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AnsaAdmin
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le passé 5 : Les mystères des Belles Pousses : Attention contenus matures !
Ven 27 Jan 2023, 20:59
Nous voici avec le chapitre 25 ! 
Attention j'ai fait une référence à un dessin animé glauque! Vous recevrez une statue en maxi cookie pépites et sucre glace si vous trouvez la réf !
Ah oui ! Autre chose ! Exceptionnellement nous commençons par Iduna !
Bonne lecture
Chapitre 25 : La marmaille :
-Allez c'est bien Iduna ! Encore une poussée et c'est fini ! Promis ! Déclara Aponi qui était située à l'entrée de mon bassin.
Peinant à ne pas hurler à cause de l'écartèlement des contractions qui pulsaient avec force, je parvins à articuler :
-Tu...Dis...ça...Depuis...Des heures...
Elle me renvoya immédiatement un sourire crispé et prit le temps de m'enlever la sueur sur le visage avant de murmurer :
-Je sais...je sais...Mais cette fois c'est la bonne, je puis te l'assurer !
Se calant à nouveau à la partie de mon être qui se dilatait avec force, elle ordonna :
-Tu attends la prochaine contraction, tu bloques et tu pousses, il n'y a aucune raison que ça ne passe pas...Amarok ne se présente pas par le siège et il gigote !
Prenant sur moi pour me contrôler, je reçus un énième choc électrique au plus profond de mon bas-ventre et donnai tout ce que j'avais pour aider mon fils à avancer vers la sortie de mon corps. Étourdie et épuisée, je fermais les yeux avec désespoir en sentant que cela ne fonctionnait pas. Mon enfant demeurait bloqué dans la fin du col de l'utérus et la guérisseuse avait beau pouvoir mettre tout son bras dans mon col tellement il était élargi pour essayer de le guider, il s'essoufflait et moi aussi.
-Aponi...Qu'est-ce qu'on va faire ? Finis-je par demander au bord des larmes.
-Rester calme et être efficace, jeune fille ! Dit-elle avec optimisme.
Je hochai tout de suite la tête alors que Courant d'Air arriva dans l'antre de la hutte avec une lettre. Ses rafales de feuilles me les déposèrent sur le ventre et il partit de plus belle. Tremblante, je la décachetai alors que la guérisseuse me gronda :
-Iduna ! Ce n'est pas le moment ! Tu dois te remettre au travail ! Il en va de ta vie et celle de ton fils !
-Accorde-moi une minute ! L'implorai-je, j'ai besoin de reprendre des forces pour mieux repartir après...
Elle grommela mais m'accorda tout de même ma demande en préconisant bientôt :
-Bon...Reste bien allongée dans ce cas.
J'attendis qu'une autre contraction me lamine le bas-ventre avant de renchérir :
-De toute façon, où voudrais-tu que j'aille ?!
La guérisseuse haussa les épaules et me laissa plutôt me changer les idées. A bout de nerfs, j'ouvris enfin la lettre et reconnus l'écriture de mon amante :
« Ma douce Iduna,
J'espère que tout se passe bien pour toi. Ici rien de grave ! Bien au contraire ! C'est une lettre de joie. Je suis actuellement au chevet d'Helga et celle-ci se repose...Avec Pieter dans ses bras. Ça y est ! Elle est Maman ! Ce fut un moment très émouvant ! J'ai dû user de force pour assister Mouna car Olaf ne voulait pas me laisser entrer sans que je ne sois lavée de la tête aux pieds. Il a même fallu le mettre dehors ! Il est complètement paranoïaque, il croit qu'avec mes penchants de libertine je pourrais ramener des miasmes au bébé ! Heureusement, j'ai su lui faire fermer sa bouche ! J'ai été là pour soutenir notre meilleure amie et l'accouchement s'est déroulé sans encombre. Mouna n'en doutait pas car je la cite : « Helga avait les hanches larges pour en passer deux s'il avait fallu ». Pieter est très beau, notre sœur de cœur ne peut se détacher de lui depuis qu'il est sorti. Elle trouve qu'il ressemble beaucoup à son père. Ils lui ont tout de suite fait la cérémonie de la nature pour qu'il soit protégé par les dieux. Elle s'est assoupie à un moment et ce bougre de Piceaerd m'a permis de le prendre dans les bras. A son réveil, Helga nous a assuré qu'elle avait enfin vu ses beaux-parents et que ceux-ci étaient très fiers d'eux deux. Elle a hâte de pouvoir te le présenter et compte même être sur pieds pour que nous puissions assister toutes les deux à ton propre accouchement ! De ce fait, n'oublie pas de nous prévenir quand le travail aura commencé !
Nous t'embrassons tendrement.
A bientôt.
Ylva. »
Je peinais à ne pas crier alors qu'une autre contraction me rappela que j'étais moi-même dans le travail. Serrant les dents, je pris le temps de relire la lettre jusqu'au bout avant de dire à l'adresse de la vieille sage-femme :
-Il...Me faudrait...Du papier...Et de l'encre...
Mais elle ne s'en préoccupa pas et je fis seulement attention maintenant qu'elle tenait une lame, des ciseaux et des aiguilles dans les mains.
-Aponi...Qu'est-ce que tu fais ? Paniquai-je.
-La tête de ton enfant est trop grosse Iduna...Cela ne me plaît guère...Mais il va falloir te faire une épisiotomie !
-Une quoi ?! Questionnai-je alertée en comprenant que ça n'allait pas être quelque chose de propre.
-Oui pardon...Il va falloir te couper pour sortir ton petit sinon il risque de mourir ! Clama-t-elle en me tendant un bol garni d'une mixture marron, tiens ! Bois ça ! C'est un mélange de feuilles de cocaïne et de clous de girofles, ça va atténuer ta douleur !
Refoulant ma panique car cela n'aurait rien arrangé, je me contentais uniquement de hocher la tête en avalant son liquide infect alors que la guérisseuse m'écarta les cuisses avec expertise.
-Baisse un peu plus les fesses, m'ordonna-t-elle encore, tu veux savoir quand je coupe ou pas?
J'attendis qu'une autre contraction passe avant de reprendre :
-Non, je m'en fiche...Fais-le vite c'est tout !
Aponi confirma par un signe de tête et renchérit :
-Parfait, dans ce cas, ferme les yeux très chère et prend une grande inspiration.
Je m'exécutais et observais plutôt le plafond quand je sentis soudain une brûlure intense dans ma chair molle.
- C'est bon je t'ai fait l'incision dans ton périnée...J'ai préféré couper large...Hum cinq centimètres...Comme ça la tête passera sans problème... Bien...On reprend donc...A la prochaine contraction tu pousses et cette fois je te promets que ce sera la bonne ! Clama-t-elle.
- J'en sens une qui monte...Bredouillai-je en ayant subitement un poing de côté aigu.
La guérisseuse me fit immédiatement un signe de tête tout en me maintenant les mains dans le vide vers l'entrée de ma féminité. Je soufflais alors comme un petit chien et ressentis enfin que ça bougeait dans la fin de mon col de l'utérus. La ventrière qui avait les avant-bras dans la partie dilatée clama soudain :
-Allez ! Encore Iduna ! Encore ! Je sens les épaules ! C'est bien !
Je donnais tout de suite tout ce que j'avais pour la dernière fois et finis par être libérée de cet acharnement qui durait depuis près de six heures. Aponi parvint à récupérer un paquet sanguinolent et blanc qu'elle enveloppa d'un drap nettoyé à l'avance avant de me le poser contre mon cœur. Je fis à peine attention à l'expulsion du placenta et sa ligature, trop obnubilée par mon fils qui poussa soudain de grands beuglements à s'en déchirer les poumons, indiquant par la même occasion qu'il était en vie.
-Oh bah alors, tu n'as rien à craindre...Maman est là avec toi, murmurai-je tendrement en le resserrant contre moi.
-Manger Iduna...Ton fils veut manger, dit à nouveau Aponi en me lançant un regard de joie, ne fais donc pas patienter notre futur chef !
J'éclatais de rire en songeant que le pire aurait pu arriver et attribuai bientôt un sein à mon précieux bébé.
-Dans combien de temps pourrais-je me lever ? J'aimerais mettre Yuma, Ylva, Helga et Olaf au courant !
-Je te recouds ton périnée et après je leur annoncerai la nouvelle, occupe-toi d'Amarok pour l'instant, préconisa-t-elle.
Je n'y manquais pas, m'assurant qu'il buvait à son aise tout en caressant le duvet blond presque blanc qui lui couronnait le haut du crâne. Helga et moi avions vraiment fait les choses ensemble jusqu'au bout. Nos fils avaient été conçus et étaient nés le même jour. Cela promettait déjà une grande amitié entre les deux.
J'y songeai, remplie de bonheur tout en resserrant mon garçon contre ma poitrine. Je fis à peine attention au picotement désagréable qui m'imprégnait le bas ventre tandis qu'Aponi s'acharnait à me redonner une ouverture vaginale convenable. Je tripotais les petits doigts d'Amarok avec force tout en songeant amèrement que la séparation allait être difficile à encaisser. C'est trop tard Iduna, après tout, c'était convenu depuis le départ, me grondai-je, cet enfant ne te connaîtra jamais, il ne devra pas savoir qui tu es pour lui.
Après plusieurs minutes, la guérisseuse se rapprocha de mon buste et se pencha en murmurant d'une voix aiguë :
-Voilà...Pour Maman tout est bon ! Occupons-nous maintenant de te laver jeune homme !
A contrecœur, je la laissais me le détacher de mon mamelon. L'état d'Amarok changea radicalement et il se mit à vociférer avec désespoir pour encore manger. Cela me mit hors de moi et je voulus tout de suite me lever pour aller le chercher.
-Ne bouge pas Iduna ! Grommela la ventrière, occupe-toi plutôt de me dire où sont les instruments pour la cérémonie de la nature !
Peinant à ne pas pleurer car je me sentais impuissante face à son chagrin, je priai mon chakra de la gorge de se dénouer et articulai au mieux :
-Euh...A côté de la bassine...
Agacée d'être allongée, je soulevai uniquement la tête pour suivre les faits et gestes de la guérisseuse tout en étant toujours horripilée par les cris plaintifs de mon bébé. A mon grand soulagement, il retrouva sa sérénité au contact de l'eau et se calma instantanément. Aponi lui chanta alors la berceuse tout en lui savonnant son corps encore fragile. Puis elle parvint à lui tracer les quatre losanges sans qu'il n'ait mal et je fus soudainement jalouse de ne pas avoir pu le faire à sa place.
-Combien de temps vais-je devoir restée couchée ? Finis-je par demander, embêtée.
-Deux bonnes heures. Je t'ai prescrit des plantes que tu prendras pour aller aux toilettes et je t'enlèverai les points dans environs deux semaines. J'ai bien appuyé pour que tu échappes à une hémorragie. Oh ! Et bien entendu aucun rapport avec Yuma avant six semaines. Là tu as juste besoin de calme, répondit-elle en sortant mécaniquement Amarok du bain.
Contrairement à tout à l'heure, il ne pleura pas à cause du froid et fut vite enveloppé dans un linge propre en attendant que la guérisseuse ne l'habille.
-Et voilà ! Tout beau ! Tout neuf ! S'exclama-t-elle en me le calant à nouveau contre mon sein.
Il y eut quelques vagissements avant qu'il ne se remette à pleurer. Je voulus le bercer tendrement mais je n'y arrivais pas dans ma position. Aponi finit par avoir pitié de moi et emprunta un autre oreiller pour que je sois mi-assise. Je pus enfin manier mon fils avec tendresse mais celui-ci se congestionna de contrariété en criant de plus en plus fort.
-Bah alors...Calme-toi...Calme-toi, chuchotai-je en le balançant légèrement.
Cela eut l'effet inverse et il ne s'arrêta pas, continuant de gesticuler avec violence. Ses poings se serrèrent et ses jambes m'envoyèrent des coups de pieds. Affolée de le voir stressé, j'éclatais en sanglots et implorai à nouveau la guérisseuse de venir m'aider, me raccrochant à elle comme à une bouée de secours.
-Aponi...Je fais quoi ?! Paniquai-je.
Elle ne me répondit pas tout de suite, se contentant de donner le message à Courant d'Air. Sans se retourner, elle renchérit alors :
-Prends la tétine que je t'ai confectionnée et mets-lui dans la bouche !
Handicapée d'un bras, à cause du poids d'Amarok, je me risquai à me pencher près de la commode en faisant attention de ne pas le renverser. Sa bouche grande ouverte fut une facilité et je lui engouffrai bientôt le bout d'ivoire malaxé.
-Eh bah dit donc...Qu'est-ce que tu es grognon...Je comprends que tout soit nouveau pour toi mais il faut être sage avec Maman... Chuchotai-je en lui embrassant sa joue dodue.
A ma grande surprise, il plissa les yeux et les écarquilla enfin, révélant deux billes bleues marine. Tout comme Helga avait réussi à trouver des ressemblances entre Pieter et Olaf, j'arrivai à discerner qu'Amarok tenait son nez épaté et ses cheveux de Yuma.
-Pas de doute, on ne peut pas se tromper sur ton père, dis-je en repensant à sa conception qui était tellement loin.
Indifférent à ce que je lui racontais, mon bébé continua de sucer sa tétine et je crus que j'allais avoir un instant de répit. Il n'en fut rien. Comme pour me provoquer mon fils la cracha bientôt et se remit à pleurer avec de plus en plus de sonorité.
- Qu'est-ce que tu as donc encore ? Tu as été au bain...Je t'ai nourri... Et je ne pense pas que tu aies besoin d'être changé...Dis-je en reniflant péniblement ses langes, tu es déjà un petit fripon.
J'essayai de prendre un ton enjoué mais c'était le chaos émotionnel à l'intérieur de mon corps. C'était comme si mon fils en sortant avait déjà coupé le lien qui nous unissait.
-Aponi...Je suis désolée, j'ai encore besoin de toi, murmurai-je défaitiste alors que les cris de mon nouveau-né m'arrachèrent des grimaces.
D'une patience extrême, la guérisseuse se pencha à nouveau vers moi et expliqua :
-Dans une demi-heure tu pourras le nourrir encore mais là effectivement il n'a rien de particulier... Il doit sentir ton stress.
- Qu'est-ce que je dois faire dans ce cas ?! Demandai-je terrifiée.
-Déjà te détendre, puis forcer sur la tétine et lui tenir jusqu'à ce que tu sentes que tu n'as plus besoin de faire pression, m'encouragea-t-elle.
A moitié convaincue, j'y mis peu de convection par peur de faire du mal à mon enfant. La vieille ventrière finit par éclater de rire et répliqua :
-Ah ! Vous êtes toutes les mêmes avec vos premiers...Tu peux agir plus fort ! Ton petit n'est pas en sucre ! Dois-je te rappeler que dans d'autres peuples Northuldra, notamment en Amérique latine, les bébés dorment à même le sol jusqu'à leurs quatre ans pour tester leur dureté !
Je faillis répondre que c'était barbare mais je me retins à temps et me contentai d'apaiser mon fils en lui chantant la berceuse comme l'avait fait Aponi lors du bain. Cela sembla le calmer et je pus enfin lui remettre la tétine dans la bouche. Avec horreur, je la vis ensuite en train de remettre son manteau et j'osai demander :
-Tu ne m'abandonnes pas Aponi, n'est-ce pas ?
-Il faut bien que je me charge d'aller voir les autres patients, jeune fille ! Me gronda-t-elle gentiment, Ne t'inquiète pas...Laisse-toi séduire par ce petit ange, le temps que son père vienne le chercher... Il ne devrait pas tarder.
Mes yeux s'écarquillèrent immédiatement de peur à l'idée d'être seule avec lui et elle le vit très bien. Elle approcha alors sa main et me compressa le bras en me disant avec un grand sourire :
-Ça va bien se passer... Surtout quand tu te lèves, tu y vas doucement et si jamais tu as le moindre afflux de sang, tu me préviens tout de suite, c'est compris ? Je repasserai te voir en fin de matinée.
Incapable de parler, je me contentais de confirmer par un signe de tête. La guérisseuse me quitta enfin alors que je me sentis en panique. Je tentais de réguler mes chakras en respirant tranquillement mais ce fut difficile de ne pas être inquiète. D'autant plus qu'il ne se passa que quelques secondes avant qu'Amarok ne recrache la sucette.
-Allez...Sois gentil à la fin...Murmurai-je dépassée.
Dès lors les minutes devinrent interminables. Oubliant les précautions d'Aponi, je décidai de lui donner le sein plus tôt en espérant qu'il s'endorme et ainsi montrer une image de mère parfaite quand Yuma arrivera. C'était sans compter sur ce fripon qui tenait absolument à rester éveillé tout en s'égosillant encore comme s'il se sentait menacé. Agacée et furieuse de ne pas réussir à le contenter, j'oubliai ma prudence et me levai enfin pour avoir une meilleure optimisation de son poids dans mes bras.
-Quand le vent frais...Chut...Viens danser...Chut...La rivière chante...Chut...Pour ne pas oublier...Chut chut...Allez calme-toi... Plonge-y si tu veux voir...Chut...Ton reflet dans son grand miroir...Chut, chantai-je d'une voix saccadée.
Il n'y eut rien à faire. Amarok s'entortilla de plus en plus en colère, rugissant avec mollesse. Désespérée je renchéris en chuchotant :
-Allez...Pitié sois gentil...Maman t'aime très fort tu sais...Elle ne veut pas vraiment t'abandonner...
J'étais sur le point de craquer quand j'entendis enfin la voix de mon sauveur :
-Ne t'en fais pas, il le sait que tu as une profonde affection pour lui.
-Yuma ! Criai-je en recouvrant ses cris.
Je ne fus jamais aussi heureuse de le voir qu'en cet instant. Désespérée par le comportement de notre fils qui continuait de geindre, je lui calais dans les bras pour qu'ils fassent connaissance. Plus ému qu'il ne voulait le laisser entendre, mon mari rencontra enfin Amarok qui se calma immédiatement.
-Bah alors bonhomme...Tu fais des misères à Maman ? Demanda-t-il en lui offrant un sourire de fierté.
A ma grande surprise, le bébé lui rendit son sourire alors que sa langue faisait des succions dans le vide. Prise de jalousie, je questionnai alors :
-Hum...Yuma...Tu veux bien me le redonner maintenant qu'il est sage ?
Il me lança tout de suite un regard contrarié et marmonna :
-Attends un peu...Tu l'as eu toute la matinée déjà...
-Oui et je l'ai sorti aussi, grinçai-je d'une voix féline, je te remercie d'ailleurs de m'avoir accordée tes intentions là-dessus !
Il se trouva alors un peu idiot et répliqua :
-Oui...Hum...Pardon Iduna...C'est que...Je ne suis pas trop à l'aise avec l'accouchement...Alors je ne voulais pas te faire revenir sur ce moment délicat...Excuse-moi d'être un goujat...
Puis il s'adressa à notre fils et ajouta :
-Tiens, retourne avec Maman encore quelques heures car elle l'a bien méritée !
Il lui embrassa timidement le front et me le redéposa dans mes bras souples. Les traits d'Amarok s'ombragèrent et il perdit son sourire avant de gigoter à nouveau de malaise. C'est pas vrai...Il recommence, pensai-je très fort en pâlissant. Les vagissements repartirent de plus belle et ma crainte se fondit définitivement lorsqu'il s'arrêta après que je l'eûs à nouveau refilé à Yuma.
-Je...Je crois que tu peux directement partir avec, je ne lui manquerai pas, boudai-je avec amertume.
Mon mari remarqua tout de suite ma détresse alors que je me détournai d'eux deux pour retourner dans le lit. Mon périnée me tirait un peu et il ne fallait pas que je laisse des émotions trop fortes m'envahir sous peine de le craquer. Tenant toujours notre enfant avec précaution, il me rattrapa et déclara :
-Il est hors de question que tu ne viennes pas faire la présentation d'Amarok ! Nous devrions y aller d'ailleurs ! Les autres nous attendent !
-Mais Yuma...Je ne peux pas trop marcher jusqu'à la Forêt Enchantée, bredouillai-je en songeant que cela pouvait rouvrir mes points de suture, je...Je ne suis pas sûre qu'Aponi cautionnera...
Cette dernière arriva justement dans la maison alors que j'entendis un grand remue-ménage dans notre plaine gelée. Elle fit un clin d'œil à Yuma en déclarant :
-Les autres sont prêts !
Mon mari répliqua alors :
- C'est parfait ! Pour une fois ceux sont les gens de la Forêt Enchantée qui se sont déplacés ! Notre fils est né ici, il est normal qu'il soit annoncé sur sa propre terre !
Je rougis violemment alors que mes yeux se fondirent avec amour vers ce nouveau Sappos. Puis je pris conscience de sa phrase et demandai surexcitée :
-Attends tu es vraiment en train de m'affirmer qu'il y a tout le monde ?! Ce qui veut dire...
Yuma n'eut même pas besoin de répondre qu'Helga, Olaf et Ylva apparurent sur le palier de la hutte. Je poussai un cri de joie ce qui remua Amarok et les rejoints en marchant de travers.
-Surprise ! S'écrièrent-ils en chœur.
Mes sœurs de cœur et moi nous offrîmes tout de suite une longue étreinte, toujours complices et je me détachais enfin d'elle pour me tourner vers mon ancien amant qui tenait son propre garçon contre son torse. Je me rapprochais de lui et dis d'une voix mielleuse :
-Coucou Pieter...J'espère que tu es plus gentil avec ta Maman qu'Amarok avec moi.
Ce qui suscita immédiatement des interrogations de la part de mes amis. Yuma et moi leur fîmes alors une démonstration et notre fils ne changea pas son point de vue vis-à-vis de nous deux, se contentant de hurler à la mort avec moi et d'être un véritable ange avec son père. Par soutien face à ma frustration, Helga résista à récupérer son petit et nous écrivîmes un nouveau mot pour la boîte à musique.
-Les soleils se lèvent ?! Je sais pas pourquoi j'ai eu l'image d'un soleil avec une tête de bébé à l'intérieur, plaisanta Ylva avant de refermer l'objet bleu.
Nous gloussâmes encore toutes les trois puis Yuma finit par nous presser car les autres continuaient de nous attendre dehors. Nous n'eûmes besoin de faire que quelques pas qu'il y eut un tonnerre d'applaudissements en nous voyant.
-Merci ! Merci à tous ! Clama mon mari en se redressant avec fierté, bien ! Nous ferons simple pour que notre nouveau chef n'attrape pas froid ! Ainsi ! C'est avec une grande émotion qu'Iduna Sappos et moi vous annonçons la naissance d'Amarok Lorcus, né ce 22 février en bravant le froid de ses origines !
Sans attendre, Yuma cala bien la tête de notre aîné et le souleva pour qu'il soit aperçu par tout le monde. Très calme, notre fils babilla et dévisagea la foule floutée de ses yeux bleutés. Les gens battirent immédiatement des mains tout aussi émus par sa bouille que moi. Mon mari fit ensuite redescendre notre bébé et me le tendit alors que je me crispai tout de suite de nervosité. Je m'emparais donc du petit avec appréhension et sursautais presque de soulagement en m'apercevant qu'il demeurait serein comme s'il avait compris qu'il fallait bien se tenir en public. Me moquant soudain des autres, je le rehaussai plus près de moi et le couvris de baisers alors que mes yeux baignaient de larmes. Enfin...Enfin mon fils m'aimait... Quelle ironie que ce soit au moment si proche de notre séparation.
Je fus heureuse de voir que toute la communauté prit un temps pour venir lui dire un mot gentil. Cela me permettait d'apprécier l'instant de l'avoir encore dans mes bras. Les gens se connaissant tous, le peuple se ruait également sur Helga pour admirer Pieter qui commençait à perdre patience en gazouillant. Sa bouche se déforma bientôt alors qu'il laissa échapper un cri colérique.
-Hum...Je crois qu'il a faim ! Nota ma meilleure amie.
Par mimétisme mon fils agit pareil et fourra bientôt son nez dans ma poitrine tout en gesticulant la tête, la bouche déjà prête à agripper mon sein.
-Tu lui donnes une dernière tétée, ensuite je l'emporterai, murmura doucement Yuma pour ne pas me brusquer.
Livide, je hochais la tête en priant pour que ce moment arrive le plus tard possible. La foule se dispersa alors que nous nous refugiâmes tous dans ma hutte pour nourrir nos nouveau-nés.
Ils s'endormirent une bonne demi-heure plus tard, apaisés, tandis que j'étais de plus en plus anxieuse de faire mes adieux à mon bébé.
-Tu seras sage avec Marraine Helga et Tatie Ylva, tu ne feras pas trop de bêtises avec Papa, chuchotai-je ainsi en boucles pendant de longues minutes, tu ne te bagarreras pas avec Pieter et tu seras respectueux envers les autres.
Yuma me passa bientôt un bras autour de l'épaule et m'embrassa le front avant de reprendre :
- J'y veillerai Iduna, ne t'inquiète pas.
Il se tourna ensuite vers notre groupe et rectifia :
-Nous y veillerons tous...Il ne sera pas malheureux.
Je déglutis péniblement tandis que ma gorge se serra. Attendant un peu avant de parler pour que ma voix ne me trahisse pas, je renchéris :
-Bien...Je crois qu'il est temps dans ce cas.
Mes yeux se voilèrent d'eux-mêmes alors que je fis lâcher le mamelon à mon fils avant de le couvrir chaudement.
-Voilà...Comme ça tu es bien, chuchotai-je en lui trempant les joues à force de l'embrasser.
Je fis ensuite signe à Yuma de le prendre dans ses bras et séchai mes larmes avant de me lever et allai chercher deux objets que j'avais soigneusement garder pour lui dans un tissu propre.
-Voilà un collier des chakras et un coutelas que tu lui accrocheras à sa tunique quand il sera plus grand, d'accord ? Déclarai-je à son père.
-Je le ferai Iduna, se contenta-t-il de dire.
-Parfait, chuchotai-je alors que je sentais mes yeux rouge et gonflés par le chagrin.
Olaf et lui se chargèrent ensuite de partir devant pendant que mes sœurs de cœur me consolèrent du mieux qu'elles purent.
-On s'en occupera bien Iduna, promis, en tant que Marraine, je lui donnerai mon lait, commença Helga.
-...Et je me chargerai de le garder en attendant d'avoir mon propre enfant, répliqua Ylva avec un grand sourire, cela m'entraîner. Tu n'as Ru à craindre ma Reine.
-Merci...Merci à vous deux, insistai-je alors que notre étreinte ne s'arrêtait plus.
Ma chère Piceaerd m'embrassa bientôt la joue pendant que mon âme sœur s'attela à ma bouche. Ses yeux luirent alors d'une flamme que je connaissais si bien maintenant et elle susurra bientôt avec force :
-Je reviendrai te voir pour te rapporter des nouvelles et nous pourrons...Nous retrouver...
-Eh bien...Pas avant six semaines mais oui...Avec grand plaisir, murmurai-je à nouveau frustrée par nos longs mois d'abstinence.
Nous nous quittâmes ainsi et je passai de longs jours à n'avoir envie de rien, trop déprimée de savoir mon petit Amarok loin de moi si bien que je finis par me raccrocher à mon futur Elysia...Et l'espoir ressurgit aussi rapidement qu'il était parti.
-A demain maîtresse Helga !Clamèrent les enfants en chœur en sortant de la hutte.
-A demain jeunes gens ! Lançai-je à mon tour en les poussant presque dehors car je devais à présent aller seconder Mouna.
La matinée venait de se terminer et je n'avais en réalité qu'une envie : Aller retrouver mon petit garçon qui était gardé par Ylva.
-Si j'ai quelques minutes d'avance, je peux passer le voir, réfléchis-je très vite.
Avalant rapidement une portion de ragoût de rennes pour avoir l'estomac calé, je me dépêchais de rejoindre la demeure des Coudriers où des gazouillements sonores pouvaient se faire entendre. C'était ainsi depuis six mois maintenant. Malgré des nuits courtes, malgré la fatigue colossale d'allier mon travail de Maman à ceux de chamane et professeure, je ne regrettai absolument pas l'arrivée de mon fils, restant persuadée que c'était le plus beau cadeau que les dieux et la nature m'avaient accordé.
-Toc, toc, toc, dis-je doucement en produisant le geste sur la porte de la hutte.
J'avais tapé si faiblement que personne ne m'avait entendu. Ce n'était pas plus mal car cela me permit de me faufiler discrètement dans la chaumière. Pieter et Amarok étaient assis maladroitement sur un tapis de sol en peau de rennes et Ylva siégeait à quatre pattes entre eux deux. Je faillis rire de la voir ainsi, si déterminée à tenir la promesse qu'elle avait faite à notre sœur de cœur des Terres Gelée. Nous lui envoyions régulièrement des nouvelles de son enfant, n'oubliant aucun détail qui pouvait lui apporter de la joie tandis que les deux amantes avaient repris une activité intime drastique qui lui faisait également beaucoup de bien. C'était néanmoins moins souvent et moins long qu'avant puisqu'elle était à présent mariée à Yuma et ce dernier pouvait arriver à n'importe quel moment à sa hutte. Loin de gêner mes sulfureuses amies, cela pimentait au contraire leur sexualité et les deux amantes en ressortaient que plus satisfaites. Bien souvent, je ne voulais pas de détails mais j'avais compris depuis longtemps qu'Ylva n'était pas du genre à tenir sa langue dans tous les sens du terme.
Je m'avançais à petits pas alors qu'elle et les garçons ne m'avaient pas vu arriver. Nos deux bébés avaient déjà des caractères bien définis. Pieter demeurait colérique, jaloux mais aussi très câlin tandis qu'Amarok était plutôt du genre calme à observer tout ce qui l'entourait et pouvait être susceptible de l'intéresser. Notre meilleure amie avait actuellement donné à chaque enfant deux boîtes en bois qui semblaient remplies à ras bord. Je pris un temps avant de me montrer et contemplai ces petites vies avec émerveillement.
-Non Amarok...Tu ne prends pas la boîte de Pieter...Regarde...La tienne est là, dit Ylva avec patience en la lui mettant dans les mains.
Mais l'enfant demeura d'humeur taquine et jeta la sienne pour reprendre celle de mon fils qui ne se laissa pas faire et serra les poings avant de taper la cuisse du jeune Lorcus. Ce dernier lui rendit immédiatement la pareille en tapant plus fort.
Des cris en discontinu qui devaient sans doute être une conversation de bébé s'ensuivirent entre les deux si bien que ma sœur de cœur finit par les mettre dos à dos.
-Allez...Nous avons donc une tête de mule et un petit chef...Puisque vous n'arrivez pas à vous entendre, tant pis, vous explorerez vos boîtes tout seuls, les gronda-t-elle gentiment.
Elle me remarqua alors et se releva sans faire de bruits pour me rejoindre.
- L'avantage d'être petite c'est que je n'ai pas mal au dos quand je joue avec eux, plaisanta-t-elle comme si elle avait eu besoin de se justifier.
- Qu'est-ce que tu leur fais faire ? Demandai-je intriguée.
-Découverte des matières...J'ai pris plusieurs objets de textures différentes, molles, dures, douces, rugueuses...Etc. pour qu'ils puissent se les approprier, voir si elles peuvent s'imbriquer entre elles, entre autre, expliqua-t-elle toute fière.
-Oh pour ça je crois que tu t'y connais ! Déclarai-je avec ironie.
Elle rit tout de suite et cela me fit plaisir de la voir comme ça. Ylva avait du mérite. Elle cachait sa peine d'être stérile du mieux qu'elle pouvait en transmettant tout l'amour qu'elle avait à nos bébés. Je m'en voulais bien souvent de ne pas avoir réussi à lui décoincer ses règles mais elle ne m'en blâmait plus et ne me rejetait pas. Uniquement cela était l'essentiel à mes yeux désormais. « Je m'entraîne avec les vôtres comme ça je serai rôdée quand j'aurais le mien », me répétait-elle tous les jours pour atténuer son chagrin. J'acquiesçai, en accord avec elle, étant très heureuse que mon petit Pieter fut son cordial thérapeutique.
-Bien...Si tu t'en sors comme une vraie professionnelle, je crois que je vais y aller ! M'exclamai-je, je voulais juste voir la bouille de mon petit cœur c'est tout.
-Et pas la mienne ? Bouda-t-elle.
-Je la laisse à Iduna, lui soufflai-je amusée.
Elle gloussa à nouveau et je renchéris :
-Je dois rejoindre Mouna pour ma tournée, je passerai chercher Pieter vers dix-sept heures, cela te convient ?
Ylva hocha activement la tête tout en continuant de surveiller attentivement nos progénitures.
-Oui ! Avec un peu de chance, j'aurais une bonne nouvelle à t'annoncer ce soir ! Clama-t-elle, c'est aujourd'hui que la guérisseuse va nous donner son verdict, Kanda sera là un peu plus tôt exceptionnellement.
-Oh ? C'est vrai ? C'est aujourd'hui ? Questionnai-je alors qu'une boule d'espoir me rongea le corps pour elle.
Émue et excitée elle confirma. Je la pris tout de suite dans les bras et chuchotai :
-Je croise les doigts pour vous dans ce cas.
-Merci, murmura-t-elle toute heureuse, juste avant de partir tu veux bien m'aider à mettre ton grand gaillard dans sa chaise haute, c'est l'heure de manger !?
Je ne me fis pas prier et enveloppai mon fils de mes bras protecteur avant de l'installer sur un fauteuil de bois surélevé pendant qu'Ylva se chargea d'Amarok. Puis je lui embrassai le front et conclus :
-A tout à l'heure !
Les deux nourrissons m'offrirent un joli sourire alors que je m'éclipsai enfin de la grande hutte des Coudriers. Je trouvais bientôt Mouna en pleine conversation avec Aponi. Leur laissant un peu d'espace car cela ne se faisait pas d'écouter sans y être invitée mise à part si on s'appelait Ylva, je vis juste la guérisseuse soupirer avant que sa consœur des Terres Gelées ne se retire. M'approchant un peu d'elle, je demandai en essayant de ne pas montrer trop d'intérêt :
-Tout va bien ? Il n'est rien arrivé à Iduna au moins ?
Mouna vit tout de suite ma mine inquiète et tenta de me rassurer :
-Mais non Helga...Rassure-toi, elle va très bien...Tout ne tourne pas autour de notre jeune Sappos ! Viens à présent, nous avons du monde qui nous attend.
Intriguée par son ton qui montrait tout sauf de l'apaisement, je la suivis tout de même sans un bruit et nous nous chargeâmes de soulager nos patients tout l'après-midi. Je n'avais pas encore totalement retrouvé tout mon flux énergétique d'avant la grossesse mais les gens de la Forêt Enchantée ne semblaient pas s'en apercevoir et continuaient d'être autant satisfaits par mes soins que ceux de Mouna. Nous venions donc de passer en revue un patient stressé, une vilaine angine, deux montées de fièvres et un bras cassé quand nous nous accordâmes enfin une pause à l'ombre des aulnes.
-Les gens ne s'arrêteront-ils jamais d'être mal ? Me moquai-je gentiment en connectant tous mes chakras pour les régénérer.
-Il faut croire que non, dit la guérisseuse, mais sans eux nous ne servirions plus à rien, alors estime-toi, heureuse qu'ils le soient ! Dit-elle avec malice.
-Certes ! M'écriai-je en me laissant m'allonger sur le sol qui était recouvert des feuilles mortes de novembre.
Je m'amusais à observer les formes des nuages tout en ne pouvant m'empêcher de me sentir minuscule dans ce monde. Même encore après toutes ces années, je me demandais quelle était véritablement ma place... Cela m'arrivait d'y penser quand je n'étais pas entourée des gens que j'aime.
-Mouna...Je peux te confier quelque chose ? Finis-je par demander.
Elle acquiesça et me fit signe de parler.
-Voilà...Quelquefois j'aimerais savoir où sont mes parents... J'aimerais leur montrer que je suis devenue la femme qu'ils espéraient tant... Je voudrais leur présenter leur petit-fils...Et être pardonnée, soufflai-je alors que ma gorge se serra.
La guérisseuse m'écouta patiemment et chuchota à son tour :
-C'est normal que ça te hante toujours...Tu pourrais justement demander à Iduna de t'apaiser puisque tu n'arrives pas à le faire toute seule.
- J'y ai songé souvent...Mais je ne veux pas l'embêter avec mon passé... Elle aussi a eu sa dose de chagrin et elle ne se plaint jamais, expliquai-je soudain honteuse.
- L'humilité peut être idiote quelquefois...Il n'est pas bon d'encaisser et ça il me semble que ta belle-mère te l'a appris mieux que quiconque... Au contraire, je trouve que cela que vous pourriez faire un échange de bons procédés ! Tu guéris ses peines et elle, les tiennes, nota-t-elle.
Je confirmais par un signe de tête et nous aperçûmes alors Yuma qui avait récupéré Amarok.
-Bonsoir mesdames ! Nous salua-t-il, il me semble qu'Ylva et Kanda vous attendent.
-Avons-nous fini notre tournée pour aujourd'hui ? Demandai-je derechef à Mouna.
-Je pense que oui ! Personne n'est venu gémir pendant notre temps de repos, cela veut dire que nous avons la paix pendant un petit moment ! Répondit-elle.
Puis elle maugréa pour elle-même :
-Et ce n'est pas plus mal...
Nous nous relevâmes donc et j'embrassai la petite main d'Amarok avant de plonger mes yeux dans ceux de Yuma qui s'écria à mon adresse :
-Quand tu auras le temps, passe me voir pour que nous continuions de discuter de la guerre Northuldra/ Arendellien ! Il ne faudrait pas que ce peuple ne revienne nous embêter maintenant que nous avons nos propres progénitures.
Comme ce pacte me paraissait superflu désormais maintenant que j'avais moi-même exploré ce lieu et étais en quelque sorte la protectrice de la famille Halricsen qui avait à présent un autre enfant. Un petit garçon nommé Lars. Toutefois, les paroles de Yuma étaient sages et le danger pouvait se présenter à tout moment.
-Olaf et moi te ferons savoir quand nous serons disponibles, repris-je en essayant de ne pas être troublée par ses yeux bleus magnétiques, mais comme tu l'as si bien dit...Tu as d'autres priorités ! Essaye d'en parler à Iduna...C'est ta femme après tout...Elle t'écoutera.
-Je n'y manquerai pas, conclut Yuma.
Puis il tourna les talons et s'en alla vers la hutte des Lorcus tandis que Mouna et moi nous dépêchâmes de rejoindre celle des Coudrier. Une bonne odeur de savon était répandue dans la pièce quand nous passâmes le pas de la porte.
-Oh bah alors ? Tu l'as carrément mis au bain ?! Mais il ne fallait pas Ylva ! Je me serais débrouillée de rendre Pieter propre une fois à la hutte ! M'écriai-je un peu gênée qu'elle en fasse trop.
-Ce n'est rien ! Amarok y a eu le droit aussi...Si tu avais vu comment ils étaient tout barbouillés de peinture tout à l'heure, tu m'aurais supplié toi-même de les nettoyer, crois-moi ! S'insurgea-t-elle en riant, d'ailleurs attention où vous mettez les pieds car j'ai été obligée de mettre leur chef d'œuvre au sol !
-Leur chef d'œuvre ? Répétai-je alors que mes yeux se fixèrent sur le parquet de bois.
Je découvris bientôt des feuilles de papiers où siégeaient des empreintes rouge et marron de pieds et de mains.
-Ce n'est pas encore tout à fait sec ! Mais une fois que ça le sera, sans doute demain, Yuma et toi pourrez repartir avec chacun le vôtre ! Renchérit ma meilleure amie toute fière.
- C'est euh...Très gentille Ylva, déclarai-je me demandant déjà dans quelle partie de la hutte j'allais bien pouvoir l'accrocher puisque ce n'était pas sa première activité de peinture.
Loin de se soucier de ce détail de logistique, ma sœur de cœur alla s'accroupir auprès de mon fils et lui montra les objets du quotidien qui s'amoncelaient sous les tonnes de bulles de savon.
-Tiens trésor...Là tu vois c'est ton biberon...Puis ça regarde...Tu la reconnais c'est ta tétine...Oh ! Et là encore c'est ton hochet qui se cache sous la mousse, dit-elle doucement.
Elle sortit et rentra plusieurs fois de suite le jouet en os lisse pour bien montrer la différence sous et hors de l'eau. Puis elle le tendit à Pieter qui barbota avec, tandis que ses cheveux créaient des boucles brunes au contact de la matière minérale. Je la laissais faire, consciente qu'elle faisait des merveilles avec la motricité de mon fils. Puis je finis par m'agenouiller à ses côtés et constatai que l'eau était froide.
-Je vais te le sortir ! Dit-elle comme si elle avait lu dans mes pensées.
Elle ne me laissa pas trop de place et se chargea de le mettre dans un linge tout propre avant que je ne reprenne les rênes pour ajuster ses langes et ses vêtements. Je le pris ensuite dans mes bras et le fis sautiller pour qu'il demeure calme le temps de connaître le verdict de Mouna à propos de la paternité de mes amis. Les yeux d'Ylva brillèrent d'excitation et elle se rapprocha de Kanda pour qu'ils soient plus unis que jamais en cet instant de révélation.
- J'ai fait du thé et des gâteaux ! Installons-nous autour de la table ! Nous serons plus tranquilles pour discuter ! S'écria encore ma chère Nordlys d'une voix soudain nerveuse.
J'acquiesçai pour lui donner raison et nous nous installâmes. J'essayai d'observer la guérisseuse pour un éventuel indice quant au résultat final mais son visage ne laissa rien transparaître. Elle but plutôt une gorgée et serra fermement le gobelet chaud avant de se racler la gorge et dire :
-Bien. Il est temps que vous sachiez.
Je devinais sans peine que le cœur de mes amis battait à tout rompre et fus une véritable éponge tandis que le mien tambourinait également dans ma poitrine. Mouna les fit attendre quelques secondes avant de lâcher avec aplomb :
-Il n'y a pas d'enfants à adopter aux Terres Gelées !
Le regard d'Ylva se dilata tout de suite de déception mais elle demeura calme alors que je peinais à croire que tous les mots avaient été dits dans le bon ordre au sein de cette même phrase. Prête à la consoler comme je le pouvais, je sursautai tout de suite quand Kanda tapa fermement sur la table en criant :
-Mais tu te moques de nous Mouna ou quoi ? Ça fait presque un an que tu nous balades en nous faisant espérer, tout ça pour qu'au final t'entendre dire qu'y a personne ?!
La guérisseuse fut impassible et attendit que monsieur Coudrier finisse de s'énerver avant de reprendre :
-Ce n'est pas la peine de passer ta colère sur moi Kanda. Comme je vous l'ai déjà dit, je ne suis pas responsable de ce qui vous arrive...Mais le fait est là... Vous n'êtes malheureusement pas les seuls à avoir ce souci au sein de notre communauté, une autre famille l'a également aux Terres Gelées et Aponi a pris soin d'aller chercher un nourrisson d'Arnevik pour qu'ils deviennent parents puisqu'il n'y avait personne...Et combien même il y aurait eu quelqu'un, ils étaient prioritaires par rapport à vous.
-Mais...Euh...Tu...Tu nous l'avais promis ! Bégaya-t-il encore d'émotions.
Elle secoua immédiatement la tête alors qu'Ylva se terrait de plus en plus dans le silence.
-Je n'avais jamais rien dit de tel et tu le sais très bien, expliqua-t-elle patiemment, je comprends que tu sois en colère...Je le sais mieux que quiconque car tu es au courant que moi non plus je ne parviens pas à avoir d'enfants... Mais je comprends votre position à ne pas vouloir adopter un européen car je ne veux pas non plus souiller le nom des Nattura.
Cela laissa le couple Coudrier songeur pendant plusieurs secondes. Contre toute attente, Ylva renchérit :
-Nous attendrons encore s'il le faut, après tout, je m'occupe d'Amarok et cela me permet de faire honneur à notre meilleure amie, cela m'empêche d'y penser.
-Tu oublies qu'il a un père et une mère ! Il ne te considérera jamais comme telle ! Tonna aussitôt Kanda de nouveau furieux en la fusillant du regard, cet enfant n'est rien pour toi !
Les cris effrayèrent tout de suite Pieter qui se mit à brailler.
-Doucement mon trésor, doucement tout va bien, murmurai-je en lui caressant le haut du front.
-Excuse-nous Helga, dit ma sœur de cœur en jetant un regard noir vers son mari.
-Non...Non...Vous, excusez-moi d'être là...Cela devrait être une conversation privée, je vais m'en aller...Bafouillai-je en me redressant.
J'étais sur le point de quitter la table quand ma meilleure amie ordonna encore :
- J'entends ce que Kanda vient de dire... Puisqu'il en est ainsi...Helga reste ! Tu as ton importance dans notre décision !
Un peu surprise, je me rassis et me tus en attendant la suite. Voyant qu'un silence pesant était en train de s'installer, Mouna les fixa du regard et demanda :
-Que fait-on maintenant ? Souhaitez-vous effectivement attendre un peu ?
Ylva et Kanda se concertèrent tout de suite et dirent un « NON » catégorique. La guérisseuse soupira et craqua ses doigts en les posant sur la table.
-Renoncez-vous à être parents dans ce cas ? Interrogea-t-elle à nouveau.
-Non plus, renchérit ma meilleure amie en me jetant un regard insistant, mais nous aurons grandement besoin de toi Helga !
Abasourdie par ses paroles, je ne parvins même pas à assembler mes idées quand je vis la détresse dans leurs yeux. Je me raccrochais uniquement à mon fils et bredouillai alors que mon visage passa par toutes les couleurs à cause de la lourde tâche dans laquelle ils souhaitaient m'impliquer :
-Oh...Eh bien ce serait avec un grand honneur qu'Olaf et moi nous portons volontaires...Je...Je...Vais y réfléchir...Et en discuter avec lui...Après tout...Il...Il faut être deux pour avoir un enfant...Alors le sujet est plus délicat quand il ne s'agit pas du nôtre...
Ylva hocha tout de suite la tête et se tourna à nouveau vers Kanda avant de reprendre :
-Oui d'autant plus que là...Nous aurions une suggestion un peu particulière.
Elle fit alors signe à son mari de poursuivre et j'écoutai, attentive ce qui pouvait être pire que ce qui venait déjà d'être demandé.
-Voilà...Helga... Nous aimerions que l'enfant ressemble au moins à l'un de nous deux...Aussi puisque Ylva est malheureusement dans cette incapacité...Je voudrais me porter volontaire pour être son père biologique ! Clama-t-il en y allant doucement.
Je me frigorifiai immédiatement d'effroi et déglutis avant de demander :
-Ce qui veut dire ?!
Bien évidemment que j'avais compris ce que cela impliquait mais je n'avais pas envie de le faire entrer dans mon esprit. C'était tout bonnement dégoûtant ! Humiliant ! Mon passé et ma réputation de putaain étaient en train de me rattraper à nouveau, s'accrochant à mon corps après tous les efforts que j'avais fourni pour être la plus respectable possible auprès de mon mari et des coupoles ! Non à la fin ! Je n'avais couché que deux fois avec Yuma et je m'étais repentie depuis ! Pourquoi fallait-il qu'ils me demandent cela à moi plutôt qu'à notre meilleure amie ?!
J'eus tout de suite la réponse en croisant le regard d'Ylva. Bien évidemment qu'elle ne laisserait personne d'autre qu'elle et Yuma toucher Iduna. Olaf avait été un accident et elle lui avait assez fait payé par des remarques acerbes. Oui...Mon mari passait encore...Mais pas le sien ! Il pouvait faire éprouver du plaisir à toutes les femmes de cette planète mais pas à la seule qu'elle aimait réellement. Pendant un instant, je regrettais de ne pas être celle qui avait touché son cœur.
-Je crois que tu as très bien compris ce que cela signifiait Helga... Dit soudain la voix de Kanda en me rappelant à l'ordre.
Livide, je respirai un bon coup et essayai de ne pas être cassante en répondant :
-Je ne pense pas qu'Olaf sera d'accord...
-Cela veut dire que toi, tu n'es pas contre ? Sous-entendit tout de suite Ylva avec un timbre d'espoir.
Mes aïeux qu'est-ce que je lui en voulais en cet instant ! Bien sûr que j'étais contre ! Mais j'avais échoué à lui réguler ses règles...A lui donner cette vie dont elle tenait tant...Rien que pour cela, je culpabilisais et étais prête à me sacrifier pour qu'elle puisse connaître ce bonheur également.
-Je...Euh...Suis-je vraiment obligée de répondre tout de suite ?! Enfin qu'est-ce que je raconte...Je...Je ne vais pas vous mentir...Je ne sais pas...Ma réputation a été tellement entachée par le passé, qu'elle repartirait de plus belle ! M'exclamai-je alors que mes joues chauffèrent de plus en plus d'indignation.
- J'arrive facilement à séduire les femmes y compris la mienne, précisa bientôt Kanda comme s'il avait besoin de se vendre.
-Je...Euh...Là n'est pas la question...Je...Euh...J'ai toujours eu des rapports dotés de sentiments moi contrairement à vous, grinçai-je décontenancée.
Je fermai immédiatement les yeux, prise d'un vertige. Un cauchemar. J'étais dans un cauchemar. J'allais me réveiller dans les bras d'Olaf et donnerai le sein à Pieter...Oui...Il le fallait. Hélas cela ne fonctionna pas et j'eus toutes les peines du monde à regarder le couple Coudrier dans les yeux.
- C'est en effet une position délicate, concéda enfin Mouna qui souhaitait venir à ma rescousse, et la procréation d'enfant sous forme de mère porteuse n'a jamais été ainsi dans les tribus...Êtes-vous vraiment sûrs de votre choix ?!
-Je ne suis même pas certaine que ce soit légal aux yeux des coupoles ! Invectivai-je irritée, et encore une fois je ne pourrai jamais faire cela à mon mari ! Je lui ai fait assez de mal dans le passé comme cela. Nous avons notre petit garçon...Notre famille !
Je me mordis la lèvre un peu tard, consciente que la phrase ferait mal. C'était précisément ce dont leur couple manquait et je leur balançais en pleine figure.
-Pardonnez-moi...C'est affreusement maladroit et égoïste de ma part de vous sortir cela, bafouillai-je.
-Nous ne te demandons pas de nous donner une réponse tout de suite Helga, tu as le droit de respirer, déclara Ylva avec gentillesse.
-Oui ! Nous avons attendu toutes ces années, nous pouvons bien attendre encore un peu, répliqua Kanda avec fermeté, voilà ce que tu fais...Tu en parles tranquillement avec lui...Et personne ;en dehors de vous deux et Mouna, ne sera au courant de notre arrangement, qu'en dis-tu ?
Les idées encore embrouillées, je hochai faiblement la tête et nous n'attendîmes plus que le consentement de la guérisseuse.
-Je ne donnerai mon accord que si Olaf suit ! Mais vos manières ne me plaisent pas du tout ! Nous gronda-t-elle.
Je faillis ajouter « à moi non plus » mais je me contentais de demeurer discrète en voyant que ma sœur de cœur et son mari avaient repris des couleurs grâce à l'espoir.
-Bien entendu je veillerai à ce que ça ne se répande pas car je n'ai pas envie de récupérer Helga dans un état lamentable comme cela eût été le cas après son mariage, précisa encore la guérisseuse d'une voix sévère.
Des souvenirs insoutenables me revinrent tout de suite en mémoire et je pensai soudain à Anna et Pieter Camviridus. Qu'auraient-ils pensé de cet accord à l'amiable ?!
Une chose était certaine, eux ne me jugeraient pas de là où ils étaient. Mais alors ? Était-ce la fin de mon histoire d'amour avec Olaf ?! Nous avions tellement trimé avant de nous trouver que l'idée d'y penser m'était insupportable ! Serai-je punie par les dieux ?! Et notre fille !? Grand Pabby me l'avait bien montré ! Existerait-elle un jour ?! Mon sang bouillonnait dans mes veines à force de me ronger les sangs. Mon être semblait écartelé entre deux sentiments opposés : Faire plaisir à Ylva et être répudiée par Olaf ou tenir tête à cet arrangement saugrenu sous peine de perdre mes deux meilleures amies par manque de compassion. Me sentant subitement oppressée, je décidais d'en finir et me levai enfin de table en soutenant Pieter avec conviction pour calmer mon anxiété.
-Il...Il se fait tard...Je...Je dois rentrer pour préparer le ragoût à Olaf... Déclarai-je comme excuse.
Le couple de Coudrier comprit que c'était le signal pour me dérober mais je m'en fichais. Je voulais fuir car je sentais que j'étouffais. Je me dirigeai donc vers l'entrée de la hutte et me retournai encore vers eux avant d'ajouter d'une voix tremblante :
-Je viendrai t'apporter Pieter à la même heure demain Ylva...Et vous aurez votre réponse...Oh ! Et je récupérerai le dessin des empreintes.
-Parfait ! A demain Helga ! Dit le couple enjoué.
Je n'attendis pas mon reste et pressai le pas pour rentrer à ma hutte et me blottir contre mon mari dans une longue étreinte qui me ferait oublier la tournure bizarre de cette journée.
Et pour le titre...On ne change pas les bonnes habitudes... Une réf à Lynda Lemay !
Une chanson que je n'écoute plus depuis longtemps car elle fait assez mal mais qui est très joli
Attention j'ai fait une référence à un dessin animé glauque! Vous recevrez une statue en maxi cookie pépites et sucre glace si vous trouvez la réf !
Ah oui ! Autre chose ! Exceptionnellement nous commençons par Iduna !
Bonne lecture
Chapitre 25 : La marmaille :
-Allez c'est bien Iduna ! Encore une poussée et c'est fini ! Promis ! Déclara Aponi qui était située à l'entrée de mon bassin.
Peinant à ne pas hurler à cause de l'écartèlement des contractions qui pulsaient avec force, je parvins à articuler :
-Tu...Dis...ça...Depuis...Des heures...
Elle me renvoya immédiatement un sourire crispé et prit le temps de m'enlever la sueur sur le visage avant de murmurer :
-Je sais...je sais...Mais cette fois c'est la bonne, je puis te l'assurer !
Se calant à nouveau à la partie de mon être qui se dilatait avec force, elle ordonna :
-Tu attends la prochaine contraction, tu bloques et tu pousses, il n'y a aucune raison que ça ne passe pas...Amarok ne se présente pas par le siège et il gigote !
Prenant sur moi pour me contrôler, je reçus un énième choc électrique au plus profond de mon bas-ventre et donnai tout ce que j'avais pour aider mon fils à avancer vers la sortie de mon corps. Étourdie et épuisée, je fermais les yeux avec désespoir en sentant que cela ne fonctionnait pas. Mon enfant demeurait bloqué dans la fin du col de l'utérus et la guérisseuse avait beau pouvoir mettre tout son bras dans mon col tellement il était élargi pour essayer de le guider, il s'essoufflait et moi aussi.
-Aponi...Qu'est-ce qu'on va faire ? Finis-je par demander au bord des larmes.
-Rester calme et être efficace, jeune fille ! Dit-elle avec optimisme.
Je hochai tout de suite la tête alors que Courant d'Air arriva dans l'antre de la hutte avec une lettre. Ses rafales de feuilles me les déposèrent sur le ventre et il partit de plus belle. Tremblante, je la décachetai alors que la guérisseuse me gronda :
-Iduna ! Ce n'est pas le moment ! Tu dois te remettre au travail ! Il en va de ta vie et celle de ton fils !
-Accorde-moi une minute ! L'implorai-je, j'ai besoin de reprendre des forces pour mieux repartir après...
Elle grommela mais m'accorda tout de même ma demande en préconisant bientôt :
-Bon...Reste bien allongée dans ce cas.
J'attendis qu'une autre contraction me lamine le bas-ventre avant de renchérir :
-De toute façon, où voudrais-tu que j'aille ?!
La guérisseuse haussa les épaules et me laissa plutôt me changer les idées. A bout de nerfs, j'ouvris enfin la lettre et reconnus l'écriture de mon amante :
« Ma douce Iduna,
J'espère que tout se passe bien pour toi. Ici rien de grave ! Bien au contraire ! C'est une lettre de joie. Je suis actuellement au chevet d'Helga et celle-ci se repose...Avec Pieter dans ses bras. Ça y est ! Elle est Maman ! Ce fut un moment très émouvant ! J'ai dû user de force pour assister Mouna car Olaf ne voulait pas me laisser entrer sans que je ne sois lavée de la tête aux pieds. Il a même fallu le mettre dehors ! Il est complètement paranoïaque, il croit qu'avec mes penchants de libertine je pourrais ramener des miasmes au bébé ! Heureusement, j'ai su lui faire fermer sa bouche ! J'ai été là pour soutenir notre meilleure amie et l'accouchement s'est déroulé sans encombre. Mouna n'en doutait pas car je la cite : « Helga avait les hanches larges pour en passer deux s'il avait fallu ». Pieter est très beau, notre sœur de cœur ne peut se détacher de lui depuis qu'il est sorti. Elle trouve qu'il ressemble beaucoup à son père. Ils lui ont tout de suite fait la cérémonie de la nature pour qu'il soit protégé par les dieux. Elle s'est assoupie à un moment et ce bougre de Piceaerd m'a permis de le prendre dans les bras. A son réveil, Helga nous a assuré qu'elle avait enfin vu ses beaux-parents et que ceux-ci étaient très fiers d'eux deux. Elle a hâte de pouvoir te le présenter et compte même être sur pieds pour que nous puissions assister toutes les deux à ton propre accouchement ! De ce fait, n'oublie pas de nous prévenir quand le travail aura commencé !
Nous t'embrassons tendrement.
A bientôt.
Ylva. »
Je peinais à ne pas crier alors qu'une autre contraction me rappela que j'étais moi-même dans le travail. Serrant les dents, je pris le temps de relire la lettre jusqu'au bout avant de dire à l'adresse de la vieille sage-femme :
-Il...Me faudrait...Du papier...Et de l'encre...
Mais elle ne s'en préoccupa pas et je fis seulement attention maintenant qu'elle tenait une lame, des ciseaux et des aiguilles dans les mains.
-Aponi...Qu'est-ce que tu fais ? Paniquai-je.
-La tête de ton enfant est trop grosse Iduna...Cela ne me plaît guère...Mais il va falloir te faire une épisiotomie !
-Une quoi ?! Questionnai-je alertée en comprenant que ça n'allait pas être quelque chose de propre.
-Oui pardon...Il va falloir te couper pour sortir ton petit sinon il risque de mourir ! Clama-t-elle en me tendant un bol garni d'une mixture marron, tiens ! Bois ça ! C'est un mélange de feuilles de cocaïne et de clous de girofles, ça va atténuer ta douleur !
Refoulant ma panique car cela n'aurait rien arrangé, je me contentais uniquement de hocher la tête en avalant son liquide infect alors que la guérisseuse m'écarta les cuisses avec expertise.
-Baisse un peu plus les fesses, m'ordonna-t-elle encore, tu veux savoir quand je coupe ou pas?
J'attendis qu'une autre contraction passe avant de reprendre :
-Non, je m'en fiche...Fais-le vite c'est tout !
Aponi confirma par un signe de tête et renchérit :
-Parfait, dans ce cas, ferme les yeux très chère et prend une grande inspiration.
Je m'exécutais et observais plutôt le plafond quand je sentis soudain une brûlure intense dans ma chair molle.
- C'est bon je t'ai fait l'incision dans ton périnée...J'ai préféré couper large...Hum cinq centimètres...Comme ça la tête passera sans problème... Bien...On reprend donc...A la prochaine contraction tu pousses et cette fois je te promets que ce sera la bonne ! Clama-t-elle.
- J'en sens une qui monte...Bredouillai-je en ayant subitement un poing de côté aigu.
La guérisseuse me fit immédiatement un signe de tête tout en me maintenant les mains dans le vide vers l'entrée de ma féminité. Je soufflais alors comme un petit chien et ressentis enfin que ça bougeait dans la fin de mon col de l'utérus. La ventrière qui avait les avant-bras dans la partie dilatée clama soudain :
-Allez ! Encore Iduna ! Encore ! Je sens les épaules ! C'est bien !
Je donnais tout de suite tout ce que j'avais pour la dernière fois et finis par être libérée de cet acharnement qui durait depuis près de six heures. Aponi parvint à récupérer un paquet sanguinolent et blanc qu'elle enveloppa d'un drap nettoyé à l'avance avant de me le poser contre mon cœur. Je fis à peine attention à l'expulsion du placenta et sa ligature, trop obnubilée par mon fils qui poussa soudain de grands beuglements à s'en déchirer les poumons, indiquant par la même occasion qu'il était en vie.
-Oh bah alors, tu n'as rien à craindre...Maman est là avec toi, murmurai-je tendrement en le resserrant contre moi.
-Manger Iduna...Ton fils veut manger, dit à nouveau Aponi en me lançant un regard de joie, ne fais donc pas patienter notre futur chef !
J'éclatais de rire en songeant que le pire aurait pu arriver et attribuai bientôt un sein à mon précieux bébé.
-Dans combien de temps pourrais-je me lever ? J'aimerais mettre Yuma, Ylva, Helga et Olaf au courant !
-Je te recouds ton périnée et après je leur annoncerai la nouvelle, occupe-toi d'Amarok pour l'instant, préconisa-t-elle.
Je n'y manquais pas, m'assurant qu'il buvait à son aise tout en caressant le duvet blond presque blanc qui lui couronnait le haut du crâne. Helga et moi avions vraiment fait les choses ensemble jusqu'au bout. Nos fils avaient été conçus et étaient nés le même jour. Cela promettait déjà une grande amitié entre les deux.
J'y songeai, remplie de bonheur tout en resserrant mon garçon contre ma poitrine. Je fis à peine attention au picotement désagréable qui m'imprégnait le bas ventre tandis qu'Aponi s'acharnait à me redonner une ouverture vaginale convenable. Je tripotais les petits doigts d'Amarok avec force tout en songeant amèrement que la séparation allait être difficile à encaisser. C'est trop tard Iduna, après tout, c'était convenu depuis le départ, me grondai-je, cet enfant ne te connaîtra jamais, il ne devra pas savoir qui tu es pour lui.
Après plusieurs minutes, la guérisseuse se rapprocha de mon buste et se pencha en murmurant d'une voix aiguë :
-Voilà...Pour Maman tout est bon ! Occupons-nous maintenant de te laver jeune homme !
A contrecœur, je la laissais me le détacher de mon mamelon. L'état d'Amarok changea radicalement et il se mit à vociférer avec désespoir pour encore manger. Cela me mit hors de moi et je voulus tout de suite me lever pour aller le chercher.
-Ne bouge pas Iduna ! Grommela la ventrière, occupe-toi plutôt de me dire où sont les instruments pour la cérémonie de la nature !
Peinant à ne pas pleurer car je me sentais impuissante face à son chagrin, je priai mon chakra de la gorge de se dénouer et articulai au mieux :
-Euh...A côté de la bassine...
Agacée d'être allongée, je soulevai uniquement la tête pour suivre les faits et gestes de la guérisseuse tout en étant toujours horripilée par les cris plaintifs de mon bébé. A mon grand soulagement, il retrouva sa sérénité au contact de l'eau et se calma instantanément. Aponi lui chanta alors la berceuse tout en lui savonnant son corps encore fragile. Puis elle parvint à lui tracer les quatre losanges sans qu'il n'ait mal et je fus soudainement jalouse de ne pas avoir pu le faire à sa place.
-Combien de temps vais-je devoir restée couchée ? Finis-je par demander, embêtée.
-Deux bonnes heures. Je t'ai prescrit des plantes que tu prendras pour aller aux toilettes et je t'enlèverai les points dans environs deux semaines. J'ai bien appuyé pour que tu échappes à une hémorragie. Oh ! Et bien entendu aucun rapport avec Yuma avant six semaines. Là tu as juste besoin de calme, répondit-elle en sortant mécaniquement Amarok du bain.
Contrairement à tout à l'heure, il ne pleura pas à cause du froid et fut vite enveloppé dans un linge propre en attendant que la guérisseuse ne l'habille.
-Et voilà ! Tout beau ! Tout neuf ! S'exclama-t-elle en me le calant à nouveau contre mon sein.
Il y eut quelques vagissements avant qu'il ne se remette à pleurer. Je voulus le bercer tendrement mais je n'y arrivais pas dans ma position. Aponi finit par avoir pitié de moi et emprunta un autre oreiller pour que je sois mi-assise. Je pus enfin manier mon fils avec tendresse mais celui-ci se congestionna de contrariété en criant de plus en plus fort.
-Bah alors...Calme-toi...Calme-toi, chuchotai-je en le balançant légèrement.
Cela eut l'effet inverse et il ne s'arrêta pas, continuant de gesticuler avec violence. Ses poings se serrèrent et ses jambes m'envoyèrent des coups de pieds. Affolée de le voir stressé, j'éclatais en sanglots et implorai à nouveau la guérisseuse de venir m'aider, me raccrochant à elle comme à une bouée de secours.
-Aponi...Je fais quoi ?! Paniquai-je.
Elle ne me répondit pas tout de suite, se contentant de donner le message à Courant d'Air. Sans se retourner, elle renchérit alors :
-Prends la tétine que je t'ai confectionnée et mets-lui dans la bouche !
Handicapée d'un bras, à cause du poids d'Amarok, je me risquai à me pencher près de la commode en faisant attention de ne pas le renverser. Sa bouche grande ouverte fut une facilité et je lui engouffrai bientôt le bout d'ivoire malaxé.
-Eh bah dit donc...Qu'est-ce que tu es grognon...Je comprends que tout soit nouveau pour toi mais il faut être sage avec Maman... Chuchotai-je en lui embrassant sa joue dodue.
A ma grande surprise, il plissa les yeux et les écarquilla enfin, révélant deux billes bleues marine. Tout comme Helga avait réussi à trouver des ressemblances entre Pieter et Olaf, j'arrivai à discerner qu'Amarok tenait son nez épaté et ses cheveux de Yuma.
-Pas de doute, on ne peut pas se tromper sur ton père, dis-je en repensant à sa conception qui était tellement loin.
Indifférent à ce que je lui racontais, mon bébé continua de sucer sa tétine et je crus que j'allais avoir un instant de répit. Il n'en fut rien. Comme pour me provoquer mon fils la cracha bientôt et se remit à pleurer avec de plus en plus de sonorité.
- Qu'est-ce que tu as donc encore ? Tu as été au bain...Je t'ai nourri... Et je ne pense pas que tu aies besoin d'être changé...Dis-je en reniflant péniblement ses langes, tu es déjà un petit fripon.
J'essayai de prendre un ton enjoué mais c'était le chaos émotionnel à l'intérieur de mon corps. C'était comme si mon fils en sortant avait déjà coupé le lien qui nous unissait.
-Aponi...Je suis désolée, j'ai encore besoin de toi, murmurai-je défaitiste alors que les cris de mon nouveau-né m'arrachèrent des grimaces.
D'une patience extrême, la guérisseuse se pencha à nouveau vers moi et expliqua :
-Dans une demi-heure tu pourras le nourrir encore mais là effectivement il n'a rien de particulier... Il doit sentir ton stress.
- Qu'est-ce que je dois faire dans ce cas ?! Demandai-je terrifiée.
-Déjà te détendre, puis forcer sur la tétine et lui tenir jusqu'à ce que tu sentes que tu n'as plus besoin de faire pression, m'encouragea-t-elle.
A moitié convaincue, j'y mis peu de convection par peur de faire du mal à mon enfant. La vieille ventrière finit par éclater de rire et répliqua :
-Ah ! Vous êtes toutes les mêmes avec vos premiers...Tu peux agir plus fort ! Ton petit n'est pas en sucre ! Dois-je te rappeler que dans d'autres peuples Northuldra, notamment en Amérique latine, les bébés dorment à même le sol jusqu'à leurs quatre ans pour tester leur dureté !
Je faillis répondre que c'était barbare mais je me retins à temps et me contentai d'apaiser mon fils en lui chantant la berceuse comme l'avait fait Aponi lors du bain. Cela sembla le calmer et je pus enfin lui remettre la tétine dans la bouche. Avec horreur, je la vis ensuite en train de remettre son manteau et j'osai demander :
-Tu ne m'abandonnes pas Aponi, n'est-ce pas ?
-Il faut bien que je me charge d'aller voir les autres patients, jeune fille ! Me gronda-t-elle gentiment, Ne t'inquiète pas...Laisse-toi séduire par ce petit ange, le temps que son père vienne le chercher... Il ne devrait pas tarder.
Mes yeux s'écarquillèrent immédiatement de peur à l'idée d'être seule avec lui et elle le vit très bien. Elle approcha alors sa main et me compressa le bras en me disant avec un grand sourire :
-Ça va bien se passer... Surtout quand tu te lèves, tu y vas doucement et si jamais tu as le moindre afflux de sang, tu me préviens tout de suite, c'est compris ? Je repasserai te voir en fin de matinée.
Incapable de parler, je me contentais de confirmer par un signe de tête. La guérisseuse me quitta enfin alors que je me sentis en panique. Je tentais de réguler mes chakras en respirant tranquillement mais ce fut difficile de ne pas être inquiète. D'autant plus qu'il ne se passa que quelques secondes avant qu'Amarok ne recrache la sucette.
-Allez...Sois gentil à la fin...Murmurai-je dépassée.
Dès lors les minutes devinrent interminables. Oubliant les précautions d'Aponi, je décidai de lui donner le sein plus tôt en espérant qu'il s'endorme et ainsi montrer une image de mère parfaite quand Yuma arrivera. C'était sans compter sur ce fripon qui tenait absolument à rester éveillé tout en s'égosillant encore comme s'il se sentait menacé. Agacée et furieuse de ne pas réussir à le contenter, j'oubliai ma prudence et me levai enfin pour avoir une meilleure optimisation de son poids dans mes bras.
-Quand le vent frais...Chut...Viens danser...Chut...La rivière chante...Chut...Pour ne pas oublier...Chut chut...Allez calme-toi... Plonge-y si tu veux voir...Chut...Ton reflet dans son grand miroir...Chut, chantai-je d'une voix saccadée.
Il n'y eut rien à faire. Amarok s'entortilla de plus en plus en colère, rugissant avec mollesse. Désespérée je renchéris en chuchotant :
-Allez...Pitié sois gentil...Maman t'aime très fort tu sais...Elle ne veut pas vraiment t'abandonner...
J'étais sur le point de craquer quand j'entendis enfin la voix de mon sauveur :
-Ne t'en fais pas, il le sait que tu as une profonde affection pour lui.
-Yuma ! Criai-je en recouvrant ses cris.
Je ne fus jamais aussi heureuse de le voir qu'en cet instant. Désespérée par le comportement de notre fils qui continuait de geindre, je lui calais dans les bras pour qu'ils fassent connaissance. Plus ému qu'il ne voulait le laisser entendre, mon mari rencontra enfin Amarok qui se calma immédiatement.
-Bah alors bonhomme...Tu fais des misères à Maman ? Demanda-t-il en lui offrant un sourire de fierté.
A ma grande surprise, le bébé lui rendit son sourire alors que sa langue faisait des succions dans le vide. Prise de jalousie, je questionnai alors :
-Hum...Yuma...Tu veux bien me le redonner maintenant qu'il est sage ?
Il me lança tout de suite un regard contrarié et marmonna :
-Attends un peu...Tu l'as eu toute la matinée déjà...
-Oui et je l'ai sorti aussi, grinçai-je d'une voix féline, je te remercie d'ailleurs de m'avoir accordée tes intentions là-dessus !
Il se trouva alors un peu idiot et répliqua :
-Oui...Hum...Pardon Iduna...C'est que...Je ne suis pas trop à l'aise avec l'accouchement...Alors je ne voulais pas te faire revenir sur ce moment délicat...Excuse-moi d'être un goujat...
Puis il s'adressa à notre fils et ajouta :
-Tiens, retourne avec Maman encore quelques heures car elle l'a bien méritée !
Il lui embrassa timidement le front et me le redéposa dans mes bras souples. Les traits d'Amarok s'ombragèrent et il perdit son sourire avant de gigoter à nouveau de malaise. C'est pas vrai...Il recommence, pensai-je très fort en pâlissant. Les vagissements repartirent de plus belle et ma crainte se fondit définitivement lorsqu'il s'arrêta après que je l'eûs à nouveau refilé à Yuma.
-Je...Je crois que tu peux directement partir avec, je ne lui manquerai pas, boudai-je avec amertume.
Mon mari remarqua tout de suite ma détresse alors que je me détournai d'eux deux pour retourner dans le lit. Mon périnée me tirait un peu et il ne fallait pas que je laisse des émotions trop fortes m'envahir sous peine de le craquer. Tenant toujours notre enfant avec précaution, il me rattrapa et déclara :
-Il est hors de question que tu ne viennes pas faire la présentation d'Amarok ! Nous devrions y aller d'ailleurs ! Les autres nous attendent !
-Mais Yuma...Je ne peux pas trop marcher jusqu'à la Forêt Enchantée, bredouillai-je en songeant que cela pouvait rouvrir mes points de suture, je...Je ne suis pas sûre qu'Aponi cautionnera...
Cette dernière arriva justement dans la maison alors que j'entendis un grand remue-ménage dans notre plaine gelée. Elle fit un clin d'œil à Yuma en déclarant :
-Les autres sont prêts !
Mon mari répliqua alors :
- C'est parfait ! Pour une fois ceux sont les gens de la Forêt Enchantée qui se sont déplacés ! Notre fils est né ici, il est normal qu'il soit annoncé sur sa propre terre !
Je rougis violemment alors que mes yeux se fondirent avec amour vers ce nouveau Sappos. Puis je pris conscience de sa phrase et demandai surexcitée :
-Attends tu es vraiment en train de m'affirmer qu'il y a tout le monde ?! Ce qui veut dire...
Yuma n'eut même pas besoin de répondre qu'Helga, Olaf et Ylva apparurent sur le palier de la hutte. Je poussai un cri de joie ce qui remua Amarok et les rejoints en marchant de travers.
-Surprise ! S'écrièrent-ils en chœur.
Mes sœurs de cœur et moi nous offrîmes tout de suite une longue étreinte, toujours complices et je me détachais enfin d'elle pour me tourner vers mon ancien amant qui tenait son propre garçon contre son torse. Je me rapprochais de lui et dis d'une voix mielleuse :
-Coucou Pieter...J'espère que tu es plus gentil avec ta Maman qu'Amarok avec moi.
Ce qui suscita immédiatement des interrogations de la part de mes amis. Yuma et moi leur fîmes alors une démonstration et notre fils ne changea pas son point de vue vis-à-vis de nous deux, se contentant de hurler à la mort avec moi et d'être un véritable ange avec son père. Par soutien face à ma frustration, Helga résista à récupérer son petit et nous écrivîmes un nouveau mot pour la boîte à musique.
-Les soleils se lèvent ?! Je sais pas pourquoi j'ai eu l'image d'un soleil avec une tête de bébé à l'intérieur, plaisanta Ylva avant de refermer l'objet bleu.
Nous gloussâmes encore toutes les trois puis Yuma finit par nous presser car les autres continuaient de nous attendre dehors. Nous n'eûmes besoin de faire que quelques pas qu'il y eut un tonnerre d'applaudissements en nous voyant.
-Merci ! Merci à tous ! Clama mon mari en se redressant avec fierté, bien ! Nous ferons simple pour que notre nouveau chef n'attrape pas froid ! Ainsi ! C'est avec une grande émotion qu'Iduna Sappos et moi vous annonçons la naissance d'Amarok Lorcus, né ce 22 février en bravant le froid de ses origines !
Sans attendre, Yuma cala bien la tête de notre aîné et le souleva pour qu'il soit aperçu par tout le monde. Très calme, notre fils babilla et dévisagea la foule floutée de ses yeux bleutés. Les gens battirent immédiatement des mains tout aussi émus par sa bouille que moi. Mon mari fit ensuite redescendre notre bébé et me le tendit alors que je me crispai tout de suite de nervosité. Je m'emparais donc du petit avec appréhension et sursautais presque de soulagement en m'apercevant qu'il demeurait serein comme s'il avait compris qu'il fallait bien se tenir en public. Me moquant soudain des autres, je le rehaussai plus près de moi et le couvris de baisers alors que mes yeux baignaient de larmes. Enfin...Enfin mon fils m'aimait... Quelle ironie que ce soit au moment si proche de notre séparation.
Je fus heureuse de voir que toute la communauté prit un temps pour venir lui dire un mot gentil. Cela me permettait d'apprécier l'instant de l'avoir encore dans mes bras. Les gens se connaissant tous, le peuple se ruait également sur Helga pour admirer Pieter qui commençait à perdre patience en gazouillant. Sa bouche se déforma bientôt alors qu'il laissa échapper un cri colérique.
-Hum...Je crois qu'il a faim ! Nota ma meilleure amie.
Par mimétisme mon fils agit pareil et fourra bientôt son nez dans ma poitrine tout en gesticulant la tête, la bouche déjà prête à agripper mon sein.
-Tu lui donnes une dernière tétée, ensuite je l'emporterai, murmura doucement Yuma pour ne pas me brusquer.
Livide, je hochais la tête en priant pour que ce moment arrive le plus tard possible. La foule se dispersa alors que nous nous refugiâmes tous dans ma hutte pour nourrir nos nouveau-nés.
Ils s'endormirent une bonne demi-heure plus tard, apaisés, tandis que j'étais de plus en plus anxieuse de faire mes adieux à mon bébé.
-Tu seras sage avec Marraine Helga et Tatie Ylva, tu ne feras pas trop de bêtises avec Papa, chuchotai-je ainsi en boucles pendant de longues minutes, tu ne te bagarreras pas avec Pieter et tu seras respectueux envers les autres.
Yuma me passa bientôt un bras autour de l'épaule et m'embrassa le front avant de reprendre :
- J'y veillerai Iduna, ne t'inquiète pas.
Il se tourna ensuite vers notre groupe et rectifia :
-Nous y veillerons tous...Il ne sera pas malheureux.
Je déglutis péniblement tandis que ma gorge se serra. Attendant un peu avant de parler pour que ma voix ne me trahisse pas, je renchéris :
-Bien...Je crois qu'il est temps dans ce cas.
Mes yeux se voilèrent d'eux-mêmes alors que je fis lâcher le mamelon à mon fils avant de le couvrir chaudement.
-Voilà...Comme ça tu es bien, chuchotai-je en lui trempant les joues à force de l'embrasser.
Je fis ensuite signe à Yuma de le prendre dans ses bras et séchai mes larmes avant de me lever et allai chercher deux objets que j'avais soigneusement garder pour lui dans un tissu propre.
-Voilà un collier des chakras et un coutelas que tu lui accrocheras à sa tunique quand il sera plus grand, d'accord ? Déclarai-je à son père.
-Je le ferai Iduna, se contenta-t-il de dire.
-Parfait, chuchotai-je alors que je sentais mes yeux rouge et gonflés par le chagrin.
Olaf et lui se chargèrent ensuite de partir devant pendant que mes sœurs de cœur me consolèrent du mieux qu'elles purent.
-On s'en occupera bien Iduna, promis, en tant que Marraine, je lui donnerai mon lait, commença Helga.
-...Et je me chargerai de le garder en attendant d'avoir mon propre enfant, répliqua Ylva avec un grand sourire, cela m'entraîner. Tu n'as Ru à craindre ma Reine.
-Merci...Merci à vous deux, insistai-je alors que notre étreinte ne s'arrêtait plus.
Ma chère Piceaerd m'embrassa bientôt la joue pendant que mon âme sœur s'attela à ma bouche. Ses yeux luirent alors d'une flamme que je connaissais si bien maintenant et elle susurra bientôt avec force :
-Je reviendrai te voir pour te rapporter des nouvelles et nous pourrons...Nous retrouver...
-Eh bien...Pas avant six semaines mais oui...Avec grand plaisir, murmurai-je à nouveau frustrée par nos longs mois d'abstinence.
Nous nous quittâmes ainsi et je passai de longs jours à n'avoir envie de rien, trop déprimée de savoir mon petit Amarok loin de moi si bien que je finis par me raccrocher à mon futur Elysia...Et l'espoir ressurgit aussi rapidement qu'il était parti.
****
-A demain maîtresse Helga !Clamèrent les enfants en chœur en sortant de la hutte.
-A demain jeunes gens ! Lançai-je à mon tour en les poussant presque dehors car je devais à présent aller seconder Mouna.
La matinée venait de se terminer et je n'avais en réalité qu'une envie : Aller retrouver mon petit garçon qui était gardé par Ylva.
-Si j'ai quelques minutes d'avance, je peux passer le voir, réfléchis-je très vite.
Avalant rapidement une portion de ragoût de rennes pour avoir l'estomac calé, je me dépêchais de rejoindre la demeure des Coudriers où des gazouillements sonores pouvaient se faire entendre. C'était ainsi depuis six mois maintenant. Malgré des nuits courtes, malgré la fatigue colossale d'allier mon travail de Maman à ceux de chamane et professeure, je ne regrettai absolument pas l'arrivée de mon fils, restant persuadée que c'était le plus beau cadeau que les dieux et la nature m'avaient accordé.
-Toc, toc, toc, dis-je doucement en produisant le geste sur la porte de la hutte.
J'avais tapé si faiblement que personne ne m'avait entendu. Ce n'était pas plus mal car cela me permit de me faufiler discrètement dans la chaumière. Pieter et Amarok étaient assis maladroitement sur un tapis de sol en peau de rennes et Ylva siégeait à quatre pattes entre eux deux. Je faillis rire de la voir ainsi, si déterminée à tenir la promesse qu'elle avait faite à notre sœur de cœur des Terres Gelée. Nous lui envoyions régulièrement des nouvelles de son enfant, n'oubliant aucun détail qui pouvait lui apporter de la joie tandis que les deux amantes avaient repris une activité intime drastique qui lui faisait également beaucoup de bien. C'était néanmoins moins souvent et moins long qu'avant puisqu'elle était à présent mariée à Yuma et ce dernier pouvait arriver à n'importe quel moment à sa hutte. Loin de gêner mes sulfureuses amies, cela pimentait au contraire leur sexualité et les deux amantes en ressortaient que plus satisfaites. Bien souvent, je ne voulais pas de détails mais j'avais compris depuis longtemps qu'Ylva n'était pas du genre à tenir sa langue dans tous les sens du terme.
Je m'avançais à petits pas alors qu'elle et les garçons ne m'avaient pas vu arriver. Nos deux bébés avaient déjà des caractères bien définis. Pieter demeurait colérique, jaloux mais aussi très câlin tandis qu'Amarok était plutôt du genre calme à observer tout ce qui l'entourait et pouvait être susceptible de l'intéresser. Notre meilleure amie avait actuellement donné à chaque enfant deux boîtes en bois qui semblaient remplies à ras bord. Je pris un temps avant de me montrer et contemplai ces petites vies avec émerveillement.
-Non Amarok...Tu ne prends pas la boîte de Pieter...Regarde...La tienne est là, dit Ylva avec patience en la lui mettant dans les mains.
Mais l'enfant demeura d'humeur taquine et jeta la sienne pour reprendre celle de mon fils qui ne se laissa pas faire et serra les poings avant de taper la cuisse du jeune Lorcus. Ce dernier lui rendit immédiatement la pareille en tapant plus fort.
Des cris en discontinu qui devaient sans doute être une conversation de bébé s'ensuivirent entre les deux si bien que ma sœur de cœur finit par les mettre dos à dos.
-Allez...Nous avons donc une tête de mule et un petit chef...Puisque vous n'arrivez pas à vous entendre, tant pis, vous explorerez vos boîtes tout seuls, les gronda-t-elle gentiment.
Elle me remarqua alors et se releva sans faire de bruits pour me rejoindre.
- L'avantage d'être petite c'est que je n'ai pas mal au dos quand je joue avec eux, plaisanta-t-elle comme si elle avait eu besoin de se justifier.
- Qu'est-ce que tu leur fais faire ? Demandai-je intriguée.
-Découverte des matières...J'ai pris plusieurs objets de textures différentes, molles, dures, douces, rugueuses...Etc. pour qu'ils puissent se les approprier, voir si elles peuvent s'imbriquer entre elles, entre autre, expliqua-t-elle toute fière.
-Oh pour ça je crois que tu t'y connais ! Déclarai-je avec ironie.
Elle rit tout de suite et cela me fit plaisir de la voir comme ça. Ylva avait du mérite. Elle cachait sa peine d'être stérile du mieux qu'elle pouvait en transmettant tout l'amour qu'elle avait à nos bébés. Je m'en voulais bien souvent de ne pas avoir réussi à lui décoincer ses règles mais elle ne m'en blâmait plus et ne me rejetait pas. Uniquement cela était l'essentiel à mes yeux désormais. « Je m'entraîne avec les vôtres comme ça je serai rôdée quand j'aurais le mien », me répétait-elle tous les jours pour atténuer son chagrin. J'acquiesçai, en accord avec elle, étant très heureuse que mon petit Pieter fut son cordial thérapeutique.
-Bien...Si tu t'en sors comme une vraie professionnelle, je crois que je vais y aller ! M'exclamai-je, je voulais juste voir la bouille de mon petit cœur c'est tout.
-Et pas la mienne ? Bouda-t-elle.
-Je la laisse à Iduna, lui soufflai-je amusée.
Elle gloussa à nouveau et je renchéris :
-Je dois rejoindre Mouna pour ma tournée, je passerai chercher Pieter vers dix-sept heures, cela te convient ?
Ylva hocha activement la tête tout en continuant de surveiller attentivement nos progénitures.
-Oui ! Avec un peu de chance, j'aurais une bonne nouvelle à t'annoncer ce soir ! Clama-t-elle, c'est aujourd'hui que la guérisseuse va nous donner son verdict, Kanda sera là un peu plus tôt exceptionnellement.
-Oh ? C'est vrai ? C'est aujourd'hui ? Questionnai-je alors qu'une boule d'espoir me rongea le corps pour elle.
Émue et excitée elle confirma. Je la pris tout de suite dans les bras et chuchotai :
-Je croise les doigts pour vous dans ce cas.
-Merci, murmura-t-elle toute heureuse, juste avant de partir tu veux bien m'aider à mettre ton grand gaillard dans sa chaise haute, c'est l'heure de manger !?
Je ne me fis pas prier et enveloppai mon fils de mes bras protecteur avant de l'installer sur un fauteuil de bois surélevé pendant qu'Ylva se chargea d'Amarok. Puis je lui embrassai le front et conclus :
-A tout à l'heure !
Les deux nourrissons m'offrirent un joli sourire alors que je m'éclipsai enfin de la grande hutte des Coudriers. Je trouvais bientôt Mouna en pleine conversation avec Aponi. Leur laissant un peu d'espace car cela ne se faisait pas d'écouter sans y être invitée mise à part si on s'appelait Ylva, je vis juste la guérisseuse soupirer avant que sa consœur des Terres Gelées ne se retire. M'approchant un peu d'elle, je demandai en essayant de ne pas montrer trop d'intérêt :
-Tout va bien ? Il n'est rien arrivé à Iduna au moins ?
Mouna vit tout de suite ma mine inquiète et tenta de me rassurer :
-Mais non Helga...Rassure-toi, elle va très bien...Tout ne tourne pas autour de notre jeune Sappos ! Viens à présent, nous avons du monde qui nous attend.
Intriguée par son ton qui montrait tout sauf de l'apaisement, je la suivis tout de même sans un bruit et nous nous chargeâmes de soulager nos patients tout l'après-midi. Je n'avais pas encore totalement retrouvé tout mon flux énergétique d'avant la grossesse mais les gens de la Forêt Enchantée ne semblaient pas s'en apercevoir et continuaient d'être autant satisfaits par mes soins que ceux de Mouna. Nous venions donc de passer en revue un patient stressé, une vilaine angine, deux montées de fièvres et un bras cassé quand nous nous accordâmes enfin une pause à l'ombre des aulnes.
-Les gens ne s'arrêteront-ils jamais d'être mal ? Me moquai-je gentiment en connectant tous mes chakras pour les régénérer.
-Il faut croire que non, dit la guérisseuse, mais sans eux nous ne servirions plus à rien, alors estime-toi, heureuse qu'ils le soient ! Dit-elle avec malice.
-Certes ! M'écriai-je en me laissant m'allonger sur le sol qui était recouvert des feuilles mortes de novembre.
Je m'amusais à observer les formes des nuages tout en ne pouvant m'empêcher de me sentir minuscule dans ce monde. Même encore après toutes ces années, je me demandais quelle était véritablement ma place... Cela m'arrivait d'y penser quand je n'étais pas entourée des gens que j'aime.
-Mouna...Je peux te confier quelque chose ? Finis-je par demander.
Elle acquiesça et me fit signe de parler.
-Voilà...Quelquefois j'aimerais savoir où sont mes parents... J'aimerais leur montrer que je suis devenue la femme qu'ils espéraient tant... Je voudrais leur présenter leur petit-fils...Et être pardonnée, soufflai-je alors que ma gorge se serra.
La guérisseuse m'écouta patiemment et chuchota à son tour :
-C'est normal que ça te hante toujours...Tu pourrais justement demander à Iduna de t'apaiser puisque tu n'arrives pas à le faire toute seule.
- J'y ai songé souvent...Mais je ne veux pas l'embêter avec mon passé... Elle aussi a eu sa dose de chagrin et elle ne se plaint jamais, expliquai-je soudain honteuse.
- L'humilité peut être idiote quelquefois...Il n'est pas bon d'encaisser et ça il me semble que ta belle-mère te l'a appris mieux que quiconque... Au contraire, je trouve que cela que vous pourriez faire un échange de bons procédés ! Tu guéris ses peines et elle, les tiennes, nota-t-elle.
Je confirmais par un signe de tête et nous aperçûmes alors Yuma qui avait récupéré Amarok.
-Bonsoir mesdames ! Nous salua-t-il, il me semble qu'Ylva et Kanda vous attendent.
-Avons-nous fini notre tournée pour aujourd'hui ? Demandai-je derechef à Mouna.
-Je pense que oui ! Personne n'est venu gémir pendant notre temps de repos, cela veut dire que nous avons la paix pendant un petit moment ! Répondit-elle.
Puis elle maugréa pour elle-même :
-Et ce n'est pas plus mal...
Nous nous relevâmes donc et j'embrassai la petite main d'Amarok avant de plonger mes yeux dans ceux de Yuma qui s'écria à mon adresse :
-Quand tu auras le temps, passe me voir pour que nous continuions de discuter de la guerre Northuldra/ Arendellien ! Il ne faudrait pas que ce peuple ne revienne nous embêter maintenant que nous avons nos propres progénitures.
Comme ce pacte me paraissait superflu désormais maintenant que j'avais moi-même exploré ce lieu et étais en quelque sorte la protectrice de la famille Halricsen qui avait à présent un autre enfant. Un petit garçon nommé Lars. Toutefois, les paroles de Yuma étaient sages et le danger pouvait se présenter à tout moment.
-Olaf et moi te ferons savoir quand nous serons disponibles, repris-je en essayant de ne pas être troublée par ses yeux bleus magnétiques, mais comme tu l'as si bien dit...Tu as d'autres priorités ! Essaye d'en parler à Iduna...C'est ta femme après tout...Elle t'écoutera.
-Je n'y manquerai pas, conclut Yuma.
Puis il tourna les talons et s'en alla vers la hutte des Lorcus tandis que Mouna et moi nous dépêchâmes de rejoindre celle des Coudrier. Une bonne odeur de savon était répandue dans la pièce quand nous passâmes le pas de la porte.
-Oh bah alors ? Tu l'as carrément mis au bain ?! Mais il ne fallait pas Ylva ! Je me serais débrouillée de rendre Pieter propre une fois à la hutte ! M'écriai-je un peu gênée qu'elle en fasse trop.
-Ce n'est rien ! Amarok y a eu le droit aussi...Si tu avais vu comment ils étaient tout barbouillés de peinture tout à l'heure, tu m'aurais supplié toi-même de les nettoyer, crois-moi ! S'insurgea-t-elle en riant, d'ailleurs attention où vous mettez les pieds car j'ai été obligée de mettre leur chef d'œuvre au sol !
-Leur chef d'œuvre ? Répétai-je alors que mes yeux se fixèrent sur le parquet de bois.
Je découvris bientôt des feuilles de papiers où siégeaient des empreintes rouge et marron de pieds et de mains.
-Ce n'est pas encore tout à fait sec ! Mais une fois que ça le sera, sans doute demain, Yuma et toi pourrez repartir avec chacun le vôtre ! Renchérit ma meilleure amie toute fière.
- C'est euh...Très gentille Ylva, déclarai-je me demandant déjà dans quelle partie de la hutte j'allais bien pouvoir l'accrocher puisque ce n'était pas sa première activité de peinture.
Loin de se soucier de ce détail de logistique, ma sœur de cœur alla s'accroupir auprès de mon fils et lui montra les objets du quotidien qui s'amoncelaient sous les tonnes de bulles de savon.
-Tiens trésor...Là tu vois c'est ton biberon...Puis ça regarde...Tu la reconnais c'est ta tétine...Oh ! Et là encore c'est ton hochet qui se cache sous la mousse, dit-elle doucement.
Elle sortit et rentra plusieurs fois de suite le jouet en os lisse pour bien montrer la différence sous et hors de l'eau. Puis elle le tendit à Pieter qui barbota avec, tandis que ses cheveux créaient des boucles brunes au contact de la matière minérale. Je la laissais faire, consciente qu'elle faisait des merveilles avec la motricité de mon fils. Puis je finis par m'agenouiller à ses côtés et constatai que l'eau était froide.
-Je vais te le sortir ! Dit-elle comme si elle avait lu dans mes pensées.
Elle ne me laissa pas trop de place et se chargea de le mettre dans un linge tout propre avant que je ne reprenne les rênes pour ajuster ses langes et ses vêtements. Je le pris ensuite dans mes bras et le fis sautiller pour qu'il demeure calme le temps de connaître le verdict de Mouna à propos de la paternité de mes amis. Les yeux d'Ylva brillèrent d'excitation et elle se rapprocha de Kanda pour qu'ils soient plus unis que jamais en cet instant de révélation.
- J'ai fait du thé et des gâteaux ! Installons-nous autour de la table ! Nous serons plus tranquilles pour discuter ! S'écria encore ma chère Nordlys d'une voix soudain nerveuse.
J'acquiesçai pour lui donner raison et nous nous installâmes. J'essayai d'observer la guérisseuse pour un éventuel indice quant au résultat final mais son visage ne laissa rien transparaître. Elle but plutôt une gorgée et serra fermement le gobelet chaud avant de se racler la gorge et dire :
-Bien. Il est temps que vous sachiez.
Je devinais sans peine que le cœur de mes amis battait à tout rompre et fus une véritable éponge tandis que le mien tambourinait également dans ma poitrine. Mouna les fit attendre quelques secondes avant de lâcher avec aplomb :
-Il n'y a pas d'enfants à adopter aux Terres Gelées !
Le regard d'Ylva se dilata tout de suite de déception mais elle demeura calme alors que je peinais à croire que tous les mots avaient été dits dans le bon ordre au sein de cette même phrase. Prête à la consoler comme je le pouvais, je sursautai tout de suite quand Kanda tapa fermement sur la table en criant :
-Mais tu te moques de nous Mouna ou quoi ? Ça fait presque un an que tu nous balades en nous faisant espérer, tout ça pour qu'au final t'entendre dire qu'y a personne ?!
La guérisseuse fut impassible et attendit que monsieur Coudrier finisse de s'énerver avant de reprendre :
-Ce n'est pas la peine de passer ta colère sur moi Kanda. Comme je vous l'ai déjà dit, je ne suis pas responsable de ce qui vous arrive...Mais le fait est là... Vous n'êtes malheureusement pas les seuls à avoir ce souci au sein de notre communauté, une autre famille l'a également aux Terres Gelées et Aponi a pris soin d'aller chercher un nourrisson d'Arnevik pour qu'ils deviennent parents puisqu'il n'y avait personne...Et combien même il y aurait eu quelqu'un, ils étaient prioritaires par rapport à vous.
-Mais...Euh...Tu...Tu nous l'avais promis ! Bégaya-t-il encore d'émotions.
Elle secoua immédiatement la tête alors qu'Ylva se terrait de plus en plus dans le silence.
-Je n'avais jamais rien dit de tel et tu le sais très bien, expliqua-t-elle patiemment, je comprends que tu sois en colère...Je le sais mieux que quiconque car tu es au courant que moi non plus je ne parviens pas à avoir d'enfants... Mais je comprends votre position à ne pas vouloir adopter un européen car je ne veux pas non plus souiller le nom des Nattura.
Cela laissa le couple Coudrier songeur pendant plusieurs secondes. Contre toute attente, Ylva renchérit :
-Nous attendrons encore s'il le faut, après tout, je m'occupe d'Amarok et cela me permet de faire honneur à notre meilleure amie, cela m'empêche d'y penser.
-Tu oublies qu'il a un père et une mère ! Il ne te considérera jamais comme telle ! Tonna aussitôt Kanda de nouveau furieux en la fusillant du regard, cet enfant n'est rien pour toi !
Les cris effrayèrent tout de suite Pieter qui se mit à brailler.
-Doucement mon trésor, doucement tout va bien, murmurai-je en lui caressant le haut du front.
-Excuse-nous Helga, dit ma sœur de cœur en jetant un regard noir vers son mari.
-Non...Non...Vous, excusez-moi d'être là...Cela devrait être une conversation privée, je vais m'en aller...Bafouillai-je en me redressant.
J'étais sur le point de quitter la table quand ma meilleure amie ordonna encore :
- J'entends ce que Kanda vient de dire... Puisqu'il en est ainsi...Helga reste ! Tu as ton importance dans notre décision !
Un peu surprise, je me rassis et me tus en attendant la suite. Voyant qu'un silence pesant était en train de s'installer, Mouna les fixa du regard et demanda :
-Que fait-on maintenant ? Souhaitez-vous effectivement attendre un peu ?
Ylva et Kanda se concertèrent tout de suite et dirent un « NON » catégorique. La guérisseuse soupira et craqua ses doigts en les posant sur la table.
-Renoncez-vous à être parents dans ce cas ? Interrogea-t-elle à nouveau.
-Non plus, renchérit ma meilleure amie en me jetant un regard insistant, mais nous aurons grandement besoin de toi Helga !
Abasourdie par ses paroles, je ne parvins même pas à assembler mes idées quand je vis la détresse dans leurs yeux. Je me raccrochais uniquement à mon fils et bredouillai alors que mon visage passa par toutes les couleurs à cause de la lourde tâche dans laquelle ils souhaitaient m'impliquer :
-Oh...Eh bien ce serait avec un grand honneur qu'Olaf et moi nous portons volontaires...Je...Je...Vais y réfléchir...Et en discuter avec lui...Après tout...Il...Il faut être deux pour avoir un enfant...Alors le sujet est plus délicat quand il ne s'agit pas du nôtre...
Ylva hocha tout de suite la tête et se tourna à nouveau vers Kanda avant de reprendre :
-Oui d'autant plus que là...Nous aurions une suggestion un peu particulière.
Elle fit alors signe à son mari de poursuivre et j'écoutai, attentive ce qui pouvait être pire que ce qui venait déjà d'être demandé.
-Voilà...Helga... Nous aimerions que l'enfant ressemble au moins à l'un de nous deux...Aussi puisque Ylva est malheureusement dans cette incapacité...Je voudrais me porter volontaire pour être son père biologique ! Clama-t-il en y allant doucement.
Je me frigorifiai immédiatement d'effroi et déglutis avant de demander :
-Ce qui veut dire ?!
Bien évidemment que j'avais compris ce que cela impliquait mais je n'avais pas envie de le faire entrer dans mon esprit. C'était tout bonnement dégoûtant ! Humiliant ! Mon passé et ma réputation de putaain étaient en train de me rattraper à nouveau, s'accrochant à mon corps après tous les efforts que j'avais fourni pour être la plus respectable possible auprès de mon mari et des coupoles ! Non à la fin ! Je n'avais couché que deux fois avec Yuma et je m'étais repentie depuis ! Pourquoi fallait-il qu'ils me demandent cela à moi plutôt qu'à notre meilleure amie ?!
J'eus tout de suite la réponse en croisant le regard d'Ylva. Bien évidemment qu'elle ne laisserait personne d'autre qu'elle et Yuma toucher Iduna. Olaf avait été un accident et elle lui avait assez fait payé par des remarques acerbes. Oui...Mon mari passait encore...Mais pas le sien ! Il pouvait faire éprouver du plaisir à toutes les femmes de cette planète mais pas à la seule qu'elle aimait réellement. Pendant un instant, je regrettais de ne pas être celle qui avait touché son cœur.
-Je crois que tu as très bien compris ce que cela signifiait Helga... Dit soudain la voix de Kanda en me rappelant à l'ordre.
Livide, je respirai un bon coup et essayai de ne pas être cassante en répondant :
-Je ne pense pas qu'Olaf sera d'accord...
-Cela veut dire que toi, tu n'es pas contre ? Sous-entendit tout de suite Ylva avec un timbre d'espoir.
Mes aïeux qu'est-ce que je lui en voulais en cet instant ! Bien sûr que j'étais contre ! Mais j'avais échoué à lui réguler ses règles...A lui donner cette vie dont elle tenait tant...Rien que pour cela, je culpabilisais et étais prête à me sacrifier pour qu'elle puisse connaître ce bonheur également.
-Je...Euh...Suis-je vraiment obligée de répondre tout de suite ?! Enfin qu'est-ce que je raconte...Je...Je ne vais pas vous mentir...Je ne sais pas...Ma réputation a été tellement entachée par le passé, qu'elle repartirait de plus belle ! M'exclamai-je alors que mes joues chauffèrent de plus en plus d'indignation.
- J'arrive facilement à séduire les femmes y compris la mienne, précisa bientôt Kanda comme s'il avait besoin de se vendre.
-Je...Euh...Là n'est pas la question...Je...Euh...J'ai toujours eu des rapports dotés de sentiments moi contrairement à vous, grinçai-je décontenancée.
Je fermai immédiatement les yeux, prise d'un vertige. Un cauchemar. J'étais dans un cauchemar. J'allais me réveiller dans les bras d'Olaf et donnerai le sein à Pieter...Oui...Il le fallait. Hélas cela ne fonctionna pas et j'eus toutes les peines du monde à regarder le couple Coudrier dans les yeux.
- C'est en effet une position délicate, concéda enfin Mouna qui souhaitait venir à ma rescousse, et la procréation d'enfant sous forme de mère porteuse n'a jamais été ainsi dans les tribus...Êtes-vous vraiment sûrs de votre choix ?!
-Je ne suis même pas certaine que ce soit légal aux yeux des coupoles ! Invectivai-je irritée, et encore une fois je ne pourrai jamais faire cela à mon mari ! Je lui ai fait assez de mal dans le passé comme cela. Nous avons notre petit garçon...Notre famille !
Je me mordis la lèvre un peu tard, consciente que la phrase ferait mal. C'était précisément ce dont leur couple manquait et je leur balançais en pleine figure.
-Pardonnez-moi...C'est affreusement maladroit et égoïste de ma part de vous sortir cela, bafouillai-je.
-Nous ne te demandons pas de nous donner une réponse tout de suite Helga, tu as le droit de respirer, déclara Ylva avec gentillesse.
-Oui ! Nous avons attendu toutes ces années, nous pouvons bien attendre encore un peu, répliqua Kanda avec fermeté, voilà ce que tu fais...Tu en parles tranquillement avec lui...Et personne ;en dehors de vous deux et Mouna, ne sera au courant de notre arrangement, qu'en dis-tu ?
Les idées encore embrouillées, je hochai faiblement la tête et nous n'attendîmes plus que le consentement de la guérisseuse.
-Je ne donnerai mon accord que si Olaf suit ! Mais vos manières ne me plaisent pas du tout ! Nous gronda-t-elle.
Je faillis ajouter « à moi non plus » mais je me contentais de demeurer discrète en voyant que ma sœur de cœur et son mari avaient repris des couleurs grâce à l'espoir.
-Bien entendu je veillerai à ce que ça ne se répande pas car je n'ai pas envie de récupérer Helga dans un état lamentable comme cela eût été le cas après son mariage, précisa encore la guérisseuse d'une voix sévère.
Des souvenirs insoutenables me revinrent tout de suite en mémoire et je pensai soudain à Anna et Pieter Camviridus. Qu'auraient-ils pensé de cet accord à l'amiable ?!
Une chose était certaine, eux ne me jugeraient pas de là où ils étaient. Mais alors ? Était-ce la fin de mon histoire d'amour avec Olaf ?! Nous avions tellement trimé avant de nous trouver que l'idée d'y penser m'était insupportable ! Serai-je punie par les dieux ?! Et notre fille !? Grand Pabby me l'avait bien montré ! Existerait-elle un jour ?! Mon sang bouillonnait dans mes veines à force de me ronger les sangs. Mon être semblait écartelé entre deux sentiments opposés : Faire plaisir à Ylva et être répudiée par Olaf ou tenir tête à cet arrangement saugrenu sous peine de perdre mes deux meilleures amies par manque de compassion. Me sentant subitement oppressée, je décidais d'en finir et me levai enfin de table en soutenant Pieter avec conviction pour calmer mon anxiété.
-Il...Il se fait tard...Je...Je dois rentrer pour préparer le ragoût à Olaf... Déclarai-je comme excuse.
Le couple de Coudrier comprit que c'était le signal pour me dérober mais je m'en fichais. Je voulais fuir car je sentais que j'étouffais. Je me dirigeai donc vers l'entrée de la hutte et me retournai encore vers eux avant d'ajouter d'une voix tremblante :
-Je viendrai t'apporter Pieter à la même heure demain Ylva...Et vous aurez votre réponse...Oh ! Et je récupérerai le dessin des empreintes.
-Parfait ! A demain Helga ! Dit le couple enjoué.
Je n'attendis pas mon reste et pressai le pas pour rentrer à ma hutte et me blottir contre mon mari dans une longue étreinte qui me ferait oublier la tournure bizarre de cette journée.
Et pour le titre...On ne change pas les bonnes habitudes... Une réf à Lynda Lemay !
Une chanson que je n'écoute plus depuis longtemps car elle fait assez mal mais qui est très joli
DovLégende du Royaume
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le passé 5 : Les mystères des Belles Pousses : Attention contenus matures !
Sam 28 Jan 2023, 09:32
On commence direct sur Iduna. En ce 22 février, avec l'aide d'Aponi et au prix d'une épisiotomie, elle finit par donner naissance à son petit Amarok tout en recevant une lettre d'Ylva, lui annonçant qu'Helga a donné naissance au petit Pieter. Mais malgré tout le soin apporté à ce petit nouveau-né, il ne cesse de pousser ses premiers cris. Mais une fois dans les bras de papa Yuma, il cesse toute agitations et égosillements, et rebelote quand il retourne dans les bras de sa mère. Et de plus, Iduna doit participer à la présentation d'Amarok à toute la communauté, Helga, Olaf et Ylva inclus.
Mais hélas, Iduna avait conclu un accord durant le mariage : se séparer d'Amarok et ne plus l'approcher, l'enfant ne doit que connaître son père. C'est donc après avoir fait don d'un colliers de chakras et d'un coutelas, qu'il aura dès qu'il sera plus grand, et d'avoir fait promettre à son entourage de bien s'occuper de son fils, qu'elle perd son fils de vue.
Du côté d'Helga, elle et Ylva se chargent de s'occuper des deux petits bambins depuis six mois. Mais Helga, malgré tout le bien qui se déroule pour elle, ne peut s'empêcher de repenser à ses parents qui l'ont abandonné, qu'elle aimerait revoir et leur montrer son fils et ce qu'elle est devenue avec Olaf. Et il y a aussi non seulement le projet de la guerre contre Arendelle à établir, mais aussi celui d'Ylva et Kanda d'adopter un enfant des Terres Gelés pour compenser son incapacité d'avoir un enfant qui soit de sa chaire. Résultat ? Négatif, selon Mouna. Même un autre couple de la communauté a dû recourir à adopter un enfant d'Arnevik, alors qu'Ylva et Kanda étaient prioritaires.
Ylva essaye de prendre son mal en patience en affirmant que tant que durera l'attente, elle continuera à s'occuper d'Amarok selon la volonté d'Iduna, ce qui ne plaît pas à Kanda, car Amarok n'est pas le fils de sa femme. Mais le couple a trouvé une alternative : qu'Helga devienne mère porteuse par l'intermédiaire de Kanda. Elle a bien envie de refuser à cause de son passé douloureux entre Olaf qu'elle a dû épouser de force, de Yuma avec qui elle n'hésitait pas à s'envoyer et des coupoles qu'elle a osé défier. Mais avant de donner sa réponse, elle voudrait d'abord en parler à Olaf, et que cette histoire ne soit connu que d'elle, Olaf, Mouna, Kanda et Ylva.
Un choix très très difficile : va-t-elle à nouveau braver les coupoles pour faire plaisir à Ylva ou rester fidèle à Olaf et tomber définitivement en disgrâce vis-à-vis de sa sœur de cœur ? Je pense qu'on le sait déja...
Et on n'oublie pas de faire un petit coucou aux Télétubbies :
Mais hélas, Iduna avait conclu un accord durant le mariage : se séparer d'Amarok et ne plus l'approcher, l'enfant ne doit que connaître son père. C'est donc après avoir fait don d'un colliers de chakras et d'un coutelas, qu'il aura dès qu'il sera plus grand, et d'avoir fait promettre à son entourage de bien s'occuper de son fils, qu'elle perd son fils de vue.
Du côté d'Helga, elle et Ylva se chargent de s'occuper des deux petits bambins depuis six mois. Mais Helga, malgré tout le bien qui se déroule pour elle, ne peut s'empêcher de repenser à ses parents qui l'ont abandonné, qu'elle aimerait revoir et leur montrer son fils et ce qu'elle est devenue avec Olaf. Et il y a aussi non seulement le projet de la guerre contre Arendelle à établir, mais aussi celui d'Ylva et Kanda d'adopter un enfant des Terres Gelés pour compenser son incapacité d'avoir un enfant qui soit de sa chaire. Résultat ? Négatif, selon Mouna. Même un autre couple de la communauté a dû recourir à adopter un enfant d'Arnevik, alors qu'Ylva et Kanda étaient prioritaires.
Ylva essaye de prendre son mal en patience en affirmant que tant que durera l'attente, elle continuera à s'occuper d'Amarok selon la volonté d'Iduna, ce qui ne plaît pas à Kanda, car Amarok n'est pas le fils de sa femme. Mais le couple a trouvé une alternative : qu'Helga devienne mère porteuse par l'intermédiaire de Kanda. Elle a bien envie de refuser à cause de son passé douloureux entre Olaf qu'elle a dû épouser de force, de Yuma avec qui elle n'hésitait pas à s'envoyer et des coupoles qu'elle a osé défier. Mais avant de donner sa réponse, elle voudrait d'abord en parler à Olaf, et que cette histoire ne soit connu que d'elle, Olaf, Mouna, Kanda et Ylva.
Un choix très très difficile : va-t-elle à nouveau braver les coupoles pour faire plaisir à Ylva ou rester fidèle à Olaf et tomber définitivement en disgrâce vis-à-vis de sa sœur de cœur ? Je pense qu'on le sait déja...
Et on n'oublie pas de faire un petit coucou aux Télétubbies :
Ylva a écrit:Les soleils se lèvent ?! Je sais pas pourquoi j’ai eu l’image d’un soleil avec une tête de bébé à l’intérieur.
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le passé 5 : Les mystères des Belles Pousses : Attention contenus matures !
Sam 28 Jan 2023, 10:43
Merci @Dov pour ton commentaire 
Chose promise chose dûe !
(Par contre désolée ça n'existe pas une statue en cookie géant...)
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Chose promise chose dûe !
(Par contre désolée ça n'existe pas une statue en cookie géant...)
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le passé 5 : Les mystères des Belles Pousses : Attention contenus matures !
Mer 01 Fév 2023, 00:03
Le chapitre est terminé et sera posté vendredi à 21h, voici les spoilers sans contexte pour vous faire réfléchir.
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le passé 5 : Les mystères des Belles Pousses : Attention contenus matures !
Ven 03 Fév 2023, 20:51
Chapitre 26 livré en express par Courant d'Air pour vous servir !
Bonne lecture
Chapitre 26 : Les sacrifiées :
Je venais de passer la porte de la hutte en ayant toujours ce même goût amer dans la bouche. Perdue dans mes pensées, je n'entendis pas tout de suite mon mari qui s'écria :
-Bah tu en fais une tête ma Helga... On dirait que tu as vu un fantôme !
Il me dévisagea et je devins plus blanche qu'un linge car la conversation que je venais d'avoir, tournait toujours dans ma tête. Comment allai-je me remettre d'un tel échange ?!
-Je...Euh...Non ça va...Je suis un peu fatiguée c'est tout...La tournée avec Mouna...Était...Euh...Particulièrement intense, bredouillai-je en mettant Pieter à l'aise.
Allai-je réussir à dire le reste ? Non...Non je ne pourrai pas lui faire cela...L'image de ma meilleure amie surgit immédiatement dans mon esprit et je me rétractai. Si Helga ! Il le faut ! Pour Ylva !
-Tu n'as qu'à aller te reposer pendant que je termine de mettre la table et de faire manger notre petit Fermier, dit-il gentiment en observant notre fils.
Il me le destitua des mains et le fit un peu sauter sur ses genoux avant de le mettre dans sa chaise haute. Puis voyant que j'étais braquée, il me dévisagea et répéta :
-Ne reste pas plantée-là...Vas-y ma Helga.
Je ne bougeais pas pour autant. Ses sourcils s'affaissèrent et il se rapprocha un peu plus de moi en me dévisageant cette fois avec inquiétude. Je ne laissai rien paraître et il créa bientôt deux trous dans mes joues rondes à l'aide de ses pouces.
-Tu es sûre qu'il n'y a que ça ?! Tu as vraiment l'air bouleversé ? Il s'est passé quelque chose de grave cet après-midi ? Un décès ? Essaya-t-il encore.
Je respirai un grand coup et finis par répondre tout en ne dévoilant pas tout :
-Mouna n'a pas trouvé d'enfants à adopter pour qu'Ylva et Kanda deviennent parents...Et ça me fait énormément de peine pour eux.
Olaf attendit quelques secondes puis reprit à son tour :
- C'est contrariant, c'est certain...Mais ce n'est pas ta faute.
-Si ! La seule patiente pour qui j'aurais voulu réussir c'est elle et j'ai échoué lamentablement ! Grommelai-je en sentant les larmes me monter aux yeux, ceux qui m'ont abandonné avaient raison ! Je ne suis même pas digne d'être une bonne chamane ! La communauté va à sa perte avec moi !
Alerté par mon état Pieter s'agita à son tour et tapa des poings sur la tablette de sa chaise tout en poussant des cris. Mon mari me prit aussitôt dans les bras et murmura :
-Allons, allons, tu fais peur au petit doucement...Ça va aller...Sors-toi ça de la tête... Tu es une chamane de renommée...Iduna et toi faites au mieux mais vous n'êtes malheureusement pas les dieux tout comme les guérisseuses ne le sont pas non plus...
Il marqua un temps d'arrêt en me massant les épaules tandis que je m'approchais de notre fils pour lui déposer un baiser et le rassurer.
-Calme-toi mon cœur...Maman est désolée d'avoir haussé la voix, dis-je tendrement.
Sentant le regard pesant de mon mari dans mon dos, je demandais encore :
-Tu as quelque chose en tête ?
Il sembla sur le point d'ouvrir la bouche pour sortir une réflexion mais se rétracta à la dernière minute.
-Non rien ma Helga... Dit-il confiant, va te reposer.
Il m'encouragea en poussant mon nez à l'aide du sien puis m'embrassa. Je fis mine de partir mais m'allongeai dans le lit en sens inverse pour les observer tous les deux. Mon mari prépara bientôt une assiette de ragoût pour Pieter. Il en prit une cuillère et souffla sur la nourriture chaude avant de l'agiter en spirale tout en disant :
- L'esprit du vent s'élève très très haut dans le ciel...Fait sa danse...Et termine sa course dans la bouche du géant de pierre!
Notre fils déglutit le met tout en claquant son hochet contre la tablette en bois. Il baragouina quelque chose à l'égard de son père qui lui rendit son sourire. Cela m'amusa et une profonde angoisse m'envahit à nouveau. Non. Non je n'avais pas envie de casser ce bonheur. Non je ne pouvais pas dire à mon mari que ma meilleure amie voulait que je couche avec le sien pour combler un manque qu'elle ne pouvait pas assouvir. Les sueurs froides revinrent en trombe le long de mon échine et j'hésitai à me relever pour tout lui déballer tout de suite. Mais je n'en eus pas la force et continuai de les fixer tous les deux avec amour. Olaf lui donna son dîner ainsi, usant de phrases ridiculement mignonnes qui permettaient de rendre la tâche moins monocorde.
-Oh ! Regarde ! S'exclama-t-il encore, le Nokk fait Clap ! Clap ! Clap jusqu'à toi ! Et s'engouffre dans Ahtohallan !
Ayant compris la tactique depuis longtemps, notre enfant ouvrit bien grand sa bouche et accueillit une énième part de viande tendre mélangée de légumes. Incapable de rester sérieux jusqu'au bout et lui faire finir son assiette, mon mari lâcha bientôt le plat et utilisa deux de ses doigts pour les faire courir le long du bras de notre nourrisson.
-La petite salamandre qui monte, qui monte et qui va faire des chatouilles dans le cou de Pieter.
Le bébé explosa de rire et je fondis immédiatement.
-Il va te recracher la portion si tu l'excites de trop ! Commentai-je, la tête toujours posée sur l'oreiller.
-Rooo ! Mais quel rabat-joie cette Maman ! Hein mon fils ! S'écria-t-il en faisant semblant d'être fâché après moi.
Pieter cria comme s'il avait compris et Olaf bougonna encore gentiment :
-De toute façon, Maman elle devrait être couchée !
-Mais je le suis, boudai-je tout en me redressant.
Puis je me levai et ajoutai :
- D'ailleurs...Je vais bien, je te dis...J'ai même un peu faim aussi.
Je les rejoins et me servis sans attendre une portion généreuse avant de m'asseoir à mon tour devant la chaise haute de notre fils pour terminer la besogne.
-Voilà...C'était la dernière cuillère...Allez, on ramasse les trop pleins sur la joue, déclarai-je.
Mon cher Piceaerd me regarda soudain d'un regard avide de désir et plaisanta bientôt alors que je rougis de la tête aux pieds :
-Hum...Papa se chargera de nettoyer Maman ainsi après.
-Olaf voyons ! N'utilise pas ce genre de propos devant lui ! M'offusquai-je.
Il éclata de rire et m'observa plus amoureux en répliquant :
-Oh...Serais-tu gênée ma Helga ?!
-Il y a de quoi...Les choses intimes doivent le rester ! Notre Chère Nordlys se chargera toute seule de pervertir nos enfants ! M'exclamai-je tandis que mes joues se chauffèrent à nouveau, d'ailleurs à propos de cela...Il faudra que je te parle tout à l'heure quand notre fils sera couché!
Loin de s'imaginer à quelle proposition farfelue il allait devoir faire face, il me fit un baise main et murmura :
- J'ai hâte de savoir tout ça mon amour.
Je lui offris une grimace en guise de réponse et me réfugiai dans mon ragoût, l'avalant tellement vite que je faillis le vomir. Puis j'enchaînais en donnant le sein à Pieter pour l'endormir pendant que mon beau Piceaerd se chargea de débarrasser la table et nettoyer la vaisselle. C'était une soirée quotidienne normale si on ne comptait pas l'annonce que j'allais devoir lui faire.
Plus les heures avançaient, plus je redoutais de devoir lui dire. Ce sentiment de trahison ne me quitta pas même lorsque je bordais enfin notre petit dans le berceau non loin de notre lit.
-Allez...A dans six heures mon trésor, murmurai-je.
Je le contemplai le plus longtemps possible pour ne pas avoir à donner d'explications à Olaf.
Celui-ci remarqua mon trouble et il insista:
-Tu te couches ma Helga ?
Je m'exécutai sans un mot et m'allongeai à ses côtés tout en fermant déjà les yeux pour ne pas engager la conversation. Câlin, mon mari se plaqua contre moi tout en me caressant le corps si bien que je finis par sentir son membre s'éveiller le long de ma jambe. Son souffle se saccada et ses baisers se firent plus pressants. J'aurais pu m'abandonner à son étreinte mais je le repoussai un peu ronchonne.
-Non, Olaf, je n'en ai pas très envie, murmurai-je en me tournant déjà dos à lui.
Il se renfrogna immédiatement et grommela à son tour :
-Bien...Puisque tu refuses mes avances...Il me semble que tu devais me parler.
Je n'en eus pas la force et gardais le silence me contentant de sentir les larmes poindre dans mes yeux si bien que c'en fut bientôt un long torrent qui s'achemina sur mes joues tandis que mon nez se bouchait peu à peu, pris de spasmes. Mon mari oublia bien vite son ego mal placé et me colla à nouveau en questionnant :
-Que se passe-t-il à la fin mon amour ?
N'en pouvant plus de le garder pour moi, je déblatérai aussitôt entre deux hoquets :
-Je...Kanda veut coucher avec moi...Pour qu'Ylva et lui puissent avoir un enfant.
Olaf eut la pire réaction. Celle que je craignais le plus : Le silence et le mépris. Mes pleurs redoublèrent de plus en plus de contrariété. Après une omission insoutenable, il demanda avec calme :
- Qu'as-tu répondu ?
Son ton m'agaça tout de suite et je perdis de plus en plus confiance en moi. Retrouvant mes réflexes défensifs qui m'avaient tant de fois aidé par le passé pour notre couple, je criai soudain furieuse :
-A ton avis ? Tu crois que j'ai sauté de joie et dis « Oh oui bien sûr ! J'adore me retrouver dans les bras du premier homme de la Forêt Enchantée qui passe surtout quand il ne s'agit pas de mon mari ?! » ?
Olaf demeura toujours muet et je vis que ses yeux me fuyaient. Les miens s'élargirent alors d'horreur et je bredouillai vexée :
-Je n'arrive pas à y croire...Tu penses réellement que j'ai sorti ça...Après tous les efforts que nous avons surmontés...
Des tremblements comme je n'en avais pas eu depuis longtemps s'emparèrent bientôt de mon corps alors que je cherchais ma respiration. Une crise d'angoisse. Après trois années de répit, j'étais à nouveau victime d'une crise d'angoisse. Je me levai furibonde tout en m'égosillant :
-Je t'ai donné un enfant ! Le plus beau des enfants ! Un enfant qui a été conçu par l'amour et tu ne me fais toujours pas confiance ?! Tu crois que je serais capable de te tromper avec le premier venu ?
-Chut...Moins fort...Tu vas le réveiller, déclara-t-il simplement d'une voix bourrue.
Il avait contourné ma question. Il ne me faisait définitivement pas confiance.
-Tu...Je...Je sais pas quoi faire...Quoi dire...Je...J'ai essayé de me conduire de la meilleure façon possible avec toi...De rentrer dans le droit chemin...Olaf...Tu sais que je t'aime...Je vous aime Pieter et toi plus que tout au monde...C'est vous ma véritable famille...
-Tu ne nous aimes visiblement pas assez par rapport à Ylva ou Iduna, dit-il d'un ton cassant, pourquoi faut-il toujours que vous vous fourriez dans toutes les choses possibles et inimaginables toutes les trois ?!
J'encaissai la remarque en blanchissant. Puis cela me mit hors de moi et je renchéris avec férocité :
-On se fourre dans toutes les choses possibles et inimaginables, que tu as dit ?! Alors que monsieur se rassure ! Yuma et toi n'êtes pas les derniers des crétins pour nous aider à nous y fourrer activement aussi ! C'est quand même vous qui nous avez enguirlandées avec vos belles paroles ! Vos faits ! Vos gestes ! Vous qui avez les trois quarts du temps ruiner nos réputations ! Et aux dernières nouvelles, la seule qui y a échappé c'est Ylva ! Elle ne peut pas contrôler son état, elle !
Il ne trouva rien à redire et nous restâmes de longues minutes à nous confronter du regard tandis qu'une grande tension était en train de s'installer entre nous deux. Olaf se racla bientôt la gorge et renchérit soudain l'air de rien :
-Du coup...Qu'as-tu répondu ?
Ce fut à mon tour de me murer dans le silence. Une seule parole me tournait inlassablement dans la tête... Il ne me croit pas...Il croit que je ne suis qu'une putaain comme mes parents le sous-entendaient également. Et le pire c'est qu'il avait raison. Si j'agissais ainsi, j'en serai définitivement une.
-Helga, s'il te plaît, dis-moi ce que tu as répondu à la proposition, répéta-t-il cette fois plus pressant.
-Pourquoi ?! Ta clairvoyance semble déjà avoir trouvé la réponse pour moi, grommelai-je en maintenant une certaine distance avec lui.
Il soupira et se lécha les lèvres en déclarant :
-Pardonne ma maladresse Helga, tu...Tu as vu ce que tu m'annonces aussi...
-Tu crois que ça m'amuse ?! Tu crois que je n'aurais pas préféré faire une dizaine d'enfants avec toi pour les donner aux Coudriers ?! Réfutai-je irritée.
Épuisée, je me rassis sur le lit et continuai:
-Je n'ai pas donné mon accord sans ton consentement...Je ne me serai jamais permise de prendre une telle décision sans t'en parler...Je ne comprends même pas que cela t'eût effleuré l'esprit ne serait-ce qu'une seule seconde !
Il resta posté debout face à moi et questionna en se radoucissant :
-Je te déçois ?
Je haussai les épaules, toujours fâchée. Je me décevais toute seule en acceptant ce pacte qui ruinerait notre famille.
-Un peu...Je...Je croyais que nous en avions fini de nos disputes et nos faux semblants... Nous nous sommes déjà fait tellement de mal...Mais si finalement la moindre incartade me vaut des réprimandes de ta part...Je...Je ne sais pas si je le supporterais, bredouillai-je avec sincérité.
Il demeura muet alors que je repris :
-Notre fils est la plus belle chose qui me soit arrivée et c'est grâce à toi...Tu...Tu es la plus belle chose qui me soit arrivée Olaf...Je ne le répéterai jamais assez.
Il rougit violemment alors que j'avais moi-même les joues en feu de me dévoiler ainsi. J'ajoutai tout de suite :
-Si jamais tu ne veux pas de ce pacte, je ne le ferai pas...Et je comprendrai très bien...Mais j'aurais échoué à faire plaisir à tout le monde.
-Qui en a eu l'idée ? Demanda-t-il, ignorant le reste de ma phrase.
-Ylva et Kanda... Ils veulent absolument que leur enfant leur ressemble un peu, répondis-je, c'est uniquement pour cela qu'ils en sont arrivés à une telle solution...
-Alors je ne suis pas un expert mais il me semble qu'ils ont moult conquêtes à qui demander plutôt que toi ! Grommela-t-il.
-Tu as raison, admis-je... Mais aucune en qui ils aient véritablement confiance... Contrairement à moi visiblement.
Cela le plongea de nouveau dans le silence et j'ajoutai :
-Ils ne veulent pas que toute la communauté se moque des traits de l'enfant si jamais il ressemblait aux nôtres.
-Ils pourraient tout aussi bien te ressembler uniquement, objecta-t-il.
-Soit, soufflai-je, mais c'est moins probable avec un des parents biologiques.
Olaf finit par hocher la tête.
- J'ai promis que je leur donnerai la réponse demain matin...Alors que décides-tu ? Tu es dans ton bon droit de refuser, dis-je en espérant presque qu'il le fasse.
Mon mari poussa un profond soupir et répondit si faiblement que je redoutais de ne pas l'avoir entendu au départ :
- J'y consens... Je comprends le point de vue de Kanda...A sa place j'aurais la même fierté masculine...Et l'idée même qu'on donne notre propre enfant m'est intolérable.
Je grimaçais au verdict final. Ainsi, en tant que femme, je ne servirai que de terreau... Un simple terreau pour y planter une graine en espérant ne pas être répudiée par les dieux ni mon mari. Tu feras la joie d'Ylva...C'est le plus important, me réconfortai-je. Face à mon mutisme, Olaf reprit encore :
-Tu pourras leur dire que je suis d'accord et que je comprends leur position.
Il me ramena ensuite doucement contre lui et me donna un baiser torride comme cela n'était pas arrivé depuis longtemps avant de murmurer :
-Tu es la femme la plus dévouée que je connaisse Helga Piceaerd et c'est tout à ton honneur.
Désappointée, je chuchotais à mon tour :
-Alors tu ne m'en veux pas ? Vraiment pas?
Il balaya ma joue de son pouce et renchérit :
-Jamais... Au grand jamais je ne t'en voudrais...Je sais que tu ne le fais pas de gaieté de cœur... Je te protégerai de la communauté si jamais il y en a un qui ose dire quoi que ce soit...
Rassurée par ses phrases, je pleurai à nouveau et me fondis dans ses bras protecteurs en répliquant :
-Normalement il ne devrait pas y avoir de problème à ce niveau-là...Si tu savais comme je t'aime Olaf... J'ai énormément de chance d'avoir un mari comme toi.
Ses lèvres cherchèrent bientôt les miennes comme toutes réponses. Mon cœur papillonna à nouveau de soulagement. Ce ne serait qu'un mauvais moment à passer mais ma vie ne changerait pas. J'aurais toujours l'amour de ma famille et mes meilleures amies. Rien d'autre ne comptait.
-Peux-tu me promettre une chose à mon tour ma Helga ? M'interrogea-t-il bientôt en me fixant innocemment de ses yeux émeraude.
Je confirmais par un signe de tête tandis que sa main se nicha entre mes seins.
-Une fois que tu auras fini cette lourde tâche...J'aimerais que nous ayons un deuxième enfant à nous, souleva-t-il.
J'eus tout de suite le sentiment que ce sera cette fameuse petite fille. Celle que j'avais vue depuis bien longtemps dans la vision de Grand Pabby.
-Oui, soufflai-je, bien évidemment que c'est un oui monsieur Piceaerd...Nous ferons une petite Anna...
Nous nous endormîmes dans les bras l'un de l'autre, plus amoureux que jamais.
Ce sentiment d'apaisement ne me quitta pas le lendemain matin lorsque j'arrivai avec mon fils dans la hutte des Coudriers. Ylva et Kanda semblaient debout depuis des heures et je me demandais même s'ils avaient réussi à dormir vu les cernes qui creusaient des sillons sous leurs yeux.
-Voilà Pieter ! Clamai-je l'air de rien.
Ma meilleure amie vint le récupérer pour le mettre dans le parc et se rapprocha ensuite de moi en demandant d'une petite voix :
-Alors ? Tu as pu discuter avec Olaf ?
Je hochai la tête et son visage se décomposa avant qu'elle ne vitupère :
-Ne nous fais pas languir davantage s'il te plaît... Qu'est-ce qu'il a dit ?
Sans répondre oralement, je leur offris un sourire nerveux et elle comprit. Elle regarda à son tour son mari et hocha la tête comme s'il ne captait pas ma gestuelle. Ylva n'y tint plus. Elle courut à travers la hutte, sautillant de joie. La voir ainsi, me conforta dans l'idée que j'avais bien agi. En tant que chamane, je lui transmettais le meilleur des remèdes.
-Merci ma Grosse Gaga ! Merci ! Merci ! Merci ! S'exclama-t-elle en me serrant tellement que j'étouffai.
-Oh...Mais...De...Rien...Cependant...Il faut me laisser...Respirer, plaisantai-je.
Entêtée, elle ne m'écouta pas et se contenta de resserrer son emprise tout en m'embrassant les joues avec virulence.
-Tu ne pouvais pas me faire de plus beaux cadeaux...Viens ! Écrivons-le tout de suite à Iduna! Cria-t-elle excitée, oh...Euh...Enfin si tu es d'accord bien entendu.
-Oui, oui je le suis, soupirai-je amusée, mais avant...
Je n'eus pas le temps de finir ma phrase qu'elle partit en courant chercher de l'encre, une plume et du papier. Je la laissai faire, consciente que rien ne pourrait l'arrêter tant qu'elle n'avait pas terminé avec son idée première. J'attendis donc que Courant d'Air s'éloigne avec le message avant de dire gentiment :
-...J'aurais cependant quelques conditions au vu de ma position délicate.
-Bien entendu ! S'écria Kanda qui tentait tant bien que mal de canaliser sa femme.
-Voilà... D'abord, je choisis quand et où nous le ferons... Je vais arrêter d'allaiter Pieter et Amarok et je vous préviendrai quand j'aurai un nouveau cycle. Quand celui-ci se présentera Kanda et moi commencerons nos rapports. Ça c'est mon premier point, soulignai-je.
-Poursuis ! Ordonna ma chère Nordlys avec impatience.
- J'y viens...Ensuite, je le précise encore même si on l'a dit hier, il est hors de question que tout le village soit au courant. Vous en informerez uniquement Mouna et elle devra faire croire à toute la communauté, y compris à ceux des Terres Gelées que c'est toi qui es enceinte... Tu devras jouer le jeu et avoir de faux symptômes pour que ce soit réaliste.
- J'y veillerai Helga, tu me diras lesquelles mettre en place.
-Moi ou Iduna oui, répétai-je pour faire participer notre autre sœur de cœur.
-Est-ce tout ? Demanda à son tour Kanda qui me lorgnait déjà avec un peu trop d'envie.
-Pas tout à fait... Il faut mettre toutes les chances de votre côté...Alors l'illusion devra se faire jusque dans les moindres détails, expliquai-je.
-Que veux-tu dire ?! Questionna ma meilleure amie intriguée.
Sans lui donner de réponse je me levai et me montrer de la tête aux pieds. Puis je me rassis et déclarai :
- J'ai la chance d'avoir un corps bien charpenté si on puit dire... Je n'aurais donc aucun mal à dire que ce sont mes kilos de gras en trop et non une grossesse à proprement parlé, en revanche, toi Ylva il faudrait que tu te rembourres la poitrine et le ventre au moins pendant six mois.
-Oui, je le ferai, dit-elle, rayonnante, tout ce que tu veux ma Grosse Gaga... Je te serai redevable à jamais !
Elle sautilla alors jusqu'à Pieter et l'embrassa tendrement en renchérissant :
-Hein que ta Maman est la femme la plus merveilleuse du monde, petit Ange !?
Mon fils affirma par un cri aigu et je me sentis soudain sale d'avoir passé un tel accord. Kanda m'observa alors avec insistance et je décidais de couper court à notre conversation.
-Bien. Je vais devoir vous laisser. Les petits Northuldra m'attendent pour la leçon.
Je sortis de la hutte après avoir embrassé fermement mon fils et décidai de faire un petit détour sur la tombe de mes beaux-parents pour les remercier d'être ainsi protégée de tous les membres que j'aime.
-Allez Helga ! Il ne faudrait pas trop abuser ! Les élèves vont t'attendre ! Me grondai-je.
Je n'avais pas fait plus de dix pas que je fus rattrapée par une poigne ferme. Je me retournai et découvris Yuma qui me dévisagea embêté.
-Tu n'as pas à faire ça Helga, dit-il simplement.
J'eus immédiatement des sueurs froides et compris qu'il savait tout.
-Quel malin plaisir prends-tu à nous espionner ?! Grommelai-je en retirant ma main.
- J'étais sur le point d'entrer pour déposer Amarok quand je vous ai entendu, nuance, répondit-il en colère.
-Je n'ai aucun compte à te rendre Yuma... Seul l'avis de mon mari comptait et c'est chose faite, dis-je d'une voix froide.
-Je t'interdis de faire quoi que ce soit avec Kanda Coudrier, Helga Piceaerd ! Explosa-t-il soudain.
J'encaissai sa remarque, rouge pivoine, ravie que nous soyons dans la Clairière des Rencontres car il n'y avait personne à l'horizon.
-Pardon ? Tu m'interdis ? C'est bien ce que tu viens de dire ? Bouillonnai-je.
Je lui tapai violemment sur le torse en hurlant :
-De quel droit te permets-tu de m'interdire quoi que ce soit Yuma Lorcus ?! Je ne suis pas ta femme !
-Je l'ai bien remarquée merci ! Rétorqua-t-il, tu n'as jamais fait d'efforts pour l'être en même temps !
La gifle partit à la volée et frappa bientôt la joue de mon ancien amant qui faillit me rendre la pareille. Je reculais d'un pas et me sentis soudain menacée par son humeur sanguine.
-Tu sais combien de temps j'ai sacrifié pour essayer d'avoir un avenir avec toi pendant que monsieur se tournait les pouces ?! Comment ai-je pu aimer un être aussi égoïste et irrespectueux ?! Criai-je avec dégoût.
Serrant les poings avec violence, il me fusilla encore du regard et ajouta :
-Parfait... Puisque Madame ne veut pas entendre l'avis de l'homme qu'elle a aimé...Voyons si elle compte défier celui du chef !
Bravant son autorité, je me postai face à lui et croisai mes mains en répliquant :
-Impressionnez-moi votre Altesse ! Que je me plie à vos bons droits !
-Chamane Piceaerd, le chef Lorcus vous défend d'avoir une quelconque relation sexuelle avec Kanda Coudrier sous peine que toute la communauté ne soit au courant et que vous soyez définitivement répudiée cette fois-ci ! Grogna-t-il.
Le tremblement s'était entendu dans sa voix. Malgré sa menace, ma position ne changea pas. Je ne montrai pas que cela m'affecta et préférai lui rire au nez. L'éclat féroce de ses yeux se perdit.
-Essaye un peu pour voir... Je veux être là quand Ylva te réduira en charpie si jamais tu oses faire ça, dis-je avec aplomb.
Yuma devint livide et je sus qu'il n'en ferait rien.
-Va geler dans le Nifflheilm, Helga Piceaerd ! Cracha-t-il encore.
-Oh je pense que ta place sera à mes côtés dans ce cas ! Me moquai-je, car si je ne me trompe pas, tu as couché avec moi hors mariage, tu as mis Iduna enceinte hors mariage, tu as absolument tenu à ce que votre fils ne connaisse pas sa mère, et tu vas la voir uniquement pour assouvir tes besoins de mâle en repartant comme si de rien n'était après...Je continue ? Non parce que ton bilan n'est pas des plus purs non plus.
-Oh elle aime ça, crois-moi, renchérit-il d'une voix presque animalière.
Je le savais très bien mais je ne voulais pas lui faire ce plaisir...Aussi je me contentai de rester silencieuse. Sentant que la tension était retombée, je conclus :
-Je dois faire la classe. On se revoit bientôt pour discuter de notre projet de guerre quand tu n'auras plus l'âge mental de ton fils. A plus tard Yuma.
Je repris bravement ma marche sans qu'il ne me poursuive et arrivai enfin à ma hutte en essayant d'être la moins troublée possible.
-Désolée pour le retard ! Clamai-je à l'adresse des élèves qui s'étaient organisés dans leurs activités.
Je passai rapidement dans les petits groupes qu'ils avaient formés pour les révisions de différentes matières et continuai de les observer ainsi en m'asseyant à table. Perdue dans mes pensées, je ne fis pas attention tout de suite au cachet que me laissa Courant d'Air et l'ouvrit bientôt. Il y avait le verdict d'Iduna « A LA MEILLEURE SŒUR DE CŒUR QU'YLVA ET MOI AYONS ». Je sus que j'avais aussi gagné son approbation. Et je demeurais sur un petit nuage tout le reste de la journée.
-Et c'est ainsi qu'Ahtohallan la déesse mère a été créée, rachetant les pêchés de la fille d'Emma Piceaerd de ne pas avoir cru en la nature, conclus-je en joignant mes mains sur mes genoux.
Tous les élèves m'avaient écouté attentifs en se recroquevillant sur eux-mêmes. Ils adoraient le quart d'heure lecture car c'était un moment détente qui laissait libre court à leur imagination.
-Est-ce que vous avez des questions ? Demandai-je face à leur silence.
Plusieurs mains se levèrent et j'en désignai une parmi elles.
-Oui Asha ?
-Emma elle a fait comme vous, elle a abandonné sa fille en la laissant se noyer, déclara-t-elle.
Je pâlis d'un coup et manquai de m'étrangler avant de murmurer :
-Je...Euh...D'une ce n'est pas vraiment une question ça ma puce, de deux je ne vois pas le rapport avec mon fils, de trois... je pense que tu n'as pas bien compris l'histoire...Anna ne croyait pas aux esprits et à Ahtohallan, Emma a tenté de lui ouvrir les yeux à maintes reprises et...
-Oh ! Si ! Si ! J'ai tout suivi madame Sappos, mais c'est juste que je ne comprends pas pourquoi Emma Piceaerd a absolument voulu forcer sa fille à y croire sans jamais chercher à se mettre à sa place, expliqua l'enfant, pourquoi est-ce qu'elle ne lui a pas demandé son avis ? Comme vous avec votre bébé ! Pourquoi avez-vous choisi de l'abandonner ? Vous ne craignez pas qu'il vous en veuille quand il sera grand ?
Je devins de plus en plus blanche sous les accusations de l'enfant même si celles-ci étaient tout à fait légitimes. Comment avais-je pu me détacher d'Amarok à jamais pour le laisser à son père ? Comment avais-je pu rester sans le toucher ou l'embrasser depuis si longtemps ?!
-Asha tais-toi ! Tu fais de la peine à Madame Sappos ! Grommela alors un autre élève.
-Non...Non ce n'est rien, murmurai-je troublée, c'est normal qu'elle se pose ses questions, elle ne doit pas être la seule... Asha nous en avons déjà discuté quand Amarok était encore dans mon ventre, tu te rappelles, je me suis mariée avec son Papa, le chef Yuma Lorcus à Noël dernier.
La petite fille hocha fermement la tête et je continuai :
-Lors de notre union, il y avait alors eu plusieurs conditions dont celle qu'Amarok ne doit jamais savoir qui je suis pour ne pas justement être blessé par ma décision. Il ne peut pas vivre aux Terres Gelées puisque sa maison c'est la Forêt Enchantée...Tous les chefs ont toujours vécu là-bas.
- C'est pas vrai ! Viggo il venait des Terres Gelées comme nous ! Moi ça me rend triste quand même pour lui madame Sappos et pour vous aussi...Vous souriez moins depuis qu'il n'est plus dans votre ventre ! Nota-t-elle.
Les autres enfants approuvèrent et je soupirai. Pourquoi fallait-il que toutes les questions dévient sur mon fils même quand celles-ci n'avaient absolument rien à voir avec les histoires que je racontais ?! A écouter Asha, il serait normal qu'il revienne m'assassiner un jour pour avoir accompli un tel acte. Je culpabilisais déjà assez bon sang !
-Moi j'ai pas envie de vous perdre Madame Sappos ! Déclara encore l'enfant en m'observant de ses grands yeux noirs, j'ai pas envie qu'Ahtohallan vous punisse pour avoir abandonné votre fils !
Face à son ton obstiné, j'eus envie de la gifler. Puis je m'en voulus d'avoir eu une telle pensée car elle semblait réellement terrifiée par mon sort. Elle se raccrocha fermement à moi et je la repoussai en serrant les dents avant de renchérir :
- D'une Ahtohallan ne punit pas ! Dans l'histoire Anna Piceaerd s'est noyée à cause de la montée de la rivière et c'est Emma qui y a vu un signe divin ce n'est pas pareil. De deux, je n'ai pas abandonné ni oublié Amarok puisqu'il est avec son Papa Yuma, son cousin Pieter et ses tantines Helga et Ylva. Il est donc très bien entouré et ne manque de rien.
-Vous êtes donc certaine qu'il ne viendra pas vous faire du mal quand il apprendra qui vous êtes pour lui ? Insista la demoiselle.
Qu'est-ce qu'elle pouvait être tenace ! Je cachais la peur de plus en plus présente dans mon bas ventre et secouai la tête en me répétant pour la millième fois la même rengaine : Amarok ne connaîtra jamais ma véritable identité et c'était mieux ainsi. A mon grand soulagement un autre enfant leva bientôt la main et je l'interrogeai pour mettre fin à la conversation de la petite Asha.
-Nous t'écoutons Toshan.
-Moi j'ai une suggestion Madame Sappos si vous me permettez ! Dit-il en affichant une tête sérieuse.
Je manquais d'éclater de rire face à sa bouille enfantine qui se voulait sérieuse et répondis par une autre question :
-Et je suppose que cette suggestion n'a rien à voir avec l'histoire de la naissance d'Ahtohallan?
Espiègle, le petit garçon secoua la tête et renchérit :
-Non ! Mais je pense que c'est une remarque qui vous rendra heureuse.
Je lui fis signe de poursuivre et il prit ses camarades à témoins avant de reprendre :
-Voilà ! Avec les copains et les copines on s'est dit que ce serait une bonne idée si vous faisiez un autre bébé avec le chef Yuma comme ça vous serez à nouveau contente toute la journée ! Et celui-là au moins il habiterait sur les Terres Gelées avec nous tous car il n'y a pas besoin d'un autre chef dans la Forêt Enchantée.
Je rougis violemment soucieuse du malaise qui était en train de s'installer au sein de la classe. Depuis quand c'était à des enfants de six à dix ans de s'inquiéter de ma vie de famille ?!
-Bien...Je...Euh...J'en discuterai avec monsieur Lorcus mais cela ne vous regarde pas de toute façon ! Allez ! Vous pouvez filer à présent ! A demain ! Clamai-je en les poussant presque dehors.
J'eus juste le temps de fermer la porte que toute la pression retomba et j'éclatais en sanglots en me sentant terriblement seule. Comment mes élèves arrivaient-ils à tomber juste à chaque fois ?!
Pourquoi chaque conversation devait-elle tourner autour de mon petit garçon m'arrachant un peu plus le cœur ?! Je le savais que j'étais une mère indigne de l'avoir laissée pour toujours ! Je ne le savais que trop...Mais je ne pouvais rien y faire. J'avais agi sans réfléchir lors de sa création et je le payais cher aujourd'hui.
-Calme-toi Iduna...Cela ne sert à rien de ressasser...Tu te fais plus de mal qu'autre chose, grommelai-je.
Je retrouvais bientôt une respiration apaisée et me préparai pour faire redescendre la pression. Puis je passai voir Aponi pour savoir s'il y avait d'éventuelles malades mais tout le monde allait bien à ce jour. J'en fus presque déçue, soucieuse que je n'allais pas pouvoir m'occuper l'esprit de cette façon.
Je rentrai donc à ma hutte bredouille et en profitai pour me concentrer sur certains passages de la vie des Sappos si bien que je finis presque par somnoler quand je sentis un pli piquant dans mon dos.
-Oh ! Un message de Courant d'Air ! Je n'y avais même pas fait attention, dis-je confuse.
Priant pour que ce ne soit pas quelque chose de grave, j'ouvris rapidement le cachet et lus bientôt de l'écriture d'Ylva « Ma chère amante, Ma Grosse Gaga et Kanda se portent volontaires pour que je sois Maman ».
-Helga et Kanda ? Répétai-je désorientée.
Des milliers de questions fusèrent tout de suite dans mon esprit. Heureusement, je n'eus pas à attendre longtemps avant de voir ma belle Nordlys débouler en chair et en os dans ma hutte. Avant que je pusse ouvrir la bouche, elle expliqua très vite :
-Bonjour ma reine adorée ! J'ai laissé Amarok et Pieter à Kanda ! Comme je n'avais pas de retour de ta part à propos de mon message, je suis venue te voir directement pour savoir si tu étais au courant et...
Je l'interrompis immédiatement en lui offrant un long et langoureux baiser qui assouvit sa nervosité. J'attendis que son rythme cardiaque soit bien stable avant de lui demander avec plus de sérieux :
- Qu'est-ce que c'est que cette histoire ? Helga et Kanda ? Tu es sûre que tu n'as pas fait une erreur de prénoms ? Tu as réellement demandé cela à notre meilleure amie ?
Elle confirma par un signe de tête actif et je fus déçue qu'elle n'ai pas pensé à moi en premier.
-Et...Comment as-tu réussi à faire accepter cela à Olaf ? Insistai-je en ayant mal pour lui.
Les yeux d'Ylva me lancèrent immédiatement des éclairs et elle répliqua, possessive :
-Je ne sais pas ce qu'Helga lui a dit pour le convaincre et je m'en fiche...Le principal c'est qu'il soit d'accord ! Le reste ne compte pas.
-Oui...J'oublie à qui je parle, dis-je violemment.
Je fus prise d'une immense jalousie à l'égard de notre sœur de cœur et me sentis soudain honteuse aussi je déclarai simplement à l'égard de mon amante :
-Je...J'aurais pensé que tu aurais préféré un enfant qui me ressemble...Cela aurait pu être la nôtre sans que personne ne le sache en quelque sorte !
Ylva se décomposa tout de suite et murmura :
-Mince, moi qui d'habitude suis plutôt douée au niveau tactique...Je n'avais pas pensé à cela.
Je poussai un immense soupir de frustration et renchéris :
- Qu'importe il est trop tard maintenant pour revenir sur votre décision.
Elle acquiesça et s'approcha alors de moi avant de me voler un baiser en susurrant :
-De toute façon, il était hors de question que Kanda te touche...
-Yuma lui ressemble fortement j'aurais pu le faire avec lui, objectai-je pour l'embêter.
Voyant que j'étais toute aussi frustrée qu'elle, ma chère Nordlys fit la moue et comprit mon agacement.
- J'ai eu tout faux sur toute la ligne c'est bien cela ? Demanda-t-elle en bougonnant.
Je ne répondis pas, toujours vexée et elle se liquéfia.
- S'il te plaît Iduna... Ne te fâche pas, dit-elle en me forçant à la regarder dans les yeux, cela n'a plus d'importance puisque tout est arrangé.
Elle semblait optimiste et je voulus y croire avec elle. Mais connaissant les deux personnages à qui elle avait demandé cela, je ne doutais pas qu'il y aurait quelques turbulences dans le couple Piceaerd d'ici plusieurs semaines. Toutefois je ne parvins pas à gâcher sa joie et répliquai :
-Soit...Les dés sont jetés...Et j'espère de tout cœur que cela va fonctionner.
Elle acquiesça et j'écrivis une réponse brève à notre sœur de cœur. Je m'emparai ensuite avidement de ses lèvres et murmurai, joueuse :
-Que proposez-vous dans ce cas pour me contenter Mademoiselle Nordlys ?
Elle fit tomber mon corset d'une main experte et tâtonna déjà ma poitrine en minaudant :
-De fêter cela Madame Sappos.
J'accueillis sa chaire contre la mienne et nous prîmes notre temps pour une fois en oubliant que Yuma pouvait arriver à tout moment. Dieu que la lenteur était bonne, tout comme les lèvres et les seins de mon amante en fusion avec mon être...Sa façon de se cabrer...De gémir mon nom...Ylva Nordlys était définitivement la femme de ma vie quoi qu'en dise mon mariage avec le chef. Maman avait vraiment vu juste sur toute la ligne pour nous deux, dès le départ... Et dire que j'avais failli passer à côté de ce grand amour par préjugés... Mes aïeux, je ne voulais même pas y penser !
-Je dois retourner m'occuper de vos petits, déclara-t-elle en se rhabillant de longues minutes plus tard, je vous aime tellement Helga et toi.
-Nous aussi nous t'aimons, murmurai-je en l'embrassant encore et encore.
Je la laissai enfin s'échapper et retournai à ma triste vie solitaire. Ce fut ainsi pendant des mois interminables. Je cautionnai l'absence de mon enfant, les échecs d'Helga et Kanda à essayer d'aboutir à une nouvelle vie, la joie de plus en plus aigrie d'Ylva de ne toujours pas être mère, Olaf qui souffrait en silence en se cachant derrière des sourires et une énergie débordante d'amour pour sa femme qui lui rendait bien et Pieter. Oh oui ! Je cautionnais les allers-retours de Yuma qui avait besoin de mon corps plus que de mon être mais ce n'était pas déplaisant car je le percevais comme cela aussi. Nous arrivâmes bientôt à un nouveau 22 février et le premier anniversaire de nos fils fut célébré sans que j'y participe de mon plein gré. Ce fut une journée compliquée mais je réussis à la surmonter et retombai dans un quotidien monotone, accueillant tantôt mon amante tantôt mon mari, donnant les cours aux élèves et aidant les patients avec mon chamanisme... Mars et Avril passèrent ainsi si bien que nous finîmes par ressentir la douceur des températures du printemps et avec elle enfin la bonne nouvelle que nous attendions tous...
Elle arriva en ce matin de mai fleuri tandis que je venais de finir une leçon de botanique avec les élèves.
-Voilà...Vous empilez bien vos herbiers chez vous et laissez bien de l'espace entre chaque page pour que les plantes puissent sécher ! Précisai-je.
-Oui maîtresse Iduna ! Clamèrent les voix des enfants.
-Allez prendre l'air dans ce cas ! A demain ! Déclarai-je en les laissant partir.
Courant d'Air arriva en contre-courant dans la pièce et me lâcha un billet dans les mains avant de faire le chemin en sens inverse.
-Merci ! Dis-je en l'ouvrant très vite.
« Helga est enceinte de trois mois de ma fille. » Lus-je de la belle écriture manuscrite d'Ylva.
Un sentiment de consolation me traversa l'esprit plus que celui de joie. Mon amante serait moins revêche et moins stressée à partir de maintenant.
-Et c'est une bonne chose Iduna...Si seulement toi aussi tu pouvais être enceinte...Pensai-je à haute voix, il me faudrait une fille...Une chamane avant que j'ai également mon petit Elysia.
Je me dégoûtais soudain d'être si calculatrice à l'égard d'une éventuelle progéniture...A l'image même de mes propres parents ou des géniteurs qui avaient délaissé Helga.
-Il faut laisser le temps à la nature Iduna...Elle seule décide de quand tu peux avoir des enfants, déclarai-je comme un lavement de pêché.
Je continuais ainsi de maugréer tout en me préparant à manger. J'étais donc en train de chanter l'air de la berceuse d'Ahtohallan en mélangeant les ingrédients de ma soupe quand mon ouïe m'indiqua bientôt un pas proche de la porte de ma hutte. Je connaissais assez le poids du pied de Yuma pour savoir qu'il s'agissait de lui. Je me retournai bientôt et le découvris préoccupé mais moins abattu que lorsqu'il avait découvert Helga et Olaf dans la création de Pieter. Voyant que je m'étais arrêtée, il me dévisagea bientôt et me désigna un bouquet de vesces violettes en déclarant :
-Pardon Iduna...Ça fait longtemps que je ne suis pas venu... Amarok a été un peu malade...Oh rien de bien grave bien entendu...Mais euh...
-...Tu aurais pu l'amener ! Le coupai-je d'un ton aigri bien que je savais que c'était peine perdu, j'aurais soigné son aura.
-Eh bien...Mouna s'en est chargée... Il va mieux... Tiens...Euh...Regarde, j'ai vu ces fleurs...Et elles m'ont fait pensées à toi...Alors euh...Je les ai ramassées... Je m'étais dit que c'était chouette pour notre anniversaire de mariage, bredouilla-t-il.
-Oui c'est une bonne idée, tu as eu raison...Notre première année n'était qu'il n'y a cinq mois après tout ! Dis-je avec ironie en lui prenant fermement le bouquet des mains.
-Il paraît que c'est l'intention qui compte ! Clama-t-il boudeur.
-Certes, renchéris-je en lui tendant automatiquement une assiette et une cuillère à soupe.
Je m'assis ensuite face à lui et ajoutai avec habitude :
-Donc, je suppose que tu viens pour notre gymnastique menstruelle et ensuite tu repartiras ? Je vais donc me déshabiller et t'attendre dans le lit !
-Non...Je n'en ai même pas envie, grommela-t-il en m'observant sévèrement, à vrai dire les derniers évènements m'ont coupé toute envie de faire quoi que ce soit à qui que ce soit.
Il poussa soudain un profond soupir et ajouta :
-Je suppose que tu es au courant pour Helga...
-Oh non tu ne vas pas recommencer...Tu sais que tu es offensant ! Je suis ta femme ! Tu es mariée avec moi ! Ne pourrais-tu pas une seule seconde éviter de me faire comprendre que tu m'as prise par dépit ! Grommelai-je.
Indigné par mon comportement auquel il ne s'attendait pas, il se mura dans le silence alors que je continuai tout aussi directe :
-Et puis toi t'as peut-être pas envie mais y a parfois des moments où moi je ne veux pas et que tu ne me poses pas la question en me grimpant dessus, alors tu seras gentil de bien vouloir assouvir mon désir !
-Est-ce que tu as entendu ce que je viens de te dire Iduna ?! Pesta-t-il.
-Et toi ? As-tu entendu l'appel de ta propre femme ?! Renchéris-je tout aussi violemment.
-Bon sang je te parle d'un pacte glauque et toi tout ce qui t'intéresse c'est...Explosa-t-il.
-...MON MARI ! Criai-je encore plus fort, C'EST MON MARI QUI M'INTERESSE ! LE RESTE NE DEVRAIT MÊME PAS COMPTER!
Son poing retomba tout de suite sur la table alors que j'ajoutai à bout de nerfs :
- J'ai besoin de toi Yuma ! Besoin de toi ! Tu comprends ce que cela veut dire ?! J'ai besoin de ton corps ! De ton amour et ton engagement ! Ce que tu as juré devant les dieux ! Moi aussi je souhaite agrandir notre famille au cas où tu ne serais pas au courant !
-Pourquoi ?! Elle est déjà parfaite comme elle est ! Ronchonna-t-il ému par la dévotion de mes propos d'où il pouvait entendre toute la souffrance.
-Parfaite ?! C'est pas possible d'être aussi égoïste ! Je suis toute seule... Toujours toute seule par rapport au reste du groupe, c'est ainsi depuis nous sommes enfants, mais c'en est assez... Moi aussi je veux avoir un bébé à chérir tout comme tu t'occupes très bien de notre fils... Mets-toi juste à ma place au moins une fois dans ta vie, s'il te plaît ! Je t'ai offert une descendance. C'était tout ce que tu voulais. Agis de même avec moi à présent. C'était aussi dans les conditions de mariage posées par Helga ! Soulignai-je apitoyée.
La colère me rendait sans gêne, impitoyable. Je ne baissai pas les yeux face à lui continuant de le fusiller du regard jusqu'à ce qu'il plie. Haletante, je le vis bientôt les baisser et il se leva de table pour se mettre à ma hauteur. Son visage fut moins furieux et il finit par s'exclamer :
-Dans ce cas...Il est temps de vous enlever mademoiselle Sappos !
Sans crier garde, il me prit tout en poids et me plaça contre lui avant de m'emmener hors de la hutte.
- Qu'est-ce que tu fais ?! Essayai-je de demander le moins fort possible car la nuit était tombée depuis bien longtemps.
-Je te kidnappe et vais un peu pimenter notre vie de couple, dit-il cette fois joueur, c'est bien ce que tu veux n'est-ce pas ?!
Un peu décontenancée par son état lunatique, je renchéris :
-Euh...Oui...Mais euh...Ce n'est pas tout à fait comme ça que j'imaginais les choses...
-Alors contente-toi de me laisser faire et ça sera parfait, chuchota-t-il en rehaussant sa main sous mes fesses.
Nous sortîmes ainsi du campement et fîmes le trajet jusqu'à...Ahtohallan.
-Hum...Tu es au courant que nous ne pouvons pas entrer ! M'exclamai-je en me prenant petit à petit au jeu.
-Pas besoin d'être à l'intérieur du domaine sacré pour pouvoir honorer convenablement ma femme, susurra-t-il en me redéposant au sol.
Un peu coincée par son comportement qui avait changé du tout au tout, je préférais rester sur mes gardes et l'interrogeai à nouveau :
-Pourquoi ici ?
Son être s'assombrit soudain et il grommela un peu vexé :
-Quoi ?! Ne me dis pas que cela ne te convient pas...Franchement les femmes qu'est-ce que vous pouvez être compliquées ! On fait rien vous n'êtes pas contentes ! On agit vous n'êtes pas satisfaites !
-Hein ?! Mais si ! Si ! C'est très bien ! C'est juste que...Tu ne crains pas que nous attrapions froid ?! Questionnai-je encore.
-Hey ! C'est pas ma faute si Ahtohallan est une rivière de glace, plaisanta-t-il, mais étant donné que c'est la déesse mère, je ne pense pas que nous aurons de problèmes ! Au contraire ! Je souhaite qu'elle nous voit dans notre union nuptiale.
Malgré son humeur changeante, je me focalisais sur ce penchant appréciable de mon mari et lui lançai un regard de défi avant de reprendre :
-Bien. Dans ce cas...
Amusée, je me dévêtis complètement devant lui, laissant traîner mes vêtements sur la plaque glacée. Puis j'entrais dans le cours d'eau gelé qui était la source même du glacier non sans pousser des petits cris car c'était froid. Mes seins pointèrent immédiatement alors que Yuma m'observa mi-amusé, mi-terrifié en ronchonnant :
-Tu es au courant que je ne vais pas te suivre jusque-là !
-Quoi ? Serais-tu subitement devenu une femme qui ne sait pas ce qu'elle veut ? Me moquai-je en lui démontrant sa théorie absurde à propos de notre espèce.
Il me tira puérilement la langue et se rehaussa en clamant avec fierté :
-Ça non alors !
J'éclatais de rire en le voyant se dépouiller à son tour de son frac, ses bottes, ses chausses et sa chemise pour venir me rejoindre.
-Pouah c'est gelé ! Dit-il en claquant des dents.
-Je n'attends que vous pour me réchauffer dans ce cas monsieur Lorcus ! Il ne faudrait pas qu'Ahtohallan s'impatiente ! Soulignai-je en lui enserrant tendrement la taille.
Il se laissa très vite faire tandis que je me faisais câline en lui déposant des baisers aléatoirement sur le torse avec beaucoup de tendresse. Il s'activa de son côté à agir de même sur mon visage me terrassant d'une chaleur agréable à l'opposé des piquants froids de la rivière. Sans crier garde, Yuma plaqua bientôt mon dos contre la nature fraîche et il resta quelques secondes à me contempler si bien que je finis par rougir.
-Oui je sais... J'ai quelques séquelles de notre fils...Mais ça fait longtemps maintenant, tu devrais être habitué à mes vergetures, articulai-je péniblement car je ne sentais plus mes membres dans l'eau gelée.
-Quoi ?! Non...Non...Je me disais...Qu'on dirait une sirène, remarqua-t-il en dégageant les cheveux mouillés qui s'étaient plaqués sur mes seins pour pouvoir les lécher à sa guise.
J'accueillis ce muscle râpeux sur mes mamelons à mon aise, ravie d'avoir un peu de chaleur et m'occupai à mon tour de son être en m'emparant de ses membres virils avec force. Hélas, j'eus beau battre la mesure comme il l'aimait si bien, l'eau glacée n'aida pas. Nous ne nous décourageâmes pas pour autant et nous collâmes bientôt l'un contre l'autre en continuant de nous toucher avec délicatesse pour attiser nos sens. J'avais tellement froid à présent que je ne ressentais plus rien. Un grand sentiment de culpabilité vint m'envahir et je me traitais de tous les noms pour avoir eu l'idée de faire l'amour au sein même du saint de glace.
-Nous devrions peut-être retourner à la hutte, non ? Demandai-je immédiatement à mon mari en voyant que notre désir commençait à s'essouffler.
-Je crains que tu n'aies raison ma Iduna... En espérant que ce ne soit pas un affront à notre chère Ahtohallan, souffla-t-il.
Comme pour lui donner raison, un rayon lumineux, luit bientôt des stries de la déesse mère arrivant tout droit dans la rivière où nous nous trouvions toujours. A notre grande surprise, la température augmenta créant un contraste orangé dans les eaux vives de pureté.
-Bien... Je crois que tu as ta réponse...Nous sommes définitivement protégés ce soir, susurrai-je en sentant enfin son membre s'éveiller.
Plus sceptique que moi, Yuma commença à prendre peur et répliqua :
-Hum...Tu crois que c'est normal tout ça Iduna ? Qu'il n'y aura pas de suite à ce phénomène ?
-Si c'est d'Ahtohallan cela ne pourra être qu'un cadeau... Que craint donc mon cher mari ? Un pouvoir de glace ou de feu ? Renchéris-je en me moquant une nouvelle fois de lui.
Revêche, il haussa les épaules et je lui ramenai les jambes derrière mon bas-ventre pour le faire faire capituler avant d'ajouter :
-Le seul cadeau que je désire ce soir est que tu me combles d'un bébé Yuma Lorcus...Alors attelle-toi au travail et applique-toi.
L'eau à présent bien chaude, nous y mîmes tout notre cœur et notre corps, nous retrouvant enfin comme un couple uni qui sut donner le meilleur de lui-même dans des étreintes sulfureuses qui durèrent jusqu'au petit matin, toujours contemplés par la déesse mère. A bout de souffle, le corps courbaturé par tant de mouvements, je ne trouvais même pas la force de dormir et observai le soleil se lever.
-Tu dois retourner t'occuper d'Amarok, déclarai-je une fois qu'il ouvrit péniblement les yeux.
Il acquiesça alors que je sentis à nouveau le sentiment de solitude me transpercer après cette nuit magique. Ma position de sacrifice finit toutefois par s'en aller quand de nouveaux symptômes de grossesse apparurent quelques semaines plus tard. Elysia était là.
Bonne lecture
Chapitre 26 : Les sacrifiées :
Je venais de passer la porte de la hutte en ayant toujours ce même goût amer dans la bouche. Perdue dans mes pensées, je n'entendis pas tout de suite mon mari qui s'écria :
-Bah tu en fais une tête ma Helga... On dirait que tu as vu un fantôme !
Il me dévisagea et je devins plus blanche qu'un linge car la conversation que je venais d'avoir, tournait toujours dans ma tête. Comment allai-je me remettre d'un tel échange ?!
-Je...Euh...Non ça va...Je suis un peu fatiguée c'est tout...La tournée avec Mouna...Était...Euh...Particulièrement intense, bredouillai-je en mettant Pieter à l'aise.
Allai-je réussir à dire le reste ? Non...Non je ne pourrai pas lui faire cela...L'image de ma meilleure amie surgit immédiatement dans mon esprit et je me rétractai. Si Helga ! Il le faut ! Pour Ylva !
-Tu n'as qu'à aller te reposer pendant que je termine de mettre la table et de faire manger notre petit Fermier, dit-il gentiment en observant notre fils.
Il me le destitua des mains et le fit un peu sauter sur ses genoux avant de le mettre dans sa chaise haute. Puis voyant que j'étais braquée, il me dévisagea et répéta :
-Ne reste pas plantée-là...Vas-y ma Helga.
Je ne bougeais pas pour autant. Ses sourcils s'affaissèrent et il se rapprocha un peu plus de moi en me dévisageant cette fois avec inquiétude. Je ne laissai rien paraître et il créa bientôt deux trous dans mes joues rondes à l'aide de ses pouces.
-Tu es sûre qu'il n'y a que ça ?! Tu as vraiment l'air bouleversé ? Il s'est passé quelque chose de grave cet après-midi ? Un décès ? Essaya-t-il encore.
Je respirai un grand coup et finis par répondre tout en ne dévoilant pas tout :
-Mouna n'a pas trouvé d'enfants à adopter pour qu'Ylva et Kanda deviennent parents...Et ça me fait énormément de peine pour eux.
Olaf attendit quelques secondes puis reprit à son tour :
- C'est contrariant, c'est certain...Mais ce n'est pas ta faute.
-Si ! La seule patiente pour qui j'aurais voulu réussir c'est elle et j'ai échoué lamentablement ! Grommelai-je en sentant les larmes me monter aux yeux, ceux qui m'ont abandonné avaient raison ! Je ne suis même pas digne d'être une bonne chamane ! La communauté va à sa perte avec moi !
Alerté par mon état Pieter s'agita à son tour et tapa des poings sur la tablette de sa chaise tout en poussant des cris. Mon mari me prit aussitôt dans les bras et murmura :
-Allons, allons, tu fais peur au petit doucement...Ça va aller...Sors-toi ça de la tête... Tu es une chamane de renommée...Iduna et toi faites au mieux mais vous n'êtes malheureusement pas les dieux tout comme les guérisseuses ne le sont pas non plus...
Il marqua un temps d'arrêt en me massant les épaules tandis que je m'approchais de notre fils pour lui déposer un baiser et le rassurer.
-Calme-toi mon cœur...Maman est désolée d'avoir haussé la voix, dis-je tendrement.
Sentant le regard pesant de mon mari dans mon dos, je demandais encore :
-Tu as quelque chose en tête ?
Il sembla sur le point d'ouvrir la bouche pour sortir une réflexion mais se rétracta à la dernière minute.
-Non rien ma Helga... Dit-il confiant, va te reposer.
Il m'encouragea en poussant mon nez à l'aide du sien puis m'embrassa. Je fis mine de partir mais m'allongeai dans le lit en sens inverse pour les observer tous les deux. Mon mari prépara bientôt une assiette de ragoût pour Pieter. Il en prit une cuillère et souffla sur la nourriture chaude avant de l'agiter en spirale tout en disant :
- L'esprit du vent s'élève très très haut dans le ciel...Fait sa danse...Et termine sa course dans la bouche du géant de pierre!
Notre fils déglutit le met tout en claquant son hochet contre la tablette en bois. Il baragouina quelque chose à l'égard de son père qui lui rendit son sourire. Cela m'amusa et une profonde angoisse m'envahit à nouveau. Non. Non je n'avais pas envie de casser ce bonheur. Non je ne pouvais pas dire à mon mari que ma meilleure amie voulait que je couche avec le sien pour combler un manque qu'elle ne pouvait pas assouvir. Les sueurs froides revinrent en trombe le long de mon échine et j'hésitai à me relever pour tout lui déballer tout de suite. Mais je n'en eus pas la force et continuai de les fixer tous les deux avec amour. Olaf lui donna son dîner ainsi, usant de phrases ridiculement mignonnes qui permettaient de rendre la tâche moins monocorde.
-Oh ! Regarde ! S'exclama-t-il encore, le Nokk fait Clap ! Clap ! Clap jusqu'à toi ! Et s'engouffre dans Ahtohallan !
Ayant compris la tactique depuis longtemps, notre enfant ouvrit bien grand sa bouche et accueillit une énième part de viande tendre mélangée de légumes. Incapable de rester sérieux jusqu'au bout et lui faire finir son assiette, mon mari lâcha bientôt le plat et utilisa deux de ses doigts pour les faire courir le long du bras de notre nourrisson.
-La petite salamandre qui monte, qui monte et qui va faire des chatouilles dans le cou de Pieter.
Le bébé explosa de rire et je fondis immédiatement.
-Il va te recracher la portion si tu l'excites de trop ! Commentai-je, la tête toujours posée sur l'oreiller.
-Rooo ! Mais quel rabat-joie cette Maman ! Hein mon fils ! S'écria-t-il en faisant semblant d'être fâché après moi.
Pieter cria comme s'il avait compris et Olaf bougonna encore gentiment :
-De toute façon, Maman elle devrait être couchée !
-Mais je le suis, boudai-je tout en me redressant.
Puis je me levai et ajoutai :
- D'ailleurs...Je vais bien, je te dis...J'ai même un peu faim aussi.
Je les rejoins et me servis sans attendre une portion généreuse avant de m'asseoir à mon tour devant la chaise haute de notre fils pour terminer la besogne.
-Voilà...C'était la dernière cuillère...Allez, on ramasse les trop pleins sur la joue, déclarai-je.
Mon cher Piceaerd me regarda soudain d'un regard avide de désir et plaisanta bientôt alors que je rougis de la tête aux pieds :
-Hum...Papa se chargera de nettoyer Maman ainsi après.
-Olaf voyons ! N'utilise pas ce genre de propos devant lui ! M'offusquai-je.
Il éclata de rire et m'observa plus amoureux en répliquant :
-Oh...Serais-tu gênée ma Helga ?!
-Il y a de quoi...Les choses intimes doivent le rester ! Notre Chère Nordlys se chargera toute seule de pervertir nos enfants ! M'exclamai-je tandis que mes joues se chauffèrent à nouveau, d'ailleurs à propos de cela...Il faudra que je te parle tout à l'heure quand notre fils sera couché!
Loin de s'imaginer à quelle proposition farfelue il allait devoir faire face, il me fit un baise main et murmura :
- J'ai hâte de savoir tout ça mon amour.
Je lui offris une grimace en guise de réponse et me réfugiai dans mon ragoût, l'avalant tellement vite que je faillis le vomir. Puis j'enchaînais en donnant le sein à Pieter pour l'endormir pendant que mon beau Piceaerd se chargea de débarrasser la table et nettoyer la vaisselle. C'était une soirée quotidienne normale si on ne comptait pas l'annonce que j'allais devoir lui faire.
Plus les heures avançaient, plus je redoutais de devoir lui dire. Ce sentiment de trahison ne me quitta pas même lorsque je bordais enfin notre petit dans le berceau non loin de notre lit.
-Allez...A dans six heures mon trésor, murmurai-je.
Je le contemplai le plus longtemps possible pour ne pas avoir à donner d'explications à Olaf.
Celui-ci remarqua mon trouble et il insista:
-Tu te couches ma Helga ?
Je m'exécutai sans un mot et m'allongeai à ses côtés tout en fermant déjà les yeux pour ne pas engager la conversation. Câlin, mon mari se plaqua contre moi tout en me caressant le corps si bien que je finis par sentir son membre s'éveiller le long de ma jambe. Son souffle se saccada et ses baisers se firent plus pressants. J'aurais pu m'abandonner à son étreinte mais je le repoussai un peu ronchonne.
-Non, Olaf, je n'en ai pas très envie, murmurai-je en me tournant déjà dos à lui.
Il se renfrogna immédiatement et grommela à son tour :
-Bien...Puisque tu refuses mes avances...Il me semble que tu devais me parler.
Je n'en eus pas la force et gardais le silence me contentant de sentir les larmes poindre dans mes yeux si bien que c'en fut bientôt un long torrent qui s'achemina sur mes joues tandis que mon nez se bouchait peu à peu, pris de spasmes. Mon mari oublia bien vite son ego mal placé et me colla à nouveau en questionnant :
-Que se passe-t-il à la fin mon amour ?
N'en pouvant plus de le garder pour moi, je déblatérai aussitôt entre deux hoquets :
-Je...Kanda veut coucher avec moi...Pour qu'Ylva et lui puissent avoir un enfant.
Olaf eut la pire réaction. Celle que je craignais le plus : Le silence et le mépris. Mes pleurs redoublèrent de plus en plus de contrariété. Après une omission insoutenable, il demanda avec calme :
- Qu'as-tu répondu ?
Son ton m'agaça tout de suite et je perdis de plus en plus confiance en moi. Retrouvant mes réflexes défensifs qui m'avaient tant de fois aidé par le passé pour notre couple, je criai soudain furieuse :
-A ton avis ? Tu crois que j'ai sauté de joie et dis « Oh oui bien sûr ! J'adore me retrouver dans les bras du premier homme de la Forêt Enchantée qui passe surtout quand il ne s'agit pas de mon mari ?! » ?
Olaf demeura toujours muet et je vis que ses yeux me fuyaient. Les miens s'élargirent alors d'horreur et je bredouillai vexée :
-Je n'arrive pas à y croire...Tu penses réellement que j'ai sorti ça...Après tous les efforts que nous avons surmontés...
Des tremblements comme je n'en avais pas eu depuis longtemps s'emparèrent bientôt de mon corps alors que je cherchais ma respiration. Une crise d'angoisse. Après trois années de répit, j'étais à nouveau victime d'une crise d'angoisse. Je me levai furibonde tout en m'égosillant :
-Je t'ai donné un enfant ! Le plus beau des enfants ! Un enfant qui a été conçu par l'amour et tu ne me fais toujours pas confiance ?! Tu crois que je serais capable de te tromper avec le premier venu ?
-Chut...Moins fort...Tu vas le réveiller, déclara-t-il simplement d'une voix bourrue.
Il avait contourné ma question. Il ne me faisait définitivement pas confiance.
-Tu...Je...Je sais pas quoi faire...Quoi dire...Je...J'ai essayé de me conduire de la meilleure façon possible avec toi...De rentrer dans le droit chemin...Olaf...Tu sais que je t'aime...Je vous aime Pieter et toi plus que tout au monde...C'est vous ma véritable famille...
-Tu ne nous aimes visiblement pas assez par rapport à Ylva ou Iduna, dit-il d'un ton cassant, pourquoi faut-il toujours que vous vous fourriez dans toutes les choses possibles et inimaginables toutes les trois ?!
J'encaissai la remarque en blanchissant. Puis cela me mit hors de moi et je renchéris avec férocité :
-On se fourre dans toutes les choses possibles et inimaginables, que tu as dit ?! Alors que monsieur se rassure ! Yuma et toi n'êtes pas les derniers des crétins pour nous aider à nous y fourrer activement aussi ! C'est quand même vous qui nous avez enguirlandées avec vos belles paroles ! Vos faits ! Vos gestes ! Vous qui avez les trois quarts du temps ruiner nos réputations ! Et aux dernières nouvelles, la seule qui y a échappé c'est Ylva ! Elle ne peut pas contrôler son état, elle !
Il ne trouva rien à redire et nous restâmes de longues minutes à nous confronter du regard tandis qu'une grande tension était en train de s'installer entre nous deux. Olaf se racla bientôt la gorge et renchérit soudain l'air de rien :
-Du coup...Qu'as-tu répondu ?
Ce fut à mon tour de me murer dans le silence. Une seule parole me tournait inlassablement dans la tête... Il ne me croit pas...Il croit que je ne suis qu'une putaain comme mes parents le sous-entendaient également. Et le pire c'est qu'il avait raison. Si j'agissais ainsi, j'en serai définitivement une.
-Helga, s'il te plaît, dis-moi ce que tu as répondu à la proposition, répéta-t-il cette fois plus pressant.
-Pourquoi ?! Ta clairvoyance semble déjà avoir trouvé la réponse pour moi, grommelai-je en maintenant une certaine distance avec lui.
Il soupira et se lécha les lèvres en déclarant :
-Pardonne ma maladresse Helga, tu...Tu as vu ce que tu m'annonces aussi...
-Tu crois que ça m'amuse ?! Tu crois que je n'aurais pas préféré faire une dizaine d'enfants avec toi pour les donner aux Coudriers ?! Réfutai-je irritée.
Épuisée, je me rassis sur le lit et continuai:
-Je n'ai pas donné mon accord sans ton consentement...Je ne me serai jamais permise de prendre une telle décision sans t'en parler...Je ne comprends même pas que cela t'eût effleuré l'esprit ne serait-ce qu'une seule seconde !
Il resta posté debout face à moi et questionna en se radoucissant :
-Je te déçois ?
Je haussai les épaules, toujours fâchée. Je me décevais toute seule en acceptant ce pacte qui ruinerait notre famille.
-Un peu...Je...Je croyais que nous en avions fini de nos disputes et nos faux semblants... Nous nous sommes déjà fait tellement de mal...Mais si finalement la moindre incartade me vaut des réprimandes de ta part...Je...Je ne sais pas si je le supporterais, bredouillai-je avec sincérité.
Il demeura muet alors que je repris :
-Notre fils est la plus belle chose qui me soit arrivée et c'est grâce à toi...Tu...Tu es la plus belle chose qui me soit arrivée Olaf...Je ne le répéterai jamais assez.
Il rougit violemment alors que j'avais moi-même les joues en feu de me dévoiler ainsi. J'ajoutai tout de suite :
-Si jamais tu ne veux pas de ce pacte, je ne le ferai pas...Et je comprendrai très bien...Mais j'aurais échoué à faire plaisir à tout le monde.
-Qui en a eu l'idée ? Demanda-t-il, ignorant le reste de ma phrase.
-Ylva et Kanda... Ils veulent absolument que leur enfant leur ressemble un peu, répondis-je, c'est uniquement pour cela qu'ils en sont arrivés à une telle solution...
-Alors je ne suis pas un expert mais il me semble qu'ils ont moult conquêtes à qui demander plutôt que toi ! Grommela-t-il.
-Tu as raison, admis-je... Mais aucune en qui ils aient véritablement confiance... Contrairement à moi visiblement.
Cela le plongea de nouveau dans le silence et j'ajoutai :
-Ils ne veulent pas que toute la communauté se moque des traits de l'enfant si jamais il ressemblait aux nôtres.
-Ils pourraient tout aussi bien te ressembler uniquement, objecta-t-il.
-Soit, soufflai-je, mais c'est moins probable avec un des parents biologiques.
Olaf finit par hocher la tête.
- J'ai promis que je leur donnerai la réponse demain matin...Alors que décides-tu ? Tu es dans ton bon droit de refuser, dis-je en espérant presque qu'il le fasse.
Mon mari poussa un profond soupir et répondit si faiblement que je redoutais de ne pas l'avoir entendu au départ :
- J'y consens... Je comprends le point de vue de Kanda...A sa place j'aurais la même fierté masculine...Et l'idée même qu'on donne notre propre enfant m'est intolérable.
Je grimaçais au verdict final. Ainsi, en tant que femme, je ne servirai que de terreau... Un simple terreau pour y planter une graine en espérant ne pas être répudiée par les dieux ni mon mari. Tu feras la joie d'Ylva...C'est le plus important, me réconfortai-je. Face à mon mutisme, Olaf reprit encore :
-Tu pourras leur dire que je suis d'accord et que je comprends leur position.
Il me ramena ensuite doucement contre lui et me donna un baiser torride comme cela n'était pas arrivé depuis longtemps avant de murmurer :
-Tu es la femme la plus dévouée que je connaisse Helga Piceaerd et c'est tout à ton honneur.
Désappointée, je chuchotais à mon tour :
-Alors tu ne m'en veux pas ? Vraiment pas?
Il balaya ma joue de son pouce et renchérit :
-Jamais... Au grand jamais je ne t'en voudrais...Je sais que tu ne le fais pas de gaieté de cœur... Je te protégerai de la communauté si jamais il y en a un qui ose dire quoi que ce soit...
Rassurée par ses phrases, je pleurai à nouveau et me fondis dans ses bras protecteurs en répliquant :
-Normalement il ne devrait pas y avoir de problème à ce niveau-là...Si tu savais comme je t'aime Olaf... J'ai énormément de chance d'avoir un mari comme toi.
Ses lèvres cherchèrent bientôt les miennes comme toutes réponses. Mon cœur papillonna à nouveau de soulagement. Ce ne serait qu'un mauvais moment à passer mais ma vie ne changerait pas. J'aurais toujours l'amour de ma famille et mes meilleures amies. Rien d'autre ne comptait.
-Peux-tu me promettre une chose à mon tour ma Helga ? M'interrogea-t-il bientôt en me fixant innocemment de ses yeux émeraude.
Je confirmais par un signe de tête tandis que sa main se nicha entre mes seins.
-Une fois que tu auras fini cette lourde tâche...J'aimerais que nous ayons un deuxième enfant à nous, souleva-t-il.
J'eus tout de suite le sentiment que ce sera cette fameuse petite fille. Celle que j'avais vue depuis bien longtemps dans la vision de Grand Pabby.
-Oui, soufflai-je, bien évidemment que c'est un oui monsieur Piceaerd...Nous ferons une petite Anna...
Nous nous endormîmes dans les bras l'un de l'autre, plus amoureux que jamais.
Ce sentiment d'apaisement ne me quitta pas le lendemain matin lorsque j'arrivai avec mon fils dans la hutte des Coudriers. Ylva et Kanda semblaient debout depuis des heures et je me demandais même s'ils avaient réussi à dormir vu les cernes qui creusaient des sillons sous leurs yeux.
-Voilà Pieter ! Clamai-je l'air de rien.
Ma meilleure amie vint le récupérer pour le mettre dans le parc et se rapprocha ensuite de moi en demandant d'une petite voix :
-Alors ? Tu as pu discuter avec Olaf ?
Je hochai la tête et son visage se décomposa avant qu'elle ne vitupère :
-Ne nous fais pas languir davantage s'il te plaît... Qu'est-ce qu'il a dit ?
Sans répondre oralement, je leur offris un sourire nerveux et elle comprit. Elle regarda à son tour son mari et hocha la tête comme s'il ne captait pas ma gestuelle. Ylva n'y tint plus. Elle courut à travers la hutte, sautillant de joie. La voir ainsi, me conforta dans l'idée que j'avais bien agi. En tant que chamane, je lui transmettais le meilleur des remèdes.
-Merci ma Grosse Gaga ! Merci ! Merci ! Merci ! S'exclama-t-elle en me serrant tellement que j'étouffai.
-Oh...Mais...De...Rien...Cependant...Il faut me laisser...Respirer, plaisantai-je.
Entêtée, elle ne m'écouta pas et se contenta de resserrer son emprise tout en m'embrassant les joues avec virulence.
-Tu ne pouvais pas me faire de plus beaux cadeaux...Viens ! Écrivons-le tout de suite à Iduna! Cria-t-elle excitée, oh...Euh...Enfin si tu es d'accord bien entendu.
-Oui, oui je le suis, soupirai-je amusée, mais avant...
Je n'eus pas le temps de finir ma phrase qu'elle partit en courant chercher de l'encre, une plume et du papier. Je la laissai faire, consciente que rien ne pourrait l'arrêter tant qu'elle n'avait pas terminé avec son idée première. J'attendis donc que Courant d'Air s'éloigne avec le message avant de dire gentiment :
-...J'aurais cependant quelques conditions au vu de ma position délicate.
-Bien entendu ! S'écria Kanda qui tentait tant bien que mal de canaliser sa femme.
-Voilà... D'abord, je choisis quand et où nous le ferons... Je vais arrêter d'allaiter Pieter et Amarok et je vous préviendrai quand j'aurai un nouveau cycle. Quand celui-ci se présentera Kanda et moi commencerons nos rapports. Ça c'est mon premier point, soulignai-je.
-Poursuis ! Ordonna ma chère Nordlys avec impatience.
- J'y viens...Ensuite, je le précise encore même si on l'a dit hier, il est hors de question que tout le village soit au courant. Vous en informerez uniquement Mouna et elle devra faire croire à toute la communauté, y compris à ceux des Terres Gelées que c'est toi qui es enceinte... Tu devras jouer le jeu et avoir de faux symptômes pour que ce soit réaliste.
- J'y veillerai Helga, tu me diras lesquelles mettre en place.
-Moi ou Iduna oui, répétai-je pour faire participer notre autre sœur de cœur.
-Est-ce tout ? Demanda à son tour Kanda qui me lorgnait déjà avec un peu trop d'envie.
-Pas tout à fait... Il faut mettre toutes les chances de votre côté...Alors l'illusion devra se faire jusque dans les moindres détails, expliquai-je.
-Que veux-tu dire ?! Questionna ma meilleure amie intriguée.
Sans lui donner de réponse je me levai et me montrer de la tête aux pieds. Puis je me rassis et déclarai :
- J'ai la chance d'avoir un corps bien charpenté si on puit dire... Je n'aurais donc aucun mal à dire que ce sont mes kilos de gras en trop et non une grossesse à proprement parlé, en revanche, toi Ylva il faudrait que tu te rembourres la poitrine et le ventre au moins pendant six mois.
-Oui, je le ferai, dit-elle, rayonnante, tout ce que tu veux ma Grosse Gaga... Je te serai redevable à jamais !
Elle sautilla alors jusqu'à Pieter et l'embrassa tendrement en renchérissant :
-Hein que ta Maman est la femme la plus merveilleuse du monde, petit Ange !?
Mon fils affirma par un cri aigu et je me sentis soudain sale d'avoir passé un tel accord. Kanda m'observa alors avec insistance et je décidais de couper court à notre conversation.
-Bien. Je vais devoir vous laisser. Les petits Northuldra m'attendent pour la leçon.
Je sortis de la hutte après avoir embrassé fermement mon fils et décidai de faire un petit détour sur la tombe de mes beaux-parents pour les remercier d'être ainsi protégée de tous les membres que j'aime.
-Allez Helga ! Il ne faudrait pas trop abuser ! Les élèves vont t'attendre ! Me grondai-je.
Je n'avais pas fait plus de dix pas que je fus rattrapée par une poigne ferme. Je me retournai et découvris Yuma qui me dévisagea embêté.
-Tu n'as pas à faire ça Helga, dit-il simplement.
J'eus immédiatement des sueurs froides et compris qu'il savait tout.
-Quel malin plaisir prends-tu à nous espionner ?! Grommelai-je en retirant ma main.
- J'étais sur le point d'entrer pour déposer Amarok quand je vous ai entendu, nuance, répondit-il en colère.
-Je n'ai aucun compte à te rendre Yuma... Seul l'avis de mon mari comptait et c'est chose faite, dis-je d'une voix froide.
-Je t'interdis de faire quoi que ce soit avec Kanda Coudrier, Helga Piceaerd ! Explosa-t-il soudain.
J'encaissai sa remarque, rouge pivoine, ravie que nous soyons dans la Clairière des Rencontres car il n'y avait personne à l'horizon.
-Pardon ? Tu m'interdis ? C'est bien ce que tu viens de dire ? Bouillonnai-je.
Je lui tapai violemment sur le torse en hurlant :
-De quel droit te permets-tu de m'interdire quoi que ce soit Yuma Lorcus ?! Je ne suis pas ta femme !
-Je l'ai bien remarquée merci ! Rétorqua-t-il, tu n'as jamais fait d'efforts pour l'être en même temps !
La gifle partit à la volée et frappa bientôt la joue de mon ancien amant qui faillit me rendre la pareille. Je reculais d'un pas et me sentis soudain menacée par son humeur sanguine.
-Tu sais combien de temps j'ai sacrifié pour essayer d'avoir un avenir avec toi pendant que monsieur se tournait les pouces ?! Comment ai-je pu aimer un être aussi égoïste et irrespectueux ?! Criai-je avec dégoût.
Serrant les poings avec violence, il me fusilla encore du regard et ajouta :
-Parfait... Puisque Madame ne veut pas entendre l'avis de l'homme qu'elle a aimé...Voyons si elle compte défier celui du chef !
Bravant son autorité, je me postai face à lui et croisai mes mains en répliquant :
-Impressionnez-moi votre Altesse ! Que je me plie à vos bons droits !
-Chamane Piceaerd, le chef Lorcus vous défend d'avoir une quelconque relation sexuelle avec Kanda Coudrier sous peine que toute la communauté ne soit au courant et que vous soyez définitivement répudiée cette fois-ci ! Grogna-t-il.
Le tremblement s'était entendu dans sa voix. Malgré sa menace, ma position ne changea pas. Je ne montrai pas que cela m'affecta et préférai lui rire au nez. L'éclat féroce de ses yeux se perdit.
-Essaye un peu pour voir... Je veux être là quand Ylva te réduira en charpie si jamais tu oses faire ça, dis-je avec aplomb.
Yuma devint livide et je sus qu'il n'en ferait rien.
-Va geler dans le Nifflheilm, Helga Piceaerd ! Cracha-t-il encore.
-Oh je pense que ta place sera à mes côtés dans ce cas ! Me moquai-je, car si je ne me trompe pas, tu as couché avec moi hors mariage, tu as mis Iduna enceinte hors mariage, tu as absolument tenu à ce que votre fils ne connaisse pas sa mère, et tu vas la voir uniquement pour assouvir tes besoins de mâle en repartant comme si de rien n'était après...Je continue ? Non parce que ton bilan n'est pas des plus purs non plus.
-Oh elle aime ça, crois-moi, renchérit-il d'une voix presque animalière.
Je le savais très bien mais je ne voulais pas lui faire ce plaisir...Aussi je me contentai de rester silencieuse. Sentant que la tension était retombée, je conclus :
-Je dois faire la classe. On se revoit bientôt pour discuter de notre projet de guerre quand tu n'auras plus l'âge mental de ton fils. A plus tard Yuma.
Je repris bravement ma marche sans qu'il ne me poursuive et arrivai enfin à ma hutte en essayant d'être la moins troublée possible.
-Désolée pour le retard ! Clamai-je à l'adresse des élèves qui s'étaient organisés dans leurs activités.
Je passai rapidement dans les petits groupes qu'ils avaient formés pour les révisions de différentes matières et continuai de les observer ainsi en m'asseyant à table. Perdue dans mes pensées, je ne fis pas attention tout de suite au cachet que me laissa Courant d'Air et l'ouvrit bientôt. Il y avait le verdict d'Iduna « A LA MEILLEURE SŒUR DE CŒUR QU'YLVA ET MOI AYONS ». Je sus que j'avais aussi gagné son approbation. Et je demeurais sur un petit nuage tout le reste de la journée.
****
-Et c'est ainsi qu'Ahtohallan la déesse mère a été créée, rachetant les pêchés de la fille d'Emma Piceaerd de ne pas avoir cru en la nature, conclus-je en joignant mes mains sur mes genoux.
Tous les élèves m'avaient écouté attentifs en se recroquevillant sur eux-mêmes. Ils adoraient le quart d'heure lecture car c'était un moment détente qui laissait libre court à leur imagination.
-Est-ce que vous avez des questions ? Demandai-je face à leur silence.
Plusieurs mains se levèrent et j'en désignai une parmi elles.
-Oui Asha ?
-Emma elle a fait comme vous, elle a abandonné sa fille en la laissant se noyer, déclara-t-elle.
Je pâlis d'un coup et manquai de m'étrangler avant de murmurer :
-Je...Euh...D'une ce n'est pas vraiment une question ça ma puce, de deux je ne vois pas le rapport avec mon fils, de trois... je pense que tu n'as pas bien compris l'histoire...Anna ne croyait pas aux esprits et à Ahtohallan, Emma a tenté de lui ouvrir les yeux à maintes reprises et...
-Oh ! Si ! Si ! J'ai tout suivi madame Sappos, mais c'est juste que je ne comprends pas pourquoi Emma Piceaerd a absolument voulu forcer sa fille à y croire sans jamais chercher à se mettre à sa place, expliqua l'enfant, pourquoi est-ce qu'elle ne lui a pas demandé son avis ? Comme vous avec votre bébé ! Pourquoi avez-vous choisi de l'abandonner ? Vous ne craignez pas qu'il vous en veuille quand il sera grand ?
Je devins de plus en plus blanche sous les accusations de l'enfant même si celles-ci étaient tout à fait légitimes. Comment avais-je pu me détacher d'Amarok à jamais pour le laisser à son père ? Comment avais-je pu rester sans le toucher ou l'embrasser depuis si longtemps ?!
-Asha tais-toi ! Tu fais de la peine à Madame Sappos ! Grommela alors un autre élève.
-Non...Non ce n'est rien, murmurai-je troublée, c'est normal qu'elle se pose ses questions, elle ne doit pas être la seule... Asha nous en avons déjà discuté quand Amarok était encore dans mon ventre, tu te rappelles, je me suis mariée avec son Papa, le chef Yuma Lorcus à Noël dernier.
La petite fille hocha fermement la tête et je continuai :
-Lors de notre union, il y avait alors eu plusieurs conditions dont celle qu'Amarok ne doit jamais savoir qui je suis pour ne pas justement être blessé par ma décision. Il ne peut pas vivre aux Terres Gelées puisque sa maison c'est la Forêt Enchantée...Tous les chefs ont toujours vécu là-bas.
- C'est pas vrai ! Viggo il venait des Terres Gelées comme nous ! Moi ça me rend triste quand même pour lui madame Sappos et pour vous aussi...Vous souriez moins depuis qu'il n'est plus dans votre ventre ! Nota-t-elle.
Les autres enfants approuvèrent et je soupirai. Pourquoi fallait-il que toutes les questions dévient sur mon fils même quand celles-ci n'avaient absolument rien à voir avec les histoires que je racontais ?! A écouter Asha, il serait normal qu'il revienne m'assassiner un jour pour avoir accompli un tel acte. Je culpabilisais déjà assez bon sang !
-Moi j'ai pas envie de vous perdre Madame Sappos ! Déclara encore l'enfant en m'observant de ses grands yeux noirs, j'ai pas envie qu'Ahtohallan vous punisse pour avoir abandonné votre fils !
Face à son ton obstiné, j'eus envie de la gifler. Puis je m'en voulus d'avoir eu une telle pensée car elle semblait réellement terrifiée par mon sort. Elle se raccrocha fermement à moi et je la repoussai en serrant les dents avant de renchérir :
- D'une Ahtohallan ne punit pas ! Dans l'histoire Anna Piceaerd s'est noyée à cause de la montée de la rivière et c'est Emma qui y a vu un signe divin ce n'est pas pareil. De deux, je n'ai pas abandonné ni oublié Amarok puisqu'il est avec son Papa Yuma, son cousin Pieter et ses tantines Helga et Ylva. Il est donc très bien entouré et ne manque de rien.
-Vous êtes donc certaine qu'il ne viendra pas vous faire du mal quand il apprendra qui vous êtes pour lui ? Insista la demoiselle.
Qu'est-ce qu'elle pouvait être tenace ! Je cachais la peur de plus en plus présente dans mon bas ventre et secouai la tête en me répétant pour la millième fois la même rengaine : Amarok ne connaîtra jamais ma véritable identité et c'était mieux ainsi. A mon grand soulagement un autre enfant leva bientôt la main et je l'interrogeai pour mettre fin à la conversation de la petite Asha.
-Nous t'écoutons Toshan.
-Moi j'ai une suggestion Madame Sappos si vous me permettez ! Dit-il en affichant une tête sérieuse.
Je manquais d'éclater de rire face à sa bouille enfantine qui se voulait sérieuse et répondis par une autre question :
-Et je suppose que cette suggestion n'a rien à voir avec l'histoire de la naissance d'Ahtohallan?
Espiègle, le petit garçon secoua la tête et renchérit :
-Non ! Mais je pense que c'est une remarque qui vous rendra heureuse.
Je lui fis signe de poursuivre et il prit ses camarades à témoins avant de reprendre :
-Voilà ! Avec les copains et les copines on s'est dit que ce serait une bonne idée si vous faisiez un autre bébé avec le chef Yuma comme ça vous serez à nouveau contente toute la journée ! Et celui-là au moins il habiterait sur les Terres Gelées avec nous tous car il n'y a pas besoin d'un autre chef dans la Forêt Enchantée.
Je rougis violemment soucieuse du malaise qui était en train de s'installer au sein de la classe. Depuis quand c'était à des enfants de six à dix ans de s'inquiéter de ma vie de famille ?!
-Bien...Je...Euh...J'en discuterai avec monsieur Lorcus mais cela ne vous regarde pas de toute façon ! Allez ! Vous pouvez filer à présent ! A demain ! Clamai-je en les poussant presque dehors.
J'eus juste le temps de fermer la porte que toute la pression retomba et j'éclatais en sanglots en me sentant terriblement seule. Comment mes élèves arrivaient-ils à tomber juste à chaque fois ?!
Pourquoi chaque conversation devait-elle tourner autour de mon petit garçon m'arrachant un peu plus le cœur ?! Je le savais que j'étais une mère indigne de l'avoir laissée pour toujours ! Je ne le savais que trop...Mais je ne pouvais rien y faire. J'avais agi sans réfléchir lors de sa création et je le payais cher aujourd'hui.
-Calme-toi Iduna...Cela ne sert à rien de ressasser...Tu te fais plus de mal qu'autre chose, grommelai-je.
Je retrouvais bientôt une respiration apaisée et me préparai pour faire redescendre la pression. Puis je passai voir Aponi pour savoir s'il y avait d'éventuelles malades mais tout le monde allait bien à ce jour. J'en fus presque déçue, soucieuse que je n'allais pas pouvoir m'occuper l'esprit de cette façon.
Je rentrai donc à ma hutte bredouille et en profitai pour me concentrer sur certains passages de la vie des Sappos si bien que je finis presque par somnoler quand je sentis un pli piquant dans mon dos.
-Oh ! Un message de Courant d'Air ! Je n'y avais même pas fait attention, dis-je confuse.
Priant pour que ce ne soit pas quelque chose de grave, j'ouvris rapidement le cachet et lus bientôt de l'écriture d'Ylva « Ma chère amante, Ma Grosse Gaga et Kanda se portent volontaires pour que je sois Maman ».
-Helga et Kanda ? Répétai-je désorientée.
Des milliers de questions fusèrent tout de suite dans mon esprit. Heureusement, je n'eus pas à attendre longtemps avant de voir ma belle Nordlys débouler en chair et en os dans ma hutte. Avant que je pusse ouvrir la bouche, elle expliqua très vite :
-Bonjour ma reine adorée ! J'ai laissé Amarok et Pieter à Kanda ! Comme je n'avais pas de retour de ta part à propos de mon message, je suis venue te voir directement pour savoir si tu étais au courant et...
Je l'interrompis immédiatement en lui offrant un long et langoureux baiser qui assouvit sa nervosité. J'attendis que son rythme cardiaque soit bien stable avant de lui demander avec plus de sérieux :
- Qu'est-ce que c'est que cette histoire ? Helga et Kanda ? Tu es sûre que tu n'as pas fait une erreur de prénoms ? Tu as réellement demandé cela à notre meilleure amie ?
Elle confirma par un signe de tête actif et je fus déçue qu'elle n'ai pas pensé à moi en premier.
-Et...Comment as-tu réussi à faire accepter cela à Olaf ? Insistai-je en ayant mal pour lui.
Les yeux d'Ylva me lancèrent immédiatement des éclairs et elle répliqua, possessive :
-Je ne sais pas ce qu'Helga lui a dit pour le convaincre et je m'en fiche...Le principal c'est qu'il soit d'accord ! Le reste ne compte pas.
-Oui...J'oublie à qui je parle, dis-je violemment.
Je fus prise d'une immense jalousie à l'égard de notre sœur de cœur et me sentis soudain honteuse aussi je déclarai simplement à l'égard de mon amante :
-Je...J'aurais pensé que tu aurais préféré un enfant qui me ressemble...Cela aurait pu être la nôtre sans que personne ne le sache en quelque sorte !
Ylva se décomposa tout de suite et murmura :
-Mince, moi qui d'habitude suis plutôt douée au niveau tactique...Je n'avais pas pensé à cela.
Je poussai un immense soupir de frustration et renchéris :
- Qu'importe il est trop tard maintenant pour revenir sur votre décision.
Elle acquiesça et s'approcha alors de moi avant de me voler un baiser en susurrant :
-De toute façon, il était hors de question que Kanda te touche...
-Yuma lui ressemble fortement j'aurais pu le faire avec lui, objectai-je pour l'embêter.
Voyant que j'étais toute aussi frustrée qu'elle, ma chère Nordlys fit la moue et comprit mon agacement.
- J'ai eu tout faux sur toute la ligne c'est bien cela ? Demanda-t-elle en bougonnant.
Je ne répondis pas, toujours vexée et elle se liquéfia.
- S'il te plaît Iduna... Ne te fâche pas, dit-elle en me forçant à la regarder dans les yeux, cela n'a plus d'importance puisque tout est arrangé.
Elle semblait optimiste et je voulus y croire avec elle. Mais connaissant les deux personnages à qui elle avait demandé cela, je ne doutais pas qu'il y aurait quelques turbulences dans le couple Piceaerd d'ici plusieurs semaines. Toutefois je ne parvins pas à gâcher sa joie et répliquai :
-Soit...Les dés sont jetés...Et j'espère de tout cœur que cela va fonctionner.
Elle acquiesça et j'écrivis une réponse brève à notre sœur de cœur. Je m'emparai ensuite avidement de ses lèvres et murmurai, joueuse :
-Que proposez-vous dans ce cas pour me contenter Mademoiselle Nordlys ?
Elle fit tomber mon corset d'une main experte et tâtonna déjà ma poitrine en minaudant :
-De fêter cela Madame Sappos.
J'accueillis sa chaire contre la mienne et nous prîmes notre temps pour une fois en oubliant que Yuma pouvait arriver à tout moment. Dieu que la lenteur était bonne, tout comme les lèvres et les seins de mon amante en fusion avec mon être...Sa façon de se cabrer...De gémir mon nom...Ylva Nordlys était définitivement la femme de ma vie quoi qu'en dise mon mariage avec le chef. Maman avait vraiment vu juste sur toute la ligne pour nous deux, dès le départ... Et dire que j'avais failli passer à côté de ce grand amour par préjugés... Mes aïeux, je ne voulais même pas y penser !
-Je dois retourner m'occuper de vos petits, déclara-t-elle en se rhabillant de longues minutes plus tard, je vous aime tellement Helga et toi.
-Nous aussi nous t'aimons, murmurai-je en l'embrassant encore et encore.
Je la laissai enfin s'échapper et retournai à ma triste vie solitaire. Ce fut ainsi pendant des mois interminables. Je cautionnai l'absence de mon enfant, les échecs d'Helga et Kanda à essayer d'aboutir à une nouvelle vie, la joie de plus en plus aigrie d'Ylva de ne toujours pas être mère, Olaf qui souffrait en silence en se cachant derrière des sourires et une énergie débordante d'amour pour sa femme qui lui rendait bien et Pieter. Oh oui ! Je cautionnais les allers-retours de Yuma qui avait besoin de mon corps plus que de mon être mais ce n'était pas déplaisant car je le percevais comme cela aussi. Nous arrivâmes bientôt à un nouveau 22 février et le premier anniversaire de nos fils fut célébré sans que j'y participe de mon plein gré. Ce fut une journée compliquée mais je réussis à la surmonter et retombai dans un quotidien monotone, accueillant tantôt mon amante tantôt mon mari, donnant les cours aux élèves et aidant les patients avec mon chamanisme... Mars et Avril passèrent ainsi si bien que nous finîmes par ressentir la douceur des températures du printemps et avec elle enfin la bonne nouvelle que nous attendions tous...
Elle arriva en ce matin de mai fleuri tandis que je venais de finir une leçon de botanique avec les élèves.
-Voilà...Vous empilez bien vos herbiers chez vous et laissez bien de l'espace entre chaque page pour que les plantes puissent sécher ! Précisai-je.
-Oui maîtresse Iduna ! Clamèrent les voix des enfants.
-Allez prendre l'air dans ce cas ! A demain ! Déclarai-je en les laissant partir.
Courant d'Air arriva en contre-courant dans la pièce et me lâcha un billet dans les mains avant de faire le chemin en sens inverse.
-Merci ! Dis-je en l'ouvrant très vite.
« Helga est enceinte de trois mois de ma fille. » Lus-je de la belle écriture manuscrite d'Ylva.
Un sentiment de consolation me traversa l'esprit plus que celui de joie. Mon amante serait moins revêche et moins stressée à partir de maintenant.
-Et c'est une bonne chose Iduna...Si seulement toi aussi tu pouvais être enceinte...Pensai-je à haute voix, il me faudrait une fille...Une chamane avant que j'ai également mon petit Elysia.
Je me dégoûtais soudain d'être si calculatrice à l'égard d'une éventuelle progéniture...A l'image même de mes propres parents ou des géniteurs qui avaient délaissé Helga.
-Il faut laisser le temps à la nature Iduna...Elle seule décide de quand tu peux avoir des enfants, déclarai-je comme un lavement de pêché.
Je continuais ainsi de maugréer tout en me préparant à manger. J'étais donc en train de chanter l'air de la berceuse d'Ahtohallan en mélangeant les ingrédients de ma soupe quand mon ouïe m'indiqua bientôt un pas proche de la porte de ma hutte. Je connaissais assez le poids du pied de Yuma pour savoir qu'il s'agissait de lui. Je me retournai bientôt et le découvris préoccupé mais moins abattu que lorsqu'il avait découvert Helga et Olaf dans la création de Pieter. Voyant que je m'étais arrêtée, il me dévisagea bientôt et me désigna un bouquet de vesces violettes en déclarant :
-Pardon Iduna...Ça fait longtemps que je ne suis pas venu... Amarok a été un peu malade...Oh rien de bien grave bien entendu...Mais euh...
-...Tu aurais pu l'amener ! Le coupai-je d'un ton aigri bien que je savais que c'était peine perdu, j'aurais soigné son aura.
-Eh bien...Mouna s'en est chargée... Il va mieux... Tiens...Euh...Regarde, j'ai vu ces fleurs...Et elles m'ont fait pensées à toi...Alors euh...Je les ai ramassées... Je m'étais dit que c'était chouette pour notre anniversaire de mariage, bredouilla-t-il.
-Oui c'est une bonne idée, tu as eu raison...Notre première année n'était qu'il n'y a cinq mois après tout ! Dis-je avec ironie en lui prenant fermement le bouquet des mains.
-Il paraît que c'est l'intention qui compte ! Clama-t-il boudeur.
-Certes, renchéris-je en lui tendant automatiquement une assiette et une cuillère à soupe.
Je m'assis ensuite face à lui et ajoutai avec habitude :
-Donc, je suppose que tu viens pour notre gymnastique menstruelle et ensuite tu repartiras ? Je vais donc me déshabiller et t'attendre dans le lit !
-Non...Je n'en ai même pas envie, grommela-t-il en m'observant sévèrement, à vrai dire les derniers évènements m'ont coupé toute envie de faire quoi que ce soit à qui que ce soit.
Il poussa soudain un profond soupir et ajouta :
-Je suppose que tu es au courant pour Helga...
-Oh non tu ne vas pas recommencer...Tu sais que tu es offensant ! Je suis ta femme ! Tu es mariée avec moi ! Ne pourrais-tu pas une seule seconde éviter de me faire comprendre que tu m'as prise par dépit ! Grommelai-je.
Indigné par mon comportement auquel il ne s'attendait pas, il se mura dans le silence alors que je continuai tout aussi directe :
-Et puis toi t'as peut-être pas envie mais y a parfois des moments où moi je ne veux pas et que tu ne me poses pas la question en me grimpant dessus, alors tu seras gentil de bien vouloir assouvir mon désir !
-Est-ce que tu as entendu ce que je viens de te dire Iduna ?! Pesta-t-il.
-Et toi ? As-tu entendu l'appel de ta propre femme ?! Renchéris-je tout aussi violemment.
-Bon sang je te parle d'un pacte glauque et toi tout ce qui t'intéresse c'est...Explosa-t-il.
-...MON MARI ! Criai-je encore plus fort, C'EST MON MARI QUI M'INTERESSE ! LE RESTE NE DEVRAIT MÊME PAS COMPTER!
Son poing retomba tout de suite sur la table alors que j'ajoutai à bout de nerfs :
- J'ai besoin de toi Yuma ! Besoin de toi ! Tu comprends ce que cela veut dire ?! J'ai besoin de ton corps ! De ton amour et ton engagement ! Ce que tu as juré devant les dieux ! Moi aussi je souhaite agrandir notre famille au cas où tu ne serais pas au courant !
-Pourquoi ?! Elle est déjà parfaite comme elle est ! Ronchonna-t-il ému par la dévotion de mes propos d'où il pouvait entendre toute la souffrance.
-Parfaite ?! C'est pas possible d'être aussi égoïste ! Je suis toute seule... Toujours toute seule par rapport au reste du groupe, c'est ainsi depuis nous sommes enfants, mais c'en est assez... Moi aussi je veux avoir un bébé à chérir tout comme tu t'occupes très bien de notre fils... Mets-toi juste à ma place au moins une fois dans ta vie, s'il te plaît ! Je t'ai offert une descendance. C'était tout ce que tu voulais. Agis de même avec moi à présent. C'était aussi dans les conditions de mariage posées par Helga ! Soulignai-je apitoyée.
La colère me rendait sans gêne, impitoyable. Je ne baissai pas les yeux face à lui continuant de le fusiller du regard jusqu'à ce qu'il plie. Haletante, je le vis bientôt les baisser et il se leva de table pour se mettre à ma hauteur. Son visage fut moins furieux et il finit par s'exclamer :
-Dans ce cas...Il est temps de vous enlever mademoiselle Sappos !
Sans crier garde, il me prit tout en poids et me plaça contre lui avant de m'emmener hors de la hutte.
- Qu'est-ce que tu fais ?! Essayai-je de demander le moins fort possible car la nuit était tombée depuis bien longtemps.
-Je te kidnappe et vais un peu pimenter notre vie de couple, dit-il cette fois joueur, c'est bien ce que tu veux n'est-ce pas ?!
Un peu décontenancée par son état lunatique, je renchéris :
-Euh...Oui...Mais euh...Ce n'est pas tout à fait comme ça que j'imaginais les choses...
-Alors contente-toi de me laisser faire et ça sera parfait, chuchota-t-il en rehaussant sa main sous mes fesses.
Nous sortîmes ainsi du campement et fîmes le trajet jusqu'à...Ahtohallan.
-Hum...Tu es au courant que nous ne pouvons pas entrer ! M'exclamai-je en me prenant petit à petit au jeu.
-Pas besoin d'être à l'intérieur du domaine sacré pour pouvoir honorer convenablement ma femme, susurra-t-il en me redéposant au sol.
Un peu coincée par son comportement qui avait changé du tout au tout, je préférais rester sur mes gardes et l'interrogeai à nouveau :
-Pourquoi ici ?
Son être s'assombrit soudain et il grommela un peu vexé :
-Quoi ?! Ne me dis pas que cela ne te convient pas...Franchement les femmes qu'est-ce que vous pouvez être compliquées ! On fait rien vous n'êtes pas contentes ! On agit vous n'êtes pas satisfaites !
-Hein ?! Mais si ! Si ! C'est très bien ! C'est juste que...Tu ne crains pas que nous attrapions froid ?! Questionnai-je encore.
-Hey ! C'est pas ma faute si Ahtohallan est une rivière de glace, plaisanta-t-il, mais étant donné que c'est la déesse mère, je ne pense pas que nous aurons de problèmes ! Au contraire ! Je souhaite qu'elle nous voit dans notre union nuptiale.
Malgré son humeur changeante, je me focalisais sur ce penchant appréciable de mon mari et lui lançai un regard de défi avant de reprendre :
-Bien. Dans ce cas...
Amusée, je me dévêtis complètement devant lui, laissant traîner mes vêtements sur la plaque glacée. Puis j'entrais dans le cours d'eau gelé qui était la source même du glacier non sans pousser des petits cris car c'était froid. Mes seins pointèrent immédiatement alors que Yuma m'observa mi-amusé, mi-terrifié en ronchonnant :
-Tu es au courant que je ne vais pas te suivre jusque-là !
-Quoi ? Serais-tu subitement devenu une femme qui ne sait pas ce qu'elle veut ? Me moquai-je en lui démontrant sa théorie absurde à propos de notre espèce.
Il me tira puérilement la langue et se rehaussa en clamant avec fierté :
-Ça non alors !
J'éclatais de rire en le voyant se dépouiller à son tour de son frac, ses bottes, ses chausses et sa chemise pour venir me rejoindre.
-Pouah c'est gelé ! Dit-il en claquant des dents.
-Je n'attends que vous pour me réchauffer dans ce cas monsieur Lorcus ! Il ne faudrait pas qu'Ahtohallan s'impatiente ! Soulignai-je en lui enserrant tendrement la taille.
Il se laissa très vite faire tandis que je me faisais câline en lui déposant des baisers aléatoirement sur le torse avec beaucoup de tendresse. Il s'activa de son côté à agir de même sur mon visage me terrassant d'une chaleur agréable à l'opposé des piquants froids de la rivière. Sans crier garde, Yuma plaqua bientôt mon dos contre la nature fraîche et il resta quelques secondes à me contempler si bien que je finis par rougir.
-Oui je sais... J'ai quelques séquelles de notre fils...Mais ça fait longtemps maintenant, tu devrais être habitué à mes vergetures, articulai-je péniblement car je ne sentais plus mes membres dans l'eau gelée.
-Quoi ?! Non...Non...Je me disais...Qu'on dirait une sirène, remarqua-t-il en dégageant les cheveux mouillés qui s'étaient plaqués sur mes seins pour pouvoir les lécher à sa guise.
J'accueillis ce muscle râpeux sur mes mamelons à mon aise, ravie d'avoir un peu de chaleur et m'occupai à mon tour de son être en m'emparant de ses membres virils avec force. Hélas, j'eus beau battre la mesure comme il l'aimait si bien, l'eau glacée n'aida pas. Nous ne nous décourageâmes pas pour autant et nous collâmes bientôt l'un contre l'autre en continuant de nous toucher avec délicatesse pour attiser nos sens. J'avais tellement froid à présent que je ne ressentais plus rien. Un grand sentiment de culpabilité vint m'envahir et je me traitais de tous les noms pour avoir eu l'idée de faire l'amour au sein même du saint de glace.
-Nous devrions peut-être retourner à la hutte, non ? Demandai-je immédiatement à mon mari en voyant que notre désir commençait à s'essouffler.
-Je crains que tu n'aies raison ma Iduna... En espérant que ce ne soit pas un affront à notre chère Ahtohallan, souffla-t-il.
Comme pour lui donner raison, un rayon lumineux, luit bientôt des stries de la déesse mère arrivant tout droit dans la rivière où nous nous trouvions toujours. A notre grande surprise, la température augmenta créant un contraste orangé dans les eaux vives de pureté.
-Bien... Je crois que tu as ta réponse...Nous sommes définitivement protégés ce soir, susurrai-je en sentant enfin son membre s'éveiller.
Plus sceptique que moi, Yuma commença à prendre peur et répliqua :
-Hum...Tu crois que c'est normal tout ça Iduna ? Qu'il n'y aura pas de suite à ce phénomène ?
-Si c'est d'Ahtohallan cela ne pourra être qu'un cadeau... Que craint donc mon cher mari ? Un pouvoir de glace ou de feu ? Renchéris-je en me moquant une nouvelle fois de lui.
Revêche, il haussa les épaules et je lui ramenai les jambes derrière mon bas-ventre pour le faire faire capituler avant d'ajouter :
-Le seul cadeau que je désire ce soir est que tu me combles d'un bébé Yuma Lorcus...Alors attelle-toi au travail et applique-toi.
L'eau à présent bien chaude, nous y mîmes tout notre cœur et notre corps, nous retrouvant enfin comme un couple uni qui sut donner le meilleur de lui-même dans des étreintes sulfureuses qui durèrent jusqu'au petit matin, toujours contemplés par la déesse mère. A bout de souffle, le corps courbaturé par tant de mouvements, je ne trouvais même pas la force de dormir et observai le soleil se lever.
-Tu dois retourner t'occuper d'Amarok, déclarai-je une fois qu'il ouvrit péniblement les yeux.
Il acquiesça alors que je sentis à nouveau le sentiment de solitude me transpercer après cette nuit magique. Ma position de sacrifice finit toutefois par s'en aller quand de nouveaux symptômes de grossesse apparurent quelques semaines plus tard. Elysia était là.
- DovLégende du Royaume
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le passé 5 : Les mystères des Belles Pousses : Attention contenus matures !
Sam 04 Fév 2023, 08:25
Helga est encore sous le choc après la discussion avec Kanda et Ylva à propos de devenir mère porteuse avec Kanda et, après s'être occupé de son petit Pieter, se décide à en parler avec son Olaf. Et même si la discussion passe évidemment par les réprimandes et les pics, le niveau s'abaisse vite fait entre les deux et Olaf finit par donner son approbation, ce qui malheureusement n'empêche pas le renforcement de la vision qu'Helga se fait d'elle comme étant juste bonne à coucher avec n'importe qui, comme ce fut le cas par le passé. Olaf voudrait cependant, avant de passer une nuit d'amourette, qu'Helga lui fasse un deuxième enfant après cette affaire extérieure.
Helga vient rendre compte de la décision le lendemain à Ylva et Kanda, mais impose tout de même certaines conditions avant de passer à l'acte, notamment que personne ne soit au courant (sauf Iduna) et de faire croire que c'est Ylva qui est enceinte, dans les moindres détails. Si le couple accepte, Yuma, qui avait épié la conversation, n'approuve pas cette démarche et ordonne Helga de se rétracter, mais elle n'a pas d'ordre à recevoir de quelqu’un qui n'est pas son mari, même s'il s'agit du chef. Et histoire de défier l'autorité de son chef, Helga le confronte sur ses relations hors mariages avec elle et Iduna.
Du côté d'Iduna, elle fait classe avec ses élèves, mais l'un(e) d'entre eux a l'audace de faire la comparaison entre l'abandon de son fils Amarok et Emma Picéards ayant fait de même avec sa fille, ajoutant aussi les méfaits qui déteignent sur la maîtresse et sur son avenir compromis, même si un autre élève lui suggère de faire un autre enfant pour palier à ses soucis. Malgré sa prise de position, Iduna reconnait, une fois seule, que ses élèves ont fait preuve d'une précocité à la fois déconcertante et dérangeante pour leur âge.
Mais après la classe, elle reçoit la nouvelle d'Helga devenant mère porteuse pour Ylva, cette dernière arrivant justement au même moment. Iduna est un peu déconcertée par la nouvelle en se demandant si Ylva aurait voulu un enfant ressemblant à son amante. Mais les choses sont faites et elle doit l'accepter, tout comme sa vie de solitaire loin de son fils et de son mari, malgré les visites occasionnelles. Et justement, après la nouvelle d'Helga enceinte de trois mois, le chef Lorcus apparaît à elle, mais pas pour une petite séance de gymnastique charnelle. Au lieu de cela, il se plaint de la situation d'Helga au lieu d'écouter les problème de sa femme et de la satisfaire, et cela tourne bientôt à la dispute, mais pas pour longtemps non plus. Yuma finit par se radoucir et se décide à forniquer avec Iduna... à Ahtohallan
Et de cette gymnastique charnelle, dans le froid et l'eau glacée d'Ahtohallan, vient finalement la graine Elysia planté dans le terreau d'Iduna.
Helga vient rendre compte de la décision le lendemain à Ylva et Kanda, mais impose tout de même certaines conditions avant de passer à l'acte, notamment que personne ne soit au courant (sauf Iduna) et de faire croire que c'est Ylva qui est enceinte, dans les moindres détails. Si le couple accepte, Yuma, qui avait épié la conversation, n'approuve pas cette démarche et ordonne Helga de se rétracter, mais elle n'a pas d'ordre à recevoir de quelqu’un qui n'est pas son mari, même s'il s'agit du chef. Et histoire de défier l'autorité de son chef, Helga le confronte sur ses relations hors mariages avec elle et Iduna.
Du côté d'Iduna, elle fait classe avec ses élèves, mais l'un(e) d'entre eux a l'audace de faire la comparaison entre l'abandon de son fils Amarok et Emma Picéards ayant fait de même avec sa fille, ajoutant aussi les méfaits qui déteignent sur la maîtresse et sur son avenir compromis, même si un autre élève lui suggère de faire un autre enfant pour palier à ses soucis. Malgré sa prise de position, Iduna reconnait, une fois seule, que ses élèves ont fait preuve d'une précocité à la fois déconcertante et dérangeante pour leur âge.
Mais après la classe, elle reçoit la nouvelle d'Helga devenant mère porteuse pour Ylva, cette dernière arrivant justement au même moment. Iduna est un peu déconcertée par la nouvelle en se demandant si Ylva aurait voulu un enfant ressemblant à son amante. Mais les choses sont faites et elle doit l'accepter, tout comme sa vie de solitaire loin de son fils et de son mari, malgré les visites occasionnelles. Et justement, après la nouvelle d'Helga enceinte de trois mois, le chef Lorcus apparaît à elle, mais pas pour une petite séance de gymnastique charnelle. Au lieu de cela, il se plaint de la situation d'Helga au lieu d'écouter les problème de sa femme et de la satisfaire, et cela tourne bientôt à la dispute, mais pas pour longtemps non plus. Yuma finit par se radoucir et se décide à forniquer avec Iduna... à Ahtohallan
Et de cette gymnastique charnelle, dans le froid et l'eau glacée d'Ahtohallan, vient finalement la graine Elysia planté dans le terreau d'Iduna.
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FloconnetteLégende du Royaume- Messages : 1174
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le passé 5 : Les mystères des Belles Pousses : Attention contenus matures !
Lun 06 Fév 2023, 19:48
Bon je reconfirme ce que j'ai toujours dit mais YUMA= GROS CON!!!! 
S'il y en a un bien un qui n'a absolument rien à dire concernant le projet d'Ylva et l'implication d'Helga dedans c'est bien lui! Pour le coup si Olaf avait tenu ce discours, en soi ça aurait pu s'entendre, se débattre. De même de la part de la guérisseuse qui d'une certaine manière avalise le procédé (et encore je pige pas trop pourquoi on lui demande son avis mais bon...).
Même Iduna dans l'absolu, elle fait une remarque mais elle n'a strictement rien à dire! Ylva ne lui a pas proposé, elle n'aurait presque rien du relever et c'est presque cruel sa remarque à Ylva qui l'aime tant. Je comprends qu'elle n'ait pas osé lui demander. D'une part le refus aurait été horrible et de l'autre côté, l'acceptation, et donc l'idée que quelqu'un d'autre ne s'accouple avec Iduna... Pauvre Ylva!!!!
Et l'argument du "un enfant venant de nous deux", ça fait mal! Pour l'une comme pour l'autre. Iduna même si tu l'as pensé, même si Ylva l'a pensé, tu aurais du garder les mots dans ta bouche!!!
Et dans ce chapitre quand même Helga a des nerfs en acier parce qu'il faut la gérer la situation, ménager tout le monde, et elle aussi. Avoir la patience de s'expliquer avec Olaf.
Même lui franchement y a beau geste! OK il a des paroles par cool du tout pour Helga mais passé la surprise et la frustration il donne quand même son accord et pourtant je n'ai jamais eu l'impression qu'il était très ami avec Kanda ou Ylva donc mine de rien lui aussi il participe à ce projet car c'est de sa femme dont il est question et c'est vraiment classe d'accepter ça.
Pareil pour Helga et les conditions posées en amont sont juste parfaites! Qu'il n'y ait aucun sous entendu, que tout cela reste discret vraiment elle a 100% raison là, bravo Helga!!!![[Ansa's Stories] Retour vers le passé 5 : Les mystères des Belles Pousses : Attention contenus matures ! - Page 8 1100315062](/users/3217/56/74/34/smiles/1100315062.gif)
Oui et comme je dis qu'il faut que ça soit discret je le réecris. YUMA EST UN GROS CON!!!!! Parce qu'il menace carrément de ruiner la réputation de tout le monde!!! Mince mais c'est pour ce tocard pareil qu'Helga a fait toutes ses bêtises de jeunesse? Fallait vraiment qu'elle ait de la m*rde dans les yeux!!!
Oui je suis vulgaire je sais et je vais l'être encore plus car oui Helga, même si ce que tu fais la est admirable que t'es géniale t'es quand même la dernière des idiotes! Pourquoi dis-je cela?! Eh bien parce qu'il me semble bien que dans le monde des morts.... Elle a choisi quand même l'amour du plus grand tocard de toute l'Histoire!!! Mais comment la mère de mon beau Pieter adoré et de l'une des femmes sinon celle la plus brillante et clairvoyante de l'Histoire de son peuple peut être aussi stupide vis à vis de ce.... Ce... CE CRETIN!!!
Ah ça m'énerve!!! Et si chez Iduna justement ce tocard est de retour, d'accord c'est pour la bonne cause car il va engendrer le plus génial des maris possible pour la future plus grande chamane de tous les temps, ok le lieu de création est juste parfait pour lui mais rien qu'à imaginer que c'est l'autre qui...
Pauvre Iduna!!! Comme je te plains, tu méritais mieux que ce rebus de l'humanité!!
Je me console en me disant que sur ses deux enfants, elle aura su garder celui digne d'intérêt et que celui digne de son géniteur (bref une sombre bouse également) est resté auprès de lui!!!
S'il y en a un bien un qui n'a absolument rien à dire concernant le projet d'Ylva et l'implication d'Helga dedans c'est bien lui! Pour le coup si Olaf avait tenu ce discours, en soi ça aurait pu s'entendre, se débattre. De même de la part de la guérisseuse qui d'une certaine manière avalise le procédé (et encore je pige pas trop pourquoi on lui demande son avis mais bon...).
Même Iduna dans l'absolu, elle fait une remarque mais elle n'a strictement rien à dire! Ylva ne lui a pas proposé, elle n'aurait presque rien du relever et c'est presque cruel sa remarque à Ylva qui l'aime tant. Je comprends qu'elle n'ait pas osé lui demander. D'une part le refus aurait été horrible et de l'autre côté, l'acceptation, et donc l'idée que quelqu'un d'autre ne s'accouple avec Iduna... Pauvre Ylva!!!!
Et l'argument du "un enfant venant de nous deux", ça fait mal! Pour l'une comme pour l'autre. Iduna même si tu l'as pensé, même si Ylva l'a pensé, tu aurais du garder les mots dans ta bouche!!!
Et dans ce chapitre quand même Helga a des nerfs en acier parce qu'il faut la gérer la situation, ménager tout le monde, et elle aussi. Avoir la patience de s'expliquer avec Olaf.
Même lui franchement y a beau geste! OK il a des paroles par cool du tout pour Helga mais passé la surprise et la frustration il donne quand même son accord et pourtant je n'ai jamais eu l'impression qu'il était très ami avec Kanda ou Ylva donc mine de rien lui aussi il participe à ce projet car c'est de sa femme dont il est question et c'est vraiment classe d'accepter ça.
Pareil pour Helga et les conditions posées en amont sont juste parfaites! Qu'il n'y ait aucun sous entendu, que tout cela reste discret vraiment elle a 100% raison là, bravo Helga!!!
Oui et comme je dis qu'il faut que ça soit discret je le réecris. YUMA EST UN GROS CON!!!!! Parce qu'il menace carrément de ruiner la réputation de tout le monde!!! Mince mais c'est pour ce tocard pareil qu'Helga a fait toutes ses bêtises de jeunesse? Fallait vraiment qu'elle ait de la m*rde dans les yeux!!!
Oui je suis vulgaire je sais et je vais l'être encore plus car oui Helga, même si ce que tu fais la est admirable que t'es géniale t'es quand même la dernière des idiotes! Pourquoi dis-je cela?! Eh bien parce qu'il me semble bien que dans le monde des morts.... Elle a choisi quand même l'amour du plus grand tocard de toute l'Histoire!!! Mais comment la mère de mon beau Pieter adoré et de l'une des femmes sinon celle la plus brillante et clairvoyante de l'Histoire de son peuple peut être aussi stupide vis à vis de ce.... Ce... CE CRETIN!!!
Ah ça m'énerve!!! Et si chez Iduna justement ce tocard est de retour, d'accord c'est pour la bonne cause car il va engendrer le plus génial des maris possible pour la future plus grande chamane de tous les temps, ok le lieu de création est juste parfait pour lui mais rien qu'à imaginer que c'est l'autre qui...
Pauvre Iduna!!! Comme je te plains, tu méritais mieux que ce rebus de l'humanité!!
Je me console en me disant que sur ses deux enfants, elle aura su garder celui digne d'intérêt et que celui digne de son géniteur (bref une sombre bouse également) est resté auprès de lui!!!
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le passé 5 : Les mystères des Belles Pousses : Attention contenus matures !
Lun 06 Fév 2023, 20:26
Merci à vous deux pour vos commentaires.
Bien ! Je crois que c'était la Saint Yuma vu tout ce qui s'est pris dans sa tronche
Après pour défendre ma Helga chérie... je dirai juste que... bah l'amour ça se contrôle pas... et puis oui elle est dans l'Hellheilm mais peut être a-t-elle tout simplement dégainée sa place de femme d'Olaf à Iduna... vu ce qu'elle est capable de faire ça ne serait pas déconnant après tout... x) Bref il y aura une explication à cela plus tard dans l'histoire
Après comme je suis une mère pour tous mes enfants, je vais défendre ma Iduna aussi et je te dirai que si... elle a bien fait de le balancer à la tronche d'Ylva parce que l'autre est quand même vachement égoïste à foutre le bordel partout
Et enfin... Oui Olaf est un homme parfait... Enfin presque... On va voir ce qu'il vaut sur la durée après l'arrivée du fameux bébé
Mais tu as bien cerné les choses importantes de ce chapitre ! Bébé Pieter est trop chou et le plus beau, sexy, magnifique etc des hommes est en route !
Bien ! Je crois que c'était la Saint Yuma vu tout ce qui s'est pris dans sa tronche
Après pour défendre ma Helga chérie... je dirai juste que... bah l'amour ça se contrôle pas... et puis oui elle est dans l'Hellheilm mais peut être a-t-elle tout simplement dégainée sa place de femme d'Olaf à Iduna... vu ce qu'elle est capable de faire ça ne serait pas déconnant après tout... x) Bref il y aura une explication à cela plus tard dans l'histoire
Après comme je suis une mère pour tous mes enfants, je vais défendre ma Iduna aussi et je te dirai que si... elle a bien fait de le balancer à la tronche d'Ylva parce que l'autre est quand même vachement égoïste à foutre le bordel partout
Et enfin... Oui Olaf est un homme parfait... Enfin presque... On va voir ce qu'il vaut sur la durée après l'arrivée du fameux bébé
Mais tu as bien cerné les choses importantes de ce chapitre ! Bébé Pieter est trop chou et le plus beau, sexy, magnifique etc des hommes est en route !
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le passé 5 : Les mystères des Belles Pousses : Attention contenus matures !
Mer 08 Fév 2023, 09:36
Bah je partage l'avis de la demoiselle! (sauf sur le "merveilleux Pieter"... Non il n'est pas merveilleux!)
Yuma et d'une manière générale la famille Lorcus sont des cancers de l'humanité!
Déjà son père... qui s'appelait Paco!! Franchement!!! C'était un chef minable mais au moins, il ne faisait pas trop de mal. Mais son rejeton est une ordure pure et simple, qui ne pense qu'à lui. Même fricoter avec Iduna ça n'est pas pour des sentiments réciproques c'est juste pour se satisfaire lui... Et quand on connait le pédigré par la suite du bonhomme, normal qu'on ait envie de vomir!
C'est ça aussi qui m'agace chez GaGa... Qu'elle soit à ce point crédule vis à vis de celui-là! Surtout quand, tu l'a dit Floconnette, on sait quau bout du compte, dans la mort, elle a fini par rejoindre ses bras!
Certes, pour que son mari Olaf finisse avec son ame soeur Iduna, mais Helga aurait tellement pu y reflechir avant et trouver un autre accord que de finir avec l'autre ... FILS DE P... EUH PACO!
Après tout, Agnarr et Antoine ont trouvé un terrain d'entente pour être avec Iduna!
Tout récemment, Béata a fait de même pour être avec Iduna Sappos
Si encore Helga était stupide... On pardonne à un personnage stupide qui n'a pas la capacité de reflechir mais, bien que je dise beaucoup de méchanceté avec certes seulement un tout petit peu de mauvaise foi sur Helga, il faut reconnaître que ce personnage, n'est pas stupide et c'est d'autant plus agaçant!
Autrement, oui je rejoins tous les propos de la miss! elle a tout résumé alors comme j'ai souvent tendance à dire
![[Ansa's Stories] Retour vers le passé 5 : Les mystères des Belles Pousses : Attention contenus matures ! - Page 8 Mention-manuscrite-lu-et-approuve%CC%81-1280x720](https://blog.sellandsign.com/wp-content/uploads/2017/05/mention-manuscrite-lu-et-approuve%CC%81-1280x720.jpg)
Yuma et d'une manière générale la famille Lorcus sont des cancers de l'humanité!
Déjà son père... qui s'appelait Paco!! Franchement!!! C'était un chef minable mais au moins, il ne faisait pas trop de mal. Mais son rejeton est une ordure pure et simple, qui ne pense qu'à lui. Même fricoter avec Iduna ça n'est pas pour des sentiments réciproques c'est juste pour se satisfaire lui... Et quand on connait le pédigré par la suite du bonhomme, normal qu'on ait envie de vomir!
C'est ça aussi qui m'agace chez GaGa... Qu'elle soit à ce point crédule vis à vis de celui-là! Surtout quand, tu l'a dit Floconnette, on sait quau bout du compte, dans la mort, elle a fini par rejoindre ses bras!
Certes, pour que son mari Olaf finisse avec son ame soeur Iduna, mais Helga aurait tellement pu y reflechir avant et trouver un autre accord que de finir avec l'autre ... FILS DE P... EUH PACO!
Après tout, Agnarr et Antoine ont trouvé un terrain d'entente pour être avec Iduna!
Tout récemment, Béata a fait de même pour être avec Iduna Sappos
Si encore Helga était stupide... On pardonne à un personnage stupide qui n'a pas la capacité de reflechir mais, bien que je dise beaucoup de méchanceté avec certes seulement un tout petit peu de mauvaise foi sur Helga, il faut reconnaître que ce personnage, n'est pas stupide et c'est d'autant plus agaçant!
Autrement, oui je rejoins tous les propos de la miss! elle a tout résumé alors comme j'ai souvent tendance à dire
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le passé 5 : Les mystères des Belles Pousses : Attention contenus matures !
Mer 08 Fév 2023, 09:48
Je reconnais que tout ce qui a été dit pour Yuma est vrai (oui désolée mon Yuma chéri maman Ansa t'a donné le mauvais rôle... cest pour cela que tu es d'autant plus important )
Cependant !!! Vous aurez beau tout dire ! Tout faire ! Sans Yuma... Pas d'Elysia !
) Cependant !!! Vous aurez beau tout dire ! Tout faire ! Sans Yuma... Pas d'Elysia !
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le passé 5 : Les mystères des Belles Pousses : Attention contenus matures !
Mer 08 Fév 2023, 16:06
Pas grave on aurait pu se passer du mouton!
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le passé 5 : Les mystères des Belles Pousses : Attention contenus matures !
Mer 08 Fév 2023, 19:10
Frantzoze a écrit:Pas grave on aurait pu se passer du mouton!
Sans mouton pas d'Ange de l'air...
![[Ansa's Stories] Retour vers le passé 5 : Les mystères des Belles Pousses : Attention contenus matures ! - Page 8 Fe12e00c65d2e2b66f708cb277c280e47b0a1298](https://64.media.tumblr.com/3ceaa3db8a072cf0b7aac3deb30673ad/a5b8bc131e5ef6db-b6/s400x600/fe12e00c65d2e2b66f708cb277c280e47b0a1298.gifv)
Bon sinon ! Voici les spoilers du chapitre 27
![[Ansa's Stories] Retour vers le passé 5 : Les mystères des Belles Pousses : Attention contenus matures ! - Page 8 Spoile67](https://servimg.com/r/8014494076/spoile67.png)
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le passé 5 : Les mystères des Belles Pousses : Attention contenus matures !
Sam 11 Fév 2023, 16:47
Visiblement Ylva va avoir son enfant!
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le passé 5 : Les mystères des Belles Pousses : Attention contenus matures !
Sam 11 Fév 2023, 18:11
Maybe maybe not 
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le passé 5 : Les mystères des Belles Pousses : Attention contenus matures !
Sam 11 Fév 2023, 20:44
Allez ! Voici à présent le chapitre 27 de RVLP5. Je préviens par avance pour ceux qui vont ronchonner (Oui Benoît je parle de toi ! ) le chapitre est long x)
Pas hyper satisfaite ! Mais bon, il en faut comme on dit.
Bonne lecture malgré tout !
Chapitre 27 : Elle a fait un bébé toute seule :
-Oh Pieter ! Regarde qui est là ?! S'écria Ylva comme un refrain en me voyant entrer dans la hutte après ma journée quotidienne.
Amusée par sa supercherie, j'appréciai tout ce qu'elle avait mis en place pour respecter son contrat et la vis se rehausser avec l'énorme coussin qu'elle avait installé sous son ventre si plat. Le bébé donna immédiatement un coup dans le mien en ayant entendu la voix de sa future Maman.
-Je peux ? Demanda ma chère Nordlys en approchant rapidement de moi.
Elle n'attendit pas mon accord et remonta ma robe pour passer sans gêne ses doigts sur ma paroi tendue par cette nouvelle vie.
-Bah alors tu bouges ma fille ?! Ça c'est bien ma Yélana ! Tu es déjà très douée comme ta Mère ! Renchérit-elle ravie.
Je marquais le silence préférant me concentrer sur Pieter qui avançait vers moi d'un pas prudent pour ses presque deux ans.
-Ma...Ma...Maman, babilla-t-il.
Heureuse de cet intermède, je repoussai ma meilleure amie pour attraper mon fils.
-Ne le prends pas aux bras ! Tu risques de te fatiguer avec des charges lourdes ! Me gronda-t-elle tout de suite d'une voix vindicative.
Et c'est reparti...Agacée par ses remarques, je poussais un long soupir mais reposai mon petit fermier au sol pour qu'elle ne fasse pas une crise.
- D'abord ce n'est pas un objet, c'est mon fils et aux dernières nouvelles, je suis sa Maman et dois lui accorder de l'affection... Je suis presque à terme ! Ce n'est donc pas un drame si je porte des charges lourdes ! Au contraire ! Ça ferait arriver plus vite ton enfant ! Et tu arrêterais de me mettre la pression.
-Quoi ?! Moi je te mets la pression ?! S'offusqua-t-elle vexée, je veux juste m'assurer que tout se passe bien pour ma fille c'est tout !
Je serrai les poings et la provoquai en reprenant Pieter dans mes bras.
-Tant qu'elle est dans mon ventre, je donne mes règles...Après, tu pourras en faire ce que tu veux de cette petite...N'oublie pas quand même ce qu'Olaf et moi avons sacrifié pour qu'elle puisse être en vie...Même là tu as failli tout faire capoter !
Prenant tout à la légère comme à son habitude, Ylva se mit à glousser ce qui me donna envie de lui mettre une gifle.
-Oh la la ! Mais quelle tête tu fais ma pauvre Helga, ce n'était pas un drame ! Je voulais juste vérifier que tu prenais du bon temps avec mon mari, minauda-t-elle.
-Alors tu n'as pas bien vérifié car je n'en ai pas pris...Le seul avec qui j'aurais autant de vibrations sera le mien quand il daignera enfin m'accorder à nouveau un peu d'intimité, dis-je la mort dans l'âme.
J'avais tellement envie de pleurer. Olaf ne m'avait plus touché depuis presque un an maintenant. Depuis que nous avions convenu que je serai la mère porteuse de l'enfant des Coudrier. Si au début cela avait simplement été dans le but de laisser le terrain libre pour que Kanda et moi puissions nous mettre au travail, au fils des mois j'avais compris qu'Olaf avait eu le temps de ruminer toute cette histoire et que finalement il n'était pas aussi consentant qu'il avait bien voulu le laisser entendre. Il avait été malheureusement trop tard pour reculer puisque j'étais enceinte de quatre mois à ce moment-là. Cela durait depuis. Nous avions fait un grand pas en arrière dans notre relation comme je l'avais craint. Heureusement notre petit garçon ne s'en était pas aperçu et c'était ça le plus important.
Gardant toujours une certaine rancœur envers l'acte d'Ylva durant nos rapports, je revins au sujet principal et répliquai violemment :
- Qu'importe...Vérifier que nous concevions bien Yélana ne voulait pas dire que tu devais t'incruster entre nos corps.
-Oh Helga...Ne sois pas si gênée...Je suis certaine que tu rêvais de savoir ce que je faisais ressentir à Iduna, susurra-t-elle en riant d'une voix aiguë.
J'eus aussitôt un haut le cœur suivi d'un vertige avant que le tout ne soit remplacé par un sentiment de malaise.
-Non...Je ne souhaitais pas vraiment le savoir merci...Pour moi tu as trahi la confiance de notre meilleure amie en agissant ainsi, et toi-même tu le sais puisque je suis certaine que tu ne lui as rien dit !
Le visage d'Ylva s'enflamma immédiatement et elle rétorqua :
-Mais...Euh...Bien sûr que si je lui ai dit ! Pourquoi est-ce que tu t'entêtes à ne pas me croire !
-Oh...Peut-être parce que dans les nombreux échanges que nous avons eus par la suite, il n'y a rien qui laissait sous-entendre que tu l'avais mise dans la confidence, de plus, tu es devenue très distante avec elle aussi depuis que tu sais qu'elle est enceinte d'Elysia et elle en souffre beaucoup.
Ma chère Nordlys bouillonna derechef et s'exclama :
-Eh bien puisque tu as la langue bien pendue, tu n'as qu'à lui avouer !
-Je ne suis pas une rapporteuse ! Tu lui diras toi quand tu t'en sentiras capable c'est tout...Renchéris-je d'une voix rageuse, bien, je vais devoir te laisser à présent, il est temps que nous rentrions à la maison.
Agacée par la tournure de notre échange qui avait été catastrophique, je me dirigeai déjà vers la porte sans dire au revoir à ma sœur de cœur en essayant de ne pas faire attention aux coups de pieds que me donnait le bébé. Ce n'est pas la tienne Helga, tu ne dois pas avoir de sentiments pour elle, me grondai-je. Je retins mes larmes en resserrant mon fils. Comment avais-je pu dire oui à un tel pacte ? Et si je n'avais pas la permission d'avoir d'autre enfant avec Olaf après elle ? Et si les dieux jugeaient que c'était une punition ?
-Bonjour ! Lança soudain Yuma en me percutant presque.
Perdue dans mes pensées, je sursautais tout en sachant que je n'avais pas la conscience tranquille.
-Euh, je dérange peut-être ?! Ajouta encore mon ancien amant à notre adresse avec un sourire jubilatoire.
-Non ! Grincèrent nos deux voix à l'unisson.
Très vite ma meilleure amie se rapprocha d'Amarok et s'abaissa à sa hauteur pour pouvoir le tendre à son père.
-Oh non ! Je t'en prie Ylva ! Ne te donne pas cette peine ! Dans ton état, il ne faut pas d'inconfort ajouta-t-il un peu moqueur.
Ma chère Nordlys rougit tout de suite de plaisir alors que j'avais perçu le ton fourbe et faux du chef Lorcus. Je bouillis intérieurement tandis que la vie à l'intérieur de mon ventre me donna des coups de pieds. Restant impartiale, je me contentais d'embrasser mon fils et profitais de sa présence pour pouvoir m'éclipser.
-Non attends Helga ! Nous ne nous sommes pas dit au revoir ! S'exclama alors Ylva avec un cri de désespoir.
Je saisis tout de suite qu'elle voulait encore toucher mon ventre et me sentis fatiguée. J'en avais marre d'être tripotée comme si je n'existais pas derrière, sans qu'on me demande la permission. C'était insupportable. Par moments, je détestais l'enfant que j'avais produit. Je détestais cette vie que j'avais crée et la façon de la créer me hantait encore et encore. Comprenant le signal, mon ancien amant se retira avec son fils et ma sœur de cœur posa à nouveau ses mains sur mon corps pour dire au revoir à sa fille sans m'en accorder un à moi.
Mon enfant et moi partîmes enfin et je retrouvais ma respiration. Après quelques minutes de silence mon petit Fermier déclara :
-Maman, pourquoi Tatie Ylva touche tout le temps ton ventre ?
-Pour rien mon trésor, elle cherche mon chakra sacré, expliquai-je maladroitement.
Cela convint à mon garçon et nous demeurâmes silencieux durant tout le trajet. Nous étions presque arrivés à la maison quand Yuma qui discutait activement avec une des vieilles commères m'interpella :
-Ah ! Notre chamane préférée ! Tu tombes bien ! Madame Acerabolo avait une question de la plus haute importance à te poser !
La fixant avec agressivité, je maugréai tout de même en m'attendant au pire :
-Je vous écoute.
-Eh bien voilà. Les plus sages d'entre nous se demandent quand est-ce qu'Olaf et toi vous mettrez à nous faire une petite chamane ?! Questionna-t-elle en lançant un regard entendu au chef.
Mon sang se glaça. Elle savait...Ce couard avait tout dit à tout le monde. J'aurais pu m'énerver mais cela aurait montré ma faiblesse. A la place je les bravais tous les deux et préférais garder la tête haute avant de répliquer :
-Une bonne fois pour toute mêlez-vous de vos affaires. Je puis vous assurer que cette petite chamane comme vous dites arrivera un jour...Et le jour où elle viendra, elle saura rester dans les mémoires quand vous serez tombés dans l'oubli depuis bien longtemps...
La femme et Yuma blanchirent, n'appréciant pas mes paroles. Regardant fièrement mon précieux Pieter, j'ajoutai avec froideur :
-Contentez-vous déjà de mon petit fermier qui vous fera toujours de bons légumes...Est-ce tout?
-Oui, grommela-t-elle prise au dépourvu.
-Oh quel toupet ! Grommela la vieille rombière tout en nous quittant d'un pas outré.
-Maman on y va ? Demanda bientôt Pieter de sa voix chevrotante.
Il avait attendu sagement tout le long de la conversation et je ne pouvais que l'en féliciter. Je lui poussai légèrement le dos et répondis :
-Pars devant mon trésor, va retrouver Papa, j'arrive.
-Au revoir Tonton Yuma, ânonna-t-il.
Il s'exécuta alors que nous nous confrontâmes sans bouger. Mes yeux lui lancèrent alors des éclairs et je crachais hargneusement :
-A partir de maintenant tu vas la fermer Yuma Lorcus...La fermer et m'écouter. Tu es un être pitoyable. Tu cours après la jeune fille que j'étais. Une jeune fille prête à te donner son cœur et son âme. Que tu le crois ou non cette jeune fille n'a pas changé et aura toujours un profond amour pour toi...Mais rentre-toi bien dans la tête que je n'accepterai quoique ce soit de toi que le jour où nous serons réunis dans le Nifflheilm, pas avant tu m'entends ?!
-Après tous les hommes qui te sont passés dessus, ton corps me répugne...Je ne voudrais certainement plus de toi ! Rugit-il.
Je me renfrognais tout de suite et lâchai alors :
-Très bien. Oublie ce que j'ai dit. Je savais que tu ne m'avais jamais aimé finalement.
J'avançai d'un pas puis me retournai une dernière fois avant de reprendre :
-Contente-toi d'honorer ta femme et ton futur enfant à venir au lieu de propager ton venin à mon égard à tous les gens de la communauté !
Je le laissai en plan et marchai enfin d'un pas rapide vers la hutte. Olaf m'y attendait, moins passionné qu'avant. Il me souffla rapidement un bonsoir au lieu de m'embrasser et s'occupa de notre petit garçon alors que je campais sur mes positions en préparant notre repas. La soirée semblable aux autres depuis que j'étais enceinte, demeura très calme et hormis les babillements de Pieter, ni mon mari ni moi ne nous décrochâmes un mot. Je me penchai donc sur un manuel de chamanisme que j'avais été recherchée chez ceux qui m'avaient élevé et le lus jusqu'à l'heure du coucher.
-Bonne nuit, déclara Olaf d'une voix bourrue.
-Bonne nuit, murmurai-je avec un sentiment de tristesse infinie.
Il ne tarda pas à ronfler alors que je ne parvins pas à trouver le sommeil à cause de la lourdeur du bébé qui s'appuyait fermement sur mon ventre.
-Je ne peux pas te toucher, chuchotai-je indistinctement, je n'en ai pas le droit...
Mes yeux s'embuèrent et mes doigts glissèrent tout de même vers la paroi tendue. J'entendis immédiatement les battements de cœur de cette petite fille et repensai aux prédictions de Grand Pabby. Et si je me trompais complètement et c'était cet enfant qui devait être ma fille ?! Non Helga ! Non ! Le troll a bien spécifié que j'aurais une fille et un garçon avec Olaf...Non...Non il n'a pas dit ça...Il a dit que j'aurai deux enfants avec lui... Mon ventre se tordit de plus en plus d'angoisse à l'idée de faire une bêtise. C'est trop tard Helga, tu ne peux pas faire ça à Ylva, pas maintenant, pensai-je amèrement. Pourtant l'idée d'avoir eu un loupé m'était intolérable...Pas après ce que j'avais dû subir. Les mois de conception qu'il avait fallu effectuer comme si de rien n'était. Kanda n'avait pas menti. Il savait donner du plaisir aux femmes. Pour autant je n'en avais pas aimé une seule seconde et m'étais lavée à chaque fois jusqu'à ce que ma peau rougisse car je ne la jugeai pas assez pure. Oui. J'avais osé faire l'amour, mariée avec un autre homme que mon mari mais je n'avais jamais voulu le voir de mes propres yeux. Un vieux vêtement usé que j'avais transformé en bandage avait été mon plus fidèle ami pendant ses ébats singuliers. Aussi je ne m'étais pas aperçu tout de suite qu'Ylva était venue se rajouter à l'un de nos coïts... Mon corps frissonna de dégoût à ce souvenir. C'était précisément cette nuit-là que Yélana avait été conçue.
Là où les Coudrier n'y avaient vu aucun signe moi j'y avais aperçu un choix de la providence divine. Malgré tout ce que pouvaient penser la nature et la science, cette petite avait eu besoin que ces deux parents soient réunis pour exister. Je n'avais ni plus ni moins été que la machine qui leur permettait de s'accomplir. Comme pour me donner raison, Yélana donna bientôt un coup de pieds.
-Non, non il faut laisser Maman dormir petit ange, soufflai-je doucement.
Puis je me repris avec horreur en songeant à ce que je venais de dire et bredouillai du tac au tac :
-Enfin...Tatie...Il faut laisser Tatie Helga dormir.
Compatissante ma partenaire arrêta son tapage et je réussis enfin à trouver le sommeil. Bien que cela soit déconseillé, mon âme arriva très vite dans la maisonnée des Halricsen que je connaissais bien maintenant. Passant par les chambres pour surveiller mes filleuls attitrés, je caressai rapidement la tête de la petite Helga qui avait bien grandi et celle de son jeune frère Lars qui avait trois ans à présent.
-Ah je savais bien que j'avais entendu du bruit... C'est toi ma fée ? Demanda aussitôt leur père qui s'était précipité à petits pas à leur côté.
Je n'avais jamais connu son prénom mais cela avait très peu d'importance. Il avait toujours été cordial avec moi. Quant à sa femme, je ne savais même pas si elle connaissait mon existence...
-Cela faisait longtemps, murmura encore le militaire avec un grand sourire.
Dos à lui, je me tournai enfin pour lui dévoiler mes seins gonflés de lait et mon ventre plus que bombé.
-Oh...Félicitations, déclara-t-il simplement.
-Merci, répondis-je.
-Ton petit Pieter aura donc bientôt un ou une...Commença-t-il.
Je secouai tout de suite la tête, ne souhaitant pas entrer dans les détails. Forte heureusement, Halricsen ne m'en demanda pas.
- C'est pour une amie qui ne peut pas en avoir, finis-je par expliquer après un long moment.
Un long sourire s'étira alors sur le visage du quadragénaire et il m'embrassa le front avant de reprendre :
-Tu es vraiment une marraine pour nous tous. Que les dieux te gardent...
Je le remerciai vivement et embrassai mes protégés spirituels avant de me réveiller. Les deux hommes de ma vie dormaient encore quand je n'y arrivais plus. Je décidais donc de me lever et fis le petit déjeuner.
- J'aurais pu m'en charger, bougonna Olaf en guise de bonjour.
-Je ne suis pas une impotente alors autant me rendre utile, dis-je calmement.
-Si tu veux vraiment l'être, occupe-toi de notre fils, renchérit-il d'une voix qui était lourde de sens.
Mon souffle se coupa et je regrettai une fois de plus d'avoir consenti au projet enfant des Coudriers. Il était temps que mon mari et moi nous retrouvions. J'avais besoin de lui. Besoin de son toucher, ses baisers, ses caresses. Nous n'avions pas fait l'amour depuis tant de mois.
-Il est temps qu'elle sorte, marmonnai-je à haute voix.
-Qu'est-ce que tu as dit Helga ? Souleva-t-il alors que Pieter venait d'être habillé.
-Rien, soupirai-je, rien du tout.
J'allais lui donner le petit déjeuner tout en pensant amèrement que ça n'allait pas encore être pour aujourd'hui. Aucune contraction à l'horizon. Ce bébé se ferait attendre jusqu'au bout.
-Allez, enfile tes chaussures mon petit fermier nous partons, déclarai-je alors qu'Olaf était lui-même en train de se préparer pour aller aux champs.
Il était sur le point de partir quand je lui rétorquai assez froidement :
-Un petit aurevoir peut-être ?!
Mon beau Piceaerd fit le mort et cela m'agaça.
-Dis-le au moins à ton fils ! Lançai-je d'un ton sanglant.
Il grommela mais revint sur ses pas avant d'embrasser Pieter. Puis il me déposa un rapide baiser sur la bouche, mécanique, dénué de sentiments. Je ne le quittai pas du regard le temps qu'il retourne vers la porte. Si bien que je ne fis pas tout de suite attention à la réclamation de notre petit garçon :
-Maman...Pipi...
-Ah ! Chaque fois tu fais le coup...Deux minutes, Maman va te déshabiller...Murmurai-je.
-Non...Pas Pieter...Maman...Pipi...Insista le petit alors qu'Olaf et moi nous lançâmes encore une œillade ombrageuse.
Puis mon mari m'observa et devint pâle en bafouillant :
-Euh...Helga...Je vais appeler Mouna...
Je compris alors que j'étais en train de perdre les eaux et sentis enfin des picotements insupportables m'envahir l'abdomen.
-Maman mal ? S'inquiéta tout de suite mon fils en perdant son engouement.
Je me contentais de dire :
-Non mon petit Fermier...Maman va aller aider Tatie Ylva à avoir son bébé...Toi, tu vas rester sagement avec Papa...Et...
-Non mais je viens avec toi ! S'exclama-t-il, il est hors de question que je te laisse seule !
Sentant les poings de côté m'abattre le ventre de manière virulente, je commençai à réguler mon souffle et renchéris :
-Non...Tu dois t'occuper de Pieter...
Plus têtu qu'un renne, Olaf secoua la tête et s'abaissa à la hauteur de notre petit garçon avant de reprendre :
-Mon fils, tu vas être très sage, je vais t'emmener chez Tonton Yuma et tu vas jouer avec cousin Amarok, d'accord ?
-Oui Papa, dit-il.
Je voulus réfuter mais je n'avais pas trop le choix. Mon petit fermier réclama alors mes bras et je l'enlaçai fermement bien que je n'avais envie que d'une chose en ce moment : Hurler. Je lui fis plusieurs baisers sur la joue puis la lui caressai avant que son père ne le reprenne. Voyant ma tête de déterrée, il pleura un peu et cela m'arracha le cœur de le laisser. Olaf et lui prirent de l'avance alors que j'avançais tant bien que mal jusqu'à la hutte de la guérisseuse Natura.
-Mouna...Le travail...A commencé...Articulai-je en entrant en trombe dans la maison.
Je me soutins tout de suite le ventre en bravant une autre contraction et la regardai avec persistance. Calme et réactive, elle ferma la porte et alla placer une nouvelle couverture propre sur le lit avant de m'aider à m'y installer.
-Allez, viens, confia-t-elle.
Elle m'aida à dérouler les collants puis elle envoya un message à Courant d'Air et déclara :
-Respire Helga...Respire et compte tes espaces de contractions.
Je m'exécutai en ayant déjà l'esprit embrouillé. Un...Deux...Trois...
-Mouna...Il faut prévenir...Ylva, dis-je soudain paniquée.
- C'est fait ! Tu as compté ? Demanda-t-elle.
-Euh...Je...J'ai perdu le fil...Je recommence...Bredouillai-je sentant un autre poing de côté.
La guérisseuse soupira et ordonna :
-Tu n'as qu'un truc à penser, c'est mener cette petite à bien ! Donc tu comptes et je m'occupe du reste.
Je déglutis violemment mais n'appliquais pas son ordre pour autant. Tout se bousculait dans mon esprit. Comment pouvais-je être là, le corps martelé en plein travail ? Toute la communauté était au courant ! Il était inutile de faire semblant ! Comment avais-je pu être une telle imbécile et croire que Yuma se plierait au silence ?!
-Alors, nous en sommes à combien Helga ? S'impatienta bientôt Mouna face à mon silence.
-Euh... Cent secondes, mentis-je.
Elle poussa un grognement en comprenant que je n'étais pas attentive mais n'insista pas. Sans ménagement, elle se lava alors les mains et me palpa le plancher pelvien pour voir où en était l'ouverture de mon col.
-Allez ! Tu es à la moitié ! Tu aurais pu venir avant ! Me gronda-t-elle.
-Mais je n'ai eu aucune contraction...Aucun signe avant-coureur...Pas comme pour Pieter, me défendis-je.
-Ah oui c'est vrai ! Tu n'es pas à terme ! Il y a quinze jours d'avance, S'écria-t-elle, tu as eu une émotion forte ces derniers temps ?
J'épluchai mentalement ma journée de la veille, mes échanges acerbes avec Ylva et Yuma...Pour autant, j'évitais de croiser son regard et répliquai :
-Non. Il n'y a rien eu de spécial...Mais est-ce vraiment important maintenant ?!
- C'est pour mes mémoires... Pour ce que je vais laisser à mes successeurs, si tenté que je puisse en avoir un jour, maugréa-t-elle.
Je me tus soudain honteuse, d'être là en train de me plaindre alors que la guérisseuse souffrait de ne pas être dans le même état que moi.
-Exc...Excuse-moi Mouna... Chuchotai-je en essayant de ne pas crier sous l'effet d'une autre contraction.
Je lui compressai la main en guise de compassion et elle ne dit rien alors que ses phalanges avaient violemment blanchi.
-Alors ça y est ?! Ma fille est là ?! S'exclama soudain Ylva en déboulant dans la pièce.
Je lui lançai un regard noir et soufflai par petites doses pour ne pas crier.
-Patience jeune Nordlys... Il faut au moins attendre trois bonnes heures encore, déclara la guérisseuse.
-Trois bonnes heures ?! Répéta-t-elle, mais alors pourquoi m'avoir appelé tout de suite ?!
-PARCE QUE C'EST TA FILLE QUE JE SORS ESPECE D'EGOISTE ! Hurlai-je avec force en m'arquant comme je pus, TU POURRAIS AU MOINS FAIRE PREUVE DE COMPASSION UNE FOIS DANS TA VIE !
Cela eut don de la faire taire. N'y tenant plus, je déliais enfin mon corps et reposai alors ma tête contre l'oreiller. Elle encaissa ma remarque sans broncher et vint se mettre à mes côtés pour me surveiller.
-Kanda voulait venir mais je lui ai dit que ce n'était pas la place d'un homme par ici, dit-elle calmement.
Elle termina à peine sa phrase que mon mari arriva seul dans la hutte.
- C'est bon ! J'ai laissé Pieter à Yuma, me confia-t-il.
Cela me rassura et je reçus une autre contraction.
-Oui donc, tu peux disposer aussi dans ce cas ? Persifla encore Ylva d'un air hautain.
Le regard d'Olaf s'ombragea et il répliqua acerbement :
-Excuse-moi, c'est ma femme qui souffre, tu permets ? Je veux juste rester auprès d'elle pour qu'elle ne succombe pas à un de tes caprices !
-Mes caprices ?! Comment oses-tu Olaf Camviridus Piceaerd ?! S'enflamma-t-elle, tu n'es qu'un rustre !
-Ah ! Non ! Pas de disputes ! C'est pas le moment ! Souligna bientôt Mouna d'une voix sévère.
Cela mit fin au conflit et ils s'évitèrent le temps qu'une autre contraction passe. Plus douce que tout à l'heure, Ylva me regarda tendrement et me tapota le front perlé de sueurs à plusieurs reprises tout en retrouvant la raison :
-Excuse-moi...C'est moi qui devrais être dans cet état...
Ah tout de même...Ylva pouvait passer d'égoïste à la plus altruiste des jeunes femmes. Cela avait toujours été dans son caractère. Trop heureuse d'être bien entourée, je ne lui en voulais déjà plus et me contentai de souffrir en silence durant un temps qui me parut encore interminable. Le soleil s'accorda bientôt avec la chaleur qui continuait sa course à l'intérieur de mon corps. Je me sentais poisseuse tandis que Mouna m'avait déshabillé presque complètement, ne me laissant que mes sous-vêtements trempés de sueur. Elle alla une nouvelle fois vérifier où en était la progression et finit par me regarder avec un grand sourire.
-Tu vas pouvoir y aller Helga...Je sens la tête, dit-elle.
Je connaissais le refrain. J'attendis donc de me faire une nouvelle fois écarteler avant que la guérisseuse m'agrippe la main tout en ordonnant:
-Vas-y...C'est bon...
Ylva se posta également à mes côtés et je la parsemais de quelques bleus à cause de la douleur. Sa fille passa sans problème et se retrouva bientôt dans les bras de Mouna alors que je cherchais comme une imbécile une quelconque ressemblance avec mon être.
Puis, je décidais très rapidement de fermer les yeux alors qu'Olaf continua de me tamponner le front pour enlever les gouttes de sueurs qui descendaient sur mes joues.
Un cri sortit enfin de sa bouche et je pleurai malgré moi en l'entendant. Madame Nattura voulut me la poser sur le ventre mais je fermai les yeux et grommelai :
-Non... Je ne la veux pas...Donne-là à sa Mère.
-Tu es sûre de ne pas vouloir la tenir au moins une fois ? Insista-t-elle.
-Non, je ne veux ni la voir ni la toucher...Allez, laisse-moi...Ce n'est pas ma fille...Bafouillai-je, ce n'est pas ma fille...
Comprenant ma détresse, mon mari me cacha la réception du bébé par sa véritable mère. Ylva trépigna doucement avant de lui mettre un biberon de lait de renne dans la bouche.
-Je veux partir...S'il te plaît Olaf...Viens, rentrons à la maison, murmurai-je désespérée.
-Il faut te reposer pour le moment, dit-il simplement.
Je sentis bientôt une bouffée de chaleur me monter jusqu'aux joues. Mon souffle s'accentua. Mon cœur battait à tout rompre dans mes tempes. Partir. Je voulais partir d'ici. Vite.
-Tu seras la marraine, Helga, déclara gentiment Ylva qui était aux anges.
Comment pouvait-elle essayer de m'amadouer ainsi ?! J'étais allée jusqu'au bout de son contrat. Pourquoi n'avais-je pas le droit de m'en aller en échange ?! Je voulais retrouver mon petit garçon. Le serrer dans mes bras. Effacer de ma vue cet accouchement. Mon bébé. Elle tient mon bébé dans les bras ! Pensai-je soudain avec force. Cela me fit paniquer et je poussai soudain un cri presque animalier.
-Helga, est-ce que tout va bien ? Demanda ma sœur de cœur inquiète.
Elle fit un pas mais je hurlai avant qu'elle ne continue :
-NE T'APPROCHE PAS DE MOI AVEC ELLE ! JE NE SUIS RIEN POUR ELLE ! TU M'ENTENDS ?! RIEN !
Vexée, elle se retira rapidement sur l'autre lit médical alors que je continuais ma crise de panique. Les bouffées de chaleur repartirent suivies d'un affreux mal de tête et la pièce se mit à tourner autour de moi.
-Olaf pousse-toi ! Reprit Mouna, elle va mal ! Vite !
Elle me fit avaler un breuvage à l'odeur forte et je me sentis enfin partir. Quand je me réveillai, Iduna, bien enceinte, était à mon chevet alors qu'Ylva était partie avec sa précieuse Yélana.
-Je suis désolée Iduna, mais puisqu'il a fallu te couper une fois le périnée, je suis obligée de le refaire... Déclara fermement Aponi alors que j'avais l'impression d'avoir déjà vécu cette scène.
-De...Toute...Façon...Cela...Ne...Peut pas...Être pire...Que les ...Contractions... Haletai-je en m'agrippant aux rebords de mon lit.
Elle hocha la tête d'un air entendu puisqu'elle-même avait enduré cela pour trois de ses filles quand nous étions encore toutes petites. Une fois de plus je me retrouvai sans soutien puisque les contractions pour Elysia m'avaient prise de court... Dix heures maintenant que je les endurais et je n'avais même pas pris le temps d'écrire à mes amis et ce n'était pas la guérisseuse qui cédera à ma lubie cette fois-ci.
-Bon bah...Je te fais ton épisiotomie dans ce cas ! Clama-t-elle enjouée.
J'approuvais en grimaçant, peinant à trouver ma respiration au milieu du travail. Bizarrement la chose qui me réconforta fut de penser à ma chère Helga qui elle-même avait subi ce sort il y a trois mois. Et elle souffrait terriblement en silence depuis. Elle avait été inconsolable le temps que j'étais restée avec elle après son propre accouchement. Ainsi, j'avais délaissé Ylva et sa petite Yélana ce qui avait fortement vexé mon amante.
-Je m'occupe des plus faibles, c'est mon devoir de chamane, avais-je sorti comme excuse.
Cela avait été par la même occasion un moyen de me venger de tous ses refus de me toucher à cause du petit miracle qui avait grossi un peu plus chaque jour dans mon ventre. J'avais mis un point d'honneur à lui montrer mon mécontentement et lui en ayant tenu rigueur, j'avais fait exprès de tenir mes distances tout en continuant de m'évertuer à réconforter Helga...
-Tu vas pouvoir pousser Iduna, me prévint bientôt Aponi en me faisant revenir à l'instant présent.
Avais-je vraiment le choix ?! Non, bien évidemment. Je pris appui sur le coussin que la guérisseuse m'avait mis sur le côté pour m'aider à me rehausser et bloquai tout mon bas de corps après avoir senti l'ultime douleur dans la zone du bas-ventre. Incapable de me retenir, je criai avec force et me surpris à trouver cela libérateur. Ma respiration se saccada après l'effort alors que la ventrière eut enfin Elysia entre ses mains. Silencieux par rapport à son frère, je constatais tout de suite que la ventrière tourna de l'œil. Elle garda toutefois un calme professionnel alors que j'aperçus la tête de mon fils qui avait viré au bleu.
-Aponi...Que se passe-t-il ? Demandai-je immédiatement angoissée.
-Rien...Rien du tout, ne t'en fais pas, répondit-elle avec aplomb.
Elle se moque de moi ou quoi ?! Pensai-je avec détresse.
-Mais...Il ne crie pas ?! Insistai-je à bout de nerfs, est-il...
Je n'arrivais pas à finir ma phrase, refusant de croire l'impensable. Grand Pabby m'aurait-il berné ?! Non Iduna... Le troll n'est pas méchant, me convainquis-je pour me rassurer.
-Calme-toi jeune fille et regarde ailleurs, m'ordonna-t-elle tout en posant mon deuxième garçon sur la table de la cuisine, surtout tu ne bouges pas, je n'ai pas ligaturé ta partie du cordon.
Incapable de faire ce qu'elle souhaitait, je m'obstinais à jeter un coup d'œil à ses faits et gestes. Quelle ne fut pas mon étonnement de la voir pointer son couteau vers le cou d'Elysia.
-Aponi stop ! Criai-je d'horreur.
Mais elle ne m'écouta pas et avait déjà tranché, la zone du chakra de la gorge. Je m'attendais à voir les yeux inertes de mon enfant, mais à la place le cordon ombilical tomba tel un serpent qu'on venait de fusiller. Très vite, la guérisseuse prit ensuite une paille de fer et évacua le reste de mucus qui s'était accumulé dans ses narines. Mon fils pleura enfin dans une grande inspiration et je fus dévastée d'une douce délivrance.
-Eh bah alors...Tu nous as fait peur bonhomme ! Tu as voulu te faire un collier ! S'exclama Aponi en me le ramenant contre mon cœur.
Alors que mes battements de cœur retrouvèrent une allure normale, je l'enveloppai tout de suite de mes bras protecteurs et l'embrassai fermement, ne me préoccupant pas de toute la saleté de son corps qui lui collait encore à la peau.
-Bonjour petit Chamane, murmurai-je d'une voix émue.
Il n'était pas bon de comparer mais contrairement à son frère, Elysia fut un véritable ange. Il ne pleura pas et se sentit tout de suite en sécurité contre mon sein qu'il téta avidement pendant que la guérisseuse lui enleva le plus gros du vernix caseosa à l'aide d'un chiffon. Puis elle s'occupa de mon placenta et l'expulsa comme convenu avant de se pencher à nouveau vers mon bébé et de dire comme elle l'avait fait pour son frère :
-Je vais te laver.
Plus féroce qu'une louve à l'égard de son petit, je le serrai un peu plus contre moi avant de déclarer :
-Non ! Cette fois, je veux le faire moi ainsi que la cérémonie de la nature.
Aponi bougonna un peu mais me laissa me lever avant de quitter ma hutte en voyant que j'avais la situation bien en main. Je fus prudente et me dirigeai à tâtons vers la bassine et l'eau tiède qui avaient été mises en place. Je posais délicatement mon nouveau-né et le déshabiller avant de le glisser dans son bain. Un peu mal à l'aise, je fis attention à bien tenir sa nuque pendant que mon autre main se chargea de lui passer l'eau chaude sur son duvet blond clair. Ses traits faciaux étaient plus fins que ceux de son frère ainsi que son nez qui avait davantage tiré du mien.
-Cela te plaît le bain ? Demandai-je d'une voix timide alors qu'il demeurait toujours très calme.
Il ne me répondit pas bien sûr mais ses yeux bleus plongèrent dans mon regard et je fus ravie de voir que cette approche était bien meilleure que celle avec Amarok. Profitant qu'il soit bien dans l'eau, je traçais rapidement les quatre losanges à l'aide des membranes des éléments de la nature. Mon petit Elysia pleura un peu mais je lui chatouillai le pied pour lui redonner le sourire et cela fonctionna très bien.
-Voilà mon petit chamane, tu es tout propre, soufflai-je en lui embrassant la joue avant de l'envelopper dans les peaux de rennes.
Je fis les cent pas dans la maison tout en le berçant doucement, créant un lien maternel propre à tous les parents du monde. Un lien que je n'avais pas eu le temps de faire avec son grand frère. Je lui chantai la berceuse alors qu'il demeura toujours sans agitation si bien que je n'entendis pas tout de suite mes sœurs de cœur entrer dans la pièce.
-Il paraît qu'il y a une nouvelle Maman par ici, déclara bientôt Ylva d'une voix mielleuse.
Elle évitait subtilement le regard d'Helga et je compris tout de suite qu'il y avait toujours des tensions entre elles deux. J'avais remarqué que leur relation était devenue plus que palpable depuis la naissance de la nouvelle Coudrier. Néanmoins je saluais l'effort qu'elles avaient fait de venir ensemble.
- J'aimerais vous présenter Elysia Sappos, déclarai-je avec douceur.
Elles s'approchèrent à petits pas et contemplèrent enfin mon cadet qui les observa un peu incrédule.
-Il faudra penser à lui faire rencontrer Yélana ! S'écria aussitôt mon amante.
Je regardais tout de suite Helga et me rendis compte que la phrase venait de lui briser le cœur. Elle se raccrocha à la main de Pieter qui était également présent. Faisant celle qui n'avait pas vu, je renchéris tout de même :
-Hum...Il a une heure à peine que tu veux déjà nous le marier !
-Elle a raison Marraine Iduna ! De toute façon, ce bébé est moche avec ses rides donc il ne trouvera pas d'amoureuse, hein Maman que c'est vrai ! Souleva mon filleul en se tournant vers ma meilleure amie comme appui.
Cette dernière devint rouge de confusion et bredouilla :
-Voyons mon petit Fermier, on ne dit pas de vilaines choses qui pourraient faire de la peine! Toi aussi tu étais comme ça en sortant de mon ventre, va lui faire un bisou pour te faire pardonner.
Elle le poussa légèrement vers moi mais il chuchota :
-Non, j'en fais un qu'à Marraine mais pas à lui, je l'aime pas, il me fait peur.
Le visage d'Helga s'embrasa et je sus qu'elle allait se mettre en colère. Amusée, je l'arrêtais avant :
-Laisse-le s'il ne veut pas...Moi je veux bien recevoir un baiser de mon filleul préféré.
Faisant bien attention à ne pas faire tomber mon fils, je me penchai et ma joue réceptionna bientôt sa bouche baveuse. Sa mère fit de même puis elle se retira très vite et nous observa tour à tour Ylva et moi en répliquant :
-Bien... Les Piceaerd retournent chez eux à présent...On va te laisser te reposer... Je crois qu'il faut que vous vous parliez.
-Merci d'être venue, murmurai-je avec un sourire compatissant.
-Je ferai n'importe quoi pour vous deux, chuchota-t-elle en nous regardant gentiment.
-Nous le savons mieux que personne ma Grosse Gaga, nota mon amante.
Helga lui fit aussitôt un petit signe de tête puis elle embrassa le front d'Elysia et ils se retirèrent sans faire de bruit nous plongeant dans une atmosphère pleine de divergence.
Ylva comme moi restâmes silencieuses un moment avant de nous confronter du regard. Souhaitant faire le premier pas, je me rassis sur le lit et l'interrogeai après une éternité :
-Tu voudrais le prendre ?
-Euh...Oui... Bien sûr, bredouilla-t-elle par politesse.
Elle s'installa à mes côtés et je lui déposai gentiment dans les bras.
-Pourquoi ce prénom ? Murmura-t-elle tout en lui caressant ses langes.
- J'avais rendu hommage à ma mère avec Amarok...Alors cette fois c'est au tour de mon père...Elias, expliquai-je.
Puis je poussai un profond soupir et ajoutai :
- J'aurais tellement aimé que Yuma et moi soyons une famille normale...Que nos deux fils soient présentés l'un à l'autre...Ils ne sauront jamais qu'ils sont frères.
-Ce n'est pas plus mal puisque cela n'était pas réalisable et aurait créé des polémiques, tempéra mon amante tout en n'arrivant pas à décrocher son regard du bébé.
Elle me fuyait clairement. Je décidais de jouer franc jeu et allai droit au but en demandant :
-Tu avais quelque chose à me dire ?
-Non, non, chuchota-t-elle alors que ses yeux disaient l'inverse.
Finaude, je sus qu'elle avait eu affaire à un plaisir coupable et qu'elle ne voulait pas m'en parler. Elle se renfermait toujours dans un premier temps avant de tout avouer dans ces cas-là. Et cette fois-ci ne faisait pas exception à la règle.
-Iduna...Il faut que je te révèle quelque chose... Un fait qui s'est déroulé il y a plusieurs mois déjà...
-Je suis tout ouïe, déclarai-je tout en focalisant mon regard sur mon petit qui dormait.
-Je...J'ai couché avec...Helga, lâcha-t-elle doucement.
Deux sentiments opposés m'envahirent immédiatement. D'abord l'impression d'avoir été trahie prit le dessus avant d'être remplacée par une lassitude de non-surprise. J'encaissai pourtant calmement la nouvelle.
-Et...Alors... ? Finis-je par demander.
Qu'attendait-elle de ma part ? Que je me venge et la chasse ? J'aurais pu avec toutes ces absences et son mépris à mon égard à l'idée d'avoir engendré un autre enfant avec mon mari officiel. Mais en cet instant, en croisant son regard, je savais que j'avais autant besoin d'elle qu'elle de moi. Voyant qu'elle n'était toujours pas décidée à parler, mon esprit vagabonda et j'imaginais sa chair se perdre dans celle plus généreuse de notre sœur de cœur. A ma grande surprise, mon bas ventre s'éveilla et je réalisais même que j'aurais aimé participer avec elles.
- C'est tout ce que ça te fait ? Renchérit Ylva presque déçue.
-Ton ego en aurait-il pris un coup ? Me moquai-je, tu t'attendais à quoi ? Que je pleurerai ? Que je te ferai une scène ? Que je te rejetterai définitivement ? Ne sois pas si naïve, tu sais très bien que je ne suis pas comme ça...Pour le coup nous nous ressemblons dans notre sexualité. Moi aussi je suis une femme libre de mon corps si l'on puit dire.
Mon amante grimaça et j'eus soudain envie de pulser sa bouche. Mais je me retins et continuai de caresser la tête d'Elysia qui dormait à présent.
-Tu ne m'en veux pas alors ? Demanda-t-elle encore comme si elle n'en était pas sûre.
Je rejoins enfin ses lèvres pour lui donner mon accord. Ne s'y attendant pas, elle sursauta violemment avant d'elle-même se resserrer contre moi pour approfondir le baiser. Je devins la plus heureuse des femmes, moi contre elle et elle qui tenait mon petit garçon comme s'il eût s'agit du sien. Nous aurions pu rester comme cela pendant des siècles mais heureusement nous nous relâchâmes à temps avant que Yuma ne finisse par arriver dans la hutte.
-Bonjour Mesdames ! Vous formez un si beau portrait... On dirait presque une famille, nota-t-il avec amusement.
Sentant que nous l'avions échappé de peu, Ylva qui tentait de ne pas rougir me redonna alors Elysia et se leva avant de passer devant mon mari pour lui faire une courbette.
-Je vous laisse ! A plus tard ! Conclut-elle.
Elle partit rapidement de la maison et je repris une mine enjouée. Tout comme pour Amarok, j'avais hâte de présenter mon plus jeune à son père. Pourtant ce dernier sembla moins impatient de faire sa rencontre.
-Bah alors ? Tu ne t'approches pas ? Il ne va pas te manger ! M'exclamai-je avec ironie.
-Oui, oui bien sûr...Mais c'est surtout ton fils après tout, dit-il.
Frustrée par ses paroles qui me piquèrent le cœur, je rectifiai tout de suite :
-Non c'est le nôtre, il a été conçu par nous deux, ne te montre pas désobligeant...Tu pourrais au moins fournir un effort même si Elysia ne représente rien pour toi !
Je le tournais alors délicatement vers lui et le lui mis sous son nez. Il l'observa longuement avec des yeux presque calculateurs si bien que j'ajoutai encore :
-Tu ne me sépareras pas de celui-ci cette fois.
-Ne crains rien, je n'y compte pas ! S'exclama-t-il d'une voix cinglante, il est beaucoup plus pâle et frêle qu'Amarok, regarde-le ! Il a l'air glacé !
-Arrête de les comparer, ils sont tous les deux uniques, m'énervai-je, et puis pourquoi dis-tu de telles horreurs Yuma ?! Ton but est-il de m'effrayer ?!
Je rapprochais instinctivement mon cadet de mon cœur et l'embrassai furtivement avant de reprendre :
- N'écoute pas Papa, il est méchant...Tu vas très bien mon petit Chamane.
Puis je le contemplai encore, admirant inlassablement ses petites fossettes et son nez retroussé.
Certes il était moins gros que son frère mais jamais au grand jamais il ne paraissait malade. Je voulus toutefois en être sûre et lui caressai alors sa joue bouffie puis sa main...Qui était effectivement glacée. Non, Iduna ! Tu te fais des idées, me grondai-je. Mes yeux durent pourtant me trahir car Yuma s'écria bientôt :
-Tu vois tu l'as remarqué aussi ! Il est faible !
-Je...Je ne vois pas du tout de quoi tu parles ! M'offusquai-je.
J'avais envie de pleurer. De protéger mon bébé. Aussi je n'ajoutai rien de plus et lui donnai le sein bien qu'il ne le réclama pas pour qu'il reprenne des forces. Yuma se radoucit enfin et m'apporta une grande coupe de thé chaud. Puis ses yeux se posèrent à nouveau sur Elysia et il renchérit avec une pointe d'inquiétude :
-Nous n'aurions pas dû faire l'amour à Ahtohallan ce soir-là...Cette eau qui est devenue brûlante...Je ne l'ai jamais oublié...C'était un signe des dieux...Une punition...
-Non. Ahtohallan ne nous ferait jamais de mal, grommelai-je, pourquoi t'obstines-tu à voir le mal partout !?
-Parce qu'il l'est ! S'exclama-t-il d'une voix rageuse.
Surpris par le ton, Elysia pleura pour la deuxième fois depuis qu'il était né.
-Tu vois ! Même ses cris ne sont pas aussi stridents que ceux d'Amarok, on dirait un chaton de Norvège ! S'égosilla-t-il, je te le répète le mal est partout, plus rien ne tourne rond, Helga fait des enfants à d'autres personnes sans son mari, Olaf y consent, Ylva passe tellement de temps avec sa fille qu'elle fait des différences auprès d'Amarok et toi tu t'es entichée d'un autre enfant, donc tu n'es plus utile.
-Plus utile à quoi Yuma Lorcus ? Redis encore ça et tu recevras ma main sur ta joue ! Grognai-je assez doucement pour ne pas que notre garçon ne soit perturbé.
-Oh eh bah...Je ne sais pas moi... A vaincre les Arendellien par exemple ! Renchérit-il férocement.
Je le trouvai puéril d'encore songer à ces histoires d'enfants alors que nous étions en paix depuis presque dix ans désormais. Aussi je soulignai avec ironie :
-Toi qui vois des signes des dieux un peu partout, peut-être que cela veut dire que nous n'avons plus besoin de semer le courroux chez eux.
Il ne trouva rien à redire et je décidai tout de suite de changer de sujet en ne lui laissant cette fois pas le choix. Ainsi je remis mon sein dans mon corset et emmaillotai à nouveau Elysia avant de le placer directement contre son torse.
-Regarde ton fils pour l'amour d'Ahtohallan, ordonnai-je agacé par son comportement, aime-le comme j'aime Amarok, tu l'as conçu de la même manière.
Soucieux de me faire plaisir, il le prit enfin dans ses bras et le détailla avec patience tandis qu'il resta silencieux en l'observant en retour. Je fus soulagée de voir un léger sourire apparaître sur le visage de mon mari. Mais cela fut de courte durée. Il reprit bientôt un air dur et grommela d'une voix bourrue :
-Oui, bon... Il est beau mais moins vigoureux que son frère, il sera parfait pour son rôle de chamane...Si tenté qu'il arrive jusque-là puisqu'à voir sa tête il ne passera sans doute pas la nuit.
C'en était trop pour moi. Excédée par son comportement et ses remarques, je pris mon temps pour lui reprendre Elysia et sortis enfin avec froideur :
-Puisque c'est ainsi ! Sors d'ici Yuma ! Tu n'es pas digne d'être son père !
Mon mari blêmit en ne s'attendant pas à une telle réaction. Il ne bougea pas et répliqua :
-Pardon Iduna...Mais je dis surtout cela pour toi... Je te ferai un autre enfant plus fort. Une fille cette fois pour qu'elle soit une chamane... Mais c'est à la nature de choisir et je ne pense pas que ce garçon sera apte à être encore en vie demain matin.
-Arrête de répéter cela ! Je t'ordonne de quitter cette maison ! Criai-je cette fois avec force.
Il voulut m'approcher pour essayer de m'amadouer mais je l'en empêchai en reculant d'un pas, toujours armée de mon petit.
-Je t'interdis de me toucher ! Ce n'est plus la peine que tu reviennes chez moi ! Je t'ai donné ce que tu voulais et toi de même ! A présent nous sommes quittes ! Tonitruai-je d'une voix cuisante.
-Parfait, renchérit-il vexé, dans ce cas, adieux très chère !
Il traversa en trombe la longueur de la hutte puis marqua un temps d'arrêt devant la porte avant de se retourner une dernière fois et dire :
-Je ne reviendrai plus t'embêter Iduna Sappos. Après tout c'était dans le contrat de mariage. A partir de maintenant nous pouvons nous éviter et faire croire que nous nous détestons.
-Exact, consentis-je, Elysia ne saura jamais qui tu es pour lui, de toute façon ce n'est pas comme si tu lui avais accordé une quelconque importance.
-De même pour Amarok, confia-t-il.
Blessée, je faillis réfuter mais je n'en eus pas la force. Yuma lança alors un dernier regard dédaigneux à son fils et ajouta :
-Je vais tout de même prévenir Aponi pour qu'elle vienne l'examiner.
-Oh ! Quel excès de gentillesse ! C'est un moindre mal de ton devoir paternel, grinçai-je férocement.
Il confirma par un discret signe de tête et quitta enfin ma hutte pour toujours. En colère, je me contentais de retourner m'asseoir sur le lit tout en pleurant de rage face à la tournure des évènements.
-Ton père n'est qu'un imbécile qui se laisse guider par sa peur, commentai-je, mais Maman sait que tu feras de grandes choses mon petit Chamane.
La vision de Grand Pabby revint une fois de plus dans mon esprit et j'eus un doute. Il avait parlé d'un de mes fils aimant une Picéaerd. Inconsciemment j'avais espéré qu'il eût s'agit de mon cadet mais cela pouvait tout aussi bien être Amarok.
-Dans tous les cas Iduna, ce sera une bonne nouvelle pour Helga et toi, pensai-je à voix haute.
Je repris du courage bien que mon fils fut toujours un peu pâle et le ramenai contre mon visage en chuchotant :
-Tu deviendras un homme grand, fort, respectable et respecté. Tu seras à l'écoute de ta femme et des autres Northuldra, hein mon Elysia ?!
Ses yeux s'écarquillèrent tout de suite sous un sourire comme s'il eut tout compris.
-Oui. Par toi se transmettra l'histoire de notre brillante famille, ajoutai-je avec réconfort.
J'allais à nouveau mieux, quand Aponi accourut dans la hutte.
-Iduna est-ce que tout va bien ? Intervint-elle soudain, Yuma avait l'air vraiment paniqué !
-Il est persuadé qu'Elysia ne passera pas la nuit car il le juge trop faible, maugréai-je.
-Bon je vais l'examiner comme ça il n'y aura pas de mauvaise surprise, renchérit-elle d'une voix neutre.
Je hochais la tête et posai alors le petit sur le lit avant de m'écarter pour lui laisser la place. Elle prit son temps pour le déshabiller et le palpa à différents endroits de son corps tout neuf. Puis elle observa ses yeux, ses oreilles et sa langue pour voir s'il n'y avait pas une quelconque infection. Son silence fut long mais je restai confiante... Jusqu'à ce que je me rende compte qu'elle tiquait. Mon sang se glaça immédiatement.
- S'il te plaît Aponi...Dis-moi que tout va bien, murmurai-je.
Elle se tourna vers moi en m'observant avec compréhension et renchérit avec fermeté :
-Je suis navrée Iduna.
Non ! Non ! Non ! Je refusais d'y croire ! Mon petit garçon allait vivre ! Il ne pouvait en être autrement. Ne s'occupant pas de moi, la guérisseuse le rhabilla et me le tendit à nouveau en ajoutant :
-Il ne te reste plus qu'à prier Ahtohallan.
-Mais qu'est-ce qu'il a ?! Je n'ai rien à redire sur son aura ! Clamai-je désemparée.
-Ses pulsions sont lentes, vérifie son chakra du cœur, dit-elle gentiment.
Quoi ?! Encore un problème avec cet organe vital ?! Mais qu'est-ce qui n'allait pas avec moi ! La gorge nouée par tant de déception, je m'appliquai à poser mes doigts sur son énergie verte et constatai que le fluide était effectivement lent. Je refusais toutefois que cela veuille dire quelque chose et attendis que la guérisseuse s'en aille sans plus de conversation avant d'emmitoufler mon fils chaudement.
-On va leur prouver l'inverse mon Elysia ! Dis-je têtue, Maman a foi en toi mon bébé!
Je me dépêchai de sortir de la hutte, bravant le vent glacial du plateau congelé qui poussait une plainte hurlante dans cette nuit de noire du 5 février. J'avais appris depuis toujours à me repérer sur les Terres Gelées même quand il n'y avait pas de pleine lune aussi j'arrivais bientôt devant l'entrée fermée de la Mère des esprits.
-Autant revenir à tes sources mon petit Chamane ! Déclarai-je tout en continuant de lui envoyer ma chaleur.
Attentif au monde qui l'entourait bien qu'il devait le voir floue pour l'instant, Elysia garda ses deux billes bleues écarquillées. Le quittant du regard, je m'adressai alors à Ahtohallan et priai d'une voix solennelle :
-Je t'ai toujours soutenue, j'ai toujours cru en toi, s'il te plaît, s'il me faut mourir plus tôt, j'accepterai mon sort...Mais par pitié, sauve mon petit...Toi qui es clémente, juste et admirable, la plus franche, la plus vraie, délivreuse de toute vérité ! Je m'abaisse devant toi en signe de modestie.
Je joignis immédiatement le geste à la parole et m'agenouillai gauchement tout en calant mon bébé contre moi. Puis je fermai les yeux et continuai une prière silencieuse pendant ce qui me parut une éternité.
A un grand étonnement mêlé d'un immense soulagement, quelque chose se produisit bientôt. Similaire à celle que nous avions eue pour réchauffer la rivière où l'amour d'Elysia était né, la même lueur presque orangée apparut bientôt dans le cours d'eau.
-Oh ! Clamai-je tout en faisant une révérence.
Ne réfléchissant pas plus, je m'inclinai alors et plongeai mon fils tout habillé dans les saints de glace. Il ne pleura pas tandis que je m'évertuai à le baptiser, plaquant l'eau comme il fallait sur ses cheveux blond pâle. Après plusieurs minutes, il sembla devenir rigoureux et me gratifia d'un sourire alors que je me mis à chanter autant pour lui que pour la Mère des esprits:
-Quand le vent frais...Viens danser...La rivière chante...Pour ne pas oublier...
Je continuai ainsi à l'apaiser. Nous restâmes comme cela pendant longtemps si bien que la lumière finit par disparaître de l'eau pure. Je jugeai donc que la mercie d'Ahtohallanétait terminée et me débarrassai du rituel en sortant Elysia de l'eau. Je lecouvris ensuite chaudement et nous rentrâmes à la hutte. Bien que confiante, je ne dormis pas de la nuit à cause de l'angoisse de le retrouver mort aux petites heures du matin. Mais ce furent bien ses pleurs triomphants qui me secouèrent à plusieurs reprises pour me réclamer à manger ou à être changé. Mon fils, mon précieux garçon avait gagné son premier combat et je savais d'ores et déjà que ce ne serait pas le dernier.
Et pour la chanson, une fois n'est pas coutume, je reste fidèle à mon chanteur préféré !
) le chapitre est long x) Pas hyper satisfaite ! Mais bon, il en faut comme on dit.
Bonne lecture malgré tout !
Chapitre 27 : Elle a fait un bébé toute seule :
-Oh Pieter ! Regarde qui est là ?! S'écria Ylva comme un refrain en me voyant entrer dans la hutte après ma journée quotidienne.
Amusée par sa supercherie, j'appréciai tout ce qu'elle avait mis en place pour respecter son contrat et la vis se rehausser avec l'énorme coussin qu'elle avait installé sous son ventre si plat. Le bébé donna immédiatement un coup dans le mien en ayant entendu la voix de sa future Maman.
-Je peux ? Demanda ma chère Nordlys en approchant rapidement de moi.
Elle n'attendit pas mon accord et remonta ma robe pour passer sans gêne ses doigts sur ma paroi tendue par cette nouvelle vie.
-Bah alors tu bouges ma fille ?! Ça c'est bien ma Yélana ! Tu es déjà très douée comme ta Mère ! Renchérit-elle ravie.
Je marquais le silence préférant me concentrer sur Pieter qui avançait vers moi d'un pas prudent pour ses presque deux ans.
-Ma...Ma...Maman, babilla-t-il.
Heureuse de cet intermède, je repoussai ma meilleure amie pour attraper mon fils.
-Ne le prends pas aux bras ! Tu risques de te fatiguer avec des charges lourdes ! Me gronda-t-elle tout de suite d'une voix vindicative.
Et c'est reparti...Agacée par ses remarques, je poussais un long soupir mais reposai mon petit fermier au sol pour qu'elle ne fasse pas une crise.
- D'abord ce n'est pas un objet, c'est mon fils et aux dernières nouvelles, je suis sa Maman et dois lui accorder de l'affection... Je suis presque à terme ! Ce n'est donc pas un drame si je porte des charges lourdes ! Au contraire ! Ça ferait arriver plus vite ton enfant ! Et tu arrêterais de me mettre la pression.
-Quoi ?! Moi je te mets la pression ?! S'offusqua-t-elle vexée, je veux juste m'assurer que tout se passe bien pour ma fille c'est tout !
Je serrai les poings et la provoquai en reprenant Pieter dans mes bras.
-Tant qu'elle est dans mon ventre, je donne mes règles...Après, tu pourras en faire ce que tu veux de cette petite...N'oublie pas quand même ce qu'Olaf et moi avons sacrifié pour qu'elle puisse être en vie...Même là tu as failli tout faire capoter !
Prenant tout à la légère comme à son habitude, Ylva se mit à glousser ce qui me donna envie de lui mettre une gifle.
-Oh la la ! Mais quelle tête tu fais ma pauvre Helga, ce n'était pas un drame ! Je voulais juste vérifier que tu prenais du bon temps avec mon mari, minauda-t-elle.
-Alors tu n'as pas bien vérifié car je n'en ai pas pris...Le seul avec qui j'aurais autant de vibrations sera le mien quand il daignera enfin m'accorder à nouveau un peu d'intimité, dis-je la mort dans l'âme.
J'avais tellement envie de pleurer. Olaf ne m'avait plus touché depuis presque un an maintenant. Depuis que nous avions convenu que je serai la mère porteuse de l'enfant des Coudrier. Si au début cela avait simplement été dans le but de laisser le terrain libre pour que Kanda et moi puissions nous mettre au travail, au fils des mois j'avais compris qu'Olaf avait eu le temps de ruminer toute cette histoire et que finalement il n'était pas aussi consentant qu'il avait bien voulu le laisser entendre. Il avait été malheureusement trop tard pour reculer puisque j'étais enceinte de quatre mois à ce moment-là. Cela durait depuis. Nous avions fait un grand pas en arrière dans notre relation comme je l'avais craint. Heureusement notre petit garçon ne s'en était pas aperçu et c'était ça le plus important.
Gardant toujours une certaine rancœur envers l'acte d'Ylva durant nos rapports, je revins au sujet principal et répliquai violemment :
- Qu'importe...Vérifier que nous concevions bien Yélana ne voulait pas dire que tu devais t'incruster entre nos corps.
-Oh Helga...Ne sois pas si gênée...Je suis certaine que tu rêvais de savoir ce que je faisais ressentir à Iduna, susurra-t-elle en riant d'une voix aiguë.
J'eus aussitôt un haut le cœur suivi d'un vertige avant que le tout ne soit remplacé par un sentiment de malaise.
-Non...Je ne souhaitais pas vraiment le savoir merci...Pour moi tu as trahi la confiance de notre meilleure amie en agissant ainsi, et toi-même tu le sais puisque je suis certaine que tu ne lui as rien dit !
Le visage d'Ylva s'enflamma immédiatement et elle rétorqua :
-Mais...Euh...Bien sûr que si je lui ai dit ! Pourquoi est-ce que tu t'entêtes à ne pas me croire !
-Oh...Peut-être parce que dans les nombreux échanges que nous avons eus par la suite, il n'y a rien qui laissait sous-entendre que tu l'avais mise dans la confidence, de plus, tu es devenue très distante avec elle aussi depuis que tu sais qu'elle est enceinte d'Elysia et elle en souffre beaucoup.
Ma chère Nordlys bouillonna derechef et s'exclama :
-Eh bien puisque tu as la langue bien pendue, tu n'as qu'à lui avouer !
-Je ne suis pas une rapporteuse ! Tu lui diras toi quand tu t'en sentiras capable c'est tout...Renchéris-je d'une voix rageuse, bien, je vais devoir te laisser à présent, il est temps que nous rentrions à la maison.
Agacée par la tournure de notre échange qui avait été catastrophique, je me dirigeai déjà vers la porte sans dire au revoir à ma sœur de cœur en essayant de ne pas faire attention aux coups de pieds que me donnait le bébé. Ce n'est pas la tienne Helga, tu ne dois pas avoir de sentiments pour elle, me grondai-je. Je retins mes larmes en resserrant mon fils. Comment avais-je pu dire oui à un tel pacte ? Et si je n'avais pas la permission d'avoir d'autre enfant avec Olaf après elle ? Et si les dieux jugeaient que c'était une punition ?
-Bonjour ! Lança soudain Yuma en me percutant presque.
Perdue dans mes pensées, je sursautais tout en sachant que je n'avais pas la conscience tranquille.
-Euh, je dérange peut-être ?! Ajouta encore mon ancien amant à notre adresse avec un sourire jubilatoire.
-Non ! Grincèrent nos deux voix à l'unisson.
Très vite ma meilleure amie se rapprocha d'Amarok et s'abaissa à sa hauteur pour pouvoir le tendre à son père.
-Oh non ! Je t'en prie Ylva ! Ne te donne pas cette peine ! Dans ton état, il ne faut pas d'inconfort ajouta-t-il un peu moqueur.
Ma chère Nordlys rougit tout de suite de plaisir alors que j'avais perçu le ton fourbe et faux du chef Lorcus. Je bouillis intérieurement tandis que la vie à l'intérieur de mon ventre me donna des coups de pieds. Restant impartiale, je me contentais d'embrasser mon fils et profitais de sa présence pour pouvoir m'éclipser.
-Non attends Helga ! Nous ne nous sommes pas dit au revoir ! S'exclama alors Ylva avec un cri de désespoir.
Je saisis tout de suite qu'elle voulait encore toucher mon ventre et me sentis fatiguée. J'en avais marre d'être tripotée comme si je n'existais pas derrière, sans qu'on me demande la permission. C'était insupportable. Par moments, je détestais l'enfant que j'avais produit. Je détestais cette vie que j'avais crée et la façon de la créer me hantait encore et encore. Comprenant le signal, mon ancien amant se retira avec son fils et ma sœur de cœur posa à nouveau ses mains sur mon corps pour dire au revoir à sa fille sans m'en accorder un à moi.
Mon enfant et moi partîmes enfin et je retrouvais ma respiration. Après quelques minutes de silence mon petit Fermier déclara :
-Maman, pourquoi Tatie Ylva touche tout le temps ton ventre ?
-Pour rien mon trésor, elle cherche mon chakra sacré, expliquai-je maladroitement.
Cela convint à mon garçon et nous demeurâmes silencieux durant tout le trajet. Nous étions presque arrivés à la maison quand Yuma qui discutait activement avec une des vieilles commères m'interpella :
-Ah ! Notre chamane préférée ! Tu tombes bien ! Madame Acerabolo avait une question de la plus haute importance à te poser !
La fixant avec agressivité, je maugréai tout de même en m'attendant au pire :
-Je vous écoute.
-Eh bien voilà. Les plus sages d'entre nous se demandent quand est-ce qu'Olaf et toi vous mettrez à nous faire une petite chamane ?! Questionna-t-elle en lançant un regard entendu au chef.
Mon sang se glaça. Elle savait...Ce couard avait tout dit à tout le monde. J'aurais pu m'énerver mais cela aurait montré ma faiblesse. A la place je les bravais tous les deux et préférais garder la tête haute avant de répliquer :
-Une bonne fois pour toute mêlez-vous de vos affaires. Je puis vous assurer que cette petite chamane comme vous dites arrivera un jour...Et le jour où elle viendra, elle saura rester dans les mémoires quand vous serez tombés dans l'oubli depuis bien longtemps...
La femme et Yuma blanchirent, n'appréciant pas mes paroles. Regardant fièrement mon précieux Pieter, j'ajoutai avec froideur :
-Contentez-vous déjà de mon petit fermier qui vous fera toujours de bons légumes...Est-ce tout?
-Oui, grommela-t-elle prise au dépourvu.
-Oh quel toupet ! Grommela la vieille rombière tout en nous quittant d'un pas outré.
-Maman on y va ? Demanda bientôt Pieter de sa voix chevrotante.
Il avait attendu sagement tout le long de la conversation et je ne pouvais que l'en féliciter. Je lui poussai légèrement le dos et répondis :
-Pars devant mon trésor, va retrouver Papa, j'arrive.
-Au revoir Tonton Yuma, ânonna-t-il.
Il s'exécuta alors que nous nous confrontâmes sans bouger. Mes yeux lui lancèrent alors des éclairs et je crachais hargneusement :
-A partir de maintenant tu vas la fermer Yuma Lorcus...La fermer et m'écouter. Tu es un être pitoyable. Tu cours après la jeune fille que j'étais. Une jeune fille prête à te donner son cœur et son âme. Que tu le crois ou non cette jeune fille n'a pas changé et aura toujours un profond amour pour toi...Mais rentre-toi bien dans la tête que je n'accepterai quoique ce soit de toi que le jour où nous serons réunis dans le Nifflheilm, pas avant tu m'entends ?!
-Après tous les hommes qui te sont passés dessus, ton corps me répugne...Je ne voudrais certainement plus de toi ! Rugit-il.
Je me renfrognais tout de suite et lâchai alors :
-Très bien. Oublie ce que j'ai dit. Je savais que tu ne m'avais jamais aimé finalement.
J'avançai d'un pas puis me retournai une dernière fois avant de reprendre :
-Contente-toi d'honorer ta femme et ton futur enfant à venir au lieu de propager ton venin à mon égard à tous les gens de la communauté !
Je le laissai en plan et marchai enfin d'un pas rapide vers la hutte. Olaf m'y attendait, moins passionné qu'avant. Il me souffla rapidement un bonsoir au lieu de m'embrasser et s'occupa de notre petit garçon alors que je campais sur mes positions en préparant notre repas. La soirée semblable aux autres depuis que j'étais enceinte, demeura très calme et hormis les babillements de Pieter, ni mon mari ni moi ne nous décrochâmes un mot. Je me penchai donc sur un manuel de chamanisme que j'avais été recherchée chez ceux qui m'avaient élevé et le lus jusqu'à l'heure du coucher.
-Bonne nuit, déclara Olaf d'une voix bourrue.
-Bonne nuit, murmurai-je avec un sentiment de tristesse infinie.
Il ne tarda pas à ronfler alors que je ne parvins pas à trouver le sommeil à cause de la lourdeur du bébé qui s'appuyait fermement sur mon ventre.
-Je ne peux pas te toucher, chuchotai-je indistinctement, je n'en ai pas le droit...
Mes yeux s'embuèrent et mes doigts glissèrent tout de même vers la paroi tendue. J'entendis immédiatement les battements de cœur de cette petite fille et repensai aux prédictions de Grand Pabby. Et si je me trompais complètement et c'était cet enfant qui devait être ma fille ?! Non Helga ! Non ! Le troll a bien spécifié que j'aurais une fille et un garçon avec Olaf...Non...Non il n'a pas dit ça...Il a dit que j'aurai deux enfants avec lui... Mon ventre se tordit de plus en plus d'angoisse à l'idée de faire une bêtise. C'est trop tard Helga, tu ne peux pas faire ça à Ylva, pas maintenant, pensai-je amèrement. Pourtant l'idée d'avoir eu un loupé m'était intolérable...Pas après ce que j'avais dû subir. Les mois de conception qu'il avait fallu effectuer comme si de rien n'était. Kanda n'avait pas menti. Il savait donner du plaisir aux femmes. Pour autant je n'en avais pas aimé une seule seconde et m'étais lavée à chaque fois jusqu'à ce que ma peau rougisse car je ne la jugeai pas assez pure. Oui. J'avais osé faire l'amour, mariée avec un autre homme que mon mari mais je n'avais jamais voulu le voir de mes propres yeux. Un vieux vêtement usé que j'avais transformé en bandage avait été mon plus fidèle ami pendant ses ébats singuliers. Aussi je ne m'étais pas aperçu tout de suite qu'Ylva était venue se rajouter à l'un de nos coïts... Mon corps frissonna de dégoût à ce souvenir. C'était précisément cette nuit-là que Yélana avait été conçue.
Là où les Coudrier n'y avaient vu aucun signe moi j'y avais aperçu un choix de la providence divine. Malgré tout ce que pouvaient penser la nature et la science, cette petite avait eu besoin que ces deux parents soient réunis pour exister. Je n'avais ni plus ni moins été que la machine qui leur permettait de s'accomplir. Comme pour me donner raison, Yélana donna bientôt un coup de pieds.
-Non, non il faut laisser Maman dormir petit ange, soufflai-je doucement.
Puis je me repris avec horreur en songeant à ce que je venais de dire et bredouillai du tac au tac :
-Enfin...Tatie...Il faut laisser Tatie Helga dormir.
Compatissante ma partenaire arrêta son tapage et je réussis enfin à trouver le sommeil. Bien que cela soit déconseillé, mon âme arriva très vite dans la maisonnée des Halricsen que je connaissais bien maintenant. Passant par les chambres pour surveiller mes filleuls attitrés, je caressai rapidement la tête de la petite Helga qui avait bien grandi et celle de son jeune frère Lars qui avait trois ans à présent.
-Ah je savais bien que j'avais entendu du bruit... C'est toi ma fée ? Demanda aussitôt leur père qui s'était précipité à petits pas à leur côté.
Je n'avais jamais connu son prénom mais cela avait très peu d'importance. Il avait toujours été cordial avec moi. Quant à sa femme, je ne savais même pas si elle connaissait mon existence...
-Cela faisait longtemps, murmura encore le militaire avec un grand sourire.
Dos à lui, je me tournai enfin pour lui dévoiler mes seins gonflés de lait et mon ventre plus que bombé.
-Oh...Félicitations, déclara-t-il simplement.
-Merci, répondis-je.
-Ton petit Pieter aura donc bientôt un ou une...Commença-t-il.
Je secouai tout de suite la tête, ne souhaitant pas entrer dans les détails. Forte heureusement, Halricsen ne m'en demanda pas.
- C'est pour une amie qui ne peut pas en avoir, finis-je par expliquer après un long moment.
Un long sourire s'étira alors sur le visage du quadragénaire et il m'embrassa le front avant de reprendre :
-Tu es vraiment une marraine pour nous tous. Que les dieux te gardent...
Je le remerciai vivement et embrassai mes protégés spirituels avant de me réveiller. Les deux hommes de ma vie dormaient encore quand je n'y arrivais plus. Je décidais donc de me lever et fis le petit déjeuner.
- J'aurais pu m'en charger, bougonna Olaf en guise de bonjour.
-Je ne suis pas une impotente alors autant me rendre utile, dis-je calmement.
-Si tu veux vraiment l'être, occupe-toi de notre fils, renchérit-il d'une voix qui était lourde de sens.
Mon souffle se coupa et je regrettai une fois de plus d'avoir consenti au projet enfant des Coudriers. Il était temps que mon mari et moi nous retrouvions. J'avais besoin de lui. Besoin de son toucher, ses baisers, ses caresses. Nous n'avions pas fait l'amour depuis tant de mois.
-Il est temps qu'elle sorte, marmonnai-je à haute voix.
-Qu'est-ce que tu as dit Helga ? Souleva-t-il alors que Pieter venait d'être habillé.
-Rien, soupirai-je, rien du tout.
J'allais lui donner le petit déjeuner tout en pensant amèrement que ça n'allait pas encore être pour aujourd'hui. Aucune contraction à l'horizon. Ce bébé se ferait attendre jusqu'au bout.
-Allez, enfile tes chaussures mon petit fermier nous partons, déclarai-je alors qu'Olaf était lui-même en train de se préparer pour aller aux champs.
Il était sur le point de partir quand je lui rétorquai assez froidement :
-Un petit aurevoir peut-être ?!
Mon beau Piceaerd fit le mort et cela m'agaça.
-Dis-le au moins à ton fils ! Lançai-je d'un ton sanglant.
Il grommela mais revint sur ses pas avant d'embrasser Pieter. Puis il me déposa un rapide baiser sur la bouche, mécanique, dénué de sentiments. Je ne le quittai pas du regard le temps qu'il retourne vers la porte. Si bien que je ne fis pas tout de suite attention à la réclamation de notre petit garçon :
-Maman...Pipi...
-Ah ! Chaque fois tu fais le coup...Deux minutes, Maman va te déshabiller...Murmurai-je.
-Non...Pas Pieter...Maman...Pipi...Insista le petit alors qu'Olaf et moi nous lançâmes encore une œillade ombrageuse.
Puis mon mari m'observa et devint pâle en bafouillant :
-Euh...Helga...Je vais appeler Mouna...
Je compris alors que j'étais en train de perdre les eaux et sentis enfin des picotements insupportables m'envahir l'abdomen.
-Maman mal ? S'inquiéta tout de suite mon fils en perdant son engouement.
Je me contentais de dire :
-Non mon petit Fermier...Maman va aller aider Tatie Ylva à avoir son bébé...Toi, tu vas rester sagement avec Papa...Et...
-Non mais je viens avec toi ! S'exclama-t-il, il est hors de question que je te laisse seule !
Sentant les poings de côté m'abattre le ventre de manière virulente, je commençai à réguler mon souffle et renchéris :
-Non...Tu dois t'occuper de Pieter...
Plus têtu qu'un renne, Olaf secoua la tête et s'abaissa à la hauteur de notre petit garçon avant de reprendre :
-Mon fils, tu vas être très sage, je vais t'emmener chez Tonton Yuma et tu vas jouer avec cousin Amarok, d'accord ?
-Oui Papa, dit-il.
Je voulus réfuter mais je n'avais pas trop le choix. Mon petit fermier réclama alors mes bras et je l'enlaçai fermement bien que je n'avais envie que d'une chose en ce moment : Hurler. Je lui fis plusieurs baisers sur la joue puis la lui caressai avant que son père ne le reprenne. Voyant ma tête de déterrée, il pleura un peu et cela m'arracha le cœur de le laisser. Olaf et lui prirent de l'avance alors que j'avançais tant bien que mal jusqu'à la hutte de la guérisseuse Natura.
-Mouna...Le travail...A commencé...Articulai-je en entrant en trombe dans la maison.
Je me soutins tout de suite le ventre en bravant une autre contraction et la regardai avec persistance. Calme et réactive, elle ferma la porte et alla placer une nouvelle couverture propre sur le lit avant de m'aider à m'y installer.
-Allez, viens, confia-t-elle.
Elle m'aida à dérouler les collants puis elle envoya un message à Courant d'Air et déclara :
-Respire Helga...Respire et compte tes espaces de contractions.
Je m'exécutai en ayant déjà l'esprit embrouillé. Un...Deux...Trois...
-Mouna...Il faut prévenir...Ylva, dis-je soudain paniquée.
- C'est fait ! Tu as compté ? Demanda-t-elle.
-Euh...Je...J'ai perdu le fil...Je recommence...Bredouillai-je sentant un autre poing de côté.
La guérisseuse soupira et ordonna :
-Tu n'as qu'un truc à penser, c'est mener cette petite à bien ! Donc tu comptes et je m'occupe du reste.
Je déglutis violemment mais n'appliquais pas son ordre pour autant. Tout se bousculait dans mon esprit. Comment pouvais-je être là, le corps martelé en plein travail ? Toute la communauté était au courant ! Il était inutile de faire semblant ! Comment avais-je pu être une telle imbécile et croire que Yuma se plierait au silence ?!
-Alors, nous en sommes à combien Helga ? S'impatienta bientôt Mouna face à mon silence.
-Euh... Cent secondes, mentis-je.
Elle poussa un grognement en comprenant que je n'étais pas attentive mais n'insista pas. Sans ménagement, elle se lava alors les mains et me palpa le plancher pelvien pour voir où en était l'ouverture de mon col.
-Allez ! Tu es à la moitié ! Tu aurais pu venir avant ! Me gronda-t-elle.
-Mais je n'ai eu aucune contraction...Aucun signe avant-coureur...Pas comme pour Pieter, me défendis-je.
-Ah oui c'est vrai ! Tu n'es pas à terme ! Il y a quinze jours d'avance, S'écria-t-elle, tu as eu une émotion forte ces derniers temps ?
J'épluchai mentalement ma journée de la veille, mes échanges acerbes avec Ylva et Yuma...Pour autant, j'évitais de croiser son regard et répliquai :
-Non. Il n'y a rien eu de spécial...Mais est-ce vraiment important maintenant ?!
- C'est pour mes mémoires... Pour ce que je vais laisser à mes successeurs, si tenté que je puisse en avoir un jour, maugréa-t-elle.
Je me tus soudain honteuse, d'être là en train de me plaindre alors que la guérisseuse souffrait de ne pas être dans le même état que moi.
-Exc...Excuse-moi Mouna... Chuchotai-je en essayant de ne pas crier sous l'effet d'une autre contraction.
Je lui compressai la main en guise de compassion et elle ne dit rien alors que ses phalanges avaient violemment blanchi.
-Alors ça y est ?! Ma fille est là ?! S'exclama soudain Ylva en déboulant dans la pièce.
Je lui lançai un regard noir et soufflai par petites doses pour ne pas crier.
-Patience jeune Nordlys... Il faut au moins attendre trois bonnes heures encore, déclara la guérisseuse.
-Trois bonnes heures ?! Répéta-t-elle, mais alors pourquoi m'avoir appelé tout de suite ?!
-PARCE QUE C'EST TA FILLE QUE JE SORS ESPECE D'EGOISTE ! Hurlai-je avec force en m'arquant comme je pus, TU POURRAIS AU MOINS FAIRE PREUVE DE COMPASSION UNE FOIS DANS TA VIE !
Cela eut don de la faire taire. N'y tenant plus, je déliais enfin mon corps et reposai alors ma tête contre l'oreiller. Elle encaissa ma remarque sans broncher et vint se mettre à mes côtés pour me surveiller.
-Kanda voulait venir mais je lui ai dit que ce n'était pas la place d'un homme par ici, dit-elle calmement.
Elle termina à peine sa phrase que mon mari arriva seul dans la hutte.
- C'est bon ! J'ai laissé Pieter à Yuma, me confia-t-il.
Cela me rassura et je reçus une autre contraction.
-Oui donc, tu peux disposer aussi dans ce cas ? Persifla encore Ylva d'un air hautain.
Le regard d'Olaf s'ombragea et il répliqua acerbement :
-Excuse-moi, c'est ma femme qui souffre, tu permets ? Je veux juste rester auprès d'elle pour qu'elle ne succombe pas à un de tes caprices !
-Mes caprices ?! Comment oses-tu Olaf Camviridus Piceaerd ?! S'enflamma-t-elle, tu n'es qu'un rustre !
-Ah ! Non ! Pas de disputes ! C'est pas le moment ! Souligna bientôt Mouna d'une voix sévère.
Cela mit fin au conflit et ils s'évitèrent le temps qu'une autre contraction passe. Plus douce que tout à l'heure, Ylva me regarda tendrement et me tapota le front perlé de sueurs à plusieurs reprises tout en retrouvant la raison :
-Excuse-moi...C'est moi qui devrais être dans cet état...
Ah tout de même...Ylva pouvait passer d'égoïste à la plus altruiste des jeunes femmes. Cela avait toujours été dans son caractère. Trop heureuse d'être bien entourée, je ne lui en voulais déjà plus et me contentai de souffrir en silence durant un temps qui me parut encore interminable. Le soleil s'accorda bientôt avec la chaleur qui continuait sa course à l'intérieur de mon corps. Je me sentais poisseuse tandis que Mouna m'avait déshabillé presque complètement, ne me laissant que mes sous-vêtements trempés de sueur. Elle alla une nouvelle fois vérifier où en était la progression et finit par me regarder avec un grand sourire.
-Tu vas pouvoir y aller Helga...Je sens la tête, dit-elle.
Je connaissais le refrain. J'attendis donc de me faire une nouvelle fois écarteler avant que la guérisseuse m'agrippe la main tout en ordonnant:
-Vas-y...C'est bon...
Ylva se posta également à mes côtés et je la parsemais de quelques bleus à cause de la douleur. Sa fille passa sans problème et se retrouva bientôt dans les bras de Mouna alors que je cherchais comme une imbécile une quelconque ressemblance avec mon être.
Puis, je décidais très rapidement de fermer les yeux alors qu'Olaf continua de me tamponner le front pour enlever les gouttes de sueurs qui descendaient sur mes joues.
Un cri sortit enfin de sa bouche et je pleurai malgré moi en l'entendant. Madame Nattura voulut me la poser sur le ventre mais je fermai les yeux et grommelai :
-Non... Je ne la veux pas...Donne-là à sa Mère.
-Tu es sûre de ne pas vouloir la tenir au moins une fois ? Insista-t-elle.
-Non, je ne veux ni la voir ni la toucher...Allez, laisse-moi...Ce n'est pas ma fille...Bafouillai-je, ce n'est pas ma fille...
Comprenant ma détresse, mon mari me cacha la réception du bébé par sa véritable mère. Ylva trépigna doucement avant de lui mettre un biberon de lait de renne dans la bouche.
-Je veux partir...S'il te plaît Olaf...Viens, rentrons à la maison, murmurai-je désespérée.
-Il faut te reposer pour le moment, dit-il simplement.
Je sentis bientôt une bouffée de chaleur me monter jusqu'aux joues. Mon souffle s'accentua. Mon cœur battait à tout rompre dans mes tempes. Partir. Je voulais partir d'ici. Vite.
-Tu seras la marraine, Helga, déclara gentiment Ylva qui était aux anges.
Comment pouvait-elle essayer de m'amadouer ainsi ?! J'étais allée jusqu'au bout de son contrat. Pourquoi n'avais-je pas le droit de m'en aller en échange ?! Je voulais retrouver mon petit garçon. Le serrer dans mes bras. Effacer de ma vue cet accouchement. Mon bébé. Elle tient mon bébé dans les bras ! Pensai-je soudain avec force. Cela me fit paniquer et je poussai soudain un cri presque animalier.
-Helga, est-ce que tout va bien ? Demanda ma sœur de cœur inquiète.
Elle fit un pas mais je hurlai avant qu'elle ne continue :
-NE T'APPROCHE PAS DE MOI AVEC ELLE ! JE NE SUIS RIEN POUR ELLE ! TU M'ENTENDS ?! RIEN !
Vexée, elle se retira rapidement sur l'autre lit médical alors que je continuais ma crise de panique. Les bouffées de chaleur repartirent suivies d'un affreux mal de tête et la pièce se mit à tourner autour de moi.
-Olaf pousse-toi ! Reprit Mouna, elle va mal ! Vite !
Elle me fit avaler un breuvage à l'odeur forte et je me sentis enfin partir. Quand je me réveillai, Iduna, bien enceinte, était à mon chevet alors qu'Ylva était partie avec sa précieuse Yélana.
****
-Je suis désolée Iduna, mais puisqu'il a fallu te couper une fois le périnée, je suis obligée de le refaire... Déclara fermement Aponi alors que j'avais l'impression d'avoir déjà vécu cette scène.
-De...Toute...Façon...Cela...Ne...Peut pas...Être pire...Que les ...Contractions... Haletai-je en m'agrippant aux rebords de mon lit.
Elle hocha la tête d'un air entendu puisqu'elle-même avait enduré cela pour trois de ses filles quand nous étions encore toutes petites. Une fois de plus je me retrouvai sans soutien puisque les contractions pour Elysia m'avaient prise de court... Dix heures maintenant que je les endurais et je n'avais même pas pris le temps d'écrire à mes amis et ce n'était pas la guérisseuse qui cédera à ma lubie cette fois-ci.
-Bon bah...Je te fais ton épisiotomie dans ce cas ! Clama-t-elle enjouée.
J'approuvais en grimaçant, peinant à trouver ma respiration au milieu du travail. Bizarrement la chose qui me réconforta fut de penser à ma chère Helga qui elle-même avait subi ce sort il y a trois mois. Et elle souffrait terriblement en silence depuis. Elle avait été inconsolable le temps que j'étais restée avec elle après son propre accouchement. Ainsi, j'avais délaissé Ylva et sa petite Yélana ce qui avait fortement vexé mon amante.
-Je m'occupe des plus faibles, c'est mon devoir de chamane, avais-je sorti comme excuse.
Cela avait été par la même occasion un moyen de me venger de tous ses refus de me toucher à cause du petit miracle qui avait grossi un peu plus chaque jour dans mon ventre. J'avais mis un point d'honneur à lui montrer mon mécontentement et lui en ayant tenu rigueur, j'avais fait exprès de tenir mes distances tout en continuant de m'évertuer à réconforter Helga...
-Tu vas pouvoir pousser Iduna, me prévint bientôt Aponi en me faisant revenir à l'instant présent.
Avais-je vraiment le choix ?! Non, bien évidemment. Je pris appui sur le coussin que la guérisseuse m'avait mis sur le côté pour m'aider à me rehausser et bloquai tout mon bas de corps après avoir senti l'ultime douleur dans la zone du bas-ventre. Incapable de me retenir, je criai avec force et me surpris à trouver cela libérateur. Ma respiration se saccada après l'effort alors que la ventrière eut enfin Elysia entre ses mains. Silencieux par rapport à son frère, je constatais tout de suite que la ventrière tourna de l'œil. Elle garda toutefois un calme professionnel alors que j'aperçus la tête de mon fils qui avait viré au bleu.
-Aponi...Que se passe-t-il ? Demandai-je immédiatement angoissée.
-Rien...Rien du tout, ne t'en fais pas, répondit-elle avec aplomb.
Elle se moque de moi ou quoi ?! Pensai-je avec détresse.
-Mais...Il ne crie pas ?! Insistai-je à bout de nerfs, est-il...
Je n'arrivais pas à finir ma phrase, refusant de croire l'impensable. Grand Pabby m'aurait-il berné ?! Non Iduna... Le troll n'est pas méchant, me convainquis-je pour me rassurer.
-Calme-toi jeune fille et regarde ailleurs, m'ordonna-t-elle tout en posant mon deuxième garçon sur la table de la cuisine, surtout tu ne bouges pas, je n'ai pas ligaturé ta partie du cordon.
Incapable de faire ce qu'elle souhaitait, je m'obstinais à jeter un coup d'œil à ses faits et gestes. Quelle ne fut pas mon étonnement de la voir pointer son couteau vers le cou d'Elysia.
-Aponi stop ! Criai-je d'horreur.
Mais elle ne m'écouta pas et avait déjà tranché, la zone du chakra de la gorge. Je m'attendais à voir les yeux inertes de mon enfant, mais à la place le cordon ombilical tomba tel un serpent qu'on venait de fusiller. Très vite, la guérisseuse prit ensuite une paille de fer et évacua le reste de mucus qui s'était accumulé dans ses narines. Mon fils pleura enfin dans une grande inspiration et je fus dévastée d'une douce délivrance.
-Eh bah alors...Tu nous as fait peur bonhomme ! Tu as voulu te faire un collier ! S'exclama Aponi en me le ramenant contre mon cœur.
Alors que mes battements de cœur retrouvèrent une allure normale, je l'enveloppai tout de suite de mes bras protecteurs et l'embrassai fermement, ne me préoccupant pas de toute la saleté de son corps qui lui collait encore à la peau.
-Bonjour petit Chamane, murmurai-je d'une voix émue.
Il n'était pas bon de comparer mais contrairement à son frère, Elysia fut un véritable ange. Il ne pleura pas et se sentit tout de suite en sécurité contre mon sein qu'il téta avidement pendant que la guérisseuse lui enleva le plus gros du vernix caseosa à l'aide d'un chiffon. Puis elle s'occupa de mon placenta et l'expulsa comme convenu avant de se pencher à nouveau vers mon bébé et de dire comme elle l'avait fait pour son frère :
-Je vais te laver.
Plus féroce qu'une louve à l'égard de son petit, je le serrai un peu plus contre moi avant de déclarer :
-Non ! Cette fois, je veux le faire moi ainsi que la cérémonie de la nature.
Aponi bougonna un peu mais me laissa me lever avant de quitter ma hutte en voyant que j'avais la situation bien en main. Je fus prudente et me dirigeai à tâtons vers la bassine et l'eau tiède qui avaient été mises en place. Je posais délicatement mon nouveau-né et le déshabiller avant de le glisser dans son bain. Un peu mal à l'aise, je fis attention à bien tenir sa nuque pendant que mon autre main se chargea de lui passer l'eau chaude sur son duvet blond clair. Ses traits faciaux étaient plus fins que ceux de son frère ainsi que son nez qui avait davantage tiré du mien.
-Cela te plaît le bain ? Demandai-je d'une voix timide alors qu'il demeurait toujours très calme.
Il ne me répondit pas bien sûr mais ses yeux bleus plongèrent dans mon regard et je fus ravie de voir que cette approche était bien meilleure que celle avec Amarok. Profitant qu'il soit bien dans l'eau, je traçais rapidement les quatre losanges à l'aide des membranes des éléments de la nature. Mon petit Elysia pleura un peu mais je lui chatouillai le pied pour lui redonner le sourire et cela fonctionna très bien.
-Voilà mon petit chamane, tu es tout propre, soufflai-je en lui embrassant la joue avant de l'envelopper dans les peaux de rennes.
Je fis les cent pas dans la maison tout en le berçant doucement, créant un lien maternel propre à tous les parents du monde. Un lien que je n'avais pas eu le temps de faire avec son grand frère. Je lui chantai la berceuse alors qu'il demeura toujours sans agitation si bien que je n'entendis pas tout de suite mes sœurs de cœur entrer dans la pièce.
-Il paraît qu'il y a une nouvelle Maman par ici, déclara bientôt Ylva d'une voix mielleuse.
Elle évitait subtilement le regard d'Helga et je compris tout de suite qu'il y avait toujours des tensions entre elles deux. J'avais remarqué que leur relation était devenue plus que palpable depuis la naissance de la nouvelle Coudrier. Néanmoins je saluais l'effort qu'elles avaient fait de venir ensemble.
- J'aimerais vous présenter Elysia Sappos, déclarai-je avec douceur.
Elles s'approchèrent à petits pas et contemplèrent enfin mon cadet qui les observa un peu incrédule.
-Il faudra penser à lui faire rencontrer Yélana ! S'écria aussitôt mon amante.
Je regardais tout de suite Helga et me rendis compte que la phrase venait de lui briser le cœur. Elle se raccrocha à la main de Pieter qui était également présent. Faisant celle qui n'avait pas vu, je renchéris tout de même :
-Hum...Il a une heure à peine que tu veux déjà nous le marier !
-Elle a raison Marraine Iduna ! De toute façon, ce bébé est moche avec ses rides donc il ne trouvera pas d'amoureuse, hein Maman que c'est vrai ! Souleva mon filleul en se tournant vers ma meilleure amie comme appui.
Cette dernière devint rouge de confusion et bredouilla :
-Voyons mon petit Fermier, on ne dit pas de vilaines choses qui pourraient faire de la peine! Toi aussi tu étais comme ça en sortant de mon ventre, va lui faire un bisou pour te faire pardonner.
Elle le poussa légèrement vers moi mais il chuchota :
-Non, j'en fais un qu'à Marraine mais pas à lui, je l'aime pas, il me fait peur.
Le visage d'Helga s'embrasa et je sus qu'elle allait se mettre en colère. Amusée, je l'arrêtais avant :
-Laisse-le s'il ne veut pas...Moi je veux bien recevoir un baiser de mon filleul préféré.
Faisant bien attention à ne pas faire tomber mon fils, je me penchai et ma joue réceptionna bientôt sa bouche baveuse. Sa mère fit de même puis elle se retira très vite et nous observa tour à tour Ylva et moi en répliquant :
-Bien... Les Piceaerd retournent chez eux à présent...On va te laisser te reposer... Je crois qu'il faut que vous vous parliez.
-Merci d'être venue, murmurai-je avec un sourire compatissant.
-Je ferai n'importe quoi pour vous deux, chuchota-t-elle en nous regardant gentiment.
-Nous le savons mieux que personne ma Grosse Gaga, nota mon amante.
Helga lui fit aussitôt un petit signe de tête puis elle embrassa le front d'Elysia et ils se retirèrent sans faire de bruit nous plongeant dans une atmosphère pleine de divergence.
Ylva comme moi restâmes silencieuses un moment avant de nous confronter du regard. Souhaitant faire le premier pas, je me rassis sur le lit et l'interrogeai après une éternité :
-Tu voudrais le prendre ?
-Euh...Oui... Bien sûr, bredouilla-t-elle par politesse.
Elle s'installa à mes côtés et je lui déposai gentiment dans les bras.
-Pourquoi ce prénom ? Murmura-t-elle tout en lui caressant ses langes.
- J'avais rendu hommage à ma mère avec Amarok...Alors cette fois c'est au tour de mon père...Elias, expliquai-je.
Puis je poussai un profond soupir et ajoutai :
- J'aurais tellement aimé que Yuma et moi soyons une famille normale...Que nos deux fils soient présentés l'un à l'autre...Ils ne sauront jamais qu'ils sont frères.
-Ce n'est pas plus mal puisque cela n'était pas réalisable et aurait créé des polémiques, tempéra mon amante tout en n'arrivant pas à décrocher son regard du bébé.
Elle me fuyait clairement. Je décidais de jouer franc jeu et allai droit au but en demandant :
-Tu avais quelque chose à me dire ?
-Non, non, chuchota-t-elle alors que ses yeux disaient l'inverse.
Finaude, je sus qu'elle avait eu affaire à un plaisir coupable et qu'elle ne voulait pas m'en parler. Elle se renfermait toujours dans un premier temps avant de tout avouer dans ces cas-là. Et cette fois-ci ne faisait pas exception à la règle.
-Iduna...Il faut que je te révèle quelque chose... Un fait qui s'est déroulé il y a plusieurs mois déjà...
-Je suis tout ouïe, déclarai-je tout en focalisant mon regard sur mon petit qui dormait.
-Je...J'ai couché avec...Helga, lâcha-t-elle doucement.
Deux sentiments opposés m'envahirent immédiatement. D'abord l'impression d'avoir été trahie prit le dessus avant d'être remplacée par une lassitude de non-surprise. J'encaissai pourtant calmement la nouvelle.
-Et...Alors... ? Finis-je par demander.
Qu'attendait-elle de ma part ? Que je me venge et la chasse ? J'aurais pu avec toutes ces absences et son mépris à mon égard à l'idée d'avoir engendré un autre enfant avec mon mari officiel. Mais en cet instant, en croisant son regard, je savais que j'avais autant besoin d'elle qu'elle de moi. Voyant qu'elle n'était toujours pas décidée à parler, mon esprit vagabonda et j'imaginais sa chair se perdre dans celle plus généreuse de notre sœur de cœur. A ma grande surprise, mon bas ventre s'éveilla et je réalisais même que j'aurais aimé participer avec elles.
- C'est tout ce que ça te fait ? Renchérit Ylva presque déçue.
-Ton ego en aurait-il pris un coup ? Me moquai-je, tu t'attendais à quoi ? Que je pleurerai ? Que je te ferai une scène ? Que je te rejetterai définitivement ? Ne sois pas si naïve, tu sais très bien que je ne suis pas comme ça...Pour le coup nous nous ressemblons dans notre sexualité. Moi aussi je suis une femme libre de mon corps si l'on puit dire.
Mon amante grimaça et j'eus soudain envie de pulser sa bouche. Mais je me retins et continuai de caresser la tête d'Elysia qui dormait à présent.
-Tu ne m'en veux pas alors ? Demanda-t-elle encore comme si elle n'en était pas sûre.
Je rejoins enfin ses lèvres pour lui donner mon accord. Ne s'y attendant pas, elle sursauta violemment avant d'elle-même se resserrer contre moi pour approfondir le baiser. Je devins la plus heureuse des femmes, moi contre elle et elle qui tenait mon petit garçon comme s'il eût s'agit du sien. Nous aurions pu rester comme cela pendant des siècles mais heureusement nous nous relâchâmes à temps avant que Yuma ne finisse par arriver dans la hutte.
-Bonjour Mesdames ! Vous formez un si beau portrait... On dirait presque une famille, nota-t-il avec amusement.
Sentant que nous l'avions échappé de peu, Ylva qui tentait de ne pas rougir me redonna alors Elysia et se leva avant de passer devant mon mari pour lui faire une courbette.
-Je vous laisse ! A plus tard ! Conclut-elle.
Elle partit rapidement de la maison et je repris une mine enjouée. Tout comme pour Amarok, j'avais hâte de présenter mon plus jeune à son père. Pourtant ce dernier sembla moins impatient de faire sa rencontre.
-Bah alors ? Tu ne t'approches pas ? Il ne va pas te manger ! M'exclamai-je avec ironie.
-Oui, oui bien sûr...Mais c'est surtout ton fils après tout, dit-il.
Frustrée par ses paroles qui me piquèrent le cœur, je rectifiai tout de suite :
-Non c'est le nôtre, il a été conçu par nous deux, ne te montre pas désobligeant...Tu pourrais au moins fournir un effort même si Elysia ne représente rien pour toi !
Je le tournais alors délicatement vers lui et le lui mis sous son nez. Il l'observa longuement avec des yeux presque calculateurs si bien que j'ajoutai encore :
-Tu ne me sépareras pas de celui-ci cette fois.
-Ne crains rien, je n'y compte pas ! S'exclama-t-il d'une voix cinglante, il est beaucoup plus pâle et frêle qu'Amarok, regarde-le ! Il a l'air glacé !
-Arrête de les comparer, ils sont tous les deux uniques, m'énervai-je, et puis pourquoi dis-tu de telles horreurs Yuma ?! Ton but est-il de m'effrayer ?!
Je rapprochais instinctivement mon cadet de mon cœur et l'embrassai furtivement avant de reprendre :
- N'écoute pas Papa, il est méchant...Tu vas très bien mon petit Chamane.
Puis je le contemplai encore, admirant inlassablement ses petites fossettes et son nez retroussé.
Certes il était moins gros que son frère mais jamais au grand jamais il ne paraissait malade. Je voulus toutefois en être sûre et lui caressai alors sa joue bouffie puis sa main...Qui était effectivement glacée. Non, Iduna ! Tu te fais des idées, me grondai-je. Mes yeux durent pourtant me trahir car Yuma s'écria bientôt :
-Tu vois tu l'as remarqué aussi ! Il est faible !
-Je...Je ne vois pas du tout de quoi tu parles ! M'offusquai-je.
J'avais envie de pleurer. De protéger mon bébé. Aussi je n'ajoutai rien de plus et lui donnai le sein bien qu'il ne le réclama pas pour qu'il reprenne des forces. Yuma se radoucit enfin et m'apporta une grande coupe de thé chaud. Puis ses yeux se posèrent à nouveau sur Elysia et il renchérit avec une pointe d'inquiétude :
-Nous n'aurions pas dû faire l'amour à Ahtohallan ce soir-là...Cette eau qui est devenue brûlante...Je ne l'ai jamais oublié...C'était un signe des dieux...Une punition...
-Non. Ahtohallan ne nous ferait jamais de mal, grommelai-je, pourquoi t'obstines-tu à voir le mal partout !?
-Parce qu'il l'est ! S'exclama-t-il d'une voix rageuse.
Surpris par le ton, Elysia pleura pour la deuxième fois depuis qu'il était né.
-Tu vois ! Même ses cris ne sont pas aussi stridents que ceux d'Amarok, on dirait un chaton de Norvège ! S'égosilla-t-il, je te le répète le mal est partout, plus rien ne tourne rond, Helga fait des enfants à d'autres personnes sans son mari, Olaf y consent, Ylva passe tellement de temps avec sa fille qu'elle fait des différences auprès d'Amarok et toi tu t'es entichée d'un autre enfant, donc tu n'es plus utile.
-Plus utile à quoi Yuma Lorcus ? Redis encore ça et tu recevras ma main sur ta joue ! Grognai-je assez doucement pour ne pas que notre garçon ne soit perturbé.
-Oh eh bah...Je ne sais pas moi... A vaincre les Arendellien par exemple ! Renchérit-il férocement.
Je le trouvai puéril d'encore songer à ces histoires d'enfants alors que nous étions en paix depuis presque dix ans désormais. Aussi je soulignai avec ironie :
-Toi qui vois des signes des dieux un peu partout, peut-être que cela veut dire que nous n'avons plus besoin de semer le courroux chez eux.
Il ne trouva rien à redire et je décidai tout de suite de changer de sujet en ne lui laissant cette fois pas le choix. Ainsi je remis mon sein dans mon corset et emmaillotai à nouveau Elysia avant de le placer directement contre son torse.
-Regarde ton fils pour l'amour d'Ahtohallan, ordonnai-je agacé par son comportement, aime-le comme j'aime Amarok, tu l'as conçu de la même manière.
Soucieux de me faire plaisir, il le prit enfin dans ses bras et le détailla avec patience tandis qu'il resta silencieux en l'observant en retour. Je fus soulagée de voir un léger sourire apparaître sur le visage de mon mari. Mais cela fut de courte durée. Il reprit bientôt un air dur et grommela d'une voix bourrue :
-Oui, bon... Il est beau mais moins vigoureux que son frère, il sera parfait pour son rôle de chamane...Si tenté qu'il arrive jusque-là puisqu'à voir sa tête il ne passera sans doute pas la nuit.
C'en était trop pour moi. Excédée par son comportement et ses remarques, je pris mon temps pour lui reprendre Elysia et sortis enfin avec froideur :
-Puisque c'est ainsi ! Sors d'ici Yuma ! Tu n'es pas digne d'être son père !
Mon mari blêmit en ne s'attendant pas à une telle réaction. Il ne bougea pas et répliqua :
-Pardon Iduna...Mais je dis surtout cela pour toi... Je te ferai un autre enfant plus fort. Une fille cette fois pour qu'elle soit une chamane... Mais c'est à la nature de choisir et je ne pense pas que ce garçon sera apte à être encore en vie demain matin.
-Arrête de répéter cela ! Je t'ordonne de quitter cette maison ! Criai-je cette fois avec force.
Il voulut m'approcher pour essayer de m'amadouer mais je l'en empêchai en reculant d'un pas, toujours armée de mon petit.
-Je t'interdis de me toucher ! Ce n'est plus la peine que tu reviennes chez moi ! Je t'ai donné ce que tu voulais et toi de même ! A présent nous sommes quittes ! Tonitruai-je d'une voix cuisante.
-Parfait, renchérit-il vexé, dans ce cas, adieux très chère !
Il traversa en trombe la longueur de la hutte puis marqua un temps d'arrêt devant la porte avant de se retourner une dernière fois et dire :
-Je ne reviendrai plus t'embêter Iduna Sappos. Après tout c'était dans le contrat de mariage. A partir de maintenant nous pouvons nous éviter et faire croire que nous nous détestons.
-Exact, consentis-je, Elysia ne saura jamais qui tu es pour lui, de toute façon ce n'est pas comme si tu lui avais accordé une quelconque importance.
-De même pour Amarok, confia-t-il.
Blessée, je faillis réfuter mais je n'en eus pas la force. Yuma lança alors un dernier regard dédaigneux à son fils et ajouta :
-Je vais tout de même prévenir Aponi pour qu'elle vienne l'examiner.
-Oh ! Quel excès de gentillesse ! C'est un moindre mal de ton devoir paternel, grinçai-je férocement.
Il confirma par un discret signe de tête et quitta enfin ma hutte pour toujours. En colère, je me contentais de retourner m'asseoir sur le lit tout en pleurant de rage face à la tournure des évènements.
-Ton père n'est qu'un imbécile qui se laisse guider par sa peur, commentai-je, mais Maman sait que tu feras de grandes choses mon petit Chamane.
La vision de Grand Pabby revint une fois de plus dans mon esprit et j'eus un doute. Il avait parlé d'un de mes fils aimant une Picéaerd. Inconsciemment j'avais espéré qu'il eût s'agit de mon cadet mais cela pouvait tout aussi bien être Amarok.
-Dans tous les cas Iduna, ce sera une bonne nouvelle pour Helga et toi, pensai-je à voix haute.
Je repris du courage bien que mon fils fut toujours un peu pâle et le ramenai contre mon visage en chuchotant :
-Tu deviendras un homme grand, fort, respectable et respecté. Tu seras à l'écoute de ta femme et des autres Northuldra, hein mon Elysia ?!
Ses yeux s'écarquillèrent tout de suite sous un sourire comme s'il eut tout compris.
-Oui. Par toi se transmettra l'histoire de notre brillante famille, ajoutai-je avec réconfort.
J'allais à nouveau mieux, quand Aponi accourut dans la hutte.
-Iduna est-ce que tout va bien ? Intervint-elle soudain, Yuma avait l'air vraiment paniqué !
-Il est persuadé qu'Elysia ne passera pas la nuit car il le juge trop faible, maugréai-je.
-Bon je vais l'examiner comme ça il n'y aura pas de mauvaise surprise, renchérit-elle d'une voix neutre.
Je hochais la tête et posai alors le petit sur le lit avant de m'écarter pour lui laisser la place. Elle prit son temps pour le déshabiller et le palpa à différents endroits de son corps tout neuf. Puis elle observa ses yeux, ses oreilles et sa langue pour voir s'il n'y avait pas une quelconque infection. Son silence fut long mais je restai confiante... Jusqu'à ce que je me rende compte qu'elle tiquait. Mon sang se glaça immédiatement.
- S'il te plaît Aponi...Dis-moi que tout va bien, murmurai-je.
Elle se tourna vers moi en m'observant avec compréhension et renchérit avec fermeté :
-Je suis navrée Iduna.
Non ! Non ! Non ! Je refusais d'y croire ! Mon petit garçon allait vivre ! Il ne pouvait en être autrement. Ne s'occupant pas de moi, la guérisseuse le rhabilla et me le tendit à nouveau en ajoutant :
-Il ne te reste plus qu'à prier Ahtohallan.
-Mais qu'est-ce qu'il a ?! Je n'ai rien à redire sur son aura ! Clamai-je désemparée.
-Ses pulsions sont lentes, vérifie son chakra du cœur, dit-elle gentiment.
Quoi ?! Encore un problème avec cet organe vital ?! Mais qu'est-ce qui n'allait pas avec moi ! La gorge nouée par tant de déception, je m'appliquai à poser mes doigts sur son énergie verte et constatai que le fluide était effectivement lent. Je refusais toutefois que cela veuille dire quelque chose et attendis que la guérisseuse s'en aille sans plus de conversation avant d'emmitoufler mon fils chaudement.
-On va leur prouver l'inverse mon Elysia ! Dis-je têtue, Maman a foi en toi mon bébé!
Je me dépêchai de sortir de la hutte, bravant le vent glacial du plateau congelé qui poussait une plainte hurlante dans cette nuit de noire du 5 février. J'avais appris depuis toujours à me repérer sur les Terres Gelées même quand il n'y avait pas de pleine lune aussi j'arrivais bientôt devant l'entrée fermée de la Mère des esprits.
-Autant revenir à tes sources mon petit Chamane ! Déclarai-je tout en continuant de lui envoyer ma chaleur.
Attentif au monde qui l'entourait bien qu'il devait le voir floue pour l'instant, Elysia garda ses deux billes bleues écarquillées. Le quittant du regard, je m'adressai alors à Ahtohallan et priai d'une voix solennelle :
-Je t'ai toujours soutenue, j'ai toujours cru en toi, s'il te plaît, s'il me faut mourir plus tôt, j'accepterai mon sort...Mais par pitié, sauve mon petit...Toi qui es clémente, juste et admirable, la plus franche, la plus vraie, délivreuse de toute vérité ! Je m'abaisse devant toi en signe de modestie.
Je joignis immédiatement le geste à la parole et m'agenouillai gauchement tout en calant mon bébé contre moi. Puis je fermai les yeux et continuai une prière silencieuse pendant ce qui me parut une éternité.
A un grand étonnement mêlé d'un immense soulagement, quelque chose se produisit bientôt. Similaire à celle que nous avions eue pour réchauffer la rivière où l'amour d'Elysia était né, la même lueur presque orangée apparut bientôt dans le cours d'eau.
-Oh ! Clamai-je tout en faisant une révérence.
Ne réfléchissant pas plus, je m'inclinai alors et plongeai mon fils tout habillé dans les saints de glace. Il ne pleura pas tandis que je m'évertuai à le baptiser, plaquant l'eau comme il fallait sur ses cheveux blond pâle. Après plusieurs minutes, il sembla devenir rigoureux et me gratifia d'un sourire alors que je me mis à chanter autant pour lui que pour la Mère des esprits:
-Quand le vent frais...Viens danser...La rivière chante...Pour ne pas oublier...
Je continuai ainsi à l'apaiser. Nous restâmes comme cela pendant longtemps si bien que la lumière finit par disparaître de l'eau pure. Je jugeai donc que la mercie d'Ahtohallanétait terminée et me débarrassai du rituel en sortant Elysia de l'eau. Je lecouvris ensuite chaudement et nous rentrâmes à la hutte. Bien que confiante, je ne dormis pas de la nuit à cause de l'angoisse de le retrouver mort aux petites heures du matin. Mais ce furent bien ses pleurs triomphants qui me secouèrent à plusieurs reprises pour me réclamer à manger ou à être changé. Mon fils, mon précieux garçon avait gagné son premier combat et je savais d'ores et déjà que ce ne serait pas le dernier.
Et pour la chanson, une fois n'est pas coutume, je reste fidèle à mon chanteur préféré !
- DovLégende du Royaume
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le passé 5 : Les mystères des Belles Pousses : Attention contenus matures !
Dim 12 Fév 2023, 09:47
A l'ouverture de ce chapitre, Helga et Ylva se confrontent sur leur façon de prendre soin de leur enfant respectif et sur le rôle de mère porteuse qu'Helga a accepté à contrecœur pour le bien de son amie. Rôle qu'Olaf avait d'ailleurs approuvé mais qu'il a regretté par la suite, ce qui a un peu terni sa relation avec sa femme depuis plusieurs mois. Sans compter qu'Helga doit sans cesse subir les attouchements d'Ylva qui veut s'assurer du bien-être de son "futur enfant".
Mais en partant, Helga apprend que Yuma a révélé son rôle secret à toute la communauté, toujours en colère qu'Helga n'ait pas suivi son avertissement de ne pas endosser ce rôle. Mais Helga a bien l'intention de ne pas se laisser impressionner. Mais une fois en privée, elle aussi commence à regretter de s'être livrer à ce devoir et commence même à éprouver des sentiments envers ce futur enfant, cette future Yelena conçu de sa chaire juste pour satisfaire à sa sœur de cœur d'être maman. Mais elle efface très vite ses sentiments et s'empresse de trouver le sommeil... comprendre par là aussi entamer une nouveau voyage astral, chez les Halricsen, qui ont maintenant un petit nouveau du nom de Lars.
Mais le lendemain, après le réveil, Helga constate qu'elle perd les eaux; En panique, elle et Olaf se précipitent chez Mouna pour aider à l'accouchement, suivie bientôt par Ylva trop impatiente de voir son enfant venir au monde. Malgré l'accouchement réussie, Helga est secouée d'une crise émotionnelle entre le fait qu'elle ait donné naissance à un enfant issu de sa chaire alors qu'il doit revenir à Ylva selon l'accord passé. Même l'annonce d'Ylva voulant en faire la marraine de son enfant n'y change rien. Pire, Helga finit par perdre connaissance, mais revient heureusement à elle quelques temps plus tard.
Du côté d'Iduna, elle aussi est en train de donner naissance à Elysia, trois mois après celle de Yelena. Depuis ce moment, elle n'a cessé de veiller au chevet se sa sœur de cœur, au grand déplaisir d'Ylva, son amante. Mais au grand effroi d'Iduna, son petit Elysia a failli mourir étouffé à cause du cordon ombilical. Mais cela passé, elle prend l'initiative de laver elle-même son petit alors que ses deux sœurs de cœurs viennent les voir. Après des retrouvailles maladroites, Ylva et Iduna se retrouvent seules, à contempler ce petit Elysia, à la fois fils d'Iduna et demi-fils d'Ylva, donc frère d'Amarok.
Mais Ylva était avant tout venu pour dire quelque chose : elle a couché avec Helga. Mais à sa grande surprise, Iduna ne lui en veut pas et s'apprête à goûter à sa chaire comme au bon vieux temps. Mais l’arrivée de Yuma les obligent à s'interrompre et à se séparer. Mais à la présentation de son fils, Yuma se montre stricte envers lui, le jugeant plus frêle qu'Amarok. Mais aussi... plus froid, probablement à cause de l'eau d'Ahtohallan devenue brûlante. Une punition divine selon Yuma, voyant Elysia comme maudit, pensant même qu'il ne passera pas la nuit. N'y tenant plus, Iduna le chasse de chez lui, l'interdisant de s'approcher de son fils et elle fera tout pour qu'Elysia ne le voit jamais comme un père. Mais Yuma ne se prive pas d'envoyer Aponi examiner Elysia, s'assurant de son état de santé.
Le verdict tombe : à moins d'un miracle, Elysia risque de ne pas tenir. Mais Iduna refuse cette fatalité et se rend avec son fils à Athohallan, lui demandant de préserver la vie de son nouveau-né. Et à sa grande surprise, l'eau redevient orangée, comme la dernière fois. Elle se dépêche d'y baptiser son fils dedans, espérant qu'Ahtohallan ait répondu favorablement à sa requête.
Ce qui se confirme le lendemain : Elysia est toujours vivant.
Mais en partant, Helga apprend que Yuma a révélé son rôle secret à toute la communauté, toujours en colère qu'Helga n'ait pas suivi son avertissement de ne pas endosser ce rôle. Mais Helga a bien l'intention de ne pas se laisser impressionner. Mais une fois en privée, elle aussi commence à regretter de s'être livrer à ce devoir et commence même à éprouver des sentiments envers ce futur enfant, cette future Yelena conçu de sa chaire juste pour satisfaire à sa sœur de cœur d'être maman. Mais elle efface très vite ses sentiments et s'empresse de trouver le sommeil... comprendre par là aussi entamer une nouveau voyage astral, chez les Halricsen, qui ont maintenant un petit nouveau du nom de Lars.
Mais le lendemain, après le réveil, Helga constate qu'elle perd les eaux; En panique, elle et Olaf se précipitent chez Mouna pour aider à l'accouchement, suivie bientôt par Ylva trop impatiente de voir son enfant venir au monde. Malgré l'accouchement réussie, Helga est secouée d'une crise émotionnelle entre le fait qu'elle ait donné naissance à un enfant issu de sa chaire alors qu'il doit revenir à Ylva selon l'accord passé. Même l'annonce d'Ylva voulant en faire la marraine de son enfant n'y change rien. Pire, Helga finit par perdre connaissance, mais revient heureusement à elle quelques temps plus tard.
Du côté d'Iduna, elle aussi est en train de donner naissance à Elysia, trois mois après celle de Yelena. Depuis ce moment, elle n'a cessé de veiller au chevet se sa sœur de cœur, au grand déplaisir d'Ylva, son amante. Mais au grand effroi d'Iduna, son petit Elysia a failli mourir étouffé à cause du cordon ombilical. Mais cela passé, elle prend l'initiative de laver elle-même son petit alors que ses deux sœurs de cœurs viennent les voir. Après des retrouvailles maladroites, Ylva et Iduna se retrouvent seules, à contempler ce petit Elysia, à la fois fils d'Iduna et demi-fils d'Ylva, donc frère d'Amarok.
Mais Ylva était avant tout venu pour dire quelque chose : elle a couché avec Helga. Mais à sa grande surprise, Iduna ne lui en veut pas et s'apprête à goûter à sa chaire comme au bon vieux temps. Mais l’arrivée de Yuma les obligent à s'interrompre et à se séparer. Mais à la présentation de son fils, Yuma se montre stricte envers lui, le jugeant plus frêle qu'Amarok. Mais aussi... plus froid, probablement à cause de l'eau d'Ahtohallan devenue brûlante. Une punition divine selon Yuma, voyant Elysia comme maudit, pensant même qu'il ne passera pas la nuit. N'y tenant plus, Iduna le chasse de chez lui, l'interdisant de s'approcher de son fils et elle fera tout pour qu'Elysia ne le voit jamais comme un père. Mais Yuma ne se prive pas d'envoyer Aponi examiner Elysia, s'assurant de son état de santé.
Le verdict tombe : à moins d'un miracle, Elysia risque de ne pas tenir. Mais Iduna refuse cette fatalité et se rend avec son fils à Athohallan, lui demandant de préserver la vie de son nouveau-né. Et à sa grande surprise, l'eau redevient orangée, comme la dernière fois. Elle se dépêche d'y baptiser son fils dedans, espérant qu'Ahtohallan ait répondu favorablement à sa requête.
Ce qui se confirme le lendemain : Elysia est toujours vivant.
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le passé 5 : Les mystères des Belles Pousses : Attention contenus matures !
Dim 12 Fév 2023, 10:22
Merci @Dov pour ton commentaire
Et fait amusant ! J'ai eu la photo souvenir d'il y a deux ans... Admirez la tête de dépressive (avec les traces de larmes encore sur les joues )
![[Ansa's Stories] Retour vers le passé 5 : Les mystères des Belles Pousses : Attention contenus matures ! - Page 8 Screen13](https://i.servimg.com/u/f80/14/49/40/76/screen13.jpg)
Il y a deux ans donc j'écrivais la mort d'Elysia
Et c'est tout naturellement que deux ans plus tard j'écris sa naissance vive les retours vers le passé !
Et fait amusant ! J'ai eu la photo souvenir d'il y a deux ans... Admirez la tête de dépressive
(avec les traces de larmes encore sur les joues )Il y a deux ans donc j'écrivais la mort d'Elysia
Et c'est tout naturellement que deux ans plus tard j'écris sa naissance
vive les retours vers le passé ! - FloconnetteLégende du Royaume
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le passé 5 : Les mystères des Belles Pousses : Attention contenus matures !
Lun 13 Fév 2023, 08:12
Oh c'est trop bien on a la naissance du plus beau (après Pieter!!!!)
D'ailleurs c'est pas gentil de se moquer ainsi mon Pieter adoré ! Bon on va t'excuser parce que oui t'es plus beau et t'es petit mais ça se dit pas des choses pareilles
Et niveau choses qui ne se disent pas, je veux que quelqu'un tue la raclure qui sert de géniteur à Elysia!
Déjà Bravo Iduna de jarter cette erreur de la.nature de chez toi et Helga... ah mais elle m'énerve dans la mort de s'être encore associée à ce trou de balles! Alors qu'en plus elle le dit dans ce chapitre qu'elle veut pas!
Mais qu'est ce qui lui a pris de changer d'avis à cette gourde?!
Oui je m'égare un peu!
Bon une chose que je n'aime pas. C'est la façon dont tu fais évoluer Ylva. Le personnage était super, bien extravertie, délurée un peu exaspérant mais ça passait sauf que sur ce chapitre elle n'est rien de tout ça mais seulement antipathique et égoïste.
J'ai du mal à la voir se perdre ainsi dans ce genre de comportement.
Surprotectrice avec.Helga comme au départ oui mais qu'elle "ronchonne" car arrivée trop tôt à l'accouchement franchement je n'y crois pas à ce moment
C'est pour ça que je n'aime pas trop la partie Helga ici, je trouve que ça sonne faux pour la relation Helga/Ylva à cause du comportement donné à Ylva.
Ca va beaucoup trop loin.
Apres il y a de très bonnes choses dans cette partie et la relation très bizarre Yelena/ Helga ça c'était vraiment très fort
Pareil pour la relation Helga/Olaf. Je me doutais que ça risquait de s'envenimer entre eux...
J'ai aussi explosé de rire avec les vieilles boques qui se mêlent de tout!
Bref pleins de bonnes choses, mais ... bref je ne m'eternise pas. Dans le fond j'étais étonnée de ne pas avoir encore ressenti dans un chapitre d'aucune histoire ce genre de frustration à me dire que je ne suis pas d'accord.
Ca ne le fera apprécier que plus le reste
Du coup c'est encore chez Helga que j'ai le plus à dire et Iduna qui se retrouve être la lésée dans mon retour
Sans doute parce que le suspense sur la survie du bébé... bah on sait qu'il va vivre
D'ailleurs c'est pas gentil de se moquer ainsi mon Pieter adoré ! Bon on va t'excuser parce que oui t'es plus beau et t'es petit mais ça se dit pas des choses pareilles
Et niveau choses qui ne se disent pas, je veux que quelqu'un tue la raclure qui sert de géniteur à Elysia!
Déjà Bravo Iduna de jarter cette erreur de la.nature de chez toi et Helga... ah mais elle m'énerve dans la mort de s'être encore associée à ce trou de balles! Alors qu'en plus elle le dit dans ce chapitre qu'elle veut pas!
Mais qu'est ce qui lui a pris de changer d'avis à cette gourde?!
Oui je m'égare un peu!
Bon une chose que je n'aime pas. C'est la façon dont tu fais évoluer Ylva. Le personnage était super, bien extravertie, délurée un peu exaspérant mais ça passait sauf que sur ce chapitre elle n'est rien de tout ça mais seulement antipathique et égoïste.
J'ai du mal à la voir se perdre ainsi dans ce genre de comportement.
Surprotectrice avec.Helga comme au départ oui mais qu'elle "ronchonne" car arrivée trop tôt à l'accouchement franchement je n'y crois pas à ce moment
C'est pour ça que je n'aime pas trop la partie Helga ici, je trouve que ça sonne faux pour la relation Helga/Ylva à cause du comportement donné à Ylva.
Ca va beaucoup trop loin.
Apres il y a de très bonnes choses dans cette partie et la relation très bizarre Yelena/ Helga ça c'était vraiment très fort
Pareil pour la relation Helga/Olaf. Je me doutais que ça risquait de s'envenimer entre eux...
J'ai aussi explosé de rire avec les vieilles boques qui se mêlent de tout!
Bref pleins de bonnes choses, mais ... bref je ne m'eternise pas. Dans le fond j'étais étonnée de ne pas avoir encore ressenti dans un chapitre d'aucune histoire ce genre de frustration à me dire que je ne suis pas d'accord.
Ca ne le fera apprécier que plus le reste
Du coup c'est encore chez Helga que j'ai le plus à dire et Iduna qui se retrouve être la lésée dans mon retour
Sans doute parce que le suspense sur la survie du bébé... bah on sait qu'il va vivre
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le passé 5 : Les mystères des Belles Pousses : Attention contenus matures !
Mar 14 Fév 2023, 15:19
La partie Helga du chapitre 28 est finie ! Benoît va encore gueuler ! Elle est longue !
Mais là honnêtement c'est pour la bonne cause ! Vraiment ! 
Dans ma tête en ce moment après l'écriture :
![[Ansa's Stories] Retour vers le passé 5 : Les mystères des Belles Pousses : Attention contenus matures ! - Page 8 Inside-out-joy](https://media.tenor.com/n0chfUN75-oAAAAC/inside-out-joy.gif)
Et c'est le 14 février en plus
Mais là honnêtement c'est pour la bonne cause !
Vraiment ! Dans ma tête en ce moment après l'écriture :
Et c'est le 14 février en plus
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le passé 5 : Les mystères des Belles Pousses : Attention contenus matures !
Jeu 16 Fév 2023, 12:56
Alors que le chapitre suit son cours voici les spoilers sans contexte du chapitre 28. Bon @Floconnette, j'ai essayé de réduire un peu la partie Helga pour Benoît, j'ai pitié de lui.
![[Ansa's Stories] Retour vers le passé 5 : Les mystères des Belles Pousses : Attention contenus matures ! - Page 8 Spoile68](https://i.servimg.com/u/f80/14/49/40/76/spoile68.png)
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le passé 5 : Les mystères des Belles Pousses : Attention contenus matures !
Ven 17 Fév 2023, 09:21
Oh vu qu'il y a une dispute et ensuite le "Let it go" il devrait y avoir soit Helga soit Iduna qui devraient se retirer après une révélation
Je dirai Iduna du coup vu que c'est le dernier c'est sans doute dans sa partie.
Aurait elle dit du coup à Helga qu'elle est condamnée pour lui avour sauvé la vie?
Je dirai Iduna du coup vu que c'est le dernier c'est sans doute dans sa partie.
Aurait elle dit du coup à Helga qu'elle est condamnée pour lui avour sauvé la vie?
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le passé 5 : Les mystères des Belles Pousses : Attention contenus matures !
Ven 17 Fév 2023, 21:29
Chapitre 28 : L’enfant de personne :
-Olaf...Encore...Plus vite... Susurrai-je à mon mari tout en me cabrant pour recevoir ses coups avec délice.
-Oh oui Helga...Tout de suite...Rugit-il à son tour en m'octroyant des baisers sur la poitrine.
Tellement bien, je redoutais le moment où j'allais atteindre l'apogée de ce coït. Souhaitant le retarder le plus possible, je ressortis de son corps et me plaquai sur le lit pour le recevoir dans une autre position. Plus rapide que l'éclair mon mari se cala sur au-dessus de moi et s'insinua à nouveau alors que nous poussâmes une plainte jouissive commune à cette sensation d'être complets. N'en pouvant plus, j'étais sur le point de me sentir flotter avec ce bonheur éphémère quand les images s'estompèrent tout autour de moi, me faisant péniblement revenir à une nouvelle journée.
Je soufflai avec force à cause de mon rythme cardiaque qui n'était pas redescendue et observai Olaf qui ronflait tout en me tournant le dos. Une immense frustration m'envahit : Un rêve... Ce n'était qu'un rêve ! J'eus tout de suite les larmes aux yeux.
Quand mon mari comptait-il me pardonner pour un acte dont il m'avait donné l'accord ?! Sans doute jamais, soupirai-je intérieurement.
Perdue dans mes pensées, je n'entendis pas tout de suite, les petits pas qui firent grincer le plancher de la hutte. La tête brune de Pieter apparut bientôt dans l'embrasure de la porte de notre chambre et il demanda :
-Maman est-ce que je peux prendre mon petit déjeuner ou c'est trop tôt ?
Je posais alors mon index sur mes lèvres pour lui indiquer de se taire puis je me levais pour le rejoindre.
-On va laisser Papa dormir, il est beaucoup fatigué avec ses travaux aux champs, expliquai-je.
Mon fils approuva et je le contemplai avec un sourire. J'étais si fier de lui. Il avait déjà trois ans et se comportait comme un vrai petit homme. Ses yeux verts étaient avides de curiosité sur tous les sujets que ce soit. Très proche d'Amarok, il appréciait qu'il lui apprenne tous ce que les devoirs de chef impliquaient. Mais celui pour qui il vouait une réelle admiration dans tous les domaines demeurait son Père. Il pouvait passer des heures entières à le regarder cultiver ses légumes et même y participer sans jamais s'en lasser. Il lui arrivait bien souvent de revenir à la maison avec de la terre de partout et contrairement à moi au même âge, il adorait ça. Je repensai alors amèrement au jour de sa conception. Le jour où Olaf et moi nous étions enfin avoués notre véritable amour. Un jour désormais révolu. J'aurais pu craquer depuis longtemps mais l'attention dont avait besoin mon fils m'aidait à avancer. Pas en reste avec moi, Pieter était un distributeur de câlins sur pattes. Dès qu'il me voyait, il venait me serrer dans ses bras et me clamait des « Je t'aime » à répétitions. Bien souvent, ces phrases mignonnes ressortaient quand il avait fait une bêtise...
-Maman, j'ai assez de lait dans mon bol, déclara-t-il soudain.
Perdue dans mes pensées, je tressaillis en m'apercevant que j'en avais déjà renversé une grande partie sur la table. Épongeant du mieux que je pus, je lui présentai ensuite une assiette avec trois biscuits d'avoine et il s'en empara en les dévorant comme un ogrelet.
-Va doucement, tu vas t'étouffer, le grondai-je gentiment.
Cela ne le fit pas s'arrêter si bien qu'il finit d'engloutir le tout avant que j'eusse commencé ma propre portion.
-Mais il faut se dépêcher Maman parce que sinon on sera en retard pour la fête du printemps... Même que c'est Tatie Ylva qui l'a dit hier quand nous jouions avec les figurines en bois des esprits, expliqua-t-il.
Abasourdie par ses paroles qui n'avaient aucun sens, je poussai un profond soupir et répétais :
- Qu'est-ce que c'est que cette histoire mon petit Fermier ? Qu'est-ce que ta folle de Tante a-t-elle encore inventé ?
Un peu déçu par mon non-enthousiasme, mon fils insista :
-Mais c'est la vérité Maman, Tatie hier elle a dit que nous allions tous nous réunir pour célébrer l'arrivée du printemps et que Yélana allait rencontrer les esprits et même qu'elle a réussi à faire venir Marraine Iduna avec son bébé moche.
-Pieter ! Grognai-je en faisant des gros yeux, on ne dit pas du mal des gens sinon ça nous retombe sur la tête un jour.
-Mais c'est pas les gens Maman, c'est Elysia...J'y peux rien s'il est moins baraqué que moi ! Se défendit-il aussitôt avec sérieux.
Amusée, je lui touchai alors son bras et renchéris :
-Oh oui c'est vrai que tu es très fort !
- C'est parce que je m'entraîne à faire des combats aux bâtons avec Amarok, répondit-il tout fier, d'ailleurs on va en faire un aujourd'hui pour que Yélana dise qui sera son amoureux.
Mon cœur manqua un battement et je tentais de faire bonne figure devant lui en répliquant :
-Ah bon ? Tu veux déjà avoir une amoureuse maintenant ?
Pris de court, mon fils m'observa alors et vint m'enlacer avant de reprendre :
-Non, non quand je serai grand...Mais si je prends Yélana de toute façon, faudra qu'elle soit gentille avec toi parce que je me marierai avec toi aussi Maman.
Il me fit un nouveau câlin et je le serrais très fort contre mon cœur. Il dut sentir ensuite que j'étais plus détendue parce qu'il chuchota :
-Alors tu veux bien qu'on y aille ?
Je me mordis immédiatement la lèvre et fus heureuse qu'Olaf arrive dans le salon pour ne pas avoir à répondre.
-Papa ! Maman allait dire oui pour qu'on aille à la journée du printemps ! S'exclama très vite Pieter en courant dans ses bras.
Je me renfrognai tout de suite quand mon mari me détailla avec un regard dur. Puis je redis à l'adresse de notre petit garçon :
-Je n'allais rien dire du tout mon petit Fermier.
-Mais pourquoi ?! Bouda-t-il, tu ne veux plus jamais être réunie avec les autres.
Ses yeux se remplirent immédiatement de larmes et il chouina encore :
-Elle avait raison Tatie Ylva. Elle savait que tu dirais non et que t'étais égoïste.
Je soupirai consciente que cela faisait un moment que je n'étais plus dans les bonnes grâces de ma meilleure amie. Piquée à vif, je renchéris :
-Maman n'aime pas ton langage jeune homme ! Ne me contrarie pas ! J'ai dit non !
Ses poings se serrèrent tout de suite et il me regarda avec un visage déformé par la colère. Bravant ensuite mon autorité, il se tourna naturellement vers Olaf et demanda :
-Hein que j'ai le droit d'y aller Papa, s'il te plaît ?! Toi aussi je sais que tu veux ! Tu as envie de revoir Marraine Iduna, tu me l'as dit l'autre jour quand on était aux champs qu'elle te manquait beaucoup, beaucoup et que tu voulais lui faire des bisous !
Mon mari changea subitement de couleur alors qu'il ne me fallut pas longtemps pour le fusiller du regard. C'était donc ça son projet... Retourner voir ma sœur de cœur maintenant qu'elle était fâchée avec Yuma... Oh diable Yélana ! Cette pauvre enfant n'y était pour rien bien sûr. Mais elle était la source de toutes nos zizanies de groupe. Après l'accouchement, je n'avais plus voulu que Pieter retourne chez Ylva pour ne pas avoir à la croiser mais je m'étais vite rendue compte que c'était compliqué d'accorder de l'attention à mon petit garçon tout en combinant à la fois mes tournées chamaniques et mes leçons auprès des plus âgés. Nos échanges avec ma chère Nordlys étaient donc devenus extrêmement brefs consistant à un « bonjour » au moment de déposer Pieter et un « au revoir » au moment de le récupérer et même pour cette simple communication, une grande tension régnait dans la pièce. J'avais également remarqué qu'elle se débrouillait toujours pour ne jamais me laisser seule avec Kanda. Ce n'était pas plus mal puisque la seule vision de cet homme me ramenait à tout ce qui s'était passé.
-Alors Papa ? Tu veux bien y aller avec moi ? Et Maman elle a qu'à rester ici puisqu'elle désire être seule ! Répéta Pieter de longues secondes plus tard.
Olaf était sur le point de répondre mais je m'énervai avant :
-Ne prends pas Papa à parti ! Tu auras d'autres occasions de jouer avec Amarok et Yélana ! En plus elle est trop petite, vous allez lui faire du mal !
Vexé, il tapa cette fois plus fort du pied et rétorqua :
-Mais non, on va faire attention à ne pas la blesser !
-Pieter pour la dernière fois à la fin j'ai dit NON ! Criai-je en sortant de mes gonds.
Il s'arrêtait d'habitude en sentant que je commençais à élever la voix. Pourtant aujourd'hui il avait décidé de se rebeller :
-Mais je te dis qu'on joue souvent avec elle chez Tatie Ylva et on l'a fait rigolé ! Ses yeux ils brillent comme les tiens quand elle sourit ! D'ailleurs ils sont de la même couleur alors je dis que c'est ma petite sœur puisque j'en ai...
Il n'eut pas le temps de finir sa phrase que mes doigts s'abattirent sur sa joue. Surpris par le geste il ne pleura pas mais recula d'un pas vers l'arrière. La tête me tourna alors que je devins livide. J'avais frappé mon fils alors que la seule qui méritait des gifles c'était moi !
Embarrassé par la tournure des évènements, Olaf répliqua :
-Allez, allez, ce n'est rien...Tout le monde va se calmer... Va t'habiller Pieter... Nous allons à la fête... Je discute avec Maman et je te rejoins.
Mon fils me lança aussitôt un regard hautain en signe de victoire puis il me tira la langue et s'en alla dans sa chambre pendant que je n'en finissais plus de détester mon mari.
-Bravo ! On peut dire que nous sommes des parents soudés ! Lâchai-je avec ironie.
Je ne lui laissai pas le temps de répliquer et éclater en sanglots en me ruant vers la chambre. Je ne pus malheureusement ne pas avoir la paix très longtemps, qu'Olaf me rejoint bientôt.
- Vas-t'en ! Lançai-je furieuse, file donc rejoindre Iduna puisque j'ai cru comprendre que tu avais plus besoin d'elle que moi ! Je ne sais pas pourquoi ça m'étonne ! Je suis même surprise que tu aies tenu autant de temps avec ta grosse femme !
Condescendant, il ne releva pas et renchérit :
-Cela ne sert à rien de t'énerver après Pieter et inutile de fuir Yélana, c'est avant qu'il fallait réfléchir.
Tombant des nus, je répétai avec hargne :
-Avant qu'il fallait réfléchir ?! Est-ce vraiment ce que tu viens de dire ?!
Il demeura de marbre alors que j'explosais :
-Tu m'as donné ton accord ! Et maintenant tu me le fais payer comme si j'étais l'unique responsable de cette décision ! On avait un autre projet d'enfant ensemble ! Ça tu sembles l'avoir oublié !
-Ce n'est pas le moment d'en discuter, grommela-t-il.
-Ce n'est jamais le moment avec toi ! Pestai-je, tu te meures à nouveau dans le silence, c'est à peine si nous alignons plus de trois phrases dans la journée ! Toi et Ylva... Vous êtes les mêmes finalement !
-Papa, Maman vous allez bien ? Papa tu es prêt ? Demanda bientôt Pieter à travers le battant.
Je ne pris même pas la peine de lui répondre, bravant mon mari d'un regard mauvais. Il finit par s'exclamer à l'égard de notre fils :
- J'arrive mon petit Fermier ! Pars rejoindre les autres dehors !
Il s'exécuta et nous demeurâmes à nouveau silencieux. Après plusieurs minutes Olaf reprit :
-Viens avec nous. Ton absence sera lourdement remarquée si tu n'y participes pas. Tu es la chamane de la communauté, ne l'oublie pas !
Je ruminais intérieurement tout en sachant qu'il avait raison. Ce n'est pas plus mal Helga, comme ça tu vas pouvoir le surveiller, me convainquis-je.
Je m'en voulus tout de suite de penser de telles horreurs car cela signifiait que j'avais définitivement perdu toute confiance en lui. Mais il ne faisait rien pour que je sois rassurée en même temps...
-Alors Helga Piceaerd...Viens-tu ou non ? Insista-t-il tout en demeurant hautain.
- S'il plaît à la communauté que la putaain soit parmi elle, maugréai-je, oui la putaain va venir comme cela tu évites notre discussion une fois de plus... Je ne sais pas pourquoi j'insiste autant... Je suis tellement triste Olaf... Tellement triste que finalement nous ne fûmes heureux que durant un an... C'est tellement injuste.
Je peinais à ne pas déverser une nouvelle fois mes larmes, confrontée au regard indifférent de mon mari qui m'observa pendant des secondes interminables.
-Après la fête...Nous discuterons après la fête... A Ahtohallan, finit-il par dire d'une voix neutre, nous la prendrons comme témoin de ce qu'il sera décidé pour notre couple...En attendant prépare-toi.
Je n'eus pas le soin de réfuter qu'il marcha d'un pas actif et quitta la chambre. Donnant un coup de poing de rage dans le matelas, je repris alors :
-Bien. Qu'il en soit fait selon la volonté de la déesse mère.
Puis je me relevai et me refis une tête convenable avant d'à mon tour me rendre dans la Clairière des rencontres. A mon grand soulagement, les autres firent à peine attention à moi. Je balayais la plaine du regard pour apercevoir ma meilleure amie des Terres Gelées et son fils, perdue au milieu des autres habitants qui s'amusaient aux côtés des esprits. Ces derniers se laissaient apprivoiser comme à chaque printemps. Les adultes pour la plupart siégeaient près du buffet froid.
Je vis bientôt Pieter qui barbotait près du Nokk dans une mare avec Amarok et Yélana. Jetant encore des œillades à travers la foule, je me dirigeai vers ma sœur du Nord en essayant d'adopter un pas léger. Snobant totalement Olaf et Ylva qui étaient avec elle, je lui tombais dans les bras puis fis des chatouilles à Elysia.
-Bah dit donc qu'est-ce que tu as encore grandi petit Chamane, déclarai-je.
Il éclata de rire sous le visage rayonnant de sa mère qui renchérit :
-Oui, il est vigoureux, pas comme pensent certaines personnes !
Yuma qui était revenu de sa ronde lui grommela aussitôt :
-Rooo... Mais tu vas m'en vouloir encore longtemps ?!
-Aussi longtemps que je vivrais oui, se défendit-elle vaillamment.
-Ah bah j'en connais d'autres... Persifla Ylva d'une voix pleine de sous-entendus.
J'évitai de relever la remarque et observai le chef qui haussa les épaules à la remarque de sa femme. Il s'éloigna alors qu'Iduna lui soutint le regard.
-Eh bien... Ça va mieux entre vous, soulignai-je avec ironie.
-Autant qu'Ylva et toi, grinça-t-elle en nous observant tour à tour.
-Mais tout va bien chez nous, renchérit cette dernière, d'ailleurs je t'attendais ma Grosse Gaga.
-Ah ? Et pourquoi donc ? Demandai-je avec agressivité.
-Qui de mieux que notre chamane pour pouvoir faire rencontrer les esprits à ma fille ? Qui plus est sa marraine de surcroît ! Dit-elle moqueuse.
Je vais me la faire si elle continue à minauder de cette manière...Non du calme Helga... Il y a Iduna...Pensai-je très fort. Respirant un grand coup pour ne pas montrer que cette tâche me troublait, je répondis de ma voix la plus sûre :
-Bien entendu, où est-elle ta petite merveille ?
-Avec vos fils près de l'étang ! Clama-t-elle en pointant son doigt.
Iduna lui fit les gros yeux pour sa bourde alors que je renchéris :
-Ah ! Le Nokk pour commencer ! C'est plutôt pas mal.
-Oui enfin...N'est-ce pas un peu brutal ? S'enquit-elle avec une mine inquiète.
-Pas plus brutal que toi et tes nombreux compliments, la raillai-je.
-Oui bon ça va ! Vas-y ! Grommela-t-elle.
Déglutissant violemment, je m'approchais alors du trio et m'agenouillai pour être juste à la hauteur de cette fillette qui avait partagé mon corps. Intriguée, elle me fixa avec timidité. Je ressentis une profonde vibration alors que nos yeux aux ambres similaires se croisèrent. La bouche pâteuse, je réussis tout de même à m'adresser à elle d'une voix intimidée :
-Ta...Maman... Veut que je te fasse découvrir les esprits élémentaires...Est-ce que tu es d'accord ?
La petite me détailla encore un petit peu avant d'hocher la tête. Je la pris alors dans mes bras et la fis grimper sur le dos du cheval aquatique.
-Ça tu vois ma poupée c'est le Nokk, il peut te venir en aide si jamais tu as soif ou que tu veux te déplacer sur l'eau, expliquai-je bien que pas sûre qu'elle comprenne tout à seulement quinze mois.
Prenant la confiance, je grimpai alors derrière elle et la rapprochai fermement de mon corps avant de quémander à l'esprit aquatique de nous faire galoper autour du lac et de revenir trottiner vers les autres. Il s'exécuta et j'entendis bientôt les rires de Yélana qui tout comme Pieter avant elle était en train de tomber sous le charme de la bête. Cela me détendit et j'eus enfin un instant de complicité avec elle.
-Ça te plaît le Nokk ? Lui demandai-je en lui embrassant timidement la joue, Marraine te remmènera quand tu veux !
Je la serrai un peu plus fort contre moi et revins au point de départ en étant comblée. Ce qui ne fut pas le cas d'Ylva qui sans surprise devint blanche comme une craie en récupérant sa fille.
-Tu ne fais plus ça Helga ! Me sermonna-t-elle, elle ne sait pas nager et elle n'avait pas de quoi flotter !
-Bah...Euh...Elle m'avait moi, murmurai-je en lui montrant mon ventre en guise de bouée.
La Ylva d'avant aurait ri. Mais celle-là fut contrariée davantage. Retrouvant à mon tour mon mauvais caractère, je rétorquai :
-Bon débrouille-toi pour lui faire découvrir les autres !
-Oui, je le ferai mieux ! Renchérit-elle hautainement.
-Pfff ce que vous êtes pénibles, souffla Iduna dans un murmure.
Son amante n'eut pas le temps de riposter que Yélana se détacha bientôt d'elle pour venir se coller contre moi comme si elle avait pris sa décision. Le visage de ma chère Nordlys devint cramoisi.
-Ok j'ai compris, je reste avec mon filleul, dit-elle en arrachant violemment Elysia des bras de sa mère.
Profitant de l'instant, j'emmenais Yélana voir Courant d'Air qu'elle n'aima pas trop car il lui souleva sa robe et ses cheveux ce qui la fit pleurer. Elle n'aima pas non plus les géants de pierre qui lui firent peur. Heureusement Bruni sut la réconcilier et cela faisait déjà un bon quart d'heure que j'essayai de lui faire lâcher la jolie salamandre qui pour une fois restée dans des mains d'enfants.
-Marraine...Yélana...Aime...le feu... Babilla-t-elle.
- C'est bien ma poupée, murmurai-je ravie.
Mal à l'aise car j'avais l'impression de voler un moment de complicité mère/fille à Ylva, je n'entendis pas tout de suite Kanda qui demanda :
-Alors ma fille a trouvé son bonheur ?
Je m'écartai instinctivement de lui. Il s'assit en tailleur à nos côtés.
-Visiblement Yélana a un petit coup de cœur pour Bruni, expliquai-je d'une voix neutre.
Le sourire redoubla sur le visage du mari d'Ylva qui lui ébouriffa les cheveux.
- C'est bien mon ange.
Voyant qu'il ne faisait pas attention à moi finalement, je me détendis à nouveau et expliquai encore à ma filleule ce que représentaient les losanges de la salamandre et son rôle important pour les coupoles de mariage. Kanda écouta avec attention et nos mains se rencontrèrent bientôt sur l'épaule de la petite fille pour la relever. Horriblement gênée, je voulus l'enlever mais Ylva s'en chargea quelques secondes plus tard en retirant violemment mon coude vers l'arrière. Puis elle déclara enragée :
-Bon c'est quoi que tu cherches Helga Piceaerd ?! A me voler mon mari et ma fille ?!
Je me glaçai d'horreur et renchéris :
-Hein ? De quoi tu parles encore ? J'ai déjà ma famille...
-Oui bah raison de plus pour pas venir mettre la pagaille chez les autres ! Rends-moi Yélana ! Ce n'est pas ton enfant ! S'exclama-t-elle hargneusement.
Mes tempes battirent à tout rompre et je respirai violemment avant d'exploser à mon tour :
-Quoi ?! Moi mettre la pagaille ?! Tu veux vraiment aller sur ce terrain-là Ylva Nordlys ?! Je crois que s'il y en a bien une qui est briseuse de couple ici c'est toi !
Un long silence se répandit dans la Clairière, amenant les autres Northuldra à être attentifs. Cela n'arrêta pas ma meilleure amie qui s'emporta :
-Si c'est vraiment ce que tu penses alors tu es vraiment une sans cœur Helga Piceaerd ! Une grosse sans cœur qui ne pense qu'à ton gros nombril !
-Ylva arrête, murmura Kanda en essayant de la ramener contre lui, arrête, tout le monde nous regarde...
Elle le repoussa avec force et déblatéra avec amertume :
-Non lâche-moi ! Tu crois que j'ai pas compris ce qui se passait ! Que tu veux d'Helga pour femme a présent que tu as couché avec elle ! Tu crois que je comprends pas qu'elle veut récupérer Yélana pour en faire une chamane !
Je pâlis immédiatement tandis que la tête me tourna. Faisant au mieux pour ne pas l'aplatir au sol, je criai à mon tour :
-Tais-toi Ylva ! Par pitié tais-toi !
Affolée, mon regard se confronta aux gens et je manquai de m'évanouir en voyant Pieter qui était également très blanc.
-Bon ça suffit ! Rentrez-tous chez vous ! Tonna soudain Yuma.
Les autres n'osèrent pas contester son ton autoritaire et battirent bientôt en retraite. Iduna et Elysia avaient disparu et Olaf me passa devant avec notre fils en larmes.
-On ne se fait pas justice soi-même ! Grogna enfin le chef à notre égard, non mais vous vous êtes entendues ?! C'était ridicule ! Totalement puérile de votre part !
-De toute façon tu les avais tous mis au courant ! Clamai-je.
Il ne trouva rien à redire. Je me tournai ensuite vers Ylva et grommelai :
-Bien. Ainsi s'achève notre amitié ! Rassure-toi, la grosse Piceaerd ne viendra plus jamais t'embêter ni toi, ni le reste de ta famille. Adieux !
Plus blessée que je n'aurais voulu l'admettre, je passai devant elle et m'éloignai pour atteindre ma hutte. Olaf était toujours en train de rassurer Pieter qui pleurait. Le ventre sans dessus dessous, je m'approchai de lui et le serrai fort contre moi avant de chuchoter :
-Maman est désolée d'avoir crié mon petit Fermier...
Épuisé, il s'endormit dans mes bras et je le déposai dans son lit pour la sieste.
-Mouna va venir le surveiller pour que nous puissions nous rendre à Ahtohallan, déclara Olaf d'une voix bourrue.
Il ne mentit pas. La guérisseuse arriva bientôt et nous intima de prendre notre temps. Nous ne nous décrochâmes pas un mot même en arrivant sur la gigantesque étendue de glace sacrée. Chacun se contenta de regarder dans des directions différentes et n'y tenant plus, je décidai de faire le premier pas :
-Je t'avais dit que c'était une mauvaise idée que je me rende à la fête...
-Ce n'est pas toi qui la faite dégénérer, renchérit-il.
Certes, mais j'avais été tout aussi odieuse qu'Ylva finalement...
- D'ailleurs...Les propos qu'elle a tenus, je les comprends totalement dans un sens... M'avoua-t-il d'un ton hésitant.
-Que veux-tu dire ? Demandai-je en essayant de ne pas trop souffrir.
La tension partit de son visage et à ma grande surprise son regard se radoucit.
- C'est compliqué à expliquer... Mais...Euh...Sache que...Je n'ai jamais cessé d'avoir eu envie de toi Helga, jamais, mais chaque fois que j'y songe, j'ai toujours les mêmes questions en tête par rapport à ce qui s'est passé avec Kanda : Combien de fois par nuits ? Comment t'a-t-il touché ? Est-ce que tu as aimé ça ? Est-ce que tu as pris du plaisir ? Dans quelle position étiez-vous ? Est-ce qu'il te regardait ? Est-ce qu'il t'a vu jouir ? Atteindre l'orgasme ?
Je rougis violemment la bouche soudain sèche puis je finis par rétorquer avec sincérité :
-Tu veux vraiment savoir ?
Il me regarda longuement puis finit par hocher la tête. Confiante, je lui renchéris alors :
- J'ai subi tous ces actes sexuels...Alors non je n'ai ni jouis ni atteint l'orgasme... Je serai incapable de te dire dans quelle position j'étais puisque je refusais de les voir... Kanda revenait régulièrement à la charge, ma chair et mon esprit s'en souviennent encore...Et je préférerais me tuer que d'avoir ça gravé dans ma mémoire... Olaf... Pieter et toi êtes ma famille.
Je me tus soudain vidée de m'être ainsi dévoilée. Cela m'avait fait du bien. A mon mari aussi visiblement. Il s'approcha bientôt de moi et me caressa la joue en murmurant :
-Je t'aime Helga, merci d'avoir été franche.
Je me réfugiais lentement contre son torse et lâchai ma pression par des milliers de larmes.
-Plus...Plus qu'Iduna à qui tu voulais faire des bisous ? Hoquetai-je.
Gêné, il secoua aussitôt la tête et murmura :
-Oui...Sur la joue...J'ai dit que je me languissais de revoir sa Marraine sans aucune ambiguïté...La seule que je souhaite embrasser à pleine bouche c'est la Maman de ce petit.
Tout mon être s'affaissa à nouveau contre lui et je réussis à dire avec force :
-Je t'aime aussi Olaf... J'ai...J'ai cru que tu ne voudrais plus jamais de moi...Que Ahtohallan en soit témoin, tu es le seul homme que j'aimerais au cours de ma vie, enfin après notre fils bien sûr.
Trop heureux, il éclata de rire et ses yeux s'embuèrent à leur tour. Puis il me prit enfin ma tête en coupe avant que nous savourions un long baiser langoureux. Mon corps se réchauffa immédiatement alors que je pressai mes doigts autour de sa nuque. Pas en reste, il plaqua ses mains contre ma taille, me rapprochant de lui pour que nous n'en finissions plus de nous étreindre.
-Helga...Helga...Comment ai-je pu être...Un tel...Imbécile, susurra-t-il en ponctuant chaque mot d'une embrassade.
-Chut...Tais-toi...Fais-moi l'amour juste, minaudai-je.
Il s'exécuta, fou de joie et me ramena à nouveau contre lui avant d'effleurer ma peau brûlante. Il me déshabilla ainsi...Très lentement...Tout en se réappropriant chaque courbe de mon anatomie avec sa bouche si bien que cette dernière finit par rencontrer mon chakra le plus primaire pendant de longues minutes qui m'envoyèrent des ondes d'excitation.
-Oh Helga... Ma Helga... M'appela-t-il tout en enlevant sa tunique et son pantalon.
Je gémis un oui assez prononcée et ce fut à mon tour de mettre tous ses sens en alerte. Mes lèvres glissèrent délicatement sur tout son corps d'homme, embrassant son torse tanné par le soleil...Son ventre dégraissé par les mouvements répétés de ses travaux aux champs... Ses fesses fermes et son attribut bien éveillé. Son souffle s'accentua bientôt alors que mes lèvres ne lésinèrent pas à découvrir chaque centimètre de sa virilité. Cela dura un temps puis nos corps éperdument amoureux se retrouvèrent bientôt dans un cours d'eau qui à notre grande surprise s'éblouit d'une lumière mystérieuse qui le réchauffa.
-Je crois qu'Ahtohallan nous donne son accord ! S'exclama-t-il en jonchant encore mes seins mouillés avec douceur.
Il se fondit enfin en moi et ce moindre mouvement faillit me faire atteindre l'orgasme tout de suite. Je poussai un jouissement de bien-être comme je n'en avais pas eu depuis des siècles.
-Oh mes aïeux Olaf...Encore...Ralentis...C'est si bon... L'implorai-je.
-Oui ma Helga...Oui...Susurra-t-il.
Comme dans mon rêve...Nous étions comme dans mon rêve. Je voulais le recevoir ainsi pour toujours alors que sa bouche pressait encore mes mamelons en se basant au rythme de nos bassins entremêlés. Notre respiration s'altéra alors et nos cris se perdirent en un seul accord nous faisant enfin basculer dans un flottement éphémère commun.
Il ne fallut qu'un regard pour que nous recommencions. Notre projet de famille pouvait reprendre son cours désormais.
Je m'étais éloignée avec Elysia le temps que la dispute entre mes deux meilleures amies s'estompe. Les voir se déchirer dans l'intimité m'était déjà insupportable. Alors devant tout le monde... Non merci ! Cela me faisait le même effet que de voir mon fils aîné sans pouvoir lui dire qui je suis. Mon cœur avait manqué un battement quand je l'avais revu pour la première fois en arrivant dans la Forêt Enchantée. C'était à ce moment-là que je m'étais rendue compte que le temps était passé et qu'il m'avait manqué.
Amarok s'était bonifié avec l'âge. Il avait hérité de la carrure et du visage de son père. Mais quiconque connaissait mes yeux pouvait faire le rapprochement avec moi. Pour le reste rien ne laissait présager que nous étions parents et ce n'était pas la communauté qui avait fait serment de silence comme notre couple le jour de notre mariage qui irait le lui rapporter.
Un peu plus de trois ans déjà que je l'avais sorti de mon ventre et je n'avais pu ni le toucher ni le voir. Je me l'étais tout de même permis avant qu'Helga arrive quand j'avais vu que Yuma était venu saluer Elysia.
-Finalement tu as survécu mini Lorcus... On fera peut-être quelque chose de toi, avait-il dit d'une voix pleine de fierté.
J'avais férocement rapproché notre fils de ma poitrine en répliquant :
-Il n'y a pas de « ON » qui tienne Yuma, tu n'as pas voulu de lui quand il est né... Et c'est un Sappos pas un Lorcus.
-Il a cinquante pour cent de Lorcus tout de même, avait-il répondu amusé.
-Tout comme Amarok a cinquante pour cent de Sappos, avais-je renchéri pas en reste.
Le chef avait haussé les épaules, continuant d'observer les moindres faits et gestes de son cadet. Cela m'avait retourné le bas-ventre de voir qu'il se souciait de lui malgré tout et qu'il l'aimait en secret autant que j'aimais mon premier garçon.
-Bien... Je vais aller vérifier que... que personne ne manque de rien, avait-il ensuite bredouillé en devenant soudain tout gêné.
J'avais acquiescé pour lui donner raison. Puis il avait rapidement vérifié que personne ne le regardait avant de se pencher et d'embrasser la joue d'Elysia avec rapidité. Je l'avais légèrement repoussé pour que cela ne devienne pas suspect et il s'était enfin retiré. Profitant qu'il soit parti, je m'étais moi-même avancée près d'Amarok qui faisait patienter Yélana en lui vantant ses talents :
-Et un jour moi je serai le chef comme Papa ! Et si tu m'épouses je te rapporterai à manger ! Papa m'a montré comment chasser le renne et les poulets de Norvège. Tu vas voir comment on est fort avec Pieter. Je t'avoue un secret mais tu ne lui dis pas, Pieter il est plus fort que moi mais comme je suis plus séduisant même s'il gagne le combat faut dire que tu te marieras avec moi quand même, d'accord ?! De toute façon vu comment t'es jolie je voudrais pas d'une autre fille ! S'écria-t-il en lui déposant deux bisous sur chacune de ses joues.
Bien que n'ayant pas compris grand-chose de son discours, la petite fille avait rougit et lui avait attrapé fermement le col pour que sa bouche rencontre la sienne. Je les avais regardés, amusée par ces propos d'enfants insouciants. Puis j'avais pris mon courage à deux mains et m'étais enfin interposée entre eux deux et déclaré avec un sourire :
-Bonjour les enfants, vous vous amusez bien ?
Ils s'étaient arrêtés et m'avaient regardé, hébétés car je venais de les ramener à la réalité.
-Tatie...Tatie...Avait bientôt dit Yélana en venant vers moi.
Je l'avais réceptionné un peu surprise qu'elle connaisse mon existence et avait manqué de tomber à la renverse à cause du poids d'Elysia.
-Oui, coucou, petite chérie.
Plus calculateur qu'elle, mon fils m'avait longuement dévisagé pour savoir où il m'avait déjà vu et avait fini par demander :
-Bonjour ! T'es qui toi ? Une amie de Tatie Ylva ? Alors si t'es une amie de Tatie Ylva tu dois sans doute être la mienne aussi.
Restant impartiale, j'avais hoché fermement la tête tout en essayant de ne pas montrer le mélange de joie et de tristesse qui s'étaient emparées de mon être. Amarok... Mon Amarok me parlait !
A l'instar d'Helga avec Yélana j'avais le cœur arraché depuis que mon regard avait croisé celui de mon petit garçon au loin. Penser à lui en étant aux Terres Gelées était une chose mais le voir en vrai en était une autre. J'avais décidé dès cet instant de profiter au maximum de lui comme Yuma avec Elysia. Toujours sans lui révéler mon identité, je lui avais mis son frère sous le nez pour qu'ils puissent faire connaissance. Il l'avait fixé avec un regard un peu hautain qui n'était pas sans rappeler celui du chef Lorcus et avait fini par demander :
- C'est ton petit garçon ?
J'allais ouvrir la bouche pour répondre mais Pieter qui était arrivé à ce moment-là, avait parlé pour moi :
-Oui ! C'est Elysia ! T'as vu il est pas très beau par rapport à nous ! Mais Marraine Iduna elle m'a expliqué qu'il sera comme le vilain petit canard et qu'il se transformera en majestueux cygne un jour, même que c'est un conte d'un nouvel auteur européen qu'elle a lu dans un de ses voyages astraux, hein Marraine que c'est vrai ?
-Euh...Oui oui, avais-je dit prise de court.
La présence du fils d'Helga m'avait un peu agacée car elle avait cassé la rencontre. Et Ylva qui était venue me rejoindre l'avait définitivement détruite en s'écriant :
-Ah bah tu es là Iduna !
-Maman et Papa ils ont dit qu'ils arrivaient, avait encore précisé Pieter en nous faisant signe de nous éloigner pour qu'ils reprennent leurs jeux.
Nous nous étions exécutées et j'avais gardé une certaine rancœur à l'égard de mon amante car je n'avais pas pu atteindre mon objectif : Faire la bise et câliner mon premier né. Puis Helga et Olaf nous avaient rejoints et j'avais été témoin de l'anxiété de plus en plus grandissante de mon amante envers la relation de notre meilleure amie et Yélana.
-Tu ne vois pas qu'elle essaie de se la mettre dans la poche ! Avait-elle dit à plusieurs reprises, elle va me la piquer, elle a ça en tête depuis qu'elle l'a conçue de toute façon !
-Mais non, enfin, tu es injuste. Elle ne fait rien de mal là, tu vois bien ! Elle lui présente les esprits comme tu le lui as demandé, l'avais-je rassurée.
-Oui enfin...Elle est proche d'elle tout de même, avait contrebalancé Olaf à son tour.
Mes yeux l'avaient foudroyé du regard et j'avais grommelé :
-Tu vas pas t'y mettre non plus toi aussi... Vous commencez tous à me gonfler !
Offusquée, Ylva avait demandé avec colère :
-Hein ?! Pourquoi « VOUS » ?! Moi j'ai rien fait ! Ce n'est pas notre faute si tu ne vois pas le comportement suspect.
-Ylva ça suffit, l'avait coupé à son tour Kanda d'un ton ferme, la seule qui est déplorable et qui voit des signes là où il n'y en a pas c'est toi ! Si c'est pour entendre des âneries pareilles, je vais rejoindre ma fille !
Cela avait cloué le bec à mon amante qui était devenue de plus en plus blanche. Elle avait serré les poings en fulminant après avoir vu son mari s'exécuter. Et elle n'était pas la seule dans cet état. Olaf était également prêt à sauter à la gorge du fromager tandis qu'il avait approché Helga et Yélana un peu plus loin dans la Clairière.
-Je vais voir Pieter, nous avait-il indiqués.
Il m'avait embrassé la joue en passant et j'avais eu un hoquet de surprise tandis qu'Ylva s'était également tournée vers moi avec jalousie. Puis son regard avait à nouveau dévié vers Helga et Kanda et elle avait continué de pester comme pas possible après eux :
-Je la déteste ! Je les hais tous les deux.
Faisant au mieux, je l'avais alors approché de mon corps et avais minaudé :
-Moi je connais un bon moyen de te faire redescendre...
A mon grand regret, elle n'avait pas l'air d'être preneuse. J'avais tout de même insisté en essayant de l'entraîner à l'abri des arbres pour lui délivrer un baiser. Mais j'avais eu beau l'empoigner, Ylva était plus forte. Elle avait réussi à s'échapper de mon emprise et avait scandé des propos qui devaient être secrets à l'égard de la foule. Ça avait été trop pour moi. J'étais partie près du campement et avais trouvé refuge...Dans la hutte de Yuma. J'avais passé mon temps depuis à bercer tendrement mon Elysia tout en ayant envie d'une seule chose : Pleurer pour la destruction de notre groupe qui avait survécu à tellement d'autres aventures.
J'étais moi-même en train de m'assoupir quand une voix aiguë s'écria :
-Oh Papa ! Regarde ! Y a la Tatie de Yélana !
Paniquée, je me relevai immédiatement et déclarai face au regard interrogateur de Yuma :
-Si tu veux que je parte...
-Non, non pas du tout... J'allais mettre Amarok à la sieste, tu peux rester autant de temps que tu le désires, dit-il très courtois.
-Ah mais non Papa ! Je suis grand moi ! Je n'ai plus besoin de dormir l'après-midi ! Répliqua derechef notre fils avec fierté, ceux sont les bébés qui dorment, je voudrais pas qu'Iduna elle pense que j'en suis un.
Je rayonnai à l'appellation de mon prénom de sa bouche et à mon plus grand bonheur, mon mari ne contrecarra pas la demande de notre aîné.
-Bon ! Si tu désires être un grand, reste avec ta mè...Euh....Tante pendant que je me charge de mettre ton petit frè...Enfin cousin au lit, renchérit-il, tu veux bien lui prêter ton lit ?
-Oh oui Papa ! Même s'il est Moche ! Renchérit-il alors que je faillis pleurer de joie.
Ainsi, le chef me déroba bientôt Elysia des bras et le serra contre lui avant de l'emmener dans une pièce adjacente. Pendant ce temps-là, Amarok ramena des crayons de couleurs et des feuilles puis il les posa sur la table où j'étais.
-Tu veux bien dessiner avec moi ? Demanda-t-il.
-Oh oui, avec plaisir, répondis-je.
Mon cœur battait à tout rompre. Enfin. Enfin nous formions un semblant de famille. Yuma comme moi étions en train de violer l'accord du mariage mais je m'en fichais complètement en cet instant. Traçant des formes en bâtons, mon aîné s'appliqua et me montra le tout quelques secondes plus tard en s'exclamant :
-Là tu vois c'est un renne, et Papa m'a appris à mettre mon prénom comme ça je serai en avance quand Marraine Helga elle commencera à me donner les leçons l'année prochaine !
Puis il observa ma feuille qui était restée blanche car j'avais passé mon temps à l'admirer, et ajouta :
-Bah et toi tu dessines pas ?
Ma gorge se serra tellement j'étais heureuse, et je ne pris pas le temps de lui répondre tout de suite pour que ma voix ne me trahisse pas. Il ne me manquait d'un câlin et une embrassade de sa part pour être pleinement comblée.
-Alors, Tatie, tu ne dessines pas ? Répéta-t-il.
-Hein ? Oh non, moi je ne suis pas aussi douée que toi mon grand, dis-je.
Conciliant, Amarok me regarda encore avec un grand sourire et s'écria :
- D'accord ! Dans ce cas je te donne le mien, comment ça s'écrit ton prénom ?
J'étais sur le point de lui répondre quand sans gêne, il se plaça alors sur mes genoux pour que nous tenions le crayon ensemble. Sous l'emprise de l'émotion, j'eus du mal à ne pas le faire trembler. Mais finalement nous parvînmes à tracer les nouvelles lettres.
-I.D.U.N.A... Lut-il, Whoua... Tu as un long prénom comme moi !
-Oui c'est vrai, murmurai-je d'une voix inaudible.
-Papa m'a dit que c'était ma Maman qui l'avait choisi et du coup je suis un peu moins triste de ne pas en avoir, dit-il encore.
Ses propos me firent fondre et Amarok ne manqua pas de le voir. Il me scruta immédiatement et me déposa enfin un baiser plein d'audace sur la joue. Mon être explosa d'allégresse et je lui offris un câlin riche en sentiments.
-Tu es un charmant petit garçon, soufflai-je.
-Et toi c'est dommage que tu ne sois pas l'amoureuse de Papa pour être ma Maman, rétorqua-t-il en retour.
Il m'enlaça encore et nous restâmes ainsi jusqu'à ce que Yuma nous découvre comme cela. Un peu gênée, je forçais bientôt mon fils à se détacher et le replaçai sur la chaise tout en murmurant inquiète :
-Il est temps que je retourne aux Terres Gelées...Je voudrais au moins saluer Helga avant de partir.
-Amarok, veux-tu bien aller chercher ta Marraine ? Questionna-t-il tout de suite.
-Oui Papa, j'y vais ! Répondit-il.
Il fila comme l'éclair hors de la hutte ce qui nous permit de nous confronter.
- C'est mal ce que nous avons fait, murmurai-je sans pour autant regretter mes faits et gestes.
-Mal mais humain, dit mon mari, ce moment avec nos garçons restera gravé dans nos mémoires.
Je hochai la tête plus que ravie. Radoucie, Yuma me releva de ma chaise et me serra contre lui avant de reprendre :
-Nous ne devrons tout de même plus jamais refaire cela, il n'est pas bon de jouer avec le feu.
J'acquiesçai même si cela me déchirait mon être. Profitant de ne pas avoir nos garçons, nous nous accordâmes un délicieux baiser qui fut brutalement interrompu quand Amarok rouvrit la porte de la hutte. Essoufflé, il peina à dire :
-Alors Marraine Helga elle...Était pas là...C'était Mouna qui gardait...Pieter parce que tonton Olaf et elle...Ils sont partis faire une ballade...En amoureux...A Ahtohallan...
-Ou bien s'écharpaient définitivement sans être vus par tout le monde, maugréa Yuma pour lui-même.
-Hum... Monsieur Lorcus...Je pense que vous comme moi savons que cet endroit est le lieu parfait pour la réconciliation, susurrai-je.
Notre aîné ne comprit pas notre allusion tandis que son père devint rouge pivoine.
-Tu restes encore un peu chez nous Tatie Iduna ? Demanda aussitôt l'enfant.
Bien que ce n'était pas l'envie qui manquait, je lui caressai immédiatement les cheveux et déclarai :
-Non, je suis désolée mon grand... Il est temps que je rentre à la maison avec Elysia.
Mon mari confirma. Il alla le chercher et lui embrassa encore la joue avant de me le retendre. J'enlaçai une dernière fois Amarok avant que nous quittions la hutte. Je décidai néanmoins de faire un détour par la grange des Coudriers pour dire au revoir à Ylva. Ce qui devait être que cinq minutes de discussion dura alors jusqu'à tard le soir, si bien que ma chère Nordlys finit par dire :
-Reste avec nous cette nuit ! Je te ferai un peu de place pour Elysia dans le berceau de Yélana.
-Bon d'accord, soufflai-je découragée à l'idée de devoir parcourir la distance pour rentrer à la maison.
Nous débarrassâmes la table et discutâmes encore pendant un long moment avant que Kanda ne se retire sur un matelas aménagé à la va vite.
-Il est puni ? Me moquai-je.
-Non...Nous faisons chambre à part quand nous ne sommes pas en accord, grommela-t-elle en m'invitant dans son lit.
Loin d'être idiotes ni l'une ni l'autre ne tentâmes de quelconques caresses avec son mari à côté. Silencieuses, nous essayâmes de dormir mais nous n'y arrivâmes pas si bien qu'il devait être déjà plus de minuit quand Ylva répliqua d'une voix décisive :
-Iduna...Emmène-toi avec moi aux Terres Gelées et héberge-moi...Je ne serai pas un fardeau pour toi, je m'occuperai d'Elysia comme s'il était notre fils... Je ne suis plus utile ici.
Abasourdie par ses paroles, je chuchotai d'une voix offusquée :
- Qu'est-ce que tu racontes encore ?! Yélana t'aime.
-Non, s'entêta-t-elle, non elle n'aimera que la Grosse Gaga...Ce...C'est trop pour moi...Je ne l'ai même pas portée... Elle la côtoiera de plus en plus...C'est elle qui va pourvoir à son éducation et je resterai là à la regarder s'éloigner de moi... Non ça c'est inenvisageable...
-Tu ne crois pas que tu exagères ?! M'énervai-je de la voir si défaitiste, Ylva...Tu as de la chance d'avoir une petite fille formidable... Une petite fille qui a fait de toi une Maman depuis plus d'un an...Pourquoi veux-tu tout gâcher ?
-Parce que...Comme je viens de te le dire ce n'est pas la mienne...Je...J'ai cru que cette organisation allait fonctionner...Mais il me faut me rendre à l'évidence... Yélana ne m'aimera jamais comme sa vraie mère...Je...J'ai vu comment ils formaient une famille unie avec Helga autour de Bruni tout à l'heure, insista-t-elle.
-Non là, c'est ta jalousie qui te fait délirer, grommelai-je, il n'y avait rien de plus qu'un père et une Marraine autour de ta fille.
Elle secoua violemment la tête et j'eus envie de lui remettre les idées en place en la tapant un bon coup. Mais je lui dis plutôt :
-Et Kanda ? Tu ne peux pas le laisser non plus ! C'est ton mari officiel quoiqu'en disent vos différentes conquêtes...Tu n'as jamais été aussi proche de lui que depuis que vous avez votre enfant.
-Oui...Eh bien...Justement... C'était également une erreur ! Kanda et moi ne sommes pas faits pour vivre sous le même toit ! Nous nous aimons plus forts quand nous allons voir nos relations chacun de notre côté ! S'exclama-t-elle, je lui ai écrit une longue lettre pour lui expliquer mon mal être.
-Tu es sérieuse là ? Pourquoi ne pas lui dire directement en face...Il est mieux de communiquer en tête à tête Ylva, m'offusquai-je.
-Je...Je n'ai jamais été très douée pour cela, me gronda-t-elle, re...Regarde je pense que cela lui conviendra.
Hagarde, elle me tendit alors une lettre qu'elle avait pris soin de plier et je pus lire alors :
« Mon cher mari,
Notre vie de famille est devenue trop compliquée depuis que je sais que tu préfères ma meilleure amie à moi. Votre petite Yélana est magnifique. Elle a les yeux de sa mère. Sa vraie mère. Je n'ai plus envie de souffrir en vous regardant tous les deux car j'ai compris que j'étais en trop. Je m'en vais quelques temps pour apaiser mon esprit et me recentrer sur ma véritable vocation : Mon travail d'historienne. Je ne sais pas si je reviendrai un jour étant donné que ce n'est pas la vie que je voulais. Je pensais être une mère mais je n'ai fait que jouer à la poupée pendant quinze mois. Je t'aime Kanda, mais ça ne suffit plus. Il est inutile de me chercher. Je vais dans un endroit que tu ne connais pas. Occupe-toi bien de ta fille. Prends-en soin et n'oublie pas de l'amener à sa véritable Maman.
Je vous aime tendrement tous les deux.
Ylva Nordlys. »
Je déglutis péniblement et repliai le tout avant de le lui rendre. Ma belle amante était ni plus ni moins en train d'accomplir un autre de ses caprices. Je n'avais pourtant plus d'arguments en main pour pouvoir la pousser à rester ici.
-Partons maintenant avant que Kanda et Yélana ne se réveillent, insista-t-elle.
J'attendis quelques secondes avant de reprendre :
- D'accord...Mais vite dans ce cas.
Nous nous levâmes sans attendre et j'allais jusqu'au berceau de la jeune Coudrier pour récupérer Elysia qui dormait toujours. Puis je l'emmitouflai pendant qu'Ylva prépara quelques affaires.
-Je sors en premier, je t'attends dehors, intimai-je.
Je fis de mon mieux pour ne pas faire craquer le parquet et quittai enfin la hutte tout en berçant mon petit garçon.
- C'était une drôle de journée hein mon fils ? Murmurai-je, tu as vu ton Papa et ton frère avant que nous nous rappelions que nous n'avions pas le droit de faire cela...Et maintenant tu vas être élevé par deux femmes...
-Je suis là ma Reine, déclara soudain mon amante en me faisant sursauter.
Elle pleura un peu le long du trajet retour et je ne l'interrogeai pas plus pour conserver sa pudeur. Il faisait encore nuit noire lorsque nous arrivâmes sur les Terres Gelées. Pour essayer de la dérider, je lui dis alors :
-Tu crois qu'Helga et Olaf sont encore à Ahtohallan ? Je suis certaine que tu as meurs d'envie d'aller voir le spectacle pour rajouter une énième description à tes écrits scientifiques !
-Ne remue pas le couteau dans la plaie Iduna, s'il te plaît... Je ne veux plus jamais observer la Grosse Gaga ni de loin ni de près et encore moins son idiot de mari, grogna-t-elle.
Contrariée par son état et agacée car je les aimais toutes les deux, je repris simplement :
-Bon très bien. Dans ce cas, rentrons à la hutte avant d'attraper froid.
Elle opina du chef et nous nous dépêchâmes d'atteindre le foyer réchauffé. Je déposai Elysia dans son lit et lui caressai ses cheveux blancs bouclés tout en murmurant avec douceur :
-Fais encore de beaux rêves mon petit chamane.
Je lui remontai ma couverture et indiquai à Ylva d'aller dans la salle à manger pour ne pas embêter mon fils. Incapable de trouver le sommeil, je nous fis du thé et nous demeurâmes silencieuses le temps de le boire.
-Tu peux aller te reposer si tu le désires, lui intimai-je un peu plus tard.
-Je n'en ai pas envie, renchérit-elle en me regardant avec un grand sourire.
Non...Bien évidemment que non qu'elle n'en avait pas envie. Je savais très bien ce que signifiait l'idée derrière ses yeux quand ils me regardaient ainsi. Je ne trouvais toutefois pas cela très prudent à présent qu'Elysia était de ce monde. Nous ne nous étions pas retouchées depuis qu'il était né...Et même avant si bien que j'avais oublié ce que cela faisait d'aimer et se sentir aimer.
-Tu es sûre que Kanda ne viendra pas te chercher ici ? Lui ou quelqu'un d'autre ? Demandai-je plus apeurée par sa décision qu'elle.
-Si tel est le cas, je connais les moindres recoins qui pourraient me servir de cachette, nota-t-elle.
Puis elle ajouta avec nostalgie :
-Tu te rappelles la maison de Pierre Sappos où nous avions failli brûler enfant ?
La scène s'anima distinctement dans mon esprit et je hochai la tête en répondant :
-Oui je m'en souviens très bien, j'ai cru que Maman allait nous assassiner quand elle avait appris ce qui s'était passé. Heureusement Papa avait été plus clément.
Ylva confirma et me fit dévier vers la table avant de continuer :
-Et tu te rappelles la fois où nous nous sommes embrassées pour la première fois ? Nous venions d'échapper à une autre bataille contre les Arnevikois.
- C'était surtout le jour où nous avions enterré mes parents, rectifiai-je en lui massant la nuque.
Résiste Iduna...Résiste...Elle a été un monstre avec toi à t'avoir délaissé, pensai-je très fort. Mais je n'y parvins pas. Ylva se fondit doucement contre moi et j'accueillis la liaison de nos lèvres dans un profond soupir satisfait.
-Je crois qu'il faudrait que nous allions quand même nous coucher, susurrai-je en lui recalant alors une mèche derrière la tête.
-Pas avant que nous nous soyons retrouvées comme il se doit ma reine Iduna, souffla-t-elle en me plaquant contre la table.
Je me rehaussai dessus par instinct et finis par m'asseoir tandis qu'elle se coinça volontairement entre mes cuisses.
-Yl...Ylva je ne suis pas sûre que ce soit raisonnable...Si Elysia...Se réveille...
Indifférente à ma crainte, mon amante envoya bientôt mes collants et ma culotte au sol avant d'engouffrer ses doigts avec aisance dans ma féminité. Elle humidifia rapidement mon être et m'embrassa encore avant de reprendre :
-Je ne pense pas que ton fils nous gênera outre mesure...A moins qu'effectivement tu désires...Que nous...Nous arrêtions maintenant...
Cherchant un moyen de pression sur le bois sculpté de la table pour ne pas tomber, je secouai tout de suite la tête et me mordis la lèvre tandis que les lèvres de ma sœur de cœur pressèrent bientôt l'intérieur de mes jambes avant de lécher fermement mon bouton de plaisir pendant de longues minutes.
-Monte bon sang...Monte sur la table, finis-je par ordonner d'une voix pleine d'agressivité.
Il n'y eut pas besoin de lui dire deux fois. Grimpant avec adresse sur la chaise elle me rejoignit et je lui fis bientôt voler sa robe et son corset pendant que nos zones érogènes se rencontrèrent enfin.
-Oh...Iduna... Gémit-elle.
-Non chut, chut ! La grondai-je en lui plaquant ma main sur sa bouche avec violence, ne crie pas...Si Elysia se réve...
-Mais on s'en fiche d'Elysia là, grommela-t-elle frustrée.
Devenant pâle, elle se stoppa immédiatement et se retira de mon corps en ajoutant :
-Choisis !
-Quoi ? Demandai-je à la fois perdue et désappointée.
-Oui...Soit tu me laisses continuer à te faire l'amour ! Soit tu vas dormir auprès d'Elysia mais tu n'obtiendras rien de moi, dit-elle férocement.
Douchée par ses paroles totalement puériles une fois encore, je me levai furibonde et descendis de la table dans un bruissement sourd avant de récupérer mes vêtements. Je me rhabillai ensuite et lui criai presque fort:
-Parfait Ylva, j'ai entendu ta sentence ! Si tu es assez sotte pour avoir abandonné ta fille sans aucun scrupule sache qu'il n'en sera pas de même de mon côté.
Je lui jetai un dernier regard énervée et conclus à nouveau :
-Oh ! Et ma main à couper que tu es dans mon lit dans cinq minutes ! Sur ce ! A tout de suite !
Déboussolée car je n'avais pas plié, son regard se durcit et je la laissai ainsi.
Je m'engouffrai bientôt dans ma couche avec un goût amer et somnolai avec apaisement en entendant la respiration régulière de mon petit garçon. Je gardai bientôt un sourire triomphant en entendant les pas de mon amante traverser la pièce pour se glisser sous mes couvertures.
-Pardonne-moi Iduna, murmura-t-elle d'une voix tremblante.
J'ouvris un œil et compris qu'elle avait pleuré. Ne pouvant toutefois pas la consoler car elle avait décidé elle-même de se punir, je me contentai de chuchoter :
-Je t'excuse mademoiselle Nordlys...Mais ne me force plus jamais à choisir entre mes enfants et toi.
Honteuse, elle hocha la tête et réclama à nouveau mes lèvres. Je fis celle qui était fâchée pendant plusieurs secondes avant de lui rapprocher les fesses pour que nous succombions à un désir renaissant. Nous passâmes le reste de la nuit à nous retrouver en nous focalisant uniquement sur l'instant présent. Je ne lui révélais pas mais j'étais bien plus inquiète pour son avenir qu'elle ne l'était elle-même.
Comment la réconcilier avec Helga et sa famille à présent ?
-Olaf...Encore...Plus vite... Susurrai-je à mon mari tout en me cabrant pour recevoir ses coups avec délice.
-Oh oui Helga...Tout de suite...Rugit-il à son tour en m'octroyant des baisers sur la poitrine.
Tellement bien, je redoutais le moment où j'allais atteindre l'apogée de ce coït. Souhaitant le retarder le plus possible, je ressortis de son corps et me plaquai sur le lit pour le recevoir dans une autre position. Plus rapide que l'éclair mon mari se cala sur au-dessus de moi et s'insinua à nouveau alors que nous poussâmes une plainte jouissive commune à cette sensation d'être complets. N'en pouvant plus, j'étais sur le point de me sentir flotter avec ce bonheur éphémère quand les images s'estompèrent tout autour de moi, me faisant péniblement revenir à une nouvelle journée.
Je soufflai avec force à cause de mon rythme cardiaque qui n'était pas redescendue et observai Olaf qui ronflait tout en me tournant le dos. Une immense frustration m'envahit : Un rêve... Ce n'était qu'un rêve ! J'eus tout de suite les larmes aux yeux.
Quand mon mari comptait-il me pardonner pour un acte dont il m'avait donné l'accord ?! Sans doute jamais, soupirai-je intérieurement.
Perdue dans mes pensées, je n'entendis pas tout de suite, les petits pas qui firent grincer le plancher de la hutte. La tête brune de Pieter apparut bientôt dans l'embrasure de la porte de notre chambre et il demanda :
-Maman est-ce que je peux prendre mon petit déjeuner ou c'est trop tôt ?
Je posais alors mon index sur mes lèvres pour lui indiquer de se taire puis je me levais pour le rejoindre.
-On va laisser Papa dormir, il est beaucoup fatigué avec ses travaux aux champs, expliquai-je.
Mon fils approuva et je le contemplai avec un sourire. J'étais si fier de lui. Il avait déjà trois ans et se comportait comme un vrai petit homme. Ses yeux verts étaient avides de curiosité sur tous les sujets que ce soit. Très proche d'Amarok, il appréciait qu'il lui apprenne tous ce que les devoirs de chef impliquaient. Mais celui pour qui il vouait une réelle admiration dans tous les domaines demeurait son Père. Il pouvait passer des heures entières à le regarder cultiver ses légumes et même y participer sans jamais s'en lasser. Il lui arrivait bien souvent de revenir à la maison avec de la terre de partout et contrairement à moi au même âge, il adorait ça. Je repensai alors amèrement au jour de sa conception. Le jour où Olaf et moi nous étions enfin avoués notre véritable amour. Un jour désormais révolu. J'aurais pu craquer depuis longtemps mais l'attention dont avait besoin mon fils m'aidait à avancer. Pas en reste avec moi, Pieter était un distributeur de câlins sur pattes. Dès qu'il me voyait, il venait me serrer dans ses bras et me clamait des « Je t'aime » à répétitions. Bien souvent, ces phrases mignonnes ressortaient quand il avait fait une bêtise...
-Maman, j'ai assez de lait dans mon bol, déclara-t-il soudain.
Perdue dans mes pensées, je tressaillis en m'apercevant que j'en avais déjà renversé une grande partie sur la table. Épongeant du mieux que je pus, je lui présentai ensuite une assiette avec trois biscuits d'avoine et il s'en empara en les dévorant comme un ogrelet.
-Va doucement, tu vas t'étouffer, le grondai-je gentiment.
Cela ne le fit pas s'arrêter si bien qu'il finit d'engloutir le tout avant que j'eusse commencé ma propre portion.
-Mais il faut se dépêcher Maman parce que sinon on sera en retard pour la fête du printemps... Même que c'est Tatie Ylva qui l'a dit hier quand nous jouions avec les figurines en bois des esprits, expliqua-t-il.
Abasourdie par ses paroles qui n'avaient aucun sens, je poussai un profond soupir et répétais :
- Qu'est-ce que c'est que cette histoire mon petit Fermier ? Qu'est-ce que ta folle de Tante a-t-elle encore inventé ?
Un peu déçu par mon non-enthousiasme, mon fils insista :
-Mais c'est la vérité Maman, Tatie hier elle a dit que nous allions tous nous réunir pour célébrer l'arrivée du printemps et que Yélana allait rencontrer les esprits et même qu'elle a réussi à faire venir Marraine Iduna avec son bébé moche.
-Pieter ! Grognai-je en faisant des gros yeux, on ne dit pas du mal des gens sinon ça nous retombe sur la tête un jour.
-Mais c'est pas les gens Maman, c'est Elysia...J'y peux rien s'il est moins baraqué que moi ! Se défendit-il aussitôt avec sérieux.
Amusée, je lui touchai alors son bras et renchéris :
-Oh oui c'est vrai que tu es très fort !
- C'est parce que je m'entraîne à faire des combats aux bâtons avec Amarok, répondit-il tout fier, d'ailleurs on va en faire un aujourd'hui pour que Yélana dise qui sera son amoureux.
Mon cœur manqua un battement et je tentais de faire bonne figure devant lui en répliquant :
-Ah bon ? Tu veux déjà avoir une amoureuse maintenant ?
Pris de court, mon fils m'observa alors et vint m'enlacer avant de reprendre :
-Non, non quand je serai grand...Mais si je prends Yélana de toute façon, faudra qu'elle soit gentille avec toi parce que je me marierai avec toi aussi Maman.
Il me fit un nouveau câlin et je le serrais très fort contre mon cœur. Il dut sentir ensuite que j'étais plus détendue parce qu'il chuchota :
-Alors tu veux bien qu'on y aille ?
Je me mordis immédiatement la lèvre et fus heureuse qu'Olaf arrive dans le salon pour ne pas avoir à répondre.
-Papa ! Maman allait dire oui pour qu'on aille à la journée du printemps ! S'exclama très vite Pieter en courant dans ses bras.
Je me renfrognai tout de suite quand mon mari me détailla avec un regard dur. Puis je redis à l'adresse de notre petit garçon :
-Je n'allais rien dire du tout mon petit Fermier.
-Mais pourquoi ?! Bouda-t-il, tu ne veux plus jamais être réunie avec les autres.
Ses yeux se remplirent immédiatement de larmes et il chouina encore :
-Elle avait raison Tatie Ylva. Elle savait que tu dirais non et que t'étais égoïste.
Je soupirai consciente que cela faisait un moment que je n'étais plus dans les bonnes grâces de ma meilleure amie. Piquée à vif, je renchéris :
-Maman n'aime pas ton langage jeune homme ! Ne me contrarie pas ! J'ai dit non !
Ses poings se serrèrent tout de suite et il me regarda avec un visage déformé par la colère. Bravant ensuite mon autorité, il se tourna naturellement vers Olaf et demanda :
-Hein que j'ai le droit d'y aller Papa, s'il te plaît ?! Toi aussi je sais que tu veux ! Tu as envie de revoir Marraine Iduna, tu me l'as dit l'autre jour quand on était aux champs qu'elle te manquait beaucoup, beaucoup et que tu voulais lui faire des bisous !
Mon mari changea subitement de couleur alors qu'il ne me fallut pas longtemps pour le fusiller du regard. C'était donc ça son projet... Retourner voir ma sœur de cœur maintenant qu'elle était fâchée avec Yuma... Oh diable Yélana ! Cette pauvre enfant n'y était pour rien bien sûr. Mais elle était la source de toutes nos zizanies de groupe. Après l'accouchement, je n'avais plus voulu que Pieter retourne chez Ylva pour ne pas avoir à la croiser mais je m'étais vite rendue compte que c'était compliqué d'accorder de l'attention à mon petit garçon tout en combinant à la fois mes tournées chamaniques et mes leçons auprès des plus âgés. Nos échanges avec ma chère Nordlys étaient donc devenus extrêmement brefs consistant à un « bonjour » au moment de déposer Pieter et un « au revoir » au moment de le récupérer et même pour cette simple communication, une grande tension régnait dans la pièce. J'avais également remarqué qu'elle se débrouillait toujours pour ne jamais me laisser seule avec Kanda. Ce n'était pas plus mal puisque la seule vision de cet homme me ramenait à tout ce qui s'était passé.
-Alors Papa ? Tu veux bien y aller avec moi ? Et Maman elle a qu'à rester ici puisqu'elle désire être seule ! Répéta Pieter de longues secondes plus tard.
Olaf était sur le point de répondre mais je m'énervai avant :
-Ne prends pas Papa à parti ! Tu auras d'autres occasions de jouer avec Amarok et Yélana ! En plus elle est trop petite, vous allez lui faire du mal !
Vexé, il tapa cette fois plus fort du pied et rétorqua :
-Mais non, on va faire attention à ne pas la blesser !
-Pieter pour la dernière fois à la fin j'ai dit NON ! Criai-je en sortant de mes gonds.
Il s'arrêtait d'habitude en sentant que je commençais à élever la voix. Pourtant aujourd'hui il avait décidé de se rebeller :
-Mais je te dis qu'on joue souvent avec elle chez Tatie Ylva et on l'a fait rigolé ! Ses yeux ils brillent comme les tiens quand elle sourit ! D'ailleurs ils sont de la même couleur alors je dis que c'est ma petite sœur puisque j'en ai...
Il n'eut pas le temps de finir sa phrase que mes doigts s'abattirent sur sa joue. Surpris par le geste il ne pleura pas mais recula d'un pas vers l'arrière. La tête me tourna alors que je devins livide. J'avais frappé mon fils alors que la seule qui méritait des gifles c'était moi !
Embarrassé par la tournure des évènements, Olaf répliqua :
-Allez, allez, ce n'est rien...Tout le monde va se calmer... Va t'habiller Pieter... Nous allons à la fête... Je discute avec Maman et je te rejoins.
Mon fils me lança aussitôt un regard hautain en signe de victoire puis il me tira la langue et s'en alla dans sa chambre pendant que je n'en finissais plus de détester mon mari.
-Bravo ! On peut dire que nous sommes des parents soudés ! Lâchai-je avec ironie.
Je ne lui laissai pas le temps de répliquer et éclater en sanglots en me ruant vers la chambre. Je ne pus malheureusement ne pas avoir la paix très longtemps, qu'Olaf me rejoint bientôt.
- Vas-t'en ! Lançai-je furieuse, file donc rejoindre Iduna puisque j'ai cru comprendre que tu avais plus besoin d'elle que moi ! Je ne sais pas pourquoi ça m'étonne ! Je suis même surprise que tu aies tenu autant de temps avec ta grosse femme !
Condescendant, il ne releva pas et renchérit :
-Cela ne sert à rien de t'énerver après Pieter et inutile de fuir Yélana, c'est avant qu'il fallait réfléchir.
Tombant des nus, je répétai avec hargne :
-Avant qu'il fallait réfléchir ?! Est-ce vraiment ce que tu viens de dire ?!
Il demeura de marbre alors que j'explosais :
-Tu m'as donné ton accord ! Et maintenant tu me le fais payer comme si j'étais l'unique responsable de cette décision ! On avait un autre projet d'enfant ensemble ! Ça tu sembles l'avoir oublié !
-Ce n'est pas le moment d'en discuter, grommela-t-il.
-Ce n'est jamais le moment avec toi ! Pestai-je, tu te meures à nouveau dans le silence, c'est à peine si nous alignons plus de trois phrases dans la journée ! Toi et Ylva... Vous êtes les mêmes finalement !
-Papa, Maman vous allez bien ? Papa tu es prêt ? Demanda bientôt Pieter à travers le battant.
Je ne pris même pas la peine de lui répondre, bravant mon mari d'un regard mauvais. Il finit par s'exclamer à l'égard de notre fils :
- J'arrive mon petit Fermier ! Pars rejoindre les autres dehors !
Il s'exécuta et nous demeurâmes à nouveau silencieux. Après plusieurs minutes Olaf reprit :
-Viens avec nous. Ton absence sera lourdement remarquée si tu n'y participes pas. Tu es la chamane de la communauté, ne l'oublie pas !
Je ruminais intérieurement tout en sachant qu'il avait raison. Ce n'est pas plus mal Helga, comme ça tu vas pouvoir le surveiller, me convainquis-je.
Je m'en voulus tout de suite de penser de telles horreurs car cela signifiait que j'avais définitivement perdu toute confiance en lui. Mais il ne faisait rien pour que je sois rassurée en même temps...
-Alors Helga Piceaerd...Viens-tu ou non ? Insista-t-il tout en demeurant hautain.
- S'il plaît à la communauté que la putaain soit parmi elle, maugréai-je, oui la putaain va venir comme cela tu évites notre discussion une fois de plus... Je ne sais pas pourquoi j'insiste autant... Je suis tellement triste Olaf... Tellement triste que finalement nous ne fûmes heureux que durant un an... C'est tellement injuste.
Je peinais à ne pas déverser une nouvelle fois mes larmes, confrontée au regard indifférent de mon mari qui m'observa pendant des secondes interminables.
-Après la fête...Nous discuterons après la fête... A Ahtohallan, finit-il par dire d'une voix neutre, nous la prendrons comme témoin de ce qu'il sera décidé pour notre couple...En attendant prépare-toi.
Je n'eus pas le soin de réfuter qu'il marcha d'un pas actif et quitta la chambre. Donnant un coup de poing de rage dans le matelas, je repris alors :
-Bien. Qu'il en soit fait selon la volonté de la déesse mère.
Puis je me relevai et me refis une tête convenable avant d'à mon tour me rendre dans la Clairière des rencontres. A mon grand soulagement, les autres firent à peine attention à moi. Je balayais la plaine du regard pour apercevoir ma meilleure amie des Terres Gelées et son fils, perdue au milieu des autres habitants qui s'amusaient aux côtés des esprits. Ces derniers se laissaient apprivoiser comme à chaque printemps. Les adultes pour la plupart siégeaient près du buffet froid.
Je vis bientôt Pieter qui barbotait près du Nokk dans une mare avec Amarok et Yélana. Jetant encore des œillades à travers la foule, je me dirigeai vers ma sœur du Nord en essayant d'adopter un pas léger. Snobant totalement Olaf et Ylva qui étaient avec elle, je lui tombais dans les bras puis fis des chatouilles à Elysia.
-Bah dit donc qu'est-ce que tu as encore grandi petit Chamane, déclarai-je.
Il éclata de rire sous le visage rayonnant de sa mère qui renchérit :
-Oui, il est vigoureux, pas comme pensent certaines personnes !
Yuma qui était revenu de sa ronde lui grommela aussitôt :
-Rooo... Mais tu vas m'en vouloir encore longtemps ?!
-Aussi longtemps que je vivrais oui, se défendit-elle vaillamment.
-Ah bah j'en connais d'autres... Persifla Ylva d'une voix pleine de sous-entendus.
J'évitai de relever la remarque et observai le chef qui haussa les épaules à la remarque de sa femme. Il s'éloigna alors qu'Iduna lui soutint le regard.
-Eh bien... Ça va mieux entre vous, soulignai-je avec ironie.
-Autant qu'Ylva et toi, grinça-t-elle en nous observant tour à tour.
-Mais tout va bien chez nous, renchérit cette dernière, d'ailleurs je t'attendais ma Grosse Gaga.
-Ah ? Et pourquoi donc ? Demandai-je avec agressivité.
-Qui de mieux que notre chamane pour pouvoir faire rencontrer les esprits à ma fille ? Qui plus est sa marraine de surcroît ! Dit-elle moqueuse.
Je vais me la faire si elle continue à minauder de cette manière...Non du calme Helga... Il y a Iduna...Pensai-je très fort. Respirant un grand coup pour ne pas montrer que cette tâche me troublait, je répondis de ma voix la plus sûre :
-Bien entendu, où est-elle ta petite merveille ?
-Avec vos fils près de l'étang ! Clama-t-elle en pointant son doigt.
Iduna lui fit les gros yeux pour sa bourde alors que je renchéris :
-Ah ! Le Nokk pour commencer ! C'est plutôt pas mal.
-Oui enfin...N'est-ce pas un peu brutal ? S'enquit-elle avec une mine inquiète.
-Pas plus brutal que toi et tes nombreux compliments, la raillai-je.
-Oui bon ça va ! Vas-y ! Grommela-t-elle.
Déglutissant violemment, je m'approchais alors du trio et m'agenouillai pour être juste à la hauteur de cette fillette qui avait partagé mon corps. Intriguée, elle me fixa avec timidité. Je ressentis une profonde vibration alors que nos yeux aux ambres similaires se croisèrent. La bouche pâteuse, je réussis tout de même à m'adresser à elle d'une voix intimidée :
-Ta...Maman... Veut que je te fasse découvrir les esprits élémentaires...Est-ce que tu es d'accord ?
La petite me détailla encore un petit peu avant d'hocher la tête. Je la pris alors dans mes bras et la fis grimper sur le dos du cheval aquatique.
-Ça tu vois ma poupée c'est le Nokk, il peut te venir en aide si jamais tu as soif ou que tu veux te déplacer sur l'eau, expliquai-je bien que pas sûre qu'elle comprenne tout à seulement quinze mois.
Prenant la confiance, je grimpai alors derrière elle et la rapprochai fermement de mon corps avant de quémander à l'esprit aquatique de nous faire galoper autour du lac et de revenir trottiner vers les autres. Il s'exécuta et j'entendis bientôt les rires de Yélana qui tout comme Pieter avant elle était en train de tomber sous le charme de la bête. Cela me détendit et j'eus enfin un instant de complicité avec elle.
-Ça te plaît le Nokk ? Lui demandai-je en lui embrassant timidement la joue, Marraine te remmènera quand tu veux !
Je la serrai un peu plus fort contre moi et revins au point de départ en étant comblée. Ce qui ne fut pas le cas d'Ylva qui sans surprise devint blanche comme une craie en récupérant sa fille.
-Tu ne fais plus ça Helga ! Me sermonna-t-elle, elle ne sait pas nager et elle n'avait pas de quoi flotter !
-Bah...Euh...Elle m'avait moi, murmurai-je en lui montrant mon ventre en guise de bouée.
La Ylva d'avant aurait ri. Mais celle-là fut contrariée davantage. Retrouvant à mon tour mon mauvais caractère, je rétorquai :
-Bon débrouille-toi pour lui faire découvrir les autres !
-Oui, je le ferai mieux ! Renchérit-elle hautainement.
-Pfff ce que vous êtes pénibles, souffla Iduna dans un murmure.
Son amante n'eut pas le temps de riposter que Yélana se détacha bientôt d'elle pour venir se coller contre moi comme si elle avait pris sa décision. Le visage de ma chère Nordlys devint cramoisi.
-Ok j'ai compris, je reste avec mon filleul, dit-elle en arrachant violemment Elysia des bras de sa mère.
Profitant de l'instant, j'emmenais Yélana voir Courant d'Air qu'elle n'aima pas trop car il lui souleva sa robe et ses cheveux ce qui la fit pleurer. Elle n'aima pas non plus les géants de pierre qui lui firent peur. Heureusement Bruni sut la réconcilier et cela faisait déjà un bon quart d'heure que j'essayai de lui faire lâcher la jolie salamandre qui pour une fois restée dans des mains d'enfants.
-Marraine...Yélana...Aime...le feu... Babilla-t-elle.
- C'est bien ma poupée, murmurai-je ravie.
Mal à l'aise car j'avais l'impression de voler un moment de complicité mère/fille à Ylva, je n'entendis pas tout de suite Kanda qui demanda :
-Alors ma fille a trouvé son bonheur ?
Je m'écartai instinctivement de lui. Il s'assit en tailleur à nos côtés.
-Visiblement Yélana a un petit coup de cœur pour Bruni, expliquai-je d'une voix neutre.
Le sourire redoubla sur le visage du mari d'Ylva qui lui ébouriffa les cheveux.
- C'est bien mon ange.
Voyant qu'il ne faisait pas attention à moi finalement, je me détendis à nouveau et expliquai encore à ma filleule ce que représentaient les losanges de la salamandre et son rôle important pour les coupoles de mariage. Kanda écouta avec attention et nos mains se rencontrèrent bientôt sur l'épaule de la petite fille pour la relever. Horriblement gênée, je voulus l'enlever mais Ylva s'en chargea quelques secondes plus tard en retirant violemment mon coude vers l'arrière. Puis elle déclara enragée :
-Bon c'est quoi que tu cherches Helga Piceaerd ?! A me voler mon mari et ma fille ?!
Je me glaçai d'horreur et renchéris :
-Hein ? De quoi tu parles encore ? J'ai déjà ma famille...
-Oui bah raison de plus pour pas venir mettre la pagaille chez les autres ! Rends-moi Yélana ! Ce n'est pas ton enfant ! S'exclama-t-elle hargneusement.
Mes tempes battirent à tout rompre et je respirai violemment avant d'exploser à mon tour :
-Quoi ?! Moi mettre la pagaille ?! Tu veux vraiment aller sur ce terrain-là Ylva Nordlys ?! Je crois que s'il y en a bien une qui est briseuse de couple ici c'est toi !
Un long silence se répandit dans la Clairière, amenant les autres Northuldra à être attentifs. Cela n'arrêta pas ma meilleure amie qui s'emporta :
-Si c'est vraiment ce que tu penses alors tu es vraiment une sans cœur Helga Piceaerd ! Une grosse sans cœur qui ne pense qu'à ton gros nombril !
-Ylva arrête, murmura Kanda en essayant de la ramener contre lui, arrête, tout le monde nous regarde...
Elle le repoussa avec force et déblatéra avec amertume :
-Non lâche-moi ! Tu crois que j'ai pas compris ce qui se passait ! Que tu veux d'Helga pour femme a présent que tu as couché avec elle ! Tu crois que je comprends pas qu'elle veut récupérer Yélana pour en faire une chamane !
Je pâlis immédiatement tandis que la tête me tourna. Faisant au mieux pour ne pas l'aplatir au sol, je criai à mon tour :
-Tais-toi Ylva ! Par pitié tais-toi !
Affolée, mon regard se confronta aux gens et je manquai de m'évanouir en voyant Pieter qui était également très blanc.
-Bon ça suffit ! Rentrez-tous chez vous ! Tonna soudain Yuma.
Les autres n'osèrent pas contester son ton autoritaire et battirent bientôt en retraite. Iduna et Elysia avaient disparu et Olaf me passa devant avec notre fils en larmes.
-On ne se fait pas justice soi-même ! Grogna enfin le chef à notre égard, non mais vous vous êtes entendues ?! C'était ridicule ! Totalement puérile de votre part !
-De toute façon tu les avais tous mis au courant ! Clamai-je.
Il ne trouva rien à redire. Je me tournai ensuite vers Ylva et grommelai :
-Bien. Ainsi s'achève notre amitié ! Rassure-toi, la grosse Piceaerd ne viendra plus jamais t'embêter ni toi, ni le reste de ta famille. Adieux !
Plus blessée que je n'aurais voulu l'admettre, je passai devant elle et m'éloignai pour atteindre ma hutte. Olaf était toujours en train de rassurer Pieter qui pleurait. Le ventre sans dessus dessous, je m'approchai de lui et le serrai fort contre moi avant de chuchoter :
-Maman est désolée d'avoir crié mon petit Fermier...
Épuisé, il s'endormit dans mes bras et je le déposai dans son lit pour la sieste.
-Mouna va venir le surveiller pour que nous puissions nous rendre à Ahtohallan, déclara Olaf d'une voix bourrue.
Il ne mentit pas. La guérisseuse arriva bientôt et nous intima de prendre notre temps. Nous ne nous décrochâmes pas un mot même en arrivant sur la gigantesque étendue de glace sacrée. Chacun se contenta de regarder dans des directions différentes et n'y tenant plus, je décidai de faire le premier pas :
-Je t'avais dit que c'était une mauvaise idée que je me rende à la fête...
-Ce n'est pas toi qui la faite dégénérer, renchérit-il.
Certes, mais j'avais été tout aussi odieuse qu'Ylva finalement...
- D'ailleurs...Les propos qu'elle a tenus, je les comprends totalement dans un sens... M'avoua-t-il d'un ton hésitant.
-Que veux-tu dire ? Demandai-je en essayant de ne pas trop souffrir.
La tension partit de son visage et à ma grande surprise son regard se radoucit.
- C'est compliqué à expliquer... Mais...Euh...Sache que...Je n'ai jamais cessé d'avoir eu envie de toi Helga, jamais, mais chaque fois que j'y songe, j'ai toujours les mêmes questions en tête par rapport à ce qui s'est passé avec Kanda : Combien de fois par nuits ? Comment t'a-t-il touché ? Est-ce que tu as aimé ça ? Est-ce que tu as pris du plaisir ? Dans quelle position étiez-vous ? Est-ce qu'il te regardait ? Est-ce qu'il t'a vu jouir ? Atteindre l'orgasme ?
Je rougis violemment la bouche soudain sèche puis je finis par rétorquer avec sincérité :
-Tu veux vraiment savoir ?
Il me regarda longuement puis finit par hocher la tête. Confiante, je lui renchéris alors :
- J'ai subi tous ces actes sexuels...Alors non je n'ai ni jouis ni atteint l'orgasme... Je serai incapable de te dire dans quelle position j'étais puisque je refusais de les voir... Kanda revenait régulièrement à la charge, ma chair et mon esprit s'en souviennent encore...Et je préférerais me tuer que d'avoir ça gravé dans ma mémoire... Olaf... Pieter et toi êtes ma famille.
Je me tus soudain vidée de m'être ainsi dévoilée. Cela m'avait fait du bien. A mon mari aussi visiblement. Il s'approcha bientôt de moi et me caressa la joue en murmurant :
-Je t'aime Helga, merci d'avoir été franche.
Je me réfugiais lentement contre son torse et lâchai ma pression par des milliers de larmes.
-Plus...Plus qu'Iduna à qui tu voulais faire des bisous ? Hoquetai-je.
Gêné, il secoua aussitôt la tête et murmura :
-Oui...Sur la joue...J'ai dit que je me languissais de revoir sa Marraine sans aucune ambiguïté...La seule que je souhaite embrasser à pleine bouche c'est la Maman de ce petit.
Tout mon être s'affaissa à nouveau contre lui et je réussis à dire avec force :
-Je t'aime aussi Olaf... J'ai...J'ai cru que tu ne voudrais plus jamais de moi...Que Ahtohallan en soit témoin, tu es le seul homme que j'aimerais au cours de ma vie, enfin après notre fils bien sûr.
Trop heureux, il éclata de rire et ses yeux s'embuèrent à leur tour. Puis il me prit enfin ma tête en coupe avant que nous savourions un long baiser langoureux. Mon corps se réchauffa immédiatement alors que je pressai mes doigts autour de sa nuque. Pas en reste, il plaqua ses mains contre ma taille, me rapprochant de lui pour que nous n'en finissions plus de nous étreindre.
-Helga...Helga...Comment ai-je pu être...Un tel...Imbécile, susurra-t-il en ponctuant chaque mot d'une embrassade.
-Chut...Tais-toi...Fais-moi l'amour juste, minaudai-je.
Il s'exécuta, fou de joie et me ramena à nouveau contre lui avant d'effleurer ma peau brûlante. Il me déshabilla ainsi...Très lentement...Tout en se réappropriant chaque courbe de mon anatomie avec sa bouche si bien que cette dernière finit par rencontrer mon chakra le plus primaire pendant de longues minutes qui m'envoyèrent des ondes d'excitation.
-Oh Helga... Ma Helga... M'appela-t-il tout en enlevant sa tunique et son pantalon.
Je gémis un oui assez prononcée et ce fut à mon tour de mettre tous ses sens en alerte. Mes lèvres glissèrent délicatement sur tout son corps d'homme, embrassant son torse tanné par le soleil...Son ventre dégraissé par les mouvements répétés de ses travaux aux champs... Ses fesses fermes et son attribut bien éveillé. Son souffle s'accentua bientôt alors que mes lèvres ne lésinèrent pas à découvrir chaque centimètre de sa virilité. Cela dura un temps puis nos corps éperdument amoureux se retrouvèrent bientôt dans un cours d'eau qui à notre grande surprise s'éblouit d'une lumière mystérieuse qui le réchauffa.
-Je crois qu'Ahtohallan nous donne son accord ! S'exclama-t-il en jonchant encore mes seins mouillés avec douceur.
Il se fondit enfin en moi et ce moindre mouvement faillit me faire atteindre l'orgasme tout de suite. Je poussai un jouissement de bien-être comme je n'en avais pas eu depuis des siècles.
-Oh mes aïeux Olaf...Encore...Ralentis...C'est si bon... L'implorai-je.
-Oui ma Helga...Oui...Susurra-t-il.
Comme dans mon rêve...Nous étions comme dans mon rêve. Je voulais le recevoir ainsi pour toujours alors que sa bouche pressait encore mes mamelons en se basant au rythme de nos bassins entremêlés. Notre respiration s'altéra alors et nos cris se perdirent en un seul accord nous faisant enfin basculer dans un flottement éphémère commun.
Il ne fallut qu'un regard pour que nous recommencions. Notre projet de famille pouvait reprendre son cours désormais.
****
Je m'étais éloignée avec Elysia le temps que la dispute entre mes deux meilleures amies s'estompe. Les voir se déchirer dans l'intimité m'était déjà insupportable. Alors devant tout le monde... Non merci ! Cela me faisait le même effet que de voir mon fils aîné sans pouvoir lui dire qui je suis. Mon cœur avait manqué un battement quand je l'avais revu pour la première fois en arrivant dans la Forêt Enchantée. C'était à ce moment-là que je m'étais rendue compte que le temps était passé et qu'il m'avait manqué.
Amarok s'était bonifié avec l'âge. Il avait hérité de la carrure et du visage de son père. Mais quiconque connaissait mes yeux pouvait faire le rapprochement avec moi. Pour le reste rien ne laissait présager que nous étions parents et ce n'était pas la communauté qui avait fait serment de silence comme notre couple le jour de notre mariage qui irait le lui rapporter.
Un peu plus de trois ans déjà que je l'avais sorti de mon ventre et je n'avais pu ni le toucher ni le voir. Je me l'étais tout de même permis avant qu'Helga arrive quand j'avais vu que Yuma était venu saluer Elysia.
-Finalement tu as survécu mini Lorcus... On fera peut-être quelque chose de toi, avait-il dit d'une voix pleine de fierté.
J'avais férocement rapproché notre fils de ma poitrine en répliquant :
-Il n'y a pas de « ON » qui tienne Yuma, tu n'as pas voulu de lui quand il est né... Et c'est un Sappos pas un Lorcus.
-Il a cinquante pour cent de Lorcus tout de même, avait-il répondu amusé.
-Tout comme Amarok a cinquante pour cent de Sappos, avais-je renchéri pas en reste.
Le chef avait haussé les épaules, continuant d'observer les moindres faits et gestes de son cadet. Cela m'avait retourné le bas-ventre de voir qu'il se souciait de lui malgré tout et qu'il l'aimait en secret autant que j'aimais mon premier garçon.
-Bien... Je vais aller vérifier que... que personne ne manque de rien, avait-il ensuite bredouillé en devenant soudain tout gêné.
J'avais acquiescé pour lui donner raison. Puis il avait rapidement vérifié que personne ne le regardait avant de se pencher et d'embrasser la joue d'Elysia avec rapidité. Je l'avais légèrement repoussé pour que cela ne devienne pas suspect et il s'était enfin retiré. Profitant qu'il soit parti, je m'étais moi-même avancée près d'Amarok qui faisait patienter Yélana en lui vantant ses talents :
-Et un jour moi je serai le chef comme Papa ! Et si tu m'épouses je te rapporterai à manger ! Papa m'a montré comment chasser le renne et les poulets de Norvège. Tu vas voir comment on est fort avec Pieter. Je t'avoue un secret mais tu ne lui dis pas, Pieter il est plus fort que moi mais comme je suis plus séduisant même s'il gagne le combat faut dire que tu te marieras avec moi quand même, d'accord ?! De toute façon vu comment t'es jolie je voudrais pas d'une autre fille ! S'écria-t-il en lui déposant deux bisous sur chacune de ses joues.
Bien que n'ayant pas compris grand-chose de son discours, la petite fille avait rougit et lui avait attrapé fermement le col pour que sa bouche rencontre la sienne. Je les avais regardés, amusée par ces propos d'enfants insouciants. Puis j'avais pris mon courage à deux mains et m'étais enfin interposée entre eux deux et déclaré avec un sourire :
-Bonjour les enfants, vous vous amusez bien ?
Ils s'étaient arrêtés et m'avaient regardé, hébétés car je venais de les ramener à la réalité.
-Tatie...Tatie...Avait bientôt dit Yélana en venant vers moi.
Je l'avais réceptionné un peu surprise qu'elle connaisse mon existence et avait manqué de tomber à la renverse à cause du poids d'Elysia.
-Oui, coucou, petite chérie.
Plus calculateur qu'elle, mon fils m'avait longuement dévisagé pour savoir où il m'avait déjà vu et avait fini par demander :
-Bonjour ! T'es qui toi ? Une amie de Tatie Ylva ? Alors si t'es une amie de Tatie Ylva tu dois sans doute être la mienne aussi.
Restant impartiale, j'avais hoché fermement la tête tout en essayant de ne pas montrer le mélange de joie et de tristesse qui s'étaient emparées de mon être. Amarok... Mon Amarok me parlait !
A l'instar d'Helga avec Yélana j'avais le cœur arraché depuis que mon regard avait croisé celui de mon petit garçon au loin. Penser à lui en étant aux Terres Gelées était une chose mais le voir en vrai en était une autre. J'avais décidé dès cet instant de profiter au maximum de lui comme Yuma avec Elysia. Toujours sans lui révéler mon identité, je lui avais mis son frère sous le nez pour qu'ils puissent faire connaissance. Il l'avait fixé avec un regard un peu hautain qui n'était pas sans rappeler celui du chef Lorcus et avait fini par demander :
- C'est ton petit garçon ?
J'allais ouvrir la bouche pour répondre mais Pieter qui était arrivé à ce moment-là, avait parlé pour moi :
-Oui ! C'est Elysia ! T'as vu il est pas très beau par rapport à nous ! Mais Marraine Iduna elle m'a expliqué qu'il sera comme le vilain petit canard et qu'il se transformera en majestueux cygne un jour, même que c'est un conte d'un nouvel auteur européen qu'elle a lu dans un de ses voyages astraux, hein Marraine que c'est vrai ?
-Euh...Oui oui, avais-je dit prise de court.
La présence du fils d'Helga m'avait un peu agacée car elle avait cassé la rencontre. Et Ylva qui était venue me rejoindre l'avait définitivement détruite en s'écriant :
-Ah bah tu es là Iduna !
-Maman et Papa ils ont dit qu'ils arrivaient, avait encore précisé Pieter en nous faisant signe de nous éloigner pour qu'ils reprennent leurs jeux.
Nous nous étions exécutées et j'avais gardé une certaine rancœur à l'égard de mon amante car je n'avais pas pu atteindre mon objectif : Faire la bise et câliner mon premier né. Puis Helga et Olaf nous avaient rejoints et j'avais été témoin de l'anxiété de plus en plus grandissante de mon amante envers la relation de notre meilleure amie et Yélana.
-Tu ne vois pas qu'elle essaie de se la mettre dans la poche ! Avait-elle dit à plusieurs reprises, elle va me la piquer, elle a ça en tête depuis qu'elle l'a conçue de toute façon !
-Mais non, enfin, tu es injuste. Elle ne fait rien de mal là, tu vois bien ! Elle lui présente les esprits comme tu le lui as demandé, l'avais-je rassurée.
-Oui enfin...Elle est proche d'elle tout de même, avait contrebalancé Olaf à son tour.
Mes yeux l'avaient foudroyé du regard et j'avais grommelé :
-Tu vas pas t'y mettre non plus toi aussi... Vous commencez tous à me gonfler !
Offusquée, Ylva avait demandé avec colère :
-Hein ?! Pourquoi « VOUS » ?! Moi j'ai rien fait ! Ce n'est pas notre faute si tu ne vois pas le comportement suspect.
-Ylva ça suffit, l'avait coupé à son tour Kanda d'un ton ferme, la seule qui est déplorable et qui voit des signes là où il n'y en a pas c'est toi ! Si c'est pour entendre des âneries pareilles, je vais rejoindre ma fille !
Cela avait cloué le bec à mon amante qui était devenue de plus en plus blanche. Elle avait serré les poings en fulminant après avoir vu son mari s'exécuter. Et elle n'était pas la seule dans cet état. Olaf était également prêt à sauter à la gorge du fromager tandis qu'il avait approché Helga et Yélana un peu plus loin dans la Clairière.
-Je vais voir Pieter, nous avait-il indiqués.
Il m'avait embrassé la joue en passant et j'avais eu un hoquet de surprise tandis qu'Ylva s'était également tournée vers moi avec jalousie. Puis son regard avait à nouveau dévié vers Helga et Kanda et elle avait continué de pester comme pas possible après eux :
-Je la déteste ! Je les hais tous les deux.
Faisant au mieux, je l'avais alors approché de mon corps et avais minaudé :
-Moi je connais un bon moyen de te faire redescendre...
A mon grand regret, elle n'avait pas l'air d'être preneuse. J'avais tout de même insisté en essayant de l'entraîner à l'abri des arbres pour lui délivrer un baiser. Mais j'avais eu beau l'empoigner, Ylva était plus forte. Elle avait réussi à s'échapper de mon emprise et avait scandé des propos qui devaient être secrets à l'égard de la foule. Ça avait été trop pour moi. J'étais partie près du campement et avais trouvé refuge...Dans la hutte de Yuma. J'avais passé mon temps depuis à bercer tendrement mon Elysia tout en ayant envie d'une seule chose : Pleurer pour la destruction de notre groupe qui avait survécu à tellement d'autres aventures.
J'étais moi-même en train de m'assoupir quand une voix aiguë s'écria :
-Oh Papa ! Regarde ! Y a la Tatie de Yélana !
Paniquée, je me relevai immédiatement et déclarai face au regard interrogateur de Yuma :
-Si tu veux que je parte...
-Non, non pas du tout... J'allais mettre Amarok à la sieste, tu peux rester autant de temps que tu le désires, dit-il très courtois.
-Ah mais non Papa ! Je suis grand moi ! Je n'ai plus besoin de dormir l'après-midi ! Répliqua derechef notre fils avec fierté, ceux sont les bébés qui dorment, je voudrais pas qu'Iduna elle pense que j'en suis un.
Je rayonnai à l'appellation de mon prénom de sa bouche et à mon plus grand bonheur, mon mari ne contrecarra pas la demande de notre aîné.
-Bon ! Si tu désires être un grand, reste avec ta mè...Euh....Tante pendant que je me charge de mettre ton petit frè...Enfin cousin au lit, renchérit-il, tu veux bien lui prêter ton lit ?
-Oh oui Papa ! Même s'il est Moche ! Renchérit-il alors que je faillis pleurer de joie.
Ainsi, le chef me déroba bientôt Elysia des bras et le serra contre lui avant de l'emmener dans une pièce adjacente. Pendant ce temps-là, Amarok ramena des crayons de couleurs et des feuilles puis il les posa sur la table où j'étais.
-Tu veux bien dessiner avec moi ? Demanda-t-il.
-Oh oui, avec plaisir, répondis-je.
Mon cœur battait à tout rompre. Enfin. Enfin nous formions un semblant de famille. Yuma comme moi étions en train de violer l'accord du mariage mais je m'en fichais complètement en cet instant. Traçant des formes en bâtons, mon aîné s'appliqua et me montra le tout quelques secondes plus tard en s'exclamant :
-Là tu vois c'est un renne, et Papa m'a appris à mettre mon prénom comme ça je serai en avance quand Marraine Helga elle commencera à me donner les leçons l'année prochaine !
Puis il observa ma feuille qui était restée blanche car j'avais passé mon temps à l'admirer, et ajouta :
-Bah et toi tu dessines pas ?
Ma gorge se serra tellement j'étais heureuse, et je ne pris pas le temps de lui répondre tout de suite pour que ma voix ne me trahisse pas. Il ne me manquait d'un câlin et une embrassade de sa part pour être pleinement comblée.
-Alors, Tatie, tu ne dessines pas ? Répéta-t-il.
-Hein ? Oh non, moi je ne suis pas aussi douée que toi mon grand, dis-je.
Conciliant, Amarok me regarda encore avec un grand sourire et s'écria :
- D'accord ! Dans ce cas je te donne le mien, comment ça s'écrit ton prénom ?
J'étais sur le point de lui répondre quand sans gêne, il se plaça alors sur mes genoux pour que nous tenions le crayon ensemble. Sous l'emprise de l'émotion, j'eus du mal à ne pas le faire trembler. Mais finalement nous parvînmes à tracer les nouvelles lettres.
-I.D.U.N.A... Lut-il, Whoua... Tu as un long prénom comme moi !
-Oui c'est vrai, murmurai-je d'une voix inaudible.
-Papa m'a dit que c'était ma Maman qui l'avait choisi et du coup je suis un peu moins triste de ne pas en avoir, dit-il encore.
Ses propos me firent fondre et Amarok ne manqua pas de le voir. Il me scruta immédiatement et me déposa enfin un baiser plein d'audace sur la joue. Mon être explosa d'allégresse et je lui offris un câlin riche en sentiments.
-Tu es un charmant petit garçon, soufflai-je.
-Et toi c'est dommage que tu ne sois pas l'amoureuse de Papa pour être ma Maman, rétorqua-t-il en retour.
Il m'enlaça encore et nous restâmes ainsi jusqu'à ce que Yuma nous découvre comme cela. Un peu gênée, je forçais bientôt mon fils à se détacher et le replaçai sur la chaise tout en murmurant inquiète :
-Il est temps que je retourne aux Terres Gelées...Je voudrais au moins saluer Helga avant de partir.
-Amarok, veux-tu bien aller chercher ta Marraine ? Questionna-t-il tout de suite.
-Oui Papa, j'y vais ! Répondit-il.
Il fila comme l'éclair hors de la hutte ce qui nous permit de nous confronter.
- C'est mal ce que nous avons fait, murmurai-je sans pour autant regretter mes faits et gestes.
-Mal mais humain, dit mon mari, ce moment avec nos garçons restera gravé dans nos mémoires.
Je hochai la tête plus que ravie. Radoucie, Yuma me releva de ma chaise et me serra contre lui avant de reprendre :
-Nous ne devrons tout de même plus jamais refaire cela, il n'est pas bon de jouer avec le feu.
J'acquiesçai même si cela me déchirait mon être. Profitant de ne pas avoir nos garçons, nous nous accordâmes un délicieux baiser qui fut brutalement interrompu quand Amarok rouvrit la porte de la hutte. Essoufflé, il peina à dire :
-Alors Marraine Helga elle...Était pas là...C'était Mouna qui gardait...Pieter parce que tonton Olaf et elle...Ils sont partis faire une ballade...En amoureux...A Ahtohallan...
-Ou bien s'écharpaient définitivement sans être vus par tout le monde, maugréa Yuma pour lui-même.
-Hum... Monsieur Lorcus...Je pense que vous comme moi savons que cet endroit est le lieu parfait pour la réconciliation, susurrai-je.
Notre aîné ne comprit pas notre allusion tandis que son père devint rouge pivoine.
-Tu restes encore un peu chez nous Tatie Iduna ? Demanda aussitôt l'enfant.
Bien que ce n'était pas l'envie qui manquait, je lui caressai immédiatement les cheveux et déclarai :
-Non, je suis désolée mon grand... Il est temps que je rentre à la maison avec Elysia.
Mon mari confirma. Il alla le chercher et lui embrassa encore la joue avant de me le retendre. J'enlaçai une dernière fois Amarok avant que nous quittions la hutte. Je décidai néanmoins de faire un détour par la grange des Coudriers pour dire au revoir à Ylva. Ce qui devait être que cinq minutes de discussion dura alors jusqu'à tard le soir, si bien que ma chère Nordlys finit par dire :
-Reste avec nous cette nuit ! Je te ferai un peu de place pour Elysia dans le berceau de Yélana.
-Bon d'accord, soufflai-je découragée à l'idée de devoir parcourir la distance pour rentrer à la maison.
Nous débarrassâmes la table et discutâmes encore pendant un long moment avant que Kanda ne se retire sur un matelas aménagé à la va vite.
-Il est puni ? Me moquai-je.
-Non...Nous faisons chambre à part quand nous ne sommes pas en accord, grommela-t-elle en m'invitant dans son lit.
Loin d'être idiotes ni l'une ni l'autre ne tentâmes de quelconques caresses avec son mari à côté. Silencieuses, nous essayâmes de dormir mais nous n'y arrivâmes pas si bien qu'il devait être déjà plus de minuit quand Ylva répliqua d'une voix décisive :
-Iduna...Emmène-toi avec moi aux Terres Gelées et héberge-moi...Je ne serai pas un fardeau pour toi, je m'occuperai d'Elysia comme s'il était notre fils... Je ne suis plus utile ici.
Abasourdie par ses paroles, je chuchotai d'une voix offusquée :
- Qu'est-ce que tu racontes encore ?! Yélana t'aime.
-Non, s'entêta-t-elle, non elle n'aimera que la Grosse Gaga...Ce...C'est trop pour moi...Je ne l'ai même pas portée... Elle la côtoiera de plus en plus...C'est elle qui va pourvoir à son éducation et je resterai là à la regarder s'éloigner de moi... Non ça c'est inenvisageable...
-Tu ne crois pas que tu exagères ?! M'énervai-je de la voir si défaitiste, Ylva...Tu as de la chance d'avoir une petite fille formidable... Une petite fille qui a fait de toi une Maman depuis plus d'un an...Pourquoi veux-tu tout gâcher ?
-Parce que...Comme je viens de te le dire ce n'est pas la mienne...Je...J'ai cru que cette organisation allait fonctionner...Mais il me faut me rendre à l'évidence... Yélana ne m'aimera jamais comme sa vraie mère...Je...J'ai vu comment ils formaient une famille unie avec Helga autour de Bruni tout à l'heure, insista-t-elle.
-Non là, c'est ta jalousie qui te fait délirer, grommelai-je, il n'y avait rien de plus qu'un père et une Marraine autour de ta fille.
Elle secoua violemment la tête et j'eus envie de lui remettre les idées en place en la tapant un bon coup. Mais je lui dis plutôt :
-Et Kanda ? Tu ne peux pas le laisser non plus ! C'est ton mari officiel quoiqu'en disent vos différentes conquêtes...Tu n'as jamais été aussi proche de lui que depuis que vous avez votre enfant.
-Oui...Eh bien...Justement... C'était également une erreur ! Kanda et moi ne sommes pas faits pour vivre sous le même toit ! Nous nous aimons plus forts quand nous allons voir nos relations chacun de notre côté ! S'exclama-t-elle, je lui ai écrit une longue lettre pour lui expliquer mon mal être.
-Tu es sérieuse là ? Pourquoi ne pas lui dire directement en face...Il est mieux de communiquer en tête à tête Ylva, m'offusquai-je.
-Je...Je n'ai jamais été très douée pour cela, me gronda-t-elle, re...Regarde je pense que cela lui conviendra.
Hagarde, elle me tendit alors une lettre qu'elle avait pris soin de plier et je pus lire alors :
« Mon cher mari,
Notre vie de famille est devenue trop compliquée depuis que je sais que tu préfères ma meilleure amie à moi. Votre petite Yélana est magnifique. Elle a les yeux de sa mère. Sa vraie mère. Je n'ai plus envie de souffrir en vous regardant tous les deux car j'ai compris que j'étais en trop. Je m'en vais quelques temps pour apaiser mon esprit et me recentrer sur ma véritable vocation : Mon travail d'historienne. Je ne sais pas si je reviendrai un jour étant donné que ce n'est pas la vie que je voulais. Je pensais être une mère mais je n'ai fait que jouer à la poupée pendant quinze mois. Je t'aime Kanda, mais ça ne suffit plus. Il est inutile de me chercher. Je vais dans un endroit que tu ne connais pas. Occupe-toi bien de ta fille. Prends-en soin et n'oublie pas de l'amener à sa véritable Maman.
Je vous aime tendrement tous les deux.
Ylva Nordlys. »
Je déglutis péniblement et repliai le tout avant de le lui rendre. Ma belle amante était ni plus ni moins en train d'accomplir un autre de ses caprices. Je n'avais pourtant plus d'arguments en main pour pouvoir la pousser à rester ici.
-Partons maintenant avant que Kanda et Yélana ne se réveillent, insista-t-elle.
J'attendis quelques secondes avant de reprendre :
- D'accord...Mais vite dans ce cas.
Nous nous levâmes sans attendre et j'allais jusqu'au berceau de la jeune Coudrier pour récupérer Elysia qui dormait toujours. Puis je l'emmitouflai pendant qu'Ylva prépara quelques affaires.
-Je sors en premier, je t'attends dehors, intimai-je.
Je fis de mon mieux pour ne pas faire craquer le parquet et quittai enfin la hutte tout en berçant mon petit garçon.
- C'était une drôle de journée hein mon fils ? Murmurai-je, tu as vu ton Papa et ton frère avant que nous nous rappelions que nous n'avions pas le droit de faire cela...Et maintenant tu vas être élevé par deux femmes...
-Je suis là ma Reine, déclara soudain mon amante en me faisant sursauter.
Elle pleura un peu le long du trajet retour et je ne l'interrogeai pas plus pour conserver sa pudeur. Il faisait encore nuit noire lorsque nous arrivâmes sur les Terres Gelées. Pour essayer de la dérider, je lui dis alors :
-Tu crois qu'Helga et Olaf sont encore à Ahtohallan ? Je suis certaine que tu as meurs d'envie d'aller voir le spectacle pour rajouter une énième description à tes écrits scientifiques !
-Ne remue pas le couteau dans la plaie Iduna, s'il te plaît... Je ne veux plus jamais observer la Grosse Gaga ni de loin ni de près et encore moins son idiot de mari, grogna-t-elle.
Contrariée par son état et agacée car je les aimais toutes les deux, je repris simplement :
-Bon très bien. Dans ce cas, rentrons à la hutte avant d'attraper froid.
Elle opina du chef et nous nous dépêchâmes d'atteindre le foyer réchauffé. Je déposai Elysia dans son lit et lui caressai ses cheveux blancs bouclés tout en murmurant avec douceur :
-Fais encore de beaux rêves mon petit chamane.
Je lui remontai ma couverture et indiquai à Ylva d'aller dans la salle à manger pour ne pas embêter mon fils. Incapable de trouver le sommeil, je nous fis du thé et nous demeurâmes silencieuses le temps de le boire.
-Tu peux aller te reposer si tu le désires, lui intimai-je un peu plus tard.
-Je n'en ai pas envie, renchérit-elle en me regardant avec un grand sourire.
Non...Bien évidemment que non qu'elle n'en avait pas envie. Je savais très bien ce que signifiait l'idée derrière ses yeux quand ils me regardaient ainsi. Je ne trouvais toutefois pas cela très prudent à présent qu'Elysia était de ce monde. Nous ne nous étions pas retouchées depuis qu'il était né...Et même avant si bien que j'avais oublié ce que cela faisait d'aimer et se sentir aimer.
-Tu es sûre que Kanda ne viendra pas te chercher ici ? Lui ou quelqu'un d'autre ? Demandai-je plus apeurée par sa décision qu'elle.
-Si tel est le cas, je connais les moindres recoins qui pourraient me servir de cachette, nota-t-elle.
Puis elle ajouta avec nostalgie :
-Tu te rappelles la maison de Pierre Sappos où nous avions failli brûler enfant ?
La scène s'anima distinctement dans mon esprit et je hochai la tête en répondant :
-Oui je m'en souviens très bien, j'ai cru que Maman allait nous assassiner quand elle avait appris ce qui s'était passé. Heureusement Papa avait été plus clément.
Ylva confirma et me fit dévier vers la table avant de continuer :
-Et tu te rappelles la fois où nous nous sommes embrassées pour la première fois ? Nous venions d'échapper à une autre bataille contre les Arnevikois.
- C'était surtout le jour où nous avions enterré mes parents, rectifiai-je en lui massant la nuque.
Résiste Iduna...Résiste...Elle a été un monstre avec toi à t'avoir délaissé, pensai-je très fort. Mais je n'y parvins pas. Ylva se fondit doucement contre moi et j'accueillis la liaison de nos lèvres dans un profond soupir satisfait.
-Je crois qu'il faudrait que nous allions quand même nous coucher, susurrai-je en lui recalant alors une mèche derrière la tête.
-Pas avant que nous nous soyons retrouvées comme il se doit ma reine Iduna, souffla-t-elle en me plaquant contre la table.
Je me rehaussai dessus par instinct et finis par m'asseoir tandis qu'elle se coinça volontairement entre mes cuisses.
-Yl...Ylva je ne suis pas sûre que ce soit raisonnable...Si Elysia...Se réveille...
Indifférente à ma crainte, mon amante envoya bientôt mes collants et ma culotte au sol avant d'engouffrer ses doigts avec aisance dans ma féminité. Elle humidifia rapidement mon être et m'embrassa encore avant de reprendre :
-Je ne pense pas que ton fils nous gênera outre mesure...A moins qu'effectivement tu désires...Que nous...Nous arrêtions maintenant...
Cherchant un moyen de pression sur le bois sculpté de la table pour ne pas tomber, je secouai tout de suite la tête et me mordis la lèvre tandis que les lèvres de ma sœur de cœur pressèrent bientôt l'intérieur de mes jambes avant de lécher fermement mon bouton de plaisir pendant de longues minutes.
-Monte bon sang...Monte sur la table, finis-je par ordonner d'une voix pleine d'agressivité.
Il n'y eut pas besoin de lui dire deux fois. Grimpant avec adresse sur la chaise elle me rejoignit et je lui fis bientôt voler sa robe et son corset pendant que nos zones érogènes se rencontrèrent enfin.
-Oh...Iduna... Gémit-elle.
-Non chut, chut ! La grondai-je en lui plaquant ma main sur sa bouche avec violence, ne crie pas...Si Elysia se réve...
-Mais on s'en fiche d'Elysia là, grommela-t-elle frustrée.
Devenant pâle, elle se stoppa immédiatement et se retira de mon corps en ajoutant :
-Choisis !
-Quoi ? Demandai-je à la fois perdue et désappointée.
-Oui...Soit tu me laisses continuer à te faire l'amour ! Soit tu vas dormir auprès d'Elysia mais tu n'obtiendras rien de moi, dit-elle férocement.
Douchée par ses paroles totalement puériles une fois encore, je me levai furibonde et descendis de la table dans un bruissement sourd avant de récupérer mes vêtements. Je me rhabillai ensuite et lui criai presque fort:
-Parfait Ylva, j'ai entendu ta sentence ! Si tu es assez sotte pour avoir abandonné ta fille sans aucun scrupule sache qu'il n'en sera pas de même de mon côté.
Je lui jetai un dernier regard énervée et conclus à nouveau :
-Oh ! Et ma main à couper que tu es dans mon lit dans cinq minutes ! Sur ce ! A tout de suite !
Déboussolée car je n'avais pas plié, son regard se durcit et je la laissai ainsi.
Je m'engouffrai bientôt dans ma couche avec un goût amer et somnolai avec apaisement en entendant la respiration régulière de mon petit garçon. Je gardai bientôt un sourire triomphant en entendant les pas de mon amante traverser la pièce pour se glisser sous mes couvertures.
-Pardonne-moi Iduna, murmura-t-elle d'une voix tremblante.
J'ouvris un œil et compris qu'elle avait pleuré. Ne pouvant toutefois pas la consoler car elle avait décidé elle-même de se punir, je me contentai de chuchoter :
-Je t'excuse mademoiselle Nordlys...Mais ne me force plus jamais à choisir entre mes enfants et toi.
Honteuse, elle hocha la tête et réclama à nouveau mes lèvres. Je fis celle qui était fâchée pendant plusieurs secondes avant de lui rapprocher les fesses pour que nous succombions à un désir renaissant. Nous passâmes le reste de la nuit à nous retrouver en nous focalisant uniquement sur l'instant présent. Je ne lui révélais pas mais j'étais bien plus inquiète pour son avenir qu'elle ne l'était elle-même.
Comment la réconcilier avec Helga et sa famille à présent ?
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le passé 5 : Les mystères des Belles Pousses : Attention contenus matures !
Sam 18 Fév 2023, 10:24
Depuis trois ans, malgré l'amour dont elle fait preuve envers son petit Pieter, Helga désespère d'attendre le jour où son mari lui pardonnerait d'être devenu mère porteuse pour le bien d'Ylva. De plus, la fête du printemps approche et Pieter a très envie d'y aller pour retrouver Amarok et Yelena. Mais aussi tatie Iduna, d'après les dires d'Olaf. Le sang d'Helga ne fait qu'un tour, elle est persuadée qu'Olaf veut renouer avec Iduna maintenant qu'il est en froid avec Helga et qu'Iduna avec Yuma. Et devant l'insistance de son fils, elle le gifle, regrettant très vite son geste. Mettant leur fils à part, Olaf et Helga commencent à se rejeter mutuellement la pierre avant de rapidement en rester là pour ne pas faire patienter leur fils. Mais Olaf lui assure qu'ils reprendront cette discussion à Ahtohallan après la fête.
En arrivant, elle retrouve Iduna et Ylva, qui lui demande si elle peut aider Yelena (celle pour qui elle a joué les mères porteuses) à faire connaissance avec les esprits. Malgré leur amitié brisée, Helga accepte et commence par l'esprit de l'eau, ce qui n'est pas du goût d'Ylva sachant que sa fille ne sait pas nager. Mais la petite n'en démord pas et veut continuer les présentations. Et si les esprits du vent et de la terre ne lui plaisent pas, c'est celui du feu où elle affiche le plus d'attachement. Mais ce moment est brutalement gâchée par, non pas l'arrivée de Kanda, mais celle d'Ylva, persuadée qu'Helga veut se mettre avec son mari et Yelena, sa soi-disante fille alors que c'est Helga qui l'a mise au monde. La dispute ne tarde pas à éclater avant que Yuma ne vienne y mettre un terme. Mais c'est fini, Helga promet de ne plus jamais paraître dans le champ de vision de son ancienne amie.
Après la fête, Olaf fait venir Mouna pour qu'il garde Pieter pendant qui lui et sa femme se rende à Ahtohallan. Là-bas, Olaf avoue qu'il n'a cessé de se poser des questions sur ce qu'Helga a ressenti durant la conception avec Kanda, se demandant si elle a préféré par rapport à tous les mêmes moments avec son mari. Mais Helga soutient mordicus, et en toue franchise, que non, elle préfère largement faire ça avec lui qu'avec Kanda, dont elle considère qu'elle a subi ses affaire avec celui-ci plutôt que de les apprécier davantage qu'avec Olaf. Et c'est sous la bénédiction du glacier divin qu'ils peuvent de nouveau copuler avec plaisir.
Du côté d'Iduna, elle et ses fils Amarok et Elysia font la rencontre/connaissance de Pieter et Yelena, mais l'atmosphère est déjà bien noircie par l'altercation entre Helga et Ylva, cette dernière ne cessant de paranoïer sur Helga qui veut se mettre avec Kanda. Iduna essaye de la réconforter comme avant, mais son ancienne amante refuse. Dépitée, elle rentre chez elle retrouver Yuma et ses fils, surprise de voir que son mari semble faire preuve d'amour paternel avec Amarok, lui qui pourtant se montrait dur et ferme. Et elle a bien l'intention d'en profiter, se comportant l'espace d'un instant comme une mère avec lui.
Mais il se fait tard et elle doit rentrer avec Elysia. Mais avant, elle décide de faire un petit détour chez Ylva, pas longtemps... ou si en fait, car la discussion dure trop et il est trop tard pour rentrer. Ylva accepte d'héberger son ancienne amante avec son fils. Mais au beau milieu de la nuit, Ylva supplie Iduna de l'emmener avec son fils, loin de Kanda et de Yelena, toujours fixée sur l'idée qu'Helga lui ravira l'amour de son mari et de Yelena, qu'elle a accepté le fait que ce n'est pas sa véritable fille. Elle a même commencé à écrire une lettre d'adieu à son mari, lui expliquant son mal-être et lui demandant de bien veiller sur sa fille à lui.
Iduna finit par abdiquer : reprenant son fils, elle et son amante quittent prestement et silencieusement la maison pour revenir aux Terres Gelées, ne tardant pas à repartager une affaire intime, malgré la réticence d'Iduna.
En arrivant, elle retrouve Iduna et Ylva, qui lui demande si elle peut aider Yelena (celle pour qui elle a joué les mères porteuses) à faire connaissance avec les esprits. Malgré leur amitié brisée, Helga accepte et commence par l'esprit de l'eau, ce qui n'est pas du goût d'Ylva sachant que sa fille ne sait pas nager. Mais la petite n'en démord pas et veut continuer les présentations. Et si les esprits du vent et de la terre ne lui plaisent pas, c'est celui du feu où elle affiche le plus d'attachement. Mais ce moment est brutalement gâchée par, non pas l'arrivée de Kanda, mais celle d'Ylva, persuadée qu'Helga veut se mettre avec son mari et Yelena, sa soi-disante fille alors que c'est Helga qui l'a mise au monde. La dispute ne tarde pas à éclater avant que Yuma ne vienne y mettre un terme. Mais c'est fini, Helga promet de ne plus jamais paraître dans le champ de vision de son ancienne amie.
Après la fête, Olaf fait venir Mouna pour qu'il garde Pieter pendant qui lui et sa femme se rende à Ahtohallan. Là-bas, Olaf avoue qu'il n'a cessé de se poser des questions sur ce qu'Helga a ressenti durant la conception avec Kanda, se demandant si elle a préféré par rapport à tous les mêmes moments avec son mari. Mais Helga soutient mordicus, et en toue franchise, que non, elle préfère largement faire ça avec lui qu'avec Kanda, dont elle considère qu'elle a subi ses affaire avec celui-ci plutôt que de les apprécier davantage qu'avec Olaf. Et c'est sous la bénédiction du glacier divin qu'ils peuvent de nouveau copuler avec plaisir.
Du côté d'Iduna, elle et ses fils Amarok et Elysia font la rencontre/connaissance de Pieter et Yelena, mais l'atmosphère est déjà bien noircie par l'altercation entre Helga et Ylva, cette dernière ne cessant de paranoïer sur Helga qui veut se mettre avec Kanda. Iduna essaye de la réconforter comme avant, mais son ancienne amante refuse. Dépitée, elle rentre chez elle retrouver Yuma et ses fils, surprise de voir que son mari semble faire preuve d'amour paternel avec Amarok, lui qui pourtant se montrait dur et ferme. Et elle a bien l'intention d'en profiter, se comportant l'espace d'un instant comme une mère avec lui.
Mais il se fait tard et elle doit rentrer avec Elysia. Mais avant, elle décide de faire un petit détour chez Ylva, pas longtemps... ou si en fait, car la discussion dure trop et il est trop tard pour rentrer. Ylva accepte d'héberger son ancienne amante avec son fils. Mais au beau milieu de la nuit, Ylva supplie Iduna de l'emmener avec son fils, loin de Kanda et de Yelena, toujours fixée sur l'idée qu'Helga lui ravira l'amour de son mari et de Yelena, qu'elle a accepté le fait que ce n'est pas sa véritable fille. Elle a même commencé à écrire une lettre d'adieu à son mari, lui expliquant son mal-être et lui demandant de bien veiller sur sa fille à lui.
Iduna finit par abdiquer : reprenant son fils, elle et son amante quittent prestement et silencieusement la maison pour revenir aux Terres Gelées, ne tardant pas à repartager une affaire intime, malgré la réticence d'Iduna.
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le passé 5 : Les mystères des Belles Pousses : Attention contenus matures !
Sam 18 Fév 2023, 10:48
Alors déjà je te boude! Parce que je ne pensais pas qu'il y aurait d'histoire ce soir, du coup je l'ai ai découvertes à 2H Du matin, j'ai quasi pas dormi et c'est ta faute!
Et je boude une deuxième fois pour Ylva! J'ai le droit elle se comporte comme une gamine capricieuse alors je vais faire pareil
Je trouve que pour elle c'est un peu brutal cette manière de couper les ponts. Certes il y a une ellipse d'une grosse année et du coup, d'ailleurs c'est sous entendu que cette période la relation Ylva/ Helga s'est fortement rafraichie et c'est sans doute ce cheminement qui la pousse à penser ça.
En fait je crois qu'exceptionnellement j'aurai voulu un chapitre où à défaut d'être dans la tête d'Helga et Iduna, qu'Iduna soit remplacée par Ylva pour que pendant cette grosse année on sente le drame s'installer de plus en plus en elle.
Alors ça ne voulait pas dire, remplacer ce chapitre non, mais plutôt qu'il se soit imbriqué avant celui là.
Car ici, finalement nous n'avons que l'ultime conclusion de ce drame et pas tout le cheminement, ça nous aiderait à comprendre pourquoi Ylva est si radicale dans ce chapitre. Les autres personnages lui disent qu'elle se fait des idées. C'est peut être le cas mais je ne pense pas que ça soit une crise juste ce jour mais bien une accumulation. Une accumulation que les autres n'ont peut être pas remarqué et/ ou minoré.
Et pour le coup, comme lors du dernier chapitre, les événements qui touchent Iduna tombent presque à contre courant (à part le fait qu'Ylva vienne vivre chez elle évidemment). Non je parle du moment qu'elle passe "en famille" qui se "noie" dans le drame entre Helga et Ylva.
Ah et y a mon beau Pieter qui prend une claque Je suis sure que Frantzoze a du adorer!!
Et je boude une deuxième fois pour Ylva! J'ai le droit elle se comporte comme une gamine capricieuse alors je vais faire pareil
Je trouve que pour elle c'est un peu brutal cette manière de couper les ponts. Certes il y a une ellipse d'une grosse année et du coup, d'ailleurs c'est sous entendu que cette période la relation Ylva/ Helga s'est fortement rafraichie et c'est sans doute ce cheminement qui la pousse à penser ça.
En fait je crois qu'exceptionnellement j'aurai voulu un chapitre où à défaut d'être dans la tête d'Helga et Iduna, qu'Iduna soit remplacée par Ylva pour que pendant cette grosse année on sente le drame s'installer de plus en plus en elle.
Alors ça ne voulait pas dire, remplacer ce chapitre non, mais plutôt qu'il se soit imbriqué avant celui là.
Car ici, finalement nous n'avons que l'ultime conclusion de ce drame et pas tout le cheminement, ça nous aiderait à comprendre pourquoi Ylva est si radicale dans ce chapitre. Les autres personnages lui disent qu'elle se fait des idées. C'est peut être le cas mais je ne pense pas que ça soit une crise juste ce jour mais bien une accumulation. Une accumulation que les autres n'ont peut être pas remarqué et/ ou minoré.
Et pour le coup, comme lors du dernier chapitre, les événements qui touchent Iduna tombent presque à contre courant (à part le fait qu'Ylva vienne vivre chez elle évidemment). Non je parle du moment qu'elle passe "en famille" qui se "noie" dans le drame entre Helga et Ylva.
Ah et y a mon beau Pieter qui prend une claque
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le passé 5 : Les mystères des Belles Pousses : Attention contenus matures !
Sam 18 Fév 2023, 11:02
Floconnette a écrit:Alors déjà je te boude! Parce que je ne pensais pas qu'il y aurait d'histoire ce soir, du coup je l'ai ai découvertes à 2H Du matin, j'ai quasi pas dormi et c'est ta faute!
Et je boude une deuxième fois pour Ylva! J'ai le droit elle se comporte comme une gamine capricieuse alors je vais faire pareil
Je trouve que pour elle c'est un peu brutal cette manière de couper les ponts. Certes il y a une ellipse d'une grosse année et du coup, d'ailleurs c'est sous entendu que cette période la relation Ylva/ Helga s'est fortement rafraichie et c'est sans doute ce cheminement qui la pousse à penser ça.
En fait je crois qu'exceptionnellement j'aurai voulu un chapitre où à défaut d'être dans la tête d'Helga et Iduna, qu'Iduna soit remplacée par Ylva pour que pendant cette grosse année on sente le drame s'installer de plus en plus en elle.
Alors ça ne voulait pas dire, remplacer ce chapitre non, mais plutôt qu'il se soit imbriqué avant celui là.
Car ici, finalement nous n'avons que l'ultime conclusion de ce drame et pas tout le cheminement, ça nous aiderait à comprendre pourquoi Ylva est si radicale dans ce chapitre. Les autres personnages lui disent qu'elle se fait des idées. C'est peut être le cas mais je ne pense pas que ça soit une crise juste ce jour mais bien une accumulation. Une accumulation que les autres n'ont peut être pas remarqué et/ ou minoré.
Et pour le coup, comme lors du dernier chapitre, les événements qui touchent Iduna tombent presque à contre courant (à part le fait qu'Ylva vienne vivre chez elle évidemment). Non je parle du moment qu'elle passe "en famille" qui se "noie" dans le drame entre Helga et Ylva.
Ah et y a mon beau Pieter qui prend une claque
Mille excuses ! Le live était prévu pour dimanche XD mais @Lhysender était dispo à 20h50 donc on a foutu nos chapitres en catastrophe ! (Ils étaient prêts après tout !
)Je comprends un peu ta déception de ne pas être dans la tête d'Ylva et j'avais hésité à rajouter un chapitre mais j'ai déjà tellement de chapitres rajoutés par rapport à mon squelette (devait y avoir 32 chapitres on sera plutôt à 50) qu'il me faut faire des choix malheureusement... Après je le garde en bonus sous la main !
(et je me le note tout de suite dans mon cahier ! 
) Concernant la baffe de Pieter... Quand j'ai lu le chapitre à @Frantzoze il n'arrêtait pas de dire "attends j'ai pas bien compris, redis-le" j'ai donc relu la même phrase une dizaine de fois d'affilés et il était mort de rire cet enfoiros
Bon du coup c'est passé à la trappe mais Mamie Anna a été crée au même endroit qu'Elysia accessoirement !
Sinon je vais me faire taper mais Ylva ça peut être tout simplement une connaasse sans coeur hein !
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