Ⅰ- FROZEN : Duality
3 participants
- InvitéInvité
Re: Ⅰ- FROZEN : Duality
Mer 01 Juil 2015, 18:48
Merci à vous deux
Tant mieux alors si je l'ai bien décrite. J'avais peur de m'en être trop éloignée.
C'est d'ailleurs les dessins de Sirius qui m'ont donné envie de lire la fic de Micky.
Sinon, tu peux y aller, ça me fait plaisir que tu proposes ça
Mais tu n'as pas besoin de me demander la permission, tu peux dessiner ce que tu veux.
Par contre, je ne l'ai pas beaucoup décrit, ça ne te gênera pas ?
Tant mieux alors si je l'ai bien décrite. J'avais peur de m'en être trop éloignée.
Alors, mes chers Lhys, il faudra que vous vous mettiez d'accord pour que celui dans votre tête raconte l'histoire à l'autre qui écrit. Je vois que ça comme explication.Si je ne devais pinailler sur qu'une seule chose, ce serait: comment on peut survivre avec un poignard planté dans le cœur ?
(me tape pas je rigole)Je soulevai le haut de ma robe pour voir pourquoi je ne ressentais pas la douleur qui était censée accompagner cette vision. À ma grande surprise, il y avait une épaisse plaque de glace encerclant la lame : elle n’était finalement enfoncée qu’à un ou deux millimètres sous ma peau.
Oui je sais bien ! Je me suis dis que ça faisait classe comme nom, et comme on ne voit que rarement son visage, bah j'ai choisi de le reprendre.D'ailleurs, je suis vraiment désolé, mais pour moi Xanto...c'est lui XD
T'as vu ça(Et d'ailleurs, j’adore ton nouvelle avatar, Elsa est vraiment sublime sur cette image ^^)
Bah tout simplement parce que si elle se fait un oreiller et qu'elle s'endort, s'il y a un type qui descend dans la cale elle est cramée ! (sans jeu de mots)Par contre, pourquoi elle peut pas faire d'oreiller du coup? (comment ça je suis chiant?)
Oui je connaisAh et juste une chose: tu as sûrement entendu parler du topic 'illustrations de fanficiton?'. Eh bien, laisse moi te dire que la description du port de Bétraga que tu as faite m'a beaucoup inspiré, et du coup je voulais te proposer, si tu es d'accord, de te faire une belle petite illustration de ce port. Qu'en dis-tu?
C'est d'ailleurs les dessins de Sirius qui m'ont donné envie de lire la fic de Micky.
Sinon, tu peux y aller, ça me fait plaisir que tu proposes ça
Mais tu n'as pas besoin de me demander la permission, tu peux dessiner ce que tu veux.
Par contre, je ne l'ai pas beaucoup décrit, ça ne te gênera pas ?
- M.BagginsLégende du Royaume
- Messages : 1530
Date d'inscription : 06/02/2015
Age : 25
Re: Ⅰ- FROZEN : Duality
Mer 01 Juil 2015, 21:12
Oh tu sais, tu l'as déjà pas mal décrit: assez pour que je m'en fasse une image en tout cas.^^
Bon après, ça ne collera peut-être pas exactement à ce que tu t'étais imaginé, mais j'espère que tu ne m'en voudras pas pour ça.
Bon après, ça ne collera peut-être pas exactement à ce que tu t'étais imaginé, mais j'espère que tu ne m'en voudras pas pour ça.
_________________
Flowers with their names forgotten
Trampled into dust they're fallen,
Birds with broken wings are crying:
Wind can never take them flying.
Scream and cry but none will hear you,
Plead and beg but none will help you.
You no longer live as cattle:
Will you rise and join the battle?
Pigs will sneer at the steadfast
As we climb o'er the dead, keep advancing ahead!
Live your life in peace like you're just a sheep
But wolves will never lose their freedom.
Channel the anger swelling inside you,
Fighting the boundary 'till you break through.
Deep in your soul there's no hesitation
So make yourself the one - the Hunter!
Hungry to kill, you'll never forget this.
Piercing the sky with scarlet vengeance,
Bloody the bow and arrow in crimson,
Rally the hunters to war.
Trampled into dust they're fallen,
Birds with broken wings are crying:
Wind can never take them flying.
Scream and cry but none will hear you,
Plead and beg but none will help you.
You no longer live as cattle:
Will you rise and join the battle?
Pigs will sneer at the steadfast
As we climb o'er the dead, keep advancing ahead!
Live your life in peace like you're just a sheep
But wolves will never lose their freedom.
Channel the anger swelling inside you,
Fighting the boundary 'till you break through.
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So make yourself the one - the Hunter!
Hungry to kill, you'll never forget this.
Piercing the sky with scarlet vengeance,
Bloody the bow and arrow in crimson,
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- Micky93Légende du Royaume
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Age : 31
Localisation : Dans une taverne en train de jouer au Gwynt !
Re: Ⅰ- FROZEN : Duality
Ven 03 Juil 2015, 17:37
J'ai tout lu !
Alors laisse-moi te dire que j'apprécie vraiment ta fic.
Le fait d'avoir commencé avec un prolonge ayant pour vedette Kai et Gerda fut pour le moins très inhabituel, mais ça m'a bien plu à vrai dire.
Après, le fait de raconter l'histoire sous le point de vue d'Elsa est très bien trouvé aussi. J'adore !
Ensuite, l’histoire est très intrigante. Je suis curieux de lire la suite afin d'en savoir davantage et voir ce qu'il va se passer. D'ailleurs, cette histoire de planètes me fait quelque peu penser à ma fic aussi.
Mise à part cela, je tiens à signalé que c'est bien écrit et agréable à lire. Hors, continue comme ça, c'est très bien.
Pour terminer, je dis vivement le prochain chapitre !
Alors laisse-moi te dire que j'apprécie vraiment ta fic.
Le fait d'avoir commencé avec un prolonge ayant pour vedette Kai et Gerda fut pour le moins très inhabituel, mais ça m'a bien plu à vrai dire.
Après, le fait de raconter l'histoire sous le point de vue d'Elsa est très bien trouvé aussi. J'adore !
Ensuite, l’histoire est très intrigante. Je suis curieux de lire la suite afin d'en savoir davantage et voir ce qu'il va se passer. D'ailleurs, cette histoire de planètes me fait quelque peu penser à ma fic aussi.
Mise à part cela, je tiens à signalé que c'est bien écrit et agréable à lire. Hors, continue comme ça, c'est très bien.
Pour terminer, je dis vivement le prochain chapitre !
- InvitéInvité
Re: Ⅰ- FROZEN : Duality
Ven 03 Juil 2015, 22:11
Eh bien, merci beaucoup ! Heureuse que ça t'aies plu, et d'avoir un nouveau lecteur
La suite ne devrait pas tarder. On ne sera plus à Bétraga par contre
La suite ne devrait pas tarder. On ne sera plus à Bétraga par contre
- InvitéInvité
Re: Ⅰ- FROZEN : Duality
Sam 04 Juil 2015, 23:03
Voilà la suite.
Je me suis basée sur cette image pour écrire ce chapitre, afin de mieux visualiser les lieux. N'hésitez pas à y jeter des coups d'oeils.
Je met le lien car le forum la redimensionnerait et on ne verrait pas grand-chose.
http://images6.fanpop.com/image/polls/1284000/1284787_1380377489665_full.jpg
(Ce chapitre vient chronologiquement avant les évènements du précédent)
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Je me suis basée sur cette image pour écrire ce chapitre, afin de mieux visualiser les lieux. N'hésitez pas à y jeter des coups d'oeils.
Je met le lien car le forum la redimensionnerait et on ne verrait pas grand-chose.
http://images6.fanpop.com/image/polls/1284000/1284787_1380377489665_full.jpg
(Ce chapitre vient chronologiquement avant les évènements du précédent)
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Chapitre 6 : Impulsivité
Un très long pont en pierre enjambant un immense lac scintillant n’ayant pour seule limite que l’horizon se tenait face à lui. Au loin, perché tout en haut d’un gigantesque ilot au centre du lac, surplombant toutes les habitations en son flanc, trônait un château majestueux.
Xanto était arrivé au château de Corona.
Sa mission : atteindre le château, se faufiler discrètement à l’intérieur et trouver ce qu’il voulait. Enfin, discrètement était de trop : il s’en tamponnait royalement de se faire repérer.
« Ça va être amusant, pensa-t-il. »
Il fit craquer ses doigts et se mit en route.
Le village au pied du château était parfaitement quadrillé, en raison du manque de place : on y voyait très régulièrement des ruelles linéaires entre les bâtiments. Aucun de ceux-ci ne se ressemblaient : il y en avait de toutes les formes, couleurs, des auberges, des bistrots, des boutiques… On ne manquait de rien. Parfois, la rue débouchait sur une grande place circulaire : la disposition des dalles faisait apparaître un soleil en son centre.
Il n’y avait personne dehors, à cette heure-là : seulement quelques ivrognes avachis sur un mur.
Xanto pressa le pas. Les rues devenaient de plus en plus raides, signe qu’il touchait au but.
Il arriva enfin au pied du château. Celui-ci ne ressemblait en rien aux châteaux habituels : il n’était pas bien long ni large mais semblait toucher les nuages. Il n’avait également aucun rempart, aucune douve ni aucune tour dotée de meurtrières : il ressemblait finalement plus à un palais qu’à un château.
Il le contourna afin de trouver un moyen d’y pénétrer. Soudain, à une quinzaine de mètres au-dessus de sa tête, il vit un petit ornement sphérique. Il pouvait donc s’en servir pour grimper là-haut.
Il prit sa sacoche et en sortit une corde qu’il avait acquérie par sûreté, la plia en deux et la jeta de toutes ses forces pour l’accrocher sur la petite sphère en pierre. Il a dû s’y reprendre plusieurs fois à cause de la hauteur, mais il y parvint finalement. Avec cette prise solide, il put ainsi se hisser là-haut, grâce au mur et à sa corde. Cependant, alors qu’il allait se réjouir, il tomba nez à nez avec un garde : on n’aurait pu dire lequel était le plus surpris. Alors que celui-ci s’apprêtait à donner l’alerte, Xanto le plaqua, l’étouffa avec son coude et l’assomma.
Il descendit quelques marches et examina les lieux : il se trouvait dans une sorte d’immense cour intérieure. Juste en face de lui se tenait un grand balcon, avec à sa droite une imposante porte d’un bois couleur ébène, ornée d’un soleil. Alors qu’il s’en approchait, il fut vite stoppé par la présence de deux gardes. Il ne les vit pas, car il se trouvait au pied du balcon cinq mètres plus bas, mais il les entendit converser. Apparemment, ces deux gardes étaient lancés dans une dispute enflammée à propos de leur casque : l’un pensait que l’autre lui avait volé le sien, ils étaient donc en train de comparer le nom à l’intérieur. Malheureusement, il y avait écrit « Mon casque » dans les deux.
Xanto ne savait pas s’il devait rire ou déprimer devant cette scène. Alors qu’il réfléchissait à la manière dont il allait se débarrasser d’eux, il comprit vite qu’il avait affaire à deux abrutis. Alors il chargea, en prit un par le bras et lui fit faire un tour complet avant de heurter l’autre de plein fouet. Ils s’écrasèrent plus bas, accompagnés d’un bruit douloureux.
Il ouvrit finalement les portes et pénétra à l’intérieur du château. Il se trouvait dans de grands couloirs aux tapis rouges. Les murs étaient tapissés de nombreux losanges rouges aux contours dorés.
Il sortit sa tablette et l’activa. Une vive lumière dorée, remplissant presque tout l’espace, apparut alors. Il parcourut alors les couloirs d’un bon pas, guidé par la vivacité de la lumière, et en prenant soin de ne pas entrer dans le champ de vision des gardes qui faisaient leur ronde. Il y en avait tellement que son infiltration prit une éternité.
Xanto arriva finalement à l’angle d’un couloir. En vérifiant si la voie était libre, il vit un garde. Il ressortit alors sa tablette. Quand il l’orienta vers la salle défendue par le garde, la lumière était bien plus vive que s’il lui tournait le dos : c’était donc là que se cachait la raison de sa venue. Malheureusement, le garde était beaucoup trop loin. S’il courait pour l’atteindre, il ferait trop de bruit, et s’il mettait trop de temps, celui-ci aurait tout le temps de donner l’alerte.
Soudain, son regard se posa sur une plante, et plus particulièrement son immense pot. Il se mit à rire tellement l’idée qu’il venait d’avoir relevait du génie et de l’inconscience.
Il prit la plante, la plaça au coin du couloir et se cacha derrière. Puis il la poussa très légèrement, afin de se rapprocher peu à peu du futur hospitalisé. Une fois qu’il fut suffisamment près, il sortit de sa cachette, salua le garde et l’assomma.
Il sortit ensuite une petite aiguille et crocheta la serrure. Il ne pouvait malheureusement pas se permettre de l’enfoncer. Après une minute qui lui semblait interminable, la porte était finalement déverrouillée.
Il entra à l’intérieur et referma la porte avec le moins de bruit possible. Il s’approcha du lit qui se trouvait en face. Devant lui, il vit une fille et un jeune homme qui semblaient profondément endormis. Leurs cheveux étaient bruns : ceux de la fille étaient mi-longs, et l’homme avait également une petite barbichette.
Xanto sortit sa tablette et l’activa. La lumière qui s’en dégageait fut si vive qu’il en lâcha la tablette : celle-ci s’écrasait sur son pied. Un hurlement s’échappa de sa bouche, mais il s’interrompit brusquement, et se baissa vite au pied du lit. Il entendit un grognement, mais heureusement, ils ne semblaient pas réveillés.
Il se releva, et avant de commettre d’autres bourdes, se dépêcha de chuchoter son incantation. Le corps de la fille tout entier se mit à luire, ainsi que la joue de l’homme. Une sorte de liquide doré au comportement vaporeux apparut alors. Xanto sortit la petite fiole qu’il avait récupéré quelques temps avant et en versa la contenu dans la masse lumineuse. Puis il sortit de sa sacoche une sorte de globe en verre, totalement limpide, de la taille d’un pamplemousse. Un minuscule soleil noir était gravé dessus.
Au contact de l’énergie extraite, ce petit symbole se mit à luire et absorba tout en quelques secondes.
Il ne restait plus rien. Uniquement un petit orbe doré, comparable à un soleil, dans sa main.
Il avait réussi.
Alors qu’il s’apprêtait à repartir, quelque chose retint son attention. Il vit un parchemin sur le bureau qui se trouvait à côté de lui. Par curiosité, il s’en approcha pour le lire.
Bonjour Raiponce, bonjour Eugène,
« Tiens, ces noms sont originaux, ricana-t-il. C’est bien la première fois que… »
Il s’interrompit. La suite le fit tout de suite moins rire.
C’est Elsa. Je vous passe les détails, mais sachez que j’ai été agressée et kidnappée. Je suis actuellement dans un bateau qui fait route, je pense, vers Bétraga.
« Elle…? Mais… comment… ? »
Je pense que les hommes derrière ces actes en veulent après mes pouvoirs. Je vous demanderai donc de faire très attention à vous dans les jours qui suivent.
« Ah, ça explique donc la quantité de gardes… »
J’ai bien écrit les hommes, car je sais qu’ils sont au moins deux. La seule information que je puisse vous donner est que mon agresseur se nomme Zox.
Il termina ici. Sa respiration et les battements de son cœur devenaient de plus en plus marqués. Il tapa du poing et hurla :
« Et put… Mais je peux jamais rien lui demander à cet abruti, sans déconner !!! »
Il ne se rendit compte de son erreur qu’après.
Une lumière s’alluma. Eugène se leva, se frotta les yeux, et, en voyant Xanto, ne se posa pas de question, prit Raiponce dans ses bras et s’enfuit. Des bruits d’armures en mouvement se firent entendre peu de temps après dans les couloirs.
Xanto soupira et laissa pendre ses bras le long de ses hanches. Des gardes entrèrent et s’avancèrent vers lui.
« Bonsoir messieurs, fit-il. Sachez que j’ai obtenu ce que je voulais et que je comptais m’en aller. Si vous pouviez me laisser sortir sans opposer de résistance, je vous en serais reconnaissant. »
Ils ne bougèrent pas d’un pouce.
« Bon, comme vous voudrez… soupira-t-il. »
Il sortit son épée et engagea.
Il ne fallut pas bien longtemps pour que les trois pauvres malheureux se fassent désarmer et assommer. Cependant, on en entendait arriver de plus en plus. Il fallait qu’il se sorte de là au plus vite.
Il vit, sur le balcon de la chambre, le même ornement sphérique que celui qui lui a permis de se hisser dans le château. Alors il fit à nouveau la même action, mais dans le sens inverse. Il descendit, et se trouva à nouveau dans la cour du château.
Les gardes, restés là-haut, se penchaient du balcon et criaient :
« Il s’échappe ! Réveillez-le ! Réveillez-le ! »
Xanto ne savait pas de qui ils voulaient bien parler, mais ne bougea pas. Après tout, il n’était pas contre un bon combat.
Il attendit patiemment une minute, deux minutes… jusqu’à ce que deux gardes, accompagnés d’un immense et majestueux cheval blanc, se soient avancés lentement vers lui. Mais, à sa grande surprise, les hommes se retirèrent : seul restait le cheval, armé d’une poêle à la mâchoire, qui le regardait d’un œil mauvais.
« C’est une blague ? demanda-t-il, tout haut. »
Les oreilles du cheval se dressèrent. Il n’avait visiblement pas apprécié, car il bondit sur Xanto et lui asséna un puissant coup de poêle, le faisant voler sur quelques mètres. Il se releva, se tâta la mâchoire et ria :
« Mais il est génial ce cheval ! Je veux le même ! »
En guise de réponse, il se prit un nouveau coup de poêle.
Il n’eut pas d’autre choix que de ressortir son épée. Ce cheval avait malheureusement l’air d’avoir une dent contre lui.
Après quelques échanges sans issue, il n’en revenait pas : il s’avérait que ce cheval était l’adversaire le plus coriace auquel il n’avait jamais eu affaire. Celui-ci esquivait et parait tous ses assauts avec une facilité déconcertante, et lui assénait en revanche de tels coups qu’il finit par se faire désarmer, pour la première fois depuis des lustres. Son épée vola quelques mètres plus loin. Alors qu’ils coururent tous deux pour la récupérer, Xanto eut une meilleure idée. Il plaqua l’animal au sol : celui-ci lâcha son ustensile ravageur. Il bondit pour la récupérer, cependant, le cheval avait quant à lui récupéré l’épée. Au fur et à mesure que le métal s’entrechoquait, Xanto appréciait de plus en plus cette poêle : elle lui donnait plus de puissance et d’aisance.
Mais les deux rivaux étaient à égalité, et leur combat durait. Ils commençaient tous deux à fatiguer. Cependant, le cheval fit une erreur qui lui sera fatale : il tenta un coup d’estoc, que Xanto esquiva et répondit par un coup de poêle sec sur sa tête. Le cheval tituba, à moitié étourdi. Il s’en prit un second qui le fit tomber comme une mouche.
Cependant, il ne pouvait pas crier victoire trop vite : immédiatement après la défaite de leur champion, tous les gardes rappliquèrent.
Xanto prit ses jambes à son cou, rejoignit l’endroit où il était monté et fuit sur le champ. Non pas qu’il ne pouvait pas répondre à cet assaut, mais il commençait à en avoir marre de s’éterniser ici.
Il s’éloigna de plus en plus du château. Quand sa route redevint horizontale, il s’arrêta pour souffler un peu. Il ouvrit sa sacoche pour contempler son précieux butin… mais il manquait à l’appel. Sa sacoche était vide. Enfin, pas entièrement : il y avait une mite qui reprenait sa liberté.
Xanto avait perdu son orbe lors de son combat. Fou de rage, il tomba à genoux par terre, tapa du poing et laissa exploser sa colère, qui se perdait dans l'obscurité de la nuit.
Xanto était arrivé au château de Corona.
Sa mission : atteindre le château, se faufiler discrètement à l’intérieur et trouver ce qu’il voulait. Enfin, discrètement était de trop : il s’en tamponnait royalement de se faire repérer.
« Ça va être amusant, pensa-t-il. »
Il fit craquer ses doigts et se mit en route.
Le village au pied du château était parfaitement quadrillé, en raison du manque de place : on y voyait très régulièrement des ruelles linéaires entre les bâtiments. Aucun de ceux-ci ne se ressemblaient : il y en avait de toutes les formes, couleurs, des auberges, des bistrots, des boutiques… On ne manquait de rien. Parfois, la rue débouchait sur une grande place circulaire : la disposition des dalles faisait apparaître un soleil en son centre.
Il n’y avait personne dehors, à cette heure-là : seulement quelques ivrognes avachis sur un mur.
Xanto pressa le pas. Les rues devenaient de plus en plus raides, signe qu’il touchait au but.
Il arriva enfin au pied du château. Celui-ci ne ressemblait en rien aux châteaux habituels : il n’était pas bien long ni large mais semblait toucher les nuages. Il n’avait également aucun rempart, aucune douve ni aucune tour dotée de meurtrières : il ressemblait finalement plus à un palais qu’à un château.
Il le contourna afin de trouver un moyen d’y pénétrer. Soudain, à une quinzaine de mètres au-dessus de sa tête, il vit un petit ornement sphérique. Il pouvait donc s’en servir pour grimper là-haut.
Il prit sa sacoche et en sortit une corde qu’il avait acquérie par sûreté, la plia en deux et la jeta de toutes ses forces pour l’accrocher sur la petite sphère en pierre. Il a dû s’y reprendre plusieurs fois à cause de la hauteur, mais il y parvint finalement. Avec cette prise solide, il put ainsi se hisser là-haut, grâce au mur et à sa corde. Cependant, alors qu’il allait se réjouir, il tomba nez à nez avec un garde : on n’aurait pu dire lequel était le plus surpris. Alors que celui-ci s’apprêtait à donner l’alerte, Xanto le plaqua, l’étouffa avec son coude et l’assomma.
Il descendit quelques marches et examina les lieux : il se trouvait dans une sorte d’immense cour intérieure. Juste en face de lui se tenait un grand balcon, avec à sa droite une imposante porte d’un bois couleur ébène, ornée d’un soleil. Alors qu’il s’en approchait, il fut vite stoppé par la présence de deux gardes. Il ne les vit pas, car il se trouvait au pied du balcon cinq mètres plus bas, mais il les entendit converser. Apparemment, ces deux gardes étaient lancés dans une dispute enflammée à propos de leur casque : l’un pensait que l’autre lui avait volé le sien, ils étaient donc en train de comparer le nom à l’intérieur. Malheureusement, il y avait écrit « Mon casque » dans les deux.
Xanto ne savait pas s’il devait rire ou déprimer devant cette scène. Alors qu’il réfléchissait à la manière dont il allait se débarrasser d’eux, il comprit vite qu’il avait affaire à deux abrutis. Alors il chargea, en prit un par le bras et lui fit faire un tour complet avant de heurter l’autre de plein fouet. Ils s’écrasèrent plus bas, accompagnés d’un bruit douloureux.
Il ouvrit finalement les portes et pénétra à l’intérieur du château. Il se trouvait dans de grands couloirs aux tapis rouges. Les murs étaient tapissés de nombreux losanges rouges aux contours dorés.
Il sortit sa tablette et l’activa. Une vive lumière dorée, remplissant presque tout l’espace, apparut alors. Il parcourut alors les couloirs d’un bon pas, guidé par la vivacité de la lumière, et en prenant soin de ne pas entrer dans le champ de vision des gardes qui faisaient leur ronde. Il y en avait tellement que son infiltration prit une éternité.
Xanto arriva finalement à l’angle d’un couloir. En vérifiant si la voie était libre, il vit un garde. Il ressortit alors sa tablette. Quand il l’orienta vers la salle défendue par le garde, la lumière était bien plus vive que s’il lui tournait le dos : c’était donc là que se cachait la raison de sa venue. Malheureusement, le garde était beaucoup trop loin. S’il courait pour l’atteindre, il ferait trop de bruit, et s’il mettait trop de temps, celui-ci aurait tout le temps de donner l’alerte.
Soudain, son regard se posa sur une plante, et plus particulièrement son immense pot. Il se mit à rire tellement l’idée qu’il venait d’avoir relevait du génie et de l’inconscience.
Il prit la plante, la plaça au coin du couloir et se cacha derrière. Puis il la poussa très légèrement, afin de se rapprocher peu à peu du futur hospitalisé. Une fois qu’il fut suffisamment près, il sortit de sa cachette, salua le garde et l’assomma.
Il sortit ensuite une petite aiguille et crocheta la serrure. Il ne pouvait malheureusement pas se permettre de l’enfoncer. Après une minute qui lui semblait interminable, la porte était finalement déverrouillée.
Il entra à l’intérieur et referma la porte avec le moins de bruit possible. Il s’approcha du lit qui se trouvait en face. Devant lui, il vit une fille et un jeune homme qui semblaient profondément endormis. Leurs cheveux étaient bruns : ceux de la fille étaient mi-longs, et l’homme avait également une petite barbichette.
Xanto sortit sa tablette et l’activa. La lumière qui s’en dégageait fut si vive qu’il en lâcha la tablette : celle-ci s’écrasait sur son pied. Un hurlement s’échappa de sa bouche, mais il s’interrompit brusquement, et se baissa vite au pied du lit. Il entendit un grognement, mais heureusement, ils ne semblaient pas réveillés.
Il se releva, et avant de commettre d’autres bourdes, se dépêcha de chuchoter son incantation. Le corps de la fille tout entier se mit à luire, ainsi que la joue de l’homme. Une sorte de liquide doré au comportement vaporeux apparut alors. Xanto sortit la petite fiole qu’il avait récupéré quelques temps avant et en versa la contenu dans la masse lumineuse. Puis il sortit de sa sacoche une sorte de globe en verre, totalement limpide, de la taille d’un pamplemousse. Un minuscule soleil noir était gravé dessus.
Au contact de l’énergie extraite, ce petit symbole se mit à luire et absorba tout en quelques secondes.
Il ne restait plus rien. Uniquement un petit orbe doré, comparable à un soleil, dans sa main.
Il avait réussi.
Alors qu’il s’apprêtait à repartir, quelque chose retint son attention. Il vit un parchemin sur le bureau qui se trouvait à côté de lui. Par curiosité, il s’en approcha pour le lire.
Bonjour Raiponce, bonjour Eugène,
« Tiens, ces noms sont originaux, ricana-t-il. C’est bien la première fois que… »
Il s’interrompit. La suite le fit tout de suite moins rire.
C’est Elsa. Je vous passe les détails, mais sachez que j’ai été agressée et kidnappée. Je suis actuellement dans un bateau qui fait route, je pense, vers Bétraga.
« Elle…? Mais… comment… ? »
Je pense que les hommes derrière ces actes en veulent après mes pouvoirs. Je vous demanderai donc de faire très attention à vous dans les jours qui suivent.
« Ah, ça explique donc la quantité de gardes… »
J’ai bien écrit les hommes, car je sais qu’ils sont au moins deux. La seule information que je puisse vous donner est que mon agresseur se nomme Zox.
Il termina ici. Sa respiration et les battements de son cœur devenaient de plus en plus marqués. Il tapa du poing et hurla :
« Et put… Mais je peux jamais rien lui demander à cet abruti, sans déconner !!! »
Il ne se rendit compte de son erreur qu’après.
Une lumière s’alluma. Eugène se leva, se frotta les yeux, et, en voyant Xanto, ne se posa pas de question, prit Raiponce dans ses bras et s’enfuit. Des bruits d’armures en mouvement se firent entendre peu de temps après dans les couloirs.
Xanto soupira et laissa pendre ses bras le long de ses hanches. Des gardes entrèrent et s’avancèrent vers lui.
« Bonsoir messieurs, fit-il. Sachez que j’ai obtenu ce que je voulais et que je comptais m’en aller. Si vous pouviez me laisser sortir sans opposer de résistance, je vous en serais reconnaissant. »
Ils ne bougèrent pas d’un pouce.
« Bon, comme vous voudrez… soupira-t-il. »
Il sortit son épée et engagea.
Il ne fallut pas bien longtemps pour que les trois pauvres malheureux se fassent désarmer et assommer. Cependant, on en entendait arriver de plus en plus. Il fallait qu’il se sorte de là au plus vite.
Il vit, sur le balcon de la chambre, le même ornement sphérique que celui qui lui a permis de se hisser dans le château. Alors il fit à nouveau la même action, mais dans le sens inverse. Il descendit, et se trouva à nouveau dans la cour du château.
Les gardes, restés là-haut, se penchaient du balcon et criaient :
« Il s’échappe ! Réveillez-le ! Réveillez-le ! »
Xanto ne savait pas de qui ils voulaient bien parler, mais ne bougea pas. Après tout, il n’était pas contre un bon combat.
Il attendit patiemment une minute, deux minutes… jusqu’à ce que deux gardes, accompagnés d’un immense et majestueux cheval blanc, se soient avancés lentement vers lui. Mais, à sa grande surprise, les hommes se retirèrent : seul restait le cheval, armé d’une poêle à la mâchoire, qui le regardait d’un œil mauvais.
« C’est une blague ? demanda-t-il, tout haut. »
Les oreilles du cheval se dressèrent. Il n’avait visiblement pas apprécié, car il bondit sur Xanto et lui asséna un puissant coup de poêle, le faisant voler sur quelques mètres. Il se releva, se tâta la mâchoire et ria :
« Mais il est génial ce cheval ! Je veux le même ! »
En guise de réponse, il se prit un nouveau coup de poêle.
Il n’eut pas d’autre choix que de ressortir son épée. Ce cheval avait malheureusement l’air d’avoir une dent contre lui.
Après quelques échanges sans issue, il n’en revenait pas : il s’avérait que ce cheval était l’adversaire le plus coriace auquel il n’avait jamais eu affaire. Celui-ci esquivait et parait tous ses assauts avec une facilité déconcertante, et lui assénait en revanche de tels coups qu’il finit par se faire désarmer, pour la première fois depuis des lustres. Son épée vola quelques mètres plus loin. Alors qu’ils coururent tous deux pour la récupérer, Xanto eut une meilleure idée. Il plaqua l’animal au sol : celui-ci lâcha son ustensile ravageur. Il bondit pour la récupérer, cependant, le cheval avait quant à lui récupéré l’épée. Au fur et à mesure que le métal s’entrechoquait, Xanto appréciait de plus en plus cette poêle : elle lui donnait plus de puissance et d’aisance.
Mais les deux rivaux étaient à égalité, et leur combat durait. Ils commençaient tous deux à fatiguer. Cependant, le cheval fit une erreur qui lui sera fatale : il tenta un coup d’estoc, que Xanto esquiva et répondit par un coup de poêle sec sur sa tête. Le cheval tituba, à moitié étourdi. Il s’en prit un second qui le fit tomber comme une mouche.
Cependant, il ne pouvait pas crier victoire trop vite : immédiatement après la défaite de leur champion, tous les gardes rappliquèrent.
Xanto prit ses jambes à son cou, rejoignit l’endroit où il était monté et fuit sur le champ. Non pas qu’il ne pouvait pas répondre à cet assaut, mais il commençait à en avoir marre de s’éterniser ici.
Il s’éloigna de plus en plus du château. Quand sa route redevint horizontale, il s’arrêta pour souffler un peu. Il ouvrit sa sacoche pour contempler son précieux butin… mais il manquait à l’appel. Sa sacoche était vide. Enfin, pas entièrement : il y avait une mite qui reprenait sa liberté.
Xanto avait perdu son orbe lors de son combat. Fou de rage, il tomba à genoux par terre, tapa du poing et laissa exploser sa colère, qui se perdait dans l'obscurité de la nuit.
- M.BagginsLégende du Royaume
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Re: Ⅰ- FROZEN : Duality
Sam 04 Juil 2015, 23:41
Chapitre lu!^^
Alors, c'était vraiment tourné dans le comique donc ça m'a bien plu.
Ce mec, Xanto, est à la fois très fort et très con: sérieux! Tu pouvais pas imaginer que gueuler juste à côté du lit réveillerait les deux personnes qui dorment dedans?
Et puis je t'ai vu hein: la référence à Vice Versa!^^
Donc si j'ai bien compris, il a volé le pouvoir de Raiponce? Mmmmmmmh... J'attends de voir ce que ça va donner par la suite.
Le combat contre Maximus était une très bonne idée, et j'adore la manière dont ça se finit: se rendre compte qu'il vient de perdre ce pour quoi il a fait tout ça. X)
Donc, pour ce chapitre le côté comique était très assumé donc ça marchait bien.
Mais je te donnerai tout de même une petite mise en garde: je ne sais pas comment va évoluer ton histoire, donc peut-être comptes-tu toujours garder ce ton comique. Auquel cas tu n'as pas besoin de tenir compte de ce que je vais te dire. Mais si au contraire tu comptes t'orienter vers quelque chose de sombre et de sérieux avec beaucoup d'enjeu, je te conseillerai humblement de ne pas trop présenter les grands méchants de manière aussi comique et décalée, voire parfois de les tourner en ridicule (quand il se rend compte que quelque chose ne va pas et qu'il pousse de gros jurons. C'est très drôle et ça marche très bien ici, je ne remets pas ça en question). Mais simplement, si tu nous le montres trop souvent en train de faire des trucs du genre assommer un garde après s'être caché derrière une plante qu'il a fait avancer (un truc de cartoon, on est d'accord), on risque de ne pas pouvoir le prendre au sérieux après. Tu vois ce que je veux dire?
Bref, désolé j'ai été un peu long, mais je tenais juste à te dire ça. Après, ce n'est que mon avis et encore une fois il n'y a que toi qui sais comment tu vas gérer ton histoire.^^
Donc, chapitre très drôle et très efficace que j'ai beaucoup aimé. J'attends la suite pour voir comment tout ça évolue, car ça reste quand même bien intrigant.^^
Ah et au fait: j'ai terminé l'illustration du port de Bétraga, mais il y a l'air d'avoir un bug. Donc j'attendrai un peu que ça remarche avant de la poster.
Alors, c'était vraiment tourné dans le comique donc ça m'a bien plu.
Ce mec, Xanto, est à la fois très fort et très con: sérieux! Tu pouvais pas imaginer que gueuler juste à côté du lit réveillerait les deux personnes qui dorment dedans?
Et puis je t'ai vu hein: la référence à Vice Versa!^^
Donc si j'ai bien compris, il a volé le pouvoir de Raiponce? Mmmmmmmh... J'attends de voir ce que ça va donner par la suite.
Le combat contre Maximus était une très bonne idée, et j'adore la manière dont ça se finit: se rendre compte qu'il vient de perdre ce pour quoi il a fait tout ça. X)
Donc, pour ce chapitre le côté comique était très assumé donc ça marchait bien.
Mais je te donnerai tout de même une petite mise en garde: je ne sais pas comment va évoluer ton histoire, donc peut-être comptes-tu toujours garder ce ton comique. Auquel cas tu n'as pas besoin de tenir compte de ce que je vais te dire. Mais si au contraire tu comptes t'orienter vers quelque chose de sombre et de sérieux avec beaucoup d'enjeu, je te conseillerai humblement de ne pas trop présenter les grands méchants de manière aussi comique et décalée, voire parfois de les tourner en ridicule (quand il se rend compte que quelque chose ne va pas et qu'il pousse de gros jurons. C'est très drôle et ça marche très bien ici, je ne remets pas ça en question). Mais simplement, si tu nous le montres trop souvent en train de faire des trucs du genre assommer un garde après s'être caché derrière une plante qu'il a fait avancer (un truc de cartoon, on est d'accord), on risque de ne pas pouvoir le prendre au sérieux après. Tu vois ce que je veux dire?
Bref, désolé j'ai été un peu long, mais je tenais juste à te dire ça. Après, ce n'est que mon avis et encore une fois il n'y a que toi qui sais comment tu vas gérer ton histoire.^^
Donc, chapitre très drôle et très efficace que j'ai beaucoup aimé. J'attends la suite pour voir comment tout ça évolue, car ça reste quand même bien intrigant.^^
Ah et au fait: j'ai terminé l'illustration du port de Bétraga, mais il y a l'air d'avoir un bug. Donc j'attendrai un peu que ça remarche avant de la poster.
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Flowers with their names forgotten
Trampled into dust they're fallen,
Birds with broken wings are crying:
Wind can never take them flying.
Scream and cry but none will hear you,
Plead and beg but none will help you.
You no longer live as cattle:
Will you rise and join the battle?
Pigs will sneer at the steadfast
As we climb o'er the dead, keep advancing ahead!
Live your life in peace like you're just a sheep
But wolves will never lose their freedom.
Channel the anger swelling inside you,
Fighting the boundary 'till you break through.
Deep in your soul there's no hesitation
So make yourself the one - the Hunter!
Hungry to kill, you'll never forget this.
Piercing the sky with scarlet vengeance,
Bloody the bow and arrow in crimson,
Rally the hunters to war.
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Re: Ⅰ- FROZEN : Duality
Dim 05 Juil 2015, 09:41
Nan mais ce chapitre était trop comique quoi !
C'était super bien joué d'avoir ajouté tout un chapitre comme ça, vraiment ! Je me suis fendu la gueule tout le long !
Comme l'a dit M.B. Xanto est à la fois très balèse, mais aussi très stupide.
Par contre, il y avait une référence à Vice Versa ? Bon bah... C'est normal que je ne l'aie pas remarqué vu que je n'ai pas regardé le film.
Bref, c'est un très bon chapitre. Vivement la suite qu'on en sache un peu plus !
C'était super bien joué d'avoir ajouté tout un chapitre comme ça, vraiment ! Je me suis fendu la gueule tout le long !
Comme l'a dit M.B. Xanto est à la fois très balèse, mais aussi très stupide.
Par contre, il y avait une référence à Vice Versa ? Bon bah... C'est normal que je ne l'aie pas remarqué vu que je n'ai pas regardé le film.
Bref, c'est un très bon chapitre. Vivement la suite qu'on en sache un peu plus !
- Lhysender
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Re: Ⅰ- FROZEN : Duality
Dim 05 Juil 2015, 10:40
Je n'ai pas grand chose à ajouter, tout a déjà été dit par mes deux camarades
Encore un excellent chapitre, avec une bonne dose d'humour.
Vivement la suite !
Encore un excellent chapitre, avec une bonne dose d'humour.
Vivement la suite !
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- InvitéInvité
Re: Ⅰ- FROZEN : Duality
Dim 05 Juil 2015, 11:04
Merci à vous trois
Alors, pour te répondre MB, eh bien je comptais rester dans quelque chose de sombre et sérieux, je ne compte pas du tout garder ce comique (rien qu'à voir le chapitre 4... xD)
Je ne l'ai pas trouvé si comique que ça pourtant (bon ok, le coup de la plante, j'avais pas d'autres idées )
D'ailleurs, j'ai failli ajouter cette réplique, de Xanto à Eugène lorsqu'il se réveille :
« Bonsoir. Je suppose que vous auriez préféré être réveillé par un moustique ? »
Mais ça faisait pas sérieux, et en plus il n'y a pas de moustiques en hiver.
Et pour le coup du juron je n'avais pas prévu que ce soit vu comme drôle ou stupide, juste comme une erreur due à son caractère impulsif. Mais de toute façon, comme je l'ai dit au début, il se fichait bien de se faire repérer car il pouvait tabasser tout le monde.
Eh bien... je ne peux rien dire au risque de spoiler. Je répondrai juste ceci :
Non je ne compte pas les rendre ridicule, loin de là, c'est autre chose qui me fait rire.
Hâte de voir ton illustration sinon. ^^
Alors, pour te répondre MB, eh bien je comptais rester dans quelque chose de sombre et sérieux, je ne compte pas du tout garder ce comique (rien qu'à voir le chapitre 4... xD)
Je ne l'ai pas trouvé si comique que ça pourtant (bon ok, le coup de la plante, j'avais pas d'autres idées )
D'ailleurs, j'ai failli ajouter cette réplique, de Xanto à Eugène lorsqu'il se réveille :
« Bonsoir. Je suppose que vous auriez préféré être réveillé par un moustique ? »
Mais ça faisait pas sérieux, et en plus il n'y a pas de moustiques en hiver.
Et pour le coup du juron je n'avais pas prévu que ce soit vu comme drôle ou stupide, juste comme une erreur due à son caractère impulsif. Mais de toute façon, comme je l'ai dit au début, il se fichait bien de se faire repérer car il pouvait tabasser tout le monde.
je te conseillerai humblement de ne pas trop présenter les grands méchants de manière aussi comique et décalée, voire parfois de les tourner en ridicule
on risque de ne pas pouvoir le prendre au sérieux après.
Eh bien... je ne peux rien dire au risque de spoiler. Je répondrai juste ceci :
Non je ne compte pas les rendre ridicule, loin de là, c'est autre chose qui me fait rire.
Hâte de voir ton illustration sinon. ^^
- M.BagginsLégende du Royaume
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Re: Ⅰ- FROZEN : Duality
Dim 05 Juil 2015, 12:26
Ah, autre chose qui te fait rire... Dois-je comprendre que Xanto n'est en fait pas du tout le grand méchant?
Bref, ne t'en fais pas pour ce que j'ai dit: ce chapitre était excellent et j'attends la suite de pied ferme.^^
Bref, ne t'en fais pas pour ce que j'ai dit: ce chapitre était excellent et j'attends la suite de pied ferme.^^
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Re: Ⅰ- FROZEN : Duality
Dim 05 Juil 2015, 12:30
Minute...le méchant s'appelle Xanto, ce n'est peut-être pas le grand méchant, et il a une attitude comique...
Je sais qui est le grand méchant !
Ganondorf !
*On sait ou tu te caches !*
Vient ici qu'on te *censuré* *censuré * !
Je sais qui est le grand méchant !
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- InvitéInvité
Re: Ⅰ- FROZEN : Duality
Dim 12 Juil 2015, 14:56
Bonjour à tous. Voilà le chapitre 7.
Avant toute chose, je tiens à préciser qu'en écrivant le chapitre, j'ai eu une idée qui va considérablement changer la fic. C'est pourquoi j'ai modifié quelques passages des chapitres précédents afin que tout coïncide. Désolée par avance.
Les modifications sont en rouge, l'ancienne version est barrée.
Un cookie géant à celui qui me trouve le nom du parc dont j'ai fait référence
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Avant toute chose, je tiens à préciser qu'en écrivant le chapitre, j'ai eu une idée qui va considérablement changer la fic. C'est pourquoi j'ai modifié quelques passages des chapitres précédents afin que tout coïncide. Désolée par avance.
Les modifications sont en rouge, l'ancienne version est barrée.
- Spoiler:
- Chapitre 1:
- « Zox. »
L’intéressé ne répondait pas. Il fouillait dans une caisse en bois contenant plusieurs épées rouillées.
« Je dois t’informer de quelque chose.
— Je vous écoute.— Il y a un problème avec la Lune. Je peux la percevoir avec précision. Elle dégage une aura anormalement puissante. Je pense pouvoir la situer avec une marge d’erreur de quelques mètres seulement.
— Je pense que tu es au courant des évènements qui se sont produits il y a trois ans. Il faudra que tu fasses vraiment attention à la Lune. Elle dégage une aura bien plus puissante qu’auparavant, il semblerait que ses pouvoirs ont encore grandi. En ce moment même, j’arrive à la percevoir avec précision.
— C’est une bonne chose, non ? Il sera bien plus simple de la retrouver.
— Non. L’autre ne me fait pas cet effet. Je dois me rendre sur place pour pouvoir la trouver, car son énergie ne porte pas assez loin. Alors qu’elle, je la sens d’ici. Je ne devrais pas. »
- Chapitre 4:
- Une grande île, au milieu de l’océan. Un volcan. Une éruption. Une population, qui fuit, terrorisée. Un château, détruit. Un grand homme, massif, à terre, qui frappe le sol du poing.
Un autre, encapuchonné, qui tente de lui apporter son aide.
Partie barrée supprimée.
Ténèbres.
- Chapitre 6:
- Il s’interrompit. La suite le fit tout de suite moins rire.
C’est Elsa. Je vous passe les détails, mais sachez que j’ai été agressée et kidnappée. Je suis actuellement dans un bateau qui fait route, je pense, vers Bétraga.« Non… Non non non… C’est quand même pas …? »
« Elle…? Mais… comment… ? »
Un cookie géant à celui qui me trouve le nom du parc dont j'ai fait référence
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Chapitre 7 : Inconscience
Je me promenais lentement au bord des quais, l’esprit ailleurs, et mon regard plongé dans l’immensité de l’océan. Le temps était parfait : on pouvait sentir une légère brise caresser la peau, seuls quelques rayons de soleils perçaient à travers les nuages gris, et il faisait bien frais.
Contrairement à ce que beaucoup semblent penser, je ressens le froid. Probablement moins que les autres, mais je n’y suis pas totalement insensible. La différence est que le froid m’est très agréable et revigorant. C’est mon élément, après tout. En revanche, je ne comprendrai jamais ceux qui le détestent et qui, en hiver, pleurent l’été. Je crois que la chaleur est bien l’une des choses que je déteste le plus. Heureusement que je vis dans un pays qui ne la connait que peu. Mais l’année dernière, quand nous sommes descendus au royaume de Corona, j’ai bien dû faire une ou deux insolations assez méchantes. Je n’avais jamais autant aimé mes pouvoirs qu’à ce moment-là.
Il n’y avait pas grand-monde sur le chemin. Il ne devait pas être loin de midi.
Commençant alors à avoir un petit creux, je m'activai un peu. Je décidai d’arrêter une autre passante, au cas où j’aurais plus de chance :
« Bonjour Madame. Je peux vous poser une question ?
— Bien sûr, mais faites vite, je suis pressée.
— Pourriez-vous me parler d’un dénommé Xanto, s’il vous plaît ? »
Elle me regarda elle aussi bizarrement. J’ai cru que je n’allais jamais m’en sortir, avant qu’elle ne réponde, en baissant la voix :
« Je peux vous demander qui vous êtes ?
— Cela n’a pas d’importance. S’il vous plaît, c’est très important.
— Eh bien… commença-t-elle, en regardant s’il n’y avait personne de suspect autour. Xanto était notre ancien roi. Il a régné assez longtemps, avant d’accorder la régence à l’un de ses jeunes frères, il n’y a pas si longtemps.
— Pourquoi a-t-il fait ça ?
— Personne ne le sait vraiment, mais la rumeur court qu’il se serait absenté pour partir en quête de quelque chose qu’on pourrait qualifier de mythique. C’est tout ce que je sais. Bonne journée.
— Merci à vous. »
Je la regardais s’éloigner, d’un pas pressé et inquiet.
« Mince, pensai-je. Ce n’est vraiment pas bon du tout. Cela confirme grandement l’hypothèse que mes pouvoirs étaient la source de leur convoitise. J’ai bien fait d’alerter Raiponce. Bon, je dispose d’un net avantage : personne ne me connait. »
En effet, quand Arendelle avait été enseveli sous la neige, la nouvelle s’était malheureusement répandue aussi rapidement que loin. Mais au fur et à mesure que la rumeur se propageait, elle a considérablement perdu en précision : ainsi, les gens ici ne semblaient connaître ni mon visage, ni mon nom : probablement uniquement que la reine d’Arendelle a des pouvoirs.
« Non… soupirai-je. On connait mon visage maintenant. Ce Zox et tout l’équipage du bateau le connaissent. Quoique… Nous avons navigué toute la nuit. Vu l’heure, ils ont probablement dû s’arrêter quelque part pour manger. Ça me laisse le temps de filer immédiatement au château, et je rentre tout de suite après. Il faut que j’obtienne des réponses : ce Xanto a l’air d’en savoir beaucoup trop sur mes pouvoirs, alors qu’ils m’ont toujours été bien mystérieux. »
Je me mis en route, d’un pas vif et déterminé. Le château n’était heureusement pas très loin, peut-être cinq kilomètres tout au plus.
Le paysage perdit très vite de son urbanité pour faire place à une nature qui aurait pu être très belle, si elle n’avait pas été ravagée. Il y avait quelques pousses, perçant difficilement au milieu d’une forêt d’arbres noircis et atrophiés. Cependant, il y avait, sur le côté de la route, des petits troncs empilés. On semblait vouloir empêcher l’apparition de toute nouvelle végétation pour… garder les carbonisés ?
Alors que je m’approchais de l’un de ces arbres, je compris : ces restes d’arbres semblaient être encore plus solides que le roc. Il s’agissait de fossiles, de fossiles incommensurablement anciens, probablement de plusieurs centaines de millions d’années, qui laissaient supposer que la montagne devant moi était en réalité un volcan. Sur un autre arbre coupé, je pus voir que son tronc semblait avoir fusionné avec un cristal : c’était magnifique à voir. Ils ont bien fait de préserver cet endroit.
Malheureusement, je n’avais pas beaucoup de temps pour visiter les lieux, alors je me remis en route. Cependant, plus je progressais et plus elle se faisait raide.
Un moment, j’ai bien pensé à le faire apparaître, craignant d’avoir perdu mon avance, mais ce n’était vraiment pas une idée lumineuse : si on me voyait avec lui, j’étais fichue.
J’arrivais finalement au château. Il était très différent du nôtre, ou de celui de Corona : il était plus médiéval, plus défendu, plus menaçant. Mais il était cruellement mal en point, il semblait sortir d’une bataille. Quelques murs étaient troués, laissant d’immenses rochers apparaître à la surface des douves.
Le pont était déjà abaissé, et alors que je m’avançai, un majordome vint m’accueillir :
« Bonjour Madame, à qui ai-je l’honneur ? »
J’avais complètement oublié de réfléchir à ce que j’allais dire. Alors je lui annonçai la première chose qui me vint à l’esprit :
« Bonjour. Je viens voir le roi, je suis au service de son frère. »
Il me fit entrer à l’intérieur, me demanda de patienter un moment, et disparut dans l’un des longs couloirs. Il réapparut peu après et m’annonça :
« Par ici, s’il vous plaît. Vous avez de la chance, Sa Majesté vient de terminer un conseil à l’instant. Il va vous recevoir. »
En regardant à travers une fenêtre, je fus prise d’un violent haut-le-cœur. Au beau milieu de ce qui devait être anciennement les jardins, des ouvriers effectuaient des réparations sur une fontaine. La même que dans mon rêve. Tout d’un coup, ce que je faisais en ce moment ne me parut plus du tout être une bonne idée. Mais je ne pouvais plus reculer, à présent.
Il m’emmena dans une immense pièce, un peu plus grande que notre salle de bal. Avec ses nombreux piliers sur les côtés, elles étaient toutes deux assez semblables, à la différence que celle-ci était circulaire.
Alors que je m’avançais dans la salle, je pus distinguer en face de moi un jeune homme, assis sur son trône, me regardant. C’était une parfaite caricature des anciens rois, avec sa couronne et son manteau en hermine aux bordures blanches. Il avait un visage jeune, il devait tout juste avoir dépassé la trentaine.
Je m’éclaircis la gorge et lui annonçai :
« Votre Majesté, je vous remercie de m’avoir accueillie. »
Il me regarda dans les yeux un long moment, puis répondit :
« Vous savez, ce genre de salutations s’accompagne habituellement d’une révérence. »
Ça commençait bien. Étant habituellement à sa place, je n’avais pas l’habitude de tenir ce genre de discours. Il fallait que je fasse attention, au risque de me faire découvrir.
« Ne vous en faites pas, ajouta-t-il en souriant. Vous êtes si ravissante que je vous pardonne. J’ai rarement posé mes yeux sur une personne aussi magnifique.
— Eh bien, merci beaucoup…
— Alors, que puis-je pour vous ? On m’a dit que vous connaissiez mon frère ?
— En effet, Votre Majesté, je suis à son service. J’ai des nouvelles importantes à lui transmettre, mais il semble avoir disparu. J’espérais que vous puissiez m’en dire plus.
— C’est dommage, car je n’ai moi-même pas la moindre idée de l’endroit où il se trouve. Il a toujours été bien mystérieux, vous savez. Si vous voulez, je peux lui transmettre votre message.
— Je vous remercie, mais j’aimerais m’en occuper moi-même. Il s’agit d’un sujet important.
— J’insiste. Je ne voudrais pas qu’une si jolie fille se fatigue pour rien. »
La direction que prenait cette conversation ne me plaisait pas, mais alors pas du tout. L’étau se resserrait de plus en plus autour de moi.
« Je suis navrée, mais il ne m’a pas autorisée à en parler à qui que ce soit, il tient à garder ces informations confidentielles. Maintenant, si vous me le permettez, je vais me retirer. Je vous remercie du temps que vous m’avez accordé. »
Alors que je me retournai pour quitter la salle, je vis des gardes entrer, juste avant que le majordome ne referme la porte, mais de l’extérieur. Le roi me regardait à présent d’un mauvais œil.
« Qu’est-ce que vous faites ? m'écriai-je, en proie à la panique.
— Si vous étiez vraiment au service de mon frère, il vous aurait indiqué comme le joindre si vos informations sont si importantes. Montrez-moi votre message.
— Je vous ai dit qu’il m’était impossible de vous le communiquer, mais vous pourrez demander à votre…
— Arrêtez de mentir. Donnez-le moi.
— Mais, Votre Majesté…
— Bien sûr que vous ne pouvez pas me le donner. Vous n’en avez pas. »
J’étais estomaquée. Comment avait-il deviné ? Bien que mon pouls et ma respiration s’accéléraient considérablement, j’essayai tant bien que mal de rester le plus calme possible : un faux-pas et ils découvriront qui je suis.
« Qui êtes-vous ? Une espionne ? On en a eu beaucoup ces derniers temps. Ou bien, seriez-vous…
— Je vous assure que…
— NE ME MENTEZ PAS ! »
Il m’asséna une gifle si violente que je m’étalai sur le sol. Les larmes me montaient aux yeux. Quelle idiote de s’être mise dans un pétrin pareil juste pour satisfaire cette fichue curiosité !
Le roi prit une épée et s’avança vers moi. Il n’allait quand même pas… ?
« Vous avez trois secondes, tonna-t-il. Une…
— Attendez, s’il vous plaît…
— Deux…
— Je vous assure que ce n’est pas ce que vous croyez…
— Trois ! »
Je n’avais plus le choix. D’un mouvement de la main, je vis voler son épée sur plusieurs mètres. Il fit un bond en arrière devant l’apparition de pics de glace qui ont manqué de le toucher.
Je me relevai péniblement et jetai un coup d’œil aux gardes. Ils ne bougeaient pas.
Le roi s’épousseta. Il contempla les pics un long moment, les toucha, puis reprit la parole :
« Excusez-moi pour cette mascarade. »
Avais-je bien entendu ? Il s’excusait à présent ? Avait-il peur de ce qu’il venait de voir ?
« Les rumeurs portent difficilement jusqu’ici, et il a été plutôt silencieux, c’est pourquoi nous ne savons pas grand-chose sur vous. Mais l'on dit que la reine d'Arendelle est d'une grande beauté. C’est pour cela que j’ai voulu vérifier à qui j’avais affaire. »
Je ne savais pas quoi répondre. Ce n’était qu’une mise en scène ? Et de qui parlait-il ?
« Sachez que je fais partie de ceux qui ont pris votre défense, je ne vous veux donc aucun mal. Cependant, les ordres de mon frère sont les ordres. Je suis désolé. »
C’était la dernière chose dont je me souvienne, avant que quelqu’un m’assène un violent coup sur la tête.
Quand j’ai rouvert les yeux, c’était dans un endroit bien moins hospitalier. On m’avait jetée en prison. Une prison fortifiée qui semblait conçue pour garder un dragon, ou je ne sais quoi d’autre. À part le sol en pierre, les parois de cette cellule étaient fait dans un métal extrêmement résistant : j’avais essayé de le percer pendant des heures, en vain. J’étais réellement coincée ici. J’avais vraiment peur pour ma vie, non pas par égocentrisme, mais pour Anna, Kristoff, Olaf et tous les autres. Alors je commençai à sangloter dans un coin.
En me relevant, dans la douloureuse hypothèse que ça se passerait mal pour moi, j’ai décidé d’écrire une sorte de mémoire. C’est pourquoi j’ai écrit ceci, pour que l’on sache ce qui m’était arrivé.
Voilà, j’avais terminé. À présent, l’ennui s’empara à nouveau de moi. Je ne savais pas depuis combien de temps j’étais là, peut-être seulement une dizaine d’heures, peut-être plus, mais c’était trop, et vraiment, vraiment insupportable, car je déteste l’ennui. Ma seule compagnie était un rayon de lune discret se faufilant entre les barreaux et faisant apparaître toute la poussière qui flottait en cet endroit. J’aurais bien dormi un peu si j’étais sûre d’être en sécurité.
Et, par-dessus tout, je ne savais pas ce qu’on voulait de moi, ce qui me stressais en permanence.
Finalement, une éternité après, j’entendis des bruits de pas dans le couloir. Mais ceux-ci avaient quelque chose d’étrange : il ne s’agissait pas de pas rapides et déterminés provenant d’un garde en armure, ceux-ci étaient discrets, prudents, presque craintifs. Ils s’arrêtèrent devant ma porte. Puis la serrure commença à cliqueter, pendant un long moment, plus long que si on avait utilisé une clé. Aussi incroyable que ça pouvait paraître, quelqu'un venait me sortir de là.
La porte s’ouvrit finalement dans un grincement aussi bruyant que gênant. Un homme entra rapidement et referma la porte aussitôt, sans faire de bruit. Il se laissa glisser le long de la porte et s’assit.
« Ouf, on dirait que j’arrive à temps, commença-t-il. Vous n’avez rien.
— Qui êtes-vous ?
— Que… Vous m’avez déjà oublié ? Vous me blessez. »
Son visage me revint peu à peu. Il était présent lors de mon anniversaire. C’était l’homme qui m’avait offert ce magnifique et mystérieux tableau.
— Khan.
— Oh, me voilà rassuré, fit-il d’une voix enjouée. Alors, vous avez aimé mon présent ?
— Oui, j’ai tenu ma promesse, répondis-je. Mais là n’est pas le sujet. Que faites-vous ici ?
— Je suis venu vous sortir de là. Nous devrions d’ailleurs ne pas trop traîner si vous ne voulez pas que l’on s’aperçoive de ma présence. »
Il commença à se relever et à ouvrir la porte.
« Non.
— Pardon ?
— Non, répétai-je d’un ton autoritaire. Ne me prenez pas pour une idiote, j’ai horreur de ça. »
Il s’interrompit et haussa les sourcils. Apparemment, il ne s’attendait pas à ma réaction.
« Pourriez-vous être plus claire, Votre Majesté ?
— Vous débarquez de nulle part, comme par magie, en prétendant me sauver. Deux conclusions s’imposent : vous semblez connaître les lieux, et vous m’avez espionnée, sinon vous n’auriez jamais pu savoir que je me trouvais ici. »
Khan marqua une pause, puis vint s’asseoir en face de moi.
« C’est un bon raisonnement que voilà, commenta-t-il. C’est une excellente qualité pour une reine.
Je vais vous expliquer rapidement : effectivement, je connais ces lieux comme ma poche car j’ai travaillé au château de nombreuses années. Et vous avez raison, je vous ai effectivement suivie.
— Mais pourquoi ?
— En fait, il s’agit d’un pur hasard : je me trouvais dans un bistrot quand je vous ai vue sur les quais. Vous sembliez vous diriger vers le château, c’est pourquoi j’ai suivi vos pas, au cas où il vous arriverait quelque chose.
— Vous avez eu raison, en effet. Mais comment saviez-vous que je courais un risque ?
— Votre Majesté, veuillez m’excuser, mais je trouve votre naïveté touchante.
— Je vous demande pardon ?
— Savez-vous où vous vous trouvez en ce moment ?
— Je crois. Au château de Bétraga ?
— Bien. Et savez-vous qui est l’homme que vous avez rencontré, celui qui vous a enfermée ici ?
— Non, qui est-ce ?
— Vous tenez vraiment à savoir qui il est ? »
Il commençait à sourire en voyant que je ne répondais pas. J’avais des frissons dans le dos en pensant à la suite qui n'allait sûrement pas me plaire. Après un long moment, je lui répondis :
« Oui.
— Il s’agit du Prince Edvard, neuvième de sa lignée. Mis au pouvoir par Xanto, Roi de Bétraga et aîné des treize frères des Îles du Sud. »
Contrairement à ce que beaucoup semblent penser, je ressens le froid. Probablement moins que les autres, mais je n’y suis pas totalement insensible. La différence est que le froid m’est très agréable et revigorant. C’est mon élément, après tout. En revanche, je ne comprendrai jamais ceux qui le détestent et qui, en hiver, pleurent l’été. Je crois que la chaleur est bien l’une des choses que je déteste le plus. Heureusement que je vis dans un pays qui ne la connait que peu. Mais l’année dernière, quand nous sommes descendus au royaume de Corona, j’ai bien dû faire une ou deux insolations assez méchantes. Je n’avais jamais autant aimé mes pouvoirs qu’à ce moment-là.
Il n’y avait pas grand-monde sur le chemin. Il ne devait pas être loin de midi.
Commençant alors à avoir un petit creux, je m'activai un peu. Je décidai d’arrêter une autre passante, au cas où j’aurais plus de chance :
« Bonjour Madame. Je peux vous poser une question ?
— Bien sûr, mais faites vite, je suis pressée.
— Pourriez-vous me parler d’un dénommé Xanto, s’il vous plaît ? »
Elle me regarda elle aussi bizarrement. J’ai cru que je n’allais jamais m’en sortir, avant qu’elle ne réponde, en baissant la voix :
« Je peux vous demander qui vous êtes ?
— Cela n’a pas d’importance. S’il vous plaît, c’est très important.
— Eh bien… commença-t-elle, en regardant s’il n’y avait personne de suspect autour. Xanto était notre ancien roi. Il a régné assez longtemps, avant d’accorder la régence à l’un de ses jeunes frères, il n’y a pas si longtemps.
— Pourquoi a-t-il fait ça ?
— Personne ne le sait vraiment, mais la rumeur court qu’il se serait absenté pour partir en quête de quelque chose qu’on pourrait qualifier de mythique. C’est tout ce que je sais. Bonne journée.
— Merci à vous. »
Je la regardais s’éloigner, d’un pas pressé et inquiet.
« Mince, pensai-je. Ce n’est vraiment pas bon du tout. Cela confirme grandement l’hypothèse que mes pouvoirs étaient la source de leur convoitise. J’ai bien fait d’alerter Raiponce. Bon, je dispose d’un net avantage : personne ne me connait. »
En effet, quand Arendelle avait été enseveli sous la neige, la nouvelle s’était malheureusement répandue aussi rapidement que loin. Mais au fur et à mesure que la rumeur se propageait, elle a considérablement perdu en précision : ainsi, les gens ici ne semblaient connaître ni mon visage, ni mon nom : probablement uniquement que la reine d’Arendelle a des pouvoirs.
« Non… soupirai-je. On connait mon visage maintenant. Ce Zox et tout l’équipage du bateau le connaissent. Quoique… Nous avons navigué toute la nuit. Vu l’heure, ils ont probablement dû s’arrêter quelque part pour manger. Ça me laisse le temps de filer immédiatement au château, et je rentre tout de suite après. Il faut que j’obtienne des réponses : ce Xanto a l’air d’en savoir beaucoup trop sur mes pouvoirs, alors qu’ils m’ont toujours été bien mystérieux. »
Je me mis en route, d’un pas vif et déterminé. Le château n’était heureusement pas très loin, peut-être cinq kilomètres tout au plus.
Le paysage perdit très vite de son urbanité pour faire place à une nature qui aurait pu être très belle, si elle n’avait pas été ravagée. Il y avait quelques pousses, perçant difficilement au milieu d’une forêt d’arbres noircis et atrophiés. Cependant, il y avait, sur le côté de la route, des petits troncs empilés. On semblait vouloir empêcher l’apparition de toute nouvelle végétation pour… garder les carbonisés ?
Alors que je m’approchais de l’un de ces arbres, je compris : ces restes d’arbres semblaient être encore plus solides que le roc. Il s’agissait de fossiles, de fossiles incommensurablement anciens, probablement de plusieurs centaines de millions d’années, qui laissaient supposer que la montagne devant moi était en réalité un volcan. Sur un autre arbre coupé, je pus voir que son tronc semblait avoir fusionné avec un cristal : c’était magnifique à voir. Ils ont bien fait de préserver cet endroit.
Malheureusement, je n’avais pas beaucoup de temps pour visiter les lieux, alors je me remis en route. Cependant, plus je progressais et plus elle se faisait raide.
Un moment, j’ai bien pensé à le faire apparaître, craignant d’avoir perdu mon avance, mais ce n’était vraiment pas une idée lumineuse : si on me voyait avec lui, j’étais fichue.
J’arrivais finalement au château. Il était très différent du nôtre, ou de celui de Corona : il était plus médiéval, plus défendu, plus menaçant. Mais il était cruellement mal en point, il semblait sortir d’une bataille. Quelques murs étaient troués, laissant d’immenses rochers apparaître à la surface des douves.
Le pont était déjà abaissé, et alors que je m’avançai, un majordome vint m’accueillir :
« Bonjour Madame, à qui ai-je l’honneur ? »
J’avais complètement oublié de réfléchir à ce que j’allais dire. Alors je lui annonçai la première chose qui me vint à l’esprit :
« Bonjour. Je viens voir le roi, je suis au service de son frère. »
Il me fit entrer à l’intérieur, me demanda de patienter un moment, et disparut dans l’un des longs couloirs. Il réapparut peu après et m’annonça :
« Par ici, s’il vous plaît. Vous avez de la chance, Sa Majesté vient de terminer un conseil à l’instant. Il va vous recevoir. »
En regardant à travers une fenêtre, je fus prise d’un violent haut-le-cœur. Au beau milieu de ce qui devait être anciennement les jardins, des ouvriers effectuaient des réparations sur une fontaine. La même que dans mon rêve. Tout d’un coup, ce que je faisais en ce moment ne me parut plus du tout être une bonne idée. Mais je ne pouvais plus reculer, à présent.
Il m’emmena dans une immense pièce, un peu plus grande que notre salle de bal. Avec ses nombreux piliers sur les côtés, elles étaient toutes deux assez semblables, à la différence que celle-ci était circulaire.
Alors que je m’avançais dans la salle, je pus distinguer en face de moi un jeune homme, assis sur son trône, me regardant. C’était une parfaite caricature des anciens rois, avec sa couronne et son manteau en hermine aux bordures blanches. Il avait un visage jeune, il devait tout juste avoir dépassé la trentaine.
Je m’éclaircis la gorge et lui annonçai :
« Votre Majesté, je vous remercie de m’avoir accueillie. »
Il me regarda dans les yeux un long moment, puis répondit :
« Vous savez, ce genre de salutations s’accompagne habituellement d’une révérence. »
Ça commençait bien. Étant habituellement à sa place, je n’avais pas l’habitude de tenir ce genre de discours. Il fallait que je fasse attention, au risque de me faire découvrir.
« Ne vous en faites pas, ajouta-t-il en souriant. Vous êtes si ravissante que je vous pardonne. J’ai rarement posé mes yeux sur une personne aussi magnifique.
— Eh bien, merci beaucoup…
— Alors, que puis-je pour vous ? On m’a dit que vous connaissiez mon frère ?
— En effet, Votre Majesté, je suis à son service. J’ai des nouvelles importantes à lui transmettre, mais il semble avoir disparu. J’espérais que vous puissiez m’en dire plus.
— C’est dommage, car je n’ai moi-même pas la moindre idée de l’endroit où il se trouve. Il a toujours été bien mystérieux, vous savez. Si vous voulez, je peux lui transmettre votre message.
— Je vous remercie, mais j’aimerais m’en occuper moi-même. Il s’agit d’un sujet important.
— J’insiste. Je ne voudrais pas qu’une si jolie fille se fatigue pour rien. »
La direction que prenait cette conversation ne me plaisait pas, mais alors pas du tout. L’étau se resserrait de plus en plus autour de moi.
« Je suis navrée, mais il ne m’a pas autorisée à en parler à qui que ce soit, il tient à garder ces informations confidentielles. Maintenant, si vous me le permettez, je vais me retirer. Je vous remercie du temps que vous m’avez accordé. »
Alors que je me retournai pour quitter la salle, je vis des gardes entrer, juste avant que le majordome ne referme la porte, mais de l’extérieur. Le roi me regardait à présent d’un mauvais œil.
« Qu’est-ce que vous faites ? m'écriai-je, en proie à la panique.
— Si vous étiez vraiment au service de mon frère, il vous aurait indiqué comme le joindre si vos informations sont si importantes. Montrez-moi votre message.
— Je vous ai dit qu’il m’était impossible de vous le communiquer, mais vous pourrez demander à votre…
— Arrêtez de mentir. Donnez-le moi.
— Mais, Votre Majesté…
— Bien sûr que vous ne pouvez pas me le donner. Vous n’en avez pas. »
J’étais estomaquée. Comment avait-il deviné ? Bien que mon pouls et ma respiration s’accéléraient considérablement, j’essayai tant bien que mal de rester le plus calme possible : un faux-pas et ils découvriront qui je suis.
« Qui êtes-vous ? Une espionne ? On en a eu beaucoup ces derniers temps. Ou bien, seriez-vous…
— Je vous assure que…
— NE ME MENTEZ PAS ! »
Il m’asséna une gifle si violente que je m’étalai sur le sol. Les larmes me montaient aux yeux. Quelle idiote de s’être mise dans un pétrin pareil juste pour satisfaire cette fichue curiosité !
Le roi prit une épée et s’avança vers moi. Il n’allait quand même pas… ?
« Vous avez trois secondes, tonna-t-il. Une…
— Attendez, s’il vous plaît…
— Deux…
— Je vous assure que ce n’est pas ce que vous croyez…
— Trois ! »
Je n’avais plus le choix. D’un mouvement de la main, je vis voler son épée sur plusieurs mètres. Il fit un bond en arrière devant l’apparition de pics de glace qui ont manqué de le toucher.
Je me relevai péniblement et jetai un coup d’œil aux gardes. Ils ne bougeaient pas.
Le roi s’épousseta. Il contempla les pics un long moment, les toucha, puis reprit la parole :
« Excusez-moi pour cette mascarade. »
Avais-je bien entendu ? Il s’excusait à présent ? Avait-il peur de ce qu’il venait de voir ?
« Les rumeurs portent difficilement jusqu’ici, et il a été plutôt silencieux, c’est pourquoi nous ne savons pas grand-chose sur vous. Mais l'on dit que la reine d'Arendelle est d'une grande beauté. C’est pour cela que j’ai voulu vérifier à qui j’avais affaire. »
Je ne savais pas quoi répondre. Ce n’était qu’une mise en scène ? Et de qui parlait-il ?
« Sachez que je fais partie de ceux qui ont pris votre défense, je ne vous veux donc aucun mal. Cependant, les ordres de mon frère sont les ordres. Je suis désolé. »
C’était la dernière chose dont je me souvienne, avant que quelqu’un m’assène un violent coup sur la tête.
Quand j’ai rouvert les yeux, c’était dans un endroit bien moins hospitalier. On m’avait jetée en prison. Une prison fortifiée qui semblait conçue pour garder un dragon, ou je ne sais quoi d’autre. À part le sol en pierre, les parois de cette cellule étaient fait dans un métal extrêmement résistant : j’avais essayé de le percer pendant des heures, en vain. J’étais réellement coincée ici. J’avais vraiment peur pour ma vie, non pas par égocentrisme, mais pour Anna, Kristoff, Olaf et tous les autres. Alors je commençai à sangloter dans un coin.
En me relevant, dans la douloureuse hypothèse que ça se passerait mal pour moi, j’ai décidé d’écrire une sorte de mémoire. C’est pourquoi j’ai écrit ceci, pour que l’on sache ce qui m’était arrivé.
Voilà, j’avais terminé. À présent, l’ennui s’empara à nouveau de moi. Je ne savais pas depuis combien de temps j’étais là, peut-être seulement une dizaine d’heures, peut-être plus, mais c’était trop, et vraiment, vraiment insupportable, car je déteste l’ennui. Ma seule compagnie était un rayon de lune discret se faufilant entre les barreaux et faisant apparaître toute la poussière qui flottait en cet endroit. J’aurais bien dormi un peu si j’étais sûre d’être en sécurité.
Et, par-dessus tout, je ne savais pas ce qu’on voulait de moi, ce qui me stressais en permanence.
Finalement, une éternité après, j’entendis des bruits de pas dans le couloir. Mais ceux-ci avaient quelque chose d’étrange : il ne s’agissait pas de pas rapides et déterminés provenant d’un garde en armure, ceux-ci étaient discrets, prudents, presque craintifs. Ils s’arrêtèrent devant ma porte. Puis la serrure commença à cliqueter, pendant un long moment, plus long que si on avait utilisé une clé. Aussi incroyable que ça pouvait paraître, quelqu'un venait me sortir de là.
La porte s’ouvrit finalement dans un grincement aussi bruyant que gênant. Un homme entra rapidement et referma la porte aussitôt, sans faire de bruit. Il se laissa glisser le long de la porte et s’assit.
« Ouf, on dirait que j’arrive à temps, commença-t-il. Vous n’avez rien.
— Qui êtes-vous ?
— Que… Vous m’avez déjà oublié ? Vous me blessez. »
Son visage me revint peu à peu. Il était présent lors de mon anniversaire. C’était l’homme qui m’avait offert ce magnifique et mystérieux tableau.
— Khan.
— Oh, me voilà rassuré, fit-il d’une voix enjouée. Alors, vous avez aimé mon présent ?
— Oui, j’ai tenu ma promesse, répondis-je. Mais là n’est pas le sujet. Que faites-vous ici ?
— Je suis venu vous sortir de là. Nous devrions d’ailleurs ne pas trop traîner si vous ne voulez pas que l’on s’aperçoive de ma présence. »
Il commença à se relever et à ouvrir la porte.
« Non.
— Pardon ?
— Non, répétai-je d’un ton autoritaire. Ne me prenez pas pour une idiote, j’ai horreur de ça. »
Il s’interrompit et haussa les sourcils. Apparemment, il ne s’attendait pas à ma réaction.
« Pourriez-vous être plus claire, Votre Majesté ?
— Vous débarquez de nulle part, comme par magie, en prétendant me sauver. Deux conclusions s’imposent : vous semblez connaître les lieux, et vous m’avez espionnée, sinon vous n’auriez jamais pu savoir que je me trouvais ici. »
Khan marqua une pause, puis vint s’asseoir en face de moi.
« C’est un bon raisonnement que voilà, commenta-t-il. C’est une excellente qualité pour une reine.
Je vais vous expliquer rapidement : effectivement, je connais ces lieux comme ma poche car j’ai travaillé au château de nombreuses années. Et vous avez raison, je vous ai effectivement suivie.
— Mais pourquoi ?
— En fait, il s’agit d’un pur hasard : je me trouvais dans un bistrot quand je vous ai vue sur les quais. Vous sembliez vous diriger vers le château, c’est pourquoi j’ai suivi vos pas, au cas où il vous arriverait quelque chose.
— Vous avez eu raison, en effet. Mais comment saviez-vous que je courais un risque ?
— Votre Majesté, veuillez m’excuser, mais je trouve votre naïveté touchante.
— Je vous demande pardon ?
— Savez-vous où vous vous trouvez en ce moment ?
— Je crois. Au château de Bétraga ?
— Bien. Et savez-vous qui est l’homme que vous avez rencontré, celui qui vous a enfermée ici ?
— Non, qui est-ce ?
— Vous tenez vraiment à savoir qui il est ? »
Il commençait à sourire en voyant que je ne répondais pas. J’avais des frissons dans le dos en pensant à la suite qui n'allait sûrement pas me plaire. Après un long moment, je lui répondis :
« Oui.
— Il s’agit du Prince Edvard, neuvième de sa lignée. Mis au pouvoir par Xanto, Roi de Bétraga et aîné des treize frères des Îles du Sud. »
- Lhysender
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Re: Ⅰ- FROZEN : Duality
Dim 12 Juil 2015, 15:32
Nom de dieu ! Cette révélation à la fin !
Donc on se retrouve là où on n'a commencé...enfin vous voyez ce que je veux dire, c'est la fin du flashback ^^.
Sinon, comme d’habitude un excellent chapitre, toujours aussi bien écrit. Et je le redis, mais cette révélation, je l'ai pas vu venir, et pourtant j'aurais dû ! Quoique, c'est l'avantage d'être bon très bon public
Bref, pour finir je vais être vachement original: vivement la suite
Donc on se retrouve là où on n'a commencé...enfin vous voyez ce que je veux dire, c'est la fin du flashback ^^.
Sinon, comme d’habitude un excellent chapitre, toujours aussi bien écrit. Et je le redis, mais cette révélation, je l'ai pas vu venir, et pourtant j'aurais dû ! Quoique, c'est l'avantage d'être bon très bon public
Bref, pour finir je vais être vachement original: vivement la suite
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- M.BagginsLégende du Royaume
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Re: Ⅰ- FROZEN : Duality
Dim 12 Juil 2015, 15:54
Chapitre lu!^^ (jamais! Jamais je n'arrêterai!!! Niahahahahaha!!!!!!)
Bon ben, comme l'a dit Lhys, nous voilà donc de retour au début de cette histoire: c'est très excitant tout ça!
J'adore vraiment le fait de décrire les émotions d'Elsa à la première personne: tu le fais très bien en plus.
C'est sûr que cette révélation à la fin fait un choc, mais elle ne m'a peut-être pas fait le même effet qu'à Lhys parce qu'il y a quelque chose que je n'ai pas compris (doué^^'): donc Xanto est l'un des frères des Iles du Sud? Parce que la femme avait dit à Elsa que l'actuel roi de Bétraga était le frère de Xanto. Or le roi, Edvard, est l'aîné des Iles de Sud; donc Xanto est aussi l'un des frères de Hans? Expliquez-moi, s'ilvupléééééééééééé!!!!
Bref, sinon c'est vraiment très bien et encore plus vivement la suite que d'habitude car on va commencer l'histoire pour de bon cette fois.^^
Bon ben, comme l'a dit Lhys, nous voilà donc de retour au début de cette histoire: c'est très excitant tout ça!
J'adore vraiment le fait de décrire les émotions d'Elsa à la première personne: tu le fais très bien en plus.
C'est sûr que cette révélation à la fin fait un choc, mais elle ne m'a peut-être pas fait le même effet qu'à Lhys parce qu'il y a quelque chose que je n'ai pas compris (doué^^'): donc Xanto est l'un des frères des Iles du Sud? Parce que la femme avait dit à Elsa que l'actuel roi de Bétraga était le frère de Xanto. Or le roi, Edvard, est l'aîné des Iles de Sud; donc Xanto est aussi l'un des frères de Hans? Expliquez-moi, s'ilvupléééééééééééé!!!!
Bref, sinon c'est vraiment très bien et encore plus vivement la suite que d'habitude car on va commencer l'histoire pour de bon cette fois.^^
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Flowers with their names forgotten
Trampled into dust they're fallen,
Birds with broken wings are crying:
Wind can never take them flying.
Scream and cry but none will hear you,
Plead and beg but none will help you.
You no longer live as cattle:
Will you rise and join the battle?
Pigs will sneer at the steadfast
As we climb o'er the dead, keep advancing ahead!
Live your life in peace like you're just a sheep
But wolves will never lose their freedom.
Channel the anger swelling inside you,
Fighting the boundary 'till you break through.
Deep in your soul there's no hesitation
So make yourself the one - the Hunter!
Hungry to kill, you'll never forget this.
Piercing the sky with scarlet vengeance,
Bloody the bow and arrow in crimson,
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- Micky93Légende du Royaume
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Re: Ⅰ- FROZEN : Duality
Dim 12 Juil 2015, 16:37
C'est un excellent chapitre Kate !
Alors ouais, maintenant tout s'explique pour Elsa. Par contre, nom d'un chien cette révélation de fin ! Xanto est donc le plus âgé des treize frères ? J'avoue que je ne m'y attendais pas du tout ! D'ailleurs en parlant de cela, tu dis que Xanto était roi de Bétraga, mais vu qu'il s'agit du plus âgé des frères de Hans, L'ancien roi n'aurait pas dû rester aux îles du Sud afin d'accéder au trône par la suite ? Tu vois ce que je veux dire ? L'aîné à le devoir de prendre la relève par la suite, nan ? Enfin, c'est ainsi que je vois la chose...
Bref, c'était un super chapitre sinon, très bien écrit et très agréable à lire aussi. Vivement la suite.
Alors ouais, maintenant tout s'explique pour Elsa. Par contre, nom d'un chien cette révélation de fin ! Xanto est donc le plus âgé des treize frères ? J'avoue que je ne m'y attendais pas du tout ! D'ailleurs en parlant de cela, tu dis que Xanto était roi de Bétraga, mais vu qu'il s'agit du plus âgé des frères de Hans, L'ancien roi n'aurait pas dû rester aux îles du Sud afin d'accéder au trône par la suite ? Tu vois ce que je veux dire ? L'aîné à le devoir de prendre la relève par la suite, nan ? Enfin, c'est ainsi que je vois la chose...
Bref, c'était un super chapitre sinon, très bien écrit et très agréable à lire aussi. Vivement la suite.
- InvitéInvité
Re: Ⅰ- FROZEN : Duality
Dim 12 Juil 2015, 17:29
Eh bien, merci beaucoup à vous trois
Alors pour te répondre MB, tu as mal compris. En fait, c'est Xanto l'aîné des treize frères. Il régnait sur Bétraga avant de s'absenter pour chercher... ce qu'il cherche
Edvard est le neuvième de la famille, c'est lui qui occupe sa place en attendant.
Et donc ce sont les deux des frères de Hans, qui lui est le treizième.
Micky, en effet il aurait pu rester aux Îles du Sud, mais il préfère cette île. Et puis, le trône des Îles du Sud est toujours occupé par le père, donc il est parti voir ailleurs.
Par contre, il y a quelque chose qui m'étonne.
Et ça, vous ne vous êtes pas posé de questions ?
Alors pour te répondre MB, tu as mal compris. En fait, c'est Xanto l'aîné des treize frères. Il régnait sur Bétraga avant de s'absenter pour chercher... ce qu'il cherche
Edvard est le neuvième de la famille, c'est lui qui occupe sa place en attendant.
Et donc ce sont les deux des frères de Hans, qui lui est le treizième.
Micky, en effet il aurait pu rester aux Îles du Sud, mais il préfère cette île. Et puis, le trône des Îles du Sud est toujours occupé par le père, donc il est parti voir ailleurs.
Par contre, il y a quelque chose qui m'étonne.
Personne ne s'est demandé comment elle allait faire pour rentrer ? Parce qu'elle est quand même à plusieurs centaines de kilomètres de chez elle.Ça me laisse le temps de filer immédiatement au château, et je rentre tout de suite après.
Et ça, vous ne vous êtes pas posé de questions ?
Un moment, j’ai bien pensé à le faire apparaître, craignant d’avoir perdu mon avance, mais ce n’était vraiment pas une idée lumineuse : si on me voyait avec lui, j’étais fichue.
- M.BagginsLégende du Royaume
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Re: Ⅰ- FROZEN : Duality
Dim 12 Juil 2015, 17:43
Si, si, je me suis posée la question Kate, mais comme il est clair que tu fais exprès de ne rien dévoiler de plus à ce sujet, et que tu nous expliquera tout par la suite, je me suis dit que ce n'était pas la peine d'en faire mention.
Mais rassure-toi, je me suis bien posé des questions.^^
Mais rassure-toi, je me suis bien posé des questions.^^
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Re: Ⅰ- FROZEN : Duality
Dim 12 Juil 2015, 18:27
Bah... Elle peut créer un oiseau géant qu'elle finira par monter pour ensuite s'envoler en direction d'Arendelle. Je dis cela en faisant allusion aux petites mouettes de glace qu'elle avait créé pour envoyer les fameux messages. Je dis mouettes, mais je ne me rappelle plus du type d'oiseau.
Sinon, j'insiste toujours sur le fait que Xanto aurait dû rester aux îles du Sud ! (Oui je suis chiant ) Même si son père est encore souverain du royaume, l'aîné avait le devoir de rester sur les lieux afin de prendre sa place par la suite.
Sinon, j'insiste toujours sur le fait que Xanto aurait dû rester aux îles du Sud ! (Oui je suis chiant ) Même si son père est encore souverain du royaume, l'aîné avait le devoir de rester sur les lieux afin de prendre sa place par la suite.
- InvitéInvité
Re: Ⅰ- FROZEN : Duality
Ven 17 Juil 2015, 19:16
Chapitre 8 !
Attention, deux pages de plus par rapport au précédent plus long et trois fois plus de suspens et de mystères ! (me tapez pas, c'est génial le suspens )
Accrochez-vous car les choses s'accélèrent, ça va bientôt faire mal
(Illustration de Chamallow sur la première page)
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Attention, deux pages de plus par rapport au précédent plus long et trois fois plus de suspens et de mystères ! (me tapez pas, c'est génial le suspens )
Accrochez-vous car les choses s'accélèrent, ça va bientôt faire mal
(Illustration de Chamallow sur la première page)
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Chapitre 8 : Lucidité
« ELSAAA !!! MAIS T’ES COMPLÈTEMENT GIVRÉE ! TU TE RENDS COMPTE DE CE QUE TU AS FAIT ? TES NEURONES ILS ONT CONGELÉ OU QUOI ?
— Votre Majesté ?
— MAIS QU’EST-CE QUI T’AS PRIS ? TU T’APPELLES PAS ANNA, T’ES PAS UNE AVENTURIÈRE À CE QUE JE SACHE ! ÇA T’ARRIVE DE RÉFLECHIR DES FOIS ?
— Euh… Votre Majesté ?
— Hein ? »
Oups. J’étais partie ailleurs.
« Pourquoi affichez-vous ce sourire benêt ?
— Oh… excusez-moi. Je pensais à la réaction de ma sœur quand je lui dirai ce qui s’est passé. » Tout bien réfléchi, je me sentais bien dans cette cellule et je n’avais plus envie de rentrer.
« L’aîné de la famille de Hans. C’est génial, je suis ravie. Mais d’abord, que fait-il ici ? En tant que premier héritier, il ne devrait pas rester aux Îles du Sud ?
— À ce qu’il m’a dit, il n’appréciait pas le royaume de son père et a laissé sa place au deuxième fils. Il m’avait dit qu’il préférait cette île, de par sa beauté, sa position stratégique et des secrets qu’elle renferme.
— Ce sont ses dires ? fit-je, méfiante. Vous semblez proches, tous les deux.
— En effet, mais c’est du passé. Nous avons eu quelques désaccords. »
Il m’annonça cela sur un ton étrange. Un ton qui ne contenant pas une once de regret ou de nostalgie, mais plutôt de la colère et du mépris.
« Si vous dites vrai, nous ne devrions pas nous attarder ici. Vu ce que le plus jeune nous a fait, si maintenant nous avons le plus âgé sur le dos… maugréai-je.
— Je vous l’accorde, dit comme cela, ce n’est guère rassurant. Mais vous vous trompez.
— Comment ça ? répondis-je, surprise.
— Sachez que les actes du Prince Hans ont profondément troublé l’ordre de sa famille. Elle s’est divisée en deux : ceux qui étaient de son côté, et ceux qui étaient du vôtre. Si ma mémoire est bonne, il y avait sept membres pour Hans, sept pour vous et un neutre.
— Qui était-ce ?
— Le père. Il avait encouragé la prise d’initiative de Hans, afin de montrer à ses frères qu’il n’était pas ce qu’ils croyaient, mais il n’avait vraiment pas apprécié sa manipulation des sentiments pour mieux frapper dans le dos.
— Toute personne censée n’apprécierait pas cela, commentai-je.
— En effet. Il aurait préféré une méthode plus… traditionnelle. Et donc, le Prince Edvard faisait partie de ceux rangé dans votre camp.
— Je comprends mieux, à présent. Avant de m’assommer, il m’a dit que… qu’il a pris ma défense et qu’il ne me voulait pas de mal, mais qu’il exécutait simplement les ordres qu’on lui a donné. Il suivait donc les ordres de Xanto qui, connaissant mes pouvoirs, a envisagé la possibilité que je puisse m’échapper.
— Oui, mais il vous manque un détail.
— Je vous écoute ?
— Xanto est également de votre côté. »
Cette information ne me surprit qu’à moitié. Cet homme était bien un hypocrite du même genre que Hans. Mais pourquoi m’avoir défendu s’il voulait ma peau ?
« Khan, savez-vous qu’il a voulu me tuer ? »
Il s’agissait d’une question rhétorique. Enfin, je l’espérais, sinon cela n’annonçait rien de bon.
« Pardon ?! s’exclama-t-il. »
Non, il n’avait pas l’air de se forcer. Il semblait honnête.
« Oui, il a essayé de me tuer, répétai-je. Enfin, l’un de ses hommes. Un dénommé Zox, ce nom vous dit quelque chose ? »
Il regarda à sa droite, et sembla réfléchir. Puis il répondit :
« J’ai dû le croiser quelques fois étant donné qu’il travaillait aussi au château, mais je ne l’ai jamais vraiment connu, il était plutôt discret. Je n’arrive pas à croire qu’il ait pu faire une chose pareille. »
Quelque chose ne me convainquais pas dans son discours.
Khan se releva, s’étira puis m’annonça :
« Bon, ce n’est pas que je n’apprécie pas notre conversation, Votre Majesté, mais ce n’est ni le lieu ni le moment. Maintenant que vous avez vos réponses, vous devriez vous hâter.
— Très bien, répondis-je, je vous suis. »
Cet homme m’avait l’air fiable. Au moins pour sortir de là, dans un premier temps. Et puis, il ne portait pas d’armes.
En sortant, la première et la seule chose qui me frappa était l’odeur, une légère odeur d’humidité qui flottait aux alentours. Rien de bien remarquable, mais c’était la seule chose que je percevais : les probables couloirs où nous étions étaient plongés dans un noir d’encre.
« Mince, ce n’est pas bon du tout, fit Khan. Ils ont dû fermer l’accès aux cachots. Comment allons-nous faire ? »
En effet, devant l’obscurité qui régnait, il était impossible pour nous d’avancer, même à tâtons car nous pouvions tomber droit dans le premier piège venu ou sur un garde endormi. Les minces rayons de lunes qui pénétraient dans la cellule laissaient uniquement son seuil visible, mais pas plus : deux chemins se présentaient.
Heureusement, je venais d’avoir une idée pour le moins… lumineuse. Ou plutôt, c’était l’idée de Kristoff qui allait nous sortir de là.
« Vous voyez les rayons qui entrent ici ? fis-je en les montrant du doigt.
— Oui, et donc ?
— Regardez ça. »
Je fis apparaître une petite plaque de glace là où les rayons frappaient le sol, et je l’inclinai de sorte à ce qu’ils frappent le mur en face. Puis je fis apparaître un prisme, sur le seuil de la porte, qui divisa ainsi le rayon dans les deux directions.
« Ce n’est pas une source de lumière très puissante, mais elle devrait au moins nous permettre de distinguer les formes dans la pénombre.
— Toutes mes félicitations, me congratula Khan en applaudissant. C’est vraiment très ingénieux. Mais vu que nous devons laisser vos miroirs ici sous peine de couper les rayons, n’est-ce pas dangereux au cas où quelqu’un passe ?
— En effet. Même s’il fait nuit et que tout le monde doit dormir, nous devons faire vite. »
Les cachots étaient un vrai labyrinthe. Les couloirs se croisaient, s’entremêlaient, partaient dans toutes les directions, tournaient parfois en rond. L’endroit était immense ; pourtant, la majorité des cellules n’étaient pas occupées. On rencontrait parfois quelques bandits ronflant, mais pas plus. À chaque angle, je créais une nouvelle plaque de glace pour prolonger les rayons.
Quelques temps après, nous débouchâmes sur une allée déjà éclairée.
« Nous sommes en train de tourner en rond. Khan, comment avez-vous fait pour me retrouver là-dedans ?
— Eh bien, ça fait longtemps que je ne suis pas revenu ici, donc en toute honnêteté, j’avoue avoir un peu peiné pour arriver jusqu’à vous, répondit-il, gêné. »
Environ cinq minutes plus tard, un carrefour se présenta à nous. Il m’interrompit :
« Attendez, c’est par ici que je suis entré. Ah, voilà ! s’exclama-t-il après avoir regardé à gauche. »
Une porte en bois se trouvait effectivement à une dizaine de mètres de nous. Cependant, alors que nous nous y dirigions, l’obscurité revint conquérir les couloirs l’espace d’une seconde, avant de repartir aussi vite qu’elle était apparue.
« Khan, avez-vous marché dans le rayon ?
— Non, je suis vos pas depuis le début, Votre Majesté. »
— Donc ça veut dire que… »
Nous nous dévisagions tous les deux. Lui eut un sourire en coin.
« Dépêchez-vous ! ordonnai-je. »
Au même moment, au loin, étouffé par les murs, un homme hurla notre évasion.
Khan était à genoux, en train de travailler la serrure. Pendant ce temps, on entendait des bruits distants d’armures en mouvement, qui se faisaient de plus en plus nets.
« Hâtez-vous, nous sommes dans un cul-de-sac !
— Je fais mon maximum, Votre Majesté ! »
La porte s’ouvrit finalement après une attente qui m’a semblée interminable.
Nous arrivâmes dans l’un des couloirs que j’ai emprunté lors de mon arrivée. Mais des gardes arrivèrent au loin, condamnant ainsi l’entrée principale. Khan arracha l’épée d’une armure placée là en tant que décoration, puis me suivit.
« Vous avez un plan pour sortir de là ? me demanda Khan.
— Alors déjà… voilà, répondis-je en dressant un immense mur de glace de plusieurs mètres afin de barrer la route aux gardes. J’ai une idée, mais il faudrait que l’on sorte d’ici, que l’on soit à ciel ouvert.
— D’accord, suivez-moi. »
Je courus ainsi derrière lui dans plusieurs allées, tout en prenant soin de barrer les chemins que nous n’empruntions pas. Il m’indiqua finalement une petite brèche qui donnait sur les jardins. Après nous y être faufilés, nous rejoignîmes leur centre. Je fis apparaître un immense dôme d’une dizaine de mètres de hauteur autour de moi afin de nous protéger, ainsi qu’une boule de neige imposante, puis commençai à me concentrer.
À travers ce bouclier, on pouvait voir des formes s’avancer. Bientôt, des hurlements et des bruits d’épées qui s’entrechoquaient sur la glace se firent entendre. Mais les soldats ne pouvaient rien : elle était bien trop solide.
La neige prit de plus en plus de volume, puis commença à se modeler. Malheureusement, il était bien plus complexe à créer que son frère, ce qui me demandait plus de temps.
Les bruits d’épées cessèrent bientôt, faisant place à un long silence angoissant. Khan, ne l’appréciant pas du tout, me demanda de me presser un peu.
Soudain, un bruit sourd se fit entendre, puis, une seconde plus tard, un tremblement secoua le dôme entier et manqua de nous faire trébucher. Des fissures commencèrent à apparaître.
« Ils ont sorti les canons, observa Khan. Vous avez bientôt fini ?
— Presque ! hurlai-je un peu brusquement. »
Un second coup de canon vint agrandir les fissures et nous secouait de plus belle. Mais heureusement, j’avais terminé d’assembler ses plumes, qui étaient de loin la partie la plus compliquée à réaliser.
Le dôme fut bientôt asséné par un troisième coup. La glace commençait à s’effriter, laissant pénétrer des rayons de lunes.
« Il ne tiendra pas un coup de plus !
— J’ai terminé, montez ! »
Nous prîmes bientôt place sur son dos. Il ouvrit les yeux. Puis, alors qu’un ultime coup se fit entendre, d’un battement d’ailes sec, Chamallow brisa le dôme et s’éleva dans les airs, en poussant un cri aussi puissant que majestueux.
Chamallow, c’est le petit dernier de la famille, un immense et magnifique roc des neiges, d’un blanc immaculé. Je l’avais créé, après de nombreux jours de travail, lors du dernier anniversaire d’Anna : je lui avais offert une visite panoramique du pays à dos de roc. C’était, selon elle, la meilleure chose qu’elle ait faite de sa vie et également son plus beau cadeau : elle avait pleuré à chaudes larmes après son atterrissage. J’étais on ne peut plus comblée ce jour-là ; mais d’un côté, je regrettais d’avoir fait cela, car il m’était à présent impossible de surpasser cet anniversaire et de lui offrir mieux pour les prochains.
Malheureusement, le lendemain, je ne savais pas quoi en faire. Nous ne pouvions pas garder un roc vivant de plusieurs mètres au château, c’est pourquoi je l’avais emmené dans mon palais, afin que Marshmallow se sente moins seul et ait un compagnon de jeu. Le Chamallow originel est toujours là-bas, d’ailleurs. C’est de là que vient l’idée d’Anna de l’appeler comme cela.
Chamallow filai bientôt à vive allure dans le ciel, tel un oiseau de compétition. Anna aurait été ravie si elle était là : en bas, nous avions une magnifique vue de l’île, et en haut, un ciel étoilé éclairé par une pleine lune rayonnante.
« Alors ça ! lança Khan, un sourire aux lèvres. Je n’ai jamais fait quelque chose d’aussi extraordinaire et complètement insensé de ma vie. »
L’oiseau se posa bientôt sur l’un des pontons du port. Il n’y avait heureusement personne dehors à cette heure, seulement quelques ivrognes qui se donnaient des claques en voyant Chamallow.
Khan sauta sur la terre ferme, puis me remercia :
« Eh bien, merci pour la balade. J’adorerais en avoir un, déclara-t-il en le caressant, ce qui le fit roucouler.
— Beaucoup de monde aimerait, répondis-je. Vous habitez dans les environs ?
— Oui, pas très loin.
— Bien. Faites attention à vous alors, le château n’est pas si loin que ça.
— Ne vous en faites pas, je sais me faire discret. »
Alors qu’il commença à s’éloigner, je l’arrêtai :
« Khan.
— Votre Majesté ?
— Merci encore de m’avoir sortie de là. Soyez le bienvenu au château d’Arendelle.
— Je vous remercie, mais je n’ai fait que mon devoir. »
Je fronçais les sourcils. Sa réponse me rappela une question que je voulais lui poser, mais les évènements nous ont pris de court.
« Votre devoir ? Khan, attendez. Vous ne saviez pas que Xanto voulait me tuer. En revanche, selon vos dires, lui et Edvard seraient de mon côté, je ne pouvais donc pas courir de danger. Alors pourquoi m’avoir sauvée ? »
Il ne répondit pas et se contenta de me fixer de ses yeux d’un bleu sombre. Puis, un petit sourire en coin se dessina sur son visage après un long moment.
« Eh bien, en un soir, je me suis vu obligé de vous féliciter trois fois pour votre perspicacité. Bonne nuit, Majesté.
— Attendez ! »
Il s’éloigna rapidement et disparut dans une ruelle, englouti par l’obscurité. Quand j’arrivai quelques secondes après, il n’y avait plus aucune trace de lui.
Sa réaction me laissa perplexe. Il semblerait que j’aie touché juste et que son acte de sauvetage n’était pas totalement désintéressé, mais je ne voyais vraiment pas quelles pouvaient être ses motivations.
Je repris ma cape et le poignard, laissés sous le ponton lors de mon arrivée ici, puis j’enfourchai Chamallow. Il était grand temps que je retourne à Arendelle.
La célérité exceptionnelle de Chamallow nous fit atteindre le royaume en un peu plus de deux heures. Le voyage était très agréable, de par la vue, mais aussi du vent qui soufflait dans mes cheveux.
Une fois arrivé au château, il se posa sur le balcon principal.
Toutes les lumières étaient éteintes : personne ne devrait s’apercevoir de mon retour avant le petit matin. Mais comme j’aurais dû m’y attendre, je me trompais. Car à peine un pied posé par terre…
« ELSAAAAA !!! »
Anna bondit sur moi avec tant d’énergie que nous nous écroulâmes toutes les deux sur Chamallow. Elle me serra de toutes ses forces en sanglotant :
« Mais où étais-tu ? Qu’est-ce qui s’est passé ? Tout le monde se faisait un sang d’encre pour toi ! »
Elle avait les yeux rouges et gonflés. La voir dans cet état m’arracha une larme.
« Tout va bien, Anna, tout va bien, je suis là. Je vous expliquerai tout demain. »
Après un long moment, une longue étreinte, et après qu’elle se soit un peu calmée, nous nous retrouvâmes toutes les deux à observer le ciel. Il était dégagé et laissait apparaître une belle pleine lune. J’aurais bien voulu prolonger ce moment avec Anna toute la nuit, mais elle l’interrompit en me demandant :
« Elsa ? »
Un sourire se dessina sur son visage. Je savais ce qu’elle allait me demander.
« Le ciel est réveillé. »
La nuit fut longue, très longue pour moi, entre les évènements récents et les jeux nocturnes avec Anna pendant une bonne partie de la nuit. En plus d’avoir eu du mal à m’endormir, je me suis réveillée très tôt dans la matinée, alors que le soleil se levait à peine. Ne pouvant pas me rendormir et ne sachant que faire en attendant que tout le monde se lève, je me mis en direction de la bibliothèque, afin d’en apprendre plus sur l’île et sur certaines personnes.
Dans l’angle supérieur gauche, celui un peu oublié de la bibliothèque, je mis la main sur quelques articles de journal collés dans un bouquin un peu âgé ayant pour titre le nom de l’île. Je pris une chaise, m’installa devant l’étagère où j’avais pris le livre, et commençai la lecture de ceux que je jugeais important.
16 Décembre 1816 : le grand et non moins célèbre astrophysicien Zox vient de remporter un grand prix que nombreux dans son domaine convoitent, en récompense pour ses brillants travaux sur la Convergence.
« La Convergence ? fis-je, étonnée. Qu’est-ce que c’est que ça ? »
Sa nomination…
Un courant d’air interrompit ma lecture en tournant frénétiquement les pages. Je poursuivis :
Sa nomination lui a été personnellement attribuée par son roi mais surtout son ami, Xanto.
(Une photo d’eux, souriants, se trouvait là, mais a été déchirée : seul Xanto est visible).
Khan avait donc dit la vérité, Zox travaillait effectivement au château, et ses travaux pourraient donc expliquer sa discrétion. Mais alors, pourquoi a-t-il fui lorsque je lui ai demandé pourquoi il m’avait sauvé ?
Les autres articles avaient pour sujet l’île. Il n’y avait pas plus d’informations sur Zox. Il allait décidément me donner du fil à retordre.
21 Juin 1817 : une éruption de grande envergure a frappé l’île de Bétraga, détruisant une grande partie de l’île mais surtout le château et le port principal. Le roi n’a plus été vu depuis cet incident. La population est abandonnée à son propre sort, et des exodes massifs se mettent en place vers d’autres royaumes plus propices.
21 Septembre 1817 : trois mois après le malheur qu’ont subi tous les habitants de Bétraga, le roi…
Un deuxième courant d’air m’interrompit de nouveau.
…le roi reste toujours introuvable. Il semblerait qu’il ait abandonné son peuple. La question d’un nouveau roi se pose sur toutes les lèvres, mais qui pourra assurer ce titre ? À l’heure où nous écrivons, l’ancien roi Xanto des Îles du Sud est le seul de sa lignée qui puisse assurer le gouvernement du royaume, ses frères étant pour l’instant trop jeunes. Si la situation ne s’améliore pas, des élections pourraient être envisagées.
1 Mai 1822 : Érik des Îles du Sud, deuxième de sa lignée, a atteint l’âge d’être roi et vient d’endosser cette responsabilité, sous les encouragements du peuple de Bétraga. Selon lui, il ne détient cependant aucune information sur ce qu’est devenu son frère aîné.
9 Mai 1826: Quatre ans après son accès au pouvoir, le Roi Érik…
Le troisième courant d’air fit voler les quelques articles mal collés. Je me levai pour fermer la porte de la bibliothèque ainsi que les fenêtres que j’avais ouvertes pour laisser entrer l’air frais.
…le Roi Érik démissionne de ses fonctions. L’exode de la population a considérablement réduit la main-d’œuvre disponible, les finances viennent à manquer et il semblerait que l’éruption a fortement endommagé les sols, rendant toute culture presque impossible. Seul un miracle pourrait restaurer l’île. Bétraga serait-elle condamnée ?
19 Novembre 1835 : Plus de dix-huit après la disparition de Xanto, des rumeurs se murmurent à son sujet. Il aurait été aperçu sur un autre continent, dans un immense canyon. On dit qu’il serait sur les traces de l’antique civilisation disparue, à la recherche de quelque chose…
26 Février 1838 : Le plus grand voleur de tous les temps, Steffen Fitzherbert, a été retrouvé…
Le quatrième courant d’air commença à m’agacer mais aussi à m’interpeller, car tout était fermé. Je décidai d’en chercher la source, après avoir terminé cet article.
…a été retrouvé agonisant dans une ruelle, dans un petit village portuaire à Corona. Selon ses dires, il aurait reconnu l’ancien roi dont la nervosité laissait planer des doutes sur lui ou sur ce qu’il aurait trouvé. Il s’avère qu’il s’agissait d’une antique tablette noire, ornée de motifs runiques, que Steffen a voulu subtiliser, mais dont l’erreur a été de grandement sous-estimer son adversaire. Sa dernière volonté a été que quelqu’un veille sur son fils qui a grandi sans jamais le connaître, ne voulant pas qu’il soit en danger à cause de ses activités.
Je mis ma main devant ma bouche, attristée par cette découverte.
« Oh non… pensai-je. Est-ce que je dois lui montrer cet article ? Oui, je ne peux pas le garder pour moi… Mais je n’ai pas envie de le rendre triste… »
Je me relevai puis rangeai l’ouvrage où je l’avais pris. Puis, voulant découvrir l’origine de ces mystérieux courants d’air, je pris une bougie encore allumée et l’installa sur mes genoux. Elle penchait vers la droite. Cependant, à ma gauche, il n’y avait rien, à part des étagères remplies de livres.
Cependant, entre deux bibliothèques, un détail retint mon attention : il y avait quelques fils d’araignée, qui volaient dans la même direction que la bougie, ce qui indiquait que le courant d’air semblait venir du mince espace entre les deux meubles. J’essayai de tirer une bibliothèque, en vain : elles étaient bien trop lourdes.
Une idée me vint à l’esprit : je fis apparaître une mince plaquette de glace, assez fine pour être insérée dans la fente. Puis je me concentrai et essayai, tant bien que mal, d’augmenter son volume.
La bibliothèque commençait à trembler puis, sous mes efforts, glissa dans l’angle : on semblait avoir prévu un espace pour permettre à la bibliothèque de bouger.
Un petit passage étroit se présenta alors à moi. De vieux et humides escaliers en pierres s’enfonçaient dans une sorte de caverne sous le château. J’hésitai à y descendre, les lieux n’étant guère rassurant au premier regard ; mais après tout, il ne devrait rien m’arriver vu que je me trouvais au château. Et puis, la curiosité me rongeait, je n’avais pas envie d’attendre que les autres soient debout. Alors j’entrai.
Les escaliers menèrent assez profond sous terre, peut-être une cinquantaine de mètres sous la surface. Pourtant, alors qu’aucune source de lumière n’était présente, j’y voyais très bien.
Arrivée tout en bas, je me trouvais dans une petite grotte sphérique. Les quelques rats et chauves-souris présents, ainsi que les gouttes coulant le long des stalactites témoignaient du secret qui entouraient ces lieux.
La mystérieuse source de lumière se tenait en face de moi. Il s’agissait de glace, d’un gigantesque bloc de glace diffusant une douce lumière. Derrière cet immense bloc, je pus distinguer une sorte d’ombre, de forme carrée.
Cependant, je ressentais quelque chose d’étrange provenant de cette glace. Elle semblait n’en avoir que l’apparence. En effet, je n’arrivais pas à la percevoir, à la modeler ou même à la faire disparaître. Impuissante, je me tenais debout devant cette ombre, qui m’était inaccessible.
Quelqu’un semblait avoir caché quelque chose de très important ici, quelque chose qui ne devait en aucun cas être découvert.
— Votre Majesté ?
— MAIS QU’EST-CE QUI T’AS PRIS ? TU T’APPELLES PAS ANNA, T’ES PAS UNE AVENTURIÈRE À CE QUE JE SACHE ! ÇA T’ARRIVE DE RÉFLECHIR DES FOIS ?
— Euh… Votre Majesté ?
— Hein ? »
Oups. J’étais partie ailleurs.
« Pourquoi affichez-vous ce sourire benêt ?
— Oh… excusez-moi. Je pensais à la réaction de ma sœur quand je lui dirai ce qui s’est passé. » Tout bien réfléchi, je me sentais bien dans cette cellule et je n’avais plus envie de rentrer.
« L’aîné de la famille de Hans. C’est génial, je suis ravie. Mais d’abord, que fait-il ici ? En tant que premier héritier, il ne devrait pas rester aux Îles du Sud ?
— À ce qu’il m’a dit, il n’appréciait pas le royaume de son père et a laissé sa place au deuxième fils. Il m’avait dit qu’il préférait cette île, de par sa beauté, sa position stratégique et des secrets qu’elle renferme.
— Ce sont ses dires ? fit-je, méfiante. Vous semblez proches, tous les deux.
— En effet, mais c’est du passé. Nous avons eu quelques désaccords. »
Il m’annonça cela sur un ton étrange. Un ton qui ne contenant pas une once de regret ou de nostalgie, mais plutôt de la colère et du mépris.
« Si vous dites vrai, nous ne devrions pas nous attarder ici. Vu ce que le plus jeune nous a fait, si maintenant nous avons le plus âgé sur le dos… maugréai-je.
— Je vous l’accorde, dit comme cela, ce n’est guère rassurant. Mais vous vous trompez.
— Comment ça ? répondis-je, surprise.
— Sachez que les actes du Prince Hans ont profondément troublé l’ordre de sa famille. Elle s’est divisée en deux : ceux qui étaient de son côté, et ceux qui étaient du vôtre. Si ma mémoire est bonne, il y avait sept membres pour Hans, sept pour vous et un neutre.
— Qui était-ce ?
— Le père. Il avait encouragé la prise d’initiative de Hans, afin de montrer à ses frères qu’il n’était pas ce qu’ils croyaient, mais il n’avait vraiment pas apprécié sa manipulation des sentiments pour mieux frapper dans le dos.
— Toute personne censée n’apprécierait pas cela, commentai-je.
— En effet. Il aurait préféré une méthode plus… traditionnelle. Et donc, le Prince Edvard faisait partie de ceux rangé dans votre camp.
— Je comprends mieux, à présent. Avant de m’assommer, il m’a dit que… qu’il a pris ma défense et qu’il ne me voulait pas de mal, mais qu’il exécutait simplement les ordres qu’on lui a donné. Il suivait donc les ordres de Xanto qui, connaissant mes pouvoirs, a envisagé la possibilité que je puisse m’échapper.
— Oui, mais il vous manque un détail.
— Je vous écoute ?
— Xanto est également de votre côté. »
Cette information ne me surprit qu’à moitié. Cet homme était bien un hypocrite du même genre que Hans. Mais pourquoi m’avoir défendu s’il voulait ma peau ?
« Khan, savez-vous qu’il a voulu me tuer ? »
Il s’agissait d’une question rhétorique. Enfin, je l’espérais, sinon cela n’annonçait rien de bon.
« Pardon ?! s’exclama-t-il. »
Non, il n’avait pas l’air de se forcer. Il semblait honnête.
« Oui, il a essayé de me tuer, répétai-je. Enfin, l’un de ses hommes. Un dénommé Zox, ce nom vous dit quelque chose ? »
Il regarda à sa droite, et sembla réfléchir. Puis il répondit :
« J’ai dû le croiser quelques fois étant donné qu’il travaillait aussi au château, mais je ne l’ai jamais vraiment connu, il était plutôt discret. Je n’arrive pas à croire qu’il ait pu faire une chose pareille. »
Quelque chose ne me convainquais pas dans son discours.
Khan se releva, s’étira puis m’annonça :
« Bon, ce n’est pas que je n’apprécie pas notre conversation, Votre Majesté, mais ce n’est ni le lieu ni le moment. Maintenant que vous avez vos réponses, vous devriez vous hâter.
— Très bien, répondis-je, je vous suis. »
Cet homme m’avait l’air fiable. Au moins pour sortir de là, dans un premier temps. Et puis, il ne portait pas d’armes.
En sortant, la première et la seule chose qui me frappa était l’odeur, une légère odeur d’humidité qui flottait aux alentours. Rien de bien remarquable, mais c’était la seule chose que je percevais : les probables couloirs où nous étions étaient plongés dans un noir d’encre.
« Mince, ce n’est pas bon du tout, fit Khan. Ils ont dû fermer l’accès aux cachots. Comment allons-nous faire ? »
En effet, devant l’obscurité qui régnait, il était impossible pour nous d’avancer, même à tâtons car nous pouvions tomber droit dans le premier piège venu ou sur un garde endormi. Les minces rayons de lunes qui pénétraient dans la cellule laissaient uniquement son seuil visible, mais pas plus : deux chemins se présentaient.
Heureusement, je venais d’avoir une idée pour le moins… lumineuse. Ou plutôt, c’était l’idée de Kristoff qui allait nous sortir de là.
« Vous voyez les rayons qui entrent ici ? fis-je en les montrant du doigt.
— Oui, et donc ?
— Regardez ça. »
Je fis apparaître une petite plaque de glace là où les rayons frappaient le sol, et je l’inclinai de sorte à ce qu’ils frappent le mur en face. Puis je fis apparaître un prisme, sur le seuil de la porte, qui divisa ainsi le rayon dans les deux directions.
« Ce n’est pas une source de lumière très puissante, mais elle devrait au moins nous permettre de distinguer les formes dans la pénombre.
— Toutes mes félicitations, me congratula Khan en applaudissant. C’est vraiment très ingénieux. Mais vu que nous devons laisser vos miroirs ici sous peine de couper les rayons, n’est-ce pas dangereux au cas où quelqu’un passe ?
— En effet. Même s’il fait nuit et que tout le monde doit dormir, nous devons faire vite. »
Les cachots étaient un vrai labyrinthe. Les couloirs se croisaient, s’entremêlaient, partaient dans toutes les directions, tournaient parfois en rond. L’endroit était immense ; pourtant, la majorité des cellules n’étaient pas occupées. On rencontrait parfois quelques bandits ronflant, mais pas plus. À chaque angle, je créais une nouvelle plaque de glace pour prolonger les rayons.
Quelques temps après, nous débouchâmes sur une allée déjà éclairée.
« Nous sommes en train de tourner en rond. Khan, comment avez-vous fait pour me retrouver là-dedans ?
— Eh bien, ça fait longtemps que je ne suis pas revenu ici, donc en toute honnêteté, j’avoue avoir un peu peiné pour arriver jusqu’à vous, répondit-il, gêné. »
Environ cinq minutes plus tard, un carrefour se présenta à nous. Il m’interrompit :
« Attendez, c’est par ici que je suis entré. Ah, voilà ! s’exclama-t-il après avoir regardé à gauche. »
Une porte en bois se trouvait effectivement à une dizaine de mètres de nous. Cependant, alors que nous nous y dirigions, l’obscurité revint conquérir les couloirs l’espace d’une seconde, avant de repartir aussi vite qu’elle était apparue.
« Khan, avez-vous marché dans le rayon ?
— Non, je suis vos pas depuis le début, Votre Majesté. »
— Donc ça veut dire que… »
Nous nous dévisagions tous les deux. Lui eut un sourire en coin.
« Dépêchez-vous ! ordonnai-je. »
Au même moment, au loin, étouffé par les murs, un homme hurla notre évasion.
Khan était à genoux, en train de travailler la serrure. Pendant ce temps, on entendait des bruits distants d’armures en mouvement, qui se faisaient de plus en plus nets.
« Hâtez-vous, nous sommes dans un cul-de-sac !
— Je fais mon maximum, Votre Majesté ! »
La porte s’ouvrit finalement après une attente qui m’a semblée interminable.
Nous arrivâmes dans l’un des couloirs que j’ai emprunté lors de mon arrivée. Mais des gardes arrivèrent au loin, condamnant ainsi l’entrée principale. Khan arracha l’épée d’une armure placée là en tant que décoration, puis me suivit.
« Vous avez un plan pour sortir de là ? me demanda Khan.
— Alors déjà… voilà, répondis-je en dressant un immense mur de glace de plusieurs mètres afin de barrer la route aux gardes. J’ai une idée, mais il faudrait que l’on sorte d’ici, que l’on soit à ciel ouvert.
— D’accord, suivez-moi. »
Je courus ainsi derrière lui dans plusieurs allées, tout en prenant soin de barrer les chemins que nous n’empruntions pas. Il m’indiqua finalement une petite brèche qui donnait sur les jardins. Après nous y être faufilés, nous rejoignîmes leur centre. Je fis apparaître un immense dôme d’une dizaine de mètres de hauteur autour de moi afin de nous protéger, ainsi qu’une boule de neige imposante, puis commençai à me concentrer.
À travers ce bouclier, on pouvait voir des formes s’avancer. Bientôt, des hurlements et des bruits d’épées qui s’entrechoquaient sur la glace se firent entendre. Mais les soldats ne pouvaient rien : elle était bien trop solide.
La neige prit de plus en plus de volume, puis commença à se modeler. Malheureusement, il était bien plus complexe à créer que son frère, ce qui me demandait plus de temps.
Les bruits d’épées cessèrent bientôt, faisant place à un long silence angoissant. Khan, ne l’appréciant pas du tout, me demanda de me presser un peu.
Soudain, un bruit sourd se fit entendre, puis, une seconde plus tard, un tremblement secoua le dôme entier et manqua de nous faire trébucher. Des fissures commencèrent à apparaître.
« Ils ont sorti les canons, observa Khan. Vous avez bientôt fini ?
— Presque ! hurlai-je un peu brusquement. »
Un second coup de canon vint agrandir les fissures et nous secouait de plus belle. Mais heureusement, j’avais terminé d’assembler ses plumes, qui étaient de loin la partie la plus compliquée à réaliser.
Le dôme fut bientôt asséné par un troisième coup. La glace commençait à s’effriter, laissant pénétrer des rayons de lunes.
« Il ne tiendra pas un coup de plus !
— J’ai terminé, montez ! »
Nous prîmes bientôt place sur son dos. Il ouvrit les yeux. Puis, alors qu’un ultime coup se fit entendre, d’un battement d’ailes sec, Chamallow brisa le dôme et s’éleva dans les airs, en poussant un cri aussi puissant que majestueux.
Chamallow, c’est le petit dernier de la famille, un immense et magnifique roc des neiges, d’un blanc immaculé. Je l’avais créé, après de nombreux jours de travail, lors du dernier anniversaire d’Anna : je lui avais offert une visite panoramique du pays à dos de roc. C’était, selon elle, la meilleure chose qu’elle ait faite de sa vie et également son plus beau cadeau : elle avait pleuré à chaudes larmes après son atterrissage. J’étais on ne peut plus comblée ce jour-là ; mais d’un côté, je regrettais d’avoir fait cela, car il m’était à présent impossible de surpasser cet anniversaire et de lui offrir mieux pour les prochains.
Malheureusement, le lendemain, je ne savais pas quoi en faire. Nous ne pouvions pas garder un roc vivant de plusieurs mètres au château, c’est pourquoi je l’avais emmené dans mon palais, afin que Marshmallow se sente moins seul et ait un compagnon de jeu. Le Chamallow originel est toujours là-bas, d’ailleurs. C’est de là que vient l’idée d’Anna de l’appeler comme cela.
Chamallow filai bientôt à vive allure dans le ciel, tel un oiseau de compétition. Anna aurait été ravie si elle était là : en bas, nous avions une magnifique vue de l’île, et en haut, un ciel étoilé éclairé par une pleine lune rayonnante.
« Alors ça ! lança Khan, un sourire aux lèvres. Je n’ai jamais fait quelque chose d’aussi extraordinaire et complètement insensé de ma vie. »
L’oiseau se posa bientôt sur l’un des pontons du port. Il n’y avait heureusement personne dehors à cette heure, seulement quelques ivrognes qui se donnaient des claques en voyant Chamallow.
Khan sauta sur la terre ferme, puis me remercia :
« Eh bien, merci pour la balade. J’adorerais en avoir un, déclara-t-il en le caressant, ce qui le fit roucouler.
— Beaucoup de monde aimerait, répondis-je. Vous habitez dans les environs ?
— Oui, pas très loin.
— Bien. Faites attention à vous alors, le château n’est pas si loin que ça.
— Ne vous en faites pas, je sais me faire discret. »
Alors qu’il commença à s’éloigner, je l’arrêtai :
« Khan.
— Votre Majesté ?
— Merci encore de m’avoir sortie de là. Soyez le bienvenu au château d’Arendelle.
— Je vous remercie, mais je n’ai fait que mon devoir. »
Je fronçais les sourcils. Sa réponse me rappela une question que je voulais lui poser, mais les évènements nous ont pris de court.
« Votre devoir ? Khan, attendez. Vous ne saviez pas que Xanto voulait me tuer. En revanche, selon vos dires, lui et Edvard seraient de mon côté, je ne pouvais donc pas courir de danger. Alors pourquoi m’avoir sauvée ? »
Il ne répondit pas et se contenta de me fixer de ses yeux d’un bleu sombre. Puis, un petit sourire en coin se dessina sur son visage après un long moment.
« Eh bien, en un soir, je me suis vu obligé de vous féliciter trois fois pour votre perspicacité. Bonne nuit, Majesté.
— Attendez ! »
Il s’éloigna rapidement et disparut dans une ruelle, englouti par l’obscurité. Quand j’arrivai quelques secondes après, il n’y avait plus aucune trace de lui.
Sa réaction me laissa perplexe. Il semblerait que j’aie touché juste et que son acte de sauvetage n’était pas totalement désintéressé, mais je ne voyais vraiment pas quelles pouvaient être ses motivations.
Je repris ma cape et le poignard, laissés sous le ponton lors de mon arrivée ici, puis j’enfourchai Chamallow. Il était grand temps que je retourne à Arendelle.
La célérité exceptionnelle de Chamallow nous fit atteindre le royaume en un peu plus de deux heures. Le voyage était très agréable, de par la vue, mais aussi du vent qui soufflait dans mes cheveux.
Une fois arrivé au château, il se posa sur le balcon principal.
Toutes les lumières étaient éteintes : personne ne devrait s’apercevoir de mon retour avant le petit matin. Mais comme j’aurais dû m’y attendre, je me trompais. Car à peine un pied posé par terre…
« ELSAAAAA !!! »
Anna bondit sur moi avec tant d’énergie que nous nous écroulâmes toutes les deux sur Chamallow. Elle me serra de toutes ses forces en sanglotant :
« Mais où étais-tu ? Qu’est-ce qui s’est passé ? Tout le monde se faisait un sang d’encre pour toi ! »
Elle avait les yeux rouges et gonflés. La voir dans cet état m’arracha une larme.
« Tout va bien, Anna, tout va bien, je suis là. Je vous expliquerai tout demain. »
Après un long moment, une longue étreinte, et après qu’elle se soit un peu calmée, nous nous retrouvâmes toutes les deux à observer le ciel. Il était dégagé et laissait apparaître une belle pleine lune. J’aurais bien voulu prolonger ce moment avec Anna toute la nuit, mais elle l’interrompit en me demandant :
« Elsa ? »
Un sourire se dessina sur son visage. Je savais ce qu’elle allait me demander.
« Le ciel est réveillé. »
La nuit fut longue, très longue pour moi, entre les évènements récents et les jeux nocturnes avec Anna pendant une bonne partie de la nuit. En plus d’avoir eu du mal à m’endormir, je me suis réveillée très tôt dans la matinée, alors que le soleil se levait à peine. Ne pouvant pas me rendormir et ne sachant que faire en attendant que tout le monde se lève, je me mis en direction de la bibliothèque, afin d’en apprendre plus sur l’île et sur certaines personnes.
Dans l’angle supérieur gauche, celui un peu oublié de la bibliothèque, je mis la main sur quelques articles de journal collés dans un bouquin un peu âgé ayant pour titre le nom de l’île. Je pris une chaise, m’installa devant l’étagère où j’avais pris le livre, et commençai la lecture de ceux que je jugeais important.
16 Décembre 1816 : le grand et non moins célèbre astrophysicien Zox vient de remporter un grand prix que nombreux dans son domaine convoitent, en récompense pour ses brillants travaux sur la Convergence.
« La Convergence ? fis-je, étonnée. Qu’est-ce que c’est que ça ? »
Sa nomination…
Un courant d’air interrompit ma lecture en tournant frénétiquement les pages. Je poursuivis :
Sa nomination lui a été personnellement attribuée par son roi mais surtout son ami, Xanto.
(Une photo d’eux, souriants, se trouvait là, mais a été déchirée : seul Xanto est visible).
Khan avait donc dit la vérité, Zox travaillait effectivement au château, et ses travaux pourraient donc expliquer sa discrétion. Mais alors, pourquoi a-t-il fui lorsque je lui ai demandé pourquoi il m’avait sauvé ?
Les autres articles avaient pour sujet l’île. Il n’y avait pas plus d’informations sur Zox. Il allait décidément me donner du fil à retordre.
21 Juin 1817 : une éruption de grande envergure a frappé l’île de Bétraga, détruisant une grande partie de l’île mais surtout le château et le port principal. Le roi n’a plus été vu depuis cet incident. La population est abandonnée à son propre sort, et des exodes massifs se mettent en place vers d’autres royaumes plus propices.
21 Septembre 1817 : trois mois après le malheur qu’ont subi tous les habitants de Bétraga, le roi…
Un deuxième courant d’air m’interrompit de nouveau.
…le roi reste toujours introuvable. Il semblerait qu’il ait abandonné son peuple. La question d’un nouveau roi se pose sur toutes les lèvres, mais qui pourra assurer ce titre ? À l’heure où nous écrivons, l’ancien roi Xanto des Îles du Sud est le seul de sa lignée qui puisse assurer le gouvernement du royaume, ses frères étant pour l’instant trop jeunes. Si la situation ne s’améliore pas, des élections pourraient être envisagées.
1 Mai 1822 : Érik des Îles du Sud, deuxième de sa lignée, a atteint l’âge d’être roi et vient d’endosser cette responsabilité, sous les encouragements du peuple de Bétraga. Selon lui, il ne détient cependant aucune information sur ce qu’est devenu son frère aîné.
9 Mai 1826: Quatre ans après son accès au pouvoir, le Roi Érik…
Le troisième courant d’air fit voler les quelques articles mal collés. Je me levai pour fermer la porte de la bibliothèque ainsi que les fenêtres que j’avais ouvertes pour laisser entrer l’air frais.
…le Roi Érik démissionne de ses fonctions. L’exode de la population a considérablement réduit la main-d’œuvre disponible, les finances viennent à manquer et il semblerait que l’éruption a fortement endommagé les sols, rendant toute culture presque impossible. Seul un miracle pourrait restaurer l’île. Bétraga serait-elle condamnée ?
19 Novembre 1835 : Plus de dix-huit après la disparition de Xanto, des rumeurs se murmurent à son sujet. Il aurait été aperçu sur un autre continent, dans un immense canyon. On dit qu’il serait sur les traces de l’antique civilisation disparue, à la recherche de quelque chose…
26 Février 1838 : Le plus grand voleur de tous les temps, Steffen Fitzherbert, a été retrouvé…
Le quatrième courant d’air commença à m’agacer mais aussi à m’interpeller, car tout était fermé. Je décidai d’en chercher la source, après avoir terminé cet article.
…a été retrouvé agonisant dans une ruelle, dans un petit village portuaire à Corona. Selon ses dires, il aurait reconnu l’ancien roi dont la nervosité laissait planer des doutes sur lui ou sur ce qu’il aurait trouvé. Il s’avère qu’il s’agissait d’une antique tablette noire, ornée de motifs runiques, que Steffen a voulu subtiliser, mais dont l’erreur a été de grandement sous-estimer son adversaire. Sa dernière volonté a été que quelqu’un veille sur son fils qui a grandi sans jamais le connaître, ne voulant pas qu’il soit en danger à cause de ses activités.
Je mis ma main devant ma bouche, attristée par cette découverte.
« Oh non… pensai-je. Est-ce que je dois lui montrer cet article ? Oui, je ne peux pas le garder pour moi… Mais je n’ai pas envie de le rendre triste… »
Je me relevai puis rangeai l’ouvrage où je l’avais pris. Puis, voulant découvrir l’origine de ces mystérieux courants d’air, je pris une bougie encore allumée et l’installa sur mes genoux. Elle penchait vers la droite. Cependant, à ma gauche, il n’y avait rien, à part des étagères remplies de livres.
Cependant, entre deux bibliothèques, un détail retint mon attention : il y avait quelques fils d’araignée, qui volaient dans la même direction que la bougie, ce qui indiquait que le courant d’air semblait venir du mince espace entre les deux meubles. J’essayai de tirer une bibliothèque, en vain : elles étaient bien trop lourdes.
Une idée me vint à l’esprit : je fis apparaître une mince plaquette de glace, assez fine pour être insérée dans la fente. Puis je me concentrai et essayai, tant bien que mal, d’augmenter son volume.
La bibliothèque commençait à trembler puis, sous mes efforts, glissa dans l’angle : on semblait avoir prévu un espace pour permettre à la bibliothèque de bouger.
Un petit passage étroit se présenta alors à moi. De vieux et humides escaliers en pierres s’enfonçaient dans une sorte de caverne sous le château. J’hésitai à y descendre, les lieux n’étant guère rassurant au premier regard ; mais après tout, il ne devrait rien m’arriver vu que je me trouvais au château. Et puis, la curiosité me rongeait, je n’avais pas envie d’attendre que les autres soient debout. Alors j’entrai.
Les escaliers menèrent assez profond sous terre, peut-être une cinquantaine de mètres sous la surface. Pourtant, alors qu’aucune source de lumière n’était présente, j’y voyais très bien.
Arrivée tout en bas, je me trouvais dans une petite grotte sphérique. Les quelques rats et chauves-souris présents, ainsi que les gouttes coulant le long des stalactites témoignaient du secret qui entouraient ces lieux.
La mystérieuse source de lumière se tenait en face de moi. Il s’agissait de glace, d’un gigantesque bloc de glace diffusant une douce lumière. Derrière cet immense bloc, je pus distinguer une sorte d’ombre, de forme carrée.
Cependant, je ressentais quelque chose d’étrange provenant de cette glace. Elle semblait n’en avoir que l’apparence. En effet, je n’arrivais pas à la percevoir, à la modeler ou même à la faire disparaître. Impuissante, je me tenais debout devant cette ombre, qui m’était inaccessible.
Quelqu’un semblait avoir caché quelque chose de très important ici, quelque chose qui ne devait en aucun cas être découvert.
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Re: Ⅰ- FROZEN : Duality
Ven 17 Juil 2015, 21:23
Nom d'un chien quel chapitre ! Il était juste extra quoi !
Alors pour commençer, je suis ravi d'apprendre le pourquoi du comment l'aîné n'est finalement pas resté aux Iles du Sud.
Ensuite, Elsa n'aurait-elle pas pu défoncer purement et simplement la porte avec ses pouvoirs pour s'évader avec Khan ?
Après, non mais là j'ai rigolé comme pas possible ! Tu as donc repris l'idée de l'oiseau géant que j'avais proposé pour que nos deux jeunes gens s'échappent ? Sache que cela me fait plaisir ! D'ailleurs le nom de l'oiseau quoi, "Chamallow" !
Et enfin, "Steffen Fitzherbert" ? Nom d'un chien le père de Eugène quoi ! Pas cool ce qu'il lui est arrivé... Le pauvre...
Sinon cette fin. J'ai trop hâte de connaitre la suite à présent ! Alors dépêche-toi de poster le prochain chapitre ! Vite ! Vite ! Vite !
Alors pour commençer, je suis ravi d'apprendre le pourquoi du comment l'aîné n'est finalement pas resté aux Iles du Sud.
Ensuite, Elsa n'aurait-elle pas pu défoncer purement et simplement la porte avec ses pouvoirs pour s'évader avec Khan ?
Après, non mais là j'ai rigolé comme pas possible ! Tu as donc repris l'idée de l'oiseau géant que j'avais proposé pour que nos deux jeunes gens s'échappent ? Sache que cela me fait plaisir ! D'ailleurs le nom de l'oiseau quoi, "Chamallow" !
Et enfin, "Steffen Fitzherbert" ? Nom d'un chien le père de Eugène quoi ! Pas cool ce qu'il lui est arrivé... Le pauvre...
Sinon cette fin. J'ai trop hâte de connaitre la suite à présent ! Alors dépêche-toi de poster le prochain chapitre ! Vite ! Vite ! Vite !
- Lhysender
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Re: Ⅰ- FROZEN : Duality
Ven 17 Juil 2015, 23:09
Nom de dieu !
Micky a déjà tout dit, c'est encore un excellent chapitre mais quel suspens ! Laisse moi te dire que tu as l'art et la manière d'éclaircir encore plus un mystère tout en l'épaisissant encore plus, ce qui fait que l'on a juste qu'une envie, c'est de connaître la suite !
Par contre, ce Khan est un peu trop mystérieux à mon goût...
Bref, vivement le prochain chapitre
Micky a déjà tout dit, c'est encore un excellent chapitre mais quel suspens ! Laisse moi te dire que tu as l'art et la manière d'éclaircir encore plus un mystère tout en l'épaisissant encore plus, ce qui fait que l'on a juste qu'une envie, c'est de connaître la suite !
Par contre, ce Khan est un peu trop mystérieux à mon goût...
Bref, vivement le prochain chapitre
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Re: Ⅰ- FROZEN : Duality
Ven 17 Juil 2015, 23:34
Chapitre lu! ( )
Ouais, ouais, ouais... QUEL CHAPITRE PUTAIIIIIIIIIN!!!
Bon, je vais juste faire une petite remarque car j'ai envie de faire mon relou.
Khan demande à Elsa si elle a 'un plan pour sortir d'ici'. Et Elsa lui répond en gros 'oui, mais il faudrait d'abord qu'on sorte d'ici'... C'est moi ou elle se fout de sa gueule là? XD
Bref, sinon Micky et Lhys ont déjà tout dit: j'adore ton style, mais c'était encore plus flagrant dans ce chapitre. Moi j'adore faire de longues descriptions, et toi tu te contentes du minimum tout en étant super efficace, si bien qu'on visualise quand-même tout très bien. Je trouve ça génial!^^
Et j'ai adoré le coup de l'oiseau aussi: elle doit avoir trop la classe cette bestiole. (d'ailleurs, attends-toi éventuellement à une petit illustration.^^)
Et puis tout le suspense et tout... Waaaaaaah!!!
Allez, la suite, la suite!
Ouais, ouais, ouais... QUEL CHAPITRE PUTAIIIIIIIIIN!!!
Bon, je vais juste faire une petite remarque car j'ai envie de faire mon relou.
Khan demande à Elsa si elle a 'un plan pour sortir d'ici'. Et Elsa lui répond en gros 'oui, mais il faudrait d'abord qu'on sorte d'ici'... C'est moi ou elle se fout de sa gueule là? XD
Bref, sinon Micky et Lhys ont déjà tout dit: j'adore ton style, mais c'était encore plus flagrant dans ce chapitre. Moi j'adore faire de longues descriptions, et toi tu te contentes du minimum tout en étant super efficace, si bien qu'on visualise quand-même tout très bien. Je trouve ça génial!^^
Et j'ai adoré le coup de l'oiseau aussi: elle doit avoir trop la classe cette bestiole. (d'ailleurs, attends-toi éventuellement à une petit illustration.^^)
Et puis tout le suspense et tout... Waaaaaaah!!!
Allez, la suite, la suite!
_________________
Flowers with their names forgotten
Trampled into dust they're fallen,
Birds with broken wings are crying:
Wind can never take them flying.
Scream and cry but none will hear you,
Plead and beg but none will help you.
You no longer live as cattle:
Will you rise and join the battle?
Pigs will sneer at the steadfast
As we climb o'er the dead, keep advancing ahead!
Live your life in peace like you're just a sheep
But wolves will never lose their freedom.
Channel the anger swelling inside you,
Fighting the boundary 'till you break through.
Deep in your soul there's no hesitation
So make yourself the one - the Hunter!
Hungry to kill, you'll never forget this.
Piercing the sky with scarlet vengeance,
Bloody the bow and arrow in crimson,
Rally the hunters to war.
Trampled into dust they're fallen,
Birds with broken wings are crying:
Wind can never take them flying.
Scream and cry but none will hear you,
Plead and beg but none will help you.
You no longer live as cattle:
Will you rise and join the battle?
Pigs will sneer at the steadfast
As we climb o'er the dead, keep advancing ahead!
Live your life in peace like you're just a sheep
But wolves will never lose their freedom.
Channel the anger swelling inside you,
Fighting the boundary 'till you break through.
Deep in your soul there's no hesitation
So make yourself the one - the Hunter!
Hungry to kill, you'll never forget this.
Piercing the sky with scarlet vengeance,
Bloody the bow and arrow in crimson,
Rally the hunters to war.
- InvitéInvité
Re: Ⅰ- FROZEN : Duality
Sam 18 Juil 2015, 23:43
Merci à vous mais vous avez le droit de critiquer hein, je ne frappe pas...
Euh... Quelle porte ? xD
Celle de sa cellule ? Elle était faite d'un métal très résistant, Elsa ne pouvait rien contre.
Eh bien, pour être honnête, je ne l'ai pas fait suite à ta suggestion car c'était déjà prévu à la base, tu as tout simplement réussi à le prédire
Eh bien, au prochain chapitre, vous... ne saurez toujours rien
Enfin, rien ne sera expliqué explicitement, mais avec un peu de réflexion, l'un des éléments principaux de cette histoire apparaitra sous vos yeux ébahis !
Tu ne prends que la moitié de la phrase aussi !
Mais c'est vrai que j'aurais dû remplacer "d'ici" par "de ces couloirs" ou "dehors".
Eh bien, merci beaucoup, tu m'en vois ravie alors !
Tiens, un cookie pour te récompenser
Ensuite, Elsa n'aurait-elle pas pu défoncer purement et simplement la porte avec ses pouvoirs pour s'évader avec Khan ?
Euh... Quelle porte ? xD
Celle de sa cellule ? Elle était faite d'un métal très résistant, Elsa ne pouvait rien contre.
Après, non mais là j'ai rigolé comme pas possible ! Tu as donc repris l'idée de l'oiseau géant que j'avais proposé pour que nos deux jeunes gens s'échappent ? Sache que cela me fait plaisir !
Eh bien, pour être honnête, je ne l'ai pas fait suite à ta suggestion car c'était déjà prévu à la base, tu as tout simplement réussi à le prédire
Micky a déjà tout dit, c'est encore un excellent chapitre mais quel suspens ! Laisse moi te dire que tu as l'art et la manière d'éclaircir encore plus un mystère tout en l'épaisissant encore plus, ce qui fait que l'on a juste qu'une envie, c'est de connaître la suite !
Eh bien, au prochain chapitre, vous... ne saurez toujours rien
Enfin, rien ne sera expliqué explicitement, mais avec un peu de réflexion, l'un des éléments principaux de cette histoire apparaitra sous vos yeux ébahis !
Khan demande à Elsa si elle a 'un plan pour sortir d'ici'. Et Elsa lui répond en gros 'oui, mais il faudrait d'abord qu'on sorte d'ici'... C'est moi ou elle se fout de sa gueule là? XD
Tu ne prends que la moitié de la phrase aussi !
Mais c'est vrai que j'aurais dû remplacer "d'ici" par "de ces couloirs" ou "dehors".
Et j'ai adoré le coup de l'oiseau aussi: elle doit avoir trop la classe cette bestiole. bravo (d'ailleurs, attends-toi éventuellement à une petit illustration.^^)
Eh bien, merci beaucoup, tu m'en vois ravie alors !
Tiens, un cookie pour te récompenser
- Micky93Légende du Royaume
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Re: Ⅰ- FROZEN : Duality
Mar 21 Juil 2015, 11:22
Eh bien, pour être honnête, je ne l'ai pas fait suite à ta suggestion car c'était déjà prévu à la base, tu as tout simplement réussi à le prédire a écrit:
Eh bien, j'ignorais que j'avais un tel don alors ! Merci à toi de me l'avoir fait découvrir !
- InvitéInvité
Re: Ⅰ- FROZEN : Duality
Jeu 23 Juil 2015, 19:04
Neuvième chapitre, malheureusement le dernier avant un temps indéterminé mais probablement conséquent.
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Chapitre 9 : Interrogations
« Bon sang, mais qu’est-ce que c’est que ça ? »
Ces mots étaient sortis très lentement de ma bouche, un par un. Je n’avais pas l’habitude de laisser transparaître mes pensées à voix haute comme cela, mais force est de constater que la vision qui se présentait à moi était aussi étrange qu’inattendue.
Caché entre deux étagères, au fond de la bibliothèque royale, un escalier menait à une petite grotte semblable à une chambre forte, qui renfermait, dans sa paroi, un gros bloc translucide hérissé de pointes, semblable à un oursin, qui devait faire une bonne dizaine de mètres de long, de large et de haut. Ma première impression en le voyant était qu’il s’agissait en fait de glace, mais je me trompais. Après m’être ridiculisée pendant deux longues minutes à faire des gestes les yeux fermés, concentrée, la structure n’avait pas bougé d’un pouce. Et ce n’était certainement pas à cause de son imposant volume que j’étais impuissante, car un jour, en raison de quelques affaissements de terrain qui menaçaient mon palais, j’ai dû le lever et le déplacer de plusieurs mètres.
En m’en approchant, je pus découvrir que la surface des immenses pics était parfaitement lisse, comme s’ils avaient subi une intervention humaine. À vue d’œil, l’ombre carré qui se distinguait à travers cet étrange matériau semblait parfaitement centrée, et le fait que les nombreux pics pointaient tous en provenance du centre me laissait entrevoir la possibilité qu’ils protégeaient cette forme, comme un bouclier.
Cependant, les questions que je me posais à propos de ce qui se tenait là ne firent que doubler lorsque je me risquai à y toucher. Lorsque ma main se posa dessus, un léger choc traversa mon corps et me donna une poussée d’énergie, car j’étais encore un peu fatiguée, ayant mal dormi la nuit dernière : je me sentais à présent en pleine forme. Mais ce n’était là que la face visible de l’iceberg des étrangetés, car en retirant ma main, je pus apercevoir mon flocon emblématique apparaître. Il commença à briller, puis, sans crier gare, la caverne toute entière se mit bientôt à trembler. Et elle ne le faisait pas qu’à moitié : le plafond commença à s’effriter, et les stalactites présentes se décrochèrent. Je me suis vue obligée de m’abriter sous un abri de glace pour ne pas me prendre des rochers sur la tête.
Quand tout sembla s’arrêter, je sortis de ma cachette. De nombreux petits rochers jonchaient le sol suite à la secousse, et quand la poussière se dissipa, je vis avec stupéfaction que l’imposante structure cristalline avait subie quelques changements. Les pics s’étaient tous rétractés, rendant la paroi face à moi parfaitement lisse et légèrement arrondie, comme si elle était devenue une grosse bulle. Mon flocon avait grandi et occupait maintenant presque toute la paroi. En son centre, un petit orifice était apparu, guère plus grand qu’un ballon d’enfant.
Le tremblement qui a secoué la caverne ayant probablement réveillé tout le château, je décidai de remonter en vitesse avant de faire d’autres bêtises.
À part que presque tous les livres étaient tombés et jonchaient le sol, la secousse ne semblait pas avoir causé de dégâts majeurs. Cependant, un livre en particulier retint mon attention. Il s’agissait d’un livre ayant pour titre ce qui m’a interpellée tout à l’heure, « Convergences ». Malheureusement, en le feuilletant, une bonne moitié du livre était calcinée, et l’autre avait été arrachée.
Je reposai le livre et m’éloignai. En sortant de la bibliothèque, je tombai nez-à-nez avec Kai. Il sembla frôler la crise cardiaque.
« Oh mon dieu… Mais que… Votre Majesté, que faites-vous ici ? Depuis quand êtes-vous revenue ?
— Euh… Bonjour, Kai. Ne vous en faites pas, je vous expliquerai. Ma sœur est-elle levée ?
— Pour être honnête, je ne sais pas si quelqu’un dort encore dans le royaume à cause du récent séisme.
— Oh… répondis-je avec un sourire gêné et innocent. Bref, je voudrais que vous indiquiez à tous ceux que vous croiserez de m’attendre dans la bibliothèque.
— Bien. Ce sera fait. »
Je le remerciai et m’éloignai rapidement.
Je traversai les longs couloirs du château d’un bon pas. Puis, quelques minutes après, je fis ma deuxième rencontre de la journée.
« Olaf ! m’écriai-je. »
Quand il se retourna, il sembla aussi surpris que Kai, ce qui était bien entendu tout à fait compréhensible.
« Elsa ! Mais où étais-tu passée ?
— Je te l’expliquerai, répondis-je en le prenant dans mes bras pour lui faire un câlin, étant donné qu’il souriait, les bras ouverts. Je vais chercher Anna. Attends-moi à la bibliothèque. »
Arrivée devant sa chambre, elle était vide. Il n’y avait aucune trace d’Anna ou de Kristoff. Kai a dû être plus rapide que moi. Je retournai à la bibliothèque, et en effet, tout le monde m’attendait. Anna, Kristoff, Olaf, Sven, Kai, Gerda ainsi que quelques autres majordomes étaient assis près de la cheminée.
En me voyant entrer dans la salle, Anna se leva, un sourire aux lèvres, et sans un mot, me sauta au cou. Une longue étreinte s’ensuit, que je brisai quelques temps après en me rendant compte que nous faisions attendre tout le monde. Je me plaçai au centre de tous, devant la cheminée, m’éclaircis la gorge et annonçai :
« Bonjour tout le monde. Je suis désolée de vous avoir causé tant de soucis. Il m’est arrivé quelques… ennuis. Mais ne craignez rien, je suis en pleine forme en ce moment. »
Puis je commençai mon long récit, depuis le soir sur le balcon lorsque Zox est apparu. Je m’efforçai de ne rien oublier et de mentionner chaque détail. Arrivée à la révélation de Khan sur l’identité de mes agresseurs, le visage d’Anna blêmit, puis elle sauta hors de son fauteuil et se mit à courir partout frénétiquement, comme un jouet mécanique qu’on aurait remonté à bloc.
« ELSAAA !!! MAIS T’ES COMPLÈTEMENT GIVRÉE ! TU TE RENDS COMPTE DE CE QUE TU AS FAIT ?
— Anna…
— TES NEURONES ILS ONT CONGELÉ OU QUOI ? MAIS QU’EST-CE QUI T’AS PRIS ?
— Anna, s’il te plaît, calme-toi !
— ÇA T’ARRIVE DE RÉFLÉCHIR DES FOIMMMFFFFFFFFF… »
Je fis apparaître un gros tas de neige sur elle. Ce n’était pas très gentil, mais il n’y avait pas d’autre moyen d’arrêter Anna lorsqu’elle était en colère. Du coin de l’œil, je vis Kristoff tenter tant bien que mal d’enlever son sourire narquois de son visage. Elle s’extirpa, puis alla se rasseoir d’un air boudeur.
Je repris et achevai mon récit. À la fin de celui-ci, une moitié semblait un peu perdue, tandis que l’autre réfléchissait. Ce fut Gerda qui brisa la parole en première :
« Si je puis me permettre… Il me semble avoir déjà lu le nom de Khan dans un journal… mais je ne m’en souviens plus du tout, je n’en suis même pas sûre. Ça doit remonter à très longtemps.
— Ce n’est pas grave, répondis-je, c’est déjà un début. Merci beaucoup.
— Elsa, et cette secousse ? intervint soudainement Kristoff. Tu te trouvais dans la bibliothèque lorsqu’elle s’est produite, et elle semblait provenir de là.
— En effet, tu fais bien de me la rappeler car elle m’est complètement sortie de la tête. Mais je vous préviens, ce sera probablement la chose la plus étrange que vous n’aurez jamais vue. »
Je conduisis la petite troupe au fond de la bibliothèque, là où se trouvait le passage. Ils furent tous très surpris en le découvrant.
« Mais qu’est-ce que c’est que cet escalier ? commença Anna. Comment l’as-tu découvert, Elsa ?
— Il y avait quelques courants d’air qui se faufilaient entre les deux bibliothèques, expliquai-je. Faites attention en descendant, ça glisse un peu. »
Tous se faufilèrent un à un dans l’étroit passage et pénétrèrent dans la caverne. Arrivés en bas, bien entendu, ils furent tous aussi surpris que moi la première fois. Olaf tira tout le monde de sa torpeur en me demandant :
« Elsa, ce n’est pas ton flocon qui est gravé là-dessus ?
— Mais oui, je n’y avais même pas fait attention ! fit Anna. Elsa, qu’est-ce que tu as fait comme bêtise encore ?
— Rien du tout ! répondis-je. Au départ, ce bloc n’était pas lisse comme vous le voyez, il était hérissé de pointes, comme un oursin. J’ai juste voulu le toucher, et au contact, les pics se sont tous rétractés, engendrant la secousse, et mon flocon est apparu à la surface. C’est tout.
— Quand tu l’as touché, tu dis ? s’interrogea Olaf. »
Avant que j’aie pu lui dire que ce n’était peut-être pas une bonne idée, il toucha la surface cristalline du bout de ses petites brindilles. Cependant, rien ne se produisit. Il enleva rapidement son bras :
« Oh… C’est très, très froid, même pour moi ! Mais c’est étrange, il ne se passe rien.
— Quel douillet, cet Olaf ! ricana Kristoff. On voit que tu n’as pas l’habitude des grands froids. »
Kristoff s’approcha, et lorsque sa main entra en contact avec la paroi, un violent éclair lumineux apparut, et il fut projeté en arrière avec force.
Je fis apparaître, de justesse, un tas de neige pour ne pas que sa tête heurte un rocher. Anna se rua vers lui :
« Kristoff ! Tu n’as rien ?
— Mmmmh… un peu… secoué mais ça va… répondit-il en portant sa main à son front.
— Mais qu’est-ce qu’il s’est passé ? Elsa, pourquoi il ne se passe rien avec toi ou Olaf ?
— Je… n’en ai aucune idée, Anna… C’est comme si… »
Des voix en provenance d’en haut m’interrompirent. Kai remonta en vitesse à la surface pour s’en occuper.
Je ne comprenais plus rien à ce qu’il se passait. Les évènements devenaient de plus en plus louches depuis la découverte de cette caverne et de son contenu.
« Kristoff, était-ce douloureux quand tu as touché cette chose ?
— Non, pas vraiment.
— Bien. Quel… quelqu’un voudrait-il essayer de toucher le bloc ? demandai-je. Je ferai apparaître un gros tas de neige derrière vous, vous ne risquerez rien. »
L’un des majordomes descendus avec nous se proposa. Nous nous exécutâmes tous les deux, mais la même scène qu’avec Kristoff se produisit : un flash, et il fut violemment projeté dans le monticule de neige.
« Il n’y a donc qu’Olaf et moi qui puissions toucher ce bloc ?
— Il faut croire, répondit Anna.
— Je vais essayer quelque chose, alors. »
Je fis apparaître une réplique miniature de Marshmallow. Il n’était pas aussi grand que l’original, mais ses deux mètres le rendaient tout de même assez intimidant. Quand Marshmallow Jr. effleura la surface du flocon de son imposante main, comme pour Olaf et moi, rien ne se produisit.
Je lui ordonnai d’attaquer, et il s’exécuta aussitôt, frappant ainsi de ses immenses poings le bloc, de plus en plus rapidement et de plus en plus fort. Quand Anna fit remarquer que la caverne commençait à devenir instable, je lui fis signe d’arrêter, et tout le monde s’approcha pour examiner l’endroit qui a subi le courroux de ce titan des neiges.
« Rien, fis-je. Pas une égratignure.
— Je suppose que l’on aurait dû s’y attendre, lança Kristoff. Cette chose semble protégée par une forme de magie assez puissante, ce n’est pas avec un bonhomme de neige que nous allions la briser.
— Si tu as une meilleure idée, vas-y, rétorqua Anna.
— Il n’y a que ma magie et moi qui puissions toucher cette chose, expliquai-je. J’ai juste voulu essayer, c’est tout. »
Tout le monde regardait l’ombre derrière sa vitrine opaque.
« Qu’est-ce que c’est, à votre avis, Votre Majesté ? s’enquérit l’un des majordomes.
— Je n’en ai aucune idée, pas plus que vous, répondis-je. Mais je pense savoir comment l’atteindre.
— Tu penses que c’est grâce à cette espèce de fente ? me demanda Anna.
— En effet. Je ne vois pas de meilleure solution. On dirait qu’elle a été prévue pour une sorte de clé.
— Une clé sphérique ? Je dois admettre que c’est assez inhabituel, nota Kristoff.
— C’est vrai, mais… »
Une voix m’interrompit. Quelqu’un m’appelait. Je fis signe à tout le monde de ne pas bouger et de m’attendre, pendant que je remontais à la surface. C’était Kai, qui amenait avec lui deux invités… inattendus.
La surprise qui se dessinait sur mon visage laissait bientôt place à un sourire. Devant moi se tenait Raiponce et Eugène.
« Mais que faites-vous ici ? demandai-je en prenant Raiponce dans mes bras. »
Ils étaient vêtus tout deux assez ordinairement. Elle portait une longue robe mauve ornée, sur l’une de ses épaules, du soleil emblématique de leur royaume, tandis que Eugène portait son habituel pourpoint turquoise aux manches blanches, et un pantalon brun. Il avait une sacoche en cuir autour de l’épaule.
« Eh bien, il nous est arrivé un petit problème, en rapport avec ta lettre, qui nous a forcé à venir ici, répondit-elle. »
Je fronçai les sourcils, ceci n’étant pas la réponse à laquelle je m’attendais. J’appelai les autres pour qu’ils montent à la surface. Tout le monde était ravi de les voir. Je leur proposai de venir s’asseoir autour de la cheminée, et envoyai les majordomes leur apporter des boissons.
« Alors, racontez-nous tout, questionnai-je. Que s’est-il passé ? »
Ils se regardèrent tous deux, d’un air un peu gêné.
« Eh bien, euh… on… commença Raiponce.
— On lui a volé ses pouvoirs, termina Eugène. »
Cette annonce jeta un froid dans la salle. Tous les regardèrent avec des yeux écarquillés.
Mon cœur rata un battement : j’aurais préféré tout entendre, sauf ça.
« Pardon ?
— Il y a deux jours, quelqu’un s’est introduit dans notre chambre. Il semblait chercher quelque chose. Nous nous sommes vite enfuis, et des gardes sont arrivés, mais il a tout de même réussi à s’échapper. Mais selon les dires des gardes, quand nous sommes partis, il a dit avoir déjà obtenu ce qu’il voulait. Cet homme parlait en fait de son pouvoir, il était venu pour le lui prendre.
— Comment le savez-vous ? demandai-je.
— Oh, ce n’est pas très difficile de le remarquer, continua Raiponce. Non seulement je me sens vidée de toute énergie, mais en plus, mes cheveux ne brillent plus ni ne soignent quand je chante.
— Mais ils n’avaient pas perdus leur pouvoir lorsqu’ils ont été coupés ? s’interrogea Kristoff.
— Non. Selon Grand-Père, cette force imprègne chaque cellule de mon corps, et elle restera à vie. Mais je te l’accorde, c’est un peu plus difficile de soigner maintenant qu’ils ont perdu en longueur, ajouta-t-elle en souriant.
— Mais si vous vous êtes enfuis car quelqu’un était dans votre chambre, vous l’avez vu ? Est-ce qu’il avait une capuche, ou des yeux d’un bleu sombre ? demandai-je.
— Non, pas du tout, répondit Eugène. Il était grand, massif… il avait des cheveux bruns, ondulés… un peu long aussi… mais nous n’avons pas vu ses yeux. Pourquoi cette question ?
— Il m’est arrivé la même chose, mais de manière un peu moins douce. Quelqu’un a voulu me tuer pour mes pouvoirs. »
Les rôles s’inversèrent : c’était eux, cette fois-ci, qui écarquillaient les yeux. Avant qu’ils puissent répondre quelque chose, j’ajoutai :
« Cependant, votre description nous aide beaucoup. Attendez-moi un instant. »
Je partis à l’entrée de la caverne, là où j’avais trouvé des bouquins sur l’île, et revint vers le groupe avec l’article de la nomination de Zox et la photographie de Xanto.
« Était-ce cet homme que vous avez vu ? »
Je leur tendis l’image. Ils l’examinèrent, et, d’un commun accord, répondirent :
« Eh bien, il faisait assez sombre… Mais oui, il lui ressemble beaucoup. C’est certainement lui. Qui est-ce ?
— Oh, il s’agit seulement du roi de l’île voisine et de l’aîné d’une puissante famille de treize dangereux hommes.
— Seulement ? Moi qui pensais qu’il avait l’air méchant, fit Eugène en souriant.
— Eugène, ce n’est pas drôle ! s’indigna Raiponce en lui donnant une tape sur le bras.
— Et vous l’avez retrouvé ? questionnai-je. Il n’est quand même pas venu tout seul pour voler tes pouvoirs, puis reparti ?
— Eh bien… pour être honnête… si. Cet homme est très, très fort. Il a réussi à vaincre Maximus, c’est dire ! expliqua Eugène.
— Mais ce n’est pas grave, ajouta Raiponce. Dans son combat, il a perdu quelque chose. »
Elle fit signe à son époux de leur montrer. Il ouvrit sa sacoche et en tira un petit orbe dans lequel ondulait un liquide doré et brillant.
« Ce sont… tes…, commença Anna.
— En effet. Mais ne me demandez pas comment il a fait, je n’en ai aucune idée. »
Elle fit passer le globe à tout le monde. Quand arriva le tour d’Olaf, alors qu’il s’apprêta à le prendre, quelque chose d’étrange se produisit. Lorsqu’il approcha ses petites mains, le liquide, qui ondulait auparavant au centre de son réceptacle, se plaqua sur le bord opposé, et suivit le mouvement des mains d’Olaf, comme deux aimants qui se repoussaient.
« Mais qu’est-ce… m’exclamai-je. Je peux voir, Olaf ? »
Alors qu’il s’apprêtait à me le donner, Anna lui arracha des mains.
« Stop ! Elsa, réfléchis un peu. Il n’y a qu’Olaf et toi qui puissiez toucher l’espèce de bloc. Tu ne crois pas qu’il va se passer la même chose ici ? Ça peut peut-être te faire du mal !
— Maintenant que tu le dis… Mais laisse-moi essayer, d’accord ? »
J’approchai lentement ma main de l’orbe, mais la même réaction qu’avec Olaf se produisit. Cependant, au contact, une vive douleur m’assaillit.
« Aïe ! Mais il est brûlant ?!
— Brûlant ? Euh… je ne trouve pas… répondit Anna.
— Tout le monde peut le toucher pourtant, c’est étrange… ajouta Kristoff. »
Je regardai ma main, toute rouge, et l’orbe. Ma tête allait bientôt exploser avec tous ces mystères. Mais soudainement, en voyant sa forme, une idée me traversa l’esprit.
« Descendez-le.
— Où ça ? demanda Eugène.
— Il faut que nous vous montrions quelque chose. »
Je les emmenai devant le passage découvert ce matin, et les fit entrer. Arrivés devant l’imposant bloc cristallin, orné de mon flocon géant, ils se posèrent tous deux les mêmes questions que nous.
« Qu’est-ce que c’est que ça ?
— Vous voyez l’ombre derrière ? Elsa pense qu’il s’agit d’une sorte de protection autour d’elle, expliqua Anna.
— C’est l’idée, continuai-je. Mais ne le touchez surtout pas, à moins que vous appréciiez faire des vols planés. »
Eugène examina le flocon, et s’approcha de la cavité sphérique.
« Tu penses que l’on peut insérer l’orbe là-dedans ? m’interrogea-t-il.
— Eh bien, il n’y a qu’Olaf et moi qui puissions toucher cette chose, mais pas l’orbe, alors ça me semble cohérent. Raiponce, à toi l’honneur. »
Elle s’avança, l’orbe à la main, et l’inséra dans le petit compartiment, puis recula. Mais rien ne se produisit.
« Eh bien, ce fut une idée ingénieuse et d’une rare pertinence. De qui provient-elle, déjà ? se moqua Eugène en me regardant. »
Cependant, il perdit bien vite son sourire. Un léger tremblement parcourra la grotte, faisant tomber de la poussière et quelques gravats.
Devant nous, le flocon se mit à luire d’une vive lumière, et fut bientôt rejoint par le bloc tout entier qui se remplit d’une belle couleur dorée.
Puis le tremblement s’estompa. Un crissement se fit entendre, et tous constatèrent que le bloc commençait à se fragmenter en minuscule petits cubes translucides, comme une gigantesque construction d’enfant. Un à un, dans un bruit de verre qui s’entrechoque, les cubes pivotèrent et se rétractèrent, faisant ainsi peu à peu reculer la masse translucide. Peu à peu, son contenu se dévoilait.
Un énorme cube d’un gris métallique apparut alors sous nos yeux stupéfaits. Puis, comme les cubes sur lesquels il était posé disparurent, l’imposant bloc gris se laissa tomber sur le sol rocheux dans un bruit assourdissant. Tout le monde se bouscula alors pour entrer dans l’espèce de seconde grotte qui était apparue suite à la disparition de cette protection magique avec, au milieu, ce qu’elle gardait.
Il s’agissait en fait d’un coffre-fort.
Ces mots étaient sortis très lentement de ma bouche, un par un. Je n’avais pas l’habitude de laisser transparaître mes pensées à voix haute comme cela, mais force est de constater que la vision qui se présentait à moi était aussi étrange qu’inattendue.
Caché entre deux étagères, au fond de la bibliothèque royale, un escalier menait à une petite grotte semblable à une chambre forte, qui renfermait, dans sa paroi, un gros bloc translucide hérissé de pointes, semblable à un oursin, qui devait faire une bonne dizaine de mètres de long, de large et de haut. Ma première impression en le voyant était qu’il s’agissait en fait de glace, mais je me trompais. Après m’être ridiculisée pendant deux longues minutes à faire des gestes les yeux fermés, concentrée, la structure n’avait pas bougé d’un pouce. Et ce n’était certainement pas à cause de son imposant volume que j’étais impuissante, car un jour, en raison de quelques affaissements de terrain qui menaçaient mon palais, j’ai dû le lever et le déplacer de plusieurs mètres.
En m’en approchant, je pus découvrir que la surface des immenses pics était parfaitement lisse, comme s’ils avaient subi une intervention humaine. À vue d’œil, l’ombre carré qui se distinguait à travers cet étrange matériau semblait parfaitement centrée, et le fait que les nombreux pics pointaient tous en provenance du centre me laissait entrevoir la possibilité qu’ils protégeaient cette forme, comme un bouclier.
Cependant, les questions que je me posais à propos de ce qui se tenait là ne firent que doubler lorsque je me risquai à y toucher. Lorsque ma main se posa dessus, un léger choc traversa mon corps et me donna une poussée d’énergie, car j’étais encore un peu fatiguée, ayant mal dormi la nuit dernière : je me sentais à présent en pleine forme. Mais ce n’était là que la face visible de l’iceberg des étrangetés, car en retirant ma main, je pus apercevoir mon flocon emblématique apparaître. Il commença à briller, puis, sans crier gare, la caverne toute entière se mit bientôt à trembler. Et elle ne le faisait pas qu’à moitié : le plafond commença à s’effriter, et les stalactites présentes se décrochèrent. Je me suis vue obligée de m’abriter sous un abri de glace pour ne pas me prendre des rochers sur la tête.
Quand tout sembla s’arrêter, je sortis de ma cachette. De nombreux petits rochers jonchaient le sol suite à la secousse, et quand la poussière se dissipa, je vis avec stupéfaction que l’imposante structure cristalline avait subie quelques changements. Les pics s’étaient tous rétractés, rendant la paroi face à moi parfaitement lisse et légèrement arrondie, comme si elle était devenue une grosse bulle. Mon flocon avait grandi et occupait maintenant presque toute la paroi. En son centre, un petit orifice était apparu, guère plus grand qu’un ballon d’enfant.
Le tremblement qui a secoué la caverne ayant probablement réveillé tout le château, je décidai de remonter en vitesse avant de faire d’autres bêtises.
À part que presque tous les livres étaient tombés et jonchaient le sol, la secousse ne semblait pas avoir causé de dégâts majeurs. Cependant, un livre en particulier retint mon attention. Il s’agissait d’un livre ayant pour titre ce qui m’a interpellée tout à l’heure, « Convergences ». Malheureusement, en le feuilletant, une bonne moitié du livre était calcinée, et l’autre avait été arrachée.
Je reposai le livre et m’éloignai. En sortant de la bibliothèque, je tombai nez-à-nez avec Kai. Il sembla frôler la crise cardiaque.
« Oh mon dieu… Mais que… Votre Majesté, que faites-vous ici ? Depuis quand êtes-vous revenue ?
— Euh… Bonjour, Kai. Ne vous en faites pas, je vous expliquerai. Ma sœur est-elle levée ?
— Pour être honnête, je ne sais pas si quelqu’un dort encore dans le royaume à cause du récent séisme.
— Oh… répondis-je avec un sourire gêné et innocent. Bref, je voudrais que vous indiquiez à tous ceux que vous croiserez de m’attendre dans la bibliothèque.
— Bien. Ce sera fait. »
Je le remerciai et m’éloignai rapidement.
Je traversai les longs couloirs du château d’un bon pas. Puis, quelques minutes après, je fis ma deuxième rencontre de la journée.
« Olaf ! m’écriai-je. »
Quand il se retourna, il sembla aussi surpris que Kai, ce qui était bien entendu tout à fait compréhensible.
« Elsa ! Mais où étais-tu passée ?
— Je te l’expliquerai, répondis-je en le prenant dans mes bras pour lui faire un câlin, étant donné qu’il souriait, les bras ouverts. Je vais chercher Anna. Attends-moi à la bibliothèque. »
Arrivée devant sa chambre, elle était vide. Il n’y avait aucune trace d’Anna ou de Kristoff. Kai a dû être plus rapide que moi. Je retournai à la bibliothèque, et en effet, tout le monde m’attendait. Anna, Kristoff, Olaf, Sven, Kai, Gerda ainsi que quelques autres majordomes étaient assis près de la cheminée.
En me voyant entrer dans la salle, Anna se leva, un sourire aux lèvres, et sans un mot, me sauta au cou. Une longue étreinte s’ensuit, que je brisai quelques temps après en me rendant compte que nous faisions attendre tout le monde. Je me plaçai au centre de tous, devant la cheminée, m’éclaircis la gorge et annonçai :
« Bonjour tout le monde. Je suis désolée de vous avoir causé tant de soucis. Il m’est arrivé quelques… ennuis. Mais ne craignez rien, je suis en pleine forme en ce moment. »
Puis je commençai mon long récit, depuis le soir sur le balcon lorsque Zox est apparu. Je m’efforçai de ne rien oublier et de mentionner chaque détail. Arrivée à la révélation de Khan sur l’identité de mes agresseurs, le visage d’Anna blêmit, puis elle sauta hors de son fauteuil et se mit à courir partout frénétiquement, comme un jouet mécanique qu’on aurait remonté à bloc.
« ELSAAA !!! MAIS T’ES COMPLÈTEMENT GIVRÉE ! TU TE RENDS COMPTE DE CE QUE TU AS FAIT ?
— Anna…
— TES NEURONES ILS ONT CONGELÉ OU QUOI ? MAIS QU’EST-CE QUI T’AS PRIS ?
— Anna, s’il te plaît, calme-toi !
— ÇA T’ARRIVE DE RÉFLÉCHIR DES FOIMMMFFFFFFFFF… »
Je fis apparaître un gros tas de neige sur elle. Ce n’était pas très gentil, mais il n’y avait pas d’autre moyen d’arrêter Anna lorsqu’elle était en colère. Du coin de l’œil, je vis Kristoff tenter tant bien que mal d’enlever son sourire narquois de son visage. Elle s’extirpa, puis alla se rasseoir d’un air boudeur.
Je repris et achevai mon récit. À la fin de celui-ci, une moitié semblait un peu perdue, tandis que l’autre réfléchissait. Ce fut Gerda qui brisa la parole en première :
« Si je puis me permettre… Il me semble avoir déjà lu le nom de Khan dans un journal… mais je ne m’en souviens plus du tout, je n’en suis même pas sûre. Ça doit remonter à très longtemps.
— Ce n’est pas grave, répondis-je, c’est déjà un début. Merci beaucoup.
— Elsa, et cette secousse ? intervint soudainement Kristoff. Tu te trouvais dans la bibliothèque lorsqu’elle s’est produite, et elle semblait provenir de là.
— En effet, tu fais bien de me la rappeler car elle m’est complètement sortie de la tête. Mais je vous préviens, ce sera probablement la chose la plus étrange que vous n’aurez jamais vue. »
Je conduisis la petite troupe au fond de la bibliothèque, là où se trouvait le passage. Ils furent tous très surpris en le découvrant.
« Mais qu’est-ce que c’est que cet escalier ? commença Anna. Comment l’as-tu découvert, Elsa ?
— Il y avait quelques courants d’air qui se faufilaient entre les deux bibliothèques, expliquai-je. Faites attention en descendant, ça glisse un peu. »
Tous se faufilèrent un à un dans l’étroit passage et pénétrèrent dans la caverne. Arrivés en bas, bien entendu, ils furent tous aussi surpris que moi la première fois. Olaf tira tout le monde de sa torpeur en me demandant :
« Elsa, ce n’est pas ton flocon qui est gravé là-dessus ?
— Mais oui, je n’y avais même pas fait attention ! fit Anna. Elsa, qu’est-ce que tu as fait comme bêtise encore ?
— Rien du tout ! répondis-je. Au départ, ce bloc n’était pas lisse comme vous le voyez, il était hérissé de pointes, comme un oursin. J’ai juste voulu le toucher, et au contact, les pics se sont tous rétractés, engendrant la secousse, et mon flocon est apparu à la surface. C’est tout.
— Quand tu l’as touché, tu dis ? s’interrogea Olaf. »
Avant que j’aie pu lui dire que ce n’était peut-être pas une bonne idée, il toucha la surface cristalline du bout de ses petites brindilles. Cependant, rien ne se produisit. Il enleva rapidement son bras :
« Oh… C’est très, très froid, même pour moi ! Mais c’est étrange, il ne se passe rien.
— Quel douillet, cet Olaf ! ricana Kristoff. On voit que tu n’as pas l’habitude des grands froids. »
Kristoff s’approcha, et lorsque sa main entra en contact avec la paroi, un violent éclair lumineux apparut, et il fut projeté en arrière avec force.
Je fis apparaître, de justesse, un tas de neige pour ne pas que sa tête heurte un rocher. Anna se rua vers lui :
« Kristoff ! Tu n’as rien ?
— Mmmmh… un peu… secoué mais ça va… répondit-il en portant sa main à son front.
— Mais qu’est-ce qu’il s’est passé ? Elsa, pourquoi il ne se passe rien avec toi ou Olaf ?
— Je… n’en ai aucune idée, Anna… C’est comme si… »
Des voix en provenance d’en haut m’interrompirent. Kai remonta en vitesse à la surface pour s’en occuper.
Je ne comprenais plus rien à ce qu’il se passait. Les évènements devenaient de plus en plus louches depuis la découverte de cette caverne et de son contenu.
« Kristoff, était-ce douloureux quand tu as touché cette chose ?
— Non, pas vraiment.
— Bien. Quel… quelqu’un voudrait-il essayer de toucher le bloc ? demandai-je. Je ferai apparaître un gros tas de neige derrière vous, vous ne risquerez rien. »
L’un des majordomes descendus avec nous se proposa. Nous nous exécutâmes tous les deux, mais la même scène qu’avec Kristoff se produisit : un flash, et il fut violemment projeté dans le monticule de neige.
« Il n’y a donc qu’Olaf et moi qui puissions toucher ce bloc ?
— Il faut croire, répondit Anna.
— Je vais essayer quelque chose, alors. »
Je fis apparaître une réplique miniature de Marshmallow. Il n’était pas aussi grand que l’original, mais ses deux mètres le rendaient tout de même assez intimidant. Quand Marshmallow Jr. effleura la surface du flocon de son imposante main, comme pour Olaf et moi, rien ne se produisit.
Je lui ordonnai d’attaquer, et il s’exécuta aussitôt, frappant ainsi de ses immenses poings le bloc, de plus en plus rapidement et de plus en plus fort. Quand Anna fit remarquer que la caverne commençait à devenir instable, je lui fis signe d’arrêter, et tout le monde s’approcha pour examiner l’endroit qui a subi le courroux de ce titan des neiges.
« Rien, fis-je. Pas une égratignure.
— Je suppose que l’on aurait dû s’y attendre, lança Kristoff. Cette chose semble protégée par une forme de magie assez puissante, ce n’est pas avec un bonhomme de neige que nous allions la briser.
— Si tu as une meilleure idée, vas-y, rétorqua Anna.
— Il n’y a que ma magie et moi qui puissions toucher cette chose, expliquai-je. J’ai juste voulu essayer, c’est tout. »
Tout le monde regardait l’ombre derrière sa vitrine opaque.
« Qu’est-ce que c’est, à votre avis, Votre Majesté ? s’enquérit l’un des majordomes.
— Je n’en ai aucune idée, pas plus que vous, répondis-je. Mais je pense savoir comment l’atteindre.
— Tu penses que c’est grâce à cette espèce de fente ? me demanda Anna.
— En effet. Je ne vois pas de meilleure solution. On dirait qu’elle a été prévue pour une sorte de clé.
— Une clé sphérique ? Je dois admettre que c’est assez inhabituel, nota Kristoff.
— C’est vrai, mais… »
Une voix m’interrompit. Quelqu’un m’appelait. Je fis signe à tout le monde de ne pas bouger et de m’attendre, pendant que je remontais à la surface. C’était Kai, qui amenait avec lui deux invités… inattendus.
La surprise qui se dessinait sur mon visage laissait bientôt place à un sourire. Devant moi se tenait Raiponce et Eugène.
« Mais que faites-vous ici ? demandai-je en prenant Raiponce dans mes bras. »
Ils étaient vêtus tout deux assez ordinairement. Elle portait une longue robe mauve ornée, sur l’une de ses épaules, du soleil emblématique de leur royaume, tandis que Eugène portait son habituel pourpoint turquoise aux manches blanches, et un pantalon brun. Il avait une sacoche en cuir autour de l’épaule.
« Eh bien, il nous est arrivé un petit problème, en rapport avec ta lettre, qui nous a forcé à venir ici, répondit-elle. »
Je fronçai les sourcils, ceci n’étant pas la réponse à laquelle je m’attendais. J’appelai les autres pour qu’ils montent à la surface. Tout le monde était ravi de les voir. Je leur proposai de venir s’asseoir autour de la cheminée, et envoyai les majordomes leur apporter des boissons.
« Alors, racontez-nous tout, questionnai-je. Que s’est-il passé ? »
Ils se regardèrent tous deux, d’un air un peu gêné.
« Eh bien, euh… on… commença Raiponce.
— On lui a volé ses pouvoirs, termina Eugène. »
Cette annonce jeta un froid dans la salle. Tous les regardèrent avec des yeux écarquillés.
Mon cœur rata un battement : j’aurais préféré tout entendre, sauf ça.
« Pardon ?
— Il y a deux jours, quelqu’un s’est introduit dans notre chambre. Il semblait chercher quelque chose. Nous nous sommes vite enfuis, et des gardes sont arrivés, mais il a tout de même réussi à s’échapper. Mais selon les dires des gardes, quand nous sommes partis, il a dit avoir déjà obtenu ce qu’il voulait. Cet homme parlait en fait de son pouvoir, il était venu pour le lui prendre.
— Comment le savez-vous ? demandai-je.
— Oh, ce n’est pas très difficile de le remarquer, continua Raiponce. Non seulement je me sens vidée de toute énergie, mais en plus, mes cheveux ne brillent plus ni ne soignent quand je chante.
— Mais ils n’avaient pas perdus leur pouvoir lorsqu’ils ont été coupés ? s’interrogea Kristoff.
— Non. Selon Grand-Père, cette force imprègne chaque cellule de mon corps, et elle restera à vie. Mais je te l’accorde, c’est un peu plus difficile de soigner maintenant qu’ils ont perdu en longueur, ajouta-t-elle en souriant.
— Mais si vous vous êtes enfuis car quelqu’un était dans votre chambre, vous l’avez vu ? Est-ce qu’il avait une capuche, ou des yeux d’un bleu sombre ? demandai-je.
— Non, pas du tout, répondit Eugène. Il était grand, massif… il avait des cheveux bruns, ondulés… un peu long aussi… mais nous n’avons pas vu ses yeux. Pourquoi cette question ?
— Il m’est arrivé la même chose, mais de manière un peu moins douce. Quelqu’un a voulu me tuer pour mes pouvoirs. »
Les rôles s’inversèrent : c’était eux, cette fois-ci, qui écarquillaient les yeux. Avant qu’ils puissent répondre quelque chose, j’ajoutai :
« Cependant, votre description nous aide beaucoup. Attendez-moi un instant. »
Je partis à l’entrée de la caverne, là où j’avais trouvé des bouquins sur l’île, et revint vers le groupe avec l’article de la nomination de Zox et la photographie de Xanto.
« Était-ce cet homme que vous avez vu ? »
Je leur tendis l’image. Ils l’examinèrent, et, d’un commun accord, répondirent :
« Eh bien, il faisait assez sombre… Mais oui, il lui ressemble beaucoup. C’est certainement lui. Qui est-ce ?
— Oh, il s’agit seulement du roi de l’île voisine et de l’aîné d’une puissante famille de treize dangereux hommes.
— Seulement ? Moi qui pensais qu’il avait l’air méchant, fit Eugène en souriant.
— Eugène, ce n’est pas drôle ! s’indigna Raiponce en lui donnant une tape sur le bras.
— Et vous l’avez retrouvé ? questionnai-je. Il n’est quand même pas venu tout seul pour voler tes pouvoirs, puis reparti ?
— Eh bien… pour être honnête… si. Cet homme est très, très fort. Il a réussi à vaincre Maximus, c’est dire ! expliqua Eugène.
— Mais ce n’est pas grave, ajouta Raiponce. Dans son combat, il a perdu quelque chose. »
Elle fit signe à son époux de leur montrer. Il ouvrit sa sacoche et en tira un petit orbe dans lequel ondulait un liquide doré et brillant.
« Ce sont… tes…, commença Anna.
— En effet. Mais ne me demandez pas comment il a fait, je n’en ai aucune idée. »
Elle fit passer le globe à tout le monde. Quand arriva le tour d’Olaf, alors qu’il s’apprêta à le prendre, quelque chose d’étrange se produisit. Lorsqu’il approcha ses petites mains, le liquide, qui ondulait auparavant au centre de son réceptacle, se plaqua sur le bord opposé, et suivit le mouvement des mains d’Olaf, comme deux aimants qui se repoussaient.
« Mais qu’est-ce… m’exclamai-je. Je peux voir, Olaf ? »
Alors qu’il s’apprêtait à me le donner, Anna lui arracha des mains.
« Stop ! Elsa, réfléchis un peu. Il n’y a qu’Olaf et toi qui puissiez toucher l’espèce de bloc. Tu ne crois pas qu’il va se passer la même chose ici ? Ça peut peut-être te faire du mal !
— Maintenant que tu le dis… Mais laisse-moi essayer, d’accord ? »
J’approchai lentement ma main de l’orbe, mais la même réaction qu’avec Olaf se produisit. Cependant, au contact, une vive douleur m’assaillit.
« Aïe ! Mais il est brûlant ?!
— Brûlant ? Euh… je ne trouve pas… répondit Anna.
— Tout le monde peut le toucher pourtant, c’est étrange… ajouta Kristoff. »
Je regardai ma main, toute rouge, et l’orbe. Ma tête allait bientôt exploser avec tous ces mystères. Mais soudainement, en voyant sa forme, une idée me traversa l’esprit.
« Descendez-le.
— Où ça ? demanda Eugène.
— Il faut que nous vous montrions quelque chose. »
Je les emmenai devant le passage découvert ce matin, et les fit entrer. Arrivés devant l’imposant bloc cristallin, orné de mon flocon géant, ils se posèrent tous deux les mêmes questions que nous.
« Qu’est-ce que c’est que ça ?
— Vous voyez l’ombre derrière ? Elsa pense qu’il s’agit d’une sorte de protection autour d’elle, expliqua Anna.
— C’est l’idée, continuai-je. Mais ne le touchez surtout pas, à moins que vous appréciiez faire des vols planés. »
Eugène examina le flocon, et s’approcha de la cavité sphérique.
« Tu penses que l’on peut insérer l’orbe là-dedans ? m’interrogea-t-il.
— Eh bien, il n’y a qu’Olaf et moi qui puissions toucher cette chose, mais pas l’orbe, alors ça me semble cohérent. Raiponce, à toi l’honneur. »
Elle s’avança, l’orbe à la main, et l’inséra dans le petit compartiment, puis recula. Mais rien ne se produisit.
« Eh bien, ce fut une idée ingénieuse et d’une rare pertinence. De qui provient-elle, déjà ? se moqua Eugène en me regardant. »
Cependant, il perdit bien vite son sourire. Un léger tremblement parcourra la grotte, faisant tomber de la poussière et quelques gravats.
Devant nous, le flocon se mit à luire d’une vive lumière, et fut bientôt rejoint par le bloc tout entier qui se remplit d’une belle couleur dorée.
Puis le tremblement s’estompa. Un crissement se fit entendre, et tous constatèrent que le bloc commençait à se fragmenter en minuscule petits cubes translucides, comme une gigantesque construction d’enfant. Un à un, dans un bruit de verre qui s’entrechoque, les cubes pivotèrent et se rétractèrent, faisant ainsi peu à peu reculer la masse translucide. Peu à peu, son contenu se dévoilait.
Un énorme cube d’un gris métallique apparut alors sous nos yeux stupéfaits. Puis, comme les cubes sur lesquels il était posé disparurent, l’imposant bloc gris se laissa tomber sur le sol rocheux dans un bruit assourdissant. Tout le monde se bouscula alors pour entrer dans l’espèce de seconde grotte qui était apparue suite à la disparition de cette protection magique avec, au milieu, ce qu’elle gardait.
Il s’agissait en fait d’un coffre-fort.
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