais la réalité est là! Je ne peux pas revenir. Adieu Anna, je suis tellement, tellement fière de toi, et je sais que tu en es capable."
Elsa se leva, pleurant toutes les larmes de son corps, et sa silhouette se dissipa rapidement.
"Elsa, attends! cria Anna."
Mais rien n'y fit: l'image de sa sœur disparut puis la jeune princesse se sentit comme soulevée dans les airs. Elle eut l'impression d'émerger de l'eau, puis soudain, elle ouvrit les yeux et se vit entourée de tous les trolls ainsi que de Kristoff, d'Olaf et de Sven.
Ceux-ci la regardaient comme si elle se trouvait dans un état extrêmement délicat, et qu'il ne fallait pas s'approcher d'elle. Anna avait une respiration saccadée, et des larmes commençaient réellement à couler de ses yeux. Après avoir repris ses esprits, elle s'efforça de tout raconter aux autres. Kristoff et Olaf parurent gênés et impuissants devant la situation: mais GrandPabbie ne sembla pas surpris le moins du monde. Après être restés un long moment à se demander ce qu'il convenait de faire à présent, les trois compagnons décidèrent finalement de rentrer au château (rester dans cette vallée ne rimant à rien) et d'annoncer la dure nouvelle à tout le monde. Anna conserva le cristal magique, pour le cas où elle déciderait de parler encore à Elsa, et repartit en compagnie de Kristoff et d'Olaf, non sans une étreinte lui serrant le cœur.
Tout le voyage de retour se fit dans une bien triste et morne atmosphère, peu de paroles étant échangées, les trois compagnons gardant la mine basse et les yeux baissés vers sur le sol. Connaissant la route qu'ils devaient emprunter pour rentrer au château, ils ne mirent qu'une semaine pour regagner le fjord. Le jour où enfin ils entamèrent la descente qui menait à la ville d'Arendelle, le ciel était couvert de tristes nuages gris. Anna regardait les toits enneigés des maisons qui se rapprochaient, tout lui paraissant fade et dénué d'intérêt. Soudain, la voix de Kristoff se mit à parler:
"Bon, eh bien... dit le montagnard d'un air mal à l'aise. Je crois que c'est ici que nos chemins se séparent, Anna."
Anna se tourna vers lui et le regarda, hésitant à répondre quoi que ce fut.
"Mais où vas-tu Kristoff? demanda Olaf d'un air dérouté.
-Je n'habite pas en ville, mon petit bonhomme. Sven et moi on vient de la montagne, et je ne crois pas que cela serait très bien vu si la princesse rentrait au château accompagnée d'un baroudeur comme moi. Je suis... Désolé pour vous et pour tout ce qui va suivre Anna. Et pour votre sœur aussi. Au revoir."
Le montagnard se détourna alors puis commença à s'éloigner. Anna le regarda, dépitée: l'idée de perdre la dernière personne qui pouvait lui apporter un tant soit peu de réconfort lui écorcha l'esprit.
"Kristoff, appela-t-elle, attendez. En des temps difficiles, comme celui-ci, la ville d'Arendelle et l'enceinte du château se doivent d'accueillir les habitants du royaume. Vous pouvez m'accompagner si vous le souhaitez. Vous serez le bienvenue de ma part."
Le montagnard la regarda quelques instants, inexpressif.
"Non, je... répondit-il en baissant les yeux, je ne veux pas vous déranger au château...
-Vous ne dérangerez personne, enfin du moins je l'espère, répliqua aussitôt Anna. Et puis après tout, j'ai une dette envers vous: vous m'avez guidé pendant trois semaines dans ces montagnes.
-Mais pour quel résultat? remarqua ironiquement le montagnard.
-Le résultat ne dépendait pas de vous: vous m'avez rendu service et je tiens à vous remercier pour cela. Je vous invite donc officiellement au château d'Arendelle."
Kristoff finit par afficher un pâle sourire puis fit signe à Sven de venir avec lui. Anna fut soulagée en voyant que le montagnard se décidait finalement à l'accompagner au château. Tous quatre, Anna, Kristoff, Olaf et Sven entrèrent alors dans la ville, déserte, enfouie sous la neige, sans âme qui vive dans les rues. Cependant de la fumée s'échappait de toutes les cheminées. Ils ne rencontrèrent que quelques commerçants sur la place du marché.
"Anna, dit soudain Kristoff, partez devant, je vous rejoins. Je m'arrête ici un instant pour acheter des carottes pour Sven: voilà des jours que le pauvre n'a rien mangé."
Anna acquiesça alors d'un signe de tête, puis reprit son chemin vers la grande porte du château, laissant derrière elle le montagnard et son renne, ainsi que le bonhomme de neige qui était resté émerveillé devant des sculptures de neige et de glace qu'avaient façonné certains des marchands en guise de décoration pour leurs étalages. La jeune princesse marchait d'un pas lent dans les rues, peu pressée de franchir les portes du château et de devoir annoncer à tout le monde que ses recherches n'avaient rien donné. Elle se demanda si la princesse Raiponce, le roi Arthur et les autres étaient rentrés, et si oui depuis quand. Elle espérait qu'il ne faudrait pas lancer de recherche pour retrouver ceux qui étaient eux-mêmes partis à la recherche de la reine. Dans quel était seraient ces derniers après avoir fouiller les montagnes pendant des semaines sans aucun résultat: Anna imaginait bien qu'ils seraient certainement mécontents, et elle s'attendait à de nombreuses représailles. La seule personne qui la comprendrait serait Kristoff. Mais soudain, une pensée vint à l'esprit de la jeune femme: non, il y avait une autre personne qui la comprendrait certainement. Hans, le prince Hans! Elle l'avait presque oublié après son périple dans les montagnes. Elle se rappela son doux visage et ses adorables attentions, et se réconforta quelques peu en pensant au soutien que celui-ci lui apporterait. Ce fut un peu rassurée qu'elle marcha dans les dernières ruelles de la ville avant d'approcher des grandes portes en bois. Soudain, alors qu'elle se trouvait dans une étroite ruelle entre deux murs de maisons sans fenêtres, une voix familière l'appela:
"Anna!"
La jeune femme regarda autour d'elle, pour finalement voir sortir d'une rue perpendiculaire nul autre que... Le prince Hans. Il s'avançait vers elle, le visage triste, vêtu d'un grand manteau d'hiver.
"Hans! s'écria Anna en courant auprès de lui. Que faites-vous ici?
-J'attendais votre retour, répondit-il en prenant les mains de la princesse dans les siennes, sans pour autant changer l'expression de son visage. Je commençais sérieusement à m'inquiéter: voilà maintenant un mois que vous êtes partie.
-Oui, j'ai pris soin de fouiller chaque recoin, pour être sûre de ne laisser passer aucune chance de retrouver Elsa. Mais les recherches ont été... Peu fructueuses. Les autres sont-ils rentrés? Raiponce, son époux, le roi Arthur,...?
-Sire Arthur et ses chevaliers sont rentrés environ deux semaines après leur départ, Tandis que la princesse Raiponce et son époux sont revenus il y a quatre jours seulement. Mais que voulez-vous dire par 'peu fructueuses'?
-Je vous en prie ne restons pas là, dit Anna en grelotant. Je vous expliquerai tout cela une fois au château."
Elle commença à marcher pour rejoindre la grande porte, mais fut aussitôt retenue par la main du prince Hans. Celui-ci n'avait pas relâchée son étreinte, il l'avait même resserrée. Anna le regarda, sans comprendre.
"Que faites-vous? demanda-t-elle. Venez, rentrons.
-Je crains fort que vous ne revoyiez jamais l'intérieur de ce château, princesse Anna, déclara le prince Hans en gardant le regard fixé droit devant lui.
-Quoi? demanda la jeune femme sans comprendre. Qu'est-ce que vous dîtes?"
Soudain, Hans tira sur le bras de la princesse pour la ramener vers lui et la plaqua contre un mur de la ruelle.
"Hans, que faites-vous? demanda Anna d'un ton soudain paniqué.
-Anna, ne me prenez pas pour un idiot. Vous n'avez pas retrouvé Elsa: elle a totalement disparu. Elle était censée prendre enfin la suite de vos parents, mais le royaume se retrouve de nouveau sans dirigeant. Arendelle a besoin d'un souverain, et je crois que vous êtes bien trop candide et enfantine pour endosser ce rôle."
Anna regardait à présent le prince Hans d'un air outré: le peu de réconfort qu'avait pu lui apporter sa présence s'était soudain envolé. Le prince, quant à lui, bien que son ton fut très calme, la regardait d'un air plutôt féroce, les sourcils froncé: une expression qu'Anna ne lui avait jamais vu.
"Qu'est-ce qui vous prend? demanda-t-elle d'un ton de colère, fronçant à son tour les sourcils. Qu'est-ce que vous faites? Que voulez-vous dire?
-Comme je vous l'ai dit lors du soir du couronnement, j'ai douze frères plus âgés. En tant que treizième de la lignée des Iles du Sud, je n'avais aucune chance d'accéder au trône dans mon royaume. Seul le mariage avec la lignée d'un autre royaume pouvait me permettre de régner un jour.
-Hans! s'indigna Anna, sans savoir que dire d'autre.
-En tant qu'héritière, Elsa était mieux placée bien sûr, mais elle était tellement inaccessible. Alors que vous... Vous désespériez tellement de trouver l'amour que vous étiez prête à m'épouser sur le champ!"
Il prononça cette dernière phrase sur un ton moqueur, avec une ironie méchante et grinçante. Anna fronça davantage les sourcils et serra les dents: la tristesse qui l'avait occupée ces derniers jours venait de laisser toute la place à la colère. Comment était-ce possible: cet homme qui était si charmant, si attentionné, qui lui avait redonné un peu d'espoir dans ce moment très difficile, venait soudain de se transformer en un être odieux, vicieux et malintentionné. Anna ne voyait plus é présent en lui qu'un personnage détestable.
"Je m'étais dit qu'après notre mariage, il suffirait d'un petit accident pour écarter Elsa, mais elle s'est condamnée elle-même, et vous avez été assez sotte pour partir à sa recherche. Désormais il ne me reste qu'à tuer la princesse d'Arendelle, et à prendre les choses en main. Je ferai venir des ressources d'autres royaumes, peu importe la difficulté que cela impliquera, et deviendrai le héros qui aura sauvé Arendelle d'une terrible destruction.
-Croyez-vous vraiment pouvoir tuer la princesse ainsi? demanda Anna sans desserrer les dents. Les gens s'apercevront de ma disparition, et vous serez bien obligé un jour ou l'autre de répondre de cet acte.
-Pourquoi croyez-vous que j'ai pris la peine de vous attendre ici, dans cette ville déserte, avant que quiconque au château ou dans le royaume ne vous aie vue revenir? Il me suffira de dire que j'étais parti à votre recherche dans les montagnes, et que j'ai fini par retrouver votre corps, gelé et affreusement mutilé par les loups et les corbeaux. Le corps de la pauvre princesse sans défense. Alors, Raiponce et Arthur ne régnant pas en ce royaume, tout le monde se tournera vers moi pour prendre la tête du gouvernement.
-Vous ne réussirez pas! lança Anna d'un ton de rage.
-Oh, pourtant c'est déjà fait, répondit le diabolique prince en sortant de sa manche une longue dague à la lame brillante."
Il s'apprêta à la planter dans le corps de la jeune femme, mais celle-ci lui attrapa le poignet et retint son bras. Anna dut user de toute la force de son bras pour retenir le coup fatal, mais le prince était plus fort qu'elle; elle ne tiendrait pas longtemps. Alors, prenant son courage à deux mains, elle envoya un violent coup de genoux dans le ventre de Hans. Celui-ci poussa un cri de douleur et tomba à genoux, le souffle coupé. Anna resta quelques instants sur place, se demandant ce qu'il convenait maintenant de faire, avant de s'élancer vers les grandes portes en bois du château. Mais le prince des Iles du Sud lui attrapa le bras et la tira vers lui. Il parvint à se relever et lança un regard féroce à la princesse, avant de lever son arme. Anna parvint encore à éviter le coup et à heurter de plein fouet Hans, l'envoyant au sol et tombant avec lui. Alors qu'elle se relevait, l'horrible traître se jeta sur elle et, lui attrapant les deux poignets dans une seule main, lui plaqua les bras au sol. Anna se débattait, mais elle avait trop peu de force et d'énergie après avoir grimpé dans les montagnes pendant trois semaines, et presque rien mangé depuis cette même échéance. Ce fut impuissante et désespérée qu'elle regarda l'affreux prince lever une dernière fois sa dague, un air effrayant de démence sur son visage, et un sourire tout bonnement diabolique sur les lèvres. Mais soudain, une voix à l'autre bout de la rue cria:
"Anna!"
En quelques secondes, Anna entendit des pas frénétiques se rapprocher d'elle et du prince, puis une silhouette se jeta sur ce dernier, les envoyant tous les deux dans une série de galipettes sur le sol enneigé. Anna se releva et vit qu'il s'agissait de Kristoff: le montagnard se débattait péniblement avec le prince, évitant comme il pouvait les coups de dague de celui-ci. Puis soudain, Sven arriva au galop, et pour aider son compagnon, assomma le prince Hans d'un coup de sabot sur la tête. Celui-ci laissa alors retomber sa main au sol, et la dague s'enfonça dans la neige.
Anna mit un certain temps à retrouver ses esprits: elle avait encore du mal à y croire. Elle avait à présent perdu l'amour de l'une des seules personnes qu'elle pensait capable de la comprendre et de la réconforter. Pourquoi tout cela lui arrivait-il? Qu'avait-elle fait à la vie pour mériter d'être privée ainsi de tous ceux qu'elle aimait? Kristoff vint poser sa main sur l'épaule de la jeune femme qui le regarda avec des yeux humides, lui, cet homme qu'elle connaissait d'une rencontre totalement improbable et qui restait à présent le seul visage sympathique qu'elle pouvait avoir auprès d'elle. Olaf était adorable, bien sûr, mais il rappelait trop sa grande sœur à Anna, qui avait du mal à supporter cela. Finalement, plus dépitée et abattue que jamais, Anna se remit sur ses pieds. Elle et Kristoff hissèrent le corps inanimé du prince Hans sur le dos de Sven, puis marchèrent vers les portes du château dans un silence de mort.
Bon je vais quand-même vous expliquer un petit truc: je me suis rendu compte que le chapitre 2 était vraiment très long (30 pages sur un document Word) et pas toujours franchement utile. Pour ne pas vous lasser, j'ai donc décidé de présenter toute la première partie du chapitre 2 sous forme résumée, et de vous garder seulement la fin sous sa forme complète. Oui, j'ai un peu triché mais croyez-moi, c'est pour votre bien.
Chapitre 2 (condensé):
Bon, toute la première partie, c'est en fait comme dans le film. Anna part dans les montagnes à cheval, rencontre Kristoff, puis Olaf, et c'est comme dans le film jusqu'à ce qu'ils arrivent à l'escalier de glace. A ces quelques détails près que lorsqu'elle est partie du château, Anna était accompagnée de Raiponce et Eugène ainsi que du roi Arthur et de ses chevaliers (oui, au fait au cas où vous vous demanderiez, il s'agit des personnages de Kaamelott: une série que j'adore). N'y prêtez pas grande attention, c'est juste que je les aime tellement que je n'ai pas pu m'empêcher de les glisser dans ma fic. Ils ne servent pas à grand chose à part à renforcer, dans le chapitre 3, le côté désespoir qui s'installe.
Bref, Anna, Kristoff, Olaf et Sven arrivent à la montagne du Nord (après plus de deux semaines d'errance dans les montagnes: encore une autre différence avec le film) mais ne trouvent personne puisqu'Elsa est vous savez où. Kristoff emmène alors Anna voir les trolls, en pensant que ceux-ci pourraient peut-être savoir où se trouve Elsa. Ils rencontrent GrandPabbie qui explique enfin tout à Anna: pourquoi Elsa s'est isolée, tout le malheur qu'elle a pu ressentir, le fait qu'elle n'a jamais voulu être séparée de sa petite sœur, le fait que leurs parents aient mal interprêté ses propos... Et également, il explique où se trouve Elsa actuellement. Anna, en larmes à cause de ce que vient de lui raconter GrandPabbie, demande si il ne pourrait pas l'envoyer auprès d'Elsa pour la convaincre de revenir, mais le vieux troll répond que les couloirs entre les différents mondes ne doivent être utilisés qu'en cas d'urgence, et qu'un utilisation trop fréquente serait dangereuse. Mais il dit Anna qu'il peut lui permettre de parler à Elsa si elle le veut. Et c'est là qu'on reprend le chapitre sous sa vraie forme:
"En revanche, reprit soudain GrandPabbie, je peux vous permettre de lui parler si vous le souhaitez."
La jeune princesse releva soudain la tête. Avait-elle bien entendu?
"Oui, bien sûr que je le souhaite! Comment puis-je le faire?"
GrandPabbie fit signe à l'un des trolls de lui apporter quelque chose. Quelques instants plus tard, le vieux troll tenait dans ses mains un gros cristal de forme cylindrique et qui brillait d'une lumière jaune. Il le tendit à Anna et le plaça dans les mains de cette dernière.
"Tenez fermement ce cristal dans vos mains, expliqua-t-il à la jeune femme qui l'écoutait avec toute son attention, fermez les yeux et pensez de toute la force de votre esprit à votre sœur. Si celle-ci n'est occupée à rien de particulier et si son propre esprit est libre, vous pourrez entrer en contact avec elle."
Anna, folle de joie et d'impatience, remercia infiniment le vieil être de pierre avant de fermer les yeux. Cependant, GrandPabbie l'interrompit presque aussitôt.
"Anna, une dernière chose: si vous arrivez à parler à votre sœur, ne soyez pas trop brusque avec elle. Cela ne doit déjà pas être facile pour elle de se trouver dans un monde totalement inconnu... Il ne faut pas la perturber davantage, ce qui l'empêcherait de parvenir à se contrôler. Evitez de lui parler directement de l'hiver éternel qu'elle a jeté sur Arendelle, car je sais qu'elle n'est pas au courant de ce qu'elle a provoqué."
Anna hésita, mais finit par acquiescer. Elle prit alors une grande inspiration puis ferma les yeux. Elle s'efforça alors de concentrer toutes ses pensées sur sa sœur Elsa: elle se représentait ses yeux bleus, ses cheveux d'un blond presque aussi clair que la neige, sa silhouette allongée,... Puis soudain, elle eut l'impression de plonger dans un puis sans fin, avant d'atterrir sur ce qui lui sembla un nuage de coton. Le cristal avait-il fonctionné? Tout était noir autour d'elle.
"Ne pas être trop brusque, ne pas la perturber." se répétait-elle, anxieuse.
Puis enfin, un silhouette apparut devant elle: d'abord floue, puis de plus en plus nette jusqu'à être totalement reconnaissable. C'était bien Elsa! Elle était assise (Anna ignorait où car tout était toujours noir autour de sa sœur) et faisait tourner une petite statue de glace entre ses doigts. Cependant, la jeune femme blonde avait changé: elle avait détaché son chignon serré pour laisser pendre ses cheveux en une longue tresse sur son épaule, et elle avait abandonné sa lourde robe de velours vert pour une robe bleu foncé plus courte et plus légère, et les ballerines qu'elle portait lors de la soirée du couronnement avaient laissé place à des bottines de cuir. Anna hésita, se demandant si elle oserait parler, puis finalement, après avoir avalé une grande bouffée d'air, appela sa sœur:
"Elsa?"
Celle-ci sursauta tellement que la statuette de glace lui échappa des mains. Elsa regarda autour d'elle quelques instants, avant que ses yeux ne se posent sur Anna. Elle resta alors quelques instants à la regarder, incrédule, puis des larmes vinrent soudain envahir ses yeux.
"Anna, murmura la reine dans un sanglot, qu'est-ce que... Co-comment es-tu...?
-Elsa ne t'inquiète pas, dit la jeune princesse d'une voix apaisante, les yeux également humides.
-Tu... Tu es un... Un fantôme? demanda Elsa en plaquant sa main sur sa bouche. Anna, que t'est-il arrivé? Je... Je suis désolée...
-Non Elsa, s'empressa de l'interrompre Anna, je ne suis pas un fantôme, je ne suis pas morte rassure-toi."
La reine sembla alors retrouver quelque peu son souffle, mais ne cessa de pleurer pour autant. Anna était embarrassée: elle avait promis de ne pas brusquer sa sœur, et celle-ci était déjà en train de pleurer. Elle chercha les mots les plus rassurants à prononcer. Mais Elsa parla avant elle:
"Mais, mais comment te trouves-tu ici? Comment m'as-tu trouvée?
-Elsa, je ne suis pas vraiment à côté de toi. Je te parle depuis une vallée dans les montagnes du fjord.
-Que dis-tu? demanda l'aînée d'un air de totale incompréhension.
-J'ai trouvé la vallée des trolls, Elsa. Je sais que tu sais de quoi je parle: les trolls de pierre qui m'ont sauvée lorsque j'étais petite."
Elsa prit soudain un air grave: elle semblait avoir voulu faire semblant de ne pas savoir de quoi voulait parler sa jeune sœur, mais elle avait bien vite abandonné l'idée et décidé d'assumer le fait qu'Anna avait découvert la vérité. Anna se sentait plus forte cette fois que lors de la soirée du couronnement: à présent, elle parlait à sa grande sœur d'égale à égale. Elle connaissait maintenant toute l'histoire; Elsa ne pourrait plus rien lui cacher et ne pourrait plus se détourner. Elle serait obligée de lui parler.
"Oui Elsa, reprit la jeune fille aux cheveux roux, ils m'ont tout raconté. Je suis... Je suis désolé pour tout ce qui s'est passé, Elsa. Pour tout ce que tu as dû endurer et surtout pour ce qui s'est passé le soir du couronnement. C'est ma faute, je n'aurais pas dû...
-Non, la coupa Elsa d'un ton étonnamment serein pour l'était dans lequel elle apparaissait, tu n'as pas à t'excuser. Tu ne pouvais pas savoir: comment pouvais-tu savoir? Tout t'a toujours été caché, jamais je ne t'ai expliqué... Oh Anna, c'est moi qui suis désolée."
Anna ne dit rien: même si elle compatissait grandement avec sa sœur, cela lui faisait grand bien d'entendre enfin dire que cette mise à l'écart qu'elle avait du subir était totalement injuste.
"Mais... Comment as-tu trouvé la vallée des trolls? demanda Elsa après avoir séché une partie de ses larmes. Elle se trouve très loin du château, et tu n'étais pas censée te souvenir de son existence.
-Je ne l'ai pas trouvée seule, répondit Anna avec un petit sourire qui se dessinait sur le coin des lèvres."
Elle entreprit de tout raconter à sa sœur: son départ du château, son errance dans les montagnes, à cheval, puis à pied, la rencontre avec Kristoff, puis avec Olaf, la découverte de l'escalier de glace, puis enfin la vallée aux rochers vivants. Tout en prenant bien garde à ne pas mentionner le fait que tout le pays était prisonnier d'une neige épaisse. Elsa oublia un peu son chagrin le temps du récit d'Anna.
Lorsque celle-ci fut arrivée au bout de son histoire, Elsa la regarda d'un air à la fois attendri et admiratif.
"Oh Anna, murmura-t-elle en avançant prudemment sa main vers la joue de sa petite sœur."
Anna retint sa respiration en regardant la main d'Elsa s'approcher: quatorze ans. Quatorze ans qu'elle n'avait eu le moindre contact avec elle, et à présent Elsa s'apprêtait à poser sa main blanche sur la joue de sa cadette. Anna attendait, attendait impatiemment le contact de la peau de sa sœur: rien que la simple caresse de la main d'Elsa suffirait à lui rappeler toutes ces étreintes qu'elles avaient partagé dans leur enfance. Elsa hésitait: sa main tremblait. Anna savait pourquoi: sa grande sœur craignait de provoquer un nouvel accident avec ses pouvoirs. Alors la jeune princesse, afin de rassurer la reine des neiges, ferma les yeux et avança sa joue. Finalement, Elsa se décida à poser sa main, à toucher la peau chaude de sa petite sœur; mais son geste tomba dans le vide. Sa main passa au travers de la joue d'Anna comme au travers d'un nuage de fumée. Anna eut l'impression qu'un courant d'air froid lui avait traversé la joue: elle rouvrit les yeux et comprit lorsqu'elle vit Elsa regarder successivement sa main puis le visage de sa sœur. Elle pouvait la voir, lui parler, mais elle ne se trouvait pas dans le même monde qu'elle et un contact physique était impossible. Fortement déçue, la cadette soupira. Elsa sembla avoir la même réaction.
"Mais, tout cela ne répond pas encore à ma question, reprit l'aînée, comment puis-je te voir là, à côté de moi, et te parler?
-Le plus vieux des trolls m'a donné un cristal magique qui me permet de te parler, mais seulement si ton esprit n'est occupé à rien.
-Anna, tu as fait tout ce chemin pour me retrouver? Pourtant, selon la loi, si la reine disparaît c'est à la princesse de prendre de sa place. Tu aurais pu tout avoir, tout ce dont tu as été privée pendant toutes ces années par ma faute. Pourquoi as-tu tant voulu me retrouver?"
Anna ne répondit pas tout de suite. La réponse lui était bien sûr évidente: elle devait retrouver Elsa pour mettre fin à l'hiver éternel; mais elle ne voulut pas parler de cela à Elsa et elle dut réfléchir davantage.
Quelles autres raisons l'avaient poussée à partir à la recherche d'Elsa? Anna se surprit à être inquiète pendant quelques instants: elle n'avait tout de même pas voulu retrouver Elsa que par pur besoin pratique, elle n'était pas comme ça, il y avait bien une autre raison qui l'avait poussé à partir à la recherche de sa grande sœur... Anna essaya de se rappeler comment elle s'était sentie le soir où Elsa s'était enfuie, puis pendant ces trois semaines d'errance dans les montagnes. Et en effet, elle se rappela du sentiment de tristesse et de manque qui l'avait toujours occupée: depuis toutes ces années, malgré la colère qu'elle avait pu ressentir, sa grande sœur lui manquait terriblement.
"J'ai toujours voulu te retrouver Elsa, finit-elle par répondre avec sincérité. Depuis toujours, je voulais te revoir et vivre avec toi. Pour moi, cette soirée de ton couronnement était l'occasion d'enfin mettre fin à cette isolation que nous avions vécue toutes les deux, alors lorsque je t'ai vu partir, prise de panique, je n'ai tout de suite songé qu'à une chose: aller te retrouver."
Elsa garda les yeux plongés dans ceux de sa petite sœur, un air à la fois ému devant les paroles de celle-ci, mais surtout coupable et désolé.
"Anna, dit l'aînée, crois-le ou non mais moi aussi j'ai toujours voulu te retrouver. Il ne s'est jamais passé un seul jour sans que je pense à toi, sans que je pleure en t'entendant frapper à ma porte alors qu'il m'était interdit de t'ouvrir. Pardonne-moi, pardonne-moi pour tout, Anna.
-Tout est pardonné Elsa, ce n'était ni de ta faute ni de la mienne, répondit la cadette avec un sourire rassurant, avant d'hésiter quelques instants pour finalement glisser: nous avons encore tant de choses à nous dire, Elsa. Et je n'ai pas envie que cela se fasse ainsi, sans même que l'on puisse se toucher, dans deux mondes différents. Ne voudrais-tu pas revenir à Arendelle? Tout ira bien, personne ne t'en voudra, mais il faut que tu reviennes; s'il te plaît.
-Mais Anna, répondit alors Elsa d'un air démuni, je n'ai absolument aucune idée de comment rentrer. J'ai déjà du mal à comprendre comment je suis arrivée ici, je ne connais aucun moyen de revenir.
-Mais Elsa... supplia la jeune femme rousse tout en sachant pertinemment que cela ne changerait rien à la situation. Il faut que tu reviennes, tout le royaume a besoin de toi, nos ministres ont besoin de toi,... J'ai besoin de toi.
-Anna, je suis coincée ici, je ne sais pas si je pourrais jamais rentrer. Tu dois m'oublier, tu dois prendre ma place, les gens comptent sur toi maintenant.
-Non, Elsa!"
Anna parlait d'un ton presque paniqué. Les larmes lui montaient aux yeux: ce que lui demandait Elsa était bien trop dur à accepter. L'idée de l'abandonner pour toujours était insupportable, mais surtout Anna sentait qu'elle croulerait sous le poids de cette responsabilité qui lui reviendrait si Elsa disparaissait.
"Elsa, c'est toi qui dois être reine, c'est toi que l'on a éduquée pour cela, je ne suis absolument pas prête pour endosser ce rôle. Je t'en supplie, tu dois trouver un moyen de revenir.
-C'est impossible, Anna! s'écria Elsa en se prenant la tête dans les mains, des flocons commençant à tournoyer dans les airs autour d'elle. Comme toujours, j'aimerai qu'il en soit autrement, mais la réalité est là! Je ne peux pas revenir. Adieu Anna, je suis tellement, tellement fière de toi, et je sais que tu en es capable."
Elsa se leva, pleurant toutes les larmes de son corps, et sa silhouette se dissipa rapidement.
"Elsa, attends! cria Anna."
Mais rien n'y fit: l'image de sa sœur disparut puis la jeune princesse se sentit comme soulevée dans les airs. Elle eut l'impression d'émerger de l'eau, puis soudain, elle ouvrit les yeux et se vit entourée de tous les trolls ainsi que de Kristoff, d'Olaf et de Sven.
Ceux-ci la regardaient comme si elle se trouvait dans un état extrêmement délicat, et qu'il ne fallait pas s'approcher d'elle. Anna avait une respiration saccadée, et des larmes commençaient réellement à couler de ses yeux. Après avoir repris ses esprits, elle s'efforça de tout raconter aux autres. Kristoff et Olaf parurent gênés et impuissants devant la situation: mais GrandPabbie ne sembla pas surpris le moins du monde. Après être restés un long moment à se demander ce qu'il convenait de faire à présent, les trois compagnons décidèrent finalement de rentrer au château (rester dans cette vallée ne rimant à rien) et d'annoncer la dure nouvelle à tout le monde. Anna conserva le cristal magique, pour le cas où elle déciderait de parler encore à Elsa, et repartit en compagnie de Kristoff et d'Olaf, non sans une étreinte lui serrant le cœur.
Tout le voyage de retour se fit dans une bien triste et morne atmosphère, peu de paroles étant échangées, les trois compagnons gardant la mine basse et les yeux baissés vers sur le sol. Connaissant la route qu'ils devaient emprunter pour rentrer au château, ils ne mirent qu'une semaine pour regagner le fjord. Le jour où enfin ils entamèrent la descente qui menait à la ville d'Arendelle, le ciel était couvert de tristes nuages gris. Anna regardait les toits enneigés des maisons qui se rapprochaient, tout lui paraissant fade et dénué d'intérêt. Soudain, la voix de Kristoff se mit à parler:
"Bon, eh bien... dit le montagnard d'un air mal à l'aise. Je crois que c'est ici que nos chemins se séparent, Anna."
Anna se tourna vers lui et le regarda, hésitant à répondre quoi que ce fut.
"Mais où vas-tu Kristoff? demanda Olaf d'un air dérouté.
-Je n'habite pas en ville, mon petit bonhomme. Sven et moi on vient de la montagne, et je ne crois pas que cela serait très bien vu si la princesse rentrait au château accompagnée d'un baroudeur comme moi. Je suis... Désolé pour vous et pour tout ce qui va suivre Anna. Et pour votre sœur aussi. Au revoir."
Le montagnard se détourna alors puis commença à s'éloigner. Anna le regarda, dépitée: l'idée de perdre la dernière personne qui pouvait lui apporter un tant soit peu de réconfort lui écorcha l'esprit.
"Kristoff, appela-t-elle, attendez. En des temps difficiles, comme celui-ci, la ville d'Arendelle et l'enceinte du château se doivent d'accueillir les habitants du royaume. Vous pouvez m'accompagner si vous le souhaitez. Vous serez le bienvenue de ma part."
Le montagnard la regarda quelques instants, inexpressif.
"Non, je... répondit-il en baissant les yeux, je ne veux pas vous déranger au château...
-Vous ne dérangerez personne, enfin du moins je l'espère, répliqua aussitôt Anna. Et puis après tout, j'ai une dette envers vous: vous m'avez guidé pendant trois semaines dans ces montagnes.
-Mais pour quel résultat? remarqua ironiquement le montagnard.
-Le résultat ne dépendait pas de vous: vous m'avez rendu service et je tiens à vous remercier pour cela. Je vous invite donc officiellement au château d'Arendelle."
Kristoff finit par afficher un pâle sourire puis fit signe à Sven de venir avec lui. Anna fut soulagée en voyant que le montagnard se décidait finalement à l'accompagner au château. Tous quatre, Anna, Kristoff, Olaf et Sven entrèrent alors dans la ville, déserte, enfouie sous la neige, sans âme qui vive dans les rues. Cependant de la fumée s'échappait de toutes les cheminées. Ils ne rencontrèrent que quelques commerçants sur la place du marché.
"Anna, dit soudain Kristoff, partez devant, je vous rejoins. Je m'arrête ici un instant pour acheter des carottes pour Sven: voilà des jours que le pauvre n'a rien mangé."
Anna acquiesça alors d'un signe de tête, puis reprit son chemin vers la grande porte du château, laissant derrière elle le montagnard et son renne, ainsi que le bonhomme de neige qui était resté émerveillé devant des sculptures de neige et de glace qu'avaient façonné certains des marchands en guise de décoration pour leurs étalages. La jeune princesse marchait d'un pas lent dans les rues, peu pressée de franchir les portes du château et de devoir annoncer à tout le monde que ses recherches n'avaient rien donné. Elle se demanda si la princesse Raiponce, le roi Arthur et les autres étaient rentrés, et si oui depuis quand. Elle espérait qu'il ne faudrait pas lancer de recherche pour retrouver ceux qui étaient eux-mêmes partis à la recherche de la reine. Dans quel était seraient ces derniers après avoir fouiller les montagnes pendant des semaines sans aucun résultat: Anna imaginait bien qu'ils seraient certainement mécontents, et elle s'attendait à de nombreuses représailles. La seule personne qui la comprendrait serait Kristoff. Mais soudain, une pensée vint à l'esprit de la jeune femme: non, il y avait une autre personne qui la comprendrait certainement. Hans, le prince Hans! Elle l'avait presque oublié après son périple dans les montagnes. Elle se rappela son doux visage et ses adorables attentions, et se réconforta quelques peu en pensant au soutien que celui-ci lui apporterait. Ce fut un peu rassurée qu'elle marcha dans les dernières ruelles de la ville avant d'approcher des grandes portes en bois. Soudain, alors qu'elle se trouvait dans une étroite ruelle entre deux murs de maisons sans fenêtres, une voix familière l'appela:
"Anna!"
La jeune femme regarda autour d'elle, pour finalement voir sortir d'une rue perpendiculaire nul autre que... Le prince Hans. Il s'avançait vers elle, le visage triste, vêtu d'un grand manteau d'hiver.
"Hans! s'écria Anna en courant auprès de lui. Que faites-vous ici?
-J'attendais votre retour, répondit-il en prenant les mains de la princesse dans les siennes, sans pour autant changer l'expression de son visage. Je commençais sérieusement à m'inquiéter: voilà maintenant un mois que vous êtes partie.
-Oui, j'ai pris soin de fouiller chaque recoin, pour être sûre de ne laisser passer aucune chance de retrouver Elsa. Mais les recherches ont été... Peu fructueuses. Les autres sont-ils rentrés? Raiponce, son époux, le roi Arthur,...?
-Sire Arthur et ses chevaliers sont rentrés environ deux semaines après leur départ, Tandis que la princesse Raiponce et son époux sont revenus il y a quatre jours seulement. Mais que voulez-vous dire par 'peu fructueuses'?
-Je vous en prie ne restons pas là, dit Anna en grelotant. Je vous expliquerai tout cela une fois au château."
Elle commença à marcher pour rejoindre la grande porte, mais fut aussitôt retenue par la main du prince Hans. Celui-ci n'avait pas relâchée son étreinte, il l'avait même resserrée. Anna le regarda, sans comprendre.
"Que faites-vous? demanda-t-elle. Venez, rentrons.
-Je crains fort que vous ne revoyiez jamais l'intérieur de ce château, princesse Anna, déclara le prince Hans en gardant le regard fixé droit devant lui.
-Quoi? demanda la jeune femme sans comprendre. Qu'est-ce que vous dîtes?"
Soudain, Hans tira sur le bras de la princesse pour la ramener vers lui et la plaqua contre un mur de la ruelle.
"Hans, que faites-vous? demanda Anna d'un ton soudain paniqué.
-Anna, ne me prenez pas pour un idiot. Vous n'avez pas retrouvé Elsa: elle a totalement disparu. Elle était censée prendre enfin la suite de vos parents, mais le royaume se retrouve de nouveau sans dirigeant. Arendelle a besoin d'un souverain, et je crois que vous êtes bien trop candide et enfantine pour endosser ce rôle."
Anna regardait à présent le prince Hans d'un air outré: le peu de réconfort qu'avait pu lui apporter sa présence s'était soudain envolé. Le prince, quant à lui, bien que son ton fut très calme, la regardait d'un air plutôt féroce, les sourcils froncé: une expression qu'Anna ne lui avait jamais vu.
"Qu'est-ce qui vous prend? demanda-t-elle d'un ton de colère, fronçant à son tour les sourcils. Qu'est-ce que vous faites? Que voulez-vous dire?
-Comme je vous l'ai dit lors du soir du couronnement, j'ai douze frères plus âgés. En tant que treizième de la lignée des Iles du Sud, je n'avais aucune chance d'accéder au trône dans mon royaume. Seul le mariage avec la lignée d'un autre royaume pouvait me permettre de régner un jour.
-Hans! s'indigna Anna, sans savoir que dire d'autre.
-En tant qu'héritière, Elsa était mieux placée bien sûr, mais elle était tellement inaccessible. Alors que vous... Vous désespériez tellement de trouver l'amour que vous étiez prête à m'épouser sur le champ!"
Il prononça cette dernière phrase sur un ton moqueur, avec une ironie méchante et grinçante. Anna fronça davantage les sourcils et serra les dents: la tristesse qui l'avait occupée ces derniers jours venait de laisser toute la place à la colère. Comment était-ce possible: cet homme qui était si charmant, si attentionné, qui lui avait redonné un peu d'espoir dans ce moment très difficile, venait soudain de se transformer en un être odieux, vicieux et malintentionné. Anna ne voyait plus é présent en lui qu'un personnage détestable.
"Je m'étais dit qu'après notre mariage, il suffirait d'un petit accident pour écarter Elsa, mais elle s'est condamnée elle-même, et vous avez été assez sotte pour partir à sa recherche. Désormais il ne me reste qu'à tuer la princesse d'Arendelle, et à prendre les choses en main. Je ferai venir des ressources d'autres royaumes, peu importe la difficulté que cela impliquera, et deviendrai le héros qui aura sauvé Arendelle d'une terrible destruction.
-Croyez-vous vraiment pouvoir tuer la princesse ainsi? demanda Anna sans desserrer les dents. Les gens s'apercevront de ma disparition, et vous serez bien obligé un jour ou l'autre de répondre de cet acte.
-Pourquoi croyez-vous que j'ai pris la peine de vous attendre ici, dans cette ville déserte, avant que quiconque au château ou dans le royaume ne vous aie vue revenir? Il me suffira de dire que j'étais parti à votre recherche dans les montagnes, et que j'ai fini par retrouver votre corps, gelé et affreusement mutilé par les loups et les corbeaux. Le corps de la pauvre princesse sans défense. Alors, Raiponce et Arthur ne régnant pas en ce royaume, tout le monde se tournera vers moi pour prendre la tête du gouvernement.
-Vous ne réussirez pas! lança Anna d'un ton de rage.
-Oh, pourtant c'est déjà fait, répondit le diabolique prince en sortant de sa manche une longue dague à la lame brillante."
Il s'apprêta à la planter dans le corps de la jeune femme, mais celle-ci lui attrapa le poignet et retint son bras. Anna dut user de toute la force de son bras pour retenir le coup fatal, mais le prince était plus fort qu'elle; elle ne tiendrait pas longtemps. Alors, prenant son courage à deux mains, elle envoya un violent coup de genoux dans le ventre de Hans. Celui-ci poussa un cri de douleur et tomba à genoux, le souffle coupé. Anna resta quelques instants sur place, se demandant ce qu'il convenait maintenant de faire, avant de s'élancer vers les grandes portes en bois du château. Mais le prince des Iles du Sud lui attrapa le bras et la tira vers lui. Il parvint à se relever et lança un regard féroce à la princesse, avant de lever son arme. Anna parvint encore à éviter le coup et à heurter de plein fouet Hans, l'envoyant au sol et tombant avec lui. Alors qu'elle se relevait, l'horrible traître se jeta sur elle et, lui attrapant les deux poignets dans une seule main, lui plaqua les bras au sol. Anna se débattait, mais elle avait trop peu de force et d'énergie après avoir grimpé dans les montagnes pendant trois semaines, et presque rien mangé depuis cette même échéance. Ce fut impuissante et désespérée qu'elle regarda l'affreux prince lever une dernière fois sa dague, un air effrayant de démence sur son visage, et un sourire tout bonnement diabolique sur les lèvres. Mais soudain, une voix à l'autre bout de la rue cria:
"Anna!"
En quelques secondes, Anna entendit des pas frénétiques se rapprocher d'elle et du prince, puis une silhouette se jeta sur ce dernier, les envoyant tous les deux dans une série de galipettes sur le sol enneigé. Anna se releva et vit qu'il s'agissait de Kristoff: le montagnard se débattait péniblement avec le prince, évitant comme il pouvait les coups de dague de celui-ci. Puis soudain, Sven arriva au galop, et pour aider son compagnon, assomma le prince Hans d'un coup de sabot sur la tête. Celui-ci laissa alors retomber sa main au sol, et la dague s'enfonça dans la neige.
Anna mit un certain temps à retrouver ses esprits: elle avait encore du mal à y croire. Elle avait à présent perdu l'amour de l'une des seules personnes qu'elle pensait capable de la comprendre et de la réconforter. Pourquoi tout cela lui arrivait-il? Qu'avait-elle fait à la vie pour mériter d'être privée ainsi de tous ceux qu'elle aimait? Kristoff vint poser sa main sur l'épaule de la jeune femme qui le regarda avec des yeux humides, lui, cet homme qu'elle connaissait d'une rencontre totalement improbable et qui restait à présent le seul visage sympathique qu'elle pouvait avoir auprès d'elle. Olaf était adorable, bien sûr, mais il rappelait trop sa grande sœur à Anna, qui avait du mal à supporter cela. Finalement, plus dépitée et abattue que jamais, Anna se remit sur ses pieds. Elle et Kristoff hissèrent le corps inanimé du prince Hans sur le dos de Sven, puis marchèrent vers les portes du château dans un silence de mort.
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Re: Au-delà des montagnes enneigées... (Tome 1) (fanfiction finie)
Mar 17 Fév 2015, 17:39
Et voici le chapitre 3.
Le temps sembla long, très long à Anna après qu'elle fut rentrée au château d'Arendelle.
Le chagrin la rongeait et la lueur d'espoir qu'elle avait gardé en elle depuis le soir où elle était partie à la recherche d'Elsa devenait chaque jour de moins en moins brillante. Et il en allait de même pour tous les autres habitants du château: Anna avait raconté à tous les invités ce qu'elle avait découvert dans la vallée des trolls, et comme elle l'avait prévu, ils n'avaient pas été des plus réjouis par ces nouvelles. Les expéditions de ces derniers à la recherche de la reine avaient apparemment été assez pénibles: Raiponce avaient été pris en chasse par une meute de loups à deux reprises (ils ne leur avaient échappé que de peu), tandis qu'Arthur et ses chevaliers avaient été pris dans une avalanche, qui avait valu au seigneur Léodagan de perdre son cheval, et le seigneur Bohort s'était foulé la cheville en marchant sur une pierre roulante. Ils avaient donc du écourter leur voyage pour rentrer au château et trouver une atèle à Bohort.
Mais le roi Arthur, de mauvaise humeur, marmonna qu'il n'était peut-être pas plus mal qu'ils n'aient pas perdu plus de temps dans les montagnes puisque tous les espoirs de retrouver la reine se révélaient vains.
Le duc de Weaseltone, le roi et la reine de Coronna, leur fille et leur gendre, la cour du roi Arthur, les représentants des différents clans du royaume d'Arendelle,... Tous les invités qui avaient été conviés au couronnement d'Elsa s'étaient réunis pour écouter le récit de la princesse Anna.
Tous à l'exception du prince Hans des Iles du Sud, dont Anna n'avait pas manqué d'exposer la trahison et tentative de meurtre, soutenue dans son accusation par Kristoff, et qui avait été enfermé dans les cachots sans attente particulière de jugement; les habitants du fjord estimant que l'organisation d'un procès n'était guère une priorité. Anna n'était jamais passé le voir dans sa cellule: elle estimait n'avoir plus rien à lui dire. Mais surtout, elle ne voulait plus revoir ce visage qui lui avait apporté de l'espoir et qui l'avait un jour, en quelques secondes, trahie et presque assassinée. La jeune femme fit tout son possible pour essayer d'effacer à jamais ce prince de malheur de son esprit.
Kristoff, quant à lui, avait pu obtenir une chambre d'ami grâce à l'insistance d'Anna: ce n'était ni la plus luxueuse ni la plus grande, mais pour le montagnard qui avait toujours dormi dans des granges ou des auberges perdues au fin-fond des montagnes, cela était d'un confort bien suffisant.
Anna avait donc réuni tous les habitants du château pour leur annoncer qu'Elsa ne se trouvait simplement plus dans ce monde et qu'elle ne connaissait aucun moyen de la faire revenir.
"C'est incroyable, dit le chevalier Lancelot pour lui-même en regardant les flammes du feu dans la cheminée. Vous êtes en train de nous dire que la reine se trouve en somme sur un autre plan astral.
-Je présume que c'est cela, approuva tristement la princesse sans lever les yeux de sa tasse de tisane refroidie.
-Mais du coup c'est chaud ou pas? demanda le chevalier Yvain qui semblait plongé dans un gros effort de compréhension.
-Qu'est-ce qui est chaud? s'étonna le roi Arthur en fronçant les sourcils.
-Ben, le fait qu'elle soit sur un autre plan machin, là, s'expliqua le beau-frère du roi. Enfin je veux dire, si il y a une merde elle peut revenir à pied ou pas?
-Revenir à pied d'un autre plan astral? répéta le souverain de Bretagne en haussant les sourcils. Oh ben ça fait une belle trotte déjà."
Anna se souvenait qu'elle avait été amusée, lors de la soirée du couronnement de sa sœur, par le niveau d'incompréhension du jeune chevalier Yvain, mais à présent plus rien ne parvenait à lui décrocher le moindre sourire. Sa sœur était perdue, inaccessible, le fjord était plongé dans un hiver sans fin et la jeune princesse devait à présent prendre les rennes du royaume. Mais elle ne pouvait se faire à cette idée: elle était incapable de diriger un pays, surtout en des temps aussi compliqués que celui-ci. C'était Elsa que l'on avait toujours formée pour ce rôle; Anna, elle, avait bien trop peu de connaissances pour savoir ce qu'il convenait de faire. Et pourtant il fallait bien qu'elle le fasse, sinon c'en serait fini du royaume d'Arendelle. Les révoltes commenceraient, le château serait assailli, les clans se disputeraient le pouvoir et se serait la porte ouverte aux guerres et meurtres.
Heureusement, pour apporter au moins un peu d'aide à Anna dans cette tâche, un jour les trolls de la vallée où Anna s'était rendue étaient arrivés nombreux au château, menés par GrandPabbie, et amenant avec eux de respectables quantités de provisions: des fruits, des légumes, de petits animaux, des poissons, des céréales,... Le vieux troll avait expliqué qu'ils réunissaient ces provisions depuis le soir où ils avaient envoyé Elsa dans cette Terre du Milieu, afin de venir en aide au habitants du royaume. Ceux-ci avaient d'ailleurs eu diverses réactions en voyant arriver toutes ces étranges petites créatures de pierre: s'échelonnant des yeux largement écarquillés à l'évanouissement; mais il avaient finalement fait bon accueil aux trolls lorsque ceux-ci leur offrirent toutes ces victuailles. GrandPabbie, le vieux troll, décida même un jour de prendre la parole en public, afin d'expliquer à toutes les personnes présentes la raison pour laquelle la reine Elsa ne pouvait revenir au château, la raison pour laquelle elle s'était enfuie, la raison pour laquelle lui et ses semblables avaient décidé de la placer temporairement dans un autre monde,... Il expliqua, comme il l'avait fait avec Anna, tout ce qu'avait du enduré Elsa, et implora les habitants du fjord d'accorder leur pardon à la reine pour cette situation difficile, qui n'était qu'un fâcheux accident, et expliqua que les seules intentions d'Elsa en s'enfuyant du château était de protéger tous ses habitants. Les auditeurs acquiescèrent de légers signes de tête, mais gardèrent le silence. Ils semblaient tous à fleur de peau et abattus: et Anna ne pouvait que les comprendre, tout comme elle comprenait sa sœur.
Malgré cette aide inattendue et inespérée, la situation restait très difficile: le froid permanent et la promiscuité à l'intérieur du château commençait à échauffer les esprits. Des disputes éclatèrent de plus en plus souvent: disputes auxquelles le seigneur Léodagan, qui n'avait pas un caractère facile, était souvent mêlé. Mais Anna n'avait ni la force ni la volonté de prendre part à quelque conflit que ce soit: elle était tout simplement abattue et déprimée.
Elle s'efforçait de gérer comme elle pouvait les stocks de provisions, et de les distribuer le plus équitablement possible, d'entendre les différentes plaintes des villageois d'arbitrer les conflits entre tous les chefs de clans... Mais tout cela lui paraissait bien inutile: si Elsa ne revenait pas, hiver ne finirait sans doute jamais et les réserves finiraient forcément par disparaître. Alors, ils n'auraient plus qu'à attendre la fin.
Au final, aucune perspective bien réjouissante pour redonner sa joie de vivre à Anna. Même les efforts de Kristoff pour essayer de la réconforter n'arrivaient rien à arranger. En réalité, plus les jours passaient, plus Anna se rendait compte que sa grande sœur lui manquait terriblement: bientôt il n'y avait presque plus que l'envie de ramener Elsa auprès d'elle qui occupait l'esprit de la jeune femme. Mais pourquoi cela était-il impossible? Combien de temps les trolls comptaient-ils encore laisser Elsa là-bas? Etait-il vraiment si dangereux qu'Anna s'y rende également rien que pour retrouver sa sœur?
Au bout d'un moment, ce fut la seule idée qui anima la princesse d'Arendelle: pouvoir enfin être auprès d'elle, même si elle devait elle aussi abandonner son royaume. Pouvoir se serrer contre sa dernière parente, le dernier membre de sa famille encore en vie. Pouvoir lui dire qu'elle lui avait fait beaucoup de mal en l'abandonnant du jour au lendemain, mais surtout qu'elle l'aimait, qu'elle lui avait manqué, que leurs parents lui manquait, que jamais elle ne la rejetterait à cause de ses pouvoirs, et qu'elle n'avait pas peur d'elle. Elle aurait juste voulu pouvoir lui dire tout cela en face...
Plus d'un mois après être rentrée au château, un mois à avoir remué de sombres pensées, Anna décida de reparler à sa sœur à travers le cristal. Elle savait que cela ne ferait en rien avancer la situation et que ça ne valait en rien une conversation en face à face, mais c'était tout ce qu'elle pouvait faire et elle avait besoin de parler à Elsa. Elle marcha d'un pas frénétique vers sa chambre, où elle sortit le cristal brillant toujours du même éclat jaune de sa table de nuit. Elle le prit entre ses mains et s'apprêta à fermer les yeux, lorsque soudain une voix l'appela:
"Anna, qu'est-ce que vous faites?"
La jeune femme se retourna: Olaf, le bonhomme de neige, se tenait sur le pas de la porte d sa chambre, la regardant d'un air curieux. En le voyant, ce petit être magique qui lui rappelait tant de bons souvenirs auprès de sa sœur, Anna eut soudain une idée.
"Olaf, dit-elle en s'agenouillant pour être à la hauteur du bonhomme de neige, je vais encore parler avec Elsa.
-Vraiment? Pour quoi faire? Je croyais qu'elle ne pouvait pas revenir.
-C'est vrai, mais j'ai besoin de lui parler: c'est ma sœur. Voudrais-tu lui parler aussi? C'est elle qui t'a créé après tout.
-Oh c'est vrai! s'exclama Olaf. Et je ne sais même pas à quoi elle ressemble; oui, oui je veux lui parler aussi. Mais comment fait-on?
-Serre ce cristal dans tes mains, expliqua la princesse en invitant son compagnon à poser avec elle ses mains sur l'objet magique, et pense très fort à Elsa: une jeune femme blonde, aux yeux bleu azur et à la peau blanche, très claire."
Olaf s'exécuta, et tous deux fermèrent ensemble les yeux. Anna espérait qu'Elsa serait prête à recevoir son appel. Et en effet, cela fonctionna: la jeune femme eut de nouveau la sensation de tomber dans le vide avant d'atterrir sur une mer de coton. Lorsqu'elle rouvrit les yeux, elle vit Olaf à côté d'elle, étourdi par sa chute. Tous deux attendirent quelques instants, avant de voir Elsa apparaître devant eux. Elle était vêtue exactement de la même façon que la dernière fois qu'Anna l'avait vue, mais cette fois, elle était debout et semblait déambuler lentement, les mains dans le dos. Anna eut encore plus de mal cette fois-ci à se décider à prononcer le premier mot. Mais le besoin qu'elle avait de parler à sa sœur finit par lui donner le courage nécessaire:
"Elsa, appela-t-elle."
Cette fois encore, Elsa sursauta comme si un diable lui avait sauté dessus. La reine mit quelques secondes à localiser la provenance de cet appel, et resta figée sur place lorsqu'elle posa son regard sur Anna. La jeune princesse vit les yeux de son aînée devenir brillants et humides, mais la reine s'efforça cette fois de contenir ses larmes: elle resta droite et digne, fixant dans les yeux sa cadette.
"Anna... murmura-t-elle.
-Oui, c'est encore moi, répondit la susnommée en se grattant l'arrière de la tête, mal à l'aise. J'avais... J'avais vraiment besoin de te reparler. Je me sens seule, terriblement seule, tu sais."
Elsa prit soudain un air désolé et s'avança vers sa jeune sœur, ouvrant les bras comme pour l'enlacer, mais se ravisa soudain lorsqu'elle se rappela qu'elle ne pouvait toucher Anna. Elle baissa les yeux au sol, un air un peu honteux sur le visage.
"Anna, je... Je ne sais pas bien quoi te dire, sinon que je suis vraiment désolée, déclara la reine avant de soupirer. Es-tu rentrée au château? As-tu pris en charge le royaume?
-Oui Elsa, répondit la princesse d'un air grave. Mais c'est difficile, bien trop difficile pour moi.
-Bien sûr que c'est difficile, c'est même très difficile. Pourquoi si peu de gens en seraient capables si c'était facile? Crois-moi, pendant toutes ces années où l'on m'a préparée à devenir reine, on n'a cessé de me répéter que cela ne serait pas chose aisée, et que je n'arriverai jamais au bout de mes peines, qu'une fois un problème résolu, il en arrive dix autres à régler. Courage, Anna, je suis de tout cœur avec toi. Crois-moi que si j'avais pu rester reine, j'aurais endosser ce rôle plutôt que de le faire porter.
-Mais tu aurais pu rester reine, Elsa. Je n'ai pas peur de toi, et tu ne devrais pas avoir peur des autres.
-Anna, tu as vu comme moi la réaction de tous les autres lorsque j'ai révélé mon secret. Et si tu avais vu ta tête, l'air avec lequel tu me regardais... Tu te serais enfuie toi aussi.
-C'était sous le coup de la surprise! Jamais personne ne m'avait dit quoi que ce soit au sujet de tes pouvoirs, il me semble normal que j'aie été surprise. Mais je t'assure que je n'ai pas peur de toi, tu me manques comme tu m'as toujours manqué.
-Anna, tu devrais partir maintenant, dit Elsa en se détournant et en essuyant une larme qui avait coulé sur sa joue, et reprendre ton rôle de reine. Et maintenant que les portes du château sont de nouveau ouvertes, profite-en pour faire ce que tu as toujours voulu: va à la rencontre de gens, noue des liens. Si je ne peux être auprès de toi, je veux que tu sois aussi heureuse que possible, et que tu ne restes plus jamais seule.
-Eh bien puisque tu parles de ça, Elsa, justement je ne suis pas seule!"
Anna se tourna alors et appela Olaf à venir la rejoindre. Le petit bonhomme de neige s'avança alors en déclamant:
"Bonjour, je m'appelle Olaf, et j'aime les gros câlins!"
Elsa ouvrit soudain de grands yeux, regardant le bonhomme de neige d'un air d'abord ahuri, puis qui devint ensuite plus tendre.
"Olaf? répéta-t-elle, incrédule.
-Oui, c'est vous qui m'avez créé, expliqua alors le bonhomme de neige en regardant sa génitrice d'un air timide. Vous vous en souvenez?
-Et tu es en vie? demanda la reine de ce même ton ébahi.
-Euh... Oui, je crois, répondit Olaf en regardant ses doigts se plier et se replier."
Elsa regarda elle aussi ses mains, semblant se demander comment elle avait pu donner la vie à ce petit bonhomme de neige.
"Il est comme ceux que nous faisions étant petites, dit alors Anna en s'agenouillant et en posant sa main sur ce qu'on aurait pu appeler l'épaule du bonhomme de neige."
Elsa ne répondit pas immédiatement: elle continuait de regarder ses mains, sans comprendre. Mais en entendant la phrase de sa petite sœur, un sourire vint se dessiner sur ses lèvres, avant qu'elle ne relève la tête pour dire un simple:
"Oui.
-Elsa, nous étions si proches à cette époque. Nous pourrions le redevenir, j'en suis sûre."
Alors, pendant quelques secondes, le sourire d'Elsa s'élargit, et elle et sa sœur échangèrent un regard qui exprimait tout ce qu'elles pouvaient ressentir. Mais soudain, Elsa sembla absente, comme si elle se souvenait brusquement de quelque chose. Son expression devint alors apeurée, puis elle recula.
"Non, c'est impossible, dit-elle d'un air plus triste que jamais avant de se détourner. Au revoir Anna.
-Elsa attends!
-Non, j'essaie simplement de te protéger.
-Tu n'as pas à faire cela, je n'ai pas peur.
-Anna, retourne au château maintenant: reprends ton rôle de reine et oublie moi. Ta place est à Arendelle.
-La tienne aussi!
-Non, désormais ma place est ici, seule, où je peux être moi-même sans faire de mal autour de moi.
-Justement, à ce propos Elsa... commença Anna."
Le jeune princesse avait senti monter le besoin de répondre à chaque phrase que lui dirait sa grande sœur: alors lorsque celle-ci avait parler d'éviter de faire du mal autour d'elle, Anna avait aussitôt penser à lui parler enfin de la catastrophe hivernale qu'elle avait déclenchée au royaume.
Mais avant qu'elle n'ait pu dire quoi que ce soit, Anna entendit nettement des hurlements au loin, des hurlements semblables à ceux de loups. Elsa les entendit également et se redressa brusquement, regardant autour d'elle d'un air effrayé. Alors, l'image de la reine des neiges se dissipa et Anna se sentit soulevée dans les airs, accompagnée d'Olaf. Soudain, elle sembla émerger de l'eau et ses yeux se rouvrirent. Elle se trouvait dans sa chambre, le cristal en main, et Olaf le serrant toujours avec elle.
"Non! cria la princesse.
-Que s'est-il passé? demanda le bonhomme de neige en regardant le cristal, sans comprendre.
-Elsa a été distraite par ces hurlements et son esprit n'était donc plus libre pour me parler. Mais quels étaient ces cris? Elle est peut-être en danger!"
Anna referma alors les yeux et se concentra de toutes ses forces sur la pensée d'Elsa. Mais rien ne se produisit cette fois-ci. De dépit, elle jeta alors l'objet magique sur le sol.
"Merde et merde! cria-t-elle."
Elle parvint à se calmer, mais tout cela était affreusement frustrant: elle était sur le point de dire la vérité à Elsa et avait été coupée en plein dans sa phrase, et à présent elle n'arrivait plus à retrouver sa sœur, même à travers le cristal. Cependant, une fois la colère passée, la jeune femme se demanda si elle aurait vraiment bien fait de parler de l'hiver éternel à sa sœur. Après tout, Elsa était coincée dans ce mystérieux monde, sans aucun moyen de revenir ni d'agir sur le royaume d'Arendelle, et semblait déjà bien assez tourmentée comme cela sans avoir besoin de porter en plus le poids d'une telle culpabilité. Au bout d'un moment, Anna finit finalement par se dire qu'il était mieux qu'elle ait été coupée avant d'avoir dit quoi que ce soit: elle avait été emportée dans son envie de répondre à sa sœur, mais en prenant du recul, tout était mieux ainsi. Elle se contenta alors de soupirer, et de repartir dans les couloirs du château, en prenant Olaf par la main, se demandant ce qui allait bien pouvoir arriver ensuite.
Quelques jours plus tard, un événement totalement inattendu apporta un semblant d'espoir à tous les habitants du château. Après avoir passé plusieurs heures à recevoir des villageois pour écouter leurs réclamations, Anna avait pris un temps de pause et s'était dirigée vers le grand salon pour se détendre, autant que cela lui était possible. Lorsqu'elle avait ouvert la porte, elle avait trouvé réunis dans cette pièce le roi Arthur, les seigneurs Lancelot et Léodagan, la dame Séli et sa fille Guenièvre tous assis près du feu de la cheminée, ainsi que les deux parents de Raiponce, occupés à feuilleter de gros livres sur une table basse. La princesse d'Arendelle se laissa tomber mollement sur un canapé et ferma les yeux, peu réticente à l'idée d'un peu de sommeil. A un moment, une servante entra dans la pièce et ouvrit successivement les différentes fenêtres afin d'enlever de leurs rebords la neige qui s'y était déposée. Mais lorsqu'elle en fut à l'avant-dernière fenêtre, elle poussa un cri qui sortit Anna de sa torpeur et fit sursauter tout le monde dans la pièce.
Tous regardèrent en direction de la fenêtre, et tous virent qu'un grand hibou gris avait profité de cette ouverture pour se glisser à l'intérieur de la pièce. Il fit plusieurs cercles dans les airs avant d'aller se poser par terre au centre du grand salon. La servante s'approcha du rapace pour le faire sortir, mais soudain, ce dernier se mit à briller et à produire des sortes d'éclairs lumineux.
Anna le regarda, interloquée, devenir de plus en brillant et projeter de plus en plus d'étincelles que l'on aurait dit qu'il allait exploser. Soudain, au bout de quelques instants, la lumière disparut et laissa place à une personne au centre de la pièce: le hibou s'était transformé en un grand homme, vêtu d'une robe blanche, coiffé de longs cheveux gris et portant une barbe de la même couleur. L'homme vacilla quelques instants avant de reprendre ses esprits et de retrouver son équilibre. Anna resta bouche-bée, tandis que le roi Arthur s'écria:
"Merlin?"
L'homme se tourna alors vers le souverain du royaume de Logres avant de déclarer à haute voix:
"Oui, c'est moi, bonjour tout le monde. Alors euh... excusez-moi pour l'arrivée un peu bruyante mais j'ai fait ce que j'ai pu.
-Mais... Mais qu'est-ce que vous fichez ici, débilos? s'étonna la dame Séli.
-Vous... Vous le connaissez? demanda Anna au roi Arthur, toujours sonnée par ce qui venait de se dérouler sous ses yeux.
-Si je le connais? répondit Arthur sans quitter l'homme des yeux. C'est Merlin, l'enchanteur officiel de la cour de Kaamelott. Mais ça ne répond pas à la question: qu'est-ce que vous faites là?
-Ben je suis venu voir ce qui se passait, répondit Merlin. Lorsque vous avez embarqué pour le couronnement de la reine d'Arendelle, vous aviez dit que vous partiez pour un peu moins de deux semaines, et voilà plus de deux mois que vous êtes parti. C'est la panique à Kaamelott, tout le monde s'inquiète.
-La panique? répéta Arthur en ouvrant de grands yeux. Aïe, là ça va mal.
-Ça, il fallait s'y attendre sire, dit le chevalier Lancelot en se levant de sa chaise. C'est vrai que les gens doivent se demander ce qui a bien pu nous arriver.
-C'est ça que je suis venu voir, lança Merlin en désignant la fenêtre par laquelle il était entré. Et du coup, qu'est-ce qui vous retient ici.
-Comment? Ben, vous avez bien du le voir! s'impatienta le seigneur Léodagan. Figurez-vous que la reine s'est enfuie le soir même de son couronnement: il se trouve qu'elle possédait des pouvoirs pour faire joujou avec la neige et maintenant, tout le pays est pris dans un hiver éternel à la fin du mois d'août. Ne me dites pas que vous n'avez rien remarqué?
-Ah si, maintenant que vous le dites, répondit l'enchanteur en regardant par la fenêtre. Mais du coup, toujours pas de reine pour Arendelle.
-Ben non, répondit Arthur en se rasseyant sur son siège.
-Eh bien, ça valait le coup, marmonna Merlin.
-Bon alors, dit Léodagan en se frottant les mains, c'est quoi le plan?
-Quel plan? s'étonna l'enchanteur en s'écartant de la fenêtre.
-Comment quel plan? Votre plan: comment vous allez nous faire rentrer à Kaamelott?
-Mais je n'ai pas de plan, répondit l'enchanteur d'un air innocent.
-Quoi? s'exclamèrent ensemble Arthur, Léodagan, Lancelot et Séli.
-Ben non, je suis simplement venu voir ce qui se passait. Ça faisait des semaines que tout le monde ne parlait que de ça alors je me suis dit que j'allais jeter un coup d'œil pour en avoir le cœur net, mais je ne savais même pas ce que j'allais trouver en arrivant, alors comment vouliez-vous que je prépare un plan?
-Mais c'est pas vrai! se plaignit Arthur en frappant ses cuisses de ses mains.
-Mais si vous voulez je peux rentrer à Kaamelott et ramener un équipage qui vous ramènera en bateau, s'empressa de dire l'enchanteur comme pour se rattraper.
-A votre avis pourquoi est-ce qu'on est coincé ici? répondit Arthur d'un ton très agacé. Toute la mer autour du fjord est complètement gelée, on ne peut pas naviguer dessus, sinon on serait repartis sans problème. Alors vos bateaux vous pouvez vous les mettre où je pense!"
Finalement, le peu d'espoir que Merlin avait apporté durant un court instant se dissipa bien vite. L'enchanteur accepta cependant de rester à Arendelle afin d'étudier la situation et de voir s'il ne trouvait pas un moyen de mettre fin à ce sortilège d'hiver éternel. Anna lui avait en effet expliqué la situation actuelle d'Elsa et Merlin avait alors déclaré qu'il leur faudrait trouver un moyen de défaire eux-mêmes ce puissant sort.
Mais même l'enchanteur ne parvint à trouver aucune solution: pendant près de deux mois, il chercha dans les livres de la bibliothèque du château si un quelconque texte parlait d'une manière ou d'une autre d'une situation semblable à celle-ci, il partit à plusieurs reprises dans les montagnes afin de voir s'il pouvait trouver quelque chose qui pourrait l'aider, il essaya toutes sortes de rituels magiques auxquels Anna ne comprenait pas grand chose,... Mais rien n'y fit, l'hiver restait inaltérable.
Le désespoir se voyait de plus en plus sur le visage des gens, et la vie semblait toujours ralentir davantage, jusqu'au jour où elle s'arrêterait totalement, pour tout le monde.
Anna, qui voyait bien que tous les efforts qu'elle faisait pour diriger le royaume ne changeaient rien, restait de longues heures allongée sur son lit, pleurant à chaudes larmes. Avait-elle été trop heureuse dans son enfance? La vie avait-elle un jour décidé de la vouer au malheur en la privant d'abord de sa sœur, puis de ses parents, et en la confrontant maintenant à l'image de la mort de son royaume et de tous ses habitants? Une mort inévitable vers laquelle elle avançait sans pouvoir détourner le regard.
La jeune princesse n'avait même plus la force ni le courage d'utiliser le cristal des trolls pour parler à Elsa.
Elsa... Dont Anna ne connaissait même pas le sort. Avait-elle été tuée par ces loups qui avaient interrompu leur dernière conversation? Que lui était-il arrivé? Jamais dans sa vie Anna n'avait eu l'esprit aussi rongée par des pensées toutes plus noires les unes que les autres.
Kristoff, malgré le fait évident qu'il était lui aussi plongé dans le malheur et le cynisme de l'attente d'une mort certaine, essayait régulièrement de réconforter Anna, avec qui il était devenu très proche. Mais son manque de conviction n'aidait absolument pas Anna. Un soir, celle-ci tomba en larmes dans les bras du montagnard, qui se laissa lui aussi aller à sangloter pour enfin laisser échapper ses émotions.
"Je veux que tout cela s'arrête, gémissait Anna entre deux pleurs. Je veux retrouver une vie normale, je veux revoir ma grande sœur."
Et Kristoff ne répondait rien, ne sachant tout simplement pas quoi dire pour consoler sa douce amie, et ne croyant plus lui même à une possibilité d'arranger la situation. Les deux chers amis finirent par trouver le sommeil, épuisés par toutes les larmes qu'ils avaient versé.
Cela ferait bientôt quatre mois qu'Elsa avait disparu, quatre mois que le royaume dépérissait petit à petit, quatre mois qu'Anna avait lentement succombé au chagrin qui la rongeait. La princesse n'avait pas osé reparler à sa sœur depuis environ deux mois, mais à présent que l'idée de la fin était présente à chaque instant dans son esprit, l'envie de dire adieu à cette dernière se faisait de plus en plus intense. Anna voulait au moins s'assurer qu'Elsa était toujours en vie, afin de mourir avec au moins ce réconfort en tête. Les mots qu'avait prononcé sa grande sœur lors de leur dernière entrevue n'avaient cessé de résonner dans l'esprit de la jeune princesse : "si je ne peux être auprès de toi, je veux que tu sois le plus heureuse possible."
Anna savait à présent que tout ce qui l'attendait était la mort, à moins qu'un miracle ne se produise et qu'Elsa ne revienne enfin au royaume pour mettre fin à l'hiver, et elle se disait que sa grande sœur méritait elle aussi de finir ses jours de la meilleure des façons possibles. Alors, presque quatre mois après qu'Elsa se fut enfuie du château, la princesse du royaume d'Arendelle s'empara du cristal magique des trolls, s'enferma dans sa chambre et s'assit dans un coin de celle-ci, avant d'empoigner fermement l'objet magique à deux mains.
Elle voulait, avant d'arriver à la fin de ses jours, s'assurer que sa grande sœur était toujours en vie et, si c'était le cas, lui prodiguer quelques conseils afin qu'elle vive sa vie de la meilleure façon possible. Et, peut-être, lui demander une dernière fois si elle n'avait toujours trouvé aucun moyen de rentrer à Arendelle. Oui, malgré tout le doute et le malheur qui s'étaient emparés d'elle, Anna était à présent sûre d'une chose: elle voulait encore parler à sa sœur avant de mourir.
Voilà, désolé si ça vous a paru un peu long mais, comme je l'ai dit, j'aime autant Anna que Elsa. Donc il était important pour moi qu'Anna ait sa part dans cette fiction (car je vous préviens, à partir de maintenant on va suivre Elsa). Je voulais tout de même poster rapidement ces deux chapitres afin de pouvoir m'attaquer une bonne fois pour toutes à l'histoire d'Elsa en Terre du Milieu
Donc j'espère que ça vous plaît toujours, et je vous le dis, au prochain chapitre on retrouve Elsa.
Chapitre 3:
Le temps sembla long, très long à Anna après qu'elle fut rentrée au château d'Arendelle.
Le chagrin la rongeait et la lueur d'espoir qu'elle avait gardé en elle depuis le soir où elle était partie à la recherche d'Elsa devenait chaque jour de moins en moins brillante. Et il en allait de même pour tous les autres habitants du château: Anna avait raconté à tous les invités ce qu'elle avait découvert dans la vallée des trolls, et comme elle l'avait prévu, ils n'avaient pas été des plus réjouis par ces nouvelles. Les expéditions de ces derniers à la recherche de la reine avaient apparemment été assez pénibles: Raiponce avaient été pris en chasse par une meute de loups à deux reprises (ils ne leur avaient échappé que de peu), tandis qu'Arthur et ses chevaliers avaient été pris dans une avalanche, qui avait valu au seigneur Léodagan de perdre son cheval, et le seigneur Bohort s'était foulé la cheville en marchant sur une pierre roulante. Ils avaient donc du écourter leur voyage pour rentrer au château et trouver une atèle à Bohort.
Mais le roi Arthur, de mauvaise humeur, marmonna qu'il n'était peut-être pas plus mal qu'ils n'aient pas perdu plus de temps dans les montagnes puisque tous les espoirs de retrouver la reine se révélaient vains.
Le duc de Weaseltone, le roi et la reine de Coronna, leur fille et leur gendre, la cour du roi Arthur, les représentants des différents clans du royaume d'Arendelle,... Tous les invités qui avaient été conviés au couronnement d'Elsa s'étaient réunis pour écouter le récit de la princesse Anna.
Tous à l'exception du prince Hans des Iles du Sud, dont Anna n'avait pas manqué d'exposer la trahison et tentative de meurtre, soutenue dans son accusation par Kristoff, et qui avait été enfermé dans les cachots sans attente particulière de jugement; les habitants du fjord estimant que l'organisation d'un procès n'était guère une priorité. Anna n'était jamais passé le voir dans sa cellule: elle estimait n'avoir plus rien à lui dire. Mais surtout, elle ne voulait plus revoir ce visage qui lui avait apporté de l'espoir et qui l'avait un jour, en quelques secondes, trahie et presque assassinée. La jeune femme fit tout son possible pour essayer d'effacer à jamais ce prince de malheur de son esprit.
Kristoff, quant à lui, avait pu obtenir une chambre d'ami grâce à l'insistance d'Anna: ce n'était ni la plus luxueuse ni la plus grande, mais pour le montagnard qui avait toujours dormi dans des granges ou des auberges perdues au fin-fond des montagnes, cela était d'un confort bien suffisant.
Anna avait donc réuni tous les habitants du château pour leur annoncer qu'Elsa ne se trouvait simplement plus dans ce monde et qu'elle ne connaissait aucun moyen de la faire revenir.
"C'est incroyable, dit le chevalier Lancelot pour lui-même en regardant les flammes du feu dans la cheminée. Vous êtes en train de nous dire que la reine se trouve en somme sur un autre plan astral.
-Je présume que c'est cela, approuva tristement la princesse sans lever les yeux de sa tasse de tisane refroidie.
-Mais du coup c'est chaud ou pas? demanda le chevalier Yvain qui semblait plongé dans un gros effort de compréhension.
-Qu'est-ce qui est chaud? s'étonna le roi Arthur en fronçant les sourcils.
-Ben, le fait qu'elle soit sur un autre plan machin, là, s'expliqua le beau-frère du roi. Enfin je veux dire, si il y a une merde elle peut revenir à pied ou pas?
-Revenir à pied d'un autre plan astral? répéta le souverain de Bretagne en haussant les sourcils. Oh ben ça fait une belle trotte déjà."
Anna se souvenait qu'elle avait été amusée, lors de la soirée du couronnement de sa sœur, par le niveau d'incompréhension du jeune chevalier Yvain, mais à présent plus rien ne parvenait à lui décrocher le moindre sourire. Sa sœur était perdue, inaccessible, le fjord était plongé dans un hiver sans fin et la jeune princesse devait à présent prendre les rennes du royaume. Mais elle ne pouvait se faire à cette idée: elle était incapable de diriger un pays, surtout en des temps aussi compliqués que celui-ci. C'était Elsa que l'on avait toujours formée pour ce rôle; Anna, elle, avait bien trop peu de connaissances pour savoir ce qu'il convenait de faire. Et pourtant il fallait bien qu'elle le fasse, sinon c'en serait fini du royaume d'Arendelle. Les révoltes commenceraient, le château serait assailli, les clans se disputeraient le pouvoir et se serait la porte ouverte aux guerres et meurtres.
Heureusement, pour apporter au moins un peu d'aide à Anna dans cette tâche, un jour les trolls de la vallée où Anna s'était rendue étaient arrivés nombreux au château, menés par GrandPabbie, et amenant avec eux de respectables quantités de provisions: des fruits, des légumes, de petits animaux, des poissons, des céréales,... Le vieux troll avait expliqué qu'ils réunissaient ces provisions depuis le soir où ils avaient envoyé Elsa dans cette Terre du Milieu, afin de venir en aide au habitants du royaume. Ceux-ci avaient d'ailleurs eu diverses réactions en voyant arriver toutes ces étranges petites créatures de pierre: s'échelonnant des yeux largement écarquillés à l'évanouissement; mais il avaient finalement fait bon accueil aux trolls lorsque ceux-ci leur offrirent toutes ces victuailles. GrandPabbie, le vieux troll, décida même un jour de prendre la parole en public, afin d'expliquer à toutes les personnes présentes la raison pour laquelle la reine Elsa ne pouvait revenir au château, la raison pour laquelle elle s'était enfuie, la raison pour laquelle lui et ses semblables avaient décidé de la placer temporairement dans un autre monde,... Il expliqua, comme il l'avait fait avec Anna, tout ce qu'avait du enduré Elsa, et implora les habitants du fjord d'accorder leur pardon à la reine pour cette situation difficile, qui n'était qu'un fâcheux accident, et expliqua que les seules intentions d'Elsa en s'enfuyant du château était de protéger tous ses habitants. Les auditeurs acquiescèrent de légers signes de tête, mais gardèrent le silence. Ils semblaient tous à fleur de peau et abattus: et Anna ne pouvait que les comprendre, tout comme elle comprenait sa sœur.
Malgré cette aide inattendue et inespérée, la situation restait très difficile: le froid permanent et la promiscuité à l'intérieur du château commençait à échauffer les esprits. Des disputes éclatèrent de plus en plus souvent: disputes auxquelles le seigneur Léodagan, qui n'avait pas un caractère facile, était souvent mêlé. Mais Anna n'avait ni la force ni la volonté de prendre part à quelque conflit que ce soit: elle était tout simplement abattue et déprimée.
Elle s'efforçait de gérer comme elle pouvait les stocks de provisions, et de les distribuer le plus équitablement possible, d'entendre les différentes plaintes des villageois d'arbitrer les conflits entre tous les chefs de clans... Mais tout cela lui paraissait bien inutile: si Elsa ne revenait pas, hiver ne finirait sans doute jamais et les réserves finiraient forcément par disparaître. Alors, ils n'auraient plus qu'à attendre la fin.
Au final, aucune perspective bien réjouissante pour redonner sa joie de vivre à Anna. Même les efforts de Kristoff pour essayer de la réconforter n'arrivaient rien à arranger. En réalité, plus les jours passaient, plus Anna se rendait compte que sa grande sœur lui manquait terriblement: bientôt il n'y avait presque plus que l'envie de ramener Elsa auprès d'elle qui occupait l'esprit de la jeune femme. Mais pourquoi cela était-il impossible? Combien de temps les trolls comptaient-ils encore laisser Elsa là-bas? Etait-il vraiment si dangereux qu'Anna s'y rende également rien que pour retrouver sa sœur?
Au bout d'un moment, ce fut la seule idée qui anima la princesse d'Arendelle: pouvoir enfin être auprès d'elle, même si elle devait elle aussi abandonner son royaume. Pouvoir se serrer contre sa dernière parente, le dernier membre de sa famille encore en vie. Pouvoir lui dire qu'elle lui avait fait beaucoup de mal en l'abandonnant du jour au lendemain, mais surtout qu'elle l'aimait, qu'elle lui avait manqué, que leurs parents lui manquait, que jamais elle ne la rejetterait à cause de ses pouvoirs, et qu'elle n'avait pas peur d'elle. Elle aurait juste voulu pouvoir lui dire tout cela en face...
Plus d'un mois après être rentrée au château, un mois à avoir remué de sombres pensées, Anna décida de reparler à sa sœur à travers le cristal. Elle savait que cela ne ferait en rien avancer la situation et que ça ne valait en rien une conversation en face à face, mais c'était tout ce qu'elle pouvait faire et elle avait besoin de parler à Elsa. Elle marcha d'un pas frénétique vers sa chambre, où elle sortit le cristal brillant toujours du même éclat jaune de sa table de nuit. Elle le prit entre ses mains et s'apprêta à fermer les yeux, lorsque soudain une voix l'appela:
"Anna, qu'est-ce que vous faites?"
La jeune femme se retourna: Olaf, le bonhomme de neige, se tenait sur le pas de la porte d sa chambre, la regardant d'un air curieux. En le voyant, ce petit être magique qui lui rappelait tant de bons souvenirs auprès de sa sœur, Anna eut soudain une idée.
"Olaf, dit-elle en s'agenouillant pour être à la hauteur du bonhomme de neige, je vais encore parler avec Elsa.
-Vraiment? Pour quoi faire? Je croyais qu'elle ne pouvait pas revenir.
-C'est vrai, mais j'ai besoin de lui parler: c'est ma sœur. Voudrais-tu lui parler aussi? C'est elle qui t'a créé après tout.
-Oh c'est vrai! s'exclama Olaf. Et je ne sais même pas à quoi elle ressemble; oui, oui je veux lui parler aussi. Mais comment fait-on?
-Serre ce cristal dans tes mains, expliqua la princesse en invitant son compagnon à poser avec elle ses mains sur l'objet magique, et pense très fort à Elsa: une jeune femme blonde, aux yeux bleu azur et à la peau blanche, très claire."
Olaf s'exécuta, et tous deux fermèrent ensemble les yeux. Anna espérait qu'Elsa serait prête à recevoir son appel. Et en effet, cela fonctionna: la jeune femme eut de nouveau la sensation de tomber dans le vide avant d'atterrir sur une mer de coton. Lorsqu'elle rouvrit les yeux, elle vit Olaf à côté d'elle, étourdi par sa chute. Tous deux attendirent quelques instants, avant de voir Elsa apparaître devant eux. Elle était vêtue exactement de la même façon que la dernière fois qu'Anna l'avait vue, mais cette fois, elle était debout et semblait déambuler lentement, les mains dans le dos. Anna eut encore plus de mal cette fois-ci à se décider à prononcer le premier mot. Mais le besoin qu'elle avait de parler à sa sœur finit par lui donner le courage nécessaire:
"Elsa, appela-t-elle."
Cette fois encore, Elsa sursauta comme si un diable lui avait sauté dessus. La reine mit quelques secondes à localiser la provenance de cet appel, et resta figée sur place lorsqu'elle posa son regard sur Anna. La jeune princesse vit les yeux de son aînée devenir brillants et humides, mais la reine s'efforça cette fois de contenir ses larmes: elle resta droite et digne, fixant dans les yeux sa cadette.
"Anna... murmura-t-elle.
-Oui, c'est encore moi, répondit la susnommée en se grattant l'arrière de la tête, mal à l'aise. J'avais... J'avais vraiment besoin de te reparler. Je me sens seule, terriblement seule, tu sais."
Elsa prit soudain un air désolé et s'avança vers sa jeune sœur, ouvrant les bras comme pour l'enlacer, mais se ravisa soudain lorsqu'elle se rappela qu'elle ne pouvait toucher Anna. Elle baissa les yeux au sol, un air un peu honteux sur le visage.
"Anna, je... Je ne sais pas bien quoi te dire, sinon que je suis vraiment désolée, déclara la reine avant de soupirer. Es-tu rentrée au château? As-tu pris en charge le royaume?
-Oui Elsa, répondit la princesse d'un air grave. Mais c'est difficile, bien trop difficile pour moi.
-Bien sûr que c'est difficile, c'est même très difficile. Pourquoi si peu de gens en seraient capables si c'était facile? Crois-moi, pendant toutes ces années où l'on m'a préparée à devenir reine, on n'a cessé de me répéter que cela ne serait pas chose aisée, et que je n'arriverai jamais au bout de mes peines, qu'une fois un problème résolu, il en arrive dix autres à régler. Courage, Anna, je suis de tout cœur avec toi. Crois-moi que si j'avais pu rester reine, j'aurais endosser ce rôle plutôt que de le faire porter.
-Mais tu aurais pu rester reine, Elsa. Je n'ai pas peur de toi, et tu ne devrais pas avoir peur des autres.
-Anna, tu as vu comme moi la réaction de tous les autres lorsque j'ai révélé mon secret. Et si tu avais vu ta tête, l'air avec lequel tu me regardais... Tu te serais enfuie toi aussi.
-C'était sous le coup de la surprise! Jamais personne ne m'avait dit quoi que ce soit au sujet de tes pouvoirs, il me semble normal que j'aie été surprise. Mais je t'assure que je n'ai pas peur de toi, tu me manques comme tu m'as toujours manqué.
-Anna, tu devrais partir maintenant, dit Elsa en se détournant et en essuyant une larme qui avait coulé sur sa joue, et reprendre ton rôle de reine. Et maintenant que les portes du château sont de nouveau ouvertes, profite-en pour faire ce que tu as toujours voulu: va à la rencontre de gens, noue des liens. Si je ne peux être auprès de toi, je veux que tu sois aussi heureuse que possible, et que tu ne restes plus jamais seule.
-Eh bien puisque tu parles de ça, Elsa, justement je ne suis pas seule!"
Anna se tourna alors et appela Olaf à venir la rejoindre. Le petit bonhomme de neige s'avança alors en déclamant:
"Bonjour, je m'appelle Olaf, et j'aime les gros câlins!"
Elsa ouvrit soudain de grands yeux, regardant le bonhomme de neige d'un air d'abord ahuri, puis qui devint ensuite plus tendre.
"Olaf? répéta-t-elle, incrédule.
-Oui, c'est vous qui m'avez créé, expliqua alors le bonhomme de neige en regardant sa génitrice d'un air timide. Vous vous en souvenez?
-Et tu es en vie? demanda la reine de ce même ton ébahi.
-Euh... Oui, je crois, répondit Olaf en regardant ses doigts se plier et se replier."
Elsa regarda elle aussi ses mains, semblant se demander comment elle avait pu donner la vie à ce petit bonhomme de neige.
"Il est comme ceux que nous faisions étant petites, dit alors Anna en s'agenouillant et en posant sa main sur ce qu'on aurait pu appeler l'épaule du bonhomme de neige."
Elsa ne répondit pas immédiatement: elle continuait de regarder ses mains, sans comprendre. Mais en entendant la phrase de sa petite sœur, un sourire vint se dessiner sur ses lèvres, avant qu'elle ne relève la tête pour dire un simple:
"Oui.
-Elsa, nous étions si proches à cette époque. Nous pourrions le redevenir, j'en suis sûre."
Alors, pendant quelques secondes, le sourire d'Elsa s'élargit, et elle et sa sœur échangèrent un regard qui exprimait tout ce qu'elles pouvaient ressentir. Mais soudain, Elsa sembla absente, comme si elle se souvenait brusquement de quelque chose. Son expression devint alors apeurée, puis elle recula.
"Non, c'est impossible, dit-elle d'un air plus triste que jamais avant de se détourner. Au revoir Anna.
-Elsa attends!
-Non, j'essaie simplement de te protéger.
-Tu n'as pas à faire cela, je n'ai pas peur.
-Anna, retourne au château maintenant: reprends ton rôle de reine et oublie moi. Ta place est à Arendelle.
-La tienne aussi!
-Non, désormais ma place est ici, seule, où je peux être moi-même sans faire de mal autour de moi.
-Justement, à ce propos Elsa... commença Anna."
Le jeune princesse avait senti monter le besoin de répondre à chaque phrase que lui dirait sa grande sœur: alors lorsque celle-ci avait parler d'éviter de faire du mal autour d'elle, Anna avait aussitôt penser à lui parler enfin de la catastrophe hivernale qu'elle avait déclenchée au royaume.
Mais avant qu'elle n'ait pu dire quoi que ce soit, Anna entendit nettement des hurlements au loin, des hurlements semblables à ceux de loups. Elsa les entendit également et se redressa brusquement, regardant autour d'elle d'un air effrayé. Alors, l'image de la reine des neiges se dissipa et Anna se sentit soulevée dans les airs, accompagnée d'Olaf. Soudain, elle sembla émerger de l'eau et ses yeux se rouvrirent. Elle se trouvait dans sa chambre, le cristal en main, et Olaf le serrant toujours avec elle.
"Non! cria la princesse.
-Que s'est-il passé? demanda le bonhomme de neige en regardant le cristal, sans comprendre.
-Elsa a été distraite par ces hurlements et son esprit n'était donc plus libre pour me parler. Mais quels étaient ces cris? Elle est peut-être en danger!"
Anna referma alors les yeux et se concentra de toutes ses forces sur la pensée d'Elsa. Mais rien ne se produisit cette fois-ci. De dépit, elle jeta alors l'objet magique sur le sol.
"Merde et merde! cria-t-elle."
Elle parvint à se calmer, mais tout cela était affreusement frustrant: elle était sur le point de dire la vérité à Elsa et avait été coupée en plein dans sa phrase, et à présent elle n'arrivait plus à retrouver sa sœur, même à travers le cristal. Cependant, une fois la colère passée, la jeune femme se demanda si elle aurait vraiment bien fait de parler de l'hiver éternel à sa sœur. Après tout, Elsa était coincée dans ce mystérieux monde, sans aucun moyen de revenir ni d'agir sur le royaume d'Arendelle, et semblait déjà bien assez tourmentée comme cela sans avoir besoin de porter en plus le poids d'une telle culpabilité. Au bout d'un moment, Anna finit finalement par se dire qu'il était mieux qu'elle ait été coupée avant d'avoir dit quoi que ce soit: elle avait été emportée dans son envie de répondre à sa sœur, mais en prenant du recul, tout était mieux ainsi. Elle se contenta alors de soupirer, et de repartir dans les couloirs du château, en prenant Olaf par la main, se demandant ce qui allait bien pouvoir arriver ensuite.
Quelques jours plus tard, un événement totalement inattendu apporta un semblant d'espoir à tous les habitants du château. Après avoir passé plusieurs heures à recevoir des villageois pour écouter leurs réclamations, Anna avait pris un temps de pause et s'était dirigée vers le grand salon pour se détendre, autant que cela lui était possible. Lorsqu'elle avait ouvert la porte, elle avait trouvé réunis dans cette pièce le roi Arthur, les seigneurs Lancelot et Léodagan, la dame Séli et sa fille Guenièvre tous assis près du feu de la cheminée, ainsi que les deux parents de Raiponce, occupés à feuilleter de gros livres sur une table basse. La princesse d'Arendelle se laissa tomber mollement sur un canapé et ferma les yeux, peu réticente à l'idée d'un peu de sommeil. A un moment, une servante entra dans la pièce et ouvrit successivement les différentes fenêtres afin d'enlever de leurs rebords la neige qui s'y était déposée. Mais lorsqu'elle en fut à l'avant-dernière fenêtre, elle poussa un cri qui sortit Anna de sa torpeur et fit sursauter tout le monde dans la pièce.
Tous regardèrent en direction de la fenêtre, et tous virent qu'un grand hibou gris avait profité de cette ouverture pour se glisser à l'intérieur de la pièce. Il fit plusieurs cercles dans les airs avant d'aller se poser par terre au centre du grand salon. La servante s'approcha du rapace pour le faire sortir, mais soudain, ce dernier se mit à briller et à produire des sortes d'éclairs lumineux.
Anna le regarda, interloquée, devenir de plus en brillant et projeter de plus en plus d'étincelles que l'on aurait dit qu'il allait exploser. Soudain, au bout de quelques instants, la lumière disparut et laissa place à une personne au centre de la pièce: le hibou s'était transformé en un grand homme, vêtu d'une robe blanche, coiffé de longs cheveux gris et portant une barbe de la même couleur. L'homme vacilla quelques instants avant de reprendre ses esprits et de retrouver son équilibre. Anna resta bouche-bée, tandis que le roi Arthur s'écria:
"Merlin?"
L'homme se tourna alors vers le souverain du royaume de Logres avant de déclarer à haute voix:
"Oui, c'est moi, bonjour tout le monde. Alors euh... excusez-moi pour l'arrivée un peu bruyante mais j'ai fait ce que j'ai pu.
-Mais... Mais qu'est-ce que vous fichez ici, débilos? s'étonna la dame Séli.
-Vous... Vous le connaissez? demanda Anna au roi Arthur, toujours sonnée par ce qui venait de se dérouler sous ses yeux.
-Si je le connais? répondit Arthur sans quitter l'homme des yeux. C'est Merlin, l'enchanteur officiel de la cour de Kaamelott. Mais ça ne répond pas à la question: qu'est-ce que vous faites là?
-Ben je suis venu voir ce qui se passait, répondit Merlin. Lorsque vous avez embarqué pour le couronnement de la reine d'Arendelle, vous aviez dit que vous partiez pour un peu moins de deux semaines, et voilà plus de deux mois que vous êtes parti. C'est la panique à Kaamelott, tout le monde s'inquiète.
-La panique? répéta Arthur en ouvrant de grands yeux. Aïe, là ça va mal.
-Ça, il fallait s'y attendre sire, dit le chevalier Lancelot en se levant de sa chaise. C'est vrai que les gens doivent se demander ce qui a bien pu nous arriver.
-C'est ça que je suis venu voir, lança Merlin en désignant la fenêtre par laquelle il était entré. Et du coup, qu'est-ce qui vous retient ici.
-Comment? Ben, vous avez bien du le voir! s'impatienta le seigneur Léodagan. Figurez-vous que la reine s'est enfuie le soir même de son couronnement: il se trouve qu'elle possédait des pouvoirs pour faire joujou avec la neige et maintenant, tout le pays est pris dans un hiver éternel à la fin du mois d'août. Ne me dites pas que vous n'avez rien remarqué?
-Ah si, maintenant que vous le dites, répondit l'enchanteur en regardant par la fenêtre. Mais du coup, toujours pas de reine pour Arendelle.
-Ben non, répondit Arthur en se rasseyant sur son siège.
-Eh bien, ça valait le coup, marmonna Merlin.
-Bon alors, dit Léodagan en se frottant les mains, c'est quoi le plan?
-Quel plan? s'étonna l'enchanteur en s'écartant de la fenêtre.
-Comment quel plan? Votre plan: comment vous allez nous faire rentrer à Kaamelott?
-Mais je n'ai pas de plan, répondit l'enchanteur d'un air innocent.
-Quoi? s'exclamèrent ensemble Arthur, Léodagan, Lancelot et Séli.
-Ben non, je suis simplement venu voir ce qui se passait. Ça faisait des semaines que tout le monde ne parlait que de ça alors je me suis dit que j'allais jeter un coup d'œil pour en avoir le cœur net, mais je ne savais même pas ce que j'allais trouver en arrivant, alors comment vouliez-vous que je prépare un plan?
-Mais c'est pas vrai! se plaignit Arthur en frappant ses cuisses de ses mains.
-Mais si vous voulez je peux rentrer à Kaamelott et ramener un équipage qui vous ramènera en bateau, s'empressa de dire l'enchanteur comme pour se rattraper.
-A votre avis pourquoi est-ce qu'on est coincé ici? répondit Arthur d'un ton très agacé. Toute la mer autour du fjord est complètement gelée, on ne peut pas naviguer dessus, sinon on serait repartis sans problème. Alors vos bateaux vous pouvez vous les mettre où je pense!"
Finalement, le peu d'espoir que Merlin avait apporté durant un court instant se dissipa bien vite. L'enchanteur accepta cependant de rester à Arendelle afin d'étudier la situation et de voir s'il ne trouvait pas un moyen de mettre fin à ce sortilège d'hiver éternel. Anna lui avait en effet expliqué la situation actuelle d'Elsa et Merlin avait alors déclaré qu'il leur faudrait trouver un moyen de défaire eux-mêmes ce puissant sort.
Mais même l'enchanteur ne parvint à trouver aucune solution: pendant près de deux mois, il chercha dans les livres de la bibliothèque du château si un quelconque texte parlait d'une manière ou d'une autre d'une situation semblable à celle-ci, il partit à plusieurs reprises dans les montagnes afin de voir s'il pouvait trouver quelque chose qui pourrait l'aider, il essaya toutes sortes de rituels magiques auxquels Anna ne comprenait pas grand chose,... Mais rien n'y fit, l'hiver restait inaltérable.
Le désespoir se voyait de plus en plus sur le visage des gens, et la vie semblait toujours ralentir davantage, jusqu'au jour où elle s'arrêterait totalement, pour tout le monde.
Anna, qui voyait bien que tous les efforts qu'elle faisait pour diriger le royaume ne changeaient rien, restait de longues heures allongée sur son lit, pleurant à chaudes larmes. Avait-elle été trop heureuse dans son enfance? La vie avait-elle un jour décidé de la vouer au malheur en la privant d'abord de sa sœur, puis de ses parents, et en la confrontant maintenant à l'image de la mort de son royaume et de tous ses habitants? Une mort inévitable vers laquelle elle avançait sans pouvoir détourner le regard.
La jeune princesse n'avait même plus la force ni le courage d'utiliser le cristal des trolls pour parler à Elsa.
Elsa... Dont Anna ne connaissait même pas le sort. Avait-elle été tuée par ces loups qui avaient interrompu leur dernière conversation? Que lui était-il arrivé? Jamais dans sa vie Anna n'avait eu l'esprit aussi rongée par des pensées toutes plus noires les unes que les autres.
Kristoff, malgré le fait évident qu'il était lui aussi plongé dans le malheur et le cynisme de l'attente d'une mort certaine, essayait régulièrement de réconforter Anna, avec qui il était devenu très proche. Mais son manque de conviction n'aidait absolument pas Anna. Un soir, celle-ci tomba en larmes dans les bras du montagnard, qui se laissa lui aussi aller à sangloter pour enfin laisser échapper ses émotions.
"Je veux que tout cela s'arrête, gémissait Anna entre deux pleurs. Je veux retrouver une vie normale, je veux revoir ma grande sœur."
Et Kristoff ne répondait rien, ne sachant tout simplement pas quoi dire pour consoler sa douce amie, et ne croyant plus lui même à une possibilité d'arranger la situation. Les deux chers amis finirent par trouver le sommeil, épuisés par toutes les larmes qu'ils avaient versé.
Cela ferait bientôt quatre mois qu'Elsa avait disparu, quatre mois que le royaume dépérissait petit à petit, quatre mois qu'Anna avait lentement succombé au chagrin qui la rongeait. La princesse n'avait pas osé reparler à sa sœur depuis environ deux mois, mais à présent que l'idée de la fin était présente à chaque instant dans son esprit, l'envie de dire adieu à cette dernière se faisait de plus en plus intense. Anna voulait au moins s'assurer qu'Elsa était toujours en vie, afin de mourir avec au moins ce réconfort en tête. Les mots qu'avait prononcé sa grande sœur lors de leur dernière entrevue n'avaient cessé de résonner dans l'esprit de la jeune princesse : "si je ne peux être auprès de toi, je veux que tu sois le plus heureuse possible."
Anna savait à présent que tout ce qui l'attendait était la mort, à moins qu'un miracle ne se produise et qu'Elsa ne revienne enfin au royaume pour mettre fin à l'hiver, et elle se disait que sa grande sœur méritait elle aussi de finir ses jours de la meilleure des façons possibles. Alors, presque quatre mois après qu'Elsa se fut enfuie du château, la princesse du royaume d'Arendelle s'empara du cristal magique des trolls, s'enferma dans sa chambre et s'assit dans un coin de celle-ci, avant d'empoigner fermement l'objet magique à deux mains.
Elle voulait, avant d'arriver à la fin de ses jours, s'assurer que sa grande sœur était toujours en vie et, si c'était le cas, lui prodiguer quelques conseils afin qu'elle vive sa vie de la meilleure façon possible. Et, peut-être, lui demander une dernière fois si elle n'avait toujours trouvé aucun moyen de rentrer à Arendelle. Oui, malgré tout le doute et le malheur qui s'étaient emparés d'elle, Anna était à présent sûre d'une chose: elle voulait encore parler à sa sœur avant de mourir.
Voilà, désolé si ça vous a paru un peu long mais, comme je l'ai dit, j'aime autant Anna que Elsa. Donc il était important pour moi qu'Anna ait sa part dans cette fiction (car je vous préviens, à partir de maintenant on va suivre Elsa). Je voulais tout de même poster rapidement ces deux chapitres afin de pouvoir m'attaquer une bonne fois pour toutes à l'histoire d'Elsa en Terre du Milieu
Donc j'espère que ça vous plaît toujours, et je vous le dis, au prochain chapitre on retrouve Elsa.
- Micky93Légende du Royaume
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Re: Au-delà des montagnes enneigées... (Tome 1) (fanfiction finie)
Mar 17 Fév 2015, 18:11
Cool !
J'ai vraiment hâte de lire la suite. Continue comme ça !
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- Lizzie
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Re: Au-delà des montagnes enneigées... (Tome 1) (fanfiction finie)
Mar 17 Fév 2015, 18:17
Cool 2 chapitres !!
Je les lirais plus tard si tu n’y vois pas d’inconvénients
Je les lirais plus tard si tu n’y vois pas d’inconvénients
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- M.BagginsLégende du Royaume
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Re: Au-delà des montagnes enneigées... (Tome 1) (fanfiction finie)
Mar 17 Fév 2015, 18:42
Non non Lizzie, aucun inconvénient^^
Merci Micky. Toi aussi, continue ta fic.
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Flowers with their names forgotten
Trampled into dust they're fallen,
Birds with broken wings are crying:
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Scream and cry but none will hear you,
Plead and beg but none will help you.
You no longer live as cattle:
Will you rise and join the battle?
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As we climb o'er the dead, keep advancing ahead!
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- InvitéInvité
Re: Au-delà des montagnes enneigées... (Tome 1) (fanfiction finie)
Mar 17 Fév 2015, 21:08
Au c'est géniale ! Elsa ,je suis déçus d'elle...Elle envoie complétement sa soeur balladée !. Et pauvre Anna .Qui...vas peut-être crevée ?? Sa se fait pas ! (quoi que moi aussi dans ma fic y va avoir des morts...) Enfin bref vive la suite
- M.BagginsLégende du Royaume
- Messages : 1530
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Re: Au-delà des montagnes enneigées... (Tome 1) (fanfiction finie)
Mar 17 Fév 2015, 22:01
Merci de ton commentaire Inessa^^.
Oh, ne soit pas si dure avec Elsa: tu vois bien qu'elle était contente de pouvoir parler à sa sœur. Mais elle s'est retrouvée dans cet autre monde sans même s'y attendre et ne sait pas comment rentrer... Je ne vois pas bien ce qu'elle pourrait faire.
Mais encore merci, et j'espère que je ne te décevrai pas par la suite
Oh, ne soit pas si dure avec Elsa: tu vois bien qu'elle était contente de pouvoir parler à sa sœur. Mais elle s'est retrouvée dans cet autre monde sans même s'y attendre et ne sait pas comment rentrer... Je ne vois pas bien ce qu'elle pourrait faire.
Mais encore merci, et j'espère que je ne te décevrai pas par la suite
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- InvitéInvité
Re: Au-delà des montagnes enneigées... (Tome 1) (fanfiction finie)
Mer 18 Fév 2015, 11:09
Pas mal du tout ces deux derniers chapitres J'ai beaucoup aimé, toujours autant bourré de détails, c'est top
Bon maintenant, je vais faire mon impatiente pour le chapitre suivant, parce que ce qu'il se passe en Terre du milieu me rend curieuse. Des loups ? Ou des ouargues ? -comment ça je veux qu'Elsa se fasse bouffer par les premiers monstres qui passent ? xD -
Bon par contre, ils sont pas cool les trolls. Je veux pas dire mais, le Roi Arthur connait la magie via Merlin, à Coronna ils connaissent via la fleur et Raiponce. Et lorsque Grand Pabbie a expliqué la situation aux arendelliens, ils ont eu l'air d'accepter la chose en pardonnant leur souveraine aloooooors : Grand Pabbie pourquoi tu ne fais pas revenir Elsa bon sang!
Bon ok, si il l'avait fait revenir direct, y'aurait pas eu d'histoire, tout ça, tout ça mais bon x)
Non, bon, aller, vivement le prochain chapitre
Bon maintenant, je vais faire mon impatiente pour le chapitre suivant, parce que ce qu'il se passe en Terre du milieu me rend curieuse. Des loups ? Ou des ouargues ? -comment ça je veux qu'Elsa se fasse bouffer par les premiers monstres qui passent ? xD -
- Spoiler:
- Ma foi, je vois très bien Elsa être au maivais endroit au mauvais moment, et donc tomber sur des ouargues accompagnés de gobelins et d'orques, enfin, ce que tu veux, entrain de pourchasser la petite troupe de nains et là Thorin arrive tel un héros avec une cape et tout et tout et boum il la sauve et elle rejoint leur troupe et tout va bien -bon ok, je me refais une scène du film là mais c'est pas grave ^^' -
Bon par contre, ils sont pas cool les trolls. Je veux pas dire mais, le Roi Arthur connait la magie via Merlin, à Coronna ils connaissent via la fleur et Raiponce. Et lorsque Grand Pabbie a expliqué la situation aux arendelliens, ils ont eu l'air d'accepter la chose en pardonnant leur souveraine aloooooors : Grand Pabbie pourquoi tu ne fais pas revenir Elsa bon sang!
Bon ok, si il l'avait fait revenir direct, y'aurait pas eu d'histoire, tout ça, tout ça mais bon x)
Non, bon, aller, vivement le prochain chapitre
- M.BagginsLégende du Royaume
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Re: Au-delà des montagnes enneigées... (Tome 1) (fanfiction finie)
Mer 18 Fév 2015, 11:16
Merci de ton commentaire Gelwarin^^.
Mais justement: Est-ce que les habitants ont vraiment pardonné à Elsa? Ils acquiescent en silence parce qu'ils sont abattus par la situation, mais au fond d'eux ce n'est peut-être pas aussi simple que cela. Et puis GrandPabbie veut être sûr qu'Elsa ait eu tout le temps nécessaire pour apprendre pleinement à se contrôler...
Bref, j'ai déjà fini d'écrire le chapitre 4, et j'ai commencé la rédaction du chapitre 5. Question: voulez-vous le chapitre 4 aujourd'hui ou attendre demain?
Mais justement: Est-ce que les habitants ont vraiment pardonné à Elsa? Ils acquiescent en silence parce qu'ils sont abattus par la situation, mais au fond d'eux ce n'est peut-être pas aussi simple que cela. Et puis GrandPabbie veut être sûr qu'Elsa ait eu tout le temps nécessaire pour apprendre pleinement à se contrôler...
Bref, j'ai déjà fini d'écrire le chapitre 4, et j'ai commencé la rédaction du chapitre 5. Question: voulez-vous le chapitre 4 aujourd'hui ou attendre demain?
_________________
Flowers with their names forgotten
Trampled into dust they're fallen,
Birds with broken wings are crying:
Wind can never take them flying.
Scream and cry but none will hear you,
Plead and beg but none will help you.
You no longer live as cattle:
Will you rise and join the battle?
Pigs will sneer at the steadfast
As we climb o'er the dead, keep advancing ahead!
Live your life in peace like you're just a sheep
But wolves will never lose their freedom.
Channel the anger swelling inside you,
Fighting the boundary 'till you break through.
Deep in your soul there's no hesitation
So make yourself the one - the Hunter!
Hungry to kill, you'll never forget this.
Piercing the sky with scarlet vengeance,
Bloody the bow and arrow in crimson,
Rally the hunters to war.
Trampled into dust they're fallen,
Birds with broken wings are crying:
Wind can never take them flying.
Scream and cry but none will hear you,
Plead and beg but none will help you.
You no longer live as cattle:
Will you rise and join the battle?
Pigs will sneer at the steadfast
As we climb o'er the dead, keep advancing ahead!
Live your life in peace like you're just a sheep
But wolves will never lose their freedom.
Channel the anger swelling inside you,
Fighting the boundary 'till you break through.
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- Insoliris
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Localisation : En compétition de Patinage Artistique contre Elsa.Insoliris remporte la partie !
Re: Au-delà des montagnes enneigées... (Tome 1) (fanfiction finie)
Mer 18 Fév 2015, 17:35
J'adore,J'adore,J'adore.
Je suis pressée de lire la suite !
Je suis pressée de lire la suite !
- Question:
- Conscience : Pourquoi les trolls ne font pas revenir Elsa pour qu'elle détruise l'hiver éternel et pour que les habitants ne meurent pas et la re-renvoyent après au Terres Du Milieu ?
Moi : Parce qu'il n'y aurait pas d'histoire autrement ....?
_________________
Elsa : Let it gooooo ! Let it goooo ! ...
Jack : HAHA ! You sing like a damaged pipe !
Elsa : And you even more !
Jack : Really ?
Elsa : Yes.
Elsa : Let it goooooo ! Let it gooooo !
Jack : HAHA ! Tu chante comme un tuyau endommagé !
Elsa : Et toi encore plus !
Jack : Vraiment ?
Elsa : Oui
#Insoliris ----- Jesla for ever
- M.BagginsLégende du Royaume
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Re: Au-delà des montagnes enneigées... (Tome 1) (fanfiction finie)
Mer 18 Fév 2015, 19:14
Merci de ton commentaire Insoliris^^.
Je t'annonce net que la suite arrivera demain.
Ou parce que: s'ils la font revenir, c'est parce qu'ils sont sûrs qu'elle a appris à maîtriser ses pouvoirs. S'ils la renvoient ensuite en Terre du Milieu, c'est qu'elle n'a pas encore réussi à les contrôler, donc qu'elle ne peut pas mettre fin à l'hiver^^.
Je t'annonce net que la suite arrivera demain.
Insoliris a écrit:
- Question:
Conscience : Pourquoi les trolls ne font pas revenir Elsa pour qu'elle détruise l'hiver éternel et pour que les habitants ne meurent pas et la re-renvoyent après au Terres Du Milieu ?
Moi : Parce qu'il n'y aurait pas d'histoire autrement ....?
Ou parce que: s'ils la font revenir, c'est parce qu'ils sont sûrs qu'elle a appris à maîtriser ses pouvoirs. S'ils la renvoient ensuite en Terre du Milieu, c'est qu'elle n'a pas encore réussi à les contrôler, donc qu'elle ne peut pas mettre fin à l'hiver^^.
- M.BagginsLégende du Royaume
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Re: Au-delà des montagnes enneigées... (Tome 1) (fanfiction finie)
Jeu 19 Fév 2015, 18:41
Et voilà le chapitre 4. Le 5 est déjà prêt, mais comme d'habitude j'attends d'avoir avancer dans le suivant pour le poster^^.
Nous retournons maintenant en Terre du Milieu. Elsa était installée dans sa caverne depuis maintenant trente-deux mois, soit bientôt trois ans (car en effet, même si elle ne le savait pas, le temps s'écoulait plus vite en Terre du Milieu qu'au royaume d'Arendelle). La jeune femme avait à présent tous ses repaires dans cette partie du pays. Elle connaissait bien toute la partie de la forêt qui l'environnait, la route qui menait jusqu'à la ville la plus proche... Pendant une période, au début de cette nouvelle vie, elle s'était surprise à être heureuse dans sa caverne décorée de glace, au milieu de cette forêt tranquille et reposante, à l'air pur et serein, à pouvoir marcher au milieu de la foule de la ville sans que personne ne lui prête grande attention.
Mais assez rapidement, ses pensées avaient recommencé à s'agiter: elle pensait à Arendelle, au château, au royaume, aux gens qu'elle avait laissé derrière elle,... A Anna. Non pas qu'elle souhaitât y retourner de tout son cœur, elle avait bien trop peur de la réaction des gens si elle se montrait à nouveau là bas, de perdre à nouveau le contrôle de ses pouvoirs et de la vie qu'elle devrait mener: enfermée dans sa chambre, sans se montrer à personne, à ruminer de sombres pensées et sans pouvoir être auprès d'Anna, qui serait là malheureuse, toute proche mais inaccessible. Elle savait que là bas, les gens la considéraient comme un monstre et avaient peur d'elle. Non, à choisir Elsa préférait vivre seule mais libre dans la nature, sans compte à rendre à personne et sans pression constante sur son esprit.
Mais elle se demandait constamment ce qui pouvait bien se passer à Arendelle, comment le gouvernement s'était organisé. Elle espérait tout de même que tout le monde s'en sortait et que l'ordre avait été rétabli. "J'espère qu'Anna s'en sort à la tête du royaume" se disait-elle "je devrais avoir confiance en elle. Elle est assez grande maintenant pour prendre ses responsabilités". Mais penser à Anna ne faisait que plonger Elsa dans une profonde tristesse: l'avoir abandonnée ainsi, sa petite sœur tant aimée, lui causait une grande peine. Bien sûr, Anna était plus en sécurité si Elsa était loin d'elle, mais cet argument avait tellement tourné dans la tête d'Elsa pendant les quatorze ans où elle était enfermée dans sa chambre qu'il n'arrivait plus à la convaincre. Elle aimait sa petite sœur et souhaitait de tout son cœur pouvoir être auprès d'elle et mener une vie normale. C'était ce à quoi elle avait toujours aspiré depuis qu'elle avait été contrainte de fermer la porte de sa chambre au nez du reste du monde. Elle espérait qu'Anna allait bien et qu'elle était aussi heureuse que possible, et si elle avait fini par épouser ce prince Hans, que celui-ci prenait bien soin d'elle. Car Elsa s'était résignée et faite à l'idée qu'elle ne pourrait pas rentrer chez elle; elle n'avait aucune idée de la façon dont elle pourrait revenir au château.
Les trolls avaient peut-être pris les meilleures précautions en l'envoyant dans un endroit qui la tenait totalement à l'écart du fjord, mais elle se sentait tout de même un peu agacée qu'ils l'aient laissée livrée à elle-même, sans aucun moyen de retour possible.
Elle avait cependant tout fait pour s'habituer au maximum à cette nouvelle vie. Elle avait observé, écouté et s'était imprégnée de ce nouveau monde: elle avait entendu d'étranges langues parlées par certaines personnes, des langues à la sonorité saccadée, rude et heurtante, et d'autres très lisses, coulantes et douces comme du velours.
Entendre parler ces langages l'impressionnait et lui donnait un certain contentement, même si elle ne comprenait absolument rien au sens de ces paroles. Elle aimait à écouter les sons de la forêt autour d'elle et observer les créatures qui y vivaient. Elle avait même quelques fois aperçu au loin d'étranges personnes qui déambulaient entre les arbres, des personnes aux longs cheveux lisses et qui lui faisait penser à des anges... Des anges avec des oreilles pointues.
Mais toutes les créatures de ce monde n'étaient pas pacifiques: par deux fois, Elsa avait été attaquée par des créatures terrifiantes. D'énormes loups aux yeux brillants dans la nuit dont certains étaient chevauchés par des créatures à forme humaine mais à la peau foncée et rugueuse et portant d'étranges armures de cuir et de bois. Elle avait réussi à échapper à ces créatures grâce à ses capacités mais n'en avait pas moins été terrorisée. La première attaque eut lieu lors d'un soir d'automne, où Elsa s'était éloignée de sa caverne. La deuxième avait eu lieu une nuit de printemps, juste devant sa caverne. Cette nuit là, la jeune femme était en train de parler avec l'image de sa petite sœur. Anna avait utilisé son cristal et avait une nouvelle fois essayé de convaincre sa grande sœur de revenir à Arendelle, elle était sur le point de lui révéler que le royaume était plongé dans un hiver éternel mais juste à ce moment, l'ancienne reine avait entendu les hurlements des loups et la peur avait rempli son esprit. L'image d'Anna s'était alors dissipée et la conversation avait été interrompue. Elsa s'en était encore sortie mais était de plus en plus inquiète; ces créatures avaient fini par trouver son lieu d'habitation et ne tarderaient sûrement pas à revenir encore plus nombreuses. Pourtant, pendant presque un an, il n'y eût plus rien ni personne qui vint trouver Elsa dans sa cachette. Tout fût très tranquille pendant neuf mois, mais la jeune femme n'était vraiment pas apaisée. Elle passait de nombreuses heures à contempler l'intérieur de sa caverne, les formes de glace qui donnaient une illusion de prestige et de confort, alors qu'il ne s'agissait que d'une simple grotte...
Elle contemplait les arbres et les buissons qui la cachaient, et le sac contenant la nourriture qu'elle ramenait régulièrement de la ville.
"Sera-ce cela ma nouvelle vie?" se demandait-elle "Vivrais-je ainsi pour le restant de mes jours? Suis-je si libre que cela? Je me cache dans cette forêt, je ne me montre que pour récupérer de quoi manger, je ne parle à personne, je ne dois montrer à personne qui je suis. Est-ce vraiment cela que j'ai cherché à vivre en m'enfuyant du château? Vivre à nouveau cachée, ayant pour seul but de trouver de quoi manger pour survivre, comme un animal? Et mourir ainsi, oubliée de tous? Une sauvage isolée du monde."
Elle remua ainsi ce genre de pensées pendant de nombreux mois; des pensées s'opposant à celles lui assurant qu'il valait mieux qu'il en soit ainsi, que tout le monde était plus en sécurité si elle restait à l'écart. Ainsi, à l'image de presque toute sa vie, Elsa était plongée dans un constant dilemme. Mais cette situation allait bientôt changer.
Un après-midi ensoleillé, au milieu du mois d'août, Elsa avait enfin réussi à éloigner quelque peu toutes ces pensées de son esprit et avait décidé de ne penser à rien. Elle était assise sur un gros bloc de glace, devant l'entrée de sa caverne, et elle restait là, les yeux fermés, à écouter le petit vent souffler dans les feuillages et les insectes voler autour d'elle.
Elle se mit à faire danser des flocons de neige dans l'air autour d'elle et à faire souffler un vent frais pour se soulager quelque peu de la chaleur ambiante. Elle ne pouvait s'empêcher de penser à Anna, mais cette fois elle s'efforçait de ne penser qu'aux souvenirs heureux, aux moments de bonheur et à son visage souriant, confiant et émerveillé. Un sourire se dessina sur les lèvres d'Elsa. Elle resta assise ainsi, à vider son esprit de tous ses dilemmes et à faire souffler son vent frais.
Au bout d'un long moment, lorsque une petite faim commença à se faire sentir, elle s'étira, se leva de son trône glacé et se tourna vers les portes de sa "maison". Elle soupira, puis commença à monter les escaliers qui y menaient. Soudain...
"Pardonnez-moi, mademoiselle."
Une voix fit sursauter Elsa qui faillit dégringoler les escaliers, mais se retint à la rampe. Elle respira frénétiquement puis, après s'être remise, releva la tête.
Là, sur l'herbe devant les escaliers, se tenait un homme: un vieil homme avec une longue barbe blanche lui couvrant le poitrail, vêtu d'une grande tunique grise, portant un chapeau pointu à larges bords d'un gris tirant sur le bleu et s'appuyant sur un long bâton de bois. Il regardait autour de lui, ses yeux semblant admirer ce qu'ils voyaient et réfléchir en même temps. Elsa ne bougea pas: elle resta pétrifiée, ne sachant que dire ni même que penser. Personne, à part les loups monstrueux et leurs cavaliers, n'était jamais venu ici auparavant, et elle était sûre que l'endroit était secret.
"Co... Comment m'avez-vous trouvée ici? Finit-elle par balbutier.
-Pardonnez-moi de vous avoir fait sursauter, ma chère, répondit le vieil homme en tournant son regard vers Elsa. A vrai dire je passais non loin d'ici et je me demandais comment l'air pouvait-il être aussi frais au cœur du mois d'août. Je suis alors immédiatement allé inspecter ceci."
Elsa se sentit inquiète, mais surtout stupide.
"Comment as-tu pu penser que tu pourrais rester cachée ici pour toujours?" pensa-t-elle.
Mais le vieil homme n'avait absolument pas l'air effrayé, et encore moins agressif. Cela rassura quelque peu Elsa.
"Eh bien, commença-t-elle, rassemblant ses pensées pour trouver quelle serait la meilleure réponse à donner à quelqu'un à propos de ses aptitudes; chose qu'elle n'avait jamais eu à faire jusqu'à présent, mais cette fois elle ne pourrait pas fuir. C'est simplement que... Ecoutez, je n'ai pas l'habitude de recevoir des gens ici, pas du tout."
Mais le vieil homme ne semblait pas vraiment écouter ce qu'elle disait.
"Vous semblez avoir un don pour une... Certaine forme de magie, remarqua-t-il. Pardonnez ma curiosité mais je n'avais jamais vu un tel pouvoir auparavant."
Elsa sentit la peur s'accentuer en elle. Ce vieil homme l'intriguait: avait-il l'intention de révéler son secret? Il ne semblait pas malintentionné, ses yeux étaient remplis de bienveillance mais reflétaient aussi un profond savoir.
"Je vous en prie, supplia Elsa, n'en parlez à personne. Ne dîtes à personne que je suis ici; laissez-moi simplement vivre tranquille. Je pourrais vous rendre un service si vous le voulez. Si vous avez besoin de mon pouvoir pour quelque chose, je peux vous aider, mais gardez ce secret pour vous."
Ces paroles semblèrent capter l'attention du vieillard, qui grommela comme s'il analysait quelque chose, puis finit par dire:
"Eh bien, pour tout vous dire, je pourrais être à la recherche de quelqu'un pour prendre part à une aventure
-Une aventure? Répéta Elsa d'un air méfiant. Mais... Je ne connais même pas votre nom.
-Oh oui, pardonnez-moi, s'exclama le vieil homme comme s'il venait de se rendre compte qu'il était en train de parler à quelqu'un. Je me présente: je m'appelle Gandalf. Gandalf le Gris."
Elsa s'étonna quelque peu de ce nom assez curieux, mais après tout, ce monde n'était-il pas curieux en lui-même. Elle se demanda si elle devait se présenter: cela serait beaucoup plus correct évidemment, mais si l'inconnu répétait son nom à d'autres personnes et que ces autres personnes venaient à leur tour la trouver dans sa cachette... Mais elle n'eût finalement pas besoin de dire son nom.
"Et vous, ma chère Elsa, semblez posséder les capacités nécessaires pour assister une certaine quête.
-Co... Comment connaissez-vous mon nom? demanda Elsa, interloquée. Et de quelle sorte de quête parlez-vous?
-Eh bien, peut-être serait-il préférable que j'amène les autres pour discuter des détails.
-Les autres? Non, non, non, non, je ne veux personne d'autre ici, s'il vous plaît.
-Dans ce cas, vous pourriez peut-être aller à leur rencontre, ils sont très accueillants. Voulez-vous bien considérer cela ma chère?"
Elsa tourna et retourna l'idée dans sa tête. Sa première réaction fut de se dire qu'il fallait refuser, qu'il était trop dangereux de s'approcher d'autres personnes et de risquer de leur révéler accidentellement son pouvoir.
Mais une petite voix finit par se faire entendre, lui demandant si elle comptait réellement vivre ainsi cachée pour le restant de ses jours, si elle voulait mourir oubliée de tous sans rien faire de son existence. Elsa se surprit à avoir soudain envie d'aller au moins à la rencontre des autres personnes dont lui parlait Gandalf.
Mais elle se demanda si il était bien prudent de suivre cet inconnu. Et que penser de ces "autres"? Et s'ils avaient l'intention lui faire certaines choses? Mais enfin, Elsa repensa à toutes les questions qui restaient encore sur ce monde où elle vivait à présent. Où se situait-il? Quelle était son histoire? Elle repensa à ces langages qu'elle avait entendu, à ces personnes aux oreilles pointues qu'elle avait vu marcher au loin dans les bois et à ces atroces créatures qui l'avaient attaquée.
Elle pensa que ces "autres" pourraient peut-être lui apporter des réponses sur tous ces sujets.
"Très bien, finit-elle par dire, j'accepte de vous suivre et de voir de quoi il s'agit."
Gandalf parut surpris, puis sourit et déclara:
"Oh, eh bien, pardonnez mon indiscrétion mais vous avez besoin de beaucoup moins de persuasion que certaines personnes que je connais."
Elsa lui rendit un petit sourire et répondit, amusée:
"Qui sait? Peut-être aurais-je besoin de beaucoup plus de persuasion que la plupart des personnes que vous connaissez."
Au même moment, dans une clairière à l'orée du sous-bois, un groupe de quatorze personnes et leurs poneys attendaient quelque chose.
Il y avait treize nains et un personnage également de petite taille mais qui était un hobbit. Qu'est-ce qu'un hobbit me direz-vous: les hobbits sont des êtres de petite taille (pas plus d'un mètre vingt), avec des oreilles légèrement pointues, un visage toujours imberbe et de grands pieds toujours nus mais, eux, couverts de poils pour les protéger du froid.
Ce hobbit là se nommait Bilbon Sacquet, et il se trouvait être un des membres d'une compagnie dont les autres membres étaient les treize nains évoqués plus tôt. Ces treize nains se nommaient Fili, Kili, Dori, Nori, Ori, Bifur, Bofur, Bombur, Oïn, Gloïn, Balin, Dwalin et Thorin (dit l'Ecu de chêne) était leur chef. Ils avaient entrepris un long voyage et se déplaçaient à dos de poneys, mais à ce moment ils en étaient descendus et restaient assis dans cette clairière à attendre.
Il y avait également un cheval attaché à une branche: ce cheval appartenait à un magicien qui les accompagnait dans leur périple. Mais celui-ci était absent, et ils attendaient son retour. Mais cela faisait plus d'une heure qu'il était parti, et l'impatience commençait à bouillir dans les esprits des compagnons. Bilbon, lui, commençait à être inquiet; assis sur une pierre plate, il fixait la lisière du bois ou le magicien avait disparu. Il se demandait également comment l'air pouvait être aussi frais en cette saison.
"De toutes les choses qui mériteraient une enquête, remarqua Dwalin, il a fallu que notre magicien s'absente pour une histoire d'air frais.
-Oui, et en plus par cette chaleur, acquiesça Dori, j'ai pris cela comme une bénédiction.
-Il est curieux que tu dises cela, répliqua Bofur, après avoir prié Gandalf de mettre fin à l'orage avant-hier... Etait-ce trop froid pour toi?"
Tous se mirent à rire de cette ironie. Le hobbit, lui, n'avait pas écouté. Il tourna la tête et vit Thorin qui regardait vers l'Est. Bilbon imagina le sentiment d'impatience qu'il devait ressentir, quand le chef nain se tourna vers ses compagnons, l'expression sur son visage traduisant ce qu'il avait à l'esprit:
"Nous partons, déclara-t-il d'un ton autoritaire, rassemblez vos affaires et partons d'ici."
C'était exactement ce que Bilbon craignait.
"Mais... contesta-t-il. Et Gandalf?
-M. Sacquet, répliqua Thorin, je ne veux pas perdre de temps. Et puis nous ne savons même pas si le magicien compte nous accompagner jusqu'au bout. Et je pense qu'il n'aura aucun mal à nous retrouver s'il compte le faire."
Les autres nains avaient commencé à ranger leurs affaires dans leurs sacs, plus ou moins rapidement. Fili et Kili étaient déjà montés sur leurs poneys, tandis que Bombur rechignait à cesser de manger son sandwich. Bilbon, lui, restait sur place. Mais à ce moment, une voix les appela, les arrêtant dans leur mouvement:
"Et où pensez-vous aller ainsi?"
Bilbon se retourna et fut grandement soulagé de voir Gandalf se tenir juste à l'orée du bois (ce qui, maintenant qu'il y pensait, était la réaction opposée à celle qu'il aurait pu ressentir avant cette quête). Les nains furent également rassurés de revoir le magicien.
"Je ne vous laisse que pour une petite heure et vous décidez de partir sans moi, remarqua le vieil homme. Très inconsidéré de votre part, Thorin Ecu de chêne.
-Je ne veux perdre aucun temps, Gandalf, répondit le chef des nains. Avez-vous trouvé ce que vous cherchiez?
-J'ai trouvé, en effet, acquiesça Gandalf."
Il tendit son bras droit derrière lui et déclara:
"Permettez-moi de vous présenter..."
Bilbon remarqua soudain que l'air était devenu encore plus frais.
"... Elsa".
Quelques instants plus tard, une femme sortit d'entre les arbres. Elle portait une robe de marche bleu foncé et ses cheveux blonds étaient attachés en une longue tresse. Elle marchait vers eux, l'air quelque peu anxieux.
Tous les nains la regardaient en silence, un peu étonnés. Elle semblait également surprise de ce qu'elle voyait; elle regarda chacun des nains de la compagnie, puis tourna son regard vers Bilbon. Celui-ci fut comme envoûté par ses yeux couleur de saphir et ses cheveux brillants comme de la neige, et se demanda si elle était un genre d'elfe- mais résolut que non, à cause de la forme de ses oreilles.
Il regarda les nains et vit qu'ils avaient à peu près tous eu la même réaction, observé les mêmes choses et s'étaient posé la même question. Après un moment, la jeune femme parla enfin:
"Vous êtes... Des nains? demanda-t-elle comme si elle n'avait jamais vu de nains auparavant.
-En effet, répondit Fili, et nous en sommes fiers, belle dame des bois."
Thorin s'approcha d'elle, toujours monté sur son poney. La jeune femme observa le cavalier: il avait de larges épaules, de longs cheveux noirs ainsi qu'une barbe bien fournie, couleur de charbon et des yeux bleus intrigants et profonds. Il portait un élégant manteau de cuir couvert de fourrure sur l'intérieur et son corps était protégé par une cotte de plaquettes métalliques.
Il s'arrêta quelques pas devant Elsa et demanda d'un ton un peu agacé:
"Et que nous vaut cette rencontre, si je puis demander?
-Eh bien, répondit Gandalf, Elsa ici présente envisage de devenir un membre de notre compagnie."
A cette déclaration, les nains se regardèrent d'un air incrédule et des murmures commencèrent à se faire entendre. Les commentaires s'échelonnaient de "une femme dans une quête?" à "pourquoi Gandalf veut-il encore ajouter un membre à notre compagnie?". Thorin, après être resté silencieux, l'air très sceptique, finit par demander:
"Sait-elle se battre?
-Me battre? S'étonna Elsa. Eh bien... Je peux me défendre si c'est cela que vous demandez."
Puis, après un court silence, elle demanda:
"Et contre quoi si je puis poser la question? Quelle est l'objectif de votre 'quête'?"
Gandalf prit alors la parole:
"Oh, c'est une assez longue histoire. Je vais essayer de vous résumer l'essentiel. Ces chers nains et moi-même nous dirigeons vers l'Est lointain: là-bas, au-delà des monts et des rivières, se dresse une montagne solitaire. Mais en vérité ce n'est pas une simple montagne...
-Il s'agit du mont Erebor, compléta un nain portant une tunique pourpre et ayant une longue barbe blanche. Je me présente: Balin, pour vous servir."
Elsa inclina légèrement la tête.
"Erebor est plus exactement le nom de la ville fortifiée construite au sein de la montagne: le nom de notre royaume. C'était jadis la place forte du roi Thror, le plus puissant des seigneurs nains et grand-père de Thorin ici présent. Notre peuple prospérait sous la montagne, nous creusions toujours plus profond et trouvions toujours plus d'or et de matériaux précieux avec lesquels nous forgions des objets de grande valeur ainsi que des armes et des armures de grande qualité, dont une bonne partie était exportée à la grande ville des Hommes se trouvant non loin des portes de notre royaume: la prestigieuse ville de Däle. Ses marchés étaient connus à des milles à la ronde, c'était un carrefour des civilisations où de nombreuses personnes des différents peuples se rencontraient et commerçaient. Les mets, les épices, les tissus, le bois que produisait les artisans de Däle mais également les objets précieux et les armes que nous leur fournissions étaient exportés dans le monde entier. La salle du trésor d'Erebor se remplissait toujours plus d'or et de pierreries, au grand contentement du roi Thror. Pendant plusieurs siècles, le peuple des nains prospéra ainsi sous la montagne. Mais l'or peut devenir une chose très dangereuse lorsqu'il éveille trop de convoitise: dans les régions hostiles au Nord de la montagne vivaient des dragons, terribles et puissantes créatures. Ils sont capables de sentir l'or de très loin et sont attirés par lui comme les mouches par une charogne. Un jour, sans que rien ne l'ait laissé présager, un terrible dragon du nom de Smaug se rua sur la montagne. La ville de Däle fut détruite et réduite en cendres par lui, et n'étant absolument pas préparés à cette attaque, nous ne pûmes rien faire pour l'arrêter. Il pénétra dans Erebor et en chassa tous les nains qu'il n'avait pas tués ou dévorés. Thror, son fils Thrain et son petit-fils Thorin furent de ceux qui survécurent; mais des milliers et des milliers d'Hommes et de nains furent tués ce jour là. Erebor était perdu. Ne pouvant rien faire, nous nous retrouvâmes condamnés à l'errance dans les terres désolées et mises à feu et à sang par le dragon."
Elsa fut secouée par ce récit, et le fut encore plus à la vue de l'expression qu'affichaient certains des nains, comme s'ils revivaient ce terrible jour. Certains avaient les larmes aux yeux.
"Je me souviens de ce jour, dit alors la voix tremblante de Thorin. Elsa le regarda et vit son regard plongé dans le vague, son expression à la fois pleine de douleur et de rancœur. Je me souviens de la montagne, de la ville des Hommes qui fumaient abondamment, de tous les pins qui flambaient et furent réduits en cendres. Peut-être aurions-nous pu faire quelque chose si nous avions bénéficié de l'aide de certaines personnes."
Il avait dit cette dernière phrase avec encore plus de colère et de rancune; Elsa le remarqua et se demanda de qui il parlait.
"Pendant d'innombrables années nous avons erré, sans logis, dans les différents pays de la Terre du Milieu, dit un nain à la longue barbe rousse. Nous avons voyagé de village des hommes en village des hommes, exerçant différents travaux souvent très pénibles pour gagner notre vie. Nous qui étions autrefois le peuple nain le plus important de la Terre du Milieu, nous étions à présent traités comme des mendiants, des voyageurs sales et des fauteurs de trouble. Certains qui connaissaient notre histoire disaient que notre peuple était maudit et nous évitaient comme la peste. Il ne se passa pas un jour sans que je pense à notre cher foyer, notre belle forteresse tombée aux mains de ce maudit dragon Smaug!
-Je... Commença Elsa, qui ne savait que dire. Je suis vraiment désolée pour vous.
-Mais nous avons décidé de changer cela! S'exclama un nain assez jeune aux cheveux et à la barbe blonds. Je suis Fili, neveu de Thorin, roi légitime sous la montagne et j'ai rejoint cette compagnie de nains qui ont décidé de s'unir et de marcher droit sur Erebor, afin de reprendre enfin leurs droits et leur terre, et de débarrasser la région du fléau Smaug.
-Voilà, conclut Gandalf. Voilà à peu de choses près le but de la compagnie de Thorin Ecu de chêne."
Elsa restait immobile, émue et horrifiée par ce récit. Elle imagina un instant le château d'Arendelle détruit, mis à feu et à sang et son peuple décimé et chassé de son lieu d'habitation.
Puis soudain, elle revint à la réalité et se demanda ce que Gandalf voulait qu'elle fasse dans cette histoire. Mais avant qu'elle ait pu poser la moindre question, le magicien y répondit:
"Thorin a réuni une équipe pour mener cette quête avec discrétion, et j'ai décidé de les accompagner dans leur périple. Et j'ai pensé que vous pourriez nous accompagner aussi, ma chère Elsa. Nous pourrions avoir besoin de vous."
Balin sortit alors un parchemin de son sac et le tendit à Elsa: il s'agissait d'un contrat qui attestait la participation à la quête des nains. Elsa le lut fébrilement.
Pendant ce temps, Thorin se pencha sur Gandalf et lui demanda à voix basse:
"Pourquoi la fille Gandalf? Combien de personnes faudra-t-il encore ajouter à cette compagnie pour que vous soyez satisfait?"
Bilbon entendit cela et se sentit quelque peu indigné: Thorin le considérait-il comme une simple pièce détachée?
"Je sais qu'elle pourrait être utile dans cette quête, répondit le magicien. Et, compte-tenu de notre ennemi, toute l'aide que nous pourrons réunir sera nécessaire.
-Mais je ne sais même pas quelle sorte d'aide elle peut apporter! fit remarquer Thorin."
Gandalf s'apprêta à répondre, mais il tourna alors son regard vers Elsa et se rappela de la façon dont elle l'avait supplié de ne parler à personne de ses pouvoirs.
"Je ne crois pas qu'il m'appartienne de divulguer cette information pour l'instant, répondit-il d'un air stoïque."
Elsa avait à présent lu les grandes lignes du contrat et réfléchissait frénétiquement. Que devait-elle penser de tout cela? C'était peut-être l'occasion de quitter sa vie de solitude et d'entreprendre une vraie action. Peut-être trouverait-elle enfin des réponses à toutes les questions qu'elle se posait sur ce monde.
Mais rapidement, elle se rendit compte qu'elle se trouvait en présence de nombreuses personnes et cela fit monter l'angoisse et le malaise en elle. Elle vit la parchemin commencer à se couvrir de givre entre ses doigts et cela la fit paniquer.
Elle rendit brusquement le contrat à Balin et recula de quelques pas, s'éloignant du groupe. En proie à la peur, elle décida qu'il n'était pas prudent de s'approcher de ces inconnus.
"Désolée, dit-elle d'une voix saccadée par une respiration paniquée, mais je ne peux me joindre à vous."
Bilbon se surprit à être quelque peu déconfit en entendant ces mots.
"Ne vous méprenez pas, poursuivit Elsa, je compatis réellement avec la souffrance de votre peuple, mais je sens que je serai un poids pour vous. Je vous donne tout de même ma bénédiction et vous souhaite tout le succès possible."
Gandalf parut déconcerté et contrarié, tandis que Thorin ne fut pas surpris le moins du monde. Il se détourna et lança:
"Très bien, en route!"
Les nains montèrent alors sur leurs poneys tandis qu'Elsa repartit en direction des bois. Gandalf, qui semblait désemparé, la suivit, tentant de la rattraper.
Bilbon les regarda s'éloigner, se sentant totalement impuissant; comme souvent maintenant depuis environ trois semaines. Résigné, il se hissa sur le dos de Myrtille, son poney, et suivit le reste du groupe. Il pensa que Thorin avait raison, Gandalf n'aurait aucun mal à les retrouver.
Quelques minutes après leur départ, les nains recommencèrent à parler:
"Eh bien voici un temps qui a été inutilement perdu, grogna Thorin.
-Et je dirais que ce fut une déception inattendue, ajouta Nori.
-Elle était jolie, fit remarquer Ori, pour une humaine je veux dire. En tout cas Gandalf semble vraiment vouloir la joindre à notre compagnie.
-Voulez-vous à nouveau lancer des paris? ironisa Bofur dans une tentative de détente de l'atmosphère, mais personne ne réagit à sa farce."
Bilbon se sentait assez triste à l'idée de savoir que cette femme ne les accompagnerait pas; il n'aurait su dire pourquoi.
Dans la forêt, Gandalf suivait Elsa de près, tentant de la persuader:
"Je vous en prie, implora-t-il, je vous demande de reconsidérer votre décision, Elsa. Essayez de bien comprendre ce pourquoi nous nous battons.
-Je comprends, répliqua Elsa marchant d'un pas frénétique vers sa caverne, mais je suis aussi consciente du danger vers lequel vous marchez; et croyez-moi, je ne veux pas vous mettre face à un danger de plus.
-Elsa, depuis combien de temps vous cachez-vous dans cette caverne, loin du contact des autres? Smaug a semé la terreur et la désolation dans une partie de ce monde, et de nombreuses personnes vivent dans la souffrance et la terreur de cette créature. Pensez à toutes les vies que nous pourrions sauver et rendre meilleures.
-Et que faites-vous de toutes les vies qui pourraient s'éteindre à cause de nous? répliqua aussi sec Elsa. A cause de moi... Je n'ai pas abandonné mon lieu de naissance sans raison. Je ne veux plus de sang sur mes mains."
Elsa monta rapidement ses escaliers de glace, rentra dans sa forteresse de solitude et referma les portes de glace d'un geste frénétique de la main; mais pas sans avoir dit adieu et bonne chance à Gandalf. Elle se retrouva seule, face à ses sculptures de glace et à l'idée d'une vie solitaire et anonyme.
Gandalf, lui, resta un petit moment au pied des escaliers, regardant les portes fermées de la caverne, l'air dépité. Puis il soupira, tourna les talons et s'éloigna, partant rejoindre ses compagnons nains.
Voilà^^. Alors, qu'Est-ce que ça vous a fait (pour ceux qui connaissent l'univers) d'assister à cette rencontre entre les personnages? J'espère que cela vous aura plu!
Chapitre 4:
Nous retournons maintenant en Terre du Milieu. Elsa était installée dans sa caverne depuis maintenant trente-deux mois, soit bientôt trois ans (car en effet, même si elle ne le savait pas, le temps s'écoulait plus vite en Terre du Milieu qu'au royaume d'Arendelle). La jeune femme avait à présent tous ses repaires dans cette partie du pays. Elle connaissait bien toute la partie de la forêt qui l'environnait, la route qui menait jusqu'à la ville la plus proche... Pendant une période, au début de cette nouvelle vie, elle s'était surprise à être heureuse dans sa caverne décorée de glace, au milieu de cette forêt tranquille et reposante, à l'air pur et serein, à pouvoir marcher au milieu de la foule de la ville sans que personne ne lui prête grande attention.
Mais assez rapidement, ses pensées avaient recommencé à s'agiter: elle pensait à Arendelle, au château, au royaume, aux gens qu'elle avait laissé derrière elle,... A Anna. Non pas qu'elle souhaitât y retourner de tout son cœur, elle avait bien trop peur de la réaction des gens si elle se montrait à nouveau là bas, de perdre à nouveau le contrôle de ses pouvoirs et de la vie qu'elle devrait mener: enfermée dans sa chambre, sans se montrer à personne, à ruminer de sombres pensées et sans pouvoir être auprès d'Anna, qui serait là malheureuse, toute proche mais inaccessible. Elle savait que là bas, les gens la considéraient comme un monstre et avaient peur d'elle. Non, à choisir Elsa préférait vivre seule mais libre dans la nature, sans compte à rendre à personne et sans pression constante sur son esprit.
Mais elle se demandait constamment ce qui pouvait bien se passer à Arendelle, comment le gouvernement s'était organisé. Elle espérait tout de même que tout le monde s'en sortait et que l'ordre avait été rétabli. "J'espère qu'Anna s'en sort à la tête du royaume" se disait-elle "je devrais avoir confiance en elle. Elle est assez grande maintenant pour prendre ses responsabilités". Mais penser à Anna ne faisait que plonger Elsa dans une profonde tristesse: l'avoir abandonnée ainsi, sa petite sœur tant aimée, lui causait une grande peine. Bien sûr, Anna était plus en sécurité si Elsa était loin d'elle, mais cet argument avait tellement tourné dans la tête d'Elsa pendant les quatorze ans où elle était enfermée dans sa chambre qu'il n'arrivait plus à la convaincre. Elle aimait sa petite sœur et souhaitait de tout son cœur pouvoir être auprès d'elle et mener une vie normale. C'était ce à quoi elle avait toujours aspiré depuis qu'elle avait été contrainte de fermer la porte de sa chambre au nez du reste du monde. Elle espérait qu'Anna allait bien et qu'elle était aussi heureuse que possible, et si elle avait fini par épouser ce prince Hans, que celui-ci prenait bien soin d'elle. Car Elsa s'était résignée et faite à l'idée qu'elle ne pourrait pas rentrer chez elle; elle n'avait aucune idée de la façon dont elle pourrait revenir au château.
Les trolls avaient peut-être pris les meilleures précautions en l'envoyant dans un endroit qui la tenait totalement à l'écart du fjord, mais elle se sentait tout de même un peu agacée qu'ils l'aient laissée livrée à elle-même, sans aucun moyen de retour possible.
Elle avait cependant tout fait pour s'habituer au maximum à cette nouvelle vie. Elle avait observé, écouté et s'était imprégnée de ce nouveau monde: elle avait entendu d'étranges langues parlées par certaines personnes, des langues à la sonorité saccadée, rude et heurtante, et d'autres très lisses, coulantes et douces comme du velours.
Entendre parler ces langages l'impressionnait et lui donnait un certain contentement, même si elle ne comprenait absolument rien au sens de ces paroles. Elle aimait à écouter les sons de la forêt autour d'elle et observer les créatures qui y vivaient. Elle avait même quelques fois aperçu au loin d'étranges personnes qui déambulaient entre les arbres, des personnes aux longs cheveux lisses et qui lui faisait penser à des anges... Des anges avec des oreilles pointues.
Mais toutes les créatures de ce monde n'étaient pas pacifiques: par deux fois, Elsa avait été attaquée par des créatures terrifiantes. D'énormes loups aux yeux brillants dans la nuit dont certains étaient chevauchés par des créatures à forme humaine mais à la peau foncée et rugueuse et portant d'étranges armures de cuir et de bois. Elle avait réussi à échapper à ces créatures grâce à ses capacités mais n'en avait pas moins été terrorisée. La première attaque eut lieu lors d'un soir d'automne, où Elsa s'était éloignée de sa caverne. La deuxième avait eu lieu une nuit de printemps, juste devant sa caverne. Cette nuit là, la jeune femme était en train de parler avec l'image de sa petite sœur. Anna avait utilisé son cristal et avait une nouvelle fois essayé de convaincre sa grande sœur de revenir à Arendelle, elle était sur le point de lui révéler que le royaume était plongé dans un hiver éternel mais juste à ce moment, l'ancienne reine avait entendu les hurlements des loups et la peur avait rempli son esprit. L'image d'Anna s'était alors dissipée et la conversation avait été interrompue. Elsa s'en était encore sortie mais était de plus en plus inquiète; ces créatures avaient fini par trouver son lieu d'habitation et ne tarderaient sûrement pas à revenir encore plus nombreuses. Pourtant, pendant presque un an, il n'y eût plus rien ni personne qui vint trouver Elsa dans sa cachette. Tout fût très tranquille pendant neuf mois, mais la jeune femme n'était vraiment pas apaisée. Elle passait de nombreuses heures à contempler l'intérieur de sa caverne, les formes de glace qui donnaient une illusion de prestige et de confort, alors qu'il ne s'agissait que d'une simple grotte...
Elle contemplait les arbres et les buissons qui la cachaient, et le sac contenant la nourriture qu'elle ramenait régulièrement de la ville.
"Sera-ce cela ma nouvelle vie?" se demandait-elle "Vivrais-je ainsi pour le restant de mes jours? Suis-je si libre que cela? Je me cache dans cette forêt, je ne me montre que pour récupérer de quoi manger, je ne parle à personne, je ne dois montrer à personne qui je suis. Est-ce vraiment cela que j'ai cherché à vivre en m'enfuyant du château? Vivre à nouveau cachée, ayant pour seul but de trouver de quoi manger pour survivre, comme un animal? Et mourir ainsi, oubliée de tous? Une sauvage isolée du monde."
Elle remua ainsi ce genre de pensées pendant de nombreux mois; des pensées s'opposant à celles lui assurant qu'il valait mieux qu'il en soit ainsi, que tout le monde était plus en sécurité si elle restait à l'écart. Ainsi, à l'image de presque toute sa vie, Elsa était plongée dans un constant dilemme. Mais cette situation allait bientôt changer.
Un après-midi ensoleillé, au milieu du mois d'août, Elsa avait enfin réussi à éloigner quelque peu toutes ces pensées de son esprit et avait décidé de ne penser à rien. Elle était assise sur un gros bloc de glace, devant l'entrée de sa caverne, et elle restait là, les yeux fermés, à écouter le petit vent souffler dans les feuillages et les insectes voler autour d'elle.
Elle se mit à faire danser des flocons de neige dans l'air autour d'elle et à faire souffler un vent frais pour se soulager quelque peu de la chaleur ambiante. Elle ne pouvait s'empêcher de penser à Anna, mais cette fois elle s'efforçait de ne penser qu'aux souvenirs heureux, aux moments de bonheur et à son visage souriant, confiant et émerveillé. Un sourire se dessina sur les lèvres d'Elsa. Elle resta assise ainsi, à vider son esprit de tous ses dilemmes et à faire souffler son vent frais.
Au bout d'un long moment, lorsque une petite faim commença à se faire sentir, elle s'étira, se leva de son trône glacé et se tourna vers les portes de sa "maison". Elle soupira, puis commença à monter les escaliers qui y menaient. Soudain...
"Pardonnez-moi, mademoiselle."
Une voix fit sursauter Elsa qui faillit dégringoler les escaliers, mais se retint à la rampe. Elle respira frénétiquement puis, après s'être remise, releva la tête.
Là, sur l'herbe devant les escaliers, se tenait un homme: un vieil homme avec une longue barbe blanche lui couvrant le poitrail, vêtu d'une grande tunique grise, portant un chapeau pointu à larges bords d'un gris tirant sur le bleu et s'appuyant sur un long bâton de bois. Il regardait autour de lui, ses yeux semblant admirer ce qu'ils voyaient et réfléchir en même temps. Elsa ne bougea pas: elle resta pétrifiée, ne sachant que dire ni même que penser. Personne, à part les loups monstrueux et leurs cavaliers, n'était jamais venu ici auparavant, et elle était sûre que l'endroit était secret.
"Co... Comment m'avez-vous trouvée ici? Finit-elle par balbutier.
-Pardonnez-moi de vous avoir fait sursauter, ma chère, répondit le vieil homme en tournant son regard vers Elsa. A vrai dire je passais non loin d'ici et je me demandais comment l'air pouvait-il être aussi frais au cœur du mois d'août. Je suis alors immédiatement allé inspecter ceci."
Elsa se sentit inquiète, mais surtout stupide.
"Comment as-tu pu penser que tu pourrais rester cachée ici pour toujours?" pensa-t-elle.
Mais le vieil homme n'avait absolument pas l'air effrayé, et encore moins agressif. Cela rassura quelque peu Elsa.
"Eh bien, commença-t-elle, rassemblant ses pensées pour trouver quelle serait la meilleure réponse à donner à quelqu'un à propos de ses aptitudes; chose qu'elle n'avait jamais eu à faire jusqu'à présent, mais cette fois elle ne pourrait pas fuir. C'est simplement que... Ecoutez, je n'ai pas l'habitude de recevoir des gens ici, pas du tout."
Mais le vieil homme ne semblait pas vraiment écouter ce qu'elle disait.
"Vous semblez avoir un don pour une... Certaine forme de magie, remarqua-t-il. Pardonnez ma curiosité mais je n'avais jamais vu un tel pouvoir auparavant."
Elsa sentit la peur s'accentuer en elle. Ce vieil homme l'intriguait: avait-il l'intention de révéler son secret? Il ne semblait pas malintentionné, ses yeux étaient remplis de bienveillance mais reflétaient aussi un profond savoir.
"Je vous en prie, supplia Elsa, n'en parlez à personne. Ne dîtes à personne que je suis ici; laissez-moi simplement vivre tranquille. Je pourrais vous rendre un service si vous le voulez. Si vous avez besoin de mon pouvoir pour quelque chose, je peux vous aider, mais gardez ce secret pour vous."
Ces paroles semblèrent capter l'attention du vieillard, qui grommela comme s'il analysait quelque chose, puis finit par dire:
"Eh bien, pour tout vous dire, je pourrais être à la recherche de quelqu'un pour prendre part à une aventure
-Une aventure? Répéta Elsa d'un air méfiant. Mais... Je ne connais même pas votre nom.
-Oh oui, pardonnez-moi, s'exclama le vieil homme comme s'il venait de se rendre compte qu'il était en train de parler à quelqu'un. Je me présente: je m'appelle Gandalf. Gandalf le Gris."
Elsa s'étonna quelque peu de ce nom assez curieux, mais après tout, ce monde n'était-il pas curieux en lui-même. Elle se demanda si elle devait se présenter: cela serait beaucoup plus correct évidemment, mais si l'inconnu répétait son nom à d'autres personnes et que ces autres personnes venaient à leur tour la trouver dans sa cachette... Mais elle n'eût finalement pas besoin de dire son nom.
"Et vous, ma chère Elsa, semblez posséder les capacités nécessaires pour assister une certaine quête.
-Co... Comment connaissez-vous mon nom? demanda Elsa, interloquée. Et de quelle sorte de quête parlez-vous?
-Eh bien, peut-être serait-il préférable que j'amène les autres pour discuter des détails.
-Les autres? Non, non, non, non, je ne veux personne d'autre ici, s'il vous plaît.
-Dans ce cas, vous pourriez peut-être aller à leur rencontre, ils sont très accueillants. Voulez-vous bien considérer cela ma chère?"
Elsa tourna et retourna l'idée dans sa tête. Sa première réaction fut de se dire qu'il fallait refuser, qu'il était trop dangereux de s'approcher d'autres personnes et de risquer de leur révéler accidentellement son pouvoir.
Mais une petite voix finit par se faire entendre, lui demandant si elle comptait réellement vivre ainsi cachée pour le restant de ses jours, si elle voulait mourir oubliée de tous sans rien faire de son existence. Elsa se surprit à avoir soudain envie d'aller au moins à la rencontre des autres personnes dont lui parlait Gandalf.
Mais elle se demanda si il était bien prudent de suivre cet inconnu. Et que penser de ces "autres"? Et s'ils avaient l'intention lui faire certaines choses? Mais enfin, Elsa repensa à toutes les questions qui restaient encore sur ce monde où elle vivait à présent. Où se situait-il? Quelle était son histoire? Elle repensa à ces langages qu'elle avait entendu, à ces personnes aux oreilles pointues qu'elle avait vu marcher au loin dans les bois et à ces atroces créatures qui l'avaient attaquée.
Elle pensa que ces "autres" pourraient peut-être lui apporter des réponses sur tous ces sujets.
"Très bien, finit-elle par dire, j'accepte de vous suivre et de voir de quoi il s'agit."
Gandalf parut surpris, puis sourit et déclara:
"Oh, eh bien, pardonnez mon indiscrétion mais vous avez besoin de beaucoup moins de persuasion que certaines personnes que je connais."
Elsa lui rendit un petit sourire et répondit, amusée:
"Qui sait? Peut-être aurais-je besoin de beaucoup plus de persuasion que la plupart des personnes que vous connaissez."
Au même moment, dans une clairière à l'orée du sous-bois, un groupe de quatorze personnes et leurs poneys attendaient quelque chose.
Il y avait treize nains et un personnage également de petite taille mais qui était un hobbit. Qu'est-ce qu'un hobbit me direz-vous: les hobbits sont des êtres de petite taille (pas plus d'un mètre vingt), avec des oreilles légèrement pointues, un visage toujours imberbe et de grands pieds toujours nus mais, eux, couverts de poils pour les protéger du froid.
Ce hobbit là se nommait Bilbon Sacquet, et il se trouvait être un des membres d'une compagnie dont les autres membres étaient les treize nains évoqués plus tôt. Ces treize nains se nommaient Fili, Kili, Dori, Nori, Ori, Bifur, Bofur, Bombur, Oïn, Gloïn, Balin, Dwalin et Thorin (dit l'Ecu de chêne) était leur chef. Ils avaient entrepris un long voyage et se déplaçaient à dos de poneys, mais à ce moment ils en étaient descendus et restaient assis dans cette clairière à attendre.
Il y avait également un cheval attaché à une branche: ce cheval appartenait à un magicien qui les accompagnait dans leur périple. Mais celui-ci était absent, et ils attendaient son retour. Mais cela faisait plus d'une heure qu'il était parti, et l'impatience commençait à bouillir dans les esprits des compagnons. Bilbon, lui, commençait à être inquiet; assis sur une pierre plate, il fixait la lisière du bois ou le magicien avait disparu. Il se demandait également comment l'air pouvait être aussi frais en cette saison.
"De toutes les choses qui mériteraient une enquête, remarqua Dwalin, il a fallu que notre magicien s'absente pour une histoire d'air frais.
-Oui, et en plus par cette chaleur, acquiesça Dori, j'ai pris cela comme une bénédiction.
-Il est curieux que tu dises cela, répliqua Bofur, après avoir prié Gandalf de mettre fin à l'orage avant-hier... Etait-ce trop froid pour toi?"
Tous se mirent à rire de cette ironie. Le hobbit, lui, n'avait pas écouté. Il tourna la tête et vit Thorin qui regardait vers l'Est. Bilbon imagina le sentiment d'impatience qu'il devait ressentir, quand le chef nain se tourna vers ses compagnons, l'expression sur son visage traduisant ce qu'il avait à l'esprit:
"Nous partons, déclara-t-il d'un ton autoritaire, rassemblez vos affaires et partons d'ici."
C'était exactement ce que Bilbon craignait.
"Mais... contesta-t-il. Et Gandalf?
-M. Sacquet, répliqua Thorin, je ne veux pas perdre de temps. Et puis nous ne savons même pas si le magicien compte nous accompagner jusqu'au bout. Et je pense qu'il n'aura aucun mal à nous retrouver s'il compte le faire."
Les autres nains avaient commencé à ranger leurs affaires dans leurs sacs, plus ou moins rapidement. Fili et Kili étaient déjà montés sur leurs poneys, tandis que Bombur rechignait à cesser de manger son sandwich. Bilbon, lui, restait sur place. Mais à ce moment, une voix les appela, les arrêtant dans leur mouvement:
"Et où pensez-vous aller ainsi?"
Bilbon se retourna et fut grandement soulagé de voir Gandalf se tenir juste à l'orée du bois (ce qui, maintenant qu'il y pensait, était la réaction opposée à celle qu'il aurait pu ressentir avant cette quête). Les nains furent également rassurés de revoir le magicien.
"Je ne vous laisse que pour une petite heure et vous décidez de partir sans moi, remarqua le vieil homme. Très inconsidéré de votre part, Thorin Ecu de chêne.
-Je ne veux perdre aucun temps, Gandalf, répondit le chef des nains. Avez-vous trouvé ce que vous cherchiez?
-J'ai trouvé, en effet, acquiesça Gandalf."
Il tendit son bras droit derrière lui et déclara:
"Permettez-moi de vous présenter..."
Bilbon remarqua soudain que l'air était devenu encore plus frais.
"... Elsa".
Quelques instants plus tard, une femme sortit d'entre les arbres. Elle portait une robe de marche bleu foncé et ses cheveux blonds étaient attachés en une longue tresse. Elle marchait vers eux, l'air quelque peu anxieux.
Tous les nains la regardaient en silence, un peu étonnés. Elle semblait également surprise de ce qu'elle voyait; elle regarda chacun des nains de la compagnie, puis tourna son regard vers Bilbon. Celui-ci fut comme envoûté par ses yeux couleur de saphir et ses cheveux brillants comme de la neige, et se demanda si elle était un genre d'elfe- mais résolut que non, à cause de la forme de ses oreilles.
Il regarda les nains et vit qu'ils avaient à peu près tous eu la même réaction, observé les mêmes choses et s'étaient posé la même question. Après un moment, la jeune femme parla enfin:
"Vous êtes... Des nains? demanda-t-elle comme si elle n'avait jamais vu de nains auparavant.
-En effet, répondit Fili, et nous en sommes fiers, belle dame des bois."
Thorin s'approcha d'elle, toujours monté sur son poney. La jeune femme observa le cavalier: il avait de larges épaules, de longs cheveux noirs ainsi qu'une barbe bien fournie, couleur de charbon et des yeux bleus intrigants et profonds. Il portait un élégant manteau de cuir couvert de fourrure sur l'intérieur et son corps était protégé par une cotte de plaquettes métalliques.
Il s'arrêta quelques pas devant Elsa et demanda d'un ton un peu agacé:
"Et que nous vaut cette rencontre, si je puis demander?
-Eh bien, répondit Gandalf, Elsa ici présente envisage de devenir un membre de notre compagnie."
A cette déclaration, les nains se regardèrent d'un air incrédule et des murmures commencèrent à se faire entendre. Les commentaires s'échelonnaient de "une femme dans une quête?" à "pourquoi Gandalf veut-il encore ajouter un membre à notre compagnie?". Thorin, après être resté silencieux, l'air très sceptique, finit par demander:
"Sait-elle se battre?
-Me battre? S'étonna Elsa. Eh bien... Je peux me défendre si c'est cela que vous demandez."
Puis, après un court silence, elle demanda:
"Et contre quoi si je puis poser la question? Quelle est l'objectif de votre 'quête'?"
Gandalf prit alors la parole:
"Oh, c'est une assez longue histoire. Je vais essayer de vous résumer l'essentiel. Ces chers nains et moi-même nous dirigeons vers l'Est lointain: là-bas, au-delà des monts et des rivières, se dresse une montagne solitaire. Mais en vérité ce n'est pas une simple montagne...
-Il s'agit du mont Erebor, compléta un nain portant une tunique pourpre et ayant une longue barbe blanche. Je me présente: Balin, pour vous servir."
Elsa inclina légèrement la tête.
"Erebor est plus exactement le nom de la ville fortifiée construite au sein de la montagne: le nom de notre royaume. C'était jadis la place forte du roi Thror, le plus puissant des seigneurs nains et grand-père de Thorin ici présent. Notre peuple prospérait sous la montagne, nous creusions toujours plus profond et trouvions toujours plus d'or et de matériaux précieux avec lesquels nous forgions des objets de grande valeur ainsi que des armes et des armures de grande qualité, dont une bonne partie était exportée à la grande ville des Hommes se trouvant non loin des portes de notre royaume: la prestigieuse ville de Däle. Ses marchés étaient connus à des milles à la ronde, c'était un carrefour des civilisations où de nombreuses personnes des différents peuples se rencontraient et commerçaient. Les mets, les épices, les tissus, le bois que produisait les artisans de Däle mais également les objets précieux et les armes que nous leur fournissions étaient exportés dans le monde entier. La salle du trésor d'Erebor se remplissait toujours plus d'or et de pierreries, au grand contentement du roi Thror. Pendant plusieurs siècles, le peuple des nains prospéra ainsi sous la montagne. Mais l'or peut devenir une chose très dangereuse lorsqu'il éveille trop de convoitise: dans les régions hostiles au Nord de la montagne vivaient des dragons, terribles et puissantes créatures. Ils sont capables de sentir l'or de très loin et sont attirés par lui comme les mouches par une charogne. Un jour, sans que rien ne l'ait laissé présager, un terrible dragon du nom de Smaug se rua sur la montagne. La ville de Däle fut détruite et réduite en cendres par lui, et n'étant absolument pas préparés à cette attaque, nous ne pûmes rien faire pour l'arrêter. Il pénétra dans Erebor et en chassa tous les nains qu'il n'avait pas tués ou dévorés. Thror, son fils Thrain et son petit-fils Thorin furent de ceux qui survécurent; mais des milliers et des milliers d'Hommes et de nains furent tués ce jour là. Erebor était perdu. Ne pouvant rien faire, nous nous retrouvâmes condamnés à l'errance dans les terres désolées et mises à feu et à sang par le dragon."
Elsa fut secouée par ce récit, et le fut encore plus à la vue de l'expression qu'affichaient certains des nains, comme s'ils revivaient ce terrible jour. Certains avaient les larmes aux yeux.
"Je me souviens de ce jour, dit alors la voix tremblante de Thorin. Elsa le regarda et vit son regard plongé dans le vague, son expression à la fois pleine de douleur et de rancœur. Je me souviens de la montagne, de la ville des Hommes qui fumaient abondamment, de tous les pins qui flambaient et furent réduits en cendres. Peut-être aurions-nous pu faire quelque chose si nous avions bénéficié de l'aide de certaines personnes."
Il avait dit cette dernière phrase avec encore plus de colère et de rancune; Elsa le remarqua et se demanda de qui il parlait.
"Pendant d'innombrables années nous avons erré, sans logis, dans les différents pays de la Terre du Milieu, dit un nain à la longue barbe rousse. Nous avons voyagé de village des hommes en village des hommes, exerçant différents travaux souvent très pénibles pour gagner notre vie. Nous qui étions autrefois le peuple nain le plus important de la Terre du Milieu, nous étions à présent traités comme des mendiants, des voyageurs sales et des fauteurs de trouble. Certains qui connaissaient notre histoire disaient que notre peuple était maudit et nous évitaient comme la peste. Il ne se passa pas un jour sans que je pense à notre cher foyer, notre belle forteresse tombée aux mains de ce maudit dragon Smaug!
-Je... Commença Elsa, qui ne savait que dire. Je suis vraiment désolée pour vous.
-Mais nous avons décidé de changer cela! S'exclama un nain assez jeune aux cheveux et à la barbe blonds. Je suis Fili, neveu de Thorin, roi légitime sous la montagne et j'ai rejoint cette compagnie de nains qui ont décidé de s'unir et de marcher droit sur Erebor, afin de reprendre enfin leurs droits et leur terre, et de débarrasser la région du fléau Smaug.
-Voilà, conclut Gandalf. Voilà à peu de choses près le but de la compagnie de Thorin Ecu de chêne."
Elsa restait immobile, émue et horrifiée par ce récit. Elle imagina un instant le château d'Arendelle détruit, mis à feu et à sang et son peuple décimé et chassé de son lieu d'habitation.
Puis soudain, elle revint à la réalité et se demanda ce que Gandalf voulait qu'elle fasse dans cette histoire. Mais avant qu'elle ait pu poser la moindre question, le magicien y répondit:
"Thorin a réuni une équipe pour mener cette quête avec discrétion, et j'ai décidé de les accompagner dans leur périple. Et j'ai pensé que vous pourriez nous accompagner aussi, ma chère Elsa. Nous pourrions avoir besoin de vous."
Balin sortit alors un parchemin de son sac et le tendit à Elsa: il s'agissait d'un contrat qui attestait la participation à la quête des nains. Elsa le lut fébrilement.
Pendant ce temps, Thorin se pencha sur Gandalf et lui demanda à voix basse:
"Pourquoi la fille Gandalf? Combien de personnes faudra-t-il encore ajouter à cette compagnie pour que vous soyez satisfait?"
Bilbon entendit cela et se sentit quelque peu indigné: Thorin le considérait-il comme une simple pièce détachée?
"Je sais qu'elle pourrait être utile dans cette quête, répondit le magicien. Et, compte-tenu de notre ennemi, toute l'aide que nous pourrons réunir sera nécessaire.
-Mais je ne sais même pas quelle sorte d'aide elle peut apporter! fit remarquer Thorin."
Gandalf s'apprêta à répondre, mais il tourna alors son regard vers Elsa et se rappela de la façon dont elle l'avait supplié de ne parler à personne de ses pouvoirs.
"Je ne crois pas qu'il m'appartienne de divulguer cette information pour l'instant, répondit-il d'un air stoïque."
Elsa avait à présent lu les grandes lignes du contrat et réfléchissait frénétiquement. Que devait-elle penser de tout cela? C'était peut-être l'occasion de quitter sa vie de solitude et d'entreprendre une vraie action. Peut-être trouverait-elle enfin des réponses à toutes les questions qu'elle se posait sur ce monde.
Mais rapidement, elle se rendit compte qu'elle se trouvait en présence de nombreuses personnes et cela fit monter l'angoisse et le malaise en elle. Elle vit la parchemin commencer à se couvrir de givre entre ses doigts et cela la fit paniquer.
Elle rendit brusquement le contrat à Balin et recula de quelques pas, s'éloignant du groupe. En proie à la peur, elle décida qu'il n'était pas prudent de s'approcher de ces inconnus.
"Désolée, dit-elle d'une voix saccadée par une respiration paniquée, mais je ne peux me joindre à vous."
Bilbon se surprit à être quelque peu déconfit en entendant ces mots.
"Ne vous méprenez pas, poursuivit Elsa, je compatis réellement avec la souffrance de votre peuple, mais je sens que je serai un poids pour vous. Je vous donne tout de même ma bénédiction et vous souhaite tout le succès possible."
Gandalf parut déconcerté et contrarié, tandis que Thorin ne fut pas surpris le moins du monde. Il se détourna et lança:
"Très bien, en route!"
Les nains montèrent alors sur leurs poneys tandis qu'Elsa repartit en direction des bois. Gandalf, qui semblait désemparé, la suivit, tentant de la rattraper.
Bilbon les regarda s'éloigner, se sentant totalement impuissant; comme souvent maintenant depuis environ trois semaines. Résigné, il se hissa sur le dos de Myrtille, son poney, et suivit le reste du groupe. Il pensa que Thorin avait raison, Gandalf n'aurait aucun mal à les retrouver.
Quelques minutes après leur départ, les nains recommencèrent à parler:
"Eh bien voici un temps qui a été inutilement perdu, grogna Thorin.
-Et je dirais que ce fut une déception inattendue, ajouta Nori.
-Elle était jolie, fit remarquer Ori, pour une humaine je veux dire. En tout cas Gandalf semble vraiment vouloir la joindre à notre compagnie.
-Voulez-vous à nouveau lancer des paris? ironisa Bofur dans une tentative de détente de l'atmosphère, mais personne ne réagit à sa farce."
Bilbon se sentait assez triste à l'idée de savoir que cette femme ne les accompagnerait pas; il n'aurait su dire pourquoi.
Dans la forêt, Gandalf suivait Elsa de près, tentant de la persuader:
"Je vous en prie, implora-t-il, je vous demande de reconsidérer votre décision, Elsa. Essayez de bien comprendre ce pourquoi nous nous battons.
-Je comprends, répliqua Elsa marchant d'un pas frénétique vers sa caverne, mais je suis aussi consciente du danger vers lequel vous marchez; et croyez-moi, je ne veux pas vous mettre face à un danger de plus.
-Elsa, depuis combien de temps vous cachez-vous dans cette caverne, loin du contact des autres? Smaug a semé la terreur et la désolation dans une partie de ce monde, et de nombreuses personnes vivent dans la souffrance et la terreur de cette créature. Pensez à toutes les vies que nous pourrions sauver et rendre meilleures.
-Et que faites-vous de toutes les vies qui pourraient s'éteindre à cause de nous? répliqua aussi sec Elsa. A cause de moi... Je n'ai pas abandonné mon lieu de naissance sans raison. Je ne veux plus de sang sur mes mains."
Elsa monta rapidement ses escaliers de glace, rentra dans sa forteresse de solitude et referma les portes de glace d'un geste frénétique de la main; mais pas sans avoir dit adieu et bonne chance à Gandalf. Elle se retrouva seule, face à ses sculptures de glace et à l'idée d'une vie solitaire et anonyme.
Gandalf, lui, resta un petit moment au pied des escaliers, regardant les portes fermées de la caverne, l'air dépité. Puis il soupira, tourna les talons et s'éloigna, partant rejoindre ses compagnons nains.
Voilà^^. Alors, qu'Est-ce que ça vous a fait (pour ceux qui connaissent l'univers) d'assister à cette rencontre entre les personnages? J'espère que cela vous aura plu!
- Lizzie
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Re: Au-delà des montagnes enneigées... (Tome 1) (fanfiction finie)
Jeu 19 Fév 2015, 20:56
Ouhlà j’ai loupé 3 chapitres !!
Je suis en retard moi
Mais promis je m’y met ce week end !
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- M.BagginsLégende du Royaume
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Re: Au-delà des montagnes enneigées... (Tome 1) (fanfiction finie)
Jeu 19 Fév 2015, 23:20
Aucun problème Lizzie^^.
Je te suis déjà très reconnaissant de suivre ma fic: et je me doute bien que tu dois avoir d'autres choses à faire.
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Trampled into dust they're fallen,
Birds with broken wings are crying:
Wind can never take them flying.
Scream and cry but none will hear you,
Plead and beg but none will help you.
You no longer live as cattle:
Will you rise and join the battle?
Pigs will sneer at the steadfast
As we climb o'er the dead, keep advancing ahead!
Live your life in peace like you're just a sheep
But wolves will never lose their freedom.
Channel the anger swelling inside you,
Fighting the boundary 'till you break through.
Deep in your soul there's no hesitation
So make yourself the one - the Hunter!
Hungry to kill, you'll never forget this.
Piercing the sky with scarlet vengeance,
Bloody the bow and arrow in crimson,
Rally the hunters to war.
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- mysterious
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Re: Au-delà des montagnes enneigées... (Tome 1) (fanfiction finie)
Ven 20 Fév 2015, 00:13
Superbe chapitre continue
J'aime beaucoup cette idée que tu as de mettre Elsa dans le monde de la Terre du Milieu et de la mélanger avec les autres personnages du Hobbit
Mais je ne comprend pas la réaction de Bilbon quand il aperçoit Elsa la connaitrait -il déjà ?
Et sinon j'ai hâte de voir la suite de cette FanFic
J'aime beaucoup cette idée que tu as de mettre Elsa dans le monde de la Terre du Milieu et de la mélanger avec les autres personnages du Hobbit
Mais je ne comprend pas la réaction de Bilbon quand il aperçoit Elsa la connaitrait -il déjà ?
Et sinon j'ai hâte de voir la suite de cette FanFic
- M.BagginsLégende du Royaume
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Re: Au-delà des montagnes enneigées... (Tome 1) (fanfiction finie)
Ven 20 Fév 2015, 00:21
Merci beaucoup mysterious^^. Ne t'inquiète pas, la suite est en pleine préparation.
Et sinon pour répondre à ta question: non Bilbon ne connaît pas Elsa. Il est simplement émerveillé par sa beauté ; à tel point qu'il se demande si elle est une elfe. Mais comme il voit qu'elle n'a pas d'oreilles pointues, il finit par conclure que non.
Et sinon pour répondre à ta question: non Bilbon ne connaît pas Elsa. Il est simplement émerveillé par sa beauté ; à tel point qu'il se demande si elle est une elfe. Mais comme il voit qu'elle n'a pas d'oreilles pointues, il finit par conclure que non.
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Re: Au-delà des montagnes enneigées... (Tome 1) (fanfiction finie)
Ven 20 Fév 2015, 00:28
Ah oui autant pour moi je n'avais pas compris
C'est vrai qu'en étant émerveillé par la beauté d'Elsa on peut en penser que ce soit un Elfe ou un Ange
C'est vrai qu'en étant émerveillé par la beauté d'Elsa on peut en penser que ce soit un Elfe ou un Ange
- InvitéInvité
Re: Au-delà des montagnes enneigées... (Tome 1) (fanfiction finie)
Ven 20 Fév 2015, 00:31
Alors ... x) Je vais te le dire direct ; je me suis trèèèès bien retrouvé dans l'univers du Hobbit. Tu as su respecter les personnages à la perfection, c'était génial ! Et j'ai juste adoré le clin d'oeil concernant les paris xD
Maintenant que je suis bien lancé dans ta fiction, envois vite le prochain chapitre !
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- M.BagginsLégende du Royaume
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Re: Au-delà des montagnes enneigées... (Tome 1) (fanfiction finie)
Ven 20 Fév 2015, 00:36
Merci Gelwarin^^.
Je vais essayer de poster la suite aussi vite que possible.
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- Micky93Légende du Royaume
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Re: Au-delà des montagnes enneigées... (Tome 1) (fanfiction finie)
Ven 20 Fév 2015, 13:56
C'est un excellent chapitre M.Baggins. Bravo !
Comme l'a dit Gelwarin, tu respectes très bien les personnages ainsi que l'univers du film.
Bref, Continue comme ça .
Comme l'a dit Gelwarin, tu respectes très bien les personnages ainsi que l'univers du film.
Bref, Continue comme ça .
- M.BagginsLégende du Royaume
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Re: Au-delà des montagnes enneigées... (Tome 1) (fanfiction finie)
Ven 20 Fév 2015, 16:51
Merci Micky^^.
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