Frozen: Épris dans la glace

Avant de commencer, je voudrais juste souligner la première phrase du commentaire de @Dov "Aîe, la séparation entre les deux sœurs... dur dur pour Anna d'encaisser Rolling Eyes d'autant que c'est de son dû, et non celui d'Elsa."... Et à part ça tu ne fais pas ressentir que tout est de la faute d'Anna

Bref, va falloir se lancer, alors allons-y.

Je vais commenter par rapport à tes trois parties distinctes.

La première... Mama mais quelle catastrophe ! Tu dis de ton personnage qu'il ne doit pas faire un choix, pourtant si physiquement il prend la bonne décision en laissant les deux soeurs en plan, mentalement le choix est très clairement défini... Et la nominée est Elsa. Je ne vais pas te citer le nombre de fois où il insiste pour dire à Anna que c'est de sa faute si Elsa est partie, qu'elle avait qu'à mieux lui parler etc... Ce qui donne l'impression que l'une est toute blanche (celle qui se barre de suite au lieu d'affronter le problème... Et après on voudrait me faire aimer ce genres de personnes.... J'ai horreur des "courage fuyons") et que l'autre est le vilain caliméro que personne n'aime et qui a toutes les misères du monde sur les épaules. Pourtant quand on relit la dispute on voit que les propos de l'une et de l'autre sont tout aussi immondes. Donc tu t'es autocontredis dans ton choix d'écriture.
D'ailleurs en parlant de choix d'écriture... Non mais c'est quoi cette phrase digne d'une adolescente qu'Anna balance à Yohan "Ouais bah va-t-en parce que de toute façon t'es un vilain ! Je vais vous montrer que je suis capable de réussir mon évaluation et d'avoir mon bac"... Sérieusement ?! Dans Retour vers le passé 2 je dis pas ! Et encore j'essaye d'éviter ce genre de situation que je trouve assez puérile... Mais là au beau milieu de ton chapitre... Mais Anna est morte intérieurement déjà. ça contredit totalement avec le fait qu'elle est une warrior comme tu l'as dépeint au chapitre précédent.
Donc si on résume bien ta première partie : ton personnage fait un caca nerveux et s'en va bouder dans son coin avec Olaf, et Anna fait sa crise d'ado en voulant montrer de quoi elle est capable sans les autres. Sacré désastre qui n'est pas crédible puisqu'on sait que ça va bien se terminer x)

Passons à la deuxième partie : La discussion avec Sivert. Outre le fait que je ne trouverai jamais ce méchant crédible et que c'est un passage un peu trop étayé, explicite, je le trouve quand même assez bien écrit. (comme la première partie d'ailleurs, rien à dire au niveau de l'écriture c'est le fond qui me gène). La palme d'or du crétin revient quand même à Yohan que je trouve pour le coup totalement Out of Character par rapport à tout ce qu'il a pu accomplir précédent. Je m'explique : De base c'est un mec méfiant, on a relu ton premier tome où il était dépeint quand même comme quelqu'un qui savait gérer les situations. Et là, paf, suffit d'une dispute avec les deux soeurs pour lui griller le cerveau et le rendre un peu débile. Ce passage m'a fait penser à la fin de la princesse et la grenouille quand Facillier promet des choses à Tiana sauf qu'elle a su prendre la bonne décision, elle ... Bon faut voir le bon côté ça me donne quand même envie de lire la suite tout ça

Enfin la troisième partie : C'est pour moi la meilleure ... Tu mets Olaf en avant et ça marche très bien. C'est le meilleur perso du chapitre... Jusqu'à qu'il se mette à se battre comme un enfant de 3 ans, ce qui enlève toute crédibilité. Pourtant tu me l'as envoyé le message où tu m'as dit qu'il allait se battre... Honnêtement j'attendais un truc vraiment plus classe

Dernier point : L'inutilité de la troisième personne ici puisque de toute évidence nous sommes dans la tête de Yohan pour tout ce qui est développement du personnages. Certes on a des pensées des autres mais elles ne sont pas autant étayées que celle de Yohan. Donc il aurait mieux valu que tu laisses au "je" et que tu mettes que la partie Olaf à la troisième personne . Bon après là c'est plus la prof qui parle et qui pinaille parce que ça n'enlève rien à la compréhension et au rythme de l'histoire

Dans l'ensemble un chapitre non apprécié, mais cela ne veut pas dire que je ne veux pas la suite puisque maintenant que j'ai commencé je veux finir ta fan-fic.

Oh bordel comment je vais me dépatouiller de cette chose?!



Bon avant toute chose je te rappelle que tu me dois un Saint Emilion que j'ai dû "gacher" en découvrant ça!
Alors voilà...va bien falloir commencer, je suis devant mon message depuis déjà 30 minutes et j'ai mis trois lignes...Bon je vais relire ça pour m"y remettre...et ça va être salé!


...3 minutes plus tard...



Ah la vache ça va être raide!...Bon je fis une ellipse, ça y est j'ai tout relu...Bon je l'ai dit, j'ai pour habitude de faire des messages bienveillants allez, courage, j'ai l'habitude, voir des monstruosités après tout c'est mon boulot...ça va bien se passer.


Alors, pour résumer...Ve chapitre est, en prenant en compte tous les chapitres que tu as pu écrire, fiction dans un autre monde, one shot hot et épris dans la glace, le plus mauvais!



Non, pardon c'est ma faute, j'ai dit bienveillance! Ca m'a echappé c'est moi...Bon en même temps maintenant que c'est sorti on va tout de suite se sentir mieux...


Bon allez...gentil...des points positifs...chercher des points positifs...
Alors...
Eh bien...
Il est à porter à ton crédit que... oui...on peut reconnaître que le texte...est...il est écrit dans un français correct!
Voilà et ça c'est bien...Enfin non c'est pas bien parce que du coup on peut comprendre ce que cela raconte et là du coup on voit que c'est...disons qu'on peut y repérer...des...des faiblesses!



NON BIENVEILLANCE ON A DIT!...Ouais mais en même temps la bienveillance...


(tu te rends comptes que tu as réussi à me faire mettre une image de Blanquer pour commenter un chapitre?!...et ça c'est pas bien! Non faut pas m'obliger à faire ça, y a des choses bordel ça se fait pas!)


Bon et comme ça avec mes conneries, j'ai gagné 15 minutes...Mais bon, faut bien y aller!

Allez...on se caline, on se blottit...on va se faire...ce que je peux pas me permettre de dire ici sinon @Bjorgman va nous faire une syncope mais tout le monde a compris...

Dans ce chapitre on a comme point de départ un excellent cliffangher avec le choix cornélien qui est imposé à Yohan (oui c'était le chapitre précédent je sais mais j'ai dit positif...Alors faut me laisser tricher un peu sinon on va pas s'en sortir!). Forcément en partant de ce postulat on part sur une base très interessante....
Au cours de ce chapitre on a les trois personnages principaux qui se retrouvent isolés chacun dans son coin et il est à supposer que chacun regrette/déplore la situation alors que c'est clairement la m*rde en Arendelle...là encore pour faire monter la tension, scénaristiquement c'est très bon

Dernier point un méchant qui ENFIN est exploité à la hauteur de ce qu'il mérite, ENFIN ça n'est plus un total gachis de potentiel et désormais on voit qu'il est dans la catégorie manipulateur à tendance sadique avec en petit bonus, Morten qui sort de son statut de "Gédéon", car on comprend explicitement que ses intérêts sont en partie satisfaits par Sivert, c'est pas juste un soumis qui suit absolument tout sans libre arbitre, reflexion ou même intérêt. Enfin on a quelque chose.
Donc ces deux personnages ne sont plus gachés et pour le coup ça fait du bien
Bon y a des choses à redire dessus mais là vu le chapitre...on se contente de ce qu'on a!!!


Je l'ai dit le symbolisme de jeter ses armes à terre pour après se casser de la part de Yohan c'est un très bon choix, c'est probablement le plus censé, sans être archi manichéen comme peut l'être cette fiction puisque pour le coup il ne prend ni noir ni blanc. J'attendais ça je voulais voir ça la symbolique est là!


Bordel la façon dont c'est fait...

J'y reviendrai...

Oui aussi, la réelle détresse d'Anna qui se rend compte qu'elle a mal agi (oui ça aussi va falloir en parler!) c'est plutôt bien fait et le fait qu'elle se retrouve seule car il part avec l'ampli et Olaf c'est plutôt une belle image!
Oui Olaf qui s'en va, ça c'est un très joli choix, et qu'il parte avec Yohan oui pourquoi pas (mais là encore va falloir en parler!)

La dernière partie, Olaf VS Morten en mode combat de gosses de maternelle...c'est mignon, ça fait une petite récréation plus légère c'est pas désagréable...C'était dispensable mais divertissant et plaisant (la vache j'en suis réduit à trouver positif d'avoir une partie focus sur Olaf...)

Bref quand on prend ces petits points chacun oui, il y a de bonnes choses et oui le déroulement qui permet d'aller du point A au point B marche et est acceptable donc ça marche...

Bon bah en fait...c'est pas si mal du coup si on s'arrête là...Comment?



Au final il y a plusieurs catégories de mauvais chapitres...Ceux qui ne veulent rien dire avec une faute tous les trois mots...et pour le coup on l'ignore copieusement.

Ceux qui sont juste WTF avec un scénario qui ne peut être accepté même avec l'effort de rentrer dedans...

Mais ces deux types de chapitres...pour le coup on s'en fiche car on les jette et basta...

Mais celui là c'est pire! Parce qu'il est si on s'arrête à cette première partie à la fois plutôt bien écrit et les choix peuvent être acceptés...Alors où est le problème?
Justement parce qu'il est aussi très paradoxalement faible aux moments clefs au niveau de l'écriture (le comble quand d'habitude ça matche!)
et que dire des choix... Là encore ils peuvent être bons et pourtant la façon dont ils sont présentés et/ou rédigés ils apparaissent "mauvais"
L'un et l'autre qui de base sont des forces et font de bons chapitres sont donc cette fois alignés sur l'aspect "mauvais"

Oui je sais faut expliquer ça...faut y aller...




Par où commencer?...

Allez LE CHOIX de Yohan...

Parmi les scénarii possibles: Il fait le choix du coeur et part avec Elsa, il fait le choix de la raison et choisit Anna, il veut être moins manichéen et se casse

En soi, les trois choix peuvent se justifier et fonctionner...Même si pour moi le meilleur choix possible c'est le troisième.
S'il part avec Elsa, alors pour que ça marche il faut que la blonde le pourrisse à lui dire qu'il ne doit pas penser avec ...euh...

voila...et donc elle le renvoie vers Anna à coups de pic de glace au popotin!...Au final Yohan se retrouve donc isolé.

S'il part avec Anna...c'est le choix de la raison et oui il faut qu'une tension se ressente entre les deux ce qui pourrait engendrer une cata en Arendelle dû à leur opposition

Mais tu n'as pas fait ces choix et ça me va car je n'aurai pas aimé un choix manichéen...Mais par rapport à ce qui est fait là...Bah j'aurai préféré!

Car Yohan qui se barre. Dans ce cas c'est SON choix. Il les regarde, et bim leur balance...Bah tu sais quoi la blonde, tes lames gelées bah tu te les colles là où je pense, et toi ta flamme pareil et moi...

(oui c'est le second Gif Etchebest mais là dans ce chapitre pour moi c'est Cauchemar en FanFic )

Le pire c'est que tu veux faire ce choix et là...c'est l'écriture qui pêche doté d'un mauvais choix...Tu fais partir Elsa! Et du coup tu fais en plus "jubiler Anna" qui déclare à Yohan qu'il la choisit elle...Dès lors la façon dont tu dépeint la suite eh bien Yohan fait un choix entre les deux soeurs!
et là je vais citer @Dov

Dov a écrit:Aîe, la séparation entre les deux sœurs... dur dur pour Anna d'encaisser Rolling Eyes d'autant que c'est de son dû, et non celui d'Elsa.

Donc Yohan choisit Elsa en faisant peser TOUTE la faute sur Anna, là pour le coup pour accentuer encore plus l'aspect manichéen t'aurais même pu balancer la symbolique de leurs fringues entre Elsa habillée de blanc tandis qu'Anna arbore une robe noire...Car c'est ça au final...Elsa est la blanche colombe quand Anna est le vilain petit canard!

Bref, en faisant partir Elsa tu VOLES le choix à faire pour Yohan. Et la c'est obligatoire dès l'instant où une des soeurs se casse, ça fait passer l'autre pour une qu'elle ne peut pas se permettre de passer pour...
Concrètement, tu fais partir Anna qui dirait "Bon je vais au chateau, m'occuper de mon royaume...Tu sais où me trouver Yohan si tu me choisis..." Bref exactement ce qu'Elsa dit...Alors dans ce cas c'est Elsa qui va passer pour une... non je peux pas dire quoi sinon @Bjorgman va encore dire que c'est pas bien

Non, s'il doit les laisser en plan, alors c'est à lui de ne pas les laisser en placer une, et se tirer de lui même...

Bon, du coup ça en découle mais Anna...



Du coup c'est elle qui passe pour la méchante alors que c'est probablement elle qui n'a rien à se reprocher, elle qui dans le dernier chapitre gueule mais semble dans ses propos montrer qu'elle s'en veut des erreurs qu'elle a pu faire...Tu l'as fait passer pour une ado colérique...Alors ça marche très bien chez @Ansa ...Mais dans retour vers le passé Anna EST une ado de 16 ans qui donc a besoin de prendre un peu de plomb dans la tête. Mais ici, c'est une adulte qui a du vécu...Jamais elle ne doit jouer les capricieuses!
Et pire tu lui imposes une séance d'auto flagellation...totalement vaine puisque le personnage de Yohan ne daigne même pas l'écouter...
Si encore il l'engueule pour lui ouvrir les yeux et la voir changer d'avis...mais il n'agit même pas ainsi...donc elle aurait très bien pu ne rien dire ça ne changeait rien au final. On sent que tu veux que Yohan "donne une leçon" et fasse ouvrir les yeux à Anna...mais il n'agit pas pour qu'elle évolue dans le bon sens...et là pour le coup c'est l'écriture qui passe! Car il est en mode lui aussi gosse de 5 ans, les oreilles bouchées avec Anna qui peut lui faire toutes les excuses du monde, il n'écoute pas.
Alors ça découle du mauvais choix initial...ça pouvait éventuellement "sauver" un peu mais non car c'est l'écriture qui pêche là et enfonce un peu plus ce chapitre

(tiens le Titanic a coulà en 2H40....et moi ça fait plus de 2h40 que je suis là dessus!)

Oui l'écriture...
Depuis ta première histoire tu utilises un narrateur à la première personne, avec quelque touche de narrateur à la troisième personne seulement quand Yohan n'est géographiquement pas présent!
Mais là...Yohan est présent pendant les deux premières parties du chapitre, c'est d'ailleurs un focus sur lui ET sans qu'on sache pourquoi, il n'est pas le narrateur...c'est pas logique.
Alors en soi ça peut marcher SI l'écriture suit...
Mais justement, son départ d'Arendelle (du chateau hein) bah elle devient "mal écrite" car on ne ressent pas les pensées des personnages... Yohan veut donner une leçon, mais si on était dans sa tête, on pourrait avoir sa reflexion, on pourrait faire l'effort de comprendre pourquoi il agit ainsi, bref, les choix auraient pu davantage se justifier...Mais non du coup mon gif n'est pas le bon, car ce chapitre n'est pas le Titanic mais plutôt son sister ship le Britanic. Les deux ont coulé, sauf que le second, contrairement au premier n'a pas fait fermer les portes etanches et a laisse les hublots ouverts pour que l'eau entre plus vite...Il a donc sombré deux fois plus rapidement.
Bah toi c'est pareil, ton choix de narrateur aurait pu être la porte etanche pour limiter les dégats...à la place t'as choisi de la laisser grande ouverte...


...Avec tout ça, le temps passe encore et je vois que les commentaires défilent alors que je poursuis le miens...Je vais donc citer @Ansa puisqu'elle vient de publier le sien...

Ansa a écrit:ton personnage fait un caca nerveux et s'en va bouder dans son coin avec Olaf, et Anna fait sa crise d'ado en voulant montrer de quoi elle est capable sans les autres. Sacré désastre qui n'est pas crédible

ça résume assez bien ... Tiens et tant que j'y suis...

Ansa a écrit:La première... Mama mais quelle catastrophe !

Concrètement déjà à ce moment...c'est plus sauvable...les femmes et les enfants d'abord! Non pas toi @Yokill2B ...Toi tu restes là! On coule avec son navire!


Bon, on va dire qu'on a déjà gouté au pire donc maintenant...limite on s'en fout presque, foutu pour foutu...

Alors...Oui! Olaf! Je l'ai dit, qu'il parte car lui non plus ne veut pas choisir...ça c'est pas mal, et pour le coup que lui ne se casse pas immédiatement comme Yohan aurait dû le faire, ça c'est normal et logique...Mais pourquoi d'un coup il part avec Yohan? Là c'est encore l'écriture qui pêche! Yohan lui propose de partir avec lui comme ça, ça lui prend comme une envie de pisser on sait pas pourquoi et rien ne pourrait laisser penser à ça puisque jusqu'à présent on voit quOlaf le gonfle!
Là encore, le choix du narrateur fait très mal car, dans le cerveau de Yohan, on aurait un petit passage où on comprend que le personnage reflechit, qu'il voit Olaf désemparé et se dit que le petit bonhomme de neige lui aussi a besoin de partir et qu'il peut lui proposer un echapatoire... Alors pourquoi pas.
Mais là tel quel, en plus de faire passer Anna pour une qu'elle peut pas se permettre de passer pour...Yohan décide de la punir bien plus que de raison car conrètement ce qu'on voit c'est

"Anna t'as été très méchante et c'est juste de ta faute alors voilà, tu vas rester toute seule dans ta chambre bien fait pour toi! Ah et puis ne compte pas sur ton doudou Olaf pour te consoler parce que je l'embarque! Il est confisqué!"



Bon...ça pique voilà, on a dû toucher le fond là, ça y est on est tranquille...
Quoi?... Comment?



et m****!

Parce que là, franchement, je me disais bon allez ça suffit on peut pas aller plus loin, niveau mauvais choix et/ou mauvaise écriture c'est bon


Bah oui...il en reste!

Bon, globalement ça passe, mais bon, quand t'as la coque du navire totalement trouée...limite tu t'en fous d'avoir laissé un robinet ouvert...

Alors, la rencontre avec le méchant qui fait son monologue de méchant...Oui bon allez...on est plus à ça près! A la limite, c'est super cliché, super manichéen mais globalement vu le ton de ce récit c'est cohérent et vu ce qu'on vient de manger...là c'est pas grave, et même je vais te dire dans le fond...ça passe!
En soi les explications machiavéliques, c'est plutôt pas mal fait, il a l'air de pas trop mal s'en sortir, non ça va ça!
Mais Yohan...



Non...et encore vu tout ce qu'il s'est passé je pourrais être indulgent et accepter des trucs un peu pourris et...en fait non carrément pas! Déjà j'ai serré les dents pour être encore là en plus donc non, j'aurai voulu être épargné!
Mais franchement...
Yohan qui collabore avec le méchant?
Sérieusement?!


On est d'accord que le personnage jusqu'à présent a pu démontrer qu'il n'était pas un enorme co... ah non c'est vrai j'ai pas le droit de dire de mots vulgaires j'ai promis à @Bjorgman ...
Je reformule...Le personnage a su démontrer que jusqu'à présent il n'était pas un... euh...un AGNARR!!
Et qu'il n'était pas non plus un demeuré notoire, il est capable de compter deux par deux et lasser ses chaussures quand même!
Il n'est pas aveugle non plus...

Il a vu le bordel en Arendelle, il a vu ce qui est le plus proche d'une figure paternelle dans ce monde mourir sous ses yeux, il a en face de lui la personne qui en est responsable et le revendique... A quel moment de son existence il peut...une seule seconde dire "concrètement il se passerait quoi si?..."

Je peux pas là...


...@Ansa explique lui!

Ansa a écrit:La palme d'or du crétin revient quand même à Yohan que je trouve pour le coup totalement Out of Character par rapport à tout ce qu'il a pu accomplir précédent. [...] Et là, paf, suffit d'une dispute avec les deux soeurs pour lui griller le cerveau et le rendre un peu débile.

Merci!
Si encore c'était à la première personne, qu'on ait la reflexion du personnage, il réflechit il est acculé et veut se la jouer plus manipulateur que le manipulateur OK en grinçant des dents on pourrait l'accepter mais là...y a rien qui pourrait permettre de le laisser supposer! Tu dis "oui faut que Yohan fasse de temps en temps des mauvais choix parce que..." des mauvais choix d'accord...mais faut un minimum de cohérence quand même!

Allez, à l'extrême limite une telle attitude de la part de ce personnage j'aurai pu l'accepter dans une seule et unique circonstance!

On le sait le personnage a un petit souci de boisson...surtout quand il est contrarié donc là il avait une belle occasion de se déboiter la tronche au point de se faire tatouer j'aime le raisin de table dur la miche droite!
Donc forcément...ivre, il fait n'importe quoi et accepte d'aider Sivert...bon c'est gros mais ça passe!

Bref, les choix sont très discutables mais auraient pu être sauvés par l'écriture...le souci c'est que du coup celle-ci n'est pas à la hauteur alors que pour sauver les meubles pour le coup elle aurait dû titiller la perfection...
Et les passages où l'écriture est bonne...bah elle est entachée par des choix du coup douteux!


...il est 14H51...J'ai commencé à 11H30
Là j'en peux plus, je ne sais pas comment j'ai fait pour ne tuer personne...Je vais arrêter là et me confiner dans une grotte pour aller pleurer maintenant...



Quant à toi! Vendredi prochain t'as intérêt de redresser la barre et de tout réparer!


Et tu regardes la vidéo en entier!...Tu l'as pas volé celle là!

C'est assez fou comme ce dernier chapitre aura fait débat. Moi personnellement j'ai bien apprécier surtout la première partie qui aura fait justement grincer des dents . Je ne comprend pas ce qu'on reproche au caractère d'Anna... pour certains elle réagit de manière trop puérile, on mentionne même la fic de Ansa où elle a 16 ans à titre de comparaison. Anna a 21 ans pas vrai ? Mais est ce que ça veut dire qu'elle est adulte ? Je me souviens d'une conversation à une époque avec quelqu'un (qui se reconnaîtra) qui me disait qu'à près de 25 ans il ne se sentait pas ainsi. Anna a beau avoir mûri, avoir des responsabilités et tutti quanti, ça ne l'empêche pas d'avoir des défauts et de tomber dans des travers, et je trouve ça intéressant. Parce que moi les persos trop parfaits et purs ça m'ennuie. Bref ce point là ne m'a pas choqué. Un village vient de crâmer, Anna a été élu fraîchement au pouvoir, c'est pour moi cohérent qu'elle craque et puisse faire preuve de mauvaise foi. J'ai beaucoup apprécier le ton de ce passage: bien drama comme il faut (je dois être sacrément maso).

Pour la partie entre Yohan et Sivert là j'ai un reproche. Il me paraît inconcevable que Yohan le suive alors que ce dernier vient de tuer des gens et de surcroît un des proches du héros. Après tu nous a justifié cela en disant qu'il était déboussolé et que tu voulais pas que ton perso fasse trop Gary Sue. Ca peut s'entendre mais je pense qu'il y aurai pu avoir d'autres façon de le mettre en avant. Mais ce qui est fait est fait, c'est pas grave.

Mention spécial pour Olaf qui a un vrai rôle dans ce chapitre, en nous rapellant qu'il n'a pas raison d'exister si Anna et Elsa coupent les ponts. C'est le drame du petit bonhomme de neige, et j'ai trouvé ce passage très significatif.

Attendons à présent comment cela va se terminer

Gang gang gang gaaang!
Ca faisait un de ces bails que j'avais pas lu de fanfic sur ce bon vieux fofo : franchement ça fait plaisir, comme au bon vieux temps là!
Yokill, ta fic était la 2e que j'avais découverte, après celle de Gelwarin (petite pensée Gel, si jamais tu veux reprendre la plume, moi je serai àl pour te lire ).
Et oulala comment j'avais aimé ta première fic Yoyo : le souvenir le plus clair que j'en garde c'était à quel point t'avais réussi à donner vie à Arendelle dans sa globalité, avec des personnages originaux bien attachants, notamment el famoso Anton (que encore aujourd'hui je ne peux m'empêcher d'imaginer avec la voix de Guy Bedos, qui joue le père adoptif d'Arthur justement nommé Anton dans la saison 5 de Kaamelott ), et Nora avec l'orchestre. Bon, je vais pas te cacher que j'avais aussi oublié pas mal de trucs, ben l'orchestre justement je m'en souvenais plus, mais dès que ç'a été réévoqué dans ta fic mon brain il a fait "aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaah... oui ^^".
Brrref, tout ça pour dire que j'étais chaud, je sentais que t'allais nous faire du bon!
Eh ben... eh ben oui! Oui monsieur, je dis oui!
Bon, franchement y avait des passages et des chapitres c'était bizarre X) (sachant que c'est pas encore fini bien sûr), mais attendons, attendons, on va essayer de reprendre tout ça un peu dans l'ordre (en réusmant bien sûr, j'ai la flemme d'un gros pavé là XD).
En vrai, c'est bien vu le fait que Yohan n'ait pas vu le film avant de revenir à Arendelle : ça permet une attente quant à la réaction du personnage au changement, ça crée dès le début des échanges enflammés, des frictions, des réactions, des interrogations... Que du bon pour être happé tout de suite dans une histoire! Oui! Bon, c'est là où on voit que Yohan ici est un personnage, car si c'était vraiment toi mon cochon, on sait touuuus qu'il aurait été le premier dans la salle de ciné, avec son petit jus, son petit pop corn, et qu'il se serait caché à la fin de la séance pour voir les 3 suivantes Mais, soit soit soit...
Globalement, j'aime beaucoup les interactions de Yohan avec Kristoff dans cet opus (je ne me souviens plus trop de leur relation dans le premier ), mais très cool Kristoff ici a sa présence et son utilité, sans acaparer toute la place et s'interposer dans la relation Elsa/Anna, on sent qu'il est là quoi (contrairement à un certain film que je ne nommerai pas )
Et j'aime aussi beaucoup le fait qu'on ait (il me semble) un temps à peu près égal partagé par Yohan avec chacune des sœurs, et que l'on sente bien la nature différente de la relation qu'il a avec chacune ^^ (encore une fois, je ne me rappelle plus trop comment c'était à ce niveau là dans le premier volet). Mais bien.
Bon, avec le titre "Epris dans la glace", j'aurais pu me douter qu'il allait y avoir des bails avec Yohan et Elsa, mais vazy je l'ai pas vu venir tant à l'avance que ça en fait ^^' Si vous vous dites que je suis débile... C'est sûrement pas loin de la vérité
En vrai je suis content, Yohan je le kiffe, et ça fait plaisir un p'tit arc amoureux pour Elsa (on a beau dire ). Par contre, juste, avant de me lancer sur ce qui est cool là dedans, je pose la question : du coup est-ce que dans le monde réel je peux imaginer Yohan dans sa chambre comme le mec qui lèche le poster de Hatsune Miku mais avec Elsa?
Enfin, franchement, dans l'ensemble, j'aimais bien leur relation qui se développait, franchement, le côté les 2 tourtereaux qui s'envoient pendant des semaines de longs messages d'amour transits, en mode poète et sentiments littéraires à outrance, ça correspond très bien à notre Elsa, c'est tout à fait comme ça qu'elle aborderai l'amour je pense (le petit côté un peu nerd littéraire qui est à l'aise en s'exprimant comme un pouète mignon ^^). Ca me rappelle un peu quelqu'un d'ailleurs tout ça...
Donc très cool pour la relation en soi et, comme tout le monde, j'étais dèèèèèèèg que le baiser n'ait pas lieu finalement - -' Et aussi, comme plusieurs personnes je crois, le moment où Elsa et Yohan partent ensemble sur le Nokk avait un petit côté "ce rêve bleu" ou la scène du vol romantique dans "Dragons", et j'ai trouvé ça cool que cette fois ce soit la fille qui invite le mec sur sa monture merveilleuse. ^^
Donc j'attends la conclusion de cette histoire avec un peu de bave qui pend des lèvres, et stp ne nous fais pas une PLS trop violente, on est pas prêts.

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Ah oui, y a l'histoire avec le méchant aussi!
Bon, je vais t'avouer que franchement, ça faisait très secondaire dans l'histoire et que, presque toujours, quand ça parlait de ça, j'étais genre "Mmhm hmm... Mmhm hmm.. On peut revenir à Elsa et Yohan svp? XD"
Après l'histoire des deux personnages est pas mal : clairement ça déborde pas d'originalité, MAIS sachez que je suis le premier à défendre le fait qu'on a pas besoin d'originalité dans une histoire pour qu'elle soit bonne! Ah on se dit "mais c'est facile d'écrire une histoire qu'avec des clichés et des mécaniques classiques". MON CUL! Une histoire, même si elle n'utilise que des ressorts classiques, se doit d'être très bien menée et les personnages très bien écrits pour que ça fonctionne, et c'est déjà un exercice très compliqué. L'originalité et l'inattendu c'est cool quand y en a, c'est important d'en avoir au moins un peu pour ne pas non plus totalement faire tourner le champs des histoires possibles en boucle, mais c'est pas nécessaire à une bonne histoire! (Ouais c'était M. Baggins t'apprend des trucs que tu sais probablement déjà. Y a quoi maintenant? )
Donc ici, des méchants bien classiques (presque à la Disney des années 90), et en vrai ça marche très bien parce qu'ils ont une très bonne dynamique et que clairement Sivert kiffe être méchant. C'était surtout bien appuyé à la fin du chapitre... Je sais plus le numéro, celui où il finit en découvrant que Yohan et Elsa ont envie de faire des cric crac bim bam boum. XD La vérité, il en faudrait encore plus, qu'on le voie vraiment tout bonnement être surpuissant et diabolique, et prendre son pied à l'être, pour en faire un méchant super à la Jafar (d'ailleurs je me l'imagine clairement avec la voix de Jafar ). Et, comme l'ont fait remarque d'autres, j'aime bien le fait que Morten ne soit pas juste là à obéir parce que sa nature est d'être un esclave, mais qu'il ait quelque chose à gagner dans ce contrat (bon même s'il va probablement se faire baiser à la fin ^^^').
Donc méchants très cool en eux-mêmes, mais ouais pour l'instant je trouve qu'ils étaient trop passifs et trop en dehors de tout ça pour être vraiment intéressants par rapport à l'histoire d'Elsa et Yohan. Parce que, j'ai peut être mal compris des choses ou alors pas bien suivi, mais... Finalement ç'a été quoi le rôle de Sivert dans la situation actuelle? Enfin c'est lui qui a attaqué Arendelle, mais il a juste profité de l'absence d'Elsa et Yohan créée par Anna quoi. En lisant ce chapitre, j'ai cru que c'était lui
qui avait envoyé les mots à Elsa et Yohan pour qu'ils se retrouvent, mais non c'est Anna. J'ai peut-être raté quelque chose hein, mais du coup il a pas fait grand chose quoi
Mais bon, là on sent que ça part pour monter crescendo niveau tension et enjeux, et c'est cool, je sens que tout ça va décoller
Contrairement à Frantz et Ansa, j'ai plutôt trouvé le dernier chapitre très bon : bon même si je trouve que la dispute n'a pas forcément lieu d'être en soi, parce que m*rde, vous avez pas arrêté de répéter toute la fic durant que la place d'Elsa était dans la forêt et celle d'Anna à Arendelle, Anna les avait fait revenir tous les deux mais clairement dans le but qu'ils se pécho, et aussi pour les aider avec son enquête, mais clairement personne n'avait prévu l'attaque d'Arendelle, qui pouvait savoir? C'est déjà plutôt cool qu'Elsa ait été là tard que pas du tout non?
Enfin, je comprends aussi que ça fasse ch*** qu'ils se soient barrés alors qu'elle les voulait auprès d'elle, mais en même temps meuf, t'as pas arrêté de dire que tu voulais que ça se concrétise entre eux, et encore une fois à ce moment là personne ne savait qu'il y aurait une attaque, donc... Enfin bref, des raisons dans les deux camps, mais je trouve que c'est juste trop confus et le fruit du hasard pour donner lieu à un vrai conflit que l'on sent profond.
D'ailleurs, de manière globale, quand on lisait qu'Elsa et Yohan s'envoyaient des lettres entièrement centrées sur leurs histoires d'amour et parlaient pas du tout des problèmes d'attaques et des esprits, j'étais vraiment "wesh les gars, vous êtes sérieux? Eh c'est grave quand-même ce qui se passe non? Elsa, t'es pas inquiète par rapport à ça normalement? Un peu de sérieux m*rde! XD" Ca aidait pas non plus à s'intéresser au méchant vu que les personnages eux-mêmes semblaient ne pas en avoir grand chose à foutre finalement ^^'
Mais breeeef, le conflit marchait très bien quand-même, et le passage de la décision de Yohan et Olaf m'a bien embarqué et j'étais bien dans le moment, choqué de ce qui se passait
Aussi, le fait que Yohan accepte de s'allier à Sivert pour libérer Elsa de cette tâche qui, clairement de son point de vue ne fait que foutre la m*rde, je trouve pas ça débile et inimaginable en soi (rien ne dit qu'il compte faire tout ce que dit le sorcier en plus, il peut très bien chercher à se démerder pour ensuite lui mettre sa branlée à ce fdp), mais il aurait juste fallu que Sivert explique un peu plus (enfin baratine) les raisons de son attaque pour la justifier aux yeux de Yohan, et qu'il explique un peu mieux en quoi Elsa serait plus libre et que ce n''était pas sa place naturelle, c'est tout.

Donc globalement, j'aime beaucoup cette fic, je sens que la ça va partir en dingueries et j'ai bien hâte! Ouais j'ai fait un pavé finalement, mais au bout d'un moment tu "copules" avec ta "génitrice"

Yohan, on sait, on saaaaaait que tu vas faire des dingueries à Elsa! On attend que ça mon pote! On sera au rdv, nous déçoit pas

Plus que 4 ou 5 chapitres avant la fin de cette histoire ! Je vous remercie des reviews pour le dernier chapitre, et je suis désolé si j'en ai déçu certains, j'espère juste que la fin de l'histoire vous plaira tout de même. Pour les autres, j'espère que vous trouverez dans ces derniers chapitres toutes les réponses et les paiements à vos attentes.

Enjoy !












Cela faisait maintenant de longues minutes que Kristoff la tenait dans ses bras. De mémoire, il n’avait jamais vu Anna ainsi. Et alors qu’il était là, assis sur le bord de leur lit, en train de la réconforter tant bien que mal tandis qu’elle continuait de sangloter, et que son corps était agité de soubresauts à chaque fois que le chagrin la secouait, le montagnard ne pouvait s’empêcher de repenser à tout ce qui s’était passé durant ces dernières minutes.

Tout était allé si vite…l’incendie, l’arrivée d’Elsa et Yohan, la dispute, les départs successifs…depuis qu’il connaissait Anna, c’était la première fois qu’il la voyait perdre à ce point son sang-froid. Sans prendre garde au bruit des domestiques s’affairant dans les couloirs pour aider à gérer l’après-incendie, Kristoff bordait tendrement sa fiancée tandis qu’elle se lamentait:



« Tout…tout est ma faute, j’ai tout gâché…encore.



- Ne dis pas ça mon coeur, la coupa doucement le grand blond en lui caressant les cheveux, tu n’es pour rien dans tout ce qui est arrivé.



- Bien sûr que si, sanglota Anna, toutes ces choses horribles que je leur ai dit…c’est à cause de moi qu’ils sont partis. 



À cela, Kristoff ne put rien répondre. Il n’était plus présent lorsque Anna s’était disputée avec Yohan, et que ce dernier était parti avec Olaf. En revanche, il avait assisté à la dispute avec sa soeur. Et bien qu’il aimait Anna de tout son coeur, il ne pouvait que reconnaître la part de responsabilité de sa fiancée dans la situation difficile qu’elle subissait actuellement. La façon dont elle avait hurlé sur Elsa et Yohan…elle avait même été plus sévère avec lui qu’elle ne l’avait jamais été.

Mais le montagnard s’en fichait. Certes, Anna s’était emportée, mais il la connaissait assez pour savoir qu’elle n’avait pas voulu cela. Et à bien y réfléchir, elle n’avait pas entièrement tort: cela faisait des semaines à présent que Kristoff la voyait se démener, s’entrainer jusqu’à s’en épuiser pour être capable de protéger Arendelle, Elsa, et tous ce qui lui tenait à coeur. Voir tout cela réduit en cendres en quelques heures, d’autant plus en sachant que ni Elsa ni Yohan n’avaient été là pour aider…de son propre avis, Anna avait toutes les raisons d’être choquée et en colère. Cela n’excusait pas certaines choses qu’elle avait dites, mais Kristoff comprenait amplement les raisons qui l’avaient poussées à le faire.



- Cette soirée a été difficile pour tout le monde, finit-il par la rassurer, après tout, toi aussi parfois tu peux craquer. Être Reine d’Arendelle, ça ne t’oblige pas à refouler tes sentiments. Ne t’en fais pas, ils finiront par revenir.



- Tu crois ? demanda Anna en levant vers lui un regard larmoyant



- J’en suis sûr, répondit le glacier en lui embrassant tendrement le front, tu sais bien que ni Elsa ni Yohan ne te laisseront jamais tomber.



La petite rousse eut un regard tendre pour son amant, l’embrassa, et l’espace d’un instant, Kristoff crut apercevoir l’esquisse d’un sourire sur son visage. Mais presque aussitôt, ce dernier fut remplacé par un air de profonde tristesse, et par quelque chose qu’il plaisait encore moins à Kristoff de voir sur le visage d’Anna: du doute.



- Je ne sais pas, dit-elle, maintenant que même Olaf est parti…je n’en suis plus très sûre.



- Tu sais, la rassura Kristoff, Olaf peut avoir du mal à gérer ça lui aussi. Même si il est…Olaf. Parfois, il vaut mieux ne pas trop s’accrocher à certaines choses, il faut juste…les laisser aller.



Le grand blond était sincère, bien qu’il émettait lui même certains doutes sur cette affirmation. Il avait été très choqué du départ du bonhomme de neige. Il ne s’était jamais questionné sur ces histoires de lien entre les deux soeurs qu’il était censé représenter, mais après tout, cela lui semblait logique. Olaf était leur création, celle qui leur rappelait leurs jeux d’enfance, avant qu’elles ne soient séparées. Celle qui leur avait permis de garder le contact pendant toutes ces années qu’elles avaient passées loin l’une de l’autre. Jusqu’ici, jamais le bonhomme de neige n’avait remis son existence en doute, tout simplement car ni Anna ni Elsa ne l’avait fait non plus. Mais si vraiment il avait vu de ses yeux les deux soeurs se déchirer, et s’écarter l’une de l’autre de leur plein gré, alors Kristoff comprenait amplement l’état d’esprit déboussolé qui devait être celui d’Olaf à cet instant. Et s’il n’approuvait pas de le voir se détourner d’Anna dans un moment pareil, il était sûr que Yohan, en dépit de l’exaspération qu’il provoquait parfois chez lui, saurait prendre soin de leur ami enneigé.

Finalement, Kristoff se leva du lit, embrassant une dernière fois Anna. 



- Je vais aller voir comment évoluent les choses. Toi, repose toi un peu.



- Impossible, protesta Anna, Arendelle a besoin de moi. Je dois aller aider…



- Ne t’en fais pas, tout ira bien, la rassura le montagnard, je vais aller rejoindre Mattias et Kristian, nous allons nous en charger. Tu as déjà fait bien plus que tu ne pouvais ce soir.



Anna remarqua qu’il regardait sa blessure au poignet. Il l’avait aidée à la soigner. Elle ne saignait plus, mais elle en garderait à coup sûr une cicatrice à l’endroit où le poignard de celui qui avait provoqué l’incendie l’avait touchée. Elle ne s’en formalisait pas. Cette cicatrice serait la preuve qu’elle était désormais une reine prête à prendre les armes s’il le fallait pour défendre son royaume. C’était la preuve du genre de reine qu’elle voulait être. Là pour son peuple. Pour ceux qu’elle aimait. 
Elle voyait bien que Kristoff n’approuvait pas. Qu’il n’aimait pas l’idée que sa fiancée se jette dans la bataille à corps perdu, l’épée au poing, risquant à tout moment de se prendre un mauvais coup, ou pire…mais Anna ne voulait plus tergiverser. Elle ne voulait plus voir sa soeur se sacrifier pour elle, ni pour personne. Elle ne voulait plus devoir compter sur qui que ce soit d’autre qu’elle même pour assurer sa défense. Arendelle avait besoin d’elle, et elle serait là pour son royaume. Et si cela signifiait devoir se battre pour protéger ce à quoi elle tenait et ce qu’elle aimait, alors elle n’hésiterait plus désormais. 



- Mais Kristoff je dois…, commença-t-elle



Le glacier la prit doucement dans ses bras en murmurant.



- Ne te précipite pas Anna. Arendelle est encore debout. Fragilisée, mais encore debout. Je sais que tu veux nous protéger. Et je sais que tu le peux. Je crois en toi mon amour. Mais pour le moment, je te demande de te calmer, et de réfléchir. Je peux gérer le peuple d’Arendelle. Toi, tu vas devoir t’occuper d’Elsa, de Yohan et d’Olaf. Tu es de loin la mieux placée pour ça.



L’espace d’un instant, Anna voulut protester, mais baissa finalement la tête. Kristoff avait raison. Après tout, elle était loin d’être la seule au château à pouvoir aider les habitants. En revanche, elle était la seule à pouvoir tout réparer en ce qui concernait les erreurs que Elsa, Yohan et elle avaient fait. Elle acquiesça finalement, en embrassant une dernière fois son fiancé. 



- D’accord. Va voir comment se portent les habitants. Je me charge d’Elsa et Yohan.



Kristoff répondit à son baiser avec un petit sourire.



- Très bien. Je compte sur toi.



- Merci Kristoff. Je t’aime.



Anna regarda son fiancé sortir de leur chambre tandis qu’il lui lançait un clin d’oeil.



- Je sais. »



Restée seule, Anna se redressa sur le lit. Il ne lui fallut que quelques secondes pour que ses pensées aillent instantanément vers sa soeur. Elle revoyait son air furieux, le chagrin sur son visage lorsqu’elle était repartie vers Ahtohallan. Et cette phrase qui tournait dans sa tête depuis de longues minutes

« Ça ne serait pas arrivé si tu avais été une bonne reine ! ». 


Peut-être avait-elle raison. Peut-être n’était-elle pas faite pour gouverner. Mais malgré tous les doutes qu’Anna pouvait avoir, elle était sûre d’une chose: ce n’était pas non plus le rôle d’Elsa. Elle n’avait jamais vu sa soeur aussi heureuse que depuis qu’elle était le Cinquième Esprit. Elle se souvenait de leurs retrouvailles sur la berge, lorsque le barrage avait été détruit. Pendant des heures, Anna avait cru qu’elle était morte, et qu’elle ne la reverrait jamais. Et puis Elsa était revenue, changée, métamorphosée. Anna avait lu alors la tranquillité et la sérénité dans ses yeux. Enfin, elle se voyait telle qu’elle-même la voyait. Elle savait ce qu’elle était, elle savait où était sa place. 
Mais Anna n’en était plus très sûre à présent. Elle devait être honnête avec elle-même: ni elle, ni Elsa n’avaient su gérer correctement les choses ces derniers mois. Bien sûr, l’arrivée de Yohan avait changé pas mal de choses également, mais Anna ne pouvait pas rejeter sur lui tous les problèmes d’ingérence qu’elle et sa soeur avaient rencontré ces derniers temps. Cela ne lui paraissait pas correct. Elle avait bien conscience de sa façon presque maladive de constamment surveiller Elsa, de s’inquiéter constamment pour elle. Elle en était consciente. Elle avait bien essayé, ces derniers temps, de la laisser se débrouiller seule, mais à présent qu’elle voyait ce que cela avait donné, Anna se demandait si la décision qu’elles avaient prise était bel et bien la bonne. Chacune de leur côté, l’une veillant sur la forêt, l’autre sur Arendelle. Peut-être n’était-ce pas là la solution. Mais que pouvait-elle faire d’autre à présent ? Que pouvait-elle faire, hormis espérer qu’Elsa revienne vers elle, qu’elle fasse le pas que elle ne pouvait pas faire ? Si elle l’avait pu, elle aurait couru immédiatement jusqu’à Ahtohallan, pour serrer sa soeur dans ses bras et se réconcilier. Mais elle ne pouvait pas. Ahtohallan n’était pas son monde. Elle n’avait rien d’autre à faire que d’avoir confiance en sa soeur, et d’espérer. Anna sentit sa voix trembler lorsqu’elle se fit entendre dans la chambre.



Que reste-t-il à dire 

Quand les prières ne suffisent plus

Que tous mes mots partent en fumée ?

Je ne sais que faire de tous ces débris sur le sol

Je perds ma voix à t’appeler.



Tout en chantant, Anna se leva, et avança vers le miroir qui surplombait le bureau de la chambre royale. Elle leva la tête, et contempla son reflet. Elle se trouvait changée. Plus affirmée, certes, mais également fatiguée…et infiniment plus triste. Elle releva ses cheveux, et les attacha sur le haut de son crâne, dégageant les mèches rousses qui lui tombaient dans les yeux. Elle serra le noeud, et ôta le maquillage qui ornait jadis ses yeux, et qui n’était désormais plus qu’une coulée noire, se mêlant aux larmes. À cet instant, elle se sentait impuissante, inutile. Autant le dire, tout réparer lui semblait actuellement, sinon impossible, extrêmement difficile au vu de la situation.



Mais tu sais je tremble

Je me suis pliée jusqu’à me briser 

Je vois mes rêves partir en fumée



Et pourtant, elle en avait rêvé de cette vie. Une vie où sa soeur et elle vivraient soudées, heureuses, chacune là où elle devait être, où elle se sentait chez elle et à sa place. Mais à présent, à l’heure où Arendelle se relevait à peine sous les braises et les cendres, et où sa soeur était enfermée dans un endroit qui l’avait peut-être appelée sans qu’elle n’ait eu le choix, toutes ces belles pensées ne paraissaient plus à Anna que comme un doux rêve. Un rêve où la réalité les avait rattrapées, Elsa et elle. 



La beauté s’élèvera des cendres

La beauté s’élèvera des cendres

Et à chaque prière à Dieu je demande

La beauté peut-elle naître des cendres 



Machinalement, Anna resserra la ceinture de sa nouvelle tenue. Celle avec laquelle elle s’était véritablement battue pour la première fois pour Arendelle. Le royaume comptait sur elle à présent, elle le savait. Et personne ne ferait à sa place ce qu’elle seule pouvait faire. Quand bien même cela lui paraissait difficile, Anna releva la tête, et ravala ses larmes. Elle devait tout réparer. Elle l’avait déjà fait une fois, elle pourrait le refaire. Elle en avait les moyens désormais. Peut-être ne pourrait-elle pas faire revivre ses rêves défunts au milieu des cendres d’Arendelle et de sa relation avec sa soeur, mais au moins, personne ne dirait qu’elle n’aurait pas essayé.
Son regard alla se poser sur les Lames d’Arendelle ainsi que Flamme, qu’elle avait récupéré. Les armes de Yohan étaient là, posées sur le lit.



User de mes larmes pour éteindre les feux de mon âme

J’ai besoin de toi au milieu des flammes 



Anna n’était rien sans sa soeur. Elle le savait. De même qu’elle n’était rien sans Olaf. Elle était toujours sous le choc de son départ, mais elle le comprenait à présent. Tout bonhomme de neige qu’il soit, Olaf avait lui aussi le droit de ne pas savoir quoi faire dans une telle situation, et Anna n’avait aucun droit de lui en vouloir. Elle allait prendre les choses en main, peu lui importait de savoir comment, ou même par quoi elle allait commencer. Prenant doucement Flamme et les Lames d’Arendelle, elle les glissa à sa ceinture en se délectant presque du bruit cristallin que firent les armes en tombant contre son flanc. Elle alla ensuite prendre les gants qu’elle portait lors de l’incendie, et les serra autour de ses doigts, avant de se regarder de nouveau dans la glace. 
Elle était fière, déterminée. Elle était Anna d’Arendelle. Elle ne laissait jamais tomber ceux qu’elle aimait. Elle ne savait pas comment, mais elle allait tout réparer, et faire renaître la vie qu’elle et Elsa devaient avoir, même si elle devait se battre pour cela.



Mais tu sais je tremble

Je me suis pliée jusqu’à me briser

Je retrouverai mes rêves dans la fumée



La beauté s’élèvera des cendres

La beauté s’élèvera des cendres

Et à chaque prière à Dieu je demande

Puisse la beauté renaître des cendres !



Puisse la beauté renaître des cendres




Anna sortit immédiatement de la chambre une fois sa chanson terminée. Les cheveux attachés, les Lames d’Arendelle au côté, elle était prête. Prête pour quoi exactement, elle ne le savait pas encore, mais elle sentait au fond d’elle même qu’elle devait faire quelque chose. Elle ne pouvait pas laisser la situation ainsi. 
Mais que devait-elle faire ? Chercher Elsa ou Yohan ? Non, impossible. Elle ne savait pas où se trouvait Ahtohallan, et Yohan avait très bien pu partir absolument n’importe où avec l’ampli. Après quelques instants de réflexion, Anna se résigna. À cet instant, les habitants d’Arendelle étaient ceux qu’elle aurait le plus de facilité à aider.
Hélas pour elle, elle tomba directement sur Kristoff au détour d’un couloir qui menait à la salle du trône.



« Anna ?! s’écria-t-il, surpris, je t’avais pourtant dit de…



- Je n’ai pas le temps de me prélasser Kristoff, déclara la reine d’un ton ferme, Arendelle a besoin de moi ! Qui sait ce qui peut se passer désormais, et je ne tolèrerai plus que l’on nous prenne par surprise !



Elle vit distinctement que le regard de Kristoff s’était posé sur les Lames d’Arendelle à sa taille. Et avant même qu’il n’ait pu ouvrir la bouche, Anna le prit de vitesse et s’enquit:



- Où en êtes vous avec Mattias et Kristian ? Comment vont les habitants ?



- Nous avons commencé les rassemblements, répondit le montagnard en soupirant, moins de pertes que prévu finalement, mais les dégâts matériels sont au dessus de toutes nos estimations.



Anna ne prêta pas attention au regard désapprobateur que son fiancé lui lançait en la voyant armée et hors de sa chambre. Elle n’aimait pas se sentir aussi impuissante alors que les habitants d’Arendelle avaient désespérément besoin de compter sur quelqu’un. 



- Bien, commença-t-elle, je veux avant tout être sûre que tout le monde va b…



- PLACE PLAAAAACE !!!! POUSSEZ VOUS !!!



Anna et Kristoff sursautèrent lorsqu’une armure décorative s’écroula bruyamment au milieu du couloir. Instinctivement, le grand blond se plaça devant sa fiancée, tandis qu’elle-même avait déjà porté la main aux Lames d’Arendelle.
Mais en baissant les yeux, Anna sentit son coeur faire un bond dans sa poitrine. Dans le heaume à priori vide de l’armure se trouvait à présent la tête d’Olaf, tandis que son corps semblait le chercher dans les environs. Lorsqu’il leva les yeux vers elle, le bonhomme de neige la dévisagea de l’intérieur de son heaume avec un grand sourire et un air de soulagement manifeste.



- Ah, Anna, tu es là ! piailla-t-il 



- Olaf ?



Anna n’en revenait pas. Tout juste quelques minutes après l’avoir vu partir en suivant Yohan, voilà qu’elle le retrouvait encastré dans une armure, arrivé au château en catastrophe, et visiblement très content de la revoir. Laissant les Lames d’Arendelle à leur place, elle courut chercher la tête d’Olaf pour la lui remettre sur les épaules.



- Olaf ? s’écria-t-elle, mais tu…tu es revenu ! Que se passe-t-il, où est Yohan ?



Face à elle, le petit bonhomme de neige se tortillait dans tous les sens tandis que la petite rousse avait toutes les peines du monde à remettre son corps en place. Il paraissait paniqué.



- Anna ! couina-t-il, je…je suis venu te prévenir ! Yohan, Elsa, Arendelle…c’est une catastrophe !



- Allons Olaf, calme toi, dit doucement Anna tandis qu’elle parvenait enfin à le remettre d’aplomb, calme toi.



Le moment était peut-être mal choisi pour le lui dire, mais elle était vraiment très contente de le revoir si vite. Elle avait vraiment été sous le choc de le voir partir, et si au fond d’elle elle avait bien pensé qu’il ne resterait pas éloigné d’elle très longtemps, le voir enfin de retour lui réchauffait le coeur. Mais elle ne se laissa pas submerger par sa joie: Olaf affichait toujours une inquiétude qu’elle ne lui avait que rarement vu. Il se mit à trépigner sur place, comme s’il ne savait pas par où commencer.



- La…la forêt…Sivert…Yohan…les Northuldra ils va…Elsa…



Anna prit doucement son ami dans ses bras, mais elle se retourna néanmoins vers Kristoff, lui intimant silencieusement d’aller chercher Mattias et Kristian. Le montagnard acquiesça, et après avoir gratifié Olaf d’un petit sourire, disparut au bout du couloir.



- Du calme Olaf, susurra Anna, si tu reprenais tout depuis le début ?



À voir la panique du bonhomme de neige, elle était sûre que quelque chose s’était passé qui n’allait pas arranger leurs affaire. Mais à le voir revenu si vite, et mentionnant Yohan, Anna eut tout de même la présence d’esprit d’en déduire que contrairement à ce qu’il avait dit, Yohan n’avait pas quitté Arendelle. Ainsi, il tenait suffisamment à elle et Elsa pour ne pas les abandonner. Tout n’était peut-être pas perdu.

Du moins, pensa-t-elle alors que Olaf reprenait son souffle, cela dépendrait de ce qu’il s’apprêtait à lui annoncer. 








Autant être honnête: je n’avais aucune idée de ce que j’étais en train de faire. 



Cela faisait à présent de longues minutes que je menais ce dénommé Sivert vers le camp des Northuldra. Il marchait tranquillement à côté de moi. Il avait l’air serein. Il n’avait pas dit un mot depuis que nous étions partis, se contentant de temps à autre de me faire un pauvre sourire coincé lorsqu’il me voyait peiner à porter l’ampli dimensionnel à bout de bras.

J’étais sûr au fond de moi que la décision que j’avais prise était contestable. Je le savais. L’homme avait un faciès qui inspirait absolument tout sauf la confiance. Ses yeux vairons me faisaient véritablement froid dans le dos, et je n’avais jamais vu un homme si maigre, à se demander comment il pouvait même se mouvoir avec autant d’aisance. À le voir marcher près de moi, avec de grands pas désarticulés sous sa grande cape noire, on aurait juré voir une caricature de personnage tout droit tiré de l’imagination d’un Tim Burton. Et au vu de la vitesse à laquelle il avançait, tellement prononcée que j’avais du mal à suivre le rythme, il semblait très pressé d’arriver au camp Northuldra. Pourtant, ce n’était pas ce qui me dérangeait le plus. 


Je m’arrêtai, et reposai l’ampli en soufflant.



« Allons, siffla Sivert, je suis sûr que nous ne sommes plus si loin. Avance donc, tu pourras te débarrasser de ton encombrante machine dès lors que nous serons arrivés.



- Olaf n’est toujours pas revenu, dis-je d’une voix blanche.



Sivert agita nonchalamment la main comme pour me rassurer. Étrangement, cela eut presque l’effet inverse.



- Oh ne t’en fais pas pour lui ! Morten le ramènera, il connait bien le chemin du village ! 



L’image du petit troll me revint en tête. C’était bel et bien celui là même qui nous avait guidés Olaf et moi, la première fois au village Northuldra. Et si c’était le même, alors c’était également celui dont nous avait parlé Grand Pabby. Celui qui, avide de magie, avait essayé de l’assassiner. 



- Justement, demandai-je, ce troll, Morten…il est avec vous visiblement. 



- Oh, une histoire très peu intéressante, j’en ai peur, éluda le sorcier, disons qu’il ne s’agit que de mon humble…assistant. 



Je restai sans répondre, mais tout cela me semblait très louche. Je n’avais pas confiance en cet homme, ni en ce troll, mais s’il existait une possibilité, une infime possibilité, pour qu’ils puissent m’aider à tout remettre en ordre, alors je devais tout tenter pour y parvenir.
Il avait été clair sur ses intentions. Il voulait prendre la place d’Elsa en tant que Cinquième Esprit. En temps normal, j’aurais tout fait pour empêcher cela. Mais à présent, et au vu des derniers événements, je n’étais plus sûr que ce rôle soit vraiment ce dont la reine des neiges avait besoin. Elsa m’avait toujours répété être très heureuse depuis qu’elle était devenue la gardienne des esprits de la forêt, mais dans les lettres que nous échangions, je savais qu’elle ne mentait pas. Pendant de longues semaines, je l’avais sentie profondément perturbée, déboussolée, comme si elle était en proie à des questions et des doutes qui, encore une fois, l’empêchaient d’en dire trop. Bien sûr, elle m’avait plusieurs fois affirmé que c’était les sentiments que nos échanges avaient fait naître en elle qui la rendaient si instable et si fragile. Mais d’une part, je ne me sentais pas capable de provoquer chez elle un émoi amoureux tel qu’elle en devenait transie comme une adolescente, et surtout, Cinquième Esprit ou non, elle restait Elsa. Elle restait malgré tout cette femme qui, poussée par un amour inconditionnel pour les gens qui l’entouraient, ne pouvait s’empêcher de s’inquiéter de tout et de tout le monde.



- Allons, pas de temps à perdre ! s’exclama soudain Sivert, me tirant de ma rêverie. 



Nous nous remîmes en route. Je voyais toujours dans son regard perçant l’enthousiasme débordant qui était le sien. Et à mesure que mes yeux tentaient vainement de sonder les siens, je sentais mon malaise croître. Mieux valait que je songe à Elsa et à ce que j’étais en train de faire, plutôt que de laisser cet homme étrange me perdre moi aussi dans des questions trop nombreuses et trop complexes pour la situation alarmante qui était la mienne.


Elsa…elle m’avait dit dans ses lettres que le rôle de reine d’Arendelle n’était en réalité pas pour elle, qu’elle ne s’y était jamais sentie à sa place. Que c’était trop lui demander que de diriger ainsi un royaume, de le connaître, lui et ses habitants, sans même qu’elle n’ait appris à se connaître elle-même.
Comme s’il avait lu dans mes pensées, Sivert soupira.



- Tu as fais le bon choix. Pense donc à la libération que cela sera pour ta belle. Un grand pouvoir implique de grandes responsabilités, et en dépit de toute sa puissance, peut-être ces dernières étaient-elles tout simplement trop grandes pour elle. »



À bien y réfléchir, il n’avait pas tort. Si le rôle de reine ne convenait pas à Elsa, car comportant trop de responsabilités, qu’en était-il alors de celui de Cinquième Esprit de la Nature, de quasi-divinité capable de converser et de faire jeu égal avec les quatre éléments naturels qui régissaient le cours de l’existence terrestre ? 
Je regardai discrètement Sivert. Au fond, j’étais encore en train de me mentir, je le savais. Ce n’était pas pour Elsa que j’étais en train de mener cet homme inquiétant vers les Northuldra. C’était pour moi. 
Depuis mon premier voyage en Arendelle, plus rien n’était pareil. Je ne possédais plus mon titre d’Escorte Royale que de façon très officieuse, ma relation avec Elsa était devenue un imbroglio amoureux dont elle comme moi étions en train de nous demander comment tout cela allait finir, et même mon amitié avec Anna avait sérieusement pris du plomb dans l’aile. J’avais bien essayé de me faire à cette nouvelle situation, de m’adapter comme je le pouvais, mais je devais être honnête: c’était un échec sur toute la ligne.
Arendelle venait de nouveau de manquer de partir en fumée, et j’avais bien malgré moi brisé quelque chose entre Anna, Elsa, Olaf et moi, et peut-être même de façon irréversible. Pour moi, tout était clair: jamais les deux soeurs n’auraient du se séparer. L’une n’allait pas sans l’autre. Elles allaient toujours par deux. Anna et Elsa. Les deux soeurs d’Arendelle. Je ne pouvais concilier l’une sans l’autre, et d’après les derniers événements, Arendelle ne le pouvait pas non plus. Anna était sans doute une très bonne reine, mais l’absence d’Elsa se faisait cruellement sentir chaque jour. De même qu’Elsa devait sans doute ressentir un manque certain sans sa soeur à ses côtés. 

Je devais arranger ça, quel qu’en soit le prix.


Et si Sivert avait un moyen de rendre sa liberté à Elsa, et de réunir à nouveau les deux soeurs, alors peut-être les choses pourraient-elles retrouver leur calme et leur normalité d’antan. Anna resterait reine, et Elsa n’aurait plus à craindre d’autres responsabilités que celles, bien plus réduites, que lui imposerait sa vie. Notre vie, à tous les deux, que dis-je, à tous les trois. Elsa, Anna et moi. Ensemble.

Mais je devais rester vigilant. Si vraiment Sivert était responsable de tous nos malheurs ces derniers temps, alors il devait sans doute avoir largement les capacités de faire ce qu’il m’avait dit. Mais cela restait un inconnu pour moi et je devais rester sur mes gardes où il tenterait quelque chose d’autre, bien que cela serait assurément plus facile à dire qu’à faire. Je n’avais sur moi ni Flamme ni les Lames d’Arendelle, et j’étais certain de me débrouiller beaucoup mieux en combat avec que sans. Et tandis que je voyais pointer au loin les sommets des huttes du village Northuldra tandis que nous arrivions en vue de ce dernier, je me pris en regardant le sorcier d’un regard en coin à espérer que je n’aurais pas à me battre.



Sivert ne cilla même pas lorsque nous entrâmes dans le village. Il se contenta de regarder autour de lui d’un air presque admiratif, comme s’il revenait dans sa maison après une remise à neuf. Autour de nous, je percevais certain regards curieux qui d’ores et déjà, commençaient à dériver sur lui.
Quelques instants seulement après notre arrivée, je vis Honeymaren arriver vers nous. Elle se dirigea directement sur moi avec un léger sourire sur le visage. Elle semblait contente de me voir, mais regardait Sivert et l’ampli dimensionnel d’un air circonspect.



« Yohan ? s’enquit-elle en venant vers moi, qu’est-ce que…que viens-tu faire ici ? Quelque chose ne va pas ?



Je m’approchai d’elle en la saluant chaleureusement, tandis que Sivert restait en arrière.



- Bonjour Honeymaren. Je…Elsa n’est pas revenue ?



- Non, répondit la Northuldra, nous ne l’avons pas revue depuis hier. Pourqu…



Elle fut coupée par un cri étouffé. Je me retournai pour voir arriver Yelena, qui venait vers nous d’un pas bien moins leste que d’ordinaire. La matriarche regardait Sivert d’un air horrifié, comme si elle venait de voir un fantôme.



- Vous ! cracha-t-elle, je le savais ! Je savais que vous étiez en vie !



Sivert ne se formalisa pas de l’accueil de la doyenne, et écarta les bras, comme pour saluer une vieille amie.



- Yelena, ma chère amie ! C’est réellement un immense plaisir de vous revoir !



La vieille femme ne répondit pas. Elle se contenta de rester sur place, en jetant un regard hostile au vieux sorcier, mais il était très clair au vu du regard paniqué qu’elle posait sur lui qu’elle avait peur. Je me détournai d’Honeymaren pour me diriger vers elle.



- Bonjour Yelena, lançai-je respectueusement, je…



- Écartez vous de lui ! Tout de suite ! 



Je m’arrêtai brusquement. Elle m’avait crié cela de façon si précipitée qu’elle en avait presque mâché ses mots. Il était évident que, plus que de la mettre mal à l’aise, la présence de Sivert la terrifiait. Et si certains Northuldra, comme Honeymaren et Ryder, ne semblaient pas savoir qui il était, et se contentaient de le regarder curieusement, d’autres, parmi les plus âgés, le toisaient avec la même mine défaite et le même teint pâle que la doyenne du village.

Levant doucement les mains comme pour les rassurer, je m’avançai vers Yelena:



- Yelena, écoutez-moi, il peut nous aider à…



- Écartez vous de lui ! répéta la vieille femme, vous ne savez donc pas qui il est ?!



Je me tournai vers Sivert. Il n’avait pas bougé et regardait nonchalamment en l’air, comme s’il attendait que les choses se passent. Avant même que je ne puisse répondre, Yelena s’avança vers lui, brandissant son bâton d’un air menaçant.



- Comment pouvez vous être encore vivant ? Après toutes ces années ? Et pourquoi êtes vous revenu ? 



Sans même cligner des yeux, le sorcier écarta doucement la pointe du bâton en répondant d’un air doucereux:



- Voyez vous ma chère Yelena, il est vrai que j’avais prévu de ne jamais reparaître ici après la façon dont vous m’avez si indignement chassé de nos terres après ce tristement célèbre…incident provoqué par nos amis d’Arendelle.



Je tiquai à sa dernière phrase. De quel incident parlait-il ? Yelena l’avait chassé des Northuldra ? 



- Hein ? m’enquis-je en me tournant vers lui, quel incident ? De quoi est-ce que vous parlez ?



Sans me répondre, Sivert se dirigea vers moi et, me prenant par les épaules, me présenta comme une preuve à Yelena.



- Mais je ne suis pas revenu pour vous chère amie, siffla-t-il, mais pour aider ce pauvre garçon. J’ai ouï dire que son amie, le fameux Cinquième Esprit, Elsa d’Arendelle pour les intimes, n’était pas complètement à sa place, et j’entends bien la lui rendre.



Face à lui, Yelena nous regardait à présent avec un air furibond. Elle tremblait presque, sans que je ne sache bien si cela était dû à de la fureur ou de la peur.



- Et où avez-vous entendu cela ? grinça-t-elle



Avec un sourire carnassier, Sivert me désigna du bout de ses longs doigts fins.



- Oh je ne me permettrai jamais de m’avancer ! C’est simplement là l’avis de notre ami commun !



Cette fois, ce fut directement moi que Yelena toisa d’un air mauvais. Autour de nous, plus aucun Northuldra ne semblait bouger. On entendait presque le bruissement des feuilles d’arbres, et les cours d’eau au loin.



- Pas à sa place ? Que voulez vous dire Yohan ? me questionna la doyenne.



- Écoutez Yelena, commençai-je, je ne sais pas ce que vous en dit Elsa mais…depuis qu’elle est devenue le Cinquième Esprit, plus rien n’est pareil à Arendelle et…je sens que quelque chose à changé entre elle et sa soeur et je me demande sincèrement si…si être le Cinquième Esprit est ce qu’il y’a de mieux pour Elsa.



Yelena ne répondit pas de suite. Elle s’avança lentement vers moi, et de nouveau, plongea ses yeux dans les miens ainsi qu’elle l’avait fait à notre première rencontre. Après quelques secondes qui me parurent une éternité de malaise extrême, elle recula et demanda:



- Est-ce vraiment dans l’intérêt du Cinquième Esprit que vous vous posez cette question ?



- Que voulez vous dire ?



- Pour le dire sincèrement, je pense que c’est dans votre propre intérêt que vous avez mené cet homme ici.



Okk, celle là, elle faisait mal. Je ne pouvais tout de même pas leur dire à tous, à cet instant, que j’aimais profondément Elsa et que c’était cet amour que j’avais pour elle qui me poussait à vouloir la libérer de sa condition ! Je n’avais pas envie de développer les problèmes qu’il pouvait y avoir entre Anna, Elsa et moi. Ils ne concernaient à priori en rien les Northuldra et seul le bonheur d’Elsa, notre bonheur, m’importait à cet instant. Nous parlions tout de même des forces mystiques de la nature, il y avait peu de chances pour qu’aucune de mes décisions n’ait de si grande conséquences. La Nature se foutait bien de ce que je pouvais dire ou faire. 
Ce fut probablement ce que voulut me faire comprendre Honeymaren:



- Mais attends Yohan, dit-elle, si je comprends bien tu voudrais que…Elsa ne soit plus le Cinquième Esprit ?



Je me tournai vers elle.



- Eh bien…Honeymaren, est-ce que…est-ce que ce serait si grave ? Ce sont les Esprits de la Nature après tout, ils sont bien plus puissants que nous, qu’est-ce que ça peut leur faire que ce soit Elsa ou quelqu’un d’autre ?



La jeune pisteuse voulut me répondre, mais Yelena la devança d’un ton glacial:



- J’ai bien peur que cela ne soit pas si simple Yohan.



- Que voulez vous dire ?



- Les Esprits ont choisi votre amie. Ce sont eux qui ont fait d’Elsa d’Arendelle le Cinquième d’entre eux. Elle n’a pas le choix et ne peut pas être remplacée. Et surtout pas par…



Ce disant, elle se tourna vers Sivert, qui nous regardait toujours en affichant l’innocence d’un bébé venant de naître. Voyant le visage défait que je tournais vers la doyenne, il sembla entreprendre néanmoins de prendre mon parti.



- Je ne serais pas aussi catégorique chère Yelena.



- Vous n’avez aucun lien avec les Esprits Sivert, vous le savez bien ! Jamais ils ne vous obéi…



Alors, pour la seconde fois, je vis Bruni grimper lentement sur l’épaule du sorcier, et ce dernier lui caresser la tête comme à un animal de compagnie, avant de se tourner vers la matriarche d’un air grinçant. Autour de nous, certains Northuldra écarquillaient des yeux grands comme des soucoupes en voyant l’Esprit du Feu si proche de Sivert.



- Je pense que notre petit ami ici présent n’est pas tout à fait d’accord avec vous ma chère.



- L’Esprit du Feu ! s’exclama Yelena en reconnaissant la créature, mais comment Diable avez-vous…



- Sivert est puissant, la coupai-je, tentant en vain d’expliquer mes intentions le mieux possible, il maitrise la magie et il est capable de communiquer avec les Esprits, tout comme Elsa ! Peut-être pourrait-on imaginer que…



Mais Yelena ne me laissa pas finir. Elle secoua la tête, et cracha en regardant le sorcier:



- Vous ne savez pas ce que vous dites. Jamais cet homme ne pourra être le Cinquième Esprit. Vous ne savez pas qui il est. Et croyez moi, mieux vaut pour votre amie Elsa qu’il ne le devienne pas.



Je ne comprenais pas sa dernière phrase. Si Elsa n’était plus le Cinquième Esprit, alors quelle raison aurait Sivert de continuer à lui nuire ? Quel intérêt aurait Elsa pour lui si elle n’était plus liée à la forêt et à Ahtohallan ? 



- Que…je ne comprends pas.



- Il ne peut y avoir qu’un seul Cinquième Esprit, expliqua froidement Yelena, et Elsa n’est pas la première dans l’histoire Northuldra à avoir joué ce rôle. En tant que passerelle humaine, le Cinquième Esprit n’est pas immortel, et tant qu’il vit, aucun ne peut prendre sa place. Autrement dit, tant qu’Elsa d’Arendelle vivra, elle sera l’unique Cinquième Esprit.



Je me sentis frémir à cette dernière phrase. Je commençais à comprendre. Tout puissant qu’il était, Sivert ne pourrait pas prendre la place d’Elsa. Du moins…pas tant qu’elle était vivante. Mais pourtant, il m’avait proposé de…sentant le pire arriver, je me tournai vers lui d’un bond:



- Quoi ? Sivert vous…



Mais il était déjà sur moi, et je le sentis m’attraper le bras en susurrant à mon oreille:



- Oups, dit simplement le sorcier, j’avais oublié ce petit détail.



Je sentis alors une violente décharge parcourir mon corps, et mes jambes cédèrent sous mon poids. Je m’écroulai sur le sol en me pliant de douleur. J’entendis Honeymaren crier. Les Northuldra voulurent bouger, mais ils restèrent tous pétrifiés lorsque Sivert enflamma ses mains, et que Bruni lui même s’embrasa sur son épaule.
Je tentai de me relever, mais mes membres me faisaient trop mal. J’avais l’impression que tous mes membres étaient violemment ankylosés. J’avais envie de hurler. Je m’étais fait avoir comme un bleu.

Au dessus de moi, Sivert, lui, exultait:



- Oh, quel bonheur d’être de nouveau chez soi ! Bonjour, bonjour à tous !!! Certains d’entre vous ne me connaissent pas encore, mais je vous assure que cela va changer très bientôt ! Bientôt, les Northuldra auront un nouveau Cinquième Esprit, et je suis sûr que nous deviendrons les meilleurs amis du monde !



Sur le côté, Ryder voulut retenir sa soeur, mais poussée par un élan de courage, Honeymaren se précipita sur moi pour tenter de me relever.



- Yohan !



Devant nous, Sivert soupira d’un air exaspéré.



- Mais regardez ça, je ne suis même pas encore dans mon rôle que je dois déjà faire avec l’insubordination. Dommage, j’ai horreur de ça.

Il tendit sa main brûlante en direction d’Honeymaren, mais alors qu’il ouvrait la bouche, je vis Yelena se planter devant lui, le menaçant de son bâton.



- Je le savais ! dit-elle, vous vous êtes servi de lui !



- Oui, et il m’a bien aidé je dois dire, siffla Sivert, à présent si vous voulez bien m’excuser…



- Jamais vous ne serez le Cinquième Esprit ! cria Yelena, nous avons jadis tous été très clairs là dessus ! Nous  vous avons chassé pour cela ! Tant que j’aurais un souffle de vie, et que je dirigerais cette tribu, vous n’y serez jamais le bienvenu !



Il y eut quelques secondes de flottement, puis, la voix de Sivert se fit plus aigre.


- Vous avez raison, dit-il, vous m’avez chassé, vous m’avez pris tout ce que j’avais…tant que vous aurez un souffle de vie, dites vous ? Et bien, s’il ne s’agit que de ça…



Il y eut une légère explosion, suivie de cris affreux de la part des Northuldra, et j’entendis Honeymaren hurler:



- YELENA !!! NOOOON !!!!



Luttant contre la douleur, je tournai la tête. 

Sivert se tenait debout, face à Yelena. Et au milieu du ventre de cette dernière, se trouvait désormais un trou béant et brûlant. Elle tentait de parler, mais ne parvenait qu’à émettre de petites respirations désarticulées. Doucement, Sivert prit son bâton directement dans sa main, et la repoussa lentement du bout des doigts. Horrifié, je vis alors la doyenne des Northuldra s’écrouler sur le sol, et lorsque sa tête roula dans ma direction, je ne pus que contempler avec horreur ses yeux grand ouverts et son corps désormais sans vie.


Sivert s’avança de nouveau vers Honeymaren.



- Chez moi, le bannissement a un caractère plus…définitif. À présent écarte toi jeune fille !



- Vous…vous…n’approchez pas ! cria Honeymaren, ne le touchez pas ! 



Je crus que Sivert allait de nouveau lui cracher de se pousser, mais il leva le bâton de Yelena et en asséna un grand coup à la pisteuse, qui roula sur le sol de douleur. Je vis alors Ryder fendre la masse des Northuldra effrayés pour se précipiter sur sa soeur.



- Honeymaren !!!



L’espace d’un instant, j’eus peur que Sivert ne s’en prenne à lui, mais, désormais débarrassé d’Honeymaren, il se pencha sur moi, et m’attrapa par les cheveux. Je grimaçai de douleur, tandis qu’il me sifflait au visage avec un sourire mauvais.



- Je te remercie mon ami, grâce à toi, l’Empire Northuldra va pouvoir renaître de ses cendres. Je tiens enfin ma vengeance, et c’est à toi que je le dois. En récompense, je te laisse quelques secondes de réflexion pour répondre: où est Elsa d’Arendelle ?



Je sentais des larmes de douleur et de rage perler au coin de mes yeux. Je comprenais à présent. J’avais eu tout faux sur toute la ligne. Sivert ne voulait pas seulement devenir le Cinquième Esprit. Il voulait diriger les Northuldra, et contrôler la forêt et la nature. Et pour cela, son plan impliquait bel et bien de tuer Elsa. J’avais été un véritable imbécile. 
À cause de moi, Yelena avait été tuée. J’ignorais où était Olaf, ni Anna ni Elsa n’avaient aucune idée d’où je me trouvais et je n’avais aucune arme. À cet instant, je ne voyais rien susceptible de me venir en aide. 

Je déglutis lorsque je vis Bruni descendre devant mon visage et me fixer de son oeil torve. La salamandre s’enflamma, et je sentis mon visage chauffer sous la chaleur des flammes lorsque Sivert, toujours agrippé à mes cheveux, susurra avec un sourire carnassier.



- Allons, fais vite. Je pense que sur la longueur, notre ami l’Esprit du Feu se montrera bien moins patient que moi.



Fugitivement, j’eus une pensée pour Elsa et Anna. À cet instant, elles semblaient bien moins en mauvaise posture que moi, et pourtant, si cela commençait à chauffer littéralement pour moi et que Sivert obtenait les informations qu’il voulait, cela serait vite amené à changer.

Quelle chapitre !

Kristoff qui tente de réconforter son amour, Anna qui nous refait son Tout Réparer version familiale, Olaf qui déboule en attirail de chevalier, Yohan qui se rend compte (un peu trop tard) qu'il a été manipulé, Sivert qui, en plius d'être doublé par un Jafar dans le caractère, s'avère être un concurrent au titre de Cinquième Esprit...

... mais la mort de Yelena oh bordel j'étais tellement pas prêt. Et la manière dont elle meurt... tué par Bruni, l'esprit le plus kawaï !

J'ai adoré ! Maintenant qu'on a perdu Yelena, la suite n'en sera que meilleur... pour Sivert, bien sûr.

Un meilleur chapitre que le précédent et je vais de ce pas te dire pourquoi (encore une fois tout ceci est très subjectif!)

Ta première partie où Anna est consolée par Kristoff est très bien amenée. On comprend les intentions de son fiancé à vouloir la réconforter alors qu'Anna culpabilise à mort ! ... Je t'accorde un frozen point pour la chanson qui transmet bien les émotions d'Anna à vouloir, à tout pris tout réparer. Quand on y réfléchit, pour cette dispute en particulier ta Anna rejoint un peu la mienne car elle a agit sur le coup de la spontanéité et elle se rend compte de son erreur ensuite

Bref. Tu revalorises enfin la nouvelle reine d'Arendelle en la forçant à laisser ses sentiments de côté pour se concentrer sur sa fonction de reine et aider son peuple. C'est très bien !!

Passons maintenant à la deuxième partie ... Bon tu m'as expliqué les justifications de Yohan, je les ai notées mais pour moi il reste quand même le roi des abrutis dans le choix qu'il a entrepris. Et puis pour moi la justification de : "'Non mais Elsa je l'aimerais encore plus si elle n'est pas le cinquième esprit et qu'elle retourne à Arendelle vivre avec sa soeur"... Sérieusement x)... Quand tu aimes quelqu'un tu le prends avec sa fonction, ses qualités et ses défauts tu ne fais pas un tri ... Mais l'idiotie de Yohan a au moins permis une chose... Sivert est ENFIN crédible à mes yeux !

ça y est tu le fais enfin entrer en action ! ça y est tu le fais passer pour quelqu'un d'effrayant... Le gars il te bute quand même la doyenne des Northuldra en deux, deux tout en sachant rester classe

Bref ça tourne au vinaigre pour Arendelle et ça devient palpitant ! Hâte de voir la suite

Allez...C'est parti nouveau chapitre...Je préviens!



Paradoxalement, alors que j'attendais le retour du point de vue interne pour "tout réparer", ce fut la partie à la troisième personne qui m'a le plus convaincu.
Alors, autant partir sur celle-ci, d'autant que c'est chronologique.

Ce focus sur Anna était plus que necessaire car à part la faire passer pour une qu'elle ne peut pas se permettre de passer pour alors que c'est pour l'heure celle qui clairement fait le moins de m*rde...ça commençait à devenir problématique. Donc un petit temps sur elle, que l'on comprenne toute sa détresse, sa culpabilité (surévaluée, même si c'est accepté), ses doutes...Et pour le coup aussi, donner l'occasion à Kristoff de briller un peu.
Lui est, comme dans beaucoup de fictions (mais aussi dans le second film) un peu le parent pauvre donc là, l'occasion de le voir se montrer sage et protecteur pour aider Anna à avancer, c'est vraiment très bien trouvé).

La chanson aussi exprime très bien la pensée du personnage c'est sympa ça matche.

On t'en a fait la remarque, tu as répété "tout réparer" à plusieurs reprises...Alors si j'étais mauvaise langue je dirai qu'inconsciemment tu as cherché toi même à réparer ton chapitre précédent
Pour rester sur ce point, cette première partie est en revanche, un peu longue. C'est pas très grave mais tu aurais peut être gagné en efficacité en étayant un peu moins de ça de là...Peut être as tu voulu sur ce point "trop bien faire".
Bon, on est d'accord qu'on en est juste sur du réglage.

Le retour d'Olaf, alors machinalement, j'ai pensé à l'arrivée de Iago à Agrabah dans le roi des voleurs où épuisé il essaie de prévenir Jasmine et Aladdin que Cassim est en danger...Ne te méprends pas, j'aime beaucoup cette scène donc c'est un compliment cette comparaison. C'est à la fois drole et efficace. Non c'est plutôt bien.

Bon, globalement on s'en sort pas trop mal du coup et
...

Quoi?

... Ah je ne t'ai pas encore mis de gif de vin comme aux autres? Ah exact, je vais réparer ça!

et?...

Comment?...Le chapitre n'est pas fini?

Ah ok, bon bah je vois ça et je te mets le vin...



Bon là ça va être plus dur...

Avec le temps, j'aurai pu accepter le chapitre précédent comme une rature...mais là, c'est pas juste un instant T...Il révèle un chemin de l'histoire plus important et pour le coup ce chemin...Autant je veux bien faire l'effort d'y adhérer Le méchant qui manipule le perso principal pour pouvoir infiltrer ses ennemis, OK ça me va.
Mais la façon dont c'est amené...Oh ça fait mal!

On va pas tourner autour du pot. C'est le point noir de ce chapitre et, malheureusement j'ai bien l'impression que ça sera le point noir de ce récit. Je ne vais pas revenir sur le fait qu'il se laisse embarquer si vite...
Mais dans ce chapitre désormais...Il persiste et signe. C'est pas une passade! Ca n'est pas non plus une volonté du perso d'accompagner le méchant pour comprendre ses desseins. Et pour le coup je suis désolé, mais tu as vraiment souillé ton personnage. Clairement il vaut mieux que ça!
En l'état, ça n'est pas une mauvaise décision que tu lui as fait prendre...La c'est une insulte à son intelligence. Et justifier qu'on puisse prendre des déicisions stupides par amour, à ce degré là, c'est aussi faire injure à l'amour.
Il ne connaîtrait pas le méchant, ça serait la première fois qu'il le voit alors qu'il est desespéré, c'est raide mais ça passe sauf que là...Il sait de quoi il est capable, il l'a vu faire, il est responsable de la mort d'un proche de Yohan...Il ne peut pas accepter ça! Et à aucun moment on peut accepter l'idée qu'il n'ait pas vu le coup venir...

D'autre part... et je vais citer @Ansa

Et puis pour moi la justification de : "'Non mais Elsa je l'aimerais encore plus si elle n'est pas le cinquième esprit et qu'elle retourne à Arendelle vivre avec sa soeur"... Sérieusement x)... Quand tu aimes quelqu'un tu le prends avec sa fonction, ses qualités et ses défauts tu ne fais pas un tri

Tu demandes une relation amoureuse sérieuse et crédible chez les autres et tu as le droit mais pour le coup, la tienne vient d'en prendre un sérieux coup. Car si Yohan est à ce point un abruti, en aucun cas il ne peut avoir une relation un tant soit peut sérieuse...c'est pas possible.

Mais, et je vais te citer: "tu n'avais pas d'autre solution à ce stade que de foncer dans le mur de plein fouet."
Fallait aller à fond dans la connerie pour Yohan maintenant, mais ça pique!
Et pour le coup, en rajouter une couche sur "oui si ça peut aider Elsa de la virer de son rôle..." NON!

Bon, heureusement, ce chapitre finit sur une bonne note avec Sivert qui monte en puissance et devient effectivement un bon personnage. Un manipuateur et particulièrement sadique, le meurtre sans aucun état d'ame en public c'est magnifique.

Déjà, merci pour vos commentaires, ça m'aide énormément de savoir ce qui peut éventuellement poser problème.

Cependant, deux choses:

Ansa a écrit:Non mais Elsa je l'aimerais encore plus si elle n'est pas le cinquième esprit et qu'elle retourne à Arendelle vivre avec sa soeur

Il n'a jamais été question de ça. Yohan n'aimerait pas "plus" Elsa si elle n'était pas le Cinquième Esprit. Il pense simplement que cela rendrait leur histoire moins compliquée à vivre pour eux si ils étaient ensemble et pas séparés à l'autre bout du royaume, qu'il s'agisse de lui ou d'Elsa. Il n'a jamais été question de la force ou de la nature de ses sentiments pour elle. Ils sont les mêmes depuis la fin du Tome 1, et Cinquième Esprit ou non, Yohan aimera toujours Elsa de la même façon. Cinquième Esprit, c'est un titre, un rôle, ça ne change en rien la personne qu'elle est. Ce serait comme de dire "il aimerait plus Elsa si elle n'était pas Reine d'Arendelle", ça n'a aucun sens. Yohan aime Elsa pour qui elle est, peu importe qu'elle soit Reine, Demi-déesse ou morue de la taverne. Je pensais avoir été clair là dessus.

Frantzoze a écrit:ça serait la première fois qu'il le voit alors qu'il est desespéré

Sauf que ben...c'est exactement ce qui se passe en fait. À ce moment là, Yohan n'a jamais rencontré Sivert, et contrairement à Elsa, il ne sait rien de qui il est ni de son histoire avec les Northuldra. Quant à être désespéré...il vient de voir la femme qu'il aime partir sans un mot, il vient d'envoyer bouler sa meilleure amie en se comportant avec elle comme un gros con et il a même embarqué Olaf, au moment où ladite meilleure amie avait le plus besoin de lui. Il ne sait ni quoi faire, ni où aller...et voilà que Sivert se pointe en disant qu'il a les moyens de tout arranger en enlevant simplement à Elsa ses responsabilités, et de lui redonner la vie qu'il a toujours aimé avant et qu'il a perdu. À ce moment là, Yohan a toutes les raisons de s'accrocher au moindre petit espoir de retrouver sa vie d'avant. Il n'est pas idiot, il est naïf, ce qui n'a rien à voir. Et oui, en effet, il est désespéré. Au milieu du désert, même un camp ennemi peut paraître accueillant.

Alors tu vas me dire "oui mais il a plusieurs fois essayé de buter Elsa". Que dirais-tu d'un assassin si puissant qu'il peut faire partir une ville en flammes et tuer quelqu'un en un claquement de doigts, qui par trois fois ne parvient pas à tuer sa cible ? Perso, je dirais qu'il n'a pas vraiment essayé. D'ailleurs, si tu te souviens du chapitre 14, Sivert y dit lui même que ses intentions n'ont jamais été de tuer Elsa directement. Sinon, il aurait largement eu les moyens de le faire bien avant. Mais ne t'en fais pas, désormais, il n'hésitera plus.

Alors, commençons par la "renaissance d'Anna". La chanson choisie est tout à fait approprié et l’adaptions des paroles fonctionne bien. C'est vraiment un beau moment de tendresse entre Anna et Kristoff, même si Anna finit par décider de ne plus êtres celle pour qui on ne cesse de s'inquiéter et de prendre le problème à bras le corps, et ça c'est bon ! Je serai un certain chamane, je ferai attention à moi, parce que avec Olaf qui vient la prévenir, ça risque de chauffer rapidement pour lui !

Enfin, c'est le cas de la dire, pour l'instant il y en a d'autres pour qui ça chauffe ! Car passons maintenant à la seconde partie. Et là, tu sais tout mon amour pour le personnage de Sivert. Qu'est-ce qu'il m'a fait plaisir dans ce chapitre ! La peur qui se lisait sur le visage des Northuldras, ses paroles d'un antagoniste digne de ce nom qui sait qu'il est plus puissant que tout ceux autour de lui et qui en jubile. Rien que le "Chez moi, le bannissement a un caractère plus…définitif", ça c'est du très bon cru en matière de phrase iconique.
On sent aussi qu'il décide de passer à un autre niveau dans son plan, preuve en est avec l’exécution de Yélena.



Ce qui me fait d'ailleurs posé une question : est-ce que Bruni est totalement inconsciente d'être contrôlé, donc que son esprit est endormi et que le corps réagit tout seul, ou est-ce que son corps est contrôlé et qu'il reste malgré tout conscient de tout ce qui se passe sans pouvoir rien faire ou empêcher quoi que soit ? parce que je viens d'y penser, mais mon Dieu la seconde option doit-être horrible !

Hâte de voir comment Sivert va continuer sur sa lancée, mais là on est bien partit pour un petit ordre 66 comme à l'époque.



Terminons avec Yohan. Ce que j'ai apprécié,ce n'est pas seulement qu'il se rende compte à quel point il avait fait une erreur de croire Sivert, aussi désespérer soit-il. C'est surtout qu'on le mette devant le fait qu'il a surtout pensé à lui : durant toutes ses explications ou ses pensés, il revient sans cesse à Anna, Elsa et lui. C'est bien mis en avant avec "Pour le dire sincèrement, je pense que c’est dans votre propre intérêt que vous avez mené cet homme ici". J'aime beaucoup ce genre de faiblesse chez un personnage, parce que il le fait inconsciemment, finalement sans aucune mauvaise intention parce qu'il pense agir pour le bien de celle qu'il aime, ce qui rend d'autant plus horrible le moment où Sivert se déchaîne et qu'il est impuissant face à la situation. Et au vu de la fin du chapitre, je n'imagine même pas dans quel état les deux sœurs vont le retrouver

Au moins, ça a dû lui faire l'effet d'une bonne gifle pour lui remettre les idées en place !



J'ai hâte de voir comment il va se sortir de ce pétrin et surtout la réconciliation d'Anna et d'Elsa, parce que là la situation est en train de complètement partir en cacahuète !

Pour finir, vu le nombre de fois où nous l'avons citer, c'est l'occasion où jamais de la placer...voici en avant-première les funérailles de Yélena !

Bon ben, là ça pue du cul mais violent! ^^'
Ohlala, quel chapitre mesdames et messieurs! Oui, j'ai eu les frissons! Oui j'ai craqué mon caleçon! Oui, j'ai eu la mâchoire qui se décrochait!
Sivert (mon beau Jafar d'Arendelle XD), te voilà enfin au grand jour et c'est pas pour rigoler Toute la partie où son plane est petit à petit révélé en présence de Yohane et des Northuldra, avec cette montée progressive en tension et cette sensation de sentir de plus en plus la situation se renverser et nous échapper (renforcée par le point de vue interne de Yohan) jusqu'au feu d'artifice final (mdr) de la mort de Yelena... Pa pa paaa! Ce genre de mort bien choquante et tellement rapide, toujours bien pour poser un peu les couilles du méchant sur la table.
Alors évidemment la claque que se prend Yohan est violente, et la fin où il est au sol, au TAPIS, sans pouvoir rien faire, ah ça met mal! Alors oui, son erreur est pour nous flagrante, mais moi j'arrive à y croire qu'il ait pu faire cette erreur : dans la situation où il était, où il voulait surtout essayer de retrouver ce qu'il avait avant en pensant qu'Elsa serait libérée de responsabilités qui la pesaient, et puis pour le côté maniaque psychopathe de Sivert, il pouvait très bien penser que ce mec était un terroriste justement pour avoir la place de 5e esprit et qu'une fois qu'il l'aurait il se calmerait (je dis pas que c'est pas con, mais c'était possible de penser ça). Bref, moi j'y crois et ça m'accroche. Déjà que la situation était au plus bas suite à l'attaque d'Arendelle, et là la connerie de trop qui va refoutre le feu au tas de cendre... Aïe aïe aïe! -_-'
Bref, Sivert, t'es un bon! Je regretterai juste ce que j'avais déjà dit précédemment : le fait que ce méchant ait vraiment été au second plan pendant les 2 premiers tiers de l'histoire (ça fait un peu méchant des premiers Marvel, qui ne se révèle que dans le 3e acte). Mais bref, là il est lancé ça fait plaisir ^^

Et je parle ensuite de la première partie avec Anna et Kristoff : très dure, et en même temps très apaisante d'une certaine manière cette partie. Voir Anna au milieu de ce chaos s'allonger dans son lit, avec Kristoff pour la réconforter... Ca faisait un répit même si ça restait sombre. Et oui, ça fait plaisir de voir Kristoff prendre des initiatives (c'était déjà le cas plus tôt dans ta fic d'ailleurs ^^).
Et puis le côté "do the next right thing" de la chanson d'Anna qui se relève, bien vu ça aussi. Malheureusement, la pauvre ne peut pas grand chose pour l'instant vu qu'elle ne peut retrouver ni Elsa, ni Yohan... Heureusement qu'Olaf était là.
Et d'ailleurs, j'ai bien envie de voir aussi ce qui va arriver à Morten.
Bref, j'ai surkiffé ce chapitre, vivement la suite!

Eh bien je suis ravi que le dernier chapitre vous ai plu ! En effet, Sivert n'a clairement plus le temps de tergiverser, et à partir de maintenant, il est clairement pas venu pour être là !
Mais il est à présent temps de voir les choses évoluer. Reste à voir dans quel sens.

Enjoy !











« Cela fait mal, n’est-ce pas ? Tu n’aimerais pas que je recommence je crois…



Je serrai les dents, gardant mes lèvres hermétiquement fermées autant que la douleur me le permettait. Aucun Northuldra ne bougeait. La plupart se contentaient de jeter un oeil épouvanté sur le cadavre de Yelena, qui gisait toujours sur le sol.

Je ne devais en aucun cas dire à Sivert où se trouvait Elsa. Mais sa torture durait depuis de longues minutes à présent, et même si la douleur commençait à devenir insupportable, je ne devais pas craquer. Je ne pouvais pas. Pourtant, je sentais mon bras chauffer.

Posé sur ce dernier, Bruni continuait de se consumer doucement. La salamandre n’avait probablement aucune idée de la souffrance innommable qu’elle était en train de me faire subir, sous le regard imperturbable du sorcier qui le maitrisait sans que je ne sache comment. Au départ, j’avais poussé de tels hurlements que l’on avait probablement du m’entendre jusqu’à Arendelle. 



Je l’avais même espéré.



Je m’était pris un instant à penser que, peu importait là où ils étaient, Olaf ou Anna entendraient mes cris de douleurs, et viendraient à mon secours. Mais je savais bien que c’était là un voeu pieu. Personne ne pouvait rien pour moi. Pas même les Northuldra. Aucun n’avait envie de finir comme Yelena. Aussi leur avais-je moi-même crié vertement de ne pas m’aider. Je ne voulais plus que qui que ce soit se mette en danger pour moi. À cause de ma stupidité, bien trop de gens étaient déjà morts, dont Anton et Yelena. Je n’aurais jamais permis que qui que ce soit prenne de nouveau des risques pour moi. 
Ainsi, je n’avais pas d’autre choix que de regarder les Northuldra impuissants, tandis qu’ils assistaient à l’affreux spectacle que leur offrait Sivert. J’étais agenouillé sur le sol, tremblant de douleur, tandis que le sorcier me menaçait de son bâton pour me dissuader de tenter quoi que ce soit, et que Bruni continuait inlassablement de me brûler le bras. 



- Vous…je ne vous dirai jamais…où est Elsa, articulai-je tant bien que mal entre mes dents.



- Il le faudra bien si tu ne veux pas risquer de perdre définitivement l’usage de ton bras, menaça Sivert, et si tu es prêt à sacrifier celui-ci, tu as encore plein d’autres membres que notre cher petit ami ici présent se fera un plaisir de cuire à point !



Tournant la tête malgré la douleur, je regardai Bruni. Perché sur mon bras, l’Esprit du Feu ne semblait même pas se rendre compte de ce qu’il était en train de faire. Son regard était toujours vide et éteint, et il ne bougeait pas d’un pouce tandis qu’il me brûlait continuellement le bras. Je sentais l’odeur de chair brûlée dans mes narines. 

La douleur commençait à devenir insoutenable. Je me sentais tourner de l’oeil. Au moins, si je m’évanouissais, Sivert n’aurait pas la réponse qu’il voulait avant un moment. Mais je sentais que sa patience s’épuisait. Il s’agenouilla finalement vers moi, et me prit le menton en susurrant d’un air doucereux:



- Tu sais, en réalité je n’ai personnellement rien contre toi mon ami. Seulement, tu possèdes une information que je veux. Et si tu ne me la donnes pas, tout cela risque bien de devenir personnel entre nous.



- Crois moi, lui crachai-je au visage, quand je me serai libéré je me ferai un plaisir de te faire personnellement la peau. 



Je vis Sivert se relever, tandis qu’il affichait sur son visage un air de compassion aussi faux et déplaisant qu’une contrefaçon hongkongaise.



- Et le plus triste dans tout ça c’est que je vais être obligé de prendre des décisions…sale histoire. Tu seras témoin mon ami, que j’aurais tout tenté pour ne pas devoir en arriver à ça mais, puisque tu parles de peau, je pense qu’il est temps de voir comment fond définitivement la tienne…



Mais alors qu’il ouvrait la bouche pour ordonner à Bruni de me consumer définitivement le bras, la terre se mit à trembler par intermittence. Autour de nous, les Northuldra échangèrent soudain des regards allant d’inquiets à paniqués. Mais Sivert, lui, sembla exulter et écarta les bras d’un air satisfait.



- Ah, les voilà finalement ! Ils sont enfin là !


« Ils » ? Mais de qui parlait-il ? En vérité, la réponse m’importait peu. Mon bras me faisait terriblement souffrir, et les visages défaits des Northuldra suffisaient à me convaincre qu’elle ne me plairait de toutes façons pas. 
J’écarquillai cependant les yeux de surprise tandis que je sentis Bruni descendre de mon bras, pour retourner sur l’épaule de Sivert. Je vis alors le soleil décliner alors qu’il n’était pourtant qu’à peine levé, et me sentis alors submergé par une immense ombre, comme si de gros nuages étaient soudainement passés devant lui.
Je relevai péniblement la tête, et crus m’étouffer de surprise.



- O joie ! s’exclama Sivert, les choses vont devenir encore plus intéressantes !



Face à nous se dressaient de gigantesques bonhommes, tout entiers taillés dans la pierre. Ils devaient bien facilement faire la taille d’un immeuble, et même les plus grands arbres environnants ne devaient être pour eux pas plus imposants que des cure-dents. 
J’étais pétrifié. Elsa, et plus occasionnellement Anna, m’avaient bien mentionné quelques fois l’existence de ces géants de pierre, mais je n’avais alors jamais eu l’occasion de les voir de mes yeux. Je me sentais saisi de peur à leur vue, mais la raison de cette peur était plus les circonstances actuelles que leur taille ou leur nature profonde.


Si véritablement ces monstruosités étaient elles aussi contrôlées par Sivert…


Je n’eus hélas qu’à peine le temps de me poser la question que la vie, cette sale race, se chargea de me donner aussitôt la réponse. Le sorcier leva la main vers les géants, et sous les regards terrifiés des Northuldra, fit un simple geste, comme s’il ordonnait à un chien de s’asseoir. Et si ce ne fut pas ce que firent les géants, je vis ces derniers se détendre, et baisser leurs énormes épaules de pierre, comme s’ils se résignaient à obéir à l’homme qu’ils avaient face à eux. Craignant le pire, je vis un sourire sadique se dessiner sur le visage de Sivert.

Mais quelle était donc la puissance de cet homme ?


Enfin, il se tourna vers moi. Je ne pouvais de toutes façons pas bouger. Entouré par le sorcier et les géants, je n’irais pas bien loin, et de toutes façons, mon bras me lançait beaucoup trop pour que je puisse esquisser le moindre mouvement. Sivert me regarda de nouveau avec un sourire carnassier, et proposa:



- Bien, si la salamandre n’est pas un argument assez brûlant pour toi, je te propose de passer à la catégorie supérieure.



Il n’aurait pas eu un aussi grand sourire si on lui avait annoncé que Noël avait été avancé. Mais peu importait ce qu’il comptait me faire, je n’avais pas l’intention de lui donner ce qu’il voulait. J’avais déjà fait assez de bêtises comme ça, je ne pouvais pas en plus risquer de mettre Elsa plus en danger qu’elle ne l’était probablement déjà.



- Passe à tout ce que tu veux fils de p****, sifflai-je, faudra au moins me tuer pour que je te donne ne serait-ce que l’heure. Et mort, je ne te serais hélas d’aucune utilité.



J’étais sérieux. J’étais amplement prêt à mourir ici si cela devait sauver Elsa, les Northuldra, Anna, ou qui que ce soit…j’avais bien l’intention de montrer à ce salopard qu’il était tombé sur plus déterminé que lui.

Sans se départir de son horrible sourire, Sivert s’approcha de moi et me demanda doucement.



- Oh, je vois…tu aimes donc suffisamment ta chère sorcière blanche pour te sacrifier pour elle ?



- T’as pas idée, crachai-je



- Oh, comme cela est touchant, minauda faussement le mage, j’en pleurerais presque. Et bien me voilà fixé. 



Il leva alors la main, et son sourire s’élargit encore.



- Voyons donc voir ce que tu es prêt à sacrifier de plus.



Il claqua alors des doigts, et je vis avec horreur les énormes mains des géants s’abattre sur les Northuldra pour les saisir !


Horrifié, je les regardai ramasser les représentants du peuple du soleil à pleines poignées, comme s’ils n’était pour eux que des cacahuètes dans un bol. Les Northuldra se mirent à pousser des hurlements d’épouvante, prisonniers des énormes mains des géants, tandis que Sivert se repaissait du spectacle d’un air satisfait.



- NON ! criai-je, LAISSEZ LES !!!! ILS NE VOUS ONT RIEN FAIT !!!!



- Que tu crois mon ami, que tu crois ! s’exclama Sivert



Il s’agenouilla de nouveau devant moi, et demanda une énième fois:



- Je te repose la question une dernière fois: où est Elsa d’Arendelle ?



Je baissai la tête. J’étais certes prêt à mettre ma vie en jeu, mais pas celle de tout un peuple. Leur dirigeante était déjà morte par ma faute, je ne pouvais pas me permettre d’en sacrifier plus. Mais je ne pouvais pas lui dire où était Elsa. C’était impossible. Sentant mes yeux me brûler tandis que des larmes de rage perlaient au coin de ces derniers, je soupirai:



- Je…je ne peux pas…c’est hors de question.



Je vis alors Sivert changer d’expression, et son visage jusque là faussement doucereux passa en quelques instant de la douceur crispée à la fureur noire. Il se releva brusquement en tempêtant:



- TONNERRE !!! TU NE ME LAISSES PAS LE CHOIX !



Je me pliai sous la douleur lorsqu’il m’asséna un grand coup de bâton, et se tourna vers les géants avec un grand sourire sadique.



- Je t’ai dit tout à l’heure que je n’avais rien contre toi, et je le maintiens. Mais ce que je m’apprête à faire à présent à mon ancien peuple, crois moi, cela va me faire très, très plaisir ! Attrapez les !



Les géants obéirent, et leurs mains se portèrent sur les Northuldra restants au sol. Ces derniers, proprement terrifiés, poussèrent de longs hurlement en voyant les gigantesques mains de pierre s’abattre sur eux, tandis que leurs congénères se débattaient toujours, paniqués, dans les mains des autres géants. Les créatures de pierre les tenaient suffisamment doucement pour ne pas les presser comme des oranges, mais je savais que ce n’était qu’une question de secondes avant que Sivert ne leur en donne l’ordre.

Du coin de l’oeil, je regardais impuissant les Northuldra se faire élever dans les airs, serrés dans les mains de pierre. Je ne pouvais pas laisser faire ça. Les Northuldra ne pouvaient pas disparaître comme ça à cause de moi.

Soudain, j’entendis des cris horribles, et tournai la tête: Honeymaren faisait face à l’une des énormes main, qui, déjà à moitié remplie de ses amis, tentait de l’attraper. Ryder se précipita pour aider sa soeur, mais il fut attrapé, et hurla tandis que sa soeur s’accrochait à lui avec l’énergie du désespoir.



- NON ! RYDER !!!



- HONEYMAREN !



Cela ne semblait hélas plus amuser Sivert, qui leva la main comme pour donner un ordre:



- Bien, tout cela devient ridicule ! Allez-y, mes géants amis, faites-les…



- ARRÊTEZ !!!!!



J’avais hurlé sans même m’en rendre compte. Il fallait que cela s’arrête. Si je ne faisais rien, c’était d’un véritable génocide que j’allais finir par être responsable. Je n’avais pas le choix. Elsa n’était pour l’instant pas en danger. Ce n’était pas le cas des Northuldra. Je ne pouvais pas les laisser mourir.


La phrase de Sivert resta en suspend, tandis que ce dernier se tournait vers moi, en faisant mine d’avoir mal entendu:



- Tu dis mon ami ? Pardonne moi, avec l’âge, j’ai tendance à être dur d’oreille.



- Arrêtez, suppliai-je, je…je vais vous le dire…



Je sentais des larmes de rage me brûler les yeux. Je n’avais pas le choix. Si je ne lui disais pas maintenant où était Elsa, les Northuldra allaient tous y passer. Et je savais qu’Elsa n’aimerait pas cela. Bien sûr, mon coeur me hurlait que donner à Sivert ce qu’il voulait, c’était condamner la femme que j’aimais, mais au fond de moi, je savais qu’Elsa n’aurait pas voulu me voir sacrifier tout le peuple Northuldra pour la sauver. J’en étais certain.

Sivert baissa la main, et les géants relâchèrent les Northuldra. Ces derniers se regroupèrent alors en une foule compacte, sans toutefois rien faire. La plupart posaient des regards terrifiés sur Sivert et les géants, tandis que d’autres massaient leurs membres rendus douloureux par la poigne des géants de pierre. La gorge nouée, je vis Honeymaren et Ryder se tomber dans les bras en pleurant de soulagement. De son côté, le sorcier noir s’avança vers moi en se claquant les mains de satisfaction.



- À la bonne heure ! Tu verras mon ami, tu ne le regretteras pas ! Alors, je t’écoute…



J’ouvris la bouche. Elle était sèche.



- Elsa…commençai-je.



Honeymaren s’avança d’un coup, échappant à l’étreinte de son frère qui tentait de la retenir.



- Ne fais pas ça !



J’avais tellement honte de moi-même que je n’osais même pas lever la tête pour la regarder. Je l’entendis tout juste crier:



- Ne lui dis pas Yohan ! Tu ne…



Elle se tut lorsque Sivert, sans même la regarder, leva la main vers elle en l’enflammant. 



- Allons, dit-il, presse toi, tu viens de me priver d’une jolie vengeance envers mon peuple, et ma patience est à bout.



- Ahtohallan, soufflai-je presque imperceptiblement, Elsa…est à Ahtohallan.



Ça y était. C’était sorti. J’avais trahi Elsa. Je l’avais offerte sur un plateau à celui qui voulait sa peau. J’avais certes probablement sauvé les Northuldra, mais à quel prix ? Au mieux leur avais-je offert un sursis, mais je n’avais aucun doute sur le fait que Sivert ne s’arrêterait pas là. À cet instant, j’aurais voulu quitter l’entièreté de cette dimension et ne plus jamais y revenir. Je ne m’y sentais définitivement plus à ma place. Je l’avais peut-être sauvée jadis, mais à présent je ne me sentais même plus capable de me regarder dans la glace en sachant ce que je venais de faire. Elsa, Anna, Arendelle…j’avais tout foiré. Tout condamné. La femme que j’aimais, ma meilleure amie, le royaume qui m’avait fait une place…je me dégoutais, et laissai mes larmes s’écouler. 

Sivert, lui, exultait devant moi, tandis que les Northuldra étaient de toutes façons bien trop horrifiés pour se rendre compte de ce que je venais de faire.



- Voyons mon ami, voyons, ne soit pas triste, rit Sivert, je te promets que ta chère et tendre ne souffrira pas. En revanche, tu ne m’en voudras pas si je m’assure de tes dires ? Non pas que je ne te croie pas bien sûr, quelqu’un de digne de confiance comme toi…



Je voulais qu’il se taise, qu’il cesse de remuer le couteau. Mais il était en position de force, et il le savait. Mon bras me faisait toujours un mal de chien, et je ne pouvais rien faire. Je n’en avais plus la force.



- Mais, continua le sorcier, voyons ce qu’il en est. Ahtohallan dis-tu…



Ce disant, il prit dans la poche de sa cape une petite fiole contenant une poudre verte, qu’il ouvrit, et dans un grand geste, il dispersa la poudre dans l’air. Cette dernière forma alors un nuage verdâtre qui se transforma bientôt en une sorte d’écran de fumée opaque.



- Montre moi Ahtohallan, siffla Sivert



Levant la tête au milieu des larmes, je vis l’écran de fumée s’agiter, changer de forme, et à mon grand désespoir, je vis bientôt apparaitre l’image d’Elsa. 

Elle était bien à Ahtohallan. On ne pouvait s’y tromper. Tous ces souvenirs de glace. Ces images d’Anna, du Roi Agnarr, de la Reine Iduna, d’Elsa elle-même…



Elsa…



La voir me déchirait le coeur. Elle marchait parmi les souvenirs gelés, en se tordant les mains et en grimaçant. Je n’avais même pas besoin d’être auprès d’elle pour savoir que sa dispute avec Anna la perturbait toujours. Je pouvais voir à ses yeux rouges qu’elle avait pleuré.



- Je suis tellement, tellement désolé Elsa, soufflai-je si faiblement que je m’entendis à peine moi-même.



Mais malheureusement pour moi, la torture de Sivert ne semblait pas terminée. Il se retourna vers moi avec un grand sourire.



- Ooh, tu m’as dit la vérité ! Je m’en veux presque d’avoir douté de toi Yohan ! Tu as toute ma gratitude ! Je t’en dois une, comme on dit ! 



Puis, il se tourna vers l’image d’Elsa, et son sourire se fit plus sadique que jamais.



- Bonjour petit lapin. Tu es tombé dans mon piège.



Je le vis alors agiter les mains, et à ma grande horreur, la Elsa que représentait l’écran de fumée s’agita soudainement, comme si quelque chose n’allait pas autour d’elle. Puis, je vis le sol d’Ahtohallan se mouiller lentement, et lorsqu’Elsa se mit à courir alors que l’eau lui arrivait aux genoux, je compris: Sivert avait commencé à faire monter l’eau dans Ahtohallan, pour empêcher Elsa de s’échapper en bouchant toutes les issues. 



- Elsa ! criai-je



Mais je n’eus pas le temps d’en voir plus. Sivert agita la main, et l’image disparut en même temps que le nuage de fumée verte. Puis il regarda les Northuldra et les géants avant de se tourner vers moi. 



- À présent, tu m’excuses, mais je dois aller reprendre ce qui est à moi. Et peut-être même que je me montrerai plus clément avec mon peuple lorsque je reviendrai. Estime toi heureux, je ne te laisse pas la fumée, tu ne seras donc pas obligé de regarder ta bien aimée mourir. Je ne suis pas un monstre tout de même !



Mais presque instantanément, il se tourna vers les géants de pierre, et cria:



- En revanche, pour Arendelle, je te laisse profiter du spectacle !



Il fit un geste, et je vis les Géants se relever, et partir en direction de l’orée de la forêt. Cependant, ils ne se dirigeaient pas vers le coeur de cette dernière, mais vers la montagne. Je restai circonspect quelques secondes, puis je compris: ils se dirigeaient droit sur Arendelle !



- Attendez…attendez NON !!!



Je voulus me jeter en avant, mais j’en fus empêché lorsque l’un des géants lança une série d’énormes cailloux vers moi !
Instinctivement, je me protégeai en attendant d’être écrasé sous les imposants blocs de pierre, et j’entendis Honeymaren hurler lorsque je sentis ces derniers tomber sur le sol, mais aucun ne m’atteignit.

J’ouvris les yeux: j’étais prisonnier de l’amas de pierre que la précision millimétrée du Géant avait formé autour de moi. Une véritable prison de pierre, bien trop solide pour que je puisse m’en défaire. Et comble de mon malheur, une ouverture était néanmoins présente au milieu des cailloux. Juste assez grande pour me permettre de voir de l’autre côté, mais trop petite pour que je puisse m’échapper. De rage, je frappai de toutes mes forces sur les pierres. Sivert avait envoyé les Géants droit sur Arendelle !!! Ils allaient réduire le royaume en miettes, et Anna n’était sûrement pas en état de gérer une telle attaque ! Arendelle n’avait aucune chance !

Mais cela ne semblait pas gêner Sivert, qui justement contemplait les Géants avancer avec de grands gestes triomphants, dignes d’un chef d’orchestre. Rendus comme fous par l’exultation et la victoire, ses yeux vairons roulaient dans leurs orbites tandis qu’il effectuait de grands gestes exalté avec son corps décharné. Tel un Néron chantant devant Rome en flammes, il contemplait presque amoureusement les gigantesques créatures de pierre descendre vers Arendelle, indifférent aux visages terrifiés des Northuldra ainsi qu’au mien.



- Regarde Yohan ! criait-il, tu es aux premières loges ! Contemple mon oeuvre ! Contemple la Marche des Géants ! C’est la fin ! La fin de ces ignobles parvenus d’Arendelliens ! La fin des soeurs d’Arendelle ! La fin de la Reine des Neiges ! Sois témoin Yohan ! Soyez tous témoins de mon triomphe, et de l’avènement d’une ère nouvelle pour ces terres !!!



Puis, il se tourna vers les Northuldra et cracha:



- Vous l’avez sans doute compris, je suis dès à présent le nouveau dirigeant de cette tribu ! Je vous laisse faire vos adieux à celui à qui vous devez cela, et lorsque je reviendrai, je serai le Cinquième Esprit ! Ne prenez pas trop votre temps, je ne serai pas long ! »



Je m’entendis presque crier lorsque, à travers mon ouverture dans la pierre, je le vis disparaître sur place dans un nuage vert semblable à celui dans lequel était apparue Elsa.



Sivert était désormais parti pour Ahtohallan.

Elsa y était prisonnière, tout comme moi. Quant à Arendelle, les Géants, en dépit de leur taille, pouvaient se déplacer très vite, et ils auraient à n’en pas douter rapidement atteint le royaume. Anna allait se voir arriver ces monstruosités sans y être préparée, et elle ne s’était même pas encore relevée de l’incendie.
Plus rien ne pourrait sauver personne. J’en étais convaincu cette fois. Ignorant les Northuldra à l’extérieur qui devaient probablement regarder l’amas de pierre qui me maintenait prisonnier sans savoir quoi faire, je me sentis glisser contre la paroi froide, et plongeai ma tête dans mes mains. J’étais complètement perdu. Jamais, depuis que j’avais commencé mes voyages, je n’avais à ce point foiré dans les grandes largeurs. Et il avait fallu que la première fois soit ici, à Arendelle. 

Bien sûr, j’avais malgré tout une certaine confiance en Elsa. J’avais vu ce dont elle était capable avec ses pouvoirs, et je la croyais de taille à lutter contre Sivert, si puissant qu’il fut. Mais à cet instant précis, Elsa était probablement aussi perdue que moi, déboussolée, tiraillée entre les sentiments qu’elle m’avait avoué et ceux qu’elle avait tu à sa soeur. Entre ce qui était pensé sans être dit, et ce qui était dit sans être pensé, il y avait beaucoup d’amour qui se perdait, et si j’avais crains un moment d’avoir brisé quelque chose entre Anna et Elsa, c’était principalement pour leurs vies que j’avais peur à présent.

Et je ne pouvais rien faire.

Je restai là, assis dans le noir, prisonnier, à me morfondre et à ruminer mon cuisant échec. Ah, il était beau, le voyageur dimensionnel ! Quelle réussite ! Amoureux déçu, ami décevant, traître au royaume et aux Northuldra…
Le peuple du soleil me revint en tête tandis que je ruminais mes idées noire. Ils étaient là, dehors, probablement à regarder ma prison de pierre sans oser s’en approcher. En avaient-ils seulement envie d’ailleurs ? Je venais de donner à leur pire ennemi la localisation de l’Esprit qui était censé veiller sur eux, et quand bien même je l’avais fait pour les sauver, ils avaient toutes les raisons de m’en vouloir définitivement.

Ce fut probablement la raison qui me poussa à rester silencieux lorsque j’entendis des pas venir vers le tas de pierre, et qu’une voix faible et étouffée se fit entendre à l’extérieur.



« Yohan ? Tu vas bien ?



J’avais reconnu la voix d’Honeymaren. Je sentis ma gorge se serrer. Elle avait eu le courage de venir jusqu’à moi pour s’inquiéter de mon état. Aurais-je celui de la regarder en face ? 
Incapable de répondre à la question, je demeurai la tête baissée lorsque son visage apparut dans le trou laissé par Sivert.



- Yohan ? répéta-t-elle



Finalement, je relevai la tête vers elle d’un air pathétique.



- Je suis désolé Honeymaren, parvins-je à articuler, je…je ne voulais pas…



Mais la Northuldra secoua la tête.



- Tu n’avais pas le choix, dit-elle, il nous aurait tous tué. Tu as fait ce qu’il fallait.



- Ce qu’il fallait ? demandai-je, j’ai trahi Elsa, j’ai vendu le Cinquième Esprit à quelqu’un qui visiblement contrôle les quatre autres par la force. Je vous ai tous condamné, et tu me dis que j’ai fait ce qu’il fallait ?



Honeymaren s’accroupit devant l’ouverture, et se voulut rassurante. Elle était étrangement bienveillante, et ne semblait pas m’en vouloir.



- Écoute, dit-elle, nous ne te connaissons pas très bien, c’est vrai. En revanche, nous connaissons Elsa. Et nous savons qu’elle te fait confiance.



- Ah bah au vu de ce que je viens de faire, permets moi d’avoir des doutes, la coupai-je



Mais cela ne sembla pas déranger la pisteuse, qui continua:



- Elle n’en avait pas. Elle nous a souvent parlé de toi ces derniers temps. Et tu sais ce qu’elle nous a dit ?



- Que je n’étais qu’un pauvre ivrogne qui se laisse dépérir à la moindre contrariété ?



- Tout dépend si c’est ainsi que tu vois Elsa.



Cette fois, je relevai la tête d’un air curieux. Je ne comprenais pas.



- Pardon ?



- Elle nous a dit que vous étiez pareils, répondit Honeymaren avec un sourire, toi et elle. Que tous les deux, vous étiez forts et puissants, mais que vous aviez peur, peur de mal faire, peur de blesser ceux que vous aimez…



- Ce qui est exactement ce que je viens de faire.



Mais la jeune Northuldra ne semblait pas faire attention à mes coupures intempestives. Elle affichait un air farouche et déterminé, et je pouvais sentir sur son visage une force de caractère et une volonté de fer que le peu de temps que j’avais passé avec elle ne m’avait pas permis de déceler. 



- Elle aussi a fait des erreurs, elle nous l’a dit. Et elle a dit aussi que, lorsqu’il a fallut l’aider à les surmonter, à être forte, tu avais été là pour elle. Comme sa soeur Anna. Et quand elle a du t’aider à son tour, elle n’a pas hésité. Elle a même utilisé ton étrange machine.



J’écarquillai les yeux de stupeur. Dans mes idées noires, j’avais complètement oublié l’ampli ! Obnubilé par sa quête des esprits, Sivert n’y avait pas touché ! Probablement qu’il ne savait même pas de quoi il s’agissait !



- L’ampli…soufflai-je…l’ampli ! Honeymaren, mon…ma machine ! Est-ce qu’elle est là ?!



- Là où tu l’as posée en arrivant, dit-elle



Il y eut un silence, durant lequel je réfléchissais à ce que je pouvais faire, bien que la prison de pierre amenuise grandement mes possibilités. Mais Honeymaren, elle, n’était pas à la réflexion.



- Maintenant, les rôles sont inversés Yohan. Et Elsa a besoin de toi, et de ta machine. Donc je te le demande: si elle l’a fait…vas-tu le faire toi aussi ?



Les mots de la pisteuse résonnèrent dans ma tête, et l’espace d’un instant, je revis Elsa apparaître sur ce lac gelé, trois ans auparavant, face à moi et à Hans, alors que ce dernier s’apprêtait à m’achever avec ma propre épée. Et il l’avait d’ailleurs fait, avant qu’Elsa ne me sauve la vie. 
À présent, c’était mon tour. 
Je relevai la tête, regardant Honeymaren droit dans les yeux.



- Vous pouvez me faire sortir de là ?



Je vis alors la Northuldra se redresser, et me dire avant d’émettre un sifflement sonore:



- Nous ne t’avons pas attendu. Vous tous, par ici, vous pouvez venir !!!



J’entendis alors très clairement la masse des Northuldra se diriger vers ma prison de pierre. Je les voyais avancer à travers l’ouverture, et écarquillai les yeux de surprise: ils étaient tous montés sur des rennes ! Beaucoup, beaucoup de rennes, qui avançaient vers moi, leurs bois fièrement dressés !

J’entendis alors la voix de Ryder à travers les pierres:



- Allez les gars ! C’est le moment de montrer de quel bois vous vous chauffez ! Ouvrez moi ce tas de cailloux  !



J’étais stupéfait. Comment, après tout ce qui venait de leur tomber dessus par ma faute, les Northuldra étaient-ils toujours prêts à m’aider ? Honeymaren dut remarquer mon air effaré, car elle me regarda avec un petit sourire.



- Nous sommes les Northuldra, dit-elle, et nous sommes liés à Arendelle. Quand un arendellien a besoin d’aide, nous nous devons de la lui apporter. C’est ce que nous ont appris Elsa ainsi que sa mère avant elle.



- Je ne suis pas vraiment un…



Je sursautai lorsque je sentis des coups sourds contre les parois de pierre qui m’entouraient. Les rennes avaient lancé l’assaut sur ma prison. J’entendais les Northuldra encourager les bêtes, tandis que ces dernières redoublaient probablement d’efforts pour déplacer les énormes cailloux.



- Allez ! criait Ryder, on y va les gars ! Il faut sauver Elsa ! Sauver le Cinquième Esprit ! Sauver Arendelle !



- Pour Arendelle ! reprit Honeymaren 



Je pouvais sentir autour de moi les rochers bouger petit à petit. N’hésitant plus, je me mis tant bien que mal debout, et, m’aidant de mon bras valide je poussai de toutes mes forces avec mon épaule pour aider les rennes de l’autre côté, tandis que les Northuldra reprenaient en choeur:



- POUR ARENDELLE !!!



Et finalement, après quelques secondes d’effort et de cris, je sentis de nouveau l’air frais fouetter mon visage, lorsque les lourds rochers s’effondrèrent autour de moi, et que ma prison de pierre s’écroula autour de moi comme un château de cartes !

Je me redressai debout au milieu des Northuldra, qui, perchés sur leurs rennes, poussaient des cris de triomphe. Ils n’avaient pas perdu de temps finalement. Dans un coin, le corps de Yelena était étendu sur une étoffe à motifs. Les yeux fermés, la doyenne semblait paisible, et donnait l’impression de dormir.
Je m’avançai doucement vers Honeymaren et Ryder.



- Merci pour tout, et…désolé pour Yelena. Je ne…



- Nous nous occupons d’elle, me rassura Honeymaren, toi, va sauver Elsa.



- Et le royaume auquel tu appartiens, ajouta Ryder.



- Je ne suis pas de…



- Ne discute pas ! Allez !



Je ne pus rien ajouter tandis qu’un Northuldra m’apportait prudemment l’ampli dimensionnel. Je le pris en le remerciant, puis me positionnai dessus, mais au moment de régler les potards, je fus pris d’une hésitation.



- Quelque chose ne va pas ? s’enquit Honeymaren



Je me tournai vers elle, l’air indécis.



- Je ne sais pas quoi faire. Elsa est en danger à Ahtohallan, mais les géants…ils se dirigent droit sur Arendelle !



Les deux jumeaux échangèrent un regard, et après quelques secondes, ils sifflèrent des rennes, qu’ils enfourchèrent. Voyant mon regard curieux, Honeymaren expliqua:



- La reine Anna a sauvé sa soeur, ainsi que nous tous, il y a quelques temps. À nous de lui rendre la pareille.



- Mais…



- Ne t’en fais pas, nous nous occupons des géants. Va sauver Elsa ! Allez !!!



Les deux sifflèrent de nouveau leurs rennes, qui détalèrent au triple galop, accompagnés de quelques autres Northuldra. Je les regardai filer en direction de la marche des géants, et mon regard se posa de nouveau sur l’ampli.

Je pouvais peut-être encore faire quelque chose. Je pouvais peut-être encore réparer mes conneries. Du moins, je devais essayer. Pour Elsa. Pour Anna. Et, en effet, pour Arendelle. Je n’allais pas laisser Sivert réussir si facilement. Personne ne faisait du mal à Elsa. Pas même un sorcier surpuissant.  

Je m’assis sur l’ampli en réglant les potards. Direction Ahtohallan.
J’avais toujours un bras en lambeaux, pas d’armes, pas de plan, aucune chance de sortir vainqueur du combat qui s’annonçait…qu’est-ce que j’attendais ?



- Tiens bon Elsa…j’arrive ! »



Je pressai le bouton de l’ampli.







De son côté, Anna avait fort à faire pour contenir Olaf. Depuis de longues minutes, son ami ne cessait de s’agiter frénétiquement en débitant son récit si vite que la reine et Kristoff avaient bien du mal à le suivre.



« Donc, commença la rouquine, Olaf, vous avez rencontré un certain…Sivert c’est ça ?



- C’est ça ! piailla le bonhomme de neige, et après, moi je me suis enfui et Yohan il est parti avec lui et Morten m’a couru après et il a voulu me faire fondre alors je me suis défendu, et après Courant d’Air est arrivé et…



- Wow, attends attends, coupa Kristoff, comment ça « Yohan est parti avec lui » ? Tu nous as pas dit que c’était l’homme qui nous a attaqué ? Comment Yohan a pu le suivre dans ce cas ?



- Si ! C’était lui ! Il a dit qu’il pouvait aider Elsa, qu’il pouvait tous nous aider, et qu’en vrai il voulait juste libérer Elsa !



Anna secoua la tête. Décidément, elle ne comprenait rien à tout ça. Elle ignorait qui était ce Sivert, mais tout cela ne lui plaisait pas. S’il était bel et bien derrière l’attaque d’Arendelle, il était impossible que Yohan ait pu le suivre sans tenter quoi que ce soit.



- Libérer Elsa ? Comment ça ?



Olaf prit le temps de reprendre son souffle, et continua:



- Apparemment, il veut être le Cinquième Esprit à la place d’Elsa ! Et il a dit qu’il allait se débarrasser d’elle !



- Se débarrasser de…



À ces mots, Anna se redressa immédiatement, et sortit de la petite pièce où ils s’étaient tous les trois rassemblés pour écouter le récit d’Olaf. En la voyant faire, Kristoff se leva à son tour et la rattrapa en lui mettant une main sur l’épaule:



- Anna ! Mais…qu’est-ce que tu fais ?



- Cette fois ça ne peut plus durer Kristoff, grinça Anna sans même s’arrêter, d’abord l’incendie, maintenant ça…si je ne fais rien, celui qui a fait ça va visiblement s’en prendre à ma soeur ! Il est temps que j’arrête ça !



Très peu résigné à voir sa fiancée se jeter dans la bataille, Kristoff l’arrêta d’une main ferme et se planta devant elle, en désignant les Lames d’Arendelle et Flamme, qui ornaient toujours la ceinture d’Anna.



- Arrêter ça ? Et comment ? Tu comptes aller dans la forêt pour aller affronter toute seule celui qui est responsable de tout ça ? Tu vas aller te jeter dans la gueule du loup comme ça ?



- Non Kristoff, je vais protéger et aider ma soeur ! 

Anna n’était pas énervée, et elle ne voulait pas crier sur Kristoff, mais elle sentait que les choses étaient en train de s’accélérer, et que si elle ne faisait rien, elles pourraient très bientôt prendre des proportions bien plus dramatiques qu’elles ne l’étaient déjà. Elle se planta devant son fiancé et soupira: elle savait pourtant bien qu’il avait raison, et que foncer tête baissée n’était pas la chose à faire, ce que lui confirma l’intéressé.



- Ça je sais, dit-il, et tu as raison, il faut aider Elsa si elle a des ennuis. Mais pas comme ça. Pas juste toi avec une paire d’épée et une dague. Nous avons une armée, des soldats, il faut…



Le montagnard fut coupé par des bruits de course. Le Général Mattias arrivait en courant dans leur direction, un air de pure inquiétude sur le visage.



- Votre Majesté ! cria-t-il, sans prendre garde à Olaf qui venait lui aussi de sortir de la pièce, et manqua de se faire renverser par l’imposant militaire.



- Qu’y a-t-il Général ? s’enquit Anna



Mattias s’inclina rapidement devant elle, et répondit rapidement.



- Les éclaireurs nous signalent des mouvements en direction des montagnes !



- Des mouvements ? Quel genre de mouvements ?



À son grand étonnement, Mattias semblait plus stressé que jamais. Le vieil homme suait à grosses gouttes, et on aurait dit qu’il avait presque peur de la réaction de sa reine lorsqu’il répondit:



- Votre Majesté j’ai…j’ai bien peur qu’il ne s’agisse des Géants de Pierre.



Anna, Kristoff et Olaf échangèrent un regard qui en disait long sur la façon dont les trois recevaient cette information. Mais si le glacier et le bonhomme de neige se contentaient d’une expression à mi-chemin entre l’inquiétude et la panique, Anna, elle, se tourna vers Olaf.



- Olaf, où as-tu dis que ce…Sivert emmenait Yohan ? 



- Chez les Northuldra, pourquoi ?



Cela ne pouvait pas être une coïncidence. Jamais les géants ne descendraient sur Arendelle sans une bonne raison. Et si le dénommé Sivert avait réussi à dompter l’Esprit du Feu, alors Anna ne voyait aucune raison pour qu’il ne puisse pas en faire autant avec les autres.

Elle regarda par la fenêtre en se mordant la lèvre jusqu’au sang. Si elle s’écoutait, elle enverrait les géants au diable, et courrait dans les montagnes aider sa soeur et son ami. Mais Kristoff avait raison. Elle ne gagnerait rien à se jeter seule dans la gueule du loup. Et de plus, elle connaissait son devoir.


Arendelle avait assez souffert pour aujourd’hui.



- Elsa…Yohan…souffla-t-elle



- Anna ? demanda Kristoff, alors, on décide quoi pour Elsa ? Et pour Yohan ?



Jusqu’au dernier moment, la petite rousse hésita. Elle jeta une dernière fois un coup d’oeil en direction des montagnes, et soupira:



- Yohan…j’espère que tu sais ce que tu fais…



Elle resta silencieuse quelques secondes, avant que Mattias n’intervienne. Le Général se tortillait nerveusement les mains, ce qui chez lui était tout à fait inhabituel.



- Alors Votre Majesté ? Que fait-on ?



Le regard d’Anna passa de Kristoff à Olaf, avant de se diriger sur le Général. Furtivement, elle pensa aux Arendelliens, qui sortaient tout juste d’une des plus grosses catastrophes de l’histoire du royaume. Et, la reine en était sûre, si une autre leur tombait dessus maintenant, Arendelle ne s’en relèverait pas. 
Anna soupira, et après une dernière pensée pour sa soeur et son ami, tira les Lames d’Arendelle, un air de défi sur le visage:



- On se tient prêt. Si quelqu’un d’autre qu’Elsa nous envoie les Géants, alors ne le décevons pas.

Le décor est planté, comme dirait l'autre !

D'abord Sivert qui se délecte de la souffrance de Yohan...

Sivert qui au passage je l'imagine très bien avec la voix de Féodor Atkine tellement il me fait penser à Grimmel le Grave, notamment sur sa capacité de contrôle et son ton suave et manipulateur !

... et de son contrôle sur les géants qui s'en prennent à ceux qui les vénèrent, la noyade imminente d'Elsa qu'il vient de provoquer laissant Yohan le choix de qui sauver tout en condamnant l'autre, son envie de détruire Arendelle. Là c'est la totale pour nos héros !

Mais malgré ça, Anna reste tout de même badass : malgré la venue des géants et qu'elle se relève à peine de la séparation de sa sœur et de l'incendie d'une partie d'Arendelle, elle garde sa détermination à protéger Arendelle, même quand tout espoir semble perdu la Anna badass comme on certains l'aime.

Hâte pour la suite.

Nouveau chapitre de @Yokill2B
...Bon deux secondes...Depuis les deux derniers j'ai compris



C'est bon je suis prêt on peut y aller




Bon bah finalement...non ça va, c'est bien, y a pas de problème...
Comment?...Je dois développer?...Non mais c'est pas necessaire voilà c'était bien ça suffit!...Non?
Bon...

Bon alors par où commencer...j'en sais rien donc ça va être du grand n'importe quoi.

Allez Yohan...


Je le pensais plus intelligent que ça...Bon, il bascule définitivement dans la crétinerie mais à la limite c'est ainsi assumer les choix des deux chapitres précédents donc faut reconnaître la continuité.
D'autre part, certes nous sommes dans ses pensées, certes il vient du XXIè siècle, certes il peut avoir un langage fleuri...Mais si dans ton premier récit ça ne me dérangeait pas la ça pique. Et en réalité pour une raison, l'écriture! Dans ton premier tome, l'écroiture était beaucoup plus simple, moins littéraire donc ça passait mieux, le personnage était plus grossier que dans ce second opus, sans pour autant tomber dans une extrême vulgarité. Là dans ce récit tu as une plume plus littéraire, les pensées du personnages sont plus polissées et du coup bim du nous balances ici un fils de madame qui exerce le plus vieux métier du monde....Ca tranche trop. Même si dans le contexte on peut l'entendre, ça coince un peu.
Il est aussi bien moins sur de lui...Alors bizarrement j'ai envie que ça me dérange car le perso est censé être bien badass et d'un autre côté en réalité j'en suis satisfait. Dans le premier tome, il est un peu beaucoup cheaté à devenir en quelques semaines le plus grand guerrier de la Terre...Il est d'ailleurs présenté un peu comme tel ici et, on pourrait l'accepter car il est à supposer qu'il a guerroyer pendant des années...Mais là du coup, il est paradoxalement moins sur de lui qu'à ses débuts et du coup ça le rend bien plus crédible...Au final c'est pas un surhomme mais ça nous rappelle ce qu'il est à l'origine...un trou du cul de 25 ans qui vit sur son ile!

Bon sinon, le point qui me plait pas beaucoup....Décidémment t'aimes pas lui laisser prendre des décisions. On en revient à une situation comparable au chapitre 17....(brrrrr...Oh non pas ce chapitre!). Le personnage confronté à un choix cornélien. Sauver Anna ou Elsa.
Mais pourtant là, le choix est pour le coup moins complexe, si il y a deux chapitres il était impossible d'imaginer une bonne décision. Ici, avec une certaine logique, il doit choisir Elsa.
On est en pays Northuldra et même si les géants vont vite...Arendelle a quelques heures pour se préparer alors qu'Elsa...pas vraiment. ais encore une fois tu lui voles son choix puisque c'est Honeymaren qui lui donne la solution. Alors c'est du pinaillage car au final c'est ce qu'il fallait faire mais voilà, dommage que le personnage n'ait pas eu l'occasion de faire son choix seul.

Allez puisque je pars sur Honeymaren, un petit point Northuldra. Alors la narration ne s'y prête pas et je comprends qu'il n'y ait pas eu un temps la dessus mais quand même...Yelena...Pas un hommage rien, voilà elle est morte "désolé"...on va s'en occuper. Et hop, on la remise dans un coin la vieille!
Après c'est pas le moment de faire des funérailles faut aller sauver les fesses de tout le monde. Mais du coup la tristesse du peuple du soleil on la ressent un peu moins...ça viendra peut être plus tard.

Ah et il t'est reproché de trop étayer...en tout cas pas de ma part on contraire je trouve ça très bien. Dans ce chapitre on y a droit et après ce qu'on a eu ces derniers temps...IL LE FALLAIT! donc pour ça c'est vraiment très bien, juste un petit point où je trouve que tu n'es pas allé assez loin c'est à propos de la remarque des Northuldra comme quoi "si Arendelle est en danger...on fonce pour les sauver"
...Ouais peut être pas jusque là quand même. Faut pas oublier qu'ils ont été en guerre avec Arendelle pendant 35 ans! En revanche qu'ils soient reconnaissants envers Anna et Elsa ça oui je peux l'entendre...Donc qu'ils viennent aider parce que c'est Anna...oui. Mais pas parce que c'est Arendelle.
Pour le coup tu les fais passer un peu trop pour les chevaliers blancs sans peur et sans reproche alors que leur faire sous entendre qu'Arendelle, ils en ont rien à foutre si c'est détruit parce que...bah ils leur ont bien pété les noyaux pendant 35 ans mais en revanche laisser Anna dans la purée c'est inconcevables ça les rend, un peu plus sombres mais de fait...un peu plus humains.

Autre petit point, changement de narrateur. Ca j'aime bien a fonctionne MAIS. Le changement, on le comprend et dans ce cas on accepte que l'on change de place géographiquement parlant. En revanche pas forcément de temps. En soi en lisant on peut très bien se dire: "voilà ils ont choisi Yohan part pour Ahtohallan...Pendant ce temps en Arendelle Matthias prévient que les géants sont repérés au loin". On est exactement au même moment et là ça pose un problème. Les géants sont certes rapides, mais pas au point de faire une centaine de kilomètres en 5 minutes
On aurait eu un "Quelques heures plus tard, en Arendelle" au début et ça passait crème...
Oui d'ailleurs je le redis ici c'est "EN Arendelle" et pas "A Arendelle" ...le A-A c'est moche!

Ah oui Elsa...La faire prisonnière par la rivière gelée....Je vais pas dire que c'est une mauvaise idée bien au contraire mais j'adhère un peu moins avec l'idée qu'elle soit coincée à cause de l'eau... S'il y a bien un élement qu'elle peut contrer facilement grace à ses pouvoirs c'est l'eau...Elle peut la geler, on sait qu'elle peut aussi détruire la glace donc ça ne devrait pas trop la déranger...J'espère qu'il y aurai une justification au fait que ça la coince ou à minima la retarde par la suite.

Et pour conclure un mot sur Sivert?...Lui c'est le grand gagnant. Il partait de loin, souffrait d'un manque de crédibilité mais là depuis deux trois chapitres enfin on peut découvrir son potentiel et ça c'est assez maîtrisé.

Voilà...Il est à noter, un chapitre où je n'ai pas eu besoin de m'énerver...ça faisait longtemps et ça fait du bien.

Un nouveau chapitre qui est quand même bien cool faut dire ce qui est !

Tout d'abord j'ai beaucoup apprécié le choix cornélien (encore un) auquel Yohan est confronté. Choisir entre sa belle ou sauver toute une population fallait l'oser ! Et c'est super bien passé ! Oui Elsa aurait fait la même chose c'est une reine/ gardienne pleine de coeur ! (tu noteras le joli compliment que je viens de faire ! ) et oui ! Elle fait passer le besoin des autres avant le sien... Mais du coup est-ce que ça veut dire qu'elle est amoureuse du peuple Northuldra ? d'Anna ? de Kristoff ?! Oups... Je m'égare... Mais du coup si on écoute la théorie d'Olaf est tous amoureux des uns des autres xD

bref pour en revenir à la décision de yohan il a quand même -toutes proportions gardées bien sûr- réussi à rattraper sa bêtise. De toute façon c'est à lui de le faire parce que c'est lui qui les as un peu mis dans la m*rde ! D'ailleurs... Le genre de passages avec "oh tout est foutu pour moi, j'ai tout détruit le royaume, il est perdu à cause de moi et blablabla"... Pour ma part c'est le genre de discours où je n'y crois pas une seconde parce que je sais que tout va bien se finir ! , mais c'était nécessaire que tu le mettes puisque tu es du point de vue de Yohan

On passe maintenant à ta banque route de frozen point qui tient en deux choses : -Comparer Elsa à la sorcière blanche.
- "POUR ARENDELLE" qui fait un peu trop "POUR NARNIA ET POUR ASLAN"

...Sérieusement ?! Cette comparaison est désastreuse quand on sait que l'une est plus badasse que l'autre (et oui désolée pour Elsa)... Je te développerai ça plus à l'oral si tu veux mais niveau comparaison y avait mieux xD

Venons-en maintenant à ton méchant. Je le trouve toujours plus crédible depuis le dernier chapitre que jusqu'à ce que tu nous avais fait jusqu'à présent. Mais y a juste une phrase qui m'a dérangé et qui pour le coup le fait retomber dans sa non crédibilité :

Yokill2B a écrit:- Regarde Yohan ! criait-il, tu es aux premières loges ! Contemple mon oeuvre ! Contemple la Marche des Géants ! C’est la fin ! La fin de ces ignobles parvenus d’Arendelliens ! La fin des soeurs d’Arendelle ! La fin de la Reine des Neiges ! Sois témoin Yohan ! Soyez tous témoins de mon triomphe, et de l’avènement d’une ère nouvelle pour ces terres !!!



Pour moi honnêtement ça fait trop. Et le seul fait qu'il arrive à contrôler les géants et à les envoyer était déjà bien écrit ... Après attention c'est du chipotage et ça n'enlève rien à l'intrigue du chapitre et au fait que tu nous tiens en haleine.
Bon maintenant Yohan il a interêt à se bouger les boules pour aller sauver sa dulcinée ! (J'espère que ça sera dans le prochain chapitre )

Passons maintenant à ta deuxième partie qui est pour le coup plus courte mais n'en reste pas moins appréciable !! On a une Anna déterminée qui est prête à retrouver sa soeur, ce qui manquait un peu dans la première partie de ta seconde fic où elle était plus en retrait ... Ses interactions avec Kristoff sont parfaites et c'est bien de voir que le montagnard lui apporte également des conseils !

J'attends ton prochain chapitre avec impatience.

Bon, Sivert, au point où il en est, je le vois comme ça :



Evidemment, c'est jubilatoire toute la partie de l'interrogatoire, on sent qu'il prend son pied et c'est pour ça que j'aime ce genre de méchant. Après, on se doute que malgré tout, Yohan va finir par craquer quand Sivert commence à s'attaquer aux Northuldras, malgré le choix terrible que ça implique. Et plus le temps avance, plus il doit se rendre compte à quel point il a fait l'une des plus grosse erreurs de sa vie. On sent bien tout le désespoir de sa situation, encore plus que le chapitre précédent.

Après, j'ai une impression de "marche des Ents" à l'envers pour la marche des géants: ici les géants ne viennent pas pour sauver la situation, mais pour tout détruire. Après l'excès de confiance classique du méchant qui est certain de sa victoire, c'est un grand classique mais ça marche bien. Après je lui conseillerai quand même de faire attention avec ce genre de méthode. Il y en a qui ont essayés, ils ont eus des problèmes.

Par contre les géants de pierre, vu leur précision au lancée, ça doit faire des incroyables joueurs de pétanques ! Y'a une carrière professionnelle à envisager je crois.

Heureusement que les Northuldras viennent pour tirer Yohan de sa prison de pierre et le remette d'aplomb. Après, vu le niveau désespérée de la situation, j'attends de voir la future confrontation entre lui et Sivert, heureusement qu'il va y avoir Elsa j'ai envie de dire.

Enfin, je n'ai pas grand chose à ajouter pour ce qui est de la partie avec Anna, c'est la suite logique de ce que l'on avait dans le chapitre précédent avec Olaf qui leur annonce ce qui se passe. Evidemment qu'elle va vouloir aller sauver sa sœur, on la connait. Maintenant, à voir comment elle va gérer une attaque de géants de pierre, j'espère qu'ils ont des canons efficaces. Bref, j'ai beaucoup aimé ce chapitre, je me pose juste de la question de savoir si c'est une amorce pour que la situation s'améliore...ou n'empire plus !

J'espère que le baiser tant attendu entre Elsa et Yohan arrivera bientôt. Je ne sais pas pourquoi, plus les chapitres avancent et plus je vois soit le baiser épique à la Pirate des Caraïbe 3 au milieu des flamme d'une terrible bataille, ou quelque chose de bien plus triste et mélancolique.

Vivement la suite pour voir peut-être un combat titanesque entre Elsa et Sivert  

Allez, maintenant fini de rire, place à un peu d'action !

On entre là normalement dans les 2-3 derniers chapitres de cette fiction (épilogue compris), donc je vous l'annonce d'ores et déjà, le teasing sur le futur Tome 3 va bientôt pouvoir commencer !
En attendant...enjoy !












On dit parfois, comme le veut l’expression consacrée, que la peur donne des ailes. Aujourd’hui encore, j’ignore si c’est vrai, mais ce qui est sûr, c’est qu’elle peut quelquefois décupler certaines capacités, notamment, comme je m’en rendis compte en arrivant à Ahtohallan, le sens de l’équilibre.

Car, bien qu’arrivant totalement paniqué à l’intérieur de l’immense glacier, je parvins, à ma grande surprise, à faire réaliser à l’amplificateur un atterrissage quasiment parfait, et je ne me retrouvais même pas projeté au sol, comme j’en avais pourtant pris l’habitude.



Cependant, je ne pris pas le temps de m’en congratuler. Je n’avais certes mis que quelques dixièmes de seconde pour arriver grâce à l’ampli, mais à ce moment précis, chacun de ces dixièmes de secondes comptait de façon cruciale. 

Je me faisais un sang d’encre pour Elsa, et je priais de toutes mes forces pour qu’il ne soit pas déjà trop tard. Sivert n’avait certes que quelques minutes d’avance sur moi, mais au vu de la puissance qui était la sienne, cela avait de quoi être bien suffisant pour lui. 

Lorsque je descendis finalement de l’ampli, je sentis mes bottes se poser dans une flaque d’eau avec un bruissement. Surpris, je relevai la tête, et portai la main à ma bouche d’un air effaré:



- Oh bordel de…



Sivert n’avait pas fait les choses à moitié. Ahtohallan était méconnaissable. Là où se trouvait, lors de ma première venue, un endroit somptueux bardé de longs couloirs lumineux et cristallins, un endroit radieux qui ressemblait à s’y méprendre à l’ancien palais de glace d’Elsa, s’étendait à présent une sorte de banquise intérieure, où de grandes étendues de glace étaient éparpillées ça et là au milieu d’une immense étendue d’eau. Il ne semblait plus y avoir dans la pièce aucune échappatoire, tout juste une ouverture était-elle présente à l’autre bout de la grande salle dans laquelle j’avais atterri, mais elle était bien trop étroite pour pouvoir y passer, à moins d’effectuer directement un plongeon dans l’eau glacée. 
Bien sûr, je savais que cela n’était pas un problème pour moi, mais je n’étais pas venu pour explorer ce que le sorcier Northuldra avait fait d’Ahtohallan. J’étais là pour Elsa, et plus rien d’autre ne comptait à cet instant précis. Je pris néanmoins quelques secondes pour penser à Arendelle, aux Géants de pierre qui se dirigeaient droit sur le royaume, et aux Northuldra qui les accompagnaient, pour tenter d’éviter à Anna une énième catastrophe. 



Anna…



La pauvre reine n’était sans doute pas au bout de ses peines. Je l’avais abandonnée à son sort, elle ainsi que tous les arendelliens, en emportant Olaf, et voilà qu’à présent, et par ma faute, elle allait devoir défendre le royaume contre les Esprits de la Terre. Je savais qu’elle pourrait compter sur les Northuldra pour l’aider, mais tout de même…je ne savais même pas ce qu’il était advenu d’Olaf. Lorsque tout cela serait terminé, si nous étions toujours en vie, j’aurais sans doute un paquet d’excuses à faire à mon amie rousse.

Et en parlant d’être encore en vie… « pourvu qu’il ne soit pas trop tard », pensai-je en marchant lentement sur la glace. 
Je n’entendais absolument rien dans l’immensité gelée d’Ahtohallan. Pas un bruit de pas ou un bruissement de tissu. Je n’y comprenais rien. Je ne pouvais tout de même pas être seul ! Mais alors que je m’apprêtai à appeler, j’entendis derrière moi un chuchotement surpris:



« Yohan ?



Je me retournai d’un bond. 

Elsa était là, cachée derrière un pilier de glace, et me regardait avec stupéfaction. Elle paraissait s’être calmée par rapport à la vision que j’en avais eu dans l’écran de fumée de Sivert, et elle ne pleurait plus, mais je ne me sentais pas plus rassuré, au vu de l’expression de pure terreur que je pouvais lire sur son visage. Néanmoins, je ne pus empêcher mon coeur de se sentir plus léger: au moins, elle était en vie, et elle semblait aller bien.



- Elsa ! soupirai-je, soulagé, oh tu n’imagines pas comment…



- Chut !



La jeune femme se précipita sur moi, et m’entraina par la main derrière l’énorme pilier, avant de s’agenouiller près de moi. Elle chuchotait toujours.



- Tu n’aurais pas du venir, dit-elle, tu…tu es blessé ?!



Son regard se posa sur mon bras droit, dont la brûlure me faisait toujours atrocement mal. Mais à présent que je pouvais de nouveau la voir, bien portante et, je dois le dire, toujours aussi éblouissante malgré l’aspect dramatique de la situation, la douleur me paraissait secondaire.



- C’est rien, tentai-je de la rassurer, toi, tu vas bien ? Tu n’es pas tombée sur…



Sans même me regarder, Elsa me coupa en posant sa main glacée sur mon bras. Je sentis alors un légère brûlure, comme si on avait posé un glaçon sur un coup de soleil, et à ma grande surprise, je pus également ressentir mes forces revenir dans mon bras alors que, lorsqu’Elsa retira sa main, la brûlure semblait s’être résorbée, malgré une vilaine croûte qui était apparue là où elle s’était trouvée.
Mais je n’eus pas le temps de remercier Elsa. Cette dernière me regardait à présent avec un air de pure panique sur le visage. Elle semblait heureuse de me voir, mais elle paraissait également ne rien comprendre à la situation, et à l’évidence, cela la terrifiait. Toujours à voix basse, elle murmura:



- Yohan mais qu’est-ce qui se passe ? Dis moi qu’Arendelle…



Elle fut coupée par un grand bruit sourd, et après m’être protégé instinctivement la tête de mes bras, je serrai les dents en entendant la voix de Sivert grincer dans notre dos.



- Allons Elsa ! D’ordinaire, j’ai certes un tempérament joueur, mais je dois bien avouer que ce petit jeu du chat et de la souris commence à s’éterniser !



Je me tournai vers Elsa. Ainsi, il était bien là. J’ignorais comment elle avait fait pour lui échapper, sans pouvoir quitter Ahtohallan, ni même pourquoi elle ne lui avait pas encore réglé son compte. Mais à présent que j’étais avec elle, j’avais bien l’impression de ne pas laisser Sivert toucher à un seul de ses cheveux, magie ou pas.
Je sentis de nouveau la main d’Elsa se poser sur mon bras, tandis qu’elle me regardait avec un air suppliant. À l’évidence, elle ne souhaitait pas que je me montre, ce qui n’avait pas d’autre effet que de m’inquiéter un peu plus: Elsa avait donc si peur de Sivert qu’elle le fuyait, et se cachait comme une petite fille apeurée ? Je savais de quoi elle était capable, et je la croyais largement de taille à affronter le sorcier Northuldra. Alors de quoi avait-elle si peur ?



- Elsa, est-ce qu’il t’a…demandai-je, cette fois en chuchotant également



- Non, répondit-elle, il ne m’a pas touchée. Mais Yohan il…il tient Bruni et…tu n’es même pas armé ?!



- Il est…possible que mes armes soient restées à Arendelle, avouai-je, quant à Bruni il…



Et en parlant du loup…je m’arrêtai brusquement de parler lorsque, regardant derrière l’épaule d’Elsa,  je vis avec horreur la petite salamandre accrochée au pilier de glace derrière lequel nous étions réfugiés. Cette dernière nous regardait de son oeil torve, et de toute évidence, elle n’était pas la seule:



- TOI !!!!



En moins de temps qu’il n’en faut pour l’écrire, et avant même que je ne puisse me retourner, je sentis instantanément la présence de Sivert derrière moi. Je fis volte face, mais je ne fus pas assez rapide pour éviter le grand coup de bâton qui, couplé à la puissance d’un sortilège, m’envoya valser à l’autre bout de la pièce. Je heurtais violemment le mur de glace, et retombai sur le sol en gémissant tandis qu’Elsa hurla:



- YOHAN ! 



- COMMENT PEUX-TU ÊTRE ICI ?! explosa Sivert, LA DERNIÈRE FOIS QUE NOUS NOUS SOMMES VUS, TU ÉTAIS ENFERMÉ DANS UNE PRISON DE PIERRE !!!



Je me relevai en grimaçant.



- T’es surpris Sivert ? grommelai-je, pourtant, t’aurais du te douter que les Northuldra me libèreraient s’ils en avaient l’occasion.



Avant qu’il ne puisse répondre, je vis Elsa derrière lui commencer à manifester ses pouvoirs dans ses mains, mais, se retournant à la vitesse de l’éclair, Sivert lui asséna à son tour un violent coup de bâton qui la jeta au sol sans ménagement. Je hurlai de rage en la voyant se tordre à son tour de douleur sur le sol, tandis que Sivert s’avançait vers elle en souriant de toutes ses dents:



- Les Northuldra hein ? En effet, j’aurais du m’en douter…très bien, je m’occuperai d’eux dès lors que j’en aurais fini avec vous deux. 



Horrifié, je le vis alors se retourner et s’avancer vers Elsa. Il avait de nouveau enflammé sa main, et la Reine des Neiges était acculée. La glace sur laquelle ils se trouvaient était séparée du reste par l’eau, et j’avais moi même atterri beaucoup trop loin pour les rejoindre.



- Vous êtes Sivert, dit finalement Elsa, vous êtes celui dont Yelena m’a parlé ! Le sorcier !



- Ainsi vous savez qui je suis ! cracha Sivert, c’est très bien ! Vous savez donc aussi que vous et les vôtres méritez amplement ce qui vous arrive !



Elsa paraissait stupéfaite. D’un côté, je pouvais la comprendre. Elle n’avait en effet jamais été en conflit avec qui que ce soit depuis son couronnement 5 ans auparavant, du moins pas de son fait. Elle n’avait donc jamais rien fait à Sivert, non plus qu’aux Northuldra. Mais si Yelena avait véritablement eu le temps de lui expliquer qui était ce sorcier, alors elle devait probablement en savoir plus que moi sur son compte. 
Elle tenta de se défendre en lançant un jet de glace à la figure de Sivert, mais ce dernier s’en débarrassa d’un geste de la main expéditif. Il continua en souriant tandis qu’Elsa tentait tant bien que mal de se défendre. Je le regardai faire, quasiment impuissant. 
Je pouvais certes nager jusqu’à eux, mais le temps que j’y arrive, Sivert aurait eu le temps de la tuer trois fois. Mon cerveau se mit à bouillir à toute vitesse tandis que Sivert levait sa main enflammée.



- NON !!! ELSA !!!



Mais alors que le sorcier allait baisser la main, des remous apparurent dans l’eau derrière lui, et je vis le Nokke surgir de la surface pour se jeter sur lui ! Sivert fit volte-face, mais n’eut que le temps d’écarquiller de grands yeux surpris tandis que le cheval d’eau s’abattit brutalement sur lui, le faisant temporairement disparaître dans une gigantesque éclaboussure !

Cela laissa à Elsa quelques instants pour se relever mais, alors que je crus que son premier réflexe allait être de s’attaquer au sorcier, je la vis s’élancer sur l’eau tel un Jésus féminin pour venir me rejoindre à grandes enjambées ! Elle se précipita sur moi sans attendre:



- Yohan ! Tout va bien ?



- C’est à toi qu’il faut demander ça ! Qu’est-ce que tu attends pour lui régler son compte ! Il est occupé, c’est le moment ! 



- Avant, tu dois t’en aller ! 



J’écarquillai les yeux, stupéfait. Venait-elle vraiment de dire ce que j’avais entendu ? 



- Je te demande pardon ?!



- Je suis le Cinquième Esprit Yohan, et nous sommes à Ahtohallan ! C’est mon combat, pas le tien, et en plus, tu n’as pas d’armes !



Elle avait raison. Je n’avais toujours ni Flamme, ni les Lames d’Arendelle. Je pris le temps de me maudire pendant quelques secondes de les avoir laissées à Arendelle, mais je ne pouvais pas croire qu’Elsa me demandait de repartir et de la laisser seule s’occuper de Sivert. Je n’était venu là que pour elle, et il était hors de question que je la laisse.



- Ton combat ? Elsa c’est ma faute si…



J’ignore encore aujourd’hui si j’aurais eu le courage de lui dire que c’était à moi qu’elle devait nos difficultés à cet instant, mais je n’en eus de toutes façons pas le temps, car elle me coupa en criant:



- Non Yohan ! Je t’aime et je ne veux pas te perdre comme j’ai sûrement déjà perdu ma soeur ! 



Pendant quelques secondes, je restai muet de surprise. 

C’était la première fois qu’Elsa me disait qu’elle m’aimait. Qu’elle me le disait clairement. Cela avait clairement de quoi me perturber quelque peu, mais pas autant que le reste de sa phrase.



- Perdu ta…



- J’ai déjà mis les gens que j’aime en danger une fois aujourd’hui, continua Elsa, et je ne veux pas recommencer ! Alors va-t-en !



Mais j’en avais trop entendu. Anna avait raison. Il devenait usant de voir Elsa prendre toujours toutes les responsabilités de tout le monde, et je n’avais pas l’intention de la laisser là, aux prises avec un sorcier fou et extrêmement puissant ! J’avais un compte à régler avec Sivert moi aussi, et cette fois, même pour les beaux yeux d’Elsa, je ne comptait pas faire demi-tour ! J’attrapai brutalement la main d’Elsa, et fulminai, sur un ton qui ne souffrait d’aucune discussion:



- Ça suffit Elsa ! Moi aussi je t’aime et j’ai pas l’intention de te laisser là avec…



Je fus coupé par un cri de rage. 

Face à nous, Sivert se redressait, trempé. Il semblait fou de rage, et acheva de se débattre lorsque le Nokke cessa de déchainer d’énormes vagues sur lui, pour disparaître à nouveau sous l’eau. S’appuyant sur le bâton qu’il avait pris à Yelena, Sivert se releva, et pointa son regard directement sur Elsa et moi. 
À présent, il n’avait plus rien de ses faux airs doucereux dont il avait usé avec moi chez les Northuldra. Le blanc de ses yeux exorbités était rouge, et il nous toisait avec Elsa d’un regard qui trahissait amplement la haine et la folie qui étaient siennes à ce moment là. 



- Croyez vous que j’avais oublié vos satanés Esprits ?! cracha-t-il, pauvres idiots que vous êtes, je les possède déjà tous ! Du moins…presque tous ! Et lorsque je contrôlerai ce maudit canasson aqueux d’ici quelques secondes, plus rien ne pourra vous sauver Elsa, ni votre pitoyable ami, ni vos pouvoirs, ni rien !!!



Sans faire attention à ma présence, Elsa se redressa fièrement, et dans un mouvement empli de classe et de détermination, noua ses cheveux dans son dos, et fit face au sorcier, en déployant son pouvoir dans ses mains. 



- Je ne vous laisserais pas avoir le Nokke aussi facilement que Bruni, cracha-t-elle



- Ah oui ?! répondit Sivert, vous m’en voulez toujours pour ce misérable lézard ? Très bien ! Voyons comment vous vous débrouillez avec lui !



Je le vis alors brandir son bâton, et le pointer sur Bruni, qui était descendu de son épaule, et attendait à présent d’un air placide, sans bouger, sur la glace. 
Il y eut un éclair rouge, et la salamandre commença à se tortiller comme un chien luttant contre des puces. Elle s’enflamma brusquement, d’un seul coup, et nous échangeâmes un regard avec Elsa comme pour nous assurer que nos regards respectifs ne nous trompaient pas.



Bruni grandissait à vue d’oeil. 



Elsa faisait toujours face, mais inexorablement, nos têtes suivaient vers le haut le mouvement de l’Esprit du Feu à mesure que sa taille augmentait, si bien que nos regards furent bientôt tout entiers tournés vers le plafond de glace.

Bruni emplissait désormais toute la pièce, et brûlait sans discontinuer. La petite salamandre mignonne et joueuse devait bien à présent atteindre les 6 mètres de haut, pour plus d’une dizaine de mètres de long !

Une expression de pure horreur apparut sur le visage d’Elsa, tandis que je contemplais le désormais immense Esprit du Feu bouche bée:



- Cette fois c’est sûr Elsa, faudra me virer à coups de glace pour que je te laisse avec ça ! T’as vu la taille du bestiau ?! Hé Sivert ?! Cette passion pour les trucs énormes…tu compenserais pas un truc dis moi ?!



Mais derrière Bruni, le sorcier affichait à présent un large sourire.



- Encore assez d’énergie pour parler Yohan ? Je vais remédier à ça ! Allez Esprit ! Envoie moi ces deux insectes au fond de l’océan !



Je priai très fort pendant quelques instants pour que Bruni ne lui obéisse pas, mais je savais très bien que c’était peine perdue. Les flammes de la créature redoublèrent d’intensité tandis qu’elle portait son regard sur Elsa et moi. Alors que quelques instants plus tôt, il demeurait fixe et vide, il était à présent rude et fou. 
Instinctivement, je m’approchai doucement d’Elsa:



- Euh, Elsa ? Tu te souviens quand tu m’as raconté la fois où tu avais du affronter les flammes de Bruni la première fois ?



- Oui, répondit Elsa, dont le regard était fixé sur Bruni, et qui semblait toujours partagée entre l’horreur et la détermination.



- Tu penses que tu saurais le refaire en…plus grand ?



- ATTENTION !!!



La salamandre ne nous laissa aucun répit. Elle ouvrit grand la gueule et cracha une gigantesque boule de feu qui alla s’écraser droit sur nous ! Elsa et moi eûmes tout juste le temps de sauter sur le côté pour éviter d’être grillés comme des saucisses. Sans véritable surprise, la glace explosa en mille morceaux lorsque la chaleur du feu s’écrasa sur elle, et nous fûmes séparés, chacun debout sur un pan de glace en train de dériver.
Quelques mètres devant nous, perché sur un petit pic de glace, Sivert regardait la scène, extatique:



- Oui, pas de doute ! Cette version là du chat et de la souris me plait bien plus !



Furieux, je me tournai vers lui, mais j’entendis de nouveau la voix d’Elsa qui hurla mon nom. Je me retournai juste à temps pour voir l’énorme patte de Bruni version T-Rex s’abattre sur moi. En panique, je fis la seule intelligente chose qui me passa à l’esprit, et plongeai directement dans l’eau au moment où la patte enflammée de la créature s’abattait sur la glace vide.

Mais alors que je sentais les pensées tourbillonner dans ma tête pour trouver un moyen de lutter contre ce véritable monstre, monta alors également en moi une profonde satisfaction: je sentis mes forces doubler, comme si j’étais d’un seul coup traversé par une vague d’énergie furieuse. On aurait dit que j’avais bu 18 café d’un coup. Un large sourire se dessina sur mon visage. L’eau glacée ! Mon sang et ma peau réagissaient à la basse température, et mon corps y retrouvait l’énergie qu’il avait perdu. Je ne sentais plus aucune douleur dans mon bras, et j’avais l’impression qu’il était comme neuf. J’allais enfin pouvoir m’avérer utile !

Nageant à toute vitesse sous l’eau, je passai rapidement sous l’énorme corps de Bruni, désormais incapable de me voir, et lorsque je vis se dessiner les contours flous de la silhouette de Sivert à travers la glace, remontai à la surface, et sautai hors de l’eau en armant mon poing.



- SIIIVEEEEERT !!!!!



Heureusement pour moi, j’eus l’effet de surprise escompté. Ne s’attendant pas à une attaque venant de l’eau, le sorcier ne se retourna pas assez vite pour me voir arriver, et n’eut pas le temps de réagir tandis que je lui collai un violent coup de poing en plein visage. 
Il dégringola de son siège improvisé, et s’étala sur le sol en fulminant. Je me relevai, et me dressai face à lui. J’étais remonté comme un ressort, et pouvais presque sentir mon sang palpiter dans mes veines. Bénissant rapidement Elsa pour le jour où elle avait eu l’idée de le geler, je me retournai quelques secondes pour voir comment elle s’en sortait face à Bruni: comme je l’avais prévu, elle semblait heureusement se souvenir de la première fois où elle avait fait face à la salamandre. Elle jetait sans discontinuer d’énormes jets de glace, qui fort heureusement n’avaient pas trop de mal à lutter contre le déferlement de feu que Bruni faisait pleuvoir sur elle. Mais tout de même, il allait falloir faire vite. Elsa ne tiendrait pas éternellement. Mais avant, j’avais un compte à régler.

Je me tournai de nouveau vers Sivert tandis que ce dernier se relevait péniblement en crachant:



- Je savais que j’aurais du te tuer quand j’en avais l’occasion .



- Mon gars, je crois que tu viens de trouver le titre de mon autobiographie ! raillai-je en me postant en position de combat, les poings en avant.



Hélas, le sorcier ne sembla pas goûter la plaisanterie. Il se releva avec une vitesse et une agilité que je ne lui soupçonnais pas, et il leva simplement la main. Je me sentis alors décoller du sol, tandis que Sivert m’amenait simplement à lui, sans que je ne puisse bouger. J’étais immobilisé dans les airs, les bras retenus derrière le dos. Je grimaçai lorsque Sivert approcha son visage du mien en grinçant:



- Tu crois que j’ai fait tout cela pour terminer par une minable bagarre de taverne ?



Il fit un geste de la main, et je fus de nouveau projeté contre un mur de glace. Cependant, je pus cette fois me relever plus prestement, et avec moins de difficulté. Mon petit plongeon m’avait décidément fait beaucoup de bien. Sivert, quant à lui, ôta sa cape noire et se saisit du bâton de Yelena.



- Eh bien je ne voudrais pas te décevoir !



Je le vis s’approcher de moi, son bâton à la main. Du coin de l’oeil, je regardai en direction d’Elsa, toujours aux prises avec la version géante et énervée de Bruni. Elle commençait vraisemblablement à fatiguer, et se cachait à présent derrière de grandes stalagmites de glace qu’elle faisait apparaître pour se protéger des boules de feu et des coups de la créature.



- N’attends aucune aide de sa part, railla Sivert, je doute fort qu’elle soit en mesure de te secourir lorsque l’Esprit du Feu en aura fini avec elle, ce n’est qu’une question de temps.



Il avait raison. Elsa était forte et puissante, mais elle n’était pas infatigable, et il était à présent évident qu’elle ne souhaitait pas blesser Bruni. 
Elle se contentait de se protéger et de se défendre, ne lançant ses jets de glace sur la salamandre que pour la désorienter ou l’aveugler temporairement. Je comprenais amplement qu’Elsa n’ait pas envie de faire du mal à son compagnon, quand bien même ce dernier était devenu énorme et agressif, mais si elle ne se défendait pas franchement, ce dernier finirait bien par l’avoir. 
Je me tournai vers Sivert, le sourire aux lèvres.



- Une question de temps en effet…ça me laisse amplement celui de te régler ton compte !



Je fus presque satisfait lorsque Sivert se jeta sur moi avec un cri de rage, son bâton en avant. Le combat était engagé. 
J’esquivai un premier coup sur le côté, et fis volte-face pour garder le sorcier dans mon champ de vision. Tout ce que j’avais à faire, c’était de parvenir à lui prendre son bâton. Cela me rendrait les choses plus faciles pour le rouer de coups jusqu’à ce qu’il en crève. Je tentai donc d’attraper son arme lorsqu’il l’abattit de nouveau sur ma tête, mais le coup était trop fort, et je dus l’éviter une seconde fois. Néanmoins, mon esquive tardive laissa le temps à Sivert d’anticiper mon mouvement, et il pivota sur lui même en faisant tournoyer son bâton. Je me pris un violent coup à la mâchoire, et titubai quelques secondes. Sivert voulut profiter de ce court laps de temps pour enflammer son bâton avant de lancer son prochain coup. Je vis arriver l’arme brûlante vers moi, et me jetai complètement à terre pour l’éviter. 
Pour l’instant, les choses ne se passaient pas trop mal. Mais je ne savais absolument pas comment tout cela allait finir. Il fallait absolument faire quelque chose pour Bruni, et nous n’avions pas un temps infini pour cela. L’un de nous allait forcément finir par faiblir, et dans de telles circonstances, cela avait de grandes chances de s’avérer fatal.

Mais alors que j’allais me relever, j’entendis un petit cri. Je tournai vite fait ma tête en direction d’Elsa: sa robe venait de prendre feu ! Elle l’éteignit certes rapidement, mais Bruni profita de la distraction occasionnée pour balancer sa queue, et Elsa fut percutée de plein fouet ! Elle vola à travers la pièce, et heureusement pour elle, retomba lourdement sur le sol gelé. Je la regardai se redresser faiblement d’un air horrifié.



- ELSA !!!



Bruni s’approchai d’elle. D’immenses flammes violettes s’échappaient de sa gueule, et cette dernière commençait à s’illuminer, annonçant la boule de feu qui allait définitivement détruire la Reine des Neiges. Elsa, elle, était trop sonnée pour réagir, et reprenait à peine ses esprits alors que Bruni était déjà quasiment sur elle. 
Il fallait que je réagisse, et vite ! Au dessus de moi, Sivert ne semblait plus m’accorder d’attention, et était tout entier concentré sur Bruni et Elsa.



- Allez ! cria-t-il, finis en une fois pour toutes Esprit !



Une idée traversa alors le mien. Seulement, il allait falloir que Sivert « joue le jeu » et que tout aille très vite. Sans prévenir, je fis mine de me lever pour plonger en direction d’Elsa. Je priai de toutes mes forces pendant ces quelques milli-secondes lorsque…



- Oh non mon ami ! Cette fois vous mourrez tous les deux !



Mon idée avait marché. Sivert leva son bâton pour m’envoyer à son tour un sortilège, mais je me tenais prêt. Je me jetai sur lui, et, saisissant son bâton, le pointai en direction du plafond, juste au dessus de Bruni. Surpris, Sivert lança le sortilège, qui fusa à travers la pièce, et alla frapper le fin plafond de glace, dans une explosion qui sembla faire trembler tout Ahtohallan. 
Je vis Elsa lever la tête, de même que Bruni. La flamme mourut dans la gueule de l’Esprit du Feu, distrait par le plafond qui se craquelait au dessus de lui, et Sivert lui même ne semblait pas vraiment prendre conscience de ce qu’il venait inconsciemment de faire. Quant à moi, je priais pour que mon plan ait fonctionné, et je faillis presque pousser un soupir de soulagement en voyant les premiers blocs de glace se détacher du plafond.



Il avait fonctionné.



Quelques secondes plus tard, la voûte d’Ahtohallan émit un ultime craquement, et s’effondra. De gros blocs de glace se détachèrent du plafond, et tombèrent droit sur Bruni. Ce dernier voulut enflammer son corps, mais les premiers blocs de glace le percutèrent violemment, étouffant les flammes naissantes sur son dos. Partout autour de nous se répandaient les craquements du glacier, et la glace, fragilisée par la chaleur des flammes et le choc du sortilège de Sivert, se décomposait, fondait, s’effondrait de toutes parts. 
Je vis alors Elsa.

Elle s’était relevée, et faisait face à Bruni. La créature était presque ensevelie sous les blocs de glace, et ne pouvait clairement plus rien faire pour s’en dégager. Elsa était à l’abri de sa menace.

Mais c’était bien mal connaître le Cinquième Esprit que de penser qu’elle ne courrait pas au delà du danger. Voulant vraisemblablement empêcher Bruni d’être définitivement écrasé par les blocs de glace (si tant était qu’il fut possible de tuer l’Esprit du Feu), elle se précipita sur lui, faisant apparaître de tous côtés de nouveaux piliers et blocs de glace, afin de consolider les fondations désormais fragiles d’Ahtohallan, qui semblaient s’effriter de tous côtés.


Puis je vis le sourire malsain de Sivert.


Il regardait un énorme bloc de glace pendant du plafond, qui menaçait à tout moment de s’effondrer sur Elsa. Elle ne l’avait pas vu.



- ELSA ! ATTENTI…



Je fus coupé par un violent coup de bâton de la part du sorcier noir. Je m’effondrai sur le sol, tandis que ma tête me lançait violemment, et que tout tournait autour de moi. 
Et le bloc de glace se détacha, tombant droit sur Elsa.



- NOOON !!!



Lorsque l’énorme bloc s’effondra, toute la couche de glace sur laquelle s’était trouvés Elsa et Bruni craqua, et tous disparurent dans des trombes d’eau glacée et de jets de glace de tous côtés ! Impuissant, je me protégeai le visage d’éventuelles chutes de glace tandis que Sivert regardait l’effondrement d’un air satisfait. 



- Enfin, exulta-t-il, enfin cette imposture d’Arendelle est à jamais disparue sous…quoi ?!



Il fut coupé par des mouvements de glace, tandis que tout se mettait à trembler autour de nous. Je vis alors des pans entiers de glace sortir du sol, comme si Ahtohallan était en train de se reconstruire elle-même. Puis, lorsque je me retrouvais séparé du sorcier, alors que différents étages de glace se formaient dans la pièce, donnant l’impression d’un véritable dédale glacé, je compris. 



Ce n’était pas Ahtohallan qui faisait cela.



Soudain, la surface de l’eau explosa en une gigantesque vague, inondant les environs, et un large sourire fendit mon visage tandis que je voyais Elsa sortir de l’eau, chevauchant le Nokke ! Agitant ses bras de part et d’autre de la pièce, elle déchainait toute sa puissance, ses cheveux toujours élégamment attachés dans son dos, et semblait reconstruire Athohallan à elle seule, comme si elle préparait intelligemment l’endroit où nous allions pouvoir en finir une fois pour toutes avec Sivert ! Je faillis pousser un cri de joie lorsque je vis Bruni perché sur son épaule.

La salamandre semblait avoir recouvré ses esprits, et regardait affectueusement Elsa en se frottant contre sa joue, comme un petit chien trop heureux d’avoir retrouvé sa maitresse. Galopant à toute vitesse, escaladant la glace avec une agilité extraordinaire, le Nokke se cabra tandis qu’Elsa et lui nous dominaient de toute la hauteur de l’édifice de glace que la Reine des Neiges venait de matérialiser au milieu de la pièce.


Sivert était furieux.



- NON ! POURQUOI NE POUVEZ VOUS TOUT SIMPLEMENT PAS MOURIR ?! 



Elsa sourit avant de répondre. Elle caressait affectueusement le menton de Bruni

.

- Vous ne semblez pas avoir compris Sivert ? Je suis le Cinquième Esprit. On ne se débarrasse pas de moi si facilement.



Les deux se faisaient face. La rage et la haine consumaient le visage du sorcier, tandis qu’il toisait Elsa avec un regard mauvais. Elsa, elle, semblait sereine. Je la sentais crispée et nerveuse, mais après tout, elle venait de récupérer Bruni, et elle était juchée sur le Nokke. Tout puissant qu’il était, Sivert n’était probablement pas de taille à lutter contre trois Esprits de la Nature, des quasi-divinités. Quant à moi, je ne pouvais rien faire. 
J’étais séparé d’eux par quelques bons mètres de glace verticale. Je ne pouvais pas sauter aussi haut, et il était impensable que je puisse escalader la glace. Et de plus, je n’avais toujours aucune arme pour me défendre.
Retenant ma respiration, je vis Sivert enflammer ses mains, et cracher:



- Bien. Il est à présent temps de voir ce que valent les pouvoirs de ce faux Cinquième Esprit face aux miens. 



- Je vous en prie, répondit Elsa sur le même ton.



J’écarquillai les yeux de surprise lorsque les deux s’élancèrent l’un vers l’autre, comme deux cavaliers lors d’une joute. Pour autant, seule Elsa possédait une monture. Je ne comprenais pas quel avantage pouvait penser avoir Sivert quant à…

Je compris lorsque je le vis subrepticement éteindre ses mains. Ses yeux vairons brillèrent d’un éclat d’avidité lorsque ses yeux passèrent d’Elsa au Nokke. 
L’Esprit de l’Eau était, avec Courant d’Air, le seul qu’il n’avait pas encore réussi à contrôler. Et il comptait profiter de l’état de confiance relative dans lequel se trouvait Elsa pour lui subtiliser. Je l’avais vu faire avec les Géants. S’il parvenait à s’approcher suffisamment du Nokke pour l’envoûter…
Je devais prévenir Elsa. Lorsque je vis Sivert, pratiquement arrivé sur elle, porter la main en direction du Nokke, je pris une grand inspiration et hurlai:



- ELSA !!! LE NOKKE !!!!



La jeune femme tourna la tête, et sembla comprendre juste à temps les intentions du sorcier. Elle s’appuya légèrement sur la croupe de l’Esprit de l’Eau, et sauta gracieusement dans les airs tandis que le cheval d’eau continuait sa course. Surpris par son geste, Sivert stoppa le sien, et le Nokke sauta par dessus le sorcier, qui ne put alors rien faire d’autre que de regarder la créature s’éloigner de lui en disparaissant sous les flots.



- NON !!!! hurla-t-il, CES ESPRITS M’APPARTIENNENT !!!!



Je crus un instant qu’Elsa allait retrouver le Nokke dès lors qu’elle eut élégamment atterri sur le sol gelé, face à Sivert, mais il n’en fut rien. À mon grand étonnement, et au vu du calme qui s’empara alors de la surface de l’eau qui restait dans la pièce, il semblait que l’Esprit de l’Eau était bel et bien parti. 


Mais où avait-il pu aller ?



- Les Esprits de la Nature n’appartiennent à personne, dit doucement Elsa à Sivert, vous ne l’avez toujours pas compris ? Ce n’est pas par la force que la nature doit être contrôlée, et c’est ce qu’avaient compris les Northuldra. Mais pas vous.



Elle faisait face au sorcier, tout en parlant de manière calme et posée. Il était évident qu’elle avait peur, mais je connaissais assez Elsa pour savoir qu’elle n’avait plus envie de fuir. Elle faisait face, fièrement et royalement. 
Sivert, lui, avait clairement perdu de sa superbe. Il n’était plus du tout maniéré ni mielleux, et crachait toute sa haine en sifflant:



- Vous ne comprenez rien du tout. Vous n’êtes qu’une Arendellienne, vous n’êtes rien !!! Les Northuldra sont des faibles ! Ils ont peur de ce qu’ils n’osent contrôler, de ce qu’ils ne peuvent comprendre !



- Au contraire, dit Elsa, ils ont ce que vous n’avez pas, ni envers les autres, ni envers la nature. Vous êtes puissant, déterminé, intelligent…vous auriez pu être le Cinquième Esprit Sivert. En vérité, il ne vous manque presque rien, mais ce rien est essentiel: des sentiments, des émotions. La nature en ressent, et elle ressent les nôtres. Chez vous, elle ne ressent rien. C’est pour cela que vous ne serez jamais le Cinquième Esprit.



Sivert poussa un hurlement, et envoya une boule de feu droit sur Elsa, qui se protégea par un puissant jet de glace, puis il hurla:



- Des sentiments !!! Est-ce là tout ce que vous avez pour vous défendre ?!



Et il déchaina alors une véritable tempête de sortilèges sur Elsa. Il lâcha toute sa puissance sur la pauvre jeune femme, qui se défendit comme elle le put, tandis que Bruni de son côté, faisait tout son possible pour la protéger également. 
Mais Elsa reculait. Elle reculait, sous la puissance et le nombre des attaques du sorcier. Ses gestes se faisaient de moins en moins précis, et de moins en moins vifs. Et tout ce que je pouvais faire de là où j’étais, était de regarder cet affreux spectacle sans pouvoir lui venir en aide.

Sivert était comme fou. Il faisait pleuvoir une pluie de sortilèges sur Elsa tout en hurlant:



- LES SENTIMENTS !!! LES ÉMOTIONS !!!! L’AMOUR !!! CE STUPIDE AMOUR, QUE VOUS AVEZ POUR VOTRE PEUPLE, POUR LES NORTHULDRA, ET POUR CET AVORTON ÉTRANGER !!! À QUOI VOUS SERT-IL À PRÉSENT ?!



Elsa se défendait toujours, lançant force jets de glace pour contrer les attaques furieuses de son assaillant. Mais son combat contre Bruni l’avait déjà fortement éprouvée, et les forces qu’elle avait du utiliser pour renforcer les fondations d’Ahtohallan fragilisées avaient achevé de l’épuiser. 
Horrifié, je la vis arrêter de se défendre, et glisser sur le sol tandis que Sivert levait la main.



- ELSA !!!!



Le sorcier abattit son bras, et ses doigts se refermèrent sur la gorge d’Elsa, qu’il leva à bout de bras, se servant de son inexplicable force pour la soulever de terre. Je sentis des larmes de rage couler sur mes joues tandis qu’Elsa bredouillait en suffoquant.



- Vous…ne serez jamais…le Cinquième Esprit. Vous ne serez jamais…la passerelle.



- Lorsque vous serez morte, cracha Sivert, plus rien ne pourra m’en empêcher. Je les mettrai tous à genoux devant moi: Esprits, Northuldra, Arendelle…et à moi seul, je serai la passerelle que vous n’avez pas su être.



De là où je me trouvais, j’aurais alors pu jurer voir un sourire apparaître sur le visage suffoquant d’Elsa alors qu’elle répondit faiblement:



- Il faut savoir…qu’une passerelle…a deux côtés. Et nos parents...ont eu deux filles.



Il y eut ensuite un enchaînement de bruits succincts, dont je ne pouvais voir la provenance, mais qui, à eux seuls, suffirent à me rassurer: un bruit de galop, un sifflement d’acier, et un cri. 
Un cri de douleur. Celui de Sivert.

Il lâcha Elsa, qui retomba sur le sol en suffoquant et en crachant, et se retourna brusquement en regardant son épaule douloureuse. 



Flamme était fichée dedans.



Écarquillant les yeux, je tournai légèrement mon regard et dut me retenir de pousser un cri de joie.


Debout devant le Nokke, Anna faisait face à Sivert, et le menaçait de la pointe des Lames d’Arendelle. Ses cheveux étaient attachés, et elle fixait le sorcier avec une colère froide et sourde qui ne laissait aucune ambiguïté sur le traitement qu’elle comptait lui réserver.



- Écartez vous de ma soeur, siffla-t-elle



Et tandis que le sorcier la regardait sans trop comprendre ce qui venait de se produire, elle leva une des Lames d’Arendelle…et me la lança avec un clin d’oeil.



- Yohan ! cria-t-elle, tu vas avoir besoin de ça !



Chaque fibre de mon être criant silencieusement les louanges de la petite rousse, j’attrapai l’épée au vol, et me sentis presque aussitôt m’élever vers elle. Mon regard se tourna vers Elsa.

Elle s’était relevée, et utilisait ses pouvoirs pour me permettre de les rejoindre, en manipulant les étages de glace. Lorsqu’enfin je me retrouvai face à elle, nous échangeâmes un sourire, puis je me tournai vers Sivert, en le pointant à mon tour avec mon épée. 
Le regard du sorcier passait de Anna à Elsa et moi, ses yeux vairons roulant dans leurs orbites. Écumant de rage, il arracha violemment Flamme de son épaule, et dans le même temps, enflamma son autre main.



- Je vous tuerai tous, grinça-t-il



J’échangeai un regard avec Anna, puis me plaçai de nouveau en position de combat.



- Tu essaieras.



Il y eut quelques secondes de flottement, puis Sivert bondit, la lame de Flamme en avant.



Elsa, Anna et moi bougeâmes en même temps.



Il était temps d’en finir.

Un chapitre qui envoie du très gros pâtée !

Bordel, le Sivert qui fait grossir Bruni directement dans l'Ahtohalan pour en finir avec les deux protagonistes, Elsa et Yohan qui ont du mal à le vaincre sans le blesser, Ahtohalan qui s'effondre autour d'eux...

Sérieusement, j'aurais inondé mon froc si il en serait de même pour le Nokk un combat de Pokémon/titans à la Godzilla II ou encore Dragons 2

Mais Sivert... bon, il fait son méchant en mode "La force plus fort que les sentiments", on l'a vu des milliers de fois mais ça passe un peu pour moi

Par contre, si j'ai aimé l'intervention d'Anna à la fin... je trouve que ça fait un peu deus ex machina, en plus d'être arrivée à temps hyper vite. Genre il y a bien un ou deux jours entre Arendelle et la forêt, non ?   après, peut-être que ça sera expliqué dans le prochain chapitre.

Chapitre que j'attends avec impatience

Alors ce chapitre s'il a un titre à la game of thrones aurait pu s'appeler "Gros clichés tu vas kiffer" car, faut bien se l'avouer, niveau originalité on repassera, les ressorts utilisés sont vus et revus mais...ils ont fait leurs preuves et ils marchent.
D'ordinaire, un chapitre cliché, ça me gonflerai un peu, mais là on est dans une scène de bataille et donc je l'accepte bien plus volontiers. C'est le même principe que pour les combats de fin de film dans tous les Avengers on retrouve absolument tout mais on reste dedans.

Alors, et je vais commencer par ça, il y a un défaut qui néanmoins me gène...Le timing. Alors attention, je ne critique pas l'arrivée d'Anna (qui elle aussi est clichée...en mode, Avengers Endgame, je vous ai bolossé je vais tout détruire et...oh m*rde les héros qu'on attendait plus (enfin si carrément!) arrivent pile à ce moment là pour redistribuer les cartes). Mais c'est la gestion du temps qui pose plus de problème. Je veux bien poser mon mouchoir sur le fait que Sivert soit déjà là quand Yohan arrive et qu'apparemment ça fasse un petit moment déjà. Yohan peut se téléporter donc naturellement c'est lui le plus rapide, mais bon ok admettons, Sivert en grand magicien peut en faire de même...
Mais là où ça m*rde c'est justement pour permettre l'arrivée pile poil au bon moment d'Anna. On est dans le combat, ça monte en intensité, le Nokk se casse et là on est en temps réel, pas d'ellipse rien et donc littéralement 3 minutes plus tard Anna arrive. Le Nokk a donc mis moins d'une minute pour arriver en Arendelle, Anna l'a pigé tout de suite et pareil a eu 30 secondes pour s'équiper et bim encore 1minute max pour faire le voyage retour
...Oh merci capacité de déplacement rapide de Game Of Thrones dernière saison!!!
Oui, le film se permet cette ficelle avec le barrage, mais déjà c'est critiquable et en plus c'est moins extrême. Dans le film, on comprend qu'on ne montre pas le déferlement en temps réel. Même s'il est très rapide, ça ne dure pas juste les 30 secondes d'écran Enfin pour le film on peut presque lui accorder un arc magique...Le Nokk se déplace dans la vague, voilà pourquoi il peut (exceptionnellement) aller aussi vite d'ailleurs il met plus de temps pour rentrer chez les Northuldra. Là dans ce cas présent, tu ne peux pas utiliser cette excuse.

Un autre point qui au fur et à mesure de la lecture m'a fait grincer des dents (et pour le coup, peut être pourras tu le corriger même à postériori), les occurences des mots "baton" et "glace". Pour le coup autant de répétitions, chez toi c'est assez inhabituel mais bon, avec une relecture si le coeur t'en dit cela pourra disparaître aussi rapidement que le Nokk fait son aller retour

Sinon c'est un chapitre qu'on attend, on veut une scène de bataille intense, avec de l'émotion, les deux héros toraillés entre leur volonté de protéger l'autre et se délcarer mutuellement leur flamme avec la menace du méchant surpuissant...Bah on a tout ça. Forcément ça ne peut que fonctionner!

Ah si, un point que j'avais oublié...Sivert. Donc quand tu as des chapitres...comme ceux qui ont pu passer ces dernières semaines, Sivert est le seul à surnager et au contraire voir une évolution positive (enfin non c'est un gros fils de pangolin au Covid on est d'accord) mais enfin on a quelque chose...Et là où tout retombe!
Alors oui il est en mode vénère totalement fou à l'instar d'un Ratigan, mielleux et fourbe mais dont on sait qu'il peut monter rapidement dans les tours et finalement, lors du dernier combat, emporté par sa rage il n'en devient plus qu'un monstre difforme et enragé. Mais voilà, ça marche pour Ratigan car de fait, on le voit bien plus, il est la réponse au héros, l'affrontement entre les deux a le temps de murir et chacun connaît son adversaire, chacun sait comment l'autre a l'habitude de fonctionner. Ratigan occupe la scène mais ça n'est pas le cas de Sivert...Pendant une bonne partie de la narration il était quantité négligeable et même si on pouvait comprendre que c'était lui le grand méchant il souffrait d'un gros manque de crédibilité à se montrer trop méchant manichéen. Cet aspect a été développé dernièrement pour lui donner de la profondeur, mais seulement maintenant et sur trois chapitres...Donc retomber maintenant sur un personnage "bébé capricieux" pour le coup ça tombe un peu à plat. C'est un peu dommage car oui, le personnage du méchant c'est important et on aime s'y attacher pour pouvoir aimer le detester...Mais là avec lui c'est pas possible.
Ca n'enlève rien au rendu de la bataille, on est bien dedans, mais voilà.

Alors il ne faut pas se méprendre, oui ci-dessus je m'attarde sur des points qui me paraissent un peu plus faibles mais c'est un très bon chapitre! Pour le coup, il est même plus plaisant à écouter qu'à lire seul, juste à l'oreille on est bien immergé dans Ahtohallan, au coeur de l'action, on prend le saut de pop corn et on kiffe comme pour n'importe quel gros film d'action...Tu regardes, tu écoutes tu prends ton pied. Bon si tu lis juste le scénario, ça le fait un peu moins c'est sûr
Et, curieusement, j'ai eu le sentiment d'entendre un chapitre de ta première histoire...Le style d'écriture est plus simple, bien moins littéraire et pompeux et n'en demeure pas moins efficace (je l'ai déjà dit je préférais le style d'écriture du premier donc...). Forcément ça tranche un peu avec le reste de ton récit car on sent qu'il y a un changement, mais c'est pour une bataille donc on l'accepte sans aucun souci.
La scène est bien transcrite, on sent la tension monter crescendo. Oui on est dans du gros cliché mais...c'est ce qu'on veut. Oui les phrases des persos sont bateaux...Mais c'est ce qu'on veut. Oui les persos qui se disent vouloir se protéger mutuellement et qu'ils ne doivent pas risquer leur vie l'un pour l'autre, dans un dialogue poignant auquel il ne manque plus que les violons par dessus...ALORS QUE BORDEL Y A UN FOU FURIEUX AVEC VOUS QUI VEUT VOUS BUTER BATTEZ VOUS AU LIEU DE PARLER!!!! ...Mais c'est ce qu'on veut quand même!


Bref oui on en est là où on veut, on a ce que l'on veut.
Alors une toute petite dernière chose. Je comprends qu'elle ne soit pas présente car dans les pensées de Yohan. J'attendais pour ce chapitre une explication au fait qu'Elsa ne se barre pas d'Ahtohallan malgré la flotte (car oui, elle peut tout geler donc ça ne la bloque pas l'eau!). Au final tu n'en donnes pas. Alors je l'imagine. Elsa a bien compris qu'un trou de balle allait finir par venir lui chercher des noises et elle décide de son plein gré de l'attendre pour pouvoir jouer à domicile au milieu de l'eau et la glace et du coup montrer qui c'est maman!


Alors maintenant on se doute prochain chapitre on a le 2ème round et puis va bien falloir faire un tour en Arendelle prochainement...Pour le coup sur ce deuxième round, j'attends mieux de Sivert...Déjà il fait de la m*rde objectivement dans cette bataille qu'il aurait du gagner 500 fois... et qu'il ne bascule pas dans côté trop manichéen "Ah bouh je suis le méchant GRR GRR vous les faibles avec l'amour Ah beark c'est nul MOUAHAHAHA Je suis le méchant!...Au fait est ce que je vous ai dit que j'étais le méchant? Ah GRR GRR!!! "
Bref ça, pitié pour le prochain chapitre...Tu le laisses au placard

Ah oui j'oubliais...un détail...BORDEL IL EST OU MORTEN?!

Un chapitre digne d'une bataille de block buster !!
Ok elle envoie du steak on va pas se mentir et je t'accorde un frozen point pour l'écriture qui n'était pas évidente quand on a ce genres d'actions !

Commençons toutefois par le négatif... Bon bah Sivert est retombé dans le pas crédible pour moi. Je parle surtout de ces paroles qui sont un peu too much pour moi

Sivert a écrit: - LES SENTIMENTS !!! LES ÉMOTIONS !!!! L’AMOUR !!! CE STUPIDE AMOUR, QUE VOUS AVEZ POUR VOTRE PEUPLE, POUR LES NORTHULDRA, ET POUR CET AVORTON ÉTRANGER !!! À QUOI VOUS SERT-IL À PRÉSENT ?!



C'est dommage parce que pour le coup je le trouvai plus crédible quand il était sur un ton ironique... Mais après au niveau de ses actions rien à dire je le trouve badass

Bon et la relation de nos amoureux on en parle ?! Je t'accorde un golden frozen point pour le "je t'aime" réciproque entre Elsa et Yohan ! Enfin !  Bon toujours stéréotypée par le fait que ce soit au milieu d'une bataille mais je suis preneuse de ce genre de choses et tu le sais très bien

D'ailleurs à la lecture quand Elsa retrouve Yohan et qu'elle lui chuchote ça m'a fait penser  au passage du film où les géants passent et qu'Elsa se planque derrière l'arbre pour ne pas être vue. Je ne pense pas que c'était voulu mais c'est agréable de faire de l'intertextualité

Parlons maintenant du combat en lui-même... Comme l'a si bien illustrée Miss Olaf... On est en pleine arène Pokémon xD... Et Bruni qui grandit franchement j'ai pas compris le délire mais bon chacun son trip puisque ça fonctionne bien en plus car on est pris dans l'action

... Enfin... On dit merci le timing pour l'arrivée de la plus belle, la plus grande, la plus majesteuse, la plus sexy, la plus badass des reines d'Arendelle ! J'ai nommé :



Sérieusement dans ma tête à ce moment-là c'était ça :



Bref une fin qui se laisse désirer mais qui n'est pas si cliffhanger que ça puisqu'on s'attend à cette tournure avec toi depuis le temps

PS : Si dans le prochain chapitre y a pas le baiser je te fais ça :

Aloooooors, ces deux derniers chapitres

Mon gars, on est sur du bon gros climax grassouillet comme on les aime, et ça ça fait plaisir

Clairement le gros élément de kiffe qui lie ces derniers chapitres c'est l'escalade de Sivert, et apparemment ce n'est pas fini Il passe du sorcier qui se révèle au grand jour et passe en mode au vénère au manipulateur tortionnaire qui fait un terrible chantage au héros, au Jafar qui se déchaîne en plein cœur d'Ahtohallan... Que d'étapes, que de montée en puissance en sournoiserie puterie. C'est un bon super méchant diabolique comme ceux des Disney des années 90 qui nous ont tant fait kiffé, bref je pense qu'on te l'a assez dit c'est la grosse réussite de ce personnage. ^^
C'est pour ça que le petit passage où Elsa essaie de le mettre face à lui-même et le déstabilise me paraît, je sais pas comment dire, un petit peu hors de propos pour lui. Alors, j'ai bien compris l'explication que tu nous as fournie, qu'il s'agit plutôt de lui faire comprendre qu'il n'a pas sa place de 5e esprit car il n'a aucun respect envers la nature et que le 5e esprit ne doit pas aspirer au contrôle des éléments (ce qui est bien cool de rappeler soit dit en passant ), mais je sais pas... Je pense que vu le personnage qu'est Sivert, ce n'est pas utile d'essayer d'établir un dialogue ou un échange entre lui et le héros, il est simplement diabolique, il est là pour péter la gueule aux gentils, les gentils doivent juste lui péter la gueule. Encore une fois (désolé) comme un Jafar dans Aladdin, le faire un peu douter et souligner les failles que peut avoir sa psychologie n'est que dommageable pour l'aura du personnage, il est juste là pour être surpuissant et impressionnant, et c'est ça qu'il faut travailler à fond (ce pour quoi je te fais confiance d'ailleurs ).
Je ne sais pas, il aurait peut-être fallu qu'il ne soit absolument pas atteint par ce que lui dit Elsa à la limite, genre qu'il se foute carrément de sa gueule, mais je comprends bien qu'il fallait qu'on sente qu'il commence un peu à perdre le contrôle à ce moment là... Donc je ne sais pas X) Bref, de toute façon je m'attarde beaucoup pour pas grand chose
Cette 1ère partie de la bataille était déjà bien impressionannte (la mise en scène avec tous les étages de glace qui grimpent et créent une sorte de map de boss final bien stylée où tu risques de te faire expulser du terrain à tout moment... Pouah, ça pète la classe Ainsi que ce moment TERRIBLE où Elsa jaillit de l'eau sur sa vague immense tel un "Jésus féminin" pour reprendre tes propos... Je verrai quand je pourrai te faire ça mais ça part en illustration ça, direct ).
Le coup de Bruni qui grandit, moi perso j'adore : vu le climax dans lequel on est, toute idée épique et impressionnante est bonne à prendre (bon, tant que ça ne fout pas totalement en l'air la cohérence du truc bien sûr XD).
Et cette arrivée d'Anna tel Eomer au Gouffre de Helm... Mamamaaaaaaa! Bon, je ne redirai pas ce qui a déjà été dit pour le timing, je vais te l'avouer, je m'en fous, je suis là pour kiffer
Bon, pour revenir aussi un peu sur le chapitre 19, comme je l'ai dit j'ai adoré tout le début avec Sivert en position de puissance comme jamais, Yohan pris entre le marteau et l'enclume... En vrai ça a presque un côté "satisfaisant" qu'il décide de révéler la position d'Elsa et d'épargner les Northuldra, car on voit ainsi qu'il a compris qu'il peut faire confiance à Elsa et qu'elle n'est pas sans défense face à Sivert.
Le passage dans la prison de pierre, le héros qui a échoué mis face à lui-même, face à ses erreurs... Bueno! Caliente! El Paso!
Bon, c'est vrai que les Northuldra ont le pardon un peu facile à mon avis. En soi c'est logique qu'ils aident Yohan, là la priorité c'est d'arrêter Sivert et Yohan est le mieux placé pour ça avec son ampli. Mais il aurait peut-être fallu travailler un peu plus le côté "on t'aide car on sait que tu peux l'arrêter, mais frère c'est chaud quand-même, t'as merdé là, on va pas oublier comme ça la mort de Yelena. On verra à l'issue de tout ça comment tu te seras rattrapé..."
Et puis bon, désolé, mais moi à la fin à Arendelle j'étais tout émoustillé par le petit côté SNK avec les géants qui arrivent et Anna qui sort ses deux lames, même si ce n'était pas du tout l'intention apparemment
En bref, un climax blockbusteresque digne de ce nom, et nom de Dieu que j'attends la phase finale de cette bataille pour voir enfin Sivert en God mode et craquer mon jogging en lisant cette epicness!!!

Oh un chapitre avec une bonne grosse baston comme on les aime !

Le combat est très bien mené sur les deux fronts, surtout avec la tension palpable au début du chapitre. Quand même Elsa a peur d'un ennemi, c'est que la situation est vraiment critique. D'un côté, qui ne se dirait pas qu'il faudrait mieux courir quand tu as un Brunisaurus Rex devant toi ?

D'ailleurs après Anna Raptor...c'est cadeau (oui je prendrai peu-être le temps d'en faire un mieux   ) !



Pour le reste, notons d'abord ce coup de poing magistral de Yohan en hurlant le nom de Sivert digne de Gurenn Lagann, puis ce déferlement de puissance de la part d'Elsa absolument grandiose ! Vraiment un beau combat bien rythmé qui démarre en faveur de Sivert avant que nos héros ne reprenne la main pour finir sur l'arrivée magistrale d'Anna digne de la fin d'Endgame alors que la situation semble désespérée (puisque M.Baggins a déjà cité le Seigneur des Anneaux ! ) ! Là j'avoue, j'ai eu des petits frissons rien qu'en la lisant, c'est ce qu'on appelle une scène épique !  



Notons tout de même le timing absolument parfait d'Anna, mais près tout c'est comme les magiciens, une vraie reine n'arrive jamais en retard, ni en avance d'ailleurs, mais toujours à l'heure prévue !

Si je ne devais voir qu'une seule ombre au tableau, ce serait Sivert qui devient peut-être trop cliché au passage sur l'amour et les sentiments. Ça peut sembler étrange venant de celui qui encense depuis le début justement certains clichés utilisés sur ce personnage, mais cette fois j'ai trouver que c'était peut-être un tout petit trop, même comparé au chapitre précédent. Cependant, je nuancerai en admettant que cela contraste bien avec sa jubilation victorieuse du chapitre précédent et de toute l'assurance qu'il affichait au début du combat. Et je me doute qu'il doit avoir encore quelques tours dans sa manche.

Vivement la suite pour voir la fin de combat dantesque !

Et voilà ! On y est ! Le "dernier chapitre" de cette histoire avant l'épilogue qui sortira la semaine prochaine !

Vous allez le voir, il reste encore des choses à régler (UN événement en particulier), mais ça y est, normalement, cette histoire s'achève maintenant. Il vous faudra attendre l'épilogue pour voir conclus tous les arcs narratifs, mais en attendant, j'espère que vous apprécierez cet avant-dernier chapitre !

Enjoy !










Je vis Anna se relever péniblement après avoir heurté violemment le mur. Elle grimaçait, mais resserra sa main sur la poignée de son épée et se relança dans la bataille.



Sivert se défendait. Et il le faisait bien.



Le magicien noir était déchainé. Dès le début du combat, il avait laissé déferler ses pouvoirs sur nous trois, et bien que j’avais très vite réussi à lui subtiliser Flamme, il avait retrouvé son bâton, et nous avions toutes les peines du monde à lui porter nos coups. J’ignorais totalement comment il faisait cela, mais il semblait anticiper nos mouvements, et n’avait aucun mal à contrer nos attaques. Très vite, il avait paru se concentrer sur Anna, ce qui, je devais le reconnaître, était plutôt intelligent de sa part: j’étais un bien meilleur combattant qu’elle, sans même parler d’Elsa et de ses pouvoirs.



Elsa d’ailleurs, qui semblait en grande difficulté. Elle était largement de taille à lutter contre Sivert, mais il était évident qu’elle n’osait pas déchainer ses pouvoirs contre lui. Dans la confusion du combat, elle pouvait très bien risquer de blesser Anna ou moi, et elle devait faire extrêmement attention à chaque coup qu’elle portait. 

Ainsi, nous n’étions finalement pas à la fête face à Sivert. Ce dernier tournoyait, virevoltait et esquivait avec une agilité que nous ne lui soupçonnions pas, et il s’arrangeait toujours pour que, invariablement, nous finissions par nous faire face avec Elsa ou Anna. Là encore, la stratégie était bonne: il suffisait que l’un de nous se laisse emporter dans l’élan de son coup pour le porter sur l’autre. Sans compter la vitesse proprement hallucinante à laquelle notre ennemi se déplaçait.

Je vis un moment Bruni s’enflammer et se jeter tout droit sur le sorcier, mais ce dernier ne semblait guère impressionné. Brandissant son bâton, il s’élança, et avec une précision diabolique, frappa violemment et en plein vol la salamandre, qui poussa un couinement de douleur et roula tout en bas de l’édifice de glace créé par Elsa au centre de la pièce, avant d’atterrir dans l’eau.



« BRUNI ! cria le Cinquième Esprit



Esquivant un coup de Sivert, Elsa sauta au bas de l’étage de glace où elle se trouvait, et entrepris de descendre pour aller repêcher la petite salamandre. Sivert voulut s’élancer sur elle, mais je fus plus rapide. Je me jetai sur lui, l’épée en avant, et me fendis, espérant le transpercer. Hélas, il sembla me voir venir, et se retourna juste à temps pour balancer son bâton vers ma tête. J’eus tout juste le temps de lever Flamme avec ma deuxième main pour parer son coup. J’évitai donc de justesse le même sort que Bruni, mais la puissance du coup me jeta à terre.

Fort heureusement, Sivert sembla alors se désintéresser d’Elsa, et se dressa face à Anna et moi tandis que je me relevai. Il jeta sur la rousse un regard empli de haine, mais je pus voir dans ses yeux quelque chose d’autre, qu’il prit néanmoins le temps de verbaliser:



- Il semblerait que je vous aie sous-estimée, Anna d’Arendelle. C’est la deuxième fois que vous vous dressez face à moi pour sauver votre soeur.



- Oui, et j’espère bien que ce sera la dernière, cracha Anna



- Je suis bien d’accord avec vous, acheva le sorcier.



Sans même avoir achevé sa phrase, Sivert enflamma son bâton et lança un jet de feu à la tête d’Anna. Cette dernière plongea en avant pour éviter ce dernier, tandis que je profitai de sa légère distraction pour me jeter sur Sivert. Malheureusement, il plaça ses deux mains au centre du bâton, et lorsqu’il fit mine de me frapper avec, je sentis comme une onde de choc s’écraser sur ma poitrine, et je fus à mon tour projeté en l’air. 

Alors que j’atterrissais lourdement sur le sol, je levai la tête, et vis Elsa face à moi. Elle était de l’autre côté de l’édifice, et Bruni était de nouveau sur son épaule. La salamandre avait l’air d’aller bien, quant à Elsa, elle avait commencé l’ascension de la pile de glace pour rejoindre sa soeur, seule désormais aux prises avec le sorcier. Quant à moi, j’étais de nouveau plusieurs niveaux en dessous d’eux, et je perdais beaucoup de temps à rester planté là. Heureusement, j’avais cette fois-ci une lame dans chaque main, et j’étais sûr de pouvoir les utiliser pour escalader la glace et rejoindre Anna rapidement.



Mais alors que j’avais à peine entamé mon ascension, et que Elsa en avait fait autant de l’autre côté, aidée de ses pouvoirs, j’entendis Anna s’adresser à Sivert:



- Vous êtes seul, dit-elle, et nous sommes trois, plus deux esprits. Ne soyez pas stupides, vous pouvez encore vous arrêter là.



Mais c’était bien mal connaître Sivert que de penser pouvoir le raisonner.



- J’ai bien peur que cela ne soit plus seulement une question d’intelligence chère Anna. Je vous souhaite de ne faire aucune erreur.



Et alors que j’étais presque arrivé à leur hauteur en escaladant grâce à mes lames, je levai la tête pour voir le sorcier noir attaquer.

Il se jeta droit sur Anna, son bâton en avant. La reine d’Arendelle esquiva son premier coup, mais Sivert se tenait prêt. Il fit volte face et leva la main, ce qui eut pour effet de repousser violemment Anna, mais cette dernière sut cette fois garder son équilibre, et ne dut s’aider que de sa main libre pour ne pas reculer trop loin de son adversaire. Ne la laissant pas souffler, Sivert lui envoya directement une boule de feu, mais, profitant de la solidité magique de sa Lame d’Arendelle, Anna para simplement cette dernière du plat de la lame. Furieux, le sorcier se jeta sur elle, son arme en avant, mais cela paraissait être exactement ce qu’avait anticipé Anna, car elle ne se démonta pas et décrivit un arc de cercle avec son épée. La lame bleutée siffla dans l’air, et je ne pus m’empêcher de pousser un cri de joie lorsque je vis l’arme trancher en deux le bâton qu’utilisait Sivert !



- Yeah Anna !!! 



Cette dernière brandit son épée en direction de Sivert, désormais sans arme. Elle souriait.



- C’est fini, dit-elle, vous êtes désarmé, et Elsa et Yohan seront bientôt là. Vous n’avez aucune chance.



- Oh vous croyez ça ? cracha Sivert, au contraire ma chère, ça ne fait que commencer. Vous avez bien fait une erreur.



- Tiens donc ! Et puis-je savoir laquelle ?



Anna restait crispée sur la poignée de son épée, en menaçant toujours Sivert, mais ce dernier ne semblait clairement pas s’en formaliser, et je vis de nouveau son horrible sourire apparaître sur son visage lorsqu’il répondit.



- Vous avez cru qu’il me fallait une arme pour gagner.



Et alors que j’arrivai à leur hauteur, et que j’allai pour me hisser sur la plateforme de glace, il serra le poing et je vis ce dernier luire d’une lueur verte. Et avant qu’Anna n’ait pu esquisser le moindre geste, Sivert écrasa violemment son poing sur le centre de l’édifice de glace, qui liait le reste de toutes les plateformes au plafond d’Ahtohallan.

L’intégralité de la pièce trembla lorsque la couche de glace explosa en mille morceaux au contact du poing du sorcier. Le tremblement ne dura que quelques instants, mais à ma grande horreur, je commençai à entendre la glace autour de moi craquer, et une simple vérification me confirma ce qui était en train de se passer: tout l’édifice était en train de se craqueler.



Je voyais Elsa en face de moi. Elle aussi était quasiment au niveau d’Anna. Elle tourna sa tête vers moi, et notre seul échange regard suffit à nous faire comprendre ce qui allait se produire.

La structure même d’Ahtohallan avait déjà été ébranlée par notre combat contre Sivert. En créant les différents niveaux de glace, Elsa avait offert au grand glacier un précieux répit, mais si l’édifice s’écroulait, alors plus rien n’empêcherait Ahtohallan elle même de s’effondrer, et de disparaître sous les eaux de la Mer Sombre.
Tandis que Sivert exultait de l’effet de son attaque, Elsa hurla:



- ANNA !!! SORS DE LÀ ! TOUT VA S’ÉCROULER !!!



Face à moi, Anna hésitait. Sivert était toujours face à elle, et il déchainait à présent ses pouvoirs sur l’édifice, pour le faire céder plus vite. La reine était blanche comme de la craie. Son épée toujours à la main, elle regardait le sorcier sans savoir quoi faire. Elsa avait raison, elle ne pouvait pas rester figée sur place, auquel cas elle chuterait dans l’eau glacée au milieu des débris de l’édifice. Mais je connaissais suffisamment Anna pour savoir le combat qui se déroulait dans sa tête à cet instant. Elle hésitait fortement à se jeter sur Sivert et profiter de son déferlement de puissance pour l’attaquer.

Mais je sentais désormais le vent souffler autour de moi. Les pouvoirs du sorcier étaient déchaînés. Il tirait de tous côtés des rayons lumineux qui allaient frapper les parois d’Ahtohallan tandis que la grande plateforme de glace commençait lentement à tomber en morceaux. 

Anna restait toujours sans bouger, ne sachant pas si elle aurait le temps d’arrêter Sivert.



- ANNA ! hurlai-je, FAIS CE QUE TU VEUX MAIS FAIS LE VITE !!!



Elle tourna rapidement la tête vers moi, et sembla se décider. Mais hélas, je ne sus jamais ce qu’elle avait prévu de faire, car au moment où elle prenait appui sur ses jambes, le morceau de glace sur lequel elle était debout se détacha, et elle accompagna ce dernier dans sa chute. J’entendis hurler Elsa.



- ANNA !!!!!



Voyant la rouquine tomber, j’estimai la distance entre nous, de façon totalement bâclée et en panique, et, sans hésiter, arrachai ni une ni deux mes armes de la glace pour sauter et, éventuellement, la rattraper au vol. Je pris appui sur mes jambes et poussai violemment contre la glace pour m’élancer. Je me projetai dans les airs en direction d’Anna, rangeant rapidement au vol la Lame d’Arendelle ainsi que Flamme, geste dont j’étais à présent rompu à l’exercice. Priant de toutes mes forces pour que Anna ne tombe pas plus rapidement que moi, j’écartai les bras et crus presque à une chance surnaturelle lorsque je me sentis les refermer sur la taille de mon amie.

J’avais réussi à la rattraper au vol ! 

Seulement, il nous restait encore à atterrir. Je n’avais personnellement aucun problème à le faire dans l’eau glacée, mais j’étais sûr qu’Anna n’apprécierait pas autant que moi la température de l’eau du glacier magique. Hélas, nous tombions à présent droit sur l’étendue d’eau qui s’étalait en contrebas. Instinctivement, je me roulai en boule, tâchant tant bien que mal de protéger un maximum Anna pour le plongeon qui arrivait. 



Puis j’entendis Elsa siffler.



Le Nokke creva la surface de l’eau, et sauta jusqu’à nous le plus naturellement du monde. Anna déploya son corps, et elle parvint à se positionner de nouveau sur le cheval d’eau tandis que je plongeai dans l’eau. En émergeant, je levai la tête pour voir le Nokke atterri gracieusement sur une des plateformes de glace qu’il restait au sol. Anna en descendit sans prendre le temps de le remercier, et tira de nouveau la Lame d’Arendelle. 

Mais Sivert, toujours occupé à déchainer sa puissance à travers Ahtohallan, ne semblait pas en avoir fini avec Anna.



- Cette fois il n’y aura pas d’échappatoire Anna !!! Vous mourrez, maintenant !!!



Et il tira un nouveau rayon, visant cette fois ci directement Anna. Et une fois encore, j’étais beaucoup trop loin pour pouvoir l’aider. Voyant le rayon vert arriver droit sur elle et le Nokke, je m’entendis hurler.



- NON ! ANNA !!!!



Ce qui se produisit ensuite conditionna nos vies à tous pour un période qui se poursuit encore aujourd’hui. Au dernier moment, vive comme l’éclair, Elsa émergea de l’eau dans laquelle elle avait plongé, et tendit la main en direction du rayon de Sivert. À ses côtés, Bruni avait également craché un rayon de flammes pour dévier l’attaque. 
Mais cela n’eut pas exactement l’effet escompté. Lorsque les trois attaques entrèrent en collision, se produisit alors comme un flash nucléaire qui irradia de lumière tout Ahtohallan, et qui dut probablement se voir jusqu’au village Northuldra. Me protégeant le visage tant bien que mal, je vis Elsa et Anna être projetées à terre par le souffle de l’explosion, tandis que Sivert lui-même basculait par dessus l’édifice de glace en criant !

Priant de toutes mes forces pour qu’il se soit malencontreusement tué dans sa chute, je plongeai, et nageai en quatrième vitesse jusqu’aux deux soeurs.



- Les filles ! Les filles vous allez bien !



- Oui, ça va répondit Anna, et toi Elsa ? 



Elsa se releva en s’époussetant et en crachant de l’eau.



- Ça va, dit-elle, mais nous devrions.

..

Puis la plateforme de glace centrale commença à couler. 



Ainsi que tout Ahtohallan.



Nous vîmes alors le plafond de glace se rapprocher lentement de nous, tandis que de toutes parts, d’énormes blocs de glace se détachaient du plafond et tombaient lourdement dans l’eau, qui commençait elle à monter jusqu’à nos genoux.



- Que se passe-t-il ? s’enquit Elsa



J’écarquillai les yeux, et, ayant du mal à y croire moi-même, expliquai:



- Elsa on…on dirait que…Ahtohallan est en train de couler !



- QUOI ?! 



Regardant autour d’elle, Anna tourna vers sa soeur un regard paniqué, et la tira par la manche.



- Il a raison Elsa. Tout va s’effondrer !



Mais Elsa ne bougeait plus. Elle regardait autour d’elle d’un air horrifié. Le doute n’était plus permis. L’eau montait inexorablement, tandis que le plafond descendait. 
Ahtohtallan n’avait pas supporté plus longtemps le déchainement de puissance de Sivert, et la force de l’explosion créée par ses pouvoirs combinés avec ceux d’Elsa et Bruni avait définitivement achevé le glacier magique, qui commençait à présent à disparaître lentement mais sûrement sous les flots. Elsa était désemparée.



- Non non non, pas ça…pas Ahtohallan !



- Elsa, on s’inquiètera d’Ahtohtallan plus tard ! criai-je, il faut qu’on sorte d’ici !



Elle ne se débattit pas lorsque Anna l’entraina par la main. Elle pointa du doigt le haut de la plateforme centrale, qui par miracle était toujours debout.



- Là haut ! cria-t-elle, on doit rejoindre ce trou dans le toit ! On pourra pas sortir par ici !



Elle avait raison. Le niveau de l’eau était déjà bien trop haut pour que nous puissions nous enfuir directement par la mer. Les épais murs de glace nous en empêcheraient, et il y avait fort à parier que nous serions entraînés au fond de l’eau par les énormes blocs de glace en train de couler si nous perdions davantage de temps. En revanche, un trou béant percé dans le plafond allait nous permettre de sortir à l’air libre. Le Nokke ferait le reste. J’acquiesçai donc à l’adresse d’Anna.



- Tu as raison ! Vite ! En haut !



Entrainant Elsa, nous entreprîmes de gravir de nouveau l’édifice de glace, faisant particulièrement attention à chacun de nos pas. Si tout s’écroulait sur nous, nous n’aurions plus aucun moyen d’en réchapper. 
Mais Ahtohallan semblait ne pas nous laisser partir si facilement. Les blocs de glace se détachaient les uns après les autres, et Elsa avait fort à faire pour s’assurer que tout ne se dérobe pas sous nos pieds. Elle consolidait prudemment la glace tandis que nous l’escaladions le plus vite possible, et avançait en première, pendant que j’aidais Anna à grimper en m’aidant de nouveau de mon épée.

Hélas, dans son avancée paniquée pour arriver au sommet avant que tout ne s’effondre, Elsa oublia de consolider un des blocs, et je vis avec horreur la glace se scinder en deux dès qu’Anna s’y fut agrippée.



- Anna ! ATTENTION ! 



Trop tard. Le bloc de glace se détacha, et Anna glissa. Elle tomba sur quelques mètres en criant, avant de se rattraper in extremis à une prise de glace qui tenait bon. Elsa se retourna, terrifiée.



- ANNA !!!!



- Ça va Elsa, la rassura sa soeur, ça va. Continuez de grimper, je vous rejoins. 



Je voulus descendre, et tendis ma main vers elle.



- Attends Anna, je vais t’aider…donne moi ta…



- NON ! cria la rousse, montez !!! On a pas de temps à perdre. 



Elsa sembla hésiter, mais elle fit finalement confiance à sa soeur, et acquiesça, avant de reprendre son ascension. 
Après un énième signe de tête d’Anna, je me tournai de nouveau vers le sommet de la plateforme et l’imitai, continuant de grimper. 
La reine d’Arendelle semblait se débrouiller. Elle escaladait prudemment la glace, en s’aidant à présent de son épée, ainsi que je le faisais. L’espace d’un instant, je me pris à sourire. Si la glace tenait bon, nous serions très bientôt dehors. 

Elsa et moi arrivâmes finalement en haut. Nous surplombions les hauteurs d’Ahtohallan, et l’on pouvait à présent voir la Mer Sombre s’étendre à perte de vue, avec au loin les rivages des terres Northuldra.

Mais alors que Elsa s’apprêtait à siffler le Nokke, je baissai la tête pour voir où était Anna, et mon coeur rata un battement.



Dans son dos, accroché à la glace, trempé et plus enragé que jamais, Sivert progressait lentement vers elle, la bave aux lèvres. Ses yeux étaient rouges et ils fixaient Anna avec un air de pur haine mêlé de fureur.



- Non…ANNA ! DERRIÈRE TOI !!!!



Surprise par mon cri, Elsa se tourna vers sa soeur et poussa un cri strident. Alertée, Anna se retourna, et fit face à Sivert, qui s’adressa à elle en crachant:



- Les soeurs d’Arendelle…Yohan…Ahtohallan…rien n’en réchappera cette fois !



Et au moment où Anna prenait son élan pour sauter et prendre de l’avance sur le sorcier, Sivert la devança et attrapa violemment son pied, tandis que je vis avec horreur la prise de glace que tenait Anna commencer à se craqueler.



- Lâchez moi ! cria la petite rousse



Elle voulut se défendre, mais elle écarquilla les yeux de terreur en voyant sa prise craquer de plus en plus. Si elle se défendait, et mettait le moindre coup de pied à Sivert, celle-ci allait céder, et elle plongerait avec lui dans les eaux glacées et le naufrage d’Ahtohallan. 

Je ne savais pas quoi faire. Paniqué, je me tournai vers Elsa, espérant du soutien, de l’aide, une idée…n’importe quoi. 
Étonnamment, elle semblait moins inquiète que moi. Elle fixait Anna et Sivert en contrebas d’un air décidé. Je remarquai qu’elle avait ôté sa cape, et que Bruni était descendu de son épaule. Craignant ce qu’elle prévoyait de faire, je m’avançai doucement vers elle:



- Elsa qu’est-ce que tu…



Je me sentis frissonner en voyant le regard qu’elle posa sur moi. Elle s’avança, et posa sa main sur ma joue, avant de murmurer.



- C’est trop tard pour Ahtohallan, mais je peux encore sauver Anna.



- Que…



- Au moins, je n’aurais pas échoué à tout en tant que Cinquième Esprit.



Je réalisai instantanément. Je savais ce qu’elle avait en tête. Et je ne pouvais absolument pas la laisser faire ça.



- Non, Elsa, tu ne peux pas…



Je fus brusquement coupé lorsque, pendant quelques secondes qui me parurent une éternité, Elsa s’avança vers moi d’un seul coup et pressa ses lèvres sur les miennes. Cela aurait du être un grand moment pour moi. Ses lèvres étaient froides, mais douces, et je ne savais absolument pas comment réagir. J’aurais beaucoup aimé lui rendre son baiser, et faire durer ce moment que j’avais si longtemps désiré et trop longtemps attendu, mais je n’en avais pas le temps. Anna était en danger, et je savais ce qu’Elsa allait faire pour tenter de la sauver. 
Lorsqu’elle rompit le baiser et que nos lèvres se séparèrent, j’eus à peine le temps d’ouvrir la bouche pour la dissuader qu’Elsa m’adressa un dernier sourire:



- Veille bien sur Anna Yohan. Je t’aime.



- Elsa…



Et elle sauta dans le trou, droit sur Sivert.


Je m’entendis très distinctement crier lorsque je la vis tomber, les bras en avant, pour attraper Sivert et l’entraîner dans sa chute.



Ce qu’elle fit.



Elle réussit à atterrir droit sur le sorcier. Ce dernier, surpris par l’arrivée impromptue de la Reine des Neiges, lâcha la cheville d’Anna, qui hurla en voyant sa soeur percuter violemment Sivert, et tomber avec lui au bas de l’édifice.



- ELSAAAAA !!!!



Je n’avais pas de temps à perdre. J’étais certes complètement perdu après le geste d’Elsa, mais je pouvais encore aider Anna. Je me penchai au dessus du trou en criant.



- ANNA ! MONTE VITE !!!



Je savais qu’Elsa pouvait encore survivre si elle tombait dans l’eau glacée. Pas Anna. Il fallait la sortir de là au plus vite.



- Mais…mais Elsa…



- Si tu restes là, tu vas tomber et vous allez mourir toutes les deux, alors monte !!!



Anna sembla hésiter, mais finalement, elle gravit prudemment les quelques mètres qui la séparaient de moi, et se retrouva bientôt elle aussi à l’air libre, sur les hauteurs de ce qu’il restait d’Ahtohallan. Elle ne perdit pas de temps, et à peine fut-elle montée qu’elle se retourna pour voir ce qu’il en était de sa soeur. Elle et moi restâmes le souffle coupé.


Elsa et Sivert luttaient à grands coups de magie. Par miracle, Elsa avait réussi à s’accrocher à la glace, de même que Sivert, et un violent combat magique opposait à présent les deux pour savoir lequel coulerait avec Ahtohallan.

Elsa était toujours en vie, et elle était en difficulté.



- Il faut l’aider ! cria Anna



- Non ! intimai-je, toi, tu dois t’en aller, tu ne peux pas rester là !



- Quoi ?

Face à moi, Anna me regarda sans paraitre comprendre ce que je lui disais. Elle n’avait toujours pas rengainé la Lame d’Arendelle.



- Tu te fiches de moi ?! cria-t-elle, il n’est pas question que je…



- Écoute moi Anna ! la coupai-je brutalement, Elsa et moi pouvons survivre si nous tombons dans l’eau. Mais toi, vu la température, je doute qu’un petit bain te ferait du bien.



- Je ne vous abandonnerai pas ici tous les deux ! hurla-t-elle



Mais je ne lui laissai pas le temps d’en dire plus.



- Désolé Anna, mais ce n’était pas une demande.



Je n’eus qu’à émettre un petit sifflement strident, et Anna se sentit bientôt soulevée par le Nokke, qu’Elsa avait auparavant appelé. Et avant qu’elle ne se rende compte de ce qui lui arrivait, Bruni était monté sur son épaule, et la créature avait déjà tourné les sabots pour détaler en direction des plages. Surprise par mon initiative, Anna eut tout juste le temps de me lancer un regard noir, qui se transforma presque instantanément en une autre émotion, lorsqu’elle me lança:



- Vous vous êtes bien trouvés tous les deux.



Et le Nokke détala, emportant la reine d’Arendelle tandis que je restai là, à observer Elsa lutter contre le redoutable sorcier sans savoir quoi faire. Je songeai un instant à sauter également, mais je n’étais pas sûr de pouvoir me rattraper aussi bien qu’eux, et je ne pourrai être d’aucun secours à Elsa si je tombais à l’eau. 
Elsa, elle, qui était toujours aux prises avec Sivert. Elle était décoiffée, la fureur et l’effort tordaient son beau visage, et je pouvais la voir saigner là où les quelques sortilèges de son adversaire avaient réussi à l’atteindre. 
Je devais agir, et vite.



- Je ne serai peut-être pas le Cinquième Esprit, cracha finalement Sivert, mais au moins, j’aurais eu ma vengeance ! Ahtohallan est détruite, et vous, vous serez bientôt morte ! 



- Vous ne comprenez rien ! Ahtohallan n’est qu’un endroit, les souvenirs, eux, ne disparaissent jamais ! siffla Elsa, il y aura toujours un Cinquième Esprit, peu importe que ce soit moi ou quelqu’un d’autre, mais au moins, cela ne sera pas vous !



- CE NE SERA PAS VOUS NON PLUS ! hurla Sivert



Je le vis alors lever la main pour lancer un ultime sortilège sur Elsa, et je savais que celui ci serait le dernier. La plateforme de glace était à bout. Encore une petite secousse, et tout s’effondrerait définitivement sous les flots. J’hésitai encore à sauter, puis je repensai à l’arrivée d’Anna. Instinctivement, je dégainai Flamme.



- Allez Yo’ ! Si Anna peut le faire, y’a pas de raison que t’y arrives pas !



Je pris à peine le temps de viser, et lançai mon arme droit sur Sivert au moment où ce dernier abattait sa main. Flamme alla se ficher dedans, et le sorcier poussa un cri de douleur. Puis, je vis les doigts d’Elsa se refermer sur la poignée de la dague, et elle regarda Sivert d’un air furibond. 
Le regard fou, ce dernier regarda la dague plantée dans sa main, et lança un regard empli de haine et d’incompréhension à la jeune femme. 



- Mais…comment…comment pouvez vous…



- Je vous l’ai dit, conclut rapidement Elsa, je suis la Reine des Neiges. »



Et elle arracha violemment Flamme de la main de Sivert. Ce dernier la retira prestement, et ce fut le moment que choisit la plateforme pour s’effondrer définitivement.


Sivert hurla en tombant. Elsa, elle, resta silencieuse et ferma les yeux.



Il était hors de question qu’elle meurt avec lui. Ou alors, pas seule.

Je pris une grande inspiration, et, ainsi qu’elle l’avait fait, plongeai les mains en avant au coeur de la chute d’Ahtohallan.








« Yohan ? Yohan réveille toi ! Allez Yohan, s’il te plait !!!



Avant même d’ouvrir les yeux, j’eus le réflexe de serrer ma main. 



Du sable.



Des cailloux.



La plage.



Finalement, j’ouvris péniblement les yeux, et la première chose que je vis fus le visage inquiet d’Anna. Son visage rouge et ses cheveux défaits m’indiquaient clairement qu’elle avait pleuré, mais elle semblait pourtant très heureuse de me voir, et me serra contre elle de toutes ses forces. La dernière chose dont je me souvenais était d’avoir plongé dans l’eau glacée, mais étrangement, je me sentais bizarre. La tête me tournait, et j’étais pris de haut le coeur. 
J’entendais à mon oreille les sanglots de soulagement d’Anna, tandis qu’elle me serrait à m’en briser les côtes, en couinant:



- Tu es vivant ! Oh Dieu merci tu es vivant ! Ne me faites plus jamais une chose pareille, j’ai bien cru que j’allais m’évanouir !



Tentant de surmonter ma nausée, je balbutiai:



- Anna mais…comment je peux être…où est Elsa…et…Sivert…



- C’est fini, dit la rousse, c’est fini, on a gagné. Le sorcier est mort, l'Esprit de l'Eau est retourné vous chercher quand Ahtohallan s'est effondrée. Elsa va bien. Enfin…



- Enfin ? Quoi enfin ? 



Je me sentis soudain pris d’une peur panique, craignant par dessus tout ce qu’Anna allait m’annoncer. Pourquoi semblait-elle avoir pleuré ? Non, il ne pouvait être arrivé…



- Enfin, acheva finalement Anna, je pense qu’elle ira mieux maintenant que tu es réveillé.



Je me relevai au prix d’un grand effort, me retenant de pousser un énorme soupir de soulagement. Ainsi Elsa allait bien. Le grand sourire d’Anna me le confirmait.



- Où est-elle ? demandai-je



- Elle est là bas. Au bord de l’eau.



Je tournai la tête. 

En effet, Elsa était debout, face à la mer. Les cheveux détachés et défaits, elle regardait tristement l’horizon. Il était encore possible de voir à la surface de l’eau les derniers morceaux de glace d’Ahtohallan, désormais uniques vestiges du glacier. Là, au fond de la Mer Sombre, gisait à présent englouti le lieu le plus symbolique et le plus sacré de la culture Northuldra. 

Elsa semblait détruite. Des grosses larmes creusaient des sillons sur ses joues, et elle restait immobile, regardant en face la réponse qu’elle avait cherché toute sa vie sur ses origines en train de disparaitre sous les flots. 
Je m’approchai prudemment d’elle.



- Elsa ?



Elle ne se retourna pas. Néanmoins, lorsque je fus arrivé à sa hauteur, elle posa doucement sa tête contre mon épaule. Je sentis également qu’Anna nous avait rejoints, et tous trois, nous regardions à présent la surface noire de l’eau qui s’étendait à perte de vue. 



- J’ai échoué, dit finalement Elsa, le souffle court.



- Quoi ? 

Elsa se redressa, et se retourna vers nous.



- Tu avais raison Anna. Je ne suis pas faite pour être le Cinquième Esprit. 



Anna roula des yeux en répondant.



- Elsa, ne dis pas ça. Je ne pensais pas ce que je disais, bien sûr que tu…



- Mais regarde Anna ! cria Elsa, regarde devant toi ! Ahtohallan est détruite ! Le symbole des esprits n’est plus ! 



Mais je n’étais pas convaincu. C’était Sivert qui avait détruit Ahtohallan, pas Elsa. Elle n’y était pour rien.



- Tu l’as dit toi même Elsa, Ahtohallan n’est qu’un endroit, les souvenirs n’ont pas disparu. Les esprits…



Mais ce n’était pas la chose à dire. Elsa s’effondra en pleurant, et je dus la rattraper pour lui éviter de tomber au sol à genoux.



- Vous ne comprenez pas, dit-elle, il avait raison. Sivert avait raison. Comment puis-je être un bon Cinquième Esprit si je ne peux pas protéger…



- Parce que tu n’as rien protégé d’après toi ?



Elsa se tut lorsque Anna la coupa. Je me tournai vers la plus jeune soeur. À cet instant, j’avais du mal à la reconnaître. Elle portait à présent les deux Lames d’Arendelle, et elle n’avait jamais paru si…reine. À cet instant, on lui aurait facilement donné 5 ans de plus. Elle faisait plus mûre, plus fière, plus confiante. Elsa releva la tête, tandis que sa soeur continua.



- Très bien, dit-elle, alors faisons les comptes…



- Anna…



- Non, Elsa, écoute moi ! Ahtohallan a été détruite, d’accord ! Mais tu as réussi Elsa ! Tu as éliminé la plus grande menace que les Northuldra aient jamais connu, et l’adversaire le plus dangereux que nous ayons jamais eu à affronter. Tu as su retrouver la confiance des esprits, et visiblement ils sont d’accord avec moi.



Elsa eut un petit rire nerveux lorsque Bruni monta sur son épaule et se frotta affectueusement contre sa joue. Le Nokke, lui, était toujours derrière elle, et s’inclina respectueusement lorsqu’Elsa se tourna vers lui.

Anna continua:



- Grâce à toi, Arendelle est encore debout, de même que les Northuldra.



Je repensai alors aux Northuldra, à Arendelle et aux géants.



- Mais attends Anna, m’enquis-je, et les géants ? À Arendelle ? Les Northuldra, que leur est-il arrivé ?



- Olaf est revenu seul à Arendelle pour me dire que quelque chose se tramait, expliqua Anna, et à ce moment là le Général Mattias m’a prévenue de l’arrivée des géants. J’ai demandé à tout le monde de se tenir prêt. J’étais terrifiée, je l’avoue. Mais les Northuldra sont arrivés quasiment en même temps que les géants, et ils nous ont aidé à lutter. Nous avons fait tout ce que nous pouvions mais les géants semblaient trop forts pour nous. Et puis un moment, ils se sont arrêtés, d’un coup, comme ça, et ils sont repartis vers les montagnes. C’était comme si…



- Comme si ?



- Comme s’ils s’étaient réveillés d’un seul coup. Un peu comme des somnambules. Les Northuldra sont repartis avec eux. Je me suis dit que ça devait avoir quelque chose à voir avec Elsa et c’est là…c’est là que l’Esprit de l’Eau est arrivé.



Elle regarda le Nokke affectueusement, et acheva son court récit.



- J’ai compris qu’il me demandait de le suivre. J’ai ordonné à Kristoff et Mattias de gérer le royaume en mon absence, et je suis venue vous rejoindre.



- Mais alors, demanda Elsa, Arendelle…est sauvée ?



Anna s’approcha de sa soeur, et la prit dans ses bras.



- Oui grande soeur. Arendelle est sauvée. Et les Northuldra aussi. Grâce à toi. 



- Tu m’as bien aidée, avoua Elsa.



- Eh oui, mais que veux-tu…une passerelle a deux côtés.



Et pour la première fois depuis que je m’étais réveillé, je vis Elsa sourire. Les deux soeurs partagèrent une étreinte, et le regard d’Anna se posa sur moi. Je la vis me faire un clin d’oeil, et elle se tourna vers sa soeur.



- Je suis désolée pour Ahtohallan. Mais tu sais, tu as peut-être perdu une rivière de glace, mais je pense que tu as gagné quelque chose de très précieux récemment.



- Que veux-tu dire ? s’enquit Elsa.



Nous vîmes alors Anna sortir de sa robe un papier. Dès lors que nos yeux se posèrent dessus, nous sûmes instantanément de quoi il s’agissait. 
Ma lettre ! La dernière lettre que j’avais envoyé à Elsa, et qu’elle n’avait pas eu le temps de lire avant que Sivert ne s’attaque au royaume ! Comment diable était-elle arrivée là ?!



- Tu as oublié ça à Arendelle avant de partir, dit malicieusement Anna en la donnant à sa soeur.



Je vis cette dernière adorablement rougir tandis qu’elle prenait le papier entre ses doigts.



- Oh ! Euh…eh bien je…



- Rassurez vous, je ne l’ai pas lue, dit Anna. Je me suis juste dit que ça pourrait peut-être…vous aider.



Puis, elle s’éloigna de sa soeur, et me regarda avec un clin d’oeil en se dirigeant vers la forêt.



- Je vais aller voir comment vont les Northuldra. Je pense que…vous avez deux trois choses à vous dire. Je vous retrouve au village. 



Et elle s’en alla, me laissant là, seul, face à Elsa. Elle tenait ma lettre dans ses mains. Sans l’ouvrir. Sans même la regarder. Elle me regardait, moi. 
Me revinrent alors en mémoire les derniers mots qu’elle m’avait dit, avant que nous plongions tous deux dans les eaux d’Ahothallan. Ses mots, et surtout son geste. 

Que devais-je dire à présent ? Par où commencer ?



- Tu…tu peux la lire si..si tu veux, balbutiai-je alors qu’Elsa se rapprochait de moi.



Elle sembla hésiter quelques instants, puis rangea la lettre dans sa robe.



- Non



- Non ?



Elsa se rapprocha de moi, et prit doucement mes mains dans les siennes.



- Plus de lettres, dit-elle, plus de moyens détournés. Je sais maintenant. Je sais à quel point garder les choses pour soi peut faire mal, à soi comme aux autres. Je dois arrêter de me mentir. Je le dois à tout le monde. J’ai cru que j’avais perdu ma soeur, nous avons failli être séparées parce que nous ne nous étions pas dit certaines choses, et je refuse de risquer la même chose avec toi Yohan. 



- La…la même chose ?



Je me sentais étrangement de plus en plus mal à l’aise, tandis qu’Elsa se rapprochait de plus en plus de moi.



- Je ne veux plus me cacher avec les gens que j’aime.



Je ne pus m’empêcher de lui adresser un petit sourire, tandis que je serrai à mon tour mes doigts autour des siens.



- C’est la troisième fois que tu me dis que tu m’aimes aujourd’hui. Et c’est la première fois où on est pas en danger mortel.



Elle n’était plus à présent qu’à quelques centimètres de moi, et je pouvais lire dans ses yeux les sentiments qui étaient les siens: du soulagement, certes, mais aussi un peu de tristesse et de réconfort. J’aimais à penser que je n’étais pas étranger au dernier.



- Que veux-tu, murmura Elsa, il y a un début à tout.



Cette fois, je fus bien conscient de la sensation de ses lèvres lorsqu’elles se posèrent sur les miennes. Cette fois, je pris amplement mon temps pour profiter du moment. 
Enfin, tout était fini. Sivert n’était plus, Arendelle et les Northuldra étaient sauvés, et je pouvais à présent embrasser pleinement et sereinement la femme que j’aimais sans que rien ne vienne m’en empêcher. J’avais vécu beaucoup de choses durant mes longues années de voyages inter-dimensionnels. Mais embrasser Elsa…j’aurais volontiers donné la quasi-totalité de mes voyages si cela avait pu figer ce moment que nous pouvions enfin partager sans aucune crainte. 

Au fond de moi, je savais pertinemment que Anna était là, quelque part, cachée en train de nous observer, et probablement au comble de la félicité en voyant enfin sa soeur connaître l’amour. Mais je m’en fichais. Nous aurions bien pu nous trouver en plein milieu d’Arendelle, que je me serais tout de même trouvé là, embrassant Elsa comme si plus rien d’autre ne comptait, ce qui, pendant ces quelques secondes, n’était pas loin d’être le cas. 
Lorsque nous rompîmes notre baiser, Elsa ne rougissait plus. Et aujourd’hui encore, je crois bien que c’est là ce qui me détendit le plus. Savoir qu’elle n’avait plus peur. Qu’elle ne se questionnait plus sur ses sentiments, et sur sa façon de les assumer. Qu’elle était enfin libérée et…non, soyez tranquilles, pour cette fois, je saurais vous épargner ça.

Je regardai tendrement Elsa, et goûtai enfin la sensation de le lui dire sans aucune autre arrière pensée néfaste.



- Je t’aime Elsa.



Pendant une fraction de seconde, je vis le regard de la Reine des Neiges dévier derrière mon épaule. Sachant très bien qu’elle venait très probablement d’échanger un regard réjoui avec sa soeur cachée un peu plus loin, j’eus un petit rire lorsqu’elle m’embrassa à nouveau en répondant:



- Je sais.



Nous retrouvâmes Anna quelques instants plus tard. Je crus qu’elle allait nous sauter au cou en nous voyant main dans la main, mais nous ne lui en laissâmes pas le temps, et prîmes l’initiative de la serrer contre nous en la remerciant. Après tout, si nous étions vivants et ensemble, c’était en grande partie grâce à elle. Et jamais je ne pourrais oublier cela.



- Merci Anna, soufflai-je à son oreille



- Bienvenue dans la famille, me répondit-elle.



Je sursautai lorsque Bruni vint se placer sur mon épaule, et emboîtai le pas aux deux soeurs, qui se dirigeaient à présent vers le village Northuldra, porteuses de bonnes nouvelles, et d’autres moins bonnes.



Nous étions désormais débarrassés de Sivert, mais tout n’était pas encore tout à fait terminé.

Bon ben que dire... tout est bien qui finit bien, ou presque. En attendant le fin mot de ton tome 2.

La bataille final m'a paru un peu confus à imaginer malgré les descriptions que tu fais. Mais sinon, détruire Ahothallan, c'est vraiment osé... même si j'ai pas trop été surpris.

J'aurai quand même bien voulu qu'un des protagonistes - Yohan, éventuellement ? - s'en sorte mais pas sans difficulté, genre avec une ou des blessures sérieuses.

Hâte de connaître l'épilogue en tout cas.

Avant de commencer, petite réaction à chaud lors de la lecture hier soir :



Ce dernier chapitre est pour le moins explosif ! Peut-être un tout petit peu confus à certain moment, ce combat dantesque porte bien son qualificatif ! Jusqu'au bout nous sommes tenu en haleine pour savoir comment nos trois amis vont réussir à se défaire de Sivert qui déchaîne enfin toute l'étendue de sa puissance !



Sans de l’enchaînement de réplique toute plus géniales les une que les autres que s'envoit les personnages, ça renforce le côté totalement épique de cette bataille. Surtout à partir du moment où la situation dégénère et qu'Ahtohallan commence à s'écrouler. Le moment justement où les trois énergies s’entrechoquent et provoquent cette énorme explosion est étrangement une de celle que je verrai le plus en animation pour une raison qui m'échappe. Tout comme la dernière apparition de Sivert dont la description ma rappelé de très bon souvenir de la "transformation" de Ratigan à la fin de Basil, l'exemple parfait de l'antagoniste mielleux et suave qui révèle son vraie visage monstrueux sous l'effet de la rage, qui ici fonctionne très bien. Et puis ce saut d'Elsa sur Sivert dans leur chute au milieu de l’effondrement d'Ahtohallan, tel Gandalf combattant le Balrog dans sa chute dans les gouffres des mines de la Moria, quel ultime affrontement !

Bon. Ceci étant dit. Il est temps de passer à ce moment qu'on attendait tous. Jusqu'à la fin j'ai hésité à parier si ce serait dans un contexte heureux ou triste. Mais alors que tu nous fasses les deux, tu nous as gâte décidément pour ce baiser entre Elsa et Yohan !  



Quand le premier est arrivé, je me suis dit que ça y est, c'était le baiser d'adieu que je redoutais, on va tous finir en larme. Mais non, Yohan fonce pour la rejoindre, ce qui amène au second baiser sur l aplage, une fois Sivert vaincu, certes avec un goût amère à cause de la destruction d'Ahtohallan, mais tout de même c'était beau ! Honnêtement, il y a pas qu'Anna qui devait être caché dans les fourrés en train de faire "Yes !", je pense que littéralement tout le monde y était en train de déboucher le champagne.



Et pour le coup, je me dois de te mettre un golden Star Wars point pour le "je t'aime"-"je sais". Oui on pourra dire c'est du vu et revu, mais je m'en fiche, après toute cette attente il est bien placé et il fait plaisir

Maintenant, la situation n'est quand même pas toute rose non plus. C'est très osé d'avoir détruit la rivière des souvenirs, j'attends avec impatience de voir ce que cela amèneras pour la suite dans le troisième tome. Cependant il reste encore l'épilogue à venir et il y a un personnage dont, sauf si j'ai loupé un épisode ou que j'ai un trou de mémoire, nous n'avons plus de nouvelles depuis quelques chapitres. Oui Morten, je ne t'ai pas oublier et je t'ai à l’œil !

Bref, je dirai que c'est une fin en apothéose, même si j'attend de voir que l’épilogue nous réserve !