[Ansa's Stories] Retour vers le Passé 2 : Croqué par le crocus : Attention contenus matures!
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le Passé 2 : Croqué par le crocus : Attention contenus matures!
Lun 24 Fév 2020, 16:58
Étrangement, peu de choses à dire sur ce chapitre. Je ne sais pas si c'est le chapitre lui-même ou si c'est moi qui souffre du fait de le voir arriver après le précédent, qui était vraiment insane de bout en bout !
Celui ci est très bon, bien que tu sembles avoir décidé de faire d'Agnarr un gros con, en le faisant non seulement suivre l'exemple de son père mais également frapper Iduna devant ses filles ! Pour le coup, bien que j'adore toujours ton histoire, je trouve cette ambiance anxiogène et ces discussions sans cesse tendues entre les deux princesses d'Arendelle et leurs parents un peu redondantes dans la mesure où elles semblent revenir à chaque chapitre qui voit ces personnages rassemblés. Mais d'un autre côté, je n'arrive pas à t'en vouloir pour ça, car ça permet aussi de développer les relations d'Anna et Elsa avec les autres personnages, quand ça ne permet pas carrément de s'intéresser aux perso très secondaires eux mêmes, quant à la façon dont ils doivent percevoir les choses (notamment la pauvre Gerda, qui se retrouve prise entre l'autorité des parents et le caractère bien trempé de la fille). Décidément, tu ne me facilites pas les choses avec tes choix radicaux quant au traitement des personnages et bizarrement J'ADORE ÇA !
J'ai donc définitivement fait mon deuil du Anna/Kristoff pour cette histoire et je n'ai donc plus qu'à espérer qu'Elsa pourra malgré tout être heureuse avec le désormais ex-fiancé de sa soeur. De même pour Anna, s'il faut se résigner à la voir avec Hans, espérons au moins que cela finira par lui convenir (mais ça m'a l'air d'être en bonne voie).
En revanche, j'ai dit maintes fois que tu avais la meilleure version écrite d'Anna parmi les Plumes d'Arendelle et je le maintiens. C'est pourquoi JE REFUSE CATÉGORIQUEMENT de la voir tenter quoi que ce soit pour mettre Elsa en danger !!!! Le coup de l'accident prévu, c'est un truc digne de Hans ! Et pas le Hans gentil de ta fiction, non, le Hans salopard du film ! Donc mollo sur les intentions cheloues Anna ! Oui, je sais, elle n'a probablement aucune intention cheloue, mais je me suis senti remonter de vieilles sensations dites du "Pudding à l'Arsenic" quand elle a parlé d'un gâteau pour Elsa !
Et enfin...CE CLIFFHANGER BORDEL !!! J'AIME !!! Tu sais que j'adore les gros cliffhangers hardcores pour finir un chapitre, autant dire que là j'ai été servi ! Anna qui entend la Voix d'Ahtohallan, le barrage détruit, et Arendelle qui s'apprête à manger sévère dans sa mouille...ohlàlà la suite vite !!!! Je veux savoir la suite !!!!
Celui ci est très bon, bien que tu sembles avoir décidé de faire d'Agnarr un gros con, en le faisant non seulement suivre l'exemple de son père mais également frapper Iduna devant ses filles ! Pour le coup, bien que j'adore toujours ton histoire, je trouve cette ambiance anxiogène et ces discussions sans cesse tendues entre les deux princesses d'Arendelle et leurs parents un peu redondantes dans la mesure où elles semblent revenir à chaque chapitre qui voit ces personnages rassemblés. Mais d'un autre côté, je n'arrive pas à t'en vouloir pour ça, car ça permet aussi de développer les relations d'Anna et Elsa avec les autres personnages, quand ça ne permet pas carrément de s'intéresser aux perso très secondaires eux mêmes, quant à la façon dont ils doivent percevoir les choses (notamment la pauvre Gerda, qui se retrouve prise entre l'autorité des parents et le caractère bien trempé de la fille). Décidément, tu ne me facilites pas les choses avec tes choix radicaux quant au traitement des personnages et bizarrement J'ADORE ÇA !
J'ai donc définitivement fait mon deuil du Anna/Kristoff pour cette histoire et je n'ai donc plus qu'à espérer qu'Elsa pourra malgré tout être heureuse avec le désormais ex-fiancé de sa soeur. De même pour Anna, s'il faut se résigner à la voir avec Hans, espérons au moins que cela finira par lui convenir (mais ça m'a l'air d'être en bonne voie).
En revanche, j'ai dit maintes fois que tu avais la meilleure version écrite d'Anna parmi les Plumes d'Arendelle et je le maintiens. C'est pourquoi JE REFUSE CATÉGORIQUEMENT de la voir tenter quoi que ce soit pour mettre Elsa en danger !!!! Le coup de l'accident prévu, c'est un truc digne de Hans ! Et pas le Hans gentil de ta fiction, non, le Hans salopard du film ! Donc mollo sur les intentions cheloues Anna ! Oui, je sais, elle n'a probablement aucune intention cheloue, mais je me suis senti remonter de vieilles sensations dites du "Pudding à l'Arsenic" quand elle a parlé d'un gâteau pour Elsa !
Et enfin...CE CLIFFHANGER BORDEL !!! J'AIME !!! Tu sais que j'adore les gros cliffhangers hardcores pour finir un chapitre, autant dire que là j'ai été servi ! Anna qui entend la Voix d'Ahtohallan, le barrage détruit, et Arendelle qui s'apprête à manger sévère dans sa mouille...ohlàlà la suite vite !!!! Je veux savoir la suite !!!!
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le Passé 2 : Croqué par le crocus : Attention contenus matures!
Mar 25 Fév 2020, 10:07
Décidément, tu sais vraiment gérer les scènes de tension ! Bon à chaque fois que tu nous laisses une lueur d'espoir tu l'éteins presque immédiatement, mais c'est ça qui fait tout l'intérêt de l'histoire !
Pour revenir sur Agnarr, ce qui est très bien fait dans le chapitre, c'est le crescendo de l'envi de lui mettre des baffes, surtout à la fin avec sa volonté de faire la même erreur que son père, qui le met directement sur le podium des plus gros enfoiré de cette histoire. Cependant, les dernières révélations sur sa femme et sa peur face aux Northuldras, cela le rend humain dans ses craintes mais inhumain dans sa manière de le gérer. Et c'est pour ça que j'aime beaucoup la manière dont tu le traites dans ton récit.
Enfin, lui mettre des baffes... en dépit de sa qualité de souverain qui devrait me forcer à lui témoigner un certain respect, j'ai surtout envie de l'envoyer en orbite pour lui apprendre la vie !
La relation entre Elsa et Kristoff évolue toujours plus intimement, et finalement Anna n'est pas si indifférente que ça face à Hans. Par contre, le coup du gâteaux, ça confirme ce que l'on disait, Anna est en train de devenir une yandere. Ah bah oui, ça commence par un gâteaux et ça finit dans une cave avec un sourire de psychopathe.
Et cette fin de chapitre ! Encore dans le film il y avait Elsa pour arrêter la vague, mais là...ça ne sent pas bon du tout cette affaire, j'espère qu'Arendelle ne va pas finir comme l'Atlantide, sinon les plans d'Anna vont tomber à l'eau ...ok je vais me cacher très loin.
En tout cas, vivement la suite !
Pour revenir sur Agnarr, ce qui est très bien fait dans le chapitre, c'est le crescendo de l'envi de lui mettre des baffes, surtout à la fin avec sa volonté de faire la même erreur que son père, qui le met directement sur le podium des plus gros enfoiré de cette histoire. Cependant, les dernières révélations sur sa femme et sa peur face aux Northuldras, cela le rend humain dans ses craintes mais inhumain dans sa manière de le gérer. Et c'est pour ça que j'aime beaucoup la manière dont tu le traites dans ton récit.
Enfin, lui mettre des baffes... en dépit de sa qualité de souverain qui devrait me forcer à lui témoigner un certain respect, j'ai surtout envie de l'envoyer en orbite pour lui apprendre la vie !
La relation entre Elsa et Kristoff évolue toujours plus intimement, et finalement Anna n'est pas si indifférente que ça face à Hans. Par contre, le coup du gâteaux, ça confirme ce que l'on disait, Anna est en train de devenir une yandere. Ah bah oui, ça commence par un gâteaux et ça finit dans une cave avec un sourire de psychopathe.
Et cette fin de chapitre ! Encore dans le film il y avait Elsa pour arrêter la vague, mais là...ça ne sent pas bon du tout cette affaire, j'espère qu'Arendelle ne va pas finir comme l'Atlantide, sinon les plans d'Anna vont tomber à l'eau ...ok je vais me cacher très loin.
En tout cas, vivement la suite !
- AnsaAdmin
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le Passé 2 : Croqué par le crocus : Attention contenus matures!
Dim 01 Mar 2020, 00:26
Whouaou ! Désolée de répondre que maintenant à vos commentaires mais je m'étais concentrée sur ma relecture de Retour vers le passé pour pouvoir le donner à Emmylou lors du Paris-Manga (qui risque sans doute d'être annulé à cause du Corona-Virus donc doubles excuses!)
Hahaha et encore je suis certaine que j'arriverai à te surprendre Dov ... Oui Agnarr est un bel enfoiros ! Mais pour moi il l'était autant qu'Iduna dans les chapitres précédents .
Tout d'abord merci à cette photo d'Anna un peu terrifiante xD. Et merci pour les compliments Ce chapitre a encore une fois été plaisant à écrire et je fais de mon mieux pour essayer d'incorporer par-ci par là des clins d’œil à nouveaux défis gloire et pouvoirs quand cela est nécessaire et peut se faire bien sûr
Je n'attendais pas de commentaires si vite de ta part petite soeur ! ça me fait plaisir
Merci pour tes réactions au fur et à mesure, je t'imagine tellement derrière ton ordinateur en train de les faire !
Oui dis-moi pour l'âge de Kristoff parce que pour moi ça ne posait pas de problèmes. Je pars du principe que dans le film, il n'a pas énormément d'écarts avec Honeymaren et Ryder
Eh oui Papa Agnarr n'est pas un Papa modèle finalement tout comme Maman Iduna !
Je comprends tout à fait ce que tu veux dire par l'impression de toujours lire les mêmes scènes de conflits entre parents et enfants mais comme tu l'as bien soulevé nous sommes dans la tête d'Anna donc pour l'instant je n'ai pas trouvé d'autres moyens d'écriture pour faire passer l'intrigue . J'y réfléchis ! Promis ... Bien je suis contente d'avoir réussie à t'apprivoiser sur les différentes histoires d'amour... Maintenant de là à dire qu'Anna sera heureuse... Hum tu sais comment j'aime faire des personnages torturés
Rassure-toi pour le coup du gâteau, il n'y en aura pas d'autres de ce type ! C'était juste là pour faire avancer l'histoire ... Ma Anna reste la plus fidèle et aimante envers sa soeur !
Patience pour la suite, patience ! Oui Anna entend des voix... Oui Anna a détruit le barrage... Ou pas après tout nous sommes dans sa tête donc peut être que ce n'est pas elle... Ou bien est-ce elle au contraire ! vous le saurez dans les autres chapitres !
Merci Lhysender ! Enfin un qui comprend qu'Agnarr tout con*** qu'il soit reste avant tout... un être humain ! Une baffe entre un mari et une femme (attention je ne parle pas de violence journalière, des hommes et des femmes battus ! ça c'est autre chose et d'autant plus grave ! ) Mais une claque qui part lors d'une grande dispute ça peut arriver chez tout le monde ! même les personnes qui forment un couple solide ! Certes ce n'est pas sain, mais les gestes peuvent malheureusement dépassés la parole ! Et c'est ça que j'ai voulu faire passer dans le chapitre. D'ailleurs Agnarr se rend compte lui-même qu'il est allé trop loin !
Rassure toi ensuite pour le gateau comme je l'ai dit à Yokill c'était pour faire avancer l'histoire Anna n'a aucunement l'intention de faire du mal à sa soeur
Hahaha je te retire un frozen point pour le jeu de mots xD.
UN GRAND MERCI EN TOUS CAS POUR VOS COMMENTAIRES ! Le chapitre suivant arrivera vendredi pour la lecture live des plumes
Dov a écrit:
Dov : OK maintenant c'est Agnarr le c****** ?! En plus de garder l'héritage de son père, il ose gifler sa femme devant ses filles ?!
Tu commences à aller loin Ansa fais gaffe.
Hahaha et encore je suis certaine que j'arriverai à te surprendre Dov ... Oui Agnarr est un bel enfoiros ! Mais pour moi il l'était autant qu'Iduna dans les chapitres précédents .
Frantzoze a écrit:Frantzoze :
C'est du très bon!
la narration est fluide ça avance très bien.
Et quand on a un beau gateau et qui a du gout qui plus est, ce sont les petits ajustements qui en font une pure merveille!
Les petits détails du premier film repris à juste titre:
Elsa veut virer ses pouvoirs, Anna ne comprend pas et bim la petite réplique de la blonde pour parler de la mèche blanche d'Anna...La culpabilité est plus forte que tout et ça la rouquine ne peut y répondre!
Forcément l'introduction d'Olson ça fait plaisir!
Et pour la fin...Bon même en mettant de côté le cliffangher de la mort! c'est le point juste avant qui interpelle
Anna entend la voix désormais!...Tellement de possibilités!
TU PENSES QUE JE SUIS FOLLE C'EST CA?!
Tout d'abord merci à cette photo d'Anna un peu terrifiante xD. Et merci pour les compliments Ce chapitre a encore une fois été plaisant à écrire et je fais de mon mieux pour essayer d'incorporer par-ci par là des clins d’œil à nouveaux défis gloire et pouvoirs quand cela est nécessaire et peut se faire bien sûr
E&A a écrit:
E&A :
E&A le grand retour !! Comment ça tout le monde s'en fout ? Bon okay
Bon, trêve de plaisanterie, commentons !
Déjà, tu te doutais bien que la première fic où j'allais rattraper mon retard était la tienne!
Je ne vais pas faire chapitre par chapitre, mais presque.
Pour commencer, comment se fait-il que le Kristoff ait pu ouvrir le portail ? C'est parce que c'est le fils de Blanche Neige évidemment ! Comment ça ce n'est pas la même fic ? m*rde. Un enfant de Northuldras (fréro de Ryder et Honeymaren à coup sûr)
Pour ce qui est du réveil d'Elsa, je le trouve un peu "brutal" dans le sens où je trouve qu'elle se rétablit plutôt rapidement. Mais c'est un détail ça.
Il faut que je t'avoue un truc : j'ai éclaté de rire en captant que c'était la grand mère d'Elsa et Anna la chamane. Je n'avais absolument pas pensé une seule seconde qu'elle pourrait être encore en vie, c'est juste énorme, je suis fan !
Pour ce qui est de la fin de ton chapitre, je t'aurais détesté si je n'avais pas pu lire la suite immédiatement Par contre, avant de passer au chapitre suivant, comment courant d'air s'est retrouvé là alors qu'Elsa n'a pas encore réveillé les esprits ?
"immolées, carbonisées, vous allez les faire cramer".
Bon, autant le coup de la grand mère je ne m'y attendais pas, autant pour Kristoff c'était sûr x) Sauf que, l'âge cloche du coup si je ne me trompe pas ? Je t'expliquerais pourquoi je pense ça.
Euh..... QUOI, je te déteste. Je déteste Agnarr aussi. Je te déteste pour ce que tu as fait.
Mais là n'est pas le plus important, c'est quoi ce bordel avec le barrage ? Mais qu'as-tu fait ? Et cette guerre ?
Ohlala je suis tellement impatiente de lire la suite !!
Je n'attendais pas de commentaires si vite de ta part petite soeur ! ça me fait plaisir
Merci pour tes réactions au fur et à mesure, je t'imagine tellement derrière ton ordinateur en train de les faire !
Oui dis-moi pour l'âge de Kristoff parce que pour moi ça ne posait pas de problèmes. Je pars du principe que dans le film, il n'a pas énormément d'écarts avec Honeymaren et Ryder
Eh oui Papa Agnarr n'est pas un Papa modèle finalement tout comme Maman Iduna !
Yokill2B a écrit:
Yokill2B :
Étrangement, peu de choses à dire sur ce chapitre. Je ne sais pas si c'est le chapitre lui-même ou si c'est moi qui souffre du fait de le voir arriver après le précédent, qui était vraiment insane de bout en bout !
Celui ci est très bon, bien que tu sembles avoir décidé de faire d'Agnarr un gros con, en le faisant non seulement suivre l'exemple de son père mais également frapper Iduna devant ses filles ! Pour le coup, bien que j'adore toujours ton histoire, je trouve cette ambiance anxiogène et ces discussions sans cesse tendues entre les deux princesses d'Arendelle et leurs parents un peu redondantes dans la mesure où elles semblent revenir à chaque chapitre qui voit ces personnages rassemblés. Mais d'un autre côté, je n'arrive pas à t'en vouloir pour ça, car ça permet aussi de développer les relations d'Anna et Elsa avec les autres personnages, quand ça ne permet pas carrément de s'intéresser aux perso très secondaires eux mêmes, quant à la façon dont ils doivent percevoir les choses (notamment la pauvre Gerda, qui se retrouve prise entre l'autorité des parents et le caractère bien trempé de la fille). Décidément, tu ne me facilites pas les choses avec tes choix radicaux quant au traitement des personnages et bizarrement J'ADORE ÇA !
J'ai donc définitivement fait mon deuil du Anna/Kristoff pour cette histoire et je n'ai donc plus qu'à espérer qu'Elsa pourra malgré tout être heureuse avec le désormais ex-fiancé de sa soeur. De même pour Anna, s'il faut se résigner à la voir avec Hans, espérons au moins que cela finira par lui convenir (mais ça m'a l'air d'être en bonne voie).
En revanche, j'ai dit maintes fois que tu avais la meilleure version écrite d'Anna parmi les Plumes d'Arendelle et je le maintiens. C'est pourquoi JE REFUSE CATÉGORIQUEMENT de la voir tenter quoi que ce soit pour mettre Elsa en danger !!!! Le coup de l'accident prévu, c'est un truc digne de Hans ! Et pas le Hans gentil de ta fiction, non, le Hans salopard du film ! Donc mollo sur les intentions cheloues Anna ! Oui, je sais, elle n'a probablement aucune intention cheloue, mais je me suis senti remonter de vieilles sensations dites du "Pudding à l'Arsenic" quand elle a parlé d'un gâteau pour Elsa !
Et enfin...CE CLIFFHANGER BORDEL !!! J'AIME !!! Tu sais que j'adore les gros cliffhangers hardcores pour finir un chapitre, autant dire que là j'ai été servi ! Anna qui entend la Voix d'Ahtohallan, le barrage détruit, et Arendelle qui s'apprête à manger sévère dans sa mouille...ohlàlà la suite vite !!!! Je veux savoir la suite !!!!
Je comprends tout à fait ce que tu veux dire par l'impression de toujours lire les mêmes scènes de conflits entre parents et enfants mais comme tu l'as bien soulevé nous sommes dans la tête d'Anna donc pour l'instant je n'ai pas trouvé d'autres moyens d'écriture pour faire passer l'intrigue . J'y réfléchis ! Promis ... Bien je suis contente d'avoir réussie à t'apprivoiser sur les différentes histoires d'amour... Maintenant de là à dire qu'Anna sera heureuse... Hum tu sais comment j'aime faire des personnages torturés
Rassure-toi pour le coup du gâteau, il n'y en aura pas d'autres de ce type ! C'était juste là pour faire avancer l'histoire ... Ma Anna reste la plus fidèle et aimante envers sa soeur !
Patience pour la suite, patience ! Oui Anna entend des voix... Oui Anna a détruit le barrage... Ou pas après tout nous sommes dans sa tête donc peut être que ce n'est pas elle... Ou bien est-ce elle au contraire ! vous le saurez dans les autres chapitres !
Lhysender a écrit:
Décidément, tu sais vraiment gérer les scènes de tension ! Bon à chaque fois que tu nous laisses une lueur d'espoir tu l'éteins presque immédiatement, mais c'est ça qui fait tout l'intérêt de l'histoire !
Pour revenir sur Agnarr, ce qui est très bien fait dans le chapitre, c'est le crescendo de l'envi de lui mettre des baffes, surtout à la fin avec sa volonté de faire la même erreur que son père, qui le met directement sur le podium des plus gros enfoiré de cette histoire. Cependant, les dernières révélations sur sa femme et sa peur face aux Northuldras, cela le rend humain dans ses craintes mais inhumain dans sa manière de le gérer. Et c'est pour ça que j'aime beaucoup la manière dont tu le traites dans ton récit.
Enfin, lui mettre des baffes... en dépit de sa qualité de souverain qui devrait me forcer à lui témoigner un certain respect, j'ai surtout envie de l'envoyer en orbite pour lui apprendre la vie !
La relation entre Elsa et Kristoff évolue toujours plus intimement, et finalement Anna n'est pas si indifférente que ça face à Hans. Par contre, le coup du gâteaux, ça confirme ce que l'on disait, Anna est en train de devenir une yandere. Ah bah oui, ça commence par un gâteaux et ça finit dans une cave avec un sourire de psychopathe.
Et cette fin de chapitre ! Encore dans le film il y avait Elsa pour arrêter la vague, mais là...ça ne sent pas bon du tout cette affaire, j'espère qu'Arendelle ne va pas finir comme l'Atlantide, sinon les plans d'Anna vont tomber à l'eau ...ok je vais me cacher très loin.
En tout cas, vivement la suite !
Merci Lhysender ! Enfin un qui comprend qu'Agnarr tout con*** qu'il soit reste avant tout... un être humain ! Une baffe entre un mari et une femme (attention je ne parle pas de violence journalière, des hommes et des femmes battus ! ça c'est autre chose et d'autant plus grave ! ) Mais une claque qui part lors d'une grande dispute ça peut arriver chez tout le monde ! même les personnes qui forment un couple solide ! Certes ce n'est pas sain, mais les gestes peuvent malheureusement dépassés la parole ! Et c'est ça que j'ai voulu faire passer dans le chapitre. D'ailleurs Agnarr se rend compte lui-même qu'il est allé trop loin !
Rassure toi ensuite pour le gateau comme je l'ai dit à Yokill c'était pour faire avancer l'histoire Anna n'a aucunement l'intention de faire du mal à sa soeur
Hahaha je te retire un frozen point pour le jeu de mots xD.
UN GRAND MERCI EN TOUS CAS POUR VOS COMMENTAIRES ! Le chapitre suivant arrivera vendredi pour la lecture live des plumes
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le Passé 2 : Croqué par le crocus : Attention contenus matures!
Jeu 05 Mar 2020, 21:07
Comme prévu ! Voici le chapitre 12 Bonne lecture
Chapitre 12 : Le retour du roi :
Les vibrations étaient de plus en plus fortes. Je ne savais que faire. Il était trop tard pour alerter les gens. Les gens ?! Pensai-je soudain avec horreur...Qui allait-il rester une fois la vague passée ?! J'eus immédiatement un haut le cœur en songeant aux nombres de morts qu'il risquait d'y avoir.
-Heureusement Elsa et Kristoff ne verront pas tout ce massacre ! Ils sont bien au chaud dans la Forêt Enchantée, déclarai-je sobrement.
Avant de me rappeler avec horreur que ma sœur et moi devions nous voir ce soir et qu'elle devait déjà être en route pour notre lieu de rendez-vous.
-Je ne suis qu'une imbécile ! Me blâmai-je.
Et Hans ? Papa ? Maman ? Où étaient-ils ?! Je n'eus pas le temps de plus y penser. Le choc répété s'intensifia, me forçant à choisir une solution dans l'instant. Instinctivement je retournai dans la pièce secrète pour me protéger et m'engouffrai sous la table. Ma dernière pensée fut pour ma sœur.
Et puis plus rien. Pas de froid. Pas de noir. Pas de vide. Ce fut le soleil qui m'éveilla. Mes yeux s'écarquillèrent. Etais-je au Paradis ? Il faisait chaud. J'inspectai mes vêtements. Ils n'étaient pas mouillés. Je me passai la main sur mon visage : Aucune trace de boue. Peu à peu, je me levai péniblement. Je ne savais toujours pas si j'étais morte. Etonnée, je remarquai que la pièce n'avait pas bougé hormis le plafond qui s'était arraché.
La gorge sèche, je déglutis péniblement et appelai enfin :
-Y A QUELQU'UN ?!
Aucune réponse. Il y avait un silence insoutenable. Je me dirigeai alors vers la porte du passage et manquai de tomber. Il n'y avait plus de bibliothèque. Que le vide. Arendelle était plongé sous l'eau. Tout. Absolument tout était noyé. Je scrutai l'horizon. Même la partie élevée où coulait la cascade était sous l'eau.
-Par les esprits...Qu'ai-je fait ?! Murmurai-je en me mettant à genoux.
J'hurlai immédiatement. Je n'avais aucun moyen de descendre.
-Pa...Pa, Ma...Man, El...Sa... Hoquetai-je, alors que les larmes se répandaient sur mes joues.
Je reniflai bruyamment. On entendait les gens hurler dans le lointain.
-Si tu plonges dans le passé, prends-garde de ne pas t'y noyer, chuchotai-je.
Je me mordis la lèvre jusqu'au sang. Pourquoi avais-je appliqué cette maudite chanson ?! Par ma faute tout était perdu !
Prise d'un vertige, j'osai tout de même me pencher pour voir si la profondeur du vide était vraiment profonde.
-Ah-Ah, murmura à nouveau la voix.
-NON PAS TOI ! Hurlai-je de rage, A CAUSE DE TOI TOUT EST PERDU !
Ah-Ah, insista-t-elle.
-Tu vois bien que je ne peux rien faire !
Nouvel appel. Je fixai le sol. Elle te demande peut-être de sauter, Anna ? Me convainquis-je.
Ah-Ah ! S'exclama-t-elle, plus fortement.
Je levai les yeux vers le soleil.
-Qui es-tu ? Mère est-ce que c'est toi ? Lançai-je, bien que n'y croyant pas.
Pas de réponse.
-Bon peu importe ! On verra plus tard ! Aide-moi ! M'exclamai-je, comme tu peux le remarquer, il n'y a ni portes ! Ni fenêtres ! Par où sortir ?!
Je sentis alors un courant d'air me parcourir l'échine. Quoi ?! Courant d'Air ?! Le monticule de feuilles volantes fit le tour du soleil avant de se diriger vers le tapis central.
-Par-là ? Demandai-je d'une voix cassée.
Ah-Ah.
Je poussai alors le paillasson qui pesait lourd et tombai nez à nez avec une trappe. Je la soulevai immédiatement et une échelle se déplia vers un fond lugubre. Ne connaissant pas ce nouveau passage secret, je descendis prudemment car je n'y voyais rien. Le sol était intact. Pas une goutte d'eau. Courant d'Air me montra le chemin. Je comptais mille pas quand je m'abattis enfin sur un sol de terre battue.
-Bon et maintenant ? Soufflai-je.
Ah-Ah, chanta la voix vers la droite.
Je m'armai de courage et m'engouffrai dans le noir. Mon cerveau était bloqué, rongé par la culpabilité. Il fallait à tout prix que j'aille aider les gens pour me faire pardonner du crime que je venais de faire. Comment allai-je vivre avec ce poids dans ma poitrine ? Restait-il des habitants seulement ? Père ? Mère ? Elsa ? Hans ?
Pour l'instant j'étais seule. Cette idée m'angoissa tellement que je me remis à pleurer. Je redoutais si fort ce sentiment de solitude que j'en vins à me frotter les mains sur ma jupe jusqu'à ce qu'elles me brûlent... Un trait de famille qui s'était transmis de génération en génération quand nous étions en colère. Allez ! Pas de panique Anna. Pas de panique ! Me réconfortai-je du mieux que je pus.
Ah-Ah, me rassura bientôt la voix, pleine de compassion.
-Oui bah j'avance ! Tu vois bien ! Grommelai-je.
Continuant de marcher à tâtons à cause du noir, je vis bientôt apparaître une lumière bleue dans ma direction. Instinctivement, je pressai le pas. Je ne pus aller bien loin. Un pan de mur en roche m'indiqua que j'étais au bout du chemin.
-Super...Un cul de sac, maugréai-je.
Ah-Ah, dit la mystérieuse voix.
-Quoi ?! Tu te moques de moi en plus ?! M'offusquai-je.
Elle ne répondit pas alors que je fis enfin attention au bazar qui m'entourait.
-Oh ! Ce n'est pas pire que ma chambre...Et sans doute de l'état du royaume ! Me fâchai-je.
C'est alors que mon regard se posa bientôt sur une pierre large et surélevée. Soudain prise d'un frisson, je m'approchai pour voir de quoi il s'agissait et hurlai de terreur en voyant des bottes dépasser d'un part-terre de mousse.
-Une pierre tombale ! C'est une tombe ! M'écriai-je en crevant le silence du lieu saint.
Ah-Ah, rit la voix.
Je n'eus pas le temps de la réprimander que les chaussures montantes se mirent à bouger produisant des frottements rêches contre la roche.
-Quoi ?! Mais qu'est-ce qui se passe là ?! Murmurai-je tout en cherchant un moyen de me cacher car j'avais réellement peur.
Je choisis la couverture en mousse comme dernière option au moment où la personne s'éleva. Dans la pénombre, je discernai un guerrier d'une vingtaine d'années, blond aux cheveux mi-long tressés, doté d'une barbe conséquente et des yeux clairs. Il me disait quelque chose. Pourtant je n'aurais su dire où j'avais vu son visage.
Me laissant le temps de réfléchir, il secoua sa tête pour se réveiller et tira brusquement son épée alors qu'un sourire illumina bientôt son front.
-Révolute ma vieille amie ! S'exclama-t-il, j'ai l'impression d'être resté assoupi très longtemps.
Mes poils s'hérissèrent immédiatement en entendant le nom de l'arme. Révolute ?! Mais c'était l'épée d'Aren le premier roi ! Celui qui créa Arendelle... Oh mes aïeux ! Mais qu'est-ce que c'était encore que cette plaisanterie ?! Les sueurs froides me reprirent de plus belle... Mon souhait de revenir en arrière c'était-il vraiment produit ?! Peut-être même un peu trop Anna... Pensai-je, confuse, mais...Attends, attends, attends...C'est peut-être pour cela que le barrage a cédé... Il n'existait pas au moyen âge !
Traversée d'un immense soulagement, j'oubliai cet homme et bondis sur mes pieds.
-Halte là ! Qu'est-ce que nous avons là ?! Cria-t-il en pointant son arme droit sur ma poitrine.
Les sourcils froncés, il m'inspecta de la tête aux pieds et ajouta :
-Allez, répondez ! Seriez-vous une ambátt, jeune fille ?!
Etais-je vraiment en train de parler le Norvégien actuel avec un roi censé être mort depuis plus de 500 ans ?! C'était follement excitant ! Voyant qu'Aren me scrutait toujours, je finis par répondre, rouge de confusion :
-Oh...Euh...Non, non je ne suis pas une servante, mais si je vous déclinais mon identité, vous ne me croiriez pas de toute façon, monsieur.
L'ancien roi me dévisagea alors et partit dans un grand rire caverneux.
-Ah ?! Donc une favorite ?! Tenta-t-il encore de deviner tout en inspectant mes vêtements, il faudrait vraiment qu'Arnved arrête de m'envoyer des filles d'Arnevik pour m'embêter ! Je sais que c'est d'usage ! Mais la seule pour qui mon cœur bat demeure ma Kirsten !
La remarque m'amena cette fois le rouge aux joues. J'eus tout de suite honte qu'il pense que j'étais de ces filles-là. Et cela s'amplifia quand la vision de Kristoff et moi haletants de plaisir contre le mur me revint de plein fouet.
-Par les esprits...Je...Je suis encore moins une courtisane, répliquai-je chassant subitement le souvenir de ma tête.
Ce fut au tour d'Aren de sursauter avant qu'il ne s'écrit :
-Vous avez dit « esprit » ? Comme Cinquième Esprit ?! Seriez-vous une connaissance d'Emma Piceaerd ?!
Très étonnée qu'il connaisse le titre de la Forêt Enchantée, je gardai toutefois mes commentaires pour moi et répondis juste à sa question.
-Euh...Non...Je ne connais pas d'Emma, soulevai-je perdue, mais Anna Piceaerd oui !
-Oh ? vous êtes apparentée à sa fille donc ! Elle est morte il y a bien longtemps ! Et sans ce tragique évènement, je ne serai pas devenu l'homme que je suis aujourd'hui ! M'indiqua-t-il alors que je n'y comprenais rien.
-Si vous le dîtes, soufflai-je car cela m'importait peu, tout ceci est très intéressant mais moi aussi j'ai des choses importantes à vous confier... Roi Aren...Il va vraiment falloir que vous me croyiez ! C'est très important !
-Oula...Vous me faites peur jeune fille ! Plaisanta-t-il. Eh bien ? Je suis tout ouïe dans ce cas !
Assez impressionnée qu'il ne m'ait pas dit de me taire parce que j'étais du sexe inférieur, je respirai un bon coup et me lançai :
-Okay...Tout d'abord, je m'appelle Anna d'Arendelle, je suis la princesse de ce royaume depuis quinze ans maintenant et...
-...Arendelle ?! Me coupa-t-il, et vous vous appelez Anna cela veut-il dire que nous sommes parents ?!
-S'il vous plaît, je n'ai pas fini ! Soulignai-je, contrariée.
Le visage du viking se ferma immédiatement et il appuya sur sa cuirasse pour me laisser poursuivre.
-Excusez-moi...Ce n'est pas contre vous...Mais nous sommes un peu pressés...Bafouillai-je, bon où en était-je ?! Ah oui ! Voilà ! Donc je suis la princesse d'Arendelle depuis quinze ans... Mais il y a peu les choses ont basculé. J'ai fait un rêve où je voyais mon avenir et en me réveillant j'ai voulu arranger les choses tout en essayant de ne pas changer le destin...Je vais pas vous mentir, cela n'a pas très bien fonctionné...Par exemple, mes parents auraient dû mourir en mer alors que je les ai gardés en vie. En réalité, c'est à partir de là que tout a basculé. Rien ne va plus ! L'homme que j'aime est parti avec ma sœur et ne me perçoit que comme une jeune fille juvénile ! Quant à l'amant qu'on m'a fourguée dans les pattes et qui est devenu mon frère, c'était le pire des goujats dans le futur que j'ai vu... Est-ce que vous me comprenez jusque-là?!
C'était très brouillon, j'en avais conscience. Poli, Aren hocha la tête et me fit signe de continuer :
-Donc il y a quelques heures, j'ai voulu revenir en arrière pour pouvoir remonter au jour où j'ai fait ce rêve prémonitoire. J'étais prête à laisser mes parents partir, quitte à avoir le cœur en lambeaux. Mais en effectuant l'incantation que j'ai trouvé dans un des grimoires de ma mère, cette dernière ne s'est pas passée comme prévu et me voilà avec vous qui êtes ressuscité alors que vous reposez dans ce tumulus depuis à peu près huit siècles. Voilà... Des questions ?
Tu es la pire conteuse du monde Anna, me grondai-je en voyant la tête déconfite du roi. Je m'attendais à tout...Mais pas à celle-là...
-Vous voulez dire que je suis mort ?! M'interrogea le souverain.
-Oui ! Bien mort comme je viens de vous le dire ! M'extasiai-je gauchement, oh ! Et du coup maintenant que j'ai fini, je peux aussi vous avouer que oui ! Nous sommes bien des parents lointains puisque je descends de vous et Kirsten la Guerrière...C'est bien comme cela qu'on l'appelait, n'est-ce pas ?!
-Euh...Oui...Oui...Renchérit-il, troublé, Mais comment suis-je mort ?! Pardonnez ma curiosité...Mais je ne me rappelle pas.
Contente de pouvoir mettre à profit mes leçons d'histoire et littérature, je déclarai encore :
-Eh bien selon la légende, vous vous seriez fait manger par un dragon vers vos quarante ans !
-Fascinant, commenta-t-il.
Son visage se détendit immédiatement et il pointa à nouveau son épée en l'air pour montrer sa prestance. Toute heureuse, je souhaitai encore planifier quelques points avec lui :
-Excusez-moi je suis curieuse également...Vous avez parlé de cinquième esprit...Que connaissez-vous sur eux ?! Ma sœur, celle dont je vous parlais tout à l'heure et qui a hérité d'un pouvoir de neige, l'est aussi...Comme Maman...Même si elle n'a jamais voulu épouser ce rôle.
-Ah bon ? Questionna-t-il surpris, je suis content que ce soit perpétué aussi dans ce cas !
Le temps que je comprenne où il voulait en venir, il enleva son lourd gilet en poil de bête et me révéla bientôt...Une tunique bleutée où étaient incrustés les cristaux des quatre éléments.
-Emma Piceaerd a été mon enseignante bien après la mort de sa fille... Je le suis donc devenu grâce à son aide au grand désarroi de son compagnon le plus fidèle, Pierre Sappos ! M'expliqua-t-il.
Ebahie par cette nouvelle, j'aurais aimé l'interroger deux fois plus mais il finit par s'impatienter :
-Concrètement qu'attendez-vous de moi demoiselle ?
-Oh c'est très simple ! Que vous repartiez chez vous ! Clamai-je avant de me mordre fermement la lèvre, enfin...Je...Euh...Ce n'est pas vraiment comme ça que je voulais le dire...Disons que j'ai besoin de vous pour pouvoir revenir à mon époque actuelle. Je ne peux pas décemment rester là.
-Donc si je vous suis bien ce n'est pas moi qui suis venu en... En quelle année, oh fait ? Questionna-t-il.
-1840 et non ce n'est pas vous, dis-je confiante, mais bien moi. On ne peut pas sortir par-là d'où je suis arrivée parce que le royaume est inondé.
-Inondé, vous dites ? Répéta-t-il soucieux.
-Oui. Mais je suppose qu'il était comme ça quand vous y êtes arrivé et que vous avez tout construit avec votre frère ?
Le viking fut surpris et haussa les épaules.
-Je ne me rappelle plus, avoua-t-il, ma mémoire est confuse. En tous les cas, il nous faut sortir d'ici dans un premier temps ! Et j'ai un bon moyen de le faire ! Admirez !
En quelques instants le roi prononça une formule en vieux Norrois en s'adressant à Révolute. Peu à peu l'épée s'éclaira d'une blancheur presque aveuglante et nous pûmes balayer la pièce. Surprise, je constatai un passage plus étroit dans le mur de gauche. Le premier roi d'Arendelle m'y poussa.
Nous marchâmes pendant un long moment et je voulus interroger mon ancêtre pour savoir si tout ce qu'on nous apprenait dans les livres d'histoire étaient vrais mais je vis bien vite qu'il n'avait pas envie d'être dérangé. Perdu dans ses pensées, il avançait d'un pas ferme tout en demeurant loin de son itinéraire.
Après un long moment, ce fut lui qui finit cependant par demander :
-Suis-je présentable ? Vous comprenez ça fait si longtemps que je n'aie pas revu Kirsten... je ne voudrais pas qu'elle prenne peur.
Je l'inspectai de haut en bas, touchée par son amour pour sa conjointe, tellement rare à l'époque où il avait vécu. Essayant toutefois de ne pas grimacer face à son teint livide, je préférais mentir :
-Vous êtes parfait, Kirsten ne pourra qu'être ravie.
Il sourit nerveusement et me lança une accolade tandis qu'un nouveau silence de gêne s'installa. Cela me replongea dans mes pensées et je constatais que je n'avais pas entendu la voix depuis le réveil d'Aren... C'était peut-être lui finalement qui m'avait envoyé la mélodie...
Ah-Ah, réfuta aussitôt cette dernière.
Et zut...
-Anna... J'ai bien l'impression que nous y sommes presque ! Reprit aussitôt le premier souverain d'Arendelle, coupant court à mes pensées.
Il me montra sans attendre, l'épée qui s'illuminait de plus en plus fortement. Elle nous mena jusqu'à une porte scrutée dans la pierre puis s'éteignit.
-Bon ? Et maintenant ? Demandai-je.
-Je vais l'ouvrir ! Restez derrière moi princesse Anna, cela a l'air d'être bloqué ! Répondit-il.
D'un geste puissant, il leva alors Révolute et fendit la paroi. Tout se passa très vite. Je n'eus pas le temps de comprendre que je fus bientôt emportée par des trombes d'eau qui s'infiltrèrent rapidement dans le passage.
-AREN ! Hurlai-je avant d'être définitivement séparée de lui.
Paniquée je venais de perdre mon parent le plus lointain alors que l'eau m'arrivait déjà au cou. J'essayai de battre des mains et des pieds pour avancer mais j'étais à contre-courant. Noyée dans le noir, je craignais de me cogner aux parois et être évanouie, d'autant que je revenais dangereusement vers le tumulus.
Ah-Ah! Ah-Ah! S'emballa soudain la voix.
L'eau m'arriva vite au menton, au nez, laissant flotter mes cheveux défaits. Plus je tentais de garder la tête hors d'elle plus je buvais la tasse. Mes narines me brûlaient tellement que je finis par me demander s'il ne valait pas mieux me laisser porter par le courant. Je baissai mes bras ballants, fermer les yeux et pensai une dernière fois à Elsa avant de laisser le destin décider...
Ah-Ah! Ah-Ah! Ah-Ah ! Répéta la voix au loin déformée par la barrière aquatique.
Mon cœur palpita et je reconnus un autre son familier...Quoi ?! Un hennissement ?! Dans un dernier effort, et malgré le mal que cela me procurait, j'écarquillai les yeux et discernai une forme floue chevaline au milieu de la houle.
D'abord Courant d'Air et maintenant le Nokk ?! Connaissant les penchants meurtriers pour l'esprit de l'eau, je ne me fis pas d'illusions et signai cette fois mon arrêt de mort. L'équidé se rua vers moi au moment où je me sentis partir. Contre toute attente, l'animal se posta sous mon corps me forçant à écarter les jambes. Je cherchai bientôt à m'accrocher à la matière fluide tandis que l'esprit me ramenait vers la sortie.
L'air fut comme une bénédiction et je savourai enfin ma respiration qui revint par grandes bouffées. Crachant violemment l'eau que j'avais ingurgité, je tombais bientôt dans les bras d'Aren qui avait réussi à s'en sortir.
-Princesse Anna que s'est-il passé ? Me demanda-t-il.
Je n'eus pas le temps de lui répondre que je fus interpellée par une villageoise nichée sur un des toits des maisons d'Arendelle.
-Majesté ! Mon petit garçon est coincé dans la maison depuis des heures ! Venez m'aider s'il vous plaît ! Reprit la dame.
Je la reconnus immédiatement. Il s'agissait d'Aude la fleuriste. Mon sang se glaça alors que je réalisais que j'étais bien à mon époque et non celle de mon premier ancêtre.
-Majesté ! S'il vous plaît ! Mon petit garçon est dans la maison depuis des heures ! Répéta à nouveau Aude, le visage rongé par les larmes.
Mes intestins se nouèrent en observant ledit bâtiment. Seul le toit n'était pas sous l'eau. Si son fils était à l'intérieur il ne serait pas en vie.
-Qu'est-ce donc que cette plaisanterie ?! M'intima Aren, ces gens sont habillés comme vous !
-Je suis tout aussi dépassée ! Admis-je, terrifiée.
-Majesté, s'il vous plaît, mon petit garçon est dans la maison depuis des heures, réitéra la fleuriste pour la troisième fois.
Nous l'ignorâmes encore et Aren continua de me questionner :
-Qu'avez-vous demandé dans votre incantation exactement ?
-De me ramener dans le passé, de restaurer la paix à Arendelle et qu'il n'y ait plus de tensions, répondis-je sans toutefois lui faire part que j'avais juste chanté une berceuse pour enfant pour cela.
-Et me voilà vivant ! S'exclama le viking, songeur.
J'acquiesçai alors qu'il serra violemment les poings pour réfléchir. Il observa ainsi le paysage inondé pendant plusieurs secondes et ajouta :
-Je suis le fondateur de ce royaume...Je l'ai créé en promettant qu'il demeure toujours en paix...Voilà pourquoi je suis là avec vous...
Je n'osai pas hocher la tête, me sentant soudain lamentable de ne pas avoir réussi à veiller sur nos terres.
-Je ne sais pas si je retournerai auprès de Kirsten mais je vais vous aider...Pour sûr...C'est mon devoir, déclara-t-il prestement.
La remarque me fit sourire faiblement. M'aider à quoi ? A compter le nombre de cadavres ? A cette idée, je blanchis à nouveau.
Ah-Ah, acquiesça la voix.
Du cran Anna...Il va bien falloir y venir, me persuadai-je. Défiant enfin mon premier ancêtre du regard, je lui quémandai bientôt :
-Pourriez-vous aller chercher son fils pendant que je m'occupe d'elle ?
-Oui ! Bien sûr ! Déclara-t-il.
-Attendez ! Le rappelai-je encore, une fois que ce sera fait, ramenez-le à la Clairière qui marque l'entrée du royaume...L'eau a l'air d'arriver uniquement aux chevilles par là-bas !
-Oui princesse Anna ! Conclut-il.
Il se chargea donc de sa mission pendant que j'appelai le Nokk pour qu'il me ramène auprès de la mère de l'enfant.
-Aude...Il faudrait que vous me donniez votre main ! Je vais vous mettre en sécurité ! Déclarai-je avec le plus de confiance possible.
Je voulus la lui prendre mais elle ne réagit pas se contentant de pleurer, les yeux dans le vide :
-Vous vous rendez compte...Nous avions eu une fuite dans le toit...Je travaillais dessus quand j'ai vu la vague arriver...Je n'ai pas eu le temps de faire monter mon petit... J'espère qu'il va bien.
Me sentant terriblement mal, je préférais garder le silence et lui pris enfin les doigts pour qu'elle monte sur l'esprit de l'eau. Je me mis ensuite derrière elle et nous allâmes sur l'herbe légèrement trempé. Aren nous y attendait avec son fils...Bien mort à ma plus grande crainte. Par précaution il lui avait fermé ses yeux. La douleur de la Mère me fut insoutenable. J'avais des nausées rien que de voir ses mâchoires se crispaient sans qu'elle puisse pousser des cris.
Et ce n'était malheureusement que la première d'une longue lignée...Nous la laissâmes se recueillir en paix et le roi défunt me demanda bientôt :
-Combien y a-t-il d'habitants en Arendelle aujourd'hui ?
Les ayant appris par cœur au fur et à mesure de mes années de solitude au château, je lui précisai bientôt :
-803 dernièrement recensés.
-Parfait, dit-il, que faut-il faire maintenant ?
-Je vais me charger de passer dans toutes les maisons avec le Nokk et vous vous occupez de réceptionner les gens que je vous ramène ici, compris ? Rétorquai-je.
Aren hocha la tête. Nous passâmes donc l'après-midi à nous occuper de tous les villageois. Plus je rentrais dans les maisons, plus le nombre de morts s'agrandissait. La chute du barrage n'avait pas de pitié pour les genres et les âges. Tous y étaient passés : Hommes, femmes, enfants. J'avais envie de hurler en me confrontant à des corps de familles entières. Parmi la foule, je ne retrouvai aucun de mes proches. Je décidai d'attaquer le château en dernier étant donné qu'il n'y avait pas beaucoup de personnes à l'intérieur.
-Allez courage mon grand, tu as fait du beau travail jusqu'à présent, lançai-je au Nokk tout en lui tapotant le col.
J'avais le tournis à force de faire des allers-retours. Mais je ne m'en plaignais pas. Au moins j'étais en vie. Je continuai d'empiler les corps auprès d'Aren qui s'efforçait de les mettre en rangs d'oignon pour faciliter le recueillement aux familles.
-Vous en avez encore beaucoup princesse Anna ? Demanda-t-il alors que le soleil était en train de décliner.
La nuit allait rendre compliquée la suite des recherches.
-Non...Il me reste que le château, intimai-je.
Semblable à un bouclier, c'était ce monument qui avait pris pour les autres maisons et échoppes du royaume. Mais en cet instant, je n'en avais absolument rien à faire. Toutes les bâtisses auraient pu céder si seulement les gens à l'intérieur avaient survécu. Je suffoquai violemment. Il fallait que j'arrête de vouloir revenir dans le passé.
Mes recherches au château ne portèrent pas leurs fruits. Je trouvai juste Kay, Gerda et une poignée de militaire dont Olson et Halricsen.
Ils avaient réussi à se planquer dans un compartiment des cachots qui était résistant à l'eau comme celui qu'on trouvait dans les bateaux d'Arendelle.
-Mon Père était avec vous juste avant que le barrage ne cède ! M'exclamai-je furieuse à l'adresse du général, où est-il ? Où est ma Mère ? Vous savez combien de personnes sont mortes?!
-Non princesse, dit-il aigrement, inutile de prendre cet air fâché...Des morts...J'en ai malheureusement vu plus que vous par le passé...Y compris des civils...
Non affecté par son ton sec, je ne lui laissai pas le choix et ordonnai à nouveau :
-Très bien...Si cela ne vous fait rien, vous allez tous venir avec moi pour les compter dans ce cas ! Nous avons fait un campement dans la clairière, aux abords de l'entrée du royaume.
-Bien, Princesse Anna. Et pour répondre à votre question, en effet, je discutai avec votre père mais celui-ci est parti rejoindre votre mère juste avant que se produise l'accident.
-Et vous non plus, vous ne savez pas où ils sont, je suppose ? Questionnai-je en me tournant vers Kay et Gerda.
Affectés, les domestiques secouèrent la tête.
-Non, Madame, nous savons juste que le roi Agnarr n'a pas trouvé la reine Iduna dans le château. Il la soupçonnait d'être partie en cachette, murmura la servante.
-Espérons que cela soit vrai, il y aura au moins une autre personne en vie de la famille royale, pensai-je avec amertume.
Les larmes roulaient à présent dans le creux de mes joues. Plus tôt, j'avais été au lieu de la cascade pour y voir si Elsa et Hans étaient là. Mais je n'y avais trouvé aucune trace de ma sœur ni de mon frère adoptif. Être dans l'incertitude me rendait désagréable. Le poids de ce royaume était à présent sur mes épaules.
Pendant un bref instant je me revis dans mon futur, recroquevillée dans la grotte en train de pleurer. Je peux tout réparer...
Ah-Ah, chantonna à nouveau la voix me sortant de mes pensées.
Me concentrant à nouveau, je fis encore trois allers-retours pour mettre les derniers villageois sur la rive auprès d'Aren.
-Combien de personnes mortes ? Demanda le général Olson de sa rigueur martiale tout en inspectant bizarrement le premier roi de la tête aux pieds.
-423, monsieur le gens d'armes ! Répondit-il tout aussi sommairement.
Mon ventre se resserra immédiatement. J'étais vraiment un monstre. Une nouvelle nausée remonta bientôt le long de mon œsophage et je ne parvins pas à la garder cette fois-ci. Contre toute attente, ce fut Niklas qui s'approcha de moi et me tendit un mouchoir brodé.
-Tenez Majesté...Pour vous essuyer... Dit-il d'une voix bourru.
Bien qu'intriguée par les deux initiales « P.P » qui étaient inscrites dessus, je me passai rapidement la broderie sur mon nez et soufflai un bon coup. Je ne devais pas montrer que j'étais faible. Les villageois comptaient sur moi...Même à presque seize ans.
-Princesse Anna... Que devons-nous faire à présent ? Murmurèrent alors ceux qui étaient encore en vie.
J'observai leurs visages gonflés par la tristesse et la fatigue. Puis je dis d'une voix que je voulais la plus digne possible :
-En attendant que nous retrouvions le roi Agnarr et la reine Iduna d'Arendelle, nous allons demander asile au peuple Northuldra. Là où ils sont, ils n'ont sans doute pas eu l'impact. Le barrage passant à côté de leur lieu de vie. N'ayez pas peur d'eux, s'il vous plaît, il n'y a pas d'autres solutions pour l'instant. Ma Grand-Mère maternelle est la chamane du village, elle sait qui je suis, la princesse Elsa est également là-bas, vous n'avez donc rien à craindre... Enfin plus rien qui puisse attenter à votre vie.
-Et pour les morts ? Insista Aude qui demeurait toujours à côté de son fils.
-Ne vous inquiétez pas gente dame, c'est moi qui vais m'occuper d'eux, précisa Aren.
Un peu surprise par sa dernière parole, je l'écoutais, attentive, tandis qu'il se tourna vers moi avec un grand sourire.
-Je viens de me rappeler quel était mon métier dans le monde des morts...Accompagner les gens et donner leurs dates !
Ne comprenant pas très bien comment il pouvait accomplir un tel exploit, je le vis s'agenouiller au-dessus du premier corps et pencher sa tête de sorte que son front touche celui de la victime. Une forme fluide qui devait sans doute être l'âme, se détacha soudain du corps et s'éleva dans les airs jusqu'à disparaître. Je me remis à pleurer d'apaisement. C'était bien ça. Le rôle d'Aren était que tous ses sujets soient en paix. Et grâce à son action c'était bien le cas.
-Je les amène tous dans l'Helveg, précisa le roi, le chemin du royaume des morts. Une fois là-bas, seuls eux verront s'ils peuvent se rendre dans l'Helheim, le Niflheim ou le Muspelheim.
Ah-Ah, approuva la voix.
Encore une fois, ce ne fut pas une mince affaire car cela nous prit beaucoup de temps. Une fois que le viking passait à un autre cadavre, les autre villageois s'armaient de pelles et de pioches pour creuser de grands trous dans la terre mouillée. Je me rangeai de leur côté, surpassant mon mal être.
Il faisait bien nuit quand nous eûmes fini. Nous mangeâmes les maigres vivres qui avaient pu être sauvées et nous couchâmes rapidement en nous couvrant avec des couvertures de fortune. Je ne fermais pas l'œil tant qu'ils n'étaient pas tous endormis. En consolant certains, je ne me rendis pas compte tout de suite qu'Aren, armé de Révolute m'attendait pour les adieux.
-Princesse Anna...C'est à mon tour de partir... Ce fut un honneur et un plaisir de vous rencontrer! Vous avez la force et la noblesse de Kirsten.
-Mais vous ne restez pas avec moi au moins jusqu'à ce que nous arrivions dans la Forêt Enchantée ? Soulevai-je, paniquée.
Il secoua aussitôt la tête et conclut :
-Non, Majesté...Je ne le peux pas...Je sens qu'on m'appelle.
Il était en train de redevenir transparent en effet. Mon cœur se serra tandis que, comme Olaf, son corps s'éparpilla en poussières mordorés. Je m'imprégnai de ses paroles pour me donner du courage.
-Partons-nous maintenant princesse ? Demanda à son tour Kay qui ne dormait pas non plus.
-Tout le monde est bien trop fatigué pour pouvoir marcher toute la nuit. Il vaut mieux nous reposer. Je suis vraiment désolée de ne vous proposer que cette terre humide en guise de lit... Mais je vous promets que demain nous serons bien au chaud.
Le domestique ne donna pas son avis alors que je sentis bientôt une chose brûlante remonter le long de ma cuisse. Elle termina sa course au creux de mes mains et je sursautai de douleur :
-Bruni ?! Tu es là toi aussi ?! Est-ce...Est-ce que tu viens pour nous aider ?!
La salamandre me regarda de ses yeux vitreux et sauta sur le part-terre trempé. Quelques secondes plus tard, le sol était de nouveau sec.
-Merci ! Tu es super ! M'écriai-je en l'embrassant.
Elle eut un mouvement de recul tandis que j'allais chercher un peu de bois pour allumer un feu et nous réchauffer. Si ça n'avait pas été dans des circonstances aussi aggravantes, j'aurais adoré dormir à la belle étoile.
Mes dernières pensées furent pour le royaume, pour cette voix qui continuait de me hanter et pour le contrôle des esprits. Peut-être que c'était Elsa qui les avait envoyés pour m'aider ? Peut-être était-elle devenue le cinquième esprit ? Après tout...Mamie devait l'emmener à Ahtohallan cette semaine... Mes paupières s'alourdirent et je finis par m'endormir.
Voilà j'espère que ce chapitre vous a plu !
Voici quelques sources qui ont servi.
Je voulais rendre hommage au barrage de Malpasset qui céda à Fréjus, une des nombreuses villes où j'ai vécu au cours de ses 13 dernières années: https://fr.wikipedia.org/wiki/Barrage_de_Malpasset
Et pour le rôle des femmes dans la société Norvégienne au temps des vikings : http://idavoll.e-monsite.com/pages/les-vikings/les-femmes-a-l-age-viking.html
Chapitre 12 : Le retour du roi :
Les vibrations étaient de plus en plus fortes. Je ne savais que faire. Il était trop tard pour alerter les gens. Les gens ?! Pensai-je soudain avec horreur...Qui allait-il rester une fois la vague passée ?! J'eus immédiatement un haut le cœur en songeant aux nombres de morts qu'il risquait d'y avoir.
-Heureusement Elsa et Kristoff ne verront pas tout ce massacre ! Ils sont bien au chaud dans la Forêt Enchantée, déclarai-je sobrement.
Avant de me rappeler avec horreur que ma sœur et moi devions nous voir ce soir et qu'elle devait déjà être en route pour notre lieu de rendez-vous.
-Je ne suis qu'une imbécile ! Me blâmai-je.
Et Hans ? Papa ? Maman ? Où étaient-ils ?! Je n'eus pas le temps de plus y penser. Le choc répété s'intensifia, me forçant à choisir une solution dans l'instant. Instinctivement je retournai dans la pièce secrète pour me protéger et m'engouffrai sous la table. Ma dernière pensée fut pour ma sœur.
Et puis plus rien. Pas de froid. Pas de noir. Pas de vide. Ce fut le soleil qui m'éveilla. Mes yeux s'écarquillèrent. Etais-je au Paradis ? Il faisait chaud. J'inspectai mes vêtements. Ils n'étaient pas mouillés. Je me passai la main sur mon visage : Aucune trace de boue. Peu à peu, je me levai péniblement. Je ne savais toujours pas si j'étais morte. Etonnée, je remarquai que la pièce n'avait pas bougé hormis le plafond qui s'était arraché.
La gorge sèche, je déglutis péniblement et appelai enfin :
-Y A QUELQU'UN ?!
Aucune réponse. Il y avait un silence insoutenable. Je me dirigeai alors vers la porte du passage et manquai de tomber. Il n'y avait plus de bibliothèque. Que le vide. Arendelle était plongé sous l'eau. Tout. Absolument tout était noyé. Je scrutai l'horizon. Même la partie élevée où coulait la cascade était sous l'eau.
-Par les esprits...Qu'ai-je fait ?! Murmurai-je en me mettant à genoux.
J'hurlai immédiatement. Je n'avais aucun moyen de descendre.
-Pa...Pa, Ma...Man, El...Sa... Hoquetai-je, alors que les larmes se répandaient sur mes joues.
Je reniflai bruyamment. On entendait les gens hurler dans le lointain.
-Si tu plonges dans le passé, prends-garde de ne pas t'y noyer, chuchotai-je.
Je me mordis la lèvre jusqu'au sang. Pourquoi avais-je appliqué cette maudite chanson ?! Par ma faute tout était perdu !
Prise d'un vertige, j'osai tout de même me pencher pour voir si la profondeur du vide était vraiment profonde.
-Ah-Ah, murmura à nouveau la voix.
-NON PAS TOI ! Hurlai-je de rage, A CAUSE DE TOI TOUT EST PERDU !
Ah-Ah, insista-t-elle.
-Tu vois bien que je ne peux rien faire !
Nouvel appel. Je fixai le sol. Elle te demande peut-être de sauter, Anna ? Me convainquis-je.
Ah-Ah ! S'exclama-t-elle, plus fortement.
Je levai les yeux vers le soleil.
-Qui es-tu ? Mère est-ce que c'est toi ? Lançai-je, bien que n'y croyant pas.
Pas de réponse.
-Bon peu importe ! On verra plus tard ! Aide-moi ! M'exclamai-je, comme tu peux le remarquer, il n'y a ni portes ! Ni fenêtres ! Par où sortir ?!
Je sentis alors un courant d'air me parcourir l'échine. Quoi ?! Courant d'Air ?! Le monticule de feuilles volantes fit le tour du soleil avant de se diriger vers le tapis central.
-Par-là ? Demandai-je d'une voix cassée.
Ah-Ah.
Je poussai alors le paillasson qui pesait lourd et tombai nez à nez avec une trappe. Je la soulevai immédiatement et une échelle se déplia vers un fond lugubre. Ne connaissant pas ce nouveau passage secret, je descendis prudemment car je n'y voyais rien. Le sol était intact. Pas une goutte d'eau. Courant d'Air me montra le chemin. Je comptais mille pas quand je m'abattis enfin sur un sol de terre battue.
-Bon et maintenant ? Soufflai-je.
Ah-Ah, chanta la voix vers la droite.
Je m'armai de courage et m'engouffrai dans le noir. Mon cerveau était bloqué, rongé par la culpabilité. Il fallait à tout prix que j'aille aider les gens pour me faire pardonner du crime que je venais de faire. Comment allai-je vivre avec ce poids dans ma poitrine ? Restait-il des habitants seulement ? Père ? Mère ? Elsa ? Hans ?
Pour l'instant j'étais seule. Cette idée m'angoissa tellement que je me remis à pleurer. Je redoutais si fort ce sentiment de solitude que j'en vins à me frotter les mains sur ma jupe jusqu'à ce qu'elles me brûlent... Un trait de famille qui s'était transmis de génération en génération quand nous étions en colère. Allez ! Pas de panique Anna. Pas de panique ! Me réconfortai-je du mieux que je pus.
Ah-Ah, me rassura bientôt la voix, pleine de compassion.
-Oui bah j'avance ! Tu vois bien ! Grommelai-je.
Continuant de marcher à tâtons à cause du noir, je vis bientôt apparaître une lumière bleue dans ma direction. Instinctivement, je pressai le pas. Je ne pus aller bien loin. Un pan de mur en roche m'indiqua que j'étais au bout du chemin.
-Super...Un cul de sac, maugréai-je.
Ah-Ah, dit la mystérieuse voix.
-Quoi ?! Tu te moques de moi en plus ?! M'offusquai-je.
Elle ne répondit pas alors que je fis enfin attention au bazar qui m'entourait.
-Oh ! Ce n'est pas pire que ma chambre...Et sans doute de l'état du royaume ! Me fâchai-je.
C'est alors que mon regard se posa bientôt sur une pierre large et surélevée. Soudain prise d'un frisson, je m'approchai pour voir de quoi il s'agissait et hurlai de terreur en voyant des bottes dépasser d'un part-terre de mousse.
-Une pierre tombale ! C'est une tombe ! M'écriai-je en crevant le silence du lieu saint.
Ah-Ah, rit la voix.
Je n'eus pas le temps de la réprimander que les chaussures montantes se mirent à bouger produisant des frottements rêches contre la roche.
-Quoi ?! Mais qu'est-ce qui se passe là ?! Murmurai-je tout en cherchant un moyen de me cacher car j'avais réellement peur.
Je choisis la couverture en mousse comme dernière option au moment où la personne s'éleva. Dans la pénombre, je discernai un guerrier d'une vingtaine d'années, blond aux cheveux mi-long tressés, doté d'une barbe conséquente et des yeux clairs. Il me disait quelque chose. Pourtant je n'aurais su dire où j'avais vu son visage.
Me laissant le temps de réfléchir, il secoua sa tête pour se réveiller et tira brusquement son épée alors qu'un sourire illumina bientôt son front.
-Révolute ma vieille amie ! S'exclama-t-il, j'ai l'impression d'être resté assoupi très longtemps.
Mes poils s'hérissèrent immédiatement en entendant le nom de l'arme. Révolute ?! Mais c'était l'épée d'Aren le premier roi ! Celui qui créa Arendelle... Oh mes aïeux ! Mais qu'est-ce que c'était encore que cette plaisanterie ?! Les sueurs froides me reprirent de plus belle... Mon souhait de revenir en arrière c'était-il vraiment produit ?! Peut-être même un peu trop Anna... Pensai-je, confuse, mais...Attends, attends, attends...C'est peut-être pour cela que le barrage a cédé... Il n'existait pas au moyen âge !
Traversée d'un immense soulagement, j'oubliai cet homme et bondis sur mes pieds.
-Halte là ! Qu'est-ce que nous avons là ?! Cria-t-il en pointant son arme droit sur ma poitrine.
Les sourcils froncés, il m'inspecta de la tête aux pieds et ajouta :
-Allez, répondez ! Seriez-vous une ambátt, jeune fille ?!
Etais-je vraiment en train de parler le Norvégien actuel avec un roi censé être mort depuis plus de 500 ans ?! C'était follement excitant ! Voyant qu'Aren me scrutait toujours, je finis par répondre, rouge de confusion :
-Oh...Euh...Non, non je ne suis pas une servante, mais si je vous déclinais mon identité, vous ne me croiriez pas de toute façon, monsieur.
L'ancien roi me dévisagea alors et partit dans un grand rire caverneux.
-Ah ?! Donc une favorite ?! Tenta-t-il encore de deviner tout en inspectant mes vêtements, il faudrait vraiment qu'Arnved arrête de m'envoyer des filles d'Arnevik pour m'embêter ! Je sais que c'est d'usage ! Mais la seule pour qui mon cœur bat demeure ma Kirsten !
La remarque m'amena cette fois le rouge aux joues. J'eus tout de suite honte qu'il pense que j'étais de ces filles-là. Et cela s'amplifia quand la vision de Kristoff et moi haletants de plaisir contre le mur me revint de plein fouet.
-Par les esprits...Je...Je suis encore moins une courtisane, répliquai-je chassant subitement le souvenir de ma tête.
Ce fut au tour d'Aren de sursauter avant qu'il ne s'écrit :
-Vous avez dit « esprit » ? Comme Cinquième Esprit ?! Seriez-vous une connaissance d'Emma Piceaerd ?!
Très étonnée qu'il connaisse le titre de la Forêt Enchantée, je gardai toutefois mes commentaires pour moi et répondis juste à sa question.
-Euh...Non...Je ne connais pas d'Emma, soulevai-je perdue, mais Anna Piceaerd oui !
-Oh ? vous êtes apparentée à sa fille donc ! Elle est morte il y a bien longtemps ! Et sans ce tragique évènement, je ne serai pas devenu l'homme que je suis aujourd'hui ! M'indiqua-t-il alors que je n'y comprenais rien.
-Si vous le dîtes, soufflai-je car cela m'importait peu, tout ceci est très intéressant mais moi aussi j'ai des choses importantes à vous confier... Roi Aren...Il va vraiment falloir que vous me croyiez ! C'est très important !
-Oula...Vous me faites peur jeune fille ! Plaisanta-t-il. Eh bien ? Je suis tout ouïe dans ce cas !
Assez impressionnée qu'il ne m'ait pas dit de me taire parce que j'étais du sexe inférieur, je respirai un bon coup et me lançai :
-Okay...Tout d'abord, je m'appelle Anna d'Arendelle, je suis la princesse de ce royaume depuis quinze ans maintenant et...
-...Arendelle ?! Me coupa-t-il, et vous vous appelez Anna cela veut-il dire que nous sommes parents ?!
-S'il vous plaît, je n'ai pas fini ! Soulignai-je, contrariée.
Le visage du viking se ferma immédiatement et il appuya sur sa cuirasse pour me laisser poursuivre.
-Excusez-moi...Ce n'est pas contre vous...Mais nous sommes un peu pressés...Bafouillai-je, bon où en était-je ?! Ah oui ! Voilà ! Donc je suis la princesse d'Arendelle depuis quinze ans... Mais il y a peu les choses ont basculé. J'ai fait un rêve où je voyais mon avenir et en me réveillant j'ai voulu arranger les choses tout en essayant de ne pas changer le destin...Je vais pas vous mentir, cela n'a pas très bien fonctionné...Par exemple, mes parents auraient dû mourir en mer alors que je les ai gardés en vie. En réalité, c'est à partir de là que tout a basculé. Rien ne va plus ! L'homme que j'aime est parti avec ma sœur et ne me perçoit que comme une jeune fille juvénile ! Quant à l'amant qu'on m'a fourguée dans les pattes et qui est devenu mon frère, c'était le pire des goujats dans le futur que j'ai vu... Est-ce que vous me comprenez jusque-là?!
C'était très brouillon, j'en avais conscience. Poli, Aren hocha la tête et me fit signe de continuer :
-Donc il y a quelques heures, j'ai voulu revenir en arrière pour pouvoir remonter au jour où j'ai fait ce rêve prémonitoire. J'étais prête à laisser mes parents partir, quitte à avoir le cœur en lambeaux. Mais en effectuant l'incantation que j'ai trouvé dans un des grimoires de ma mère, cette dernière ne s'est pas passée comme prévu et me voilà avec vous qui êtes ressuscité alors que vous reposez dans ce tumulus depuis à peu près huit siècles. Voilà... Des questions ?
Tu es la pire conteuse du monde Anna, me grondai-je en voyant la tête déconfite du roi. Je m'attendais à tout...Mais pas à celle-là...
-Vous voulez dire que je suis mort ?! M'interrogea le souverain.
-Oui ! Bien mort comme je viens de vous le dire ! M'extasiai-je gauchement, oh ! Et du coup maintenant que j'ai fini, je peux aussi vous avouer que oui ! Nous sommes bien des parents lointains puisque je descends de vous et Kirsten la Guerrière...C'est bien comme cela qu'on l'appelait, n'est-ce pas ?!
-Euh...Oui...Oui...Renchérit-il, troublé, Mais comment suis-je mort ?! Pardonnez ma curiosité...Mais je ne me rappelle pas.
Contente de pouvoir mettre à profit mes leçons d'histoire et littérature, je déclarai encore :
-Eh bien selon la légende, vous vous seriez fait manger par un dragon vers vos quarante ans !
-Fascinant, commenta-t-il.
Son visage se détendit immédiatement et il pointa à nouveau son épée en l'air pour montrer sa prestance. Toute heureuse, je souhaitai encore planifier quelques points avec lui :
-Excusez-moi je suis curieuse également...Vous avez parlé de cinquième esprit...Que connaissez-vous sur eux ?! Ma sœur, celle dont je vous parlais tout à l'heure et qui a hérité d'un pouvoir de neige, l'est aussi...Comme Maman...Même si elle n'a jamais voulu épouser ce rôle.
-Ah bon ? Questionna-t-il surpris, je suis content que ce soit perpétué aussi dans ce cas !
Le temps que je comprenne où il voulait en venir, il enleva son lourd gilet en poil de bête et me révéla bientôt...Une tunique bleutée où étaient incrustés les cristaux des quatre éléments.
-Emma Piceaerd a été mon enseignante bien après la mort de sa fille... Je le suis donc devenu grâce à son aide au grand désarroi de son compagnon le plus fidèle, Pierre Sappos ! M'expliqua-t-il.
Ebahie par cette nouvelle, j'aurais aimé l'interroger deux fois plus mais il finit par s'impatienter :
-Concrètement qu'attendez-vous de moi demoiselle ?
-Oh c'est très simple ! Que vous repartiez chez vous ! Clamai-je avant de me mordre fermement la lèvre, enfin...Je...Euh...Ce n'est pas vraiment comme ça que je voulais le dire...Disons que j'ai besoin de vous pour pouvoir revenir à mon époque actuelle. Je ne peux pas décemment rester là.
-Donc si je vous suis bien ce n'est pas moi qui suis venu en... En quelle année, oh fait ? Questionna-t-il.
-1840 et non ce n'est pas vous, dis-je confiante, mais bien moi. On ne peut pas sortir par-là d'où je suis arrivée parce que le royaume est inondé.
-Inondé, vous dites ? Répéta-t-il soucieux.
-Oui. Mais je suppose qu'il était comme ça quand vous y êtes arrivé et que vous avez tout construit avec votre frère ?
Le viking fut surpris et haussa les épaules.
-Je ne me rappelle plus, avoua-t-il, ma mémoire est confuse. En tous les cas, il nous faut sortir d'ici dans un premier temps ! Et j'ai un bon moyen de le faire ! Admirez !
En quelques instants le roi prononça une formule en vieux Norrois en s'adressant à Révolute. Peu à peu l'épée s'éclaira d'une blancheur presque aveuglante et nous pûmes balayer la pièce. Surprise, je constatai un passage plus étroit dans le mur de gauche. Le premier roi d'Arendelle m'y poussa.
Nous marchâmes pendant un long moment et je voulus interroger mon ancêtre pour savoir si tout ce qu'on nous apprenait dans les livres d'histoire étaient vrais mais je vis bien vite qu'il n'avait pas envie d'être dérangé. Perdu dans ses pensées, il avançait d'un pas ferme tout en demeurant loin de son itinéraire.
Après un long moment, ce fut lui qui finit cependant par demander :
-Suis-je présentable ? Vous comprenez ça fait si longtemps que je n'aie pas revu Kirsten... je ne voudrais pas qu'elle prenne peur.
Je l'inspectai de haut en bas, touchée par son amour pour sa conjointe, tellement rare à l'époque où il avait vécu. Essayant toutefois de ne pas grimacer face à son teint livide, je préférais mentir :
-Vous êtes parfait, Kirsten ne pourra qu'être ravie.
Il sourit nerveusement et me lança une accolade tandis qu'un nouveau silence de gêne s'installa. Cela me replongea dans mes pensées et je constatais que je n'avais pas entendu la voix depuis le réveil d'Aren... C'était peut-être lui finalement qui m'avait envoyé la mélodie...
Ah-Ah, réfuta aussitôt cette dernière.
Et zut...
-Anna... J'ai bien l'impression que nous y sommes presque ! Reprit aussitôt le premier souverain d'Arendelle, coupant court à mes pensées.
Il me montra sans attendre, l'épée qui s'illuminait de plus en plus fortement. Elle nous mena jusqu'à une porte scrutée dans la pierre puis s'éteignit.
-Bon ? Et maintenant ? Demandai-je.
-Je vais l'ouvrir ! Restez derrière moi princesse Anna, cela a l'air d'être bloqué ! Répondit-il.
D'un geste puissant, il leva alors Révolute et fendit la paroi. Tout se passa très vite. Je n'eus pas le temps de comprendre que je fus bientôt emportée par des trombes d'eau qui s'infiltrèrent rapidement dans le passage.
-AREN ! Hurlai-je avant d'être définitivement séparée de lui.
Paniquée je venais de perdre mon parent le plus lointain alors que l'eau m'arrivait déjà au cou. J'essayai de battre des mains et des pieds pour avancer mais j'étais à contre-courant. Noyée dans le noir, je craignais de me cogner aux parois et être évanouie, d'autant que je revenais dangereusement vers le tumulus.
Ah-Ah! Ah-Ah! S'emballa soudain la voix.
L'eau m'arriva vite au menton, au nez, laissant flotter mes cheveux défaits. Plus je tentais de garder la tête hors d'elle plus je buvais la tasse. Mes narines me brûlaient tellement que je finis par me demander s'il ne valait pas mieux me laisser porter par le courant. Je baissai mes bras ballants, fermer les yeux et pensai une dernière fois à Elsa avant de laisser le destin décider...
Ah-Ah! Ah-Ah! Ah-Ah ! Répéta la voix au loin déformée par la barrière aquatique.
Mon cœur palpita et je reconnus un autre son familier...Quoi ?! Un hennissement ?! Dans un dernier effort, et malgré le mal que cela me procurait, j'écarquillai les yeux et discernai une forme floue chevaline au milieu de la houle.
D'abord Courant d'Air et maintenant le Nokk ?! Connaissant les penchants meurtriers pour l'esprit de l'eau, je ne me fis pas d'illusions et signai cette fois mon arrêt de mort. L'équidé se rua vers moi au moment où je me sentis partir. Contre toute attente, l'animal se posta sous mon corps me forçant à écarter les jambes. Je cherchai bientôt à m'accrocher à la matière fluide tandis que l'esprit me ramenait vers la sortie.
L'air fut comme une bénédiction et je savourai enfin ma respiration qui revint par grandes bouffées. Crachant violemment l'eau que j'avais ingurgité, je tombais bientôt dans les bras d'Aren qui avait réussi à s'en sortir.
-Princesse Anna que s'est-il passé ? Me demanda-t-il.
Je n'eus pas le temps de lui répondre que je fus interpellée par une villageoise nichée sur un des toits des maisons d'Arendelle.
-Majesté ! Mon petit garçon est coincé dans la maison depuis des heures ! Venez m'aider s'il vous plaît ! Reprit la dame.
Je la reconnus immédiatement. Il s'agissait d'Aude la fleuriste. Mon sang se glaça alors que je réalisais que j'étais bien à mon époque et non celle de mon premier ancêtre.
-Majesté ! S'il vous plaît ! Mon petit garçon est dans la maison depuis des heures ! Répéta à nouveau Aude, le visage rongé par les larmes.
Mes intestins se nouèrent en observant ledit bâtiment. Seul le toit n'était pas sous l'eau. Si son fils était à l'intérieur il ne serait pas en vie.
-Qu'est-ce donc que cette plaisanterie ?! M'intima Aren, ces gens sont habillés comme vous !
-Je suis tout aussi dépassée ! Admis-je, terrifiée.
-Majesté, s'il vous plaît, mon petit garçon est dans la maison depuis des heures, réitéra la fleuriste pour la troisième fois.
Nous l'ignorâmes encore et Aren continua de me questionner :
-Qu'avez-vous demandé dans votre incantation exactement ?
-De me ramener dans le passé, de restaurer la paix à Arendelle et qu'il n'y ait plus de tensions, répondis-je sans toutefois lui faire part que j'avais juste chanté une berceuse pour enfant pour cela.
-Et me voilà vivant ! S'exclama le viking, songeur.
J'acquiesçai alors qu'il serra violemment les poings pour réfléchir. Il observa ainsi le paysage inondé pendant plusieurs secondes et ajouta :
-Je suis le fondateur de ce royaume...Je l'ai créé en promettant qu'il demeure toujours en paix...Voilà pourquoi je suis là avec vous...
Je n'osai pas hocher la tête, me sentant soudain lamentable de ne pas avoir réussi à veiller sur nos terres.
-Je ne sais pas si je retournerai auprès de Kirsten mais je vais vous aider...Pour sûr...C'est mon devoir, déclara-t-il prestement.
La remarque me fit sourire faiblement. M'aider à quoi ? A compter le nombre de cadavres ? A cette idée, je blanchis à nouveau.
Ah-Ah, acquiesça la voix.
Du cran Anna...Il va bien falloir y venir, me persuadai-je. Défiant enfin mon premier ancêtre du regard, je lui quémandai bientôt :
-Pourriez-vous aller chercher son fils pendant que je m'occupe d'elle ?
-Oui ! Bien sûr ! Déclara-t-il.
-Attendez ! Le rappelai-je encore, une fois que ce sera fait, ramenez-le à la Clairière qui marque l'entrée du royaume...L'eau a l'air d'arriver uniquement aux chevilles par là-bas !
-Oui princesse Anna ! Conclut-il.
Il se chargea donc de sa mission pendant que j'appelai le Nokk pour qu'il me ramène auprès de la mère de l'enfant.
-Aude...Il faudrait que vous me donniez votre main ! Je vais vous mettre en sécurité ! Déclarai-je avec le plus de confiance possible.
Je voulus la lui prendre mais elle ne réagit pas se contentant de pleurer, les yeux dans le vide :
-Vous vous rendez compte...Nous avions eu une fuite dans le toit...Je travaillais dessus quand j'ai vu la vague arriver...Je n'ai pas eu le temps de faire monter mon petit... J'espère qu'il va bien.
Me sentant terriblement mal, je préférais garder le silence et lui pris enfin les doigts pour qu'elle monte sur l'esprit de l'eau. Je me mis ensuite derrière elle et nous allâmes sur l'herbe légèrement trempé. Aren nous y attendait avec son fils...Bien mort à ma plus grande crainte. Par précaution il lui avait fermé ses yeux. La douleur de la Mère me fut insoutenable. J'avais des nausées rien que de voir ses mâchoires se crispaient sans qu'elle puisse pousser des cris.
Et ce n'était malheureusement que la première d'une longue lignée...Nous la laissâmes se recueillir en paix et le roi défunt me demanda bientôt :
-Combien y a-t-il d'habitants en Arendelle aujourd'hui ?
Les ayant appris par cœur au fur et à mesure de mes années de solitude au château, je lui précisai bientôt :
-803 dernièrement recensés.
-Parfait, dit-il, que faut-il faire maintenant ?
-Je vais me charger de passer dans toutes les maisons avec le Nokk et vous vous occupez de réceptionner les gens que je vous ramène ici, compris ? Rétorquai-je.
Aren hocha la tête. Nous passâmes donc l'après-midi à nous occuper de tous les villageois. Plus je rentrais dans les maisons, plus le nombre de morts s'agrandissait. La chute du barrage n'avait pas de pitié pour les genres et les âges. Tous y étaient passés : Hommes, femmes, enfants. J'avais envie de hurler en me confrontant à des corps de familles entières. Parmi la foule, je ne retrouvai aucun de mes proches. Je décidai d'attaquer le château en dernier étant donné qu'il n'y avait pas beaucoup de personnes à l'intérieur.
-Allez courage mon grand, tu as fait du beau travail jusqu'à présent, lançai-je au Nokk tout en lui tapotant le col.
J'avais le tournis à force de faire des allers-retours. Mais je ne m'en plaignais pas. Au moins j'étais en vie. Je continuai d'empiler les corps auprès d'Aren qui s'efforçait de les mettre en rangs d'oignon pour faciliter le recueillement aux familles.
-Vous en avez encore beaucoup princesse Anna ? Demanda-t-il alors que le soleil était en train de décliner.
La nuit allait rendre compliquée la suite des recherches.
-Non...Il me reste que le château, intimai-je.
Semblable à un bouclier, c'était ce monument qui avait pris pour les autres maisons et échoppes du royaume. Mais en cet instant, je n'en avais absolument rien à faire. Toutes les bâtisses auraient pu céder si seulement les gens à l'intérieur avaient survécu. Je suffoquai violemment. Il fallait que j'arrête de vouloir revenir dans le passé.
Mes recherches au château ne portèrent pas leurs fruits. Je trouvai juste Kay, Gerda et une poignée de militaire dont Olson et Halricsen.
Ils avaient réussi à se planquer dans un compartiment des cachots qui était résistant à l'eau comme celui qu'on trouvait dans les bateaux d'Arendelle.
-Mon Père était avec vous juste avant que le barrage ne cède ! M'exclamai-je furieuse à l'adresse du général, où est-il ? Où est ma Mère ? Vous savez combien de personnes sont mortes?!
-Non princesse, dit-il aigrement, inutile de prendre cet air fâché...Des morts...J'en ai malheureusement vu plus que vous par le passé...Y compris des civils...
Non affecté par son ton sec, je ne lui laissai pas le choix et ordonnai à nouveau :
-Très bien...Si cela ne vous fait rien, vous allez tous venir avec moi pour les compter dans ce cas ! Nous avons fait un campement dans la clairière, aux abords de l'entrée du royaume.
-Bien, Princesse Anna. Et pour répondre à votre question, en effet, je discutai avec votre père mais celui-ci est parti rejoindre votre mère juste avant que se produise l'accident.
-Et vous non plus, vous ne savez pas où ils sont, je suppose ? Questionnai-je en me tournant vers Kay et Gerda.
Affectés, les domestiques secouèrent la tête.
-Non, Madame, nous savons juste que le roi Agnarr n'a pas trouvé la reine Iduna dans le château. Il la soupçonnait d'être partie en cachette, murmura la servante.
-Espérons que cela soit vrai, il y aura au moins une autre personne en vie de la famille royale, pensai-je avec amertume.
Les larmes roulaient à présent dans le creux de mes joues. Plus tôt, j'avais été au lieu de la cascade pour y voir si Elsa et Hans étaient là. Mais je n'y avais trouvé aucune trace de ma sœur ni de mon frère adoptif. Être dans l'incertitude me rendait désagréable. Le poids de ce royaume était à présent sur mes épaules.
Pendant un bref instant je me revis dans mon futur, recroquevillée dans la grotte en train de pleurer. Je peux tout réparer...
Ah-Ah, chantonna à nouveau la voix me sortant de mes pensées.
Me concentrant à nouveau, je fis encore trois allers-retours pour mettre les derniers villageois sur la rive auprès d'Aren.
-Combien de personnes mortes ? Demanda le général Olson de sa rigueur martiale tout en inspectant bizarrement le premier roi de la tête aux pieds.
-423, monsieur le gens d'armes ! Répondit-il tout aussi sommairement.
Mon ventre se resserra immédiatement. J'étais vraiment un monstre. Une nouvelle nausée remonta bientôt le long de mon œsophage et je ne parvins pas à la garder cette fois-ci. Contre toute attente, ce fut Niklas qui s'approcha de moi et me tendit un mouchoir brodé.
-Tenez Majesté...Pour vous essuyer... Dit-il d'une voix bourru.
Bien qu'intriguée par les deux initiales « P.P » qui étaient inscrites dessus, je me passai rapidement la broderie sur mon nez et soufflai un bon coup. Je ne devais pas montrer que j'étais faible. Les villageois comptaient sur moi...Même à presque seize ans.
-Princesse Anna... Que devons-nous faire à présent ? Murmurèrent alors ceux qui étaient encore en vie.
J'observai leurs visages gonflés par la tristesse et la fatigue. Puis je dis d'une voix que je voulais la plus digne possible :
-En attendant que nous retrouvions le roi Agnarr et la reine Iduna d'Arendelle, nous allons demander asile au peuple Northuldra. Là où ils sont, ils n'ont sans doute pas eu l'impact. Le barrage passant à côté de leur lieu de vie. N'ayez pas peur d'eux, s'il vous plaît, il n'y a pas d'autres solutions pour l'instant. Ma Grand-Mère maternelle est la chamane du village, elle sait qui je suis, la princesse Elsa est également là-bas, vous n'avez donc rien à craindre... Enfin plus rien qui puisse attenter à votre vie.
-Et pour les morts ? Insista Aude qui demeurait toujours à côté de son fils.
-Ne vous inquiétez pas gente dame, c'est moi qui vais m'occuper d'eux, précisa Aren.
Un peu surprise par sa dernière parole, je l'écoutais, attentive, tandis qu'il se tourna vers moi avec un grand sourire.
-Je viens de me rappeler quel était mon métier dans le monde des morts...Accompagner les gens et donner leurs dates !
Ne comprenant pas très bien comment il pouvait accomplir un tel exploit, je le vis s'agenouiller au-dessus du premier corps et pencher sa tête de sorte que son front touche celui de la victime. Une forme fluide qui devait sans doute être l'âme, se détacha soudain du corps et s'éleva dans les airs jusqu'à disparaître. Je me remis à pleurer d'apaisement. C'était bien ça. Le rôle d'Aren était que tous ses sujets soient en paix. Et grâce à son action c'était bien le cas.
-Je les amène tous dans l'Helveg, précisa le roi, le chemin du royaume des morts. Une fois là-bas, seuls eux verront s'ils peuvent se rendre dans l'Helheim, le Niflheim ou le Muspelheim.
Ah-Ah, approuva la voix.
Encore une fois, ce ne fut pas une mince affaire car cela nous prit beaucoup de temps. Une fois que le viking passait à un autre cadavre, les autre villageois s'armaient de pelles et de pioches pour creuser de grands trous dans la terre mouillée. Je me rangeai de leur côté, surpassant mon mal être.
Il faisait bien nuit quand nous eûmes fini. Nous mangeâmes les maigres vivres qui avaient pu être sauvées et nous couchâmes rapidement en nous couvrant avec des couvertures de fortune. Je ne fermais pas l'œil tant qu'ils n'étaient pas tous endormis. En consolant certains, je ne me rendis pas compte tout de suite qu'Aren, armé de Révolute m'attendait pour les adieux.
-Princesse Anna...C'est à mon tour de partir... Ce fut un honneur et un plaisir de vous rencontrer! Vous avez la force et la noblesse de Kirsten.
-Mais vous ne restez pas avec moi au moins jusqu'à ce que nous arrivions dans la Forêt Enchantée ? Soulevai-je, paniquée.
Il secoua aussitôt la tête et conclut :
-Non, Majesté...Je ne le peux pas...Je sens qu'on m'appelle.
Il était en train de redevenir transparent en effet. Mon cœur se serra tandis que, comme Olaf, son corps s'éparpilla en poussières mordorés. Je m'imprégnai de ses paroles pour me donner du courage.
-Partons-nous maintenant princesse ? Demanda à son tour Kay qui ne dormait pas non plus.
-Tout le monde est bien trop fatigué pour pouvoir marcher toute la nuit. Il vaut mieux nous reposer. Je suis vraiment désolée de ne vous proposer que cette terre humide en guise de lit... Mais je vous promets que demain nous serons bien au chaud.
Le domestique ne donna pas son avis alors que je sentis bientôt une chose brûlante remonter le long de ma cuisse. Elle termina sa course au creux de mes mains et je sursautai de douleur :
-Bruni ?! Tu es là toi aussi ?! Est-ce...Est-ce que tu viens pour nous aider ?!
La salamandre me regarda de ses yeux vitreux et sauta sur le part-terre trempé. Quelques secondes plus tard, le sol était de nouveau sec.
-Merci ! Tu es super ! M'écriai-je en l'embrassant.
Elle eut un mouvement de recul tandis que j'allais chercher un peu de bois pour allumer un feu et nous réchauffer. Si ça n'avait pas été dans des circonstances aussi aggravantes, j'aurais adoré dormir à la belle étoile.
Mes dernières pensées furent pour le royaume, pour cette voix qui continuait de me hanter et pour le contrôle des esprits. Peut-être que c'était Elsa qui les avait envoyés pour m'aider ? Peut-être était-elle devenue le cinquième esprit ? Après tout...Mamie devait l'emmener à Ahtohallan cette semaine... Mes paupières s'alourdirent et je finis par m'endormir.
Voilà j'espère que ce chapitre vous a plu !
Voici quelques sources qui ont servi.
Je voulais rendre hommage au barrage de Malpasset qui céda à Fréjus, une des nombreuses villes où j'ai vécu au cours de ses 13 dernières années: https://fr.wikipedia.org/wiki/Barrage_de_Malpasset
Et pour le rôle des femmes dans la société Norvégienne au temps des vikings : http://idavoll.e-monsite.com/pages/les-vikings/les-femmes-a-l-age-viking.html
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le Passé 2 : Croqué par le crocus : Attention contenus matures!
Jeu 05 Mar 2020, 22:00
Seigneur Arendelle n'est plus qu'une ruine sous-marine désormais. Est-ce parce que tu t'es inspiré d'une des fins alternative du second opus, où Arendelle connaissait ce funeste sort ?
J'aime beaucoup ce Aren. Le viking fondateur d'Arendelle, se sacrifiant pour le repos des âmes du royaume, mais sans Révolute à la main (au sens figuré). Et confronté à son futur en la personne d'Anna. J'aime beaucoup:bigthumbup:
Chi*** historique activé
Les vikings n'ont jamais porté de casques à cornes, il s'agit d'un cliché apparu dès la fin du XIXème siècle et qui s'est répandu par la suite, car faute de preuve archéologique de l'époque. Les récentes découvertes ont démontré que les casques vikings étaient assez basiques dans leur forme.
Chi*** historique désactivé
Ça reste du tout très bon, que ce soit l'écriture et la manière dont c'est amené. Et bel hommage aussi au barrage de Malpasset : à y réfléchir ça fait un très beau parallèle avec la situation que tu fais vivre à Arendelle. Et l'emploi de termes norvégien apporte du détail que je trouve fort à propos pour une histoire se déroulant en Norvège. Ca mérite bien un Frozen Point
Maintenant, je suis impatient de voir ce que tu vas nous réserver pour la suite. Qui a survécu et qui ne l'est pas ?
J'aime beaucoup ce Aren. Le viking fondateur d'Arendelle, se sacrifiant pour le repos des âmes du royaume, mais sans Révolute à la main (au sens figuré). Et confronté à son futur en la personne d'Anna. J'aime beaucoup:bigthumbup:
Chi*** historique activé
Les vikings n'ont jamais porté de casques à cornes, il s'agit d'un cliché apparu dès la fin du XIXème siècle et qui s'est répandu par la suite, car faute de preuve archéologique de l'époque. Les récentes découvertes ont démontré que les casques vikings étaient assez basiques dans leur forme.
Chi*** historique désactivé
Ça reste du tout très bon, que ce soit l'écriture et la manière dont c'est amené. Et bel hommage aussi au barrage de Malpasset : à y réfléchir ça fait un très beau parallèle avec la situation que tu fais vivre à Arendelle. Et l'emploi de termes norvégien apporte du détail que je trouve fort à propos pour une histoire se déroulant en Norvège. Ca mérite bien un Frozen Point
Maintenant, je suis impatient de voir ce que tu vas nous réserver pour la suite. Qui a survécu et qui ne l'est pas ?
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le Passé 2 : Croqué par le crocus : Attention contenus matures!
Mer 11 Mar 2020, 21:11
C'est étrange, mais j'ai l'impression que la fic a comme...je ne sais pas, "basculé" avec ce chapitre. À la première lecture, je n'ai pas vraiment pris la mesure de ce qu'il s'y passait, mais après réflexion, c'est hyper raide comme chapitre !
423 ! 423 morts ! En UN chapitre ! T'aurais pas génocidé la moitié du royaume d'Arendelle en un seul chapitre là ? Non, je demande parce que là on tient probablement un record !
En attendant, ça permet une utilisation très audacieuse et intelligente du personnage d'Aren (que tu as très probablement repris de La Forêt des Ombres). Et ça, j'adore. C'est une excellente façon d'étoffer subtilement l'univers et ses personnages en reprenant des éléments dont on sait qu'ils ont été quasiment rendus "canons" par Disney. La symbolique est forte et belle, et j'espère pas mal qu'on reverra Aren avant la fin de l'histoire. Je serai quand même satisfait si cela ne restait qu'une apparition, mais si tu l'utilises de nouveau par la suite, j'ai vraiment hâte de voir comment tu traiteras ça !
Le ton du chapitre est beaucoup plus dur, mais, comme je l'ai déjà dit, je regrette un peu qu'il n'y ait pas tant de description que ça dans le chapitre. Alors c'est voulu, et ça permet de ne pas tomber dans du pathos superflu, mais si je devais faire ch*** un peu, j'aime bien les ambiances un peu sordides et triste après un massacre (c'est les moments où je manque pas mal de subtilité).
Tu as très bien fait de ne donner aucune indication quant au sort des autres personnages. Ça laisse pas mal de suspens et on attend de voir ce qui leur est arrivé (si quelque chose leur est arrivé bien sûr). En tous cas, Anna va prendre dès à présent sa place de leader et j'ai vraiment hâte de voir ça !
En plus que là, on arrive au chapitre 13 et ça veut dire que...oh m*rde...ça veut dire que dans un chapitre on a...oh mes aïeux...
423 ! 423 morts ! En UN chapitre ! T'aurais pas génocidé la moitié du royaume d'Arendelle en un seul chapitre là ? Non, je demande parce que là on tient probablement un record !
En attendant, ça permet une utilisation très audacieuse et intelligente du personnage d'Aren (que tu as très probablement repris de La Forêt des Ombres). Et ça, j'adore. C'est une excellente façon d'étoffer subtilement l'univers et ses personnages en reprenant des éléments dont on sait qu'ils ont été quasiment rendus "canons" par Disney. La symbolique est forte et belle, et j'espère pas mal qu'on reverra Aren avant la fin de l'histoire. Je serai quand même satisfait si cela ne restait qu'une apparition, mais si tu l'utilises de nouveau par la suite, j'ai vraiment hâte de voir comment tu traiteras ça !
Le ton du chapitre est beaucoup plus dur, mais, comme je l'ai déjà dit, je regrette un peu qu'il n'y ait pas tant de description que ça dans le chapitre. Alors c'est voulu, et ça permet de ne pas tomber dans du pathos superflu, mais si je devais faire ch*** un peu, j'aime bien les ambiances un peu sordides et triste après un massacre (c'est les moments où je manque pas mal de subtilité).
Tu as très bien fait de ne donner aucune indication quant au sort des autres personnages. Ça laisse pas mal de suspens et on attend de voir ce qui leur est arrivé (si quelque chose leur est arrivé bien sûr). En tous cas, Anna va prendre dès à présent sa place de leader et j'ai vraiment hâte de voir ça !
En plus que là, on arrive au chapitre 13 et ça veut dire que...oh m*rde...ça veut dire que dans un chapitre on a...oh mes aïeux...
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"Look to the stars my darling baby boys
Life is strange and vast
Filled with wonders and joys
Face each new sun with eyes clear and true
Unafraid of the Unknown
Because i'll face it all with you"
"Moi, je suis peut-être pas un as de la stratégie ou du tir à l'arc, mais je peux me vanter de savoir ce que c'est que d'aimer quelqu'un." - Perceval le Gallois (ou Provençal le Gaulois)
"Il faut savoir qu'une passerelle a deux côtés...et nos parents ont eu deux filles." - Elsa d'Arendelle
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le Passé 2 : Croqué par le crocus : Attention contenus matures!
Mer 11 Mar 2020, 23:12
Je rejoins le propos...Ce chapitre on a presque l'impression de lire une nouvelle fiction, oserais-je le dire?...Une fiction DANS UN AUTRE MONDE!
Franchement c'est super et désormais il y a tellement de possibilités avec ce retour du roi pour le coup...Tant de portes ouvertes.
Par contre revers de la médaille...Bah on ne sait pas trop où ça va alors que jusqu'à présent on avait un fil conducteur assez clair...Mais bon on ne peut pas tout avoir!
bon et je vais citer mon voisin du dessus: "le ton du chapitre est beaucoup plus dur, mais, comme je l'ai déjà dit, je regrette un peu qu'il n'y ait pas tant de description que ça dans le chapitre. Alors c'est voulu, et ça permet de ne pas tomber dans du pathos superflu, mais si je devais faire ch*** un peu, j'aime bien les ambiances un peu sordides et triste après un massacre (c'est les moments où je manque pas mal de subtilité)." (Yokill)
Alors déjà c'est un gros faux derrière! (parce que le mot c... c'est vulgaire!) parce que c'est le premier à chouiner quand on colle du pathos donc il dit de la matière fécale pour le coup...Et forcément, moi j'adore ce côté "Bonjour on vient vous mettre en PLS et vous allez manger vos mamans!" Et oui j'affirme tu aurais pu aller plus loin dans ce délire mais bon comme ça c'est déjà pas mal!
Franchement c'est super et désormais il y a tellement de possibilités avec ce retour du roi pour le coup...Tant de portes ouvertes.
Par contre revers de la médaille...Bah on ne sait pas trop où ça va alors que jusqu'à présent on avait un fil conducteur assez clair...Mais bon on ne peut pas tout avoir!
bon et je vais citer mon voisin du dessus: "le ton du chapitre est beaucoup plus dur, mais, comme je l'ai déjà dit, je regrette un peu qu'il n'y ait pas tant de description que ça dans le chapitre. Alors c'est voulu, et ça permet de ne pas tomber dans du pathos superflu, mais si je devais faire ch*** un peu, j'aime bien les ambiances un peu sordides et triste après un massacre (c'est les moments où je manque pas mal de subtilité)." (Yokill)
Alors déjà c'est un gros faux derrière! (parce que le mot c... c'est vulgaire!) parce que c'est le premier à chouiner quand on colle du pathos donc il dit de la matière fécale pour le coup...Et forcément, moi j'adore ce côté "Bonjour on vient vous mettre en PLS et vous allez manger vos mamans!" Et oui j'affirme tu aurais pu aller plus loin dans ce délire mais bon comme ça c'est déjà pas mal!
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le Passé 2 : Croqué par le crocus : Attention contenus matures!
Mer 11 Mar 2020, 23:38
Sauf que le problème c'est pas de mettre du pathos, c'est que toi, tu te contentes pas d'en mettre, tu en étales de partout, tu éclabousses, tu te vautres dedans avec délectation, tu nous le balances au visage par paquets de 10.
Et si tu as correctement lu mon commentaire, tu t' es sûrement rendu compte que je dis cela dans un contexte précis, avec des événements qui se prêtent particulièrement à un peu de pathos, et non pas juste parce que j'ai envie de faire chialer dans les chaumières. Je pense qu'Ansa réfléchit un peu plus à la façon dont elle dose le ton et les registres de ses chapitres, plutôt qu'à l'effet direct que cela aura sur le lecteur. C'est un style, et ça peut convenir ou pas, mais je suis sûr que, si pathos il y avait eu, elle aurait su doser cela pour que ce ne soit pas indigeste.
Et si tu as correctement lu mon commentaire, tu t' es sûrement rendu compte que je dis cela dans un contexte précis, avec des événements qui se prêtent particulièrement à un peu de pathos, et non pas juste parce que j'ai envie de faire chialer dans les chaumières. Je pense qu'Ansa réfléchit un peu plus à la façon dont elle dose le ton et les registres de ses chapitres, plutôt qu'à l'effet direct que cela aura sur le lecteur. C'est un style, et ça peut convenir ou pas, mais je suis sûr que, si pathos il y avait eu, elle aurait su doser cela pour que ce ne soit pas indigeste.
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le Passé 2 : Croqué par le crocus : Attention contenus matures!
Jeu 12 Mar 2020, 00:04
Alors je sais que c'est ton sport national que de cracher sur ce que j'écris mais on va dire qu'il y a des limites et tu vas arrêter deux minutes avec ça pour garder un tant soit peu d'objectivité...ça ne fera pas de mal!
Et oui je te fais remarquer que tu es très/trop versatile dans tes propos voire quelque peu incohérent d'un écrit à l'autre
bref pas de pathos t'es pas satisfait, il y en a tu n'es pas satisfait...
Et oui je te fais remarquer que tu es très/trop versatile dans tes propos voire quelque peu incohérent d'un écrit à l'autre
bref pas de pathos t'es pas satisfait, il y en a tu n'es pas satisfait...
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le Passé 2 : Croqué par le crocus : Attention contenus matures!
Ven 13 Mar 2020, 23:01
Chapitre 13 : Nos mains :
Anna, Maman et Mamie venaient de finir de m'affubler de ma robe de mariée. Me regardant dans la glace, je l'agrémentais de flocons et autres fioritures pour combler un peu plus ma beauté.
-Tu es prête ma Floconnette ? Demanda aussitôt ma mère, Kristoff t'attend !
Mon cœur battait à tout rompre mais j réussis à hocher la tête. Papa me tendit alors son bras et nous arpentâmes le couloir avant de nous retrouver subitement dans la chapelle. Mon amant était là, revêtu d'un costume noir pour l'occasion. Il me regarda avec un grand sourire et souffla un « Whoua » qui me fit rougir jusqu'aux oreilles.
-Vous pouvez vous embrasser ! Clama le prêtre quelques minutes plus tard.
La pression de ses lèvres...La douceur de sa langue...J'étais surprise de la ressentir avec autant de fougue. Mais je ne pus l'apprécier trop longtemps qu'une intense vague se dirigea tout droit vers nous. Paniquée, mon nouveau mari me força à me cacher derrière l'autel et je fermais les yeux avant de recevoir un choc similaire aux coups de sabots du Nokk...
-Elsa...Elsa ma Déesse...Calme-toi...Tu as fait un cauchemar...Chuchota soudain la voix douce de mon amant.
Je me retrouvai alors dans ma chambre au milieu de la hutte de mon aïeule sous l'incompréhension totale et jetai un coup d'œil par la fenêtre. Il faisait encore nuit.
-Qu'est-ce que tu fais là ?! Murmurai-je très doucement.
-Je ne pouvais pas rester sans savoir comment tu allais à la suite de tout ce qui s'est passé aujourd'hui, répondit-il en m'embrassant le visage encore et encore.
Troublée par sa présence, je réussis à dire :
-On aura le temps d'en discuter tout à l'heure...Imagine si Mamie te voyait ici...A cette heure-ci...Avec moi...
-Du moment que ce n'est pas Ylva, pouffa-t-il en m'accolant à lui.
Je souris violemment, incapable de ne pas perdre pieds, serrée contre son torse. Sentir sa dureté masculine finit de m'achever et je me surpris à avoir envie de recommencer une nouvelle séance érotique après la catastrophe qui était arrivée à la suite de la première.
-Non...Nous ne devons pas, laissai-je échapper en me redressant un peu pour ne pas tenter le diable.
Rougissant avec force face à l'air peiné de mon amant, je me repris immédiatement :
-Enfin...Euh...Ce n'est pas comme cela que je voulais le dire...Je...C'était génial...Absolument génial...Et je ne regrette rien du tout...
-...Mais tu voudrais un peu de temps...Ne t'en fais pas...Je comprends ma Déesse, renchérit-il, tu sais...Rien qu'être là avec toi, me comble déjà énormément de joie.
-Moi aussi...C'est merveilleux...Enfin je veux dire...Tu es merveilleux Kristoff Bjorgman Nattura, soufflai-je.
Apprivoisée par ses paroles rassurantes, je me penchai à nouveau vers lui pour lui délivrer un langoureux baiser. Je m'étonnais qu'avec tout le raffut que nous faisions, Mamie n'était pas encore montée à l'étage pour nous surprendre tous les deux.
-Une chose est certaine...La prochaine fois que nos corps se rencontreront, je ferai très attention à toi, dit-il en m'observant tout heureux.
-Mais c'était déjà le cas, murmurai-je totalement bercée par sa voix.
Dépité, il secoua alors la tête et renchérit :
-Non Elsa...J'ai triché...Abusé de ta naïveté...Je...Ce trop-plein d'amour qui a débordé quand je t'ai aimé au bout de l'extase...Tu...
Oh ?! C'était donc cela qui l'effrayait ?! Je me mordis aussitôt la lèvre pour ne pas éclater de rire et cela le détendit.
-Kristoff...Je ne suis pas si naïve que ça...Enfin...Ce n'est pas Maman qui m'en aura informé mais bien les lectures de la Duchesse de Funningur dont je suis friande...Enfin tout ça pour te dire que ça ne me gêne pas...Avoir un enfant de toi...Ce serait le plus beau des cadeaux pour moi, susurrai-je.
Il devint écarlate sous l'effet de l'étonnement ce qui me fit encore plus craquer. Non ce n'est pas bien Elsa...Toute la famille est entre la vie et la mort et toi tu penses à faire l'amour...Non ! Et Anna ! Ta petite sœur qui a dû tout supporter ! Me grondai-je. D'un autre côté, n'était-ce pas la meilleure activité pour que mon stress redescende ?!
J'inspectai rapidement le lit étroit où nous nous trouvions puis mon visage s'éclaircit alors que je commençais gentiment à dénuder mes épaules. Mon beau montagnard me fit les gros yeux dans un premier temps...Avant de finir par céder.
Nous nous aimâmes le reste de la nuit dans une symbiose parfaite...Même s'il fallait atténuer les bruits...Même si nous avions peur de nous faire prendre à tout instant, je n'aurais raté ces retrouvailles pour rien au monde. Oh non...Rien au monde n'était plus rassurant que le corps de mon amant se perdant dans le mien jusqu'à ce que je m'évapore en un millier de flocons de bien-être.
Ce fut sur cette douce pensée que nous finîmes par nous endormir au petit matin si bien que mes yeux eurent du mal à s'ouvrir quelques heures plus tard quand on frappa à la porte.
-Ma Grande Piceaerd ! Ouvre ! Je veux prouver à ma vieille folle de Marraine que tu es une jeune fille sage ! S'égosilla Mamie énervée.
Hein...Quoi...Vieille folle de Marraine...Jeune fille sage...Pensai-je mollement alors que ma tête bourdonnait.
-Mais puisque je te dis que le petit Nattura s'est faufilé chez toi en pleine nuit et qu'ils consomment leur amour depuis ! La preuve en images si tu veux ma Belle ! Renchérit-elle.
-Non...Ça ira merci ! Grommela-t-elle, bon Elsa ! J'ouvre ! Tant pis pour toi !
Kristoff et moi émergeâmes à peine qu'elle s'exécuta. Interloquée mais pas surprise, elle resta ébahie en me voyant peu couverte par les draps et recroquevillée contre mon amant.
-Alors j'ai gagné ou pas ma Belle ?! Cria Ylva restée dans l'escalier.
-Oui...Railla aussitôt ma grand-mère d'une voix douce.
Avant d'à nouveau se tourner vers moi et ajoutai :
-Bien...Ma Grande-Piceaerd, je suis plus ravie que tu sois épanouie dans ta vie sexuelle, c'est une très bonne chose...
-Elle a de qui tirer avec les grands-parents et les arrière-grands-parents qu'elle a ! Coupa encore Madame Nordlys, amusée.
Le visage à présent très échauffée, je me recroquevillai de plus en plus contre mon amant pour ne pas dévoiler mes seins et attendis que mon aïeule finisse sa phrase :
-Merci Marraine ! Je crois que tu peux nous attendre en bas ! Bon où en était-je...Ah oui ! Bref je suis très heureuse pour toi que tu découvres cet aspect-là de ta jeunesse ma petite fille mais faut te lever car tu as un royaume sous l'eau ! Allez ! Hop ! Nous avons du travail !
Ne nous laissant pas le choix, elle ressortit bientôt de la chambre marquée par une immense gêne tandis que nous sautâmes dans nos vêtements pour nous dépêcher de partir à la rencontre d'Anna et les autres Arendelliens...
J'avais tellement prié pour que le réveil soit au chaud dans ma chambre. Mais il fallait me rendre à l'évidence. Les 423 tombes creusées la veille étaient encore là, ce matin. Les habitants cherchèrent à se recueillir une dernière fois et je ne m'y opposais pas, préférant briffer le général Olson et le capitaine Halrcisen sur notre entrée chez les Northuldra :
-Je vous préviens, vous n'avez pas intérêt à lancer une attaque contre eux ! Je vous ai entendu et je sais ce que vous vous vous apprêtiez à faire avec mon Père !
-Et croyez-moi ma fonction me l'oblige mais j'en ai honte, murmura Niklas, attristé.
-Oh pour sûr ! On sait pourquoi Général ! Renchérit Lars de sa voix mielleuse.
Il lui lança aussitôt un regard noir alors que le capitaine ajouta :
-Ne vous inquiétez pas princesse Anna...Je veillerai personnellement à ce qu'aucun habitant ne fasse de mal aux gens de la Forêt Enchantée.
Son ton flatteur m'horripila alors et je déclarai à mon tour d'une voix sèche :
-Si je me souviens bien Halricsen vous non plus vous ne les portez pas dans votre cœur ! Encore moins que le général Olson ! Niklas se chargera également de vous surveiller !
Lars pâlit aussitôt alors qu'une certaine satisfaction se lut sur le visage de l'autre militaire qui renchérit :
-Je n'y manquerai pas Majesté...Et concernant les affaires du passé avec le peuple du soleil... Vous ne savez malheureusement pas tout de cette histoire jeune fille, chacune des communauté avait sa part...
Je lui pressai immédiatement la main d'un air entendu et conclus :
-Peu importe ! Ce n'est pas le plus important pour l'instant...Je compte sur vous pour vous racheter maintenant !
-Bien Altesse ! Je ferai selon vos ordres ! Répliqua le général qui me lança pour la première fois un regard adouci.
Puis lui, Halrcisen, Kay et Gerda en profitèrent enfin pour réunir tout le monde. Nous nous mîmes ensuite en marche. Grâce au bon sens de l'orientation des militaires, nous ne nous perdîmes pas et eûmes un rythme correct. Je veillais sur mon peuple en m'attardant à plusieurs points de la longue ligne que notre chaine humaine avait créée. J'essayais de rassurer les plus angoissés et ce n'était pas toujours ceux auxquels je m'attendais. Ainsi, j'eus le droit à Kay qui finit par me chuchoter :
- Princesse Anna...Je sais que vous voulez bien faire...Et je n'ai pas à vous contredire...Mais avec tout ce que le peuple d'Arendelle a raconté au sujet de la famille de la reine Iduna...Je...Ne craignez-vous pas qu'il y ait tout de même des représailles ? Je...Je ne vous accuse pas d'être naïve...Je ne me permettrais pas...Mais il a beau s'être passé une trentaine d'années...Beaucoup des Arendellien ont une crainte des Northuldra parce qu'ils ont été privés de leurs familles.
Essayant de ne pas prendre le discours du majordome trop à cœur, je renchéris à mon tour :
-Vous savez Kay...Il n'y a pas qu'Arendelle qui a souffert ce jour-là... Et je pense que les Northuldra y ont plus perdu que vous puisqu'ils ont été coupés du reste du monde, eux. J'ai foi en ma grand-mère, elle saura raisonner la doyenne Yélana qui pourrait être la plus méfiante à votre égard. Elle dissuadera les autres si jamais ils veulent tenter quelque chose, et puis...En dernier recours... Dois-je vous rappeler que la princesse Elsa y est depuis trois semaines et ils ne l'ont pas assassiné !
-Oui...Euh...Tout à fait...Veuillez m'excuser pour mes craintes Madame, bredouilla-t-il à nouveau confus.
Bien que non conforme à mon rang, je lui tapotais violemment le dos en signe de compassion. Puis je me concentrai à nouveau sur les nôtres. Je savais qu'il nous fallait presser le pas si nous ne voulions pas passer la semaine avant d'arriver chez le peuple du soleil. Hélas nous n'avancions pas tous au même rythme à cause de l'hétérogénéité des âges. Malgré le deuil nous formions une très belle hypotypose : Une marche solidaire où il n'y avait plus plusieurs familles déchirées par le deuil mais bien une seule et même famille unie. Ainsi les adultes se relayaient pour prendre les enfants dans les bras quand les plus petits n'arrivaient plus à marcher. De même quand les personnes âgées n'arrivaient plus à soutenir leurs poids sur leurs cannes, des hommes leur tendaient leurs épaules pour qu'ils continuent d'avancer.
Cela me réchauffa le cœur quelques instants avant qu'il ne se glace à nouveau d'horreur. Arendelle... Notre royaume... Sous les flots... Je serrai les dents pour ne pas pleurer. Mamie trouverait sans doute une solution. Et comme elle était la seule famille qui me restait, je m'occuperai d'elle pour toujours en appliquant le chamanisme...
-Majesté ! S'exclama soudain Olson me coupant de mes pensées, Majesté ! Des gens sont en approche !
Alertés, nous forçâmes tout le monde à s'arrêter. Il était trop tard pour nous cacher mais nous gardions des visages graves, prêts à agir en cas d'attaques.
Tels des boucliers, les gardes d'Arendelle se postèrent devant le cortège, l'épée à la main pour pourfendre d'éventuels ennemis. Ils n'en eurent pas le besoin.
Des silhouettes floues se matérialisèrent au loin et nous passâmes bientôt à toute une flopée de gens bien distinctes... Mon cœur manqua un battement de joie : Les Northuldra venaient à notre rencontre avec des rennes !
-Ils sont là ! Crièrent-ils quelques minutes plus tard.
Oubliant les tensions du passé qui unissait nos deux peuples, nous nous applaudîmes de soulagement. Nous perdîmes tout de même des couleurs quand nous aperçûmes qu'ils étaient aussi venus avec... Les géants de pierre !
-Ne paniquez pas, ordonnai-je aux Arendelliens qui commençaient à reculer, ils sont gentils, ils sont de notre côté.
Non rassurée, ma troupe s'exécuta quand même. Je cherchai aussitôt le chef de l'autre parti mais fus surprise de ne pas voir Yélana, Ylva ou Mamie... Non à la place j'eus le droit à la plus belle vision du monde...
-ELSA ! KRISTOFF ! Hurlai-je en me précipitant vers eux.
Je ne savais pas comment j'avais encore assez d'énergie pour courir aussi vite, mais je me ruais avec beaucoup de vigueur jusqu'à eux deux. Des larmes de soulagement venaient étrangler ma respiration. Ma sœur, ma précieuse sœur était vivante. Nous nous tombâmes dans les bras l'une de l'autre sous le regard attentionné de Kristoff. Je ne l'oubliai toutefois pas et sautai bientôt sur lui tout en lui plaquant un immense baiser sur la joue.
-Je suis si contente que vous alliez bien ! M'écriai-je, faisant de grands gestes qui accentuaient mes dires.
Ma chère reine des neiges et le montagnard hochèrent la tête en échangeant un regard gêné.
-Oh oui...Pour aller bien...Nous ça va...On ne peut malheureusement pas en dire autant du royaume...Maugréa mon futur amant d'une voix grave.
-Nous allons, nous occuper de tout le monde d'abord et nous t'expliquerons ce soir pourquoi le barrage a lâché. Enfin surtout moi, ajouta aussitôt ma soeur tout en se raclant la gorge.
Surprise par leur paroles, je tombais immédiatement des nues. Le poids qui m'avait soulevé la poitrine depuis hier disparut avec force.
-Vous allez me révéler pourquoi c'est tombé ?! Mais je croyais être la responsable ! Répétai-je, hors de moi.
-Enfin Anna... Je sais que tu as l'art de te mettre dans le pétrin mais cette fois-ci, je ne verrais pas pourquoi, s'étonna Elsa.
Confuse de mes sous-entendus douteux, je ne lui parlais pas du grimoire, ni de la pièce secrète. En revanche, j'avais hâte d'en connaître la raison à présent.
-Y a-t-il eu beaucoup de dégâts ? Demanda-t-elle à nouveau en tripotant ses doigts.
Mon beau montagnard se posta derrière elle pour la détendre, attendant lui aussi la réponse.
-La moitié des habitants d'Arendelle pour tout ce qui est des pertes humaines, énonçai-je tristement, le château n'existe plus et les trois quarts des maisons et des boutiques sont englouties.
Je m'attendais à voir arriver un déferlement de ses pouvoirs. Mais contre toute attente, il n'y eut aucun vent glacial, aucun gel, aucun tourbillon de neige. Ma sœur avait réussi à se contrôler.
-Bah dis-donc ! Y a du progrès ! M'exclamai-je sincèrement heureuse pour elle.
-C'est depuis que je suis ici, m'avoua-t-elle, je m'y sens comme chez moi...Je suis très bien entourée !
-Ça je veux bien le croire, susurrai-je, un peu jalouse.
Je lui serrai fort la main à la place pour paraître très contente pour elle. Malheureusement nous ne pouvions perdre plus de temps en scène larmoyante. Puis la question qui me brûlait les lèvres depuis que la vague nous avait percuté hier me revint en mémoire et j'insistai alors :
-Tu ne sais pas où sont Papa, Maman et Hans, à tout hasard ?
-Ils ne sont pas parmi vous ? Demanda-elle tout aussi rapidement.
Sa bouche se crispa mais je n'y prêtai pas attention sur l'instant. Cherchant à ne pas paniquer, je refusais de croire que le destin de mes parents s'était réalisé ! Et si finalement ils étaient quand même morts par l'eau ?! Non ! Je refusais d'y croire ! D'autant que ça ne collait pas avec Hans qui était parmi nous normalement dans le futur. Je n'eus pas le temps de plus m'interroger car les gens commencèrent à se dandiner pour montrer leur impatience.
-Et si les amenions au camp ? Proposa soudain Kristoff en pointant son doigt vers leurs mines déconfites.
-Oui, tu as raison, répondit ma sœur.
Je cachai mon trouble, essayant de ne pas m'attarder sur le tutoiement qui s'était installé entre eux deux. Le complot du gâteau me revint en mémoire et j'eus honte. Honte d'avoir voulu leur faire du mal pour mon propre intérêt.
-Euh...Anna ! M'interpella bientôt mon beau montagnard.
Je rougis immédiatement et rétorquai le cœur battant :
-Oui ?
-Vous pourriez-vous rendre utile et nous aider à charger votre peuple, répliqua-t-il.
-Euh...Bien sûr ! Bredouillai-je, confuse.
Les plus faibles allèrent dans les mains des géants qui effectuèrent plusieurs allers-retours quand les moins fragiles grimpèrent sur les rennes. Elsa s'adressa alors à mon futur mari pour les derniers recommandations :
-Anna et moi allons rester au campement pour réceptionner les gens et toi tu vérifies qu'ils sont tous bien transportés au départ, d'accord ?!
-Aucun problème ma Déesse, répondit-il avec un grand sourire.
Faisant fi de l'appellation qu'il venait de lui attribuer, je les vis avec dégoût s'embrasser rapidement. Puis nous fûmes prises dans les grosses paumes rocailleuses des esprits de la Terre et le trajet qui ne dura que quelques minutes fut silencieux. Je trouvais un réel apaisement qu'une fois arrivée dans la Forêt Enchantée car nous étions enfin presque tous ensemble. Je fus heureuse d'apercevoir ma grand-mère qui nous attendait dans une grande hutte près des rives où dormaient les géants de pierre. Sereine, elle nous regarda avec un sourire malicieux.
-Je suis soulagée que tu ailles bien ma petite Piceaerd ! Déclara-t-elle en venant m'enlacer. Notre plan a fonctionné.
-Oui...Oui Mamie...Juste où sont les personnes d'Arendelle ? Demandai-je, ignorant sa remarque, j'ai promis de veiller sur elles !
-Ylva et Yélana s'occupent de les répartir dans chaque famille des Northuldra pour qu'ils puissent les accueillir. Ils sont partis manger et se reposer. Pour l'instant je pense que c'est la seule chose dont ils ont besoin, expliqua-t-elle.
J'acquiesçai, d'accord avec elle tandis qu'elle me répéta à nouveau :
-Alors tu as eu l'aide des esprits ?
Sa voix me sembla soudain très lointaine comme si la pression que j'avais gardé pour moi jusqu'à maintenant était enfin en train de redescendre. Oubliant ce qu'elle était en train de me dire, je m'affalai dans ses bras protecteurs et déversai enfin mes larmes à travers ma colère et mes craintes :
-Tu vois Mamie ! C'est ma faute tout ça, malgré ce que dit Elsa ! J'ai... J'ai surpris Papa en train de dire qu'il voulait attaquer votre...Votre peu...Peuple, et j'av...j'avais découvert une pièce secrète qui appartenait à Mam...Maman et où y avait des livres sur...La magie... Al...Alors j'ai voulu trouv...Trouver une incantation qui nous ferait revenir en arrière pour que vous ne soyez pas embêtés... Et... Et la vague est arrivée et a tu...Tué 423 personnes... C'était affreux Mamie, affreux tous ses corps... Ses gens qui souffraient.
Je n'arrivai plus à respirer tellement je m'emballai dans mes explications.
-Chut, calme-toi...C'est fini... Murmura-t-elle d'une voix maternelle tout en me frottant le dos. Nous t'assurons avec Elsa que tu n'y es pour rien dans toute cette histoire ma petite Piceaerd, et puis tu sais...Même si ton aura est puissante, il faut tout de même des années d'expérimentation pour que l'incantation opère. Il est rare que le chamanisme soit inné même chez les jeunes filles les plus douées !
-Pourtant Mamie...Je...J'ai réussi à ramener le premier roi d'Arendelle...Aren le grand ! C'est lui-même qui m'a aidé à enterrer les corps ! Rétorquai-je ayant apprécié pendant quelques instants d'avoir réussi cet exploit.
Ma Grand-Mère fut une nouvelle fois surprise. Suspicieuse, elle m'éloigna un peu d'elle, me retourna les mains et m'inspecta les paumes comme la dernière fois avant de reprendre, songeuse :
-Hum...C'est intéressant certes...Oui...Tu as un fluide qui défie toute concurrence...Néanmoins il est possible que ce brave Aren qui venait du monde des morts eût été envoyé par quelqu'un d'autre pour venir à ta rescousse...Il ne faut surtout pas sous-estimer ces parties de l'Yggdrasil...
-Tu penses à qui Mamie ? Papy Elysia ? Demandai-je alors.
Son visage devint écarlate à la mention de mon grand-père et elle bredouilla très vite :
-Mon Elysia ? Hum...Il n'était pas assez doué pour le chamanisme... Mais qui sait ?! Peut-être bien que c'est lui oui ! En tous les cas, tes chakras sont à point pour que nous puissions commencer les leçons à tout instant !
J'en trépignais déjà d'impatience. Elsa qui avait entendu la dernière phrase en revenant dans la hutte, demanda à son tour :
-Tu veux dire qu'Anna peut faire de la magie comme moi, Mamie ?
-Non toi ma grande Piceaerd tu as un pouvoir, alors que ce qu'a ta sœur est une immense énergie plus profonde, plus suggérée...Que tu détiens aussi mais qui est endormie puisque tu ne la travaille pas, répondit-elle en me regardant avec fierté.
-Fascinant, murmurai-je, retrouvant enfin le sourire.
Je serrai fortement la main de ma sœur tout en ne pouvant m'empêcher de penser à la phrase de mon rêve où elle avait indiqué que nous étions une seule et même passerelle. J'étais fière de nous deux. L'esprit plus apaisé, je m'adressai à nouveau à ma grand-mère et repris :
-Pardon de t'avoir coupé à deux reprises tout à l'heure Mamie, tu voulais me dire quelque chose par rapport aux esprits ?
Son regard changea soudain et elle dit bientôt d'une voix malicieuse :
-Eh bien, il me semble que tu as eu pas mal d'aide outre le fantôme d'Aren, non ?
Replongeant avec horreur dans les méandres de ma mémoire pour me rappeler les évènements de la veille, j'énumérai alors :
-En effet, Courant d'Air m'a guidé jusqu'au tumulus de notre ancêtre, Bruni a brûlé le sol pour que nous puissions dormir et le Nokk m'a aidé à transporter les corps jusqu'à la terre ferme...
Je me tournai tout de suite vers ma chère reine des neiges en ajoutant :
-Serait-ce ton œuvre Elsa ?
-Tu es incroyable ! On ne peut rien te cacher ! S'exclama-t-elle comme si je lui avais gâché son effet de surprise. Oui en effet c'est moi. Je voulais que tu sois la première à voir comment je les maîtrise. En fait, tu avais raison depuis le début. Ce pouvoir que je pensais être une malédiction est un don. Je ne m'en serais jamais aperçue sans l'aide de Mamie, toi ou Kristoff. Nous sommes allées ensemble là où la berceuse de Maman nous disait d'aller.
-Quoi ?! Ça y est ?! Tu t'es rendue à Ahtohallan ? M'écriai-je toute heureuse.
J'étais prête à l'enlacer encore par cette nouvelle car tout allait dans le bon sens. Modeste, elle gloussa et rétorqua :
-Bon, la première fois ça n'a pas été facile puisqu'il a fallu traverser à dos de Nokk et celui-ci n'était pas très compatissant au départ. C'est Mamie qui m'a aidée à l'apprivoiser. Mais une fois là-bas, j'ai dû ouvrir les passages et j'ai découvert que j'étais le cinquième esprit. C'est grâce à mon pouvoir que je suis connectée à eux...C'est ce que j'aurais dû te raconter à notre point de rendez-vous si...
-...S'il n'y avait pas eu cette vague, soupirai-je, même pas étonnée que notre aïeule sache que nous nous retrouvions en cachette.
-Exactement, chuchota-t-elle d'une voix pesante.
Souriant tristement à mon tour, je lui pris la main et la serrai fort en renchérissant :
-Quand nous aurons retrouvé Papa et Maman, il faudra que tu leurs expliques tout cela... Ils voulaient absolument se rendre à Ahtohallan eux aussi pour connaître la vérité sur tes pouvoirs.
C'est ça notamment qui les aurait menés à leur perte, ajoutai-je seulement pour moi-même.
-Je suis toujours surprise de voir à quel point notre Ange de l'Air a tiré un trait sur son passif...Car si elle s'était rappelée les origines d'Elysia, elle aurait fait le rapprochement avec son pouvoir... Soupira bientôt mon aïeule.
Mais je n'y prêtais pas attention, trop concentrée sur Elsa qui avait grimacé dès l'instant où j'avais mentionné notre famille.
Optimiste, j hésitai à lui promettre que nous allions les retrouver avant de préférer me taire sur ce sujet. Je me rendis soudain compte que je n'avais pas entendu la voix qui m'avait hanté toute la journée de la veille et je relançai alors Elsa :
-Et quand tu as été à Ahtohallan, est-ce que tu as été guidée par un chant mystérieux ?!
-Non pourquoi ? S'amusa ma sœur en retrouvant un large sourire, mais si je ne me trompe pas tu en as entendu, un, toi dernièrement.
Je me glaçai d'effroi. Comment était-elle au courant ?! De plus en plus surprise, je fus presque vexée quand ma sœur et Mamie éclatèrent de rire en même temps.
-Princesse Anna d'Arendelle vous avez devant vous les voix qui vous ont tenu compagnie pour vous mener vers les Northuldra, dirent-elles en faisant une révérence. Enfin c'était surtout Mamie ! Ajouta ma chère reine des neiges.
-Mamie? C'était vraiment toi ?! Mais...Tu es vivante pourtant ? M'exclamai-je maladroitement.
Elsa fut choquée par mes paroles, alors que ma Grand-Mère répliqua plus apaisée :
-Nul besoin d'être morte pour produire ce genre de son ma petite Piceaerd. C'est une incantation d'appel à l'aide comme une autre. Tout le monde peut la susurrer même ceux qui chantent faux ! Elle sert à appeler les esprits. Quand elle était petite, votre mère adorait me casser les oreilles avec pendant que je m'obstinais à lui apprendre les cours de chamanisme.
Ma sœur et moi rîmes en même temps en imaginant la scène. Et ce fut ainsi, que Kristoff et Olson nous virent quand ils descendirent des géants de pierre.
-Mission accomplie ma Dée...Enfin... Princesse Elsa ! S'écria le montagnard, il n'y a plus personne là-bas.
Ma sœur se détendit en l'apercevant et m'oublia complètement pour se diriger vers lui, prête à lui donner un autre baiser. Retrouvant mes réflexes de rivale, je m'intercalai entre les deux en m'exclamant :
-Hum ! Je commence à avoir faim moi, pas vous ? Nous devrions aller nous restaurer comme le font nos deux peuples unis en ce moment !
Essayant d'attirer l'attention, je clignai le plus fortement des yeux vers mon futur mari qui me regarda comme si j'étais folle tandis qu'Ylva qui était également sur le seuil de la hutte, renchérit amusée :
-C'est qu'il commence à faire une chaleur par ici !
Je virai au rouge brique tout en lui lançant des éclairs. Cette mégère était capable de tout faire capoter si elle ne tenait pas sa langue ! Aussi je fus soulagée, lorsqu'elle s'intéressa soudain au général en clamant :
-Oh ! Mais Niklas ! Vous ici ! Quelle surprise ! C'est qu'on ne s'y attendait pas !
Un peu étonnée que les deux se connaissent, je le fus encore plus quand il reprit d'un ton adoucit :
-Lady Ylva...Vous et votre franc parlé n'avez pas changé...
-Jamais ! S'écria-t-elle.
Puis il se focalisa ensuite sur Mamie qui le confrontait toujours comme si le temps s'était figé.
-Niklas... je suis ravie de vous voir de retour parmi nous, murmura-t-elle après une éternité.
L'officier hocha vivement la tête et demanda avec espoir :
-Lady Anna...Est-il ?
-Non et vous le savez très bien malheureusement...Si vous voulez vous recueillir... Allez dans la clairière où s'est déroulé le drame, près des pousses des aulnes, confia-t-elle la gorge nouée.
-Merci Lady Anna, conclut-il en lui donnant une forte poignée de main, j'ai pris soin d'Iduna...Comme il aurait aimé que je le fasse.
Elle tressaillit légèrement à l'appellation et lui fit un signe modeste.
-Attendez Niklas ! Reprit alors Madame Nordlys en sortant un carnet, j'ai quelque chose pour vous !
Elle déchira bientôt une page et la tendit au général avant de reprendre :
-Un petit souvenir impérissable de mon passage chez vous après la mort de ma Grosse Gaga et son idiot de mari...
-Marraine ! Tu parles de mon père tout de même ! S'offusqua immédiatement Mamie alors que son visage s'enflamma.
-Oui...Pardon...Je rectifie, quand j'étais venue vous voir après la mort de ma chère Helga Piceaerd et son mari Olaf ! Voilà... Ça te convient mieux ma Belle ?! Demanda-t-elle un peu moqueuse à notre aïeule.
Elle acquiesça alors que le général ne détachait pas son regard du dessin qu'il nous cachait à tous. Je ne l'avais jamais vu aussi gêné...Et heureux. Après quelques secondes, il finit par bafouiller :
-Eh bien...Merci Lady Ylva... Merci beaucoup...Je vais le conserver avec le plus de minutie possible...
-Oh je n'en doute pas...Et puis à votre âge vous pouvez encore vous permettre d'affuter votre crayon dessus ! S'écria-t-elle d'une voix amusée.
Niklas devint cette fois écarlate et grommela soudain pris d'un fou rire :
-Quel sacré brin de femmes !
Puis il replia le dessin et nous fit un léger signe de tête avant de reprendre avec plus de sérieux :
-Mesdames... Kristoff... A plus tard.
Il partit après cela alors que des milliers de questions se bousculaient dans ma tête.
-De qui parliez-vous Mamie ? Demandai-je intriguée.
Elle refusa de me le dire alors que ses yeux s'humidifièrent.
-Personne ma petite Piceaerd, murmura-elle une éternité après, venez. Je vais vous faire du bon ragoût de rennes...Il me semble que vous aviez faim.
Même si je brûlais d'envie d'en savoir plus, je sentis qu'il ne fallait pas trop l'embêter. Le déjeuner fut apaisant. Me retrouver dans ce cocon familial me rendit le sourire.
-Qu'allons-nous faire à présent pour Arendelle ? Demandai-je en soupirant après avoir reposé mon bol de lait, il va nous falloir des mois pour enlever l'eau et tout reconstruire. Tout en sachant qu'il nous faut d'abord trouver Papa, Maman et Hans.
-Il y a tant d'eau que ça, s'étonna Elsa en se mordant la lèvre.
-Les toits sont à peine visibles, lui rappelai-je.
-Nous pouvons garder les familles autant de temps qu'il vous suffira à tout réaménager, déclara soudain une voix.
La tablée sursauta et nous nous retournâmes vers l'entrée pour apercevoir Yélana qui nous regardait avec un sourire plein de sagesse.
-Les Northuldra sont connus pour leur hospitalité, ajouta-t-elle devant l'air surpris de ma grand-mère.
-Est-ce que les coupoles le disent ? Questionna Mamie.
A notre grand étonnement la cheffe Northuldra lui tira la langue comme toute réponse et grommela :
-Les écrits de Tatie Iduna, Marraine Helga et Maman plutôt.
Notre aïeule lui serra aussitôt la main en lui lançant à son tour un regard empli de nostalgie. Puis elle reprit :
-A la bonne heure ! Yélana Coudrier a enfin retrouvé la raison ! Nous allons donc vous héberger ET vous aider à reconstruire Arendelle ! Ce sera un renouveau définitif entre nos deux peuples !
-Oui mais pour l'eau, Mamie ? Insistai-je, comment comptes-tu enlever tout ce qu'il y a ?
-Ce n'est pas tant un problème pour nous...Nous sommes très habiles pour fabriquer des pompes d'irrigation et les géants de pierre vont les transporter ailleurs, expliqua-t-elle.
Il est vrai que les Géants de la terre demeuraient ceux qui n'avaient rien apporté à Arendelle après le drame pour l'instant.
-Très bien, dit Elsa, toujours crispée, pourvu que tout fonctionne.
-Ne t'inquiète pas ma Déesse, nous allons faire notre possible pour redonner vie au royaume, insista Kristoff en lui pressant sa main.
Ils se sourirent quelques instants sous les yeux attendris de Mamie et Andréas et je devins cramoisie. Contiens-toi Anna, contiens-toi, me répétai-je, ils n'en sont pas non plus au point de se plaquer sur la table de la cuisine devant toi.
-Quand commençons-nous dans ce cas ? Demandai-je, m'éloignant de mes pensées écœurantes.
-Dès maintenant pour ce qui est des pompes, répondit Mamie, plusieurs groupes sont déjà en train de s'en charger dans la Clairière des Rencontres... Il y a beaucoup d'espace là-bas !
-Alors qu'attendons-nous pour filer un coup de main ?! M'écriai-je en m'étant déjà relevée.
Puis je me tournais vers ma sœur et ajoutai :
-Elsa tu m'accompagnes ?! Ta glace peut nous être bénéfique pour soulever et transporter les charges lourdes !
Bien qu'elle approuva, elle regarda tout de même en direction de Kristoff pour chercher à avoir son approbation. Je remarquai à nouveau sa lèvre se crisper et je tiquai enfin. Elle me cachait quelque chose.
-Je vais peut-être y aller à ta place ?! Il me semble que tu avais une chose à aller voir à Ahtohallan avec ta grand-mère ! Renchérit tout de suite le montagnard.
Mon aïeule n'avait pas l'air d'être au courant visiblement, vu les gros yeux qu'elle écarquilla. De plus en plus confuse, Elsa se racla bientôt la gorge et bredouilla :
-Euh...Oui...Oui tout à fait ! Je dois continuer de m'exercer sur le contrôle de mes pouvoirs avec Mamie ! Là-bas au moins nous serons tranquilles !
Blessée dans mon amour propre par le fait qu'elle ne voulait pas se confier à moi, je n'insistai pourtant pas même si je savais que c'était faux. Après tout, j'allais enfin avoir ce que je désirais : Du temps avec mon futur mari, seule. Comme s'il avait entendu, Kristoff passa donc sa grande main sur mon dos et m'emmena sur les lieux. Je ne pouvais cacher ma joie de travailler avec lui, même si j'aurais préféré être avec ma sœur.
-Ah vous voilà enfin ! S'exclama Ryder en nous faisant une accolade, faut m'aider à soulever la poutre là-bas !
-Je peux aussi ?! M'exclamai-je en montrant mes biceps à peine gonflés.
Les frères Nattura m'observèrent quelques instant avant d'éclater de rire, puis mon beau débiteur de glace me tapota les joues et reprit :
-Il faut bien reconnaître que vous avez beaucoup d'humour Anna ! Mais allez plutôt avec Honeymaren les polir, je ne veux pas qu'il vous arrive du mal.
J'en fus ravie avant de comprendre qu'il ne voulait pas de problème avec Elsa. Je m'exécutai tout de même, prenant un manche et une lime pour adoucir le tronc. La jeune Northuldra me montra d'abord comment faire avant que je m'applique à faire passer la paroi de rêche à lisse. D'autres femmes s'occupaient d'enlever le bois intérieur à l'aide de bols et de manivelles tandis qu'un troisième groupe se chargeait d'assembler les troncs entre eux de sorte qu'il ne fasse qu'un long tube. Le résultat était impressionnant.
Le tout était chargé sur une immense charrette qui datait de la guerre entre les deux clans. Nous travaillâmes comme ça jusqu'à ce que le soleil décline. Souvent distraite à cause de Kristoff, je ne pus m'empêcher de rester en arrêt quand je le découvris torse nu en relevant la tête de mon ouvrage vers la fin de l'après-midi.
-Tout se passe bien pour vous mesdemoiselles ?! Demanda-t-il d'une voix lointaine.
Propulsée sur une autre planète, mon cœur battait à tout rompre. La chaleur envahit mon corps et pendant une fraction de seconde, j'eus mal dans le bas ventre tellement je le désirais...Oui...Moi aussi je souhaitais enlever mon corset et me coller nue contre lui...Mais déjà l'embrasser... Oui... Là...Maintenant...
-Anna...Anna...Youhou... Appela soudain Honeymaren, me faisant redescendre sur terre.
-Hein... Quoi ?! Lâchai-je sous le regard d'Ylva qui se mit à glousser violemment.
-Mémé Lys ce n'est pas drôle ! La gronda-t-elle, ne reste pas là tu vas attraper une insolation ! Quant à toi Anna, tu termines de polir, s'il te plaît ?
A ces paroles la doyenne Northuldra explosa à nouveau de rire tandis que mes joues redoublèrent de rougeurs. Elle finit par s'éclipser sous le regard ahurie de la belle jumelle brune qui se radoucit en se tournant à nouveau vers moi.
-Allez... Termine ce morceau-là pour ce soir et ensuite tu iras te rincer au bac d'eau là-bas ! Tu l'as bien mérité ! S'exclama-t-elle à mon égard.
Je ronchonnai intérieurement, donnai encore deux trois coups et laissai l'autre partie de groupe creuser le tronc.
-Ryder et Kristoff, déposez-le, là ! Indiqua-t-elle bientôt à ses frères.
Patients, ils attendirent que la partie de l'arbre qui était maintenu par des cordes descende tranquillement pour pouvoir le ranger avec les autres pendant que je me lavais enfin la figure dans l'eau fraîche. J'étais donc en train de me donner plusieurs giclés quand j'entendis Ryder hurler :
-KRISTOFF ATTENTION !
Alertée je relevai la tête. Mon beau débiteur de glace n'eut pas le temps de se dérober complètement. La partie de l'arbre mort s'abattit sur son torse le faisant s'affaler sur le sol.
-Oh mes aïeux ! Criai-je à mon tour.
Courant le rejoindre pour vérifier son état, je constatais avec horreur qu'il était évanoui. Instinctivement je mis ma main sous sa nuque puis la posai contre mes genoux avant de renchérir :
-Sa tête est en sang ! Il faut le soigner ! Vite !
Ryder et plusieurs hommes dégagèrent bientôt le tronc tandis que je décalai les cheveux de son visage. Puis je compressai fort, la plaie ouverte pour arrêter le sang. Je n'avais pas eu cette sensation de bienêtre depuis longtemps. Oh ! S'il n'y avait pas ces gens ! Je me serais penchée pour l'embrasser et tourner la situation un peu plus comme un drame romantique. C'était sans compter sur les secours qui finirent par arriver avec un brancard.
-Attention à ses côtes princesse Anna ! Dégagez-vous légèrement, m'intima alors Andréas tout en le transportant.
-Je veux venir avec vous, indiquai-je avec fermeté.
-Avec cet air déterminé tu ressembles plus que jamais à ta grand-mère jeune fille ! C'est d'accord ! Je ne peux rien te refuser de toute façon, reprit-il.
Je tins la main du montagnard durant tout le trajet si bien qu'il me fut difficile de la lâcher pour laisser le passage à l'entrée de la hutte des Nattura.
-Anna ?! S'écria Elsa qui blanchit d'un coup tout en se relevant rapidement, tu ne devrais pas être là !
Interloquée par sa présence, j'étais prête à l'interroger quand Andréas parla à ma place :
-Ne t'inquiète pas jolie cinquième esprit ! Il n'y a rien de grave ! Kristoff a juste eu un petit accident mais nous allons nous en occuper.
-QUOI ?! S'égosilla-t-elle.
Ses yeux noirs cherchèrent une coupable. J'étais la cible parfaite. Me passant devant alors que je lui lançais moi-même un regard dur, elle se précipita sur lui au grand damne de son père et le couvrit de baisers. Pour une fois je ne m'accablai pas trop devant sa réaction car autre chose venait d'attirer mon attention. Mes yeux s'assombrirent tandis que je dévisageai les corps qui se trouvaient dans l'autre moitié de la pièce.
Tout mon être s'écroula et je serrai les poings de colère. Comment avait-elle pu me faire ça ?! Comment avait-elle pu me faire croire qu'ils avaient disparu ?! Mon souffle se coupa et je me tournai vers elle en suffoquant. Je savais qu'elle m'avait menti mais je ne m'attendais pas à ce que l'outrance soit à ce point.
-Depuis quand sont-ils là ? Demandai-je d'une voix voilée par l'émotion.
En bonne tête de mule, ma sœur ne répondit pas, préférant se concentrer sur son amant en lui gelant la nuque et les côtes pour atténuer la douleur. Indifférente à sa réaction, je m'approchai alors des trois corps. Père et Mère se tenaient la main tandis qu'Hans était seul. Tous avaient les yeux fermés.
-Depuis quand sont-ils là ? Répétai-je une deuxième fois en me tournant vers Elsa
Ma chère reine des neiges releva la tête tout en restant muette. Cela eût don de me faire sortir de mes gonds et je m'énervai pour de bon :
-Oh ! Je te parle ! C'est pas possible d'être aussi égoïste ! Depuis quand sont-ils là ?
Laïka, apparut bientôt, le visage furieux et réclama un chut alors que Mamie finit par répondre à la place de ma sœur :
-Ne crie pas comme ça Anna, ils ne sont pas morts, ne t'inquiète pas. Ils sont endormis, nous les avons trouvés comme ça à l'orée de la Forêt Enchantée avant hier et ni Elsa ni moi n'avons réussi à les réveiller pour l'instant.
Tandis que cette traitresse ne bougeait toujours pas, je m'accroupis à côté de mes parents et leur baisait le front en chuchotant :
-Pardon de vous en avoir voulu... Je suis là maintenant...Vous allez vous en sortir.
Puis je m'assis au côté d'Hans et fis le même geste. L'homme ignoble de mon rêve n'était pas là, en cet instant. Il n'y avait qu'un garçon seul, un garçon perdu qui serait encore en très bon état auprès de ses proches, s'il n'était pas devenu mon frère.
-Que faire Mamie ? Questionnai-je en refoulant mes larmes.
La fixant avec intensité, je la laissai dire calmement :
-Je vais d'abord m'occuper de Kristoff si tu le veux bien ma petite Piceaerd... Après nous exercerons ton pouvoir puisque visiblement si j'en crois tes dires, tu es à l'aise avec l'aura chamanique.
-Tu peux le soigner Anna ? Demanda Andréas, anxieux.
-Aurais-tu oublier qui m'a tout appris ? Renchérit-elle en lui faisant un petit sourire, je vais surtout le réveiller, pour le reste, il faudra voir avec Laïka. Elsa éloigne-toi s'il te plaît. J'ai besoin de place.
Cherchant du réconfort, ma sœur vint se coller contre moi. Je la repoussai pour la toute première fois de ma vie. Là. Tout de suite. Je lui en voulais de m'avoir fait croire qu'elle ne savait pas où se trouvait notre famille. L'assassinant du regard, je ne cherchai même pas à accepter sa défense.
-Tu as été tellement secouée, essaya-t-elle, je ne voulais pas que tu t'en fasses encore plus.
Faisant celle qui ne l'écoutais pas, je me contentais d'admirer Mamie en train d'ausculter mon futur mari. Sa bouche atteignit bientôt l'oreille du montagnard avant qu'elle ne prononce des incantations. Puis elle se releva et lui passa de l'huile où gisait des épines de conifères sous forme de circuit sur son corps tout en continuant de prononcer des prières Northuldra. Sans qu'on s'en rende vraiment compte la lumière s'assombrit et l'air se fit de plus en plus frais. Pourtant il n'y avait aucune trace de Courant d'Air. Mamie accéléra le rythme de ses doigts sur la peau légèrement doré de mon beau Northuldra. La nuit était bien là à présent. Il nous était impossible d'allumer une bougie.
-Est-ce prudent ce qu'elle fait ? Murmurèrent la voix d'Elsa et la mienne en même temps à Andréas.
-Oh oui ! N'ayez crainte, c'est comme cela qu'elle l'a soignée la première fois, nous confie-t-il, c'est la méthode qu'utilisaient Maman Helga et Marraine Iduna aussi.
Les minutes semblèrent durer des heures, et pourtant, chacun de nous retint son souffle...Jusqu'à ce que le miracle se produise. Enfin ! Kristoff finit par rouvrir les yeux. Il toussa bientôt avant de reprendre sa respiration.
-Que s'est-il passé ? Murmura-t-il un peu groggy.
-Ne te relève pas mon grand Nattura ! Tu as des côtes cassées et un léger traumatisme à la nuque, lui précisa-t-elle, Elsa et Laïka vont se charger de toi.
Mon aïeule donna le signal à ma sœur qui ne fit pas prier sous mon regard de colère. Elle me tourna ensuite les épaules pour que nous puissions nous occuper du reste de mes proches.
-Je te montre les gestes et tu vas les effectuer en même temps, d'accord ma petite Piceaerd ?! Me questionna-t-elle.
Je hochai la tête, tentant de résister à l'envie de regarder derrière moi.
-Déjà tu commences par induire tes mains de l'huile faite à base de plantes naturelles.
Soucieuse, je m'appliquai et me piquai bientôt à une des épines.
-Aïe...Pourquoi les sapins ne sont-ils pas broyés aussi ?! Demandai-je.
Tiquant légèrement à ma remarque, ma grand-mère rectifia tout de suite :
-Pas les sapins ma petite Piceaerd ! Les épicéas ! C'est l'arbre de notre famille...C'est aux Terres Gelées que ton grand-père et sa mère Iduna Sappos utilisaient les épines de sapin...Mais qu'importe, tends les bras et tourne-les à présent.
Je m'exécutai rapidement. Au début il ne se passa rien. Puis je finis par sentir une légère chaleur au bout de mes doigts. Je le dis sans attendre à Mamie qui déclara :
-Parfait, maintenant tu vas te mettre à genoux et passai ta main sur leurs fronts, leurs cœurs et leurs ventres, compris ?
-Oui.
Au début je ne savais pas trop comment m'y prendre. Patiente, ma grand-mère se plaça alors derrière moi et colla ses mains aux miennes. Elle me montra comment faire sur le corps de Maman et je fis de même sur ceux de Père et Hans.
-Oh Mamie regarde ! Ça marche ! M'exclamai-je plusieurs minutes plus tard.
Prise de tremblements à cause de l'émotion qui m'envahissait, je n'en revenais pas d'avoir réussi. Bien que très pâles, les membres de ma famille finirent par écarquiller les yeux et s'écrièrent d'une même voix :
-Anna !
Ne réfléchissant pas plus, je les enlaçai fortement avant de reprendre surexcitée :
-Elsa viens voir ! Je...J'ai réveillé nos parents !
Ma sœur lâcha immédiatement Kristoff pour venir se réjouir avec nous. Puis ce fut au tour d'Hans de se réveiller et écarquiller des yeux brumeux. Ses yeux si verts qui s'attardèrent sur moi avant qu'il ne demande :
-Anna... Que s'est-il passé ? Tu vas bien ? Demanda-t-il.
-Oui ! M'exclamai-je avant de me fondre aussi dans ses bras.
Que je le veuille ou non, j'avais craint pour lui aussi. Mon nouveau frère faisait également partie de cette famille et je me surpris à penser que je ne voulais pas qu'il s'en aille.
Je voulus figer l'image à jamais : Pendant un instant nous étions enfin une famille qui paraissait normale. Une famille solidaire.
A présent tous ensemble, nous nous donnâmes la main, prêts à restaurer Arendelle.
Anna, Maman et Mamie venaient de finir de m'affubler de ma robe de mariée. Me regardant dans la glace, je l'agrémentais de flocons et autres fioritures pour combler un peu plus ma beauté.
-Tu es prête ma Floconnette ? Demanda aussitôt ma mère, Kristoff t'attend !
Mon cœur battait à tout rompre mais j réussis à hocher la tête. Papa me tendit alors son bras et nous arpentâmes le couloir avant de nous retrouver subitement dans la chapelle. Mon amant était là, revêtu d'un costume noir pour l'occasion. Il me regarda avec un grand sourire et souffla un « Whoua » qui me fit rougir jusqu'aux oreilles.
-Vous pouvez vous embrasser ! Clama le prêtre quelques minutes plus tard.
La pression de ses lèvres...La douceur de sa langue...J'étais surprise de la ressentir avec autant de fougue. Mais je ne pus l'apprécier trop longtemps qu'une intense vague se dirigea tout droit vers nous. Paniquée, mon nouveau mari me força à me cacher derrière l'autel et je fermais les yeux avant de recevoir un choc similaire aux coups de sabots du Nokk...
-Elsa...Elsa ma Déesse...Calme-toi...Tu as fait un cauchemar...Chuchota soudain la voix douce de mon amant.
Je me retrouvai alors dans ma chambre au milieu de la hutte de mon aïeule sous l'incompréhension totale et jetai un coup d'œil par la fenêtre. Il faisait encore nuit.
-Qu'est-ce que tu fais là ?! Murmurai-je très doucement.
-Je ne pouvais pas rester sans savoir comment tu allais à la suite de tout ce qui s'est passé aujourd'hui, répondit-il en m'embrassant le visage encore et encore.
Troublée par sa présence, je réussis à dire :
-On aura le temps d'en discuter tout à l'heure...Imagine si Mamie te voyait ici...A cette heure-ci...Avec moi...
-Du moment que ce n'est pas Ylva, pouffa-t-il en m'accolant à lui.
Je souris violemment, incapable de ne pas perdre pieds, serrée contre son torse. Sentir sa dureté masculine finit de m'achever et je me surpris à avoir envie de recommencer une nouvelle séance érotique après la catastrophe qui était arrivée à la suite de la première.
-Non...Nous ne devons pas, laissai-je échapper en me redressant un peu pour ne pas tenter le diable.
Rougissant avec force face à l'air peiné de mon amant, je me repris immédiatement :
-Enfin...Euh...Ce n'est pas comme cela que je voulais le dire...Je...C'était génial...Absolument génial...Et je ne regrette rien du tout...
-...Mais tu voudrais un peu de temps...Ne t'en fais pas...Je comprends ma Déesse, renchérit-il, tu sais...Rien qu'être là avec toi, me comble déjà énormément de joie.
-Moi aussi...C'est merveilleux...Enfin je veux dire...Tu es merveilleux Kristoff Bjorgman Nattura, soufflai-je.
Apprivoisée par ses paroles rassurantes, je me penchai à nouveau vers lui pour lui délivrer un langoureux baiser. Je m'étonnais qu'avec tout le raffut que nous faisions, Mamie n'était pas encore montée à l'étage pour nous surprendre tous les deux.
-Une chose est certaine...La prochaine fois que nos corps se rencontreront, je ferai très attention à toi, dit-il en m'observant tout heureux.
-Mais c'était déjà le cas, murmurai-je totalement bercée par sa voix.
Dépité, il secoua alors la tête et renchérit :
-Non Elsa...J'ai triché...Abusé de ta naïveté...Je...Ce trop-plein d'amour qui a débordé quand je t'ai aimé au bout de l'extase...Tu...
Oh ?! C'était donc cela qui l'effrayait ?! Je me mordis aussitôt la lèvre pour ne pas éclater de rire et cela le détendit.
-Kristoff...Je ne suis pas si naïve que ça...Enfin...Ce n'est pas Maman qui m'en aura informé mais bien les lectures de la Duchesse de Funningur dont je suis friande...Enfin tout ça pour te dire que ça ne me gêne pas...Avoir un enfant de toi...Ce serait le plus beau des cadeaux pour moi, susurrai-je.
Il devint écarlate sous l'effet de l'étonnement ce qui me fit encore plus craquer. Non ce n'est pas bien Elsa...Toute la famille est entre la vie et la mort et toi tu penses à faire l'amour...Non ! Et Anna ! Ta petite sœur qui a dû tout supporter ! Me grondai-je. D'un autre côté, n'était-ce pas la meilleure activité pour que mon stress redescende ?!
J'inspectai rapidement le lit étroit où nous nous trouvions puis mon visage s'éclaircit alors que je commençais gentiment à dénuder mes épaules. Mon beau montagnard me fit les gros yeux dans un premier temps...Avant de finir par céder.
Nous nous aimâmes le reste de la nuit dans une symbiose parfaite...Même s'il fallait atténuer les bruits...Même si nous avions peur de nous faire prendre à tout instant, je n'aurais raté ces retrouvailles pour rien au monde. Oh non...Rien au monde n'était plus rassurant que le corps de mon amant se perdant dans le mien jusqu'à ce que je m'évapore en un millier de flocons de bien-être.
Ce fut sur cette douce pensée que nous finîmes par nous endormir au petit matin si bien que mes yeux eurent du mal à s'ouvrir quelques heures plus tard quand on frappa à la porte.
-Ma Grande Piceaerd ! Ouvre ! Je veux prouver à ma vieille folle de Marraine que tu es une jeune fille sage ! S'égosilla Mamie énervée.
Hein...Quoi...Vieille folle de Marraine...Jeune fille sage...Pensai-je mollement alors que ma tête bourdonnait.
-Mais puisque je te dis que le petit Nattura s'est faufilé chez toi en pleine nuit et qu'ils consomment leur amour depuis ! La preuve en images si tu veux ma Belle ! Renchérit-elle.
-Non...Ça ira merci ! Grommela-t-elle, bon Elsa ! J'ouvre ! Tant pis pour toi !
Kristoff et moi émergeâmes à peine qu'elle s'exécuta. Interloquée mais pas surprise, elle resta ébahie en me voyant peu couverte par les draps et recroquevillée contre mon amant.
-Alors j'ai gagné ou pas ma Belle ?! Cria Ylva restée dans l'escalier.
-Oui...Railla aussitôt ma grand-mère d'une voix douce.
Avant d'à nouveau se tourner vers moi et ajoutai :
-Bien...Ma Grande-Piceaerd, je suis plus ravie que tu sois épanouie dans ta vie sexuelle, c'est une très bonne chose...
-Elle a de qui tirer avec les grands-parents et les arrière-grands-parents qu'elle a ! Coupa encore Madame Nordlys, amusée.
Le visage à présent très échauffée, je me recroquevillai de plus en plus contre mon amant pour ne pas dévoiler mes seins et attendis que mon aïeule finisse sa phrase :
-Merci Marraine ! Je crois que tu peux nous attendre en bas ! Bon où en était-je...Ah oui ! Bref je suis très heureuse pour toi que tu découvres cet aspect-là de ta jeunesse ma petite fille mais faut te lever car tu as un royaume sous l'eau ! Allez ! Hop ! Nous avons du travail !
Ne nous laissant pas le choix, elle ressortit bientôt de la chambre marquée par une immense gêne tandis que nous sautâmes dans nos vêtements pour nous dépêcher de partir à la rencontre d'Anna et les autres Arendelliens...
****
J'avais tellement prié pour que le réveil soit au chaud dans ma chambre. Mais il fallait me rendre à l'évidence. Les 423 tombes creusées la veille étaient encore là, ce matin. Les habitants cherchèrent à se recueillir une dernière fois et je ne m'y opposais pas, préférant briffer le général Olson et le capitaine Halrcisen sur notre entrée chez les Northuldra :
-Je vous préviens, vous n'avez pas intérêt à lancer une attaque contre eux ! Je vous ai entendu et je sais ce que vous vous vous apprêtiez à faire avec mon Père !
-Et croyez-moi ma fonction me l'oblige mais j'en ai honte, murmura Niklas, attristé.
-Oh pour sûr ! On sait pourquoi Général ! Renchérit Lars de sa voix mielleuse.
Il lui lança aussitôt un regard noir alors que le capitaine ajouta :
-Ne vous inquiétez pas princesse Anna...Je veillerai personnellement à ce qu'aucun habitant ne fasse de mal aux gens de la Forêt Enchantée.
Son ton flatteur m'horripila alors et je déclarai à mon tour d'une voix sèche :
-Si je me souviens bien Halricsen vous non plus vous ne les portez pas dans votre cœur ! Encore moins que le général Olson ! Niklas se chargera également de vous surveiller !
Lars pâlit aussitôt alors qu'une certaine satisfaction se lut sur le visage de l'autre militaire qui renchérit :
-Je n'y manquerai pas Majesté...Et concernant les affaires du passé avec le peuple du soleil... Vous ne savez malheureusement pas tout de cette histoire jeune fille, chacune des communauté avait sa part...
Je lui pressai immédiatement la main d'un air entendu et conclus :
-Peu importe ! Ce n'est pas le plus important pour l'instant...Je compte sur vous pour vous racheter maintenant !
-Bien Altesse ! Je ferai selon vos ordres ! Répliqua le général qui me lança pour la première fois un regard adouci.
Puis lui, Halrcisen, Kay et Gerda en profitèrent enfin pour réunir tout le monde. Nous nous mîmes ensuite en marche. Grâce au bon sens de l'orientation des militaires, nous ne nous perdîmes pas et eûmes un rythme correct. Je veillais sur mon peuple en m'attardant à plusieurs points de la longue ligne que notre chaine humaine avait créée. J'essayais de rassurer les plus angoissés et ce n'était pas toujours ceux auxquels je m'attendais. Ainsi, j'eus le droit à Kay qui finit par me chuchoter :
- Princesse Anna...Je sais que vous voulez bien faire...Et je n'ai pas à vous contredire...Mais avec tout ce que le peuple d'Arendelle a raconté au sujet de la famille de la reine Iduna...Je...Ne craignez-vous pas qu'il y ait tout de même des représailles ? Je...Je ne vous accuse pas d'être naïve...Je ne me permettrais pas...Mais il a beau s'être passé une trentaine d'années...Beaucoup des Arendellien ont une crainte des Northuldra parce qu'ils ont été privés de leurs familles.
Essayant de ne pas prendre le discours du majordome trop à cœur, je renchéris à mon tour :
-Vous savez Kay...Il n'y a pas qu'Arendelle qui a souffert ce jour-là... Et je pense que les Northuldra y ont plus perdu que vous puisqu'ils ont été coupés du reste du monde, eux. J'ai foi en ma grand-mère, elle saura raisonner la doyenne Yélana qui pourrait être la plus méfiante à votre égard. Elle dissuadera les autres si jamais ils veulent tenter quelque chose, et puis...En dernier recours... Dois-je vous rappeler que la princesse Elsa y est depuis trois semaines et ils ne l'ont pas assassiné !
-Oui...Euh...Tout à fait...Veuillez m'excuser pour mes craintes Madame, bredouilla-t-il à nouveau confus.
Bien que non conforme à mon rang, je lui tapotais violemment le dos en signe de compassion. Puis je me concentrai à nouveau sur les nôtres. Je savais qu'il nous fallait presser le pas si nous ne voulions pas passer la semaine avant d'arriver chez le peuple du soleil. Hélas nous n'avancions pas tous au même rythme à cause de l'hétérogénéité des âges. Malgré le deuil nous formions une très belle hypotypose : Une marche solidaire où il n'y avait plus plusieurs familles déchirées par le deuil mais bien une seule et même famille unie. Ainsi les adultes se relayaient pour prendre les enfants dans les bras quand les plus petits n'arrivaient plus à marcher. De même quand les personnes âgées n'arrivaient plus à soutenir leurs poids sur leurs cannes, des hommes leur tendaient leurs épaules pour qu'ils continuent d'avancer.
Cela me réchauffa le cœur quelques instants avant qu'il ne se glace à nouveau d'horreur. Arendelle... Notre royaume... Sous les flots... Je serrai les dents pour ne pas pleurer. Mamie trouverait sans doute une solution. Et comme elle était la seule famille qui me restait, je m'occuperai d'elle pour toujours en appliquant le chamanisme...
-Majesté ! S'exclama soudain Olson me coupant de mes pensées, Majesté ! Des gens sont en approche !
Alertés, nous forçâmes tout le monde à s'arrêter. Il était trop tard pour nous cacher mais nous gardions des visages graves, prêts à agir en cas d'attaques.
Tels des boucliers, les gardes d'Arendelle se postèrent devant le cortège, l'épée à la main pour pourfendre d'éventuels ennemis. Ils n'en eurent pas le besoin.
Des silhouettes floues se matérialisèrent au loin et nous passâmes bientôt à toute une flopée de gens bien distinctes... Mon cœur manqua un battement de joie : Les Northuldra venaient à notre rencontre avec des rennes !
-Ils sont là ! Crièrent-ils quelques minutes plus tard.
Oubliant les tensions du passé qui unissait nos deux peuples, nous nous applaudîmes de soulagement. Nous perdîmes tout de même des couleurs quand nous aperçûmes qu'ils étaient aussi venus avec... Les géants de pierre !
-Ne paniquez pas, ordonnai-je aux Arendelliens qui commençaient à reculer, ils sont gentils, ils sont de notre côté.
Non rassurée, ma troupe s'exécuta quand même. Je cherchai aussitôt le chef de l'autre parti mais fus surprise de ne pas voir Yélana, Ylva ou Mamie... Non à la place j'eus le droit à la plus belle vision du monde...
-ELSA ! KRISTOFF ! Hurlai-je en me précipitant vers eux.
Je ne savais pas comment j'avais encore assez d'énergie pour courir aussi vite, mais je me ruais avec beaucoup de vigueur jusqu'à eux deux. Des larmes de soulagement venaient étrangler ma respiration. Ma sœur, ma précieuse sœur était vivante. Nous nous tombâmes dans les bras l'une de l'autre sous le regard attentionné de Kristoff. Je ne l'oubliai toutefois pas et sautai bientôt sur lui tout en lui plaquant un immense baiser sur la joue.
-Je suis si contente que vous alliez bien ! M'écriai-je, faisant de grands gestes qui accentuaient mes dires.
Ma chère reine des neiges et le montagnard hochèrent la tête en échangeant un regard gêné.
-Oh oui...Pour aller bien...Nous ça va...On ne peut malheureusement pas en dire autant du royaume...Maugréa mon futur amant d'une voix grave.
-Nous allons, nous occuper de tout le monde d'abord et nous t'expliquerons ce soir pourquoi le barrage a lâché. Enfin surtout moi, ajouta aussitôt ma soeur tout en se raclant la gorge.
Surprise par leur paroles, je tombais immédiatement des nues. Le poids qui m'avait soulevé la poitrine depuis hier disparut avec force.
-Vous allez me révéler pourquoi c'est tombé ?! Mais je croyais être la responsable ! Répétai-je, hors de moi.
-Enfin Anna... Je sais que tu as l'art de te mettre dans le pétrin mais cette fois-ci, je ne verrais pas pourquoi, s'étonna Elsa.
Confuse de mes sous-entendus douteux, je ne lui parlais pas du grimoire, ni de la pièce secrète. En revanche, j'avais hâte d'en connaître la raison à présent.
-Y a-t-il eu beaucoup de dégâts ? Demanda-t-elle à nouveau en tripotant ses doigts.
Mon beau montagnard se posta derrière elle pour la détendre, attendant lui aussi la réponse.
-La moitié des habitants d'Arendelle pour tout ce qui est des pertes humaines, énonçai-je tristement, le château n'existe plus et les trois quarts des maisons et des boutiques sont englouties.
Je m'attendais à voir arriver un déferlement de ses pouvoirs. Mais contre toute attente, il n'y eut aucun vent glacial, aucun gel, aucun tourbillon de neige. Ma sœur avait réussi à se contrôler.
-Bah dis-donc ! Y a du progrès ! M'exclamai-je sincèrement heureuse pour elle.
-C'est depuis que je suis ici, m'avoua-t-elle, je m'y sens comme chez moi...Je suis très bien entourée !
-Ça je veux bien le croire, susurrai-je, un peu jalouse.
Je lui serrai fort la main à la place pour paraître très contente pour elle. Malheureusement nous ne pouvions perdre plus de temps en scène larmoyante. Puis la question qui me brûlait les lèvres depuis que la vague nous avait percuté hier me revint en mémoire et j'insistai alors :
-Tu ne sais pas où sont Papa, Maman et Hans, à tout hasard ?
-Ils ne sont pas parmi vous ? Demanda-elle tout aussi rapidement.
Sa bouche se crispa mais je n'y prêtai pas attention sur l'instant. Cherchant à ne pas paniquer, je refusais de croire que le destin de mes parents s'était réalisé ! Et si finalement ils étaient quand même morts par l'eau ?! Non ! Je refusais d'y croire ! D'autant que ça ne collait pas avec Hans qui était parmi nous normalement dans le futur. Je n'eus pas le temps de plus m'interroger car les gens commencèrent à se dandiner pour montrer leur impatience.
-Et si les amenions au camp ? Proposa soudain Kristoff en pointant son doigt vers leurs mines déconfites.
-Oui, tu as raison, répondit ma sœur.
Je cachai mon trouble, essayant de ne pas m'attarder sur le tutoiement qui s'était installé entre eux deux. Le complot du gâteau me revint en mémoire et j'eus honte. Honte d'avoir voulu leur faire du mal pour mon propre intérêt.
-Euh...Anna ! M'interpella bientôt mon beau montagnard.
Je rougis immédiatement et rétorquai le cœur battant :
-Oui ?
-Vous pourriez-vous rendre utile et nous aider à charger votre peuple, répliqua-t-il.
-Euh...Bien sûr ! Bredouillai-je, confuse.
Les plus faibles allèrent dans les mains des géants qui effectuèrent plusieurs allers-retours quand les moins fragiles grimpèrent sur les rennes. Elsa s'adressa alors à mon futur mari pour les derniers recommandations :
-Anna et moi allons rester au campement pour réceptionner les gens et toi tu vérifies qu'ils sont tous bien transportés au départ, d'accord ?!
-Aucun problème ma Déesse, répondit-il avec un grand sourire.
Faisant fi de l'appellation qu'il venait de lui attribuer, je les vis avec dégoût s'embrasser rapidement. Puis nous fûmes prises dans les grosses paumes rocailleuses des esprits de la Terre et le trajet qui ne dura que quelques minutes fut silencieux. Je trouvais un réel apaisement qu'une fois arrivée dans la Forêt Enchantée car nous étions enfin presque tous ensemble. Je fus heureuse d'apercevoir ma grand-mère qui nous attendait dans une grande hutte près des rives où dormaient les géants de pierre. Sereine, elle nous regarda avec un sourire malicieux.
-Je suis soulagée que tu ailles bien ma petite Piceaerd ! Déclara-t-elle en venant m'enlacer. Notre plan a fonctionné.
-Oui...Oui Mamie...Juste où sont les personnes d'Arendelle ? Demandai-je, ignorant sa remarque, j'ai promis de veiller sur elles !
-Ylva et Yélana s'occupent de les répartir dans chaque famille des Northuldra pour qu'ils puissent les accueillir. Ils sont partis manger et se reposer. Pour l'instant je pense que c'est la seule chose dont ils ont besoin, expliqua-t-elle.
J'acquiesçai, d'accord avec elle tandis qu'elle me répéta à nouveau :
-Alors tu as eu l'aide des esprits ?
Sa voix me sembla soudain très lointaine comme si la pression que j'avais gardé pour moi jusqu'à maintenant était enfin en train de redescendre. Oubliant ce qu'elle était en train de me dire, je m'affalai dans ses bras protecteurs et déversai enfin mes larmes à travers ma colère et mes craintes :
-Tu vois Mamie ! C'est ma faute tout ça, malgré ce que dit Elsa ! J'ai... J'ai surpris Papa en train de dire qu'il voulait attaquer votre...Votre peu...Peuple, et j'av...j'avais découvert une pièce secrète qui appartenait à Mam...Maman et où y avait des livres sur...La magie... Al...Alors j'ai voulu trouv...Trouver une incantation qui nous ferait revenir en arrière pour que vous ne soyez pas embêtés... Et... Et la vague est arrivée et a tu...Tué 423 personnes... C'était affreux Mamie, affreux tous ses corps... Ses gens qui souffraient.
Je n'arrivai plus à respirer tellement je m'emballai dans mes explications.
-Chut, calme-toi...C'est fini... Murmura-t-elle d'une voix maternelle tout en me frottant le dos. Nous t'assurons avec Elsa que tu n'y es pour rien dans toute cette histoire ma petite Piceaerd, et puis tu sais...Même si ton aura est puissante, il faut tout de même des années d'expérimentation pour que l'incantation opère. Il est rare que le chamanisme soit inné même chez les jeunes filles les plus douées !
-Pourtant Mamie...Je...J'ai réussi à ramener le premier roi d'Arendelle...Aren le grand ! C'est lui-même qui m'a aidé à enterrer les corps ! Rétorquai-je ayant apprécié pendant quelques instants d'avoir réussi cet exploit.
Ma Grand-Mère fut une nouvelle fois surprise. Suspicieuse, elle m'éloigna un peu d'elle, me retourna les mains et m'inspecta les paumes comme la dernière fois avant de reprendre, songeuse :
-Hum...C'est intéressant certes...Oui...Tu as un fluide qui défie toute concurrence...Néanmoins il est possible que ce brave Aren qui venait du monde des morts eût été envoyé par quelqu'un d'autre pour venir à ta rescousse...Il ne faut surtout pas sous-estimer ces parties de l'Yggdrasil...
-Tu penses à qui Mamie ? Papy Elysia ? Demandai-je alors.
Son visage devint écarlate à la mention de mon grand-père et elle bredouilla très vite :
-Mon Elysia ? Hum...Il n'était pas assez doué pour le chamanisme... Mais qui sait ?! Peut-être bien que c'est lui oui ! En tous les cas, tes chakras sont à point pour que nous puissions commencer les leçons à tout instant !
J'en trépignais déjà d'impatience. Elsa qui avait entendu la dernière phrase en revenant dans la hutte, demanda à son tour :
-Tu veux dire qu'Anna peut faire de la magie comme moi, Mamie ?
-Non toi ma grande Piceaerd tu as un pouvoir, alors que ce qu'a ta sœur est une immense énergie plus profonde, plus suggérée...Que tu détiens aussi mais qui est endormie puisque tu ne la travaille pas, répondit-elle en me regardant avec fierté.
-Fascinant, murmurai-je, retrouvant enfin le sourire.
Je serrai fortement la main de ma sœur tout en ne pouvant m'empêcher de penser à la phrase de mon rêve où elle avait indiqué que nous étions une seule et même passerelle. J'étais fière de nous deux. L'esprit plus apaisé, je m'adressai à nouveau à ma grand-mère et repris :
-Pardon de t'avoir coupé à deux reprises tout à l'heure Mamie, tu voulais me dire quelque chose par rapport aux esprits ?
Son regard changea soudain et elle dit bientôt d'une voix malicieuse :
-Eh bien, il me semble que tu as eu pas mal d'aide outre le fantôme d'Aren, non ?
Replongeant avec horreur dans les méandres de ma mémoire pour me rappeler les évènements de la veille, j'énumérai alors :
-En effet, Courant d'Air m'a guidé jusqu'au tumulus de notre ancêtre, Bruni a brûlé le sol pour que nous puissions dormir et le Nokk m'a aidé à transporter les corps jusqu'à la terre ferme...
Je me tournai tout de suite vers ma chère reine des neiges en ajoutant :
-Serait-ce ton œuvre Elsa ?
-Tu es incroyable ! On ne peut rien te cacher ! S'exclama-t-elle comme si je lui avais gâché son effet de surprise. Oui en effet c'est moi. Je voulais que tu sois la première à voir comment je les maîtrise. En fait, tu avais raison depuis le début. Ce pouvoir que je pensais être une malédiction est un don. Je ne m'en serais jamais aperçue sans l'aide de Mamie, toi ou Kristoff. Nous sommes allées ensemble là où la berceuse de Maman nous disait d'aller.
-Quoi ?! Ça y est ?! Tu t'es rendue à Ahtohallan ? M'écriai-je toute heureuse.
J'étais prête à l'enlacer encore par cette nouvelle car tout allait dans le bon sens. Modeste, elle gloussa et rétorqua :
-Bon, la première fois ça n'a pas été facile puisqu'il a fallu traverser à dos de Nokk et celui-ci n'était pas très compatissant au départ. C'est Mamie qui m'a aidée à l'apprivoiser. Mais une fois là-bas, j'ai dû ouvrir les passages et j'ai découvert que j'étais le cinquième esprit. C'est grâce à mon pouvoir que je suis connectée à eux...C'est ce que j'aurais dû te raconter à notre point de rendez-vous si...
-...S'il n'y avait pas eu cette vague, soupirai-je, même pas étonnée que notre aïeule sache que nous nous retrouvions en cachette.
-Exactement, chuchota-t-elle d'une voix pesante.
Souriant tristement à mon tour, je lui pris la main et la serrai fort en renchérissant :
-Quand nous aurons retrouvé Papa et Maman, il faudra que tu leurs expliques tout cela... Ils voulaient absolument se rendre à Ahtohallan eux aussi pour connaître la vérité sur tes pouvoirs.
C'est ça notamment qui les aurait menés à leur perte, ajoutai-je seulement pour moi-même.
-Je suis toujours surprise de voir à quel point notre Ange de l'Air a tiré un trait sur son passif...Car si elle s'était rappelée les origines d'Elysia, elle aurait fait le rapprochement avec son pouvoir... Soupira bientôt mon aïeule.
Mais je n'y prêtais pas attention, trop concentrée sur Elsa qui avait grimacé dès l'instant où j'avais mentionné notre famille.
Optimiste, j hésitai à lui promettre que nous allions les retrouver avant de préférer me taire sur ce sujet. Je me rendis soudain compte que je n'avais pas entendu la voix qui m'avait hanté toute la journée de la veille et je relançai alors Elsa :
-Et quand tu as été à Ahtohallan, est-ce que tu as été guidée par un chant mystérieux ?!
-Non pourquoi ? S'amusa ma sœur en retrouvant un large sourire, mais si je ne me trompe pas tu en as entendu, un, toi dernièrement.
Je me glaçai d'effroi. Comment était-elle au courant ?! De plus en plus surprise, je fus presque vexée quand ma sœur et Mamie éclatèrent de rire en même temps.
-Princesse Anna d'Arendelle vous avez devant vous les voix qui vous ont tenu compagnie pour vous mener vers les Northuldra, dirent-elles en faisant une révérence. Enfin c'était surtout Mamie ! Ajouta ma chère reine des neiges.
-Mamie? C'était vraiment toi ?! Mais...Tu es vivante pourtant ? M'exclamai-je maladroitement.
Elsa fut choquée par mes paroles, alors que ma Grand-Mère répliqua plus apaisée :
-Nul besoin d'être morte pour produire ce genre de son ma petite Piceaerd. C'est une incantation d'appel à l'aide comme une autre. Tout le monde peut la susurrer même ceux qui chantent faux ! Elle sert à appeler les esprits. Quand elle était petite, votre mère adorait me casser les oreilles avec pendant que je m'obstinais à lui apprendre les cours de chamanisme.
Ma sœur et moi rîmes en même temps en imaginant la scène. Et ce fut ainsi, que Kristoff et Olson nous virent quand ils descendirent des géants de pierre.
-Mission accomplie ma Dée...Enfin... Princesse Elsa ! S'écria le montagnard, il n'y a plus personne là-bas.
Ma sœur se détendit en l'apercevant et m'oublia complètement pour se diriger vers lui, prête à lui donner un autre baiser. Retrouvant mes réflexes de rivale, je m'intercalai entre les deux en m'exclamant :
-Hum ! Je commence à avoir faim moi, pas vous ? Nous devrions aller nous restaurer comme le font nos deux peuples unis en ce moment !
Essayant d'attirer l'attention, je clignai le plus fortement des yeux vers mon futur mari qui me regarda comme si j'étais folle tandis qu'Ylva qui était également sur le seuil de la hutte, renchérit amusée :
-C'est qu'il commence à faire une chaleur par ici !
Je virai au rouge brique tout en lui lançant des éclairs. Cette mégère était capable de tout faire capoter si elle ne tenait pas sa langue ! Aussi je fus soulagée, lorsqu'elle s'intéressa soudain au général en clamant :
-Oh ! Mais Niklas ! Vous ici ! Quelle surprise ! C'est qu'on ne s'y attendait pas !
Un peu étonnée que les deux se connaissent, je le fus encore plus quand il reprit d'un ton adoucit :
-Lady Ylva...Vous et votre franc parlé n'avez pas changé...
-Jamais ! S'écria-t-elle.
Puis il se focalisa ensuite sur Mamie qui le confrontait toujours comme si le temps s'était figé.
-Niklas... je suis ravie de vous voir de retour parmi nous, murmura-t-elle après une éternité.
L'officier hocha vivement la tête et demanda avec espoir :
-Lady Anna...Est-il ?
-Non et vous le savez très bien malheureusement...Si vous voulez vous recueillir... Allez dans la clairière où s'est déroulé le drame, près des pousses des aulnes, confia-t-elle la gorge nouée.
-Merci Lady Anna, conclut-il en lui donnant une forte poignée de main, j'ai pris soin d'Iduna...Comme il aurait aimé que je le fasse.
Elle tressaillit légèrement à l'appellation et lui fit un signe modeste.
-Attendez Niklas ! Reprit alors Madame Nordlys en sortant un carnet, j'ai quelque chose pour vous !
Elle déchira bientôt une page et la tendit au général avant de reprendre :
-Un petit souvenir impérissable de mon passage chez vous après la mort de ma Grosse Gaga et son idiot de mari...
-Marraine ! Tu parles de mon père tout de même ! S'offusqua immédiatement Mamie alors que son visage s'enflamma.
-Oui...Pardon...Je rectifie, quand j'étais venue vous voir après la mort de ma chère Helga Piceaerd et son mari Olaf ! Voilà... Ça te convient mieux ma Belle ?! Demanda-t-elle un peu moqueuse à notre aïeule.
Elle acquiesça alors que le général ne détachait pas son regard du dessin qu'il nous cachait à tous. Je ne l'avais jamais vu aussi gêné...Et heureux. Après quelques secondes, il finit par bafouiller :
-Eh bien...Merci Lady Ylva... Merci beaucoup...Je vais le conserver avec le plus de minutie possible...
-Oh je n'en doute pas...Et puis à votre âge vous pouvez encore vous permettre d'affuter votre crayon dessus ! S'écria-t-elle d'une voix amusée.
Niklas devint cette fois écarlate et grommela soudain pris d'un fou rire :
-Quel sacré brin de femmes !
Puis il replia le dessin et nous fit un léger signe de tête avant de reprendre avec plus de sérieux :
-Mesdames... Kristoff... A plus tard.
Il partit après cela alors que des milliers de questions se bousculaient dans ma tête.
-De qui parliez-vous Mamie ? Demandai-je intriguée.
Elle refusa de me le dire alors que ses yeux s'humidifièrent.
-Personne ma petite Piceaerd, murmura-elle une éternité après, venez. Je vais vous faire du bon ragoût de rennes...Il me semble que vous aviez faim.
Même si je brûlais d'envie d'en savoir plus, je sentis qu'il ne fallait pas trop l'embêter. Le déjeuner fut apaisant. Me retrouver dans ce cocon familial me rendit le sourire.
-Qu'allons-nous faire à présent pour Arendelle ? Demandai-je en soupirant après avoir reposé mon bol de lait, il va nous falloir des mois pour enlever l'eau et tout reconstruire. Tout en sachant qu'il nous faut d'abord trouver Papa, Maman et Hans.
-Il y a tant d'eau que ça, s'étonna Elsa en se mordant la lèvre.
-Les toits sont à peine visibles, lui rappelai-je.
-Nous pouvons garder les familles autant de temps qu'il vous suffira à tout réaménager, déclara soudain une voix.
La tablée sursauta et nous nous retournâmes vers l'entrée pour apercevoir Yélana qui nous regardait avec un sourire plein de sagesse.
-Les Northuldra sont connus pour leur hospitalité, ajouta-t-elle devant l'air surpris de ma grand-mère.
-Est-ce que les coupoles le disent ? Questionna Mamie.
A notre grand étonnement la cheffe Northuldra lui tira la langue comme toute réponse et grommela :
-Les écrits de Tatie Iduna, Marraine Helga et Maman plutôt.
Notre aïeule lui serra aussitôt la main en lui lançant à son tour un regard empli de nostalgie. Puis elle reprit :
-A la bonne heure ! Yélana Coudrier a enfin retrouvé la raison ! Nous allons donc vous héberger ET vous aider à reconstruire Arendelle ! Ce sera un renouveau définitif entre nos deux peuples !
-Oui mais pour l'eau, Mamie ? Insistai-je, comment comptes-tu enlever tout ce qu'il y a ?
-Ce n'est pas tant un problème pour nous...Nous sommes très habiles pour fabriquer des pompes d'irrigation et les géants de pierre vont les transporter ailleurs, expliqua-t-elle.
Il est vrai que les Géants de la terre demeuraient ceux qui n'avaient rien apporté à Arendelle après le drame pour l'instant.
-Très bien, dit Elsa, toujours crispée, pourvu que tout fonctionne.
-Ne t'inquiète pas ma Déesse, nous allons faire notre possible pour redonner vie au royaume, insista Kristoff en lui pressant sa main.
Ils se sourirent quelques instants sous les yeux attendris de Mamie et Andréas et je devins cramoisie. Contiens-toi Anna, contiens-toi, me répétai-je, ils n'en sont pas non plus au point de se plaquer sur la table de la cuisine devant toi.
-Quand commençons-nous dans ce cas ? Demandai-je, m'éloignant de mes pensées écœurantes.
-Dès maintenant pour ce qui est des pompes, répondit Mamie, plusieurs groupes sont déjà en train de s'en charger dans la Clairière des Rencontres... Il y a beaucoup d'espace là-bas !
-Alors qu'attendons-nous pour filer un coup de main ?! M'écriai-je en m'étant déjà relevée.
Puis je me tournais vers ma sœur et ajoutai :
-Elsa tu m'accompagnes ?! Ta glace peut nous être bénéfique pour soulever et transporter les charges lourdes !
Bien qu'elle approuva, elle regarda tout de même en direction de Kristoff pour chercher à avoir son approbation. Je remarquai à nouveau sa lèvre se crisper et je tiquai enfin. Elle me cachait quelque chose.
-Je vais peut-être y aller à ta place ?! Il me semble que tu avais une chose à aller voir à Ahtohallan avec ta grand-mère ! Renchérit tout de suite le montagnard.
Mon aïeule n'avait pas l'air d'être au courant visiblement, vu les gros yeux qu'elle écarquilla. De plus en plus confuse, Elsa se racla bientôt la gorge et bredouilla :
-Euh...Oui...Oui tout à fait ! Je dois continuer de m'exercer sur le contrôle de mes pouvoirs avec Mamie ! Là-bas au moins nous serons tranquilles !
Blessée dans mon amour propre par le fait qu'elle ne voulait pas se confier à moi, je n'insistai pourtant pas même si je savais que c'était faux. Après tout, j'allais enfin avoir ce que je désirais : Du temps avec mon futur mari, seule. Comme s'il avait entendu, Kristoff passa donc sa grande main sur mon dos et m'emmena sur les lieux. Je ne pouvais cacher ma joie de travailler avec lui, même si j'aurais préféré être avec ma sœur.
-Ah vous voilà enfin ! S'exclama Ryder en nous faisant une accolade, faut m'aider à soulever la poutre là-bas !
-Je peux aussi ?! M'exclamai-je en montrant mes biceps à peine gonflés.
Les frères Nattura m'observèrent quelques instant avant d'éclater de rire, puis mon beau débiteur de glace me tapota les joues et reprit :
-Il faut bien reconnaître que vous avez beaucoup d'humour Anna ! Mais allez plutôt avec Honeymaren les polir, je ne veux pas qu'il vous arrive du mal.
J'en fus ravie avant de comprendre qu'il ne voulait pas de problème avec Elsa. Je m'exécutai tout de même, prenant un manche et une lime pour adoucir le tronc. La jeune Northuldra me montra d'abord comment faire avant que je m'applique à faire passer la paroi de rêche à lisse. D'autres femmes s'occupaient d'enlever le bois intérieur à l'aide de bols et de manivelles tandis qu'un troisième groupe se chargeait d'assembler les troncs entre eux de sorte qu'il ne fasse qu'un long tube. Le résultat était impressionnant.
Le tout était chargé sur une immense charrette qui datait de la guerre entre les deux clans. Nous travaillâmes comme ça jusqu'à ce que le soleil décline. Souvent distraite à cause de Kristoff, je ne pus m'empêcher de rester en arrêt quand je le découvris torse nu en relevant la tête de mon ouvrage vers la fin de l'après-midi.
-Tout se passe bien pour vous mesdemoiselles ?! Demanda-t-il d'une voix lointaine.
Propulsée sur une autre planète, mon cœur battait à tout rompre. La chaleur envahit mon corps et pendant une fraction de seconde, j'eus mal dans le bas ventre tellement je le désirais...Oui...Moi aussi je souhaitais enlever mon corset et me coller nue contre lui...Mais déjà l'embrasser... Oui... Là...Maintenant...
-Anna...Anna...Youhou... Appela soudain Honeymaren, me faisant redescendre sur terre.
-Hein... Quoi ?! Lâchai-je sous le regard d'Ylva qui se mit à glousser violemment.
-Mémé Lys ce n'est pas drôle ! La gronda-t-elle, ne reste pas là tu vas attraper une insolation ! Quant à toi Anna, tu termines de polir, s'il te plaît ?
A ces paroles la doyenne Northuldra explosa à nouveau de rire tandis que mes joues redoublèrent de rougeurs. Elle finit par s'éclipser sous le regard ahurie de la belle jumelle brune qui se radoucit en se tournant à nouveau vers moi.
-Allez... Termine ce morceau-là pour ce soir et ensuite tu iras te rincer au bac d'eau là-bas ! Tu l'as bien mérité ! S'exclama-t-elle à mon égard.
Je ronchonnai intérieurement, donnai encore deux trois coups et laissai l'autre partie de groupe creuser le tronc.
-Ryder et Kristoff, déposez-le, là ! Indiqua-t-elle bientôt à ses frères.
Patients, ils attendirent que la partie de l'arbre qui était maintenu par des cordes descende tranquillement pour pouvoir le ranger avec les autres pendant que je me lavais enfin la figure dans l'eau fraîche. J'étais donc en train de me donner plusieurs giclés quand j'entendis Ryder hurler :
-KRISTOFF ATTENTION !
Alertée je relevai la tête. Mon beau débiteur de glace n'eut pas le temps de se dérober complètement. La partie de l'arbre mort s'abattit sur son torse le faisant s'affaler sur le sol.
-Oh mes aïeux ! Criai-je à mon tour.
Courant le rejoindre pour vérifier son état, je constatais avec horreur qu'il était évanoui. Instinctivement je mis ma main sous sa nuque puis la posai contre mes genoux avant de renchérir :
-Sa tête est en sang ! Il faut le soigner ! Vite !
Ryder et plusieurs hommes dégagèrent bientôt le tronc tandis que je décalai les cheveux de son visage. Puis je compressai fort, la plaie ouverte pour arrêter le sang. Je n'avais pas eu cette sensation de bienêtre depuis longtemps. Oh ! S'il n'y avait pas ces gens ! Je me serais penchée pour l'embrasser et tourner la situation un peu plus comme un drame romantique. C'était sans compter sur les secours qui finirent par arriver avec un brancard.
-Attention à ses côtes princesse Anna ! Dégagez-vous légèrement, m'intima alors Andréas tout en le transportant.
-Je veux venir avec vous, indiquai-je avec fermeté.
-Avec cet air déterminé tu ressembles plus que jamais à ta grand-mère jeune fille ! C'est d'accord ! Je ne peux rien te refuser de toute façon, reprit-il.
Je tins la main du montagnard durant tout le trajet si bien qu'il me fut difficile de la lâcher pour laisser le passage à l'entrée de la hutte des Nattura.
-Anna ?! S'écria Elsa qui blanchit d'un coup tout en se relevant rapidement, tu ne devrais pas être là !
Interloquée par sa présence, j'étais prête à l'interroger quand Andréas parla à ma place :
-Ne t'inquiète pas jolie cinquième esprit ! Il n'y a rien de grave ! Kristoff a juste eu un petit accident mais nous allons nous en occuper.
-QUOI ?! S'égosilla-t-elle.
Ses yeux noirs cherchèrent une coupable. J'étais la cible parfaite. Me passant devant alors que je lui lançais moi-même un regard dur, elle se précipita sur lui au grand damne de son père et le couvrit de baisers. Pour une fois je ne m'accablai pas trop devant sa réaction car autre chose venait d'attirer mon attention. Mes yeux s'assombrirent tandis que je dévisageai les corps qui se trouvaient dans l'autre moitié de la pièce.
Tout mon être s'écroula et je serrai les poings de colère. Comment avait-elle pu me faire ça ?! Comment avait-elle pu me faire croire qu'ils avaient disparu ?! Mon souffle se coupa et je me tournai vers elle en suffoquant. Je savais qu'elle m'avait menti mais je ne m'attendais pas à ce que l'outrance soit à ce point.
-Depuis quand sont-ils là ? Demandai-je d'une voix voilée par l'émotion.
En bonne tête de mule, ma sœur ne répondit pas, préférant se concentrer sur son amant en lui gelant la nuque et les côtes pour atténuer la douleur. Indifférente à sa réaction, je m'approchai alors des trois corps. Père et Mère se tenaient la main tandis qu'Hans était seul. Tous avaient les yeux fermés.
-Depuis quand sont-ils là ? Répétai-je une deuxième fois en me tournant vers Elsa
Ma chère reine des neiges releva la tête tout en restant muette. Cela eût don de me faire sortir de mes gonds et je m'énervai pour de bon :
-Oh ! Je te parle ! C'est pas possible d'être aussi égoïste ! Depuis quand sont-ils là ?
Laïka, apparut bientôt, le visage furieux et réclama un chut alors que Mamie finit par répondre à la place de ma sœur :
-Ne crie pas comme ça Anna, ils ne sont pas morts, ne t'inquiète pas. Ils sont endormis, nous les avons trouvés comme ça à l'orée de la Forêt Enchantée avant hier et ni Elsa ni moi n'avons réussi à les réveiller pour l'instant.
Tandis que cette traitresse ne bougeait toujours pas, je m'accroupis à côté de mes parents et leur baisait le front en chuchotant :
-Pardon de vous en avoir voulu... Je suis là maintenant...Vous allez vous en sortir.
Puis je m'assis au côté d'Hans et fis le même geste. L'homme ignoble de mon rêve n'était pas là, en cet instant. Il n'y avait qu'un garçon seul, un garçon perdu qui serait encore en très bon état auprès de ses proches, s'il n'était pas devenu mon frère.
-Que faire Mamie ? Questionnai-je en refoulant mes larmes.
La fixant avec intensité, je la laissai dire calmement :
-Je vais d'abord m'occuper de Kristoff si tu le veux bien ma petite Piceaerd... Après nous exercerons ton pouvoir puisque visiblement si j'en crois tes dires, tu es à l'aise avec l'aura chamanique.
-Tu peux le soigner Anna ? Demanda Andréas, anxieux.
-Aurais-tu oublier qui m'a tout appris ? Renchérit-elle en lui faisant un petit sourire, je vais surtout le réveiller, pour le reste, il faudra voir avec Laïka. Elsa éloigne-toi s'il te plaît. J'ai besoin de place.
Cherchant du réconfort, ma sœur vint se coller contre moi. Je la repoussai pour la toute première fois de ma vie. Là. Tout de suite. Je lui en voulais de m'avoir fait croire qu'elle ne savait pas où se trouvait notre famille. L'assassinant du regard, je ne cherchai même pas à accepter sa défense.
-Tu as été tellement secouée, essaya-t-elle, je ne voulais pas que tu t'en fasses encore plus.
Faisant celle qui ne l'écoutais pas, je me contentais d'admirer Mamie en train d'ausculter mon futur mari. Sa bouche atteignit bientôt l'oreille du montagnard avant qu'elle ne prononce des incantations. Puis elle se releva et lui passa de l'huile où gisait des épines de conifères sous forme de circuit sur son corps tout en continuant de prononcer des prières Northuldra. Sans qu'on s'en rende vraiment compte la lumière s'assombrit et l'air se fit de plus en plus frais. Pourtant il n'y avait aucune trace de Courant d'Air. Mamie accéléra le rythme de ses doigts sur la peau légèrement doré de mon beau Northuldra. La nuit était bien là à présent. Il nous était impossible d'allumer une bougie.
-Est-ce prudent ce qu'elle fait ? Murmurèrent la voix d'Elsa et la mienne en même temps à Andréas.
-Oh oui ! N'ayez crainte, c'est comme cela qu'elle l'a soignée la première fois, nous confie-t-il, c'est la méthode qu'utilisaient Maman Helga et Marraine Iduna aussi.
Les minutes semblèrent durer des heures, et pourtant, chacun de nous retint son souffle...Jusqu'à ce que le miracle se produise. Enfin ! Kristoff finit par rouvrir les yeux. Il toussa bientôt avant de reprendre sa respiration.
-Que s'est-il passé ? Murmura-t-il un peu groggy.
-Ne te relève pas mon grand Nattura ! Tu as des côtes cassées et un léger traumatisme à la nuque, lui précisa-t-elle, Elsa et Laïka vont se charger de toi.
Mon aïeule donna le signal à ma sœur qui ne fit pas prier sous mon regard de colère. Elle me tourna ensuite les épaules pour que nous puissions nous occuper du reste de mes proches.
-Je te montre les gestes et tu vas les effectuer en même temps, d'accord ma petite Piceaerd ?! Me questionna-t-elle.
Je hochai la tête, tentant de résister à l'envie de regarder derrière moi.
-Déjà tu commences par induire tes mains de l'huile faite à base de plantes naturelles.
Soucieuse, je m'appliquai et me piquai bientôt à une des épines.
-Aïe...Pourquoi les sapins ne sont-ils pas broyés aussi ?! Demandai-je.
Tiquant légèrement à ma remarque, ma grand-mère rectifia tout de suite :
-Pas les sapins ma petite Piceaerd ! Les épicéas ! C'est l'arbre de notre famille...C'est aux Terres Gelées que ton grand-père et sa mère Iduna Sappos utilisaient les épines de sapin...Mais qu'importe, tends les bras et tourne-les à présent.
Je m'exécutai rapidement. Au début il ne se passa rien. Puis je finis par sentir une légère chaleur au bout de mes doigts. Je le dis sans attendre à Mamie qui déclara :
-Parfait, maintenant tu vas te mettre à genoux et passai ta main sur leurs fronts, leurs cœurs et leurs ventres, compris ?
-Oui.
Au début je ne savais pas trop comment m'y prendre. Patiente, ma grand-mère se plaça alors derrière moi et colla ses mains aux miennes. Elle me montra comment faire sur le corps de Maman et je fis de même sur ceux de Père et Hans.
-Oh Mamie regarde ! Ça marche ! M'exclamai-je plusieurs minutes plus tard.
Prise de tremblements à cause de l'émotion qui m'envahissait, je n'en revenais pas d'avoir réussi. Bien que très pâles, les membres de ma famille finirent par écarquiller les yeux et s'écrièrent d'une même voix :
-Anna !
Ne réfléchissant pas plus, je les enlaçai fortement avant de reprendre surexcitée :
-Elsa viens voir ! Je...J'ai réveillé nos parents !
Ma sœur lâcha immédiatement Kristoff pour venir se réjouir avec nous. Puis ce fut au tour d'Hans de se réveiller et écarquiller des yeux brumeux. Ses yeux si verts qui s'attardèrent sur moi avant qu'il ne demande :
-Anna... Que s'est-il passé ? Tu vas bien ? Demanda-t-il.
-Oui ! M'exclamai-je avant de me fondre aussi dans ses bras.
Que je le veuille ou non, j'avais craint pour lui aussi. Mon nouveau frère faisait également partie de cette famille et je me surpris à penser que je ne voulais pas qu'il s'en aille.
Je voulus figer l'image à jamais : Pendant un instant nous étions enfin une famille qui paraissait normale. Une famille solidaire.
A présent tous ensemble, nous nous donnâmes la main, prêts à restaurer Arendelle.
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le Passé 2 : Croqué par le crocus : Attention contenus matures!
Sam 14 Mar 2020, 09:41
Un chapitre très dense, mais non moins excellent !
Tu as donc décidé de donner des pouvoirs magiques à Anna. L'idée est intéressante, car peu traitée généralement dans les fanfictions. À voir comment tu vas l'utiliser: pour l'instant, Anna se contente de soin, c'est le Healer du groupe XD J'espère juste que tout cela ne finira pas en grosse baston magique avec Elsa !
Je t'accorde un joli Frozen Point pour la décision d'Elsa de ne rien dire à Anna quant à la présence de leurs parents et de Hans. Il est évident qu'elle le fait pour lui éviter d'avoir de la peine, et je pense que c'est exactement la façon dont elle agirait. Le personnage est encore une fois très bien écrit et respecté malgré le peu d'affinités que tu as avec, et c'est vraiment à mettre à ton crédit.
J'ai vraiment hâte d'en savoir plus sur les liens qu'il existe entre la magie des Northuldra et la pièce secrète d'Arendelle. En tous cas, ça fait plaisir de voir de nouvelles tensions évitées entre les deux peuples.D'ailleurs, en parlant de tensions...
On sent vraiment que le seum d'Anna commence à monter en ce qui concerne Elsa et Kristoff. J'espère sincèrement qu'elle arrivera à passer outre assez vite (parce que quitte à finir avec Hans, autant qu'elle ne souffre pas trop et pas trop longtemps avant).
Bref, un bon chapitre encore une fois. On avance lentement mais sûrement vers la fin, et j'ai diablement hâte de voir comment tout cela va se finir !
Tu as donc décidé de donner des pouvoirs magiques à Anna. L'idée est intéressante, car peu traitée généralement dans les fanfictions. À voir comment tu vas l'utiliser: pour l'instant, Anna se contente de soin, c'est le Healer du groupe XD J'espère juste que tout cela ne finira pas en grosse baston magique avec Elsa !
Je t'accorde un joli Frozen Point pour la décision d'Elsa de ne rien dire à Anna quant à la présence de leurs parents et de Hans. Il est évident qu'elle le fait pour lui éviter d'avoir de la peine, et je pense que c'est exactement la façon dont elle agirait. Le personnage est encore une fois très bien écrit et respecté malgré le peu d'affinités que tu as avec, et c'est vraiment à mettre à ton crédit.
J'ai vraiment hâte d'en savoir plus sur les liens qu'il existe entre la magie des Northuldra et la pièce secrète d'Arendelle. En tous cas, ça fait plaisir de voir de nouvelles tensions évitées entre les deux peuples.D'ailleurs, en parlant de tensions...
On sent vraiment que le seum d'Anna commence à monter en ce qui concerne Elsa et Kristoff. J'espère sincèrement qu'elle arrivera à passer outre assez vite (parce que quitte à finir avec Hans, autant qu'elle ne souffre pas trop et pas trop longtemps avant).
Bref, un bon chapitre encore une fois. On avance lentement mais sûrement vers la fin, et j'ai diablement hâte de voir comment tout cela va se finir !
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Because i'll face it all with you"
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le Passé 2 : Croqué par le crocus : Attention contenus matures!
Sam 14 Mar 2020, 12:11
"Grand-Mère Anna fut surprise. Elle m’éloigna un peu d’elle, me retourna les mains et m’inspecta les paumes comme si elle faisait de la chirologie.
-Hum… Intéressant…Visiblement tu as une aura forte toi aussi. Tu as dû hériter ça de moi et ta mère. "
Anna...La Force est puissante en toi! J'aime beaucoup cette idée de Mamie=Maître Yoda et Elsa est déjà devenue son padawan en attendant qu'Anna en fasse de même. Par ailleurs, on sent que la cadette continue de rager contre l'aînée...Tout ça, ça va finir en ELSA VS ANNA en mode AnakinVS Obiwan sur Mustafar (bon mais Elsa a des pouvoirs de glace donc ça sera pas un terrain volcanique cette fois)...Et quand on sait que dans ta fiction Retour vers le passé le garde qui arrive à la fin n'est autre qu'Obiwan Kenobi, tout est possible!!!
Autrement je reprends l'avis de Yohan, c'est très dense, il se passe énormémement de choses là dedans et tu t'en sors admirablement bien pour "le chapitre d'après" C'est toujours compliqué quand on a un chapitre énorme avec des gros événements d'enchaîner mais là c'est plutôt bien executé, parfois peut être un peu rapide et pas assez explicatif, mais ça c'est un goût purement personnel et ça n'entrave en rien la qualité de l'écrit.
J'ai adoré la volonté d'Elsa de cacher la présence des presques morts à Anna. Ca m'a fait penser à ce qu'il se passait dans Life's too short quand Elsa est au plus mal et que tous essaient de planquer à Anna qu'elle est à bord du navire qui les emmène chez Emma [Oui je vois des liens partout et alors?!). Et la façon dont Anna découvre la vérité est très bien réalisée (allez peut être juste un tout petit peu plus de pathos car le "t'as cru qu'on était mort" est un chouilla court...mais je chipote)
Bon quand même un point qui me fait un peu tiquer...Ils arrivent chez les Northuldra OK, et là t'as Mamie et Elsa qui accueillent heureuse Anna en Mode PNJ de RPG
"Bravo héros, tu as accompli ta quête en réussissant à nous trouver grâce aux signes que l'on t'a envoyé! Tu gagnes +10XP!
-Mais p***** toutes les deux vous vous rendez compte du nombre de victimes qu'il y a eu?!
-...Bravo héros tu as accompli ta quête!
Bref...La plus grande catastrophe de l'Histoire du Royaume...OSEF quoi! ça paraît un peu raide pour le coup mais je pense qu'il va y avoir séance de ratrappage pour Angarr(le connard)
Alors tout ça par contre est parti dans une direction totalement inédite! Anna qui a des pouvoirs magiques, mis à part le pouvoir de l'amour qui se déclenche un peu en déus ex machina, ça ne se voit quasiment jamais, c'est vraiment orginal et sympathique
Et faut le dire...Tellement de possibilités pour le tome 2!!!
-Hum… Intéressant…Visiblement tu as une aura forte toi aussi. Tu as dû hériter ça de moi et ta mère. "
Anna...La Force est puissante en toi! J'aime beaucoup cette idée de Mamie=Maître Yoda et Elsa est déjà devenue son padawan en attendant qu'Anna en fasse de même. Par ailleurs, on sent que la cadette continue de rager contre l'aînée...Tout ça, ça va finir en ELSA VS ANNA en mode AnakinVS Obiwan sur Mustafar (bon mais Elsa a des pouvoirs de glace donc ça sera pas un terrain volcanique cette fois)...Et quand on sait que dans ta fiction Retour vers le passé le garde qui arrive à la fin n'est autre qu'Obiwan Kenobi, tout est possible!!!
Autrement je reprends l'avis de Yohan, c'est très dense, il se passe énormémement de choses là dedans et tu t'en sors admirablement bien pour "le chapitre d'après" C'est toujours compliqué quand on a un chapitre énorme avec des gros événements d'enchaîner mais là c'est plutôt bien executé, parfois peut être un peu rapide et pas assez explicatif, mais ça c'est un goût purement personnel et ça n'entrave en rien la qualité de l'écrit.
J'ai adoré la volonté d'Elsa de cacher la présence des presques morts à Anna. Ca m'a fait penser à ce qu'il se passait dans Life's too short quand Elsa est au plus mal et que tous essaient de planquer à Anna qu'elle est à bord du navire qui les emmène chez Emma [Oui je vois des liens partout et alors?!). Et la façon dont Anna découvre la vérité est très bien réalisée (allez peut être juste un tout petit peu plus de pathos car le "t'as cru qu'on était mort" est un chouilla court...mais je chipote)
Bon quand même un point qui me fait un peu tiquer...Ils arrivent chez les Northuldra OK, et là t'as Mamie et Elsa qui accueillent heureuse Anna en Mode PNJ de RPG
"Bravo héros, tu as accompli ta quête en réussissant à nous trouver grâce aux signes que l'on t'a envoyé! Tu gagnes +10XP!
-Mais p***** toutes les deux vous vous rendez compte du nombre de victimes qu'il y a eu?!
-...Bravo héros tu as accompli ta quête!
Bref...La plus grande catastrophe de l'Histoire du Royaume...OSEF quoi! ça paraît un peu raide pour le coup mais je pense qu'il va y avoir séance de ratrappage pour Angarr
Alors tout ça par contre est parti dans une direction totalement inédite! Anna qui a des pouvoirs magiques, mis à part le pouvoir de l'amour qui se déclenche un peu en déus ex machina, ça ne se voit quasiment jamais, c'est vraiment orginal et sympathique
Et faut le dire...Tellement de possibilités pour le tome 2!!!
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le Passé 2 : Croqué par le crocus : Attention contenus matures!
Sam 14 Mar 2020, 21:13
Je m'excuse pour ne pas avoir directement commenté durant le live, je commençais à être fatigué
Ben, mis à part que ça reste bien écrit, tout à déjà été dit : l'idée totalement osée de donner des pouvoir de guérison à Anna, le côté très Yoda-esque de sa grand-mère, Arendelle sous les flots, Anna qui a toujours du mal à se contenir en voyant Kristoff avec Elsa, les esprits et Northuldras venant en aide aux habitants, Kristoff victime d'un accident, l'état énigmatique d'Hans et des parents... rien à dire, j'ai adoré
Vivement la suite.
Ben, mis à part que ça reste bien écrit, tout à déjà été dit : l'idée totalement osée de donner des pouvoir de guérison à Anna, le côté très Yoda-esque de sa grand-mère, Arendelle sous les flots, Anna qui a toujours du mal à se contenir en voyant Kristoff avec Elsa, les esprits et Northuldras venant en aide aux habitants, Kristoff victime d'un accident, l'état énigmatique d'Hans et des parents... rien à dire, j'ai adoré
Vivement la suite.
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le Passé 2 : Croqué par le crocus : Attention contenus matures!
Ven 20 Mar 2020, 21:40
]Chapitre 14 : Pour moi (presque) rien ne change :
Mon état d'esprit apaisé, ne le resta toutefois pas longtemps. Juste le temps que mes parents et Hans se remettent pleinement de leurs émotions. Ils étaient là, vivants et c'était le plus beau miracle du monde...Mais en cet instant, ravagée par la colère, je n'avais qu'une seule pensée qui me tournait dans la tête : Ils m'avaient tous abandonné, ils m'avaient tous laissé seule face à ce désastre mortel. Souhaitant passer aux aveux, je demandai alors sur un ton d'investigatrice :
-Qu'est-ce que vous faisiez aux abords de la Forêt Enchantée ? A cette heure-ci en plus !
Indécis, mon Père et ma Mère se fixèrent du regard, très gênés et se mirent à rougir violemment.
-Eh bien...Euh...Disons que c'est notre rituel du vendredi soir, répondit ce dernier, nous l'effectuons depuis que nous nous connaissons sous l'insistance de votre mère. Elle tenait à se recueillir dans la nature et depuis ces derniers temps, j'en comprends enfin les raisons.
-Il va absolument falloir que tu me racontes tout ça, petite Ange de l'Air ! S'écria aussitôt Ylva tandis qu'ils se prirent fermement la main.
Mais pour une fois personne ne releva et la doyenne sentit que l'heure n'était pas à la plaisanterie. L'ignorant donc, je repris aussitôt :
-Et vous allez me faire croire que Kay et Gerda ne sont pas au courant de vos sorties nocturnes ?
-Non ma Furie Rousse...Il n'y a que le général Olson qui sait, renchérit Père.
-Et c'est un homme de confiance à la perfection puisqu'il n'a rien dit, maugréai-je en poussant un profond soupir.
Mon cœur se serra un peu plus. C'était ce même Niklas qui avait parlé de guerre avec Papa avant que le barrage ne cède ! Je ne devais pas prendre cette information à la légère ! Devais-je mettre mon grain de sel et avouer que j'avais entendu toute la conversation ?! Après tout, cela aurait pu être une vengeance pour nous avoir séparé avec Elsa ! Non Anna...Tu n'es pas horrible à ce point ! Me grondai-je. Je préférai creuser un peu plus sur la disparition de mes proches en rétorquant :
-Et Hans que faisait-il avec vous dans ce cas ? Il dessinait vos ébats comme Madame Nordlys ?!
Outrée par mes propos, Elsa blanchit d'un coup. Elle continuait de jeter des coups d'œil permanent à Kristoff, réveillé, qui était en train de se faire soigner par Laïka.
-Bien...La chute du barrage n'a pas changé ton comportement ma chérie, ironisa bientôt Maman, je pense qu'Hans peut te répondre de lui-même car nous ne sommes au courant de rien à son sujet.
Nos regards se tournèrent aussitôt vers mon frère adoptif. Ses tâches de rousseur ressortirent à cause de la gêne qui se lisait sur son visage et il finit par raconter d'une voix tremblante :
-Eh bien voilà, comme tu le sais Anna, je devais me rendre à la frontière du royaume pour méditer comme c'est le cas chaque vendredi pour moi aussi. J'étais donc en train d'effectuer mes exercices de respiration...
Consciente que ce mensonge était pitoyable, je fournis un effort surhumain pour ne pas tourner mon regard vers Elsa.
-...Puis j'ai senti le sol trembler, continua-t-il, et j'ai vu les oiseaux en masse se diriger vers l'opposé du château. Je n'ai pas vu la vague mais j'ai compris que quelque chose n'allait pas...Je n'ai pas cherché à comprendre et j'ai enfourché mon cheval en me souvenant du chemin pour aller chez les Northuldra.
-Quelle bravoure ! Lançai-je dans un pic violent, préférer fuir plutôt que de protéger son peuple...Il est beau le futur roi d'Arendelle !
-Anna...Je...Je ne te permets pas ! Qu'aurais-tu fait à ma place ? Questionna Papa, dépassé.
-Qu'ai-je fait ?! Tu veux dire ! J'ai vu quasiment tout le monde mourir ! J'ai passé la journée à ramener les corps sans vie de nos sujets ! Nos amis ! Pas un d'entre vous n'était avec moi pour me soutenir ! Non ! Vous m'avez tous laissé seule, face à cette besogne ! Vous par amour ! Lançai-je hargneusement aux parents, toi par lâcheté ! Adressai-je à Hans, et toi Elsa...Toi ! Je crois bien que tu es la pire !
Vexée par mes paroles, elle répliqua acerbement :
-Tu aurais préféré que nous soyons tous morts ?
-Comment oses-tu dire ça ? Tu es ignoble ! Ce n'est pas du tout ce que je suis en train de vous reprocher ! Grommelai-je.
Hans me prit aussitôt par les épaules pour tenter de me canaliser, puis il déclara plus calmement :
-C'est tombé sur toi Anna, tu étais prisonnière dans le château et tu n'as pas pu t'échapper. Mais tu as su mener ces gens jusqu'ici ! Tu t'es débrouillée comme une cheffe alors que pour moi, tu as raison...Je ne suis qu'un lâche ! J'ai préféré faire confiance à mon instinct de survie. Je n'ai pensé qu'à moi, j'ai été égoïste. Mais il n'y a qu'une chose à retenir ! Grâce à toi, une bonne partie de nous s'en est quand même sortie. Finalement Père, Mère et moi avons été rattrapés par notre lâcheté alors que toi, tu as bien géré la situation. Tu es à bout de force maintenant et c'est normal ! Tu as besoin de repos à présent.
Le fixant toujours d'un air non aimable, je sentais la haine remonter à travers ma poitrine par une chaleur intense et suffoquai bientôt de rage. Rien. Dans l'instant, rien ne pouvait m'apaiser. Pour moi, ils étaient tous partis, me laissant me mettre les mains dans le sang, dans la mort. Seule. Décidée à ne pas décolérer, je crachais encore :
-Tant d'hypocrisie de votre part à tous me dégoûte. Toi, Père comment peux-tu chanter une sérénade à Mère alors que quelques minutes avant tu dis à Olson que tu veux attaquer les Northuldra ?!
Il vira tout de suite au blanc sous les yeux inquisiteurs de mes aïeux alors qu'elle fulmina :
-Quoi ?! Agnarr ?! Qu'est-ce que c'est que cette histoire ?!
-Maieuh...Rien voyons Iduna...Bredouilla-t-il.
-J'espère pour vous que ce n'était pas vrai mon Gendre sinon vous allez passer un sale quart d'heure auprès de la cheffe ! Bougonna immédiatement Mamie.
-Oui ! On a déjà su les mater les Arendellien par le passé et on n'hésitera pas à le refaire s'il faut ! Grommela soudain Madame Nordlys d'une voix plus méchante, non mais oh ! Ce n'est pas moi avec mon âge qui vais me laisser marcher sur les pieds par des petits jeunots comme ce Lars Halrcisen...Une sacrée ordure celui-là !
Etonnée qu'elle connaisse le capitaine, j'étais sur le point d'intervenir à nouveau quand Mamie la gronda :
-Marraine ! Non ! Ce n'est pas le but ! Et puis cet Halrcisen ou un quiconque autre Arendellien qui aurait la haine de notre peuple ne subira rien tant qu'il y a Niklas...J'ai confiance en lui !
Ylva haussa immédiatement les épaules mais ne baissa pas sa garde vis-à-vis de mon père. Indifférente à la pagaille que j'étais en train de déverser, j'avais besoin de vider mon sac et pour cela, je devais criai mes reproches à tous les membres :
-Toi Hans, comment peux-tu prétendre être Arendellien et déjà tout me piquer au niveau de la succession quand tu t'enfuis dès la première crainte venue ! et toi Elsa ! oui toi ! je crois que tu es la pire de tous ! Depuis que tu es amoureuse plus rien ne compte ! tu as oublié que tu avais une sœur !
-Non là tu es injuste ! S'exclama-t-elle alors que ses sourcils se froncèrent.
-Tu sais très bien que j'ai raison ! Ça t'a même arrangé d'être ici ! Loin de moi pour pouvoir batifoler avec ton amant ! Insistai-je, je n'ai jamais eu d'importance à tes yeux ! Oui ! oui ! C'est moi la petite princesse Anna d'Arendelle qui te parle ! j'ai bien compris pourquoi tu n'es pas venue à la cascade ce soir-là !
-Anna, arrête s'il te plaît, murmura-t-elle en devenant écarlate, je... Je suis désolée pour cette chute de barrage...Je...Je ne m'attendais pas à ce qu'il produise cela... Je culpabilise déjà assez.
-Et tu auras tout le reste de ta vie pour avoir les 423 morts sur la conscience. Que dis-je ?! Kristoff et toi vous aurez tous les deux le reste de votre vie pour avoir les 423 morts sur la conscience ! Lançai-je en fixant violemment le montagnard.
Prenant peu à peu conscience du sens de mes paroles, Maman eut soudain le visage en feu et observa ma sœur de plus près. Traquée, cette dernière finit par perdre des couleurs et murmura :
-S'il te plaît Mère... Ne me regarde pas comme ça...Je...Je vais tout vous expliquer...A toi et Papa...
N'acceptant même pas ses excuses, elle se tourna vers Mamie et Ylva en s'exclamant, furieuse :
-Et bien sûr vous étiez au courant et vous êtes bien privées de m'en faire part !
-C'est possible mon Ange de l'Air, avoua notre aïeule, sereine.
Quoi ?! La conversation était en train de s'adoucir pour elle ! Non de non ! Médusée de voir que cela n'eut pas l'effet voulu, je décidai tout de suite de l'achever en disant encore :
-Mais tu sais quoi Elsa ?! Que tu aimes Kristoff passe encore ! Mais que tu m'aies menti sur la présence de nos proches ici ! Ça ! Je te le pardonnerai jamais !
Impressionnés de me voir si en colère, ils demeurèrent tous sonnés. J'étais surprise, qu'aucun d'eux, ne s'attendait à ce que je craque aussi fortement avec ce qui s'était passé.
-Bien...A présent que tout est dit, je vous laisse ! Il faut que j'aille m'occuper de MON peuple ! Conclus-je en faisant une révérence grossière.
Je partis dehors sans qu'aucun ne proteste. J'avais besoin de respirer et pleurer en même temps. Je venais de mettre le bazar une fois encore alors qu'en réalité, c'était à moi que j'en voulais le plus ! Avec tout cela, Elsa ne me révèlera jamais comment elle avait pu détruire le barrage ! Un baiser Anna...Ils ont dû se donner un baiser plus brûlant et plus prononcé que les précédents, me convainquis-je.
Cela redoubla mes larmes... Je n'avais pas envie d'en prendre conscience mais j'avais bien l'impression que ce maudit destin continuait de m'échapper. Retournant me recueillir auprès des pompes, je me parlais alors à moi-même :
-Et toi Aren ? Comment t'es-tu relevé après toutes les batailles où tu as fait face à la mort ? Comment peut-on continuer d'avancer alors que toutes ses images d'horreur tournent en boucle dans notre tête ?
Mes pleurs coulaient en discontinus le long de mon nez alors que j'attendais des réponses qui n'arriveraient jamais. Au bout de plusieurs minutes, j'entendis pourtant un bruit.
-Crois-moi, c'est une experte qui peut te le confirmer...C'est une douleur indescriptible mais si on est forte on arrive à la surmonter ! S'écria une voix.
Manquant de faire une attaque, je me retournai effrayée pour découvrir Mamie Anna, seule.
-Doucement ma petite Piceaerd, ce n'est que moi, tu as entendu ce que je viens de te dire ? Si jamais tu as besoin d'une thérapie, je suis là ou si tu veux tout simplement en parler, Yélana, Ylva ou les autres Northuldra pourront t'aider...
Toujours énervée, je me contentais de hocher la tête tout en me renfermant immédiatement en la voyant. Elle le sentit puisqu'elle garda une certaine distance à mon égard et demanda avec politesse :
-Puis-je m'assoir à tes côtés ?
Après quelques secondes d'hésitation, je chuchotai :
-Oui.
Soulagée, elle me tendit alors un mouchoir et m'enveloppa de ses épaules tandis que je sentis des picotements me traverser le corps. Le flux de rage partit instantanément et je tressaillis de surprise. Mon aïeule sourit et rétorqua :
-J'ai rééquilibré tes chakras... Comme j'ai dit à Elsa avec ses pouvoirs, il faut que tu apprennes à maîtriser ton aura. Tu as laissé la meilleure chose qui puisse exister dans cette famille, là-bas.
-Quoi ? Ils sont en train de s'entretuer ? Paniquai-je.
-Je dirai plutôt de communiquer. Yélana a remis une couche de menace à ton père à savoir que si jamais il souhaitait créer une nouvelle guerre entre nos deux peuple, elle désintégrerait le reste des survivants d'Arendelle. Je me chargerai de mon côté à rappeler Niklas à son bon vouloir sur le sujet...Quant à ta mère, elle se rappelle qu'elle a deux filles en âges d'éprouver des sentiments pour des garçons autres que par le biais d'un quelconque pacte ou de fichues coupoles. Enfin Hans ne se sentant pas à l'aise a préféré aider Laïka à panser les blessures de Kristoff...Comme deux futurs beaux-frères.
Je rougis et me crispai en même temps. Même si leur relation avançaient à lui et ma sœur...Mon beau montagnard devait être à moi. C'était notre destin.
-Je ne suis pas aussi naïve que ma fille ou ma grande Piceaerd, reprit-elle comme si elle avait lu dans mes pensées, après tout j'ai eu la meilleure des professeures en matière d'observation... Bref tout ça pour dire que j'ai bien compris que Kristoff ne te laissait pas indifférente...
Une montée de sueurs me barra soudain le front et je ne protestai pas.
-...Mais d'après Marraine Ylva... Hans non plus visiblement, ajouta-t-elle.
Je rougis doublement ne disant toujours rien.
-C'est compliqué n'est-ce pas ? Insista-t-elle en me serrant la main.
Incapable de prononcer la moindre parole, je me contentais de hocher la tête. Puis je respirai un grand coup et m'exclamai :
-Mamie, si je te confie un secret, tu ne me juges pas et tu ne le répètes à personne, c'est compris?
Elle me le promit. Sentant que je pouvais tout lui dire, je débitai donc tout le rêve prémonitoire que j'avais fait, n'échappant à aucun détail hormis la scène du mur avec mon amant. Je fus heureuse de voir qu'elle ne se moqua pas. Bien au contraire, elle prit la chose très au sérieux puisqu'elle finit par demander :
-Tu as vraiment un don spectaculaire ma petite Piceaerd, commenta-t-elle, y a-t-il autre chose dont tu voudrais me faire part ?
Prise dans ma lancée, j'enchaînai alors avec tout ce qui s'était produit depuis que je m'étais réveillée de mon rêve. Elle écouta attentivement le temps que je poursuive et un nouveau silence s'installa bientôt où elle prit le temps de réfléchir. Puis elle me lança un sourire bienveillant et finit par demander :
-Et donc, qu'attends-tu de moi maintenant que je sais toute cette histoire ?
Ravie d'avoir quelqu'un dans la confidence, je repris du poil de la bête et répondis :
-Que tu me conseilles, est-ce que selon toi je peux encore changer mon destin ? Le rétablir ?
Mon aïeule tourna tout de suite du nez, ne s'attendant sans doute pas à cela. Elle demeura un temps muette avant de rétorquer sagement :
-Tout ce que tu dois savoir Anna c'est que le destin finit toujours par te rattraper quoique tu fasses.
-Tu veux dire que Kristoff finira par revenir vers moi ?! Questionnai-je pleine d'espoir.
Mamie tapota gentiment ses doigts contre le tronc d'arbre sur lequel elle était assise avant d'hausser les épaules. Désemparée, je repris :
-Mais tu viens de dire que...
-Je sais ce que je viens de dire ! Répéta-t-elle d'une voix sèche.
Me prenant alors les deux mains fermement elle ajouta dans une sorte de mise en garde :
-Ma petite Piceaerd, écoute-moi attentivement...Parfois entre ce qu'on veut...Et ce que le destin choisit...Il y a une grande différence...Mais il ne faut pas que cela te fasse mal, d'accord ?! Ni à toi, ni aux autres !
Douchée par ses paroles que je compris indirectement, je me retrouvais face au même dilemme que celui dicté par Hans presque un mois plus tôt.
-Ton bonheur passe en priorité, conclut-elle en se radoucissant.
-Et mon bonheur est avec Kristoff ! M'exclamai-je sûre de moi, j'en ai la conviction...Je...Euh... Je l'ai vu...C'était si fort quand...
-...Quand tu as vu comment il te faisait l'amour ?! Je veux bien te croire ! Sinon tu ne t'y accrocherais pas autant, renchérit-elle amusée.
Mon visage passa aussitôt par toutes les couleurs et je m'exclamai, empourprée :
-Mamie ! Mais enfin ! Qu'est-ce que tu vas imaginer... Je...J'ai rien vu de tel dans mon futur ! Je...Je pense pas des choses comme ça, moi !
Cela la dérida immédiatement et elle éclata de rire en ajoutant :
-Ah oui ? Et ta mère, ta sœur et toi, vous avez été trouvées dans les roses aussi pendant qu'on y est ?! Il va falloir que je dise ça à Marraine Ylva ! Ça va lui faire sa journée !
Muette de gêne, je n'osai plus rien dire et regarder le sol, empêchant mon cerveau d'imaginer de nouvelles choses intimes. Sentant que j'étais horriblement confuse, mon aïeule cessa bientôt de rire et poussa un profond soupir en reprenant :
-Tu sais j'ai connu deux jeunes filles qui ont beaucoup soufferts lorsqu'elles étaient jeunes car l'une était promise à un homme sans l'aimer, alors que l'autre en était folle amoureuse.
Attirée par son visage à nouveau sérieux, je l'observai avec admiration tandis qu'elle continua à raconter les paupières mi-closes :
-Mais finalement un merveilleux jeune homme est devenu la clef de cette délivrance dans ce triangle amoureux...Oh il a fallu qu'il se batte pour vivre avec celle qu'il aime...Mais ils ont tous les quatre réussis...
Ne comprenant pas tout, je demandais aussitôt, intriguée :
-Tu parles de ta vie Mamie ?
Elle hocha la tête et dit en souriant :
-Je te promets qu'un jour, je te raconterai tout sur mon passé. Mais j'aimerais que tu apprennes par toi-même d'abord !
Ayant déjà mordue à l'hameçon, j'essayai d'en savoir un peu plus en insistant :
-C'était toi qui devait être mariée de force ?
Ma grand-mère se mordit la lèvre avant de répondre brièvement :
-Oui. Au chef Amarok... Tes arrière-grands-parents n'avaient rien trouvé de mieux que de m'unir à lui sans que ni l'un ni l'autre n'y consentions, oui... Et tu sais très bien qui est devenue sa véritable femme.
-Yélana, murmurai-je, les yeux perdus dans le vague.
Elle acquiesça et porta la main à son cœur comme si évoquer ses souvenirs étaient trop douloureux pour elle.
-Tu aimais Papy Elysia ? Questionnai-je bêtement.
Elle pouffa une nouvelle fois de rire et répondit :
-« Aimer » est un bien piètre mot, « aduler », « adorer », « encenser » seraient plus corrects... Mais oui... Autant spirituellement que physiquement... Surtout physiquement...Mais c'est bien, ça n'a pas l'air d'avoir traumatisé ta mère puisqu'elle agit de même dans la nature...Ton grand-père me manque terriblement... Notre amour ne s'effacera jamais...Pas même dans la mort.
-C'est beau, commentai-je, émue.
Avant de me rappeler subitement pourquoi nous demeurions dans la Forêt Enchantée. Laissant donc mon dilemme de départ de côté, je revins au problème vraiment important :
-Est-ce que tu crois que nous allons réussir à remettre l'ordre à Arendelle ?! Enfin, je veux dire... Aussi rapidement ?!
Comprenant que j'étais déjà passée à autre chose, Mamie Anna grommela :
-Bien... Tu es aussi têtue que moi à vouloir faire passer les besoins des autres avant les tiens... Mais souviens-toi ! Fais bien attention de ne pas te faire trop de mal.
Omettant sa phrase, je lui lançais un regard insistant pour qu'elle me réponde et elle déclara :
-Oui nous y arriverons ! Ne t'en fais pas ! Tel un arbre consumé, ton royaume refleurira de ses eaux...
Elle me caressa ensuite la joue et me laissa faire le tour des habitants pour vérifier que la cohabitation se passait bien. Forte heureusement, mise à part notre famille, tout le monde s'entendait à merveille.
Je terminai les visites à l'aube tandis que la fatigue s'abattit sur moi comme un poids. Trouvant je ne sais comment, la force d'arriver jusqu'à la hutte de Mamie, je m'affalai sur le tapis du séjour et m'endormis comme une masse.
J'étais près de la place centrale de la cour du château où se trouvait le drapeau d'Arendelle et Kristoff se trouvait face à moi. Il vint, fit une révérence, me baisa la main et m'invita à danser alors que je fus toute émoustillée face à sa gentillesse. Une musique sortie de nulle part s'entendit bientôt dans le lointain. Omnibulée par sa carrure, je me recroquevillai bientôt contre sa poitrine. A mon plus grand bonheur, il m'en détacha pour me donner un baiser langoureux. La tête me tourna mais je demeurais entièrement collée à lui.
-Anna tu le sais que ce n'est plus possible nous deux, murmura-t-il après une éternité.
-Pourquoi tu me tourmentes ainsi ? Chuchotai-je alors qu'il continuait à succomber sous l'emprise de mes caresses.
-Tu avais ta chance, renchérit-il d'une voix désolée, maintenant j'aime Elsa comme jamais je ne t'aimerais.
Affaiblie par ses paroles, je ne me révoltais pourtant pas et le laissai m'embrasser une dernière fois le front, les joues, la bouche avant de descendre plus bas...Beaucoup plus bas...
-Oh Kristoff...Gémis-je, ce...C'est impossible de vivre...Sans toi.
Il ne répondit pas. La chaleur du désir m'enveloppa tandis qu'il atteignit l'intérieur de mes cuisses avant d'engouffrer sa langue minutieusement dans mon intimité. J'aurais dû le dégager mais je ne fis que lui maintenir les cheveux jusqu'à ce qu'il me fasse atteindre la jouissance ultime. Une fois qu'il eut fini, il voulut s'éloigner mais je lui maintins la main en maugréant, désespérée :
-Je t'en prie...Ne pars pas...Sois mien !
Mais il secoua une tête déterminée...Presque froide en rétorquant :
-Je ne peux tromper Elsa, elle est moins vivace que toi, plus mystérieuse, plus intelligente c'est pour cela que je suis tombé amoureux d'elle. Ce charme, ce charisme n'est pas égal au tien...Et puis elle est tellement originale...Alors que toi...Tu es une fille très ordinaire...
Ses paroles me broyèrent l'estomac et je murmurai, prête à pleurer :
-Par pitié...Ne dis pas des choses comme cela...
Surpris par mes yeux brillants, le montagnard reprit encore :
-Oh mais il ne faut pas te mettre dans un état pareil Anna...Tu sais...J'admire ta fierté de rester auprès d'elle et d'être dans son ombre. Adieu Anna, adieu.
Il s'évapora enfin tandis que je pleurai à chaudes larmes. Elles furent essuyées quelques secondes plus tard par... Hans. Préoccupé par mon état, le jeune prince des îles du Sud me prit dans ses bras et m'effleura ses lèvres.
-Nous réessayerons, je te le promets, conclut-il, je veux que tu sois heureuse Anna.
Apaisée par sa voix câline, je restai quelques instants cloîtré au creux de sa poitrine...Jusqu'à ce que le sol se mette soudain à trembler. Eberluée, je reçus bientôt des gouttelettes d'eau apportées par la brise du vent.
-ANNA ! LE BARRAGE ! Hurla mon faux frère en pointant son doigt derrière moi.
Il chercha alors à me protéger et me cala contre lui pour tout se prendre. Un pic de stress atteint mes entrailles et je lui criai :
-C'est trop tard !
La vague gargantuesque nous prit de plein fouet, nous emportant violemment jusqu'à ce que nous nous cognions... Au bastingage du trois mâts où Papa et Maman auraient dû se noyer ?! J'observais le bâtiment sans comprendre comment j'étais arrivé là.
Mal en point, l'eau fuitait de partout du vaisseau tandis que je lançais des regards d'incompréhension à mes proches.
-Maman ! Il faut qu'on monte sur le pont ! Vite !
Elle fut incapable de bouger. Ne souhaitant pas être engloutie dans les tréfonds du navire, je la menai tant bien que mal vers le canot de sauvetage. Agitée et dangereuse, la mer n'était pas belle à voir.
-Ma Furie Rousse on ne peut pas partir ! Nos maris sont en bas ! S'exclama-t-elle soudain.
Je tentais aussitôt de la rassurer en me penchant vers la cale.
-HANS ! PÈRE ! MONTEZ ! Hurlai-je à pleins poumons alors que le bateau continuait de s'enfoncer toujours un peu plus dans les profondeurs des abysses.
-C'est trop tard, pleura Maman, défaitiste.
Nous nous blottîmes l'une contre l'autre en nous plaquant contre le bastingage et elle me lissa à nouveau le nez comme elle le faisait lorsque j'étais petite en murmurant :
-Tu ne souffriras plus ma chérie, bientôt tu ne sentiras plus rien.
Une montée de sueur mêlée à une intense chaleur parcourut mon échine. J'avais envie de vomir et de respirer mais une dernière vague me submergea avant.
Sentant l'eau emplir mes poumons, Je suffoquai de panique tout en pensant très fort :
-Réveille-toi Anna, Réveille-toi.
Cela marcha mais n'apaisa pas mon manque d'air. Les relents d'étouffements repartirent de plus belle alors que je continuais à chercher ma respiration dans des sons râles. Je transpirai...Chaque mouvement était pour moi une torture. Dans un effort surhumain, je finis par hurler :
-AU SECOURS !
J'écarquillais les yeux mais les fermais tout aussitôt à cause de la lumière qui me donna la migraine. Je sentis alors qu'on me caressait le front et le bout du nez. Maman. Cela devait être Maman. Entrouvrant une nouvelle fois les paupières, je perçus une mèche rousse et une autre blonde pâle...
-Quand le vent frais, Vient danser, La rivière chante, Pour ne pas oublier, Ferme les yeux si tu veux voir, Ton reflet dans ce grand miroir...Chanta soudain une voix lointaine.
Je sentis alors une compression au niveau de ma poitrine. Ma respiration redevint calme tandis que la berceuse ne continua pas...
-Par Ahtohallan, dis-moi ce qu'elle a s'il te plaît, Mamie ! Paniqua...Elsa.
-Attention à ton gel ma grande Piceaerd... Si ton corps est trop rempli d'émotions, il ne vaut mieux pas que tu restes là...Ce n'est pas bon, ni pour toi, ni pour Anna... Ta sœur a le contrecoup de la chute du barrage, elle a aussi manqué de sommeil. C'est beaucoup pour une jeune fille de quinze ans.
-Si elle était en forme, elle te dirait quinze ans, onze mois et trois jours, précisa ma chère reine des neiges un peu moins inquiète.
La remarque me fit sourire mais je ne réussis qu'à décocher une grimace à l'égard de mes proches. La voix qui m'avait bercé était celle de ma sœur chérie...
-El...Sa, agonisai-je, il faut...Que j'aide...Les Northuldra à faire...Les pompes.
-Hors de question ! Clama-t-elle. Tu es bouillante, Hans, Maman et Papa s'en chargent.
-Par...don...ne-moi pour...Hier, dis-je en déglutissant violemment entre chaque syllabe.
-Ce n'est rien... à vrai dire...ils l'ont pris plutôt bien, Kristoff et moi n'avons plus à nous cacher, avoua-t-elle, toute heureuse.
Rien ne m'avait marqué dans mon rêve mais en entendant cette phrase, une bribe de mon beau montagnard et moi en train de danser me revint en mémoire. Les larmes coulèrent immédiatement allant jusqu'à mon cou à cause de ma position allongée.
-Anna ça ne va pas ? Ne t'inquiète pas, tu as fait de ton mieux, dit Elsa en me pressant la main.
-Fais-lui descendre la température et laisse-là se reposer maintenant ma grande Piceaerd, ordonna Mamie, il faut qu'elle se dépense le moins possible.
-Bien, reprit-elle contrariée par le ton autoritaire de notre aïeule.
Le climat refroidit immédiatement sur mon corps mais je me sentais encore très vulnérable.
-Parfait...A présent tu peux aller rejoindre Kristoff et les autres pour la manœuvre, conclut-t-elle.
Ma chère reine des neiges acquiesça. Puis elle se pencha et effleura ma joue brûlante de ses lèvres fraîches.
-A tout à l'heure petite sœur, murmura-t-elle.
-Alors ? Anna va-t-elle mieux ? Demanda tout de suite mon amant quand j'arrivais dans la Clairière.
Face à ma mine déconfite, il n'osa rien ajouter et me prit plutôt dans ses bras sous le regard gêné et dégoûté de Papa.
-Disons que son état est hors de danger, murmurai-je, les larmes aux yeux.
Oubliant encore la présence de mes parents, Kristoff m'embrassa les cheveux tout en me serrant toujours plus fort contre lui. Il n'y avait aucune chance pour que Papa et Maman croient que nous n'avions jamais fait l'amour si notre échange corporel était aussi proche. Voulant garder un peu le secret, je me détachais bien vite de mon amant et me réhaussai dignement en renchérissant :
-Bien...Il me semble que nous devons être utiles ici !
Surpris par mon changement de comportement, mon beau montagnard acquiesçant pourtant.
-Il faudrait que tu nous aides à transporter les pompes finalisées vers les charrettes ! Clama-t-il.
Maman m'encouragea du regard tout en ne pouvant s'empêcher de trépigner de joie en me voyant si heureuse auprès du fils de sa meilleure amie d'enfance. Fière du chemin que j'avais parcouru depuis que j'avais appris à contrôler mes pouvoirs, je suivis prestement mon amant jusqu'au groupe qui peinait à faire des allers-retours entre la tubes de bois et les moyens de transports.
Soignant mon entrée, je laissai bientôt mes bras danser dans les airs de sorte à créer une petite tornade de neige qui trouva sa route sous les charges lourdes. Puis une fois que je les ressentis contracter les muscles de mes mains, je lançais mes bras vers la droite pour qu'elles aillent atterrir directement dans les fourgons.
-Vive notre cinquième esprit ! S'écrièrent alors les Northuldra ébahis.
Ils m'applaudirent alors que je leur donnai un merci modeste. Extérieurement, je me devais d'être humble...Intérieurement, j'étais extrêmement flattée de cette nouvelle importance dont j'avais manqué durant toute mon enfance et mon adolescence. Cette valorisation me plaisait à tel point qu'il m'arrivait d'en jouer.
-Oui ! Vive notre princesse Elsa ! S'exclamèrent à leur tour les Arendellien qui poussèrent des sifflements.
Cherchant l'approbation de mes parents, je fus ravie de constater qu'ils étaient du même avis que tous les autres membres quant à mon talent.
-Allez mes amis ! Où sont les autres pompes ?! M'enquis-je alors de façon professionnelle.
Sans attendre, ils me montrèrent une pile non conséquente nichée sous un des arbres. Il me fallut à peine une demi-heure pour empiler les tubes en bois dans les charrettes à leur effigies.
Une fois cela fait, je profitais alors d'un temps de latence pour aller m'abreuver et fus surprise quand Courant d'Air me déposa soudain une courte missive dans la main. « Sous notre arbre ? » lus-je. Ni une, ni deux, je reconnus l'écriture de mon amant et brûlai d'envie de m'éclipser avec lui.
-Tout va comme tu veux ma Floconnette ? Demanda alors Maman.
Amusée, elle épiait le moindre de mes faits et gestes, en oubliant de quelle mantra j'étais experte. Je fis au mieux pour répondre d'une voix sereine :
-Oui, c'est Mamie, je vais aller voir comment va Anna...Je reviens.
Je partis en essayant de ne pas prendre une tête de criminelle tandis qu'elle fut à moitié convaincue par mon excuse. Préférant faire de mon mensonge une demi-vérité, je passai d'abord par les berges où ma grand-mère se trouvait toujours avec ma sœur et criai :
-Mamie...Anna va-t-elle mieux ?!
-N'approche pas d'elle Elsa ! Préconisa-t-elle du premier étage, il y a peut-être une infection derrière tout ce qu'elle a, il vaut mieux être prudente !
Soudain affolée, je n'eus plus du tout envie de rejoindre Kristoff pour rester à ses côtés mais notre aïeule fut catégorique. Il ne fallait pas de contact avec ma petite sœur. Je retrouvai donc mon amant quelques minutes plus tard avec les jambes en coton.
-Oula...Ça ne va pas ma Déesse ?! Demanda-t-il inquiet.
Mortifiée, je réussis à atteindre ses bras et hoquetai alors :
-Je...Je suis un monstre...Je...A cause de moi...Anna est entre la vie et la mort...
Mon amant eut la meilleure réaction : Il m'écouta attentivement sans approuver ou désapprouver ce que j'étais en train de lui dire. Cela eut don de me calmer et je retrouvai bientôt une certaine forme d'apaisement toute seule.
-Tu n'es pas un monstre...Tu es une déesse...Ma déesse, murmura-t-il en me prenant le menton quelques secondes plus tard, et dieux que c'est dur de résister à t'embrasser et te caresser quand ton père et ta mère sont dans les parages...
-Oh Kristoff, je t'en prie...Je...Ce n'est pas le moment pour une déclaration d'amour là...Le grondai-je en lançant des pics de gel au sol de contrariété.
Les évitant de justesse, il déclara alors d'une voix détachée mais pas fâchée :
-Hum...Je comprends...Excuse-moi...Dans ce cas, je retourne travailler...Tu as besoin d'être seule.
Indécise car ce n'était pas comme ça que je le voulais que la situation se termine, je le vis alors se diriger loin de notre arbre. Cela me fit hésiter et je bredouillais finalement au bout de quelques secondes :
-Euh...Attends...Si...Si j'ai besoin de tes baisers pour me calmer.
Me regardant tout de suite avec un sourire satisfait, il revint doucement vers moi et me caressa longtemps la joue avant de m'embrasser promptement. Comment pouvais-je supporter de ne pas le sentir ainsi sur moi toute la journée ?! Oh oui...Son parfum...Son toucher...Ses yeux noisette...Je ne me lasserai jamais de son être. Etourdie, je perdis complètement la tête et baissai expressément son pantalon pour qu'il puisse accomplir son acte de plaisir dans mon corps. Nous fûmes unis par la même idée et il remonta bientôt ma robe blanche pour pouvoir m'enserrer profondément en lui. Calée au dos de l'arbre, je me cabrais avec ferveur sous ses coups d'amour jusqu'à ce que nous soyons tous les deux pleinement satisfaits.
-Oh Elsa...Ma déesse...Ma déesse...Ma déesse...Chuchota-t-il d'une respiration de plus en plus saccadée.
-Oui Kristoff...Kristoff...Kristoff... Gémis-je à mon tour jusqu'à me distiller en milliers de flocons.
Nous redescendîmes gentiment en essayant de bien replacer nos vêtements et nos cheveux. Puis mon amant renchérit :
-Chaque fois que tu seras stressée, je me chargerai de te rassurer à ma manière...Surtout à présent que nous habiterons ensemble...
Toujours inquiète pour ma petite sœur mais plus sereine, je lui offris un baiser comme toute réponse avant de me faufiler à nouveau vers l'avancée des travaux.
Elsa s'en alla enfin me laissant juste avec notre grand-mère et Madame Nordlys.
-Marraine Ylva, pourrais-tu installer un rideau à la fenêtre pour cacher la lumière, s'il te plaît ?! Demanda-t-elle ensuite.
-Tout ce que tu veux ma belle ! Répondit-elle en s'exécutant.
J'écarquillai à nouveau les yeux et fus déçue de ressentir que la glace d'Elsa était déjà en train de s'estomper. Comme si elle l'avait senti, mon aïeule m'épongea le front à l'aide d'un vieux tissu humide. Elle le plongea ensuite dans un bac à glaçons confectionné par ma soeur et me le laissa sur le haut du crâne. Vexée d'être ainsi inutile, je réitérai malgré mon état comateux :
-Mamie il faut que j'aille aide les gens d'Arendelle...
-Tu en as déjà assez fait, rétorqua-t-elle d'une voix douce tout en m'enrôlant de ses bras protecteurs.
-Mamie... Je crois que j'ai fait un cauchemar... Mais je ne me rappelle plus grand-chose... J'ai envie de vomir...Murmurai-je en ayant un haut-le-coeur.
Agile, elle me mit rapidement des feuilles de menthe et de gingembre dans la bouche avant de me dicter très lentement :
-Mâche-les, ça va faire passer les nausées... Concernant ton rêve, tu as parlé mais qu'au début. Après tu as pleuré et tu t'es réveillée...
-Qu'ai-je dit ? Demandai-je, souhaitant me rappeler un peu plus de mon songe.
Le rire prononcé d'Ylva atteint bientôt mes oreilles tandis que ma grand-mère hésita à faire tout commentaire. Un sourire naissant apparut progressivement sur son visage, puis elle répondit :
-Tu nommais Kristoff...De façon...Hum...Disons plutôt...Dans des gémissements d'amour que je ne connaissais plus depuis longtemps...
-...Oui les derniers en date aussi puissants étaient les tiens et ceux de mon filleul ! S'enthousiasma encore Madame Nordlys alors que Mamie devint écarlate.
-Oui...Euh...Merci Marraine...Heureusement pour toi qu'Elsa est arrivée qu'après, ma petite Piceaerd... Bredouilla-t-elle.
En d'autres circonstances j'aurais été affreusement gênée. Mais j'étais si faible et désemparée par la douleur lancinante dans tout le corps, que les paroles de mon aïeule m'importèrent peu. N'arrivant toujours pas à mettre des images complètes sur mon rêve, j'entendis bientôt Madame Nordlys dire encore :
-Oh ! Tu n'as pas à être gênée ma Belle, après tout si je me souviens bien...Tu sais aussi ce qu'est un fantasme...Tu tires bien de ta mère pour ça !
-Tatie ça suffit ! Tu es pire qu'une enfant ! Ça aussi Maman et Papa n'arrêtaient pas de le dire ! La gronda-t-elle.
-Mais j'espère bien ! Rétorqua-t-elle, amusée.
En dernier recours, Mamie lui fit un chut puis s'adressa encore à moi en concluant :
-Allez, n'écoute pas, les babillages de ta vieille grande tante et repose-toi à présent ma petite Piceaerd.
Ne pouvant faire autrement, je restai alitée une semaine. J'eus du mal à respirer pendant les trois premiers jours à cause d'une toux forte qui asséchait ma gorge. Laïka et Mamie se relayaient le plus possible pour veiller à ce que je ne sois pas déshydratée. Puis plus rien. Ma respiration revint aussi vite qu'elle avait disparu pour être remplacée par une fatigue extrême. Le moindre mouvement me renvoyait directement dans l'Hellheilm si bien que je préférais rester couchée. Les poussées de fièvre se faisaient surtout la nuit. Je rêvais sans souvenirs. La plupart du temps c'était un réveil réparateur qui venait remplacer mes journées. Je ne savais plus où était le jour, la nuit à cause de mon confinement dans la hutte de Mamie. Elle n'autorisa personne à venir me voir mise à part la guérisseuse ce qui me perturba énormément. Loin de mes proches, je me sentais une fois de plus très ébranlable.
-C'est trop dangereux, se justifiait-elle, ton contrecoup dure plus longtemps que prévu et nous doutons que tu aies un autre virus.
Néanmoins elle se détendit quand je repris des couleurs, une semaine plus tard. Elsa et Maman furent les premières à m'enlacer avant de s'exclamer :
-Nous avons fini de tout confectionner pour Arendelle ! Les géants, les Northuldra et les Arendelliens sont déjà sur place pour commencer à pomper !
-Tu te sens prête à les rejoindre ? Me demanda Mamie avec un sourire confiant.
-Oui ! M'écriai-je, enfin revigorée par tous les soins qu'elle et Laïka m'avaient prescrit.
Père me prit alors dans ses bras et m'amena dans l'une des charrettes qui partit sans attendre en direction de notre vraie foyer. Je ne fus jamais aussi heureuse de voir le royaume même s'il était toujours détruit. L'eau avait baissé de vingt mètres en sept jours.
-Combien de temps les travaux vont-ils durer ? Demandai-je à Père alors que celui-ci s'afférait à pomper pour que l'eau soit éjectée au loin.
-Le plus gros a été fait d'après Madame Piceaerd, ce soir nous dormirons dans un nouveau château, personnellement j'ai des doutes mais ne lui dit pas, ajouta-t-il plus bas.
-J'ai entendu mon Gendre ! Murmura-t-elle en nous regardant de ses yeux pleins de sagesse.
Je manquais de ne pas rire tout en ayant moi-même du mal à y croire en observant les ruines au loin.
-Si c'est vraiment possible, alors tu dois être une vraie fée Mamie ! M'enquis-je.
Ses joues se chauffèrent alors qu'elle renchérit :
-Oulà...Ne dis jamais ça devant Marraine Ylva...C'est à elle qu'on attribuait cette appellation ! Mais je te confirme que c'est tout à fait possible grâce à mes amis les Géants ! Tu vas voir ! Ils peuvent vous amener des pierres taillées au préalable gagnant le travail de cent hommes. Pour tout ce qui concerne le mobilier de première nécessité les Northuldra vous offrent des couettes, des duvets et des vêtements en peau de rennes...Considérez cela comme cadeau de...PAIX ! J'espère que c'est bien ancré dans votre cerveau cette fois Agnarr ! Votre père n'aurait pas du tout approuvé votre comportement de l'autre fois !
-Oh Belle-Maman ! Cessez de m'importuner et me gronder comme si j'étais un petit enfant ! Maugréa-t-il, surtout devant ma fille !
-Vous l'avez bien cherché en même temps ! S'écria-t-elle sèchement.
A ma grande surprise, il baissa immédiatement la tête alors que mon aïeule le regarda modestement. Je n'en revenais pas qu'elle et Yélana réussissent à le faire plier aussi facilement. Soucieuse d'avoir réussi à le mater, Mamie dit encore :
-Nous vous offrons également des ustensiles de cuisine ainsi que de quoi faire votre toilettes. Cela risque d'être un peu radical pour vous mais...
-...Ça me rappellera des souvenirs, répondit Maman dans un sourire.
-Heureuse de te l'entendre dire mon Ange de l'Air, conclut-elle, ravie.
-Père il faudrait peut-être songer à faire une cérémonie pour les défunts, suggérai-je alors, nous les avons enterrés à la va-vite l'autre jour.
-En voilà une parole digne d'une future souveraine ma Furie Rousse ! S'exclama-t-il avec fierté.
-Et digne d'une grande chamane également ! Renchérit mon aïeule en m'entourant de ses épaules.
Cela le fit tiquer et il grommela :
-Oui...Bon...Ici, elle est plutôt future reine...Enfin...Qu'importe...A la fin de la journée, selon l'avancement, nous ferons une procession comme il se doit !
Nous eûmes un hochement de tête commun et nous remîmes au travail. Nous fîmes en sorte que cela aille vite en restant unis et bien organisés. Un groupe pompa l'eau tout l'après-midi. Un autre s'occupa de la réceptionner dans un grand bac que les géants irriguaient vers le lac. Pendant ce temps Elsa et le Nokk se chargeaient de finaliser l'immense étendue d'eau. Une fois que le liquide était parti des maisons, les gens s'occupaient de remettre tout en place pendant que d'autres leur apportaient les aides nommées par Mamie. Quand les maisons étaient endommagées, les géants et d'autres Northuldra se débrouillaient pour les réparer à l'aide de boue et de chaux.
Le plus surprenant fut le retour du château qui poussa comme un champignon. Il n'avait plus rien à voir avec sa forme d'origine mais son nouvel aspect ne le rendit pas moins spacieux. Le soleil réchauffait les âmes de tous les habitants qui étaient heureux de voir le nouvel Arendelle reprendre vie.
-Je n'aurais jamais cru que nous puissions le faire ! S'exclama Elsa à la fin de la journée en sueurs après avoir réceptionné le dernier litre d'eau.
Au zénith, le soleil nous offrait une vue plus belle que jamais.
-Il nous reste un bâtiment et c'est fini ! M'exclamai-je, les joues toutes pleines de boues.
Il s'agissait de la chapelle. En deux temps trois mouvements les géants firent le geste qu'ils avaient effectué durant toute la journée. Ils posèrent enfin la dernière pierre quand des coups de la place de l'Horloge qui n'avait pas été endommagée annonçant vingt heures sonnèrent au loin.
Les applaudissements de félicitation retentirent immédiatement. Nous étions tous fiers de nous. Northuldra, Esprits et Arendelliens : Une seule et même famille.
-Et si nous fêtions cela autour d'un grand banquet ? Proposa Maman.
-Oui ! Renchérit Papa, mais avant comme promis rendons hommage aux morts.
Il y eut une minute de silence. Ma grand-mère profita de cet instant pour bénir chaque tombe en posant sa main sur chaque parcelle de terre, mêlant ainsi l'offrande de la Forêt Enchantée à la culture plus européenne. Puis nous lançâmes des lanternes. Cela me rappela une tradition de notre cousine Raiponce qui venait du royaume de Corona, un bourg bien plus au Sud que nous.
Malgré nos tenues monotones chaque habitant autant Arendelliens que Northuldra était en paix. La douleur de la séparation des êtres chers était toujours présente mais elle allait vers le meilleur. Ainsi nous nous permîmes de bien manger avec les restes de ce que le peuple du Soleil nous avait apporté et terminâmes même par des danses pour apporter un peu de joie.
-M'accorderais-tu cette valse ? Demanda soudain Hans, me faisant tressaillir.
-Euh...Avec plaisir, dis-je tout en observant au loin Elsa et Kristoff.
Je laissai mon vrai futur le temps d'un air de Wagner, dans les bras de mon cher frère adoptif. Une fois la danse terminée, il m'embrassa le front et j'eus comme un sentiment de déjà-vu.
-Il est temps de partir à présent ! On avait promis à Maman qu'on reviendrait vite ! Déclara alors Yélana bien qu'il n'était pas encore trop tard, et puis...Euh...Les géants ont du mal à se repérer dans le noir.
Ma grand-mère la regarda avec un sourcil levé.
-Ah vraiment ?! Les esprits de la terre craignent le noir, Madame Coudrier, dans ce cas y en a une qui n'aurait jamais dû voir le jour ! Pouffa-t-elle alors que la cheffe fut très gênée.
Préférant ne pas demander qui, même si j'avais compris l'allusion, je suppliai bientôt ma grand-mère du regard et demandai avec peu d'espoir :
-Tu restes avec nous Mamie ?
Elle me pressa alors la main et dit dans un sourire :
-Tu sais très bien que je ne peux pas, je suis la seule chamane de la communauté. Néanmoins...Nous avons discuté avec mon Ange de l'Air...Et comme tu sembles prête à prendre la relève, il est possible que je fasse appel à tes services désormais. Si tu es toujours d'accord bien sûr.
-Oui ! M'exclamai-je en l'enlaçant.
Puis je me tournai vers Elsa appréhendant notre nouvelle séparation par un étranglement dans la gorge.
Je savais que comme elle était le cinquième esprit elle se devait de rester vivre là-bas, elle aussi. Ne cherchant donc pas à polémiquer, je lui courus alors dans les bras sous l'incompréhension générale.
-Tu vas me manquer, murmurai-je, mais on fait comme d'habitude ?
Mes parents éclatèrent aussitôt de rire alors que Kristoff et elle se lancèrent un sourire complice.
-Euh...J'ai loupé quelque chose ? M'étonnai-je, un peu vexée.
Contre toute attente, Papa s'exclama :
-Nous avons longuement discuté avec Elsa et ce débiteur de glace... Et nous consentons à ce qu'ils restent habités au château...Tous les deux... Au vu des derniers événements, de ton acte héroïque de souveraine, je lève ma punition !
Il se tourna ensuite uniquement vers mon beau montagnard et ajouta :
-Et puis...Il faut bien le dire, l'économie n'est plus la même depuis que Monsieur Bjorgman n'y est plus en tête ! Il va donc reprendre son travail de livreur.
-Bien...Voilà donc...Une merveilleuse nouvelle, susurrai-je, déjà prête à le reconquérir.
Après la dure journée que nous avions eue, je ne rêvais que d'une chose, me laver et me coucher. Je fis la première assez rapidement, souhaitai la bonne nuit à toute ma famille et observai le ciel clair tout en étant couchée dans mon lit. Je décidais de compter les étoiles pour m'endormir. Cela fonctionna à tel point que je commençais à somnoler à peine cinq minutes après l'exercice.
A demie endormie, j'imaginais qu'un Aren se formait à travers les constellations...Il me saluait de la main tout en claironnant :
-Merci pour le royaume !
-Non ! Merci à vous ! M'exclamai-je.
Ce n'était que dans mon esprit bien sûr, mais qu'est-ce que c'était rassurant. J'étais enfin apaisée pour quelques instants. La vie pouvait reprendre son cours. Chez moi. Mes paupières s'affaissèrent encore et j'étais sur le point de partir dans mes rêves quand on toqua à la porte.
-Entrez ! Criai-je, tout en me redressant.
C'était Maman armée de son châle. Elle vint s'installer à côté de moi et me caressa les cheveux d'une main tout en tenant une boîte de l'autre.
-Je tenais particulièrement à te souhaiter bonne nuit ma chérie. Merci d'avoir été courageuse pour nous tous...Si tu savais à quel point, je suis fière de toi.
Elle m'enlaça tendrement. Attendrie, je me laissais faire et me nichai bientôt contre son torse.
-De rien, murmurai-je, je suis très contente que tu sois une Northuldra, Maman.
Puis mon regard fut à nouveau attiré par l'objet qu'elle détenait entre ses doigts et j'ajoutai :
-Qu'est-ce que c'est Mère ?
Se souvenant subitement du but de sa visite, elle m'expliqua alors :
-Eh bien comme tu le sais ma Furie Rousse, ton anniversaire est dans pas longtemps... J'avais prévu de te donner ce cadeau à ce moment-là mais je trouve que tu as mûri plus vite ces derniers temps...Et que c'est maintenant que tu en as besoin pour t'épanouir.
Prenant une courte pause, elle s'exclama aussitôt :
-Anna...Voici mon ancienne bague de fiançailles.
Soudain prise d'un malaise, je lançais encore en redoutant la suite :
-Oui et... ?
-Et bien, je te laisse quelques semaines pour t'habituer car ton père et moi pensons que ton anniversaire sera l'occasion rêvée pour officialiser vos fiançailles avec Hans, répondit-elle tout sourire.
Le gouffre cauchemardesque m'aspira immédiatement. Mais je ne laissai rien paraître. Non ! Au grand jamais, je ne devais rien laisser paraître ! Prête à m'évanouir d'horreur, je la laissais me déposer le bijou à la pierre orangée dans la main.
-Bonne nuit ma princesse, chuchota-t-elle en m'embrassant.
Puis elle s'en alla alors que je constatais amèrement que pour moi, presque rien ne changeait...
Et pour la référence au titre... Je la mets là je suis pas sûre que vous l'ayez ! Avec la plus belle en signature !
Mon état d'esprit apaisé, ne le resta toutefois pas longtemps. Juste le temps que mes parents et Hans se remettent pleinement de leurs émotions. Ils étaient là, vivants et c'était le plus beau miracle du monde...Mais en cet instant, ravagée par la colère, je n'avais qu'une seule pensée qui me tournait dans la tête : Ils m'avaient tous abandonné, ils m'avaient tous laissé seule face à ce désastre mortel. Souhaitant passer aux aveux, je demandai alors sur un ton d'investigatrice :
-Qu'est-ce que vous faisiez aux abords de la Forêt Enchantée ? A cette heure-ci en plus !
Indécis, mon Père et ma Mère se fixèrent du regard, très gênés et se mirent à rougir violemment.
-Eh bien...Euh...Disons que c'est notre rituel du vendredi soir, répondit ce dernier, nous l'effectuons depuis que nous nous connaissons sous l'insistance de votre mère. Elle tenait à se recueillir dans la nature et depuis ces derniers temps, j'en comprends enfin les raisons.
-Il va absolument falloir que tu me racontes tout ça, petite Ange de l'Air ! S'écria aussitôt Ylva tandis qu'ils se prirent fermement la main.
Mais pour une fois personne ne releva et la doyenne sentit que l'heure n'était pas à la plaisanterie. L'ignorant donc, je repris aussitôt :
-Et vous allez me faire croire que Kay et Gerda ne sont pas au courant de vos sorties nocturnes ?
-Non ma Furie Rousse...Il n'y a que le général Olson qui sait, renchérit Père.
-Et c'est un homme de confiance à la perfection puisqu'il n'a rien dit, maugréai-je en poussant un profond soupir.
Mon cœur se serra un peu plus. C'était ce même Niklas qui avait parlé de guerre avec Papa avant que le barrage ne cède ! Je ne devais pas prendre cette information à la légère ! Devais-je mettre mon grain de sel et avouer que j'avais entendu toute la conversation ?! Après tout, cela aurait pu être une vengeance pour nous avoir séparé avec Elsa ! Non Anna...Tu n'es pas horrible à ce point ! Me grondai-je. Je préférai creuser un peu plus sur la disparition de mes proches en rétorquant :
-Et Hans que faisait-il avec vous dans ce cas ? Il dessinait vos ébats comme Madame Nordlys ?!
Outrée par mes propos, Elsa blanchit d'un coup. Elle continuait de jeter des coups d'œil permanent à Kristoff, réveillé, qui était en train de se faire soigner par Laïka.
-Bien...La chute du barrage n'a pas changé ton comportement ma chérie, ironisa bientôt Maman, je pense qu'Hans peut te répondre de lui-même car nous ne sommes au courant de rien à son sujet.
Nos regards se tournèrent aussitôt vers mon frère adoptif. Ses tâches de rousseur ressortirent à cause de la gêne qui se lisait sur son visage et il finit par raconter d'une voix tremblante :
-Eh bien voilà, comme tu le sais Anna, je devais me rendre à la frontière du royaume pour méditer comme c'est le cas chaque vendredi pour moi aussi. J'étais donc en train d'effectuer mes exercices de respiration...
Consciente que ce mensonge était pitoyable, je fournis un effort surhumain pour ne pas tourner mon regard vers Elsa.
-...Puis j'ai senti le sol trembler, continua-t-il, et j'ai vu les oiseaux en masse se diriger vers l'opposé du château. Je n'ai pas vu la vague mais j'ai compris que quelque chose n'allait pas...Je n'ai pas cherché à comprendre et j'ai enfourché mon cheval en me souvenant du chemin pour aller chez les Northuldra.
-Quelle bravoure ! Lançai-je dans un pic violent, préférer fuir plutôt que de protéger son peuple...Il est beau le futur roi d'Arendelle !
-Anna...Je...Je ne te permets pas ! Qu'aurais-tu fait à ma place ? Questionna Papa, dépassé.
-Qu'ai-je fait ?! Tu veux dire ! J'ai vu quasiment tout le monde mourir ! J'ai passé la journée à ramener les corps sans vie de nos sujets ! Nos amis ! Pas un d'entre vous n'était avec moi pour me soutenir ! Non ! Vous m'avez tous laissé seule, face à cette besogne ! Vous par amour ! Lançai-je hargneusement aux parents, toi par lâcheté ! Adressai-je à Hans, et toi Elsa...Toi ! Je crois bien que tu es la pire !
Vexée par mes paroles, elle répliqua acerbement :
-Tu aurais préféré que nous soyons tous morts ?
-Comment oses-tu dire ça ? Tu es ignoble ! Ce n'est pas du tout ce que je suis en train de vous reprocher ! Grommelai-je.
Hans me prit aussitôt par les épaules pour tenter de me canaliser, puis il déclara plus calmement :
-C'est tombé sur toi Anna, tu étais prisonnière dans le château et tu n'as pas pu t'échapper. Mais tu as su mener ces gens jusqu'ici ! Tu t'es débrouillée comme une cheffe alors que pour moi, tu as raison...Je ne suis qu'un lâche ! J'ai préféré faire confiance à mon instinct de survie. Je n'ai pensé qu'à moi, j'ai été égoïste. Mais il n'y a qu'une chose à retenir ! Grâce à toi, une bonne partie de nous s'en est quand même sortie. Finalement Père, Mère et moi avons été rattrapés par notre lâcheté alors que toi, tu as bien géré la situation. Tu es à bout de force maintenant et c'est normal ! Tu as besoin de repos à présent.
Le fixant toujours d'un air non aimable, je sentais la haine remonter à travers ma poitrine par une chaleur intense et suffoquai bientôt de rage. Rien. Dans l'instant, rien ne pouvait m'apaiser. Pour moi, ils étaient tous partis, me laissant me mettre les mains dans le sang, dans la mort. Seule. Décidée à ne pas décolérer, je crachais encore :
-Tant d'hypocrisie de votre part à tous me dégoûte. Toi, Père comment peux-tu chanter une sérénade à Mère alors que quelques minutes avant tu dis à Olson que tu veux attaquer les Northuldra ?!
Il vira tout de suite au blanc sous les yeux inquisiteurs de mes aïeux alors qu'elle fulmina :
-Quoi ?! Agnarr ?! Qu'est-ce que c'est que cette histoire ?!
-Maieuh...Rien voyons Iduna...Bredouilla-t-il.
-J'espère pour vous que ce n'était pas vrai mon Gendre sinon vous allez passer un sale quart d'heure auprès de la cheffe ! Bougonna immédiatement Mamie.
-Oui ! On a déjà su les mater les Arendellien par le passé et on n'hésitera pas à le refaire s'il faut ! Grommela soudain Madame Nordlys d'une voix plus méchante, non mais oh ! Ce n'est pas moi avec mon âge qui vais me laisser marcher sur les pieds par des petits jeunots comme ce Lars Halrcisen...Une sacrée ordure celui-là !
Etonnée qu'elle connaisse le capitaine, j'étais sur le point d'intervenir à nouveau quand Mamie la gronda :
-Marraine ! Non ! Ce n'est pas le but ! Et puis cet Halrcisen ou un quiconque autre Arendellien qui aurait la haine de notre peuple ne subira rien tant qu'il y a Niklas...J'ai confiance en lui !
Ylva haussa immédiatement les épaules mais ne baissa pas sa garde vis-à-vis de mon père. Indifférente à la pagaille que j'étais en train de déverser, j'avais besoin de vider mon sac et pour cela, je devais criai mes reproches à tous les membres :
-Toi Hans, comment peux-tu prétendre être Arendellien et déjà tout me piquer au niveau de la succession quand tu t'enfuis dès la première crainte venue ! et toi Elsa ! oui toi ! je crois que tu es la pire de tous ! Depuis que tu es amoureuse plus rien ne compte ! tu as oublié que tu avais une sœur !
-Non là tu es injuste ! S'exclama-t-elle alors que ses sourcils se froncèrent.
-Tu sais très bien que j'ai raison ! Ça t'a même arrangé d'être ici ! Loin de moi pour pouvoir batifoler avec ton amant ! Insistai-je, je n'ai jamais eu d'importance à tes yeux ! Oui ! oui ! C'est moi la petite princesse Anna d'Arendelle qui te parle ! j'ai bien compris pourquoi tu n'es pas venue à la cascade ce soir-là !
-Anna, arrête s'il te plaît, murmura-t-elle en devenant écarlate, je... Je suis désolée pour cette chute de barrage...Je...Je ne m'attendais pas à ce qu'il produise cela... Je culpabilise déjà assez.
-Et tu auras tout le reste de ta vie pour avoir les 423 morts sur la conscience. Que dis-je ?! Kristoff et toi vous aurez tous les deux le reste de votre vie pour avoir les 423 morts sur la conscience ! Lançai-je en fixant violemment le montagnard.
Prenant peu à peu conscience du sens de mes paroles, Maman eut soudain le visage en feu et observa ma sœur de plus près. Traquée, cette dernière finit par perdre des couleurs et murmura :
-S'il te plaît Mère... Ne me regarde pas comme ça...Je...Je vais tout vous expliquer...A toi et Papa...
N'acceptant même pas ses excuses, elle se tourna vers Mamie et Ylva en s'exclamant, furieuse :
-Et bien sûr vous étiez au courant et vous êtes bien privées de m'en faire part !
-C'est possible mon Ange de l'Air, avoua notre aïeule, sereine.
Quoi ?! La conversation était en train de s'adoucir pour elle ! Non de non ! Médusée de voir que cela n'eut pas l'effet voulu, je décidai tout de suite de l'achever en disant encore :
-Mais tu sais quoi Elsa ?! Que tu aimes Kristoff passe encore ! Mais que tu m'aies menti sur la présence de nos proches ici ! Ça ! Je te le pardonnerai jamais !
Impressionnés de me voir si en colère, ils demeurèrent tous sonnés. J'étais surprise, qu'aucun d'eux, ne s'attendait à ce que je craque aussi fortement avec ce qui s'était passé.
-Bien...A présent que tout est dit, je vous laisse ! Il faut que j'aille m'occuper de MON peuple ! Conclus-je en faisant une révérence grossière.
Je partis dehors sans qu'aucun ne proteste. J'avais besoin de respirer et pleurer en même temps. Je venais de mettre le bazar une fois encore alors qu'en réalité, c'était à moi que j'en voulais le plus ! Avec tout cela, Elsa ne me révèlera jamais comment elle avait pu détruire le barrage ! Un baiser Anna...Ils ont dû se donner un baiser plus brûlant et plus prononcé que les précédents, me convainquis-je.
Cela redoubla mes larmes... Je n'avais pas envie d'en prendre conscience mais j'avais bien l'impression que ce maudit destin continuait de m'échapper. Retournant me recueillir auprès des pompes, je me parlais alors à moi-même :
-Et toi Aren ? Comment t'es-tu relevé après toutes les batailles où tu as fait face à la mort ? Comment peut-on continuer d'avancer alors que toutes ses images d'horreur tournent en boucle dans notre tête ?
Mes pleurs coulaient en discontinus le long de mon nez alors que j'attendais des réponses qui n'arriveraient jamais. Au bout de plusieurs minutes, j'entendis pourtant un bruit.
-Crois-moi, c'est une experte qui peut te le confirmer...C'est une douleur indescriptible mais si on est forte on arrive à la surmonter ! S'écria une voix.
Manquant de faire une attaque, je me retournai effrayée pour découvrir Mamie Anna, seule.
-Doucement ma petite Piceaerd, ce n'est que moi, tu as entendu ce que je viens de te dire ? Si jamais tu as besoin d'une thérapie, je suis là ou si tu veux tout simplement en parler, Yélana, Ylva ou les autres Northuldra pourront t'aider...
Toujours énervée, je me contentais de hocher la tête tout en me renfermant immédiatement en la voyant. Elle le sentit puisqu'elle garda une certaine distance à mon égard et demanda avec politesse :
-Puis-je m'assoir à tes côtés ?
Après quelques secondes d'hésitation, je chuchotai :
-Oui.
Soulagée, elle me tendit alors un mouchoir et m'enveloppa de ses épaules tandis que je sentis des picotements me traverser le corps. Le flux de rage partit instantanément et je tressaillis de surprise. Mon aïeule sourit et rétorqua :
-J'ai rééquilibré tes chakras... Comme j'ai dit à Elsa avec ses pouvoirs, il faut que tu apprennes à maîtriser ton aura. Tu as laissé la meilleure chose qui puisse exister dans cette famille, là-bas.
-Quoi ? Ils sont en train de s'entretuer ? Paniquai-je.
-Je dirai plutôt de communiquer. Yélana a remis une couche de menace à ton père à savoir que si jamais il souhaitait créer une nouvelle guerre entre nos deux peuple, elle désintégrerait le reste des survivants d'Arendelle. Je me chargerai de mon côté à rappeler Niklas à son bon vouloir sur le sujet...Quant à ta mère, elle se rappelle qu'elle a deux filles en âges d'éprouver des sentiments pour des garçons autres que par le biais d'un quelconque pacte ou de fichues coupoles. Enfin Hans ne se sentant pas à l'aise a préféré aider Laïka à panser les blessures de Kristoff...Comme deux futurs beaux-frères.
Je rougis et me crispai en même temps. Même si leur relation avançaient à lui et ma sœur...Mon beau montagnard devait être à moi. C'était notre destin.
-Je ne suis pas aussi naïve que ma fille ou ma grande Piceaerd, reprit-elle comme si elle avait lu dans mes pensées, après tout j'ai eu la meilleure des professeures en matière d'observation... Bref tout ça pour dire que j'ai bien compris que Kristoff ne te laissait pas indifférente...
Une montée de sueurs me barra soudain le front et je ne protestai pas.
-...Mais d'après Marraine Ylva... Hans non plus visiblement, ajouta-t-elle.
Je rougis doublement ne disant toujours rien.
-C'est compliqué n'est-ce pas ? Insista-t-elle en me serrant la main.
Incapable de prononcer la moindre parole, je me contentais de hocher la tête. Puis je respirai un grand coup et m'exclamai :
-Mamie, si je te confie un secret, tu ne me juges pas et tu ne le répètes à personne, c'est compris?
Elle me le promit. Sentant que je pouvais tout lui dire, je débitai donc tout le rêve prémonitoire que j'avais fait, n'échappant à aucun détail hormis la scène du mur avec mon amant. Je fus heureuse de voir qu'elle ne se moqua pas. Bien au contraire, elle prit la chose très au sérieux puisqu'elle finit par demander :
-Tu as vraiment un don spectaculaire ma petite Piceaerd, commenta-t-elle, y a-t-il autre chose dont tu voudrais me faire part ?
Prise dans ma lancée, j'enchaînai alors avec tout ce qui s'était produit depuis que je m'étais réveillée de mon rêve. Elle écouta attentivement le temps que je poursuive et un nouveau silence s'installa bientôt où elle prit le temps de réfléchir. Puis elle me lança un sourire bienveillant et finit par demander :
-Et donc, qu'attends-tu de moi maintenant que je sais toute cette histoire ?
Ravie d'avoir quelqu'un dans la confidence, je repris du poil de la bête et répondis :
-Que tu me conseilles, est-ce que selon toi je peux encore changer mon destin ? Le rétablir ?
Mon aïeule tourna tout de suite du nez, ne s'attendant sans doute pas à cela. Elle demeura un temps muette avant de rétorquer sagement :
-Tout ce que tu dois savoir Anna c'est que le destin finit toujours par te rattraper quoique tu fasses.
-Tu veux dire que Kristoff finira par revenir vers moi ?! Questionnai-je pleine d'espoir.
Mamie tapota gentiment ses doigts contre le tronc d'arbre sur lequel elle était assise avant d'hausser les épaules. Désemparée, je repris :
-Mais tu viens de dire que...
-Je sais ce que je viens de dire ! Répéta-t-elle d'une voix sèche.
Me prenant alors les deux mains fermement elle ajouta dans une sorte de mise en garde :
-Ma petite Piceaerd, écoute-moi attentivement...Parfois entre ce qu'on veut...Et ce que le destin choisit...Il y a une grande différence...Mais il ne faut pas que cela te fasse mal, d'accord ?! Ni à toi, ni aux autres !
Douchée par ses paroles que je compris indirectement, je me retrouvais face au même dilemme que celui dicté par Hans presque un mois plus tôt.
-Ton bonheur passe en priorité, conclut-elle en se radoucissant.
-Et mon bonheur est avec Kristoff ! M'exclamai-je sûre de moi, j'en ai la conviction...Je...Euh... Je l'ai vu...C'était si fort quand...
-...Quand tu as vu comment il te faisait l'amour ?! Je veux bien te croire ! Sinon tu ne t'y accrocherais pas autant, renchérit-elle amusée.
Mon visage passa aussitôt par toutes les couleurs et je m'exclamai, empourprée :
-Mamie ! Mais enfin ! Qu'est-ce que tu vas imaginer... Je...J'ai rien vu de tel dans mon futur ! Je...Je pense pas des choses comme ça, moi !
Cela la dérida immédiatement et elle éclata de rire en ajoutant :
-Ah oui ? Et ta mère, ta sœur et toi, vous avez été trouvées dans les roses aussi pendant qu'on y est ?! Il va falloir que je dise ça à Marraine Ylva ! Ça va lui faire sa journée !
Muette de gêne, je n'osai plus rien dire et regarder le sol, empêchant mon cerveau d'imaginer de nouvelles choses intimes. Sentant que j'étais horriblement confuse, mon aïeule cessa bientôt de rire et poussa un profond soupir en reprenant :
-Tu sais j'ai connu deux jeunes filles qui ont beaucoup soufferts lorsqu'elles étaient jeunes car l'une était promise à un homme sans l'aimer, alors que l'autre en était folle amoureuse.
Attirée par son visage à nouveau sérieux, je l'observai avec admiration tandis qu'elle continua à raconter les paupières mi-closes :
-Mais finalement un merveilleux jeune homme est devenu la clef de cette délivrance dans ce triangle amoureux...Oh il a fallu qu'il se batte pour vivre avec celle qu'il aime...Mais ils ont tous les quatre réussis...
Ne comprenant pas tout, je demandais aussitôt, intriguée :
-Tu parles de ta vie Mamie ?
Elle hocha la tête et dit en souriant :
-Je te promets qu'un jour, je te raconterai tout sur mon passé. Mais j'aimerais que tu apprennes par toi-même d'abord !
Ayant déjà mordue à l'hameçon, j'essayai d'en savoir un peu plus en insistant :
-C'était toi qui devait être mariée de force ?
Ma grand-mère se mordit la lèvre avant de répondre brièvement :
-Oui. Au chef Amarok... Tes arrière-grands-parents n'avaient rien trouvé de mieux que de m'unir à lui sans que ni l'un ni l'autre n'y consentions, oui... Et tu sais très bien qui est devenue sa véritable femme.
-Yélana, murmurai-je, les yeux perdus dans le vague.
Elle acquiesça et porta la main à son cœur comme si évoquer ses souvenirs étaient trop douloureux pour elle.
-Tu aimais Papy Elysia ? Questionnai-je bêtement.
Elle pouffa une nouvelle fois de rire et répondit :
-« Aimer » est un bien piètre mot, « aduler », « adorer », « encenser » seraient plus corrects... Mais oui... Autant spirituellement que physiquement... Surtout physiquement...Mais c'est bien, ça n'a pas l'air d'avoir traumatisé ta mère puisqu'elle agit de même dans la nature...Ton grand-père me manque terriblement... Notre amour ne s'effacera jamais...Pas même dans la mort.
-C'est beau, commentai-je, émue.
Avant de me rappeler subitement pourquoi nous demeurions dans la Forêt Enchantée. Laissant donc mon dilemme de départ de côté, je revins au problème vraiment important :
-Est-ce que tu crois que nous allons réussir à remettre l'ordre à Arendelle ?! Enfin, je veux dire... Aussi rapidement ?!
Comprenant que j'étais déjà passée à autre chose, Mamie Anna grommela :
-Bien... Tu es aussi têtue que moi à vouloir faire passer les besoins des autres avant les tiens... Mais souviens-toi ! Fais bien attention de ne pas te faire trop de mal.
Omettant sa phrase, je lui lançais un regard insistant pour qu'elle me réponde et elle déclara :
-Oui nous y arriverons ! Ne t'en fais pas ! Tel un arbre consumé, ton royaume refleurira de ses eaux...
Elle me caressa ensuite la joue et me laissa faire le tour des habitants pour vérifier que la cohabitation se passait bien. Forte heureusement, mise à part notre famille, tout le monde s'entendait à merveille.
Je terminai les visites à l'aube tandis que la fatigue s'abattit sur moi comme un poids. Trouvant je ne sais comment, la force d'arriver jusqu'à la hutte de Mamie, je m'affalai sur le tapis du séjour et m'endormis comme une masse.
J'étais près de la place centrale de la cour du château où se trouvait le drapeau d'Arendelle et Kristoff se trouvait face à moi. Il vint, fit une révérence, me baisa la main et m'invita à danser alors que je fus toute émoustillée face à sa gentillesse. Une musique sortie de nulle part s'entendit bientôt dans le lointain. Omnibulée par sa carrure, je me recroquevillai bientôt contre sa poitrine. A mon plus grand bonheur, il m'en détacha pour me donner un baiser langoureux. La tête me tourna mais je demeurais entièrement collée à lui.
-Anna tu le sais que ce n'est plus possible nous deux, murmura-t-il après une éternité.
-Pourquoi tu me tourmentes ainsi ? Chuchotai-je alors qu'il continuait à succomber sous l'emprise de mes caresses.
-Tu avais ta chance, renchérit-il d'une voix désolée, maintenant j'aime Elsa comme jamais je ne t'aimerais.
Affaiblie par ses paroles, je ne me révoltais pourtant pas et le laissai m'embrasser une dernière fois le front, les joues, la bouche avant de descendre plus bas...Beaucoup plus bas...
-Oh Kristoff...Gémis-je, ce...C'est impossible de vivre...Sans toi.
Il ne répondit pas. La chaleur du désir m'enveloppa tandis qu'il atteignit l'intérieur de mes cuisses avant d'engouffrer sa langue minutieusement dans mon intimité. J'aurais dû le dégager mais je ne fis que lui maintenir les cheveux jusqu'à ce qu'il me fasse atteindre la jouissance ultime. Une fois qu'il eut fini, il voulut s'éloigner mais je lui maintins la main en maugréant, désespérée :
-Je t'en prie...Ne pars pas...Sois mien !
Mais il secoua une tête déterminée...Presque froide en rétorquant :
-Je ne peux tromper Elsa, elle est moins vivace que toi, plus mystérieuse, plus intelligente c'est pour cela que je suis tombé amoureux d'elle. Ce charme, ce charisme n'est pas égal au tien...Et puis elle est tellement originale...Alors que toi...Tu es une fille très ordinaire...
Ses paroles me broyèrent l'estomac et je murmurai, prête à pleurer :
-Par pitié...Ne dis pas des choses comme cela...
Surpris par mes yeux brillants, le montagnard reprit encore :
-Oh mais il ne faut pas te mettre dans un état pareil Anna...Tu sais...J'admire ta fierté de rester auprès d'elle et d'être dans son ombre. Adieu Anna, adieu.
Il s'évapora enfin tandis que je pleurai à chaudes larmes. Elles furent essuyées quelques secondes plus tard par... Hans. Préoccupé par mon état, le jeune prince des îles du Sud me prit dans ses bras et m'effleura ses lèvres.
-Nous réessayerons, je te le promets, conclut-il, je veux que tu sois heureuse Anna.
Apaisée par sa voix câline, je restai quelques instants cloîtré au creux de sa poitrine...Jusqu'à ce que le sol se mette soudain à trembler. Eberluée, je reçus bientôt des gouttelettes d'eau apportées par la brise du vent.
-ANNA ! LE BARRAGE ! Hurla mon faux frère en pointant son doigt derrière moi.
Il chercha alors à me protéger et me cala contre lui pour tout se prendre. Un pic de stress atteint mes entrailles et je lui criai :
-C'est trop tard !
La vague gargantuesque nous prit de plein fouet, nous emportant violemment jusqu'à ce que nous nous cognions... Au bastingage du trois mâts où Papa et Maman auraient dû se noyer ?! J'observais le bâtiment sans comprendre comment j'étais arrivé là.
Mal en point, l'eau fuitait de partout du vaisseau tandis que je lançais des regards d'incompréhension à mes proches.
-Maman ! Il faut qu'on monte sur le pont ! Vite !
Elle fut incapable de bouger. Ne souhaitant pas être engloutie dans les tréfonds du navire, je la menai tant bien que mal vers le canot de sauvetage. Agitée et dangereuse, la mer n'était pas belle à voir.
-Ma Furie Rousse on ne peut pas partir ! Nos maris sont en bas ! S'exclama-t-elle soudain.
Je tentais aussitôt de la rassurer en me penchant vers la cale.
-HANS ! PÈRE ! MONTEZ ! Hurlai-je à pleins poumons alors que le bateau continuait de s'enfoncer toujours un peu plus dans les profondeurs des abysses.
-C'est trop tard, pleura Maman, défaitiste.
Nous nous blottîmes l'une contre l'autre en nous plaquant contre le bastingage et elle me lissa à nouveau le nez comme elle le faisait lorsque j'étais petite en murmurant :
-Tu ne souffriras plus ma chérie, bientôt tu ne sentiras plus rien.
Une montée de sueur mêlée à une intense chaleur parcourut mon échine. J'avais envie de vomir et de respirer mais une dernière vague me submergea avant.
Sentant l'eau emplir mes poumons, Je suffoquai de panique tout en pensant très fort :
-Réveille-toi Anna, Réveille-toi.
Cela marcha mais n'apaisa pas mon manque d'air. Les relents d'étouffements repartirent de plus belle alors que je continuais à chercher ma respiration dans des sons râles. Je transpirai...Chaque mouvement était pour moi une torture. Dans un effort surhumain, je finis par hurler :
-AU SECOURS !
J'écarquillais les yeux mais les fermais tout aussitôt à cause de la lumière qui me donna la migraine. Je sentis alors qu'on me caressait le front et le bout du nez. Maman. Cela devait être Maman. Entrouvrant une nouvelle fois les paupières, je perçus une mèche rousse et une autre blonde pâle...
-Quand le vent frais, Vient danser, La rivière chante, Pour ne pas oublier, Ferme les yeux si tu veux voir, Ton reflet dans ce grand miroir...Chanta soudain une voix lointaine.
Je sentis alors une compression au niveau de ma poitrine. Ma respiration redevint calme tandis que la berceuse ne continua pas...
-Par Ahtohallan, dis-moi ce qu'elle a s'il te plaît, Mamie ! Paniqua...Elsa.
-Attention à ton gel ma grande Piceaerd... Si ton corps est trop rempli d'émotions, il ne vaut mieux pas que tu restes là...Ce n'est pas bon, ni pour toi, ni pour Anna... Ta sœur a le contrecoup de la chute du barrage, elle a aussi manqué de sommeil. C'est beaucoup pour une jeune fille de quinze ans.
-Si elle était en forme, elle te dirait quinze ans, onze mois et trois jours, précisa ma chère reine des neiges un peu moins inquiète.
La remarque me fit sourire mais je ne réussis qu'à décocher une grimace à l'égard de mes proches. La voix qui m'avait bercé était celle de ma sœur chérie...
-El...Sa, agonisai-je, il faut...Que j'aide...Les Northuldra à faire...Les pompes.
-Hors de question ! Clama-t-elle. Tu es bouillante, Hans, Maman et Papa s'en chargent.
-Par...don...ne-moi pour...Hier, dis-je en déglutissant violemment entre chaque syllabe.
-Ce n'est rien... à vrai dire...ils l'ont pris plutôt bien, Kristoff et moi n'avons plus à nous cacher, avoua-t-elle, toute heureuse.
Rien ne m'avait marqué dans mon rêve mais en entendant cette phrase, une bribe de mon beau montagnard et moi en train de danser me revint en mémoire. Les larmes coulèrent immédiatement allant jusqu'à mon cou à cause de ma position allongée.
-Anna ça ne va pas ? Ne t'inquiète pas, tu as fait de ton mieux, dit Elsa en me pressant la main.
-Fais-lui descendre la température et laisse-là se reposer maintenant ma grande Piceaerd, ordonna Mamie, il faut qu'elle se dépense le moins possible.
-Bien, reprit-elle contrariée par le ton autoritaire de notre aïeule.
Le climat refroidit immédiatement sur mon corps mais je me sentais encore très vulnérable.
-Parfait...A présent tu peux aller rejoindre Kristoff et les autres pour la manœuvre, conclut-t-elle.
Ma chère reine des neiges acquiesça. Puis elle se pencha et effleura ma joue brûlante de ses lèvres fraîches.
-A tout à l'heure petite sœur, murmura-t-elle.
****
-Alors ? Anna va-t-elle mieux ? Demanda tout de suite mon amant quand j'arrivais dans la Clairière.
Face à ma mine déconfite, il n'osa rien ajouter et me prit plutôt dans ses bras sous le regard gêné et dégoûté de Papa.
-Disons que son état est hors de danger, murmurai-je, les larmes aux yeux.
Oubliant encore la présence de mes parents, Kristoff m'embrassa les cheveux tout en me serrant toujours plus fort contre lui. Il n'y avait aucune chance pour que Papa et Maman croient que nous n'avions jamais fait l'amour si notre échange corporel était aussi proche. Voulant garder un peu le secret, je me détachais bien vite de mon amant et me réhaussai dignement en renchérissant :
-Bien...Il me semble que nous devons être utiles ici !
Surpris par mon changement de comportement, mon beau montagnard acquiesçant pourtant.
-Il faudrait que tu nous aides à transporter les pompes finalisées vers les charrettes ! Clama-t-il.
Maman m'encouragea du regard tout en ne pouvant s'empêcher de trépigner de joie en me voyant si heureuse auprès du fils de sa meilleure amie d'enfance. Fière du chemin que j'avais parcouru depuis que j'avais appris à contrôler mes pouvoirs, je suivis prestement mon amant jusqu'au groupe qui peinait à faire des allers-retours entre la tubes de bois et les moyens de transports.
Soignant mon entrée, je laissai bientôt mes bras danser dans les airs de sorte à créer une petite tornade de neige qui trouva sa route sous les charges lourdes. Puis une fois que je les ressentis contracter les muscles de mes mains, je lançais mes bras vers la droite pour qu'elles aillent atterrir directement dans les fourgons.
-Vive notre cinquième esprit ! S'écrièrent alors les Northuldra ébahis.
Ils m'applaudirent alors que je leur donnai un merci modeste. Extérieurement, je me devais d'être humble...Intérieurement, j'étais extrêmement flattée de cette nouvelle importance dont j'avais manqué durant toute mon enfance et mon adolescence. Cette valorisation me plaisait à tel point qu'il m'arrivait d'en jouer.
-Oui ! Vive notre princesse Elsa ! S'exclamèrent à leur tour les Arendellien qui poussèrent des sifflements.
Cherchant l'approbation de mes parents, je fus ravie de constater qu'ils étaient du même avis que tous les autres membres quant à mon talent.
-Allez mes amis ! Où sont les autres pompes ?! M'enquis-je alors de façon professionnelle.
Sans attendre, ils me montrèrent une pile non conséquente nichée sous un des arbres. Il me fallut à peine une demi-heure pour empiler les tubes en bois dans les charrettes à leur effigies.
Une fois cela fait, je profitais alors d'un temps de latence pour aller m'abreuver et fus surprise quand Courant d'Air me déposa soudain une courte missive dans la main. « Sous notre arbre ? » lus-je. Ni une, ni deux, je reconnus l'écriture de mon amant et brûlai d'envie de m'éclipser avec lui.
-Tout va comme tu veux ma Floconnette ? Demanda alors Maman.
Amusée, elle épiait le moindre de mes faits et gestes, en oubliant de quelle mantra j'étais experte. Je fis au mieux pour répondre d'une voix sereine :
-Oui, c'est Mamie, je vais aller voir comment va Anna...Je reviens.
Je partis en essayant de ne pas prendre une tête de criminelle tandis qu'elle fut à moitié convaincue par mon excuse. Préférant faire de mon mensonge une demi-vérité, je passai d'abord par les berges où ma grand-mère se trouvait toujours avec ma sœur et criai :
-Mamie...Anna va-t-elle mieux ?!
-N'approche pas d'elle Elsa ! Préconisa-t-elle du premier étage, il y a peut-être une infection derrière tout ce qu'elle a, il vaut mieux être prudente !
Soudain affolée, je n'eus plus du tout envie de rejoindre Kristoff pour rester à ses côtés mais notre aïeule fut catégorique. Il ne fallait pas de contact avec ma petite sœur. Je retrouvai donc mon amant quelques minutes plus tard avec les jambes en coton.
-Oula...Ça ne va pas ma Déesse ?! Demanda-t-il inquiet.
Mortifiée, je réussis à atteindre ses bras et hoquetai alors :
-Je...Je suis un monstre...Je...A cause de moi...Anna est entre la vie et la mort...
Mon amant eut la meilleure réaction : Il m'écouta attentivement sans approuver ou désapprouver ce que j'étais en train de lui dire. Cela eut don de me calmer et je retrouvai bientôt une certaine forme d'apaisement toute seule.
-Tu n'es pas un monstre...Tu es une déesse...Ma déesse, murmura-t-il en me prenant le menton quelques secondes plus tard, et dieux que c'est dur de résister à t'embrasser et te caresser quand ton père et ta mère sont dans les parages...
-Oh Kristoff, je t'en prie...Je...Ce n'est pas le moment pour une déclaration d'amour là...Le grondai-je en lançant des pics de gel au sol de contrariété.
Les évitant de justesse, il déclara alors d'une voix détachée mais pas fâchée :
-Hum...Je comprends...Excuse-moi...Dans ce cas, je retourne travailler...Tu as besoin d'être seule.
Indécise car ce n'était pas comme ça que je le voulais que la situation se termine, je le vis alors se diriger loin de notre arbre. Cela me fit hésiter et je bredouillais finalement au bout de quelques secondes :
-Euh...Attends...Si...Si j'ai besoin de tes baisers pour me calmer.
Me regardant tout de suite avec un sourire satisfait, il revint doucement vers moi et me caressa longtemps la joue avant de m'embrasser promptement. Comment pouvais-je supporter de ne pas le sentir ainsi sur moi toute la journée ?! Oh oui...Son parfum...Son toucher...Ses yeux noisette...Je ne me lasserai jamais de son être. Etourdie, je perdis complètement la tête et baissai expressément son pantalon pour qu'il puisse accomplir son acte de plaisir dans mon corps. Nous fûmes unis par la même idée et il remonta bientôt ma robe blanche pour pouvoir m'enserrer profondément en lui. Calée au dos de l'arbre, je me cabrais avec ferveur sous ses coups d'amour jusqu'à ce que nous soyons tous les deux pleinement satisfaits.
-Oh Elsa...Ma déesse...Ma déesse...Ma déesse...Chuchota-t-il d'une respiration de plus en plus saccadée.
-Oui Kristoff...Kristoff...Kristoff... Gémis-je à mon tour jusqu'à me distiller en milliers de flocons.
Nous redescendîmes gentiment en essayant de bien replacer nos vêtements et nos cheveux. Puis mon amant renchérit :
-Chaque fois que tu seras stressée, je me chargerai de te rassurer à ma manière...Surtout à présent que nous habiterons ensemble...
Toujours inquiète pour ma petite sœur mais plus sereine, je lui offris un baiser comme toute réponse avant de me faufiler à nouveau vers l'avancée des travaux.
****
Elsa s'en alla enfin me laissant juste avec notre grand-mère et Madame Nordlys.
-Marraine Ylva, pourrais-tu installer un rideau à la fenêtre pour cacher la lumière, s'il te plaît ?! Demanda-t-elle ensuite.
-Tout ce que tu veux ma belle ! Répondit-elle en s'exécutant.
J'écarquillai à nouveau les yeux et fus déçue de ressentir que la glace d'Elsa était déjà en train de s'estomper. Comme si elle l'avait senti, mon aïeule m'épongea le front à l'aide d'un vieux tissu humide. Elle le plongea ensuite dans un bac à glaçons confectionné par ma soeur et me le laissa sur le haut du crâne. Vexée d'être ainsi inutile, je réitérai malgré mon état comateux :
-Mamie il faut que j'aille aide les gens d'Arendelle...
-Tu en as déjà assez fait, rétorqua-t-elle d'une voix douce tout en m'enrôlant de ses bras protecteurs.
-Mamie... Je crois que j'ai fait un cauchemar... Mais je ne me rappelle plus grand-chose... J'ai envie de vomir...Murmurai-je en ayant un haut-le-coeur.
Agile, elle me mit rapidement des feuilles de menthe et de gingembre dans la bouche avant de me dicter très lentement :
-Mâche-les, ça va faire passer les nausées... Concernant ton rêve, tu as parlé mais qu'au début. Après tu as pleuré et tu t'es réveillée...
-Qu'ai-je dit ? Demandai-je, souhaitant me rappeler un peu plus de mon songe.
Le rire prononcé d'Ylva atteint bientôt mes oreilles tandis que ma grand-mère hésita à faire tout commentaire. Un sourire naissant apparut progressivement sur son visage, puis elle répondit :
-Tu nommais Kristoff...De façon...Hum...Disons plutôt...Dans des gémissements d'amour que je ne connaissais plus depuis longtemps...
-...Oui les derniers en date aussi puissants étaient les tiens et ceux de mon filleul ! S'enthousiasma encore Madame Nordlys alors que Mamie devint écarlate.
-Oui...Euh...Merci Marraine...Heureusement pour toi qu'Elsa est arrivée qu'après, ma petite Piceaerd... Bredouilla-t-elle.
En d'autres circonstances j'aurais été affreusement gênée. Mais j'étais si faible et désemparée par la douleur lancinante dans tout le corps, que les paroles de mon aïeule m'importèrent peu. N'arrivant toujours pas à mettre des images complètes sur mon rêve, j'entendis bientôt Madame Nordlys dire encore :
-Oh ! Tu n'as pas à être gênée ma Belle, après tout si je me souviens bien...Tu sais aussi ce qu'est un fantasme...Tu tires bien de ta mère pour ça !
-Tatie ça suffit ! Tu es pire qu'une enfant ! Ça aussi Maman et Papa n'arrêtaient pas de le dire ! La gronda-t-elle.
-Mais j'espère bien ! Rétorqua-t-elle, amusée.
En dernier recours, Mamie lui fit un chut puis s'adressa encore à moi en concluant :
-Allez, n'écoute pas, les babillages de ta vieille grande tante et repose-toi à présent ma petite Piceaerd.
Ne pouvant faire autrement, je restai alitée une semaine. J'eus du mal à respirer pendant les trois premiers jours à cause d'une toux forte qui asséchait ma gorge. Laïka et Mamie se relayaient le plus possible pour veiller à ce que je ne sois pas déshydratée. Puis plus rien. Ma respiration revint aussi vite qu'elle avait disparu pour être remplacée par une fatigue extrême. Le moindre mouvement me renvoyait directement dans l'Hellheilm si bien que je préférais rester couchée. Les poussées de fièvre se faisaient surtout la nuit. Je rêvais sans souvenirs. La plupart du temps c'était un réveil réparateur qui venait remplacer mes journées. Je ne savais plus où était le jour, la nuit à cause de mon confinement dans la hutte de Mamie. Elle n'autorisa personne à venir me voir mise à part la guérisseuse ce qui me perturba énormément. Loin de mes proches, je me sentais une fois de plus très ébranlable.
-C'est trop dangereux, se justifiait-elle, ton contrecoup dure plus longtemps que prévu et nous doutons que tu aies un autre virus.
Néanmoins elle se détendit quand je repris des couleurs, une semaine plus tard. Elsa et Maman furent les premières à m'enlacer avant de s'exclamer :
-Nous avons fini de tout confectionner pour Arendelle ! Les géants, les Northuldra et les Arendelliens sont déjà sur place pour commencer à pomper !
-Tu te sens prête à les rejoindre ? Me demanda Mamie avec un sourire confiant.
-Oui ! M'écriai-je, enfin revigorée par tous les soins qu'elle et Laïka m'avaient prescrit.
Père me prit alors dans ses bras et m'amena dans l'une des charrettes qui partit sans attendre en direction de notre vraie foyer. Je ne fus jamais aussi heureuse de voir le royaume même s'il était toujours détruit. L'eau avait baissé de vingt mètres en sept jours.
-Combien de temps les travaux vont-ils durer ? Demandai-je à Père alors que celui-ci s'afférait à pomper pour que l'eau soit éjectée au loin.
-Le plus gros a été fait d'après Madame Piceaerd, ce soir nous dormirons dans un nouveau château, personnellement j'ai des doutes mais ne lui dit pas, ajouta-t-il plus bas.
-J'ai entendu mon Gendre ! Murmura-t-elle en nous regardant de ses yeux pleins de sagesse.
Je manquais de ne pas rire tout en ayant moi-même du mal à y croire en observant les ruines au loin.
-Si c'est vraiment possible, alors tu dois être une vraie fée Mamie ! M'enquis-je.
Ses joues se chauffèrent alors qu'elle renchérit :
-Oulà...Ne dis jamais ça devant Marraine Ylva...C'est à elle qu'on attribuait cette appellation ! Mais je te confirme que c'est tout à fait possible grâce à mes amis les Géants ! Tu vas voir ! Ils peuvent vous amener des pierres taillées au préalable gagnant le travail de cent hommes. Pour tout ce qui concerne le mobilier de première nécessité les Northuldra vous offrent des couettes, des duvets et des vêtements en peau de rennes...Considérez cela comme cadeau de...PAIX ! J'espère que c'est bien ancré dans votre cerveau cette fois Agnarr ! Votre père n'aurait pas du tout approuvé votre comportement de l'autre fois !
-Oh Belle-Maman ! Cessez de m'importuner et me gronder comme si j'étais un petit enfant ! Maugréa-t-il, surtout devant ma fille !
-Vous l'avez bien cherché en même temps ! S'écria-t-elle sèchement.
A ma grande surprise, il baissa immédiatement la tête alors que mon aïeule le regarda modestement. Je n'en revenais pas qu'elle et Yélana réussissent à le faire plier aussi facilement. Soucieuse d'avoir réussi à le mater, Mamie dit encore :
-Nous vous offrons également des ustensiles de cuisine ainsi que de quoi faire votre toilettes. Cela risque d'être un peu radical pour vous mais...
-...Ça me rappellera des souvenirs, répondit Maman dans un sourire.
-Heureuse de te l'entendre dire mon Ange de l'Air, conclut-elle, ravie.
-Père il faudrait peut-être songer à faire une cérémonie pour les défunts, suggérai-je alors, nous les avons enterrés à la va-vite l'autre jour.
-En voilà une parole digne d'une future souveraine ma Furie Rousse ! S'exclama-t-il avec fierté.
-Et digne d'une grande chamane également ! Renchérit mon aïeule en m'entourant de ses épaules.
Cela le fit tiquer et il grommela :
-Oui...Bon...Ici, elle est plutôt future reine...Enfin...Qu'importe...A la fin de la journée, selon l'avancement, nous ferons une procession comme il se doit !
Nous eûmes un hochement de tête commun et nous remîmes au travail. Nous fîmes en sorte que cela aille vite en restant unis et bien organisés. Un groupe pompa l'eau tout l'après-midi. Un autre s'occupa de la réceptionner dans un grand bac que les géants irriguaient vers le lac. Pendant ce temps Elsa et le Nokk se chargeaient de finaliser l'immense étendue d'eau. Une fois que le liquide était parti des maisons, les gens s'occupaient de remettre tout en place pendant que d'autres leur apportaient les aides nommées par Mamie. Quand les maisons étaient endommagées, les géants et d'autres Northuldra se débrouillaient pour les réparer à l'aide de boue et de chaux.
Le plus surprenant fut le retour du château qui poussa comme un champignon. Il n'avait plus rien à voir avec sa forme d'origine mais son nouvel aspect ne le rendit pas moins spacieux. Le soleil réchauffait les âmes de tous les habitants qui étaient heureux de voir le nouvel Arendelle reprendre vie.
-Je n'aurais jamais cru que nous puissions le faire ! S'exclama Elsa à la fin de la journée en sueurs après avoir réceptionné le dernier litre d'eau.
Au zénith, le soleil nous offrait une vue plus belle que jamais.
-Il nous reste un bâtiment et c'est fini ! M'exclamai-je, les joues toutes pleines de boues.
Il s'agissait de la chapelle. En deux temps trois mouvements les géants firent le geste qu'ils avaient effectué durant toute la journée. Ils posèrent enfin la dernière pierre quand des coups de la place de l'Horloge qui n'avait pas été endommagée annonçant vingt heures sonnèrent au loin.
Les applaudissements de félicitation retentirent immédiatement. Nous étions tous fiers de nous. Northuldra, Esprits et Arendelliens : Une seule et même famille.
-Et si nous fêtions cela autour d'un grand banquet ? Proposa Maman.
-Oui ! Renchérit Papa, mais avant comme promis rendons hommage aux morts.
Il y eut une minute de silence. Ma grand-mère profita de cet instant pour bénir chaque tombe en posant sa main sur chaque parcelle de terre, mêlant ainsi l'offrande de la Forêt Enchantée à la culture plus européenne. Puis nous lançâmes des lanternes. Cela me rappela une tradition de notre cousine Raiponce qui venait du royaume de Corona, un bourg bien plus au Sud que nous.
Malgré nos tenues monotones chaque habitant autant Arendelliens que Northuldra était en paix. La douleur de la séparation des êtres chers était toujours présente mais elle allait vers le meilleur. Ainsi nous nous permîmes de bien manger avec les restes de ce que le peuple du Soleil nous avait apporté et terminâmes même par des danses pour apporter un peu de joie.
-M'accorderais-tu cette valse ? Demanda soudain Hans, me faisant tressaillir.
-Euh...Avec plaisir, dis-je tout en observant au loin Elsa et Kristoff.
Je laissai mon vrai futur le temps d'un air de Wagner, dans les bras de mon cher frère adoptif. Une fois la danse terminée, il m'embrassa le front et j'eus comme un sentiment de déjà-vu.
-Il est temps de partir à présent ! On avait promis à Maman qu'on reviendrait vite ! Déclara alors Yélana bien qu'il n'était pas encore trop tard, et puis...Euh...Les géants ont du mal à se repérer dans le noir.
Ma grand-mère la regarda avec un sourcil levé.
-Ah vraiment ?! Les esprits de la terre craignent le noir, Madame Coudrier, dans ce cas y en a une qui n'aurait jamais dû voir le jour ! Pouffa-t-elle alors que la cheffe fut très gênée.
Préférant ne pas demander qui, même si j'avais compris l'allusion, je suppliai bientôt ma grand-mère du regard et demandai avec peu d'espoir :
-Tu restes avec nous Mamie ?
Elle me pressa alors la main et dit dans un sourire :
-Tu sais très bien que je ne peux pas, je suis la seule chamane de la communauté. Néanmoins...Nous avons discuté avec mon Ange de l'Air...Et comme tu sembles prête à prendre la relève, il est possible que je fasse appel à tes services désormais. Si tu es toujours d'accord bien sûr.
-Oui ! M'exclamai-je en l'enlaçant.
Puis je me tournai vers Elsa appréhendant notre nouvelle séparation par un étranglement dans la gorge.
Je savais que comme elle était le cinquième esprit elle se devait de rester vivre là-bas, elle aussi. Ne cherchant donc pas à polémiquer, je lui courus alors dans les bras sous l'incompréhension générale.
-Tu vas me manquer, murmurai-je, mais on fait comme d'habitude ?
Mes parents éclatèrent aussitôt de rire alors que Kristoff et elle se lancèrent un sourire complice.
-Euh...J'ai loupé quelque chose ? M'étonnai-je, un peu vexée.
Contre toute attente, Papa s'exclama :
-Nous avons longuement discuté avec Elsa et ce débiteur de glace... Et nous consentons à ce qu'ils restent habités au château...Tous les deux... Au vu des derniers événements, de ton acte héroïque de souveraine, je lève ma punition !
Il se tourna ensuite uniquement vers mon beau montagnard et ajouta :
-Et puis...Il faut bien le dire, l'économie n'est plus la même depuis que Monsieur Bjorgman n'y est plus en tête ! Il va donc reprendre son travail de livreur.
-Bien...Voilà donc...Une merveilleuse nouvelle, susurrai-je, déjà prête à le reconquérir.
Après la dure journée que nous avions eue, je ne rêvais que d'une chose, me laver et me coucher. Je fis la première assez rapidement, souhaitai la bonne nuit à toute ma famille et observai le ciel clair tout en étant couchée dans mon lit. Je décidais de compter les étoiles pour m'endormir. Cela fonctionna à tel point que je commençais à somnoler à peine cinq minutes après l'exercice.
A demie endormie, j'imaginais qu'un Aren se formait à travers les constellations...Il me saluait de la main tout en claironnant :
-Merci pour le royaume !
-Non ! Merci à vous ! M'exclamai-je.
Ce n'était que dans mon esprit bien sûr, mais qu'est-ce que c'était rassurant. J'étais enfin apaisée pour quelques instants. La vie pouvait reprendre son cours. Chez moi. Mes paupières s'affaissèrent encore et j'étais sur le point de partir dans mes rêves quand on toqua à la porte.
-Entrez ! Criai-je, tout en me redressant.
C'était Maman armée de son châle. Elle vint s'installer à côté de moi et me caressa les cheveux d'une main tout en tenant une boîte de l'autre.
-Je tenais particulièrement à te souhaiter bonne nuit ma chérie. Merci d'avoir été courageuse pour nous tous...Si tu savais à quel point, je suis fière de toi.
Elle m'enlaça tendrement. Attendrie, je me laissais faire et me nichai bientôt contre son torse.
-De rien, murmurai-je, je suis très contente que tu sois une Northuldra, Maman.
Puis mon regard fut à nouveau attiré par l'objet qu'elle détenait entre ses doigts et j'ajoutai :
-Qu'est-ce que c'est Mère ?
Se souvenant subitement du but de sa visite, elle m'expliqua alors :
-Eh bien comme tu le sais ma Furie Rousse, ton anniversaire est dans pas longtemps... J'avais prévu de te donner ce cadeau à ce moment-là mais je trouve que tu as mûri plus vite ces derniers temps...Et que c'est maintenant que tu en as besoin pour t'épanouir.
Prenant une courte pause, elle s'exclama aussitôt :
-Anna...Voici mon ancienne bague de fiançailles.
Soudain prise d'un malaise, je lançais encore en redoutant la suite :
-Oui et... ?
-Et bien, je te laisse quelques semaines pour t'habituer car ton père et moi pensons que ton anniversaire sera l'occasion rêvée pour officialiser vos fiançailles avec Hans, répondit-elle tout sourire.
Le gouffre cauchemardesque m'aspira immédiatement. Mais je ne laissai rien paraître. Non ! Au grand jamais, je ne devais rien laisser paraître ! Prête à m'évanouir d'horreur, je la laissais me déposer le bijou à la pierre orangée dans la main.
-Bonne nuit ma princesse, chuchota-t-elle en m'embrassant.
Puis elle s'en alla alors que je constatais amèrement que pour moi, presque rien ne changeait...
Et pour la référence au titre... Je la mets là je suis pas sûre que vous l'ayez ! Avec la plus belle en signature !
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le Passé 2 : Croqué par le crocus : Attention contenus matures!
Sam 21 Mar 2020, 11:38
Ca installe vraiment bien le nouveau virage pris avec une Anna qui a des pouvoirs.
Pour le coup ce chapitre fait un peu: fin d'une histoire MAIS, les dernières lignes indiquent clairement que...Non tout n'est pas terminé.
Car finalement, les deux soeurs sont de nouveau ensemble, Elsa accepte ses pouvoirs, le barrage est tombé, les Northuldra sont libérés, Papa Agnarr est un peu moins un connard bref on a déjà pas mal d'élements de résolution!!!
Mais forcément, ça pue toujours du bulbe et c'est toujours très plaisant de voir Elsa et Kristoff roucouler pendant qu'Anna rage modèle géant.
D'ailleurs le début part sur des chapeaux de roues ou Anna les rhabillent tous un par un pour l'hiver c'est juste sublime...Presque étonnant qu'elle n'en ai pas frappé un ou deux...Car on sait qu'elle est sanguine la rouquine!...En plus Si elle frappe Elsa, la blonde elle peut se créer une poche de glace pour calmer la douleur
Bon le petit point pinaillage...J'ai toujours l'impression qu'entre chaque tableau les passages sont un peu rapides mais c'est peut être qu'une impression. Ici on peut en voir trois
1. J'engueule tout le monde
2. Je cauchemarde
3. Retour en Arendelle
Je sais pas ce qu'il manque (ou qui serait en trop du coup) pour rendre cela un peu plus fluide dans es transitions où c'est peut être juste un ressenti de lecture.
Ou si je pense que ce qu'il m'a manqué c'est l'attitude des parents, peut être un peu trop absents à mon sens, ils interragissent, le père lève la punition mais j'avais le sentiment de le retrouver à nouveau, comme dans le premier film en mode PNJ...Alors qu'il a réellement un impact dans l'histoire depuis le début! #AgnarrLeConnard
Donc peut ^etre aurais-je apprécié une nouvelle petite battle père/fille avec par contre cette fois Anna qui le boloss! Là je trouve qu'il ne se défend pas assez. C'est peut être ça qui ma laisse un peu sur ma faim, mais je le redis c'est du pinaillage.
La reconstruction du chateau par les géants, joli clin d'oeil à la première fin imaginée par les scénaristes, c'est plutôt bien trouvé mais il faut tout de même l'avouer...Tout reconstruit et meublé en 1 journée...WOW! Quand tu vois comment toi tu peux galérer pour faire un démenagemment en une journée pour un F2...Eux c'est carrément un chateau! Bon, le chateau est reconstruit, par contre les bouseux eux ils pioncent dehors rien à carrer!
Bon et ces queslques petites lignes de conclusion...Ah oui!!!! Car sinon il aurait manqué une PLS dans ce chapitre!
Donc merci Iduna de faire à nouveau manger ses morts à Anna!
Pour le coup ce chapitre fait un peu: fin d'une histoire MAIS, les dernières lignes indiquent clairement que...Non tout n'est pas terminé.
Car finalement, les deux soeurs sont de nouveau ensemble, Elsa accepte ses pouvoirs, le barrage est tombé, les Northuldra sont libérés, Papa Agnarr est un peu moins un connard bref on a déjà pas mal d'élements de résolution!!!
Mais forcément, ça pue toujours du bulbe et c'est toujours très plaisant de voir Elsa et Kristoff roucouler pendant qu'Anna rage modèle géant.
D'ailleurs le début part sur des chapeaux de roues ou Anna les rhabillent tous un par un pour l'hiver c'est juste sublime...Presque étonnant qu'elle n'en ai pas frappé un ou deux...Car on sait qu'elle est sanguine la rouquine!...En plus Si elle frappe Elsa, la blonde elle peut se créer une poche de glace pour calmer la douleur
Bon le petit point pinaillage...J'ai toujours l'impression qu'entre chaque tableau les passages sont un peu rapides mais c'est peut être qu'une impression. Ici on peut en voir trois
1. J'engueule tout le monde
2. Je cauchemarde
3. Retour en Arendelle
Je sais pas ce qu'il manque (ou qui serait en trop du coup) pour rendre cela un peu plus fluide dans es transitions où c'est peut être juste un ressenti de lecture.
Ou si je pense que ce qu'il m'a manqué c'est l'attitude des parents, peut être un peu trop absents à mon sens, ils interragissent, le père lève la punition mais j'avais le sentiment de le retrouver à nouveau, comme dans le premier film en mode PNJ...Alors qu'il a réellement un impact dans l'histoire depuis le début! #AgnarrLeConnard
Donc peut ^etre aurais-je apprécié une nouvelle petite battle père/fille avec par contre cette fois Anna qui le boloss! Là je trouve qu'il ne se défend pas assez. C'est peut être ça qui ma laisse un peu sur ma faim, mais je le redis c'est du pinaillage.
La reconstruction du chateau par les géants, joli clin d'oeil à la première fin imaginée par les scénaristes, c'est plutôt bien trouvé mais il faut tout de même l'avouer...Tout reconstruit et meublé en 1 journée...WOW! Quand tu vois comment toi tu peux galérer pour faire un démenagemment en une journée pour un F2...Eux c'est carrément un chateau! Bon, le chateau est reconstruit, par contre les bouseux eux ils pioncent dehors rien à carrer!
Bon et ces queslques petites lignes de conclusion...Ah oui!!!! Car sinon il aurait manqué une PLS dans ce chapitre!
Donc merci Iduna de faire à nouveau manger ses morts à Anna!
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le Passé 2 : Croqué par le crocus : Attention contenus matures!
Sam 21 Mar 2020, 12:40
Encore un très bon chapitre de ta part !
Il se passe moins de choses dans celui-ci, mais tout ce qui y est raconté est bien raconté et le tout se suit très bien. Contrairement à Frantzoze, je n'ai pas trouvé que les transitions entre les "tableaux" manquaient de fluidité, quand bien même on les distingue très bien. Je trouve au contraire que cela amène une continuité bienvenue à tes chapitres, ce qui fait qu'on ne s'y perd jamais.
Avant toute chose, je te donne un Golden Frozen Point pour le personnage de "Mamie Anna", qui, hormis les personnages du film, est le meilleur perso de cette histoire pour moi. Toutes ses réactions sont crédibles et logiques, et on la sent vraiment très affectueuse avec ses petites-filles, en dépit de leurs différences. J'ai particulièrement adoré sa réponse après que Anna lui ait raconté son rêve: "qu'est-ce que tu attends de moi maintenant ?". Cette réponse est fantastique, car elle dépeint un personnage posé et réfléchi, qui ne se pose pas en grand manitou "je sais tout mieux que toi et ferme ta gueule", comme l'aurait fait un personnage moins bien écrit qui aurait tout de suite fait une réponse assommante qui aurait fait comprendre un truc instant' à Anna. Là, on sent un personnage profondément bienveillant envers elle, qui veut la guider tout en lui permettant de se débrouiller par elle-même. Non, vraiment, ce personnage est un bijou !
Concernant les événements en eux mêmes et la façon dont ils sont retranscrits, on arrive pour moi dans ce chapitre à la limite de ton utilisation de la première personne du point de vue d'Anna. N'avoir que son unique point de vue n'aide pas toujours à se projeter dans les intentions et les pensées des autres personnages. Pour certains qui parlent plus que d'autres, comme Agnarr et Iduna, cela ne pose pas de problème, mais paradoxalement, des personnages comme Elsa ou Kristoff qui à mon sens parlent moins que d'autres semblent un peu à l'écart, voire sous-développés par rapport aux autres. Le peu que tu en laisses paraître à travers leurs paroles et actes montre vraiment que tu as très bien compris les personnages, mais le fait de te focaliser sur Anna et uniquement Anna peut parfois les amener à être un peu mis en retrait. Dommage.
Heureusement, tout cela est rattrapé par une retranscription quasi parfaite des pensées d'Anna. On n'a absolument aucun mal à la comprendre, à suivre ses idées et ses convictions, et l'identification au personnage est exemplaire ! Je n'ai même pas réussi à lui en vouloir lorsqu'elle a hurlé toutes ces choses horribles à Elsa, c'est vraiment très très fort ! Si je devais pinailler, je pourrais dire qu'on sent parfois un petit côté "Anna est la seule à faire les choses bien et à ne pas penser qu'à sa gueule" mais ce n'est vraiment pas grand chose au regard de la grande qualité globale !
Très bonne idée enfin d'avoir ajouté un petit passage à la fin. La "V.1" du chapitre donnait vraiment une impression de fin assez étrange, et avec ce passage tu relances l'intérêt du lecteur ainsi que les enjeux malgré le petit sentiment "une page se tourne" qui prédomine à la fin.
Quand donc cesseras-tu de tourmenter cette pauvre Anna ?! Elle qui croyait enfin avoir de nouveau du temps pour essayer de séduire son montagnard (et briser le coeur à sa soeur au passage mais bon hein,l'amour, c'est comme la guerre, il faut attaquer quand l'ennemi est affaibli !), voilà qu'on lui colle des fiançailles prochaines ! Là, il va vraiment falloir jouer la montre, et peut-être même contre la montre !
Mine de rien, si j'en crois ce que tu nous dis, on approche lentement mais sûrement de la fin de cette histoire et je t'avoue que je n'ai jusque là aucune idée de la façon dont tout cela va se terminer. Je serais bien optimiste, mais je ne parviens pas à m'ôter de la tête la désagréable impression que la happy end complet est de moins en moins à envisager ! À moins que Anna ne parvienne à faire un mouvement très très clutch dans les dernières minutes, mais j'espère sincèrement que tout se terminera à peu près bien pour tout le monde !
Bref, j'attends impatiemment ton prochain chapitre, et si j'ai bien compris, ça devrait être chaud...dans tous les sens du terme
Il se passe moins de choses dans celui-ci, mais tout ce qui y est raconté est bien raconté et le tout se suit très bien. Contrairement à Frantzoze, je n'ai pas trouvé que les transitions entre les "tableaux" manquaient de fluidité, quand bien même on les distingue très bien. Je trouve au contraire que cela amène une continuité bienvenue à tes chapitres, ce qui fait qu'on ne s'y perd jamais.
Avant toute chose, je te donne un Golden Frozen Point pour le personnage de "Mamie Anna", qui, hormis les personnages du film, est le meilleur perso de cette histoire pour moi. Toutes ses réactions sont crédibles et logiques, et on la sent vraiment très affectueuse avec ses petites-filles, en dépit de leurs différences. J'ai particulièrement adoré sa réponse après que Anna lui ait raconté son rêve: "qu'est-ce que tu attends de moi maintenant ?". Cette réponse est fantastique, car elle dépeint un personnage posé et réfléchi, qui ne se pose pas en grand manitou "je sais tout mieux que toi et ferme ta gueule", comme l'aurait fait un personnage moins bien écrit qui aurait tout de suite fait une réponse assommante qui aurait fait comprendre un truc instant' à Anna. Là, on sent un personnage profondément bienveillant envers elle, qui veut la guider tout en lui permettant de se débrouiller par elle-même. Non, vraiment, ce personnage est un bijou !
Concernant les événements en eux mêmes et la façon dont ils sont retranscrits, on arrive pour moi dans ce chapitre à la limite de ton utilisation de la première personne du point de vue d'Anna. N'avoir que son unique point de vue n'aide pas toujours à se projeter dans les intentions et les pensées des autres personnages. Pour certains qui parlent plus que d'autres, comme Agnarr et Iduna, cela ne pose pas de problème, mais paradoxalement, des personnages comme Elsa ou Kristoff qui à mon sens parlent moins que d'autres semblent un peu à l'écart, voire sous-développés par rapport aux autres. Le peu que tu en laisses paraître à travers leurs paroles et actes montre vraiment que tu as très bien compris les personnages, mais le fait de te focaliser sur Anna et uniquement Anna peut parfois les amener à être un peu mis en retrait. Dommage.
Heureusement, tout cela est rattrapé par une retranscription quasi parfaite des pensées d'Anna. On n'a absolument aucun mal à la comprendre, à suivre ses idées et ses convictions, et l'identification au personnage est exemplaire ! Je n'ai même pas réussi à lui en vouloir lorsqu'elle a hurlé toutes ces choses horribles à Elsa, c'est vraiment très très fort ! Si je devais pinailler, je pourrais dire qu'on sent parfois un petit côté "Anna est la seule à faire les choses bien et à ne pas penser qu'à sa gueule" mais ce n'est vraiment pas grand chose au regard de la grande qualité globale !
Très bonne idée enfin d'avoir ajouté un petit passage à la fin. La "V.1" du chapitre donnait vraiment une impression de fin assez étrange, et avec ce passage tu relances l'intérêt du lecteur ainsi que les enjeux malgré le petit sentiment "une page se tourne" qui prédomine à la fin.
Quand donc cesseras-tu de tourmenter cette pauvre Anna ?! Elle qui croyait enfin avoir de nouveau du temps pour essayer de séduire son montagnard (et briser le coeur à sa soeur au passage mais bon hein,
Mine de rien, si j'en crois ce que tu nous dis, on approche lentement mais sûrement de la fin de cette histoire et je t'avoue que je n'ai jusque là aucune idée de la façon dont tout cela va se terminer. Je serais bien optimiste, mais je ne parviens pas à m'ôter de la tête la désagréable impression que la happy end complet est de moins en moins à envisager ! À moins que Anna ne parvienne à faire un mouvement très très clutch dans les dernières minutes, mais j'espère sincèrement que tout se terminera à peu près bien pour tout le monde !
Bref, j'attends impatiemment ton prochain chapitre, et si j'ai bien compris, ça devrait être chaud...dans tous les sens du terme
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"Look to the stars my darling baby boys
Life is strange and vast
Filled with wonders and joys
Face each new sun with eyes clear and true
Unafraid of the Unknown
Because i'll face it all with you"
"Moi, je suis peut-être pas un as de la stratégie ou du tir à l'arc, mais je peux me vanter de savoir ce que c'est que d'aimer quelqu'un." - Perceval le Gallois (ou Provençal le Gaulois)
"Il faut savoir qu'une passerelle a deux côtés...et nos parents ont eu deux filles." - Elsa d'Arendelle
Re: [Ansa's Stories] Retour vers le Passé 2 : Croqué par le crocus : Attention contenus matures!
Sam 21 Mar 2020, 15:35
Mise à part que ça reste un bon chapitre bien écrit comme toujours, je peux pas rajouter grand chose
Si ce n'est que Mamie Anna devient l'un des meilleur OC du forum, à mes yeux, que la réconciliation entre Anna et sa famille est vraiment difficile mais tout aussi touchante, et le coup de reprendre une des fins envisagées du film (à savoir la destruction et la reconstruction du château) est vraiment bien trouvé même si je suis un peu de l'avis de Frantz sur le fait que la construction est vachement rapide
Mais je suis aussi très impatient de voir ce qui va arriver par la suite. Parce qu'avec les fiançailles qui approchent, au grand dam de la principale concernée qui voulait Kristoff... je le re-redis mais elle va finir yandere, notre pauvre princesse
Si ce n'est que Mamie Anna devient l'un des meilleur OC du forum, à mes yeux, que la réconciliation entre Anna et sa famille est vraiment difficile mais tout aussi touchante, et le coup de reprendre une des fins envisagées du film (à savoir la destruction et la reconstruction du château) est vraiment bien trouvé même si je suis un peu de l'avis de Frantz sur le fait que la construction est vachement rapide
Mais je suis aussi très impatient de voir ce qui va arriver par la suite. Parce qu'avec les fiançailles qui approchent, au grand dam de la principale concernée qui voulait Kristoff... je le re-redis mais elle va finir yandere, notre pauvre princesse
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le Passé 2 : Croqué par le crocus : Attention contenus matures!
Lun 23 Mar 2020, 16:36
Frantzoze a écrit:D'ailleurs le début part sur des chapeaux de roues ou Anna les rhabillent tous un par un pour l'hiver c'est juste sublime...Presque étonnant qu'elle n'en ai pas frappé un ou deux...Car on sait qu'elle est sanguine la rouquine!...En plus Si elle frappe Elsa, la blonde elle peut se créer une poche de glace pour calmer la douleur Razz
Bon le petit point pinaillage...J'ai toujours l'impression qu'entre chaque tableau les passages sont un peu rapides mais c'est peut être qu'une impression. Ici on peut en voir trois 1. J'engueule tout le monde 2. Je cauchemarde 3. Retour en ArendelleOu si je pense que ce qu'il m'a manqué c'est l'attitude des parents, peut être un peu trop absents à mon sens, ils interragissent, le père lève la punition mais j'avais le sentiment de le retrouver à nouveau, comme dans le premier film en mode PNJ...Alors qu'il a réellement un impact dans l'histoire depuis le début! #AgnarrLeConnard. Bon, le chateau est reconstruit, par contre les bouseux eux ils pioncent dehors rien à carrer!
Frapper Elsa... De la part d'Anna jamais combien même elle serait vraiment très très en rage ! Elle ne veut que son bonheur Concernant les transitions. J'ai peur d'être trop longue si je donne trop de détails c'est pour cela que des fois ça peut te paraître rapide ^^ Pour les parents qui ne réagissent pas. Je le reconnais j'ai préféré me focaliser sur la colère d'Anna et je n'avais pas envie que ça soit un énième huis clos comme il y a déjà pu avoir au cours des autres chapitres. Pour moi cela semblait trop répétitif. Bah non les bouseux dorment pas dehors puisque leurs maisons ont été réparées et que les Northuldra ont donné des affaires .
Yokill2B a écrit: Avant toute chose, je te donne un Golden Frozen Point pour le personnage de "Mamie Anna", qui, hormis les personnages du film, est le meilleur perso de cette histoire pour moi. Toutes ses réactions sont crédibles et logiques, et on la sent vraiment très affectueuse avec ses petites-filles, en dépit de leurs différences. J'ai particulièrement adoré sa réponse après que Anna lui ait raconté son rêve: "qu'est-ce que tu attends de moi maintenant ?". Cette réponse est fantastique, car elle dépeint un personnage posé et réfléchi, qui ne se pose pas en grand manitou "je sais tout mieux que toi et ferme ta gueule", comme l'aurait fait un personnage moins bien écrit qui aurait tout de suite fait une réponse assommante qui aurait fait comprendre un truc instant' à Anna. Là, on sent un personnage profondément bienveillant envers elle, qui veut la guider tout en lui permettant de se débrouiller par elle-même. Non, vraiment, ce personnage est un bijou !
Concernant les événements en eux mêmes et la façon dont ils sont retranscrits, on arrive pour moi dans ce chapitre à la limite de ton utilisation de la première personne du point de vue d'Anna. N'avoir que son unique point de vue n'aide pas toujours à se projeter dans les intentions et les pensées des autres personnages. Quand donc cesseras-tu de tourmenter cette pauvre Anna ?! Elle qui croyait enfin avoir de nouveau du temps pour essayer de séduire son montagnard (et briser le coeur à sa soeur au passage mais bon hein, l'amour, c'est comme la guerre, il faut attaquer quand l'ennemi est affaibli !), voilà qu'on lui colle des fiançailles prochaines ! Là, il va vraiment falloir jouer la montre, et peut-être même contre la montre !
Je le reconnais j'adore le personnage de Mamie Anna. J'apprécie le fait qu'elle ne te laisse pas indifférente ... C'est pour cela que plus j'y pense plus il risque d'y avoir fortement une fan-fic spin-off de notre Mamie nationale . Je comprends tout à fait ta frustration pour le point de vue de la première personne. Néanmoins j'adore l'idée de découvir ce qu'il va se passer en même temps qu'Anna. C'est un parti pris que j'ai toujours préféré car je le trouve plus réel . J'ai déjà écrit des histoires à la troisième personne mais je les trouve moins vivante et beaucoup moins drôles du coup puisqu'on sait déjà tout Enfin concernant le destin amoureux de cette pauvre Anna, la réponse sera à 90% dans le prochain chapitre...
Dov a écrit:Mise à part que ça reste un bon chapitre bien écrit comme toujours, je peux pas rajouter grand chose Neutral
Si ce n'est que Mamie Anna devient l'un des meilleur OC du forum, à mes yeux, que la réconciliation entre Anna et sa famille est vraiment difficile mais tout aussi touchante, et le coup de reprendre une des fins envisagées du film (à savoir la destruction et la reconstruction du château) est vraiment bien trouvé Wink même si je suis un peu de l'avis de Frantz sur le fait que la construction est vachement rapide bravo
Mais je suis aussi très impatient de voir ce qui va arriver par la suite. Parce qu'avec les fiançailles qui approchent, au grand dam de la principale concernée qui voulait Kristoff... je le re-redis mais elle va finir yandere, notre pauvre princesse What a Face
Comme dit à Yokill2B le personnage de Mamie Anna aura le droit à sa fan-fic spin-off quand j'aurais terminé celle-là . Alors je ne sais pas ce qu'est yandere mais si c'est quelque chose de triste ou de mauvais présage c'est effectivement le cas
En tous cas, merci pour vos commentaires qui me font toujours plaisir
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le Passé 2 : Croqué par le crocus : Attention contenus matures!
Lun 23 Mar 2020, 16:48
Alors je ne sais pas ce qu'est yandere mais si c'est quelque chose de triste ou de mauvais présage c'est effectivement le cas
Mauvais présage est un bon terme, en effet. Mais si tu veux vraiment savoir ce qu'est une yandere, je préfère laisser Wikipédia t'expliquer. Pas par flemmardise, mais parce que j'ai pas trop envie de choquer les âmes sensibles qui liront mon commentaire
Sinon, je suis vraiment impatient de voir à quoi ressemblera ton spin-off sur la grand-mère
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le Passé 2 : Croqué par le crocus : Attention contenus matures!
Lun 23 Mar 2020, 16:54
Y rien de choquant...c'est une psycopathe...Bref c'est Elsa quoi
Oui je sais on me l'a déjà dit je dois sortir...mais y a confinement donc vous voyez...TOUSSA TOUSSA (..oui mais dans son coude pour pas contaminer!)
JEAN BLOGUIN!!! HUMOURISTE!!!
Oui je sais on me l'a déjà dit je dois sortir...mais y a confinement donc vous voyez...TOUSSA TOUSSA (..oui mais dans son coude pour pas contaminer!)
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le Passé 2 : Croqué par le crocus : Attention contenus matures!
Ven 27 Mar 2020, 00:13
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le Passé 2 : Croqué par le crocus : Attention contenus matures!
Ven 27 Mar 2020, 16:51
Hahaha je valide ces diagrammes !
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le Passé 2 : Croqué par le crocus : Attention contenus matures!
Ven 27 Mar 2020, 21:19
Chapitre 15 : Les caprices d’Anna :
https://www.wattpad.com/917680914-retour-vers-le-pass%C3%A9-croqu%C3%A9-par-le-crocus-chapitre
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le Passé 2 : Croqué par le crocus : Attention contenus matures!
Ven 27 Mar 2020, 22:07
Bon ben... c'était un chapitre intense, finalement
Avec Anna qui déteste sa sœur intérieurement, la scène de danse dirigé par Sébastian Castellanos (olé, ola !), Anna qui drague ouvertement et sans honte Kristoff, qui assiste aux ébats d'Elsa avec Kristoff, la reprise de J'ai perdu le Nord et les ébats d'Anna avec Hans... j'ai bien eu ma dose
Voyons quel destin attend Anna dans le prochain chapitre.
Avec Anna qui déteste sa sœur intérieurement, la scène de danse dirigé par Sébastian Castellanos (olé, ola !), Anna qui drague ouvertement et sans honte Kristoff, qui assiste aux ébats d'Elsa avec Kristoff, la reprise de J'ai perdu le Nord et les ébats d'Anna avec Hans... j'ai bien eu ma dose
Voyons quel destin attend Anna dans le prochain chapitre.
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le Passé 2 : Croqué par le crocus : Attention contenus matures!
Sam 28 Mar 2020, 11:19
Alors, que dire de ce chapitre au final ?
Déjà, tu as très bien fait de reprendre la version d'origine pour l'ajuster, voire la corriger. Tout ce qui me gênait dedans est disparu ou modifié ici, je ne parlerai donc que de la version définitive.
On a toujours ce côté un peu "Scarlet O Hara" chez Anna (et pour ceux qui connaissent Autant en Emporte le Vent, non, c'est pas un compliment DU TOUT !), mais le tout est assez bien dosé pour qu'on reste malgré tout un peu de son côté.
Certains moments sont un peu longuets, bien que nécessaire au développement des relations entre les personnages (la valse et le passage des photos notamment). En parlant de cet aspect, c'est la grande réussite de ce chapitre, avec des personnages qui osent enfin dire ce qu'ils ont sur le coeur, et se rendre compte de ce qui se passe de manière générale.
La seule qui ne le fait pas est Elsa, mais au vu de sa situation et de son caractère, c'est logique et cohérent avec le personnage.
C'est très bien de voir les choses évoluer dans un semblant de bon sens, avec Anna qui semble accepter de ne pas finir avec Kristoff, quand bien même elle sait qu'elle ne pourra jamais aimer Hans autant que lui. À voir comment tu vas développer ça par la suite, mais au vu de la fin qui a l'air d'approcher à grands pas, j'ose espérer que tu ne seras pas trop cruelle avec eux et avec nous. On croise les doigts.
Bref, c'est maintenant le moment de notre distribution préférée, à savoir la distribution des Frozen Points !
- Je t'accorde un Frozen Point pour le passage en traîneau avec Anna et Kristoff. Anna est charmeuse et séductrice sans en faire trop, le tout marche bien, les réactions de Kristoff sont crédibles, un très bon passage, Bravo !
- Je t'accorde un Frozen Point pour Agnarr et Iduna, peu présents mais bienveillants dans ce chapitre, quand bien même ils ne se rendent pas compte du mal de leur fille.
- Je t'accorde un Frozen Point pour le quiproquo au début entre Anna et Elsa, avec Anna qui pleure et Elsa qui ne comprend pas pourquoi. C'était très drôle et très touchant à la fois.
- Je t'accorde un Frozen Point pour les scènes "chaudes". Tu n'en as pas trop fait, tout en restant un minimum explicite. Ça marche bien et ça ne sort pas du récit, bien joué pour ça !
- Cependant, je t'enlève un demi Frozen Point pour la reprise de J'ai Perdu le Nord, à mon sens pas nécessaire. Mais je ne t'en enlève qu'un demi, car tu l'as plus ou moins justifiée dans le texte en lui donnant une raison d'être là.
Voilà pour les F.P !
On a donc encore un bon chapitre, un peu rude pour le lecteur, mais non moins agréable à lire ! On approche lentement mais sûrement de la fin, et tout cela semble très compliqué à démêler, à voir comment tu vas t'en sortir, en espérant que nos deux soeurs pourront avoir leurs fins heureuses respectives (sinon je chiale Level "Tout Réparer" !).
Déjà, tu as très bien fait de reprendre la version d'origine pour l'ajuster, voire la corriger. Tout ce qui me gênait dedans est disparu ou modifié ici, je ne parlerai donc que de la version définitive.
On a toujours ce côté un peu "Scarlet O Hara" chez Anna (et pour ceux qui connaissent Autant en Emporte le Vent, non, c'est pas un compliment DU TOUT !), mais le tout est assez bien dosé pour qu'on reste malgré tout un peu de son côté.
Certains moments sont un peu longuets, bien que nécessaire au développement des relations entre les personnages (la valse et le passage des photos notamment). En parlant de cet aspect, c'est la grande réussite de ce chapitre, avec des personnages qui osent enfin dire ce qu'ils ont sur le coeur, et se rendre compte de ce qui se passe de manière générale.
La seule qui ne le fait pas est Elsa, mais au vu de sa situation et de son caractère, c'est logique et cohérent avec le personnage.
C'est très bien de voir les choses évoluer dans un semblant de bon sens, avec Anna qui semble accepter de ne pas finir avec Kristoff, quand bien même elle sait qu'elle ne pourra jamais aimer Hans autant que lui. À voir comment tu vas développer ça par la suite, mais au vu de la fin qui a l'air d'approcher à grands pas, j'ose espérer que tu ne seras pas trop cruelle avec eux et avec nous. On croise les doigts.
Bref, c'est maintenant le moment de notre distribution préférée, à savoir la distribution des Frozen Points !
- Je t'accorde un Frozen Point pour le passage en traîneau avec Anna et Kristoff. Anna est charmeuse et séductrice sans en faire trop, le tout marche bien, les réactions de Kristoff sont crédibles, un très bon passage, Bravo !
- Je t'accorde un Frozen Point pour Agnarr et Iduna, peu présents mais bienveillants dans ce chapitre, quand bien même ils ne se rendent pas compte du mal de leur fille.
- Je t'accorde un Frozen Point pour le quiproquo au début entre Anna et Elsa, avec Anna qui pleure et Elsa qui ne comprend pas pourquoi. C'était très drôle et très touchant à la fois.
- Je t'accorde un Frozen Point pour les scènes "chaudes". Tu n'en as pas trop fait, tout en restant un minimum explicite. Ça marche bien et ça ne sort pas du récit, bien joué pour ça !
- Cependant, je t'enlève un demi Frozen Point pour la reprise de J'ai Perdu le Nord, à mon sens pas nécessaire. Mais je ne t'en enlève qu'un demi, car tu l'as plus ou moins justifiée dans le texte en lui donnant une raison d'être là.
Voilà pour les F.P !
On a donc encore un bon chapitre, un peu rude pour le lecteur, mais non moins agréable à lire ! On approche lentement mais sûrement de la fin, et tout cela semble très compliqué à démêler, à voir comment tu vas t'en sortir, en espérant que nos deux soeurs pourront avoir leurs fins heureuses respectives (sinon je chiale Level "Tout Réparer" !).
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"Look to the stars my darling baby boys
Life is strange and vast
Filled with wonders and joys
Face each new sun with eyes clear and true
Unafraid of the Unknown
Because i'll face it all with you"
"Moi, je suis peut-être pas un as de la stratégie ou du tir à l'arc, mais je peux me vanter de savoir ce que c'est que d'aimer quelqu'un." - Perceval le Gallois (ou Provençal le Gaulois)
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