- Le Royaume d'Arendelle -
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Frozen: Dans un autre monde

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Frozen: Dans un autre monde - Page 2 Empty Re: Frozen: Dans un autre monde

Mer 12 Nov 2014, 23:15
Et voici le chapitre 4 ! Bonne lecture à ceux qui le liront !



Chapitre 4






Je fus réveillé le lendemain par un rayon de soleil aveuglant. Je me redressai péniblement, en même temps que mes yeux s’habituaient à la lumière du jour, puis m’assis sur le bord du lit, pour me remettre lentement de l’effort du réveil qui avait été trop violent. Une fois pleinement réveillé, j’analysai la situation:


« Bon, je suis réveillé, je suis à Arendelle, et je suis…je suis…Putain je suis en retard !!!


Je sautai à bas du lit, fis un brin de toilette avec une éponge et un baquet d’eau posés sur un tabouret dans un coin de la chambre, m’habillai en vitesse, et descendis les marches quatre à quatre pour arriver dans la pièce centrale de l’Old Reinder. Anton était déjà au travail, en train de servir les premiers lève-tôts, et me fit un grand sourire en me voyant apparaître:


-Eh Y’an ! Alors, c’t’aujourd’hui l’grand jour ! C’est c’matin qu’tu dois commencer dans l’orchest’ du royaume ?


-Exactement Anton, et je dois me dépêcher, si je ne veux pas arriver en retard !


J’ajustai mon costume, et sortis de la taverne. J’étais à peine sorti, et commençait à me diriger vers le château, lorsque j’entendis Anton me crier depuis le seuil de l’auberge:


-T’inquiète pas, t’vas l’trouver bizarre au début, mais c’pas un mauvais bougre t’verras !


Je me demandai sur le moment de qui il parlait, mais peu importait. J’étais attendu au château pour débuter ma carrière au sein de la cour d’Elsa, en tant que musicien de la cour. Tandis que je marchai en direction du château, j’en profitai pour me poser les questions que je ne m’étais pas posées jusque là: aurais-je les compétences nécessaires pour être au sein d’un orchestre censé jouer une musique d’une autre époque ? Serais-je bien reçu dans ce dernier, ou bien ne serais-je qu’un musicien de plus au milieu de nombreux autres ? Et surtout, aurais-je l’occasion de revoir Anna, Elsa et les autres, ou ne les verrais-je plus alors qu’en de trop rares occasions ?
J’étais tellement concentré sur mes interrogations que je ne me vis même pas arriver au château. Comme cela était à prévoir depuis la fin du film, les portes étaient ouvertes. J’entrai donc dans la cour intérieure, cherchant du regard une personne qui pourrait m’aider à trouver l’endroit du château où j’étais censé me rendre, lorsque je vis sortir un homme en tenue de domestique d’une des portes du château, et se diriger vers moi. Je le reconnus alors qu’il arrivait à ma hauteur: c’était Kay, le majordome du château.


-Bien le bonjour Monsieur, la princesse Anna m’a demandé de vous conduire à l’orchestre. Celui-ci vous attend.


J’étais donc arrivé juste à temps ! Moi qui m’était pourtant fait une spécialité d’arriver en retard lorsque j’étais attendu, j’étais assez fier de moi d’être cette fois à l’heure. Je suivis donc Kay qui me conduisis à travers différentes salles du château, pour finalement arriver devant une petite porte qui, bien que plus petite que les autres, était tout de même richement ouvragée.


-Et voici l’endroit réservé aux travaux de l’orchestre, me dit Kay en se postant devant la porte. Voici également pour vous. Il vous a été alloué une chambre dans l’aile Est du château, de par votre statut de musicien de la cour.


Il me tendit alors une petite clé dorée, puis m’annonça:


-Ce sera tout pour Monsieur. Si vous désirez quoi que ce soit, je serais là si vous désirez vous adresser à moi. Miss Gerda sera également ravie de vous aider, si vous le lui demandez. Enfin, je vous souhaite bonne chance pour vos débuts…selon la personne ils ne sont pas toujours faciles.


Puis il s’en alla, me laissant seul devant la porte. J’entrai. Je me revis alors dans la taverne, lorsque Anna et Kristoff étaient venus me chercher, car je sentis à nouveau tous les regards se tourner vers moi. Tous, sauf celui d’un homme au fond de la salle, qui n’avait pas pris la peine de se retourner, ajustant coquettement son costume devant un miroir. Un petit homme qui tenait un tambourin à la main, s’approcha de lui, et lui murmura:


-Anders…il est arrivé.


L’homme cessa alors de s’admirer, et se retourna vers moi. Il n’était pas très grand, mais était de cette sorte de gens qui semblent imposer le respect par leur simple allure. Il avait des traits fins, mais un peu grossiers, et un sourire étrange à la commissure des lèvres, qui suffisait à lui seul à savoir qu’il semblait posséder une haute idée de lui même. Il avait également des cheveux noirs, plus longs que les miens, et rassemblés en un catogan. Il portait un costume bien plus ouvragé que ceux des autres musiciens, et semblait exercer sur eux un sentiment d’admiration mêlé de ce qui semblait être une sorte de respect craintif.
Il s’approcha de moi, et me toisa de bas en haut, comme s’il cherchait à juger ma personne à mon apparence.


-Alors le voici donc, le plus jeune musicien d’Arendelle, et le plus rapidement intégré.


Quelque chose dans sa voix ou sa manière de parler me semblait teinté d’un mépris palpable, et c’est avec circonspection que je répondis:


-Si vous le dites. Et vous êtes ?


L’individu me regarda avec un regard en coin, et fit une courbette qui puait le faux à des kilomètres.


-Oh désolé, je ne me suis pas présenté. Je me nomme Anders, coordonateur de l’orchestre d’Arendelle, et premier musicien de la cour de la Reine !


Je pouvais voir au ton qu’il employait qu’il s’écoutait délicieusement parler, et semblait boire ses propres paroles.


-C’est donc de moi que tu recevras tes directives. Arnar ! cria-t-il


Puis le petit homme qui était venu lui annoncer mon arrivée se précipita sur lui, en lui tendant une tenue pliée.


-Tu devras porter ceci, afin de montrer ton appartenance à l’orchestre. Bien sûr, tu devras accepter de garder la place qui va être la tienne, sans quoi tu n’auras plus qu’à retourner chanter tes ritournelles dans les rues.


Je me sentis irrité. « Pourquoi il me tutoie ce con, on n’a pas gardé les rennes ensemble que je sache ? », pensais-je en découvrant la tenue qu’il me tendit. C’était la même que les autres musiciens, une tenue blanche, ornée d’un lys jaune, symbole d’Arendelle, avec des ornements bleutés sur les manches.
Je pris la tenue, puis le regardait bien fièrement dans les yeux:


-J’ai beaucoup de mal avec le fait qu’on me donne des directives. Surtout lorsqu’elles viennent de quelqu’un que je connais à peine.


Je vis alors quelque chose changer dans le regard du dénommé Anders, et je vis tous les musiciens, même s’ils étaient peu nombreux, se crisper sur leurs instruments. Anders, lui, me dévisagea, et me répondis sur un ton amer:


-Il le faudra bien. La Reine elle-même m’a nommé à ce poste, et ce n’est pas un débutant qui…


Mais alors qu’il allait probablement achever une phrase que je n’aurais pas forcément apprécié, la porte de la salle s’ouvrit, et laissa apparaître Anna, accompagnée d’Olaf !


-Bonjour tout le monde ! Belle journée non ? Je venais voir si…oh ! Yohan, vous êtes arrivé !


Puis elle se dirigea vers Anders et moi, qui n’avions pas bougé de notre face à face.


-Vous avez déjà fait connaissance c’est super ! dit-elle


Alors Anders mit un genoux à terre, et salua Anna tellement bas que ses cheveux touchèrent le sol.


-Princesse ! J’expliquais à notre nouvel ami notre façon de fonctionner.


-Mais alors vous ne l’avez toujours pas entendu ?, fit Anna, oh vous allez voir, Yohan est un musicien tout à fait inhabituel et original, je suis sûre que sa musique vous plaira beaucoup ! Nous feriez-vous une démonstration de vos talents Yohan ? dit-elle en se tournant vers moi


Je restai interdit. Cette fois-ci, l’auditoire serait un peu plus nombreux, mais au moins, Elsa n’était pas parmi eux.


-Certainement Princesse, comme il vous plaira !


-Moi j’adore la musique, c’est comme un vent tout chaud pendant l’été ! fit Olaf avec enthousiasme, avant de s’asseoir et d’attendre.


J’avisai alors une mandoline posée dans un coin, semblable à celle que j’avais utilisée la veille, l’accordai de la même façon, et, après m’être chauffé la voix, je pris le parti d’une chanson qui les surprendrait mais leur plairait malgré tout, afin que ce Anders voit véritablement ce que j’étais capable de faire.







Lorsque je cessai de jouer, j’observai les musiciens. Ils paraissaient éberlués. M’avaient-ils trouvé si bon ? Ou bien était-ce le fait d’entendre une telle chanson, bien trop en avance de quelques siècles sur leur époque, qui les avait abasourdis à ce point ? Anna, elle, applaudit encore une fois de bon coeur, et semblait ravie.


-C’était formidable ! Je me demande vraiment où vous allez chercher cette musique Yohan, en tous cas, elle est délicieuse à entendre et on n’en entend pas tous les jours des comme ça !


Anders, lui, n’avait pas bougé. Je perçus néanmoins que la dernière phrase d’Anna sembla l’irriter, mais ce n’était rien en comparaison de celle qu’elle ajouta ensuite:


-Même Elsa a beaucoup aimé votre chanson d’hier soir, je suis sûre qu’elle a hâte d’entendre ce que vous allez faire avec cet orchestre !


A cet instant, nul doute que si Anders avait eu des fusils à la place des yeux, j’aurais été réduit en charpie. Il semblait bouillir de colère, et se retourna vers Anna, en protestant d’un ton doucereux:


-Veuillez me pardonner Princesse, mais il se trouve que je suis le coordonateur de cet orchestre, nommé par la Reine elle-même, et par conséquent, cela sera à moi de décider ce que notre ami aura à jouer.


-Certainement Anders, répondit Anna, mais rien ne vous empêche de lui laisser un peu de liberté, ainsi qu’à vos autres musiciens, n’est-ce pas ? Oh, mais il est déjà dix heures ! Veuillez m’excuser messieurs, mais je dois m’en aller, la Reine doit m’attendre et Kristoff va bientôt rentrer de sa livraison !


Puis, elle s’en fut, non sans m’avoir salué une dernière fois, Olaf trottinant joyeusement sur ses talons. A peine fut-elle sortie de la pièce qu’Anders se tourna vers moi. A en croire son regard noir, il me détestait à présent pleinement et cordialement. Il avança vers moi comme pour me dire quelque chose, puis au dernier moment se ravisa, et tournant crânement les épaules, s’en alla par la porte que venait de prendre Anna, en annonçant:


-J’ai à faire moi aussi ! Ne profitez pas de mon absence pour vous prélasser, vous n’êtes pas payés à ça !


Puis il sortit. Les musiciens se détendirent alors, et je pus faire plus ample connaissance avec eux. Je sentis notamment s’approcher de moi le petit homme au tambourin. Comment l’avait appelé Anders déjà ? Ah oui, Arnar !


-Je crois qu’il m’aime bien, ironisai-je en lui serrant chaleureusement la main, après m’être présenté


-Ah Monsieur, me répondit-il, vous n’avez pas idée de la colère dans laquelle vous l’avez plongé. Anders n’a pas l’habitude que de jeunes musiciens lui tiennent tête, qui plus est lorsque ceux-ci sont semble-t-il appréciés de la famille royale !


-Mais il est toujours comme ça ?


-Hélas non, répondit une voix dans un coin de la pièce


Je me retournai. Celle qui avait parlé était une musicienne d’une trentaine d’années, grande et rousse, avec une voix qu’on devinait puissante et expressive. Une chanteuse très probablement.


-Je m’appelle Nora, se présenta-t-elle. Et je crois pouvoir parler au nom de tous ici présents en disant que nous connaissons bien Anders, et qu’il n’a pas toujours été comme cela. Voyez-vous, tous nous connaissons ici depuis des années. Nous n’étions qu’une troupe de musiciens errants avant que la Reine ne nous engage pour recréer l’orchestre royal, suite à la Grande Fonte, et son retour au royaume. Anders a toujours été le meilleur musicien d’entre nous, et c’était jadis un gai compagnon. Mais à notre arrivée, il a commencé à nourrir pour la Reine Elsa une passion dévorante, une passion qui semble le consumer un peu plus chaque jour, et le pousse à exiger de nous sans doute plus que nous ne le pouvons, jour après jour. Il est persuadé que sa musique l’aidera à conquérir la Reine, et rejette la faute sur nous chaque jour de ne pas y parvenir. Alors je souhaite sincèrement que vous vous plaisiez parmi nous Yohan, mais sachez ceci: si vous le gênez, Anders vous le fera regretter.


-Il essaiera, répondis-je finalement. Je comprenais à présent ce qu’avait voulu dire Anton lorsque j’avais quitté l’Old Reinder. Ce type ne me connaissait pas, et j’avais bien l’intention de lui montrer qui j’étais !


-Vous ne comprenez pas, fit Arnar, Anders est meilleur que la plupart d’entre nous le serons jamais. Mais vous…cette musique que vous avez jouée…elle est différente. Elle est spéciale. Anders ne la connaît pas, et cela va lui faire peur. Alors, si vous désirez jouer la sécurité, quittez l’orchestre dès maintenant. Mais si vous restez, s’il vous plaît, alors impressionnez-le, époustouflez-le, montrez-lui que son mépris et sa prétention sont vains !


Je n’eus même pas à réfléchir avant de donner ma réponse:


-Je lui montrerais.


Les musiciens semblèrent alors remplis de joie, de larges sourires apparurent sur leurs visages, et tous vinrent me saluer, se présenter et échanger quelques paroles ou compliments à propos de ma musique.
Mais, regardant la mandoline, je compris que si je voulais impressionner Anders, si je voulais montrer à Arendelle ce qu’était une véritable musique, puissante et sortant des tripes, il allait me falloir plus.


Il me fallait une guitare, une vraie.














Pour la mise au point, à présent que le reste de la fic est intégralement à écrire, j'essaierais d'être régulier dans la publication des chapitres, avec au maximum 2 chapitres par semaine (mais c'est peu probable) et au minimum un chapitre par semaine. J'espère que ceux qui la lisent y prennent autant de plaisir que j'ai à l'écrire !

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Face each new sun with eyes clear and true
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"Moi, je suis peut-être pas un as de la stratégie ou du tir à l'arc, mais je peux me vanter de savoir ce que c'est que d'aimer quelqu'un." - Perceval le Gallois (ou Provençal le Gaulois)

"Il faut savoir qu'une passerelle a deux côtés...et nos parents ont eu deux filles." - Elsa d'Arendelle
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Jeu 13 Nov 2014, 22:26
Alors, ça y est j'ai lu la suite :p
Bon et bien que dire..
J'ai adoré, il n'y a absolument rien qui m'a dérangé dans ce chapitre, c'est bien écrit, l'ambiance est sympa, et j'aime bien ce côté "concurrence" que l'on sent entre Anders et le narrateur qui quelque part, me fait un peu penser à la concurrence entre deux enfants pour leur copine. Fin voilà, je trouve ça super mignon ce chapitre, du début à la fin Smile
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Jeu 13 Nov 2014, 22:48
Bon ça fait un moment que je voulais mettre un avis, alors j'y vais.
C'est mes remarques sur les 4 chapitres.


C'est du très bon boulot.

J'ai adoré le fait que tu inventes de nouveaux personnages, de nouveaux lieux et de nouvelles organisations (orchestre) pour les faire vivre à Arendelle.

Le personnage d'Anton m'a un peu gêné au début avec son langage mais je crois que je me suis habitué.

La fin du chapitre 3 est différente de celle des chapitres précédents en ce sens que les chapitres 1 et 2 se terminaient par un "à suivre" très clair alors que la fin du chapitre 3 aurait pu être la fin de la fic "Et ainsi Yohan trouva sa place à Arendelle. Il vécut heureux...". Je précise que c'est juste mon impression, pas une critique(J'aurais pas aimé que ça s'arrête là).

D'ailleurs c'est intéressant parce que contrairement à ma fic, tu ne fais pas planer une menace tout de suite. On a encore aucune idée d'où va aller cette histoire.

Pour le chapitre 3, pour moi tu t'es condamné à ce que ton personnage finisse ou essaie de finir avec Elsa. Vu la description qu'il en fait, j'aurais du mal à croire qu'il n'essaie même pas d'avoir une relation amoureuse avec elle.

J'ai aussi trouvé que certains détails n'était pas très utiles comme quand tu dis qu'Anna a le même visage que dans le film. Etant donné que Yohan voyage dans le film, ça fait un peu pléonasme.
Après c'est pas gênant, donc c'est pas très grave, c'était juste pour que tu le saches.

Pour ce chapitre, je trouves très bon le personnage d'Anders, surtout l'idée qu'il soit amoureux d'Elsa. Après je ne sais pas si Yohan est réellement amoureux d'Elsa, mais si c'est le cas, ça pourrait être intéressant, il y aurait une rivalité entre Yohan et Anders, en plus de celle de la musique.

Bref c'est en gros mes impressions sur les chapitres.
En résumé, beau travail et vivement la suite (Où va-t-il bien pouvoir trouver une guitare ?)  Very Happy

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Mar 18 Nov 2014, 18:18
Et voici donc le chapitre 5, entre gros enjeux à venir, nouvelles têtes des films et jeux de mots pourris !









Chapitre 5





La journée passa plutôt vite. Je la passai à jouer de la musique au milieu des autres membres, sous la direction d’Anders, qui nous mit aussitôt au travail une fois revenu. Je décidai de ne pas rendre l’ambiance plus tendue qu’elle ne l’était déjà et me fis tout petit pendant le reste de la journée. Ma mandoline à la main, je suivis docilement les directives d’Anders, m’adaptant tant bien que mal à la musique qu’il nous demandait de jouer, passant tantôt d’un air festif à une sorte de morceau classique que n’aurait pas renié des compositeurs comme Mozart ou Beethoven. Si tous ces morceaux étaient bel et bien de la composition d’Anders (mais j’en doutais), je devais alors bien lui reconnaître de vraies qualités musicales.
Oh j’en possédais aussi bien sûr, et j’avais même une sacrée avance de plusieurs siècles sur lui d’un point de vue musical, mais je ne comptais certainement pas me priver de piller sans vergogne les répertoires des artistes de mon époque ou d’autres que je connaissais bien. Tu considères sans doute cela comme un honteux plagiat, mais après tout, quel mal pouvais-je faire à ces auteurs, dans un monde et une époque où ils n’existaient même pas ?
A la fin de la journée, je saluai les autres musiciens, qui me répondirent tous chaleureusement (Anders s’éclipsa directement, sans même daigner m’accorder un regard), puis montai à l’étage du château où Kay m’avait dit qu’une chambre m’attendait. C’était bel et bien le cas. Je ne fus pas dépaysé, car la chambre en question, à l’image des autres pièces du château du film, était une porte perdue dans un long couloir qui en comportait une rangée impressionnante. Je dus demander à un domestique qui passa à côté de moi de m’indiquer la porte de la chambre, et celui-ci me la désigna de bonne grâce. Je tournai donc la petite clé dorée donnée par Kay dans la serrure et entrai.

Comme je m’y attendais, ce n’était pas une chambre aussi vaste et décorée que celles d’Anna et Elsa, ou plutôt de la vision que nous en donnait le film, mais c’était malgré tout une charmante pièce, spacieuse et qui devait être bien éclairée par la lumière du jour pendant la journée. Un lit fait se trouvait au centre de la chambre, en face duquel trônait un bureau sur lequel étaient posés une plume, un encrier et du papier (celui-là même sur lequel j’écris ce récit), ce qui me surpris. En cette époque, le papier était cher, et réservé à une certaine catégorie de personnes aisées. Peut-être le fait que je sois un musicien et que j’allais sûrement être amené à écrire de la musique y était pour quelque chose.
Mais pour le moment, ma principale préoccupation à propos de la musique n’était pas de l’écrire, mais de la jouer. Je posai sur le bureau la mandoline, que j’avais emporté (personne ne me l’ayant réclamée, ou ne voyant d’objection à ce que je la prenne), puis m’assit sur le confortable fauteuil rembourré qui avait également été mis à ma disposition:


« Bon, on va te faire un petit lifting ma belle ! »


Comme je te l’ai déjà dis, j’étais avant tout bricoleur à mes heures perdues, et guitariste plus que musicien. Transformer une mandoline en guitare était donc un défi de lutherie qui ne m’effrayait absolument pas. Je commençai par enlever toutes les cordes, heureusement en assez bon état pour être réutilisées, puis entrepris de brûler légèrement le bois du manche afin de le durcir pour qu’il puisse supporter la tension des cordes une fois l’accordage « guitare » adopté, puis retirait les mécaniques en trop, superflues pour un instrument à six cordes. Dans le but de faire un essai, je remontai les cordes, accordai l’instrument (en priant que la tension ne soit pas fatale au manche), puis essayai un accord: le son était là, et l’accordage était bon, mais le son était très faible, et si je voulais me faire entendre, et surtout en mettre plein la vue à Anders comme me l’avaient demandé les musiciens, il allait me falloir un son, et donc un instrument plus massif.
Malheureusement, c’était là tout ce que je pouvais faire par moi-même sur l’instrument, sans risquer de le fracasser. Je le reposai donc, en me promettant d’y revenir plus tard, puis allai prendre l’air quelques instants au petit balcon que comportait étonnamment ma chambre, derrière la fenêtre, puis écoutai l’air de la fraîche soirée d’hiver qui venait de tomber, le vent sifflant dans les arbres et les lumières d’Arendelle se reflétant magnifiquement sur la neige, pour un scintillement nocturne du plus bel effet. Mais ce ne fut pas tout ce que j’entendis. J’entendis également des voix, provenant d’un autre balcon situé un peu au dessus du mien. Quelle ne fut pas ma surprise lorsque, tendant l’oreille, j’écoutai attentivement la voix qui parlait. C’était celle d’Anna !


« Je te jure Elsa, disait-elle, je l’ai encore entendu ce matin, et sa musique a vraiment quelque chose de spécial, elle est vraiment…étrange, je n’avais jamais entendu ça avant !


-Je te trouve bien enthousiaste Anna, lui répondit une autre voix (celle d’Elsa, impossible d’en douter !), tu connais ce garçon depuis hier et tu sembles déjà t’y être attachée. Je pensais que tu apprendrais un peu plus à connaître les gens après avoir rencontré Kristoff, sans vouloir t’offenser Kristoff bien sûr !


Les trois étaient donc dans la pièce, et de plus, parlaient de moi.


-Vous ne m’offensez pas votre Majesté, répondit la voix de Kristoff


-Combien de fois devrais je te dire de m’appeler Elsa ?, dit l’intéressée, d’un air plus touché que gêné.


-Au moins cette fois de plus Elsa, comme toujours, répondit le montagnard


-Enfin bref, Anna, continua Elsa, je reste plus réservée que toi sur le cas de ce garçon. Il s’est quand même laissé accuser bien docilement, et étant donné l’état dans lequel il a été retrouvé, il a vraiment fallu qu’il s’approche de très près du bonhomme de neige du palais.


-Il s’appelle Guimauve, corrigea la voix éraillée d’Olaf.


Décidément, combien étaient-ils dans cette pièce ?!


-Si tu veux Olaf, répondit tendrement Elsa, mais tout de même, pour s’en être pris à…à Guimauve, il devait vraiment avoir un certain intérêt à venir au Palais !


-Il te l’a dit, enchaîna Anna, il se protégeait du froid, et comment ne pas le croire, avec la rigueur de l’hiver que tu amènes, n’importe qui serait prêt à aller chercher un peu de chaleur dans ce palais ! Et tu as dis que tu le croyais ! Pourquoi avoir accepté de l’intégrer à l’orchestre, directement au château qui plus est, si tu ne le crois pas ?


-Mais je le crois ! Je veux juste être sûre de ses intentions. Ni toi, ni moi, ni personne n’aimerait un autre…un autre…


-Hans, acheva Anna


-Oui, reprit Elsa après un petit moment de silence, je ne veux plus avoir affaire à quelqu’un qui risquerait de se retourner contre nous et de nous avoir menti alors que nous lui avons fait confiance.


-Ne t’en fais pas Elsa, je suis sûre que c’est quelqu’un d’absolument adorable ! répondit Anna, et en plus, il a dit que tu était magnifique !


-Raison de plus de le trouver suspect, répliqua Elsa du tac-au-tac d’un ton amusé.


-Oh tu exagères ! Alors quoi, il faudrait le faire passer à, je ne sais pas, une sorte de…de détecteur de mensonges ?


-Ne dis pas de bêtises Anna, une telle invention n’existera probablement jamais, et tu le sais.


(« Tu es bien naïve Elsa, pensais-je, de là d’où je viens, on est soi-disant tellement avancés là-dessus qu’on en fait même des jouets pour enfants ! », avant de me rappeler-et ce ne serait pas la première fois-que je venais du XXIème siècle)
Puis j’entendis la voix de Kristoff dire:


-Pabbie


-Que dis-tu mon amour ? s’enquit Anna


-Grand Pabbie est un véritable détecteur de mensonges ambulant, répondit Kristoff, si ce Yohan lui parlait cinq minutes et qu’il lui mentait, il le saurait, j’en suis sûr !


-Et on ne va tout de même pas l’emmener jusqu’aux trolls juste pour lui faire subir un interrogatoire ? s’insurgea Anna, il est à peine entré dans l’orchestre aujourd’hui, on ne peut pas l’emmener immédiatement là-bas en lui disant que nous n’avons pas confiance en lui, il croirait que l’on se moque de lui !


Elle se trompait. Je lui en étais évidemment très reconnaissant de ne pas douter de moi, et je n’en voulais pas à Elsa et Kristoff de se montrer méfiants. Il était sûr qu’avec mon jean et mes baskets, que j’avais gardés sous mon costume, ainsi que ma montre à mon poignet, et l’arrivée fracassante que j’avais fais en Arendelle, il était tout à fait légitime qu’ils se posent quelques questions à mon sujet ! Cela étant, je ne m’étais pas mépris sur les intentions d’Elsa: je savais qu’elle ne m’avait intégré à l’orchestre que pour faire plaisir à Anna, mais qu’elle ne me faisait pas confiance pour autant. Je stoppai là ma réflexion, puis retendit l’oreille à la conversation:


-Et pourquoi pas ?, répondait Elsa à la dernière remarque d’Anna. Si Pabbie peut savoir qui est vraiment ce Yohan et si nous risquons quoi que ce soit à le garder près de nous, alors que perdons-nous à essayer ? Et puis, cela vous permettra de sortir un peu tous les deux, vous n’en avez pas tellement eu l’occasion ces derniers temps.


-C’est vrai, reconnut Anna.


-Bon, et bien c’est entendu, trancha Elsa, toi et Kristoff emmènerez Yohan jusqu’aux trolls afin d’être sûrs de ses intentions et de qui il est. Et vous le ferez dès demain, quitte à faire ce voyage, autant ne pas traîner.


-Bien votre…bien Elsa, dit Kristoff, ce sera avec plaisir !


-Et je viens avec vous ! s’exclama Olaf, je resterai avec Sven !


-Oh, tu ne veux pas rester avec moi Olaf ?, demanda Elsa d’un air faussement attristé.


Sans attendre la réponse du bonhomme de neige, je rentrai dans ma chambre, et refermai la porte. Je pouvais remercier mon ouïe fine d’avoir capté une conversation qui serait déterminante pour moi. Je connaissais à présent la confiance relative que m’accordaient Elsa et Kristoff, et la solution qu’ils envisageaient, et à présent, je pouvais m’y préparer.
Car tu t’en doutes, je n’étais pas tout à fait tranquille. Si comme le disait Kristoff, Pabbie pouvait deviner pleinement qui j’étais, et pourquoi j’étais ici, quelque chose me disait que je n’avais pas fini d’en entendre parler. Il allait donc falloir la jouer fine, mais j’étais confiant: j’avais toujours été assez bon pour mentir à mes professeurs ou à mes parents et leur faire avaler un peu n’importe quoi quand il le fallait.
A présent, le véritable défi arrivait, et j’allais y être confronté dès demain.




En effet, le lendemain, je fus réveillé cette fois-ci non pas par le soleil, mais par le bruit de quelqu’un frappant à ma porte. La personne parla, et j’entendis la voix de Kay derrière la porte:


-Monsieur Yohan ? Son Altesse la Princesse Anna vous fait demander.


Je me levai péniblement, titubai jusqu’à la porte, encore ensommeillé que j’étais (pourquoi diable fallait-il que ce fut si tôt ?!), et l’ouvrit, pour me retrouver en face de Kay. Puis, ma tête de mec à peine réveillé laissa place à celle d’un professionnel du jeu d’acteur. Car, même si dans l’histoire j’étais le type qui écoutait les conversations royales au balcon, je devrais malgré tout jouer le type surpris de ce qui lui arrive.


-Bonjour Kay, dis-je d’un air pâteux, allons-bon, que peut bien me vouloir la Princesse de si bonne heure ?


-Elle n’a pas jugé utile de m’en informer Monsieur, répondit simplement Kay


-OK, j’arrive, donnez-moi deux minutes et je suis à vous, enfin à elle, enfin vous m’avez compris.


-Pas vraiment Monsieur, dit Kay d’un air confus, mais faites vite, la Princesse n’aime pas qu’on la fasse attendre.


Je fis un brin de toilette, enfilai mes habits, et suivis Kay dans les couloirs. Il me mena jusqu’à l’extérieur du château, où attendaient Kristoff et Anna, devant le traîneau de Kristoff, où je pus enfin voir Sven. C’était une belle bête, fière et au port altier, mais qui ne suffisait pas à dissimuler une espièglerie et une malice que l’on sentait dans son oeil vif. Apparemment, il était à cet instant trop heureux d’emmener son maître et ami et sa fiancée où que ce soit. Il ne manqua pas de me gratifier d’un regard curieux en me voyant arriver.


-Bien le bonjour Princesse, ainsi que vous Messire Kristoff, que me vaut l’honneur d’être appelé de si bonne heure ?, dis-je avec une révérence (Oscar du Meilleur Acteur 2014 !)


-Bonjour à vous aussi Yohan ! me répondit joyeusement Anna, nous partions en balade avec Kristoff et nous pensions vous demander de vous joindre à nous, c’est pour vous l’occasion ou jamais de découvrir les magnifiques montagnes d’Arendelle !


« Oui, c’est sûr que je n’en ai pas vraiment eu le temps la première fois » pensai-je. Le problème d’Anna, outre sa gaieté parfois trop grande, était qu’elle était vraiment une piètre menteuse, et il n’y avait pas besoin de s’appeler Cal Lightman* pour voir qu’elle avait autre chose derrière la tête. J’avais bien envie de refuser, juste histoire de voir comment elle réagirait, mais cela serait chercher la merde pour rien.


-Oh, mais vous m’en voyez extrêmement ravi et honoré Princesse ! Cependant, je crains de ne pas être armé pour ce froid matinal et je m’en voudrais de m’incruster dans votre escapade.


-Mais vous ne nous dérangez pas du tout voyons !, assura Anna, au contraire, cela nous permettra de faire plus ample connaissance, Kristoff et moi vous connaissons encore si peu ! Quant au froid…Kristoff ?


Kristoff se pencha alors dans son traîneau, et en sortit un épais manteau et une paire de bottes qu’il me tendit.


-Tenez, c’est pour vous, me dit-il


-Oh vraiment, je ne mérite pas tant d’honneur Messire, le remerciai-je (j’espérais que ce petit jeu allait vite cesser, car je commençais à me dégouter moi-même)


J’enfilai donc le manteau et les bottes, et montai à l’arrière du traîneau, derrière Anna, tandis que Kristoff prenait…les rennes ! (non, ce n’était même pas fait exprès figure-toi !)
Anna salua Kay, et le pria de passer le bonjour à sa soeur, puis Sven partit en trombe. Le traîneau fila à travers les rues enneigées d’Arendelle, et entama sa montée vers les montagnes.
Je m’installai alors confortablement sur la peau d’animal à l’arrière du traîneau, puis, alors que je tentai de trouver un banal sujet de conversation, histoire de briser la glace (pas fait exprès non plus !), je remarquai un détail qui me fit presque bondir: sous son manteau, pendait au côté d’Anna un fourreau dans lequel se trouvait glissée une dague ! Je n’en revenais pas ! Anna était armée ! Avait-elle l’intention de me poignarder, ou de m’offrir en sacrifice aux trolls ? Ou s’imaginait-elle que je risquais à tous moments de les attaquer ?


-Est-il d’usage en Arendelle que les femmes portent de tels instruments dans leurs vêtements ?, demandai-je


-Oh, ça, dit Anna, ce n’est rien, cette région est le territoire de chasse d’une meute de loups, et ils attaquent souvent les voyageurs. Vous avez d’ailleurs eu beaucoup de chance que Kristoff vous ait trouvé avant eux ! Mais je n’ai pas encore eu l’opportunité de l’essayer, Kristoff n’aime pas les armes, et nous ne nous rendons que rarement dans ces endroits.


-Tu sais que je ne serais pas toujours là pour t’aider Anna, lui dit Kristoff, et même si tu ne t’en sers pas, je suis plus tranquille de savoir que tu as les moyens de te défendre.


-Je vois, ajoutai-je, ma foi, il vaut mieux en effet qu’une princesse sache se défendre contre d’éventuels agresseurs, cela est dans l’ordre des choses quand elle est la soeur de la prestigieuse Reine des Neiges d’Arendelle !


Je m’en voulus d’avoir prononcé ces mots au moment même où ils franchirent mes lèvres. Mais merde Yohan, la Reine des Neiges ? Sérieusement ? Il allait falloir que je fasse attention à mes paroles, car si je trahissais la connaissance que je possédais sur Arendelle et ses habitants, je risquais de m’attirer de vrais ennuis. La réaction ne se fit d’ailleurs pas attendre:


-La reine des neiges ? Vous voulez parler d’Elsa ? Vous êtes donc au courant pour ses pouvoirs ?, me demanda Anna, surprise.


-Beaucoup le sont, lui-répondis, mon cerveau réfléchissant à tout vitesse, sa célébrité et ses actes ont été chantés de par le pays bien souvent.


-Vous devez donc savoir qu’il y a des actes qu’elle aurait préféré ne pas voir chantés ? fit Kristoff, avec un soupir

-Oui, je le sais


Un ange passa, pendant un moment qui fut extrêmement gênant, jusqu’à ce qu’Anna le rompe, en retrouvant son optimisme habituel:


-Elsa la Reine des Neiges ! C’est cool comme surnom ! Je suis sûr qu’elle aimera beaucoup !


Ni Kristoff, ni moi ne lui répondîmes, puis le silence se fit jusqu’à ce que Kristoff arrête le traineau, dans un endroit que je reconnus immédiatement: la clairière des trolls. Il nous fit descendre, mais, n’oubliant pas ma discrétion, je pris soin de demander:


-Quel est cet endroit ?


-C’est là que vit la famille de Kristoff, me répondit Anna, nous venons souvent leur dire bonjour.


Kristoff, pendant ce temps, déambulait au milieu des trolls roulés en boules, qui ressemblaient alors à de vulgaires pierres.


-Salut les amis ! Je suis là, et j’ai amené un ami avec Anna !


Il n’en fallut pas plus pour que les trolls apparaissent, avec des sourires jusqu’aux oreilles en voyant apparaître Kristoff:


-Kristoff ! Il est là !


-Et il nous a ramené sa jolie Anna !


-Et ils ont un autre ami avec eux !


Je sentis Anna se rapprocher de moi, et me murmura doucement:


-N’ayez pas peur, ils ne sont pas méchants


Je n’avais pas peur bien sûr, rien n’était neuf pour moi, mais je me jurais alors de tuer quelqu’un si les trolls entamaient maintenant une autre chanson.
J’eus à peine le temps de lui répondre quoi que ce soit, que les trolls m’avaient déjà attrapés, et m’examinaient de la tête aux pieds:


-Jeune, fin, pétant de santé, de beaux cheveux bouclés, c’est un bien bel ami que vous avez là ! commenta une femme troll, dont le nom m’échappait à présent, mais quel est cet étrange habit qu’il porte ?


Elle s’approcha de mon jean par derrière, si près que je ne pus m’empêcher de protester:


-Eh, dites donc Schtroumpfette ! Là y’a que les suppositoires qui passent !


Je regrettai quelques peu ces mots en voyants les têtes que firent Anna, Kristoff et les trolls, mais je compris: ils n’étaient pas vexés, ils n’avaient tout simplement pas compris un traitre mot de ce que je venais de dire.
J’allais tout de même m’excuser, lorsque un ordre retentit:


-Laisse le tranquille Bulda !


Je vis alors arriver un troll qui semblait plus âgé que les autres, plus imposant, et avec une lueur moins joviale mais non moins vive dans le regard. Grand Pabbie, à n’en pas douter.


-Pabbie ! confirma Kristoff, comment vas-tu ?


-Bien mon garçon, répondit le troll, et ravi de te revoir Anna, lança-t-il à l’intéressée


-On vous présente notre ami Yohan, dit cette dernière après avoir remercié le troll, il est nouveau à Arendelle


Pabbie se tourna alors vers moi, mais son expression me mit mal à l’aise. Le vieux troll savait quelque chose sur moi, je le sentais. Et si, comme le pensait Kristoff, il était réellement capable de savoir précisément qui j’étais et d’où je venais ?


-Bien. Approche Yohan mon garçon.


J’obtempérai, et pour la troisième fois en quelques jours je me sentis observé par toute une assistance silencieuse, les trolls, Anna et Kristoff ne disant mot.
Pabbie me prit la main, puis me regarda droit dans les yeux. Je tâchai de toutes mes forces de prendre l’expression la plus neutre possible, car je percevais que le troll était en train de me sonder, de me tester en quelque sorte. Puis son regard changea, et j’y vis un mélange de gravité, de surprise et de tristesse, qui pour moi, ne m’annonçait rien de bon.
Mais Pabbie lâcha finalement ma main, et me lança:


-Enchanté Yohan, j’espère que notre Kristoff et la Princesse ne te causent pas trop de soucis.


Il avait dit cela sur un ton qui ne trahissait que trop bien certaines choses qu’il ne désirait visiblement pas me dire.


-Non Monsieur, ce sont de jeunes gens admirables, lui répondis-je, avec un certain soulagement.


Il se pencha alors à mon oreille et murmura:


-Je sens ton trouble et je sais la question que tu te poses. Tu ne pourras pas réparer ce cristal, le seul suffisamment puissant pour te ramener d’où tu viens se trouve sur la tiare de la reine Elsa. Trouve-la, et tu pourras rentrer chez toi.


Je restai pétrifié. J’avais complètement oublié le convecteur dimensionnel dans ma poche ! Alors je ne pourrais pas le réutiliser pour rentrer chez moi, et d’après ce que le troll venait de me dire, la seule solution se trouvait toujours quelque part dans le Palais de Glace, avec l’ampli, protégée par Guimauve ! Au moins, cela réglait la question pour un bon bout de temps. Il faudrait que je trouve le temps et le courage de retourner au palais chercher la tiare et l’ampli, sans réveiller les soupçons d’Elsa ou Anna et sans me faire massacrer par Guimauve. Autant te dire qu’à cet instant, je ne me voyais franchement pas rentré de sitôt !
Puis je fus à nouveau bombardé de questions par les trolls, aussi bien les plus jeunes que les adultes, tandis que d’autres s’amusaient à grimper sur Kristoff. Et cela aurait très bien pu s’achever ici dans ma tête, si je n’avais alors pas entendu Pabbie parler à Anna, après l’avoir emmenée à l’écart. Les trolls étant particulièrement bruyants, j’eus du mal à dresser l’oreille, mais parvins néanmoins à capter leur conversation. Et elle ne me plut pas. Pas du tout même.


-Anna, écoute-moi, disait Pabbie. Ce garçon, que vous avez amené, je lis en lui de grands bouleversements qui vont arriver à Arendelle


-Quoi ? Un voleur ?, répondit Anna


-Non, il vous a dit la vérité, il n’a rien à voir avec ce dont vous l’accusez. Mais je sens qu’il va apporter avec lui de grands événements, dont certains pourraient bien être dramatiques.


-Oh ! Devons-nous lui demander de quitter Arendelle ?


-Non ! affirma le troll, surtout pas ! Ce garçon va avoir un grand rôle à jouer dans ces événements. Au contraire, vous devrez constamment le garder auprès de vous, car ces futurs événements affecteront tout le monde: le royaume, mais aussi toi…ou ta soeur.


-Elsa ? Mais…pourquoi ? Que va-t-il se passer ? Et qu’aura à voir Yohan là-dedans, c’est un musicien !


-Je ne le sais pas, admit Pabbie, mais je sens qu’il sera lié à ta soeur tôt ou tard.


-Oh, s’écria Anna, ça veut dire que…Elsa va tomber amoureuse ?!


-Ne te réjouis pas Anna, la calma le troll, j’ignore de quoi sera fait ce lien, mais il se pourrait que cela soit beaucoup moins joyeux que tu l’imagines. Ecoutes moi bien: de grandes choses sont à venir, et il arrivera un moment où tous, vous devrez veillez les uns sur les autres, et vous devrez tous y être préparés, Yohan y compris.


-D’accord, entendis-je répondre Anna, puis je perdis le fil de la conversation.


Mais j’en avais perçu l’essentiel. Pabbie avait bel et bien vu certaines choses qu’il m’avait cachées. Pourquoi ? Et quel était ce lien dont il parlait avec Elsa ? Quels étaient ces événements dramatiques qu’il semblait tant redouter et qui, comme je l’avais compris, m’empêcheraient de rentrer chez moi le plus tôt possible ?
Je me posai encore ces questions lorsque nous remontâmes dans le traîneau pour quitter les trolls, et j’ignorais alors que je me les poserais longtemps.


J’y pensais tout le voyage de retour, Kristoff et Anna restant silencieux. A vrai dire, ils pouvaient parler, je ne les entendais pas, perdu que j’étais dans mon esprit, où les paroles du troll revenaient sans cesse. Puis, je commençai à entendre leurs voix au loin, et je perçus que quelque chose n’allait pas: elles étaient fortes, apeurées, et pressantes. Je reprenait à peine mes esprits que mon cerveau se mit à me crier: DANGER !
Je sentis alors une main agripper mon bras, et j’entendis Anna et Kristoff crier:


-ANNA ! ATTENTION !!


-YOHAN !!!


Je sentis alors le traîneau balloté dans tous les sens. Sven paraissait paniqué. Un éclair blanc passa devant moi, puis je ressentis une douleur fulgurante au bras, Anna cria, le traîneau fit une embardée, et je me sentis tomber brutalement sur la neige, et perdis connaissance.







*Héros de la série Lie to Me, pour les connaisseurs.







N'hésitez pas à me laisser des reviews, ça montre que la fic est lue et que je ne bosse pas pour rien, et bien sûr, ça fait toujours plaisir !

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Mar 18 Nov 2014, 21:29
Bon chapitre, je me pose pas mal de questions sur la suite.

Juste une chose, Anna qui utilise le mot cool, c'est pas un peu anachronique ?

Sinon continue de mettre des touches d'humour (Oscar Meilleur Acteur 2014) ça rend la fic encore plus agréable à lire.

Bon courage et vivement la suite Very Happy

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Mar 18 Nov 2014, 21:37
Eh bien en fait, j'ai effectivement hésité à placer ce mot dans la bouche d'Anna, mais après réflexion je me suis dis que ça ne dérivait pas tant que ça du personnage dans le film, que ce n'était pas un gros OOC (mais un peu tout de même visiblement, puisque cela semble t'avoir marqué...)

En tous cas, merci de ton message, et n'hésite pas à faire tourner la fic si tu l'apprécies, pour moi, tous les points de vue sont bons à prendre !

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Mar 18 Nov 2014, 21:47
Pour être honnête, ça m'a pas marqué tant que ça et Anna avec sa joie de vivre est bien le seul personnage du film avec qui ça peut marcher. Si c'était Elsa qui l'avait dit, ça aurait été tout de suite été plus étrange.
En fait ça m'a marqué à cause de "l'amour est un cadeau", et plus précisément à cause du sujet à ce sujet (pas fait exprès, non plus).
Certaines personnes se plaignaient que dans la VF, ils aient retiré la discussion sur les sandwiches, et d'autres expliquaient que c'était pour être crédible car en 1840, en France, on utilisait pas d'anglicisme.
C'est pour ça que ça m'a frappé (Anna qui utilise un anglicisme).
Mais le mot correspond bien à son caractère Smile

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Mar 18 Nov 2014, 21:51
Ah, en ce cas, je tiens à te rassurer, Anna sera effectivement la seule à utiliser ce genre d'anglicismes et d'anachronismes de temps à autre (hormis bien sûr Yohan lui-même, et les personnages inventés, avec lesquels je me permet une totale liberté !).
Quant à Elsa, je lui prévois bien quelques phrases qui risqueront de faire violemment grimacer les lecteurs qui l'imagineront les prononcer, mais je m'arrangerais pour qu'il y ait une raison, et que cela soit un minimum crédible, pas d'inquiétudes ! ;D

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Mer 19 Nov 2014, 13:57
Et beh, quel chapitre Very Happy 
Franchement il est super, et c'est vrai que maintenant on se pose plein de questions.. Y aura t-il une histoire d'amour comme s'en réjouie -un peu trop vite- Anna ? Quel genre de situation dramatique va t-il y avoir ? Mais qu'est-ce qui va donc venir perturber cette petite tribu ? Ahlala du coup vivement le prochain chapitre pour en savoir plus !

Ah et, j'ai adoré la conversation sur le balcon, je sais pas pourquoi mais voilà, j'ai vraiment aimé ^^ 
Ah et -encore une fois :p- ça m'a fait tout drôle de voir que tu tutoyais le lecteur, je n'avais pas remarqué lors des autres chapitres. Mais c'est marrant, limite on pourrait se mettre à la place d'un enfant qui écoute l'histoire d'un parent, où que sais-je, enfin, c'est mon impression après :p
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Mer 19 Nov 2014, 15:39
Touché Gelwarin ! En effet, tu as eu la bonne impression, je me suis inspiré pour ces tutoiements d'un livre que j'ai récemment lu, qui n'est autre que le roman d'Assassin's Creed IV Black Flag, où le héros Edward raconte à sa fille les événements de sa vie qui ont précédé sa naissance.
Alors bien évidemment, ce n'est pas à sa fille que s'adresse le narrateur ici, mais bien au lecteur !
En tous cas cela fait plaisir de voir des lecteurs qui non seulement semble parfaitement comprendre les procédés que j'utilise dans ma fic, mais qui en plus prennent du plaisir à la lire !
A bientôt j'espère pour le prochain chapitre !

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Mer 19 Nov 2014, 20:02
Très bon chapitre.
Grand Pabbie et vraiment le meilleur pour deviner ce qu'il se passe dans la tête des personnes ^^
Je me demande ce qu'il va se passer entre Elsa & Yohan, et ce qu'il va se passer tout cours Razz et aussi : qu'est-il arrivé à Anna, Kristoff, Sven & Yohan.
Et j'ai juste une question: il ne devait pas y avoir Olaf ?
Vivement la suite !!

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Mer 19 Nov 2014, 20:21
Alors j'ai lu les 4 premiers chapitres et d'un seul mot en toute honnêteté et simplicité: j'adore !
Que ce soit les persos comme Anton et sa femme, Anders,"toi",...
Quand Yohan se met à jouer de la musique du 21ème siècle alors qu'il est au 19ème lol!
Par contre Anders, lui je l'aime pas. Je sais pas pourquoi mais je l'aime, I can't stand this man. Mais je sens que je vais aimer le détester.
Bref bon courage pour la suite et je compte lire le chapitre 5 quand je trouverais le temps de le lire Wink

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Lun 24 Nov 2014, 20:59
Et voici donc le chapitre 6, qui aura finalement mis un peu moins de temps à arriver que prévu. En espérant que vous prendrez tout de même plaisir à le lire, et souvenez-vous, une petite review fait toujours plaisir !



Chapitre 6





Je ne restai pas longtemps étendu sur la neige. Le choc n’avait pas été trop dur, et je repris mes esprits rapidement, mais non sans mal. Ma vision était brouillée, et j’avais l’impression que ma tête allait exploser. J’entendais autour de moi des cris et des coups. Dans un réflexe défensif, je restai allongé sur le sol, en espérant passer inaperçu le temps que ma vue revienne à la normale, puis je relevai la tête.

Des loups.

Le traîneau avait été attaqué par les bêtes, qui avaient pris Kristoff et Sven par surprise. Le renne avait été effrayé par la férocité des prédateurs, et le traîneau s’était renversé, Kristoff ayant perdu le contrôle de son ami, et du véhicule. Il était à présent devant moi, luttant courageusement contre les loups qui l’assaillaient de toutes parts, avec de grands coups de ses énormes points, et force coups de pieds. Il se débrouillait bien, mais il n’allait pas tarder à être submergé. Je devais aller l’aider.
Je tentai de me relever, mais une douleur terrible à mon bras gauche m’en empêcha. Je regardai. Une énorme estafilade sanguinolente s’étalait sur tout mon avant-bras, et la manche du manteau donné par Kristoff était déchirée. L’un des loups avait du m’attraper le bras dans sa gueule, ce qui avait provoqué ma chute du traîneau. J’essayai tant bien que mal de me remettre sur pieds malgré la douleur, pour venir en aide à Kristoff, lorsque j’entendis un cri sur ma droite. Je me retournai. Anna était acculée à une énorme pierre, et trois loups lui faisaient face, grognant et montrant les dents. La jeune femme restait immobile, les jambes flageolantes, l’air terrifiée.
Pendant un très court instant, je ne sus que faire: aller l’aider ou appeler Kristoff, qui était déjà occupé ? Puis je remarquai que la dague d’Anna gisait sur le sol, dégainée. Tenant mon bras dont le sang continuait de couler, et luttant contre la douleur, je ramassai l’arme, et me précipitait sur les bêtes. M’entendant arriver, elles se retournèrent, mais pour la première, il était trop tard. En quelques secondes, j’étais déjà sur elle, et lui assénai un grand coup de lame. La gorge de l’animal fut tranchée net, et il s’affaissa dans un gargouillement horrible. Furieux, les deux autres loups se jetèrent sur moi en même temps. Je plantai la dague dans l’abdomen du premier en me baissant, et esquivai le dernier, qui, sans doute plus intelligent que les autres, me fit face et commença à me tourner autour en montrant les dents. Je ne bougeai pas. Le mieux était encore de le laisser attaquer en premier, ce qui le placerait à portée de lame, et me permettrait de lui porter un coup en évitant le sien. Mais soudain, Anna apparut derrière l’animal, une torche enflammée à la main, et lui en asséna un grand coup. Le loup glapit de douleur, et détala, la fourrure en feu. Finalement, ces années de chasse en Corse avaient fini par me servir « en conditions réelles ».
Je me tournai vers Anna:


« Merci, lui dis-je en acquiesçant.


Mais elle ne me répondit pas, et fonça porter secours à Kristoff, qui se débattait toujours avec les loups, tandis que Sven les tenait à l’écart de sa propre fourrure en les menaçant de ses bois. Anna déboula comme une furie au milieu des loups, et agitant sa torche un peu partout, les fit rapidement prendre la fuite.
L’un d’eux, ne voulant pas abandonner si facilement, me remarqua, et voulut se jeter sur moi. Celui-ci ne me manqua que de peu. Je sentis claquer sa mâchoire à mon oreille, et assénant ma lame, réussis à lui trancher la sienne. L’animal décampa en glapissant après ses camarades.
C’était fini. Ils étaient partis. Cela sentait le poil roussi, et le niveau d’adrénaline venait de prendre un sacré ascendant, mais au moins, nous étions sains et saufs. Partiellement du moins: l’épaule d’Anna saignait, Kristoff avait de multiples griffures et entailles sur le visage, et même Sven manquait de grosses touffes de poils, sous lesquels sa peau était rouge et irritée.


-Tout le monde va bien ? demanda Kristoff


-Oui, je crois, répondit Anna, je me suis pris un coup de dents à l’épaule, mais ça n’a pas l’air trop grave, et…oh mon dieu Yohan, votre bras !


En effet, l’adrénaline retombant un peu, je ressentais à présent la douleur revenir. Mon bras saignait vraiment beaucoup et le vent frottant contre la blessure faisait terriblement mal.


-Ouais, grimaçai-je, j’ai bien l’impression que la saloperie de loup qui m’a attrapé le bras n’a pas fait semblant.


-Attendez, je vais vous faire un bandage, dit Kristoff.


Il arracha un lambeau de son costume, et me le serra enroulé autour de la blessure. Le frottement du tissu me fit grimacer, mais je lui en étais tout de même reconnaissant.


-Merci


Pendant ce temps, Anna fit relever le traîneau à Sven en faisant levier avec ses bois. Une fois que cela fut fait, Kristoff inspecta son véhicule:


-Bon, certaines parties ont l’air endommagées, mais on devrait pouvoir rentrer au château sans problème. Saletés de loups !


Alors que Anna prenait prudemment place sur le traîneau, je m’approchai d’elle en lui présentant sa dague, bien entendu par le manche.


-Tenez Princesse, votre arme.


Elle prit le poignard, puis, détacha son fourreau, remit l’arme à l’intérieur, puis me la tendit:


-Elle est à vous, dit-elle. Prenez-la. Vous avez l’air de bien mieux vous en servir que moi, et apparemment je ne suis pas encore prête pour me battre avec ce genre d’armes.


Stupéfait, je pris la dague, et en profitai pour mieux l’examiner. C’était réellement une très belle arme. Le fourreau était serti de splendides pierres brillantes, et la lame était fine, aiguisée, et de jolis motifs serpentaient dessus, de la garde à la pointe. Une arme que l’on sentait forgée spécialement, pour n’être pas portée par n’importe qui.


-C’est un cadeau somptueux que vous me faites là Princesse. Je ne l’oublierais pas. Je vous promet de faire honneur à cette splendide arme et à la personne qui me l’offre. Un grand merci, Princesse Anna !


-Oh, je vous en prie, répondit-elle, appelez-moi Anna. Vous méritez bien cette arme, après m’avoir si bien défendu !


-C’est bon pour moi !, annonça Kristoff. On peut rentrer !


Je pris place derrière lui et Anna, ainsi que je l’avais fais à l’aller. Sven acheva une carotte que lui avait donné Kristoff pour le réconforter, puis démarra, tirant vivement le traîneau comme si rien ne l’avait perturbé. Pendant le voyage, je tirai à nouveau la dague que venait de me donner Anna, afin d’en admirer le superbe ouvrage. Une telle lame devait bien avoir un nom. Puis mon regard se posa sur Anna. Elle m’avait offert cette arme, je me devais de lui trouver un nom lui rendant hommage. Mais si j’avais d’ordinaire une imagination débordante, mon inspiration à ce moment-là me faisait défaut. Je regardais plus attentivement Anna. Qu’est-ce qui la rendait si spéciale, si différente de sa soeur ? Ses beaux yeux verts, ses taches de rousseur, ses cheveux de feu…le déclic ! Si Elsa était la neige, le froid et la glace faits femme, Anna, elle, était le feu. Elle brûlait sans cesse d’un énergie, d’une joie de vivre et d’un amour à donner qui faisaient d’elle ce qu’elle était, et la rendaient si attachante. Je retournai mon attention sur l’arme, et murmurai pour moi-même:


-Flamme. Tu t’appelleras Flamme.








Elsa semblait attendre dans la cour lorsque nous revînmes au château. A peine nous vit-elle arriver, qu’elle vit de suite que quelque chose n’allait pas, et se précipita sur sa soeur:


-Anna !!!, cria-t-elle, Anna, tu saignes ! Je me faisais un sang d’encre en ne vous voyant pas revenir ! Que s’est-il passé ?


-Ne t’en fais pas Elsa, la calma Anna, nous avons été attaqués par des loups, ça nous a quelque peu retardé.


-Oh mon Dieu Anna, c’est ma faute, j’aurais dû vous accorder une escorte !


Je ne pus m’empêcher de trouver Elsa bien indiscrète sur le moment. Une escorte ? Pour une simple ballade ? Ou voulait-elle absolument trahir le fait que cette « ballade » n’était en réalité qu’un prétexte pour m’amener me faire tester par les trolls ?


-Inutile, dit Anna, on s’est bien défendus, et Yohan nous a bien aidés !


Elsa se tourna alors vers moi, et son expression changea. Je pouvais à présent lire dans son regard de la reconnaissance et peut-être même…de la confiance ? En tous cas, si elle doutait de moi jusqu’à présent, Anna venait de lui donner une preuve qu’elle n’avait plus aucune raison de le faire.


-Bien, dit-elle. Mais vous êtes blessés ! Venez, rentrez, vous allez être soignés. Oh Anna, ne puis-je vraiment pas te laisser seule une matinée sans que tu ne t’attires des ennuis ?


-Non, répondit malicieusement Anna, et tu le sais !


-Oui, je le sais, fit Elsa, et c’est cela qui me fait peur


Puis, elle nous fit rentrer, Anna, Kristoff et moi, tandis qu’un palefrenier amenait Sven aux écuries. Dès que nous fûmes à l’intérieur du château, nous vîmes Olaf se précipiter sur Elsa, tenant un papier dans sa petite main de bois:


-Ça y est Elsa, regarde !, s’écria-t-il, j’ai le papier que tu m’as demandé !


-Oh merci Olaf, tu es un amour, répondit l’intéressée, en prenant le papier et en déposant un baiser sur le haut du crâne du bonhomme de neige, Sven est aux écuries si tu veux le voir.


Je remarquai que son regard s’assombrit légèrement lorsque ses yeux se posèrent sur la missive que venait de lui remettre Olaf. Ce dernier ouvrit la bouche pour répondre, puis il nous vit, Anna, Kristoff et moi:


-OH ! Mais qu’est-ce qui s’est passé avec vous ?


-Ne t’inquiètes pas Olaf, répondit Anna, nous avons été attaqués par des loups, mais nous allons bien


-Oui, enfin, on devrait tout de même s’occuper au moins de lui, avant qu’il ne se vide de son sang, fit Kristoff, en me posant amicalement la main sur l’épaule.


Je fus surpris de cette marque d’affection mais lui fis tout de même un pauvre sourire reconnaissant. Il avait raison. Le bandage qu’il m’avait fait était à présent entièrement imbibé de sang, et ce dernier continuait de couler. Elsa envoya Olaf s’occuper de Sven aux écuries, ce que le petit bonhomme de neige accepta avec beaucoup d’enthousiasme, puis se tourna vers un domestique:


-Amenez Monsieur Yohan auprès des médecins, et veillez à lui donner de nouveaux vêtements.


Puis, s’adressant à moi:


-Vous pouvez prendre une journée de repos. Je vais faire avertir Monsieur Anders que vous n’assisterez pas aux répétitions de l’orchestre aujourd’hui, dit-elle doucement. Je vous remercie infiniment d’avoir défendu ma soeur et Messire Kristoff.


-Je n’ai fais que mon devoir votre Majesté, répondis-je avec une courbette (un jour, oui, un jour, je saurais les faire sans avoir l’air ridicule !)


Anna m’adressa un dernier sourire amical, puis elle et Kristoff partirent avec Elsa se faire soigner, tandis que le domestique m’amena à un autre endroit, où je fus pris en main par une femme rondelette mais douce et agréable. Elle me fit ôter la chemise de mon costume, et une fois que je me fus exécuté, elle défit le bandage de fortune de Kristoff, grimaça en voyant la blessure, et, prenant une petite bouteille où se trouvait un liquide brun, me dit d’un ton qui se voulait rassurant:


-Cela va sans doute piquer un peu, mais ne vous en faites pas, cela va cicatriser votre plaie.


Ni ses paroles, ni le fait que le liquide se mette à fumer lorsqu’elle ouvrit la bouteille ne parvinrent à me rassurer. J’eus raison. Je ne suis pas particulièrement d’une tolérance zéro à la douleur, mais une fois qu’elle eut versé le liquide sur la blessure, j’eus l’impression qu’on essayait de me scier le bras au papier de verre chauffé au feu. Je tentai de résister, mais ce fut plus fort que moi:


-AAAAAAAHHHH !!!!!! LA PUTAIN DE TOI ELLE M’A SBRIMBÉ* LE BRAS LA SALOOOOPE !!!!!!


Je ne suis évidemment pas fier de lui avoir hurlé de telles insanités, mais comme la plupart de ceux qui m’entendirent les proférer, elle ne les comprit pas toutes, et se contenta de m’appliquer un meilleur bandage lorsque j’eus fini de l’insulter, en me disant:


-Voilà, avec ce produit et ce bandage, la blessure devrait disparaître dans quelques temps.


Je la remerciai, m’excusai de l’avoir insultée, puis elle me tendit de nouveaux habits. C’était un costume semblable à celui que m’avait donné Anton, mais celui-ci était neuf, et bien mieux ouvragé. Il était bleu, avec des liserés rouges sur les manches, et la matière utilisée semblait à la fois robuste et fine comme du velours.
Je m’habillai, la remerciai une deuxième fois, puis sortis de la pièce. Une fois arrivé dans la cour du château, je tombai avec étonnement sur Kristoff. Il avait l’air d’aller mieux. Lui aussi avait changé d’habits, et il avait plusieurs petits bandages sur le visage, mais à part cela, il semblait aller bien.


-Messire Kristoff ? Vous avez été soigné ?


-Oui, me répondit-il, et vous aussi apparemment. Je voulais vous remercier de nous avoir défendus Anna et moi.


-Oh ce n’est rien Messire, je…


-Appelez-moi Kristoff ça ira, me coupa-t-il


-Bien, Kristoff, continuai-je, j’ai fais ce que n’importe qui aurait fait, je n’ai pas à recevoir de louanges particuliers.


-Peut-être, fit Kristoff, mais je vous suis vraiment reconnaissant d’avoir sauvé Anna. Je ne sais pas ce que je ferais sans elle. J’ai une dette envers vous.


-Inutile. Une bonne action n’a pas de prix !


-Vous êtes sûr qu’il n’y a vraiment rien que je puisse faire pour vous remercier ?


J’allais lui répondre que non, puis, je me souvins de la mandoline que j’avais commencé à bricoler, afin de la rendre plus proche d’une guitare.


-Maintenant que vous le dites, il y a bien quelque chose: je souhaiterais modifier un instrument de musique pour l’utiliser à ma convenance. Vous ne connaîtriez pas quelqu’un capable de faire ces modifications par hasard ?


A ces mots, Kristoff afficha un grand sourire, et sembla être tout à fait satisfait.


-Eh bien il fallait le dire plus tôt ! Je pourrais m’en charger moi-même ! Quelles sont ces modifications que vous voulez faire ?


Je restai interdit. Lui-même ? J’ignorais parfaitement que Kristoff avait des notions de lutherie ! Cependant, ce fut à ce moment-là que je pris pour la première fois conscience que le monde où je me trouvai avait beau être celui d’un film d’animation, c’était un monde tout de même, et le film n’en montrait qu’une très infime partie.


-Vous sauriez le faire ?, m’étonnai-je, Vous ?


-Bien sûr ! répondit-il, qu’est-ce que vous croyez, que je livre de la glace toute l’année ? La neige et la glace ne sont pas éternelles, du moins pas tant que la Reine ne le désire pas, plaisanta-t-il. J’ai également appris à travailler le bois, et si vos modifications ne sont pas trop complexes à mettre en place, je devrais pouvoir les faire sans problème !


-Et bien pourquoi pas ?, dis-je finalement, si vous pouvez m’apporter ces modifications à cet instrument, je vous en serais très reconnaissant. Je vous amènerais quelques plans afin de vous montrer le résultat que je recherche, et vous me direz alors ce que vous pourrez faire pour moi.


-Aucun problème ! acheva Kristoff, j’attendrais que vous me les ameniez avec impatience, en espérant être en capacité de vous donner ce que vous voulez…mon ami.


Puis il me tendit sa main. Je fus surpris dans un premier temps, mais je n’hésitai pas longtemps à la lui serrer chaleureusement.


-A présent, si vous voulez bien m’excuser, je dois retourner auprès d’Anna et Elsa.


Puis, après un dernier signe amical de la main, il disparut par une des portes du château. Je restai pour ma part planté au milieu de la cour. Au vu de ce qui venait de se passer, un bilan s’imposait: car si mon départ à Arendelle avait été quelque peu laborieux, je pouvais dire que j’étais parti sur d’assez bonnes base, du moins avec Anna et Kristoff. Bien sûr, je ne m’étais pas attendu à être adoré d’Elsa dès le départ, mais pour l’instant, je ne l’avais vue que très peu, comparé à sa soeur et à Kristoff. Mais après tout, cela ne faisait que quelques jours que j’étais en Arendelle, et Anna et Kristoff semblaient déjà m’apprécier. Il fallait laisser le temps aux choses de se faire.






Quelques temps plus tard, je me trouvais à l’Old Reinder, où j’avalais ma bière à grandes gorgées, en regardant le niveau de ma boisson, généreusement offerte par Anton, dégringoler (je songeais qu’à force de m’offrir à boire et à manger, j’allais bientôt devoir à Anton une somme astronomique, si je n’obtenais pas vite de l’argent !).
C’était là une de mes habitudes, après une émotion forte. J’aurais aimé dire que je n’étais pas dans mon état normal, mais la vérité, c’était que j’étais bel et bien moi-même: ce jeune moi-même qui ne crachait jamais sur une chopine, et ne manquait jamais une occasion d’aller se déglinguer au bar au moindre événement.


-Je t’offre une autre pinte ?


Je reconnus aussitôt la voix qui s’était élevée derrière moi, et je me tournai vers le nouvel arrivant: c’était Anders. La dernière fois que je l’avais vu, c’était à mon premier jour à l’orchestre, où il avait à peine daigné m’adresser la parole. Et voilà qu’à cet instant, il offrait une bière à ce jeune insolent qu’il semblait d’ores et déjà détester. Malheureusement, quand on est un buveur de mon grade-qui regarde le niveau de sa bière descendre en ne pensant qu’à la suivante-, on est prêt à accepter une nouvelle pinte de n’importe qui. Même d’Anders. Même d’un homme que l’on n’apprécie pas autant qu’il nous hait. Et le pire, c’était que je n’avais même pas besoin d’aller mal pour boire comme un pochetron. Non, j’aimais cela tout simplement, et que j’aille bien ou mal, je ne le refusais jamais.
J’acceptai donc son offre. Il en commanda une autre pour lui, fit glisser un tabouret jusque sous ses fesses, puis s’assit près de moi.
Tu te rappelles ma description d’Anders ? La même expression que celle d’un type mordant à pleines dents dans un citron ? Eh bien à cet instant, il semblait encore plus dégouté que d’habitude. Dans les tavernes et les bars, je me sentais suffisamment chez moi pour m’abandonner sans retenue à l’alcool; cela ne semblait pas être son cas: à intervalles réguliers, il jetait un regard par dessus son épaule ou sursautait comme si l’on s’apprêtait à lui planter un poignard dans le dos.


-Je ne crois pas qu’on ait jamais eu l’occasion de discuter, toi et moi, déclara-t-il


Je ne pus refréner un rire moqueur.


-Disons que ton chaleureux accueil ne s’y prête pas véritablement.


Pour sûr, l’ivresse m’avait délié la langue et m’avait rendu plus bravache qu’à l’accoutumée, et je pouvais à présent lui parler librement, ce qui ne semblait pas lui échapper.


-Tous les deux Yohan, nous sommes des hommes d’expérience, me dit-il.


De toute évidence, il voulait me donner l’impression qu’il menait la danse, mais je voyais clair dans son jeu: en face de moi se tenait un homme qui craignait pour une autorité qu’il semblait avoir toujours eue.


-Si nous faisions un marché ?


Je bus une longue gorgée de bière et soutins son regard.


-Qu’avez-vous en tête, très cher coordinateur ?


Son visage se fit plus dur.


-Tu laisses tomber. Tu abandonnes…Je me fiche de la formule. En résumé: tu quittes l’orchestre.


-Et ?


-Et je te donne un très bon travail et une excellent condition.


Je terminai ma bière d’un trait. Il désigna ma chope vide d’un geste du menton, m’interrogeant du regard. J’acquiesçai, attendis qu’on m’en rapporte une de plus sur son ordre, puis la bus presque cul sec. Autour de moi, le monde commençait à tourner.


-Ton offre, tu sais où tu peux te la foutre n’est-ce pas ?


-Yohan, dit-il en se penchant vers moi, tu sais aussi bien que moi que jamais tu ne pourras avoir les faveurs de la Reine. C’est d’ailleurs parce que tu en es incapable que tu es assis là à te soûler. Tu veux l’impressionner, je le sais. Je te comprends. Et tu sais pourquoi ? Parce que j’ai été comme toi un jour: un homme sans talent.


Ainsi c’était pour cela qu’il était venu me trouver, et qu’il semblait craindre mon arrivée. Elsa était tout ce qui l’intéressait, et il me voyait comme un rival potentiel. Mais il pensait tout savoir, alors qu’il ne savait rien. Car il se trompait: contrairement à lui, je n’essayais pas à tous prix de m’attirer les faveurs d’Elsa, ni même son regard, et ce par simple humilité. Qui étais-je,et qui était-il pour penser que Elsa d’Arendelle, une reine aux pouvoirs de neige et de glace, s’intéressait aux éventuelles sérénades que pourraient lui jouer des musiciens de cour ? Je n’imaginai pas une seule seconde qu’il se passerait quelque chose entre elle et moi, comme avait immédiatement semblé le croire Anna lorsque Pabbie lui avait donné son avertissement. Ce n’était même pas un objectif pour moi. A présent que je m’entendais bien avec Anna et Kristoff, que Elsa se contente d’en faire autant, et je serais comblé. Après, elle pouvait bien être en couple avec qui elle voulait, cela m’était bien égal. Cependant, la dernière phrase d’Anders m’avait piqué au vif.


-Un homme sans talent ?


-Un homme sans talent, cracha-t-il en se rasseyant. Un vulgaire musicien de rue mon gars.


-Tu ne me donnes plus du « Yohan » ? Je pensais que tu voulais me parler d’égal à égal.


-Tu penses m’égaler ? Jamais de ta vie tu ne seras mon égal, et tu le sais très bien.


Je fis mine de ne pas avoir entendu.


-Tu te trompes Anders. Les faveurs de la Reine ne m’intéressent pas.


-Ah bon ?, demanda-t-il, surpris


-Non. Si je suis dans cet orchestre, c’est parce que je suis musicien. Pas un vulgaire amoureux transi, bien trop prétentieux et imbu de sa personne pour mériter l’attention d’une reine qui de toutes façons ne lui en donnera jamais.


Furieux, Anders se leva brutalement de sa chaise, manquant de faire tomber ma pinte, désormais vide.


-Comment ose-tu ? La Reine elle-même m’a donné ce poste, et c’est à ton supérieur que tu t’adresses !


Toujours assis, je le regardais nonchalamment, et tirai un pan de mon costume, dévoilant Flamme, que j’avais glissée à mon côté gauche.


-Tiens donc ! Vois ce que m’a donné la Princesse pour ma part. Est-on toujours supérieur face à un homme armé, lorsqu’on ne l’est pas soi-même ?


A la vue de la dague, Anders blêmit, et, tournant les talons, sortit de la taverne, non sans s’être penché sur moi malgré la tension et m’avoir dit entre ses dents:


-Tu te dis musicien hein ? Nous verrons cela aux répétitions !


Je restai immobile sur ma chaise, puis, sans me déranger le moins du monde, réclamai une autre bière à Anton. J’étais plutôt fier de moi d’avoir cloué le bec à ce présomptueux en face à face, mais d’un autre côté, je devais reconnaître qu’il avait quelque part raison: à me voir en cet instant, en train de boire seul et sans raison particulière assis à une taverne, je ne me faisais guère d’illusions sur la possibilité d’entretenir une réelle amitié avec Anna, Elsa, Kristoff ou qui que ce soit d’autre que des soûlards de bar chantant des chansons paillardes, tard le soir dans des endroits de débauche.





*Expression corse signifiant « détruire, casser »





Ainsi s'achève ce sixième chapitre ! Qu'en pensez-vous ? Qu'attendez-vous de la suite ?

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Lun 24 Nov 2014, 21:46


-AAAAAAAHHHH !!!!!! LA PUTAIN DE TOI ELLE M’A SBRIMBÉ* LE BRAS LA SALOOOOPE !!!!!!

Ouhh, ça c'était violent ^^
Très bon chapitre avec un peu d'action et une évolution des relations, j'aime beaucoup Smile
Je sens que ça va chauffer dur entre Yohan et le Anders et mon dieu je sens que je vais bien me marrer Very Happy

J'aime aussi beaucoup le côté "je reste distante" d'Elsa, ça lui va très bien. Quand à Kristoff, j'ai bien aimé le clin d'oeil comme quoi il sait bricoler les instruments de musiques, ça m'a tout de suite rappeler le fait que, beh oui, c'est un peu un magicien malgré tout, même si ce n'est que 10 sec dans le DA ^^

Hâte à la suite en tout cas Smile
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Lun 24 Nov 2014, 23:08
Tout d'abord, merci pour ta review Gelwarin, ça fait plaisir !

Je suis satisfait de voir que Elsa semble correspondre au personnage pour l'instant, car elle est de loin le personnage le plus complexe, et celui qui est sûrement le plus dur à retranscrire correctement.
Quant aux relations entre les personnages, tu vas très vite pouvoir te rendre compte de leurs évolutions, car ce chapitre marque clairement un palier dans la fic, comme tu t'en rendras compte par la suite. Je n'en dis pas trop pour l'instant, mais le prochain chapitre risque de te déstabiliser un peu.

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Mar 25 Nov 2014, 09:45
Lu !
C'est un chapitre limite stressant avec le début ^^ Heureusement, tout le monde va bien.
Alors comme ça, Anders aime Elsa et veut tout faire pour que Yohan quitte l'orchestre, ça promet de mettre l'ambiance !!
Vivement la suite !!

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Dim 07 Déc 2014, 13:36
Le chapitre 7 est là ! J'espère que vous ne serez pas trop déstabilisés à sa lecture, le parti pris pouvant être rapide, j'en conviens ! J'espère qu'il vous plaira tout de même !




Chapitre 7







Trois mois plus tard.




« Non Anna, non ! Tu entendras ce morceau ce soir, comme tout le monde !


Je soupirai. Il était très difficile de refuser quoi que ce soit à Anna, surtout lorsqu’elle vous faisait ses grands yeux de chat suppliants, mais je restais catégorique: je ne lui jouerais pas le morceau que j’avais prévu avec l’orchestre pour la réception de ce soir-là, elle l’entendrait à la réception, cela serait se gâcher la surprise. La jolie rousse était assise sur ma chaise de bureau, et me regardait d’un air suppliant.
Car, comme tu dois l’imaginer, je m’étais trompé, il y avait à présent trois mois de cela. Car en trois mois, ma vie avait changé. Anna, qui n’avait pas tardé à me faire pleinement confiance, m’était reconnaissante au plus haut point de les avoir aidé, elle et Kristoff, avec les loups. Elle était à présent complètement remise, et nous partagions désormais elle et moi une amitié indéfectible.
Les premiers temps, elle ne perdait jamais une occasion de me remercier ou de passer me voir jouer à l’orchestre. Puis elle avait commencé à venir me trouver directement à ma chambre, seule ou avec Kristoff, et désormais, elle pouvait venir me voir à n’importe quelle heure, que ce fut parce qu’elle avait quelque chose à me demander ou simplement pour passer du temps avec moi. Pour ma part, je l’appréciais beaucoup, et chaque instant passé avec elle était généralement synonyme de bon moment: Anna était enjouée, rieuse, hyper-active, et avait toujours mille idées de choses à faire à la seconde. Avec elle, il était impossible de s’ennuyer, et j’aurais été multi-millionaire si j’avais gagné une pièce d’or à chaque bonhomme de neige que nous avions fait ensemble (j’avais finalement appris suite à ma première paye, que la monnaie utilisée à Arendelle était faite de cuivre, d’argent, et d’or, et travaillant à la cour, je gagnais confortablement ma vie avec une paye généreuse, qui m’avait permis de largement rembourser à Anton tout ce qu’il m’avait offert !).
Mais cette fois, je lui refusais quelque chose, et elle n’en avait pas l’habitude.


-S’il te plaît Yohan, gémit-elle, tu sais que j’adore ta musique, je voudrais tellement entendre ce morceau !


-Tu l’entendras Anna…ce soir.


Anna se leva, me regarda droit dans les yeux, et avec un air qui se voulait sévère, me lança:


-Non, je veux l’entendre maintenant, c’est la Princesse d’Arendelle qui te l’ordonne !


Je levai un sourcil circonspect.


-Tu n’y as même pas cru toi-même, lui répondis-je en riant, et en posant ma guitare, que j’avais jusqu’à présent sur mes genoux.


J’avais eu cette guitare peu de temps après le jour de l’incident avec les loups. Kristoff avait tenu parole, et il avait simplement fait un boulot magnifique ! Sur de simples croquis que je lui avais fournis pour qu’il puisse se faire une idée de ce que je désirais, il avait travaillé la vieille mandoline pendant des jours, et en avait fait une véritable oeuvre d’art ! L’instrument était désormais d’une taille plus massive, avec un manche et une tête renforcés pour s’adapter aux nouvelles dimensions. Il en avait également travaillé le bois, qui arborait à présent une allure quasiment neuve, sublimée par de nombreux motifs et dessins gravés à même l’instrument. Et le son était à tomber ! Riche, aussi bien retranscris dans les graves que dans les aigus, puissant, il correspondait parfaitement à ce que je recherchais ! J’y avais moi-même ajouté quelques modifications, dont une grille de filtrage, que j’avais plaqué sur la caisse de résonance, et qui servait de résonateur, pour donner au son un aspect plus agressif, plus dense, plus…électrique. En somme, c’était un des meilleurs instruments que j’avais jamais eu et je devais une fière chandelle à Kristoff.
Kristoff avec qui je m’entendais aussi très bien désormais, et il n’était pas rare que nous passions des soirées à rire à l’Old reinder, ou que je l’accompagne dans ses livraisons de glace, lorsque je n’étais pas en train de répéter avec l’orchestre.

Anna se rassit sur la chaise:


-Oui, c’est vrai, avoua-t-elle avec un petit rire, je n’arrive pas à être sévère avec toi.


-Peu de gens y parviennent, ironisai-je, mais certains n’ont aucun mal.


Anna croisa mon regard. Elle comprenait de qui je parlais. Et j’imagine que tu comprends toi aussi n’est-ce pas ? Eh bien oui, depuis notre houleuse conversation à l’Old Reinder, Anders et moi avions beaucoup de mal à travailler convenablement ensemble, car il ne supportait toujours pas l’idée que je fasse partie de l’orchestre, et que je lui tienne tête, et chaque répétition était une épreuve pour nous deux, ainsi que pour les musiciens, qui devaient bien souvent subir la tension ambiante entre lui et moi. Anders avait même passé sa colère sur le pauvre Arnar lorsque j’avais proposé de chanter un morceau à la prochaine réception, accompagné par l’orchestre. Bien sûr, il s’y était fermement opposé, mais Nora, elle, avait approuvé, imitée ensuite par tous les autres musiciens, et Anders s’écartait toujours pour fulminer dans un coin lorsque je prenais les choses en main pour jouer mes morceaux avec les autres.
Ledit morceau que je devais jouer ce soir, une réception étant organisée par Elsa pour la venue de quelques officiels, venus de royaumes voisins, et qu’Anna voulait absolument que je lui joue en exclusivité.
Elle prit à ce moment-là un faux air résigné, et s’affaissa sur la chaise, faisant mine de bouder:


-Bon, dit-elle, alors tu ne veux pas me jouer ce morceau…tant pis pour toi !


Puis elle attrapa la feuille de papier sur laquelle j’avais retranscris le fameux morceau sur mon bureau, et sortit de ma chambre en courant ! Je me levai immédiatement, partagé entre l’exaspération et l’amusement: Anna ne manquait jamais de me faire courir à travers tout le château en me chapardant divers objets !


-ANNA ! RENDS-MOI CETTE PARTITION !!!!, criai-je avant de m’élancer derrière elle.


Je la poursuivis en courant dans les couloirs et les escaliers du château, mais elle les connaissait bien mieux que moi, elle qui les arpentait en long, en large et en travers depuis toute petite. J’entrai à un moment dans une grande salle vide, et alors que je la cherchai du regard, je l’entendis se moquer de moi au dessus de ma tête. Elle était en haut d’un escalier au centre de la pièce, et me narguait, la partition à la main:


-C’est dommage, rit-elle, tu risques de ne pas pouvoir le jouer sans cette partition !


-Attends un peu que je t’attrape ! lançai-je


Puis je me relançai à sa poursuite dans l’escalier. Elle connaissait peut-être mieux le château, mais j’étais plus rapide qu’elle, et il suffit d’un long couloir pour que je la rattrape. Nous nous arrêtâmes de courir, essoufflés et haletants, puis, elle me tendit la feuille en riant:


-D’accord, tu m’as eu, tiens, dit-elle, souriante, en me tendant la partition.


Mais une fenêtre restée ouverte laissa entrer un courant d’air, qui fit s’envoler la feuille des doigts d’Anna avant que j’eus pu la reprendre, et quelques secondes plus tard, nous étions désormais tous deux en train de courir après la feuille volante, lorsque quelqu’un l’attrapa au vol, stoppant notre course infernale. Je m’arrêtai net de courir. C’était Elsa. Elle regarda sa soeur avec un air plus amusé que sévère.


-Anna, ce n’est pas très gentil de voler sa partition à notre musicien, il risque d’avoir du mal à répéter pour ce soir, dit-elle en me tendant la feuille.


-Merci votre Majesté, dis-je en la prenant, n’en veuillez pas à la princesse, c’est moi qui me suis laissé distraire.


-Oh allez Elsa, on s’amusait c’est tout, fit Anna à sa soeur. Tu as des nouvelles de Kristoff ?


-Oui, répondit Elsa, il devrait normalement finir sa dernière livraison d’ici une demie-heure, ça te laisse encore un peu de temps pour te préparer. Je te rappelle que tu devras être là dès le début…


-Dès le début de la réception, je sais, acheva Anna. Tu sais Elsa, je ne suis plus une enfant, je sais ce que j’ai à faire.


-Bien, répondit Elsa avec un sourire, alors je t’attendrai dès que Kristoff sera arrivé. Et vous de même Yohan, l’orchestre devra commencer à jouer dès que les premiers invités seront arrivés.


Je fus surpris de l’entendre prononcer mon nom. J’avais tâché de me faire oublier pendant la conversation des deux soeurs, et était resté silencieux.


-Bien sûr Votre Majesté, répondis-je, je serais là à temps vous avez ma parole !


-Parfait, fit la reine, à présent vous m’excuserez, mais je dois aller achever quelques préparatifs.


Puis elle s’en alla, nous laissant seuls, Anna et moi.


-Elle n’est toujours pas très causante hein ?, me demanda Anna


Je ne le lui faisais pas dire. Si Elsa semblait poser un autre regard, plus confiant, sur moi depuis l’épisode des loups, je ne la voyais toujours que rarement, et lorsque je la voyais, elle ne se montrait pas moins distante que d’ordinaire. Bien sûr, la manière dont elle s’adressait à moi était tout de même un peu plus chaleureuse, mais elle ne quittait jamais son allure royale et sérieuse, ce qui n’enlevait rien à sa beauté époustouflante, qui ne la quittait jamais non plus.


-Non, répondis-je, mais après tout, ce n’est pas ce que l’on demande à une reine.


Un ange passa, et un silence presque gênant commençait à s’installer, lorsque Anna le brisa, en me demandant avec enthousiasme:


-On va faire un bonhomme de neige ?





Nous étions en Février, et la neige était toujours présente à Arendelle, confirmant que l’hiver en cette région était particulièrement vivace, Elsa ou non. Cela m’avait également permis de constater que la passion d’Anna pour la construction de bonhommes de neige était elle aussi toujours bien là, et elle ne manquait jamais une occasion de venir trouver quelqu’un, que ce soit Olaf, Kristoff, Elsa ou moi, pour en faire un avec elle.
Je retournai à ma chambre m’habiller pour sortir dehors, puis retrouvai Anna, accompagnée d’Olaf, dans la cour du château. Olaf s’entendait très bien avec n’importe qui, et je ne faisais pas exception, bien que j’avais un peu de mal à comprendre la fascination du bonhomme de neige de se construire des congénères inanimés avec Anna. Mais après tout, il idolâtrait tellement la rouquine qu’il la suivait toujours, sans même se poser de questions sur ce qu’elle allait lui faire faire.
Nous trouvâmes une grande aire enneigée pas loin du château, et entreprîmes de rouler de grosses boules de neige pour dresser ledit bonhomme de neige. Mais à trop en ramasser au même endroit, la neige, vint à manquer, et je me dirigeai vers un amas de neige au pied d’un arbre, lorsque je reçus une boule de neige dans la nuque ! Surpris par le choc, je butai contre un bloc de neige, et m’affalai par terre. Je me retournai. Anna et Olaf se tordaient de rire en me regardant étalé dans la neige.


-Ah vous voulez jouer à ça !


Je formais alors une boule de neige au creux de ma main, et la lançai sur Anna.

Quelques instants plus tard, c’était une véritable bataille rangée qui se déroulait sur l’aire enneigée. Anna me jetait boule de neige sur boule de neige, cachée derrière ce qui devait rester un début de bonhomme de neige, et je ripostai à chacun de ses lancers, à couvert derrière un arbre, lorsque je l’entendis soudain crier:


-Attends Yohan, j’ai plus assez de neige !


« C’est toi qui a commencé ma vieille ! », pensai-je en me baissant pour former une autre boule. Mais au même moment, je me vis arriver dessus un amas de neige informe, beaucoup plus gros qu’une simple boule. Par réflexe, je l’attrapai au vol avant de me le prendre en pleine poire. C’était la tête d’Olaf ! Anna m’avait jeté la tête d’Olaf ! Le bonhomme de neige était hilare devant ma mine stupéfaite:


-Attention la suite, dit-il


-Hein ?


J’eus à peine le temps de comprendre, que je vis arriver le corps du bonhomme de neige devant moi. Trop tard. Je me le reçus en plein visage, et le choc me jeta à terre. Vaincu, je restai allongé dans la neige, partagé entre la fatigue de la bataille et la stupéfaction de m’être reçu Olaf dans la tête, lorsque j’entendis Anna se rapprocher de moi:


-On dirait bien que j’ai gagné ! Merci Olaf, tu m’as bien aidé !


-Tout le plaisir est pour moi Anna, répondit Olaf, tandis que son corps se remettait la tête sur les épaules


Puis Anna se pencha sur moi, un grand sourire aux lèvres:


-Ne t’en fais pas Yohan, je te laisserais peut-être gagner la prochaine fois !


Je la regardai avec un sourire en coin


-Qui te dit que j’ai déjà perdu ?


Puis je me relevai d’un coup, et me jetai sur elle pour la plaquer dans la neige. J’eus la chance de la prendre par surprise, et nous roulâmes dans la neige, dans un enchevêtrement de bras, de jambes et de neige, tandis qu’Olaf nous suivait en criant « tu vas l’avoir tu vas l’avoir ! ». Puis, épuisés, nous nous allongeâmes tous les trois côte à côte dans la neige, le visage rouge et échevelés (du moins Anna et moi), haletants, lorsque nous entendîmes quelqu’un appeler Anna. Nous nous redressâmes pour voir Kristoff au loin sur le chemin du château, qui nous faisait des signes de la main.


-Oh, Kristoff est revenu, dit Anna, je vais devoir aller me préparer. On se voit ce soir à la réception Yohan !


Elle se releva, mais avant de partir, elle se pencha sur moi et déposa un baiser sur mon front ! Elle fit un câlin à Olaf, et se dirigea à la rencontre de Kristoff. Quant à moi, je restai assis dans la neige avec Olaf, interdit. Je n’en revenais pas. Anna m’avait embrassé ! Sur le front d’accord, mais tout de même ! Elle m’appréciait donc tant que ça ?! Je me tournai vers Olaf:


-Tu as vu ça Olaf ? Elle m’a embrassé !


-Oui et ?, répondit le bonhomme de neige, moi aussi elle me le fait des fois !


Mouais. Ainsi donc Anna me voyait-elle comme un autre Olaf ? Il faudrait que je lui en parle, car je ne souhaitais pas qu’elle devienne trop entreprenante avec moi. Mais je vis le soleil descendre, et le soir arriver. La réception n’allait pas tarder. Il allait falloir que je rentre me préparer moi aussi.





Quelques heures plus tard, j’étais au milieu de l’orchestre en train de jouer. La réception était grandiose. De grandes tables étaient dressées avec des quantités astronomiques de plats, et des petites sculptures de glace étaient disséminées sur les tables et les murs. Les invités étaient partout, la plupart richement habillés. Certains hommes au port fier et sûrs d’eux dansaient avec de jolies femmes, et je pouvais apercevoir Kristoff et Anna parmi eux. Eux aussi s’étaient mis sur leurs 51 (Pastis pour les Vrais !). Kristoff n’avait jamais paru aussi impressionnant dans son magnifique costume rouge et bleu, et Anna était superbe dans une robe vert émeraude, ses cheveux élégamment coiffés non pas en un chignon cette fois-ci, mais relâchés dans son dos et ondulés. Elle était vraiment très jolie, mais bien sûr, le joyau de la soirée, c’était Elsa.
Elle ne portait pas sa robe de glace, mais une vraie robe de cérémonie, d’un bleu tirant par endroit sur le vert. Ses cheveux étaient restés coiffés avec une tresse sur le côté, et le maquillage sous ses yeux faisait très bien ressortir leur éclat presque divin. Puis, je remarquai qu’elle semblait en grande conversation avec deux personnes, un homme et une femme, probablement les officiels, à en juger par leurs riches tenues et l’épée d’apparat qui pendait au côté de l’homme. Quelque chose en eux me troublait. Ils étaient de dos, mais j’avais l’impression de les connaître. J’allais me re-concentrer sur mon instrument lorsque la femme se retourna vers les invités. Je ratai un accord.
C’était Raiponce.

Cela me paraissait limpide à présent. Ses cheveux bruns coupés à la base du coup, ses grands yeux qui semblaient regarder partout à la fois, et son sourire qui ne la quittait pas. Elle aussi était vraiment très belle. De même que Eugène à ses côtés paraissait quelqu’un de très sympathique, avec son allure fière mais espiègle, et les airs de beau gosse qu’il se donnait, qui le faisaient ressembler à un Romain Duris en moins âgé. J’aurais aimé à ce moment-là courir à leur rencontre pour les saluer et faire connaissance avec eux, mais je devais rester à ma place, d’autant que Anders, qui dirigeais l’orchestre, m’avait regardé lorsque j’avais raté cet accord d’un air mauvais, qui voulait clairement dire un truc du genre: « refais une bourde de ce genre et à la prochaine répétition je te fais la peau oh petit enfoiré ! ». Mais le morceau se termina sans encombre, et je vis Anders descendre et prendre place sur un siège à part d’un air maussade. Cela devait sans doute dire que c’était mon tour de jouer « ma » musique. Je me mis donc en place avec ma guitare, au milieu du regard curieux des invités en train d’applaudir, tandis que Nora, Arnar et les autres musiciens prenaient les instruments que je leur avais assigné (dont un set de percussions improvisé pour Arnar à base de tambours de tailles différentes). Puis, sans prévenir les invités de ce qu’ils allaient entendre (je vis Anna se tourner vers notre orchestre avec une impatience non dissimulée), nous entamâmes le morceau.



Lorsque celui-ci fut terminé, je regardai les invités. Tous étaient silencieux, et paraissaient subjugués, et peut-être même un peu effrayés, par ce qu’ils venaient d’entendre. Je pus voir Anders arriver vers moi d’un air furibond, mais j’entendis soudainement quelqu’un applaudir. Je tournai la tête, et vis évidemment Anna, mais aussi Kristoff, Elsa, et aussi Raiponce et Eugène applaudir vigoureusement ! Les applaudissements se propagèrent alors dans toute la salle, et ce fut devant des invités totalement conquis et excités que nous terminâmes la soirée avec l’orchestre !
Puis arriva un moment dans la soirée où je pus enfin descendre de la petite scène installée dans le coin de la pièce, accompagné de Nora et de quelques musiciens, tandis qu’un nombre plus réduit continuait à jouer. Et alors que je restai humblement dans un coin à congratuler la chanteuse et les autres musiciens et à discuter avec eux, je vis Anna se précipiter vers moi et me sauter au cou !


-Mon Dieu Yohan c’était grandiose ! Tu as vraiment eu raison de ne pas me la jouer plus tôt, j’aurais raté la surprise c’était génial ! Viens, il faut que je te présente !


Je saluai rapidement Nora et les autres musiciens, tandis qu’Anna me tirait par le bras à travers la salle. J’arrivai finalement devant Elsa et Kristoff, et Anna me présenta ceux que je connaissais déjà:


-La Princesse Raiponce et le Prince Eugène Fitzerberg, du Royaume de Corona !


-Bon sang mon pote ça c’était de la musique ! me lança directement Eugène en me serrant la main. La princesse m’avait dit que c’était original ce que tu faisais avec cet orchestre, mais là franchement j’ai jamais entendu un truc pareil !


-Allons Eugène, soit gentil avec ce jeune musicien, dit Raiponce en lui mettant la main sur l’épaule


Je m’inclinai devant elle en lui faisant un baisemain, et la remerciai:


-C’est trop d’honneur que vous me faites Votre Altesse. Je suis ravi que ma musique vous plaise, j’espère que j’aurais modestement participé à rendre votre séjour en Arendelle agréable.


-Oh non, répondit Raiponce, nous ne restons pas, nous repartons dès demain matin, nous ne sommes là que pour aider la reine Elsa à trouver une solution avec Wes…


-Allons Raiponce, inutile d’accabler mes musiciens avec des détails, la coupa Elsa.


Je remarquai tout de même qu’elle paraissait légèrement nerveuse en lui disant cela. Qu’est-ce qui pouvait donc la préoccuper à ce point-là ?
Puis Eugène se tourna vers elle:


-Ne t’en fais pas Elsa, nous aussi on a eu affaire à Weselton, fais leur bien comprendre que…


Alors que je commençais à ne plus me sentir à ma place, et à ne pas savoir où me mettre, ce fut Anna qui vint à mon secours…plus ou moins.


-Euh, Yohan, tu viens danser ?


Et elle m’entraîna à l’écart au milieu de la pièce, sans autre forme de procès. Elle se plaça devant moi, me pris la main, et demanda:


-Alors, tu danses ?


Par chance, c’était un des seuls exercices que je pratiquais vraiment bien. Je commençai donc à danser avec Anna, sans demander quoi que ce soit. Ce fut elle qui brisa le silence entre nous:


-Elsa est nerveuse en ce moment. Cela fait plusieurs fois qu’elle reçoit des messages de Weselton, le Duc n’accepte pas qu’elle ait coupé tous les liens commerciaux.


Oui, j’imaginais bien que la cupidité de ce vieil escroc pouvait bien continuer à causer des soucis à la pauvre Elsa, qui devait sûrement avoir d’autres chats à fouetter. Mais après tout, que pouvais-je bien y faire ?


-D’accord, je vois. Mais pourquoi tu me dis ça à moi ?


Anna posa sa tête sur mon épaule, et me chuchota à l’oreille:


-Je…j’ai peur de ce qui peut se passer. Weselton n’ont jamais pris les liens commerciaux à la légère et Elsa a du mal à gérer convenablement la situation. C’est une jeune reine, et le Duc de Weselton ne lui fait toujours pas confiance pour ce qu’il s’est passé l’été dernier. Alors, je voudrais te demander…


Elle retira sa tête de mon épaule, et me regarda droit dans les yeux:


-Si tu as vraiment voyagé autant que tu le dis, et vu la façon dont tu nous as défendu il y a trois mois…pourras-tu aider Elsa ?


-Hein ? Mais Anna, je ne suis que musicien ici, je ne…


-S’il te plaît, insista la jeune princesse


Je marquai un temps d’arrêt. Je ne voyais vraiment pas pourquoi Anna me demandait cela à moi. Me faisait-elle confiance à ce point ? Et pourquoi ne demandait-elle pas cela à Kristoff ?
Cependant, avais-je envie d’aider Elsa ? Bien sûr, pour quoi que ce soit. Et je te l’ai dis, il était très difficile de refuser quelque chose à Anna.


-D’accord. J’aiderais Elsa s’il le faut. Je ne sais pas à quoi, mais oui, je te le promet.


Un sourire radieux apparut sur le visage d’Anna. Elle cessa de danser, puis me serra dans ses bras.


-Merci, oh merci Yohan, je savais que je pourrais compter sur toi !


Et, se dressant sur la pointe des pieds, elle m’embrassa à nouveau sur la joue, avant de partir rejoindre Elsa, Kristoff, Raiponce et Eugène. Je remarquai que Kristoff me regardait à présent d’un air bizarre, et je pouvais le comprendre. Par deux fois dans la même journée, il avait vu sa fiancée montrer des marques d’affection à un autre homme dont il ne savait presque rien. Cela pouvait en effet prêter à confusion.
J’étais à présent seul au milieu de la piste de danse, et mon rôle en tant que musicien pour ce soir était terminé. Je me dirigeai donc vers la sortie, esquivai Anders qui tentait de m’arrêter (probablement pour me fustiger d’avoir plus marqué le public que lui !), et sortis dehors, dans les jardins du château, où je passais le restant de la soirée, à admirer les étoiles, et à humer l’air d’Arendelle, tandis que les mots d’Anna tournaient dans ma tête.
Lorsque je m’endormis cette nuit-là, je me les répétait encore. De quoi pouvait-elle donc bien s’inquiéter ? Oh bien sûr, à cet instant, je ne me doutais pas de ce qui arriverait par la suite. Et le pire dans l’histoire, était que pendant ces trois mois, j’avais complètement oublié le cristal dimensionnel, qui traînait sur mon bureau.















Alors, des réactions ? Que pensez-vous de cette relation avec Anna ?  Et que va-t-il se passer par la suite d'après-vous ? A vos reviews !

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Dim 07 Déc 2014, 14:36
Yokill2B a écrit: Je remarquai que Kristoff me regardait à présent d’un air bizarre, et je pouvais le comprendre. Par deux fois dans la même journée, il avait vu sa fiancée montrer des marques d’affection à un autre homme dont il ne savait presque rien. Cela pouvait en effet prêter à confusion.

Alors ça je te le fais pas dire.. x)

Bon alors, très bon chapitre, personnellement ça ne m'a das dérangé ce bon de trois mois.
Bon après voilà, la relation du coup Anna/Yohan est plutôt particulière et même si ça porte a confusion pour le pauvre Kristoff, j'aime bien, ça fait un peu soeur/frère. Même si bon, des fois même moi je me demandais si Anna n'allait pas finir par être infidèle x) Mais bon, elle est tellement innocente cette petite que je suis sûre que ça ne lui traverse pas l'esprit ^^

Sinon, je trouve ça intéressant d'avoir amené Raiponce et Eugène qui du coup sont là pour prêter main forte à Elsa contre Weselton, et le fait qu'ils disent qu'eux aussi en ont bavé avec lui, ben, on demande à savoir pourquoi Razz

Bon, je le redis, très bon chapitre, en attente de la suite maintenant Razz
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Dim 07 Déc 2014, 18:22
Alors, tout d'abord, merci à toi Gelwarin pour ta review !

Concernant la relation entre Yohan et Anna, je n'en dirais pas plus pour ne pas spoiler la suite de l'histoire, mais rassure-toi, il n'y aura normalement ni bonne, ni mauvaise surprise.

Quant à Raiponce et Eugène, ils ne reviendront pas dans l'histoire. Leur apparition est juste un clin d'oeil à Raiponce, que j'aime beaucoup aussi, et pour apporter un peu de fraîcheur à la scène.
Donc non, ils ne seront plus là par la suite.

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Mar 09 Déc 2014, 22:58
Un chapitre intéressant.
Il y a une certaine originalité avec Weselton, car on imagine souvent dans les suites, qu'il veut se venger d'Elsa (dans la mienne par exemple) alors que là il tente de renégocier des contrats avec Arendelle, tout en ne faisant pas confiance à la reine (alors que c'est quand même lui qui a essayé de la tuer !). Je trouve que c'est presque plus en accord avec le personnage du film.

Pour la relation Anna/Yohan, je pense comme Gelwarin. Bonne idée d'avoir laissé passer 3 mois, ça justifie qu'ils soient proches.

Sympa, le caméo Raiponce-Eugène (j'ai adoré le film)

Pour la suite, je sens que le cristal dimensionnel va jouer un rôle.
Vas-t-il être volé ? Perdu ?

J'attends la suite avec impatience. Very Happy

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Mer 10 Déc 2014, 15:25
Super chapitre, les "chamailleries" entre Anna et Yohan m'ont bien faient rire ! Je ne pense pas qu'Anna soit intéressée pas Yohan mais plutôt, comme le dit Gelwarin, qu'elle le considère comme un frère.

Je pense que Weselton va nous faire une petite intervention -(surprise ou pas), qu'Elsa va d'abord refuser toute aide de Yohan puis qu'elle finira par accepter, et comme SnowMonster, que le cristal a été volé.

Voila, vivement la suite !!

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Lun 05 Jan 2015, 22:14
Bon alors j'ai lu tous ces chapitres d'une traite et franchement J'ADORE !  Very Happy

Honnêtement, j'étais septique en lisant ton premier post (ou tu énumérais les différents défauts), et puis en fait je trouve que cela change vraiment un point de vu autre qu'un de ceux des personnages principaux.
De plus, le fait que ton héros (donc toi) vienne d'un autre temps (et monde, accessoirement !) donne des scènes plutôt comiques ! Je pense notamment, entre autre, à celle ou le héros se fait soigner le bras. Razz

La relation Anna/Yohan est très intéressante, à mi-chemin entre la relation fraternelle et amoureuse (oh non, tu ne peux pas faire ça à Kristoff ! ^^ ). Mais bon, comme je suis nulle pour deviner la suite des histoires, je préfère me taire plutôt que de risquer de passer ridicule ! bravo
Plein d'autre éléments m'intéressent : que va-t-il se passer avec Anders (au fait pourquoi ce nom ? une référence à Andersen ?), avec Vicieux-Thon ...

Bref, j'attend avec impatience la suite ! Very Happy

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Sam 10 Jan 2015, 21:03
Alors, vous l'attendiez ? Oui ? Non ? Et bien quelle que soit la réponse, voilà le:





Chapitre 8







Le jour suivant fut véritablement ce que l’on appelle par chez nous « une journée de merde ». Comme chaque jour, je me levai tôt pour assister à la répétition de l’orchestre, et au débriefing qu’allait nous faire Anders de la réception de la veille. Je le voyais déjà se pavaner et me regarder de haut, en utilisant pour décrire ma prestation des termes tels que, au mieux « inutile » ou au pire « pathétique ». Et Nora, Arnar, et les autres musiciens ne trouveraient bien entendu rien à dire, trop intimidés par leur ancien compagnon et craignant pour leur poste s’ils s’opposaient à lui. Oh, d’ordinaire, Anders se montrait méprisant, arrogant et tous sentaient bien qu’il m’en voulait à mort pour lui avoir tenu tête à l’Old Reinder, mais il n’avait jusqu’ici pas osé être franchement cruel ou agressif envers moi. Je le soupçonnais de se rappeler à chaque fois que je n’aurais aucun remord à lui entailler son arrogant visage avec Flamme s’il le faisait, car il ne cessait jamais de regarder l’arme avec circonspection et dégoût lorsque je la portais, c’est à dire la plupart du temps.
Mais hier soir, j’avais été meilleur que lui, les invités m’avaient plus applaudi que lui, et c’était moi qui avait eu le privilège d’aller voir la Reine et ses invités royaux, invité par la Princesse elle-même. Je ne me faisais donc aucune illusion sur la rage dans laquelle il devait se trouver ce matin-là, et je me doutais bien qu’il ne me raterais pas, en me rabaissant un peu plus à chaque fois qu’il ouvrirait la bouche.

C’est pourquoi je sus de suite que quelque chose clochait en arrivant.

Anders fut la première personne qui arriva vers moi lorsque j’eus passé le seuil de la porte. Mais lorsque je le vis s’avancer, ce fut les bras grand ouverts et un sourire qui, bien que encore une fois forcé, montrait qu’il semblait extatique.


« Ah !, dit-il une fois arrivé sur moi, le voilà ! Le voilà notre cher ami ! Notre homme du jour !


A quoi jouait-il, lui qui me détestait ? Il n’allait tout de même pas me féliciter devant tous ses musiciens ?
Et pourtant, il me félicita bien, mais malheureusement pour moi, cela n’avait rien à voir avec la musique. Me prenant par l’épaule, dans un geste qui se voulait amical, il se tourna vers les musiciens et annonça d’un air solennel:


-Mes amis, je vous présente le nouveau fiancé de la Princesse Anna d’Arendelle !!!


Je manquai de m’étouffer. Mais de quoi parlait-il cet imbécile ? Le nouveau fiancé de la Princesse ? Et puis quoi encore ?


-Qu’est-ce que tu racontes Anders ?, lui demandai-je en me dégageant de son emprise, serais-tu vraiment devenu fou cette fois ?


-Allons, ne joue pas le modeste mon cher, continua le coordinateur, sur un ton faussement jovial, tous ici présents nous sommes bien contents pour toi ! Quel dommage pour ce cher livreur de glace, il risque de t’en vouloir un peu, tu ne crois pas ?


Et il continuait sur sa lancée le con ! Je ne voyais pas du tout où il voulait en venir, ni pourquoi il s’était lancé dans ce nouveau délire.


-Ne sois pas plus idiot que tu l’es déjà, lui dis-je en riant, tout le monde sait que la Princesse Anna est en couple avec Messire Kristoff.


Anders me regarda avec son ignoble sourire en coin, et lança:


-Hélas mon cher, je suis désolé de te l’apprendre, mais le peuple d’Arendelle m’a bel et bien cru hier soir lorsque j’ai voulu répandre la bonne nouvelle. Oh certains étaient contents pour toi bien sûr, mais il est vrai que dans l’ensemble, cela les a un peu décontenancé.


Je restai pétrifié. Que voulait-il dire ? Il n’avait tout de même pas raconté à tout le monde à la réception que Anna trompait Kristoff avec moi tout de même ? Puis je me souvins de la danse qu’Anna et moi avions partagée, et que j’avais quitté la réception bien avant Anders la veille. Cet idiot pouvait bien avoir raconté à tous les invités présents qu’Anna et moi partagions plus que de l’amitié !!!
Paniqué, je me tournai vers les autres musiciens, qui, tu t’en doutes, n’avaient à aucun moment ouvert la bouche:


-Tu…enfin les amis vous…vous ne croyez tout de même pas à ses bêtises si ?


Voyant qu’aucun ne semblait vouloir répondre, Nora s’avança vers moi:


-Nous ne prenons pas tout ce que nous dit notre coordinateur pour argent comptant Yohan, mais tous ici nous avons bien dû reconnaître ces derniers temps que toi et la Princesse semblez effectivement très proches.


Je ne parvenais pas à y croire. Comment même eux, qui pourtant avaient bien appris à me connaître, pouvaient penser que j’oserais faire cela à Kristoff, ou même que j’y avais une seule seconde songé ?


-Mais enfin c’est ridicule ! m’emportai-je, d’accord, je m’entends bien avec la Princesse, et oui j’en suis content, mais rien de plus ! Il n’y a rien entre nous !


-Nous ne demandons qu’à te croire Yohan, répondit Nora, mais le bruit court déjà dans Arendelle, et j’ai bien peur que les gens ait accepté sa prétendue véracité.


Là, je ne trouvai rien à répondre. J’étais effondré. Comment les gens pouvaient croire ce que racontait cet imbécile d’Anders, et surtout, pourquoi avait-il fait cela ? Ce fut le moment que choisit ce dernier pour intervenir, nous ayant laissé converser Nora et moi sans manifester sa présence derrière moi, ce qui était assez rare pour être signalé.


-Il n’y a pas à avoir honte mon cher Yohan, la Princesse est d’une grande beauté, et elle semble adorer ta musique. Evidemment, la Reine risque d’être déçue du fait que son nouveau musicien soit venu bouleverser sa petite famille, mais après tout, face au pouvoir de l’amour…


Je compris à ce moment-là. Anders n’était pas quelqu’un de très fin et venait de trahir ses intentions. C’était donc cela son idée: il voulait faire croire à tous que Anna et moi étions ensemble pour me discréditer aux yeux d’Elsa et augmenter ses faveurs à son égard. De plus, peut-être comptait-il sur Kristoff pour me massacrer de lui avoir « volé » sa fiancée, et se débarrasser de moi du même coup ?
Je ne le laissai pas finir sa phrase, et, tirant Flamme de son fourreau, lui sautai dessus, et le plaquai au sol. Fou de rage, je lui plaquai la pointe de la dague sur la gorge.


-Espèce de salaud !, lui crachai-je au visage, c’est donc cela ton idée hein ? Me faire passer pour un coureur de jupons espèce de…


-Yohan ! entendis-je Nora s’écrier derrière moi


L’ignorant, je continuai:


-Je ne sais pas ce qui me retient de te vider de ton sang sur le champ enfoiré !


Anders, lui, affichait un air rigolard:


-Allons mon cher, me lança-t-il, goguenard, tu ne voudrais tout de même pas perdre ton poste et te retrouver à la rue, comme le soiffard sans le sou que tu es ? Je suis sûr que ta nouvelle fiancée en serait très déçue.


-Yohan, ajouta Nora, ne fais pas de bêtise, je t’en prie.


Je restai quelques instants à fixer Anders dans les yeux, où j’étais à présent sûr qu’il pouvait voir tout le mépris et la haine que j’avais désormais pour lui, puis, après avoir longuement hésité, je remis Flamme dans son fourreau, et le laissai se relever.


-Tu as raison Nora, il en a déjà assez fait.


Puis, sans attendre, ayant complètement oublié la répétition, je me dirigeai vers la porte pour sortir de la salle.


-Peut-on savoir où tu comptes aller mon jeune ami ? demanda Anders dans mon dos, sur le même ton rieur et mielleux qui me fit presque regretter de ne pas l’avoir saigné comme un porc.


-Réparer tes dégâts imbécile, lui répondis-je d’un ton acerbe, sans me retourner.


Puis je sortis de la salle. Je bouillais intérieurement de rage. Pourquoi ce salaud avait-il fait cela ? Et moi, que lui avais-je fait ? Ne lui avais-je pourtant pas précisé que je n’étais pas là pour les beaux yeux d’Elsa, ou du moins, pas que.
Toujours était-il que je devais absolument remettre les choses en ordre, car si le bruit se propageait que Anna trompait Kristoff avec moi, les conséquences en seraient probablement dramatiques. Imagine un peu, la Princesse d’Arendelle qui s’adonnait au libertinage ! Quel déshonneur ce serait pour elle, pour sa soeur la Reine, et peut-être même la famille royale toute entière ! Si Elsa l’apprenait, j’ignorais ce qu’elle en penserait, mais je savais une chose: cela n’amènerait rien de bon. Quant à Kristoff, je ne donnais pas cher de ma peau s’il l’apprenait et me trouvait.
Et Anna ? Que dirait-elle ? Elle devait sûrement penser que c’était moi qui me pavanait désormais en Arendelle en clamant à qui voulait l’entendre qu’elle était ma petite amie. Et le pire, c’était que je n’avais aucune idée de par où commencer. Je ne pouvais décemment pas courir à travers tout le château pour la chercher. D’abord parce que cela ne se fait pas, et puis on se demanderait sûrement ce que je faisais là au lieu d’être à la répétition des musiciens, comme j’étais censé l’être. Mais je n’eus pas besoin de me poser la question bien longtemps car, coup de chance ou pur hasard malfaisant, je tombai en sortant dans la cour sur Anna.
Elle était débraillée, sa robe était froissée et elle était pieds nus. Elle semblait paniquée et terrifiée. A ses yeux rougis, je pouvais voir qu’elle avait pleuré. Elle se jeta presque sur moi, en criant et en pleurant:


-Yohan ! Mais qu’est-ce qui se passe ? Qu’est-ce que c’est que cette histoire ? Pourquoi as-tu raconté à tout le monde que…


-Calme toi Anna, la coupai-je, baissant les bras dans un geste qui se voulait apaisant, je ne suis pour rien dans toute cette histoire. Ce n’est pas moi c’est Anders qui…


-Mais pourquoi ?, pleura-t-elle, comment cette rumeur a-t-elle pu se propager en si peu de temps ? Comment les gens ont-ils pu penser que…et Kristoff, il…il…


La voir ainsi me désolait. En temps normal, je l’aurais prise dans mes bras pour la consoler, comme j’avais l’habitude de le faire avec mes amies, mais là, la situation s’y prêtait assez mal.  Je me promis à cet instant de faire payer Anders, mais il y avait à présent plus important.


-Il quoi ?, m’enquis-je, Anna que s’est-il passé avec Kristoff ?


-Nous nous sommes disputés hier soir, dit-elle en tentant d’arrêter ses pleurs, on lui a rapporté que je le trompais soi-disant avec toi. Je n’ai pas réussi à lui faire entendre raison, alors il est descendu aux cuisines et il a commencé à boire.


Je restai interdit. Je ne croyais pas Kristoff homme à se déglinguer à l’alcool quand quelque chose n’allait pas. Il n’était pas moi.


-Il a bu ? demandai-je, mais il a bu beaucoup ?


-Deux litres, et je suis sérieuse, répondit Anna en se séchant les yeux


Une pensée affreuse me traversa l’esprit.


-Mon dieu. Est-ce qu’il t’a…?


-Non, dit-elle, même saoul, il n’a pas osé. Non, il a bu et il est parti.


-Et tu l’as laissé partir ?


-Qu’aurais-je pu faire d’autre ? Je ne pouvais pas lui courir après, la réception était à peine terminée, cela aurait aggravé les choses.


Tu parles, en l’état actuel des choses justement, je voyais mal ce qui pouvait arriver de pire. Quoique, en fait je le savais:


-Et Elsa ? Elle le sait ?


Je vis Anna changer de tête. Elle semblait horrifiée. Sûrement pensait-elle elle aussi à ce qui arriverait si Elsa l’apprenait.


-Non, répondit-elle, pas encore. Elle s’est levée très tôt, et depuis elle est avec ses conseillers, elle a déjà des ennuis à régler.

Cela était au moins un point positif. J’ignorais quels étaient ces ennuis dont parlait Anna (était-ce ceux-là qui l’avaient poussée à me demander la veille de protéger Elsa en cas de besoin ?), mais pour l’heure, il y avait plus important.


-Bien. Alors Anna, écoute moi: vas te changer, et surtout fais en sorte qu’Elsa ne soit au courant de rien. Sais-tu où es Kristoff ?


-Probablement à l’Old Reinder, en train de boire le pauvre, répondit-elle d’un air triste qui montrait bien que cette perspective la répugnait.


-Bon, alors ne t’en fais pas, je vais tout arranger. Rentre au château, fais ce que je t’ai dis, je m’occupe de Kristoff, et je vais faire taire ces rumeurs.


-Ne sois pas idiot Yohan, répondit-elle, il va te mettre en pièces s’il te voit. Je vais dire à des gardes de t’accompagner.


-Non ! Anna, il y a suffisamment de gens au courant de cette fausse rumeur, pas besoin d’en rajouter encore. Fais moi confiance, je vais arranger ça.


Je la vis hésiter encore quelques instants, puis elle s’essuya les yeux d’un revers de manche et acquiesça:


-D’accord


Puis, tandis qu’elle repartait vers le château pour se changer, je filai sans perdre un instant au village, me dirigeant à toute vitesse vers l’Old Reinder, en priant pour que Kristoff s’y trouve. Lorsque j’entrai dans la salle, tous les regards se tournèrent vers moi, et certains clients commencèrent à parler doucement en baissant le nez vers leurs assiettes ou leur verre. Je passai rapidement la salle en revue, puis je vis la silhouette massive de Kristoff attablé au comptoir face à Anton, qui le regardait d’un air inquiet. Lorsqu’il me vit dans l’embrasure de la porte, il se dirigea vivement vers sa femme Ida, lui chuchota quelque chose à l’oreille, et celle-ci commença à rentrer des meubles et de l’argenterie à l’arrière du comptoir.
Je déglutis, puis, la main posée sur la poignée de Flamme, priant de toutes mes forces pour que je n’ai pas à m’en servir, je m’avançai vers Kristoff, et pris le tabouret à côté de lui.
Tu dois sûrement te dire que j’étais bien imprudent de faire ça, mais après avoir passé des années dans les bars de mon quartier, j’étais après tout bien capable de me défendre contre des types saouls et agressifs.


-Salut Kristoff, lui dis-je doucement.


Le montagnard releva la tête, et me dévisagea. J’eus un choc. L’alcool ne lui réussissait vraiment pas. Ses cheveux étaient encore plus en vrac que d’habitude, son nez était rouge, et il avait un air de cadavre déterré.
Il me regarda pendant quelques instants sans rien faire, puis, poussant un rugissement d’ours, il se jeta sur moi, m’agrippa par le col de mon costume, et, avec une force prodigieuse, me souleva de terre !


-TOI !, me cria-t-il au visage, avec une haleine chargée d’alcool, ALORS ÇA NE TE SUFFIT PAS DE ME VOLER MA FIANCEE ?! IL FAUT EN PLUS QUE TU VIENNES ME NARGUER, ESPECE DE MISERABLE NABOT !!!


-Non Kristoff, articulai-je difficilement, le souffle coupé, toutes ces rumeurs ne sont que des conneries.

Cela n’eut quasiment aucun effet. Kristoff resserra son emprise sur ma gorge, sans paraître comprendre ce que je venais de dire. Il était sûr que si en plus j’utilisais du vocabulaire qu’il ne pouvait pas comprendre, je n’allais pas risquer d’arranger quoi que ce soit. Je tentai une autre approche alors que je commençai à suffoquer. Du coin de l’oeil, je vis Anton approcher derrière Kristoff.


-C’est faux Kristoff. Il n’y a rien entre Anna et moi. C’est toi qu’elle aime et toi seul.


A ce moment, Anton abattit un tabouret sur le dos de Kristoff, ce qui le fit lâcher prise. Je retombai au sol, crachant et suffoquant, reprenant mon souffle. Je me redressai difficilement en me tenant au comptoir, et vis Kristoff debout devant moi. Il poussa un grognement, repoussa rudement Anton, puis, lui arrachant son tabouret, m’en mis un grand coup en hurlant:


-TU MENS !


Le meuble me percuta de plein fouet, et je me pliai en deux sous l’effet de la douleur. Profitant de ma faiblesse, Kristoff m’attrapa à deux mains, et de sa force gigantesque, m’envoya voler à travers la salle. Je m’écrasai lourdement sur une table, heureusement vide. Voyant le grabuge arriver, les clients avaient déserté la salle, et s’étaient entassés dans les escaliers. On ne voulait pas risquer de prendre un mauvais coup, mais on voulait voir.
« Mais c’est que j’en ai assez d’être balancé comme un putain de sac de pommes de terre ! », me dis-je dans ma tête, au moment, où je me relevais. Kristoff, lui, arrivait déjà sur moi pour me finir. Cette fois, je ne lui laissai pas le temps de réagir. J’attrapai une bouteille qui traînait sur une table voisine, puis attendis:


-Je te le jure Kristoff, tentai-je à nouveau, je n’ai jamais vu Anna que comme une amie, rien de plus ! Elle ne t’a jamais trompé, et surtout pas avec moi !


Mais le montagnard n’écoutait pas. Ou peut-être était-il trop saoul pour comprendre. Toujours est-il qu’il fit une erreur à ne jamais faire face à un adversaire debout dans une bagarre de bar: il se jeta sur moi les deux bras en avant pour m’attraper. Cela me permit de l’éviter en passant sous son bras droit, et, me retournant, je lui assénai un grand coup sur la tête avec la bouteille, qui se brisa aussitôt en mille morceaux. Kristoff chancela, émit quelques borborygmes incompréhensibles, puis tomba tête la première sur la table en face de lui. Assommer un homme saoul était de loin la meilleure méthode pour le faire décuver, mais je craignais tout de même d’y être allé un peu fort. Inquiet, je me penchai sur Kristoff afin de m’assurer qu’il respirait.
Un ronflement sonore m’indiqua que tout semblait aller bien. Il s’était endormi. Rassuré, je me plaçai au milieu de la grande salle centrale de la taverne. J’allais devoir rentrer avec Kristoff, mais avant, il y avait quelque chose à régler:


-Alors que les choses soient bien claires ! criai-je dans la salle, il n’y a, et il n’y aura jamais rien entre la Princesse Anna et moi. Nous sommes amis, oui, mais les choses s’arrêtent là. Je vous somme à tous d’arrêter de colporter cette rumeur stupide, et de rappeler à tous qu’elle est fausse et infondée. Et si certains veulent malgré tout continuer à me faire avouer des sentiments que je n’ai pas, il faudra me passer dessus. Ou, pour être plus précis…


Je tirai Flamme de son fourreau.


-…c’est moi qui vous passerais dessus !







-Je suis désolé Anna, j’ai été stupide. Et désolé pour toi aussi Yohan, de t’avoir frappé et de ne pas t’avoir cru. Je suis un misérable !


Kristoff grimaça. Nous étions quelques instants plus tard de retour au château, dans la chambre qu’il partageait avec Anna. Celle-ci avait finalement envoyé quelques gardes malgré mes indications, et bien lui en avait pris finalement, car ceux-ci m’avaient aidé à ramener au château un Kristoff plutôt mal en point. Elle s’était changée, et paraissait soulagée au possible que les choses soient enfin tassées.


-Non, ne t’en fais pas Kristoff, j’aurais probablement réagi de la même façon à ta place. Quoique, j’aurais peut-être bu un peu plus !


Anna et Kristoff se mirent à rire de bon coeur, malgré le mal de crâne post-bourrage de gueule qui assaillait le montagnard.


-Ce que je ne comprend pas, c’est pourquoi Anders a raconté cette histoire à tout le monde, s’enquit Anna


-Oh après avoir appris à le connaître un peu, je peux t’assurer que ce crétin est tout à fait capable de s’être totalement planté sur la situation, et comme il est un peu grande gueule…, expliquai-je


Je préférais en effet éviter de me la jouer mélodramatique en lui disant que c’était un plan du coordonateur pour s’attirer les faveurs de sa soeur.


-Oh. Enfin, je suis bien contente que tout ça soit terminé, et que Elsa n’en ait rien su.


Je ne pouvais que la comprendre. Bien sûr, il s’en trouverait encore quelques uns pour colporter la rumeur, mais l’Old Reinder étant LA plate-forme tournante de tous les ragots et potins d’Arendelle, et mon altercation avec Kristoff n’étant pas passée inaperçue, j’avais bon espoir que celle-ci serait bien vite oubliée.
Mais j’en voulais toujours à mort à Anders pour nous avoir traîné dans la boue, Anna et moi, et j’étais à présent sur mes gardes. S’il avait pu faire cela, quel coup tordu et manipulateur pourrait-il encore monter pour se débarrasser de moi ? Enfin, au cas où, avec mon coup d’éclat de ce matin, je faisais toujours partie de l’orchestre.
Et ce fut là la seule et unique fois où je pus me poser la question, car à cet instant, on frappa à la porte, et j’ignorais alors combien ce moment changerait tout pour moi. Anna alla ouvrir. C’était Kay.


-Sa Majesté votre soeur vous demande Princesse.


-Bien sûr Kay, répondit immédiatement Anna, donnez moi quelques instants. Mais elle a donc fini avec ses conseillers ?


-Je crois que c’est sa raison de vous appeler Princesse, répondit le domestique.


-Bien, dit Anna. Tu viens chéri ?, ajouta-t-elle à l’attention de Kristoff


-Euh, je vais rester ici à décuver, si ça ne te déranges pas Trésor, répondit le livreur de glace, en s’allongeant sur le lit.


-Non, bien sûr, rit Anna, Yohan ?


Je levai un sourcil circonspect. Ne pouvait-elle donc pas aller voir Elsa seule, qu’elle me demandait à moi, simple musicien de cour, de l’accompagner ? Cela étant, j’ignorais ce que lui voulait la belle souveraine, mais je remarquai qu’Anna semblait nerveuse, depuis que Kay était arrivé.


-Comme il vous plaira Princesse !, dis-je poliment en m’inclinant.


Anna sourit, puis elle alla embrasser Kristoff, avant de suivre Kay. Je leur emboîtai le pas, en restant respectueusement derrière. Nous ne mîmes pas longtemps à arriver dans une petite pièce faiblement éclairée, où se trouvait une grande table où étaient installés Elsa et plusieurs hommes engoncés dans des costumes qui peinaient de toute évidence à contenir leur surplus de graisse.
Je remarquai de suite la température anormalement basse de la pièce. Il faisait vraiment très froid. Puis je vis Elsa. Elle était assise sur sa chaise, comme figée. Sa peau, déjà pâle en temps normal, était blanche comme de la craie, et ses lèvres étaient pincées jusqu’à en être violettes. Elle semblait véritablement en proie à une véritable tempête intérieure.


-Merci Kay, dit-elle calmement en voyant entrer le domestique avec sa soeur


-Que faites vous ici ? me demanda sèchement un de ses conseillers, en me toisant d’un air mauvais.


« Qu’est-ce que ça peut te foutre gros lard ? », fus-je tenté de répondre, mais devant Elsa, je savais toujours me contenir.


-Allons Edmund, soyez gentil, ordonna doucement cette dernière, autant que chacun le sache au plus vite de toutes façons. Asseyez-vous, dit-elle à l’intention d’Anna et moi.


La façon dont elle l’avait dit ne me plaisait pas du tout. Quel était ce « le » dont elle parlait ? Que fallait-il savoir ? Qui donc était mort ?
Je remarquai qu’Anna à côté de moi semblait particulièrement tendue, et serrait les accoudoirs de sa chaise tellement fort que ses jointures blanchirent.


-Alors ?, demanda-t-elle, qu’est-ce qu’il se passe ?


-La réponse est arrivée, répondit Elsa d’une voix blanche, ils nous ont pris de cours. Raiponce aurait peut-être du rester plus longtemps finalement.


Puis, avec un calme Olympien, elle fit glisser un morceau de parchemin vers Anna, qui le prit d’une main tremblante. J’évitai respectueusement de lire par dessus son épaule, mais quelques secondes plus tard, elle s’effondra en larmes, pour la seconde fois de la journée, et me tendit le papier. J’hésitai un instant, puis Elsa se leva pour venir réconforter sa soeur, et m’adressa un signe de tête d’autorisation.

Je lus la missive. Ce que j’y vis me glaça le sang.

Ce n’était pas une missive ordinaire.

C’était une déclaration de guerre.





Et c’était signé « Le Duc de Weselton ».










Alors, ce nouveau chapitre vous a-t-il plu ? Qu'attendez-vous de la suite ? C'est la guerre à Arendelle ! Cela annonce quoi pour vous ?
Je ne sais pas quand sortira le prochain chapitre, mais j'essaierais d'être assez régulier dans la publication.

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Life is strange and vast
Filled with wonders and joys
Face each new sun with eyes clear and true
Unafraid of the Unknown
Because i'll face it all with you"



"Moi, je suis peut-être pas un as de la stratégie ou du tir à l'arc, mais je peux me vanter de savoir ce que c'est que d'aimer quelqu'un." - Perceval le Gallois (ou Provençal le Gaulois)

"Il faut savoir qu'une passerelle a deux côtés...et nos parents ont eu deux filles." - Elsa d'Arendelle
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Sam 10 Jan 2015, 21:46
Bon chapitre.
Anders est vraiment un (insérer insulte ici)
Spoiler:
Faire croire que Anna trompe Kristoff  :poele:
Cette déclaration de guerre m'intrigue.
La question que je me pose, c'est pourquoi ils sont inquiets alors qu'Elsa pourrait geler intégralement l'armée de Weselton, voire créer des Guimauves qui pourrait vaincre son armée sans difficultés. Je suppose que le duc a un plan ?
Je dis ça parce que dans la saison 4 de OUAT
Spoiler:
Sinon, j'attends avec impatience la suite Very Happy

_________________
"Oh Anna, si seulement quelqu'un était vraiment amoureux de vous" Hans des îles du Sud
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Dim 11 Jan 2015, 11:04
Alors, ayant un petit temps libre j'ai pu lire ton dernier chapitre Very Happy
Je crois que c'est l'un des chapitres que je prefère ! Vraiment, il est juste extra ! Bon, même si ça fait bizarre d'imaginer un pauvre Kristoff bourré mais bon, chacun réagit à sa manière x)
Sur le coup quand Elsa convoque Anna j'étais persuadée qu'elle avait entendu parler de la rumeur, qu'elle allait virer Yohan et faire tout un sermon à sa soeur, mais non ^^ Et finalement l'idée de la déclaration de guerre est bien trouvée. Par contre, mais ça c'est juste un détail, j'aurais jamais imaginé Anna pleurer en apprenant que la guerre leur était déclarée. Je l'aurais bien vu sortir un truc à la con du genre "et ben vas-y, déclenche une tempête et tout va bien qui finit bien" Razz -Ben faut dire qu'avec son éternel optimisme Razz- Mais bon, sa réaction est compréhensible aussi du fait de ce qu'elle a vécu plus tôt dans la journée, donc x)

Non, vraiment, super ce chapitre Very Happy
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