Re: [Ansa's Stories] Retour vers le passé 5 : Les mystères des Belles Pousses : Attention contenus matures !

Lun 13 Mar 2023, 13:01

Bon bah c'est long peut être mais quand même moins que les dernières fois! Ou alors ça passe beaucoup mieux en ne se focalisant que sur un personnage! Very Happy

Et il faut dire qu'il s'en passe des choses ici!
Au début j'ai eu un peu peur. La vie de famille, l'ainé jaloux de la petite nouvelle, c'est mignon c'est sympa mais je me disais que ça risquais d'être long et au final pas intéressant car clairement, on attend la guerre désormais!
Heureusement ça s'arrête juste à temps donc ce passage il se suffit sans être trop long. Et la suite...

Bah puisque c'était les oscars hier!

L'oscar du plus grand manipulateur revient à... GRAND PABBY pour "tiens Helga je te fais rendre ses souvenirs à tes parents sans que tu saches que c'est eux au départ"

L'oscar de la pire ordure du monde qui mérite d'être écartelé et une fois mort être ramené à la vie juste pour pouvoir être tué à nouveau (oui le titre est long) revient à: YUMA!!! pour "en plus d'avoir provoqué une guerre à moi tout seul, j'assassine une enfant sans défense de sang froid" :fouet:

Et son excuse bidon j'ai eu envie de hurler "d'autres enfants sont morts" ... Alors déjà si c'est vrai, mais allez tous bruler en enfer ceux qui ont fait ça! Et deuxièmement , j'ose croire que c'était pendant les combats "dans le feu de l'action". Là, les gamins ne représentent aucun danger, il n'y a aucune menace à l'horizon, ils ne sont pas armés et dans le plus grand des calmes il passe la petite par le fil de l'épée. Ca, c'est pas la guerre, c'est même pas un meurtre, c'est un assassinat, la pire facette d'un être humain!

L'oscar de la meilleur réplique revient à... PIETER mon petit chouchou ultime je t'adore toi tu sais?! Je parlais de la scène "famille" sympa mais pas forcément utile vu les enjeux mais pour le coup, l'impertinence du gamin qui ne se rend même pas compte de l'insulte qu'il sort à sa mère en la traitant de grosse. Dans la bouche d'un gamin je trouve ça trop drole!
Bon si ça avait été dans celle de Yuma lui il mérite la mort, comme quoi c'est bien une question de contexte!
Bref, Helga est grosse bon tout le monde le sait, mais si c'est Pieter qui le dit, c'est drôle!
Alors vas y mon trésor, tu peux traiter ta maman Helga de grosse autant que tu voudras!!!! Laughing

L'oscar spécial "Dolorès Ombrage" revient à... LA MERE D'HELGA!!!
Parce que franchement, dès l'instant où elle retrouve ses souvenirs, la première remarque en voyant sa fille c'est "ah bah tiens, t'es encore grosse toi" "ah et tu sais que t'es une p*te?! Razz

"Le tout en sachant qu'elle peut se faire fumer (oh vous avez vu ce jeu de mots de l'enfer!!!!) franchement à ce niveau, faut quand même saluer la performance je trouve!
Je me disais que les parents d'Hans étaient des raclures mais en fait, c'étaient des boyscouts à côté!

L'oscar du personnage qui dit haut ce que tout le monde pense revient à... YLVA!!!
Et c'était loin d'être gagné quand on voit comment elle avait dérapé depuis quelques temps mais la manière dont elle fait fermer sa bouche à Yuma, ça faisait tellement de bien!

Vraiment j'ai passé un bon moment à lire ça! Sans doute meilleur que celui d'Helga! Very Happy

Lun 13 Mar 2023, 14:11

[Ansa's Stories] Retour vers le passé 5 : Les mystères des Belles Pousses : Attention contenus matures ! - Page 10 Tumblr19

Le commentaire de @Floconnette c'était une masterclass...

Bon à part le passage sur Pieter où là j'ai envie de te zigouiller... :tronçonneuse:

D'ailleurs je crois qu'Helga a un message pour toi @Floconnette à ce sujet (et pour toi aussi frantzoze qui n'en perd pas une miette) vu que vous vous foutez de sa gueule sur son poids Cool

[Ansa's Stories] Retour vers le passé 5 : Les mystères des Belles Pousses : Attention contenus matures ! - Page 10 20230311

Elle reste tout de même polie. Elle le fait pas sur le bon doigt (c'est surtout parce que j'ai la flemme de refaire le dessin XD bravo

)

j'ai terminé en mode tremblements à l'écriture car j'avais fait du mal à Helga Sad

(surtout à la tirade de sa mère)

Jeu 16 Mar 2023, 17:39

Allez ! Voici les spoilers sans contexte du chapitre 33 Smile

[Ansa's Stories] Retour vers le passé 5 : Les mystères des Belles Pousses : Attention contenus matures ! - Page 10 Spoile71

Dim 19 Mar 2023, 20:37

Nous voici donc au chapitre 33 qui devait être la deuxième partie du chapitre 32 à l'initial. Comme dit lors de la semaine précédente, pour ce chapitre nous sommes uniquement dans la tête d'Iduna. Bonne lecture ! Smile

(Comme ça plus de jalouses mes chéries ! I love it

...Mais promis ! la semaine prochaine Maman Ansa recommencera moit-moit)

Chapitre 33 : Les dragons se prosternent, partie 2 :

J'avais installé des huiles et des plantes broyées sur la table pour diriger une leçon de chamanisme d'Elysia. Avoir Yélana avec nous était une chance car elle pouvait potentiellement s'intéresser au cours et servir de modèle pour l'apprentissage. L'idée m'avait traversé l'esprit qu'elle puisse être un parti potentiel pour mon deuxième fils mais Ylva avait été réticente.

- S'ils viennent de nous deux, je les considère comme des frères et sœurs et ce n'est pas négociable ! Me répétait-elle souvent sans que je ne pusse réfuter.

J'étais déçue mais je respectais son choix. Je ne pouvais cependant pas m'empêcher d'y penser plus que jamais en cet fin de journée du 24 décembre tandis que mes sœurs de cœur étaient parties se préparer pour la guerre.

-Tu viens Elysia ? On va travailler mon petit Chamane ! M'exclamai-je alors en revenant à l'instant présent.

Il acquiesça et vint à ma rencontre les yeux remplis de curiosité.

-Mais d'habitude nous faisons les leçons le matin Maman, renchérit-il un peu dépité.

-Oui mais tu as vu que nous sommes dans un contexte particulier aujourd'hui ! Répliquai-je du tac au tac.

Puis je jetais un coup d'œil à ma nièce de cœur qui n'avait pas quitté le palier de la hutte depuis que nous étions revenus de la Forêt Enchantée un peu plus tôt cet après-midi et je demandai :

-Yélana, tu viens aussi ma poupée ?!

Pas de réponse...J'essayai encore :

-Yélana ma chérie, tu écoutes Tatie ?

Elle ne sourcilla pas et continua de scruter l'horizon avec inquiétude alors que ses paumes bouffies s'appuyaient fermement contre le mur. Faisant un discret signe à mon cadet de s'installer autour de la table, je m'approchais gentiment d'elle, sans la brusquer et lui tapotai l'épaule.

-Allez, viens par-là...Tu vas attraper froid...Tu vas observer la leçon, ensuite je vais te laver, te faire manger, puis tu vas faire un gros dodo et quand tu te réveilleras demain matin, Maman Ylva et Papa Kanda seront de retour, expliquai-je en essayant de la tourner vers le séjour.

Son visage blêmit et elle se débattit tout de suite.

-Non ! Tatie ! Tu mens ! La dernière fois que Papa et Maman ils sont partis, je suis restée très longtemps chez Marraine Helga et Parrain Olaf, bredouilla-t-elle au bord des larmes.

Ses poings se serrèrent alors de contrariété et elle ajouta :

-Maman elle est pas gentille...Elle a dit qu'elle ne me quitterait plus jamais et elle est partie quand même sans moi...Je suis de nouveau toute seule...

Son visage s'affaissa immédiatement sous les pleurs et elle se laissa faire cette fois quand je la pris dans mes bras.

-Bah dit donc...Ça, c'est du chagrin...Tu n'es donc pas contente de passer du temps avec Tatie Iduna ? Demandai-je bientôt amusée.

Son regard se figea tout de suite de perplexité et je sentis qu'elle ne voulait pas me froisser. Il se passa quelques secondes avant qu'elle ne réponde :

-Si Tatie...Je suis contente d'être avec toi et Elysia...Mais j'aurais préféré être avec Pieter et Amarok dans le souterrain. Amarok il aurait veillé sur moi.

Constatant qu'elle se remettait petit à petit de ses émotions, je lui frottai vigoureusement le dos et renchéris :

-Je comprends ma chérie, mais tu risques de prendre froid si tu restes devant la porte avec le vent glacial qu'il y a...Maman ne serait pas contente et elle gronderait Tatie Iduna si elle te rendait malade, tu comprends ?

J'essayai de garder un regard neutre alors que des images délicieuses de mon amante me donnant des corrections de ses mains fermes éveillèrent en moi une envie pressante dans l'instant. Malgré tout, Même si ses punitions étaient tout à fait louables à mon égard, j'avais promis de veiller comme il faut sur sa fille. Voyant que l'enfant hésitait encore à me suivre, j'utilisai la méthode d'Helga en ultime recourt et ajoutai :

-Tes parents sont partis combattre au nom des coupoles, les dieux sont très contents d'eux ! Alors imagine, s'ils voient que tu es triste et que tu boudes en apprenant qu'ils sont absents pour une noble cause. A ton avis que vont-ils penser ?!

Le visage de la fillette s'éclaira de peur et je fus stupéfaite de voir que la menace fonctionnait même si je n'en étais pas fière. En quelques secondes, Yélana fut docile et rejoignit enfin la table où nous attendait toujours calmement Elysia.

-Maman ça pue un peu ton huile ! Déclara-t-il soudain avant d'éternuer après avoir reniflé le flacon.

J'éclatais de rire et répliquai :

- C'est normal c'est de l'essence de lavande et menthe poivrée ! Ne le renverse pas, c'est précieux !

Il reposa tout de suite le tout et je fis asseoir la petite Coudrier à côté de lui. Une fois que je fus sûre que j'avais capté leur attention, je pus commencer la leçon :

-Comme vous le savez le travail d'une chamane n'est pas seulement de travailler avec l'au-delà mais c'est aussi un moyen d'assouvir les peines psychologiques. Pour cela nous collaborons avec Mouna et Aponi, les guérisseuses. Avec la guerre contre Arendelle, les personnes vont avoir besoin de nous quand elles vont revenir car elles seront sans doute blessées dans leurs têtes par tout ce qu'elles auront vu. On va donc s'entraîner à atténuer leurs peines avant de le faire pour de vrai sur elles, est-ce que vous comprenez ?

Les deux petits hochèrent activement leurs chefs et Yélana leva bientôt la main.

-Oui ma Poupée ? L'interrogeai-je.

-Mais moi Tatie, je n'ai pas appris le chamanisme et puis je n'en ai pas très envie, répondit-elle déboussolée.

En étant pourtant la fille biologique d'Helga tu aurais pu être douée tout de suite... Pensai-je très fort. Je me retins toutefois de le lui dire.

-Bah ce n'est pas toi qui vas le faire, c'est moi ! Rétorqua tout content Elysia, toi tu vas juste observer.

-Exactement, renchéris-je, toi Yélana tu vas te contenter de t'allonger sur le lit car tu vas jouer la patiente.

-Oh ? Et je vais devoir faire quoi ? Demanda-t-elle à nouveau de sa bouille d'ange.

-Rien. Juste fermer les yeux et attendre qu'Elysia fasse le circuit...D'ailleurs nous allons nous y mettre tout de suite, mon petit Chamane, répliquai-je.

Sans attendre, la petite fille s'exécuta et je l'aidais à se mettre en sous-vêtements avant de faire signe à mon fils de nous rejoindre avec les ingrédients.

-Je te montre en premier mon trésor et ensuite tu essayeras sur mademoiselle Coudrier, d'accord ?

Il hocha la tête et m'observa tandis que je pris l'huile que j'appliquais sur le bas ventre de la petite Northuldra. Puis j'y ajoutai les épines de sapin broyés qui se collèrent sur la zone de turbulence. Je montrais ensuite le tout à Elysia en disant:

-Là, tu vois, je fais son chakra sacré car c'est celui qui stimule ses émotions mais normalement c'est toi qui demandes au malade quelle énergie il faut leur apaiser, tu as compris ?

Il confirma par un signe de tête et je continuai alors le rituel en fermant les yeux avant de prononcer le son « VAM » mêlé à d'autres termes en vieux Saami. J'agissais ainsi pendant deux minutes. Puis je battis des paupières et demandai à l'adresse de ma nièce de cœur :

-Alors ma Poupée, est-ce que cela t'a fait du bien ?

-Oh oui Tatie ! S'exclama-t-elle, c'est comme si ma tristesse était partie dans une boîte et que je n'avais plus la clef.

-Ça veut dire quelque chose Maman ? Demanda aussitôt Elysia qui n'avait rien compris.

-Oui mon petit Chamane, cela veut dire que son chagrin a disparu...Voyons maintenant si toi aussi tu arrives à effectuer le geste.

Je le poussai légèrement vers la fille d'Ylva et il rougit violemment, impressionné par le corps étranger qui lui faisait face avant de m'interroger :

-Est-ce que je dois faire au même endroit que toi Maman ?

- Qu'est-ce que j'ai dit y a une minute ?! Lançai-je désinvolte, que c'est à Yélana de choisir...

Le sentant gêné, son amie s'écria à l'aise :

-Je veux bien que tu t'occupes de mon chakra du cœur, s'il te plaît Elysia.

Je lui lançai alors un sourire encourageant et le laissai faire tandis qu'il plaça maladroitement sa main dans l'huile pour pouvoir l'étaler près de la poitrine de la jeune Northuldra. Puis il prit une trop grosse poignée des épines de sapin si bien qu'il en mit un peu dans le reste de ses sous-vêtements.

-Hihi, ça pique, gloussa-t-elle en se trémoussant.

Les joues d'Elysia virèrent au rouge alors qu'il se tourna vers moi un peu penaud car il savait que je lui aurais une réflexion en temps habituel. Or, cette fois, je pris sur moi pour ne pas intervenir et il se débrouilla jusqu'au bout. Il ferma enfin les yeux et chuchota un « YAM » assez audible. Je trouvai qu'il lui appuyait trop fort sur la poitrine mais elle ne s'en plaignit pas et sembla même apprécier car elle s'écria assez vite :

-Je me sens apaisée là aussi ! Merci Elysia.

Elle se releva rapidement et lui décocha un léger baiser sur la joue. Je faillis rire car il attendit qu'elle ait le dos tourné pour pouvoir s'essuyer avec sa manche. Nous nous exerçâmes encore sur son chakra de la gorge et celui du plexus solaire et à chaque fois la jeune fille fut très réceptive à la grande joie de mon fils alors que je demeurais dubitative.

- T'as vu Maman ! Je suis un parfait petit Chamane ! S'exclama-t-il une heure plus tard quand je le calais dans son lit pour qu'il dorme.

-Oui ! Tu as fait de gros progrès mon trésor, dis-je très vite en lui embrassant le front, allez ! Reprends des forces maintenant parce que demain à mon avis on aura beaucoup de monde à soigner !

-Oui Maman ! Je t'aime ! Bonne nuit ! Conclut-il.

Je lui chantais la berceuse et il ne tarda pas à sombrer dans les bras de Nótt. Je m'occupai alors de Yélana et la bordai à son tour.

-Demain quand tu te réveilleras Papa et Maman seront de retour ma Poupée, lui rappelai-je.

Elle battit des mains et reprit :

-Tu sais Tatie, je suis un peu moins triste qu'ils ne soient pas là et tu vois j'ai été polie avec Elysia, je ne lui ai pas dit que je n'ai rien senti par rapport à quand c'est toi qui m'as fait pour mon chakra sacré.

Mon cœur se serra immédiatement. Ainsi mes craintes étaient bien fondées. Mon fils n'avait pas réussi à capter son aura. Je contins mes larmes de déception le temps que la petite parte dans le monde des rêves et ne m'arrêtai pas de pleurer après avoir rejoint mon lit. Incapable de dormir, j'essayai de ne pas ruminer ma vie mais c'était compliqué. Si seulement j'avais eu une fille...Si seulement Helga avait pu m'en faire une... Il était trop tard à présent... Après l'accouchement pénible d'Anna, Mouna lui avait strictement interdit d'avoir un autre enfant. Ma chance était donc passée...

-Allez Iduna...Compte les moutons...Me grondai-je, tu devrais déjà être heureuse d'avoir deux beaux garçons en bonne santé avec la perte de ton petit Pierre...

Mais rien n'y fit. L'anxiété que j'avais voulu refréner à l'égard de l'avenir des chamanes Sappos était en train de ressurgir au plus profond de mon être.

Si seulement Ylva n'était pas si têtue à ne pas vouloir que Yélana devienne la femme d'Elysia...Si seulement Helga n'avait pas mariée de force Amarok et Anna...

-Ça suffit...Avec des Si, je referais le monde, maugréai-je, je trouverai une femme à mon petit chamane et elle apprendra les leçons avec assiduité... Il doit bien en exister une qui plaira à mon fils...

A moitié convaincue par mes pensées, je tournai encore dans le lit si bien que l'aurore commençait à poindre le bout de son nez quand je tombais enfin de fatigue. J'étais donc à moitié hébétée quand je reçus des pics dans mon dos. Prise d'un vertige, il me fallut plusieurs secondes pour réaliser qu'il s'agissait de Courant d'Air.

-Ça va...Doucement...S'il te plaît, grommelai-je en essayant d'attraper la lettre dans le vide alors que mes yeux encore collés, avaient du mal à s'ouvrir.

Ne tenant pas compte de mes paroles, l'esprit du vent tourbillonna plus fort autour de moi pour me réveiller et me donna le mot dans la main. Je l'ouvris péniblement et lus :

« Ma Reine chérie,

Nous sommes de retour. Nous avons réussi à vaincre les Arendellien en passant inaperçus. Nous avons rassemblé tous les blessés dans la Forêt Enchantée. Il y en a pas mal. Rejoins-moi au plus vite que je puisse « te retrouver » avant que tu te mettes à la tâche et que je câline ma beauté de fille !

PS : Helga nous inquiète un peu. Elle n'a pas décroché un mot depuis le retour de l'attaque et semble dans un état second...Il va falloir que nous réglions ce problème. Je te laisserai juger par toi-même sur place.

A tout de suite. Milles baisers dans ta féminité.

Ylva Nordlys. »

Descendre du lit fut un calvaire mais je finis par sortir de ma léthargie en me passant plusieurs fois de l'eau glacée sur le visage. Il ne devait pas être plus de six heures mais Elysia et Yélana furent bien plus réveillés que moi quand nous montâmes sur le Nokk une bonne demi-heure plus tard. L'arrivée dans la Forêt Enchantée finit de me faire émerger car l'ambiance était tout sauf attrayante. Des cris...Des plaintes...Des pleurs...Une désorganisation incroyable si bien qu'on avait l'impression que la bataille s'était déroulée ici. Voulant épargner cela aux enfants, je cherchais hâtivement quel emplacement pouvait être le mieux. Les nerfs à vif, je pris fermement le poignet de ma nièce et déclarai :

-Viens Yélana, nous allons te reconduire dans ta maison.

-Non attends Tatie ! Regarde ! S'écria-t-elle en pointant son doigt vers...Amarok bien vivant.

Un sentiment de soulagement dévastateur se répandit tout de suite dans mon être et il me fallut beaucoup de retenu pour que je n'aille pas l'enlacer. La jeune Coudrier était déjà dans ses bras en train de le porter à nues le temps que je reprenne mes esprits. Attendrie par la scène, j'entrepris immédiatement de chercher mon amante pour pouvoir faire de même avec elle. Elle apparut plusieurs secondes plus tard et s'accorda un énorme câlin avec sa fille.

- J'ai été très sage avec Tatie Iduna, déclara l'enfant alors que Kanda la prit à son tour contre sa poitrine, mais maintenant je voudrais refaire encore dodo parce que je suis un peu fatiguée.

-Bien sûr ma Beauté, nous y allons tout de suite ! Reprit son père en l'enlaçant fortement.

-Pas besoin de soins Kanda ? Demandai-je par politesse.

Il secoua la tête et lança un regard d'impatience à Ylva qui répliqua :

-Pars devant, j'arrive !

Il obtempéra assez vite alors que je déclarai à Elysia :

-Va voir si Aponi et Mouna veulent de l'aide pour commencer à apaiser les gens, j'arrive.

Mon fils pâlit d'un coup et j'ajoutai prise d'un doute :

-Tu te rappelles comment on fait mon petit Chamane ?

-Oui Maman...Mais tu me rejoins vite ? Demanda-t-il tout de même pas sûr de lui.

-Très vite, répétai-je en lui embrassant le haut du crâne, allez, file !

Déliées de nos proches, Ylva et moi nous écartâmes de la communauté et nous retrouvâmes à notre manière dans les fourrés. Nos lèvres se meurtrirent sous l'emprise des baisers tandis que nos doigts n'en finirent plus de dévorer nos corps dans des caresses de soulagement.

-Je craignais tellement que tu ne reviennes pas, murmurai-je tendrement.

-Moi aussi Iduna...Moi aussi...Ce...C'était affreux... Les cris...Le sang...J'en ai encore l'odeur dans les narines, chuchota-t-elle toute tremblante.

Sans même lui demander si c'était une nécessité, je lui plaquais mes doigts sur son chakra sacré et ralentis les flux orange qui allaient beaucoup trop vite pour un état normal. Puis, tout comme sa fille, je m'attaquai à celui du cœur et lui envoyai des images positives de nos corps se faisant l'amour et cela finit par la calmer.

-Yélana et toi, étiez dans mes pensées à chaque instant, soupira-t-elle en posant une nouvelle fois sa bouche contre mes lèvres.

-Tu n'as pas quitté les miennes non plus, susurrai-je en jouant avec ses cheveux.

Nous nous enlaçâmes à nouveau et la pression que toute mon amante avait contenue tomba bientôt.

-Je crois qu'une bonne sieste s'impose, finit-elle par déclarer.

-Oui ! Tu l'as bien mérité, soufflai-je.

Nous nous donnâmes un dernier baiser puis filâmes chacune de notre côté. C'est alors que j'aperçus Helga auprès d'Olaf. Ce dernier tentait de calmer Anna qui pleurait sans que ma meilleure amie n'intervienne.

-Papa, on rentre bientôt ? Demanda alors Pieter qui dormait debout.

-Oui attends mon petit Fermier, je cherche Marraine Iduna, répondit-il en donnant enfin son doigt à sa fille pour qu'elle le tète.

Je m'avançais alors vers eux en criant :

-Vous êtes sains et saufs ! Les dieux soient loués !

Mon filleul me sauta dans les bras et je lui transmis un câlin que j'aurais aimé donné à Amarok. Puis je déposai rapidement un baiser sur la joue d'Olaf qui se mit à rosir et caressai le visage de ma sœur de cœur en murmurant :

-Je suis là Helga...Tu es revenue dans la Forêt Enchantée...Tout va bien...

Elle ne réagit pas alors que son expression était perdue dans le vague. Elle semblait avoir reçu un choc. Je passai ma main devant elle mais elle ne bougea pas plus.

-Mouna et Aponi m'ont dit qu'il faut que je la mette au lit et qu'elles viendront la voir quand elles auront le temps...Murmura Olaf la voix pleine de sanglots.

La vibration de l'angoisse pesait dans ses paroles. Me mordant violemment la lèvre, je voulus néanmoins lui redonner espoir et déclarai :

-Je vais faire pareil que les guérisseuses, mais j'essayerai d'aller plus vite, d'accord?

Il hocha activement la tête puis chercha à se justifier :

-Je ne sais pas ce qui s'est passé... Je l'ai perdue de vue pendant une demi-heure et j'ai cru qu'elle s'était faite tuée...Elle était déjà stressée avant l'attaque mais quand elle est revenue avec Yuma dans le refuge des enfants...Elle n'était plus elle-même...Et cela s'est aggravé sur le trajet du retour.

Mon cœur se fit lourd. Refusant qu'elle ne me parle pas, je me tournai alors vers elle et demandai :

-As-tu réussi à dormir Helga ? Tu sais que tu peux tout me dire...Je ne te jugerai pas...Aucun de nous.

- C'est inutile elle ne te répondra pas, elle n'a rien voulu dire à Ylva, se renfrogna-t-il en la regardant...Avec mépris.

Je lui tapais immédiatement sur le torse en grommelant comme si elle n'était pas là :

-Ah non ! Tu ne lui fais pas ces yeux-là ! Elle n'y est pour rien ! Ta femme a besoin de toi Olaf ! Elle doit se remettre d'un accouchement !

Mon ancien amant s'adoucit aussitôt et je sus qu'il souffrait véritablement le martyre quand des larmes apparurent dans ses yeux. Je les lui séchais tendrement puis j'appliquai ma méthode d'apaisement des chakras sur celui de sa gorge.

-Iduna...Appela soudain Helga, Anna...Serrer ma fille...Dans mes bras...

Nos yeux s'illuminèrent d'espérance à cette phrase inattendue. Elle la réclama ainsi jusqu'à ce que son mari lui place contre ses seins. Pleurant à chaudes larmes, elle convulsa alors et je lui frottai vigoureusement le dos.

- Qu'est-ce qu'il y a Maman ? S'inquiéta à nouveau Pieter, si c'est pour mon escapade avec Amarok dans le château, je te promets que je ne retournerai plus jamais en Arendelle.

-Nous sommes tous fatigués mon petit Fermier, répondit Olaf à sa place, on va aller dormir.

Il me jeta encore une œillade et murmura une nouvelle fois :

-On se voit tout à l'heure ?

-Promis, déclarai-je.

La voir si démunie, m'anéantit et je fis au mieux pour ravaler mes larmes. Préoccupée par sa santé, j'arrivai donc dans un état second à la hauteur de mon fils qui comme je l'avais malheureusement prédit, ne s'en sortait pas aussi bien que je l'avais espéré...

-Maman je n'y arrive pas, répéta-t-il bientôt, dépassé par la foule qui s'emplissait.

Agressive, je lui renchéris immédiatement d'un ton froid :

-Mais enfin ! Fournis un effort Elysia ! Mets-y du tien avant que je ne me fâche !

Helga qui allait mal ! Lui qui était incompétent ! Qu'est-ce que j'avais fait aux dieux franchement ?! Il se rembrunit immédiatement et dit vexé :

-Ne t'énerve pas Maman, s'il te plaît, je vais réussir...Je sais que toutes les filles aiment le chamanisme mais je vais te prouver que j'en suis capable aussi même si je suis un garçon !

Toujours inquiète pour ma meilleure amie, je me fichais de ce qu'il pouvait raconter. M'en prenant une nouvelle fois à lui, je le grondai encore :

-Il le faut oui ! Tu vois bien que Tatie Helga n'est pas apte et moi j'ai déjà beaucoup de personnes qui attendent.

Montrant sa colère à son tour par le frottement de ses paumes contre son pantalon, il répliqua agacé :

-Oui, c'est bon ! J'ai compris Maman !

D'un air boudeur, il appliqua tout de même le circuit chamanique tout en fermant les yeux pour réciter la prière. Ne pouvant me permettre d'être sur son dos pour vérifier qu'il était plus attentionné que lors de ses précédentes tentatives, je m'occupai à mon tour de mes proches patients. Je venais donc de finir de guérir psychologiquement trois grands gaillards dont c'était la première vraie bataille depuis leur naissance quand je m'aperçus qu'Elysia avait à peine relâcher les mains de la dame qu'il traitait depuis tout à l'heure.

-Merci petit Chamane ! S'exclama-t-elle, compatissante.

Je bouillis intérieurement. Ça n'allait pas le faire s'il était toujours aussi lent ! J'allais lui en faire la remarque quand il se tourna vers moi tout fier et répliqua :

-Tu vois Maman ! Je te l'avais dit que j'allais réussir !

Réussir ? Passer un quart d'heure sur un patient quand c'est trois minutes normalement, c'est être efficace pour lui ?! C'était plus déplorable encore que je ne le pensais...

-Oui...C'est bien...Mais il ne faut pas s'arrêter en si bon chemin et se reposer sur ses acquis ! C'est loin d'être fini ! Juge par toi-même ! Repris-je sévèrement en scrutant rapidement les alentours.

Je me trouvai toutefois un peu bête en voyant qu'il n'y avait plus personne si ce n'est pour des blessures physiques dont s'attelaient Mouna et Aponi.

Un peu surprise, je remarquais alors que Yuma avait la main levée et le regard qui perçait dans ma direction. Manquait plus que lui...Pensai-je à bout de nerfs. Je voulus faire celle qui ne l'avait pas vu mais mon fils fut plus prompt que moi puisqu'il répliqua :

-Ah oui ! Tu as raison Maman ! Il reste le chef ! Il nous fait signe ! Il a besoin de nous !

-Non...Attends mon petit Chamane...Je...Je ne pense pas que ce soit une bonne idée que tu lui dévoiles ton apprentissage...Euh...Il est très exigeant tu sais...Et tu n'es pas assez doué dans le domaine...Même...Si...Euh...C'était bien ce que tu as fait, m'emballai-je très vite.

Elysia se figea immédiatement à nouveau humilié et questionna :

- T'es en train de dire que je suis trop nul pour tonton Yuma, Maman ?

-Quoi ?! Euh mais non ! J'ai pas dit ça mon trésor, c'est juste que...Bafouillai-je alors que le rouge me monta aux joues.

-Bon ! Alors on y va parce que sinon il va se casser le bras à force de nous faire des coucous ! Insista-t-il avant de partir en courant et se faufiler entre les blessés pour le rejoindre.

Je lançai tout de suite un regard haineux à mon mari. Comment cet imposteur, ce traître, ce menteur, cet irresponsable osait-il encore nous aborder ?! Faisant au mieux pour ronger mon frein, j'allai quand même à sa rencontre tout en continuant de ruminer sur son être. Les coups dans le ventre avaient déjà été une douloureuse épreuve. Mais savoir qu'il était capable volontairement de mettre la vie de nos garçons en danger pour pouvoir obtenir ce qu'il voulait, en l'occurrence cette fichue guerre, avait été la goutte de trop même si rien n'était officiel. Je ne lui faisais plus confiance et n'avais pas cherché à reprendre contact avec lui après l'incendie de la maison des Camviridus. Je ne lui avais même pas souhaité bonne fortune quand ils se préparaient tous pour la bataille, m'étant uniquement contentée de donner du courage à mes deux sœurs de cœur.

Arrivée face à lui, je ne le regardais pas dans les yeux tandis que notre fils lui demanda avec aplomb :

-Tu as besoin d'aide chef Lorcus ? Je vais te soigner en un rien de temps ! Même que c'est Maman qui m'a fait la leçon hier soir ! Et que j'ai aidé à redonner le sourire à quelques membres aujourd'hui !

Yuma ne lui répondit pas tout de suite mais lui lança un regard paternel à la place.

-Je ne doute pas que tu es un chamane requis jeune homme, et si tu me montrais comment tu fais bien ? Renchérit-il bientôt à mon plus grand étonnement.

-Très bien. C'est à quel chakra que tu as mal ? Questionna encore notre garçon d'une voix professionnelle.

Pris au dépourvu, mon mari répliqua :

-Oh...Euh...Au cœur.

Son regard se perdit alors dans le vague et je fus mitigée par son comportement. Il avait mal au cœur ?! C'était un moindre mal après le nombre de victimes innocentes que ce fourbe avait dû tuer ! Comme convenu, Elysia lui posa des questions pour en savoir un peu plus:

-Est-ce qu'il s'est passé un évènement important qui t'a fait du mal ? Tu sais comme une dispute avec ton amoureuse par exemple.

Le visage de Yuma passa au blanc et j'eus soudain des sueurs froides en ne pouvant m'empêcher de faire le lien entre son état et celui d'Helga... Mais oui...Olaf l'avait mentionné tout à l'heure...

-Oui...il y a eu quelques complications sur le champ de bataille, grommela-t-il d'une voix évasive quelques secondes plus tard, mais...Euh...Tu es trop petit pour que je t'en parle.

Elysia haussa les épaules car il avait assez d'informations et appliqua alors l'huile sur le torse de son père tout en récitant la prière. Il le massa longtemps mais cela ne sembla pas gêner mon mari. Bien au contraire ! Il observait méticuleusement chaque fait et geste de notre cadet avec une réelle admiration.

-Tu es doué petit Chamane ! Finit-il par s'exclamer alors que je trouvais cela louche qu'il reçoive autant de compliments de sa part, je sens déjà que mon fluide est plus léger, j'ai moins mal à la tête et je suis plus heureux...Tout cela grâce à toi Elysia...

Sans attendre, mon fils se tourna vers moi et me brava du regard pour me montrer que je m'étais trompée sur ses capacités. Puis il ne retint pas sa langue et ajouta :

-Je te remercie de croire en moi Tonton Yuma ! Maman, elle, elle a du mal, elle m'a beaucoup grondé parce que je n'y arrivais pas !

-Ah bon elle ne t'encourage pas ? Demanda-t-il d'une voix pleine de reproches en me fusillant du regard.

-Oh si, si, si mais elle n'aime pas quand je rate, d'ailleurs elle pensait que c'était toi qui serais exigeant et que tu te moquerais certainement de moi parce que je ne vais pas assez vite ! S'exclama-t-il encore alors que je passais par toutes les couleurs.

-Eh bien tu veux que je te dise pourquoi ta Maman Iduna est comme ça ? Questionna à son tour Yuma tandis que je craignais le pire.

Je voulus tirer Elysia en arrière mais il acquiesça pour avoir la réponse. Sans attendre, mon mari lui fit bientôt un clin d'œil.

- C'est parce qu'elle a oublié que lorsqu'elle était petite fille, elle-même se faisait gronder par ta Mamie Amaris quand elle rencontrait des difficultés, dit-il simplement, et qu'elle aussi parfois elle n'y arrivait pas du premier coup et cela prenait du temps.

Perplexe, notre fils se tourna alors vers moi et m'interrogea :

- C'est vrai Maman ?

-Oui, grinçai-je entre mes dents, contrairement à ce que tu peux croire mon trésor, j'ai une totale confiance en toi et je sais que tu réussiras à devenir un bon chamane pour la communauté.

-Oh que oui, tu le deviendras ! Reprit à son tour Yuma en lui tapotant l'épaule avec maladresse, et si tu n'es pas trop sûr de toi, tu pourrais partager tes expériences avec d'autres amis de ton âge...Tiens ! Comme Amarok par exemple ! Qui de mieux que le fils du chef en personne pour être le témoins de ton talent !?

Piquée à vif par son stratagème de rapprocher les deux frères par intérêt, je fus presque soulagée en entendant Elysia lui répondre :

-Tu sais Tonton...Ne le prends pas mal... Mais je crois qu'Amarok il veut pas trop être copain avec moi...C'est comme Pieter... Ils ne m'aiment pas tous les deux.

-Ah bon ? Souligna Yuma un peu déçu, et pourquoi cela ? De quels droits se permettent-ils ?! Tu veux que j'aille les réprimander ?

-Oh non...Je te remercie...Après tout...Comme dit Maman on ne peut pas être ami avec tout le monde...C'est comme elle avec toi...Vous vous côtoyez respectueusement mais vous ne vous aimez pas vraiment contrairement à Marraine Ylva ou Tatie Helga qu'elle adore!

-Décidément Maman Iduna dit beaucoup de bêtises parce que moi contrairement à elle, je l'apprécie beaucoup, railla-t-il alors que ses yeux me lancèrent des éclairs.

-Le chef Lorcus oublie qu'il ne peut pas forcer les gens à s'aimer, c'est tout ! Grondai-je en retour, heureusement c'est encore un des rares luxes dans cette communauté pour laquelle nous n'avons pas besoin de son approbation !

Coincé dans notre dispute, mon fils devint tout rouge et soupira bientôt en se tournant à nouveau vers son père :

-Ne t'inquiète pas Tonton, Maman elle est grognonne parce qu'elle n'a pas assez dormi...

Yuma me lança aussitôt un regard interrogateur qui me mit hors de moi. Je me sentis coupable alors que je n'avais même pas commis d'adultère...Pas cette fois...Dommage qu'Ylva n'eût pas été là...

-Ah ! Tout s'explique ! Renchérit-il très calme, en tous cas, elle n'a pas de mal pour s'affirmer notre chamane Sappos, chose qui est encore un peu faible pour toi mon petit gaillard !

Mais...Je pourrais t'apprendre à imposer tes idées aux autres ! T'enseigner tout ce qu'il faut pour être un bon stratège, comme cela tu aurais des sujets communs avec tes anciens ennemis qui pourraient devenir tes alliés.

-Oh euh...Vous feriez ça ? Vraiment ? S'enquit-il tout heureux de susciter de l'intérêt pour lui.

-Il ne va pas avoir le temps mon petit Chamane, nous allons repartir aux Terres Gelées ! Maugréai-je, c'est le défaut du chef Lorcus, faire des promesses qu'il ne peut pas tenir !

Elysia m'observa alors avec surprise tandis que Yuma me lança un énième regard mauvais. Je ne faiblissais et déclarai encore :

- D'ailleurs nous n'allons pas tarder ! Nous avons une dernière patiente à voir et pas des moindres !

-Mais Maman...Geignit-t-il.

-Elysia il est inutile d'insister, tu vas m'obéir maintenant ! Tatie Helga a besoin de notre énergie à nous deux ! Soulignai-je contrariée.

Agacé, mon fils prit tout de suite la mouche et ronchonna :

-Pour une fois que je pouvais discuter avec le chef, tout seul et qu'il me donnait pleins de conseils...Faut que tu viennes tout gâcher...

Sa remarque me frappa en plein cœur et je criai plus fort que je ne l'aurais voulu :

-Oui eh bien c'est comme ça !

Sentant que la situation était en train de dégénérer, mon mari s'interposa entre nous deux et me railla immédiatement :

-Je ne puis qu'approuver les dires de l'un de mes plus fidèles membres de cette communauté, nous n'avions pas fini notre conversation.

Mes yeux s'enflammèrent instinctivement à son égard et je m'écriai :

-Oh si ! Je crois que tu lui as tout dit ! Ronchonnai-je.

-Et si tu lui laissais le soin d'en juger, nota-t-il en le prenant à partie.

-Ce n'est pas à lui d'en décider, je suis sa mère, c'est moi qui choisis tant qu'il n'est pas apte à le faire ! M'exclamai-je férocement.

-En guérissant des gens il est largement apte à penser ! Clama Yuma avec victoire en lui faisant un signe d'encouragement, n'est-ce pas jeune homme ? Allez ! Première leçon d'affirmation !

Elysia me soudoya aussitôt du regard et dit d'une voix certaine :

-Je vais discuter avec le chef Maman !

Je me retins de lui attribuer une gifle que mon mari méritait plus que lui. Serrant les poings, je renchéris :

-Bien comme tu voudras mon petit Chamane. Tu es bien sage avec le chef et quand je t'envoie Courant d'Air, tu rentres d'accord ?! Je ne veux pas te laisser tout seul avec lui trop longtemps.

-Quoi ? Tu fixes des règles Iduna ? Répliqua-t-il méchamment, Elysia...Affirme-toi !

Maintenant mon regard dans celui de mon fils, je le sentis traqué...Pris à son propre piège. Je crus qu'il allait enfin s'assagir et revenir vers moi mais il rétorqua :

-Je rentrerai quand le chef et moi aurons fini Maman !

-Bravo mon garçon ! S'exclama Yuma d'une voix triomphante.

Ils disparurent ensemble alors que je continuais de fulminer pendant de longues secondes. C'est alors que je repensais à ma meilleure amie blessée qui se trouvait toujours dans la hutte et ma rage se tourna alors vers elle ! Elle qui ne m'avait pas écouté quand je l'avais mis en garde sur l'impact de la bataille ! Cette sotte avait à peine accouché !

Elle avait bêtement cédé à un caprice de mon monstre de mari ! Qu'est-ce qu'elle pouvait être idiote quand elle était bornée comme cela !

-Tu ne la changeras pas Iduna, ruminai-je amèrement alors que j'entrai enfin dans la hutte des Piceaerd.

Olaf faisait les cent pas sur le parquet qui grinçait. Il s'arrêta néanmoins en me voyant et afficha bientôt un sourire tranquille.

-Ah tu es là Iduna, chuchota-t-il en fermant les portes des chambres.

-Aurais-tu à boire s'il te plaît ? Je n'ai plus beaucoup d'énergie, expliquai-je très vite.

Avant d'éclater en sanglots face à ce prétexte ridicule. Un peu embêté, Olaf me servit un verre d'hydromel et me prit bientôt dans ses bras pour me réconforter.

-Je...Je suis désolée...Je n'ai pas dormi...Avouai-je en reniflant bruyamment.

-Ce n'est rien, murmura-t-il en me lançant un sourire crispé.

La proximité de nos bouches était si restreinte qu'il aurait pu m'embrasser s'il l'avait voulu. Mais il n'en fit rien, se contentant de jeter des regards en direction de sa chambre où Helga se trouvait toujours endormie.

-Est-ce que tu l'aimes à présent ? Demandai-je sans m'en rendre compte.

Il rougit violemment et répondit très vite :

-Pas pareil que toi mais oui, je ne verrai pas ma vie sans elle aujourd'hui....

Mes joues s'embrasèrent à leur tour et je devins gênée en repensant à la fougue de notre première fois. Je l'observai alors plus attentivement. Son visage avait forci mais il avait encore de beaux cheveux bruns et des yeux verts reluisants. Mon cœur battit à tout rompre et je me surpris à jalouser ma sœur de cœur pour m'avoir laissée Yuma en tant que mari. Yuma qui avait surtout eu de la maladresse mais qui n'avait pas toujours été une brute. Yuma dont les yeux bleus et les cheveux longs et pâlots faisaient aussi battre mon cœur sans que je ne le veuille encore aujourd'hui. Et que dire d'Ylva... Ylva avec ses yeux bruns qui me toisaient avec malice... Ylva avec son corps juvénile qui savait me donner un plaisir si intense qu'il balayait Olaf et mon mari officiel réunis... Hum...Oui...S'il avait fallu se conformer aux coupoles, je l'aurais choisi elle sans hésiter.

-Vous êtes très différentes au lit, dit-il soudain amusé.

-Olaf voyons ! M'empourprai-je en sursautant, j'espère que tu ne lui dis pas ça et que tu ne penses pas à moi quand...Enfin que tu ne penses pas à moi tout court !

Il éclata d'un rire nerveux et secoua la tête tout en continuant de me fixer. Une flamme que nous connaissions bien se fit plus profonde dans nos corps et je lui soufflai alors :

-Embrasse-moi.

Heureusement, il n'eut pas le temps d'aller plus loin qu'Elysia entra dans la pièce en pleurs, crevant notre moment intime. Retrouvant la raison, je détournai mon regard du fermier pour me focaliser sur mon fils.

-Mon petit Chamane qu'est-ce qui se passe ?! Demandai-je, qu'est-ce qu'il t'a fait ?!

-Qui ça ? Tonton Yuma... Mais rien Maman... Je suis tombé et j'ai les mains pleines de sang, répondit-il en me montrant ses paumes parsemées d'égratignures, le chef m'a aidé à me nettoyer mais j'ai eu mal c'est pour ça que mes yeux sont tous rouges.

A moitié convaincu, je lui passai rapidement une pommade le temps qu'Olaf aille réveiller Helga. Elle arriva péniblement dans la cuisine toujours attelée d'Anna qui avait les yeux grands ouverts. Mon fils sembla alors être passé à autre chose puisqu'il demanda aussitôt :

-Je suis opérationnel auprès de Tatie, Maman !

-Bien ! M'exclamai-je ravie qu'il veuille prendre l'initiative, nous parlerons quand même de ton comportement de tout à l'heure plus tard !

Ma sœur de cœur décernerait peut-être son problème d'incompétence et pourrait m'éclairer sur une autre éventuelle façon de procéder.

-Tu veux que je m'occupe de quel chakra Tatie ? Renchérit-il tout de suite à son adresse.

Toujours discrète, elle finit par se racler la gorge et bredouilla très doucement :

-Le sacré s'il te plaît, petit Chamane.

Attentif, mon cadet souleva sa robe quand je me rendis compte qu'il s'arrêta tout aussi vite. Ses yeux affichèrent immédiatement un sentiment d'horreur tandis qu'il regarda ses mains, terrifié. Je me penchai alors par-dessus son épaule et découvris le ventre ensanglanté de ma meilleure amie. Ne souhaitant pas l'effrayer, je répliquai alors d'une voix calme :

-Euh...Helga...Il faut appeler les guérisseuses...Tes points de suture sont rouverts...

Elle sursauta immédiatement et se cramponna à Anna. Surprise, le bébé se mit à pleurer et elle fit tout pour la calmer en faisant la sourde oreille à mon égard. Face à son air buté, je grommelai à mon fils :

-Elysia va chercher Mouna et Aponi ! Rapidement !

Mon cadet fila comme une flèche alors que ma sœur de cœur bredouilla très vite :

-Tu...Tu racontes n'importe quoi Iduna...Ce...Ce n'est pas possible ! Ils ont bien tenu jusqu'à maintenant...

Elle voulut se lever de sa chaise mais je réussis à la maintenir en ajoutant d'une voix sévère :

-Maintenant il va vraiment falloir me raconter ce qui s'est passé sur le champ de bataille Helga ! Yuma et toi êtes très bizarres... On dirait que tu n'as pas seulement combattue mais que tu as bel et bien vu des revenants !

Ma remarque la rendit plus blanche qu'une craie et je sus que j'avais visé juste. Je ne m'attendais toutefois pas à ce qu'elle me révèle un drame aussi important que celui de la perte de sa petite sœur de la propre main de mon mari. La culpabilité me rongea aussitôt et je me mordis la lèvre de contrariété. Comment avais-je pu oublier de lui faire part que j'étais au courant de l'identité des Halricsen depuis toutes ces années. J'avais l'impression que ma vision d'eux deux chez les trolls remontait à des siècles.

-Je suis désolée Helga... Dis-je tout simplement.

Que pouvais-je ajouter d'autre ? Elle était déjà bien assez brisée comme cela et ce n'était pas le moment d'enjoliver sa douleur. La réouverture de sa césarienne demeurait néanmoins un mystère que je décidais de percer dans l'instant.

- C'est Yuma qui t'a fait du mal, n'est-ce pas ? Quand tu as voulu t'interposer ? L'interrogeai-je avec véhémence.

-Non, répondit-elle en évitant mon regard.

Tenant fermement un chiffon sur son ventre pour éviter que le sang ne se propage de trop, j'employais bientôt l'autre main pour lui rehausser le menton et la forcer à me regarder dans les yeux.

-Helga... Ne me mens pas s'il te plaît...Pas toi... Je sais qu'il en est capable.

Les yeux gonflés par les larmes, elle finit par hocher fermement la tête et m'expliqua patiemment ce qu'elle lui avait invectivé comme menace.

-Tu as bien fait ! M'écriai-je, il a été beaucoup trop loin cette fois...Et ce n'est pas son premier dommage...

Je lui révélais alors les coups qu'il m'avait donnés après l'annonce de l'allumage des coupoles entre Amarok et Anna. Les larmes de ma sœur de cœur redoublèrent et elle bredouilla :

- J'aurais dû lui mettre une double dose...

J'approuvais, soulagée d'avoir ce poids en moins sur la poitrine. Puis je l'enlaçai et déclarai avec courage :

-Je vais m'en charger pour toi...Je vais lui montrer qui est la dominée de notre couple ! Toi tu ne penses plus à rien si ce n'est de te faire recoudre !

Elle retrouva le sourire et je continuais de lui appuyer sur sa blessure pendant qu'elle câlinait Anna. Elysia finit par revenir de longues minutes plus tard avec Mouna et Aponi.

-Vous voyez j'ai pas menti ! Tatie Helga elle saigne ! S'exclama-t-il en la pointant du doigt.

-Iduna allonge-là vite et enlève-lui son bébé ! Ordonnèrent les guérisseuses en adéquation.

M'exécutant, je la détachai alors de sa fille et la mise dans les premiers bras que j'avais sous la main : Ceux de mon fils.

-Tu ne fais pas de mouvements brusques mon petit Chamane, tiens ! Va t'asseoir sur le lit par exemple ! Lui indiquai-je doucement.

Obnubilé par Anna qui gigotait dans ses bras, il se mit à lui sourire et se retrouva bientôt avec elle sur les couvertures en peau de rennes.

-Alors c'est toi aussi qui te fais appeler la petite Chamane !? Lui murmura-t-il, bon je vais pas te mentir, je suis un peu jaloux de toi parce que tu as pris le même surnom que moi... Mais comme tu es toute jolie, je ne t'en veux pas.

-Soutiens-lui bien la tête mon trésor, dis-je encore tout en continuant d'apaiser la douleur d'Helga qui était en train d'être recousue à vif.

-Mais oui Maman ne t'inquiète pas ! S'exclama-t-il.

Puis croyant que je ne l'entendais pas, il se pencha à son oreille et chuchota fort :

-Maman elle n'est vraiment pas gentille avec moi aujourd'hui ! Elle croit que je ne peux pas te protéger et que je suis pas un bon chamane...Mais si jamais c'est vrai, tu te chargeras de m'apprendre !

La remarque me fit sourire. Il inspecta ensuite ses cheveux et ajouta :

- C'est rigolo cette couleur orange, Tatie Helga elle a dû manger trop de carottes quand tu étais dans son ventre, moi si j'ai une amoureuse un jour, j'aimerais qu'elle ait ces beaux cheveux comme les tiens !

Une nouvelle fois attendrie, je ne pus néanmoins écouter davantage de conversation car Helga me serra soudain fortement la main quand Aponi enduit la cicatrice de quelques gouttes de liquide de clous de girofles.

Serrant les dents pour ne pas hurler, ma sœur de cœur me renvoya un sourire et grommela :

-Heureusement que nous ne faisons pas de guerre tous les jours.

-Comment peux-tu plaisanter avec ça ?! Pesta immédiatement Mouna, Tu n'as vraiment aucune conscience ! Est-ce que tu te rends compte que cela aurait pu s'infecter et que tu aurais pu mourir bêtement ?!

- C'est bon ! Inutile de l'accabler davantage! La défendis-je, elle a déjà bien assez payée !

La guérisseuse me lança un regard noir pendant qu'elle terminait son œuvre puis elle lui indiqua encore :

-Maintenant c'est repos et tu ne quittes pas ton lit pendant trois jours. Et tu le fais vraiment cette fois ! Olaf peut s'occuper de vos deux enfants et Ylva viendra t'aider...Je te jure que si je te vois avec un pied dehors, je te rouvrirais moi-même cette cicatrice, c'est compris ?!

- C'est compris...Ai-je tout de même la permission de reprendre ma fille ou bien est-elle trop lourde pour mon pauvre corps peu charpenté ? Accentua-t-elle gentiment avec ironie.

Au moins elle avait retrouvé un peu d'humour...

- C'est ça ! Moque-toi ! Grommela Mouna en lui donnant une tape amicale sur la tête.

Elle me fit ensuite signe d'aller la chercher et je retournai auprès d'Elysia.

-Mon petit Chamane, tu redonnes Anna à Tatie Helga ? Demandai-je doucement.

-Non, bouda-t-il, regarde ! Elle veut rester avec moi, elle me fait des sourires, on a qu'à l'emmener vivre chez nous pour toujours !

Il resserra son étreinte autour de la petite fille pour amplifier ses dires et mon estomac se contracta. A nouveau l'idée que la lignée des Sappos s'éteigne à cause de l'impéritie de mon fils me fit froid dans le dos et je me surprise à aimer son idée.

Assez Iduna ! Anna ne peut pas habiter aux Terres Gelées de toute façon...C'était comme Yuma et moi...Chacun avait sa place au sein de sa propre communauté...

Lâchant ma meilleure amie quelques secondes, j'allais entourer l'épaule de mon cadet et renchéris :

-Oh...Mais si nous faisons ça mon petit Chamane, Tatie Helga elle sera vraiment très très triste! Allez... Sois gentil... Tu la reverras très vite cette demoiselle.

- C'est vrai ? Demanda-t-il.

J'acquiesçai pour confirmer.

-Bon d'accord... Sois sage avec Tatie, jolie Anna, babilla-t-il d'une voix autoritaire, toi au moins tu es plus gentille que ton frère, je suis sûr que tu seras mon amie.

Il passa rapidement ses lèvres sur son front et me laissa enfin la prendre pour que je puisse la remettre dans les bras d'Helga.

-On va rentrer chez nous à présent Maman ? Questionna-t-il derechef.

- J'ai une dernière chose à régler avec ton...Enfin le chef Yuma et ensuite nous y allons oui mon fils ! Intimai-je.

-Quoi ? Tu vas le gronder aussi pour ce qui s'est passé tout à l'heure ?! S'exclama-t-il en baillant très fort.

Je ne lui répondis pas et il n'insista pas. Nous embrassâmes rapidement les membres Piceaerd avant de les quitter. Je déposai ensuite Elysia dans le lit de Yélana et il ne tarda pas à s'endormir tandis que je racontai rapidement à mon amante ce qui s'était passé entre mon mari et notre autre sœur de cœur.

-Surtout ne te refrène pas...Il faut qu'il paye une bonne fois pour toute ! S'écria-t-elle en m'accompagnant jusqu'à chez lui, est-ce que je pourrai moi aussi le taper ou pas ?

-Hum...Tu n'en auras pas besoin ma chère Nordlys ! Soulevai-je d'une voix déterminée.

-Ooooh j'aime ton charisme ma Reine, minauda-t-elle en me forçant à me pencher pour l'embrasser.

Elle me donna un langoureux baiser de courage et regagna bientôt sa grange. J'entrai enfin dans la hutte du chef. Lui et Amarok étaient en train de dormir à poings fermés. C'était parfait. Poussant ma mise en scène jusqu'au bout, je me déshabillai sur le champ et entrai dans la couche du chef. Glissant mes mains sur son ventre et son torse pour lui offrir des caresses, j'usai ensuite de ma bouche pour entrouvrir ses lèvres. Yuma finit par se réveiller en sursaut et écarquilla les yeux deux fois pour vérifier que ce n'était pas un rêve.

-Mais...Iduna... Qu'est-ce... Murmura-t-il.

-Chut... Chut...Laisse-moi faire, soufflai-je, je veux te remercier...De t'être...Occupé...D'Elysia...

D'un geste calculé, je coinçai mes jambes entre son aine et me fondis dans son être qui s'était éveillé à ma simple nudité. Il ne refusa pas longtemps mon engouement et retrouva à son tour ses réflexes en m'agrippant les seins. Loin d'éprouver du plaisir, je n'étais tout de même pas insensible au partage de nos êtres. Je faillis donc oublier l'objectif premier de cette visite quand arriva enfin le moment où il atteint presque sa jouissance. Fermant très vite les yeux et visualisant enfin son ventre, je le brûlai soudain avidement. Oui... Tout lui faire payer. Il poussa enfin un cri de douleur et j'estimais que ce n'était pas puissant puisque je lui en remis une couche.

-Iduna...Qu'est-ce qu'il te prend ?! S'insurgea-t-il.

Révélant alors ma colère, je lui répétais :

- Qu'est-ce qu'il me prend ?! Il me prend que tu n'es qu'un couard ! Un salaud ! Yuma Lorcus! Tu as mené des gens à la mort pour un caprice d'enfant ! Et tu as fait la pire chose que je n'aurais jamais crue de toi...Tu as fait du mal à Helga ! Tu l'as autant blessée physiquement que mentalement !

-Tais-toi, grogna-t-il d'une voix tremblante, tais-toi...Je le sais que mon erreur est irréparable...Mais je ne peux pas revenir en arrière.

Je confirmais tout de suite avec dégoût et repris :

-Oh oui ! Tu peux le dire ! C'est irréparable... Et je te jure que si tu lui fais encore du mal à elle, à moi, Ylva ou l'une de nos progénitures, je te réduirai moi-même en cendres comme tu as brûlé nos récoltes, c'est compris ?!

Il chercha dans mon regard pour voir si je plaisantais mais je n'avais jamais été aussi sûre de moi.

-Oui, c'est compris...Soupira-t-il, pars à présent.

Satisfaite, je me reculai donc de lui et me rhabiller avant d'ajouter :

-Je m'en vais mais je vais embrasser mon fils d'abord !

-Je te l'interdis ! S'exclama-t-il furibond.

Je me raidis immédiatement et dégainai un poing rageur dans son visage avant de m'enflammer :

-Ah tu n'as pas compris la leçon en fait ?! Qui tu es pour me donner des ordres Yuma Lorcus?! Essaye de m'arrêter pour voir et je te promets que la chaleur à la poitrine sera une égratignure à côté de ce qui t'attend !

D'un pas décidé, je quittai donc la chambre pour aller contempler mon aîné quand mon mari me rattrapa pour me voler un langoureux baiser. Je lui tapais sur le torse pour le stopper mais il resserra son étreinte. J'étais donc en train de faiblir sous l'emprise de sa langue clinquante quand nous entendîmes de petits bruits de pas. Encore tout endormi, Amarok se tenait face à nous en nous regardant avec des yeux d'incompréhension.

-Papa... Tatie c'est ton amoureuse ? Demanda-t-il en se frottant les yeux.

Nous pâlîmes en unisson et je répondis activement :

-Quoi...Euh...Non...Tu es encore en train de faire dodo...Tu es dans un très beau rêve où je suis ta Maman...D'ailleurs c'est moi qui vais te raccompagner dans ton lit, viens dans mes bras mon chéri.

Docile, je parvins à le récupérer sous les yeux médusés de son père et le bordai affectueusement alors qu'il me souffla bonne nuit Maman avant de se rendormir. Yuma n'avait pas bougé quand je revins dans la pièce. Serrant les poings, il fulminait.

-Tu es fière de toi ? Cracha-t-il.

-Oh que oui, soufflai-je triomphante, ainsi nous sommes quittes.

Décontenancé, les traits de mon mari s'adoucirent et il poussa un profond soupir avant de dire:

-Nous avons été beaucoup trop loin cette fois...Il faut espacer nos visites...

-Tu ne viendras donc plus voir le peuple des Terres Gelées ? Soulevai-je avec mépris.

-Je te nomme cheffe de cette partie du territoire, c'est logique après tout, souligna-t-il, et j'expliquerai aux gens que nous nous verrons qu'une fois tous les deux à quatre ans...Est-ce que cela te convient Iduna Sappos ?

Après quelques instants d'hésitation, je lui tendis ma main en guise d'accord et conclus :

- C'est parfait Yuma Lorcus.

Nous nous éloignâmes plus sereins l'un de l'autre et je pleurai la perte d'Amarok et de mes deux meilleures amies qu'une fois chaudement allongée dans mon lit.

Lun 20 Mar 2023, 13:22

Bon je vais essayer d'aller vite cette fois Wink

Il y a deux choses que je n'aime pas. (oui je commence par raler et alors?! Razz

)

Déjà le titre! Donc c'est la suite du chapitre précédent, alors dans ce cas heureusement que tu l'as coupé car ça aurait vraiment pas rendu aussi bien la semaine dernière. Evidemment ça se passe, en même temps et c'est la suite mais je ne comprends pas ce choix de ce dire qu'on est toujours dans le même chapitre. Pour moi c'est clairement un chapitre différent... C'est "le jour d'après!" "rien ne sera plus jamais comme avant"... Mais mettre comme titre partie 1 partie 2 pour le coup j'adhère pas.
Mais bon, si on chipote juste pour un titre... Razz

La deuxième chose que je n'aime pas... C'est Iduna avec Yuma. Autant Helga et Ylva dans le dernier chapitre le remettait à sa place comme il faut, cette fois Iduna j'étais vraiment mal à l'aise. Vouloir se la jouer catin, le chauffer (sans jeu de mot) certes pour lui infliger ensuite une douleur j'ai detesté l'attitude et j'ai peine à croire qu'elle accepte, même pour la ruse d'avoir une quelconque relation avec cet homme après le mal qu'il lui a fait, et aussi à ses soeurs de coeur. Je l'aurai plus vu le dénoncer publiquement, ou le blesser directement.
Ca marchait bien mieux lors de leur première entrevue où elle lui tient tête. D'ailleurs après ce moment où elle est forte et le remet en place, comment peut elle, le soir même arriver toute soumise en mode "je vais t'offrir ton plaisir, je suis ta chose"...
Oui vraiment je me suis sentie très mal sur ce passage. C'est bête parce que ça arrive à la fin et donc c'est la dernière impression.
J'écris à chaud, je viens de terminer alors que jusqu'à ce moment, j'avais vraiment bien aimé.

Sa detresse et son agacement de voir son fils être "limité". J'ai un cousin qui a un retard cognitif et mon oncle et ma tante ont eu énormément de mal à accepter qu'il y a beaucoup de choses qu'il ne sera malheureusement pas capable de réaliser, c'est horrible mais c'est comme ça et du coup ils l'ont laissé sans aide ce qui l'a encore plus cassé. J'ai ce sentiment pour Elysia et pourtant c'est profondément humain comment réagit Iduna.
Pareil, quant elle se méfie de Yuma ne veut pas que son fils y aille j'ai trouvé ça parfait.
Toute sa detresse pour son amie qui revient encore une fois totalement détruite, son sentiment de culpabilité de ne jamais avoir rien dit à propos des Halricsen.
Oui tout ce chapitre jusqu'à ce passage était vraiment parfait.
D'ailleurs la chute l'est tout autant avec Yuma soumis à la volonté d'Iduna et l'explication de pourquoi il y a eu une scission entre les peuples ça raccorde vraiment bien.
Je préfère retenir ça et me dire qu'elle y est allée directement pour lui exploser la tronche et pas autre chose avant!
Allez Iduna... Encore une fois!!! :tronçonneuse:

Lun 20 Mar 2023, 13:46

Mais c'est qu'elle aime pinailler la demoiselle Razz

Je voulais pas séparer et "les dragons se prosternent" c'est le mot qu'elles ont mis dans la boîte à musique, dragon car dans la Forêt des ombres il est dit que l'emblème d'Aren le grand est un dragon et qu'il se serait fait manger par lui dans la légende ^^
Après concernant Elysia, je me suis inspirée de mes propres petits frères l'un étant dyspraxique + de la TSA et l'autre hyperactif... quand ma mère décide de travailler avec eux et qu'elle est énervée parce qu'autre chose la contrarie... bah ça donne une Iduna avec Elysia... Après Elysia il est gentil franchement. Il veut bien faire... Amarok l'aurait déjà renvoyé boulé comme Iduna avec Anna par exemple ^^ après pour Iduna Sappos la façon de faire avec Yuma... je ne voulais pas que ce soit une redite de la baffe qu'il s'est pris par Helga au chapitre précédent pour ça que j'ai préféré le mettre en scène ainsi
... Mais je comprends que ça mette un peu mal à l'aise.

Lun 20 Mar 2023, 17:32

Helga avait monopolisé tout le chapitre précédent, c'est donc au tour d'Iduna de le faire.

Pendant que les autres sont partis en guerre contre Arendelle, Iduna est restée pour instruire Elysia et Yelena au chamanisme, mais cette dernière s'inquiète pour ses parents partis en guerre, regrettant de ne pas y aller aussi. Le cours portant sur l'apaisement psychologique du corps, Yelena servira donc de "cobaye" pendant qu'Elysia appliquera les enseignement de sa mère, consistant notamment à étaler un peu d'huile médical sur le corps du patient... façon de parler pour dire que les deux enfants se rapprochent d'une façon peu orthodoxe... du moins par rapport à Iduna... je pense.

Quoi qu'il en soit, Yelena a bien apprecié cette expérience et se sent beaucoup plus calme vis-à-vis de ses inquiétudes à propos de ses parents. Mais quant à Iduna, elle sent que Yelena ne nourrit pas de réelle sentiment envers Elysia, ce qui la déçoit beaucoup et l'empêche de dormir. Mais les northuldras sont revenus et Iduna doit s'ocuper des blessés. Elle est aussi soulagé de voir Amarok et Ylva toujours vivants, mais reste le cas d'Helga, toujours paralysée par ce qu'elle a vécue. Mais l'intervention de sa sœur de cœur lui fait heureusement reprendre ses esprits, mais Iduna doit aussi composer avec son fils qui, malgré l'instruction plus tôt, ne guérit pas les patients assez vite. Mais arrive ensuite le chef Lorcus, demandant à être soigner. Elysia se porte volontaire malgré l'intention contraire de sa mère, toujours à ne plus pouvoir saquer le chef pour son comportement paternel et son comportement envers elle. Surtout que Yuma semble bien profiter de la situation pour non seulement observer son fils s'appliquer, mais aussi pour le retourner contre sa mère et de tenter de se rapprocher d'Amarok et de Pieter pour servir ses intérêts propres, tout en se permettant de rabaisser Iduna et de lui prendre son fils un moment pour lui enseigner les vertus d'un vrai chef.

Fulminant son échec, Iduna n'a d'autre choix que de retourner auprès d'Helga pour la guérir. La présence d'Olaf lui fait regretter son amour d’enfance avec lui et aimerait recomposer avec lui, mais son fils, qui s'est blessé, coupe ce moment intime. Après l'avoir soigné, Iduna le laisse ensuite s'occuper d'Helga, mais il constate que ses points de sutures se sont ouverts. Devant un tel état de fait, Iduna demande à son amie ce qui s'est passé durant la bataille. Ce qui s'est passé avec Yuma, non seulement avec Iduna mais aussi avec Helga... les deux amies finissent par se mettre d'accord que le chef devra maintenant répondre de son comportement. Entretemps, Mouna et Aponi arrivent guérir Helga en urgence, laissant Elysia tenir compagnie à la petite Anna, et accessoirement s'attacher à elle. Mais il est temps de partir après la guérison, et Iduna se dépêche de déposer son fils chez elle avant de confronter Yuma... en lui faisant passer un quart d'heure torride avant de lui passer la brûlure et la torgnole pour tout ce qu'il lui a fait endurer ainsi qu'à Helga.

Mais passé cet instant de plaisir, Yuma règle leur dispute en la nommant cheffe des Terres Gelées. Ainsi, elle ne reverra plus souvent son fils et ses amies.

A son grand désarroi.

Jeu 23 Mar 2023, 18:44

Alors que le chapitre est en cours d'écriture, voici les spoilers sans contexte du 34, nous sommes sur un retour mi Helga/ Mi Iduna Smile

[Ansa's Stories] Retour vers le passé 5 : Les mystères des Belles Pousses : Attention contenus matures ! - Page 10 Spoile72

Sam 25 Mar 2023, 16:33

Ah on va avoir les débuts de Mamie Anna
Les premiers apprentissages, les premiers copains, son baptême de chamane...
Par contre le face à face avec la mort là je l'ai pas

Sam 25 Mar 2023, 20:57

Chapitre 34 : Ainsi va la vie :

-Tu es certaine que c'est la bonne décision Helga ? Demanda encore une fois Iduna alors que les larmes coulaient en discontinus sur son visage.

-Je ne peux pas te le garantir à cent pour cent mais je ferai au mieux pour qu'Elysia devienne un chamane respectable, lui assurai-je, je te le promets !

Elle s'effondra face à moi et je la pris immédiatement dans mes bras en essayant de ne pas la serrer trop fort pour ne pas l'étouffer.

-Je me sens tellement bête de ne pas avoir pensé à lui ouvrir ses chakras... Suffoqua-t-elle, alors que c'était sous mes yeux depuis le départ...Et que Maman ne me l'avait jamais appris...

-Allez...Ne te gronde pas...Amaris n'avait pas besoin de le faire puisque tu étais une fille... Et puis ce sont parfois les choses les plus évidentes auxquelles nous ne pensons pas, expliquai-je.

-Toi pour sûre tu n'aurais jamais laissé passer un truc pareil ! Renifla-t-elle encore.

-Je suis très loin d'être parfaite mademoiselle Sappos ! La sermonnai-je, mais tu sais si c'est vraiment trop douloureux, à présent qu'il a ses ouvertures de faites, tu pourrais lui donner les leçons toi-même.

Elle réfuta immédiatement en grommelant:

-Non...Non...Je craindrais encore de mal faire...Au moins avec toi, il aura la compagnie d'Anna pour le tirer vers le haut...Quoi de mieux qu'une autre chamane pour booster ses capacités !

J'approuvais silencieusement, ne doutant pas que ma fille serait très performante à ses côtés. Ma meilleure amie sécha ensuite ses dernières larmes et respira un bon coup avant de reprendre :

-Bon...Je crois qu'il est temps...

-Tu ne veux pas retourner embrasser ton fils une dernière fois ? Demandai-je.

-Non...Je n'arriverai pas à repartir sinon...Eh bien...Il ne me reste qu'à attendre Ylva... Je l'ai l'invitée à passer l'après-midi et la soirée à la maison...Reprit-elle en essayant de ne pas rougir.

-Hum... Je crois que je vais m'atteler à garder Yélana aussi dans ce cas car vous risquez d'en avoir pour un moment ! M'écriai-je amusée.

-Y a des chances ! Renchérit-elle, c'est que nous ne pouvons plus nous permettre de nous voir comme avant même si elle a réussi à obtenir un passe-droit de Yuma contrairement à toi...

-Oh ! La connaissant, elle a dû être très persuasive...On sait trop ce que ça donne une Ylva énervée ! Minaudai-je.

Nous éclatâmes d'un rire incontrôlé pendant de longues secondes en imaginant notre sœur de cœur en train de flanquer une bonne raclée au chef Lorcus. Puis Iduna s'arrêta avant moi et soupira :

-Nos moments ensemble me manquent...Mes aïeux ce que son corps me manque...

-...Merci je ne veux pas de détails ! M'exclamai-je à mon tour en devenant rubiconde.

Puis j'aperçus notre chère Nordlys au loin et ajoutai :

-Tiens quand on parle de la louve !

Bien que les années passassent sans que nous nous en rendions compte, Ylva demeurait éternellement jeune et pimpante. Elle n'était donc pas si différente en cet l'instant tandis qu'elle se rua sur Iduna pour l'enlacer sensuellement tout en lui dévorant le visage. Refoulant un haut le cœur de gêne, je détournai le regard et ajoutai :

-Vous pourriez juste attendre que je ne sois plus sous votre nez pour commencer votre échange !? Puis pas sûre que vous tombiez sur un pisteur coopératif ! Donc vous feriez mieux de filer !

-Hum...Mais braver l'interdit peut être tentant si c'est me retrouver dans les bras de ma chère Reine ! Répliqua Ylva amusée.

-Tu as promis à Yélana que tu ne la quitterais plus jamais, soulignai-je agacée car c'était moi qui allais avoir le droit à ses angoisses.

- C'est ce que je lui ai dit aussi...Souleva derechef Iduna.

Avant qu'elle ne l'interrompe pas un autre baiser. Une fois qu'elle eut bien pris son plaisir, elle la gronda gentiment :

-Ah non ma Grosse Gaga ! Pas de leçon de morale ! Pas de toi ! Ni de toi ma Reine! Allez ! Filons avant que tu ne changes d'avis !

Ma chère Nordlys me laissa un peu de place pour que je puisse enlacer notre sœur de cœur des Terres Gelées, à qui je murmurai encore :

-A bientôt...Bon retour et profite de ce temps pour prendre soin de toi. Je t'enverrai des nouvelles d'Elysia et d'Amarok le plus souvent possible.

Elle confirma une nouvelle fois par un signe de tête et elle et son amante coururent comme des folles jusqu'au Nokk. Je les regardais à la fois dépitée et amusée. J'attendis qu'elles ne soient plus visibles à l'horizon avant de retourner jusqu'au campement. Le petit Sappos et Anna étaient rouges et silencieux quand j'arrivais à la hutte. Je les aurais crus plus bavards sachant que ma petite chamane avait parlé à deux trois reprises de lui depuis qu'ils s'étaient rencontrés à l'âge de deux et quatre ans. Intimidée par le jeune homme, le visage de ma fille s'éclaira en m'apercevant et elle demanda:

-Maman...Vu que nous avons fini la leçon, est-ce qu'on peut aller se baigner maintenant ?

-Tu ne préférerais pas faire le tour de la Forêt Enchantée pour expliquer à Elysia comment se déroule notre quotidien ? Soulevai-je.

-Oh vous savez Madame Piceaerd...Ce...Ce n'est pas obligé...Si Anna préfère se baigner...Je...Je ne voudrais pas l'en empêcher, renchérit-il en rosissant.

Ma petite Chamane se sentit tout de suite piégée et je savais qu'avec sa nature docile, elle ferait le bon choix. Aussi je la laissai répondre à ma place :

-Bon...De toute façon nous aurons le temps de faire trempette demain...Viens Elysia ! C'est plus important que tu fasses connaissance avec tout le monde !

Les joues du garçon se chauffèrent à nouveau et il baissa la tête vers le sol en la questionnant :

-Tu es sûre que cela ne te gêne pas Anna?!

Elle lui agrippa alors la main et répliqua :

-Mais puisque je te dis que non ! Et puis il faut que je sois plus sage maintenant que mon chakra du cœur est ouvert !

Ils s'envoyèrent un sourire complice et avant même que je dise à ma fille de se remettre ses vêtements car elle était toujours en maillot de bain, elle enfila ses bottines et embarqua Elysia hors de la hutte. Je les suivis de près et écoutai ma petite Chamane jouer les institutrices en donnant la leçon :

-Alors tu vois, toutes nos huttes sont regroupées ici. Les feux qui sont un peu partout servent à nous réchauffer l'hiver quand nous faisons des festins pour les grandes occasions comme Noël et l'été ça produit moins de chaleur dans la maison quand nous cuisinons dehors. Les cabanes que tu voies en dessous des peupliers là-bas, ce sont nos latrines. Techniquement chaque famille a la sienne mais finalement nous pouvons aller dans celles que nous voulons, nous par exemple on la reconnaît parce que y a une aiguille d'épicéa dessinée dessus... Mais si elles sont toutes prises, bah tu peux aller faire pipi dans l'herbe au fond des bois !

Ensuite...Qu'est-ce que je peux te dire d'autres ?! Ah oui ! Les rennes sont menés tous les jours dans les prairies de Lichen mais la nuit ils dorment dans l'enclos qu'on peut discerner au loin qui est à côté de la grange. C'est là qu'habite ma meilleure amie Yélana Coudrier ! Je sais pas si tu te rappelles d'elle ?

-Euh...Si...Si... C'est la fille de Marraine Ylva, chuchota-t-il tout gêné.

-Oui ! Très bien ! Eh bah justement Marraine Ylva elle n'habite pas très loin ! Remarqua-t-elle en pointant son doigt vers la hutte en face de la nôtre...Hum...De quoi je peux te parler ensuite... Ah oui ! Quand nous faisons des fêtes elles se passent dans la Clairière des rencontres et si nous voulons nous balader près de la Mer Sombre il faut nous rendre aux Plages Grises. C'est aussi là-bas que Papa, Pieter et les autres garçons se rendent quand ils veulent abattre les épicéas à Noël...Pour l'école, quand il fait beau, Maman nous donne les cours dehors mais quand il fait froid, elle nous fait cours dans notre maison.

-Bah dit donc ! T'en connais sacrément des choses ! S'exclama-t-il soudain en la regardant avec admiration.

Une nouvelle fois ma fille se mit à rougir et je trouvais cela attendrissant bien qu'une angoisse soudaine à laquelle ni Iduna ni moi n'avions pensé jusqu'à maintenant, émergea soudain dans mon esprit. Yuma comment avais-je oublier Yuma ?! Mais oui...Iduna l'avait mentionné tout à l'heure quand nous avions fini la leçon et qu'elle avait pris la décision de laisser Elysia à la maison... Mes aïeux... Oui... Qu'est-ce qu'elle avait dit déjà ?! « Surtout tu fais bien attention à lui avec... Tu sais... Lui dans les parages... ».

La panique m'envahit. Anna... Il fallait que je stoppe ma fille avant que le chef Lorcus ne s'aperçoive de la présence d'Elysia. Je me raclais immédiatement la gorge et répliquai :

-Hum...Ma petite Chamane...J'avais oublié que...Je...J'ai un ragoût qui cuit sur le feu... Il...Il faut que nous rentrions avant qu'il ne brûle ! Tu montreras le reste des endroits plus tard !

Froissée d'avoir été stoppée dans son élan, elle me lança un regard aigre et questionna :

-Mais Maman...Ne devrions-nous pas présenter Elysia au ch...

-Ouf ! Quelle chaleur ! Vous n'avez pas soif ?! Moi je meurs de soif ! Vite ! Vite ! Rentrons! La coupai-je en les embarquant chacun par la main.

Indolents, les enfants se laissèrent bientôt faire et nous rentrâmes vite à la maison. Elysia et Anna furent calmes jusqu'à ce que Pieter et Olaf arrivent à leur tour.

-Que fais-tu ici le Moche ? Demanda mon fils sans même lui dire bonjour.

Je le réprimandais immédiatement et lui expliquai brièvement la situation. Pieter n'en démordit pas. Il ne pouvait s'empêcher de cacher son mécontentement face à ce nouveau frère de substitution.

-Allez Pieter sois gentil avec Elysia vous allez partager la même chambre, essayai-je encore.

-Oh je peux dormir sur le tapis de rennes si ça le dérange ou dans la chambre d'Anna, avança le garçon.

-Non ! Coupa Olaf d'une voix un peu trop directe. Tu dormiras avec Pieter et je ne veux pas d'histoires.

-Mais Papa ! Ce n'est pas juste ! S'écria ce dernier, en plus je croyais que seules les filles pouvaient être chamanes ! Maman tu m'as menti !

-Je ne t'ai pas menti mon petit Fermier, les filles ont plus de facilité à l'être car elles ont une aura plus naturelle alors que pour les garçons il faut passer par l'apprentissage. Mais toi ce n'est pas pareil ! Tu as toujours aimé le travail de la terre ! Notai-je.

-Oui et j'aime bien l'art militaire que m'apprend Parrain Yuma aussi, reconnut-il.

-Certes...Mais pour en revenir à Elysia...c'est...Euh...Différent, sa Maman n'a pas de Papa. En attendant qu'il se trouve une femme ça reste lui le chamane officiel pour les Terres Gelées après ta marraine Iduna. Est-ce que tu as compris Pieter ?

-Oui Maman, murmura-t-il tout en lorgnant le Northuldra du Nord d'un sale œil.

Calmant les ardeurs de mon aîné, je repensais au jour de la naissance du petit Sappos. Mon fils l'avait pris en grippe dès son premier souffle. Il vouait une jalousie maladive à Elysia et j'allais devoir être attentive à ces moindres faits et gestes à l'égard du Northuldra des Terres Gelées. Mais ce n'était pas le plus important pour l'instant. Je pensais à mes meilleures amies et j'espérais qu'Ylva soit déjà rentrée pour ne pas avoir à retrouver Yélana en larmes demain. Cela arrivait fréquemment quand elle partait retrouver ses amants et amantes. Bien que la présence de Kanda lui était honorable, c'était toujours un déchirement pour la jeune Coudrier. Huit ans déjà que je l'avais mise au monde.

Je me souviendrais toujours de ma réaction quand en rentrant de sa première journée des rencontres Anna s'était exclamée qu'elle était devenue sa meilleure amie. Un sentiment d'injustice de la part des dieux m'avait envahi. Pourquoi sur tous les enfants de la Forêt Enchantée, il avait fallu que ma fille s'attache à celle-là ! C'était ma faute après tout... Avec les mères qu'elles avaient, il n'aurait pu en être autrement...

-Bonne nuit les garçons, que je ne vous entende pas faire du bruit sinon tu dors dehors Pieter ! Dis-je menaçante.

Mécontent mon fils souffla comme un bœuf en lançant un regard de braise à Elysia et maugréa :

-Oui Maman ! Tu peux fermer la porte. Bonne nuit.

Je le fis et entendis tout de suite un « aïe » de la part de mon protégé. Rouvrant la porte pour faire les gros yeux, j'ordonnai alors d'une voix sèche :

-Tournez-vous chacun vers votre coin du mur !

Les garçons s'exécutèrent et je les surveillai jusqu'à ce qu'ils dorment. Je vérifiais ensuite que la paix règne dans la chambre de ma fille avant de me rendre dans le lit où Olaf était déjà assoupi.

-Tu sembles préoccupée, dit-il tout en maintenant ses yeux clos.

-Il y a de quoi l'être, avouai-je, Iduna se retrouve sans enfants et je crains qu'elle ne fasse une bêtise.

-Ne t'inquiète donc pas tant pour elle, c'est une femme forte... Comme toi, ajouta-t-il en me caressant l'épaule.

Je soupirai intérieurement... Ou qui paraissait l'être surtout. Et si sa condamnation s'effectuait sans qu'elle ait dit au revoir à ses fils ?! Je m'en voudrais encore plus que je ne m'en voulais déjà depuis que j'avais appris la nouvelle. Chassant cette idée angoissante de mon esprit, je me tournai alors vers mon mari et l'appelai :

-Olaf...

Puis je laissai ma phrase en suspens alors qu'il soupira et ouvrit enfin les yeux en me titillant :

-Ah...Je sens que tu vas me dire quelque chose qui ne va pas me plaire...Je suis prêt à avoir affaire à la Helga tyrannique !

Je lui lançais tout de suite un coup de coude complice et renchéris :

-Yuma n'est pas au courant de la présence d'Elysia...Je vais aller lui parler.

-Quoi ? Maintenant ? En plein milieu de la nuit ? Dans cette tenue ? Demanda-t-il méfiant.

Agacée et flattée de le voir si jaloux, j'expliquai tout de même :

-Quand voudrais-tu que j'y aille ? Je suis occupée tout le reste de la journée !

Je sentis son regard peser sur mon visage et j'ajoutai alors avec agressivité :

-Tu ne me fais pas confiance ? On parle du beau-père de ta fille ! Qui plus est ! Un réel crétin qui a tué une partie de ma famille ! Crois-tu réellement que j'ai encore envie d'avoir quelque chose à voir avec lui ?!

-Bah...Tu viens de le dire...Tu lui as légué notre fille, grommela-t-il en me faisant culpabiliser.

-Je ne pouvais pas prévoir qu'il deviendrait une brute sanguinaire, me défendis-je et Amarok reste tout de même une partie d'Iduna...C'est bien toi ça...Dire oui pour ensuite me le rebalancer en pleine figure quand tu es en colère ! C'est drôle ! J'ai l'impression d'avoir déjà vécu cette situation !

Énervée, je me levai rapidement du lit car je ne voulais pas lui crier dessus et éveiller les autres membres de la maison. Il me regarda hautainement mais ne bougea pas d'un pouce.

-Reviens te coucher Helga, m'ordonna-t-il, j'irai lui annoncer moi, demain.

Indisciplinée à cause de son ton autoritaire, je n'avais aucune envie de retourner dans le lit avec lui et préférai mettre fin à notre dispute en grognant :

- J'ai besoin de prendre l'air Olaf Camviridus Piceaerd...Aux dernières nouvelles tu ne peux pas y aller à ma place.

Il resta de marbre mais me lança quand même son regard vert désespérant qui voulait tout dire. Je n'oscillai pas pour autant et enfilais ma capeline avant de quitter discrètement la demeure. J'arrivai bientôt à la hutte de Yuma et m'engouffrai à l'intérieur sans que personne ne me surprenne. Il était encore debout alors que je le scrutais glacialement de la tête aux pieds. Je ne lui avais pas réadressée la parole toute seule depuis la guerre. Il arrêta tout de suite son activité en m'apercevant et sursauta de surprise.

-Helga ? Que...Je...Je veux dire...Nous avions...Enfin...Tu devais passer...Enfin...Que me vaut l'honneur de ta présence ? Demanda-t-il penaud.

-Pas besoin de me faire tant de courbettes, chef Lorcus ! Clamai-je en m'arrêtant distinctement sur son titre, je ne resterai pas longtemps puisque je n'ai plus rien à voir avec vous !

-Je réitère donc ma question chamane Piceaerd, railla-t-il vexé.

-Je viens juste vous transmettre une information. Votre fils n'est pas bon en chamanisme. Il va donc rester au sein de notre famille pendant quatre ans et ensuite il repartira avec sa mère ! Lâchai-je d'un coup.

-Hein ? Tu apprends le chamanisme à Amarok ? Souleva-t-il.

Avant de comprendre le réel sens de la phrase et de devenir blanc. Ses yeux me foudroyèrent immédiatement et il répliqua:

-J'espère que c'est une blague ?

-Est-ce que j'ai l'air de rire ?! Soulignai-je d'une voix dure, croyez-vous réellement que je serai venue aussi tard pour vous raconter une bêtise chef Lorcus ?!

-Non évidemment, et arrête d'insister sur mon rang, grommela-t-il...De toute façon vous ne pouvez pas vous en empêcher de manigancer des choses farfelues Iduna, Ylva et toi ! Ainsi donc...Elysia va demeurer dans la Forêt Enchantée pendant quatre ans...

-Si vous aviez été plus performant vous lui auriez donné une fille chef Lorcus ! Ou vous en auriez adopté une ! Vous savez...Comme ma pauvre sœur qui a succombé à votre barbarie ! Grinçai-je, elle...Elle aurait pu être la nouvelle chamane des Terres Gelées !

Rabroué par mes paroles, ses yeux se baissèrent de honte et il chuchota inaudiblement :

-Je m'excuse encore pour mon acte Helga...

-Je ne veux même pas l'entendre de ta part... Mais ne t'en fais pas...Je resterai courtoise à ton égard...Après tout j'ai fait la bêtise de sceller la vie de nos deux enfants parce que je pars du principe que ton aîné sera mieux que toi, dis-je d'une voix sèche.

- Qu'attends-tu de moi ? Que je prenne Elysia sous mon aile et que je lui révèle que je suis son père et Amarok son frère ? Questionna-t-il agacé.

-Non mais t'es bête ou tu le fais exprès ?! Ça c'est certainement la dernière chose à faire ! Le grondai-je, ou alors tu nous aurais privés une fois encore de nos alliés des Terres Gelées pour un simple caprice?! Un parmi tant d'autres !

Il ne répondit pas. Ses yeux n'en finissaient plus de regarder ses pieds alors que je continuais à le mépriser. Voyant qu'il encaissait en silence, j'en profitais pour ajouter :

-La seule chose que je te demanderai est de te comporter aimablement avec lui, tu as intérêt de le respecter et de t'en tenir qu'à ton rôle de chef...De toute façon, si j'apprends que tu as la moindre dispute avec lui, tu t'en tireras avec une blessure cuisante ! Ma menace d'il y a six ans est toujours d'actualité !

-Je ne risque pas de l'oublier, maugréa-t-il, déconfit.

Il voulut alors me faire un signe amical mais je me détournai de sa trajectoire et renchéris d'une voix sévère :

-Parfait ! Oh ! Et encore une chose ! Je sais qu'Amarok n'apprécie pas beaucoup son frère...Je t'interdis d'attiser leurs désaccords ! Je crie déjà bien assez après Pieter de mon côté !

-Je...J'essayerai d'améliorer leur relation, murmura-t-il.

-Oh non ! N'essaye même pas ! Tu as été incapable de garder ta femme et d'assumer ton rôle de père et mari auprès de ta famille comme Ylva te l'avait spécifié ! Conclus-je crûment.

Il soupira et je vis les larmes poindre dans ses yeux. Sans un geste gentil, je me retournai vers la porte et étais sur le point de partir quand il m'arrêta encore en rampant vers moi avec soumission.

-Helga...Attends s'il te plaît, murmura-t-il.

Rigide à son égard, je ne le regardais pas et attendis qu'il chuchote d'une voix désespérée :

-Je sais que j'ai été nul...Que je vous ai perdue à jamais...Toi et Iduna...Mais s'il te plaît...Laisse-moi une chance de me racheter...Je te promets que je vais me racheter...

Mon cœur s'émietta de douleur. Comment en étions-nous arrivés là ? Où était donc passé le jeune homme qui m'avait fait vibrer autrefois ? La petite fille qui avait su trouvé du plaisir à ses côtés avait envie de le prendre dans ses bras et de lui dire qu'elle lui pardonnait tout. Mais la femme que j'étais devenue se contenta de lui répondre :

-Tout ce que je te demande c'est d'être un homme meilleur à partir de maintenant...De redevenir le jeune chef qui a repris le flambeau de Paco Lorcus.

Décontenancé, je le laissai cogiter et regagnai ma hutte. Olaf et moi surent nous réconcilier au sein même des couvertures. Comme convenu, je permis à mes petits chamanes de rattraper leur baignade de la veille, le lendemain. Ils étaient donc en train de barboter avec le reste des enfants pendant que je les surveillai.

-Non Amarok ! Ne me mange pas ! Hurla Yélana en gloussant tellement fort qu'elle but la tasse.

Je lui tapotai tout de suite le dos alors que le futur chef à présent âgé de onze ans était en train de tourner autour de la petite Northuldra avec un peu trop de véhémence.

-Anna ! Viens m'aider ! Hurla-t-elle encore.

Mais ma fille ne l'entendit pas car elle était trop préoccupée par...Elysia. Ce n'était que cela depuis ce matin. J'appréciais cette complicité entre les deux enfants et avais déjà décrit leur action dans une longue lettre à ma chère Iduna plus tôt dans la journée.

Iduna que je n'avais revu seulement deux fois depuis cette maudite guerre contre les Arendellien... Je frissonnai en me remettant dans le contexte de cette fameuse nuit...La nuit qui avait fait de moi, un monstre, une meurtrière. J'avais l'impression que cela remontait à des siècles. Qu'était-il advenu de mon petit frère ? Avait-il réussi à survivre ?! Il m'arrivait encore de me réveiller avec des sueurs froides en imaginant qu'il était mort de faim et de froid sans avoir trouvé aucun refuge. J'avais essayé de le localiser par voyage astral mais je ne l'avais jamais repéré. Remarquant que je me fatiguais plus vite à présent quand mon âme sortait de mon corps, je ne tentais plus beaucoup l'expérience. Sept ans donc que le décret de Yuma était tombé. Sept ans qu'il nous empêchait de voir les Northuldra des Terres Gelées à notre guise. Pour cela il avait posté des pisteurs et des pisteuses aux abords des Plages Grises pour éviter à tout le monde de transgresser les règles... Excepté Ylva.

Mes yeux continuaient d'être focalisés sur les enfants alors que mon esprit se perdait de plus en plus dans ces souvenirs douloureux. La lettre d'Iduna m'apparut aussi claire et précise que le jour où mon autre meilleure amie et moi l'avions découverte :

« Mes chères sœurs de cœur,

Je suis au regret de vous dire que Yuma et moi avons pris une grande décision. Pendant que je lui réglais ses comptes, Amarok nous a surpris en train de nous embrasser. Nous pensions pouvoir tenir en passant pour des étrangers aux yeux de nos fils respectifs mais le fait est là : C'est de plus en plus difficile pour nous de maintenir une distance autre que maternelle ou paternelle à leurs égards. Nous avons convenu de ce choix tous les deux pour le bien de tous. Je vous prierai donc de ne pas donner des remontrances à Yuma, surtout toi ma Nordlys adorée. Séparées ainsi, nos retrouvailles ne seront que plus fortes et plus intenses.

Mon mari a fait de moi la cheffe des Terres Gelées, j'ai donc une nouvelle responsabilité de la plus haute importance. Cela me permet d'apaiser mon chagrin de vous avoir si loin de moi. Je compte sur vous deux pour me raconter vos journées le plus régulièrement possible et ferai de même en retour. Je vous aime et sais que même si ces mots n'apaiseront pas votre tristesse dans l'immédiat, ils sauront vous réconforter en attendant que l'on se revoie.

A très bientôt donc. Je vous embrasse très fort.

Iduna Sappos. »

Et elle avait cru qu'Ylva tiendrait...J'en ris encore toute seule.

-Maman ! Maman ! Pieter et Amarok ils me tirent sur les tresses ! Chouina bientôt Anna me faisant revenir à l'instant présent.

Je m'interposai immédiatement en grommelant :

-Vous arrêtez tout de suite messieurs sinon vous avez goûté à ma main sur vos fesses !

La menace fit son effet et ma fille se réfugia d'instinct dans les bras d'Elysia qui la réceptionna galamment en rougissant, ce qui me mit encore le doute...Tant pis Helga...Si jamais il devait se passer un sentiment amoureux entre les deux, tu laisseras courir, me jurai-je bien que confiante sur le fait qu'il ne se passera rien.

-Oh Amarok ! Regarde ! Y a ton Papa ! S'exclama soudain Yélana en pointant son doigt vers le chef.

Je me levai alors sur mes gardes et scrutai Yuma méchamment. Loin d'être affecté, il s'approcha des enfants en déclarant :

-Je venais saluer le nouveau membre de la famille Piceaerd.

-Bonjour Tonton Yuma, déclara le jeune Sappos en lui souriant.

Mon ancien amant lui lança un sourire complice ce qui ne plus pas à Amarok qui chuchota à Pieter :

-Déjà qu'il me chaparde Anna...Je vais lui faire passer l'envie de me piquer Papa.

Mon fils approuva et je soupirai. Yuma repartit aussi vite qu'il était arrivé et je sus que ce n'était pas envers lui que j'allais devoir me montrer vigilante au cours de ces quatre ans...

****

-Encore un grand merci à vous tous et à tous joyeux Noël ! Clamai-je en regardant la foule avec tendresse.

J'eus beaucoup de mal à ne pas chercher mon fils du regard n'étant pas encore habituée à ce qu'il ne soit plus avec moi. Tu devrais pourtant l'être Iduna, me grondai-je, cela fait six mois maintenant. Mais il n'y avait rien à faire. Je pleurais tous les jours de ne plus entendre ses rires, ses conversations passionnées, de ne plus recevoir ses câlins.

-Et Ylva ne peut même pas être là, puisqu'elle fête Noël en famille, grommelai-je encore en rentrant à ma hutte.

La lettre de mon second fils déjà bien chiffonnée à force d'avoir été lue depuis ce matin, m'attendait toujours sur la table. Je la poussai légèrement pour ne pas l'abimer davantage et pris soin de placer un plateau de carottes et quelques biscuits armés d'un chocolat chaud à côté d'elle. Puis j'ajoutai un morceau de papier à moitié brûlé dans mon feu du foyer que Yuma et moi avions séparé le jour de notre mariage et j'y inscris dessus : « La flamme des Sappos ne doit pas s'éteindre et elle ne s'éteindra pas. » .

-Merci Pierre d'avoir veillé sur ma famille une année de plus ! Dis-je à haute voix comme chaque année.

Perdue dans mes pensées à cause de l'odeur qui me berçait, je ne me rendis pas compte tout de suite que je m'étais endormie sur la table. Frottant rapidement mes yeux, je trouvai bientôt la force de me retirer avec la lettre de mon fils jusque dans ma chambre. Là, je dénichais une grande caisse en bois qui était destinée à toutes les autres ébauches qu'il m'avait écrites depuis son départ chez les Piceaerd.

-Tu me manques mon trésor...Toi et ton frère, vous me manquez, murmurai-je la gorge nouée.

Je balayais à nouveau la feuille granuleuse de mes doigts et la lus encore.

« Ma chère Maman chérie,

Aujourd'hui avec Tatie Helga, Tonton Olaf, Pieter et Anna nous avons décoré le sapin...Enfin l'épicéa. Puis Tatie m'a passé une tunique qui appartenait à Pieter et il n'était pas très content parce qu'il a dit qu'il était plus fort que moi et qu'on ne faisait pas la même taille. Alors après Tatie elle a dit que s'il disait ça, le Nisse il ne viendrait pas, alors comme je savais pas qui c'était, je n'ai pas parlé et après Pieter il a révélé que c'était un drôle de lutin qui effectuait un peu le travail du Père Noël. Tu penses que Pierre Sappos il le connaît ? En fait, il protège les huttes et les récoltes pour pas qu'il y ait de famine ou d'accidents. Tatie elle a raconté qu'il n'avait pas pu protéger l'ancienne ferme des parents de Tonton Olaf. Puis après Pieter il a dit que le Nisse on pouvait le voir la nuit de Noël. J'aimerais bien que ce soit vrai, comme ça je lui dirai de bien veiller sur Anna et sur toi !

Je dois te laisser Maman car Tatie Helga m'appelle pour qu'on raconte l'histoire d'Emma Piceaerd.

Je t'aime très fort Maman chérie et te fais pleins de bisous sur les joues.

Bonne journée de réveillon.

Elysia Sappos. »

Mon cœur battit à tout rompre tandis que j'embrassais fermement la lettre avant de la placer avec les autres. J'avais intimé à Helga de ne pas faire oublier à Elysia la vie des Sappos et elle avait beau me rassurer, j'avais bien l'impression que mon fils avait définitivement intégré celle des Piceaerd en ne mentionnant pas beaucoup notre ancêtre. Quelques exemples dits dans ce mot m'avaient déjà hérissé les poils comme la décoration de l'épicéa ou bien la mise en avant de l'histoire d'Emma avant celle de Pierre. Cela ne me gênait pas qu'il s'enrichisse culturellement avec cette partie de la famille puisqu'après tout elles étaient toutes les deux liées mais à huit ans, il pouvait facilement oublier les Sappos !

-Cela lui reviendra quand il devra m'écrire les mémoires ! Me confortai-je soudain.

Légèrement apaisée, je réussis enfin à trouver le sommeil et tombai comme une masse sur l'oreiller avant d'être réveillée en sursaut vers les trois heures du matin. Écarquillant péniblement les yeux, j'entendis comme un bruit de ferrailles. Quelqu'un était en train de tambouriner violemment sur une de mes casseroles. La vision encore floue, je me levai péniblement en ronchonnant :

-Aponi ! Mais arrête ce boucan ! Tu voudrais pas chanter pendant que t'y es pour réveiller les gens !

Je n'obtenus aucune réponse mais les coups de métal reprirent. Soufflant pour montrer mon agacement, je me stoppai tout aussi vite quand un long frisson angoissant se répandit dans la pièce. Il ne s'agissait pas de la guérisseuse. L'oreille aux aguets, je constatai alors que les bruits de ferrailles furent bientôt remplacés par...Des claquements de fouet. Dès lors je compris qui était l'investigatrice de ce brouhaha. Je remarquai immédiatement qu'une ligne de suie avait été tracée sur mon parquet et jurai avec mécontentement malgré la puissance de la destinataire :

-Merci de penser à moi quand je fais le ménage ! C'est pas vrai ! Je vais mettre des mois à tout ravoir !

-Hum...Tu n'en auras peut-être pas le temps sale vipère de Sappos ! Renchérit enfin...Emma Piceaerd.

La première ancêtre d'Helga me faisait face dans sa longue robe brune agrémentée de poils noirs. Ses longs cheveux pâlots étaient soutenus par le chapeau rond à pointe qui rappelait le statut menaçant de cette dame. J'aurais voulu me sentir forte mais ses yeux bleus me persécutèrent alors qu'elle maintenait le fouet avec violence, prête à me frapper au moindre égarement.

- S'il vous plaît...Ne venez pas me chercher maintenant...J'aurais aimé au moins dire au revoir à Amarok et Elysia, soufflai-je en essayant de ne pas paraître trop impressionnée.

Elle ne répondit pas tout de suite et m'observa longuement avant d'éclater d'un rire mauvais. Vexée par son comportement je renchéris du tac au tac avec affront :

-Oui...De la moquerie...En même temps qu'est-ce que j'attendais d'autre de votre part... Cela aurait été révélé au monde entier si la grande Emma Piceaerd avait brillé par son intelligence !

Ma remarque la refroidit immédiatement. Le coup partit dans mon dos. Serrant les dents, je n'eus pas envie de lui faire plaisir même si la douleur cuisante arriva en trombe, me faisant avoir les larmes aux yeux. Mes omoplates se chauffèrent en quelques secondes et ma peau se craquela humidifiant ma robe de sang. Très vite, elle m'envoya un autre coup et m'enroula le fouet autour de ma taille, me rapprochant violemment d'elle.

-Difficile à croire que tu es de la même famille de ce gros plein de soupe de Pierre quand on voit qu'on peut facilement te saucissonner...Mais cesse de faire la fanfaronne car je ne pense pas que tu sois en position de force, petite vermine...Cracha-t-elle.

Je ne cherchais même pas à me débattre alors que son haleine régulière continuait de me frictionner la poitrine. La mort. Elle aspirait...La mort tellement elle était glaciale.

-Faites cela rapidement dans ce cas ! Clamai-je à bout de nerfs.

J'en voulus soudain à Grand Pabby de m'avoir fait de faux espoirs. Il avait déjà fait du mal à Helga et c'était maintenant mon tour. Elysia ne m'écrirait jamais les souvenirs de notre famille...Je ne pourrai jamais révéler à Amarok que j'étais sa véritable Maman. Les regrets émergèrent ainsi pendant de longues secondes dans mon esprit tandis que j'étais prête à accueillir mon destin. Vaillante, je fus presque déçue lorsqu'elle finit par me rétorquer :

-Ta lourde sentence ne sera pas aujourd'hui ! Mais au moins tu sais pourquoi je suis là.

J'acquiesçai avec mauvaise volonté et me détendis bien que je fusse encore enserrée par ses griffes.

-Pour être honnête...Je savais que c'était votre œuvre mais je pensais que ce serait Pierre qui viendrait me l'annoncer...Enfin me le rappeler...Et de surcroît pas cette nuit où vous êtes chacun très occupés, dis-je avec aplomb.

-Et pourquoi ne serai-je tout simplement pas là uniquement car tu es sur la liste des vilaines ?! Te crois-tu donc tant supérieure aux autres pour y échapper ? Questionna-t-elle d'une voix mauvaise.

Mon cœur s'emballa alors quand elle me montra mon prénom perdu au milieu d'autres gens sur un long morceau de papier.

-Eh oui...La petite Iduna Sappos n'a visiblement pas été très sage cette année...Hum...Quels sont ses méfaits déjà?! Ah oui ! S'être débarrassée de son fils pour pouvoir pratiquer la luxure quand bon lui semble sans culpabiliser ! Rit-elle méchamment, oh ! Et j'oubliai...Ne pas savoir pardonner à son mari aussi !

Vexée, j'encaissai mes peines en demeurant silencieuse alors qu'elle jubila à nouveau :

-Alors oui...Ce n'était pas ton cher ancêtre qui allait venir te réconforter honteuse demoiselle...Oh...Tu as les sourcils froncés...Serait-ce de la peur ou bien le fait de ne pas être à la hauteur des grands Sappos ?! Ne change rien, j'adore ça en tous cas !

-Vous êtes vraiment ignoble ! Grognai-je, je suis ravie que mon aïeul soit plus valorisé que vous par le monde entier ! Il le mérite vraiment, lui !

Les lacets de cuirs se resserrèrent immédiatement de contrariété autour de mon corps. Retenant un petit cri à cause du frottement du fouet contre mes chairs à vif, j'avais de plus en plus de mal à faire bonne figure face à cette mégère.

-Oui pas de doute ! Je sens la honte envahir ton âme ! C'est parfait ! Sale petite garce ! Oh oui! Tu peux continuer à me lancer ce regard méprisant de petite orgueilleuse...J'ai honte que ma descendante t'ait trouvé des qualités et que tu eûs été assez sotte pour te sacrifier pour elle...C'est la seule chose qui fait que je ne te tue pas sur le champ... Et puis...Je ne voudrais pas contrecarrer ta fin qui est bien plus alléchante...Reprit-elle en riant allègrement.

Bien qu'intriguée à l'idée qu'elle savait comment je finirai, je ne relevai pas et susurrai, violemment :

-Merci pour votre gentil discours mais pourrais-je avoir mon charbon à présent ?! Je ne voudrais pas vous retarder dans votre tournée !

-Mais c'est qu'elle est impatiente en plus ! Allez ! Ça aussi c'est à rajouter à son pedigree ! Se renfrogna-t-elle.

Maintenant son emprise autour de ma taille, elle sortit alors un morceau de charbon de sa lourde tunique et me le posa sur ma table. Puis elle en attrapa un autre de sa hotte et me le frotta avec disgrâce sur chaque joue.

-Voilà...Tu es marquée à vie à présent Iduna Sappos...Par mon acte, tu ne pourras définitivement plus échapper à ton destin ! S'exclama-t-elle solennellement.

-Je ne comptais pas le faire de toute façon...Je respecte mes promesses, moi...Maugréai-je.

Les yeux bleus d'Emma s'enflammèrent à nouveau et elle répéta amusée :

-Oui ! Je vois ça ! D'ailleurs continue de les respecter ainsi pour que nous nous retrouvions l'année prochaine !

Mon souffle déferla immédiatement pour montrer mon mécontentement et je maugréai :

-Je me demande bien ce que mon aïeul a pu vous trouver !

-Oh rassure-toi, je le cherche aussi, petite effrontée ! Pesta-t-elle sans pour autant tenter d'autres coups.

-Si vous tenez tant que ça vos promesses, dites-moi qu'Helga ne mourra pas dans les secondes qui suivent ma mort... Insistai-je.

-Aucun risque, dit-elle catégorique.

Cela me soulagea plus que ma propre perte et je renchéris :

-Alors vous pouvez être certaine que j'honorerai mon engagement même si d'après vos sous-entendus ce sera douloureux.

Emma me scruta soigneusement et je m'attendais à ce qu'elle s'esclaffe une nouvelle fois mais il n'en fut rien. Elle finit par minauder :

-Voyante et clairvoyante...Une véritable chamane !

Je perçus l'ironie derrière la phrase mais n'y fis pas attention. Son fouet se délaça enfin de mon corps et elle resta quelques secondes à me contempler.

- C'est incroyable à quel point, tu as les yeux de Pierre, mauvaise graine, grommela-elle.

Elle esquissa enfin un sourire et cela me rappela qu'il y avait eu un amour naissant entre les deux avant qu'ils ne se vouent une haine intense. J'étais fière de voir que ce n'était pas figé dans le marbre. Qu'Helga et moi avions plus fait ressortir une relation forte plutôt que de nous détester. Oui, j'allais partir certes, mais ce même amour se perpétuerait malgré les siècles par Anna et Amarok. Ou Anna et Elysia, Iduna, songeai-je en me remémorant le nombre de fois où Helga me racontait que ces deux-là étaient en véritable fusion...

-Je te laisse à présent l'orgueilleuse...Joyeux Noël tout de même...Et peut-être à l'année prochaine si tu continues tes mauvaises actions ! Conclut-elle enfin.

Elle disparut immédiatement de la pièce, me laissant seule avec mon dos lacéré par les coups. Sans une trop grande impatience, je me rendis donc à la table et me penchai vers le morceau de charbon. Allais-je avoir le cran de le regarder maintenant ?

-Oui, répondis-je à voix haute, je ne tiendrai pas sans savoir de toute façon en sachant que j'ai la date entre mes mains...Ou alors...

Respirant un grand coup, je décidais tout de suite de braver la Mère Fouettarde et attraper le morceau de tourbe avant de le jeter sans réfléchir dans ma cheminée. Je n'eus pas le temps de faire plus de trois pas que le projectile me revint sur la paume la brûlant également au passage.

-Bon très bien...Puisque je n'ai pas le choix, maugréai-je avant d'aller le ramasser.

L'agrippant avec fermeté, je le retournai alors et fis face à ma date de mort.

-Dans...13 ans, calculai-je rapidement, ouf...Cela me laisse largement le temps de revoir mes fils et mes meilleures amies...

Et ce fut tout ce qui compta pour moi à partir de maintenant. Fidèle à moi-même, je gardais pour moi cet évènement et m'occupai comme je pouvais entre les venues d'Ylva et mes devoirs de chamane, cheffe et institutrice si bien que les années où Elysia demeura chez Helga et Olaf finirent par se terminer me renvoyant vénérablement à l'âge de 34 ans.

J'étais plus que jamais respectée depuis que j'étais devenue la véritable souveraine des Terres Gelées. Les gens me trouvaient sage et Aponi aussi même si elle finit par s'éteindre, remplacée par sa fille, Sora, qui avait moins d'expérience qu'elle.

Mon deuxième fils allait donc bientôt revenir sur les Terres Gelées... Helga attendait l'été pour lui faire repasser sa dernière épreuve de chamanisme. Il avait déjà eu deux essais pour déterminer son animal totem mais ils avaient été peu convaincants. J'avais sous-entendu à ma sœur de cœur que ce n'était pas grave. Qu'il n'en aurait peut-être pas puisqu'il était un homme mais elle restait persuadée de l'inverse. Aussi, n'osant pas la contrarier car elle avait déjà accompli tant de miracles, j'obtempérai pour lui laisser Elysia un peu plus de temps. Même si ses pratiques demeuraient toujours lentes et qu'Anna se révélait bien meilleure, elle avait néanmoins sauvé les Terres Gelées. Ylva, elle et moi étions plus soudées que jamais. Nos enfants grandissaient bien et étaient en bonne santé et nos professions prospéraient...

Je venais donc de finir d'envoyer une lettre pour le douzième anniversaire de mon cadet quand Sora, la nouvelle guérisseuse entra dans la pièce en s'exclamant :

-Madame Sappos ! Je suis contente que vous soyez chez vous ! Il s'est passé quelque chose de très bizarre chez les Sambuccus il faut que vous veniez avec moi !

Haletante, elle remua partout dans la maison pour plus me presser.

-Du calme ! Du calme ! Qu'y a-t-il de si grave ? Un coma ? Demandai-je en enfilant mon manteau.

Trop alarmée par la situation elle ne répondit pas tout de suite et continua de remuer jusqu'à ce que nous sortions de la hutte. Là et seulement là pendant que nous dirigions activement vers un des nouveaux couples des Terres Gelées, elle expliqua :

-Eh bien, il s'est passé quelque chose d'improbable chez eux cette nuit...ou plutôt ce matin ! Voyez-vous...Quand monsieur Sambuccus...Enfin Toshan, est sorti pour chercher de l'eau pour se laver...Lui et Asha ont retrouvé un bébé sur leur palier !

-Quoi ? Qu'est-ce que tu me racontes ? Un bébé sorti de nulle part, apparu en pleine nuit ? Répétai-je soudain plus attentive.

-Oui ! Je vous jure que c'est la vérité ! Madame Sambuccus désire que vous l'examiniez et captiez son aura pour essayer d'en tirer des informations...Renchérit Sora toujours aussi rapide.

Je ne savais même pas si c'était possible sur un nourrisson en bas âge . Pour autant je gardais ma réflexion pour moi, ne souhaitant pas faire de faux espoirs à la guérisseuse novice. Un peu dépassée par l'annonce, j'arrivai à maintenir son pas même si elle marchait relativement vite. Nous arrivâmes enfin à la demeure du nouveau couple que j'avais marié il y a quelques mois et qui n'avaient pas eu la chance d'avoir d'enfants. Leur passif n'avait pas été sans me rappeler celui de mon amante, Kanda et Yélana, c'est pourquoi j'étais très étonnée par ce miracle anodin de la nature.

Mais je fus bien obligée d'y croire quand des pleurs de nouveau-né se firent effectivement entendre à travers la hutte. Un gros bébé aux cheveux épais noirs était confiné dans un nombre imposant de langes.

-Bonjour Madame Sappos...Merci d'être venu, déclara Toshan qui avait bien grandi depuis que je lui donnais les cours.

-Combien de fois devrais-je te dire que maintenant tu peux m'appeler Iduna, jeune homme ! Le grondai-je amusée.

Ses joues chauffèrent immédiatement et il se tourna vers sa femme Asha qui avait également été une de mes élèves.

-Alors comme ça...Vous avez eu un enfant ? Repris-je maladroitement tandis que mes yeux dérivèrent vers le nourrisson qui continuait de gigoter.

-Affirmatif...Il était devant notre porte ce matin avec un papier sur lequel était inscrit « ANDREAS »...Cela doit être son prénom, expliqua Toshan.

-Andréas Sambuccus...C'est joli...ça sonne bien, nota délicieusement sa femme tout en le berçant affectueusement.

Rêveuse, elle fut bientôt ramenée à la réalité lorsque son mari déclara brusquement :

-Ne t'y attache pas trop Asha...Si ses véritables parents changent d'avis et qu'ils viennent le récupérer, tu auras le cœur brisé !

-Pour l'heure ce n'est pas le cas, donc je vais examiner ce jeune homme, intervint Sora en allant placer le petit être sur le lit pour lui faire les premiers soins.

Elle mesura d'abord son tour de tête pour voir s'il n'était pas trop gros, puis elle le leva et le mit dans le vide pour vérifier que ses pieds avaient bien le réflexe de la marche. Elle termina par utiliser un cornet qu'elle plaqua contre son torse et écouta bientôt son cœur.

-Il va bien ? Demanda Asha qui comme nous tous trouvait le silence très anxiogène.

Sora ne répondit pas tout de suite et rhabilla d'abord Andréas avant de se tourner vers ses parents avec un grand sourire en déclarant :

-Ce brave petit a une semaine, peut être deux mais pas plus. Il est en parfaite santé physiquement ! Mais je laisse le soin à notre chamane de nous dire ce qu'il en est pour sa partie psychologique.

Toshan et elles poussèrent ensemble un soupir général tandis que la guérisseuse me laissa la place pour que je puisse à mon tour examiner ce miracle de la nature. Je m'approchais alors de l'enfant avec professionnalisme et lui appliquais d'abord l'huile sur le corps avant de chercher ses différentes auras. Si le tout était en totale adéquation avec une bonne forme, je ne parvins toutefois pas à déceler de fragments de souvenirs.

Continuant inlassablement le circuit pour être certaine que tout aille bien, mes doigts furent aussitôt entraînés sur le chakra de la gorge qui se bloqua immédiatement. La couleur vive se referma tout de suite alors que le visage du petit garçon devint à son tour bleu, suffocant à une vitesse effarante.

-Allez...Allez calme-toi...calme-toi... répétai-je en restant maîtresse de la situation sous les regards effarés de mes paires.

Je le massais activement, essayant d'enlever le bloc de qui coinçait violemment. Les autres paniquèrent autour de moi et je repris à l'adresse de Sora :

-Fais-les sortir !

La guérisseuse s'exécuta alors que je priai avec force, compressant la poitrine du jeune enfant. Des images de ses parents biologiques m'apparurent alors et je décelais bientôt une femme peu vêtue qui offrait ses charmes à un ivrogne...Elle-même semblait porter sur la bouteille puisqu'elle amena bientôt un verre à ses lèvres tandis que son ventre était déjà bien conséquent. Elle a bu pendant la grossesse, pensai-je amèrement. Mais ce n'était pas ce qui me choquait le plus...Non...Le lieu où ils se trouvaient, ressemblait étrangement à l'endroit infâme où Ylva et moi nous étions rendues adolescentes pour déceler des informations sur Arnved, le premier roi d'Arendelle...Comment ce petit Andréas d'Arnevik avait-il pu être transporté jusque sur nos Terres ?! Qu'importe Iduna...Sauve-le c'est tout ce qui compte ! Me grondai-je. Me concentrant dans un ultime effort, j'ordonnai aux poumons de l'enfant d'évacuer tous ces maux et visualisai une respiration saine de propreté.

Après ce qui me parut une éternité, le bébé finit par retrouver une teinte rosée et recommença à pleurer en prenant une grande bouffée d'air.

-Bah alors ! Tu nous as fait peur petit ange! M'exclamai-je en lui tapotant le dos.

Alertés par les pleurs, les parents et la guérisseuse revinrent dans la pièce. Asha récupéra son fils avant de me lancer un sourire de gratitude :

-Merci beaucoup Madame Sappos...Enfin Iduna... Merci.

Je leur fis un signe de tête réconfortant tandis qu'ils s'agglutinèrent autour de lui pour pouvoir l'enlacer précieusement. Puis je leur repris vite des bras pour le stabiliser encore un peu et renchéris :

-Je ne pense pas que vous reverrez ses vrais parents...Vous pourrez donc l'élever comme votre fils sans aucune crainte...

-Tu en es certaine ? Questionna immédiatement monsieur Sambuccus alors que sa femme rayonnait de joie à cette idée.

J'acquiesçai avec assurance et ils en furent satisfaits. Inutile de leur dire d'où il provenait, ce qu'il comptait s'apparentait à maintenant. Sans leur donner plus de détails, je pris donc les affaires qu'ils avaient préparées pour la cérémonie de la nature et le marquai bientôt des quatre losanges des esprits. Contrairement à tous les autres enfants pour qui j'avais effectué cette douloureuse expérience, il ne pleura pas mais se contenta de me regarder dans les yeux...Le temps que les inscriptions s'effacent. Toshan et Asha tiquèrent immédiatement et la jeune Maman me demanda bientôt :

-Est-ce normal Iduna ?

Je haussai les épaules contre ma volonté et m'en voulus tout de suite car cela ne la rassura pas. Mon ancienne élève, si frêle était plus blanche qu'un linge à l'idée de perdre le seul enfant qu'Ahtohallan souhaitait bien lui accorder. Sora qui ne manqua pas de le voir également, lui fit effectuer des exercices de respiration pendant que je me mis à parler à Andréas :

-Bon alors...Tu décides jusqu'au bout d'être un coquin en bravant même la cérémonie de la nature...Soit...

Je m'attardais alors sur son chakra du troisième œil et le trouvai soudain lourd...Pas comme celui de la gorge puisqu'il n'y avait rien de bloquer mais je sentais que quelque chose ne tournait pas rond avec cet Arnevikois...Il semblait porter sur lui un mauvais pressentiment. Entrant en contact avec son aura en lui appuyant fermement l'index contre son front, j'aperçus bientôt une image de ses propres yeux bleus qui étaient éparpillés en mille morceaux sur un sol noir. Une malédiction...Ce petit allait recevoir une malédiction.

-Les yeux sont le miroir de l'âme et cet enfant est brisé par sa propre naissance, énonçai-je simplement de longues minutes plus tard à l'adresse de ses parents.

-Et donc...Tu es en train de dire qu'il est perdu Iduna ? Demanda à son tour Toshan contrarié.

J'éclatais aussitôt de rire pour désamorcer la situation et répondis du tac au tac :

-Oh non ! Je n'irai pas jusque-là tout de même ! Comme toute chose cassée, nous pouvons la réparer...D'autant plus que ce jeune homme est tout neuf ! Mais il va falloir beaucoup de patience et de courage...Êtes-vous prêts à endurer les blessures qu'il serait susceptible de pouvoir vous causer ?

Pas difficiles, monsieur et madame Sambuccus hochèrent la tête d'un commun accord, sans même se poser plus de questions.

-Bien...Je ne doute pas que vous ferez au mieux pour ce petit bout...Sachez tout de même que vous devrez me le laisser pour que de mon côté aussi je travaille sur son aspect psychologique! M'exclamai-je.

-Avec grand plaisir madame Sappos...D'ailleurs...Nous aimerions vous demander si...Si vous voulez bien devenir sa marraine ? Répliqua Asha d'une voix timide, alors que je lui retendis enfin Andréas.

Un peu surprise par ce rôle, je répliquai tout de même avec enthousiasme :

-Oh...Eh bien...Ma foi...Je pourrai sans problème partager cette tâche avec celle de Pieter Piceaerd, je suis certaine qu'ils s'entendront très bien et qu'il pourra aussi lui être bénéfique quand nous nous reverrons durant les rencontres !

-Tant qu'il ne sera pas un gentil petit garçon, nous ne nous attarderons pas dans la Forêt Enchantée ! Réfutèrent-ils très vite.

-Bien...Alors Elysia pourra lui servir de modèle, dis-je en derniers recours.

Ils approuvèrent cette fois. Nous les laissâmes ensuite en famille alors que je passai le reste de la journée à chercher des réponses à ce petit être plein de mystères.

Et pour la chanson ! Une fois n'est pas coutume...Un peu de nos amis "trois cafés gourmands" Smile

Dim 26 Mar 2023, 09:25

Une fois qu'elle ai promit à Iduna de s'occuper d'Elysia poyur qu'il devienne un bon chaman et de lui souhaiter un bon retour avec Ylva, Helga laisse sa petite Anna se charger de faire visiter la forêt à Elysia pour qu'il apprenne à connaître l'endroit, le mode de vie et tout le monde. Mais Helga se rappelle qu'elle ne doit pas laisser les enfants seuls avec Yuma dans les parages, sachant que ce dernier n'est pas courant de la présence de son fils, et coupe rapidement court à la visite en même temps que reviennent Pieter et Olaf, le premier n'appréciant toujours pas la présence d'Elysia.

Mais la nuit tombée, Helga se décide à aller voir Yuma pour lui parler de la présence d'Elysia et ce qu'elle a l'intention de faire de lui tout en l'interdisant d'attiser la haine d'Amarok envers Elysia, jugeant son comportement de père inadmissible. Si Yuma en démord au départ, il demande finalement à Helga de lui laisser une seconde chance. Tout ce qu'elle peut lui dire est qu'il devienne juste meilleur, d'être digne de son rôle de père et de chef.

Le lendemain, les enfants s'amusent ensemble, Elysia ne cessant de se rapprocher d'Anna et de la protéger des brimades de Pieter et d'Amarok, surtout d'Amarok.

Du côté d'Iduna, elle vit depuis six mois sans ses fils Amarok et Elysia. Mais durant une nuit de sommeil, juste après Noël, elle se fait réveiller par... Emma Picéard, jouant la Mère Fouettarde. Iduna en est presque déçue qu'elle ne soit pas venue lui ôté la vie comme l'avait dit Pierre Sappos il y a longtemps. Non, qu'elle soit venue la réprimander sur ses fautes et ses méfaits (selon le point de vue) en lui apportant le charbon traditionnel et en la marquant avec, annonçant dans combien de temps elle quittera le monde vivant : dans 13 ans.

Le temps passe, elle vit du mieux qu'elle peut loin de ses enfants, malgré qu'lle continue à échanger avec ses sœurs de cœur. Mais un jour, elle apprend qu'un couple northuldra sans enfant, les Sambuccus, a trouvé un bébé devant chez eux... nommé Andréas. En s'occupant du bébé, elle consulte ses souvenirs et voit que ses parents biologiques sont d'Arnevik, du bordel des Belles Poules. Malgré cela, elle se décide à le laisser à ses parents adoptifs mais, quand vient le moment de le marquer du signe des esprits, ledit signe disparaît. Iduna sent alors que le chakra de cet enfant est maudit, mais rassure les Sambuccus qu'il ira bien. Rassuré, la mère adoptive demande à Iduna de devenir la marraine de ce Andréas.

Elle accepte, en se disant que ce petit serait aussi entre de bonnes mains avec Elysia et Pieter.

Dim 26 Mar 2023, 09:59

Oh, et si vous saviez la quantité de gifs appropriés pour la révélation du nom du bébé...

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Dim 26 Mar 2023, 10:06

Dov a écrit:Oh, et si vous saviez la quantité de gifs appropriés pour la révélation du nom du bébé...

Hahaha !!! La tête de @Lhysender était mémorable quand il a compris de qui il s'agissait bravo

ça faisait longtemps qu'on avait pas eu un moment de chapitre où je me disais "je veux voir la tête d'Antoine !" Razz

Dim 26 Mar 2023, 13:32

Bon bah un chapitre où l'on avance dans le temps. Ce qui est super c'est de ne pas avoir eu une redite de retour ver le passé 3, ce sont juste de petits ajouts de ça de là Wink

Du coup entre la fin de ce chapitre et le précédent il s'est bien passé entre 5 et 10 ans? Oui c'est ça Anna doit gentilment s'approcher des 10 ans.
On comprend que la vie globalement suite son cours même si je suis très surprise que tout le monde ait accepté aussi facilement l'interdiction pour les terres gelées et la forêt de se rencontrer sauf pour une fête tous les 4 ans!!!!
Peut être y a-t-il eu des révoltes surtout au début mais du coup on en sait rien.
Remarque ça fait écho à Agnarr qui a renfermé Arendelle et le chateau pendant des années du fait des pouvoirs d'Elsa alors pourquoi pas...
Oui au final rien à dire sur la partie Helga, pour moi on l'a déjà vu dans retour vers le passé 3.
Pour ce qui est d'Iduna en revanche va falloir quand même qu'elle m'explique pourquoi elle ne veut jamais rien dire à personne...
Quand elle s'est condamnée elle l'a gardé pour elle, quand elle a vu qui était Halricsen pareil et maintenant qu'elle rencontre non seulement Emma Picéaerd mais que pire elle découvre qu'un gamin a une malediction sur lui... Elle ne dit toujours rien!!!
Mais c'est quoi son problème à la fin!!!!?! Mad

Et c'est d'autant plus rageant qu'on saitce qu'il va devenir et se dire que dès ses premiers instants, la malediction était vue, donc peut être une possibilité de lui éviter ça si elle décidait d'en parler...
Parce que là elle n'a rien dit mais je doute qu'elle en informe Helga sinon jamais elle ne l'aurait recueilli sans méfiance au moment du massacre des terres gelées...

Et j'ai bien aimé le passage avec la mère fouettarde qui pour le coup était vraiment angoissante. Chez Frantzoze dans la malediction du cinquième esprit on la sentait manipulatrice, là, on la sent puissante et clairement maléfique c'est sympa cette autre approche.

Dim 26 Mar 2023, 21:16

Frantzoze a encore frappé pendant que j'écrivais mon chapitre...

[Ansa's Stories] Retour vers le passé 5 : Les mystères des Belles Pousses : Attention contenus matures ! - Page 10 Captur26

Sauf que l'autre grand échalas d'Iduna elle ne peut pas non plus être planquée dans les buissons sans dépasser ! Razz

Bon et sinon...J'ai quasiment fini le prochain chapitre...Donc voici les spoilers sans contexte Smile

[Ansa's Stories] Retour vers le passé 5 : Les mystères des Belles Pousses : Attention contenus matures ! - Page 10 Spoile73

Bon...Personne n'a émis d'hypothèse cette semaine Smile

Pas grave! Voici le chapitre 35 qui sera uniquement du point de vue d'Helga... Vous comprendrez pourquoi en lisant le chapitre ! Bonne lecture I love it

Chapitre 35 : Point d’avenir pour eux :

-Whoua ! Tu as encore fait une belle récolte pour l'été cette année, mon Olaf ! M'exclamai-je en tâtant ses carottes qui avaient une couleur orange similaires aux cheveux de notre fille.

- L'engrais a été prolifique et les pluies aussi, renchérit-il modeste en me tendant une poignée de terre, tiens ! Admire !

Je la tâtais immédiatement sans aucun dégoût alors que les délicieux souvenirs de nos corps ne faisant qu'un le jour où nous nous véritablement avoués notre amour presque quinze ans plus tôt ressurgirent tout de suite dans ma tête. Comme s'il s'en rappelait également, mon mari m'entoura les joues de ses paumes encore sales si bien que je sentis la boue s'incruster et durcir. Il continua de me regarder longuement d'un air joueur et m'intima bientôt :

-Tu as de la boue dans les cheveux !

Amusée, j'empoignais à mon tour une pleine pelletée de terre avant de lui en plaquer sur son front.

-Voilà ! Comme ça nous sommes quittes ! M'exclamai-je.

-Hum...Pas si vite Helga ! Grogna-t-il d'une voix menaçante même si on sentait au timbre de sa voix qu'il se retenait de rire.

Nous nous chamaillâmes ainsi comme lorsque nous étions enfants jusqu'à ce qu'Olaf me bloque mes mains.

-Hahaha ! J'ai gagné Madame Piceaerd ! Vous avouez-vous vaincu ?! S'exclama-t-il.

-Jamais Monsieur Piceaerd ! Vous avez honteusement triché ! Pouffai-je.

J'essayai une nouvelle fois de libérer mes mains mais sa poigne d'homme était plus coriace. Il finit malgré tout par détacher ses doigts et renchérit en se retenant encore de rire :

-Très bien... Je suis découvert ! Dans ce cas, je vous dois un gage très chère chamane !

Je n'eus pas le temps de protester qu'il m'agrippa déjà par la taille pour sceller ses lèvres aux miennes. Il n'y avait rien à faire...Malgré les années, malgré nos dissonances...Mon cher Camviridus et moi étions plus soudés que jamais. Mon cœur battrait pour lui jusqu'au bout et je n'avais plus besoin de coupoles pour le savoir depuis une éternité à présent.

-Euh...Vous pouvez éviter d'oublier que je suis aussi là et que j'ai pas vraiment envie d'assister à vos démonstrations d'amour ! Grommela Pieter, vous êtes vraiment dégoûtants ! C'est fou de n'avoir aucune pudeur si vous continuez, j'arrête de vous aider et je vais rejoindre Anna qui n'est pas comme vous !

Les joues rougeoyantes, nous nous écartâmes l'un de l'autre alors que je scrutais notre aîné qui était devenu un beau jeune homme de quatorze ans. Son corps s'était musclé et épaissi de la même façon que celui de son père. S'il n'avait pas eu mon nez, il lui aurait ressemblé comme deux gouttes d'eau. Même cheveux courts bruns, en bataille, même yeux verts perçants.

-Maman...Arrête de me scruter s'il te plaît! Dit-il soudain tout gêné.

Je fis au mieux pour dévier mon regard et me raclai la gorge avant de retrouver tout mon sérieux.

-Si ton père et moi te dégoûtons à ce point-là, qu'attends-tu pour tracer ton propre chemin en amour ?!...Tu sais...Je vous vois chaque année à Noël avec la jeune fille Delahage et je pense qu'elle te plaît bien ! Repris-je malicieusement.

-Et ça commence, soupira-t-il en rosissant de plus belle, faut arrêter de me voir marié à une fille dès l'instant où je m'approche de l'une d'entre elles. Maëlle c'est juste une amie, rien de plus...Et puis j'ai bien l'impression qu'elle est plus attirée par Frantz que par moi.

-Et qu'attends-tu pour te battre ?! Lançai-je alors avec peu de délicatesse.

-Eh ! J'ai toute la vie devant moi encore ! C'est pas parce que Papa te tourne autour depuis que vous êtes tout petits que je dois appliquer votre façon de penser ! Grommela-t-il.

Olaf et moi nous lançâmes un sourire complice et nous partîmes dans un fou rire qui donna le bourdon à notre fils.

-Hey ! Mais j'ai rien dit de drôle ! Vous êtes vraiment nuls ! On dirait deux enfants ! Ronchonna-t-il à nouveau.

Ce qui fit redoubler nos rires. Contagieux, nous réussîmes pourtant à les stopper quelques secondes plus tard alors que je repris à l'égard de notre aîné :

-Déjà, tu as de l'humour ! Les filles adorent qu'on les fasse rire !

-Et les garçons aussi d'ailleurs ! Nota tout de suite son père alors que je n'imaginais pas du tout que Pieter puisse aimer les hommes.

-Arrête de l'embarrasser voyons, grondai-je alors à Olaf, de toute façon vu comment il y met du sien, ni la petite Maëlle, ni aucune fille n'est prête à lui tomber dans les bras !

-Oh la la ! Maman t'es lourde à la fin ! Lâcha-t-il d'un ton rageux, je vous jure vous êtes fatigants à me mettre la pression tous les deux ! Puis de toute façon, je vois pas pourquoi ça vous tracasse tellement ! Votre avenir est prometteur avec Anna...Moi je suis sans importance comparé à elle et son mariage avec Amarok ! Après tout vous n'avez que ces mots-là dans la bouche qu'à longueur de journée depuis sa naissance !

Notre ton léger disparut immédiatement en entendant ces propos et j'empoignai alors mon fils avec virulence en lui criant dessus :

-Je t'interdis de redire ni même penser une chose pareille Pieter Piceaerd ! Tous les membres...Tu m'entends ?! Absolument tous les membres dans cette famille sont importants ! Tu tiens tellement à ce que je te rappelle comment tes grands-parents m'ont lâchement abandonné ?! Non parce que c'est ce qui se passe quand on a pas d'importance aux yeux de quelqu'un ! On l'abandonne comme un malpropre...Comme s'il n'avait jamais existé !

-Hum...Helga...Je pense qu'il a compris, renchérit bientôt Olaf devant le visage pâle de notre enfant.

-Tu es quelqu'un d'important Pieter Piceaerd ! Tu es notre fils ! Ne l'oublie jamais ! Les valeurs que ton père et moi t'avons inculquées te serviront un jour à toi ainsi qu'à ton âme sœur! Terminai-je d'un ton sec.

Bien que cela jeta un froid et qu'il demeura silencieux, je sentis que ma phrase lui avait redonné de l'aplomb. Toutefois décontenancé par mes paroles, il s'éloigna un peu pour remplir d'autres cagettes de légumes. Nous nous remîmes donc au travail pendant plusieurs minutes avant qu'il ne se racle à nouveau la gorge et bredouille :

-Je...Je vous promets que j'y pense, j'ai même envisagé d'aller demander sa main à Yélana.

Je blanchis avant mon mari alors que celui-ci continua de fixer notre fils avec un peu trop d'autorité. Il ne laissa rien paraître de notre passif avec cette demi-part de moi.

- Qu'est-ce qui t'as fait changer d'avis mon grand Fermier ? Demanda-t-il calmement.

Bien que vexé d'être obligé de se justifier, il finit par souffler :

-Comme je vous avais dit lorsque j'étais petit...Je la considère autant comme une sœur qu'Anna. Et puis bon, ce n'est pas après moi qu'elle court... Et vous le savez très bien.

Le constat était effectivement effarant tandis que je ne pouvais m'empêcher de penser à toute la dévotion qu'elle portait à l'égard de notre futur beau fils. Cette même dévotion n'avait jamais cessé de grandir en même temps que ma filleule ce qui m'inquiétait par moments car Yélana était largement plus entreprenante qu'Anna. Heureusement Amarok savait me rassurer en se montrant assez proche de sa fiancée. A contrario, les années où Elysia était resté parmi nous avaient également été un frein puisque ma jolie chamane n'avait juré que par le deuxième fils d'Iduna. Le départ de son cadet était donc arrivé à point nommé pour consolider leur couple. Nous demeurâmes silencieux, ce qui ne plus pas à Pieter visiblement. Il se renfrogna à nouveau et afficha un regard revêche avant de clamer:

-Je pensais que vous auriez plus de réactions que cela... Vous savez quoi ? C'est pas grave...Puisque vous êtes si experts en amour tous les deux, vous n'avez qu'à allumer ma coupole avec elle ou la fille Delahage...Ou qui vous voulez...Je m'en fiche...J'ai pas l'impression que cette chose soit une source si fiable de toute façon !

Olaf et moi haussâmes aussitôt un sourcil surpris mais notre grand Fermier n'en dit pas plus. Posant la dernière cagette en bois, remplie de navets, il s'essuya ensuite le front d'un revers de la manche et répliqua :

-Bon...Si j'ai fini de subir l'interrogatoire, je vais aller me changer puis voir Amarok et Parrain Yuma.

-Tu ne voudrais pas plutôt te rendre auprès de Yélana pour laisser un peu d'espace à ta sœur et son fiancé ?

Son côté sanguin reprit le dessus et il inspira profondément pour montrer son mécontentement. Serrant les poings et les dents, il finit par grincer :

-Très bien...Si tel est le bon désir de mes chers parents ! Je vais aller voir Tatie Ylva et Yélana pour l'affinage des fromages...Au moins elle nous racontera ses dernières trouvailles historiques pour nous distraire.

-Merci mon grand Fermier, murmurèrent nos voix à l'unisson.

Il se déroba enfin et retourna vers notre hutte pendant que nous terminâmes d'empiler le reste des légumes.

-Tu m'aides à mettre la bâche ? Me questionna ensuite mon mari.

-Avec plaisir monsieur Piceaerd, dis-je enthousiaste.

Il me tendit alors la toile et nous l'attachâmes à des sardines d'os plantés dans la terre.

-Voilà...ça devrait faire l'affaire. Nous distribuerons les rations pour l'été à la fin de la semaine, je crains qu'elles ne tournent sinon ! S'exclama-t-il, ça va amuser Anna ! Tu te souviens l'année dernière comment elle courrait dans tous les sens pour être la plus rapide à la répartition ?!

-Oh oui, je m'en rappelle très bien ! Il me semble même que c'était Pieter et Amarok qui avaient trouvé cette idée stupide de concours de rapidité, notai-je, et comme notre fille n'aime pas perdre... Je me souviens surtout de comment tu étais en colère en voyant qu'elle avait failli tout renverser.

-Oui c'est vrai ! Heureusement qu'Elysia avait réussi à la canaliser ! Renchérit-il.

La mention du jeune homme prononcé pour la troisième fois de la journée nous rendit soudain silencieux et ma gorge se bloqua immédiatement. Refoulant les sanglots qui menaçaient de s'échapper car il me manquait beaucoup aussi depuis qu'il était reparti la semaine dernière, je puisais dans ma respiration pour dédramatiser. Comme l'avait spécifié Olaf, les quatre années où ce petit Sappos était resté chez nous avaient été bénéfiques à notre fille. Nous ne l'avions jamais vu aussi heureuse qu'au cours de ce laps de temps. Rayonnante, ouverte, moins excitée...Oui...Avoir Elysia à ses côtés lui avait fait autant de bien qu'à lui de l'avoir avec elle pour lui apprendre le chamanisme. J'évitais de croiser le regard de mon mari car je savais très bien ce qu'il pensait...Comme moi dans le fond...Mais il était trop tard pour revenir en arrière.

-Seriez-vous partie en voyage astral Madame Piceaerd ? Me taquina-t-il soudain, coupant court à mes pensées.

Je rougis violemment et renchéris :

-Oh mes aïeux non, plus jamais je ne ferai une telle chose, je ne me ferai pas berner une nouvelle fois...Rien que l'idée de ne pas savoir ce qu'il est advenu du destin de Lars me rend encore malade par moments...

Le visage d'Olaf blanchit tout de suite et il comprit qu'il avait fait une bourde.

-Pardon Helga...Excuse-moi...Je n'avais pas pensé à ton frère, souffla-t-il.

-Ce...Ce n'est rien, chuchotai-je, c'est normal...Le voyage astral après tout est une méthode chamanique avant tout...Je ne dois pas le prendre pour moi...Mais je ne veux pas en parler...S'il te plaît.

-Bien sûr, bien sûr...Alors on n'en parle plus Madame Piceaerd, renchérit-il en me lançant son sourire charmeur.

Il m'enlaça alors pour me réconforter et nous restâmes ainsi pendant un temps indéterminé jusqu'à entendre à nouveau un raclement de gorge de Pieter. Nous lui lançâmes cette fois un regard noir et il dut sentir qu'il nous avait embêtés car il s'exclama :

-Promis...Vous aurez le droit de vous trouver une chambre ou tout ce que vous voulez après...Mais je crois qu'avant tu devrais aller voir Anna, Maman !

En permanence inquiète pour la santé de mes enfants, j'oubliai toute frivolité et répétai immédiatement, anxieuse :

-Anna ? Pourquoi ? Qu'est-ce qu'elle a ?

-Je ne suis pas certain...Mais il me semble qu'elle pleurait...Je n'ai pas osé entrer dans sa chambre mais j'ai entendu au son de sa voix que ça n'allait pas... Encore...A cause du Moche...Bougonna-t-il.

Bien qu'agacée par le pic volontaire lancé à l'égard d'Elysia, je fus compréhensive pour mon fils aîné. Il appliquait son devoir de protecteur envers sa petite sœur à la lettre, peut-être un peu trop quand il s'agissait de sa distance entre elle et mon neveu de cœur. Son venin pour le jeune Sappos s'était intensifié depuis le départ du garçon car Anna n'avait cessé de pleurer depuis tout ce temps...

-Du coup...Je pense que je peux embarquer Amarok chez Tatie Ylva ? Ajouta-t-il.

-Oui mon fils, tu peux, renchérit Olaf tout en me faisant un signe...

-Non, attends...Je vais la requinquer et elle va aller le voir après, soulignai-je.

Mon mari me lança alors une œillade furieuse et il renchérit :

-Pieter attends-moi...Je t'accompagne...Moi aussi j'ai besoin de me détendre avant de retourner à mes dures besognes.

Je le fusillai aussitôt du regard et répliquai :

-Donc...Tu ne restes pas avec moi pour réconforter notre fille ?

Le visage de mon mari se chauffa de gêne et il toussota pour montrer son embarras avant de répondre :

-Eh bien...Il me semble que ceux sont des affaires de femmes.

Et allez ! Encore une fois ! C'était une façon détournée de me dire que j'avais fait le mauvais choix pour Anna. Que j'aurais dû attendre qu'elle soit née et bien habituée à l'aîné d'Iduna et Yuma pour pouvoir allumer leurs coupoles. Je le détestais quand il faisait ça et qu'il s'échappait ainsi. Je ne comprenais pas pourquoi il ne me soutenait pas. Certes, ma fille ne semblait pas aussi bien s'entendre avec mon filleul qu'avec son frère mais je restai persuadée que si Olaf et moi avions réussi à nous trouver en tant que couple, elle n'aurait aucun mal à ne pas le faire à son tour.

-Bon très bien...J'y vais, seule, dans ce cas-là, marmonnai-je.

Je rentrais donc à petits pas dans la demeure pour ne pas qu'Anna se rende compte de ma présence. Ainsi, je voulais bien vérifier que ce n'était pas une invention de Pieter de se dérober face aux travaux de ferme de ma chère Nordlys même si j'avais peu de doutes là-dessus. Il y eut bien quelques reniflements et des sanglots qui me vrillèrent le cœur. Je me débrouillai alors pour que mon pas soit plus pesant et toquai rapidement contre la porte avant de murmurer :

-Ça ne va pas ma petite Chamane ?

N'attendant pas qu'elle me réponde, je passais la tête par l'entrebâillement du huis et la vis sursauter violemment comme si elle venait de se faire prendre en train de faire une bêtise. Séchant rapidement ces larmes car elle voulait rester forte face à moi, elle s'épousseta ensuite sa robe et passa ses longues nattes rousses en arrière avant de se racler la gorge et bafouiller :

-Ce...Ce n'est rien Maman...Je...Je me suis encore tâchée...A cause de tu sais...

Elle marqua un temps d'arrêt avant de chuchoter plus soucieuse :

-Mes menstruations.

Me croyait-elle assez bête pour avaler une excuse aussi pitoyable de sa part ?! Oui...Elle pensait sincèrement que j'avalerai ça. Et il fallait que je me plie à sa pudeur. En la voyant essayer de faire semblant de me faire croire une chose pareille, je me demandais encore comment les monstres qui m'avaient élevé ne s'étaient jamais aperçus que j'avais eu des sentiments pour Yuma dans ma jeunesse. Le doute me frappa une fois de plus... Anna...Et Elysia ?! Non Helga ! C'est trop tard ! Arrête de remuer le couteau dans la plaie. Toutefois comme je ne voulais pas qu'elle s'aperçoive que je connaissais ses sentiments pour le jeune homme, je renchéris l'air de rien :

-Oh mais il n'y a pas de quoi te mettre dans cet état ma petite Chamane, je vais nettoyer cet accident, quand c'est le début, c'est compliqué d'être à l'aise avec ce passage du mois et il arrive très souvent des débordements...Montre-moi.

Je voulus m'approcher du lit, sachant pertinemment que je n'y trouverai aucune trace rouge mais Anna me barra le passage. Le visage à nouveau rosi par le mensonge elle bafouilla encore :

-Non...Euh...Je...J'ai déjà nettoyé Maman et je me suis changée, inutile de te donner cette peine...Je...Je vais aller voir Amarok à présent...C'est...C'était juste que je me sentais honteuse de ne pas réussir à nouer les linges pour qu'ils soient bien serrés...Tu sais...Je voulais tellement réussir du premier coup.

-Il n'y a aucun mal à cela ma chérie et tu le sais très bien, renchéris-je en lui frottant vigoureusement les épaules. L'échec sert à ton apprentissage...Je te remontrerai la méthode et tu auras toute la vie pour l'apprendre...Regarde Elysia n'a pas toujours été très performant mais cela ne l'a pas empêch...

Je laissai ma phrase en suspens et me mordis violemment la lèvre pour ma stupidité. Anna tourna immédiatement du nez et ses larmes repartirent de plus belle. Une andouille Helga ! Tu n'es qu'une grosse andouille ! Me grondai-je. Ne cherchant pas à savoir si c'était immature ou si elle ne me voulait pas de ma démonstration affective, je me précipitais à ses côtés et l'enlaçai fermement en lui transmettant tout mon amour maternel.

-Là...Là...Ce n'est rien...Murmurai-je doucement.

-Pardon Maman...Je...Je ne devrais pas être si sensible...Ce...C'est pour les faibles, marmonna-t-elle.

-Ah bon ? Et depuis quand ? Il me semble que je t'ai déjà rassuré là-dessus aussi, tu peux pleurer si tu en as besoin ma petite Chamane, soufflai-je, tu sais...Si tu souhaites apaiser ton chagrin...J'allais justement envoyer une lettre à Tatie Iduna...Peut-être pourrais-tu en profiter pour en écrire une à Elysia, et après tu seras disposée à aller voir ton fiancé, qu'en dis-tu ?

Elle m'observa à nouveau de ses yeux larmoyants et finis par acquiescer. Je lui embrassai rapidement la joue et lui tendis ma main qu'elle agrippa avant que nous nous rendions toutes les deux autour de la table. Je fis gaffe à son intimité et ne regardais pas son texte, préférant faire semblant de me concentrer sur un mot à moi bien imaginaire car en réalité, j'avais déjà écrit une lettre à ma sœur de cœur ce matin. Une seule question me trottait dans la tête et la peine de ma fille m'avait définitivement poussé à y répondre. Je n'allais pas le faire de gaieté de cœur, mais les pleurs de ma petite Chamane avaient semé trop de doute dans mon esprit pour que je ne le fasse pas. C'est pourquoi j'attendis qu'elle termine avec impatience et appelle Courant d'Air pour qu'il emporte le cachet au loin avant de lui dire :

-Tu te sens mieux ma chérie ?

-Oui Maman, merci pour tes conseils qui sont toujours sages ! S'écria-t-elle.

Elle m'offrit une étreinte et je fus fière de voir qu'elle était, à l'instar de son frère, devenue une jeune fille brillante. Oui. J'étais la Maman la plus heureuse du monde avec mes deux enfants et mon mari. Moi, la putaain, l'orpheline, l'abandonnée Piceaerd, je m'en étais bien sortie finalement. De ce fait, je pris un temps pour remercier silencieusement mes beaux-parents sans qui tout ceci ne serait jamais arrivé.

-Je peux aller jouer avec Yélana à présent Maman ? Demanda alors ma fille en me sortant de mes pensées.

-Yélana ? Vraiment ? Mais je croyais... Que...Enfin si tu le souhaites...Je...Euh...Ton frère est avec elle...

Voyant que j'étais en train de m'emmêler les pinceaux, Anna se reprit tout de suite et bredouilla :

-Non pardon Maman ! Tu préférerais que je passe voir Amarok d'abord ! En plus je t'ai dit que j'allais le faire !

-Oui...Mais tu sais...Je ne te force à rien ma petite Chamane, m'enquis-je.

-Non mais c'est d'accord Maman, tout ce que tu veux ! Nous avons pleins de choses à nous raconter en plus ! Renchérit-elle enthousiaste.

-Ah bon ? C'est vrai ?! Repris-je pleine d'espoir.

Elle acquiesça aussitôt avec virulence et je poussai un soupir de soulagement intérieur.

-Mais j'irai quand même embrasser Marraine Ylva et Yélana après ! Clama-t-elle, pétillante.

-Et Tonton Yuma aussi ? Ajoutai-je.

Son visage se ferma immédiatement ce qui me fit un peu tiquer. Je trouvais sa relation avec son futur beau-père très bizarre. C'était comme si elle en avait peur ou qu'elle essayait de l'éviter. Néanmoins, elle bafouilla rapidement un « oui oui » avant de s'éclipser de la maison.

Je restai sur le palier un moment pour vérifier qu'elle ne rentrerait pas encore à l'improviste et allai bientôt chercher les ingrédients dont j'avais besoin dans le placard. Puis je les plaçais rapidement sur la table et essayai de ne pas trop trembler en gravant le prénom de ma fille en grosses lettres ainsi que celui...d'ELYSIA.

-Ce n'est peut-être pas une bonne idée de regarder après tout... Je vais me faire du mal, murmurai-je avant de mettre la poudre de coquelicot.

Je m'arrêtais quelques instants et hésitai plusieurs secondes. Puis je repris pour moi-même :

-Bon tant pis ! Pour une fois dans ta vie Helga ! Va jusqu'au bout des choses !

Concentrée bien que fébrile, je parvins à effectuer la prière chamanique tout en faisant jouer la chaleur amoureuse. Ni une, ni deux. Les feux s'embrasèrent d'un seul et même éclat. Choquée, je n'avais jamais vu deux coupoles s'allumer aussi vite que celles-là... Et pourtant j'en avais célébré des mariages depuis que j'étais chamane...

****

-ATTENDS ?! TU AS FAIT QUOI ?! Hurlèrent les voix de mes grands-parents à l'unisson.

-Merci pour mes oreilles Belle-Ma...Commença Papa.

-C'EST PAS LE MOMENT MON GENDRE ! Hurla-t-elle derechef.

Plus personne n'osa parler alors que nos regards étaient tous concentrés vers mes deux aïeuls. Presque effrayée de les voir comme ça, je me calai instinctivement dans les bras d'Hans qui avait également ramené notre fille contre lui. Le visage de Mamie Anna fulminait tellement que de la fumée aurait pu sortir de ses oreilles. Elle et Papy Elysia dévisageaient Mémé Helga d'un œil noir.

-Maman...Donne-moi une bonne raison de ne pas t'assassiner sur le champ ! Pesta-t-elle.

Loin d'être offusquée, elle répondit avec un grand sourire :

-Eh bien... Nous sommes déjà morts ma grande Chamane.

-Hahaha ! Hilarant ! Maugréa-t-elle, j'en reviens pas...Tu as allumé nos coupoles ! Tu savais tout...Que dis-je ?! Vous saviez tous tout depuis le départ ! Et aucun de vous n'a arrêté ce massacre ! Quoi ?! Vous êtes vraiment une belle bande de bras cassés !

Elle se tourna ensuite vers mon grand-oncle et grommela :

-Mais Amarok ! Dis quelque chose toi aussi ! Tu n'as pas ce sentiment de révolte?! T'es vraiment qu'un flanc c'est pas possible !

-Pourquoi aurais-je un sentiment de révolte...Après tout, c'est toi Anna qui as réussi à délier tout ça en éteignant nos coupoles...Personne d'autre ne l'avait fait avant toi...Et personne après il me semble! Alors il n'y a plus de raison de t'agiter comme une folle ! Tu as réussi à vaincre ma chère Marraine ! Déclara-t-il ironiquement en se tournant vers Mémé Helga.

Contre toute attente, les sourires de cette dernière, Mémé Iduna, Ylva et Pépé Olaf redoublèrent sans que nous en comprenions le sens.

-Arrêtez de nous regarder avec cet air-là, je vous jure que je vais commettre des meurtres ! S'exclama-t-elle encore.

Voyant que ça allait dégénérer mon grand-père souleva soudain :

-Viens ma Anna d'amour, on va s'éloigner un peu.

Il la prit alors par les épaules pour l'emmener à l'autre bout de notre prison de glace.

-Ils vont pas s'en sortir comme ça, hein mon Elysia qu'ils ne vont pas s'en sortir comme ça ! Bande de traîtres ! D'incapables ! De fouteurs de trouble ! Cria-t-elle encore en pointant un doigt menaçant dans leur direction.

-Eh bah...Quel caractère ! Heureusement que nous ne sommes restés mariés qu'un an finalement...Je ne l'aurais pas supporté plus longtemps ! S'exclama grand tonton Amarok qui se retenait de rire.

-Oh toi ! C'est plus le moment de la ramener espèce de goujat ! Gémit-elle, et puis je te rappelle que tu as dû supporter Yélana !

-Merci...J'avais rien demandé, se renfrogna l'ancienne cheffe qui prit également la mouche.

Nous entrâmes donc dans des minutes de tensions qui ne s'apaisèrent pas pour autant lorsque mes grands-parents revinrent parmi nous.

-Ça va mieux ma grande Chamane ? Osa tout de même demander Mémé Helga.

Ma grand-mère lui lança un regard noir et nous eûmes tous la réponse. Cela n'ébranla pas pourtant ma plus vieille aïeule qui s'adressa alors à Papy Elysia :

-Mon petit Chamane est-ce que toi tu es prêt à entendre la suite de l'histoire ? Quelque chose me dit que ça va te plaire...Enfin...Vous plaire si Anna daigne l'écouter aussi.

-NON JE NE VEUX PLUS RIEN ENTENDRE DE TOI ! Hurla-t-elle d'une voix revêche, JE VEUX QU'ON PASSE DU POINT DE VUE DE TATIE IDUNA ! VIENS ELYSIA ! JE SENS UNE NOUVELLE CRISE MONTER EN MOI !

Coincé entre faire plaisir à mes aïeux ou faire plaisir à sa femme, Papy réussit tout de même à maintenir Mamie Anna parmi nous tous. Puis il relança un regard cinglant au reste de la famille et déclara :

- J'espère que ça vaut le coup et que vous avez mis la barre très haute pour pouvoir nous faire passer la pilule parce que je le montre moins que ma Anna d'amour mais je l'ai aussi en travers !

-Mais puisque je te dis que ça va te plaire mon petit Chamane, insista Mémé Helga.

Ma grand-mère continua donc de bouder pendant qu'elle reprit...

****

Mon cœur se prit dans un étau. Ma fille... J'avais condamné ma fille à aimer quelqu'un pour qui elle n'avait aucun sentiment. J'avais fait la même bêtise que mes parents. Elle allait me détester. Me haïr. Non. Non. Je ne pouvais pas permettre de faire cela !

-Trouve quelque chose Helga, vite trouve quelque chose ! Pensai-je à haute voix alors que je me sentis de nouveau prise d'un malaise, déjà je ne dois rien lui dire ! Oh ça non ! Et me voilà avec deux coupoles sur les bras que je ne peux pas éteindre en plus !

Calculant rapidement où j'allais bien pouvoir les cacher, je repensai soudain à un endroit que notre groupe avait délaissé depuis longtemps. Depuis qu'il avait failli s'écrouler sous notre poids.

-Oui...Notre cabane dans les mélèzes...Personne ne viendra les chercher là-bas, murmurai-je.

Priant très fort pour que personne n'arrive à ma rencontre, je pris chaque coupole dans mes mains et me précipitai vers la plaine qui avait autrefois abrité tous nos jeux d'enfants. La chance était de mon côté puisque tous les Northuldra semblaient vaquer à leurs occupations. Ainsi, j'arrivais bientôt face à l'emplacement secret qui m'avait valu tant de moments de plaisir avec Yuma. Posant délicatement les deux ustensiles derrière un buisson, j'observais l'échelle qui paraissait frêle et la serrai fort avant de la tirer pour vérifier que le bois n'était pas trop pourri.

-Bon...S'il te plaît...Tiens encore un peu...J'ai légèrement repris du poids depuis la dernière fois, avouai-je avec humour.

Bien évidemment la cabane ne me répondit pas et je ne pus faire autrement que me lancer avec la première coupole en main.

- C'est la dernière fois que tu as des idées ineptes comme ça Helga, me grondai-je alors que j'entendais craquer le bois au fur et à mesure que je grimpais.

La montée fut beaucoup plus courte que dans mes souvenirs et j'eus bientôt les pieds sur le plancher. Je respirai un grand coup et tâtonnai le terrain avant de m'approcher du centre. Il n'y eut un nouveau craquement mais rien de comparable à ce que Yuma et moi avions entendu le jour où nous avions voulu franchir le pas. Ne faisant pas attention, à la poussière et aux toiles d'araignées qui s'étaient accumulées avec le temps, je redescendis bientôt et fis le même parcours avec la deuxième coupole.

-Ouf ! Ce n'était pas si compliqué finalement...

Juxtaposant les deux objets sur une des caisses, je m'adressai encore à elles en déclarant très vite :

-Bon...Je vous laisse-là en attendant de trouver une solution.

-Haha ! Je savais bien que ma femme était une cachottière ! S'écria soudain la voix de mon mari.

Je sursautai immédiatement et poussai bientôt un cri de surprise tout en me tournant vers la porte. Face à ma mine étonnée, Olaf éclata de rire.

-Tu peux la refaire s'il te plaît !? C'était trop drôle ! Enfin...Non...Pardon...Qu'est-ce que tu fais là mon amour ?! S'écria-t-il.

-Mais tu es complètement fou d'arriver à l'improviste comme ça ! Grommelai-je en retrouvant un rythme normal, franchement! Tu n'es pas raisonnable ! Descends de là ! La cabane va s'écrouler sous notre poids !

- J'avais consolidé les planches pour que nos enfants puissent jouer là...Dit-il.

Mince...C'est vrai...

-Alors ? Dans quoi ma petite femme s'est-elle fourrée ? Minauda-t-il encore.

-Pourquoi faut-il toujours que tu me voies en train de faire une bêtise ! Grondai-je agacée.

-Hum...Eh bien...Tu as toujours une allure de coupable comme si tu avais perpétuellement quelque chose à te reprocher...C'est ce qui me rend fou de toi! Reconnut-il en me dévorant du regard.

Bien que mes joues se chauffèrent, je pâlis aussitôt et bafouillai contrariée :

-Tu...Tu n'étais pas censé être chez les Coudrier ?

-Si...Mais Anna est venue chercher Amarok...J'ai donc supposé qu'elle allait mieux, dit-il.

-Oui...Voilà...C'est exactement ça...Elle va mieux... Bon...Redescends à présent avant que le tout ne s'écroule ! M'exclamai-je.

Loin d'effectuer ce que je lui demandais, il me brava et avança un pied puis l'autre jusqu'à m'atteindre au centre de la cabane. Sachant pertinemment qu'il faisait ça pour me titiller, je parvins tout de même à ne pas sortir de mes gonds. Je fournis un effort surhumain pour ne pas regarder en direction des coupoles. Je ne voulais pas qu'Olaf les voit. C'était une bêtise que je devais réparer seule.

-Alors Madame Piceaerd serait-elle d'humeur nostalgique ? Essaya-t-il à nouveau en me souriant de toutes ses dents.

Faisant au mieux pour ne pas rougir, je répondis alors d'une voix insistante :

-Je...Euh...Non...C'est que les tracas de notre petite...M'a rappelé quelque chose...Que je pensais retrouver dans notre cabane mais il n'en est rien, allez ! Viens ! Partons !

Je ne bougeai pas pour autant et mon mari non plus. Le dos en sueurs à cause de la pression qu'il était en train de me mettre, je décidais tout de même de m'avancer, l'air de rien. J'étais donc prête à lui passer devant au risque qu'il voit les coupoles quand il déclara enfin forfait :

-Dommage que tu ne veuilles pas rester un peu ici...Nous sommes seuls...Tous les deux...Pas d'Ylva à l'horizon...Quoique...Si jamais quelqu'un lui dit qu'il nous a vus monter...Tu peux être certaine qu'elle va débouler dans les dix secondes qui suivent...Mais bon, c'est ton choix et je ne le contesterai pas.

-Oh...Euh...Tu as raison...Ce n'est pas déplaisant en soi... Mais partons avant de lancer de fausses rumeurs, bafouillai-je en rougissant.

Serviable Olaf tourna enfin les talons et je poussai un soupir de soulagement intérieur en le suivant. Malheureusement, je compris un peu tard sa tactique de faux replis. Sans crier garde, il me poussa légèrement et me passa bientôt devant pour tomber nez à nez avec les deux coupoles.

-Haha ! Je savais bien que tu me cachais quelque chose Helga Piceaerd ! S'écria-t-il triomphant, alors maintenant je veux des explications tout de suite.

Je ne le regardai pas et baissai les yeux vers le sol tellement j'avais honte. Après quelques secondes, je tentais d'articuler d'une voix audible :

-Hum...Hum...Je...Euh...C'est...C'est...Écrit dessus.

Olaf demeura soudain soucieux. Voyant que je n'en dirais pas plus, il prit le temps de lire les deux noms et son visage blêmit à son tour. Une atmosphère lourde s'installa immédiatement entre nous deux et il lui fallut plusieurs instants avant de reprendre :

-Alors ? Tu as vraiment osé le faire ?

Ma gorge s'assécha tout de suite tandis qu'il se tourna vers moi en colère :

-Pourquoi l'as-tu fait Helga ?

-Je...Chuchotai-je incapable d'en ajouter plus.

-Pourquoi as-tu fait ça Helga ? Répéta-t-il alors plus fort.

Irritée par son ton qui me traitait puérilement, je me renfermais sur moi-même alors que mes yeux s'humidifièrent. C'était tout ce que je redoutais : Qu'il me prenne en grippe et qu'il m'en veuille.

-Quel était l'intérêt ?! A quoi ça t'a servi ? Comment on va pouvoir vivre avec ça sur la conscience à présent ?!

Incapable de répondre, j'eus enfin des spasmes et me retrouvai affolée alors que c'était totalement mérité.

-Bon sang de bon sang...Et on ne peut pas les éteindre complètement maintenant, fulmina-t-il encore.

Les joues mouillées, je parvins à retrouver ma respiration et sanglotais apeurée :

- S'il...S'il te plaît...Ne...Ne m'abandonne pas Olaf...Je...Je suis désolée...

Retrouvant son côté protecteur, mon mari se radoucit aussitôt et contre toute attente, il se mit à rire :

-Il...Il n'y a rien de drôle, bafouillai-je en m'étranglant avec ma salive.

-Enfin Helga...Réfléchis à ce que tu viens de sortir ! Moi te chasser ! Est-ce que j'ai vraiment une tête à ça ?! Surtout maintenant après dix-sept années de mariage ! Heureusement que non! ...Allez...Viens là.

Il me ramena doucement contre lui et je fus soulagée de voir qu'il n'était pas si fâché. Il était contrarié autant que moi. Silencieux, il m'embrassa les cheveux de longues secondes pour que je retrouve mon calme. Puis il m'éloigna légèrement de lui et déclara en me prenant par les épaules :

-Bien...C'est à toi de réparer ton erreur...Je pense que tu n'as pas trop le choix... Il va te falloir agir.

-Mais qu'est-ce que je peux faire ? Tu viens de le dire, on peut étouffer des flammes mais pas les éteindre à jamais ! Rappelai-je terrifiée.

-Soit...Mais visiblement tu as le droit de tester plusieurs partenaires pour une même personne...Ce qui veut dire que les dieux se moquent bien de qui tu aimes finalement, nota-t-il.

-Non Olaf ! Non je ne peux pas te laisser dire ça ! Si on suit cette logique, alors tu aurais pu construire ta vie avec Iduna et moi avec Yuma ! Non...On ne dit rien, on fait comme si ça n'avait jamais existé...Et j'irai les enterrer très, très loin, paniquai-je en m'agitant dans tous les sens.

Mon mari m'attrapa rapidement les mains et s'exclama :

-Helga...Helga mon amour... Reste tranquille...Voilà...C'est bien...Qu'importe ce que j'ai pu te dire comme méchancetés par le passé que je regrette encore aujourd'hui... Il n'y a qu'une idée à retenir... Je n'aurais pas voulu finir ma vie avec quelqu'un d'autre que toi...Parce que je t'aime !

Embêtée par le fait qu'il se mentait à lui-même, je lui maugréai à mon tour :

-Olaf Camviridus Piceaerd...Si les dieux et le destin ne s'étaient pas mis au travers de notre route, jamais au grand jamais nous n'aurions fini ensemble et tu le sais très bien...Et si ce n'est pas le cas, ose me dire le contraire.

Relevant le défi, il croisa ses bras et me lança un sourire amusé en répétant :

-Alors... Peut-être que cela aurait mis plus de temps... Et que nous aurions effectivement fait notre vie chacun de notre côté avec nos amants respectifs mais je reste persuadé que je serai tombé amoureux de toi un jour d'une manière ou d'une autre... Je...Je sais bien qu'Iduna aime quelqu'un plus fort encore que moi !

-Ah bon ? Demandai-je surprise qu'il n'ait jamais soupçonné son amour pour Ylva.

-Oui...Sinon, elle serait revenue chercher Yuma ou moi depuis longtemps, souligna-t-il.

Puis il marqua une pause qui me laissa songeuse avant de reprendre :

-Et toi ? M'aurais-tu aimé sans ses fichues coupoles ?

-Est-ce que la grosse orgueilleuse et prétentieuse aurait aimé le paysan rustre? Répétai-je un peu moqueuse, hum... Sur le long terme, je pense que oui...Après tout j'adore te titiller...C'est une forme d'amour je pense... Et puis je t'aimais déjà inconsciemment dès l'instant où Grand Pabby m'avait montré des images d'Anna... C'est dès cet instant que je savais que je ne pourrai pas aller à l'encontre des dieux...C'est juste que je ne voulais pas me l'avouer...

-Et tu penses que ça va être pareil pour notre fille ? Qu'elle sera capable d'aimer Amarok ? Renchérit-il avec douceur.

-Je ne sais pas...Sa flamme et celle d'Elysia sont si puissantes...Juge par toi-même...Murmurai-je.

Nos yeux dérivèrent en même temps vers les objets sacrés qui crépitaient toujours.

-Quand on se rappelle que pour Amarok ça avait été bref, soupira derechef Olaf, je crois que tu as ta réponse sur le bon exemple à suivre dans ce cas...D'autant plus que je pense que tu feras une autre heureuse !

Je compris immédiatement qu'il parlait de Yélana. Toutefois je ne relevais pas et fis les cent pas à travers la cabane. Mon cerveau fonctionna comme une machine de guerre pendant de longues minutes et je finis par murmurer avec assurance :

-Bien...Qu'il en soit ainsi. Je vais aller voir Yuma, lui montrer les coupoles et lui dire que le mariage n'est plus possible...Il...Il sera obligé de se soumettre à la volonté des dieux...Et encore plus à la mienne. Cela te convient-il ?

- C'est la meilleure chose à faire Helga, répliqua-t-il en m'observant amoureusement, mais tu n'es pas trop déçue que personne ne s'élève socialement ?

Je secouai tout de suite la tête et répondis :

-Absolument pas...Le bonheur de ma fille et ma filleule passent avant tout et je suis plutôt navrée de m'en être mêlée.

Ravi, Olaf se rapprocha alors de moi et s'exclama :

-Enfin, tu retrouves la raison ma très chère femme...Pour ma part il y a un bonheur encore plus important à mes yeux.

-Lequel ? Demandai-je surprise.

Il se pencha alors pour m'offrir un langoureux baiser et susurra :

-Le tien.

Rougissant à cause d'une chaleur soudaine, je lui effleurai une nouvelle fois les lèvres. Nos regards se croisèrent ensuite avec une même pensée et nous nous retrouvâmes bientôt empêtrés dans les vieux coussins qui avaient été délaissés par le temps. Ces mêmes coussins où j'avais failli faire une bêtise avec Yuma avant que la cabane ne choisisse pour nous de ne pas tenir...Elle aussi savait que mon véritable amour était Olaf. Ses palpations sur mes seins et mes fesses me firent défaillir...Oh oui...Ni une, ni deux, nous finîmes nus dans ce lieu clos et ne nous lassâmes pas de nous caresser jusqu'à ce que mon mari trouve le chemin de ma féminité. La sensation de bien-être intensif explosa tandis que j'essayai de me rappeler la dernière fois que nous avions eu un tel moment d'intimité. Oui...Cela faisait bien longtemps que nous avions quitté le stade des trois fois par jour...Entre les enfants qui étaient toujours dans la maison, son travail aux champs et mes tournées chamaniques...Nous étions tellement épuisés que nous rêvions juste de dormir enlacés l'un contre l'autre. Le mois dernier Helga...C'était le mois dernier, calculai-je avant de me gronder pour ne pas être dans l'instant présent.

-Tu m'as chauffée...Toute la matinée... Me souffla-t-il bientôt alors que mes jambes se harnachaient autour de son aine pendant que mon bassin dansait au rythme de ses coups.

-Oh Olaf...Oh...Continue, savourai-je les yeux mi-clos.

Son corps s'échauffa tout en appliquant mon désir. Il était en moi. Nous étions bien...Mes doigts dans ses cheveux en brosse...La seconde d'après mes mains sur ses fesses pour doser le débit...Sa tête dans mes seins...Son souffle dans mon cou...Ses mains qui m'encadrent le visage...Ainsi...Rester ainsi pour toujours...

-Helga...Helga, répéta-t-il d'une voix brute.

Je n'eus pas le temps de lui répondre que je me sentis partir vers ce bien-être ultime en exprimant un cri révélateur. Olaf me rejoint bientôt et nous n'entendîmes bientôt plus que nos respirations qui essayaient de reprendre un court normal.

-Bien...Combien de temps avant que ta chère amie impudique débarque ? Plaisanta mon mari quelques secondes plus tard.

- C'est qu'elle ne débarque pas seule qui m'inquiéterait ! Dépêchons-nous de nous rhabiller avant de tomber sur un des enfants ! Le pressai-je.

Nous recalâmes donc nos vêtements de travers mais fûmes tout de même présentables. Olaf m'observa encore d'un œil aguicheur avant que je ne fronce les sourcils en bougonnant :

-Descends en premier !

-Oh aurais-tu peur que ça jase si nous descendons en même temps !? Rit-il à nouveau.

-Non c'est surtout pour une question de pratique ! Minaudai-je.

Il approuva et s'éclipsa avant d'attendre que mes pieds touchent à leur tour la terre fraîche.

-Tu m'accompagnes ou je file directement voir Yuma toute seule ? Demandai-je encore.

-Oh ! Je ne voudrais pas te priver d'un tête à tête avec le chef Lorcus ! Nous pourrions en venir aux mains si je viens ! Me titilla-t-il à nouveau.

Je le poussai avec mon épaule et nous nous embrassâmes une dernière fois avant de partir chacun de notre côté. J'arrivai bientôt non loin de la hutte principale et vis ma fille et son fiancé. Anna se tenait à une distance convenable d'Amarok et faisait semblant de l'écouter... le fils aîné d'Iduna avait bien changé depuis qu'il avait été élevé uniquement par son père... Yuma l'avait trop gâté, trop rendu fier, contrairement à Elysia qui avait été à l'instar de son animal totem doux comme un agneau.

-Oh ! Regarde Anna ! Voilà ma chère Marraine ! S'exclama-t-il alors que ma petite chamane sursauta comme s'il avait accompli un méfait.

Je fis celle qui n'avait pas vu son ennui et allai embrasser mon filleul avant de reprendre :

- J'aimerais parler à ton père Amarok... Est-il toujours chez Tatie Ylva ?

-Hum... Non je crois qu'il est parti faire un tour près des berges, dit-il en montrant rapidement l'ouest de la plaine.

-Je dois rentrer à la maison Maman ? Demanda aussitôt Anna ravie de cette échappatoire.

-Euh...Non, non, continue de t'amuser un peu, lançai-je désinvolte.

-Parfait ! Viens Amarok ! Allons rejoindre Pieter et Yélana ! S'enquit-elle en ne lui laissant pas le choix.

Elle ne l'attendit pas et il lui courut après. Je voyais tout ce que je n'avais pas voulu voir à présent. Ma fille n'éprouvait rien du tout pour lui. Rien. Absolument rien. Elle n'avait toujours juré que par Elysia... Et lui aussi... Depuis l'instant où il l'avait prise dans ses bras lorsqu'elle n'avait que quelques jours, depuis l'instant où ils s'étaient parlés enfants... Cela me sautait de plus en plus aux yeux alors que les souvenirs affluaient dans ma mémoire.

-Pardonne-moi ma chérie, Maman a été tellement cruelle, tellement égoïste une fois de plus, marmonnai-je les larmes à nouveau aux yeux.

Je les essuyai pourtant très vite et rehaussai ma carrure pour paraître sans pitié en arrivant aux abords des rives. Yuma était bien là, occupé à ramasser de la mousse. S'il était serein, notre discussion pourrait aboutir à quelque chose de positif. Confiante, je marchais à grands pas vers lui quand le Nokk attira bientôt mon attention en me regardant de ses yeux translucides.

-Désolée... Je n'ai pas le temps de jouer avec toi...File, chuchotai-je.

L'équidé ne bougea pourtant pas et continua de me fixer jusqu'à ce que je faiblisse. J'ignorais comment il faisait ça mais il semblait m'attirer vers lui.

-Mais qu'est-ce que tu as donc ? Ronchonnai-je en m'approchant de l'eau.

Trop proche des rives, je n'eus pas le temps de réagir qu'il me fit glisser sur son dos au risque que je me brûle avec les coupoles que je tenais toujours contre moi. J'eus à peine le temps de comprendre ce qui se passe qu'il galopa férocement pour m'amener jusqu'à...Ahtohallan ?

-Euh... C'était quoi ton but là ?! Grommelai-je.

Le Nokk hennit comme toute réponse.

-Désolée je ne sais pas parler l'esprit ! Ronchonnai-je, allez ! Ramène-moi aux berges !

Joueur, il me lança un autre regard de défi alors que sa tête se cabra en direction des ustensiles toujours enflammés. Embarrassée de perdre du temps, j'ajoutai encore :

-Oui ! Je sais ! C'était pour ça que j'allais voir mon idiot d'ancien amant figure-toi ! Pour lui montrer que je m'étais trompée sur le mari de ta future gardienne !

Comme s'il avait compris toute la conversation, l'équidé hennit pour approuver avant de se cabrer à nouveau avec insistance en direction des coupoles. Un peu surprise par son geste, je demandai alors :

-A moins que... Oui c'est ça...Hein ? Quoi ? Toi ? Toi tu voudrais bien être d'accord pour unir Anna et Elysia ?

A ma plus grande joie, le cheval d'eau mugit avec consentement.

-Oh merci ! Tu es super ! Lançai-je en déposant immédiatement les ustensiles au sol.

Le souffle court, j'attendis qu'il les bénisse. Quelle ne fut pas ma déception de voir qu'il éteignit les flammes d'un coup de crinière quelques secondes plus tard.

-Mais qu'est-ce que tu as fait ?! Je ne comprends pas ?! Tu devais être de mon côté ! Grommelai-je.

Effrayée à l'idée de ne pas être soutenue par les dieux, les deux coupoles m'échappèrent des mains et coulèrent au fond de la Mer Sombre, aidées par les sabots du Nokk. Prise d'un vertige, je fus bientôt rattrapée par ce traître qui resta fort dans sa posture alors que je lui lançai un regard cinglant.

-Moi qui pensais que tu m'aiderais ! Avec tout ce que j'ai fait pour toi, maugréai-je.

La bête garda le silence et je le réprimandai à nouveau :

- C'est pour ça que tu ne voulais pas que je le dise à Yuma, n'est-ce pas ? Parce que je me suis avancée trop vite et que j'ai voulu aller à l'encontre des dieux ?!

Toujours pas de réponse. J'avais pourtant l'ultime conviction que j'avais visé juste et cela me faisait tellement de peine pour ma fille.

-Je t'en prie...Fais-moi confiance...Je te jure qu'ils doivent finir ensemble...Si tu avais vu leur feu, si unis, si parfaits, en telle symbiose...Je suis sûre que les dieux le savent !

Cette fois, l'esprit de l'eau tapa du sabot comme pour me lancer un nouveau signal. Ne m'avouant pas vaincue, je le sommai aussitôt de me ramener vers la Forêt Enchantée car j'avais un autre plan en tête.

-Réfléchis Helga...S'il a réussi à éteindre le feu des coupoles pour Anna et Elysia cela veut dire qu'il pourrait très bien le faire pour Anna et Amarok, oui...Il faut que ça marche, me persuadai-je.

Arrivée aux Plages Grises, je rebroussai alors chemin jusqu'au terrain dévasté de l'ancienne hutte des Camviridus. Le petit bois où Olaf et moi avions découvert nos coupoles à l'âge de cinq ans était resté intact, lui. C'était ici que j'avais caché celles de ma fille et mon filleul. Je les pris rapidement et retournai à un point d'eau avant de chanter les quatre notes.

Attentif, le Nokk apparut plusieurs secondes plus tard et me fixa encore de ses yeux luisants.

-Regarde ! Je vais te prouver que ce sera un mauvais mariage ! M'exclamai-je.

Sortant rapidement la poudre de coquelicot pour la mettre dans les deux ustensiles, je commençais par m'occuper de la coupole d'Amarok et enrageai intérieurement en la voyant s'allumer assez facilement.

-Bon...Euh...C'est...Euh...Cela ne va pas être la même pour Anna ! Tu vas voir ! M'exclamai-je sûre de moi.

Heureuse de lui démontrer qu'il avait tort, je fus moi-même déçue en m'apercevant que la flamme du côté de ma fille s'était elle aussi allumée plus aisément que lors de la première fois.

-Je n'y comprends vraiment donc plus rien...Alors...Ils s'aiment ? Demandai-je désappointée.

Mon regard se tourna tout de suite vers l'esprit de l'eau pour avoir la réponse et il ne bougea pas.

-Pourtant...Les flammes d'Anna et Elysia étaient si réelles... Je...Je n'ai pas fait d'erreur alors? Murmurai-je en sentant un poids en moins sur ma poitrine.

Comme pour me prouver le contraire, l'équidé fronça immédiatement les sourcils et il m'indiqua les objets de la tête. Mon cœur se martela dans ma poitrine et je les déposai au sol de la même manière qu'un peu plus tôt à Ahtohallan. La crinière de l'esprit de l'eau fendit l'air une deuxième fois en direction des coupoles qui...Continuèrent de brûler.

-Bien...Merci pour ton éclairage ! Lui lançai-je alors en lui embrassant le museau.

Mais le Nokk ne se laissa pas faire et commença à remuer avec virulence avant de frapper à nouveau du pied en fixant son regard vers les ustensiles. Je baissai immédiatement les yeux et découvris que les flammes changèrent de couleurs durant quelques secondes passant de la teinte orangée à celle bleutée.

-Tu veux quand même maintenir le mariage d'Anna et Amarok, n'est-ce pas ? L'interrogeai-je surprise.

L'esprit de l'eau hocha la tête alors que j'ajoutai :

-Mais tu as fait en sorte qu'il ne dure pas éternellement, je me trompe ?

Amusé, Il acquiesça et donna à nouveau un coup de pattes dans l'eau de la rivière. Un souvenir figé de cheminée se matérialisa bientôt.

-Quoi ? Tu veux que j'accouple tout de suite leur feu du foyer...Mais si je fais ça je ne pourrai définitivement pas revenir en arrière ! M'écriai-je terrifiée.

Il hennit avec insistance et je me pliais à son ordre. J'avais presque espéré que le tout s'éteigne une fois dans l'âtre mais il n'en fut rien.

-Ah bah bravo! T'es fier de toi ! Rugis-je.

La bête moulina dans l'eau en signe de réponse et j'ajoutai alors en fusillant le feu du regard :

-Je souhaite que les flammes s'éteignent ! Je souhaite que les flammes s'éteignent !

Je ne voulus pas y croire mais le miracle se produisit après plusieurs répétions. Consternée, mes yeux passèrent rapidement de l'esprit de l'eau à la cheminée qui disparut, ramenant les coupoles d'Anna et Amarok sur le sol de terre battue.

-Attends...Quoi...Je...Je viens vraiment de faire ce prodige ?!

Son museau s'affaissa. Enchantée par la tournure des évènements je demandai à nouveau :

-Eteindre le feu du foyer...Est-ce que ça se reproduira ?

Ses naseaux s'enquirent une deuxième fois.

-Mais ce ne sera pas moi qui le ferai ? Continuai-je, ce sera le combat de ma fille?

Le Nokk fit une révérence en signe de soumission et je fus prise d'une paix intérieure.

-Tu auras ton histoire d'amour auprès d'Elysia Sappos ma chérie...Cela prendra plus de temps que prévu, soufflai-je heureuse, oui, tu me détesteras et me trouvera injuste mais j'assumerai ma faute jusqu'au bout...

****

-Mais alors Mémé...Tu es en train de nous dire que si Mamie a réussi à éteindre son feu du foyer c'est grâce à toi et au Nokk ? Demandai-je immédiatement.

- C'est exactement ça, arrière-petite-chamane, répondit-elle en adressant un clin d'œil à mon aïeul.

Ma grand-mère lui tira la langue et croisa ses bras en boudant :

-Oui bah...Pour la légende on dira quand même que je suis la seule et unique capable de le faire ! Na ! Et puis d'abord, j'ai jamais aimé cette bestiole ! La preuve ! Elle a éteint nos coupoles ! Hein mon Elysia que tu es d'accord avec moi !

-Euh...Oui ma Anna d'amour...Bafouilla mon grand-père pour avoir la paix.

-Mais ça alors ?! Je croyais que cette stupide tradition n'avait pas d'importance de toute façon! Jubila Yélana en lançant un coup de coude à Mamie.

-Oui bah non ça n'en a pas ! Grommela-t-elle encore, je suis quand même estomaquée de voir que vous avez tous vécu en connaissant la vérité et pourtant vous m'avez laissé pendant six mois de souffrance auprès d'un homme belliqueux et arrogant.

-Tiens...Je savais pas que c'était ma fête aujourd'hui ! S'exclama grand tonton avant de se prendre un regard noir par sa véritable femme, oui enfin...Pardon...Il est vrai que j'étais comme ça...Heureusement que Yélana a su me remettre sur le droit chemin, je m'en excuse encore Anna.

-Je...Ce...Ce n'est rien...En réalité, ce n'est pas toi qui devrais nous donner du pardon! Lâcha-t-elle encore violemment à l'adresse de mes quatre aïeux.

Puis elle déglutit violemment et se tourna ensuite vers Mémé Iduna avant de reprendre :

- J'espère que ta partie va plus nous réchauffer les cœurs Tatie !

Contre toute attente, ce fut Papy Elysia qui devint blanc alors qu'elle lui lança un sourire entendu.

-Eh bien...Tout dépend de la position où tu te places jeune fille, nota-t-elle.

Ma grand-mère soupira et conclus :

-Bon de toute façon, au point où nous en sommes...Il faut qu'on sorte d'ici...

Bon bah c'était un beau poisson d'avril qu'a fait Helga à Mamie! (facepalm)

Alors oui un petit truc, j'avoue que j'ai beaucoup ri pendant la scène dans la cabane et j'imagine bien Frantzoze rager parce que le sol ne se brise pas sous son poids, puis éclater de rire en apprenant qu'Olaf a fait renforcer le plancher evidemment parce qu'on sous entend qu'Helga... :cookie:

Autrement, ça n'est pas un poisson et je suis désolée mon Pieter d'amour mais toute la première partie, justement quand il apparaît bah ça m'a moins interessée, il faut dire que c'est dès qu'on apprend la connerie d'Helga que ça devient intéressant!
C'était une super idée de faire un retour dans l'Hellheim à ce moment là, je visualise tellement la réaction de Mamie et je l'imagine bien en train de bouder tout du long!!! Laughing

Enfin cette révélation! Mamie n'est donc pas la seule, ni même la première à avoir éteint des coupoles et clairement, le Nokk est un gros enf****!!!! :fouet:

Face à sa réaction,... J'ai envie d'aller verser des produits chimiques dans l'océan!!!! (eh doucement c'est une blague je vais pas le faire, et celui qui le fait... :fouet:

)
Ce vrai faux dialogue avec l'esprit était vraiment bien trouvé et Helga, il fallait assumer la faute et elle le fait admirablement!
Vraiment c'était plaisant!!!

Moi la scène qui m'a beaucoup fait rire c'est celle du jardinage... pourquoi faut toujours que les scènes de jardinage soient tendancieuses ?! XD

Pour la scène de la cabane, c'est @frantzoze justement quand je lui ai lu le premier jet qui m'a dit "t'as qu'à dire qu'Olaf a renforcé le tout parce que c'est la grosse GaGa !" Razz

La partie Mamie dans l'Hellheilm je l'ai écrit en salle des profs et je rigolais tellement en appuyant comme une tarée sur les touches du claviers que les autres profs m'ont dit de me calmer Razz

Oh ?! Mais qu'entends-je ?! Mamie va laisser les rennes tranquilles pour se tourner vers une nouvelle filière de ragoût findus sponsorisée par le Nokk Razz

Merci en tous cas pour ce retour qui fait plaisir I love it

Dov Légende du Royaume Messages : 2700 Date d'inscription : 24/04/2015 Age : 28

Alors qu'ils sont en pleine affaire intime, Helga et Olaf se font surprendre par leur Pieter, de quatorze ans, qui se répugne à les voir dénués d'intimités et de les entendre dire qu'il devrait commencer par se trouver une future femme, alors qu'il se considère comme moins important qu'Anna et son mariage avec Amarok. Et même s'il avoue avoir un petit faible pour Yelena, ses parents n'apprécient guère son comportement et l'obligent à rendre visite à cette dernière plutôt qu'à sa sœur.

Mais en parlant d'Anna, celle-ci est en pleurs. Elle fait croire à sa mère que c'est parce qu'elle a tâchée ses vêtements avec ses menstruations, mais même si Helga n'en croit rien (car elle sait qu'Anna nourrit des sentiments envers Elysia), elle fait semblant d'y croire et aide sa fille à nettoyer. Et pour l'aider à apaiser son chagrin, elle lui propose d'écrire un mot à Elysia avant d'aller voir son fiancé Amarok. Puis une fois seule, Helga sort les coupoles destinées à sa fille et Elysia et les allume... rapidement. Ce qui, petit passage dans l'Helleim, a le dont d'offusquer Mamie Anna en apprenant cela. Et, de retour à l'histoire, Helga finit par regretter son geste, elle décide alors de cacher les coupoles dans la vieille cabane de son enfance le temps qu'elle trouve une solution. Mais elle se fait surprendre par son mari, qui, même s'il ne comprend pas pourquoi elle a uni les coupoles, ne se montre pas furieux à son égard. Cela étant, si Anna et Elysia son maintenant destinés à vivre ensemble, il en sera de même pour Amarok et Yelena. Aussi Helga décide d'en avertir Yuma afin qu'il se plie à la volonté divine.

Mais sur le chemin, Helga se fait entraîner par l'esprit de l'eau à Ahtohallan, loin de tout le monde, et celui-ci éteint le feu des coupoles avant de présenter celle d'Anna et d'Amarok, qui son toujours allumés. Mais dans un souvenir d'Ahtohallan, elles sont aussi éteintes, dans le feu du foyer. Helga comprend alors : Anna sera bien marié avec Amarok, mais se mariera plus tard avec Elysia. C'est donc sa fille qui s'occupera de réparer la faut de sa mère, quitte à ce qu'elle la déteste au bout du compte.

Et du côté d'Iduna... ah, pas de partie Iduna. On attendra la semaine prochaine.

Merci @Dov pour ton commentaire Smile

Alors que la première partie est écrite, voici les spoilers sans contexte du chapitre 36 Very Happy

[Ansa's Stories] Retour vers le passé 5 : Les mystères des Belles Pousses : Attention contenus matures ! - Page 10 Spoile74

C'est pas la dernière image de Vice Versa ce truc?! olafquestion

En tout cas, associer les deux premières images, moi j'ai quelques mauvais souvenirs récents.
Si je vous dis, petit frère ado, salle de bains, porte non vérrouillée (par lui) vous imaginez ce que j'ai pu voir?! [Ansa's Stories] Retour vers le passé 5 : Les mystères des Belles Pousses : Attention contenus matures ! - Page 10 196702029

[Ansa's Stories] Retour vers le passé 5 : Les mystères des Belles Pousses : Attention contenus matures ! - Page 10 196702029

Je sens qu'il va y avoir le même genre de vision désagréable pour un parent!
Le tout agrémenté du fil rouge des coupoles. Oh ça va être explosif!

Floconnette a écrit:C'est pas la dernière image de Vice Versa ce truc?!
En tout cas, associer les deux premières images, moi j'ai quelques mauvais souvenirs récents.
Si je vous dis, petit frère ado, salle de bains, porte non vérrouillée (par lui) vous imaginez ce que j'ai pu voir?!
Je sens qu'il va y avoir le même genre de vision désagréable pour un parent!
Le tout agrémenté du fil rouge des coupoles. Oh ça va être explosif!

Je viens tellement d'exploser de rire en imaginant ta tête face à ça. Oh l'instant de gênance profonde... Sans déconner j'avais pas l'idée mais faut que je me débrouille pour rajouter un truc comme ça

c'est du génie (Même si en soi Yelana avait déjà surpris Mamie Anna dans la cascade au chapitre 26 de retour vers le passé 3 Razz

) Attends mais il a 12 ans... je sais pas si à 12 ans... scratch

Je n'irai pas lui demander!

Floconnette a écrit:Je n'irai pas lui demander!

Je sens un traumatisme profond en toi bravo