Re: [Ansa's Stories] Retour vers le passé 5 : Les mystères des Belles Pousses : Attention contenus matures !

Les spoilers du chapitre 39 sont déjà choisis...

[Ansa's Stories] Retour vers le passé 5 : Les mystères des Belles Pousses : Attention contenus matures ! - Page 12 Spoile77

Quant au chapitre c'est paradoxal... J'ai à la fois envie de le finir au plus vite et de le faire durer sur la semaine mais il est déjà bien entamé I love it

beaucoup de montagnes russes pour celui-là ! I love it

Ah va y avoir un fantome et de l'alcool
ça sent la gueule de bois tout ça!!!! Very Happy

Iduna enfant?... Ah il va y avoir l'heureux événement bientôt!!! Very Happy

Voici sans attendre le chapitre 39 Smile

Bonne lecture I love it

(pardon par avance à Benoît et @Floconnette il est long...Mais c'est pour la bonne cause ! I love it

)

Chapitre 39 : Ne t’en va pas :

« Mon grand Fermier,
Je suis désolée de t'avoir dit toutes ces atrocités à propos de ton départ en Arendelle. S'il te plaît, prends une journée pour revenir à la maison afin que nous nous expliquions tous les deux.
Je t'embrasse avec toute la tendresse d'une mère.
Helga. »

Attristée et en colère, je réduis cette énième lettre en boulette de papier et la jetais avidement dans la corbeille comme je l'avais fait avec les dix autres effectuées ce matin. Bouillonnant intérieurement, mes larmes étaient prêtes à partir à la moindre phrase de contrariété. J'avais réussi l'exploit d'éloigner Pieter en n'acceptant pas son choix de devenir soldat dans la ville qui m'avait tant fait souffrir.

-Forcément, je lui ai laissé sous-entendre que c'était à cause de son homosexualité... Je suis la reine des idiotes... Pestai-je encore, il ne me pardonnera jamais.

Poussant un profond soupir, je pris une nouvelle feuille tandis que ma plume resta suspendue dans le vide le temps que je formule mes idées dans ma tête.

-Bon tant pis...Je vais l'appâter pour qu'il revienne nous voir, murmurai-je.

« Mon grand Fermier,
Je suis désolée de t'avoir dit toutes ces atrocités à propos de ton départ en Arendelle. Non, bien sûr que non, au grand jamais le fait que tu aimes les hommes ne sera un problème ni pour moi ni pour ton père. Nous t'aimons tel que tu es, tel que nous t'avons conçu, tu restes et demeureras toujours notre enfant avant tout !
Je n'ai pas été très honnête avec toi. Voilà...Comme tu le sais déjà tes grands-parents m'ont abandonné après une grosse bêtise que j'avais faite avant de me marier avec ton père. Néanmoins je vous ai fait croire que je ne savais pas ce qu'il était advenu d'eux. Mais c'est faux. Papy Rick et Mamie Christia sont morts de ma main durant la grande bataille que nous avons menée en Arendelle quand tu n'avais que quatre ans. C'est en partie pour cela que je ne voulais pas que tu ailles vivre dans cette ville qui nous a toujours voulu que du mal ! Je n'ai pas envie d'entrer dans les détails à l'écrit et préférerais te donner mon développement de vive voix si jamais tu décides de repasser un peu à la maison.
Tu nous manques énormément à Papa et moi mais aussi à ta petite sœur. Comment comptes-tu tenir ta promesse et la protéger maintenant que tu es si loin d'elle ? Plus que nous deux, Anna a besoin de toi. Ta vraie place est au sein de ta véritable communauté ! Imagine si les Arendellien découvrent ce qui s'est passé, il y a 18 ans! Tu seras le premier à être tué et ça je ne le supporterai pas !
De plus, il y a des secrets en Arendelle qu'il vaudrait mieux pour toi que tu ne connaisses jamais ! Par pitié, ne me laisse pas sans nouvelles. Je n'ai jamais été aussi longtemps loin de toi et de tes sentiments.
Je ne peux pas te forcer à revenir mon fils mais je ne perds pas espoir de voir ta belle silhouette d'homme entrer dans notre hutte comme dans le temps à la prochaine visite de la construction du barrage.
Ton père, ta sœur et moi t'embrassons tendrement en attendant de tes nouvelles.
A bientôt notre grand fils dont nous sommes très fiers.
Helga et Olaf Piceaerd.
PS : Encore une chose...J'aimerais que tu effectues des recherches pour moi à propos d'un villageois d'Arendelle. Voilà...Si jamais tu trouves un homme qui a à peu près vingt ans et qui se nomme Lars Halricsen, j'aimerais que tu me dises ce qu'il est devenu et même s'il est encore en vie. Ce jeune homme cache lui-même un terrible secret lié aux Piceaerd ! »

Appliquant ma signature, je fus enfin satisfaite de cette missive. Je la pliais donc toute heureuse et étais sur le point d'appeler Courant d'Air pour l'envoyer quand Anna déboula dans la maison plus pâle qu'une morte. Échevelée et en sueur elle se tenait fermement le ventre ce qui m'alerta tout de suite.

-Ma grande Chamane qu'est-ce qui se passe ? Demandai-je tout en l'aidant à se mettre au lit.

-Je...Je crois que j'ai trop forcé dans mes tournées, expliqua-t-elle toujours aussi blême, je fais des voyages astraux toutes les nuits. Oh ! Pas longtemps mais je pense que mon corps a dû mal à le supporter.

Des voyages astraux ? Toutes les nuits ? Pensai-je surprise. Haussant un sourcil, je cherchai activement les raisons qui la poussaient à agir de la sorte. Ce que je n'avais pas voulu voir me sauta alors aux yeux et je repensais au jour de son anniversaire où je lui avais permis de passer la nuit avec Yélana...Enfin...C'était ce qu'elle m'avait suggéré...

-...Ou alors c'est plus grave et tu devrais peut être appelé Mouna, précisa-t-elle soudain alors que tout se bousculait dans mon esprit.

Par Ahtohallan...Elle n'a pas pu me faire ça...Chers Dieux dites-moi qu'elle n'a pas fait ça ?! Priai-je très fort alors que je posais instinctivement mes mains plus précisément vers son bas-ventre.

-Laisse-moi faire Anna, ordonnai-je en essayant de ne pas faire un malaise face à mes craintes qui se confirmèrent.

C'en fût trop. Ma fille avait un bébé dans son ventre...Une belle petite fille...Mes aïeux mais qu'est-ce que j'avais raté aux yeux des dieux à la fin ?! Je m'étais rangée depuis bien longtemps ! J'étais restée fidèle à Olaf, j'avais été la plus dévouée possible auprès de mes sœurs de cœur...Pourquoi le sort s'acharnait-il à ce point ?!

- Qu'est-ce que j'ai Maman ? Demanda-t-elle soudain.

- C'est plutôt à toi de me le dire, répondis-je d'un ton sec.

Une immense gêne s'installa alors que je regardais ma fille sous un nouveau jour...Elle connaissait l'intimité la plus primaire...Les plaisirs de la chaire...Agacée, je croyais qu'Ylva serait la première à venir me faire un rapport quand Anna aurait perdu sa virginité...

Mais non...Elle avait su tenir sa langue pour une fois...Un bébé...Ma fille attend un bébé ! Me répétai-je choquée.

-Je ne comprends pas Mère, dit-elle avec étonnement.

Elle me prend pour une imbécile...Oui...Elle se fiche de moi... Calme-toi Helga...Calme-toi...Ce n'est pas dans le plan initial mais on va trouver une solution...Mais j'eus beau m'en persuader mes yeux s'embuèrent de contrariété si bien que je lui tournai le dos quelques secondes le temps que mes émotions redescendent.

- Qu'as-tu fait ma Grande Chamane ?! Lâchai-je tout de même.

-Mais rien, se défendit-elle.

Les sueurs repartirent de plus belle alors que je songeai à un autre détail...Le père?! Qui était le père de cet enfant ?!

-Tu te moques de moi !? Pitié dis-moi que c'est avec Amarok ! Paniquai-je.

-Avec Amarok ?! Maman je ne comprends rien ! S'exclama-t-elle encore plus fort.

N'ayant plus envie de jouer, je rageai une nouvelle fois :

-Bon Anna arrête de faire l'idiote maintenant ! Quand as-tu eu tes règles pour la dernière fois?!

-Mais il n'y a pas longtemps, tu le sais bien ! C'est toi qui laves mes changes, répondit-elle alors que mon cœur manqua un autre battement.

-Oui tu as raison...Mais alors tu es toi-même dans le déni ! M'emportai-je encore.

-Dans le déni de quoi Maman ?! Répéta-t-elle alors que je me contractai de plus en plus au matelas pour ne pas la gifler.

-Je...Je ne comprends pas, je t'avais dit pourtant d'attendre le mariage ! Il n'est que dans trois mois ! M'impatientai-je, vous auriez pu vous retenir avec Amarok.

Ce n'est pas son œuvre Helga, tu sais que c'est Elysia, me grondai-je. Mais je ne pouvais pas faire autrement...Je refusais de croire qu'Ylva ne les avait pas mis en garde tous les deux...Elle comprit enfin qu'elle était enceinte...Et à voir son sourire je savais que les ennuis seraient loin d'être finis...

Essayant de rassembler mes idées, je calculai encore :

-Elle a été faite il y a trois mois... Lors de cette fameuse nuit avec Yélana je suppose... Bien, pourquoi est-ce que ça ne m'étonne pas ? Pourquoi est-ce que je t'ai laissé y aller quand même ?! Quelle idiote je fais ! J'ai été adolescente avant toi !

Je rougis violemment en repensant à mes premiers rapports avec Yuma...Nous en avions tellement envie...Il aurait été impossible de nous arrêter. Une autre peur s'empara aussitôt de mon être... Olaf et Iduna avaient eux aussi succombé au plaisir de la chair hors mariage et avaient bien été punis par les dieux...Ne souhaitant pas repenser à cette histoire, je secouai fermement la tête et repris d'une voix certaine :

-Anna ! Tu m'écoutes ! Il faut en avertir Amarok ! Il se doit de le savoir !

Je n'avais pas le choix ! Je devais jouer la méchante...L'éloigner un peu plus de moi comme je l'avais fait avec Pieter. Comme prévu elle blêmit me forçant à m'énerver à nouveau :

-Quoi ?! Qu'est-ce qu'il y a encore ?! Non...Non...Pitié, dis-moi que c'est bien Amarok le père. Je veux l'entendre de ta bouche Anna.

Elle ne fléchit pas et souhaita disparaître dans l'instant.

-Allez Anna, s'il te plaît... C'est pas vrai... insistai-je la poussant ainsi dans ses retranchements.

Un immense vertige m'envahit et j'explosai presque naturellement :

-MAIS NON ! MAIS NON ! MAIS CE N'EST PAS POSSIBLE ! MAIS QU'EST-CE QUI VOUS A PRIS AVEC ELYSIA !?

Ses sanglots me broyèrent le cœur mais je mentais encore d'une voix convaincante :

- C'est bien lui n'est-ce pas ?! J'aurais dû m'en douter ! Je ne pensais pas que vous iriez aussi loin ! Je pensai que votre affection s'atténuerait avec le temps ! Mais ça aurait dû me mettre la puce à l'oreille quand il ne s'est pas présenté durant la journée de ton anniversaire...Et Iduna et Ylva qui ne m'ont rien dit ! Je suis sûre qu'elles, étaient au courant !

En avais-je fait assez ? Non...Helga ! Tape plus fort ! Me convainquis-je.

-Et bien sur vous n'avez absolument pas pensé aux conséquences que cela impliquerait ! Mais enfin Anna ! Vous ne vous êtes même pas protégés... Enfin...Qu'est-ce que je raconte, moi ?! Vous n'auriez jamais dû le faire à la base ! Je te faisais confiance ! Cette bêtise-là elle a quand même autrement plus de conséquences que ta fuite à Arendelle ! Quand ton père va l'apprendre !? Mais ce n'est pas possible ! Qu'est-ce qui vous est passé par la tête !?

Voilà ! Là j'en avais fait assez pour qu'elle sorte de ses gonds ! Aussi je fus presque déçue lorsqu'elle renchérit d'une petite voix à peine audible :

-Je l'aime Maman.

Dis-le plus fort ma fille ! Allez ! Pensai-je à nouveau. Mais non. Elle n'ajouta rien de plus. Je décidai tout de suite de la bousculer encore une fois :

-Oh bah oui ! J'espère bien ! Laisse-moi croire que tu ne t'es pas fait prendre par tous les jeunes hommes de la Forêt Enchantée !

Elle éclata en sanglots...Mince...Trop fort Helga ! Mes boyaux se tordirent. Je n'étais pas ignoble au point de la rendre malade, surtout pas dans son état, aussi je décidai de calmer un peu le jeu :

-Pardon ma grande Chamane...Excuse-moi...Je ne voulais pas dire ça...Je me doute que ce n'est pas le cas, mais tu ne peux pas aimer Elysia ma chérie et tu le sais très bien. Depuis que tu es toute petite, tu es conditionnée à épouser Amarok.

-Il aime Yélana, expliqua-t-elle.

Je sais, faillis-je ajouter, et c'est ma faute...

-Peu importe. Vous ne pouvez rien y changer et tu le sais très bien Anna. Les coupoles ont été faites à la naissance et on ne peut pas revenir sur le feu sacré, expliquai-je.

Cela éveilla enfin sa colère et elle cracha d'une voix vive :

-Eh bien vous êtes des monstres d'avoir fait ça ! Les dieux n'auraient jamais dû se mêler de qui j'aime ! Papa et toi n'avez pas eu à supporter cela !

Un souvenir de ma propre colère face à Ahtohallan qui ne s'ouvrait pas me revint de plein fouet en mémoire et je lui assenai une claque magistrale que je regrettai tout de suite avant de reprendre :

-Bien sûr que si petite écervelée ! C'est comme ça pour toutes les chamanes dans la tradition Northuldra. Et nous nous en sommes contentés. Nous nous aimons toujours. La preuve que cela marchait ! Si tu y avais mis de la volonté Anna ! Cela aurait marché !

-Eh bien ça ne m'a pas atteint avec Amarok. Change-le, me supplia-t-elle.

Bientôt ma chérie...Bientôt tu t'en chargeras, pensai-je très fort tout en rétorquant d'une voix dure :

-Non Anna ! Je ne peux pas contrecarrer la volonté des dieux du feu de l'Yggdrasil et n'insiste pas! Tu épouseras le chef Northuldra et tu ne pourras faire autrement. Je vais envoyer un message à Tatie Iduna pour lui expliquer la situation et lui dire qu'Elysia ne devra plus jamais venir te voir et que tu n'iras plus donner les cours de chamanisme sur les Terres Gelées.

Elle blanchit alors que je me mordis la lèvre jusqu'au sang de la voir si mal.

-Laisse-moi y aller une dernière fois, je devais m'y rendre demain normalement. S'il te plaît mère. Laisse-moi lui dire au revoir, la suppliai-je.

-Soit...Murmurai-je en me radoucissant, je ne veux pas être un monstre comme l'ont été certaines personnes. J'y consens donc une dernière fois. Repose-toi à présent et après tu iras expliquer la situation à Amarok. Débrouillez-vous comme vous voulez mais il faut que cette enfant devienne votre fille à tous les deux.

Je fis abstraction de son regard meurtrier qui me persécuta sur le champ et sortis enfin de sa chambre pour me rendre aux parcelles où se trouvait Olaf. Comment allais-je lui présenter la chose ? Allait-il être énervé ? Allait-il me mettre cette faute-là aussi sur le dos ?

-Oh ! Ça alors ! Helga Piceaerd ! Vous ici au milieu de la boue ! Si je m'attendais à cela ! Me taquina-t-il tout de suite en plantant sa bêche dans la terre pour s'essuyer le front.

Malgré l'importance de l'information, je rougis violemment et me raclais bientôt la gorge avant de reprendre :

-Monsieur Olaf Camviridus, je dois vous faire part de quelque chose d'important...

-Oula ! A voir ta tête j'ai l'impression qu'il vaut mieux que je sois assis ! S'exclama-t-il tout en effectuant le geste grossièrement au milieu de ses plantations.

-Il vaut mieux en effet, répétai-je pour moi-même.

Il me sourit aussitôt de toutes ses dents et répliqua amusé :

-Alors ? Laquelle d'Iduna, Ylva ou toi avez fait une bêtise cette fois-ci ? Je suis tout ouïe.

J'eus à mon tour un petit rire nerveux et répondis :

-Perdu ! Aucune de nous trois...Il s'agit...D'Anna.

Ses sourcils se froncèrent alors que je devins de plus en plus blanche.

-Rien de grave j'espère, dit-il en retrouvant tout son sérieux.

-Euh non...Si on ne compte pas le fait que nous allons être...Grands-parents d'ici cinq mois...Déclarai-je en fixant mes pieds.

Les yeux d'Olaf s'écarquillèrent immédiatement alors que son visage passa par toutes les couleurs avant qu'il ne bafouille, gêné :

-Quoi ? Mais alors euh...Ça veut dire qu'elle a...Fait...Enfin...Avec Amarok ?

-Non...Elysia, rectifiai-je en donnant un coup de pieds agacé dans le terreau, honnêtement je ne l'avais pas vu venir ! Surtout qu'Ylva était censée être son chaperon !

A ma grande surprise, mon mari se mit à rire et répliqua :

-Non Helga ! Tu me fais marcher ! Tu es naïve à ce point ?! En même temps avec elle, tu t'attendais à quoi, sérieusement ?! Ça a dû être la première à leur apprendre toutes les positions possibles et inimaginables...Ouche...Arrête-moi là, je crois que je vais vomir... Je ne veux certainement pas imaginer cela !

- C'est pas faux...Bon...Va la voir et fais-lui croire que tu es de son côté ! L'implorai-je.

-De son côté ? N'est-ce pas plutôt ton rôle? Reprit-il encore d'une voix hésitante.

-Si...Mais je m'en tiens à celui ignoble que je me suis attribuée pour purifier la bêtise d'avoir allumé sa coupole et celle d'Amarok, répliquai-je la mort dans l'âme.

Mon mari fit la moue mais ne réfuta pas. Il me vola un baiser en me titillant à nouveau :

-Soit...Dans ce cas...A tout à l'heure Mamie...Hum...Fais gaffe...Je vois déjà des cheveux blancs sur ta tête !

-Moi au moins j'ai des cheveux pendant que tu te dégarnis à vue d'œil Papy ! Minaudai-je à mon tour en lui tirant la langue, allez, file !

Il s'exécuta et je restai un moment seule avant de les rejoindre. Respirant un grand coup, je portais à nouveau mon armure de mauvaise mère et fis mon entrée en lâchant d'une voix acerbe à l'égard de mon mari :

-Ah bah c'est comme ça que tu la grondes?!

Lui faisant des gros yeux derrière l'épaule d'Anna pour qu'il joue le jeu aussi, je fus heureuse de l'entendre répliquer :

-Helga, tu ne crois pas qu'elle en a assez eu pour aujourd'hui ?!

-Non ! Grognai-je, je...J'ai tout raté ! Je ne vaux pas mieux que...

Il me stoppa avant que je ne sorte la suite. Subjuguée, Anna mordait à l'hameçon ! Parfait !

-Assez ! Tu allais dire une sottise...Ce n'est pas dans ma nature d'être mauvais et toi comme moi ne sommes pas les mieux placés pour vraiment juger ce qui s'est passé!

Mince ! La phrase piqua la curiosité de notre fille qui haussa un sourcil de surprise.

-Je...Euh...C'est notre rôle de parents pourtant ! Repris-je durement, tu vas tout lui passer ! Bien...Autant pour moi Anna ! Tu as très bien fait de t'être donnée à Elysia sachant que tu étais promise à un autre homme ! Félicitations !

J'applaudis de façon forcée tandis qu'Olaf, se voulut sage en lui indiquant d'aller révéler son état à Amarok sur le champ. Docile, elle se dirigea vers l'entrée avec dignité et je conclus encore d'une voix glaciale :

-Très bien ! Alors vas-y et bon courage. Oh et Anna ! Surtout n'oublie pas ! Cette enfant est la tienne et celle d'Amarok... De ce fait elle devra avoir un autre nom qu'Iduna...Je te promets que si ça ne tenait qu'à moi seule, j'en serai ravie mais la tribu n'est pas bête, tout le monde se connaît.

Le « Oui Maman » qui sortit de sa bouche fut grinçant mais elle partit enfin. Nous demeurâmes de marbre avant de nous détendre en comprenant que nous étions bien seuls.

-Tu as été exceptionnelle dans ton rôle de marâtre ma Helga d'Amour ! S'enquit mon mari tout sourire.

-Hum...Je n'irai pas jusqu'à m'en vanter... Désormais ma fille me déteste aussi autant que mon fils...Merveilleux... Murmurai-je la mort dans l'âme.

Soucieux que cela me meurtrissait, Olaf essaya quand même de tourner la situation en dérision et continua de me masser activement l'épaule en susurrant à mon oreille :

-Eh bien...Heureusement qu'il vous reste encore moi pour vous aimer Madame Piceaerd !

Mon bas ventre s'embrasa immédiatement et je tournai ma tête proche de la sienne avant de l'embrasser tendrement.

-Que proposez-vous dans ce cas Monsieur Piceaerd ? Demandai-je tout sourire.

Il suggéra alors amusé :

-Hum...Comme nous sommes tous les deux un peu pressés, je dirai...Une courte étreinte debout, cela vous va-t-il très chère?

Je soulevai mes jupons comme toute réponse. Heureux, mon mari se rua sur moi et je lui dégainai son pantalon pendant qu'il me caressa à travers les tissus de nos vêtements que nous n'avions pas le temps d'enlever. Je savourais ses baisers dans mon cou et mes cheveux, complètement grisée et soupirai dès lors comme il l'aimait tant. Au diable tout ce qui nous tombait sur la tête ! L'instant était si bon...Oh oui...Mes aïeux...Que c'était bon...

-Olaf...Promets...Promets-moi que tu continueras de m'aimer...même si...je me fais appeler Mamie, minaudai-je de plus en plus accrochée à son cou.

-...Je...T'aimerai...Encore...Plus... Helga, Gémit-il en rythmant ses coups de plus en plus vite.

J'en jouis d'aise, sombrant de plus en plus vers ce terrain euphorique similaire aux voyages astraux. Ralentir...Il fallait qu'il ralentisse...J'en voulais encore...Oh oui encore... S'insinuant toujours plus, il espaça tout de même les allers-retours pour qu'on profite pleinement de cette sensibilité excitante...Oui...Jusqu'au bout. Nous déclarâmes forfait dans une volupté commune. Comme il était doux de redescendre après avoir fait l'amour...Mon cœur battait à cent à l'heure... Mon corps tremblait de mille vibrations...Ma chaleur était encore profonde...Mais c'était bien la dévotion et l'extase à l'égard de mon mari qui prenaient le pas tandis que je lui plaquais des dizaines de baisers épanouis sur sa bouche.

-Votre performance est d'égale à votre beauté chamane Piceaerd, murmura-t-il en se rhabillant.

-Hum...Vil flatteur, lançai-je gênée tout en remettant moi-même ma tenue correctement.

Nous éclatâmes alors si fort de rire que nous en eûmes mal dans les côtes. Notre souffle fut à peine repris que notre grande Chamane revint dans la hutte.

-Alors tout est arrangé Anna ? Demandai-je.

-Oui Mère, Amarok a été beaucoup moins sévère que toi ! Répondit-elle d'un ton froid en me lançant des éclairs.

Elle ne me parla pas du reste de la journée et resta enfermée dans sa chambre jusqu'à partir le lendemain aux Terres Gelées. Comme convenu, mes sœurs de cœur avaient été informées de la situation et n'avaient pas été aussi ébranlées que moi car elles étaient déjà au courant. J'avais vraiment été la dernière à le savoir...Ruminant encore à cause de ça tandis que je remplaçais Pieter aux champs avec Olaf, je reçus bientôt une violente bourrasque de Courant d'Air qui me laissa une lettre. Je l'ouvris tout de suite avec indifférence...

« Maman ! Tatie Iduna est morte ! Préviens Marraine et Papa et venez vite s'il vous plaît !
Anna. »

Je pensais ne pas survivre à la mort de Yuma mais le sentiment dévastateur qui s'empara de mon âme à l'annonce de cette nouvelle fut beaucoup plus fort que tout ce que j'aurais pu imaginer. Un cri immonde sortit de ma bouche, effrayant Olaf qui n'avait pas eu le temps de lire la lettre. Les « NON » agonisants suivirent alors qu'il m'arracha enfin le mot des mains.

-C'EST MA FAUTE ! Hurlai-je de désespoir, TU M'ENTENDS OLAF ! MA FAUTE ! SI J'ETAIS MORTE POUR NOS DEUX ANS DE MARIAGE, IDUNA SERAIT ENCORE EN VIE!

Les larmes spasmodiques repartirent de plus belle alors que mon mari n'arrivait plus à me calmer. Me compressant de plus en plus les épaules et le torse alors que j'essayai de me débattre, je finis toutefois par être sous l'emprise de sa poigne et il murmura doucement à mon oreille :

-Voilà mon amour...Voilà...Ce n'est pas le moment de nous faire une crise d'angoisse.

Sa voix m'apaisa alors que mes pleurs repartirent une nouvelle fois. Ylva...Je n'aurais pas la force de le dire à Ylva...C'était insurmontable.

-Viens...On va aller boire de l'eau, déclara-t-il en me réconfortant.

Il ne joua pas les forts longtemps. Sa mine se défit et il ne retint plus ses larmes. C'est ta faute s'il est malheureux Helga ! Me flagellai-je. Me dérobant à nouveau de son étreinte, je répétai à demi-folle en le repoussant :

-Allez ! Vas-y ! Frappe-moi ! Je suis l'unique responsable ! C'est moi qui aurais dû mourir le jour de nos noces de cuir ! Pas Iduna !

-Arrête Helga ! Sa mort n'a rien à voir avec toi ! S'envenima-t-il.

-Si malheureusement il y en a un ! Quand j'ai eu mon intoxication...Iduna est allée faire un pacte avec Pierre Sappos pour que je ne meurs pas...C'est ma faute je te dis ! Oui ! C'est moi qui l'aie tuée ! Criai-je hystérique.

Olaf me dévisagea soudain durement comme je l'avais tant redouté. Fermant les yeux comme pour se remémorer cette nuit fatidique, il finit par dire en pâlissant :

-Mais alors...Quand elle était venue dans la hutte de Papa et Maman...Que nous nous étions embrassés, que j'avais creusé deux tombes à la va vite et qu'elle s'était assoupie ensuite...Elle...Non je ne peux pas croire qu'elle ait pu faire ça...

Je hochai pourtant la tête avec insistance pour le lui confirmer.

-Pourquoi ne l'a-t-elle jamais dit ? Pourquoi était-elle si secrète ?! S'insurgea-t-il.

Ses yeux me fusillèrent alors du regard tandis qu'il ajouta :

-Pourquoi toi tu ne m'as rien dit non plus ! Visiblement tu étais au courant ! Nous aurions pu lui éviter cela. La garder encore avec nous !

-Elle m'avait demandé de ne rien te dire. Je n'ai fait qu'appliquer sa volonté...De plus...Je l'ai appris à mes dépens... Ylva et moi ne le savions pas non plus au départ...Chuchotai-je.

Gardant la tête froide, Olaf sécha ses dernières larmes bien avant moi et demeura silencieux. Maintenant toujours une distance respectable avec lui, j'attendis que mes pleurs s'apaisent pour un petit moment avant de murmurer :

-Je ne te mérite pas...Tu peux partir toi aussi si tu le désires... Je ne te retiendrai pas... Je comprendrai amplement que tu m'en veuilles... Tu as perdu la femme de ta vie à cause de moi...

Agacé, mon mari se rapprocha à nouveau de mon être et me prit durement la main en répliquant :

- C'est mon premier amour qui est parti aujourd'hui mais certainement pas la femme de ma vie...La femme de ma vie elle est là devant moi...Voyons Helga...Comment après toutes ces années tu peux encore penser que tu représentes moins à mes yeux qu'Iduna ?!

-Nous...Nous nous sommes pris par dépits, soulignai-je doucement alors que mon cœur chavira à cette simple déclaration d'amour, je t'ai donné un fils ingrat qui ne veut même plus entendre parler de nous et une fille qui va jouir d'une sale réputation... Avec Iduna tu aurais eu des enfants parfaits...Tu lui avais bien spécifié ! Si j'étais morte ce jour-là tout aurait été délié, tu aurais pu te marier avec elle et avoir la famille dont tu rêvais.

-Eh bien j'en ai dit des bêtises ! Et je n'ai jamais cherché à imaginer cet éventuel futur pour la simple et bonne raison que j'ai déjà la famille dont je rêvais, répliqua-t-il.

Je plongeai bientôt mes yeux d'ambres dans les siens vert épicéa en attendant qu'il se justifie :

-Notre fils a mauvais caractère, est têtu comme une mule et est jaloux...Comme nous deux... Quant à Anna elle a le même côté fougueux et docile que toi...Sans parler de son cran qui émane également de nos deux êtres !

Rassurée, je reçus sa longue étreinte comme un baume au cœur. Le vide qui avait disparu de mon cœur durant ce cours laps de temps, revint toutefois brutalement à la charge. Je me crispai à nouveau à la tunique d'Olaf avant d'être prise de spasmes. Il me caressa délicatement la tête alors que ses yeux étaient eux-mêmes noyés de cette tristesse étouffante. Nous aurions pu rester un moment à évacuer doucement cette énième crise si Ylva n'avait pas fait une entrée fracassante avec son habituelle bonhomie.

-Est-ce que la famille Piceaerd est ici !? Clama-t-elle soudain alors que nous reniflions encore avec peine.

Nous tentâmes de cacher nos visages bouffis par les sanglots mais ma sœur de cœur ne manqua pas de s'en apercevoir.

-Par les esprits ! Vous faites de ces têtes ! On dirait que vous venez de croiser un mort ! Lâcha-t-elle, bon ma Grosse Gaga bouge-toi ! Faut qu'on aille voir Iduna !

Ma tête vira au blanc alors qu'elle-même se décomposa en quelques secondes en apercevant la lettre toujours bien froissée dans nos mains.

-Non...Helga...Ne me dis pas que...Commença-t-elle en devenant pâle.

Je n'eus pas le temps de répondre qu'elle tomba dans mes paumes. Légère, je la ramenais sur le lit et restai avec elle.

-Prenez tout le temps qu'il vous faudra pour vous recueillir, murmura soudain Olaf.

-Tu n'assisteras même pas à la cérémonie?! Lui reprochai-je inconsciemment, elle aurait aimé que tu y sois.

-Je...Je n'y arriverai pas...Je ferai mes propres hommages ici, avoua-t-il, il y a des choses que j'ai envie de dire à Iduna sans...

-...Sans que je ne les entende...Je comprends, murmurai-je avec un sourire grimaçant.

Je lui compressai immédiatement ses doigts alors que mon autre meilleure amie était en train de revenir à elle. Sans un mot, elle écarquilla les yeux, s'enleva le chiffon de sa tête et se leva en ne m'attendant même pas.

-Vas-y... Et dis à Anna qu'elle ne rentre pas trop tard, m'intima à nouveau mon mari.

Je hochai la tête et rattrapai bientôt Ylva. Nous partîmes à l'enterrement dans un grand silence pesant sans savoir que nous n'étions pas encore au bout de nos peines.

****

Je n'entendais plus...Ne voyais plus rien...J'aurais aimé ne plus souffrir... Trois heures qu'ils l'avaient mis dans la glace... Cinq heures que les dieux me l'avaient enlevé à jamais. Je n'avais pas pu parler depuis tout ce temps... Ils m'avaient détruite... Passé le sentiment de fureur à l'égard de ma Grosse Gaga, j'en avais eu un bien plus grand pour Amarok... Comment son propre fils avait-il pu la faire disparaître pour toujours...Elle...L'amour de ma vie...La plus belle personne du monde...Iduna... Serrant les dents pour ne pas pleurer, je ne voulais voir personne...

-Elle ne va pas mieux ? Demanda soudain ma sœur de cœur vivante à l'adresse de mon mari officiel.

Yélana secoua tout de suite la tête alors que je fixai toujours un point dans le vide, nichée dans le lit de ma hutte maritale. Je vis bientôt Helga apparaître nappée d'une tenue sombre. Elle éclata en sanglots en me regardant et s'agenouilla à ma hauteur en prenant mes mains inertes.

-Ylva...C'est moi...Regarde-moi s'il te plaît, m'implora-t-elle d'une voix étranglée.

Je l'observai après une éternité même si mes yeux ne voyaient qu'un misérable point flou à la place de ses lumières d'ambres.

-Je suis là, chuchota-t-elle en crispant ses mâchoires...Je suis là avec toi...S'il te plaît...Ce n'est pas le moment de tout lâcher...

Aucune réaction de ma part... Je ne voulais pas pleurer...Je n'en avais même pas la force. L'amour de ma vie...Ils m'avaient pris l'amour de ma vie... C'est tout ce qui tournait en boucle dans ma tête depuis que j'avais appris la nouvelle.

-Ylva s'il te plaît parle-moi...Je t'en supplie...Dis quelque chose...

Rien...Pas un son...Je restai prostrée. Patiente, Helga s'installa à côté de moi et resta durant des heures à mes côtés si bien que je finis par lui murmurer très lentement :

-Je ne t'en veux pas.

Je passai alors ma tête sous son bras pour qu'elle me serre contre elle et nous demeurâmes encore mutiques pendant un bon moment.

-Ylva...Faisons lui un discours...Un beau discours comme...Comme...Bafouilla-t-elle.

-...Comme elle n'aurait pas aimé en avoir, murmurai-je, ce n'était pas Amaris ni Christia même s'il lui arrive...Enfin lui arrivait d'être orgueilleuse.

Ma Grosse Gaga se mordit la lèvre. Elle voulait bien faire...Je le savais...Mais elle ne connaîtrait jamais aussi bien Iduna que moi. Ma Reine...Ma chère Reine...La plus exquise des créatures. Pourquoi mes dieux...Pourquoi maintenant ?

Après une éternité, je finis par dire inaudiblement :

- D'accord, d'accord je veux bien que nous allions nous recueillir toutes les deux...Mais laisse-moi choisir notre destination pour après...S'il te plaît...

-Soit...Olaf m'a permis de prendre mon temps, il s'occupe des enfants...Enfin d'Anna...Il sait que je suis avec toi, soulignai-je.

-Toujours pas de nouvelles de Pieter ? Essayai-je gentiment.

Son visage pâlit alors qu'elle secoua la tête. Puis elle me montra sa tenue et dit en reniflant bruyamment :

-Il... il m'a juste envoyé ça en express en disant que c'était une tenue de deuil à Arendelle, c'est fait en crinoline noir...C'est trop léger pour le porter toute la journée ici

J'approuvais en silence en lorgnant ses formes moulantes. Mais pas dans le lieu où je compte te mener après, pensai-je très fort. Je me passais donc un châle noir et prévins Kanda que nous ne rentrerions pas avant le petit matin.

-Si tu trouves Yélana tu lui dis ! M'exclamai-je gravement.

-Elle est sans doute partie réconforter...Commença mon mari.

-...Oui ! Pas de doute ! Elle est avec cette espèce de petite m*rde de Lorcus ! M'enflammai-je.

-Hum...Hum...Ylva...Iduna n'aurait pas aimé que tu dises ça...Même si c'est vrai, chuchota ma meilleure amie.

- Qu'importe ! Lui, il perd rien pour attendre ! Répliquai-je violemment, mais là, son cas je m'en fiche ! Allez ! Viens Helga ! Nous y allons !

Je suivis alors ma grosse amie qui me tendit patiemment sa main et nous nous mîmes en route dans la pénombre de la nuit. Nous arrivâmes rapidement sur le lieu où mon amante avait été mise en glace quelques heures plus tôt. Face au silence pesant, je fis le premier pas en déclarant :

-Ma Reine...Tu es enfin partie vers un repos éternel...Je me rappelle très bien la première fois que nous nous sommes rencontrées, nous n'avions pas plus de deux ans ! Tu étais déjà ravissante avec ton visage de poupée et ta minuscule tresse brune...Tu t'étais avancée vers moi et tu m'avais dit « tu es amie avec Helga...Alors les amies d'Helga sont aussi mes amies ». Puis tu m'avais fait un bisou et m'avais demandé mon prénom. Oui... J'avais reçu tes lèvres douces et roses sur ma joue tout en ignorant que c'était le début d'une belle amitié et encore plus d'un grand amour...

Mon souffle s'accentua alors que je sentis enfin les sanglots gagner ma gorge. Cela ne m'arrêta pas pour autant et je continuai :

-...Je te promets que plus aucune femme ne me touchera désormais... Tu as toujours été ma préférée...Celle que je vénérais par-dessus tout avec ton air déterminé et tes yeux bleus qui me perçaient quelquefois d'orgueil...Oh oui...Tu as essayé bien des fois de me ramener à la raison...Et je ne voulais pas t'écouter...Je prenais même grand plaisir à te faire enrager car cela m'excitait à un point que tu es incapable d'imaginer...Savoir...Que je ne pourrai plus jamais t'avoir dans mes bras me rend...Enfin...Je...Je ne sais même pas comment j'arrive encore à tenir de...Debout...

Ça y est...Les larmes venaient enfin alors que je m'agenouillai contre le bloc de glace où reposait son corps.

-Pourquoi es-tu partie ma douce ? Pourquoi ma Reine ? La plus belle et la plus courageuse de toute, repris-je la voix à présent étouffée par les larmes.

Dans le même état que moi, Ma Grosse Gaga s'éloigna un peu le visage tout aussi déconfit par les convulsions. Je pris plusieurs minutes pour évacuer tout ce que j'avais retenu dans la journée. Puis je finis par me racler la gorge et continuai :

-Si j'avais su que c'était la dernière fois que je te voyais quand nous nous sommes rejointes dans les congères l'autre soir, je t'aurais étouffée de baisers, de caresses et d'étreintes... Oh Iduna... Mon amour... Comment je vais avancer maintenant ?! Comment ? Je n'y arriverai pas...C'est impossible... Oui...Impossible...

Mes épaules s'affaissèrent tout de suite alors que mes pleurs n'en finissaient plus de couler le long de mon nez. Mes aïeux ce que ça faisait mal... Ce coup de poing si fort dans la poitrine...Cette compression intensive dans ce muscle de l'amour.

-Je...J'espère que tu as rejoint Yuma et que tu lui as mis une bonne raclée pour l'indiscipline de votre premier fils ! Rageai-je soudain.

Contre toute attente, cela fit rire Helga qui s'était à nouveau rapprochée et elle me compressa violemment le dos avant de reprendre :

-Tu ne changeras jamais Mademoiselle Nordlys.

-Ah ça non, notai-je en lui lançant enfin un sourire complice.

Très proches, nous demeurâmes encore unies dans un long silence, nous contentant d'observer inlassablement la nouvelle tombe de notre défunte sœur de cœur. Je serais restée ici à jamais si mon autre meilleure amie n'avait pas murmuré quelques secondes plus tard :

-Allez viens...

-Je ne pourrais pas la laisser, lâchai-je à nouveau le cœur pris dans un étau.

-Mais si...Tu vas...Enfin...On va y arriver, elle serait la première à nous gronder si tel n'était pas le cas, m'assura-t-elle.

Oui. Elle avait raison. Ma sœur de cœur m'aida bientôt à me soulever et je répliquai du tac au tac :

-Tu n'as pas oublié...C'est moi qui choisis la destination pour la suite de la veillée.

-Je n'ai pas oublié, répéta-t-elle en me serrant très fort la main...Alors vas-y... Où que nous allions...Guide-moi.

Ravie, nous nous rendîmes jusqu'aux limites des Terres Gelées avant que je n'appelle le Nokk. J'attendis que nous soyons bien dessus toutes les deux avant d'ordonner à l'esprit de l'eau :

-Conduis-nous à Arnevik !

-A ARNEVIK ?! S'étrangla-t-elle, NON YLVA ! TU N'ES PAS RAISONNABLE !

Mais c'était trop tard. Le cheval d'eau partit au triple galop nous arrêtant de longues minutes plus tard vers la destination des plaisirs. Bien qu'agacée, Helga me suivit à la trace alors que je flânais avec plus de légèreté dans les rues que je connaissais déjà.

-Viens ! Allons dans cette taverne pour nous réchauffer ! Ils ont une cuve d'hydromel qui est excellente ! M'exclamai-je en ouvrant la porte avec facilité.

-Tu es impossible ! Grogna-t-elle.

Loin d'être offusquée je la poussais dans l'établissement et fus ravie de son côté imposant qui forçait les gens à s'écarter.

Ainsi, nous trouvâmes rapidement une table et je lui dis encore :

-Bouge pas ! Je vais au comptoir nous chercher deux bouteilles... Faut au moins ça pour oublier !

Elle se prit la tête dans les mains de malaise mais je n'y fis pas attention et courus commander. La serveuse me reconnut tout de suite et me baisa la joue avant de s'exclamer :

-Oh bah r'gardez qui est là ! C'est miss jolie cœur ! ça f'sait longtemps qu'on t'attendait plus pour l'effeuillage !

-Oula...Non...Pas aujourd'hui...Je n'en ai pas envie...Mais peut-être une autre fois...Quand je serai...Disons...Plus en forme ! Déclarai-je alors que ma voix trembla.

Je récupérai mon due avant qu'elles n'aient pu protester et les lâchai à nouveau avant de retrouver ma meilleure amie complètement terrifiée.

-Bois autant que tu veux...Moi je n'en veux pas, grommela-t-elle alors que je lui avais débouché la bouteille, si encore y avait eu du ragoût de rennes pour faire passer la pilule...Mais franchement...Je nous voyais pas finir ici pour honorer la mémoire d'Iduna ! Quel manque de délicatesse pour elle !

L'écoutant à peine, je portais le goulot à la bouche et m'enfilai une longue gorgée avant de reprendre :

-Oh je t'en prie ma Grosse Gaga... Ne gâche pas tout en étant donneuse de leçons ! Nous en avons besoin...C'est juste ce soir, juste nous deux dans l'instant T ...Pas de pression !

Elle haussa les épaules alors que je lui lançais un regard encourageant.

-Bon...Bon...De toute façon j'avais soif, admit-elle.

Contente qu'elle n'ait pas résisté longtemps, je fus surprise de la voir descendre la bouteille beaucoup plus vite que moi. Loin d'être moralisatrice, j'empoignai à nouveau la mienne et trinquai avec elle en criant :

-A la mémoire de ma Reine !

-A Iduna Sappos ! Et à mes enfants qui me haïssent ! Répéta Helga le visage en feu.

Elle but une autre longue gorgée alors que je fis de même. Nous perdîmes bientôt la notion du temps et ne fîmes pas attention à l'auberge qui s'était bien remplie.

A présent bien saoules, nous nous mîmes à délirer allant même jusqu'à prétendre voir Pieter et le roi Runeard dans l'auberge. Helga gloussa fort en beuglant le nom de son fils et je lui plaquais la main sur sa bouche avant de hoqueter ensuite avec violence :

-Chut ! Chut ! Gâche pas tout ! Je te rappelle qu'on doit parler que de ma belle Iduna... Faut pas lui manquer de respect ! Quand je pense que je pourrai plus jamais apprécier son corps !

-Bah il reste moi ! OK je suis grosse et pataude mais je veux pas mourir bête ! Moi aussi je voudrais à nouveau savoir ce que ça fait avec une femme ! Éructa-t-elle.

Ravie, je ricanais comme une folle en tapant dans mes mains et finis par m'approcher d'elle avant de lui plaquer un baiser furtif sur la bouche.

-Suffisait de demander ma grosse sœur de cœur ! M'exclamai-je en pouffant encore.

-T'es sûre que ça te gêne pas ? Non parce que t'as dit tout à l'heure que tu voulais plus rien faire avec des êtres de ton sexe ! S'exclama-t-elle apeurée.

-Mais t'es pas une femme toi, t'es...Euh...T'es ma grosse Gaga ! C'est pas pareil...Allez ! Viens ! On a besoin de se détendre ! Susurrai-je.

Je revins à la charge par un autre baiser langoureux. Hoquetant violemment dans un premier temps, Helga finit par céder et me rendit la pareille. Nous échangeâmes plusieurs baisers maladroits avant de nous lever de table pour nous retirer ensuite dans une pièce près du comptoir du bar.

-Whoua ! C'est un endroit particulier ! Com...Comment le connais-tu ? Demanda-t-elle aussitôt en resserrant ses vêtements autour d'elle car la température avait baissé.

-Oh...Eh bien c'est là que j'ai fait voyagé sensuellement bon nombre de mes conquêtes ! M'écriai-je en toute bonne foi.

-Et maintenant c'est mon tour ! Jouit-elle.

Croquant déjà du regard les parties stratégiques que j'allais pouvoir lui dévorer, je capturai à nouveau ses lèvres pour la faire basculer sur un matelas douteux afin qu'elle soit à ma hauteur.

-Laisse-toi aller Helga...Je te jure que tu ne le regretteras pas cette fois, minaudai-je en lui caressant déjà ses cuisses bien en chaire.

Elle explosa alors de rire et me gronda :

-De toute façon, je suis bien trop ivre pour pouvoir me défendre... Mais ce n'est pas plus mal...Pour la première fois de la journée je n'ai plus ce sentiment pesant dans mon cœur ! Merci à toi Ylva de m'avoir amené ici ! C'était une idée folle mais c'était purement génial !

Consciente que j'avais gagné la partie, j'enlevai donc ma robe et mes sous-vêtements sans ménagement avant de m'apercevoir qu'il n'avait pas fallu longtemps à Helga pour qu'elle fasse de même. Ses caresses furent maladroites mais je sus la combler comme il le fallait par ma bouche et mes mains...

****

-Et je suis navrée mais la description va s'arrêter là car j'ai très peu de souvenirs de cette étreinte charnelle ! S'exclama tout de suite madame Nordlys.

-Quoi ? Mais tu peux pas nous faire ça Ylva ! Tu étais tellement bien partie ! S'emporta aussitôt ma fille.

-Ooooh mais on dirait que Petite Gaga prend goût à nos parties de jambes en l'air ! S'écria l'historienne amusée.

-Marraine s'il te plaît ! Tu n'avais donc aucun respect pour la mort de Maman ! Ronchonna Papy Elysia.

-Bien au contraire mon petit Chamane, c'est justement parce qu'elles en avaient toutes les deux qu'elles se sont réconfortées ainsi, reprit Mémé Iduna.

-Oui bah si vous vous en rappelez pas, moi si ! Et j'aurais jamais cru que vous raconteriez ce passage ! Bafouilla-t-il en devenant cramoisie.

-Attends, attends, attends mon Elysia... Parce que toi tu es au courant de cette...Union si on puit appeler cela ainsi ? Rétorqua Mamie avec hystérie.

-Ah ! Bah raconte Pépé ! S'enquit derechef ma fille.

-Non c'est pas obligé ! Rétorqua Grand tonton Amarok.

-Oh toi tais-toi ! Je te rappelle que tout ça c'est à cause de toi ! Renchérit Papy avec agressivité.

-Non mais sérieusement ?! Tu crois que j'ai sauté de joie après avoir tué Maman ?! Tu veux connaître la vérité ?! Dis-leur Yélana ! Dis-leur où j'étais quand tu m'as récupéré ! Comment je hurlais que je n'étais qu'un monstre qui voulait la rejoindre ! S'emporta derechef mon grand-oncle.

-Non...Je n'ai pas envie de me rappeler de ça ! Intervint l'ancienne cheffe, je fais encore des cauchemars en voyant le couteau qui était pointé à deux doigts de ton torse...Mes aïeux si j'étais arrivée deux secondes plus tard tu serais mort !

-Oui mais tu m'as sauvé, lui assura-t-il en lui déployant un baiser, tu es la seule qui ne m'a jamais jugée ma femme chérie.

Outrée, Mémé Iduna s'exclama à son tour :

-Je ne t'ai jamais jugée non plus mon fils...Pour être tout à fait honnête je savais que c'était le jour de ma mort... Et pour moi... Tu étais responsable autant que ton frère.

-Quoi ?! S'étrangla tout de suite mon grand-père.

Il n'eut pas le temps de se défendre que mon aïeule les agrippa tous les deux pour leur faire un gros câlin.

-Oui...Bon...On ne va pas applaudir Amarok non plus hein ! Bougonna-t-il, il m'a quand même exilé pendant six mois après ça parce qu'il voulait ma mort et celle de notre Ange de l'Air !

-Ah mais c'est pour ça que tu étais au courant pour Marraine et Maman, mon Elysia ? Tu les as surprises ? Insista Mamie.

-Oui ma Anna d'amour ! Tatie et Marraine avaient vu juste. Pieter, Runeard et Niklas m'avaient déposé le soir même à l'Engel Død ! J'avais commencé ma tournée tout de suite et avais eu comme corvée de stopper les coucheries qui se faisaient ailleurs que dans les chambres...Et comme ce lieu-là était une réserve de base...

-Oui de base...Visiblement elle a été un peu de tout pour tout le monde cette pièce ! Minauda ma grand-mère en lui faisant un clin d'œil sous le regard cramoisi de Maman.

-Je confirme ! Lança alors Hans d'une voix cachottière.

-...Heureusement qu'elles étaient trop occupées pour avoir fait attention à moi mais je me rappellerai leur cris pleinement satisfaits, leur visages marqués par le plaisir toute ma vie alors que leur parties intimes se frottaient avec un peu trop d'assistance !

-Oooh quand on sera sortis de cet endroit il faudra que tu me donnes tous les détails mon filleul pour que je complète mes écrits ! Susurra immédiatement Ylva.

-A propos de sortir, je vois que vous y êtes presque ! Nota soudain Pierre que nous n'avions pas entendu arriver.

-Si Mémé Emma et toi nous facilitez la tâche, ce serait plus simple ! Soulevai-je, mais elle n'est pas avec toi visiblement !

-Aucune trace d'elle depuis ce matin, mais l'Hellheilm est vaste après tout ! Avoua-t-il, bon allez ! Il vous en manque peu pour retrouver vos proches ! Accrochez-vous et à tout à l'heure!

Nous approuvâmes et Mémé Iduna offrit un baiser à Ylva avant que cette dernière ne continue le récit.

****

-Ylva...Les toilettes...Où sont les toilettes ? Questionna alors la voix de ma sœur de cœur dans la nuit noire.

Ylva ? Toilettes ? Mais qu'est-ce que me raconte Helga ? Pensai-je, l'esprit embrumé alors qu'elle me décalait de ses seins lourds encore à découvert.

-Ylva...Je me sens pas bien...Je vais vomir...ça monte ! Me pressa-t-elle à nouveau.

Rehaussant péniblement la tête du matelas miteux, j'avais moi-même la mienne qui tournait. Nous nous étions assoupies après avoir fait l'amour visiblement.

-Oups...Bon...Laisse...C'est trop tard...Grommela-t-elle en hoquetant violemment.

Elle eut juste le temps de sortir par la porte de derrière dans son plus simple appareil avant que je l'entende rejeter la quantité faramineuse d'alcool que nous avions bu depuis hier soir. Elle revint de longues minutes plus tard alors que je l'attendais toujours nue dans le lit.

- Qu'est-ce que je fais ici ?! Je devrais être à la maison en train de me réconcilier avec ma fille après toutes les horreurs que je lui ai sortie, paniqua-t-elle soudain en se remettant ses sous-vêtements.

-Vu ton état, je te conseillerai plutôt d'attendre encore quelques heures avant de rentrer, notai-je avec décontraction.

-Tu es incroyable ! Tu ne penses même pas à Yélana ! Pesta-t-elle comme un reproche.

-Elle est avec Kanda, elle n'a rien à craindre, grommelai-je.

-Et Elysia ?! Qui s'occupe d'Elysia ?! Tu es sa Marraine ! C'est à toi de le gérer à présent ! Me reprocha-t-elle.

- T'es celle de l'autre ignare d'Amarok ! Et pourtant tu es avec moi ! Réfutai-je.

-Pour ça qu'il faut partir ! Grommela-t-elle.

Cela me laissa songeuse. Nous étions venus ici pour tromper notre chagrin mais nous n'avions fait que le repousser quelques heures. Soupirant un bon coup, je repris alors :

-Tu as raison...Il va falloir y aller...Mais par pitié...Avant... J'aimerais que nous allions voir Iduna.

Ma Grosse Gaga blanchit immédiatement et ses yeux s'embuèrent avant qu'elle ne reprenne :

-Mais...Ylva...Tu...Tu sais bien...Que c'est impossible...Iduna...Elle est...Ne m'oblige pas à le dire à haute voix...

-Oh...Non...Tu n'y es pas...Je...Je voudrais qu'on fasse un voyage astral...Toutes les deux pour la voir...Tu sais...Dans le monde des morts...Pour lui dire au revoir correctement, expliquai-je confuse.

-En même temps ? Demanda-t-elle surprise, je sais que c'est possible mais il faut avoir beaucoup d'expérience et...

-...Alors tentons le coup ! La coupai-je en lui faisant les yeux doux, je suivrais tes instructions.

- D'accord, capitula-t-elle rapidement.

Nous passâmes plus d'une demi-heure à trouver une connexion...Mais notre effort finit par payer.

Gardant nos mains bien enlacées, nous arrivâmes toutes les deux dans un décor bleutée où Iduna nous y attendait dans les plus belles années de sa jeunesse. Mon cœur s'emballa en la voyant et je ne mis pas longtemps à lui courir dans les bras jusqu'à la renverser.

-Brrrr tu es glacée ! Grommelai-je très vite

-Alors qu'Helga et toi étiez...Bien chaudes ce soir, minauda-t-elle en nous observant tour à tour.

Nous devînmes cramoisies alors qu'elle éclata de rire puis mon autre meilleure amie répliqua d'une petite voix :

-Oh mes aïeux...Tu...Tu nous as vues ?

-Et pas qu'un peu ! Dans ce lieu il y a un long tunnel où nous pouvons observer les vies actuelles...Comme dans la légende d'Ahtohallan ! Clama-t-elle toute pimpante.

-Cela ne se reproduira plus jamais je te le promets, déclara immédiatement notre Grosse Gaga d'une voix ferme.

Contre toute attente, elle nous prit chacune par l'épaule et nous embrassa tour à tour nos joues en répliquant :

-Oh mais ne vous en faîtes pas ! Si ça a pu vous aider à évacuer le deuil, moi je ne vous jugerai pas...Même si je n'ai qu'un seul regret c'est de ne pas avoir été entre vous deux.

-Ça peut se tenter ! Lançai-je tout de suite avec défi.

Mais ma grosse sœur de cœur ne semblait plus nous écouter. Elle observa à nouveau les alentours puis déclara :

-On va plutôt t'aider à passer de l'autre côté !

-Non ! Réfuta-t-elle tout de suite, je...Euh...Ce n'est pas encore mon heure ! Je...Je ne me sens pas assez en paix pour l'instant...Mes deux fils sont plus que jamais en désaccords ! Et...Je ne veux pas franchir ce lieu sans vous !

-Tu n'attends tout de même pas que nous pardonnions à Amarok ni même que nous ne lui flanquions pas une correction ?! M'énervai-je.

-Pas là-dessus...Je vous en prie...Mon aîné est perdu...Il...Il est le seul à savoir qu'il est officiellement orphelin...Pour Elysia c'est différent il n'a perdu qu'une mère...Je ne vous demande pas de ne pas le remettre à sa place si jamais il fait une bourde...Mais soyez indulgentes avec lui, le temps du deuil...Je vous en prie ! S'écria-t-elle d'une voix persuasive.

-Tu nous en demandes beaucoup ! Grognai-je.

-Je sais...Mais quoiqu'il arrive, il faut s'en tenir au plan...Helga...Tu les fais se marier pour qu'Anna éteigne le feu et délie tout le monde.

-Elle va encore plus me maudire, dit-elle peinée.

-Pas plus qu'elle ne te déteste déjà, soulignai-je pragmatique, comme c'est le cas de ma fille qui se prend nos reproches.

Je me tournai ensuite vers mon amante et demandai encore :

-Tu es sûre de toi ma Reine ?

-Sûre et certaine ! Répéta-t-elle.

-Bon pour Amarok c'est réglé...Mais qu'en est-il d'Elysia ? Qui va se charger de lui ? Questionna encore Helga, je...Puisque je joue la méchante cela ne peut pas être moi !

Contre toute attente, ma Reine nous enlaça en nous transmettant une aura glaciale puis elle murmura :

-Oh...Vous trouverez toutes seules et assez vite ! Partez à présent ! Il n'est pas bon de rester dans le monde des morts !

A contre cœur, Helga nous laissa alors un peu d'espace pour qu'Iduna et moi puissions, nous étreindre convenablement.

-A bientôt ma chère Nordlys, murmura-t-elle en me donnant un dernier baiser.

Nous nous réveillâmes enfin avec l'impression de ne pas avoir dormies et j'eus à peine les yeux ouverts qu'Helga était déjà prête à partir.

-Tu...Tu ne veux pas revenir te coucher encore un peu ? Bougonnai-je.

-Non ! Je veux rentrer chez moi ! J'ai une mission à accomplir... Mais prends ton temps, je sais à présent que tu es plus en paix et que tu ne feras pas de bêtise ! Répondit-elle avec détermination.

Elle s'approcha alors de moi et ajouta dans un chuchotement :

-Surtout Ylva...Tout ce qui s'est passé à Arnevik, reste à Arnevik...Olaf ne devra jamais savoir...

-Hum...Évidemment, pouffai-je en lui embrassant la joue.

Elle disparut alors que je comatais dans ce taudis jusqu'à la levée du jour. Toujours prise d'une grande lassitude, je trouvais le moyen de m'habiller avant de retourner dans la grande salle à manger déserte.

-Ah b'jour ma petite dame ! Installez-vous ou vous voulez ! C'est pas la place qui manque ! S'écria alors le directeur faisant bourdonner mes oreilles.

Me glissant discrètement à une des tables, je l'entendis encore dire à l'adresse d'un des serveurs :

-Hey l'jeunot ! Y a une cliente ! Tu souris et t'es aimable ! Qu'je l'entende pas v'nir s'plaindre ou tu dégages !

La tête toujours dans les nuages, je fus définitivement réveillée quand le directeur cria une nouvelle fois à l'adresse de l'employé qui n'allait pas assez vite :

-Bon t'y vas ! Va falloir t'activer mon gars ! J'garde pas des lopettes moi ! Magne-toi avant qu'on perde la cliente !

Je sentis enfin une présence à mes côtés. Y faisant à peine attention, je déclamais :

-Un café pour moi s'il vous plaît.

Il repartit aussi vite qu'il était venu et me ramena mon dûe une minute plus tard.

-Tenez votre mon... ! Commençai-je avant de m'arrêter subitement.

Estomaquée, je faillis faire une attaque en croisant le regard d'...Elysia ?! Mais bon sang de bon sang qu'est-ce qu'est-ce qu'il faisait là dans une tenue fringante qui humidifia tout de suite mon bas de corps ?!

- S'il te plaît...Ne dis rien Marraine...Dit-il assez doucement pour que le directeur ne l'entende pas.

-Non mais j'exige des explications et j'attendrais toute la matinée s'il le faut, murmurai-je en gardant un sourire crispé car le directeur nous observait toujours.

Mon filleul hocha la tête et retourna à regrets derrière le comptoir. Le chef de l'établissement ne le quitta pas d'une semelle mais je fus plus coriace.

Après des heures de travail, Elysia finit par avoir une pause et je le rejoins dans une des ruelles adjacentes. Son récit me fit perdre des couleurs si bien que je finis par m'écrier :

-Mais vous êtes de grands malades ! Et le peuple des Terres Gelées ?! Tu n'y as même pas pensé !

-Ma Anna s'en chargera ! Je t'en prie Marraine, je croyais que tu étais de mon côté... Je...Je n'ai plus de repères ! Maman et morte ! Mon amour et ma fille en danger ! Pleura-t-il.

-Allez...Calme-toi...Je veillerai sur toi...Mais faire croire que tu es mort ? Sérieusement ? Crois-tu que ce soit une bonne idée ?! Me fâchai-je même s'il me faisait de la peine.

-Ce...C'est tout ce qui nous est venu dans la précipitation avec Anna, répondit-il sincère.

Je me contentais de hocher la tête et lui frottai la taille en guise de compassion.

-Bon...J'ai toujours rêvé de faire un long séjour à Arnevik...Et grâce à toi ça va devenir une belle opportunité, susurrai-je amusée par cette nouvelle aventure, cependant je te préviens, je suis ton chaperon...Si je te trouve en train d'approcher une des prostituées, ta mort ne sera plus un mensonge, c'est compris ?!

-Non mais ça va pas...Je n'en ai toujours aimé qu'une, bougonna-t-il dégoûté, mais...Du coup, tu veux dire que tu ne rentres pas dans la Forêt Enchantée ?! Questionna-t-il étonné.

-Ta mère ne voudrait pas que je te laisse sans surveillance jeune homme ! M'écriai-je.

-Mais qu'est-ce que tu vas bien pouvoir trouver comme excuse auprès de nos proches ? Insista-t-il.

Je souris et faillis dire « morte d'un chagrin d'amour » avant de reprendre à haute voix :

-Oh ne t'en fais pas...Je me débrouillerai...Le plus important c'est toi Elysia Sappos...

Il retourna à son travail pendant que j'écrivis une longue lettre à Helga. Sa réponse ne tarda pas à me revenir :

« On peut quand même leur reconnaître qu'ils ne manquent pas d'imagination ! Prends bien soin de mon futur beau-fils ! De mon côté je vais essayer d'accélérer le mariage d'Amarok et ma fille pour que tout soit vite délié. Je profiterai également de ce temps pour veiller sur ma filleule.
A très bientôt ma chère Nordlys !
Ta sœur de cœur à jamais, Helga Piceaerd ».

Bien évidemment ce chapitre c'est accompagné de dessins que je ne vous conseille pas de regarder si vous ne l'avez pas lu Wink

ILLUSTRATIONS CHAPITRE 39:

Et pour la chanson...

C'est nul!!! Razz

C'est long le début laisse penser qu'on verra mon beau Pieter et en fait pas du tout!! :tronçonneuse:

En plus la Helga je la déteste car elle n'est même pas fichue de l'envoyer sa lettre à mon beau Pieter!!! Pour ça elle mérite tous les malheurs qui lui tombent dessus et même pire encore!!! Tu fais du mal à mon beau Pieter, et tu ne rampes pas devant lui, mais tu est tellement indigne de vivre espèce d'Helga Picéaerd!!! :tronçonneuse:

JE LE REPETE, PERSONNE NE TOUCHE A MON BEAU PIETER SI PARFAIT!!! (bon sauf quand il va tuer Elysia)

Plus sérieusement, c'est long mais ça passe Smile

Cette première partie, Ylva qui arrive toute guillerette et j'imagine bien les regards des autres "oups! Qui lui dit?!", son chagrin est vraiment beau et puissant.
Pour le coup le message d'adieu aura été plus long que pour Yuma!! :hum:

Mais le clou du spectacle c'est cette seconde partie! Ylva qui part se consoler en Arnevik, avec Helga et l'entraine dans une soirée de beuverie!!!
Je suppose que Frantzoze a du éclater de rire au moment où Ylv l'appelle "sa grosse Gaga!) [Ansa's Stories] Retour vers le passé 5 : Les mystères des Belles Pousses : Attention contenus matures ! - Page 12 1262057928

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Zut la fin de mon message abuggué :'(
bon je la fais courte mais c'était pour dire à qel point ça avait été chaud entre Helga et Ylva... Et le pauvre Elysia qui a tout vu.
Vraiment un passage hilarant.!!! :sorry:

du coup c'est plus court que prévu Sad

Je te confirme que même ce matin Frantzoze ne s'est pas remis de l'emploi de la "grosse Gaga" dans le texte !

Mais alors hier soir durant la lecture quand il l'a entendu... Il a sauté de joie et ris

J'avais hésité à faire venir Pieter Razz

Et même à être dans sa tête quand il voit sa mère à Arnevik... Mais être dans celle d'Ylva m'a plus éclatée ! Effectivement j'ai préféré m'attarder sur la mort de ce perso que celui de Yuma parce que Yuma tout le monde voulait le voir mort bravo

Plus court que prévu ? Le message ? Pas grave j'ai déjà eu un beau commentaire :calin:

et je comprends que ça t'as autant émoustillée que d'autres personnes dans ce texte !!! (Tatata ! Ne dis pas non je sais que c'est vrai ! Razz

)

Et oui ! C'était chaud et le pompon c'est Iduna qui veut se rajouter (et sans doute Helga Westergaard aussi vu son engouement x) ) d'ailleurs le dessin que j'ai fait d'elle deux est mon préféré de tous les dessins que j'ai pu faire Smile

Dov Légende du Royaume Messages : 2700 Date d'inscription : 24/04/2015 Age : 28

Le temps a passé, et Pieter a quitté la famille pour s'installer en Arendelle en tant que soldat, chose désapprouvée par sa mère (soi-disant à cause de son homosexualité). Elle lui écrit cependant lui suppliant de revenir, lui révélant comment Arendelle et les northuldras sont devenus ennemis et ce qu'il risque en restant trop longtemps là-bas. Elle lui demande toutefois d'essayer de trouver des nouvelles à propos de Lars Halricsen. Mais au moment d'envoyer la lettre, sa fille Anna déboule pour lui dire qu'elle ne se sent pas bien. La vérité est d’autant plus choquante quand Helga se rend compte que sa fille est déjà enceinte, qu'elle a supposément copulé avec Elysia alors qu'elle n'est même pas encore mariée à Amarok. Malgré son déni, Anna finit par admettre la vérité, mais ne peut s'empêcher de confronter sa mère sur son choix de la marier dès la naissance avec un homme qu'elle n'a jamais aimé. Mais Helga n'en démord pas et décide que non seulement sa fille n'enseignera plus le chamanisme sur les Terres Gelées (même si elle lui accorde une dernière occasion de dire au revoir à Elysia), mais elle l'oblige aussi à accepter que son enfant sera aussi celui d'Amarok.

Cependant, son comportement de mauvaise mère l'oblige à demander à Olaf de faire semblant d'être du côté de sa fille afin que cette dernière ne craque pas psychologiquement en sachant son père aussi la gronder sur cette grossesse non-voulue. Et finalement, Amarok fait savoir qu'il accepte, avec bien plus de tolérance, que l'enfant de sa future femme sera aussi le sien.

Mais le lendemain, BAM ! la situation est à nouveau gâchée : alors qu'elle était au Terres Gelées pour la dernière fois, Anna fait savoir à sa mère qu'Iduna est morte ! Helga est abattue, se flagellant verbalement pour se dire responsable du sacrifice de sa sœur de cœur, de ne pas être méritante aux yeux de son mari, de ne pas lui avoir dit que son premier amour était condamnée depuis des années. Mais malgré sa tristesse évidente, Olaf sait garder son calme et sa raison en lui prouvant tout le contraire de ce que sa femme pense d'elle-même et de la famille qu'ils ont fondés. Bientôt, Ylva apprend aussi la nouvelle, finissant toute aussi abattue qu'Helga en l'accompagnant à l'enterrement. Olaf veut cependant rester à la maison, voulant faire son deuil en toute intimité.

Du côté d'Ylva, elle est toujours en deuil après les funérailles mais Helga essaye tant bien que mal de la soutenir dans son chagrin, proposant notamment d'écrire un beau discours en mémoire de leur défunte sœur de cœur. Mais une fois cela fait, Ylva veut continuer la veillée à la destination de son choix... à Arnevik. En dépit de la désapprobation d'Helga, elle accepte de noyer son chagrin dans l'hydromel avec Ylva. Un peu trop en fait, car elles décident finalement de s'adonner aux plaisirs de la chairs en privée... sans se rendre compte de la présence de Pieter, Runeard et Niklas dans la place. Mais passés ce moment inopportun, les deux sœurs se décident à voyager astralement pour faire un adieu définitif, et en bonne et due forme, à Iduna. Cette dernière ne profite pour leur rappeler ce qu'elles ont conclus entre leurs enfants malgré le mariage prononcés par les coupoles. Puis c'est le retour chez les vivants, Helga se décide à retourner vite chez elle, tout en s'assurant que son mari ne sache pas ce qu'elle a fait avec Ylva ce soir-là.

Ylva quant à elle reste à Arnevick pour un moment, se commandant un petit remontant. Mais quelle n'est pas sa surprise quand elle découvre que le serveur n'est autre qu'Elysia ! Il est venue se réfugier ici histoire de ne pas être la cible d'harcèlement de la part des northuldras s'ils savaient qu'il est le père de petite Iduna, se faisant également passer pour mort. Malgré son indignation, Ylva décide de le prendre sous sa surveillance, sous peine de lui régler son compte s'il ose toucher une poule de l'établissement. Et la concernant, elle trouvera bien une excuse pour justifier son absence auprès de son peuple.

Ah, et petit détour dans L'Heilleim où les discussions de familles vont bon train.

Merci @Dov pour ton commentaire I love it

Spoilers sans contexte du chapitre 40 I love it

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Et c'est ainsi que nous arrivons au chapitre 40. Bonne lecture.

Chapitre 40 : Mourir demain :

-Mamie ! Mamie ! Mamie ! Je reste avec toi jusqu'à demain matin elle a dit Maman, hein que c'est vrai Maman que t'as dit ça ! Comme ça elle va pouvoir faire pleins de voyages astraux avec Papa ! S'écria ma petite fille en guise de bonjour.

-Oui ça j'en doute pas, déclarai-je amusée alors qu'elle se rua dans mes bras sous l'œil aguerri d'Anna.

Cette dernière rougit violemment avant de se racler la gorge et reprendre :

-Oui mon Ange de l'Air, tu restes avec Mamie et Papy mais tu te rappelles la contrepartie ?

Les yeux bleus d'Iduna me regardèrent alors avec malice et elle s'écria enchantée :

-Oui Maman...Que je fasse une leçon de chamanisme avec Mamie Helga...Mais ça ne me gêne pas, je préfère quand c'est elle qui m'apprend plutôt que toi.

Ouche. J'observais tout de suite le visage de ma fille qui vira au blanc avant qu'elle ne marmonne un « soit » contrarié. Peinée pour elle, j'étais la première à reconnaître qu'elle se donnait beaucoup de mal pour lui faire apprendre ses leçons malgré la non-compatissance de notre Nouvelle Chamane. Voyant qu'elle ne bougeait pas, Iduna insista :

-Tu peux partir voir Papa maintenant Maman ! Il doit t'attendre ! A demain pour mon anniversaire !

Rapide comme l'éclair, ses boucles châtains volèrent dans tous les sens alors qu'elle courut dans les bras d'Anna pour lui faire un dernier câlin et un bisou sur la joue.

-A demain mon Ange de l'Air, sois sage avec Papy Olaf et Mamie Helga ! Clama-t-elle surexcitée à l'idée de passer un peu de temps seule avec Elysia.

Prenant ses aises, Iduna l'avait déjà lâché pour aller se mettre autour de la table avec des feuilles, des crayons et sa poupée. Ma fille en profita pour s'éclipser et je m'assis à côté de l'enfant sans la brusquer.

-Dis-moi nouvelle petite chamane et si nous commencions par cette leç...

-...Mamie ! Mamie ! Mamie ! Pourquoi tes cheveux, ils sont aussi longs ? Demanda-t-elle alors.

-Euh...Murmurai-je prise de court.

-Et pourquoi t'es aussi grosse ? Renchérit-elle sans aucun filtre.

-Eh bien parce... Bredouillai-je.

-Et pourquoi t'es jalouse comme Papa ? Questionna-t-elle encore.

Je restai cette fois silencieuse pour voir sa réaction. La petite s'en aperçut tout de suite et repris :

-Bah tu réponds pas ?

Triomphante, je la fis un peu attendre avant de déclarer :

-Euh...Si...Si, alors mes cheveux sont aussi longs parce que je ne les ai jamais coupés...Je suis grosse parce que j'aime bien manger et je ne suis pas jalouse mais j'aimerais bien savoir de qui Papa peut-il l'être Nouvelle Petite Chamane ?

- D'un monsieur roux avec une grosse moustache et qui est habillé avec pleins de pierres précieuses sur lui. Quand Maman elle dit qu'elle doit aller le voir pour la construction du barrage bah Papa il boude et il dit qu'il est amoureux d'elle...

Le roi Runeard...Maugréai-je intérieurement. Je l'avais remarqué tout de suite qu'il s'était entiché d'elle. Heureusement que ma fille n'avait toujours eu d'yeux que pour son bel Elysia. Le plus « agréable à regarder » comme aimait le répéter Ylva qui forte heureusement n'avait rien tenté avec son filleul qui aurait subi ses avances si jamais il ne l'avait pas été. Il était définitivement le beau-fils rêvé.

-Mamie...Maman elle n'est pas amoureuse de ce monsieur, n'est-ce pas ? Elle n'aime que Papa ? Insista la petite, inquiète face à mon silence.

-Bien sûr ma chérie, ta Maman Anna n'aimera jamais quelqu'un d'autre que ton Papa Elysia, dis-je avec conviction en lui caressant la joue.

Et puis d'après les dires de ma meilleure amie, Runeard avait plutôt l'air d'être plus en accord avec Pieter mais je n'y croyais pas... Mon fils n'aurait jamais été assez bête pour avoir une liaison royale...

-Tu as raison Mamie...Je dois pas avoir peur...Papa lui fait tout le temps des bisous, des câlins et lui dit « je t'aime »...Et après chaque dispute ils me disent d'aller jouer avec Courant d'Air et Béata pour pouvoir aller tout nus dans le lit, répondit-elle avec innocence.

Pour ça que généralement Ylva disparaît soudainement ce qui nous laisse du temps à Olaf et moi pour aussi nous retrouver sans être zyeutés. Amusée par notre stratagème, je décidais bientôt de changer de sujet et réfléchis à la leçon de chamanisme que nous allions pouvoir effectuer quand notre conversation me donna une idée.

-Dis-moi jolie Iduna...Tu sais que Mamie Helga connaît une très bonne méthode pour que Papa et Maman ils s'aiment pour toujours ! Renchéris-je.

Cela attisa tout de suite sa curiosité et elle demanda avidement :

-Ah bon ?! C'est quoi la méthode Mamie ? Raconte ! Raconte ! Raconte !

Épatée par tant d'énergie, je m'exclamais tout de même :

-Eh bah ! Faut dire à Maman et Papa qu'ils arrêtent de te donner de l'orange pressée au petit déjeuner ! Tu n'en as clairement pas besoin !

-Papa il a dit que c'était de toi que je tirais et Grande Marraine Ylva elle a confirmé ! Rit-elle.

-Eh bien ça fait toujours plaisir, bougonnai-je, tu as pris de mes cheveux aussi si ça t'intéresse...Mais c'est bien des beaux yeux de ta Mamie Iduna partie dans l'Hellheilm avant ta naissance dont tu as hérités !

-Oui ! Ça Papy Olaf il l'a dit aussi mais il a dit que je devais pas te le dire parce que sinon tu serais jalouse et tu penserais qu'il ne t'aime pas, moi je serai jamais jalouse parce que je crois que je n'aurais jamais d'amoureux, nota-t-elle alors.

-Oh mais il ne faut pas dire ça ma chérie, renchéris-je alors que nous digressions de sa leçon, peut-être que tu ne l'as tout simplement pas l'encore trouvé.

-Bah en fait si ! Il s'appelle Antoine Populus mais il ne me parle jamais si je ne lui parle pas en premier, bouda-t-elle, c'est pas comme Papa et Maman qui se parlaient tout le temps... Et je suis sûre que toi et Papy c'était pareil.

Je rougis violemment. Au même âge qu'elle...C'était inenvisageable que nous finissions ensemble.

-Papy Olaf et moi on se taquinait en permanence, nous n'étions pas très gentils l'un envers l'autre...Alors tu sais chaque amour est différent jolie Iduna, moi je crois plutôt que si Antoine n'ose pas te parler c'est parce qu'au contraire il t'apprécie beaucoup mais il est tout simplement trop timide car tu l'impressionnes.

-Alors tu crois que demain il voudra bien me faire un bisou pour mon anniversaire ? Questionna-t-elle.

Pensant rapidement à la surprise que nous lui organisions, je répondis du tac au tac :

-Oui il y a de fortes chances...Bon, et si nous revenions à la leçon de chamanisme maintenant, qu'en dis-tu ? C'est une bonne idée, non ?

Elle approuva tout de suite et je lui dis encore :

-Parfait ! Allons chez Grande Marraine Ylva dans ce cas.

-Pourquoi Mamie ? Demanda-t-elle.

-Parce que Papy Olaf ne serait pas très content s'il nous voyait appliquer la leçon que je vais t'apprendre, répondis-je.

-Oh ? Alors ce sera notre secret ? Questionna-t-elle à nouveau.

Je confirmais par un signe de tête complice quand Andréas entra dans la pièce avant de réclamer soudain :

-Maman Helga, je peux aller avec Tonton Elysia aux champs s'il te plaît ?

Surprise, par la présence de mon plus jeune enfant ramené des Terres Gelées après le tragique évènement crée par Amarok qui avait décimé toute la population, je me replongeais dans les mois qui avaient suivi son arrivée parmi nous...Le premier mariage d'Anna qui comme prévu s'était avéré être une catastrophe...Ma fille qui avait tenu trois mois à ses côtés...Moi qui voyais qu'elle était trop docile pour éteindre le feu sacré. Je n'étais pas peu fière d'avoir demandé à Olaf de la pousser à le faire. Et dire que tout était paisible depuis. Chaque couple avec sa bonne moitié... Nous avec notre troisième enfant et notre petite fille. Il ne restait encore et toujours comme ombre au tableau que l'absence de Pieter qui laissait un grand vide dans mon cœur un peu plus chaque jour... Heureusement la présence d'Andréas atténuait mon chagrin même s'il n'était pas là pour le remplacer.

-Oui bien sûr que tu peux jeune homme, dis-je en lui ébouriffant ses cheveux gras dû à son âge ingrat.

-Merci Maman ! Tu es trop gentille ! Je t'aime ! Lança-t-il encore avant de faire une risette sur la joue de ma Nouvelle Petite Chamane, à tout à l'heure ma nièce !

Il nous passa devant alors que ma jolie Piceaerd fulmina tout de suite :

-Et vas-y que je donne du "Maman Helga" parce que j'ai eu tellement de Mamans en treize ans que je suis obligée de préciser à laquelle je parle ! Et vas-y que je te donne du bonjour Iduna pour essayer de t'amadouer alors que je ne suis qu'un débile qui te pique ta Brise d'Eté ! Et vas-y que je te nargue car moi j'ai le droit d'aller passer du temps avec ton Papa et voir les rennes alors que toi on te l'autorise pas ! MAIS COURS-Y AUX PRAIRIES ET RESTE-Y ! TU SERAS JAMAIS MON TONTON ! TU ENTENDS !

Mon fou rire partit immédiatement sous ses yeux foudroyants.

-Hum...Une chose est sûre, je n'allumerai jamais ta coupole et celle d'Andréas, notai-je alors que nous nous rendîmes vers la hutte d'Ylva.

Sa colère retomba aussitôt et elle demanda :

-Pourquoi cela Mamie ? Ça sert à quoi des coupoles ?

Contente d'avoir trouvé l'amorce pour faire la leçon, je ne lui répondis toutefois pas avant que nous rentrions dans la maison de ma meilleure amie et incitai plutôt cette dernière qui avait pris quelques rides depuis la mort de notre autre sœur de cœur commune à le faire :

-Ma chère Nordlys ! Notre jeune Iduna voudrait connaître la signification des coupoles ! Je m'étais dit qu'une personne aussi instruite que toi pourrait lui en faire part sans mal !

-Je pourrais effectivement renchérit-elle en venant nous saluer, mais je n'ai pas envie de contrarier sa mère !

-Oh s'il te plaît ! Grande Marraine Ylva ! Promis on dira rien à Maman ! L'implora ma petite fille.

Ma meilleure amie chavira face au regard bleu magnétique qu'elle connaissait si bien.

-Bon, bon, comment pourrais-je dire non à celle qui m'appelle grande et avec de si beaux yeux ! Pouffa-t-elle, alors sache chère petite, que de mon point de vue les coupoles c'est une sacrée bêtise inventée par ta première ancêtre Emma Piceaerd car elle ne savait pas comment marquer l'histoire ! N'apprends jamais à les allumer !

-Hahaha ! Ce qu'elle est drôle Grande Marraine ! Elle voulait te faire une petite blague ma chérie ! Maintenant si elle pouvait donner la véritable signification, elle ferait très plaisir à Mamie Helga ! Sinon nous serons obligées d'aller demander à Tantine Yélana à la place ! Notai-je en lui faisant les gros yeux.

-Euh...Euh...Évidemment...Bon alors sache petite princesse que les coupoles ça sert à prouver qu'on est amoureux de quelqu'un...Tu vois par exemple pour moi, ta grand-mère a allumé la mienne et celle de Grand Parrain Kanda le jour où nous nous sommes mariés, et c'est pour ça que depuis il y a un immense feu qui brûle dans notre cheminée et qui a béni notre maison.

-Et c'est pour ça que tu as eu Tantine Yélana ? Demanda-t-elle alors que nous faillîmes nous étrangler.

-Oui voilà, c'est pour ça, répéta-t-elle en jetant un regard surpris dans ma direction car j'étais en train de placer les instruments sur la table pour la leçon.

Iduna ne manqua pas de le voir aussi et répliqua :

-Mamie, on va allumer les coupoles de Maman et Papa pour qu'ils s'aiment toujours très très fort ? Mais tu ne l'as pas fait pour leur mariage comme celui de Grande Marraine déjà ?

-Non Helga...Tu n'es pas sérieuse ?! S'insurgea immédiatement ma chère Nordlys qui comprit enfin la raison de ma venue, je te préviens, je reste pas là ! Si jamais Anna ou Elysia s'en aperçoivent, tu...

-...Ils seront très contents ! La coupai-je, ma fille m'a demandé de faire une leçon de chamanisme...J'applique sa volonté ! Et puis c'est juste pour s'entraîner, Iduna a besoin de plus d'années d'expériences avant que cela ne fonctionne.

-Pourquoi elle a peur Grande Marraine, Mamie ? Demanda aussitôt la petite qui était en train de se replier avant même d'avoir commencé la pratique.

Je fusillai immédiatement Ylva du regard et cette dernière grommela :

-Je te laisse ma hutte, je vais faire un tour, je veux pas assister à ça.

Profitant qu'elle parte, je rassurai Iduna avant de l'inviter à venir à table après lui avoir intimé que c'était sans danger. Placée debout sur une des chaises, elle s'empara d'une première coupole où j'avais écrit le prénom de mon gendre.

-Verse la poudre de coquelicot Nouvelle Petite Chamane ! Ordonnai-je.

Docile, elle s'exécuta et le fit même pour celle de sa mère alors que je ne lui redis pas la consigne.

-Et maintenant Mamie ? Demanda-t-elle rapidement.

-Eh bien il va falloir que tu penses à tous les moments où Papa et Maman s'aiment très fort et tu dois imaginer en même temps que la poudre de coquelicot prend feu, allez, essaye pour voir, renchéris-je alors.

Concentrée, elle regarda attentivement l'objet et le pris dans ses mains avant qu'il ne flambe en quelques secondes. Éberluée par la puissance de cet enfant qui s'avérait prometteuse, je repris aussitôt :

-Parfait ma chérie, prends celle de Maman Anna à présent ! Et fais pareil !

-Iduna tu lâches cette coupole tout de suite ! S'exclama soudain mon mari qui venait d'entrer dans la pièce.

Surprises, nous sursautâmes et la petite, étonnée par le ton froid de son grand-père, s'exécuta, faisant tomber l'objet au passage qui se brisa sur le sol. Blanchissant d'un coup, elle bafouilla au bord des larmes :

-Pardon Papy Olaf, j'ai pas fait exprès.

-Au contraire petite Ange de l'Air tu n'aurais pas pu faire mieux, ta Maman serait contente de cette leçon qui est finie pour aujourd'hui ! Reste-là quelques minutes avec Grande Marraine Ylva le temps que Papy discute un peu avec Mamie !

Fusillant ma meilleure amie du regard car je savais que c'était elle qui était allée prévenir Olaf, je stoppai le tout et me laissai embarquer par la poigne légendaire de mon mari qui me sortit hors de la maison. J'eus juste le temps d'entendre ma petite fille sortir à ma sœur de cœur « oh la, la il est fâché Papy » que nous allâmes dans la Clairière un peu plus loin.

-Tu allais faire quoi Helga ?! Me gronda-t-il.

-Une leçon de chamanisme, dis-je l'air de rien.

-Oh je t'en prie ! Ne me prends pas pour un imbécile ! Tu sais très bien qu'Anna et Elysia sont contre ! C'est d'ailleurs pour ça que je t'avais déjà interdit de l'apprendre à Iduna quand elle était plus jeune et que tu avais déjà essayé ! Grogna-t-il, enfin Helga ! Pourquoi t'entêter à ce point ! Ils sont mariés depuis cinq ans déjà... Il y a prescription pour les coupoles maintenant.

-Mais...Je ne veux pas qu'il leur arrive du mal, soulignai-je sincèrement paniquée, ils n'arrivent pas à avoir d'autres enfants, Iduna est indisciplinée avec Anna...Oui ils s'aiment et leur famille est parfaite, ça c'est indéniable ! Mais tout de même ! Ne pas avoir le consentement des dieux...

-Ce n'est pas ça le vrai problème et tu le sais très bien Helga, me coupa-t-il, il est temps que tu lui dises ce qu'il en est clairement du rôle que tu as joué dans leur histoire d'amour ! D'arrêter d'être cette mère méchante ! Tu n'en as plus besoin puisqu'ils sont réunis !

-Non...C'est trop tard ! Je ne pourrais jamais arrêter de l'être ! Maugréai-je.

-Tu ne vois donc pas que vous vous faîtes du mal toutes les deux, dit-il gravement, je ne te comprends pas...Ils sont ensemble, ils sont heureux, ça ne change plus rien à leur histoire, qu'est-ce que ça te coûte de tout lui avouer ?

-Sa confiance...Je la perdrai à jamais comme j'ai perdu Pieter, non, je le refuse Olaf, tu m'entends c'est inconcevable. Tant pis, je resterai ainsi jusqu'à ma mort, insistai-je têtue.

Comprenant que la discussion s'arrêterait là, mon mari poussa un profond soupir et répliqua :

-A propos de Pieter... Courant d'Air a laissé une lettre pendant que tu étais chez Ylva.

Il me la tendit alors et je ne l'ouvris pas tout de suite. Venait-elle vraiment de mon fils ? Après tout ce temps ? Mon cœur battit à tout rompre. Je n'y croyais pas une seule seconde. Même après lui avoir envoyé la lettre le jour où j'avais appris qu'Anna était enceinte, Pieter ne m'avait jamais répondu. Il avait sans doute dû la brûler sans même l'avoir ouverte. J'avais essayé de l'observer de loin sur le chantier du barrage mais j'étais trop imposante pour passer inaperçue. Anna était le pont qui nous reliait encore tous les deux.

Et pourtant, je fus reçue d'un immense sentiment de réconfort en reconnaissant l'écriture ordonnée de mon fils aîné.

« Maman, Papa,
Ma petite sœur me permet de rencontrer ma filleule demain après-midi pour son anniversaire. Ce sera donc l'occasion pour moi d'aussi venir vous voir pour que nous discutions ensemble comme des adultes responsables de ma situation sentimentale et professionnelle.
Je vous salue respectueusement et vous souhaite une agréable journée.
A demain donc.
Pieter Piceaerd. ».

Pas certaine d'avoir bien compris, je relus la lettre plusieurs fois alors que mes joues s'arrosèrent de larmes de joie.

-Oh Olaf...Je...Je vais revoir mon fils...Je...Bafouillai-je la voix étranglée d'émotions.

-Nous ma Helga ! Nous allons revoir notre Grand Fermier ! Il faudrait d'ailleurs peut-être lui trouver un autre nom, dit-il amusé.

Nous nous serrâmes très fort et je m'excusais encore pour ma conduite avant de murmurer :

-Enfin...Enfin Ahtohallan a entendu mes prières.

Surexcitée, je devins la personne la plus irréprochable le reste de la journée et passai mon temps à m'amuser avec ma Nouvelle Petite Chamane jusqu'à ce qu'Olaf la borde au moment du coucher.

-Et n'oublie pas, qu'est-ce qu'il aime Papy ? Demanda-t-il comme un refrain.

-Les gros câlins ! S'extasia-t-elle, bonne nuit !

Malgré la fatigue, j'eus du mal à trouver le sommeil à cause de mon excitation.

-Hum... Si Madame Piceaerd n'est pas sage ma main se chargera de lui donner une correction! Nota bientôt mon mari avec désespoir car je faisais que me retourner dans le lit.

Loin d'être offusquée, je lui présentais mes fesses et nous sûmes nous aimer si bien que je finis par m'endormir.

J'arrivai même dans un lieu glacial qui appauvrit mon âme.

-Tiens ! Regarde Rick ! Notre ratée de grosse fille vient nous rendre visite ! Clama soudain...Maman.

Le Nifflheilm ?! Qu'est-ce que je pouvais bien faire là ?!

-Laissez Helga tranquille ! Ordonna aussitôt une voix qui m'était familière.

Me retournant brusquement, je me retrouvais nez à nez avec...Yuma qui à l'instar de ma meilleure amie des Terres Gelées avait retrouvé ses vingt ans. Mon cœur manqua un battement en le voyant mais je ne pouvais toutefois pas me réjouir car je ne lui avais pas pardonné ce qu'il avait fait subir à nos enfants.

-Je ne t'embêterai pas longtemps Helga, j'ai un message pour toi de la part du monde des morts...C'est tout, déclara-t-il en me tendant un papier.

Le fusillant du regard, je le lui arrachais bientôt des mains et l'ouvris avant de lire « 17 septembre 1807 ».

- C'est aujourd'hui, dis-je enfin à haute voix, qu'est-ce que cela veut dire ?

Yuma haussa les épaules.

-Je...Je n'en sais pas plus, admit-il, je suis heureux de t'avoir revu en tous cas Helga. Pardon pour tout. A dans longtemps.

Il ne me laissa pas le choix et mon âme repartit rapidement vers le monde des vivants. Je fus réveillée par un rayon de soleil qui m'aveugla et constatai bien vite qu'Olaf ne dormait pas non plus.

-Oh...Je ne voulais pas te réveiller mon amour...Je... J'ai fait un drôle de rêve...Iduna Sappos m'apportait un message avec la date du jour, chuchota-t-il.

Je demeurais silencieuse bien qu'un peu inquiète que nous ayons eu affaire à nos deux amants respectifs. Cachant mon angoisse à mon mari, j'essayai pendant une demi-heure de comprendre le sens de ces deux songes. Mais voyant que je tournai en rond, je finis tout de même par me lever car l'heure était aux préparatifs et SURTOUT aux retrouvailles avec mon fils aîné. A nouveau surexcitée, j'oubliai bien vite ma nuit mouvementée.

Profitant qu'Iduna et Andréas dorment encore nous allâmes aménager les tables dans la Clairière des rencontres et je me mis ensuite aux fourneaux pour préparer mon ragoût de rennes et une bûche aux baies de sureau. Puis Anna vint récupérer sa fille pour pouvoir comme convenu l'amener à son frère.

Trépignant d'impatience, je profitai de n'avoir personne avec moi pour continuer le cadeau de ma Nouvelle Petite Chamane. Je déposai ainsi le patron d'une future tunique à plat sur la table et m'avançais dans la couture. Elysia arriva entre temps pour aider Olaf à ramasser les plantations en vue de l'hiver. Et Anna vint enfin à son tour...Sans Iduna ni Pieter. Remplaçant ma frustration par un ravissement, je déclarai :

-Ah voilà ma grande Chamane ! J'ai entendu que tu avais laissé ma petite fille à ses oncles !

-Exact Maman ! S'exclama-t-elle, que fais-tu ?

-Son cadeau pardi ! J'ai pris pas mal de retard, mais la promenade avec Pieter va nous permettre de terminer juste à temps ! C'est une nouvelle tenue en peau de rennes. Regarde j'ai fini son pantalon.

-Tu veux que je t'aide à faire son haut ? Proposa-t-elle en voyant que j'étais plus lente dans mes mouvements.

-Oui je veux bien que tu fasses la manche droite, consentis-je.

Au moins tu ne feras pas trop de dégâts, ajoutai-je pour moi-même face aux résultats de couture catastrophiques qu'elle tenait depuis son enfance. Nous nous appliquâmes ainsi dans une entente cordiale à finir le vêtement de ma jolie Iduna. Profitant également de ce moment mère/fille pour essayer de guérir certains souvenirs du passé de la mienne durant son mariage avec Amarok, je fus un peu déçue qu'Anna ne se confie pas à moi avec autant de véhémence que par le passé. Je savais que Yuma l'avait touché, je savais qu'Amarok l'avait violé ! Pourquoi ne me le disait-elle pas de vive voix pour que je puisse apaiser ses souffrances ?! C'était dans ces moments-là que je détestai le double rôle que je m'étais affublée.

Réservée ma grande Chamane accepta tout de même mon câlin avant que nous nous remettions au travail. Nos gestes habiles s'effectuèrent donc pendant quelques minutes quand soudain les aiguilles se mirent à bouger violemment sur la table. Tout le mobilier de la hutte s'écarta peu à peu. Ce qui était fragile se renversa et se cassa.

-Maman qu'est-ce qui se passe ?! Paniqua-t-elle soudain.

-Je n'en sais rien ! Dehors vite avant que tout s'effondre ! Ordonnai-je.

-Tu es sûre ? Insista-t-elle se sentant plus en sécurité à l'intérieur.

-Dehors ! Répétai-je en manquant de me prendre une poutre.

Nous passâmes à peine la porte que ce fut un chaos total. Le troupeau de rennes se trouvant normalement dans les prairies de Lichen était pourtant bien parmi nous, effrayé, en train de broyer le sol avec force. Ils ne calculaient plus personne écrasant les bois du feu de camp, piétinant presque dans les huttes. Les gens hurlaient, tenter de se reculer mais les animaux partaient dans tous les sens.

-Anna attention ! Cria soudain Elysia nous ramenant à la réalité, rentre dans la maison ! Tout de suite !

-Tu n'y penses pas mon petit Chamane ! Le grondai-je en lui barrant la route, c'est trop dangereux !

Têtu, il ne m'écouta pas et réussit à retirer Anna sur le parvis pendant que mon cœur s'accélérait en pensant à Olaf. Dès lors, je hurlais son prénom à travers les brames de panique des cervidés et des pleurs des enfants.

-ELYSIA OU EST MON PERE ?! Hurla alors ma fille d'un ton plus fort que les cris.

-Je n'en sais rien, reste là je vais voir, ordonna-t-il aussi blanc qu'elle.

Prise d'un malaise, je compris subitement les rêves de cette nuit. C'était notre heure ? Mes aïeux...C'était vraiment aujourd'hui ?! Paniquée dans un premier temps, j'acceptais pourtant rapidement mon destin quand je vis mon gendre prêt à aller chercher mon mari.

-Non, Tatie Helga ! Reste-là ! Tu risques de te faire écraser ! Cria-t-il durement.

C'était malheureusement l'issue à suivre...Mais pas sans avoir vu Olaf. Repoussant violemment Elysia, je déclarai bientôt d'une voix d'acier :

-Justement mon petit Chamane, il faut que tu restes avec ta femme, et ce n'est pas négociable!

Imprimant à jamais le visage angélique de ma fille, je lui embrassai le front à la place et essayai de quitter sa main.

-Non...Maman...Reste...S'il te plaît... Murmura-t-elle comme si elle le pressentait.

-Tout ira bien ma grande Chamane, mentis-je, ton père a besoin de moi.

Me débrouillant pour extirper ses doigts des miens, je me ruai bientôt parmi les rennes jusqu'à atteindre une autre hutte qui me protégeait sommairement.

-OLAAAAAAF ! OLAAAAAF REPONDS-MOI ! Hurlai-je péniblement.

Mais ma voix était emportée par le chahut. Fixant avec attention les animaux qui défilaient dans tous les sens, encore et encore, je finis par apercevoir un mouvement en hauteur et poussai un soupir de soulagement en voyant mon mari encore en vie, adossé péniblement à l'entrée de la cabane des Mélèzes. Sans attendre, j'appelais Courant d'Air qui me laissa sur l'échelle que je tentais tant bien que mal de monter à cause des coups donnés par les bêtes en furie. Olaf me réceptionna en me couvrant de baisers avant de reprendre un air grave et dire :

-Nous ne tiendrons pas longtemps avant que ça s'écroule...

-Tu...Tu en es certain ? Demandai-je alors que les secousses à répétitions lui donnaient raison.

Mon mari hocha vivement la tête et me ramena contre lui au centre pour que nous ne gagnons du temps même si nous savions tous les deux que l'endroit finirait par pencher et basculer dans le vide.

-Que va devenir notre famille ? Murmura-t-il alors que mes larmes s'évacuèrent.

-Ils vont être anéantis...Je ne veux pas qu'ils aient mal à cause de nous, pleurai-je.

Je regrettai de ne pas m'être réconciliée avec Pieter et Anna, de ne pas avoir encore ri avec Ylva sur le bon vieux temps où notre groupe de cinq était uni, de ne pas avoir pu profiter de ma jolie Iduna jusqu'à ce qu'elle grandisse et devienne elle-même une jeune femme respectable. Je voulais encore passer du temps avec eux et leur crier que je les aime tous.

Tous ces regrets me faisaient beaucoup plus mal que notre propre perte imminente. La cabane bascula légèrement sur la gauche alors que nous demeurâmes collés l'un à l'autre.

- J'ai eu le même genre de visite que toi cette nuit de la part de Yuma, ajoutai-je à Olaf en lui offrant mon plus beau sourire.

Il m'agrippa alors la main fermement et répliqua tout en douceur :

- Jusqu'au bout ensemble mon amour.

Je hochai la tête alors que la cabane s'inclinait de plus en plus à la verticale. Nous nous regardâmes longuement tandis qu'une larme similaire coula le long de nos joues.

-Je t'aime Olaf Camviridus Piceaerd... Gémis-je, et si c'était à refaire, je dirai « oui » avec conviction cette fois-ci.

Attendant qu'un autre choc passe, il renchérit joueur :

-Moi non...

Déçue, je grommelai tout de même :

-Ah bah au moins ça a le mérite d'être franc et...

Je n'eus pas le temps de finir ma phrase qu'il me ramena contre lui pour me donner un long baiser. Notre dernier et nous le savions très bien. C'était pour cela qu'il était si intense...Si vivace. A peine arrêtés, nous en prolongeâmes un autre puis encore un autre tout aussi plaisants jusqu'à ce qu'il finisse par me chuchoter avec amusement :

-Je dirai d'abord non juste pour le plaisir de te titiller avant de rétorquer mille fois oui. Oui Helga Piceaerd, je te revoudrais pour femme et mère de nos enfants car je t'aime énormément aussi.

Nous nous sourîmes plus amoureux que jamais. L'arbre perdit encore un cran à cause des bois des rennes qui se prenaient dedans si bien que nous fûmes obligés de nous cramponner pour ne pas basculer dans le vide. Nous nous donnâmes une autre étreinte, nous enlaçâmes si fort que la mort ne nous faisait plus peur. Rassurée par mon mari qui était là avec moi, nous jetâmes un coup d'œil aux bêtes qui continuaient de courir avec affolement en faisant vibrer le sol et je demandai soudain effrayée :

-Est-ce que ça va faire mal ? Je ne veux pas souffrir.

-Tu me fais confiance ? Demanda aussitôt Olaf.

Je hochai la tête alors qu'il répondit :

-Alors ça ira vite... Bientôt nous serons dans les bras de notre amie Sappos, mon amour.

Rassurée par ses paroles, je me fondis contre lui une dernière fois. Nos mains s'enlacèrent ensuite avec force alors que nous comptâmes jusqu'à trois. Le tronc de l'arbre se brisa soudain au moment où la cabane se perdit définitivement dans le vide. Je ne sentis pas mon corps atteindre le sol. Le ciel était bleu...Lumineux... Alors que mes quarante-cinq ans marquaient la fin de mon histoire vivante.

****

-Marraine Ylva, tu veux bien nous garder Iduna s'il te plaît ? Anna n'est pas bien et je vais la ramener à la maison, dit Elysia qui semblait avoir pleuré contrairement à sa fille qui chouinait encore.

Les nerfs à vif à cause de la situation qu'il fallait remettre en place, je déclarai d'une voix bougonne :

-Non désolé Elysia ! Tu vois bien que je suis débordée ! J'ai enfin réussi à calmer les petits ! Si elle arrive et qu'elle braille, ils vont recommencer avec elle ! Demande à Helga et Olaf s'il te plaît !

Mon filleul me fusilla immédiatement du regard et grommela :

-Bon c'est pas grave ! Merci quand même pour ta coopération !

Il s'adressa alors à son enfant en essayant de parler par-dessus ses pleurs :

-Chut, chut, chut, Mon Ange de l'Air, tu vas rester avec Tantine Yélana et Amarok le temps que Papa ramène Maman à la maison. Elle va faire un petit dodo, ensuite Papa reviendra te chercher.

La phrase fut loin de faire son effet. S'entortillant dans tous les sens Iduna se mit soudain à hurler :

-NON ! JE NE VEUX PAS QUE MAMAN DORME COMME PAPY OLAF ET MAMIE HELGA !

Agacée par son comportement, j'allais lui sommer de se taire quand Elysia reprit avant moi :

-Mais non, mais non calme-toi mon Ange de l'air, Maman Anna se réveillera, elle...Pas comme Papy Olaf et Mamie Helga qui sont partis au ciel avec Mamie Iduna.

Cela apaisa la petite alors que je me glaçai d'horreur. Une profonde faille m'engloutit vers un abîme des plus puissants. Marquant un temps d'arrêt, je finis par crier à mon tour avec hystérie :

- Qu'est-ce que tu viens de dire Elysia Sappos Piceaerd ?! PAR LES ESPRITS REPETE CE QUE TU VIENS DE DIRE !

Mon filleul se contenta pourtant de rester silencieux alors que mon ventre se transforma de plus en plus en plomb.

-Par Ahtohallan...Je vous en prie...Je...Je ne veux pas être la dernière du groupe...Non...Non...Tu dis n'importe quoi Elysia ! Bafouillai-je de plus en plus décontenancée.

-Est-ce que tu crois que je m'amuserai à te mentir Marraine ?! Chuchota-t-il prêt à pleurer.

-OUI ! TU MENS ! JE VEUX VOIR HELGA ET OLAF TOUT DE SUITE ! Explosai-je soudain.

En vain, je savais qu'il avait raison. Non...Je refusais d'y croire...Comment notre groupe avait-il pu éclater en une décennie ?! Si j'avais toujours jalousée Yuma et Olaf à cause de leur pouvoir d'attraction sur ma chère Reine, je n'avais jamais souhaité qu'ils partent. Et que dire d'elle ? Elle...Je n'aurais jamais assez d'une vie pour m'en remettre. J'avais pourtant trouvé un équilibre de consolation avec Helga puisque nous nous étions données rendez-vous une fois par mois dans les Cavernes Perdues depuis sa mort pour pouvoir honorer sa mémoire...A notre façon.

Mais à présent qu'elle-même était partie...Comment allais-je survivre ? Qui sera là pour rire avec moi de mon côté loufoque ? Qui m'aidera à avancer quand je serai bougonne ? Qui m'encouragera dans mes projets d'historiennes ? Qui restera des heures à parler avec moi du bon vieux temps pendant que nous continuerons de voir nos enfants grandir ? Qui se moquera des Arendelliens et du gros plein de soupe de Runaerd qui essaye de nous amadouer ?! J'allais devoir faire face à cela toute seule ?! Ne plus jamais rien partager avec personne.

A cette idée un vertige s'empara de mon être et je faillis tomber dans les paumes comme cela avait été le cas à l'annonce de la mort de mon amante mais je réussis finalement à prendre sur moi et ordonnai à nouveau à Elysia :

-Montre-moi où ils sont ! Dépêche-toi !

Il n'eut pas le temps de réagir que ma fille arriva bientôt à notre rencontre aux côté du nouveau chef Lorcus. Elle comprit à mon regard que je venais d'apprendre pour sa marraine et son parrain. Indifférent à cela, Amarok observa hautainement son frère avant de dire :

-Nous avons fini le comptage...Par miracle il n'y a eu aucune perte humaine hormis Olaf et Helga. La plupart des gens sont juste blessés. Même les huttes n'ont pas été touchées ! Frantz et moi avons réussi à calmer les bêtes et les ramener dans l'étable...Je vois que ta fille est saine et sauve.

A ma grande surprise, il jeta un regard bienveillant vers sa nièce qui se raccrocha avec fermeté à son père.

-Oui elle l'est, contrairement à ses grands-parents, murmura-t-il en mettant directement Iduna dans les bras de ma Yélana.

Puis il lui caressa le front et ajouta comme un refrain :

-Tu es bien sage avec Tantine, Papa revient, d'accord ?

-Attends Elysia, je voulais être utile...Comment va Anna ? Demanda immédiatement ma beauté.

-En prenant soin de notre Ange de l'Air tu nous seras d'une grande aide, quant à ma femme chérie, elle se recueille avec Pieter devant les...Les corps de leurs parents, peina-t-il à dire en déglutissant avec violence.

Les yeux de mon enfant s'embuèrent tout de suite alors qu'Amarok lui soutint l'épaule marquée lui aussi par le chagrin. Me relevant dignement, je me plantai devant mon filleul et lui invectivai à nouveau :

-Conduis-moi jusqu'à eux !

Il ne rechigna pas cette fois alors que je faisais tout pour garder la tête haute sans éclater en sanglots. Le chemin parut durer une éternité mais je les aperçus enfin. Je réprimais un haut le cœur en voyant qu'ils étaient couverts de bleus dus aux traces de sabots des rennes. Leurs yeux étaient déjà clos. Elysia s'avança bientôt pour prendre sa femme évanouie dans ses bras pendant que je n'arrivais pas à détacher mon regard des ecchymoses de mes amis. L'instant de choc se rompit soudain et je m'accroupis entre eux deux avant de prendre leur main et les embrasser.

-Bande de chanceux...Vous êtes tous réunis ! Qu'est-ce que je vais devenir moi sans vous tous?! Murmurai-je en m'essuyant grossièrement la morve de ma manche.

-Je peux te donner des calmants si tu as besoin Ylva, préconisa bientôt Mouna en me regardant avec gentillesse.

-Des calmants ? Et puis quoi encore ? Je connais d'autres méthodes bien mieux que cela pour oublier mon chagrin ! Pestai-je en la repoussant pour à nouveau replacer correctement les vêtements déchirés de mes compagnons morts.

-Il faut les emmener dans leur hutte ! Renchérit à nouveau la guérisseuse alors que je ne voulais pas qu'on les touche.

Bien que réticente, je les laissais faire. Helga et Olaf furent donc enlacés de longues minutes plus tard dans leur lit marital. Restant proche d'eux alors que tout le monde était parti, j'entendis Amarok déclarer soudain sans états d'âmes :

-Tatie Ylva, je sais que ta douleur est aussi intense que nous tous d'avoir perdu une Piceaerd mais il nous faut penser à notre communauté qui doit avancer.

Non...Non je ne pouvais pas envisager l'idée d'une vie d'après. Une vie sans eux qui devait reprendre son cours. Non. C'était inconcevable pour moi pour l'instant.

-Tu n'as donc aucun cœur Amarok ? Questionnai-je férocement, mince ! Ils sont mo...Partis il y a à peine deux heures que tu penses déjà à les remplacer !

-Ne crois pas que ça ne me fait pas de la peine à moi aussi...Olaf et Helga sont...Enfin étaient mon parrain et ma marraine...Cela reste moins violent que Maman et Papa bien sûr...Mais je comprends amplement ce que traversent Anna et Pieter et surtout je sais où ils en sont mentalement ! S'exclama-t-il, Amarok Lorcus est abattu, mais chef Amarok a des devoirs à gérer !

Énervée car je reconnaissais qu'il avait raison, je rétorquai à nouveau :

-Il n'y a pas le feu quand même ! Tu sais très bien qu'Anna et Elysia ne viendront pas vivre là mais cette hutte reste leur propriété. Quant à la relève de leur métier, ma filleule faisait déjà les tâches de sa mère depuis quelques années pendant que mon filleul s'associera avec Frantz Delahage pour le maraîchage. Voilà. Tout est réglé ! Toi et ton orgueil de chef pouvez disposer à présent !

Vexé, mon gendre recula d'un pas et était prêt à quitter la hutte quand je lui dis encore :

-Oh...Et évite de parler d'apitoiement quand il s'agit de ta mère...C'est quand même toi qui l'as tué !

Il encaissa la remarque sans rechigner et se contenta de répondre uniquement :

-Je sais. Heureusement pour nous, mon petit frère a eu la brillante idée de donner son prénom à sa fille pour lui rendre hommage. Je suis fier d'être son oncle même si je me garde bien de le dire et que je fais semblant de jouer les durs.

Je fus surprise de la sincérité de sa voix. Néanmoins je me contentais juste de répliquer :

-Dis à Yélana et Kanda que je ne reste pas dans la Forêt Enchantée ce soir. Je reviendrais après-demain. J'ai besoin d'être seule.

-Bien. A plus tard dans ce cas Tatie Ylva, conclut-il.

Il partit après cela. Je me tournai alors vers mes deux amis et embrassai vivement les joues brisées d'Helga avant de m'adresser une dernière fois à eux :

-Je vous laisse...Je vais à présent jouer mon rôle de Tatie. Je promets d'être exemplaire...Enfin dans la mesure où cela s'accorde bien avec mon caractère. Au revoir à tous les deux.

Il fut dur de se détacher de leurs corps mais je n'eus pas trop le choix en pensant à ma nouvelle mission. Sortant donc de la maison, j'appelais bientôt Courant d'Air et déclarai :

-Amène-moi au...royaume d'Arendelle !

Agile, l'esprit de l'air s'exécuta alors que mon objectif était simple. Trouver le seul membre de la famille qui était seul et loin de tous : Pieter Piceaerd. Portée par la force et la vitesse des rafales, je m'y retrouvais en moins d'une heure.

-Mince ! Les soldats d'Arendelle ne doivent pas encore être arrivés... Grognai-je en inspectant les alentours.

J'eus tout de suite des sueurs froides. L'endroit ne ressemblait plus du tout au Arendelle d'avant la guerre...

-Bien...Ne panique pas Ylva...Il te suffit de trouver une échoppe et d'attendre tranquillement que les gardes reviennent de leur expédition.

Parcourant rapidement le centre de la ville, je tombais bientôt sur une auberge L'Old Reindeer.

-Ils doivent avoir de l'hydromel ici, pensai-je avec délice.

Ni une ni deux. J'eus l'impression de revenir cinq ans en arrière après avoir commandée une bouteille pour tromper mon chagrin. Me mettre minable. C'était la seule chose qui comptait pour l'instant. Cette fois pas d'Helga pour assouvir mon désir et ma frustration. Enchaînant les gorgées d'alcool, je parlais alors à tort et à travers :

- T'as été une piètre historienne Ylva, tu as mené tes recherches à Arnevik, Arendelle et un peu partout dans les environs pour rien ! Quand tu vois qu'aujourd'hui nous conversons avec le roi Runeaerd...Lui et son putaain de barrage ! Mais qu'importe...T'es toute seule maintenant pour affronter les situations ma vieille ! Non Ylva ! Pas tout à fait seule ! Tu as ton débile de gendre aux commandes...Bon débile, je suis un peu excessive, c'est surtout que je ne lui ai pas pardonné la mort de sa mère à celui-là ! Non parce que sinon en tant que chef il s'en sort bien...Même si en médiatrice Anna est bien meilleure. Anna...Ma filleule...Elysia et elle...C'est le couple rêvé...Grâce à toi ! Tu vois que t'as fait un truc bien ! Allez ! A ma santé!

Je bus le fond de la bouteille jusqu'à hoqueter et la reposai violemment sur la table. Puis j'observais les alentours...Qu'est-ce que le lieu pouvait être ennuyant par rapport à la taverne d'Arnevik. Pas de couples en train de coucher ensemble à aller observer. Pas de prostitués qui usent de leurs charmes pour attiser les hommes sur les tables. Pas d'odeur de tabac illicite ni de bagarres. Juste une ambiance familiale et des gens qui parlaient un peu fort.

Réussissant à me lever de table, je ne savais même pas si les soldats étaient arrivés. L'esprit brouillé par l'alcool, je n'avais plus aucune notion du temps. Réprimant un autre hoquet, j'avais besoin d'avoir quelque chose dans la bouche pour contenir mon anxiété. Jetant rapidement un coup d'œil aux tables, j'aperçus bientôt un cendrier et du tabac sur celle voisine. M'avançant au culot auprès des débiteurs de glace chaudement habillés qui l'entouraient je demandais alors :

-Excusez-moi messieurs...Pourrais-je vous emprunter une cigarette, s'il vous plaît ?

Les hommes s'arrêtèrent immédiatement de parler et m'observèrent avant d'éclater de rire. Puis celui qui était le plus proche de moi, prit les autres à témoins et s'écria :

-Regardez-moi ça ! Une adolescente qui veut essayer de contrarier ses parents en testant quelque chose dont elle n'a pas le droit ! Allez ! Retourne plutôt chez toi ! A sentir ton haleine j'ai l'impression que tu as déjà bravé tes interdits pour ce soir !

Vexée qu'on me prenne de haut à cause de ma petite taille, je ne me maîtrisais pas et empoignai bientôt le bonhomme par le col avant de reprendre :

- J'ai quarante-cinq ans mon jeunot ! J'ai fait jouir des hommes beaucoup moins alléchants que toi ! Et non ! Je ne suis pas partante avec toi pour cette nuit car j'ai perdu toute ma famille! Donc maintenant je voudrais juste un peu de temps de paix pour aller dehors et m'octroyer un petit plaisir parce qu'on s'ennuie comme des rats morts ici ! Il a compris ou il n'a pas compris le monsieur ?! Je mesure peut-être un mètre trente les bras levés mais si tu me cherches, il est fort possible que tu me trouves !

-Ô ! Quel sacré brin de femme ! S'exclama-t-il soudain admiratif alors que tous ces compagnons se retenaient de rire à cause de ma prestation, bon eh bien...Je m'avoue vaincu.

- T'es pas sérieux Oleg ?! Le titillèrent-ils aussitôt.

-On n'a pas que ça à faire ! Faut retourner au campement ! Y a encore pleins de blocs de glace qui nous attendent ! Vous préféreriez qu'elle nous tienne la jambe pendant des heures ?!

-Non je préfère tenir autre chose généralement quand il s'agit de votre anatomie ! Soufflai-je vulgairement.

Un rire gêné repartit de plus belle alors que je maintins mon aplomb de dirigeante. Après plusieurs secondes de négociations, le chef des débiteurs de glace me laissa enfin une pauvre cigarette.

-Vous voulez que je vous l'allume ? Demanda-t-il encore.

-Non je m'en charge ! Criai-je en lui arrachant une allumette des mains.

L'étincelle jaillit assez vite pour embraser le bout des plantes séchées.

-Merci pour tout ! Lâchai-je à nouveau.

Je ne m'attardais pas plus et trouvai la sortie pour pouvoir être au grand air. Les pavés au sol tanguaient comme les vagues du port mais je parvins à m'appuyer contre le mur pour vaincre ma non-sobriété. Le goût du tabac me donna tout de suite envie de vomir mais l'idée d'oublier la perte de mes proches était plus forte. Cette soirée était un fiasco total. Non seulement je n'avais pas réussi à retrouver Pieter mais en plus je m'étais embêtée au possible.

-Reste cartésienne Ylva ! Il doit bien y avoir de l'animation autre part que dans ce lieu ! Me confortai-je en évacuant un énième nuage de fumée de ma bouche.

Mes sœurs de cœur semblèrent entendre mon appel car j'entendis soudain des couinements familiers dans la ruelle d'à côté. Oh ! Un couple était en train de prendre du bon temps. Parfait ! Ni une, ni deux, je longeais le mur pour aller observer cet ébat qui s'avérait prometteur d'après les cris. Et effectivement j'eus le gros lot ! Une femme en extase total pendant que l'homme déversait ses coups de reins à lui en faire un lumbago. Cette vision échauffa mon corps même si ce n'était pas cela qui me préoccupait le plus.

Je reconnus l'emblème du crocus sur le vêtement. Un soldat d'Arendelle ! Enfin l'occasion pour moi de localiser mon neveu de cœur. J'eus la présence d'esprit de rester cachée le temps qu'il termine leurs affaires ce qui arriva assez vite car ils furent interrompus par un autre homme beaucoup moins sympathique. Pas loin d'avoir l'âge de Pieter, il avait des cheveux débraillés noir et des yeux d'ambres qui fixaient d'un regard mauvais le couple qui n'avait pas fini de s'échauffer.

-Svensen ! Qu'est-ce que vous fichez là ?! Avec une truie pareille en plus ! Les prostituées d'Arnevik ne doivent pas quitter la caserne ! Tonna-t-il soudain avec mépris, si je vous vois encore traîner dans le royaume en compagnie de cette moins que rien, vous finissez tous deux aux cachots, c'est compris !?

-Pard...Pardonnez-moi lieutenant...Je vous promets que cela ne se reproduira plus ! Bégaya-t-il alors que son visage prit la teinte de sa chemise de lin.

-Allez ! Retournez tout de suite aux baraquements avec votre traînée et que ça saute ! Et j'espère pour vous qu'aucun résident ne vous a vu ! Rugit-il encore.

-Non...Non...Je vous le promets lieutenant, déclara-t-il encore d'une voix tremblante.

Le jeune fantassin partit alors avec la courtisane sans demander son reste. Mince ! J'avais loupé ma chance de les suivre, coincée derrière une barrique à attendre que ce couard antipathique déguerpisse. Malheureusement, il ne sembla pas disposer tout de suite à quitter sa place puisqu'il inspecta les environs d'un air fier tout en ruminant avec dédain :

- T'es pas aidé mon brave Halrcisen avec tous les bras cassés que tu dois te supporter... Entre ces jeunes recrues qui ne pensent qu'à assouvir des femmes au lieu d'effectuer correctement leur travail, la petite vermine Northuldra protégé de cet abruti de Niklas et encore pire du roi Runaerd. Je vais lui montrer moi ce que c'est que d'être un ferment lieutenant au service de sa Majesté ! Quand j'aurais réussi à emprisonner toutes les pourritures de ce royaume, il sera obligé de reconnaître ma renommée...Et là...Je pourrai à mon tour devenir son favori.

En quelques secondes mon cœur marqua un temps d'arrêt. Le petit frère d'Helga... J'avais Lars, le petit frère d'Helga face à moi et il n'avait pas l'air d'être devenu la meilleure personne du monde. Brutal, sanguin et sans âme. C'était presque rassurant quelque part que ma sœur de cœur soit partie sans connaître la vérité à son sujet et je comprenais maintenant pourquoi mon neveu de cœur ne l'avait jamais mentionné à sa mère au vu de la façon dont il le traitait...

-Bon allez ! C'est pas tout ça mon bon Lars ! Mais y a un ordre à faire régner dans ta caserne ! S'enquit-il encore en se frottant rapidement les mains avec un sourire malsain.

Terrifiée par les paroles de ce monstre qui ne m'inspirait pas confiance, je restais sur mes gardes et le suivis enfin de loin, faisant bien attention de ne pas me faire repérer par les autres gardes qui continuaient leur ronde dans le royaume.

-Lieutenant Halricsen ! Clamèrent-il au garde à vous en l'apercevant.

-Repos soldats ! Renchérit-il avec orgueil, ne restez pas là à bailler aux corneilles ! Je suis certain que vous n'avez rien trouvé d'anormal ce soir ?!

-En effet, le village est calme, reprit le plus jeune avec professionnalisme.

Le petit frère d'Helga eut alors un rire forcé et secoua la tête dépitée en répétant :

-Le village est calme qu'il a dit... Bon dieu qu'ils sont naïfs ! Alors comment se fait-il qu'en l'espace de vingt minutes, j'ai réussi à relever quatre rapports dont un concernant l'un des nôtres alors que ma ronde n'avait pas encore commencé ?! Comment m'expliquez-vous cela messieurs ?!

Les fantassins blanchirent immédiatement et répliquèrent :

-Nous vous assurons que nous n'avons rien constaté d'anormal Lieutenant Halricsen !

-Eh bien soyez plus attentifs la prochaine fois ! Je reste votre supérieur et pourrai bien vous envoyer aux geôles pour vous faire réfléchir sur vos incompétences ! Est-ce clair ?

-Oui mon lieutenant ! Dirent les deux soldats à l'unisson.

Montrant qu'ils voulaient faire preuve de bonne volonté, ils partirent plus loin continuer leur tournée.

-Tous des lavettes...Marmonna-t-il en reprenant son chemin comme si de rien n'était.

Il passa le pont d'Aren et traversa bientôt la cour du château. Je me traitais immédiatement d'idiote en voyant l'emplacement de la caserne qui était resté intacte depuis la guerre toujours nichée entre la chapelle et les écuries. J'aurais très bien pu y aller sans lui. Reconnaissant les lieux, je me détachais alors de cette brute épaisse et continuai mon chemin de mon côté en rentrant dans le plus grand des bâtiments. Gagnée ! C'étaient bien les dortoirs ! Aidée par la lumière des bougies, je me faufilais à travers les couloirs et appelai un peu le nom de mon neveu de cœur au hasard des chambres en passant ma tête dans les encadrures de porte. Hélas, je fus vite tirée en arrière...

-Tiens ! Tiens ! Mais qu'avons-nous là ?! Une espionne qui veut voir la vermine Northuldra ?

Mince. Je m'étais faite prendre ! Et par ce traître d'Halricsen ! Qu'est-ce que tu es bête Ylva ! Il a dû te repérer depuis le départ sous ses airs de faux semblant ! Vite ! Trouve quelque chose!

-Veuillez me lâcher je vous prie Monsieur ! Je ne suis qu'une humble courtisane d'Arnevik... Je... J'ai été envoyée par le directeur des Belles Poules comme c'est le cas après chaque passage des soldats dans la Forêt Enchantée ! Mes semblables sont déjà arrivées, je présume?! M'exclamai-je avec assurance.

Ingrat, le frère d'Helga me perça du regard mais je ne sourcillai pas. Il finit par renchérir :

-Voyez-vous ça ?! Mais c'est qu'elle présume bien ! Vous seriez-vous perdue dans ce cas sale gueuse pour ne pas avoir trouvée la salle commune ?!

-Tout à fait ! J'ai un très mauvais sens de l'orientation ! Menez-moi à vos hommes que je m'attelle à la tâche ! Lançai-je avec assurance.

Déstabilisé par mon ton certain, Halricsen redevint mauvais. Il m'empoigna aussitôt le bras avec violence et répliqua :

-Dans ce cas ! Après vous sale putaain !

Il me tripota les fesses avec violence, me poussant pour que j'aille plus vite. Cela me mit hors de moi. Pourquoi Yuma n'avait-il pas tué celui-là plutôt que la jeune sœur de ma meilleure amie ?! Quelle espèce de crétin ! Il serait remonté dans mon estime rien que pour cela. Non Ylva ! On a dit qu'on ne critiquait pas les morts et encore moins ses amis. Surtout pas aujourd'hui... surtout pas en mémoire de tous ceux que j'avais perdus...Mon cœur s'alourdit alors que nous nous rendîmes dans une pièce rectangulaire et sombre plus animée que toutes celles que j'avais vues au cours de ma soirée.

-Nous voilà arrivés ! S'écria soudain ce poltron en me bousculant vers l'intérieur, comme vous pouvez le constater vos consœurs ont déjà commencé à exciter bon nombre des hommes.

Je vis avec amertume les corps déjà nus des femmes non gracieuses qui dansaient avec mollesse sur les tables. Mon sang battit fort dans mes veines. Bien que l'alcool faisait toujours effet, je n'étais pas prête à les rejoindre. Pas aujourd'hui. C'était malheureusement sans compter sur Lars qui grommela :

-En piste ma belle ! Il vous reste juste le coin à gauche pour faire de même.

Je déglutis violemment. Dans quel bourbier m'étais-je fourrée ? M'effeuiller ne m'était pas dérangeant... Mais pas dans un lieu où mon neveu était susceptible de me voir. Voyant ma réticence, le soldat me bouscula plus fort et je manquais de m'aplatir le nez au sol.

-Ne recommencez jamais cela monsieur ! Lançai-je alors en le fusillant du regard.

Il éclata d'un rire gras et m'aida à me hisser sur la table comme si de rien n'était, caressant mes seins au passage. Fatiguée de son impertinence, je lui décochais cette fois un crochet qui le laissa sans voix.

-Je vous avais prévenu, dis-je simplement, Laissez-moi effectuer mon travail à présent.

Vexé dans son amour propre, le fils de Christia et Rick lança un regard noir dans ma direction avant de renchérir sèchement :

-Oh oui ! Faites-Le ! Et Faites-le bien sinon il se pourrait que vous finissiez vos jours, croupies dans un cachot humide et moisi !

Indifférente à sa menace, je faillis le braver en haussant les épaules mais je ne voulais pas m'attirer plus d'ennuis que je n'en avais déjà. Traquée par cet ignare, je ne pus faire autrement. Respirant un grand coup, je fis d'abord tomber mon châle noir n'oubliant pas de jouer avec mes cheveux blond pale comme les hommes l'aimaient tant. J'entendis plusieurs remarques désobligeantes comme « Ils les prennent au berceau »... Mais j'en avais l'habitude aussi j'y fis abstraction tandis que je détachais lentement le cachet octogonal et ma ceinture qui me tenaient ma robe beige. Elle tomba bientôt dans un bruissement sourd et ne tenant pas dans l'angle de la table, alla terminer sa course sur le sol. Lars s'en empara et la serra fort contre lui comme si lui-même voulait s'avouer un plaisir coupable. Il savait que je l'avais espionné depuis le départ, il ne comptait pas me laisser sortir...Ce n'était pas plus mal après tout...L'espérance de vie dans une cellule en mauvais état me ferait rapidement retrouver Helga et Iduna plus vite... Mais mon corps ne sera jamais retrouvé. Ma chère Yélana et mon brave Kanda ne sauraient pas où je me trouve. Non Ylva ! C'était inconcevable.

De plus en plus mal à l'aise, je délaçais bientôt le fil de mon corset et fis glisser discrètement les manches sur les épaules essayant de gagner du temps au maximum pour ne pas me dévêtir complètement au risque de me faire surprendre par mon neveu de cœur. Hélas j'eus beau balayer la salle du regard, Pieter n'était nulle part.

Le lacet à présent distendu, mes bras furent mis à nu et je laissais mes seins à découvert le temps qu'Halricsen réceptionne également le corset. Cela faisait bien longtemps que je ne m'étais pas prêtée à l'exercice. J'aurais pu être moins crispée si une idée soudaine d'être observée par mes proches dans l'Hellheilm me fit monter le rouge aux joues. Tant pis...Il fallait le faire... Jusqu'au bout...Au moins ma Reine a une vue appréciable...

Respirant un grand coup, je dégainais alors ma culotte bouffante qui finit à mes pieds.

-Hum...Quel constat alléchant, se moqua aussitôt Lars, bien...Vous allez pouvoir me suivre à présent...Allez descendez...

Gardant mon sang froid bien que je n'avais pas envie de me donner au frère de ma sœur de cœur, je fis celle qui ne l'avait pas entendu et je cherchai plutôt de l'aide parmi la foule. Hélas les autres soldats avaient quitté la salle avec le reste des prostituées. J'étais donc seule avec lui. Par les esprits...Ma reine...Helga...S'il vous plaît, envoyez-moi de l'aide, je ne veux pas être sa prisonnière, priai-je très fort. Les jambes en coton, je réussis pourtant à atteindre le sol sans retentissement et me retrouvai immédiatement prise au piège dans les bras du lieutenant qui commença à me caresser de façon assez malsaine et gauche avant de s'arrêter brutalement comme s'il n'en avait plus envie.

-Argh ! Les femmes de votre espèce sont vraiment toutes les mêmes salopes, juste bonne à écarter les cuisses pour que les hommes soient satisfaits ! Rugit-il.

-Vu comment vous leur parlez jeune homme, il ne doit pas y avoir beaucoup de femmes qui vous ont touché ou satisfait...Mais peut-être est-ce aussi parce que vous êtes tout simplement attirés par vos propres paires ! Lançai-je, désinvolte.

Sa main s'abattit sur ma joue sans que je n'eus le temps de comprendre et il déclara avec violence :

-Vous venez de gagner une place aux cachots à vie !

Ma Grosse Gaga, Iduna...S'il vous plaît, implorai-je encore quand j'entendis soudain :

-Halricsen lâchez tout de suite cette femme !

Le lieutenant blêmit immédiatement mais s'exécuta sous le regard lourd d'un homme plus haut gradé que lui, muni de rouflaquettes blondes généreuses.

-Comment osez-vous m'interrompre capitaine Olson ?! S'insurgea-t-il rouge de colère.

-Il me semble que vous avez votre ronde de deux à cinq heures qui va commencer dans quelques minutes ! Filez avant que je ne vous fasse un rapport pour votre insubordination ! S'exclama-t-il férocement.

Furieux, il se plia tout de même à ses ordres et déguerpit après nous avoir jetés mes vêtements et moi au sol. Nous attendîmes qu'il disparaisse dans un long silence pesant.

-Je monte la garde, vous pouvez vous rhabiller en paix mademoiselle... m'intima ensuite ce haut gradé alors que son regard s'attarda sur les motifs de ma tenue, ...Enfin madame plutôt, ajouta-t-il en apercevant mon alliance.

Gênée à outrance, Je me mis à la tâche le plus rapidement possible et demeurais silencieuse. Ce fut encore lui qui fit le premier pas en demandant :

-Vous êtes une Northuldra, n'est-ce pas ?

-Je...Euh...Oui...Oui merci à vous d'ailleurs, déclarai-je encore confuse.

Il se tourna à nouveau et me questionna avec un sourire bienveillant :

-Vous venez pour Pieter Piceaerd, je présume ?

Je hochai activement la tête en poussant un soupir de soulagement.

-Je suis...Enfin j'étais...Enfin non je suis toujours même si elle est morte...Oui je l'ai dit...Morte...La meilleure amie de sa mère...Je suis comme une tante pour lui. Je me nomme Ylva Nordlys, indiquai-je en lui tendant ma main.

Sa poigne ferme me rassura une nouvelle fois et il conclut alors :

-Je ne suis pas certain que votre visite lui fera plaisir mais vous ne pouvez décemment pas rester là...Suivez-moi, je vais vous conduire jusqu'à lui...Jusqu'à chez nous.

Et pour les illustrations...C'est par ici ! Smile

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Dov Légende du Royaume Messages : 2700 Date d'inscription : 24/04/2015 Age : 28

Helga et Olaf sont maintenant grands-parents de la petite Iduna, et ils doivent la garder car Anna et Elysia doivent aider à la construction du barrage sur ordre de Runeard. Helga n'est pas dupe, elle sait que le roi s'est épris de sa fille, mais sa petite-fille se questionne au sujet de l'amour entre ses parents. Très vite, la conversation tourne autour des amours d'Helga et d'Iduna envisageant sa vie amoureuse avec Antoine Populus avant de revenir sur la leçon de chamanisme... notamment sur les coupoles, dont Iduna se questionne sur leur utilité. Si c'est Ylva qui lui transmet ce savoir, c'est Helga qui lui propose de mettre la théorie à la pratique en faisant avec les coupoles d'Anna et d'Elysia. Mais ça ne plaît pas à Ylva, conformément à tous les problèmes que cela a engendré avec l'union Anna-Amarok. C'est Olaf qui empêche la pratique de se faire : comme Ylva, il pense que c'est une mauvaise idée et veut aussi qu'Helga cesse de se voir comme la mère indigne et méchante qu'elle n'a cessé de se considérer, surtout depuis le départ de Pieter, en vain.

Et justement, en parlant de Pieter, celui-ci a envoyé une lettre : il a eu la permission de sa petite sœur de venir voir sa filleule pour son anniversaire, et compte en profiter pour les voir. Helga est tellement ravie de le revoir qu'elle ne trouve le sommeil qu'après un long moment. Mais ce faisant, elle retrouve ses mauvais parents et Yuma dans le Nifflheilm, celui-ci lui annonçant la date du 17 septembre 1807 (ce jour-même). Est-ce le moment de sa mort qui arrive ? Elle n'en sait rien, pas plus qu'Olaf qui a eu aussi le même message. Mais alors que le temps des retrouvailles approche, et qu'un cadeau pour Iduna est en préparation, un mouvement de panique s'empare des troupeaux de renne. Helga comprend alors la signification de la date : décidée à accepter son destin, elle ordonne à sa fille et son gendre de se mettre à l'abri pendant qu'elle s'occupe de rechercher son Olaf. Celui-ci est à la cabane de leur enfance, bientôt rejoins par son amour. Helga désespère de ne pas avoir pu réparer ses relations avec ses enfants alors que la mort vient la cueillir, elle et son mari.

Du côté d'Ylva, elle apprend la mort de ses amis d'enfances qui lui restait. Mais à côté de cela, Amarok, bien qu'endueillé, pense avant tout à son devoir de chef et songe à l'avenir de la tribu, ce qui agace profondément Ylva. Mais qu'importe pour elle. Le soir venu, elle demande à l'esprit de l'eau de mettre le cap sur Arendelle pour retrouver Pieter. Mais ne le retrouvant pas, elle décide de noyer son chagrin dans l'alcool... avant de retrouver Lars, le petit frère d'Helga. Le suivant jusqu'aux dortoirs, elle se fait cependant prendre par celui-ci. Elle essaye de sauver la mise en se faisant passer pour une poule d'Arnevik qui est veneu rejoindre ses collègues, mais elle ne fait qu'empirer la situation car la voilà forcée à se prêter au jeu pour le plaisirs pervers des soldats. Elle ne doit son salut qu'à l'intervention d'Olson qui l'intime de partir, non sans remarquer qu'il a affaire à une northuldra et qu'elle recherche Pieter pour lui apprendre la mort de ses parents.

J'ai honte
C'est la mort d'Helga. Ca mériterai beaucoup de développement mais je n'ai pas trop de temps :sorry:

En fait, je pensais que ça serait un bouquet final et finalement pas vraiment.
C'est vrai on savait ce qui se passait mais je n'ai pas compris pourquoi elle a eu ce signe, cette date pour annoncer sa fin.
Je ne pensais pas qu elle agirait en se disant: je dois faire ça car il faut que je meure!
Je n'aurai pas cru que sa mort allait être d'une certaine façon un suicide
Du coup je suis assez neutre, din côté je ne comprends pas ce choix mais de l'autre ça m'a surprise pour un évènement pourtant connu.

Pour ce qui est d'Ylva...
Mais qu'est ce qu'il s'est passé avec Halricsen, heureusement il n'a pas trop percuté que c'était une Northuldra, il aurait pu la tuer autrement!

Allez ! Après une pause d'une semaine et demi dûe à notre séjour à Disneyland...Voici les spoilers sans contexte du chapitre 41 ! Very Happy

[Ansa's Stories] Retour vers le passé 5 : Les mystères des Belles Pousses : Attention contenus matures ! - Page 12 Spoile80

Allez ! Pas de spéculations !

Voici donc le chapitre 41 Smile

exclusivement dans la tête de notre historienne favorite.

Chapitre 41 : La bonne fée :

D'habitude si bavarde, je demeurais pourtant silencieuse tout en continuant de suivre Niklas Olson qui me mena jusqu'à une charrette tirée par deux bêtes. Il avait bien dit « chez nous » ? Se pourrait-il que cet homme soit celui qui fasse battre le cœur de Pieter ? Oui, ce ne serait pas négligeable que lui, Runeard et mon neveu se prêtent à des jeux à trois.

-Montez à bord, m'indiqua-t-il.

Je sautais pour atteindre la marche et me calai bientôt à ses côtés tandis qu'il intima l'ordre de partir aux chevaux. Le chariot brinquebala sur les pavés mais je remarquais très vite que nous nous éloignions du royaume. Observant rapidement les alentours, mon corps était déjà prêt à bondir hors du moyen de locomotion si jamais les évènements demeuraient un piège.

-Cessez de faire ces yeux alertés...Je ne vous veux pas de mal, plaisanta soudain le capitaine.

-Quand on voit comment votre semblable m'a traité, pardonnez-moi d'avoir des doutes ! Soulignai-je moqueuse.

Il était assez bizarre pour moi de rapporter Lars à quelqu'un d'Arendelle sachant qu'il était du même sang qu'Helga. Ma grosse Gaga. Douze heures déjà qu'elle et Olaf avaient quitté notre monde. Ma gorge se serra en y repensant et je me mis à pleurer silencieusement sans m'en rendre compte.

-Tenez ! S'exclama bientôt Niklas en me tendant un mouchoir d'une main tandis que l'autre il gardait toujours fermement les rênes.

Il attendit quelques secondes, le temps que je m'essuie mes larmes puis il ajouta :

-Je suis affreusement navré pour le comportement de cette andouille d'Halricsen, il a toujours été exécrable avec tout le monde. Son seul objectif est de chercher à bien se faire voir par le roi...Quand...Quand Pieter est arrivé parmi nous cela a été pire, il lui en fait baver vous savez. Il ne supporte pas le fait que notre bon souverain soit allé trouver un étranger pour le former dans ses rangs.

S'il savait que c'était son neveu direct...Un frisson glacial me parcourut l'échine. Et si Lars avait des restes de l'attaque d'Arendelle en mémoire ?! Calcule Ylva...Calcule...Combien avait-il déjà ?! Helga avait dit deux ans...Oui c'est ça, deux et sa petite sœur assassinée par Yuma quatre... Jouant les idiotes, je demandais aussitôt :

-Ce jeune homme a-t-il été malheureux pour avoir une telle haine envers tout le monde ?

D'abord surpris par mon interrogation, Olson finit par bougonner :

-Oh...Vaste question à laquelle je ne peux pas vous répondre avec exactitude...Nous ne nous racontons pas beaucoup nos passés entre soldats...Mais de ce dont je me souviens de lui, c'est qu'il faisait partie des pupilles du royaume résidants à l'orphelinat après un immense incendie qui brûla toute la ville...C'était il y a une vingtaine d'années de cela...Bref tout ça pour dire que à ce que j'ai compris, c'est que la famille de Lars n'a pas été épargnée, qu'il s'est retrouvé tout seul et que le roi Runeard dans sa grande bonté avait choisi de le prendre sous son aile pour qu'ils ne deviennent pas un malfrat. Il lui a offert la formation militaire...Et c'est ainsi que nous avons récupéré ce roquet puant...

- C'est un geste noble de la part de votre Majesté, reconnus-je sans toutefois lui faire part de ce que je pensais réellement de lui.

-Geste noble, geste noble...C'est vite dit. Excusez-moi...Je n'ai pas pour habitude de critiquer mon supérieur, mais là c'est surtout parce que le père de Lars, Rick Halricsen était un des meilleurs militaires d'Arendelle avant que survienne l'accident...A l'image même de son andouille de fils, traquant tout ce qui bouge de façon un peu trop excessive...Marmonna-t-il férocement.

Monsieur Piceaerd...J'avais gardé une image d'un homme rude mais aimant envers sa fille aînée alors que Christia s'était toujours montrée plus hargneuse avec elle. Moqueuse, elle n'avait eu de cesse de la priver d'amour et trouvait la moindre occasion pour la casser sur son physique avantageux. Cette fameuse nuit où ils l'avaient abandonné, Rick n'avait fait que se plier aux ordres de sa femme même s'il n'avait pas été le dernier à la traiter de tous les noms odieux. Comme tes parents Ylva, pensai-je soudain...Ils t'ont châtié également en apprenant que tu étais stérile... Peut-être étaient-ils également des habitants de ce royaume ?

Chassant cette idée saugrenue de mon esprit, je me tournai alors vers Niklas qui continuait de suivre un chemin de terre entre des allées d'arbres, et demandai avec plus de légèreté :

-Et vous alors ? Comment avez-vous réussi à prendre le cœur de Pieter pour ne pas dire son corps ?

Faisant son effet, le visage du capitaine se chauffa d'un coup et il se racla profondément la gorge avant de reprendre:

-Laissez-moi deviner...Vous n'êtes pas connue pour votre tact chère Madame ?

-En tant qu'historienne de profession, j'ai surtout besoin d'accumuler des faits le plus précisément possible...Alors comprenez bien qu'il faut que je sois efficace en allant à l'essentiel ! M'exclamai-je le plus naturellement du monde.

-Certes...Bon...Dans ce cas...J'ai rencontré Pieter Piceaerd en me baladant près de votre contrée après être allé rendre visite aux trolls dans la vallée des rochers vivants, il y a une dizaine d'années de cela...C'est d'ailleurs comme ça que nous en sommes venus à explorer vos terres, déclara-t-il sobrement.

Sortant un petit carnet que j'avais toujours sur moi, je commençais à griffonner les informations discrètement derrière ma jupe pour qu'il ne s'en aperçoive pas.

-Et comment cela s'est passé quand vous vous êtes aimés ? Demandai-je encore.

Il tressaillit et faillit faire un écart avant de se reprendre.

-Quand nous nous sommes aimés ?! Répéta-t-il, physiquement vous voulez dire?!

-Ah bah à moins que ce soit que platoniquement mais à voir comment votre corps s'éveille à la simple mention de son prénom, je serai agréablement surprise qu'il n'y ait rien eu de physique entre vous... Surtout depuis tout ce temps! Renchéris-je amusée.

-Eh bien on peut dire que vous ne manquez pas de toupet madame ! Répliqua-t-il alors que je pouffais de rire, je comprends pourquoi cet abruti d'Halricsen s'est fait berné par votre jeu de prostituée.

-Oh je vous en prie...Ne soyez pas gêné s'il vous plaît ! Je préfère qu'on m'affuble du nom de Northuldra libertine... Je vous ai demandé votre histoire...Voici la mienne, je suis mariée et j'ai une fille de vingt-cinq ans mais l'amour de ma vie demeure une femme qui est décédée il y a cinq ans de cela maintenant...

Gêné, Olson resta sans voix et se contenta de regarder la route pour éviter de répondre à ma question principale. Loin d'être offusquée, je profitai de son silence pour continuer de griffonner ma mésaventure auprès d'Halrcisen.

-Nous sommes bientôt arrivés si cela vous intéresse ?! Déclara-t-il soudain en jetant un coup d'œil par-dessus mon épaule.

Je n'eus pas le temps de ranger mon carnet qu'il me l'enleva délibérément des mains. Calant les rênes contre ses genoux, il le feuilleta avidement tout en zyeutant la route et ma personne.

-Eh bah dis donc ! Vous êtes une vraie experte en la matière à ce que je vois ! Siffla-t-il quelques minutes plus tard, je vais peut-être vous choquer en me rangeant du côté de Lars Halricsen...Mais qui me dit que vous n'êtes pas une espionne qui viendrait pour faire du mal à Arendelle en fait ?!

Remerciant mes sœurs de cœurs pour que le carnet ne fut pas celui qui m'avait servi de prise de notes pour notre ancienne guerre, je me raclai bientôt la gorge et lançai d'un ton désinvolte:

-Oui ! Vous avez raison ! Une sacrée espionne d'un mètre cinquante qui n'a aucune arme contre elle pour se défendre si jamais ça tourne mal... Vous me vexez général ! Je vais finir par croire que c'est vous qui avez une dent envers les Northuldra !

-En en ayant un dans mon lit ? Répliqua-t-il amusé par mon visage enfantin qui s'était mis en colère.

-Ça c'est ce que vous dîtes mais je n'ai toujours aucune preuve de votre fiabilité à ce sujet puisque vous ne voulez rien m'en dire, grommelai-je.

Indifférent à mes paroles provocatrices, il fixa alors mon bas de ventre et rétorqua :

-Nous en étions donc à vous êtes une espionne de la Forêt Enchantée qui veut connaître les faiblesses des Arendelliens !

-Mais je n'en suis pas une ! M'enflammai-je, oh et puis zut ! Ce que vous êtes agaçant ! Je ne vois pas ce que Pieter vous trouve !

-Il paraît que j'ai un bon coup de...Commença-t-il.

Je rehaussai tout de suite la tête prête à entendre la suite alors qu'il éclata de rire.

-Fourchette...Oh ? Vous vous attendiez à autre chose peut-être ?! Non...Plus sérieusement, Un petit conseil, si vous ne voulez pas qu'on vous prenne pour une ennemie, retirer ces jumelles de votre ceinturon ! Elles peuvent porter à confusion ! S'exclama-t-il.

-Ça c'est mon outil de travail ce n'est pas une arme ! Maugréai-je blessée.

-Votre outil de travail ? Répéta-t-il en montrant mon carnet, vous voulez dire pour ces trucs-là ?! Bah il va falloir changer de loupe parce que ce n'est pas ultra précis !

-Sale chapardeur ! Osez faire mieux dans ce cas ! Renchéris-je piquée à vif, ces dessins érotiques sont aussi importants que mon travail d'historienne ! Une seconde d'inattention et les gens peuvent avoir changer de positions sans crier garde ! C'est pour cela que c'est assez flou !

Sans répondre, le général prit son temps pour parcourir un peu plus les feuilles et il finit par murmurer d'une voix plus sérieuse :

-La femme que vous aimiez...C'est Iduna Sappos c'est bien cela ?

-Oui pourquoi ? L'agressai-je, boudeuse.

-Vous deviez beaucoup tenir à elle...Il y a énormément de dessins de vous deux, nota-t-il simplement.

-Pourriez-vous me redonner mon carnet à présent ? Soulignai-je à mon tour en lui présentant ma main.

Intrigué, il ne réagit même pas et murmura :

-Sappos, Sappos, Sappos...Ça me dit quelque chose... Oh...Mais...c'est le nom de famille de celui que nous avions dû cacher à l'auberge d'Arnevik...Le beau-frère de Pieter...Hum...Elysia il me semble... Tiens Iduna aussi ça m'est familier... Je crois que c'est sa filleule.

Mécontente, toujours par orgueil, je fis celle qui ne l'entendit pas et quémandai à nouveau :

-Pourrai-je récupérer mon carnet à présent?

-Vous avez eu une liaison toute votre vie avec la mère de cet homme, n'est-ce pas ?

Le sang me monta aux joues et je me contentais d'incliner la tête.

-Pieter n'est pas au courant...Ni lui...Ni personne de notre peuple...Seule Helga le savait...Et elle a emporté le secret dans sa tombe, marmonnai-je, voilà pourquoi j'aimerais que vous me restituiez mon bien s'il vous plaît...Ce carnet...Est le seul que je conserverai toujours avec moi...C'est aussi pour cela qu'il est très fouillis.

A fleur de peau, je sentis les larmes me monter une nouvelle fois aux yeux. Fixant prestement Olson, je fus vraiment soulagée quand il me le restitua enfin dans mes mains. Il y eut ensuite un long silence gênant avant qu'il ne rétorque :

-Je ne dirai rien à Pieter si c'est cela qui vous inquiète.

Secrètement soulagée, je ne fis pourtant celle qui s'en fichait en haussant prestement les épaules et craquai complètement en murmurant d'une voix étranglée de larmes :

- Qu'importe en fait...Vous pourriez tout aussi bien lui avouer ça ne changerait rien au fait qu'elle me manque terriblement, et maintenant qu'Helga est également partie...Ce...Je ne me suis jamais sentie aussi seule.

Compatissant, le général me serra la main et nous demeurâmes silencieux le reste du trajet. L'aube était en train de se lever quand nous arrivâmes enfin dans une somptueuse prairie verdoyante maquillée par des sols pleureurs et un chalet en bois tout à fait charmant, sur deux étages.

- C'est donc ici que vous habitez ? Cela vous fait loin du royaume, non ? Questionnai-je encore curieuse.

-Le roi Runaerd a eu pitié de nous et nous a offert cette maison pour que Pieter et moi puissions vivre notre histoire d'amour tranquillement...Ce à quoi je l'ai remboursé car je n'aime pas avoir de dettes, répondit-il en dételant ses chevaux, vous pouvez entrer si vous le désirez, Pieter est à l'intérieur.

Ne me faisant pas prier, j'accédais bientôt au portillon et tournai la poignée avec force. Nous sommes si près du but ma grosse Gaga ! Pensai-je très fort. J'accédais enfin à une pièce principale qui dégageait une chaleur intense à cause du feu prolifique et des tapisseries qui y régnaient. Découvrant mon châle noir, j'allais bientôt l'installer sur un large fauteuil en velours rouge et me mis de pieds fermes face à des escaliers en bois tout en calculant rapidement tous les endroits où mon neveu et Niklas avaient pu succomber au plaisir de chair. Confrontée au silence, je tapais ensuite du pied d'impatience, résistant pour ne pas directement monter à l'étage et indiquer ma présence. Cela est impoli Ylva, me grondai-je.

Heureusement, Olson arriva à son tour dans l'antre. Balayant lui-même la salle, il finit par pousser un soupir en faisant le tour de la cheminée et de la table. Loin d'avoir terminé son inspection, il observa rapidement une tasse qui était restée sur un plateau à côté du siège confortable et marmonna :

-Il n'a pas touché à sa tisane...

Perdant patience il fixa encore une large couverture de tissus épais qui avait été repliée à la va vite et arriva enfin à mes côtés en hurlant en direction de l'étage :

-PIETER PICEAERD ! POUR L'AMOUR DU ROI RUNEARD ! DESCENDS TOUT DE SUITE !

Un peu stressée à l'idée de devoir lui donner des explications sur ma venue, je n'en finissais plus de martyriser mes doigts. J'étais disposée telle une louve à le réconforter au même titre que ma Grosse Gaga s'était occupée de Yélana par le passé. Oh oui ! J'étais prête à aspirer son chagrin et son anéantissement, prête à le voir dans un état de décomposition après la perte de ses parents. Mais quelle ne fut pas ma surprise, de le découvrir propre, la tenue militaire impeccable et le visage rayonnant quelques secondes plus tard.

-Mais qu'est-ce que tu fais bon sang ? Demanda aussitôt Niklas visiblement tout aussi décontenancé que moi.

Me passant alors devant sans me prêter la moindre attention, mon neveu lui tourna le dos et lui répondit immédiatement :

-Tu veux bien m'aider à passer la boucle par derrière de cette satanée ceinture ? Je n'arrive toujours pas à avoir ce fichu coup de main !

Bien qu'agacé, l'officier fléchit et s'exécuta alors que je rougis de colère face à son comportement. Comment osait-il faire exprès de ne pas m'avoir vu ?! Faisant fi de la sensualité qui se dégageait des deux hommes bien que cela me demandait un très gros effort à cause de l'ambiance moite et palpable due à l'action qu'ils étaient en train d'accomplir, je me raclai bientôt la gorge pour signifier ma présence et m'exclamai bientôt aigrement:

-Eh bien ! Quel accueil ! Il me semble que tes parents t'ont appris la politesse jeune homme et de surcroît moi aussi !

Pieter eut un mouvement de sursaut et demeura sonné en me fixant fortement. Il hésita quelques instants avant de se reprendre très vite :

-Oh euh...Pardon Tatie Ylva...Je...Je ne t'avais pas vu ! Oui ! Bien sûr ! Bonjour à toi !

Il vint m'embrasser mécaniquement comme si c'était la chose la plus naturelle du monde que je fusse en Arendelle dans la maison de son amant. Puis il se tourna très vite vers ce dernier et renchérit enfin :

-Je suis en train de me préparer pour ma ronde Niklas.

-Te préparer pour ta ronde ?! Répéta-t-il d'une voix furibonde, Pieter qu'est-ce que c'est que cette plaisanterie de mauvais goût ?! Tu sais que tu n'es pas en état ! Runaerd...Pardon...Le roi Runeard t'a accordé une semaine de repos pour que tu puisses te consacrer à ton deuil !

La phrase l'ébranla tout de suite et ses yeux verts s'assombrirent. Je sursautai immédiatement. Même avec cette moustache ! Même dans cette tenue européenne ! La ressemblance avec cette andouille d'Olaf était tellement flagrante ! Non Ylva ! Maintenant qu'il est mort on a dit qu'on ne le traitait plus ! Me grondai-je. Une image d'Iduna et lui en train de s'embrasser m'arriva pourtant à l'esprit et je m'empourprai de jalousie avant de secouer la tête. Ne sois pas idiote, il aime Helga ! Me raisonnai-je à nouveau.

-Je suis amplement en état Niklas ! Je n'ai pas envie de rester à la maison à ressasser un évènement anodin ! Renchérit soudain Pieter en me faisant revenir à l'instant T, j'effectuerai mon travail aujourd'hui, demain et après-demain s'il le faut !

-Un évènement anodin ?! Tu tiens vraiment à le nommer ainsi !? De toute façon, tu n'as pas à polémiquer ! Le décret de ta permission a été mis en place et est officiellement signé du sceau royal ! Donc il est hors de question que tu quittes cette maison et encore moins qu'après-demain tu ne sois nulle part ailleurs qu'à l'enterrement de tes parents comme prévu! Rugit derechef le capitaine en haussant le ton.

-Non, je n'irai pas ! S'écria-t-il aussitôt d'un air hautain.

Me retenant de lui lancer un soufflet, je sortis enfin de mes gonds avant Olson.

-OH SI TU IRAS JEUNE HOMME ! SINON JE ME CHARGERAI MOI-MÊME DE T'Y AMENER DE MON METRE CINQUANTE ! Explosai-je, NON MAIS OH ! JE ME SUIS PAS PAVANEE NUE SUR LA TABLE DE TA CASERNE DEVANT L'AUTRE CRETIN D'HALRICSEN POUR ASSISTER A CELA DE TA PART !

Surpris par ma révélation, Pieter n'osa plus bouger. J'en profitai pour m'intercepter entre les deux hommes et je me rapprochai enfin de lui, lui tapant violemment sur le torse en hurlant encore:

-QUELLE DECEPTION SI TES PARENTS VOIENT TON COMPORTEMENT DE LA OU ILS SONT ! TU ME FAIS HONTE ! REGARDE-TOI ! UN GRAND GAILLARD QUE TU ES ! RIEN NE T'EMPECHE DE TE RENDRE A CET ENTERREMENT POUR HONORER LEUR MEMOIRE ! TU N'ES PAS FIEVREUX ! TU LEUR DOIS BIEN CELA APRES CES LONGS MOIS DE SILENCE !

Ma voix résonna bientôt dans toute la pièce et il me fallut plusieurs minutes pour retrouver mon calme. Le teint blême, mon neveu de cœur se mura dans un premier temps dans le silence. Il croyait s'en sortir mais il semblait avoir oublié à qui il avait affaire ! Moi Ylva Nordlys je ne me laisserai pas marcher sur les pieds par un grand benêt aux réactions puériles!

-Vous pourriez nous laisser Capitaine Olson, s'il vous plaît ? Quémandai-je en me tournant vers lui.

-Euh...Oui bien sûr Madame, répondit-il face à mon regard persuasif, je...Euh...Je...Je suis à l'étage si vous avez besoin de quelque chose.

Il grimpa les premières marches sous les yeux noirs de son amant. Tant pis s'il pensait qu'il l'avait trahi. J'étais là pour remettre les choses à leur bonne place ! Le reste m'importait peu ! Continuant de le scruter avec intensité, je fus heureuse lorsqu'il bredouilla à nouveau après que Niklas eût disparu :

-Anna ne veut plus me voir...Elle...Elle me déteste ! Elle croit que je suis responsable de la mort de Papa et Maman ! Et tu sais ce que c'est le pire, Tatie ?! C'est qu'elle a sans doute raison ! Si j'avais été conciliant avec ce petit monstre d'Andréas quand il voulait grimper sur les rennes tout se serait bien passé ! Si je n'avais pas emmener Iduna voir ces animaux, rien de tout ceci ne serait arrivé !

-Et avec des « si » nous pourrions refaire le monde ! Renchéris-je violemment, ton excuse est inacceptable ! Ta sœur t'aime plus que tout au monde au même titre que son mari et sa fille ! Elle a juste perdu ses parents aussi, voilà pourquoi elle était sur les nerfs et t'a balancé toutes ces horreurs !

Affligé, Pieter perdit enfin toute contenance et éclata en sanglots en grommelant énervé :

-Moi aussi j'ai perdu mes parents ! Elle...Elle a dit que j'étais un étranger pour elle... Que je ne faisais plus partie de la famille Piceaerd...Et c'est vrai ! Aujourd'hui, je me sens plus Arendellien que Northuldra ! C'est ma faute, tu comprends ce que j'essaye de te dire ?! Je ne peux pas me présenter à un enterrement où je suis responsable de leurs morts ! Je n'ai été qu'un idiot depuis toutes ces années ! Qu'un idiot orgueilleux qui voulait faire payer à Maman son comportement immoral envers ma petite sœur ! Voilà pourquoi je ne répondais à aucune de ses lettres même si je les ai toutes gardées ! Je voulais lui faire du mal comme elle avait fait souffrir Anna ! Elle...Elle a toujours voulu se mêler de nos vies sentimentales parce qu'elle croyait que nous étions comme Papa et elle !

Alors ma filleule et lui croyaient véritablement qu'Olaf et Helga s'étaient aimés au premier regard. J'aurais pu en rire mais j'avais déjà perdu assez de temps.

-...Tu imagines ! Si j'avais dit à Maman que j'aime un homme Arendellien...Que c'est pour ça que je me suis enrôlé dans leur armée... Elle n'aurait jamais supporté ! Renchérit-il têtu.

-Bien sûr que si, notai-je sévèrement, elle t'aimait plus que tout...Elle aurait rampé pour toi tout comme pour Anna, parce que vous êtes ses enfants...Ton orientation sexuelle n'a jamais été un obstacle ! Elle l'avait acceptée et tu le sais très bien ! Tu ne connais pas grand-chose d'elle visiblement... Elle a eu bien pire de ta part finalement...Elle a subi ton silence... Après tout ce qu'elle a traversé, perdre son fils c'était déjà une première mort pour elle ! Toi qui craignais qu'Andréas soit ton remplaçant, tu as créé cette peur tout seul mais cela ne serait jamais venu d'elle, crois-moi ! D'ailleurs cela ne lui aurait jamais traversé l'esprit !

Encaissant ma remarque, il baissa immédiatement la tête et de nouvelles larmes coulèrent sur ses joues. Toujours fâchée par son comportement immature, j'avais envie de l'étrangler face à un tel gâchis.

-Je...Je m'en veux tellement Tatie, hoqueta-t-il.

-Cela ne sert plus à rien maintenant, ni Olaf ni Helga ne reviendront, dis-je avec peu de délicatesse car j'étais à bout de nerfs également.

Ses spasmes redoublèrent et je ne pus rester plus dure envers lui plus longtemps.

-Allez...Viens donc te blottir contre ta Tatie va...Le but n'est pas que tu te rendes malade, Murmurai-je.

Conciliante, je le ramenai contre moi et lui frottai vigoureusement ce qui était à ma hauteur...Son dos. Qu'il était loin le petit garçon boudeur qui se battait avec Amarok pour avoir le meilleur morceau de biscuits à la framboise...

-Tu sais...Même si j'avais une rancœur envers eux...Je te jure que je voulais me réconcilier Tatie Ylva...Je ne serai pas reparti de la Forêt Enchantée sans leur présenter mes excuses, bafouilla-t-il la voix étranglée par la salive.

-Je sais tout ça mon grand Fermier...Je sais, soulignai-je en le calant encore très fort contre moi.

Il tressaillit à l'appellation et rétorqua :

-Redis-le s'il te plaît...Cela fait si longtemps qu'on ne m'a pas appelé comme cela...

Le prenant vigoureusement par les épaules, je le regardai avec un sourire confiant :

-Hum...Il me semble qu'aujourd'hui je devrais plutôt te renommer mon grand Militaire !

Il rougit violemment et hocha la tête en disant d'une voix timide :

-Cela me plaît bien même si le roi Runeard a une taille plus imposante que moi.

-Rappelle-moi de noter cela dans mon essai, renchéris-je d'une voix infuse.

Cela le fit enfin éclater de rire, et je fus heureuse que ma mission de lui remonter le moral, ce soit accomplie finalement.

-Tu sais comment tu pourrais faire plaisir à ta mère et ton père ? Demandai-je encore.

Pieter haussa les épaules, pensif.

-En te réconciliant avec la famille qu'il te reste, dis-je sagement.

Il grimaça tout de suite et répliqua :

-Je veux bien essayer...Mais Anna ne me pardonnera jamais et...Je te le répète ! Je ne suis plus un Piceaerd à ses yeux...

Estimant qu'il était temps de lui montrer ce que j'avais chipé dans la maison de ses parents avant de partir, je sortis enfin un rondin de bois. Il avait été usé par le temps ayant lui-même l'âge de mon neveu de cœur.

-Lis-moi ce qui est écrit devant et derrière! Ordonnai-je.

Le prenant précieusement dans ses mains, il parcourut la surface râpeuse de ses longs doigts et détailla chaque mot avant de dire :

-Famille Piceaerd... Helga...Olaf...Pieter...Anna...Andréas...Elysia...Iduna...Et donc ?

Mon visage se crispa aussitôt et je grommelai :

-Et donc Pieter Piceaerd n'as-tu pas deviné ?

-Je sais ce que tu penses...Mais ce ne sont que des mots ! Se défendit-il.

-Il n'empêche que quand ton père a confectionné cette décoration de Noël, il ne pensait qu'au futur membre qui viendrait agrandir sa famille...Et ce jeune homme...C'était toi ! M'exclamai-je, tu as toujours cru que ta sœur était bien plus importante que toi mais je puis te garantir que s'il y en a bien un qui a su consolider le lien entre tes parents, c'est toi... Tu as été la passerelle entre Helga et Olaf dès l'instant où tu as été conçu... Et mes aïeux! Ce fut une des meilleures conceptions ! A l'égal même de celle de ta filleule !

-Beurk...Tatie s'il te plaît ! Bougonna-t-il alors que je pouffais de rire.

Il demeura silencieux après cela. Je lui laissai le temps de la réflexion, songeant une nouvelle fois à mes meilleures amies. Après une éternité, Pieter finit par déclarer:

-Je consens à arranger les choses avec Anna et rendre hommage à Papa et Maman !

-Enfin je te retrouve mon neveu ! M'écriai-je en lui baisant sa paume de main.

J'eus alors le droit à un sourire et reconnus dans la lueur de ses yeux, le même air espiègle que ma Grosse Gaga. Je l'enlaçais à nouveau avant de me stopper en apercevant Niklas qui descendait les escaliers.

-Alors ? Avez-vous réussi à obtenir un terrain d'entente ? Demanda-t-il en nous scrutant du regard.

Nous hochâmes la tête en même temps et mon neveu de cœur se détacha bientôt de moi pour rejoindre son amant. Se pointant face à lui, il réussit à lui dire :

-Cette tenue est définitivement trop encombrante... Je vais aller me changer...Et j'aurais besoin de toi pour me défaire ma ceinture...

Bien que toujours armé d'une intemporelle rigueur martial, Niklas l'observa et chuchota :

-Je serai ravi d'exécuter cet ordre monsieur Piceaerd...

Déjà prête à les suivre, je fus bientôt recalée par le capitaine qui me barra le passage de son bras en ajoutant :

-Dois-je vous raccompagner Madame Nordlys ou arriverez-vous à retrouver votre chemin jusqu'à la Forêt Enchantée sans encombre ? A moins que vous ne souhaitiez loger ici et repartir avec nous pour l'enterrement ?

Comprenant que je n'obtiendrai pas gain de cause sur leur ébat érotique, je répondis par un grognement :

-Je vais utiliser l'esprit du vent, je vous remercie... Bien...Passez une bonne matinée... A après-demain, Pieter ! Vas-y doucement quand même avec Niklas ! Il te faudra rester debout lors de la cérémonie !

Amusé, il leva aussitôt les yeux au ciel et m'embrassa une dernière fois en murmurant :

-Merci pour tout, Tatie Ylva.

-De rien, mon grand ferm...Enfin Militaire, conclus-je.

Faisant mine de partir, je quittai bientôt leur maison et courus me réfugier dans un des arbres de la cour qui donnait sur leur chambre. Armée de mes jumelles, je pus enfin détailler avec fierté mon premier croquis d'expérience homosexuel entre deux hommes.

Puis voyant que mon neveu était entre de bonnes mains, je décidai enfin d'appeler Courant d'Air pour retrouver ma propre famille.

****

C'était apaisant de revenir chez soi. Le soleil se couchait alors que les fumées sortaient des hauts des huttes pré-annonçant de bons dîners en perspective. Bien que pressée de retrouver ma famille, je passais d'abord par la chaumière de ma meilleure amie défunte. Mouna avait pris le temps de les embaumer pour qu'ils soient encore propres pour demain.

-Tout va aller mieux pour Pieter maintenant, les rassurai-je.

Comme je ne pouvais pas en dire autant de sa sœur, je décidais aussitôt d'aller jeter un rapide coup d'œil aux membres Piceaerd encore en vie. J'arrivais immédiatement dans un chaos total. Iduna comme à son habitude était en train de courir dans tous les sens et cela ne s'arrangea pas quand elle m'aperçut.

-Bonjour Grande Marraine ! Papa regarde ! Y a grande Marraine qui est là !

-Doucement mon Ange de l'Air ! Oui j'ai vu! S'exclama à son tour Elysia en la rattrapant dans ses bras, maintenant parle moins fort, Maman se repose et toi tu dois aller faire dodo !

Fronçant les sourcils, il se tourna ensuite vers moi et déclara :

-Te voilà enfin Marraine...Ahtohallan soit louée ! Yélana va arrêter d'être désagréable ! Pour le peu de fois où nous nous sommes croisés ces deux derniers jours, j'ai cru comprendre qu'elle commençait à perdre patience...Et toi comme moi savons comment elle est exécrable quand elle est infecte. Ni Anna ni la communauté n'ont besoin de ça !

Ignorant ses propos car je savais qu'il n'avait aucune patience avec personne hormis l'amour de sa vie, je demandai tout de suite :

-A propos de ta femme...Est-ce qu'elle va bien ? Enfin non, je ne voulais pas le dire comme ça...Pardon...Je rectifie mes propos...Est-ce qu'elle arrive à tenir le coup ?

Me fusillant du regard, il répliqua durement :

-Oh oui ! A merveille ! Elle va aussi bien que quelqu'un qui a perdu ses parents.

Le sentant aussi tendu, j'essayai de tourner la situation en dérision en plaisantant encore :

-Oulala, ma fille n'est pas la seule à être ronchonne au sein de cette communauté visiblement! Laisse-moi deviner ! Ça c'est l'humeur d'une personne qui n'a pas aimé son épouse cette nuit!

-Excuse-nous de ne pas avoir la tête à ça ! Maugréa-t-il.

-Heureusement que ta vieille Marraine est là pour t'aider à te décoincer comme elle l'a fait avec ton beau-frère, renchéris-je.

-Merci pour cette information dont je me serai bien passé, dit-il avec dégoût.

-Grande Marraine arrête ! Papa il va vomir! En plus tu racontes n'importe quoi ! Bien sûr que Papa il est toujours amoureux de Maman ! Même la nuit ! Même que...Même que c'est Mamie Helga qui me l'a dit...Avant de...Avant de partir dans l'Hellheilm, déclara la petite avant que sa bouche ne se torde sous une nouvelle crise de larmes.

Les yeux d'Elysia me lancèrent tout de suite des éclairs. Faisant au mieux pour ne pas croiser son regard furieux, je lui récupérai patiemment l'enfant dans mes bras et la portais jusqu'à sa chambre en la berçant.

-Allez ce n'est rien ma jolie Iduna... crois-tu vraiment que Papy Olaf et Mamie Helga seraient contents s'ils te voyaient triste comme cela ? Chuchotai-je en lui embrassant sa joue dodue, ils sont simplement partis jouer avec ton autre Mamie Iduna pendant très longtemps.

A ma grande surprise, mes paroles un peu crues, l'apaisèrent immédiatement. Elle répondit à ma question en secouant la tête et me dévisagea une nouvelle fois de ses yeux rouge avant de murmurer :

-Je t'aime Grande Marraine...

-Moi aussi je t'aime, jolie demoiselle, dis-je en touchant espièglement son nez.

Ravie d'avoir eu une parole affective de la part d'une autre Iduna, je la laissai jouer avec mes cheveux pendant plusieurs secondes. Puis elle étouffa bientôt un bâillement et ajouta :

-Grande Marraine...Je peux aller dormir avec Maman maintenant ?

-Oui... Bien sûr, répondis-je, si tu ne la réveilles pas ma chérie.

-Promis, murmura-t-elle.

Satisfaite, je la rehaussai du mieux que je pus et constatai surprise qu'elle faisait presque déjà ma taille avec le poids qui allait avec.

De ce fait, j'arrivais dans la chambre d'Anna d'un pas chateaubranlant et la déposais à ses côtés avant de me mordre la lèvre en voyant que cette dernière était en train d'émerger.

-Marraine Ylva ? Appela-t-elle les yeux encore dans le flou.

-Oups...Je ne voulais pas te réveiller ma belle, dis-je d'une voix très douce en passant mes doigts dans ses cheveux roux.

Indifférente à mes propos, elle se concentra sur son enfant qui la colla sans attendre.

-Serre-moi fort mon Ange de l'Air, Maman a besoin d'un énorme câlin, renchérit-elle d'une voix encore endormie.

La petite s'exécuta avec plaisir tandis que je fondis devant le tableau. Sentant qu'elle était sur la bonne voie, je repris encore avec douceur :

-Je suis là si tu as besoin ma filleule, tu peux passer une nuit tranquille auprès de ta fille... Tu n'es pas toute seule, d'accord ?

Elle me lança aussitôt un sourire soulagé et j'essayais d'imaginer sa mère en train d'admirer mes actes non sans une quelconque pointe d'orgueil. Mais la voix de Yélana que je n'avais pas entendu rentrer, me ramena soudain à la réalité tandis qu'elle s'exclama :

-Oh mais qui donc est là ?! Mais n'est-ce pas ma chère Maman ?! C'est gentil d'avoir pensé à moi en premier pour ton retour !

Douchée par son ton sarcastique, je reconnus effectivement qu'Elysia n'avait pas menti. A l'instar de son ancien fiancé, ma fille était tendue, cassante bien que je n'en comprenais pas la raison.

-Ma Beauté... Je m'étais dit que comme il était tard, je n'allais pas te déranger avant demain matin. Je serai venue aux premières lueurs de l'aube pour vous rassurer Amarok et toi ! M'écriai-je avec enthousiasme.

-Trop aimable ! Grommela-t-elle encore de mauvaise humeur, dans ce cas ! A demain matin Mère !

Vexée, elle partit alors sans demander son reste, snobant totalement son beau-frère et sa belle-sœur qui ne comprirent pas plus la situation que moi. Honteuse de son comportement, j'en voulus un peu à ma Grosse Gaga de lui avoir fait hérité de ce fichu caractère ! Il est clair que Kanda était trop calme et moi trop parfaite pour qu'elle l'ait pris de nous deux.

-Va la voir, préconisa bientôt Elysia en prenant le relais au chevet d'Anna.

Bien que ne souhaitant pas me plier à son caprice dans un premier temps, j'acquiesçais tout de même et sortis rapidement de la hutte. Elle était déjà loin aussi je doublais mes pas et réussis bientôt à atteindre son bras avant de la retourner face à moi en l'interrogeant de façon puérile :

-Que se passe-t-il à la fin jeune fille ?

-Oh rien Maman ! Tout va bien ! Tout te paraît normal alors ça veut dire que tout va bien ! Beugla-t-elle.

Respirant un grand coup pour essayer de rester calme, je renchéris :

-Bon, s'il n'y a rien d'urgent je ne vois pas pourquoi tu cries à alerter tout le village !

Elle me fusilla du regard. Je la sentis sur le point d'exploser...Et cela ne manqua pas. S'arrachant légèrement la peau par excès de colère, elle me reprocha soudain:

-Tu tiens tellement à savoir ce qui ne va pas ?! Eh bien, il se trouve que nous ne savions pas où tu étais une fois de plus car Madame part toujours sans prévenir ! Sans dire où elle va en oubliant qu'elle a une famille qui s'inquiète pour elle !

-Surveille ton langage ma fille ! Tu as beau avoir 25 ans si tu me manques de respect tu vas rencontrer ma main ! Rétorquai-je d'une voix plus acerbe que je l'aurais voulu.

Cela la fit tout de suite taire ce qui me permit d'ajouter encore avec moquerie :

-Sérieusement, je rêve où tu es en train de me faire une crise de jalousie parce que je n'ai pas accouru à ton petit foyer paisible en revenant ?! Tu me donnes du "madame" alors que je suis ta mère ?! Eh bien sache Yélana Coudrier que je m'occupe de ceux qui en ont réellement besoin ! Et aux dernières nouvelles, il me semble que ni ton mari ni toi n'êtes au bord du gouffre contrairement à Anna et Pieter qui traversent une période difficile en ce moment même !

La remarque la fit immédiatement tiquer et elle grinça avec dégoût :

- C'est bien toi ça Maman ! Tourner la situation à ton avantage pour que ce soit moi qui passe pour l'enfant capricieuse ! Oui j'ai Amarok et Papa ! Mais j'ai besoin de toi aussi...C'est fou quand même que tu ne puisses pas comprendre ça ! Remarque qu'est-ce que j'attendais d'autres de ta part ! Tu as toujours été comme ça...Très indépendante ! A partir des mois sans te soucier de ta propre famille pour mieux t'occuper des enfants des autres !

A présent contrariée, je tentais de maintenir un ton léger à cette conversation qui à mon sens prenait une proportion trop démesurée pour la portée qu'elle avait réellement.

-Je suis une femme libre ! Oui Yélana ! Bravo de t'en être aperçue ! Et désolée pour toi que tu n'aies pas suivi mes traces à ce sujet ! Repris-je hautainement, au risque d'insister, je m'occupe de ceux qui en ont réellement besoin, tu n'as perdu personne, donc non je suis désolée de t'apprendre que dans l'immédiat, tu n'étais pas ma priorité ma fille !

Ne pleure pas Ylva, sois forte, cela ne t'a pas atteint, me répétai-je bien que piquée dans ma vanité. Elle mériterait que je la laisse en plan pour la faire réfléchir ! Pensai-je encore énervée. Je n'eus pas le loisir de le faire qu'elle s'écria une nouvelle fois d'une voix tranchée:

-Et quand j'avais deux ans aussi je n'étais pas ta priorité ?!

Pétrifiée par cette phrase qui me ramena des années en arrières, je fus prise de court. Yélana eut donc la parole libre pour continuer :

-Oui ! J'avais beau être petite Maman, je m'en rappelle comme si c'était hier quand Papa m'avait amené vivre chez Marraine Helga et Parrain Olaf parce qu'il était parti réparer tes erreurs ! Tout ça pour découvrir que tu avais logé chez Tatie Iduna uniquement pour avoir la paix et ne plus me voir !

Mon teint blanchit de plus en plus et je trouvais la force de bafouiller :

-Ce...Tu...Tu étais trop petite pour comprendre à l'époque.

-Et maintenant le suis-je toujours ?! Insista-t-elle voracement.

Je déglutis péniblement. Non. Pas me souvenir de la haine que j'éprouvais envers Helga en apprenant que l'amour de ma vie s'était condamné pour elle. Non. Pas aujourd'hui. Pas maintenant qu'elle-même m'avait quitté pour toujours. Sentant que j'étais trop longue à répondre, ma fille cria de plus belle :

-Ne t'en fais pas ! Va ! J'ai très bien deviné ce qu'il en était ! Tu t'étais rendue compte que je n'étais pas la fille que tu espérais ! Je n'avais aucune valeur à tes yeux donc tu étais partie réconforter un autre enfant...Parce que tu as toujours été comme cela...Tu as toujours fait passer les besoins des autres avant ceux de ta propre chair !

Entendre ces mots dans cet ordre-là venant de sa bouche créa un énième sentiment de malaise dans mon être.

-Yélana ça...Ça suffit...Tu dis n'importe quoi ! Pour la dernière fois, je ne vais pas m'excuser d'être allée soulagée Pieter en Arendelle ! Et je n'ai aucun compte à te rendre ! Je suis majeure ! M'énervai-je.

-Oh oui ! Pardon ! A défaut d'être la meilleure des mères, tu demeures la meilleure des Tantes ! Lança-t-elle avec ironie, oh oui ! Là c'est Pieter ! Il y a six ans c'était ce pauvre Elysia qui venait de perdre sa mère ! Il pouvait pas s'élever tout seul, lui, en Arnevik puisqu'il avait mon mari actuel qui voulait l'assassiner ! Sache qu'à cette période-là, je n'étais pas bien non plus si ça t'intéresse car j'étais éprise d'un homme qui était marié à une autre femme !

-Je t'en prie ma fille ! Pourquoi ressasser le passé ! Tout est rentré dans l'ordre depuis ! Tu t'en aperçois quand même qu'à l'époque, ton amourette n'était rien comparée au sentiment de solitude qu'éprouvait mon filleul perdu dans un monde qu'il ne connaissait pas loin d'Anna et son bébé à venir !

-Incroyable ! Tu es incroyable ! Sais-tu seulement ce que j'avais dû supporter ?! Papa qui me traitait en moins que rien parce que je m'offrais à un homme hors mariage ! Quelle ironie quand tout le monde dans la communauté sait ce qu'il en est de vos vies sexuelles à tous les deux ! Explosa-t-elle.

-Pourquoi m'embêter avec toutes ces vieilles histoires ? Il y a prescription non ? Mais enfin bon, si tu le désires, je veux bien être accusée des reproches faîtes par ton père ! Voilà tu es contente ! Déclarai-je espérant l'avoir enfin apaisée.

Cela n'eut pas l'effet voulu. A bout de nerfs, ma fille secoua une tête déplorée et cria de plus belle :

-Mais tu ne comprends vraiment rien en fait Maman ! Rien de rien...Je...J'essaye de te donner des exemples concrets sur ta mauvaise conduite...Mais tu ne veux rien entendre... Tu sais quoi?! Je regrette que ça ne soit pas toi qui sois morte à la place de Parrain et Marraine ! Au moins, je pouvais me confier à eux ! Oh oui ! J'avais plus d'affinité avec Marraine Helga ! Et au risque de te surprendre, je la considérais plus elle comme...

Sentant qu'elle était sur le point de franchir un aveu délicat, elle ne termina pas sa phrase. Cela me suffit tout de même à blêmir avant de devenir cramoisie. Nous y étions. Dans un des scénarios que j'avais toujours vus en cauchemar. N'arrivant plus à tenir ma langue, je crachais alors avec méchanceté:

-Eh bien vas-y ! Dis-le à haute voix ! Tu aurais préféré qu'Helga soit ta mère, c'est bien cela ?! Eh bien ! Miracle ! Ce que tu as toujours espéré a été exaucé dès ta conception ! Oui ! Tu m'entends Yélana Coudrier ! Helga Piceaerd est ta mère biologique car je ne pouvais pas avoir d'enfants ! Eh oui tu es la demi-sœur d'Anna et Pieter par le sang ! Non personne n'est au courant dans la communauté et surtout pas l'un de votre groupe ! Voilà ! Sur ce, j'en ai assez vu et entendu ! Bonne soirée !

Estomaquée par ma révélation, ma Beauté resta sans voix cherchant à savoir si mes faits étaient vrais. Ses yeux d'ambres me persécutaient d'une lueur malveillante comme jamais elle n'en avait eu à mon égard. Ne faisant plus attention à elle, je courus loin pour pouvoir pleurer à mon aise. Qu'avais-je fait à part empirer les choses ?! Je n'avais même pas été capable de voir que je n'avais jamais été là pour ma propre enfant ?! Sous ses airs grognons, elle m'avait juste lancé un appel de détresse. Et moi et mon satané amour-propre, nous avions tout gâché...

Perdue dans mes pensées, je me retrouvais bientôt à l'emplacement où demeurait jadis notre cabane des Mélèzes. Il n'en restait à présent qu'un grand trou béant déraciné où les différents troncs qui avaient aidés à construire la cabane ainsi que l'échelle étaient éparpillés.

-Helga...Iduna...Je...Je voudrais tellement vous avoir avec moi, là, maintenant, tout de suite, soulignai-je le cœur meurtri.

Je restai longtemps accroupie dans le flou à fixer les débris de couvertures et autres bibelots qui avaient basculé dans le vide en même temps que ma meilleure amie et Olaf. Fermant les yeux, je nous revis petits en train de sceller notre pacte pour la guerre, puis plus tard quand nous découvrîmes le lien entre Pierre Sappos, Emma Piceaerd et Arnved. Oui... Tous ces souvenirs insouciants semblaient si lointains...Si futiles...Pourquoi ne pouvions-nous pas revenir en arrière ?! Submergée d'un vif sentiment de vide, je m'effondrai d'une seule masse.

-Ylva...Ylva ma chérie...Appela Kanda de longues heures plus tard.

Ses mains étaient chaudes, tellement sûres d'elles. Elles me massacraient le front pour faire redescendre toutes les tensions. Il ne semblait pas fâché. Peut-être que Yélana ne lui avait rien dit... ?

-Notre fille est venue me poser quelques questions, répliqua-il soudain me confirmant l'inverse.

Prise d'un nouvel étourdissement, je ne répondis pas et il se contenta de reprendre :

-Alors ? Tu lui as tout avoué ?

Mon sang ne fit qu'un tour et je hochai péniblement la tête, le souffle noyé par l'émotion.

-Ne t'en fais pas...Elle n'a rien dit à personne...Elle s'est retirée dans la hutte des anciens Piceaerd, prétextant à Amarok et aux autres qu'elle avait besoin de se recueillir, seule, reprit-il.

Mon cœur fut immédiatement soulagé. Maligne, ma Beauté n'était pas assez bête pour détruire vingt-cinq ans de secret. Mon époux m'aida bientôt à m'asseoir dans le lit puis il me déposa un doux baiser sur la bouche avant d'ajouter :

-Elle t'attend je pense...Va la voir...Et réconcilie-toi avec elle.

Déterminée, j'y consentis et m'arrangeai un peu avant d'embarquer la boîte à musique et me mettre en route. Je perdis tout courage en arrivant au seuil de leur logis. Non. Je ne voulais pas être à nouveau confrontée à leurs cadavres. Prêtant l'oreille, j'entendis bientôt les pleurs de Yélana. Elle était en train de leur parler par bribes de mots. Pour la première fois de ma vie, je me sentis mal d'écouter une conversation qui ne m'était pas destinée. Tant pis. Mon ventre se retourna alors qu'elle essayait d'ânonner :

-Alors j'ai été dans ton ventre Marraine...Cela me fait bizarre de dire cela...Et j'ai beaucoup de mal à y croire...Maman serait prête à inventer n'importe quoi pour y trouver son compte...Malgré tout...Je sens que c'est vrai... Mais comment as-tu pu me faire ça?! Comment une mère qui a senti un enfant grandir au creux de son être peut-elle s'en séparer ?! Je...Si les coupoles me bénissent un jour d'un bébé, je pense que ce sera impossible pour moi...

Les larmes gouttèrent bientôt le long de mon nez alors que je repensais aux cris d'agonie de ma sœur de cœur le jour de sa naissance...Sa longue plainte de ne pas vouloir la voir. Heureusement qu'elle avait eu Olaf et Pieter à ses côtés et qu'Anna était miraculeusement arrivée deux années après...Une vieille blessure se rouvrit instantanément. Moi, je n'aurais jamais eu la chance de connaître ça... Une vie qui aurait consenti à bien pousser dans mon corps. N'y pense plus Ylva...Me grondai-je pour atténuer la douleur, ta fille est là devant toi...

Ne prenant même pas la peine d'essuyer mes larmes, je trouvais enfin la force d'avancer jusqu'à la chambre et toquai doucement à la porte pour ne pas faire peur à Yélana.

-Oh c'est toi Maman ? Hoqueta-t-elle de surprise en se tournant vers moi.

-Ton père m'a dit que tu étais là, murmurai-je.

-Oui...Je...J'avais besoin de temps pour réfléchir...A ta révélation...Je...Comment Papa a pu faire ça ? Comment Parrain Olaf a-t-il laissé faire ? Je ne comprends pas...Alors tout n'était-il vraiment que mensonge depuis le début ? Comment vais-je pouvoir vous faire confiance maintenant ? Demanda-t-elle aussitôt.

-Tu ne le pourras pas vraiment, mais tu vas devoir y faire face malgré tout, répondis-je.

Ses yeux se révulsèrent d'un coup et elle fut bientôt prise de tremblements.

-Mais alors...C'est peut-être pour cela que je suis punie par les dieux...Qu'ils n'acceptent pas que je sois enceinte...Oui, ça doit être ça...Ils m'en veulent d'avoir été conçue de façon extraconjugale, paniqua-t-elle.

Elle se remit à pleurer ce qui me brisa le cœur. Ah ! Helga n'avait pas fait une petite bêtise de lui avoir inculqué la peur des coupoles ! N'y tenant plus, je réussis à la ramener contre moi pour qu'elle se réfugie entre mes seins.

-Je sais que c'est plus facile pour toi de croire à cela ma Poupée...Mais il n'en est rien...La nature est parfois capricieuse. Il ne faut toutefois pas désespérer... Tant que tu n'as pas de diagnostic négatif, tu dois y croire, notai-je.

-Non...Non tu ne comprends pas Maman ! Marraine et toi, vous avez commis une erreur ! Par votre faute non seulement vous avez détruit ma lignée ! Mais aussi celle de Pieter et d'Anna ! Parrain et Marraine ont créé eux-mêmes leurs pertes ! Et moi comme une imbécile qui est allée sortir à Anna que c'était elle qui avait bouleversé les dieux en épousant Elysia et en créant Iduna alors que son père aurait dû être Amarok ! Bon sang... En réalité, c'est vous deux depuis le départ qui avaient voulu joué et avaient perdu ! Oui ! D'abord Tonton Yuma ! Puis Tatie Iduna ! Et là maintenant Parrain et Marraine...Méfie-toi Maman ! T'es la prochaine ! Vociféra-t-elle avec conviction.

Ne cherchant même pas à réfuter et soupirai plutôt :

- C'est le destin Yélana rien de plus, je t'en prie...Je sais que c'est dur mais les dieux se contrefichent de savoir avec qui tu fais tes parties de jambes en l'air !

-Maman s'il te plaît ! S'exclama-t-elle outrée, essaye d'être un peu sérieuse au moins une fois dans ta vie.

-Et toi de l'être un peu moins ma Beauté, rétorquai-je avec un petit sourire en coin.

Elle se rembrunit immédiatement et demeura silencieuse.

-Mouna t'a-t-elle examiné ? S'est-elle prononcée ? Essayai-je encore pour m'intéresser au problème qui la tracassait réellement.

Après une éternité, elle finit par murmurer:

-Elle n'a rien vu en particulier...Elle a dit que nous devions accomplir l'acte sans penser à ce projet...Mais cela va être encore plus difficile maintenant que je connais mes antécédents.

-Il n'y a aucun coupable si c'est ce qui t'inquiète tant...Mais si jamais tu souhaites tellement en désigner un, je me porte volontaire comme je te l'ai déjà dit tout à l'heure, capitulai-je.

Nous nous confrontâmes longuement du regard. Puis elle retrouva son côté câlin et m'enlaça à nouveau en chuchotant :

-Jamais je te pourrai t'en vouloir Maman, tu ne pensais pas à mal...Ni Marraine Helga ni toi...Je suis désolée de t'avoir sortie que je n'étais rien pour toi, tu as toujours fait ce qui était juste en réalité...Veiller sur tout le monde...

-Hum...Il y a tout de même beaucoup de vrai dans ce que tu me reprochais...Aussi je te promets que je vais changer à partir de maintenant, lui assurai-je.

Nous restâmes un long moment l'une contre l'autre sans rien dire. Je me contentais juste de lui caresser les cheveux. Malgré tout ce qui venait d'être délié, je la sentais encore stressée...Et je ne tardais pas à comprendre pourquoi quand elle me déclara avec un visage crispé quelques secondes plus tard :

-Tu sais...Je suis quand même heureuse que tu m'aies dit la vérité...Même si ça va être compliqué de me présenter devant Anna maintenant...Je pense que je n'assisterai pas à l'enterrement...Je craindrais trop de faire une gaffe.

Passant outre le fait que c'était la femme du chef, je me murai dans le silence et lui sortis la boîte à musique sans attendre.

Intriguée elle m'observa tandis que je l'ouvris cherchant non sans mal parmi les nombreux papiers celui que ma meilleure amie avait écrit pour sa naissance. Mes yeux finirent par s'illuminer en apercevant le fameux message que je lui tendis. Sur la réserve, Yélana se renfrogna de peur dans un premier temps avant qu'un sourire gêné ne se dessine sur son visage.

-Tu comptais beaucoup pour elle... Ne la déçois pas de l'Hellheilm, insistai-je avec tendresse, Amarok, Pieter, Elysia, Anna et toi... Vous avez toujours énormément compté pour nous tous... Vous ne formez qu'une seule et même famille à nos yeux en réalité .

-Même si nous n'avons pas suivi les chemins qui nous été destinés ? Bougonna-t-elle.

J'éclatais immédiatement de rire et repris:

-Surtout parce que vous ne l'avez pas fait.

Nous nous serrâmes une dernière fois et je sus qu'elle maintiendrait le secret de sa véritable identité jusqu'à la fin de sa vie. Je la retrouvais donc pleine d'entrain le lendemain quand nous nous rassemblâmes pour le dernier au revoir de mes amis.

Je prenais beaucoup sur moi pour ne pas m'intercepter et les retirer du bûcher même si avec ma petite taille il était de toute façon évident que je n'aurais pas réussi. Prévenant, Kanda me pressait la main tout en maintenant un mouchoir au cas où je dissimulerai plus de larmes que je n'en avais déjà fait couler.

J'étais soulagée de voir qu'Anna, Pieter et Andréas étaient tous les trois très proches donnant un semblant de famille harmonieuse alors que paradoxalement Elysia s'était détaché de sa femme pour se rapprocher de son frère. Lui et ma fille faisaient à peine attention à lui préférant se concentrer sur ma filleule qui venait de faire son incantation chamanique et son hommage. Elle attendait que tout le monde fasse de même avant d'embraser les corps. Ce fut donc Pieter qui ouvrit la marche après elle en déclarant d'une voix concise :

-Vous me manquerez énormément... Pardon encore d'être parti en mauvais termes avec vous, je vous aime et espère que vous reposez en paix.

Je ne sais pas s'il avait parlé à sa sœur mais notre entretien en Arendelle avait tout de même porté ses fruits. Les larmes d'Anna redoublèrent alors que lui-même eut quelques sanglots. Elysia la soutint pour l'apaiser durant ses spasmes. Puis il s'adressa lui-même à ses beaux-parents :

-Merci à vous deux d'avoir su me guider pour que je devienne un homme avisé...

Surprise par cette phrase qui ne lui ressemblait pas, je le soupçonnai d'avoir eu plutôt envie de dire « Merci d'avoir créé ma femme, la plus belle créature du monde » avant de s'être ravisé à la dernière minute. Imaginant la scène, je faillis rire toute seule ce qui aurait été affreusement incorrect. Respecte l'enterrement Ylva bon sang ! Me grondai-je.

Me concentrant à nouveau, je le laissais finir son discours avant qu'Amarok n'enchaîne :

-Rendons hommage à la plus brillante chamane du village. Helga a su guider mes pas en tant que chef ! Oui ! Elle a su être une vaillante guerrière le jour de la grande guerre. Mais ce n'était pas tout ! Elle était aussi pour moi une marraine exceptionnelle dans la vie de tous les jours ! Quant à Olaf. Il a été un maraîcher extraordinaire !

-Aucun Northuldra n'a jamais manqué de rien avec lui ! Sa droiture, sa générosité et sa sagesse laissent déjà un grand vide au sein de notre communauté ! Chers amis ! Un tonnerre d'applaudissements pour eux deux !

Discipliné, les Northuldra s'exécutèrent et je crus un instant que ma Beauté allait se dérober à la dernière minute après l'hommage complet de son époux. Je fus heureuse de voir que non lorsqu'elle s'approcha à son tour d'Anna pour s'adresser à son Parrain et sa Marraine.

-Merci d'avoir été là pour moi, de m'avoir gardée quand il le fallait, de m'avoir fait vivre, dit-elle d'une voix lourde de sens.

Kanda posa tout de suite une main fière sur mon épaule et nous fûmes aux anges lorsqu'elle revint à nos côtés jusqu'à la fin de la cérémonie. Après de longues louanges de la part de tout le monde Anna estima que c'était enfin le bon moment pour allumer le feu. Je restai auprès d'Helga et Olaf jusqu'à ce qu'ils ne soient plus que des tas de cendres.

La nuit était donc déjà bien entamée quand je crevais le silence en concluant avec un petit sourire narquois :

- C'est la fin d'un long chapitre d'Histoire mes amis. Je vous dis à très bientôt. Votre dévouée Ylva.

Donc un chapitre où l'on ne change pas de point de vue! C'est du 100% Ylva! J'avoue j'adore!!!! biendit

Pour le coup j'ai trouvé ça super fluide.
J'étais très surprise que ce soit elle la caution de moralité pour Pieter. Non parce qu'Ylva, c'est clairement la tata Rock n Roll mais là, elle était plus un symbole de moralité, à lui rappeler ses devoirs... Bon pour finalement retomber dans ses travers et aller observer Pieter et Niklas prendre du bon temps!
Pour le coup ça m'aurait bien amusé qu'elle prenne le contre pied et que justement... Elle n'observe pas! (jute pour cette fois!)

Et en amont la conversation avec Niklas, c'est bizarre mais j'avais l'impression qu'il y avait des gros sous entendus; comme si Olson semblait lui dire à propos des observations érotiques "mouais... T'as encore des choses à apprendre ma petite!"
Mon Dieu si c'est vrai, je n'ose pas imaginer les dossiers d'Olson!!! [Ansa's Stories] Retour vers le passé 5 : Les mystères des Belles Pousses : Attention contenus matures ! - Page 12 196702029

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Pour la seconde partie, pour le coup c'est du plus classique chez Ylva et elle m'a brisé le coeur en avouant à Yelena son ascendance... Sad

Pour le coup, je n'en avais que faire de l'enterrement après ça, pour moi c'était le moment qui fait mal, le reste ne comptait plus Sad

@Frantzoze me dit que c'est Niklas qui a formé Kay... XD
Y a peut être une chance qu'effectivement pépère ait de la bouteille dans la matière ^^

Ah et il a dit aussi "on s'en fout de l'enterrement de la grosse GaGa tyrex"

Dov Légende du Royaume Messages : 2700 Date d'inscription : 24/04/2015 Age : 28

Pendant qu'Ylva se fait conduire par Niklas Olson auprès de Pieter, elle en apprend un peu plus sur lui depuis le jour où il a perdu toute sa famille, de sa période d'orphelinat jusqu'à son enrôlement militaire par Runeard, en passant par une supposé relation avec Olson. Mais l'entente entre les deux personnages est un peu tendue, surtout quand Oslon se mêle de la vie privée d'Ylva, apprenant tout ses secrets d'amies et de familles. Mais il promet de n'en dire mot à qui que ce soit, surtout à Pieter en ce qui concerne l'amour gay entre Helga (sa mère) et Ylva.

Mais une fois arrivée devant son neveu, Pieter ne ressent pas l'envie d'assister aux funérailles de ses parents, se sentant coupable de leurs morts, et qu'Anna est toujours en froid avec lui pour avoir quitté sa communauté pour rejoindre Arendelle et consommer son amour homosexuel. Et il regrette d'avoir laissé une mauvaise image à sa famille. Ylva le convainc de renouer avec ce qu'il en reste en lui montrant la bûche sur laquelle fut gravée tous les noms de la famille, lui rappelant que malgré la distance qu'il s'est imposé depuis, l'amour et les heureux souvenirs familiaux demeurent.

Mais à son retour, elle a la mauvaise action de saluer sa belle-famille en premier plutôt que Yéléna, sa fille non-officielle. Celle-ci fait son caprice de fille seule car sa mère adoptive n'est jamais là pour elle quand Ylva s'occupe du bien-être des autres (surtout de sa belle-famille en deuil), et ça depuis son plus jeune âge. La dispute tourne tellement au vinaigre qu'Ylva n'y tient plus et révèle à Yéléna qu'elle est la fille biologique d'Helga, que c'est pour ça qu'elle ressentait plus d’affinité avec elle et non avec Ylva. Finissant par s'isoler tristement auprès de ce qui reste de la cabane de son enfance, Kanda la convainc de retourner auprès de Yéléna pour renouer.

Cette révélation a énormément chamboulé Yéléna : elle aussi est en deuil, mais tout aussi chagrinée d'avoir vécu dans le mensonge tout ce temps. Et de facto, elle ne peut plus avoir confiance en Ylva, tout comme elle se voit comme un fardeau de la nature, de ne pas avoir été conçue normalement et de se croire maudite par les dieux. Mais Ylva la console sur tout ça, disant qu'elle n'y est pour rien et qu'elle était aussi dans le vrai en déballant ce qu'elle ressentait vis-à-vis de sa mère, maintenant adoptive. Ylva se promet de changer, tout comme sa fille promet de garder son ascendance secrète.

Vient finalement le bûcher funéraire le lendemain, toute la famille vient présenter ses adieux aux couple Helga-Olaf et leur remerciements pour leurs contributions avant de laisser leurs corps dévorés par les flammes.

Ah aïe aïe y a eu une mauvaise compréhension de la première partie visiblement @Dov... Je te réexpliquerai mieux en live.
En attendant, voici les spoilers du chapitre 42.

[Ansa's Stories] Retour vers le passé 5 : Les mystères des Belles Pousses : Attention contenus matures ! - Page 12 Spoile81

Je suis nulle en anglais, j'ai pas compris le mot du quatrième :sorry:

Sinon l'image de Dumbo, maintenant que l'enterrement d'Helga est passé est-ce que ça serait pas un rapprochement entre Yelea et Ylva? Les deux enterrent la hache de guerre?
Amour d'enfance?... Hum, si on suit Ylva, elle doit observer Iduna... les premiers amours en pays Northuldra? Avec Antoine il me semble?!
Le premier c'est une déception pour le coup il y a un peu trop de possibilités donc je ne sais pas!

Floconnette a écrit:Je suis nulle en anglais, j'ai pas compris le mot du quatrième

Sinon l'image de Dumbo, maintenant que l'enterrement d'Helga est passé est-ce que ça serait pas un rapprochement entre Yelea et Ylva? Les deux enterrent la hache de guerre?
Amour d'enfance?... Hum, si on suit Ylva, elle doit observer Iduna... les premiers amours en pays Northuldra? Avec Antoine il me semble?!
Le premier c'est une déception pour le coup il y a un peu trop de possibilités donc je ne sais pas!

Ah je pensais que l'animal aiderait Razz

(Frantzoze dans ton derrière ! NA I love it

) ne rate pas la réponse ce soir à 20h45 ! Et le premier c'était mon état durant l'écriture x) oui j'ai toujours l'art de me foutre en PLS avec mes écrits

Allez ! Voici le chapitre 42 de RVLP5 ! Smile

Qui est aussi le dernier chapitre dans la partie "histoire" avant les deux bonus (qui sont aussi des compléments à l'histoire mais du coup on revient en arrière dans le temps) le dernier dans l'Hellheilm et l'épilogue Smile

Chapitre 42 : Croisades :

J'avais fermé les yeux le temps que les rennes nous passent dessus. Me sentant dans un premier temps compressée de partout, j'eus bientôt la sensation de flotter dans les airs.

-Helga mon amour ! Regarde ! S'écria soudain Olaf qui n'avait pas lâché ma main.

Lui faisant confiance, j'osai écarquiller les yeux et me retrouvai bientôt dans un immense dôme de glace.

-Oh...Ce...C'est l'intérieur d'Ahtohallan, bafouillai-je émue en repensant à la seule fois où j'y étais venue avec notre fille le jour de son dix-huitième anniversaire, oh...Mais y a notre chère Sappos !

-Et Papa et Maman ! Enchaîna-t-il alors que mes beaux-parents se tenaient effectivement de l'autre côté de la paroi près de ma sœur de cœur.

Je fus tout de suite envahie d'un bien-être étrange en les voyant, eux. Ils nous tendaient les mains pour que nous puissions passer dans l'Helveg. Le monde des morts était donc vraiment au cœur même de la déesse mère comme raconter dans les histoires.

-On y va ma Helga ? Demanda aussitôt mon mari en me ramenant à l'instant présent.

Je hochai la tête me sentant prise d'un nouveau souffle d'énergie. Observant rapidement le mur gelé, je constatais qu'Olaf et moi avions retrouvé nos vingt ans. Mes formes étaient plus toniques, mes cheveux bruns plus brillants quant à mon mari...Les siens étaient moins épars. Je déglutis violemment. Dieu qu'il était beau. Nous nous fixâmes quelques secondes avec amour et envie avant que ma belle-mère ne reprenne :

-Tu auras bien le temps de la dévorer dans l'Hellheilm mon fils !

Bien que n'ayant plus de sang, cela nous fit rougir jusqu'aux oreilles. Ni une ni deux, nous rejoignîmes enfin notre famille qui avait daigné nous attendre avec patience. La première chose que j'entrepris une fois dans le tunnel des souvenirs fut une longue étreinte destinée à ma meilleure amie. Je déversai des pleurs de joie tout en sachant que je pouvais réellement la serrer dans mes bras à présent. Olaf fit de même avec ses parents qui lui lancèrent des regards fiers puis je lui laissais de la place auprès d'Iduna pour pouvoir à mon tour donner un gros câlin à mes parents adoptifs.

-Tu as réussi Helga, me souffla ma belle-mère sincèrement émue.

Je regardais à nouveau mon mari avec tendresse et rectifiai immédiatement :

-Non Anna. Nous avons réussi.

Gênée par la proximité de leurs deux êtres, Iduna finit alors par demander à Olaf :

-Alors ? Comment va notre petite fille ?

-Votre petite fille ? Répétèrent mes beaux-parents du tac au tac.

-Bah...Vous n'êtes pas au courant ? Je croyais que vous alliez dans les souvenirs pour voir notre descendance ? Renchérit leur fils avec étonnement.

-Eh bien... D'une je ne suis pas chamane, je ne peux donc pas activer ces choses-là, de deux nous sommes partis dans l'Hellheilm dès l'instant où vous vous êtes avoués votre amour, expliqua patiemment Madame Camviridus.

-Ah oui ! Vous n'êtes pas du tout à la page! Plaisanta tout de suite ma sœur de cœur.

Ce qui lui valut un regard noir de leur part. Elle se racla alors la gorge de gêne et me laissa la place pour que je puisse leur faire un compte-rendu de ce qu'il en était de la lignée qui s'était agrandie au fil des ans.

-Finalement vous aviez une génération d'avance, dit Pieter Camviridus un peu moqueur en se tournant vers notre trio.

Nous hochâmes la tête modestement puis mon beau-père reprit :

-Eh bien tout ceci m'a mis en appétit ! Et ça tombe bien car nous avons des récits à vous raconter nous aussi ! Mais si nous continuions cette conversation dans l'Hellheilm pour bien faire ?! Il me semble que ta belle-mère a mis un ragoût de rennes sur le feu ma bru ! Dis-moi que tu en es toujours bien friande ?!

Un peu surprise de savoir que notre quotidien dans le monde des morts serait le même que de notre vivant, je bafouillai rapidement :

-Oui beau...Enfin...Oui Papa !

-Je ne vous accompagne pas, précisa bientôt Iduna.

Voyant mon regard de déception, elle se justifia aussitôt :

-Je veux attendre Ylva...J'ai promis que nous franchirions cet endroit toutes les trois.

-Ce qui signifie que je dois rester aussi, murmurai-je pensive.

Mes yeux croisèrent rapidement ceux d'Olaf avant ceux de ma belle-famille et il me rassura avec douceur :

-Où que tu ailles mon amour, je viens avec toi.

Pieter et Anna Camviridus furent ravis de l'entendre. Comprenant toutefois qu'ils n'obtiendraient pas gain de cause face à notre chère Sappos, ils capitulèrent et nous embrassèrent avidement avant de se retirer très vite vers un passage apaisant doté d'une intense lumière chaleureuse.

-J'espère qu'ils ne l'ont pas mal pris, soufflai-je prise de culpabilité.

-Auquel cas ils auront l'éternité pour s'en remettre, renchérit mon mari tout en me massant les épaules.

Nous nous tournâmes ensuite vers Iduna qui répliqua :

-Venez avec moi ! Allons à la reproduction de ma hutte !

Sans attendre, elle nous invita à déambuler dans l'Helveg et nous fûmes stupéfaits d'arriver dans un lieu qui ressemblait fortement aux Terres Gelées.

La maison de ma meilleure amie similaire à celle qu'elle possédait de son vivant apparut bientôt et elle nous fit entrer en nous tenant la porte.

-Après vous mes amis ! S'écria-t-elle surexcitée.

Elle dégagea bientôt le désordre qu'il y avait sur sa table et nous y engagea autour avant de nous servir un bon repas fumant.

-Hum...Tes talents de cuisinières sont toujours autant...Singuliers, dit soudain Olaf se voulant être délicat.

-Oh oui ! Je ne me suis pas améliorée, je sais que la viande est un peu dure et qu'elle manque de sel mais si vous désirez autre chose il vous suffit de l'imaginer, rit-elle malicieusement.

Intriguée, je n'osais toutefois pas effectuer l'exercice par respect pour elle et me contentai d'attraper encore une cuillère du met rassis et sans goût. J'avais beau être ici avec elle, l'idée d'avoir quitté mes proches aussi brutalement était en train de me tirailler le bas ventre. Qui s'occupait d'Andréas ? Et Pieter ? Était-il reparti en Arendelle ou était-il resté près de sa sœur dans la Forêt Enchantée le temps de nos funérailles ?!

Tressaillant d'un coup, je sentis la main ferme de mon époux s'abattre avec douceur sur la mienne.

-Ne t'inquiète pas...Ylva doit veiller sur eux, me rassura-t-il comme s'il avait lu dans mes pensées.

Je hochai la tête péniblement alors que les larmes me montèrent aux yeux. Prévenante, Iduna vit bientôt mon trouble et renchérit :

-On ira dans le tunnel tout à l'heure pour voir comment notre chère Nordlys s'en sort, qu'en dis-tu Helga ?

- C'est une bonne idée, répondis-je en retrouvant le sourire.

L'appétit à nouveau au beau fixe, j'engloutis mon plat alors que nous parlâmes du bon vieux temps.

-Finalement mes deux garçons se sont rangés et tout s'est bien terminé pour leur histoire d'amour aussi ! Conclut-elle.

Je n'eus pas l'opportunité de répondre, observant plutôt Olaf qui resta de marbre à sa remarque. Était-il à ce point insensible à l'idée de se retrouver si proche de son ancienne amante ?! ...Surtout maintenant que notre mariage était terminé si on en suivait l'adage «Jusqu'à ce que la mort vous sépare ». Troublée à l'idée qu'il fasse le rapprochement et me chasse, je piquai du nez et demeurai silencieuse le temps de terminer ma pile de biscuits d'avoine.

-Mais qui avons-nous là ?! Une Piceaerd et une Sappos au sein d'un même logis ! S'enquirent soudain un homme et une femme aux allures européennes qui venaient d'entrer à l'improviste dans la hutte.

-Bonsoir Aren ! Bonsoir Kirsten ! Souhaitez-vous, vous joindre à nous ? Demanda immédiatement Iduna d'une voix enjouée.

-Aren ? Le Aren ? Répétai-je d'une voix étouffée alors que mon mari demeura sur ses gardes.

-Lui-même ! Renchérit ma meilleure amie en allant donner une poignée de main aux deux souverains, j'ai eu le temps d'apprendre à les connaître depuis le temps que je vous attendais. Ils m'ont tout raconté de l'histoire d'Arendelle et Arnevik, de quoi faire enrager notre tendre sœur de cœur !

Méfiante, j'essayai de trouver une quelconque ressemblance dans les traits de ces deux-là avec Runeard mais je n'en discernai aucun.

-Que nous vaut votre visite mon bon roi ? Reprit-elle immédiatement tout en les faisant s'asseoir près de nous, ne viendriez-vous pas pour annoncer le décès d'une certaine Ylva Nordlys par hasard ?

Sans prendre le temps de réfléchir, le viking barbu jeta un regard à sa femme avant de secouer la tête et de répondre :

-Non ! Ce prénom-là ne me dit rien du tout! En revanche j'ai une date commune dans moins de dix ans sur Terre qui est apparue avec trois prénoms et noms concernant nos familles respectives !

-Ce qui laisse un décalage d'une semaine dans notre monde ! Renchérit vite Kirsten.

Faisant à peine attention à leurs calculs, j'observais Olaf et Iduna qui avaient tout aussi blanchi que moi à l'annonce. Il ne restait que nos enfants sur Terre. Cela ne pouvait être qu'eux qui allaient y passer. Je fusillai notre premier ennemi du regard. Pourquoi venait-il tout gâcher ? Pourquoi avait-il eu besoin de nous donner cette information alors que nous venions à peine d'arriver dans le monde des morts ?!

-Nous vous écoutons roi Aren, déclara sagement mon mari en rompant le silence.

Sentant qu'il avait touché un point sensible, le souverain se voulut plus délicat et prit son temps pour sortir trois morceaux de papiers semblables à celui que Yuma m'avait laissé avant de déclarer sobrement :

-Pieter Piceaerd, 22 mars 1816 ; Amarok Lorcus, 22 mars 1816 ; Elysia Sappos, 22 mars 1816.

Iduna lâcha tout de suite un cri étouffé en entendant les noms de ces deux fils alors que j'encaissais le coup silencieusement de mon côté. Pieter...Mon grand garçon...Sera fauché à l'âge de 33 ans...Par quelle atrocité cela était-il possible ?! Peinant à cacher mes larmes, je les laissais bientôt couler tout en me rapprochant instinctivement de ma sœur de cœur pour la soutenir.

-A quoi leur mort sera-t-elle due ? Demanda aussitôt Olaf en nous prenant toutes les deux contre lui, un accident ? Une pandémie ? Un combat ?

- Qu'est-ce que ça change de le savoir ?! Ils perdront la vie quand même ! M'énervai-je.

-Nous ne sommes pas en mesure de vous donner ces informations-là de toute façon, expliqua alors patiemment Kirsten avant d'ajouter, souhaiterez-vous leur faire part du message ou bien préférez-vous qu'ils découvrent leur mort le jour J ?

-Il est hors de question pour moi que je me prête à ce jeu d'horreur ! Grommelai-je.

-Moi non plus...Je l'ai déjà fait...Il ne faut pas trop m'en demander non plus, maugréa Iduna derechef.

-Parfait...Est-ce que vous désirez connaître dans quelle partie du monde des morts ils se retrouveront ? Nous sommes en mesure de vous dire cela en revanche ! Précisa bientôt Aren.

Abasourdie par cette phrase, nos trois voix reprirent en même temps :

-Attendez quoi ? Ils n'iront pas tous dans l'Hellheilm ?

-Je crains fort que non. Seul Elysia aura la possibilité d'y accéder, répondit encore le souverain en observant à nouveau les papiers, Pieter et Amarok sont destinés au Nifflheilm.

Tout mon être frissonna. Quoi ?! Pourquoi? Pour Amarok c'était compréhensible, il avait exterminé une partie de son peuple de sang-froid mais Pieter...Était-il devenu un homme sans foi ni loi en Arendelle ? A l'image même de ses grands-parents maternels qui avaient oublié leur identité Northuldra ?! Mon cœur se serra toujours plus. Mon fils coincé dans le royaume de glace où même la moindre lueur de vie était un enfer. Non ! Cela m'était intolérable ! Je ne pouvais pas le laisser seul dans ce monde-là ! Je l'avais déjà perdu une fois de mon vivant, il était hors de question qu'il en soit ainsi ici aussi !

-Je pars avec lui dans ce cas ! Lâchai-je d'une voix solennelle, conduisez-moi dans le Nifflheilm !

-Quoi ? Helga ? Qu'est-ce que tu racontes?! Ne dis pas n'importe quoi ! Renchérit aussitôt Olaf en me ramenant contre lui, tu sais bien que tu n'y peux rien, tu n'es pas responsable de ces mauvais choix !

-Tu ne pourras pas revenir en arrière ! S'exclama gravement ma meilleure amie à son tour.

Mon cœur tomba en lambeaux en entendant cela. Je ne le savais que trop bien. Je l'avais à peine retrouvé après toutes ces années que je comptais la quitter pour toujours. Mais rien ni personne ne me ferait changer d'avis. Moi aussi j'avais une peine morale à purger qui me pesait sur le cœur depuis toutes ces années. Oui ! J'étais moi-même une meurtrière en ayant assassinée mes propres parents de ma main.

-Je t'interdis de faire cela Helga ! Tonna bientôt Olaf d'une voix méprisante.

-Je ne te demande pas de me suivre ! M'exclamai-je tout en lui caressant la joue avec douceur, je ne veux pas que tu ailles dans cet ignoble endroit !

Frustré, il arrêta mon geste, maintenant un regard furieux à mon égard.

-Tu es ma femme, s'il te plaît, ne fais pas cela, me supplia-t-il.

Touchée par son ton ému, je lui rendis un sourire anxieux puis pris doucement sa main pour l'unir à celle d'Iduna avant de renchérir :

-Les liens sacrés de notre mariage s'arrêtaient avec notre vie...Je te libère du poids des coupoles Olaf Camviridus Piceaerd...Tu as enfin la chance de revenir vers ton premier amour...Allez dans l'Hellheilm tous les deux pour y attendre Elysia...Cela fera plaisir à Anna.

Son regard vert s'assombrit de rage. Incapable de comprendre pourquoi il refusait cette opportunité, je lui soutins un sourire confiant.

-Helga...Ce...C'est très noble de ta part...Mais je ne veux pas que tu te sacrifies pour nous et pour tout le monde, n'y va pas toute seule... Tu n'entends pas ?! Tu ne pourras pas revenir en arrière, répéta Iduna au bord des larmes.

Lui embrassant ses paumes de main, je repris alors :

-Toi comme moi savons qui est là-bas...Je ne serai pas seule et je m'occuperai bien de ton fils.

Les yeux d'Olaf se voilèrent immédiatement et il me regarda hautainement avant de reprendre:

-Alors tu y vas aussi pour Yuma...J'aurais dû m'en douter.

Poussant un profond soupir, je maintins son regard et renchéris :

- J'y vais surtout pour Pieter !

Mon ancien mari afficha une mine peu convaincue et cela me réchauffa le cœur de le voir si jaloux.

-Tu t'occuperas bien de notre fille quand viendra son heure, tu me le promets ? Demandai-je encore en essayant de ne pas être ébranlée par le moment.

Boudeur, il ne répondit même pas et se contenta de fuir mon contact visuel.

-Bien...Ce n'était pas vraiment comme cela que je prévoyais nos au revoir...Mais qu'il en soit ainsi si tu en as décidé autrement, dis-je sans jugement.

L'ignorant totalement, je me tournai vers Aren et Kirsten qui n'avaient pas bougé et annonçai d'une voix fière :

-Je suis prête ! Conduisez-moi jusqu'au Nifflheilm ! Je sais que seuls les cinquièmes esprits peuvent ouvrir des brèches !

-Les cinquièmes esprits et chamanes, rectifia tout de suite Aren face à nos airs contrariés, vous allez donc l'ouvrir avec moi Helga.

Je confirmais par un léger signe de tête et nous sortîmes enfin de la hutte pour nous retrouver dans une immense plaine bleutée qui ressemblait aux prairies de Lichen. A mon grand regret, Olaf ne m'avait pas suivi, souhaitant sans doute s'épargner ma dernière bêtise. Déçue de son comportement, je ne pouvais néanmoins plus faire marche arrière. Prenant activement la main du premier roi d'Arendelle, nous nous agenouillâmes et priâmes en Northuldra jusqu'à ce qu'un vent glacial provenant d'un immense trou béant nous transperce les os.

-Il ne me reste qu'à sauter c'est bien cela ? Questionnai-je plus par acquis de conscience que par véritable méconnaissance.

Les souverains d'Arendelle hochèrent activement la tête.

-Salue Yuma pour moi et aide mon petit à se repentir, murmura Iduna la voix tremblante.

-Je te le promets, dis-je fièrement.

Ne retenant plus ses pleurs, elle resta un instant interdite avant me prendre dans ses bras et me chuchoter :

-Encore une chose Helga... Merci de me laisser prendre soin d'Olaf... en... En attendant qu'Ylva arrive... J'espère qu'elle ne m'en voudra pas.

-Hum... Elle t'aime trop pour ça, minaudai-je en lui essuyant ses yeux humides, allez... Souris à présent... tu vas devoir faire face à un amant ronchon.

Ma sœur de cœur acquiesça sans toutefois me lâcher la main si bien que je finis par la retirer. A contrecœur, elle desserra bientôt ses doigts et se cacha le visage pour ne pas avoir à assister à ma chute. Usant de tout mon courage, je comptais jusqu'à trois et avais déjà un pied dans le vide quand j'entendis hurler :

-HELGA ! ATTENDS ! ATTENDS BON SANG !

Mon être rayonna en reconnaissant la voix d'Olaf. Il était venu me dire adieu finalement. Se ruant contre moi, il me souleva bientôt du sol, me délivrant des baisers sans pudeur tout en me tirant les cheveux car il s'y accrochait avec ferveur.

-Tu es complètement folle de faire ça... Complètement... Mais je t'aime... Si tu savais comme je t'aime mon amour, répéta-t-il longuement en continuant de m'étreindre dans ses bras protecteurs.

Son parfum me fit défaillir et je regrettai que les autres soient là pour que nous ne puissions pas avoir un dernier moment intime. Devenant subitement sans gêne, je lui massais le torse, les fesses, son attribut et ses jambes alors qu'il faisait de même, titillant mon cou, ma poitrine et toutes mes formes disgracieuses qu'il avait su aimer au fil des années.

-Nous devrions peut-être vous laisser quelques minutes ? Suggéra alors Aren tandis qu'Iduna regardait ses pieds avec gêne.

Bien que ni l'un ni l'autre n'en avions vraiment envie, nous redevînmes vite raisonnables et finîmes par nous relâcher.

-Non...Ça ira... Je ne vais pas abuser de l'équilibre de l'Yggdrasil en perturbant ce vortex, il est temps pour moi de partir, dis-je en me donnant à nouveau du courage.

Je fis un petit signe à Iduna pour retenir mon mari et sautai enfin dans les profondeurs du givre. Je regrettai tout de suite mon geste au moment même où mon corps fut transpercé de milles lames jusqu'à prendre une teinte violette. Mes chakras se congestionnèrent immédiatement et je faillis m'évanouir en atteignant le sol sous une onde de choc à cause de la douleur vive.

Ne souhaitant pas perdre de temps pour ne pas tomber sur mes parents et Yuma, je réfléchis rapidement à ce que j'allais devoir entreprendre et repensai à l'apparition de la hutte d'Iduna.

Essayant de ne pas trop claquer des dents, je fermai les yeux pour visualiser mon foyer marital et le vis apparaître quelques secondes plus tard. Abîmée et marquée par les infiltrations, je m'en contentai tout de même et m'engouffrai à l'intérieur pour me protéger du vent algide qui continuait de faire rage. Constatant avec amertume que la cheminée ne me servirait à rien sans bois, je me passai une maigre couverture sur le dos et allai m'installer sur le lit pour espérer avoir un souffle de chaleur.

-Tu rêves Helga ! Tu n'auras rien ici tant que Pieter ne sera pas arrivé, lui sera ta lumière, me confortai-je amèrement.

Restant prostrée, je ne fis rien d'autre pendant quatre jours consécutifs que penser aux bons moments que j'avais vécu sur Terre auprès de mon mari, mes enfants, ma petite fille, mes meilleures amies...Et mon amant.

Ce dernier arriva dans ma hutte au bout du cinquième jour et m'observa alors que je n'avais toujours pas bougé de mon lit. Transie et immobile, je m'étais étalée sans grande conviction, n'ayant même pas la force de faire autre chose que me lamenter sur le sort de mes proches. C'était comme si cet endroit aspirer les parties encore valorisantes de mon âme.

-Alors c'est bien vrai ? Tes parents avaient bien reconnu ta hutte... Murmura Yuma en guise de bonjour comme s'il ne croyait pas réellement que je fusse là.

-Mes parents, répétai-je à moitié endormie, ils veulent venir régler leurs comptes ?

-Oh non pas du tout...Enfin je ne crois pas... Ta mère a juste dit « Regarde-moi ça Rick, ta grognasse de fille a finalement eu le châtiment qu'elle méritait » ou quelque chose comme cela...Mais si eux semblent savoir pourquoi tu es là...Moi je ne le comprends pas...Pourquoi es-tu ici Helga Piceaerd ?

Retrouvant peu à peu mes esprits grâce à notre échange, je me rehaussai péniblement pour lui faire face et scrutai ses yeux bleu vif en grommelant :

-Pourquoi suis-je ici ?! Pour réparer l'éducation crétine que tu as inculquée à ton fils aîné qui fait qu'il va se retrouver dans ce lieu maudit !

Yuma resta un instant étourdi face à mes propos. Déviant sa queue de cheval blond platine, il me lança un sourire crispé et renchérit :

-Sérieusement ? Ne me dis pas que c'est Iduna qui t'envoie réellement pour cela ? Non ! Je n'y crois pas ! Elle ne t'aurait pas gâché ta mort pour Amarok !

-Quoi parce que tu es au courant ?! Renchéris-je abasourdie.

- J'ai eu le papier avec sa date il y a quelques jours, oui, répondit-il d'une voix sereine.

J'eus tout de suite envie de le gifler, puis croisant son regard de nouveau insistant, j'ajoutai :

-Je suis surtout là pour protéger Pieter...Seule Ahtohallan sait comment, lui, va avoir le droit à sa place ici !

A ma grande surprise, je n'eus aucune remarque houleuse. Il demeura toutefois silencieux et je renchéris encore :

-Tu as le bonjour de ta femme...Je...Je lui ai laissé Olaf dans l'Hellheilm.

Les yeux de Yuma luirent tout de suite de tendresse et il chuchota :

-Alors Iduna ne m'a pas oubliée ?

-Elle n'a surtout pas oublié les sentiments qu'elle a eus à ton égard ni les vies que vous avez conçues ensemble, répondis-je en pensant moi-même à ma grande Chamane et mon grand Fermier.

Il hocha la tête avec fermeté et me lança un sourire charmeur. Le genre de sourire que je n'avais pas envie de voir sur son visage. Je devais être dure à son égard, sans cesse lui rappeler ce qu'il avait fait subir à mes petits. C'est d'ailleurs pour cela que je me levai enfin du lit pour pouvoir régler mes comptes. Surpris par mon crochet qui lui invectiva l'œil gauche, il ne chercha même pas à se défendre quand mon autre main lui décocha une gifle monumentale qui lui bleuit encore plus la peau de sa joue droite. Toujours de marbre, il accusa mon énième coup sur son nez qui se fêla dans un craquement sourd.

-Je suppose qu'Anna t'avait fait part de notre dernière conversation ? Demanda-t-il après une éternité.

-Elle n'a jamais osé mais je l'ai devinée toute seule ! Grondai-je, comment as-tu pu Yuma ?! Après toutes mes menaces... Comment as-tu pu poser les mains sur ma fille tout en connaissant notre passif ?! Comment as-tu pu avoir eu envie de l'embrasser, de...De lui faire ce que tu m'as fait quand nous étions jeunes ?! Je...Je ne comprends pas...

Mutique sous mes accusations, il baissa rapidement les yeux et murmura :

-Je...Je ne le comprends pas moi-même...Je...Je ne saurais pas l'expliquer...Je savais que c'était mal et qu'il ne fallait pas le faire...Mais une partie de moi n'arrivait pas à contrôler cela...

Refusant de croire à ses paroles dans un premier temps, je m'approchai tout de même de lui et lui touchai lourdement son front pour entrer en contact avec son chakra du troisième œil. Rassurée de voir que je n'avais perdu que ma capacité chamanique à produire de la chaleur, je rencontrai bientôt une anomalie dans son énergie bleue marine. Elle était si légère...Assez pour que je ne m'en sois jamais aperçue...Cela nous aurait évité tellement de dégâts sur les évènements survenus de nos vivants. Usant du peu de force qui me restait à cause du froid, je parvins tout de même à me concentrer pour délier ce problème d'aliénation et l'effaçai complètement de longues minutes plus tard.

- Qu'as-tu fait Helga ? M'interrogea-t-il quand j'eus terminé.

- J'ai soigné ce mal qui t'a fait commettre les pires actes ! Répondis-je durement pour ne pas montrer que mon toucher sur son corps avait été la plus belle sensation de bien-être depuis que je demeurais ici.

Non. Non je ne devais pas. J'avais encore trop de respect pour Olaf. J'étais là pour Pieter. Uniquement pour Pieter...Pas pour Yuma... Et pourtant, je lus dans son regard qu'il avait eu la même sensation. Juste pour te réchauffer Helga...C'est juste pour que tu ailles mieux...Oui quelques minutes de répit au milieu de ce fléau de froid, me convainquis-je.

Cela faisait très longtemps que sa bouche n'avait pas rencontré la mienne. Elle avait dû parcourir bien d'autres choses sur le corps d'Iduna mais je m'en fichais tout de suite alors que l'impression d'apaisement ne quittait plus mon être. Nous basculâmes sur le lit comme unique support et apprîmes à nous retrouver comme lors de notre jeunesse lointaine...

Le constat était immédiat. Dès l'instant où nos corps se séparaient le froid s'emparait de nous, enlevant toute motivation pour le reste de l'éternité. Je repris donc Yuma comme amant, plus par dépit que par réelle envie même si je retrouvais la fougue de cet homme telle que je l'avais connu lorsque nous étions petits.

Après trois jours à rester collés l'un à l'autre sans interruption, il nous fallut alors faire face à l'arrivée de nos fils respectifs.

Aren n'avait pas menti. Comme des faux jumeaux Pieter et Amarok étaient nés et moururent le même jour. L'ancien chef et moi les attendîmes de pieds fermes et j'essayai de contrôler ma nervosité pour qu'ils ne comprennent pas que nous étions ensemble.

- Qu'est-ce qui s'est passé ?! Maugréa bientôt mon fils alors que mon cœur bondit de joie en le redécouvrant.

Qu'est-ce qu'il ressemblait à son père ! La même carrure, les mêmes cheveux et yeux...N'y tenant plus, je ne lui laissais même pas le temps de se réhabituer à moi et lui courus dans les bras pour lui offrir une gifle monumentale qui fut bientôt remplacée par un énorme câlin qui en disait long sur ce que m'avait procuré son absence. Un peu sonné par ma présence, il s'accrocha pourtant à moi en déversant des pleurs continus.

-Maman...Je te croyais...Avec Papa...Dans l'Hellheilm ?! Hoqueta-t-il.

-Chut...Je suis là...Tu n 'as rien à craindre, dis-je avec douceur.

Réalisant l'objet de ma présence, il rétorqua :

-Tu...Tu t'es sacrifiée pour moi ?

-Parce que je t'aime, répondis-je en le serrant encore.

Moins démonstratif que moi, Yuma observa sévèrement son aîné et mon filleul hurla aussitôt de désespoir :

-NE ME REGARDE PAS COMME ÇA ! C'EST LA FAUTE DE CE MAUDIT GAMIN ! CET ANDREAS DE MALHEUR !

-Andréas ?! Répétai-je en étant pas sûre d'avoir compris, tu as bien dit Andréas ?!

-Oui ! Il nous a tous trahi ! Ce gros plein de soupe de Runaerd a voulu s'interposer pour le tuer et c'est moi qui ai accusé le coup ! S'énerva encore le jeune Lorcus, j'ai perdu ma femme et notre enfant à venir à jamais !

J'eus tout de suite un vertige. Andréas avait créé un malentendu qui avait coûté très cher. Surtout quoiqu'il arrive ni Anna ni Yélana ne devront jamais savoir, pensai-je fortement.

-Notre chère Coudrier n'est pas la seule à être veuve. Elysia a également succombé ! Bégaya soudain mon fils avec gravité.

Je sentais qu'il cachait quelque chose. Néanmoins, je ne le brusquai pas. J'eus beau être au courant de la mort de mon gendre, je frissonnai de toute mon âme... Ma fille sans son mari qu'elle chérissait tant... Heureusement qu'elle avait Iduna à ses côtés...Et peut être que cette fois-ci, ce bébé qu'elle m'avait caché, tiendrait... Perdue dans mes pensées, je ne remarquais pas tout de suite le nouvel arrivant. Ce fut Pieter qui se détacha de moi pour rendre un sourire lumineux...Au roi Runaerd. Ne me préoccupant pas de savoir la discorde qu'il était en train de semer, je me concentrais sur celui qui faisait visiblement effet sur mon fils. Et cela me rendit heureuse tout simplement.

****

-Tiens, je t'ai fait du thé, dis-je très lentement en tendant son gobelet à Olaf.

Il ne prit même pas la peine de le récupérer. Je rageai intérieurement. Helga s'était trompée. Son mari ne l'oublierait jamais.

-S'il te plait Olaf...Parle-moi, murmurai-je en m'accroupissant pour le confronter du regard.

Il détourna la tête et grommela enfin :

-Je vais me coucher. Je n'ai ni faim ni soif! Dis à Papa et Maman que je suis fatigué.

Tout mon être bouillonna. Comment osait-il me faire ça ?! Avais-je vraiment affaire au garçon qui me promettait qu'il n'aimait que moi ?! Jusqu'alors persuadée que celui-ci finirait par ressurgir de ce grand gaillard bourru, je commençai à avoir de sérieux doutes. Il fallait me rendre à l'évidence. Olaf Camviridus était mort le jour où il avait conçu Pieter Piceaerd avec sa femme officielle. A bout de nerfs, je retrouvai dans ses mimiques de fuite les mêmes qu'il avait utilisées envers Helga durant leurs deux premières années de mariage. Je n'aurais jamais cru qu'il les utiliserait contre moi !

-Nous n'aurions jamais dû monter dans l'Hellheilm, marmonnai-je, en plus Elysia n'a pas voulu me suivre préférant attendre Anna dans l'Helveg...C'était évident...

Ignorant le pas lent de l'ancien Piceaerd, je le grondai encore à haute voix :

-Tu vas vraiment me laisser encore toute seule avec tes parents ?

Se confinant dans le silence, il ne me répondit même pas et ferma la porte de notre chambre. Il n'y avait définitivement rien à faire ! J'avais eu beau dormir avec lui depuis notre arrivée ici, il n'avait jamais voulu me toucher. Rien. Pas une caresse. Pas un baiser.

-Je te déteste Olaf Camviridus ! Vivement que je retrouve Ylva pour que quelqu'un m'aime à nouveau ! Lançais-je énervée.

Je regrettai tout de suite mes paroles quand je vis la porte se rouvrir légèrement. Confrontée au regard intrigué de mon amour d'enfance qui attendait des explications je ne pus toutefois lui en donner car monsieur et madame Camviridus firent leur entrée à ce moment-là. Saluant respectueusement ce couple qui ne m'aimait pas, j'allais ensuite leur servir le repas alors qu'une tension silencieuse se répandait sobrement parmi nous quatre, comme chaque fois qu'ils venaient manger. Pourtant aujourd'hui Anna et Pieter semblaient plus détendus...Plus avenants. Nous ne tardâmes pas à savoir pourquoi quand Madame Camviridus finit par dire :

-Mes enfants ! Il va falloir vous réconcilier à présent ! Une grande mission vous attend !

Sans attendre notre réaction, elle se leva alors et me fixa tandis que son mari me dévisageait également avec franchise.

-Iduna Sappos...Reprit-elle avec un grand sourire, tu n'as jamais été la bru que nous avions choisie pour notre fils de notre vivant mais aujourd'hui nous tenons à te présenter nos excuses pour le comportement hargneux que nous avons eu à ton égard.

Ce retournement de situation me valut tout de suite le rouge aux joues et je hochai modestement la tête pour confirmer que je leur pardonnais. Je jetais ensuite un rapide coup d'œil à leur fils qui n'y comprenait rien non plus tandis que le couple Camviridus cria à l'entrée de la hutte :

-Vous pouvez faire venir Olaf Piceaerd !

Hein ? Olaf Piceaerd ?! C'est une blague ?

Confus, nous eûmes la bonne surprise de voir apparaître mes parents accompagnés d'un petit garçon de cinq ans qui ressemblait fortement à Elysia au même âge. L'observant de plus près, je reconnus les yeux sarcelles d'Anna.

- C'est avec eux que je vais devoir vivre maintenant Pépé Elias ? Demanda aussitôt l'enfant en se tournant vers mon père.

-Oui mon petit, voici ton Papy Olaf de qui tu détiens ton prénom et ta Mamie Iduna qui possède le même que ta sœur, nota patiemment Maman.

- C'est drôle Mémé Amaris ! Papy Olaf il a pas été inspiré pour les prénoms parce qu'il a donné celui de Mémé Anna à celui de Maman qui elle-même a donné celui de Mamie Iduna à Grande sœur alors que Pépé Pieter c'est aussi mon Tonton !

-Oui...Pas compliqué du tout ! Déclarai-je timidement en lui ébouriffant les cheveux.

Et maintenant ? Que faisait notre petit fils ici ? Me questionnai-je tout de suite.

-Il est mort empoisonné par des baies de sureaux il y a quelques jours... Donc à partir de maintenant, il va rester avec vous jusqu'à ce qu'Elysia et Anna arrivent dans l'Hellheilm, expliqua aussitôt Pieter Camviridus alors que nous n'avions pas donné notre accord.

Nous voulûmes protester mais nos parents s'empressèrent de sortir de la hutte en nous laissant le petit dans le milieu. Loin d'être apeuré, ce dernier nous dévisagea tour et à tour et s'écria bientôt :

-Je peux faire de la neige, moi vous savez! Je devine à qui vous pensez et je le créai en statue de glace ! Regardez !

Vif, il plaqua ses mains au sol et se concentra pour faire apparaître une statue d'Helga et Ylva qui étaient âgés d'une quinzaine d'années. Se rattachant à moi, Olaf se retint de crier.

-Oh bah ne fais pas cette tête-là Papy ! Rit tout de suite notre second petit enfant, je croyais que ça te ferait plaisir de voir Mamie Helga comme c'est ton ancienne amoureuse et qu'elle est partie dans le Nifflheilm !

-Mais...Comment...Par quel prodige...As-tu fait...Cela ? Bafouilla soudain mon amant sous le choc.

-Maman elle a dit que c'était parce que Papa il venait des Terres Gelées et qu'ils étaient très amoureux alors qu'ils n'auraient pas dû le tomber, dit-il en lançant du givre dans les airs, c'est Maman qui m'a tout appris quand Papa il est mort et que grande sœur elle l'a abandonnée, Maman elle était très triste quand il est parti et moi j'ai jamais connu Papa puisqu'il veut attendre Maman avant de monter...Du coup c'est Mémé Amaris, Mémé Anna, Pépé Elias et Pépé Pieter qui m'ont accueilli jusqu'à maintenant, voilà fin de l'histoire ! Des questions ?!

-O...k, fut tout ce que réussit à dire Olaf complètement déboussolé.

-Papy, Mamie...Est-ce que je pourrais aller dormir maintenant ? Renchérit aussitôt l'enfant qui se mit à bailler après avoir récupéré la statue de glace qu'il avait confectionnée quelques minutes plus tôt.

-Oh...Bien sûr petit bonhomme de neige ! S'enquit mon ancien amant en le prenant dans ses bras.

Plus apaisé que ces derniers jours, il alla jusqu'à une reproduction du lit qui avait servi jadis à Elysia et le coucha délicatement. Notre petit fils ne tarda pas à s'endormir et nous préférâmes nous rendre dans le séjour. Olaf n'avait pas oublié ma révélation à propos d'Ylva visiblement puisqu'il déclara :

-Je me souviens très bien t'avoir demandé d'avoir quelqu'un qui te protégerait lorsque nous étions petits, je ne m'imaginais pas que sur toutes les personnes de la tribu, tu avais choisi Ylva...Et d'un autre côté je me trouve totalement idiot de ne pas y avoir pensé...Vous étiez tellement collées l'une à l'autre...C'était tellement gros que c'est toujours passé inaperçu, est-ce qu'Helga...

-Le savez...Oui...Bien évidemment, souris-je, c'était la seule.

-Ça me fait un peu bizarre...Avant que Pieter ne dise qu'il aimait les hommes, je pensais bêtement que cela n'existait pas, m'avoua-t-il gêné, Mais alors...Pour nous deux ?

Respirant un grand coup, je me dévoilai enfin :

-Je vous aime tous les deux très forts, Ylva et toi êtes mes plus belles histoires d'amour...

-Et Yuma ? Questionna-t-il nerveusement.

-Je remercie chaque jour le ciel de l'avoir rencontré car sans lui je ne serai pas devenue Maman...Il demeure mon mari et j'ai éprouvé des sentiments pour lui aussi, répondis-je sincèrement.

A mon plus grand soulagement, Olaf ne me faisait plus la tête. Restant quelques secondes en retrait, il s'approcha ensuite de très près de moi et murmura :

-Merci d'avoir été honnête avec moi Iduna. Merci.

L'instant d'après, sa bouche s'attarda enfin sur la mienne, m'emplissant d'une chaleur torride. Sauvages et impudiques nos corps se retrouvèrent alors au milieu du séjour dans des ruades passionnelles qui n'en finirent pas jusqu'au lendemain matin.

L'harmonie régna enfin au sein de notre foyer pendant quelques semaines.

La présence de notre petit fils nous fit oublier le temps si bien que je fus étonnée de voir Aren débarquer avec un grand sourire à mon égard un soir paisible alors que nous dînions dans une ambiance bon enfant.

-Iduna ! C'est le moment ! Clama-t-il surexcité.

-Le moment ? Répétai-je sans comprendre.

Brandissant une feuille volante il me la tendit enfin et je lus le prénom, le nom et la date de mort de mon amante. Tout mon être papillonna de joie tandis que je serrai le morceau de papier contre mon cœur.

-Elle précédera les membres de notre famille de peu dans cette vie-là ! S'exclama-t-il encore.

-Vous voulez dire Maman, monsieur ? S'enquit alors notre petit fils avec espoir.

-Quoi ? Euh...Non...Anna Piceaerd est dans l'Helveg avec Elysia depuis quelques temps déjà, dit-il l'air de rien, bon à tout à l'heure Iduna !

Petit Olaf perdit tout de suite des couleurs et demanda au bord des larmes :

-Papa et Maman...Ils ne veulent pas de moi ?

-Quoi ? Mais non mon petit bonhomme de neige, je...Je suis sûr qu'ils ont une bonne raison de ne pas monter...Mamie Dudu va te les ramener quand elle ira chercher ta Grande Marraine Ylva ! Le rassura très vite mon amant en lui offrant un gros câlin.

-Mais oui mon trésor, on va les ramener, le rassurai-je à mon tour.

Je ne dormis pas de la nuit, trop excitée à l'idée de pouvoir bientôt serrer mon amante, la chérir et l'honorer jusqu'à ce que l'éternité nous sépare. Au petit matin, sentant que c'était l'heure, je me levai enfin et trouvai Aren pour qu'il me fasse traverser dans l'Helveg et ainsi rejoindre le tunnel des souvenirs où Ylva m'attendait.

-Ta bonne humeur fait plaisir à voir chère Sappos ! S'exclama-t-il.

Ravie, j'allais répliquer quelque chose mais je n'en eus pas le temps car la lumière indiqua la présence proche de ma chère Nordlys. Poussant un soupir de soulagement, je bredouillai, émue :

-Veuillez m'excuser...

-Je vous en prie, renchérit Aren en s'écartant légèrement.

Je m'avançais alors jusqu'à la paroi d'Ahtohallan pour signifier ma présence et aperçus enfin l'amour de ma vie qui ne s'était pas encore totalement régénérée. Ses cheveux déjà pâles avaient perdu leurs derniers éclats et des rides profondes s'étaient accumulées sur son visage et ses épaules. Tous ces plis de vieillesse la rendaient encore plus mignonne. Mon cœur mort tambourina de joie quand elle me dévisagea enfin.

-Ma Reine, dit-elle d'une voix fatiguée, oh ma Reine, c'est bien toi ?

- C'est bien moi, confirmai-je en lui tendant ma main comme je l'avais fait pour mes autres amis.

Armée de sa vieille canne elle n'en eut plus l'usage quand elle atteint le mur de glace. Jeune à nouveau, elle était belle et pétillante semblable à une enfant malicieuse. Je faillis définitivement perdre toute contenance en sentant sa main s'emparer de la mienne. Je la tirai sans effort et elle bascula enfin dans le tunnel des souvenirs. Oubliant la présence d'Aren, nous nous donnâmes un baiser intense qui dura une éternité. Incroyable, c'était tout bonnement incroyable ! Ylva était là contre moi. Son parfum, ses yeux marron qui se fermaient avec profondeur pour savourer l'instant alors que sa langue rapprivoisait la mienne, ses mains qui se glissaient déjà dans l'échancrure de ma robe tandis que je lui passai vigoureusement les miennes sur son postérieur rebondi...

-Oula...Oula...Mesdames un peu de tenue ! Plaisanta bientôt Aren avec gêne, décidément ! Qu'elle est sulfureuse cette famille !

Cela réussit à nous stopper et je m'exclamai fièrement :

-Ylva...Je te présente Aren premier roi d'Arendelle !

Émerveillée, mon amante lui fonça alors dessus et renchérit :

-Vous mon grand ! Va falloir qu'on parle ! En tant qu'historienne je suis enchantée de faire votre connaissance ! Maintenant dites m'en plus sur les vocalises sensuels des derniers Piceaerd ou Sappos que vous auriez entendu ! Je suis toute ouïe !

-Vous n'êtes pas obligé de répondre, plaisantai-je face à l'air apeuré du souverain.

Puis je me tournai à nouveau vers ma chère Nordlys et ajoutai :

-Viens Ylva...Olaf nous attend !

-Olaf est ici avec ma Grosse Gaga ?! Mais alors pourquoi n'est-elle pas venue me saluer aussi?! Se rebiffa-t-elle immédiatement.

Sentant que je mettais trop de temps à répondre, elle murmura soudain d'une voix grave :

-Oh ! Je connais ce regard...Toi tu ne me dis pas tout.

-Viens à ma hutte et je t'expliquerai, minaudai-je.

-Bon c'est d'accord, bougonna-t-elle.

Elle me colla à nouveau tandis qu'Aren nous fit remonter dans le vaste Hellheilm. Suivant l'énergie qui me guida jusqu'à ma maison, je m'arrêtais bientôt sur le parvis de ma hutte et répliquai :

-Juste avant d'entrer...Promets-moi de ne pas faire de scène quoiqu'il arrive.

-Mince ! Tu me caches vraiment quelque chose ! Bouda-t-elle en croisant ses bras, Mais soit, s'il plaît à ma Reine, qu'il en soit ainsi.

-Merci, répliquai-je en lui embrassant rapidement sa joue.

Tournant la poignée de la hutte, nous entrâmes enfin pour nous retrouver face à Olaf et Olaf qui prenaient tous deux leur petit déjeuner.

-Bonjour Mamie Dudu ! S'enquit mon petit fils en cherchant derrière moi, bah alors ils sont pas avec toi Papa et Maman !

Oh mes aïeux ! J'ai oublié de ramener Anna et Elysia ! Pensai-je horrifiée. Prise d'une montée de sueurs, j'eus droit au regard glacial d'Ylva alors que ses yeux firent des allers-retours entre mon amant et moi. Je sus dans l'instant qu'elle avait compris.

-Iduna...Helga n'est pas là, n'est-ce pas ?! Demanda-t-elle d'une voix cinglante.

-Non, Madame ! Mamie Helga elle est dans le Nifflheilm avec Tonton Pieter parce que maintenant Papy Olaf son amoureuse c'est Mamie Dudu ! Répondit petit Olaf en colère, et Mamie Dudu elle devait me ramener Papa et Maman de l'Helveg mais elle m'a menti !

Vexé, l'enfant courut se réfugier dans sa chambre et claqua la porte. Tout aussi blessée, ma chère Nordlys se détacha de moi et applaudit grossièrement en grognant :

-Bravo ! Là je dois dire que c'est du grand art ! Helga et toi avez fait vos arrangements à l'amiable sans penser à moi et en plus tu ne tiens pas tes promesses ! Vraiment ! Félicitations!

Bien qu'affolée par leurs réactions, je réussis tout de même à dire :

-Laisse-moi t'expliquer plus en détails autour d'une bonne tasse de thé !

Fulminante, elle se plaça tout de même autour de la table à contrecœur et j'usais de mon talent de conteuse pendant une bonne demi-heure. Ylva se contenta d'afficher une mine grave si bien que je crus qu'elle allait se lever pour tailler Olaf en pièces. Mais elle préféra martyriser la fourchette à la place.

-...Donc là, maintenant, vous allez rester tous les trois, le temps que j'aille me racheter et récupérer les parents de notre petit fils et ensuite nous aviserons, Terminai-je.

-Inutile Iduna ! Pour ma part, j'ai pris ma décision ! Déclara alors Ylva d'une voix têtue.

-Quelle décision ? Répétai-je.

-De ne pas vous embêter plus longtemps, dit-elle succinctement.

Elle se leva très vite mais je la retins.

-Arrête ça tout de suite ! Je t'aime Ylva et tu le sais très bien, la grondai-je avec force.

-Et c'est justement parce que je t'aime aussi que je ne veux pas venir troubler votre Hellheilm...Je n'ai aucun droit de venir détruire la paix que vous avez instaurée ! C'est normal que je passe après, comme on dit, premier arrivé, premier servi...Nota-t-elle en riant jaune.

-Mais tu ne le troubles pas ! M'énervai-je, je t'en prie, nous sommes justement dans ce lieu qui est disposé à apaiser nos souffrances et à combler nos désirs.

-Eh bien la réalité est justement différente, mais ce n'est pas grave, je sais reconnaître ma défaite...Celle-là est cuisante mais je saurai la surmonter...Après tout, j'ai vécu sans toi pendant presque 55 ans...

-Nous pouvons faire les deux comme quand j'étais avec Yuma ! Maugréai-je.

-Avec Yuma...Vous étiez très indépendants l'un de l'autre... Mais Olaf... J'ai toujours eu une profonde jalousie pour lui qui demeure quoiqu'il arrive sur le même pied d'égalité que moi au niveau de tes sentiments... J'ai profité de toi de notre vivant et ça a été les plus belles années de ma vie...Mais là... Là je suis navrée, je ne suis pas apte à affronter notre maraîcher préféré, déclara-t-elle avec conviction.

Ma gorge s'assécha et je ne parvins plus à parler. Le geste était noble mais j'avais envie de l'étrangler pour agir ainsi. Elle m'enleva gentiment ma main de la sienne et se dirigea bientôt vers mon amant.

-Mon cher Camviridus, ne me déçois pas...Tu as intérêt de l'honorer et la chérir comme il se doit...S'il lui arrive la moindre chose, je veillerai personnellement à ce que tu rejoignes ta femme officielle dans le Nifflheilm et tu ne seras pas en un seul morceau, est-ce que c'est bien compris ? Demanda-t-elle.

-Euh...Oui...Oui Ylva, merci...Bafouilla-t-il peinant à y croire.

Ils scellèrent leur accord par une poignée de mains alors que je la dévisageai toujours furieuse. Mes joues étaient tellement chaudes, prêtes à exploser. Comment osait-elle me faire cela ? Après tant d'années à l'avoir attendu, elle m'abandonnait comme n'importe laquelle de ces conquêtes ! Mais je n'étais pas n'importe laquelle, j'étais sa Reine, son amour, sa préférée! Elle me l'avait assez répété ! Était-ce une vengeance parce que je l'avais quitté à nos quatorze ans ?! Loin de savoir la tempête qui me tourmentait, elle reprit malicieusement sous mes yeux interdits :

-Croyez pas ! Je continuerai de veiller sur vous de loin...J'ai toujours la plus fiable des armes!

Elle tapa soudain violemment sur son bas de corps où pendaient effectivement ses jumelles de toujours et cela nous arracha enfin un sourire. Espiègle, ma chère Nordlys nous fit alors signe de nous rapprocher d'elle et chuchota :

-Si vous voulez, je veux bien garder le petit en attendant que vous alliez chercher mes filleuls, qu'en pensez-vous ? Il sera en sûreté avec moi.

-Oh oui y a pas de doutes, se moqua gentiment Olaf, si tu promets que tu ne nous le pervertis pas, c'est d'accord !

-Hahaha ! Mais c'est que notre ami Camviridus se déride ! Persifla-t-elle alors que nous allâmes ouvrir la porte de la chambre qui s'était transformée en immense glaçon.

Notre bonhomme de neige boudait toujours, assis sur le lit.

-Whoua ! C'est toi qui a fait ça mon mignon ! Tu es vraiment trop fort ! S'exclama Ylva pour l'amadouer, tu voudrais venir faire ma décoration d'intérieur dans ma hutte et celle de ton Grand Tonton Kanda en attendant que Mamie Dudu aille chercher Maman Anna et Papa Elysia ? Ça leur fera une surprise !

-Vous aussi, vous voulez vous débarrasser de moi ? Grommela-t-il à notre égard en récupérant sa glace.

-Quoi ? Mais pas du tout mon Petit Bonhomme de Neige, dis-je en l'embrassant.

-Les adultes vous êtes tous des menteurs...Mais vous savez quoi ?! Moi de toute façon, je m'en fiche de savoir chez qui je suis tant qu'au bout vous tenez vos promesses ! Bougonna-t-il encore, donc s'il faut que j'aille chez la Naine Folle en attendant de faire un gros câlin à Papa et Maman, bah j'irai !

Descendant du lit, il alla bientôt agripper la main de mon amante qui faillit s'étrangler sous l'appellation qui venait de lui être attribuée.

-Naine folle ?! Ce n'est vraiment pas gentil d'attaquer une dame qui ne t'a rien fait mon jeunot !

- D'autant plus qu'Ylva est très gentille mon Petit Bonhomme de Neige, sans elle, tes parents n'auraient jamais été amoureux, alors je pense qu'il vaut mieux que tu lui donnes le même surnom que donnait ta grande sœur, c'est-à-dire Grande Marraine, dis-je confiante.

Mon petit-fils la détailla tout de suite et fit la moue avant de reprendre :

-Mais je peux pas l'appeler comme ça Mamie Dudu, elle fait ma taille. Et puis moi aussi je peux rendre les gens amoureux en leur offrant des cœurs de glace !

Sans attendre, il moulina ses mains et créa une sculpture qu'il tendit à ma chère Nordlys. Impressionnée, elle l'accepta avant de lui embrasser le crâne. Puis il se tourna une dernière fois vers moi et reprit:

-Tu me promets qu'en allant avec Grande Marraine Ylva, Papa et Maman ils remontent ?

-Oui, insistai-je.

-Tu ne m'oublies pas ? Demanda-t-il encore.

-Promis mon petit bonhomme de neige...Je ne vous oublie pas tous les deux, ajoutai-je sensuellement à l'égard de mon amante.

Confiante, j'attendis que l'enfant ait le dos tourné pour lui effleurer tendrement les lèvres avant qu'elle ne disparaisse avec lui au loin dans une autre partie de l'Hellheilm. Réactive, j'étais prête cette fois à mener ma mission avec brillance en appelant de nouveau Aren quand une énergie plus forte me poussa vers le tunnel des souvenirs.

- Qu'est-ce qui se passe ? Déclarai-je effrayée par la puissante aura que dégageait la galerie.

Allumant rapidement les différentes bulles de vie, je fus tout de suite attirée par l'une d'elles qui s'illumina à me rendre presque aveugle.

Ni une, ni deux, j'appliquai mon index et la fis dérouler de la gauche vers la droite. Enfin concentrée sur l'image, j'aperçus bientôt Anna Piceaerd qui attendait de pieds fermes...sa propre fille et Anna d'Arendelle comme je l'avais fait pour Ylva il y a seulement une heure dans le dôme d'Ahtohallan.

- Qu'est-ce que cela veut dire ? Murmurai-je de plus en plus dépassée.

Les deux femmes ne tardèrent pas à être déposées par le Nokk dans un piteux état. Ma belle Iduna penchée au-dessus de la jeune Anna chantait la berceuse des Northuldra d'une voix affaiblie.

-Dors mon enfant n'aies plus peur...Le passé reste au fond des cœurs, pleura-t-elle.

-Maman, murmura l'adolescente âgée de seize ans.

Elle ne lui répondit pas et s'allongea à ses côtés, pâle comme la mort.

J'eus aussitôt un haut le cœur.

-Alors ce qu'a dit Aren hier était vrai... Il y a encore eu beaucoup de pertes parmi notre descendance... Dis-je dégoûtée.

J'entrevis encore leurs corps déjà rongés par le froid et la glace. Qu'attendait Anna Piceaerd pour intervenir et les soulager, bon sang ?!

-Pardonne-moi ma chérie... Pardonne-moi de ne pas t'avoir cru, pleura une nouvelle fois notre Ange de l'Air.

Doucement sa mère rousse l'auréola de ses bras et la souleva pour la mener de l'autre côté de la paroi. Elle effectua bientôt le même geste sur Anna d'Arendelle et revint à ses côtés en lui tendant la main. Mon arrière-petit-enfant qui détenait son prénom la vit enfin. Elle éprouva une sorte de réconfort ce qui me réchauffa le cœur.

-Allez Anna ! Fournis encore un minuscule effort ! Tu vas vers le meilleur ! Dis-je avec un grand sourire en m'adressant à l'image, détacher l'âme, c'est le plus dur !

Sa grand-mère réussit enfin à lui faire définitivement quitter son corps...Arrondie par la grossesse. Cela me broya immédiatement le ventre. J'avais oublié...Ce minuscule détail la concernant...Et je me sentis encore plus mal en l'entendant sangloter :

-Mon bébé...Ma petite Helga...Je ne connaîtrais jamais le bonheur d'être Maman...Pauvre Hans... Je... Je ne pourrai plus jamais le tenir dans mes bras... Et ma Elsa... Ma pauvre sœur... Toute seule...

Résignée à en voir plus, j'attendis tout de même d'être certaine que ma nièce de cœur la réconforte et l'emmène dans l'Helveg avant d'arrêter le souvenir.

-Eh bien...Maintenant on sait pourquoi ma nièce de cœur et Elysia ont attendu un peu avant de nous rejoindre dans l'Hellheilm ! Bon il est inutile que j'aille les chercher, ça va déjà être bien assez la pagaille pour Aren qui va tous les faire monter ! Finalement ce n'est pas plus mal qu'Olaf soit avec Ylva car je n'ai rien préparer à la hutte ! Clamai-je tout en calculant combien de temps me prendrait le rangement.

M'emmêlant les pinceaux, je me dépêchai vite de retourner à ma demeure pour tout expliquer à mon amant.

-Je suis rentrée Olaf ! Clamai-je en me retroussant déjà les manches, tu pourrais venir m'aider?! C'est urgent !

Quelle ne fut pas ma surprise de l'entendre dire « chut » en sortant de la chambre...Avec deux nouveau-nés dans les bras. Il était en train de les bercer tendrement alors que je grommelai :

-Ah bah v'là autre chose !

-Je te promets qu'ils ne sont pas de moi, plaisanta-t-il.

Soucieuse que cette explication ne me suffisait pas, je m'avançais à ses côtés et le déchargeai du plus petit des bébés. Continuant de le bercer dans sa grande couverture orange qui se confondait avec ses cheveux déjà bien marqués, je demandai en prenant une petite voix nasillarde :

-Bah alors ? Qui es-tu toi ? Est-ce que tu es un frère ou une sœur de notre petit bonhomme de neige ?

Levant ensuite la tête, j'ajoutai à l'égard de mon amant :

-Comment les as-tu obtenus...Si on puit dire cela comme cela ?

- J'étais en train de faire ma sieste quand cette demoiselle a poussé des gémissements d'impatience ! S'écria-t-il, pendant un instant j'ai cru revoir Anna petite car elle lui ressemble mais son roux est plus clair.

-Elle ? Répétai-je.

-Oui j'ai dû la changer et lui aussi, précisa-t-il encore, il est apparu quelques minutes après elle dans cette belle couverture bleue froide.

-Intéressant et mystérieux, murmurai-je en m'approchant de ce nouveau-né plus robuste qui avait les cheveux blonds presque blanc comme mes fils, allons tout de suite demander des explications à nos parents !

Olaf voulut répondre mais son regard se dirigea bientôt vers la porte alors qu'une voix forte mais douce annonça soudain :

-Et pourquoi pas demander à ton premier ancêtre jeune Sappos ?! Oh ! Oh ! Oh !

Tout mon être vibra de joie en voyant Pierre qui n'avait pas changé dans sa somptueuse tenue rouge marquant l'embonpoint de ce vénérable grand-père de tous les enfants sages. D'une main agile, il sortit deux biberons déjà prêts de ses poches et nous les tendit avant de nous inviter à nous installer autour de la table.

-Alors Pierre ! Ne nous fais pas languir davantage si tu connais l'identité de ces deux rejetons! Le grondai-je alors qu'il prenait son temps pour faire durer le suspense.

- N'as-tu pas deviné, toi qui es une chamane clairvoyante ? Se moqua-t-il gentiment tout en me faisant un clin d'œil.

Vaincue, je secouai la tête alors qu'il continua :

-Pourtant il me semble que tu as vu cette demoiselle reposer à Ahtohallan dans le ventre de sa mère, il y a une demi-heure à peine.

Mon corps bondit immédiatement et je serrai plus tendrement le bébé contre ma poitrine.

-Mais alors ? Est-ce vraiment...Helga d'Arendelle Westergaard, la fille d'Anna et Hans ? Questionnai-je, interloquée par ses paroles.

-Tout à fait ! S'enquit le Père Noël, quant à ce grand gaillard...Il s'agit du fils d'Elsa et Kristoff...Il se nomme Olaf Bjorgmann.

-Encore un ? Bas dit donc ! Ça fait trois hommages pour moi ! Combien en as-tu très chère ? Me taquina fièrement mon amant.

-Une qui suffit à balayer à elle seule vos trois personnes, renchéris-je amusée.

Avant de réaliser ce que Pierre venait de dire.

-Attendez...Mais alors ça veut dire qu'Elsa est morte ?! Paniquai-je.

Mon premier ancêtre secoua aussitôt la tête avec tristesse avant de reprendre :

-Non Iduna, pas elle...Mais l'annonce du décès de ses proches a été fatale à l'enfant qu'elle portait.

Un de plus, calculai-je en pensant à toutes les autres vies non commencées que notre famille avait déjà perdu, sois optimiste Iduna...Ils sont là avec toi ! M'enquis-je en me concentrant à nouveau sur les deux arrivants inattendus.

-Finalement nous avons notre Olaf et notre Helga vivant ensemble dans l'Hellheilm ! M'écriai-je soudain en partant dans un grand fou rire.

Mon amant demeura encore grave un instant avant de pouffer à son tour et conclure :

-Pourvu que ces deux-là s'entendent bien dès leur plus jeune âge ! Au moins pour eux ! Pas de coupoles à la clef !

Nous pouffâmes de plus belle et oubliâmes de faire le ménage pour le reste de nos proches préférant nous attarder sur ces êtres à choyer.

S'il vous plaît de l'aspirine!!! Sad

Je crois que c'est la première fois où je n'ai rien compris!
Alors t'es dans la maison on se met en couplé on va aller chercher un tel et pendant t ce temps y a truc qui est la et aussi l'autre un tel qui s'appelle pareil mais qui n'est pas de la meme génération.
Y a tellement de monde et en plus avec les mêmes noms ça y est quand faut rassembler tout ça...
PITIE MON ASPIRINE!!!!

Par contre j'adore la première partie GaGa choisi mon Pieter adoré !!!
Elle a su voir que c'était lui la vraie perle de la famille!!!
Mamie Anna c'est trop facile, trop évident, alors qu'il faut du mérite pour sauver Pieter!
Et pour ça... je t'aime Helga!
Même si tu lui mets une baffe je t'aime quand même !
De toute façon il la mérite !

Et quel beau geste de laisser son époux à Iduna!
Elle qui s'est sacrifiée pour qu'elle vive, Helga se sacrifiée à son tour... cest beau!

Que ce jour demeure à jamais graver dans ma mémoire comme celui où @Floconnette a dit qu'elle aimait Helga !!! I love it

Contente que la première partie t'ait plu I love it

je me doutais que ça te plairait.
Par contre mea culpa pour la partie Iduna où tu t'es perdue, je reexplique
En gros Iduna Sappos se met en couple avec Olaf Piceaerd, ils accueillent le fils d'Anna et Elysia qui s'appelle aussi Olaf... Ensuite il se passe quelque temps et Iduna va chercher Ylva. Ylva en apprenant qu'Olaf et Iduna sont en couple, decide de laisser sa place à Olaf et garde Olaf le fils d'Anna et Elysia en attendant qu'Iduna aille les cherchée car ils sont restés dans l'Helveg. Sauf qu'en fait on se retrouve à la fin de Retour vers le passé 2 après le naufrage d'Anna-Agnarr-Iduna et Hans" et donc ils restent tous ensemble dans l'Helveg (et c'est là où on rejoint Retour vers le passé 3 partie Helveg).

Du coup Iduna rentre bredouille ou brancouille comme on dit dans le bouchonnois à sa hutte dans l'Hellheilm où Olaf son amant l'attend avec Olaf d'Arendelle Bjorgman le premier fils d'Elsa et Kristoff, et Helga d'Arendelle Westergaard la fille d'Anna et Hans tous deux morts à la fin de retour vers le passé 2.

J'espère qu'en lisant ce résumé tu comprends mieux

Merci en tous cas pour ton commentaire bisous I love it

Dov Légende du Royaume Messages : 2700 Date d'inscription : 24/04/2015 Age : 28

Cette fois-ci, on re-bascule du PDV d'Helga.

Elle et Olaf sont maintenant dans l'Helveg, retrouvant le couple Camviridus et Iduna Sappos, mais aussi le vénérable couple Aren-Kirsten.Ces derniers viennent cependant leur annoncer une date de mort commune à leurs enfants respectifs : Pieter Picéard, Amarok Lorcus et Elysia Sappos, le 22 mars à des années variables, et sachant de plus que seul Elysia aura droit à l’Hellheilm et que Pieter et Amarok iront au Nifflheilm. Et concernant Pieter, Helga est prête à le rejoindre, sachant qu'elle ne pourra plus faire marche arrière. Olaf et Iduna veulent l'en empêcher, mais Helga insiste, allant même à renoncer à son amour pour Olaf pour non seulement le libérer définitivement des coupoles auxquels ils n'étaient pas destinés, mais aussi pour qu'il puisse retrouver son premier amour. Olaf et Iduna finirent par abdiquer, non sans déception et colère à l'égard de leur amie de toujours. Mais Helga et Olaf se promettent mutuellement de bien prendre soin de leurs progénitures qui se retrouveront respectivement à leur endroit d'être une fois morts. De plus, Helga promet à Iduna d'aider Yuma à se repentir.

Et justement, une fois arrivée dans le Nifflheilm, elle rencontre Yuma en premier, qui ne comprend pas la présence de son ancien amante. Helga en profite pour lui rouler dessus encore une fois pour les actes horribles qu'il a fait subir à ses enfants. Mais lui-même se défend de ne pas s'être contrôlé à ces moments-là. Alors, usant de ses connaissances chamanique, Helga lui expurge le mal qui l'a forcé à faire ce qu'il ne voulait pas.

Finalement réconciliée avec Yuma, Helga accueille bientôt l'arrivée de ses deux fils, tombés à cause de la guerre provoqué par Andréas... et aussi de l'arrivée de Runeard.

Dans l'Hellheilm, Olaf vit encore très mal la décision d'Helga de rejoindre ses deux enfants dans le Nifflheilm, ce qui énerve grandement Iduna, qui doit en plus composer avec ces beaux-parents qui ne l'apprécie pas. Mais très vite, ces derniers se montrent plus amicales et demande à la défunte northuldra de se réconcilier avec leur fils. Et pour la forme, ils font venir les parents d'Iduna avec son petit-fils Olaf. La tendresse de ce dernier vis-à-vis de sa nouvelle famille suffit à Iduna et Olaf de se réconcilier. Puis plus tard, c'est l'arrivée d'Ylva qui vient ajouter une couche de joie chez Iduna. Mais cette joie est de courte durée quand Ylva apprend qu'Helga s'est sacrifiée pour retrouver ses enfants et qu'Iduna a recomposé avec son amant. Cependant, Ylva accepte docilement cet était de fait et va retrouver Kanda, mais non sans s'occuper d'Olaf.

Mais bientôt, elle se retrouve dans la galerie des souvenirs, pensant accueillir Elysia et Anna Picéards, avant finalement de se rendre compte qu'il n'en ai rien. Et dans le même temps, Olaf reçoit la venue de deux nouveaux-nés : Helga fille d’Anna et Hans, et Olaf fils d’Elsa et Kristoff, faisant donc le lien avec RVLP 2.

Merci @Dov pour ton commentaire :kissing: