- Le Royaume d'Arendelle -
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Ansa
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Lun 31 Oct 2022, 14:46
Coucou,
Oh bah tu sais c'est comme tout, ça arrive d'avoir des pannes lol! (Bon en vrai je vais aller chialer un bon coup parce que c'est le genre de commentaire qui m'effraye de ne pas être à la hauteur de mes lecteurs  [Ansa's Stories] Retour vers le passé 5 : Les mystères des Belles Pousses : Attention contenus matures !  - Page 4 1566868710  [Ansa's Stories] Retour vers le passé 5 : Les mystères des Belles Pousses : Attention contenus matures !  - Page 4 1566868710  [Ansa's Stories] Retour vers le passé 5 : Les mystères des Belles Pousses : Attention contenus matures !  - Page 4 1566868710  [Ansa's Stories] Retour vers le passé 5 : Les mystères des Belles Pousses : Attention contenus matures !  - Page 4 1566868710  [Ansa's Stories] Retour vers le passé 5 : Les mystères des Belles Pousses : Attention contenus matures !  - Page 4 1566868710  )
Je pense (du moins j'espère) que ton ressenti ne va pas être de pire en pire Sad
Il est vrai que les chapitres 7 et 8 se lisent dans l'ensemble avec le 10 et 11 à venir... Alors peut-être que ça ira mieux quand tu auras eu ces quatre-là.

Il y a déjà un chapitre Hellheilm pour la semaine prochaine de prêt (le 9) et je suis en train d'écrire le 10 pour samedi.

Voilà. Bisous I love it


PS: Voici les spoilers sans contexte du chapitre 10 ! Very Happy

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Mar 01 Nov 2022, 08:38
En fait je pense que j'attendais tellement de l'évolution Iduna Ylva que j'ai fini par l'idéaliser. Je trouve que la c'est peut être un peu précipité les événements, je pense que c'est ça qui m'a dérangéé. Franchement je cherche car j'ai du mal à me dire "tiens c'est ça que j'aime pas". Après pour un autre texte où je n'aime pas je passerai mon chemin et basta. La je m'attarde car j'ai pas envie de ne plus suivre! :calin:

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Mar 01 Nov 2022, 10:23
Oh si ce n'est que ça... Bon ça devrait aller mieux alors maintenant qu'Amaris et Elias sont morts ... Wink
Je m'inquiète moins Razz

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Sam 05 Nov 2022, 20:50
Allez comme promis ! Ce soir deux chapitres de prévu Smile Commençons donc par le 9 Very Happy

Chapitre 9 : Règlement de comptes 2 :

-Bon bah au moins maintenant on sait pourquoi Oaken a jeté Kristoff hors de son magasin quand il a voulu baisser le prix dans la vie de mon homologue ! Plaisantai-je pour réchauffer l'atmosphère, parce que je suppose que tu n'as jamais payé tes frais, Mémé Helga ?

Mais ni elle ni aucun adulte ne me répondirent. Un silence pesant était omniprésent dans le cercle que nous avions formé. Papy et Mamie observaient mes plus vieux aïeuls avec une certaine forme de dégoût, accouplé à une colère débordante. Papa était lui aussi assez froid et on pouvait aisément comprendre pourquoi. Il avait beau s'être racheté, avoir évolué dans le bon sens dans toutes nos autres vies, le fait qu'on s'attaquait à son royaume lui retournait toujours le bas ventre.

-Hum...Mamie...Tu voudrais bien nous redonner une portion de ragoût ? Helga et moi mourrons de faim...N'est-ce pas ma chérie ? Demandai-je en lançant un regard insistant à ma fille.

-Oh...Euh...Oui ! Tout à fait Maman ! Clama-t-elle, le ragoût de Mémé Anna est tellement délicieux ! Il serait dommage de laisser passer ça !

Mais à notre grande surprise, même l'appel alléchant de la bonne nourriture de mon aïeule ne suffit pas à lui redorer son ego. Prostrée à côté de mon grand-père, elle évitait le regard de ses parents et beaux-parents avec force, Papy faisait de même en observant ses pieds comme si quelque chose d'important allait apparaître du sol.

-Vous êtes sûrs que ce truc ne peut pas s'ouvrir tant qu'on a pas tout dit ? Intervint alors Amarok en pointant notre prison de glace.

-Visiblement non, mon fils ! S'écrièrent Pépé Yuma et Mémé Iduna en même temps.

Ils se regardèrent et rougirent alors que Yélana était également en train de tourner de l'œil après avoir entendu que sa mère avait embrassé mon autre arrière-grand-mère. Ylva le remarqua bientôt et demanda :

-Ça ne va pas ma chérie ?

-Papa il était au courant ? Questionna-t-elle à son tour avec hargne.

-Au courant de quoi ? Répéta l'historienne avec incompréhension.

-Que ton penchant allait vers les femmes ! Répondit-elle violemment.

Son visage se chauffa tout comme celui de Mémé Iduna qui chercha soudain à se faire toute petite. Ylva se contenta de hocher légèrement la tête.

-Oh je te rassure, il a lui aussi ses torts ! Répliqua-t-elle acerbement.

-Ce n'est pas ce que je t'ai demandé ! Ragea-t-elle.

Madame Nordlys était donc sur le point de répondre avant que Mamie ne questionne à son tour mes arrière-grands-parents :

-Et vous autres ? Vous le saviez ?

Gênés, Mémé Helga et Pépé Olaf acquiescèrent tandis que Pépé Yuma secoua la tête avec violence. Loin d'être assommée, Ylva se redressa fièrement du haut de sa petite taille et ajouta à l'adresse de mes arrière-grands-parents Piceaerd :

-Oui Yélana ton père savait tout aussi bien que j'adorais la gente féminine autant que masculine, néanmoins il n'a jamais su pour ma Reine Iduna, il ne comprenait jamais rien de toute façon...Il était déjà assez cassant lorsqu'il parlait de Pie...Euh...Non rien en fait.

Furibonde, la mère de Mamie la fusilla aussitôt du regard et renchérit :

-Oh si ! Vas-y ! Va jusqu'au bout de ta pensée ! Je sens que ça a un rapport avec Pieter !

Le visage d'Ylva devint à son tour rubicond et elle lui fit fermer sa bouche d'un geste de la main tout en s'écriant :

-Oui bah Kanda est un peu rustre sur les bords ! Je n'y peux rien moi...Quant à toi ma Grosse Gaga ! Si je me souviens bien, ta réaction n'était pas non plus des plus sympathiques quand tu l'as su la première fois ! Et Iduna et moi nous rappelons très bien tes propres paroles à notre égard !

-Stop ! Ne vous battez pas pour ça ! Coupa Yuma en ramenant tout le monde à l'ordre.

Mon aïeule encaissa la remarque et l'ignora pour venir se poster à côté de la Maman de Papy. Elle lui prit la main de compassion car celle-ci était mal de nous avoir raconté la triste fin de ses parents.

-Oh...Tu sais Mémé il faut voir le côté positif ! Au moins la mort de Pépé Elias et Mémé Amaris a mis fin à la haine entre vos deux familles ! Renchérit ma fille comme si elle avait lu dans ses pensées.

-Hum...Hum...Ma chérie...On ne peut tout de même pas nous en réjouir, murmurai-je alors que le visage de mon aïeule se décomposa.

-Non c'est sûr Maman ! Mais au moins maintenant, Christia et Rick ont été plus cléments à son égard ! Clama-t-elle sûre d'elle.

-Plus cléments ! Plus cléments ! C'est vite dit ! Souligna bientôt Mémé Helga.

Cela suffit à attiser davantage ma curiosité. A ma grande surprise Papy Elysia et Grand Tonton Amarok se jetèrent alors un regard complice et mon grand-père reprit :

-Après une concertation entre frères, nous aussi nous avons une question !

-Ah carrément ! Une concertation entre frères maintenant ! Grommela Mamie Anna toujours tendue, tu pouvais pas être plus aimable avec lui tant que nous n'étions pas dans cette prison !

-Euh...Si ma Anna d'amour...Mais je fais de mon mieux ! Personne n'est aussi parfait que toi, S'écria-t-il avec un sourire malicieux.

Les joues de mon aïeule se chauffèrent et elle murmura :

-Bien rattrapé monsieur Sappos...Bon alors c'est quoi cette question ?

Grand Tonton Amarok et lui se concertèrent et finalement mon grand-père reprit :

-Est-ce qu'il y a eu plus qu'un baiser entre Marraine Ylva et toi, Maman ?

Les deux femmes éclatèrent de rire à mon grand étonnement et Mémé Iduna renchérit :

-Je pense que l'un et l'autre avez assez d'expériences pour savoir que deux lèvres qui se touchent à peine ne sont pas des baisers !

-Pas d'accord ! Clamai-je immédiatement, je considère le premier baiser chaste de Kristoff comme étant celui que nous nous sommes donné dans la Forêt Enchantée juste avant que nous laissions Elsa à son apprentissage de pouvoir.

-Ah ! Je me disais bien que tu ne méditais pas toute seule comme tu me l'avais suggéré, renchérit Maman avec amusement, dans ce cas, mon premier vrai baiser était celui donné à Antoine sous le gui à l'âge de huit ou neuf ans.

-Oui on s'en rappelle ! Clamèrent en même temps Papy, Mamie et Marraine.

-Et comment vous pourriez le savoir ?!...Oh non ?! Donc vous m'espionniez ! De mieux en mieux ! Grogna-t-elle.

Ma grand-mère haussa immédiatement les épaules et reprit :

-Tout comme tu devais espionner Anna et Elsa quand elles jouaient petites...Et puis tu as vu le professeure que nous avons eu !

-Oui...Euh...Bon...Soit, soit, grommela-t-elle en regardant sa Grande Marraine.

Papa un peu jaloux de mon beau-père, répliqua à son tour :

-Moi je préfère me souvenir du premier baiser que nous avions eu dans la bibliothèque à l'âge de seize ans ma Iduna.

-Même si c'était plus que deux lèvres qui se touchent, susurra ma Mère, oh ! Et celui devant toute la cour qui avait été outrée dans une de vos autres vies tu t'en rappelles aussi ?! Rit-elle en le regardant avec désir.

Papy Elysia qui fit une grimace car il n'avait pas envie d'imaginer cela, en profita pour se rapprocher de Mamie et ajouta :

-Dans ce cas, notre premier baiser avait eu lieu après notre leçon de chamanisme à six et huit ans, n'est-ce pas Madame Piceaerd ?

Mon aïeule rougit instantanément et hocha la tête en murmurant :

-Oui ! Maman et Tatie Iduna étaient parties discuter dehors car tu allais rester à la maison avec nous pendant quatre ans. Je m'en rappelle comme si c'était hier.

Ils s'observèrent encore longtemps et nous finîmes par nous racler la gorge de gêne.

-Oui bon. C'est bien beau tout ça, mais du coup ça confirme bien nos craintes, n'est-ce pas ? Rétorqua Amarok qui souhaitait revenir au sujet initial.

-Eh bien...Nous en parlerons en temps et en heure mon fils ! Trancha Mémé Iduna.

Mes aïeux pâlirent immédiatement.

-Oh ne faites pas cette tête-là Mouton Hihi ! Il n'y a pas de quoi en faire tout un plat ! Enfin si, je comprends votre déception dans une moindre mesure... J'ai eu ce même sentiment de dégoût et de colère quand j'ai appris que mon père trompait ma mère avec Niklas et Pieter et...

-PARDON ?! Cria de derechef Pépé Olaf, Pieter faisait aussi des choses avec le roi Runeard?!

- J'ai gagné mon pari ma Grosse Gaga ! Déclara Ylva en explosant de rire.

-Oui mais moi j'étais au courant ! Il y avait une de ses tensions dans le Nifflheilm quand ils étaient tous les deux ! Tu aurais adoré à coups sûrs ! Plaisanta cette dernière.

-Merci Madame Nordlys, et oui pour répondre à votre question, ils doivent sans doute même continuer actuellement ! Dit ma fille, l'érotisme c'est très primé dans la famille, et ce n'est pas Pépé Elysia et Mémé Anna qui démentiront !

Les joues de mes grands-parents prirent immédiatement feu alors que le visage de Papa vira au blanc sous les yeux noirs de Maman.

-Oups...Visiblement vous n'étiez pas au courant pour Grand Tonton, plaisantai-je, mais ce n'est pas grave parce que finalement ça ne l'a pas empêché d'assurer une descendance avec Mamie Rita et...

-...Et je crois qu'on va s'arrêter là ma petite Piceaerd, souffla ma grand-mère qui peinait à contenir son calme, il y a des choses plus importantes à régler.

Un peu surprise, Mémé Helga se tourna vers elle et s'exclama :

-Oh ma grande Chamane ! Ne fais pas cette tête-là enfin ! Tu as été une des premières à savoir réellement que Yuma et moi nous aimions et que je tenais absolument à trouver une solution pour que nous nous marions...

-Comment as-tu pu me faire ça ? La coupa-t-elle.

-Faire quoi ? Répéta-t-elle.

-Tu sais très bien ! Allumer mes coupoles sachant comment tu avais souffert en ne pouvant pas épouser ton propre amoureux ?! Cria-t-elle.

-Mais Anna...C'est toi qui t'en moquais tout à l'heure, souleva Yélana.

-Oui mais c'était avant d'avoir la suite du récit ! Rechigna-t-elle.

Elle se tourna ensuite vers Mémé et insista :

-Alors Maman ?!

Ma plus vieille aïeule regarda soudain tendrement Pépé Olaf et répondit :

-Parce que j'ai fini par aimer ton père. Cela n'a rien à voir avec l'amour passionnel que je partageais avec Yuma depuis l'enfance. C'était différent. Mais on s'est quand même beaucoup aimé...Même encore maintenant mes sentiments pour lui sont intacts.

-Un peu comme Anna et moi dans l'une de nos vies, souligna bientôt Hans en me prenant la main, on s'est aimés par dépit mais on a vécu de belles choses quand même.

-Et nous ne le regrettons ni l'un ni l'autre, dis-je à mon tour en l'observant avec douceur, nous n'aurions jamais eu la plus belle des petites filles sinon !

Helga devint toute rouge et répliqua humblement :

-Il faut croire que c'est dans les gênes de Papa puisque Rita et Kirsten sont toutes aussi belles.

Cela le fit sourire et il conclut :

-Faut surtout remercier les mères que vous avez toutes les trois !

Nous espérâmes ainsi faire retomber les tensions mais Mamie avait la dent dure. Elle lorgna à nouveau mon arrière-grand-mère d'un œil noir et s'exclama :

- N'essaye pas de changer de sujet ! Tu l'as dit toi-même ! Tu détestais tes parents et les coupoles ! Alors pourquoi m'avoir infligé cela ?!

Ma plus vieille aïeule eut soudain un regard triste et soupira bientôt :

-Il me semble que je ne t'ai pas arrêté quand tu as été vers Elysia...

-Oh non ! Renchérit Mamie avec ironie, si on récapitule bien : Tu m'as forcé à me marier avec un homme qui voulait la mort de mon amant et ma fille, tu as laissé son père me faire des attouchements sexuels car ne va pas me faire croire que tu ne le savais pas...Hum...Qu'est-ce qu'il y a encore ?! Tu as laissé son fils aîné me violer sous prétexte qu'il était dans son bon droit car nous étions mariés.

-Ah non ! Pas tout à fait pour ce dernier point ! Mes joues et mes oreilles se rappellent encore la correction d'Helga...A juste titre hein ! Intervint Amarok...Et puis Yélana me l'a souvent envoyé à la figure que ce n'était pas bien tout ce que je t'avais fait subir !

-Encore heureux ! Maugréa-t-elle, même si en soi je te pardonne car je crois en ta rédemption comme à celle de mon beau-père !

Toujours furieuse, elle se tourna alors vers Pépé Olaf et ajouta avec dégoût :

-Et toi bien sûr tu as suivi comme d'habitude ! Tu l'as tout le temps laissé décider de tout ! Tu l'as laissée m'enchaîner à Amarok...Tu l'as laissée te dicter de ne plus voir ton fils aîné parce qu'il aimait les hommes !

-Tu mélanges tout Anna ! Gronda-t-il froidement, ne parle pas de ce que tu ne connais pas réellement ! La vérité sortira en temps et en heure !

-Quoi ?! Non ! Non je ne mélange rien ! Je constate ! Tu en as aussi souffert de cette relation ! Tu aimais Iduna Sappos ! Je ne comprends même pas que tu aies accepté ce genre d'union pour moi après ce que tu avais subi ! Toi et Maman vous ne pouvez pas être les deux andouilles qui passent votre temps à vous battre comme vous le racontez, à être détestables l'un envers l'autre ! Non ! Non ! Je refuse d'y croire !

-Et pourtant c'est précisément parce que nous ne pouvions pas nous voir qu'il était judicieux que nous terminions ensemble, dit-il encore avec un sourire, nous pensions à juste titre que cela marcherait pour Amarok et toi...Mais nous sommes très contents de nous être trompés.

-Oh je crois qu'il y en a une qui ne me le pardonnera jamais ! Dit-elle encore les dents serrées.

-Soit ma grande chamane, si tu veux que je sois la méchante, je le suis, renchérit Mémé Helga vexée par ses propos.

La phrase aurait dû la faire redescendre mais cela eut don de l'énerver à nouveau :

-Comment pouvez-vous être si sereins ?! Je ne vous comprends vraiment pas ! Je...Je crois que je n'aurais jamais voulu savoir quels étaient vos sentiments les uns envers les autres ! Vous me dégoûtez ! Vous et vos coupoles ! Vos morales de bas étages !

Elle pointa ensuite son doigt en direction de mes plus vieux aïeux et s'écria derechef :

-Je ne veux plus rien savoir de vous deux ! Je veux garder en mémoire la véritable image que j'ai de mon Papa et ma Maman. Deux personnes unies qui s'aimaient très forts !

Les cinq adultes se concertèrent alors du regard et déclarèrent presque en riant :

-Elle n'est tellement pas prête pour la suite.

Sa colère révulsa en entendant cela et elle hurla :

-Ah ?! Parce que ça va empirer ?! Par les esprits mais qu'est-ce que j'ai fait pour mériter d'être ici ?! Moi je voulais juste que vous vous réconcilier tous les uns, les autres c'est tout ! J'avais pas besoin de me coltiner un passif mensonger de la part de vous cinq ! Non mais c'est bon je passe mon tour ! Vraiment je m'en vais !

Sans attendre, elle sauta sur ses jambes et voulut quitter notre cercle mais mon grand-père la bloqua avant.

-Non lâche-moi Elysia ! Cria-t-elle.

-Calme-toi ma Anna d'amour...Il ne faut pas que tu le voies comme ça...Essaya-t-il en lui faisant un câlin.

- C'est facile à dire pour toi ! Tu as été fait dans la brutalité ! Lâcha-t-elle méchamment.

Les yeux de Mémé Iduna flambèrent de plus belle alors que la phrase jeta soudain un froid. Mamie Anna se rendit compte qu'elle avait été trop loin. Elle se tut immédiatement ce qui laissa le soin à mon grand-père de lui faire une longue étreinte pour pouvoir la canaliser.

-Excuse-moi, chuchota-t-elle.

-Ce n'est rien...Il fallait que ça sorte...C'est ce qu'Emma et Pierre nous ont dit de faire après tout...Moi au contraire, je trouve nos parents très courageux de tout nous révéler, cela prouve qu'ils nous font confiance et qu'ils veulent finalement atteindre l'Hellheilm. Je remercie mon mauvais caractère de tous nous avoir pousser dans ce lieu clos, murmura-t-il en l'embrassant au passage, je vais même aller plus loin, je les remercie d'avoir suivi les coupoles car sans elle je ne t'aurais jamais rencontré...Et ça pour sûr, ça n'aurait pas valu le coup que j'existe !

-Je valide entièrement ces propos ! S'écria à son tour Papa en dévorant Maman du regard.

-Tiens ! Ça faisait longtemps qu'on ne vous avait pas entendu vous ! Reprit Mémé Helga suspicieuse, est-ce que vous allez encore nous accabler d'une autre révélation qui serait susceptible de nous faire hurler d'indignation ?

-Hum...Sauf votre respect Arrière-Belle-Maman s'il y en a bien un ici qui devrait être humilié et indigné c'est bien moi ! Après tout je suis en minorité Arendellienne et vu tout ce que vous pouvez balancer dessus j'aurais de quoi quitter cette confrérie où je ne me sens pas tellement à ma place, dit-il avec un sourire.

-Tu y as ta place pourtant ! Soutint ma Mère en lui dérobant un baiser, tu fais partie de la grande famille Piceaerd/ Sappos, je te l'assure !

Il lui lança un sourire enjôleur puis reprit à l'égard de mes aïeuls :

-Je ne vous blâmerai pas pour la haine que vous aviez de notre peuple. Nous étions entièrement fautifs puisque nous avions délaissé les gens d'Arnevik.

Il se tourna ensuite vers Mémé Iduna et ajouta :

-Pardonnez-moi donc pour la perte de vos parents qui furent si précoces.

Sincèrement touchée mon aïeule rétorqua :

-Les choses sont faites ainsi...En réalité j'ai commencé à réellement vivre dès l'instant où mes parents sont morts...J'ai découvert la liberté, l'amour et la réconciliation entre autre.

-Et puis l'escapade de Mémé Helga lui aura au moins permis de faire de nouvelles découvertes comme le véritable amour entre Emma et Pierre ou celle de la fameuse boîte à musique dans laquelle il y avait vos messages ! M'écriai-je.

-Ah ? Du coup on va peut-être enfin savoir quel est le mystère autour de Yélana ?! Répliqua Mamie Anna qui avait retrouvé une respiration normale.

-Oh...Ce n'est rien d'extraordinaire ! La rabroua-t-elle en allant enlacer sa mère.

-Mais oui vous le saurez ! Répliqua Ylva qui regarda sa fille avec admiration, mais pas tout de suite.

-Alors qu'attendons-nous ?! Moi je veux savoir la suite ! M'écriai-je surexcitée, est-ce que Mémé Iduna a réussi son voyage astral pour localiser Mémé Helga ?! Est-ce que Grand Pabby lui a seulement parlé des détails sur les multi-vies ou bien ont-ils parlé d'autres choses ? Est-ce qu'Ylva et Mémé Iduna ont osé aller plus loin dans leur expérience ?

-Chut Maman ! Laisse-les parler ! Grommela ma fille.

Hans et moi éclatâmes de rire alors que je demeurais à nouveau silencieuse.



Dernière édition par Ansa le Sam 12 Aoû 2023, 23:26, édité 2 fois

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Sam 05 Nov 2022, 20:53
Et on enchaîne tout de suite avec le chapitre 10 Very Happy

Chapitre 10 : On t’emmène :

Je tenais toujours la carte dans mes mains alors que mes mollets étaient en feu à cause de ma longue marche. Pourtant habituée à cette activité dans la Forêt Enchantée, j'avais toujours été en difficulté à cause de ma corpulence.

-Bon alors...Je ne devrais plus être très loin, murmurai-je en inspectant les alentours.

Les sapins enneigés avaient peu à peu laissé place à la grande plaine étendue similaire à celle de mon voyage astral. Endormis, les geysers étaient éparpillés un peu partout sur le sol rocheux comme si les Géants de la Terre avaient joué avec et qu'ils les avaient laissés en se rappelant qu'ils devaient faire autre chose. Frigorifiée à cause de l'air humide, je resserrai ma cape autour de mon cou et avançai à petits pas jusqu'à une cuvette entourée de rochers parsemés de mousse. Des dizaines de pierres rondes semblables à celles de mon rêve étaient étalées et formées un drôle de cercle dans la prairie brumeuse. Mon cœur s'accéléra. C'était le moment ou jamais d'entrer en contact avec Grand Pabby.

Je m'approchais alors de l'une d'elles et cognai doucement sur la surface lisse tout en disant :

-Excusez-moi...J'aurais besoin de parler à des trolls ! Enfin...A votre chef !

A ma grande surprise, je n'eus pas à attendre trop longtemps avant que les pierres ne se mettent à rouler. Je m'écartais assez rapidement sur une friche pour ne pas me faire écraser et attendis que les créatures se présentent à moi.

-Oh ! C'est la jeune fille du rêve ! Chuchotèrent-elles bientôt toutes en même temps.

Toute fière, je me rehaussai et hochai fermement la tête pour confirmer. Puis je cherchais le plus sage des petits êtres à travers la foule. Il apparut quelques secondes plus tard, armé de ses fioles phosphorescentes qui luisaient autour de son cou.

-Soyez la bienvenue parmi nous Helga ! S'exclama-t-il avec un grand sourire, je crains que notre communication la nuit dernière eût été coupée.

- J'avais cru remarqué, murmurai-je avec ironie, c'est pour cela que me voilà donc en chair et en os.

-Bien...Dans ce cas-là...Pourquoi êtes-vous ici ? Souhaitez-vous que j'efface vos souvenirs ? Cela ne sera l'affaire que de quelques secondes ! Renchérit-il tout content.

-Oh non, non, non ! Rien de tout cela ! En fait...Je suis un peu déçue que vous ne l'ayez pas deviné puisque visiblement vous connaissez mon prénom, maugréai-je.

Voyant que j'étais contrariée car je m'étais faite rapidement une idée plutôt positive de lui, il jugea utile d'expliquer :

-Oh ! Veuillez m'excuser pour ma maladresse, eh bien quand j'entrevois les bribes de la vie des gens, il m'arrive de repérer certaines informations. Je savais que vous alliez venir Helga mais pour être tout à fait honnête, je vous avais vu plus âgée avec votre fille il me semble ? Vous étiez en colère même.

-Ma fille ? Répétai-je alors que mes joues se colorèrent.

Une fille ! J'allais avoir une fille avec Yuma ! Pensai-je très fort alors que mon cœur s'emballa.

-Oui ! Une jolie petite fille rousse qui avait un fort caractère et beaucoup de potentiel dans ses énergies d'après les visions que j'avais vu, souligna-t-il, mais comme je viens de vous le dire, je ne peux pas savoir exactement quand ça se produira.

-Donc vous n'en savez pas plus sur moi ? Demandai-je agacée.

Le chef troll secoua la tête d'un air désolé. Je ne perdis pas espoir et expliquai alors :

-Bien. Dans ce cas, permettez-moi de me présenter Grand Pabby. Je suis une chamane de la tribu des Northuldra qui se trouve dans la Forêt Enchantée, au Nord de votre plaine, c'est ma Maman, Christia qui m'a parlée de vous.

Les yeux de la créature s'illuminèrent alors comme si je venais de lui révéler un élément important et il s'écria soudain avec vivacité :

-Une chamane de la Forêt Enchantée vous dîtes ?Êtes-vous une Piceaerd...Ou bien une Sappos peut-être ?

-Euh...Oui...Oui tout à fait, répondis-je un peu déboussolée, pourquoi ? Vous savez quelque chose sur ma famille ? Est-elle déjà venue ici ?

-Du tout, répliqua-t-il, en revanche la réputation et les légendes de votre plus vieille aïeule Emma Piceaerd ainsi que ceux de son acolyte Pierre Sappos sont connus même chez notre peuple. Je serai donc honoré de vous aider. Mais pour cela il faudrait que vous me soumettiez votre requête !

-Bien sûr ! Bien sûr ! J'y viens ! Dis-je très vite. Voilà. Grand Pabby, j'ai entendu dire que vous pouvez manipuler la mémoire...Or je voulais savoir si c'était possible non pas de l'effacer complètement mais de créer une potion qui pourrait la modifier ?

Intrigué par ma demande il prit le temps de réfléchir et déclara encore :

-Tout dépend de ce qui est à modifier.

-Oh ça ne serait pas sur moi mais...Comment je pourrai vous expliquer sans que ça soit trop long...Hum...Voyez-vous, vous venez de parler des exploits d'Emma Piceaerd, eh bien parmi l'un d'eux, elle a créé une tradition stupide et sacrée autour de coupoles de feu. Une sorte de rite obligatoire pour qu'un mariage entre deux parties soit réussi...Hum...Comment vous expliquer simplement...Vous gravez les prénoms des deux personnes sur les ustensiles, ensuite vous mettez une poudre et vous lancez une incantation chamanique. Si les deux coupoles s'allument grâce au feu sacré, les personnes sont promises l'une à l'autre...Euh je ne sais pas si c'est très clair, bafouillai-je.

-Si, si, continuez mon enfant, nota-t-il.

-Ouf...Alors voilà, Mes parents ainsi que ceux de mon parti n'ont rien trouvé de mieux que d'effectuer ce rite pour moi et mon futur mari lors de notre naissance ce qui veut dire...Commençai-je.

-...Que vous n'aviez aucun sentiment amoureux l'un envers l'autre à ce moment-là... Et à voir votre tête cela n'a pas changé, me coupa-t-il.

-Oh...Je n'irai pas jusque-là...J'aime bien ce jeune homme...Nous sommes amis...Mais c'est tout, murmurai-je.

-Oui mais vous ne l'aimez pas profondément c'est ça que je voulais dire, je commence à comprendre votre problème. Vous voudriez donc que j'enlève les souvenirs à vos parents ou à ce garçon Helga ?

-Si c'était possible au cinq ! Lâchai-je avec espoir.

Il éclata alors de rire et m'interrogea encore avec un air de défi :

-Eh bien ! Quel enthousiasme ! Vous n'auriez donc aucun remord ?

-En toute honnêteté ?! Peut-être un peu pour les parents de mon parti car je les apprécie beaucoup. Ceux sont des gens simples mais pleins de bon sens, dis-je sincèrement, mais sinon pour les autres non je n'aurais aucun scrupule, comme vous l'avez bien compris mon fiancé n'a aucun sentiment pour moi, je sais qu'il aime une autre jeune fille en cachette et cela punirait mes parents qui n'avaient qu'à pas jouer avec mes sentiments ! Répliquai-je durement.

Toujours avec un sourire malicieux, Grand Pabby m'observa longuement comme s'il se moquait de moi et murmura :

-Comme je vous l'ai dit Helga, les trolls sont connus pour être des spécialistes de l'amour...Et si votre fiancé vous ment à propos d'une fille, je sais pertinemment qu'il en est de même pour vous. Si vous insistez pour cette libération ce n'est pas seulement pour votre intérêt mais aussi pour celui qui fait vibrer votre cœur ! N'est-ce pas ?

Prise en porte à faux, je ne cherchais même pas à mentir.

- C'est l'amour que je porte à ce jeune homme qui m'a poussée à venir jusqu'à vous, avouai-je non sans un sentiment de béatitude comme chaque que je pensais à Yuma, il me donne toute sa force.

Le chef des trolls ferma soudain les yeux et prit un temps de réflexion qui me plongea dans un silence embarrassant. J'observais les autres créatures qui s'étaient à nouveau roulées sur elles-mêmes pour se rendormir. Puis je touchai ma nouvelle boîte à musique avec impatience ainsi que le mystérieux portrait d'Emma et Pierre qui semblaient pleinement en accord. Après ce qui me parut une éternité, Grand Pabby finit par déclarer :

-Bien, j'ai assez d'informations pour voir ce que je vais pouvoir faire, néanmoins je vais quand même vérifier par rapport à mes bribes de vision que le jeune homme...Le père de votre petite fille soit bien celui que vous aimez actuellement...Nous allons le regarder ensemble si vous le voulez bien ?

Un peu émue et surexcitée, je m'exclamai sûre de moi :

-Oui, bien sûr ! Faisons ça !

Le chef des trolls agita alors ses mains de pierre avec expertise dans le ciel et les balança de sorte à créer des images mobiles de la couleur des aurores boréales. Un éclat lumineux rouge se répandit immédiatement dans le ciel et je me vis en train de récupérer un paquet d'ombre qui gigotait jusqu'à l'amener à un renne où se trouvait un petit groupe d'enfants.

-Tenez ! Regardez ! C'est comme je vous disais ! Vous et votre petite ! Précisa-t-il, et son Papa va arriver !

Émue face à la vision de cette enfant qui était de ma chair même si ici ce n'était que des ombres fluides, je faillis avoir un arrêt cardiaque en la voyant se faire réprimander par la silhouette...D'Olaf. Non. Non, ce n'est pas possible. Décontenancée, je finis par demander la bouche sèche :

-Euh...Vous pourriez montrer une autre scène s'il vous plaît ? Comme ça je serai bien sûre.

-Je vais essayer, répondit-il en me dévisageant comme s'il avait compris que ce n'était pas ce que je voulais voir.

Il se concentra encore et gesticula à nouveau ses mains dans un enchaînement logique. Les formes floues changèrent subitement de couleur et devinrent bleues, marquant une situation plus apaisée. J'aperçus bientôt la silhouette de ma fille qui avait bien grandi. Son ventre s'était arrondi alors qu'elle tenait la main d'un petit garçon. Elle me le présenta et je le pris dans mes bras. Le câlin s'éternisa tandis qu'un autre humain vint s'ajouter à ce bonheur...Encore une fois il s'agissait des traits d'Olaf.

Je déglutis violemment, prise d'un vertige. Respirant du mieux que je pus pour essayer d'étouffer les larmes qui étaient en train d'arriver, je finis par demander :

-Vous...Vous êtes sûr que ces images montrent l'avenir ?

-Affirmatif Helga ! Mais à voir votre tête j'ai bien compris que cela ne vous convient pas ! S'exclama-t-il.

-Bien sûr que non ! Explosai-je, ce n'est pas l'homme que j'aime !

- J'ai le prénom Olaf qui m'a été soufflé par les aurores boréales...Est-ce votre fiancé actuel ? Questionna-t-il.

-Oui ! Crachai-je complètement dégoûtée par ce futur que je refusais de croire.

-Dans ce cas, je suis désolé mais je ne pourrai rien faire pour vous ! Renchérit-il.

-Quoi ?! Mais pourquoi ?! Criai-je affligée.

Non ! Non je n'avais pas tout ce chemin pour rien ! Pourquoi me faisait-il souffrir lui aussi ?!

- S'il vous plaît Grand Pabby...Je vous en prie...Vraiment...Je vous donnerai tout ce que vous voulez ! L'implorai-je.

Au bord de l'évanouissement, je ne parvins pas cette fois à retenir mes larmes et pleurai amèrement avec beaucoup de gêne devant lui qui resta statique. Alertées, les trolls femelles vinrent m'entourer pour apaiser mon chagrin et me lancèrent des fleurs avant de me faire un câlin. Étouffée, j'avais envie de toutes les repousser même si cela finit par m'aider. Le chef des trolls attendit que je me calme avant de s'exclamer :

-Allons, allons, je vous jure que c'est pour votre bien que nous faisons ça, comme vous avez pu le constater à travers les quelques bribes que vous avez vu Helga, votre futur connaîtra son lot de bonheur et de souffrance mais en aucun cas vous ne devez le changer ! Vous êtes avec votre bon fiancé !

Mon bon fiancé ?! Mon bon fiancé ?! Répétai-je intérieurement alors que mon cœur se compressa encore. Il se fiche de moi en plus ! Il ne valait pas mieux que les coupoles ! Il avait passé un pacte avec mes parents ce n'était pas possible autrement ?!

-Mais Grand Pabby vous êtes en train de me dire que je ne pourrai pas me marier avec l'homme que j'aime réellement...Pleurai-je à nouveau désemparée, je voudrais tellement pouvoir changer mon destin...S'il vous plaît...Il doit bien y avoir un moyen...

J'affichai mes yeux les plus mignons et larmoyants que je puisse faire pour pouvoir le persuader de m'aider. A ma grande surprise, il résista moins longtemps que je ne l'aurais cru. Il soupira dans un premier temps avant de me regarder avec un grand sourire.

-Soit. Cessez d'être triste. J'ai peut-être ce qu'il vous faut. Mais ce ne sera pas par un enlèvement de mémoire, nota-t-il.

-Oh ?! C'est vrai ?! Questionnai-je alors que mon cœur palpita à nouveau d'espoir.

Il acquiesça et chuchota d'une voix pleine de sagesse :

-Il existe bien une solution Helga...Mais pour cela il faudra atteindre des années de travail sur votre aura chamanique...Cela ne sera peut-être pas vous qui pourrez le faire...

-Dites-moi quand même ! Insistai-je, je suis déterminée à tout ce que vous me proposez, ça ou autre chose...Personne ne s'est jamais mis à ma place...Je n'ai rien contre Olaf dans l'immédiat... Il est gentil mais je le considère plus comme un frère qu'autre chose...Je ne pourrai jamais l'aimer comme le disent ces fichues coupoles ou vos visions ! C'est vraiment important que vous compreniez ça ! S'il faut me mettre en danger je le ferai... J'userai de mon énergie jusqu'à la mort si cela me permet de vivre mon histoire d'amour avec Yuma ! Me plaignis-je en oubliant d'être prudente.

Le prénom attira pourtant l'intention du troll qui répéta avec ferveur :

-Hum...Yuma...Vous dîtes ? Cela me dit quelque chose aussi...Je crois l'avoir également entendu dans mes visions...Mais peu importe...Ne vous emballez pas ainsi...Le but est tout de même que vous viviez, n'est-ce pas ? Sinon tout ceci ne servirait à rien !

-Soit...Je voulais simplement dire que j'étais prête à tout pour ne pas recevoir le bonheur d'Olaf, c'est tout, bougonnai-je, je serai bien incapable de fonder quoique ce soit avec lui si ce n'est que des chamailleries et de la discorde !

Grand Pabby éclata soudain de rire et précisa bientôt :

-Oh...Alors ces bribes de votre avenir n'étaient-elles pas assez révélatrices sur l'amour et l'apaisement que vous vous porterez ?!

Indécise et vexée, je préférais chasser de mon esprit les images de mon éventuelle future fille. Le troll reprit alors avec beaucoup plus de sérieux :

-Je puis vous assurer que si vous échouez dans votre mission, vous serez capable d'aimer Olaf, Helga...Vous aurez bien deux beaux enfants avec lui, et en adopterez un troisième...Les visions ne se trompent pas.

Je grimaçais encore à ces mots car je n'avais pas envie de croire en cette fatalité. Je ferai en sorte qu'elle ne fonctionne pas. Oui. Elle ne fonctionnera pas. Les deux enfants que j'aurais, seront de Yuma ou il n'y en aura pas. Point. Devant mon air grave, Grand Pabby insista quelques minutes plus tard :

-Bien. Je vous le demande donc une dernière fois et de la façon de la plus réfléchie qu'il soit...Vous voulez vraiment vous risquer à changer votre destin ? Vous voulez vraiment vous risquer à créer de nouvelles vies de vous-mêmes ?

Je sursautais d'un coup car je ne comprenais pas très bien ce que signifiaient ces termes.

-De nouvelles vies de moi-même ? Répétai-je en me sentant idiote, que voulez-vous dire par-là ?

Le chef des trolls eut soudain un sourire mystérieux et fier d'avoir capté mon attention.

-Oui Helga... A partir de ce que je vais vous expliquer, vous serez capable de rétablir votre fin heureuse...Mais je vous le redis encore une fois cela ne sera peut-être pas nécess...Commença-t-il.

-Si, le coupai-je énervée qu'il mette autant de suspense, dites toujours s'il vous plaît...Vous avez trop parlé à présent. Je veux savoir !

Il me fit alors signe de m'asseoir au sol et chuchota :

-Cela voudrait dire que vous irez à l'encontre de l'Yggdrasil et des coupoles ? Êtes-vous bien sûre que c'est ce que vous désirez ? Une fois que vous aurez toutes les informations, vous ne pourrez plus faire marche arrière...
Je lui lançai immédiatement un regard de braise alors que ma vivacité s'ébranla. Aller à l'encontre des coupoles était une chose puisque c'était une tradition qu'on pouvait être libre de croire ou non...Mais l'Yggdrasil et ses nombreux mondes existaient bels et biens, eux. Un long frisson me parcourut aussitôt l'échine en songeant qu'en agissant comme j'allais le faire, j'avais sans doute mon entrée dans le Nifflheilm ou le Muspelheim quand viendra l'heure de ma mort. J'hésitai pendant quelques secondes alors que la créature me fixait toujours avec intensité. Respirant un grand coup, je finis par dire d'une voix déterminée :

-Oui, je prendrais le risque d'être maudite ! Tant pis !

-Parfait Helga ! S'exclama-t-il d'une voix neutre.

Le troll me tendit alors une fiole que je réceptionnai avec fermeté. A ma grande surprise il n'y avait pas de liquide à l'intérieur mais plutôt une espèce de parchemin.

-Ne le lisez pas tout de suite jeune fille, je vous laisse le soin de le découvrir chez vous à tête reposée quand vos chakras ne seront pas surchauffés comme c'est le cas en ce moment. Il vous faudra être dans un temps et un lieu calme.

-Qui y a-t-il d'écrit ? Demandai-je tout de même.

-Les ingrédients dont vous avez besoin ainsi que la méthode pour réussir vos autres vies, répondit-il.

Je recouvrais le sourire et murmurai :

-Eh bien. Cela a l'air plutôt facile finalement.

-Vous jugerez par vous-même, approuva-t-il, vous êtes une bonne chamane mais comme je vous l'ai déjà expliqué peut-être que vous ne serez pas habilitée à le faire.

- N'ayez crainte là-dessus, je m'en chargerai, insistai-je.

La créature me regarda encore longuement et demanda :

-Puis-je vous servir à autre chose ou bien notre conversation est-elle finie ?

Je réfléchis quelques secondes essayant de classer mes questions prioritaires mais finalement je n'avais plus rien à lui suggérer. Aussi je me contentai d'ajouter :

-Vous seriez très aimable si vous pouviez m'indiquer un point d'eau pour que je puisse appeler le Nokk...Un cheval aquatique qui pourra me ramener plus rapidement à la maison. Avec un peu de chance, mes parents ne se seront pas aperçus de mon absence.

-Depuis combien de temps êtes-vous partie jeune fille ? Questionna-t-il.

-Presque une journée complète, dis-je toute fière.

La créature fit immédiatement la moue mais s'abstint de commentaire. A la place, elle déclara:
-A une demi-heure d'ici en marchant toujours tout droit vers le Nord, vous tomberez sur un cours d'eau, de là vous pourrez appeler votre...

Contre toute attente, il ne termina pas sa phrase et se mit soudain à trembler. Il ferma rapidement les yeux et plaça ses mains sur son front avant de léviter. Cela ne dura que quelques secondes qui me parurent beaucoup plus longues mais qui me firent prendre conscience de l'étendue de son pouvoir.

-Helga ! Soyez prudente quand vous rentrerez chez vous ! Me prévint-il quand ses pieds touchèrent à nouveau le sol.

Je faillis avoir une crise cardiaque et demandai du tac au tac :

-Être prudente ? Mais pourquoi ?

-Je viens d'avoir une vision...Il y a une guerre...Des bateaux...Arnevik et les Northuldra...

-Quoi ?! Une guerre ? Là tout de suite ?! Paniquai-je, non ! Non ! Ce n'est pas possible ! Pas encore ! Pas aujourd'hui !

Un cauchemar ! J'étais dans un cauchemar ! Pourquoi maintenant ?! Pourquoi dès que je faisais quelque chose de bien, il y avait toujours un imprévu négatif ?!

-Mes parents doivent être partis ! Ajoutai-je alors que les larmes arrivèrent dans mes yeux, je ne les verrai peut-être jamais.

-Comment s'appellent-ils ? J'ai eu quelques noms de morts pendant le flash, m'indiqua-t-il.

-Christia et Rick, lui rappelai-je vivement.

J'attendis sa réponse en me déchiquetant les mains de stress.

-Non...Je n'ai pas eu ses noms là...En revanche si vous connaissiez un Elias et une Amaris ils ne sont plus de ce monde, dit-il solennellement.

-Oh mes aïeux ! Lâchai-je violemment.

Ma Iduna...Ma sœur chérie allait avoir le cœur brisé. Il fallait que je rentre avant qu'elle ne le sache pour pouvoir la réconforter comme il faut.

-Vous n'avez pas l'air bien Helga ? Renchérit le troll dans le plus grand des calmes.

-Vous me dîtes que nous nous faisons attaquer ! Comment voulez-vous que je réagisse ?! M'énervai-je, j'en ai plus que marre que ces maudits pirates viennent nous faire du mal alors que nous sommes tranquilles chez nous !

-Je comprends votre désarroi jeune fille mais vous ne pouvez rien faire contre la bêtise des hommes ! S'exclama-t-il, la seule chose qu'il faut que vous reteniez c'est de ne pas chercher à vous venger, cela ne mènerait à rien.

Mais ça ferait énormément de bien, pensai-je amèrement. Je fixai à nouveau ce maître des trolls et mes yeux s'arrêtèrent soudain sur ses fioles. Une idée germa alors dans mon esprit et je rétorquai :

-Vous avez raison. Moi je suis impuissante. Mais vous...Vous pourriez peut-être m'aider avec vos pouvoirs !

Surprise, la créature sursauta comme si je venais de lui poser un piège. Un long sourire de défi s'étira alors sur son visage et il finit par dire :

-Vous êtes vraiment surprenante comme demoiselle, j'écoute ce qui vous trotte dans la tête.

-Nous parlions tout à l'heure d'un effacement de mémoire...Serait-il possible que vous utilisiez ce sort...Sur tout un peuple ? Demandai-je avec espoir.

Stupéfait, il écarquilla aussitôt les yeux comme s'il était surpris de ne pas y avoir pensé plus tôt.

-Sur tout un peuple ? Répéta-t-il, vous voudriez que j'efface la mémoire de tous les gens d'Arnevik ?

- d'Arnevik...Et d'Arendelle ! Précisai-je.

-Pourquoi Arendelle ? Ils n'ont rien à voir avec ça...D'ailleurs à leur sujet...Vous ne serez pas toujours charitable...Grommela-t-il.

Je préférais ne pas savoir ce qu'il voulait dire par-là et priai pour que ce soit en rapport avec le plan que nous avions établi enfants.

-Je veux juste qu'ils oublient l'existence de notre peuple, des Terres Gelées et de la Forêt Enchantée...Est-ce que vous sauriez capable de m'aider là-dessus ? Insistai-je.

Son regard fut soudain agacé et il gronda :

-Cela sera moins simple que si j'avais tous les habitants en face de moi...Mais oui...Nous pourrions éventuellement créer un pacte.

Je retrouvai immédiatement le sourire et poussai un soupir de soulagement.

-Je vous écoute dans ce cas Grand Pabby, que proposez-vous ? Demandai-je.

-Attendez Helga ! Avant que nous fassions quoique ce soit, je veux que vous promettiez une chose ! S'écria-t-il.

-Je vous écoute, tout ce que vous voulez ! Dis-je amusée.

-Si je m'occupe d'effacer la mémoire d'Arendelle, promettez-moi que vous ne les attaquerez pas, ni maintenant, ni jamais ! Certains de vos proches pourront le regretter... Rétorqua-t-il avec sérieux.
J'encaissai la remarque en faisant la moue, me jugeant bête car j'aurais dû m'y attendre. Je ne renoncerai pas qu'il le veuille ou non. Arendelle comme Arnevik payeraient pour leurs impertinences, je me l'étais jurée. Toutefois comme je savais que je ne tirerai rien de lui si je lui disais ainsi de but en blanc, je priai fort pour qu'il n'arrive pas à lire dans mon esprit au moment où j'étais en train de penser cela et finis par me racler la gorge en murmurant d'une voix ferme :

- D'accord Grand Pabby. Promis, je ne ferai rien au peuple d'Arendelle dans l'avenir.

-Merci Helga...Vous ne le regretterez pas d'agir ainsi...Tout ce que je peux vous dire c'est qu'un jour ou l'autre vous serez liée à ce peuple ! S'exclama-t-il une nouvelle fois d'une voix mystérieuse.

Quoi ?! Une amitié avec Arendelle ?! Jamais ! Pestai-je. Ne souhaitant pas m'attarder plus longtemps sur ses paroles insensées, je repris immédiatement :

-Alors ? Comptez-vous m'aider s'il vous plaît ?

-Comme je vous l'ai dit, je me chargerai du peuple d'Arendelle...Quant à vous, vous vous occuperez des pirates d'Arnevik, expliqua-t-il.

Sans attendre, il me donna une dizaine de gros galets mauves et m'expliqua ensuite les instructions qu'il allait falloir suivre pour que nous soyons tranquilles.

-Souvenez-vous Helga, gardez précieusement ces chasses mémoires et à la prochaine attaque des hommes d'Arnevik vous agirez ! Qu'importe si c'est huit ans ou trente ans, d'accord ?!

-Mais...Là si j'ai le temps... De les rejoindre...Bredouillai-je.

-La bataille navale sera finie quand vous rentrerez chez vous ! M'indiqua-t-il.

Désespérée de devoir attendre car tout le monde sait que je ne suis pas patiente, je ne pus faire autrement qu'incliner la tête pour donner mon consentement.

-Parfait jeune fille, de mon côté, je m'occuperai des femmes d'Arnevik qui resteront sur place. La Forêt Enchantée et les Terres Gelées pourront à nouveau respirer, murmura-t-il.

-Merci Grand Pabby ! Merci pour tout ! Clamai-je toute heureuse.

Contre toute attente, je me mis à sa hauteur et lui fis bientôt un énorme câlin pour lui montrer mon soulagement. Un peu surpris il me rendit mon étreinte et me tapota le dos.

-Vous êtes quelqu'un de bien Helga Piceaerd...N'oubliez jamais cela...Même quand vous aurez des moments durs...Et il y en aura...Mais pensez-y, compris ? Chuchota-t-il.

-Compris ! Conclus-je, bien, j'ai tout ce qu'il me faut ! Je peux me mettre en route. A bientôt peut-être ?

-Quand vous viendrez chercher votre enfant et que vous serez en colère après moi ? Oui à bientôt , répondit-il malicieusement.
A moitié convaincue, je hochai la tête et quittai enfin la Plaine des Trolls laissant un sentiment d'apaisement et une croyance puissante que tout ira dans le bon sens désormais.

****

-Nous serons plus tranquilles à ma hutte pour le voyage astral ! S'exclama Christia.

Je me contentais d'acquiescer encore trop sonnée par la nouvelle. Morts. Mes parents étaient vraiment morts ? Je refusais d'y croire tant que je n'avais pas les corps ! Après tout, c'était peut-être un stratagème complètement tordu d'eux quatre pour pouvoir me forcer à localiser Helga. Oui ! Ça devait être ça ! Oh mes aïeux, qu'est-ce que je préférerais que ce soit ça ! Christia s'aperçut bientôt que je demeurais silencieuse pendant que nous marchions...Sans doute avait-elle peur que je découvre la vérité ? De toute façon, ils ne pouvaient pas être partis... Papa était fort. Il était revenu des autres attaques d'Arnevik...Maman était intelligente pour pouvoir déjouer ces canailles...Et puis Pierre Sappos n'aurait jamais permis un tel acte la veille de Noël. Non. Non et encore non...

-Tiens ! Tu vas te mettre sur le lit de ma fille ! M'ordonna soudain Christia qui n'était pas dans mes pensées.

D'un geste mécanique, je m'allongeais sur les peaux de rennes et observais le plafond.

-Comment savez-vous que je suis capable de faire balader mon âme ? Demandai-je alors.

-Parce qu'Amaris et moi comparons...Enfin...comparions souvent nos progressions pour savoir si l'une et l'autre avions du retard pour vous deux, expliqua-t-elle.

Hésitante, elle crut bon d'ajouter :

-Nous aimions beaucoup la compétition et cherchions par tous les moyens à vous tirer vers le haut...Je pense qu'Helga et toi vous en êtes aperçues.

Je hochai légèrement la tête et une vieille rancœur resurgit dans mon être si bien que je finis par dire d'une voix dure :

-A croire que vous nous avez conçus pour que nous devenions juste des machines de haine l'une envers l'autre !

- C'est l'idée...Concéda-t-elle, heureusement pour nous que ce n'est pas le cas finalement vis-à-vis de ce que tu t'apprêtes à faire ! Allez ! Vas-y maintenant ! Localise ma fille s'il te plaît !

-Je vais faire au mieux, murmurai-je, et si cela ne vous convient pas, vous n'aviez pas qu'à le faire vous-même.

Elle rechigna face à mon ton et maugréa à son tour :

- L'aura de ma fille ne sera jamais réceptive si elle sait que c'est moi !

Cela me laissa songeuse. Elle recula alors pour que je puisse avoir de l'espace et se rendit dans la cuisine. Faisant au mieux pour évincer la mort de mes parents de ma tête, je pris une profonde inspiration et vider totalement mes pensées.

Je me focalisais ensuite uniquement que sur ma meilleure amie et appelai plusieurs fois son prénom à travers les arcades de l'inconscient. A mon plus grand désespoir, elle ne m'avait pas décrit le lieu où se trouvaient les trolls. Je ne pouvais donc que compter sur elle et la répétition de son prénom pour la trouver. Je me forçais à penser à elle telle que je l'avais vue la dernière fois que nous avions pu nous parler en vrai. Un peu moins rondelette, avec de longs cheveux bruns et des yeux d'ambres malicieux. Quelle ne fut pas ma surprise de la découvrir quelques minutes plus tard assoupie et étendue à côté d'un feu éteint alors qu'elle était déjà entourée des arbres de la Forêt Enchantée. Intriguée, je m'approchais d'elle et lui tapotais bientôt l'épaule.

-Helga...Hey Helga...C'est moi, Iduna...Murmurai-je toute heureuse de voir qu'elle était devenue une jolie jeune femme.

Dans l'immédiat, j'aurais dû la gronder pour son comportement inconscient mais je n'avais envie que d'une chose : La serrer dans mes bras. Oui. Serrer cette personne qui m'était si chère à mes yeux contre mon cœur. La seule famille qu'il me restait désormais avec Ylva. Je l'entourai alors d'un halo glacial et elle finit par se réveiller. Ses yeux s'écarquillèrent bientôt de surprise et elle questionna d'une voix hésitante :

-Iduna...Iduna c'est vraiment toi ?

-Oui...Tu n'as pas envoyé de message...J'étais très inquiète...murmurai-je, il est arrivé un grand malheur dans la Forêt Enchantée !

-Je sais...Les hommes d'Arnevik ont attaqué, soupira-t-elle, Grand Pabby me l'a dit.

Je confirmais par un signe de tête et éclatai soudain en sanglots.

-Papa...Papa et Maman...Sont...Sont morts, bafouillai-je du mieux que je pus.

Contre toute attente, Helga ne sembla pas vraiment surprise en apprenant la nouvelle. Elle resserra à nouveau mon étreinte et chuchota :

- J'étais au courant aussi selon les dires du chef troll...Désolée de ne pas avoir été là pour te soutenir au moment où tu l'as appris.

Elle me prit encore le visage en coupe et m'embrassa violemment la joue alors que mes yeux n'en finissaient plus d'être baignés de larmes. Qu'est-ce qu'elle m'avait manqué ! Comment avions-nous pu rester aussi longtemps sans nous voir ? Pendant un instant je voulus aussi lui révéler que j'avais embrassé Olaf, mais je décidai finalement à la dernière minute de garder ce secret pour moi car moi seule voulais vibrer à son souvenir.

Après une éternité, je finis par lui murmurer :

-Ce n'est pas grave...Ta mère a été compatissante...Elle a eu des gestes très maternels envers moi...Ce qui m'a surprise...

Elle eut soudain un air buté et grommela :

-Ce n'est guère surprenant pour moi...Elle est capable d'être tendre mais ce n'est qu'en de rares occasions pour que je m'en rappelle...Je parie que c'est mon père et elle qui t'envoient.

Je hochai fermement la tête et lui lançai à nouveau un regard enflammé en la questionnant à mon tour :

- Qu'est-ce qui s'est passé là-bas...Chez les trolls ? Est-ce que tu as réussi à obtenir des réponses sur ce que tu voulais ?

-Plus ou moins ! Iduna écoute ! Amaris et Elias ne sont pas morts en vain ! J'ai enfin la solution qui va définitivement nous éloigner des Arnevikois !

Sans attendre, elle prit un temps pour me raconter sa conversation avec Grand Pabby. J'allais de surprise en surprise et essayai de passer outre quand elle m'expliqua avec agacement son avenir vu dans les aurores boréales. Elle me parla rapidement de d'autres vies mais je n'y fis pas attention non plus, préférant me concentrer sur son plan pour effacer toute existence de notre mémoire aux traîtres qui avaient assassiné mes parents.

- C'est fascinant ! Commentai-je, j'espère que cela fonctionnera !

Je la fixai ensuite d'un air plus sérieux et murmurai :

-Il te faut rentrer à présent Helga. Tes parents sont très inquiets. Comme tu l'as deviné, c'est bien eux qui m'ont demandé de te localiser.

-Ne leur dis pas d'où je viens...S'il te plaît Iduna...Il ne faut pas qu'ils sachent d'où je viens ni ce que j'y ai fait...Murmura-t-elle alors que le rouge lui monta soudain aux joues.

Lui prenant la main pour lui prouver ma confiance, je renchéris :

-Je te le promets... Qu'est-ce que je dois transmettre dans ce cas ?

-Que je serai là à l'aube, ils devront se contenter de ça, je m'excuse par avance, ils vont sans doute grogner après toi, bougonna-t-elle.

J'eus alors un sourire las et secouai la tête.

-Je ne pense pas, chuchotai-je, ils seront compréhensifs à cause de la mort de mes parents...Toi en revanche...Je...Je pense qu'il vaudrait mieux que tu aies une très bonne excuse !

Ma sœur de cœur acquiesça en silence alors que je sentais qu'elle réfléchissait. Je lui lançai encore un regard protecteur et déclarai :

-Je serai sans doute déjà repartie aux Terres Gelées le temps que tu arrives...Je dois mettre mon nouveau rôle de chamane en place.

-Je comprends, dit-elle en me regardant avec gentillesse, nous continuerons de nous écrire de toute façon ?

-Oui...Et maintenant que je ne suis plus sous l'emprise de mes parents je pourrai également venir vous rendre visite en cachette à toi et les autres membres du groupe, repris-je avec malice, il...Il faut bien que je trouve du positif quelque part.

Mon estomac se broya alors que je culpabilisais déjà d'avoir dit cela. Agacée, la fille de Christia me demanda d'une voix indignée :

-Tu es sûre que c'est une bonne idée que tu rentres chez toi tout de suite ?! Je veux dire...Les gens ne vont pas te solliciter dans l'immédiatement...

-...Oh non, tu as raison, il n'y a pas d'esprits humains à apaiser après une guerre, me moquai-je.

Le visage d'Helga rougit aussitôt de confusion et elle dit :

-Je ne voudrais pas qu'il t'arrive du mal c'est tout.

-C'est pour cela que je viendrai vous voir aussi souvent que possible tous les quatre. A bientôt Helga. A bientôt ma sœur de cœur, murmurai-je.

Nous nous enlaçâmes fortement et elle répéta :

-A bientôt Iduna.

Nous nous quittâmes ainsi. Je sentis immédiatement mon aura repartir vers mon corps et me retrouvai bientôt dans la hutte de ma famille ennemie, bien fatiguée. Christia et Rick s'étaient assoupis.


-Euh...Madame Piceaerd ? Je suis revenue, murmurai-je en lui donnant de légères claques sur les joues.

Elle écarquilla brutalement les yeux et demanda :

-Alors ? As-tu localisé ma fille ?

-Oui...Mais je n'ai pas bien compris où elle était...Tout ce que je peux vous dire c'est qu'elle va bien et qu'elle reviendra à l'aube, répondis-je.

Ils se regardèrent interloqués dans un premier temps avant que Christia ne se redresse et m'observe avec mépris.
-Tu nous prends vraiment pour des imbéciles...Je ne veux pas d'une menteuse sous mon toit, dit-elle froidement, tu n'as fait que la moitié du travail...Et tu l'as médiocrement fait. Je n'en attendais pas moins d'une Sappos mais je suis tout de même déçue. Tu peux partir à présent.

Heureuse de m'en être tirée avec seulement quelques remarques acerbes, je profitai de cet instant de latence. Je me levai ainsi du lit et me préparai à partir.

-Vous avez raison. Je ne suis pas comme vous. Je ne trahis pas mes amies. Vous avez l'essentiel de l'information. Je rentre chez moi à présent. Il faut que je congèle les corps de mes parents ! M'exclamai-je sans trembler.

Livide à cause de ma remarque, Christia se radoucit et me prévint :

-Nous n'avons malheureusement pas pu les récupérer, ils sont partis dans la Mer Sombre lors de la destruction du bateau par le Nokk.

Les larmes aux yeux, je réussis à serrer les dents et renchéris bientôt :

-Ce n'est pas grave... Je...Il me reste les mèches. Je les congèlerai.

Je surpassais bientôt le dégoût que j'avais pour eux deux, et leur tendis alors ma main avant d'ajouter :

-Merci malgré tout pour votre courte hospitalité...Et joyeux Noël...Puissent Emma et Pierre avoir pitié de nous en cette funeste journée.

Un peu surpris d'avoir associé nos deux ancêtres, la mère d'Helga me serra bientôt les doigts et je l'entendis renifler. Elle pleurait encore discrètement quand je sortis de la hutte. Il faut croire qu'elle avait véritablement de l'affection pour ma mère finalement...
Grâce à la pleine lune qui était là pour m'éclairer, je réussis à me repérer et arrivai bientôt jusqu'aux Plages Grises. Je voulus appeler le Nokk mais il devait être avec ma meilleure amie. J'hésitai pendant un instant à m'y rendre à la nage quand j'entendis soudain :

-Iduna ! Attends ! Iduna ! S'il te plaît !

Sursautant comme une folle, je me retournai et aperçus Olaf qui arrivait vers moi, essoufflé.

-Arrête-toi ! Je t'en prie ! Répéta-t-il.

Il se rua dans mes bras avec violence et m'enlaça tendrement alors que je craquai enfin et déversai toutes les larmes de mon corps contre son épaule. Il me caressa bientôt les cheveux et chuchota :

-Pleure. Pleure tout ce qu'il faut. Je suis là pour toi. Je le serai toujours. Je t'aime Iduna...Je t'aime si fort.

Attendrie par ses paroles, je ne résistai pas et finis par agripper ses lèvres avec violence alors que ma langue rencontra la sienne dans une entente qui me fit du bien. Beaucoup de bien. A lui aussi visiblement puisqu'il ne m'arrêta pas, resserrant un peu plus ma nuque pour que le baiser ne se finisse jamais. Puis j'eus le souvenir de la dernière conversation avec ma mère et cela me stoppa net.

-Non...Non je ne dois pas, murmurai-je en relâchant sa bouche, ce n'est pas bien ce qu'on fait Olaf...Moi aussi je t'aime mais ce n'est pas bien.

J'évitai son regard pendant plusieurs secondes et me forçai à quitter ses bras.

-Pardonne-moi Iduna, chuchota-t-il, je ne voulais pas te faire de mal...C'est ma faute... C'est moi qui te chauffe...

Il s'approcha instinctivement de moi. Je me contrôlai pour juste lui caresser la joue et repris :

-Je ne me marierai jamais... Je te le promets... J'ai beau n'avoir que treize ans...Je sais que tu es l'homme de ma vie...

Sincèrement ému, ses joues se mirent à rosir et il répliqua :

-Ne gâche pas ton avenir pour moi Iduna...Je ressens exactement la même chose...Mais je suis lié à Helga...Je ne peux pas détester mes parents...Ils avaient leurs raisons...Une chose est sûre, elle ne t'arrive pas à la cheville.

-Ne sois pas méchant s'il te plaît, Helga est comme tout le monde, elle a ses qualités et ses défauts, dis-je, je préfère que tu finisses avec elle plutôt qu'une inconnue, essaye d'apprendre à l'aimer c'est tout.

Il fit la moue mais obtempéra.

-Soit. Applique ce conseil toi aussi dans ce cas-là. Trouve-toi une personne qui saura te réconforter et te protéger puisque je ne le peux pas, promets-moi quand même que tu y songeras ! S'exclama-t-il d'un air grave.

Le cœur écharpé, je me forçai à hocher la tête.

-Je ferai de mon mieux pour y veiller. Bon. Je dois y aller maintenant, finis-je par murmurer.

Nous ne bougeâmes pas pour autant. C'était plus fort que nous. Il fallait que nous nous retrouvions collés l'un contre l'autre. Que nos bouches se savourent encore. Que nos joues se caressent. Pour la première fois, j'espérais que le plan des vies de ma meilleure amie marcherait.

-Je viens avec toi ! Je veux t'assister dans ta cérémonie, grommela-t-il bientôt.

-Non...Cela éveillerait trop les soupçons, réfutai-je, ta place est dans la Forêt Enchantée.

-Mais tu n'es pas en état de rester toute seule ! S'énerva-t-il.

Je retrouvai tout de suite le sourire et déclarai :

-Ça vous fait déjà un point commun avec ta fiancée...Elle m'a dit exactement la même chose un peu plus tôt tout à l'heure.

Le jeune Camviridus se rabougrit et il grogna encore :

-Yuma et Ylva doivent penser exactement pareil ! Il n'y a rien d'extraordinaire à cela ! Ce n'est pas réservé à la grosse pimbêche.

-Certes...Eh bien ...Sache que je ne le serai pas, le rassurai-je, les autres habitants des Terres Gelées veilleront sur moi...Je vous enverrai régulièrement du courrier et...Viendrai vous voir de temps en temps en cachette.

Olaf me jeta immédiatement un regard qui me retourna le bas ventre et je le grondai :

-Non, ça ne sera pas pour conter fleurette. S'il te plaît...Essaye de le comprendre...Juste avant qu'elle ne meurt...J'ai promis à ma mère que je tenterai quelque chose avec quelqu'un d'autre...Alors évidemment si tu ne fais pas d'efforts pour m'encourager dans cette démarche...

Ses yeux verts s'ombragèrent et il me jeta un regard blessé.

-Pardonne-moi...C'est très dur pour moi aussi...Il suffit d'un mot...D'un geste pour que je succombe à ton charme, soufflai-je.

Il retrouva tout de suite le sourire et plaqua bientôt son front contre le mien.

-Et c'est pour toutes ces raisons que je t'aime...Enfin non...Je t'aime aussi pour tes valeurs morales et ton physique avantageux, dit-il.

Mes joues se chauffèrent alors que son regard vers mes formes naissantes était insistant. Il recala bientôt sa main contre ma nuque et m'invita dans un nouveau baiser langoureux qui me réchauffa de la tête aux pieds. Après un temps trop court à mon goût, il finit par me relâcher et conclut d'une voix voilée de larmes :

-Vas-y à présent.

Il ne me quitta pas du regard même lorsque je réclamai l'aide des esprits et reçus celui de...Courant d'Air qui me transporta par-dessus la Mer Sombre jusqu'à ce que j'arrive sur la plaque gelée. Il faisait encore nuit et je ne fus guère surprise de ne croiser personne. J'arrivai enfin devant chez moi et mon cœur s'alourdit en passant la porte de la hutte. L'odeur de mes parents était encore présente. Je fis de mon mieux pour ne pas y penser et attrapai bientôt un mouchoir pour sécher mes larmes quand j'entendis soudain taper à la porte. N'y prêtant pas attention, je demeurais prostrée au milieu de la pièce. La personne se déplaça alors jusqu'à moi et me serra les épaules. Je reconnus la poigne ferme d'Aponi.

-Iduna...Nous sommes là...Tiens...Fais-toi une tisane avec ces plantes, préconisa-t-elle doucement.

-Je n'en ai pas le temps, murmurai-je en me tournant dans sa direction.

Émue, j'aperçus qu'elle n'était pas seule. Tous les membres du village étaient dehors pour le dernier au revoir. Patiemment, la guérisseuse me prit la main et m'emmena vers la communauté. Les yeux rougis, bouffis par la tristesse je me forçai toutefois à me redresser car une chamane ne devait inspirer que de l'apaisement.

-As-tu pensé à un endroit où tu voudrais leur rendre hommage ? Finit-elle par demander.

-Oui...Venez ! Clamai-je.

La guérisseuse continua à me soutenir le temps que je les guide jusqu'à...La plaque d'hommage à la première ancêtre d'Helga.

-Ici ! C'est ici que je souhaite les placer ! M'exclamai-je, je souhaite enterrer définitivement la dispute qui les avait unis aux Piceaerd !

Contre toute attente, je reçus de nombreux applaudissements de la part de ma famille Northuldra. Un des hommes du groupe se chargea ensuite de creuser un trou minime et je pus enfin enfouir les deux mèches de mes parents tout en murmurant des prières chamaniques. Puis je laissai le soin aux autres villageois de faire de même.

Nous restâmes ensemble à prier jusqu'à l'aube. Puis Aponi me raccompagna jusqu'à chez moi et m'ordonna de me coucher pendant quelle prépara activement ma tisane. Je bus le breuvage par petite gorgée et fus bientôt stupéfaite de voir qu'elle était efficace.

-Si tu as besoin de quoi que ce soit Iduna, nous sommes là, me rappela-t-elle.

Je la remerciai encore et sentis mes forces partir vers le royaume des rêves. A ma plus grande joie, mon âme se détacha bientôt de mon corps et j'arrivais dans un endroit onirique et bleuté. Ne cherchant pas plus longtemps, je me mis à appeler :

-Maman ! Papa !

Mais ils ne semblaient pas être ici. Un peu déçue, j'indiquais donc à mon âme de rebrousser chemin quand je me sentis aspirer vers le bas. Fermant les yeux, je me laissai faire et fus bientôt face à un décor glacial qui ressemblait aux Terres Gelées sans pour autant en avoir l'accueil chaleureux. Une bourrasque qui me transperçait l'âme déferlait en discontinu à travers les huttes délabrées qui me faisaient face.

-Le Nifflheilm...Je suis dans le Nifflheilm, murmurai-je alors que mes doigts bleuissaient.

Prise de tremblement à cause du froid qui continuait de faire rage, je murmurai ensuite :

-Pourquoi suis-je ici ?! Non...Non ce n'est pas possible... Mes parents avaient leurs défauts mais ils étaient des gens bien... Ils ne peuvent pas être dans cet endroit.

-Hélas si mon trésor, déclara soudain une voix que je ne connaissais que trop bien derrière moi.

Je me retournai assez vite pour découvrir ma mère et mon père qui semblaient avoir retrouvé leur jeunesse.

-Papa ! Maman ! Clamai-je soulagée.

Oubliant l'endroit maudit, je me ruais avec force dans leur bras et fus heureuse de ne pas passer à travers.

- C'est si bon de vous avoir près de moi, dis-je comme lorsque j'étais toute petite.

Ils approuvèrent en resserrant leurs étreintes et nous nous accordâmes ainsi un long câlin.

-Qui vous a envoyé ici ? Finis-je par demander après un long moment, je vais lui tirer les oreilles.

Contre toute attente mes parents pâlirent et ils me firent bientôt un petit signe de tête pour que je me retourne. Quelle ne fut pas ma surprise de découvrir un vieil homme enrobé à la barbe blanche qui me regardait avec bienveillance.

-Pi...Pierre Sappos ? Devinai-je un peu gêné.

-En bonne chair et en os jeune descendante, répondit-il joueur.

-Mais... Pourquoi ? Questionnai-je.

-Je voulais leur donner une petite leçon. Après tout, c'est la nuit de Noël donc j'ai le droit ! Clama-t-il.

-Pardonnez-moi...Mais n'est-ce pas Emma qui s'occupe des punitions normalement ?! Repris-je perplexe.

Il éclata soudain de rire et maugréa :

-Si, c'est cette vieille chouette qui s'en occupe, mais étant donné le soir où la mort de tes parents s'est produite, elle est comment dire... occupée sur Terre, d'ailleurs moi aussi je ne devrais pas trop tarder...Je lui ai laissé ma place le temps de venir ici.

-Nous comprenons amplement notre faute ô vénérable ancêtre, souligna Maman qui fit une révérence un peu forcée.

Le premier Sappos lui jeta un regard désapprobateur puis il l'aida à se relever alors que je continuais de le dévisager avec perplexité.

-Je n'ai jamais aimé qu'on me traite avec tant d'éloges ! Grommela-t-il sévèrement.

- C'est donc pour cela que Papa et Maman vont payer ?! Pour leur orgueil ?! N'est-ce pas un peu excessif ?! Ronchonnai-je en le dévisageant avec aplomb.

Il me fit d'abord les gros yeux avant de se radoucir et répondre :

-Pas de doute j'ai bien une Sappos en face de moi ! Et la plus ingénieuse de toute. Sais-tu pourquoi chère petite ?

Intriguée je secouais la tête. Il mit alors ses poings sur ses hanches et me regarda grognon en s'écriant :

-Je m'attendais à mieux de ta part ! Réfléchis bien !

J'écarquillai soudain de grands yeux alors que cela tomba sous le sens dans ma tête.

-Oh ?! C'est parce que je suis amie avec Helga ? Questionnai-je surprise.

-Exactement ! Peu importe vos noms de familles vous êtes restées fidèles l'une à l'autre au cours de toutes ces années et... C'est loin d'être finie ! Dit-il avec malice.

-Je suis ravie de l'entendre, murmurai-je en retrouvant le sourire, et donc ? Qu'attendez-vous de moi ?

Il me plaça alors face à Papa et Maman et répondit :

- J'aimerais que tes parents laissent leurs orgueils de côté une bonne fois pour toute pour atteindre l'Hellheilm !

Intriguée je les dévisageai un peu inquiète, redoutant que leur caractère de cochon ne les empêche.

-Elias...Amaris...Nous attendons... Déclara derechef Pierre.

Sans attendre ils se regardèrent amoureusement avant de soupirer. Puis elle finit par déclarer:

-Bien...S'il le faut...Attention !Ouvrez bien vos oreilles parce que je ne le répéterai pas... Je reconnais que mon comportement a été idiot de mon vivant et je m'excuse d'avoir fait du mal à ma fille. D'avoir été dure avec elle et de ne pas l'avoir jugé à sa juste valeur.

Elle s'approcha alors de moi et je murmurai toute émue :

-Je suis heureuse de l'entendre Maman.

Elle m'embrassa immédiatement le front et mon père fit de même.

-Notre grande fille ! Clamèrent-ils émus.

-Hum...Ça a l'air d'être sincère...Disons que je me contenterai puisque j'ai envie d'aller me reposer après la longue nuit que j'ai passée...Chers descendants...Il est temps pour vous de vous retirer dans votre Hellheilm ! Reprit Pierre avec impatience.

Nous relâchâmes bientôt notre étreinte et il se posta à nouveau vers moi en glissant sa main dans son manteau.

-Mais avant toute chose ! J'ai un dernier présent à distribuer, pour toi Iduna Sappos... Je pense que cet ouvrage t'intéressera.

Avec curiosité je le vis alors me tendre un livre et lus bientôt le titre à haute voix :

-Mémoires des familles Piceaerd et Sappos depuis le commencement.

Mes joues se colorèrent immédiatement et je bafouillai un rapide merci.

-Fais-en bonne usage. Au revoir.

Papa, Maman et lui s'élevèrent vers le ciel quand je repartis vers mon corps, un peu plus apaisée de les avoir vus une dernière fois.


Je me réveillai en douceur et sentis quelque chose d'humide contre mon front. Puis une main glissa bientôt dans la mienne et je n'eus aucun mal à reconnaître les doigts. Surprise, je demandai alors :

-Ylva ? Que fais-tu là ?

Elle me dévisagea avec un sourire qui masquait des yeux remplis d'inquiétude et expliqua :

-Je ne pouvais pas te laisser seule Iduna, j'ai réussi à faire comprendre à mes parents que tu avais besoin de moi et ils ont totalement approuvé.

Réjouie par son intention, je savais aussi ce que voulait dire sa présence : J'avais en ma possession la personne qui serait capable de veiller sur moi comme l'avait suggéré Olaf. Je baissai tout de suite ma garde, soucieuse de commencer un nouveau chapitre de ma vie de jeune fille et lui présentai alors le livre de mon ancêtre :

-Regarde ce que j'ai eu en cadeau !

Intriguée, elle m'arracha le manuel des mains et le parcourut alors que je continuai :

-On dirait bien que le Père Noël a décidé de nous donner une deuxième chance !

-Mais...C'est...Tout ce qui nous manquait sur les Piceaerd et les Sappos...Bafouilla-t-elle surexcitée.
-Oui, soufflai-je.

Elle m'invita immédiatement à m'asseoir à ses côtés et nous parcourûmes les pages avec la même harmonie que celle de la grotte. Petit à petit nous nous lançâmes plusieurs regards complices et je finis par chuchoter :

-Je crois que c'est le moment.

Nous déglutîmes légèrement stressées avant de nous rapprocher. Nos lèvres se rencontrèrent d'abord doucement comme si nous n'étions pas très sûres de bien nous y prendre. Puis le baiser s'intensifia et mon sentiment de culpabilité disparut. C'était doux. Cela chamboulait mes chakras. Mes parents auraient été satisfaits...Olaf aussi. Cette délicieuse pensée m'obligea à resserrer sa langue qui suivait sa danse autour de la mienne. Je ne voulais plus faire marche arrière.

-Si tu savais depuis combien de temps j'attends ce moment Iduna...Murmura-t-elle alors que ses yeux pétillaient.

-Je le sais, chuchotai-je, nous aurons tout loisir de le faire quand nous voudrons à présent...Embrasse-moi...Encore...Tout de suite...

La calant contre moi, je me penchai vers elle et nous cueillîmes encore nos lèvres dans une délicatesse infinie qui n'en finissait plus de m'émoustiller dans mes chakras les plus intimes. Féline, Ylva s'en aperçut. Elle m'effleura bientôt les cheveux et le cou alors que je m'apprêtais enfin à faire de même de mon côté. Tactiles, nos doigts s'autorisèrent à toucher d'autres zones plus intimistes qui n'en finirent plus de m'envoyer des dizaines de frissons électriques. Nous nous caressâmes ainsi dans un temps infini sans aucune gêne et cela me fit le plus grand bien.

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Dim 06 Nov 2022, 21:08
En fait j'ai trouvé en lisant ce chapitre ce qui m'a gené
C'est la partie Helga
En fait elle passe pour moi tout à fait au second plan surtout que tous les protagonistes sont avec Iduna
Donc en lisant chapitre par chapitre c'est pour ça que ça ne me va pas
Car c'est sur que son expédition devrait avoir des conséquences pour la suite
Mais je trouve ce personnage du coup profondément égoïste puisqu'elle veut savoir uniquement pour son bien sans penser à celui des autres.
Ce personnage pour l'heure me paraît fort peu sympathique du coup (et quand on sait qu'elle etait pas top dans les souvenirs d'une grand mère... je me demande si c'est pas un personnage qu'il sera bon de détester...) Twisted Evil

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Dim 06 Nov 2022, 21:46
Hahaha @Frantzoze arrête pas de la traiter de grosse connasse Razz
Mais sinon ? La partie Iduna t'en as pensé quoi ? Contente ou pas contente finalement Smile


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Dim 06 Nov 2022, 22:29
Tout à fait!!!! Elle mérite son prcès en "petit con" au même titre que son fils Pieter a eu le sien (et est coupable rappellons le, n'en déplaise à @Lhysender)

enfin Helga elle c'est pas "petit" mais autre chose parce que... Bah Helga elle est... Enfin vous voyez... jesuisdehors

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Dim 06 Nov 2022, 22:58
Si tu me fais encore une remarque grossophobique @Frantzoze, tu dors sur le paillasson avec les slips de @Dov ! Razz

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Lun 07 Nov 2022, 19:22
Chapitre 9

Dans l'Hellheilm, le public ne semble pas bien à l'aise après l'histoire raconté jusque là par Helga et Mémé Iduna, surtout Yelena qui n'a jamais su que sa mère (Ylva) était gay. Et une fois encore, c'est disputes et discussions tendus entre ancêtres, toujours prompt à se renvoyer la balle quand l'occasion se présente et à révéler des secrets de famille plus ou moins gênant, notamment l'adultère entre Rita et Pieter/Niklas et tous les torts des parents et beaux-parents de Mamie Anna qui ont fini par atterrir sur elle, la conduisant à toutes les douloureuses épreuves de sa vie. Mais sur les sages paroles de son Elysia chéri, elle retrouve son calme et laisse le duo Helga-Mémé Iduna poursuivre leur histoire.

Chapitre 10

Helga a fini par atteindre la plaine des trolls et à converser avec Pabbie, qui semble savoir à l'avance qu'Helga aura une fille et qui connaît bien l'histoire des deux familles rivales. La jeune northuldra lui soumet sa requête : qu'il efface les souvenirs des parents Picéards et Sappos et d'Olaf au sujet des coupoles et de son union forcé avec elle, afin qu'elle puisse finir avec Yuma. Pabbie accepte, mais veut savoir si Yuma sera bien le père de la fille d'Helga. En manipulant les aurores, le troll et la northuldra découvre que le père de la future fille d'Helga, et donc son futur mari... n'est autre qu'Olaf. Helga n'en croit pas ses yeux et supplie Pabbie d'accéder à sa requête, en vain.

Mais cependant, le troll lui propose l'alternative de changer son destin et de créer des vies alternatives d'elle-même avec Yuma, au risque d'aller à l'encontre des volontés de l'Yggdrasil, de finir dans le Nifleim et de maudire sa descendance. Pour ce faire, il lui offre un parchemin contenant le nécessaire pour y parvenir. Mais au moment où Helga s'apprête à partir, Pabbie a une vision de l'attaque de la forêt par Arnevick et de la mort d'Elias et d'Amaris Sappos. Helga lui demande alors s'il peut effacer la mémoire des gens d'Arnevick et d'Arendelle. Pabbie accepte à contrecœur, faisant toutefois promettre à Helga qu'elle n'attaquera pas Arendelle et qu'elle se chargera elle-même d'amnésier les pirates arnevickiens, avec l'aide de galets violets. La northuldra approuve, mais reste fixée sur sa promesse d'en finir avec Arendelle, même si Pabbie lui dit que son peuple et celui d'Arendelle seront unis.

Du côté d'Iduna, elle a encore du mal à croire à la mort de ses parents mais doit se concentrer pour réussir son voyage astral pour retrouver Helga. Après de courtes et émouvantes retrouvailles, Helga expose à son amie ce qu'elle a appris de Grand Pabbie, de son intention de créer les multivies et de son plan contre Arnevick. Puis Iduna lui promet non seulement qu'elle ne dira aux parents Picéards où est leur fille mais aussi que, malgré son devoir soudain de chaman envers son peuple, qu'elle viendra la voir, elle et ses amis, le plus possible. Puis elle retourne chez elle.

Mais Olaf la rejoint et, par amour, la soutient dans son deuil. Mais le souvenir de la dispute du précédent chapitre au sujet de leur amour interdit est encore frais et se souhaitent toute la chance et le bonheur du monde à vivre heureux avec le parti qui leur est respectivement destiné, malgré l'évidence de leur amour qu'ils se portent et qu'ils ne peuvent pas nier. Mais au fond d'elle-même, Iduna espère profiter des multivies d'Helga pour qu'elle aussi puisse profiter pleinement de son amour avec Olaf.

Puis une fois de retour sur les Terres Gelées, Iduna s'affaire à rendre un dernier hommage à ses parents en enterrant leurs mèches (les corps ont sombré dans la mer) près de la plaque d'hommage des Picéards. Mais en tombant dans le pays des songes, elle atterrit dans le Nifleim, où se trouvent désormais ses parents, accompagné de Pierre Sappos. Ce dernier ordonne aux parents de reconnaître leurs erreurs envers leur fille et de la pardonner s'il veulent être dans l'Hellheilm. Cela fait, Pierre offre un ouvrage sur les souvenirs des Picéards et des Sappos.

A son réveil, elle est agréablement surprise d'avoir Ylva à ses côtés, celle-ci ayant convaincu ses parents qu'elle serait utile aux côtés de sa meilleure amie endeuillée. Et grâce au livre offert par le Pierre "Noël" Sappos, elle pourront reprendre leur enquête, voire même plus. Mais avant, elles consomment leur homosexualité...
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Mer 09 Nov 2022, 09:44
Oui Ansa pour te répondre j'ai beaucoup aimé la partie Iduna! D'ailleurs et c'est la première fois que ça m'arrive dans vos écrits, je fais clairement la différence entre deux personnages. Helga m'énerve, pour moi c'est une gamine prétencieuse, irresponsable. C'est difficile de mettre en valeur ses qualités même si, il faut être juste elle en a, mais son attitude ne permet pas de (vouloir) s'en souvenir.
En revanche Iduna c'est tout l'inverse, et c'est probablement aussi porté par le duo qu'elle forme avec Ylva.
Oui au passage jusqu'à l'arrivée d'Ylva sur les terres gelées, Helga était très supportable et maintenant je pense que c'est grace aux amis présents que ce soit Yuma, Ylva ou Helga et dans une moindre mesure Olaf (je dis moindre mesure car eux c'est l'aspect... Mariage arrangé et ça ouvre d'autres relations et objectifs).
Dès l'instant où elle en a été privée c'est les défauts qui ont surtout transpiré d'elle! Finalement, c'est peut être Ylva qui permet de sublimer les personnages et les montrer sous leur meilleur jour cheers
Quoi qu'il en soit les qualités humaines d'Iduna ressortent bien plus, c'est peut être exacerbé aussi par la sévérité extrême de ses parents vis à vis de sa volonté de relation avec les Picéaerds. Forcément ils sont antipathiques et elle tranche avec cela.*Bien sûr on peut lui reprocher sa manière d'avoir repoussé Ylva même si on peut le comprendre, elle s'est sentie trahie par elle.
Toutes les deux forment une très belle alchimie car, si Ylva a été déçue par Iduna qui a rejeté sans ménagement son amour (elle aurait pu être plus sympathique pour le faire auprès d'une si bonne amie!), et Iduna déçue par la trahison d'Ylva faite par dépit. Toutes les deux savent se retrouver malgré la colère et son la l'une pour l'autre face au drame que vit Iduna.
Encore une fois, toutes les deux font preuve d'une extrême maturité dans leurs choix, tout particulièrement Iduna qui mesure la charge qui pèse sur ses épaules, elle qui devient pourtant orpheline si jeune. Cela tranche encore tellement avec Helga qui elle est partie pour... sa propre petite personne! Mad

Et, encore plus fort, face à ce grand décalage, Iduna a encore la force et la camaraderie d'écouter les plans immatures d'Helga et refuse de la trahir alors qu'elle pourrait avoir toutes les raisons du monde de lui en vouloir... Elle qui est censée être sa meilleure amie qui s'en va le jour où enfin elles auraient pu se retrouver. Cette meilleure amie qui aurait dû se trouver à ses cotés pour la soutenir en apprenant le décès de ses parents! Vraiment, Iduna fait preuve d'une grande bonté pour ne pas être furieuse contre cette amie si peu fiable.

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Mer 09 Nov 2022, 12:15
Ma pauvre Helga ! Vous êtes quand même vachement durs avec ( la nana elle est entichée d'un paysan pour qui elle n'éprouve rien et quand elle cherche une solution elle est égoïste  ?! Mais What the fuck ??? Je vais allumer vos coupoles moi ! Vous allez voir ce que ça fait d'être avec quelqu'un que vous ne pouvez pas piffrer ! En vrai si y en a un qui doit prendre cher c'est Yuma ! Lui il bouge pas ses fesses pour qu'ils vivent leur histoire d'amour ! Non mais oh ! Ggrrrrr ça m'énerve 😆, OK elle est partie le jour des rencontres mais de toute façon avec les mères connes qu'elles avaient elles n'auraient pas pu se voir !!! Et puis ça a arrangé Miss Iduna qui n'est pas toute blanche non plus avec Olaf ! Le baiser mademoiselle en était très contente !!! Moi je suis pas d'accord c'est 50-50 !!! Razz grrr ça m'énerve Razz
Et si, être lâchée par ses amies alors que vous deviez les voir ça marche et on pardonne ! Le nombre de fois où ça m'est arrivée je leur ai jamais voulu. C'est une réaction tout à fait normal !)

Viens faire un câlin à Maman Maëlle ma Helga. Ils sont vraiment pas gentils @Frantzoze et @Floconnette...I love it (En vrai ça me fait trop de la peine que vous pensiez ça sur elle Razz Mais je suis un vraie cœur d'artichaut quand il s'agit de mes personnages :calin: )

En vrai je dois être maso parce que je préfère tellement Helga qui est plus naturelle qu'Iduna ou Ylva qui sont des miss parfaite comme Rita et Kirsten par exemple Razz... Helga est carrément plus intéressante qu'elles deux ^^

Allez ! Clotûrons ce triste constat par les spoilers sans contexte du chapitre 11 Razz (Y en a d'ailleurs deux qui devraient être très contents ! Razz )

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Jeu 10 Nov 2022, 13:09
Bah en fait la plus "naturelle" si je devais choisir je dirai que c'est Ylva
Probablement parce qu elle n à pas justement sur elle le poids d'une coupole!
En vrai Helga elle pourrait être bien mais son voyage je trouve qu elle le fait pour des raisons puérils en tout cas dans sa démarche

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Jeu 10 Nov 2022, 13:43
Ah bah l'adolescence c'est l'âge con 😆
Mais je comprends ce que tu veux dire 😜

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Ven 11 Nov 2022, 16:07
Apres Benoît lui il l'adore Helga il la préfère de loin à Mamie Anna qui est d'après lui "un personnage qui a tous les cheats codes" Wink

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Ven 11 Nov 2022, 16:47
Ah bah on va faire un échange ! Je te laisse @Frantzoze et je prends Benoît... Mais euh...Benoît il connaît retour vers le passé ?!

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Ven 11 Nov 2022, 20:50
Comme prévu, voici le chapitre 11 Very Happy

Chapitre 11 : Où se cache la vraie vie ?

Il était encore tôt quand mon périple se termina. J'arrivais dans la Forêt Enchantée, essoufflée et en sueurs. J'eus d'abord l'idée dans un premier temps d'aller voir Yuma. Mais il devait être en train de dormir. Je me contentais donc de lui envoyer un message par Courant d'Air. Puis je me résignai ensuite à garder toutes mes trouvailles à la maison et préférais les mettre en sécurité dans la cabane des mélèzes. Je les posais ainsi au-dessus des poutres pour qu'elles soient cachées par les branches. Puis je descendis rapidement de l'endroit et pris un temps pour aller me laver et ainsi effacer toute odeur éventuelle de la Plaine des trolls ou du royaume d'Arendelle.

Le soleil était déjà plus haut dans le ciel quand je retournai enfin à petits pas vers ma hutte. Je priai intérieurement pour que Papa et Maman soient encore endormis comme ça, je pourrai m'éclipser directement dans ma chambre et reprendre un peu de force avant qu'ils me disputent. Hélas, j'aperçus bientôt des reflets d'ombres liés à la lumière de la bougie sur le mur. Me sentant soudain molle et apeurée, je ne pus néanmoins faire autrement que passer la porte. Les assiettes et le petit déjeuner étaient présents sur la table alors que ma mère s'activait à y poser les derniers plats.

Elle s'immobilisa tout de suite en me voyant entrer dans la pièce. Ses yeux noirs me fixèrent avec intensité. En voyant son visage froid, je savais que j'allais passer un sale quart d'heure. Je déglutis violemment et maintins mes mains qui tremblaient derrière mon dos pour maintenir mon équilibre et m'évitai ainsi de défaillir.

-Ici mon enfant ! Ordonna-t-elle soudain en pointant le doigt avec violence juste devant elle.

Soucieuse que ma punition allait être violente, je ne bougeai pas. C'était sans compter sur Papa qui m'agrippa bientôt le bras avec force car je lui bloquais le passage. Je ne touchais pas le sol jusqu'à ce qu'il me dépose face à Maman.

-Je ne te poserai la question qu'une seule fois Helga...Où étais-tu ? Demanda-t-elle.

Plus blanche qu'un linge, je répondis :

-Eh...Bien...Comme je t'ai dit...Dans...Le petit mot Maman...Je...J'étais partie méditée...

-Où ça ?! Grogna-t-elle, où étais-tu bon sang à la fin ?!

Les larmes aux yeux, je murmurai encore à voix basse :

-Je...Je me suis perdue dans la Forêt...Je suis allée près des berges mais...Euh...Les géants faisaient trop de bruits...Alors...Je me suis un peu éloignée...Vers...Vers l'Est...Et après...Je reconnaissais plus rien.

L'éclat de ses yeux redoubla immédiatement de fureur et elle s'égosilla :

-Combien de fois ai-je dit qu'il fallait toujours marquer les arbres à l'aide d'une pierre pour se repérer ?! Combien de fois ?!

-Euh...Des dizaines Maman, chuchotai-je d'une voix à peine audible.

-Pas assez visiblement ! Cria-t-elle, est-ce que tu te rends compte que tu aurais pu rencontrer des ennemis ou des bêtes sauvages ?! Que tu aurais pu mourir !?

Souhaitant relativiser, je réussis alors à bredouiller :

-Je...Je me serai défendue...Avec...Le feu chamanique...

-Oh ! Inutile de faire la maligne avec moi ! Tu as encore beaucoup à apprendre ! Cela ne fait pas tout ! Ça aussi ! Je te l'ai déjà dit ! Grommela-t-elle.

Elle m'inspecta alors de la tête aux pieds et ajouta :

-Est-ce que tu te rends compte que tu es dans une tenue plus qu'inacceptable ! Pas de coiffe ! Pas de vêtements convenables ! Débraillée et déchirée comme une fille de joie !

Elle se rapprocha un peu plus de moi et continua :

-Le seul, tu m'écoutes bien ! Le seul pour qui tu dois te présenter ainsi, c'est Olaf ! Si ton père et moi te revoyons dans cet état, tu peux être sûre qu'il n'y aura pas de deuxième chance !

Une deuxième chance pour quoi ? Je n'osais pas leur demander. Elle ponctua la fin de sa phrase en m'assenant plusieurs gifles sur les joues. Je les encaissais sans rechigner même si je commençais à avoir la tête qui tourne car je n'avais pas mangé depuis longtemps.

-File dans ta chambre à présent ! Reprit-elle, tu n'en sortiras pas tant que ton père et moi ne te l'aurons pas dit ! Est-ce bien clair ?

Jugeant que je ne m'en étais pas trop mal sortie, je bafouillai tout de même :

-Euh...Oui...Maman...Mais...Euh...Si je veux aller aux toilettes ?!

-Nous allons te dénicher un pot de chambre...Tu auras tes repas dans ta canfouine et j'y viendrais te donner les leçons de chamanisme et les autres plus classiques ! Je t'apporterai également une bassine pour que tu puisses te laver, énuméra-t-elle froidement, crois-moi, tu ne seras pas prête d'oublier les erreurs de cette escapade à l'avenir !

Je compris amèrement que l'entreprise de mes autres vies n'allait pas être pour tout de suite. Ils ne pouvaient pas me faire plus mal. Me couper de mes amis et mon amour pour de bon cette fois. De plus en plus inquiète car je ne savais pas combien de temps durerait ma pénitence, j'entrais dans ma chambre et allai m'allonger sur le lit tandis qu'elle referma violemment le rideau qui créait l'intimité derrière moi.

J'eus raison d'avoir peur car ma peine dura six longs mois. Six longs mois où ma seule distraction avec le monde extérieur fut...Olaf.

Il ne fut pourtant pas très loquace et passa son temps à m'incriminer du regard comme si cela l'embêtait de devoir rester dans une chambre avec moi. Au début, j'en voulus beaucoup à mes parents pour ma punition. Je les trouvais affreux, sans cœur avant de finalement comprendre que j'étais la seule responsable de cette situation. Je finis même par la prendre avec philosophie et choisis de tout ce temps à ma disposition pour pouvoir peaufiner encore et toujours les moindres détails qui me permettraient de détruire Arnevik et Arendelle à partir du peu de ressources que j'avais vu sur place. Puis mon esprit divaguait vers un futur relatif avec Yuma et je passais des heures et des heures à imaginer notre vie de couple mariés avec enfants. C'était les moments les plus délicieux qui me faisaient souvent aboutir à un accomplissement de mon intimité ou bien des moments de méditation dans une paix similaire à celle que je retrouvais quand je me caressais.

Une nuit au cours des six mois, je reçus de la visite. Alors que j'étais assoupie et dans mon lit, Courant d'Air se fraya un chemin entre les toiles de la hutte et m'apporta un cachet que je lus avec avidité :

« Bonjour ma chère sœur de cœur, Ylva et moi avons quelque chose à t'annoncer. Je ferai la porte-parole pour nous deux ce soir et viendrai te voir.

A tout à l'heure donc.

Iduna Sappos
»

J'eus le cœur léger tout le reste de la journée et attendis avec impatience que la nuit tombe. J'en profitai pour retravailler mes exercices de chamanisme, me perfectionnant de plus en plus dans mon futur métier.

Mes parents vinrent finalement me souhaiter la bonne nuit alors qu'elle n'était toujours pas apparue. Je fus de plus en plus stressée pour elle, imaginant qu'il lui était arrivé un malheur au cours de son périple. Je priai donc Ahtohallan pour qu'elle veille sur elle quand j'entendis des grattements contre la paroi de ma chambre.

-Helga, murmura soudain une voix à peine audible.

Me levant comme une forcenée, je me plaquai à mon tour contre la toile et dis doucement :

-Iduna...C'est vraiment toi ?

-Oui, murmura-t-elle.

Un long silence s'installa. J'eus soudain des larmes de colère de ne pas pouvoir l'enlacer en vrai. C'est ta faute aussi Helga...Tu n'avais qu'à être là pour le réveillon au lieu de courir à l'aventure sans réfléchir, me grondai-je. Il n'empêche...Pourquoi fallait-il toujours que nous soyons séparées ? Comme si elle ressentait ma douleur, elle répliqua :

-Je voudrais tant t'avoir contre moi Helga...

Nous eûmes alors la même idée et plaquâmes nos mains en même temps contre la toile. Nos auras se connectèrent immédiatement et nous nous délectâmes de l'énergie de l'autre. A ma grande surprise, le chakra sacré de ma meilleure amie était en ébullition tout comme celui de la gorge qui demeurait à son maximum. Avec fierté, je constatai qu'elle s'était remise de la mort de ses parents assez facilement et remerciai Ylva d'être à ses côtés. Ce fut à son tour de s'inquiéter :

-Tu me sembles fatiguée Helga...Est-ce que tu manges à ta faim ? Tous tes chakras sont si faibles...Si éteints...

Je n'avais plus le goût de rien, privée de mes amis et mon amoureux. Néanmoins je tentais de la rassurer en répondant :

-Si, si je t'assure tout va bien. L'air frais me manque...Et vous aussi...J'ai l'impression de ne plus servir à rien en étant coincée dans ma chambre...

-Et Yuma ne peut rien faire pour cela ?! S'indigna-t-elle assez fort.

Je lui chuchotais immédiatement de se taire, de peur que nous nous fassions prendre. Puis, les joues en feu, je lui avouai aussitôt :

-Sache qu'il est venu à maintes reprises avec son père pour essayer d'atténuer la situation. Mais à chaque fois mes parents n'ont rien voulu entendre. Ils ne souhaitaient pas que Paco me donne sa propre punition car elle aurait été trop courte par rapport à ce qu'ils attendaient de moi. Yuma a essayé de faire le tour de la hutte mais ils l'en ont empêché. Il n'a pas trop insisté pour ne pas éveiller de soupçons...

-Et tu n'as reçu aucun courrier ? Insista-t-elle, il est gonflé tout de même...Toi tu as pris des risques alors que lui de son côté ne se bouge pas trop...

-Chut...Ne l'accable pas...Il ne peut rien faire...Nous nous sommes promis de ne pas mettre de traces écrites qui pourraient être aperçues, Ylva et toi...C'est différent...Maman est plus indulgente...Enfin était...Elle ne sait pas qu'on continue de s'écrire depuis le début de mon enfermement...Murmurai-je.

-Repose ta main Helga, ordonna à nouveau ma sœur de cœur d'une voix apitoyée qui ne me laissait pas le choix.

J'appliquais à nouveau ma paume contre la toile douce et sentis bientôt qu'elle me transmettait de son aura pour m'apaiser.

-Merci, chuchotai-je quelques minutes plus tard, si seulement je pouvais vous avoir auprès de moi toutes les deux.

-Nous le pourrons bientôt, dit-elle avec conviction, tes parents ne pourront pas te garder éternellement.

-Je l'espère, renchéris-je.

Nous demeurâmes à nouveau silencieuses pendant quelques secondes jusqu'à ce qu'elle dise :

-Oh fait...Je...J'ai une grande nouvelle à t'annoncer.

-Une grande nouvelle ? Répétai-je intriguée, de quoi s'agit-il ?

Contre toute attente ma meilleure amie ne dit rien du tout. Elle finit juste par bégayer :

-Voilà Helga...Sache que...Ylva et moi...Oui c'est à propos de nous deux...Ylva et moi...Nous sommes amoureuses...

-Ah bon ? Questionnai-je, mais c'est une fantastique nouvelle ! Comment s'appellent les garçons qui font battre vos cœurs ? C'est dommage pour Kanda car ce dernier avait un faible pour Ylva, il me semble.

Bredouille ma meilleure amie reprit aussitôt :

-Non, non tu n'as pas compris Helga...Ylva et moi...Nous nous aimons.

La phase me fit tout de suite un choc et j'eus bientôt des sueurs froides incontrôlables. Je faillis vomir en les imaginant en train de s'embrasser et peinai à ne pas voir autre chose dans mon esprit. Iduna sentit alors que quelque chose n'allait pas puisqu'elle demanda quelques secondes plus tard :

-Tu...Tu dis rien Helga ?

Anxieuse, je cherchais par tous les moyens à ne pas sortir une phrase blessante. Aussi je murmurai :

-Eh bien...Je comprends que la mort de tes parents a été un choc mais...Je crains que...Enfin...Est-ce que tu n'es pas en train de tout mélanger, là ?

Vexée, ma sœur de cœur répliqua :

- S'il y avait bien une personne pour moi que je pensais que ça ne dérangerait pas, ce serait toi...Ta réaction me déçoit beaucoup.

-Pardonne-moi, tentai-je de me rattraper, c'est juste que...Je pensais que tu étais attirée par les hommes, peut-être que si tu demandes conseils à Aponi ou Mouna...Elles pourront t'aider ?!

- Qu'insinues-tu par-là Helga ? Qu'aimer une personne du même sexe que toi est maladif ? Renchérit-elle piquée à vif.

-Mais...Euh...Enfin non...Ce n'était pas dit dans ce sens-là...Bredouillai-je confuse de lui faire du mal, ce que je veux dire c'est qu'à mon sens tu n'arrives pas à faire de distinction...Je m'explique...Tu t'es réfugiée dans l'amour d'Ylva parce que tu as eu beaucoup de mal d'apprendre la perte de tes parents...Vous ne pouvez pas vous aimer toutes les deux, ce n'est pas possible...Il est vrai qu'Ylva a un faible pour la beauté plastique et que tu es une superbe jeune femme...Mais je ne sais pas...Je trouve que c'est un peu précipité comme réaction...Enfin relation...

De plus en plus mal à l'aise, je le fus encore quand elle me réprimanda à nouveau :

-Bon, écoute, je n'ai jamais rien dit quand tu m'as avoué que tu aimais Yuma...Eh bien...J'attendais la même chose de ta part : Du réconfort, de la joie...Mais certainement pas de la déception...J'aurais mieux fait de me taire effectivement...

A ma plus grande horreur, j'entendis qu'elle tournait les talons. Oubliant que Papa et Maman pouvaient m'entendre, je tapais alors contre la paroi en chuchotant plus fort :

-Non Iduna ! S'il te plaît...Reste ! Je...Je m'excuse...Je ne suis qu'une idiote maladroite...

Avec soulagement, je sentis bientôt qu'elle revenait sur ses pas. Elle ne parla pas pour autant. Je décidais alors de m'ouvrir à elle et renchéris :

-Laisse-moi le temps de m'habituer...C'est juste que c'est tout nouveau pour moi. Je n'ai pas envie qu'Ylva et toi souffriez si jamais ça devait mal se finir.

-Est-ce vraiment la véritable raison ? Questionna-t-elle sèchement.

Je déglutis alors péniblement et répondis :

-Non...Il y a aussi que je crains que vous me délaissiez maintenant que vous êtes toutes les deux avec autant d'affinités.

Elle poussa alors un soupir et grommela :

-Est-ce que ça a été le cas jusqu'à maintenant ?! Est-ce qu'à un seul moment nous ne nous sommes plus envoyées de lettres et nous t'avons laissé sur le côté ?!

-Non, murmurai-je d'une toute petite voix tandis que ma gorge était nouée.

Ma meilleure amie se radoucit immédiatement et elle enchaîna :

-Apprends à avoir confiance en tes amies Helga. Je sais que tu en es capable. Nous, nous arrivons à avoir confiance en toi, même avec ton sale caractère de cochon et ton égoïsme.

Cela me fit sourire qu'elle me sorte mes défauts avec douceur. Ylva et elle étaient si parfaites. Si posées par rapport à moi.

-Je...Je crains tellement d'être abandonnée, murmurai-je alors que les larmes m'envahirent.

-Il n'y a aucune raison pour cela...A moins que tu sois une jeune femme qui n'aime pas les couples de gougnottes ou d'uranistes... Dit-elle très sérieusement.

-Mais non...Enfin bien sûr que non...M'enquis-je car je ne voulais pas perdre leur amitié.

-Donc si dans quelques années ta fille ou ton fils te dit qu'il aime une personne du même sexe, tu ne le jugeras pas ? Questionna-t-elle encore sévèrement.

-Absolument pas, murmurai-je décontenancée.

Puis à ma grande surprise, j'ajoutai :

-Je crois plutôt que c'est Olaf qui serait le plus réticent !

-Ah bon et pourquoi ? Demanda-t-elle avec hargne, qu'est-ce qui te fait dire ça ?!

-Eh bien...C'est un garçon qui est assez terre à terre...Qui ne serait pas habitué à ce genre de coutumes, expliquai-je en espérant qu'elle ne comprenne pas de travers cette fois.

Elle laissa un temps de silence et admit bientôt :

-Soit. Tu dis probablement vrai...C'est pour cela que nous ne le mettrons pas au courant. Ni lui. Ni Yuma.

-Cela semble plus judicieux en effet. Ne vous inquiétez pas, ce n'est pas moi qui irai le répéter, déclarai-je.

L'atmosphère oppressante qui menaçait de s'effriter entre nous deux retomba et elle murmura:

-Je savais que je pouvais compter sur toi Helga.

Un autre silence s'installa avant qu'elle ne le brise en demandant à nouveau :

-A propos d'Olaf... Est-ce que ça va mieux entre vous ?

-Est-ce que je dois te dire la vraie réponse ? Questionnai-je du tac au tac.

Je l'entendis souffler et elle répondit :

- J'en conclus que non...

- Qu'importe, murmurai-je butée, de toute façon mon avenir est avec Yuma.

Elle demeura silencieuse et je sus ce qu'elle pensait. Et si cela ne marchait pas ? Il allait bien falloir que je finisse par accepter mon fiancé.

Non. Non. Je terminerai avec Yuma...Pas d'autre issue possible, me convainquis-je comme un refrain. Nous repartîmes aussitôt dans nos pensées avant qu'elle ne reprenne encore :

-Je vais devoir te laisser. Je souhaite passer un petit coucou aux garçons avant de rentrer chez moi, retrouver notre chère Nordlys.

Une fois de plus, je frissonnai de dégoût mais je réussis à me contenir et indiquai :

- D'accord. On se revoit bientôt ?

Iduna se tapa alors violemment le front et s'exclama :

-Suis-je bête !? J'allais oublier de te dire un truc important !

-Quoi donc ? Rétorquai-je.

-Tu te rappelles, je t'ai parlé du cadeau donné par Pierre Sappos en personne ? Dit-elle patiemment.

-Oui eh bien, m'impatientai-je.

-Eh bien à présent que nous avons eu plus ou moins toutes les informations importantes sur nos familles respectives, Ylva et moi désirons explorer Arendelle et Arnevik pour pouvoir connaître les liens avec notre peuple, dit-elle très vite.

Je perçus aussitôt un tremblement dans sa voix et je sus qu'elle ne me disait pas tout. Mes poils s'hérissèrent de peur et je répliquai avec vivacité :

-Ne faites pas ça ! Cela ne vous a pas suffi la description que j'en ai faite ?!

-Disons qu'elle était plutôt sommaire et non objective...Pas terrible pour un essai d'historienne selon les dires d'Ylva ! S'exclama-t-elle avec ironie.

Je me rabrouais immédiatement et ronchonnai encore :

-Vous risquez de vous faire tuer !

-Tout comme toi tu aurais pu, marmonna-t-elle, et cela n'est pas arrivé. Ne t'en fais pas. Nous ne nous mettrons pas en danger. Nous sommes deux et nous avons des tenues d'Arnevik délestées aux brigands de la guerre de la dernière fois pour passer inaperçues.

-Et ton devoir de chamane ? Ta prise de fonction des Terres Gelées ? Argumentai-je à nouveau.

Visiblement elle avait déjà préparé sa plaidoirie puisqu'elle répondit tout de suite :

-Nous ne sommes pas idiotes ni pressées. Nous attendrons que tu sois sortie de ta prison pour pouvoir agir. Ainsi tu pourras passer aux Terres Gelées, le temps de notre absence, d'accord ?

-Ma foi si vous voulez, grommelai-je jalouse d'être mise à l'écart malgré tout.

J'attendis quelques instants et ajoutai :

-Vous m'enverrez une lettre ?

-Bien sûr, plusieurs mêmes, dit gentiment Iduna, tout comme toi tu nous préviendras quand tu sortiras pour qu'on puisse te dire au revoir en chair et en os.

Je hochai rapidement la tête, oubliant qu'elle ne pouvait pas me voir. Puis je repris :

-Tu embrasseras bien Ylva de ma part...Enfin...Je ne doute pas que tu le feras du coup, m'embrouillerai-je en essayant de la faire rire.

Cela marcha puisqu'elle renchérit :

-Je n'y manquerais pas Helga. Prends soin de toi.

-Bon courage à toutes les deux dans votre quête. Vous n'oubliez pas de me tenir au courant ?

- C'est promis, insista-t-elle.

Elle s'éloigna enfin et je demeurais le cœur plus léger d'avoir eu une conversation avec le monde extérieur.

Je retournais dans mon lit ce soir-là et m'endormis avec moins de langueur que d'habitude. Bien entendu, ma pénitence fut encore pénible. Et pourtant après une éternité, Maman finit par ouvrir la porte. Elle portait dans ses mains une tenue à moi sophistiquée et mes élastiques seulement utilisés pour les grandes occasions.

-Mon enfant, ta punition est terminée. Il est temps pour toi de sortir en ce jour de ton quatorzième anniversaire. Ton père et moi t'offrons ta liberté ! Déclara-t-elle.

Je sursautai de surprise. J'avais tellement fait peu attention aux jours qui s'étaient écoulés, semblables aux uns aux autres que ma notion du temps était à présent relative.

Pas certaine d'avoir bien compris, je bredouillai :

-Euh... J'ai le droit de me balader partout ?

-Oui Helga. Olaf sera ton chaperon ! Indiqua-t-elle.

Je me raidis immédiatement. La punition continuait malgré tout. Tant que je ne serai pas seule, je ne pourrais pas reprendre mon avenir en main. Je ne pourrais pas rejoindre mon amant.

-Alors ? Tu t'habilles ? S'impatienta-t-elle.

-Pardon...Oui Maman, murmurai-je un peu sonnée.

Inutile de faire la fine bouche maintenant. Je devais apprivoiser à nouveau ma vision avec la nature et la communauté. Je m'apprêtais alors avec tremblement et pris peu à peu confiance en moi. La Nouvelle Helga allait ressortir plus forte de cette expérience. Je m'en confortais.

-Je voudrais me passer de l'eau sur la figure Maman, quémandai-je.

- D'accord, mais fais vite, Olaf t'attend dehors, déclara-t-elle.

Je hochai la tête et attendis qu'elle parte pour envoyer la fameuse lettre courte à Iduna et Ylva. Cette fois, je ne manquerais pas de leur dire au revoir en les prenant dans mes bras. Je me le jurais. Puis je me dépêchais de rejoindre mon fiancé. Sans paroles, il écouta les recommandations de Maman et évita mon regard jusqu'à ce qu'elle nous laisse tous les deux seuls. Nous nous éloignâmes un peu des huttes et allâmes dans la Clairière des rencontres toujours dans un silence pesant.

A ma grande surprise, mes yeux s'émerveillaient en se posant sur chaque aspect de la nature et je me rendis bientôt compte que j'avais manqué deux changements de saisons. Après plusieurs mètres, Olaf s'arrêta et continua de me dévisager alors que ses mains étaient dans ses poches.

Un sourire un peu moqueur mais attendrissant se dessina immédiatement sur son visage. Mes joues se chauffèrent sans le vouloir et je demandai bientôt d'une voix plus agressive que je ne l'aurais souhaité :

- Qu'est-ce qui te fait rire ?!

-On dirait que tu découvres le monde pour la première fois ! S'écria-t-il.

Hautaine, je ne dis rien mais levai bien haut le menton pour le dédaigner et surtout ne pas lui montrer que sa remarque m'affectait. Loin d'être offusqué, il se racla soudain la gorge et murmura :

- J'ai quelque chose pour ton anniversaire.

Il sortit alors un paquet mou marron de dessous sa cape et me le tendit.

- C'est de la part de Maman, Papa et moi. Pour ton retour parmi nous, expliqua-t-il un peu gêné.

Tout aussi confuse que lui car il était rare d'avoir un geste de douceur de sa part surtout après tous ces mois de reproches à cause de ma conduite dangereuse qui aurait pu finir très mal, je lui offris enfin un sourire. J'ouvris donc le cadeau et tombai nez à nez avec un châle violet où étaient incrustées des graines de leur jardin.

-Papa et Maman ont tenu à les mettre, marmonna-t-il, ils ont dit que ça te porterait bonheur.

-Eh bien...Merci beaucoup...Merci beaucoup à tous les trois, dis-je en le passant par-dessus mes épaules et ma coiffure.

Pour la première fois de mon existence, j'oubliai son odeur et son être pour me plonger avec grand élan dans ses bras et lui embrassai la joue. Il devint rouge pivoine et m'embrassa rapidement les lèvres alors que je ne pus m'empêcher de revoir par pensée l'ombre de notre petite fille. Puis je me repris très vite en prenant conscience que je pouvais enfin aller voir Yuma pour le rassurer et lui dire que j'allais bien. Je secouai bientôt la tête et cassai l'instant magique qui s'était installé.

Décidé à me plaire après toutes les brimades qu'il avait pu me lancer, Olaf reprit encore :

-Bien...Euh...Tu sais...Je ne vais pas passer mon temps à te surveiller Helga...Alors...Euh...Si tu souhaites aller dire bonjour à Yuma, je ne t'accompagne pas...J'ai promis à Maman que je lui ramènerais du gibier.

-A Yuma ? Répétai-je en essayant de contrôler mes joues.

-Bah c'est le seul du groupe qui soit ici...Alors par déduction...Je me doute que tu voudrais le voir...Surtout qu'il a demandé de tes nouvelles, répliqua-t-il sans une once de sous-entendus.

Je me mordis immédiatement la joue pour ne pas me trahir et me contentai de hocher la tête. Même si mon cœur fut rempli de joie en entendant cette nouvelle, je le questionnai alors :

-Mais...Et si tu croises Ma Mère ?

Pris de cours car il n'y avait sans doute pas pensé, il réfléchit quelques instants et répliqua :

-Retrouvons-nous devant la cabane des Mélèzes dans trois heures qu'en dis-tu ? Ainsi nous rentrerons ensemble et personne ne s'en sera aperçu !

Toute heureuse nous fîmes une poignée de main pour marquer notre accord. Puis Olaf disparut et j'en profitais pour faire mes vocalises. Ainsi, j'appelais Courant d'Air qui apparut assez vite et lui chuchotais alors :

-Ramène-moi Yuma dans la cabane avec tes rafales...

L'esprit du vent effectua immédiatement une torsade autour de mon corps comme s'il avait compris puis il fila à toute vitesse. J'en profitai pour courir jusqu'à notre cachette et grimpais rapidement l'échelle. L'odeur des mélèzes me fit plaisir et mon cœur battit la chamade alors que mes mains vérifièrent sous la poutre si mes ingrédients étaient toujours là.

Je poussai un premier petit cri de joie en sentant la fiole, le cadre de nos aïeux, la boîte à musique et les galets mauves. J'en poussai ensuite un deuxième en entendant mon amant gronder avec force l'esprit du vent qui avait dû le ramener contre son gré.

-Mais lâche-moi espèce de tête de mule ! Je ne veux pas aller là moi ! Enfin c'est insensé ! Tu vas t'arrêter oui ! Le rouspéta-t-il.

Qu'est-ce que sa voix m'avait manqué. Je fondis tout de suite en le voyant tout énervé avec ses cheveux blond clair devant les yeux. Il eut bientôt un temps d'arrêt en remarquant ma présence et posa brusquement un doigt devant sa bouche pour m'indiquer de me taire.

-Mon fils est-ce que tout va bien ? Demanda alors la voix de Paco qui était resté au sol.

-Oh...Euh...Oui Papa...Courant d'Air...Je...J'avais oublié que je lui avais demandé de ...De m'amener ici pour...Euh...quelque chose d'important...Bégaya-t-il.

Mon cœur s'emballa quand il me fit un clin d'œil tandis qu'il ajouta :

-Je reviens t'aider après promis !

- D'accord ! Mais fais vite ! Gronda-t-il.

Ses pas crissèrent bientôt sur les feuilles naissantes et nous attendîmes avec certitude qu'il soit bien parti avant de nous prendre dans les bras l'un de l'autre. La chaleur monta immédiatement aux creux de nos reins alors que nos lèvres n'en finissaient plus de se lier et se délier dans une passion de plus en plus enflammée. Nous reprenions possession de nos corps après tant de mois loin l'un de l'autre en nous caressant le dos, le cou et les épaules.

-Si tu savais le nombre de fois où je suis venu chez toi pour essayer de te voir...Susurra-t-il.

-...Je le sais, le coupai-je en l'embrassant encore, je t'entendais mais je ne pouvais rien dire...Papa et Maman y veillaient...

-...Ils...Ils ont su où tu étais allée ? Demanda-t-il soudain en devenant blanc.

Je secouai la tête et repris :

-Non...Mais désormais notre histoire d'amour va pouvoir avancer...

Il m'enlaça à nouveau et chuchota à mon oreille :

-Je suis ravie de te l'entendre dire ma Helga amour.

****

Ylva fut réellement d'un vrai réconfort pour moi. Au fil des jours nous apprîmes à nous aimer de plus en plus fort. Mais l'une comme l'autre savions qu'il fallait le cacher à la communauté des Terres Gelées. Pas parce que nous en avions honte. Mais parce que ma sœur de cœur redoutait les réactions de ses parents et des autres membres. Je lui offris ce souhait sans grande peine, m'accrochant au moindre détail qui pourrait lui faire plaisir. Le fait que nous nous aimions me parut d'abord incongru comme si je n'y croyais pas moi-même et que je jouais un rôle sans grande conviction. Mais finalement je m'en contentais agréablement quand nous nous retrouvions toutes seules dans ma hutte pour partager des dizaines de baisers et de caresses respectueuses. Quelques heures après le jour de notre déclaration nous avions reçu une lettre de la part d'Helga qui nous indiquait qu'elle était désormais consignée dans sa chambre jusqu'à nouvel ordre. Le sort semblait s'acharner pour elle ce qui m'avait mis en colère même si c'était amplement mérité. Cela voulait dire que nous n'allions pas encore pouvoir nous voir en vraies...Comme si mes parents continuaient de veiller à entretenir notre distance de l'une envers l'autre de l'Hellheilm. Mais je savais pertinemment que ce n'était pas le cas puisque Pierre et moi avions veillé à ce qu'ils atteignent leur rédemption.

C'était dans un état un peu triste que j'avais donc quitté la hutte ce jour-là pour aller faire le tour des membres de la communauté, savoir s'ils avaient besoin de réconfort chamanique. Les blessés graves étaient restés dans la Forêt Enchantée avec Mouna et Aponi comme soutien, se contentant de revenir quand ils seraient complètement rétablis. Ylva était restée à notre hutte pour peaufiner son écrit sur les Piceaerd et les Sappos. Quand j'y étais revenue quelques heures plus tard, je l'avais trouvé bien pâle.

-Il y a tellement d'horreurs là-dedans, tellement de coups faits par les Sappos aux Piceaerd et inversement ! S'était-elle exclamée.

-A ce point ? Avais-je demandé désorientée et déçue.

-Oui ! C'est comme s'il y avait une perpétuelle malédiction entre les deux...Cela passe par des meurtres à tout va et des disparitions inexpliquées ! Regarde ! Là par exemple il y a eu une Piceaerd qui a été retrouvée noyée avec un tatouage de S sur son bras gauche... Ou encore ici, un Sappos qui a disparu une nuit avant Noël alors qu'Emma Piceaerd se préparait elle-même dans sa tournée, d'ailleurs on a juste retrouvé un morceau de charbon à l'endroit même où la personne avait été aperçue pour la dernière fois.

Les faits m'avaient fait froid dans le dos et je m'étais surpris à demander :

-Qui a commencé à injurier l'autre ?

Ylva avait immédiatement haussé un sourcil et avait répliqué du tac au tac :

-En quoi est-ce si important ?

J'avais rougis violemment devant son air fâché et avais trouvé cela très mignon.

-Cela n'en a pas vraiment, avais-je dit, c'est juste par simple curiosité.

La jeune Nordlys m'avait encore défié du regard et était revenue sur les premières pages en me montrant un dessin d'Emma qui avait déversé tout un tas de charbon sur Pierre alors que son visage était déformé par la colère. Inconsciemment je m'étais détendu en voyant cela, ce qui avait fait tiquer Ylva qui avait soupiré :

- C'est bien ce que je pensais.

-Ce que tu pensais ? Avais-je répété.

Sans répondre, elle avait tourné la page d'avant et une autre image où c'était mon ancêtre qui humiliait celle d'Helga avait fait son apparition. J'étais restée de marbre bien que me sentant ridicule d'avoir eu une pensée de soulagement quand j'avais vu la première image.

- Qu'importe, avais-je conclu, il ne faut pas que nous soyons subjectives c'est le mot à bannir des historiennes...Ai-je bon ?

Ylva avait alors eu un sourire en coin et avait repris :

-Exactement mademoiselle Sappos.

Elle s'était immédiatement approchée de moi et nous avions pu savourer un autre délicieux baiser. Nous avions donc passé des mois à nous approprier mon cadeau de Noël si bien qu'Ylva avait presque fini de rédiger son écrit. Un, deux et trois mois passèrent ainsi.

-Et voilà ! J'ai fini ! S'était-elle exclamée un matin, toute fière en brandissant un semblant de tas feuilles pour qu'elles ressemblent à un livre.

-Chouette ! Montre-moi ! Avais-je ordonné en tendant les mains.

Elle m'avait donné l'ouvrage et je l'avais inspecté un peu surprise. Au début, je n'avais pas compris son engouement et j'avais été de plus en plus contrariée au fil des pages car celles-ci demeuraient...Blanches.

-Ylva...Je...Je crois qu'il y a un petit problème, avais-je fini par bredouiller en lui retendant les papiers.

Elle les avait à son tour contemplés et ses joues étaient devenues de la même couleur que les feuilles.

-Mais...Mais ce n'est pas possible...Je...J'y ai passé du temps...Avait-elle dit en colère.

-Tu...Tu t'es peut-être trompée ? Ça arrive ! Ce n'est pas grave ! Va regarder dans le livre si ton essai n'y est pas coincé, avais-je soulevé.

Elle avait alors filé vers le lit et avait sorti le présent de Pierre Sappos. Notre incompréhension avait donc redoublé de plus belle quand l'écriture et les images s'étaient également effacées de l'ouvrage.

-Mais qu'est-ce qui se passe à la fin ?! Avions-nous déclamé en même temps.

Nous n'avions obtenu aucune réponse et avions bientôt vu une phrase apparaître en lettres noires capitales.

« VOUS N'AUREZ AUCUN SECRET SUR LES PICEAERD ET LES SAPPOS »

Nous nous étions regardées de plus en plus anxieuses et avions même inspecté la pièce pour savoir s'il n'y avait personne aux alentours qui souhaitaient nous faire une mauvaise farce. Ylva avait tourné du nez pour indiquer qu'elle réfléchissait et c'était elle qui avait finalement conclut avec rage :

-Nous ne laisserons pas faire ! Je n'ai pas dit mon dernier mot ! Toi et moi avons encore les souvenirs, nous pouvons réécrire à partir de ces derniers !

-Oui ! Tu as raison ! Faisons-le tout de suite ! M'étais-je extasiée.

Nous nous étions donc appliquées à retranscrire sur les feuilles vierges tout ce qui nous passait par la tête sans pour autant que ce soit dans l'ordre. Nous nous étions ensuite couchées plus confiantes, gardant nos précieux écrits sous nos oreillers. Hélas, le matin suivant et celui d'après nous n'eûmes pas plus de succès. C'était comme si une force céleste nous empêchait d'accomplir notre travail final. A bout de nerfs, Ylva avait décidé un beau jour qu'il était temps de tourner la page sur cette partie de sujet et avait alors déclaré :

-Nous devons, nous rendre à Arendelle.

-Arendelle ? Mais pourquoi ? L'avais-je questionné.

-Parce que d'après ce que nous a dit Helga dans ses lettres, ce royaume n'est pas du tout un royaume qui a besoin de conquêtes et d'argent...Il prospère ! Ce n'est donc pas logique qu'Arnevik agisse ainsi avec nos terres ! Cela nous permettra également d'apporter des informations qui nous prépareront à la guerre que nous mettons en place contre eux ! Et puis...Il a tout de même été mentionné dans le cadeau de ton ancêtre...Il nous faut connaître le lien entre les Terres Gelées et là-bas, Avait-elle dit avec conviction.

Je m'étais laissée bercée par cette tentation même si cela risquait d'être potentiellement dangereux. Malgré tout, contrairement à Helga ni Ylva ni moi n'avions d'autorité parentale qui nous enfermerait au retour de notre voyage. Libres comme l'air, nous avions passé un accord et j'étais allée voir notre meilleure amie cette nuit-là pour qu'elle me remplace dans mon rôle de chamane sollicitée le temps que nous nous éclipsions. Trois mois plus tard, nous eûmes enfin sa bénédiction. Dès lors, nous nous préparâmes activement et attendîmes qu'il fasse nuit noire pour nous rendre jusqu'au point où nous pouvions facilement avoir le Nokk.

-A toi l'honneur, murmurai-je à ma belle Nordlys en lui déposant un baiser sur la bouche.

La rougeur atteint ses joues tandis qu'elle entonna alors les notes qui appelèrent l'esprit de l'eau pour que nous montions dessus.

-Emmène-nous aux Plages Grises s'il te plaît ! Dis-je d'une voix autoritaire.

J'ajoutai même par précaution :

-Nous souhaitons voir Helga !

Le cheval d'eau hennit alors de plaisir et se concentra sur sa trajectoire.

En dix minutes nos pieds furent sur les galets gris et nous aperçûmes bientôt une silhouette appâtée près des épicéas. Helga avait de nouveau forci à cause de son long enfermement. Elle n'en restait pas moins ravissante avec ses joues dodues et sa poitrine prononcée. Elle nous fit alors un signe assez rapide et nous nous contentâmes de lui rendre en retour tout en courant comme des folles jusqu'à elles. Notre étreinte fut une des plus belles de toute ma vie car on pouvait sentir nos énergies complètes, fortes et connectées dans un emmêlement uni.

-Mes amies, vous m'avez tellement manqué ! Répéta-t-elle encore et encore.

Savoir que nous étions toujours appréciées nous fit extrêmement plaisir. Comment nos parents avaient-il pu essayer de nous mettre des bâtons dans les roues ? Comment pouvaient-ils croire que notre amitié s'affaiblirait avec le temps ? C'était impossible. Tout était impossible.

-Soyez très prudente, d'accord. Vraiment. Je tiens à vous, murmura-t-elle.

Nous acquiesçâmes du chef. Nous nous serrâmes encore les mains et les embrassâmes avant qu'Ylva et moi remontions sur le Nokk pour partir vers d'autres horizons. Le fait que notre sœur de cœur cautionne notre escapade nous donna du courage. La traversée se fit dans le silence. Je serrai très fort ma compagne pour qu'elle ne tombe pas alors que celle-ci était à l'affût des moindres détails dans le paysage. Son regard s'assombrit quand nous aperçûmes un quai de brouillard de pierres délavées et de bâtiments en ruines. Nos yeux se croisèrent et elle grommela :

-Est-ce que tu crois que c'est cette ville-là...Arnevik ?

-Je suppose, soufflai-je.

Sans que j'aie le temps d'ajouter quoique ce soit, elle s'adressa alors au cheval d'eau et s'écria :

-Arrête-nous là !

Je me raidis d'un coup et répétai :

-Quoi ?! Mais pourquoi faire ?!

-Allons directement prendre les informations au cœur même de leur ville. Nous verrons leurs coutumes, comment ils fonctionnent, nous aurons même des idées de comment ils nous perçoivent et leur stratégie d'attaque.

-Mais Ylva...Ce...Ce n'est pas ça qui était prévu...Arendelle est notre objectif je te rappelle, paniquai-je de plus en plus.

Elle eut soudain un rire malin et répliqua :

-Ma Reine Iduna si je ne te connaissais pas je dirais que tu as peur.

-Ils ont assassiné mes parents, lâchai-je froidement.

Ce qui la fit réfléchir. Elle se tut après cela et se colla un peu plus à moi en murmurant :

-Je te demande pardon. Nous n'explorerons pas longtemps, je te le promets.

Le ventre toujours noué, je décidais néanmoins de lui faire confiance et le Nokk nous déposa bientôt sur un rebord du port qui puait les égouts.

Nous nous contentâmes dans un premier temps de contempler la nature hostile qui nous faisait face. A notre plus grande surprise, il n'y avait personne ce qui était plutôt étonnant étant donné la chaleur de juin qui aurait été bénéfique pour rameuter du monde.

-Alors...Par où va-t-on ? Demandai-je toujours déboussolée par l'initiative de ma chère et tendre.

Ylva observa calmement les environs et répondit :

-Il nous faut aller dans le principal lieu de vie de ces gens.

-Qui est où ? Insistai-je impressionnée car tout était tellement différent de la Forêt Enchantée.

Sans répondre oralement, ma sœur de cœur me pressa alors la main en voyant que je n'étais pas bien et m'emmena un peu plus loin de ce port infâme vers une esplanade où se trouvaient une immense fontaine en pierre ainsi que des commerces détériorés.

-Tu penses que c'est là ? Questionnai-je encore tout en regardant le sol.

Elle hocha la tête et répliqua :

-Oui, nous aurons plus de chance ici.

Sans aucun stress, elle s'installa alors sur le rebord de la fontaine et commença à noter et schématiser les maquettes des bâtiments tout en prenant soin de dessiner des légendes sur le côté pour que ce soit compréhensible.

-Bon déjà...Pour le lieu...Cela ressemble à ce qu'Helga avait dit, murmura-t-elle.

Je me contentais d'acquiescer tout en peinant à chercher ma respiration. Contrôlant au mieux mon chakra sacré, je retrouvai soudain tout mon courage et renchéris :

-Tu...Tu veux que j'aille voir où il y a du monde ?

Elle me regarda alors amusée et tendit immédiatement l'oreille en reprenant :

-Ce ne sera pas nécessaire. Je pense que nous allons pouvoir approfondir notre exploration dans ce bâtiment !

Vive, elle indiqua tout de suite une grande enseigne où je pus lire « LES BELLES POULES ». Je ris pour la première fois de la journée en imaginant des poulets de Norvège habillés et maquillés avec des tenues de femmes. Le temps que je reprenne mes esprits, Ylva était déjà partie en direction du bâtiment, discutant vivement avec une jeune fille à l'allure peu conforme aux nôtres. Ses vêtements ne lui étaient pas très utiles car nous pouvions voir la moindre de ses formes même les plus intimes déborder de tout côté. Je compris alors qu'il s'agissait d'une demoiselle de bas étage. Il était hélas trop tard pour le dire à ma belle Nordlys.

-D'solée ma louloute ! On prend pas à cet âge-là ! Avec ta mine t'as tout l'air d'être juste sortie des langes de ta mère ! S'écria-t-elle.

Je devins rouge tomate en passant ma tête par l'entrebâillement de la grande porte d'entrée. Et pour cause ! Des dizaines de corps nus étaient entassés les uns dans les autres prenant du bon temps à foison.

-Je...Euh...Yl...Ylva...On...On de...Vrait...Aller voir...Ailleurs, balbutiai-je soudain très mal à l'aise.

La femme vulgaire me dévisagea alors amusée et renchérit :

-Bah alors qu'est-ce qui s'passe ma chérie ?! T'as jamais vu de gens en plein coït ?!

Avant que je ne puisse arrêter l'image dans mon esprit, je ne pus m'empêcher de repenser à une fois où j'avais entendu Papa et Maman faire de drôles de bruits alors que j'étais censée m'amuser dehors.

Je blêmis instantanément et haussai les épaules avant de reprendre :

-Vous...Vous ne sauriez pas ou on pourrait trouver...

Elle me coupa immédiatement :

-...Ah comme j'ai dit à votre copine ! Ça risque d'être compliqué putaain comme emploi, faut qu'vous attendiez encore trois ans... Mais vous avez une usine à poissons pas très loin qui les trie, les éventre, les fait sécher et les empile dans des boîtes spécialement dédiées aux beaux bougres d'Arendelle ! Pensez ! Si vous voulez crever assez vite c'est un merveilleux endroit où vous pourrez aspirer d'la fumée sans modération ! Et croyez-moi vous préférerez l'odeur d'foutre à l'odeur d'la poiscaille !

-Ah c'est sûr si vous voulez du poisson frais vaut mieux venir travailler chez nous ! Lança une autre prostituée alors que les deux éclatèrent de rire.

Je bouillonnai intérieurement. Sérieusement mes parents étaient-ils vraiment morts de la main de ces crétins sans cervelles ?! La vie était vraiment mal faite ! Faisant de mon mieux pour ne pas tourner les talons, par respect pour Ylva, je répliquai aussitôt :

-Non j'allais dire...Est-ce que vous n'auriez pas un endroit où nous pourrions nous restaurer ou du moins nous abreuver ?

-Oh mais c'est qu'elle a un beau langage celle-là ! fallait l'dire plus tôt ma p'tite ! Venez ! S'écria la courtisane.

Elle nous invita ainsi à traverser la rue pour nous rendre au bâtiment d'en face.

-Cette auberge f'ra l'affaire ! C'est la meilleure d'la ville ! Ajouta-t-elle.

Elle nous ouvrit la porte et nous embarqua vers une des tables vides qui comportait encore les restes de nourriture des personnes avant nous. Mes yeux se posèrent à peine sur les mets et l'échoppe grasse que je décidais tout de suite que je ne prendrai rien. J'étais en train d'étouffer par cet air malsain rempli de sexe et d'alcool, ne comprenant toujours pas comment j'avais atterri ici. Il fallait que j'arrête de passer tous les caprices d'Ylva.

-SERVEUR !!!! Cria encore la prostituée comme un putois, SERVEUR !!! TROIS D'VOS SPECIALITES S'IL VOUS PLAIT !!!!

-Euh...Non merci...Pas pour moi...Je vais finalement aller prendre l'air, bredouillai-je.

Je lançais aussitôt un signal à ma chérie mais elle fit celle qui ne m'avait pas vu.

Profitant que la fille de joie aille s'adonner au comptoir pour passer la commande car elle n'avait pas été entendue, j'enrôlais immédiatement ma sœur de cœur et lui effleurai les lèvres avant de chuchoter :

-Toi tu vas chercher des renseignements dans cette auberge et moi je vais aller faire un petit tour car je me sens mal, d'accord ?

Ylva confirma sans parler alors que ses yeux semblaient émerveillés par le lieu et les gens. Mettant cela sur le compte que j'étais fatiguée, je lui ajoutai :

-Je ne serai pas longue.

Je réussis à m'agglutiner en dehors de cette baraque remplie de punaises humaines et jouai soudain la carte du naturel en faisant le tour de la ville. Constituée de façon circulaire, elle n'était pas très grande en réalité, étant plus un amas de maisons toutes plus immondes les unes que les autres. Un détail attira néanmoins mon attention quand j'approchai d'un cimetière situé non loin d'une chapelle détériorée...Et de la fameuse usine à poisson.

Une statue d'antan faite en pierre effritée était abattue au sol et cassée en trois morceaux. Je repérais bientôt la tête et constatai par déduction qu'il s'agissait d'un souverain, d'après sa couronne.

-Vous non plus vous ne semblez pas particulièrement apprécié monsieur, dis-je à haute voix en essayant de repérer d'autres détails.

Je songeais un instant à ce qu'il fût un Northuldra mais cela était impossible au vu de ses vêtements médiévaux qui étaient européens. Quelque chose m'interpella alors aux débris du pied de la statue et je trouvais enfin une gravure qui n'avait pas été trop amochée par le temps. Préférant m'abaisser pour ne pas la détruire davantage, je réussis à lire « ARNVED » sur la pierre décomposée.

-Arnved...Arnved...Répétai-je à haute voix, mais oui...Arnved devait être le fondateur de cette partie du royaume...Oui...Il me semble que c'était ce qui était écrit dans le livre de Pierre...Arnved était le frère d'Aren qui a fondé Arendelle...Enfin je crois...J'ai l'impression d'avoir tout oublié déjà.

Je lorgnais ensuite à nouveau la statue avec désinvolture et repris avec ironie :

-En tous cas pour avoir fini ainsi...Ça nous fait un point commun... Et un important pour nos recherches. J'en connais une qui va être heureuse...Et au moins nous ne sommes pas venues pour rien...

Satisfaite, je finis par tourner les talons et retournai à toute vitesse vers l'auberge.

-Pourvu qu'il ne soit rien arrivé à Ylva, murmurai-je.

Je n'avais pas fait gaffe à la longueur de mon temps d'absence aussi j'espérais qu'elle était toujours au même endroit. Je respirai un grand coup avant de tourner avec force la poignée du restaurant qui me resta dans la main au vu des consistances douteuses qui devait y avoir dessus. Passant mon dégoût, je réussis à m'en détacher et entrai enfin dans le lieu infâme en essayant de garder les yeux ouverts à cause de la fumée des cigarettes qui se propageait au travers de la salle.

Balayant les tables du regard pour retrouver celle que j'aime, je l'aperçus bientôt...Toujours sur la même chaise que là où je l'avais laissée. Je me frayais alors un chemin et la rejoins apaisée.

-Alors ? Tu as trouvé des choses ? De mon côté, la pêche a été bonne mais pas non plus exceptionnelle, chuchotai-je, tiens, tu remarqueras le jeu de mot douteux avec la pêche alors qu'ils ont une usine qui empeste et des maquerelles de partout...

Elle gloussa comme toute réponse alors que je l'observais circonspecte. Je me raclais alors la gorge et essayais encore :

-Euh...Est-ce que tu es restée à ta table ou bien tu t'es baladée un peu pour prendre des renseignements ?

-Je...Suis...Restée là...Dit-elle avec hésitation, mais j'ai...Un peu...Travaillé...Regarde...

Je constatais tout de suite qu'elle n'était pas dans son était normal. Toutefois j'aperçus que ses écrits s'étaient remplis.

-Parfait. Partons dans ce cas, Arnevik est vraiment abominable ! Grommelai-je.

-Eh bien...C'est plus chaleureux que je ne le pensais ! Clama Ylva qui était joyeuse.

Sa remarque me glaça immédiatement. J'approchais aussitôt mon visage du sien et la giflai d'un coup.

-Ylva...Ne me dis pas que tu as bu ? Est-ce que tu aurais perdu la tête ! M'exclamai-je outrée.

-Oh ça va...Les dames ont été gentilles...Elles m'ont offert plusieurs verres...Hoqueta-t-elle, mais là elles...Sont...Reparties...Travailler...

Je regardais péniblement ce qu'elle avait déposé sur la table et cachais vite les gribouillages qu'elle avait écrits sur les feuilles. Depuis combien de temps étaient-ils à la vue de tous ? Des sueurs froides envahirent mon front. Ne perdant pas plus de temps, je l'embarquais par la manche dans une arrière-salle et la grondai :

-Si tu laisses à découvert, on pourrait nous prendre pour des espionnes, est-ce que tu y as pensé à ça ?! Ce n'est pas possible d'être aussi idiote !

Les yeux marron d'Ylva retrouvèrent alors leur éclat tandis que sa mine devint boudeuse indiquant qu'elle était en train de décuver. Elle me sauta dessus avec sensualité et me plaqua un baiser violent tout en susurrant :

-Oh je t'en prie ma Reine...S'il te plaît...Je ne veux pas avoir à faire à la Iduna trop parfaite et donneuse de leçons.

Je faillis m'échapper de son emprise car elle puait l'alcool mais décidai plutôt de lui donner à boire et de lui asperger le visage.

-Nous ne devrions même pas être ici, pestai-je, c'est tout ce que je dis ! Nous étions parties pour travailler sur Arendelle, résultat nous nous retrouvons dans une ville sans foi, ni lois qui est pire que tout ce que nous pouvions imaginer car elle est sens dessus-dessous !

Je faillis pleurer mais je serrai les dents. Ylva n'avait pas eu de mauvaises intentions au départ. Mais elle nous avait fait perdre du temps inutilement.

-Allez, viens...Nous devons rappeler le Nokk pour nous rendre à Arendelle, insistai-je encore durement.

Ma belle Nordlys se pencha à nouveau pour m'embrasser mais je la repoussai cette fois-ci et lui passai devant le temps que nous sortions de l'établissement. Elle finit par me retenir le bras alors que je continuai de marcher avec le même objectif : Nous sauver d'ici.

-Iduna...Iduna...S'il te plaît...Ne sois pas fâchée...M'implora-t-elle.

-Il y a de quoi pourtant... Grommelai-je, tu as vu dans quel état tu es ! Mais qu'importe !

Elle s'accrocha encore à moi et je réussis à me dérober avant de m'approcher du port pour siffler la mélodie des esprits. Hélas, ma voix fut bientôt étouffée...Par une horde d'hommes sanguinaires et un peu bêta. Ils portaient tous des armes tranchantes et certains emboucanaient une sueur immonde qui me fit avoir un haut le cœur.

-Messieurs ! C'est l'heure de la chasse aux trésors ! S'écria leur chef qui avait l'étoffe la plus riche de toutes bien que déchirée et sale de partout.

-Et si nous nous faisons tuer par les sauvages dorés ?! Questionna alors le plus misérable.

Le plus charismatique le regarda aussitôt droit dans les yeux et fronça les sourcils avant de grommeler :

-Comme si vous aviez quelque chose qui vous retenait ici !? Vivez l'aventure telle qu'elle est ! De toute façon ici ou ailleurs, vos os finiront par pourrir au fond d'un trou ! Et puis pensez à la dernière fois ! La belle prise qu'vous aviez eue ! Un homme et une femme !

Le misérable l'observa alors avec un air nigaud et acquiesça avant de relever son arme qui faillit s'abattre sur la personne à côté de lui. Mon cœur palpita alors que l'étau se resserra au fond de ma gorge. Une partie de moi ne pouvait pas y croire...Ce badin ne pouvait pas être le tueur de mes parents...Papa et Maman n'avaient pas pu succomber à un crétin pareil. Mais je savais qu'il ne pouvait s'agir que d'eux car Maman avait été la seule femme avec Christia à y être allée. Les larmes montèrent et je songeai pendant un instant à me salir les mains en les exterminant avec le feu chamanique. Hélas cela aurait été nous attirer des ennuis.

Ylva me cajola donc tandis que nous demeurâmes cachées. Ces abrutis continuèrent de ricaner comme des idiots et se faufilèrent à travers un bateau qui était tellement percé que je me demandais bien comment il pouvait encore tenir à flots.

-On n'prend qu'ce rafiot-là cap'tain ?! S'égosilla un autre membre aux dents noircis.

-Oui ! La dernière fois...Notre tentative a été plutôt laborieuse ! Grommela le chef qui semblait malgré tout plus futé que les autres.

Nos membres tremblèrent alors que nous les vîmes amarrer. Il était trop tard pour prendre le Nokk à présent car nous serions coulées sous les fonds tout de suite à cause des canons. Mes tempes s'emballèrent mais je trouvai tout de même le moyen de dire d'une voix forte :

-Ylva...Il nous fautenvoyer une lettre à Helga. MAINTENANT !







Dernière édition par Ansa le Mer 16 Aoû 2023, 22:06, édité 3 fois

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Sam 12 Nov 2022, 08:11
Ansa a écrit:Ah bah on va faire un échange ! Je te laisse @Frantzoze et je prends Benoît... Mais euh...Benoît il connaît retour vers le passé ?!

Oui j'ai réussi à lui faire lire (en diagonale!) le FCU donc il connait les grandes lignes Very Happy

On a lu le chapitre d'hier ensemble, sa réaction; "mais pourquoi c'est toujours aussi long?!" Razz
En fait il préfère des chapitres plus courts Razz
Et pour faire court, on a tout les deux beaucoup aimé, je pense que pour l'instant c'est mon deuxième chapitre préféré! cheers
J'ai pu me reconnecter au personnage d'Helga, c'est bien qu'elle puisse faire une remise en question Very Happy
Je redirai ça un autre jour, là, journée chargée aujourd'hui... Journée Wedding... Rolling Eyes

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Sam 12 Nov 2022, 09:12
Ah chouette ravi que ça ait plu ! (Ça va ! Je suis retombée à des chapitres de 8000-9000 mots RVLP3 c'était 10 000 pour ça qu'il fait 894 pages 😆... En fait je peux pas m'en empêcher, faire vivre mes personnages c'est la plus belle chose que je puisse faire, je les dorlote et pour ça bah j'écris beaucoup sur eux voilà pourquoi y a beaucoup de pages bravo )
Pour la remise en question d'Helga je l'ai plus approfondie avec les remarques que frantzoze et toi m'avez faite Smile comme quoi vos commentaires ont de l'importance et m'influence à chaque fois I love you merci de me les faire I love it

Bon courage pour le mariage ! I love it
Pense à Anna et Elsa qui assistent à celui d'Iduna et Antoine Wink


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Sam 12 Nov 2022, 10:05
Revenue de la plaine des trolls, Helga se retrouve confrontée à ses parents, la sermonnant bien comme il faut pour son absence. Verditc : confiné dans sa chambre pendant six mois, loin de ses amis et de son amour, mais forcée d'être avec Olaf de temps en temps. Pour autant, cela ne l'empêche pas de continuer à converser par écrit avec Yuma, toujours avec l'aide de Courant d'Air.

Mais un soir, elle reçoit la visite d'Iduna, entre autre venant lui annoncer son amour pour Ylva. Mais loin d'être enchantée, Helga en est toute perturbée, ce qui vexe beaucoup sa sœur de cœur, mais heureusement pas assez pour se faire pardonner. Mais aussi, à l'annonce d'Iduna qui a l'intention de partir avec Ylva pour Arendelle et Arnevick grâce au livre offert par Pierre Sappos, Helga tente de l'en dissuader, mais c'est sans compter sur sa personne qui y est allé et a failli y revenir avec de gros ennuis. Et en son absence, Iduna demande à Helga de la remplacer dans ses fonctions de chamane.

La punition arrive finalement à son terme pour Helga, mais à condition qu'Olaf ne la quitte plus. Et à l'occasion d'une balade en forêt, celui-ci lui offre un châle décoré de graines de son jardin. La jeune northuldra s'apprête à l'embrasser, mais s'écarte très vite en repensant à Yuma et à la vision du futur de Pabbie où elle serait marié avec Olaf. Mais comme s'il avait lu dans ses pensées, Olaf la laisse partir retrouver Yuma tout en lui recommandant de vite revenir afin que ses parents ne se rendent compte qu'elle a à nouveau désobéi. Puis une fois réunis dans la cabane commune, les deux amants peuvent laisser parler leur attirance mutuelle.

Du côté d'Iduna et d'Ylva, elles passent une grande partie de leur temps à consulter l'ouvrage de Pierre Sappos (quand elles ne se frottent pas charnellement) et d'apprendre toutes les joutes physiques ou verbales lancées entre Picéards et Sappos. Ylva s’attèle alors à rédiger un récit objectif des évènements... pour se rendre compte que ses écrits ont disparus des pages, et remplacé directement sous leurs yeux par un avertissement disant qu'elles ne connaîtront jamais rien sur les deux familles. Et malgré d'autres tentatives, le résultat est le même. Elles décident finalement de passer à autre chose : de se rendre à Arendelle pour vérifier si les dires d'Helga sur ce qu'elle a vu sont vraies, trouver des informations pour y préparer la guerre et connaître le mystérieux lien unissant le royaume et les Terres Gelées.

Mais avant Arendelle, les deux amantes passent temporairement par Arnevick (ce qui effraye et met Iduna en colère, Arnevick ayant tué ses parents) pour y prendre aussi des notes pour une future attaque. Mais elles se retrouvent confrontés à l'activité principale de ce bourg sale et délabré, à savoir les corps féminins offerts aux derniers des porcs. Encore plus en grippe pour cet endroit, Iduna décide de s'éloigner des lieux, laissant Ylva continuer à trouver des informations utiles sur Arnevick. Elle finit bientôt par pénétrer dans un cimetière et tomber sur une statue brisée d'Arnved, frère d'Aren et fondateur d'Arnevick. Une information utile, se dit-elle. Mais en retrouvant Ylva, celle-ci a succombé aux effets de l'alcool. Mais au moment de la décuver et de partir pour Arendelle, Iduna surprend un groupe de patibulaires qui s'apprêtent à partir pour une nouvelle chasse aux northuldras, et l'un d'eux serait le tueur des parents d'Iduna.

Vite, Iduna doit prévenir Helga et son peuple du retour imminent des pirates d'Arnevick !

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Mer 16 Nov 2022, 16:33
Spoilers sans contexte du chapitre 12 en cours d'écriture ! Very Happy

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Dim 20 Nov 2022, 08:28
Alors pour le prochain chapitre il y a les trolls qui vont manipuler des souvenirs, Iduna à Arnevik qui visiblement adore sa vie Razz
On va jouer sur la nostalgie à fond, peut être un bref retour dans l'Hellheim du coup? Et enfin les copines qui se créent un code secret de communication, ce qui veut dire que les parents Picéaerds n'apprécient toujours pas la présence d'une Sappos près de leur fille! Very Happy


Désolé, j'ai pris du retard avec le commentaire du dernier chapitre... C'est fou ce que ça peut demander comme énergie de surveiller un ado à plein temps :glurp:
Mais du coup ce que je disais rapidement j'ai beaucoup aimé ce dernier chapitre et cette fois ci, pour la partie Helga!!! La remise en question, la remise aussi à sa place par les copines. C'est un moment très important pour elle, et je pense même que ça la fait murir. J'espère que cet événement la fera agir, plus pour le bien de tous et non sa seule petite personne avec des réactions un peu puérils et idiotes comme d'aller voir Pabbie seule alors que ses copines pouvaient enfin la voir! (ça je lui pardonne pas!!! Evil or Very Mad )
Je ne lui pardonne pas parce qu'en ayant attendu les copines, elles auraient pu l'aider à y aller sans que ça soit la m**** pas possible et aussi convaincre Yuma d'aller avec elle! Bref ça aurait été sans doute plus reflechi et mieux préparé!
C'est pour ça, cette remise en question, j'ai espoir quHelga reflechisse un peu pus désormais.
Surtout après ce qu'elle a pu sortir à Iduna! Faut vraiment qu'elle soit gentille pour lui pardonner une nouvelle fois!
Alors bien sûr, Helga n'est probablement pas méchante au fond d'elle et n'a pas voulu l'être, mais c'était d'une incroyable bêtise. Mais cela aura j'espère comme point positif, cette prise de conscience!
Vraiment là, j'ai espoir qu'on soit tombé au fond du trou pour elle et maintenant qu'elle s'est perdue dans le mauvais comportement, elle va enfin trouver la voie de la sagesse! (après tout c'est la mère de Mamie Anna, elle ne peut pas être non plus totalement irresponsable! Very Happy)

Pour la partie Arnevik bah du coup j'étais un peu plus détachée car celle d'Helga m'a plus marqué, mais j'espère vraiment qu'on aura un focus sur Ylva!
Apparemment, elle a adoré cet endroit.
D'ailleurs une chose. Les personnes d'Arnevik sont plutôt courtoises avec elle alors qu'Elsa quand elle y est allée n'avait pas reçu un tel accueil!
Chez Frantzoze c'était pareil, il était clairement dit qu'ils risquaient de se faire tuer par des bandits...
Et ce qui est curieux c'est que justement, Arnevik en ce moment fait la guerre aux Northuldra, ça devrait donc être encore pire? Ou c'est moi qui ai loupé un truc? : olafquestion
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Dim 20 Nov 2022, 20:26
Attention @Floconnette!!! Ne te laisse pas embobiner
La Picéaerd grassouillette ne mérite aucune compassion! (n'oublions pas qu'elle est dans le Nifflheim, c'est sans doute pas pour rien!)
Je le rappelle à nouveau à la cour, je suis prêt à abandonner les charges contre Pieter, si la cour déclare Helga coupable! Twisted Evil

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Dim 20 Nov 2022, 20:29
Voici le chapitre 12.
PS : Je m'excuse par avance des fautes d'orthographes, j'ai eu une fin de semaine plutôt mouvementée et je ne me suis pas forcément relue.  :sorry:


Chapitre 12 : Le phénix renaît de ses cendres :

Tu as eu le meilleur anniversaire de toute ta vie Helga, Pensai-je encore intérieurement, tu as pu revoir et serrer dans une longue étreinte ton amant...Tu as pu faire de même avec tes meilleures amies et pour couronner le tout même ton fiancé s'est montré aimable avec toi en t'offrant un magnifique châle violet...

-Nous nous sommes même embrassés...Cela a été furtif...Mais je n'en ai pas éprouvé du dégoût pour une fois, murmurai-je songeuse, c'était même plutôt tendre...Puis après, juste avant de retrouver Ylva et Iduna, Maman et Papa m'ont finalement fait un gâteau...Et j'ai eu un petit carnet pour noter mes pratiques chamaniques...Non vraiment, il n'y a eu aucun sans faute. C'était trop bien.

Je me lovais un peu plus dans mes couvertures de rennes en rayonnant encore. J'allais avoir bien du mal à trouver le sommeil tellement la journée avait été riche en émotions.

-Allez Helga...On essaye de se calmer et de respirer...Accueille ton inconscient convenablement...Récitai-je.

Mais cela ne fonctionna pas. La contagion de l'excitation se répandait dans mon esprit dès l'instant où je fermais les yeux. Je me revis une première fois en train de savourer les délicieux baisers de Yuma et nos promesses d'avenir...La conversation avec Olaf me revint ensuite et je frémis en resserrant un peu plus le châle tout doux qui ne m'avait pas quitté depuis qu'il me l'avait offert car je savais qu'il avait été fait par Anna Camviridus.

-Zut Helga...Vide ton esprit, m'énervai-je agacée.

Mais ce fut peine perdu. Mes paupières s'alourdirent à nouveau mais ce ne fut que pour me souvenir des merveilleuses retrouvailles avec mes sœurs de cœur. Qu'est-ce qu'elles s'étaient transformées en de magnifiques jeunes femmes ! Pas étonnant qu'elles avaient succombé l'une à l'autre. Durant mon temps d'enferment, j'avais réfléchi à cette situation singulière qui les avait touchées et j'en étais arrivée à la conclusion que je trouvais cela dégoûtant car...Je n'étais moi-même pas contre ce genre de pratiques...Il m'était même arrivé d'imaginer que je faisais moi aussi partie de leur histoire d'amour et cela n'avait pas été déplaisant. Pourtant au plus profond de moi, j'avais été honteuse d'avoir pensé cela et m'étais arrêtée assez vite. Cela restait mon secret... Et pour Ylva et Iduna leurs secrets que je scellais à jamais. Dans toutes les lettres que nous avions continué de nous écrire, je n'avais pas cherché à demander si elles avaient été plus loin qu'un baiser et de toute façon cela ne me regardait pas. Elles étaient heureuses et il fallait juste que je le sois pour elle...

Perdue dans mes pensées, je ne fis pas attention tout de suite à Courant d'Air qui me déposa soudain une lettre sur ma couette avant de s'en aller.

-Merci ! Soufflai-je.

Avec impatience, j'espérais qu'il s'agissait d'une missive de mes meilleures amies car elles ne m'avaient rien envoyé jusqu'à présent sur leur voyage à Arendelle contrairement à ce qu'elles avaient promis. Je décachetais donc assez rapidement la lettre et mes yeux se révulsèrent d'horreur.

-Quoi ?! Une attaque d'Arnevik ? Maintenant ?! Mais non ?! Pas déjà ?! Grand Pabby avait dit dans huit ans...Enfin il me semble...Non...Non Helga...Il n'avait pas donné de dates précises.

Consciente que je ne pourrai pas dormir maintenant puisqu'il était temps d'agir, je décidai dès lors de prévenir mes parents. J'entrai donc dans leur chambre d'un pas déterminé et me raclai bientôt la gorge pour faire stopper les ronflements présents.

-Papa ! Maman ! Appelai-je une première fois.

Je n'obtins aucune réponse si ce n'est que ma mère se tourna sur le côté. Redoublant d'efforts, j'allais cette fois les secouer en appelant encore :

-Hey ! Oh ! Réveillez-vous !

-Hein...Quoi...Helga qu'est-ce que tu as ? Demanda soudain ma mère en écarquillant les yeux, il faut aller dormir mon enfant...

-Nous ne pouvons pas Maman ! Clamai-je en faisant de grands gestes.

J'attendis qu'ils émergent complètement avant de leur donner la lettre d'Iduna. Ils la lurent en silence et furent enfin réactifs.

- C'est pas vrai ! Ils ne nous laisseront donc jamais tranquilles ! Grommela mon père en s'habillant rapidement, Christia va prévenir Paco et barricadez-vous bien après dans vos huttes !

-Mais Rick je...Commença-t-elle.

-Non pas de mais, tu ne viens pas cette fois ! Souviens-toi ce qui est arrivé à Elias et Amaris ! Tonna-t-il en lui lançant un regard tendre.

Alarmée car je ne savais pas comment j'allais pouvoir leur présenter mon plan, je fus bientôt embarquée par ma mère qui me traîna jusqu'à la hutte des Lorcus. La maisonnée se réveilla bientôt et elle leur exposa la lettre alors que je rougis d'émotions de voir Yuma tout débraillé qui tenait à peine debout à cause de son manque de sommeil.

-On fait comme d'habitude chef ? Questionna Maman qui avait retrouvé son sang-froid.

-Tout à fait Christia ! Yuma file donner l'alerte à tous les hommes, Helga envoie à un message à Iduna et Ylva pour dire que nous arrivons ! Ordonna Paco avec sérieux.

J'affirmais en faisant une œillade à mon amoureux qui fut à nouveau stoppé par son père alors qu'il avait presque passé la porte :

-Oh et Yuma ! Tu viens avec nous...Tu as quatorze ans à présent...Nous avons perdu beaucoup d'hommes, il est temps que la nouvelle génération la remplace.

Je blanchis immédiatement alors que le jeune Lorcus demanda sans une once de peur :

- D'accord Père...Donc, j'appelle également tous les garçons de plus de quatorze ans ?

-Exactement mon fils ! File vite ! Conclut-il.

Mon amant déguerpit alors sans même m'accorder un regard tandis que le chef était lui-même en train de se draper de ses vêtements de combat.

-Merci pour tout Christia, nota-t-il à l'adresse de ma mère.

Il lui donna soudain une accolade amicale et rassurante sur l'épaule avant qu'elle ne se tourne vers moi et déclare :

-Helga. Il est temps pour nous de rentrer mon enfant.

Elle m'agrippa immédiatement la main et commença à me faire aller vers la porte d'entrée quand je m'arrêtai et répliquai :

-Non, Maman ! Attends !

A la fois surprise et agacée, elle répéta :

-Quoi non ?! Oh je t'en prie ! Ce n'est pas le moment de me faire une scène ! Tout va bien se passer !

-Non, Maman...Iduna et Ylva sont là-bas...Je ne peux pas rester ici sans rien faire !

-Je t'en prie mon enfant ! Tu seras plus utile dans la maison à prier pour elles que dans les pattes des hommes ! Non mais qu'entendons-nous de nos jours ! Grinça-t-elle, allez ! Viens à présent !

Elle voulut à nouveau me prendre la main mais je l'en empêchais ! Têtue, je repris encore :

-Paco a accepté que les hommes de quatorze ans se battent ! Pourquoi pas les jeunes filles ?! Toi comme moi savons qu'il y a des garçons dans le village qui ne sont pas aptes à tenir un coutelas alors que des filles le peuvent !

Mon esprit pensa immédiatement à Olaf et je fus surprise de me rendre compte que c'était surtout parce que je tenais à lui que je ne voulais pas qu'il parte se battre. Même si ma mauvaise foi savait qu'il en était tout à fait apte même s'il était pacifiste.

-Soit mon enfant, mais tu ne fais pas partie de cette catégorie, ton embonpoint t'empêcherait d'effectuer tes mouvements avec fluidité ! Répliqua-t-elle froidement.

Marquée et blessée par sa remarque, je ne trouvais rien à redire et la laissai cette fois m'emmener alors que Paco nous poussa pour rejoindre plus vite les autres hommes. Je fis exprès de marcher d'un pas lourd pour pouvoir réfléchir à une solution qui me permettrait d'effectuer mon plan. Une idée germa soudain dans mon esprit mais je savais que c'était à double tranchant. Je me décidai enfin à parler quand nous passâmes près de notre cabane des Mélèzes.

-Maman...Il faut que je t'avoue quelque chose ! Clamai-je.

Bien que la situation demeurât toujours urgente, elle prit le temps de se retourner et me fixa du regard en demandant :

-Quoi donc mon enfant ?

Je soufflai un bon coup et dis d'une voix que je voulais la plus convaincante :

-Je...Je n'ai pas été tout à fait honnête avec Papa et toi quand je suis revenue de mon escapade d'il y a six mois...En réalité je n'étais pas seulement partie méditer...

J'attendis que sa main s'abatte sur ma joue mais visiblement elle était trop pressée pour que cela ne se produise. Elle se contenta juste de croiser ses bras et tapa du pied en attendant que je continue.

-...Je...J'étais partie chercher une solution qui nous permettrait de ne plus avoir les barbares d'Arnevik dans les pattes, expliquai-je.

Ce n'était qu'un demi-mensonge après tout... Tant que je ne parlais pas d'Arendelle ni de Yuma, j'étais en sécurité.

-Où es-tu allée précisément ? Demanda-t-elle froissée.

-Eh bien...Je me suis rappelée ce que tu m'avais raconté sur les trolls, la mémoire...Et je...Murmurai-je.

-Seigneur ! Tu t'es rendue à la Vallée des rochers Vivants toute seule ?! Clama-t-elle.

Je sursautai en entendant une pointe d'admiration dans sa voix et m'en voulus encore plus de ne pas l'avoir révélé plus tôt lorsqu'elle ajouta :

-Mais c'était une idée de génie...Comme quoi...Toutes mes leçons, toutes mes remarques ne t'ont pas servi à rien.

A ma grande surprise, elle m'enlaça très fort comme si elle était fière de moi. Embarrassée et déboussolée, je fus néanmoins contente d'être remontée dans son estime. Elle m'embrassa rapidement la joue et me la caressa en reprenant :

-Et alors ? T'ont-ils donné une solution ? Les as-tu vus ?! Je n'arrive pas à croire que tu aies effectué un trajet pareil à ton âge et que tu aies pensé à aller les voir !

-Euh...Oui, Maman. J'ai plusieurs ingrédients en ma possession pour déjouer les Arnevikois...Mais les créatures m'ont bien dit qu'il fallait que j'y aille uniquement accompagnée de Yuma ! Dis-je avec conviction.

Sans attendre, je lui expliquai le plus brièvement possible le plan de Grand Pabby. D'une pâleur extrême, elle m'accorda tout de même sa confiance et renchérit :

-Nous ferons donc ainsi. Je vais aller prévenir ton père, le chef et les autres hommes avant qu'ils partent...

Elle m'enlaça une dernière fois, me transmettant une affection que je ne connaissais pas chez elle et conclut :

-Fais-vite mon enfant...Bon courage.

Elle s'en alla rapidement en direction des Plages Grises alors que je me dépêchais de gravir les marches de l'échelle de la cabane avec fébrilité. Toute fière, je songeai que c'était enfin le moment de prouver à tout le monde que je n'étais pas que la petite grosse égoïste et sans cœur. C'était l'occasion de montrer que j'étais utile à quelque chose. Que j'avais pris en maturité...De remonter dans l'estime de mes parents.

-Allez Helga ! Récupère les galets et rejoins les autres vite ! Me grondai-je pour avoir les pensées emmêlées.

Je passai enfin les mains sur la poutre et pris ce dont j'avais besoin non sans m'arracher le doigt avec une écharde au passage. Faisant à peine attention à la douleur qui était en train de croître, j'appelai bientôt Courant d'Air et lui intimai de me faire voler jusqu'aux Plages Grises le plus vite possible. L'esprit du vent s'exécuta avec docilité et j'eus alors une drôle de sensation en me laissant flotter haut dans le ciel. Je fermais bientôt les yeux car j'eus le tournis et préparai avec force mes arguments face aux hommes qui je le savais déjà, ne seraient pas compatissants.

-La voilà ! S'écria Maman en me regardant avec soulagement.

J'eus à peine posé le pied sur les pierres grises que je fus assiégée par une horde masculine qui me dévisagea avec des yeux colériques, censés m'impressionner.

-Helga ! Ta mère divague ! Qu'est-ce que c'est que cette histoire ?! Grommela Papa en me foudroyant de la tête aux pieds.

Je me grandis immédiatement pour les affronter et clamai :

-La vérité Père. J'ai un moyen pour que ces maudits pirates ne nous embêtent plus jamais ! Il...Il faut juste que vous me fassiez confiance !

-Paco ! On ne peut tout de même pas la laisser faire ça !? S'indigna le père de Mouna, ce n'est qu'une petite fille bon sang de bois !

-Je la protégerai s'il le faut ! Renchérit alors mon amant sans trop se forcer.

La gente masculine furieuse, repartit de plus belle dans un brouhaha qui montrait leurs mécontentements. J'attendis qu'elle se calme d'elle-même et arrive au silence avant de reprendre avec fermeté :

-Yuma et moi sommes les seuls à y aller. Je sais que ça semble complètement fou mais croyez-moi vous ne le regretterez pas ! Durant les six mois où je suis restée alitée à la maison, j'ai pu peaufiner mes voyages astraux. Ahtohallan m'a appelée une nuit et je suis allée conversée avec elle...C'est elle qui m'a donnée toutes les indications nécessaires à notre survie. Si vous ne me croyez pas moi, moi ! Vous ne pouvez néanmoins pas la défier ! La mère des esprits sait tout de notre passé, notre présent et notre avenir ! Ne l'oublions guère !

Contre toute attente, ils semblèrent mordre à l'hameçon de ma fable et ouvrirent de gros yeux de surprise avant de chuchotèrent soudain apeurés :

-Oh...Helga a parlé à Ahtohallan...Il faut avoir confiance en Ahtohallan.

Cela me redonna tout mon courage et je réussis à conclure :

-Nous avons perdu un temps précieux ! Rentrez donc chez vous à présent. Yuma et moi nous chargerons de vous envoyer toutes les informations dont vous avez besoin.

-Nous ferons tout de même le rituel des bougies pour vous porter courage ! Lança à son tour Pieter Camviridus.

Les autres hommes acquiescèrent et tournèrent les talons, un peu dérouté par la tournure des évènements.

-Bon courage mes enfants, déclara Maman en nous offrant à chacun une forte poignée de main.

Papa m'enlaça alors et murmura :

-Si jamais cela ne devait pas se passer comme prévu, je compte sur vous pour revenir au plus vite. Nous restons quoi qu'il arrive prêts à attaquer. Bon courage.

Il m'embrassa fermement le front et laissa place à Olaf qui me chuchota à son tour :

-Merci d'avoir pris cette décision Helga...Je n'étais pas prêt à me battre...Cependant je t'aurais protégé s'il avait fallu...

Je rougis jusqu'aux oreilles resserrant la main chaude de mon amoureux dans la mienne. Nous ne perdîmes pas plus de temps et nous mîmes en route en nous hissant sur le Nokk qui partit au triple galop.

- N'est-ce pas un peu de la folie ? Ou précipité ? Demanda soudain Yuma en profitant tout de même que les autres ne soient pas là pour pouvoir se serrer contre moi.

-Ne me dis pas que tu es un peureux aussi ! Lâchai-je agressivement.

-Oh non...Tu as raison ! Je ne vois absolument pas de quoi, je devrais avoir peur ! Après tout, nous sommes deux adolescents face à des pirates sanguinaires et sans cervelles ! Grommela-t-il vexé.

-Soit. Je trouve ça déjà fou que tous les adultes eût été aussi compatissants, soufflai-je en lui glissant les mains à nouveau autour de mes épaules.

-Pourvu que leur chef daigne nous écouter, si ça se trouve nous allons nous faire tuer tout de suite ! Grinça-t-il en colère.

-Au moins nous serons ensemble, dis-je défaitiste.

Nous nous regardâmes et un sourire nerveux s'échappa de nos bouches. L'instant d'après nous nous embrassâmes avec plus d'avidité qu'à l'ordinaire...Comme si effectivement cette journée pouvait bien être la dernière. Après seulement quelques minutes qui me parurent des heures, nous accostâmes enfin sur l'immense plaque des Terres Gelées. Quelle ne fut pas notre surprise d'y retrouver...

-IDUNA ! YLVA ! Clamai-je en me ruant vers elles soulagée, oh vous êtes là saine et sauve...Mais...Je vous croyais en Arendelle...

-En Arendelle ?! Répéta Yuma en s'étouffant, mais qu'est-ce qui vous prend à tant vouloir risquer vos vies comme cela !

Ignorant sa colère, Iduna maugréa alors avec un sourire :

-Ylva a voulu faire un petit détour par Arnevik...Tu sais comment elle est têtue, heureusement qu'elle l'a fait, grâce à elle nous avons pu vous prévenir à temps.

-Où sont les ennemis ? S'impatienta derechef mon amant en étant impoli envers nos amies.

-Nous les avons devancées, expliquèrent-elles en se lorgnant avec amour, ils sont encore sur le bateau !

-Regarde ! Ordonna Iduna en me tendant...Une longue vue.

Yuma voulut me la dérober mais je tins bon et parvins à explorer l'horizon. Un bateau en piteux état était en train de se diriger en direction des Terres Gelées, éclairé par la lune ce qui lui donnait un aspect fantomatique.

-Que devons-nous faire Helga ? Demandèrent alors mes meilleures amies tandis que le village était encore tout calme.

C'était le bon moment pour nous éclipser. Je posais aussitôt mes mains rassurantes sur leurs épaules et renchéris avec un sourire :

-Prévenez la communauté qu'ils n'ont rien à craindre pendant que Yuma et moi, allons nous rendre près de leur navire pour demander un pourparlers !

-Quoi ?! Répliquèrent-elles en chœur, non ! Là on ne marche pas avec toi Helga ! Ces sauvages vous abattront tout de suite ! C'est une mauvaise idée si tu veux notre avis !

À bout de nerfs, je perdis patience et grommelai :

-Bon écoutez ! Si vous ne voulez pas coopérer, moi je ne vous en veux pas. Maintenant, je suis obligée de m'y rendre car j'ai promis à tout le monde que j'arrangerais les choses. Je le ferai avec ou sans vous.

Les laissant en plan, je me dirigeais déjà vers la Mer Sombre pour rappeler mon esprit allié et fus bientôt rejoint par Yuma qui m'agrippa le bras en s'énervant :

-Ce que tu peux avoir un caractère de cochon ! Pas la peine d'aller si vite !

Faisant à peine attention à lui j'entonnai les quatre notes et le Nokk apparut. Il hennit tout heureux et me laissa me positionner sur son dos. Il donna alors un coup de fesse à Yuma pour bien le placer et il nous dirigea vers le bateau pourri. Après plusieurs minutes, nous entendîmes le marin logé dans le nid de pie s'écrier :

-CHEF ! IL Y A LE CHEVAL DE L'ENFER ET DEUX DIABLES DORES DESSUS !

-Oh oui ! Il a raison ! Doit-on tirer les canons ?! Renchérit un autre.

Bloquant bien mes deux jambes entre les flancs de l'esprit de l'eau, je me levai alors et agitai bientôt les mains en hurlant :

-POURPARLER !!!!

-Mais qu'est-ce que tu fais ? Grommela soudain Yuma qui me maintint pourtant la taille pour que je ne tombe pas.

-Je sauve notre peau, murmurai-je non sans ressentir un frisson de plaisir en sentant les mains fermes de mon amour sur mes hanches.

Puis je me tournai à nouveau vers la troupe de pirates et répétai avec force :

-POURPARLER !!! NOUS VOULONS POURPARLER AVEC VOUS !!!!

-Ils disent qu'ils veulent un pour parler chef ! Cria à son tour la vigie depuis sa tour.

Nous ne connûmes pas tout de suite la réponse du meneur mais le bateau arrêta bientôt ses mouvements. Cela nous conforta dans l'idée que nous pourrions nous rapprocher et le Nokk continua son chemin jusqu'à la grosse chaloupe. A ma plus grande joie, nous ne reçûmes aucune arme sur nous mais fûmes plutôt confrontés au chef de cette mascarade. Il nous dévisagea de toute sa hauteur de ses petits yeux noirs suspicieux et clama d'une voix grave :

-Nous consentons à un pour parler...Surtout quand nous avons une femme qui souhaite venir à notre bord !

Les joues en feu, je restai toutefois derrière Yuma qui grimpa le premier. Je le rejoins à mon tour sous les yeux flamboyants des hommes qui empestés par l'alcool me regardaient comme une vulgaire volaille.

- C'est bien aimable à vous de nous recevoir...Pouvons-nous nous rendre dans vos appartements privés pour que nous puissions discuter sans aucune animosité, s'il vous plaît ? Demandai-je avec aplomb.

L'homme m'observa alors impressionné et répliqua :

-Quel toupet pour une bonne femme...M'enfin...Vous n'avez pas l'air armé...

-Nous ne le sommes pas, confirma Yuma.

Nous ouvrîmes nos capelines, ôtâmes nos chapeaux et ouvrîmes nos besaces en guise de confiance. L'audacieux chef du clan nous regarda encore un peu avec suspicion puis il fit un signe de tête à un des bandits et grommela :

-Les gars ! J'reviens ! J'vais déguster avec la boustifaille...A la moindre incartade nous continuons notre route avec deux cadavres est-ce clair ?

-Très clair ! Reprirent nos voix à l'unisson.

Satisfait de son emprise sur nous, il nous invita enfin à entrer dans une sombre cabine qui sentait le renfermé, l'urine et l'alcool si bien que j'aurais donné n'importe quoi pour être dans le cabanon d'Olaf avec l'odeur de terre et de bouillasse là, tout de suite. Il prit alors soin de refermer la porte derrière lui et se mit alors à ricaner ce qui nous fit froid dans le dos.

-Vous êtes faits comme des rats mes lapereaux ! Grommela-t-il, un seul faux pas et je vous fume !

Mon corps trembla de plus belle en entendant cela. Plus contrôlable que moi, Yuma réussit à me transmettre sa chaleur et son assurance. Le chef alla s'installer à son bureau et posa grossièrement ses pieds dessus avant de reprendre :

-V'vouliez parler... j'vous écoute !

Voyant que j'avais perdu ma langue, Mon amour demanda alors d'une voix posée :

-Pourquoi faites-vous cela ?

-Pourquoi faisons-nous quoi ? Répéta-t-il du tac au tac.

-Quel plaisir prenez-vous à nous tuer ?! Renchérit-il en haussant le ton plus fort.

D'abord un peu surpris, il finit par s'égosiller :

-Mais pour l'argent mon bon ami ! Si vous défendez autant vo't cause c'est qu'vous avez certainement que'que chose à cacher ! Et que cherchent des pirates ?! Bah un trésor pardi !

-Oui c'est logique, grommelai-je avec ironie, donc du coup vous ne verrez aucun inconvénient à ne plus nous attaquer puisqu'en soit vous ne désirez que nos richesses ?

Je parvins enfin à sourire en sentant que j'avais réussi à le déstabiliser. Il allait de soi que ça ne serait pas aussi facile même si nous semblions être en meilleure position que lui.

-Il est vrai que vous diables dorés, n'êtes pas notre priorité...bredouilla-t-il à court d'arguments alors que la conversation venait à peine de commencer.

Soulagée que nous ayons affaire à des idiots, je répliquais immédiatement :

-Si mon mari et moi-même consentons à vous donner nos richesses, est-ce que vous promettez de nous laisser tranquilles pour toujours ?

-Euh... Oui, oui bien entendu ! Cela...Cela pourrait s'envisager, Bredouilla-t-il de plus en plus perdu.

Yuma et moi nous lançâmes un regard complice à la fois mêlés d'apaisement et de colère. Tant de sang versé pour rien depuis toutes ces années alors que c'était si simple. Avoir affaire à des brutes sans matière grise avait au moins un avantage : il serait d'accord avec le dernier qui parlerait. Et les derniers c'était nous ! Grand Pabby qui m'avait fait un rapide descriptif de leur portrait, ne s'était pas trompé une fois de plus.

-Que diriez-vous de demain ? Lançai-je encore à l'adresse du capitaine.

-De...Demain ? Répéta-t-il déboussolé.

-Oui, demain matin nous vous permettrons de récupérer toutes nos richesses... Nous les rassemblerons et vous permettrons de repartir avec sans aucune effusion de sang...Est-ce que cela vous va ? Demandai-je sûre de moi.

Ébahi comme un enfant devant des cadeaux de Pierre Sappos, le chef se contenta de hocher la tête et nous serra fortement les mains en guise d'accord.

-Je...Je suis ravi que nous ayons trouvé un terrain d'entente aussi facilement mes p'tits lapins ...Toutefois...Nous reviendrons forcément vous revoir pour piller à nouveau vos richesses...Nous menaça-t-il.

-Eh bien considérez que nous vous les donnerons si vous promettez de ne plus jamais nous faire du mal aux habitants de notre tribu.

-Tout ce que vous voulez ! S'exclama-t-il en se tapant dans les mains.

J'eus bien du mal à cacher mon sourire de victoire. Cela avait été définitivement simple et efficace. Abusant de la naïveté de ce bougre, j'osai encore demander :

-Pouvons-nous rester à bord de votre bateau jusqu'à l'aube ? Nous allons envoyer des missives à notre communauté pour qu'ils rassemblent votre trésor...Enfin je voulais dire...Vos trésors...

Il nous ouvrit alors ses bras où faisandait une odeur de poisson mouillé infecte et cria :

-Bien entendu ! Bien entendu ! Vous pouvez prendre ma cabine pour vous reposer du moment que j'obtins tout ce que je veux ! J'vais aller voir mes hommes pour leur expliquer notre terrain d'entente !

Bon enfant, il nous laissa et partit. Nous attendîmes quelques secondes avant de nous tomber dans les bras. Nous nous embrassâmes très fort et Yuma murmura :

- C'était du génie ma Helga chérie.

-Oui ! Maintenant mettre les galets dans la nourriture va être un jeu d'enfant, murmurai-je, occupe-toi d'écrire à nos amis.

Je m'arrachais gentiment de son étreinte et sortis alors de la cabine pour rejoindre les autres. Je prétextais une envie pressante et ces gredins m'emmenèrent dans le fond du bateau, là où se trouvaient également les vivres. Ils remontèrent tout de suite et je parvins à sortir les galets de souvenirs.

Je les écrasais jusqu'à obtenir un tas soluble que je glissais ensuite dans la nourriture. Les fragments microscopiques s'éparpillèrent enfin alors que j'envoyais ensuite une missive à Grand Pabby. Puis je retournais auprès de mon amant et me collai à lui pour dormir un peu.

Nous n'y parvînmes pas, trop excités d'être dans les bras l'un de l'autre sans que personne ne puisse nous voir. Intimidés dans un premier temps, nos mains glissèrent tout de même bientôt vers nos parties intimes. Je retins mon souffle un peu gênée tandis que Yuma passa délicatement ses mains sur ma poitrine me faisant durcir les mamelons. Sentant que je ne l'empêcherai pas, il se colla un peu plus à moi et m'embrassa le cou tandis que son emprise sur mes seins se fit plus intense, plus sûre d'elle. Mon bas ventre devint immédiatement un brasier et je me surpris à avoir envie d'explorer son corps sans aucune gêne. Impudique, je lutinai à mon tour la bosse secrète qui se révélait de plus en plus proéminente à travers son pantalon. Yuma souffla alors plus sauvagement et ses doigts se faufilèrent à leur tour dans ma culotte, cajolant dans un plaisir intense le dessus et l'intérieur de ma féminité, m'envoyant dans un état second, décuplé, par rapport à ceux que j'éprouvais durant mes plaisirs solitaires. Une partie de moi n'avait pas envie qu'il s'arrête quand la raison reprit le dessus. Sans paroles, nous comprimes que nous n'irions pas plus loin dans cette première expérience mais nous nous endormîmes tout de même, enlacés comme deux amants après une union charnelle.

Notre plan fonctionna à merveille. Nous nous échappâmes quelques heures plus tard après leur petit déjeuner et déguerpîmes assez vite pour rejoindre les autres aux Terres Gelées. Nous surveillâmes grâce à la longue vue qu'ils ne viennent pas et fûmes heureux de les voir repartir vers Arnevik en espérant ne plus jamais avoir de problème avec eux.

****

J'avais été bluffée de voir le prodige d'Helga bien que je n'avais pas douté qu'elle pût accomplir un exploit pareil. Ma chère sœur de cœur avait réussi à venger mes parents et tous les hommes qui avaient succombé aux pirates sanguinaires d'Arnevik depuis toutes ces années.

-Surtout si tu as un quelconque soupçon ou que tu vois un bateau, tu donnes l'alerte, d'accord? Demanda-t-elle, restons tout de même méfiantes tant que nous n'avons pas un signe officiel.

Ylva et moi hochâmes la tête en même temps alors que notre meilleure amie fut acclamée par toute notre partie de la communauté.

-Nous surveillerons l'horizon promis, lui confiai-je, nous ne ferons pas d'autres escapades en Arendelle...Ou du moins...Pas tout de suite tant que nous ne sommes pas certaines qu'ils ne reviendront jamais.

- C'est mieux pour tout le monde en effet, déclara-t-elle, je ne veux plus que vous preniez des risques.

-Toi de même ! La grondai-je en la prenant dans mes bras.

Elle acquiesça et lorgna ensuite Yuma avant d'ajouter :

-Bien. Il est temps à présent pour nous de rentrer dans la Forêt Enchantée...

Le jeune Lorcus confirma par un signe de tête et m'attrapa la main. Ils nous embrassèrent ensuite et repartirent à dos du Nokk alors que nous leur fîmes de grands signes d'au revoir. Ylva et moi attendîmes jusqu'à ce qu'ils ne soient plus que de petits points à l'horizon. Puis nous rentrâmes à notre hutte et la jeune Nordlys s'arrêta brutalement en me dévisageant avec des yeux de chien battu. Je me retournai aussitôt vers elle et demandai :

-Bah alors ? Tu viens ?

Muette dans un premier temps, elle bredouilla bientôt un peu revêche :

-Alors...Est-ce...Est-ce que tu me fais toujours la tête parce que j'ai été un peu saoule ?

Sentant que je l'avais profondément blessée plus que je ne l'aurais voulu, je m'approchais d'elle et déclarai en essayant de ne montrer aucun sentiment pour que ça lui serve définitivement de leçon :

-Tout dépend de ta réponse.

-Ma réponse ? Répéta-t-elle en faisant la moue.

J'acquiesçai et lui demandai :

-Oui ta réponse ! Je voulais savoir si...Enfin...As-tu aimé Arnevik ?

Sa bouche se referma immédiatement me révélant tout de suite ce qu'elle avait pensé de cet endroit. Néanmoins je voulais voir si elle serait honnête avec moi. Après plusieurs minutes, elle hocha faiblement la tête. Je me gardais d'afficher un sourire victorieux et lui fis bientôt face.

- J'apprécie ta confiance en moi Mademoiselle Nordlys, soufflai-je en lui caressant la joue.

Je plaquai alors mes mains contre son dos frêle et la ramenai contre le mur jusqu'à ce que nos bouches se fassent plus qu'une.

-Tu es toute pardonnée, murmurai-je en lui encadrant le visage de mes mains, Oh oui...Tu es toute pardonnée mais s'il te plaît, ne recommence pas ce genre de choses, je tiens à toi, moi...Et tes parents aussi...

Les joues en feu, Ylva renchérit :

-Je ne préfère pas te le promettre Iduna Sappos...Mais une chose est certaine, c'est que je t'aime de tout mon cœur et de toute mon âme.

-Moi aussi, dis-je un peu gênée comme à chaque fois que ma compagne me l'avouait à haute voix.

Une partie de mon esprit ne pouvait s'empêcher de penser à Olaf quand elle me déclarait ce genre de phrase...Comme si je n'avais pas oublié l'amour et l'attachement que j'éprouvais pour le fiancé d'Helga. Et c'était un fait. J'avais toujours une profonde chaleur qui se répandait dans tout le corps à chaque fois que je pensais au jeune homme. Heureusement, les lèvres et la langue d'Ylva réussirent bientôt à évincer l'image de mes baisers sur les Plages Grises avec le jeune Camviridus et je me sentis de nouveau plus apaisée.

Nous passâmes l'après-midi à mettre en commun ce que nous avions trouvé dans nos recherches à Arnevik. Le bilan fut maigre mais nous permit tout de même de savoir qu'Arnved était le premier souverain de ce bourg infâme et que ces brutes sanguinaires n'avaient plus aucun lien avec Arendelle depuis sa mort si ce n'est lorsqu'ils leur vendaient du poisson. A vrai dire c'était aussi à de rares occasions puisque le royaume s'approvisionnait à un autre bourg nommé Harmon.

Avec ces maigres recherches et notre escapade amputée, nous repartîmes dans un banal quotidien pendant un mois. C'était donc la première semaine de juillet et j'observais l'horizon comme à mon habitude après une tournée de chamanisme auprès de la guérisseuse quand je reçus une missive de Courant d'Air. Impatiente, je la déchirai presque et fus ravie de reconnaître l'écriture de ma chère Ylva doublée de celle d'Helga.

-Ma Reine chérie,

Comme le temps me semble si long loin de toi, cela ne fait qu'une semaine que je suis retournée chez mes parents et pourtant, j'ai l'impression que nous sommes séparées depuis une éternité ! Tu me manques terriblement ! Vivement que je revienne pour pouvoir t'embrasser et t'enlacer comme il se doit. Il fait une chaleur intense dans la Forêt Enchantée et j'ai bien du mal à travailler avec Papa, Maman et la famille Coudrier sur l'affinement des fromages. Kanda se montre aimable à mon égard. On est loin de l'être qui voulait me sauter dessus autrefois, néanmoins je le soupçonne de toujours être amoureux de moi vu les regards de rentre dedans qu'il me lance quand il croit que je ne le vois pas. Ne t'inquiète pas ! Je ne céderai pas ! Il n'y a bien qu'une personne que j'aime et c'est toi ma chère Iduna Sappos ! Tu as pris mon cœur depuis bien longtemps maintenant et cela ne changera jamais ! Bien. Puisque nous faisons des économies de papiers, je laisse la fin de la feuille à Helga pour qu'elle t'annonce la merveilleuse nouvelle...Motus et bouche cousue pour ma part sinon elle risque de râler ! A très vite donc ! Mille baisers. Ylva.

Je m'arrêtais quelques instants et serrai fort la feuille contre mon cœur pour pouvoir m'imprégner de l'odeur de celle qui rythmait mes journées depuis quatre ans maintenant.

Le fait que ses parents l'eussent rappelé pour avoir un coup de main provisoire m'avait d'abord anéanti car je ne m'étais jamais retrouvée seule sur les Terres Gelées depuis la mort de mes parents. Mais finalement, cela m'avait tout de même permis de me recueillir tous les jours sur leur tombe improvisée et parler des heures et des heures avec eux. Dieux qu'est-ce qu'elle me manquait beaucoup aussi. Cela me faisait bizarre de rentrer tous les soirs en me disant que je n'aurais pas cette chaleur humaine contre qui m'endormir...Ni ce côté rationnel et foufou qui s'évertuait à être la plus objective possible pour le moindre détail. Cela me fit sourire. Ylva était entrée dans ma vie sentimentale sans vraiment que je le veuille et c'était cet imprévu qui rendait chacun de nos instants les plus précieux.

Toute frémissante, je me plongeai à nouveau dans la suite de cette lettre :

-Ma chère meilleure amie,

Maintenant qu'Ylva a enfin daigné me laisser un peu de place, je me dois de t'annoncer une nouvelle qui va sans doute te faire très plaisir. Voilà...Cette nuit j'ai revu Grand Pabby en voyage astral et il m'a montré par les aurores boréales qu'il avait bien fait sa partie du travail pour les gens restés en Arnevik et ceux en Arendelle. Nous sommes donc définitivement hors de danger à partir de maintenant. Quand je l'ai annoncé à Papa et Maman, ils sont tout de suite allés en avertir Paco et sais-tu ce qu'il a dit ? Non, bien sûr que tu ne le sais pas sinon, je ne serai pas là à t'écrire...Bref, une grande fête est organisée cet après-midi et exceptionnellement mes parents consentent à ce que nous nous voyons sans qu'ils n'y aient de disputes. Ils ont dit que c'était pour honorer la mémoire d'Amaris et Elias Sappos qu'ils le permettaient. Je suis trop contente ! Toi et les habitants des Terres Gelées pouvez donc venir dès à présent si vous le désirez ! A très vite donc.

Helga.


Mon cœur bondit immédiatement de joie dans ma poitrine et je poussai un cri strident de jouvencelle surexcitée avant de rejoindre la communauté pour les mettre au courant. Il y eut plusieurs embrassades et de danses de soulagement en apprenant la nouvelle. Puis tout le monde laissa ses activités pour se rendre dans la Forêt Enchantée. Tout mon être rayonna alors que le bateau quitta enfin la plaque de glace. Je fixai bien l'horizon pour ne pas avoir envie de vomir et me concentrai uniquement sur les abords des Plages Grises que nous voyons au loin. Le paysage grossit progressivement et avec lui les silhouettes de celles que j'aimais, entourées de certains habitants de la Forêt Enchantée. Je leur fis un immense coucou et descendis en quatrième vitesse lorsque nous accostâmes enfin.

Je me ruais dans les bras de mes sœurs de cœur, ne faisant même pas attention à Christia et Rick qui ne nous firent pourtant aucune remarque comme promis. Il fut dur de me retenir d'embrasser Ylva sur la bouche devant tout le monde mais j'y parvins en apercevant la silhouette d'Olaf qui réchauffa tout mon être de la tête aux pieds. Nous nous dîmes bonjour rapidement alors que nos visages virèrent au rouge et étions sur le point d'entamer une conversation quand face à la pagaille joyeuse qui était en train de s'installer, Paco réclama bientôt le silence. Il clama soudain d'une voix de chef accompli :

-Chers amis ! Aujourd'hui est un jour de fête ! Allons ensemble dans la Clairière des Rencontres pour remercier Ahtohallan !

-Oui chef Lorcus ! Nous extasiâmes-nous dans l'unanimité.

Ne lâchant plus les mains de mes meilleures amies, elles m'entraînèrent dans une entente excitée et nous marchâmes dans une ambiance que je souhaitais graver dans mes souvenirs à jamais. Retrouver notre groupe enfin au complet...Croiser nos regards pleins de complicités...Se faire des sourires et rirent ensemble... C'était définitivement le genre de moment que je voulais garder graver dans ma mémoire. Nous arrivâmes bientôt dans la grande prairie verdoyante et nous agglutinâmes tout de suite sur les couvertures en peaux de rennes comme celles qui pouvaient être installées durant la Cérémonie de minuit à Noël.

Juché sur une estrade improvisée en bois, Paco nous fit alors face et attendit à nouveau le silence avant de déclarer :

-Chers amis ! Commençons par rendre un grand hommage à Ahtohallan. Prions ensemble dans un premier temps !

Le silence se répandit en quelques secondes et je fermais les yeux pour m'imaginer partir vers l'Hellheilm et dire avec fierté à mes parents qu'ils n'étaient pas morts en vain. Dans de fausses images, ils m'enlaçaient apaisés et retournaient ensuite dans leur hutte tout en m'indiquant de m'éloigner vers le monde des vivants...Oui...C'était une belle prière silencieuse...Le temps que j'y songe, Paco reprit :

-Bien...A présent...J'aimerais remercier une famille qui a toujours été très active au sein de notre communauté depuis son commencement...Il s'agit bien sûr des Piceaerd ! Car oui ! C'est grâce à notre future chamane Helga Piceaerd que les hommes d'Arnevik ne viendront plus jamais nous attaquer ! Elle a été choisie par la déesse mère pour nous venir en aide et a incroyablement bien réussi son exploit ! Protégée par mon fils Yuma Lorcus, elle s'est rendue sans hésitation jusqu'au navire de ses crapules et a versé une poudre chamanique qui leur a permis d'effacer les moindres souvenirs de nos terres ! Puis lui et elles sont allés rendre compte à Ahtohallan qui a donné son jugement ce matin. Chers amis ! Nous sommes assurés de ne plus jamais être embêtés par ces monstres d'européens à l'avenir ! Je voudrais donc entendre un tonnerre d'applaudissements pour Helga Piceaerd !

Alors qu'Ylva et moi fûmes promptes à être celles qui s'éclataient le plus les mains, le chef fit alors signe à notre meilleure amie de venir se placer à ses côtés face à la foule. Christia et Rick qui étaient bourrés d'orgueil, l'encouragèrent. Modeste et rougissante, elle finit par se lever mais ne bougea pas de sa place.

- S'il vous plaît ! Attendez ! Je voudrais ajouter quelque chose si vous le permettez ! Répliqua-t-elle.

Peu à peu la foule se calma tandis que notre sœur de cœur n'attendit pas le consentement du chef avant de renchérir :

-En réalité, je ne suis pas la seule personne qu'il faille acclamer car je n'ai pas travaillé seule !

Son regard se tourna alors vers ma chère amante et moi et mes joues se chauffèrent immédiatement tandis qu'elle continua :

- S'il y a bien deux personnes qui méritent des remerciements plus que moi c'est Iduna Sappos notre chamane des Terres Gelées et Ylva Nordlys la plus brillante des historiennes car sans elles, je n'aurais jamais su à l'avance qu'une attaque d'Arnevik était en cours et je n'aurais pas pu échafauder le plan qui avait été convenu avec Ahtohallan ! Je me rendrai donc auprès de vous chef uniquement avec elles !

Elle nous tendit ses mains et nous ne bougeâmes pas tout de suite. Voyant qu'elle lançait un regard insistant, nous nous y accrochâmes tout de même mal à l'aise et serpentâmes entre les autres habitants, toujours assis. Je fis de mon mieux pour éviter les yeux inquisiteurs de Christia et Rick qui étaient furieux que ce ne soit plus uniquement les Piceaerd qui soient les héros de la Forêt Enchantée.

-Euh...Applaudissons donc tous ces jeunes gens ! Reprit Paco un peu confus.

Il nous laissa un peu de place sur l'estrade et nous nous recroquevillâmes alors que l'allégresse générale reprit de plus belle. Mon cœur se pinça malgré tout en apercevant Olaf dans la foule. Le seul du groupe qui n'avait pas été appelé. Peinée, je ne montrai néanmoins rien aux autres. Christia me sauva soudain à sa manière en me plaquant avec brutalité une espèce de pâte orangée sur le front censée porter bonheur qui symbolisait notre réussite face à l'attaque.

-Pour ta glorieuse participation, grinça-t-elle comme un refrain.

Bravant son regard avec un air de défi, je m'aperçus tout de suite qu'Helga, Yuma et Ylva avaient également cette marque.

-Maman ! Maman ! Appela à nouveau ma meilleure amie.

-Oui ? Questionna immédiatement madame Piceaerd, qu'y a-t-il mon enfant ?

-Il manque une dernière personne qui n'a pas été récompensée ! S'écria-t-elle sûre d'elle.

-Quoi ? Encore ? Tu sais tout de même que notre objectif n'est pas de décorer tout le monde ! Grommela-t-elle avec impatience.

Notre sœur de cœur hocha vivement la tête et répliqua :

-Oui ! Oui je sais Maman... Mais je trouve cela dommage que tu ne fasses pas un hommage à Olaf qui a su prier et aider tous les gens durant le temps où Yuma et moi avons négocié !

Surprise par son initiative je sursautais en même temps que le jeune Camviridus qui lui lança un sourire modeste en bafouillant :

-Non mais Helga en fait trop... Vraiment...Je...

C'était sans compter sur Mouna qui répliqua :

-Au moins elle sait ce qu'elle veut et te le fera bien comprendre en temps et en heure quand vous serez bien au chaud dans votre lit de couple !

Les gens gloussèrent autour de lui alors que je faillis tourner de l'œil pour l'allusion à l'acte intime. Pour ne pas plus mettre sa fille dans l'embarras, Rick renchérit à son tour :

-Allez mon garçon ! File recevoir la bénédiction de ta belle-mère ! Tu le mérites !

Olaf n'eut pas le choix. Encouragé par ses propres parents, il se déplaça alors jusqu'à nous sous l'acclamation générale et se retrouva bientôt avec la même pâte huilée sur le visage. Nous nous donnâmes ensuite tous la main et les levâmes pour un dernier applaudissement général.

-Chers amis ! C'est l'heure à présent de l'ouverture du buffet ! Bon appétit à tous ! Conclut Paco.

Je pris quelques instants pour apprécier la main chaude d'Olaf nichée dans la mienne et fis de mon mieux pour ne pas me rendre compte des battements que cela provoquait dans mon cœur. Je l'aime toujours. Oui. Je l'aime toujours...Pensai-je amèrement.

-Bon alors ? Vous venez ?! S'égosilla bientôt Ylva d'un timbre jaloux alors qu'elle me fixa de ses yeux enflammés.

Je m'aperçus immédiatement qu'il ne restait que nous deux sur le banc de terre superposé et rougis violemment contre mon gré. Cela me valut une deuxième mise en garde faciale de ma belle Nordlys qui grommela sèchement :

-Olaf ! Pars devant avec Helga et Yuma ! Iduna et moi avons à discuter rapidement.

Bien que déboussolé, il détacha bientôt ses doigts des miens et nous nous retrouvâmes toutes les deux. Avec une force surprenante pour sa petite taille Ylva m'emmena alors un peu plus loin dans les fourrés et profita qu'il n'y ait personne pour se rehausser sur la pointe des pieds et me délivrer des baisers brûlants.

-Ma Reine comme c'est bon que tu sois là, chuchota-t-elle plus câline.

Je voulus lui dire la même chose mais j'étais encore troublée par la présence d'Olaf qui n'était pas très loin de nous. Envoûtée par ses lèvres, je lui accordais néanmoins d'autres embrassades n'en finissant plus de savourer sa langue molle et suave.

-Je rentre ce soir avec toi ! Je n'en peux plus d'être avec Kanda qui me colle au derrière...Je veux pouvoir te serrer sans que nous soyons zyeutés de façon suspicieuse, murmura-t-elle.

Je lui caressai encore le visage pour confirmer et la rapprochai à nouveau de moi pour l'embrasser tout en douceur cette fois. Puis je lui relevai une mèche en arrière et dit joyeusement :

-Allons rejoindre les autres.

Elle fit la moue car elle savait qu'il allait encore falloir nous retenir mais elle finit par y consentir. Nous nous rendîmes enfin au buffet et entendîmes bientôt Helga crier :

- J'ai bien fait de vous garder une part d'entrées et de plats principaux ! Pressez-vous de prendre les desserts !

Dans un geste uni, nous nous ruâmes sur les délicieux biscuits qui étaient proposés et en primes une assiette pleine avant d'aller rejoindre les autres qui s'étaient assis sur une nappe et dégustaient déjà leurs mets sans élégance.

-Allez Helga ! En une seule bouchée ! Clama alors Yuma qui avait des miettes de biscuits coincées dans son duvet au-dessus du nez.

Loin d'être enthousiaste notre meilleure amie le prit mal et grommela :

-Tu dis ça parce que je ne suis qu'une bête de foire et que je suis grosse.

Le jeune Lorcus pâlit immédiatement et lui prit la main avec violence avant de reprendre tout en douceur :

-Mais enfin bien sûr que non...Et puis combien même, tu es grosse...Moi je te trouve très jolie avec tes formes...On dirait un joli bonhomme de neige.

Il se pencha alors à son oreille et ajouta quelque chose d'inaudible qui la fit beaucoup rougir si bien que je ne préférerais pas savoir quel secret ils étaient en train de partager.

- C'est si bon d'être tous ensemble ! Lâchai-je à mon tour en dévorant le ragoût de rennes, hum...Il est délicieux !

-Maman sera contente de l'apprendre ! Déclara à son tour Olaf en évitant mon regard, c'est elle qui l'a préparée, elle fait le meilleur ragoût de rennes du monde !

Nous hochâmes tous la tête d'un commun accord et terminâmes de manger cette fois dans un long silence avant qu'Helga ne s'écrie quelques minutes plus tard :

-Venez ! Allons à la cabane !

N'attendant pas notre consentement, notre sœur de cœur fila comme une flèche malgré son embonpoint comme à son habitude. Nous la suivîmes néanmoins assez rapidement et grimpâmes bientôt dans la cabane des Mélèzes qui sentaient le renfermé depuis qu'il y avait moins d'activités à l'intérieur. Nous eûmes à peine le temps de nous installer sur les coussins que notre Grosse Gaga reprit :

-Chers vous tous ! J'attendais que nous soyons tous réunis pour vous montrer deux présents très importants que j'ai trouvés en Arendelle !

Intrigués, nous la vîmes d'abord sortir une boîte à musique bleue qu'elle actionna activement nous faisant entendre les notes d'Ahtohallan.

-Oh...C'est joli ! M'écriai-je, et à quoi sert-elle ?

-A l'initial c'est pour les bijoux...Mais j'ai une autre idée ! Renchérit-elle avec un sourire.

-A quoi tu penses ? Demanda à son tour Ylva avec étonnement.

Helga attendit quelques secondes pour nous laisser un peu de suspense et répondit avec malice :

-Cela pourrait devenir une sorte de boîte d'espions...

-Une boîte d'espions ?! Répétai-je curieuse, qu'est-ce que tu veux dire par là ?

-Eh bien...Nous pourrions noter tous les évènements importants qui nous arrivent...Commença-t-elle.

-...Mais dans un langage codé, c'est ça ?! La coupa Ylva surexcitée, oh ! Comme c'est attrayant ! Je suis totalement partante !

-Moi aussi ! M'exclamai-je, alors...Qu'est-ce que nous pourrions mettre pour la victoire d'aujourd'hui ? Il nous faudrait un symbole de force pour représenter la Forêt Enchantée et les Terres Gelées.

-Toute notre communauté en sommes, renchérit ma chère Nordlys.

-Exact, déclara à son tour Helga... Et si nous partions sur les esprits ? Hum...Que diriez-vous de « Les esprits naissent » ...

-...Renaissent serait mieux... Si tu dis « naissent », ça veut dire qu'il n'y a pas eu d'antécédents, alors que « renaître » ça implique toutes les batailles...Expliqua encore Ylva pointilleuse.

-Oui je vois...Un peu comme un renouveau ! Dit-elle, je comprends ce que tu veux dire...Donc on note « les esprits renaissent ? ».

- C'est trop simple comme message codé, déclarai-je à mon tour...Il faudrait trouver un Complément après Renaissent...On s'attend à avoir quelque chose ensuite... Vous savez comme « de leur cendre » ou un autre terme du style.

- D'accord, concéda Helga, mais « les esprits renaissent de leurs cendres ça ne veut rien dire ».

Je me tournai alors vers les garçons qui étaient restés silencieux jusqu'à maintenant et les questionnai :

-Et vous ? Vous n'avez pas d'idées ?!

Olaf et Yuma se concertèrent immédiatement et le jeune homme qui faisait battre mon cœur finit par répondre :

-Eh bien...Je ne suis pas certain...Mais il me semble que dans les écrits des rencontres avec les autres membres Northuldra à travers le monde que nous pouvons lire dans la hutte du chef, il y en eu une avec des ceux des Terres Arides qui faisaient l'hommage d'un oiseau géant aux plumes de sang qui avait la possibilité de brûler et revenir à la vie.

-Ah oui ! Je m'en rappelle aussi de la légende de cet oiseau ! C'est...Euh...Phénix le nom il me semble, renchérit Yuma...Bravo Olaf ! Tu as une bonne mémoire !

Le jeune Camviridus rosit aussitôt sous le compliment et Helga lui décréta un regard hautain mais de gratitude en disant :

-Soit...Ca a l'air plutôt logique... Donc si on résume bien la phrase, ça donne « le phénix renaît de ses cendres » ...ça va à tout le monde ?!

-Oui ! Clamèrent nos voix en chœur.

Notre meilleure amie eut un sourire jusqu'aux oreilles et se décida à prendre un petit bout de papier avant de griffonner la première d'une longue série de phrases qui marqueraient à jamais le cheminement de notre vie. Une fois cela fait elle dit encore :

-Je laisse la boîte à disposition sur l'étagère de la cabane, ainsi vous pourrez la remplir quand vous le voudrez.

Joignant le geste à la parole, elle alla installer l'objet au fond de notre refuge et revint ensuite vers nous en me fixant avec intérêt.

- J'ai découvert autre chose durant mon voyage...Et ceci concerne nos ascendants directs à toi et moi ! S'écria-t-elle, regarde !

Elle me mit aussitôt une peinture sur bois entre les mains et j'eus un mouvement de recul en voyant Pierre Sappos et Emma Piceaerd qui étaient dans une entente plus que cordiale. Amusée, je relevai alors la tête dans sa direction et renchéris :

-Alors ? Tu crois vraiment qu'on avait raison ? Ils s'aimaient bien en réalité ?

-Oh-oh ! Tout ça veut dire que nous avons encore pleins de mystères d'historiennes à élucider ! Tu es un génie ma Grosse Gaga ! Répliqua Ylva surexcitée.

-Vous avez tout compris ! Clama Helga toute contente, mais attention ! Vous n'avez pas tout vu ! J'ai découvert quelque chose il y a quelques jours, admirez bien !

Sans attendre, elle utilisa la pointe de son couteau et gratta avidement le derrière du cadre pour bientôt nous révéler un message. Yuma et Olaf se rapprochèrent et nous nous penchâmes pour tous lire en même temps : « Cadeau de remerciement d'Arendelle pour deux personnes chères à mon cœur. De la part d'Aren, votre cinquième esprit dévoué. ». Ylva et moi nous regardâmes immédiatement avec de gros yeux et nous reprîmes toutes les deux en chœur :

-Quoi ?! Le premier roi d'Arendelle était cinquième esprit ?!



Dernière édition par Ansa le Mer 16 Aoû 2023, 22:11, édité 5 fois

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Floconnette
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Dim 20 Nov 2022, 20:49
Oh si c'est pour innocentes mon beau Pieter...
HELGA AU BUCHER!!!! Twisted Evil

J'ai vu qu'il y avait un nouveau chapitre, bon bah go lecture quand le frangin sera couché ! ( je veux pas qu'il lise par dessus mon epaule)
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