- Le Royaume d'Arendelle -
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Ansa
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Mar 04 Oct 2022, 18:45
Voici les spoilers sans contexte du chapitre 6 Smile

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Mar 04 Oct 2022, 20:53
Oh la la!!! J'ai pris tellement de retard pour dire ce que je pensais!!! [Ansa's Stories] Retour vers le passé 5 : Les mystères des Belles Pousses : Attention contenus matures !  - Page 3 196702029
Je ne sais même plus où je me suis arrêtée dans les chapitres je suis complètement perdue en ce début d'année :sorry:
En tout cas j'ai tout lu alors plutôt que de faire sur tous, je vais en faire un premier bilan sur mon ressenti maintenant qu'on est à 5 chapitres....
Déjà je suis contente qu'il y ait d'autres histoires, j'en veux toujours même si, maintenant je peux le dire, je n'étais pas sure que ça soit super une nouvelle histoire. Je veux dire par là, vous aviez une super histoire, mélangée avec toutes ces intrigues et une conclusion merveilleuse du coup j'avais peur que ça soit l'histoire de trop!
Bon mes craintes ont disparu depuis!!! [Ansa's Stories] Retour vers le passé 5 : Les mystères des Belles Pousses : Attention contenus matures !  - Page 3 1100315062 [Ansa's Stories] Retour vers le passé 5 : Les mystères des Belles Pousses : Attention contenus matures !  - Page 3 1100315062 [Ansa's Stories] Retour vers le passé 5 : Les mystères des Belles Pousses : Attention contenus matures !  - Page 3 1100315062 Enfin pas encore chez ]@Frantzoze vu que l'histoire d'ailleurs n'avance pas... Désolée m'en veux pas surtout!!! :calin:

Oui je disais je ne l'ai pas même si je craignais une redite des autres histoires. Il y en a. On retrouve des grosses similitudes, finalement des élements qui se répètent, même si en réalité c'était dans les autres histoires que ça se répétait vu qu'ici c'est avant :glurp:
Donc oui il y a des répétitions au niveau des enjeux de l'histoire mais je ne le sens pas comme une histoire que l'on voudrait me raconter à nouveau, bref un truc comme on retrouve ultra souvent pour bien essorer une licence jusqu'à la moele. Là ça n'est pas dérangeant, j'ai plus l'impression de revivre l'histoire avec une réecriture qui se situe de fait plus loin dans le passé. Bref ça pourrait être comme un Roi Lion 3... Sauf qu'ici bah c'est bien fait! Very Happy

Et ce qui est bien fait, ce qui permet que ça fonctionne, ce sont vraiment les personnages! Pour le coup, Helga, comme Iduna, je les trouvent moins parfaites, moins douées que ne pouvait l'être Mamie Anna donc dans un sens, elles sont plus "vraies", plus naturelles, c'est presque plus simple de s'identifier! Après aller jusqu'à faire des réunions hebdomadaires pour se demander comment tuer tout un royaume, là c'est un peu trop extrême d'ailleurs c'est un point qui m'a un peu moins plu dans le dernier chapitre. Pour moi je trouve qu'ils vont un peu trop loin. Que les enfants le disent innocemment sur le coup je peux l'entendre, mais qu'ils se prennent à ce point au sérieux, ça me fait peur si ça existe et j'essaie de me rassurer en me disant que c'est une caricature. Après peut être que c'est voulu et qu'une explication reviendra (est-ce qu'ils avaient laissé tomber et pouf, dernièrement un événement est apparu pour les relancer la dessus?).

Pareil on apprend à (re)découvrir les personnages. On avait quelques certitudes sur eux dans Retour vers le Passé 3. Helga apparaissait comme une femme qui avait fait des erreurs dans sa vie, Yuma pour une ordure mais là, tout est déjà très nuancé. L'enfance d'Helga est assez horrible face à sa mère! Je pensais que c'était dur pour Agnarr, mais lui était ultra chouchouté par rapport à Helga!!! Mad
D'ailleurs, WOW!!! Les parents c'est violent de voir à quel point ils peuvent se detester. C'était horrible de lire que les enfants pouvaient se faire ainsi battre à cause de leur inimitié entre les deux familles! On voit juste que les enfants sont 100 fois plus intelligents que leurs parents!

Pour ce qui est des histoires d'amour avec les mariages déjà forcés, pour l'heure je suis encore un peu neutre. Elle ne peut pas voir Olaf (et surtout le sentir!!!) mais ça me fait plus rire qu'autre chose, je vois bien les petits faire ça dans la cour d'école et être... le lendemain les "amoureux du jour" donc je ne ressens pas encore complètement le "problème" que peut être ces mariages Northuldra! Mais je ne suis pas inquiète, je suis certaine qu'avec l'age, ces couples auront droit à toute leur complexité et leur drame. Bien au contraire je suis contente que l'on accorde encore du temps à leur innocence d'enfance. D'ailleurs je trouve que le temps de l'enfance prend plus son tempes ici que dans Retour vers le Passé 3! En adoration En adoration En adoration En adoration C'est peut être qu'une impression mais en tout cas je trouve que ça fait une vraie valeur ajoutée par rapport aux autres retour vers le passé et rend ainsi complètement légitime et interessant cette nouvelle histoire.

Encore une fois je suis désolée de ne pas rentrer dans les détails des chapitres :sorry: même si le dernier est jusqu'à présent mon préféé avec la douleur de la séparation des deux amis et wow, l'horreur que peut être la relation dans la famille Sappos qui n'est pas du tout la parfaite famille de Noel D'ailleurs c'est toujours interessant de voir que, comme le dise les trolls, personne n'est parfait! Very Happy
Et aussi la petite douceur qu'est le retour dans l'hellheim avec les règlements de comptes! vivement le prochain pour le combat dans la boue Twisted Evil

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Mar 04 Oct 2022, 21:28
Merci pour ton commentaire @Floconnette I love it
Finalement en mode bilan détaillé c'est bien aussi Very Happy
Je trouve que tu n'as rien oublié cette fois Razz (par rapport au 1 où tu t'étais attardée que sur Christia Wink ...Finalement c'est le même temps pour la partie enfance mais il y aura plus de partie adolescence dans RVLP5 Wink
Concernant la guerre qu'ils préparent... Je conçois qu'enfant ça soit un peu bizarre mais après les enfants jouent à la guerre donc là c'est plus un jeu. C'est vraiment "on va tuer les vilains Arendelliens parce quols ont fait du mal à notre copine Smile ) après... cette préparation de bataille c'est le lien avec celle du chapitre 2 de retour vers le passé 3 Razz

Merci en tous cas pour tes retours toujours très formateurs I love it ça me fait bien plaisir :calin:

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Mer 05 Oct 2022, 10:14
Moi aussi à l'instar de Floconnette j'a pris un sacré retard...
Je n'étais pas revenu depuis le premier chapitre...
Donc il va falloir rapidement remédier à tout ceci

Avec un chapitre 2 où on voit maman Helga qui est toute gentille, à coiffer sa petite, l'aider à prendre son petit déjeuner!!!
[Ansa's Stories] Retour vers le passé 5 : Les mystères des Belles Pousses : Attention contenus matures !  - Page 3 Squeezie-mignon
Vraiment une maman parfaite à n'en pas douter, cette petite a eu l'enfance heureuse et l'amour qu'elle méritait... Quand on pense omme elle a pu être dure avec Mamie Anna... GRRRR!
Quoi?... Je vais regretter cette phrase?!
Pourquoi?

Enfin bref, il est l'heure de rendre une petite visite chez les Camviridus... Oh ce sont des gens charmants mais bon comment dire... Y a une odeur d'ambiance la bas...
[Ansa's Stories] Retour vers le passé 5 : Les mystères des Belles Pousses : Attention contenus matures !  - Page 3 61939df314c2b

Voila c'est ça! On na va pas se mentir là bas, ce sont des gros pécords! Gentils! Mais pécords! Mais gentils! D'ailleurs ils font des gateaux!

-Pas plus d’un gâteau à la fois Helga ! Il ne faudrait pas que tu t’empiffres de trop, tu as déjà bien assez de masse comme cela ! Me prévint Maman

Euh...
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Non!! Non c'est bon j'ai compris; bon c'était maladroit mais évidemment c'est une mise en garde car si elle mange trop de gateaux elle n'aura plus faim au repas, et puis elle risque d'être ballonnée... Un conseil parfaitement avisé de la part d'une mère aimante voyons!
Quoi? Je vais encore regretter ma position?
Mais non!

Bref les gosses vont jouer et, naturellement ils ont cinq ou six ans, au bout d'un moment ça se chamaille... Que tu as triché! Mais euh non c'est pas vrai! Ca chougne!
Quoi? Vous ne pigez pas?
OK leçon de vocabulaire

[Ansa's Stories] Retour vers le passé 5 : Les mystères des Belles Pousses : Attention contenus matures !  - Page 3 200.gif?cid=82a1493b55b9gi0xjizumyblvhdpl3x4o93es8kkmblqohxj&rid=200

Bref en tout cas Olaf est un gentil pécord car il va récupérer la pleureuse pour lui faire un bisou et la consoler... même si maintenant elle pue la campagne!

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Vous voyez il est parfait ce petit! Ah vraiment quand on pense que c'est le père de Mamie on comprend d'où viennent toutes ses qualités car Helga est vraiment la petite pimbêche comme on peut le voir depuis le début...
Quoi? Encore une fois je vais regretter?
Mais non!
... Comment?... Je dois publier la phrase suivante du texte?
Bon si ça vous fait plaisir!

-Oui, eh bien si tu étais galant, tu aurais fait le chat en premier et tu m’aurais laissé gagner ! Clamai-je encore énervée. Son regard s’assombrit aussitôt et je compris que je l’avais vexé à mon tour. -T’es bien une fille ! Vous voulez toujours tricher parce que vous êtes nulles ! a écrit:

[Ansa's Stories] Retour vers le passé 5 : Les mystères des Belles Pousses : Attention contenus matures !  - Page 3 Media-172

Voilà!!! Bingo 'est eux!!!! Une pimbêche un peu maniéré qui se dit être princesse et un bouseux qui garde les porcs!!!
Mesdames et messieurs, les parents de Mamie Anna! Comme quoi faut toujours garder l'espoir quand on voit les dégénérés sur cette image!
Bon après avoir de l'espoir c'est bien, mais bon n'oubliez pas qu'au départ ils ont engendré Pieter... Donc de l'espoir OK, mais pas trop faut pas déconner non plus Razz-Non, ne fais pas ça Pieter ! Olaf ne le mérite pas ! Helga doit apprendre à être moins pleurnicheuse

Enfin bref forcément dans ce genre de situation avec des mouflets... bah ça va chouiner dans les jujpons des mamans (ou des profs si c'est à l'école)

[Ansa's Stories] Retour vers le passé 5 : Les mystères des Belles Pousses : Attention contenus matures !  - Page 3 Robert-downey-jr-facepalm

-Non, ne fais pas ça Pieter ! Olaf ne le mérite pas ! Helga doit apprendre à être moins pleurnicheuse

Oh mais quelle mère parfaite!!!! Franchement rien à redire! C'est une belle marque d'éducation que de ne pas laisser les enfants devenir des pleurnicheurs!!! Franchement madame... CHAPEAU!
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Vraiment,il n'y a rien à dire sur la grand mère de Mamie Anna qui exerce à la perfection son rôle de mère!

Y a pas de « c’est lui qui » Helga, j’ai dit non…C’est à toi à apprendre à être plus ouverte et plus sage. Tu te rappelles ? La clef d’une bonne chamane, c’est sa sagesse…Tu passes outre ses bêtises enfantines et tu vas t’excuser auprès d’Olaf, compris jeune fille ?

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Euh... Oui bon d'accord, y a peut être une petite erreur, une remarque somme toute un peu sévère maintenant, personne n'est parfait et soyons francs, personne n'est mort ou traumatisé car aura reçu une remontrance un peu sévère de ses parents
Bref pas de quoi fouetter un chat ni jeter l'oprobre sur cette femme admirable!
... Mais à la fin pourquoi vous dites que je vais regretter de ne cesser de la défendre?!

D'ailleurs la pimbêch... Pardon Helga n'est pas traumtisée et repart jouer avec le gosse qui pu... Pardon, le jeune Olaf. Comme tous les gosses, les jeux changent toutes les 30 secondes et voilà qu'ils se décident à déterrer des trésors... Comme quoi la petite princesse pouvait bien aller pleurer auprès de maman qu'elle était sale si c'est pour aller creuser la terre cinq minutes plus tard! NON MAIS!
[Ansa's Stories] Retour vers le passé 5 : Les mystères des Belles Pousses : Attention contenus matures !  - Page 3 Florence-foresti-connasse

Oui on parle d'une gamine après tout... Laissons la grandir un peu pour utiliser ces mots! Razz
Bon sinon les "petits culs"... Qu'est-ce que vous avez découverts?

-On dirait les bols que nous utilisons pour boire le thé ! S’écria Olaf en brandissant deux ustensiles en terre cuite.
-Non, c’est plus petit, murmurai-je, ça me rappelle quelque chose mais je ne saurais plus dire où j’en ai déjà vu.

J’inspectais minutieusement notre trouvaille et tressaillis bientôt en voyant qu’il y avait quelque chose de gravé dessus. Malheureusement, nous ne pouvions pas voir grand-chose car le tout était barbouillé de terre.

-Tu sais lire Olaf ? Demandai-je sans trop d’espoir car nous recevions les mêmes leçons de Maman.
-Bah non pourquoi ? Renchérit-il.

Sans attendre, je lui montrai les motifs qui avaient été incrustés au coutelas dans ces espèces de petites coupes

Oh non...
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Les coupoles de mariages!!!
Dans ma tête ça fait ça
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Bref, voila que les marmots vont rapporter la trouvailles aux darons...
Dans la tête des darons à ce moment là...
[Ansa's Stories] Retour vers le passé 5 : Les mystères des Belles Pousses : Attention contenus matures !  - Page 3 Full

Mais encore une fois... Parfaite maman d'Helga ne se démonte pas et prend le temps d'expliquer la signification de ces objets... Après tout ce sont des objets traditionnels de la culture Northuldra, tout est pretexte à apprentissage! Ah vraiment mais quelle femme!!!
A n'en pas douter elle saura expliquer avec des mots simples ce que sont ces objets... Après tout, ils peuvent avoir la même signification qu'une alliance

-Maintenant qu’il n’y a plus la terre, regardez les prénoms qu’il y a dessus, indiqua-t-elle.
-HEL-GA, décodai-je.
-OL-AF, reprit-il.

Euh... Oui, pour la défense de Christia euh... Une seconde je consulte mes équipes...
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Alors voilà, comme je l'ai toujours dit, la mère d'Helga est une... Euh... Une... Oh les experts juridiques, on a dit qu'on pouvait dire quoi pour elle déjà?!

[Ansa's Stories] Retour vers le passé 5 : Les mystères des Belles Pousses : Attention contenus matures !  - Page 3 Grosse-pute-echec

Ah voilà!

-Ce que Madame Piceaerd essaye de vous dire, c’est que ces deux coupoles ont été allumées pour que vous vous mariez un jour.

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Curieusement, c'est Olaf qui réagit en premier et suggère l'idée qu'il n'a pas envie... et sa mère est pas jouasse car clairement pour elle, c'est pas le bonheur de son fils qui compte mais plutot

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Bien restons en la avec eux et allons voir la petite Iduna Sappos pour voir si elle a de meilleurs parents Wink

-Iduna ? Iduna ? Tu écoutes ce que je te dis ? Demanda soudain Maman, me faisant sortir de ma rêverie.
-Hein quoi ?! M’écriai-je en rouvrant les yeux.

Elle me lança un regard effaré par ma bêtise et grommela :

-Dis-le tout de suite si tu ne veux pas apprendre à être une bonne chamane ! Si tu désires être moins bien qu’Helga Piceaerd !

Comme quoi ça doit venir du prénom qu'être peu attentive aux leçons Razz


-Je ne veux pas être meilleure qu’elle Maman, je veux que nos leçons se complètent, réfutai-je immédiatement, Helga est ma meilleure amie avec Ylva !

Ma mère me lança alors un regard noir et répliqua :

-Grossière erreur mon trésor ! Tu as été ensorcelée par cette vaurien tout comme notre pauvre ancêtre Pierre Sappos l’a été également lorsqu’il s’était amouraché d’Emma Piceaerd. Son rôle de Mère Fouettarde ne lui ai pas anodin et tu ferais bien de faire attention à toi si jamais tu ne veux pas finir comme elle !

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OK donc elle aussi est une morue! Eh beh, je comprends que Mamie ne fasse que du ragout... Avec de tels grands parents dans la lignée et aussi du coté d'Elysia... Ils ont du bouffer de la morue jusqu'à l'écoueurement!

-Mon trésor, tu as le droit d’être amie avec qui tu veux…Mais pas avec ces fourbes de Piceaerd. Crois-moi, tu n’en tireras rien de bon. Ils ne sont pas gentils comme nous. Ils font en sorte que tu penses qu’ils le soient. Mais rien de bien ne sortira de votre relation.

Ah cette bonne odeur de Capulet et Montaigue!!!
Ok donc on en est là... c'est vraiment sur ce terrain que va aller cette histoire!
OK...
Même si un événement arrive

-Elias…Est-ce que tout va bien ?

A bout de souffle, mon Père répondit :

-Amaris…Les enfants…Les traitres d’Arnevik arrivent…

Vous savez ce que ça veut dire ça!
...Oui, il revient!!
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C'en suit une grande et terrible bataille et pour le coup c'est une master classe que de la décrire du point de vue des réfugiés et la peur qui les animent avec l'angoisse de l'attente de la fin des combats...
Ca laisse sur le popotin comme on dit
Une bataille que l'on suit avec une gêne assez malsaine lorsqu'il est question du sang qui coule sur le visage des enfants...
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Bon appetit les petits!
Et vive les traumatismes qui ne partiront jamais!

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Mer 05 Oct 2022, 12:54
Le Jessie et James m'a fait m'a journée bordel !!! XD c'était exceptionnel !!! XD

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Mer 05 Oct 2022, 14:20
Zut tu m'as devancé !
Pareil ça a été mon fou rire le coup de la team rocket! Laughing

Sinon sur les spoilers je me demande bien pourquoi ils veulent planter des choux!
Vraiment zéro idée pour ceux la
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Dim 09 Oct 2022, 20:28
Chapitre 6 : Et l’on y peut rien :

Je venais de me réveiller et graver instinctivement un bâton sur ma feuille de comptes qui me séparait du nombre de temps où je n'avais pas vu mes amies.

-362, calculai-je...Cela fait 362 jours...Presque un an, murmurai-je songeuse, et pourquoi ? Pour des broutilles d'adultes orgueilleux !

Je serrai les poings, pliai la lettre et allai me passer l'eau du matin sur mon visage. Mes joues s'étaient creusées, indiquant que je m'étais encore affinée. Et pour cause ! Ne plus avoir de complicité directe avec mes meilleures amies m'avait peu à peu fait sombrer dans un silence insupportable où la moindre activité me paraissait insurmontable. Pour autant je n'en disais rien à personne. Je jouais les jeunes filles modèles alors que ma seule envie était de dormir à longueur de journée.

-Helga ! Mon enfant...Il est temps de te faire belle ! Nous avons un repas chez les Camviridus qui nous attend ! M'appela soudain ma Mère avec fermeté.

Je bouillonnai intérieurement. Je n'avais aucune envie de voir Olaf que je considérais comme tout, sauf un fiancé. Il se bonifiait dans son rôle de paysan rustre d'années en années et continuait d'être désagréable à mon égard. Je lui rendais bien en le traitant de plus en plus comme un adolescent sans cervelle, ce qu'il était, évidemment malgré les cours de Maman. Une chose était certaine, plus le temps passait, moins j'avais envie de l'avoir en époux. Rien que d'imaginer sa bouche et ses doigts pleins de terre me parcourir mon être me donnait envie de vomir. A douze ans j'étais en train de prendre conscience que mon corps changeait. Mon esprit se faisait plus fantasque durant certaines périodes et il m'arrivait d'avoir envie de me caresser sans que je ne sache trop pourquoi. Ces besoins pressants étaient apparus dès la première arrivée de mes menstruations, il y a deux mois. Le visage et le corps qui me contentaient dans ce genre de scénario étaient loin d'être celui d'Olaf...

C'était encore et toujours Yuma qui savait être délicat, intentionné, doux et sensuel jusqu'à me faire frémir de plaisir dans de langoureux baisers si ce n'était pas plus. J'avais eu beau me raisonner depuis toutes ces années, j'avais toujours été profondément amoureuse de lui. Je souffrais déjà que les coupoles et les dieux en eussent décidé autrement. Bien souvent, quand mes pensées divaguaient, je m'imaginais mariée à lui, être cheffe en plus de mon devoir de chamane et être acclamée par tout le monde...Être indispensable aux Northuldra en ayant le pouvoir d'être la personne la plus importante du village. Monsieur Yuma Piceaerd sonnait tellement bien. Et l'idée n'était pas folle quand on y pensait puisqu'il y avait déjà eu des unions Piceaerd/ Lorcus au fil des siècles d'après les ouvrages de l'histoire de notre famille. Papa et Maman étaient deux idiots avec leur humilité. Ils étaient les premiers à ne pas être humbles et assagies puisqu'ils n'arrivaient même pas à se réconcilier avec les Sappos à cause d'une gravure dans la glace quand il y avait tellement de choses plus importantes qui nous menaçaient. Nous n'avions plus de nouvelles de la guerre envers Arendelle. Les adultes ne l'avaient pas rementionné et notre groupe dont c'était le leitmotiv de nos principales retrouvailles, était malheureusement disloqué à présent pour que nous puissions faire quoi que ce soit.

-Helga ! Cesse de rêvasser mon enfant ! S'exclama Maman en s'impatientant, tu n'as encore rien fait ! Sois débrouillarde un petit peu !

Rongeant mon frein, je lui affichais mon plus beau sourire et renchéris :

- C'est juste que je ne sais pas quoi me mettre et comment me coiffer.

Elle soupira profondément contrariée et vint vers moi en grommelant :

-Bien sûr que si tu sais ! C'est juste que tu es une tête de linotte, c'est tout ! On dirait que c'est la première fois que nous allons là-bas !

Elle retourna en trombe vers la table de la cuisine alors que je m'activais à m'attacher le haut du crâne avec de petits élastiques avant de prendre une mèche et me faire une tresse qui se noya dans le reste de mes cheveux lâchés jusqu'au sol, non sans souffler de mécontentement. Je me passai ensuite ma robe sophistiquée et m'affublai d'un châle pour masquer légèrement le haut du corps. Je rejoignis enfin ma Mère qui m'inspecta de la tête aux pieds et grogna encore alors que je prenais mon petit déjeuner :

-Va falloir que tu te dégourdisses un peu plus mon enfant, il faut sans cesse que tu t'élèves spirituellement, rappelle-toi ! C'est fou quand même ! J'ai l'impression de faire que ça me répéter avec toi ! Es-tu donc à ce point sans cervelle pour que ça ne rentre pas ?!

Je pris la remarque à cœur et me fermai soudain. A croire que je ne l'avais jamais fait jusqu'à présent. Malheureusement autant ma Mère n'en loupait pas une pour critiquer tout ce que je faisais de négatif autant je pouvais toujours attendre longtemps pour recevoir un compliment ou un encouragement. Énervée, je me mordis bientôt la langue à force de mastiquer mon bout de biscuit avec violence. Quel plaisir pouvait-elle avoir à être si exigeante ?! Certes, j'étais encore toute jeune mais j'avais déjà acquis nombres de compétences. N'arriverait-elle jamais à m'en faire part, ne serait-ce qu'un petit peu ?

-Bon...Et...Un sourire peut être Helga ? Cela serait mieux si tu te présentais sous un meilleur jour à ton fiancé ! Il n'a peut-être pas envie de goûter à la soupe à la grimace ! Plaisanta Papa comme lorsque j'étais petite.
-Euh...Non, non ce n'est pas ça Papa...Je...Je me suis faite mal...Mentis-je avec affront.

Je réussis enfin à afficher un visage lumineux alors que ma Mère se radoucit en répliquant :

-Ouf ! Pendant un instant j'ai cru que si tu continuais à ne pas être sage, j'aurais été obligée d'appeler les trolls pour qu'ils effacent de ta mémoire ton caractère de cochon !

Pour la première fois de la journée, sa phrase attisa en moi un sentiment de curiosité. Je m'arrêtais immédiatement de grignoter pour me tourner vers elle et la questionnai :

-Des trolls qui effacent des souvenirs ? Qu'est-ce que c'est que cette histoire Maman ?

Elle me sourit alors à sa plus grande joie et reprit avec malice :

-Il existe un peuple de rochers similaires à nos Géants de la Terre qui habitent dans une plaine non loin du maudit royaume d'Arendelle ! Jadis, nos ancêtres d'Amérique latine ont eu affaire à eux à propos d'une histoire de sarbacane...C'est comme cela que nous avons su que le peuple des Trolls avait le pouvoir de changer le destin. Ils en firent une démonstration et Octazuma le chef de l'époque le relata dans un livre qui finit par nous parvenir lors de l'une des journées des rencontres.
-Mais comment font-ils Maman ? Demandai-je intriguée.
-Le chef des trolls use de sa main de pierre pour capter l'énergie des souvenirs, ils les aspirent ensuite en s'appliquant à rattacher les bribes entre elles, répondit-elle.
-Oh je vois, murmurai-je de plus en plus excitée, et donc il n'y a qu'eux qui puissent utiliser cette méthode, c'est bien cela ?
-Oui mon enfant ! Bon nombre de Northuldra ont essayé de renouveler l'expérience sur leurs semblables mais cela n'a jamais fonctionné puisque nous ne sommes pas capables de faire de la magie, expliqua-t-elle.
- C'est extraordinaire ! M'exclamai-je avec sincérité.
-Nous sommes d'accord. Toutefois, personne ne sait s'ils le font vraiment encore de nos jours, ni si eux-mêmes existent toujours ! Il n'y a pas qu'avec nous que le peuple d'Arendelle et d'Arnevik ont été des monstres, grinça-t-elle entre ses dents.

Cela me laissa songeuse. Durant quelques secondes, une idée folle me traversa l'esprit. Celui d'aller les voir et leur implorer de faire oublier mon destin et celui d'Olaf. Mais je savais que c'était illusoire. Jamais, je n'arriverai à obtenir une telle aide. Je finis mon gâteau en demeurant silencieuse alors que Maman rétorqua :

-Allez mon enfant, file te brosser les dents, nous ne sommes pas en avance.
-Oui pardon, conclus-je.

Je m'empressai alors de retourner à ma chambre pour y dénicher mon bâton et courus ensuite chercher de l'eau pour pouvoir astiquer mes dents et mes gencives. Deux minutes plus tard, j'étais en route avec mes parents vers mon destin qui était tout sauf ce que j'espérais. Mes pensées se radoucirent aussitôt en voyant Pieter et Anna Camviridus. C'étaient les personnes les plus admirables que je connaisse et je fournissais un effort pour venir les voir elle. Elles étaient milles fois plus intéressantes que leur rejeton qui n'avait pris ni de la sagesse de sa mère, ni de la joie spontanée de son père. Les habituelles questions de politesse apparurent si bien que mon esprit retourna rêvasser auprès de ses mystérieux trolls. Je m'imaginai avec Yuma en train de leur demander de nous marier et d'effacer ensuite la mémoire à mes parents et ceux d'Olaf. Pour lui, je n'en ferai rien car il retournerait auprès de son véritable amour. Je savais qu'il était amoureux d'une autre fille mais il n'avait jamais voulu me l'avouer.

-Pendant que ces dames vont préparer la table et que je montre mes récoltes à monsieur Piceaerd, que dirais-tu d'expliquer ton savoir-faire à Helga mon fils ? S'enquit bientôt Pieter avec un sourire encourageant.

Je fis de mon mieux pour ne pas grimacer et ne pus m'empêcher de jeter un coup d'œil à ses ongles ourlés de terre. Cela me fit sourire quelque part d'avoir toujours les mêmes réactions de dégoût après tout ce temps.

-Je doute qu'Helga souhaite voir mes exploits, finit par répondre Olaf en me regardant avec dédain, je pense qu'elle préférerait être avec Maman et Christia.

Souhaitant le faire tourner en bourrique le plus possible, je surmontais mon écœurement et répliquai :

-Mais enfin ! Bien sûr que non ! Je serai plus que ravie de voir comment mon fiancé sait faire pousser nos récoltes !

Vexé par mon ton ironique, le jeune Camviridus me lança un regard furieux qui n'atteint pas nos parents.

-A la bonne heure ! Souleva son père, dans ce cas, à tout à l'heure !

Ils nous laissèrent alors et nous nous mîmes en route. Olaf et moi marquâmes une certaine distance, nous contentant de nous ignorer royalement l'un et l'autre.

-Bon alors ? Elle est où cette fameuse parcelle ? Essayai-je cette fois avec gentillesse.

Sans me répondre, il m'amena soudain un peu plus loin et nous nous retrouvâmes bientôt devant deux grands carrés de carottes, navets et choux.
Ils étaient recouverts de terre mais je pouvais distinguer de jolies couleurs. D'un œil expert, Olaf vit alors une anomalie dans ses légumes. Avec une grande rapidité, il s'interposa entre les rangées et arracha la feuille verte que je n'arrivais pas à distinguer des fanes de carottes.

-Ceux sont de mauvaises herbes ! Approche pour voir ! S'écria-t-il.

Il m'envoya de la terre sur la robe alors que je fis d'instinct un pas en arrière. Puis je pris sur moi car je ne voulais pas qu'il sache ce que je pensais vraiment de lui et de son milieu et me rapprochai un peu plus de son être suant.

-Tu vois, on les reconnaît parce que les extrémités sont piquantes, souvent elles puent quand il pleut, ce qui n'est pas le cas ici, touche pour voir ! S'exclama-t-il.

Dans une douceur qu'il m'était inconnu de sa part, il prit bientôt ma main et la décala sur la feuille. Cela me fit oublier pour la première fois le lieu où nous nous trouvions. Les mains d'Olaf étaient calleuses et sales...Mais elles étaient douces malgré tout à ma plus grande surprise. Je me sentis bien tout à coup. Je ne l'aimais toujours pas mais j'avais un sentiment de sécurité à ses côtés. Peut-être serait-il délicat au lit après tout...

-Alors tu la sens la surface râpeuse ? Répéta-t-il à nouveau.

Je hochai la tête et rougis de confusion pour mes pensées torrides. Pourquoi étais-je gênée ? Nous étions fiancés. Y repenser m'alourdit encore le bas ventre d'angoisse. Non. Non je ne voulais pas me marier avec Olaf. Je passais mon temps à me chamailler avec lui car je l'aimais comme un frère. Juste comme un frère. Le jeune Camviridus vit alors que je n'avais pas été réfractaire pour une fois. Fier de son effet, il tenta encore :

-Tu veux planter des légumes ? Il me reste quelques graines à mettre...Je comptais le faire avant que tes parents et toi arriviez.

Un « non » vindicatif faillit sortir de ma bouche mais je préférai dire avec surprise :

-Tu voudrais que je t'aide ?
-Oui. Ça me ferait plaisir, répondit-il, cela te permettrait aussi de commencer à découvrir tes futures tâches...Tu sais par exemple quand tu voudras faire à manger...Il faudra que tu ailles chercher les légumes directement dans le potager...

Je devins cramoisie, refusant de penser à ce futur de nous deux mariés. Néanmoins je finis par y consentir et repris :

-Bon d'accord, montre-moi.

Un sourire illumina son visage et je me radoucis en voyant qu'il était heureux. Fournissant un effort, je m'accroupis à ses côtés alors qu'il me donna un sachet avec une dizaine de graines.

-Regarde. Tu commences par creuser un trou de cinq à dix centimètres dans la terre...La taille de ton index en fait et ensuite tu mets la graine dedans. Puis tu tapotes le terreau et tu arroses deux fois avec la louche d'eau qui est là-bas ! S'écria-t-il.

Il m'indiqua un grand seau rempli d'eau de pluie. J'acquiesçai pour dire que j'avais compris et il répliqua :

-Allez ! A toi dans ce cas !

Un peu maladroite, je m'appliquai tout de même soigneusement à plonger mon doigt dans la chair graveleuse et malléable du sol. Surmontant mon dégoût, je me débrouillai ensuite pour y placer ma petite graine. Puis je tapotais à nouveau la terre jusqu'à ce qu'elle ne soit plus visible. Je me rehaussai enfin pour aller chercher la louche et en jetai deux jets qui assombrirent le sol tandis que l'odeur désagréable de la terre mouillée arriva dans mes narines. Olaf plaça alors une main ferme dans mon dos et renchérit :

-Plutôt pas mal pour une première fois !
-Je trouve aussi, avouai-je en souriant.

Même si je luttais pour ne pas essuyer mes doigts sur mon châle. Mon fiancé ne le remarqua pas et se chargea de continuer à observer le moindre détail qui viendrait contrarier l'état de ses plantes. Nous n'eûmes pas le temps de faire d'autres activités que déjà les parents nous appelèrent pour le déjeuner.

Nous nous dépêchâmes de rentrer.

-Allez ! Allez ! Prenez place tous les deux ! S'écria Maman en nous indiquant deux chaises modestes côtes à côtes.

Nous nous y assîmes alors que Madame Camviridus commença à distribuer les portions d'un potage fumant qui sentait délicieusement bon. Pendant ce temps-là, Papa, Maman et Pieter Camviridus s'amusaient à nous observer avec un petit rictus de fierté.

-Ils forment vraiment un très joli couple n'est-ce pas ?! Questionna avec rhétorique le père d'Olaf.

Nos joues se chauffèrent alors que Papa plus terre à terre reprit :

-Un très joli parti surtout mon brave Pieter. Le mélange du savoir-faire de la terre avec l'intellect spirituel.

La gêne s'installa de nouveau de plein fouet au creux de nos êtres et nous prîmes le parti de ne pas rebondir sur les paroles dont étaient en train de nous faire part nos parents.

-Ils nous feront de beaux petits enfants...De beaux petits gaillards comme leur père ! Ajouta Anna Camviridus, l'air rêveur.
-...Ou de belles petites chamanes comme leur mère ! Renchérit Maman qui était soudain enthousiaste.
-Euh...Est-ce qu'on pourrait parler d'autre chose s'il vous plaît ? Intervint Olaf.

J'approuvais de la tête tout en continuant de boire ma soupe. Malheureusement l'objectif de nos quatre parents semblait de nous voir en pleine décomposition puisque Papa rétorqua :

-Il ne faut pas prendre peur comme cela mon garçon. Nous parlons de la vie...Je dirais même de plusieurs vies. Des vies que vous saurez nous donner tous les deux en vous aimant et en apprenant à vos enfants à être respectueux des traditions et de la nature de notre communauté.

Je ne savais même pas si je voulais des enfants avec lui ni même si j'en aurais la capacité.

-De toute façon, nous n'en aurons qu'un comme pour vous, essaya alors mon fiancé pour les caresser dans le sens du poil et ainsi passer plus vite à un autre sujet.

La remarque m'horripila tout de même car tout s'embrouillait dans ma tête. Ce mariage qu'on me poussait à aimer. Ces coupoles qui me liaient à ce jeune homme. Pourquoi tout devait être compliqué ? Pourquoi ne m'avait-on pas demandé mon avis ?

Je trouvai encore le monde injuste si bien que j'entendis à peine Maman répondre à Olaf :

-Si c'est une fille alors il n'y a aucun inconvénient à ce que vous en ayez qu'un...Mais si ce ne sont que des garçons, il faudra bien réussir jusqu'à avoir une fille pour perpétuer le chamanisme...Tu me comprends jeune homme ?

Le visage de mon fiancé devint rouge pivoine et il finit par hocher la tête alors que je faillis m'étrangler avec ma nourriture face à toute cette pression. Mes doutes étaient bien fondés. Papa et Maman ne m'avaient pas donné de frères et sœurs car ils m'avaient eu du premier coup. Et ils avaient dû en être de même pour monsieur et madame Camviridus qui avaient trouvé en Olaf le fermier idéal.

-Oh...Euh...Oui...Je comprends tout...Tout à fait madame Piceaerd, bafouilla-t-il...Mais...Euh...Je pense...Que...Euh...De toute façon...Helga et moi serons les principaux concernés...
-Exactement ! Cela ne regarde personne à part nous ! M'exclamai-je désespérée.

J'avais envie de fuir. Fuir loin de cette discussion totalement démentielle. Je ne comprenais même pas comment nos parents ne s'apercevaient pas de notre gêne et pire encore qu'ils s'en fichent. Implorant du mieux que je pus le contrôle de mon chakra sacré, j'essayai de penser à autre chose. Mais c'était sans compter sur Maman qui en remit une couche :

-Je suis désolée de vous décevoir mes enfants, mais votre descendance ne vous impactera pas uniquement que vous. Vous êtes des représentants forts de votre tribu. Les autres Northuldra auront tout à fait le droit de vous dire qu'il faut concevoir si cela est mis au profit de la sécurité de notre peuple. Et puis croyez-en nos expériences, nous pouvons vous certifier tous les quatre, Anna, Pieter, Rick et moi que la façon de les faire ne vous gênera pas le moins du monde !

Ils se concertèrent et éclatèrent immédiatement d'un rire gêné alors qu'Olaf et moi ne savions plus où nous mettre tellement nous étions rouges de confusion.
Ni l'un ni l'autre n'étions dupes. Je savais que si je commençais à toucher mon corps jusqu'à avoir une sensation de bien-être ultime, il devait en être de même pour mon fiancé. Nous avions surpris des rennes en train de commettre l'acte d'amour et savions très bien que cela se faisait exactement pareil pour nous. A nouveau l'idée d'être nue dans les bras d'Olaf me répugna et un frisson angoissant glissa bientôt le long de mon dos.

-Helga...Est-ce que tout va bien ? Finit par me demander Anna Camviridus d'une voix douce alors que Maman me fusilla du regard, légèrement contrariée.
-Euh...Non...Tout ce que vous racontez me paraît tellement loin...Je me sens encore trop jeune pour penser à tout cela, avouai-je en évitant les yeux de mes parents.

Anna était sur le point d'ouvrir la bouche pour me rassurer mais Papa reprit avant :

-Et pourtant mon enfant, c'est dès maintenant qu'il faut penser à votre avenir...Nous n'allons plus t'embarrasser mais garde-le dans un coin de ta tête, d'accord ?
- D'accord, conclus-je en retrouvant des couleurs.

A mon plus grand soulagement, ils arrêtèrent enfin de nous embêter et nous continuâmes le repas en parlant de sujets plus récents comme les futures provisions de cet hiver ou encore le changement de température et la manière dont cela affectait le troupeau de cervidés. La fin de cet échange me laissa tout de même un goût doux/amer dans la bouche. Je ne l'ouvris plus si ce n'est pour manger et dire au revoir à la famille d'Olaf. J'avais envie de me réfugier dans les bras protecteurs d'Anna qui me lançait des regards de compassion alors que nous nous en allâmes. Le retour se fit dans un long silence. A ma plus grande surprise, je ne fus pas accusée de puérilité pour mon intervention à table. Cela me donna du courage pour demander :

-Maman, Papa...Je voudrais aller méditer dans ma cabane si vous me le permettez. J'ai besoin d'être seule pour apaiser mes craintes. Est-ce que je peux, s'il vous plaît ?
D'abord étonnés, ils finirent par répondre :
-Euh...Oui entendu mon enfant...C'est une sage initiative...En revanche, reviens avant que le soleil ne soit couché, d'accord ?
-Oui, murmurai-je.

Je les quittais ainsi et courus sans m'arrêter jusqu'au pied de notre mélèze de jeu. Fébrile, j'usais d'un dernier effort pour grimper jusqu'en haut et m'étalais enfin en pleurs sur les couvertures en peaux de rennes qui nous servaient de tapis de sol. Je laissais libre court à mes larmes alors que mes yeux continuaient de se balader sur chaque parcelle de ce lieu qui autrefois était plus rythmé. Mon cœur s'alourdit. Pourquoi devions-nous avancer dans ce sens-là ? Tout était parfait avant ! J'avais mes deux meilleures amies ! Deux garçons forts sympathiques sans que je n'aie besoin de choisir pour l'un ou l'autre ! Une mère stricte mais aimante ! Un devoir chamanique de la plus haute importance... Tout semblait en arrêt...Comme si la vie n'avançait pas ou bien que je m'accrochais à elle avec du retard...

-Oh...Bonjour Helga...Annonça soudain Yuma me sortant de mes pensées.

Honteuse d'être dans cet état-là devant lui, je m'essuyai rapidement les traces de larmes. Mon cœur cogna fort dans ma poitrine tandis que le jeune Lorcus me dévisageait toujours sans avoir bougé.

-Tout va bien ? Demanda-t-il avec inquiétude.
-Oui...Oui je viens d'avoir une visite chez Olaf...Et j'avais envie d'être seule, expliquai-je.

Bien que je n'avais pas besoin de me justifier au départ. Toujours prostré dans l'angle de l'entrée, il me dévisagea à moitié convaincue. Je pouvais lire que des milliers de questions étaient en train d'émerger dans sa tête.

-Est-ce qu'Olaf t'a fait du mal ? Murmura-t-il complètement déboussolé.
-Non, je...Je suis juste fatiguée...C'est tout...Olaf n'est pas du genre à se bagarrer malgré tout ce qu'il peut dire à mon sujet...
-Oui. Il le dit bien assez qu'il n'aime pas la violence, murmura-t-il.

J'acquiesçai et nous nous lançâmes un sourire gêné. Voyant qu'il ne bougeait pas, je me redressais et ajoutai :

-Mais...Je...Euh...Je ne vais pas t'embêter plus longtemps, je comptais repartir.
-Oh ! Non ! Non ! Tu ne me gênes pas le moins du monde Helga...Moi aussi, j'aime bien venir ici pour être seul...Ça m'apaise, déclara-t-il tout en continuant de me fixer de ses beaux yeux bleus.

Mon cœur recommença à tambouriner dans ma poitrine tandis qu'il vint s'allonger à côté de moi. Un long silence s'installa où je sentis tout mon corps en éveil à son égard. J'avais la chair de poule rien qu'à l'idée qu'on soit si proches l'un de l'autre comme cela ne nous était pas arrivé depuis que nous étions tout petits.

-Et...Du coup tu viens méditer aussi ? Chuchotai-je en évitant son regard, concentrée sur les branches de mélèzes qui dépassaient du plafond.
- C'est ça, je...J'aime être seul ici, c'est vraiment le seul endroit où je me sens en paix car il me fait penser à nous...A nos vrais moments entre amis...A toi, répondit-il.

Le dernier mot m'envoya au septième ciel. Il se tourna alors vers moi et je ne pus faire autrement que le regarder. Mon bas ventre se compressa de désir alors que je n'arrivais plus à me détacher de ses yeux.

- J'aime bien venir là aussi, murmurai-je, cela me permet d'étouffer mes pensées les plus intimes.
-Comme lesquelles ? Demanda-t-il joueur.

Mon visage se chauffa immédiatement et je me murai dans le silence. Comprenant qu'il n'obtiendrait rien de moi, Yuma bafouilla :

-Oh...Je ne voulais pas me moquer de toi...En fait...Je...Je crois qu'on a les mêmes.

Ma respiration se saccada d'anxiété et nos regards se croisèrent à nouveau. Oui...Il savait ce que je ressentais...Car il le ressentait aussi. Je voulus me racler la gorge pour partir sur un autre sujet, mais mon amoureux secret m'en empêcha. Nos têtes se penchèrent bientôt d'elles-mêmes l'une vers l'autre et il me déposa lentement un baiser sur la bouche. Tout mon être en vibra et je lui en volais un autre rapide quand sa tête se retira.

Indécis, nous en fîmes plusieurs d'affilés, cette fois plus confiants. Nos lèvres se pressèrent dans une symbiose parfaite car nous nous aimions vraiment tout en douceur. Une intense gêne reprit néanmoins le dessus lorsque nous nous relâchâmes. Nous regardâmes le plafond pendant quelques secondes avant que Yuma ne reprenne avec un grand sourire aux lèvres :

-Donc...Cela fait aussi partie de tes pensées intimes désormais ?

Je rougis violemment alors que toute mon âme avait envie de sauter de joie. Il fallait que je prévienne Ylva et Iduna mais pas tout de suite. Je voulais profiter au maximum de cet instant inespéré qui arrivait au bon moment.

-Oui, ces baisers en font partie à jamais, soufflai-je du bout des lèvres après une éternité.

Sans crier garde, je me collais un peu plus à son corps d'homme en évolution et m'enivrai bientôt de son parfum. Après plusieurs instants, il osa enfin décaler sa main autour de mon épaule. Et me serra fort contre lui si bien que je ne voulais plus jamais quitter ses bras. Nous nous regardâmes à nouveau quelques instants dans les yeux avant de nous embrasser encore et encore. Ce n'était que de petites compressions furtifs de nos bouches mais elles me remplissaient de chaleur car elles avaient une vraie valeur, un vrai sens. Je me sentis toute légère alors que je n'aurais pas dû sachant que j'allais à l'encontre des coupoles. Mais tout de suite, je m'en fichais car l'instant était trop bon. Je voulais sentir la pression de Yuma sur mes lèvres à jamais. Toujours rester dans cette cabane.

Mon sang continua d'affluer alors que nous demeurâmes fronts contre fronts nous contentant de savourer la douceur de nos peaux lisses.

-J'ai toujours trouvé que tu étais une jeune femme forte Helga...
-Merci, grommelai-je un peu déçue qu'il n'ait pas remarqué que j'avais perdu du poids.

Son visage rougit violemment avant qu'il ne bafouille :

-Oh...Euh...Non...Je voulais pas dire dans ce sens-là...Je parlais de ta force de caractère...Je...Je sais que tu le deviendras de plus en plus, murmura-t-il en m'embrassant la main, j'admire tout en toi...Je t'aime.
-Moi aussi Yuma, je t'aime, conclus-je en ayant retrouvé le sourire.

Et nous restâmes ainsi jusqu'à très tard ce jour-là, nous contentant de dévoiler un peu plus nos sentiments...

****

Ylva était encore en train de dormir quand j'écarquillais les yeux. Cela me fit sourire. Depuis un an c'était ainsi. Je profitais de son sommeil pour me lever, m'habiller et me coiffer. Une fois cela fait, je pris un temps pour l'observer avant de la réveiller. Elle avait grandi mais rester tout de même très menue pour ses douze ans. Sa tresse de cheveux blond clair était défaite, laissant des dizaines de mèches éparses sur l'oreiller. Ses yeux marron étaient sans cesse à la recherche de nouveaux essais sur n'importe quel sujet. Ses préférés demeuraient encore et toujours ceux d'Histoire. A contrario, c'était aussi ceux avec lesquels elle avait le moins d'informations. Surtout concernant les Sappos et les Piceaerd. Un an déjà que nous avions fouillé les huttes de fond en comble pour essayer de retrouver les grimoires de chamanisme de Maman.

Mais il fallait nous rendre à l'évidence, elle avait dû les détruire, il y a bien longtemps. Nous avions été déçus durant un temps avant de finalement oublier cette obsession de tout connaître sur cette partie de la famille. Ylva demeurait ma sœur de cœur au même titre qu'Helga mais je me sentais à présent plus proche de la jeune Nordlys que de ma chère Piceaerd. Pour autant, nous continuions de nous écrire avec force, nous racontant tout ce qui nous passait par la tête, par le biais de notre meilleure amie neutre. Nous utilisions à présent un langage codé pour que les parents ne nous prennent pas à nouveau en flagrant délit. Je souris, fière de notre stratagème car il fonctionnait très bien. Mes pensées s'interrompirent alors qu'Ylva commença à bouger. Je sentais que c'était le signal. Balançant ma longue tresse brune en arrière, je pris mon élan et lui sautai soudain dessus en hurlant :
-Debout ! Debout ! Debout !

Elle grogna immédiatement et se mit sur le côté, me donnant un coup de fesses au passage qui me fit basculer en arrière. Je ris tout de suite et me contentai de l'enjamber pour la secouer un bon coup.

-Laisse-moi tranquille Iduna ! Grommela-t-elle en se contenant tout de même de rire, tous les matins tu me fais la même !
-Et tous les matins tu ne peux pas résister à l'idée de faire une bataille de polochon ! M'écriai-je ayant déjà pris le coussin qui lui maintenait la tête, faisant par la même occasion tomber cette dernière sur le matelas, A l'assaut !
-Non ! Non arrête Iduna ! Tu triches ! Je ne peux pas me défendre ! Cria-t-elle encore en mettant ses bras en croix pour se protéger.

Elle essaya de résister mais je finis par m'aplatir sur elle avec l'oreiller. Nous nous mîmes alors à rire jusqu'à nous en étouffer et Ylva finit par me regarder bizarrement. D'un geste anodin, elle décala lentement sa main vers mes hanches, ce qui me fit frissonner.

-Pousse-toi ! Tu m'écrases mon bas-ventre ! S'exclama-t-elle toute gênée.

Je me surélevai alors avec force pour me placer à ses côtés. Nous remontâmes ensuite les couettes par-dessus nos têtes et partîmes dans un autre fou rire.

-Retourne dans ton lit, tu prends toute la place, chuchota-t-elle alors sans grande conviction.
-Mais nous sommes dans ma chambre donc c'est à toi de te déplacer dans mon lit ! Lui rappelai-je.

Je m'entortillai ensuite dans la couette pour qu'elle ne puisse plus en avoir et gloussai à nouveau alors qu'elle essaya d'en récupérer un peu non sans être en plein ricanement aussi. Nous aurions pu rester ainsi dans une chamaillerie sororale pour l'éternité mais Papa qui souhaitait nous rappeler à l'ordre, déboula bientôt dans la pièce en déclarant :

-Mesdemoiselles ! Mesdemoiselles ! S'il vous plaît ! Un peu de sérieux ! On ne s'entend plus là-dedans !
-Elias voyons ! Ne sois pas trop dur avec elles ! Leur complicité fait plaisir à voir ! S'écria à son tour Maman en nous dévisageant avec amour.

Elle avait noué un tablier autour de la taille et nous savions ce que ça voulait dire : C'était le signal du petit déjeuner.

-Iduna ! Aide Ylva à s'habiller pour que nous passions plus vite à table ! M'ordonna-t-elle encore.

Mes parents s'en allèrent à peine de la chambre que ma meilleure amie enleva ensuite ses vêtements pour se retrouver nue face à moi. La pudeur n'existait plus depuis qu'elle était ici. Jusqu'à présent ni l'une ni l'autre ne faisions vraiment attention à nos corps étrangers. Mais cela avait changé le mois dernier. J'étais à présent plus troublée par la nudité d'Ylva, ne pouvant m'empêcher de constater que son physique s'était transformé. La rondeur de ses seins bien que petits s'était galbée, ses hanches s'étaient élargies, et des poils clairs avaient poussé sur la surface de sa féminité. Je détournais bien vite le regard, le visage en feu, ne comprenant pas très bien ce qui était en train de m'arriver. J'avais aussi constaté qu'Ylva prenait le temps de m'observer de son côté. C'était aussi pour cela que depuis quelques temps, je préférais m'habiller quand elle dormait encore. Pour ne pas ressentir cette attirance physique envers elle qui dépassait toute logique. J'essayai soudain de penser à quoi pouvait ressembler Helga nue pour me rassurer mais aucune image ne me vint à l'esprit. J'aurais aimé y songer sur le corps d'Olaf mais Maman nous rappela avant :

-Mes trésors...Cela va être froid !

Je secouai la tête pour reprendre mes esprits et nous nous rendîmes enfin autour de la table. Pendant qu'elle nous distribua les biscuits, Ylva demanda :

- Qu'allons-nous étudier aujourd'hui en classe Amaris ?

Maman eut un sourire malicieux avant de répondre :

- L'importance du feu dans la famille Sappos.

Nos cœurs bondirent en même temps dans nos poitrines alors que nous nous lançâmes un sourire surexcité. Ça y est ! Ça y est ! Nous allions enfin en savoir plus sur l'histoire de notre famille pour pouvoir en parler à Helga ! Nous essayâmes tout de même de ne pas paraître trop pressées à l'égard de Maman car elle aurait soupçonné que quelque chose se tramait derrière. Nous nous dépêchâmes donc de finir le petit déjeuner et sortîmes enfin hors de la hutte pour rejoindre le reste des élèves qui attendaient patiemment notre arrivée, armés de leurs crayons et leurs feuilles. Ils saluèrent vaillamment Maman, le stylo déjà levé, prêts à entendre la leçon.

- Qu'est-ce qu'on doit noter comme titre Madame Sappos ? Demanda l'un des petits.
-Rien du tout ! L'étude d'aujourd'hui sera purement orale mes chers petits car nous sommes à l'approche de Noël...Un temps sacré pour les Sappos, dit-elle avec malice.

L'amorce était dite. En quelques secondes tous les yeux étaient braqués sur elle y compris les nôtres, prêts à capter la moindre information. Fière de son effet, elle raconta alors :

-Je vais aujourd'hui vous parler de l'importance du feu pour notre vénérable famille. Mes chers petits...Savez-vous pourquoi Pierre Sappos...Notre Père Noël tant aimé a-t-il besoin du feu lors de ses tournées ?
-Hum...Parce que le feu c'est la lumière ? Essaya un élève.
-Exactement cher petit, le feu est là pour guider le Père Noël, pour éviter qu'il soit attiré par les immondicités de la Mère Fouettarde et son charbon maudit ! S'exclama-t-elle.

Et c'est reparti...Pensai-je avec amertume alors que ma Mère se complaisait à jouer les petites filles orgueilleuses en crachant sur Emma Piceaerd pour la millième fois depuis le début de mon existence. Je décidai immédiatement de me moquer d'elle et m'exclamer aussitôt :

-Pourtant Maman, si je ne me trompe pas c'est bien ce que distribue l'ennemi du Père Noël qui est important pour allumer un feu ! Tous les enfants du monde entier avaient d'ailleurs eu un morceau de charbon lors de la première tournée de la Mère Fouettarde et du Père Noël pour pouvoir se réchauffer !

Ses poils s'hérissèrent tout de suite de colère alors qu'elle me lança un regard contrarié. Je lui soutins avec force, me fichant de savoir si la remarque lui avait déplu. Comprenant que je ne plierai pas elle s'écria alors :

-Il est vrai mon trésor que le feu ne s'allume pas sans charbon...Mais si ce combustible représente la noirceur des Piceaerd, sache que la flamme qu'il produit est le symbole des Sappos...D'ailleurs, notre vénérable ancêtre Pierre avait bien compris cela lorsqu'il a utilisé non plus le charbon comme combustible mais bien...La bûche de Noël ! Et oui ! La flamme produite par la bûche de Noël transmet la chaleur et l'espoir durant l'hiver alors que les cadeaux sombres d'Emma Piceaerd déciment tous ces messages au fond de votre cœur.

Mes camarades frissonnèrent aussitôt d'angoisse à cette idée. Ils retinrent leur souffle alors qu'Ylva et moi fîmes une moue non convaincue. Nous étions surtout assez déçues car finalement, nous n'étions pas plus avancées sur l'histoire de ma famille. Voyant qu'elle avait le dessus, Maman continua :

-Le feu est donc la protection des Sappos depuis que Pierre en a décidé ainsi. Il paraîtrait même que c'est Bruni qui l'a aidé à allumer la flamme sur la première bûche de Noël devenant par la même occasion une autre protection de sa maison des Terres Gelées. Elle n'a jamais été déplacée depuis toutes ces années et a toujours servi d'aide aux gens qui en avaient besoin, conclut-elle avec un grand sourire.

J'imprimais sa dernière phrase au ralenti dans mon esprit comme si je venais de recevoir une illumination. Un long sourire s'étira sur mon visage et ma meilleure amie me donna bientôt un coup de coude.

-Viens-tu d'être envahie par le feu des Sappos, Iduna ?! Demanda alors Maman faisant rire tous mes camarades au passage.

Je rougis violemment et bafouillai :

-Euh...Non...Non, Maman.
-Bien mon trésor...Dans ce cas, récite-moi ce que nous avons vu la semaine dernière sur l'importance des incendies pour la biodiversité des arbres ! S'écria-t-elle.

Je marmonnai immédiatement ma leçon avec automatisme, priant pour que l'idée folle qui venait de germer dans ma tête ne disparaisse pas avant la fin de la journée. Nous passâmes ainsi toute la matinée à étudier avec ma Mère. Puis Papa nous emmena l'après-midi à la chasse aux phoques pour qu'on réalimente notre réserve d'huile.
La vue des abats me dégoûtait toujours mais j'essayais de faire abstraction en me disant que c'était un mal nécessaire pour qu'on puisse être nourris et réchauffés cet hiver. De meilleure constitution que moi, Ylva se débrouillait toujours pour faire des croquis noyés d'explications de tout ce qui l'entourait et la dissection des phocidés ne semblait pas être une option. Pas le moins gênée par l'odeur du sang, elle y mettait même les mains pour s'assurer de bien reproduire la texture alors que les autres Northuldra, moi y compris, nous dépêchions d'aller déverser nos repas dans la Mer Sombre...Nous collectâmes donc une assez grande quantité d'huile et la distribuâmes dans tous les foyers de la communauté.
Puis le soleil déclina annonçant que c'était l'heure de rentrer et nous nous calfeutrâmes au chaud, nous contentant rapidement de nous laver avant de passer à table dans un calme étrangement bénéfique pour que je puisse élaborer l'idée qui n'avait pas quitté ma mémoire de la journée.

Il fallait que je mette Ylva au courant mais nous n'avions pas eu l'occasion de trop parler toutes les deux, seules à seules. L'heure du coucher arrivait donc à point nommé et j'étais prête à lui donner des explications quand Courant d'Air déposa une lettre sur mon lit. Ma meilleure amie avança donc à petits pas pour éviter que Papa et Maman ne se réveillent et rejoignit ma couche pour que nous la lisions ensemble.

- C'est une lettre de notre Grosse Gaga ? Demanda-t-elle avec espoir.

J'acquiesçai et l'ouvris sans même lui en faire part.

« Mes chères meilleures amies,
J'ai passé une drôle de journée aujourd'hui. En me réveillant ce matin chaque chose m'horripilait ! Être loin de vous...Avoir des fiançailles avec Olaf. Mais depuis cet après-midi et plus précisément 15h27 tout a changé ! Yuma et moi, nous nous sommes dévoilés nos véritables sentiments et nous nous sommes embrassés plusieurs fois sur la bouche. J'avais l'impression d'avoir des milliers d'étincelles dans tout mon corps au contact de sa peau sur la mienne ! La beauté du monde ne tient qu'à un fil. Je sais que c'est mal d'aimer Yuma car mes coupoles et celles d'Olaf sont allumées...Mais l'amour ne se contrôle pas. Je sais que je l'aime et qu'il m'aime et rien que cela est merveilleux. Même si j'ai conscience que c'est mal de penser cela, je vais le dire quand même : Nos parents et encore moins les dieux ne devraient choisir de qui nous tombons amoureux à notre place ! (Bien entendu Iduna, pour nous ce ne sera pas pareil puisque je sais que tes enfants et les miens seront amis et ne pourront que tomber amoureux !) Voilà ce que je peux vous raconter de mon côté, j'espère que du vôtre tout se passe bien ?
Je compte sur vous, mes sœurs fidèles pour garder ce secret.
A bientôt. Je vous embrasse affectueusement.
Helga Piceaerd.
»

-Alors Iduna ? Qu'est-ce qu'Helga nous raconte ? Répéta ma meilleure amie avec impatience alors que je restais bloquée sur ses dernières lignes.

A bout de nerfs face à mon silence, ma chère Nordlys me retira bientôt la lettre des mains alors que j'étais toujours prostrée. Elle la lut rapidement et me la retendit. Voyant que je ne la prenais pas, elle la glissa dans son corset et me regarda un peu mal à l'aise.

-Tu avais raison, soufflai-je la gorge nouée.
-Et...C'est mal ? Demanda-t-elle.

Je haussai les épaules me sentant ridicule d'être si mal car j'avais l'impression que ma sœur de cœur venait de trahir Olaf.

-Je suppose que non...Bredouillai-je, je n'ai jamais cru à la puissance des dieux et des coupoles...C'est une bonne nouvelle...Je suis très contente pour elle.
-Tu n'en as pas l'air pourtant, murmura Ylva toujours décontenancée.
- C'est juste que je suis surprise qu'elle ait franchi le pas étant donné qu'elle est fiancée à notre autre ami et qu'elle croit à l'existence du rituel de son ancêtre...
-Oui...Enfin c'est surtout parce que ça ne s'arrange pas pour lui et toi alors que tu aimerais faire pareil, souleva bientôt Ylva d'un ton plus froid.

Mes joues chauffèrent immédiatement alors que je ne compris pas la dureté dans sa voix. Aussi je finis par rétorquer :

-Je ne sais pas si je l'aime encore de toute façon. Cela fait si longtemps que nous nous sommes pas vus...Et ce n'est pas prêt d'arriver tant que Papa et Maman veillent sur nous deux...

Ma meilleure amie confirma et se rapprocha alors de moi pour m'entourer l'épaule avant de me forcer à la fixer dans ses yeux.

-Moi je serai toujours là pour toi Iduna. Si tu as besoin de te confier et de vider ton sac, je t'écouterai, murmura-t-elle.

Je passai tout de suite ma main par-dessus la sienne et renchéris :

-Merci Ylva.

Nous nous sourîmes et je repensai alors à ce que je voulais lui dire pendant le cours de ce matin. Elle était donc déjà en train de se mettre dans son lit quand je l'interpellai encore :
-Je crois que je sais où se trouvent les grimoires de famille de Maman !

Les yeux de ma meilleure amie luirent immédiatement d'espoir et elle répliqua :

-Je suis toute ouïe mademoiselle Sappos.
-Il y a un endroit où nous n'avons pas fouillé ! Un lieu où nous n'avons pas le droit de nous rendre seuls, excepté en cas de guerre...Il s'agit des congères...Habille-toi ! Nous devons nous y aller, ordonnai-je.
-Quoi maintenant ? Demanda-t-elle soudain apeurée.
-Oui...Tant qu'il fait nuit le lieu n'est pas surveillé, la convainquis-je.

Nous nous passâmes donc rapidement nos capelines et priâmes pour que mes parents ne nous entendent pas quand nous décoinçâmes le loquet de la porte. Nous réussîmes à nous guider avec la lumière de la lune jusqu'à être hors du campement. Le ciel était de notre côté.
Étoilé et sans nuage il nous permit de nous guider sans que nous ayons besoin d'utiliser les torches qu'on avait tout de même prises par précaution ainsi qu'une forte contenance d'huile de phoque.
Ce fut ainsi que nous arrivâmes bientôt à l'entrée des congères. Nous ne fûmes pas trop de deux pour soulever la trappe qui laissa la place à un grand trou noir où reluisait l'escalier de glace.

-Fascinant...Commenta bientôt Ylva d'une voix époustouflée, comment as-tu fait pour ne pas avoir pensé à ce lieu plus tôt ?!
-Je te l'ai dit, nous n'étions pas autorisés à y aller...Mais c'est quand Maman a rappelé ce matin que c'était la maison protectrice de Pierre Sappos que j'y ai repensé ! Expliquai-je.

Je passai en premier et sentis tout de suite la présence de ma meilleure amie derrière moi.

-Referme la trappe ! M'exclamai-je confiante.
-Mais nous allons nous retrouver dans le noir, s'offusqua-t-elle.
-Fais-ce que je te dis et fais-moi confiance ! Réitérai-je.

Contrariée par mon ton, Ylva fit la moue mais s'exécuta. Nous nous retrouvâmes bientôt dans la lugubrité avant que j'entonne les quatre notes qui appelaient les esprits. Je lui pris alors sa main qui était douce et chaude pour la rassurer et nous attendîmes patiemment un signe de Bruni. Je fus heureuse et soulagée de voir bientôt passer des braises enflammées qui se déplacèrent jusque dans mes mains. Nous prîmes le temps de nous regarder et soufflâmes un bon coup.

-Prête ? Demandai-je.
-Au point où nous en sommes, plaisanta Ylva, toute aventure est incroyable avec toi Iduna !

Je confirmais par un hochement de tête et me tourner à nouveau vers l'esprit du feu en lui murmurant tendrement :

-Conduis-nous à la bûche sacrée de Pierre Sappos.

La créature gigota immédiatement ses petites pattes de surexcitation sur ma paume et sauta au sol. Elle ne se préoccupa pas de savoir si nous suivions bien derrière elle et se mit à ramper à toute vitesse nous forçant à courir. Oubliant que les galeries étaient un véritable labyrinthe, nous nous dépêchâmes de la suivre sans nous préoccuper de quelles directions nous allions devoir emprunter pour revenir jusqu'à notre point de départ. Nous étions convaincues d'une chose : Les grimoires se trouvaient à proximité de la bûche car c'était le seul objet qui pouvait les protéger.

-Iduna... Iduna...Attends... Je n'y arrive plus...Murmura alors Ylva au bout d'un moment.
-Bruni ! Stop ! Ordonnai-je alors à la salamandre qui accéda ma demande.

Je revins tout de suite sur mes pas et lui agrippai bientôt la main tout en l'aidant à réajuster sa respiration.

Nous prîmes quelques secondes et je fis signe à l'esprit du feu que nous pouvions repartir. A notre plus grande surprise, elle ralentit cette fois et nous marchâmes encore quelques minutes avant qu'elle n'aille tourner comme une folle au centre du nouveau lieu.

-Oh ! Iduna ! La bûche est vraiment là ! S'exclama soudain Ylva en écarquillant de grands yeux satisfaits.

J'affirmais par un signe de tête et inspectai l'endroit où nous nous trouvions de plus près. Passant mes doigts sur la paroi, je constatais bien vite qu'elle était plus rêche et compris que nous étions bien loin des congères.

-Nous devons être dans le fameux réseau qui conduit aux Cavernes Perdues de la Forêt Enchantée ! C'est incroyable ! Repris-je à mon tour fascinée.

Puis je me secouai le corps et ajoutai :

-Bon, nous ne sommes pas là pour rêvasser ! Vérifions l'objectif de notre visite !

Sans attendre nous nous approchâmes de la bûche à présent embrasée par Bruni et poussâmes un cri de joie en voyant qu'effectivement, les grimoires se trouvaient bien derrière. Les yeux d'Ylva perlèrent tout de suite d'excitation et elle se rua sur les ouvrages avant d'aller s'installer contre la paroi, prête à rester des heures à prendre des notes. Intriguée, je me plaçais alors à ses côtés et ramenais le feu sacré à proximité pour que nous puissions avoir de la lumière.

Nous nous plongeâmes dans l'ouvrage, espérant avoir enfin toutes les réponses à nos questions. Ainsi, je lus à haute voix et m'arrêtais assez souvent pour commenter et laisser le temps à Ylva de recopier les éléments essentiels. Nous perdîmes la notion du temps tellement nous fûmes subjuguées par la révélation de faits si longtemps interdits.

-Oh ! Regarde ! Y a déjà eu des Piceaerd qui ont aimé des Lorcus ! Plaisanta ma meilleure amie faisant référence à la lettre d'Helga.

J'approuvais à chaque fois continuant inlassablement de lire et relire les faits ou autres incantations qui se trouvaient dans le livre. Nous étions tellement surexcitées que nous oubliâmes la notion du temps si bien que nous finîmes par nous endormir sans nous en rendre compte.
Ceux furent des crépitements et une odeur de brûler qui m'attaquèrent les narines plusieurs heures plus tard et une chaleur intense...Très intense.

-Iduna ! Iduna réveille-toi ! Iduna il y a le feu ! On va brûler ! On va mourir ! Cria soudain Ylva qui me secoua comme un prunier.
-Feu...Se Réveiller...Brûler...QUOI BRULER ?! Répétai-je alors en me réveillant en sursaut.

Peinant à écarquiller mes yeux à cause du manque de sommeil, je parvins finalement à les ouvrir péniblement et constatais bien vite qu'il ne restait que de la fumée des grimoires des Sappos ainsi que des notes d'Ylva.

-Non ! Non ! Non ! Ce n'est pas possible ! Criai-je paniquée.

Je lâchais immédiatement ma torche pleine de graisse de phoque sur le sol qui s'enflamma aussitôt faisant un cercle qui nous rendit prisonnières des flammes.
Apeurée, je constatai bien vite que lors de notre course aller, nous avions laissé des traces de l'huile de phocidé un peu partout au sol.

-Iduna ! Il faut sortir de là ! Cria encore ma meilleure amie.

Elle me secoua à nouveau l'épaule pour me sortir de mon état figé. Nous retrouvâmes alors nos réflexes et j'appelais Bruni d'une voix tremblante pour que nous puissions nous diriger vers l'entrée des congères. L'esprit du feu eut juste le temps d'arriver que le plafond commença à s'effriter à cause de la température qui était montée d'un coup. Oh mes aïeux ?! Mais qu'est-ce que j'ai fait ?! Paniquai-je intérieurement dans un immense reproche, s'il arrivait quelque chose à Ylva, je ne me le pardonnerai jamais ! Et tout ça pour quoi ?! Pour rien ! J'ai détruit des siècles d'Histoire ! Quelle idiote ! Mais quelle idiote !

Ma meilleure amie me compressa aussitôt la main comme si elle sentait que j'étais en train de me flageller psychologiquement.

-On va y arriver, murmura-t-elle.

Elle ne perdit pas son souffle cette fois-ci. Ni son sang-froid et je lui jetai un regard admiratif quand je ne me préoccupais pas de regarder avec horreur que le feu continuait de nous poursuivre, dégelant les parois qui nous entouraient. C'est un cauchemar...Bon sang c'est un cauchemar, réveillez-moi s'il vous plaît ! Pensai-je très fort.

Continuant de courir, je priai Pierre Sappos sans relâche même quand nous commençâmes à inhaler la fumée. Nous toussâmes à plusieurs reprises et finîmes par nous couvrir la bouche à l'aide de nos capelines. Nous courûmes pendant ce qui me parut une éternité si bien que je fus vraiment heureuse quand je reconnus l'entrée de la congère. Plus agile, Ylva se donna un dernier élan de courage pour remonter les marches quatre à quatre.

-Bruni ! Fais-moi de la lumière ! Ordonna-t-elle.

La salamandre alla tout de suite se placer sur son épaule et elle essaya d'ouvrir la trappe alors que je la rejoignis.

-Bon sang...ça ne marche pas ! Grommela-t-elle, allez...Allez...

Usant de ma force, je poussai à mon tour le levier de la paroi en mettant tout mon poids pour qu'il se soulève mais il ne bougea pas d'une semelle. Paniquées, nous observâmes les alentours et vîmes le feu qui approchait dangereusement de nous, se nourrissant toujours un peu plus des parois qui rétrécissaient à vue d'œil. Nerveuses, nous fîmes la seule chose qu'il nous restait à faire : Hurler.

-A l'AIDE ! S'IL VOUS PLAIT ! A L'AIDE !

Mais personne n'entendit nos voix enrouées. Défaitistes, nous demeurâmes silencieuses, acceptant le destin idiot qui nous attendait. Ma meilleure amie me reprit la main et l'embrassa en murmura :

-Iduna...Je...Je voulais te faire part d'une chose avant que nous mourrions...

Je lui embrassai à mon tour sa paume forte et rétorquai :

-Je t'écoute.

Elle était donc sur le point d'ouvrir la bouche quand nous entendîmes soudain :

-YLVA ? IDUNA ?

Oubliant nos paroles, nous donnâmes à nouveau de grands coups contre la trappe en criant :

-OUI ! OUI NOUS SOMMES LA !

Plusieurs minutes plus tard, elle finit par s'ouvrir, révélant Papa qui nous agrippa chacune sur son épaule avant de nous éloigner à jamais de la demeure détruite de Pierre Sappos et des galeries. Maman observait le spectacle, prostrée alors que de grosses larmes dégoulinaient sur son visage.

-Elias...Il...Il ne reste plus rien, bredouilla-t-elle.

Il nous rapprocha doucement d'elle et lui passa une main dans le dos en lui disant gentiment :

-Si Amaris...Il reste tes filles...Regarde...Elles sont là...Elles sont en vie.

Pendant une fraction de seconde, je crus que nous allions recevoir une énorme gifle pour la bêtise que nous venions de faire, mais à ma grande surprise, nous nous retrouvâmes toutes les deux nichées contre la poitrine de ma Mère quelques minutes plus tard alors qu'elle nous couvrit de baisers.

-Mes filles...Oui...Mes filles, répéta-t-elle, les yeux encore noyés de larmes.

Elle invita ensuite Ylva à se mettre sur le côté puis me prit à nouveau contre elle et murmura :

-Je t'expliquerai plus tard mais...Pierre Sappos vient de me donner une leçon ce soir mon trésor...Il est temps désormais que je renoue avec Christia Piceaerd.

Elle m'embrassa encore tandis que mon cœur battit enfin de joie.






Dernière édition par Ansa le Jeu 10 Aoû 2023, 12:02, édité 3 fois

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Lun 10 Oct 2022, 19:15
Un an maintenant qu'Helga n'a plus revu Iduna, partie pour les terres gelées. Et toujours à devoir vivre avec l'idée d'être uni à Olaf par les saintes coupoles, quand bien même elle n'en a nullement l'envie, le considérant comme un frère et se languissant toujours de Yuma. Et ça tombe mal car elle doit se présenter convenablement à Olaf en vue d'une future rencontre avec lui. Mais durant la préparation, sa mère laisse échapper l'existence des trolls capable d'effacer la mémoire et de changer le destin. Même si ça semble impossible, Helga les imagine bien faire de même avec elle, pour qu'elle puisse finir avec Yuma et oublier Olaf.

Mais vient l'heure de la rencontre. Et pendant que les adultes vont discuter dans leur coin, Olaf présente son bosquet de jardinage à Helga et à lui transmettre ses compétences de jardinage, qui vont avec. Et pour une fois, Helga ne rechigne pas à participer au travail. Mais quand vient l'heure du repas, c'est la gêne qui s'installe entre eux, leurs parents n'arrêtant pas de parler de leur union et surtout de leur futur progéniture. Ce qui gêne d'autant plus Helga quand sa mère souhaite avoir au moins une petite-fille pour perpétrer la tradition chamanique, ce qui semble expliquer pourquoi Helga est enfant unique. Et en plus de cette ingérence pas très bienvenue de la part des deux familles au sujet des futurs enfants, elle reste encore très réservé sur cette union qu'elle n'a jamais voulu mais qu'on lui a imposé de force. Et pire, même son père lui dit qu'elle doit commencer à envisager cet avenir dès maintenant, alors qu'elle est encore jeune. C'en est tellement trop pour elle qu'elle se réfugie dans sa cabane d'amis et laisse parler son chagrin. Mais Yuma arrive au même moment et sa seule présence suffit à Helga de se sentir apaisée, et même bien plus que cela... son premier baiser, sa première embrassade, sa première intimité d'amour avec lui.

Du côté d'Iduna, toujours habitant avec Ylva, à potasser le peu de connaissances qu'elles peuvent trouver sur la rivalité Sappos/Picéards et à s'échanger des messages avec Helga, cette fois-ci codée. Mais en parallèle de tout ça, semble-t-elle développer une certaine homosexualité envers Ylva depuis leur entrée dans l'adolescence, faisant transformer leurs corps ?

Mais quand vient l'heure des cours, une occasion en or se présente pour nos deux jeunes enquêtrices : elles apprennent que Pierre Sappos aurait allumé la première bûche de Noël avec l'esprit du feu, et que ladite bûche pourrait, selon la légende, aider quiconque en cas de besoin. Mais encore faut-il savoir si elle existe, car après une dure journée de travail et l'arrivée d'une lettre d'Helga parlant de ses amours révélés à Yuma, elles décident de s'éclipser en douce pendant la nuit pour aller aux congères, là où selon Iduna, se trouverait la bûche, mais aussi les grimoires de famille. Et grâce à l'aide de l’esprit du feu, elles parviennent à atteindre les deux trésors. Mais restant absorbées intensément dans les ouvrages, elles en tombent de sommeil. Elles ne seront tirées de leur sommeil que par la présence d'un incendie, qu'elles ont involontairement déclenché à leur arrivé, et ayant malheureusement déjà brûlé les livres et les notes prises par Ylva. Fort heureusement, et toujours grâce à l'esprit du feu mais aussi avec l'intervention des parents d'Iduna, elles parviennent à en réchapper

Mais loin de réprimander sa fille pour sa désobéissance et son imprudence, Amaris semble avoir été bénie par la lumière Sappos : elle annonce avoir l'intention de se réconcilier avec Christia Picéard.

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Mar 11 Oct 2022, 16:58
Merci @Dov pour ton commentaire Smile
Sinon...Quand tu te rends compte que dans ton écriture de chapitre tu es déjà à presque 3000 mots alors que tu n'as fait que le premier point de la partie Helga... affraid affraid affraid affraid

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Mer 12 Oct 2022, 22:12
Ecriture en cours mais les spoilers sont déjà là Very Happy

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Jeu 13 Oct 2022, 20:26
Ah la sale bourgeoise va enfin accepter de bisouiller le bouseux!

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Sam 15 Oct 2022, 18:39
Bon pour ce chapitre 6, le démarrage de la partie Helga m'a laissée un peu indifférente. Je veux dire par là, c'est une scène de la vie quotidienne, une relation pas forcément top entre une ado et ses parents. C'est bien mais en fait je n'ai rien de particulier à dire sur ce point, c'est un temps un peu plus lent. Alors c'est bien d'avoir aussi de la vie "normale", mais sans plus. C'était pas mauvais, loin de là, mais pour le coup, rien de particulier jusqu'à l'arrivée chez Olaf.

Alors par contre je m'interroge... Le méga forcing des parents, et des deux côtés qui plus est pour caser les momes ensemble. Oui il y a la question du mariage arrangée avec les coupoles mais tout de même, ils en font des caisses les parents pour le coup!!!! Very Happy
En tout cas ce deuxième temps, lui aussi de vie quotidienne pour le coup est je trouve bien plus réussi et enfin Helga trouve des qualités à Olaf, c'est vraiment un passage tout doux, tout mignon. Je crois qu'il ne manquait plus que Karine Lemarchand en arrière plan et la chanson de James Blunt et on y est entre les deux!...
Et merci @Frantzoze pour ton MP sur ce passage. Maintenant je ne vois plus que le sens caché de cette leçon de "jardinnage"! Oh mon Dieu c'est digne des pires heures d'Arnevik!!!! Laughing

-Alors tu la sens la surface râpeuse ?

Pitié je ne veux pas savoir de quoi on parle!!! Razz :peace: :angel:
Du coup j'ai relu tout ce passage... Et je ne peux pas m'empêcher de rire comme une baleine à chaque fois ça énerve Benoit! Very Happy

Et pour la suite, c'est super on retrouve la patte Retour vers le Passé avec les parents dont on se demande s'ils ne font pas un concours pour être les pls detestables du monde!
La conversation à propos d'une hypothétique descendance... c'était à vomir! :tronçonneuse: :tronçonneuse: :tronçonneuse: :tronçonneuse:

Alors par contre j'avoue avoir un peu de mal avec la fin de aprte Helga et les retrouvailles "secrètes" entre elle et Yuma! Je mets des guillemets parce que je suis certaine que comme pour Mamie dans Retour vers le passé 3, tout le monde est au courant de leur stratagème.
Alors ça n'est pas qu'ils se retrouvent et veuillent se rapprocher en amour d'ado, mais ce chapitre, pour moi c'était Helga et Olaf du coup j'aurai préféré finir sur eux. Mais bon ça c'est juste un gout perso! Et du coup pour le prochain maintenant j'attends le Helga/ Yuma (et aussi qu'ils se fassent griller j'avoue! Twisted Evil )

Pour la partie Iduna, je pense que s'il n'y a qu'une seule chose à retenir... c'est cette ambiguité entre Iduna et Ylva! Ces deux là, elles ne sont pas que meilleures copines/ colocs! Y a autre chose!!! [Ansa's Stories] Retour vers le passé 5 : Les mystères des Belles Pousses : Attention contenus matures !  - Page 3 196702029 [Ansa's Stories] Retour vers le passé 5 : Les mystères des Belles Pousses : Attention contenus matures !  - Page 3 1100315062
Et le coupler à la découverte de l'intimité du corps en transformation, à l'age où les enfants deviennent grands et se posent des questions (je suppose que c'est le cas pour les garçons aussi mais forcément chez nous, avec les seins qui poussent et par contre moins drôle l'apparition des règles, clairement tu t'observes sous toutes les coutures!
Donc montrer cet attrait pour l'anatomie, la transformation du corps et en meme temps un début d'attirance c'est tout mignon. Surtout que c'est sous couvert d'une relation encore très enfantine entre les deux. Elles entrent dans l'adolescence, mais elles restent encore très petites après tout! Le coup de la bataille de polochons du début en est le parfait exemple!

Et visiblement les histoires de coeur et de filles c'est pas fini quand Helga envoie se lettre à Iduna! J'aurai bien imaginé une scène similaire dans Alerte Rouge et voir le groupe de copines se disloquer à propos d'un garçon! D'ailleurs je pense que ça sera ça la thème dans Vice Versa 2! Les querelles affectives, les groupes brisés pour les amourettes de collège et les histoires qui vont avec! C'est peut être des broutilles mais c'est tellement important quand on le vit!
Finalement je ne suis restée que sur ce point, et la quête que veut commencer Iduna, franchement pour moi elle était secondaire (alors qu'en fait sans doute pas! Surtout quand on voit la fin)... Mais j'y viens! Wink
Voilà, j'étais ultra concentrée sur les pensées ado! Je trouve ça vraiment touchant et j'ai envie sur cette partie de rester dans les pensées d'Iduna! Elle adore Ylva, il y a peut être autre chose que de l'amitié, en tout cas chez Ylva!, Iduna a toujours aimé Yuma. Elle adore sa copine Helga et la elle apprend ça... Y a de quoi être vraiment tiraillée! Shocked

Néanmoins, l'histoire avance avec la maison de Pierre Sappos qui est trouvée et finalement qui prend feu. Pour le coup j'aime bien la conclusion avec la mère qui au lieu d'hurler sur Iduna ou sur le désastre réagit en y voyant un signe pour faire la paix avec les Picéaerd, c'était peut être un peu gros mais moi j'adore! Very Happy

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Sam 15 Oct 2022, 19:08
Merci pour ton commentaire I love it
Pour le coup vous avez tous les deux un mauvais esprit parce que la leçon de jardinage c'est rien moins d'autre qu'une leçon 😆 je me souviens qu'à la lecture @Frantzoze faisait tellement le couillon que j'arrivais plus à lire tellement @lhysender riait Razz
Pour le reste... Tu as fait une petite erreur, Iduna est amoureuse d'Olaf Wink
Et non les parents ne sont pas au courant pour Yuma et Helga sinon Christia n'aurait jamais laissé passé comme Helga avec Anna et Elysia Razz mais on le verra plus tard, un peu plus tard Wink

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Dim 16 Oct 2022, 20:47
Chapitre 7 : Je vais t’aimer :

La soupe coulait le long de ma gorge alors que notre petite famille demeurait dans le silence. Ce n'était pas plus mal car cela permettait de laisser libre court à mes pensées. Elles allaient toutes vers un seul jeune homme du matin au soir. Yuma. J'essayai de ne pas rougir en pensant à nos retrouvailles clandestines dès que nous le pouvions. Un an. Cela faisait un an que notre grande aventure amoureuse avait commencé. Les seules qui demeuraient dans la confidence, se trouvaient être Ylva et Iduna. Elles étaient restées neutres sur le sujet en n'étant ni heureuses ni méchantes envers moi.

La cabane était devenue notre refuge de baisers puisque nous ne nous donnions plus de réunions là-bas. Et pour cause ! Olaf passait à présent plus de temps à effectuer son métier à la ferme avec ses parents qu'à réellement suivre les cours de Maman. Ma famille et moi nous rendions toujours chez lui chaque weekend pour peaufiner les fiançailles dans de longs repas tous plus embarrassants les uns que les autres. J'attendais avec impatience le moment des adieux car je retrouvais Yuma juste après. Être réconfortée dans les bras du garçon que j'aime, était pour moi les meilleurs moments de ma vie. Plus le temps passait et plus je pensais qu'il n'y aurait pas d'autres solutions : Il faudrait que je change mon destin. Je ne voulais pas être mariée à Olaf car j'aimais Yuma, point.

Et ce n'était pas ce jour de décembre où j'aurais dû avoir la tête uniquement à mes retrouvailles avec Iduna et Ylva qui me ferait changer d'avis. Brusquement, écœurée par la soupe de Maman, je reposais ma cuillère et mon bol, les yeux dans le vague, faisant à peine attention à mes parents.

-Rikr passe-moi le reste du plat, il faut le finir, déclara-t-elle.

Mon père s'exécuta et souleva la lourde marmite pour la déposer devant elle. Puis il lui décocha un regard en faisant un signe de tête dans ma direction. J'aurais dû bouger pour ne pas éveiller de soupçons. Pourtant, je n'en avais aucunement envie. Ma Mère le vit très bien puisqu'elle reprit :

-Tout va bien Helga ?

Je sursautais malgré moi et pris une nouvelle bouchée de ma pitance en essayant d'être naturelle car je n'avais pas envie de lui répondre tout de suite. Cela ne réussit pas à contenter mes parents qui continuèrent de me fixer comme s'ils avaient un spectre pâle en ce moment à table avec eux. Je poussais un profond soupir et me décidai enfin à prendre mon courage à deux mains. La bouche encore pleine, je demandai donc :

-Dis Maman...Pourquoi est-ce qu'avec Papa vous avez choisi que j'épouse Olaf plutôt qu'un autre homme ?

Leurs visages s'ombragèrent et je sus que c'était LA question à ne pas poser. Toutefois, il était trop tard à présent pour reculer. Sournoise, ma Mère afficha alors une mine surprise et répondit par une autre interrogation :

-Tu n'en es pas contente ma chérie ?

De vivre avec un homme qui pue la bouillasse alors que je n'ai aucun sentiment d'amour pour lui...Merci Maman d'avoir posé la question plus tôt mais c'est non ! Pensai-je très fort.

-Euh...Si...Si, bafouillai-je très vite, Olaf est vraiment très gentil et serviable...Mais euh... C'est un Camviridus, son statut social n'est pas très élevé.

-Donc tu aurais aimé te marier avec un meilleur parti ? Souleva Papa en jetant un regard connecté à Maman.

Bien évidemment que oui ! J'aurais aimé un autre parti ! Un parti qui ne sente pas la transpiration et la boue à longueur de journée ! Un parti qui soit utile aux autres Northuldra en les dirigeant, pas en leur vendant des légumes et des fruits pleins de crottins de rennes ! M'égosillai-je intérieurement. Voilà ce que j'avais envie de leur crier. Mais il m'était impossible de leur dire cela. Ils ne comprendraient pas.

-Non ! Non ! C'est juste que je m'interroge, c'est tout...Il y avait par exemple Kanda Coudrier qui est le futur commerçant de la tribu ou bien les Acerabolo qui sont les meilleurs pisteurs...Marmonnai-je en rougissant d'un seul coup.

-Ou bien directement Yuma Lorcus le fils du chef qui est aussi le meilleur trappeur pendant que tu y es Helga ?! S'écria Papa alors que je manquais de m'évanouir par peur d'avoir été démasquée.

-Oh ! Voyons Rikr ! Ne te moque pas de ta fille ! C'est un raisonnement sensé après tout ! S'exclama Maman qui prit ma défense à mon plus grand étonnement.

Furieux de ne pas avoir de poids de son côté, mon Père renchérit :

-Christia ! Il faut que cette petite ait les pieds sur Terre, tout de même !

Ma Mère eut immédiatement un rictus amusé aux lèvres et grogna d'une voix bougonne :

-Mais oui c'est ça...Tout en étant chamane...Allez ! Va donc débarrasser la table pendant que je me charge des explications.

Affligé par son comportement, il me lança un regard noir mais s'exécuta tout de même. Ne lui laissant pas le temps de faire des représailles, Maman et moi nous levâmes pour nous diriger près de l'âtre. Elle posa des couvertures de rennes devant le foyer et nous nous assîmes à nouveau. J'étais époustouflée de la voir si calme, elle qui d'habitude n'hésiterait pas à me traiter d'immature. Son côté sage commençait presque à me faire peur.

Elle m'expliqua alors :

-Bien...N'écoute pas ton père, c'est normal que tu te sois posée cette question ma Helga, mais vois-tu quand nous avons décidé d'allumer vos coupoles à la naissance à Olaf et toi-même, nous n'avons pas cherché à faire cela pour que tu t'élèves socialement mais plutôt pour que tu t'élèves sagement...Nous vous l'avions expliqué lorsque vous étiez enfants d'où le fait que tu ne t'en souviennes pas. Ta remarque est très pertinente, car le rang de ton futur mari est le plus bas qui soit avec ceux de la famille Delahage et la famille Nattura. Mais nous avons choisi Olaf car déjà nous nous entendions très bien avec ses parents Pieter et Anna, et c'est lui qui de ce fait va s'élever socialement. Ensuite, il est important que tu saches que le vrai pouvoir vient de la modestie, que la vraie élévation vient de la sagesse qui s'acquiert avec le temps. Réfléchis bien à ces paroles Helga, car même si pour l'instant, cette phrase te semble floue, elle doit devenir ta véritable valeur...Et il ne faut jamais ! Tu m'entends bien ! Jamais que tu ailles à son encontre sinon nous serions très mécontents ton Père et moi !

Assez épatée par son discours, je compris tout de même pourquoi elle ne s'était pas offusquée par ma question, se sentant impliquée dans son éternelle mission de messagère des coupoles. Je ne la trouvais jamais aussi orgueilleuse que maintenant. Malgré tout, je buvais instantanément ses paroles sans toutefois être d'accord avec tout ce qui venait d'être dit. Elle avait beau me le certifier, je ne changerais plus d'avis sur l'amour croissant qui m'unissait à Yuma. Je mettrai tout en œuvre désormais pour que nous puissions finir ensemble. Y croire m'envoya des dizaines d'ondes de désir dans l'estomac et une nouvelle lueur d'espoir se refléta dans mes yeux.

Il y eut un court instant de silence avant que Maman ne reprenne d'une voix douce :

-Bien...Si tu as compris mon explication Helga, tu peux aller t'amuser avec Olaf et Yuma.

Je retrouvais immédiatement le sourire, sachant très bien ce que cela signifiait. J'allais pouvoir me blottir contre mon amant ce qui présageait un merveilleux après-midi en perspective.

-Merci Maman...Deux heures ? Comme d'habitude ?! Demandai-je.

-Oui ma chérie, renchérit-elle en hochant fermement la tête, il te faut aérer ton esprit pour mieux apprendre.

Oh tu n'imagines pas Maman...Pensai-je avec délice. Je me réajustai instinctivement ma tenue et m'exclamai :

-Je reviendrai pour l'heure du goûter comme ça j'aurais le temps de lire ma théorie de chamanisme jusqu'au souper !

-Parfait ma Helga, à tout à l'heure ! Conclut-elle.

Elle osa me donner un baiser sur le front et retourna débarrasser la table et laver la vaisselle. Je quittais enfin la pièce pour me rendre vers le champ verdoyant qui appartenait à la famille de mon fiancé officiel. L'origine de leur nom de famille venait de la contraction des deux mots latins réunis. C'était lui qui me l'avait révélé lors d'une de nos rencontres interminables. Je trouvais l'anecdote mignonne, même si elle était moins extravagante que la genèse des Piceaerd.

J'arrivais donc au milieu des cultures de fruits et légumes alors que la hutte à l'aspect délabré n'avait pas changé depuis toutes ces années. Je chassai immédiatement l'air du purin et m'engouffrai à l'intérieur. Anna Camviridus surveillait quelque chose dans une marmite et cela sentait délicieusement bon. Attablée à son atelier de couture, elle était en train de filer de la laine.

Je pris le temps d'observer cette femme qui a mes yeux était l'héroïne de cette famille. Bien que voûtée elle n'était pas atteinte pas le poids des années. Pas une ride n'était visible sur cette femme de trente ans. Ses longs cheveux châtains étaient divisés en deux tresses interminables. Ses yeux vert vif transperçaient les fils enroulés autour du rouet avec soin. Bien souvent j'avais rêvé qu'elle soit ma Maman car elle était douce et aimante. Ne souhaitant pas la brusquer, je l'appelai soudain :

-Bonjour madame Camviridus ! Vous ne savez pas où est votre fils ?

Elle arrêta son labeur en m'apercevant et clama bientôt avec un grand sourire :

-Bonjour petite Piceaerd, si ! Il est au champ avec ton futur beau-père !

Pendant un instant, j'aurais aimé rester avec elle dans cette hutte chaleureuse. Mais je ne pouvais pas car cela me faisait perdre du temps pour que j'aille rejoindre Yuma.

-Merci Anna ! Je vais aller voir ! A bientôt !

Elle se leva alors et balaya de ses doigts les traits de mon visage en affichant une mine triste. Comme si elle savait ce que j'éprouvais réellement pour son rejeton.

-A bientôt petite Piceaerd, conclut-elle.

Elle me fit un bisou sur la joue et me laissa filer. Je retournai donc sur mes pas, me risquant à parcourir les zones boueuses et malodorantes. Je finis par apercevoir mon fiancé en train de faire une bataille d'eau contre son Père avec l'arrosoir. Les deux hommes riaient aux éclats et je souris sans m'en rendre compte de les voir si heureux. Comme ils ne m'avaient pas n'avaient pas vu, je me raclais la gorge et déclarai bientôt :

-Bonjour Olaf ! Bonjour monsieur Camviridus !

Ils s'arrêtèrent immédiatement en me voyant et reprirent une posture plus sérieuse ce qui manqua de me faire rire. Plus réactif que son fils, Pieter se rua sur moi avec enthousiaste avant de me donner deux baisers sonores sur les joues.

-Bonjour ma future belle-fille !

Je fis de mon mieux pour rester sage même si la phrase me provoqua du dégoût et demeurai sur mes gardes avant de demander :

-Est-ce qu'Olaf peut venir jouer avec moi ?

Monsieur Camviridus eut immédiatement l'air désolé et répondit :

-Ah non aujourd'hui ça ne va pas être possible ! Nous devons planter les graines pour les récoltes de cet hiver ! Nous faisions une petite pause.

Tout mon être rayonna alors que je me forçais à prendre une tête de déception. Malgré tout, le langage du corps parla pour moi et je haussai bientôt les épaules en répliquant :

-Oh dommage... Bon bah une autre fois alors ?

Mon fiancé me toisa bientôt en levant les yeux au ciel et hocha vigoureusement la tête en rosissant gêné face à son père. Ne demandant pas mon reste, je me dépêchai de retourner à la hutte de mon beau futur chef. Mon cœur s'envola de légèreté en voyant mon amant avec son père. Son visage rayonna à son tour en m'apercevant.

-Bonjour monsieur Lorcus ! Est-ce que votre fils peut venir jouer avec moi ? Demandai-je assez vite.

Je balançais mes bras, soudain anxieuse qu'il n'accepte pas. Tiré de son activité, il sursauta et s'écria :

-Eh bien qui avons-nous là ?! N'est-ce pas notre future chamane préférée ?!

Mon sourire redoubla alors qu'il reprit à l'adresse de Yuma :

-Vas-y mon fils mais ne rentre pas trop tard !

-Ne vous inquiétez pas, je dois être à la maison pour le goûter pour ma part, repris-je, tenant de moins en moins en place pour sauter dans les bras de mon amoureux.

-Parfait mademoiselle Piceaerd ! A tout à l'heure dans ce cas ! Conclut-il en m'ébouriffant les cheveux.

ENFIN ! Hurlai-je intérieurement. Mon jeune amant me prit tout de suite la main et nous déguerpîmes rapidement par peur que le maître des Northuldra ne revienne sur sa décision. Nous parcourûmes le campement en courant avant de nous réfugier... Un peu plus loin dans les fourrés, à l'abri des arbres.

- Qu'est-ce que tu fais ? Pourquoi m'emmènes-tu là plutôt que dans la cabane ? Murmurai-je surprise.

Amusé, Yuma ne répondit pas mais se contenta de m'observer. Ses yeux bleus me firent chavirer et je demeurais statique. Je compris alors ce qu'il pensait...Qu'importe le lieu pour nous aimer. La cabane nous assurait de ne pas nous faire prendre par les autres membres de la tribu...Mais être amoureux en sachant qu'on pouvait être surpris était tout autant excitant. Fière de son stratagème, je n'attendais qu'une chose : Que ses lèvres se fondent sur les miennes. Nous nous concertâmes encore du regard et vérifiâmes malgré tout qu'il n'y avait personne dans les alentours avant de nous rapprocher doucement et presser nos bouches l'une contre l'autre. Oh mes aïeux ! Qu'est-ce que c'était bon ! Les pressions qui pleuvaient entre nos deux bouches de façon répétitives...Nos doigts qui s'enlaçaient en se transmettant une chaleur intense. Pour la première fois, nous sentîmes que le baiser devait se prolonger. Dans une infinie douceur, Yuma cala alors sa main contre ma nuque et me rapprocha un peu plus de lui avant de m'inviter à ouvrir la bouche. Nos langues s'enlacèrent timidement alors que je me sentis propulsée au septième ciel. Lascive...Indolente...Tendre...Voluptueuse...La rencontre de nos deux organes était en train de m'embraser le bas-ventre si bien que je ressentis bientôt un violent désir d'être plus sale et plus ouverte à l'égard de mon amant malgré nos treize ans.

Nous nous détachâmes plusieurs fois de suite l'un de l'autre pour mieux redoubler ce nouveau sentiment de bien-être dans une corrélation qui n'en finissait plus de m'incendier de la tête aux pieds, durcissant au plus haut point ma poitrine, rendant ma féminité toujours un peu plus moite.

Je redescendis pourtant quand il s'éloigna de quelques centimètres et qu'il s'exclama :

-Je t'aime Helga !

Mon âme s'envola immédiatement et je rétorquai d'une voix timide :

-Moi aussi Yuma, je t'aime !

Nos yeux se cherchèrent encore sans que nous nous parlions et ce fut finalement lui qui finit par demander :

-Alors est-ce que tu as réussi à parler à tes parents ?

Je soupirai intérieurement, mécontente que notre échange revienne à la réalité et rétorquai alors :

-Non...Papa s'est moqué de moi quand j'ai suggéré que nous pourrions être ensemble.

Je m'attendais à me prendre une remarque désobligeante comme celles dont Maman était friande à mon égard, mais à mon grand soulagement, Yuma se contenta de m'écouter. L'actuel futur chef qui faisait battre mon cœur me déroba bientôt un sourire et remit une de mes mèches de cheveux en arrière avant de dire confiant :

-Je suis sûr que tu es très forte Helga et que tu trouveras une solution.

J'acquiesçai même si je trouvais un peu pénible de devoir prendre l'initiative de notre amour alors que lui en tant que futur chef aurait pu démêler la situation autrement. Je lui en voulus d'un coup avant que ma rage ne passe vite en l'observant à nouveau, remplacée par une fierté prétentieuse.

- J'ai peut-être une idée mais il faudra que j'utilise le voyage astral pour cela ! Remarquai-je

-Ah bon ? Demanda-t-il intrigué.

J'acquiesçai, enthousiaste et m'exclamai :

-Oui ! Maman m'a expliqué que des trolls existent et qu'ils ont le pouvoir de changer notre destin ou du moins de nous montrer notre avenir ! Seulement comme ils habitent vers la contrée d'Arnevik, elle ne me laissera jamais y aller seule. Et puis c'est trop loin pour y aller en une journée et revenir !

Yuma me fixa, songeur puis insista :

-De toute façon je te fais confiance, je sais que tu y arriveras et dès que tu auras trouvé la solution plus rien ne m'arrêtera pour que tu deviennes ma femme.

L'entendre de sa bouche me fit flotter dans les airs et j'espérais de tout cœur que ce destin fonctionne. Oui. J'avais une haine immense envers les coupoles et surtout envers mes parents qui avaient choisi pour nous. Mon amant me ramena alors contre lui et recommença à m'embrasser cette fois plus chastement comme si nous savions que nous n'allions pas nous revoir avant longtemps.

-Je dois y aller...Maman m'attend pour ma leçon de chamanisme... Je n'oublie pas de faire mon voyage astral pour notre avenir, lui promis-je.

Yuma me caressa la joue et renchérit :

-A plus tard Helga, moi je vais aller aider Olaf au travail au champ, expliqua-t-il.

- D'accord...Pas de bêtises tous les deux ! Ris-je d'un timbre nerveux.

-Aucune ! Tu sais que je suis contre la violence et lui pareil, conclut-il en détachant sa main de la mienne.

Nous nous accordâmes un dernier baiser en guise d'aurevoir et il partit en premier. Je rentrais à la maison soudain pressée d'être à l'heure du coucher pour pouvoir mettre mon plan à exécution. Je me concentrai à peine sur mes leçons de chamanisme et demeurai silencieuse tout le long du repas du soir. Cela fit plaisir à mes parents qui me complimentèrent sur ma façon de gérer ma sagesse. S'ils savaient réellement ce qui se tramait dans ma tête et mon cœur, ils ne seraient pas de cet avis.

N'ayant tout de même aucun scrupule, je m'allongeais donc dans mon lit et commençais à me concentrer sur ma respiration. Puis je pensais visuellement à mon âme qui s'élève, prête à partir vers un voyage astral. Je mémorisai d'abord le lieu où ils devaient se trouver. Comme Maman n'avait pas donné de précisions sur la description de l'endroit, je me fiais à ce que je connaissais.

Ainsi j'imaginais des créatures de notre taille un peu poilues qui dormaient près de rives semblables à nos Géants de la Terre mais rien ne se produisit. Mon âme n'arrivait pas à quitter m on corps, ce qui voulait dire que l'image venait uniquement de mon esprit et non d'un véritable lieu. Un peu agacée, je choisis alors d'effectuer l'autre technique pour accéder à un voyage astral : La patience.

De ce fait, je visualisais un fond vide et prononçais les mots TROLLS et ARNEVICK à plusieurs reprises pendant de longues minutes. Je finis par atterrir dans une grande vallée verte éparpillée de geysers. Mon âme se matérialisa bientôt et j'avançais malgré moi dans cet environnement. A ma grande surprise, j'arrivais dans une plaine où se trouvaient de nombreuses pierres rondes recouvertes de mousses.

-Bien. Mon esprit a dû s'égarer, maugréai-je, agacée d'avoir échouée.

Je voulus m'en aller mais mon âme ne voulait pas rejoindre mon corps. Attentive, je me rendis bientôt compte que les pierres s'éveillaient autour de moi. Certaines roulèrent ensuite jusqu'à une plus costaud avant de s'ouvrir.

-Les trolls ?! Les trolls sont tous petits et sont en pierre comme les Géants ! M'écriai-je.

Puis je me repris tout de suite, soucieuse que ma réflexion ne pourrait peut-être pas plaire et ajoutai :

-Hum...Excusez-moi ! S'il vous plaît...Je...Euh...Je viens en amie !

Les créatures clignèrent immédiatement des yeux dans ma direction et poussèrent des sifflements avant que l'une d'entre elles ne dise :

-Une jeune fille.

Le doyen autour duquel ils s'étaient tous rassemblés leur fit aussitôt signe de se taire avant de déclarer :

-Je dirai plutôt une chamane Northuldra...Cela faisait bien longtemps que je n'en avais pas vu...

-Grand Pabby...Fait-elle partie des traîtres qui ont tué Flemmingrad ? Demanda à son tour une trolle femelle.

La créature au sourire jovial secoua alors la tête en murmurant :

-Non, très chère, cette demoiselle vient de la Forêt Enchantée...Du peuple du soleil. Un peuple gentil avec qui nous avons traité par le passé.

Il s'adressa ensuite uniquement à moi et rétorqua :

-Je savais que vous alliez venir Helga...Mais je ne vous attendais pas dans cette tenue-là.

Rougissant d'abord à cause de ma nudité et mon aspect fantomatique, je décidais bien vite de penser à Yuma et m'écriai encore :

- S'il vous plaît...Euh...Grand Pabby, c'est bien cela ? Oui...Bon...Peu importe...J'ai besoin de vous de toute urgence ! Je veux que vous effaciez mes souvenirs ou changiez mon destin !

A ma grande surprise, la créature tendit l'oreille et répliqua :

-Je vous demande pardon Helga, je ne vous entends pas très bien...

Oubliant de l'interroger sur la connaissance de mon prénom, je réitérai ma phrase. Malheureusement, cela n'eut pas plus de succès.

-Je suis désolée chère enfant, mais je ne comprends rien à ce que vous me dîtes, murmura-t-il.

Impuissante, j'étais donc sur le point de lui réexpliquer la raison de ma venue pour la troisième fois, mais ma phrase sembla impossible à prononcer sans qu'elle fusse hacher. Effrayée, je constatais bientôt que le décor et ses personnes étaient en train de s'estampiller, me faisant comprendre que le réveil était proche. Je perdais la connexion ! Non ! Non ! Non ! Je suis une bonne élève ! Je peux y arriver !


Mais rien n'y fit. J'avais beau être incollable en voyages astraux, le seul qui avait véritablement de l'importance à mes yeux, venait d'échouer lamentablement.

Énervée, je me réveillai en sursaut avec la lourdeur habituelle du retour de l'âme dans le corps. J'étouffai les larmes de rage qui coulèrent le long de mes joues pour que les parents ne m'entendent pas et tentai rapidement de trouver une autre solution. Je réfléchis quelques minutes et en arrivai à une conclusion qui ne me plaisait pas.

-Mais je n'ai pas le choix, murmurai-je.

Me faisant la plus discrète possible, je me levai alors de mon lit et m'habillai sobrement, ne prenant même pas la peine de me coiffer. Puis je pris une feuille, de l'encre et du papier et me calai à la fenêtre pour écrire une lettre à Ylva et Iduna sur ce que je comptais accomplir.

-Désolé les filles...Je ne peux pas faire autrement...J'espère que vous me pardonnerez de ne pas assister à nos retrouvailles si longtemps attendues...Et que vous saurez garder le secret, chuchotai-je.

Comme je ne pouvais pas avoir de réponse dans l'immédiat, j'enfouis enfin la missive dans ma poche. J'en écrivis une autre que je déposais sur la table de la pièce à vivre à l'égard de mes parents, bredouillant comme excuse que j'étais partie travailler mon chamanisme à l'état pure en méditant à l'extérieur de la hutte. Puis je me rendis loin du campement. Loin de toute la communauté Northuldra. Là et seulement là, j'appelai Courant d'Air pour qu'il envoie la missive. L'esprit du vent s'en alla et je me sentis un peu mieux. Continuant de tracer ma route, je vérifiai régulièrement que personne ne m'avait suivi ni qu'aucun bruit de sabots ne se faisait entendre. A mon grand soulagement, je ne fus pas arrêtée.

Il faisait encore nuit quand j'arrivais enfin aux abords des Plages Grises verdoyantes. Je m'arrêtais à un des nombreux épicéas et en pris une branche pour me porter courage. Je la respirai un grand coup et marchai jusqu'à la Mer Sombre. Les vagues étaient plutôt calmes en cette nuit d'hiver bordée au loin par les aurores boréales.

-Oh...Mais demain c'est Noël...Réalisai-je soudain.

J'hésitai à rester pendant une fraction de seconde, me disant que je pourrai remporter cette visite à une date ultérieure. Mais il était trop tard. Ma décision avait déjà été prise au moment même où j'avais passé la porte de ma propre hutte. Je pris alors une grande inspiration et déclarai dans la nuit noire :

-Pierre Sappos...S'il vous plaît...Soyez avec moi dans cette quête qui me conduira vers un amour libre ! C'est le seul cadeau que je désire ce soir.

Je touchai encore une fois à la branche d'épicéa que j'avais mis dans ma poche et me dirigeai enfin au milieu de l'eau glaciale si bien que cette dernière atteint bientôt mes genoux. J'entonnai ensuite les vocalises et mon esprit allié apparut dans un long hennissement de plaisir. Je lui tendis immédiatement ma main et il la renifla avant que je lui caresse l'encolure avec douceur.

-Mon bel ami...Ce soir tu vas jouer un rôle crucial dans mon destin...Je te prie de m'emmener jusqu'au royaume d'Arendelle...Et plus précisément dans la Plaine des trolls, murmurai-je.

L'esprit de l'eau comprit sans attendre ma requête. Il se prosterna alors face à moi avec finesse et je montai assez habilement sur son dos. Je m'accrochais comme je pus à sa crinière liquide et conclus :

-Allez mon grand.

Avant de lui donner un petit coup de talon sur le flanc. Je partis ainsi, le cœur plein d'espoir vers cette nouvelle aventure vers l'inconnue.

****

« Pierre Sappos vient de me donner une leçon ce soir mon trésor...Il est temps désormais que je renoue avec Christia Piceaerd. » La phrase de Maman, n'avait pas cessé de raisonner dans ma tête depuis un an. Elle avait effectivement tenu parole et m'avait expliqué la signification de cette phrase. Ainsi Pierre Sappos lui était apparu en rêve en lui prédisant un grand danger pour Ylva et moi au moment même où nous nous étions endormies et avions mis le feu à sa maison. Elle ne s'était pas réveillée tout de suite mais mon premier ancêtre avait insisté en disant qu'il fallait impérativement qu'elle laisse ses différents de côté avec la Maman d'Helga pour qu'elles puissent coopérer toutes les deux sur un grand projet. Il avait toutefois omis de préciser ledit projet. Elle s'était d'abord rebutée et il avait dû user de patience avant qu'elle ne finisse par accepter à contrecœur. Papa et elle étaient ensuite venus nous sauver alors que nous avions condamnés à jamais l'antre de Pierre Sappos et la plus ancienne des congères réseaux qui menaient à la Forêt Enchantée.

L'incident avait pourtant été oublié assez vite par ma Mère.

- C'est mieux ainsi, avait-elle dit à propos de l'histoire de notre famille, vous ne serez plus jamais tenté par ses informations de cette façon toutes les deux !

Je l'avais trouvé très sereine. Peut-être trop, comme si elle en avait des copies cachées autre part sur d'autres continents différents.

En tous les cas, Ylva et moi avions préféré garder aux creux de nos mémoires tout ce que nous avions découvert tout en nous promettant de le retranscrire un jour, une fois que nous aurions nos propres enfants à qui le raconter.

J'avais donc attendu avec impatience que mes parents rejoignent la Forêt Enchantée pour pouvoir à nouveau nouer avec la famille Piceaerd mais elle ne semblait pas particulièrement pressée malgré les conseils de Pierre Sappos. Je l'avais vu envoyer des lettres tout au long de cette année, maugréant ou pleurant car les réponses ne lui plaisaient pas.

-Décidément...Christia Piceaerd est aussi têtue que moi...Nous ne nous en sortirons pas mon pauvre trésor...Je me demande même si cela vaut vraiment le coup...Après tout cette diablesse descendante d'Emma n'apportera que du mal ! Grognait-elle à chaque fois qu'elle renvoyait ses courriers.

Un jour au cours de cette année, encouragée par Ylva, j'avais alors demandé à mon tour :

-Maman...Si jamais tu redeviens amie avec Madame Piceaerd...Est-ce que ça veut dire que je pourrais à nouveau jouer avec Helga ? Enfin...Ylva et moi bien sûr !

Mon Père et elle m'avaient aussitôt fusillé du regard et elle avait répondu avec agressivité :

-Non mon trésor ! Ne prends pas tes rêves pour des réalités, Pierre Sappos veut te préserver de l'ignominie de cette famille ! Il n'y a que moi qui suis uniquement sacrifiée !

Je m'étais frottée les mains de colère contre ma robe comme seule réaction, désespérée par son comportement. Mais voici que tout n'était finalement pas perdu quand un beau matin de début décembre nous avions reçu une lettre de la part de la famille ennemie, nous invitant à passer le 24 décembre chez eux. Maman avait répondu un « oui » à ma plus grande joie.

Depuis cette période, ma sœur de cœur et moi faisions de notre mieux pour ne pas paraître surexcitées.

-Je vais enfin revoir Papa et Maman ! Clamait Ylva chaque soir avec des étoiles plein les yeux.

Je lui compressai la main, m'alliant à son bonheur même si ma hâte se portait sur une autre personne. Olaf. J'allais revoir Olaf Camviridus. Mon corps vibrait rien qu'à l'idée que nous allions pouvoir nous toucher en vrai, et cette fin de matinée à l'aube du départ n'en faisait pas exception. Mon amoureux secret devait avoir changé depuis toutes ces années. Peut-être qu'il serait moins beau ? Moins gentil ? Moins intéressant ? J'essayai de m'en convaincre pour ne pas tomber dans ses filets. Je ne voulais pas commettre la même erreur qu'Helga et en aimer un autre. Elle avait beau être ma meilleure amie, elle s'était aventurée sur un terrain glissant et le réveil ne lui ferait que plus mal. Mais je me gardais bien de le lui dire pour ne pas lui faire de peine.

-Ne me dis pas que tu penses à lui ?! Questionna soudain Ylva me faisant sursauter.

Je restai muette face à son ton belliqueux alors que celui-ci se manifestait chaque fois que je parlais d'Olaf. Je commençais à la connaître depuis un an et savais à présent pourquoi elle agissait ainsi. Elle m'aimait plus que comme une sœur. Je trouvais cela gênant mais pas déplaisant. Savoir que je suscitais autant d'intérêt chez une jeune fille était plutôt valorisant sur mes qualités en tant que femme.

Toutefois, je ne lui laissai rien sous-entendre de mon côté car je ne voulais pas la blesser. Je me devais d'être franche avec elle car elle demeurait ma meilleure amie et uniquement ma meilleure amie. Mon cœur n'appartenait qu'à Olaf seul. Malgré les années de séparation...Je le savais au plus profond de mon être que c'était lui l'homme qui m'était destiné et que je ne pourrai malheureusement jamais l'avoir.

-Oh si...Tu penses bien à lui, répéta bientôt Ylva alors que son regard s'enflamma.

Je baissai immédiatement les yeux pour la fuir et cela l'énerva. Elle sortit violemment de la hutte et me bouscula pour montrer qu'elle était contrariée. Je la laissais faire, soucieuse de ne pas vouloir entrer dans son jeu. Elle reviendrait d'elle-même comme toujours une fois qu'elle serait calmée.

-Iduna tout va bien avec Ylva ? Demanda alors Maman qui entra en trombe dans la pièce.

Je hochai la tête. Cela la radoucit et elle s'exclama alors à l'adresse de Papa :

-Bien, dans ce cas-là Elias ! Va la chercher ! Nous allons partir !

-Je fais mon lit et je vous rejoins dehors ! Précisai-je.

Elle approuva et je me mis à la tâche rapidement. Quelle ne fut pas ma surprise de découvrir un papier plié sous mon oreiller.

-Mais qu'est-ce que ... ? Murmurai-je.

Je ne terminais même pas ma phrase sachant très bien qu'il s'agissait d'une lettre d'Helga. Impatiente de découvrir le lieu où elle nous avait secrètement donné rendez-vous cette fois-ci, j'ouvris rapidement la feuille et lus à la va-vite :

-"Mes chères sœurs de cœur,

Je ne pourrai malheureusement pas me joindre à la fête aujourd'hui. J'ai décidé d'aller voir les trolls près d'Arendelle pour qu'ils puissent détruire l'acte de mariage d'Olaf et moi. J'espère de tout cœur qu'ils y arriveront. Cela n'enlève en rien la joie que j'avais de vous revoir toutes les deux. J'essayerai de revenir le plus vite possible pour partager un petit moment avec vous. S'il vous plaît ne m'en veuillez pas ! Je vous adore ! Vous mes amies, mes confidentes, mes sœurs adorées. Yuma n'est pas au courant, je compte sur vous deux pour le prévenir et ne pas faire de gaffes devant les parents.

A très vite.

Je vous aime et vous embrasse très fort.

Helga."


Je ne pus cacher ma déception ne trouvant plus aucun intérêt à notre déplacement si elle ne s'y trouvait pas. Néanmoins je ne pouvais pas ne pas accompagner Ylva dans la joie de retrouver ses proches ni même être heureuse de retrouver les garçons. Surtout mon amoureux secret.

De ce fait, je rejoignis enfin le reste de ma famille y compris ma meilleure amie qui ne m'adressa plus la parole même quand nous arrivâmes dans la Forêt Enchantée. Tout le monde avait revêtu son costume en ce jour du réveillon et notre partie du peuple n'était pas en reste.

Maman et les autres femmes des Terres Gelées avaient confectionné des broderies sur nos hauts et bas de robes ainsi que sur les tuniques des garçons. Ils représentaient des sapins et des Nisse. Faits de perles, ils brillaient avec la lumière du soleil. Je me surpris à espérer que cela plairait à Olaf. Puis je chassais vite l'idée et nous descendîmes bientôt du bateau.

Les Plages Grises étaient similaires à mon souvenir. Belles et attirantes, elles étaient bordées d'épicéas à perte de vue quand ceux-ci n'étaient pas mis sur les dos des rennes pour être ramener au campement comme les hommes des Terres Gelées l'avaient fait ce matin pour notre partie du peuple avec les sapins. Nous attendîmes sur le bastingage que le mouvement du navire se stabilise. Puis nous descendîmes et je fus attendrie de voir ma chère Nordlys courir comme une folle dans les bras de ses parents qui la couvrirent de baisers. Je voulus la rejoindre mais Maman m'indiqua de rester derrière elle. Son regard se durcit alors qu'elle confronta ...Madame Piceaerd qui la fixait en retour d'un air crispé. Elles s'approchèrent doucement l'une de l'autre et déclarèrent :

-Bonjour Amaris !

-Bonjour Christia !

Puis ma Mère observa les alentours et reprit, moqueuse :

-Alors ? Ta fille n'est pas venue nous faire l'honneur de sa présence ?

Le visage de Madame Piceaerd afficha immédiatement un sourire triomphant alors que je devins rouge pivoine.

-Non ! Elle est plus sage que la tienne très chère ! Elle a déjà compris son rôle de chamane, elle, Iduna ne la trouvera pas cette fois.

Je faillis m'étrangler alors que nos deux mères se lancèrent encore des éclairs.

-Voilà au moins la meilleure nouvelle de la journée...Renchérit la mienne, dans ce cas Iduna peut aller jouer librement.

-En effet...Si cette demoiselle désire se rendre au bal...Il me semble que les garçons y sont, nota soudain la mère d'Helga avec douceur avant d'ajouter, nous avons à discuter entre adultes.

J'observais Maman qui donna son consentement et ne demandais pas mon reste en me rendant un peu plus loin dans la Clairière des Rencontres qui avait été décorée de gui, de houx et de mousse pour l'occasion. Des lanternes avaient été accrochées dans les arbres pour que nous puissions nous voir même avec la nuit qui tombait tôt. Il y avait déjà bon nombre de couples formés sur la piste de danse. Je restai en retrait, observant avec force les alentours pour voir un visage connu mais le seul qui me parvint fut celui d'Ylva. Moins grincheuse que tout à l'heure, elle me prit violemment la main et demanda :

-Tu ne voudrais pas qu'on danse toutes les deux ? Comme ça on fait la paix ? J'espère que tu ne m'en veux pas.

Ses phalanges chaudes me réchauffèrent mes doigts et je voulus les retirer mais je répondis à la place avec un sourire confiant :

-Bien sûr que non...Notre dispute est oubliée...En revanche...Je ne pense pas que ce soit une bonne idée que nous dansions toutes les deux.

-Pourquoi cela ? Réitéra-t-elle irritée.

-Bah...Tu vois bien que tous les couples sont formés d'une fille et d'un garçon, murmurai-je un peu mal à l'aise.

Ma meilleure amie me lança immédiatement un regard noir et allait répliquer quelque chose quand elle fut interpellée par...Kanda Coudrier.

-Oh...Euh...Bonjour Iduna...Bonjour Ylva...Ce...Ça faisait longtemps qu'on ne vous avait pas vu, bredouilla-t-il alors que son teint devint rouge.

-Oui...Oui...Bon qu'est-ce que tu veux ?! Rechigna-t-elle.

-Eh bien...Je me demandais...Euh...Si tu accepterais de m'accorder une danse ? Essaya à nouveau le futur commerçant.

Ma chère Nordlys sursauta et lui lança un regard méprisant. Puis elle me fixa en m'implorant de choisir pour elle. Je déglutis violemment et m'écriai :

-Je crois que tu as un partenaire !

Ses yeux ne mirent pas longtemps à me fixer avec noirceur avant d'à nouveau observer Kanda qui attendait toujours le visage rougeoyant.

-Bon c'est d'accord, grogna-t-elle, mais juste une danse après je vais jouer avec Iduna.

Le jeune Coudrier retrouva des couleurs et hocha vigoureusement la tête. Il embarqua bientôt ma meilleure amie par le bras et je lui murmurai en faisant un petit geste de la main :

-Désolée...

Je leur laissai un peu d'intimité et explorai encore les environs à la recherche de mes autres amis. Je découvris ainsi Yuma qui observait également les alentours avec un visage anxieux. Ses yeux s'illuminèrent en me voyant.

-Oh Iduna ! Tu es là ?! Je ne trouve pas Helga ! Ses parents m'ont dit qu'elle étudiait son chamanisme...Commença-t-il.

Avant de se reprendre et de s'écrier :

-Pardon...Je suis mal élevé...Je suis ravi de te revoir parmi nous...Enfin...De vous revoir Ylva et toi.

-De même, murmurai-je en le dépeignant vite de la tête aux pieds.

Sans attendre, je lui montrais alors la lettre de mon autre meilleure amie lui faisant par la même occasion comprendre que j'étais au courant pour leur relation.

-Je ne dirai rien ne t'inquiète pas, chuchotai-je en lui prenant la main par compassion.

Il me sourit et m'embrassa la joue.

- J'espère qu'elle sait ce qu'elle fait...Ce n'était pas ça qui avait été convenu, renchérit-il avec inquiétude, s'il lui arrivait quelque chose...Non...Non je ne veux même pas l'imaginer.

-Oh tu sais. On parle d'Helga, elle et son caractère revêche s'en sortiront, minaudai-je pour le rassurer.

Il hocha la tête pour me donner raison et nous nous mîmes à rire pour détendre l'ambiance anxiogène qui ne nous avait pas quittées depuis le début de cette fête. Ce fut ainsi que je l'aperçus enfin. Mes yeux s'illuminèrent et le sol se déroba sous mes pieds alors que je fus traversée par un violent courant électrique. Mes aïeux, il était là, face à moi ! Plus beau, plus fort que jamais.

-Bonjour Iduna, déclara-t-il d'une voix intense.

Ma bouche devint sèche et je murmurai tant bien que mal :

-Euh...Bonjour Olaf.

Il me sourit alors que mon cœur battit à tout rompre et répliqua en me prenant la main :

-Cela me fait vraiment plaisir de te voir.

-A moi aussi, soufflai-je ébahie.

Qu'est-ce que je m'en voulais de toujours le trouver aussi attirant ! Je devais me faire barrage. Me montrer juste polie et aimable à son égard alors que la seule chose que je rêvais de faire était de l'embrasser assidûment.

- Puisqu'il paraît qu'Helga n'est pas là...Est-ce que tu m'accorderais une danse ? Demanda encore le jeune Camviridus en me tendant déjà son bras pour que je puisse l'agripper.

Sentant qu'il était en trop, Yuma tourna du nez mais ne dit rien. Il s'éloigna à la place en s'exclamant :

-Je vais saluer Ylva. A plus tard, tous les deux !

Nous hochâmes la tête et retournâmes sur la piste. Timide, je n'osais pas ouvrir la bouche de peur de sortir une bêtise à propos de mes sentiments à son égard. Pourtant je fus bien obligée d'être naturelle lorsqu'il finit par m'interroger :

-Alors...Qu'est-ce qu'Ylva et toi avez à raconter depuis tout ce temps ?

-Eh...Bien...Euh...Helga ne t'a rien dit des lettres que nous nous sommes envoyées ? Questionnai-je à mon tour avec gaucherie.

La phrase ne lui plut pas et je sentis soudain sa main se crisper sur ma taille.

-Ma fiancée n'est pas du genre à se confier...Et encore moins à moi son futur mari, grinça-t-il avec ironie.

Je déglutis péniblement en comprenant que je l'avais vexée.

-Pardon...J'aurais mieux fait de me taire, m'invectivai-je.

Je voulus me dérober de son étreinte à cause de la honte qui était en train de me ronger le ventre mais Olaf maintint une poigne ferme sur ma poitrine et mon épaule.

-Non...Non...Ce n'est pas toi...Pardon de t'avoir posé la question...Il est vrai que vous êtes tellement proches toutes les trois...C'est moi qui suis idiot et qui aurais dû penser à lui demander, murmura-t-il en retrouvant le sourire.

Respirant à nouveau d'aise, je lui dévoilais alors comment notre meilleure amie s'était adaptée à son mode de vie aux Terres Gelées, sans lui mentionner son attirance pour moi, puis je lui indiquais où j'en étais dans mon chamanisme et enfin les recherches que nous avions faites sur les désaccords de nos deux familles. J'eus l'impression qu'il s'était passé une éternité quand je finis de tout lui expliquer.

-Tu as peut-être soif ? Plaisanta-t-il car j'avais beaucoup parlé, nous avons fait du bon thé de vesces velues d'hiver.

-Hum...Oui ça ne serait pas de refus, admis-je.

J'eus un petit peu le tournis en m'arrêtant après toutes ses danses. Il me fallut quelques secondes d'adaptation avant qu'Olaf me prenne par l'épaule pour me faire sortir de la piste. Nous étions donc sur le point de nous rendre au buffet qui se trouvait un peu plus loin sur la droite quand Ylva nous rattrapa, essoufflée.

-Ah ! Enfin tu es là Iduna ! Pesta-t-elle en se rabattant sa robe, Kanda est un vrai pot de colle ! Il a voulu m'embrasser sous le gui, cette espèce de goujat ! Les hommes sont vraiment des bêtes qui ne pensent qu'à ça...

Elle s'arrêta immédiatement en voyant la proximité de nos deux êtres et nous regarda avec suspicion tandis que nos deux esprits semblaient être connectés...Le gui...Mais oui...Il y avait le gui pour tenter notre chance de nous avouer notre amour... Non ! Non ! Iduna ! Ce ne serait pas correct !

-Enfin...Je...Je ne disais pas ça pour toi hein Olaf ! S'exclama-t-elle d'une voix froide, cela serait mal venu de ta part de fricoter avec quelqu'un d'autre puisque ta fiancée officielle n'est pas dans les parages !

Le pic me fit mal mais je savais que c'était une mise en garde de ma sœur de cœur. Elle profita aussitôt de cet instant de latence pour se mettre entre mon amoureux secret et moi avant d'ajouter :

-Tu viens Iduna, allons voir quelles autres activités nous pourrions dénicher avant que cet énergumène qui ose être appelé garçon mais qui pue le fromage ne me retrouve !

Je lui lâchai brusquement la main et déclarai d'un ton sec :

-Ne sois pas mauvaise comme cela Ylva, où est donc passé ton esprit de Noël !?

Elle encaissa ma remarque et devint toute rouge avant de répondre tout aussi sèchement :

-Oh...Je vois que j'ai affaire à la Sappos orgueilleuse, donneuse de leçon...Dans ce cas, je m'en vais profiter de mes parents tant que les tiens ne se servent pas de moi comme d'un vulgaire tribut pour vos stupides disputes puériles !

Elle se tourna ensuite vers Olaf et grommela :

-Et bien sûr tu n'y es pour rien dans l'éloignement de mon amie toi monsieur pour qui son cœur bat !

Mes joues se chauffèrent immédiatement. Comment avait-elle osé me mettre à découvert sur mes sentiments aussi facilement ?! En colère, je faillis lui faire un croche-patte de rage quand elle me passa devant mais je préférais rester digne. Il y eut aussitôt un long silence embarrassant et nous n'osâmes plus rien dire. Ce fut finalement lui qui fit le premier pas en bredouillant totalement décontenancé :

-Hum...Nous en étions à...Euh...Aller chercher...Du thé il me semble...

-Non tant pis...Je n'ai pas plus soif...Et je ne veux pas revoir Ylva, grinçai-je tout en restant sur place.

Le jeune Camviridus hésita alors avant de se pencher à mon oreille et murmura :

-Euh...Tu voudrais bien m'accompagner faire un tour dans ce cas ?

Je hochai tout de suite la tête, souhaitant m'aérer un peu plus loin de toute la communauté qui s'était regroupée au même endroit. Ainsi, nous arpentâmes la Clairière dans un silence toujours pesant alors que nos doigts étaient en train de s'enlacer d'eux-mêmes, petits à petits. Nous arrivâmes bientôt près d'une partie de la Forêt où se trouvait un grand rocher en forme de cœur.

- C'est là que tu vas assister à la cérémonie de minuit, m'expliqua-t-il... Les décorations ont aussi été installées dans cette partie de la Forêt si tu regardes bien.

Je constatais qu'effectivement nous étions entourés de gui, houx et mousse ici aussi. Mes veines palpitèrent à nouveau et j'osai enfin dire :

-Tu sais...Elle a été un peu brutale mais...

-...Est-ce que c'est vrai ce qu'elle a dit ? Me coupa-t-il soudain.

Je me rembrunis immédiatement et me fermai en surenchérissant :

-Est-ce que ça changerait quelque chose que ça ne le soit pas ?!

Olaf me répondit rien, mais me dévora plutôt du regard. Il finit par hausser les épaules et dit en se mentant à lui-même :

-Non...Bien sûr que non ça ne changerait rien.

Je rougis à nouveau tout en lui lançant un regard gêné et chuchotai enfin :

-Mais...Euh...Eh bien...C'est la vérité de toute façon.

Le regard de mon amoureux secret s'enflamma et il se rapprocha un peu plus de moi, la tête prête à foncer droit sur mes lèvres. Elles n'étaient qu'à quelques centimètres avant que je me dérobe tout en essayant de me raisonner :

-Non...Non on ne peut pas faire ça à Helga...Ce...Ce ne serait pas correct.

-Cela ne l'a pas gênée avec Yuma, grommela-t-il.

-Oh...Alors...Euh...Tu sais pour eux deux ? Demandai-je surprise.

-Nous les côtoyons depuis longtemps après tout...Elle ne sait pas que je sais...Et je ne lui ai jamais dit que j'avais des sentiments pour toi, répondit-il encore.

Un autre silence s'installa avant qu'il ne rajoute avec insistance :

-Alors tu vois...Tu n'as aucun scrupule à avoir !

Je savais que c'était mal...Mais il avait raison après tout. Je le voulais, lui et sa bouche...Lui et son être qui m'étreindraient comme deux amoureux normaux. Je fis exprès de me placer sous un des guis accrochés pour lui donner le signal. Il en fut ravi. Il m'entoura bientôt de ses bras et je fermai les yeux pour plus le ressentir contre mon corps. La magie opéra tout de suite et nous nous embrassâmes enfin dans une grande lenteur qui me retourna les entrailles. Je me recroquevillai ensuite dans son pull en laine. Il n'en resta pas là, posant délicatement un autre baiser sur mes cheveux, mon front avant d'à nouveau atteindre ma bouche jusqu'à ce que nos deux langues dansent dans une seule et même valse. Je ne me rendis pas compte tout de suite que ses mains débordèrent sur mes fesses, maintenant mon bas de dos avec force pour que je sois proche de lui. Bien loin de me gêner, cela m'envoya des ondes de désir qui arrivèrent en trombe dans mes parties les plus intimes. Prenant confiance en moi, je m'autorisai bientôt à faire de même pendant que notre baiser se prolongeait quitte à ce que nous ne puissions plus respirer.

-Tenez ! Regardez Amaris ! Voyez si je n'avais pas raison ! S'exclama soudain Ylva.

Le charme se rompit immédiatement et je fus alors submergée de détresse face à...Nos parents respectifs. Anna Camviridus dévisagea Olaf avec dureté si bien que je crus qu'il allait se prendre une claque. Mais il n'en fut rien. Elle le détacha de moi à la place alors que Maman me décala vers elle en me griffant le bras au passage.

-Si je m'attendais à cela de ta part mon fils, souffla encore sa mère, ma foi, nous en parlerons plus tard.

-En effet, répliqua Maman avec hargne, nous avons le repas et la cérémonie de minuit qui nous attendent...Ylva et toi ne me quittez plus d'une semelle !

Je ravalais aussitôt mes larmes et jetai un dernier regard à mon amoureux mais celui-ci était déjà parti. J'eus une haine contre ma meilleure amie et l'ignorai royalement tout le reste de la journée.

-Je l'ai fait pour ton bien Iduna, essaya-t-elle de me dire à plusieurs reprises alors que je me contrôlais pour ne pas lui tirer ses cheveux jusqu'à voir des plaques rouge apparaître dans sa nuque.

-Pour mon bien, répétai-je le souffle coupé, tu sais aussi ce que tu vas faire pour mon bien ?!

-Tout ce que tu veux, dit-elle sans méfiance.

-Ne plus jamais m'adresser la parole et rester dans la Forêt Enchantée ! Clamai-je avant d'à nouveau me rapprocher de Maman.

Blessée, elle s'éloigna de quelques pas tandis que je me forçais à l'ignorer. J'observai aussitôt ma Mère. A ma grande surprise elle ne nous avait pas entendues, complètement préoccupée à aider Christia à installer l'autel pour l'hommage de Noël à la nature pendant que je trouvais cette dernière bien pâle.

-Je veux bien qu'Helga soit immergée dans sa vocation...Mais tout de même...Cela commence à faire longtemps qu'elle est partie...Finit-elle par bredouiller.

-Hum...C'est ça d'être trop parfaite ! Railla aussitôt la mienne...A moins qu'elle t'ait désobéi et mené par le bout du nez pour une autre raison...Ta famille est assez forte pour se montrer supérieure aux autres !

Madame Piceaerd la fusilla immédiatement du regard tandis que son esprit s'échauffa. Elle rétorqua bientôt :

-Ou bien on l'a poussé à agir ainsi et à me désobéir pour pouvoir ensuite lui voler son avenir auprès de son parti...Aux dernières nouvelles, ce n'est pas ma fille qui a fourvoyé les coupoles après tout en allant voir un autre garçon que son fiancé !

Je rougis jusqu'aux oreilles et me mordis la langue pour ne pas avouer la vérité. Je l'avais promis à Helga après tout.

- C'est vraiment petit Christia Piceaerd d'accuser ma fille d'autant que je te rappelle que je n'ai pas accompli ce rite insensé sur elle et un quelconque fiancé qu'elle n'aimerait pas à l'avance !

Mais la mère de ma meilleure amie ne voulut rien entendre. Elle me fusilla alors violemment du regard et dit encore avec agressivité :

-Qui ne dit mot consens...Ta fille sous ses apparences muettes est une vraie piqueuse d'hommes ! Une gourgandine oui qui écartera les jambes au premier venue quand elle sera plus grande !

Voyant que je ne bougeais toujours pas, elle m'empoigna violemment le bras et répéta avec hargne :

- N'est-ce pas que j'ai raison sale impertinente aguicheuse !?

-Je t'interdis de l'insulter de la sorte ! Non mais tu crois ce que tu racontes en plus ?! Espèce de folle va ! Cria Maman en tentant de me reprendre contre elle.

Malheureusement Christia fut plus virulente. Elle m'agrippa bientôt par la taille et me serra violemment tout en hurlant :

-Je garde Iduna en otage tant qu'Helga n'est pas réapparue ! Je suis sûre qu'elle, elle sait où elle ! Et elle a tout intérêt à me le dire si jamais tu veux la revoir vivante !

-Non mais ça va pas ! Lâche ma fille ! Cria-t-elle avec force.

La poigne de Madame Piceaerd se fit bientôt plus menaçante si bien que j'étais en train d'être étranglée par son bras. Suffocant péniblement, je parvins à crier :

-Maman ! Maman aide-moi !

Ma mère fit un pas mais cela ne servit à rien car Christia se débrouilla pour me faire reculer avec elle. Mon Père arriva entre temps pour user de sa force envers elle mais Monsieur Piceaerd lui barra le passage en le faisant basculer en arrière. Ils étaient sur le point d'en venir tous aux mains quand le Papa de Yuma arriva en trombe au milieu d'eux tous.

-Non mais c'est fini oui ! J'ai vraiment quatre idiots en face de moi ! Lâchez cette pauvre enfant ! Franchement Emma et Pierre doivent être désespérés par leurs descendances s'ils vous voient en train de vous entretuer pour des broutilles ! Cria-t-il.

Cela eut don de stopper tout le monde et je me refugiais un peu plus loin d'eux quatre. Nous nous concentrâmes alors sur le chef qui était livide tout comme Yuma.

-Paco...Est-ce que tout va bien ? Finit par demander Madame Piceaerd, rouge de confusion.

Il secoua la tête mais maintint pourtant son port de dirigeant avant de rétorquer :

-Non Christia ! Rien ne va ! Vous vous battez comme des chiffonniers alors que le danger est proche !

-Que veux-tu dire ? Demanda à son tour Rick.

Paco soupira et conclut d'une voix d'outre-tombe :

-La cérémonie de minuit doit être interrompue ! Les esprits viennent de me prévenir... Les pirates d'Arnevik se dirigent tout droit vers les Terres Gelées !






Dernière édition par Ansa le Sam 12 Aoû 2023, 23:16, édité 3 fois

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Lun 17 Oct 2022, 20:28
La famille Picéard est en train de déjeuner, et Helga demande à ses parents pourquoi elle a été promise à Olaf depuis sa naissance. Malgré la mauvaise ambiance et la réticence du père, sa mère lui explique, sans jouer la mauvaise mère indigne et sévère pour une fois, que c'est par élevation sociale pour Olaf, mais aussi que le pouvoir et la sagesse prend sa source de la modestie, chose qu'Olaf semble incarner à leur yeux, en plus de les parents des deux enfants s'entendent bien. Et comme toujours conformément à la volonté dictée, Helga ne doit jamais s'opposer à son destin. Mais celle-ci s'en moque, elle compte bien partager son existence avec Yuma.

Puis après le diner, elle s'en va retrouver son Yuma qui, après ses embrassades passionnelles avec lui dans les fourrés plutôt que dans leur cabane, lui raconte comment son père l'a pris de haut en suggérant qu'elle puisse être avec Yuma plutôt qu'Olaf. Mais Helga se souvient de ces trolls, habitant près d'Arnevik, qui pourraient lui modifier son destin d'être avec Olaf, et ainsi l'être avec Yuma. Et elle n'attend pas plus longtemps que le soir-même pour s'y mettre, par voyage astral. Mais l'essai s'avère être un échec quand le réveil la tire de son sommeil. Elle décide alors d'y aller en personne, avec l'aide de l'esprit de l'eau, tout en prenant soin de justifier son absence par écrit à ses parents qu'elle allait exercer son chamanisme à part de la maison.

Du côté d'Iduna, on apprend que l'illumination de sa mère était bien dû à Pierre Sappos, entre autre qu'elle devait renouer avec les Picéards pour que les deux familles puissent coopérer sur un projet mystérieux. Et après une périodes de lettres échangées, où les réponses de Christia étant insatisfaisantes, voilà qu'elle invite les Sappos à fêter Noël avec eux. Comble de la joie, ce sera l'occasion pour Iduna de revoir Olaf, ce qui agace cependant Ylva. Mais juste avant de partir, Iduna trouve un message d'Helga, expliquant sa visite chez les trolls et son projet de modifier son destin, et qu'a fortiori elle ne sera pas sûrement pas présente pour fêter Noël. Mais surtout que Yuma n'en sache rien !

Mais une fois arrivé, l'alchimie entre Christia et Amaris semble moyennement prendre, mais l'important pour Iduna est qu'elle puisse revoir ses amis, et que la fête pourrait apaiser les tensions entre les deux familles. Mais à l'occasion d'une danse, elle abandonne Ylva à contrecoeur dans les bras d'un dénommé Kanda Coudrier pour retrouver Olaf et partager sa danse avec lui. Mais cela ne plaît pas à Ylva, qui non contente d'interrompre brutalement leur intimité, reste toujours amourachée d'Iduna mais sans le lui avoir dit. mais Iduna prend sur elle et s'éloigne avec son petit ami, pour la cérémonie de minuit, sous le gui et le houx. Mais sur le point de passer à l'acte, non seulement Iduna ne veut pas participer à briser l'union Helga-Olaf, mais ce dernier révèle aussi qu'il sait qu'Helga le trompe avec Yuma.

Mais Ylva, sans doute aveuglé par sa jalousie, dénonce ouvertement leur amour devant leur parents, qui les éloigne prestement. Ylva se justifie en disant à Iduna que c'est pour son bien, mais trop blessée, cette dernière ne veut plus jamais lui parler, et encore moins la voir chez elle. Et dans le même temps, les mères des deux familles commencent à s'envoyer des fions par rapport à l'absence d'Helga, mais ça dégénère vite par Christia décidant de retenir Iduna en otage tant qu'elle ne sache pas où est passé sa fille. Heureusement que Paco, le père de Yuma, vient mettre un terme à cette altercation... pour finalement annoncer que des pirates d'Arnevick sont en approche des Terres Gelées !

Pas très gai comme Noël finalement...
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Mar 18 Oct 2022, 21:30
Merci @Dov pour ton commentaire Smile

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Mer 19 Oct 2022, 10:13
Et voila j'en ai encore manqué!
Bon cette fois un peu moins et en fait, en me remettant les deux en tête, je trouve que c'est mieux de les traiter ensemble Very Happy Parfois le chapitre qui suit n'est pas toujours ultra connecté, car l'histoire veut ça et ça n'est pas dérangeant mais pour le coup, ces deux là sont vraiment en symbiose, et je pense que c'est difficile de les séparer au final l'un de l'autre!

La relation Ylva/ Iduna
La pensée d'Amaris sur sa volonté de renouer avec les Picéaerd... et ladite évolution, comment se déroule-t-elle.

Personnellement, ce sont les deux éléments les plus marquants pour moi qui marquent cette continuité entre les deux chapitres. Very Happy
Il y en a d'autres... Helga/ Amarok/ Olaf forcément ça a son importance aussi. Et ce triangle est aussi un sacré fil rouge entre les deux chapitres. Même si je le place un peu en dessous. Non pas que c'est moins interessant ou moins bien fait pas du tout, mais pour ce point, il est moins sublimé que les deux autres car trouve sa source un peu plus tôt aussi et arrive dans le jeu pour le dernier chapitre Iduna qui va commencer à fricotter pour mettre en place le drame des deux couples promis l'un à l'autre mais dnt les sentiments amoureux vont pour un(e) autre. Bref ce point là est plus diffus et les petites pierres qui le font arriver remontent à plus loin et là, bah je fais un focus juste sur les deux derniers Wink

Mais vraiment, et j'insiste pour moi la grande trouvaille c'est la relation Picéaerd/ Sappos en mode Familles rivales et ennemies.
Et peut-être même encore plus intéressant Ylva et ses sentiments! cheers
En vérité au lancement de cette histoire ma "crainte" c'était: Ansa va-t-elle réussir à nous apporter une vraie valeur ajoutée dans une nouvelle histoire où finalement on connait déjà le déroulé (bah oui on sait qui se marie avec qui), les conséquences (on sait déjà qu'il y a un passif Amarok/ Iduna, on sait qu'Helga aime Amarok). Donc au final se dire qu'on va lire une histoire où des couples sont formés par les coupoles mais va créer de la frustration pour les protagonistes qui ne peuvent vivre leur véritable amour, ça on le sait déjà avant même de commencer l'histoire.
Et voilà ce que ces deux chapitres arrivent à sublimer et apporter cette fameuse valeur ajoutée (les autres aussi y arrivaient!). Alors qu'on s'attend à avoir les deux couples avec les frustrations des deux meilleures amies qui sont promises au "mauvais" homme par rapport à leurs sentiments perso, le vrai piment... c'est Ylva!
Le troisième larron qui complique tout! Tu as su nous montrer justement qu'elle n'était pas "la troisième" "la suiveuse des deux soeurs de coeur" non, c'est véritablement un trio. Tu nous le fait comprendre lorsque tu nous dis qu'en gros Ylva est devenue la meilleure amie d'Iduna au détriment d'Helga... du fait tout simplement de la séparation forcée, et Ylva n'est pas qu'une remplaçante!
Le chapitre précédent sait montrer cela avec les sentiments amicaux!
Et le coup vraiment bien trouver... c'est se dire qu'il n'y a pas que de l'amitié et complique soudain bien plus les enjeux amoureux car cela devient une partie de billard à trois bandes! [Ansa's Stories] Retour vers le passé 5 : Les mystères des Belles Pousses : Attention contenus matures !  - Page 3 1100315062 [Ansa's Stories] Retour vers le passé 5 : Les mystères des Belles Pousses : Attention contenus matures !  - Page 3 1100315062 [Ansa's Stories] Retour vers le passé 5 : Les mystères des Belles Pousses : Attention contenus matures !  - Page 3 1100315062 [Ansa's Stories] Retour vers le passé 5 : Les mystères des Belles Pousses : Attention contenus matures !  - Page 3 1100315062 [Ansa's Stories] Retour vers le passé 5 : Les mystères des Belles Pousses : Attention contenus matures !  - Page 3 1100315062 [Ansa's Stories] Retour vers le passé 5 : Les mystères des Belles Pousses : Attention contenus matures !  - Page 3 1100315062
Tout à coup, l'histoire sentimentale d'Helga, je la mets au second plan car de ce point de vue ça n'a pas changé... Promise à Olaf alors qu'elle aime Amarok, apprend peu à peu à connaître Olaf et saura être malgré tout assez heureuse avec lui, mais ça on le sait déja.
A un moment, je me suis demandée si Iduna/ Helga il n'allait pas y avoir plus que de l'amitié, bon finalement je me dis que non vu qu'on a désormais Ylva dans l'équation mais c'est ça qui est top, pour Iduna cela rend tout, bien plus complexe quand pour Helga ça semble (pour le moment en tout cas) simple.

D'ailleurs, très franchement sur l'instant, le départ d'Helga pour voir les trolls, alors que c'est important pour la narration bah ça n'est pas ce qui attire le plus mon attention! Et c'est là que je suis heureuse de me dire que c'est toi qui écris et pas @Frantzoze car là pile en écrivant cela je me dis "oh oh! je néglige un point car on attire mon attention ailleurs... Donc le point vraiment important c'est celui qu'on refuse de me faire voir!"
Mais bon, je le surveille quand même car tu en es aussi tout à fait capable, d'ailleurs en réalité chez Frantzoze on l'attend, chez toi ça serait une surprise... :glurp: What a Face Suspect
Bon je sais ce qui me reste à faire... Il faut que je me focalise maintenant sur cette histoire de trolls!
HAHA!!!! Tu avais cru m'avoir mais non!!!!! Je suis Sherlock Floconnette! :cookie: :cookie: :cookie: Razz

Plus sérieusement au contraire j'étais contente en lisant de m'être un peu détaché de la quête d'Helga car au final, son absence dans le dernier chapitre pour accuillir Ylva et Iduna ne m'a pas manqué et au contraire j'ai adoré me dire à la fin "tiens, elle est pas là, les filles devraient être tristes, je devrais avoir un sentiment d'inachevé mais non... Parce que je suis focus sur les enjeux Iduna/ Ylva!
Vraiment tu as su trouver un timing parfait pour bien mettre en avant ce point et si plus tard elles sont "mises de côté" pour laisser plus de place à la quête d'Helga, bah là encore ça ne posera pas de problème! Ca permet de tout traiter sans accroc et ça chapeau car ça n'est pas évident! Very Happy

Voilà. Alors je me doute qu'il y a beaucoup de choses que je laisse de côté, la relation Picéaerd Sappos même si je vais quand même en dire un mot.
La encore c'est très bien trouvé, de ne pas tomber dans la facilité du "j'ai ouvert les yeux, tiens c'est Noel, dans mes bras et on s'aime!" ... Non c'est bien plus compliqué que ça et la rechute est terrible (même si il faut le dire, l'ambiance est toujours demeurée glaciale!!!), la rechute est même pire encore et le fossé semble encore plus profond. Crying or Very sad

J'oublie et j'en ai conscience, pleins d'élements, notamment la fin qui augure d'un prochain conflit, mais j'ai eu tellement ce focus sur ces deux chapitres que je ne voulais pas passer à côté!

Very Happy

Ansa aime ce message

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Mer 19 Oct 2022, 12:45
Moi je trouve que ton commentaire est au contraire très complet ! I love it
Merci beaucoup Razz
PS : Par contre fais juste attention ! Amarok il est pas né (comme le poisson Razz) et comme Elysia du coup (vu qu'ils sont frères. Mais j'ai compris que tu parlais de Yuma à chaque fois de toute façon Razz
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Jeu 20 Oct 2022, 19:09
Allez ! Même s'il n'y a pas de chapitre avant le 30 octobre ! Voici déjà les spoilers sans contexte du chapitre 9 ! (Je ne sais pas encore s'il y aura un petit chapitre 8 avec retour dans l'Hellheilm...J'ai peur que ça fasse redondant...Bref on verra bien Very Happy )

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Mer 26 Oct 2022, 08:49
Y a un bébé qui va naître et être abandonné
Mais c'est trop tôt pour Andreas scratch
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Mer 26 Oct 2022, 11:43
La couleur de Bambi peut t'aider ^^

Après rectification, le live se fait demain Very Happy

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Jeu 27 Oct 2022, 20:27
Chapitre 8 : Un jour au mauvais endroit :

Je commençais à avoir mal aux adducteurs à force d'être assise sur le Nokk. Il continuait son parcours toujours en ligne droite alors que j'observais les paysages qui défilaient inlassablement. Nous étions passés devant Ahtohallan et les Terres Gelées et avions ensuite longé la côte. J'avais alors aperçus au loin de drôles de huttes délabrées faites en bois polis mais nous ne nous y étions pas attardés car une odeur insupportable de rance nous avait immergées de partout. L'eau était devenue plus boueuse donnant l'impression que les champs des Camviridus étaient la propreté incarnée en comparaison. Mes jambes étaient frigorifiées à force d'être dans l'eau glacée si bien que je finis par ne plus les sentir. De même pour l'air froid qui était en train de me brûler le visage, me forçant à fermer les yeux. Je sombrais ainsi dans un état comateux et fis à peine attention aux derniers kilomètres parcourus.
Après des heures en somnolence, je finis par entendre un hennissement dans un écho lointain et reçus bientôt une gerbe d'eau de la part de mon esprit allié.

-Hein ? Quoi ? Murmurai-je, peinant à garder les yeux ouverts à cause du manque de sommeil et de la lumière aveuglante du soleil naissant.

A bout de patience, le Nokk m'envoya une autre vaguelette dans la figure. Le sel me piqua bientôt les yeux et je grommelai assez vite :

-Non ! Stop ! C'est bon ! Arrête maintenant !

Déjà gelée, je descendis tout de même de l'esprit de l'eau et fis une brasse jusqu'à un rebord de pierre, ne cherchant même pas à observer les environs qui étaient de toute façon plongés dans un brouillard hivernal.

-Je te rappellerai quand j'aurais à nouveau besoin de...Commençai-je.

Mais mon fidèle ami était déjà parti avant même de m'écouter.

-Merci beaucoup pour ton soutien, grommelai-je.

Usant de mes forces, je me hissai alors hors de l'eau et observai enfin les alentours. Il me fallut plusieurs secondes pour comprendre que le Nokk ne m'avait pas emmené à la plaine des trolls.

- Qu'est-ce qu'il a fait ?! Demandai-je terrifiée.

Ne cherchant pas à m'attarder plus longtemps, j'entonnai immédiatement les quatre notes pour qu'il m'amène à ma vraie destination, mais il ne réapparut plus. La panique me saisit : J'étais seule, frigorifiée, perdue dans un royaume européen où des habitants sanguinaires pourraient me tuer rien qu'en observant mes vêtements différents des leurs.

-Non...Non...Je ne vais pas pleurer...Ça ne va pas m'aider à régler mon problème...Hum...Si déjà je savais où j'étais...Bredouillai-je.

Livide, je ne pus faire autrement que me relever de la margelle de pierre pour observer les environs. Le soleil creva bientôt le brouillard qui se dissipa tels les nuages dans le ciel. Je fus alors confrontée à de grandes halles en pierres blanches éclairées de lumières multicolores où étaient disposées des dizaines de chalets de bois travaillés.

Une odeur alléchante et sucrée se répandait dans certains d'entre eux, faisant gargouiller mon ventre qui n'attendait qu'une chose : Recevoir le petit déjeuner. Impossible pourtant pour moi de faire un autre pas. Cette espèce de marché était en train de s'éveiller et les gens qui déambulaient étaient apprêtés de grands apparats d'un bleu et noir de nuit. Je faisais tâche avec ma robe de nomade. Par instinct, je resserrai ma capeline de peau de renne comme si cette dernière allait me camoufler. Mais bien entendu, il n'en était rien. Je restai figée, me calant tout de même la capuche sur ma tête pour que les gens ne voient pas mon teint légèrement halé par le plein air de la Forêt Enchantée.

Je scrutais bientôt un groupe d'enfants qui attendaient devant un chalet en pain d'épice. Le battant se souleva bientôt et une jeune femme habillée d'un tablier où était inscrit « Chez Blodget » s'exclama soudain :

-Livraison de chocolat chaud et biscuits tout juste sortis du four pour mes petits bonhommes d'Arendelle !

La ruée d'enfants claqua immédiatement des mains alors que mon cœur battit à tout rompre...Arendelle...J'étais au centre même de la ville maudite...L'extension qui voulait la perte du peuple de ma meilleure amie. Mes membres se raidirent de plus en plus terrifiée. Je n'étais pas au bon endroit pour trouver les trolls. Et je ne savais même pas où ils étaient par rapport à ce royaume du Nifflheilm. La délicieuse odeur me tirailla à nouveau le ventre alors que je me refusais à mendier quoique ce soit. Je ne voulais rien de ce lieu infâme. Tous mes sens étaient aux aguets. Je devais déguerpir. Je le savais, mais la nervosité me pétrifiait les jambes.

Allez Helga...Allez...Grommelai-je intérieurement.

-Et toi jeune fille ? Tu ne veux pas goûter à mes pâtisseries et mon chocolat chaud ? Demanda soudain la dénommée Madame Blodget.

Mon sang se figea alors que je l'observais avec des yeux apeurés. Est-ce qu'elle était vraiment en train de s'adresser à moi ? Mais oui Helga ! Espèce d'idiote ! Tu n'es pas un fantôme comme en voyage astral ! Me grondai-je.

-Oulà...Tu n'as rien à craindre jeune enfant...Je pensais que tu faisais partie de l'école ! Gloussa à nouveau la dame joviale devant ma mine déconfite.

Elle se pencha alors à ma hauteur et sans faire attention à mon apparence, elle répliqua d'une voix douce :

-Es-tu une nouvelle orpheline ?

Je secouai la tête tout en sachant pertinemment que mes parents ne m'abandonneraient jamais.

- D'accord, concéda la femme...Alors...Est-ce que tu te fais maltraiter ?

Elle avait dit cela sur un ton tellement sérieux que je me sentis malgré tout en confiance ce qui était illogique puisque les seules personnes qui étaient susceptibles de me blesser mortellement étaient précisément celles de son peuple. Après un effort surhumain, je réussis à bredouiller d'une petite voix :

-Non, madame...Je...Je vais à l'école comme tout le monde...Mais je...

-Ah oui je vois...Tu n'es pas d'ici, reprit-elle en observant enfin mes vêtements.

La panique s'empara aussitôt de mon être. J'allais mourir, là, maintenant, sans même avoir dit au revoir à mes proches. Impossible pour moi d'opérer un demi-tour à présent. Les sueurs froides coulèrent le long de mes tempes et je me sentis bientôt partir. Mme Blodget me rattrapa de justesse et me força tout de suite à mordre dans un biscuit moelleux qui avait un goût délicieux.

-Visiblement tu ne manges pas à ta faim ma chère petite...Tes parents et toi, avez-vous seulement mangé depuis les glaciers ardents de la Montagne du Nord ? Demanda-t-elle

-Euh...Non...Non, chuchotai-je tandis que j'aurais aimé m'enfouir sous les pavés en pierre.

Son visage se radoucit immédiatement et elle répliqua avec insistance :

-C'est donc bien pour cela que tu es faible. Prends donc un peu de nourriture, ils sont gratuits pour les enfants en ce réveillon de Noël !

Moins méfiante à cause de la faim qui continuait de m'aiguillonner l'estomac, je m'emparais alors des mets proposés et les engloutis avec force alors que mon ventre en réclamait encore. J'avais frôlé la catastrophe. Je remerciai Ahtohallan qu'elle me confonde avec un autre peuple que celui Northuldra. Elle me laissa enfin tranquille et retourna distribuer une deuxième portion à tous les enfants qui étaient toujours avachis autour de la table de pique-nique. D'autres arrivèrent et elle leur donna également. Ragaillardie d'avoir réussie à obtenir de la nourriture gratuitement, j'étais sur le point de passer à l'étape suivante et partir sans demander mon reste quand Madame Blodget revint vers moi armée de d'autres friandises.

-Tu en veux encore petite ? Demanda-t-elle.

Je secouai immédiatement la tête même si j'aurais pu en avaler deux ou trois fois plus.

-Je vais aller retrouver mes parents maintenant...Ils...Ils doivent m'attendre ! M'écriai-je avec aplomb.

-Je peux t'accompagner si tu le désires ? Renchérit-elle en lorgnant une de ses compatriotes qui venait d'arriver pour prendre la relève à son stand, comme cela je ferai leur connaissance, c'est idiot ! Nous côtoyons très peu les débiteurs de glace alors que sans eux nos produits fondraient en été !

Agacée de la voir si collante, je rétorquai avec vivacité :

- C'est vraiment gentil à vous...Mais...Euh...Papa et Maman sont très occupés...Au...Au château...Ce...Ce serait impoli de vous présenter alors qu'ils ne pourront pas discuter avec vous !

Loin d'être offensée, la femme s'exclama alors :

-Oh ! Je vois ! C'est vrai que nous aurons un Noël un peu spécial cette année avec l'arrivée du petit prince Runeard d'Arendelle ! Sa présentation au peuple ne devrait plus tarder ! Peut-être que je vous y verrai tout à l'heure ?

Je hochai la tête en me jurant de rester naturelle alors que je n'avais envie que d'une chose : Hurler à cause de la nouvelle que je venais d'apprendre. Non seulement Arendelle avait l'air d'être prolifique mais en plus une nouvelle descendance lui était garantie !

C'était inacceptable ! Et nous comme des idiots nous avions délaissé notre plan d'attaque si bien ficelé ! Mais les faits étaient là : Ils continuaient de se reproduire pour pouvoir nous tuer sans méfiance et même s'ils ne nous attaquaient pas dans l'instant, les savoir multiplier était dangereux. Les battements de mon cœur s'accélèrent à nouveau et je me promis de garder cette partie du problème dans un coin de ma tête pour pouvoir en discuter avec mes amis plus tard.

Je fis semblant de m'en aller avec assurance alors que tout mon être continuait de tambouriner à une vitesse folle. Que devais-je faire ? Rappeler le Nokk ? Il ne se montrerait plus à présent que cette ville immonde était réveillée.

-Non...Il va falloir que je trouve par moi-même, pensai-je à voix haute tandis que je continuais de déambuler au hasard dans les rues larges et pavées.

J'hésitai pendant un instant à retourner sur le marché pour trouver quelqu'un avec qui échangeait mais ça aurait été contre mes principes. Ça m'énervait de le reconnaître mais pour l'instant, le peuple d'Arendelle était bien loin d'être l'être terrifiant qui laissait des morts parmi nos confrères à chaque passage sur les Terres Gelées.

-Je ne dois pas me laisser berner...Ils sont sans doute très malins et veulent que je pense ça, murmurai-je alors que le froid m'envahit à nouveau.

Je fis soudain attention aux échoppes qui m'entouraient. Peut-être que l'une d'elles pourrait m'aider à trouver les trolls ?! Je déchantais assez vite en voyant un magasin de couture, de fromagerie ou encore de bricolage.

-Hum...Peut-être la librairie ? Me questionnai-je en apercevant un immense magasin couleurs pastels où se trouvaient des dizaines de livres empilés les uns contre les autres.

Émerveillée malgré tout car je n'en avais jamais vu autant, je m'approchais et me plaquais la tête contre la vitre. Hélas quand je voulus ouvrir la porte quelques minutes plus tard, celle-ci demeura fermée.

Un gros bruit sonore résonna soudain à travers le royaume et je m'aperçus que les habitants étaient tous rassemblés près d'une grande fontaine non loin du château. Intriguée malgré tout, je décidais de me fondre dans la masse puisque personne ne prêtait attention à mon accoutrement. Je rejoins donc les autres qui attendaient dans une ambiance chaleureuse que quelqu'un se présente sur l'estrade qui avait été installée au centre de la place.

Je me raidis immédiatement en voyant apparaître un colosse blond habillé d'une tenue militaire colorée noire et blanche qui tenait fièrement une épée à sa ceinture droite quant à côté de lui se présenta à son tour une belle femme rousse élancée et mince qui berçait un gros paquet de langes d'où dépassaient des cheveux flamboyants et éparses. Attentifs, les gens poussèrent alors des petits gémissements d'excitations alors que le couple rougit d'émotions.

Faisant de mon mieux pour ne pas montrer l'angoisse que me procurait cette famille veineuse, je battis à peine des mains en rythme avec les autres qui étaient déjà en train d'applaudir avec force. Leur chef, réclama bientôt le silence et déclara :

-Cher Peuple d'Arendelle ! Merci à tous d'être venu ! C'est toujours un immense plaisir de partager un moment ensemble ! Comme chaque année, nous nous réunissons pour faire sonner la cloche de Jul ! Qu'elle puisse nous apporter beaucoup de bonnes nouvelles pour l'année à venir !

Il éclata soudain d'un rire gras qui m'envoya des dizaines de frissons d'angoisse et reprit bientôt :

-Pour notre part, la reine Héléna et moi-même avons été gâtés ! Enfin...Pas seulement nous ! Vous êtes aussi les bénéficiaires de notre futur souverain à qui nous apprendrons à maintenir l'équilibre et la paix dans notre si beau royaume. Cher peuple d'Arendelle ! C'est avec un immense plaisir que la reine et moi avons l'honneur de vous présenter le prince Runeard, né ce matin, à l'aube du 24 décembre ! Nous mettrons tout en place pour qu'il donne le meilleur de lui-même pour vous et pour Arendelle ! Accueillons-le donc comme il se doit !

Bien que bref, le discours eut don de faire son effet puisque la foule clama en chœur comme un appel :

-Vive le prince Runeard ! Vive la reine Héléna ! Vive le roi Adgar ! Oui ! Vive les souverains d'Arendelle !

Les applaudissements reprirent de plus belle ce qui me donna la nausée. Pendant un instant, je voulus fuir et rentrer directement à la maison sans passer par les trolls. Yuma comprendrait. Il m'embrasserait avec force et nous trouverions une autre solution pour être ensemble. Maman et Papa n'en sauraient rien et je leur ferai un câlin avec une pointe de culpabilité. Puis je pourrais rejoindre Ylva et Iduna et rire avec elles comme au bon vieux temps...Je serais même prête à être aimable avec Olaf si je pouvais me téléporter jusqu'à chez moi tout de suite.
Mais c'était impossible. J'étais prisonnière de ma mission et de ce peuple à présent. Obnubilée par la peur, je vis bientôt les orgueilleux dirigeants de cet endroit s'éloigner en direction de leur grande demeure... Ah !? C'est comme cela qu'ils se mélangent au peuple donc ? Pensai-je amèrement.

Tandis que je me sentais de plus en plus glisser dans le désespoir, une voix aiguë perça soudain la foule en criant :

-Achetez ! Achetez une magnifique tasse ! Une tunique toute douce ou bien encore une miniature à l'effigie de notre nouveau petit prince ! Honorez fièrement la famille royale !

Sans grande surprise, je me fis bientôt bousculer par la moitié de la foule qui se rua vers une petite fille rousse un peu rondelette qui tenait tous les articles mentionnés dans ses bras alors que d'autres étaient étalés sur des tréteaux de fortune.

-Donc ils honorent leurs souverains comme des dieux...Je me demande quelle tête ferait Yuma si on faisait pareil avec la famille Lorcus, maugréai-je un peu dépassée par cette coutume.

Je n'eus pas le temps de plus me poser la question que déjà la foule se désemplit laissant la petite fille satisfaite avec sa bourse d'argent et son stock d'affaires à moitié vide. Un homme et une femme qui devaient être ses parents vinrent bientôt l'entourer avant de lui ébouriffer les cheveux.

-Mais c'est qu'elle est déjà douée à son âge notre petite Kari ! S'exclama l'homme.

-Oui ! Une vraie commerçante ! Elle fera des ravages à notre boutique ! N'est-ce pas ? Renchérit la femme.

La petite rousse intervint alors :

-Oui Maman ! Oui Papa ! Je serai fière de reprendre la boutique d'Oaken !

Ils la soulevèrent alors pour lui embrasser le nez et la redéposèrent ensuite avant de vaquer à ses occupations. Mon cœur s'emballa. J'avais enfin l'occasion d'obtenir quelqu'un qui pourrait m'aider ! Intriguée, je m'approchais alors d'elle et osais demander :

-Bonjour...Est-ce...Est-ce que ces articles-là sont les seuls que vous vendez dans votre boutique aujourd'hui ?

Toute heureuse que je m'intéresse à elle et son étalage, elle répondit illico :

-Oh bien sûr que non ! J'estimais qu'il était important de mettre en avant des objets sur notre famille royale d'Arendelle, néanmoins si vous recherchez quelque chose en particulier nous l'avons peut-être dans notre bazar !

Un peu gênée, je murmurai alors :

-Eh bien...Je me demandais...Si...Si vous aviez une carte du royaume et ses environs ? J'ai besoin de me déplacer dans une plaine remplie de trolls.

-Oh ! Vous souhaitez des renseignements sur la vallée des rochers vivants ! Nous avons tout ce qu'il vous faut au magasin de mon père...Oaken ! S'écria-t-elle, attendez juste deux minutes!

Sans attendre, elle observa les environs et vérifia qu'il n'y avait plus de clients qui pourraient potentiellement l'intéresser. Puis elle chargea le reste de ses articles dans le traîneau de ses parents et m'invita à y monter. Je demeurais toujours silencieuse et méfiante tandis qu'elle leur expliqua la situation. Dans une bonhomie qui semblait naturelle chez eux, ils m'invitèrent bientôt à me couvrir de...Couvertures de rennes. Ce simple geste familier me permit de dormir durant tout le trajet, me redonnant au passage des forces pour la suite de mon aventure.
Quand je rouvris les yeux nous étions dans des bois remplis de sapins recouverts de neige. Mon cœur s'accéléra alors que je n'avais même pas songé que ces intrus m'emmenaient peut-être chez les traîtres d'Arnevik. L'endroit était pourtant désert et sauvage.

-Ah ! Vous voilà réveillée ! S'écria la dénommée Kari.

Je m'aperçus bien vite que tous les bagages avaient été déchargés.

-Nous attendions que vous repreniez vos esprits pour pouvoir ranger notre traîneau ! S'enquit à son tour le père de la jeune fille.

Il me lança un regard insistant et je descendis bientôt du moyen de locomotion avant que la femme n'ouvre la porte d'une boutique rustique. Deux statues de trolls en bois logeaient aux extrémités de la porte ce qui me rassura. Ainsi j'avais l'impression de sortir de mon problème.
Nous entrâmes enfin dans une boutique qui sentait bon le chêne mais qui était cependant mal rangée.

-Kari, si tu veux montrer à ton amie tout ce qui concerne les trolls, tu te rappelles le recoin ?! S'écria encore la femme.

-Oui Maman ! Renchérit-elle alors que mon sang se glaça.

Je n'étais et ne serais jamais amie avec cette espèce qui vouait du mal aux nôtres. Ils avaient beau être gentils, je n'oubliais pas ce que Yuma, Iduna, Ylva, Olaf et moi voulions leur faire dans notre plan. Je gardais secrètement l'idée que ce dernier passerait à exécution un jour. La jeune fille rousse essaya bientôt de me prendre la main mais je la gardais fermement dans la poche.

-Bon...Suivez-moi dans ce cas, soupira-t-elle en voyant mon refus.

Je mis mes pas dans les siens alors qu'elle se faufila bientôt dans le labyrinthe de la boutique. Je jetais des coups d'œil sur les nombreux bibelots qui y siégeaient et reconnus qu'il y avait des articles aux couleurs vives vraiment très jolies. Une belle boîte à musique aux teintes d'Ahtohallan attira bientôt mon intention et je me dirigeai soudain vers elle. J'étais sur le point de la toucher car je ne connaissais pas sa composition quand Kari déclara :

-Tournez la manivelle si vous voulez entendre le son !

Je m'exécutais alors en activant une extension et la poussais vers l'avant jusqu'à ce que cela ne fonctionne plus. Puis je lâchais le tout et la mélodie se répandit alors à travers la boutique. Mes yeux pleurèrent quelques secondes plus tard sans que je ne m'en rendre vraiment compte alors que les couplets chantés se formaient dans ma tête.

-Bah dit donc ! C'est la première fois que je vois quelqu'un de si émue devant cet objet ! Papa n'a jamais réussi à le vendre ! C'est la seule et unique pièce de la boutique, reprit-elle.

-Si j'avais de l'argent...Je vous la prendrai sur le champ, murmurai-je.

Puis je me tournai vers elle et la regardai avec franchise avant d'ajouter :

-Mais...Je n'ai pas de sous sur moi...Je suis navrée...J'ai oublié de vous donner ce détail avant de vous demander l'information tout à l'heure.

Je crus que j'allais recevoir un blâme de sa part mais à la place, la jeune fille s'écria :

-Oh ! Mais ce n'est rien ça ! Le Bazar d'Oaken peut vous faire crédit. Nous savons combien les temps sont durs et la vie difficile...Surtout pour des débiteurs de glace, alors ne craignez rien, vous nous paierez quand vous le pourrez !

Mes yeux s'ouvrirent comme des soucoupes alors qu'une fois encore je ne connaissais pas cette méthode de paiement. Nous étions habitués au marchandage dans la Forêt Enchantée.

-Vous êtes vraiment en train de me dire...Que je peux prendre cet objet ? Répétai-je trouvant cela trop beau pour être vrai.

-Tout à fait ! Rétorqua Kari.

Elle vint ensuite se placer vers moi et m'expliqua plus en détails :

-Vous avez la manivelle pour entendre la berceuse...C'est un chant méconnu de tous...Mais on dit qu'il vient d'un peuple nomade qui commerçait il y a des siècles avec le nôtre...Ce n'est pas tout, regardez ! Il y a une petite serrure qui s'ouvre avec cette clef lui donnant également la fonction de boîte à bijoux...Mais ça peut aussi être un repère à secrets de filles si vous voyez ce que je veux dire !

Elle me décocha alors un sourire qui me fit rougir jusqu'aux oreilles et je peinais à acquiescer.

-Cela vous convient ? Finit-elle par demander.

Je hochai rapidement la tête. Toute heureuse, Kari se tourna vers l'autre versant de la boutique et cria :

-Maman ! Tu pourrais venir emballer ça !

La dame arriva bientôt et nous prit l'objet alors que la fillette et moi déambulâmes à nouveau entre les dédales du bazar d'Oaken. Elle me mena ainsi jusqu'à une petite salle qui se situait près d'un sauna. Des dizaines de portraits étaient accrochées au mur adjacent.

-Oh ! Ne faites pas attention ! Ceux sont toutes les personnes qui ont commercé avec nous depuis l'ouverture de la boutique ! M'indiqua-t-elle, les plus vieux portraits sont entassés par là-bas car ils ont été abîmés avec le temps ! Bon...Où ai-je mis cette carte bon sang ? Ajouta-t-elle en observant les différents parchemins parsemés n'importe comment dans l'espace.

Elle s'éloigna alors de moi tandis qu'un des portraits attira mon attention. J'allais l'observer de plus près et constatai bien vite qu'il était plus petit que les autres...Peint différemment...Mon cœur se déchira immédiatement quand je compris de qui il s'agissait.

-Ah ! Vous avez l'œil ! Eh oui ! Pour la légende, même le Père et la Mère Noëlle sont venus dans notre boutique...Il y a des siècles de cela ! S'exclama Kari en me faisant sursauter.

-La Mère Noëlle ? Répétai-je plus blanche qu'un linge en ayant compris qu'il s'agissait de ma première ancêtre Emma Piceaerd et Pierre Sappos sur le portrait, vous ne vouliez pas plutôt dire...La Mère Fouettarde ?

La petite fille éclata alors de rire et répondit du tac au tac :

-Oh non ! Non ! Je ne pense pas ! Regardez comme ils s'observent ! Ils sont forcément amoureux ! D'ailleurs il n'existe qu'un Père Fouettard mais il ne vaut mieux pas penser à lui et à son fouet qui pourrait s'abattre sur vos fesses !

Je songeais à ces paroles barbares alors que sa théorie était en train de me bouleverser de plus en plus. Emma et Pierre...Amoureux ? Non, impossible ! Ils ne pouvaient pas l'être sinon mon ancêtre n'aurait jamais pu être son opposé professionnellement. Ne pouvant avoir de réponses tout de suite, je fourrai discrètement la peinture dans ma poche avant de la suivre vers une table bondée de parchemins. Elle en déroula un et me le montra :

-Voilà la carte qui vous conduira jusqu'à la Vallée des Rochers Vivants. En bas à droite c'est notre boutique. Il faut vous diriger vers le Nord-Est pour tomber sur cette plaine de geysers. Restez bien sur la grande route pour ne pas vous perdre. D'ici, il vous faudra trois petites heures pour y arriver à pieds, d'accord ?

- D'accord ! Répétai-je en reprenant du poil de la bête.

Satisfaite, Kari enroula à nouveau la feuille souple et la bloqua avec un élastique. Elle me la tendit ensuite et renchérit :

-Bien. Dans ce cas, je ne vous retiens pas plus longtemps. Je vous prête la carte et ajoute son emprunt à votre crédit en plus de la boîte à musique...Venez avec moi nous allons faire le point !

Intriguée par tous ces mots nouveaux, nous regagnâmes la principale pièce de la boutique et Kari se rendit auprès de sa mère pour s'armer d'un crayon et d'un papier. Elle calcula rapidement et me regarda enfin en clamant :

-Il faudra nous donner vingt couronnes à votre retour ! Le délai sera d'un mois...Passé ce temps nous viendrons directement chez vous pour pouvoir réclamer notre dû, est-ce clair ?

-Oui, oui, répliquai-je très vite.

-Parfait, quels sont vos noms et prénoms dans ce cas ? Questionna-t-elle encore.

Vite...Vite un nom en rapport avec la montagne...Pensai-je très fort.

-Euh...Anna Bjorg...Bjorgman, soufflai-je du bout des lèvres.

La jeune fille fit un bond avant qu'un large sourire ne s'affiche sur son visage.

-Mais non ?! Vous êtes vraiment de la famille des Bjorgman ?! S'exclama-t-elle, tiens mais c'est curieux, j'ignorais qu'ils avaient une petite Anna ! Oh dans ce cas ! Je sais que nous serons payés en temps et en heure !

Pour un coup d'essai c'est un coup de maître Helga, pensai-je très fort tout en ne lui montrant rien physiquement. Je remerciai Madame Camviridus pour l'emprunt du prénom et la considérais désormais comme ma bonne étoile.

-Eh bien ! A bientôt dans ce cas Mademoiselle Bjorgman, conclut-elle, vous embrasserez bien votre famille pour nous en espérant que nous les reverrons au printemps.

-Mais oui...Je...Je n'y manquerai pas. A bientôt, répétai-je.

Je fourrais fermement la boîte à musique dans ma poche de robe et m'enfuis enfin de cette boutique en serrant la carte contre mon cœur.

-A nous deux Grand Pabby...Je suis proche d'obtenir tous mes vœux...Pour notre amour, mon Yuma, murmurai-je.

Je tournai à nouveau la manivelle et avançai avec la berceuse d'Ahtohallan en musique de fond pour me donner du courage.

****

-Quoi ? Tu ne veux pas faire la cérémonie de Noël ?! Répéta Christia choquée par les paroles de Paco.

Le chef se prit aussitôt les mains dans le visage et se mit à hurler de colère :


-Mais est-ce que tu as entendu ce que je viens de te dire ?! Les pirates d'Arnevik arrivent ! On s'en fiche complètement de Noël ! Notre priorité c'est notre vie ! Ragea-t-il.

-Personnellement, je ne vois pas pourquoi tu t'énerves ! Renchérit-elle, il n'y a personne actuellement aux Terres Gelées, inutile de se précipiter dans la gueule du loup si nous sommes tous là !

-Oui tu as raison c'est chouette ! Renchérit Maman avec ironie, nos maisons et notre patrimoine vont juste être pillés c'est tout !

Madame Piceaerd la fusilla du regard et répliqua agressivement :

-Oh mais quelle espèce d'idiote tu fais ! Tais-toi donc un peu ! Toutes ces choses ne valent pas ta vie ! Toi et la partie de la communauté aurez le temps de tout reconstruire mais vous ! Personne ne vous remplacera ! Non moi je trouve que c'est une merveilleuse nouvelle que nous soyons tous ici ! N'oublions pas que le Nokk et la Mer Sombre nous protègent. Ces maudits pirates ne s'aventureront pas jusqu'ici !

-Oui ça c'est déjà ce que vous nous avez dit quand nous nous sommes faits attaqués la dernière fois ! Déclara Aponi avec sévérité, tout comme vous nous avez certifié qu'ils ne reviendraient jamais car vous vous en étiez occupés !

Le Père de Yuma et la Mère d'Helga rougirent aussitôt de confusion comme s'ils s'étaient fait prendre la main dans le sac. La mienne en profita pour tonitruer férocement :

-Tout à fait d'accord avec Aponi ! Vous nous avez menti ! Si le Nokk nous protégeait comme tu dis Christia, il aurait déjà engloutis leur navire depuis longtemps ! Hors il ne bouge pas ! Les esprits ne sont pas des armes à tuer l'ennemi nous l'avons appris dans nos leçons de chamanismes pourtant !

-Bon ! Bon ! Ça va ! Cessez de vous chamailler comme deux enfants ! Il nous faut y aller c'est tout ! Coupa Paco avec fermeté, il nous faut protéger Ahtohallan et faire en sorte qu'ils ne l'attaquent pas...C'est la seule chose à laquelle nous devons penser pour l'instant !

La phrase jeta un froid et tout le monde se regarda gravement.

-Que proposez-vous dans ce cas comme plan chef ? Demandèrent les hommes à l'unisson.

Nous le vîmes réfléchir plusieurs secondes avant de répondre :

-Messieurs ! Prenez toutes les armes que nous puissions mettre sur nos bateaux. La bataille s'effectuera sur la mer et non sur terre. Il reste des lances, des couteaux et des carquois de flèches tous justes faits de la semaine dernière !

-Et comment ferons-nous pour éviter les canons ? Renchérit un jeune homme plus sceptique.

-Nous allons les encercler de très près comme ça ils n'auront pas le temps de les lancer, reprit-il sûr de lui.

Les autres Northuldra firent immédiatement une moue non convaincue. Loin de s'offusquer Paco prit bientôt un bâton au sol et dessina de sommaires dessins.

-Nos deux plus grands navires se posteront là et là avec les hommes armés des lances et des coutelas, a contrario les plus petits devront prendre un peu de distance par ce bord-ci pour pouvoir lancer les flèches de sorte à les toucher pour les affaiblir, déclara-t-il à nouveau. Une fois que nous aurons déblayés le plus gros des ennemis, nous monterons à bord de leur vaisseau, car il va de soi qu'ils n'en auront qu'un comme d'habitude, je disais donc, nous monterons à bord pour pouvoir les finir au corps à corps, nous ne laisserons aucun survivant, est-ce bien clair pour tout le monde ?

Nos combattants acquiescèrent d'une seule traite. Plus confiant, le chef se tourna donc vers nous tous et ajouta :

-Pour les femmes et les enfants, on fait comme d'habitude ! Restez bien dans vos huttes tant que les pisteuses n'ont pas reçu de messages par Courant d'Air ! D'accord, tout le monde ?

- D'accord ! Reprirent les voix à l'unisson.

-Non attendez ! Je n'ai toujours pas retrouvé ma fille, si ça se trouve elle est partie sur les Terres Gelées ! Renchérit Christia soudain très pâle, je souhaite aller voir d'abord et je me battrai avec vous !

-Il en est hors de question ! Souligna Rick, tu restes ici, tu dois te préserver si jamais elle revient.

-Anna et Pieter se chargeront d'elle dans ce cas-là, mais au moins je serai fixée ! Préconisa-t-elle encore avec énervement.

Son mari la dévisagea durement mais elle lui tint tête. Il savait qu'elle aurait le dernier mot. A bout de nerfs, il capitula et répliqua :

-Bon d'accord... Nous ferons ainsi.

Agacé, Paco hocha tout de même la tête pour donner également son consentement.

-Ne perdons pas plus de temps et mettons-nous en route ! Tant pis pour les peintures de guerre, Messieurs ! Mesdames ! En avant !

Tandis que la foule commença à chahuter, Papa s'avança alors vers Maman et renchérit :

-Amaris, reste là avec Iduna. Tirez cette histoire de baiser au clair le temps que nous allions nous battre.

Elle secoua la tête en me lançant à nouveau un regard furieux et rétorqua :

-Non. Je viens avec vous. Les Terres Gelées sont aussi les miennes. Iduna se confine avec les parents d'Ylva. Nous allons régler cette histoire le temps que vous vous prépariez. Je vous rejoins aux Plages Grises dans dix minutes.

Mes parents lorgnèrent alors Monsieur et Madame Piceaerd et les quatre adultes se mirent soudain à se sourire. Ils dirent bientôt d'une seule voix crispée :

-Un ennemi commun rassemble même les pires ennemis.

Maman ajouta ensuite :

-Je viens de comprendre la phrase que Pierre Sappos m'avait dite il y a un an par rêve. Laissons nos différents de côté et unissons-nous pour détruire les Arnevikois une bonne fois pour toute.

Christia et elles se prirent la main comme si elles étaient en train de prendre conscience que leurs disputes enfantines étaient ridicules et elles conclurent en chœur :

-Ensemble.

-Mais qu'est-ce vous faîtes !? Venez ! Cria encore Paco avec impatience.

Tous les grands obéirent. Ma mère chercha alors Ylva et ses parents du regard mais ils étaient déjà partis dans leur hutte.

-Je me charge d'elle si tu veux Amaris, proposa soudain Madame Camviridus, je les surveillerai personnellement Olaf et elle.

Comme elle n'avait pas le choix, ma mère obtempéra tout de suite. Nous nous dispersâmes dans plusieurs directions. Mon cœur tambourina dans ma poitrine et je savais que la discussion serait à sens unique. Maman n'écouterait jamais aucun de mes arguments puisque de toute façon, je n'en aurais pas. Elle partit devant avec Anna alors que je les suivais à petits pas. Mon amoureux n'était qu'à quelques centimètres. Il voulut me prendre la main mais je lui fis un « non » de la tête même si je voulais faire la même chose. Il sourit pour me donner du courage alors que j'aurais aimé disparaître dans le sol. Nous finîmes par arriver dans une hutte un peu rustique.

-Je vous laisse l'intérieur, je me charge de parler à mon fils dehors ! S'exclama à nouveau sa mère.

Je restai figée attendant patiemment que la mienne commence dans de longues représailles. A ma grande surprise, il n'en fut pas ainsi. Elle se contenta de m'observer froidement avec les bras croisés et dit bientôt avec hargne :

-Dépêche-toi de parler jeune fille.

La bouche sèche, je finis par articuler :

-Je...Je m'excuse...Pour mon...Comportement.

Elle poussa un profond soupir et m'observa toujours avec méchanceté.

-Hum...J'attendais mieux que ça de ta part ! Est-ce que tu as des sentiments pour lui Iduna ? Questionna-t-elle soudain.

Le « OUI » n'arriva pas à sortir de ma bouche. Les yeux de Maman se révulsèrent immédiatement et elle se baissa à ma hauteur avant de me prendre férocement le menton pour que je me force à la regarder.

-Il me semble que je t'ai posée une question ! Une Sappos est fière bon dieu ! Alors maintenant réponds ! Est-ce que tu aimes Olaf, Iduna ? Répéta-t-elle.

Je déglutis violemment tout en parvenant à acquiescer doucement. Sa main se leva mais elle se retint à temps. A la place elle répliqua :

-Tu es décidément la honte des Sappos ma pauvre fille ! Tu es amie avec une Piceaerd et tu veux en plus lui prendre son parti. Un parti qui soit le plus bas de ton rang de chamane. Je ne te comprends vraiment pas.

Si Helga entendait cela...Elle serait aux anges, pensai-je très fort. Voyant que je ne réagissais pas, elle renchérit :

-Nous t'avons offert l'amitié d'Ylva pour qu'elle t'assagisse mais une fois encore, tu n'es qu'une entêtée qui ne voit pas plus loin que le bout de ton nez. Alors écoute-moi bien Iduna, à notre retour de la guerre, tu as intérêt d'être réconciliée avec elle sinon ça risque de chauffer pour toi mon trésor !

Mais yeux s'embuèrent alors qu'un sentiment de révolte me transperça de toute part. Moi ? Pardonner à une espionne ? Une rapporteuse ? Non ! Ma sœur de cœur avait trahi ma confiance ! C'était au-dessus de mes forces. Parvenant à rassembler tout mon courage, je réussis à bégayer :

-Ce...Ce sera impossible pour moi Maman !

-Ah bon ? Et pourrais-je savoir pourquoi petite impertinente ? Ce n'est pas toi qui choisis ! Dans notre maison, tu es sous notre responsabilité et nos lois ! Cracha-t-elle avec une véhémence qui me dégoûta.

J'encaissai sa remarque et surmontai ma gêne en reprenant :

-Parce...Que...Ylva...Elle...Elle ne m'aime pas comme tu...Le crois.

Contre toute attente, Maman ne s'étonna pas. Elle continua de me fixer comme si elle estimait que ce n'était pas une excuse valable. Sincèrement déçue de sa réaction car j'espérai l'avoir de mon côté, je fus encore plus abasourdie lorsqu'elle finit par répliquer :

-Aimer une personne de son sexe ne doit pas être un obstacle mon trésor et encore moins pour une chamane. Découvrir l'amour, les plaisirs de la chair avec Ylva et ce qu'elle pourrait t'apporter est une bénédiction pour ton apprentissage car il te permettrait de découvrir la nature et l'essence même de ton corps au travers d'une autre palette de chakras.

Ce fut la douche froide. J'aurais donné n'importe quoi pour avoir une gifle finalement. Ce manque de soutient m'écœura et je fis exprès de regarder ailleurs pour l'énerver. Sentant que je ne l'écoutais déjà plus et comme elle était pressée, elle répéta alors :

-Cela ne doit pas te paraître dégoûtant. Et que tu le veuilles ou non, tu aimes cette proximité avec elle. Ne crois pas que je ne vous observe pas toutes les deux ! Demande à Anna de t'amener jusqu'à la hutte des Nordlys. Je te le répète, je veux te voir plus unie que jamais à mon retour avec Ylva ! Maintenant je dois y aller !

Elle m'embrassa tendrement le front et me serra contre elle. Rebutée, je me repoussai violemment de son étreinte et m'en allai en courant pleurer vers une des parcelles de terre. Je demeurais ainsi pendant plusieurs minutes avant qu'Anna Camviridus ne vienne bientôt me tapoter l'épaule.

-Alors...Il paraît qu'il faut que je t'amène aux Nordlys, petite Sappos ? Dit-elle avec malice.

Je lui lançai un regard boudeur et hochai la tête.

-Nous devons nous dépêcher dans ce cas. Je ne souhaite pas laisser Olaf seul trop longtemps, murmura-t-elle avec un sourire.

Les joues en feu, je lui tendis ma main et nous retournâmes vers l'une des huttes du campement. Anna tapa violemment contre le battant et la mère d'Ylva ouvrit la porte. Elle me réceptionna avec empressement et prit congé assez rapidement de Madame Camviridus.

-Tu arrives à temps Iduna. Nous allions prier pour les combattants et les combattantes ! M'intima-t-elle.

Essayant d'éviter le regard insistant de la peste qui m'avait servi de sœur pendant deux ans, j'allais m'asseoir face à l'âtre et joignis mes mains de la même façon que le reste de la famille. Toutefois, la phrase pieuse venait de me faire l'effet d'un choc électrique. Ma rancune m'avait fait oublié à quel point la guerre pouvait être dangereuse. Je me dépêchai donc de réguler ma haine à l'égard de mes parents et pensai très fort à eux et les autres membres de notre communauté qui risquaient leurs vies. Nous fûmes plongés dans un long silence pendant une demi-heure. Puis Madame Nordlys finit par dire :

-Vous pouvez aller jouer dans la chambre d'Ylva à présent. Ne chahutez pas trop fort. Je viendrai vous prévenir pour la collation.

Cette traîtresse voulut bientôt me prendre la main mais je ne me laissai pas faire et la poussai plutôt vers son lieu d'intimité. Elle bouda légèrement en voyant que je n'acceptais pas son pardon et nous nous confrontâmes encore durant de longues minutes avant qu'elle ne demande d'une voix légèrement anxieuse :

-Alors... Nous ne serons plus jamais amies ?

-Ni amie, ni sœur, réitérai-je durement.

Elle tapa fort du pied pour montrer sa contrariété et répliqua :

- C'est injuste...Moi qui pensais te rendre service en t'évitant de te faire de faux espoirs avec Olaf, me voilà bien punie. Si j'avais su, effectivement je n'aurais rien dit et tu t'en serais rendue compte toute seule.

-Tais-toi ! Repris-je avec agressivité, tais-toi j'ai l'impression d'entendre ma mère quand elle parle d'Helga et moi ! Vous n'êtes que deux mégères toutes les deux. Vous étiez complices depuis le départ.

À ma grande surprise, Ylva ne sembla pas comprendre où je voulais en venir. Elle se mit à rougir violemment et répéta :

-Complice avec Amaris ? Et à propos de quoi ?

Voyant que je ne dirai rien, elle reprit gravement :

-Je te rappelle que ceux sont tes parents qui ont fait sorte que je vienne chez eux avec un but précis : Que tu oublies notre sœur de cœur.

Elle sembla sincère et je doutais soudain de mon argumentaire. Je savais au fond de moi qu'il était faux et qu'Ylva m'aimait sans arrière-pensées comme moi avec Olaf.

-Non rien, laisse tomber. Je ne veux plus rien entendre de ta bouche, lâchai-je violemment.

Mon ancienne meilleure amie réussit à se contenir. J'ajoutai alors :

-Ma mère souhaiterait que tu reviennes avec nous aux Terres Gelées pour pouvoir continuer à être à mes côtés... Oh... Et on doit faire semblant d'être comme avant aussi... Alors on va dire que je te pardonne pour ce que tu as fait tout à l'heure.

-Si ce n'est pas sincère je ne veux pas de tes excuses Iduna, dit-elle enfin très calmement.

Agacée par son comportement car je savais que je n'obtiendrai pas gain de cause, je décidais alors qu'il n'y avait qu'une seule façon de lui faire accepter ma proposition. Rapide comme l'éclair, je déposais brièvement mes lèvres sur les siennes et m'enfuis en courant vers la salle à manger. Je savais que ce n'était pas bien de jouer avec ses sentiments mais j'achetais ma paix avec mes parents.

-Puis-je vous aider à confectionner les biscuits Madame Nordlys ? Demandai-je alors le plus naturellement du monde.

J'essayai de ne pas être troublée par le baiser que je venais de donner car il m'avait malgré tout paru agréable. Mes pensées se dissipèrent bien vite en voyant le teint plus blanc que neige de la maîtresse de la hutte.

-Oh ma petite Iduna ! J'allais venir vous chercher avec Ylva ! Il n'y aura pas de collation finalement ! Nous venons d'avoir une missive des combattants...Les hommes d'Arnevik sont plus nombreux que prévus... Ils craignent qu'ils ne délaissent les Terres Gelées pour venir directement dans la Forêt Enchantée. Par précaution nous ne pouvons pas rester là ! Venez vite ! Il faut que nous partions nous réfugier dans les Cavernes Perdues.

Sans même chercher à comprendre, nous nous passâmes rapidement nos capelines et marchâmes longtemps jusqu'à des berges qui bordaient la lourde rivière, endroit préféré des géants de pierre. De là, les femmes n'hésitèrent pas à les appeler et ils nous déplacèrent jusqu'à un grand plateau.

-Vite ! Vite ! Cachez-vous derrière ce buisson ! Nous indiquèrent-elles rapidement.

Nous nous agglutinâmes donc dans une immense grotte et nous assîmes patiemment. Je ne disais rien, ayant l'impression de replonger plusieurs années en arrière. L'angoisse et la peur étaient en train de me nouer le ventre car ce Noël ne tournait définitivement pas comme je l'espérais. Helga était toujours introuvable, mes parents en train de se battre, mon amitié avec Ylva à fleur de peau... Toutes nos bêtises me parurent soudain saugrenues. Nous étions en guerre et nous nous disputions pour des histoires de garçons ?

Mon regard croisa bientôt le sien et je devinais qu'elle pensait la même chose. Nous finîmes par nous sourire dans l'obscurité et rejoignîmes discrètement Olaf et Yuma qui demeuraient côte à côte comme soutiens mutuels.

Toujours sans paroles nous nous donnâmes la main. Je reçus alors une force intérieure comme si ma place auprès de notre groupe venait d'être reprise.

-Vous croyez que c'est grave ? Demanda soudain le jeune Lorcus... Je veux dire... Je ne suis pas encore prêt à être chef moi.

-Ne t'inquiète pas, nos pères sont revenus la dernière fois, il n'y a pas de raison que ce ne soit pas pareil, répliqua Olaf pour le rassurer.
Ylva et moi acquiesçâmes puis nous observâmes encore les parois rocheuses de la grotte et sortîmes en même temps :

-Quand je pense que nous avons détruit l'autre entrée de ce lieu.

Intrigués les garçons écoutèrent alors attentivement comment nous avions embrasés les congères il y a un an de cela.

-Peut être que c'est notre erreur que nous payons aujourd'hui, soupira bientôt Ylva.

-Je ne pense pas... Pierre et Emma sont plutôt à leur tournée de Noël qu'à une stupide bataille entre deux peuples à l'heure qu'il est, soulevai-je malicieusement.

-Et Helga a dû aller se mettre dans de beaux draps ! Grommela soudain Olaf.

Nous nous lançâmes alors un regard surpris. Yuma blanchit tandis qu'Ylva susurra immédiatement d'une voix moqueuse :

-Mais alors ça ?! Un miracle se serait-il produit ?! Serais-tu inquiet pour ta vraie fiancée ? Aurais-tu enfin reçu la foudre de l'amour à son égard ?! Pour une fois qu'on ne vous entend pas vous chamailler vous deux ! C'est une chance ! Les ennemis nous auraient entendus à des kilomètres sinon !

Le visage du jeune Camviridus devint rouge ce qui me rendit un peu jalouse tout comme les propos de ma meilleure amie. Peut-être avait-elle raison...J'étais moi aussi assez surprise qu'il se soucie d'elle.

-Mais non c'est pas ça mais... Tout de même ! Je voudrais pas qu'il lui arrive quelque chose c'est tout ! Je ne suis pas un monstre ! Au fond je suis comme vous, même si Helga me fait tourner en bourrique, je l'aime bien moi ! Je suis sûr que vous savez où elle est ! Reprit-il en nous fixant avec suspicion Ylva et moi.

Ne souhaitant pas que ma sœur de cœur fasse de gaffe, je répondis immédiatement :

-Elle est partie en Arendelle. Elle... Elle a dit qu'elle voulait collecter des informations en vue de la préparation de notre guerre envers eux... Et elle a eu raison de le faire quand on voit qu'on se fait encore attaquer !

Le regard d'Olaf s'assombrit tout de suite et il grommela :

-Mais c'est pas vrai d'être complètement inconsciente à ce point ! Il pourrait lui arriver n'importe quoi ! Pourquoi n'a-t-elle pas demandé que je l'accompagne ! J'aurais accepté sans hésiter pour la protéger... Mais c'est pas possible d'être comme ça !

Alors que nous reçûmes des "chut" de la part des adultes, mon amoureux tapa violemment son point sur le parterre du sol. Ses doigts craquèrent et il se retint d'hurler alors que ses yeux pleurèrent de douleur. Sans rien montrer de ses sentiments, Yuma lui tapota gentiment l'épaule et murmura à son tour :

-Helga a sa fierté que veux-tu ?! Elle finira bien par revenir avec toutes les instructions dont nous avons besoin et nous surprendra.

Les poils d'Olaf s'hérissèrent tout de suite et il le fusilla du regard.

-Tu es sûr de toi ?! Renchérit-il plus agressivement qu'il ne l'aurait voulu.

-Oh oui... Elle est très douée quand il s'agit d'obtenir ce qu'elle veut, chuchota-t-il en contrôlant ses joues.

-Et elle n'est pas la seule, pouffa doucement Ylva alors que je devins écarlate.

Heureusement aucun des garçons ne l'entendit et nous demeurâmes tous pensifs. Nous retournâmes dans un silence profond et fûmes bientôt bercés par les gouttes d'eau qui tombaient en discontinus du haut des parois. J'étais donc sur le point de partir dans un voyage astral pour essayer de localiser ma meilleure amie quand Courant d'air arriva avec un message. Nous recroquevillant par instinct les uns contre les autres nous fumes soulagés d'entendre bientôt Madame Camviridus nous dire :

-La bataille est terminée ! Nos hommes rentrent dans la Forêt Enchantée !

Il y eut un tonnerre d'applaudissements. Nous sortîmes en trombe de la grotte et les géants nous laissèrent bientôt aux abords du campement. Un immense brouhaha dû à l'excitation de nos proches était en train de se répandre et nous aperçûmes bientôt nos pisteuses au loin.

-Les vainqueurs sont de retour ! Hurlèrent-elles, le visage rougi par la course qu'elles venaient de faire depuis les Plages Grises.

-Les vainqueurs ? Souleva Anna Camviridus.

Elles hochèrent fermement la tête et crièrent en chœurs :

-Le Nokk a coulé les bateaux des pirates et ils ont battu en retraite. Ils ont achevé les blessés qui restaient !

De nouveaux sifflements se propagèrent alors à travers notre communauté. Olaf et moi nous enlaçâmes sans nous rendre compte et il nous fallut beaucoup d'efforts pour ne pas nous embrasser sur le champ. Je sentis bientôt le regard d'Ylva derrière mon dos. Me retournant alors, je ne l'oubliai pas et lui ouvris également les bras pour qu'elle s'y réfugie.

Quelques secondes plus tard, les pisteuses réclamèrent le silence et crièrent ensemble :

- S'il vous plaît ! Faites de l'espace ! On ramène les blessés ! Mouna et Aponi doivent pouvoir se faufiler !

Trépignant d'impatience, nous réussîmes à nous contenir jusqu'à apercevoir les premiers guerriers et guerrières. Je guettai mes parents avec inquiétude en espérant qu'ils seraient moins en colère qu'avant leur départ. Je me préparais déjà psychologiquement à leur dire que j'étais vraiment désolée pour mon baiser avec Olaf même si ce n'était pas tout à fait vrai. Je leur promettrais que ce serait le premier et le dernier et que je serais une petite fille plus disciplinée et sage à partir de maintenant. Je voulais remonter dans leur estime. Je tenais fermement la main d'Ylva dans la mienne pour leur montrer que nous étions à nouveau unies comme deux sœurs. J'étais sincèrement heureuse de voir les enfants courir dans les bras de leurs parents, les femmes embrasser leur mari. C'est bientôt ton tour Iduna...Quand tu verras Papa et Maman...Me répétai-je à plusieurs reprises alors que mon être rayonnait.


Toute contente, je vis bientôt apparaître Monsieur et Madame Piceaerd et en déduisis qu'ils devaient être avec eux puisqu'ils étaient partis ensemble, presque réconciliés. Christia et Rick vinrent rapidement vers moi alors que j'observais toujours derrière eux le défilé des revenants. Ils s'abaissèrent à ma hauteur et Madame Piceaerd sortit bientôt un mouchoir où logeaient deux mèches de cheveux.

-Tiens mon enfant, dit-elle calmement, il va falloir être forte.

Ma bouche s'assécha immédiatement alors que je ne comprenais pas bien ses paroles.

-Euh...Merci...Mais dites-moi...Est-ce que Papa et Maman vont bientôt arriver ? Demandai-je.

Rick et Christia s'observèrent et je me sentis prise d'un vertige. A ma grande surprise, je pouvais lire de la peine sur le visage de la mère d'Helga. Elle se racla plusieurs fois la gorge et murmura :

-Tu...Tu peux venir habiter avec nous à présent pour que je peaufine ta formation de chamanisme...Si...Si tu en as envie.

Mes os se brisèrent en même temps que sa voix. Je battis plusieurs fois des yeux alors que ces derniers s'humidièrent.

-Euh...Vous...Papa...Maman...Ils...Morts ? Paniquai-je.

-Amaris et Elias ont donné le meilleur d'eux et se sont battus jusqu'au bout, répliqua Rick, ils...Ton Père est mort en premier en se prenant un sabre dans l'abdomen, ta mère ne s'est pas méfiée et s'est accroupie pour tenter de lui faire le circuit chamanique. Christia n'a pas eu le temps d'arrêter le pirate qui lui a donné un coup dans le cœur.

Non. Non. Je refusais cette issue. Ils mentaient. Ils n'avaient jamais pu aimer la famille Sappos ! Qu'est-ce qui me disait que ce n'était pas eux qui les avaient assassinés ?! Ma théorie partit en fumée dès l'instant où je vis leurs visages abattus. Madame Piceaerd souffrait également. Encaissant la nouvelle, je pris sur moi et essayai de me contenir en répliquant :

-Je vous remercie pour votre offre...Mais c'est moi à présent la nouvelle chamane des Terres Gelées...La communauté ne peut exister sans moi.

-Voilà une parole digne de sagesse, décréta derechef Christia alors que j'éclatais soudain en sanglots.

A ma grande surprise, ce qui s'avéra la pire ennemie de ma mère me ramena contre elle et me frotta le dos pour m'apaiser. Elle me caressa plusieurs fois les cheveux alors que je fus prise de spasmes à cause de la situation que je refusais de croire.

-Voilà...Voilà...Ça va passer, dit-elle très gentiment.

-Non...Je...J'étais en colère contre Papa et...Ma...Man...Je...Je ne leur ai...Même pas dit...Au revoir...Hoquetai-je avec peine.

Monsieur et Madame Piceaerd se regardèrent alors, désolés. Puis elle reprit avec un petit sourire :
-Il reste les voyages astraux pour cela mon enfant...D'ailleurs...Serait-il possible que tu en fasses un pour que nous puissions localiser Helga ? Nous ne l'avons malheureusement pas trouvé aux Terres Gelées...

J'aurais aimé leur hurler dessus. Crier qu'ils n'étaient que des sans cœur qui ne pensaient qu'à eux. Mais je me contentais juste d'acquiescer à la place. La vie de mon amie était ce qui me restait de plus précieux désormais.





Pour le titre.



Et voici une petite illustration d'Helga sur le Nokk I love it

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Sam 29 Oct 2022, 15:40
L'esprit de l'eau n'a finalement pas emmené Helga à la plaine des trolls, mais directement à Arendelle, le royaume qu'elle s'était juré de détruire avec ses amis à l'avenir. Mais malgré cela, non seulement elle fait la (rapide) connaissance d'une gentille pâtissière, mais se rend compte qu'on fête aussi Noël à Arendelle. A cela s'ajoute aussi qu'elle arrive le jour de l'annonce de la naissance de Runeard, fils d'Adgar et d'Héléna. Mais son opinion négative d'Arendelle lui rappelle que sa mission passe avant le reste et, hésitante, demande à une certaine Kari (future propriétaire du bazar d'Oaken) de lui indiquer le lieu de la plaine des trolls. Il y aurait une carte dans la boutique, Kari l'y emmène.

Mais une fois arrivé, deux choses attirent l'attention d'Helga : une boîte à musique, dont la mélodie est tellement à son goût que Kari la lui donne, sous condition de crédit, et un portrait supposé d'Emma Picéard et Pierre Sappos ensemble. L'idée qu'ils étaient amoureux, contrairement à ce qui ce disait parmi les siens, la force à chourrer ledit portrait. Mais au moment de devoir donner son nom pour le crédit à verser dans un certain délai, elle se fait passer pour une certaine Anna Bjorgman, une membre de famille réputé auprès de la boutique. Et enfin, la carte retrouvé, Helga commence son départ en direction de la plaine des trolls.

Du côté d'Iduna, c'est la panique. Les pirates d'Arnevik arrivent mettre le dawa chez les Terres Gelées. Malgré le différend et les pics moqueuses entre les deux familles, un plan de bataille est vite établi tandis que les femmes et les enfants seront mis en sécurité. Mais c'est sans compter sur Christia, dont sa fille reste introuvable et dont elle pense qu'elle est aux Terres Gelées. Mais Rick lui promet de vite la retrouver et de veiller sur elle. Et ayant médité sur les conseils en songe de Pierre Sappos, Christia semble enfin mettre sa rivalité de côté avec madame Picéard, du moins le temps que l'ennemi soit repoussé.

Mais pour autant, cette histoire d'amour entre Iduna et Olaf n'est pas oublié, et Iduna est forcé d'avouer la vérité à sa mère, lui valant des réprimandes bien placées. Mais aussi non seulement de devoir s'excuser auprès d'Ylva, celle-là même qui l'a dénoncé, mais aussi d'accepter l'amour que sa sœur de cœur porte pour elle afin d'enrichir ses leçons de chamanisme et sur la découverte de son corps de future femme. Mais ça, elle refuse de le faire une fois de retour auprès d'Ylva. Mais quand cette dernière lui rappelle que ce sont ses parents (à Iduna) qui ont tenu à ce qu'elle (Ylva) vienne chez elle pour qu'Iduna oublie Helga, Iduna tente de régler les choses... en l'embrassant sur la bouche, mais uniquement pour mieux se faire pardonner.

Mais au même moment, une missive guerrière rapporte que les pirates se dirigent plutôt vers la forêt plutôt que les Terres Gelées, forçant donc toutes les femmes et enfants à se réfugier dans les cavernes. Oubliant vite leur chamaillerie, Iduna et Ylva s'en vont retrouver Yuma et Olaf. Mais Helga manque encore à l'appel, et Olaf semble bien énervé quand il apprend qu'elle est partie pour Arendelle, pour y trouver des informations en vue d'une future guerre contre eux selon Iduna. Les hommes northuldras partis en guerre reviennent finalement victorieux (surtout grâce à l'esprit de l'eau)... mais Amaris et Elisa, les parents d'Iduna, ne sont pas parmi eux. Et sachant ce que ça veut dire pour Iduna, Rick et Christia Picéard lui offre la possibilité de vivre chez eux, le temps qu'elle devienne la nouvelle chamane des Terres Gelées... même si on n'est pas à l'abri d'une révélation comme quoi que c'est les Picéards qui ont volontairement tué leur rivaux.

Quoi qu'il en soit, Rick et Christia demandent à leur fille adoptive d'utiliser le voyage astral pour retrouver Helga.

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Sam 29 Oct 2022, 15:52
Merci @Dov pour ton commentaire Wink
Petite précision Wink Juste à la fin Iduna pense que c'est de la faute de Christia et Rick mais après elle le dit elle-même que ce ne sont pas eux les coupables Wink
Puis elle dit clairement à Christia que son offre est sympathique mais elle va s'assumer seule aux terres gelées car sans chamane il n'y a plus de terres gelées (c'est d'ailleurs pour cela qu'après la disparition d'Elysia dans RVLP3, les terres Gelées n'existent plus Wink )

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Lun 31 Oct 2022, 13:45
Coucou!

J'ai bien lu mais si je n'ai rien mis c'est que ces deux derniers chapitres... bah j'ai pas trop accroché et je sais pas pourquoi Sad
J'attends ma suite pour avoir un peu plus de recul je pense que ce tome est plus "lisible" avec me recul que chapitre par chapitre par rapport aux autres Very Happy
Donc
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