POLAR NIGHTS : Cast into darkness (printemps 2022) TRADUIT PAR ANSA

Mer 27 Oct 2021, 10:38

Cela à été officialisé durant la nuit du mardi au mercredi 27 Octobre 2021, un nouveau livre autour du monde de la reine des neiges sera publié au printemps 2022 (sortie US), nul ne dit qu'une sortie française verra le jour en même temps, mais à mon avis il nous faudra patienter jusqu'à fin 2022 voir probablement début 2023 pour l'obtenir dans une traduction française.

Le livre s'intitulera POLAR NIGHTS : Cast into darkness (possiblement encore un titre provisoire à cet heure-ci) et se déroulera environ 2 mois après la fin de la reine des neiges 2. Nous allons donc enfin retrouver Elsa et Anna dans une oeuvre littéraire. Il sera entièrement écrit par Mari Mancusi (Dangerous Secrets) et Jen Calonita (Conceal don't feel) : https://marimancusi.tumblr.com/post/666136270382202881/im-so-excited-to-finally-be-able-to-share-this

Alors, hâte de découvrir cette nouvelle histoire ? Wink

Mer 27 Oct 2021, 21:40

Oui ! Et j'en profiterai sûrement pour lire les autres histoires annexes.

Lun 29 Nov 2021, 21:18

La couverture de Polar Nights: Cast Into Darkness, qui sortira le 19 juillet 2022 en version anglaise Smile

POLAR NIGHTS : Cast into darkness (printemps 2022) TRADUIT PAR ANSA 81peny10

Disney a écrit:Anna, Queen of Arendelle, has been tirelessly preparing for the Polar Night’s Celebration that is held every year to welcome the time when the sun doesn’t rise in the Polar Circle. She has been working so hard, her fiancé Kristoff suggests she take a night off to visit her sister Elsa, the Snow Queen. Anna loves the idea. Accompanied by Kristoff, Sven, and Olaf, Anna reunites with Elsa in the Enchanted Forest.

After telling spooky stories around the campfire, Olaf swears that one of the creatures of their tales has come to life! Who else is responsible for the sudden onset of storms and the earlier than normal darkening of the skies? Why else is everyone starting to become so forgetful?

Anna and Elsa join forces to determine what is going on. Together they recall Kristoff’s terrifying tale about a princess who turned into a draugr―an undead creature that steals memories in an effort to make others forget the misdeeds it committed when it was alive. Is it possible that Kristoff inadvertently unearthed memories of a draugr, and thus unleashed the monster upon Arendelle? Anna and Elsa must uncover the real story behind the tale before everyone in Arendelle forgets who they are and is cast into darkness forever….

Lun 29 Nov 2021, 21:28

Bjorgman qui me devance de quelques secondes Razz

La couverture me plaît beaucoup, bien qu'en revanche j'ai un peu peur que l'histoire ne prenne un chemin très similaire avec celui de Forest of Shadows. Mari Mancusi aurait néanmoins assuré, selon des membres de reddit, que malgré la ressemblance avec ce dernier dans son Synopsis, que l'on peu donc lire si dessus, l'histoire sera très différente du livre de Kamilla Benko.

Pour ce qui est d'une sortie française néanmoins, il faudra probablement s'attendre à patienter jusqu'à mi 2023... Dangerous Secrets est parue en France 15 mois après la sortie originale.

Dis @Ansa, quand il va sortir si c'est que en Anglais tu vas nous faire une traduction comme pour Dangerous Secrets? En adoration

Floconnette a écrit:Dis @Ansa, quand il va sortir si c'est que en Anglais tu vas nous faire une traduction comme pour Dangerous Secrets?

Ça me ferait extrêmement plaisir ♡♡♡♡♡

Trop bien!!!

Snow Spirit Messages : 248 Date d'inscription : 17/10/2021

Un nouveau livre !
Est-ce que toutes ces histoires appartiennent officiellement à l'univers Frozen, ou sont-elles considérées comme des fan fictions ?

Elles appartiennent à l'univers Frozen ;-)

Il est actuellement 1h5 et je suis déjà en train de traduire le premier chapitre de Polar Night ! Very Happy

Bon bah...Pas prête de partir me coucher tellement je suis surexcitée moi I love it

Bonne lecture de ce premier chapitre ! Very Happy

Chapitre 1 : Elsa :

BOUM…
Boum…
Boum…

La reine Anna se réveilla en premier. Elle se redressa dans son lit, son cœur battait avec force dans sa poitrine. Son regard dévia de droite à gauche. Elle se pinça les oreilles. Ses cheveux finissaient leurs courses sur le bas de ses épaules. Quel était ce bruit ? Cette horrible bruit ? Cela semblait venir de derrière…Quelque part dans le jardin…

Boum…
Boum…
Boum…

Anna sortit du lit et se dirigea vers la porte. Comme une reine, elle était responsable de la sécurité des gens. Elle devait les maintenir sains et saufs. Cela voulait dire qu’elle avait besoin de s’investir. Même si elle était terrifiée. Même si elle était terrifiée par ce qu’elle allait trouver dehors.
Sa main s’enroula doucement autour de la poignée de la porte. Elle tourna le pommeau et...

-Non Anna ! Ne fais pas ça ! C’est un piège ! Je sais que c’est un piège ! Cria Olaf avec horreur, le bonhomme de neige qui parle.

Anxieux, il fit un bond en avant de son siège tout en perdant ses bras de branches au passage. Courant autour du campement, il rebondit sur Bruni, la salamandre et esprit du feu, qui s’était lovée près d’un petit tas de neige magique. Puis il se jeta entre Anna et Sven le renne, qui avait "raconté" l'histoire avec une voix affreuse qui ressemblait étrangement à celle de Kristoff.

-Ne fais pas de mal à ma Anna, lui cria-t-il.

Sven poussa un long souffle avant de renifler la carotte du bonhomme de neige. Olaf recula d'un pas prudent, se heurtant à l'actuelle reine d'Arendelle et manqua littéralement de perdre sa tête dans le processus. Elle rit et la remit en place avant de lui donner une caresse affectueuse.

-Ne t’inquiète pas Olaf, dit-elle d’une voix réconfortante, c’est seulement une histoire.
-Et puis, ajouta Elsa en récupérant ses bras détachés pour les jeter à sa sœur qui les rattacha à son corps, je suis presque sûre de savoir où cela va nous mener.
-Chut, gronda Kristoff en agitant un doigt vers la reine des neiges, ne gâche pas la surprise !

Il se tourna ensuite vers son renne en l’encourageant :

-Vas-y, Sven. Il est évident qu'ils sont simplement jaloux de la supériorité de ton jeune talent de conteur d'histoires effrayantes.

Elsa ne put réprimer un petit sourire en regardant le renne jeter un nouveau coup d'œil au nez carotte d'Olaf, qui n'était plus à sa portée pour qu’il puisse la grignoter. Elle se demanda, et ce n'était pas la première fois, à quel point Sven devait souhaiter pouvoir parler pour de vrai, sans que son copain Kristoff ait tout à "interpréter" pour lui. D'ailleurs, le cervidé se débrouillait plutôt bien pour faire savoir à tout le monde ce qu'il ressentait sans avoir un mot à dire. Même si ce sentiment n'était qu'une inquiétude quant à la provenance de sa prochaine carotte à croquer.

Olaf soupira et retourna s'asseoir sur le rondin à côté d'Elsa. Elle lui donna un petit coup de main réconfortant, puis regarda autour du cercle du feu de camp, son cœur se sentant soudainement rempli de joie. Le voyage de camping dans la Forêt Enchantée avait été son idée, et elle était reconnaissante à sa sœur, Anna, d'avoir trouvé le temps de s'échapper, car Anna d'Arendelle était un travail à plein temps. Après tout, la reine des neiges avait occupé ce poste pendant des années avant que sa jeune soeur ne prenne la relève deux mois plus tôt. Elle était fière d'elle qui assumait tout cela sans se plaindre. En fait, Anna semblait apprécier le défi. Et Elsa savait que les habitants d'Arendelle aimaient Anna autant qu'elle les aimait.

Mais ce n'était rien comparé à l'amour entre ces deux sœurs. Même si elles vivaient maintenant séparément, elles s'assuraient de ne jamais être trop occupées pour passer du temps ensemble régulièrement, que ce soit dans la Forêt Enchantée, comme c'était le cas maintenant, ou pour les soirées de jeux hebdomadaires en famille à Arendelle, qui était toujours comme une seconde maison pour Elsa. (Anna avait même laissé Elsa garder sa chambre, qui avait été celle de leur mère et de leur père, sachant à quel point elle comptait pour sa sœur). Et, dès le lendemain, Elsa avait prévu de passer des vacances prolongées à Arendelle pour aider Anna à préparer sa toute première célébration des Nuits Polaires en tant que reine.

Ces festivités venaient une fois par an à Arendelle au moment du solstice d'hiver et de l'anniversaire d'Elsa ! C'était une période où le pays était enveloppé d'un crépuscule perpétuel, le soleil ne se levant jamais complètement pendant une semaine entière. Mais ce n'était pas terne ou trop sombre, comme cela pouvait être le cas dans certains royaumes plus au nord. Au contraire, le ciel Arendellien était baigné d'une belle brume bleue crépusculaire et offrait des vues époustouflantes des aurores boréales, qui peignaient le ciel d'un vert émeraude brillant.

Cela ressemblait à un début de contes. Par le passé, les gens avaient été frigorifiés par le phénomène des Nuits Polaires, croyant que le soleil était mort et que le monde allait bientôt expirer avec lui. Mais maintenant, ils savaient que ce n'était qu'une pause temporaire. Bientôt, le soleil se lèverait à nouveau, tel un phénix renaissant de ses cendres, et la vie reprendrait son cours.

Mais en attendant, c'était une bonne excuse pour faire la fête. C'était aussi une période de migration pour les Northuldra. N'étant plus coincés dans la Forêt Enchantée, ils avaient hâte de voyager à travers le pays, menant leurs rennes vers de nouveaux pâturages fertiles. Elsa avait donc fait ses adieux temporaires à ses nouveaux amis alors qu'ils se dirigeaient vers le Nord, leur assurant qu'elle les reverrait bientôt.
Après tout, même la Reine des Neiges avait besoin d'un peu de repos et de relaxation de temps en temps.
Elle se retourna soudain vers Kristoff et Sven, réalisant qu'ils continuaient leur histoire.

Anna se glissa discrètement hors de la maison et dans les jardins. Il faisait sombre, si sombre qu’elle ne pouvait pas voir ses mains devant son visage. Elle retenait sa respiration en marchant, trop effrayée pour faire le moindre bruit. Soudain, des éclairs jaillirent du ciel, illuminant le champ devant elle. Anna fut choquée par ce qu’elle vit. Ou plutôt, ce qu’elle ne vit pas. Et soudain, elle réalisa quelle nuit c’était vraiment : La nuit qu’elle pensait ne jamais voir venir.

Sven fit tambouriner ses sabots contre le sol de façon spectaculaire. Les yeux d'Olaf s'écarquillèrent d'effroi. Il se blottit un peu plus contre Elsa.

-La nuit...La nuit sans...La nuit sans...Taquina Kristoff faisant durer le suspense.
-Espoir ? Couina Olaf, vie ? Une chance infime mais réelle d'un lendemain meilleur ?
-Ou peut-être...Sans carottes ? suggéra Elsa avec ironie.
-Oui ! Sans carottes ! Rugirent Sven/Kristoff après avoir jeté un regard grondant à Elsa, c'était une nuit sans carottes.

La créature de la reine des neiges poussa un cri d'horreur en attrapant son nez pour le protéger. Sven le renifla tandis que le montagnard s'esclaffa de joie.

Elsa roula des yeux et dit impassible :

-Une nuit sans carottes…C’est tellement…Terrifiant.
-Oh s’il te plaît ! Ce n’est pas terrifiant ! Ce n'est pas du tout effrayant ! Protesta Anna, semblant beaucoup plus ennuyée par la tournure idiote de l'histoire qu'elle n'avait probablement le droit de l'être.

Elle secoua la tête, ses cheveux cuivrés se balançant d'un côté à l'autre et se reprit :

-Je veux dire, et alors ? Pas de carottes ! On pourrait juste manger des brocolis à la place ou de la laitue ou du chocolat.

Elle se pinça les lèvres de contrariété et ajouta :

-Maintenant, une nuit sans chocolat…Ça…Ce serait effrayant.

Elle donna immédiatement un coup de coude joueur à Kristoff et répliqua encore :

-D’ailleurs ! J'espère vraiment que tu n'as pas oublié notre...
-chocoversaire, termina-t-il avec un sourire.

Il passa son bras autour de ses épaules et la serra contre lui.

-Allons…Accorde-moi un peu de crédit. Comment pourrais-je oublier le sixième anniversaire de notre toute première dégustation de chocolat ensemble ? Je veux dire, c'est carrément historique. Il devrait être ajouté aux annales de l'histoire d'Arendelle un jour ! Renchérit-il.

Anna rayonna. Pendant ce temps, Elsa ne put s'empêcher d'émettre un petit grognement. Chocoversaire ? Comment un couple pouvait-il être aussi ridiculement mignon ? Même si Kristoff la rendait folle parfois, elle devait admettre qu'il était le parfait compagnon pour sa sœur. Elle avait hâte qu'ils se marient un jour et qu'ils aient des petits Annas et Kristoffs dans tout Arendelle. Elle avait bien l'intention d'être la tante givrée. Littéralement.
Anna s'appuya contre Kristoff, le regardant avec de grands yeux bleus trop innocents tout en insistant :

-Et pour célébrer cette occasion historique, tu vas... ?

Il secoua la tête, la poussant à se redresser.

-Non. Il n'y a aucune chance que tu saches…Mais tu as raison d’essayer.

Elle gémit et dit en faisant semblant d’être grincheuse :

-C’est pas juste ! Nous sommes fiancés maintenant, ce qui signifie qu'il ne devrait pas y avoir de secrets entre nous.
-Ce n'est pas qu'il ne sait pas garder un secret ! Ajouta Olaf avec utilité, c'est juste qu'il n'a encore rien trouvé !
-Olaf ! Cria Kristoff, tu n'étais pas censé...
-Attends quoi ? Cria Anna en simulant l'horreur, tu n'as pas encore de plan pour notre Chocoversaire ? C'est dans moins d'une semaine !
-Je sais, lui assura-t-il en jetant un regard mortel au bonhomme de neige, je suis juste en train de décider laquelle de mes idées d'anniversaire épique est la bonne pour te plaire. Je veux m'assurer que tout est absolument parfait pour l'amour de ma vie, c'est tout.

Il attrapa sa main, pressant sa bouche contre sa paume.

-Oh, dit Anna en pinçant ses lèvres de contrariété.

Elle n’arrivait pas à savoir s'il la taquinait ou non.

-Je suppose que c'est logique...Ajouta-t-elle mitigée.

Elsa étouffa un rire, décidant qu’il était temps de changer de sujet avant que ce pauvre Kristoff ne soit encore plus troublé et demanda :

-Et qu’en est-il de l’avancement de la préparation pour le festival des Nuits Polaires ?

Anna se redressa alors que toute idée de chocolat avait visiblement disparu de sa tête. C'était son sujet préféré ces derniers jours, aussi déclara-t-elle :

-Oh, cela va être incroyable ! J'ai prévu toutes sortes d'activités : des concours de sculpture sur glace, des courses de rennes...Et des soirées dansantes ! Beaucoup de soirées dansantes !
-Je ne peux pas attendre, dit Elsa, je sais que ça va être génial.
-Je suis juste contente que tu viennes, renchérit la cadette rousse en souriant à sa sœur, et en plus cette année, nous aurons aussi les Esprits pour nous aider !

Elle se tourna vers Bruni, qui était retournée se prélasser sur le rocher et la reine des neiges et ajouta :

-Vas-tu nous aider à allumer nos feux de camp, petite ?

La salamandre sautilla de haut en bas alors que des étincelles de flamme violette jaillir de son dos, visiblement excitée par cette tâche. Elsa sourit et fit signe à l'esprit du feu. Il sauta sur ses genoux et se pelotonna joyeusement tandis qu'elle le caressa d'un doigt glacé, l'aidant à se refroidir à nouveau.

-Ça a l'air génial. Ce sera certainement la meilleure semaine de tous les temps. Maintenant, on peut revenir aux histoires effrayantes ? Supplia Olaf en rebondissant sur sa bûche, j'ai la meilleure ! C'est l'histoire de Samantha et de son...
-Désolé Olaf, intervint Kristoff, mais c'est mon tour, en fait.
-Euh, tu ne viens pas d'avoir ton tour ? demanda Anna.
-Non. C'était Sven, tu te souviens ? dit le montagnard avec un sourire malicieux.
-Oh. C'est vrai, renâcla-t-elle, Sven a déjà raconté l'histoire.
-Et c'était la meilleure de tous les temps ! Déclara son compère avec la voix de Sven.

Le renne, qui se tenait à côté de lui, roula simplement des yeux.

-C'est beau d'essayer par tous les moyens, Kristoff, dit Elsa avec un sourire malicieux, alors vas-y.
-Merci, chère Reine des Neiges, répondit-il en se raclant la gorge.

Il se pencha en avant alors que ses yeux bleus brillaient avec la lumière du feu.

-Bon, voici mon histoire…Je l’ai entendue un jour de la part des moissonneurs de glace avec lesquels je travaillais quand j'étais jeune, mais attention, c'est vraiment terrifiant. Très horrible pour les jeunes spectateurs…

Il lança rapidement un regard complice à Olaf et termina :

…Qui voudront peut-être quitter le feu de camp.

Le bonhomme de neige souffla et croisa les bras devant sa poitrine.

-S'il te plaît. Tant qu'il ne s'agit pas de carottes, ça ira, maugréa-t-il.

Kristoff haussa les épaules et murmura amusé :

-Ne dis pas que je ne t'ai pas prévenu.

Il se retourna vers les deux sœurs et continua :

-Vous voyez, ce n'est pas n'importe quelle histoire. Elle est vraie. Cela s'est passé pas très loin d'Arendelle, d'ailleurs. En fait, c'est arrivé cette nuit même, il y a cinquante ans aujourd'hui."

Elsa se pencha en avant, curieuse malgré elle.

-Ah oui ? Demanda-t-elle.
-Vous connaissez le royaume de Vesterland, non ? Questionna-t-il à son tour.
-Bien sûr. C'est le royaume du roi Jonas et de sa fille la princesse Mari, répondit Anna en nommant ses amis qui vivaient dans un pays voisin.

Elle et Mari étaient devenues de grandes amies quelques années plus tôt, et elles étaient toujours en contact. Kristoff acquiesça et reprit :

-Bien. Mais…Eux n’existaient pas encore. Commençons comme dans les contes…Il était une fois deux sœurs. Deux princesses, pour être précis !
-Hum...dit Elsa avec un sourire, Ça me semble vaguement familier.
-En fait, non, renchérit Kristoff en secouant la tête, ces princesses n'avaient rien à voir avec Anna et toi, en fait, elles ne s'entendaient pas du tout. La sœur cadette, Inger, détestait sa sœur aînée, Sissel. Sissel, vous voyez, avait tout ce qu'Inger avait toujours voulu. Sissel était belle. Elle était gentille. Elle était spéciale dans tous les domaines. Elle devait être la future reine du Vesterland quand elle aurait atteint sa majorité. Et Inger, eh bien, elle était...
-Complètement ordinaire ? Devina Olaf,
Anna lui lança immédiatement un regard impatient.

-Consumée par la jalousie, corrigea Kristoff, elle ne voulait rien d'autre que se débarrasser de sa grande sœur pour pouvoir monter sur le trône, elle-même.
-Contrairement à moi ! Lança Anna, je savais qu'Elsa ferait une reine extraordinaire. Non pas que je n'étais pas d'accord pour prendre sa place, bien sûr. Nous sommes toutes les deux exactement là où nous devrions être maintenant.

Elle lança un sourire à sa sœur. Elsa le lui rendit à son tour et tendit la main à sa cadette pour la serrer.

Kristoff gémit et répliqua :

-Je peux retourner à mon histoire d'horreur maintenant ?
-Oui, s'il te plaît ! C'est absolument fascinant jusqu'à présent ! Déclara Olaf assis de plus en plus en avant du bord de la bûche.
-Merci Olaf, dit Kristoff.

Il se pencha à nouveau et reprit :

-Eh bien, un jour, Inger eut son souhait. Lors d'un voyage à Arendelle, elle surprit sa sœur seule au bord de la rivière. Voyant que c’était le bon moment, Inger se faufila derrière elle et la poussa dedans ! Sissel lutta pour nager, mais le courant était trop fort. Elle cria à l'aide et supplia sa sœur de la sauver. Mais Inger ne fit que se moquer d'elle, regardant avec une joie cruelle Sissel passer par-dessus une énorme chute d'eau et se noyer.
-Whoua ! S’exclama Anna, ce n'est pas du tout ce que je pensais !

Kristoff la fusilla du regard.

-Oh... Désolée, ajouta-t-elle en mettant une main sur sa bouche, s’il te plaît, continue.

Le débiteur joignit ses mains et continua :

-Eh bien, après cela, Inger pensa qu'elle avait gagné. Qu'elle rentrerait chez elle et prendrait la place de sa sœur comme reine. Mais quelqu'un fut témoin de sa mauvaise action et le rapporta à votre grand-père, le roi Runeard. Il arrêta Inger et l’emprisonna sur un bateau. Elle fut bannie d'Arendelle et de Vesterland pour toujours.
-Tiens donc…Notre grand-père a fait quelque chose de juste et de bon…C'est... inattendu, remarqua sèchement Elsa en haussant un sourcil.

Après tout, leur grand-père n'avait pas vraiment été un roi modèle pendant son règne. Avide de pouvoir, alarmiste, oui. Sans parler de tout le mal qu'il avait fait aux Northuldra, le peuple de leur mère, en les trompant pour qu'ils soutiennent son projet de barrage, qui allait assécher leurs terres et détruire leur mode de vie.

-N'est-ce pas ? Mais malheureusement, Sissel n'obtint jamais justice. Le navire-prison sur lequel Inger se trouvait, sombra en mer avant même d'atteindre sa destination, déclara Kristoff avec un air dramatique, et Inger, comme sa sœur se noya également.
-Eh bien ! Dit Olaf, cette histoire était en effet terrifiante. Ok, Kristoff. Tu as gagné. Peut-être pouvons-nous faire griller des marshmallows maintenant ?

Il regarda le groupe avec espoir.

-Attends Olaf. Je n’ai pas fini ! Gronda Kristoff, en fait, ce n'est que le début. Parce que Sissel, tu vois, n'est pas vraiment morte. Ou du moins, elle n'est pas restée morte. Au lieu de cela, elle est revenue sous la forme d'une horrible créature connue sous le nom de draugr.

Quelque chose dans ce mot provoqua un frisson involontaire dans le dos d'Elsa. Elle sentit un léger changement dans le vent, et la chair de poule se forma sur son bras. Elle essaya de l’atténuer avec sa main.

-Un draugr ? Qu'est-ce qu'un draugr ? Demanda-t-elle, même si elle n'était pas tout à fait sûre de vouloir le savoir.

Anna leva la main avec enthousiasme.

-Oooh ! Je sais ce que c'est ! Je sais ! S'écria-t-elle, j'ai tout lu sur eux dans ce livre que j'ai trouvé dans la pièce secrète de la bibliothèque du château. Ce sont des créatures du vieux folklore, et elles sont censées provoquer de terribles tempêtes quand elles se montrent. Les gens avaient l'habitude de les accuser quand le temps était mauvais ! Donc la morale de l'histoire ? Sois toujours gentil avec ta sœur !

Elle sourit à Elsa et ajouta :

-Moi je le suis.

La reine des neiges lui rendit son sourire, même si pour une raison quelconque, elle se sentait toujours un peu mal à l'aise. Peut-être parce que c'était une histoire si troublante. Ou peut-être était-ce le fait qu'elle n'avait pas toujours été la meilleure sœur elle-même. Elle essaya d'imaginer qu'Anna reviendrait sous la forme d'un monstre maléfique pour se venger, mais elle n'y parvint pas vraiment. Surtout parce que la seule chose monstrueuse chez Anna était son appétit pour le chocolat.

-Alors où est le draugr maintenant ? Demanda Olaf, les yeux toujours aussi grands et terrifiés, tu as dit que cette histoire était vraie. Cela veut-il dire que le Draugr est toujours là, quelque part ?
-Bien sûr qu'il l'est, répondit Kristoff en reportant son attention sur le bonhomme de neige.

Ses sourcils épais se froncèrent. Il baissa sa voix d'un octave menaçant et termina :

-Et l'on dit que si l'on raconte son histoire - en particulier celle du bonhomme de neige - il est possible de l'entendre.

Bien ! Il faut savoir que lorsqu'il a des passages un peu romantique je pousse des cris de souris ! Je vous laisse deviner à quel moment @Frantzoze m'a perdue ! I love it

Chapitre 2 : Anna :

Anna regarda Elsa déposer doucement le bonhomme de neige paniqué.

-Olaf, ce n'est qu'un orage qui arrive, lui assura-t-elle.

Un instant plus tard, il y eut un deuxième éclair, suivi d'un roulement de tonnerre.

-Ce n’est pas un monstre sorti d'une histoire, ajouta-t-elle.

Sa créature jeta un regard nerveux vers le ciel et renchérit :

-Tu es sûre de ça ? C’est une drôle de coïncidence avec l’orage qui fait rage !
-Oui, Kristoff ne faisait que raconter une histoire, dit Anna d'un ton apaisant tout en lançant un regard au récolteur de glace, et clairement, il gagne le prix de l’histoire la plus effrayante, rit-elle en vérifiant à nouveau le ciel, mais nous devrions aller dans nos tentes quand même.
-A cause des draugr ? Murmura Olaf.
-Non, à cause de la pluie, le rassura Elsa en lui tendant la main, je sens déjà des gouttes.
-Mais on n'a même pas eu l'occasion de faire griller des marshmallows ! Dit Sven avec la voix courtoise de Kristoff.
-Désolé, les gars, murmura Anna en ébouriffant la fourrure du renne, on les gardera pour la prochaine fois.

Puis elle se leva sur la pointe des pieds pour embrasser son fiancé.

-Maintenant, passez une bonne nuit de sommeil et essayez de ne pas trop vous faire peur avec d’autres histoires de terreur, nota-t-elle.
-Oooh ! C'est vrai d’autres histoires ?! C'est mon tour alors ! S’écria Olaf en écarquillant les yeux.

Il se dandina vers Kristoff et Sven et commença :

-Hé, les gars, vous avez entendu parler de la fois où j'ai perdu ma moitié inférieure pendant trois heures ? Ça, c'est une histoire effrayante...
-A demain matin, les gars ! Dit Anna en regardant les garçons partir vers leur tente, qui était assez grande pour contenir un renne.

Elle se tourna ensuite vers Elsa et sourit en déclarant :

-C'est l'heure des filles ! Je veux dire, l’heure des sœurs !

Anna aimait quand ils étaient cinq à jouer aux charades, à dîner ensemble ou à se lancer dans des discussions animées, où se poser des questions comme : Quelle était est la meilleure saison à Arendelle ? (Automne ! Non, l'été ! Peut-être le printemps ? Et puis, l'hiver était charmant aussi - tant que ce n'était pas un hiver éternel...) Mais autant elle appréciait d'être avec Kristoff, Sven et Olaf, qu’elle considérait comme une famille, autant il y avait quelque chose de spécial dans les moments en tête-à-tête avec Elsa.

-Est-ce que c'est mal que je sois secrètement excitée que nous ayons une nuit entière pour nous parler ? Demanda-t-elle à voix haute, ou alors est-ce que je ressemble trop à Olaf ?
-Tu parles comme…Anna, dit Elsa avec un petit sourire.

Elle se leva et utilisa sa magie de glace pour éteindre le feu, qui s'affaiblissait sous la pluie, puis ajouta :

-Et non, ce n'est pas mal. J'aime aussi quand il n'y a que nous deux parfois.

Elles se sourirent puis sentirent les gouttes de pluie tomber de plus en plus vite et rattrapèrent rapidement leurs affaires. Elsa attrapa Bruni et elles coururent jusqu'à leur tente, puis elles s’enfermèrent à l'intérieur juste au moment où l'orage arriva. Le tonnerre gronda et la pluie tomba à seaux. Les gouttes frappèrent la tente, comme si les géants de la terre jouaient aux quilles, mais à l'intérieur, Anna se sentit tout de même à l’abri et pensa que tout était confortable et chaud. (En partie parce que Bruni pouvait illuminer la tente avec ses flammes d'Esprit du feu.

-Olaf ne va pas pouvoir dormir d'une oreille, n'est-ce pas ? Songea-t-elle en se pelotonnant sous les couvertures en peau de rennes pour mieux se blottir dans les oreillers.
-C'est peu probable, approuva Elsa en vérifiant que les liens de la tente étaient bien fixés, pauvre Olaf, ou devrais-je dire, pauvres Kristoff et Sven.
-Peut-être que Kristoff et Sven peuvent essayer de lui chanter une sérénade ou une berceuse, lança sa sœur.

Elle imagina son fiancé, le bonhomme de neige et le reine blottis les uns contre les autres avec le luth de Kristoff pour se divertir.

-Ils ont travaillé sur quelque chose qu'ils appellent "La ballade du propriétaire tatillon" Je pense que c'est à propos du sauna d'Oaken, expliqua-t-elle.
-Rien de tel qu'une chanson sur un sauna pour bien dormir, plaisanta Elsa en s'installant à côté de sa sœur sous les peaux chaudes.

Le vent se leva, faisant souffler la tente un peu comme lorsqu’il y avait de la brise, mais Anna savait qu'elle tiendrait bon. Elle se blottit tout de même contre sa sœur, répétant les mots qu'elles avaient entendu leur mère dire des milliers de fois avant de se coucher lorsqu'elles étaient enfants : « Maintenant, câlinez-vous bien». Anna serra encore plus sa sœur et murmura :

-Rapproche-toi et dis-moi ce que tu as fait.
-Depuis quand ? La soirée jeux de vendredi dernier au château ? la taquina Elsa.
-C'était il y a plusieurs jours ! Dit Anna avec indignation, tu as probablement fait des millions de choses incroyables depuis !
-Oui…Ce dont je te parle dans mes lettres quotidiennes que tu reçois de Courant d’Air, lui rappela Elsa.
-Je sais ! Mais les lettres sont différentes des conversations réelles, se défendit la cadette en plaçant sa tête contre celle de sa chère reine des neiges, nos lettres parlent de choses qui peuvent être stupides comme la dernière recette d'Olina pour les airelles ou le livre de Papa où une sirène entêtée a décidé qu'elle voulait être humaine juste parce qu'elle a rencontré un beau prince…Oh ! Ou encore des questions, comme "Quel est le mot en cinq lettres pour dire glace ?"
-Gelée ! Cria Elsa.

Anna savait qu'elle essayait d'être drôle mais elle n'était pas non plus prête à laisser sa grande sœur mettre ses sentiments de côté. Elle avait beau être la plus jeune, elle se sentait protectrice envers Elsa après tout ce qu'elle avait vécu ces dernières années.

-Je veux juste m'assurer que tu vas bien, dit-elle doucement.
-Je vais plus que bien, je vais très bien, promit-elle.

Elle regarda Bruni dont les flammes illuminaient la petite plaque de neige qui le gardait au frais.

-J'ai tellement appris des esprits, de Honeymaren, de Ryder et de tous les Northuldra sur les manières de vivre dans la Forêt, et mes voyages à Ahtohallan ont été…

L’aînée d'Arendelle avait l'air trop bouleversée pour mettre des mots sur ses expériences avec la rivière magique qui contenait des souvenirs du passé. Après une éternité, elle acheva sa phrase :

-Mes expériences à Ahtohallan sont…vraiment magiques.

Anna rayonna. C'était exactement ce qu'elle voulait entendre.

-Je suis si heureuse pour toi, Elsa. Alors, tu en as appris plus sur tes pouvoirs ?
-Oui, je travaille même sur de nouvelles façons d'évoquer des souvenirs, c'est vraiment...

Elle ne put finir sa phrase. Un éclair illumina toute la tente, provoquant un grognement d'excitation chez Bruni. Pendant un moment, la reine des neiges sembla surprise, puis elle secoua la tête.

-Mais assez parlé de moi, dit-elle, ce dont je veux vraiment parler, c'est de ton état de santé. Comment trouves-tu tes nouvelles fonctions ?
-Moi ? Questionna Anna alors que sa tête surgit de l'oreiller.

Elle savait que sa soeur essayait de changer de sujet, mais elle allait lui donner une chance pour cette fois. Elle voulait lui parler du royaume de toute façon, aussi s'en donna-t-elle à cœur joie :

-Je les aime ! Je les aime tous. Être reine et travailler avec les gens d'Arendelle pour faire du royaume un meilleur endroit, c'est magique aussi. C'est tellement satisfaisant de faire des choses, tu sais ?

Elle commença à cocher des tâches sur ses doigts et continua :

-Rien que cette semaine, j'ai demandé à M.Aldring de fabriquer une nouvelle horloge pour l'offrir en cadeau de bienvenue à la reine de Chato lors de sa visite le mois prochain, j'ai fait une cérémonie d'inauguration dans un nouveau magasin du village et j'ai aussi assisté à une réunion de trois heures sur l'état du sol.
-Laisse-moi deviner... Avec Oskar Ander ? Demanda Elsa avec un gémissement, c’est si ennuyant, n'est-ce pas ?
-En fait, non, c'était fascinant ! Renchérit Anna ravie, il n'arrêtait pas de dire que le sol d'Arendelle est le plus riche de tous les royaumes connectés.

Elle secoua alors la tête comme pour se souvenir et ajouta :

-Il a dit des choses fascinantes, vraiment ! J'aurais pu l'écouter toute la journée !

L'aînée d'Arendelle renifla.

-Et c'est pourquoi tu fais une si bonne reine, se moqua-t-elle.
-J'essaie, dit Anna modestement, bien que ce ne soit pas toujours facile. Au moins, j'ai Mattias. Il a été d'une grande aide. Surtout avec cette histoire de pirates.

La reine des neiges fit une grimace puis s’assit en demandant :

-Un truc de pirate ? C'est nouveau.
-Oh, murmura sa cadette en faisant un signe de la main, ce n'est probablement pas grand-chose. C'est juste qu'il y a une rumeur selon laquelle des bateaux pirates rôdent au large des côtes d'Arendelle depuis une semaine. Ils seraient pilotés par une reine pirate légendaire qu'ils appellent « Les Vieux Yeux Bleus ». Ils n'ont rien fait de mal et n'ont pas causé d'ennuis à notre navire, donc je suppose que c'est une bonne chose. Je crains juste qu'ils essaient de faire quelque chose juste avant le festival, tu vois ? Comme si je n'avais pas assez à faire. En tout cas, Mattias m'assure qu'il les surveille. Et je lui fais confiance pour s'occuper des choses.
-J'aurais aimé qu'il soit là quand j'étais reine, dit Elsa en pensant au fringant lieutenant - maintenant général - qui était resté coincé dans la Forêt Enchantée pendant tant d'années.

Il avait été un ami de leur père quand Agnarr était enfant. Maintenant, il partageait son temps entre la protection d'Arendelle, les conseils d'Anna, et... eh bien... la cour à sa petite amie, Halima. Depuis son retour au royaume, ils s'entendaient comme larrons en foire et Elsa et Anna avaient parié sur la rapidité avec laquelle ils allaient se marier.

-Je ne sais pas ce que je ferais sans lui, accorda Anna, c'est bien d'avoir de l'aide au château. Tu sais, parce que diriger le royaume est une si grande tâche et tout.
-Oh, oui, je me souviens, lui assura Elsa, c'est plus qu'un travail. C'est un style de vie.
-Tout à fait ! Je crains toujours d'oublier quelque chose d'important qui doit être fait. Ou que les choses tournent mal et que ce soit ma faute, avoua la belle rousse.

Anna stressa. Les mots sortaient de sa bouche avant qu'elle ne puisse les arrêter alors qu’elle ajouta :

-Et si les sculptures de glace d'Aren Arendelle finissaient par ressembler à Flemmingrad le troll ? Ou si le groupe oubliait de venir ?

Prise dans son élan d’inquiétude, elle n’arrivait plus à s’arrêter de parler. Pourtant, elle réussit à garder une chose secrète : L'anniversaire d'Elsa tombait pendant les Nuits Polaires, le solstice d'hiver aussi ! Elle préparait discrètement une fête pour sa sœur le dernier soir du festival. Si elle pouvait tout faire à temps. Elle soupira et reprit à haute voix :

-Et si tout ce que j'ai prévu était qu’un énorme fiasco ?
-Tout va bien se passer. Je te le promets, dit la reine des neiges, et tu m'as à ta disposition, n'oublie pas. Je t'aiderai aussi.

Anna savait que sa sœur avait raison, mais elle se sentait toujours inquiète. Elle devait se concentrer sur des pensées heureuses, comme le retour d'Elsa au château.

-C'est juste que c'est mon premier festival en tant que reine et je veux que les gens s'amusent. Je veux que tu t'amuses ! Tu as travaillé si dur, nota-t-elle.

Elsa posa sa main sur celle d'Anna et la rassura :

-L’important c’est ce que tu fais et le peuple d'Arendelle le sait. Tu es une grand cheffe, Anna. Une grande meneuse. Tu jongles avec un million de tâches différentes en même temps et regarde-toi, tu as toujours le sourire aux lèvres.

La cadette rousse leva un sourcil alors que son aînée éclata de rire avant de répliquer :

-Ok, peut-être pas à ce moment précis. Mais tu as compris ce que je voulais dire. Arendelle a de la chance de t'avoir. Je suis si fière de toi.

Anna posa sa main libre sur celle d'Elsa et renchérit :

-Moi aussi, je suis fière de toi ! La Forêt Enchantée ! La Forêt et les esprits ont de la chance de t'avoir.

Elle pencha la tête sur le côté et murmura :

-Si seulement Père et Mère pouvaient nous voir maintenant, hein ?

Cette pensée les rendit toutes deux silencieuses. On n’entendait plus que la pluie qui ruisselait sur leur tente. Anna ne pouvait s'empêcher d'imaginer, et ce n'était pas la première fois, à quoi ressemblerait leur monde si leurs parents étaient toujours là pour l'assister dans son ascension au trône et pour voir une Elsa rassurée, utilisant ses pouvoirs pour que tout le royaume puisse les voir. Mais ce n’étaient que des pensées sorties tout droits de son imaginaire.

-Tu sais, dit soudainement Elsa, je me souviens d'un festival des Nuits Polaires quand j'étais enfant, le temps avait été si chaud cette fois-là si bien qu'il n'y avait pas assez de neige pour faire la traditionnelle sculpture de glace de la cour.

Anna regarda sa sœur soudain intriguée et répéta :

-Ah bon ?
-Oui, affirma Elsa en hochant la tête, l'automne avait été particulièrement chaud et on ne sentait pas encore le début de l'hiver. J’étais toute petite, mais je me souviens que Père avait paniqué « Comment est-ce que ça peut être une fête des Nuit Polaires sans une sculpture de glace ? » J'avais proposé d'en faire une mais bien sûr, ils ne voulaient pas prendre le risque que je révèle mes pouvoirs. Alors Maman avait pris les choses en main et avait décidé de demander à quelqu'un de créer une sculpture dans autre chose que de la glace.
-Qu’ont-ils utilisé ? Demanda Anna passionnée et envieuse comme elle l’était toujours quand Elsa retrouvait un souvenir de leurs parents dont elle ne se rappelait pas.

Elsa se mise à rire et répondit :

-Ils avaient utilisé du fromage !
-Du fromage ? Ricana sa soeur, je ne savais pas qu'on pouvait sculpter du fromage !

Elle arrêta de rire et réfléchit un moment avant de reprendre :

-Wow, ça change tout.
-Oui ! Confirma Elsa en s'asseyant à son tour, Maman avait pensé que ce serait amusant de surprendre Papa avec la sculpture, alors elle l'avait fait faire en secret. Elle me l'avait dit, mais nous ne te l'avions pas dit, bien sûr.

Anna haussa les épaules.

-Je ne peux pas vous en vouloir. J'aurais tout dit. Quel genre de fromages ont-ils utilisé ?

Toute cette discussion sur la nourriture lui donnait faim. Elle aurait vraiment aimé qu'ils aient le temps de griller des chamallows.

-Je crois que c'était du cheddar, du gouda ou un fromage à pâte dure. Il était sculpté dans les armoiries d'Arendelle. C'était magnifique ! S’extasia Elsa, Mère l'avait caché dans la cuisine pour que Père ne le voie pas, mais il y avait eu un problème.

La reine des neiges rit à nouveau ce qui rendait l’histoire plus difficile à suivre.

-Père avait eu faim au milieu de la nuit, il était allé à la cuisine et...
-Mais Non ! L’interrompit Anna en riant si fort qu'elle dut se couvrir la bouche.

Bruni la regarda et regarda Elsa avec intérêt alors que la jeune cadette reprit :

-Il n’a pas fait ça ?! Dis-moi qu'il ne l'a pas fait !
-Il l'a fait ! S'écria Elsa, il avait coupé un morceau entier de l'écusson et l'avait mangé ! Quand Maman était descendue le lendemain matin, elle était horrifiée. Je me souviens qu'elle était furieuse et lui avait dit "Pour quelle raison penses-tu que j’avais fait cette création ? » et Père avait répondu quelque chose comme "Bah pour dîner ?"

Les deux sœurs rirent de plus belles.

-J'aimerais pouvoir me souvenir de ça, dit Anna avec nostalgie.
-Hum... Peut-être que je peux te le montrer...Chuchota Elsa en repoussant la peau de renne.

Elle se leva alors que sa tête toucha le mât supérieur de la tente. Anna observa sa sœur qui sembla se concentrer sur sa magie. Elle ne pouvait qu'imaginer à quoi ressemblerait son souvenir de glace. Anna imaginait son père et sa mère, debout au-dessus de la table, avec le blason en fromage à moitié mangé et le regard coupable de son père qui se serait rendu compte qu'il avait fait une bêtise. Alors qu'Elsa faisait tournoyer ses bras, sa jeune cadette vit la glace commencer à se former... puis disparaître dans un brouillard.

Anna pencha la tête et demanda :

-Qu'est-ce qui s'est passé ?

Ce n'était pas le genre de magie d'Elsa de s'éteindre comme ça. La reine des neiges fronça les sourcils, l'air contrarié.

-Je ne sais pas, murmura-t-elle, je…j’avais le souvenir, il était juste là mais ensuite...

Elle s'interrompit et haussa les épaules en lançant un regard d'excuse à sa sœur.

-Je suis désolée, Anna. Même maintenant que j'ai pris ma place parmi les esprits, la magie n'est pas toujours facile.

La jeune rousse serra Elsa dans ses bras et dit compatissante :

-Être reine ne l'est pas non plus, mais nous y arriverons toutes les deux.

Elles restèrent là un moment, chacune écoutant le tonnerre continuer à frapper, le vent siffler et la pluie frapper le toit de la tente. Pendant un moment, Anna eut l'impression qu'elles étaient les deux seules personnes au monde. Tant qu'elles se soutenaient l'une et l'autre, elle savait que tout irait bien.
Soudain, un énorme coup de tonnerre les fit sursauter tous les deux.

-Wow, c'est un sacré orage ! Commenta Anna en regardant le sommet de la tente continuer à onduler.
-Il ne peut pas durer éternellement, devina Elsa, mais il est rude.

Elle se laissa tomber à genoux et réinstalla la peau de renne. Anna la rejoignit, se demandant si elles allaient pouvoir dormir un jour.
C'est alors qu'elle entendit quelque chose. Ou du moins, elle crut entendre quelque chose. Le plus faible des sons, mais qui ne ressemblait en rien au vent ou à la pluie.
En fait, cela ressemblait beaucoup plus à quelqu'un... qui gémissait.

-Est-ce que tu...Entends quelque chose ? Demanda-t-elle nerveusement à Elsa.
-Hum, tu veux dire à part la pluie assourdissante qui tombe à l'extérieur de notre tente ? Souleva sa sœur.

Anna secoua la tête et se raisonna. Bien sûr, il n'y avait rien. C'était juste son esprit qui lui jouait des tours. Il est clair qu'elle était encore effrayée après l'histoire stupide de Kristoff. Au moment où elle pensa cela, le gémissement recommença si bas qu'il semblait la transpercer de tout son corps. Il était un peu plus proche cette fois.
Involontairement elle remonta les couvertures jusqu'à son menton.

-Tu vas bien ? Demanda Elsa en la regardant d'un air inquiet.
-Ouais ! Bien sûr ! Je vais très bien, insista la cadette en remettant les peaux de rennes en place avec embarras, désolée, je suis sûre que c'était juste...

Mais ses mots furent soudain coupés par un cri perçant.

p***** Agnarr...Je veux cette scène au cinéma où tu te fais engueuler par Iduna bravo

Chapitre 3 : Elsa :

Les volets de la tente s'ouvrirent et un Olaf essoufflé entra en courant alors que l'eau giclait sur son corps et plus précisément de ses bras en bâton qu’il agitait.

-Le draugr ! Il est bien réel ! Et il est là ! Cria-t-il.

Il se catapulta sur les deux sœurs, qui l'attrapèrent et le tinrent conjointement. Puis Elsa lui lança un regard et dit :

-Olaf, on en a déjà parlé. Il n'y a pas de draugr, c'est juste la tempête et...

Deux autres personnes entrèrent dans la tente, la rendant trop étroite pour qu'on puisse bouger.

-Olaf ne plaisante pas, dit Kristoff, respirant aussi fort que s'il venait de courir un kilomètre, il y a quelque chose là-bas. Sven et moi l'avons vu !

Le renne hocha la tête, frissonnant dans son manteau de poils mouillés. Elsa sentit le moindre frisson parcourir son corps, et cela n'avait rien à voir avec le souffle d'air glacé qui s’engouffrait dans la tente maintenant que les volets étaient libérés par le vent. La tempête était si intense qu'elle ne pouvait même pas voir la tente des garçons, qui n'était qu'à quelques mètres d'elles pourtant.

-Vous n'essayez pas juste de nous faire peur, n'est-ce pas ? Demanda-t-elle, espérant à moitié que ce soit le cas.
-Oui ! Parce qu'on ne nous effraie pas facilement, vous savez, ajouta Anna en gonflant un peu sa poitrine, je veux dire, j'ai affronté des loups sanguinolant, un mauvais petit ami...Sans parler d'un gigantesque monstre des neiges créé par ma propre sœur pour me jeter hors de sa forteresse glacée et la laisser en paix !

Elsa lança un regard d'excuse à Anna. Elle aurait préféré que leur moment entre sœurs soit différent.

-Ecoute, dit-elle, en enlevant Olaf d'elle et en le posant sur le sol, je suis sûre que tu étais juste effrayé par l'histoire que Kristoff a racontée, et puis le vent a soufflé d'une façon bizarre et...
-Non, dit fermement son fiancé alors que sa poitrine se soulevait et s'abaissait rapidement, ce n'était pas seulement le vent, il y avait aussi une ombre, une ombre qui n'était certainement pas en forme de vent, n'est-ce pas Sven ?

Le renne en fit la démonstration en agitant ses sabots de devant en l'air de manière menaçante. Ils attrapèrent la lumière vacillante de Bruni, projetant des ombres étranges sur les murs de la tente. La reine des neiges sentit un frisson de malaise lui traverser l'estomac.

-Et puis il y a eu les gémissements, ajouta Olaf, beaucoup de gémissements maléfiques.
-J'ai cru entendre des gémissements aussi, songea Anna en regardant Elsa avec inquiétude, juste avant que les garçons n'entrent.
-Le vent peut gémir, essaya-t-elle voulant à tout prix se raccrocher à n'importe quoi.

Elle voulait que tout le monde reste calme, mais même elle admettait qu'elle commençait à avoir un peu peur. Elle essayait de se dire que les esprits de la Forêt Enchantée ne laisseraient jamais personne lui faire du mal, à elle ou à sa famille. Mais même Bruni avait l'air un peu nerveux, passant d'un bout à l'autre de la tente. Kristoff jeta un coup d'œil dans la tempête et les autres suivirent son regard puis il s’exclama :

-Je vous dis que quelque chose ou quelqu'un est là dehors !
-Non pas n'importe quel quelque chose ! Un draugr ! insista Olaf qui essaya de se cacher derrière Sven, comme dans l'histoire ! Je crois qu'il veut nous manger tout cru !

Elsa inspira, se résignant à l'inévitable. Ce n'est pas qu'elle croyait qu'il y avait vraiment un draugr dans les bois. Mais il se passait quelque chose, et elle était certaine que personne ne pourrait dormir s'ils ne trouvaient pas de réponses. Elle s'approcha de l'entrée de la tente.

-Où vas-tu ? Demanda Anna, l'air préoccupé.
-Je vais enquêter, répondit-elle.
-Pas sans moi, tu ne le feras pas ! S’écria la cadette.

Elsa soupira et reprit :

-Tu vas être trempée.
-Je suis heureuse d'être trempée si cela t'évite de devenir un dîner de draugr, répliqua Anna.

Elsa gémit. C'est reparti. Elle aimait la bravoure de sa petite sœur, mais elle craignait que ce soit sa perte un jour.

-Anna…Commença-t-elle.
-Écoutez, nous allons tous y aller, déclara Kristoff.
-Tous ? Couina Olaf visiblement peu à l'aise avec cette proposition de plan.
-Tous les humains, précisa Kristoff en lui tapotant la tête, Olaf nous avons besoin de toi et Sven pour garder la tente.

Le cervidé souffla et lança un regard indigné au montagnard. Ce dernier haussa les épaules en s'excusant.
Elsa s'avança alors vers l'entrée de la tente, plissant les yeux sous la pluie.

-Prête ? demanda-t-elle sans trop savoir à qui si elle le demandait.
-Je suis née pour être prête ! Proclama Anna, qui n'avait manifestement pas les mêmes doutes.

Elle passa devant sa soeur sans hésiter, trébuchant dans la nuit pluvieuse. Son ainée secoua aussitôt la tête, puis se mit à courir après elle, Kristoff sur ses talons. Le ciel leur adressa un salut menaçant lorsqu'ils sortirent dans les éléments. Il pleuvait si fort qu'il était pratiquement impossible de se voir les uns les autres. Elsa agita une main, créant une voûte glacée sur deux arbres, et les trois se dépêchèrent de se mettre à l'abri. Une fois sous l’habitat, la reine des neiges inspira, essayant de retrouver ses repères et trouva bientôt la tente des garçons. Elle inspira brusquement. La hutte de Kristoff, Sven et Olaf avait été complètement renversée, ce qui pouvait s'expliquer par le vent. Mais...

-Est-ce que ce sont... des marques de griffes ? demanda-t-elle en criant pour se faire entendre par-dessus le vent.

Ses yeux parcoururent les côtés de la tente. On aurait dit qu'elle avait été cisaillée par un couteau. Elle jeta un coup d'œil à Kristoff.

-Quelque chose a attaqué votre tente ? Répéta-t-elle.

Le montagnard tout aussi déconcerté qu’elle, répondit alors :

-Je ne sais pas…Quand nous avons entendu les gémissements et vu l'ombre, nous avons couru vers la vôtre.

Il fit une pause, puis redressa ses épaules et bafouilla confus :

-Je…Je veux dire…Je voulais juste m’assurer que vous alliez bien et tout…Ce n’est pas du tout parce qu’on avait peur que nous vous avons rejoint.
-Bien sûr, chéri, dit Anna en le réconfortant.

Elle posa alors une main de soutien sur son dos. Puis elle se tourna vers Elsa et suggéra :

-Peut-être que la tente s'est accrochée à une branche d'arbre.
-Peut-être, dit son aînée.

Ses yeux se levèrent pour scruter la forêt derrière la tente. Mais l’habitacle n'était pas assez proche d'un arbre pour se prendre dans les branches.
Elle se mordit la lèvre inférieure d'un air inquiet. Elle ne croyait pas une seconde qu'il pouvait s'agir d'un monstre sorti d'une histoire effrayante, mais en même temps, il fallait que ces griffes viennent de quelque part. Un loup ? Les loups étaient assez intelligents pour ne pas se retrouver dans cette pagaille. De plus, ils ne cherchaient généralement que de la nourriture - et pourtant il y avait une assiette entière de restes de grillades que la troupe avait fait cuire sur le feu pour le dîner, posée sur la bûche voisine. La nourriture était trempée, mais encore comestible selon les standards des loups.
Mais qu'est-ce que ça pourrait être d'autre ?

Elsa leva les yeux vers le ciel et chanta quelques notes. Un instant plus tard, un coup de vent s'abattit sur eux, tourbillonnant autour d'eux en signe d'interrogation. La tempête, bien sûr, ne dérangeait pas du tout l'Esprit du Vent.

-Peux-tu aller voir autour de toi ? demanda Elsa, regarde si tu vois quelque chose qui sort de l'ordinaire ?

Le vent se leva et disparut dans l'obscurité. La reine des neiges haussa les épaules et se tourna vers sa sœur et Kristoff en les rassurant :

-S'il y a quelque chose là-dehors, Courant d’Air le trouvera.

Anna frissonna. Son fiancé mit tout de suite son bras autour d'elle, la serrant contre lui.

-Tu vas bien ? demanda-t-il.
-Je vais bien ! Protesta-t-elle.

Elle surprit Elsa en repoussant son montagnard avec plus de force que nécessaire puis se renfrogna :

-Je suis juste gelée ! Et trempée, aussi, pourquoi sommes-nous encore dehors ?

Elsa fronça les sourcils et rappela bientôt à sa sœur :

-Je n'ai jamais dit que tu devais venir, tu aurais pu rester dans la tente avec Olaf et Sven.

Les yeux de Kristoff tombèrent soudain sur sa propre hutte et il se rendit compte de son état.

-La tente...Attends ! Qu'est-il arrivé à ma tente ?

Elsa se tourna alors vers lui et renchérit, contrariée :

-Excuse-moi ! Es-tu sérieux ? De quoi parle-tu ?
-Bah…Elle est...ruinée. Ma belle tente et...C'est une déchirure sur le côté ? Je venais de la payer tu sais !

Il jeta un regard accusateur à Anna, qui haussa les épaules comme si elle n'avait aucune idée de ce dont il parlait. Une petite inquiétude agita soudain l'estomac d'Elsa. Son regard alla de Kristoff à Anna, qui la regarda à son tour avec confusion. Ces deux-là ne pensaient-ils vraiment qu’à s'amuser ? Si oui, ce n'était pas drôle.

-Écoutez, pourquoi vous ne retournez pas tous les deux à notre tente. Allez voir Olaf et Sven, dit-elle en essayant de ravaler son inquiétude, j'attends le retour de Courant d’Air.

Elle s'attendait à ce que sa soeur réfute, mais à sa grande surprise, cette dernière hocha la tête d'un air absent, prenant Kristoff par le bras et le ramenant à la hutte. Ils rampèrent à l'intérieur, tirant les volets fermés derrière eux. Déstabilisée, Elsa secoua la tête. Leur réaction était bizarre, non ?

Mais elle n'avait pas le temps de s'y attarder. Car à ce moment-là, Courant d’Air revint, tourbillonnant autour d'elle en chatouillant ses oreilles.

-As-tu trouvé quelque chose ? demanda-t-elle.

Mais l'esprit du vent fit bouger la jupe d'Elsa d'un côté à l'autre, la version de l'esprit pour dire non. La reine des neiges soupira.

-Ok alors, répondit-elle, ça devait être le vent. Et peut-être qu'il a fait tomber des branches d'arbres, ce qui a provoqué la déchirure de la tente.

Cela semblait peu probable mais elle était à court d'explications. Et tout semblait calme maintenant, même la tempête commençait à se calmer. Quoi que ce soit, c'était parti. Ses épaules s'affaissèrent en signe de soulagement.

-Merci Courant d’Air, dit-elle à l'esprit, je te verrai demain matin. N'oublie pas, nous allons à Arendelle !

L'esprit de l'air balaya un gros tas de feuilles mouillées avec excitation. Il adorait aller à Arendelle, surtout depuis qu'Anna avait commandé cette belle statue de leurs parents sur la place de la ville. Il aimait passer des heures à tourbillonner autour de la sculpture de la reine Iduna. Elles avaient clairement été des amies spéciales à l'époque où leur mère était jeune. Si seulement l'Esprit du Vent pouvait parler, il lui raconterait pleins de merveilleuses histoires. La reine des neiges soupira. Elle ignorait si sa mère manquait à Courant d’Air. Ce n’était pas la première fois qu’elle se posait la question. Elle n’aurait malheureusement jamais la réponse.
Après avoir dit au revoir à l'esprit, l'ainée se dirigea vers la tente qui était toujours intacte. La pluie avait complètement cessé maintenant, mais la reine des neiges était mouillée et gelée, sans parler du fait qu'elle était encore secouée par cette histoire un peu folle…Sans compter sur le fait qu'il y avait maintenant cinq corps partageant leur minuscule tente, elle était presque sûre qu'aucun d'entre eux ne pourrait dormir.

Mais à la grande surprise d'Elsa, quand elle se glissa dans la tente, elle n’entendit que des ronflements. Olaf, Sven, Kristoff et Anna étaient tous blottis sous les peaux de rennes. le bonhomme de neige utilisait le corps du renne comme oreiller.

Ils étaient tous paisiblement endormis. Comme si rien ne s'était passé.

Snow Spirit Messages : 248 Date d'inscription : 17/10/2021

Plutôt sympa ce bouquin ! Mais qu'ai je vu ? La reine des neiges, mouillée, passe encore, mais gelée !? Shocked

Oui ça m'a surpris aussi x)... bon après peut-être qu'au cours des 22 chapitres elle ne le sera pas toujours Wink

En tous cas j'apprécie l'effort de proximité qu'ils ont mis en place entre Anna et Kristoff. Je les trouve beaucoup plus tactiles maintenant qu'ils sont fiancés et c'est tout bonnement génial ! I love it

Allez ! Voici le chapitre 4 Very Happy

Chapitre 4 : Anna :

Au matin, le monde semblait plus radieux. Du moins, c'est ce que pensait Anna en sortant de leur tente bondée. Elle avait un torticolis à force de se contorsionner comme un bretzel pour se serrer à côté d'Olaf et Sven, mais au moins la pluie avait cessé. En fait, le ciel était d'un bleu éclatant et le soleil brillait joyeusement sur eux. Ce qui signifiait qu'il était temps de partir ! Les jours raccourcissaient jusqu'aux Nuits Polaires et la cadette rousse ne voulait pas manquer un seul instant de lumière pour travailler.

-Levez-vous mes tout beaux ! C’est un nouveau jour resplendissant ! Cria-t-elle plus fort que nécessaire dans la tente, nous avons du travail à faire à la maison !

A la maison. Ces seuls mots faisaient sourire Anna. Arendelle n'était pas seulement l'endroit où elle accrochait sa cape...et ses bottes...et...tous ses vêtements d'extérieur, c'était aussi une partie de sa famille. C'était là où son peuple vivait. C'était son royaume, et elle voulait - non, elle devait - que chaque détail de la célébration des Nuits Polaires soit parfait. C'était comme elle l'avait dit à Elsa : elle adorait être reine, mais parfois elle était tellement absorbée par les choses importantes, qu'elle oubliait les détails. S'éloigner de ses responsabilités pour la nuit était censé être la pause dont elle avait besoin.

Mais ce matin, en regardant le ciel, Anna se sentait à nouveau anxieuse. Le festival des Nuits Polaires était la première célébration d'une semaine dont elle avait la charge en tant que reine, et il y avait tant à faire avant qu'il ne commence dans quelques jours seulement. Sans parler qu’il y avait aussi la fête d'anniversaire surprise d'Elsa le dernier soir du festival.

-C'est parti ! Pas besoin d'emballer proprement, dit Anna à Kristoff alors qu'il sortait de la tente en dormant, il suffit juste que tu jettes dans le traineau ! Comme ceci !

Elle envoya tous leurs ustensiles de cuisine à l'arrière et les entendit atterrir avec un grand fracas et ajouta :

-Voyez ? C’est facile !
-Je n’ai plus de dos ! Gémit Kristoff alors que Sven émergeait derrière lui, et j'ai à peine fermé l'œil. Sven, ton ronflement empire.

Le renne lui lança un regard noir alors que la cadette d’Arendelle tordit la bouche en direction du montagnard et dit :

-En fait chéri, je crois que c'est toi qui ronflais.

La tente avait été chaude et moite entre la pluie et tous les corps entassés dedans. Personne n’avait réellement bien dormi, hormis le montagnard, qui s'était assoupi et avait réveillé la jeune rousse avec ses ronflements.

-J'ai très bien dormi pour ma part ! Dit Olaf en bondissant hors de la tente, les soirées pyjama sont les meilleures, n'est-ce pas ?

Il regarda Sven, qui sembla s'étirer les jambes et suggéra :

-On devrait peut-être en avoir une tous les soirs ! N’est-ce pas ! Vrai ou faux ?! Des études montrent que les personnes qui partagent une chambre sont moins anxieuses et négocient mieux les conflits ?
-Euh...C'est vrai ? Essaya Anna.

Elle porta leur panier de pique-nique jusqu'au traineau et le jeta également dedans avant de répliquer :

-Ce fait réel n'aurait rien à voir avec l'histoire du feu de camp d'hier soir, n'est-ce pas ?

Olaf s'approcha alors d'Elsa et d'Anna et leur chuchota :

-Je ne voulais rien dire…Mais je suis inquiet pour Sven, il n'arrête pas de parler de la Sinistre Sissel.

Anna fit la grimace et répéta :

-La Sinistre Sissel ?
-Tu sais bien ! La sœur du Vesterland qui s'est transformée en un monstre draugr ! Dit Olaf, Sven est terrifié.
-Hein ? Sven ? Demanda Elsa alors que le renne braillait en gémissant, il a toujours peur ?

Le bonhomme de neige regarda alors innocemment les deux sœurs et continua :

-Oui, il me dit qu'il est sûr que la Sinistre Sissel est toujours là, attendant juste de nous attraper comme elle a essayé de le faire la nuit dernière quand elle a déchiré notre tente.
-Olaf ! Pour la millième fois, c'est la tempête qui a tout renversé, lui rappela Elsa en regardant Kristoff porter les mâts de la tente.

Sven marchait prudemment derrière lui, équilibrant le reste des objets sur son dos.

-Les branches ont déchiré la tente, et...Commença le montagnard avant de se retourner brusquement, Euh…Attends, où est-ce que j'allais avec ces choses ?

Anna saisit les perches et les jeta pratiquement dans le convoi, puis elle traîna son fiancé à l'avant et lui fit signe de monter sur le banc.

-Là où tu vas, c'est à Arendelle ! Dit-elle fermement.

Elle en avait fini avec les histoires de monstres mythiques. Surtout quand il y avait tant de choses dans la vie réelle à faire.

-Je dois rencontrer Helmut pour ses sculptures de glace et tu ne veux pas que je sois en retard, n'est-ce pas ? Ajouta-t-elle.
-Jamais ! S’écria Kristoff.

Il l'embrassa, puis attacha Sven au chariot tandis qu'Anna, Elsa avec Bruni et Olaf montèrent à bord, dégageant enfin le camping.

-Ramenons notre reine dans son château, dit-il.

Heureusement, le trajet fut rapide. Ou peut-être était-ce simplement parce qu'Olaf avait cessé de parler des draugrs lorsqu'ils eurent atteint le premier pâturage et qu'il se fût assoupi. Même Anna se rendormit, les souvenirs de la tempête et de tout ce qu'elle avait encore à faire pour les célébrations disparaissaient de son esprit- ou du moins étaient brièvement mis de côté. Lorsqu'elle se réveilla, la charrette roulait déjà dans le village. Anna se leva, agréablement surprise de voir que tout le monde était dehors et travaillait dur, même si l'horloge de la place venait de sonner quatorze heures - ce qui était habituellement l'heure de la pause pour un déjeuner tardif.

-Votre Majesté, comment s'est passé votre voyage ? Demanda Mattias en saluant le chariot et en tendant la main à Anna pour descendre.

Bien que Mattias et certains de ses soldats avaient passé trente-quatre ans piégés dans la Forêt Enchantée, le général avait toujours l'air fringant avec ses cheveux noirs poivre et sel et sa barbe.

-Vous vous êtes reposée pour la semaine à venir ? Demanda-t-il, les médailles de son uniforme Arendellien vert brillant dans la lumière du soleil.
-Anna n'est pas vraiment une personne qui se repose ! Commenta Kristoff alors que la belle reine lui lança un regard en coin.
-Je ne suis pas beaucoup restée en place…Enfin je veux dire, oui, je me suis reposée, dit-elle en regardant les villageois qui transportaient des tables sur la place.

Ils les placèrent autour de la statue récemment érigée en l'honneur de ses parents et remarqua :

-Mais visiblement, personne ici ne s'est pas reposé. Je n'arrive pas à croire que vous ayez déjà fait tout ça !

Les fanions de la moisson qui étaient suspendus dans les rues du village avaient été remplacés par des fanions d'hiver, bleu pâle, avec des flocons de neige. Une scène avait été installée dans un coin de la place, où un groupe répétait la valse sur laquelle elle espérait danser avec son beau montagnard. L'odeur des gaufres imprégnait l'air - les Frères Gaufres testaient probablement des recettes pour le concours de gaufres organisé dans le cadre des festivités. Et tout près, Helmut était déjà en train d'ébrécher de grands blocs de glace qui seraient bientôt transformés en sculptures.

Sur le port, Anna pouvait voir de grandes caisses déchargées des navires venant des royaumes voisins. Elle était rassurée, cela signifiait que la reine des pirates devait encore se comporter correctement. Le port et tout le commerce qu'ils faisaient étaient si importants pour le royaume. Un blocus par les pirates les paralyserait en coupant les approvisionnements et la nourriture à Arendelle, et ils avaient besoin de toute la nourriture qu'ils pouvaient obtenir pour les repas généreux prévus pour les événements à venir.

-Quand notre reine demande de l'aide, Arendelle est là pour répondre à l'appel, dit Mattias avec un sourire, même notre intrépide reporter Wael a fait des heures supplémentaires, ajouta-t-il en sortant un journal plié de sa poche.

C'était un exemplaire de la Couronne Du Village, le journal officiel d'Arendelle. Mattias sourit à Anna.

-J'ai pensé que vous aimeriez voir votre toute première interview en tant que reine.

Le groupe applaudit alors que Sven émit un sifflement. Anna rougit et prit le journal des mains du général noir.

-Je ne suis pas sûre d'avoir donné la meilleure interview, commença-t-elle.
Puis elle fronça les sourcils en voyant le titre. LES "VIEUX YEUX BLEUS" POURRAIENT-ILS SE DIRIGER VERS ARENDELLE ? C'est ce que l'on pouvait lire, à côté d'un croquis assez grand de la célèbre reine pirate féroce qui leur lançait des grognements. Anna fronça les sourcils.

-Hum...Susurra-t-elle.
-Oh excusez-moi…C'était une grande histoire à ne pas louper, j'ai dû vous rabaisser un peu, expliqua Wael, mais regardez sous le pli !

La cadette rousse sursauta à l'apparition soudaine du journaliste.

-Vous venez d’où, vous ? Demanda-t-elle.
-J'étais juste là, répondit-il en montrant au hasard plusieurs directions différentes, mais ce n’est pas le plus important ! Tournez le journal. Votre article est juste là.

La nouvelle reine soupira et retourna le journal, puis loucha vers le bas, là où son interview avait été déplacée.

-Désolé, je n'avais pas la place pour une photographie, s'excusa le journaliste, mais comme je vous disais les histoires de pirates sont plus impressionnantes ! Tout le monde veut savoir pourquoi ils sont dans le port, alors que vous finalement…Le royaume sait déjà pourquoi vous êtes reine.

Il se racla la gorge, soucieux de la contrarier et ajouta :

-Enfin…Je veux dire, bien sûr que nous en sommes ravis. C'est juste que...
-Je suis sûre que ton interview est merveilleuse, proposa Elsa.

Anna leva les yeux vers sa sœur et admit en retrouvant le sourire :

-Il y avait tellement de façons différentes de répondre aux questions, et je voulais m'assurer que mes réponses étaient justes.
-J'ai dû en raccourcir quelques-unes, reprit Wael, vous savez…Pour l'espace.

Mattias qui s’aperçut enfin de la présence d’Elsa, bondit soudain en tendant la main à l’ancienne souveraine.

-Reine Elsa, c'est si bon de vous avoir parmi nous cette semaine ! S’écria-t-il.
-C'est bon d'être de retour Général Mattias, dit-elle alors que le vent passait devant elle, emportant le reste des feuilles mortes dans les rues comme un balai de fortune.

Le général fit un signe de tête appréciatif et ajouta :

-Et je vois que vous avez amené un assistant.

La reine des neiges sourit à l’Esprit du Vent et dit encore :

-Oui, Courant d’Air est là pour vous aider si vous avez besoin de quoique ce soit, comme je l'ai dit à Anna, nous voulons participer aux tâches nous aussi !
-Oh oui ! Travailler ! Répéta Olaf en s'étirant et en sautant de la charrette, mais comment peut-on travailler quand la Sinistre Sissel peut être à l'affût ?

Il jeta un coup d'œil inquiet au ciel parfaitement bleu et tendit une main comme s'il cherchait la pluie.

-Non ! Pas encore ! S’énerva Kristoff.

Il secoua la tête et se détourna du bonhomme de neige en s’adressant à son renne :

-Sven, allons décharger le chariot, puis travaillons sur nos recettes de cônes de neige.

Il regarda ensuite Anna et termina :

-Nous serons à proximité si vous avez besoin d'aide.
-Des cônes de neige ? Demanda Elsa.
-Les garçons sont en train de monter un stand pour le festival, dit fièrement Anna.
-Si la Sinistre Sissel ne les arrête pas, lui rappela Olaf.
-La Sinistre Sissel ? Demanda à son tour Mattias alors que M. Aldring, l'horloger, s'avançait vers Anna pour lui montrer sa dernière création.
-Oh, c'est juste le nom de quelqu'un dans une histoire effrayante que Kristoff a raconté la nuit dernière, expliqua-t-elle en agitant dédaigneusement la main avant de ranger le journal dans sa sacoche.

Elle lira l'article plus tard, quand elle sera seule. Ce n'était pas comme si ça allait prendre longtemps.

-Il s'agissait de princesses d'un royaume voisin qui sont mortes tragiquement, expliqua-t-elle au Générale.
-L'une d'entre elles a tué sa sœur. Et sa sœur est revenue sous la forme d'un méchant draugr pour se venger ! Renchérit joyeusement Olaf.
-Qu'est-ce qu'un draugr ? Demanda une petite fille tenant la main d'un petit garçon encore plus petit.
-C'est comme un zombie qui peut contrôler le temps, proposa le bonhomme de neige.

Il sauta sur la table la plus proche pour avoir une meilleure vue sur les gens qui s'approchaient pour écouter la conversation.

-Avec des griffes, des crocs et une très mauvaise haleine. Il s'est montré à notre feu de camp hier soir et a provoqué une terrible tempête, puis a déchiré notre tente en lambeaux ! Cria-t-il.
-Olaf ! Ça suffit ! Dit Anna sévèrement.

Elle jeta un coup d'œil aux enfants, qui s'étaient mis à se serrer un peu plus fort les uns contre les autres.

-Un draugr a déchiré votre tente ? s'exclama Gretchen, une peintre dont le pinceau, encore entre les doigts, faisait couler de la peinture verte sur les pavés.

Elle avait été chargée de faire une bannière pour accueillir les visiteurs aux festivités des Nuits Polaires. Pour l'instant, elle avait utilisé toutes les couleurs de l'aurore boréale.

-Non, insista Anna, un orage a déchiré notre tente. Quant à Inger et Sissel, ce n'était qu'une histoire.
-Oui, et si tu racontes l'histoire d'un draugr la nuit de sa mort ! Ils te poursuivent ! Répéta Olaf avec un frisson, Kristoff l'a dit !
-C'est vrai, approuva Gretchen, ma mère disait toujours, ne raconte pas d'histoires sur les draugrs où ils te hanteront.

La créature d'Elsa hocha la tête d'un air entendu.

-Attendez une seconde, dit Mattias, vous avez dit Inger et Sissel ? Vous voulez dire les sœurs Vesterland ? C'est d'elles dont vous parlez ?
-Vous les connaissez ? Questionna Anna qui ne pouvait s'empêcher d'être intriguée malgré tout.
-Non ? demanda M. Aldring en se grattant la tête, eh bien, je suppose que je n'ai entendu personne parler d'elles depuis des années. Mais c'était une histoire énorme quand c'est arrivé. Elles visitaient Arendelle quand Inger a tué Sissel.
-J'ai entendu dire qu'Inger était jalouse de la couronne de sa sœur, dit Tuva le forgeron en s'approchant avec deux lanternes en fer qu'il posa sur l'une des tables.
-Oui ! Une des sœurs était jalouse, approuva sa femme Ada qui avait une paire de lanternes identiques dans ses mains, j'ai entendu dire qu'Inger était gâtée et cruelle et qu'elle voulait être reine.
-Je m'en souviens ! Ma mère avait l'habitude de nous raconter cette histoire quand ma soeur et moi nous disputions, s'exclama Gretchen avec enthousiasme, elle disait, tu ne veux pas finir comme les sœurs Vesterland, n'est-ce pas ?
-Oui, mais que s'est-il passé exactement ? Insista Elsa.
-Il s'est passé que Sissel la princesse est devenue Sissel le draugr ! Dit Olaf en se tournant vers les autres, du moins d'après Kristoff, et il n'aurait jamais menti sur quelque chose de si important !
-Ce n'était qu'une histoire ! Cria Anna exaspérée.

Elle se rendit compte que d'autres personnes s'approchaient, intriguées. Elle se tourna vers le bonhomme de neige :

-Je veux dire, la dernière partie sur le draugr, en tout cas. C'est juste quelque chose que Kristoff a inventé.
-Même si, pour être juste, Sissel aurait pu se transformer en draugr, pensa Edgar, l'un des artisans du bois, Après tout, d'après ce que j'ai entendu, son corps n'a jamais été retrouvé. Et elle avait certainement une bonne raison de revenir d'entre les morts et de se venger.
-C’est bien vrai, accorda Gretchen, je veux dire, après ce que sa méchante sœur lui a fait.
-Devons-nous parler de ça si près de l'anniversaire de leurs morts ? Dit M. Aldring en regardant autour de lui tout en semblant anxieux, nous ne voulons pas mettre en colère un draugr et le faire apparaître.

La foule se mit à murmurer nerveusement. Un jeune garçon frissonna et Olaf mit un bras autour de lui.

-Ne t'inquiète pas. Je suis sûr que la sombre créature aux griffes acérées n'a pas décidé de nous suivre à Arendelle pour finir le travail qu'elle a commencé, le rassura-t-il.

Le garçon éclata en sanglots alors qu’Anna gémit :

-Ça n'aide pas, Olaf, murmura-t-elle en éloignant le bonhomme de neige du jeune garçon.

Puis elle sauta sur une table voisine et tapa dans ses mains pour attirer l'attention des habitants de la ville. Le vent se levait à nouveau, faisant claquer les drapeaux dans la brise. Super. Elle espérait qu'ils n'allaient pas avoir une autre tempête.

-Ok tout le monde, dit-elle, assez de draugrs mythiques et de princesses mortes. Remettons-nous au travail. Nous avons une fête à organiser ! S’exclama-t-elle.

Mais personne n'écoutait. Et personne ne travaillait. Au lieu de cela, ils n'arrêtaient pas de parler du monstre d'Olaf et des deux princesses de Vesterland.

C’était comme un souvenir collectif. Chacun avait quelque chose à ajouter à l'histoire :

-Inger avait déjà essayé de tuer sa sœur deux fois avec des fruits empoisonnés ! Chaque fois que Sissel recevait une nouvelle poupée, Inger lui coupait la tête !

Certains avaient un point de vue différent sur les draugrs :

-J'ai entendu dire qu'ils faisaient moisir le chocolat ! Affirma Mme Blodget.
-J'ai entendu dire qu'ils aimaient voler les pantoufles, ajouta M. Aldring, et le fromage !

Olaf fronça les sourcils et murmura pour lui-même :

-Maintenant que tu le dis, je n'ai pas vu mes pantoufles récemment...
-Tu ne portes pas de pantoufles, lui rappela Elsa.

Anna observa sa sœur qui regardait le ciel. Les nuages arrivaient plus rapidement maintenant.

-De plus, ajouta Elsa, même si les draugrs existent, cela ne veut pas dire qu'il y en avait un à notre feu de camp la nuit dernière. Courant d’Air et moi avons fouillé l'endroit de fond en comble. Je suis presque sûr que s'il y avait un monstre maléfique qui se cachait dans les environs, nous l'aurions vu.
-Peut-être qu'il était invisible ! S'exclama Helmut, j'ai entendu dire que les draugrs peuvent devenir invisibles à la pleine lune !
-J'ai entendu dire que les draugrs peuvent transformer les autres en draugrs en éternuant sur eux, ajouta un pêcheur qui remontait des quais avec un panier rempli de truites.

Derrière lui, une femme portant des fleurs sortit de sa boutique et éternua. Tout le monde se retourna pour la regarder tout en n’ayant pas oublié de sursauter de peur au passage.

-Allergies ! protesta la femme.

Anna gémit. Cela devenait incontrôlable.

-Hey ! Ecoutez tout le monde... commença-t-elle.

Mais les mots moururent dans sa gorge lorsque le ciel devint soudainement noir comme la nuit, comme si quelqu'un avait éteint une bougie. Puis le vent se leva, secouant les arbres sur le côté. Tout le monde regarda autour de lui avec confusion. Leurs visages étaient remplis de peur.

-C'est la Sinistre Sissel ! Cria Olaf d’un ton alarmant, elle nous a suivis jusqu'à la maison, et maintenant elle va détruire Arendelle !

Après lecture du chapitre...3 choses ressortent.

1)Bordel mais tuons Olaf ! Qu'il est con ce bonhomme de neige ! :tronçonneuse:

2)Tuons les villageois d'Arendelle qui sont encore plus cons! :poele:

3)MOI JE VEUX L'INTERVIEW D'ANNA !!! :calin:

Chapitre 5 : Elsa :

Elsa regarda tout le monde crier et commençait à se disperser, plongeant dans des bâtiments aléatoires ou courant vers leurs maisons. Bientôt, le village entier était vide, il ne restait plus qu'Anna, Kristoff, Olaf, Sven, Mattias et Elsa elle-même.
La nouvelle reine se renfrogna immédiatement en regardant la place déserte. Un prospectus pour le festival des Nuits Polaires passa à ses pieds. Avec un gémissement, elle se pencha et l'arracha du sol alors qu'il tournoyait autour d'elle.

-Olaf, tu as fait fuir tout le monde ! Grogna-t-elle.

Le bonhomme de neige regarda autour de lui, surpris et répondit :

-Hum…J'ai cet effet sur les gens parfois.

Anna mit le prospectus en boule dans ses mains et grommela encore en inspectant à nouveau la place vide :

-C'est ridicule ! Il n'y a pas de draugr dangereux ! C'est juste une histoire ! Et ce n'est qu'une tempête de plus !
-Vraiment votre Altesse ? Confia Mattias en regardant le ciel en fronçant des sourcils d'inquiétude, Enfin…Je veux dire, même avec les Nuits Polaires qui arrivent, c'est terriblement sombre pour un midi.

Les yeux d'Elsa rejoignirent les inquiétudes du général alors qu’elle-même balayait le ciel. L'obscurité était étrange. Il y avait aussi quelque chose dans l'air. Il était sec avec un soupçon d'électricité crépitant sous la surface.

-Mattias a raison. Cela ne peut pas être les Nuits Polaires, songea-t-elle, elles donnent une belle teinte bleue au crépuscule d’habitude. Ce ciel est beaucoup plus sombre et lugubre. Comme le genre d'obscurité que l'on obtient juste avant une grosse averse.
-Alors où sont la pluie ou le tonnerre ? demanda Kristoff avec insistance.

Le ciel était si sombre maintenant qu'il était difficile de le voir, même s'il n'était qu'à quelques mètres.

-Il y a du vent, oui, mais sinon le ciel est étrangement noir, précisa-t-il.

Elsa hocha la tête alors que son malaise s'intensifia. C'était presque comme si une lourde couverture avait été jetée sur le soleil. De toutes ses années à Arendelle, elle n'avait jamais rien vu de tel. Elle pinça ses lèvres.

-Bruni, dit-elle lentement, va allumer les réverbères, d'accord ?

L'esprit du feu se leva d'un bond, heureux de se voir confier une tâche. Il grimpa sur un lampadaire, alluma la lampe et redescendit pour se diriger vers le suivant. Elsa le suivit de près en agitant les mains et en lançant des miroirs glacés sous les lampadaires. La glace reflétait le feu et illuminait la place. Bientôt, il faisait à nouveau jour.

-Ok, appela Anna, vous pouvez tous sortir maintenant !

Elle courut jusqu'à la porte du boucher et tapa dessus. Puis elle courut chez le boulanger et renchérit :

-Tout va bien. Tout va bien ! Pas de draugr ! Juste un temps bizarre ! Pas de monstres meurtriers en vue !
-Et à l'abri des regards ? demanda Olaf, en jetant un regard craintif vers un coin sombre entre deux bâtiments.

Anna le fusilla du regard tandis que Kristoff l'attrapa par la branche et le traîna vers la boulangerie Blodget où quelques personnes sortirent d'un air penaud, réalisant clairement que leur reine était beaucoup plus courageuse qu'eux.

-Allez Olaf, dit Kristoff, allons chercher du chocolat, j'ai entendu dire que le chocolat est très bon pour se protéger des monstres.
-C'est vrai ? Questionna le bonhomme de neige, quel fait amusant !

Ses yeux s'illuminèrent. Kristoff lui donna un dernier coup de pouce et ils disparurent dans le magasin tandis que la porte se referma derrière eux.
Elsa renifla, puis se retourna vers la place de la ville, où d'autres personnes sortaient prudemment de leurs maisons, de leurs magasins et se rassemblaient en petits groupes autour de la statue honorant Iduna et Agnarr. Ils avaient toujours l'air mal à l'aise et jetaient des regards inquiets vers le ciel. Elsa ne connaissait que trop bien ces regards. C'était exactement la façon dont ils avaient réagi quand elle avait accidentellement réveillé les esprits de la Forêt Enchantée.
Serait-ce aussi une sorte d'événement magique ?
Anna bondit sur la scène improvisée qui avait été abandonnée par le groupe. Poussant une harpe, elle tapa dans ses mains pour attirer l'attention des gens.

-Écoutez, dit-elle, je sais que ce temps est étrange, mais il doit y avoir une explication logique. Une anomalie météorologique. Ça arrive vraiment. Surtout à cette époque de l'année.
-Et si c'était les draugrs ? Appela un petit garçon.

Il mit son pouce dans sa bouche et regarda sa mère avec inquiétude.

-Et s’il venait pour nous tous ?
-Un, les draugrs n'existent pas, déclara la cadette rousse, et deux, même si c'était le cas, nous avons les meilleurs soldats du pays, le Général Mattias ne laisserait jamais un monstre stupide envahir Arendelle. N'est-ce pas Mattias ?
-Bien sûr que non, Votre Majesté, déclara-t-il, se tenant droit et fier, Nous allons renforcer nos patrouilles ce soir, juste au cas où. Mais je suis sûr qu'il n'y a rien à craindre.
-Sauf pour notre célébration des Nuits Polaires ! Ajouta Anna, un peu trop enthousiaste.

Elle arborait un sourire un peu frénétique et ajouta :

-Il ne va pas se faire tout seul ! Alors... Euh, tout le monde retourne au travail pour que nous puissions faire une pause plus tôt et organiser une fête des glaces dans le château cet après-midi.

La foule applaudit et commença à se disperser, retournant à ce qu'elle faisait avant que l'étrange événement météorologique ne commence. Elsa pouvait encore entendre quelques-uns d'entre eux marmonner à propos de l'obscurité - et des draugrs - tandis que certains discutaient encore de Sissel et Inger. Mais au moins, ils ne se recroquevillaient plus dans la peur. Dieu merci, sa sœur était une leader si compétente. Cela aurait pu être bien pire.
Anna sauta de la scène et se dirigea vers elle.

-Je leur ai dit qu'il n'y avait aucune raison de s'inquiéter, dit-elle à voix haute en souriant à quelques habitants en face.

Avant de chuchoter à l’oreille d'Elsa seulement :

-Mais si ce n'est pas le cas ? Je veux dire, ce temps semble vraiment inhabituel, tu ne penses pas ?

Elsa hocha la tête distraitement. Elle regarda à nouveau le ciel sombre alors que la cadette demanda :

-Est-ce que ça s'est un peu éclairci ?!

Non, c'était toujours aussi sombre…

-Je pense que je devrais aller parler à Sorenson, dit-elle, en faisant référence au scientifique Arendellien qui vivait à une certaine distance de la ville, il a été utile la dernière fois qu'Arendelle a été victime d'une malédiction, il pourrait avoir des réponses.
-Bonne idée, accepta Anna, je vais seller Havski.

L'étalon rapide était son cheval depuis l'enfance. Elle dit encore :

-C'est un voyage de quelques heures, mais si nous partons maintenant, nous pouvons être de retour pour...

Elle s'arrêta soudain en regardant le ciel et bredouilla :

-Pour…Eh bien pour un ciel peut-être un peu moins sombre ...

Elsa secoua aussitôt la tête et la gronda :

-Anna tu devrais rester ici. Continue à te préparer pour les festivités des Nuits Polaires. Tu as dit toi-même qu'il y avait beaucoup à faire.
-Ça peut attendre, déclara-t-elle en plaçant ses mains sur ses hanches, je veux dire…Le festival est important oui. Mais toi aussi. Et je ne vais pas te laisser te balader toute seule alors qu'il pourrait y avoir un monstre en liberté.
-Oh, donc maintenant tu crois aux draugrs ? Se moqua Elsa en haussant un sourcil.

Elle savait qu'elle pouvait argumenter avec sa sœur à ce sujet. Mais elle savait aussi qu'elle ne gagnerait pas. Et au fond d'elle-même, elle réalisait qu'elle préférait avoir Anna à ses côtés. Après tout, leurs meilleures aventures avaient toujours été celles qu'elles avaient vécu ensemble. Et elles avaient encore beaucoup de choses à rattraper.

-Je crois qu'il faut assurer ta sécurité, déclara Anna, de plus, Kristoff peut rester et avoir la responsabilité du royaume…Il sera bientôt un membre de la famille royale...Autant qu’il soit jeté dans le bain.

Le montagnard qui passait par là avec une brassée de cornets à glace, s'arrêta net et s’écria :

-Attendez, quoi ?!

Anna le regarda avec un sourire.

-Tu peux rester ici et veiller sur tout le monde, d'accord ? Pendant qu'Elsa et moi essayons de comprendre ce qui se passe ?
-Bien sûr, déclara le moissonneur de glace sans la moindre hésitation, quoi que vous ayez besoin, je suis votre homme !

Il se tapa fièrement la poitrine pour accentuer ses dires et fit accidentellement tomber l'un des cônes de neige sur le sol. Sven l'engloutit rapidement.

-Merci, chéri ! Tu es le meilleur ! Répliqua Anna qui se mit sur la pointe des pieds pour lui donner un baiser.

Elle s'élança ensuite vers les écuries. Kristoff regarda alors Elsa et son sourire facile s'effaça un peu.

-Tu vas la garder en sécurité ? demanda-t-il.
-Nous nous protégerons mutuellement, lui dit-elle en posant une main rassurante sur son épaule, rien ne se passera. Je te le promets.
-Je l’espère, dit-il d'un geste du doigt avant de se retourner pour distribuer les cônes restants.

La reine des neiges l'observa un moment, puis se tourna vers le château tout en pensant à la nourriture qu’elle allait aller chercher à la cuisine avant de prendre la route et d’appeler son propre destrier, l’esprit de l’eau : Le Nokk. Elle traversa le pont et jeta un dernier regard sur le ciel sombre. Un frisson involontaire glissa le long de sa colonne vertébrale.

-Il doit sûrement y avoir une explication logique, se dit-elle en entrant dans le château, et Sorenson sera capable de donner un sens à tout cela.

****

-Cela n'a aucun sens ! Clama Sorenson.

Le scientifique faisait les cent pas dans la tour, balançant sa longue barbe par-dessus son épaule tout en fixant quelques cartes astronomiques qu'il avait accrochées aux murs. Il ramassa un vieux cadran solaire en cuivre, le retourna dans ses mains avant de le reposer sur le bureau.
Elsa jeta un coup d'œil à Anna. L’explication scientifique n’était pas si facile après tout…

-Ne serait-ce pas simplement que les Nuits Polaires arrivent plus tôt ? Demanda-t-elle, sachant qu'elle se raccrochait à n'importe quoi.
-Non, renchérit Sorenson en secouant la tête, j'ai cartographié le soleil dans sa relation avec la planète, et il ne devrait pas glisser sous notre horizon avant une semaine. De plus, par ici, les Nuits Polaires n'émettent qu'une douce lueur bleue. Pas cette noirceur suffocante. C'est presque comme si nous étions en train de vivre une éclipse solaire. Mais il n'y en a pas de prévue pour les vingt-cinq ans du triton.

Il passa une main dans ses cheveux grisonnants et secoua encore la tête complètement dépité.

-Je ne sais pas quoi vous dire. Il n'y a aucune explication scientifique à tout cela, conclut-il.

Elsa s'enfonça dans une chaise voisine, découragée. Il n'avait pas été facile de venir ici. Sorenson vivait au milieu de nulle part, et se frayer un chemin dans l'obscurité avait été un défi, même avec le Nokk pour la guider. Elle avait vraiment espéré que cela vaudrait au moins le coup de faire le voyage.
Mais au lieu de cela elle était toujours dans une impasse totale d’explications.

-Vous ne pensez pas que ça pourrait être quelque chose de...magique ? Demanda-t-elle avec hésitation.

Elle ne voulait pas mentionner la théorie stupide des draugrs, mais est-ce que quelque chose d'autre pourrait être à l'origine de ce phénomène ?
Sorenson nia une nouvelle fois.

-Je suis un scientifique, leur rappela-t-il, je m'occupe de faits et de logique, si c'est des réponses magiques que vous cherchez, vous devez vérifier avec les trolls. C'est plus leur truc.

Anna fronça les sourcils et grommela :

-Les trolls sont très occupés à cette époque de l'année avec leur fête du cristal. Je ne veux pas les déranger sauf si c'est vraiment nécessaire.
-Vous n'avez peut-être pas le choix Majesté, dit Sorenson d'un ton sinistre, parfois les choses sortent du domaine de la science, et même si cela me fait mal de l'admettre, ce n'est pas la première fois que j'assiste à ce genre de hasard météorologique.

Il se tira la barbe et réfléchit avant de reprendre :

-La dernière fois que c'est arrivé, je n'étais qu'un garçon, mais je me souviens que tout le monde disait que c'était l'œuvre d'un draugr.

Elsa et Anna se regardèrent l'une l'autre.

-Attendez, vous croyez aux draugrs ? Demanda Anna, mais vous êtes un scientifique.
-Je sais, mais je me souviens que mon père était certain d'avoir vu un draugr une fois - et mon père n'était pas un homme facile à tromper, dit Sorenson, en s'appuyant sur une longue table, il a parlé de ce draugr et de sa relation avec le temps avec tant de détails que j'ai fini par le croire.

Elsa ne put réprimer un frisson. Si Sorenson croyait aux draugrs, ils devraient peut-être tous s'inquiéter.

Le scientifique haussa les épaules et insista :

-Mais là encore, je n'ai pas vu la créature moi-même. En tout cas, c'est peut-être quelque chose que vous devriez mentionner aux trolls effectivement.

Anna regarda son aînée nerveusement et rassura l’homme de science :

-Nous allons leur en parler, merci Sorenson.

Elsa se leva et dit à sa sœur :

-Retournons à Arendelle, nous allons d'abord vérifier que tout le monde va bien. Ensuite, nous déterminerons ce qui doit suivre et si c'est nécessaire.

Elle se conforta dans sa réflexion. Qui sait ?! Peut-être que le soleil se lèvera demain et que tout sera revenu à la normale.
Les deux sœurs firent leurs adieux à Sorenson et prirent le chemin du retour à cheval, le Nokk ouvrant une fois de plus la voie. Mais même la lueur glacée du cheval d'eau semblait un peu plus faible alors qu'ils traversaient le marais. L'obscurité planait au-dessus d'elles comme si c'était une chose vivante.

-Cela devient vraiment effrayant, remarqua Anna, en se levant pour repousser une branche basse d'un arbre voisin…Surtout après que Sorenson ait parlé de l'histoire des draugrs…C’est tout de même bizarre pour un homme qui ne jure que par les faits. L'histoire de Kristoff pourrait-elle vraiment avoir invoqué la Sinistre Sissel ?
-Oh ne recommence pas avec ce surnom, renchérit Elsa étouffant un rire même si ce n’était pas drôle, si un draugr existe, cela ne veut pas dire que c'est le cadavre réanimé d'une princesse morte, il y a des années.
-Mais ça pourrait être le cas, argumenta Anna, et pour être honnête, je ne blâmerais pas du tout la fille ! C’est vrai quoi ! Etre assassinée par sa propre sœur de sang-froid ? Je pourrais décider de revenir sous la forme d'un monstre déséquilibré prêt à se venger, moi aussi !

Elsa ne put s'empêcher de grimacer un peu après les paroles de sa cadette. Soudain, elle ne pensait plus aux sœurs Vesterland, mais à sa propre sœur…Anna…glacée sur le sol de la salle de bal quand elles étaient enfants…Et elle-même, criant désespérément après leurs parents. Si quelque chose était arrivé à sa sœur cette nuit-là...
Le visage d'Anna s’illumina d’angoisse dans l'obscurité et elle chuchota :

-Oh mon dieu…Je suis vraiment désolée. Je ne voulais pas...

Elle mit une main sur sa bouche et se gronda :

-Je vais me taire à partir de maintenant.
-Non. C'est bon, la rassura Elsa avec un petit sourire, nous savons toutes les deux que nous ne nous ferions jamais de mal exprès.
-Bien sûr que non, affirma Anna, tout cela n'était qu'un accident, pur et simple. Je le sais pertinemment, même si je ne me souviens pas de ce qui s'est passé.

Elsa grimaça à nouveau. Sa petite soeur n'avait jamais retrouvé les souvenirs que les trolls lui avaient pris la nuit de l'accident. Tant de souvenirs de leur enfance commune, perdus à jamais.

Ce qui signifiait que c'était à Elsa de les garder en vie.

Elle s'arrêta un moment et continua :

-Je sais que nous ne parlons pas beaucoup de ce qui s'est passé quand nous étions enfants. Et je le comprends, vraiment. Mais si jamais tu voulais... Eh bien, ça ne me dérangerait pas, tu sais.

Les yeux d'Anna s’agrandirent de joie et elle murmura :

-Vraiment ?
-C'est bon de faire un retour vers le passé parfois, lui assura Elsa, pour tous nos souvenirs, même les mauvais. Je l'ai beaucoup fait à Ahtohallan, et cela m'a aidé à surmonter certaines choses. Et j'aimerais partager certains d'entre eux avec toi...

Elle caressa la crinière du Nokk pensivement, sentant ses vagues glacées onduler entre ses doigts.

-Notre enfance entière a été remplie de secrets…Nos parents…Le mien...

Elle pencha soudain la tête et demanda :

-Et toi ? As-tu eu des secrets ?
-Tu aimerais bien le savoir ! Minauda Anna qui eut un sourire malicieux ce qui fit rire Elsa à son tour.
-D'accord, ne dis rien, se moqua Elsa, en tout cas, je suis contente qu'on ait mis tout ça derrière nous et qu'on puisse parler ouvertement.
-Moi aussi ! déclara-t-elle.

Puis elle soupira.

-Qu'est-ce qu'il y a ? demanda la reine des neiges préoccupée par l'expression de sa sœur.
-C'est juste que... Anna haussa les épaules, je ne sais pas. Rien, je suppose.
-Toujours pas de secrets ? A moins qu’il y en un qui vienne de surgir un instant de ton esprit ?
-D'accord, c'est vrai…C'est juste que... Parfois, je ne peux pas m'empêcher d'être triste à cause de tout le temps qu'on a perdu ensemble en grandissant, remarqua Anna, je ne parle pas seulement des souvenirs manquants. Mais de toutes ces années que nous avons passées séparés. J'aurais dû faire plus d'efforts pour te parler...

Elsa frissonna, se rappelant cette terrible période où elle s'était enfermée dans sa chambre. Combien elle s'était sentie seule. Comme elle était désespérée et triste.

-Je le regrette aussi, dit-elle doucement, j'aurais vraiment eu besoin d'une sœur à l'époque. Mais au lieu de cela, je t'ai repoussée, j'avais tellement peur de te faire du mal à nouveau. Et pourtant, à la fin, je t'ai fait du mal. Mais d'une manière différente.
-Ce n'était pas ta faute, insista Anna, tu n'étais qu'une enfant, et tu avais peur, je ne te blâme pas pour tout ça. Je suis juste heureuse que tu ailles bien maintenant. Que tu ne craignes plus tes pouvoirs…Qu'ils soient devenus une partie importante de ton être. Tu es la Reine des Neiges. Tu es puissante. Magique.

Elle sourit chaleureusement et ajouta :

-Tu demeures ma sœur pour toujours.

Le cœur d'Elsa se serra lorsqu'elle regarda le visage de sa cadette. Elle n'avait pas toujours mérité l'amour d'Anna. Mais elle lui en était reconnaissante à jamais.

-Pour moi, tu seras toujours... Reine d'Arendelle, nota-t-elle.

Anna rougit fortement et bredouilla :

-Ce titre me fait encore bizarre parfois…Mais de toute façon, nous ne pouvons pas changer le passé, ajouta-t-elle, tout ce que nous pouvons faire est d'aller de l'avant et de créer de nouveaux souvenirs, ensemble.

Elsa sourit et allait dire quelque chose quand ses pensées furent coupées par un gémissement soudain.

-Qu'est-ce que c'était ? chuchota-t-elle, ralentissant le Nokk qui dressa ses oreilles, …Il est clair qu'il l'a entendu aussi…Tu crois que c’était des loups ?

Anna secoua la tête, semblant tout aussi confuse et effrayée qu'Elsa.

-Cela ne ressemblait pas à des loups, murmura-t-elle.

Elsa acquiesça en sentant les poils de sa nuque se hérissait :

-Ça ressemblait à...

Elle s'interrompit. A quoi cela ressemblait-il ? A rien qu'elle n'ait jamais entendu auparavant. Elle plissa les yeux dans l'obscurité, encourageant l'esprit de l’eau à continuer sa marche.
ARRRRR ! !!

Le Nokk se cabra en arrière, de l'eau glacée jaillit de sa crinière et trempa la robe d'Elsa alors que quelque chose bondit hors des buissons. Ou était-ce quelqu'un ? Elsa ne pouvait pas détacher son regard de cette chose, son cœur battant dans sa poitrine. Il avait clairement une forme humaine, mais c'est là que s'arrêtaient toutes les similitudes. Il avait la peau noircie, des os difformes qui dépassaient à des angles bizarres, et de la bave verte qui suintait de ses pores. Elsa frissonna alors que la chose semblait leur adresser un sourire fou. Ses dents étaient cassées, noircies d’où dégoulinaient quelque chose de rouge et suspect.

-Oh mon dieu, chuchota Anna, est-ce que c'est...est-ce que c'est... ?
-Le draugr ! cria Elsa, horrifiée. C'est un vrai !

p***** je veux connaître les secrets les plus profonds d'Anna ! Razz

Chapitre 6 : Anna :

Le corps d’Anna se pétrifia.
Elsa venait-elle vraiment de dire "draugr" ? En fixant l'horrible créature qui glissait lentement vers elle. La nouvelle reine d'Arendelle savait qu'il n'y avait pas d'autre explication. Olaf et Kristoff avaient raison.

Le draugr regarda les deux soeurs et tendit ses mains noircies vers elles, armées d’ongles pointus, faisant grincer ce qui restait de ses dents pourries. Anna sursauta, son rythme cardiaque s'accéléra alors que le draugr sifflait. On aurait dit un serpent. Puis il laissa échapper le plus sinistre des gémissements. Le son la transperça.
Le tonnerre gronda au loin et Anna sentit le vent se lever, faisant se balancer violemment certains des arbres autour d'eux. Elle jeta un coup d'œil au ciel, il était tout aussi sombre qu'auparavant dans le village, mais cette fois, l'orage se déplaçait rapidement.

-Anna, nous devons partir maintenant ! Suis-moi ! Cria Elsa.

Le Nokk réagit instantanément, se mettant hors de portée du draugr.

-C'est parti ! Havski, allons-y ! Renchérit la rousse.

Elle se tourna pour suivre le chemin glacé de l'Esprit de l'Eau quand CRACK !
Un éclair frappa un arbre massif devant elle qui s’écrasa violemment au sol. Anna tira sur les rênes de son cheval juste à temps pour l’empêcher d'être touché. Le tronc heurta le sol dans un tremblement de terre. Surpris, Havski se cabra sur ses pattes arrières.

-Doucement ! cria la cadette en attrapant à nouveau les rênes pour calmer sa monture.

Mais son geste arriva trop tard. Anna fut expulsée de son dos, atterrissant durement sur le sol. Sa tête heurta ce qui semblait être une pierre. La douleur traversa son corps et elle ne sut plus où elle était pendant une seconde. La reine se battit toutefois pour se redresser, s'asseyant à temps pour voir Havski partir dans la direction opposée.

-Anna ! Où es-tu ? Cria Elsa de quelque part de l'autre côté de l'arbre abattu.
-Ici ! Je vais bien ! Mentit la reine actuelle.

Ses mains touchèrent sa tête et elle grimaça en sentant quelque chose d'humide et collant. Est-ce qu'elle saignait ? C'était grave ? Comment pouvait-elle sortir de là ? L'arbre abattu semblait en avoir heurté deux autres en tombant, et elle fut surprise de ne pas avoir été tuée.

-Mais je ne sais pas comment je vais m'en sortir, avoua-t-elle.
-Nous allons t'attraper ! dit Elsa, la voix tendue, éloigne-toi juste du draugr.

Les yeux d'Anna s’ouvrirent. Le Draugr. Comment avait-elle pu oublier la créature démoniaque ? Elle tourna la tête juste à temps pour voir le démon se diriger vers elle, de la bave rouge s'écoulant de sa bouche grotesque. Elle devait sortir de là !

-Soeureeeeettttteeee… Gémit-elle.

Anna se figea. Qu'est-ce que c'était ? Est-ce que c'était le draugr ? Est-ce qu'il venait de dire "soeurette" ? Un frisson lui parcourut l'échine.

-Soeureeeeettttteeee…

Le draugr pouvait parler ! Elle s’écria alors :

-Une soeur? Non merci ! J'en ai déjà une !

Elle ne pouvait pas attendre qu'Elsa et le Nokk la rejoignent. Sa tête battait si fort qu'elle n'était pas sûre de pouvoir tenir debout.

-Maaaaaaaaaa Soeureeeeettttteeeee, siffla le draugr, traînant ce qui restait de son misérable corps dans des vêtements en lambeaux vers elle.

Coup sec. Glissement.
Coup sec. Glissement.
Coup sec. Glissement.

Cours ! Se dit Anna, poussant son corps pour se mettre debout alors que sa vision se brouillait. Elle essaya de faire un pas en avant, mais sa jambe gauche ne bougeait pas. Elle baissa les yeux, surprise. Son pied était coincé entre plusieurs racines épaisses et sinueuses. Elle avait dû se prendre dans les pièges en tombant. Anna tira sur sa jambe, mais elle était coincée, apparemment fixée en place.
Le draugr s'élança à nouveau vers l'avant, et Anna grimaça lorsqu'il tendit ses mains noircies. Ça y est, il va m’emmener, pensa-t-elle en retenant son souffle, puis en expirant rapidement. Mais à sa grande surprise rien ne se passa. Elle leva les yeux. Le draugr tenait son exemplaire plié de la Couronne du Village. Il avait dû tomber de sa sacoche lorsqu'elle avait été éjectée de Havski. Le draugr regarda Anna, puis le papier, puis à nouveau Anna. Ce qui restait de son visage se recourba en un grognement.
Le draugr pouvait-il lire ? La cadette pensa soudain à l'histoire de Wael qui racontait comment la jeune sœur d’Arendelle avait remplacé la reine sur le trône.

Oh non...

-Sissel ? chuchota Anna.

Le visage de la créature était encore plus grotesque qu'avant.

-Soeurettttteeeeee ! S’exclama-t-elle en s'élançant droit vers elle.

Anna réfléchit vite.
Le draugr est Sissel.
Sa sœur a essayé de prendre sa couronne.
J'ai pris la couronne d'Elsa.

Oh, non...

-Tu ne comprends pas, supplia Anna en essayant de libérer sa jambe une fois de plus, Elsa m’a léguée la couronne !

Mais le draugr n'écoutait pas. Il continuait à avancer, en gémissant encore plus fort.

Coup sec. Glissement.

Il était presque au-dessus d'elle maintenant. La panique s'empara d'Anna alors qu'elle tenta désespérément de dégager son pied. Sa botte était complètement coincée.

-Allez, allez, allez, supplia Anna voulant que son pied se détache miraculeusement.

Elle essayait de remuer ses orteils tandis que sa cheville se serrait plus fort dans sa botte ! Elle aurait donné n'importe quoi, pour se libérer. Mais cela ne servait à rien.

Le draugr s'approcha à nouveau d'elle. Elsa ne parviendrait pas à la rejoindre à temps. La chose était si proche qu'Anna pouvait sentir la pourriture qui s'en dégageait, ce qui lui donnait envie de vomir. Son esprit se tourna soudainement vers les villageois qui parlaient de la créature morte-vivante. Si cette chose éternuait sur elle, se transformerait-elle en draugr ?
Anna se retourna, à la recherche de quelque chose pour se défendre. Ses yeux se posèrent sur une branche dénudée des arbres dans lesquels elle était empêtrée. Avec ses deux mains, elle arracha l'une des plus grosses brindilles. Elle se retourna, la brandissant comme une épée.

-Eloigne-toi ! Ordonna la rousse, Allez ! En arrière !

Pendant un moment, le draugr sembla confus, son sourire effrayant disparut.

-Oui ! C'est moi qui commande ici ! Dit-elle en se sentant légèrement en dominance.

Pas cette chose répugnante et rampante qui s'était glissée dans le jour obscur en essayant de les terrifier, elle et son cheval. Un éclair illumina le chemin sombre alors qu’elle cria encore :

-Reste loin de moi et de ma soeur !

Les yeux creux du draugr s'élargirent et son sourire revint, apparaissant encore plus horrible qu'avant. Anna grimaça alors qu'un ver glissait hors de la bouche du draugr.

-Soeureeeeeeeeeettttteeee !!!! Gémit-il à nouveau.
-Non ! cria Anna, je ne te laisserai pas nous faire du mal !

La reine frappa l'air devant la créature avec sa branche, pour essayer de l'effrayer...
CRACK !
La glace craqua sur le sol, formant une nappe sous les pieds d'Anna et du draugr.
CRACK ! Elsa et le Nokk avaient réussi à contourner la barricade et couraient dans sa direction. La reine des neiges maniait son pouvoir, envoyant avec force des boules de neiges sur le draugr.

La glace se forma autour des pieds d'Anna et plus important encore autour des racines dans lesquelles la botte d'Anna était prise. Elle regarda la glace craquer, gelant par la même occasion les vignes et les branches. Peut-être que maintenant elle pouvait casser les racines, fragilisées par la glace, et se libérer. Elle les frappa avec la branche et entendit un claquement. Anna tira sur son pied à nouveau et se sentit tomber en arrière. Incapable de se redresser à temps, elle atterrit sur son derrière.
En colère, le draugr la prit une nouvelle fois pour cible. La belle rousse se remit à courir sur ses mains et ses pieds, pour s'écarter de son chemin.

CRACK ! De la glace apparut, formant une barrière entre eux qui ne dura qu'un instant. Quelques secondes plus tard, le draugr la brisa avec ses ongles.

-Soeurettttteeeeee ! Gémit-il, Maaaaaa soeureeeeetttteeee !

Le Nokk s'arrêta à côté d'Anna, et Elsa descendit sa main libre pour la tirer du sol et l’aider à se remettre debout. Mais la créature machiavélique continua à venir vers elle, même si Elsa maniait plus de glace et de neige dans une tentative de former un énorme mur entre eux. Pendant un moment, cela marcha, mais à la surprise d'Anna, les capacités de sa sœur à former de la glace semblaient s'épuiser, en gouttes plutôt qu'en giclées, comme un puits à sec.

-Ça ne marche pas ! s'écria Anna en se tenant la tête, qui lui faisait encore mal.
-Je sais ! dit Elsa angoissée en essayant à nouveau de faire des plaques de glace solide.

Mais seuls de petits morceaux de glace apparurent. Le mur s'épaissit tout de même, mais pas assez pour tenir le draugr à distance.

-Quelque chose ne va pas ! S’écria la reine des neiges.
-Nous devons partir d'ici, mais Havski s'est enfui ! Dit sa soeur alors que le vent commençait à gémir, ses sons correspondant à ceux du draugr alors que la créature se frayait un chemin contre la glace qui les séparait, pour pouvoir les atteindre.
-Tu viens avec moi ! Ordonna Elsa en attrapant la main d'Anna pour la tirer sur le Nokk.

La nouvelle reine d'Arendelle fit un pas en avant et trébucha. Elle sentit ses genoux se tordre. Le monde tournait autour d'elle. Des points noirs apparurent devant ses yeux.

-Anna ! Cria sa sœur.

Elle sauta rapidement du cheval et l’attrapa.

-Je vais bien ! Je me sens juste étourdie et ma cheville ne m'aide pas beaucoup non plus, admit-elle.

Elsa toucha sa tête et vit le sang sur le bout de ses doigts.

-Tu ne peux pas te serrer à moi comme ça. Ce n'est pas sûr.

CRAC ! Anna regarda les ongles aiguisés du draugr qui tranchaient la couche de glace protectrice, envoyant de la neige partout. Le mur était en train de s'effondrer. Le temps leur était compté.

-Soeureeeeetttteeeee ! Gémit-il à nouveau, essayant désespérément de les atteindre.

Elsa bondit devant Anna, faisant face au draugr. Elle fixa la créature avec un regard féroce comme si elle le défiait de s'approcher.

-Elsa ! Non !

Le draugr s'élança en avant et saisit la main de la reine des neiges avec ses griffes tordues. Anna regarda avec horreur sa sœur essayer de retirer ses doigts, mais la créature semblait trop forte. Pendant un moment, elles se fixèrent l'une à l'autre. Puis les yeux d'Elsa commencèrent à s'adoucir. Une expression étrange apparut sur son visage. Comme si elle entrait en transe.

-Elsa ! Essaya à nouveau Anna.

La reine des neiges sembla revenir à elle au son de la voix de sa soeur. Elle retira sa main d'un coup sec et cette fois, elle réussit à se libérer. Le draugr hurla de rage et essaya de l'attraper à nouveau, mais le Nokk fonça sur la créature, lui bloquant le passage.
Elsa se tourna vers Anna, le visage affolé avant de renchérir :

-Nous devons trouver un endroit où nous cacher ! Allons par-là !

Elle désigna une brèche dans les arbres derrière elles et un chemin étroit qui semblait pouvoir être praticable, même dans l'obscurité...

-Le Nokk le retiendra, ajouta-t-elle.

Le draugr poussa un fort gémissement qui fit dresser les poils sur les bras d'Anna. Elle regarda le cheval d'eau faire face à la créature, hennissant férocement. Puis elle inspira et essaya d'avancer en titubant, avec Elsa pour la guider. Mais après seulement quelques pas, le monde tourna à nouveau et sa cheville lâcha. Les deux sœurs basculèrent l'une sur l'autre sur le sol. Anna leva les yeux vers Elsa, le corps tremblant.

-Je suis désolée ! Je ne peux pas... Murmura-t-elle.

Soudain, elle se rendit compte que les yeux d'Elsa n'étaient plus sur elle, mais qu'elle regardait derrière elle. La peur s'empara immédiatement de son cœur.

-Il est juste derrière nous, n'est-ce pas ? Croassa-t-elle.

L'ainée secoua aussitôt la tête d’un air incrédule et répondit :

-Euh...En fait ce n'est pas le cas.
-Attends quoi ? Persista sa sœur.

Anna tourna la tête, s'attendant à tomber nez à nez avec un monstre. Mais non... Elsa avait raison. Sa bouche s'ouvrit sous le choc. Il n'y avait plus rien.
Le draugr avait complètement disparu.

Chapitre 7 : Elsa :

-Allez, Anna. Encore quelques pas, l’encouragea Elsa.

Elle aida sa sœur à atteindre l'entrée de la petite cabane et ouvrit la porte d'un coup de pied. Anna trébucha à l'intérieur.

-Comment as-tu trouvé une vieille cabane de berger par ici ? demanda-t-elle en regardant autour d'elle une fois qu'elle eut repris son souffle.
-Je l'ai aperçue en marchant et j'espérais qu'elle était encore intacte, répondit Elsa après avoir allumé quelques bougies dans la pièce, je suis contente qu'elle soit là pour que nous puissions l'utiliser pour la nuit.

Leurs parents avaient commandé ces structures pour qu'elles soient érigées partout dans Arendelle des années auparavant afin que les bergers puissent les utiliser pour abriter leurs animaux quand le temps se gâtait. Ce qui signifiait que si les cabanes étaient généralement sèches, elles sentaient aussi souvent le mouton mouillé.

-Cela semble correct. Mais on dirait que personne n'a utilisé celle-ci depuis un moment, remarqua Anna en passant un doigt sur une table et en laissant une trace poussiéreuse.

Elle éternua et la reine des neiges renchérit :

-On dirait bien en effet.

Elle s'installa sur un tabouret en face de sa sœur. Quand elle s'était rendue compte de l'état de la cheville d'Anna, sans parler de son mal de tête, elle avait préféré ne pas essayer de monter sur le Nokk pour la ramener à Arendelle. Anna avait besoin de temps pour se reposer et récupérer avant de faire un long voyage à cheval.

-Au moins, c'est sec, ajouta-t-elle.

Comme pour lui prouver le contraire, une goutte d'eau provenant du toit atterrit alors sur son épaule. Elle fronça les sourcils.

-Enfin…à moitié sec, maugréa-t-elle.
-C'est parfait. Et toi aussi tu l’es, dit Anna, en lui frottant la tête alors qu'elle s'installait sur son propre tabouret.
-Tu vas bien ? demanda Elsa avec inquiétude.

Elle vit soudain le sang incrusté dans les cheveux de sa sœur et se demanda avec quelle force Anna s'était cognée la tête sur le rocher ? Sa cadette vit son trouble et acquiesça en lui retirant sa main.

-C'est probablement moins pire que ça ne l'est, dit-elle, je ne le sens presque plus.

Elle baissa la main vers sa cheville et grimaça sur cette partie du corps qui la préoccupait plus. Elle finit par marmonner :

-D'un autre côté...Je n'arrive pas à croire que je me sois coincée dans un arbre et enroulée autour d'une stupide racine alors qu'un draugr nous poursuivait ! Cette chose m'aurait tué si tu n'étais pas intervenue.
-Il aurait pu nous tuer tous les deux, pensa Elsa, mais à la place il a juste disparu. Où crois-tu qu'il soit allé ?
-Je ne sais pas, dit Anna en fronçant les sourcils, Peut-être qu'il n'a qu'une magie limitée ? Et qu'il en a manqué ou quelque chose comme ça et qu'il a dû aller se recharger ?
-Peut-être, consentit la reine des neiges en secouant la tête mitigée, nous devons absolument en savoir plus sur ces créatures. Ainsi nous saurons quoi faire si nous en rencontrons une autre.

Elle fit un demi-sourire et ajouta :

-Non pas que tu n'aies pas fait une grande résistance contre elle. Tu étais si courageuse, de lui crier dessus comme ça ! C'était comme si tu n'avais pas du tout peur.

Elsa repensa à la scène. Elle eut effectivement peur quand les arbres tombèrent entre elles, elle avait été terrifiée à l’idée de ne pas pouvoir sauver sa sœur. Après tout ce qu’elles avaient endurées… Cette... horrible créature...aurait pu tuer sa sœur…Ou elles deux. Elle frissonna. C'était une pensée trop horrible pour s'y attarder.

-Oh non ! Je ne vais pas laisser la Sinistre Sissel prendre le dessus sur moi ! Déclara Anna en bombant la poitrine.
-Alors tu penses vraiment que c'était Sissel ? Demanda Elsa en se grattant la tête, que l'histoire de Kristoff a pris vie ?

Cela lui semblait impossible, même après tout ce dont elles venaient d'être témoins.

-Je sais que cela semble fou, mais regarde les faits, répondit Anna d’un ton et d’un regard ultrasérieux, tu as entendu que selon Sorenson le draugr peut contrôler le temps, et à la minute où Kristoff a raconté cette histoire, boom ! Nous avons eu un ciel noir effrayant, des tempêtes violentes... Et maintenant un monstre qui prend vie. Je ne suis pas une experte mais j’additionne deux et deux.

Elsa jeta un coup d'œil à la tempête dehors. Elle avait repris de plus belle alors que la pluie battait les fenêtres. Une autre goutte atterrit sur son front.

-Tu as peut-être raison…Kristoff a dit que si tu racontes l'histoire d'un draugr, tu peux le ramener...

Anna déglutit avec force.

-Il y a autre chose…Quand je suis tombée, ma sacoche s'est ouverte avec la copie de mon article dans la Couronne du Village. Tu sais, celui où Wael m'a interviewé sur le fait de prendre ta place en tant que reine…Expliqua-t-elle en fronçant les sourcils, eh bien, la créature l'a ramassé et a commencé à paniquer. Comme si l'article l'avait bouleversée ou quelque chose comme ça.
-Pourquoi ? Lança Elsa avec un regard perplexe, pourquoi un draugr s'intéresserait-il à un journal ? Savent-ils au moins lire ?
-S'ils ont été humains, peut-être ?! C’est une hypothèse ! S’exclama Anna, je suis ta sœur cadette ! Je suis comme Inger ! Et j'ai la couronne. Sissel pense probablement que je te l'ai volée - tout comme Inger a essayé de la lui voler ! Et maintenant elle essaie de se venger de moi, puisque Inger est partie depuis longtemps !

La reine des neiges leva un sourcil et murmura :

-Ok, c'est un peu tiré par les cheveux.
-Et un monstre de conte qui nous attaque littéralement dans la vraie vie, dans les bois, et qui contrôle le temps, ça ne l'est pas ? Répondit Anna.

Tout son corps tremblait maintenant. Elsa posa une main réconfortante sur son épaule.

-Ne t'énerve pas, la gronda-t-elle gentiment, ça ne sert à rien. Quoi qu'il se passe, nous allons trouver une solution. Mais je te promets que je ne laisserai pas un draugr t'avoir, ok ? Quoi qu'il arrive.
-Je dois retourner à Arendelle, déclara Anna en essayant de se lever, Kristoff est là-bas. Si le draugr sait que c'est lui qui a raconté son histoire lors de l'anniversaire, il pourrait lui courir après, tout comme il pourrait s’attaquer au peuple. Nous devons avertir les gens qu'ils peuvent être en danger ! S’exclama-t-elle en grimaçant de douleur après avoir mis du poids sur sa cheville.
-Tu ne vas nulle part, lui dit Elsa sévèrement, pas avec cette blessure et cette tempête, Arendelle...Peut prendre soin d'elle-même. Tu as laissé Kristoff et Mattias en charge. Ils peuvent s'occuper d'un petit monstre.

La cadette rehaussa un sourcil et se moqua d’elle :

-Ah parce que tu appelles ça un petit monstre ?
-Tu as compris ce que je voulais dire, réprima Elsa, je te promets que dès que la tempête s'arrêtera, je partirai à la recherche d'Havski, ou je trouverai quelqu'un avec un chariot. Mais pour l'instant, nous devons toutes les deux rester sur place.

Anna acquiesça d'un air sombre, ne semblant pas heureuse à l'idée de rester sans rien faire. Elsa ressentit une pointe de culpabilité. Peut-être qu'elle aurait dû protester plus fort quand Anna avait dit qu'elle voulait venir avec elle. Bien sûr, à ce moment-là, sa sœur ne savait pas qu'il y avait un véritable monstre dans les bois. Une autre vague de malaise sembla parcourir son estomac. Sa magie avait été presque inutile contre cette chose. Et à la fin, elle s'était épuisée. Elle savait que sa magie n'était pas illimitée - aucune magie ne l'était, selon les Northuldra. Malgré tout ce qu’elle possédait, la puissance de son pouvoir n'était même pas suffisante pour sauver sa cadette, qu'allaient-ils faire si le draugr attaquait le royaume ?

-Hum…Je déteste me sentir si inutile, dit Anna en regardant sa cheville blessée.

Elsa savait exactement ce qu'elle ressentait.

-Au moins, nous avons le temps pour notre soirée entre sœurs ! dit-elle en essayant de lui remonter le moral, et cette fois personne ne peut nous interrompre !

Anna fit une grimace et grommela :

-Ouais, à l'exception de notre sympathique voisin draugr...

Elsa se leva et se dirigea vers la fenêtre. Elle regarda dehors. La tempête faisait toujours rage, mais heureusement il n'y avait aucune créature en vue. Elle se dirigea vers la porte et la verrouilla, juste au cas où.

-Le draugr - si c'était vraiment cette créature est partie, dit la reine des neiges, et nous sommes en sécurité ici dans la hutte pour le moment.

Elle fouilla dans son sac et ajouta :

-Oh regarde ce que j’ai !

Elle sortit un grand paquet de sa besace. Les yeux d'Anna s'élargirent aussitôt et elle s’exclama :

-Des guimauves ? Tu as apporté des guimauves ?

Elsa haussa les épaules et reprit avec un sourire :

-Eh bien, nous n'avons jamais eu l'occasion de les faire griller sur notre feu de camp. Alors j'ai pensé les apporter...

Elle lança un appel et soudain Bruni apparut, se frayant un chemin à travers une fente de la porte d'entrée, aspirant l'air avec sa langue. Elsa la conduisit vers le petit feu qui dégageait une lueur chaude.

-Oh mon dieu ! La meilleure sœur du monde ! S'exclama Anna tandis que son air contrarié fut enfin mis de côté.

Elle rapprocha son tabouret du feu alors que la reine des neiges lui tendit une brochette à cuire qui se trouvait sur le côté de la cheminée. La cadette y planta la guimauve en la tenant au-dessus de la petite flamme. Elsa suivit avec la sienne, et bientôt elles eurent deux guimauves gluantes et dorées au bout de leurs bâtons.

-Désolé, nous n'avons pas de chocolat, s'excusa Elsa.
-Oh, mais si ! Nous en avons ! S’écria Anna en fouillant dans son propre sac.

Elle en sortit un carré de papier emballé. L'aînée rit lorsque sa sœur révéla le trésor brun foncé à l'intérieur.

-Une reine doit être préparée à toutes sortes d'urgences, plaisanta-t-elle en cassant la barre en deux et en tendant le plus gros morceau à sa sœur.
-C’est toi la meilleure définitivement ! Acquiesça Elsa en regardant Anna retirer sa guimauve du feu et y déposer le chocolat.

Elsa fit de même, respirant l'odeur chaude du chocolat qui fondait sur sa friandise. Elle leva les yeux vers sa sœur.

-Mmmm…Du chocolat, dirent-elles en synchronisation avant de glousser.
-Ok, je ne me sens un peu mieux, admit Anna après avoir savourée sa douceur, je pense à peine au monstre qui se cache dans les bois, elle jeta tout de même un coup d'œil par la fenêtre, à peine....

Elsa soupira. Elle était sûre qu'aucune d'entre elles n'allait fermer l'œil ce soir. Mais c'était peut-être mieux ainsi. Elles ne savaient pas quand, ou si, le draugr serait de retour. Et Elsa ne voulait pas qu'elle les prenne encore par surprise. Surtout si ses pouvoirs étaient vraiment épuisés.

-Oups ! Couina Anna quand sa deuxième guimauve prit feu.

Elle l'arracha de l'âtre. Elsa leva instinctivement un doigt et envoya un petit jet de glace dans la direction de la friandise, éteignant facilement la flamme.
Anna lui lança un regard appréciateur.

-Merci, dit-elle.

La reine des neiges sourit, se sentant mieux en sachant que ses pouvoirs étaient revenus - au moins assez pour une urgence de guimauve. C'est drôle, il fut un temps où tout ce qu'elle voulait était de se débarrasser de ses pouvoirs. Mais maintenant, l'idée même de les perdre la terrifiait. Comme Anna l'avait dit, ils faisaient partie d'elle, pour le meilleur et pour le pire. Pas une malédiction, comme elle l'avait cru. Mais un cadeau, et maintenant elle ne voulait rien de plus que de prouver qu'elle était digne de ce présent.
Une pensée frappa soudainement Elsa qui ajouta à sa soeur :

-J'ai peut-être un autre moyen de te distraire.
-Ah oui ? Demanda Anna en levant les yeux alors que sa bouche était couverte de peluches blanches et collantes, qu’est-ce que c’est ?
-Je peux réessayer le tour de la mémoire, tu sais comme celle que j’ai tenté, la nuit dernière dans la hutte, expliqua-t-elle.
-J'adorerais ça ! L’encouragea Anna, as-tu une vision de Papa et Maman ? Peut-être une d'eux quand ils étaient petits ?
-Je pense que oui, dit Elsa en fermant les yeux un instant pour essayer de dessiner quelque chose pour sa sœur.

Puis elle les rouvrit et sourit en répliquant :

-Oui ! J'ai le bon souvenir ! Je l'ai retrouvé à Ahtohallan l'autre jour. Mère et Père étaient dans une salle de bal. Ils tournaient autour d'une danse ridicule qu'ils avaient inventée. Je crois qu'ils l'ont appelée "Le renne qui est pris d’une envie pressante mais qui est coincé dans une salle de bal".

Anna oscilla un sourcil et dit avec plaisanterie :

-Ça a l'air d'être une sacrée danse.
-Tu trouves aussi, n'est-ce pas ? C'est fou comme ils étaient stupides avant. Ils étaient si mignons ensemble. Je passe parfois des heures à faire remonter leurs souvenirs, soupira-t-elle rêveuse.
-Tu as de la chance, dit Anna avec un soupir, j'aimerais pouvoir voir tout ça, moi aussi.

Elsa ressentit un petit sentiment de culpabilité devant la mélancolie qu'elle entendait dans la voix de sa sœur. Ce n'était pas juste qu'Anna soit privée de ces souvenirs - après tout, Iduna et Agnarr étaient aussi ses parents. Mais Elsa était la seule à pouvoir accéder à Ahtohallan et à son trésor de souvenirs. Ce qui signifie qu'elle allait devoir être créative.

-Eh bien, c'est pourquoi je travaille là-dessus, dit-elle pour lui redonner le sourire, mon but est d'apprendre à recréer les souvenirs que je vois dans Ahtohallan et de te les ramener à la maison. Pour que tu n'aies pas à manquer quoi que ce soit.
-Je t'ai déjà dit que tu étais incroyable ? Demanda Anna, parce que tu l'es. Incroyable.

Elsa sentit ses joues chauffer en entendant les louanges de sa sœur. Anna avait toujours aimé sa magie, même lorsqu'elles étaient enfants et entendre l'excitation dans sa voix maintenant ramenait Elsa à cette époque innocente.

-Fais de la magie tout de suite ! Supplia la cadette.

Elsa ne put lui refuser. Elle prit une profonde inspiration, essayant de canaliser la puissance en elle. Puis elle leva son index, le pointant vers la petite flaque d'eau provenant de la fuite dans le toit. Elle avait appris qu'il était plus facile de tirer des choses de l'eau, car comme Olaf aimait à le leur rappeler, l'eau avait de la mémoire. En fermant les yeux, elle essaya d'imaginer l'image fluide de ses parents dans son esprit, comme elle les avait vus à Ahtohallan. Dans la salle de bal. Dans les bras l'un de l'autre. Virevoltant et riant et...

Soudain, son esprit se vida complètement- comme si quelqu'un avait étouffé la flamme d'une bougie. Le souvenir qu'elle avait dans sa tête disparut complètement et pendant un moment, elle ne put même pas se rappeler quel souvenir elle avait essayé d'évoquer pour commencer. Quelque chose à propos de leurs parents ou un truc comme ça ?
Ses yeux s’ouvrirent. Elle jeta un regard d'excuse à sa sœur et soupira :

-Argh, je l'ai eu, pendant une seconde...Je suis désolée, peut-être que ce n'est pas la meilleure nuit pour ça.
-La meilleure nuit pour quoi ? Demanda Anna en avalant une bouchée de guimauve brûlée.

Elle agita sa main devant son visage et grommela :

-Je sais, je devrais attendre qu'ils refroidissent, mais ils sont si délicieux. Je me brûle le palais à chaque fois !

Elsa fronça les sourcils, confuse. Anna essayait-elle de la faire se sentir mieux en ignorant ce qui venait de se passer ? Cela ne ressemblait à son comportement initial. Elle aurait au moins demandé si Elsa allait bien. N'est-ce pas ? Au lieu de cela, elle agissait comme si rien ne s'était passé du tout.
Ou comme si elle l'avait complètement oublié.

De la même façon qu'Elsa avait oublié le souvenir qu'elle essayait de retrouver.
L'inquiétude envahit les tripes d'Elsa. Quelque chose n'allait pas ici. Quelque chose de très mauvais. Elle repensa à la façon dont Anna et Kristoff avaient agi au camping la nuit dernière. Ils avaient été étrangement distraits, eux aussi. Est-ce que tout cela était lié ? Cela pourrait-il avoir un rapport avec le monstre ?

Seul Ahthohallan le sait... La voix de sa mère semblait chuchoter dans ses oreilles.

Elle inspira et renchérit :

-Ecoute, Anna, voilà ce que je pense. Demain, nous te ramènerons à Arendelle pour nous assurer que tout le monde va bien. Et tu pourras faire des recherches sur le draugr dans la bibliothèque de nos parents. Trouve tout ce que tu peux sur ce monstre. Pendant ce temps, je vais retourner à Ahtohallan et voir ce que je peux apprendre là-bas. Peut-être que la rivière blanche pourra me dire quelque chose d'utile.

Anna avala goulument sa guimauve.

-Bonne idée, dit-elle, Et puis nous nous retrouverons à Arendelle pour comparer nos notes. Ensemble, je suis sûre que nous pourrons découvrir ce que ce draugr fait ici.

Elsa sourit à la confiance qu'elle entendait dans la voix de sa sœur. Anna n'avait vraiment peur de rien, même quand elle devrait avoir peur. Elsa l'admirait pour cela et souhaitait ressentir la même chose parfois.
Mais alors que le vent hurlait dehors, les branches des arbres voisins frappaient rageusement contre les vitres, elle réalisa qu'elle avait peur. Pour sa jeune soeur.

Chapitre 8 : Anna :

Les chevaux sont des créatures loyales, pensa Anna alors qu'Elsa retournait à la cabane le lendemain matin avec le cheval bien-aimé de sa soeur à ses côtés.

-Havski ! Cria-t-elle en boitillant vers lui.

Sa cheville allait beaucoup mieux que la veille, mais elle n'aurait jamais pu marcher jusqu'à Arendelle avec cette blessure. Si Elsa n'avait pas trouvé Havski, qu'aurait-elle fait ? Elle imagina sa sœur créant un toboggan de glace pour elle ou demandant à Guimauve, sa créature enneigée de quitter son confortable château au sommet de la montagne du Nord pour la ramener.
N'aurait-elle pas été belle à voir, assise dans la paume du monstre géant à l'approche du village ? Elle aurait eu une entrée remarquée !

-Je suis si heureuse qu'Elsa t'ait trouvé, mon beau, dit Anna en touchant la tête d'Havski, qui tressaillit.

C'était étrange mais maintenant qu'elle regardait le cheval de plus près, elle réalisait que tout son corps tremblait.

-Est-ce qu'il va bien ? demanda la cadette.
-Je l'ai trouvé errant dans le pâturage. Il essayait de te trouver, dit sa soeur en caressant sa longue crinière noire, il est sec, donc il a dû trouver un abri pendant la nuit, pauvre gars. Il a dû avoir tellement peur quand il a vu le draugr.
-Tout va bien, Havski, dit Anna avec douceur, en caressant sa peau gris pâle, Nous sommes en sécurité maintenant, et nous rentrons à Arendelle pour...

C'était drôle, elle devait faire quelque chose au village, mais elle n'arrivait pas à se rappeler ce que c'était. Elle regarda la reine des neiges, qui l'observait attentivement et fronçait les sourcils.

-Hum…Vérifier l'état des gens et voir ce que tu peux trouver sur le draugr avant qu'il ne revienne, lui dit son aînée.

Elle posa une main fraîche sur la joue de sa sœur et ajouta :

-Anna tu te souviens que c'est ce dont nous avons discuté hier soir, n'est-ce pas ?

Dès qu'Elsa la toucha, la jeune rousse reçut une sensation de souffle dans son cerveau. La mémoire était revenue ! Anna rentrait chez elle pour effectuer des recherches sur les draugrs dans la bibliothèque de leurs parents pendant qu’Elsa irait à Ahtohallan.

-Bien sûr ! Déclara-t-elle en secouant la tête.

Ses cheveux cuivrés s'agitaient de part et d'autre et elle la rassura :

-Désolée ! Tu connais mon cerveau après une mauvaise nuit de sommeil !
-En parlant de nuit... Murmura Elsa en regardant le ciel avec son front plissé d'inquiétude.

Même si c'était le matin, l'aube n'était pas venue. Au lieu de cela, pour le deuxième jour consécutif, le monde était plongé dans une obscurité qui ne ressemblait ni à la nuit ni au jour. Pas plus de soleil que de lune en vue. L'air était épais et le monde calme, comme s'il n'attendait qu'une catastrophe. Même les oiseaux et les créatures des bois semblaient s'être cachés.

Anna se mit soudain à regretter les beaux crépuscules des Nuits Polaires. C'était peut-être pour cela qu'Havski semblait lui aussi troublé. Quelque chose n'allait clairement pas. Les jours étaient toujours plus courts à l'approche des Nuits Polaires, et la neige fréquente, mais ce temps était... différent. La nouvelle reine d'Arendelle souhaitait juste savoir avec certitude si c'était l'œuvre du draugr et voulait savoir comment le faire disparaître.

-Plus vite nous trouverons ce qui se passe mieux ce sera, dit Elsa semblant entendre les pensées de sa sœur en la guidant vers Havski avant de l'aider à se relever, je reviendrai d'Ahtohallan dès que possible. Nous pourrons alors décider de la meilleure façon de gérer cette situation.
-Oui...Gérer ça, répéta-t-elle.

Gérer quoi ? Se demanda-t-elle. Puis elle se souvint. Les draugrs ! Les livres dans la bibliothèque ! Si le draugr est Sissel ! C'est ça ! Pourquoi était-elle soudainement si distraite ? Elle ne voulait pas inquiéter Elsa plus qu'elle ne l'avait déjà fait, alors elle ne dit rien à propos d'un autre moment brumeux. Au lieu de cela, elle tira sur les rênes de son cheval.

-Je te verrai bientôt. Sois prudente, conclut-elle.

Elsa lui sourit, puis siffla pour son propre destrier. Le Nokk surgit à travers les arbres, sa crinière cristallisée projetant un ensemble d'arcs-en-ciel sur le sol alors qu'il fonçait vers eux. Anna regarda sa grande soeur jeter sa jambe sur le dos du cheval d’eau, se hissant elle-même. La cadette rousse se demanda encore quelle sensation devait ressentir sa sœur de monter à cru sur une créature aussi sauvage. La reine des neiges avait toujours fait en sorte que cela semble magique et super confortable, bien sûr.

-Je t'aime ! S’exclama Elsa avec un sourire à sa sœur, à bientôt !
-Je t'aime aussi ! L’appela Anna alors que le Nokk se retourna et se dirigea vers la forêt.

La belle rousse regarda son ainée partir, envoyant un souhait silencieux pour sa sécurité. Elle n'avait pas voulu lui admettre, mais elle était encore secouée par leur rencontre avec le monstre la nuit précédente. Si Elsa ne l'avait pas libérée, qu'est-ce que le mot « D » (Anna avait décidé de ne plus prendre de risque en prononçant le nom complet de la créature, au cas où !) lui aurait fait ?

Elle secoua la tête, incitant Havski à continuer. Cela ne sert à rien de penser à ce qui aurait pu se passer, se réprimanda-t-elle. Elle devait retourner à Arendelle avant que quelque chose ne se produise.

***

Une fois qu'elle atteignit le village, il fallut toute la force d'Anna pour ne pas se mettre à crier et à faire signe aux gens de descendre en hurlant « Draugr danger ! ». Mais elle ne voulait pas terrifier tout le monde. Elle devait agir comme une reine et une reine restait calme et rationnelle. La cadette rousse prit donc une profonde inspiration, décidant qu'elle agirait de manière ferme et directe, et non pas de manière désordonnée comme elle l'était en réalité.
C'est alors qu'elle aperçut Kristoff, qui se promenait sur la place de la ville.

-Je suis si heureuse que tu sois là, dit-elle, essoufflée.
-Qu'est-ce qui se passe ? Demanda le montagnard en se levant pour soulever Anna de son cheval.

Il l'aida à descendre et l'entoura de ses bras puissants avant d’ajouter :

-Tout va bien ?
-Nous avons un problème. Je ne veux pas que tu paniques, dit-elle.

Même si c'est moi qui panique, pensa-t-elle. Elle jeta un coup d'œil sur la place, s'attendant à moitié à voir le draugr tapi dans l'ombre ou derrière la statue de ses parents. Mais non, tout semblait calme. Normal.

-J'ai appris à ne pas paniquer jusqu'à ce qu'Elsa envoie des signaux de neige, plaisanta Kristoff.
-C'est sérieux, murmura-elle en baissant la voix, nous devons avertir le village d'une attaque imminente...d'un draugr.

Elle retint son souffle, pensant à moitié que le moissonneur des neiges allait se moquer d'elle et dire qu'elle était aussi ridicule qu'Olaf. Au lieu de cela, les yeux du montagnard s’élargirent et elle sentit son corps se contracter. Puis il finit par questionner :

-Un draugr ? Tu es sérieuse ?
-Hélas, oui ! S’exclama la belle rousse, il est sorti de nulle part quand Elsa et moi revenions de chez Sorenson. Disons que nous avons de la chance d'être en vie.

Elle frissonna un peu alors que son esprit se remémora la nuit précédente, piégée par ces racines d'arbres. Le draugr se rapprochant de plus en plus...

-Tu as vu la Sinistre Sissel ? Cria Olaf en bondissant à côté d'eux, a-t-elle essayé de vous manger ? A-t-elle essayé de te transformer en draugr, toi aussi ?

Il plissa immédiatement les yeux sur elle, comme s'il essayait de déterminer si elle avait été « draugrée » d'une manière ou d'une autre.

-Ça va Anna ? Insista-t-il, tu peux me dire si tu te sens un peu monstrueuse. Je ne te jugerai pas, je te le jure !
-Je vais bien, dit-elle agacée.

Du moins pour l'instant, pensa-t-elle.

-Ecoute Olaf, je suis désolée de ne pas t'avoir cru au début, mais je pense que tu as peut-être raison. Le draugr devait être Sissel et je pense qu'il est à l'origine du temps bizarre que nous avons eu.
-Je le savais ! S’écria le bonhomme de neige en faisant les cent pas, elle nous a entendus parler d'elle au feu de camp et maintenant elle est venue nous attaquer ou au moins nous voler notre fromage. Et nos pantoufles. Et peut-être nos âmes.

Il fixa alors le ciel sombre et ouvrit sa bouche en gémissant :

-Pourquoi Sissel, pourquoi ?
-Ok…Mais…Attendez une seconde. Qui est cette Sissel déjà ? Et pourquoi veut-elle nous faire du mal ? demanda Kristoff, l'air étrangement confus.

Anna cligna tout de suite des yeux. Son chéri venait-il de demander qui était Sissel ? C'était lui qui leur avait parlé de cette femme pour commencer ! Et maintenant, il agissait comme s'il ne se souvenait pas du tout d'elle ! Ce qui était plus que bizarre, vu que le montagnard n'oubliait jamais rien - même si parfois, elle aurait souhaité qu'il le fasse (lui dire qu'elle aimait sa soupe de poisson était une décision qui la hanterait toujours). Cela n'avait aucun sens. A moins que...

Elle inspira brusquement alors qu'une pensée horrible lui traversa l'esprit : Cela pourrait-il aussi avoir un rapport avec le draugr ? Le draugr - ou Sissel - pourrait-il les rendre tous deux soudainement si distraits ? Il n'y avait qu'une seule façon de le découvrir.

-J’ai une question, lui dit-elle, quel évènement très important pour nous deux approche à grand pas ?

La réponse de Kristoff fusa immédiatement.

-Un évènement ? Demanda-t-il l'air déconcerté.

Olaf se glissa à côté de lui, pour être clair et ajouta :

-En réalité il y en a eu plusieurs.
-Plusieurs ? Répéta le montagnard.

Anna sentit ses mains devenir moites et l’encouragea :

-Essaye de te souvenir…Cela avait un rapport avec le chocolat ?
-Et le fait que vous allez vous marier, ajouta le bonhomme de neige, mais personne ne sait encore quand. Vous n'êtes fiancés que depuis quelques temps.
-Fiancés ? Reprit Kristoff l'air perdu.

Il cligna rapidement des yeux. Anna sentit son cœur se briser. Oublier leur chocoversaire était une chose, mais leurs fiançailles étaient invraisemblables.

-Tu te sens bien ? Demanda-t-elle encore en sentant son anxiété augmenter.

Olaf tira alors sur sa manche et intervint :

-Hum, Anna ? Je déteste être porteur de mauvaises nouvelles, mais il n'est pas le seul à agir de manière irréfléchie aujourd'hui. En fait, ça s'est répandu dans toute la ville.

La jeune reine sentit son estomac se retourner. En regardant autour d'elle, elle se rendit soudain compte que tout était inhabituellement calme. Tout le monde est censé travailler sur le festival des Nuits Polaires, mais les gens semblaient se déplacer dans un état d'hébétude. Comme s'ils avaient oublié ce qu'ils étaient censés faire. Gretchen, la peintre du village qui était devait dessiner la bannière du festival, se tenait devant une toile blanche avec un pinceau sans peinture. Helmut, le sculpteur de glace, était assis sur un bloc de glace solide et utilisait son pic à glace sur ses dents !

Anna repéra soudain la boulangère et se précipita vers elle en clamant :

-Bonjour Mme Blodget !

Elle sentit qu'elle avait salué la vieille femme avec peut-être un peu trop de gaieté dans sa voix et trouva rapidement une excuse :

-Je…Je voulais juste prendre des nouvelles ! Comment se présente le moule en chocolat de l'anniversaire de Kristoff ?

Mme Blodget cligna des yeux et répéta :

-Le quoi de Kristoff ?
-Le cadeau d'anniversaire de Kristoff, dit Anna tandis que son sentiment de malaise s'aggravait, vous faisiez une commande spéciale juste pour moi.
-Je ne me souviens d'aucune commande spéciale, répondit Mme Blodget, mais je suis heureuse de vous aider pour tout ce dont vous avez besoin.

Le cœur d'Anna battit vite dans sa poitrine. Elle se détourna de la boulangère pour voir les deux Frères Gaufres qui se tenaient à proximité, sans se disputer pour une fois. Ce qui était bizarre en soi.

-Bonjour messieurs ! Dit-elle d’une voix un peu trop aiguë, Êtes-vous prêts pour votre célèbre concours de gaufres ?

Les frères se regardèrent d'un air absent,

-Je ne me souviens pas m'être inscrit à un concours de pâtisserie, dit Bjorn.
-Vous deviez vous affronter pour voir qui faisait la meilleure gaufre, Insista la cadette.
-Tu fais des gaufres ? demande Bjarne à son frère.

Bjorn haussa les épaules et prit une bouchée de la pâtisserie. Anna gémit de frustration.

-C'est comme ça depuis ce matin, dit Olaf nerveusement, la chorale ne se souvient plus des paroles de ses chansons, le pâtissier a oublié de faire cuire ses pâtes et le magasin de bougies ne trouve plus sa cire.
-Tu es sérieux ? demanda-t-elle.

C'était de pire en pire. Elle s'appuya contre un lampadaire, avec l'impression que le monde lui échappait.

-Le draugr, murmura-t-elle, tout cela doit venir du draugr, elle ferma les yeux un instant en entendant le gémissement de la créature dans son esprit.

Soeureeeeeetttteeee

-Il a dû venir ici la nuit dernière et voler les souvenirs de tout le monde, se dit-elle pensive en fermant les yeux encore plus fort, que vais-je faire ?
-Tu pourrais essayer de l'arrêter ? suggéra Olaf avec enthousiasme, mais c’est juste une idée !
-Mais comment ?! Explosa-t-elle.
-Au feu de camp, tu as parlé d'un livre sur les draugrs que tu as trouvé dans la bibliothèque secrète de tes parents, lui rappela le bonhomme de neige.

Manifestement, il ne souffrait pas de la même perte de mémoire que les autres.

-Tu pourrais commencer par-là, lui suggéra-t-il.

Bien sûr ! Anna se frappa le front avec sa main. C'est pour cela qu'elle était revenue à Arendelle ! Pour effectuer des recherches sur les draugrs ! Elle avait complètement oublié.
Encore.
Oh là là.

-Olaf, nous devons trouver ce livre tout de suite ! Cria-t-elle, attrapant sa main et celle de Kristoff pour les protéger.

Elle commença à les tirer vers le château puis s'arrêta.
Il y avait une chose qu'elle devait faire d'abord. Anna lâcha temporairement la main de Kristoff, prit une feuille de papier et un crayon sur une table voisine, et griffonna un petit mot. Puis elle le brandit en l'air.

-Courant d’Air ? Appela-t-elle.

Elle attendit. Peu importe où se trouvait l'Esprit du Vent quand elle l'appelait, il semblait toujours répondre rapidement, et cette fois-ci n'était pas différente. Le vent souffla dans la rue, emportant avec lui les décorations non suspendues du festival. Anna laissa la note se promener au gré du vent.

-Trouve ma soeur et ramène-la à Arendelle aussi vite que possible ! Ordonna-t-elle.

Bon c'est chouette, ce que j'espérais entre Anna et Kristoff est en train de se produire ! Maintenant à voir comment ils vont réussir à gérer leur couple s'il oublie tout ???!!! :amour:

Chapitre 9 : Elsa :

-AH-AH-AH-AH...

Elsa ne pouvait s'empêcher de chanter alors qu'elle et le Nokk s'approchaient d'Ahtohallan. C'était sa façon de saluer l'Esprit Mère incarnée dans le glacier. Ahtohallan était devenue comme un second foyer pour elle au cours des deux derniers mois. Enfin, pas exactement une maison. Mais un lieu de paix. Le simple fait d'être là, la recentrait en quelque sorte. Elle trouvait l'environnement glacé, réconfortant. Cela n'avait pas vraiment de sens quand elle essayait de l'expliquer à sa soeur. Mais Anna était toujours d'un grand soutien et compréhensive, même quand elle ne comprenait pas tout. Elle supposait que c'était un truc de soeur.
Elle aurait aimé pouvoir emmener Anna, ici. Mais il n'y avait aucun moyen de traverser la Mer Sombre sans le Nokk et l'esprit était son propre chef. C'est pourquoi Elsa travaillait si dur pour ramener les souvenirs à la maison et les partager avec sa sœur. Pour qu'Anna puisse avoir un aperçu des mystères révélés ici, dans cette forteresse de glace.

Parce que, oui ! Elle avait déjà vu tellement de choses durant le peu de temps qu'elle avait passé ici. Elle était allée aussi loin qu'elle l'avait osé, en regardant l'histoire de sa famille se dérouler devant ses yeux. Elle avait vu sa mère sauver la vie de son père dans la Forêt Enchantée. Elle les avait vus grandir ensemble, devenir amis, tomber amoureux. Elle avait témoigné de la douleur que sa mère avait endurée en gardant le secret de ses origines. Elsa ne savait que trop bien comment garder des secrets.
Et puis il y avait les moments qui étaient plus difficiles à regarder. La peur dans les yeux de son père alors qu'il voyait la magie de la jeune elle se développer. Il l'aimait tellement, il faisait de son mieux, mais il avait aussi grandi avec des secrets. Et lui aussi, avait appris à adhérer à l'horrible mantra, "pas d’état d’âmes, pas de tourments". Il lui avait transmis ça en pensant qu'il faisait de son mieux pour l'aider à garder le royaume. Aurait-il approuvé s'il avait su qu'elle avait tout donné à Anna à la fin ? Au fond d'elle-même, elle savait qu’il n’aurait pas vu d’objections. Il aurait fait n'importe quoi pour que ses filles soient en sécurité et heureuses.

Et elle était heureuse, pensa-t-elle en glissant de l'Esprit de l'Eau pour s’approcher de l'entrée glacée. Elle vivait librement dans la Forêt Enchantée, elle n'était plus emprisonnée par sa culpabilité et sa peur. Elle avait maintenant tout ce dont elle avait besoin. Elle avait la paix. Elle avait le pouvoir.
Et pourtant, elle avait toujours sa soeur. Et Arendelle.

Elsa avait été surprise par l'amabilité du royaume le jour où elle avait abandonné son trône. Elle pensait qu'ils seraient furieux contre elle. Elle pensait qu'ils croiraient qu'elle les abandonnait. Mais non, ils avaient compris qu'elle en avait besoin. Qu'elle leur avait donné tout ce qu'elle pouvait ces trois dernières années. Et maintenant il était temps pour elle de se donner un peu de temps, aussi. Quelque chose dont elle avait désespérément besoin pour devenir la meilleure version d'elle-même. Et donc, quand elle s'était tenue sur cette estrade devant tout Arendelle -et que les acclamations et les cris d'encouragement lui étaient parvenus- elle avait senti des larmes de gratitude couler sur ses joues. Ils l'aimaient vraiment, pas seulement en tant que leur reine, mais en tant que personne - une citoyenne d'Arendelle !

Ils étaient prêts à la laisser partir et grâce à cela, elle ne les quitterait jamais vraiment.

Les pas d'Elsa s'accélérèrent alors qu'elle descendait le chemin glacé, plus profondément dans Ahtohallan. Ses murs scintillaient en l'accueillant avec des images de sa mère qui lui souriait pendant qu'elle courait. Ahtohallan était elle-même une mère, celle de tous les autres esprits. Et elle incarnait souvent des échos de la propre mère d'Elsa, la reine Iduna, pour donner à Elsa un visage amical vers lequel rentrer. Et même si la reine des neiges savait que ce n'était pas vraiment sa mère dans ces ondulations glacées sur le mur - sa mère était partie depuis longtemps - elle ne pouvait empêcher son cœur de se gonfler d'amour en contemplant la vision de la femme qui lui avait donné naissance. Qui l'avait aimée inconditionnellement. Qui avait cru que ses pouvoirs étaient un don et non une malédiction. Qui avait sacrifié sa vie pour essayer de la sauver.

Elsa pénétra enfin dans le cœur caverneux du glacier. Les murs glacés s'étendaient au-dessus d'elle, aussi loin que ses yeux pouvaient voir, reflétant les souvenirs qui dansaient sur leurs surfaces. Ahtohallan était la gardienne des souvenirs. Et les souvenirs étaient la connaissance. Il y avait tant de connaissances dans ces murs, plus qu'une simple bibliothèque ne pourrait en contenir. Elle pourrait sûrement trouver quelque chose pour les aider dans leur situation actuelle. L'étrange obscurité, les tempêtes, le draugr qui avait attaqué Anna. Et puis, il y avait ses pouvoirs, qui avaient semblé s'éteindre sans raison alors qu'elle essayait de retrouver des souvenirs pour sa sœur.

Non. Elsa secoua la tête, ses cheveux blancs et blonds scintillant sous les lumières glacées. Non, ce n'étaient pas seulement ça…Ils avaient fait plus que s’évanouir.

C'était comme si elle avait complètement oublié le souvenir. Comme tout le monde avait oublié des choses. Elle repensa à la nuit près du feu de camp. Kristoff avait regardé sa tente s'effondrer et avait semblé l'oublier un instant plus tard. Et puis il y avait eu la nuit suivante dans la cabane du berger, juste après la rencontre avec le draugr. Anna était si excitée à l'idée de voir le souvenir d'Elsa juste avant d’en perdre tout intérêt. Et le lendemain matin, elle ne se souvenait pas de ce qu'elles avaient parlé de faire.

Mais était-ce simplement de l'oubli ? Ou la perte de mémoire était-elle liée au draugr d'une manière ou d'une autre ? L'intuition d'Anna était-elle correcte ? Le draugr était-il Sissel, réveillée par l'histoire de Kristoff le jour de l'anniversaire de sa mort ?

La reine des neiges pressa une main contre le mur de glace, essayant de se concentrer. Elle essayait à nouveau de retrouver ce souvenir qu'elle avait voulu partager avec Anna, celui de son père et de sa mère riant et dansant dans la salle de bal. Elle l'avait ressorti des centaines de fois auparavant, c'était l'un de ses préférés.
Mais cette fois, il ne se matérialisa pas.

-Qu'est-ce qui ne va pas ? Chuchota-t-elle tout en sachant que le glacier ne pouvait pas répondre. Où est le souvenir ? Pourquoi ne puis-je pas y accéder ?

Un goût d'effroi lui monta à la gorge. Que se passait-t-il ici ? Était-il connecté d'une manière ou d'une autre à tout le reste ? Après tout, c'était une chose pour Kristoff ou Anna de commencer à oublier des choses. Mais c'en était une autre pour le glacier très littéral des souvenirs. Le cœur battant la chamade, Elsa pressa son autre main contre le mur glacé, inspirant profondément tout en tremblant.

Essaie autre chose, se dit-elle, Père sous son arbre préféré. Mère descendant des branches, la tête en bas et le surprenant…C’était un autre de ses favoris. Un arbre qu'elle avait déjà planté plusieurs fois.
Pendant un moment, elle crut voir quelque chose. Un scintillement dans la glace, le début d'un souvenir qui se formait. Mais ça s'évanouit comme dans la cabane du berger. La glace tourbillonna, puis est redevint sombre.

Le souvenir disparut. Comme s'il lui avait été volé.

Mais alors qu'elle commençait à désespérer, les murs d'Ahtohallan semblèrent soudainement s'éclairer et scintiller. Une brume grise commença à s'élever dans l'air. Un moment plus tard, des sculptures faites de glace se solidifièrent devant elle. Mais ce n'était pas celles de sa mère ou de son père et leur arbre préféré.

Il s'agissait plutôt de deux filles - de l'âge d'Anna et d'Elsa - portant des vêtements qui semblaient vieux pour l’époque actuelle.
Alors que la reine des neiges regardait, la glace commença à se déplacer, s'étendre, révélant leur emplacement. Elles se tenaient sur la rive d'une rivière.
Et elles se disputaient amèrement.

Elsa resta bouche bée. Est-ce que ça pourrait être... ? Elle repensa à l'histoire des sœurs Vesterland racontée par Kristoff.
Un jour, Inger eut son souhait. Lors d'un voyage à Arendelle, elle surprit sa sœur debout près de la rivière, seule.

-Qu'est-ce que c'est ? Demanda-t-elle.

Elle se mit à trembler, la peur rampant le long de sa colonne vertébrale. Une partie d'elle voulait détourner le regard, se retourner et fuir le glacier sans jamais revenir. Mais au lieu de cela, quelque chose la poussait à rester alors que les souvenirs tourbillonnaient et que les sculptures de glace semblaient prendre vie. Elle regarda la rivière qui monta. En furie. Une des filles emportée par son courant vicieux, se débattant dans l'eau, criant à l'aide.

-INGER ! Les mots semblaient résonner à travers les murs de glace, Inger aide-moi !

La vision tourbillonna à nouveau, se concentrant maintenant sur la deuxième fille. Elle était à genoux au bord de la rivière, des larmes coulaient de ses yeux.

-Sissel, croassa-t-elle, je suis désolée Sissel !

La vision se figea, les figures en mouvement n'étaient plus que des statues dans la glace. Elsa se laissa tomber à genoux, bouleversée par ce qu'elle venait de voir. C'était une chose d'entendre ce qui s'était passé, il y a longtemps. Mais c'en était une autre de voir Sissel se débattre dans les eaux agitées, implorant l'aide de sa sœur, tandis qu'Inger était immobile sur la rive, visiblement remplie de remords pour sa mauvaise action.

Elsa ne se sentait pas désolée pour elle, cependant. Elle méritait tout ce qu'elle avait reçu et plus encore. Mais pauvre Sissel ! Elsa ne pouvait pas imaginer ce qui avait dû se passer dans son esprit pendant ces dernières secondes. Réaliser que sa propre sœur l'avait suffisamment détestée - avait été suffisamment jalouse - pour faire une telle chose. Soudain, elle sentit une rafale de vent derrière elle. Elle se retourna, surprise de voir Courant d’Air arriver en pique sur le glacier, une lettre dans la brise. Elle la prit au vol et l'ouvrit tandis que son corps tremblait encore avec tout qu'elle avait vu.

C'était de la part d'Anna.

Quelque chose ne va pas du tout à Arendelle. Tu dois revenir le plus vite possible, avant qu'il ne soit trop tard !

Ah ce moment de favoritisme entre Elsa et Ahtohallan...

Chapitre 10 : Anna :

Kristoff était peut-être confus à propos de certaines choses, mais il se souvenait qu’il aimait la tarte aux airelles. Laissant Sven et lui entre les mains expertes d'Olina, la cuisinière du château, qui avait une tarte toute fraîche sortant du four, Anna et Olaf se rendirent dans la pièce secrète qui menait à la bibliothèque privée de ses parents.

Anna tira sur la statue Nokk qui gardait l'espace et la porte s’ouvrit, laissant apparaître le passage voûté. le bonhomme de neige et elle entrèrent. La jeune reine étouffa un éternuement alors qu'ils se dirigeaient à l’intérieur du lieu sans fenêtres. La pièce était encore un peu poussiéreuse, bien qu'elle avait essayé d'enlever toutes les toiles d'araignées qui recouvraient les étagères. La salle n’avait pas été utilisée pendant des années avant qu'elle ne découvre, ce qui en faisait une maison parfaite pour les araignées et autres petites créatures du château qu'Anna n'avait pas vraiment envie de croiser. Mais elle les avait toutes chassées, sachant que sa mère aurait approuvé une maison propre partout.

Elle s'arrêta à l'entrée du lieu, observant les hautes étagères remplies de livres, de parchemins et autres curiosités - gobelets en verre, balances en argent. Un portrait d'Aren d'Arendelle, le légendaire souverain d'autrefois, était accroché à un mur éloigné. L'endroit n'était probablement pas très différent de ce qu'il était lorsque ses parents l'avaient découvert par hasard pendant leur adolescence. Selon les souvenirs d'Elsa, cette pièce avait été un endroit spécial pour Iduna et Agnarr. Cela avait été une cachette secrète où ils avaient pu passer du temps ensemble sans que personne ne les observe. C’était également à cet endroit qu’ils étaient parfaitement tomber amoureux.

Anna soupira en rêvant de l'histoire d'amour de ses parents, puis elle se remit à la tâche, se dirigeant directement vers les étagères. Ses doigts parcourent les dos en cuir, à la recherche du livre qu'elle se souvenait avoir lu une fois, sur les créatures mythiques qui se promenaient la nuit ou des cahots du jour qui ressemblaient à la nuit. Mais où était-il ?

-Sors, sors, où que tu sois, livre, marmonna-t-elle, en regardant tous les tomes devant elle.

Leurs dos contenaient des récits sur l'histoire d'Arendelle et des informations sur la science du sol, et il y avait même quelques mystères amusants pour faire bonne mesure. Mais rien sur les draugrs. Elle soupira et passa à une autre étagère. Il devait sûrement être quelque part ici.

-Je crois que je l'ai trouvé ! S’exclama enfin Olaf, du haut de l'échelle.

Il tira un vieux livre en cuir craquelé de la toute dernière étagère et le jeta au sol. Il atterrit avec un bruit sourd, soulevant un gros nuage de poussière qui le fit éternuer.

-Il était coincé derrière un livre sur l'histoire du fromage, dit-il en riant, c'est pas ringard ça ?

Il sauta de l'échelle pour récupérer le livre, puis le traîna sur la table.

-C'est ça ! dit Anna, soulagée en voyant le titre : Des Cauchemars et des Nixes.

Elle s'approcha de la table et ouvrit le dos du livre, faisant flotter de la poussière dans l'espace faiblement éclairé. Elle le parcourut jusqu'à ce qu'elle trouve une page intitulée "Draugrs". Le croquis d'une créature effrayante dans des vêtements en lambeaux, la peau se détachant pratiquement de son corps, les fixait. Anna frissonna à cette vue.

-C'est bien ce que j'ai rencontré, chuchota-t-elle.
-Un draugr, lut Olaf, est parfois considéré comme un fantôme ou un esprit, mais il s'agit en fait d'un cadavre réanimé et décomposé qui a ressuscité parce qu'il n'a pas reçu de sépulture propre.

Les deux se regardèrent et dirent en même temps :

-Hum...Miam...
-Cela correspond bien à la Sinistre Sissel ! Observa le bonhomme de neige, elle s'est noyée, tu te souviens ?

Anna sentit un picotement à l'arrière de son cou, repensant à la créature qui la dominait dans les bois alors qu'elle était allongée sur le sol, ses dents noircies apparentes. Princesse Sissel, revenue d'entre les morts.

-Continuons à lire, dit-elle en mettant ses craintes de côté, il est dit ici que les draugrs peuvent avoir des capacités magiques et peuvent contrôler le temps et transformer le jour en nuit.

Elle grimaça et ajouta :

-Eh bien, nous connaissons déjà cette partie !

Olaf pointa du doigt un autre passage en renchérissant :

-Et c'est ici que ça parle des souvenirs. Les Draugrs ont le pouvoir de se glisser dans la mémoire des gens et de la voler pendant qu'ils dorment.

Puis il tourna la page et reprit :

-Mais où est la partie sur le vol des pantoufles ? Cela semble important.

Le rythme cardiaque d'Anna s'accéléra alors qu’elle s’exclama :

-Donc le draugr est bien venu à Arendelle pendant qu'Elsa et moi étions parties. Et il a volé les souvenirs de tout le monde !
-Mais pourquoi ? demanda Olaf en levant les yeux de son livre.

Anna se renfrogna et serra les mains en poings.

-Je sais pourquoi. Sissel m'en veut d'être devenue reine à la place d'Elsa ! S’écria-t-elle.

Elle ne connaissait pas toute l'histoire, et maintenant elle s'en prenait au royaume ! La cadette secoua bientôt la tête et murmura :

-Ce que nous devons découvrir c'est si les souvenirs que les draugrs ont volés sont partis pour de bon ou s'il y a un moyen de les récupérer. Est-ce que le livre dit quelque chose à ce sujet ?

Elle tourna la page avec anxiété, mais les mots semblaient se brouiller. C'est alors qu'elle se rendit compte qu'elle pleurait.

-Anna, tu vas bien ? demanda Olaf, inquiet.

Bien sûr que non, elle n’allait pas bien. Elle le réalisa que maintenant. Elle n’allait pas bien du tout.

-Et si leur perte de mémoire s'aggravait ? Dit-elle avec inquiétude, en ce moment, Kristoff ne se souvient même pas de nos fiançailles. Si nous ne nous débarrassons pas de ce draugr, il pourrait finir par tout oublier...y compris moi.

Sa voix s'arrêta sur la dernière partie. Elle ne pouvait pas imaginer un monde où le montagnard ne la connaissait pas. Ne l'aimait pas.

Olaf lui tapota la main et la rassura :

-Ne t'inquiète pas Anna. Nous ne laisserons pas cela se produire. Je suis sûr que si nous pouvons nous débarrasser des draugrs, tout reviendra à la normale. Et regarde ! Il désigna la page suivante du livre, ils listent même les moyens de le faire.
-Vraiment ? demanda-t-elle avec une lueur d'espoir.

Elle parcourut rapidement le passage qu'Olaf lui indiqua. Puis elle fronça les sourcils et soupira :

-Ouch, ça dit qu'on peut lui couper la tête...

Le bonhomme de neige haussa les épaules avant de dire d’une voix normal :

-Brutal mais probablement efficace.
-Et probablement impossible, murmura Anna.

Elle repensa à la rencontre de la veille et essaya de s'imaginer s'approcher assez près du cadavre pour lui enlever la tête. Puis elle ajouta :

-Il doit y avoir autre chose.

Elle retourna au livre, ses yeux se concentrant sur un paragraphe de la page suivante et fut soulagée :

-Hum…ça ? ça dit que si tu peux ramener le draugr dans sa tombe, il trouvera la paix et disparaîtra.
-Eh bien, cela semble beaucoup moins violent, accepta Olaf l'air un peu soulagé.
-Mais... Sissel n'a pas de tombe. Elle a été emportée par la mer, grommela Anna qui essayait de ne pas paniquer.

Cela s'avérait être plus difficile qu'elle ne le pensait.

-Je me demande si Elsa pourrait geler le draugr et le briser en mille morceaux, songea Olaf, des pouvoirs de glace...Pouuuf !

Anna consulta à nouveau le livre. Un moment plus tard, elle secoua la tête et déclara :

-Je ne pense pas que ça va marcher non plus. Il est dit ici que les draugrs sont immunisés contre les actes de force. En fait, il est dit que lorsqu'ils sont en colère, ils peuvent maudire leurs ennemis et les empêcher de devenir plus forts.

Elle pinça les lèvres et se souvint. De retour dans la forêt, Elsa l'avait rendu vraiment fou en faisant ce mur de glace. Et immédiatement après, ses pouvoirs avaient commencé à s'éteindre.

-Ça n'a pas l'air bon, murmura le bonhomme de neige.
-Non, soupira Anna en refermant le livre, ce n'est pas bon du tout.
-Qu'est-ce qui n'est pas bon ? cria une nouvelle voix.

Anna leva les yeux juste à temps pour voir sa soeur faire irruption dans la pièce. La reine des neiges était à quatre pattes, essayant de reprendre son souffle.

- J'ai eu ton mot et je suis venue aussi vite que j'ai pu.

Anna courut immédiatement autour de la table, jetant ses bras autour de sa sœur.

-Je suis si heureuse de te voir. Il est trop tard pour arrêter le draugr. Il est déjà venu ici et a volé la mémoire des gens !

Le visage d'Elsa fut douloureux et elle répliqua :

-Non…Oh Anna... Tu es sûre ?

La cadette grimaça et bredouilla :

-Malheureusement oui. Même celle de Kristoff...

Elle s'interrompit, malheureuse, alors que son esprit se tournait vers son beau moissonneur de glace.

-Et ce n'est pas tout, ajouta-t-elle en regardant Elsa, le livre dit que les draugrs peuvent maudire leurs ennemis et les empêcher de devenir plus forts, penses-tu que c'est la raison pour laquelle tes pouvoirs ont commencé à s'affaiblir après que nous ayons vu le draugr ?

La reine des neiges s'assit sur l'un des fauteuils en velours, l'air épuisé et murmura :

-Peut-être…J’avais aussi du mal à faire remonter mes souvenirs d'Ahtohallan. Je ne comprenais pas pourquoi. Mais maintenant...

Elle ferma les yeux.

-Je n'arrive pas à croire que cela arrive, dit Anna, se sentant plus mal.

Les yeux d'Elsa s’ouvrirent soudain et elle s’écria hébétée :

-Il y avait autre chose…Wow je viens de me souvenir.

La mémoire d'Elsa était-elle aussi en panne ? Anna n'osa pas lui poser de questions sur ses pouvoirs.

-Qu'est-ce que c'est ? Demanda-t-elle, c’était à Ahtohallan.
-Nos souvenirs ont disparu. Mais il y avait quelque chose de nouveau à leur place. Une chose que je n'avais jamais vue auparavant. Un souvenir de Sissel et Inger, expliqua-t-elle.

Anna fut surprise. Ahtohallan avait des souvenirs des sœurs Vesterland ? Elle supposait que c'était logique - après tout, le monde était bien plus grand qu’Arendelle. Mais ces souvenirs pourraient-ils être un indice de ce désordre ?

-Qu'est-ce que tu as vu ? Questionna-t-elle encore, le souffle coupé dans sa gorge.
-J'ai vu Sissel emportée par la rivière, et Inger pleurant sur la rive et l'appelant, dit Elsa, je sais que ça n'a pas de sens.
-Non ça n’en a pas en effet, répéta Anna dont l'espoir s'évanouit, pourquoi Inger pleurerait-elle sur la rive et l'appellerait-elle, je sais que ça n'a pas de sens.
-Je ne sais pas, répondit Elsa, la culpabilité peut-être ? D'avoir fait du mal à sa propre sœur ?

La reine des neiges serra ses bras autour de sa poitrine. Puis elle reprit :

-C'est trop horrible même d'y penser et encore plus de le voir. Mais ce qui est étrange, c'est que je n'ai pas fait appel à ce souvenir. Il est juste apparu. Pendant ce temps, des souvenirs que je connaissais déjà, comme celui de maman et papa lisant près de leur arbre préféré, ont disparu. Je n'ai même pas pu les retrouver quand j'ai essayé.
-Je pense que c'est l'œuvre de Sissel, dit Anna, qui se sentait impuissante.

Elle mit rapidement sa soeur au courant de tout ce qu'elle et Olaf avaient lu.

-Un draugr est presque impossible à détruire, il est à l'origine de ce temps étrange, il a peut-être volé mes pouvoirs et certains de nos souvenirs, c’est bien cela ? Résuma Elsa quelques minutes plus tard.
-Et il veut transformer Anna en draugr, ajouta le bonhomme de neige en essayant vraisemblablement de se rendre utile.

Il regarda alors la cadette rousse d'un air étonné et ajouta :

-Oh fait, c’est quand la dernière fois que tu as vu tes pantoufles ?

Ignorant sa dernière remarque, Anna sentit la colère monter en elle. Ils avaient beaucoup d'informations et ne savaient toujours pas quoi en faire. Heureusement, elle connaissait quelqu'un qui pouvait les aider. Il avait déjà été capable de les mettre dans la bonne direction auparavant. Elle regarda aussitôt sa sœur.

-Nous devons aller voir Grand Pabbie et les trolls. Ils pourront peut-être nous aider à trouver un moyen de détruire ce monstre avant qu'il ne soit trop tard ! Conclut-elle.

Ooooh Mais Anna ne pleure pas ! Tu vas le récupérer Kristoff !!! I love it

putaiiin ils osent parler de décapitation...ça devient chaud quand même XD

J'ai de loin préféré Dangerous Secrets à celui-ci mais ça se laisse vraiment bien lire. J'aurais quand même adoré ou plutôt préféré retrouver le style d'écriture à la première personne que nous avions eu dans DS plutôt que le style classique à la troisième personne que nous retrouvons ici, mais cela est plus une envie personnelle que j'ai en moi qu'une généralité globale. En tous cas, merci pour cette traduction @Ansa c'est super cool. Tu chaumes pas comme ont dit POLAR NIGHTS : Cast into darkness (printemps 2022) TRADUIT PAR ANSA 1100315062

POLAR NIGHTS : Cast into darkness (printemps 2022) TRADUIT PAR ANSA 1100315062

Hahaha merci Vinc Smile

Je préfère aussi Dangerous Secrets pour l'aspect histoire d'amour ! I love it

(même si là niveau amour c'est tout ce que j'espérais I love you

)
Pour la vitesse de la traduction c'est 50% je veux faire plaisir à mes lecteurs et 50% je veux connaître la suite de l'histoire Razz

Chapitre 11 : Elsa :

Lorsqu'ils quittèrent le château le lendemain matin, il avait commencé à neiger fortement, mais Elsa savait qu'il n'y avait pas de temps à perdre. Ils devaient se rendre chez les trolls aussi vite que possible. Ils emballèrent tout ce dont ils avaient besoin pour leur voyage dans le traîneau de Kristoff, y compris lui-même. Il n'était pas question qu'Anna le laisse sans surveillance pendant si longtemps avec sa perte de mémoire. (Et s'il oubliait ceux que sont des falaises et en sautait d’une ? Et s'il mangeait des champignons vénéneux, pensant que ceux sont des ingrédients pour le ragoût de Flemmingrad ?)

Olaf insista pour venir aussi, et ainsi tous les quatre, menés par Sven, qui heureusement semblait encore se souvenir comment tirer un traîneau, quittèrent la ville, en direction de la Vallée des Rochers Vivants, où les trolls avaient élu domicile.

Le froid dérangeait rarement Elsa, bien sûr, mais il semblait affecter tous les autres membres du groupe alors qu'ils se dirigeaient vers le flanc escarpé de la montagne. Et même la reine des neiges devait admettre qu'elle n'appréciait pas la neige et la glace qui avaient commencé à s'accumuler sur le sol et qui rendaient difficile la manœuvre du moyen de locomotion sur les sentiers étroits - surtout quand il faisait pratiquement nuit noire autour d'eux. Le soleil n'avait toujours pas fait son apparition et le ciel était devenu encore plus sombre.

-Que faisons-nous ? Demanda Kristoff pour la millième fois.

Il regarda Anna assise à l’avant du traineau qui se grattait la tête et ajouta :

-Partons-nous à la recherche de ta sœur folle qui se trouve dans la Montagne du Nord ?

La cadette rousse gémit. Elsa pouvait voir qu'elle devenait frustrée à son égard. Patiemment elle répondit :

-Non Kristoff. Nous l'avons déjà fait. Tu te souviens ?
-Oui, bien sûr que je m'en souviens, répondit-il.

Il jeta ensuite un coup d'œil à Elsa, qui était assise à l'avant avec Anna et questionna encore :

-Qui es-tu déjà ?

La reine des neiges lui fit un sourire fade et maugréa :

-La sœur folle ?

Anna gémit à nouveau et la gronda :

-S'il te plaît, n'empire pas les choses.
-Je suis désolée, murmura-t-elle.

Elle posa une main sur le genou sa cadette et la serra de manière réconfortante en chuchotant :

-Je sais que tu es inquiète pour lui. Mais tout ira bien. Je le sais. Les trolls sont passés maîtres dans l'art de manipuler les souvenirs, tu te souviens ?
-En fait, je ne m'en souviens pas, dit Anna avec un soupir, car ils ressemblent beaucoup aux miens.
-C'est vrai. Désolée, s’excusa-t-elle.

De nouveau, Elsa fixa la nuit noire en se rongeant la lèvre inférieure. Une façon de montrer qu’elle avait dit une bêtise.

-Non, moi…Je suis désolée, répondit Anna en jetant un regard noir à son aînée, je sais que tu essaies juste de me faire sentir mieux. C'est juste que... C'est tellement affreux. Je veux dire, regarde-le…

D’un geste, elle pointa son doigt vers Kristoff qui fixait Olaf avec une fascination à peine déguisée.

-Whoua…Murmura-t-il, c’est vraiment un bonhomme de neige ?
-Je m’appelle Olaf, dit la créature avec lenteur, et j’aime les gros câlin !
-Et il parle ? C’est très bizarre ! S’exclama le montagnard avant de se tourner vers Anna, et…Euh…Où allons-nous déjà ?

Anna gémit. Elsa la prit dans ses bras et essaya de la rassurer :

-Ne t'inquiète pas, les trolls vont le soigner ! Nous devons juste y aller.

Elle observa alors le visage de sa sœur qui fit une mine peu convaincante et demanda :

-Comment vas-tu ? Est-ce que tu sens que tu divagues ?

C'était déjà bien assez que Kristoff et la moitié d'Arendelle aient perdu la tête. Si sa petite soeur commençait à y aller aussi...

-Un peu, admit-elle en fronçant le nez, mais certainement pas aussi mal que les autres. Peut-être parce que nous n'étions pas à Arendelle l'autre nuit, nous avons échappé au pire.
-Et moi, je ne sens rien du tout ! Proclama Olaf, vif comme l'éclair ! Et intelligent comme un fouet ! C'est sans doute parce que l'eau a de la mémoire, confia-t-il aux filles.
-Bizarrement, tu pourrais avoir raison... se dit Elsa.
-J’ai tout le temps raison, déclara le bonhomme de neige.

Il fit alors une pause dramatique et ajouta suspicieux :

-A moins que tu ne te souviennes pas ?
-Whoua ! S’exclama Kristoff en regardant la créature d’Elsa, qu'est-ce que tu es ?
-Oui! Pour la millième fois, c'est un bonhomme de neige qui parle, oui c'est bizarre, Lâcha Anna à bout de nerfs avant de se tourner vers Elsa, on est bientôt arrivé ?
-Pas vraiment, dit sa sœur en s'excusant.

Ses yeux parcoururent la montagne escarpée tandis que le vent se levait, faisant tourbillonner la neige autour d'eux et lui piquant les yeux. Arendelle était si loin qu'elle ressemblait à un village de jouets. Mais ils avaient encore un long chemin à parcourir. Et à en juger par leurs frissons, elle n'était pas sûre qu'ils y arriveraient sans s'arrêter pour se réchauffer.
C'est alors qu'elle vit une lumière au loin. C’était juste un scintillement, mais quelque chose était bien là.

-Qu'est-ce que c'est ? Demanda-t-elle en plissant les yeux, on dirait la maison de quelqu'un ?

Peut-être que s'ils allaient chez eux, ils les laisseraient se réchauffer près du feu pendant quelques minutes. La reine des neiges était presque sûre d'avoir encore quelques guimauves dans sa sacoche, aussi.
Les yeux d'Anna s'illuminèrent alors qu'elle traqua la lumière. Elle s’écria aussitôt en lançant un regard excité à sa sœur :

-Oooh ! Je pense que c'est le bazar d'Oaken !
-Ce qui veut dire...Continua Elsa.
-Saunas ! dirent-elles à l'unisson.
-Allez, Sven ! Reprit la rouquine en appelant le renne, le dernier arrivé au sauna est un bonhomme de neige moisi !
-Fait amusant ! Les bonhommes de neige ne moisissent pas ! Ils fondent ! Remarqua Olaf tandis que Sven accélérait le pas, fonçant vers la lumière.

A la façon dont il galopait, Elsa se demandait s'il se souvenait encore de la cachette habituelle de carottes d'Oaken sous le comptoir. Heureusement, le renne ne semblait pas perdre la mémoire comme tout le monde. Peut-être que les animaux étaient immunisés, comme les bonhommes de neige.

Quelques instants plus tard, ils étaient sortis du traîneau et se trouvaient devant la cabane. Oaken était posté à l'entrée et leur adressait un sourire chaleureux. Le propriétaire roux et costaud portait un pull des Nuits Polaires incroyablement laid, avec une réplique en fil arc-en-ciel de l'aurore boréale sur le devant.

-Youhou ! Heureux de vous voir, vos Majestés ! Déclara-t-il, Qu’est-ce que le vent de décembre hurle, ja ?! Entrez avant de mourir de froid !

Il ouvrit la porte en grand, et ils entrèrent avec reconnaissance dans la boutique. La chaleur les réchauffa immédiatement et ils poussèrent tous de grands soupirs de soulagement. Même Elsa devait admettre que cela faisait du bien d'être hors du froid.

Enlevant sa cape, elle regarda autour d'elle. Le magasin était paré pour les prochaines festivités des Nuits Polaires, avec des caisses de kits de fête des Nuits Polaires, qui semblaient contenir un assortiment de cierges, des lunettes spéciales pour voir les aurores boréales et des chaussettes très ridicules. Ces kits n'avaient cependant pas semblé être des articles très populaires car ils étaient empilés du sol au plafond. Peut-être qu’ils n’avaient pas trouvé le succès requis à cause du mauvais temps ?! Ou... Elle supposa en jetant un coup d'œil à l'étiquette sur l'un des kits, que c'était peut-être juste le prix...

-Venez ! Ordonna Oaken en ouvrant une autre porte à l'arrière de la boutique.

Un souffle d'air chaud se répandit dans le petit espace, et ils soupiraient tous rêveusement.

-On va vous réchauffer ! Renchérit encore le marchand.

Quelques minutes plus tard, ils avaient tous enfilé des robes blanches et moelleuses et s'étaient installés dans le petit sauna humide. Même Olaf, grâce à son permafrost pouvait se détendre sur le banc, une serviette étalée sur ses genoux.

-Ahhhh, dit-il en fermant les yeux, on se croirait en été.
-Est-ce que je suis déjà venu ici ? Questionna Kristoff plissant les yeux vers Oaken, sommes-nous amis ?

Le marchand leva aussitôt un sourcil et nous demanda en se tournant vers les souveraines :

-Est-ce qu'il va bien ?
-Pas exactement, dit Anna, il se passe quelque chose d'étrange à Arendelle dont la tempête qui fait rage dehors. Nous allons voir les trolls dans l'espoir qu'ils puissent éclaircir certains points.
-Ja ! Effectivement ! J'ai besoin que ce temps s'éclaircisse rapidement ! Acquiesça Oaken en fronçant les sourcils, je n'ai pas eu de clients depuis des jours ! D'habitude, c'est ma saison la plus chargée ! Mais maintenant, c'est comme si les gens avaient oublié que j'étais là !
-C’est fort possible en effet qu’il vous ait oublié…Répondit Elsa, beaucoup de gens à Arendelle ont eu des pertes de mémoire, tout comme Kristoff. C'est très étrange.

Elle n'était pas sûre de devoir mentionner les draugrs. Elle ne voulait pas inquiéter le commerçant.
Oaken se déplaça sur son siège, semblant soudainement mal à l'aise.

-Eh bien, cela semble plutôt mauvais, dit-il, j'espère que ma famille va bien. Ils sont allés à Arendelle il y a trois jours pour assister aux fêtes des Nuits Polaires. J'avais prévu de les rejoindre une fois que j'aurais vendu tous nos kits de fête.
-Il est peut-être temps de faire une vente, dit Olaf en regardant une autre grande pile de gadgets empilés dans le coin du sauna.
-Nous pourrons certainement aller voir votre famille à notre retour, lui assura Elsa, une fois que nous aurons compris ce qui se passe.

Oaken hocha solennellement la tête en répliquant :

-Et vous pensez que les trolls peuvent nous aider ?
-Sorenson semble le penser, dit Elsa, et honnêtement nous n'avons pas beaucoup d'autres options.
-Les trolls sont très sages. Ils seront sûrement capables de vous aider, accepta-t-il.

Il fit une pause, puis ajouta :

-Saviez-vous que Grand Pabbie est venu ici une fois ? Il a acheté tous mes champignons de printemps - au prix fort, en plus !

Il désigna un mur de portraits de l'autre côté du sauna qu'Elsa n'avait pas remarqué auparavant. C’est des peintures de toutes les personnes célèbres qui avaient visité le lieu, devina-t-elle.

-Ooooh ! C'est nous ! Et nos parents ! Dit Anna en montrant une jolie photo d'elle et sa soeur accrochée à côté de celle du roi Agnarr et de la reine Iduna et de leurs voisins nobles, hum...Et il y a Hans aussi, ajouta-t-elle en grimaçant après avoir remarquée la photo de son ex-fiancé - qui, espérons-le, pourrissait encore dans les îles du Sud...Oh ! Quelle mauvaise ressemblance, il n'est pas si grand, vous savez. Ou beau. Et son nez est beaucoup plus gros. Et plus tordu...
-Est-ce que c’est moi ? L’interrompit Kristoff en montrant le mur suivant, où il y avait d'autres portraits qui se trouvaient sous un panneau agrémenté d’un commentaire « BANNI DU OAKEN BAZAR ».

Bien sûr, il y avait une esquisse du montagnard, avec un affreux air renfrogné sur son visage, agitant une poignée de carottes de manière menaçante. Elsa étouffa un rire. Le moissonneur ne s'en souvenait peut-être pas, mais Oaken et lui avaient eu une histoire un peu désagréable. Il pouvait s’estimer chanceux que propriétaire roux ne l'ait pas laissé dehors dans le froid.

-Hum... Désolé ! Dit Oaken, les joues rouges, alors qu'Anna le fusilla du regard, il doit être mis à jour maintenant que vous allez devenir un membre de la famille royale.

Il sauta de son siège et courut vers le croquis pour griffonner à l’encre rouge un « OK » sur le visage de Kristoff. Il jeta ensuite un regard au montagnard pendant un moment, puis ajouta :

-C’est bon !

Anna secoua la tête. Elsa sourit, retournant à la série de portraits originaux pour continuer à chercher Pabbie parmi eux. Au lieu de cela, ses yeux se fixèrent sur le portrait de deux jeunes filles, l'une avec de longs cheveux tressés et l'autre avec une coupe courte. Elles se tenaient enlacées et souriaient joyeusement. Un sentiment de malaise lui tordit l'estomac.

-Est-ce que ce sont les...Commença-t-elle.
-Les célèbres princesses de Vesterland ! Termina Oaken, ja ! Elles avaient l'habitude de s'arrêter ici avec leurs parents sur le chemin du retour après les voyages. Mon père n'était qu'un garçon à l'époque, et ils avaient l'habitude de jouer ensemble. Il disait toujours qu'elles étaient si gentilles et si proches.

Il sourit alors à Elsa et Anna et ajouta :

-Exactement comme vous deux.
-Votre père ne pouvait pas avoir raison, intervint Anna, Sissel et Inger se détestaient, elle se tourna vers Elsa pour confirmer, n’est-ce pas ? Ce n'est pas ma mémoire qui est encore en panne ?

La reine des neiges secoua la tête.

-Non, Non Anna c’est bien cela. Inger détestait Sissel parce qu'elle voulait la couronne pour elle-même.
-Inger voulait être reine ? demanda Oaken, l'air confus. Mon père disait qu'elle voulait être une scientifique. Il disait qu'elle était toujours en train de creuser dans la terre et de lui parler.

Puis il se mit à rire et grommela encore :

-Mon père disait que c'était assez ennuyeux qu'elle parle sans cesse de la nature et de la protection des habitats naturels des animaux.
-Inger était dans la protection de la nature ? Demanda à son tour la cadette, c'est intéressant. Personne ne nous l'avait dit avant.

Elle jeta immédiatement un coup d'œil à Elsa qui pouvait pratiquement voir les roues tourner dans la tête de sa jeune sœur.

-Je me demande s'il y a plus à cette histoire que ce que nous savons, chuchota-t-elle.

L'aînée haussa les épaules.

-Peut-être. Mais d'abord, nous devons nous concentrer sur des choses plus importantes.

Comme un monstre en liberté. Et des souvenirs disparus. Pour l'instant, l'histoire de ces deux sœurs devait passer au second plan. Elsa se leva, essuyant la sueur de son front.

-Ok, le sauna est terminé, déclara-t-elle, allons trouver les trolls.

***

La cinquième esprit ne pouvait plus savoir si c'était le jour ou la nuit alors qu'ils remontaient la pente raide qui menait à la Vallée des Rochers Vivants. Ils avaient garé le traîneau en bas de la colline- il n'y avait aucune chance qu'il parvienne à monter la dernière partie de cette pente. De plus, il faisait si sombre ici qu'ils avaient dû acheter de nouvelles torches à Oaken pour pouvoir naviguer sur le chemin étroit et escarpé sans tomber accidentellement d'une falaise.

Heureusement, Olaf s'amusait tellement au sauna qu'ils l'avaient convaincu de ne pas participer à cette partie du voyage. Il était hésitant au début, mais dès qu'Oaken et lui avaient commencé à chanter des chants des Nuits Polaires, il avait décidé que c'était mieux ainsi. Il faisait trop froid dans cette partie de la vallée ! Rien à voir avec l'été !

Elsa avait suggéré de laisser Kristoff aussi, mais Anna ne voulait pas en entendre parler. Les trolls étaient la famille qu'il avait trouvée - et des experts en perte de mémoire, aussi. Si quelqu'un pouvait l'aider, c'était bien eux. (De plus, elle ne lui faisait pas vraiment confiance pour ne pas déclencher une bagarre avec Oaken et se faire jeter dehors dans le froid).

Ils entrèrent enfin dans le fond de la vallée. Elsa fut soulagée de voir que les trolls nocturnes étaient réveillés et plutôt occupés à ce qui ressemblait à des préparatifs de fête. La vallée était décorée de mousse et de vigne, et des cristaux lumineux éclairaient stratégiquement l'espace, lui donnant une belle lueur dorée. Les trolls eux-mêmes étaient parés de capes moussues, chacune d'entre elles étant une effigie, faite d'un mélange de champignons et de mousse reposant au-dessus d'un pot de ragoût nauséabond.

-Vos Majestés ! Cria un jeune troll en courant vers eux.

Il passa ses bras autour des genoux d'Anna, la faisant presque tomber à la renverse. Il était petit, mais visiblement lourd comme un roc.

-C'est si bon de vous voir ! Vous êtes venus pour la Cérémonie du Cristal ?

Elsa reconnut immédiatement Petit Pierre, qu'ils avaient aidé il y a quelques années lors de sa propre Cérémonie du Cristal, une célébration spéciale où les jeunes trolls gagnaient leurs cristaux en maîtrisant des compétences telles que le pistage, la récolte et l'observation des étoiles.

-Il y a cinq trolls qui gagnent leurs cristaux cette année, dit-il fièrement au groupe, et j'aide ceux qui ont des problèmes. Tout comme vous m'avez aidé autrefois.

Il regarda Elsa, Anna et Kristoff et ajouta :

-Est-ce que vous êtes là pour ça, d’ailleurs ?

La reine des neiges secoua la tête.

-Je crains bien que non, s'excusa-t-elle, nous sommes ici pour des choses bien plus sérieuses. Est-ce que Grand Pabbie est dans le coin, par hasard ?

Elle balaya la vallée du regard. Il y avait tellement de trolls qui erraient dans l'obscurité qu'il était difficile de distinguer qui était qui.
Avant que Petit Pierre ne puisse répondre, un nouveau troll roula jusqu'au sol et s’étira. C'était Bulda, la femme troll qui avait élevé Kristoff depuis qu'il était un petit garçon. Elle était habillée de façon fantaisiste dans une longue robe moussue parsemée de fleurs colorées. Son visage s'éclata en un sourire de rocaille lorsque ses yeux se posèrent sur son fils adoptif.

-Kristoff ! S’écria-t-elle joyeusement, tu es venu rendre visite à ta vieille mère ! Et...

Son regard se tourna vers Anna et son sourire carnassier s'élargit avant qu’elle ne complète :

-Tu as amené ta fiancée aussi ! Est-ce que vous êtes finalement prêts à vous marier ? Parce que nous pouvons le faire maintenant ! Je veux dire, oui, nous sommes un peu occupés à préparer la Cérémonie du Cristal et tout ça, mais nous trouverons toujours du temps pour le grand amour.
-Hum...Balbutia Kristoff regardant le troll d'un air confus, qui es-tu ? Qu'est-ce que tu es ? Parce que tu ressembles à un rocher, sans vouloir te vexer.

Il se gratta alors la tête et commença à errer sans but à travers le champ alors que la cinquième esprit l’entendit marmonner :

-Des bonhommes de neige qui parlent, des rochers qui parlent...Qu’est-ce que c’est la suite ? Un renne qui parle ?

Devant lui, Sven grogna. Anna fronça le regard. Bulda leva un sourcil touffu et se tourna vers la cadette pour lui poser des questions. La reine se confondit aussitôt en signe d’excuse.

-Disons juste qu'il n'est pas vraiment lui-même aujourd'hui, dit-elle au troll à voix basse, c'est en fait une partie de la raison pour laquelle nous sommes ici. Ça et le temps étrange.
-Ah oui. Le temps, commenta Bulda.

Le groupe se retourna pour voir Grand Pabbie lui-même se dandiner vers eux. Il portait sa cape de cérémonie en mousse, et son cou était drapé de tant de cristaux qu'Elsa se demandait comment il ne se renversait pas. Il leur jeta un regard grave.

-J'espérais que vous viendriez, dit-il, je voulais venir vous voir, mais c'est une période chargée pour nous, comme vous le savez. Si nous manquons les aurores boréales, ces jeunes trolls devront attendre une autre année pour gagner leurs cristaux.
-Et nous sommes désolés de vous déranger, murmura l'aînée d'Arendelle en se mettant à genoux pour être à hauteur du troll, mais nous ne savions pas vers qui nous tourner. Quelque chose ne va pas du tout au royaume. Les tempêtes. Les gens qui oublient des choses. Ce n'est pas des Nuits Polaires typiques.

Elle pinça alors les lèvres et grommela :

-Nous pensons que cela pourrait être l'œuvre d'un draugr.

Elle fit une pause, s'attendant à moitié à ce que Grand Pabbie rie de sa bêtise. Qu'il lui dise que ce qui se passait n'était pas du tout magique et qu'il y avait une explication très logique à tout cela. Mais au lieu de cela, le visage du troll devint encore plus sérieux alors qu'il caressait distraitement un grand cristal rouge accroché à son cou.

-Un draugr, se dit-il, oui, cela expliquerait beaucoup de choses. Mais les draugrs ne sortent pas de nulle part. Quand l'avez-vous vu pour la première fois ?

Elsa fronça les sourcils. Anna et elle l'avaient vu dans les bois sur le chemin du retour de chez Sorenson. Mais Kristoff et Olaf avaient juré qu'ils avaient vu quelque chose la nuit du feu de camp. La nuit où le montagnard avait raconté l'histoire.
La nuit où Inger avait tué Sissel, cinquante ans auparavant.

-On racontait des histoires effrayantes, se justifia-t-elle, et Kristoff en avait raconté une ?
-Les noms peuvent avoir un pouvoir, convint Grand Pabbie solennellement, il se pourrait que vous ayez attiré son attention avec votre histoire et que vous l'ayez mis en colère d'une manière ou d'une autre.
-Je pense qu'il est en colère contre moi, ajouta Anna, mais pour une raison totalement injustifiée !

Le vieux troll pencha alors la tête, apparemment perplexe.

-Qu'est-ce que vous dites ?
-Nous pensons que le draugr était autrefois une princesse de Vesterland qui allait devenir reine, expliqua Elsa, mais elle a été tuée par sa jeune sœur, qui voulait la couronne. Anna pense que parce qu'elle est aussi la plus jeune de nous deux- de surcroît devenue reine- que le draugr veut la punir, puisqu'elle ne peut pas se venger de son véritable meurtrier.
-Exactement ! Il a lu l'interview de la Couronne du Village à mon sujet, ajouta la cadette, et il s'est mis à hurler, « Ma sœurette » ! Comme si c’était moi sa sœur.

Grand Pabbie, acquiesça sagement et reprit :

-Je peux comprendre pourquoi vous faites ce lien. Mais il y a une différence importante.
-Laquelle ? demanda Anna.
-Vous n’avez pas tué votre sœur, nota-t-il.
-Oh, c'est vrai, murmura Anna avec un air penaud, bien vu.
-Les Draugrs sont des créatures très simples, ajouta Grand Pabbie, ils reviennent généralement d'entre les morts dans un seul but. Une tâche inachevée. Un regret. Quelque chose de leur passé qu'ils espèrent corriger.

Il leva alors les yeux vers Anna et Elsa et ajouta :

-Pas pour se venger de parfaits inconnus.

La reine des neiges laissa échapper un souffle de soulagement et chuchota un peu désespérée :

-Eh bien, c’est déjà une bonne chose, je suppose, bien que cela n'ait pas vraiment clarifié les choses…Alors, pourquoi est-il apparu après que nous ayons raconté l'histoire ? Et que veut-il ?

Grand Pabbie sembla y réfléchir un moment.

-Peut-être que les étoiles peuvent nous suggérer quelque chose, dit-il enfin.

Elsa le regarda le cœur serré, tandis qu'il agitait sa main en l'air et que les nuages au-dessus d'eux se séparaient, révélant un ciel brillant d'étoiles si belles qu'elles lui coupèrent le souffle. Elle n'avait pas réalisé à quel point le ciel nocturne lui avait manqué ces derniers jours. La simple joie de regarder en l'air et de voir un univers entier briller en retour la mena au paroxysme du plaisir. Les yeux du troll prirent un air lointain, comme s'il entrait en transe. Après un moment, il ouvrit la bouche pour parler.

-Ce qui autrefois fuyait, maintenant met les voiles, dit-il, pour mettre fin à tout cela, vous devez raconter son histoire.
-Quoi ? demanda Elsa, confuse. Quel genre d'énigme était-ce ? Vous voulez dire l'histoire des deux sœurs ? Mais Kristoff l'a déjà raconté ! C'est ce qui a déclenché tout ce bazar !
-Je crains bien que les réponses ne soient pas si simples, dit Grand Pabbie.
-C'est-à-dire ? Se fatigua Elsa.

Mais le vieux troll ne dit rien de plus.

-Grand Pabbie ? Essaya encore Anna, qu'est-ce que vous ne nous dites pas ?

L'actuelle cinquième esprit regarda les nuages revenir aussi vite qu'ils s'étaient séparés, le ciel devint à nouveau sombre et noir. Le vieux troll détourna son regard des cieux et se focalisa vers les deux reines, alors que son visage était aussi rocailleux et solennel qu’une tombe.

-Si vous n'arrivez pas à arranger les choses, le jour se transformera pour toujours en nuit, conclut-il.

Plusieurs choses que j'ai apprécié dans ce chapitre ! Déjà ! Pauvre Anna ! Elle mange et elle s'inquiète pour son chéri ! I love it

Ensuite je trouve ça top qu'elles aient repris le personnage de "petit pierre" qui apparaît dans le 24ième bibliothèque rose Smile

Enfin...Hum...Les soeurs de Vesterland qui seraient en réalité amies et pas ennemies...Je vois bien venir un truc par rapport à Runeard qui aurait menti à ce sujet...(Déjà que j'avais deviné ce qui se passerait pour Anna et Kristoff) Mais si c'est vraiment ça j'aurais pu écrire Nuits Polaires XD (sachant que je traduis au fur et à mesure et que je ne connais pas la fin)...Bref...Affaire à suivre Razz

POLAR NIGHTS : Cast into darkness (printemps 2022) TRADUIT PAR ANSA

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