POLAR NIGHTS : Cast into darkness (printemps 2022) TRADUIT PAR ANSA
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Re: POLAR NIGHTS : Cast into darkness (printemps 2022) TRADUIT PAR ANSA
Dim 31 Juil 2022, 00:52
Chapitre 12 : Anna :
Anna était trop abasourdie pour parler.
Elle ne pouvait pas croire ce qu'elle entendait. Les ténèbres éternelles ? Le royaume plongé dans les ténèbres éternelles ? Sans parler des tempêtes sans fin ! Que feraient-ils si cela arrivait ? Sans le soleil, les cultures d'Arendelle se faneraient et mourraient. Les bateaux couleraient dans les eaux tumultueuses de la mer au lieu d'atteindre un port sûr avec leurs médicaments et leurs provisions. Elle ne voulait pas croire ce que disait Grand Pabbie, mais il ne s'était jamais trompé sur un tel sujet.
Et puis il y avait une autre question horrifiante qui la tiraillait alors qu'elle souhaitait une réponse. Une question qu'elle n'était pas sûre de vouloir poser. Parce que si les tempêtes étaient mauvaises et la nuit éternelle bien pire...
Qu’en était-il des souvenirs... Les souvenirs des gens...
Elle prit une grande inspiration et se risqua à demander sur un ton adoucissant :
-Grand Pabbie ? Si nous ne pouvons pas débarrasser Arendelle de cette menace...
-Nous y arriverons, la coupa fermement Elsa.
-Mais si nous ne pouvons pas, continua doucement la cadette rousse, est-ce que cela signifie... Est-ce que cela pourrait aussi signifier...
Sa voix s'arrêta alors qu'elle fixa le robuste moissonneur de glace et son renne à travers la vallée. Kristoff était stupéfait à la vue des trolls qui parlaient, roulaient et sautaient, comme s'il ne les avait jamais vus auparavant. Même Sven le regardait bizarrement.
-Est-ce que les gens... Est-ce que Kristoff... Murmura-t-elle.
Elle laissa soudain sa phrase en suspens.
-Je suis désolé Anna, répondit Grand Pabbie d'une voix douce.
Il n'était pas obligé de continuer. Elle avait compris. La nouvelle reine se força à se concentrer sur les cristaux autour du cou des trolls en espérant que les couleurs lumineuses la calmeraient. Tout ce qu'elle voulait dans l’instant était de crier. Pourquoi Kristoff avait-il eu l’idée de raconter cette histoire effrayante ? Pourquoi ?
-Mais vous devez connaître un sort ou un remède, qui peut aider les gens à retrouver leurs souvenirs perdus, insista-t-elle d’une voix plus profonde, vous avez déjà enlevé des souvenirs auparavant. Vous devez savoir comment les remettre en place, aussi !
Même si les trolls n'avaient jamais retrouvé tous ses souvenirs effacés, qu'ils avaient supprimés lorsqu'elle était enfant pour la protéger de la magie de sa sœur, pensa-t-elle à contrecœur, Aujourd'hui encore, son esprit avait des trous, des moments précieux passés avec Elsa qu'elle ne retrouvera jamais.
Les yeux de Grand Pabbie se tournèrent vers Kristoff qui fixait la vallée.
-Je suis désolé, votre Majesté, dit-il, nos propres voies sont assez difficiles à contrôler. Essayer de maîtriser celle des autres est presque impossible, je ne peux pas défaire ce que le draugr a fait.
-Mais cela signifie que…Kristoff, commença la cadette alors que sa voix se bloqua juste après son prénom.
Elle pensa à l'homme des montagnes qui avait volé son cœur avec son amour de la glace, avec sa façon de parler au nom de son renne, avec son amour enthousiaste des recettes inhabituelles. Kristoff. Son Kristoff. Des souvenirs défilèrent dans sa tête. La première fois qu'ils s'étaient embrassés après qu'elle ait... lui ait présenté son nouveau traineau, la première fois qu'ils avaient joué aux devinettes. Le moment où il s'était mis à genoux et lui avait demandé de l'épouser. Kristoff. Son Kristoff ! Qui pouvait maintenant à peine se rappeler qui elle était. Anna sentit ses jambes se dérober. Les trolls et Elsa s'approchèrent d'elle, mais la cadette fit un pas en arrière, ne voulant pas être aidée.
Non. Elle n'était pas prête à accepter que l'amour du montagnard puisse disparaître par la faute d'une créature. Et elle n'était pas prête à laisser son peuple souffrir de la nuit éternelle ou des tempêtes sans fin, non plus. Elle était la reine d'Arendelle. C'était son travail d'arranger ça.
D'une manière ou d'une autre.
Son esprit s'emballa, essayant de se souvenir des mots de Grand Pabbie pendant qu'il consultait les étoiles. Le troll parlait par énigmes. Mais il y avait souvent un indice caché dedans.
Ce qui autrefois fuyait, maintenant met les voiles...
Pour mettre fin à tout cela, tu dois raconter son histoire...
Son histoire. Mais ils avaient déjà raconté l'histoire de Sissel. Au feu de camp. Et encore à Arendelle...
Soudain, l'esprit d'Anna se remémora le sauna d'Oaken où elles regardaient les portraits des deux princesses. Le commerçant avait insisté sur le fait qu'Inger et Sissel étaient amies, et non ennemies comme Kristoff et les autres l'avaient prétendu. Il avait également juré qu'Inger avait voulu être une scientifique, et non une reine comme sa sœur. Sur le moment la jeune femme s'était demandée s'il pouvait y avoir plus dans leur histoire.
Maintenant, elle était convaincue qu'il devait y avoir une autre version.
Elle se tourna alors vers Elsa avec un visage déterminé.
-La réponse est Sissel, s'exclama-t-elle, nous devons découvrir exactement ce qui s'est passé entre elle et Inger. Tu as entendu Oaken. Il savait des choses sur Inger que nous ne savions pas. Il doit y avoir une partie de l'histoire qui nous échappe. Cela nous permettra de comprendre ce que recherche Sissel.
La reine des neiges hocha la tête.
-Ce n'est pas une mauvaise idée, accepta-t-elle, mais comment savoir ce qui s'est vraiment passé ? Tout le monde semble s'en souvenir différemment. Et la plupart des habitants d'Arendelle ne se souviennent de rien du tout.
-C'est vrai. Mais ça a dû être écrit à un moment donné, lui rappela Anna, ça a dû être une grande histoire, non ? Deux princesses visitant Arendelle, et l'une d'entre elle, tuant l'autre ? En fait, je parie que c'était en première page des journaux.
Les yeux de sa sœur s'écarquillèrent et elles s’écrièrent :
-Bien sûr ! La Couronne du Village. Leurs archives remontent à des années.
-Peut-être qu'on peut commencer par-là ? Se dit Anna, je veux dire, ça vaut le coup d'essayer, non ?
-Absolument. Nous devrions retourner à Arendelle aussi vite que possible, suggéra Elsa qui se tourna vers Grand Pabbie, merci pour votre aide, nous allons nous en occuper à partir de maintenant.
Le troll se racla la gorge et déclara :
-Vos Majestés, j'espère que vous trouverez rapidement ce que vous cherchez.
-En attendant, pourquoi ne pas laisser Kristoff avec nous ? Nous pouvons veiller sur lui jusqu'à ce que vous... résolviez... la situation.
Il jeta un regard inquiet au montagnard qui errait sans but, discutant joyeusement avec des rochers qui semblaient être de vrais rochers et non des trolls.
-Quoi ? Laisser Kristoff ? Répéta Anna, horrifiée.
Toute sa nouvelle confiance et son excitation à résoudre le mystère s’effondrèrent en quelques secondes. Ils voulaient vraiment qu'elle laisse son fiancé derrière elle ?
-Il sera à l'abri des draugrs ici, lui rappela doucement Elsa.
La cadette rousse baissa la tête. Elle savait que sa sœur avait raison. Mais quand même, l'idée de le quitter...
-D'accord. Mais vous devez garder Sven aussi, dit-elle, même si Kristoff ne se souvient pas de lui, ces deux-là ne se séparent jamais.
Bulda posa immédiatement une main sur son genou.
-Bien sûr ! Sven est toujours le bienvenu ici... Murmura-t-elle.
Anna hocha la tête alors que ses yeux vides fixèrent son fiancé. Son estomac fit à nouveau un saut périlleux.
-Donne-moi juste un moment pour lui faire mes adieux…Enfin, je veux dire mes aurevoirs, se corrigea-t-elle.
-Bien sûr, dit Elsa, les yeux remplis de sympathie, nous allons vous laisser un peu d’intimité.
La jeune rousse avait beau vouloir un peu d'espace, elle n'avait pas envie de faire ses adieux à l’homme qu’elle aime. Le cœur lourd, elle se dirigea vers Kristoff et Sven, qui étaient maintenant au loin en train de discuter avec un vrai troll au lieu d'un rocher sans vie.
-Alors vous dites que vous gagnez un cristal pendant cette célébration ? Disait-il, à quoi servent ces cristaux ?
Petit Pierre se mit à rire.
-Oh Kristoff comme tu es drôle ! S'écria-t-il.
Il vit alors Anna et sourit avant d’ajouter :
-Hé ! Ta femme est là !
Il bondit ensuite pour trouver les autres. Le montagnard observa alors la jeune rousse et ses joues rougirent.
-Ma femme donc ? Répéta-t-il.
-Oui…Enfin pas tout à fait…Je ne suis pas mariée avec toi, dit-elle rapidement.
Pas encore, en tout cas, pensa-t-elle très vite avant de reprendre à haute voix :
-Mais je suis quelqu'un qui tient beaucoup à toi.
Elle toucha alors ses joues, qui étaient brûlées par le vent et le froid et murmura encore :
-C'est pourquoi je vais vous laisser Sven et toi ici avec Bulda pour quelques jours. Bulda prendra bien soin de vous jusqu'à mon retour.
-Ok, dit Kristoff joyeusement, et tu reviens parce que... ?
Anna sentit son cœur se serrer si fort qu'elle perdit son souffle. Mais elle serait courageuse. Elle ne laisserait pas son fiancé voir à quel point elle avait peur pour lui et leur royaume. Elle ferait les choses bien. Et puis elle ne le laisserait plus jamais raconter une autre histoire terrifiante autour d’un feu de camp.
La cadette d’Arendelle se pencha aussitôt et l'embrassa passionnément sur les lèvres.
-Parce que je t'aime, dit-elle en serrant son visage contre elle, et que tu m'aimes au fond de toi…Et que nous avons tout un avenir à préparer ensemble quand je reviendrai et que tu commenceras à te souvenir de certaines choses.
Après quelques hésitations, elle s’éloigna de son être tandis que son cœur souffrait plus qu'elle ne l'aurait cru possible. Sa voix était rauque quand elle a continua :
-Alors reste bien en sécurité jusqu'à ce que je revienne, ok ?
-Ok, dit Kristoff, viens avec nous Sven. Allons trouver cette madame Bulda.
Il marqua alors une pause, puis se tourna encore vers Anna et s’exclama :
-Au revoir, Ma très chère femme !
Troublée, la cadette eut mal en le regardant déambuler dans la foule des trolls sans se soucier du reste du monde.Il ne se souvient pas de nous, pensa-t-elle. Elle avait envie de pleurer, mais c'était maintenant qu'elle devait être forte. Alors, au lieu de cela, elle redressa les épaules et regarda de plus en plus loin Bulda prendre les mains de son fiancé. Quelques secondes après, elle parla rapidement d'une soupe au nom terrible qui, jurait-elle, allait remettre Kristoff et Sven sur pied. Anna espérait que la troll femelle avait raison, mais elle savait au fond d'elle que rien ne ramènerait l'amour de sa vie tant que cette histoire de draugr ne serait pas terminée une fois pour toutes.
La neige s'était remise à tomber lorsque les sœurs s'arrêtèrent pour prendre Olaf au bazar et sauna d'Oaken, puis ils retournèrent au royaume plus tard dans la journée. Lorsqu'elles y parvinrent, les lumières vacillaient à chaque fenêtre, mais personne ne semblait travailler aux festivités des Nuits Polaires. En fait, c'était comme si personne ne se souvenait plus du tout de la célébration.
Alors qu'elles se dirigèrent vers le bureau du journal, elles croisèrent Mattias, assis sous la statue d'hommage à leurs parents, fixant une photo de lui et Halima, secouant la tête, l'air perplexe.
-Nous sommes de retour, lui dit Anna, comment ça s'est passé depuis notre départ ?
Le soldat élégant leva alors un regard vide vers elles deux et répondit platement :
-Tout va bien, pourquoi ça n'irait pas ?
La poitrine de la nouvelle reine se serra et elle l’interrogea :
-Euh, je ne sais pas. Des vagues au large de nos côtes ? Des tempêtes d'une force folle ? Des zombies bizarres qui se cachent dans l'ombre ?
-Je n'ai rien entendu de tout cela, dit le général en haussant les épaules.
L'estomac d'Anna s'effondra. Le soldat noir poussa aussitôt la photographie dans leur direction.
-Vous savez qui c'est, par hasard ? Elle me semble si familière, mais je n'arrive pas à la situer, nota-t-il.
-Quelqu'un de spécial. Je pense que vous la trouverez là-bas, dit Elsa en l'aidant à se lever de son siège et en le dirigeant doucement vers Hudson's Hearth - la taverne appartenant à l'amour de sa vie, dont il ne semblait pas se souvenir pour le moment.
Mattias hocha la tête d'un air absent, puis commença à se diriger vers le bâtiment en sifflotant. La reine des neiges lança alors un regard inquiet à sa soeur.
-Ce n'est pas bon, dit-elle, si Mattias a aussi perdu ses souvenirs, il n'y a plus personne pour veiller sur Arendelle.
-Raison de plus pour découvrir rapidement l'histoire d'Inger et de Sissel, déclara la cadette en essayant de ne pas montrer l'inquiétude qui l'habitait.
Son peuple comptait sur elle. Kristoff comptait sur elle, qu'il s'en souvienne ou non. Elle ne pouvait pas les laisser tomber. Et je ne le ferai pas, se dit-elle fermement. D'une manière ou d'une autre, nous allons arrêter ce draugr. Nous allons faire les choses bien.
-Allez, dit-elle à Elsa, allons trouver Wael.
-Oh bonjour ! Dit le journaliste en ouvrant la porte du bureau de la Couronne du village. Il habitait au-dessus. Anna, Elsa et Olaf entrèrent dans le bureau en respirant l'odeur de l'encre et du papier chaud qui les accueillait.
-C'est si agréable d'avoir de la compagnie ! S’exclama-t-il.
Anna fut surprise. Le bureau était en désordre, et il y avait des papiers partout. Cela ne ressemblait pas à Wael.
-C'est bien d'avoir de la compagnie ? C'est nouveau, marmonna Olaf.
Le journaliste était habituellement trop occupé pour parler, à moins qu'il ne fasse une interview, et quand il travaillait, il était super sérieux.
-Wael, nous espérions en fait vous poser quelques questions sur le journal, commença Anna.
Le visage du journaliste s’effondra.
-Je crains bien qu'il n'y ait pas de nouveau numéro cette semaine. Il semble que j'ai oublié comment faire fonctionner ma presse à imprimer... Et je ne trouve pas mon encre. Avez-vous vu mon crayon quelque part ?
Elsa tendit le bras et le sortit de l'endroit où il était caché, c’est-à-dire derrière son oreille.
-Oh ! Gloussa Wael, quel idiot je fais ! Je suis si distrait aujourd'hui.
Anna jeta un coup d'œil à sa sœur.
-C'est ce que nous craignions.
Il s'avéra que, comme tout le monde, le reporter ne serait d'aucune aide. Toute recherche devrait être faite par les deux sœurs uniquement.
-Wael, reprit Elsa, nous espérions regarder vos archives. Où gardez-vous tous les anciens numéros du journal ?
Le visage du journaliste s'illumina et il répondit dans un éclair de lucidité :
-Dans l'arrière-boutique ! Je les ai tous, depuis le premier numéro.
Il se dépêcha de les devancer en évitant les piles de l'édition oubliée de cette semaine et répliqua :
-Hum…la Couronne du Village existe depuis... Euh...
-Soixante ans, proposa Olaf.
-Bien, dit Wael en souriant à nouveau, Heureux de rencontrer des fans de notre travail.
Il ouvrit alors la porte de la pièce du fond, et Anna vit des murs d'étagères avec des papiers empilés dessus.
-Prenez votre temps et regardez tout ce que vous voulez, dit-il, je serai dans l'autre pièce, euh... Je travaille sur quelque chose.
Il gloussa encore pour lui-même et disparut.
-Et bien, dit Elsa en allant vers la première étagère, au moins un Wael distrait est un Wael amical.
-Ok, divisons-nous les tâches, rétorqua Anna en se dirigeant vers la deuxième étagère, nous cherchons une histoire qui a été publiée il y a environ cinquante ans.
-Ça réduit les possibilités, dit Olaf, sautant sur un tabouret et s'attaquant à la troisième étagère.
La recherche prit toutefois un certain temps. La patience de la nouvelle reine s'épuisait tandis que Wael sifflait joyeusement dans la pièce voisine. Au bout d'un moment, on aurait dit qu'un ouragan avait frappé l'endroit, avec des piles de papiers empilées en désordre de part et d'autre et éparpillées sur le sol (il s’avéra que la méthode de recherche d'Olaf était un peu... désordonnée). Ils avaient trouvé toutes sortes d'histoires intéressantes des années passées : Le faire-part de mariage de leurs parents, la grande ouverture de la boulangerie Blodget, l'histoire tragique de la reine Rita - la femme du roi Runeard et leur grand-mère paternelle - et son étrange disparition lorsque leur père n'était qu'un petit enfant. Mais rien sur les sœurs de Vesterland.
-Oh, voici une histoire sur ta naissance, Anna ! Annonça Olaf avec enthousiasme, en poussant un journal froissé dans sa direction.
La cadette parcourut immédiatement la première page, puis fronça les sourcils.
-Hum...Où ? Demanda-t-elle, confuse.
-C'est juste là ! S’écria Olaf en pointant du doigt le bas de la page, juste en dessous du très gros article sur "Les vieux yeux bleus", la reine pirate qui menace les côtes d'Arendelle !
-Bien sûr que oui, grommela Anna, ses yeux tombant sur le titre beaucoup plus petit, ARENDELLE ACCUEILLE SA DEUXIÈME PRINCESSE ! Visiblement, l'obsession de la Couronne du Village pour les pirates est profonde...
-Je crois que j'ai trouvé quelque chose ! Cria Elsa en sautant d'une étagère supérieure avec plusieurs papiers dans les bras.
Elle les laissa tomber sur la table et désigna le papier du dessus.
-C'est un article sur la visite des sœurs de Vesterland à Arendelle. Et le minutage est bon !
Elle posa aussitôt le journal sur la table. Il y avait une peinture de deux filles - une avec de longs cheveux attachés en tresses compliquées et l'autre avec une coupe courte - qui les regardaient. La cinquième esprit toucha le journal et déclara :
-C'est elles. Les mêmes filles que sur le portrait d'Oaken.
Elle désigna alors celle aux cheveux longs puis déplaça sa main vers celle aux cheveux courts.
-Je dois dire que Sissel est beaucoup plus jolie en vraie fille qu'en tant que zombie en décomposition, observa Olaf, je veux dire, pas que l'apparence compte. C'est ce qu'il y a dans ton cœur qui compte.
Anna fixa la photo de Sissel. Il était difficile de croire que la créature qui les avait attaquées avait été cette belle fille. Elle avait l'air si heureuse, comme si elle n'avait pas eu à se soucier du monde. Mais c'était aussi le cas d'Inger, qui souriait avec adoration à sa sœur sur la photographie, comme si elle vénérait le sol sur lequel Sissel marchait. Une chose était sûre : elles n'avaient pas l'air d'ennemis mortels.
Elsa commença à lire l'histoire à voix haute :
-La Couronne du Village a le plaisir d'annoncer que les princesses de Vesterland, connues sous le nom de sœurs de Vesterland, viennent à Arendelle pour une réunion importante avec le roi Runeard.
Anna fronça immédiatement les sourcils et répéta :
-Une réunion importante ? A propos de quoi ?
-Il ne le dit pas, lui dit Elsa, en passant à une autre histoire, en voici une sur l'accident.
Les trois se penchèrent alors sur le papier et lurent l'article en même temps.
-C'est comme ce que tout le monde au village avait déjà dit, dit Anna, sachant qu'elle avait l'air déçue, Inger et Sissel se sont disputées, et Sissel s'est noyée, Inger a été accusée de son meurtre, et Grand-père l'a fait embarquée sur un bateau prison pour la bannir qui a sombré en mer dans une tempête avant d'arriver à destination. Il n'y a rien d'autre à signaler.
-Si Inger est morte, alors qu'est-ce que Sissel pourrait bien chercher en apparaissant maintenant ? Demanda Elsa.
-Je ne sais pas. Mais ça ne nous apprend rien de nouveau, commenta la jeune rousse.
Elle reposa le papier et reprit d’une voix déterminée :
-Nous devons en savoir plus sur les soeurs elles-mêmes ou sur la raison de leur dispute qui était si mauvaise qu'elle a conduit au meurtre.
-Et bien, nous ne trouverons pas cela ici, murmura la reine des neiges.
Anna acquiesça lentement, se sentant découragée.
-Et il est clair que personne à Arendelle ne se souvient de rien, commença-t-elle avant qu’une nouvelle pensée ne lui vienne, mais c'est ça ! Pourquoi n'y ai-je pas réfléchi avant ?
-Quoi ? Demanda Elsa, l'air perplexe.
-Nous devons aller à Vesterland ! Dit Anna excitée, peut-être que le Roi Jonas et la reine Mari savent pourquoi Inger et Sissel étaient ici à Arendelle ou pourquoi elles se disputaient. Je veux dire, c'est leur royaume d'origine ! Si quelqu'un peut savoir, c'est bien eux !
-Grande idée, Anna, accorda son aînée, une visite au roi Jonas pourrait résoudre tous nos problèmes.
Anna sourit d'un air rêveur en refermant le livre. Résoudre tous nos problèmes. Faire revenir Kristoff. Elle se sentit soudain pleine d'espoir.
-Informons Mattias et partons demain matin à la première heure, conclut-elle.
Voilà ! Voilà pour ce chapitre ! Clairement une première partie qui m'a faite pleurer !
Mais bon...je me doute que ça ne pourra pas mal finir entre Anna et Kristoff...Mais sur le coup ça a fait très mal xD
Et pour la deuxième...Effectivement...S'ils me pondent un truc avec Runeard comme quoi c'est lui qui a tout manigancé je vais péter un câble XD
Anna était trop abasourdie pour parler.
Elle ne pouvait pas croire ce qu'elle entendait. Les ténèbres éternelles ? Le royaume plongé dans les ténèbres éternelles ? Sans parler des tempêtes sans fin ! Que feraient-ils si cela arrivait ? Sans le soleil, les cultures d'Arendelle se faneraient et mourraient. Les bateaux couleraient dans les eaux tumultueuses de la mer au lieu d'atteindre un port sûr avec leurs médicaments et leurs provisions. Elle ne voulait pas croire ce que disait Grand Pabbie, mais il ne s'était jamais trompé sur un tel sujet.
Et puis il y avait une autre question horrifiante qui la tiraillait alors qu'elle souhaitait une réponse. Une question qu'elle n'était pas sûre de vouloir poser. Parce que si les tempêtes étaient mauvaises et la nuit éternelle bien pire...
Qu’en était-il des souvenirs... Les souvenirs des gens...
Elle prit une grande inspiration et se risqua à demander sur un ton adoucissant :
-Grand Pabbie ? Si nous ne pouvons pas débarrasser Arendelle de cette menace...
-Nous y arriverons, la coupa fermement Elsa.
-Mais si nous ne pouvons pas, continua doucement la cadette rousse, est-ce que cela signifie... Est-ce que cela pourrait aussi signifier...
Sa voix s'arrêta alors qu'elle fixa le robuste moissonneur de glace et son renne à travers la vallée. Kristoff était stupéfait à la vue des trolls qui parlaient, roulaient et sautaient, comme s'il ne les avait jamais vus auparavant. Même Sven le regardait bizarrement.
-Est-ce que les gens... Est-ce que Kristoff... Murmura-t-elle.
Elle laissa soudain sa phrase en suspens.
-Je suis désolé Anna, répondit Grand Pabbie d'une voix douce.
Il n'était pas obligé de continuer. Elle avait compris. La nouvelle reine se força à se concentrer sur les cristaux autour du cou des trolls en espérant que les couleurs lumineuses la calmeraient. Tout ce qu'elle voulait dans l’instant était de crier. Pourquoi Kristoff avait-il eu l’idée de raconter cette histoire effrayante ? Pourquoi ?
-Mais vous devez connaître un sort ou un remède, qui peut aider les gens à retrouver leurs souvenirs perdus, insista-t-elle d’une voix plus profonde, vous avez déjà enlevé des souvenirs auparavant. Vous devez savoir comment les remettre en place, aussi !
Même si les trolls n'avaient jamais retrouvé tous ses souvenirs effacés, qu'ils avaient supprimés lorsqu'elle était enfant pour la protéger de la magie de sa sœur, pensa-t-elle à contrecœur, Aujourd'hui encore, son esprit avait des trous, des moments précieux passés avec Elsa qu'elle ne retrouvera jamais.
Les yeux de Grand Pabbie se tournèrent vers Kristoff qui fixait la vallée.
-Je suis désolé, votre Majesté, dit-il, nos propres voies sont assez difficiles à contrôler. Essayer de maîtriser celle des autres est presque impossible, je ne peux pas défaire ce que le draugr a fait.
-Mais cela signifie que…Kristoff, commença la cadette alors que sa voix se bloqua juste après son prénom.
Elle pensa à l'homme des montagnes qui avait volé son cœur avec son amour de la glace, avec sa façon de parler au nom de son renne, avec son amour enthousiaste des recettes inhabituelles. Kristoff. Son Kristoff. Des souvenirs défilèrent dans sa tête. La première fois qu'ils s'étaient embrassés après qu'elle ait... lui ait présenté son nouveau traineau, la première fois qu'ils avaient joué aux devinettes. Le moment où il s'était mis à genoux et lui avait demandé de l'épouser. Kristoff. Son Kristoff ! Qui pouvait maintenant à peine se rappeler qui elle était. Anna sentit ses jambes se dérober. Les trolls et Elsa s'approchèrent d'elle, mais la cadette fit un pas en arrière, ne voulant pas être aidée.
Non. Elle n'était pas prête à accepter que l'amour du montagnard puisse disparaître par la faute d'une créature. Et elle n'était pas prête à laisser son peuple souffrir de la nuit éternelle ou des tempêtes sans fin, non plus. Elle était la reine d'Arendelle. C'était son travail d'arranger ça.
D'une manière ou d'une autre.
Son esprit s'emballa, essayant de se souvenir des mots de Grand Pabbie pendant qu'il consultait les étoiles. Le troll parlait par énigmes. Mais il y avait souvent un indice caché dedans.
Ce qui autrefois fuyait, maintenant met les voiles...
Pour mettre fin à tout cela, tu dois raconter son histoire...
Son histoire. Mais ils avaient déjà raconté l'histoire de Sissel. Au feu de camp. Et encore à Arendelle...
Soudain, l'esprit d'Anna se remémora le sauna d'Oaken où elles regardaient les portraits des deux princesses. Le commerçant avait insisté sur le fait qu'Inger et Sissel étaient amies, et non ennemies comme Kristoff et les autres l'avaient prétendu. Il avait également juré qu'Inger avait voulu être une scientifique, et non une reine comme sa sœur. Sur le moment la jeune femme s'était demandée s'il pouvait y avoir plus dans leur histoire.
Maintenant, elle était convaincue qu'il devait y avoir une autre version.
Elle se tourna alors vers Elsa avec un visage déterminé.
-La réponse est Sissel, s'exclama-t-elle, nous devons découvrir exactement ce qui s'est passé entre elle et Inger. Tu as entendu Oaken. Il savait des choses sur Inger que nous ne savions pas. Il doit y avoir une partie de l'histoire qui nous échappe. Cela nous permettra de comprendre ce que recherche Sissel.
La reine des neiges hocha la tête.
-Ce n'est pas une mauvaise idée, accepta-t-elle, mais comment savoir ce qui s'est vraiment passé ? Tout le monde semble s'en souvenir différemment. Et la plupart des habitants d'Arendelle ne se souviennent de rien du tout.
-C'est vrai. Mais ça a dû être écrit à un moment donné, lui rappela Anna, ça a dû être une grande histoire, non ? Deux princesses visitant Arendelle, et l'une d'entre elle, tuant l'autre ? En fait, je parie que c'était en première page des journaux.
Les yeux de sa sœur s'écarquillèrent et elles s’écrièrent :
-Bien sûr ! La Couronne du Village. Leurs archives remontent à des années.
-Peut-être qu'on peut commencer par-là ? Se dit Anna, je veux dire, ça vaut le coup d'essayer, non ?
-Absolument. Nous devrions retourner à Arendelle aussi vite que possible, suggéra Elsa qui se tourna vers Grand Pabbie, merci pour votre aide, nous allons nous en occuper à partir de maintenant.
Le troll se racla la gorge et déclara :
-Vos Majestés, j'espère que vous trouverez rapidement ce que vous cherchez.
-En attendant, pourquoi ne pas laisser Kristoff avec nous ? Nous pouvons veiller sur lui jusqu'à ce que vous... résolviez... la situation.
Il jeta un regard inquiet au montagnard qui errait sans but, discutant joyeusement avec des rochers qui semblaient être de vrais rochers et non des trolls.
-Quoi ? Laisser Kristoff ? Répéta Anna, horrifiée.
Toute sa nouvelle confiance et son excitation à résoudre le mystère s’effondrèrent en quelques secondes. Ils voulaient vraiment qu'elle laisse son fiancé derrière elle ?
-Il sera à l'abri des draugrs ici, lui rappela doucement Elsa.
La cadette rousse baissa la tête. Elle savait que sa sœur avait raison. Mais quand même, l'idée de le quitter...
-D'accord. Mais vous devez garder Sven aussi, dit-elle, même si Kristoff ne se souvient pas de lui, ces deux-là ne se séparent jamais.
Bulda posa immédiatement une main sur son genou.
-Bien sûr ! Sven est toujours le bienvenu ici... Murmura-t-elle.
Anna hocha la tête alors que ses yeux vides fixèrent son fiancé. Son estomac fit à nouveau un saut périlleux.
-Donne-moi juste un moment pour lui faire mes adieux…Enfin, je veux dire mes aurevoirs, se corrigea-t-elle.
-Bien sûr, dit Elsa, les yeux remplis de sympathie, nous allons vous laisser un peu d’intimité.
La jeune rousse avait beau vouloir un peu d'espace, elle n'avait pas envie de faire ses adieux à l’homme qu’elle aime. Le cœur lourd, elle se dirigea vers Kristoff et Sven, qui étaient maintenant au loin en train de discuter avec un vrai troll au lieu d'un rocher sans vie.
-Alors vous dites que vous gagnez un cristal pendant cette célébration ? Disait-il, à quoi servent ces cristaux ?
Petit Pierre se mit à rire.
-Oh Kristoff comme tu es drôle ! S'écria-t-il.
Il vit alors Anna et sourit avant d’ajouter :
-Hé ! Ta femme est là !
Il bondit ensuite pour trouver les autres. Le montagnard observa alors la jeune rousse et ses joues rougirent.
-Ma femme donc ? Répéta-t-il.
-Oui…Enfin pas tout à fait…Je ne suis pas mariée avec toi, dit-elle rapidement.
Pas encore, en tout cas, pensa-t-elle très vite avant de reprendre à haute voix :
-Mais je suis quelqu'un qui tient beaucoup à toi.
Elle toucha alors ses joues, qui étaient brûlées par le vent et le froid et murmura encore :
-C'est pourquoi je vais vous laisser Sven et toi ici avec Bulda pour quelques jours. Bulda prendra bien soin de vous jusqu'à mon retour.
-Ok, dit Kristoff joyeusement, et tu reviens parce que... ?
Anna sentit son cœur se serrer si fort qu'elle perdit son souffle. Mais elle serait courageuse. Elle ne laisserait pas son fiancé voir à quel point elle avait peur pour lui et leur royaume. Elle ferait les choses bien. Et puis elle ne le laisserait plus jamais raconter une autre histoire terrifiante autour d’un feu de camp.
La cadette d’Arendelle se pencha aussitôt et l'embrassa passionnément sur les lèvres.
-Parce que je t'aime, dit-elle en serrant son visage contre elle, et que tu m'aimes au fond de toi…Et que nous avons tout un avenir à préparer ensemble quand je reviendrai et que tu commenceras à te souvenir de certaines choses.
Après quelques hésitations, elle s’éloigna de son être tandis que son cœur souffrait plus qu'elle ne l'aurait cru possible. Sa voix était rauque quand elle a continua :
-Alors reste bien en sécurité jusqu'à ce que je revienne, ok ?
-Ok, dit Kristoff, viens avec nous Sven. Allons trouver cette madame Bulda.
Il marqua alors une pause, puis se tourna encore vers Anna et s’exclama :
-Au revoir, Ma très chère femme !
Troublée, la cadette eut mal en le regardant déambuler dans la foule des trolls sans se soucier du reste du monde.Il ne se souvient pas de nous, pensa-t-elle. Elle avait envie de pleurer, mais c'était maintenant qu'elle devait être forte. Alors, au lieu de cela, elle redressa les épaules et regarda de plus en plus loin Bulda prendre les mains de son fiancé. Quelques secondes après, elle parla rapidement d'une soupe au nom terrible qui, jurait-elle, allait remettre Kristoff et Sven sur pied. Anna espérait que la troll femelle avait raison, mais elle savait au fond d'elle que rien ne ramènerait l'amour de sa vie tant que cette histoire de draugr ne serait pas terminée une fois pour toutes.
***
La neige s'était remise à tomber lorsque les sœurs s'arrêtèrent pour prendre Olaf au bazar et sauna d'Oaken, puis ils retournèrent au royaume plus tard dans la journée. Lorsqu'elles y parvinrent, les lumières vacillaient à chaque fenêtre, mais personne ne semblait travailler aux festivités des Nuits Polaires. En fait, c'était comme si personne ne se souvenait plus du tout de la célébration.
Alors qu'elles se dirigèrent vers le bureau du journal, elles croisèrent Mattias, assis sous la statue d'hommage à leurs parents, fixant une photo de lui et Halima, secouant la tête, l'air perplexe.
-Nous sommes de retour, lui dit Anna, comment ça s'est passé depuis notre départ ?
Le soldat élégant leva alors un regard vide vers elles deux et répondit platement :
-Tout va bien, pourquoi ça n'irait pas ?
La poitrine de la nouvelle reine se serra et elle l’interrogea :
-Euh, je ne sais pas. Des vagues au large de nos côtes ? Des tempêtes d'une force folle ? Des zombies bizarres qui se cachent dans l'ombre ?
-Je n'ai rien entendu de tout cela, dit le général en haussant les épaules.
L'estomac d'Anna s'effondra. Le soldat noir poussa aussitôt la photographie dans leur direction.
-Vous savez qui c'est, par hasard ? Elle me semble si familière, mais je n'arrive pas à la situer, nota-t-il.
-Quelqu'un de spécial. Je pense que vous la trouverez là-bas, dit Elsa en l'aidant à se lever de son siège et en le dirigeant doucement vers Hudson's Hearth - la taverne appartenant à l'amour de sa vie, dont il ne semblait pas se souvenir pour le moment.
Mattias hocha la tête d'un air absent, puis commença à se diriger vers le bâtiment en sifflotant. La reine des neiges lança alors un regard inquiet à sa soeur.
-Ce n'est pas bon, dit-elle, si Mattias a aussi perdu ses souvenirs, il n'y a plus personne pour veiller sur Arendelle.
-Raison de plus pour découvrir rapidement l'histoire d'Inger et de Sissel, déclara la cadette en essayant de ne pas montrer l'inquiétude qui l'habitait.
Son peuple comptait sur elle. Kristoff comptait sur elle, qu'il s'en souvienne ou non. Elle ne pouvait pas les laisser tomber. Et je ne le ferai pas, se dit-elle fermement. D'une manière ou d'une autre, nous allons arrêter ce draugr. Nous allons faire les choses bien.
-Allez, dit-elle à Elsa, allons trouver Wael.
***
-Oh bonjour ! Dit le journaliste en ouvrant la porte du bureau de la Couronne du village. Il habitait au-dessus. Anna, Elsa et Olaf entrèrent dans le bureau en respirant l'odeur de l'encre et du papier chaud qui les accueillait.
-C'est si agréable d'avoir de la compagnie ! S’exclama-t-il.
Anna fut surprise. Le bureau était en désordre, et il y avait des papiers partout. Cela ne ressemblait pas à Wael.
-C'est bien d'avoir de la compagnie ? C'est nouveau, marmonna Olaf.
Le journaliste était habituellement trop occupé pour parler, à moins qu'il ne fasse une interview, et quand il travaillait, il était super sérieux.
-Wael, nous espérions en fait vous poser quelques questions sur le journal, commença Anna.
Le visage du journaliste s’effondra.
-Je crains bien qu'il n'y ait pas de nouveau numéro cette semaine. Il semble que j'ai oublié comment faire fonctionner ma presse à imprimer... Et je ne trouve pas mon encre. Avez-vous vu mon crayon quelque part ?
Elsa tendit le bras et le sortit de l'endroit où il était caché, c’est-à-dire derrière son oreille.
-Oh ! Gloussa Wael, quel idiot je fais ! Je suis si distrait aujourd'hui.
Anna jeta un coup d'œil à sa sœur.
-C'est ce que nous craignions.
Il s'avéra que, comme tout le monde, le reporter ne serait d'aucune aide. Toute recherche devrait être faite par les deux sœurs uniquement.
-Wael, reprit Elsa, nous espérions regarder vos archives. Où gardez-vous tous les anciens numéros du journal ?
Le visage du journaliste s'illumina et il répondit dans un éclair de lucidité :
-Dans l'arrière-boutique ! Je les ai tous, depuis le premier numéro.
Il se dépêcha de les devancer en évitant les piles de l'édition oubliée de cette semaine et répliqua :
-Hum…la Couronne du Village existe depuis... Euh...
-Soixante ans, proposa Olaf.
-Bien, dit Wael en souriant à nouveau, Heureux de rencontrer des fans de notre travail.
Il ouvrit alors la porte de la pièce du fond, et Anna vit des murs d'étagères avec des papiers empilés dessus.
-Prenez votre temps et regardez tout ce que vous voulez, dit-il, je serai dans l'autre pièce, euh... Je travaille sur quelque chose.
Il gloussa encore pour lui-même et disparut.
-Et bien, dit Elsa en allant vers la première étagère, au moins un Wael distrait est un Wael amical.
-Ok, divisons-nous les tâches, rétorqua Anna en se dirigeant vers la deuxième étagère, nous cherchons une histoire qui a été publiée il y a environ cinquante ans.
-Ça réduit les possibilités, dit Olaf, sautant sur un tabouret et s'attaquant à la troisième étagère.
La recherche prit toutefois un certain temps. La patience de la nouvelle reine s'épuisait tandis que Wael sifflait joyeusement dans la pièce voisine. Au bout d'un moment, on aurait dit qu'un ouragan avait frappé l'endroit, avec des piles de papiers empilées en désordre de part et d'autre et éparpillées sur le sol (il s’avéra que la méthode de recherche d'Olaf était un peu... désordonnée). Ils avaient trouvé toutes sortes d'histoires intéressantes des années passées : Le faire-part de mariage de leurs parents, la grande ouverture de la boulangerie Blodget, l'histoire tragique de la reine Rita - la femme du roi Runeard et leur grand-mère paternelle - et son étrange disparition lorsque leur père n'était qu'un petit enfant. Mais rien sur les sœurs de Vesterland.
-Oh, voici une histoire sur ta naissance, Anna ! Annonça Olaf avec enthousiasme, en poussant un journal froissé dans sa direction.
La cadette parcourut immédiatement la première page, puis fronça les sourcils.
-Hum...Où ? Demanda-t-elle, confuse.
-C'est juste là ! S’écria Olaf en pointant du doigt le bas de la page, juste en dessous du très gros article sur "Les vieux yeux bleus", la reine pirate qui menace les côtes d'Arendelle !
-Bien sûr que oui, grommela Anna, ses yeux tombant sur le titre beaucoup plus petit, ARENDELLE ACCUEILLE SA DEUXIÈME PRINCESSE ! Visiblement, l'obsession de la Couronne du Village pour les pirates est profonde...
-Je crois que j'ai trouvé quelque chose ! Cria Elsa en sautant d'une étagère supérieure avec plusieurs papiers dans les bras.
Elle les laissa tomber sur la table et désigna le papier du dessus.
-C'est un article sur la visite des sœurs de Vesterland à Arendelle. Et le minutage est bon !
Elle posa aussitôt le journal sur la table. Il y avait une peinture de deux filles - une avec de longs cheveux attachés en tresses compliquées et l'autre avec une coupe courte - qui les regardaient. La cinquième esprit toucha le journal et déclara :
-C'est elles. Les mêmes filles que sur le portrait d'Oaken.
Elle désigna alors celle aux cheveux longs puis déplaça sa main vers celle aux cheveux courts.
-Je dois dire que Sissel est beaucoup plus jolie en vraie fille qu'en tant que zombie en décomposition, observa Olaf, je veux dire, pas que l'apparence compte. C'est ce qu'il y a dans ton cœur qui compte.
Anna fixa la photo de Sissel. Il était difficile de croire que la créature qui les avait attaquées avait été cette belle fille. Elle avait l'air si heureuse, comme si elle n'avait pas eu à se soucier du monde. Mais c'était aussi le cas d'Inger, qui souriait avec adoration à sa sœur sur la photographie, comme si elle vénérait le sol sur lequel Sissel marchait. Une chose était sûre : elles n'avaient pas l'air d'ennemis mortels.
Elsa commença à lire l'histoire à voix haute :
-La Couronne du Village a le plaisir d'annoncer que les princesses de Vesterland, connues sous le nom de sœurs de Vesterland, viennent à Arendelle pour une réunion importante avec le roi Runeard.
Anna fronça immédiatement les sourcils et répéta :
-Une réunion importante ? A propos de quoi ?
-Il ne le dit pas, lui dit Elsa, en passant à une autre histoire, en voici une sur l'accident.
Les trois se penchèrent alors sur le papier et lurent l'article en même temps.
-C'est comme ce que tout le monde au village avait déjà dit, dit Anna, sachant qu'elle avait l'air déçue, Inger et Sissel se sont disputées, et Sissel s'est noyée, Inger a été accusée de son meurtre, et Grand-père l'a fait embarquée sur un bateau prison pour la bannir qui a sombré en mer dans une tempête avant d'arriver à destination. Il n'y a rien d'autre à signaler.
-Si Inger est morte, alors qu'est-ce que Sissel pourrait bien chercher en apparaissant maintenant ? Demanda Elsa.
-Je ne sais pas. Mais ça ne nous apprend rien de nouveau, commenta la jeune rousse.
Elle reposa le papier et reprit d’une voix déterminée :
-Nous devons en savoir plus sur les soeurs elles-mêmes ou sur la raison de leur dispute qui était si mauvaise qu'elle a conduit au meurtre.
-Et bien, nous ne trouverons pas cela ici, murmura la reine des neiges.
Anna acquiesça lentement, se sentant découragée.
-Et il est clair que personne à Arendelle ne se souvient de rien, commença-t-elle avant qu’une nouvelle pensée ne lui vienne, mais c'est ça ! Pourquoi n'y ai-je pas réfléchi avant ?
-Quoi ? Demanda Elsa, l'air perplexe.
-Nous devons aller à Vesterland ! Dit Anna excitée, peut-être que le Roi Jonas et la reine Mari savent pourquoi Inger et Sissel étaient ici à Arendelle ou pourquoi elles se disputaient. Je veux dire, c'est leur royaume d'origine ! Si quelqu'un peut savoir, c'est bien eux !
-Grande idée, Anna, accorda son aînée, une visite au roi Jonas pourrait résoudre tous nos problèmes.
Anna sourit d'un air rêveur en refermant le livre. Résoudre tous nos problèmes. Faire revenir Kristoff. Elle se sentit soudain pleine d'espoir.
-Informons Mattias et partons demain matin à la première heure, conclut-elle.
Voilà ! Voilà pour ce chapitre ! Clairement une première partie qui m'a faite pleurer !
Mais bon...je me doute que ça ne pourra pas mal finir entre Anna et Kristoff...Mais sur le coup ça a fait très mal xD
Et pour la deuxième...Effectivement...S'ils me pondent un truc avec Runeard comme quoi c'est lui qui a tout manigancé je vais péter un câble XD
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Re: POLAR NIGHTS : Cast into darkness (printemps 2022) TRADUIT PAR ANSA
Dim 31 Juil 2022, 22:26
Chapitre 13 : Elsa :
Elsa aimait habituellement dormir dans le lit de ses parents. Elle savait que c'était impossible, mais elle jurait qu'il sentait encore un peu le parfum de sa mère, qui avait toujours été si terreux, lui rappelant les odeurs riches et fumantes de la Forêt Enchantée. Elle était reconnaissante à Anna de lui avoir laissé la chambre, même si elle n'y vivait plus officiellement, mais c'était Anna, non ? Elle avait toujours voulu que sa soeur se sente chez elle.
Et Arendelle serait toujours un foyer pour Elsa. Bien qu'elle avait eu l'impression d'être en prison, elle avait appris à aimer le château, grâce aux souvenirs d'Ahtohallan et à l'amour de sa chère cadette. Elle adorait toujours le plein air, bien sûr, où elle pouvait ne faire qu'un avec la nature et les esprits, où elle pouvait vraiment "se laisser aller". Mais il y avait tout de même quelque chose de confortable et de chaleureux dans le fait d'être entourée de quatre murs et des personnes que l'on aime.
Malgré tout, elle avait vraiment le meilleur des deux mondes.
Sauf pour le moment, bien sûr, avec le vent qui hurlait si fort qu'il était difficile de dormir. L'air était sec et froid et elle pouvait voir la neige s'accumuler sur les remparts du château. Un autre blizzard, recouvrant la ville de blanc. Et cette fois, ce n'était pas sa faute.
Il avait fallu des heures pour que tout le bétail soit en sécurité dans ses enclos et que les portes soient bien fermées contre les bourrasques. Surtout que la moitié de la ville avait oublié comment préparer ses animaux à la tempête. Ou même qu'ils avaient des animaux. La perte de mémoire s'aggravait, et elle craignait que quelqu'un ne soit tué - parce qu'il avait oublié la chaleur d'un feu, ou le fait qu'il ne pouvait pas respirer sous l'eau – si elles ne trouvaient pas un moyen de mettre fin à cela rapidement.
Et puis il y avait Kristoff. Elle avait fortement essayé d'être courageuse pour le bien d'Anna. Mais au fond d'elle, elle était terrifiée pour le moissonneur de glace qui avait volé le cœur de sa soeur. Autant le montagnard pouvait être rude sur les bords, autant elle avait appris à l'aimer comme un frère. Elle aimait à quel point il était bon pour, et envers, sa soeur. Anna était indépendante, intelligente, et capable de prendre soin d'elle-même, bien sûr. Mais c'était toujours agréable d'avoir quelqu'un sur qui s'appuyer de temps en temps. Ou simplement partager des blagues avec. Que ferait sa cadette si la mémoire de Kristoff disparaissait pour de bon ?
Elsa se balançait d'un côté à l'autre, mais elle avait beau essayer, le sommeil ne venait pas. La tempête était trop forte et elle avait trop de choses en tête. Les mots de Grand Pabbie tournaient dans sa tête, encore et encore. Le jour se fondra à jamais dans la nuit.
Cet avertissement aurait été difficile pour n'importe qui. Mais pour Elsa, qui avait finalement embrassé le soleil et ses rayons chauds après avoir vécu toute sa vie dans sa chambre noire, il était particulièrement cruel. La nuit éternelle était pire que l'hiver éternel. Comment pouvait-elle vivre sans le soleil qui éclairait les arbres dorés de la Forêt Enchantée ? Sans la chaleur de ses rayons sur sa peau fraîche ?
Elle se frotta les yeux, renonçant à dormir. S'asseyant dans le lit, elle se retourna et baissa ses pieds sur le sol, les glissant dans des pantoufles duveteuses. Peut-être qu'Anna était encore debout, elle aussi. Elles pourraient peut-être se glisser jusqu'à la cuisine et réchauffer du lait chaud à boire comme elles demandaient à Olina de le faire quand elles étaient petites. Elles pourraient parler de leur prochain voyage au Vesterland et en régler les détails. Ce ne serait pas facile d'y aller si la tempête ne se calmait pas, surtout depuis qu'ils avaient laissé le traîneau de Sven et Kristoff aux trolls. Elsa avait fabriqué une luge de glace pour la descente de la montagne, mais Anna était à moitié morte de froid pendant le court trajet, malgré toute la mousse que les trolls avaient déposée sur la banquette. Elles pouvaient y aller à cheval, mais cela semblait risqué aussi, surtout après ce qui s'était passé sur le chemin du retour de chez Sorenson. Pourtant, c'était peut-être leur seul choix.
Se levant enfin, Elsa se dirigea vers la porte, jetant un dernier regard à l'orage. Il semblait s'être encore intensifié, le vent frappant sa fenêtre comme s'il la suppliait de rentrer.
-Vas t’en…Murmura-t-elle comme si Sissel pouvait l'entendre, vas embêter ta sœur si tu es si folle. Après tout, c'est elle qui t'a assassinée, pas nous !
Le cinquième esprit savait qu'elle avait l'air grincheuse, mais elle ne pouvait pas s'en empêcher. D'une manière ou d'une autre, elles s'étaient retrouvées coincées au milieu d'une querelle vieille de cinquante ans. Comme si leurs propres problèmes n'étaient pas suffisants.
Elle passa la porte et marcha sur la pointe des pieds dans le hall. Tout était silencieux et sombre…Un peu effrayant, étant donné l’ambiance actuelle du royaume. La reine des neiges essayait de ne pas imaginer les draugrs se cachant dans les endroits sombres. Observant, attendant une chance de frapper.
Soudain, une ombre traversa le portrait de ses parents sur le mur du fond. Elle se figea sur place, le souffle coupé dans sa gorge. Puis elle poussa un soupir de soulagement en réalisant que ce n'était que Sassy, un des chats du château, qui courait après une souris. Elle se pencha et prit le calicot dans ses bras, se réjouissant de la sensation de la fourrure douce de l’animal contre ses doigts tremblants.
-Ne me fais pas peur comme ça, le gronda-t-elle doucement en grattant les oreilles du chat.
Sassy fit un petit coucou et se blottit contre sa main. Elle sourit.
-C'est peut-être toi qui as besoin de chaleur...
Mais les mots restèrent au travers de sa gorge lorsque ses oreilles entendirent un autre bruit provenant du couloir. Elle s’arma de courage, s’efforçant d’écouter attentivement. Était-ce un autre chat ? Mais non, cela ressemblait plus à un gémissement qu'à un miaulement ou un ronronnement. Elle posa Sassy sur le sol et s'approcha, le cœur battant la chamade dans sa poitrine.
Le son revint. Mais non, pas seulement un son. C'était une voix !
-FAAAAAUUUUUXXXX...C’EEESSSSTTT...FAAAAAUUUUXXXX...
Elsa se figea, son pouls s'accéléra en signe d'alarme. Sissel ! Elle semblait proche. Elle accéléra le pas, courant dans le couloir aussi vite que ses pieds glissants le lui permettaient.
-Anna ! Cria-t-elle, sans se soucier de réveiller tout le château.
Si le draugr avait fait quelque chose à sa soeur...
-Anna, réveille-toi ! Cria-t-elle derechef.
Elle se précipita au coin de la rue et faillit glisser sur le tapis du couloir. À sa grande horreur, la porte d'Anna était grande ouverte. Sa cadette ne dormait jamais avec une porte ouverte - elle prétendait que les domestiques du matin étaient trop bruyants et la réveillaient. Qu'est-ce qui l'avait poussée ?
Ou... qui ?
Elsa se précipita dans la pièce, puis s'arrêta net. Ses yeux lui sortirent de la tête. Sa soeur était profondément endormie dans son lit, ses cheveux enchevêtrés comme un nid de rats, une grosse tache de bave glissant sur son menton - et un draugr monstrueux se profilant au-dessus d'elle.
-NON ! Hurla la reine des neiges.
Sans réfléchir, elle leva ses mains, lançant des éclairs de glace dans la direction du draugr. La créature hurla quand un éclair le frappa en pleine poitrine, le faisant reculer. Elsa accourut et se jeta sur le lit entre Anna et la créature.
-Laisse-là tranquille ! Cria-t-elle, ce n'est pas ta méchante sœur Inger !
La créature se figea en hochant la tête avec curiosité. Le nom d'Inger avait-il été enregistré d'une manière ou d'une autre ? Elsa espérait qu'elle ne l'avait pas accidentellement rendu plus furieux en évoquant son meurtrier.
Le regard de la reine des neiges se porta sur Anna, toujours profondément endormie. La peur s'empara de son cœur atteignant ses doigts glacés. Sissel avait-elle essayé de voler les souvenirs de sa sœur ?
Avait-t-elle réussi ?
Le draugr s'élança, dépassant Elsa et se précipita vers la porte. Pendant un moment, l’ainée n'était pas sûre de ce qu'elle devait faire. Devait-elle rester avec sa soeur pour s'assurer qu'elle allait bien ou poursuivre la créature ? Elle sut tout de suite ce que sa cadette aurait voulu qu'elle fasse. Elle sauta du lit et se mit à courir.
Le draugr était rapide, il courait dans les couloirs tandis qu'elle luttait pour le suivre. Il descendit les escaliers, traversa la première grande salle, se dirigea vers la cuisine, passa devant une Olina endormie dans une vieille chaise en bois et se dirigea vers les congères de l’arrière-salle.
La jeune blonde sursauta. Le draugr se dirigeait vers le passage des géants de la terre sous le château. Mais comment le savait-elle ? Seules Elsa et Anna...
Anna. Le draugr avait volé la mémoire du passage à Anna. Bien sûr !
Elsa se précipita dans les congères salle. Bien sûr, les trois dalles qui couvraient l'entrée du passage secret avaient été éparpillées dans la pièce, révélant un trou noir béant qui descendait en dessous. Le draugr devait être là quelque part. Espérant s'échapper avec les souvenirs de sa soeur - et ceux d’elle ne sait combien d'autres personnes ?
-Oh non, ne fais pas ça ! Prévint Elsa en plongeant dans le passage, franchissant les marches de pierre deux par deux, descendant dans l'obscurité.
Dans sa hâte, elle n'avait pas pensé à prendre une lanterne. Elle n'aimait pas l'idée d'affronter un draugr qu'elle ne pouvait pas voir. Elle pouvait l'entendre gémir dans le lointain pas si lointain. Elle entendait aussi un grattement qui lui donnait la chair de poule et qui ressemblait à des griffes contre la pierre.
-Bruni ? Appela-t-elle, espérant que l'Esprit du Feu avait suivi quand elle avait quitté sa chambre, j'aurais besoin d'aide ici !
Un moment plus tard, il y eut un flash de lumière violette. Elle laissa échapper un souffle de soulagement quand la salamandre sauta sur son épaule.
-Merci, murmura-t-elle, tu me sauves la vie.
Bruni gargouilla et lui lécha la joue avec sa langue, ce qui aurait fait rire Elsa si elle n'avait pas si peur.
Elle prit une inspiration tremblante. Bon, il est temps de trouver ce draugr et de l'affronter une fois pour toutes. Elle accéléra le pas, se dirigeant vers le tunnel aussi vite qu'elle l'osait. Le feu de la salamandre projetait des ombres étranges sur les murs de pierre brute, rendant les choses encore plus effrayantes. Le draugr se trouvait-il à la prochaine intersection, prêt à bondir ? Ou tentait-il de s'échapper ? Il n'y avait aucun moyen d'en être sûr. Elsa savait que le passage aboutissait à une chute d'eau qui débouchait sur une corniche surplombant Arendelle. Peut-être qu'elle pourrait le coincer là-bas et le faire parler.
S'il pouvait parler...
Elsa tourna au coin, s'arrêtant net lorsqu'elle tomba nez à nez avec la créature, silhouettée par la cascade derrière lui. Il semblait encore plus sinistre dans la faible lumière qui reflétait son ombre énorme et monstrueuse contre le mur de pierre. Le cinquième esprit fit un pas en arrière en hésitant alors qu'il se dirigeait vers elle en grinçant des dents.
Soudain, elle se sentit étourdie. Elle oscilla un peu et Bruni poussa un cri d'alarme. S'agrippant au mur, elle se redressa, puis porta une main à son front. Elle pouvait sentir quelque chose de froid contre sa peau.
Oh non ! Sissel essayait-elle aussi de lui voler ses souvenirs ? A cet instant précis ?! Non ! Elle ne laisserait pas cela se produire. Elle secoua la tête, redressant ses épaules. Levant le menton.
-Laisse mes souvenirs tranquilles ! Cria-t-elle.
Elle leva une main et de la glace s'échappa de ses doigts, manquant de peu le draugr. Il gémit dans ce qui semblait être de la consternation, se retournant pour fuir, mais il n'y avait nulle part où aller. La cascade se profilait derrière lui. Elsa regarda avec un mélange de peur et de fascination la créature faire un pas hésitant en arrière. Il gémissait doucement.
-L'eau, murmura-t-elle en réalisant ses bienfaits, tu crains l'eau...
Mais oui ! C'était le cas. Sissel avait été noyée par sa propre sœur, emportée par la mer. Elsa réalisa que c'était sa chance. Elle leva ses mains et la glace craqua au bout de ses doigts. Puis elle la libéra, tirant sur le draugr directement. Il hurla quand le givre se répandit sur sa chair pourrie, le gelant sur place. Le monstre essaya de se libérer, mais Elsa fut trop rapide, envoyant un deuxième boulon de glace dans sa direction. Le draugr hurla d'angoisse mais il était coincé. L'aînée d'Arendelle laissa échapper un souffle de soulagement. Cela ne tiendrait pas, mais cela lui donnerait un peu de temps. Du temps pour obtenir quelques réponses de cette chose.
-Pourquoi fais-tu cela ? Demanda-t-elle, pourquoi terrorises-tu notre ville ? Qu'est-ce que nous t'avons fait ?
Le draugr gémit de façon lugubre.
-Ma sœurette !
-Tu veux dire Inger ? Questionna encore la reine des neiges, je sais qu'elle t'a noyé, et c'est assez horrible, mais pourquoi voles-tu les souvenirs des gens du royaume ?
Elle n'arrivait pas à croire qu'elle sympathisait avec cette créature et pourtant elle ajouta :
-Nous n'avons rien à voir avec ton histoire ! Laisse Arendelle tranquille !
Le draugr se débattit à nouveau. Cette fois, Elsa vit des fissures se former dans sa prison de glace. Elle ne serait pas en mesure de le retenir plus longtemps. Elle essaya d'envoyer un autre jet de glace, mais cette fois, il ne sortit pas. Tout comme avant dans les bois, ses pouvoirs commençaient à s'épuiser. La magie du monstre était trop puissante.
Ce qui signifiait qu'elle devait sortir de là. Et vite.
Mais elle avait manqué sa chance.
-Si tu essaies de nous dire quelque chose, dis-le-nous ! Cria Elsa, ne vole pas les souvenirs ! Notre peuple ne t'a pas poussé dans la rivière ! C'est ta soeur qui t'a fait du mal, pas eux ! Quitte Arendelle et ramène le soleil !
Le draugr rugissait maintenant, il semblait de plus en plus furieux. La glace craquait plus rapidement, et Elsa ne savait pas combien de temps elle tiendrait. Il s'avéra que... pas longtemps du tout car elle se brisa. Elle dut se baisser pour éviter d'être poignardée par un éclat tranchant comme un rasoir.
Quand elle se releva, le monstre était penché sur elle avec un regard terrible sur son visage difforme.
-FAAAAAAAAAUUUUXXXX, MAAAA SOEUREEEEETTTTEEEE, C’ESTTTTT FFFFAAAUUUUXXXX…
Le draugr fouilla dans ses mains. A la plus grande horreur d'Elsa, elle vit de la glace crépiter des doigts pourris de Sissel. Oh non ! Elle se jeta sur le côté, mais cela ne servit à rien. L'ancienne soeur de Vesterland tira une plaque de glace directement sur elle, la bloquant contre le mur.
Sa glace. Reflétée par le Draugr.
Elsa lutta pour se libérer, mais en vain. Le draugr lui jeta un dernier regard, puis se précipita vers la cascade, la gelant sur place. Il frappa la glace avec son poing, la brisant en un million de morceaux. Puis il jeta un dernier regard à la cinquième esprit avant de sauter de la falaise, disparaissant de sa vue.
Une seconde plus tard, la prison de glace d'Elsa se brisa autour d'elle aussi, la libérant de son emprise. Elle courut jusqu'au bord du précipice et regarda en bas. Mais elle ne vit aucun signe du draugr.
Il était parti.
Même si…
Elle fronça les sourcils en se penchant sur le sol rocheux, ramassant un petit objet qui se trouvait coincé. Un bracelet. Elle sursauta. Ce n'était pas n'importe quel bracelet, mais celui qu'elle avait offert à Anna pour son anniversaire il y a quelques années.
Un cadeau pour sa sœur. Pour lui montrer à quel point elle était aimée. Elsa avait même fait inscrire un message sur le bracelet en argent :
L'amour d'une soeur.
L'amour d'une soeur...
Les mots de Sissel résonnèrent soudainement dans les oreilles de la reine des neiges.
Fauuuuuxxxx…C’essttttt fauuuuuxxxx….
L'esprit d'Elsa se remémora le souvenir qu'elle avait vu à Ahtohallan. Sissel emportée par la rivière. Inger pleurant sur la rive. Puis elle pensa à l'histoire d'Oaken où son père jouait avec les deux princesses. Il avait affirmé qu'elles étaient proches. Anna avait raison - il y avait quelque chose de caché derrière cette histoire, et si elles ne trouvaient pas ce que c'était, Arendelle allait en souffrir.
En vrai ce chapitre transposé au cinéma, j'aurais bien aimé.
Elsa aimait habituellement dormir dans le lit de ses parents. Elle savait que c'était impossible, mais elle jurait qu'il sentait encore un peu le parfum de sa mère, qui avait toujours été si terreux, lui rappelant les odeurs riches et fumantes de la Forêt Enchantée. Elle était reconnaissante à Anna de lui avoir laissé la chambre, même si elle n'y vivait plus officiellement, mais c'était Anna, non ? Elle avait toujours voulu que sa soeur se sente chez elle.
Et Arendelle serait toujours un foyer pour Elsa. Bien qu'elle avait eu l'impression d'être en prison, elle avait appris à aimer le château, grâce aux souvenirs d'Ahtohallan et à l'amour de sa chère cadette. Elle adorait toujours le plein air, bien sûr, où elle pouvait ne faire qu'un avec la nature et les esprits, où elle pouvait vraiment "se laisser aller". Mais il y avait tout de même quelque chose de confortable et de chaleureux dans le fait d'être entourée de quatre murs et des personnes que l'on aime.
Malgré tout, elle avait vraiment le meilleur des deux mondes.
Sauf pour le moment, bien sûr, avec le vent qui hurlait si fort qu'il était difficile de dormir. L'air était sec et froid et elle pouvait voir la neige s'accumuler sur les remparts du château. Un autre blizzard, recouvrant la ville de blanc. Et cette fois, ce n'était pas sa faute.
Il avait fallu des heures pour que tout le bétail soit en sécurité dans ses enclos et que les portes soient bien fermées contre les bourrasques. Surtout que la moitié de la ville avait oublié comment préparer ses animaux à la tempête. Ou même qu'ils avaient des animaux. La perte de mémoire s'aggravait, et elle craignait que quelqu'un ne soit tué - parce qu'il avait oublié la chaleur d'un feu, ou le fait qu'il ne pouvait pas respirer sous l'eau – si elles ne trouvaient pas un moyen de mettre fin à cela rapidement.
Et puis il y avait Kristoff. Elle avait fortement essayé d'être courageuse pour le bien d'Anna. Mais au fond d'elle, elle était terrifiée pour le moissonneur de glace qui avait volé le cœur de sa soeur. Autant le montagnard pouvait être rude sur les bords, autant elle avait appris à l'aimer comme un frère. Elle aimait à quel point il était bon pour, et envers, sa soeur. Anna était indépendante, intelligente, et capable de prendre soin d'elle-même, bien sûr. Mais c'était toujours agréable d'avoir quelqu'un sur qui s'appuyer de temps en temps. Ou simplement partager des blagues avec. Que ferait sa cadette si la mémoire de Kristoff disparaissait pour de bon ?
Elsa se balançait d'un côté à l'autre, mais elle avait beau essayer, le sommeil ne venait pas. La tempête était trop forte et elle avait trop de choses en tête. Les mots de Grand Pabbie tournaient dans sa tête, encore et encore. Le jour se fondra à jamais dans la nuit.
Cet avertissement aurait été difficile pour n'importe qui. Mais pour Elsa, qui avait finalement embrassé le soleil et ses rayons chauds après avoir vécu toute sa vie dans sa chambre noire, il était particulièrement cruel. La nuit éternelle était pire que l'hiver éternel. Comment pouvait-elle vivre sans le soleil qui éclairait les arbres dorés de la Forêt Enchantée ? Sans la chaleur de ses rayons sur sa peau fraîche ?
Elle se frotta les yeux, renonçant à dormir. S'asseyant dans le lit, elle se retourna et baissa ses pieds sur le sol, les glissant dans des pantoufles duveteuses. Peut-être qu'Anna était encore debout, elle aussi. Elles pourraient peut-être se glisser jusqu'à la cuisine et réchauffer du lait chaud à boire comme elles demandaient à Olina de le faire quand elles étaient petites. Elles pourraient parler de leur prochain voyage au Vesterland et en régler les détails. Ce ne serait pas facile d'y aller si la tempête ne se calmait pas, surtout depuis qu'ils avaient laissé le traîneau de Sven et Kristoff aux trolls. Elsa avait fabriqué une luge de glace pour la descente de la montagne, mais Anna était à moitié morte de froid pendant le court trajet, malgré toute la mousse que les trolls avaient déposée sur la banquette. Elles pouvaient y aller à cheval, mais cela semblait risqué aussi, surtout après ce qui s'était passé sur le chemin du retour de chez Sorenson. Pourtant, c'était peut-être leur seul choix.
Se levant enfin, Elsa se dirigea vers la porte, jetant un dernier regard à l'orage. Il semblait s'être encore intensifié, le vent frappant sa fenêtre comme s'il la suppliait de rentrer.
-Vas t’en…Murmura-t-elle comme si Sissel pouvait l'entendre, vas embêter ta sœur si tu es si folle. Après tout, c'est elle qui t'a assassinée, pas nous !
Le cinquième esprit savait qu'elle avait l'air grincheuse, mais elle ne pouvait pas s'en empêcher. D'une manière ou d'une autre, elles s'étaient retrouvées coincées au milieu d'une querelle vieille de cinquante ans. Comme si leurs propres problèmes n'étaient pas suffisants.
Elle passa la porte et marcha sur la pointe des pieds dans le hall. Tout était silencieux et sombre…Un peu effrayant, étant donné l’ambiance actuelle du royaume. La reine des neiges essayait de ne pas imaginer les draugrs se cachant dans les endroits sombres. Observant, attendant une chance de frapper.
Soudain, une ombre traversa le portrait de ses parents sur le mur du fond. Elle se figea sur place, le souffle coupé dans sa gorge. Puis elle poussa un soupir de soulagement en réalisant que ce n'était que Sassy, un des chats du château, qui courait après une souris. Elle se pencha et prit le calicot dans ses bras, se réjouissant de la sensation de la fourrure douce de l’animal contre ses doigts tremblants.
-Ne me fais pas peur comme ça, le gronda-t-elle doucement en grattant les oreilles du chat.
Sassy fit un petit coucou et se blottit contre sa main. Elle sourit.
-C'est peut-être toi qui as besoin de chaleur...
Mais les mots restèrent au travers de sa gorge lorsque ses oreilles entendirent un autre bruit provenant du couloir. Elle s’arma de courage, s’efforçant d’écouter attentivement. Était-ce un autre chat ? Mais non, cela ressemblait plus à un gémissement qu'à un miaulement ou un ronronnement. Elle posa Sassy sur le sol et s'approcha, le cœur battant la chamade dans sa poitrine.
Le son revint. Mais non, pas seulement un son. C'était une voix !
-FAAAAAUUUUUXXXX...C’EEESSSSTTT...FAAAAAUUUUXXXX...
Elsa se figea, son pouls s'accéléra en signe d'alarme. Sissel ! Elle semblait proche. Elle accéléra le pas, courant dans le couloir aussi vite que ses pieds glissants le lui permettaient.
-Anna ! Cria-t-elle, sans se soucier de réveiller tout le château.
Si le draugr avait fait quelque chose à sa soeur...
-Anna, réveille-toi ! Cria-t-elle derechef.
Elle se précipita au coin de la rue et faillit glisser sur le tapis du couloir. À sa grande horreur, la porte d'Anna était grande ouverte. Sa cadette ne dormait jamais avec une porte ouverte - elle prétendait que les domestiques du matin étaient trop bruyants et la réveillaient. Qu'est-ce qui l'avait poussée ?
Ou... qui ?
Elsa se précipita dans la pièce, puis s'arrêta net. Ses yeux lui sortirent de la tête. Sa soeur était profondément endormie dans son lit, ses cheveux enchevêtrés comme un nid de rats, une grosse tache de bave glissant sur son menton - et un draugr monstrueux se profilant au-dessus d'elle.
-NON ! Hurla la reine des neiges.
Sans réfléchir, elle leva ses mains, lançant des éclairs de glace dans la direction du draugr. La créature hurla quand un éclair le frappa en pleine poitrine, le faisant reculer. Elsa accourut et se jeta sur le lit entre Anna et la créature.
-Laisse-là tranquille ! Cria-t-elle, ce n'est pas ta méchante sœur Inger !
La créature se figea en hochant la tête avec curiosité. Le nom d'Inger avait-il été enregistré d'une manière ou d'une autre ? Elsa espérait qu'elle ne l'avait pas accidentellement rendu plus furieux en évoquant son meurtrier.
Le regard de la reine des neiges se porta sur Anna, toujours profondément endormie. La peur s'empara de son cœur atteignant ses doigts glacés. Sissel avait-elle essayé de voler les souvenirs de sa sœur ?
Avait-t-elle réussi ?
Le draugr s'élança, dépassant Elsa et se précipita vers la porte. Pendant un moment, l’ainée n'était pas sûre de ce qu'elle devait faire. Devait-elle rester avec sa soeur pour s'assurer qu'elle allait bien ou poursuivre la créature ? Elle sut tout de suite ce que sa cadette aurait voulu qu'elle fasse. Elle sauta du lit et se mit à courir.
Le draugr était rapide, il courait dans les couloirs tandis qu'elle luttait pour le suivre. Il descendit les escaliers, traversa la première grande salle, se dirigea vers la cuisine, passa devant une Olina endormie dans une vieille chaise en bois et se dirigea vers les congères de l’arrière-salle.
La jeune blonde sursauta. Le draugr se dirigeait vers le passage des géants de la terre sous le château. Mais comment le savait-elle ? Seules Elsa et Anna...
Anna. Le draugr avait volé la mémoire du passage à Anna. Bien sûr !
Elsa se précipita dans les congères salle. Bien sûr, les trois dalles qui couvraient l'entrée du passage secret avaient été éparpillées dans la pièce, révélant un trou noir béant qui descendait en dessous. Le draugr devait être là quelque part. Espérant s'échapper avec les souvenirs de sa soeur - et ceux d’elle ne sait combien d'autres personnes ?
-Oh non, ne fais pas ça ! Prévint Elsa en plongeant dans le passage, franchissant les marches de pierre deux par deux, descendant dans l'obscurité.
Dans sa hâte, elle n'avait pas pensé à prendre une lanterne. Elle n'aimait pas l'idée d'affronter un draugr qu'elle ne pouvait pas voir. Elle pouvait l'entendre gémir dans le lointain pas si lointain. Elle entendait aussi un grattement qui lui donnait la chair de poule et qui ressemblait à des griffes contre la pierre.
-Bruni ? Appela-t-elle, espérant que l'Esprit du Feu avait suivi quand elle avait quitté sa chambre, j'aurais besoin d'aide ici !
Un moment plus tard, il y eut un flash de lumière violette. Elle laissa échapper un souffle de soulagement quand la salamandre sauta sur son épaule.
-Merci, murmura-t-elle, tu me sauves la vie.
Bruni gargouilla et lui lécha la joue avec sa langue, ce qui aurait fait rire Elsa si elle n'avait pas si peur.
Elle prit une inspiration tremblante. Bon, il est temps de trouver ce draugr et de l'affronter une fois pour toutes. Elle accéléra le pas, se dirigeant vers le tunnel aussi vite qu'elle l'osait. Le feu de la salamandre projetait des ombres étranges sur les murs de pierre brute, rendant les choses encore plus effrayantes. Le draugr se trouvait-il à la prochaine intersection, prêt à bondir ? Ou tentait-il de s'échapper ? Il n'y avait aucun moyen d'en être sûr. Elsa savait que le passage aboutissait à une chute d'eau qui débouchait sur une corniche surplombant Arendelle. Peut-être qu'elle pourrait le coincer là-bas et le faire parler.
S'il pouvait parler...
Elsa tourna au coin, s'arrêtant net lorsqu'elle tomba nez à nez avec la créature, silhouettée par la cascade derrière lui. Il semblait encore plus sinistre dans la faible lumière qui reflétait son ombre énorme et monstrueuse contre le mur de pierre. Le cinquième esprit fit un pas en arrière en hésitant alors qu'il se dirigeait vers elle en grinçant des dents.
Soudain, elle se sentit étourdie. Elle oscilla un peu et Bruni poussa un cri d'alarme. S'agrippant au mur, elle se redressa, puis porta une main à son front. Elle pouvait sentir quelque chose de froid contre sa peau.
Oh non ! Sissel essayait-elle aussi de lui voler ses souvenirs ? A cet instant précis ?! Non ! Elle ne laisserait pas cela se produire. Elle secoua la tête, redressant ses épaules. Levant le menton.
-Laisse mes souvenirs tranquilles ! Cria-t-elle.
Elle leva une main et de la glace s'échappa de ses doigts, manquant de peu le draugr. Il gémit dans ce qui semblait être de la consternation, se retournant pour fuir, mais il n'y avait nulle part où aller. La cascade se profilait derrière lui. Elsa regarda avec un mélange de peur et de fascination la créature faire un pas hésitant en arrière. Il gémissait doucement.
-L'eau, murmura-t-elle en réalisant ses bienfaits, tu crains l'eau...
Mais oui ! C'était le cas. Sissel avait été noyée par sa propre sœur, emportée par la mer. Elsa réalisa que c'était sa chance. Elle leva ses mains et la glace craqua au bout de ses doigts. Puis elle la libéra, tirant sur le draugr directement. Il hurla quand le givre se répandit sur sa chair pourrie, le gelant sur place. Le monstre essaya de se libérer, mais Elsa fut trop rapide, envoyant un deuxième boulon de glace dans sa direction. Le draugr hurla d'angoisse mais il était coincé. L'aînée d'Arendelle laissa échapper un souffle de soulagement. Cela ne tiendrait pas, mais cela lui donnerait un peu de temps. Du temps pour obtenir quelques réponses de cette chose.
-Pourquoi fais-tu cela ? Demanda-t-elle, pourquoi terrorises-tu notre ville ? Qu'est-ce que nous t'avons fait ?
Le draugr gémit de façon lugubre.
-Ma sœurette !
-Tu veux dire Inger ? Questionna encore la reine des neiges, je sais qu'elle t'a noyé, et c'est assez horrible, mais pourquoi voles-tu les souvenirs des gens du royaume ?
Elle n'arrivait pas à croire qu'elle sympathisait avec cette créature et pourtant elle ajouta :
-Nous n'avons rien à voir avec ton histoire ! Laisse Arendelle tranquille !
Le draugr se débattit à nouveau. Cette fois, Elsa vit des fissures se former dans sa prison de glace. Elle ne serait pas en mesure de le retenir plus longtemps. Elle essaya d'envoyer un autre jet de glace, mais cette fois, il ne sortit pas. Tout comme avant dans les bois, ses pouvoirs commençaient à s'épuiser. La magie du monstre était trop puissante.
Ce qui signifiait qu'elle devait sortir de là. Et vite.
Mais elle avait manqué sa chance.
-Si tu essaies de nous dire quelque chose, dis-le-nous ! Cria Elsa, ne vole pas les souvenirs ! Notre peuple ne t'a pas poussé dans la rivière ! C'est ta soeur qui t'a fait du mal, pas eux ! Quitte Arendelle et ramène le soleil !
Le draugr rugissait maintenant, il semblait de plus en plus furieux. La glace craquait plus rapidement, et Elsa ne savait pas combien de temps elle tiendrait. Il s'avéra que... pas longtemps du tout car elle se brisa. Elle dut se baisser pour éviter d'être poignardée par un éclat tranchant comme un rasoir.
Quand elle se releva, le monstre était penché sur elle avec un regard terrible sur son visage difforme.
-FAAAAAAAAAUUUUXXXX, MAAAA SOEUREEEEETTTTEEEE, C’ESTTTTT FFFFAAAUUUUXXXX…
Le draugr fouilla dans ses mains. A la plus grande horreur d'Elsa, elle vit de la glace crépiter des doigts pourris de Sissel. Oh non ! Elle se jeta sur le côté, mais cela ne servit à rien. L'ancienne soeur de Vesterland tira une plaque de glace directement sur elle, la bloquant contre le mur.
Sa glace. Reflétée par le Draugr.
Elsa lutta pour se libérer, mais en vain. Le draugr lui jeta un dernier regard, puis se précipita vers la cascade, la gelant sur place. Il frappa la glace avec son poing, la brisant en un million de morceaux. Puis il jeta un dernier regard à la cinquième esprit avant de sauter de la falaise, disparaissant de sa vue.
Une seconde plus tard, la prison de glace d'Elsa se brisa autour d'elle aussi, la libérant de son emprise. Elle courut jusqu'au bord du précipice et regarda en bas. Mais elle ne vit aucun signe du draugr.
Il était parti.
Même si…
Elle fronça les sourcils en se penchant sur le sol rocheux, ramassant un petit objet qui se trouvait coincé. Un bracelet. Elle sursauta. Ce n'était pas n'importe quel bracelet, mais celui qu'elle avait offert à Anna pour son anniversaire il y a quelques années.
Un cadeau pour sa sœur. Pour lui montrer à quel point elle était aimée. Elsa avait même fait inscrire un message sur le bracelet en argent :
L'amour d'une soeur.
L'amour d'une soeur...
Les mots de Sissel résonnèrent soudainement dans les oreilles de la reine des neiges.
Fauuuuuxxxx…C’essttttt fauuuuuxxxx….
L'esprit d'Elsa se remémora le souvenir qu'elle avait vu à Ahtohallan. Sissel emportée par la rivière. Inger pleurant sur la rive. Puis elle pensa à l'histoire d'Oaken où son père jouait avec les deux princesses. Il avait affirmé qu'elles étaient proches. Anna avait raison - il y avait quelque chose de caché derrière cette histoire, et si elles ne trouvaient pas ce que c'était, Arendelle allait en souffrir.
En vrai ce chapitre transposé au cinéma, j'aurais bien aimé.
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Re: POLAR NIGHTS : Cast into darkness (printemps 2022) TRADUIT PAR ANSA
Lun 01 Aoû 2022, 21:43
Chapitre 14 : Anna :
Anna se réveilla en sursaut et trouva Elsa debout au-dessus d'elle, une ligne d'inquiétude gravée sur son visage.
-Que s'est-il passé ? Demanda la rouquine en se redressant rapidement, est-ce le draugr ?
Tout le corps de la reine des neiges sembla s'effondrer.
-Tu te souviens du draugr ? Questionna-t-elle avec un tremblement dans sa voix, tu te souviens de... moi ?
Anna cligna des yeux et se moqua bientôt d’elle :
-Bien sûr que je me souviens de toi, idiote ! La meilleure soeur du monde ? Des pouvoirs magiques incroyables sur la glace ? Un très bon goût pour le chocolat ?
Elsa s'assit sur le bord du lit et attira sa cadette dans une étreinte serrée. Elle pouvait sentir sa sœur trembler et eut soudainement très froid.
-Hey, Elsa... Qu'est-ce qui ne va pas ? Chuchota-t-elle.
-Je pensais... J'étais sûre... Je ne savais pas si je t'avais sauvé à temps, dit encore la cinquième esprit d’un air incertain et effrayé, ce qui n'était pas un aspect d'elle qu'Anna avait l'habitude de voir.
Elle s'éloigna de leur étreinte et la regarda fixement avant d’ajouter :
-J'ai surpris le draugr dans ta chambre.
La nouvelle reine inspira brusquement et se tint la poitrine avec violence en criant :
-Quoi ? Mais non ?! Sissel était ici ? Dans ma chambre ?
Elle frissonna à l'idée que le draugr se tenait au-dessus d'elle quelques heures encore avant.
-A Voler des souvenirs ! Grommela-t-elle à nouveau.
Anna ferma les yeux et essaya de penser à toutes les choses qu'elle aimait - Elsa, Kristoff, Olaf, Sven, son royaume, ses parents - et put voir des souvenirs de chacun d'eux se former dans son esprit.
-Je crois qu'elle n'a rien obtenue, dit-elle en ouvrant à nouveau les yeux.
-Bien, dit Elsa qui avait l'air soulagé.
-Mais comment puis-je en être sûre ? Se demanda encore la cadette.
Anna lissa ses cheveux, qui, comme d'habitude, se dressaient dans un million de directions après une nuit de sommeil agitée qui incluait en plus une rencontre avec un draugr. Elle déglutit fortement, se sentant à nouveau nerveuse.
-Vite ! Demande-moi quelque chose ! N'importe quoi, je veux être sûre de me souvenir de tout.
Elsa réfléchit pendant un moment.
-Ton plat préféré ?
Anna roula des yeux et répondit :
-Des sandwiches. Je veux dire…Fais quelque chose de plus difficile ! Quelque chose de spécifique.
Son aînée pinça alors les lèvres et reprit :
-Ok, tu as prévu une grande fête cette semaine. Qu'est-ce que c'est ?
-Elsa, gémit-elle, je me souviens très bien du festival des Nuits Polaires ! Ce n’est pas comme si ce n’était pas le plus gros truc jamais organisé dans la région ces derniers temps !
-Je sais ! Mais c'est bien. Tu te souviens des choses importantes, dit Elsa, l'air soulagé.
-Donne-moi quelque chose de stimulant, quémanda Anna en faisant des poings comme si elle était prête à se battre.
-La plus grosse erreur de ta vie ? Suggéra la reine des neiges.
-Hans, évidemment ! Grogna sa sœur avant de gémir et se jeter sur les oreillers, tu ne fais pas ça bien. Demande-moi quelque chose de vraiment spécifique, comme ce que j'ai mangé au petit-déjeuner hier.
Elle se redressa, puis sourit.
-Porridge ! dit-elle triomphalement, haha !
Elsa hocha la tête et répliqua :
-Ok et après le porridge, nous avons...
-Facile nous sommes allés...Commença Anna.
Elle pâlit. Contrairement aux questions précédentes, cette fois-ci la réponse ne lui était pas venue immédiatement.
-Nous sommes allés... Répéta-t-elle.
Elle se creusa la tête pour essayer de se rappeler où elles étaient allées, mais c'était comme si son esprit après le petit-déjeuner avait été effacé. Anna se sentit légèrement malade et murmura :
-Je ne sais pas.
La reine des neiges posa une main sur la sienne et lui dit gentiment :
-Nous sommes allés voir Grand Pabbie et les trolls. Et Kristoff...
Le prénom fit ressurgir les souvenirs à la jeune rousse. Elle ferma les yeux alors qu’un sentiment de malaise lui prit l'estomac.
-Kristoff, murmura-t-elle, il ne se souvient pas... de moi.
Sa voix se coinça dans sa gorge. Elle pouvait sentir son cœur battre si vite qu'il aurait pu se briser.
-Il ne se souvient pas de nos fiançailles. Ou même de notre anniversaire du chocolat...
-Mais il s’en souviendra, répondit Elsa d'une voix ferme, il se souviendra de toutes ces choses, tout comme toi. Une fois que nous aurons compris l'histoire de Sissel, nous pourrons en finir.
Anna acquiesça et changea de position sur le lit. Sa main frôla un objet niché dans l'édredon. Elle se baissa et sortit un collier terni auquel est attaché un médaillon en argent.
-Qu'est-ce que c'est ? Demanda-t-elle surprise.
-Je ne sais pas, dit Elsa, ce n'est pas à toi ?
-Accorde-moi un peu de crédit. Je prends mieux soin de mes bijoux que ça ! S’exclama-t-elle en examinant la chaîne ternie.
Elle tira sur les fermoirs. Le médaillon en forme de cœur s'ouvrit, révélant deux portraits délavés. L'un était celui d'une fille avec de longues tresses et l'autre celui d'une fille avec une coupe courte. Anna sursauta et bredouilla :
-Est-ce que ce sont... ?
Elsa regarda à son tour le médaillon avec des yeux émerveillés.
-Inger et Sissel ? Je pense que oui. Mais les photos sont tellement déformées ! C'est comme si elles avaient été sous l'eau pendant des années.
Les deux sœurs levèrent les yeux au ciel. Sous l'eau. Comme Sissel. Les yeux d'Elsa s'élargirent.
-Oh mon dieu. J'ai failli oublier !
Elle fouilla alors dans la poche de sa robe, puis plaça un bracelet familier dans la main d'Anna et s’expliqua :
-Quand j'ai chassé Sissel de ta chambre, elle l'a laissé tomber. Elle a dû le prendre dans ta boîte à bijoux !
Anna le retourna et lut l'inscription. Elsa avait gravé à l'intérieur L'AMOUR D'UNE SOEUR.
-Elle m'a donc laissé son médaillon et a pris mon bracelet. Qu'est-ce qu'elle essaie de nous dire ?
-Je ne sais pas, dit la reine des neiges, mais ça doit vouloir dire quelque chose. Elle n'arrêtait pas de gémir quelque chose qui ressemblait à "C’est faux".
-Comme si nous ne le savions pas déjà, grogna Anna, il serait beaucoup plus utile qu'elle nous dise simplement ce qui est vrai.
-Eh bien, c'est ce sur quoi nous travaillons aujourd'hui, dit fermement sa soeur en lui tendant la main pour la tirer du lit.
Elle s'arrêta, la regardant d'un air interrogateur et demanda :
-Te souviens-tu de l'endroit où nous allons ?
Anna réfléchit un instant.
-Nous allons à Vesterland ! Dit-elle triomphalement, pour parler au roi Jonas et à la princesse Mari ! Prends ça, Sissel !
Elle bondit aussitôt hors du lit et ajouta surexcitée :
-Alors qu'est-ce qu'on attend ici ? Allons résoudre le mystère de Sissel et Inger !
Le voyage vers Vesterland prit plus de temps qu'il n'aurait dû. La tempête qui faisait rage ne faisait qu'empirer et sembla les suivre tout au long du trajet. La neige tombait si fort qu'il était difficile pour Anna et Havski de voir, même si le Nokk courait devant pour dégager le chemin. Le ciel n'avait fait que devenir plus sinistre, avec des éclairs continuant à traverser les nuages et de faibles grondements de tonnerre ressemblant à des avalanches. Si Bruni n'avait pas éclairé le chemin, il aurait fait nuit noire.
À un moment donné la jeune rousse n'était même pas sûre qu'elles allaient y arriver - allaient-elles devoir faire demi-tour ? - mais elle aperçut enfin la vue familière de la cour du château de Vesterland, avec sa fontaine massive qui se détachait et marquait le chemin à suivre.
Les sœurs sautèrent de leurs chevaux, Anna essayant d'emmener Havski dans la grange royale pendant que la Nokk s'éloignait, puis elles avancèrent péniblement dans la neige qui s'accumulait pour atteindre le château elles-mêmes. Il n'y avait pas une âme dehors. Elsa attrapa le grand heurtoir et le frappa contre la porte, ses doigts étant gelés jusqu'aux os.
Les portes s'ouvrirent lentement, révélant deux serviteurs flanqués d'une demi-douzaine de gardes, leurs épées visant directement les poitrines des reines d'Arendelle.
Anna sursauta alors que les militaires demandèrent :
-Mais qu'est-ce qui se passe ?
Elsa réagit instantanément, levant les mains pour utiliser ses pouvoirs. Sa cadette bondit devant elle et saisit les mains de sa sœur pour les abaisser avant qu'il n'y ait un incident international. Puis elle se tourna vers les gardes, espérant avoir l'air courageuse, mais pas menaçante.
-Je suis la reine Anna d'Arendelle, dit-elle, et voici ma sœur, Elsa. Nous sommes ici pour voir le roi Jonas et la princesse Mari...
Les gardes échangèrent tout de suite un regard. Mais ils ne baissèrent pas leurs armes. Que se passait-t-il ici ?
-Désolé, nous n'avons pas prévenu de notre arrivée, mais c'est urgent, essaya à nouveau Anna, si vous pouviez juste...
-Anna ? Elsa ? S’écria Mari en descendant les escaliers en courant derrière les gardes.
Elle s'adressa alors aux hommes et ordonna :
-Vous pouvez poser vos épées, ce sont mes amis.
Les gardes baissèrent leurs armes à contrecœur. Mari haussa les épaules en s'excusant :
-Je suis vraiment désolée. Nous sommes en état d'alerte ici.
A cause des draugrs, pensa Anna. Sissel a dû venir à Vesterland aussi.
-C'est pour cela que nous sommes ici, dit-elle à son amie en l'enveloppant dans ses bras.
-Tu as amené Olaf ? Demanda Mari en se tournant vers Elsa pour la serrer dans ses bras.
C’était une grande fan des câlins du bonhomme de neige. Et il était un grand fan de ses cookies.
-Non. Il est resté à Arendelle, dit Elsa.
C'était une longue histoire, le bonhomme de neige avait voulu venir avec elles, mais elles avaient insisté pour qu'il reste à la maison. Après tout, elles avaient besoin de quelqu'un qui ne soit pas affecté par les pouvoirs de Sissel pour garder un œil sur le royaume pendant qu'elles s’absentaient. Pour le meilleur ou le pire pour le royaume, avec Mattias maintenant affecté aussi, Olaf était le seul qui restait intact. Anna s'efforça de ne pas y penser.
-Nous devons parler à ton père tout de suite. Il est là ? Demanda-t-elle.
-Bien sûr ! dit Mari en leur prenant les bras et en les conduisant vers la chambre du roi, nous allions à Arendelle pour vous rejoindre au festival des Nuits Polaires, mais avec tout ce qui se passe, nous n'étions pas sûrs de pouvoir y aller
-A cause du temps ? Questionna Elsa.
-A cause des draugrs ? Devina Anna.
La princesse du Vesterland les regarda toutes les deux avec surprise et frappa à la porte de la chambre de son père.
-Non ! A cause des pirates ! Expliqua-t-elle.
Les portes du roi Jonas s'ouvrirent et il apparut avant qu'elles ne puissent mettre les choses au clair.
-Reine Anna, dit-il en tendant la main pour la serrer, Reine Elsa. Je suis heureux que vous soyez toutes les deux ici. Vous allez bien ? Nous avons craint le pire quand nous avons appris que les pirates se dirigeaient vers le port d'Arendelle.
Anna le regarda fixement. C'était drôle, avec tout ce qui s'était passé, elle avait presque oublié leur problème potentiel de pirates. Cela semblait si peu important comparé à tout le reste. Pourtant, il devrait être abordé à un moment ou à un autre - espérons-le après avoir réglé tout le reste.
-Nous avons essayé d'envoyer des messagers pour voir si vous aviez besoin d'aide, ajouta le roi Jonas, mais ils sont tous revenus confus, comme s'ils avaient oublié pourquoi ils se dirigeaient vers Arendelle en premier lieu.
Il se gratta la tête et trouva cela tellement étrange.
-De plus, les tempêtes ont été vraiment mauvaises, ajouta Mari, ce qui a mis tout le monde sur le qui-vive.
Anna acquiesça et prit une profonde inspiration avant de s'adresser au roi et à sa fille :
-C'est en partie pour cela que nous sommes ici. La perte de mémoire de votre messager ? C'est notre faute, admit-elle, il semble que nous ayons accidentellement libéré un draugr, et il cause toutes sortes de ravages, y compris des pertes de mémoire et ces terribles tempêtes. En fait, la seule chose que nous ne pouvons pas lui reprocher, ce sont les pirates.
-Alors vous êtes venus nous prévenir ? Demanda Mari.
-Eh bien, oui, dit Elsa en hésitant, mais aussi parce que nous pensons que vous êtes peut-être les seuls à pouvoir nous aider à l'arrêter.
-Vraiment ? Intervint la jeune fille en haussant les sourcils, comment pouvons-nous vous aider ?
-Nous sommes presque sûrs que notre draugr pas si sympathique était autrefois Sissel, princesse de Vesterland, expliqua Anna, héritière du trône avant votre père.
Elle expliqua rapidement l'histoire telle qu'elle la connaissait. Puis elle se tourna vers le roi Jonas et ajouta :
-Il y a tellement de rumeurs sur les sœurs de Vesterland, mais nous essayons d'apprendre la véritable histoire. Nous espérons que vous les avez connues quand vous étiez enfants. Vous seriez parents, non ?
Le roi Jonas acquiesça et renchérit :
-Oui, c’était mes cousines. Et je les connaissais. Je crois même les avoir rencontrés une ou deux fois quand j'étais très jeune. Mais après la mort de leurs parents, elles se sont renfermées sur elles-mêmes dans la caste. C'était tragique, vraiment. Mais au moins, elles étaient là l'un pour l'autre, jusqu'à ce que vous savez...
Anna et Elsa échangèrent un regard, et la belle rousse savait ce que sa sœur pensait. A bien des égards, la vie des sœurs Vesterland reflétait la leur. Qui aurait dirigé Arendelle si elles avaient subi le même sort ? (Peut-être Hans ? Anna s’était imaginée revenir en draugr pour tout démolir si cela avait été le cas).
-C'est la partie "vous savez" sur laquelle nous essayons d'en savoir plus, expliqua la reine des neiges, nous voulons découvrir ce qui s'est réellement passé lors de leur voyage à Arendelle juste avant que Sissel ne se noie. Tout le monde à la maison semble se souvenir de la visite de la sœur différemment. Mais personne ne semble savoir exactement pourquoi elles ont fait cette visite en premier lieu.
-Oh, je peux répondre à cette question, dit le roi Jonas en se redressant, je crois qu'elles étaient là pour rencontrer le roi Runeard au sujet de son projet de barrage. Il n'en était qu'au début, et Runeard s'efforçait d'obtenir l'aide de tous les royaumes voisins pour financer le projet.
-Bien sûr, remarqua Anna en regardant sa sœur.
Elle réalisa alors que le barrage avait été construit il y a presque cinquante ans. La concordance était tout à fait logique.
-Sissel était-elle en faveur du projet ? Demanda Elsa avec un soupçon de dégoût dans la voix.
Elle avait une bonne raison de l'avoir car comme elles le savaient maintenant, le barrage que leur grand-père avait prévu aurait fini par être désastreux pour l'environnement, coupant l'approvisionnement en eau des Northuldra et asséchant leurs terres. Ce n'était que récemment, après qu'Anna l'ait finalement détruit avec l'aide des Géants de la Terre, que les champs avaient commencé à se rétablir et que les choses étaient revenues à la normale.
Le roi Jonas se gratta la barbe et reprit :
-Je ne peux pas en être certain, mais si elle ne l'était pas, je ne l'imaginais pas tenir tête au roi Runeard à ce sujet. D'après ce que j'ai compris, elle était plutôt timide. C'était sa sœur, Inger, qui était la combattante de la famille.
Il sembla considérer cette phrase un moment et bredouilla :
-Hum... Peut-être est-ce pour cela qu'elle a emmené Inger avec elle lors de ce voyage à Arendelle ?
-En parlant de combat, savez-vous si elles s'entendaient bien ? Insista Anna, certains disent qu'elles étaient rivales et d'autres qu'elles s'aimaient. C'est difficile d'avoir une histoire vraie.
Le roi Jonas gloussa et regarda Mari avant de dire :
-Ça ressemble à une fratrie typique pour moi. Tous les frères et sœurs ont des moments où ils ne s'entendent pas parfois et ne se battent-ils pas comme des chiens à d'autres moments ?
Anna et Elsa se regardèrent et marmonnèrent un maigre « oui ».
Le souverain claqua alors des doigts et lança à nouveau :
-Vous savez à qui vous devriez parler d'elles ? Les Figels. C'étaient les intendantes du château qui s'occupaient des deux princesses. Elles sont à la retraite maintenant, mais elles ont pratiquement élevé les filles quand elles étaient plus jeunes.
-Les Figels ! Oui ! Nous aimerions beaucoup leur parler ? dit Anna qui retrouva son excitation.
C'était exactement ce dont les deux sœurs d’Arendelle avaient besoin, des gens qui avaient connu les sœurs personnellement.
-Je peux vous emmener les voir, dit Mari, elles vivent dans le village. Vous allez les adorer !
Elle fit soudain une pause, puis sourit avant d’ajouter :
-Juste... Ne mangez pas ce qu'elles essaient de vous servir. Croyez-moi, vous me remercierez plus tard.
La modeste maison des Figels se trouvait littéralement juste derrière les portes du château. Anna et Elsa eurent de la chance car elles obtinrent une réponse du premier coup. Une forte odeur d'ail, d'oignons et de poisson cuit les accueillit à la porte.
-Oh mon…Chuchota Elsa en inspirant fortement.
-Bonjour, Mari ! Dit une grande femme aux cheveux poivre et sel.
Elle était vêtue d'un tablier orange vif qui recouvrait une robe bleue encore plus vive et déclara :
-Tu arrives à point nommé ! Olga et moi étions en train d'essayer une nouvelle recette de ragoût.
La princesse de Vesterland regarda Anna du coin de l'œil et répliqua :
-Oh... je ne voudrais pas m'imposer. Je voulais juste passer pour te présenter à mes amis.
-N'importe quoi ! Dit la femme en souriant à Anna, nous aimons la compagnie ! Je m'appelle Helga. Je vais dire à ma femme de mettre trois autres assiettes.
Elle saisit alors la main de la jeune fille et la tira à l'intérieur en hurlant :
-OLGA ! MARI EST ICI !
La maison était sombre avec les rideaux tirés, mais bien rangée avec beaucoup de tricots et des piles de chaussettes partout. L'odeur de nourriture était encore plus forte à l'intérieur. Les yeux d'Anna se mirent à pleurer et elle crut bon de dire :
-C'est très gentil de votre part, mais en fait nous venons juste de manger.
Son estomac grogna en réponse ce qui fit rire Helga.
-On dirait que tu as encore de la place, dit-elle en tirant une chaise pour Anna.
Elsa et Mari prirent les leurs pendant que la femme hurla :
-OLGA ! DES ASSIETTES SUPPLÉMENTAIRES !
Puis elle se tourna vers le groupe et renchérit :
-Elle est un peu dure d'oreille en ce moment.
Une autre vieille femme tenant dans ses bras trois assiettes de nourriture chaude et fumante survint en criant à son tour :
-J'arrive ! J'arrive !
Ses cheveux blancs étaient relevés en un chignon désordonné, et elle portait un tablier orange similaire à son épouse, qui était éclaboussé de toutes sortes de nourritures.
Elle vit alors la compagnie qui attendait et sourit.
-Bonjour, mes chéris ! Quelle belle surprise ! Je suis ravie que vous puissiez rester pour le déjeuner, dit-elle en déposant les assiettes devant les filles.
Anna aurait juré que la soupe brune sentait la mûre. Elle prit sa cuillère avec précaution.
-Oh...Comme…ça a l’air...Bon...Qu'est-ce que c'est ? Demanda-t-elle.
-Lapskaus, leur dit Helga, nous n'avions pas tous les ingrédients pour la recette de la mère d'Olga, alors nous avons improvisé.
-Nous faisons ça souvent, dit cette dernière à Anna, nous utilisons ce que nous avons sous la main, et en général ça se passe bien.
-Toujours, ajouta Helga, vous devriez rester pour le dessert. Nous faisons du tislorte bondepiker. C'est délicieux si vous aimez les pommes.
-Nous n'avons plus de pommes, lui rappela Olga, mais nous pourrions essayer de le faire avec des oignons ! Nous en avons en trop.
-Oooh, bonne idée ! Renchérit sa femme en frappant dans ses mains.
L'estomac de la cadette rousse se retourna à l'idée d'un dessert centré sur les oignons.
-Nous ne voulons pas vous empêcher de cuisiner, dit-elle rapidement, nous espérions juste vous parler des sœurs de Vesterland. Mari a mentionné que vous étiez leurs intendantes.
-Voici mes amies, Anna et Elsa, les reines d'Arendelle, expliqua la jeune fille, je leur ai dit que vous connaissiez bien les filles.
Les yeux d'Helga s’illuminèrent aussitôt et elle s’exclama :
-Oh ! Cela fait longtemps que nous n'avons pas parlé d'elles.
Olga se dépêcha de revenir dans la pièce avec deux autres assiettes pour elle et son épouse avant de raconter :
-Nous nous sommes occupées d'elles après le départ de leurs parents, et nous sommes devenues très proches.
-J'imagine, dit doucement Anna, Elsa et moi sommes aussi très proches de nos intendants.
Elle pensa à Kai et Gerda et son cœur se serra. En ce moment, ils ne pouvaient même pas se rappeler qui elles étaient.
-C'est très bien ! Dit la sexagénaire, nous aimions travailler pour la famille. Inger et Sissel étaient deux pois dans une gousse, plus proches que deux sœurs ne pourraient jamais l'être.
Le regard d'Olga se fixa sur Anna. Sa mâchoire s'effondra et elle s’écria :
-Ce médaillon que vous portez ! Ses yeux se rétrécissent suspicieusement, où l'avez-vous eu ?
-Euh, c'est une longue histoire, balbutia la belle rousse.
-Vous le reconnaissez ? Insista la cinquième esprit avec curiosité.
-Si le reconnaissez ?! Bien sûr que je le reconnais ! J'ai donné ces médaillons aux filles l'année où leurs parents sont morts. Pour qu'elles se souviennent qu'elles n'étaient pas seules. Qu’elles étaient toujours là l'une pour l'autre !
Olga s'enfonça dans le fauteuil, les yeux embués et murmura :
-Inger a perdu le sien immédiatement, bien sûr. Quelle étourdie. Mais elle s'en sortait toujours avec ce genre de mésaventure. Elle avait ces yeux bleu brillant qui étaient...
-Magnétiques ! Termina Helga, une couleur si extraordinaire. Et Sissel... Elle était toujours si soucieuse de son apparence. Elle n'enlevait jamais son collier. Elle m'avait dit que c'était son bijou préféré - et laissez-moi vous dire que ces deux filles avaient le choix en matière de bijoux.
Elle boitilla jusqu'à Anna et prit le médaillon avant de l’ouvrir. Elle fit ensuite signe à sa femme de venir, oubliant heureusement toute discussion sur le ragoût.
-Ce sont nos enfants, dit Helga tristement, je veux dire, elles n'étaient pas à nous, mais elles...
-Elles nous faisaient sentir que nous étions inclues à leur famille, compléta Olga, Inger s'est toujours comportée comme l'aînée - un peu autoritaire, comme je lui disais, avec Sissel aussi calme qu'une souris. Mais...
Olga tiqua et continua :
-Sissel était plus âgée et son devoir était de prendre le trône, alors Inger l'a aidée du mieux qu'elle a pu.
Anna jeta un regard furtif à Elsa. Certaines similitudes étaient vraiment troublantes, du point de vue de la personnalité.
-Vous souvenez-vous si Inger avait déjà parlé de son désir de devenir reine ? Demanda Elsa.
Helga remua une cuillère dans le ragoût devant elle et répondit :
-Je ne sais pas. C'était une naturaliste, très préoccupée par l'abattage des arbres et la pollution de l'eau. Elle se souciait beaucoup de la préservation des eaux, de la faune et de la nature de Vesterland. Sissel, cependant, était plus préoccupée par la protection des alliances. Elle était une femme du peuple.
-C'est ce qu'avait dit Oaken, déclara Anna en jetant un coup d'œil à Elsa alors qu’une image des filles devint plus claire dans son esprit, hum... Elles auraient pu avoir des différents sur le projet de barrage alors, dans le sens où Inger se rendait compte de son impact sur l'environnement...
Les yeux de la reine des neiges s'élargirent tandis qu’elle réalisa :
-Tu penses que c'est pour ça qu'elles se disputaient ? Le projet du barrage ? Ce ne serait pas idiot…C'est arrivé à Arendelle, juste après leur rencontre avec le roi Runeard.
Anna pinça les lèvres et répliqua :
-Peut-être... Mais une bagarre qui a conduit à un meurtre tout de même ?
Elle leva alors les yeux vers Olga et Helga et balança sur un ton suspect :
-Bon il est temps de mettre les pieds dans le plat…Pensez-vous qu'Inger a assassiné Sissel ?
Olga laissa tomber sa cuillère dans son ragoût et cria :
-Certainement pas ! Je sais ce que les gens disent à ce sujet, mais je ne peux pas le croire. Je ne veux pas ! Ayant connu Inger, elle n'aurait jamais...
Elle s'interrompit, incapable de continuer. Helga l'entoura immédiatement de son bras et sortit un mouchoir de sa poche avant de lui donner. Olga se moucha bruyamment.
-Nous ne voulions pas évoquer un souvenir aussi triste, dit Elsa à voix basse, nous essayons simplement de comprendre ce qui s'est réellement passé ce jour-là. S'il y a quelque chose de plus dans cette histoire que nous ne connaitrions pas.
Helga acquiesça et s’écria :
-Nous nous sommes longtemps demandé aussi, mais nous avons fait la paix avec ça. Nous essayons simplement de nous souvenir des filles telles qu'elles étaient !
Les épaules d'Anna s'affaissèrent et elle soupira. Encore une impasse.
-Nous préférons honorer leur mémoire du mieux que nous pouvons, ajouta Olga en poussant un profond soupir à son tour, en amenant les gens à visiter le mémorial que nous leur avons construit à Arendelle.
La cadette rousse arrêta de faire tourner sa cuillère et questionna surprise :
-Mémorial ? Quel mémorial ?
-Après l'incident, nous nous sommes rendus à Arendelle pour essayer de trouver ce que nous pouvions. Nous avons demandé à quelqu'un de nous emmener à l'endroit où cela s'était passé, où Sissel...
La voix d’Helga s'étrangla. Elle prit un temps avant de dire à nouveau :
-Nous avons fait un petit mémorial pour les deux filles. Au fil des ans, il a été visité par de nombreuses personnes qui les aimaient comme nous.
Olga sourit fièrement à sa femme et murmura :
-Helga a sculpté une statue en bois des filles que nous avons ramenée dans notre chariot. Nous avons planté des fleurs sauvages autour d'elle. C'étaient les préférées de Sissel.
Le cœur d'Anna se mit à battre d'excitation. Un mémorial. Mais plus important encore, un mémorial érigé à l'endroit exact où Sissel s'était noyée. Si elles pouvaient y aller, peut-être qu'Elsa pourrait utiliser ses pouvoirs pour faire remonter un souvenir. Et elles pourraient apprendre ce qui s'est réellement passé ce jour-là.
Cela pourrait s'avérer être leur meilleure piste jusqu'à présent.
-Comment pouvons-nous trouver ce mémorial ? demanda sa soeur d'une voix chevrotante.
Elles avaient clairement les mêmes pensées.
-Nous vous donnerons une carte, dit Olga, nous les avons faites pour les partager avec ceux qui veulent faire le pèlerinage pour rendre hommage, HELGA ! Donne une carte aux filles !
-Arrête de crier ! la réprimanda sa femme.
-Je ne crie pas, insista Olga en regardant Anna.
Puis elle ajouta en chuchotant :
-Mais elle est un peu dure d'oreille.
Helga se dirigea vers un cabinet de curiosités et ouvrit le tiroir du bas. Puis elle sortit un morceau de parchemin qu'elle tendit à la reine des neiges. Sur celui-ci se trouvait un dessin des rivières d'Arendelle avec un X à côté d'une rivière près du village. Elle le pointa.
-Voilà. L'endroit même où tout s'est passé, il y a cinquante ans, déclara-t-elle.
Les deux soeurs d'Arendelle échangèrent un regard.
-Je crois que nous avons notre prochain indice, conclut-elle avec un sourire aux lèvres.
Euh...Mais...Elles ont un mémorial à Arendelle...Mais elles ne sont pas au courant de cela ?! C'est un peu con ça !
Je prends les paris pour Runeard, sans déconner ça a l'air d'être un coup monté de cet abruti ! XD
Bon et forcément...Une Helga dans l'histoire...Me voilà aux anges même si elle ne ressemble pas du tout aux miennes ! et fait assez drôle, au départ ma Helga de RVLP4 de Prise par Un Northuldra devait aussi être lesbienne avant que je ne décide à la dernière minute de la mettre hétéro XD
Anna se réveilla en sursaut et trouva Elsa debout au-dessus d'elle, une ligne d'inquiétude gravée sur son visage.
-Que s'est-il passé ? Demanda la rouquine en se redressant rapidement, est-ce le draugr ?
Tout le corps de la reine des neiges sembla s'effondrer.
-Tu te souviens du draugr ? Questionna-t-elle avec un tremblement dans sa voix, tu te souviens de... moi ?
Anna cligna des yeux et se moqua bientôt d’elle :
-Bien sûr que je me souviens de toi, idiote ! La meilleure soeur du monde ? Des pouvoirs magiques incroyables sur la glace ? Un très bon goût pour le chocolat ?
Elsa s'assit sur le bord du lit et attira sa cadette dans une étreinte serrée. Elle pouvait sentir sa sœur trembler et eut soudainement très froid.
-Hey, Elsa... Qu'est-ce qui ne va pas ? Chuchota-t-elle.
-Je pensais... J'étais sûre... Je ne savais pas si je t'avais sauvé à temps, dit encore la cinquième esprit d’un air incertain et effrayé, ce qui n'était pas un aspect d'elle qu'Anna avait l'habitude de voir.
Elle s'éloigna de leur étreinte et la regarda fixement avant d’ajouter :
-J'ai surpris le draugr dans ta chambre.
La nouvelle reine inspira brusquement et se tint la poitrine avec violence en criant :
-Quoi ? Mais non ?! Sissel était ici ? Dans ma chambre ?
Elle frissonna à l'idée que le draugr se tenait au-dessus d'elle quelques heures encore avant.
-A Voler des souvenirs ! Grommela-t-elle à nouveau.
Anna ferma les yeux et essaya de penser à toutes les choses qu'elle aimait - Elsa, Kristoff, Olaf, Sven, son royaume, ses parents - et put voir des souvenirs de chacun d'eux se former dans son esprit.
-Je crois qu'elle n'a rien obtenue, dit-elle en ouvrant à nouveau les yeux.
-Bien, dit Elsa qui avait l'air soulagé.
-Mais comment puis-je en être sûre ? Se demanda encore la cadette.
Anna lissa ses cheveux, qui, comme d'habitude, se dressaient dans un million de directions après une nuit de sommeil agitée qui incluait en plus une rencontre avec un draugr. Elle déglutit fortement, se sentant à nouveau nerveuse.
-Vite ! Demande-moi quelque chose ! N'importe quoi, je veux être sûre de me souvenir de tout.
Elsa réfléchit pendant un moment.
-Ton plat préféré ?
Anna roula des yeux et répondit :
-Des sandwiches. Je veux dire…Fais quelque chose de plus difficile ! Quelque chose de spécifique.
Son aînée pinça alors les lèvres et reprit :
-Ok, tu as prévu une grande fête cette semaine. Qu'est-ce que c'est ?
-Elsa, gémit-elle, je me souviens très bien du festival des Nuits Polaires ! Ce n’est pas comme si ce n’était pas le plus gros truc jamais organisé dans la région ces derniers temps !
-Je sais ! Mais c'est bien. Tu te souviens des choses importantes, dit Elsa, l'air soulagé.
-Donne-moi quelque chose de stimulant, quémanda Anna en faisant des poings comme si elle était prête à se battre.
-La plus grosse erreur de ta vie ? Suggéra la reine des neiges.
-Hans, évidemment ! Grogna sa sœur avant de gémir et se jeter sur les oreillers, tu ne fais pas ça bien. Demande-moi quelque chose de vraiment spécifique, comme ce que j'ai mangé au petit-déjeuner hier.
Elle se redressa, puis sourit.
-Porridge ! dit-elle triomphalement, haha !
Elsa hocha la tête et répliqua :
-Ok et après le porridge, nous avons...
-Facile nous sommes allés...Commença Anna.
Elle pâlit. Contrairement aux questions précédentes, cette fois-ci la réponse ne lui était pas venue immédiatement.
-Nous sommes allés... Répéta-t-elle.
Elle se creusa la tête pour essayer de se rappeler où elles étaient allées, mais c'était comme si son esprit après le petit-déjeuner avait été effacé. Anna se sentit légèrement malade et murmura :
-Je ne sais pas.
La reine des neiges posa une main sur la sienne et lui dit gentiment :
-Nous sommes allés voir Grand Pabbie et les trolls. Et Kristoff...
Le prénom fit ressurgir les souvenirs à la jeune rousse. Elle ferma les yeux alors qu’un sentiment de malaise lui prit l'estomac.
-Kristoff, murmura-t-elle, il ne se souvient pas... de moi.
Sa voix se coinça dans sa gorge. Elle pouvait sentir son cœur battre si vite qu'il aurait pu se briser.
-Il ne se souvient pas de nos fiançailles. Ou même de notre anniversaire du chocolat...
-Mais il s’en souviendra, répondit Elsa d'une voix ferme, il se souviendra de toutes ces choses, tout comme toi. Une fois que nous aurons compris l'histoire de Sissel, nous pourrons en finir.
Anna acquiesça et changea de position sur le lit. Sa main frôla un objet niché dans l'édredon. Elle se baissa et sortit un collier terni auquel est attaché un médaillon en argent.
-Qu'est-ce que c'est ? Demanda-t-elle surprise.
-Je ne sais pas, dit Elsa, ce n'est pas à toi ?
-Accorde-moi un peu de crédit. Je prends mieux soin de mes bijoux que ça ! S’exclama-t-elle en examinant la chaîne ternie.
Elle tira sur les fermoirs. Le médaillon en forme de cœur s'ouvrit, révélant deux portraits délavés. L'un était celui d'une fille avec de longues tresses et l'autre celui d'une fille avec une coupe courte. Anna sursauta et bredouilla :
-Est-ce que ce sont... ?
Elsa regarda à son tour le médaillon avec des yeux émerveillés.
-Inger et Sissel ? Je pense que oui. Mais les photos sont tellement déformées ! C'est comme si elles avaient été sous l'eau pendant des années.
Les deux sœurs levèrent les yeux au ciel. Sous l'eau. Comme Sissel. Les yeux d'Elsa s'élargirent.
-Oh mon dieu. J'ai failli oublier !
Elle fouilla alors dans la poche de sa robe, puis plaça un bracelet familier dans la main d'Anna et s’expliqua :
-Quand j'ai chassé Sissel de ta chambre, elle l'a laissé tomber. Elle a dû le prendre dans ta boîte à bijoux !
Anna le retourna et lut l'inscription. Elsa avait gravé à l'intérieur L'AMOUR D'UNE SOEUR.
-Elle m'a donc laissé son médaillon et a pris mon bracelet. Qu'est-ce qu'elle essaie de nous dire ?
-Je ne sais pas, dit la reine des neiges, mais ça doit vouloir dire quelque chose. Elle n'arrêtait pas de gémir quelque chose qui ressemblait à "C’est faux".
-Comme si nous ne le savions pas déjà, grogna Anna, il serait beaucoup plus utile qu'elle nous dise simplement ce qui est vrai.
-Eh bien, c'est ce sur quoi nous travaillons aujourd'hui, dit fermement sa soeur en lui tendant la main pour la tirer du lit.
Elle s'arrêta, la regardant d'un air interrogateur et demanda :
-Te souviens-tu de l'endroit où nous allons ?
Anna réfléchit un instant.
-Nous allons à Vesterland ! Dit-elle triomphalement, pour parler au roi Jonas et à la princesse Mari ! Prends ça, Sissel !
Elle bondit aussitôt hors du lit et ajouta surexcitée :
-Alors qu'est-ce qu'on attend ici ? Allons résoudre le mystère de Sissel et Inger !
***
Le voyage vers Vesterland prit plus de temps qu'il n'aurait dû. La tempête qui faisait rage ne faisait qu'empirer et sembla les suivre tout au long du trajet. La neige tombait si fort qu'il était difficile pour Anna et Havski de voir, même si le Nokk courait devant pour dégager le chemin. Le ciel n'avait fait que devenir plus sinistre, avec des éclairs continuant à traverser les nuages et de faibles grondements de tonnerre ressemblant à des avalanches. Si Bruni n'avait pas éclairé le chemin, il aurait fait nuit noire.
À un moment donné la jeune rousse n'était même pas sûre qu'elles allaient y arriver - allaient-elles devoir faire demi-tour ? - mais elle aperçut enfin la vue familière de la cour du château de Vesterland, avec sa fontaine massive qui se détachait et marquait le chemin à suivre.
Les sœurs sautèrent de leurs chevaux, Anna essayant d'emmener Havski dans la grange royale pendant que la Nokk s'éloignait, puis elles avancèrent péniblement dans la neige qui s'accumulait pour atteindre le château elles-mêmes. Il n'y avait pas une âme dehors. Elsa attrapa le grand heurtoir et le frappa contre la porte, ses doigts étant gelés jusqu'aux os.
Les portes s'ouvrirent lentement, révélant deux serviteurs flanqués d'une demi-douzaine de gardes, leurs épées visant directement les poitrines des reines d'Arendelle.
Anna sursauta alors que les militaires demandèrent :
-Mais qu'est-ce qui se passe ?
Elsa réagit instantanément, levant les mains pour utiliser ses pouvoirs. Sa cadette bondit devant elle et saisit les mains de sa sœur pour les abaisser avant qu'il n'y ait un incident international. Puis elle se tourna vers les gardes, espérant avoir l'air courageuse, mais pas menaçante.
-Je suis la reine Anna d'Arendelle, dit-elle, et voici ma sœur, Elsa. Nous sommes ici pour voir le roi Jonas et la princesse Mari...
Les gardes échangèrent tout de suite un regard. Mais ils ne baissèrent pas leurs armes. Que se passait-t-il ici ?
-Désolé, nous n'avons pas prévenu de notre arrivée, mais c'est urgent, essaya à nouveau Anna, si vous pouviez juste...
-Anna ? Elsa ? S’écria Mari en descendant les escaliers en courant derrière les gardes.
Elle s'adressa alors aux hommes et ordonna :
-Vous pouvez poser vos épées, ce sont mes amis.
Les gardes baissèrent leurs armes à contrecœur. Mari haussa les épaules en s'excusant :
-Je suis vraiment désolée. Nous sommes en état d'alerte ici.
A cause des draugrs, pensa Anna. Sissel a dû venir à Vesterland aussi.
-C'est pour cela que nous sommes ici, dit-elle à son amie en l'enveloppant dans ses bras.
-Tu as amené Olaf ? Demanda Mari en se tournant vers Elsa pour la serrer dans ses bras.
C’était une grande fan des câlins du bonhomme de neige. Et il était un grand fan de ses cookies.
-Non. Il est resté à Arendelle, dit Elsa.
C'était une longue histoire, le bonhomme de neige avait voulu venir avec elles, mais elles avaient insisté pour qu'il reste à la maison. Après tout, elles avaient besoin de quelqu'un qui ne soit pas affecté par les pouvoirs de Sissel pour garder un œil sur le royaume pendant qu'elles s’absentaient. Pour le meilleur ou le pire pour le royaume, avec Mattias maintenant affecté aussi, Olaf était le seul qui restait intact. Anna s'efforça de ne pas y penser.
-Nous devons parler à ton père tout de suite. Il est là ? Demanda-t-elle.
-Bien sûr ! dit Mari en leur prenant les bras et en les conduisant vers la chambre du roi, nous allions à Arendelle pour vous rejoindre au festival des Nuits Polaires, mais avec tout ce qui se passe, nous n'étions pas sûrs de pouvoir y aller
-A cause du temps ? Questionna Elsa.
-A cause des draugrs ? Devina Anna.
La princesse du Vesterland les regarda toutes les deux avec surprise et frappa à la porte de la chambre de son père.
-Non ! A cause des pirates ! Expliqua-t-elle.
Les portes du roi Jonas s'ouvrirent et il apparut avant qu'elles ne puissent mettre les choses au clair.
-Reine Anna, dit-il en tendant la main pour la serrer, Reine Elsa. Je suis heureux que vous soyez toutes les deux ici. Vous allez bien ? Nous avons craint le pire quand nous avons appris que les pirates se dirigeaient vers le port d'Arendelle.
Anna le regarda fixement. C'était drôle, avec tout ce qui s'était passé, elle avait presque oublié leur problème potentiel de pirates. Cela semblait si peu important comparé à tout le reste. Pourtant, il devrait être abordé à un moment ou à un autre - espérons-le après avoir réglé tout le reste.
-Nous avons essayé d'envoyer des messagers pour voir si vous aviez besoin d'aide, ajouta le roi Jonas, mais ils sont tous revenus confus, comme s'ils avaient oublié pourquoi ils se dirigeaient vers Arendelle en premier lieu.
Il se gratta la tête et trouva cela tellement étrange.
-De plus, les tempêtes ont été vraiment mauvaises, ajouta Mari, ce qui a mis tout le monde sur le qui-vive.
Anna acquiesça et prit une profonde inspiration avant de s'adresser au roi et à sa fille :
-C'est en partie pour cela que nous sommes ici. La perte de mémoire de votre messager ? C'est notre faute, admit-elle, il semble que nous ayons accidentellement libéré un draugr, et il cause toutes sortes de ravages, y compris des pertes de mémoire et ces terribles tempêtes. En fait, la seule chose que nous ne pouvons pas lui reprocher, ce sont les pirates.
-Alors vous êtes venus nous prévenir ? Demanda Mari.
-Eh bien, oui, dit Elsa en hésitant, mais aussi parce que nous pensons que vous êtes peut-être les seuls à pouvoir nous aider à l'arrêter.
-Vraiment ? Intervint la jeune fille en haussant les sourcils, comment pouvons-nous vous aider ?
-Nous sommes presque sûrs que notre draugr pas si sympathique était autrefois Sissel, princesse de Vesterland, expliqua Anna, héritière du trône avant votre père.
Elle expliqua rapidement l'histoire telle qu'elle la connaissait. Puis elle se tourna vers le roi Jonas et ajouta :
-Il y a tellement de rumeurs sur les sœurs de Vesterland, mais nous essayons d'apprendre la véritable histoire. Nous espérons que vous les avez connues quand vous étiez enfants. Vous seriez parents, non ?
Le roi Jonas acquiesça et renchérit :
-Oui, c’était mes cousines. Et je les connaissais. Je crois même les avoir rencontrés une ou deux fois quand j'étais très jeune. Mais après la mort de leurs parents, elles se sont renfermées sur elles-mêmes dans la caste. C'était tragique, vraiment. Mais au moins, elles étaient là l'un pour l'autre, jusqu'à ce que vous savez...
Anna et Elsa échangèrent un regard, et la belle rousse savait ce que sa sœur pensait. A bien des égards, la vie des sœurs Vesterland reflétait la leur. Qui aurait dirigé Arendelle si elles avaient subi le même sort ? (Peut-être Hans ? Anna s’était imaginée revenir en draugr pour tout démolir si cela avait été le cas).
-C'est la partie "vous savez" sur laquelle nous essayons d'en savoir plus, expliqua la reine des neiges, nous voulons découvrir ce qui s'est réellement passé lors de leur voyage à Arendelle juste avant que Sissel ne se noie. Tout le monde à la maison semble se souvenir de la visite de la sœur différemment. Mais personne ne semble savoir exactement pourquoi elles ont fait cette visite en premier lieu.
-Oh, je peux répondre à cette question, dit le roi Jonas en se redressant, je crois qu'elles étaient là pour rencontrer le roi Runeard au sujet de son projet de barrage. Il n'en était qu'au début, et Runeard s'efforçait d'obtenir l'aide de tous les royaumes voisins pour financer le projet.
-Bien sûr, remarqua Anna en regardant sa sœur.
Elle réalisa alors que le barrage avait été construit il y a presque cinquante ans. La concordance était tout à fait logique.
-Sissel était-elle en faveur du projet ? Demanda Elsa avec un soupçon de dégoût dans la voix.
Elle avait une bonne raison de l'avoir car comme elles le savaient maintenant, le barrage que leur grand-père avait prévu aurait fini par être désastreux pour l'environnement, coupant l'approvisionnement en eau des Northuldra et asséchant leurs terres. Ce n'était que récemment, après qu'Anna l'ait finalement détruit avec l'aide des Géants de la Terre, que les champs avaient commencé à se rétablir et que les choses étaient revenues à la normale.
Le roi Jonas se gratta la barbe et reprit :
-Je ne peux pas en être certain, mais si elle ne l'était pas, je ne l'imaginais pas tenir tête au roi Runeard à ce sujet. D'après ce que j'ai compris, elle était plutôt timide. C'était sa sœur, Inger, qui était la combattante de la famille.
Il sembla considérer cette phrase un moment et bredouilla :
-Hum... Peut-être est-ce pour cela qu'elle a emmené Inger avec elle lors de ce voyage à Arendelle ?
-En parlant de combat, savez-vous si elles s'entendaient bien ? Insista Anna, certains disent qu'elles étaient rivales et d'autres qu'elles s'aimaient. C'est difficile d'avoir une histoire vraie.
Le roi Jonas gloussa et regarda Mari avant de dire :
-Ça ressemble à une fratrie typique pour moi. Tous les frères et sœurs ont des moments où ils ne s'entendent pas parfois et ne se battent-ils pas comme des chiens à d'autres moments ?
Anna et Elsa se regardèrent et marmonnèrent un maigre « oui ».
Le souverain claqua alors des doigts et lança à nouveau :
-Vous savez à qui vous devriez parler d'elles ? Les Figels. C'étaient les intendantes du château qui s'occupaient des deux princesses. Elles sont à la retraite maintenant, mais elles ont pratiquement élevé les filles quand elles étaient plus jeunes.
-Les Figels ! Oui ! Nous aimerions beaucoup leur parler ? dit Anna qui retrouva son excitation.
C'était exactement ce dont les deux sœurs d’Arendelle avaient besoin, des gens qui avaient connu les sœurs personnellement.
-Je peux vous emmener les voir, dit Mari, elles vivent dans le village. Vous allez les adorer !
Elle fit soudain une pause, puis sourit avant d’ajouter :
-Juste... Ne mangez pas ce qu'elles essaient de vous servir. Croyez-moi, vous me remercierez plus tard.
***
La modeste maison des Figels se trouvait littéralement juste derrière les portes du château. Anna et Elsa eurent de la chance car elles obtinrent une réponse du premier coup. Une forte odeur d'ail, d'oignons et de poisson cuit les accueillit à la porte.
-Oh mon…Chuchota Elsa en inspirant fortement.
-Bonjour, Mari ! Dit une grande femme aux cheveux poivre et sel.
Elle était vêtue d'un tablier orange vif qui recouvrait une robe bleue encore plus vive et déclara :
-Tu arrives à point nommé ! Olga et moi étions en train d'essayer une nouvelle recette de ragoût.
La princesse de Vesterland regarda Anna du coin de l'œil et répliqua :
-Oh... je ne voudrais pas m'imposer. Je voulais juste passer pour te présenter à mes amis.
-N'importe quoi ! Dit la femme en souriant à Anna, nous aimons la compagnie ! Je m'appelle Helga. Je vais dire à ma femme de mettre trois autres assiettes.
Elle saisit alors la main de la jeune fille et la tira à l'intérieur en hurlant :
-OLGA ! MARI EST ICI !
La maison était sombre avec les rideaux tirés, mais bien rangée avec beaucoup de tricots et des piles de chaussettes partout. L'odeur de nourriture était encore plus forte à l'intérieur. Les yeux d'Anna se mirent à pleurer et elle crut bon de dire :
-C'est très gentil de votre part, mais en fait nous venons juste de manger.
Son estomac grogna en réponse ce qui fit rire Helga.
-On dirait que tu as encore de la place, dit-elle en tirant une chaise pour Anna.
Elsa et Mari prirent les leurs pendant que la femme hurla :
-OLGA ! DES ASSIETTES SUPPLÉMENTAIRES !
Puis elle se tourna vers le groupe et renchérit :
-Elle est un peu dure d'oreille en ce moment.
Une autre vieille femme tenant dans ses bras trois assiettes de nourriture chaude et fumante survint en criant à son tour :
-J'arrive ! J'arrive !
Ses cheveux blancs étaient relevés en un chignon désordonné, et elle portait un tablier orange similaire à son épouse, qui était éclaboussé de toutes sortes de nourritures.
Elle vit alors la compagnie qui attendait et sourit.
-Bonjour, mes chéris ! Quelle belle surprise ! Je suis ravie que vous puissiez rester pour le déjeuner, dit-elle en déposant les assiettes devant les filles.
Anna aurait juré que la soupe brune sentait la mûre. Elle prit sa cuillère avec précaution.
-Oh...Comme…ça a l’air...Bon...Qu'est-ce que c'est ? Demanda-t-elle.
-Lapskaus, leur dit Helga, nous n'avions pas tous les ingrédients pour la recette de la mère d'Olga, alors nous avons improvisé.
-Nous faisons ça souvent, dit cette dernière à Anna, nous utilisons ce que nous avons sous la main, et en général ça se passe bien.
-Toujours, ajouta Helga, vous devriez rester pour le dessert. Nous faisons du tislorte bondepiker. C'est délicieux si vous aimez les pommes.
-Nous n'avons plus de pommes, lui rappela Olga, mais nous pourrions essayer de le faire avec des oignons ! Nous en avons en trop.
-Oooh, bonne idée ! Renchérit sa femme en frappant dans ses mains.
L'estomac de la cadette rousse se retourna à l'idée d'un dessert centré sur les oignons.
-Nous ne voulons pas vous empêcher de cuisiner, dit-elle rapidement, nous espérions juste vous parler des sœurs de Vesterland. Mari a mentionné que vous étiez leurs intendantes.
-Voici mes amies, Anna et Elsa, les reines d'Arendelle, expliqua la jeune fille, je leur ai dit que vous connaissiez bien les filles.
Les yeux d'Helga s’illuminèrent aussitôt et elle s’exclama :
-Oh ! Cela fait longtemps que nous n'avons pas parlé d'elles.
Olga se dépêcha de revenir dans la pièce avec deux autres assiettes pour elle et son épouse avant de raconter :
-Nous nous sommes occupées d'elles après le départ de leurs parents, et nous sommes devenues très proches.
-J'imagine, dit doucement Anna, Elsa et moi sommes aussi très proches de nos intendants.
Elle pensa à Kai et Gerda et son cœur se serra. En ce moment, ils ne pouvaient même pas se rappeler qui elles étaient.
-C'est très bien ! Dit la sexagénaire, nous aimions travailler pour la famille. Inger et Sissel étaient deux pois dans une gousse, plus proches que deux sœurs ne pourraient jamais l'être.
Le regard d'Olga se fixa sur Anna. Sa mâchoire s'effondra et elle s’écria :
-Ce médaillon que vous portez ! Ses yeux se rétrécissent suspicieusement, où l'avez-vous eu ?
-Euh, c'est une longue histoire, balbutia la belle rousse.
-Vous le reconnaissez ? Insista la cinquième esprit avec curiosité.
-Si le reconnaissez ?! Bien sûr que je le reconnais ! J'ai donné ces médaillons aux filles l'année où leurs parents sont morts. Pour qu'elles se souviennent qu'elles n'étaient pas seules. Qu’elles étaient toujours là l'une pour l'autre !
Olga s'enfonça dans le fauteuil, les yeux embués et murmura :
-Inger a perdu le sien immédiatement, bien sûr. Quelle étourdie. Mais elle s'en sortait toujours avec ce genre de mésaventure. Elle avait ces yeux bleu brillant qui étaient...
-Magnétiques ! Termina Helga, une couleur si extraordinaire. Et Sissel... Elle était toujours si soucieuse de son apparence. Elle n'enlevait jamais son collier. Elle m'avait dit que c'était son bijou préféré - et laissez-moi vous dire que ces deux filles avaient le choix en matière de bijoux.
Elle boitilla jusqu'à Anna et prit le médaillon avant de l’ouvrir. Elle fit ensuite signe à sa femme de venir, oubliant heureusement toute discussion sur le ragoût.
-Ce sont nos enfants, dit Helga tristement, je veux dire, elles n'étaient pas à nous, mais elles...
-Elles nous faisaient sentir que nous étions inclues à leur famille, compléta Olga, Inger s'est toujours comportée comme l'aînée - un peu autoritaire, comme je lui disais, avec Sissel aussi calme qu'une souris. Mais...
Olga tiqua et continua :
-Sissel était plus âgée et son devoir était de prendre le trône, alors Inger l'a aidée du mieux qu'elle a pu.
Anna jeta un regard furtif à Elsa. Certaines similitudes étaient vraiment troublantes, du point de vue de la personnalité.
-Vous souvenez-vous si Inger avait déjà parlé de son désir de devenir reine ? Demanda Elsa.
Helga remua une cuillère dans le ragoût devant elle et répondit :
-Je ne sais pas. C'était une naturaliste, très préoccupée par l'abattage des arbres et la pollution de l'eau. Elle se souciait beaucoup de la préservation des eaux, de la faune et de la nature de Vesterland. Sissel, cependant, était plus préoccupée par la protection des alliances. Elle était une femme du peuple.
-C'est ce qu'avait dit Oaken, déclara Anna en jetant un coup d'œil à Elsa alors qu’une image des filles devint plus claire dans son esprit, hum... Elles auraient pu avoir des différents sur le projet de barrage alors, dans le sens où Inger se rendait compte de son impact sur l'environnement...
Les yeux de la reine des neiges s'élargirent tandis qu’elle réalisa :
-Tu penses que c'est pour ça qu'elles se disputaient ? Le projet du barrage ? Ce ne serait pas idiot…C'est arrivé à Arendelle, juste après leur rencontre avec le roi Runeard.
Anna pinça les lèvres et répliqua :
-Peut-être... Mais une bagarre qui a conduit à un meurtre tout de même ?
Elle leva alors les yeux vers Olga et Helga et balança sur un ton suspect :
-Bon il est temps de mettre les pieds dans le plat…Pensez-vous qu'Inger a assassiné Sissel ?
Olga laissa tomber sa cuillère dans son ragoût et cria :
-Certainement pas ! Je sais ce que les gens disent à ce sujet, mais je ne peux pas le croire. Je ne veux pas ! Ayant connu Inger, elle n'aurait jamais...
Elle s'interrompit, incapable de continuer. Helga l'entoura immédiatement de son bras et sortit un mouchoir de sa poche avant de lui donner. Olga se moucha bruyamment.
-Nous ne voulions pas évoquer un souvenir aussi triste, dit Elsa à voix basse, nous essayons simplement de comprendre ce qui s'est réellement passé ce jour-là. S'il y a quelque chose de plus dans cette histoire que nous ne connaitrions pas.
Helga acquiesça et s’écria :
-Nous nous sommes longtemps demandé aussi, mais nous avons fait la paix avec ça. Nous essayons simplement de nous souvenir des filles telles qu'elles étaient !
Les épaules d'Anna s'affaissèrent et elle soupira. Encore une impasse.
-Nous préférons honorer leur mémoire du mieux que nous pouvons, ajouta Olga en poussant un profond soupir à son tour, en amenant les gens à visiter le mémorial que nous leur avons construit à Arendelle.
La cadette rousse arrêta de faire tourner sa cuillère et questionna surprise :
-Mémorial ? Quel mémorial ?
-Après l'incident, nous nous sommes rendus à Arendelle pour essayer de trouver ce que nous pouvions. Nous avons demandé à quelqu'un de nous emmener à l'endroit où cela s'était passé, où Sissel...
La voix d’Helga s'étrangla. Elle prit un temps avant de dire à nouveau :
-Nous avons fait un petit mémorial pour les deux filles. Au fil des ans, il a été visité par de nombreuses personnes qui les aimaient comme nous.
Olga sourit fièrement à sa femme et murmura :
-Helga a sculpté une statue en bois des filles que nous avons ramenée dans notre chariot. Nous avons planté des fleurs sauvages autour d'elle. C'étaient les préférées de Sissel.
Le cœur d'Anna se mit à battre d'excitation. Un mémorial. Mais plus important encore, un mémorial érigé à l'endroit exact où Sissel s'était noyée. Si elles pouvaient y aller, peut-être qu'Elsa pourrait utiliser ses pouvoirs pour faire remonter un souvenir. Et elles pourraient apprendre ce qui s'est réellement passé ce jour-là.
Cela pourrait s'avérer être leur meilleure piste jusqu'à présent.
-Comment pouvons-nous trouver ce mémorial ? demanda sa soeur d'une voix chevrotante.
Elles avaient clairement les mêmes pensées.
-Nous vous donnerons une carte, dit Olga, nous les avons faites pour les partager avec ceux qui veulent faire le pèlerinage pour rendre hommage, HELGA ! Donne une carte aux filles !
-Arrête de crier ! la réprimanda sa femme.
-Je ne crie pas, insista Olga en regardant Anna.
Puis elle ajouta en chuchotant :
-Mais elle est un peu dure d'oreille.
Helga se dirigea vers un cabinet de curiosités et ouvrit le tiroir du bas. Puis elle sortit un morceau de parchemin qu'elle tendit à la reine des neiges. Sur celui-ci se trouvait un dessin des rivières d'Arendelle avec un X à côté d'une rivière près du village. Elle le pointa.
-Voilà. L'endroit même où tout s'est passé, il y a cinquante ans, déclara-t-elle.
Les deux soeurs d'Arendelle échangèrent un regard.
-Je crois que nous avons notre prochain indice, conclut-elle avec un sourire aux lèvres.
Euh...Mais...Elles ont un mémorial à Arendelle...Mais elles ne sont pas au courant de cela ?! C'est un peu con ça !
Je prends les paris pour Runeard, sans déconner ça a l'air d'être un coup monté de cet abruti ! XD
Bon et forcément...Une Helga dans l'histoire...Me voilà aux anges même si elle ne ressemble pas du tout aux miennes !
et fait assez drôle, au départ ma Helga de RVLP4 de Prise par Un Northuldra devait aussi être lesbienne avant que je ne décide à la dernière minute de la mettre hétéro XD_________________
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Re: POLAR NIGHTS : Cast into darkness (printemps 2022) TRADUIT PAR ANSA
Mar 02 Aoû 2022, 01:05
Oh je vois que tu en as déjà fait plein!
Je pensais que ça prendrait des mois en vrai
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- AnsaAdmin
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Re: POLAR NIGHTS : Cast into darkness (printemps 2022) TRADUIT PAR ANSA
Mar 02 Aoû 2022, 01:09
Je me tiens à un par jour 
parce que je veux connaître l'histoire et vous la faire partager au plus vite 
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Re: POLAR NIGHTS : Cast into darkness (printemps 2022) TRADUIT PAR ANSA
Mar 02 Aoû 2022, 19:11
Chapitre 15 : Elsa :
La carte d'Helga n’était pas très précise en réalité. Ainsi, Elsa et Anna se perdirent trois fois dans les bois sombres avant d'arriver, en trébuchant, à la petite statue de bois grossière en l'honneur des deux princesses de Vesterland, posée sur un piédestal de pierre au détour d'une rivière. La reine des neiges la désigna d'un signe de la main et sa sœur poussa un soupir de soulagement, lâchant Havski pour se précipiter vers elle. Elle plaça ses mains sur ses hanches, examinant le bois sculpté.
-Tu sais, peut-être que Sissel veut simplement un nouveau mémorial, remarqua-t-elle en touchant le point où le bras de la jeune femme aurait dû se trouver.
Il s'était clairement cassé au fil des ans et une partie du bois était pourrie de part en part.
-Regarde, celui-ci tombe en morceaux ! S’exclama-t-elle encore.
-Imagine si c'était aussi simple, sourit Elsa en glissant du Nokk pour s'approcher de sa soeur.
Elle plissa les yeux sur le mémorial en bois, qui avait certainement connu de meilleurs jours. Elle supposa que cinquante ans d'exposition aux éléments auraient fait cela à n'importe quel morceau de bois. Pourtant, l'inscription en bas était assez visible pour être lue.
« PRINCESSES BIEN-AIMÉES. PUISSIEZ-VOUS REPOSER EN PAIX. »
Elles espéraient pouvoir faire en sorte que cela se produise bientôt.
-C'est bien le même endroit que celui que j'ai vu dans ma vision, songea la reine des neiges en levant les yeux vers l'eau qui coulait rapidement, je me souviens de ce rocher juste au large. Et cet arbre est beaucoup plus grand maintenant, mais il était bien là, ajouta-t-elle en désignant un grand chêne dont les branches pendaient au-dessus de la rivière.
Elle acquiesça encore en inspectant le décor comme si elle voulait se convaincre.
-Oui, c'est bien l'endroit où Sissel s'est noyée ! Déclara-t-elle.
-Mais est-ce Inger qui l'a fait ? Se demanda la cadette, c'est la question à laquelle nous devons répondre. Et si elle l'a fait, pourquoi ? Tout ce que nous avons appris sur les sœurs jusqu'à présent montre qu'elles étaient proches. Qu'elles s'aimaient.
-C'est vrai. Je veux dire, bien sûr, elles n'étaient pas d'accord sur certaines choses, mais alors quoi ? Questionna à son tour Elsa, regarde-nous ! Nous ne sommes pas d'accord tout le temps.
-Surtout sur le fait que tu te mettes en danger, fit remarquer Anna.
La cinquième esprit renifla. Elle se retourna vers le mémorial et répliqua :
-Dans ma vision d’Ahtohallan, j'ai vu Sissel se débattre dans l'eau. Mais nous devons remonter plus loin. Pour entendre ce pourquoi elles se battaient et ce qui s'est passé. C'est la seule façon d'en être sûrs.
Elle se tourna alors vers la rivière. L’eau était vive, rapide si bien qu’elle projetait de gros morceaux de glace dans le courant. Elle était très différente de la section lente et sereine qu'elles connaissaient et qui passait par le centre-ville d'Arendelle. Elsa devina qu'il y avait peut-être un glacier à proximité, alimentant la rivière avec de la neige fondue. Et que même un bon nageur aurait du mal à garder la tête hors de l'eau à cet endroit.
Elle laissa tomber sa main dans la rivière et fit glisser le courant entre ses doigts.
-Tu sens quelque chose ? Demanda Anna avec impatience.
Elle secoua la tête.
-Juste de l'eau froide et glacée, répondit-elle en fronçant les sourcils.
Elle ferma les yeux, pensant à Sissel et Inger. Essayant de les imaginer sur cette rive. En train de se disputer. A propos de quoi se disputaient-elles ?
Mais rien ne lui venait.
C'est alors qu'elle comprit le problème. Olaf n’arrêtait pas de le dire « L'eau a de la mémoire ». Mais ce courant particulier n'était pas la même eau que celle qui était là quand Sissel s'était noyée. L'eau des rivières est en perpétuel mouvement, elle change constamment. Si Elsa était à Ahtohallan, peut-être pourrait-elle réussir à trouver quelque chose avec l'aide de l'esprit des souvenirs. Mais ici, elle était seule, et elle n'était pas sûre que ça allait marcher.
La reine des neiges s'effondra sur la rive, découragée. A quoi servaient ses pouvoirs si elle ne pouvait pas les utiliser pour aider quelqu'un ? Tout cela n'était-il qu'une impasse ? La frustration commença à monter en elle. Elle serra ses mains en poings.
-Hey Elsa ! Relaxe ! Ce n'est pas grave! Souleva sa sœur.
Elle se détendit en sentant qu'Anna était à ses côtés. Elle mit bientôt ses bras autour d'elle et reprit :
-C'est bon. Tout va bien.
-Non ! Ce n'est pas bon ! Craqua Elsa, je dois trouver une solution !
Elle se dégagea de l'emprise de sa cadette et plongea à nouveau ses mains dans l'eau glaciale. Peut-être que si elle pouvait aller plus en profondeur, elle pourrait trouver quelque chose. Elle ferma les yeux et essayait, essayait encore.
SPLASH !
Elsa hurla en perdant l'équilibre, trébuchant la tête la première dans la rivière glacée. Elle se débattit, essayant de poser ses pieds sur les pierres glissantes, tout en s'étouffant avec une gerbe d'eau sale. Le courant était fort, l'entraînant rapidement en aval.
-Anna ! Cria-t-elle, essayant d'utiliser sa magie pour geler l'eau qui se continuait de battre son plein.
Mais rien ne se passait. C'était comme si elle portait des gants. Elle avait probablement drainé ses pouvoirs si profondément, et maintenant ils s'éteignaient à nouveau.
Oh non. Non, non, non !
-Anna ! Au secours ! Cria-t-elle à nouveau, sachant qu'elle avait l'air effrayée. Désespérée.
Elle se débattit pour garder sa tête hors de l'eau et aspira de l'air quand elle le put. Mais cela eut l’effet inverse et elle avala bientôt une nouvelle gorgée de la rivière qui l'étouffa. Elle cracha encore et essaya à nouveau de trouver le fond de la rivière. Mais c'était profond ici et ses pieds ne faisaient que frapper inutilement alors que le courant l'entraînait plus bas. Son corps commença à s'affaiblir. La rive semblait être à des kilomètres.
-Elsa ! Je te tiens ! Hurla soudain une voix.
Elle sentit aussitôt des bras puissants l'attraper et l'entraîner vers la rive. Sa petite soeur la souleva sur la terre ferme, puis la fit rouler sur elle-même, lui donnant de fortes claques dans le dos jusqu'à ce qu'elle ait rejeté toute l'eau sale. Le cœur de l'aînée d'Arendelle battait la chamade dans sa poitrine tandis qu'elle aspirait l'air pur par petites bouffées.
-Tu vas bien ? Demanda la voix d'Anna qui semblait très inquiète, Elsa ! Parle-moi !
Elle lutta pour se redresser.
-Je pense que oui, déglutit-elle avec force, essayant d'empêcher son corps de trembler dans un mélange de terreur et de froid, je me suis juste trop penchée.
-Oui, j'ai vu, murmura sa sœur en se pinçant les lèvres, tu m'as fait une peur bleue. Je pensais...
Elle s'interrompit, incapable de continuer.
Mais Elsa savait exactement à quoi elle pensait. Qu'elle avait presque partagé le destin de Sissel.
La reine des neiges essora bientôt sa robe blanche et regarda la rivière avec regret.
-Je suppose que maintenant je comprends comment Sissel s'est noyée, dit-elle, ce courant est rude.
-Heureusement pour toi, tu as une sœur forte ! S’exclama Anna.
Elle rassembla un petit tas de bois et de feuilles puis appela Bruni. L'esprit du feu arriva et elle lui demanda :
-Tu veux aider à réchauffer la cinquième esprit ?
La salamandre sauta immédiatement sur le petit tas, l'enflammant facilement avec son pouvoir. Bientôt, les deux sœurs eurent un petit feu qui donnait une belle lueur chaude. Elsa soupira avec gratitude, se réchauffant les mains. Son cœur, cependant, battait toujours très vite.
-Tant pis pour ce plan, dit-elle tristement en jetant un regard agacé à la rivière.
Elle se serra la poitrine.
-Désolée de t'avoir traîné jusqu'ici, dit-elle, c'était probablement une idée stupide. J'ai juste pensé... Je veux dire, je me souviens avoir retiré la mémoire du vaisseau de nos parents. Mais cette eau était là depuis des années, donc les souvenirs étaient toujours là, à l'intérieur. Cette eau est constante. Il n'y a rien à en tirer. Je suis désolée, Anna. Je voulais vraiment comprendre l'histoire de Sissel pour qu'on puisse en finir.
Sa voix se brisa.
-L'eau a une mémoire, murmura Anna pensivement.
-Oui. Je viens de te le dire. Mais...
Elsa ne termina pas sa phrase.
-Mais l'eau ici n'est pas la même. Tu as besoin de quelque chose qui pourrait avoir des restes d'eau de l'époque, non ? Intervint la rousse.
-Oui. Mais c'est impossible. C'était il y a 50 ans ! Se plaignit l’aînée.
-Peut-être que non ! S’exclama Anna.
Elsa pencha la tête en signe d'interrogation. Sa cadette retira alors le médaillon de Sissel de son cou et le tendit à sa sœur.
-Tu te souviens que les portraits semblaient déformés ? Dit-elle, comme s'ils avaient été immergés ? Peut-être en ont-ils encore un peu en eux.
-Anna ! Tu es un génie !
Elsa arracha alors le médaillon des doigts de sa sœur et le prit dans ses mains.
-Les Figels nous ont dit que Sissel ne sortait jamais sans son collier, ce qui signifie qu'elle devait le porter quand elle s'est noyée.
Son souffle s'arrêta dans sa gorge alors que l'espoir l'envahissait. Elle s'efforçait de ne pas être trop excitée, mais c'était plus fort qu'elle. Elle enroula ses doigts autour du médaillon. Puis elle ferma les yeux, cherchant profondément ses pouvoirs. Pendant un moment, elle ne sentit rien et craignit que les souvenirs aient à nouveau disparu. Mais lentement, un sentiment familier commença à s'infiltrer dans son corps.
-Ça marche ! Elsa, ça marche ! S’extasia Anna.
Les yeux de la reine des neiges s'ouvrirent. En effet, une petite brume semblait s'élever de sa main fermée. Elle relâcha ses doigts, les ouvrant un par un. La brume s'échappa du médaillon.
Et soudain, elles purent voir parfaitement. Deux filles. Une avec de longs cheveux attachés en tresses compliquées. L'autre avec une coupe courte.
-Inger et Sissel, souffla Elsa.
Anna semblait aussi hypnotisée qu'elle. Encore plus quand les voix commencèrent à s'élever dans l'air.
-Inger, il faut que tu arrêtes de te disputer avec lui ! Ça ne marche pas !
-Mais Sissel, nous devons essayer ! Il a déjà commencé à défricher. S'il construit ce barrage, il va détruire la Forêt Enchantée et tout le territoire Northuldra. Ce sera un désastre écologique.
Elsa haleta. Elles s'étaient donc disputées au sujet du barrage ce jour-là ! Et Inger n'était définitivement pas en faveur de ce projet.
-Ecoute, je comprends. Je comprends vraiment, interrompit Sissel, mais qu'allons-nous faire ? Le roi Runeard ne nous écoutera jamais. Et si on essaie de le combattre, il va punir le royaume de Vesterland. Notre peuple. Je suis comme toi, je me soucie aussi des rennes, des lapins et de tout ça, mais je me soucie aussi de nos citoyens. En tant que future reine, je dois les protéger. Arendelle contrôle le port- toute la nourriture et les fournitures et les médicaments venant des autres royaumes. Sans cela, nous allons beaucoup souffrir.
-Nous souffrirons aussi si tous les animaux meurent ou migrent plus au nord, argumenta Inger, qu'allons-nous chasser pour nous nourrir ? Il doit savoir que son barrage aura un impact considérable sur nos terres !
Sissel soupira :
-Il le sait déjà. C'est juste qu'il s'en fiche.
-Tu dois l'obliger à s'en soucier ! C'est ce qu'une reine ferait !
Les sœurs se fixèrent l'une et l'autre, clairement en désaccord. Elsa jeta un coup d'œil à Anna, qui observait la scène avec des yeux horrifiés.
-Ouais, eh bien, peut-être que tu devrais être reine, alors ! Répliqua Sissel, si tu es une telle experte en tout !
-Tu sais que je ne veux pas ça, protesta Inger blessée, et tu sais que je pense que tu seras une reine formidable. Tu es déjà une sœur extraordinaire. J'essaie juste de t’aider. Ne me rejette pas. S'il te plaît !
Pendant un moment, Sissel s'hérissa. Puis ses épaules s’affaissèrent. Elle soupira profondément, puis jeta un regard d'excuse à sa soeur.
-Je suis désolée. Ce n'est pas ce que je voulais dire. Je t'aime, tu le sais, déclara-t-elle.
-Et je t'aime aussi, renchérit Inger qui lui prit la main, nous allons trouver une solution. D'une manière ou d'une autre.
Elsa regarda, fascinée, les deux sœurs s'embrasser sur la rive du fleuve. Elles ne se disputaient plus, elles se serraient juste très fort l'une contre l'autre. Tout comme Anna et elle l'avaient fait après leur dispute.
-Alors c'est vrai. Inger ne voulait pas être reine. Elle essayait juste d'aider, Sissel, chuchota la cadette rousse qui regardait aussi avec admiration, elle aimait sa sœur.
-Alors qu'est-ce qui s'est passé entre elles qui a pu conduire à la mort de Sissel ? demanda la cinquième esprit, je ne comprends pas.
-Continue à regarder ! Insista-t-elle, il doit y avoir autre chose.
Mais la vision était déjà en train de s'estomper. La magie s'écoula de ses doigts. Elsa serra les dents, essayant de la faire durer, mais elle pouvait la sentir tomber. La brume commença à s'échapper du collier et la vision diminua. Elle plissa ses yeux, essayant de les fermer. Elle sentit la glace craquer sur sa peau. Non ! Après tout ça, elle ne pouvait pas le perdre maintenant. Elle ne pouvait tout simplement pas !
-Elsa, regarde ! S’écria Anna.
Les yeux de l'aînée d'Arendelle s’ouvrirent. Elle resta ébahie, réalisant qu'elles n'étaient plus seules. Debout près de la statue commémorative, semblant sortir de nulle part, se trouvait le draugr lui-même. D'où venait-il ? Les avait-il suivis jusqu'ici ?
Ce n'était pas bon. Pas bon du tout.
-Anna, recule doucement. Ne fais aucun mouvement brusque. Je vais le distraire et je te retrouverai plus tard, chuchota Elsa à sa sœur.
Son esprit s’activa à trouver un plan. La glace n'avait pas arrêté le draugr la dernière fois. Mais peut-être qu'elle pourrait ralentir la créature suffisamment pour qu'elles puissent s'échapper.
Elle jeta un coup d'œil à Anna, qui n'avait pas bougé.
-Qu'est-ce que tu attends ? cria-t-elle alors que son coeur battait la chamade, vas-y !
Mais Anna ne partit pas. Au lieu de cela, elle se plaça entre sa soeur et le draugr.
-Qu'est-ce que tu fais ? S’égosilla Elsa, horrifiée.
Ses yeux se fixèrent sur le draugr, attendant qu'il frappe. Elle était trop proche. Beaucoup trop proche. Il suffirait d'un coup de griffe de la créature, et...
-Anna, il va t'attaquer ! La prévint-elle.
Ou pire...
-Non, dit-elle fermement en gardant les yeux rivés sur elle, je pense que si c'était le cas, il l'aurait déjà fait. Je pense qu'il nous veut ici. Je pense qu'il a quelque chose à nous montrer. Le draugr est celui qui nous a laissé le médaillon, peut-être espérait-il que tu pourrais en tirer quelque chose. En fait, c'est peut-être pour cela qu'il nous hante depuis le début. Parce que tu es la seule à avoir le pouvoir de voir dans le passé. Pour découvrir la véritable histoire d’Ingel et Sissel.
La créature gémit immédiatement et ses yeux semblèrent s'enflammer en prononçant le mot :
-Soeeeeeuuurrrreeeettteeee…La miiiiieeeeennnneee.
Le monstre pointa un doigt pourri vers le médaillon dans la main d'Elsa. Pendant un moment, rien ne se passa. Puis, soudainement, le jet de brume crachotant commença à s'épaissir, à devenir plus fort.
-Oui ! Cria Anna d'excitation, oui !
Elsa regarda avec étonnement la brume se répandre du collier vers la berge, reconstruisant la vision qu'elles avaient observée auparavant. Lentement, avec leur magie combinée, la vision devint plus solide, réelle. Comme si les deux filles se tenaient juste en face d'elles.
-Maintenant, voyons ce qui s'est réellement passé ce jour-là, déclara Anna, la voix aiguë d'excitation.
Se mordant la lèvre inférieure, Elsa se retourna vers la scène qui se déroulait devant elles, se concentrant pour que la magie continue à opérer.
-Je suis désolée, dit Inger, je ne veux pas me battre avec toi.
-Non, je suis désolée ! S'exclama Sissel, tu as raison. Je suis lâche, je ne veux pas affronter Runeard. Il me fait peur. Mais pas autant que l'idée que nos terres soient détruites. Notre peuple mérite mieux.
-Alors tu vas lui parler ? Demanda Inger alors que sa voix s'éleva avec espoir.
-Oui. Nous retournerons à Arendelle ensemble, et je demanderai une autre audience. Je vais lui dire que Vesterland ne contribuera pas à ce projet ! S’écria-t-elle.
-Et sans notre financement, il ne pourra jamais le faire décoller ! Cria Inger, prends ça, Runeard.
Elle leva un poing triomphant, balançant son bras en l'air comme pour frapper leur grand-père dans le nez. Elsa se mit à rire. Elle aimait bien cette fille !
Mais le rire mourut dans sa gorge alors qu'un bruit montait dans ses oreilles. Le rugissement de l'eau qui s'approchait.
-Une crue soudaine, haleta la reine des neiges, il y a eu une crue soudaine.
A peine avait-elle prononcé ces mots qu'elle apparut. De l'eau se précipita à toute vitesse sur la rivière. Sissel poussa un cri d'horreur et fit un bond en arrière.
-Sœurette ! Cria-t-elle.
Sa cadette était juste sur le chemin de l'eau. Le visage d'Inger devint blanc, mais elle ne bougea pas. C'était comme si elle était figée par la peur.
-Inger ! Essaya à nouveau Sissel d’une voix pleine de panique.
Elle plongea vers sa soeur, se jetant sur elle pour la faire sortir de l'eau. Mais son pied se prit dans une racine et elle trébucha, tombant également dans le courant.
-Sissel ! Cria encore Inger, Sissel ! Non !
Inger se releva en courant et se précipita vers la rive. Sissel était déjà loin, se débattant dans l'eau comme Elsa l'avait fait quelques instants auparavant. L'eau étant plus agitée à cause de la crue, des vagues s’étaient élevées au-dessus de la rive, forçant Inger à trébucher en arrière et à s'éloigner.
-Inger ! Cria Sissel, aide-moi, Inger !
Elle essaya de s'accrocher à un tronc d'arbre tombé, à des branches tendues, à n'importe quoi pour ne pas être emportée. Pendant ce temps, Inger courait le long de la rive en criant à l'aide.
Elsa jeta un coup d'oeil à Anna, puis commença à courir à son tour le long de la rivière, en suivant la vision. Soudain, elle s'arrêta net, les yeux exorbités lorsqu'elle réalisa ce vers quoi Sissel se dirigeait.
Une chute d'eau géante.
-Attention, Sissel ! S’écria Inger, le visage baigné de larmes, en courant impuissante le long de la rive, attention !
Sissel jeta un coup d'oeil derrière elle, sa mâchoire s'effondra lorsqu'elle réalisa ce qui l'attendait. Elle s'élança à nouveau vers le rivage, réussissant cette fois à s'accrocher à une petite branche. Elle essaya de s'en servir comme d'une corde pour se tirer jusqu'aux berges. Mais le courant était trop fort et la branche craqua.
À ce moment-là, la vision se figea, se cristallisant en glace solide. Elsa fronça les sourcils, essayant de chercher encore de la magie en elle, pour la faire bouger à nouveau. Mais elle était bloquée comme si elle avait été mise en pause exprès.
Elle regarda de nouveau le draugr, qui se tenait toujours là, près de sa statue. Mais cette fois, les yeux de la créature n'étaient pas sur les deux sœurs près de la rivière. Il regardait quelque chose derrière elles.
Ou plutôt...quelqu'un.
-Elsa ! Regarde ! Cria Anna en montrant quelqu'un du doigt, qui est-ce ?
La reine des neiges plissa les yeux, se tenant immobile, encastrée dans la glace. C’était celle d’un jeune garçon - environ quatorze ou quinze ans. Il avait des cheveux hirsutes et de grands yeux. Il tenait un bâton de berger. L’aînée d’Arendelle réalisa assez vite qu’il y avait un agneau à ses pieds.
-Whoua, murmura-t-elle.
-C'est le témoin ! S’écria Anna, de l'histoire de Kristoff ! Je l’avais complètement oublié jusqu'à maintenant, mais il a dit qu'il y avait un témoin ! C'est ainsi qu'ils ont pu prouver le crime d'Inger !
Elle se retourna vers Elsa en se mordant la lèvre inférieure et attendit qu’elle montre la suite.
-Ne me regarde pas comme ça, je ne l'ai pas arrêté.
Elle chercha du réconfort auprès du draugr et demanda :
-Peux-tu nous en montrer plus ?
La créature sembla acquiescer. La vision revint alors à la vie. Les cris d'Inger parvinrent à nouveau à leurs oreilles.
-Aidez-moi ! Criait-elle au garçon, aidez-moi à sauver ma soeur ! S'il te plaît !
-Restez où vous êtes, renchérit-il, vous allez être emportée vous aussi !
Il courut vers la rive et se pencha au-dessus de l'eau en enroulant sa main autour d'un arbre pour avoir un ancrage. Il essaya ensuite d'attraper l'autre extrémité de la branche à laquelle Sissel s'accrochait, mais elle était trop juste, hors de sa portée. Inger regardait, impuissante et effrayée.
-Allez, Sissel, chuchota-t-elle, tiens bon.
L’ainée leva les yeux vers sa jeune soeur. Des yeux souriants qui ne reflétaient plus de peur, mais plutôt un étrange sentiment de détermination. Elsa tressaillit en réalisant la vérité. A ce moment précis, Sissel savait qu'elle allait mourir. Et elle avait accepté son destin.
-Je t'aime Inger, dit-elle, et je crois en toi. Je sais que tu me rendras fière.
-NON ! La supplia sa cadette alors que son visage se tordit d'horreur, ne me quitte pas Sissel !
Sa voix se brisa sur les derniers mots et elle bredouilla :
-Je…Je ne peux pas faire ça…Sans toi !
Mais sa soeur se contenta de secouer la tête.
-Si, tu peux, dit-elle solennellement, tu peux tout faire.
Elle marqua une pause, puis ajouta :
-Tu es ma sœur, et tu es plus forte que tu ne le crois.
Après cela, la branche craqua tandis que le corps de Sissel fut jeté comme une poupée de chiffon dans les chutes. Inger cria à l'agonie et s'effondra sur le sol prise de sanglots qui secouaient son corps.
-Sissel ! Cria-t-elle, oh mon dieu ! Sissel !
Un instant plus tard, le berger était à ses côtés. Il essaya de l'aider à se lever, mais les jambes d'Inger refusaient de fonctionner. Elle continuait à fixer la rivière en furie, son corps entier tremblant de peur. Le garçon se baissa et enleva doucement une mèche de cheveux de son visage avant de croiser son regard avec le sien.
-Quel est ton nom ? Demanda-t-il gentiment.
-Inger, murmura-t-elle en s'accrochant à sa main.
Il acquiesça et reprit :
-Inger, je m'appelle Stig. Je vais t'aider.
Juste après cela la vision s'évanouit. La rivière en furie redevint silencieuse.
Elsa se retourna lentement vers le draugr. Il était toujours debout sur la rive, fixant l'eau. Il fallut un moment à la reine des neiges pour réaliser que les joues de la créature étaient mouillées.
Elle pleurait.
-Ta sœur ne t'a pas assassinée, chuchota Anna, c'est ce que tu as essayé de nous dire, n'est-ce pas ? Tout le monde a répandu une fausse histoire ! Tu veux qu'ils sachent la vérité. C'était un accident. Ta sœur était innocente depuis le début. Elle t'aimait. Et tu l'aimais.
Sissel acquiesça en regardant la rivière d'un air désolé. Elsa sentit que son cœur se prenait d’empathie pour la créature, et soudain elle eut à moitié envie de courir vers elle et de la serrer chaleureusement dans ses bras. Elles avaient eu peur des draugrs pendant si longtemps. Mais maintenant, elle ne ressentait que de la pitié en regardant la créature grotesque. Pour Inger aussi, qui avait été accusée d'un crime qu'elle n'avait pas commis. Perdre sa soeur comme ça, c'est comme si on avait perdu un de ses propres membres. Elsa ne pouvait qu'espérer que c'était une douleur qu'elle n'aurait jamais à vivre elle-même.
Parce que perdre Anna... Sa Anna...
Elle secoua la tête. Non. Elle ne voulait même pas y penser. Elle ne pouvait pas.
Elsa leva à nouveau les yeux vers le draugr.
-Tu as essayé de partager ce souvenir avec moi tout à l'heure, n'est-ce pas ? Demanda-t-elle tout en réalisant, quand nous t'avons rencontré dans la forêt. Tu as attrapé ma main. Je pensais que tu essayais d'effacer mes souvenirs. Mais tu essayais de partager les tiens.
Elle haussa aussitôt les épaules en s'excusant :
-Je suis désolée de ne pas avoir compris.
Le draugr se traînait d'un pied à l'autre, gémissant doucement. Elsa décida de prendre cela comme un pardon. Elle se tourna vers Anna.
-Au moins, maintenant nous connaissons toute l'histoire, dit-elle, ce qui s'est vraiment passé.
-Mais est-ce vrai ? questionna la cadette rousse en se grattant la tête tout en regardant du draugr au mémorial en amont, pourquoi Inger a-t-elle été accusée de tout ? Je veux dire, il y avait un témoin ! Pourquoi n'est-elle pas retournée avec ce garçon, Stig, pour dire aux gens ce qui s'est réellement passé ? Son nom aurait été blanchi !
Sissel gémit en secouant la tête. Elle ne savait manifestement pas pourquoi - elle était morte avant que cette partie de l'histoire ne se produise. Ce qui laisse un autre mystère à résoudre, réalisa Elsa. Juste un mystère de plus dans toute cette histoire.
-Ne t'inquiète pas, dit-elle à Sissel, nous allons trouver une solution. D'une manière ou d'une autre. Et puis nous dirons à tout le monde la vérité. Ce qui s'est vraiment passé. On blanchira le nom de ta soeur une fois pour toutes.
Les yeux du draugr s'éclairèrent de joie.
-Soeureeeeetttte, gémit-elle, semblant être d'accord, maaaa soeureeettteeee...
Après cela, elle s'enfonça dans les bois. Elsa et Anna la regardèrent partir, stupéfaites.
-Je suppose que nous savons ce que le draugr veut maintenant, dit la nouvelle reine.
-Et nous savons où aller ensuite, acquiesça son aînée, pour trouver la seule personne qui pourrait encore être en vie, la seule personne qui était vraiment là.
-Stig, dit Anna, et je sais exactement comment le retrouver.
Sinon...On est d'accord que Sissel a été tuée par le Nokk non ?
auquel cas quand l'autre nouille est tombée dans la flotte puisqu'elle est cinquième esprit, pourquoi est-ce qu'elle ne l'a pas tout simplement appelée ?! (Quoi tagueule c'est magique c'est ça ?! XD ah oui pardon)... Je ne me lasse pas en tous cas de relire ce passage...
Bon après la suite c'est la descente en enfers...Sans déconner...J'en ai écrit des scènes de mort...Mais celle-là, elle m'a bien mis en PLS !
:pleure:
Sinon j'avais raison...Hum...Pourquoi est-ce que je suspecte Runeard d'avoir demandé au berger de fermer sa bouche pour ne rien dire de la vérité ?!... Un de plus avant la bataille Northuldra/ Arendellien...C'est fou qu'Agnarr s'en sorte bien avec le père qu'il a XD... Bon et sinon ce témoin qui est un jeune berger accompagné de son mouton on en parle ou pas ?! (il aurait pu manquer qu'il s'appelle Elysia )
La carte d'Helga n’était pas très précise en réalité. Ainsi, Elsa et Anna se perdirent trois fois dans les bois sombres avant d'arriver, en trébuchant, à la petite statue de bois grossière en l'honneur des deux princesses de Vesterland, posée sur un piédestal de pierre au détour d'une rivière. La reine des neiges la désigna d'un signe de la main et sa sœur poussa un soupir de soulagement, lâchant Havski pour se précipiter vers elle. Elle plaça ses mains sur ses hanches, examinant le bois sculpté.
-Tu sais, peut-être que Sissel veut simplement un nouveau mémorial, remarqua-t-elle en touchant le point où le bras de la jeune femme aurait dû se trouver.
Il s'était clairement cassé au fil des ans et une partie du bois était pourrie de part en part.
-Regarde, celui-ci tombe en morceaux ! S’exclama-t-elle encore.
-Imagine si c'était aussi simple, sourit Elsa en glissant du Nokk pour s'approcher de sa soeur.
Elle plissa les yeux sur le mémorial en bois, qui avait certainement connu de meilleurs jours. Elle supposa que cinquante ans d'exposition aux éléments auraient fait cela à n'importe quel morceau de bois. Pourtant, l'inscription en bas était assez visible pour être lue.
« PRINCESSES BIEN-AIMÉES. PUISSIEZ-VOUS REPOSER EN PAIX. »
Elles espéraient pouvoir faire en sorte que cela se produise bientôt.
-C'est bien le même endroit que celui que j'ai vu dans ma vision, songea la reine des neiges en levant les yeux vers l'eau qui coulait rapidement, je me souviens de ce rocher juste au large. Et cet arbre est beaucoup plus grand maintenant, mais il était bien là, ajouta-t-elle en désignant un grand chêne dont les branches pendaient au-dessus de la rivière.
Elle acquiesça encore en inspectant le décor comme si elle voulait se convaincre.
-Oui, c'est bien l'endroit où Sissel s'est noyée ! Déclara-t-elle.
-Mais est-ce Inger qui l'a fait ? Se demanda la cadette, c'est la question à laquelle nous devons répondre. Et si elle l'a fait, pourquoi ? Tout ce que nous avons appris sur les sœurs jusqu'à présent montre qu'elles étaient proches. Qu'elles s'aimaient.
-C'est vrai. Je veux dire, bien sûr, elles n'étaient pas d'accord sur certaines choses, mais alors quoi ? Questionna à son tour Elsa, regarde-nous ! Nous ne sommes pas d'accord tout le temps.
-Surtout sur le fait que tu te mettes en danger, fit remarquer Anna.
La cinquième esprit renifla. Elle se retourna vers le mémorial et répliqua :
-Dans ma vision d’Ahtohallan, j'ai vu Sissel se débattre dans l'eau. Mais nous devons remonter plus loin. Pour entendre ce pourquoi elles se battaient et ce qui s'est passé. C'est la seule façon d'en être sûrs.
Elle se tourna alors vers la rivière. L’eau était vive, rapide si bien qu’elle projetait de gros morceaux de glace dans le courant. Elle était très différente de la section lente et sereine qu'elles connaissaient et qui passait par le centre-ville d'Arendelle. Elsa devina qu'il y avait peut-être un glacier à proximité, alimentant la rivière avec de la neige fondue. Et que même un bon nageur aurait du mal à garder la tête hors de l'eau à cet endroit.
Elle laissa tomber sa main dans la rivière et fit glisser le courant entre ses doigts.
-Tu sens quelque chose ? Demanda Anna avec impatience.
Elle secoua la tête.
-Juste de l'eau froide et glacée, répondit-elle en fronçant les sourcils.
Elle ferma les yeux, pensant à Sissel et Inger. Essayant de les imaginer sur cette rive. En train de se disputer. A propos de quoi se disputaient-elles ?
Mais rien ne lui venait.
C'est alors qu'elle comprit le problème. Olaf n’arrêtait pas de le dire « L'eau a de la mémoire ». Mais ce courant particulier n'était pas la même eau que celle qui était là quand Sissel s'était noyée. L'eau des rivières est en perpétuel mouvement, elle change constamment. Si Elsa était à Ahtohallan, peut-être pourrait-elle réussir à trouver quelque chose avec l'aide de l'esprit des souvenirs. Mais ici, elle était seule, et elle n'était pas sûre que ça allait marcher.
La reine des neiges s'effondra sur la rive, découragée. A quoi servaient ses pouvoirs si elle ne pouvait pas les utiliser pour aider quelqu'un ? Tout cela n'était-il qu'une impasse ? La frustration commença à monter en elle. Elle serra ses mains en poings.
-Hey Elsa ! Relaxe ! Ce n'est pas grave! Souleva sa sœur.
Elle se détendit en sentant qu'Anna était à ses côtés. Elle mit bientôt ses bras autour d'elle et reprit :
-C'est bon. Tout va bien.
-Non ! Ce n'est pas bon ! Craqua Elsa, je dois trouver une solution !
Elle se dégagea de l'emprise de sa cadette et plongea à nouveau ses mains dans l'eau glaciale. Peut-être que si elle pouvait aller plus en profondeur, elle pourrait trouver quelque chose. Elle ferma les yeux et essayait, essayait encore.
SPLASH !
Elsa hurla en perdant l'équilibre, trébuchant la tête la première dans la rivière glacée. Elle se débattit, essayant de poser ses pieds sur les pierres glissantes, tout en s'étouffant avec une gerbe d'eau sale. Le courant était fort, l'entraînant rapidement en aval.
-Anna ! Cria-t-elle, essayant d'utiliser sa magie pour geler l'eau qui se continuait de battre son plein.
Mais rien ne se passait. C'était comme si elle portait des gants. Elle avait probablement drainé ses pouvoirs si profondément, et maintenant ils s'éteignaient à nouveau.
Oh non. Non, non, non !
-Anna ! Au secours ! Cria-t-elle à nouveau, sachant qu'elle avait l'air effrayée. Désespérée.
Elle se débattit pour garder sa tête hors de l'eau et aspira de l'air quand elle le put. Mais cela eut l’effet inverse et elle avala bientôt une nouvelle gorgée de la rivière qui l'étouffa. Elle cracha encore et essaya à nouveau de trouver le fond de la rivière. Mais c'était profond ici et ses pieds ne faisaient que frapper inutilement alors que le courant l'entraînait plus bas. Son corps commença à s'affaiblir. La rive semblait être à des kilomètres.
-Elsa ! Je te tiens ! Hurla soudain une voix.
Elle sentit aussitôt des bras puissants l'attraper et l'entraîner vers la rive. Sa petite soeur la souleva sur la terre ferme, puis la fit rouler sur elle-même, lui donnant de fortes claques dans le dos jusqu'à ce qu'elle ait rejeté toute l'eau sale. Le cœur de l'aînée d'Arendelle battait la chamade dans sa poitrine tandis qu'elle aspirait l'air pur par petites bouffées.
-Tu vas bien ? Demanda la voix d'Anna qui semblait très inquiète, Elsa ! Parle-moi !
Elle lutta pour se redresser.
-Je pense que oui, déglutit-elle avec force, essayant d'empêcher son corps de trembler dans un mélange de terreur et de froid, je me suis juste trop penchée.
-Oui, j'ai vu, murmura sa sœur en se pinçant les lèvres, tu m'as fait une peur bleue. Je pensais...
Elle s'interrompit, incapable de continuer.
Mais Elsa savait exactement à quoi elle pensait. Qu'elle avait presque partagé le destin de Sissel.
La reine des neiges essora bientôt sa robe blanche et regarda la rivière avec regret.
-Je suppose que maintenant je comprends comment Sissel s'est noyée, dit-elle, ce courant est rude.
-Heureusement pour toi, tu as une sœur forte ! S’exclama Anna.
Elle rassembla un petit tas de bois et de feuilles puis appela Bruni. L'esprit du feu arriva et elle lui demanda :
-Tu veux aider à réchauffer la cinquième esprit ?
La salamandre sauta immédiatement sur le petit tas, l'enflammant facilement avec son pouvoir. Bientôt, les deux sœurs eurent un petit feu qui donnait une belle lueur chaude. Elsa soupira avec gratitude, se réchauffant les mains. Son cœur, cependant, battait toujours très vite.
-Tant pis pour ce plan, dit-elle tristement en jetant un regard agacé à la rivière.
Elle se serra la poitrine.
-Désolée de t'avoir traîné jusqu'ici, dit-elle, c'était probablement une idée stupide. J'ai juste pensé... Je veux dire, je me souviens avoir retiré la mémoire du vaisseau de nos parents. Mais cette eau était là depuis des années, donc les souvenirs étaient toujours là, à l'intérieur. Cette eau est constante. Il n'y a rien à en tirer. Je suis désolée, Anna. Je voulais vraiment comprendre l'histoire de Sissel pour qu'on puisse en finir.
Sa voix se brisa.
-L'eau a une mémoire, murmura Anna pensivement.
-Oui. Je viens de te le dire. Mais...
Elsa ne termina pas sa phrase.
-Mais l'eau ici n'est pas la même. Tu as besoin de quelque chose qui pourrait avoir des restes d'eau de l'époque, non ? Intervint la rousse.
-Oui. Mais c'est impossible. C'était il y a 50 ans ! Se plaignit l’aînée.
-Peut-être que non ! S’exclama Anna.
Elsa pencha la tête en signe d'interrogation. Sa cadette retira alors le médaillon de Sissel de son cou et le tendit à sa sœur.
-Tu te souviens que les portraits semblaient déformés ? Dit-elle, comme s'ils avaient été immergés ? Peut-être en ont-ils encore un peu en eux.
-Anna ! Tu es un génie !
Elsa arracha alors le médaillon des doigts de sa sœur et le prit dans ses mains.
-Les Figels nous ont dit que Sissel ne sortait jamais sans son collier, ce qui signifie qu'elle devait le porter quand elle s'est noyée.
Son souffle s'arrêta dans sa gorge alors que l'espoir l'envahissait. Elle s'efforçait de ne pas être trop excitée, mais c'était plus fort qu'elle. Elle enroula ses doigts autour du médaillon. Puis elle ferma les yeux, cherchant profondément ses pouvoirs. Pendant un moment, elle ne sentit rien et craignit que les souvenirs aient à nouveau disparu. Mais lentement, un sentiment familier commença à s'infiltrer dans son corps.
-Ça marche ! Elsa, ça marche ! S’extasia Anna.
Les yeux de la reine des neiges s'ouvrirent. En effet, une petite brume semblait s'élever de sa main fermée. Elle relâcha ses doigts, les ouvrant un par un. La brume s'échappa du médaillon.
Et soudain, elles purent voir parfaitement. Deux filles. Une avec de longs cheveux attachés en tresses compliquées. L'autre avec une coupe courte.
-Inger et Sissel, souffla Elsa.
Anna semblait aussi hypnotisée qu'elle. Encore plus quand les voix commencèrent à s'élever dans l'air.
-Inger, il faut que tu arrêtes de te disputer avec lui ! Ça ne marche pas !
-Mais Sissel, nous devons essayer ! Il a déjà commencé à défricher. S'il construit ce barrage, il va détruire la Forêt Enchantée et tout le territoire Northuldra. Ce sera un désastre écologique.
Elsa haleta. Elles s'étaient donc disputées au sujet du barrage ce jour-là ! Et Inger n'était définitivement pas en faveur de ce projet.
-Ecoute, je comprends. Je comprends vraiment, interrompit Sissel, mais qu'allons-nous faire ? Le roi Runeard ne nous écoutera jamais. Et si on essaie de le combattre, il va punir le royaume de Vesterland. Notre peuple. Je suis comme toi, je me soucie aussi des rennes, des lapins et de tout ça, mais je me soucie aussi de nos citoyens. En tant que future reine, je dois les protéger. Arendelle contrôle le port- toute la nourriture et les fournitures et les médicaments venant des autres royaumes. Sans cela, nous allons beaucoup souffrir.
-Nous souffrirons aussi si tous les animaux meurent ou migrent plus au nord, argumenta Inger, qu'allons-nous chasser pour nous nourrir ? Il doit savoir que son barrage aura un impact considérable sur nos terres !
Sissel soupira :
-Il le sait déjà. C'est juste qu'il s'en fiche.
-Tu dois l'obliger à s'en soucier ! C'est ce qu'une reine ferait !
Les sœurs se fixèrent l'une et l'autre, clairement en désaccord. Elsa jeta un coup d'œil à Anna, qui observait la scène avec des yeux horrifiés.
-Ouais, eh bien, peut-être que tu devrais être reine, alors ! Répliqua Sissel, si tu es une telle experte en tout !
-Tu sais que je ne veux pas ça, protesta Inger blessée, et tu sais que je pense que tu seras une reine formidable. Tu es déjà une sœur extraordinaire. J'essaie juste de t’aider. Ne me rejette pas. S'il te plaît !
Pendant un moment, Sissel s'hérissa. Puis ses épaules s’affaissèrent. Elle soupira profondément, puis jeta un regard d'excuse à sa soeur.
-Je suis désolée. Ce n'est pas ce que je voulais dire. Je t'aime, tu le sais, déclara-t-elle.
-Et je t'aime aussi, renchérit Inger qui lui prit la main, nous allons trouver une solution. D'une manière ou d'une autre.
Elsa regarda, fascinée, les deux sœurs s'embrasser sur la rive du fleuve. Elles ne se disputaient plus, elles se serraient juste très fort l'une contre l'autre. Tout comme Anna et elle l'avaient fait après leur dispute.
-Alors c'est vrai. Inger ne voulait pas être reine. Elle essayait juste d'aider, Sissel, chuchota la cadette rousse qui regardait aussi avec admiration, elle aimait sa sœur.
-Alors qu'est-ce qui s'est passé entre elles qui a pu conduire à la mort de Sissel ? demanda la cinquième esprit, je ne comprends pas.
-Continue à regarder ! Insista-t-elle, il doit y avoir autre chose.
Mais la vision était déjà en train de s'estomper. La magie s'écoula de ses doigts. Elsa serra les dents, essayant de la faire durer, mais elle pouvait la sentir tomber. La brume commença à s'échapper du collier et la vision diminua. Elle plissa ses yeux, essayant de les fermer. Elle sentit la glace craquer sur sa peau. Non ! Après tout ça, elle ne pouvait pas le perdre maintenant. Elle ne pouvait tout simplement pas !
-Elsa, regarde ! S’écria Anna.
Les yeux de l'aînée d'Arendelle s’ouvrirent. Elle resta ébahie, réalisant qu'elles n'étaient plus seules. Debout près de la statue commémorative, semblant sortir de nulle part, se trouvait le draugr lui-même. D'où venait-il ? Les avait-il suivis jusqu'ici ?
Ce n'était pas bon. Pas bon du tout.
-Anna, recule doucement. Ne fais aucun mouvement brusque. Je vais le distraire et je te retrouverai plus tard, chuchota Elsa à sa sœur.
Son esprit s’activa à trouver un plan. La glace n'avait pas arrêté le draugr la dernière fois. Mais peut-être qu'elle pourrait ralentir la créature suffisamment pour qu'elles puissent s'échapper.
Elle jeta un coup d'œil à Anna, qui n'avait pas bougé.
-Qu'est-ce que tu attends ? cria-t-elle alors que son coeur battait la chamade, vas-y !
Mais Anna ne partit pas. Au lieu de cela, elle se plaça entre sa soeur et le draugr.
-Qu'est-ce que tu fais ? S’égosilla Elsa, horrifiée.
Ses yeux se fixèrent sur le draugr, attendant qu'il frappe. Elle était trop proche. Beaucoup trop proche. Il suffirait d'un coup de griffe de la créature, et...
-Anna, il va t'attaquer ! La prévint-elle.
Ou pire...
-Non, dit-elle fermement en gardant les yeux rivés sur elle, je pense que si c'était le cas, il l'aurait déjà fait. Je pense qu'il nous veut ici. Je pense qu'il a quelque chose à nous montrer. Le draugr est celui qui nous a laissé le médaillon, peut-être espérait-il que tu pourrais en tirer quelque chose. En fait, c'est peut-être pour cela qu'il nous hante depuis le début. Parce que tu es la seule à avoir le pouvoir de voir dans le passé. Pour découvrir la véritable histoire d’Ingel et Sissel.
La créature gémit immédiatement et ses yeux semblèrent s'enflammer en prononçant le mot :
-Soeeeeeuuurrrreeeettteeee…La miiiiieeeeennnneee.
Le monstre pointa un doigt pourri vers le médaillon dans la main d'Elsa. Pendant un moment, rien ne se passa. Puis, soudainement, le jet de brume crachotant commença à s'épaissir, à devenir plus fort.
-Oui ! Cria Anna d'excitation, oui !
Elsa regarda avec étonnement la brume se répandre du collier vers la berge, reconstruisant la vision qu'elles avaient observée auparavant. Lentement, avec leur magie combinée, la vision devint plus solide, réelle. Comme si les deux filles se tenaient juste en face d'elles.
-Maintenant, voyons ce qui s'est réellement passé ce jour-là, déclara Anna, la voix aiguë d'excitation.
Se mordant la lèvre inférieure, Elsa se retourna vers la scène qui se déroulait devant elles, se concentrant pour que la magie continue à opérer.
-Je suis désolée, dit Inger, je ne veux pas me battre avec toi.
-Non, je suis désolée ! S'exclama Sissel, tu as raison. Je suis lâche, je ne veux pas affronter Runeard. Il me fait peur. Mais pas autant que l'idée que nos terres soient détruites. Notre peuple mérite mieux.
-Alors tu vas lui parler ? Demanda Inger alors que sa voix s'éleva avec espoir.
-Oui. Nous retournerons à Arendelle ensemble, et je demanderai une autre audience. Je vais lui dire que Vesterland ne contribuera pas à ce projet ! S’écria-t-elle.
-Et sans notre financement, il ne pourra jamais le faire décoller ! Cria Inger, prends ça, Runeard.
Elle leva un poing triomphant, balançant son bras en l'air comme pour frapper leur grand-père dans le nez. Elsa se mit à rire. Elle aimait bien cette fille !
Mais le rire mourut dans sa gorge alors qu'un bruit montait dans ses oreilles. Le rugissement de l'eau qui s'approchait.
-Une crue soudaine, haleta la reine des neiges, il y a eu une crue soudaine.
A peine avait-elle prononcé ces mots qu'elle apparut. De l'eau se précipita à toute vitesse sur la rivière. Sissel poussa un cri d'horreur et fit un bond en arrière.
-Sœurette ! Cria-t-elle.
Sa cadette était juste sur le chemin de l'eau. Le visage d'Inger devint blanc, mais elle ne bougea pas. C'était comme si elle était figée par la peur.
-Inger ! Essaya à nouveau Sissel d’une voix pleine de panique.
Elle plongea vers sa soeur, se jetant sur elle pour la faire sortir de l'eau. Mais son pied se prit dans une racine et elle trébucha, tombant également dans le courant.
-Sissel ! Cria encore Inger, Sissel ! Non !
Inger se releva en courant et se précipita vers la rive. Sissel était déjà loin, se débattant dans l'eau comme Elsa l'avait fait quelques instants auparavant. L'eau étant plus agitée à cause de la crue, des vagues s’étaient élevées au-dessus de la rive, forçant Inger à trébucher en arrière et à s'éloigner.
-Inger ! Cria Sissel, aide-moi, Inger !
Elle essaya de s'accrocher à un tronc d'arbre tombé, à des branches tendues, à n'importe quoi pour ne pas être emportée. Pendant ce temps, Inger courait le long de la rive en criant à l'aide.
Elsa jeta un coup d'oeil à Anna, puis commença à courir à son tour le long de la rivière, en suivant la vision. Soudain, elle s'arrêta net, les yeux exorbités lorsqu'elle réalisa ce vers quoi Sissel se dirigeait.
Une chute d'eau géante.
-Attention, Sissel ! S’écria Inger, le visage baigné de larmes, en courant impuissante le long de la rive, attention !
Sissel jeta un coup d'oeil derrière elle, sa mâchoire s'effondra lorsqu'elle réalisa ce qui l'attendait. Elle s'élança à nouveau vers le rivage, réussissant cette fois à s'accrocher à une petite branche. Elle essaya de s'en servir comme d'une corde pour se tirer jusqu'aux berges. Mais le courant était trop fort et la branche craqua.
À ce moment-là, la vision se figea, se cristallisant en glace solide. Elsa fronça les sourcils, essayant de chercher encore de la magie en elle, pour la faire bouger à nouveau. Mais elle était bloquée comme si elle avait été mise en pause exprès.
Elle regarda de nouveau le draugr, qui se tenait toujours là, près de sa statue. Mais cette fois, les yeux de la créature n'étaient pas sur les deux sœurs près de la rivière. Il regardait quelque chose derrière elles.
Ou plutôt...quelqu'un.
-Elsa ! Regarde ! Cria Anna en montrant quelqu'un du doigt, qui est-ce ?
La reine des neiges plissa les yeux, se tenant immobile, encastrée dans la glace. C’était celle d’un jeune garçon - environ quatorze ou quinze ans. Il avait des cheveux hirsutes et de grands yeux. Il tenait un bâton de berger. L’aînée d’Arendelle réalisa assez vite qu’il y avait un agneau à ses pieds.
-Whoua, murmura-t-elle.
-C'est le témoin ! S’écria Anna, de l'histoire de Kristoff ! Je l’avais complètement oublié jusqu'à maintenant, mais il a dit qu'il y avait un témoin ! C'est ainsi qu'ils ont pu prouver le crime d'Inger !
Elle se retourna vers Elsa en se mordant la lèvre inférieure et attendit qu’elle montre la suite.
-Ne me regarde pas comme ça, je ne l'ai pas arrêté.
Elle chercha du réconfort auprès du draugr et demanda :
-Peux-tu nous en montrer plus ?
La créature sembla acquiescer. La vision revint alors à la vie. Les cris d'Inger parvinrent à nouveau à leurs oreilles.
-Aidez-moi ! Criait-elle au garçon, aidez-moi à sauver ma soeur ! S'il te plaît !
-Restez où vous êtes, renchérit-il, vous allez être emportée vous aussi !
Il courut vers la rive et se pencha au-dessus de l'eau en enroulant sa main autour d'un arbre pour avoir un ancrage. Il essaya ensuite d'attraper l'autre extrémité de la branche à laquelle Sissel s'accrochait, mais elle était trop juste, hors de sa portée. Inger regardait, impuissante et effrayée.
-Allez, Sissel, chuchota-t-elle, tiens bon.
L’ainée leva les yeux vers sa jeune soeur. Des yeux souriants qui ne reflétaient plus de peur, mais plutôt un étrange sentiment de détermination. Elsa tressaillit en réalisant la vérité. A ce moment précis, Sissel savait qu'elle allait mourir. Et elle avait accepté son destin.
-Je t'aime Inger, dit-elle, et je crois en toi. Je sais que tu me rendras fière.
-NON ! La supplia sa cadette alors que son visage se tordit d'horreur, ne me quitte pas Sissel !
Sa voix se brisa sur les derniers mots et elle bredouilla :
-Je…Je ne peux pas faire ça…Sans toi !
Mais sa soeur se contenta de secouer la tête.
-Si, tu peux, dit-elle solennellement, tu peux tout faire.
Elle marqua une pause, puis ajouta :
-Tu es ma sœur, et tu es plus forte que tu ne le crois.
Après cela, la branche craqua tandis que le corps de Sissel fut jeté comme une poupée de chiffon dans les chutes. Inger cria à l'agonie et s'effondra sur le sol prise de sanglots qui secouaient son corps.
-Sissel ! Cria-t-elle, oh mon dieu ! Sissel !
Un instant plus tard, le berger était à ses côtés. Il essaya de l'aider à se lever, mais les jambes d'Inger refusaient de fonctionner. Elle continuait à fixer la rivière en furie, son corps entier tremblant de peur. Le garçon se baissa et enleva doucement une mèche de cheveux de son visage avant de croiser son regard avec le sien.
-Quel est ton nom ? Demanda-t-il gentiment.
-Inger, murmura-t-elle en s'accrochant à sa main.
Il acquiesça et reprit :
-Inger, je m'appelle Stig. Je vais t'aider.
Juste après cela la vision s'évanouit. La rivière en furie redevint silencieuse.
Elsa se retourna lentement vers le draugr. Il était toujours debout sur la rive, fixant l'eau. Il fallut un moment à la reine des neiges pour réaliser que les joues de la créature étaient mouillées.
Elle pleurait.
-Ta sœur ne t'a pas assassinée, chuchota Anna, c'est ce que tu as essayé de nous dire, n'est-ce pas ? Tout le monde a répandu une fausse histoire ! Tu veux qu'ils sachent la vérité. C'était un accident. Ta sœur était innocente depuis le début. Elle t'aimait. Et tu l'aimais.
Sissel acquiesça en regardant la rivière d'un air désolé. Elsa sentit que son cœur se prenait d’empathie pour la créature, et soudain elle eut à moitié envie de courir vers elle et de la serrer chaleureusement dans ses bras. Elles avaient eu peur des draugrs pendant si longtemps. Mais maintenant, elle ne ressentait que de la pitié en regardant la créature grotesque. Pour Inger aussi, qui avait été accusée d'un crime qu'elle n'avait pas commis. Perdre sa soeur comme ça, c'est comme si on avait perdu un de ses propres membres. Elsa ne pouvait qu'espérer que c'était une douleur qu'elle n'aurait jamais à vivre elle-même.
Parce que perdre Anna... Sa Anna...
Elle secoua la tête. Non. Elle ne voulait même pas y penser. Elle ne pouvait pas.
Elsa leva à nouveau les yeux vers le draugr.
-Tu as essayé de partager ce souvenir avec moi tout à l'heure, n'est-ce pas ? Demanda-t-elle tout en réalisant, quand nous t'avons rencontré dans la forêt. Tu as attrapé ma main. Je pensais que tu essayais d'effacer mes souvenirs. Mais tu essayais de partager les tiens.
Elle haussa aussitôt les épaules en s'excusant :
-Je suis désolée de ne pas avoir compris.
Le draugr se traînait d'un pied à l'autre, gémissant doucement. Elsa décida de prendre cela comme un pardon. Elle se tourna vers Anna.
-Au moins, maintenant nous connaissons toute l'histoire, dit-elle, ce qui s'est vraiment passé.
-Mais est-ce vrai ? questionna la cadette rousse en se grattant la tête tout en regardant du draugr au mémorial en amont, pourquoi Inger a-t-elle été accusée de tout ? Je veux dire, il y avait un témoin ! Pourquoi n'est-elle pas retournée avec ce garçon, Stig, pour dire aux gens ce qui s'est réellement passé ? Son nom aurait été blanchi !
Sissel gémit en secouant la tête. Elle ne savait manifestement pas pourquoi - elle était morte avant que cette partie de l'histoire ne se produise. Ce qui laisse un autre mystère à résoudre, réalisa Elsa. Juste un mystère de plus dans toute cette histoire.
-Ne t'inquiète pas, dit-elle à Sissel, nous allons trouver une solution. D'une manière ou d'une autre. Et puis nous dirons à tout le monde la vérité. Ce qui s'est vraiment passé. On blanchira le nom de ta soeur une fois pour toutes.
Les yeux du draugr s'éclairèrent de joie.
-Soeureeeeetttte, gémit-elle, semblant être d'accord, maaaa soeureeettteeee...
Après cela, elle s'enfonça dans les bois. Elsa et Anna la regardèrent partir, stupéfaites.
-Je suppose que nous savons ce que le draugr veut maintenant, dit la nouvelle reine.
-Et nous savons où aller ensuite, acquiesça son aînée, pour trouver la seule personne qui pourrait encore être en vie, la seule personne qui était vraiment là.
-Stig, dit Anna, et je sais exactement comment le retrouver.
Sinon...On est d'accord que Sissel a été tuée par le Nokk non ?
auquel cas quand l'autre nouille est tombée dans la flotte puisqu'elle est cinquième esprit, pourquoi est-ce qu'elle ne l'a pas tout simplement appelée ?! (Quoi tagueule c'est magique c'est ça ?! XD ah oui pardon)... Je ne me lasse pas en tous cas de relire ce passage...Bon après la suite c'est la descente en enfers...Sans déconner...J'en ai écrit des scènes de mort...Mais celle-là, elle m'a bien mis en PLS !
:pleure: Sinon j'avais raison...Hum...Pourquoi est-ce que je suspecte Runeard d'avoir demandé au berger de fermer sa bouche pour ne rien dire de la vérité ?!
... Un de plus avant la bataille Northuldra/ Arendellien...C'est fou qu'Agnarr s'en sorte bien avec le père qu'il a XD... Bon et sinon ce témoin qui est un jeune berger accompagné de son mouton on en parle ou pas ?! (il aurait pu manquer qu'il s'appelle Elysia )_________________
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Re: POLAR NIGHTS : Cast into darkness (printemps 2022) TRADUIT PAR ANSA
Mer 03 Aoû 2022, 19:59
Chapitre 16 : Anna :
Anna et Elsa chevauchèrent aussi vite que l'Esprit du Vent, rapidement et sans parler jusqu'à ce qu'elles atteignent la ville d’Arendelle qui était toujours orageuse. La pluie et la neige se mêlaient, tandis que le grésil s'abattait sur les rues pavées et que le tonnerre continuait à gronder au-dessus de leurs têtes. Mais ce n’était pas le moment de se concentrer sur le temps. Le couple sororal ne s'arrêta pas avant d'être en sécurité dans le château sombre.
-Vous êtes de retour ! Cria Olaf en dévalant l'escalier pour les rejoindre, bonjour ou devrais-je dire, bonne nuit ? Il commence à faire vraiment sombre ici, ajouta-t-il alors que l'inquiétude se lut sur son visage, mais la bonne nouvelle c’est qu'aucun draugr n'a été aperçu depuis votre départ. Et nous avons la situation des pirates complètement sous contrôle !
Anna se frappa la tête et gémit :
-C'est vrai ! Les pirates !
Elle hésita à redescendre les escaliers, sortir du château, et aller directement au port pour vérifier d’elle-même avant de finalement questionner le bonhomme de neige :
-Sont-ils vraiment ici ? A Arendelle ? Que se passe-t-il ? Est-ce qu'ils empêchent nos bateaux d'entrer et de sortir du port ?
Un éclair illumina alors la pièce.
-Les tempêtes empêchent nos bateaux d'entrer et de sortir, confirma Olaf en lui touchant la main, mais heureusement, elles tiennent aussi les pirates à distance. Du moins pour l'instant.
Eh bien, merci Sissel, se dit la nouvelle reine à elle-même. Au moins, cela leur avait donné un peu de temps pour aider la créature. Une chose à la fois. Ensuite elle s’occuperait des pirates. Elle se donna du courage tout en pensant qu’être reine était parfois épuisant.
-Votre Majesté ! S’exclama aussitôt Mattias qui apparut au pied de l'escalier et se mit au garde-à-vous, j'ai posté nos gardes autour du port. Si un pirate ose s'approcher, il vivra assez longtemps pour le regretter.
Il s'éclaircit ensuite la gorge et ajouta :
-Et nous enverrons un mot à leur capitaine pour lui dire que nous souhaitons le rencontrer dès que les tempêtes se calmeront, comme vous l'avez demandé.
-Eh bien, c'est une bonne chose, raisonna Anna bien qu'elle n'ait rien demandé de toute évidence, envoyez un message si quelque chose change.
La mémoire de du général était clairement aussi mauvaise que celle des autres. Mais au moins il se comportait à nouveau comme un militaire. Le lieutenant noir la regarda soudain bizarrement, puis jeta un coup d'œil à Olaf. Ce dernier, troublé, insista à son tour :
-Tu peux aller faire tes trucs de général maintenant.
Mattias acquiesça et disparut au coin de la rue. Anna lança un regard à Elsa. Il fallait vraiment qu'elles éclaircissent l’histoire de Sissel, et vite !
Les yeux du bonhomme de neige s'illuminèrent et il demanda :
-Alors, où vas-tu ? Je peux venir ? Et... ne pas être laissé seul à la portée de la Sinistre Sissel ?
La cinquième esprit le prit dans ses bras et répondit :
-D'abord, arrêtons d'appeler Sissel la sinistre. On est presque sûres qu'elle ne nous veut pas de mal. Elle a en fait besoin de notre aide.
-Oh et il s’avère que sa sœur ne l'a pas tuée non plus, ajouta Anna.
Olaf écarquilla les yeux, attendant une explication mais elle haussa les épaules d’impatience et renchérit :
-On va te mettre au courant, mais c'est une longue histoire. D'abord, nous devons trouver Stig.
-Stig ? Répéta Olaf, je ne me souviens d'aucun Stig.
Il s'arrêta net et s’écria soudain angoissé :
-Oh non ! J'ai la mémoire qui flanche, moi aussi ?
-Non, non ! Tu ne le connais pas. Aucun de nous ne le connaît. Mais il était là le jour où Sissel s'est noyée, et il pourrait avoir des réponses sur la raison pour laquelle Inger a été accusée, nous espérons pouvoir le trouver dans le recensement du royaume et savoir où il vit…S’il est encore en vie bien sûr, murmura Anna en se mordant la lèvre inférieure.
-Alors qu'est-ce qu'on attend ? Demanda Olaf en sautant à terre et en s'éloignant en trottinant, allons trouver cette phrase ! Enfin, le recensement ! C'est un livre, non ?
Le trio se dirigea vers le bureau privé de la nouvelle reine d'Arendelle qui avait appartenu à sa soeur et à leur père avant elles. Probablement à Runeard aussi, autrefois, bien qu'Anna n'aimait pas penser à leur grand-père assis dans le même vieux fauteuil en cuir craquelé qu'elle utilisait maintenant. Elle n'en avait pas encore parlé à Elsa, mais elle se doutait bien que quelque chose dans tout ce désordre était au moins partiellement le fait de leur grand-père. Après tout, c'était à cause de lui que Sissel et Inger étaient venues à Arendelle pour commencer.
-Heureusement, ils ne font un recensement que tous les dix ans ou plus, dit Elsa en ouvrant l'un des livres et en allant au registre le plus récent.
Son doigt glissa le long de chaque liste, qui cataloguait les gens en fonction des fermes ou des propriétés où ils vivaient, de leur emploi, de leur âge et de leur état civil, ainsi que des dates de naissance et de décès et des listes des autres membres du foyer.
-Voyons combien de personnes s'appelant Stig ont été bergers et ont environ soixante-cinq ans, nota-t-elle.
Elle secoua la tête et grommela :
-Cela pourrait prendre un peu de temps puisque tout est listé par nom de famille.
-C'est pourquoi nous devons aussi regarder dans ces archives judiciaires, dit Anna en sortant un épais livre relié, puisque nous savons quand les sœurs ont visité Arendelle, je peux réduire la liste.
Elle feuilleta alors les pages, cherchant la bonne année, et trouva bientôt les noms des sœurs Vesterland en s’égosillant :
-Ça y est ! Le recensement d'Inger !
Elsa et Olaf s'approchèrent pour regarder.
-Témoin, Stig Petter, lut Elsa, parfait. Je vais juste...
-Whoua, l’interrompit Anna, les yeux effleurant la page, y a quelque chose qui ne colle pas !
-Qu'est-ce que c'est ? demanda Elsa.
La cadette rousse se rassit et gronda :
-Il a menti. Ce berger a menti !
-Quoi ?!
La reine des neiges baissa les yeux sur le disque, incrédule.
-Selon ce document, Stig avait déclaré avoir vu Inger pousser Sissel dans l'eau et la regarder se noyer, résuma Anna, Inger avait nié, mais comme Stig était le seul témoin, le tribunal s'était rangé de son côté.
Elle ferma le livre avec violence et reprit stupéfaite :
-Pourquoi aurait-il menti ? Il était juste là ! Il a tout vu !
-Stig Petter, qu'est-ce que tu caches ? murmura Elsa, retournant au recensement et parcourant les listes avec ses doigts, le voilà ! Il est toujours en vie, dit-elle, soulagée, mais il semble qu'il ne vive plus à Arendelle.
-Où vit-il ? demanda Anna, son cœur se serrant toujours un peu plus. Espérons que ce n'est pas trop loin.
-Dans les montagnes. Juste à la sortie du village de Harmon, répondit-elle.
-Ok, ce n'était pas loin. Espérons qu’il n’a pas perdu la mémoire comme tout le monde ici.
C'était un maigre espoir mais c'était le seul qu’elles avaient.
S'il vous plaît, Stig, donnez-nous les réponses que nous attendons, pensa Anna quand ils arrivèrent enfin à sa maison après avoir affronté le vent et la pluie. Aidez-nous à faire la lumière sur ce mystère. Malheureusement, elle n'avait pas l'espoir qu'il soit un témoin très coopératif. Après tout, il avait menti il y a des années. Et s'il continuait à s'en tenir à son histoire maintenant ? Il était leur dernier espoir, la seule personne qui avait été là, qui avait tout vu. D'une manière ou d'une autre, ils devaient le convaincre de les aider ou Sissel pourrait ne jamais trouver la paix.
Et Arendelle serait plongée à jamais dans l'obscurité de la tempête.
La belle rousse glissa de son cheval tandis que son aînée descendit rapidement du Nokk et toutes deux se précipitèrent vers la porte, frappant fort pour être entendues par-dessus le tonnerre. Un moment plus tard, le battant s’ouvrit. Un homme âgé avec des lunettes à monture métallique et un crâne chauve, des touffes de cheveux blancs au-dessus de ses oreilles, les regarda avec colère.
-Que faites-vous dehors par un temps pareil ? Demanda-t-il d'une voix bourrue.
-M. Petter ? Demanda à son tour Anna avec empressement alors que de l'eau coulait de son nez, Stig Petter ?
-Oui, dit-il d'une voix grincheuse, c'est mon nom, le vôtre est la reine Anna et le sien est la reine Elsa. Ce que je ne sais pas, c'est pourquoi vous êtes à ma porte.
-Il se passe quelque chose à Arendelle pour laquelle nous pourrions avoir besoin de votre aide, lui dit la cinquième esprit en lui adressant un sourire plein d'espoir, pouvons-nous entrer ?
-Désolé, dit Stig, l'air soudainement nerveux, je ne peux pas vous aider.
Il fit alors un geste pour fermer sa porte.
-S'il vous plaît ? le supplia Anna alors qu'un coup de tonnerre fit sursauter le groupe, laissez-nous entrer juste un instant. Nous sommes trempés jusqu'aux os.
Stig soupira :
-Bon…Très bien, entrez donc. Mais n'attendez plus rien de moi. J'ai quitté Arendelle il y a cinquante ans. Et je n'ai aucun intérêt dans les affaires du royaume.
Cela ne semblait pas très prometteur. Mais au moins elles allaient être à l'abris. Peut-être qu'Anna pourrait le travailler un peu plus une fois qu'il aurait entendu la gravité de la situation. Et au moins, cela leur permettrait d'échapper à la pluie. Les deux filles se fondirent rapidement dans le chalet, et Stig ferma la porte derrière elles. C'était un espace modeste avec un feu de cheminée et une marmite sur l'âtre qui bouillonnait emplissant la pièce d’une odeur de soupe qui contrairement à la maison des Figels, sentait bon.
-Merci, dit Elsa en essorant le bas de sa robe, nous ne voulons pas nous imposer.
-Nous avions juste quelques questions à vous poser sur un événement qui s'est produit lorsque vous étiez jeune, lui dit Anna en essuyant ses mains mouillées sur sa jupe.
Elle en avait tellement assez d'être trempée tout le temps.
L'expression de Stig s'assombrit et il répliqua :
-Si vous me demandez comment j'ai obtenu les fonds pour ce chalet ou quand j'ai arrêté de garder les moutons, ce n'est pas votre affaire ! Comme je l'ai dit à tous les autres, je ne vous dois aucune explication ! J'ai hérité de ce chalet de façon juste et... carrée.
Sa voix se tut.
-Il ne s'agit pas de la maison, lui dit Elsa.
-Oh, dit le vieux monsieur en ayant l'air mal à l'aise, alors qu'est-ce que vous voulez savoir ?
Anna décida d'y aller franco :
-Nous voulons savoir ce qu'il en est de la princesse Inger. Nous savons que vous étiez là le jour où elle et sa sœur se sont disputées au bord de la rivière et que Sissel a été emportée par les eaux.
Elle essaya de paraître calme. Rationnelle. Comme si elle posait une simple question sur le temps. Mais à l'intérieur d’elle, elle était en colère - Stig avait menti, et son mensonge avait détruit la vie d'une jeune fille ! Pourquoi l'avait-il fait ? Et l'admettrait-il maintenant, cinquante ans plus tard ?
Le vieillard se raidit immédiatement.
-Je ne sais pas de quoi vous parlez, murmura-t-il.
Mais ses joues étaient bien rouges. C’était clairement un autre mensonge, présuma l'actuelle reine.
-Allez. Nous avons tout vu dans un souvenir que j'ai créé, intervint Elsa, nous savons que Sissel était tombée en essayant de sauver Inger, et que vous étiez là et que vous aviez essayé de la sauver. Comme vous n’aviez pas réussi, vous étiez retourné réconforter Inger.
-Vous lui avez dit que vous alliez l'aider ! Ajouta sa soeur avec indignation, et ensuite vous l'avez accusée de meurtre ! Publiquement ! A cause de vous, elle a été condamnée à mort ! Pour quelque chose dont vous savez qu’elle est fausse !
Le visage de Stig se durcit.
-Vous devez partir. Maintenant, dit-il en la guidant par le bras vers la porte, je suis désolé, Vos Majestés, mais j'ai fait la paix avec cette affaire.
Sa voix se cassa soudain et il ajouta :
-Je ne veux plus jamais entendre le nom des sœurs Vesterland.
Anna était si près qu'elle pouvait voir les rides profondes de son front et les brûlures du vent sur ses joues gercées. Ses yeux bleus étaient presque gris avec l'âge et contenaient tant de peur. Quelque chose s'était produit ce jour-là qui le hantait. Mais quoi ? Pourquoi avait-il menti au sujet d'Inger ? Pourquoi vivait-il seul ici, caché du monde, et se hérissait lorsqu'on lui parlait de cette histoire…De son chalet, à moins que...
Soudain, elle se souvint de son intuition au château. Elle se tourna vers Stig et tenta d'adopter une approche différente.
-Quelqu'un vous avez demandé de mentir à propos d'Inger, n'est-ce pas ? Dit-elle doucement, sans vraiment en faire une question.
Stig détourna le regard, ne lui répondant pas, ce qui lui indiqua qu'elle avait probablement raison.
-Mais qui ferait ça ? Demanda Elsa, se tournant vers sa sœur avec confusion.
-N'est-ce pas évident ? Avec Sissel morte et Inger détenue pour son meurtre, les sœurs Vesterland ne pouvaient pas s'opposer au barrage, expliqua-t-elle, tu les as entendues dans ce souvenir - elles voulaient revenir en arrière et tenir tête à Grand-Père. Inger a convaincu Sissel de ne pas aider à financer le barrage, et elles auraient pu rallier d'autres royaumes voisins aussi, ce qui aurait signifié qu'Arendelle n'aurait pas eu les fonds nécessaires pour tout construire.
Elle inspira un grand coup et termina :
-Grand-Père ne pouvait pas permettre que cela arrive.
-C'est horrible, murmura la reine des neiges, et pourtant, c'est logique. Même sans Sissel, Inger n'aurait jamais cessé de se battre contre Grand-père sur le barrage, elle jeta un coup d'œil à Stig, s'il avait un témoin prêt à dire qu'Inger a poussé Sissel dans la rivière, aucune des deux sœurs ne serait plus jamais un problème pour lui.
Stig mit son visage dans ses mains. Une seule larme coula sur sa joue. Quand il leva finalement les yeux, la douleur sur son visage était visible. Il murmura alors :
-Vous avez raison. J'ai menti à l'époque. Et maintenant, cinquante ans plus tard, ces mensonges me hantent encore.
Il prit un mouchoir et souffla bruyamment dedans avant de répliquer :
-Croyez-moi, je ne me pardonnerai jamais ce que j'ai fait à cette pauvre et douce fille, mais il est trop tard pour faire quoi que ce soit maintenant.
-En fait, ce n'est peut-être pas vrai, dit Anna en lui prenant la main et en le conduisant à une chaise, parlons-en. Alors, le roi Runeard vous a dit de mentir ?
-Oui, dit Stig, la voix tremblante.
Il lui fallait un moment avant de reprendre la parole. Anna attendit patiemment qu’il raconte :
-Je n'avais pas prévu de mentir au départ. J'ai dit au roi ce qui s'était passé. Inger était hors d'elle quand Sissel a été emportée. Elle et moi avons couru au village pour demander de l'aide, mais bien sûr, nous n'avons rien pu faire.
Anna lui serra la main et il continua :
-Ce n'est qu'après que le roi a rencontré Inger que quelque chose a changé...
Sa voix se tut.
-Allez-y, dit doucement Elsa, c'est bon.
-Il m'a dit que si je disais le contraire, il informerait les gens que j'ai aidé Inger à le faire et m'enverrait en prison à vie.
Sa voix se brisa encore.
-J'avais dit que je parlerais et que je dirais à tout le monde comment il m'avait menacé, mais le roi s'était contenté de rire.
Il regarda au loin, les yeux vitreux.
-Je me souviens qu'il a dit, « qui va vous croire ? Vous n'êtes qu'un pauvre berger. »
-C'est méprisable ! Dit Anna avec colère, votre roi n'aurait pas dû vous menacer.
-Je sais, mais qu'est-ce que je pouvais faire ? Ajouta-t-il à voix basse, je pouvais soit mentir, soit aller en prison ou pire encore. Alors j'ai fait ce qu'on m'a dit, et le roi m'avait récompensé pour mon mensonge. Je n'avais plus besoin d'être berger. J'avais assez d'argent pour acheter cet endroit et m'y cacher.
Il fit signe au chalet qui l'entourait où Elsa et Anna étaient tranquilles, écoutant la pluie frapper son toit.
-J'avais trop honte pour participer à la vie du village après ça, dit Stig, je craignais que quelqu'un me pose des questions sur les sœurs Vesterland et que je dérape, alors je suis resté à l'écart toutes ces années pendant que la guigne me rongeait de l'intérieur. Ces deux sœurs ont hanté mes rêves pendant des années.
Il ferma les yeux et conclut :
…Parfois, j'ai l'impression d'entendre encore Inger appeler Sissel sur cette rive…C’était il y a si longtemps…
Le vieil homme fondit en larmes. Anna sentit la colère monter en elle, encore une fois. Mais cette fois, elle n'était pas dirigée contre Stig. Il avait été victime tout autant que les deux sœurs, réalisa-t-elle. Et même s'il n'avait pas fait ce qu'il fallait à l'époque, il était assez facile de comprendre pourquoi. Elle passa son bras autour du berger, essayant de le réconforter du mieux qu'elle pouvait, tout en levant les yeux vers sa sœur, qui semblait plongée dans ses pensées.
-Tout s'explique, dit-elle doucement, pourquoi tout le monde se trompe dans l'histoire, notre grand-père s'en est assuré.
-Et maintenant Sissel veut que l'histoire soit rétablie, accepta Elsa, et elle veut que nous le fassions.
Stig leva les yeux, surpris et répéta :
-Attendez…Vous voulez dire que Sissel est toujours en vie ? Mais je l'ai vue se noyer ! Il n'y a aucune chance qu'elle ait pu survivre à cette chute d'eau !
Anna hésita. Elle n'était pas sûre que Stig puisse en supporter davantage, mais...
-Oui et non. Sissel est devenue un draugr, elle hante Arendelle et vole des souvenirs pour que les gens cessent de penser qu'Inger l'a assassinée. Elle est à l'origine de ce temps et de l'obscurité.
La mâchoire de Sitg se décrocha.
-Un draugr ? chuchota-t-il.
-Oui…Mais si vous vous dénoncez Sissel pourra enfin se reposer, lui dit Elsa, comme Grand Pabbie l'a dit, pour mettre fin à tout cela, vous devez raconter votre histoire, vous devez dire aux gens la vérité sur Inger.
Stig réfléchit un moment et répliqua :
-Je ne sais pas s'ils écouteront un vieux berger, mais je pense que je peux essayer. Je dois bien ça à Inger. Peut-être même qu'elle me pardonnera. Bien que je ne la blâmerais pas si elle ne le faisait pas.
Il fixa le sol du cottage, l'air triste.
Anna lança aussitôt un regard à Elsa et ajouta d’une voix triste :
-Je ne voudrais pas vous brusquer mais Inger ne pourra pas vous pardonner. Elle est morte, elle aussi.
La tête de Stig se mit à trembler alors que ses yeux fixèrent les sœurs d’Arendelle.
-Oui, c'est ce que les gens pensent, dit-il, mais en vérité, elle est bien vivante et d'après ce que j'ai compris, elle n'est pas loin non plus.
Sans déconner le mec s'appelle "Petter" et est berger XD à deux lettres prêt on était bon pour un Pieter ... p***** mais j'aurais dû faire un bingo des retours vers le passé avec ce bouquin XD...Manquerait plus qu'y est une vieille grand-mère et cette fois je ragequitte 
Hum...Par contre Anna si jamais faut appeler quelqu'un pour un interrogatoire, je ne te prends pas...La finesse Anna la finesse ! On dirait moi qui traite une élève de clocharde et CASSOS quand elle est entrée en pyjama dans la classe (fait véridique arrivé cette année avec une CAP ! )
Tiens et en parlant de phrase de connard...Bonjour Runeard ! Franchement quel enc... "Mais enfin ! Tu n'es qu'un bouseux de berger ! Personne ne croira ta version"...Les paysans aiment ça XD Je le redis encore mais c'est dommage qu'il n'y ait vraiment rien à sauver chez ce mec...Tu m'étonnes que Rita elle ait eu envie de se barrer fissa fissa ! 
Bon et sinon Inger encore en vie ?! C'est quoi ce bordel ?! Si vous me dîtes que c'est la pirate dont on a pas encore traité le sujet, je me casse...Sans déconner...J'aurais vraiment pu l'écrire cette histoire...
Anna et Elsa chevauchèrent aussi vite que l'Esprit du Vent, rapidement et sans parler jusqu'à ce qu'elles atteignent la ville d’Arendelle qui était toujours orageuse. La pluie et la neige se mêlaient, tandis que le grésil s'abattait sur les rues pavées et que le tonnerre continuait à gronder au-dessus de leurs têtes. Mais ce n’était pas le moment de se concentrer sur le temps. Le couple sororal ne s'arrêta pas avant d'être en sécurité dans le château sombre.
-Vous êtes de retour ! Cria Olaf en dévalant l'escalier pour les rejoindre, bonjour ou devrais-je dire, bonne nuit ? Il commence à faire vraiment sombre ici, ajouta-t-il alors que l'inquiétude se lut sur son visage, mais la bonne nouvelle c’est qu'aucun draugr n'a été aperçu depuis votre départ. Et nous avons la situation des pirates complètement sous contrôle !
Anna se frappa la tête et gémit :
-C'est vrai ! Les pirates !
Elle hésita à redescendre les escaliers, sortir du château, et aller directement au port pour vérifier d’elle-même avant de finalement questionner le bonhomme de neige :
-Sont-ils vraiment ici ? A Arendelle ? Que se passe-t-il ? Est-ce qu'ils empêchent nos bateaux d'entrer et de sortir du port ?
Un éclair illumina alors la pièce.
-Les tempêtes empêchent nos bateaux d'entrer et de sortir, confirma Olaf en lui touchant la main, mais heureusement, elles tiennent aussi les pirates à distance. Du moins pour l'instant.
Eh bien, merci Sissel, se dit la nouvelle reine à elle-même. Au moins, cela leur avait donné un peu de temps pour aider la créature. Une chose à la fois. Ensuite elle s’occuperait des pirates. Elle se donna du courage tout en pensant qu’être reine était parfois épuisant.
-Votre Majesté ! S’exclama aussitôt Mattias qui apparut au pied de l'escalier et se mit au garde-à-vous, j'ai posté nos gardes autour du port. Si un pirate ose s'approcher, il vivra assez longtemps pour le regretter.
Il s'éclaircit ensuite la gorge et ajouta :
-Et nous enverrons un mot à leur capitaine pour lui dire que nous souhaitons le rencontrer dès que les tempêtes se calmeront, comme vous l'avez demandé.
-Eh bien, c'est une bonne chose, raisonna Anna bien qu'elle n'ait rien demandé de toute évidence, envoyez un message si quelque chose change.
La mémoire de du général était clairement aussi mauvaise que celle des autres. Mais au moins il se comportait à nouveau comme un militaire. Le lieutenant noir la regarda soudain bizarrement, puis jeta un coup d'œil à Olaf. Ce dernier, troublé, insista à son tour :
-Tu peux aller faire tes trucs de général maintenant.
Mattias acquiesça et disparut au coin de la rue. Anna lança un regard à Elsa. Il fallait vraiment qu'elles éclaircissent l’histoire de Sissel, et vite !
Les yeux du bonhomme de neige s'illuminèrent et il demanda :
-Alors, où vas-tu ? Je peux venir ? Et... ne pas être laissé seul à la portée de la Sinistre Sissel ?
La cinquième esprit le prit dans ses bras et répondit :
-D'abord, arrêtons d'appeler Sissel la sinistre. On est presque sûres qu'elle ne nous veut pas de mal. Elle a en fait besoin de notre aide.
-Oh et il s’avère que sa sœur ne l'a pas tuée non plus, ajouta Anna.
Olaf écarquilla les yeux, attendant une explication mais elle haussa les épaules d’impatience et renchérit :
-On va te mettre au courant, mais c'est une longue histoire. D'abord, nous devons trouver Stig.
-Stig ? Répéta Olaf, je ne me souviens d'aucun Stig.
Il s'arrêta net et s’écria soudain angoissé :
-Oh non ! J'ai la mémoire qui flanche, moi aussi ?
-Non, non ! Tu ne le connais pas. Aucun de nous ne le connaît. Mais il était là le jour où Sissel s'est noyée, et il pourrait avoir des réponses sur la raison pour laquelle Inger a été accusée, nous espérons pouvoir le trouver dans le recensement du royaume et savoir où il vit…S’il est encore en vie bien sûr, murmura Anna en se mordant la lèvre inférieure.
-Alors qu'est-ce qu'on attend ? Demanda Olaf en sautant à terre et en s'éloignant en trottinant, allons trouver cette phrase ! Enfin, le recensement ! C'est un livre, non ?
Le trio se dirigea vers le bureau privé de la nouvelle reine d'Arendelle qui avait appartenu à sa soeur et à leur père avant elles. Probablement à Runeard aussi, autrefois, bien qu'Anna n'aimait pas penser à leur grand-père assis dans le même vieux fauteuil en cuir craquelé qu'elle utilisait maintenant. Elle n'en avait pas encore parlé à Elsa, mais elle se doutait bien que quelque chose dans tout ce désordre était au moins partiellement le fait de leur grand-père. Après tout, c'était à cause de lui que Sissel et Inger étaient venues à Arendelle pour commencer.
-Heureusement, ils ne font un recensement que tous les dix ans ou plus, dit Elsa en ouvrant l'un des livres et en allant au registre le plus récent.
Son doigt glissa le long de chaque liste, qui cataloguait les gens en fonction des fermes ou des propriétés où ils vivaient, de leur emploi, de leur âge et de leur état civil, ainsi que des dates de naissance et de décès et des listes des autres membres du foyer.
-Voyons combien de personnes s'appelant Stig ont été bergers et ont environ soixante-cinq ans, nota-t-elle.
Elle secoua la tête et grommela :
-Cela pourrait prendre un peu de temps puisque tout est listé par nom de famille.
-C'est pourquoi nous devons aussi regarder dans ces archives judiciaires, dit Anna en sortant un épais livre relié, puisque nous savons quand les sœurs ont visité Arendelle, je peux réduire la liste.
Elle feuilleta alors les pages, cherchant la bonne année, et trouva bientôt les noms des sœurs Vesterland en s’égosillant :
-Ça y est ! Le recensement d'Inger !
Elsa et Olaf s'approchèrent pour regarder.
-Témoin, Stig Petter, lut Elsa, parfait. Je vais juste...
-Whoua, l’interrompit Anna, les yeux effleurant la page, y a quelque chose qui ne colle pas !
-Qu'est-ce que c'est ? demanda Elsa.
La cadette rousse se rassit et gronda :
-Il a menti. Ce berger a menti !
-Quoi ?!
La reine des neiges baissa les yeux sur le disque, incrédule.
-Selon ce document, Stig avait déclaré avoir vu Inger pousser Sissel dans l'eau et la regarder se noyer, résuma Anna, Inger avait nié, mais comme Stig était le seul témoin, le tribunal s'était rangé de son côté.
Elle ferma le livre avec violence et reprit stupéfaite :
-Pourquoi aurait-il menti ? Il était juste là ! Il a tout vu !
-Stig Petter, qu'est-ce que tu caches ? murmura Elsa, retournant au recensement et parcourant les listes avec ses doigts, le voilà ! Il est toujours en vie, dit-elle, soulagée, mais il semble qu'il ne vive plus à Arendelle.
-Où vit-il ? demanda Anna, son cœur se serrant toujours un peu plus. Espérons que ce n'est pas trop loin.
-Dans les montagnes. Juste à la sortie du village de Harmon, répondit-elle.
-Ok, ce n'était pas loin. Espérons qu’il n’a pas perdu la mémoire comme tout le monde ici.
C'était un maigre espoir mais c'était le seul qu’elles avaient.
***
S'il vous plaît, Stig, donnez-nous les réponses que nous attendons, pensa Anna quand ils arrivèrent enfin à sa maison après avoir affronté le vent et la pluie. Aidez-nous à faire la lumière sur ce mystère. Malheureusement, elle n'avait pas l'espoir qu'il soit un témoin très coopératif. Après tout, il avait menti il y a des années. Et s'il continuait à s'en tenir à son histoire maintenant ? Il était leur dernier espoir, la seule personne qui avait été là, qui avait tout vu. D'une manière ou d'une autre, ils devaient le convaincre de les aider ou Sissel pourrait ne jamais trouver la paix.
Et Arendelle serait plongée à jamais dans l'obscurité de la tempête.
La belle rousse glissa de son cheval tandis que son aînée descendit rapidement du Nokk et toutes deux se précipitèrent vers la porte, frappant fort pour être entendues par-dessus le tonnerre. Un moment plus tard, le battant s’ouvrit. Un homme âgé avec des lunettes à monture métallique et un crâne chauve, des touffes de cheveux blancs au-dessus de ses oreilles, les regarda avec colère.
-Que faites-vous dehors par un temps pareil ? Demanda-t-il d'une voix bourrue.
-M. Petter ? Demanda à son tour Anna avec empressement alors que de l'eau coulait de son nez, Stig Petter ?
-Oui, dit-il d'une voix grincheuse, c'est mon nom, le vôtre est la reine Anna et le sien est la reine Elsa. Ce que je ne sais pas, c'est pourquoi vous êtes à ma porte.
-Il se passe quelque chose à Arendelle pour laquelle nous pourrions avoir besoin de votre aide, lui dit la cinquième esprit en lui adressant un sourire plein d'espoir, pouvons-nous entrer ?
-Désolé, dit Stig, l'air soudainement nerveux, je ne peux pas vous aider.
Il fit alors un geste pour fermer sa porte.
-S'il vous plaît ? le supplia Anna alors qu'un coup de tonnerre fit sursauter le groupe, laissez-nous entrer juste un instant. Nous sommes trempés jusqu'aux os.
Stig soupira :
-Bon…Très bien, entrez donc. Mais n'attendez plus rien de moi. J'ai quitté Arendelle il y a cinquante ans. Et je n'ai aucun intérêt dans les affaires du royaume.
Cela ne semblait pas très prometteur. Mais au moins elles allaient être à l'abris. Peut-être qu'Anna pourrait le travailler un peu plus une fois qu'il aurait entendu la gravité de la situation. Et au moins, cela leur permettrait d'échapper à la pluie. Les deux filles se fondirent rapidement dans le chalet, et Stig ferma la porte derrière elles. C'était un espace modeste avec un feu de cheminée et une marmite sur l'âtre qui bouillonnait emplissant la pièce d’une odeur de soupe qui contrairement à la maison des Figels, sentait bon.
-Merci, dit Elsa en essorant le bas de sa robe, nous ne voulons pas nous imposer.
-Nous avions juste quelques questions à vous poser sur un événement qui s'est produit lorsque vous étiez jeune, lui dit Anna en essuyant ses mains mouillées sur sa jupe.
Elle en avait tellement assez d'être trempée tout le temps.
L'expression de Stig s'assombrit et il répliqua :
-Si vous me demandez comment j'ai obtenu les fonds pour ce chalet ou quand j'ai arrêté de garder les moutons, ce n'est pas votre affaire ! Comme je l'ai dit à tous les autres, je ne vous dois aucune explication ! J'ai hérité de ce chalet de façon juste et... carrée.
Sa voix se tut.
-Il ne s'agit pas de la maison, lui dit Elsa.
-Oh, dit le vieux monsieur en ayant l'air mal à l'aise, alors qu'est-ce que vous voulez savoir ?
Anna décida d'y aller franco :
-Nous voulons savoir ce qu'il en est de la princesse Inger. Nous savons que vous étiez là le jour où elle et sa sœur se sont disputées au bord de la rivière et que Sissel a été emportée par les eaux.
Elle essaya de paraître calme. Rationnelle. Comme si elle posait une simple question sur le temps. Mais à l'intérieur d’elle, elle était en colère - Stig avait menti, et son mensonge avait détruit la vie d'une jeune fille ! Pourquoi l'avait-il fait ? Et l'admettrait-il maintenant, cinquante ans plus tard ?
Le vieillard se raidit immédiatement.
-Je ne sais pas de quoi vous parlez, murmura-t-il.
Mais ses joues étaient bien rouges. C’était clairement un autre mensonge, présuma l'actuelle reine.
-Allez. Nous avons tout vu dans un souvenir que j'ai créé, intervint Elsa, nous savons que Sissel était tombée en essayant de sauver Inger, et que vous étiez là et que vous aviez essayé de la sauver. Comme vous n’aviez pas réussi, vous étiez retourné réconforter Inger.
-Vous lui avez dit que vous alliez l'aider ! Ajouta sa soeur avec indignation, et ensuite vous l'avez accusée de meurtre ! Publiquement ! A cause de vous, elle a été condamnée à mort ! Pour quelque chose dont vous savez qu’elle est fausse !
Le visage de Stig se durcit.
-Vous devez partir. Maintenant, dit-il en la guidant par le bras vers la porte, je suis désolé, Vos Majestés, mais j'ai fait la paix avec cette affaire.
Sa voix se cassa soudain et il ajouta :
-Je ne veux plus jamais entendre le nom des sœurs Vesterland.
Anna était si près qu'elle pouvait voir les rides profondes de son front et les brûlures du vent sur ses joues gercées. Ses yeux bleus étaient presque gris avec l'âge et contenaient tant de peur. Quelque chose s'était produit ce jour-là qui le hantait. Mais quoi ? Pourquoi avait-il menti au sujet d'Inger ? Pourquoi vivait-il seul ici, caché du monde, et se hérissait lorsqu'on lui parlait de cette histoire…De son chalet, à moins que...
Soudain, elle se souvint de son intuition au château. Elle se tourna vers Stig et tenta d'adopter une approche différente.
-Quelqu'un vous avez demandé de mentir à propos d'Inger, n'est-ce pas ? Dit-elle doucement, sans vraiment en faire une question.
Stig détourna le regard, ne lui répondant pas, ce qui lui indiqua qu'elle avait probablement raison.
-Mais qui ferait ça ? Demanda Elsa, se tournant vers sa sœur avec confusion.
-N'est-ce pas évident ? Avec Sissel morte et Inger détenue pour son meurtre, les sœurs Vesterland ne pouvaient pas s'opposer au barrage, expliqua-t-elle, tu les as entendues dans ce souvenir - elles voulaient revenir en arrière et tenir tête à Grand-Père. Inger a convaincu Sissel de ne pas aider à financer le barrage, et elles auraient pu rallier d'autres royaumes voisins aussi, ce qui aurait signifié qu'Arendelle n'aurait pas eu les fonds nécessaires pour tout construire.
Elle inspira un grand coup et termina :
-Grand-Père ne pouvait pas permettre que cela arrive.
-C'est horrible, murmura la reine des neiges, et pourtant, c'est logique. Même sans Sissel, Inger n'aurait jamais cessé de se battre contre Grand-père sur le barrage, elle jeta un coup d'œil à Stig, s'il avait un témoin prêt à dire qu'Inger a poussé Sissel dans la rivière, aucune des deux sœurs ne serait plus jamais un problème pour lui.
Stig mit son visage dans ses mains. Une seule larme coula sur sa joue. Quand il leva finalement les yeux, la douleur sur son visage était visible. Il murmura alors :
-Vous avez raison. J'ai menti à l'époque. Et maintenant, cinquante ans plus tard, ces mensonges me hantent encore.
Il prit un mouchoir et souffla bruyamment dedans avant de répliquer :
-Croyez-moi, je ne me pardonnerai jamais ce que j'ai fait à cette pauvre et douce fille, mais il est trop tard pour faire quoi que ce soit maintenant.
-En fait, ce n'est peut-être pas vrai, dit Anna en lui prenant la main et en le conduisant à une chaise, parlons-en. Alors, le roi Runeard vous a dit de mentir ?
-Oui, dit Stig, la voix tremblante.
Il lui fallait un moment avant de reprendre la parole. Anna attendit patiemment qu’il raconte :
-Je n'avais pas prévu de mentir au départ. J'ai dit au roi ce qui s'était passé. Inger était hors d'elle quand Sissel a été emportée. Elle et moi avons couru au village pour demander de l'aide, mais bien sûr, nous n'avons rien pu faire.
Anna lui serra la main et il continua :
-Ce n'est qu'après que le roi a rencontré Inger que quelque chose a changé...
Sa voix se tut.
-Allez-y, dit doucement Elsa, c'est bon.
-Il m'a dit que si je disais le contraire, il informerait les gens que j'ai aidé Inger à le faire et m'enverrait en prison à vie.
Sa voix se brisa encore.
-J'avais dit que je parlerais et que je dirais à tout le monde comment il m'avait menacé, mais le roi s'était contenté de rire.
Il regarda au loin, les yeux vitreux.
-Je me souviens qu'il a dit, « qui va vous croire ? Vous n'êtes qu'un pauvre berger. »
-C'est méprisable ! Dit Anna avec colère, votre roi n'aurait pas dû vous menacer.
-Je sais, mais qu'est-ce que je pouvais faire ? Ajouta-t-il à voix basse, je pouvais soit mentir, soit aller en prison ou pire encore. Alors j'ai fait ce qu'on m'a dit, et le roi m'avait récompensé pour mon mensonge. Je n'avais plus besoin d'être berger. J'avais assez d'argent pour acheter cet endroit et m'y cacher.
Il fit signe au chalet qui l'entourait où Elsa et Anna étaient tranquilles, écoutant la pluie frapper son toit.
-J'avais trop honte pour participer à la vie du village après ça, dit Stig, je craignais que quelqu'un me pose des questions sur les sœurs Vesterland et que je dérape, alors je suis resté à l'écart toutes ces années pendant que la guigne me rongeait de l'intérieur. Ces deux sœurs ont hanté mes rêves pendant des années.
Il ferma les yeux et conclut :
…Parfois, j'ai l'impression d'entendre encore Inger appeler Sissel sur cette rive…C’était il y a si longtemps…
Le vieil homme fondit en larmes. Anna sentit la colère monter en elle, encore une fois. Mais cette fois, elle n'était pas dirigée contre Stig. Il avait été victime tout autant que les deux sœurs, réalisa-t-elle. Et même s'il n'avait pas fait ce qu'il fallait à l'époque, il était assez facile de comprendre pourquoi. Elle passa son bras autour du berger, essayant de le réconforter du mieux qu'elle pouvait, tout en levant les yeux vers sa sœur, qui semblait plongée dans ses pensées.
-Tout s'explique, dit-elle doucement, pourquoi tout le monde se trompe dans l'histoire, notre grand-père s'en est assuré.
-Et maintenant Sissel veut que l'histoire soit rétablie, accepta Elsa, et elle veut que nous le fassions.
Stig leva les yeux, surpris et répéta :
-Attendez…Vous voulez dire que Sissel est toujours en vie ? Mais je l'ai vue se noyer ! Il n'y a aucune chance qu'elle ait pu survivre à cette chute d'eau !
Anna hésita. Elle n'était pas sûre que Stig puisse en supporter davantage, mais...
-Oui et non. Sissel est devenue un draugr, elle hante Arendelle et vole des souvenirs pour que les gens cessent de penser qu'Inger l'a assassinée. Elle est à l'origine de ce temps et de l'obscurité.
La mâchoire de Sitg se décrocha.
-Un draugr ? chuchota-t-il.
-Oui…Mais si vous vous dénoncez Sissel pourra enfin se reposer, lui dit Elsa, comme Grand Pabbie l'a dit, pour mettre fin à tout cela, vous devez raconter votre histoire, vous devez dire aux gens la vérité sur Inger.
Stig réfléchit un moment et répliqua :
-Je ne sais pas s'ils écouteront un vieux berger, mais je pense que je peux essayer. Je dois bien ça à Inger. Peut-être même qu'elle me pardonnera. Bien que je ne la blâmerais pas si elle ne le faisait pas.
Il fixa le sol du cottage, l'air triste.
Anna lança aussitôt un regard à Elsa et ajouta d’une voix triste :
-Je ne voudrais pas vous brusquer mais Inger ne pourra pas vous pardonner. Elle est morte, elle aussi.
La tête de Stig se mit à trembler alors que ses yeux fixèrent les sœurs d’Arendelle.
-Oui, c'est ce que les gens pensent, dit-il, mais en vérité, elle est bien vivante et d'après ce que j'ai compris, elle n'est pas loin non plus.
Sans déconner le mec s'appelle "Petter" et est berger XD à deux lettres prêt on était bon pour un Pieter
... p***** mais j'aurais dû faire un bingo des retours vers le passé avec ce bouquin XD...Manquerait plus qu'y est une vieille grand-mère et cette fois je ragequitte Hum...Par contre Anna si jamais faut appeler quelqu'un pour un interrogatoire, je ne te prends pas...La finesse Anna la finesse ! On dirait moi qui traite une élève de clocharde et CASSOS quand elle est entrée en pyjama dans la classe (fait véridique arrivé cette année avec une CAP !
)Tiens et en parlant de phrase de connard...Bonjour Runeard ! Franchement quel enc... "Mais enfin ! Tu n'es qu'un bouseux de berger ! Personne ne croira ta version"...Les paysans aiment ça XD Je le redis encore mais c'est dommage qu'il n'y ait vraiment rien à sauver chez ce mec
...Tu m'étonnes que Rita elle ait eu envie de se barrer fissa fissa ! Bon et sinon Inger encore en vie ?! C'est quoi ce bordel ?! Si vous me dîtes que c'est la pirate dont on a pas encore traité le sujet, je me casse...Sans déconner...J'aurais vraiment pu l'écrire cette histoire...
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Re: POLAR NIGHTS : Cast into darkness (printemps 2022) TRADUIT PAR ANSA
Mer 03 Aoû 2022, 20:14
Y a combien de chapitres en tout?
- AnsaAdmin
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Re: POLAR NIGHTS : Cast into darkness (printemps 2022) TRADUIT PAR ANSA
Mer 03 Aoû 2022, 21:00
22 je crois ^^ ça va être short pour finir le chapitre bonus de prise par un northuldra... faire le squelette de retour vers le passé 5 le mystère des belles pousses, faire les commentaires en retard de frantzoze, retravailler tout prise par un Northuldra et faire la traduction.. XD je sais pas si t'as vu mon MP mais c'est bon j'ai relu Retour vers le passé : Rêves Profonds tu peux le lire quand tu veux
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Re: POLAR NIGHTS : Cast into darkness (printemps 2022) TRADUIT PAR ANSA
Jeu 04 Aoû 2022, 18:38
22 OK c'est noté, bon comme les copains ont dit qu'ils avaient prévu un programme chargé, je vais commencer Rève profonds comme tu dis et du coup d'ici là, tout sera publié ici, je pourrais tout télécharger d'un coup pour lire ça d'une traite! 
Ansa aime ce message
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Re: POLAR NIGHTS : Cast into darkness (printemps 2022) TRADUIT PAR ANSA
Jeu 04 Aoû 2022, 18:42
C'est toi qui vois 
Bonne lecture en tous cas
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Re: POLAR NIGHTS : Cast into darkness (printemps 2022) TRADUIT PAR ANSA
Jeu 04 Aoû 2022, 22:05
Chapitre 17 : Elsa :
-En vie ? Répéta Elsa fixant Stig en état de choc, mais on nous a dit que le navire-prison qui la transportait s'était perdu en mer avant d'atteindre sa destination !
S'étaient-elles trompées sur cette partie de l'histoire, elles aussi ? Mais non ! C'était écrit dans les registres officiels d'Arendelle. Mais le crime supposé d'Inger l'était aussi.
L'ancien berger haussa les épaules d'un air penaud.
-Le navire-prison a peut-être coulé, mais Inger n'a jamais été à bord, leur dit-il en se redressant sur sa chaise, votre grand-mère l'a aidée à s'échapper avant qu'il ne prenne la mer.
-Notre grand-mère ? Répéta Anna les yeux écarquillés, vous voulez dire la reine Rita ?
Les filles ne savaient pas grand-chose de leur grand-mère paternelle. D'Ahtohallan, Elsa avait appris qu'elle s'était enfuie d'Arendelle lorsque leur père n'était qu'un enfant, parce qu'elle n'était pas satisfaite de son mariage et de sa vie. Personne ne savait cependant ce qui lui était arrivé.
-La reine Rita était la seule à avoir cru Inger, expliqua Stig, elle savait que votre grand-père était un homme mauvais et elle avait passé du temps avec les deux sœurs. Elle avait probablement réalisé qu'Inger n'aurait jamais fait ce dont elle était accusée. De plus, je l'avais vue essayer de prendre la défense d'Inger au tribunal, mais Runeard l'avait rapidement fait taire et l'avait renvoyée dans son bureau. Elle devait savoir que rien de ce qu'elle disait ne changerait ce qui se passait, et qu'en fait, cela pourrait même faire empirer les choses. Mais elle pouvait aider d'une autre manière.
-Donc elle a aidé Inger à s'échapper ?
-Oui. Je l'ai regardée faire. Je me sentais coupable de ce que j'avais fait, et j'errais dans les rues d'Arendelle après avoir été incapable de dormir. J'avais vu la reine Rita se tenir sur les quais près du navire-prison, accompagnée de deux hommes à l'air féroce et d'Inger elle-même. Inger était vêtue de noir, je ne l'avais pas reconnue tout de suite. Mais ensuite j'avais vu ses yeux. Inger avait des yeux si bleus, je les aurais reconnus n'importe où. D'après ce que j'avais entendu, la reine avait payé les hommes pour enlever Inger du bateau et lui donner un passage sûr sur un autre. Votre grand-mère avait dit à Inger qu'elle devait partir et ne jamais revenir. Si elle le faisait, elle serait sûrement mise à mort.
-Wow, siffla Elsa, elle est chouette Mamie !
Stig hocha la tête.
-J'avais entendu Inger faire un vœu cette nuit-là, avant de monter sur le bateau. Elle avait dit à la reine qu'elle naviguerait sur l'océan - jusqu'à son dernier jour, si nécessaire - pour retrouver le corps de sa sœur et le mettre dans la tombe qui lui revenait. Alors seulement, elles pourraient toutes deux reposer en paix.
-Et vous pensez qu'elle pourrait encore être là ? Demanda Anna, je veux dire, c'était il y a cinquante ans. Même si elle a survécu tout ce temps, elle doit être très vieille.
-Elle l'est et elle accomplit toujours le vœu qu'elle a fait cette nuit-là. Sur les rives d'Arendelle, en fait, d'après ce que j'ai lu, continua-t-il.
Elsa le regarda avec confusion et répliqua :
-De quoi parlez-vous ?
Stig se dirigea vers un petit meuble et ouvrit un tiroir. Elsa et Anna l'observèrent alors qu'il souleva un exemplaire de la Couronne du Village et l'étala sur la table. Puis il montra le titre :
La cinquième esprit sursauta et son regard se porta sur sa sœur. En voyant l'expression du visage d'Anna, elle comprit qu'elles avaient dû à penser la même chose.
Stig tapota ses doigts sur l'image de la reine pirate aux yeux bleus.
-Elle est plus âgée, bien sûr. Et ses cheveux sont différents. Mais ces yeux - ces yeux ont hanté mes rêves pendant cinquante ans, expliqua-t-il.
Il leva les siens vers les filles.
-C'est Inger. Je le jure sur ma vie ! Reprit-il.
-Je n'arrive pas à y croire ! Elle était sous notre nez pendant tout ce temps ! S’évertua la cadette rousse en faisant les cent pas sur le pont du navire tandis que les marins préparaient les voiles et les gréements.
Après avoir appris la nouvelle identité d'Inger de la bouche de Stig, Elsa et elle s'étaient précipitées à Arendelle et avaient exhorté l'équipage à se préparer à mettre le cap sur les navires pirates en prétendant vouloir négocier avec eux. L'ex-berger avait promis de les retrouver au village pour dire aux gens la vérité sur ce qui était arrivé à Sissel, ce qui était formidable. Mais elles n’auraient jamais imaginé qu’Inger soit là pour le voir faire. Ainsi, elle saurait en personne qu’elle avait été réhabilitée.
En parlant de sœurs, Elsa regarda Anna fixer l'exemplaire de la Couronne du Village avec son article en première page, juste en dessous de celui sur la Reine Pirate aux yeux bleus.
-Je pensais que Sissel s’intéressait à mon article quand elle a pris mon exemplaire du journal l’autre jour ! Mais elle regardait sa sœur en réalité ! Elle le disait elle-même « Sœurette » ! Gémit la jeune reine, je me sens tellement idiote.
-Tu ne pouvais pas savoir, la réconforta Elsa, bien qu'elle se sentait elle-même un peu ennuyée de ne pas avoir fait le lien, à cinquante près, nous pensions qu’elle était morte.
Maintenant qu'elles avaient comparé l'article avec les anciennes photos d'Inger, la ressemblance était indéniable.
-J'espère au moins qu'elle acceptera de nous parler. Et qu'elle ne nous fera pas marcher sur la planche ou quelque chose comme ça, frissonna-t-elle.
-Vous êtes sûre que vous voulez faire ça ? Demanda Erik, le capitaine du navire, en s'approchant d'elles.
Son visage était grave. Il n'aimait pas l'idée de partir à la rencontre des pirates, surtout par ce temps. Mais Olaf l'avait convaincu de rassembler l'équipage et de prendre la mer. (Le bonhomme de neige lui-même avait décidé de rester sur la terre ferme. Quelqu'un devait garder un œil sur Arendelle, après tout !). Le temps s'aggrava en fait lorsqu'ils prirent la mer, et les marins eurent du mal à se diriger dans la tempête qui s'épaississait. Courant d’Air aida du mieux qu'il put en soufflant du vent frais dans les voiles dans la bonne direction, tandis que le Nokk courait devant eux, se frayant un chemin dans la mer déchaînée. La pluie tombait en torrents et ils devaient s'agripper aux côtés du navire pour rester debout.
Heureusement, la flotte de pirates n'était pas trop loin de la côte, et bientôt ils purent voir les drapeaux noirs des navires fouetter le vent depuis leurs mâts. La reine des neiges sentit un frisson lui parcourir l'échine qui n'avait rien à voir avec le fait qu'elle était gelée et trempée.
-Ralentissez votre approche, dit Anna aux marins, qui avaient aussi l'air d'appréhender, hissez le drapeau blanc. Faites-leur savoir que nous sommes en mission de paix.
Les marins coururent pour obéir, mais avant qu'ils ne puissent le faire, ils entendirent un grand boum. Le feu jaillit du ciel et un instant plus tard, un énorme plouf recouvrit tout le pont.
-Ils nous tirent dessus avec leurs canons ! S'écria Anna, horrifiée.
Elle donna alors un nouvel ordre aux marins :
-Ne vous approchez pas.
-Il est clair que les traités de paix ne les intéressent pas, marmonna Elsa.
-Comment allons-nous parler à Inger si nous ne pouvons même pas nous approcher d'elle ? se demanda la cadette.
-Vous allez rester ici. Je vais y aller moi-même, déclara son aînée qui se dirigea vers le côté du navire.
Anna lui attrapa aussitôt le bras et riposta :
-Quoi ? Tu ne peux pas. Ils vont te tuer !
-Il sera beaucoup plus difficile de m'atteindre avec des canons sur le Nokk que sur un grand navire. Je vais y arriver, ne t'inquiète pas, murmura-t-elle, et je leur ferai savoir que nous ne leur voulons aucun mal. Alors nous pourrons te faire monter à bord.
Anna serra ses mains l'une contre l'autre. Elsa voyait bien qu'elle voulait l’intercepter, mais en même temps, elle essayait de faire confiance à sa grande sœur. Pour être honnête, Elsa n'était pas entièrement sûre qu'elle devait se faire confiance à ce stade, mais elles n'avaient pas vraiment le choix. Elle devait s'approcher suffisamment des pirates pour leur parler. Et c'était la seule façon de le faire.
Elle siffla l'Esprit de l'eau. Un moment plus tard, il bondit des profondeurs de la mer, éclaboussant le côté du navire. La reine des neiges grimpa sur son dos, prenant les rênes d'une main experte. Elle pressa ses cuisses contre les flancs froids du cheval d'eau et baissa la tête.
-D'accord, murmura-t-elle, amène-moi à ces navires !
Le Nokk hennit en signe de consentement, puis partit au galop, la reine des neiges utilisa ses pouvoirs pour transformer l'eau en glace au fur et à mesure de leur progression afin de les maintenir au-dessus de la mer violente.
BOOM !
Un autre canon explosa alors que les pirates visaient à nouveau, cette fois-ci sur elle. La glace devant eux éclata lorsque la boule de fer atteignit sa cible, brisant le chemin gelé en mille morceaux. Le Nokk se cabra sur deux pattes, grognant furieusement. Elsa lança un autre chemin de glace, cette fois-ci sur le côté droit, et encouragea l'esprit de l'eau à continuer.
-Allez ! cria-t-elle, tu peux le faire !
Le Nokk chargea à nouveau et une fois de plus le canon explosa alors que sa salve se rapprocha cette fois-ci de l'eau glacée jaillissant et arrosant Elsa. Elle agrippa le cou de l'esprit comme elle le pouvait et tira un nouveau chemin de glace vers leur gauche. Mais c'était plus difficile à faire cette fois, et la glace sortait plus comme un filet que comme un jet. Elle craignait que ses pouvoirs commencent à s'épuiser à nouveau à cause de sa rencontre précédente avec le draugr. Et s'ils s'arrêtaient complètement alors qu'elle était au milieu de l'océan, elle n'aurait plus qu'à se jeter dans la mer.
Son esprit était plein d'indécision. Devait-elle continuer à avancer ou faire demi-tour, en espérant rejoindre leur propre vaisseau avant de devenir complètement impuissante ? Si elle faisait demi-tour, elle aurait échoué. Elles ne pourraient jamais arrêter les draugrs. Arendelle serait perdue dans les ténèbres pour toujours. Non. Cela ne pouvait pas arriver. Le peuple comptait sur elle. Anna comptait sur elle.
Une pensée soudaine lui vint. Elle siffla Courant d’Air. L'esprit du vent l'entoura, visiblement inquiet.
-Va vers les bateaux pirates, dit-elle, remplis leurs voiles et envoie-les-moi.
L’esprit de l’air balaya un jet d'eau de mer en signe d'accord, puis s'envola sur l'eau. Un instant plus tard, elle vit les navires être poussés vers elle, à grande vitesse. Elle voyait les femmes et les hommes sur les ponts qui se bousculaient devant la rafale soudaine venue de nulle part et les entendait crier d'alarme. Ils étaient distraits. Ils ne tireraient plus jusqu'à ce qu'ils aient réparé leurs vaisseaux. Ce qui lui donnait une chance. Elle tapota l'encolure du cheval d'eau et dit :
-Ok, une poussée de plus, tu peux le faire !
L'esprit bondit en avant tandis qu'Elsa projeta de la glace à travers la mer, créant un pont entre eux et le navire le plus proche. La Nokk courut si vite que la vision de la cinquième esprit se brouilla par les larmes et ses joues furent piquées par les embruns salés. Mais elle s'accrocha, aussi fort qu'elle le put, en pensant à Inger et Sissel... et Anna. Et à tous les habitants d'Arendelle.
Elle était la Reine des Neiges. Elle pouvait le faire.
Alors qu'elle se rapprocha, elle put entendre les pirates crier depuis le pont du bateau :
-Qu'est-ce que c'est ?
-Est-ce une sirène ?
-Une sirène ?
-Elle est sur un cheval !
-Il ne ressemble à aucun cheval que j'ai déjà vu !
Elsa ouvrit les yeux et réalisa qu'ils s'étaient arrêtés juste en dessous du plus grand des bateaux pirates. Plusieurs membres de l'équipage la regardaient, les yeux exorbités par le choc. Elle leur sourit faiblement.
-Bonjour, dit-elle, mon nom est Elsa, je ne vous veux aucun mal.
Elle pouvait sentir la glace commencer à craquer sous les pieds du Nokk, aussi ajouta-t-elle assez rapidement :
-S'il vous plaît, si cela ne vous dérange pas, puis-je monter à bord de votre navire ?
Ils se concertèrent tous du regard comme s'ils n'étaient pas sûrs. Puis il y eut un bruissement. Quelqu'un se fraya un chemin à travers la foule, qui se séparait en signe de révérence. Ce devait sans doute être la cheffe. Serait-ce Inger ?
L'aînée d'Arendelle regarda, les yeux écarquillés, une jeune femme d'environ son âge s'avancer vers la proue du navire et la regarder en retour. Elle était vêtue d'une tunique en cuir attachée par une ceinture rouge, et portait un chapeau de pirate sur des cheveux roux flamboyants.
Et elle avait des yeux très, très bleus.
Elsa sursauta et chuchota :
-Inger ?
Cela n'avait aucun sens, Inger aurait dû avoir soixante-dix ans. Mais il n'y avait aucun doute sur la ressemblance.
-Est-ce vous ? Demanda-t-elle tout de même.
La femme secoua la tête et répondit :
-Pas tout à fait…Mon nom est Sissel.
Bon bah on peut bien parler d'une grand-mère badass...Bravo Rita !... Trop forte Rita ! Je rejoins totalement Elsa !
Mais sinon...What the fuck...Ne me dites pas qu'ils ont fait le coup de donner un prénom d'aïeule à un petit-enfant ou arrière-petit-enfant ?! XD
Allez je le rajoute au Bingo des Retours vers le passé !
-En vie ? Répéta Elsa fixant Stig en état de choc, mais on nous a dit que le navire-prison qui la transportait s'était perdu en mer avant d'atteindre sa destination !
S'étaient-elles trompées sur cette partie de l'histoire, elles aussi ? Mais non ! C'était écrit dans les registres officiels d'Arendelle. Mais le crime supposé d'Inger l'était aussi.
L'ancien berger haussa les épaules d'un air penaud.
-Le navire-prison a peut-être coulé, mais Inger n'a jamais été à bord, leur dit-il en se redressant sur sa chaise, votre grand-mère l'a aidée à s'échapper avant qu'il ne prenne la mer.
-Notre grand-mère ? Répéta Anna les yeux écarquillés, vous voulez dire la reine Rita ?
Les filles ne savaient pas grand-chose de leur grand-mère paternelle. D'Ahtohallan, Elsa avait appris qu'elle s'était enfuie d'Arendelle lorsque leur père n'était qu'un enfant, parce qu'elle n'était pas satisfaite de son mariage et de sa vie. Personne ne savait cependant ce qui lui était arrivé.
-La reine Rita était la seule à avoir cru Inger, expliqua Stig, elle savait que votre grand-père était un homme mauvais et elle avait passé du temps avec les deux sœurs. Elle avait probablement réalisé qu'Inger n'aurait jamais fait ce dont elle était accusée. De plus, je l'avais vue essayer de prendre la défense d'Inger au tribunal, mais Runeard l'avait rapidement fait taire et l'avait renvoyée dans son bureau. Elle devait savoir que rien de ce qu'elle disait ne changerait ce qui se passait, et qu'en fait, cela pourrait même faire empirer les choses. Mais elle pouvait aider d'une autre manière.
-Donc elle a aidé Inger à s'échapper ?
-Oui. Je l'ai regardée faire. Je me sentais coupable de ce que j'avais fait, et j'errais dans les rues d'Arendelle après avoir été incapable de dormir. J'avais vu la reine Rita se tenir sur les quais près du navire-prison, accompagnée de deux hommes à l'air féroce et d'Inger elle-même. Inger était vêtue de noir, je ne l'avais pas reconnue tout de suite. Mais ensuite j'avais vu ses yeux. Inger avait des yeux si bleus, je les aurais reconnus n'importe où. D'après ce que j'avais entendu, la reine avait payé les hommes pour enlever Inger du bateau et lui donner un passage sûr sur un autre. Votre grand-mère avait dit à Inger qu'elle devait partir et ne jamais revenir. Si elle le faisait, elle serait sûrement mise à mort.
-Wow, siffla Elsa, elle est chouette Mamie !
Stig hocha la tête.
-J'avais entendu Inger faire un vœu cette nuit-là, avant de monter sur le bateau. Elle avait dit à la reine qu'elle naviguerait sur l'océan - jusqu'à son dernier jour, si nécessaire - pour retrouver le corps de sa sœur et le mettre dans la tombe qui lui revenait. Alors seulement, elles pourraient toutes deux reposer en paix.
-Et vous pensez qu'elle pourrait encore être là ? Demanda Anna, je veux dire, c'était il y a cinquante ans. Même si elle a survécu tout ce temps, elle doit être très vieille.
-Elle l'est et elle accomplit toujours le vœu qu'elle a fait cette nuit-là. Sur les rives d'Arendelle, en fait, d'après ce que j'ai lu, continua-t-il.
Elsa le regarda avec confusion et répliqua :
-De quoi parlez-vous ?
Stig se dirigea vers un petit meuble et ouvrit un tiroir. Elsa et Anna l'observèrent alors qu'il souleva un exemplaire de la Couronne du Village et l'étala sur la table. Puis il montra le titre :
EST-CE QUE « LES VIEUX YEUX BLEUS"
SE DIRIGENT VERS ARENDELLE.
SE DIRIGENT VERS ARENDELLE.
La cinquième esprit sursauta et son regard se porta sur sa sœur. En voyant l'expression du visage d'Anna, elle comprit qu'elles avaient dû à penser la même chose.
Stig tapota ses doigts sur l'image de la reine pirate aux yeux bleus.
-Elle est plus âgée, bien sûr. Et ses cheveux sont différents. Mais ces yeux - ces yeux ont hanté mes rêves pendant cinquante ans, expliqua-t-il.
Il leva les siens vers les filles.
-C'est Inger. Je le jure sur ma vie ! Reprit-il.
***
-Je n'arrive pas à y croire ! Elle était sous notre nez pendant tout ce temps ! S’évertua la cadette rousse en faisant les cent pas sur le pont du navire tandis que les marins préparaient les voiles et les gréements.
Après avoir appris la nouvelle identité d'Inger de la bouche de Stig, Elsa et elle s'étaient précipitées à Arendelle et avaient exhorté l'équipage à se préparer à mettre le cap sur les navires pirates en prétendant vouloir négocier avec eux. L'ex-berger avait promis de les retrouver au village pour dire aux gens la vérité sur ce qui était arrivé à Sissel, ce qui était formidable. Mais elles n’auraient jamais imaginé qu’Inger soit là pour le voir faire. Ainsi, elle saurait en personne qu’elle avait été réhabilitée.
En parlant de sœurs, Elsa regarda Anna fixer l'exemplaire de la Couronne du Village avec son article en première page, juste en dessous de celui sur la Reine Pirate aux yeux bleus.
-Je pensais que Sissel s’intéressait à mon article quand elle a pris mon exemplaire du journal l’autre jour ! Mais elle regardait sa sœur en réalité ! Elle le disait elle-même « Sœurette » ! Gémit la jeune reine, je me sens tellement idiote.
-Tu ne pouvais pas savoir, la réconforta Elsa, bien qu'elle se sentait elle-même un peu ennuyée de ne pas avoir fait le lien, à cinquante près, nous pensions qu’elle était morte.
Maintenant qu'elles avaient comparé l'article avec les anciennes photos d'Inger, la ressemblance était indéniable.
-J'espère au moins qu'elle acceptera de nous parler. Et qu'elle ne nous fera pas marcher sur la planche ou quelque chose comme ça, frissonna-t-elle.
-Vous êtes sûre que vous voulez faire ça ? Demanda Erik, le capitaine du navire, en s'approchant d'elles.
Son visage était grave. Il n'aimait pas l'idée de partir à la rencontre des pirates, surtout par ce temps. Mais Olaf l'avait convaincu de rassembler l'équipage et de prendre la mer. (Le bonhomme de neige lui-même avait décidé de rester sur la terre ferme. Quelqu'un devait garder un œil sur Arendelle, après tout !). Le temps s'aggrava en fait lorsqu'ils prirent la mer, et les marins eurent du mal à se diriger dans la tempête qui s'épaississait. Courant d’Air aida du mieux qu'il put en soufflant du vent frais dans les voiles dans la bonne direction, tandis que le Nokk courait devant eux, se frayant un chemin dans la mer déchaînée. La pluie tombait en torrents et ils devaient s'agripper aux côtés du navire pour rester debout.
Heureusement, la flotte de pirates n'était pas trop loin de la côte, et bientôt ils purent voir les drapeaux noirs des navires fouetter le vent depuis leurs mâts. La reine des neiges sentit un frisson lui parcourir l'échine qui n'avait rien à voir avec le fait qu'elle était gelée et trempée.
-Ralentissez votre approche, dit Anna aux marins, qui avaient aussi l'air d'appréhender, hissez le drapeau blanc. Faites-leur savoir que nous sommes en mission de paix.
Les marins coururent pour obéir, mais avant qu'ils ne puissent le faire, ils entendirent un grand boum. Le feu jaillit du ciel et un instant plus tard, un énorme plouf recouvrit tout le pont.
-Ils nous tirent dessus avec leurs canons ! S'écria Anna, horrifiée.
Elle donna alors un nouvel ordre aux marins :
-Ne vous approchez pas.
-Il est clair que les traités de paix ne les intéressent pas, marmonna Elsa.
-Comment allons-nous parler à Inger si nous ne pouvons même pas nous approcher d'elle ? se demanda la cadette.
-Vous allez rester ici. Je vais y aller moi-même, déclara son aînée qui se dirigea vers le côté du navire.
Anna lui attrapa aussitôt le bras et riposta :
-Quoi ? Tu ne peux pas. Ils vont te tuer !
-Il sera beaucoup plus difficile de m'atteindre avec des canons sur le Nokk que sur un grand navire. Je vais y arriver, ne t'inquiète pas, murmura-t-elle, et je leur ferai savoir que nous ne leur voulons aucun mal. Alors nous pourrons te faire monter à bord.
Anna serra ses mains l'une contre l'autre. Elsa voyait bien qu'elle voulait l’intercepter, mais en même temps, elle essayait de faire confiance à sa grande sœur. Pour être honnête, Elsa n'était pas entièrement sûre qu'elle devait se faire confiance à ce stade, mais elles n'avaient pas vraiment le choix. Elle devait s'approcher suffisamment des pirates pour leur parler. Et c'était la seule façon de le faire.
Elle siffla l'Esprit de l'eau. Un moment plus tard, il bondit des profondeurs de la mer, éclaboussant le côté du navire. La reine des neiges grimpa sur son dos, prenant les rênes d'une main experte. Elle pressa ses cuisses contre les flancs froids du cheval d'eau et baissa la tête.
-D'accord, murmura-t-elle, amène-moi à ces navires !
Le Nokk hennit en signe de consentement, puis partit au galop, la reine des neiges utilisa ses pouvoirs pour transformer l'eau en glace au fur et à mesure de leur progression afin de les maintenir au-dessus de la mer violente.
BOOM !
Un autre canon explosa alors que les pirates visaient à nouveau, cette fois-ci sur elle. La glace devant eux éclata lorsque la boule de fer atteignit sa cible, brisant le chemin gelé en mille morceaux. Le Nokk se cabra sur deux pattes, grognant furieusement. Elsa lança un autre chemin de glace, cette fois-ci sur le côté droit, et encouragea l'esprit de l'eau à continuer.
-Allez ! cria-t-elle, tu peux le faire !
Le Nokk chargea à nouveau et une fois de plus le canon explosa alors que sa salve se rapprocha cette fois-ci de l'eau glacée jaillissant et arrosant Elsa. Elle agrippa le cou de l'esprit comme elle le pouvait et tira un nouveau chemin de glace vers leur gauche. Mais c'était plus difficile à faire cette fois, et la glace sortait plus comme un filet que comme un jet. Elle craignait que ses pouvoirs commencent à s'épuiser à nouveau à cause de sa rencontre précédente avec le draugr. Et s'ils s'arrêtaient complètement alors qu'elle était au milieu de l'océan, elle n'aurait plus qu'à se jeter dans la mer.
Son esprit était plein d'indécision. Devait-elle continuer à avancer ou faire demi-tour, en espérant rejoindre leur propre vaisseau avant de devenir complètement impuissante ? Si elle faisait demi-tour, elle aurait échoué. Elles ne pourraient jamais arrêter les draugrs. Arendelle serait perdue dans les ténèbres pour toujours. Non. Cela ne pouvait pas arriver. Le peuple comptait sur elle. Anna comptait sur elle.
Une pensée soudaine lui vint. Elle siffla Courant d’Air. L'esprit du vent l'entoura, visiblement inquiet.
-Va vers les bateaux pirates, dit-elle, remplis leurs voiles et envoie-les-moi.
L’esprit de l’air balaya un jet d'eau de mer en signe d'accord, puis s'envola sur l'eau. Un instant plus tard, elle vit les navires être poussés vers elle, à grande vitesse. Elle voyait les femmes et les hommes sur les ponts qui se bousculaient devant la rafale soudaine venue de nulle part et les entendait crier d'alarme. Ils étaient distraits. Ils ne tireraient plus jusqu'à ce qu'ils aient réparé leurs vaisseaux. Ce qui lui donnait une chance. Elle tapota l'encolure du cheval d'eau et dit :
-Ok, une poussée de plus, tu peux le faire !
L'esprit bondit en avant tandis qu'Elsa projeta de la glace à travers la mer, créant un pont entre eux et le navire le plus proche. La Nokk courut si vite que la vision de la cinquième esprit se brouilla par les larmes et ses joues furent piquées par les embruns salés. Mais elle s'accrocha, aussi fort qu'elle le put, en pensant à Inger et Sissel... et Anna. Et à tous les habitants d'Arendelle.
Elle était la Reine des Neiges. Elle pouvait le faire.
Alors qu'elle se rapprocha, elle put entendre les pirates crier depuis le pont du bateau :
-Qu'est-ce que c'est ?
-Est-ce une sirène ?
-Une sirène ?
-Elle est sur un cheval !
-Il ne ressemble à aucun cheval que j'ai déjà vu !
Elsa ouvrit les yeux et réalisa qu'ils s'étaient arrêtés juste en dessous du plus grand des bateaux pirates. Plusieurs membres de l'équipage la regardaient, les yeux exorbités par le choc. Elle leur sourit faiblement.
-Bonjour, dit-elle, mon nom est Elsa, je ne vous veux aucun mal.
Elle pouvait sentir la glace commencer à craquer sous les pieds du Nokk, aussi ajouta-t-elle assez rapidement :
-S'il vous plaît, si cela ne vous dérange pas, puis-je monter à bord de votre navire ?
Ils se concertèrent tous du regard comme s'ils n'étaient pas sûrs. Puis il y eut un bruissement. Quelqu'un se fraya un chemin à travers la foule, qui se séparait en signe de révérence. Ce devait sans doute être la cheffe. Serait-ce Inger ?
L'aînée d'Arendelle regarda, les yeux écarquillés, une jeune femme d'environ son âge s'avancer vers la proue du navire et la regarder en retour. Elle était vêtue d'une tunique en cuir attachée par une ceinture rouge, et portait un chapeau de pirate sur des cheveux roux flamboyants.
Et elle avait des yeux très, très bleus.
Elsa sursauta et chuchota :
-Inger ?
Cela n'avait aucun sens, Inger aurait dû avoir soixante-dix ans. Mais il n'y avait aucun doute sur la ressemblance.
-Est-ce vous ? Demanda-t-elle tout de même.
La femme secoua la tête et répondit :
-Pas tout à fait…Mon nom est Sissel.
Bon bah on peut bien parler d'une grand-mère badass...Bravo Rita !
... Trop forte Rita ! Je rejoins totalement Elsa ! Mais sinon...What the fuck...Ne me dites pas qu'ils ont fait le coup de donner un prénom d'aïeule à un petit-enfant ou arrière-petit-enfant ?! XD
Allez je le rajoute au Bingo des Retours vers le passé !
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Re: POLAR NIGHTS : Cast into darkness (printemps 2022) TRADUIT PAR ANSA
Sam 06 Aoû 2022, 00:40
Chapitre 18 : Anna :
Qu'est-ce qui se passe ? Marmonna Anna pour elle-même en regardant l'eau agitée tandis que la petite silhouette d'Elsa sauta du Nokk pour se rendre sur le pont d'un bateau pirate qui pouvait devenir hostile à tout moment.
Le cœur de la cadette rousse était dans sa gorge. Elle savait qu'Elsa pouvait se débrouiller seule. Elle savait que l'esprit de l'eau pouvait se déplacer plus rapidement que le vent et esquiver les tirs de canon, mais quand même... Cela n'apaisait pas ses profondes inquiétudes. La tempête faisait rage, le bateau tanguait violemment, et elle pouvait entendre les cris des pirates qui résonnaient dans le vent, même à cette distance.
-Elle ne devrait pas être seule là-bas ! S’exclama-t-elle au capitaine Erik en regardant la reine des neiges s'approcher d'un grand groupe de pirates.
-Probablement pas, répondit-il alors qu'une houle géante secouait leur bateau et le faisait également tanguer.
Ils s'accrochèrent à tout ce qu'ils pouvaient pour rester debout.
-Ces pirates n'ont pas l'air amicaux mais je pense que c’est le cadet de leur soucis ! Souligna-t-il.
-C’est exactement ça ! C'est pourquoi Elsa ne devrait pas être si imprudente et essayer de faire ces choses toute seule ! J'aurais dû insister pour l'accompagner ! Râla Anna.
Sur le bateau pirate, la cinquième esprit faisait de grands gestes avec ses mains et la cadette rousse ne pouvait que supposer qu’elle essayait de s'expliquer...
-Je suis une bavarde, ajouta-t-elle, au cas où Erik ne s'en souviendrait pas, vu les circonstances, j’aurais détenu le record de la parole…Si quelqu'un aurait pu discuter avec ces pirates, ce serait... OH…Attendez ! Qu'est-ce qui se passe ?!
C'est si difficile de voir ! Anna leva la main pour se protéger les yeux alors que la pluie tombait de plus en plus fort. Un éclair illumina le ciel, lui permettant d'avoir un bref aperçu de l'action sur le pont du bateau pirate.
Le capitaine brandit une lorgnette en bronze et répliqua :
-On dirait qu'ils la laissent passer pour parler à ... c'est leur capitaine pirate ?
Anna prit la lorgnette et vit Elsa parler à une femme pirate portant un grand chapeau. Une femme aux cheveux roux qui lui semblait étrangement familière. Elle sursauta. Elsa avait-elle trouvé Inger ? Non, elle avait l'air trop jeune, n'est-ce pas ? Anna s'efforça de voir davantage, mais la pluie rendait la chose impossible. La cadette rousse soupira, frustrée. Elsa allait bien, ce qui était une bonne chose, mais de quoi parlaient-elles ? Inger était-elle sur le bateau ?
-Si seulement je pouvais aller là-bas ! Dit-elle avec exaspération.
-On dirait qu'ils viennent plutôt vers nous ! Cria Erik alors que les bateaux pirates commençaient à se frayer un chemin à travers le fjord rocheux en direction de leur petit bateau.
Ils arrivaient si vite entre les vagues et la tempête, Anna était certaine qu'ils allaient s'écraser mais les bateaux pirates naviguaient dans les eaux aussi habilement que la marine Arendellienne. La Furie Rousse ne pouvait que supposer que c'était grâce à Courant d’Air.
Ils s'arrêtèrent et jetèrent bientôt l'ancre avant qu’Anna ne les voit descendre une planche et lui faire signe de monter à bord.
-C'est elle ? S'exclama-t-elle alors qu'Elsa lui tendait la main pour l'aider à monter sur le bateau pirate, l'avez-vous trouvée ? A-t-elle dit quelque chose ?
Ses questions fusaient, comme les vagues qui lui donnaient le mal de mer.
-Anna, je te présente la petite-fille d'Inger, fit Elsa en désignant la jeune femme au chapeau trop grand, voici Sissel.
La nouvelle reine inspira brusquement alors que son estomac fit une énorme chiquenaude. Elle répéta alors :
-Sissel ?
-Appelez-moi Rouge. Tout le monde le fait ! Déclara la jeune fille qui inclina son chapeau et sourit, révélant une dent en or.
Anna pouvait voir la ressemblance. Si la jeune fille portait le nom de la grand-tante qu'elle n'avait jamais rencontrée, elle était le portrait craché de sa grand-mère. Elle avait les mêmes yeux bleus perçants que ceux d'Inger.
Rouge hocha la tête et se redressa avant d’ajouter :
-Ma grand-mère Inger m'a confiée la responsabilité de ce vaisseau. Elsa m'a expliqué que vous deviez la voir tout de suite.
Ses yeux parcoururent le pont d'un air méfiant et elle reprit :
-Mais je ne suis pas sûr qu'elle soit prête à recevoir des visiteurs. Elle prend de l'âge et me laisse les négociations commerciales.
-Il ne s'agit pas d'un accord commercial, bien qu'en tant que reine je devrais discuter de ce sujet un jour, dit Anna, se sentant courageuse, mais d'abord nous voulions lui parler d'un sujet personnel.
Anna regarda Elsa et répliqua :
-Nous avons des nouvelles de sa sœur.
-Vous voulez dire ma grand-tante Sissel ? Mon homonyme ? Demanda Rouge en écarquillant de grands yeux, avez-vous trouvé son corps ? Nous la cherchons depuis des années le long de la côte.
Son expression s'adoucit alors et elle compléta :
-C'est pourquoi nous sommes de retour à Arendelle en fait. Nous venons chaque année pour l'anniversaire de la mort de Sissel. Mais nous avons l'habitude de faire un petit service commémoratif, pour ne pas effrayer tout le monde sur le rivage. Cette fois, cependant, ma grand-mère prétend qu'elle a vu sa soeur dans ses rêves la semaine dernière, l'appelant. Et donc elle refuse de nous laisser partir, insistant sur le fait qu'elle est ici quelque part. Je pensais qu'elle devenait juste sénile avec l'âge. Mais si vous avez des nouvelles...
Un gros coup de tonnerre fit sursauter tout le monde. L'eau éclaboussa le pont tandis que le vaisseau fit une embardée à gauche puis à droite avant de se stabiliser. La tempête s'aggravait de seconde en seconde. Anna n'avait traversé une telle tempête qu'une seule fois auparavant quand il s’agissait de celle de glace créée par Elsa le jour fatidique du couronnement.
C'est drôle, pensa-t-elle soudain. Et si le moyen d'arrêter tout cela était de la même manière qu'Elsa et elle avaient arrêté leur tempête la première fois ?
Grâce à l'amour de deux sœurs.
-Nous savons où se trouve Sissel, et nous promettons de tout vous expliquer dès que vous nous aurez amené à votre grand-mère, déclara-t-elle.
Rouge réfléchit un instant.
-D'accord, par ici, dit-elle, les conduisant à une grande écoutille encastrée dans le pont du navire.
La porte était sculptée à la main et représentait une scène d'un navire combattant un kraken. Rouge se pencha et tira sur la poignée. La porte grinça en s'ouvrant, révélant un escalier branlant menant sous les ponts. L'air sentait la poudre à canon. Rouge commença à descendre, puis leva les yeux vers elles.
-Venez. Elle est en bas, indiqua-t-elle.
Anna et Elsa la suivirent dans l'obscurité. Le navire était ballotté par la tempête et il était difficile de marcher dans le hall sombre, éclairé par des lanternes vacillantes. Cependant, Rouge ne semblait pas avoir ce problème, marchant aussi régulièrement que si elle était sur la terre ferme. Mais bon, elle était probablement née avec le pied marin.
Elle les conduisit à travers quelques petits dortoirs meublés de hamacs suspendus avant qu'ils ne tombent sur une chambre à l'arrière du navire, clairement construite pour un capitaine. À l'intérieur, ils trouvèrent une vieille femme, allongée dans son lit et dormant profondément. Elle avait de longues tresses blanches et un visage buriné par le vent, mais ce n'était pas ça qui disait à Anna qu'elle avait trouvé Inger. C’était les croquis en noir et blanc épinglés dans toute la pièce. Il y en avait des douzaines, toutes représentant la même fille, les cheveux coiffés au carré, les robes élégantes, le visage souriant et jeune, toujours à l’âge qu'elle avait lorsqu'elles l'avaient vue dans le souvenir de glace d'Elsa.
-Anna, regarde, c'est Sissel, chuchota la reine des neiges.
Ses mains touchèrent un morceau de parchemin sur le mur avec un croquis de Sissel assise sur un rocher regardant l'eau. Elle serra la main d'Anna et lui murmura encore :
-Nous avons trouvé les deux sœurs Vesterland.
-Oui, pensa sa soeur. Maintenant, si seulement nous pouvions les aider avant qu'il ne soit trop tard.
-Mamie ? chuchota Rouge, tu es réveillée ?
-Je suis toujours réveillée, fit la vieille femme en croassant.
Ses yeux s'ouvrirent en battant des ailes, révélant ses fameux bleus saisissants. Elle ajouta :
-Tu es toujours ma protégée, mon animal de compagnie, et je dois garder un œil sur toi même quand mes yeux sont fermés.
Rouge gloussa et regarda Anna et Elsa avant de reprendre :
-Comme vous pouvez le constater, bien qu'elle lutte pour sortir du lit, son esprit est totalement intact.
-Princesse Inger ? De Vesterland ? Demanda Anna, même si elle était sûre que c'était elle.
Elle avait juste besoin que la femme prononce ces mots à voix haute. Les lèvres d'Inger se pincèrent immédiatement.
-Qui me demande et pourquoi ? Je ne pense pas que vous ayez beaucoup d'espoir de m'emmener pour m'interroger à mon âge. Je serais réduite en poussière avant même que vous puissiez tenir un procès.
-Mamie, arrête de parler comme ça, se hérissa Rouge, tu seras toujours là.
Inger souffla et murmura :
-On dirait bien…
Puis elle regarda Anna et Elsa et reprit méchamment :
-Mais je ne vais pas passer mes dernières années dans une cellule. Emmenez ces deux-là.
-Non ! Attendez ! S'écria Elsa, nous ne sommes pas là pour vous arrêter.
-Nous sommes là pour vous aider, ajouta Anna.
-M’aider ? répéta Inger en levant son sourcil droit, voilà un mot que je n'avais pas entendu depuis longtemps. Pas depuis que la reine Rita de ce royaume m'avait fait monter en douce sur ce bateau.
-C'est notre grand-mère, dit fièrement Anna.
-Voici la reine Anna et la reine Elsa d'Arendelle, expliqua Rouge.
Inger se leva aussitôt en entendant les nouvelles :
-Quoi ?! C'est maintenant ? Eh bien, vous devez savoir que c'est votre grand-mère qui m'avait sauvé la vie. Votre grand-père m'aurait fait envoyer à la potence.
Elsa fut mal à l'aise.
-Oui, nous avons tendance à beaucoup nous excuser en son nom, expliqua-t-elle.
-Tout le monde pense que je suis partie sur un navire-prison, dont j'ai appris plus tard qu'il avait sombré en mer, dit Inger, la vérité est que votre grand-mère m'avait acheté un passage sûr, sur un autre navire qui avait été rapidement abordé par des pirates.
-Dis-leur ce qui s'était passé, insista Rouge.
Inger regarda Elsa et Anna
-L'équipage m'avait rapidement enfermée, mais pas pour longtemps, raconta-t-elle en se tapotant la tête, j'ai toujours eu un penchant pour la science, alors je les avais rapidement courtisés avec mes connaissances sur la cartographie, sur l’affectation de la vitesse du vent, et la mesure des profondeurs de l'eau.
Elle haussa soudain les épaules et dit :
-Ils ne pouvaient pas me résister.
Rouge gloussa avant de préciser :
-Elle a toujours été insolente, c'est ce que grand-père aimait chez elle.
-Oh oui il adorait ça ! Quand j'avais rencontré Papy, il était assez têtu pour un capitaine. Je l'avais conquis et étais devenue son apprentie, puis finalement sa femme. Je l'avais aidé à se détendre et à ne pas prendre les choses trop au sérieux, comme ma sœur l'avait malheureusement toujours fait...
Inger se tut. Il est clair que Sissel est toujours un sujet sensible, pensa Anna.
-Ils ont eu ma mère, qui m'a ensuite eu, et m'ont donné le nom de la grand-tante que je n'ai jamais connue, leur dit Rouge, et maintenant je dirige ce navire avec Mamie.
-Tu es une apprentie, lui dit vivement Inger, mais une bonne apprentie.
-Et depuis, vous êtes en mer, chuchota Anna alors que ses yeux se tournèrent vers les dessins sur le mur.
Le visage d'Inger se décomposa et elle expliqua :
-J'ai parcouru tout le littoral à sa recherche. Pendant des années, j'ai pensé qu'elle avait peut-être survécu à la rivière. J'imaginais qu'elle s'était cognée la tête, qu'elle avait oublié qui elle était et qu'elle errait sur un rivage inconnu en attendant que je la retrouve.
Sa voix se radoucit avant qu’elle conclut :
-Mais maintenant mon espoir est juste de récupérer son corps et de lui donner un enterrement correct, si quelqu'un ne l'a pas déjà fait.
Elle ferma les yeux, puis renchérit :
-Une fois que j'aurai fait ça, je pourrai me reposer. Nous le pourrons tous les deux. Ensemble.
Elsa regarda Anna. Leur histoire était si triste. La cadette rousse ne voulait pas imaginer ce que serait sa vie si sa chère reine des neiges n'en faisait pas partie.
-Je suis vraiment désolée pour tout ce que vous avez vécu, Inger, dit-elle, mais nous sommes ici parce que nous pouvons vous aider à laver votre nom. Nous savons que vous ne l’avez pas poussée dans la rivière.
Inger ferma les yeux comme si elle souffrait et murmura :
-Vous êtes la seule à le croire. Il y avait même un témoin à la rivière ce jour-là, mais il a menti au roi Runeard sur ce qu'il a vu.
-Stig, dit Anna, nous l'avons trouvé aussi. Il s'avère que notre grand-père l'a forcé à mentir. Il se sent mal pour ce qu'il a fait, et il est enfin prêt à se manifester et à dire à tout le monde ce qu'il a vu.
-Comment avez-vous fait pour le retrouver et lui faire avouer ? Demanda la petite pirate.
-Je suis la Reine des Neiges, expliqua Elsa, je suis née avec le pouvoir de la neige et de la glace. Et comme l'eau a une mémoire, j'ai pu voir ce qui s'est réellement passé ce jour-là près de la rivière.
Inger la regarda, ébahie.
-La Reine des Neiges...Répéta-t-elle, j'ai entendu de nombreuses histoires sur votre don. Je n'aurais jamais cru vivre assez longtemps pour que vous me l’expliquez en personne.
Inger se pencha en avant et prit la main d'Elsa alors qu'un espoir brilla soudain dans ses yeux bleus.
-Mais peu importe…Je ne me suis jamais préoccupée de moi, je veux juste retrouver ma sœur, dit-elle d'un ton lent, savez-vous où se trouve son corps ?
Anna se raidit. Comment allait-elle expliquer ce que Sissel était devenue ? Elle se tourna vers Elsa et prit son courage à deux mains en expliquant :
-C'est justement ça. Sissel n'a jamais été enterrée, alors elle...
La cadette hésita et regarda sa soeur.
-Elle quoi ? Insista Inger.
-Elle est revenue sous la forme d'un draugr, termina Elsa.
Rouge haleta et Inger se pencha sur le corps de sa petite-fille.
-Non, murmura-t-elle en pleurant doucement, ma pauvre soeur. Où est-elle ? J'ai besoin de la voir.
-Mamie non, insista Rouge, pas comme ça. C'est un monstre.
-Monstre ou pas, c'est ma soeur, dit Inger avec défi, si quelqu'un peut l'aider à trouver la paix, c'est moi.
Elle fixa à nouveau les deux soeurs d'Arendelle et questionna :
-Pouvez-vous m’amener à elle ? Savez-vous comment la retrouver ?
Le bateau fit aussitôt une embardée, envoyant le groupe à la renverse. Anna pouvait entendre des cris venant d'en haut sur le pont.
-Nous pensons que oui, dit Anna, mais nous devons nous dépêcher, je n'ai pas le temps de vous expliquer, mais si nous voulons sauver votre sœur et l'aider à trouver la paix, nous devons partir maintenant.
BORDEL ON A UNE GRAND-MERE ACARIATRE ET UNE PETITE FILLE QUI A UN PRENOM D'AIEULE !!! ça part direct dans le bingo des retours vers le passé
Qu'est-ce qui se passe ? Marmonna Anna pour elle-même en regardant l'eau agitée tandis que la petite silhouette d'Elsa sauta du Nokk pour se rendre sur le pont d'un bateau pirate qui pouvait devenir hostile à tout moment.
Le cœur de la cadette rousse était dans sa gorge. Elle savait qu'Elsa pouvait se débrouiller seule. Elle savait que l'esprit de l'eau pouvait se déplacer plus rapidement que le vent et esquiver les tirs de canon, mais quand même... Cela n'apaisait pas ses profondes inquiétudes. La tempête faisait rage, le bateau tanguait violemment, et elle pouvait entendre les cris des pirates qui résonnaient dans le vent, même à cette distance.
-Elle ne devrait pas être seule là-bas ! S’exclama-t-elle au capitaine Erik en regardant la reine des neiges s'approcher d'un grand groupe de pirates.
-Probablement pas, répondit-il alors qu'une houle géante secouait leur bateau et le faisait également tanguer.
Ils s'accrochèrent à tout ce qu'ils pouvaient pour rester debout.
-Ces pirates n'ont pas l'air amicaux mais je pense que c’est le cadet de leur soucis ! Souligna-t-il.
-C’est exactement ça ! C'est pourquoi Elsa ne devrait pas être si imprudente et essayer de faire ces choses toute seule ! J'aurais dû insister pour l'accompagner ! Râla Anna.
Sur le bateau pirate, la cinquième esprit faisait de grands gestes avec ses mains et la cadette rousse ne pouvait que supposer qu’elle essayait de s'expliquer...
-Je suis une bavarde, ajouta-t-elle, au cas où Erik ne s'en souviendrait pas, vu les circonstances, j’aurais détenu le record de la parole…Si quelqu'un aurait pu discuter avec ces pirates, ce serait... OH…Attendez ! Qu'est-ce qui se passe ?!
C'est si difficile de voir ! Anna leva la main pour se protéger les yeux alors que la pluie tombait de plus en plus fort. Un éclair illumina le ciel, lui permettant d'avoir un bref aperçu de l'action sur le pont du bateau pirate.
Le capitaine brandit une lorgnette en bronze et répliqua :
-On dirait qu'ils la laissent passer pour parler à ... c'est leur capitaine pirate ?
Anna prit la lorgnette et vit Elsa parler à une femme pirate portant un grand chapeau. Une femme aux cheveux roux qui lui semblait étrangement familière. Elle sursauta. Elsa avait-elle trouvé Inger ? Non, elle avait l'air trop jeune, n'est-ce pas ? Anna s'efforça de voir davantage, mais la pluie rendait la chose impossible. La cadette rousse soupira, frustrée. Elsa allait bien, ce qui était une bonne chose, mais de quoi parlaient-elles ? Inger était-elle sur le bateau ?
-Si seulement je pouvais aller là-bas ! Dit-elle avec exaspération.
-On dirait qu'ils viennent plutôt vers nous ! Cria Erik alors que les bateaux pirates commençaient à se frayer un chemin à travers le fjord rocheux en direction de leur petit bateau.
Ils arrivaient si vite entre les vagues et la tempête, Anna était certaine qu'ils allaient s'écraser mais les bateaux pirates naviguaient dans les eaux aussi habilement que la marine Arendellienne. La Furie Rousse ne pouvait que supposer que c'était grâce à Courant d’Air.
Ils s'arrêtèrent et jetèrent bientôt l'ancre avant qu’Anna ne les voit descendre une planche et lui faire signe de monter à bord.
-C'est elle ? S'exclama-t-elle alors qu'Elsa lui tendait la main pour l'aider à monter sur le bateau pirate, l'avez-vous trouvée ? A-t-elle dit quelque chose ?
Ses questions fusaient, comme les vagues qui lui donnaient le mal de mer.
-Anna, je te présente la petite-fille d'Inger, fit Elsa en désignant la jeune femme au chapeau trop grand, voici Sissel.
La nouvelle reine inspira brusquement alors que son estomac fit une énorme chiquenaude. Elle répéta alors :
-Sissel ?
-Appelez-moi Rouge. Tout le monde le fait ! Déclara la jeune fille qui inclina son chapeau et sourit, révélant une dent en or.
Anna pouvait voir la ressemblance. Si la jeune fille portait le nom de la grand-tante qu'elle n'avait jamais rencontrée, elle était le portrait craché de sa grand-mère. Elle avait les mêmes yeux bleus perçants que ceux d'Inger.
Rouge hocha la tête et se redressa avant d’ajouter :
-Ma grand-mère Inger m'a confiée la responsabilité de ce vaisseau. Elsa m'a expliqué que vous deviez la voir tout de suite.
Ses yeux parcoururent le pont d'un air méfiant et elle reprit :
-Mais je ne suis pas sûr qu'elle soit prête à recevoir des visiteurs. Elle prend de l'âge et me laisse les négociations commerciales.
-Il ne s'agit pas d'un accord commercial, bien qu'en tant que reine je devrais discuter de ce sujet un jour, dit Anna, se sentant courageuse, mais d'abord nous voulions lui parler d'un sujet personnel.
Anna regarda Elsa et répliqua :
-Nous avons des nouvelles de sa sœur.
-Vous voulez dire ma grand-tante Sissel ? Mon homonyme ? Demanda Rouge en écarquillant de grands yeux, avez-vous trouvé son corps ? Nous la cherchons depuis des années le long de la côte.
Son expression s'adoucit alors et elle compléta :
-C'est pourquoi nous sommes de retour à Arendelle en fait. Nous venons chaque année pour l'anniversaire de la mort de Sissel. Mais nous avons l'habitude de faire un petit service commémoratif, pour ne pas effrayer tout le monde sur le rivage. Cette fois, cependant, ma grand-mère prétend qu'elle a vu sa soeur dans ses rêves la semaine dernière, l'appelant. Et donc elle refuse de nous laisser partir, insistant sur le fait qu'elle est ici quelque part. Je pensais qu'elle devenait juste sénile avec l'âge. Mais si vous avez des nouvelles...
Un gros coup de tonnerre fit sursauter tout le monde. L'eau éclaboussa le pont tandis que le vaisseau fit une embardée à gauche puis à droite avant de se stabiliser. La tempête s'aggravait de seconde en seconde. Anna n'avait traversé une telle tempête qu'une seule fois auparavant quand il s’agissait de celle de glace créée par Elsa le jour fatidique du couronnement.
C'est drôle, pensa-t-elle soudain. Et si le moyen d'arrêter tout cela était de la même manière qu'Elsa et elle avaient arrêté leur tempête la première fois ?
Grâce à l'amour de deux sœurs.
-Nous savons où se trouve Sissel, et nous promettons de tout vous expliquer dès que vous nous aurez amené à votre grand-mère, déclara-t-elle.
Rouge réfléchit un instant.
-D'accord, par ici, dit-elle, les conduisant à une grande écoutille encastrée dans le pont du navire.
La porte était sculptée à la main et représentait une scène d'un navire combattant un kraken. Rouge se pencha et tira sur la poignée. La porte grinça en s'ouvrant, révélant un escalier branlant menant sous les ponts. L'air sentait la poudre à canon. Rouge commença à descendre, puis leva les yeux vers elles.
-Venez. Elle est en bas, indiqua-t-elle.
Anna et Elsa la suivirent dans l'obscurité. Le navire était ballotté par la tempête et il était difficile de marcher dans le hall sombre, éclairé par des lanternes vacillantes. Cependant, Rouge ne semblait pas avoir ce problème, marchant aussi régulièrement que si elle était sur la terre ferme. Mais bon, elle était probablement née avec le pied marin.
Elle les conduisit à travers quelques petits dortoirs meublés de hamacs suspendus avant qu'ils ne tombent sur une chambre à l'arrière du navire, clairement construite pour un capitaine. À l'intérieur, ils trouvèrent une vieille femme, allongée dans son lit et dormant profondément. Elle avait de longues tresses blanches et un visage buriné par le vent, mais ce n'était pas ça qui disait à Anna qu'elle avait trouvé Inger. C’était les croquis en noir et blanc épinglés dans toute la pièce. Il y en avait des douzaines, toutes représentant la même fille, les cheveux coiffés au carré, les robes élégantes, le visage souriant et jeune, toujours à l’âge qu'elle avait lorsqu'elles l'avaient vue dans le souvenir de glace d'Elsa.
-Anna, regarde, c'est Sissel, chuchota la reine des neiges.
Ses mains touchèrent un morceau de parchemin sur le mur avec un croquis de Sissel assise sur un rocher regardant l'eau. Elle serra la main d'Anna et lui murmura encore :
-Nous avons trouvé les deux sœurs Vesterland.
-Oui, pensa sa soeur. Maintenant, si seulement nous pouvions les aider avant qu'il ne soit trop tard.
-Mamie ? chuchota Rouge, tu es réveillée ?
-Je suis toujours réveillée, fit la vieille femme en croassant.
Ses yeux s'ouvrirent en battant des ailes, révélant ses fameux bleus saisissants. Elle ajouta :
-Tu es toujours ma protégée, mon animal de compagnie, et je dois garder un œil sur toi même quand mes yeux sont fermés.
Rouge gloussa et regarda Anna et Elsa avant de reprendre :
-Comme vous pouvez le constater, bien qu'elle lutte pour sortir du lit, son esprit est totalement intact.
-Princesse Inger ? De Vesterland ? Demanda Anna, même si elle était sûre que c'était elle.
Elle avait juste besoin que la femme prononce ces mots à voix haute. Les lèvres d'Inger se pincèrent immédiatement.
-Qui me demande et pourquoi ? Je ne pense pas que vous ayez beaucoup d'espoir de m'emmener pour m'interroger à mon âge. Je serais réduite en poussière avant même que vous puissiez tenir un procès.
-Mamie, arrête de parler comme ça, se hérissa Rouge, tu seras toujours là.
Inger souffla et murmura :
-On dirait bien…
Puis elle regarda Anna et Elsa et reprit méchamment :
-Mais je ne vais pas passer mes dernières années dans une cellule. Emmenez ces deux-là.
-Non ! Attendez ! S'écria Elsa, nous ne sommes pas là pour vous arrêter.
-Nous sommes là pour vous aider, ajouta Anna.
-M’aider ? répéta Inger en levant son sourcil droit, voilà un mot que je n'avais pas entendu depuis longtemps. Pas depuis que la reine Rita de ce royaume m'avait fait monter en douce sur ce bateau.
-C'est notre grand-mère, dit fièrement Anna.
-Voici la reine Anna et la reine Elsa d'Arendelle, expliqua Rouge.
Inger se leva aussitôt en entendant les nouvelles :
-Quoi ?! C'est maintenant ? Eh bien, vous devez savoir que c'est votre grand-mère qui m'avait sauvé la vie. Votre grand-père m'aurait fait envoyer à la potence.
Elsa fut mal à l'aise.
-Oui, nous avons tendance à beaucoup nous excuser en son nom, expliqua-t-elle.
-Tout le monde pense que je suis partie sur un navire-prison, dont j'ai appris plus tard qu'il avait sombré en mer, dit Inger, la vérité est que votre grand-mère m'avait acheté un passage sûr, sur un autre navire qui avait été rapidement abordé par des pirates.
-Dis-leur ce qui s'était passé, insista Rouge.
Inger regarda Elsa et Anna
-L'équipage m'avait rapidement enfermée, mais pas pour longtemps, raconta-t-elle en se tapotant la tête, j'ai toujours eu un penchant pour la science, alors je les avais rapidement courtisés avec mes connaissances sur la cartographie, sur l’affectation de la vitesse du vent, et la mesure des profondeurs de l'eau.
Elle haussa soudain les épaules et dit :
-Ils ne pouvaient pas me résister.
Rouge gloussa avant de préciser :
-Elle a toujours été insolente, c'est ce que grand-père aimait chez elle.
-Oh oui il adorait ça ! Quand j'avais rencontré Papy, il était assez têtu pour un capitaine. Je l'avais conquis et étais devenue son apprentie, puis finalement sa femme. Je l'avais aidé à se détendre et à ne pas prendre les choses trop au sérieux, comme ma sœur l'avait malheureusement toujours fait...
Inger se tut. Il est clair que Sissel est toujours un sujet sensible, pensa Anna.
-Ils ont eu ma mère, qui m'a ensuite eu, et m'ont donné le nom de la grand-tante que je n'ai jamais connue, leur dit Rouge, et maintenant je dirige ce navire avec Mamie.
-Tu es une apprentie, lui dit vivement Inger, mais une bonne apprentie.
-Et depuis, vous êtes en mer, chuchota Anna alors que ses yeux se tournèrent vers les dessins sur le mur.
Le visage d'Inger se décomposa et elle expliqua :
-J'ai parcouru tout le littoral à sa recherche. Pendant des années, j'ai pensé qu'elle avait peut-être survécu à la rivière. J'imaginais qu'elle s'était cognée la tête, qu'elle avait oublié qui elle était et qu'elle errait sur un rivage inconnu en attendant que je la retrouve.
Sa voix se radoucit avant qu’elle conclut :
-Mais maintenant mon espoir est juste de récupérer son corps et de lui donner un enterrement correct, si quelqu'un ne l'a pas déjà fait.
Elle ferma les yeux, puis renchérit :
-Une fois que j'aurai fait ça, je pourrai me reposer. Nous le pourrons tous les deux. Ensemble.
Elsa regarda Anna. Leur histoire était si triste. La cadette rousse ne voulait pas imaginer ce que serait sa vie si sa chère reine des neiges n'en faisait pas partie.
-Je suis vraiment désolée pour tout ce que vous avez vécu, Inger, dit-elle, mais nous sommes ici parce que nous pouvons vous aider à laver votre nom. Nous savons que vous ne l’avez pas poussée dans la rivière.
Inger ferma les yeux comme si elle souffrait et murmura :
-Vous êtes la seule à le croire. Il y avait même un témoin à la rivière ce jour-là, mais il a menti au roi Runeard sur ce qu'il a vu.
-Stig, dit Anna, nous l'avons trouvé aussi. Il s'avère que notre grand-père l'a forcé à mentir. Il se sent mal pour ce qu'il a fait, et il est enfin prêt à se manifester et à dire à tout le monde ce qu'il a vu.
-Comment avez-vous fait pour le retrouver et lui faire avouer ? Demanda la petite pirate.
-Je suis la Reine des Neiges, expliqua Elsa, je suis née avec le pouvoir de la neige et de la glace. Et comme l'eau a une mémoire, j'ai pu voir ce qui s'est réellement passé ce jour-là près de la rivière.
Inger la regarda, ébahie.
-La Reine des Neiges...Répéta-t-elle, j'ai entendu de nombreuses histoires sur votre don. Je n'aurais jamais cru vivre assez longtemps pour que vous me l’expliquez en personne.
Inger se pencha en avant et prit la main d'Elsa alors qu'un espoir brilla soudain dans ses yeux bleus.
-Mais peu importe…Je ne me suis jamais préoccupée de moi, je veux juste retrouver ma sœur, dit-elle d'un ton lent, savez-vous où se trouve son corps ?
Anna se raidit. Comment allait-elle expliquer ce que Sissel était devenue ? Elle se tourna vers Elsa et prit son courage à deux mains en expliquant :
-C'est justement ça. Sissel n'a jamais été enterrée, alors elle...
La cadette hésita et regarda sa soeur.
-Elle quoi ? Insista Inger.
-Elle est revenue sous la forme d'un draugr, termina Elsa.
Rouge haleta et Inger se pencha sur le corps de sa petite-fille.
-Non, murmura-t-elle en pleurant doucement, ma pauvre soeur. Où est-elle ? J'ai besoin de la voir.
-Mamie non, insista Rouge, pas comme ça. C'est un monstre.
-Monstre ou pas, c'est ma soeur, dit Inger avec défi, si quelqu'un peut l'aider à trouver la paix, c'est moi.
Elle fixa à nouveau les deux soeurs d'Arendelle et questionna :
-Pouvez-vous m’amener à elle ? Savez-vous comment la retrouver ?
Le bateau fit aussitôt une embardée, envoyant le groupe à la renverse. Anna pouvait entendre des cris venant d'en haut sur le pont.
-Nous pensons que oui, dit Anna, mais nous devons nous dépêcher, je n'ai pas le temps de vous expliquer, mais si nous voulons sauver votre sœur et l'aider à trouver la paix, nous devons partir maintenant.
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Re: POLAR NIGHTS : Cast into darkness (printemps 2022) TRADUIT PAR ANSA
Sam 06 Aoû 2022, 22:54
Chapitre 19 : Elsa :
-Allez, Courant d'Air ! Dépêche-toi !
Elsa jeta un regard nerveux vers le ciel sombre et orageux, le vent fouettant ses cheveux, lui faisant regretter de ne pas les avoir attachés en longue tresse. Au moins, il ne pleuvait plus ni ne neigeait plus. Pourtant, cela faisait des heures qu'ils essayaient de se frayer un chemin dans les eaux agitées jusqu'à Arendelle, mais les vents ne coopéraient pas. Au lieu de cela, ils balançaient le bateau comme un jouet et donnaient des hauts le cœur et des crampes d'estomac à la reine des neiges.
Courant d'Air faisait de son mieux pour faire avancer le bateau, mais même l'Esprit du Vent avait du mal à avancer contre la tempête. Le Nokk n'avait aucune chance de naviguer sur la mer agitée, qui semblait ne pas être impressionnée par les tentatives de l'esprit de l’eau.
-Vous devriez descendre sur le pont avec les autres, ordonna le Capitaine Erik qui devait crier à cause de la puissance de la houle, ce n'est pas sûr ici,
L'équipage courait d'un côté à l'autre, se criant dessus alors que même leur pied marin semblait incertain.
Elsa hocha alors la tête avec raideur et déclara :
-Je vais bien, je dois m'assurer que Courant d'Air et le Nokk n'aient pas besoin d'aide, non pas que les pouvoirs de glace soient si utiles dans une situation comme celle-ci.
Pendant un instant, elle imagina ses parents, dans une tempête similaire, sur un navire comparable juste avant qu'il ne sombre. Et ils n'avaient pas eu d'esprits magiques pour les aider à rester à flot…A quel moment avaient-ils réalisé qu'ils n'allaient pas s'en sortir ? Elsa se sentait toujours un peu coupable du fait qu'ils soient allés sur la Mer Sombre pour essayer de la sauver. Mais elle savait, au fond d'elle-même, que si elle avait été à leur place, elle aurait fait la même chose pour les aider.
Ils avaient fait de leur mieux pour qu’elle revive. Et maintenant, elle et sa soeur allaient sauver Arendelle.
Si elles arrivaient à temps.
-Hey ho ! Regardez ! Cria soudain une voix qui fendit le vent depuis le nid de pie du navire.
La cinquième esprit trébucha à l'avant du pont, s'efforçant de voir ce que fixait la vigie. Bien sûr, elle pouvait apercevoir de petites lumières vacillantes sur le rivage. Des lanternes de maisons.
D'Arendelle.
Elle poussa un soupir de soulagement. Elle ne pensait pas avoir jamais été aussi heureuse de voir sa ville natale - et ce n'était pas peu dire. (Bien que "voir" n'était peut-être pas le bon mot dans ce cas, vu l'obscurité de la côte alors que les navires se rapprochaient). Elsa avait perdu la notion du temps et ne savait pas s'ils voyageaient en pleine nuit ou en plein jour.
-Arendelle, murmura une voix à côté d'elle alors que le royaume apparaissait, je n'aurais jamais pensé que je le verrais à nouveau.
La reine des neiges se retourna pour voir qu'Inger l'avait rejointe à l'avant du bateau. Comme sa petite-fille, la femme avait le pied marin et se tenait debout sans s'accrocher aux parois. Elle avait choisi de voyager avec elles sur leur bateau, alors que sa petite-fille était aux commandes du principal bateau pirate.
-Je suis sûre que cela ne vous rappelle pas de bons souvenirs, dit Elsa en s'excusant auprès de l'ancienne princesse.
-Oui et non, confessa Inger, des larmes embrumant ses yeux bleus brillants, c'est le dernier endroit où j'ai passé du temps avec Sissel. Nous venions souvent ici quand nous étions enfants. Et nous avons toujours passé un bon moment à Arendelle. Les gens étaient si chaleureux et accueillants. Et le chocolat ! Hummmm, j’ai toujours aimé le chocolat ! Ajouta-t-elle en se léchant ses lèvres gercées.
-On dirait que nous avons beaucoup de choses en commun, dit doucement Anna en s'approchant d'elles.
Elle avait encore un peu mal au cœur à cause de la tempête, mais elle semblait aussi très soulagée de voir la rive se rapprocher. Inger lui sourit chaleureusement.
-Peut-être, mais vous êtes bien plus courageuse que je ne l'ai jamais été, dit-elle à la cadette, d'après ce que j'ai entendu, vous avez eu le courage d'agir. De briser le barrage et de libérer la forêt. Le bien que vous avez fait pour notre monde ne peut être exagéré.
Anna rougit et dit avec modestie :
-C'était la meilleure chose à faire.
-Parfois, faire la meilleure chose est la plus difficile de toutes, répondit Inger.
Elle fixa les rivages d'Arendelle, l'air mélancolique. Elsa était de tout cœur avec elle. Inger avait passé la plupart de sa vie à fuir. Loin de sa maison et de sa famille. Sans sa sœur. Cela aurait facilement pu être le destin de son aînée aussi, si Anna n'avait pas refusé de l'abandonner. Elle ne pouvait pas imaginer affronter le monde sans sa sœur à ses côtés.
Les marins s'interpellèrent alors qu'ils arrivèrent au port. Bien que la tempête se soit enfin calmée, il n'était pas possible d'accoster dans des eaux aussi agitées, et leur première tentative fit claquer les navires contre le quai, faisant trébucher tout le monde. Courant d'Air prit le relais, faisant glisser les navires vers la terre pour qu’enfin les marins puissent sauter et les attacher.
Elsa s'avança vers la passerelle une fois qu'ils eurent donné le feu vert.
-Allez, dit-elle à sa sœur et à Inger, allons-y.
Elles commencèrent alors à descendre la passerelle et à quitter le navire. Mais ensuite...
-Stop ! Au nom d'Arendelle !
Elsa sursauta lorsqu'une grande silhouette s'avança devant elles, leur bloquant le passage. C'était Mattias, et il était entouré de gardes. Il sortit son épée de son fourreau et la pointa sur sa gorge.
-Qui êtes-vous et pourquoi faites-vous irruption sur nos côtes ? Êtes-vous des pirates ? Car nous ne prenons pas les affaires de pirates à la légère dans cette noble ville ! S’exclama-t-il avec méfiance.
L'ancienne reine le fixa, choquée. Puis elle réalisa. Il ne se souvenait pas d'elle. Il ne se souvenait d'aucun d'entre eux !
-Mattias ! Cria-t-elle d'horreur, c'est moi ! Elsa !
-Elsa ? Répéta-t-il tout en n’ayant toutefois aucun souvenir d’elle, je ne connais pas d'Elsa.
Il se tourna aussitôt vers les gardes et questionna encore :
-Quelqu'un ici connaît une Elsa ?
Ils se regardèrent les uns les autres, complètement confus. Oh non ! Leurs souvenirs avaient complètement disparu ! Tous les souvenirs !
-Excusez-moi ! Je souhaite passer ! Clama soudain la reine des neiges d’une voix autoritaire.
Elle regarda derrière Mattias pour découvrir Olaf qui essayait de se frayer un chemin dans la foule des soldats. A la surprise d'Elsa, il portait une cravate très chic et un gilet brodé.
-Olaf ! Qu'est-ce que c'est que ce bazar ? Commença Anna.
Mais le bonhomme de neige mit un doigt sur ses lèvres.
-Chut, murmura-t-il, fais comme moi, d'accord ?
Il sauta sur un rocher proche et se retourna pour faire face aux citoyens et soldats confus.
-Tout va bien ! S’écria-t-il, ce sont mes amis, Elsa et Anna. Elles sont là pour nous aider !
Le général se détendit en entendant la phrase.
-Je suis désolé, votre Majesté, dit-il, je n’étais pas au courant.
Il rengaina son épée et s'inclina révérencieusement devant...Olaf ? Le bonhomme de neige gloussa comme s'il était gêné.
-C'est une longue histoire, murmura-t-il à Elsa alors que la foule commençait à s'éloigner, disons simplement que leurs souvenirs ont empiré. En fait, ils ont tout oublié de vous deux.
-J'ai remarqué, dit sèchement Elsa.
-Tout est devenu vraiment dingue. Les gens se battaient. Personne ne se souvenait de ce qu'étaient les lois Arendelliennes. Je devais trouver un moyen de maintenir la paix. Alors... j'ai peut-être raconté une petite histoire, expliqua-t-elle.
-Que tu étais leur chef ? Demanda Anna en haussant un sourcil.
-Disons que ça a marché ! Sourit-il fièrement, ils m'ont écouté et le château et le village sont toujours debout.
-C'était en fait très intelligent, dit la reine des neiges en tapotant la tête de sa créature, merci.
-Je vis pour vous servir ! Déclara-t-il, mais maintenant j'espère que vous avez trouvé un moyen de vous sortir de ce pétrin, parce que plus personne ne se souvient comment faire un câlin ! C'est tellement triste !
-Nous pensons que oui, mais nous avons besoin de l'attention de tout le monde, dit Anna, peux-tu faire en sorte qu'ils se rassemblent tous devant la statue de nos parents sur la place du village dans les dix prochaines minutes ? Nous devons leur raconter une petite histoire nous aussi.
-Le roi Olaf à votre service ! Déclara-t-il, puis il haussa les épaules d'un air penaud, je veux dire, laissez-moi faire !
Le bonhomme de neige s'élança en criant des ordres. Elsa jeta un coup d'œil à Anna, qui lui sourit avec hésitation. Elle savait ce que sa sœur pensait- il fallait que ça marche ou Anna ne régnerait bientôt plus que dans un royaume fantôme !
La cinquième esprit se tourna vers Inger, qui se tenait toujours sur la passerelle, l'air soudain très nerveux.
-Est-ce que ça va ? Demanda-t-elle.
-J'ai juste... Je suppose que j'ai peur, dit lentement Inger, cela fait tant d'années. Et s'ils ne me croient pas ? Et s'ils disent que je devrais être enfermée ?
-Nous vous croyons nous, lui assura la cadette rousse, et ils vous croiront aussi quand ils auront entendu toute l'histoire.
-Nous avons aussi Stig pour vous soutenir, ajouta Elsa alors que ses yeux fouillèrent la place.
Mais était-il arrivé à Arendelle ? Elle ne voyait aucun signe de lui pour l'instant.
-Espérons qu'il n'ait pas eu peur et qu'il n'ait pas fait marche arrière, soupira-t-elle.
Inger hésita, l'air toujours dubitatif. Mais sa petite-fille arriva derrière elle, mettant un bras autour de son épaule.
-Allez, Mamie, dit-elle doucement, c'est l'heure.
-Je suppose que tu as raison, dit Inger, quoi qu'il arrive, je peux au moins mourir en sachant que j'ai dit la vérité.
Ensemble, elles marchèrent vers la place de la ville. Olaf avait effectué son travail, et une foule s'était rassemblée autour de la scène. Rouge aida sa grand-mère à monter les marches. Elsa et Anna les rejoignirent et se tournèrent vers la foule. La nouvelle reine s’adressa alors au groupe :
-Peuple d'Arendelle !
L'aînée d'Arendelle réalisa avec consternation que personne n'écoutait. Ils discutaient tous entre eux, sans prêter attention aux personnes sur la scène. Anna soupira, exaspérée.
-Olaf ? Appela-t-elle, j’ai besoin d’aide !
Le bonhomme de neige se fraya un chemin à travers la foule, jusqu'à la scène. Il sauta dessus et se tourna vers les gens en mettant la main de son bâton dans sa bouche pour siffler fort. Les villageois se turent immédiatement. Tout le monde se tourna vers la scène. Anna roula des yeux.
-Mesdames et messieurs, dit le bonhomme avec grandiloquence, permettez-moi de vous présenter vos conteurs du jour ! Ils ont une histoire fabuleuse à raconter, qui vous divertira vous et vos enfants. Du suspense ! Des frissons, et des éclaboussures à profusion ! Alors, s'il vous plaît, accordez-leur toute votre attention. Ceux sont des amis chers qui méritent du respect.
Après cela, il quitta la scène, laissant Anna, Elsa, Inger et Rouge. La cadette rousse se mordit la lèvre inférieure, regardant la foule, qui les fixait maintenant avec curiosité.
-Dois-je commencer ? Chuchota-t-elle.
Elsa fronça les sourcils et répondit :
-Je suppose que oui. Mais j'espérais que Stig serait là. Est-ce que tu le vois quelque part ?
La cadette rousse balaya la foule du regard et dit stressé :
-Non, tu crois qu'il s'est défilé ?
-Si c'est le cas, on va avoir du mal à prouver notre histoire, souffla-t-elle.
-Pensez-vous que nous devrions lui donner plus de temps pour se montrer ? Questionna-t-elle encore.
Elsa leva les yeux au ciel. Les nuages s'épaissirent. Il semblait à deux doigts de se remettre à pleuvoir. S'il se mettait à pleuvoir à verse, ils perdraient leur public. C'était leur seule chance.
-Non. Allez-y. Nous trouverons une solution s'il n'apparaît pas, dit-elle à Anna.
La cadette se racla la gorge et se tourna vers les gens dans la foule.
-Écoutez tous ! Dit-elle d'une voix très royale, même si personne dans le public ne la reconnaissait comme Olaf l'avait dit, aujourd'hui nous allons vous raconter une histoire. La véritable histoire d'Inger et Sissel aussi connues sous le nom des sœurs Vesterland.
La foule applaudit poliment. Quelques petits enfants s'installèrent à l'avant les jambes croisées sur le sol. Elsa se demanda, soudainement, si l'un d'entre eux se souvenait de l'histoire originale des sœurs Vesterland à ce stade, vu qu'ils avaient pratiquement oublié tout le reste. Mais encore une fois, peut-être que ce serait plus facile s'ils ne se souvenaient pas de la fausse histoire. De cette façon, ils n'avaient qu'à se souvenir de la vérité.
Peut-être que c'était le plan de Sissel depuis le début...
Et ainsi Anna commença à raconter son histoire. Les corbeaux l'écoutèrent, s'investissant de plus en plus dans l'histoire à mesure qu'elle avançait. Lorsque Sissel passa par-dessus la cascade, la plupart des auditeurs eurent le souffle coupé et Rouge serra fort sa grand-mère qui enfouit son visage dans l'épaule de sa petite-fille, revivant clairement sa propre version du passé.
-Inger a fait tout ce qu'elle a pu pour sauver sa sœur, dit Anna à la foule en terminant son récit, c'était un accident, un simple et véritable accident, et cela aurait été acquis comme tel s'il n'y avait pas eu notre propre grand-père, le roi Runeard, qui a vu l'avantage politique d'accuser une innocente.
Elle poursuivit en expliquant l’avidité et la tromperie du roi - et son désir farouche de construire le barrage, même au prix de la vie et de la réputation de quelqu'un.
-Mais pourquoi tout le monde l’a-t-il cru ? Demanda Gretchen, la peintre, quand la nouvelle reine fit une pause pour reprendre son souffle, il n'a jamais été là ! Il ne pouvait pas savoir ce qui s'est réellement passé.
-Ils l'ont cru parce que j'ai confirmé son histoire ! S’écria soudain une voix inattendue.
Elsa applaudit en silence en apercevant la silhouette au fond de la foule. Stig ! Il était enfin venu ! Et juste à temps, en plus.
-J'étais le témoin, dit-il en boitillant vers la scène.
Les gens s'écartèrent, lui laissant de l'espace. Il respira difficilement et marcha avec un boitement prononcé, mais il finit par atteindre le bas de l'estrade. Il aperçut alors Inger et baissa la tête de honte.
-Il m'a menacé, oui, insista-t-il, mais ce n'est pas une excuse pour mon comportement ou pour avoir caché la vérité toutes ces années, ce que j’ai fait ne m’a pas servi, j'ai vécu toute ma vie en regrettant cette décision.
Pendant un moment, Inger le regarda sévèrement, transperçant son âme de ses yeux bleus. Puis son visage ridé s'adoucit. Elle lui tendit la main et la posa sur son épaule.
-Je comprends, dit-elle lentement, vous étiez une victime autant que moi. Nous étions pratiquement des enfants à l'époque. Des pions dans un jeu politique mortel. Si vous n’aviez pas obtempéré, le roi Runeard vous aurait probablement tué et aurait trouvé quelqu'un d'autre pour mentir à votre place. Il voulait que je parte, et il n'aurait reculé devant rien pour y arriver.
-Un si mauvais homme, grommela Anna, je ne peux pas croire que nous sommes liées à lui !
-Alors vous...Vous me pardonnez ? Bredouilla Stig qui déglutit difficilement.
Inger hocha la tête solennellement et répéta :
-Je vous pardonne. Et j'espère que vous me pardonnerez aussi un jour.
Les deux acolytes se serrèrent la main.
La foule applaudit avec enthousiasme. Ils ne connaissaient peut-être pas toute l'histoire, mais ils étaient clairement engagés. Elsa soupira et pria pour prendre tout ce qui était susceptible de l’intéresser.
-Maintenant vous connaissez la véritable histoire, déclara Anna en se tournant vers les habitants d'Arendelle, la véritable histoire des sœurs Vesterland. Et pourquoi la cupidité, les mensonges et l'intérêt personnel ne seront plus jamais tolérés dans notre royaume. À partir de ce jour, leur histoire sera écrite partout dans les annales des encyclopédies historiques et sera diffusée dans tous les pays. Inger n'est pas une meurtrière. C'est une guerrière. Une championne de l'environnement. Et une fille qui aimait sa sœur.
Tout le monde dans le public applaudit et acclama. Inger les regarda fixement en secouant la tête, incrédule.
-Après toutes ces années, murmura-t-elle, je n'aurais jamais pensé...
-Oh Mamie ! S’écria Rouge en la serrant très fort dans ses bras.
Elsa regarda la foule, se mordant la lèvre inférieure. Est-ce que cela avait marché ? Ils avaient raconté la véritable histoire. Cela signifiait-t-il que tout le monde avait retrouvé la mémoire ?
-Mattias ? Essaya-t-elle d'appeler le général.
Mais il était trop occupé à s'incliner devant Olaf. La reine des neiges se tourna alors vers Anna, le visage affreusement gêné.
-Ça n'a pas marché ! Cria-t-elle, pourquoi ça n'a pas marché
-Je ne sais pas ! Murmura Anna aussi désemparée qu'elle, y a-t-il quelque chose de plus qu’on aurait oublié ? Qu'est-ce que Sissel pourrait vouloir d'autre ?
Elles n’eurent pas le temps d’y réfléchir qu’elles furent interrompues par un cri perçant et inhumain. Un éclair brilla dans le ciel, suivi d'un coup de tonnerre. Un cri retentit en direction du port. Tout le monde se retourna pour regarder, haletant d'horreur devant ce qu'ils voyaient.
Le draugr émergea des profondeurs de la mer. Il rampa lentement hors de l'eau, couvert d'algues noires, ses pieds difformes pataugeant dans la boue. Atteignant le rivage, il se dressa de toute sa hauteur alors que ses yeux injectés de sang étincelaient de feu. Il leva les bras et un faible gémissement s'échappa de ses lèvres.
-Oh mon...Chuchota Inger en s'accrochant à sa petite-fille, c'est elle ? Cela ne peut pas être elle ! C’est…C’est…
-C’est un monstre ! S'écria Helmut en saisissant son pic à glace et en le tenant de manière protectrice devant lui, courrez ! Cachez-vous !
La foule se mit à hurler, s'enfuyant dans toutes les directions. Sissel rugissait, trébuchant près d’eux.
-Soeureeetttteeee, gémit-elle, SOEUREEEETTTEEEE.
-Attendez ! Stop ! Cria Anna.
Mais personne ne l'écouta. Ils étaient trop occupés à fuir.
Soudain, Mattias bondit devant le draugr, l’épée arrachée de son fourreau. Il fit un pas en avant, les yeux fixés sur la créature. Sa bouche se transforma en un froncement féroce.
-Arrête-toi au nom d'Arendelle ! Ordonna-t-il, arrête ou je t'abats sur place !
-Non ! Cria Inger, horrifiée, s'il vous plaît, ne lui faites pas de mal !
-Mattias ! Tenta de l’appeler Anna.
Mais il ne se retourna même pas. Il ne lui répondit pas non plus. Et Olaf - où était Olaf ? Ses yeux parcoururent la place, apercevant le bonhomme de neige qui tentait de calmer un petit garçon en face. Il était trop loin, il n'arriverait jamais à temps.
Le général chargea. Elsa réagit rapidement en levant la main et en projetant un mur de glace dans sa direction. Il rebondit sur la glace, tombant en arrière et atterrissant durement sur le sol. Elsa grimaça. Elle devrait s'excuser plus tard, mais elle ne pouvait pas laisser le général blesser la soeur d'Inger.
-Soeuretttteeeee…Ma soeureeetttteee.
Elsa s'accrocha au bras d'Inger et insista bientôt :
-Parlez-lui, c'est votre sœur, vous êtes la seule à pouvoir arrêter ça !
Inger acquiesca lentement, en aspirant son souffle. Pendant un instant, elle ne ressemblait plus à une vieille dame, mais à la reine pirate des légendes. Elle fit un pas en avant, se dégageant des bras de sa petite-fille. Ses épaules se redressèrent et Elsa sentit un frisson lui parcourir l'échine.
-Sissel ! Clama-t-elle.
Le draugr s'arrêta dans son élan, la tête penchée sur le côté. Elle se tourna vers la source de la voix, son visage décrépit étant rempli d'une confusion soudaine.
-Soeureeeeetttte, murmura-t-il.
La vieille dame se laissa tomber de l'estrade et se retrouva dans le champ de vision direct de la créature.
-Oui, dit-elle de sa voix tremblante, je suis ta sœur. Inger. Et tu dois arrêter ça. Maintenant.
Sissel émit un petit gémissement. Elle fixa Inger en plissant les yeux, comme si elle essayait de déterminer si elle était dupe. De toute évidence, Inger ne ressemblait en rien à la fille qu'elle était la dernière fois que Sissel l'avait vue. Cela faisait tant d'années. Le draugr la reconnaîtrait-il ?
-C'est bon Sissel, chuchota Inger, tu m'as trouvée. Tu peux enfin te reposer.
Le draugr laissa échapper un autre gémissement, mais celui-ci était différent. Pas triste cette fois. Pas de colère. Pas confus. Mais plutôt rempli de joie.
-Soeurettte ? Demanda-t-elle, ma Soeureeeeetttte ?
-Oui, approuva Inger alors que sa voix s'étranglait à présent, oui ! Tu es ma soeur. Ma soeur adorée. Tu m'as tellement manquée.
Soudain, au grand étonnement de la reine des neiges, le draugr sembla s'évanouir. Il y eut un souffle de la foule quand la créature disparut. À sa place se trouvait la vision fantomatique d'une jeune femme, habillée de vêtements démodés, les cheveux dotés de longues tresses compliquées.
C'était Sissel, telle qu'elle était apparue dans sa courte vie. Elle se tenait devant eux maintenant.
-Inger ! Cria-t-elle, Oh ! Inger !
La plus jeune des sœurs Vesterland se précipita en avant comme si elle avait elle-même vingt ans. Elsa savait qu'elle allait essayer de jeter ses bras autour de sa soeur. Le cœur brisé et la pensée rapide, la reine des neiges lança un jet de glace dans la direction de l'apparition, solidifiant son corps du mieux qu'elle pouvait pour qu'au moins les deux puissent se réunir, ne serait-ce que pour un moment. Inger rejoignit Sissel, l'embrassant durement, enfouissant son visage dans son épaule glacée, sous le regard médusé du village.
-Oh Sissel ! Je t'ai enfin retrouvée, tu m'as tellement manqué !
-Tu m'as manqué aussi. Ils ont dit des choses terribles sur toi, que tu m'avais poussée dans la rivière. J'ai essayé de leur dire que tu ne me ferais jamais de mal ! Nous sommes sœurs bon sang !
La vraie voix de Sissel était revenue et sonnait à nouveau comme dans les visions d'Elsa.
-Je sais, dit Inger en se dégageant de l'étreinte alors que son visage était tâché de larmes, mais nous n'avons plus à nous inquiéter de cela, grâce à ces deux filles courageuses.
Elle fit un geste vers Elsa et Anna et ajouta :
-Ces sœurs. Grâce à elles, personne ne pourra plus jamais raconter notre histoire de travers.
Le regard de Sissel se dirigea vers les deux sœurs.
-Merci, murmura-t-elle, merci d'avoir remis les choses en ordre. Et pour m'avoir réuni avec ma sœur. Vous ne pouvez pas savoir ce que cela représente pour moi.
-Oh ! je crois que j'ai une idée, dit Elsa avec un petit sourire.
Elle leva sa main vers sa joue, réalisant qu'elle était elle-même mouillée de larmes de joie. Anna mit un bras autour de sa taille. Elle ne pouvait pas parler, mais Elsa savait exactement ce qu'elle pensait.
Il n'y a rien au monde de plus important que l'amour de deux sœurs.
-Eh bien, déclara la nouvelle reine en se tournant vers son aînée alors que les deux sœurs s'étreignirent à nouveau en pleurant, je suppose que nous avons finalement trouvé ce que Sissel voulait. Tu sais, nous aurions probablement dû le deviner dès le début. Je veux dire, qui ne voudrait pas que sa soeur revienne ?
Elsa lui sourit et répéta avec ironie :
-Qui en effet.
-Hé ! Cria soudain Olaf en s’interposant entre elles, regarde ! Le soleil est de retour.
-Attends quoi ? crièrent leur deux voix.
Les yeux d'Elsa se tournèrent vers le ciel. Elle était tellement absorbée par les heureuses retrouvailles qu'elle n'avait pas remarqué que le temps s'était éclairci dehors. Maintenant elle pouvait voir que les nuages d'orage s'étaient éloignés, révélant un soleil couchant, un crépuscule bleu brumeux, et une mer d'étoiles brillantes. Son souffle se prit dans sa gorge.
La tempête était terminée. Ce qui voulait dire...
Elle se retourna vers les Inger et Sissel. Mais à sa grande surprise, seule Inger se tenait là maintenant. Sissel avait disparu. La cadette Vesterland s'approcha des filles en clopinant, un sourire triste sur le visage.
-Elle est partie, leur dit-elle, elle a disparu à la seconde où les nuages ont disparu.
-Je suis désolée, dit Elsa en posant une main sur le bras de la vieille pirate.
-Ne le soyez pas, ajouta-t-elle alors que ses yeux bleus étaient humides mais brillants, vous m'avez donné quelque chose que j'ai désiré toute ma vie. Une chance de dire un vrai au revoir. Et Sissel - eh bien grâce à vous, elle a enfin pu trouver la paix éternelle.
-Je suis si heureuse, dit Anna, et je vous promets maintenant que personne ne racontera plus jamais votre histoire de travers. Nous allons créer un monument ! Non, un mémorial ! Et nous pouvons même demander à Wael d'écrire un article pour la Couronne du Village ! S’exclama-t-elle avec enthousiasme, nous raconterons toute l'histoire - exactement comme elle s'est vraiment passée ! Et nous pourrons diffuser les articles pour que tous les royaumes environnants - y compris Vesterland - sachent enfin la vérité.
-Cela semble merveilleux, dit Inger, merci mes chéris. Vous avez de votre grand-mère, je pense, leur lança-t-elle avec amour.
-J'aurais aimé la connaître, dit Anna avec nostalgie.
-Un jour, je reviendrai vous parler d'elle, promit Inger, mais pour l'instant, je dois rejoindre mon équipage. Ils vont vouloir savoir ce qui va se passer pour nous, nous sommes en mission depuis si longtemps. Mais maintenant, nous avons une chance pour un nouveau départ.
-Vous êtes sûre que vous ne pouvez pas rester ? Demanda la belle rousse, vous pouvez vous joindre à nous pour les festivités des Nuits Polaires si vous voulez, vous et votre équipage. Arendelle sera toujours un foyer pour vous, si vous en avez besoin.
-Je vous en remercie. Mais j'ai une autre tâche à accomplir d'abord, murmura-t-elle en se mordillant la lèvre inférieure avec un peu d'appréhension, je dois enfin rentrer chez moi.
-Rentrer à Vesterland ? Demanda Elsa, surprise, bien qu'elle n'aurait peut-être pas dû l'être.
Inger hocha la tête et répliqua :
-Cela fait cinquante ans. J'aimerais le revoir avant de mourir.
-Je peux envoyer un message au roi Jonas et à sa fille Mari, dit-elle, je suis sûre qu'ils vous accueilleront à bras ouverts, maintenant que la véritable histoire est connue.
-Merci, dit Inger en s'inclinant devant les deux sœurs, et maintenant, avec votre permission, je vais prendre congé. Vous avez probablement beaucoup à faire pour nettoyer tout ce bazar, dit-elle avec un sourire en coin, mais je ne suis pas inquiète. Après tout, il n'y a rien que deux sœurs ne puissent faire si elles s'y mettent ensemble.
Elsa se tourna vers Anna. Elles se sourirent toutes les deux :
-Ça c’est bien vrai ! Déclara-t-elle.
Les deux soeurs s'épaulèrent et regardèrent Inger et sa petite-fille monter à bord de leur bateau pirate, se préparant à partir. La mer était maintenant calme et le ciel d'un beau bleu. L'emprise de Sissel sur Arendelle n'était plus.
-Oh non ! Cria soudain quelqu'un derrière elles, non, non, non !
Olaf roi ?! Sérieusement ?! Alors ça aurait pu être crédible si Elsa était encore reine !
Et euh...Mais du coup Kristoff il va avoir le droit à la séance de rattrapage c'est ça ?!
Anna lui fera en scred quand ils se retrouveront tous les deux dans LEUR chambre
Bon et sinon je ne vais pas mentir ces retrouvailles entre soeurs...J'ai versé ma petite larme !
-Allez, Courant d'Air ! Dépêche-toi !
Elsa jeta un regard nerveux vers le ciel sombre et orageux, le vent fouettant ses cheveux, lui faisant regretter de ne pas les avoir attachés en longue tresse. Au moins, il ne pleuvait plus ni ne neigeait plus. Pourtant, cela faisait des heures qu'ils essayaient de se frayer un chemin dans les eaux agitées jusqu'à Arendelle, mais les vents ne coopéraient pas. Au lieu de cela, ils balançaient le bateau comme un jouet et donnaient des hauts le cœur et des crampes d'estomac à la reine des neiges.
Courant d'Air faisait de son mieux pour faire avancer le bateau, mais même l'Esprit du Vent avait du mal à avancer contre la tempête. Le Nokk n'avait aucune chance de naviguer sur la mer agitée, qui semblait ne pas être impressionnée par les tentatives de l'esprit de l’eau.
-Vous devriez descendre sur le pont avec les autres, ordonna le Capitaine Erik qui devait crier à cause de la puissance de la houle, ce n'est pas sûr ici,
L'équipage courait d'un côté à l'autre, se criant dessus alors que même leur pied marin semblait incertain.
Elsa hocha alors la tête avec raideur et déclara :
-Je vais bien, je dois m'assurer que Courant d'Air et le Nokk n'aient pas besoin d'aide, non pas que les pouvoirs de glace soient si utiles dans une situation comme celle-ci.
Pendant un instant, elle imagina ses parents, dans une tempête similaire, sur un navire comparable juste avant qu'il ne sombre. Et ils n'avaient pas eu d'esprits magiques pour les aider à rester à flot…A quel moment avaient-ils réalisé qu'ils n'allaient pas s'en sortir ? Elsa se sentait toujours un peu coupable du fait qu'ils soient allés sur la Mer Sombre pour essayer de la sauver. Mais elle savait, au fond d'elle-même, que si elle avait été à leur place, elle aurait fait la même chose pour les aider.
Ils avaient fait de leur mieux pour qu’elle revive. Et maintenant, elle et sa soeur allaient sauver Arendelle.
Si elles arrivaient à temps.
-Hey ho ! Regardez ! Cria soudain une voix qui fendit le vent depuis le nid de pie du navire.
La cinquième esprit trébucha à l'avant du pont, s'efforçant de voir ce que fixait la vigie. Bien sûr, elle pouvait apercevoir de petites lumières vacillantes sur le rivage. Des lanternes de maisons.
D'Arendelle.
Elle poussa un soupir de soulagement. Elle ne pensait pas avoir jamais été aussi heureuse de voir sa ville natale - et ce n'était pas peu dire. (Bien que "voir" n'était peut-être pas le bon mot dans ce cas, vu l'obscurité de la côte alors que les navires se rapprochaient). Elsa avait perdu la notion du temps et ne savait pas s'ils voyageaient en pleine nuit ou en plein jour.
-Arendelle, murmura une voix à côté d'elle alors que le royaume apparaissait, je n'aurais jamais pensé que je le verrais à nouveau.
La reine des neiges se retourna pour voir qu'Inger l'avait rejointe à l'avant du bateau. Comme sa petite-fille, la femme avait le pied marin et se tenait debout sans s'accrocher aux parois. Elle avait choisi de voyager avec elles sur leur bateau, alors que sa petite-fille était aux commandes du principal bateau pirate.
-Je suis sûre que cela ne vous rappelle pas de bons souvenirs, dit Elsa en s'excusant auprès de l'ancienne princesse.
-Oui et non, confessa Inger, des larmes embrumant ses yeux bleus brillants, c'est le dernier endroit où j'ai passé du temps avec Sissel. Nous venions souvent ici quand nous étions enfants. Et nous avons toujours passé un bon moment à Arendelle. Les gens étaient si chaleureux et accueillants. Et le chocolat ! Hummmm, j’ai toujours aimé le chocolat ! Ajouta-t-elle en se léchant ses lèvres gercées.
-On dirait que nous avons beaucoup de choses en commun, dit doucement Anna en s'approchant d'elles.
Elle avait encore un peu mal au cœur à cause de la tempête, mais elle semblait aussi très soulagée de voir la rive se rapprocher. Inger lui sourit chaleureusement.
-Peut-être, mais vous êtes bien plus courageuse que je ne l'ai jamais été, dit-elle à la cadette, d'après ce que j'ai entendu, vous avez eu le courage d'agir. De briser le barrage et de libérer la forêt. Le bien que vous avez fait pour notre monde ne peut être exagéré.
Anna rougit et dit avec modestie :
-C'était la meilleure chose à faire.
-Parfois, faire la meilleure chose est la plus difficile de toutes, répondit Inger.
Elle fixa les rivages d'Arendelle, l'air mélancolique. Elsa était de tout cœur avec elle. Inger avait passé la plupart de sa vie à fuir. Loin de sa maison et de sa famille. Sans sa sœur. Cela aurait facilement pu être le destin de son aînée aussi, si Anna n'avait pas refusé de l'abandonner. Elle ne pouvait pas imaginer affronter le monde sans sa sœur à ses côtés.
Les marins s'interpellèrent alors qu'ils arrivèrent au port. Bien que la tempête se soit enfin calmée, il n'était pas possible d'accoster dans des eaux aussi agitées, et leur première tentative fit claquer les navires contre le quai, faisant trébucher tout le monde. Courant d'Air prit le relais, faisant glisser les navires vers la terre pour qu’enfin les marins puissent sauter et les attacher.
Elsa s'avança vers la passerelle une fois qu'ils eurent donné le feu vert.
-Allez, dit-elle à sa sœur et à Inger, allons-y.
Elles commencèrent alors à descendre la passerelle et à quitter le navire. Mais ensuite...
-Stop ! Au nom d'Arendelle !
Elsa sursauta lorsqu'une grande silhouette s'avança devant elles, leur bloquant le passage. C'était Mattias, et il était entouré de gardes. Il sortit son épée de son fourreau et la pointa sur sa gorge.
-Qui êtes-vous et pourquoi faites-vous irruption sur nos côtes ? Êtes-vous des pirates ? Car nous ne prenons pas les affaires de pirates à la légère dans cette noble ville ! S’exclama-t-il avec méfiance.
L'ancienne reine le fixa, choquée. Puis elle réalisa. Il ne se souvenait pas d'elle. Il ne se souvenait d'aucun d'entre eux !
-Mattias ! Cria-t-elle d'horreur, c'est moi ! Elsa !
-Elsa ? Répéta-t-il tout en n’ayant toutefois aucun souvenir d’elle, je ne connais pas d'Elsa.
Il se tourna aussitôt vers les gardes et questionna encore :
-Quelqu'un ici connaît une Elsa ?
Ils se regardèrent les uns les autres, complètement confus. Oh non ! Leurs souvenirs avaient complètement disparu ! Tous les souvenirs !
-Excusez-moi ! Je souhaite passer ! Clama soudain la reine des neiges d’une voix autoritaire.
Elle regarda derrière Mattias pour découvrir Olaf qui essayait de se frayer un chemin dans la foule des soldats. A la surprise d'Elsa, il portait une cravate très chic et un gilet brodé.
-Olaf ! Qu'est-ce que c'est que ce bazar ? Commença Anna.
Mais le bonhomme de neige mit un doigt sur ses lèvres.
-Chut, murmura-t-il, fais comme moi, d'accord ?
Il sauta sur un rocher proche et se retourna pour faire face aux citoyens et soldats confus.
-Tout va bien ! S’écria-t-il, ce sont mes amis, Elsa et Anna. Elles sont là pour nous aider !
Le général se détendit en entendant la phrase.
-Je suis désolé, votre Majesté, dit-il, je n’étais pas au courant.
Il rengaina son épée et s'inclina révérencieusement devant...Olaf ? Le bonhomme de neige gloussa comme s'il était gêné.
-C'est une longue histoire, murmura-t-il à Elsa alors que la foule commençait à s'éloigner, disons simplement que leurs souvenirs ont empiré. En fait, ils ont tout oublié de vous deux.
-J'ai remarqué, dit sèchement Elsa.
-Tout est devenu vraiment dingue. Les gens se battaient. Personne ne se souvenait de ce qu'étaient les lois Arendelliennes. Je devais trouver un moyen de maintenir la paix. Alors... j'ai peut-être raconté une petite histoire, expliqua-t-elle.
-Que tu étais leur chef ? Demanda Anna en haussant un sourcil.
-Disons que ça a marché ! Sourit-il fièrement, ils m'ont écouté et le château et le village sont toujours debout.
-C'était en fait très intelligent, dit la reine des neiges en tapotant la tête de sa créature, merci.
-Je vis pour vous servir ! Déclara-t-il, mais maintenant j'espère que vous avez trouvé un moyen de vous sortir de ce pétrin, parce que plus personne ne se souvient comment faire un câlin ! C'est tellement triste !
-Nous pensons que oui, mais nous avons besoin de l'attention de tout le monde, dit Anna, peux-tu faire en sorte qu'ils se rassemblent tous devant la statue de nos parents sur la place du village dans les dix prochaines minutes ? Nous devons leur raconter une petite histoire nous aussi.
-Le roi Olaf à votre service ! Déclara-t-il, puis il haussa les épaules d'un air penaud, je veux dire, laissez-moi faire !
Le bonhomme de neige s'élança en criant des ordres. Elsa jeta un coup d'œil à Anna, qui lui sourit avec hésitation. Elle savait ce que sa sœur pensait- il fallait que ça marche ou Anna ne régnerait bientôt plus que dans un royaume fantôme !
La cinquième esprit se tourna vers Inger, qui se tenait toujours sur la passerelle, l'air soudain très nerveux.
-Est-ce que ça va ? Demanda-t-elle.
-J'ai juste... Je suppose que j'ai peur, dit lentement Inger, cela fait tant d'années. Et s'ils ne me croient pas ? Et s'ils disent que je devrais être enfermée ?
-Nous vous croyons nous, lui assura la cadette rousse, et ils vous croiront aussi quand ils auront entendu toute l'histoire.
-Nous avons aussi Stig pour vous soutenir, ajouta Elsa alors que ses yeux fouillèrent la place.
Mais était-il arrivé à Arendelle ? Elle ne voyait aucun signe de lui pour l'instant.
-Espérons qu'il n'ait pas eu peur et qu'il n'ait pas fait marche arrière, soupira-t-elle.
Inger hésita, l'air toujours dubitatif. Mais sa petite-fille arriva derrière elle, mettant un bras autour de son épaule.
-Allez, Mamie, dit-elle doucement, c'est l'heure.
-Je suppose que tu as raison, dit Inger, quoi qu'il arrive, je peux au moins mourir en sachant que j'ai dit la vérité.
Ensemble, elles marchèrent vers la place de la ville. Olaf avait effectué son travail, et une foule s'était rassemblée autour de la scène. Rouge aida sa grand-mère à monter les marches. Elsa et Anna les rejoignirent et se tournèrent vers la foule. La nouvelle reine s’adressa alors au groupe :
-Peuple d'Arendelle !
L'aînée d'Arendelle réalisa avec consternation que personne n'écoutait. Ils discutaient tous entre eux, sans prêter attention aux personnes sur la scène. Anna soupira, exaspérée.
-Olaf ? Appela-t-elle, j’ai besoin d’aide !
Le bonhomme de neige se fraya un chemin à travers la foule, jusqu'à la scène. Il sauta dessus et se tourna vers les gens en mettant la main de son bâton dans sa bouche pour siffler fort. Les villageois se turent immédiatement. Tout le monde se tourna vers la scène. Anna roula des yeux.
-Mesdames et messieurs, dit le bonhomme avec grandiloquence, permettez-moi de vous présenter vos conteurs du jour ! Ils ont une histoire fabuleuse à raconter, qui vous divertira vous et vos enfants. Du suspense ! Des frissons, et des éclaboussures à profusion ! Alors, s'il vous plaît, accordez-leur toute votre attention. Ceux sont des amis chers qui méritent du respect.
Après cela, il quitta la scène, laissant Anna, Elsa, Inger et Rouge. La cadette rousse se mordit la lèvre inférieure, regardant la foule, qui les fixait maintenant avec curiosité.
-Dois-je commencer ? Chuchota-t-elle.
Elsa fronça les sourcils et répondit :
-Je suppose que oui. Mais j'espérais que Stig serait là. Est-ce que tu le vois quelque part ?
La cadette rousse balaya la foule du regard et dit stressé :
-Non, tu crois qu'il s'est défilé ?
-Si c'est le cas, on va avoir du mal à prouver notre histoire, souffla-t-elle.
-Pensez-vous que nous devrions lui donner plus de temps pour se montrer ? Questionna-t-elle encore.
Elsa leva les yeux au ciel. Les nuages s'épaissirent. Il semblait à deux doigts de se remettre à pleuvoir. S'il se mettait à pleuvoir à verse, ils perdraient leur public. C'était leur seule chance.
-Non. Allez-y. Nous trouverons une solution s'il n'apparaît pas, dit-elle à Anna.
La cadette se racla la gorge et se tourna vers les gens dans la foule.
-Écoutez tous ! Dit-elle d'une voix très royale, même si personne dans le public ne la reconnaissait comme Olaf l'avait dit, aujourd'hui nous allons vous raconter une histoire. La véritable histoire d'Inger et Sissel aussi connues sous le nom des sœurs Vesterland.
La foule applaudit poliment. Quelques petits enfants s'installèrent à l'avant les jambes croisées sur le sol. Elsa se demanda, soudainement, si l'un d'entre eux se souvenait de l'histoire originale des sœurs Vesterland à ce stade, vu qu'ils avaient pratiquement oublié tout le reste. Mais encore une fois, peut-être que ce serait plus facile s'ils ne se souvenaient pas de la fausse histoire. De cette façon, ils n'avaient qu'à se souvenir de la vérité.
Peut-être que c'était le plan de Sissel depuis le début...
Et ainsi Anna commença à raconter son histoire. Les corbeaux l'écoutèrent, s'investissant de plus en plus dans l'histoire à mesure qu'elle avançait. Lorsque Sissel passa par-dessus la cascade, la plupart des auditeurs eurent le souffle coupé et Rouge serra fort sa grand-mère qui enfouit son visage dans l'épaule de sa petite-fille, revivant clairement sa propre version du passé.
-Inger a fait tout ce qu'elle a pu pour sauver sa sœur, dit Anna à la foule en terminant son récit, c'était un accident, un simple et véritable accident, et cela aurait été acquis comme tel s'il n'y avait pas eu notre propre grand-père, le roi Runeard, qui a vu l'avantage politique d'accuser une innocente.
Elle poursuivit en expliquant l’avidité et la tromperie du roi - et son désir farouche de construire le barrage, même au prix de la vie et de la réputation de quelqu'un.
-Mais pourquoi tout le monde l’a-t-il cru ? Demanda Gretchen, la peintre, quand la nouvelle reine fit une pause pour reprendre son souffle, il n'a jamais été là ! Il ne pouvait pas savoir ce qui s'est réellement passé.
-Ils l'ont cru parce que j'ai confirmé son histoire ! S’écria soudain une voix inattendue.
Elsa applaudit en silence en apercevant la silhouette au fond de la foule. Stig ! Il était enfin venu ! Et juste à temps, en plus.
-J'étais le témoin, dit-il en boitillant vers la scène.
Les gens s'écartèrent, lui laissant de l'espace. Il respira difficilement et marcha avec un boitement prononcé, mais il finit par atteindre le bas de l'estrade. Il aperçut alors Inger et baissa la tête de honte.
-Il m'a menacé, oui, insista-t-il, mais ce n'est pas une excuse pour mon comportement ou pour avoir caché la vérité toutes ces années, ce que j’ai fait ne m’a pas servi, j'ai vécu toute ma vie en regrettant cette décision.
Pendant un moment, Inger le regarda sévèrement, transperçant son âme de ses yeux bleus. Puis son visage ridé s'adoucit. Elle lui tendit la main et la posa sur son épaule.
-Je comprends, dit-elle lentement, vous étiez une victime autant que moi. Nous étions pratiquement des enfants à l'époque. Des pions dans un jeu politique mortel. Si vous n’aviez pas obtempéré, le roi Runeard vous aurait probablement tué et aurait trouvé quelqu'un d'autre pour mentir à votre place. Il voulait que je parte, et il n'aurait reculé devant rien pour y arriver.
-Un si mauvais homme, grommela Anna, je ne peux pas croire que nous sommes liées à lui !
-Alors vous...Vous me pardonnez ? Bredouilla Stig qui déglutit difficilement.
Inger hocha la tête solennellement et répéta :
-Je vous pardonne. Et j'espère que vous me pardonnerez aussi un jour.
Les deux acolytes se serrèrent la main.
La foule applaudit avec enthousiasme. Ils ne connaissaient peut-être pas toute l'histoire, mais ils étaient clairement engagés. Elsa soupira et pria pour prendre tout ce qui était susceptible de l’intéresser.
-Maintenant vous connaissez la véritable histoire, déclara Anna en se tournant vers les habitants d'Arendelle, la véritable histoire des sœurs Vesterland. Et pourquoi la cupidité, les mensonges et l'intérêt personnel ne seront plus jamais tolérés dans notre royaume. À partir de ce jour, leur histoire sera écrite partout dans les annales des encyclopédies historiques et sera diffusée dans tous les pays. Inger n'est pas une meurtrière. C'est une guerrière. Une championne de l'environnement. Et une fille qui aimait sa sœur.
Tout le monde dans le public applaudit et acclama. Inger les regarda fixement en secouant la tête, incrédule.
-Après toutes ces années, murmura-t-elle, je n'aurais jamais pensé...
-Oh Mamie ! S’écria Rouge en la serrant très fort dans ses bras.
Elsa regarda la foule, se mordant la lèvre inférieure. Est-ce que cela avait marché ? Ils avaient raconté la véritable histoire. Cela signifiait-t-il que tout le monde avait retrouvé la mémoire ?
-Mattias ? Essaya-t-elle d'appeler le général.
Mais il était trop occupé à s'incliner devant Olaf. La reine des neiges se tourna alors vers Anna, le visage affreusement gêné.
-Ça n'a pas marché ! Cria-t-elle, pourquoi ça n'a pas marché
-Je ne sais pas ! Murmura Anna aussi désemparée qu'elle, y a-t-il quelque chose de plus qu’on aurait oublié ? Qu'est-ce que Sissel pourrait vouloir d'autre ?
Elles n’eurent pas le temps d’y réfléchir qu’elles furent interrompues par un cri perçant et inhumain. Un éclair brilla dans le ciel, suivi d'un coup de tonnerre. Un cri retentit en direction du port. Tout le monde se retourna pour regarder, haletant d'horreur devant ce qu'ils voyaient.
Le draugr émergea des profondeurs de la mer. Il rampa lentement hors de l'eau, couvert d'algues noires, ses pieds difformes pataugeant dans la boue. Atteignant le rivage, il se dressa de toute sa hauteur alors que ses yeux injectés de sang étincelaient de feu. Il leva les bras et un faible gémissement s'échappa de ses lèvres.
-Oh mon...Chuchota Inger en s'accrochant à sa petite-fille, c'est elle ? Cela ne peut pas être elle ! C’est…C’est…
-C’est un monstre ! S'écria Helmut en saisissant son pic à glace et en le tenant de manière protectrice devant lui, courrez ! Cachez-vous !
La foule se mit à hurler, s'enfuyant dans toutes les directions. Sissel rugissait, trébuchant près d’eux.
-Soeureeetttteeee, gémit-elle, SOEUREEEETTTEEEE.
-Attendez ! Stop ! Cria Anna.
Mais personne ne l'écouta. Ils étaient trop occupés à fuir.
Soudain, Mattias bondit devant le draugr, l’épée arrachée de son fourreau. Il fit un pas en avant, les yeux fixés sur la créature. Sa bouche se transforma en un froncement féroce.
-Arrête-toi au nom d'Arendelle ! Ordonna-t-il, arrête ou je t'abats sur place !
-Non ! Cria Inger, horrifiée, s'il vous plaît, ne lui faites pas de mal !
-Mattias ! Tenta de l’appeler Anna.
Mais il ne se retourna même pas. Il ne lui répondit pas non plus. Et Olaf - où était Olaf ? Ses yeux parcoururent la place, apercevant le bonhomme de neige qui tentait de calmer un petit garçon en face. Il était trop loin, il n'arriverait jamais à temps.
Le général chargea. Elsa réagit rapidement en levant la main et en projetant un mur de glace dans sa direction. Il rebondit sur la glace, tombant en arrière et atterrissant durement sur le sol. Elsa grimaça. Elle devrait s'excuser plus tard, mais elle ne pouvait pas laisser le général blesser la soeur d'Inger.
-Soeuretttteeeee…Ma soeureeetttteee.
Elsa s'accrocha au bras d'Inger et insista bientôt :
-Parlez-lui, c'est votre sœur, vous êtes la seule à pouvoir arrêter ça !
Inger acquiesca lentement, en aspirant son souffle. Pendant un instant, elle ne ressemblait plus à une vieille dame, mais à la reine pirate des légendes. Elle fit un pas en avant, se dégageant des bras de sa petite-fille. Ses épaules se redressèrent et Elsa sentit un frisson lui parcourir l'échine.
-Sissel ! Clama-t-elle.
Le draugr s'arrêta dans son élan, la tête penchée sur le côté. Elle se tourna vers la source de la voix, son visage décrépit étant rempli d'une confusion soudaine.
-Soeureeeeetttte, murmura-t-il.
La vieille dame se laissa tomber de l'estrade et se retrouva dans le champ de vision direct de la créature.
-Oui, dit-elle de sa voix tremblante, je suis ta sœur. Inger. Et tu dois arrêter ça. Maintenant.
Sissel émit un petit gémissement. Elle fixa Inger en plissant les yeux, comme si elle essayait de déterminer si elle était dupe. De toute évidence, Inger ne ressemblait en rien à la fille qu'elle était la dernière fois que Sissel l'avait vue. Cela faisait tant d'années. Le draugr la reconnaîtrait-il ?
-C'est bon Sissel, chuchota Inger, tu m'as trouvée. Tu peux enfin te reposer.
Le draugr laissa échapper un autre gémissement, mais celui-ci était différent. Pas triste cette fois. Pas de colère. Pas confus. Mais plutôt rempli de joie.
-Soeurettte ? Demanda-t-elle, ma Soeureeeeetttte ?
-Oui, approuva Inger alors que sa voix s'étranglait à présent, oui ! Tu es ma soeur. Ma soeur adorée. Tu m'as tellement manquée.
Soudain, au grand étonnement de la reine des neiges, le draugr sembla s'évanouir. Il y eut un souffle de la foule quand la créature disparut. À sa place se trouvait la vision fantomatique d'une jeune femme, habillée de vêtements démodés, les cheveux dotés de longues tresses compliquées.
C'était Sissel, telle qu'elle était apparue dans sa courte vie. Elle se tenait devant eux maintenant.
-Inger ! Cria-t-elle, Oh ! Inger !
La plus jeune des sœurs Vesterland se précipita en avant comme si elle avait elle-même vingt ans. Elsa savait qu'elle allait essayer de jeter ses bras autour de sa soeur. Le cœur brisé et la pensée rapide, la reine des neiges lança un jet de glace dans la direction de l'apparition, solidifiant son corps du mieux qu'elle pouvait pour qu'au moins les deux puissent se réunir, ne serait-ce que pour un moment. Inger rejoignit Sissel, l'embrassant durement, enfouissant son visage dans son épaule glacée, sous le regard médusé du village.
-Oh Sissel ! Je t'ai enfin retrouvée, tu m'as tellement manqué !
-Tu m'as manqué aussi. Ils ont dit des choses terribles sur toi, que tu m'avais poussée dans la rivière. J'ai essayé de leur dire que tu ne me ferais jamais de mal ! Nous sommes sœurs bon sang !
La vraie voix de Sissel était revenue et sonnait à nouveau comme dans les visions d'Elsa.
-Je sais, dit Inger en se dégageant de l'étreinte alors que son visage était tâché de larmes, mais nous n'avons plus à nous inquiéter de cela, grâce à ces deux filles courageuses.
Elle fit un geste vers Elsa et Anna et ajouta :
-Ces sœurs. Grâce à elles, personne ne pourra plus jamais raconter notre histoire de travers.
Le regard de Sissel se dirigea vers les deux sœurs.
-Merci, murmura-t-elle, merci d'avoir remis les choses en ordre. Et pour m'avoir réuni avec ma sœur. Vous ne pouvez pas savoir ce que cela représente pour moi.
-Oh ! je crois que j'ai une idée, dit Elsa avec un petit sourire.
Elle leva sa main vers sa joue, réalisant qu'elle était elle-même mouillée de larmes de joie. Anna mit un bras autour de sa taille. Elle ne pouvait pas parler, mais Elsa savait exactement ce qu'elle pensait.
Il n'y a rien au monde de plus important que l'amour de deux sœurs.
-Eh bien, déclara la nouvelle reine en se tournant vers son aînée alors que les deux sœurs s'étreignirent à nouveau en pleurant, je suppose que nous avons finalement trouvé ce que Sissel voulait. Tu sais, nous aurions probablement dû le deviner dès le début. Je veux dire, qui ne voudrait pas que sa soeur revienne ?
Elsa lui sourit et répéta avec ironie :
-Qui en effet.
-Hé ! Cria soudain Olaf en s’interposant entre elles, regarde ! Le soleil est de retour.
-Attends quoi ? crièrent leur deux voix.
Les yeux d'Elsa se tournèrent vers le ciel. Elle était tellement absorbée par les heureuses retrouvailles qu'elle n'avait pas remarqué que le temps s'était éclairci dehors. Maintenant elle pouvait voir que les nuages d'orage s'étaient éloignés, révélant un soleil couchant, un crépuscule bleu brumeux, et une mer d'étoiles brillantes. Son souffle se prit dans sa gorge.
La tempête était terminée. Ce qui voulait dire...
Elle se retourna vers les Inger et Sissel. Mais à sa grande surprise, seule Inger se tenait là maintenant. Sissel avait disparu. La cadette Vesterland s'approcha des filles en clopinant, un sourire triste sur le visage.
-Elle est partie, leur dit-elle, elle a disparu à la seconde où les nuages ont disparu.
-Je suis désolée, dit Elsa en posant une main sur le bras de la vieille pirate.
-Ne le soyez pas, ajouta-t-elle alors que ses yeux bleus étaient humides mais brillants, vous m'avez donné quelque chose que j'ai désiré toute ma vie. Une chance de dire un vrai au revoir. Et Sissel - eh bien grâce à vous, elle a enfin pu trouver la paix éternelle.
-Je suis si heureuse, dit Anna, et je vous promets maintenant que personne ne racontera plus jamais votre histoire de travers. Nous allons créer un monument ! Non, un mémorial ! Et nous pouvons même demander à Wael d'écrire un article pour la Couronne du Village ! S’exclama-t-elle avec enthousiasme, nous raconterons toute l'histoire - exactement comme elle s'est vraiment passée ! Et nous pourrons diffuser les articles pour que tous les royaumes environnants - y compris Vesterland - sachent enfin la vérité.
-Cela semble merveilleux, dit Inger, merci mes chéris. Vous avez de votre grand-mère, je pense, leur lança-t-elle avec amour.
-J'aurais aimé la connaître, dit Anna avec nostalgie.
-Un jour, je reviendrai vous parler d'elle, promit Inger, mais pour l'instant, je dois rejoindre mon équipage. Ils vont vouloir savoir ce qui va se passer pour nous, nous sommes en mission depuis si longtemps. Mais maintenant, nous avons une chance pour un nouveau départ.
-Vous êtes sûre que vous ne pouvez pas rester ? Demanda la belle rousse, vous pouvez vous joindre à nous pour les festivités des Nuits Polaires si vous voulez, vous et votre équipage. Arendelle sera toujours un foyer pour vous, si vous en avez besoin.
-Je vous en remercie. Mais j'ai une autre tâche à accomplir d'abord, murmura-t-elle en se mordillant la lèvre inférieure avec un peu d'appréhension, je dois enfin rentrer chez moi.
-Rentrer à Vesterland ? Demanda Elsa, surprise, bien qu'elle n'aurait peut-être pas dû l'être.
Inger hocha la tête et répliqua :
-Cela fait cinquante ans. J'aimerais le revoir avant de mourir.
-Je peux envoyer un message au roi Jonas et à sa fille Mari, dit-elle, je suis sûre qu'ils vous accueilleront à bras ouverts, maintenant que la véritable histoire est connue.
-Merci, dit Inger en s'inclinant devant les deux sœurs, et maintenant, avec votre permission, je vais prendre congé. Vous avez probablement beaucoup à faire pour nettoyer tout ce bazar, dit-elle avec un sourire en coin, mais je ne suis pas inquiète. Après tout, il n'y a rien que deux sœurs ne puissent faire si elles s'y mettent ensemble.
Elsa se tourna vers Anna. Elles se sourirent toutes les deux :
-Ça c’est bien vrai ! Déclara-t-elle.
Les deux soeurs s'épaulèrent et regardèrent Inger et sa petite-fille monter à bord de leur bateau pirate, se préparant à partir. La mer était maintenant calme et le ciel d'un beau bleu. L'emprise de Sissel sur Arendelle n'était plus.
-Oh non ! Cria soudain quelqu'un derrière elles, non, non, non !
Olaf roi ?! Sérieusement ?! Alors ça aurait pu être crédible si Elsa était encore reine !
Et euh...Mais du coup Kristoff il va avoir le droit à la séance de rattrapage c'est ça ?!
Anna lui fera en scred quand ils se retrouveront tous les deux dans LEUR chambre
Bon et sinon je ne vais pas mentir ces retrouvailles entre soeurs...J'ai versé ma petite larme !
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Re: POLAR NIGHTS : Cast into darkness (printemps 2022) TRADUIT PAR ANSA
Dim 07 Aoû 2022, 22:32
Chapitre 20 : Anna :
Elsa et Anna échangèrent immédiatement un regard anxieux. Quoi encore ?! Elles se retournèrent, surprises de voir Helmut debout devant son bloc de glace, l'air contrarié.
-Qu'est-ce qui ne va pas ? Demanda Elsa.
-Mes sculptures de glace ! Je ne les ai même pas encore commencées ! S'écria-t-il, consterné, comment vais-je les faire sculpter à temps pour le festival des Nuits Polaires ?
-Et ma bannière ! Enchaîna Gretchen en faisant irruption
Elle leva les yeux vers la toile à moitié vierge accrochée de manière désordonnée sur la place de la ville et ajouta :
-Elle n'est pas prête d'être terminée.
-Ma pâte à gaufres a intérêt à être bonne, marmonna Bjorn, il est hors de question que je laisse Bjarne gagner cette année !
-Oh, mais si je vais gagner ! Lança Bjarne, si j'arrive à trouver des œufs, bien sûr. Comment ai-je pu oublier de trouver des œufs ?
Il se tapa la main sur le front en signe de consternation.
-C'est bon ! S’écria Anna en sautant sur la scène pour s'adresser à la foule, tout va bien ! Nous avons eu un petit contretemps sur la célébration des Nuits Polaires, mais ça n’a pas d’importance !
Elle tremblait tellement elle était heureuse- les souvenirs de chacun étaient restaurés !
-Mais nous n'aurons jamais fini ! Protesta Madame Blodget, la fête va être gâchée!
-Nous voulions vraiment que ce soit spécial pour vous, ajouta Halima en se tordant les mains, nous savons à quel point cela compte pour vous. Nous ne voulions pas laisser tomber notre reine.
Anna secoua la tête, un sourire aux lèvres et répliqua :
-Vous ne m'avez pas déçue. Vous ne comprenez pas ? Rien de tout cela n'a d'importance ! Ni les sculptures de glace, ni les bannières, ni les gaufres, ni même le chocolat. La seule chose dont nous avons besoin pour une fête de Nuits Polaires, c'est...
Elle marqua une pause dramatique et termina :
-Les uns, des autres.
La foule applaudit. Les frères Gaufres s'embrassèrent. L'orchestre saisit ses instruments et commença à jouer un air joyeux avant que les enfants ne se mettent à danser dans les rues. La belle rousse lança un sourire à Elsa, qui lui répondit par un sourire encore plus grand. La cadette d’Arendelle comprenait que sa sœur approuvait son message.
Bientôt, le village était en pleine activité. Alors même que le soleil glissait sous l'horizon, les gens déplaçaient les tables en vue de la célébration à venir. Ils accrochèrent des décorations. L'odeur de la pâte à gaufres commença à imprégner l'air. Un fermier fit rôtir du maïs tandis que le poissonnier se chargea de griller d'épais morceaux de morue. Les vendeurs de rue installèrent des stands débordant de leurs marchandises tandis qu’Oaken arriva en ville sur un traîneau tout neuf, vêtu d'un manteau rouge festif et d'un chapeau assorti. Il avait emmené avec lui des kits de fête pour les Nuits Polaires ?
-J'espère que je ne suis pas trop en retard ! S'écria-t-il, en glissant de son traîneau pour embrasser sa famille.
Ils sautèrent de joie en le voyant.
-Grande braderie d'hiver ! Cria-t-il en tendant un kit à un jeune enfant impatient, c’est gratuit !
Pendant que les gens travaillaient, Anna pouvait entendre des bribes de conversation alors qu'ils s'activaient autour d'elle.
-Tu te souviens de l'histoire des sœurs Vesterland ? Inger est innocente ! Tu as entendu ? dit l'un d'eux.
-Cet affreux roi Runeard ! Comment a-t-il osé forcer ce pauvre berger à mentir ! Dit un autre.
-Notre chère reine Rita a sauvé Inger. Pouvez-vous le croire ? Dit un troisième.
La véritable histoire se répandait doucement à travers le village, puis le royaume, puis le monde…
Il ne manquait plus qu'une chose. Une chose qui ferait de cette histoire une véritable fin heureuse…La nouvelle reine se tourna alors vers sa soeur.
-Puis-je envoyer Courant d'Air en mission ? Demanda-t-elle, hésitante, cela te dérangerait-il ?
-C'est déjà fait, lui assura Elsa, et Courant d'Air est rapide. Je parie qu'il a déjà atteint la plaine des trolls…Et un certain moissonneur de glace, ajouta-t-elle en lui faisant un clin d'œil.
Le cœur d'Anna fit un bond dans sa poitrine quand elle pensa à Kristoff. Son Kristoff. Elle avait hâte de le prendre dans ses bras et de le serrer si fort qu'il en couinerait jusqu’à l’implorer d’arrêter.
-Reine Anna ? L’interpella soudain quelqu’un.
Elle se retourna pour voir Wael s'approcher d'elle, plume et papier à la main.
-Avez-vous un moment ? J'aimerais vous interviewer pour la Couronne du Village. Pour un article en première page, au-dessus du pli cette fois. Avec une grande photo ! Tout sur la façon dont vous avez sauvé Arendelle de la Sinistre Sissel et...
-En fait ? Sissel n'était pas sinistre, lança Olaf en se dandinant derrière le journaliste.
Il avait enlevé sa cravate et semblait beaucoup plus à l'aise au naturel.
-En réalité, elle était plutôt gentille.
-Vous avez raison ! Je l'ai vu de mes propres yeux. J'aurais dû savoir qu'il ne fallait pas l'appeler comme ça. Je suis désolé qu'elle soit…Douce Sissel Nota le journaliste dans son carnet, vous voyez, c'est pour ça que j'ai besoin de l'interview. Je veux être sûr de bien faire les choses.
-Je peux vous aider, lui assura Olaf en jetant un regard complice à Anna, laissons notre reine effectuer son travail et vous pourrez m'interviewer à ma place. Après tout, je suis le seul ici à n'avoir jamais rien oublié. Je suis le vrai témoin !
-Moi aussi, ajouta Stig en s'approchant du bonhomme de neige et de Wael, et il est temps que je raconte mon histoire, officiellement. Une bonne fois pour toute !
Il se frotta les mains d'un air excité.
-C'est génial ! S'exclama-t-il, vous pouvez tout me dire, mais nous devons nous dépêcher. Le journal doit être mis sous presse dans l'heure pour que je puisse le publier à temps pour les festivités.
-Wael ? Dit Anna soudainement, je pourrais avoir besoin d'une édition bonus du journal après la fin du festival.
Elle regarda sa soeur et expliqua :
-Je dois contacter le roi Jonas de Vesterland à ce sujet, mais je pense qu'Inger et Sissel ont besoin d'un mémorial approprié, aussi. Pas ce monument délabré et envahi par la végétation. Nous aurons besoin de l'aide de tout le monde pour le préparer. Peut-être même avant qu'Inger ne reprenne la mer ?
Elsa sourit et déclara :
-C'est une idée merveilleuse.
-Numéro bonus ! De la Couronne du Village, répéta Wael, oui ma reine ! Tant de choses à faire ! Je m'en occupe !
Il pressa Olaf et Stig de partir. Anna les regarda s’en aller, amusée. Le bonhomme de neige parlait déjà à l'oreille du journaliste.
-Je me demande si Stig va réussir à placer un mot, fit-elle remarquer à Elsa.
Sa soeur ricana.
-Pauvre Stig, dit-elle.
-Pauvre Wael, ajouta Anna.
Elles rire de plus belle. C'était bon de rire à nouveau après quelques jours si éprouvants où elle pensait avoir tout perdu. Y compris leurs propres souvenirs. Anna ferma bientôt les yeux et commença à cataloguer ses pensées, à la recherche d'éventuels trous. Mais tout semblait intact.
-C'est ça, le bonheur alors, soupira-t-elle joyeusement, nous l'avons fait. Nous avons sauvé Arendelle.
-Encore une fois grâce à nos sentiments, dit Elsa, j’ai l’impression que ça devient une habitude.
-Il faut que ce soit la dernière fois, déclara la cadette rousse.
Elle fronça les sourcils et répéta :
-Tu penses que c'est la dernière, n'est-ce pas ?
-Oh oui ! Définitivement, reprit Elsa avec un sourire taquin.
-J'espère qu'Inger décidera de nous rendre visite un jour, dit-elle, j’aimerais en savoir plus sur elle et Sissel. Et de notre grand-mère aussi.
Avant que la cinquième esprit puisse répondre, il y eut un grondement si fort qu'on aurait dit un tremblement de terre. Tout le monde dans le village arrêta ce qu'il faisait et se retourna pour voir ce qui ressemblait à une douzaine ou plus de rochers qui roulaient et rebondissaient dans la rue du village. Ils se stoppèrent devant Anna et Elsa et s'élancèrent dans les airs, se transformant en trolls que la jeune femme connaissait si bien. Le plus gros rocher roula vers l'avant, s'arrêtant devant son groupe. Il se retourna pour révéler Grand Pabbie.
-Vos Majestés, dit-il avec sa voix grave. Vous avez réussi à sauver les Nuits Polaires et à aider un draugr à trouver le repos éternel. Bravo ! L'avenir d'Arendelle est à nouveau assuré.
Une acclamation s'éleva autour des trolls, mais Anna se sentait toujours inquiète. Elle ne se sentirait pas complète tant que…
-Kristoff ? Demanda-t-elle à la hâte, cherchant derrière tous les trolls.
Ils n'avaient pas été séparés aussi longtemps depuis... enfin, depuis que leur relation avait commencé. Il lui manquait tellement. Avait-il retrouvé ses souvenirs, lui aussi ?
-ANNA ! Hurla soudain quelqu’un.
C’était lui ! Il était là ! Traversant le pont à toute vitesse et entrant dans le village, sur le dos de Sven, qui allait si vite qu'elle le confondit avec le Nokk pendant une seconde.
Ses yeux se remplirent de larmes. Non seulement il était là, mais il avait prononcé son nom. Il avait dit son nom parce qu'il s'en souvenait.
-KRISTOFF ! Cria-t-elle en courant comme une dératée.
Anna sentit un coup de fouet dans son dos. C’était le vent. Elle réalisa que Courant d’Air était là, l'aidant à rejoindre son fiancé plus rapidement. En quelques secondes, ils étaient ensemble. Enfin.
-Anna, répéta Kristoff, sautant pratiquement du dos de son renne.
Le cervidé salua la cadette rousse en lui léchant la joue, mais ce n'était rien comparé à l'accueil de Kristoff. Le montagnard l'attira directement dans ses bras et la fit tourner dans les airs avant de la reposer sur le sol et de l'embrasser profondément. Puis il l’attira contre lui et prit son visage en coupe dans ses mains.
-Tu vas bien ? J'ai l'impression de ne pas t'avoir vue depuis des jours, non, des semaines ! Cria-t-il en secouant la tête, j'ai l'impression que mon esprit était embrouillé, mais tout s'est enfin dissipé et à la minute où tout s'est levé, j'ai regardé Sven et je lui ai dit "Anna ! Nous devons aller voir Anna et voir ce dont elle a besoin !" Et tu es là ? Est-ce que tu vas bien ?
-Est-ce que je vais bien ? Répéta Anna le visage parsemé de larmes, en criant et riant, j’ai juste une question ! Qui suis-je ? demanda-t-elle, dis-moi vite !
Kristoff la regarda en clignant des yeux avant que son visage ne se transforme en un immense sourire.
-Tu es ma douce, courageuse petite fée que j’aime.
Elle sourit et ils s’embrassèrent encore. Elle était si bien dans ses bras.
-Tu es de retour ! Renchérit-elle.
-Je suis de retour, répéta-il en la serrant très fort, et si je ne me trompe pas, je crois qu'aujourd'hui c'est notre Chocoversaire.
-OUI ! Clama Anna d’une voix de souris.
Puis elle rougit et ajouta :
-Mais ces derniers jours ont été difficiles. Tout ce qui compte, c'est que nous soyons à nouveau ensemble.
-S'il te plaît. Tu crois que je vais oublier notre Chocoversaire ? Se moqua Kristoff, quel genre de fiancé penses-tu que je suis ?
Il siffla et Sven qui s'était éloigné à l'insu de la cadette rousse revint en portant une grande boîte sur son dos. Le montagnard courut et saisit le haut de la boîte avant de clamer :
-Joyeux anniversaire du chocolat, mon amour ! Ta-da !
Les trolls témoins applaudirent tous. Le cœur d'Anna était sur le point d'éclater lorsqu'elle retira le couvercle de la boîte, révélant…Un géant... Attends, quoi ?
-Hum... C'est un Flemmingrad en chocolat, le premier des trolls fongiques ? Questionna -t-elle, les yeux exorbités.
-Oh l’horreur, dit Mattias, assez fort pour que tout le monde puisse entendre.
-Oui ! Je l'ai rapidement fabriqué avec du chocolat parfumé aux champignons et des plantes comestibles ! Dit Kristoff avec enthousiasme, en arrachant une feuille violette à l'aspect étrange de l'oreille du troll avant de la manger, Hum...Miam ! Délicieux ! Je t'en casse un morceau ? Demanda-t-il encore.
-Euh, c'est bon, dit Anna en reculant légèrement, nous devrions probablement... Hum... attendre que mon cadeau pour toi soit prêt !
-Oh, ma chère, mais il l'est ! Intervint Mme Blodget en sortant de sa boutique.
Elle apporta alors un grand chocolat en forme de renne qu'Anna avait commandé des semaines auparavant. Elle n'arrivait pas à croire que la boulangère avait réussi à la finir après tout ce qui s'était passé.
La cadette rousse sourit à Kristoff qui regardait tour à tour la sculpture et Anna d'un air ébahi.
-Tu es…Incroyable... Chuchota le montagnard en la regardant droit dans les yeux.
A entendre le ton qu’il avait employé, elle fut presque sûre qu’il ne parlait pas seulement du chocolat. Elle ressentit aussitôt une sensation chaude et gluante dans tout son corps et elle lui tendit la main.
-Je t'aime, murmura-t-elle.
-Je t'aime aussi, dit-il, ne l'oublie pas.
Elle ricana et réfuta :
-Pour tout à fait honnête, je ne suis pas celle qui...
Ses mots furent interrompus par un faible Ooooh. Suivi d'un groupe de aaaaahhhh. Elle se détourna de Kristoff pour voir ce que c'était.
-Regardez ! dit Mattias, les aurores boréales !
Un silence s'installa dans le village. Tout le monde regarda le ciel, murmurant avec excitation devant les rayons verts et dorés qui traversaient l'horizon comme un arc-en-ciel nocturne. Les aurores boréales. Elles étaient enfin là. La nouvelle reine sentit un frisson parcourir son échine. Elle se blottit un peu plus contre son fiancé, posant sa tête sur son épaule.
-C'est si beau, chuchota-t-elle, si parfait.
Le moissonneur de glace mit un bras autour d'elle, et Olaf sauta dans les bras d'Elsa. Sven s'approcha d'eux, et Anna lui gratta derrière les oreilles. Tout autour d'eux, les Arendelliens regardaient avec émerveillement le spectacle dans le ciel.
-Tu voulais les meilleures Nuits Polaires, souffla Elsa à son oreille, je suis sûre que tu les as eu.
-Oui, dit Anna, c'est définitivement une nuit que je ne suis pas prête d'oublier.
Mon état devant les retrouvailles d'Anna et Kristoff...
Elsa et Anna échangèrent immédiatement un regard anxieux. Quoi encore ?! Elles se retournèrent, surprises de voir Helmut debout devant son bloc de glace, l'air contrarié.
-Qu'est-ce qui ne va pas ? Demanda Elsa.
-Mes sculptures de glace ! Je ne les ai même pas encore commencées ! S'écria-t-il, consterné, comment vais-je les faire sculpter à temps pour le festival des Nuits Polaires ?
-Et ma bannière ! Enchaîna Gretchen en faisant irruption
Elle leva les yeux vers la toile à moitié vierge accrochée de manière désordonnée sur la place de la ville et ajouta :
-Elle n'est pas prête d'être terminée.
-Ma pâte à gaufres a intérêt à être bonne, marmonna Bjorn, il est hors de question que je laisse Bjarne gagner cette année !
-Oh, mais si je vais gagner ! Lança Bjarne, si j'arrive à trouver des œufs, bien sûr. Comment ai-je pu oublier de trouver des œufs ?
Il se tapa la main sur le front en signe de consternation.
-C'est bon ! S’écria Anna en sautant sur la scène pour s'adresser à la foule, tout va bien ! Nous avons eu un petit contretemps sur la célébration des Nuits Polaires, mais ça n’a pas d’importance !
Elle tremblait tellement elle était heureuse- les souvenirs de chacun étaient restaurés !
-Mais nous n'aurons jamais fini ! Protesta Madame Blodget, la fête va être gâchée!
-Nous voulions vraiment que ce soit spécial pour vous, ajouta Halima en se tordant les mains, nous savons à quel point cela compte pour vous. Nous ne voulions pas laisser tomber notre reine.
Anna secoua la tête, un sourire aux lèvres et répliqua :
-Vous ne m'avez pas déçue. Vous ne comprenez pas ? Rien de tout cela n'a d'importance ! Ni les sculptures de glace, ni les bannières, ni les gaufres, ni même le chocolat. La seule chose dont nous avons besoin pour une fête de Nuits Polaires, c'est...
Elle marqua une pause dramatique et termina :
-Les uns, des autres.
La foule applaudit. Les frères Gaufres s'embrassèrent. L'orchestre saisit ses instruments et commença à jouer un air joyeux avant que les enfants ne se mettent à danser dans les rues. La belle rousse lança un sourire à Elsa, qui lui répondit par un sourire encore plus grand. La cadette d’Arendelle comprenait que sa sœur approuvait son message.
Bientôt, le village était en pleine activité. Alors même que le soleil glissait sous l'horizon, les gens déplaçaient les tables en vue de la célébration à venir. Ils accrochèrent des décorations. L'odeur de la pâte à gaufres commença à imprégner l'air. Un fermier fit rôtir du maïs tandis que le poissonnier se chargea de griller d'épais morceaux de morue. Les vendeurs de rue installèrent des stands débordant de leurs marchandises tandis qu’Oaken arriva en ville sur un traîneau tout neuf, vêtu d'un manteau rouge festif et d'un chapeau assorti. Il avait emmené avec lui des kits de fête pour les Nuits Polaires ?
-J'espère que je ne suis pas trop en retard ! S'écria-t-il, en glissant de son traîneau pour embrasser sa famille.
Ils sautèrent de joie en le voyant.
-Grande braderie d'hiver ! Cria-t-il en tendant un kit à un jeune enfant impatient, c’est gratuit !
Pendant que les gens travaillaient, Anna pouvait entendre des bribes de conversation alors qu'ils s'activaient autour d'elle.
-Tu te souviens de l'histoire des sœurs Vesterland ? Inger est innocente ! Tu as entendu ? dit l'un d'eux.
-Cet affreux roi Runeard ! Comment a-t-il osé forcer ce pauvre berger à mentir ! Dit un autre.
-Notre chère reine Rita a sauvé Inger. Pouvez-vous le croire ? Dit un troisième.
La véritable histoire se répandait doucement à travers le village, puis le royaume, puis le monde…
Il ne manquait plus qu'une chose. Une chose qui ferait de cette histoire une véritable fin heureuse…La nouvelle reine se tourna alors vers sa soeur.
-Puis-je envoyer Courant d'Air en mission ? Demanda-t-elle, hésitante, cela te dérangerait-il ?
-C'est déjà fait, lui assura Elsa, et Courant d'Air est rapide. Je parie qu'il a déjà atteint la plaine des trolls…Et un certain moissonneur de glace, ajouta-t-elle en lui faisant un clin d'œil.
Le cœur d'Anna fit un bond dans sa poitrine quand elle pensa à Kristoff. Son Kristoff. Elle avait hâte de le prendre dans ses bras et de le serrer si fort qu'il en couinerait jusqu’à l’implorer d’arrêter.
-Reine Anna ? L’interpella soudain quelqu’un.
Elle se retourna pour voir Wael s'approcher d'elle, plume et papier à la main.
-Avez-vous un moment ? J'aimerais vous interviewer pour la Couronne du Village. Pour un article en première page, au-dessus du pli cette fois. Avec une grande photo ! Tout sur la façon dont vous avez sauvé Arendelle de la Sinistre Sissel et...
-En fait ? Sissel n'était pas sinistre, lança Olaf en se dandinant derrière le journaliste.
Il avait enlevé sa cravate et semblait beaucoup plus à l'aise au naturel.
-En réalité, elle était plutôt gentille.
-Vous avez raison ! Je l'ai vu de mes propres yeux. J'aurais dû savoir qu'il ne fallait pas l'appeler comme ça. Je suis désolé qu'elle soit…Douce Sissel Nota le journaliste dans son carnet, vous voyez, c'est pour ça que j'ai besoin de l'interview. Je veux être sûr de bien faire les choses.
-Je peux vous aider, lui assura Olaf en jetant un regard complice à Anna, laissons notre reine effectuer son travail et vous pourrez m'interviewer à ma place. Après tout, je suis le seul ici à n'avoir jamais rien oublié. Je suis le vrai témoin !
-Moi aussi, ajouta Stig en s'approchant du bonhomme de neige et de Wael, et il est temps que je raconte mon histoire, officiellement. Une bonne fois pour toute !
Il se frotta les mains d'un air excité.
-C'est génial ! S'exclama-t-il, vous pouvez tout me dire, mais nous devons nous dépêcher. Le journal doit être mis sous presse dans l'heure pour que je puisse le publier à temps pour les festivités.
-Wael ? Dit Anna soudainement, je pourrais avoir besoin d'une édition bonus du journal après la fin du festival.
Elle regarda sa soeur et expliqua :
-Je dois contacter le roi Jonas de Vesterland à ce sujet, mais je pense qu'Inger et Sissel ont besoin d'un mémorial approprié, aussi. Pas ce monument délabré et envahi par la végétation. Nous aurons besoin de l'aide de tout le monde pour le préparer. Peut-être même avant qu'Inger ne reprenne la mer ?
Elsa sourit et déclara :
-C'est une idée merveilleuse.
-Numéro bonus ! De la Couronne du Village, répéta Wael, oui ma reine ! Tant de choses à faire ! Je m'en occupe !
Il pressa Olaf et Stig de partir. Anna les regarda s’en aller, amusée. Le bonhomme de neige parlait déjà à l'oreille du journaliste.
-Je me demande si Stig va réussir à placer un mot, fit-elle remarquer à Elsa.
Sa soeur ricana.
-Pauvre Stig, dit-elle.
-Pauvre Wael, ajouta Anna.
Elles rire de plus belle. C'était bon de rire à nouveau après quelques jours si éprouvants où elle pensait avoir tout perdu. Y compris leurs propres souvenirs. Anna ferma bientôt les yeux et commença à cataloguer ses pensées, à la recherche d'éventuels trous. Mais tout semblait intact.
-C'est ça, le bonheur alors, soupira-t-elle joyeusement, nous l'avons fait. Nous avons sauvé Arendelle.
-Encore une fois grâce à nos sentiments, dit Elsa, j’ai l’impression que ça devient une habitude.
-Il faut que ce soit la dernière fois, déclara la cadette rousse.
Elle fronça les sourcils et répéta :
-Tu penses que c'est la dernière, n'est-ce pas ?
-Oh oui ! Définitivement, reprit Elsa avec un sourire taquin.
-J'espère qu'Inger décidera de nous rendre visite un jour, dit-elle, j’aimerais en savoir plus sur elle et Sissel. Et de notre grand-mère aussi.
Avant que la cinquième esprit puisse répondre, il y eut un grondement si fort qu'on aurait dit un tremblement de terre. Tout le monde dans le village arrêta ce qu'il faisait et se retourna pour voir ce qui ressemblait à une douzaine ou plus de rochers qui roulaient et rebondissaient dans la rue du village. Ils se stoppèrent devant Anna et Elsa et s'élancèrent dans les airs, se transformant en trolls que la jeune femme connaissait si bien. Le plus gros rocher roula vers l'avant, s'arrêtant devant son groupe. Il se retourna pour révéler Grand Pabbie.
-Vos Majestés, dit-il avec sa voix grave. Vous avez réussi à sauver les Nuits Polaires et à aider un draugr à trouver le repos éternel. Bravo ! L'avenir d'Arendelle est à nouveau assuré.
Une acclamation s'éleva autour des trolls, mais Anna se sentait toujours inquiète. Elle ne se sentirait pas complète tant que…
-Kristoff ? Demanda-t-elle à la hâte, cherchant derrière tous les trolls.
Ils n'avaient pas été séparés aussi longtemps depuis... enfin, depuis que leur relation avait commencé. Il lui manquait tellement. Avait-il retrouvé ses souvenirs, lui aussi ?
-ANNA ! Hurla soudain quelqu’un.
C’était lui ! Il était là ! Traversant le pont à toute vitesse et entrant dans le village, sur le dos de Sven, qui allait si vite qu'elle le confondit avec le Nokk pendant une seconde.
Ses yeux se remplirent de larmes. Non seulement il était là, mais il avait prononcé son nom. Il avait dit son nom parce qu'il s'en souvenait.
-KRISTOFF ! Cria-t-elle en courant comme une dératée.
Anna sentit un coup de fouet dans son dos. C’était le vent. Elle réalisa que Courant d’Air était là, l'aidant à rejoindre son fiancé plus rapidement. En quelques secondes, ils étaient ensemble. Enfin.
-Anna, répéta Kristoff, sautant pratiquement du dos de son renne.
Le cervidé salua la cadette rousse en lui léchant la joue, mais ce n'était rien comparé à l'accueil de Kristoff. Le montagnard l'attira directement dans ses bras et la fit tourner dans les airs avant de la reposer sur le sol et de l'embrasser profondément. Puis il l’attira contre lui et prit son visage en coupe dans ses mains.
-Tu vas bien ? J'ai l'impression de ne pas t'avoir vue depuis des jours, non, des semaines ! Cria-t-il en secouant la tête, j'ai l'impression que mon esprit était embrouillé, mais tout s'est enfin dissipé et à la minute où tout s'est levé, j'ai regardé Sven et je lui ai dit "Anna ! Nous devons aller voir Anna et voir ce dont elle a besoin !" Et tu es là ? Est-ce que tu vas bien ?
-Est-ce que je vais bien ? Répéta Anna le visage parsemé de larmes, en criant et riant, j’ai juste une question ! Qui suis-je ? demanda-t-elle, dis-moi vite !
Kristoff la regarda en clignant des yeux avant que son visage ne se transforme en un immense sourire.
-Tu es ma douce, courageuse petite fée que j’aime.
Elle sourit et ils s’embrassèrent encore. Elle était si bien dans ses bras.
-Tu es de retour ! Renchérit-elle.
-Je suis de retour, répéta-il en la serrant très fort, et si je ne me trompe pas, je crois qu'aujourd'hui c'est notre Chocoversaire.
-OUI ! Clama Anna d’une voix de souris.
Puis elle rougit et ajouta :
-Mais ces derniers jours ont été difficiles. Tout ce qui compte, c'est que nous soyons à nouveau ensemble.
-S'il te plaît. Tu crois que je vais oublier notre Chocoversaire ? Se moqua Kristoff, quel genre de fiancé penses-tu que je suis ?
Il siffla et Sven qui s'était éloigné à l'insu de la cadette rousse revint en portant une grande boîte sur son dos. Le montagnard courut et saisit le haut de la boîte avant de clamer :
-Joyeux anniversaire du chocolat, mon amour ! Ta-da !
Les trolls témoins applaudirent tous. Le cœur d'Anna était sur le point d'éclater lorsqu'elle retira le couvercle de la boîte, révélant…Un géant... Attends, quoi ?
-Hum... C'est un Flemmingrad en chocolat, le premier des trolls fongiques ? Questionna -t-elle, les yeux exorbités.
-Oh l’horreur, dit Mattias, assez fort pour que tout le monde puisse entendre.
-Oui ! Je l'ai rapidement fabriqué avec du chocolat parfumé aux champignons et des plantes comestibles ! Dit Kristoff avec enthousiasme, en arrachant une feuille violette à l'aspect étrange de l'oreille du troll avant de la manger, Hum...Miam ! Délicieux ! Je t'en casse un morceau ? Demanda-t-il encore.
-Euh, c'est bon, dit Anna en reculant légèrement, nous devrions probablement... Hum... attendre que mon cadeau pour toi soit prêt !
-Oh, ma chère, mais il l'est ! Intervint Mme Blodget en sortant de sa boutique.
Elle apporta alors un grand chocolat en forme de renne qu'Anna avait commandé des semaines auparavant. Elle n'arrivait pas à croire que la boulangère avait réussi à la finir après tout ce qui s'était passé.
La cadette rousse sourit à Kristoff qui regardait tour à tour la sculpture et Anna d'un air ébahi.
-Tu es…Incroyable... Chuchota le montagnard en la regardant droit dans les yeux.
A entendre le ton qu’il avait employé, elle fut presque sûre qu’il ne parlait pas seulement du chocolat. Elle ressentit aussitôt une sensation chaude et gluante dans tout son corps et elle lui tendit la main.
-Je t'aime, murmura-t-elle.
-Je t'aime aussi, dit-il, ne l'oublie pas.
Elle ricana et réfuta :
-Pour tout à fait honnête, je ne suis pas celle qui...
Ses mots furent interrompus par un faible Ooooh. Suivi d'un groupe de aaaaahhhh. Elle se détourna de Kristoff pour voir ce que c'était.
-Regardez ! dit Mattias, les aurores boréales !
Un silence s'installa dans le village. Tout le monde regarda le ciel, murmurant avec excitation devant les rayons verts et dorés qui traversaient l'horizon comme un arc-en-ciel nocturne. Les aurores boréales. Elles étaient enfin là. La nouvelle reine sentit un frisson parcourir son échine. Elle se blottit un peu plus contre son fiancé, posant sa tête sur son épaule.
-C'est si beau, chuchota-t-elle, si parfait.
Le moissonneur de glace mit un bras autour d'elle, et Olaf sauta dans les bras d'Elsa. Sven s'approcha d'eux, et Anna lui gratta derrière les oreilles. Tout autour d'eux, les Arendelliens regardaient avec émerveillement le spectacle dans le ciel.
-Tu voulais les meilleures Nuits Polaires, souffla Elsa à son oreille, je suis sûre que tu les as eu.
-Oui, dit Anna, c'est définitivement une nuit que je ne suis pas prête d'oublier.
Mon état devant les retrouvailles d'Anna et Kristoff...
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Re: POLAR NIGHTS : Cast into darkness (printemps 2022) TRADUIT PAR ANSA
Lun 08 Aoû 2022, 20:23
Chapitre 21 : Anna :
Deux semaines plus tard...
-C'est étonnant de voir à quel point un endroit est différent quand la tristesse est remplacée par l'espoir ! S’écria Anna.
Se tenant près de la rivière à la frontière du Vesterland et d'Arendelle où Sissel avait perdu la vie, elle s'émerveillait de tout ce qui avait été fait en si peu de temps.
Le minuscule mémorial de fortune avait été débarrassé des mauvaises herbes et des arbustes envahissants pour faire place à un espace plus grand avec un auvent sculpté à la main et des sièges en pierre naturelle (idée de Kristoff), ainsi que des bancs sculptés à la main (idée d'Olga) pour que les visiteurs puissent s'asseoir et se recueillir. La neige recouvrait actuellement le sol, mais au printemps, Anna pouvait déjà imaginer la butte herbeuse et l'auvent remplis de fleurs sauvages (Helga a dit que c'étaient les préférées de Sissel).
Sous l'auvent se trouvait une statue voilée qu'Anna allait baptiser ce matin-là aux côtés d'Elsa, du roi Jonas et de la princesse Mari. Helmut avait travaillé nuit et jour au cours des deux dernières semaines pour achever la statue des sœurs Vesterland, dont la véritable histoire avait enfin été racontée.
Et pour ceux qui ne l'avaient pas encore entendue, il y avait maintenant une grande plaque gravée dans la roche qui racontait l'histoire de Sissel et Inger et de ce que toutes deux s'étaient efforcées de faire pour leur royaume. Elle racontait également ce qui s'est réellement passé entre elles ce jour fatidique de décembre au bord de la rivière et tout ce qu'Inger avait enduré dans les semaines qui avaient suivi lorsqu'elle avait été accusée du meurtre de sa soeur.
La petite statue en bois qu'Olga et Helga avaient fabriquée pour servir de mémorial original n'avait pas été oubliée non plus. Elle sera bientôt rapatriée au musée d'histoire du Vesterland, avec une nouvelle exposition sur Sissel et Inger que Mari supervisait déjà avec l'aide d'Olga et d'Helga. Anna ne pouvait imaginer personne de mieux placé pour raconter l'histoire de Sissel et Inger que leurs fidèles intendantes. Enfin, à part Inger elle-même.
La belle rousse d’Arendelle sentit soudain une main fraîche sur son épaule. Elle n’avait pas besoin de se demander qui était là. Elle le savait.
-Tu crois qu'elle va venir ? Demanda-t-elle.
Elsa sans se retourner la regarda.
-Je ne suis pas sûre, dit-elle pensivement, en fixant la rivière bruyante à quelques mètres de là, il sera peut-être trop douloureux pour elle de revenir ici.
Pour des raisons de sécurité, Anna a insisté pour que le terrain du mémorial comprenne désormais une clôture en bois afin d'empêcher d’autres personne de tomber dedans lorsqu'ils visiteront le site.
Anna n'avait pas parlé à Inger depuis le jour du festival. Lorsqu'elle avait rencontré les pirates pour discuter d'un nouvel accord commercial, c'est Rouge qui avait négocié au nom d'Inger. Et maintenant qu'un accord de paix avait été négocié, la jeune pirate avait envoyé un message à Anna pour lui dire que ses confrères quitteraient le fjord dans quelques jours. L'invitation d'Anna à les rejoindre aujourd'hui à la cérémonie commémorative était restée sans réponse.
-Tu ne penses pas qu'Inger craint de rencontrer les gens du Vesterland, n'est-ce pas ? se demanda Elsa.
-Rouge a dit qu'Inger espérait rencontrer Jonas et Mari en privé. Je suis sûre qu'ils lui ont assuré qu'elle était à nouveau la bienvenue dans son pays.
Anna regarda autour d'elle toutes les personnes qui mettaient la dernière main aux choses avant la cérémonie. Les Arendelliens et les habitants du Vesterland avaient fait des heures supplémentaires pour mettre en place le site commémoratif si rapidement. Maintenant, les gens des deux royaumes essayaient de placer des rubans bleus et violets, qui se trouvaient être les couleurs préférées de Sissel et Inger, autour de toutes les chaises du service et tissaient des fleurs en soie faites à la main dans le dais couvrant la statue.
-Je veux juste qu'elle soit là pour qu'elle puisse voir par elle-même à quel point elle et Sissel comptent pour tout le monde. Aujourd'hui, c'est leur fête, insista la cadette.
-Sérieusement ! S’exclama Olaf en bondissant vers elles avec une fleur de soie bleue et une fleur violette, c'était quand la dernière fois que nous avons eu deux fêtes à organiser en deux semaines ?
Il plaça alors un de ses bras de branche d'arbre sur son front et grommela :
-Je suis épuisé par la planification !
-Quel rabat-joie, le taquina Kristoff alors que Sven et lui rejoignaient les autres, tout ce que tu avais à faire, c'était de faire connaître le mémorial. Ce n'est pas comme si tu avais eu à transporter de lourdes pierres sur le site et à sculpter un auvent en bois comme Sven et moi.
Anna se mit aussitôt sur la pointe des pieds pour embrasser fièrement son fiancé.
-Tout est parfait, chéri. Je ne peux pas imaginer un meilleur hommage aux sœurs du Vesterland.
-La prochaine fête que j'organise sera celle de tes fiançailles avec Kristoff, répliqua derechef Olaf, Sven et moi avons déjà prévu un thème, n'est-ce pas Sven ?
Le renne fit la moue. Gentiment, le montagnard protesta en prenant la voix du cervidé :
-Donne-moi d'abord un peu de temps pour me reposer, dit Kristoff, je suis encore en train de me remettre du festival des Nuits Polaires.
-C'est une bonne idée de ralentir la cadence, parce que je veux aussi proposer une part du thème de la fête, dit Elsa en regardant Anna, c'est dommage que tu ne puisses pas organiser ta propre fête de fiançailles. Tu as fait un si bon travail avec les Nuits Polaires.
Anna rougit lorsque Kristoff passa son bras autour d'elle et la serra contre lui puis murmura :
-Je suis d'accord…C'était la meilleure fête de tous les temps, je n’arrête pas de te le dire…
Puis il blanchit et ajouta à l’égard de sa future belle-sœur :
-Hum…Sans vouloir offenser notre reine des neiges.
-Je ne le prends pas mal ! Rit Elsa.
Anna rougit et marmonna :
-Merci à tous. Si l'on considère que la moitié du village ne se souvenait pas de qui ils étaient pendant la majeure partie de la phase de planification, les choses se sont plutôt bien passées à la fin.
-Seulement parce qu'ils ont une grande cheffe pour les aider à faire avancer les choses, lui rappela Elsa.
-Un chef qui a besoin de plus déléguer, dit Anna avec un petit coup de poing, c'est ce que je vais faire maintenant pour m'assurer que cette cérémonie est parfaite.
Elle regarda alors la foule des gens à nouveau et espéra encore repérer Inger ou les pirates. Elle ne les vit pas. Kristoff la serra à nouveau dans ses bras tandis que la journée grise laissait place à un peu de soleil à travers les nuages. Il chuchota aussitôt à l’oreille de sa fiancée :
-Même si les pirates ne viennent pas aujourd'hui, je suis sûr qu'ils apprécient ce que tu as fait ici. Et quelque chose me dit que Sissel est quelque part en train de regarder.
-Mais pas en tant que draugr, n'est-ce pas ? Demanda Olaf l'air inquiet.
-En fait, j'aime imaginer Sissel comme Courant d’Air - juste un joli vent d'après-midi glissant sur son chemin pour voir le monde maintenant qu'elle le peut, proposa Elsa.
Le bonhomme de neige s’apaisa.
Le bruit de chevaux approchant au loin annonça l'arrivée du roi Jonas. Son carrosse s'arrêta près de la clairière et il en sortit, marchant droit vers les souveraines d’Arendelle.
-Reines Anna et Elsa, dit-il en leur serrant la main tandis que Mari se dirigeait vers elles, je suis si heureux que nous ayons pu faire cela aujourd'hui, et si rapidement ! Merci pour toute votre aide ces dernières semaines.
-Vesterland et Arendelle ne sont pas seulement des alliés et des voisins, ils sont amis, rappela Anna au roi, rien n’était plus important pour Elsa et moi que la vérité soit rétablie.
-Bien. Parce que nous avons amené quelques amis supplémentaires pour célébrer l’évènement ! S’écria Mari qui s'écarta, faisant des gestes avec ses mains.
Anna regarda avec surprise les corbeaux se séparer pour laisser place à une bande de pirates à l'allure familière.
-Ils sont venus ! Dit Olaf en sautant de haut en bas.
Anna n'en croyait pas ses yeux. Les pirates étaient bien venus, et ils étaient tous vêtus de leurs plus belles bottes et de leurs plus beaux gilets en cuir, avec des plumes sur la tête, et chacun portait un ruban bleu pour Sissel tissé dans les cheveux ou attaché à son gilet. Rouge ouvrit la marche, tenant le bras de sa grand-mère, Inger, dont la présence était la plus grande surprise de toutes. Anna observa les Vieux Yeux Bleus qui s'émerveillèrent de la scène qui les entourait. Inger fit couler des larmes, mais elle sourit. Dans ses mains, elle tenait fermement un bouquet de fleurs sauvages - les mêmes fleurs qui étaient tissées dans les deux longues tresses blanches de ses cheveux. Anna n'avait aucune idée de l'endroit où Inger les avait trouvées en hiver et si rapidement !
-C'est bon de vous voir, toutes les deux, dit Inger avec un petit signe de tête, nous espérons que nous ne sommes pas trop en retard.
-En retard ? Jamais ! Nous ne pouvions pas commencer sans vous, dit Anna en serrant les mains d'Inger pour ne plus les lâcher, nous sommes heureuses que vous soyez là. C'est si bon de vous revoir.
-Et vous deux aussi, renchérit la matriarche avec un doux sourire, cet endroit a été transformé. Il a l'air si paisible. Sissel serait ravie.
-Elle est... en paix ? Demanda Kristoff qui ne put s’en empêcher.
-Oui, dit Inger, en expirant doucement, nous le sommes tous les deux. L'esprit de ma sœur est maintenant libre, et moi aussi. Je retourne à la mer avec ma famille.
Elle resserra sa prise sur le bras de Rouge.
-Nous espérons…Enfin…Tu sais que tu es la bienvenue à Vesterland à tout moment, dit le roi Jonas à Inger, c'est ta patrie, après tout.
-Nous pourrions te trouver un endroit et t'aider à te réinstaller, ajouta Mari, il y a tellement de gens ici à qui tu manques et qui veulent te revoir.
Elle regarda Olga et Helga, qui s'embrassaient et pleuraient en même temps à la vue d'Inger. La cadette jeta aussitôt un regard à ses anciennes intendantes et ses larmes coulèrent plus fort.
-Merci. J'apprécie vraiment cette offre généreuse. Mais cela fait si longtemps que je ne me suis pas tenue sur la terre ferme pendant un certain temps, continua-t-elle en regardant Rouge, la mer est l'endroit où je veux passer mes dernières années. C'est vraiment ma maison maintenant, mais ce n'est pas celle de tout le monde. Ma petite-fille devrait avoir la chance d'avoir une vraie vie à Vesterland.
Le roi Jonas s'éclaircit la gorge avant de reprendre :
-Bien sûr, et en tant que descendante de la famille royale, Rouge pourrait aussi prétendre à la...
-Je vous arrête tout de suite, roi Jonas, l’interrompit la jeune pirate, bien que j'apprécie l'offre de récupérer la lignée royale de ma famille, je suis vraiment comme ma grand-mère.
Elle jeta un regard à la femme plus âgée puis l’embrassa et ajouta :
-Je suis une pirate et ma place est en mer, pas dans un château. Mais il est bon de savoir qu'il y a un endroit que je peux appeler maison si jamais je me lasse de l'eau.
Le roi Jonas acquiesça.
-Tu auras toujours ta place ici.
-Nous espérons que vous ferez de cet espace commémoratif le vôtre et que vous y reviendrez souvent. Vesterland a même prévu une exposition sur vous et Sissel dans leur musée, lui dit Mari.
-C'est bien ça ! S’exclama Inger, j'espère qu'Olga et Helga participeront à l'organisation de cette exposition. Elles ont de si belles histoires sur notre enfance, et même des surnoms. Sissel détestait qu'on l'appelle « Sissel la puante » par exemple quand elle mangeait trop d'ail.
La vieille pirate gloussa suivit par tout le monde.
-Hum…Noté ! dit Elsa.
Olaf qui riait le plus fort renchérit :
-Sissel la puante est un bien meilleur surnom que...
-Ne dis pas la Sinistre Sissel ! le coupa Anna le coupa, bon, si vous êtes tous prêts, c'est l'heure !
La Cadette rousse prit le bras libre d'Inger et l'emmena ainsi que Rouge à l'avant de la foule qui attendait près du banc. Tout le monde tenait des bougies qui s’allumèrent une à une. Le roi Jonas, Mari, et Elsa se déplacèrent vers l'avant, où Anna les rejoignit, regardant tous les gens qui s'étaient rassemblés pour ce moment important de l'histoire commune de leurs royaumes. Ses yeux étaient fixés sur ceux d'Inger.
-Merci à tous d'être venus aujourd'hui pour nous aider à dévoiler le mémorial des sœurs Vesterland, déclara Anna.
-Leur véritable histoire est attendue depuis longtemps, poursuivit Jonas, et l'espoir de Vesterland et d'Arendelle est que les gens viendront souvent sur ce site commémoratif pour réfléchir à la vie des deux sœurs et à ce qu'elles ont fait pour leur royaume.
Anna se déplaça vers le drap couvrant la statue avant d’annoncer :
-Et maintenant, nous vous présentons cette statue commémorative - L'amour de deux sœurs du Vesterland par le maître sculpteur Helmut d’Arendelle.
Kristoff et elle retirèrent alors le drap, révélant une statue sculptée à la main de Sissel et Inger dans une étreinte serrée. Elles avaient été sculptées dans leur jeunesse, avec un regard vibrant et plein d'espoir dans les yeux. C'est ainsi que le monde doit se souvenir d'elles, pensa Anna, comme d'un front uni, de deux sœurs qui se sont battues ensemble pour le bien du Vesterland et qui se sont aimées jusqu'à leur mort ; une jeune femme perdue bien trop tôt et sa sœur qui l'aimait tant qu'elle a passé sa vie à la chercher qu'elle a passé sa vie à la chercher.
Inger laissa échapper un petit souffle à la vue de sa jeune personne avec Sissel, puis se leva et se dirigea lentement vers la statue. Sa petite-fille fit de même. Toutes deux touchèrent la pierre lisse et la regardèrent avec émerveillement.
-Est-ce que vous l’aimez ? Demanda Anna timidement alors que sa main se déplaça pour trouver celle d'Elsa.
Inger regarda les deux reines tandis qu’un sentiment profond d’amour ressurgissait dans ses yeux larmoyants.
-C'est parfait. Absolument parfait.
A ce moment-là, une soudaine rafale de vent se mit à bruisser à travers les arbres dénudés, soufflant les dernières feuilles d'automne à travers la butte avec une telle force que les gens s'accrochèrent à leurs chapeaux et haletèrent de surprise.
Anna sentit un sourire se dessiner sur ses lèvres. Elle regarda Elsa, se souvenant des mots de sa sœur de tout à l'heure.
Sissel.
Elle était là, et elle était enfin en paix.
Super ! Une commémoration dont nous n'avons une fois de plus rien à faire ! Merci Arendelle ! (oh fait qui a payé les matériaux pour la statue ?! Ah oui ! Le peuple ! )
Deux semaines plus tard...
-C'est étonnant de voir à quel point un endroit est différent quand la tristesse est remplacée par l'espoir ! S’écria Anna.
Se tenant près de la rivière à la frontière du Vesterland et d'Arendelle où Sissel avait perdu la vie, elle s'émerveillait de tout ce qui avait été fait en si peu de temps.
Le minuscule mémorial de fortune avait été débarrassé des mauvaises herbes et des arbustes envahissants pour faire place à un espace plus grand avec un auvent sculpté à la main et des sièges en pierre naturelle (idée de Kristoff), ainsi que des bancs sculptés à la main (idée d'Olga) pour que les visiteurs puissent s'asseoir et se recueillir. La neige recouvrait actuellement le sol, mais au printemps, Anna pouvait déjà imaginer la butte herbeuse et l'auvent remplis de fleurs sauvages (Helga a dit que c'étaient les préférées de Sissel).
Sous l'auvent se trouvait une statue voilée qu'Anna allait baptiser ce matin-là aux côtés d'Elsa, du roi Jonas et de la princesse Mari. Helmut avait travaillé nuit et jour au cours des deux dernières semaines pour achever la statue des sœurs Vesterland, dont la véritable histoire avait enfin été racontée.
Et pour ceux qui ne l'avaient pas encore entendue, il y avait maintenant une grande plaque gravée dans la roche qui racontait l'histoire de Sissel et Inger et de ce que toutes deux s'étaient efforcées de faire pour leur royaume. Elle racontait également ce qui s'est réellement passé entre elles ce jour fatidique de décembre au bord de la rivière et tout ce qu'Inger avait enduré dans les semaines qui avaient suivi lorsqu'elle avait été accusée du meurtre de sa soeur.
La petite statue en bois qu'Olga et Helga avaient fabriquée pour servir de mémorial original n'avait pas été oubliée non plus. Elle sera bientôt rapatriée au musée d'histoire du Vesterland, avec une nouvelle exposition sur Sissel et Inger que Mari supervisait déjà avec l'aide d'Olga et d'Helga. Anna ne pouvait imaginer personne de mieux placé pour raconter l'histoire de Sissel et Inger que leurs fidèles intendantes. Enfin, à part Inger elle-même.
La belle rousse d’Arendelle sentit soudain une main fraîche sur son épaule. Elle n’avait pas besoin de se demander qui était là. Elle le savait.
-Tu crois qu'elle va venir ? Demanda-t-elle.
Elsa sans se retourner la regarda.
-Je ne suis pas sûre, dit-elle pensivement, en fixant la rivière bruyante à quelques mètres de là, il sera peut-être trop douloureux pour elle de revenir ici.
Pour des raisons de sécurité, Anna a insisté pour que le terrain du mémorial comprenne désormais une clôture en bois afin d'empêcher d’autres personne de tomber dedans lorsqu'ils visiteront le site.
Anna n'avait pas parlé à Inger depuis le jour du festival. Lorsqu'elle avait rencontré les pirates pour discuter d'un nouvel accord commercial, c'est Rouge qui avait négocié au nom d'Inger. Et maintenant qu'un accord de paix avait été négocié, la jeune pirate avait envoyé un message à Anna pour lui dire que ses confrères quitteraient le fjord dans quelques jours. L'invitation d'Anna à les rejoindre aujourd'hui à la cérémonie commémorative était restée sans réponse.
-Tu ne penses pas qu'Inger craint de rencontrer les gens du Vesterland, n'est-ce pas ? se demanda Elsa.
-Rouge a dit qu'Inger espérait rencontrer Jonas et Mari en privé. Je suis sûre qu'ils lui ont assuré qu'elle était à nouveau la bienvenue dans son pays.
Anna regarda autour d'elle toutes les personnes qui mettaient la dernière main aux choses avant la cérémonie. Les Arendelliens et les habitants du Vesterland avaient fait des heures supplémentaires pour mettre en place le site commémoratif si rapidement. Maintenant, les gens des deux royaumes essayaient de placer des rubans bleus et violets, qui se trouvaient être les couleurs préférées de Sissel et Inger, autour de toutes les chaises du service et tissaient des fleurs en soie faites à la main dans le dais couvrant la statue.
-Je veux juste qu'elle soit là pour qu'elle puisse voir par elle-même à quel point elle et Sissel comptent pour tout le monde. Aujourd'hui, c'est leur fête, insista la cadette.
-Sérieusement ! S’exclama Olaf en bondissant vers elles avec une fleur de soie bleue et une fleur violette, c'était quand la dernière fois que nous avons eu deux fêtes à organiser en deux semaines ?
Il plaça alors un de ses bras de branche d'arbre sur son front et grommela :
-Je suis épuisé par la planification !
-Quel rabat-joie, le taquina Kristoff alors que Sven et lui rejoignaient les autres, tout ce que tu avais à faire, c'était de faire connaître le mémorial. Ce n'est pas comme si tu avais eu à transporter de lourdes pierres sur le site et à sculpter un auvent en bois comme Sven et moi.
Anna se mit aussitôt sur la pointe des pieds pour embrasser fièrement son fiancé.
-Tout est parfait, chéri. Je ne peux pas imaginer un meilleur hommage aux sœurs du Vesterland.
-La prochaine fête que j'organise sera celle de tes fiançailles avec Kristoff, répliqua derechef Olaf, Sven et moi avons déjà prévu un thème, n'est-ce pas Sven ?
Le renne fit la moue. Gentiment, le montagnard protesta en prenant la voix du cervidé :
-Donne-moi d'abord un peu de temps pour me reposer, dit Kristoff, je suis encore en train de me remettre du festival des Nuits Polaires.
-C'est une bonne idée de ralentir la cadence, parce que je veux aussi proposer une part du thème de la fête, dit Elsa en regardant Anna, c'est dommage que tu ne puisses pas organiser ta propre fête de fiançailles. Tu as fait un si bon travail avec les Nuits Polaires.
Anna rougit lorsque Kristoff passa son bras autour d'elle et la serra contre lui puis murmura :
-Je suis d'accord…C'était la meilleure fête de tous les temps, je n’arrête pas de te le dire…
Puis il blanchit et ajouta à l’égard de sa future belle-sœur :
-Hum…Sans vouloir offenser notre reine des neiges.
-Je ne le prends pas mal ! Rit Elsa.
Anna rougit et marmonna :
-Merci à tous. Si l'on considère que la moitié du village ne se souvenait pas de qui ils étaient pendant la majeure partie de la phase de planification, les choses se sont plutôt bien passées à la fin.
-Seulement parce qu'ils ont une grande cheffe pour les aider à faire avancer les choses, lui rappela Elsa.
-Un chef qui a besoin de plus déléguer, dit Anna avec un petit coup de poing, c'est ce que je vais faire maintenant pour m'assurer que cette cérémonie est parfaite.
Elle regarda alors la foule des gens à nouveau et espéra encore repérer Inger ou les pirates. Elle ne les vit pas. Kristoff la serra à nouveau dans ses bras tandis que la journée grise laissait place à un peu de soleil à travers les nuages. Il chuchota aussitôt à l’oreille de sa fiancée :
-Même si les pirates ne viennent pas aujourd'hui, je suis sûr qu'ils apprécient ce que tu as fait ici. Et quelque chose me dit que Sissel est quelque part en train de regarder.
-Mais pas en tant que draugr, n'est-ce pas ? Demanda Olaf l'air inquiet.
-En fait, j'aime imaginer Sissel comme Courant d’Air - juste un joli vent d'après-midi glissant sur son chemin pour voir le monde maintenant qu'elle le peut, proposa Elsa.
Le bonhomme de neige s’apaisa.
Le bruit de chevaux approchant au loin annonça l'arrivée du roi Jonas. Son carrosse s'arrêta près de la clairière et il en sortit, marchant droit vers les souveraines d’Arendelle.
-Reines Anna et Elsa, dit-il en leur serrant la main tandis que Mari se dirigeait vers elles, je suis si heureux que nous ayons pu faire cela aujourd'hui, et si rapidement ! Merci pour toute votre aide ces dernières semaines.
-Vesterland et Arendelle ne sont pas seulement des alliés et des voisins, ils sont amis, rappela Anna au roi, rien n’était plus important pour Elsa et moi que la vérité soit rétablie.
-Bien. Parce que nous avons amené quelques amis supplémentaires pour célébrer l’évènement ! S’écria Mari qui s'écarta, faisant des gestes avec ses mains.
Anna regarda avec surprise les corbeaux se séparer pour laisser place à une bande de pirates à l'allure familière.
-Ils sont venus ! Dit Olaf en sautant de haut en bas.
Anna n'en croyait pas ses yeux. Les pirates étaient bien venus, et ils étaient tous vêtus de leurs plus belles bottes et de leurs plus beaux gilets en cuir, avec des plumes sur la tête, et chacun portait un ruban bleu pour Sissel tissé dans les cheveux ou attaché à son gilet. Rouge ouvrit la marche, tenant le bras de sa grand-mère, Inger, dont la présence était la plus grande surprise de toutes. Anna observa les Vieux Yeux Bleus qui s'émerveillèrent de la scène qui les entourait. Inger fit couler des larmes, mais elle sourit. Dans ses mains, elle tenait fermement un bouquet de fleurs sauvages - les mêmes fleurs qui étaient tissées dans les deux longues tresses blanches de ses cheveux. Anna n'avait aucune idée de l'endroit où Inger les avait trouvées en hiver et si rapidement !
-C'est bon de vous voir, toutes les deux, dit Inger avec un petit signe de tête, nous espérons que nous ne sommes pas trop en retard.
-En retard ? Jamais ! Nous ne pouvions pas commencer sans vous, dit Anna en serrant les mains d'Inger pour ne plus les lâcher, nous sommes heureuses que vous soyez là. C'est si bon de vous revoir.
-Et vous deux aussi, renchérit la matriarche avec un doux sourire, cet endroit a été transformé. Il a l'air si paisible. Sissel serait ravie.
-Elle est... en paix ? Demanda Kristoff qui ne put s’en empêcher.
-Oui, dit Inger, en expirant doucement, nous le sommes tous les deux. L'esprit de ma sœur est maintenant libre, et moi aussi. Je retourne à la mer avec ma famille.
Elle resserra sa prise sur le bras de Rouge.
-Nous espérons…Enfin…Tu sais que tu es la bienvenue à Vesterland à tout moment, dit le roi Jonas à Inger, c'est ta patrie, après tout.
-Nous pourrions te trouver un endroit et t'aider à te réinstaller, ajouta Mari, il y a tellement de gens ici à qui tu manques et qui veulent te revoir.
Elle regarda Olga et Helga, qui s'embrassaient et pleuraient en même temps à la vue d'Inger. La cadette jeta aussitôt un regard à ses anciennes intendantes et ses larmes coulèrent plus fort.
-Merci. J'apprécie vraiment cette offre généreuse. Mais cela fait si longtemps que je ne me suis pas tenue sur la terre ferme pendant un certain temps, continua-t-elle en regardant Rouge, la mer est l'endroit où je veux passer mes dernières années. C'est vraiment ma maison maintenant, mais ce n'est pas celle de tout le monde. Ma petite-fille devrait avoir la chance d'avoir une vraie vie à Vesterland.
Le roi Jonas s'éclaircit la gorge avant de reprendre :
-Bien sûr, et en tant que descendante de la famille royale, Rouge pourrait aussi prétendre à la...
-Je vous arrête tout de suite, roi Jonas, l’interrompit la jeune pirate, bien que j'apprécie l'offre de récupérer la lignée royale de ma famille, je suis vraiment comme ma grand-mère.
Elle jeta un regard à la femme plus âgée puis l’embrassa et ajouta :
-Je suis une pirate et ma place est en mer, pas dans un château. Mais il est bon de savoir qu'il y a un endroit que je peux appeler maison si jamais je me lasse de l'eau.
Le roi Jonas acquiesça.
-Tu auras toujours ta place ici.
-Nous espérons que vous ferez de cet espace commémoratif le vôtre et que vous y reviendrez souvent. Vesterland a même prévu une exposition sur vous et Sissel dans leur musée, lui dit Mari.
-C'est bien ça ! S’exclama Inger, j'espère qu'Olga et Helga participeront à l'organisation de cette exposition. Elles ont de si belles histoires sur notre enfance, et même des surnoms. Sissel détestait qu'on l'appelle « Sissel la puante » par exemple quand elle mangeait trop d'ail.
La vieille pirate gloussa suivit par tout le monde.
-Hum…Noté ! dit Elsa.
Olaf qui riait le plus fort renchérit :
-Sissel la puante est un bien meilleur surnom que...
-Ne dis pas la Sinistre Sissel ! le coupa Anna le coupa, bon, si vous êtes tous prêts, c'est l'heure !
La Cadette rousse prit le bras libre d'Inger et l'emmena ainsi que Rouge à l'avant de la foule qui attendait près du banc. Tout le monde tenait des bougies qui s’allumèrent une à une. Le roi Jonas, Mari, et Elsa se déplacèrent vers l'avant, où Anna les rejoignit, regardant tous les gens qui s'étaient rassemblés pour ce moment important de l'histoire commune de leurs royaumes. Ses yeux étaient fixés sur ceux d'Inger.
-Merci à tous d'être venus aujourd'hui pour nous aider à dévoiler le mémorial des sœurs Vesterland, déclara Anna.
-Leur véritable histoire est attendue depuis longtemps, poursuivit Jonas, et l'espoir de Vesterland et d'Arendelle est que les gens viendront souvent sur ce site commémoratif pour réfléchir à la vie des deux sœurs et à ce qu'elles ont fait pour leur royaume.
Anna se déplaça vers le drap couvrant la statue avant d’annoncer :
-Et maintenant, nous vous présentons cette statue commémorative - L'amour de deux sœurs du Vesterland par le maître sculpteur Helmut d’Arendelle.
Kristoff et elle retirèrent alors le drap, révélant une statue sculptée à la main de Sissel et Inger dans une étreinte serrée. Elles avaient été sculptées dans leur jeunesse, avec un regard vibrant et plein d'espoir dans les yeux. C'est ainsi que le monde doit se souvenir d'elles, pensa Anna, comme d'un front uni, de deux sœurs qui se sont battues ensemble pour le bien du Vesterland et qui se sont aimées jusqu'à leur mort ; une jeune femme perdue bien trop tôt et sa sœur qui l'aimait tant qu'elle a passé sa vie à la chercher qu'elle a passé sa vie à la chercher.
Inger laissa échapper un petit souffle à la vue de sa jeune personne avec Sissel, puis se leva et se dirigea lentement vers la statue. Sa petite-fille fit de même. Toutes deux touchèrent la pierre lisse et la regardèrent avec émerveillement.
-Est-ce que vous l’aimez ? Demanda Anna timidement alors que sa main se déplaça pour trouver celle d'Elsa.
Inger regarda les deux reines tandis qu’un sentiment profond d’amour ressurgissait dans ses yeux larmoyants.
-C'est parfait. Absolument parfait.
A ce moment-là, une soudaine rafale de vent se mit à bruisser à travers les arbres dénudés, soufflant les dernières feuilles d'automne à travers la butte avec une telle force que les gens s'accrochèrent à leurs chapeaux et haletèrent de surprise.
Anna sentit un sourire se dessiner sur ses lèvres. Elle regarda Elsa, se souvenant des mots de sa sœur de tout à l'heure.
Sissel.
Elle était là, et elle était enfin en paix.
Super ! Une commémoration dont nous n'avons une fois de plus rien à faire ! Merci Arendelle ! (oh fait qui a payé les matériaux pour la statue ?! Ah oui ! Le peuple !
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Re: POLAR NIGHTS : Cast into darkness (printemps 2022) TRADUIT PAR ANSA
Mar 09 Aoû 2022, 18:51
Chapitre 22 : Elsa :
-Quelle journée ! Déclara Anna tandis qu'elle s'effondra sur le lit d'Elsa dans un état de pâmoison dramatique.
Elle avait mis sa chemise de nuit verte préférée et avait défait ses tresses. Elle a l'air plus jeune comme ça, pensa Elsa. Comme si elle était toujours cette petite fille qui la suppliait de construire un bonhomme de neige.
Au lieu de cela, elle était une reine qui avait sauvé son royaume.
Avec un peu d'aide de sa grande sœur, bien sûr.
-Rapproche-toi, fais-toi plaisir, rit la reine des neiges en attirant sa sœur contre elle.
Anna posa sa tête sur son épaule, soupirant joyeusement.
-Je ne pensais pas qu'on y arriverait, murmura-t-elle en se blottissant contre son aînée, en ne le pensais vraiment pas. Mais finalement, tout le monde a réussi.
-des Nuits Polaires et une célébration commémorative, déclara Elsa, sans parler de mon anniversaire surprise épique ! Ça a été une sacrée semaine. Une semaine dont, je l'espère, tout le monde se souviendra dans les années à venir. Mais une chose est certaine ! Moi je m'en souviendrai certainement.
Anna soupira d'un air rêveur.
-Ah, les souvenirs. Je suis si heureuse d’avoir retrouvé les miens.
-Tout à fait d'accord avec toi, approuva Elsa, je me suis arrêtée à Ahtohallan sur le chemin du retour du mémorial, et tout semblait redevenu normal. J'ai été capable de faire remonter tous les souvenirs habituels. C'était agréable de les revoir, je peux te le dire.
-Je ne puis que te faire confiance là-dessus, dit la cadette rousse avec nostalgie, j'aimerais pouvoir le constater par moi-même.
-Eh bien... Commença la reine des neiges en se redressant dans le lit, les yeux brillants d'impatience, en fait, j'ai un petit cadeau pour toi.
-Un cadeau ? Répéta Anna, mais c'était ton anniversaire, pas le mien.
-Chut ! Ne dis plus rien et laisse-moi partager, gronda Elsa.
Elle fit un sourire mystérieux à sa sœur, puis ferma les yeux, imaginant le souvenir qu'elle avait tiré d'Ahtohallan juste pour cette occasion. Puis elle poussa ses mains, le faisant glisser entre ses doigts.
Quand elle ouvrit les yeux, elle vit un tourbillon de vent glacé se matérialiser au milieu de la chambre, formant des formes mouvantes.
-Oh mon Dieu ! Ce sont nos parents. Ils sont sur le bateau ?! demanda Anna, bouche bée.
Elsa eut le souffle coupé tandis que la scène se figea : leur mère et leur père, debout dans une sorte de cabine de bateau. Les yeux de leur mère étaient remplis de larmes.
-Elles se connaissent à peine. Nous avons commis une erreur en les séparant. Nous aurions sans doute dû…
-Nous avons au mieux, dit fermement leur père, Pour nos enfants. Le temps dira si nous avons eu tort. J’ai confiance en elles. Elles sont jeunes. Et déjà si fortes. Et si quelqu’un peut aider Elsa, c’est bien Anna, ajouta-t-il avec un sourire affectueux, rien ou presque n’arrêtera cette fille.
-Tu as raison sur ce point, dis-je en repensant avec tendresse à notre cadette. Son amour pourrait soulever des montagnes.
Agnarr hocha la tête.
-Le temps venu, elles agiront sagement, j’en suis convaincu.
-Pour Arendelle ?
-Non, pour s’entraider, affirma-t-il.
Après cela, la vision chatoyante disparut. La glace se dissolva dans l'air. Pendant un moment, aucune des deux sœurs ne parla. Elles clignèrent des yeux plusieurs fois d’affilés à l'endroit où leurs parents se tenaient quelques secondes auparavant. Puis Elsa jeta un coup d'œil à Anna et surprit sa sœur en train d'essuyer une larme de sa joue.
-Ils ont vraiment cru en nous, chuchota-t-elle la voix rauque, pendant tout ce temps.
-Et ils avaient raison, lui dit la reine des neiges alors que sa propre voix se serrait par les sanglots, je ne serais rien sans ton amour.
Elle attira Anna dans ses bras et elles se donnèrent une forte étreinte. Elsa pouvait à peine respirer. Mais elle ne s'en souciait pas. Elle avait sa sœur. Elle avait ses souvenirs. Le royaume était en sécurité.
Le soleil se lèverait à nouveau. Et la vie recommencerait.
Soudain, la porte s'ouvrit avec fracas. Les sœurs se retournèrent pour voir Olaf, accompagné de Kristoff et Sven. Le bonhomme de neige portait un épais livre d'histoires dans sa main. Il le brandit vers les deux sœurs.
-C'est quand notre prochain camping ? Demanda-t-il, parce que c'est mon tour, enfin, de raconter une histoire effrayante ! J’en ai trouvé une très bien ! Vous pensiez que le draugr était effrayant ? Laissez-moi vous parler de la redoutable Pestana, qui débarque en ville sur un balai, apportant de nombreuses maladies mortelles ?!
Elsa gémit. Elle prit le livre de la main d'Olaf. Puis elle siffla Courant d’Air pour qu'il passe par la fenêtre ouverte et...emporte l’œuvre avec lui. L'esprit du vent s'exécuta avec joie.
-Hey ! Mais c'était un si bon livre ! S’énerva le bonhomme de neige Olaf en regardant son ouvrage disparaître au loin.
-Plus d'histoires effrayantes, gronda Anna en agitant un doigt vers lui, seulement des fins heureuses à partir de maintenant !
Elsa sourit et passa un bras par-dessus l'épaule de sa sœur en concluant :
-Les fins heureuses me conviennent, dit-elle, mais surtout beaucoup de souvenirs, partagés ensemble.
The End.
Oh ouiiiiii une fin heureuse comme un certain mariage entre deux certaines personnes ?!
(Oui je continue d'y croire ! )
Et voilà ! j'espère que ça vous a plu ! je m'excuse par avance s'il y a des tournures de phrases un peu mal placées 
-Quelle journée ! Déclara Anna tandis qu'elle s'effondra sur le lit d'Elsa dans un état de pâmoison dramatique.
Elle avait mis sa chemise de nuit verte préférée et avait défait ses tresses. Elle a l'air plus jeune comme ça, pensa Elsa. Comme si elle était toujours cette petite fille qui la suppliait de construire un bonhomme de neige.
Au lieu de cela, elle était une reine qui avait sauvé son royaume.
Avec un peu d'aide de sa grande sœur, bien sûr.
-Rapproche-toi, fais-toi plaisir, rit la reine des neiges en attirant sa sœur contre elle.
Anna posa sa tête sur son épaule, soupirant joyeusement.
-Je ne pensais pas qu'on y arriverait, murmura-t-elle en se blottissant contre son aînée, en ne le pensais vraiment pas. Mais finalement, tout le monde a réussi.
-des Nuits Polaires et une célébration commémorative, déclara Elsa, sans parler de mon anniversaire surprise épique ! Ça a été une sacrée semaine. Une semaine dont, je l'espère, tout le monde se souviendra dans les années à venir. Mais une chose est certaine ! Moi je m'en souviendrai certainement.
Anna soupira d'un air rêveur.
-Ah, les souvenirs. Je suis si heureuse d’avoir retrouvé les miens.
-Tout à fait d'accord avec toi, approuva Elsa, je me suis arrêtée à Ahtohallan sur le chemin du retour du mémorial, et tout semblait redevenu normal. J'ai été capable de faire remonter tous les souvenirs habituels. C'était agréable de les revoir, je peux te le dire.
-Je ne puis que te faire confiance là-dessus, dit la cadette rousse avec nostalgie, j'aimerais pouvoir le constater par moi-même.
-Eh bien... Commença la reine des neiges en se redressant dans le lit, les yeux brillants d'impatience, en fait, j'ai un petit cadeau pour toi.
-Un cadeau ? Répéta Anna, mais c'était ton anniversaire, pas le mien.
-Chut ! Ne dis plus rien et laisse-moi partager, gronda Elsa.
Elle fit un sourire mystérieux à sa sœur, puis ferma les yeux, imaginant le souvenir qu'elle avait tiré d'Ahtohallan juste pour cette occasion. Puis elle poussa ses mains, le faisant glisser entre ses doigts.
Quand elle ouvrit les yeux, elle vit un tourbillon de vent glacé se matérialiser au milieu de la chambre, formant des formes mouvantes.
-Oh mon Dieu ! Ce sont nos parents. Ils sont sur le bateau ?! demanda Anna, bouche bée.
Elsa eut le souffle coupé tandis que la scène se figea : leur mère et leur père, debout dans une sorte de cabine de bateau. Les yeux de leur mère étaient remplis de larmes.
-Elles se connaissent à peine. Nous avons commis une erreur en les séparant. Nous aurions sans doute dû…
-Nous avons au mieux, dit fermement leur père, Pour nos enfants. Le temps dira si nous avons eu tort. J’ai confiance en elles. Elles sont jeunes. Et déjà si fortes. Et si quelqu’un peut aider Elsa, c’est bien Anna, ajouta-t-il avec un sourire affectueux, rien ou presque n’arrêtera cette fille.
-Tu as raison sur ce point, dis-je en repensant avec tendresse à notre cadette. Son amour pourrait soulever des montagnes.
Agnarr hocha la tête.
-Le temps venu, elles agiront sagement, j’en suis convaincu.
-Pour Arendelle ?
-Non, pour s’entraider, affirma-t-il.
Après cela, la vision chatoyante disparut. La glace se dissolva dans l'air. Pendant un moment, aucune des deux sœurs ne parla. Elles clignèrent des yeux plusieurs fois d’affilés à l'endroit où leurs parents se tenaient quelques secondes auparavant. Puis Elsa jeta un coup d'œil à Anna et surprit sa sœur en train d'essuyer une larme de sa joue.
-Ils ont vraiment cru en nous, chuchota-t-elle la voix rauque, pendant tout ce temps.
-Et ils avaient raison, lui dit la reine des neiges alors que sa propre voix se serrait par les sanglots, je ne serais rien sans ton amour.
Elle attira Anna dans ses bras et elles se donnèrent une forte étreinte. Elsa pouvait à peine respirer. Mais elle ne s'en souciait pas. Elle avait sa sœur. Elle avait ses souvenirs. Le royaume était en sécurité.
Le soleil se lèverait à nouveau. Et la vie recommencerait.
Soudain, la porte s'ouvrit avec fracas. Les sœurs se retournèrent pour voir Olaf, accompagné de Kristoff et Sven. Le bonhomme de neige portait un épais livre d'histoires dans sa main. Il le brandit vers les deux sœurs.
-C'est quand notre prochain camping ? Demanda-t-il, parce que c'est mon tour, enfin, de raconter une histoire effrayante ! J’en ai trouvé une très bien ! Vous pensiez que le draugr était effrayant ? Laissez-moi vous parler de la redoutable Pestana, qui débarque en ville sur un balai, apportant de nombreuses maladies mortelles ?!
Elsa gémit. Elle prit le livre de la main d'Olaf. Puis elle siffla Courant d’Air pour qu'il passe par la fenêtre ouverte et...emporte l’œuvre avec lui. L'esprit du vent s'exécuta avec joie.
-Hey ! Mais c'était un si bon livre ! S’énerva le bonhomme de neige Olaf en regardant son ouvrage disparaître au loin.
-Plus d'histoires effrayantes, gronda Anna en agitant un doigt vers lui, seulement des fins heureuses à partir de maintenant !
Elsa sourit et passa un bras par-dessus l'épaule de sa sœur en concluant :
-Les fins heureuses me conviennent, dit-elle, mais surtout beaucoup de souvenirs, partagés ensemble.
The End.
Oh ouiiiiii une fin heureuse comme un certain mariage entre deux certaines personnes ?!
(Oui je continue d'y croire ! )Et voilà !
j'espère que ça vous a plu ! je m'excuse par avance s'il y a des tournures de phrases un peu mal placées _________________
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Re: POLAR NIGHTS : Cast into darkness (printemps 2022) TRADUIT PAR ANSA
Mar 09 Aoû 2022, 18:56
REMERCIEMENTS
Il n'y a pas de plus grand cadeau pour deux auteurs qui adorent Elsa et Anna autant que nous, que d'être invités à s'attaquer à un tout nouveau conte original de la reine des neiges. La seule chose à laquelle nous ne n’y attendions pas... C’était de le faire ensemble ! (Finir les sandwichs l’une de l'autre !) Nous nous sommes amusés plus que nous ne l'aurions cru possible à concevoir et à écrire ce livre avec notre incroyable éditrice et autre fan de Disney, Heather Knowles, qui est toujours pleine d'idées, d'enthousiasme et de chocolat virtuel pour les jours difficiles. (Mmm... Du chocolat !) Heather, nous n'aurions pas pu avoir une meilleure partenaire dans ce monde. Nous aimerions pouvoir t'acheter ton propre sauna personnel chez Oaken Bazar juste pour te montrer à quel point combien nous tenons à toi !
Il faut tout un royaume pour écrire un livre, et nous avons beaucoup de chance d'avoir à nos côtés l'équipe formidable de Disney Publishing, notamment Monica Vasquez, chef de projet, Anne Peters, responsable de la production imprimée, Olga Mosqueda, illustratrice (pour cette couverture incroyablement effrayante), et Alfred Giovanni, graphiste. Puis les designers Alfred Giuliani, Winnie Ho et Susan Gerber, ainsi que Seale Ballenger et Lyssa Hurvitz. Nous aimerions pouvoir vous embrasser tous chaleureusement. Nous tenons également à remercier Heather Blodget de Walt Disney Animation Studios qui était là toute la journée pour connaître les secrets de la reine des neiges....
D'autres remerciements et un paquet de carottes de Sven vont à nos incroyables agents, Mandy Hubbard et Dan Mandel. Nous serions complètement perdus dans les bois sans vous.
Et surtout, chers fans de Frozen, ce livre est pour VOUS. Nous avons pensé à vous à chaque phrase que nous avons écrite et nous sommes impatients de vous voir partir « dans un autre monde » dans cette nouvelle aventure avec vos sœurs préférées et leurs amis. Nous espérons que vous aimerez lire leur histoire autant que nous avons aimé l'écrire. Et enfin, à nos familles - il n'y a pas d'endroit comme la maison, et nous sommes si reconnaissants que la nôtre soit avec vous !
Il n'y a pas de plus grand cadeau pour deux auteurs qui adorent Elsa et Anna autant que nous, que d'être invités à s'attaquer à un tout nouveau conte original de la reine des neiges. La seule chose à laquelle nous ne n’y attendions pas... C’était de le faire ensemble ! (Finir les sandwichs l’une de l'autre !) Nous nous sommes amusés plus que nous ne l'aurions cru possible à concevoir et à écrire ce livre avec notre incroyable éditrice et autre fan de Disney, Heather Knowles, qui est toujours pleine d'idées, d'enthousiasme et de chocolat virtuel pour les jours difficiles. (Mmm... Du chocolat !) Heather, nous n'aurions pas pu avoir une meilleure partenaire dans ce monde. Nous aimerions pouvoir t'acheter ton propre sauna personnel chez Oaken Bazar juste pour te montrer à quel point combien nous tenons à toi !
Il faut tout un royaume pour écrire un livre, et nous avons beaucoup de chance d'avoir à nos côtés l'équipe formidable de Disney Publishing, notamment Monica Vasquez, chef de projet, Anne Peters, responsable de la production imprimée, Olga Mosqueda, illustratrice (pour cette couverture incroyablement effrayante), et Alfred Giovanni, graphiste. Puis les designers Alfred Giuliani, Winnie Ho et Susan Gerber, ainsi que Seale Ballenger et Lyssa Hurvitz. Nous aimerions pouvoir vous embrasser tous chaleureusement. Nous tenons également à remercier Heather Blodget de Walt Disney Animation Studios qui était là toute la journée pour connaître les secrets de la reine des neiges....
D'autres remerciements et un paquet de carottes de Sven vont à nos incroyables agents, Mandy Hubbard et Dan Mandel. Nous serions complètement perdus dans les bois sans vous.
Et surtout, chers fans de Frozen, ce livre est pour VOUS. Nous avons pensé à vous à chaque phrase que nous avons écrite et nous sommes impatients de vous voir partir « dans un autre monde » dans cette nouvelle aventure avec vos sœurs préférées et leurs amis. Nous espérons que vous aimerez lire leur histoire autant que nous avons aimé l'écrire. Et enfin, à nos familles - il n'y a pas d'endroit comme la maison, et nous sommes si reconnaissants que la nôtre soit avec vous !
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Re: POLAR NIGHTS : Cast into darkness (printemps 2022) TRADUIT PAR ANSA
Mar 09 Aoû 2022, 22:38
Bon, que dire de cette nouvelle histoire ?
Honnêtement, j'ai pas passé de mauvais moments à lire cette histoire, mais pas de moments passionnants non plus. En fait, je pourrais presque dire qu'il y a les mêmes défauts que LRDN 2. Je m'explique : déjà, on retrouve nos personnages préférés comme on a appris à les aimer et on continue à aimer les suivre dans leurs aventures. Et concernant l'histoire, elle essaye quelque chose qui ressemble un peu trop au second film mais qui arrive à se démarquer en introduisant ce personnage qu'est Sissel/le draugr : une chose d'abord présenté comme une menace pour Arendelle qui s'avère finalement être une victime qui n'aspire qu'à trouver la paix par le biais de la vérité révélé au grand jour. Comme je l'ai dit, un peu copié-collé du second film, mais pas trop non plus afin de ne pas nous laisser une impression de déjà-vu. Surtout que, quand on sait ce qu'est vraiment un draugr, c'est assez couillu de le faire intervenir dans un tel univers.
Mais concernant les personnages secondaires, notamment les nouveaux, la plupart sont un peux anecdotiques. Olaf, Mattias et Kristoff dans les personnages déjà existants, ils n'apportent pas grand chose à l'histoire, voire même sont inutiles (même si dans le cas de Kristoff, il est indirectement la cause de l'histoire). Et concernant les personnages originaux, ben c'est un peu pareil : Helga, Olga, Jonas, Mari, Stig, Rouge... pour la plupart d'entre eux, il aurait fallu peut-être les enlever ou les fusionner avec d'autre, notamment Helga avec Olga et Jonas avec Mari. C'est moins le cas concernant Inger, elle qui est au centre de l'intrigue, elle a bien droit à un traitement pour qu'on puisse s'intéresser à elle. Mais même ça, je trouve que c'est pas assez. On n'a pas eu le temps de s'intéresser à elle et de s'y attacher qu'elle intervient à la fin pour régler la situation. Après, peut-être que j'en attendait plus que ça, que l'aventure serait plus longue ou plus intense, et pas qu'avec de l'action en-veux-tu-en-voilà. Peut-être avec une enquête un peu plus longue, avec le draugr n'apparaissant que tardivement dans l'intrigue mais avec des éléments qui nous signale son arrivée de plus en plus imminente afin de faire monter la tension. Peut-être que c'est moi le problème...
Mais ce qui est pour moi une petite mais vraie déception, c'est l'occasion manquée d'agrandir le lore autour des films, surtout en ce qui concerne les northuldras et les esprits. C'était un des défauts du second film : un univers plus riche et intéressant mais sous-exploité. Donc pourquoi ne pas en profiter ? Comme par exemple, qu'Inger et Sissel soient respectivement d'Arendelle et du pays northuldra, qu'elles auraient développé une relation lesbienne, mais que Runeard étant mis au courant alors qu'il travaille sur son barrage, ne veut pas laisser cette amour arriver et ainsi passer à l'acte. Une nouvelle façon de nous montrer un Runeard plus cruel qu'on ne le sait déjà Ça reste une idée comme tant d'autres, mais vous trouvez pas ça plus intéressant ? Surtout que, à une époque où l'homosexualité est encore mal vue par beaucoup de gens... enfin, vous voyez ce que je veux dire...
D'ailleurs, maintenant que j'y pense... si Runeard a foutu la pression à Stig pour qu'il ne dise rien sur ce qui s'est réellement passé, pourquoi il a pas profité de la mort du roi pour révéler la vérité ? Alors oui, Runeard l'a fait chanter sur le fait que personne ne le croirait parce qu'il n'est qu'un berger... mais c'est parce qu'il est berger que personne ne va le croire ! Et même si c'était le cas, pourquoi il a pas essayé, au moins une fois, quitte à ce qu'en effet, personne ne le croit et l'oblige à être le seul à connaître la vérité ?
Et aussi - mais là, je pense que je pinaille - rien n'a fondamentalement changé à la fin quand on y réfléchit, du moins pour nos deux sœurs. Elles ont juste été à la fois détectives et spectatrices d'une histoire qui n'est pas la directement la leur, et ça n'a pas changé grand-chose chez elles ou entre elle, et encore moins pour Arendelle. L'histoire aurait pu ne pas avoir lieu, ça n'aurait rien changé. Ou alors j'ai très mal lu et il y a des passages importants qui m'ont échappé, c'est possible...
Enfin bref, j'espère que ma critique aura été crédible et/ou pertinente (pour ce qu'il en est), donc bilan, ça sera sympathique mais sans plus.
Mais ça ne reste que mon avis, n'hésitez donc pas à partager le vôtre
Honnêtement, j'ai pas passé de mauvais moments à lire cette histoire, mais pas de moments passionnants non plus. En fait, je pourrais presque dire qu'il y a les mêmes défauts que LRDN 2. Je m'explique : déjà, on retrouve nos personnages préférés comme on a appris à les aimer et on continue à aimer les suivre dans leurs aventures. Et concernant l'histoire, elle essaye quelque chose qui ressemble un peu trop au second film mais qui arrive à se démarquer en introduisant ce personnage qu'est Sissel/le draugr : une chose d'abord présenté comme une menace pour Arendelle qui s'avère finalement être une victime qui n'aspire qu'à trouver la paix par le biais de la vérité révélé au grand jour. Comme je l'ai dit, un peu copié-collé du second film, mais pas trop non plus afin de ne pas nous laisser une impression de déjà-vu. Surtout que, quand on sait ce qu'est vraiment un draugr, c'est assez couillu de le faire intervenir dans un tel univers.
Mais concernant les personnages secondaires, notamment les nouveaux, la plupart sont un peux anecdotiques. Olaf, Mattias et Kristoff dans les personnages déjà existants, ils n'apportent pas grand chose à l'histoire, voire même sont inutiles (même si dans le cas de Kristoff, il est indirectement la cause de l'histoire). Et concernant les personnages originaux, ben c'est un peu pareil : Helga, Olga, Jonas, Mari, Stig, Rouge... pour la plupart d'entre eux, il aurait fallu peut-être les enlever ou les fusionner avec d'autre, notamment Helga avec Olga et Jonas avec Mari. C'est moins le cas concernant Inger, elle qui est au centre de l'intrigue, elle a bien droit à un traitement pour qu'on puisse s'intéresser à elle. Mais même ça, je trouve que c'est pas assez. On n'a pas eu le temps de s'intéresser à elle et de s'y attacher qu'elle intervient à la fin pour régler la situation. Après, peut-être que j'en attendait plus que ça, que l'aventure serait plus longue ou plus intense, et pas qu'avec de l'action en-veux-tu-en-voilà. Peut-être avec une enquête un peu plus longue, avec le draugr n'apparaissant que tardivement dans l'intrigue mais avec des éléments qui nous signale son arrivée de plus en plus imminente afin de faire monter la tension. Peut-être que c'est moi le problème...
Mais ce qui est pour moi une petite mais vraie déception, c'est l'occasion manquée d'agrandir le lore autour des films, surtout en ce qui concerne les northuldras et les esprits. C'était un des défauts du second film : un univers plus riche et intéressant mais sous-exploité. Donc pourquoi ne pas en profiter ? Comme par exemple, qu'Inger et Sissel soient respectivement d'Arendelle et du pays northuldra, qu'elles auraient développé une relation lesbienne, mais que Runeard étant mis au courant alors qu'il travaille sur son barrage, ne veut pas laisser cette amour arriver et ainsi passer à l'acte. Une nouvelle façon de nous montrer un Runeard plus cruel qu'on ne le sait déjà Ça reste une idée comme tant d'autres, mais vous trouvez pas ça plus intéressant ? Surtout que, à une époque où l'homosexualité est encore mal vue par beaucoup de gens... enfin, vous voyez ce que je veux dire...
D'ailleurs, maintenant que j'y pense... si Runeard a foutu la pression à Stig pour qu'il ne dise rien sur ce qui s'est réellement passé, pourquoi il a pas profité de la mort du roi pour révéler la vérité ? Alors oui, Runeard l'a fait chanter sur le fait que personne ne le croirait parce qu'il n'est qu'un berger... mais c'est parce qu'il est berger que personne ne va le croire ! Et même si c'était le cas, pourquoi il a pas essayé, au moins une fois, quitte à ce qu'en effet, personne ne le croit et l'oblige à être le seul à connaître la vérité ?
Et aussi - mais là, je pense que je pinaille - rien n'a fondamentalement changé à la fin quand on y réfléchit, du moins pour nos deux sœurs. Elles ont juste été à la fois détectives et spectatrices d'une histoire qui n'est pas la directement la leur, et ça n'a pas changé grand-chose chez elles ou entre elle, et encore moins pour Arendelle. L'histoire aurait pu ne pas avoir lieu, ça n'aurait rien changé. Ou alors j'ai très mal lu et il y a des passages importants qui m'ont échappé, c'est possible...
Enfin bref, j'espère que ma critique aura été crédible et/ou pertinente (pour ce qu'il en est), donc bilan, ça sera sympathique mais sans plus.
Mais ça ne reste que mon avis, n'hésitez donc pas à partager le vôtre
- FloconnetteLégende du Royaume
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Re: POLAR NIGHTS : Cast into darkness (printemps 2022) TRADUIT PAR ANSA
Mar 09 Aoû 2022, 23:00
J'ai eu peur de te lire @Dov vu que d'habitude pour réagir tu fais des résumés et hé deteste le spoil.
Bon ça va il n'y en a pas trop mais tu donnes pas envie de le lire
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- AnsaAdmin
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Re: POLAR NIGHTS : Cast into darkness (printemps 2022) TRADUIT PAR ANSA
Mar 09 Aoû 2022, 23:03
J'applaudis toujours le fait que tu es capable des critiques sur un livre mais pas sur nos fanfics...ça, je ne comprendrai jamais...
Alors concernant les personnages...Bah des lesbiennes y en a puisque c'est Helga et Olga...Et au contraire ils les ont fait discrètes parce que justement à cette époque ce n'était clairement pas bien vu...
Concernant les personnages d'Helga/ Olga/ Mari et Jonas, ils ont une BD qui leur ai consacré Donc ils ne sont pas nouveaux mais c'est comme l'allusion au petit troll Pierre de la bibliothèque rose, il faut connaître l'univers et tous les livres sur le bout des doigts pour avoir la référence
Après, je te rejoins un peu sur le fait qu'effectivement c'est un peu dommage qu'ils n'aient pas plus exploité l'aspect Northuldra
Moi globalement j'ai bien aimé, j'ai trouvé ça touchant. C'était bourré de références appréciables et de scènes coupées réutilisées à bon escient Bon et j'ai eu mon BINGO des retours vers le passé c'était le principal !
(En plus des beaux passages entre Anna et Kristoff, et des passages Elsa/ Anna...)
Alors concernant les personnages...Bah des lesbiennes y en a puisque c'est Helga et Olga...Et au contraire ils les ont fait discrètes parce que justement à cette époque ce n'était clairement pas bien vu...
Concernant les personnages d'Helga/ Olga/ Mari et Jonas, ils ont une BD qui leur ai consacré
Donc ils ne sont pas nouveaux mais c'est comme l'allusion au petit troll Pierre de la bibliothèque rose, il faut connaître l'univers et tous les livres sur le bout des doigts pour avoir la référence Après, je te rejoins un peu sur le fait qu'effectivement c'est un peu dommage qu'ils n'aient pas plus exploité l'aspect Northuldra
Moi globalement j'ai bien aimé, j'ai trouvé ça touchant. C'était bourré de références appréciables et de scènes coupées réutilisées à bon escient
Bon et j'ai eu mon BINGO des retours vers le passé c'était le principal ! (En plus des beaux passages entre Anna et Kristoff, et des passages Elsa/ Anna...)
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Re: POLAR NIGHTS : Cast into darkness (printemps 2022) TRADUIT PAR ANSA
Mar 09 Aoû 2022, 23:04
Floconnette a écrit:J'ai eu peur de te lire @Dov vu que d'habitude pour réagir tu fais des résumés et hé deteste le spoil.
Bon ça va il n'y en a pas trop mais tu donnes pas envie de le lire
Non mais n'écoute pas @Dov !!!! Il est jamais content de toute façon ! C'est un éternel insatisfait ! Fais ta propre opinion !
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Re: POLAR NIGHTS : Cast into darkness (printemps 2022) TRADUIT PAR ANSA
Mar 09 Aoû 2022, 23:33
Par contre Dov tu as le personnage parfait pour ton souci d'amnésie avec le Daugr
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Re: POLAR NIGHTS : Cast into darkness (printemps 2022) TRADUIT PAR ANSA
Mar 09 Aoû 2022, 23:49
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Re: POLAR NIGHTS : Cast into darkness (printemps 2022) TRADUIT PAR ANSA
Mer 10 Aoû 2022, 07:24
Pffff...
C'est nul de laisser tomber tout le temps les projets (bon j'ai fait pareil mais qu'une seule fois)
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)
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