Re: [Ansa's Stories] Retour vers le passé 5 : Les mystères des Belles Pousses : Attention contenus matures !

Ah ! Ravie que ça t'ai plu ! I love it

j'espérais que ce choix pour Halricsen te plairait Very Happy

mais si tu valides c'est tout bénéf :calin:

Allez ! je vous cale les spoilers même si le prochain chapitre n'arrivera que lundi (coupe du monde et disponibilités obligent !)

Voici tout de même les spoilers du chapitre 17 Smile

(Par respect pour Frantzoze je les mets en spoilers pour ne pas qu'ils soient à sa vue) Wink

Spoilers sans contexte :

Chapitre 17 : Avec la foi :

Je venais de me réveiller quand j'entendis les doigts d'Anna crocheter avec vigueur à côté de mon lit. Elle s'arrêta immédiatement et me passa une main sur le front.

-Tu es réveillée jeune Helga ? Je t'ai préparé ton petit déjeuner, dit-elle en me lissant les cheveux qu'elle avait rassemblés en une longue tresse grossière pour qu'ils ne traînent pas au sol.

-Je...Je n'ai pas très faim Madame Camviridus...Je vous remercie, murmurai-je alors que la tête me tournait.

-Et crois-tu que tu iras loin si tu ne manges pas ? Questionna-t-elle en me fixant droit dans les yeux, il ne faut pas te laisser abattre comme cela, ta tension est juste bonne d'après Mouna mais il faudrait qu'elle remonte encore.

S'installant à mes côtés dans le lit, elle me prit contre elle avec douceur et me berça tendrement. Ma poitrine se compressa alors et mes larmes coulèrent d'elles-mêmes sur mes joues. Mon nez fut bientôt plein de morve et Anna se chargea de sortir un mouchoir de sa poche.

-Tiens, prends donc ça...Murmura-t-elle gentiment.

Reniflant bruyamment, je finis par atténuer mes spasmes et sécher mes larmes.

-Voilà...C'est mieux...Tu as fait de gros progrès déjà ! Tu n'as pas dodeliné la tête...Contrôle ta respiration et ça va aller, dit-elle d'une voix doucereuse.

- S'il vous plaît Anna...Je ne mérite pas votre clémence, chuchotai-je, je ne mérite même pas de faire partie de votre famille.

-Ah bon ? Et pourquoi donc ? Explique-moi, demanda-t-elle très calmement.

Je ne savais pas par quoi commencer tellement tout se mélanger dans ma tête. Je n'aimais pas mon mari et c'était réciproque. Je n'aimais pas les travaux de la terre quand bien même Pieter et Anna étaient des amours. Je n'étais qu'une femme sale et sans âme qui avait été à l'encontre des coupoles. Les dieux me détestaient désormais pour avoir fauté avec Yuma même si je m'étais rangée. Il était trop tard. L'erreur avait déjà été commise et je ne pourrais jamais l'effacer. Je ne méritais de l'amour de personne puisque mes parents ne voulaient plus m'en donner. Pire encore ! L'idée même d'appartenir à l'importante famille des Piceaerd était une douleur pour moi car je ne me croyais pas assez bien pour y être encore. Si mes parents étaient partis c'est qu'il y avait vraiment une bonne raison et un gros problème : Moi. J'étais le problème, la prostituée, la putaain, la catin comme ils m'avaient traité. Rien ne pouvait fonctionner à présent. Il fallait juste que je me laisse mourir pour ne plus faire de mal à personne par mon unique présence sur terre. Si je mourrais, Olaf aurait enfin la possibilité de se marier avec Iduna qui serait une épouse cent fois meilleure que moi. Je laisserai de la joie auprès d'eux tous. Tout serait fini et ma douleur passerait. De toute façon, ma place était déjà signée dans le Nifflheilm après l'acte que j'avais osé commettre envers les coupoles.

-Helga...Helga tu trembles mon enfant, lâcha soudain Anna inquiète.

Mon enfant ?! Elle a dit mon enfant...Maman...Maman m'appelle ainsi...M'appelait ainsi...Ma tête se crispa alors que je me mis à respirer avec plus de difficultés.

- S'il...S'il vous...Plaît...N'utili...Sez...Pas...Ces...Termes..., repris-je les yeux à nouveau brouillés de larmes.

Le visage de ma belle-mère devint livide et elle répliqua :

-Excuse-moi...Quelle sotte ! Je suis désolée...Je n'y avais pas pensé...Respire fort...Prend une grande inspiration et souffle tout ce que tu peux...

Bien qu'incontrôlable, je luttais tout de même pour appliquer ses conseils et fis du mieux que je pus pour récupérer de l'air et la ressortir sans trembler plusieurs fois d'affilés.

- C'est bien Helga...Encore...Tu respires, tu bloques ton air et tu laisses tout échapper...Préconisa-t-elle.

Voyant que je peinais à le faire à cause de ma position allongée, elle me leva bientôt du lit et me mit toute droite face à elle. Puis elle me prit les deux mains et déclara encore :

-Tu me sers autant que possible et quand tu sens que tu es stable tu me lâches, d'accord ?

Ma tête crispée acquiesça tout en continuant de me concentrer sur ma respiration.

-Parfait, murmura Anna toujours avec un sourire qui me mit en confiance, alors, réfléchis à ce qui t'a fait venir cette crise et dis-le-moi.

Ne pouvant fatalement pas tout lui sortir, je bégayai aussitôt d'une voix hachée :

-...Papa...Et...Maman...Ils...Sont...Partis...

Ma Belle-Mère hocha la tête pour m'encourager et rétorqua :

-Oui...C'est exact...C'est donc ça qui t'a tracassé ? C'est totalement compréhensible...Tu sais ce que tu vas faire dans ce cas, tu vas le répéter plusieurs fois pour laisser sortir ta colère et ensuite cela ira mieux, d'accord.

Comme mes tremblements s'étaient calmés à la tête, je la hochais avec force. Puis je m'exécutais dans une allure plutôt sauvageonne, déversant toute ma haine à l'égard de ceux qui m'avaient élevé, qui m'avaient chéri malgré tout. Pourquoi m'avaient-ils fait ça ?! Pourquoi ?! Oui ! Je le reconnaissais amèrement ! J'avais commis une énorme erreur en ayant aimée un homme qui n'était pas mon mari actuel ! Oui j'avais été idiote d'avoir voulu jouer avec les dieux en essayant de me prendre pour l'un d'eux et créer des vies ! Oui j'avais été immature et égoïste ! Pourtant j'avais beau réfléchir je ne trouvais pas que tout ceci justifiait un abandon pareil. Je criai encore et encore alors que les aiguilles de douleur s'enfonçaient de plus en plus dans mon cœur.

-Ils m'ont fait ça ! Mais je les aime ! Ce sont mes parents ! Mon Papa ! Ma Maman ! Je les aime encore bon sang ! Je les aimerais toujours ! Pourquoi me faire aussi mal ! Agonisai-je à nouveau les joues trempées par les larmes.

- C'est bien Helga...Continue, murmura Anna en me lançant un sourire encourageant, va jusqu'au bout, sors encore ta colère !

Je m'embrasais immédiatement et criai très fort d'une voix enrouée :

-Je veux encore que Maman m'apprenne le chamanisme ! Je veux encore que Papa me dise qu'il est fier de moi ! Je veux encore les entendre m'appeler « Mon enfant » ! Parce que je le suis toujours ! Ils...Ils m'ont traité de noms abominables...Ils m'ont fait du mal...Mais je veux les embrasser...Leur faire un câlin...Qu'ils me punissent ! Que Maman me coiffe et m'habille pour les cérémonies de Noël ! Avoir mon quotidien avec eux...Qu'ils acceptent mes excuses à la fin !

Cette dernière phrase me noua l'estomac. Mes parents ne me pardonneraient jamais et je n'aurais jamais l'occasion de m'expliquer avec eux. La plaie se rouvrit instantanément mais bizarrement cette fois, je réussis à contrôler mon souffle. Tout simplement parce que j'avais réussi à mettre des sentiments sur le malaise de la situation. Oh bien sûr ! Il restait pleins d'autres choses comme le fait qu'Olaf m'évitait depuis que j'avais refusé la nuit de noces mais tout ceci était secondaire par rapport à la guérison de l'abandon de mes parents.

-Tiens, bois ça, murmura bientôt ma belle-mère en me tendant un bol de thé brûlant.

Je la lâchais tout de suite et pris une longue gorgée. Puis Anna se chargea de me poser l'objet sur le rebord de la commode qui longeait le lit et elle renchérit :

-Allez...On va voir si tu es moins tendue.

Sans attendre, elle me souleva mes bras en hauteur et les lâcha une fois bien en l'air. Ils tombèrent mais pas assez vite à son goût.

-Recommence Helga...Il faut que tout ça, soit plus mou, dit-elle en désignant mon haut de corps.

Je m'appliquais encore et elle fut plus satisfaite cette fois.

- C'est mieux, nota-t-elle, bien...Tu vas te reposer à présent, compris ? Je ne suis pas loin, je vais faire le ragoût pour ce midi...Tu es sûre que tu ne veux pas une assiette de biscuits tout juste sortis du four ?

Je réfléchis quelques secondes et finis par chuchoter :

-Euh...Si...Mais pas trop...Je n'ai pas envie de redevenir grosse.

-Oh...Tu as de la marge...Mais c'est une très bonne chose déjà si tu manges ! Clama-t-elle en me réajustant mon châle, bois la fin de ton thé pendant ce temps... Nous irons te laver ensuite...Tu verras, ça te fera du bien d'être toute propre.

Je me contentais d'acquiescer alors qu'elle m'embrassa le front. Puis je repris la parole juste au moment où elle quitta la pièce :

-Madame Camviridus...Je suis vraiment désolée de vous causer autant de soucis...Je fais une bien piètre épouse et belle-fille...

Courbant le dos pour me replier sur moi-même, j'entendis tout de suite que la Maman d'Olaf opéra un demi-tour pour se rapprocher de moi. Elle me prit soudain le menton et déclara d'une voix dure :

-Tu vas t'enlever cela de la tête tout de suite jeune Helga ! Je ne veux plus jamais que tu dises ou même pense cela ! Tu fais partie de cette famille et dans la nôtre nous nous soutenons quoiqu'il arrive, combien même tu es malade, combien même tu aurais fait un acte soit disant reprochable, tu es là, tu as été unie par les coupoles à mon fils donc tu fais partie de la famille Camviridus. C'est compris ?!

Devais-je vraiment être une femme dans un milieu que j'avais toujours eu en horreur ? Non...Même ça je ne le méritais pas non plus. J'avais regardé ces gens de haut alors qu'ils m'accueillaient les bras ouverts sans aucune arrière-pensée négative à mon égard. Même Pieter que j'avais toujours considéré comme un homme dur avait été bienveillant et doux sans jamais se moquer de mon comportement. Je ne pouvais pas être une des leurs. Je n'étais pas assez bien pour eux. Moi et mon égoïsme. Moi et mon corps répugnant qui était passé d'énorme à squelettique. Mon âme et mon corps étaient tâchés à jamais.

-Est-ce que c'est compris Helga ? Répéta bientôt Anna qui attendait toujours ma réponse.

-Oui, soufflai-je du bout des lèvres même si je n'étais pas d'accord avec ces paroles.

J'attendis qu'elle parte pour pouvoir pleurer à nouveau et cela me fit du bien. Puis je m'essuyai brièvement les yeux et grignotai mes biscuits en silence sans manquer de m'étouffer. Ma belle-mère revint de longues minutes plus tard avec un grand drap épais, un savon, un bâton et une grosse éponge.

-Pieter a mis un baquet d'eau chaude dans la salle à manger, lui et Olaf sont partis aux champs, ils ne reviendront pas de sitôt. Nous pouvons te laver, préconisa-t-elle.

La perspective d'être mise à nue devant elle, me fit bientôt peur mais je m'exécutais pour lui faire plaisir, sachant que de toute façon, elle avait dû me voir déjà ainsi quand j'étais dans mon état inconscient. Je me déshabillai donc et m'engouffrai progressivement dans l'eau chaude en me sentant apaisée.

-Et si nous commencions par ces si beaux cheveux qui sont en train de se laisser mourir ? Questionna-t-elle avec douceur.

S'il n'y avait qu'eux, pensai-je amèrement... Je me contentais d'acquiescer et m'occupais de mon côté de frotter les différentes parties de mon corps qui en avaient bien besoin. Peu à peu la sueur laissa place à une délicieuse odeur de vesce et d'euphraise et cela me fit du bien. Je barbotais ainsi pendant qu'Anna s'évertua à me savonner et rincer ma masse capillaire plusieurs fois de suite pour enlever toute la graisse qui s'était accumulée depuis des jours. Je ressortis avec un sentiment de bien être comparable à celui que j'avais pu avoir quand Yuma m'avait fait découvrir l'amour intime.

-Ah ! Tu as meilleure mine ! Tes joues sont bien roses ! S'écria-t-elle une fois que je fus sortie, allez ! Sèche-toi vite pour ne pas attraper froid et mets ces vêtements propres ! Je reviens !

Je m'appliquais à bien faire pour elle et me passai bientôt une tunique qu'elle avait dû confectionner quand je n'étais pas bien. La laine était si douce que mon anxiété disparut peu à peu. J'utilisais ensuite le bâton pour me brosser les dents et attendis qu'elle revienne me chercher.

-Tu peux venir Helga ! Clama-t-elle avec énergie.

Elle avait pris soin de me changer les draps et une odeur de campanule ronde et renoncule des glaciers s'imprégna dans la pièce.

-Voilà ! Je pense que tu seras mieux... Maintenant si tu le désires, je crois ça serait mieux pour toi que tu viennes dans la pièce à vivre avec nous tous. Pieter et Olaf ne vont pas tarder à revenir pour que nous nous mettions à table et il me reste encore à déplumer et vider le poulet...Tu pourrais m'aider ? Qu'en penses-tu ? Demanda-t-elle enthousiaste.

C'était une question piège bien sûr. Je n'avais pas le droit de répondre que je voulais demeurer dans la chambre. Pourtant, je me sentis soudain vide et répondis quand même :

-Pourrai-je me reposer plutôt ? Je n'ai pas beaucoup dormi cette nuit...Je...Je suis désolée.

Anna ne laissa rien paraître et hocha vigoureusement la tête en murmurant :

-Bien entendu que tu le peux.

Elle m'aida à me border et me caressa encore le visage en déclarant :

-Tu sais...Je ne voudrais pas te bousculer...Mais...Puisque tu es à présent bien réveillée...Il y a encore une chose dont nous n'avons pas parlé...Les gens du village se demandent quand est-ce que leur chamane ira mieux...Tu comprends...Comme...Comme Christia est partie, c'est toi qui l'es désormais...Pour les leçons d'école je m'en charge le temps que tu te rétablisses...Mais je ne peux rien faire pour aider les gens qui en ont vraiment besoin...

-Je...Je ne suis même pas apte à m'occuper de moi-même, murmurai-je en me sentant de nouveau mal, vous...Vous n'avez qu'à appeler Iduna Sappos. C'est une excellente chamane.

-Nous avons essayé de la contacter mais elle ne répond pas, dit-elle simplement.

Tout mon être frissonna. Il était temps que je renoue par lettres avec ma meilleure amie.

-Envoyez Olaf la chercher, elle viendra ! M'exclamai-je avec conviction.

-Certainement pas...Je ne veux pas jouer avec le feu ! Renchérit-elle d'une voix dure.

Je fus surprise de constater que la relation de son fils avec ma sœur de cœur l'avait blessé. Ne souhaitant pas ajouter de l'huile sur le feu, j'essayai encore :

-Pourquoi Ylva Nordlys ne s'en chargerait-elle pas dans ce cas ? Elle a vécu avec Iduna... Elle sait comment fonctionnent les chakras même si elle n'a pas le don...Elle peut quand même apaiser de façon novice si elle s'entraîne un peu.

Anna attendit un long moment avant de répondre :

-Les villageois veulent une Piceaerd...Tu es douée malgré tout ce que tu penses et tu es une Piceaerd.

Je frissonnais tout de suite en rejetant intérieurement cette affirmation.

-Réfléchis-y, c'est tout...Je sais que tu trouveras la meilleure solution pour notre peuple Helga Piceaerd, conclut-elle avant de se rendre à nouveau dans la cuisine.

Je restai de marbre alors que mon âme semblait s'engouffrer dans les profondeurs d'un précipice.

Je ne parvins même pas à me rendormir malgré la fatigue qui me plombait tout le corps, ruminant ses paroles qui tournèrent en boucle dans ma tête. Comment faire pour être à la hauteur des autres habitants de la Forêt Enchantée ? Comment renouer avec Iduna qui devait me détester car j'étais mariée à l'homme qu'elle aime ? Elle ne me le pardonnerait sans doute jamais même si elle m'assurait que non. J'avais pris le temps de lire tous les courriers qu'elle m'avait envoyé mais j'avais préféré que ce soit Ylva qui lui fasse la commission pour lui dire qu'elle pourrait venir me voir quand j'irais mieux. Mais irai-je mieux un jour ? C'était ça la véritable question...Finirais-je par voir la lumière au fond du tunnel ? Finirai-je par croire que le bonheur existait réellement ? Pour l'instant la réponse était bien fondée et c'était un NON catégorique. Je subissais ma vie parce qu'il fallait avancer jour après jour. J'étais encore en train d'y songer quand j'entendis soudain Pieter s'écrier :

-Mets-lui une assiette. Elle va venir manger avec nous. Ça va lui faire du bien !

Je sursautais et séchais vite mes larmes pour paraître présentable quand ma belle-mère entra dans la chambre.

-Tu as entendu jeune Helga ? Demanda-t-elle.

-Oui, j'arrive, répondis-je brièvement en m'époussetant la robe.

A contrecœur, j'allais m'asseoir autour de la table et ne préférais même pas croiser leur regard car je savais que j'étais jugée.

-Alors qu'as-tu fait ce matin ma petite ? Questionna mon beau-père pour essayer de me faire parler.

Il s'en fichait bien sûr mais je lui répondis :

-Anna m'a fait manger et m'a aidée à me laver.

-Eh bien ça te réussit ma bru ! Tu es toute belle ! Tu vas très vite reprendre des formes et tout sera à nouveau comme avant !

Je me forçais à sourire même si j'avais envie de pleurer en entendant cela. Non. Bien évidemment que non, rien ne serait jamais comme avant. Pieter se tourna ensuite vers Olaf qui était focalisé sur sa soupe pour ne pas me regarder et s'écria derechef :

-N'est-ce pas mon fils que ta femme est belle ! Tu pourrais la complimenter ! Ça ne t'écorcherait pas le visage !

Il lui donna un violent coup de coude alors que je sentis un lien de malaise se créer entre nous deux. Mon mari me toisa alors et bredouilla rapidement sans m'observer :

-Oui...Oui...Tu es très belle Helga...Même si je te préférais quand tu étais plus en chair...

Pour pouvoir mieux me traiter de grosse oui, pensai-je hostilement. Je gardais toutefois cela pour moi et demeurai silencieuse après un bref « merci ». Voyant que ni lui ni moi n'ajouterions autre chose durant le reste du repas, Pieter et Anna se chargèrent de discuter sans faire attention à nous.

-La récolte est excellente ! J'ai fait assez de légumes pour toute la communauté ! Nous n'avons pas eu beaucoup de gelés ! S'enquit mon beau-père.

-Tu penses commencer à la distribuer quand ? Questionna à son tour ma belle-mère.

-Hum...Si tout va bien, nous avons convenu avec Yuma et Paco que les premières distributions s'effectueraient la semaine prochaine ! S'écria-t-il.

Je me raidis tout de suite en entendant le prénom de mon amant et perdis des couleurs. Je ne voulais plus jamais entendre parler de lui...Cela faisait trop mal.

-Tu pourrais nous aider Helga ? Cela te sortira un peu ? Demanda derechef Pieter qui ne savait pas que ça m'atteignait, qu'est-ce que tu en penses ?

Il me fut impossible de répondre. Je me mis à respirer plus fort de contrariété et n'arrivais pas à arrêter mes pleurs.

-Je...Je vous demande pardon...Il me faut de l'air...J'ai besoin d'air...Paniquai-je.

C'était le début d'une nouvelle crise mais je ne voulais pas qu'ils en soient témoins. Mon souffle fut remplacé par un râle prononcé montrant que j'avais du mal à trouver ma respiration si bien que je fus obligée de m'arrêter pas très loin de la maison alors que j'aurais aimé m'enfuir loin ! Très loin ! Et ne jamais revenir ! Je ne voulais plus faire partie des Camviridus et des Piceaerd. Les trolls ! Les trolls pourraient m'aider ! Alertée soudain par un bruit, je repérais bien vite que ma belle-mère était en train de me suivre.

-Reviens jeune Helga ! S'exclama-t-elle alors que j'augmentai ma cadence pour créer une distance entre nous deux.

-Je ne peux pas ! Je veux partir ! Criai-je.

-Non ! Je ne te laisse pas toute seule dans cet état-là ! Dit-elle froidement.

En colère, je lui fis bientôt volte-face et hurlai énervée :

-ARRETEZ D'ETRE GENTILLE AVEC MOI ! JE SUIS UN FARDEAU POUR VOUS ! VOUS NE LE VOYEZ PAS ! JE NE PEUX MÊME PAS ENTENDRE UN NOM SANS ME METTRE A PLEURER COMME UNE IDIOTE !

-Calme-toi...Ce n'est pas ta faute...Ce n'est rien...Pieter a été maladroit...Murmura-t-elle en respectant l'écart que je lui imposais, mais t'enfuir ne changera rien...Où est-ce que tu irais ?

-Loin de la communauté ! Loin de vous tous pour refaire ma vie ! Effacer mes souvenirs grâce à Grand Pabby ! Et ensuite...Je...

Paniquée car je n'arrivais pas à me projeter aussi loin, je m'accroupis et pleurai disgracieusement en laissant tout couler. Sentant l'appel maternel, ma belle-mère finit par m'approcher et me tendit son mouchoir pour la deuxième fois de la journée. Puis elle me prit entre quatre yeux et rétorqua :

-Ecoute-moi bien Helga Piceaerd ! Je le répéterais autant de fois s'il le faut pour que ça rentre mais crois-moi tu finiras par te rappeler de ce que je vais te dire ! Tu es digne d'être la descendante d'Emma ! Tu es digne d'être une excellente chamane ! Tu n'as aucune honte à avoir sur les sentiments amoureux que tu as éprouvé pour Yuma Lorcus ! Cela t'a forgé une expérience amoureuse qui sera bénéfique à Olaf tout comme il l'a accompli avec Iduna Sappos...Mais maintenant il te faut avancer. Tu n'as pas le choix ! Je te connais ! Je connais ta trempe et ta persévérance ! Jamais ! Tu m'entends ! Jamais ! Tu ne te laisseras mourir car tu as la force de surmonter les épreuves dans ton sang et dans ton mental même si tu n'en as pas l'impression !

-Je n'en suis pas aussi sûre que vous, bredouillai-je émue d'être mise en avant.

Ma belle-mère ne mâcha pas ses mots et continua :

-Mais si ! Mais si ! Il faut que tu en prennes conscience ! Tu en ressortiras plus forte de tout ce qui s'est passé ! Oui pour l'instant c'est dur ! Je n'ose même pas imaginé l'état dans lequel tu te trouves car je n'ai pas connu ça ! Mais tu n'as pas le droit de tout lâcher ! Tu es plus importante que le chef ! Si tu meurs tout le peuple suit ! Tu m'entends Helga Piceaerd ! Tu es la personnalité la plus importante de la Forêt Enchantée !

Bien que je ne savais pas si elle disait cela uniquement pour redorer mon ego, je décidais tout de même de tenir compte de cette valorisation et pris soudain conscience pour la première fois depuis longtemps de mon rôle au sein de cette communauté. Les gens. J'avais abandonné les gens comme Papa et Maman m'avaient abandonné. Non...Je ne devais pas être comme mes parents ! Jamais je ne serai comme eux !

-Très bien. Je vois que tu cogites. C'est bon signe. La sagesse s'empare de ton être, déclara-t-elle soulagée.

A courts d'arguments parce qu'Anna demeurait assez douée pour me consoler et me ramener sur le droit chemin, je grommelai quand même :

-De toute façon je ne comprends pas pourquoi vous insistez ! Vous avez peut-être raison pour ma place dans la chaîne des Northuldra, mais vous oubliez un autre point essentiel...Olaf ne m'aime pas !

-Mon fils est un imbécile et il se rendra compte lui-même de son erreur ! Mais moi je ne te laisserai pas tomber jeune Helga ! S'écria-t-elle, vous vous aimerez et vous nous ferez de beaux petits-enfants, je reste confiante là-dessus !

Mon cœur battit à tout rompre en repensant à cette petite fille de notre futur. Vu comment Olaf était froid, elle n'était pas prête d'arriver...

A nouveau calme, je parvins enfin à lui sourire et renchéris :

-Je peux vous confier un secret Anna ?

Sereine, elle me caressa la joue et répondit :

-Bien entendu...Tout ce que tu veux.

J'hésitai quelques secondes et finis par dire :

-Je rêvais secrètement de vous avoir comme Maman quand j'étais petite.

Elle me lança aussitôt un regard ému et ne chercha pas plus longtemps avant de m'entourer de ses bras protecteurs.

-Je le serai à partir de maintenant chère petite. Je te le promets.

-Merci pour tout ce que vous faites pour moi, dis-je en la serrant plus fort.

Elle m'embrassa violemment les cheveux et me frotta vigoureusement le dos en répliquant :

-Ça va aller mieux maintenant. Je te promets que tu vas réussir à t'en sortir...Une fois que tu auras remonté la pente, tu seras encore plus forte qu'avant. Tu verras.

Elle m'enlaça encore et ajouta :

-Bien ! Et maintenant que dirais-tu que je t'apprenne à faire du ragoût de rennes ? Toi qui l'aimes tant ! Ce serait ta première leçon...Ma fille spirituelle.

M'essuyant mes dernières larmes, je conclus :

-Merci...Maman...

Nous rentrâmes ainsi à la maison plus unie qu'avant et je passais une après-midi sans aucun autre incident, me contentant d'interroger dans les moindres détails ma Belle-Mère sur les secrets de cette recette qui marquerait à jamais l'histoire des Piceaerd.

Je me sentis mieux au fils des jours et malgré les désaccords avec Olaf qui restaient ma grande hantise, je parvins à renouer avec mes meilleures amies et les invitai à venir me voir pour la semaine prochaine. Malgré mon angoisse d'avoir abandonné les gens de ma communauté, je n'étais toujours pas prête à franchir le pas et retournai à mon devoir de chamane et maîtresse d'école...Mais je sentais au plus profond de mes chakras que ça allait bientôt revenir. Ma peine était encore présente le soir quand je me retrouvais seule dans mon lit. C'était le moment où mes pensées noires ressurgissaient. J'arrivais tout de même à plus facilement les calmer maintenant.

J'étais donc en train d'éviter une énième crise d'angoisse et recentrais ma respiration quand je reçus un message de Courant d'Air. Ayant reconnue l'écriture d'Iduna, je l'ouvris rapidement et lus : « HELGA ! VITE ! J'AI BESOIN DE TOI ! C'EST TRES URGENT ! »

Je paniquais tout de suite face à ses mots mais trouvais la force de m'habiller en ayant moi-même laissé une lettre à ma nouvelle famille avant d'aller appeler le Nokk.

****

-Est-ce que je vais guérir Aponi ? Pourquoi est-ce que Papa et Maman ils ont fait venir Madame Sappos ? Demanda la petite Kishi malade qui était allongée dans son lit.

-Parce que tes parents trouvent que tu es très nerveuse en ce moment et ils veulent voir si ce n'est pas un problème de chakra, expliquai-je doucement.

-Est-ce que je vais avoir une piqûre ? Questionna encore l'enfant, anxieuse.

-Non, non, non, rien de tout cela, ne t'inquiète pas ! Je vais juste poser ma main sur tes différents points d'énergie, mais ça ne fera pas mal.

En guise de ma bonne foi, je m'exécutais sans attendre et palpai son bas ventre pour retrouver son chakra sacré. Heureuse d'avoir visée juste tout de suite, je me retrouvais face à un orange noir marqueur de l'angoisse de la petite. Les fluides ne passaient plus et tout était bloqué...Voilà pourquoi elle vomissait depuis trois jours. Stoppant pendant quelques secondes le processus, je lui demandai alors :

-Bon. Tu vas nous dire exactement à Aponi et moi ce qui te tracasse. Sans cela nous ne pourrons pas t'aider.

Stressée l'enfant nous regarda tour à tour et se recroquevilla sur elle-même. Puis elle bougonna :

-Papa et Maman vont se moquer de moi si je le dis.

-Mais bien sûr que non ma chérie ! Nous voulons que tu ailles mieux ! S'écrièrent ses parents attentifs.

Kishi hésita encore pendant plusieurs secondes, puis elle murmura d'une voix inaudible :

- J'ai peur du noir...Dès l'instant où je ne vois plus de lumière, je panique.

-Parfait...Déclarai-je.

Je reposai ensuite la main sur son bas-ventre et constatai un léger changement au niveau de l'énergie. Le fluide orange était toujours coincé par la noirceur mais il s'était réanimé entre temps et semblait se débattre pour sortir. Je décidais alors de lui donner un coup de pouce et massai progressivement son ventre en entonnant le son « VAM » qui tourna sans discontinu dans ma tête jusqu'à ce que la couleur orange soit de nouveau brillante et fluide.

-Est-ce que cette jeune fille se sent mieux ? Demandai-je plusieurs minutes plus tard.

Kishi hocha vigoureusement la tête et ses parents vinrent l'entourer de façon protectrice.

-Papa ou moi attendrons à ton chevet le temps que tu t'endormes comme cela tu n'auras plus peur. Et nous t'installerons une veilleuse pour que tu aies un peu de lumière, reprit sa mère avec délicatesse.

-Tu vois ! Clamai-je, il faut en parler avec tes parents ce n'est pas bon de garder les choses pour toi, d'accord ?

-Oui madame Sappos ! Dit-elle toute contente.

-Prends-tout de même les plantes que je t'ai prescrit encore trois jours comme cela tu seras pleinement en forme, déclara à son tour Aponi.

Nous ressortîmes bientôt de la hutte et je tentais de fuir la guérisseuse avant qu'elle ne s'aperçoive de mon état gestationnel. Elle prit tout de même le temps de m'observer et renchérit :

-Tu es bien silencieuse ces derniers temps Iduna. Nous cacherais-tu un heureux évènement ?

Mes joues se chauffèrent avant que je ne puisse les arrêter et je secouai vigoureusement la tête en rétorquant :

-Enfin Aponi ! Où vas-tu chercher des idées pareilles ! Il faut être deux pour concevoir un enfant ! Or je puis t'assurer que je vis seule et que je ne côtoie aucun homme !

-Soit, admit-elle, néanmoins fais attention à toi. Je te trouve plus maigre et plus blanche qu'avant, c'est tout. Je passerai dans la soirée pour te donner des comprimés d'énergie...Tu devrais lever un peu le pied avec les patients pour toi-même te redynamiser, d'accord ?

-Oui, oui ! Clamai-je d'un geste évasif.

La guérisseuse comprit que je n'en dirais pas plus. Elle s'enfuit donc de son côté et je rentrai à la maison pour aller me reposer. Je n'avais pas retouché mon bas-ventre depuis que j'avais vu l'irréparable la semaine dernière. Affolée, j'avais d'abord songé à stopper la grossesse mais ça aurait été contre mes principes. Tant que ce petit être était en bonne santé, je ne voulais pas qu'il paye pour la bêtise qu'Olaf et moi avions commise. Je m'étais surprise en lui ayant déjà donné un prénom. Ainsi j'avais décidé qu'il se nommerait Pierre comme mon premier ancêtre. Pourtant, malgré cet enthousiasme apparent, les gens se poseraient bientôt des questions sur le Père de cet enfant tout comme l'avait suggéré Aponi.

Balayant cette hypothèse pour l'instant, je décidais d'aller me reposer et m'installai bientôt sur mon lit.

-Allez ! On va voir si une petite forme est apparue...Déclarai-je.

Je n'aurais pas dû. C'était mal de m'attacher à un être qui avait été conçu dans l'amour mais par deux personnes non destinées. Pourtant j'avais aimé mon petit Pierre dès l'instant où j'avais posé ma main sur mon bas-ventre comme je m'apprêtais à le faire maintenant.

Respirant un grand coup, je calai alors mes doigts près de mon chakra racine et aperçus une drôle de forme ronde qui avait éclos. Le sentiment de bonheur et d'apaisement qui me transporta fut indescriptible et je sus que je défendrai ce bonhomme toute ma vie.

-Coucou Pierre...Ton cœur ne bat pas encore..., murmurai-je en n'en finissant plus de caresser mon ventre pour créer ce lien propre à nous deux.

Ravie d'avoir vu mon fils, je passai le reste de la journée dans un état de flottement digne des futures Mamans si bien que je fus presque étonnée de voir Aponi venir me rendre visite comme prévu à la hutte. Elle me posa deux flacons de plantes.

-Voilà ! Tu as un mélange de menthe poivrée, du gingembre et du guarana ! A te faire en infusion pendant une semaine et ensuite nous verrons si tu vas mieux ! Clama-t-elle.

- D'accord ! Merci ! Répondis-je en l'expédiant à moitié.

Elle comprit rapidement le message et avait déjà tourné ses talons quand je la questionnai tout de même :

-Euh...Aponi...Tu sais par rapport à tout à l'heure...Bon non ! Ne va pas t'imaginer des choses ! Je n'ai pas d'enfants mais...Je voulais savoir si jamais...Je tombais enceinte sans...Sans que ça soit vraiment voulu...Est-ce qu'il existerait des moyens de...Enfin tu vois...

Maudissant ma non-crédibilité, j'attendis tout de même sa réponse qui se fit sans aucun jugement :

-Hum...Il faudrait que je pense à prendre toutes les jeunes femmes de votre âge pour vous le dire...Même si en soi c'est illégal ! Mais si jamais cela devait t'arriver, il te faudrait créer un mélange à base d'absinthe, de verveine, de réglisse, de sauge et d'arnica qu'il faudrait boire en grande quantité.

Elle me fixa ensuite le bas ventre et je retirai vite ma main même si j'avais conscience qu'elle avait compris. Pourtant elle n'insista pas et ce même lorsque je renchéris encore :

-Et...Euh...J'avais une autre question qui concerne cette fois une patiente que j'ai vue il y a quelques jours...Son embryon avait poussé mais il n'avait pas encore de cœur...Elle m'a demandé si c'était normal ?

-Eh bien tout dépend combien de millimètres il faisait... Généralement le cœur et les battements apparaissent autour de la sixième semaine d'aménorrhée.

Je calculais rapidement par rapport à mon dernier cycle et constatai que j'étais tout juste au début de la sixième semaine.

-Ouf ! Ça doit être ça ! Clamai-je, il me semble qu'elle n'en était pas encore là...

-As-tu d'autres questions ? Souleva-t-elle avec un visage malicieux.

-Non, je te remercie ! M'exclamai-je.

Je la laissai retourner chez elle et calmai mon impatience de remettre la main sur mon bas ventre pour à nouveau voir mon fils. Je m'occupais autrement en répondant aux lettres de mes meilleures amies et m'en voulus énormément de cacher ce nouveau secret à Helga. J'avais décidé de lui passer sous silence car elle commençait tout juste à aller mieux grâce à Anna Camviridus.

-Nous ajusterons la vérité en temps voulu...N'est-ce pas mon trésor ? Demandai-je en baissant la tête vers mon ventre.

Deux semaines s'étaient donc passées depuis que j'avais regardé la première fois. J'entrais à présent dans ma huitième et étais cette fois certaine d'entendre des petits coups réguliers circuler dans mes chakras.

-A nous deux petit Pierre, murmurai-je émue en posant enfin les doigts sur mon bas-ventre.

Mais les Dieux en avaient décidé autrement. Ainsi, mon sang se figea immédiatement. L'embryon avait un peu grandi faisant à présent la taille d'un grain de riz mais il n'avait aucune activité cardiaque. Tout mon être lâcha dans une panique générale. Pierre...Celui que je considérais déjà comme mon fils n'avait pas de cœur...Pourquoi avait-il grossi encore dans ce cas ?! Non ! Non ! Le cœur finirait par apparaître...Il grandissait bien...Il n'y avait pas de raison. Je pouvais me tromper...Je ne devais pas agir dans la précipitation.

Sous le choc, un vieux souvenir d'enfance apparut alors dans mon esprit. Celui de Maman et moi aidant à un accouchement. La femme avait fait naître un mort-né...L'embryon pouvait donc grandir et se transformer en fœtus malgré une absence de cœur. Dépitée, je m'en voulus de croire que cela n'arrivait qu'aux autres...Mais il fallait me rendre à l'évidence. Les Dieux m'avaient puni pour avoir fauté avec Olaf alors qu'il était à présent marié à ma meilleure amie.

Le corps complètement en arrêt, je sentis enfin les larmes jaillirent dans mes yeux. Je les laissais couler tout en ayant envie de hurler de rage. J'avais envie de hurler contre moi-même, de me gifler encore et encore jusqu'à saigner car je savais pertinemment que c'était moi qui avais mené cet être à sa perte alors qu'il n'avait pas demandé à venir au monde.

-Helga...Il faut qu'Helga vienne m'aider...Articulai-je en reniflant, mais pas Ylva...Non pas Ylva...

A bout de nerfs, j'agrippais bientôt une feuille et brandis ma plume alors que mes doigts tremblaient à cause des sanglots. Je réussis à griffonner un message d'urgence en lettres capitales et me mordis la lèvre en voyant que l'encre avait bavé. Je me concentrais ensuite à produire les « Ah-Ah » pour appeler Courant d'Air.

Ma meilleure amie arriva plus vite que je ne l'aurais cru. Les sentiments contrastés, j'étais à la fois heureuse et malheureuse de la retrouver.

-Iduna...Iduna qu'est-ce qui se passe ?! Il y avait de grosses gouttes sur ta lettre ! Déclara-t-elle alors que je la dévisageais stupéfaite.

Elle était d'une maigreur à faire peur et je la préférais quand elle était plus ronde. Néanmoins mal placée pour lui faire une quelconque remarque je pleurais alors :

-Helga...Helga...Olaf et moi avons fait quelque chose d'affreux.

Interloquée, je lui guidais sa main sans attendre sur mon bas ventre et son visage blanchit à son tour. Elle marqua bientôt un temps d'arrêt avant de reprendre :

-Ce n'est pas grave...Je ne vous en veux pas...

-Je...Je sais que tu dis ça pour que je ne culpabilise pas...Maugréai-je, dépitée.

-Bien sûr que non ! Je te prie de me croire...C'est la vérité... Cet enfant a été conçu dans un amour bien plus véritable qu'Olaf et moi n'en aurons jamais...Nous trouverons une solution ne t'inquiète pas, dit-elle en me lançant un sourire crispé, mais en aucun cas tu ne dois te sentir coupable de quoique ce soit. C'est la nature qui l'a voulue ainsi, c'est tout.

Je craquai immédiatement et sanglotai de plus belle alors qu'elle me serra fort contre elle.

-Hel...Helga tu n'as pas compris...Cet embryon...Ne vivra jamais...Bégayai-je, son...Cœur...Il n'en a pas...

Elle demeura tout de suite silencieuse et je la vis réfléchir avant de convulser.

-Ce...Ce n'est rien...Bégaya-t-elle en croisant mon regard, je sens que je commence une crise d'angoisse...Ne t'en fais pas...Tu...Tu n'y es pour rien...D'accord ?!

Bien que tremblante, elle respira pendant de longues minutes jusqu'à ce que cela passe. J'en profitais alors pour aller chercher la liste des plantes prescrites par Aponi.

-Il...Il faut que tu trouves tout ça...Et que tu reviennes vite, c'est compris ? S'il te plaît ! M'écriai-je.

Helga observa longuement les mots comme si elle ne les voyait pas. Puis elle renchérit :

-Est-ce...Est-ce que ça va te permettre de...De sortir...

-Oui...Elle a dit que ça expulserait l'embryon, murmurai-je.

-Ne préférerais-tu pas que Mouna vienne pour le faire ? Ce serait moins dangereux ! Imagine s'il t'arrive quoi que ce soit ?! Certaines femmes meurent de fausses couches en perdant beaucoup de sang ! Me gronda-t-elle.

-Tu es là avec moi, tu es une chamane, j'ai bien plus confiance en toi que n'importe qui d'autre...Exceptée Ylva...Même si elle, je ne lui dis pas car elle pourrait aller étrangler Olaf en apprenant ce qui s'est passé, dis-je confiante.

Bizarrement cela nous fit rire. Il en fallait bien pour désamorcer la situation.

-Oui, c'est vrai que la connaissant, elle lui enverrait une véritable tornade ! Clamai-je, bon dans ce cas...Je vais essayer de trouver ces plantes.

Elle m'aida à me border et me baisa le front avant de s'enfuir. Je l'attendis une éternité, me contentant de me reposer tout en pleurant tout ce que je pouvais en caressant encore et encore ce petit Pierre qui n'existera jamais ailleurs que dans mes rêves. J'avais pris mes précautions au niveau de mes bas, les épaississant comme lorsque j'avais mes menstruations. Je m'étais presque assoupie lorsque ma sœur de cœur revint avec une besace à elle.

-Je suis allée...Dans l'ancienne hutte de ma famille...Maman...Enfin...La femme qui m'a élevée n'est pas partie avec ses mélanges...Et il y avait ce dont j'ai besoin, bredouilla-t-elle avec beaucoup d'émotions.

Je sentis que l'abandon de ses parents avait dû être une déchirure pour elle car contrairement aux miens, ils n'étaient pas partis en bons termes. Je ne dis cependant rien pour lui remonter ou baisser son moral et la laissais faire comme chez elle en allant mettre le breuvage tant attendu dans la théière qui était déjà en train de siffler.

-Nous allons noter l'heure...Comme ça nous verrons combien de temps cela met, d'accord ? Déclara-t-elle très professionnelle.

J'acquiesçai quand l'idée même d'y songer me broya l'estomac.

-Bien...Vu le ciel...Il doit être 21h... Nota-t-elle.

Elle glissa ensuite le liquide dans un grand bol et me le tendit.

-Tu es sûre que ça a assez infusé ? Questionnai-je voulant à tout prix ralentir le processus.

-Ne réfléchis pas, ordonna-t-elle comme si elle avait lu dans mes pensées, ne réfléchis pas sinon tu ne le feras jamais.

A contrecœur, je reconnus qu'elle avait raison. Observant l'eau colorée comme une nouvelle machine à tuer, je murmurai soudain d'une voix à peine audible :

-Pardon petit Pierre...Tu vas vers un monde meilleur...Maman aurait préféré qu'il en soit autrement...

Puis je bus le tout d'une traite en espérant que ce soit rapide. Hélas mon vœu fut loin d'être exaucé. Il se passa ainsi une heure et demie sans que je ne ressente absolument rien, si bien que je commençais à croire que ces plantes médicinales n'avaient rien d'efficaces quand les premières douleurs survinrent.

-Cela commence ? Demanda soudain Helga en me voyant souffler comme un jeune faon pour atténuer ma souffrance.

-Oui...Ça me lance un peu, avouai-je en ne pouvant toutefois pas dire que c'était violent pour l'instant.

Ma meilleure amie s'approcha immédiatement de moi et me prit la main pour connecter nos chakras.

- J'apaise ton chakra racine, expliqua-t-elle alors que je sentis que c'était inefficace.

-Raconte-moi une histoire, dis-je pour me changer les idées, une longue histoire !

-Sur quoi ? Quel sujet te ferait plaisir ? Demanda-t-elle en me tamponnant les joues car j'avais également chaud.

-Sur Arendelle...La Forêt Enchantée...Ahtohallan...Énumérais-je un peu confuse.

- D'accord ! Clama-t-elle.

Loin d'être soulagée, je maintins tout de même mon sourire et l'écoutais expliquer sans ménagement comment avait été Arendelle la dernière fois qu'elle s'y était rendue enfant. Puis elle reprit rapidement sa conversation avec les trolls avant de repasser à la dernière anecdote des pisteurs de la Forêt Enchantée qui avaient dernièrement confondu un lapereau avec un chat de Norvège. Ils étaient revenus tout griffés mais l'incident avait fait plus de peur que de mal. J'aurais pu profiter du fait qu'elle me raconte toutes ces histoires pour lui dire ce qui était arrivé à ses parents mais je sentais que ce n'était pas le bon moment pour lui en faire part.

-Et Ahtohallan...Décris-moi Ahtohallan...Peinai-je à dire une longue heure plus tard alors que mon bas ventre n'était plus qu'un immense brasier qui me créait d'énormes poings de côtés.

Ne souhaitant pas lui faire mal, je me raccrochais plutôt aux bords du lit, serrant les dents pour ne pas hurler. Ma température avait dûment augmenté mais je ne voulais pas qu'elle s'en aperçoive.

-Iduna...Tu n'as pas soif ? Demanda-t-elle tout de même en me dévisageant inquiète.

Elle utilisa encore le chiffon pour enlever les gouttes de sueur qui perlaient de mon front mais je la repoussai gentiment.

-Parle-moi d'Ahtohallan...Helga...S'il te plaît...Murmurai-je.

- D'accord, consentit-elle mais tu peux me serrer si tu as mal...Tu n'hésites pas.

Elle m'avoua alors qu'elle avait fait le tour du glacier et même qu'elle était allée au sommet avec Christia pour observer les aurores boréales et donner les prédictions de l'année suivante à notre peuple. Je n'avais jamais su pourquoi c'était les Piceaerd qui avaient eu ce droit-là plutôt que les Sappos mais je suppose que Maman et sa Mère s'étaient arrangées dans le temps.

Malgré toutes ces belles histoires ma douleur continua de s'intensifier, me forçant à me cabrer en laissant échapper de petits gémissements. Je ne réussis plus à doser ma respiration alors que mes torsions électriques au bas-ventre étaient de plus en plus excessives. Je parvins tout de même à attendre que la contraction passe pour lui quémander :

-Chante-moi la berceuse d'Ahtohallan...Helga...Je t'en prie...Je veux t'entendre la chanter...

Les larmes aux yeux de me voir aussi mal, elle s'exécuta tout de même et je voulus mourir en sentant une autre douleur insupportable. Fatiguée après ces deux heures d'épuisement, je n'attendis pas qu'elle finisse pour me lever.

- Qu'est-ce que tu fais ? Paniqua-t-elle, Iduna il faut que tu restes dans ton lit.

-Je...Je n'en peux plus d'être allongée...Déclarai-je en soutenant mon ventre, chante encore...

Peinant à trouver ma respiration, je longeai bientôt la pièce comme une ventripotente et paniquai soudain :

-Je sens que ça va craquer...Helga...Maintenant...Ça craque !

Je n'eus pas le temps d'en dire plus qu'un long tiraillement se ressentit dans mon chakra racine laissant couler un flot de sang inimaginable. Je poussai un gémissement de douleur et me pliai sur mes genoux en attendant que la contraction passe. Le lien physique qui m'unissait à mon embryon...Mon petit être...N'existerait bientôt plus...Préventive, ma meilleure amie n'osa plus bouger alors que je me redressai à moitié en répétant :

-Ça y est...Je saigne.

Je me dirigeai à nouveau vers le lit et me rallongeai avec ironie en position fœtale tandis que je me sentais moite de partout. Grand Dieu qu'est-ce qu'il faisait chaud dans la pièce ! J'étais malheureusement trop loin de la porte de la hutte pour pouvoir l'ouvrir.

-Je vais te chercher à boire ! S'exclama Helga, il faut que je sois utile à quelque chose !

-Tu es là, c'est déjà bien, la rassurai-je.

Elle voulut m'enlacer mais je secouai aussitôt la tête car j'étais tellement mal que je ne voulais pas qu'on me touche. Vaincue, elle se dépêcha de se rendre à la cuisine alors que je bravais une autre douleur véhémente. Je ne pus faire autrement que la subir puis je posai enfin mes mains à plat sur le matelas quand elle finit par passer. C'est alors que je me rendis compte que quelque chose n'allait pas. Mes draps ! Mes draps étaient humides ! Je me redressai brusquement. Mon Dieu c'était du sang ! Mes changes de menstruation n'avaient pas suffi à étancher le fluide rouge !

Terrifiée, mes yeux rencontrèrent bientôt ceux d'Helga qui était revenue. Elle posa rapidement le verre d'eau et me sortit tout de suite du lit.

-Allez...C'est pas grave...Je vais changer tes draps...Dit-elle doucement alors que je craquais définitivement sous mes airs de guerrière.

Plus jamais...Plus jamais je ne coucherai avec Olaf...Plus jamais je ne coucherai avec un homme...Cela faisait trop mal, pensai-je amèrement. La vision dans le flou, je me pliai à nouveau après une autre contraction immodérée tandis que ma sœur de cœur se chargea de remplacer mes langes. Elle utilisa ensuite une vieille robe à elle et la découpa en grandes bandes qu'elle superposa au fond d'un autre bas à moi.

-Voilà...Cette fois ça devrait résister, murmura-t-elle.

-Merci, soufflai-je en dilettante.

Dès lors, je ne fus plus maîtresse de moi-même. Les heures s'écoulaient alors que je continuais de souffrir allègrement comme jamais je n'aurais cru que cela puisse exister. Les étoiles brillaient à présent bien haut dans le ciel et il n'y avait toujours pas la moindre trace de poche à l'horizon.

-Courage Iduna, répéta Helga comme elle l'avait beaucoup fait au cours de la nuit, cela fait quatre heures et demie maintenant.

-Je...N'en...Peux...Plus... Murmurai-je, le corps dégoulinant partout de transpiration.

Je me plaçais bientôt à quatre pattes sur mon lit, cherchant une position qui apaiserait mon ventre calciné par les contractions à répétition. Je plongeai ma tête dans le matelas et y plantai à présent mes griffes. Je m'en fichais d'être ridicule, je voulais juste qu'il sorte...Oui ! Qu'il sorte pour ne plus à ressentir le mal dont j'étais transie.

-Allez mon Pierre joli...Allez sors...Maman veut que tu sortes...Chuchotai-je comme une prière.

Mais il n'en fut rien. Cette nuit était interminable ! Heureusement pour moi la communauté n'était pas encore prête à s'éveiller. A bout de nerfs, Helga me demanda alors :

-On devrait peut-être aller chercher Aponi ?

-Non ! M'exclamai-je, elle voudra le mettre dans les latrines...Je ne veux pas que mon bébé finisse dans les latrines !

-Je comprends, murmura-t-elle.

-Fais-moi boire le reste du thé ! Finis-je par dire épuisée.

-Tu...Tu en es certaine ? Demanda-t-elle hésitante.

-Oui ! Cela accélérera le processus, j'en suis sûre ! Dis-je avec conviction.

Ma meilleure amie se chargea donc d'exécuter mon ordre tandis que je me sentis soudain mal à cause de la chaleur qui bouillonnait à l'intérieur de mon corps. Les relents des fumées des huttes me provoquèrent bientôt des nausées et mon repas de la vieille remonta aussitôt le long de mon estomac.

-Oh non...Pas ça...Pas ça s'il vous plaît... Chuchotai-je.

Mais il me fut impossible de l'éviter. Laissant Helga en plan dans la hutte, je me dépêchai de courir derrière ma maison et déversai bientôt un liquide aigre alors que les spasmes à la poitrine rythmèrent le rendu de mes entrailles pendant de longues minutes. Je fis bien attention que le tout soit passé avant de retourner à l'intérieur de ma demeure.

-Tu es partie très dignement, je n'ai pas compris, avoua Helga paniquée.

-Je suis allée vomir, lui confessai-je après avoir bu une gorgée de l'eau qu'elle m'avait rapportée.

Elle me chargea ensuite de me faire boire le reste du contenu de la mort et me fit également manger pour ne pas me laisser le ventre vide. J'étais donc en train d'entrer dans ma sixième heure quand elle me posa une sorte de cataplasme sur le bras.

-Pour apaiser un peu tes douleurs, déclara-t-elle, il fallait le temps qu'il se fasse.

Je hochais la tête avec conviction et renchéris :

-Merci Helga...Merci d'être là pour moi...J'avais tellement peur que tu m'en veuilles...

Elle reprit du tac au tac :

- J'avais cette crainte aussi...Ce qui prouve bien que nous sommes toutes les deux bêtes...

Je confirmais par un hochement de tête. Puis elle m'observa et ajouta :

-Cela a l'air d'aller mieux...Mes plantes feraient-elles effet ?

J'acquiesçai alors que la douleur finit par s'atténuer même si je conservais mes chocs électriques. Deux heures passèrent encore ainsi si bien que le soleil était à présent en train de pointer le bout de son nez. Six heures du matin. Mon calvaire durait depuis 21h. J'avais passé la grande majorité de la nuit et il n'était pas encore terminé.

-Helga...Je voudrais me changer, murmurai-je trouvant mes bas soudain lourds et poisseux.

-Bien sûr...Déclara-t-elle.

Elle se tourna alors et je faillis m'évanouir à la vue de tout ce sang perdu. Jamais je n'en avais eu autant au cours de toutes mes menstruations réunies. Balayant mon dégoût, je me frottais tout de suite ma féminité pour la rendre propre le plus possible et eus bientôt un hoquet de surprise. La poche atrophiée et blanche qui contenait mon embryon tomba soudain au creux de mes mains. Les contractions faiblirent immédiatement alors que je restai focalisée avec soulagement sur ce petit être qui n'avait pas eu de chance. Fouillant un peu, je rencontrais rapidement Pierre qui faisait la taille d'un grain de riz et l'entourai vite d'un mouchoir. Puis je l'embrassai sans pudeur car il demeurait mon enfant malgré le cours laps de temps que nous avions passé ensemble.

-Au revoir Pierre, soufflai-je.

Émue et gênée, Helga s'approcha. Je l'observais alors quelques secondes et déclarai :

-Promets-moi que tu l'enterreras dans les champs de son père mais il ne doit rien savoir !

-Je te le promets, dit-elle avec un grand sourire.

Soulagée, je lui tendis le linceul et griffonnai bientôt une nouvelle phrase code que j'intitulais « l'intrus s'envole » pour qu'elle la mette dans notre boîte secrète.

-Ylva non plus ne devra jamais savoir, dis-je férocement.

-Je trouverai une excuse, me convainquit-elle, repose-toi à présent, et si jamais tu as le moindre problème tu me fais plaisir, tu appelles Aponi, c'est compris ? Tu m'envoies une lettre dès que tu te réveilles sinon je ne serai pas tranquille !

Je hochai la tête et la remerciai encore pour son soutien. Puis je sombrais dans un long sommeil réparateur et ne me réveillai qu'en fin d'après-midi.

Le jour qui suivit cette journée de calvaire Helga m'indiqua dans une brève missive que deux crocus mauves et jaunes avaient poussé à l'endroit où Pierre avait été enterré. Cette simple information me rendit heureuse, tout simplement.

Nota Bene:

Ah ! Et pour la chanson ! Smile

Bon ...wow Shocked

Je pense que le commentaire sera court car ça se résume à un mot e pense

C'est ultra personnel!
Je sens vraiment ton expérience derrière. Le mal être d'Helga dans la première partie et pire encore pour l'expérience d'Iduna.
Ce sont des traumatismes dont je sens qu'ils ont été vécus.
C'est trop détaillé trop personnel pour être "inventé "

C'est très lourd, très bien transcris.
Très dur à lire!!!

J'ai préféré par contre la partie Helga qui elle trouve aussi un mince espoir avec la relation mère de substitution d'Anna qui est merveilleuse!
Elle a de la chance d'avoir un tel soutien pour elle

Oui tout à fait ! C'est un chapitre ultra personnel ! Smile

Et quitte à avoir vécu des expériences bonnes ou mauvaises j'aime les retranscrire au plus proche de la réalité Smile

J'avais besoin de les écrire pour les évacuer et je me sens tellement mieux de l'avoir fait ! Razz

Comme je l'ai dit dans le Nota Bene tout ce qui a été écrit dans la partie Iduna s'est réellement passé (même le passage aux toilettes quand je suis partie vomir...Maintenant j'en ris en repensant à Frantzoze en train de me dire "tu es partie très dignement j'ai pas compris")

Même s'il y avait quelques changements qui ne pouvaient pas apparaître dans le chapitre Wink

Contrairement à Iduna, je n'ai pas pleuré tout de suite ce qui avait effrayé le gynéco qui m'avait trouvé étrangement calme. Il m'avait donné le numéro d'un psy puis m'avait demandé si j'étais plus salé ou sucré...Comme j'ai dit sucré il m'avait dit de choisir un nom de fille, pour ça que j'avais pris Elise (oui pas Anna, elle sera bien vivante ! Elle prendra le temps d'arriver mais elle arrivera vivante!). Je me souviens en ressortant du cabinet, ma mère m'attendait dans la salle d'attente parce que c'était un lundi et françois travaillait et je suis restée "pas d'état d'âme pas de tourments" devant elle, je ne voulais pas pleurer devant elle et j'étais en transe à ce moment-là...Il paraît que je lui ai même sorti "heureusement que le disney concert a été reporté finalement le 5 février parce qu'on aurait pas pu y aller"...Elle était restée bête de m'entendre dire ça et m'avait dit à son tour "c'est tout ce qui t'inquiète"...J'avais renchéri "oui". Après j'étais rentrée à la maison et j'étais confinée car j'avais le COVID à ce moment-là. Et j'avais écrit mon chapitre comme si de rien n'était (de retour vers le passé 4 à l'époque) avec la playlist en fond...Et ça avait été finalement quand j'avais entendu "tout réparer" "je te cherche" et "la berceuse d'Ahtohallan" que les larmes avaient coulé...Mais pas avant.

Contrairement à Iduna j'avais dû attendre 5 jours avant de faire mon ITG et 5 jours c'est très long...J'avais l'espoir du "mais peut être que le coeur arrivera plus tard" même si je savais que ce n'était pas vrai. L'attente a été vraiment atroce même si elle avait permis de faire un deuil. (j'avais fait une boîte pour elle et Maman m'avait crocheté un robe pour que je la mette dedans)

Photos:

Mais oui ! C'est bien la reine des neiges 2 qui a marqué cette ITG parce que je voulais absolument compter le temps et comme je le connais par coeur c'était ma référence niveau timing. Je trouve ça dingue d'ailleurs que l'explosion se fit après "je te cherche" vraiment quand Elsa regardait les souvenirs dans le dôme...Que ça ait vraiment commencé à ce moment-là sachant que dans "je te cherche" c'est les "retrouvailles" entre une mère et sa fille et qu'Elise soit un hommage à Elsa... Comme quoi y a des choses qui ne trompent pas...Même si niveau décriptif je suis un peu déçue parce que je n'arrivais pas à tourner ma phrase dans le chapitre...C'était vraiment ce besoin de se mettre debout et une sensation de craquage mais ça n'a pas fait mal (par rapport à la contraction qu'il y avait eu avant), et c'est parti d'un coup avec une puissance...Bon j'ai pas rajouter l'odeur mais c'était ignoble...

Ah ! Iduna a un peu moins paniqué en voyant le sang dans le lit moi j'ai eu plus peur et un grand sentiment de honte que les infirmières durent changer mes draps alors que j'étais toute fière d'avoir pris mes précautions. Frantzoze a été top à ce moment-là (comme durant le reste du processus).

Je me souviens qu'il faisait une chaleur étouffante et qu'on ne pouvait pas ouvrir les fenêtres dans l'hôpital du coup le soleil qui tapait plus les contractions c'était affreux...Et c'est pour ça que j'avais eu envie de vomir.

Je me souviens aussi que les sages revenaient très souvent pour prendre la tension mais qu'elles n'ont pas servi à grand chose et m'ont laissé repartir à la maison à 21h (j'y étais depuis 14h) sans se préoccuper de savoir mon flux de sang (qui était énorme et impressionnant) ni si j'avais expulsé la poche...Je l'ai réceptionnée à la maison en voulant me changer. Mais j'étais tellement soulagée de pouvoir l'enterrer, l'embrasser et la voir même si elle était vraiment minuscule que je ne leur en ai pas voulu. Là où je leur ai voulu entre guillemets (parce qu'elles ont été bien quand même) c'est de ne pas avoir donné un médoc qui atténue les contractions avant les 5h et demi d'endurance...Parce que les contractions étaient à 10 (maximum) alors qu'on fait la péridurale à une femme à 5...En fait je leur en voulais vraiment sur le fait que comme ça soit une ITG ils s'en foutaient de savoir que tu accouches comme une femme qui accoucherait d'un enfant vivant alors que tu ressens exactement les mêmes douleurs (Oui je peux dire sans rougir que j'ai accouché sans péridurale donc je sais ce que c'est maintenant !) ...Ils sont moins aux petits soins...Elles m'ont juste dit que j'avais assuré niveau douleur et que j'avais eu le bon réfléxe de me mettre en position foetale et à 4 pattes parce que ce sont les plus proches des animaux Wink

C'est à ça que j'ai eu le droit en guise de félicitations. Ah ! Et elles ont aussi utilisé le terme "guerrière" pour ça que je l'ai mis à Iduna.

Bref...Le prochain chapitre sera plus gai ! I love it

Mais merci en tous cas si "c'est réussi" :calin:

Dov Légende du Royaume Messages : 2700 Date d'inscription : 24/04/2015 Age : 28

Depuis cette horrible journée où ces parents l'ont abandonnés, Helga est entrée en dépression, à tel point qu'elle n'a plus envie d'exister pour ne plus faire souffrir qui que ce soit, pas même sa belle-mère. Mais cette dernière entend bien la remettre sur pieds en commençant par l'obliger à déverser tout ce qu'elle a sur le cœur au sujet de ses parents. Mais reste un souci : étant la seule Picéard restante, elle doit aussi veiller sur son peuple en tant que chamane et elle ne se sent plus de le faire. Sans compter qu'elle doit subir la présence d'Olaf qui, non content d'être marié avec lui, a été ravi par Iduna, dont elle pense qu'elle lui fait la gueule (et inversement).

Mais tout cela ne décourage pas Anna : toujours grâce à ses conseils avisés, elle pousse sa belle-fille à se ressaisir, à ne pas abandonner son peuple comme ses parents l'ont fait pour elle, qu'elle a prouvé ce qu'elle valait en bravant les interdits qui lui furent imposés de force, que toutes ses épreuves ne devraient pas l'abattre mais l'endurcir. La mission est un succès, même si Helga reste encore un peu assailli par ses idées noires... et qu'elle reste encore un peu distante avec Olaf. Jusqu'à ce qu'elle reçoit une lettre d'Iduna, lui demandant urgemment de venir.

Du côté d'Iduna, malgré son poste d’aide-soignante auprès des siens, elle reste perturbée, mais toute aussi ravie, de sa grossesse involontaire avec Olaf, attendant son petit Pierre avec impatience. Mais en consultant son futur petit bout'chou, elle ne sent pas son rythme cardiaque. Prise de terreur, elle écrit vite fait à Helga, lui demandant de venir urgemment. Vite fait bien fait, et mise au courant après avoir révélé à Iduna qu'elle ne lui en voulait pas d'avoir couché avec Olaf, Helga se dépêche de préparer le nécessaire pour aider à l'expulsion de l'embryon. Mais pour Iduna, c'est le début d'une longue et atroce douleur pour elle, durant toute la nuit, jusqu'au petit matin où elle parvient enfin à avorter. Prenant sa soeur de cœur en confidence, elle lui demande d'enterrer son petit Pierre dans le champ d'Olaf tout en faisant en sorte que ni lui ni Ylva ne sache rien. En retour, Helga lui demande de désormais faire appel à Aponi en cas de problème

Le lendemain, Helga informe Iduna que deux crocus, mauve et jaune, ont poussé là où fut enterré Pierre.

Merci @Dov pour ton commentaire ! I love it

Allez ! Les spoilers sans contexte pour le chapitre 18 sont là Very Happy

[Ansa's Stories] Retour vers le passé 5 : Les mystères des Belles Pousses : Attention contenus matures ! - Page 6 Chapit58

Donc Helga va reprendre son rôle au sein de la communauté et va être intronisée chamane officielle vu la tête de Simba! Par contre je ne suis pas certaine que dans le ciel elle va voir le visage de ses parents Razz

Ensuite quelqu'un va tomber malade. Je verrais bien Iduna avec Ylva qui va s'occuper d'elle et à la fin l'une des deux va demander à reformer leur couple mais hélas... Sad

Je te rappelle qu'ils sont en trouple dans l'Hellheilm Razz

Hahaha non ça m'étonnerait que les Hallricsen veillent sur elle à présent Laughing

Anna et Elsa qui se réconforte ne correspond plus trop au chapitre Smile

Voici plutôt une autre image qui pourrait la remplacer:

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[Ansa's Stories] Retour vers le passé 5 : Les mystères des Belles Pousses : Attention contenus matures ! - Page 6 61TZMf6si8L

Pas lu!

Et je ne sais pas si on lira le chapitre rapidement par contre. Et même pour les semaines à venir avec les partiels qui seront là mais on continue de suivre! (oui même Benoit, même si c'est long vu qu'il n'a pas eu de charbon, il a promis de faire un effort... Et moi en échange, je regarde les résultats du Rugby... mais ça sert à quoi ce sport?! Et c'est quoi les règles j'y comprends rien! Je vois juste des types qui s'entassent les uns sur les autres pour choper un ballon qui rebondit même pas normalement!)

Je vais me faire taper mais ça me fait le même effet avec le tennis xD

Pas de soucis Smile

de toute façon vous faites au mieux, comme je t'ai dit sur la box les chapitres ne vont pas s'envoler xD

Le 18 sera dispo ce soir pour ça qu'il n'est pas lu Wink

Et je suis contente que Benoît fasse un effort... sache que pour celui de ce soir j'ai enlevé 500 mots ! (Attention c'est beaucoup pour moi) donc jessaye d'en faire aussi ^^

Chapitre 18 : Quand ? :

Ma chère Iduna,

J'espère que tu vas toujours très bien depuis une semaine et que tu remets doucement de ce terrible évènement. Olaf a essayé de me soutirer des informations sur cette fameuse nuit mais je ne lui ai pas répondu car je trouve qu'il a été complètement inconscient à ton égard...S'il t'était arrivé quelque chose je crois que je l'aurais achevé avant Ylva ! Si jamais tu as la moindre baisse de moral, tu m'envoies un message ou tu en envoies un à notre chère sœur de cœur et nous accourrons pour venir te voir. Mais ne reste pas seule. Tu sais...Ça me fait un peu de mal de mentir à notre meilleure amie même si je respecte ton choix et ne lui dirais rien. Hier encore, j'étais mal à l'aise lorsqu'elle a essayé de me faire parler sur ce sujet ...J'ai réussi à bredouiller que c'était une expérience forte que tu avais eue avec un patient et cela semble être passé.

Voilà où nous sommes ce matin.

Bon. Il faut que je te laisse. J'entends ma belle-mère qui vient dans ma chambre.

A très vite. Et n'hésite pas surtout si tu as besoin de quoique ce soit !

Je t'embrasse tendrement.

Helga Piceaerd.

Je lâchais rapidement ma lettre dans les feuilles de Courant d'Air et me recoucher à la vitesse de l'éclair en me plaçant sur le côté pour faire semblant de dormir.

-Essaye de la réveiller Anna...Elle changera peut-être d'avis en voyant les enfants autour d'une leçon, déclara bientôt Pieter.

-Ce n'est pas si simple...Elle ne fait plus de crise...Mais elle est encore bien loin de se reconstruire...Et Olaf ne fait rien pour arranger les choses...Il est dédaigneux avec elle, dit-elle avec une pointe de mépris pour son fils.

Mon beau-père soupira et murmura :

-Oui je m'en suis aperçu...Nous ne l'avons pas pourtant pas élevé comme ça...

-Non...Nous lui avons juste imposé une femme qui n'était pas celle qu'il aime, grommela-t-elle.

Je perçus cette fois de la culpabilité dans sa voix. Puis elle se reprit très vite et répliqua :

-Heureusement qu'il s'occupe en distribuant les légumes à la communauté...Ainsi ils s'évitent tous les deux...C'est mieux pour eux, pour l'instant.

J'entendis alors une agitation et des rires d'enfants à l'extérieur de la hutte et une envie de rejoindre le groupe me dévora les entrailles avant d'être tout de suite remplacée par une peur inconditionnelle d'être nulle et ne plus réussir à être compétente envers eux.

-Et si nous y allions Pieter ? Sinon ils vont piétiner tout le champ ! S'écria derechef Anna avec un grand sourire.

- C'est une excellente idée ma petite femme, s'enquit-il en lui prenant la main.

Je les entendis s'embrasser et ils partirent ensuite.

-Ouf...Fausse alerte Helga, murmurai-je soulagée.

J'observais immédiatement le plafond, attendant fermement une réponse de ma chère sœur de cœur des Terres Gelées. Mon âme termina d'être apaisée en voyant l'esprit de l'air s'engouffrer dans la hutte quelques minutes plus tard pour me déposer une nouvelle missive. Je fis bien gaffe à ce que ma nouvelle famille ne soit pas dans les parages et l'ouvris.

« Ma chère Helga,

Lire tes lettres me fait toujours très chaud au cœur. Après l'épreuve que nous avons traversée, je me rends compte à quel point je suis chanceuse de t'avoir ! Ici, tout va bien. Je me sens très bien. Je bois les tisanes prescrites par Aponi et je reprends de plus en plus de force jour après jour, si bien que ce qui s'est passé la semaine dernière ne semble déjà être qu'un mauvais rêve bien que je garderai toujours au fond de mon cœur ce secret qui nous lie à jamais. Merci à toi d'avoir été compréhensible et de ne pas m'avoir jugée. Je sais que je pourrais toujours avoir confiance en toi. Sache que je te retourne le compliment. Si jamais tu ne te sens pas bien ou que tu as un moment de déprime, je suis là pour t'accompagner. C'est le travail d'une sœur après tout. Pour ma part, je n'ai plus mal du tout physiquement et mon sang a même cessé d'affluer, signe que je suis entrée dans un nouveau cycle.

Je vous fais mille bises à Ylva et toi.

A très bientôt.

Iduna Sappos. »

Apaisée, je relus la lettre une bonne dizaine de fois avant de la placer dans mon corset. Puis je demeurais amorphe pendant un quart d'heure sans vraiment me rendre compte que je prêtais attention à la voix de mon beau-père qui était en train d'instruire les petits Northuldra.

-Est-ce que quelqu'un se rappelle la différence entre les légumes et les fleurs ? Demanda-t-il.

J'entendis immédiatement des dizaines de voix crier « moi, moi, moi, je sais » et il finit par en interroger une :

-Nous t'écoutons jeune homme !

-Eh bien...Les fleurs elles ne sont pas toutes comestibles par les humains alors que les fruits et les légumes si...Et vous aviez dit aussi que les fleurs, on les plante grâce à des bulbes plus que des graines alors que les légumes ce sont principalement des graines ou des noyaux.

-Très bien jeune homme ! S'écria aussitôt Pieter, c'est exactement ça ! Est-ce que vous voudriez voir si les plantes qui ont été mises la semaine dernière dans vos pots de terre ont poussé ?

Il n'y eut aucune réponse à l'oral cette fois ce qui me tracassa. Agacée de ne pas savoir si les enfants avaient dit oui ou non, je sortis discrètement de la chambre et me postai à l'entrée de la hutte pour les observer en cachette. Voir les visages angéliques et concentrés de mes élèves me fit sourire malgré moi. Ils s'étaient tous agglutinés autour de mon beau-père et fixaient le sol de terre battue.

-Oh ! Monsieur Camviridus... Y a des bébés plantes ! Renchérit l'un d'eux, regardez !

-Exact, bravo mon petit, on appelle ces débuts de légumes ou de fleurs, des pousses justement parce que comme l'indique leurs verbes ces êtres vivants sont en train de grandir, dit-il gentiment.

J'eus soudain un sourire amer en ne pouvant m'empêcher de faire le parallèle entre cette leçon de jardinage et ce qui était arrivé à Iduna...On avait beau faire tout ce qu'on pouvait, il arrivait parfois que même les plus précieuses plantes du monde ne poussent pas... De plus en plus mal, je fis enfin attention à l'emplacement des pieds de mon beau-père et me sentis soudain mal à l'aise en me disant qu'il ne saurait jamais ce qui avait été enterré en ce lieu.

-Assez Helga...Pense à autre chose, murmurai-je en me concentrant à nouveau sur le groupe classe.

-Bien, mes enfants ! Je pense qu'Anna a terminé de préparer vos jardinières ! Vous allez vous mettre par quatre et planter quelques bulbes ou graines pour qu'on voit si vous avez bien retenu tout ce qu'on a dit aujourd'hui et les semaines précédentes !

-Oh chouette ! Clamèrent-ils en battant des mains.

-Du calme ! Du calme ! Rit-il, vous allez d'abord prendre les tabliers et les gants confectionnés par madame Camviridus et vous allez ensuite vous placer devant vos bacs en attendant que je vous distribue vos graines et des petites bêches pour que vous puissiez creuser.

-Bien maître ! Déclarèrent-ils en chœur.

Un vieux réflexe que je ne croyais plus exister à l'intérieur de mon être ressurgit instantanément et je me surpris à vouloir aider ses enfants à passer leur tenue de travail tout en les encourageant. Mais je ne bougeais toutefois pas de ma place, me contentant d'être témoin devant ce spectacle de pédagogie. Les élèves étaient à présent en place autour de leur bout de terre et attendaient le signal de Pieter.

-Un dernier rappel peut-être monsieur Camviridus sur la plantation ? Souleva alors Anna en lui faisant un clin d'œil.

-Oui...Oui...Bien sûr ! Alors ? Qui est capable de me citer les étapes à suivre !? Lança-t-il encore.

Intriguée, je faillis intervenir une nouvelle fois pour encourager les petits à prendre la parole. Comme toujours certains n'osaient pas alors qu'ils le savaient. Leurs yeux se réfugiaient sur le sol pour se faire oublier et cela me faisait sourire. Pieter et Anna ne le voyaient pas et je trouvais cela dommage qu'ils interrogent les premiers de la classe quand il y avait du potentiel chez des élèves plus discrets.

-On t'écoute demoiselle ! Déclara-t-il faisant taire certains enfants qui chuchotaient.

-Alors il faut que nous creusions un sillon avec notre index et qu'on y plante un des ingrédients de notre sachet puis il faut le recouvrir de terre gentiment et tapoter la surface avant de l'arroser !

-Parfait ! Renchérit ma belle-mère, à vous de jouer dans ce cas !

Elle leur donna bientôt le signal et les petits s'exécutèrent. J'aurais dû retourner dans mon lit mais j'étais émerveillée par la mise au travail des enfants. Ils s'activaient docilement, se mettant un peu d'eau et de boue sur leur tablier. Hypnotisée, je n'osais plus bouger et me perdis dans mes pensées si bien que je sursautais quand ma belle-mère reprit la parole, une éternité plus tard :

-Allez ! Vous laissez vos jardinières à présent et vous allez vous laver les mains au puits avant que nous allions à l'autre activité du jour !

-Celle avec la dégustation de fromage, madame Camviridus ? Questionna immédiatement un des élèves.

Anna éclata aussitôt de rire et répondit :

-Oui mon petit c'est bien ça ! Vous vous mettez en rang deux par deux et une fois que vous êtes nettoyés, vous donnez votre tablier à Pieter !

Les enfants hochèrent la tête et se rangèrent docilement devant le point d'eau en attendant leur tour. Les mouvements s'enchaînèrent d'eux-mêmes et je retournai vite à mon lit quand mes beaux-parents entrèrent dans la hutte.

-Helga tu es réveillée jeune fille ? Demanda bientôt Anna alors que je feignais un bâillement.

-Oui...Merci de m'avoir permis de me reposer, répondis-je simplement.

- C'est normal ! Clama-t-elle, et comme nous te faisons entièrement confiance, nous te laissons la hutte car nous allons nous absenter un petit moment pour emmener les élèves chez Ylva et Kanda. Je pose quand même la question malgré la réponse qui se lit sur ton visage mais...Tu ne veux toujours pas venir avec nous ?

Le oui fusa dans mon esprit tandis que tout mon corps avait envie d'y aller ! Mais je ne parvins qu'à lui sortir un « Non » plutôt posé.

-Voudriez-vous que je vous prépare le ragoût de rennes pour ce midi ? Demandai-je en culpabilisant de rester sans rien faire, vous n'aurez pas le temps si jamais vous...

-Oh non ! Inutile jeune Helga, nous allons manger sur place. Kanda et Ylva nous ont préparé un pique-nique ! Renchérit-elle alors que je me mordis la lèvre pour ne pas déclarer que je changeais d'avis.

Espérant que ça ne m'ait pas trahie, je lançais un regard convainquant à ma nouvelle Maman et attendis sagement qu'elle s'en aille.

-A tout à l'heure ! S'exclama-t-elle en m'embrassant le front.

Elle me frotta ensuite le bras et j'ajoutai peu confiante :

-Euh...Et si Olaf arrive ? Il vaudrait mieux que je lui prépare à manger quand même, non ?

Les sourcils d'Anna se froncèrent tout de suite et elle répondit acerbement :

-Pour l'intérêt qu'il te porte, ne te donne pas cette peine ! Il ne te mérite même pas !

-Sauf votre respect Madame Camviridus...Je pense que c'est plutôt l'inverse, soufflai-je alors que mon ventre se tordit de malaise, je ne lui apporte pas...Vous savez...Ce qu'une femme doit apporter à son mari...

-Parce que tu trouves qu'il fait bien son devoir de mari, lui ? Renchérit-elle avec ironie, non Helga ! Crois-moi ! Il faut que tu lui montres qui commande dans votre couple ! Ça aussi je te l'apprendrais ma fille spirituelle ! Mais un autre jour car là je dois partir !

-Ne soyez pas si dure avec votre fils Anna, s'il vous plaît...Je ne veux pas qu'il croit que vous me préférez à lui, murmurai-je encore en baissant la tête.

-Ce n'est pas le cas jeune fille, dit-elle en se radoucissant, et si je suis comme ça c'est surtout parce que je ne le reconnais pas !

Je posais aussitôt ma main sur la sienne et répliquai :

-Je le sais Anna, Olaf a toujours été quelqu'un de respectueux et doux...Mais il faut se mettre à sa place, il a été marié de force et je lui ai refusé la nuit de noces et...

-...Et tu as eu exactement le même traitement que lui et tu es passée à autre chose presque au prix de ta vie ! Clama-t-elle en me caressant le visage.

Elle me prit immédiatement dans ses bras et répliqua :

-Ça me fait mal pour vous deux mes enfants...De vous voir ainsi...Vous ne devriez pas être ainsi, surtout pour vos premières années de mariage.

Ses yeux s'embuèrent d'un coup et je la grondai à mon tour :

-Ne vous faites pas plus souffrir Anna...Je pense qu'il...Qu'il y aura bien un moment où Olaf ne tiendra plus à ce niveau-là...Enfin vous savez...Et vous aurez sans doute un petit enfant à ce moment-ci...

Ma belle-Mère me lança immédiatement un regard dépité et secoua la tête de désespoir. Une peur soudaine mélangée d'une jalousie m'envahit et j'imaginais mon mari dans les bras d'une autre Northuldra inconnue. Oui...Il pourrait tout aussi bien me tromper ailleurs juste pour que nous n'ayons pas un rapport sexuel ensemble. Heureusement, je gardais cette inquiétude pour moi pour ne pas définitivement faire perdre tout espoir à ma nouvelle Maman.

-Anna nous nous mettons en route ! S'écria alors Pieter, c'est toujours non ma bru ?

- C'est toujours non je vous remercie beau...Enfin Papa, renchéris-je en lui offrant un beau sourire.

Il fit tout de même un clin d'œil discret à sa femme que je ne compris pas et ils disparurent tous les deux. Je me surpris à m'ennuyer une fois seule.

-Bon...En admettant que j'y aille...A quoi cela pourrait-il me servir à part me faire du mal ? M'interrogeai-je, oh ! Je sais ! Ylva y est ! Au moins faire plaisir à ma meilleure amie ! Oui mais si Yuma s'y trouve aussi...Pas Yuma...Je ne veux plus voir Yuma...Non...ça serait dangereux effectivement ! C'est pour ça que je dois garder la maison ! Pas de risque de faire de bêtise si je ne sors pas dans le monde extérieur... D'un autre côté voir tous ses petits en action...C'était bien sympathique...Puis avec un peu de chance Yuma doit être avec Paco et je ne le verrai pas. Allez Helga...Un peu de courage ! Je ferai plaisir à mes beaux-parents qui le méritent si j'agis ainsi...Ils seraient contents de me voir avec eux...Eux, Ylva et Kanda...Voilà...

Je respirais un grand coup et serrai les poings pour me donner du courage. Puis j'enfilais ma capeline et me plaquai la capuche sur ma tête avant de passer la porte de la hutte. Quelle était la probabilité que je tombe nez à nez avec le torse d'Olaf pile en cet instant ?! Je n'eus pas le temps d'y réfléchir que je fonçais en plein dedans.

-Où est-ce que va ma très chère femme ?! Grinça-t-il d'une voix moqueuse en m'éloignant de lui comme si j'étais une pestiférée.

-Je vais prendre l'air, j'ai le droit, non ?! Clamai-je agressivement.

Oh mes aïeux mais qu'est-ce qu'il pouvait m'agacer quand il me snobait ainsi du regard ! On aurait dit moi quand je le trouvais encore dégoûtant à cause de ses ongles ourlé...Et pourtant ce n'était plus le cas à présent alors même que je jetais un coup d'œil à ses doigts pleins de boues. J'aurais donné n'importe quoi pour avoir un geste de gratitude de sa part, même avec ses mains sales...

-Oui c'est une bonne idée ! Pars faire un tour, cela veut dire que tu vas mieux ! C'est bien ! Clama-t-il.

Pendant un instant mon cœur se desserra et nous parvînmes à nous offrir des sourires gênés. Mais c'était sans compter sur une nouvelle brimade de sa part qui tomba quelques secondes plus tard :

-Comme ça au moins je n'aurais pas à subir ton sale caractère ! Rétorqua-t-il en me regardant hautainement.

Je bouillonnais immédiatement et rétorquai hargneusement :

-Ah parce que tu trouves que tu l'a subis jusqu'à maintenant ?! C'est vraiment le sentiment que tu as eu ?! S'il y en a bien deux qui y font attention plus que toi ceux sont tes parents qui eux au moins ne font pas comme si je n'existais pas !

Les yeux de mon mari s'enflammèrent tandis qu'il pesta du tac au tac :

-Mais c'est peut-être parce qu'avec eux tu es aimable !

-Peut-être aussi parce qu'ils m'aiment tout simplement ! Je ne les fais pas fuir vers je ne sais où ni avec je ne sais qui, eux ! C'est déjà un avantage ! Grognai-je à nouveau avec une pointe de jalousie.

Les joues d'Olaf se chauffèrent immédiatement avant qu'il ne se renfrogne et grommelle :

-Je n'ai aucun compte à te rendre Helga Piceaerd ! Je fais ce que je veux où bon me semble et avec qui je veux ! Et je ne t'empêche pas de faire pareil ! Tu devrais déjà être très loin puisque tu tenais tellement à te promener ! File vite avant de me prendre tout mon air !

Désemparée car je ne voulais pas perdre la face contre lui, je rechignai en lui lançant de plus en plus des éclairs du regard :

-Eh bien...Cette liberté est si gentiment accordée ! J'espère que tu vas t'étouffer avec ton repas de ce midi Olaf Piceaerd !

Puis je pris un air exagéré et ajoutai :

-Oh zut...C'est vrai...Tu n'as rien à manger !

- C'est normal puisque toi et ton appétit gargantuesque étiez dans la hutte ! Pas étonnant qu'il ne me reste rien ! Renchérit-il en me poussant pour pouvoir entrer.

J'encaissai sa parole alors que le feu me monta aux joues.

-Espèce de... Commençai-je.

Avant de m'arrêter très vite car je ne voulais pas tomber aussi bas. Régulant mon chakra sacré j'ajoutais à la place :

-Je sais que je ne suis pas Iduna...Je ne suis pas parfaite...

Le visage de mon mari se contracta de colère et il s'écria violemment :

-Oh non tu ne l'es pas ! Et je t'interdis de prononcer son nom !

- C'est ma meilleure amie avant tout et ça l'a toujours été ! Déclarai-je encore plus fort.

Olaf fulmina mais approuva.

-Certes...C'est juste...Que...Si tu me disais pourquoi tu es partie la voir l'autre fois...Peut-être que je serai plus gentil avec toi.

Écœurée par son comportement digne d'un enfant capricieux, je serrais les poings alors qu'une envie de vomir m'envahit en repensant à ma meilleure amie en train de souffrir le martyre.

-Tu plaisantes j'espère ?! Bafouillai-je en ayant blanchi, Du chantage tu es sérieux ? Tout ce que je peux te dire c'est qu'il vaut mieux pour toi que tu ne le saches pas...De toute façon je lui ai promis que je ne te dirai rien ! Tu ne la mérites tellement pas ! Et inutile d'aller interroger Ylva, elle non plus ne sait pas !

Mon mari écarquilla immédiatement des yeux de fureur et s'écria :

-Il faudra un jour que vous pensiez à grandir toutes les trois !

-Ne me mets pas tout sur le dos ! Je n'y suis pour rien si mes parents...Enfin...Les étrangers qui m'ont élevé ont fait ce pacte débile avec les tiens ! Répliquai-je d'une voix plaintive.

Mais je savais que ça retombait dans l'oreille d'un sourd. Comme toujours lorsque j'abordais le sujet il demeura silencieux et s'éloigna m'indiquant que notre échange était fini. Pendant un instant je songeai à effectivement le suivre pour que nous puissions mettre les choses à plat et que nous trouvions enfin un terrain d'entente comme il me l'avait promis la nuit de notre mariage mais je savais que ce serait peine perdue et que nous passerions à un nouveau conflit.

-Ce n'est pas grave Helga...Un jour cela sortira...Mais en attendant il vaut mieux aller voir les autres qu'envenimer la situation ! Me convainquis-je plus peinée que je ne l'aurais cru.

Je gambadais ainsi dans un état second, traversant le village en ressassant le bref échange féroce que nous venions d'avoir. J'entendis bientôt des bruits dans l'entrepôt des Coudrier et compris que les enfants et mes beaux-parents étaient dedans.

Je m'approchais à petits pas et restai près du battant de la porte avant de jeter un coup d'œil. Anna et Pieter surveillaient tout ce beau monde alors qu'Ylva tenait un énorme fromage rond à la croûte doré presque aussi grand qu'elle dans ses mains.

-Alors les enfants ! Nous venons de voir comment étaient formées la croûte de notre fromage des Alpages Norvégien et les précautions qu'il fallait prendre pour qu'il soit bien conservé. Il reste donc à présent une question ! Savez-vous quel âge a ce fromage ?

Mes élèves lancèrent d'abord des chiffres qui furent tous faux et finirent par déclarer forfait.

-Vous ne savez vraiment pas ? Insista Ylva avec un petit sourire, mais dans ce cas, je pense que nous devrions demander à quelqu'un qui connaît vraiment tout sur le bout des doigts qu'en pensez-vous ?

Elle leur lança un sourire complice et ils se cachèrent le visage en riant. Puis Anna les questionna encore :

-Alors...Mais qui pourrait-on bien appeler pour répondre à cette question très dure ? Quelle personne du village pourrait nous aider ?

La réponse me pétrifia immédiatement tandis que je rougis en comprenant un peu tardivement le stratagème.

-Maîtresse Helga Piceaerd ! Clamèrent-ils en chœur.

L'instant d'après les yeux étaient tous braqués vers l'entrée de l'entrepôt. Je me mordis violemment la lèvre en me sentant idiote d'être tombée dans le piège. C'est finalement une petite fille qui me sortit de ma torpeur :

-Alors vous savez madame Piceaerd ?

Après plusieurs secondes qui me parurent durer des heures, je finis par murmurer :

-Eh bien...Je dirai qu'il a votre âge chers petits...Cinq ans.

Les enfants retinrent leur souffle se tournant avec force vers Kanda pour savoir si la réponse était juste. Le mari de ma sœur de cœur eut un sursaut de surprise et finit par applaudir en déclarant un « bravo ». Je rougis violemment ayant sorti cela au hasard.

-Whouaaaa ! Vous êtes trop forte maîtresse Helga ! Renchérirent-ils.

Les applaudissements de leur part fusèrent à leur tour et cela me réchauffa le cœur. La pression retomba de mon corps et Ylva reprit en faisant un clin d'œil à l'assemblée générale :

-Bien ! A présent que votre professeure est là, je pense qu'il ne manque personne pour la dégustation du fromage ! Voyons s'il a un goût très fort !

Avec précaution, elle déposa un plateau et y découpa plusieurs morceaux similaires qu'elle offrit ensuite à chaque enfant.

-Si vous n'aimez pas, vous laissez sur le côté mais vous ne le jetez pas ! Ne pus-je m'empêcher de dire.

-Ah bien...Notre chamane reprend ses réflexes d'autorité, minauda ma sœur de cœur amusée alors que je l'avais rejoint pour l'embrasser.

Puis elle m'en tendit un bout et ajouta :

-Mange donc aussi ! Ça te fera revenir tes formes ma Grosse Gaga !

Mais qu'est-ce qu'ils avaient tous avec ça ?! A croire qu'ils me préféraient quand j'étais grosse ! Je gardais toutefois ma réflexion pour moi, soucieuse que cela pourrait gâcher nos retrouvailles.

-Les enfants...Vous n'avez pas oublié les cadeaux ? Souleva bientôt ma belle-mère.

Un peu surprise, je fus bientôt entourée par tous les élèves qui m'offrirent des fleurs et une lettre truffée de fautes où était notée « BON RETOUR PARMI NOUS MADAME PICEAERD ». Ma gorge se serra immédiatement d'émotions et je murmurai émue :

-Merci à vous tous...Même s'il est temps de revoir les règles de grammaire !

-Oh ? Cela veut dire que vous allez revenir nous faire la classe maîtresse Helga ? Demandèrent-ils.

Oui. J'avais ce besoin de leur transmettre leur savoir. De les voir s'émerveiller devant la découverte de choses anodines. J'avais besoin qu'ils se confient à moi et que je puisse les conseiller sur le moindre problème. Les aider à enlever leur tracas quotidien. Que l'école soit un lieu d'apaisement pour eux. Je me sentais enfin prête.

-Allez Helga ! Grommela bientôt Ylva avec impatience.

Gardant un visage neutre encore pendant quelques secondes, je finis par déclarer d'une voix malicieuse :

-Cela se pourrait...Vous avez intérêt d'être à l'heure demain à la nouvelle hutte des Piceaerd !

Il y eut un instant de silence puis les enfants applaudirent en criant un « OUI » général. Trop heureux, les élèves quittèrent bientôt l'entrepôt dans des rires et des conversations aiguës. Je jetais aussitôt un regard plein de gratitude à ma belle-mère qui me rendit un sourire contagieux. Elle ne tarda pas à venir vers moi et me posa une main ferme sur l'épaule.

-Je suis fière de toi jeune Helga, dit-elle.

Ne répondant pas oralement, je lui sautais violemment au cou et l'enlaçai fermement. Puis je me permis de faire de même avec Pieter qui m'ouvrit ses bras.

-Bon retour parmi nous ma bru ! Clama-t-il en m'offrant une violente tape dans le dos.

-Merci. Merci pour tout, soufflai-je alors que j'aurais aimé en dire plus.

Je me détachai ensuite d'eux deux et conclus d'une voix déterminée :

-Bien. Je vais aller voir Mouna à présent...Je pense qu'il y a pas mal de patients qui ont besoin de moi ! A tout à l'heure !

-A tout à l'heure, conclut ma nouvelle famille en me lançant un regard plein de fierté.

****

J'avais tout préparé pour cet après-midi. J'avais besoin de me changer les idées, d'oublier la nuit terrible qui m'avait marquée au plus profond de ma chaire de femme.

J'avais pris soin de cacher à Helga, les nombreuses insomnies que j'avais passées après l'avortement, pas parce qu'elle n'aurait pas compris mais parce que c'était un combat que je devais mener avec moi et moi seule. Oh ! J'en avais passé du temps à me demander pourquoi il m'était arrivé une telle chose...Oui...Cela avait été la question qui avait le plus tourné dans ma tête tandis que je me morfondais sur moi-même jusqu'à me faire mal aux côtes. Mais pleurer était bénéfique et me permettait de sortir toutes mes souffrances ou du moins les atténuer car je savais qu'elles ne partiraient jamais. Elles étaient ancrées dans mon ventre tailladé de vergetures autant que dans mon esprit.

Quelquefois je m'en voulais de n'avoir partagé cette douleur qu'avec Helga sans que mon ancienne amante ne fût au courant mais très vite je me résignais en sachant que j'avais partagé bien plus de moments avec Ylva sans que notre autre sœur de cœur ne fût au courant.

Oui. Personne ne saurait jamais hormis elle et moi.

-Et c'est mieux ainsi Iduna, me répétai-je encore comme les milliers de fois avant ça.

Comme je l'avais précisé dans ma lettre, je m'étais appliquée à suivre le traitement d'Aponi et mon corps se sentait plus reposé à présent. Voilà pourquoi j'avais décidé d'inviter mes sœurs de cœur aujourd'hui. Je voulais fêter ce renouveau en nous réunissant toutes les trois.

-Bien ! La table est prête ! Et les filles ne devraient plus tarder ! Clamai-je allant vérifier la cuisson du ragoût de phoque.

Je rajoutai ainsi un peu de sel après avoir aspirée la sauce de la cuillère et étais en train de la tapoter pour que ça ne goutte pas quand j'entendis un « Iduna nous sommes là » uni. Me retournant pour admirer les deux personnes les plus importantes de mon existence, je fus heureuse de voir qu'Helga avait repris un peu de forme en une dizaine de jours. Ylva quant à elle, était rayonnante depuis son mariage avec Kanda. Ses yeux pétillaient de partout en inspectant la pièce et je compris que nos esprits étaient à nouveau connectés.

-Entrez ! Entrez ! Clamai-je avec professionnalisme en les guidant vers la table, je nous ai préparé un excellent repas.

-La bise d'abord peut-être ? Susurra alors celle qui avait fait battre mon cœur en n'ayant pas attendu que je dise oui pour pouvoir me voler un baiser à pleine bouche.

-Tout de même Ylva...Tu es mariée, la grondai-je

-Je te rappelle que Kanda et moi sommes libertins ! Et ce n'est pas Helga qui sera choquée, n'est-ce pas ma Grosse Gaga ? Souleva-t-elle en se tournant vers elle.

-Non, non pas du tout, dit notre meilleure amie en nous décochant un sourire gêné.

Puis elle me balaya du regard et ajouta :

-Je suis ravie de voir que tu te portes bien Iduna, tu fais plaisir à voir.

J'avais conscience que cette phrase était pleine de sous-entendus mais je ne laissais rien paraître devant Ylva et plaçai exprès une main contre mon bas ventre pour lui signifier que j'avais déjà vérifier que tout s'était bien remis en place.

Une ambiance légère s'empara bientôt de nous trois et c'est dans une bonne entente d'autrefois que nous entamâmes le repas festif. Nous profitâmes de chaque temps d'attente entre les plats pour digérer et raconter chacune notre tour les derniers potins de la Forêt Enchantée ou des Terres Gelées pour mon cas.

-Une tranche ou deux tranches pour les bûches ? Finis-je par demander.

-Oh non ! Assez Iduna ! Nous allons exploser ! Plaisanta Ylva qui n'avait déjà pas touché à la moitié de son plat principal.

-Quoi ? Vous ne comptez pas faire honneur à mon dessert !? Clamai-je outragée.

-Moi si, mais je ne prends qu'un petit bout, d'accord ? Chuchota Helga.

-Bon bah c'est mieux que rien, grognai-je feignant d'être vexée.

-Et toi ? Questionnai-je en me tournant avec espoir vers mon ancienne amante.

Elle fit aussitôt un signe de refus et insista :

-Non, non, ça ira très bien merci ! J'ai plutôt quelque chose de très important à vous dire !

Sans le vouloir Helga et moi blanchîmes en même temps alors que j'eus une sensation d'envie. Je m'en voulus très vite d'avoir eu une pensée égoïste et demeurai silencieuse pendant que notre meilleure amie répliqua :

-Ylva...Tu...Tu veux qu'on regarde si tu attends un heureux évènement ?!

-Hein ? Quoi ? S'écria-t-elle en explosant de rire, ah non ! Mais non ! Vous n'y êtes pas du tout ! Je ne suis pas enceinte !

Helga et moi poussâmes immédiatement un soupir de soulagement. Nous allâmes l'enlacer alors qu'elle ne comprit pas.

-Vous commencez sérieusement à m'inquiéter toutes les deux ! Souligna-t-elle en nous rendant tout de même notre étreinte.

Puis elle nous repoussa gentiment et clama :

-Faites-moi un peu de place et je vous montre !

Nous nous écartâmes enfin alors qu'elle sortit une liasse de papiers rassemblés de sa besace.

-Mes chères amies...Je vous présente...Le premier écrit abouti sur les pratiques des gens d'Arnevik et d'Arendelle ! Déclara soudain notre Nordlys favorite avec fierté.

Nous écarquillâmes tout de suite deux yeux d'incompréhension.

-Ylva...Mais...Tu...Enfin...Ce livre a l'air énorme...Comment as-tu pu le remplir avec le peu d'informations que nous possédions à cause de nos recherches désastreuses ?! Questionnai-je à la fois impressionnée et déçue qu'elle aussi nous cache des choses.

-Eh bien...Je voulais être certaine d'avoir rédiger et finaliser mon écrit avant de vous en parler...Vous savez...Histoire que vous ne vous mettiez pas en colère, répondit-elle avec espièglerie, mais voilà...Je n'en pouvais plus de rester à me morfondre en voyant Helga souffrir et toi qui réclamais des réponses alors qu'elle ne pouvait pas t'en donner... Alors un jour, je suis retournée dans notre cabane d'enfance et c'est là que j'ai eu l'idée ! J'ai donc pris un peu de temps pour moi et...Je suis allée explorer la ville infâme où nous avions mis les pieds toutes les deux...

-...Et as-tu trouvé plus d'informations que la dernière fois ? Interrogeai-je un peu déconcertée.

-Oh ! C'était purement professionnel bien sûr...Mais disons que tout n'était pas déplaisant ! Susurra-t-elle d'une voix remplie d'allusions.

Je me renfrognais immédiatement. Ylva avait beau avoir choisi d'être libertine et c'était moi qui avais voulu rompre avec elle...Malgré tout ça, je demeurais toujours jalouse des femmes et des hommes à qui elle se donnait pour son bon plaisir. Moi...pour le seul homme que j'avais désiré...J'avais été bien puni !

-Oui...Je me rappelle comme si c'était hier de l'état dans lequel je t'avais retrouvé la première fois dans cette maudite taverne ! Grinçai-je d'une voix froide.

Sentant que j'avais été piquée à vif, Ylva se leva et s'avança vers moi avant de me dire en me caressant le visage :

-Ne t'en fais pas belle Iduna...Je te l'ai déjà dit...Tu seras toujours ma préférée !

Sans attendre, elle se pencha violemment vers moi avant de trouver le chemin de ma bouche cette fois de façon plus prononcée. Nous échangeâmes ainsi une longue étreinte langoureuse et je regrettais pendant un instant de l'avoir quitté.

-Bon bah...Moi je vais finalement me prendre une deuxième part pour tromper ma solitude, susurra Helga assez gênée, allez ! A la vôtre !

Cela ne nous arrêta pas et nos mains se calèrent bien sous nos nuques pour mieux intensifier notre échange. Nous n'aurions pas dû nous séparer...Me répétai-je encore. Mais tandis que j'y pensais non sans sacrément prendre mon pied, je me dis qu'elle devait agir ainsi avec tous ceux qui succombaient à son charme, y compris son mari. Cela me stoppa aussitôt et je tentais de faire redescendre la chaleur qui m'avait traversé le corps. Helga en avait profité pour inspecter un petit peu son ouvrage.

-Et donc...Je vois que tu ne t'es pas seulement contentée d'Arnevik...Tu as aussi été en Arendelle ! Nous confia-t-elle en inspectant des schémas d'armes et de vêtements appartenant à ce peuple !

-Oui ! Vous savez...J'ai toujours regretté d'avoir eu une petite taille car on ne me prend pas pour une femme, mais là-bas cela a plutôt été un atout. Je passai pour une enfant et je pouvais me glisser discrètement dans tous les décors inimaginables...C'est comme cela que je me suis retrouvée dans la caserne des gardes d'Arendelle et que j'ai pu m'informer de leurs us et coutumes.

-Ne me dis pas que tu as également couché avec eux pour avoir ces renseignements ?! Demandai-je avec inquiétude.

-Oh voyons ma Reine ! Je viens de dire que je passais pour une petite fille ! Reprends-donc des couleurs ! Je n'ai touché à personne là-bas...Même si j'avoue y avoir aperçu deux trois belles têtes ! Jura-t-elle.

-Je ne sais pas comment tu fais pour être ainsi Ylva ! Lança-t-elle soudain de bonne humeur, mais en tous cas, nous ne pouvons que te féliciter pour ton nouvel essai !

Elle leva soudain un bol de thé que j'avais accompagné avec le gâteau et répéta :

-A Ylva et son ouvrage qui nous permettra de vaincre les Arendelliens !

Bien que je ne fus pas d'accord avec la dernière partie de sa phrase, je répétais à mon tour :

-A Ylva ! Félicitations !

Nous trinquâmes toutes ensemble et bûmes d'une traite quand un remue-ménage se fit bientôt entendre dans le village.

- S'il vous plaît ! La hutte des Sappos ! Vite ! C'est urgent ! Hurla soudain une voix enrouée.

Nous n'eûmes pas le temps de comprendre que Yuma déboula dans la pièce au milieu de nous trois. Helga devint livide et se raccrocha à sa chaise pour ne pas tomber alors que ses yeux d'ambre plongèrent immédiatement dans le regard bleu acier du jeune homme. Je perçus les tremblements et le souffle que sa bouche rendait en étant entrouverte. Elle n'allait pas tarder à faire une crise. Ylva et moi ne fûmes pas en reste, sidérées par la présence du futur chef aux Terres Gelées alors qu'il ne venait jamais.

-Que se passe-t-il Yuma ? Demandai-je pour sauver notre meilleure amie.

-Il y a eu un accident...Mon...Mon Père est mort...Il faut que tout le monde se rassemble maintenant dans la Forêt Enchantée pour l'enterrement et la passation ! S'écria-t-il tout en gardant une certaine contenance.

-Ton Père est mort ?! Répétai-je comme si je n'y croyais pas...Mais que s'est-il passé ?!

-Ce sera expliqué une fois sur place ! Renchérit-il de façon expéditive.

Ses yeux ne demeurèrent pas loin d'Helga trop longtemps et il la dévora à nouveau pour attirer son attention.

-Bon...Eh bien...Nous sommes vraiment navrés pour toi, répliquai-je sincèrement.

-Merci, souffla-t-il.

Il effleura un sourire à l'égard de notre sœur de cœur mais elle resta de marbre. Elle résista jusqu'à ce qu'il sorte de la hutte et finit par éclater en sanglots.

-Je...Je ne l'avais pas revu depuis notre...nuit...De...Noces... J'ai mal...Si mal...Je ne...Voulais plus jamais le revoir...Hoqueta-t-elle avec de plus en plus de peine.

Nous nous emparâmes aussitôt d'elle et l'enlaçâmes très fort pour faire retomber sa tension.

-Tu sais bien que cela n'aurait pas été possible...Mais je vais être dans le même cas que toi vis-à-vis d'Olaf...Nous allons être fortes...Nous allons réussir toutes les trois, ne t'inquiète pas...Tu n'es pas toute seule, lui assurai-je en lui tapotant le dos.

-Non...Ce...C'est trop dur...Bégaya-t-elle alors que les tremblements repartirent.

-Mais non ! Mais non ! Pense à tout ce qu'Anna t'a dit ! Intervint Ylva d'une voix plus ferme, tu nous as ! Tu n'es plus seule ! Tu es mariée ! Bon après si c'est tellement dur de résister, un bon baiser de sa part te réchauffera vraiment le cœur et le corps...

-Ylva ! Grognai-je en lui faisant les gros yeux.

-Bah quoi ? C'est pour aider ! Gronda-t-elle amusée.

-Je vous remercie toutes les deux...Mais...J'ai juré aux dieux que je ne contrarierai plus jamais les coupoles...Je serai fidèle à mon mari même s'il ne veut pas de moi ! Clama-t-elle soudain en ayant retrouvé son calme.

-Quel gâchis, susurra une fois de plus notre chère Nordlys, mais enfin...C'est ton choix.

Nous nous fîmes encore un câlin et elle ajouta :

-Merci d'être là pour moi...Je ne sais pas ce que je ferai sans vous.

-Oh ! Tu serais perdue assurément ! Renchérit Ylva avec assurance.

Ce qui nous fit rire. Nous ne perdîmes toutefois pas trop de temps et elle rangea son ouvrage pendant que nous débarrassâmes les couverts et lavâmes la vaisselle. Puis nous nous habillâmes chaudement et sortîmes enfin rejoindre les autres membres de la communauté pour prendre le bateau. Notre meilleure amie préféra partir avec son esprit fétiche. Le trajet commença alors que celle qui avait fait battre mon cœur autrefois et moi nous mîmes un peu à l'écart dans la soute du bâtiment.

-Toi qui les vois de l'extérieur...Comment ça se passe entre Helga et Olaf ? Demandai-je soudain curieuse.

-Eh bien, soit ils se voient et ils se titillent machiavéliquement soit ils s'évitent, dit-elle très vite en se collant à moi comme lorsque nous étions amantes.

Elle me fit ensuite les yeux doux et me caressa le visage.

-Mais finalement tu ne l'auras jamais eu...Ajouta-t-elle songeuse, je me demande pourquoi Helga et toi êtes trop sages...Vous pourriez être comme moi...

-Quoi ? Complètement délurée ? Minaudai-je un peu moqueuse.

Elle afficha soudain une mine boudeuse et me tira la langue avant de reprendre :

-Non...Libre comme l'air !

Et me retrouver encore punie par les dieux ? Pensai-je très fort, non ! Jamais !

-Parce que nous craignons les coupoles, soulignai-je à présent convaincu que leur pouvoir fonctionnait.

Ylva m'observa surprise dans un premier temps puis elle renchérit :

-Ah bon ? Toi...Tu y crois maintenant ?

Je détournai le regard et rougis violemment avant de murmurer :

-Je ne peux pas t'en dire plus.

Pour me faire pardonner je lui dénichais un baiser qui sut raviver nos meilleurs moments d'extases du passé.

-Je n'aime pas que tu aies des secrets à mon égard ma Reine Iduna...Mais je les respecte car après tout, j'en ai aussi pour toi, murmura-t-elle éperdue en me réclamant une autre embrassade.

Nous nous en donnâmes alors à cœur joie, profitant qu'il n'y ait personne pour nous voir. Oui. Je ne préférais pas savoir ce qu'ils en étaient des conquêtes d'Ylva ni si elle effectuait les mêmes positions amoureuses que les nôtres jadis.

-Laisse-moi te faire oublier Olaf pendant le trajet...Souffla-t-elle en enlaçant sa langue autour de la mienne encore et encore.

Je voulus reprendre ma raison mais je préférais me laisser aller en prenant conscience que nous n'avions jamais vraiment rompu. Sa langue. La pointe de ses seins contre ma poitrine. Ses cuisses s'approchant dangereusement des miennes. Tout ceci faillit me faire faire une bêtise. Heureusement nous nous relâchâmes avant en voyant les abords des Plages Grises par la lucarne.

-Iduna ! Ylva ! Nous accostons ! Déclara soudain Aponi qui passa sa tête à l'intérieur de l'embarcation.

Nous nous agglutinâmes donc auprès des autres sur le pont et débarquâmes bientôt.

-Ah les voilà ! S'exclamèrent les habitants de la Forêt Enchantée.

Je les dévisageai inquiets et ne pus m'empêcher de trouver leur stress totalement idiot même si en soi il avait toujours été présent lors d'une passation et ce bien avant notre naissance. Tout comme ils avaient craint pour la perte de leur chamane, ils ne voulaient pas rester officiellement sans leur nouveau chef, combien même nous savions tous qu'il s'agissait de Yuma. Toutefois nous ne prîmes pas le temps de nous saluer et nous rendîmes dans un cortège silencieux jusqu'à la grande plaine des esprits.

Helga se trouvait déjà sur le lieu accompagnée de Madame Camviridus. Elle pleurait chaudement dans ses bras, prise d'une crise d'angoisse.

-Je...Je ne pourrais pas le faire Anna...Je n'ai pas pratiqué le chamanisme depuis longtemps...Et avoir Yuma pas très loin de moi...Pardon...Je ne devrais pas vous dire ça...Mais c'est très dur pour moi de revoir mon ancien amant...

Sa belle-mère se pencha tout de suite vers elle et lui débarbouilla le visage en répliquant :

-Oh si tu vas y arriver ! Tu es une Piceaerd, ne l'oublie pas.

Puis elle s'aperçut soudain de ma présence et son regard se durcit à mon égard. Ylva était partie avec Kanda me laissant seule face à elle.

Les sentiments de haine s'entrechoquaient dans ses yeux. J'étais la rivale, celle qui avait pris le cœur et l'esprit de son fils. J'étais l'obstacle qui empêchait l'amour de ma meilleure amie avec lui et je le savais très bien.

-Je peux le faire à sa place si elle le désire ! Lâchai-je subitement comme un affront.

Anna soupira fortement alors que les yeux d'Helga luirent d'espoir. Ils allèrent vers moi puis vers Madame Camviridus et cette dernière bredouilla :

-Non...Non jeune Helga, je ne suis pas sûre que ce soit une bonne idée...La communauté ne comprendrait pas que ne soit pas la chamane des Terres Gelées qui préside la cérémonie.

- S'il vous plaît Anna ! L'implora-t-elle, je ne serai pas à l'aise ! Je vais faire une bourde à coups sûrs ! Au moins avec Iduna l'enterrement est assuré et la passation aussi...Je...Je n'aurais pas besoin d'avoir de contact physique avec Yuma ainsi...Je vous en prie...

Ce fut au tour de sa belle-mère de nous observer en étant de plus en plus blême face au dilemme moral dont elle devait faire preuve. Après de longues secondes d'hésitation, elle finit par grommeler à mon adresse :

-Bon d'accord ! Au moins je suis certaine que tu ne tourneras pas autour d'Olaf !

-Oh chouette ! Merci Maman ! Clama Helga soulagée en lui sautant au cou.

Cela la radoucit. Elle alla ensuite s'installer et la mère de mon amoureux secret m'expliqua brièvement :

-Le chef Paco est mort en tombant tête la première au cours de la chasse de ce matin. As-tu déjà fait des enterrements ?

- J'ai présidé celui de mes parents ! Dis-je d'une voix remplie d'émotions.

Anna rougit violemment et répliqua :

-Oh...Bien sûr...Excuse-moi...Eh bien dans ce cas, si tu es prête, nous pouvons commencer puisque tout le monde est déjà devant l'autel.

A ma grande surprise, elle eut enfin un geste de sympathie à mon égard et me posa sa main sur mon épaule. Puis dans un long silence, elle me laissa un peu d'espace et alla rejoindre les autres. Je respirai un grand coup et m'avançais vers le corps sans vie de Paco qui était amoncelé sur un tas de bûches. Passé l'instant de surprise qui marqua toute la communauté, les gens furent attentifs et m'écoutèrent tout comme Yuma qui ne me quittait plus du regard suivant les moindres de mes faits et gestes.

J'entonnai donc dans un grand calme :

-Bonjour à tous ! Nous voici réunis pour l'enterrement de Paco Lorcus. Comme bien des chefs avant lui il a su marquer les mémoires en étant le premier à vaincre définitivement les ennemis d'Arnevik. Accordons donc lui une minute de silence pour avoir été valeureux, clément et aimant.

Notre peuple hocha immédiatement la tête et ils fermèrent les yeux. J'en profitais pour tendre mes mains vers l'avant et chantai fortement les « Ah-Ah » pour appeler Bruni.

L'esprit du feu arriva quelques secondes plus tard alors que j'avais pris soin de déverser les cendres de la coupole du foyer de Paco sur le tas de bûches.

Les gens finirent par rouvrir les yeux alors que la salamandre arriva dans mes mains. Je me penchais aussitôt vers elle et lui murmurai rapidement :

-Souffle ton air de brasier et rend ce corps à la nature.

La petite créature sautilla alors dans ma paume et cracha enfin des flammes qui envahirent l'enveloppe charnelle du père de Yuma. Ce dernier était silencieux et retenait ses larmes. Dans un grand élan de compassion car finalement je savais exactement ce qu'il était en train de ressentir en ce moment même, j'enlaçais mes doigts aux siens et lui lançais un sourire encourageant. D'abord étonné, il resserra nos mains et réussit enfin à me le rendre.

Nous restâmes longtemps ainsi, dans ce silence mi-oppressant mi-apaisant jusqu'à ce qu'il ne reste que des cendres. Puis, je finis par lâcher la main de Yuma et annonçai à nouveau plus fort à l'égard des autres :

-Il est temps à présent de bénir notre nouveau chef !

Replié sur lui-même, mon ami essaya de rehausser sa carrure pour se donner une posture plus sûre d'elle. Je le laissai faire et continuai alors :

-Yuma ! L'heure était venue pour ton père de partir pour le royaume des morts. En agissant ainsi, il a quitté tout ce qui était matériel sur cette Terre. C'est à toi maintenant de devoir t'occuper de ses tâches en protégeant et aimant le peuple de la Forêt du Soleil mais aussi celui des Terres Gelées. Peux-tu jurer que tu ne failliras jamais à cette tâche ?

-Je le jure Iduna Sappos ! Je ne vous décevrai pas ! S'exclama-t-il en balayant la foule du regard.

J'eus soudain l'impression qu'il avait vieilli et tandis que je lui traçais les lignes de peinture orange sur le front et les joues, je me concentrais sur ses yeux bleus qui brillaient d'une nouvelle maturité alors que ses cheveux blonds presque blanc étaient rassemblés en queue de cheval qui lui descendait en haut du dos, lui donnant vraiment un air de guerrier.

Impressionnée de voir ce qu'il était devenu, je tentais de ne rien montrer et lui empoignai enfin sa main droite pour la lui lever haut.

-Peuple du Soleil, amis des Terres Gelées nous avons notre nouveau chef ! Conclus-je.

La communauté applaudit après plusieurs secondes de silence et je les rejoignis de bon cœur. Comme il était de coutume, nous dansâmes tout l'après-midi pour aider les cendres à retourner à leur état de poussière. Puis chaque famille ramena de la nourriture et il y eut un grand banquet tard le soir. C'était bizarre. Tout notre groupe était réuni mais nous sentions les cassures et les tensions entre chacun de nous. Ainsi Helga, Ylva et moi restâmes réellement toutes les trois sans prendre les garçons avec nous, ce qui déplut à Olaf qui finit par s'éloigner, me brisant intérieurement le cœur. Quant à Yuma il ne demeura pas beaucoup avec nous non plus puisqu'il fit le tour des gens qui l'assommèrent de condoléances.

Il finit toutefois par nous rejoindre et Helga fut nerveuse alors qu'il chercha à attirer son attention ce qui était presque malsain.

Peinée autant par lui que par le comportement de ma meilleure amie, je compris bien vite qu'il cherchait à ce qu'elle le réconforte. Mais elle n'en avait pas envie et s'écria bientôt :

-Bien...Moi je crois que je vais vous laisser !

Elle s'éloigna rapidement d'Ylva, Kanda et moi, brisant un peu plus le cœur du nouveau chef qui ne la quitta pas des yeux. Après de longues minutes il finit par demander :

-Que s'est-il passé pour qu'elle soit devenue si maigre ? Est-ce que les Camviridus la nourrissent bien ?

-Oh que oui ! Rétorqua mon autre sœur de cœur.

Elle lui expliqua brièvement le contrecoup qu'avait subi Helga et Yuma devint blanc.

- C'est ma faute, s'insurgea-t-il.

-Non...Nous sommes tous responsables ! Clamai-je durement.

Le fils de Paco approuva et contre toute attente ma meilleure amie répliqua :

-Il y a peut-être un moyen pour que tu la reconquiers de façon purement platonique !

-Ah bon laquelle ? Grommela-t-il.

Sans attendre la jeune femme qui me faisait vibrer sortit pour la deuxième fois de la journée son ouvrage et le lui tendit.

-Voici ta chance ! C'est mon tout premier essai historique sur les Arendellien...Cela pourrait t'être utile pour tes penchants politiques...Il est temps de ressortir le pacte que nous avions fait enfants ! Nota-t-elle avec force en mettant en évidence l'ancienne cicatrice qu'elle avait au pouce.

Puis Kanda et elle se retirèrent bientôt en nous laissant songeurs pendant de longues minutes jusqu'à ce que Yuma murmure d'une voix désespéré :

-Je l'ai définitivement perdue, n'est-ce pas Iduna ?

-Il faut croire que oui...Chuchotai-je.

D'un geste professionnel je lui ouvris mes bras pour qu'il pleure à son aise. Beaucoup de larmes coulèrent et pas seulement pour Helga. Mon ami était en train de prendre conscience que son père ne réapparaîtrait plus. En loyale compagne je l'enlaçais fortement. Quelques secondes plus tard, il finit par s'essuyer le visage d'un revers de la manche et m'observa soudain comme s'il avait une idée derrière la tête.

-Merci pour tout Iduna...Est-ce...Est-ce que je pourrais te proposer quelque chose ? Demanda-t-il d'une voix hésitante.

-Essaye toujours, dis-je avec un air de défi.

Un peu pâle, il reprit immédiatement :

-Alors voilà...Comme Olaf et Helga sont destinés à être l'un envers l'autre et qu'Olaf t'aimait et qu'Helga m'aimait...Je me demandais si...Enfin non...A ton avis...

Oh...Pensai-je tout de suite en comprenant où il voulait en venir. A la fois flattée et apeurée, je ne savais comment lui dire non sans lui faire de la peine.

-Désolé, je suis vraiment nul pour te demander en mariage, ajouta-t-il en se tenant la nuque de gêne.

Je lui pris fermement la main et soufflai alors :

-Tu es vraiment un bon ami Yuma... Mais...Je suis désolée, pour l'instant...Je ne me sens pas prête à être une bonne épouse à l'égard de qui que ce soit...Pas seulement toi.

Il rougit violemment et bafouilla :

-Oui...Je comprends...Mais ce n'est pas un refus définitif n'est-ce pas ?

-Je ne veux pas te faire de faux espoirs...Je ne sais pas...Répliquai-je sincèrement, tout ce que je sais c'est que je ne peux pas abandonner les Terres Gelées en tant que chamane et que toi tu ne peux pas quitter la Forêt Enchantée car c'est là que siège le plus gros de notre peuple.

- C'est un point auquel je n'avais effectivement pas pensé ! S'exclama-t-il déçu, bon...Eh bien...Je garde tout de même cela dans un coin de ma tête.

J'acquiesçai. Puis nous nous regardâmes tendrement et nos lèvres se frôlèrent à peine avant que je ne retourne dire au revoir à Ylva et Helga pour mieux repartir chez moi dormir après cette journée éprouvante.

Dov Légende du Royaume Messages : 2700 Date d'inscription : 24/04/2015 Age : 28

Après une brève discussion manuscrite avec Iduna et assisté (de loin) à un cours de botanique dirigé par ses parents adopifs, Helga refuse poliment d'accompagner ces derniers chez Ylva et Kanda, entre autre parce qu'elle pense vouloir recoller les morceaux avec Olaf, malgré les protestations d'Anna. Mais les choses déraillent à nouveau une fois face-à-face à son fiancé indésirable, à savoir remarques moqueuses et sarcastiques balancées mutuellement, jusqu'à ce qu'Olaf demande pourquoi Helga est allé voir Iduna. Mais fidèle à sa promesse, Helga ne dit rien et s'en va retrouver ses beaux-parents, ayant changé d'avis. En arrivant, elle est surprise d'être chaleureusement accueillis par les élèves northuldras, ce qui lui redonne l'envie des les instruire.

Du côté d'Iduna, malgré des insomnies traumatiques de sa fausse couche, elle s'en remet peu à peu, jusqu'à ce qu'elle se décide à inviter ses sœurs de cœur pour fêter son rétablissement. Ylva en profite pour annoncer une grande nouvelle : elle a finalisé ses écrits sur Arendelle et Arnevik, ayant profité de tout ce temps passé pour se rendre auxdits lieux pour y recueillir toutes les informations nécessaires pour en finir avec les deux royaumes. Mais cette bonne ambiance est brutalement interrompus par l'arrivée impromptu de Yuma, annonçant la mort de son père, suite à un accident de chasse. Les funérailles vont bientôt avoir lieu et tout le monde doit y assister.

Pendant le trajet, Iduna et Ylva commencent doucement à retrouver leur amour d'antan, risquant encore d'aller à l'encontre des coupoles, mais l'arrivée aux funérailles les oblige à bien se tenir. Mais Helga, due à son chamanisme qu'elle n'a plus pratiqué depuis longtemps et la présence proche de son ancien amant, ne se sent pas de présider la cérémonie. Iduna se propose de le faire, obtenant surprenamment l'approbation d'Anna Camviridus malgré qu'elle ai eu des rapports avec Olaf. Puis vient ensuite la passation de rôle de chef à Yuma, mais Iduna ressent quelque chose d'étrange en le regardant.

Puis pendant les réunions post-enterrements, Yuma est mis au courant des efforts d'Ylva pour ses sources sur Arendelle et Arnevik, rappelant le pacte qu'ils s'étaient fait il y a très longtemps. Mais Yuma est toujours dévasté par la mort de son père, mais aussi par l'évidence qu'il ne pourra plus retrouver Helga. Consolé par Iduna, il lui demande maladroitement sa main, mais Iduna décline car elle ne se sent pas encore prête, et aussi parce que tous ont des responsabilités envers leur peuple respectif qui les empêcheraient d'être ensemble.

Mais juste avant de rentrer chacun de leur côté, Yuma et Iduna s'échangent un rapide et léger baiser.

Merci Dov pour ton commentaire Wink

Allez ! Puisqu'un dernier chapitre sera posté pour le 30 décembre (oui on utilise l'année jusqu'au bout ! Razz

) Voici les spoilers sans contexte du chapitre 19 Very Happy

[Ansa's Stories] Retour vers le passé 5 : Les mystères des Belles Pousses : Attention contenus matures ! - Page 6 Spoile62

Ah Olaf et Helga vont se fâcher et va y avoir un passage dans le Nifflheim!!!
Pourquoi je sais pas, j'ai pas encore lu...
Oui pardon père Elysia Fouettard... vas y, occupe toi de moi! :fouet:

Oh mes aïeux @Frantzoze nous avons créé un monstre

Alors pour infos personne n'a lu le chapitre avec les spoilers ci-dessus puisque je suis actuellement en train de m'écrire (oui je me donne des challenge j'écris des chapitres en 4 jours maintenant

) donc en réalité tu as deux chapitres de retard Razz

Et stop avec le fouet ! Attendez au moins que Benoît et Mamie dorment et qu'Ylva tienne sa paire de jumelles bravo

(Puis de toute façon je suis preums !)

Non quand je disais pas lu, je parlais du chapitre qui avait été posté!
Mais voilà c'est chose faîte!

Alors je vais m'arrêter curieusement sur une seule scène, c'est pas forcément la plus importante du chapitre mais j'ai eu un fou rire. C'est le gouter entre Ylva, Iduna et Helga. Avec Ylva et Iduna qui se refont les yeux doux en mode déclaration d'amour et pour le coup j'imagine tellement Helga avec cette réplique merveilleuse qui va finir les desserts plutôt que tenir la chandelle entre les deux. Clairement elle se sent de trop. Dommage qu'on ait pas été dans sa tête à ce moment là mais j'imagine bien une reflexion du genre "oh pitié, faîtes qu'elles s'arrêtent et ne m'imposent pas de les voir... "

Bon et Helga, je la trouve tout de même très crédule de ne pas avoir compris le "piège" que tout le monde lui a tendu pour qu'elle reprenne du service! Very Happy

Et c'était si douloureux cet échange entre Helga et Olaf, tu sens que les deux cherchent à se faire mal car ils sont tous les deux malheureux et n'arrivent pas à se le dire. C'était assez touchant.

J'aurai par contre une petite critique. C'est la fin de chapitre avec la mort du chef. Rien ne nous laissait entendre que ça puisse arriver. Alors en soi c'est soudain (et très bête), mais, j'ai pas l'impression que qui que ce soit ne soit vraiment choqué et curieusement, bah moi non plus je m'en fichais presque. Heureusement que son nom est donné plusieurs fois car je l'avais presque oublié. Du coup, vu qu'Amarok devient chef, j'espère qu'on aura un peu plus de présence du chef, peut être pour marquer soit la continuité soit la rupture avec Paco pour ... donner "vie" à ce personnage! (ça fait 10 minutes que je cherche comment la placer, alors faut pas m'en vouloir même si c'est nul Razz

)
Plus sérieusement, je sais pas trop comment l'expliquer mais, ce personnage ne servait presque à rien et on s'attarde beaucoup sur ses obsèques (après tout c'est le chef, c'est logique), mais les parents d'Helga qui étaient importants dans le village et très important dans l'histoire, ils sont partis et on a presque l'impression que dans le village, tout le monde s'en fiche (en tout cas c'est mon impression mais c'est normal comme c'est raconté avec le point de vue des personnages on ne peut pas tout savoir!!). Voilà je suis désolée, je ne sais pas trop comment l'expliquer. Je relis ma phrase déjà trois fois, je l'ai modifiée, mais j'ai le sentiment que c'est dit un peu sévèrement, c'est pas du tout ce que je veux mais je suis pas très douée pour me justifier :sorry:

)

Alors en soi... la mort de Paco j'avais complètement oublié qu'elle existait et dans mon squelette (oui tu te rappelles la vidéo que je t'ai faite... Bah je pourrai faire la même avec les squelettes des autres retour vers le passé parce que y a pleins de choses qui changent x) ) par exemple j'avais même pas mis de mort type je l'ai choisi au pifomètre ! En réalité Paco était là pour dire qu'y avait un chef avant Yuma (et pas Amarok hein ! XD Je sens que ça te perturbe Razz

) et malgré tout je préférais lui donner un prénom pour éviter de dire "le chef Lorcus" tour le temps mais en soit il est optionnel je suis tout à fait d'accord avec toi Wink

Ah l'embrouille Olaf/Helga... Hum comment isl diraient dans la prison de l'Hellheilm... Ah oui ! Elle n'est tellement pas prête

Et c'est ainsi qu'en cette fin d'année voici le dernier chapitre pour 2022 ! Razz

Chapitre 19 : Les noces pourpres :

-Joyeux anniversaire ! Joyeux anniversaire ! Joyeux anniversaire maîtresse Helga ! Joyeux anniversaire ! S'écrièrent les élèves en chœur alors que nous venions de finir la classe.

Je les laissai chanter un peu gênée car j'avais fêté mes dix-huit il y a six mois de cela déjà.

-Bah vous ne faîtes pas de vœux madame Piceaerd ? Demandèrent-ils soudain en prenant une mine inquiète.

Je n'avais pas prêté attention au gâteau surmonté de bougie qu'ils avaient placé prestement sur la table de la hutte.

-Euh...Si...Si...Mais...Je...Euh...Bafouillai-je, non...Rien...

Je ne parvins toutefois pas à leur dire qu'ils s'étaient trompés de jour et m'avançais vers l'amont de biscuits à l'avoine pour souffler dessus en espérant que ma relation avec Olaf irait mieux. J'avais déjà fait ce vœu-là depuis que j'étais mariée mais cela avait été sans grand succès...J'avais même l'impression parfois que nos échanges empiraient.

-Alors ? Vous avez demandé quoi Maîtresse Helga ? Reprit la petite Winona.

-Bah t'es bête ! Si elle te le révèle son souhait ne se réalisera pas ! Renchérit Alma qui lui pinça le bras.

-Assez ! Cela suffit ! Les grondai-je en les séparant toutes les deux, vous n'en saurez rien ! Faites la distribution des parts au lieu de vous disputer !

Les petites s'arrêtèrent immédiatement et prirent le plateau en déambulant vers les autres. Je les regardais en ne pouvant m'empêcher de me sentir fière d'elles mais également fière de moi. J'avais parcouru du chemin depuis que les étrangers infâmes qui m'avaient mis au monde m'avaient abandonné. J'avais réussi malgré les désaccords avec mon mari à trouver ma place au sein de la famille Camviridus. J'avais été de nouveau active dans la communauté des Northuldra en redorant le blason des chamanes et institutrices Piceaerd. Le peuple avait réappris à avoir confiance en moi car je ne les avais pas laissés tomber contrairement à ceux qui m'avaient élevé. J'étais redevenue une membre de plein droit, arrivant à éviter Yuma, prenant soin de mes deux meilleures amies qui s'embellissaient d'années en années, passant le plus clair de mon temps dans ma hutte maritale pour donner les leçons ou dans celle de mes beaux-parents puisque je vivais avec eux...Me battant encore et toujours avec Olaf qui se morfondait de plus en plus dans un silence insoutenable à mon égard...

-Maîtresse Helga...Hey...Maîtresse Helga...Maman est là pour venir me chercher ! Intervint soudain un des petits en me montrant les différentes femmes agglutinées devant la porte.

-Alors ? Est-ce que la surprise que nous t'avons faite pour fêter tes deux ans de mariage t'a plu ? Demandèrent-elles soudain avec un grand sourire.

Les sueurs froides dévalèrent aussitôt sur mon front alors que je pris conscience de leurs paroles. Ce n'était pas mes dix-huit ans que les enfants avaient célébrés... Oui. Cela faisait bien deux ans aujourd'hui que j'avais succombé à la tentation de la chair de Yuma...Que j'avais été délaissée comme une malpropre et traitée comme une moins de rien...Dieu que j'aurais préféré oublier tous ces détails qui étaient indissociables de cette journée...

-Helga ? Youhou Helga ! Tu te sens bien ? Insistèrent les mères en me lançant un sourire complice.

Elles me regardèrent alors avec espoir et je sus tout de suite quelle idée extravagante leur passait par la tête.

-Ma foi...Se pourrait-il que... ? Oh mes aïeux ! Ce miracle aura pris son temps pour arriver mais nous aurons finalement un ou une nouvelle Piceaerd à chérir dans les mois à venir ! Clamèrent-elles alors que je rougis violemment.

Mêlez-vous de ce qui vous regarde ! Voilà ce que j'avais envie de leur crier en pleine figure. C'était devenu une obsession chez elles depuis longtemps déjà ! En réalité, les commérages avaient commencé à exister dès l'instant où j'avais été définitivement rétablie. Et je n'étais pas la seule à subir cette pression sociale. Ylva et Kanda qui étaient mariés depuis trois ans faisaient aussi l'objet de railleries car ma sœur de cœur ne portait pas non plus d'enfants.

Je me sentis soudain bête de ne pas réagir pour rétablir la vérité. Mes joues se chauffèrent un peu plus à la place comme pour leur donner raison. Dans un brouhaha général, elles se mirent à glousser et parler toutes en même temps.

-Allez ! Venez mes enfants ! Il faut laisser maîtresse Helga se reposer ! Clamèrent-elles en chœur.

Puis elles ajoutèrent à l'unisson :

-Nos félicitations en tous cas ! Pourvu que ce soit une fille ! Une nouvelle chamane !

Je reçus leur encensement comme un coup de poing qui me fit extrêmement mal. Mon cœur se resserra à cette idée. Plus les années passaient plus je doutais que la vision de Grand Pabby fût vraie. Et qu'importe fille ou garçon ! Après ce qui était arrivé à Iduna un enfant en bonne santé me suffirait amplement. Je ne voulais pas être la même que les lâches qui m'avaient mis au monde. Je ne voulais pas faire un enfant par obligation.

-Oulà ! Mais qu'est-ce que c'est que tous ces caquètements ?! S'emporta ma belle-mère qui entra dans la hutte, venant à ma rescousse par la même occasion.

-Ooooh ! Tu es une sacrée cachottière Mamie Anna ! Gloussèrent-elles à nouveau alors que je pâlis cette fois à l'appellation.

Ne pouvaient-elles donc pas se taire ?! Pourquoi m'infligeaient-elles cela ?! Au rythme où elles allaient jacter, tout le monde serait au courant de cette fausse information avant ce soir. Il fallait que je dise que c'était faux...Là...Maintenant...Allez Helga ! Tu prends ton courage à deux mains et tu le dis même si c'est aussi avouer qu'Olaf et toi ne vous touchez pas, pensai-je mal à l'aise. Oh qu'importe ! Je ne voulais pas mentir ! J'étais donc sur le point d'ouvrir la bouche quand un discret signe de tête de ma Maman spirituelle m'arrêta.

-Eh oui ! On ne peut pas vous mentir rien mesdames ! Plaisanta-t-elle d'une voix forcée alors que je ne comprenais pas son stratagème.

-Alors c'est donc vrai ? Notre jeune chamane attend enfin un heureux évènement ?! Pouffèrent-elles alors que je baissais les yeux.

Immobile, j'allais secouer la tête mais Anna hocha activement la sienne me forçant à faire de même. Puis elle renchérit :

-Nous ne voulions rien vous dire pour l'instant car c'est encore très récent...Mais ma belle-fille est formelle...Elle est enceinte de quelques semaines. Elle a vérifié sur son bas-ventre ce matin...Bien entendu nous comptons sur votre discrétion jusqu'à ce que ce soit Olaf et Helga qui fassent l'annonce officielle !

-Bien entendu, répétèrent-elles d'un ton qui sonnait faux.

Soudain las, je décidais de jouer le jeu et espérai avoir un peu de répit pendant quelques semaines. Elles et mes élèves partirent enfin en trombe de ma hutte maritale, continuant de cancaner comme des poules dans une basse-cour. Ma belle-mère attendit qu'elles soient bien sorties pour fermer la porte. Puis elle se tourna vers moi avec un visage gêné tandis que je la fusillai du regard.

-Inutile de me faire ses yeux-là jeune Helga, soupira-t-elle.

Bouillonnant intérieurement, j'explosai aussitôt :

-Vous donnez du grain à moudre à ces femmes ! Vous savez que c'est faux ! Je sais comment on fait les enfants et vous comme moi sommes les mieux placées pour savoir qu'Olaf ne m'a jamais touché même durant notre nuit de noces !

Anna approuva tout de suite avec une grimace et clama à son tour :

-Eh bien justement...Nous allons tenter de remédier cela dès ce soir ! Il faut effacer ce mauvais sort qui s'acharne sur vous deux et vous allez repartir sur de bonnes bases !

J'affichais immédiatement une moue à moitié convaincue alors qu'elle ajouta :

-Laisse-moi croire un instant que c'est la vérité et que je serai grand-mère dans neuf mois...Combien même cela est faux, cela me permet de garder espoir.

A ma plus grande horreur, je perçus la douleur au ton de sa voix et me tus enfin coopérative.

-Pardonnez-moi Maman...J'aimerais tellement pouvoir vous combler de ce bonheur, chuchotai-je la gorge soudainement tracassée par un sanglot.

Je l'embrassai fermement sur la joue alors qu'elle m'entoura de toute sa tendresse durant de longues secondes.

-Ma chère petite...Tu as tellement grandi...Murmura-t-elle en me dévisageant.

Souhaitant camoufler mes émotions, je renchéris du tac au tac :

-Oui...Je suis à nouveau bien replète...Moins que par le passé heureusement...

Loin d'éclater de rire, elle prit un air sérieux et me gronda :

-Non, effectivement, tu n'es plus boulotte et grosse comme par le passé...Mais tu as de belles formes là où il faut ! Et c'est très bien que tu les aies conservées car avoir de bonnes hanches est nécessaire pour enfanter !

Je hochais tout de suite la tête comme pour lui donner raison tandis qu'elle me serra encore dans ses bras.

-Je suis fière de voir que tu t'es assagie...Et c'est grâce à ta sagesse que tu réussiras à combler mon fils ce soir ! Insista-t-elle.

-Quoi ? Que voulez-vous dire ? Bredouillai-je en rougissant à nouveau.

-Eh bien...Qu'au moment même où je te parle dans cette hutte, ton beau-père a été cherché Olaf par la peau des fesses pour qu'ils fassent une partie de chasse ensemble et te ramènent un beau gibier que je me chargerai de cuisiner pour votre repas de mariage de ce soir ! Expliqua-t-elle.

-Oh...Pas sûr que présenté sous cet angle, mon mari soit très avenant ! Maugréai-je.

-Il aura intérêt de l'être ! Pieter et moi en avons marre de ses caprices ! Il est temps que nous ayons enfin un homme face à nous ! Grogna-t-elle.

Pesant le pour et le contre, je renchéris encore soulagée :

-Ma foi...Heureusement que Pieter et vous serez là avec nous !

Anna Camviridus éclata aussitôt de rire et répliqua :

-Non...Non je crois que tu n'as pas compris jeune Helga. Nous n'allons pas nous immiscer dans votre anniversaire de ce soir...Le but est que vous communiquiez et vous réconciliez enfin y compris dans votre sexualité...Nous vous laissons la hutte pour la nuit et viendrons exceptionnellement dormir dans celle-là.

Mon visage devint livide en comprenant ce que cela impliquer. Une soirée et une nuit complète avec Olaf...Je me surprenais à en rêver mais je ne me faisais pas d'illusions...Ils auront plus de chance de nous retrouver tous les deux en plusieurs morceaux demain matin qu'accolés dans un lit, nus et amoureux. Néanmoins je ne me voyais pas refuser cette offre qui était trop tentante. Je me rendais compte à quel point j'avais besoin de mon mari. J'avais besoin qu'il me complimente, qu'il m'apprécie tout comme moi je devais fournir des efforts pour lui.

-Tu te rappelles les techniques que je t'ai apprises pour que ce soit toi qui le domines ? Renchérit-elle le plus naturellement du monde.

Je hochai activement la tête même si je doutais que cela suffirait. Ma belle-mère en fut tout de même ravie. Elle m'embrassa le front et tonna :

-Alors ça va marcher ! Ça va être la bonne ! Je suis confiante pour vous deux !

Je confirmais encore une fois ses dires par un hochement de tête et retournai à mes activités le reste de la journée tandis qu'elle s'adonna aux siennes. Plus le temps passa plus j'eus la boule au ventre à l'idée d'être confrontée à mon mari et ce ne fut pas le sourire non chaleureux avec lequel il me dévisagea quand j'entrai enfin à la hutte ce soir-là qui me rassura. Anna m'avait aidé à m'apprêter de la plus belle des façons pour que je fasse envie à Olaf. Contrairement à la femme qui m'avait élevée, elle avait jugé bon de rassembler mes cheveux en un énorme chignon tressé un peu fouillis.

J'avais donc passé la demi-heure d'après à me tripoter la nuque car je n'étais pas habitée à ne plus avoir toute ma masse sur mes épaules, le dos, les fesses et les jambes. C'était comme si j'avais perdu ma protection, ma colonne vertébrale. Bien entendu je ne lui en dis rien et m'assis à table comme convenu en face de son fils qui me dévisageait avec des yeux injectés de sang.

-Nous prenons notre part de ragoût et nous vous laissons ! Préconisa Pieter.

Il jeta un regard amoureux à sa femme et je doutais tout à coup que cette soirée fut uniquement faite pour nous faire plaisir. Toutefois je n'en dis rien et demeurai silencieuse même après qu'ils furent partis. Olaf ne pipa mot non plus et je fus déçue qu'il ne me regarde pas davantage juste avant de me rendre compte que je ne prêtais pas attention à lui non plus. Je le fixai alors et le trouvai séduisant avec sa tenue élégante, ses yeux vert épicéa en colère et ses cheveux châtains peignés en arrière.

-Mon mari s'est fait beau ce soir, lâchai-je d'un coup.

Il sursauta immédiatement et m'observa à son tour en grommelant :

-Mais toi aussi...Toutefois...C'est dommage pour tes cheveux...Je préfère quand ils sont lâchés !

Bon...C'est mieux que rien, maugréai-je intérieurement avant de lui demander :

-Alors...Euh...Comment s'est passée ta journée ?

En lui posant cette question, j'utilisai la même tactique que le jour de nos fiançailles...Et comme sa langue s'était déliée la première fois, je pensais avec espoir qu'elle ferait de même maintenant. Ce ne fut pas le cas.

- S'il te plaît...J'essaye de discuter avec toi là...Grommelai-je.

Son visage fulmina intérieurement et il répéta :

-Tu veux savoir comment s'est passée ma journée ?! Eh bien je vais te le dire Helga mais avant il me semble que c'est toi qui as quelque chose à m'annoncer ! Et ne fais pas l'idiote !

Les sueurs froides s'emparèrent tout de suite de mon corps alors que je bégayais :

-Moi...Euh...Mais quoi ?!

-Ainsi ma très chère femme serait enceinte ! Cria-t-il avec ironie.

Prise d'un vertige, je parvins à dire :

-Ce...Ce n'est pas ce que tu crois...

-Ah bon ?! Alors c'est quoi ?! Est-ce que tu sais le nombre de personnes qui sont venues me féliciter ?! T'es fière de toi ! Qui est le père Helga ! Réponds que j'aille lui exploser la tête ! Ragea-t-il.

De plus en plus blême, j'articulai tout de même d'une voix à peine audible :

-Il n'y a pas de Père, Olaf...Je...Je ne suis pas enceinte...C'était pour faire taire les mauvaises langues...

-A d'autres ! Tu n'es qu'une menteuse ! Une vipère ! Tu as fait croire cela à ma mère pour pouvoir maintenir ta place dans cette famille ! Cracha-t-il.

-Je t'assure que c'est faux Olaf ! De toute façon elle ne m'aurait pas cru puisqu'elle sait que nous ne faisons rien ! Réfutai-je en maintenant mon calme du mieux que je pus sans pour autant incriminer Anna car je ne voulais pas qu'elle prenne pour moi.

-Ne te moque pas de moi ! Tu en veux toujours plus de leurs parts pour que je me les mette à dos ! Je sais ce que tu essayes de faire Helga ! Et crois-moi je ne plierai pas ! Je refuse de toucher ton corps gras ! Je refuse de jouer cette mascarade et t'écarter les cuisses comme Yuma l'a fait avant moi ! D'ailleurs qui me dit que ce n'est pas lui le père !

-MAIS IL N'Y A PAS D'ENFANTS A LA FIN ! Explosai-je soudain livide par la remarque que je craignais.

Mon cœur tambourina violemment dans ma poitrine alors que la tête me tourna. Il avait osé me rebalancer en pleine figure ce pourquoi je m'étais battue depuis deux ans. Oublier la faute que j'avais commise envers notre mariage. Et qu'en était-il de lui ?! Lui cette enflure qui avait osé poser ses mains sur ma meilleure amie sans même prendre ses précautions ! Qui me dit qu'il ne faisait pas exactement la même chose à d'autres femmes de la Forêt Enchantée ?! Mon sang bouillonna dans ma poitrine alors que j'eus envie de le gifler ! J'étais sa femme bon sang ! J'avais besoin de lui ! Et je ne supportais pas l'idée qu'il tourne autour de d'autres créatures féminines ! Combien même certaines parmi nous demeuraient plus belles que moi !

-Si ce que tu dis est vrai, il nous suffit d'aller chercher Mouna pour trancher ! Reprit-il face à mon silence.

Je soupirai profondément et répliquai :

-Cela ne servirait à rien...Elle ne verrait rien.

Son regard s'assombrit à nouveau et il renchérit violemment :

-Quel plaisir prends-tu à jouer avec les nerfs des gens ?!

-Quel plaisir prends-tu à jouer avec les miens ! Criai-je encore plus fort.

Il ne trouva rien à redire et se chargea d'envoyer son assiette vers le sol sous le coup de la colère. Puis son agacement s'estompa et il déclara une nouvelle fois d'une voix froide :

-Je ne le fais pas par plaisir...D'ailleurs je ne te ferai jamais rien par plaisir...J'ai promis que je t'épouserai et que tu ne manqueras de rien...Mais n'attends pas de ma part que je joue dans vos combines à ma mère et toi ! Vous êtes immondes toutes les deux !

Je préférais me taire plutôt que de le relancer sur ce sujet épineux qui faisait qu'on ne s'entendait pas. Je réalisais soudain que le cœur du problème n'était pas que ce mariage forcé mais bien la complicité que j'avais acquise auprès d'Anna et Pieter ces deux dernières années. Décidant de jouer franc-jeu, je parvins à me tenir face à lui et dis avec calme :

-Olaf...Regarde-moi...

A ma grande surprise, il s'exécuta. Ses yeux verts rencontrèrent les miens d'ambre et je continuai :

-Jamais au grand jamais je ne te ferai un coup dans le dos...Tu ne crois pas que j'ai retenu la leçon avec ce qui m'est arrivé ?!

Il demeura silencieux alors que je dis encore :

-Je t'ai promis de toujours t'être loyale et cela ne changera pas. Chaque fois que je suis en classe avec les élèves, j'observe les flammes de notre foyer...Je sais que les dieux voient nos faits et gestes...Je ne prendrais plus aucun risque...Je suis même allée prier aux pieds d'Ahtohallan pour me repentir de toutes les erreurs que j'avais faite ! Et pour Yuma...Je fais tout pour l'éviter...Alors tu n'as rien à craindre de ce côté-là !

-Je ne crains rien, murmura-t-il en m'observant enfin avec douceur, excuse-moi Helga...Je...Je me suis emporté...

La boule qui logea au creux de mon ventre disparut aussitôt alors que tout mon corps sembla flotter dans un état d'apaisement. Je n'avais jamais vu l'intensité verte dans les yeux d'Olaf mais elle brillait fortement en cet instant. Nous nous rapprochâmes instinctivement tandis que je me sentais de plus en plus légère. Nos bouches n'étaient qu'à quelques centimètres l'une de l'autre tandis que je fus envahie d'une nervosité comparable à celle que j'avais eue la première fois que j'avais embrassé Yuma. Et je savais ce que ça voulait dire...Par la force des choses...J'avais fini par aimer mon mari...

-Non...Attends...Me coupa-t-il avant même que nos lèvres ne se touchent.

Il stoppa soudain notre étreinte alors qu'un immense sentiment de frustration m'envahit de la tête aux pieds. Ses yeux se durcirent à nouveau et il ricana avant de reprendre :

-Hum...J'ai failli y croire...Tu es douée ! Je suis sûr que c'est ma mère qui t'a appris ça ! Mais non...Je ne tomberai pas dans vos manigances ! Tu n'arriveras pas à m'amadouer Helga Piceaerd ! Les Sappos avaient raison, tu fais dignement honneur à ta première ancêtre ! Une vraie Mère Fouettarde !

-Pourquoi faut-il que tu gâches tout ?! Murmurai-je alors que mes yeux s'embuèrent de déception.

-Parce que je sais que tu n'es pas sincère ! Tu n'agis pas par amour pour moi mais par crainte des coupoles et des dieux ! N'est-ce pas ?

-Non ! C'est faux ! Je ne peux pas te laisser dire ça ! Criai-je en me mordant la lèvre.

Le charme étant rompu, je ne parvins pas toutefois à lui dire que je l'aimais même s'il m'agaçait en permanence...Même si nous nous chamaillons pour tout et pour rien...Même s'il habitait dans un endroit que j'avais détesté enfant mais dans lequel je ne me verrai pas vivre autre part désormais.

-Tes yeux fuient Helga Piceaerd...Tu as échoué ! Clama-t-il d'une voix mauvaise comme s'il avait intercepté une mission de la plus haute importance.

Il se détacha définitivement de mon être et se rua vers la porte en grommelant :

-Bon. Je vais faire un tour...Je...J'ai besoin de digérer !

-Non...S'il te plaît...Ne me laisse pas, bégayai-je en m'interposant en plein milieu, s'il te plaît Olaf...Nous n'avons pas fini de parler...

-Oh si...Nous nous sommes tout dit pour ce soir...Maintenant va manger ! Le ragoût va être froid et je ne voudrais pas trop te couper l'appétit...Bien que je doute que cela soit possible ! Renchérit-il hargneusement pour me faire du mal.

A bout de nerfs, je n'acceptais pas sa dernière remarque et m'empressai de le pousser avec violence vers l'extérieur. Puis je refermais la porte et éclatais en sanglots pendant plusieurs minutes en m'abattant contre le sol. Il me fallut un peu de temps pour me calmer. A bout de nerfs, je rejoins péniblement la salle à manger et nettoyer dans un premier temps ce que mon mari avait mis par terre. Puis je me vidais la bouteille d'hydromel dans ma tasse et levai mon verre en clamant d'une voix faussement joyeuse :

-Bonnes noces de cuir Helga Piceaerd !

Je bus le liquide d'une traite en me fichant complètement de sentir la gorge me brûler. Je toussais bruyamment à la place et m'assis enfin pour terminer mon assiette à présent froide. Puis je me levai de façon bancale et réussis à me mettre en tenue de nuit avant de m'effondrer dans mon lit sans rabattre mes couvertures.

Ce n'était pas le moment de faire un voyage astral. Pourtant je reconnus immédiatement les rues pavées du royaume d'Arendelle. Il faisait nuit noire alors que j'observais les alentours. Pas âme qui vive. Je décidais dès lors de me balader près du port bien qu'ayant de plus en plus chaud. Je déambulais donc près des halles et chantai d'une voix déraillée par l'alcool que j'avais accumulée. Je hurlais uniquement le prénom d'Olaf sur l'air de la berceuse d'Ahtohallan mais cela ressemblait plus à des égorgements de bête.

-Halte-là ! Qui va là ?! Cria soudain une voix ferme.

Dégrisant brusquement à cause de la peur, je ne pus toutefois pas me dérober face à un soldat d'Arendelle. Il se frotta deux fois les yeux en me voyant tandis que je n'osais pas bouger.

-Par les esprits ! Je suis victime d'hallucination ! S'exclama-t-il en s'approchant dangereusement de moi.

Bien que mon esprit n'avait pas les idées claires à cause de l'hydromel ingurgité, j'avais l'impression de connaître cet homme. Je ne parvins toutefois pas à mettre un visage dessus et reculai prudemment sans faire vraiment attention au rebord des quais.

-Ne bouge pas vile créature ! Renchérit-il en maintenant son bras en l'air comme pour m'amadouer.

Je me repliai sur moi-même et étais bizarrement non effrayée car j'avais trop bu pour l'être. Cet homme proche des trente-cinq ans essaya de m'effleurer l'épaule.

- Qu'est-ce que tu es ? Une sirène ? Murmura-t-il comme hypnotisé par ma nudité à découvert.

Je me cachais immédiatement mes formes féminines et ne répondis rien alors que mon esprit cherchait encore de qui il pourrait bien s'agir.

-Comprends-tu seulement ce que je te raconte ?! Questionna-t-il encore.

Je demeurais silencieuse une nouvelle fois lui renvoyant juste un hoquet nauséeux au visage.

-Halricsen ! Que se passe-t-il ?! S'écria soudain un autre soldat en venant à sa rescousse.

A ma grande surprise cet homme généreux décida de me protéger et s'imposa devant moi alors que je me réfugiai dans les embruns du port.

-Rien...J'avais cru voir une prostituée sur les quais...Mais c'est mon imagination qui me joue des tours ! Je ne me repose pas trop en ce moment ! Expliqua-t-il d'une voix qui ne laissait pas de place à la discussion.

Mais l'autre homme ne l'entendit pas de cette oreille. Il éclata de rire et vint lui taper violemment sur l'épaule en s'écriant :

-Et ce n'est que le début des tracas ! Crois-moi ! Ta femme est enceinte de combien de mois déjà ?

-Sept, avoua-t-il tout gêné.

Cela amusa son compagnon de travail qui rit à nouveau en répétant :

-Oui c'est bien ce que je dis ! Ce n'est que le début des tracas ! Tu as les nerfs à vif, c'est normal ! Mais ta femme et ton brave gaillard vont très bien ne t'inquiète pas !

-Je te l'ai déjà dit, elle est persuadée que ce sera une fille ! S'écria-t-il.

-Elle a une chance sur deux après tout, reconnut-il en lui plaquant une main ferme sur le dos pour l'éloigner du port.

A contrecœur, je croisais une dernière fois le regard de ce brave soldat d'Arendelle et ressentis soudain un profond malaise sans comprendre vraiment pourquoi. Je n'eus pas le temps d'y réfléchir que l'eau me parut alors brûlante. Je me débattis immédiatement mais ne réussis qu'à créer des vagues qui s'infiltrèrent à l'intérieur de mon âme, la rendant encore plus sale qu'elle n'était ce soir à cause de mon état saoul.

-Non...Non...S'il vous plaît...Je ne veux pas mourir ici ! Peinai-je à articuler une nouvelle fois tandis que c'était à présent mon âme tout entière qui était en train de brûler.

-Helga...Helga, reviens à toi, appela bientôt une voix dans le lointain.

Je reconnus tout de suite celle d'Iduna et voulus la rejoindre mais le moindre mouvement provoquait en moi une envie de vomir.

-Je...Suis...Là...Bégayai-je bien que ne parvenant pas à l'atteindre.

Les flammes continuèrent leur chemin jusqu'à ma tête et je ne me débattis plus. Me laissant aller, je fermai les yeux et ne bougeai plus pour que la mer m'emporte avant de sombrer dans un état de somnolence profond. Cela recommençait...Comme deux ans en arrière...Peut-être que la mort viendrait cette fois-ci...

Le noir siégeait autour de moi...Les ténèbres...Mon âme était coincée dans les ténèbres. J'avais envie de hurler mais n'en trouvai pas la force.

- Qu'est-ce qui se passe Mouna ? Demanda à nouveau la voix lointaine d'Iduna.

-Je n'en suis pas sûre pour l'instant...Mais la viande semble être contaminée...Et ce n'est pas bon signe, lâcha la guérisseuse.

Affolée. Mon dur labeur recommença.

****

-Oh Iduna...Oh...Va plus lentement...Que je puisse apprécier...Un peu plus...Susurra mon amante alors que je réussis à agripper ses cheveux blonds presque blanc pour lui délivrer un baiser.

Souhaitant la faire grimper d'excitation le plus longtemps possible, je bloquais ses jambes autour de ma taille et n'en finissais plus de plaquer mon être contre le sien pour que nos deux corps ne fassent plus qu'un.

-Ylva...Continue...Ylva...Soufflai-je à mon tour en m'emparant de son doigt déjà imbriqué dans ma féminité pour pouvoir le rythmer à ma convenance.

C'était bon...Dieu que c'était bon et que j'aurais aimé ralentir notre imminence vers la fin de cette union charnelle. Mais il était trop tard...Au moment même où j'éprouvais ce besoin de faire durer le plaisir, le flottement de bien être me transperça au même titre que mon amante.

Il n'avait pas fallu si longtemps finalement pour que nous nous retrouvions. L'idée avait de plus en plus germé dans nos esprits surtout après la proposition que Yuma m'avait faite il y a deux ans. Je n'étais pas prête pour le jeune Lorcus mais j'avais tout de même besoin d'une présence pour m'aimer librement. De ce fait, malgré ma crainte des dieux, je m'étais rabattue sur ma belle Nordlys car je savais qu'avec elle au moins je n'aurais pas de mauvaises surprises à la fin de mon cycle. Ylva n'avait pas été difficile à convaincre et il avait suffi d'un baiser qui avait dérapé pour que nous nous retrouvions dans mon lit, nues et ouvertes l'une à l'autre.

-Tu devrais allumer nos coupoles ! Plaisantait-elle souvent à la fin de nos actes charnels.

Je la réprimandais à chaque fois en déclarant :

-Tu es mariée à Kanda...Ton feu du foyer est déjà allumé !

Elle haussait les épaules montrant qu'elle s'en fichait et nous recommencions une autre étreinte sulfureuse. Ma belle Nordlys restait malgré tout inaccessible et je savais pertinemment qu'elle continuait d'aller voir d'autres partenaires autres que moi. Mais cela n'avait plus d'importance à mes yeux. Du moment que je ne tombais pas enceinte, je préférais éprouver du plaisir de la part de celle par qui avait commencé mes sentiments amoureux.

J'étais donc en train de dormir contre son corps chaud quand je reçus un message d'urgence d'Olaf.

« IDUNA ! VIENS VITE ! JE CROIS QU'HELGA EST MORTE ! » La phrase me glaça le cœur à tel point que je crus mourir à mon tour. Je réveillai tout de suite Ylva par un long cri strident.

-Je viens avec toi ! Clama-t-elle.

Je réfutais tout de suite :

-Non...Cela serait suspect puisque tu n'es pas censée être au courant...Olaf m'a demandé à moi...

Mon amante afficha immédiatement une mine boudeuse et je la grondais :

-Bon sang Ylva ?! Ne me dis pas que tu es encore jalouse ?! Je ne vais pas là-bas pour conter fleurette ! Notre sœur est peut-être morte à la fin ! Et tu ferais mieux de retourner auprès de Kanda !

-Je ne sais même pas s'il sera à la maison...Il me semble que lui aussi voyait sa maîtresse ce soir...Souleva-t-elle naturellement.

Un peu agacée, je me radoucie tout de même et lui embrassais la bouche avant de reprendre :

-Bien. Bien. Dans ce cas, reste-là mais habille-toi et si jamais quelqu'un vient, tu expliques que j'ai un cas d'urgence et qu'il faut que je soigne notre chamane dans la Forêt Enchantée, je t'enverrais des nouvelles régulièrement, c'est compris ?

Ma belle Nordlys hocha vivement la tête et cacha à nouveau ses seins, ses fesses et son pubis sous ses vêtements tandis que je restais prostrée pendant plusieurs secondes à l'admirer. Puis je finis par reprendre mes esprits et sortis de ma hutte pour appeler le Nokk. Le trajet ne fut pas si long mais il le fut assez pour que j'angoisse à propos de cette terrible nouvelle...

-Mais non Iduna...Ne sois pas si bête...Cela ne doit pas être le cas...Olaf ne l'aurait pas annoncé par Courant d'Air, me convainquis-je, pas ainsi...Mais je serai tout de même rassurée en le voyant de mes propres yeux...

J'arrivai ainsi sur les Plages Grises et courus rapidement jusqu'à la maison des Camviridus. Un peu essoufflée, je ne me laissai toutefois pas abattre et me présentai enfin sur le pas de la porte alors que Mouna et mon ancien amant s'y trouvaient déjà.

-Ah Iduna ! S'exclama-t-il en me voyant.

Il se rua vers moi et voulut m'enlacer mais je le repoussai.

-Ce n'est pas le moment, chuchotai-je, où est Helga ?! J'espère que ce n'est pas une plaisanterie de ta part pour que je vienne te voir !?

Il se rembrunit immédiatement, ne s'attendant pas à ce que je refuse ses avances et renchérit :

-Elle est dans sa chambre...Mouna est en train de faire les diagnostics...J'ai d'abord fait chercher Ylva pour la prévenir mais elle est introuvable...

Mon visage s'embrasa tout de suite tandis que je détournai le regard et me concentrai sur mes pieds.

-Mais...Euh...Est-ce qu'Helga respire ? Demandai-je appréhendant déjà la réponse.

-Oui...Enfin je crois...Bafouilla-t-il.

Je lui tapais alors violemment sur la tête et grommelai :

-Tu crois ?! Olaf on parle de ta femme espèce de crétin ! Ta femme ! Il faudrait que tu te l'inculques dans la tête une bonne fois pour toute !

-Chut, murmura-t-il en me plaquant sa main sur ma bouche...Il ne faut pas que Mouna t'entende...

Énervée après lui, je rejetais bientôt son bras et m'engouffrai dans la hutte en le bousculant.

-Ah ! Une chamane avisée qui pourra peut-être m'apporter un peu plus de précisions ! Clama bientôt la guérisseuse en m'apercevant.

J'acquiesçai en la faisant légèrement reculer du corps endormi de ma meilleure amie.

-Son cœur bat...J'ai l'impression qu'elle se trouve dans le même état que lors de son premier coma, précisa-t-elle encore.

-Les dieux soient loués, murmurai-je en passant mes mains sur sa chaire pour me connecter à ses chakras.

Ils étaient très faibles ce qui laissait présager qu'elle n'était plus dans son enveloppe charnelle...Peut-être un voyage astral ? Auquel cas, il était temps de la rappeler. Je fermais immédiatement mes yeux pour me concentrer et prononçai son nom à plusieurs reprises. Hélas ce fut sans réponse.

-Je n'arrive pas à la faire revenir...Mais elle n'est pas morte ça c'est certain ! Grinçai-je à l'égard d'Olaf en le fusillant du regard.

-Que s'est-il passé exactement ? Demanda Mouna en se tournant vers lui, raconte-moi votre soirée.

Un peu gêné, il répondit alors :

-Eh bien...Nous étions en train de fêter nos deux ans de mariage autour d'un ragoût de poulets de Norvège que j'avais rapporté ce matin de la chasse...Euh...Puis après j'ai voulu aller vérifier que tout allait bien dans mes plantations car j'ai entendu du bruit dehors et quand je suis revenu, Helga avait déjà de la fièvre. Je suis allée te chercher après.

Alors que je doutais sur la fiabilité de son récit, la guérisseuse s'approcha dudit plat et le sentit.

-En as-tu mangé toi aussi Olaf ? Questionna-t-elle encore en l'observant.

-Euh...Non...Je n'avais pas très faim, murmura-t-il, pourquoi ?

Voyant que la guérisseuse tardait à répondre, je demandai à nouveau :

- Qu'est-ce qui se passe Mouna ?

-Je n'en suis pas sûre pour l'instant...Mais la viande semble être contaminée...Et ce n'est pas bon signe, lâcha-t-elle.

-Con...Contaminée ? Répétai-je en bégayant, quelle preuve as-tu contre ça ?

Elle me fit alors signe de m'avancer à ses côtés et prit un morceau avant de m'ordonner bientôt :

-Goûte et crache !

Je m'appliquai à le faire et eus bientôt un goût acide en bouche. Je le jetai dans mes mains sans disgrâce et le plaçai dans un mouchoir.

-Effectivement ce met est avarié...Murmurai-je, mais pourquoi Helga aurait-elle pris la peine de tout manger si le goût est infect ?

-Peut-être parce qu'il n'y avait que ça à manger, maugréa Olaf.

Je lui lançais tout de suite un regard noir et me concentrai sur la table. Mouna comme moi eûmes la même pensée en sentant la tasse.

- L'alcool a dû aidé, souleva-t-elle en reniflant l'ustensile.

Puis elle se tourna vers mon ancien amant et ajouta :

-Olaf...Il faut que tu ailles prévenir Yuma ! Tu expliques où tu as trouvé ces poulets de Norvège ! Vous les abattez et les brûler ! C'est vraiment important avant que d'autres personnes ne soient contaminées ! Pendant ce temps-là Iduna et moi nous chargeons d'Helga.

Il fut silencieux mais s'exécuta. J'en profitais pour envoyer une brève missive à Ylva puis retournai ensuite auprès de la guérisseuse qui me déclara :

-Essaye de chercher quel chakra est le plus touché par cette contamination !

Je posai alors fermement mes mains vers son corps et le manipulai comme tout à l'heure en prononçant des incantations. Mon énergie fut bientôt aspirée vers le chakra sacré qui était tenace et je fus bloquée pendant un court instant avant de finalement lâcher prise.

- C'est son ventre ! M'exclamai-je.

Sans attendre, la jeune femme se plaça à côté de moi et plaqua à son tour ses mains sur le ventre qu'elle massa dans un sens bien précis. Elle releva ensuite la jupe de ma meilleure amie et descendit un peu sa culotte en appuyant plus fort sur le point fixe.

- Qu'est-ce que vous faîtes Mouna ? Demandai-je alors.

- J'essaye de la faire convulser...Il faut qu'elle vomisse pour s'enlever son mal...Pourrais-tu me chercher une bassine pour éviter qu'elle se salisse en se réveillant ? Questionna-t-elle à son tour, ah et il me faut de l'eau aussi !

Bien qu'un peu gênée de fouiller dans le lieu sans le consentement d'Anna et Pieter, je me pliais tout de même aux règles et apportai bientôt ce que la guérisseuse avait demandé. Elle avait installé entre temps une perfusion sur le bras d'Helga.

-Pour hydrater son corps, m'expliqua-t-elle bien que je n'eusse rien demander.

Tandis qu'elle continua à s'échiner de lui masser fortement le ventre et le bas ventre, Olaf choisit ce moment-là pour revenir.

-Y a-t-il du nouveau ? Finit-il par demander d'une voix sans émotions.

-Nous avons trouvé le point qui bloque le tout...C'est bien une intoxication alimentaire...De ton côté, as-tu prévenu tout le monde ? Renchérit la jeune Nattura.

-Les pisteuses et les chasseurs s'en occupent, répondit-il sobrement.

Puis je vis qu'il n'était pas bien car il blanchit d'un coup.

-Mouna...Je vais encore t'embêter...Je...Je viens de me rappeler de quelque chose...Bafouilla-t-il alors que son teint était de plus en plus crayeux.

-Quoi donc ? Questionna la guérisseuse du tac au tac.

-Papa...Papa et Maman ont également mangé de cette nourriture ! Clama-t-il apeuré, ils ont voulu nous laisser seuls pour cette nuit...Alors ils sont allés dormir dans notre hutte...

Ce fut au tour de Mouna de perdre des couleurs. Elle garda toutefois un certain aplomb et me quémanda :

-Iduna...Viens te mettre à ma place pour faire les gestes pendant qu'Olaf et moi allons vérifier qu'ils vont bien !

Je m'agenouillai immédiatement auprès de ma meilleure amie et essayai de ne pas culpabiliser en lui appuyant fortement sur le ventre jusqu'à m'en faire mal aux mains. Puis voyant que cela ne bougeait pas, je préférais utiliser ma méthode et répétais le son « VAM » pendant de longues minutes espérant diminuer le contour noir qui contenait son énergie orange. Mais j'avais beau y faire, la teinte était fixée. Dans un dernier espoir, je me penchais alors à l'oreille de ma meilleure amie et lui chuchoter son prénom.

-Allez Helga...S'il te plaît...Tu ne peux pas partir maintenant...Tu as encore pleins de belles choses qui t'attendent...J'en suis sûre...Pleurai-je en lui embrassant la joue.

Je plaquai immédiatement ma tête contre sa poitrine et fus rassurée de voir qu'elle respirait encore. Elle était simplement endormie et coincée dans les méandres de son inconscient.

-Du nouveau par rapport à tout à l'heure ?! Intervint soudain Mouna qui était revenue.

-Non...Mais son état est stable...Murmurai-je au bord des larmes.

Puis je me rendis compte qu'Olaf n'avait pas suivi et questionnai à mon tour :

-Où sont Anna et Pieter ?

Un long silence s'abattit et je compris ce que cela voulait dire.

-Nous sommes arrivés trop tard, dit la guérisseuse avec professionnalisme.

Mon corps frissonna immédiatement et je pensai tout de suite à Helga alors que j'aurais dû penser à mon ancien amant en premier. Anna et Pieter avaient tellement été au centre de son attention. Ils l'avaient aidé à se reconstruire. Elle leur dévouait un amour inconditionnel à jamais. Lui dire terminerait de l'achever si toutefois elle pouvait nous entendre de là où elle était.

-Je pense qu'Olaf a besoin de soutien...Je vais me débrouiller avec cette jeune fille...Va le voir, préconisa bientôt la guérisseuse.

-Non ! Je ne veux pas laisser Helga seule, grognai-je.

-Elle ne l'est pas puisqu'elle est avec moi ! S'écria derechef Mouna...Si j'ai le moindre doute je t'appelle, mais là celui qui a le plus besoin de toi c'est notre jeune Piceaerd.

Je déglutis violemment et trouvai soudain la vie injuste. Nous avions eu le droit à seulement deux ans de répit avant que le malheur ne s'abatte à nouveau sur notre groupe.

Pesant le pour et le contre, j'embrassai à nouveau la joue légèrement bouffie d'Helga et lui transmis de mon énergie avant de lui chuchoter :

-Je reviens...Je t'interdis de partir tu m'entends...Si tu t'en vas, je reviendrais moi-même te chercher dans l'Hellheilm et te ramènerai d'un coup de pieds aux fesses sur Terre...

Puis je m'adressai ensuite uniquement à Mouna :

-Surtout tu ne lui parles pas de la nouvelle que tu m'as apprise, c'est compris ? Je lui annoncerai moi-même quand elle sera rétablie.

-Parfait...Je m'occupe uniquement de l'aspect physique, dit-elle avec calme, mais tu sais Iduna...Je ne veux pas te faire de faux espoirs...Il y a très peu de chance...

-Il y en a une sur deux, la coupai-je durement, fais au mieux.

La jeune Nattura hocha la tête et retourna martyriser le ventre de ma sœur de cœur alors que je décidais enfin de sortir de la hutte pour courir jusqu'à celle du village. Je n'eus aucun mal à la trouver car Olaf avait placé des bougies sur le rebord de la fenêtre. Je m'avançais à petits pas dans la salle alors que cette dernière était marquée par la mort. L'homme pour qui mon cœur battait toujours violemment se trouvait assis au milieu de ses deux parents, tenant fermement leurs mains alors que de grosses larmes perlaient sur ses joues. Je m'avançais doucement derrière lui et lui mis une lourde main sur son épaule. Il sursauta soudain et se retourna avant de s'essuyer d'un revers de la manche.

-Pardon Iduna...Je ne t'avais pas entendu, murmura-t-il en se levant.

-Ne t'excuse pas...Je suis vraiment désolée pour toi Olaf, renchéris-je en lui ouvrant mes bras comme je l'avais fait pour Yuma il y a deux ans.

Contre toute attente, le jeune Piceaerd ne s'y réfugia pas. Il m'eut par surprise à la place en me volant un long et langoureux baiser que je stoppai immédiatement.

- Qu'est-ce que tu fais ?! M'énervai-je, non ! Il ne faut pas ! Ce n'est pas bien ! Je sais que ta douleur est vive mais ce n'est pas une raison pour profiter de moi !

Olaf se renfrogna tout de suite et me gronda :

- Qu'est-ce que je fais ? C'est vraiment tout ce que tu trouves à dire ?! Je laisse derrière moi la pression sociale dont m'ont affublée mes parents ! C'est avec toi que j'aurais dû me marier Iduna ! Ça a toujours été toi !

Je repensais à notre petit Pierre et le grondai à mon tour :

-Je te rappelle que ta femme légale est entre la vie et la mort ! C'est d'elle dont tu devrais te soucier ! C'est vers elle que tu devrais te tourner maintenant ! Pas moi !

Le jeune Piceaerd explosa soudain le visage déformé par la colère et la tristesse :

-Mais je ne veux pas d'elle...Helga et moi...C'est comme le feu et la glace ! Nous n'avons et n'aurons jamais rien en commun ! Elle ne s'intéressait qu'à mes parents ! Ils formaient tous les trois un merveilleux couple !

-Tu n'es pas sérieux dans ce que tu racontes j'espère ! Clamai-je alors avec dégoût.

Son regard se durcit tout de suite et il battit des mains en criant :

-Ah tu vois ! Je savais que tu ne me croirais pas ! Eh bien tant pis...Je ne te demande pas de me soutenir ! J'essaye juste de voir le bon côté des choses ! Si ma femme décède, la mascarade est finie et je pourrai enfin me marier avec toi !

La gifle partit instantanément et d'autres avec elle que j'enchaînais sous le déferlement de la colère. Les larmes coulaient sur mes joues à présent et je finis par reprendre :

-Est-ce que tu te rends compte de tes paroles ?! Je ne pas te laisser dire cela ! Si Helga meurt Olaf Piceaerd, je ne te pardonnerai jamais ! Tu m'entends ?! Jamais ! Et je ne marierai certainement pas avec toi ! Il est temps d'accepter ta femme, ta vraie !

Blessé dans son amour propre par mon agressivité, il s'éloigna légèrement de moi et demeura silencieux en se réfugiant près des corps de ses parents.

-Je devrais les brûler, murmura-t-il souhaitant changer de sujet.

-Il est vrai...Nous allons le faire ! Mais après tu retournes auprès de ta femme ! Tu me le promets ? Demandai-je toujours d'une voix sévère.

Olaf grimaça mais acquiesça à contrecœur. Il alla donc chercher du renfort auprès des autres habitants faisant par la même occasion passer la nouvelle du décès de ses parents et nous nous rassemblâmes tous dans la grande plaine. Je bénis rapidement les corps sans passer par tout le cérémonial et intimai vite à Bruni d'enflammer ce qu'il restait des dépouilles.

- C'est bien triste ce qu'il leur ait arrivé...Pourvu que notre chamane tienne le coup ! S'écria soudain un des pisteurs.

-Et son futur enfant encore plus ! S'exclama à son tour un autre membre.

J'ouvris immédiatement des yeux gros comme des calots alors que Yuma se tourna vers Olaf avec plus de violence que prévu.

-Félicitations, dit-il sèchement.

Le jeune Piceaerd s'écarta alors avec lui tandis que je les suivais.

-Il n'en est rien...C'était une idée de ma mère pour faire taire les mauvaises langues...Pesta-t-il...Nous nous débrouillerons pour dire qu'elle a perdu le bébé...Ce sera aussi simple que cela.

La phrase me fit l'effet d'un coup de marteau mais je me retins de lui flanquer une autre claque qu'il n'aurait pas comprise. A la place, je me contentais de hocher la tête et rabâchai encore :

-Tu devrais aller au chevet de ta femme maintenant !

Olaf traîna un peu des pieds mais finit par nous laisser Yuma et moi. Mon ami avait encore grandi, s'affinant de plus en plus malgré son nez appâté. Il me lorgna de ses yeux clairs et je me sentis rougir.

-Tu crois que si je vais à son chevet, je vais me faire remballer ? Demanda-t-il alors, je n'ai pas encore eu l'occasion de lui parler de mon plan à propos de la guerre Northuldra/ Arendellien mais nous serons bientôt au point !

-Je ne pense pas que ce soit vraiment le moment de parler de cela ! Le grondai-je, tu auras bien le temps de prendre ton courage à deux mains et lui parler de chef à chamane quand elle se rétablira...Mais n'y va pas maintenant...Elle a besoin d'être auprès de son mari...

-Et son mari c'est Olaf, bougonna-t-il durement, bien...J'ai compris le message.

Puis il m'observa avec insistance et je répliquai avant lui :

-Je n'ai pas oublié ta proposition...Mais pour l'instant je n'ai pas trouvé de solution pour que nous soyons rapprochés sans que ça embête nos peuples respectifs.

Yuma retrouva tout de même le sourire et je m'en voulus un peu de lui mentir. Il était dur de penser à un mariage avec lui quand Ylva ou Olaf occupaient toutes mes pensées.

-Merci d'y réfléchir...A plus tard Iduna, murmura-t-il timidement en pressant ses lèvres contre les miennes.

-A plus tard Yuma ! Conclus-je.

Nous partîmes chacun dans des directions différentes et je décidais de faire un détour par la nouvelle hutte des Piceaerd pour essayer de capter Helga par voyage astral.

Ma fatigue s'abattit assez vite et je comptais les respirations avant que mon âme ne quitte définitivement mon enveloppe charnelle. A ma plus grande horreur, je me retrouvais bientôt dans le bleu flouté de l'Hellheilm au milieu de mes parents et de Pierre Sappos ce qui me fit paniquer :

-Non ! S'il vous plaît ! Cela ne peut pas être trop tard !

-Mon trésor que se passe-t-il ? Demanda ma Mère.

Je me jetais alors contre eux deux et pleurnichai :

-Je sais que vous la détestez...Mais Helga est au plus mal...Et je n'ai pas envie qu'elle meurt...Je vous en prie...

- C'est un problème qui va être extrêmement pénible ! Ajouta à son tour Pierre pensif.

-Ah bon ?! Mais pourquoi cela ?! S'il te plaît...Ne me dis pas que son destin est déjà scellé...

Puis mon visage se durcit à son égard et je grommelais :

-Non ! De toute façon je ne te crois plus ! Tu m'as encore trompée la dernière fois à propos du secret d'Aren en tant que cinquième esprit !

Le Père Noël ne releva pas alors que je déblatérais encore :

-Tu mens toujours mais cela n'a plus d'importance puisque Ylva a fini par élucider le mystère et nous pourrons bientôt attaquer les Arendelliens ! Mais qu'importe ! Je ne suis pas là pour ça, pour le moment...Je t'en prie...Si tu as encore une once de bienveillance à l'égard des Piceaerd...Laisse Helga tranquille...

-Je ne peux malheureusement pas décider, grommela-t-il embêté, c'est le gardien de l'Yggdrasil qui s'en charge !

-Alors appelle-le qu'on fasse un échange ! M'exclamai-je déterminée.

-Un échange ?! Répéta-t-il abasourdi.

-Oui ! Ma vie contre celle d'Helga ! Le gardien ne pourra pas me refuser ce cadeau...Il aura quand même une vie...En tant que Père Noël tu connais que trop bien le sens du sacrifice ! Plaidai-je.

-Tu n'es pas sérieuse mon trésor ?! S'alarma Maman d'une voix sévère.

-Amaris...Lâche-là...Ordonna bientôt Pierre.

Puis il se tourna vers moi et me regarda avec sérieux avant de reprendre :

-Est-ce vraiment ce que tu veux Iduna Sappos ?

-Oui ! Clamai-je avec conviction malgré les protestations de mes parents.

Mon ancêtre soupira immédiatement et renchérit :

-Bien...Si c'est ton désir le plus fort comme l'indique la flamme au plus profond de ton cœur...Je peux m'arranger...

Il se débrouilla d'abord pour éloigner Papa et Maman et se concentra ensuite vers moi en me montrant un morceau de papier qu'il déchira en plusieurs bouts avant qu'ils disparaissent.

-Voilà...Aussi simple que ça...Ce n'est plus l'heure d'Helga Piceaerd...Commenta-t-il...Et ce n'est pas non plus la tienne, jeune Sappos...

Mon cœur afflua tout de suite dans mon être et je lui lançais un regard plein d'espoir et de gratitude.

- C'est...C'est vrai ? Bégayai-je.

-Est-ce que j'ai pour habitude de te mentir ? Me taquina-t-il.

Je fis une moue amusée mais lui sautai au cou pour le remercier.

-Tu as la bravoure d'une Sappos, me confia-t-il...En revanche cette vie non volée aura deux prix.

Je lui fis alors signe que j'étais attentive pour qu'il poursuive. Pierre me prit aussitôt contre son épaule et déclara d'une voix grave :

-Déjà tu vas me promettre que tu ne feras pas cette fichue guerre Arendellienne !

-Alors c'est vrai ? Elle finira bien par exister ? Demandai-je.

-Promets-le moi c'est tout ce que je te demande ! Me gronda-t-il.

-Tout ce que tu veux ! Clamai-je très vite, et le deuxième prix ?

Il demeura silencieux pendant plusieurs secondes et finit par murmurer en perdant son sourire :

-Ce n'est pas moi qui t'en parlerai...Tu le sauras plus tard.

Il laissa à nouveau la place à Papa et Maman qui furent soulagés du retournement de situation. Je les embrassai puis me réveillai en ayant oubliée de chercher Helga.

-Mince ! Dis-je en quittant la hutte, bon tant pis ! Voyons si Pierre a tenu sa promesse !

Essoufflée, je me ruai tout de même avec force jusqu'à la hutte d'Anna et Pieter Camviridus et y retrouvai Mouna en train de tenir une bassine d'où découlait une odeur aigre marronâtre juste sur les genoux de ma meilleure amie.

-Purée qu'est-ce que ça pue ! Tonna Olaf qui se boucha le nez, il faudra penser à aérer.

-Chez les guérisseuses nous appelons cela un miracle, se moqua gentiment la jeune Nattura tout en continuant de maintenir le récipient qui n'en finissait plus de se remplir, notre chamane n'a plus de fièvre et devrait s'en sortir !

-Merc...Merci Mouna...Pourrai-je avoir de l'eau...S'il te plaît ? Questionna bientôt ma meilleure amie.

-Je m'en charge ! M'écriai-je au bord des larmes.

Je faillis renverser le contenu tellement j'étais surexcitée et me retrouvai enfin aux côtés de ma sœur de cœur pour le lui faire boire. Puis je la pris dans les bras et lui criai :

-Ne me refais plus jamais ça !

Le teint pâle elle rétorqua :

-Je vais essayer Iduna...Mais ne me secoue pas trop...Je vais vomir...

M'en fichant complètement je l'enlaçais encore et passai le reste de l'après-midi à m'occuper d'elle jusqu'à ce qu'Ylva finisse par nous rejoindre car j'avais oublié de lui envoyer les dernières informations. Nous demeurâmes plus unies que jamais, écartant l'instant douloureux de l'annonce du deuil de Pieter et Anna Camviridus.

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Oh le chapitre de la tristesse!!!! Sad

C'est dur pour finir l'année quand même!
Bon pour le positif (parce qu'il n'y en a presque pas), j'ai eu mon IdunVA, ou Ylvuna Very Happy

Enfin!!!! Elles ont décidé de rester toutes les deux en union libre peu importe les mariages, elles vont pouvoir profiter l'une de l'autre! Paradoxalement ça semble tellement plus sin que la relation presque toxique qu'elles avaient eu avec Ylva en mode ultra jalouse. La au moins, c'est clair pour les deux! Very Happy

Autrement du positif (mais pour ce qui est de la qualité du chapitre cette fois, même si c'est tout le temps) je crois que c'est le plus fluide de tous pour ce qui est du passage d'un narrateur à l'autre. Je veux dire parfois passer d'un narrateur à l'autre c'est comme si on changeait de chapitre ou parfois ça fait des redites, comme une réecriture dans les yeux de l'autre. Cette fois pas du tout on est vraiment dans la plus grande continuité on ressent à peine le changement de narrateur.
En fait le passage le moins fluide d'Helga à Iduna sur ce chapitre bizarrement, bah c'est la scène d'amour entre Ylva et Iduna (mais ça aurait été trop dommage de la couper!!! Twisted Evil

)

Sinon sur ce chapitre, je ne sais pas si je dois détester les personnages ou sincèrement les plaindre.
Les détester: Olaf. Ca me fait mal de le dire parce que j'ai toujours trouvé que c'était un bon gars, parfois un peu buté mais ça fait partie de son charme il n'est pas parfait, sauf que la, la scène qu'il fait pour son anniversaire de mariage. Ne même pas laisser une chance au diner et direct tout faire pour que ça se passe mal, franchement c'est juste bête et méchant! Dans le chapitre précédent, il y avait eu ce petit moment d'appaisement où je me disais que l'un et l'autre voulaient le meilleur mais ils s'y prennent comme deux abrutis et font tout capoter, la en revanche, Olaf c'est du 100% tort.
Et ça m'énerve j'aime pas le détester! Sad

Helga: Alors elle c'est la détester mais pour une toute autre raison.
Si je résume: Sa belle-mère demande à son beau père d'aller chasser du gibier et va le cuisiner spécialement pour elle au vu de leur anniversaire de mariage. Sans doute n'aurait-elle pas fait tant de chose si le mariage se passait bien. Mais de la préparation de ce gibier en particulier va avoir pour conséquence... la mort des beaux parents!
Bref si Helga n'était pas si "victime", dépressive et en mauvaise entente avec son mari. Anna n'aurait pas préparé ce repas et elle serait vivante!!!!
Et comme Helga a mangé et passée près de la mort... Iduna a négocié et s'est elle même condamnée pour qu'Helga vive!!!!
Bref à cause d'Helga on a deux personnages super qui sont morts et un troisième encore plus super qui est condamné! :tronçonneuse:

Bon en vrai pour Helga la détester c'est être de mauvaise foi car évidemment c'est pas de sa faute, mais quand on a lu sur le coup en rigolant on s'est dit "oh si Helga était pas là, au moins les autres seraient heureux!", d'où cette remarque de "on la déteste" mais ça voudrait dire, la détester pour la simple raison d'exister ce qui n'a évidemment pas de sens.

Bien sûr les plaindre.

OLAF:
J'ai dit qu'il avait un comportement détestable mais finalement on ne peut pas vraiment lui en vouloir de l'avoir. J'ai trouvé ça très beau qu'il l'avoue même à demi mot. Il ne déteste pas Helga, il ne lui en veut pas pour le mariage, il sait qu'elle a été piégée par les coupoles et lui aussi, il sait qu'elle a souffert et que les parents Picéaerds ont été des monstres. Mais il déteste Helga pour une autre raison... Il l'a voit qui est en train de lui piquer sa mère, et franchement, je me suis dit la même chose sur les derniers chapitres, à chaque fois je disais "bah dis donc Olaf il est quand même ultra sympa de se voir dénigrer par sa mère au profit de sa femme, il pourrait la détester pour ça". J'aime beaucoup ce cheminement et ça m'apporte l'espoir car, maintenant que c'est sorti, il va pouvoir avancer. Bon et pour le coup puisque les deux ont perdu Anna, bah plus de raison d''être jaloux, même si Olaf il peut être ultra furieux contre Helga à la considérer comme responsable (ça c'est mon explication de pourquoi il faut détester Helga!) Twisted Evil

HELGA:

Bah au final, 2 ans auparavant, se faire rejeter par ses parents, traiter de tous les noms, mariée de force. Enchainer sur deux longues années de depression, avoir comme seul rayon de soleil sa belle mère qui la prend sous son aile et BIM la voir partir si brutalement avec probablement le sentiment de culpabilité qui va aller avec... C'est raide!
Va falloir lui commander quelques pots d'Hagen Das saveur cookie pour surmonter ça!

Bref y a énormément de choses! ADIEU ANNA qui part avec l'année! C'est pas la joie mais c'est un des tous meilleurs chapitres!

Floconnette a écrit:Helga: Alors elle c'est la détester mais pour une toute autre raison.
Si je résume: Sa belle-mère demande à son beau père d'aller chasser du gibier et va le cuisiner spécialement pour elle au vu de leur anniversaire de mariage. Sans doute n'aurait-elle pas fait tant de chose si le mariage se passait bien. Mais de la préparation de ce gibier en particulier va avoir pour conséquence... la mort des beaux parents!
Bref si Helga n'était pas si "victime", dépressive et en mauvaise entente avec son mari. Anna n'aurait pas préparé ce repas et elle serait vivante!!!!
Et comme Helga a mangé et passée près de la mort... Iduna a négocié et s'est elle même condamnée pour qu'Helga vive!!!!
Bref à cause d'Helga on a deux personnages super qui sont morts et un troisième encore plus super qui est condamné!

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Moi y a un stade où je peux plus rien faire...

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Floconnette a écrit:avec probablement le sentiment de culpabilité qui va aller avec... C'est raide!
Va falloir lui commander quelques pots d'Hagen Das saveur cookie pour surmonter ça!

la je suis obligé d'intervenir!!!

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D'ailleurs Floconnette, je te trouve très ironique de proposer cette solution de réconfort à Helga (ou de son surnom officiel "la grosse GaGa" ) sachant qu'elle a bien failli passer l'arme à gauche pour une histoire de... nourriture!
C'est ce qu'on appelle traiter le mal par le mal!

Bon puisque je suis là, vu que c'est la fin de l'année faudrait que je fasse un bilan de cette histoire, alors reprendre chapitre par chapitre euh... ça va être chaud faut se l'avouer!... Une seconde, je m'étais arrêté où déjà?!

[Part checker le topic]

Ah ouais... chapitre 2 seulement et on en est au?... 19!!!

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[part se préparer un ou deux cafés... Défi, finir avant l'année prochaine!]

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Chapitre 3: Les pactes

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Des momes qui se jurent leur amitié en allant se couper le doigt (ouais ils poussent le concept jusqu'au bout chez les Northuldra... à moins que ces gosses ne soient un peu cons Razz

)
Le tout arrosé de la bonne querelle familiale séculaire façon familles Corse avec les Castellanis qui sont en guerre contre les Paoli parce que l'arrière grand père de la cousine Castellani aurait volé une chèvre à la tante de la grand mère du cousin Paoli...
Depuis personne ne peut se croiser!
Le tout pour les gosses agrémentés d'un retour de karma dans la tronche quand les parents s'en aperçoivent...

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Ouais... Climat appaisé pour grandir dans de bonnes conditions en somme

Chapitre 4: Règlements de comptes 1

Ok donc on est dans le retour dans l'Hellheim avec nos "prisonniers"
et en gros c'est...
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Allez au moins ça va vite on enchaîne!

Chapitre 5: J'en ai marre

alors le titre niveau originalité... euh
Bah au moins y a un titre!
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Bon c'est grosso modo une crise d'ado de la part de celle que l'on commence à surnommer la grosse GaGa (saupoudrée de "gentilles" remarques systématiques des darons à propos de la corpulence de la donzelle!
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Bon et vu qu'on arrive à l'adolescence... va y avoir un souci...

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Oui le printemps, les ados en rute! et donc GaGa, promise à son pecnot d'Olaf qu'elle n'aime pas parce qu'il sent la bouse, se trouve plutôt attirée par Yuma le fils du chef.
Parce qu'il faut le dire, pour Helga l'important c'est quand même
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le tout recouvert de la traditionnelle rébellion d'ado avec les gamines qui clairement font comprendre à leurs parents qu'elles feront l'inverse de ce qu'ils souhaitent pour elle... Notamment pour Iduna

Chapitre 6: Et l'on y peut rien

Ah oui ça c'est le chapitre "leçon de jardinnage"

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Mais au delà des scènes vie quotidienne on a les parents qui vont toujours plus loin dans la puputerie, oui clairement s'il fallait résumer le comportement des parents globalement ça serait:
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Oh et oui, comme on était aux amourettes au dernier chapitre... à partir de maintenant, faut regarder de près Ylva et Iduna...
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Bon on en est pas encore là mais... ça ne devrait pas tarder Very Happy

Et puisqu'il faut avancer sur l'histoire les deux "meilleurs copines/ colocs/ bromance ... elles enquêtent sur l'origine de la querelle Picéaerd Sappos qui les force à se tenir éloigné d'Helga et évidemment quand elle trouvent l'indice capital avec la maison de Pierre Sappos... Eh bien à n'en pas douter Emma Picéaerd n'a pas du aimer ça et est intervenu vite fait...
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Chapitre 7: Je vais t'aimer

On est toujours sur des ados en rute
Donc... Helga... Yuma... Cabane!... SEULS! Ah et oui fun fact, la cabane menace de s'effondrer!

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Bon et c'est vrai jusqu'à présent j'ai trop rien dit sur GaGa mais faut pas oublier que... son surpoids est proportionnel à sa capacité à faire des conneries! Bref, y a un gros potentiel!
Et ça loupe pas la voila qui veut partir pour Arnevik, voir les trolls, volonté de changer son destin TOUSSA TOUSSA
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juste pour les beaux yeux de Yuma qui... n'en branle pas une!

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Concrètement ça veut dire que la GaGa qui enfin peut revoir ses best!... Bah elle est pas là pour les accueillir!C'est censé être une réunion de réconcilliation et puisqu'on voit Iduna et Ylva, y a un truc drole! Iduna kiffe Olaf... Oui celui qui sent la bouse et quand Ylva voit ça bah pour elle c'est...
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et voila qu'elle va balancer Iduna et Helga aux darons!
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Chapitre 8: Un jour au mauvais endroit

Donc faut voir jusqu'ou la connerie d'Helga a la mener... en Arendelle!
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Bon concrètement le pédigrée de GaGa en Arendelle?.... Se créer une fausse identité et piquer des marchandises à la boutique d'Oaken en donnant le nom Bjorgman ce qui explique pourquoi Kristoff des années après se fera bolosser de cette boutique!
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T'en fais pas KriKri on te garde une place au club de ceux qui déteste GaGa! Razz

Bon et côté DuDu puisqu'Arnevik attaque...
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et pour DuDu le bilan c'est:
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Chapitre 9: Règlements de comptes 2

Bon ça on sait:
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Chapitre 10: On t'emmène

Bon Gaga trouve les trolls et en gros c'est..;
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Tout pour sa gueule clairement, mais le troll la remballe fondamentalement elle repart... les mains vides!
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Enfin non, avec une vision de l'avenir qui lui explique qu'elle aura des gosses avec le bouseux!
Sinon c'est Iduna qui enterre ses darons!... et va aussi avec Ylva...
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Chapitre 11: Où se cache la vraie vie?

Bon clairement c'est retour de baton et Helga elle va bien manger dans sa g.... !
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et se prend un confinement strict dans sa chambre pendant 6 mois... mais qu'elle ne se plaigne pas, ses arrières petites filles seront confinées au chateau pendant 12 ans! Raiponce, ça a duré 18 ans! Alors ça va!
Ah et c'est au tour d'Ylva et Iduna d'aller visiter Arnevik
bon et clairement pour Ylva c'est...
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Chapitre 12: Le phénix renait de ses cendres

GaGa a enfin une bonne idée!!! Je répète GaGa a enfin une bonne idée!!!
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La voila qui réussit à négocier la cessation des hostilités contre les Northuldra!... Bon par contre heureusement pour elle, les pirates d'Arnevik sont totalement débiles!
Bon et forcément une bonne idée de GaGa ça se fête, la voilà même récompensée... En plus par la daronne!
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Chapitre 13: Les glaciers fondent

Alors faut pas oublier... GaGa qui a une bonne idée c'est exceptionnel, donc elle repart sur les idées à la con.... Vouloir changer son destin ... Même amie une génération plus tard a dit que c'était de la m*rde!
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Bon et évidemment comme ça échoue le destin se poursuit et elle est fiancée à Olaf!
Et comme c'est le chapitre du seum niveau coeur, Ylva et Iduna finissent par se séparer
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Chapitre 14: Règlements de comptes 3

Bon vous connaissez la manoeuvre!
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Chapitre 15: Comment savoir?
Finalement j'ai été mauvaise langue, car c'est à ce chapitre qu'il y a le passage de la cabane qui menace de seffondrer
Mais ça arrive encore une fois pour une amourette avec Yuma...
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En tout cas, heureusement que la cabane a manqué de s'effondrer sinon ils seraient allés jusqu'au bout
Et tant qu'on y est, côté Iduna avec Olaf.. Eh bien le pécord cette fois...
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Chapitre 16: Les noces mentent

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Ah oui là on est en mode ultra violent!
Etape 1: Helga et Yuma jouent aux mécanos...
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Etape 2: Ils se font choper par les darons, Helga se fait traiter de
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Etape 3: Mariage forcé
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Etape 4: Chacun des jeunes mariés va faire sa nuit de noces avec son amant/ maîtresse
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Bref pour résumer pour la GaGa:

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Chapitre 17: Avec la foi

Bon concrètement, l'état d'esprit de GaGa c'est
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oh et fun fact à son sujet elle est maigre désormais. Mais grosso modo, c'est un déchet vivant faut dire parce que non précisé sur l'ancien chapitre, les parents l'ont renié et se sont tirés... petite vision sur les darons d'ailleurs
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Enfin bref Helga se dit:
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Sa belle doch' dit
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Chapitre 18: Quand?

Donc on a des gosses qui font une surprise à la maîtresse pour son retour et qu'Helga enfin reprenne le dessus
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Puis Helga qui tient la chandelle entre Iduna et Ylva...
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L'annonce de la mort de Paco...
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Chapitre 19: Les noces pourpres

Eh voila, on arrive à jour
Du coup on a... un repas d'anniversaire de mariage
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Ah si seulement ils n'avaient pas pris ça à la légère!
Car après une bonne engueulade des familles, on a droit à la méga intoxication alimentaire et boum KAPUT!
Bye Bye les beaux parents
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EtDuDu qui se condamne pour faire survivre GaGa
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Hahaha ça en faisait des chapitres à rattraper merci en tous cas à @Floconnette et toi pour vos commentaires (Même si l'envie me trotte de plus en plus dans la tête de recommencer RVLP5 et faire d'Helga un personnage plus lisse et pas grosse comme ça elle ne s'en prendra plus pleins la tronche)

Dim 01 Jan 2023, 15:00

Deux ans après le précédent chapitre, Helga fête ses 18 ans avec ses élèves, mais n'a pas la tête à ça alors qu'elle repense à tout ce qu'elle a vécu, surtout depuis son abandon parental et luttant contre sa vie conjugal avec Olaf. Et quand une des parents d'élève laisse suggérer qu'Helga est enceinte, tout le monde lui tombe dessus, ne devant son salut qu'à sa mère adoptive qui sait bien que c'est faux. Mais Anna lui apprend aussi que malgré la relation tendue entre sa fille adoptive et son fils, elle est bien décidé à les faire repartir de zéro en organisant une soirée de mariage le soir-même, uniquement entre Helga et Olaf. Soirée qu'Helga approuve non sans inquiétude.

Et quand le moment arrive, c'est sur un mauvais départ : Olaf a été mis au courant de la grossesse de sa femme, sans savoir que ce n'est qu'un mensonge qu'Helga n'a même pas dit, et la confronte sur ce sujet. Et pour bien remuer le couteau dans la plaie, il l'accuse de vouloir rentrer dans les bonnes grâces de ses parents adoptifs au détriment des siens. Malgré la colère, Helga ne cède pas et essaye de le ramener à la raison en lui disant que même si elle n'a jamais voulut de ce mariage, jamais elle n'aurait envie non plus de le tromper. Mais Olaf ne reste pas dupe, croyant qu'Helga ne se comporte que par intérêts personnelles, par craintes des coupoles et des dieux. Il quitte alors l'habitat sur-le-champ, laissant Helga frustrée et attristée de ne pas avoir pu recoller les morceaux avec son mari. Succombant à l'alcoolisme, elle s'endort.

En plein voyage astral à Arendelle, elle tombe sur un soldat dénommé Halricsen, qui n'est autre que son père, mais sans qu'elle ne le sache. Elle a à peine le temps d'apprendre que sa femme (donc la mère d'Helga) est enceinte de sept mois qu'elle se fait brusquement réveillée par Iduna et Mouna.

Du côté d'Iduna, alors qu'elle a une petite affaire avec Ylva, elle reçoit l'information par Olaf qu'Helga serait morte. Filant à son chevet, Mouna déjà présent, elle constate qu'elle est toujours vivante, seulement en voyage astral. Mais Mouna pense que la viande de volailles norvégiens qu'elle aurait mangé serait contaminée, ce qu'Iduna confirme après avoir goûté. Elle ordonne alors à Olaf d'aller chercher Yuma pour qu'ils se débarrasse de toutes les volailles avant qu'ils n'y ait d'autres infection avant qu'elle ne reprenne la guérison de sa sœur de cœur.

Mais problème : les parents Carmvidius ont aussi mangé de cette volaille. Mouna est alors forcé de changer de chevet, laissant Iduna prendre le relais. Mais c'est trop tard, Anna et Pieter ne sont plus. Mouna ne peut que reprendre le relais pour Helga tandis qu'Iduna doit soutenir Olaf face à cette nouvelle affreuse. Mais celui-ci n'arrive pas à tenir face à son deuil et ne peut s'empêcher de voler un baiser à son ancienne amante, au grand déplaiser de cette dernière qui lui rappelle que sa vraie femme est aussi sur le point de mourir. Mais Olaf s'en moque, il ne veut plus que Iduna, plus Helga. Iduna le rappelle vivement à l'ordre, avant de se décider à procéder à l'incinération de ses défunts parents.

Après la cérémonie, Iduna est mis au courant par Yuma qu'il a déjà établi un plan de guerre avec Arendelle, mais avec une cérémonie de crémation et une patiente à réanimer, ce n'est pas le bon moment d'en parler. A la place, Iduna s'en va trouver le sommeil et atterrir dans l'Hellheim, devant Pierre Sappos et ses parents. Croyant qu'Helga va mourir, Iduna supplie de sacrifier sa vie pour sauver celle de sa sœur de cœur, mais Pierre lui assure qu'il n'en sera rien, à condition d'y mettre deux prix : la première est de ne pas laisser la guerre contre Arendelle se produire, et le deuxième prix...Pierre préfère ne pas en parler, voulant laisser Iduna le découvrir par elle-même. Malgré tout, Iduna accepte vivement avant de se réveiller. Retournant chez Helga, elle est soulagée de la voir vivante, mais décide de ne pas lui dire tout de suite la mort de ses parents adoptifs.