Frozen: Épris dans la glace
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Re: Frozen: Épris dans la glace
Ven 07 Fév 2020, 23:36
La lecture à la recherche des infos sur Ahtohallan ça me fait penser à la scène coupé où elles trouvent le cabinet secret des parents.
Anna comme toujours en réunion privé...Toujours aussi mysterieux, on va arrêter le running gag mais...Non OK on arrête! WAIT WHAT...Parti se changer?! ...examen gynéco?! ou une escrimeuse peut-être^^
comment ça Elsa surprise que les deux s'embrassent...Elle a eu le temps de les voir en trois ans, c'est un peu surprenant pour le coup.
Décidément dans toutes les fictions, Elsa se tire d'Arendelle rapidement! Mais comme toujours dans ce cas c'est toujours surprenant que la rousse accepte que la blonde se tire aussi vite!
Tiens Elsa se détache les cheveux pour retourner chez les Northuldra...Il y a donc là aussi une tenue exigée finalement...sympathique.
Ah ça commence à pied avec les attaques...Par contre "au Nord...les Northuldra!" c'est un peu cheaté car ce sont malgré tout des voisins lointains...Mais bon c'est juste un petit détail.
C'est par ailleurs assez curieux que ça soit Anna qui réconforte Yohan à propos d'Elsa...OK Yohan a un crush on s'en doute mais...La relation Anna/ Elsa on sait qu'elle déchire tout et je vois mal Anna "accepter" de fait plus facilement qu'un voyageur qui de fait n'appartient pas à ce monde. Je crois que dans cette fiction c'est le point qui me fait tiquer. OK ça ne gène pas pour l'histoire et c'est sans doute volontaire pour la narration. ça n'empêche pas de rentrer dedans mais ça me fait un peu tiquer d'un point de vue cohérence. A moins que Yohan ne voit à un autre moment Anna en PLS total face à l'absence de sa soeur pour "pondérer" ça semble un peu bancal. D'ailleurs tu le dis qu'Anna aime profondément Elsa et le personnage en a conscience donc on voit que tu te raccroches à ça malgré tout.
Anna comme toujours en réunion privé...Toujours aussi mysterieux, on va arrêter le running gag mais...Non OK on arrête! WAIT WHAT...Parti se changer?! ...examen gynéco?! ou une escrimeuse peut-être^^
comment ça Elsa surprise que les deux s'embrassent...Elle a eu le temps de les voir en trois ans, c'est un peu surprenant pour le coup.
Décidément dans toutes les fictions, Elsa se tire d'Arendelle rapidement! Mais comme toujours dans ce cas c'est toujours surprenant que la rousse accepte que la blonde se tire aussi vite!
Tiens Elsa se détache les cheveux pour retourner chez les Northuldra...Il y a donc là aussi une tenue exigée finalement...sympathique.
Ah ça commence à pied avec les attaques...Par contre "au Nord...les Northuldra!" c'est un peu cheaté car ce sont malgré tout des voisins lointains...Mais bon c'est juste un petit détail.
C'est par ailleurs assez curieux que ça soit Anna qui réconforte Yohan à propos d'Elsa...OK Yohan a un crush on s'en doute mais...La relation Anna/ Elsa on sait qu'elle déchire tout et je vois mal Anna "accepter" de fait plus facilement qu'un voyageur qui de fait n'appartient pas à ce monde. Je crois que dans cette fiction c'est le point qui me fait tiquer. OK ça ne gène pas pour l'histoire et c'est sans doute volontaire pour la narration. ça n'empêche pas de rentrer dedans mais ça me fait un peu tiquer d'un point de vue cohérence. A moins que Yohan ne voit à un autre moment Anna en PLS total face à l'absence de sa soeur pour "pondérer" ça semble un peu bancal. D'ailleurs tu le dis qu'Anna aime profondément Elsa et le personnage en a conscience donc on voit que tu te raccroches à ça malgré tout.
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Re: Frozen: Épris dans la glace
Ven 07 Fév 2020, 23:45
Bon ben ça devait arriver : Yohan a commencé à s'éprendre pour Elsa mais jusqu'où ira cet amour ? Comment ça se finira ?
Pas mal aussi le choix de la musique, ça résume bien l'amour un peu "désespéré" que ressent Yohan.
Et sinon, quand Sivert va de nouveau frapper ? L'attaque des loups dans les montagnes aura-t-il un rapports avec lui ?
Pour le reste, ça reste bien écrit et bien raconté plus qu'à attendre la suite.
Pas mal aussi le choix de la musique, ça résume bien l'amour un peu "désespéré" que ressent Yohan.
Et sinon, quand Sivert va de nouveau frapper ? L'attaque des loups dans les montagnes aura-t-il un rapports avec lui ?
Pour le reste, ça reste bien écrit et bien raconté plus qu'à attendre la suite.
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Re: Frozen: Épris dans la glace
Sam 08 Fév 2020, 11:42
Bien... Que dire de ce chapitre...
Bon déjà le fait que ton personnage incorpore une chanson est très fluide même si c'est dommage qu'il ne passe pas par l'expression de ses propres sentiments. Ensuite. Son amour pour Elsa... J'y crois pas une seconde. Qu'il ait une attirance parce qu'elle est très très belle oui. De là à parler d'amour... M'enfin on verra bien. Pour l'instant je ne suis pas du tout convaincue. A voir comment tu vas tourner ça. Maintenant si c'est pour nous faire un gars qui est en trippe, qui en peut plus tout le long, mais qu'au final il se passe rien. Pour le coup ça serait un arc inutile dans ton histoire
D'ailleurs venons-en à ça. C'est pas que je m'en fous de ton personnage... Mais moi je veux lire une fan-fiction de la reine des neiges. Donc un peu plus de profondeur pour tous les personnages de la saga seraient excellents même si tu prétends que leurs arcs narratifs sont finis.
Enfin tu me l'as assez reproché... Quelques petites fautes de grammaire dont certaines qui piquent les yeux. ex : les verbes à la première personne avec un T à la fin. Faudra juste que tu corriges .Quant aux nombreuses répétitions des prénoms, tu m'as dit que j'utilisais "mon beau glacier" à foison mais j'aurais dû compter le nombre de fois où tu dis "ELSA/ ANNA" au lieu d'utiliser des pronoms.
Voilà voilà, j'attends de voir la suite.
Bon déjà le fait que ton personnage incorpore une chanson est très fluide même si c'est dommage qu'il ne passe pas par l'expression de ses propres sentiments. Ensuite. Son amour pour Elsa... J'y crois pas une seconde. Qu'il ait une attirance parce qu'elle est très très belle oui. De là à parler d'amour... M'enfin on verra bien. Pour l'instant je ne suis pas du tout convaincue. A voir comment tu vas tourner ça. Maintenant si c'est pour nous faire un gars qui est en trippe, qui en peut plus tout le long, mais qu'au final il se passe rien. Pour le coup ça serait un arc inutile dans ton histoire
D'ailleurs venons-en à ça. C'est pas que je m'en fous de ton personnage... Mais moi je veux lire une fan-fiction de la reine des neiges. Donc un peu plus de profondeur pour tous les personnages de la saga seraient excellents même si tu prétends que leurs arcs narratifs sont finis.
Enfin tu me l'as assez reproché... Quelques petites fautes de grammaire dont certaines qui piquent les yeux. ex : les verbes à la première personne avec un T à la fin. Faudra juste que tu corriges .Quant aux nombreuses répétitions des prénoms, tu m'as dit que j'utilisais "mon beau glacier" à foison mais j'aurais dû compter le nombre de fois où tu dis "ELSA/ ANNA" au lieu d'utiliser des pronoms.
Voilà voilà, j'attends de voir la suite.
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Re: Frozen: Épris dans la glace
Sam 08 Fév 2020, 12:14
Bon, c'est le moment de défendre mon truc apparemment XD
Alors...
Je comprends tout à fait que tu aies plus de mal à t'investir dans une fanfiction où les personnages de la saga ne sont pas les persos de premier plan (car ils restent malgré tout des personnages "principaux"). Reste que cette histoire est la suite d'une autre qui est déjà entièrement écrite. Donc je sais bien que les problèmes que tu soulèves ne concernent que celle-ci, mais ils étaient de fait déjà présents dans le premier tome. Et à te lire, j'ai véritablement l'impression que tu n'as jamais lu ce dernier. Ou très peu.
Mais il n'y a aucun souci, toutes les fictions ne sont pas faites pour tout le monde et je peux très bien comprendre que celle-ci ne soit pas faite pour toi. Ce n'est pas grave.
Je te remercie néanmoins de rester vigilante sur l'écriture. Je n'ai pas eu l'impression lors de la relecture d'avoir fait tant d'erreurs grammaticales et n'ai pas été choqué plus que ça par mes répétitions. Je vais relire tout cela très attentivement, et je te promets que je serai plus attentif sur les prochains chapitres
Concernant les sentiments du personnage pour Elsa...là encore, on revient sur le "problème du tome 1". Pour qui l'a lu et s'en souvient, il est plus qu'évident que ces sentiments ne sortent pas de nulle part. Mais je comprends ce qui peut te gêner, en ce qui concerne strictement cette seule suite.
Je tiens à te rassurer, non, cet arc narratif ne sera pas là pour faire joli. C'est même l'arc principal de cette histoire, celui autour duquel s'articulent toutes les thématiques et les propos de fond que je veux y insérer, que je ne vais pas rappeler ici, je pense que tu les percevras très bien par la suite. Je ne tire pas de plaisir à vous frustrer pour rien, donc non, rassure toi, cette histoire ira quelque part. Mais je prends note de tes observations, et je compte bien redoubler d'efforts pour que tout cela finisse tout de même par te plaire (je l'aurai un jour ! JE L'AURAI !).
Merci encore pour tes commentaires très constructifs, ils me sont véritablement très utiles, ça fait vraiment plaisir d'avoir ce genre de retours qui aident à s'améliorer En espérant que la suite te plaira plus !
Alors...
Je comprends tout à fait que tu aies plus de mal à t'investir dans une fanfiction où les personnages de la saga ne sont pas les persos de premier plan (car ils restent malgré tout des personnages "principaux"). Reste que cette histoire est la suite d'une autre qui est déjà entièrement écrite. Donc je sais bien que les problèmes que tu soulèves ne concernent que celle-ci, mais ils étaient de fait déjà présents dans le premier tome. Et à te lire, j'ai véritablement l'impression que tu n'as jamais lu ce dernier. Ou très peu.
Mais il n'y a aucun souci, toutes les fictions ne sont pas faites pour tout le monde et je peux très bien comprendre que celle-ci ne soit pas faite pour toi. Ce n'est pas grave.
Je te remercie néanmoins de rester vigilante sur l'écriture. Je n'ai pas eu l'impression lors de la relecture d'avoir fait tant d'erreurs grammaticales et n'ai pas été choqué plus que ça par mes répétitions. Je vais relire tout cela très attentivement, et je te promets que je serai plus attentif sur les prochains chapitres
Concernant les sentiments du personnage pour Elsa...là encore, on revient sur le "problème du tome 1". Pour qui l'a lu et s'en souvient, il est plus qu'évident que ces sentiments ne sortent pas de nulle part. Mais je comprends ce qui peut te gêner, en ce qui concerne strictement cette seule suite.
Je tiens à te rassurer, non, cet arc narratif ne sera pas là pour faire joli. C'est même l'arc principal de cette histoire, celui autour duquel s'articulent toutes les thématiques et les propos de fond que je veux y insérer, que je ne vais pas rappeler ici, je pense que tu les percevras très bien par la suite. Je ne tire pas de plaisir à vous frustrer pour rien, donc non, rassure toi, cette histoire ira quelque part. Mais je prends note de tes observations, et je compte bien redoubler d'efforts pour que tout cela finisse tout de même par te plaire (je l'aurai un jour ! JE L'AURAI !).
Merci encore pour tes commentaires très constructifs, ils me sont véritablement très utiles, ça fait vraiment plaisir d'avoir ce genre de retours qui aident à s'améliorer En espérant que la suite te plaira plus !
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"Look to the stars my darling baby boys
Life is strange and vast
Filled with wonders and joys
Face each new sun with eyes clear and true
Unafraid of the Unknown
Because i'll face it all with you"
"Moi, je suis peut-être pas un as de la stratégie ou du tir à l'arc, mais je peux me vanter de savoir ce que c'est que d'aimer quelqu'un." - Perceval le Gallois (ou Provençal le Gaulois)
"Il faut savoir qu'une passerelle a deux côtés...et nos parents ont eu deux filles." - Elsa d'Arendelle
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Re: Frozen: Épris dans la glace
Dim 09 Fév 2020, 11:46
Bon, j'ai pour habitude de répondre ici uiquement à chaud en relevant des élements qui ont attiré mon oreille.
Et puis hier, j'ai relu un peu le tout pour me remettre toute l'histoire en mémoire et là...J'ai grincé des dents.
Pour le dire de manière crue, un peu violente et caricaturale, le tout en une phrase pour définir cette histoire "Beaucoup de forme mais pas de fond."
Je le redis...propos caricatural mais e j'en suis navré, c'est ce qui m'a traversé l'esprit.
Je n'ai pas pour habitude de vouloir casser et ce n'est toujours pas mon but. Je vais essayer de l'expliquer un peu.
Beaucoup de forme...ça c'est un point positif, le point fort de la fiction. Les tournures de phrases sont belles, le vocabulaire est riche, parfois presque pompeux mais ça n'est pas dérangeant car tempéré par l'oralité du protagoniste dans un langage plus familier. Ca fait un joli mélange. C'est très agréable à l'oreille. ça donne envie d'être lu et on y voit ici de réelles qualités de rédaction littéraire. Pour le coup, il est très bien.
Oui mais voilà derrière ce joli paquet très bien présenté, lorsque l'on croque le gateau...il laisse un goût un peu fade...le fameux pas de fond.
L'histoire est pour l'instant très simple et c'est un choix. Ca peut très bien marcher quand c'est bien fait et il n'est nul besoin d'ajouter des quêtes secondaires ou des fausses pistes pour faire une bonne histoire.
Et quand on regarde les chapitres, bah niveau narration ils sont un peu "vides". Ce dernier chapitre par exemple en le relisant je me suis dit "oh encore une belle plume, de jolies tournures..."
Lesquelles?...Oh je ne me souviens plus (il n'y en a pas une qui "matche " plus que les autres mais ça...OSEF!!) il suffirait de relire et les relever une à une.
Et là je me fais un petit dialogue avec moi-même (oui je me parle tout seul m*rde!!!), entre moi qui ai lu et moi qui ne connait pas le chapitre.
-Ok alors il se passe quoi?
-Bah, ils sont en Arendelle!
-Je sais! C'était dit dans le dernier chapitre et ils ont joué...du coup il se passe quoi?!
-Euh...Ils se sont fait attaquer!
-Oui c'était dans le dernier chapitre! Du coup on sait comment Anna a réagi? Ils cherchent des infos?
-Euh...Non, on sait pas et Anna...bah elle le prend plutôt bien
-Quoi?! Anna apprend qu'Elsa s'est faite attaquer et elle ne décide pas d'aller botter des c*ls?! On sait pourquoi elle agit comme ça la rousse?!
-Euh non...Et du coup, Elsa l'après midi même décide de repartir pour enquêter.
-Ah donc on a des préparatifs pour cela et Anna la suit?!
-Non, ça arrive juste à la fin et elle repart seule!
-Quoi?! Anna la stolkeuse laisse sa soeur partir vers le danger?! C'est pas possible, c'est pas son caractère!!! On sait pourquoi elle fait ça du coup?!
-Bah non...
-Mais du coup il s'est passé quoi dans ce chapitre à part on compte les fleurs à Arendelle et Elsa se casse comme un pet sur une toile cirée?
-Bah rien...Enfin Yohan kiffe la blonde quand même!
-Oui mais ça c'est évident pas la peine de le préciser!...Donc y a 4000 mots pour dire on passe la journée en Arendelle et Elsa se casse?!
-En gros oui..."
Bien sûr ce dialogue, que je me suis amusé à imaginer est caricatural mais il ressort le sentiment que j'ai en lisant ce récit...Il ne se passe rien ou pas grand chose à chaque chapitre heureusement la plume est belle et capte l'attention mais...On finit par s'ennuyer un peu.
Allors je pondère...J'écris dans un registre opposé où justement je n'ai pas un chapitre ou presque sans que de nombreuses infos ne soient données. Je suis peut être même dans l'excès inverse avec unenorme fond mais une forme un peu indigeste... ce qui n'est pas forcément mieux ou moins bien.
Mais en gros je peux finalement te rendre ton "reproche" d'être "trop explicatif" là où toi bah justement tu ne l'es pas assez. Va falloir donner un peu plus de corps à toute cette histoire. Surtout que tu le répètes à foison, c'est une suite...Donc le côté "je présente"...bah ça devient très long!
Je le redis, c'est plaisant à lire y a pleins de qualité, ça alterne bien entre moments sérieux et moments plus légers mais quand on lit une histoire...on veut une histoire! Ca passe par un peu de backstory, un peu d'informations, d'explications.
Et quand tu me dis qu'Elsa est out of character. Ok mais je le justifie en donnant une explication "logique" via une backstory.
Mais là dans ce chapitre, Anna est totalement Out Of Character. Anna, tu touches à Elsa ou même tu penses une seule seconde à l'éventualité de peut être lui sortir le début d'une insulte...Mais elle vient de chercher à l'autre bout du monde pour t'éclater!
Anna elle ne peut pas laisser Elsa à plus de vingt mètres d'elle si elles sont ensemble sans lui sauter dessus en mode stolkeuse niveau expert!
Elsa elle n'arrive à s'en débarrasser dans le film qu'en l'éloignant par magie sur un bateau de glace...là, elle ne l'éloigne pas donc jamais de la vie Anna la laisse partir sans rien faire!
Où alors si elle le fait...Bah faut justifier cette attitude surprenante...et donc donner du fond!
Voilà je l'ai dit de manière un peu fouillis, peut être aussi de manière un peu sévère, c'est pas le but mais j'avais besoin d'exprimer ce sentiment au bout d'un moment.
Là encore c'est subjectif, et ça n'enlève pas la qualité du récit. Mais bizarrement dans la première fiction j'avais plus de patience sur ce point car première histoire...et justement dans la première histoire il y avait plus de fond, il se passait plus de choses!
...En gros J'AI FAIM!!!!
Et puis hier, j'ai relu un peu le tout pour me remettre toute l'histoire en mémoire et là...J'ai grincé des dents.
Pour le dire de manière crue, un peu violente et caricaturale, le tout en une phrase pour définir cette histoire "Beaucoup de forme mais pas de fond."
Je le redis...propos caricatural mais e j'en suis navré, c'est ce qui m'a traversé l'esprit.
Je n'ai pas pour habitude de vouloir casser et ce n'est toujours pas mon but. Je vais essayer de l'expliquer un peu.
Beaucoup de forme...ça c'est un point positif, le point fort de la fiction. Les tournures de phrases sont belles, le vocabulaire est riche, parfois presque pompeux mais ça n'est pas dérangeant car tempéré par l'oralité du protagoniste dans un langage plus familier. Ca fait un joli mélange. C'est très agréable à l'oreille. ça donne envie d'être lu et on y voit ici de réelles qualités de rédaction littéraire. Pour le coup, il est très bien.
Oui mais voilà derrière ce joli paquet très bien présenté, lorsque l'on croque le gateau...il laisse un goût un peu fade...le fameux pas de fond.
L'histoire est pour l'instant très simple et c'est un choix. Ca peut très bien marcher quand c'est bien fait et il n'est nul besoin d'ajouter des quêtes secondaires ou des fausses pistes pour faire une bonne histoire.
Et quand on regarde les chapitres, bah niveau narration ils sont un peu "vides". Ce dernier chapitre par exemple en le relisant je me suis dit "oh encore une belle plume, de jolies tournures..."
Lesquelles?...Oh je ne me souviens plus (il n'y en a pas une qui "matche " plus que les autres mais ça...OSEF!!) il suffirait de relire et les relever une à une.
Et là je me fais un petit dialogue avec moi-même (oui je me parle tout seul m*rde!!!), entre moi qui ai lu et moi qui ne connait pas le chapitre.
-Ok alors il se passe quoi?
-Bah, ils sont en Arendelle!
-Je sais! C'était dit dans le dernier chapitre et ils ont joué...du coup il se passe quoi?!
-Euh...Ils se sont fait attaquer!
-Oui c'était dans le dernier chapitre! Du coup on sait comment Anna a réagi? Ils cherchent des infos?
-Euh...Non, on sait pas et Anna...bah elle le prend plutôt bien
-Quoi?! Anna apprend qu'Elsa s'est faite attaquer et elle ne décide pas d'aller botter des c*ls?! On sait pourquoi elle agit comme ça la rousse?!
-Euh non...Et du coup, Elsa l'après midi même décide de repartir pour enquêter.
-Ah donc on a des préparatifs pour cela et Anna la suit?!
-Non, ça arrive juste à la fin et elle repart seule!
-Quoi?! Anna la stolkeuse laisse sa soeur partir vers le danger?! C'est pas possible, c'est pas son caractère!!! On sait pourquoi elle fait ça du coup?!
-Bah non...
-Mais du coup il s'est passé quoi dans ce chapitre à part on compte les fleurs à Arendelle et Elsa se casse comme un pet sur une toile cirée?
-Bah rien...Enfin Yohan kiffe la blonde quand même!
-Oui mais ça c'est évident pas la peine de le préciser!...Donc y a 4000 mots pour dire on passe la journée en Arendelle et Elsa se casse?!
-En gros oui..."
Bien sûr ce dialogue, que je me suis amusé à imaginer est caricatural mais il ressort le sentiment que j'ai en lisant ce récit...Il ne se passe rien ou pas grand chose à chaque chapitre heureusement la plume est belle et capte l'attention mais...On finit par s'ennuyer un peu.
Allors je pondère...J'écris dans un registre opposé où justement je n'ai pas un chapitre ou presque sans que de nombreuses infos ne soient données. Je suis peut être même dans l'excès inverse avec unenorme fond mais une forme un peu indigeste... ce qui n'est pas forcément mieux ou moins bien.
Mais en gros je peux finalement te rendre ton "reproche" d'être "trop explicatif" là où toi bah justement tu ne l'es pas assez. Va falloir donner un peu plus de corps à toute cette histoire. Surtout que tu le répètes à foison, c'est une suite...Donc le côté "je présente"...bah ça devient très long!
Je le redis, c'est plaisant à lire y a pleins de qualité, ça alterne bien entre moments sérieux et moments plus légers mais quand on lit une histoire...on veut une histoire! Ca passe par un peu de backstory, un peu d'informations, d'explications.
Et quand tu me dis qu'Elsa est out of character. Ok mais je le justifie en donnant une explication "logique" via une backstory.
Mais là dans ce chapitre, Anna est totalement Out Of Character. Anna, tu touches à Elsa ou même tu penses une seule seconde à l'éventualité de peut être lui sortir le début d'une insulte...Mais elle vient de chercher à l'autre bout du monde pour t'éclater!
Anna elle ne peut pas laisser Elsa à plus de vingt mètres d'elle si elles sont ensemble sans lui sauter dessus en mode stolkeuse niveau expert!
Elsa elle n'arrive à s'en débarrasser dans le film qu'en l'éloignant par magie sur un bateau de glace...là, elle ne l'éloigne pas donc jamais de la vie Anna la laisse partir sans rien faire!
Où alors si elle le fait...Bah faut justifier cette attitude surprenante...et donc donner du fond!
Voilà je l'ai dit de manière un peu fouillis, peut être aussi de manière un peu sévère, c'est pas le but mais j'avais besoin d'exprimer ce sentiment au bout d'un moment.
Là encore c'est subjectif, et ça n'enlève pas la qualité du récit. Mais bizarrement dans la première fiction j'avais plus de patience sur ce point car première histoire...et justement dans la première histoire il y avait plus de fond, il se passait plus de choses!
...En gros J'AI FAIM!!!!
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Re: Frozen: Épris dans la glace
Dim 09 Fév 2020, 12:26
Oh boy ça c'est du commentaire comme je les aime !!!! Merci beaucoup !!!!
Pour te répondre, je suis totalement conscient que je ne donne vraiment pas assez de matière dans mes chapitres. C'est mon problème. Je veux vraiment éviter le "trop plein" d'informations, et d'éléments qui pourraient permettre de deviner la suite, et au final je n'en donne quasiment pas. C'est vrai qu'il ne se passe pas grand chose dans ce chapitre, je le reconnais. Et je préfère le dire, histoire d'éviter les mauvaises surprises, il va y avoir un véritable "ventre mou" dans cette histoire à partir de maintenant, avant que tout ne s'accélère vers la fin. Au moins j'aurais prévenu. Mais je te remercie de le noter, je vais tâcher de travailler là dessus.
Pour ce qui est d'Anna qui serait Out of Character, j'aurais tendance à te dire oui et non. Oui car en effet, elle semble prendre tout cela un peu à la légère, et on connaît son attachement à sa soeur...mais pour moi non. Je pense vraiment qu'Anna a grandement muri dans le second film, et qu'elle a appris à avoir plus confiance en sa soeur et à la laisser un peu tranquille sans lui coller aux basques H24. Ça ne veut toutefois pas dire qu'elle ne s'en inquiète pas. Parce qu'elle vient tout juste de débuter son règne, et elle veut aussi se montrer digne d'Elsa en étant la meilleure reine possible pour Arendelle. Et ça, ça implique aussi de ne pas se mêler de tout, partout à la fois, et de laisser faire Elsa. Oui, elle a été attaquée, oui, c'est la m*rde dans la montagne, mais ça n'est pas le devoir d'Anna que de s'occuper de ça. À présent, son devoir, c'est surtout de s'occuper des Arendelliens, même si ça implique de se farcir des séances de doléances chiantes au lieu d'aller botter le cul à ceux qui cherchent la m*rde avec Elsa.
Et puis, je ne vais pas te faire le coup de la Tactique de l'Illusionniste que tu affectionnes mais...ne t'en fais pas, Anna est prévoyante, et elle est bel et bien en train de voir venir.
Bref, j'espère que j'ai répondu à tes observations. Ne t'en fais pas, ce n'était ni sévère ni méchant, juste sincère et j'adore ça, quand on est constructif et que ça me permet d'avancer. Je vais vraiment tâcher de travailler sur ces aspects, parce que je suis conscient des problèmes qu'ils peuvent poser.
Pour te répondre, je suis totalement conscient que je ne donne vraiment pas assez de matière dans mes chapitres. C'est mon problème. Je veux vraiment éviter le "trop plein" d'informations, et d'éléments qui pourraient permettre de deviner la suite, et au final je n'en donne quasiment pas. C'est vrai qu'il ne se passe pas grand chose dans ce chapitre, je le reconnais. Et je préfère le dire, histoire d'éviter les mauvaises surprises, il va y avoir un véritable "ventre mou" dans cette histoire à partir de maintenant, avant que tout ne s'accélère vers la fin. Au moins j'aurais prévenu. Mais je te remercie de le noter, je vais tâcher de travailler là dessus.
Pour ce qui est d'Anna qui serait Out of Character, j'aurais tendance à te dire oui et non. Oui car en effet, elle semble prendre tout cela un peu à la légère, et on connaît son attachement à sa soeur...mais pour moi non. Je pense vraiment qu'Anna a grandement muri dans le second film, et qu'elle a appris à avoir plus confiance en sa soeur et à la laisser un peu tranquille sans lui coller aux basques H24. Ça ne veut toutefois pas dire qu'elle ne s'en inquiète pas. Parce qu'elle vient tout juste de débuter son règne, et elle veut aussi se montrer digne d'Elsa en étant la meilleure reine possible pour Arendelle. Et ça, ça implique aussi de ne pas se mêler de tout, partout à la fois, et de laisser faire Elsa. Oui, elle a été attaquée, oui, c'est la m*rde dans la montagne, mais ça n'est pas le devoir d'Anna que de s'occuper de ça. À présent, son devoir, c'est surtout de s'occuper des Arendelliens, même si ça implique de se farcir des séances de doléances chiantes au lieu d'aller botter le cul à ceux qui cherchent la m*rde avec Elsa.
Et puis, je ne vais pas te faire le coup de la Tactique de l'Illusionniste que tu affectionnes mais...ne t'en fais pas, Anna est prévoyante, et elle est bel et bien en train de voir venir.
Bref, j'espère que j'ai répondu à tes observations. Ne t'en fais pas, ce n'était ni sévère ni méchant, juste sincère et j'adore ça, quand on est constructif et que ça me permet d'avancer. Je vais vraiment tâcher de travailler sur ces aspects, parce que je suis conscient des problèmes qu'ils peuvent poser.
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Re: Frozen: Épris dans la glace
Jeu 13 Fév 2020, 13:25
Enfin ! Yohan assume ses sentiments pour Elsa ! Champomy pour tout le monde !
Bon maintenant, faut voir la manière dont il va s'y prendre, et surtout espérer que ce soit réciproque, sinon j’imagine pas la situation gênante (enfin c'est pas comme si la moitié du royaume semblait déjà l'avoir cramé depuis des années )
Blague mise à part, la partie musical pour accompagner ce moment était très bien choisi, et ça rajoute un petit quelque chose de touchant qui nous fait vraiment comprendre ce que ressent le personnage.
Pour le reste, l'enquête avance doucement, mais le fait que les Northuldras maîtrisait la magie et est choisi de l'oublier (ou pas, qui sait ?) m'a fait pensé à l'Atlantide avec la lecture et l'écriture, dans la même idée.
En tout cas j'ai hâte de savoir la suite, parce que je sais pas pourquoi, entre la magie et maintenant les attaques de loups, quelque chose me dit que ça va pas être de la rigolade pour arrêter Sivert !
Bon maintenant, faut voir la manière dont il va s'y prendre, et surtout espérer que ce soit réciproque, sinon j’imagine pas la situation gênante (enfin c'est pas comme si la moitié du royaume semblait déjà l'avoir cramé depuis des années )
Blague mise à part, la partie musical pour accompagner ce moment était très bien choisi, et ça rajoute un petit quelque chose de touchant qui nous fait vraiment comprendre ce que ressent le personnage.
Pour le reste, l'enquête avance doucement, mais le fait que les Northuldras maîtrisait la magie et est choisi de l'oublier (ou pas, qui sait ?) m'a fait pensé à l'Atlantide avec la lecture et l'écriture, dans la même idée.
En tout cas j'ai hâte de savoir la suite, parce que je sais pas pourquoi, entre la magie et maintenant les attaques de loups, quelque chose me dit que ça va pas être de la rigolade pour arrêter Sivert !
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Re: Frozen: Épris dans la glace
Ven 21 Fév 2020, 22:38
Elsa est repartie, les choses sont revenues "à la normale", il est désormais temps de tenter d'en savoir plus sur tout ce bordel. À moins que quelqu'un s'en mêle bien sûr.
J'espère que ce nouveau chapitre vous plaira ! Enjoy !
Kristoff regardait la route d’un air serein. À côté de lui, Yohan paraissait crispé. Les deux hommes étaient assis à l’avant du nouveau traineau du montagnard, qu’Anna n’avait pas tardé à lui trouver après ce qui était arrivé au précédent. Quelques jours à peine après la séance de doléances, et après que Yohan lui eut finalement raconté en détails l’attaque qu’Elsa et lui avaient subi, la Reine d’Arendelle les avait envoyés, Kristoff et lui, à la rencontre des trolls. Elle avait été particulièrement intriguée par la présence dans les montagnes du Nord d’un des leurs, un troll dénommé Morten d’après les dires de son Escorte Royale. Et lorsque le glacier s’était lui aussi montré curieux quant à cet étrange personnage, dont lui-même n’avait jamais soupçonné l’existence, Anna n’avait pas hésité, et les avait expressément demandé d’aller voir les trolls dans l’espoir de dénicher des informations en plus. De par ses obligations, elle n’avait pas pu les accompagner, mais Kristoff avait bon espoir qu’ils soient vite revenus à Arendelle avec les informations qu’elle voulait.
Après s’être assuré que Sven tenait la cadence du traineau, le solide montagnard se tourna vers Yohan. Ce dernier affichait un air contrit.
« Ça va ? demanda Kristoff
Son ami haussa les épaules.
- Bof, je sais pas trop. Le prends pas mal mais je suis jamais très à l’aise à l’idée d’aller voir les trolls.
- Ah bon ?
Le Livreur de Glace le regarda, surpris. Que pouvait bien avoir Yohan contre sa famille d’adoption ?
- Bah disons que la première fois que je suis allé les voir, expliqua ce dernier, ils m’ont avoué en gros que j’allais manquer de provoquer la chute d’Arendelle et c’est bien ce qui a failli se produire.
Kristoff eut un petit rire.
- C’est que ça ? Bah finalement tout s’est bien terminé, t’en fais pas pour ça.
- Oh c’est pas pour ça que je m’en fais. Si quand on arrive ils me balancent encore une sorte de prémonition glauque ou qui annonce d’autres trucs pas très jolis, ça va la faire un peu mal.
Le montagnard hocha la tête. Il pouvait comprendre ce que ressentait le voyageur dimensionnel, et même s’il aimait beaucoup sa famille, il connaissait plus que bien la propension de Grand Pabbie à donner de grands avertissements dramatiques et bien souvent lourds de conséquences. Néanmoins, il haussa les épaules et se voulut rassurant.
- Je comprends. Mais ne t’inquiète pas, si ça se trouve ce sera rien du tout.
À ses côtés, Yohan ne semblait pas convaincu. Il resserra son manteau autour de ses épaules. Le traineau s’enfonçait de plus en plus profondément dans la forêt, et les arbres autour d’eux leur cachaient progressivement la lumière du jour.
- T’as peut-être raison, finit par dire le jeune homme, mais je serais tout de même plus tranquille si on avait plus solide que du « si ça se trouve » ».
Quelques minutes plus tard, Sven ralentit, et finit par s’arrêter à l’aune d’une petite clairière. Parsemée de rochers dispersés ça et là, elle était éclairée par les quelques rayons de soleil qui parvenaient à filtrer à travers la cime des arbres. Les deux hommes sautèrent du traineau, et après avoir donné une tape amicale sur l’encolure de Sven, Kristoff s’avança et cria:
- Salut la famille ! C’est moi ! J’ai des questions pour vous ! Et je vous amène un invité !
Pendant quelques secondes, seul un silence pesant lui répondit. Puis, la terre commença à trembler. À côté de Kristoff, Yohan encaissait les secousses d’un air indifférent. Et les pierres finirent par s’animer. D’un même mouvement, elles se mirent à rouler furieusement en direction des deux hommes. Et alors qu’elles avaient presque atteint leurs pieds, l’une d’elles sembla se déployer comme un hérisson, et une petite créature grise fit un bond en direction de Kristoff, s’élançant dans les airs en piaillant:
« Kristoff !!! Dans mes bras mon garçon !
Sans sourciller, le montagnard attrapa la créature au vol, non sans ployer légèrement sous le poids de la petite dame en pierre qui venait de lui sauter dans les bras.
- Héhé Bulda, railla-t-il, cette fois je t’avais vue venir ! Tu vas pas me mettre par terre à chaque fois !
La femme troll se mit à lui ébouriffer affectueusement les cheveux, comme une mère devant son fils. Puis, elle sauta à terre, et se dirigea vers Sven. Mais au moment où elle tournait ses yeux vers le renne, son regard se posa sur Yohan. Ce dernier, légèrement gêné après avoir sentit l’intégralité des regards des trolls se poser sur lui, leur adressa un discret signe de la main.
- Euh…salut.
À l’évidence, il ne semblait toujours pas à l’aise devant eux. Et les regards suspicieux que les trolls lui lançaient paraissaient être une raison amplement suffisante. Le regard de Bulda était néanmoins enjoué lorsqu’elle s’approcha de lui en le saluant:
- Oh, mais revoilà le visiteur tombé du ciel ! s’écria-t-elle, ça fait un moment dis moi mon chéri ! Comment vas-tu ?
- Bien Madame, balbutia Yohan, je vous remercie.
Il ne réagit pas alors que Bulda le détaillait sous toutes les coutures, comme elle l’avait déjà fait 3 ans auparavant. Il était trop concentré à jeter un regard circonspect à Kristoff. Devant lui, le glacier avait retrouvé Grand Pabby. Le doyen de la tribu troll conversait avec leur fils adoptif en s’approchant de Yohan. Lorsqu’il fut arrivé à ses pieds, le troll croisa ses petits bras de pierre dans son dos et leva la tête vers lui pour le regarder. Contrairement à la fois précédente, il semblait plus surpris qu’inquiet en revoyant le visiteur d’un autre monde.
- J’avoue être surpris de te revoir mon garçon, dit-il, pour être franc je ne m’attendais pas à ton retour.
Yohan ne savait pas s’il parlait de son retour en Arendelle ou de son retour chez eux, mais il s’abstint de poser la question. Grand Pabby s’adressa à lui d’un ton plus léger que d’ordinaire:
- D’après Kristoff, vous auriez des questions à nous poser.
Les deux hommes se regardèrent. Il était singulièrement curieux que le vieux troll n’ait pas anticipé leur venue, ni même les questions qu’ils étaient venus poser. Et à voir l’air étrange avec lequel ce dernier les regardait, il était impensable qu’il fasse semblant.
- Eh bien, commença Yohan, à vrai dire c’est Anna qui nous envoie pour…
- Ah, cette chère Anna ! le coupa Bulda, je l’adore je l’adore ! Oh mon Kristoff, quelle délicieuse femme tu as trouvé avec elle !
Kristoff se passa nerveusement la main dans les cheveux, légèrement gêné.
- Merci Bulda. Mais Yohan a raison, c’est elle qui nous a envoyé. Elle a des questions par rapport à ce qui se passe dans la forêt.
Devant eux, l’ensemble des trolls échangèrent des regards d’incompréhension, comme s’ils ne saisissaient pas le sens de ce que venait de dire Kristoff. Grand Pabby lui-même se tourna vers lui sans paraître comprendre.
- Ce qui se passe dans la forêt ? Que voulez-vous dire ? Yohan s’avança pour répondre.
- Des attaques. Les attaques de loups ont triplé dans la région récemment, et visiblement certaines autres choses s’y déroulent. Des trucs pas très jolis. Le jeune homme attendit quelques instants, mais il dut se rendre à l’évidence: Grand Pabby ne semblait absolument pas savoir de quoi il parlait. Il continuait de le regarder d’un air curieux, comme s’il attendait la suite de ses paroles pour savoir de quoi il s’agissait. Mais lorsqu’il finit par voir qu’il n’y avait aucune suite, il s’enquit sans rien cacher de son incompréhension:
- Et bien, il y a toujours eu des attaques de loups dans les montagnes, je ne vois rien d’alarmant à cela. C’est simplement pour cela que vous êtes venus jusqu’ici ?
Sur le côté, Kristoff ne disait rien. Les trolls non plus, mais à en juger par les regards qu’ils jetaient sur Yohan, les créatures de pierre devaient commencer à penser que Anna et lui développaient de sérieux problèmes de paranoïa. Yohan, lui, ne se formalisa pas de la réponse de Grand Pabby, et agitant la main, changea de question:
- Bon, soit, les attaques de loups d’accord…mais alors, s’il ne se passe rien de spécial dans les montagnes, pourquoi y envoyez vous certains d’entre vous ?
Cette fois, c’était sûr, les trolls paraissaient persuadés que Yohan était devenu fou. Certains d’entre eux commençaient même à laisser paraître de légers signes d’agacement. Kristoff pouvait sentir leur malaise poindre autour de lui. Qui était cet étrange humain pour réapparaître ainsi, 3 ans plus tard, et venir leur parler de choses qui n’avaient vraisemblablement aucun sens pour eux ?
Le montagnard s’avança pour parler, mais Grand Pabby le devança. Il regardait à présent Yohan d’un air sévère:
- Mon garçon, nous autres trolls n’avons jamais vécu ailleurs qu’ici, et aucun de nous ne s’est jamais aventuré plus loin que cette forêt.
Il semblait presque courroucé du sous-entendu de Yohan. Le jeune homme, décontenancé, ne sut pas quoi répondre devant l’aplomb du troll, mais Kristoff vint à son secours.
- Yohan a rencontré un troll l’autre jour dans les montagnes du Nord, expliqua-t-il, et juste après ils ont été attaqués Elsa et lui. Anna nous a simplement envoyés pour savoir si vous pouviez nous aider à comprendre ce qui s’est passé.
Grand Pabby ne sembla pas impressionné par l’explication du glacier, mais il tiqua néanmoins sur une de ses paroles.
- Un troll ? Dans les montagnes du Nord ? Voyons Kristoff, tu sais bien que c’est impossible.
- Mais…
Le montagnard fut coupé par Yohan, qui commençait à s’impatienter.
- Il dit vrai. J’étais avec Olaf, nous avons rencontré un troll dans les montagnes, il nous a même aidé à trouver notre chemin.
Parmi les trolls, certains s’étaient mis à discuter entre eux. Kristoff pouvait même entendre des bribes de conversation. La plupart portaient sur les manières ou la santé mentale de Yohan. Pour eux, être dérangés en pleine sieste pour s’entendre raconter des choses auxquelles ils ne croyaient pas était un manque de respect manifeste. Lui croyait son ami, mais cela n’était vraisemblablement pas le cas de Grand Pabby. Le doyen insista:
- Yohan mon garçon, je te l’ai dit: il est formellement impossible que tu aies rencontré l’un de nous si loin d’ici. Tu as du te tromper. Aussi si vous n’avez rien de plus important à nous apprendre, vous allez devoir dire à cette chère Anna que…
- Je suis plein de choses Grand Pabby, mais je ne suis pas un menteur ! s’emporta Yohan, je sais ce que j’ai vu, et cette créature était un troll, même si elle a prétendu le contraire !
L’espace d’un instant, Kristoff crut que Grand Pabby allait être en colère contre Yohan, mais il vit l’expression du doyen changer. La fin de la phrase de son ami semblait l’avoir interpellé. Le troll leva la tête vers Yohan, et répéta:
- Comment ça « elle a prétendu le contraire » ?
- Ben ouais, expliqua Yohan, je me suis demandé comment ça se faisait que je tombe sur un troll si loin dans les montagnes, mais lorsqu’il a entendu le mot « troll » il a drôlement insisté sur le fait que c’en était pas un, à croire que je l’avais insulté !
À présent, Grand Pabby ne riait plus. Il regardait Yohan d’un air grave, et semblait avoir retrouvé son sérieux. Kristoff ne voyait pas ce que le voyageur dimensionnel avait bien pu dire de si important, mais il avait appris depuis bien longtemps à ne pas douter des intuitions du doyen du peuple troll. Comme pour se rassurer, ce dernier demanda:
- Es-tu sûr de toi Yohan ? Était-ce vraiment un troll ?
- Croyez moi, je sais reconnaître un troll quand j’en vois un.
Grand Pabby baissa la tête. Il semblait réfléchir. Et sans trop savoir pourquoi, Kristoff se sentit soudainement pris d’un certain malaise, comme si les autres trolls eux-mêmes partageaient la soudaine anxiété de leur doyen. En regardant autour de lui, le fiancé d’Anna put en voir certains qui discutaient doucement entre eux, tandis que d’autres paraissaient toujours ne rien comprendre. L’ambiance anxiogène dura quelques secondes, jusqu’à ce que Bulda ne finisse par s’avancer vers Grand Pabby en lui posant la main sur l’épaule. Elle semblait extrêmement nerveuse.
- Pabby…tu crois que…qu’il pourrait…
- Je ne sais pas Bulda, répondit le troll d’un air grave. Puis, il leva de nouveau la tête vers Yohan.
- Yohan mon garçon…ce troll…quel était son nom ?
Kristoff put sentir le silence de mort qui s’ensuivit tomber instantanément sur l’ensemble des trolls. Tous étaient pendus aux lèvres de Yohan, et attendaient sa réponse.
- Morten, dit-il finalement, il s’appelait Morten.
Les trolls ne répondirent pas, mais Kristoff sut à leurs réactions que ce nom ne leur était pas inconnu. Certains couinèrent de peur, et d’autres reculèrent vivement, le plus loins possible de Yohan. Bulda porta sa main à sa bouche d’un air effrayé, et Grand Pabby lui même afficha sur son visage une mine grave qui fit froid dans le dos à Kristoff. Il n’avait jamais vu sa famille dans cet état là. N’y tenant plus, il s’avança et demanda:
- Donc, c’est bien un troll ? Vous le connaissez ?
Mais les créatures de pierre ne l’écoutaient pas. Bulda se tourna vers Pabby et s’enquit:
- Non, ce n’est pas possible, il ne peut pas…
- J’ai bien peur que si Bulda, répondit le doyen, Yohan ne ment pas, je le vois pleinement dans ses yeux désormais.
Puis il se tourna vers les deux hommes, et les invita à le suivre. Il les amena au centre de la clairière, tandis que les autres trolls se rangèrent en cercle autour d’eux. Tous affichaient toujours le même air gêné et angoissé. Yohan n’avait aucune idée de sa provenance, pas plus que Kristoff, ce qui inquiétait grandement le montagnard. Pourquoi ce Morten les mettait-il si mal à l’aise ?
Pabby s’approcha de lui, et lui demanda:
- Kristoff mon garçon, tu sais que nous n’avons jamais refusé d’accueillir quiconque en ce lieu ?
Kristoff acquiesça. Il connaissait bien sa famille. Ils pouvaient paraître un peu rustres aux premiers abords, mais les trolls avaient tous le coeur sur la main, et ils étaient toujours prêts à se montrer avenants et gentils avec tout le monde. Pabby soupira:
- Pendant des années, tu as grandi ici, tu as vécu avec nous. Anna, Elsa, et même toi Yohan, vous nous avez toujours fait confiance, sans jamais savoir ce qu’il s’était passé chez nous par le passé…et pourtant…
- Doit-on vraiment leur dire Pabby ? couina Bulda
- Ils doivent savoir Bulda. S’il a trouvé un moyen de réveiller la magie, alors ils doivent y être préparés. Kristoff et Yohan échangèrent un regard. Ils ne comprenaient rien à ce qu’étaient en train de dire les trolls.
- Réveillé la magie ? questionna Yohan, qu’est-ce que ça veut dire ? Mais enfin, c’est quoi le problème avec ce troll ?
Sans répondre, Grand Pabby fit appel à ses pouvoirs. Les habituelles aurores magiques s’élevèrent dans les airs et représentèrent ce que les deux hommes identifièrent comme le village des trolls.
- Il y a bien longtemps, expliqua le doyen, Morten était l’un des nôtres. Il vivait comme nous, heureux et satisfait. Il était un troll comme les autres…
Kristoff et Yohan regardaient, médusés. Puis, la scène montrée par le troll changea, pour se métamorphoser en une autre, que les deux hommes connaissaient bien.
- Et puis, un jour, le roi Agnar et la reine Iduna sont venus, avec leurs deux petites filles. La suite, vous la connaissez: j’ai utilisé la magie pour ôter les souvenirs magiques d’Anna, afin qu’elle ne souffre pas de la blessure accidentelle infligée par Elsa.
- Et quel est le rapport avec Morten ? demanda Yohan
- Le rapport, était que Morten appréciait beaucoup la magie. Et il était fasciné par les humains. Il voulait que nous existions au grand jour, pour pouvoir leur apporter notre aide avec notre magie, et pourquoi pas, vivre parmi eux, comme des égaux. Mais nous n’approuvions pas ses idées. Nous n’avons rien contre les humains, mais nous sommes un peuple de la forêt, et nous ne pourrions vivre très longtemps auprès d’eux.
Face à la petite troupe, les aurores magiques montraient à présent des trolls en train de dépérir, ou de devenir fous, à force de côtoyer des humains trop longtemps.
- Il est parti c’est ça ? s’enquit Kristoff, ce Morten est parti vivre parmi les humains ?
Pabby secoua tristement la tête.
- Les choses n’ont pas été si simples. Morten était furieux que nous ne soyons pas d’accord. Il ne trouvait pas juste que seul le doyen des trolls ait le don de pratiquer la magie. Il voulait absolument en avoir le pouvoir lui aussi. Mais je lui ai maintes fois répété que, tant que je serai là, il ne pourrait jamais pratiquer cet art. Que ses idées étaient trop dangereuses pour notre peuple.
- Et qu’a-t-il fait ?
- Que crois-tu qu’il ait fait ? Il a perdu l’esprit. Et il a tenté de me tuer.
Kristoff s’étrangla.
- QUOI ?! Mais comment…
- Il s’est réveillé un soir, expliqua Pabby, et, alors que je dormais, il a tenté de me faire rouler jusqu’au lac en bas de la colline.
Effaré, le montagnard baissa la tête. Bulda pleurait. Pour un troll, nager était impossible. Ils étaient en pierre. Pour eux, la moindre petite baignade, et c’était la noyade assurée ! Pabby soupira et continua:
- Heureusement, je me suis réveillé à temps pour l’arrêter. Nous ne savions même pas comment réagir. Une tentative de meurtre, ici, parmi nous ! Jamais une chose pareille n’était arrivée. Nous ne pouvions même pas imaginer quelle serait la punition de Morten.
Parlant fort pour couvrir les sanglots de Bulda, Yohan s’enquit:
- Et au final, qu’avez-vous fait ?
- Ce qu’il fallait pour notre survie. Nous l’avons chassé. Nous avons banni Morten de notre petite tribu. Il était furieux lorsqu’il est parti. Au départ, nous pensions qu’après quelques jours seul dans la nature, il reviendrait s’excuser, et tout redeviendrait comme avant. Mais nous ne l’avons jamais revu. Et plus jamais nous n’en avons entendu parler. Jusqu’à aujourd’hui. Pour être tout à fait honnête avec vous, nous le pensions mort. Et nous n’avons jamais cessé de nous en vouloir pour l’avoir banni.
- Mais il a essayé de te tuer ! protesta Kristoff
- Tu ne comprends pas mon garçon, soupira Pabby, j’ai échoué. J’ai échoué à lui faire comprendre, à lui faire voir les choses telles que nous les voyons. Au lieu de cela, j’ai entretenu la haine qu’il semble nous porter désormais. Et s’il nous a renié au point de ne plus se considérer comme un troll, c’est qu’il a désormais d’autres objectifs.
Yohan se leva. Ses jambes commençaient à lui faire mal à force d’être accroupi.
- Et quels sont ces objectifs d’après vous ? s’enquit-il
- S’il a toujours l’ambition de maîtriser la magie, dit Pabby, alors il doit n’avoir jamais cessé de rechercher ce but. Un troll n’abandonne pas facilement. Je ne le pense pas assez puissant pour développer des capacités magiques seul, mais la Forêt du Nord est un lieu empreint de magie. S’il est bien vivant, et qu’il est là-bas, alors il a pu trouver quelque source de magie.
- Et c’est grave ?
Grand Pabby s’arrêta. Il regarda Yohan, puis Kristoff. Les autres trolls étaient toujours en proie à un malaise profond. À l’évidence, l’histoire de Morten ne leur plaisait pas à entendre. Et à présent qu’ils savaient qu’il était encore en vie, elle semblait leur apporter plus d’inquiétude qu’ils n’en avaient jamais eu. Kristoff pouvait sentir tout cela chez sa famille adoptive, et cela ne lui plaisait pas.
- Si la réapparition de Morten coïncide avec d’autres événements magiques, déclara le doyen, je vous conseille de faire sérieusement attention à vous, et à trouver d’où vient cette source de magie. Sinon…et bien, prions pour que celle-ci soit bénéfique, et que tout ça ne soit qu’une simple coïncidence.
Quelques instants plus tard, après avoir dit au revoir aux trolls, et alors qu’ils étaient repartis en direction d’Arendelle, Kristoff repensait encore aux paroles de Grand Pabby. Eux qui s’étaient toujours montrés bons et gentils, ils avaient ainsi chassé l’un des leurs, le laissant livré à lui même en pleine nature. Kristoff savait qu’ils n’avaient pas fait cela gratuitement, et que Morten avait mérité son sort, mais au fond de lui, il ne pouvait s’empêcher d’avoir pitié de lui. Il se souvenait comment était sa vie avant d’être recueilli par les trolls, à devoir courir les forêts et les rues comme un va nu pieds à la recherche d’un endroit où dormir, traité comme un paria par les autres glaciers…il ne souhaitait cela à personne, pas même à un troll qui aurait tenté d’assassiner Grand Pabby.
À côté de lui, Yohan ne semblait pas partager son ressenti. Le jeune homme paraissait pensif, et regardait la route d’un air distrait.
- Yohan ? demanda Kristoff, ça va ? T’as pas l’air dans ton assiette.
Le voyageur dimensionnel se tourna vers lui en agitant la main d’un air nonchalant.
- Hein ? Oh non non, tout va bien Kristoff, ne t’en fais pas.
- C’est ce qu’a dit Grand Pabby qui t’inquiète ?
- Non, soupira Yohan, ça, je me doutais bien qu’il avait du arriver un truc de particulier avec ce Morten. Un troll seul dans les montagnes, c’est pas commun. Ce que je me demande c’est…
Il s’arrêta, son visage reprenant un air sérieux et nerveux.
- C’est ? s’enquit Kristoff
- C’est un homme qui nous a attaqué Elsa et moi. J’en suis sûr. J’ai vu quelqu’un ce jour là, perché sur la colline.
- Et alors ?
- Alors je me demande s’il existe un lien entre ce Morten et l’homme qui nous a attaqué. C’est très probable, mais je voudrais pas tirer de conclusions hâtives ou alarmantes. Toutes ces histoires de magie et de trolls ne me plaisent pas.
La forêt défilait désormais au rythme de la course de Sven, qui tirait le traineau. Le soleil commençait à revenir, filtrant de nouveau à travers les arbres. Ils seraient bientôt rentrés à Arendelle.
- Ne t’en fais pas, le rassura Kristoff, nous serons bientôt au château. On en parlera avec Anna et on trouvera bien une solution. Et puis, Elsa pourra nous aider, elle aussi.
Yohan ne répondit pas. Il ne comptait certainement pas l’avouer à Kristoff, mais il se fichait bien de l’histoire des trolls. Peut-être existait-il un lien entre sa rencontre avec Morten et l’attaque dans les montagnes, mais il se sentait parfaitement de taille à affronter un petit troll, aussi belliqueux puisse-t-il être. Non, comme depuis des jours à présent, c’était Elsa qui occupait ses pensées. Son absence. Ou plus exactement, l’absence de réponse.
Il lui avait finalement écrit.
Le soir même, il s’était assis à son bureau, et prenant sa plume, avait rédigé une longue lettre dans laquelle il exprimait l’entière vérité sur ce qui le gênait depuis qu’il était revenu à Arendelle. Bien sûr, il n’avait pas livré ses sentiments à l’ancienne Reine de but en blanc, il n’était pas stupide. Mais il ne pouvait s’empêcher de se demander ce qu’elle penserait en voyant à quel point il associait dans son esprit le royaume d’Arendelle à sa présence. L’endroit sans elle lui paraissait inconcevable, il avait été très clair là dessus. Et elle ne lui avait pas répondu. Pas encore. Yohan ne s’en faisait pas, il savait que, là où elle était et au vu de la situation, Elsa devait avoir bien d’autres chats à fouetter que de répondre à ses lettres. Mais il attendait. Il attendait tout de même une réponse de sa part, n’importe laquelle. Car il savait qu’elle lui en donnerait une. Elsa ne laissait jamais personne de côté. À la fois son plus grand défaut, et sa plus belle qualité. Elle était animée d’un amour profond pour les gens qui l’entouraient, et même si elle avait la plupart du temps tout le mal du monde à l’exprimer ou à le montrer, c’était cette maladresse qui faisait une grande partie de son charme. Elsa était forte et puissante, mais également si fragile et hésitante émotionnellement. C’était ce qui faisait qu’Anna l’aimait tant, de même que la plupart des habitants d’Arendelle, et Yohan ne faisait pas exception. Et après s’être donné la peine de lui écrire, en s’étant en plus senti parfaitement ridicule au moment d’appeler l’Esprit du Vent, il espérait simplement que la Reine des Neiges le comprenne…
- Hé oh Yohan !
- Hein ? Quoi ?!
Sursautant légèrement, ce dernier fut tiré de sa rêverie par Kristoff, qui le secoua gentiment.
- Tu m’as pas répondu. Je me demandais: tu penses qu’Elsa nous apportera des réponses ?
La question le prit de court. Yohan n’y avait pas songé, mais il était évident qu’avec tous les moyens à sa disposition, Elsa pourrait aller bien plus loin dans ses investigations.
- Bien sûr, répondit-il finalement, Elsa est le Cinquième Esprit, s’il y a bien quelqu’un qui est capable de maîtriser la situation, c’est elle.
Elsa devait bien l’avouer: elle ne maitrisait pas la situation.
Cela faisait à présent près de trois heures qu’elle avait quitté le camp pour tenter de retrouver des traces dans la forêt qui lui permettraient de trouver des indices. À ses côtés, Bruni s’ébattait joyeusement dans les arbres. Visiblement la salamandre ne semblait pas prendre la mesure de la nervosité du Cinquième Esprit. Pourtant, Elsa avait cherché. Lorsqu’elle était revenue, la première chose qu’elle avait faite avait été de s’entretenir avec Yelena à propos de ce qu’elle avait découvert dans la bibliothèque du château. Les liens des Northuldra avec la magie. Pourtant, la doyenne de la tribu n’avait rien pu lui apporter de plus. Elle avait fortement insisté sur le fait que ces histoires de magie ne lui disait rien du tout, et elle lui avait assurée que les Northulra n’avaient pas la moindre connaissance magique. Selon ses dires, les esprits étaient la seule source de magie qu’il était possible de trouver aux alentours.
Mais Elsa n’était pas convaincue. Elle ne se considérait pas comme une grande observatrice, mais elle était persuadée que Yelana lui cachait quelque chose. Elle n’avait pourtant aucune raison à cela, elle l’appréciait et lui faisait confiance, mais Elsa ne pouvait s’empêcher de repenser à la façon dont la vieille femme avait obstinément nié toutes les révélations qu’elle lui avait fait.
Et depuis ce jour, elle était bredouille. Elle avait eu beau retourner la forêt dans tous les sens, passant des journées entières aux côtés de Courant d’Air et du Nokke pour trouver une quelconque trace de magie ou de présence humaine autre que Northuldra dans les montagnes. Elle avait cru Yohan lorsqu’il avait parlé d’un homme présent lors de l’attaque, et si il avait dit vrai, cela lui faisait au moins une piste où chercher en priorité.
Lorsqu’elle repensa au voyageur dimensionnel, Elsa sentit un élan de stress la parcourir. Yohan…elle avait reçu une lettre signée de sa main quelques jours auparavant. Courant d’Air la lui avait déposée un soir alors qu’elle était à Ahtohallan. Au départ, elle s’était attendue à ce que Yohan ait de nouvelles informations à lui donner. Mais ce n’était pas véritablement là l’objet de sa lettre.
Selon ses propres mots, elle lui manquait. Il n’arrivait vraisemblablement pas à se faire à l’idée qu’elle vive désormais ailleurs qu’à Arendelle. Elsa en avait été très surprise. Anna elle-même s’était vite habituée à la chose. Pourquoi quelqu’un qu’elle ne connaissait que depuis 3 ans y avait-il autant de mal ? « Si Arendelle est un endroit merveilleux, elle le doit en partie à ta présence, avait-il écrit, j’ai déjà exprimé jadis que c’est toi qui m’a poussé à vouloir découvrir le royaume, et je l’exprime de nouveau ici. Pour moi, Arendelle perd beaucoup de son attrait et de son charme s’il n’est plus possible de te voir en faire partie. » Elsa était très flattée de se voir associée à la grandeur du royaume, et elle s’était même demandée un instant si Yohan n’avait pas d’autres raisons quant à ce manque qu’il semblait ressentir. Mais elle avait vite chassé cette idée. S’il avait véritablement passé 5 années à visiter tous ces mondes différents, il était impensable qu’il ne soit revenu que pour elle. Elsa ne se pensait pas capable de provoquer un tel attachement. Les grandes histoires d’amour, c’était bon pour Anna.
Mais alors qu’elle commençait à penser qu’elle allait bien devoir finir par lui répondre, et qu’elle réfléchissait à ce qu’allait bien pouvoir être sa réponse, elle sentit le vent forcir.
- Courant d’Air ? demanda-t-elle, tu ressens quelque chose ?
Elle s’attendit à ce que le vent la pousse dans une direction précise, mais au lieu de cela, ce dernier redoubla d’intensité, si bien qu’Elsa dut attacher ses cheveux pour ne pas être gênée.
- Courant d’Air ! Mais qu’est-ce qui t’arrive ?
Tâchant d’avancer tant bien que mal au milieu des rafales de vent et des feuilles qui volaient désormais dans tous les sens, Elsa sentit Bruni grimper sur son épaule. L’esprit du feu s’agitait et regardait de tous côtés avec des yeux fous, comme si quelque chose approchait.
- D’accord, j’ai compris.
Se tenant prête, Elsa concentra ses pouvoirs dans ses mains, mais rien ne vint. Courant d’Air et Bruni s’excitaient toujours. Les mains crispées, et les pieds solidement cloués au sol, Elsa tourna frénétiquement la tête de gauche à droite, puis sursauta lorsqu’une voix grave et sombre se fit entendre à travers les arbres.
- Bonjour, Elsa.
À sa grande surprise, la Reine des Neiges ne pouvait pas voir d’où provenait la voix. Cette dernière s’élevait des arbres autour d’elle comme un écho, comme si elle l’entendait depuis l’intérieur d’une grotte. La jeune femme se raidit.
- Qui est là ? demanda-t-elle
- Là, pas là, tout est relatif ma chère, répondit la voix, moi, je suis partout. Partout où vous êtes. Mais vous, vous êtes là où vous ne devriez pas être.
Elsa secoua la tête. Elle n’avait rien compris. Mais elle ne comptait pas se laisser faire par un quelconque plaisantin qui se payait sa tête.
- Je ne trouve pas ça drôle, grinça-t-elle, montrez vous !
La voix partit d’un rire glaçant, tandis qu’Elsa sentit Courant d’air s’entortiller autour d’elle.
- Oh, mieux vaut pour vous que je ne me montre pas. Auquel cas, vous le regretteriez…
Sentant ses sens en alerte, Elsa relança ses pouvoirs dans ses mains. Elle se sentait observée, et cela ne lui plaisait pas. Autour d’elle, Bruni et Courant d’air étaient comme fous. La salamandre avait quitté son épaule, et sautait d’arbres en arbres avec l’énergie du désespoir, tandis que l’esprit de vent continuait de s’agiter.
- Savez-vous au moins qui je suis, pour me menacer ainsi ? gronda Elsa, je vous conseille de…
- Oh je sais très bien qui vous êtes, Elsa d’Arendelle, répondit la voix.
Elle avait dit cela sur un ton étrange, comme si elle était énervée et tentait de se contenir.
- Je sais qui vous êtes, et ce que vous et votre peuple avez fait. Et croyez bien que je meurs d’envie de vous le faire payer. Mais il ne sera pas dit que j’aurais été un monstre tel que vous l’avez été. Aussi, Ahtohallan m’est témoin je vous fait une offre…
Elsa ne savait toujours pas de quoi la voix parlait. Ni elle ni Arendelle n’avaient jamais rien fait à personne, pas depuis son grand père en tous cas, et elle ne se souvenait pas s’être fait d’autres ennemis depuis Hans. Et Hans était mort. Mais elle était sûre d’une chose: elle n’était pas femme à céder au chantage.
- Je ne sais pas de quoi vous parlez mais si vous continuez à me menacer je…
- Voici mon offre, la coupa la voix sans prêter attention à ses paroles, vous rentrez chez vous, dans votre chère Arendelle, et vous laissez les Northuldra vivre en paix, sereinement, sans jamais que votre peuple ne se mêle à nouveau de ce qui ne le concerne pas. C’est là tout ce que je vous demande.
- Et si je refuse ? demanda Elsa
L’instant de silence qui suivit lui donna presque l’impression que la voix était partie. Mais celle-ci finit par répondre, sur un ton plus terrifiant encore.
- Alors, vous saurez ce que ça fait que de tout perdre, que de voir tout ce à quoi vous tenez réduit en cendres, et de voir ceux qui vous aiment se retourner contre vous. Si vous refusez, je jure sur Ahtohallan que jamais plus vous ne prétendrez être le Cinquième Esprit.
En temps normal, Elsa aurait eu peur. Elle aurait eu peur d’entendre une voix qu’elle ne connaissait pas la menacer en parlant d’Ahtohallan et du Cinquième Esprit comme si elle y connaissait quoi que ce soit. Mais pas cette fois. Plus maintenant. Maintenant, Elsa était à sa place. Elle n’avait plus peur.
- Peu m’importent vos menaces, siffla-t-elle, je refuse. Je suis le Cinquième Esprit, je suis la Reine des Neiges et si jamais vous…
Elle ne put terminer sa phrase, car Courant d’air se mit alors à souffler plus violemment que jamais, manquant presque de la faire tomber. Bruni se transforma en étincelle de flammes, et tous les arbres autour d’elle prirent feu, flambant dans des déluges de flammes violettes. Elsa se redressa, et jeta des jets de glace pour tenter d’y voir plus clair. Plus ardent que jamais, le feu élevait sa fumée noire devant ses yeux, qui commençaient à la piquer. Elle gela une langue de flamme qui parcourait un banc de fleurs, et se figea sur place.
Quelques mètres devant elle, se tenait une grande silhouette sombre.
On aurait dit un homme, emmitouflé dans une grande cape de fourrure. Elsa ne pouvait distinguer rien d’autre que le haut de son crâne, et sa main décharnée qui dépassait de sa cape, mais elle frémit en apercevant ses yeux vairons qui la fixaient intensément. Elle ne connaissait pas cet homme, mais elle pouvait ressentir à cet instant jusqu’au plus profond de ses entrailles qu’il ne lui voulait pas du bien.
- Voilà précisément ce que je voulais vous entendre dire, grinça l’homme.
Elsa le vit alors tendre la main, et tous les arbres en feu s’éteignirent brutalement. Le vent retomba, et la Reine des Neiges vit Bruni s’arrêter dans les airs, comme une bougie qu’on aurait brusquement soufflé. La salamandre voulut sauter en direction d’Elsa, mais l’homme fit bouger ses doigts, et l’esprit du feu commença à tournoyer dans les airs, glissant lentement vers lui.
- NON !
Craignant ce qu’il était en train de faire, Elsa concentra ses pouvoirs, et voulut lancer un jet de glace, mais l’homme leva son autre main, et la jeune femme se sentit projetée dans les airs. Elle retomba lourdement sur un tronc d’arbre, et sa tête heurta ce dernier. À moitié assommée, elle leva faiblement la tête pour voir l’inconnu, debout, stoïque au milieu du vent pourtant déchainé par Courant d’air, attraper Bruni dans sa main. La petite salamandre se débattait de toutes ses forces, mais l’homme tenait bon. Il ne cilla même pas lorsque Bruni s’enflamma, et Elsa le vit alors disparaître peu à peu, avec l’esprit du feu serré dans sa main.
- Bruni…dit-elle faiblement, non…
Elle tendit la main, mais elle sentit sa tête tourner et ses forces l’abandonner. La dernière image qu’elle vit avant de sombrer dans l’inconscience fut cet homme étrange, qui disparaissait en fumée, emportant avec lui l’esprit du feu.
Lorsqu’Elsa s’éveilla, il faisait nuit. Elle ouvrit les yeux en gémissant en sentant Courant d’air caresser doucement son visage. À peine fut-elle redressée que son crâne douloureux lui rappela ce qui venait de se passer. Et l’horreur la frappa de plein fouet. L’étranger avait emmené Bruni. Elle avait perdu l’esprit du feu. Les pensées et la panique se bousculant dans sa tête, Elsa se leva, haletante, et sans perdre une minute, courut en direction du camp des Northuldra.
Finalement, elle allait devoir répondre à la lettre de Yohan.
Et vite.
J'espère que ce nouveau chapitre vous plaira ! Enjoy !
Chapitre 10: Perdre l'Esprit
Kristoff regardait la route d’un air serein. À côté de lui, Yohan paraissait crispé. Les deux hommes étaient assis à l’avant du nouveau traineau du montagnard, qu’Anna n’avait pas tardé à lui trouver après ce qui était arrivé au précédent. Quelques jours à peine après la séance de doléances, et après que Yohan lui eut finalement raconté en détails l’attaque qu’Elsa et lui avaient subi, la Reine d’Arendelle les avait envoyés, Kristoff et lui, à la rencontre des trolls. Elle avait été particulièrement intriguée par la présence dans les montagnes du Nord d’un des leurs, un troll dénommé Morten d’après les dires de son Escorte Royale. Et lorsque le glacier s’était lui aussi montré curieux quant à cet étrange personnage, dont lui-même n’avait jamais soupçonné l’existence, Anna n’avait pas hésité, et les avait expressément demandé d’aller voir les trolls dans l’espoir de dénicher des informations en plus. De par ses obligations, elle n’avait pas pu les accompagner, mais Kristoff avait bon espoir qu’ils soient vite revenus à Arendelle avec les informations qu’elle voulait.
Après s’être assuré que Sven tenait la cadence du traineau, le solide montagnard se tourna vers Yohan. Ce dernier affichait un air contrit.
« Ça va ? demanda Kristoff
Son ami haussa les épaules.
- Bof, je sais pas trop. Le prends pas mal mais je suis jamais très à l’aise à l’idée d’aller voir les trolls.
- Ah bon ?
Le Livreur de Glace le regarda, surpris. Que pouvait bien avoir Yohan contre sa famille d’adoption ?
- Bah disons que la première fois que je suis allé les voir, expliqua ce dernier, ils m’ont avoué en gros que j’allais manquer de provoquer la chute d’Arendelle et c’est bien ce qui a failli se produire.
Kristoff eut un petit rire.
- C’est que ça ? Bah finalement tout s’est bien terminé, t’en fais pas pour ça.
- Oh c’est pas pour ça que je m’en fais. Si quand on arrive ils me balancent encore une sorte de prémonition glauque ou qui annonce d’autres trucs pas très jolis, ça va la faire un peu mal.
Le montagnard hocha la tête. Il pouvait comprendre ce que ressentait le voyageur dimensionnel, et même s’il aimait beaucoup sa famille, il connaissait plus que bien la propension de Grand Pabbie à donner de grands avertissements dramatiques et bien souvent lourds de conséquences. Néanmoins, il haussa les épaules et se voulut rassurant.
- Je comprends. Mais ne t’inquiète pas, si ça se trouve ce sera rien du tout.
À ses côtés, Yohan ne semblait pas convaincu. Il resserra son manteau autour de ses épaules. Le traineau s’enfonçait de plus en plus profondément dans la forêt, et les arbres autour d’eux leur cachaient progressivement la lumière du jour.
- T’as peut-être raison, finit par dire le jeune homme, mais je serais tout de même plus tranquille si on avait plus solide que du « si ça se trouve » ».
Quelques minutes plus tard, Sven ralentit, et finit par s’arrêter à l’aune d’une petite clairière. Parsemée de rochers dispersés ça et là, elle était éclairée par les quelques rayons de soleil qui parvenaient à filtrer à travers la cime des arbres. Les deux hommes sautèrent du traineau, et après avoir donné une tape amicale sur l’encolure de Sven, Kristoff s’avança et cria:
- Salut la famille ! C’est moi ! J’ai des questions pour vous ! Et je vous amène un invité !
Pendant quelques secondes, seul un silence pesant lui répondit. Puis, la terre commença à trembler. À côté de Kristoff, Yohan encaissait les secousses d’un air indifférent. Et les pierres finirent par s’animer. D’un même mouvement, elles se mirent à rouler furieusement en direction des deux hommes. Et alors qu’elles avaient presque atteint leurs pieds, l’une d’elles sembla se déployer comme un hérisson, et une petite créature grise fit un bond en direction de Kristoff, s’élançant dans les airs en piaillant:
« Kristoff !!! Dans mes bras mon garçon !
Sans sourciller, le montagnard attrapa la créature au vol, non sans ployer légèrement sous le poids de la petite dame en pierre qui venait de lui sauter dans les bras.
- Héhé Bulda, railla-t-il, cette fois je t’avais vue venir ! Tu vas pas me mettre par terre à chaque fois !
La femme troll se mit à lui ébouriffer affectueusement les cheveux, comme une mère devant son fils. Puis, elle sauta à terre, et se dirigea vers Sven. Mais au moment où elle tournait ses yeux vers le renne, son regard se posa sur Yohan. Ce dernier, légèrement gêné après avoir sentit l’intégralité des regards des trolls se poser sur lui, leur adressa un discret signe de la main.
- Euh…salut.
À l’évidence, il ne semblait toujours pas à l’aise devant eux. Et les regards suspicieux que les trolls lui lançaient paraissaient être une raison amplement suffisante. Le regard de Bulda était néanmoins enjoué lorsqu’elle s’approcha de lui en le saluant:
- Oh, mais revoilà le visiteur tombé du ciel ! s’écria-t-elle, ça fait un moment dis moi mon chéri ! Comment vas-tu ?
- Bien Madame, balbutia Yohan, je vous remercie.
Il ne réagit pas alors que Bulda le détaillait sous toutes les coutures, comme elle l’avait déjà fait 3 ans auparavant. Il était trop concentré à jeter un regard circonspect à Kristoff. Devant lui, le glacier avait retrouvé Grand Pabby. Le doyen de la tribu troll conversait avec leur fils adoptif en s’approchant de Yohan. Lorsqu’il fut arrivé à ses pieds, le troll croisa ses petits bras de pierre dans son dos et leva la tête vers lui pour le regarder. Contrairement à la fois précédente, il semblait plus surpris qu’inquiet en revoyant le visiteur d’un autre monde.
- J’avoue être surpris de te revoir mon garçon, dit-il, pour être franc je ne m’attendais pas à ton retour.
Yohan ne savait pas s’il parlait de son retour en Arendelle ou de son retour chez eux, mais il s’abstint de poser la question. Grand Pabby s’adressa à lui d’un ton plus léger que d’ordinaire:
- D’après Kristoff, vous auriez des questions à nous poser.
Les deux hommes se regardèrent. Il était singulièrement curieux que le vieux troll n’ait pas anticipé leur venue, ni même les questions qu’ils étaient venus poser. Et à voir l’air étrange avec lequel ce dernier les regardait, il était impensable qu’il fasse semblant.
- Eh bien, commença Yohan, à vrai dire c’est Anna qui nous envoie pour…
- Ah, cette chère Anna ! le coupa Bulda, je l’adore je l’adore ! Oh mon Kristoff, quelle délicieuse femme tu as trouvé avec elle !
Kristoff se passa nerveusement la main dans les cheveux, légèrement gêné.
- Merci Bulda. Mais Yohan a raison, c’est elle qui nous a envoyé. Elle a des questions par rapport à ce qui se passe dans la forêt.
Devant eux, l’ensemble des trolls échangèrent des regards d’incompréhension, comme s’ils ne saisissaient pas le sens de ce que venait de dire Kristoff. Grand Pabby lui-même se tourna vers lui sans paraître comprendre.
- Ce qui se passe dans la forêt ? Que voulez-vous dire ? Yohan s’avança pour répondre.
- Des attaques. Les attaques de loups ont triplé dans la région récemment, et visiblement certaines autres choses s’y déroulent. Des trucs pas très jolis. Le jeune homme attendit quelques instants, mais il dut se rendre à l’évidence: Grand Pabby ne semblait absolument pas savoir de quoi il parlait. Il continuait de le regarder d’un air curieux, comme s’il attendait la suite de ses paroles pour savoir de quoi il s’agissait. Mais lorsqu’il finit par voir qu’il n’y avait aucune suite, il s’enquit sans rien cacher de son incompréhension:
- Et bien, il y a toujours eu des attaques de loups dans les montagnes, je ne vois rien d’alarmant à cela. C’est simplement pour cela que vous êtes venus jusqu’ici ?
Sur le côté, Kristoff ne disait rien. Les trolls non plus, mais à en juger par les regards qu’ils jetaient sur Yohan, les créatures de pierre devaient commencer à penser que Anna et lui développaient de sérieux problèmes de paranoïa. Yohan, lui, ne se formalisa pas de la réponse de Grand Pabby, et agitant la main, changea de question:
- Bon, soit, les attaques de loups d’accord…mais alors, s’il ne se passe rien de spécial dans les montagnes, pourquoi y envoyez vous certains d’entre vous ?
Cette fois, c’était sûr, les trolls paraissaient persuadés que Yohan était devenu fou. Certains d’entre eux commençaient même à laisser paraître de légers signes d’agacement. Kristoff pouvait sentir leur malaise poindre autour de lui. Qui était cet étrange humain pour réapparaître ainsi, 3 ans plus tard, et venir leur parler de choses qui n’avaient vraisemblablement aucun sens pour eux ?
Le montagnard s’avança pour parler, mais Grand Pabby le devança. Il regardait à présent Yohan d’un air sévère:
- Mon garçon, nous autres trolls n’avons jamais vécu ailleurs qu’ici, et aucun de nous ne s’est jamais aventuré plus loin que cette forêt.
Il semblait presque courroucé du sous-entendu de Yohan. Le jeune homme, décontenancé, ne sut pas quoi répondre devant l’aplomb du troll, mais Kristoff vint à son secours.
- Yohan a rencontré un troll l’autre jour dans les montagnes du Nord, expliqua-t-il, et juste après ils ont été attaqués Elsa et lui. Anna nous a simplement envoyés pour savoir si vous pouviez nous aider à comprendre ce qui s’est passé.
Grand Pabby ne sembla pas impressionné par l’explication du glacier, mais il tiqua néanmoins sur une de ses paroles.
- Un troll ? Dans les montagnes du Nord ? Voyons Kristoff, tu sais bien que c’est impossible.
- Mais…
Le montagnard fut coupé par Yohan, qui commençait à s’impatienter.
- Il dit vrai. J’étais avec Olaf, nous avons rencontré un troll dans les montagnes, il nous a même aidé à trouver notre chemin.
Parmi les trolls, certains s’étaient mis à discuter entre eux. Kristoff pouvait même entendre des bribes de conversation. La plupart portaient sur les manières ou la santé mentale de Yohan. Pour eux, être dérangés en pleine sieste pour s’entendre raconter des choses auxquelles ils ne croyaient pas était un manque de respect manifeste. Lui croyait son ami, mais cela n’était vraisemblablement pas le cas de Grand Pabby. Le doyen insista:
- Yohan mon garçon, je te l’ai dit: il est formellement impossible que tu aies rencontré l’un de nous si loin d’ici. Tu as du te tromper. Aussi si vous n’avez rien de plus important à nous apprendre, vous allez devoir dire à cette chère Anna que…
- Je suis plein de choses Grand Pabby, mais je ne suis pas un menteur ! s’emporta Yohan, je sais ce que j’ai vu, et cette créature était un troll, même si elle a prétendu le contraire !
L’espace d’un instant, Kristoff crut que Grand Pabby allait être en colère contre Yohan, mais il vit l’expression du doyen changer. La fin de la phrase de son ami semblait l’avoir interpellé. Le troll leva la tête vers Yohan, et répéta:
- Comment ça « elle a prétendu le contraire » ?
- Ben ouais, expliqua Yohan, je me suis demandé comment ça se faisait que je tombe sur un troll si loin dans les montagnes, mais lorsqu’il a entendu le mot « troll » il a drôlement insisté sur le fait que c’en était pas un, à croire que je l’avais insulté !
À présent, Grand Pabby ne riait plus. Il regardait Yohan d’un air grave, et semblait avoir retrouvé son sérieux. Kristoff ne voyait pas ce que le voyageur dimensionnel avait bien pu dire de si important, mais il avait appris depuis bien longtemps à ne pas douter des intuitions du doyen du peuple troll. Comme pour se rassurer, ce dernier demanda:
- Es-tu sûr de toi Yohan ? Était-ce vraiment un troll ?
- Croyez moi, je sais reconnaître un troll quand j’en vois un.
Grand Pabby baissa la tête. Il semblait réfléchir. Et sans trop savoir pourquoi, Kristoff se sentit soudainement pris d’un certain malaise, comme si les autres trolls eux-mêmes partageaient la soudaine anxiété de leur doyen. En regardant autour de lui, le fiancé d’Anna put en voir certains qui discutaient doucement entre eux, tandis que d’autres paraissaient toujours ne rien comprendre. L’ambiance anxiogène dura quelques secondes, jusqu’à ce que Bulda ne finisse par s’avancer vers Grand Pabby en lui posant la main sur l’épaule. Elle semblait extrêmement nerveuse.
- Pabby…tu crois que…qu’il pourrait…
- Je ne sais pas Bulda, répondit le troll d’un air grave. Puis, il leva de nouveau la tête vers Yohan.
- Yohan mon garçon…ce troll…quel était son nom ?
Kristoff put sentir le silence de mort qui s’ensuivit tomber instantanément sur l’ensemble des trolls. Tous étaient pendus aux lèvres de Yohan, et attendaient sa réponse.
- Morten, dit-il finalement, il s’appelait Morten.
Les trolls ne répondirent pas, mais Kristoff sut à leurs réactions que ce nom ne leur était pas inconnu. Certains couinèrent de peur, et d’autres reculèrent vivement, le plus loins possible de Yohan. Bulda porta sa main à sa bouche d’un air effrayé, et Grand Pabby lui même afficha sur son visage une mine grave qui fit froid dans le dos à Kristoff. Il n’avait jamais vu sa famille dans cet état là. N’y tenant plus, il s’avança et demanda:
- Donc, c’est bien un troll ? Vous le connaissez ?
Mais les créatures de pierre ne l’écoutaient pas. Bulda se tourna vers Pabby et s’enquit:
- Non, ce n’est pas possible, il ne peut pas…
- J’ai bien peur que si Bulda, répondit le doyen, Yohan ne ment pas, je le vois pleinement dans ses yeux désormais.
Puis il se tourna vers les deux hommes, et les invita à le suivre. Il les amena au centre de la clairière, tandis que les autres trolls se rangèrent en cercle autour d’eux. Tous affichaient toujours le même air gêné et angoissé. Yohan n’avait aucune idée de sa provenance, pas plus que Kristoff, ce qui inquiétait grandement le montagnard. Pourquoi ce Morten les mettait-il si mal à l’aise ?
Pabby s’approcha de lui, et lui demanda:
- Kristoff mon garçon, tu sais que nous n’avons jamais refusé d’accueillir quiconque en ce lieu ?
Kristoff acquiesça. Il connaissait bien sa famille. Ils pouvaient paraître un peu rustres aux premiers abords, mais les trolls avaient tous le coeur sur la main, et ils étaient toujours prêts à se montrer avenants et gentils avec tout le monde. Pabby soupira:
- Pendant des années, tu as grandi ici, tu as vécu avec nous. Anna, Elsa, et même toi Yohan, vous nous avez toujours fait confiance, sans jamais savoir ce qu’il s’était passé chez nous par le passé…et pourtant…
- Doit-on vraiment leur dire Pabby ? couina Bulda
- Ils doivent savoir Bulda. S’il a trouvé un moyen de réveiller la magie, alors ils doivent y être préparés. Kristoff et Yohan échangèrent un regard. Ils ne comprenaient rien à ce qu’étaient en train de dire les trolls.
- Réveillé la magie ? questionna Yohan, qu’est-ce que ça veut dire ? Mais enfin, c’est quoi le problème avec ce troll ?
Sans répondre, Grand Pabby fit appel à ses pouvoirs. Les habituelles aurores magiques s’élevèrent dans les airs et représentèrent ce que les deux hommes identifièrent comme le village des trolls.
- Il y a bien longtemps, expliqua le doyen, Morten était l’un des nôtres. Il vivait comme nous, heureux et satisfait. Il était un troll comme les autres…
Kristoff et Yohan regardaient, médusés. Puis, la scène montrée par le troll changea, pour se métamorphoser en une autre, que les deux hommes connaissaient bien.
- Et puis, un jour, le roi Agnar et la reine Iduna sont venus, avec leurs deux petites filles. La suite, vous la connaissez: j’ai utilisé la magie pour ôter les souvenirs magiques d’Anna, afin qu’elle ne souffre pas de la blessure accidentelle infligée par Elsa.
- Et quel est le rapport avec Morten ? demanda Yohan
- Le rapport, était que Morten appréciait beaucoup la magie. Et il était fasciné par les humains. Il voulait que nous existions au grand jour, pour pouvoir leur apporter notre aide avec notre magie, et pourquoi pas, vivre parmi eux, comme des égaux. Mais nous n’approuvions pas ses idées. Nous n’avons rien contre les humains, mais nous sommes un peuple de la forêt, et nous ne pourrions vivre très longtemps auprès d’eux.
Face à la petite troupe, les aurores magiques montraient à présent des trolls en train de dépérir, ou de devenir fous, à force de côtoyer des humains trop longtemps.
- Il est parti c’est ça ? s’enquit Kristoff, ce Morten est parti vivre parmi les humains ?
Pabby secoua tristement la tête.
- Les choses n’ont pas été si simples. Morten était furieux que nous ne soyons pas d’accord. Il ne trouvait pas juste que seul le doyen des trolls ait le don de pratiquer la magie. Il voulait absolument en avoir le pouvoir lui aussi. Mais je lui ai maintes fois répété que, tant que je serai là, il ne pourrait jamais pratiquer cet art. Que ses idées étaient trop dangereuses pour notre peuple.
- Et qu’a-t-il fait ?
- Que crois-tu qu’il ait fait ? Il a perdu l’esprit. Et il a tenté de me tuer.
Kristoff s’étrangla.
- QUOI ?! Mais comment…
- Il s’est réveillé un soir, expliqua Pabby, et, alors que je dormais, il a tenté de me faire rouler jusqu’au lac en bas de la colline.
Effaré, le montagnard baissa la tête. Bulda pleurait. Pour un troll, nager était impossible. Ils étaient en pierre. Pour eux, la moindre petite baignade, et c’était la noyade assurée ! Pabby soupira et continua:
- Heureusement, je me suis réveillé à temps pour l’arrêter. Nous ne savions même pas comment réagir. Une tentative de meurtre, ici, parmi nous ! Jamais une chose pareille n’était arrivée. Nous ne pouvions même pas imaginer quelle serait la punition de Morten.
Parlant fort pour couvrir les sanglots de Bulda, Yohan s’enquit:
- Et au final, qu’avez-vous fait ?
- Ce qu’il fallait pour notre survie. Nous l’avons chassé. Nous avons banni Morten de notre petite tribu. Il était furieux lorsqu’il est parti. Au départ, nous pensions qu’après quelques jours seul dans la nature, il reviendrait s’excuser, et tout redeviendrait comme avant. Mais nous ne l’avons jamais revu. Et plus jamais nous n’en avons entendu parler. Jusqu’à aujourd’hui. Pour être tout à fait honnête avec vous, nous le pensions mort. Et nous n’avons jamais cessé de nous en vouloir pour l’avoir banni.
- Mais il a essayé de te tuer ! protesta Kristoff
- Tu ne comprends pas mon garçon, soupira Pabby, j’ai échoué. J’ai échoué à lui faire comprendre, à lui faire voir les choses telles que nous les voyons. Au lieu de cela, j’ai entretenu la haine qu’il semble nous porter désormais. Et s’il nous a renié au point de ne plus se considérer comme un troll, c’est qu’il a désormais d’autres objectifs.
Yohan se leva. Ses jambes commençaient à lui faire mal à force d’être accroupi.
- Et quels sont ces objectifs d’après vous ? s’enquit-il
- S’il a toujours l’ambition de maîtriser la magie, dit Pabby, alors il doit n’avoir jamais cessé de rechercher ce but. Un troll n’abandonne pas facilement. Je ne le pense pas assez puissant pour développer des capacités magiques seul, mais la Forêt du Nord est un lieu empreint de magie. S’il est bien vivant, et qu’il est là-bas, alors il a pu trouver quelque source de magie.
- Et c’est grave ?
Grand Pabby s’arrêta. Il regarda Yohan, puis Kristoff. Les autres trolls étaient toujours en proie à un malaise profond. À l’évidence, l’histoire de Morten ne leur plaisait pas à entendre. Et à présent qu’ils savaient qu’il était encore en vie, elle semblait leur apporter plus d’inquiétude qu’ils n’en avaient jamais eu. Kristoff pouvait sentir tout cela chez sa famille adoptive, et cela ne lui plaisait pas.
- Si la réapparition de Morten coïncide avec d’autres événements magiques, déclara le doyen, je vous conseille de faire sérieusement attention à vous, et à trouver d’où vient cette source de magie. Sinon…et bien, prions pour que celle-ci soit bénéfique, et que tout ça ne soit qu’une simple coïncidence.
Quelques instants plus tard, après avoir dit au revoir aux trolls, et alors qu’ils étaient repartis en direction d’Arendelle, Kristoff repensait encore aux paroles de Grand Pabby. Eux qui s’étaient toujours montrés bons et gentils, ils avaient ainsi chassé l’un des leurs, le laissant livré à lui même en pleine nature. Kristoff savait qu’ils n’avaient pas fait cela gratuitement, et que Morten avait mérité son sort, mais au fond de lui, il ne pouvait s’empêcher d’avoir pitié de lui. Il se souvenait comment était sa vie avant d’être recueilli par les trolls, à devoir courir les forêts et les rues comme un va nu pieds à la recherche d’un endroit où dormir, traité comme un paria par les autres glaciers…il ne souhaitait cela à personne, pas même à un troll qui aurait tenté d’assassiner Grand Pabby.
À côté de lui, Yohan ne semblait pas partager son ressenti. Le jeune homme paraissait pensif, et regardait la route d’un air distrait.
- Yohan ? demanda Kristoff, ça va ? T’as pas l’air dans ton assiette.
Le voyageur dimensionnel se tourna vers lui en agitant la main d’un air nonchalant.
- Hein ? Oh non non, tout va bien Kristoff, ne t’en fais pas.
- C’est ce qu’a dit Grand Pabby qui t’inquiète ?
- Non, soupira Yohan, ça, je me doutais bien qu’il avait du arriver un truc de particulier avec ce Morten. Un troll seul dans les montagnes, c’est pas commun. Ce que je me demande c’est…
Il s’arrêta, son visage reprenant un air sérieux et nerveux.
- C’est ? s’enquit Kristoff
- C’est un homme qui nous a attaqué Elsa et moi. J’en suis sûr. J’ai vu quelqu’un ce jour là, perché sur la colline.
- Et alors ?
- Alors je me demande s’il existe un lien entre ce Morten et l’homme qui nous a attaqué. C’est très probable, mais je voudrais pas tirer de conclusions hâtives ou alarmantes. Toutes ces histoires de magie et de trolls ne me plaisent pas.
La forêt défilait désormais au rythme de la course de Sven, qui tirait le traineau. Le soleil commençait à revenir, filtrant de nouveau à travers les arbres. Ils seraient bientôt rentrés à Arendelle.
- Ne t’en fais pas, le rassura Kristoff, nous serons bientôt au château. On en parlera avec Anna et on trouvera bien une solution. Et puis, Elsa pourra nous aider, elle aussi.
Yohan ne répondit pas. Il ne comptait certainement pas l’avouer à Kristoff, mais il se fichait bien de l’histoire des trolls. Peut-être existait-il un lien entre sa rencontre avec Morten et l’attaque dans les montagnes, mais il se sentait parfaitement de taille à affronter un petit troll, aussi belliqueux puisse-t-il être. Non, comme depuis des jours à présent, c’était Elsa qui occupait ses pensées. Son absence. Ou plus exactement, l’absence de réponse.
Il lui avait finalement écrit.
Le soir même, il s’était assis à son bureau, et prenant sa plume, avait rédigé une longue lettre dans laquelle il exprimait l’entière vérité sur ce qui le gênait depuis qu’il était revenu à Arendelle. Bien sûr, il n’avait pas livré ses sentiments à l’ancienne Reine de but en blanc, il n’était pas stupide. Mais il ne pouvait s’empêcher de se demander ce qu’elle penserait en voyant à quel point il associait dans son esprit le royaume d’Arendelle à sa présence. L’endroit sans elle lui paraissait inconcevable, il avait été très clair là dessus. Et elle ne lui avait pas répondu. Pas encore. Yohan ne s’en faisait pas, il savait que, là où elle était et au vu de la situation, Elsa devait avoir bien d’autres chats à fouetter que de répondre à ses lettres. Mais il attendait. Il attendait tout de même une réponse de sa part, n’importe laquelle. Car il savait qu’elle lui en donnerait une. Elsa ne laissait jamais personne de côté. À la fois son plus grand défaut, et sa plus belle qualité. Elle était animée d’un amour profond pour les gens qui l’entouraient, et même si elle avait la plupart du temps tout le mal du monde à l’exprimer ou à le montrer, c’était cette maladresse qui faisait une grande partie de son charme. Elsa était forte et puissante, mais également si fragile et hésitante émotionnellement. C’était ce qui faisait qu’Anna l’aimait tant, de même que la plupart des habitants d’Arendelle, et Yohan ne faisait pas exception. Et après s’être donné la peine de lui écrire, en s’étant en plus senti parfaitement ridicule au moment d’appeler l’Esprit du Vent, il espérait simplement que la Reine des Neiges le comprenne…
- Hé oh Yohan !
- Hein ? Quoi ?!
Sursautant légèrement, ce dernier fut tiré de sa rêverie par Kristoff, qui le secoua gentiment.
- Tu m’as pas répondu. Je me demandais: tu penses qu’Elsa nous apportera des réponses ?
La question le prit de court. Yohan n’y avait pas songé, mais il était évident qu’avec tous les moyens à sa disposition, Elsa pourrait aller bien plus loin dans ses investigations.
- Bien sûr, répondit-il finalement, Elsa est le Cinquième Esprit, s’il y a bien quelqu’un qui est capable de maîtriser la situation, c’est elle.
****************
Elsa devait bien l’avouer: elle ne maitrisait pas la situation.
Cela faisait à présent près de trois heures qu’elle avait quitté le camp pour tenter de retrouver des traces dans la forêt qui lui permettraient de trouver des indices. À ses côtés, Bruni s’ébattait joyeusement dans les arbres. Visiblement la salamandre ne semblait pas prendre la mesure de la nervosité du Cinquième Esprit. Pourtant, Elsa avait cherché. Lorsqu’elle était revenue, la première chose qu’elle avait faite avait été de s’entretenir avec Yelena à propos de ce qu’elle avait découvert dans la bibliothèque du château. Les liens des Northuldra avec la magie. Pourtant, la doyenne de la tribu n’avait rien pu lui apporter de plus. Elle avait fortement insisté sur le fait que ces histoires de magie ne lui disait rien du tout, et elle lui avait assurée que les Northulra n’avaient pas la moindre connaissance magique. Selon ses dires, les esprits étaient la seule source de magie qu’il était possible de trouver aux alentours.
Mais Elsa n’était pas convaincue. Elle ne se considérait pas comme une grande observatrice, mais elle était persuadée que Yelana lui cachait quelque chose. Elle n’avait pourtant aucune raison à cela, elle l’appréciait et lui faisait confiance, mais Elsa ne pouvait s’empêcher de repenser à la façon dont la vieille femme avait obstinément nié toutes les révélations qu’elle lui avait fait.
Et depuis ce jour, elle était bredouille. Elle avait eu beau retourner la forêt dans tous les sens, passant des journées entières aux côtés de Courant d’Air et du Nokke pour trouver une quelconque trace de magie ou de présence humaine autre que Northuldra dans les montagnes. Elle avait cru Yohan lorsqu’il avait parlé d’un homme présent lors de l’attaque, et si il avait dit vrai, cela lui faisait au moins une piste où chercher en priorité.
Lorsqu’elle repensa au voyageur dimensionnel, Elsa sentit un élan de stress la parcourir. Yohan…elle avait reçu une lettre signée de sa main quelques jours auparavant. Courant d’Air la lui avait déposée un soir alors qu’elle était à Ahtohallan. Au départ, elle s’était attendue à ce que Yohan ait de nouvelles informations à lui donner. Mais ce n’était pas véritablement là l’objet de sa lettre.
Selon ses propres mots, elle lui manquait. Il n’arrivait vraisemblablement pas à se faire à l’idée qu’elle vive désormais ailleurs qu’à Arendelle. Elsa en avait été très surprise. Anna elle-même s’était vite habituée à la chose. Pourquoi quelqu’un qu’elle ne connaissait que depuis 3 ans y avait-il autant de mal ? « Si Arendelle est un endroit merveilleux, elle le doit en partie à ta présence, avait-il écrit, j’ai déjà exprimé jadis que c’est toi qui m’a poussé à vouloir découvrir le royaume, et je l’exprime de nouveau ici. Pour moi, Arendelle perd beaucoup de son attrait et de son charme s’il n’est plus possible de te voir en faire partie. » Elsa était très flattée de se voir associée à la grandeur du royaume, et elle s’était même demandée un instant si Yohan n’avait pas d’autres raisons quant à ce manque qu’il semblait ressentir. Mais elle avait vite chassé cette idée. S’il avait véritablement passé 5 années à visiter tous ces mondes différents, il était impensable qu’il ne soit revenu que pour elle. Elsa ne se pensait pas capable de provoquer un tel attachement. Les grandes histoires d’amour, c’était bon pour Anna.
Mais alors qu’elle commençait à penser qu’elle allait bien devoir finir par lui répondre, et qu’elle réfléchissait à ce qu’allait bien pouvoir être sa réponse, elle sentit le vent forcir.
- Courant d’Air ? demanda-t-elle, tu ressens quelque chose ?
Elle s’attendit à ce que le vent la pousse dans une direction précise, mais au lieu de cela, ce dernier redoubla d’intensité, si bien qu’Elsa dut attacher ses cheveux pour ne pas être gênée.
- Courant d’Air ! Mais qu’est-ce qui t’arrive ?
Tâchant d’avancer tant bien que mal au milieu des rafales de vent et des feuilles qui volaient désormais dans tous les sens, Elsa sentit Bruni grimper sur son épaule. L’esprit du feu s’agitait et regardait de tous côtés avec des yeux fous, comme si quelque chose approchait.
- D’accord, j’ai compris.
Se tenant prête, Elsa concentra ses pouvoirs dans ses mains, mais rien ne vint. Courant d’Air et Bruni s’excitaient toujours. Les mains crispées, et les pieds solidement cloués au sol, Elsa tourna frénétiquement la tête de gauche à droite, puis sursauta lorsqu’une voix grave et sombre se fit entendre à travers les arbres.
- Bonjour, Elsa.
À sa grande surprise, la Reine des Neiges ne pouvait pas voir d’où provenait la voix. Cette dernière s’élevait des arbres autour d’elle comme un écho, comme si elle l’entendait depuis l’intérieur d’une grotte. La jeune femme se raidit.
- Qui est là ? demanda-t-elle
- Là, pas là, tout est relatif ma chère, répondit la voix, moi, je suis partout. Partout où vous êtes. Mais vous, vous êtes là où vous ne devriez pas être.
Elsa secoua la tête. Elle n’avait rien compris. Mais elle ne comptait pas se laisser faire par un quelconque plaisantin qui se payait sa tête.
- Je ne trouve pas ça drôle, grinça-t-elle, montrez vous !
La voix partit d’un rire glaçant, tandis qu’Elsa sentit Courant d’air s’entortiller autour d’elle.
- Oh, mieux vaut pour vous que je ne me montre pas. Auquel cas, vous le regretteriez…
Sentant ses sens en alerte, Elsa relança ses pouvoirs dans ses mains. Elle se sentait observée, et cela ne lui plaisait pas. Autour d’elle, Bruni et Courant d’air étaient comme fous. La salamandre avait quitté son épaule, et sautait d’arbres en arbres avec l’énergie du désespoir, tandis que l’esprit de vent continuait de s’agiter.
- Savez-vous au moins qui je suis, pour me menacer ainsi ? gronda Elsa, je vous conseille de…
- Oh je sais très bien qui vous êtes, Elsa d’Arendelle, répondit la voix.
Elle avait dit cela sur un ton étrange, comme si elle était énervée et tentait de se contenir.
- Je sais qui vous êtes, et ce que vous et votre peuple avez fait. Et croyez bien que je meurs d’envie de vous le faire payer. Mais il ne sera pas dit que j’aurais été un monstre tel que vous l’avez été. Aussi, Ahtohallan m’est témoin je vous fait une offre…
Elsa ne savait toujours pas de quoi la voix parlait. Ni elle ni Arendelle n’avaient jamais rien fait à personne, pas depuis son grand père en tous cas, et elle ne se souvenait pas s’être fait d’autres ennemis depuis Hans. Et Hans était mort. Mais elle était sûre d’une chose: elle n’était pas femme à céder au chantage.
- Je ne sais pas de quoi vous parlez mais si vous continuez à me menacer je…
- Voici mon offre, la coupa la voix sans prêter attention à ses paroles, vous rentrez chez vous, dans votre chère Arendelle, et vous laissez les Northuldra vivre en paix, sereinement, sans jamais que votre peuple ne se mêle à nouveau de ce qui ne le concerne pas. C’est là tout ce que je vous demande.
- Et si je refuse ? demanda Elsa
L’instant de silence qui suivit lui donna presque l’impression que la voix était partie. Mais celle-ci finit par répondre, sur un ton plus terrifiant encore.
- Alors, vous saurez ce que ça fait que de tout perdre, que de voir tout ce à quoi vous tenez réduit en cendres, et de voir ceux qui vous aiment se retourner contre vous. Si vous refusez, je jure sur Ahtohallan que jamais plus vous ne prétendrez être le Cinquième Esprit.
En temps normal, Elsa aurait eu peur. Elle aurait eu peur d’entendre une voix qu’elle ne connaissait pas la menacer en parlant d’Ahtohallan et du Cinquième Esprit comme si elle y connaissait quoi que ce soit. Mais pas cette fois. Plus maintenant. Maintenant, Elsa était à sa place. Elle n’avait plus peur.
- Peu m’importent vos menaces, siffla-t-elle, je refuse. Je suis le Cinquième Esprit, je suis la Reine des Neiges et si jamais vous…
Elle ne put terminer sa phrase, car Courant d’air se mit alors à souffler plus violemment que jamais, manquant presque de la faire tomber. Bruni se transforma en étincelle de flammes, et tous les arbres autour d’elle prirent feu, flambant dans des déluges de flammes violettes. Elsa se redressa, et jeta des jets de glace pour tenter d’y voir plus clair. Plus ardent que jamais, le feu élevait sa fumée noire devant ses yeux, qui commençaient à la piquer. Elle gela une langue de flamme qui parcourait un banc de fleurs, et se figea sur place.
Quelques mètres devant elle, se tenait une grande silhouette sombre.
On aurait dit un homme, emmitouflé dans une grande cape de fourrure. Elsa ne pouvait distinguer rien d’autre que le haut de son crâne, et sa main décharnée qui dépassait de sa cape, mais elle frémit en apercevant ses yeux vairons qui la fixaient intensément. Elle ne connaissait pas cet homme, mais elle pouvait ressentir à cet instant jusqu’au plus profond de ses entrailles qu’il ne lui voulait pas du bien.
- Voilà précisément ce que je voulais vous entendre dire, grinça l’homme.
Elsa le vit alors tendre la main, et tous les arbres en feu s’éteignirent brutalement. Le vent retomba, et la Reine des Neiges vit Bruni s’arrêter dans les airs, comme une bougie qu’on aurait brusquement soufflé. La salamandre voulut sauter en direction d’Elsa, mais l’homme fit bouger ses doigts, et l’esprit du feu commença à tournoyer dans les airs, glissant lentement vers lui.
- NON !
Craignant ce qu’il était en train de faire, Elsa concentra ses pouvoirs, et voulut lancer un jet de glace, mais l’homme leva son autre main, et la jeune femme se sentit projetée dans les airs. Elle retomba lourdement sur un tronc d’arbre, et sa tête heurta ce dernier. À moitié assommée, elle leva faiblement la tête pour voir l’inconnu, debout, stoïque au milieu du vent pourtant déchainé par Courant d’air, attraper Bruni dans sa main. La petite salamandre se débattait de toutes ses forces, mais l’homme tenait bon. Il ne cilla même pas lorsque Bruni s’enflamma, et Elsa le vit alors disparaître peu à peu, avec l’esprit du feu serré dans sa main.
- Bruni…dit-elle faiblement, non…
Elle tendit la main, mais elle sentit sa tête tourner et ses forces l’abandonner. La dernière image qu’elle vit avant de sombrer dans l’inconscience fut cet homme étrange, qui disparaissait en fumée, emportant avec lui l’esprit du feu.
Lorsqu’Elsa s’éveilla, il faisait nuit. Elle ouvrit les yeux en gémissant en sentant Courant d’air caresser doucement son visage. À peine fut-elle redressée que son crâne douloureux lui rappela ce qui venait de se passer. Et l’horreur la frappa de plein fouet. L’étranger avait emmené Bruni. Elle avait perdu l’esprit du feu. Les pensées et la panique se bousculant dans sa tête, Elsa se leva, haletante, et sans perdre une minute, courut en direction du camp des Northuldra.
Finalement, elle allait devoir répondre à la lettre de Yohan.
Et vite.
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"Look to the stars my darling baby boys
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Filled with wonders and joys
Face each new sun with eyes clear and true
Unafraid of the Unknown
Because i'll face it all with you"
"Moi, je suis peut-être pas un as de la stratégie ou du tir à l'arc, mais je peux me vanter de savoir ce que c'est que d'aimer quelqu'un." - Perceval le Gallois (ou Provençal le Gaulois)
"Il faut savoir qu'une passerelle a deux côtés...et nos parents ont eu deux filles." - Elsa d'Arendelle
Re: Frozen: Épris dans la glace
Sam 22 Fév 2020, 00:10
Aîe aîe aîe aîe aîe... entre l'origine de Morten et l'arrivée de Sivert qui vient de capturer Bruni, les ennuis commencent réellement ici pour nos héros.
En tout cas, hâte de lire la suite
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Re: Frozen: Épris dans la glace
Sam 22 Fév 2020, 01:22
Voilà! Là on a le fond et la forme ensemble!!!
Une beau background pour un nouveau personnage. C'est très interessant de savoir d'où vient Morten. Alors si je chipote, ça aurait été sympa si Grand Pabby avait illustré sa méfiance légitime envers les humains via la ballade de Flemmingrad, en prenant entre autre à partie Kristoff!
Sinon globalement, l'histoire avance et les explications sont données, et se tiennent. Ca matche assez bien.
Anna est absente, alors en soi c'est logique peut être qu'une touche d'explication pour calmer ses ardeurs à vouloir retrouver sa soeur...Ce qui semble l'attitude qu'elle devrait avoir en amont aurait pu être présente mais si cela n'est pas présent en soi ça ne dérange pas
Ensuite la partie avec Elsa et un méchant qui se dévoile enfin, sans pour autant annoncer ses intentions, mais un personnage réellement menaçant et visiblement puissant!
Pas de temps mort vraiment "dérangeant" dans ce chapitre
Franchement c'est bien maîtrisé!
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Re: Frozen: Épris dans la glace
Sam 22 Fév 2020, 01:22
Voilà! Là on a le fond et la forme ensemble!!!
Une beau background pour un nouveau personnage. C'est très interessant de savoir d'où vient Morten. Alors si je chipote, ça aurait été sympa si Grand Pabby avait illustré sa méfiance légitime envers les humains via la ballade de Flemmingrad, en prenant entre autre à partie Kristoff!
Sinon globalement, l'histoire avance et les explications sont données, et se tiennent. Ca matche assez bien.
Anna est absente, alors en soi c'est logique peut être qu'une touche d'explication pour calmer ses ardeurs à vouloir retrouver sa soeur...Ce qui semble l'attitude qu'elle devrait avoir en amont aurait pu être présente mais si cela n'est pas présent en soi ça ne dérange pas
Ensuite la partie avec Elsa et un méchant qui se dévoile enfin, sans pour autant annoncer ses intentions, mais un personnage réellement menaçant et visiblement puissant!
Pas de temps mort vraiment "dérangeant" dans ce chapitre
Franchement c'est bien maîtrisé!
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Re: Frozen: Épris dans la glace
Sam 22 Fév 2020, 11:40
Un très bon chapitre scindé en deux parties bien distinctes
Pour la première la back story autour de Morten est super bien amenée et j'imagine très bien les réactions des trolls ... Juste le point qui me chiffone au niveau de la temporalité. Kristoff ne semble pas le connaître alors qu'il a été adopté le jour où Iduna et Agnarr sont venus pour dégeler la tête d'Anna... Mais c'est un petit détail de chipotage que tu as su bien m'expliquer hier en live.
Pour la deuxième, on a une Elsa qui n'a pas peur de ses convictions ce qui est très bien mais j'ai un peu de mal à croire qu'elle ne soit pas tant effrayée que ça. Et enfin... MINCE SIVERT A ENLEVE BRUNI !!! Que va-t-il se passer ensuite ?!
Seul bémol c'est un chapitre sans Anna
J'espère qu'elle va réapparaître au prochain chapitre
PS : J'ai adoré les détails des lettres
Pour la première la back story autour de Morten est super bien amenée et j'imagine très bien les réactions des trolls ... Juste le point qui me chiffone au niveau de la temporalité. Kristoff ne semble pas le connaître alors qu'il a été adopté le jour où Iduna et Agnarr sont venus pour dégeler la tête d'Anna... Mais c'est un petit détail de chipotage que tu as su bien m'expliquer hier en live.
Pour la deuxième, on a une Elsa qui n'a pas peur de ses convictions ce qui est très bien mais j'ai un peu de mal à croire qu'elle ne soit pas tant effrayée que ça. Et enfin... MINCE SIVERT A ENLEVE BRUNI !!! Que va-t-il se passer ensuite ?!
Seul bémol c'est un chapitre sans Anna
J'espère qu'elle va réapparaître au prochain chapitre
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Re: Frozen: Épris dans la glace
Mar 25 Fév 2020, 09:42
L'histoire de Morten est excellente ! En plus ça nous permet d'en apprendre plus sur les trolls, et on sent bien tout le malaise que leur provoque cette histoire. Surtout que, au vu de ces intentions initiales, Morten semble bien plus dangereux qu'il ne le laissait présager par rapport à son aspect de sidekick rigolo du grand méchant, j'ai vraiment hâte de voir son évolution dans l'histoire !
Et en parlant du grand méchant...BON SANG ! Cette scène était parfaite ! Ça c'est ce que j'appelle une démonstration de puissance en bonne et due forme !
Ne me demander pas pourquoi, mais maintenant j'imagine totalement Sivert avec la voix de Christopher Lee.
Pauvre Elsa, elle a fait la même erreur, dans un autre genre, que tout les personnages de slasher : il ne faut jamais se montrer trop confiant face à son ennemi, ça se retourne toujours contre soi à un moment ou un autre. Et dans ce cas précis, ça se traduit par l’enlèvement de Bruni...ce qui ne présage rien de bon pour la suite !
Enfin, j'imagine la joie de Yohan quand il va recevoir la réponse d'Elsa, qui va vite se transformer en panique quand il va apprendre ce qui est arrivé, ça va être un bon gros "Oh punaise !" (pour rester poli ).
Vivement le prochain chapitre !
Et en parlant du grand méchant...BON SANG ! Cette scène était parfaite ! Ça c'est ce que j'appelle une démonstration de puissance en bonne et due forme !
Ne me demander pas pourquoi, mais maintenant j'imagine totalement Sivert avec la voix de Christopher Lee.
Pauvre Elsa, elle a fait la même erreur, dans un autre genre, que tout les personnages de slasher : il ne faut jamais se montrer trop confiant face à son ennemi, ça se retourne toujours contre soi à un moment ou un autre. Et dans ce cas précis, ça se traduit par l’enlèvement de Bruni...ce qui ne présage rien de bon pour la suite !
Enfin, j'imagine la joie de Yohan quand il va recevoir la réponse d'Elsa, qui va vite se transformer en panique quand il va apprendre ce qui est arrivé, ça va être un bon gros "Oh punaise !" (pour rester poli ).
Vivement le prochain chapitre !
- Yokill2BLégende du Royaume
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Re: Frozen: Épris dans la glace
Sam 14 Mar 2020, 10:06
Nouveau chapitre, nouvelle lettre, nouvelle chanson ! Encore un chapitre "musical" pour cette fois, avec une de mes chansons françaises préférées, entre autres ! On arrive à peu près à la moitié de la fic, et il devrait rester à présent 10 ou 11 chapitres avant la fin. En attendant, j'espère que vous apprécierez celui là !
Enjoy !
Installés dans le canapé du petit salon dédié à la détente et aux réunions nocturnes, Kristoff et moi regardions Anna faire les cent pas face à nous. Elle tenait un papier légèrement froissé dans sa main. Cette dernière tremblait. Dans un coin, le Général Mattias attendait patiemment les prochaines paroles de sa reine.
Et à voir l’état de la jeune femme, il y avait fort à parier que celles-ci ne seraient pas du genre sereines.
Quelques jours après notre excursion chez les trolls, une lettre d’Elsa était parvenue au château. À l’heure actuelle, nous ne savions toujours pas de quoi il y était question, mais depuis son arrivée, Anna était intenable. Et pas dans le bon sens du terme.
Dès le moment où elle avait lu cette lettre, elle était soudainement devenue très nerveuse, et il avait même fallu que ses conseillers l’empêchent presque de force de se ruer dans la Forêt Northuldra. Elle avait passé les derniers jours à se ronger les sangs, et elle avait catégoriquement refusé de nous dire ce que lui avait dit Elsa dans sa lettre. En temps normal, j’aurais moi même été très inquiet à la fois pour elle, et surtout pour Elsa, mais pour des raisons que je ne préférais pas développer à Anna, je savais pertinemment de quoi elle allait nous parler. D’autant qu’à voir la façon dont la Reine d’Arendelle trépignait devant nous, échevelée, nerveuse, et haletant sous l’effet d’un stress qui devait bien la priver de sommeil depuis des jours, j’était plus que convaincu qu’il valait mieux ne pas en ajouter. Mais il était tard, et contrairement à sa fiancée, Kristoff commençait à manifester de la fatigue. Il se leva, et s’approchant d’elle, lui prit tendrement la main en se voulant rassurant:
« Anna, Anna calme toi…
- Désolée Kristoff, se crispa la rouquine, je…je sais pas vraiment par où commencer.
Je me frottai les mains en me penchant en avant.
- Bah commence par le début, ce sera déjà pas mal.
Je pointai du doigt le papier qu’elle serrait dans sa paume.
- Elle dit quoi cette lettre ?
Anna se tourna vers moi. Elle semblait surprise.
- Comment sais-tu que c’est une lettre ?
Je lui lançai un petit sourire. Je n’aimais pas mentir à Anna, mais sur le coup, je ne me voyais vraiment pas lui dire la vérité. Et même si je n’en étais pas fier, je n’étais pas contre un petit coup d’éclat de temps en temps.
- C’est pourtant simple. Depuis que ce papelard est arrivé, tu es dans un état à faire peur. Tu te ronges les sangs en permanence, tu manges à peine, et tu disparais un soir sur deux pendant des heures, avec Kristoff on crapahute dans tout le château pour te trouver. Pour qu’un simple papier te mette dans un état pareil, y’a pas 30 000 explications: c’est une lettre d’Elsa c’est ça ?
Et bien que je connusse déjà la réponse, je sentis poindre une légère fierté, certes mal placée, lorsqu’Anna baissa la tête d’un air penaud.
- Oui, dit-elle simplement.
Kristoff se rapprocha encore d’elle. Il semblait inquiet. Il la prit doucement dans ses bras, et demanda:
- Une lettre d’Elsa ? Qu’est-ce qu’elle dit ?
Je le vis se tourner vers moi avant que la rousse ne puisse répondre. À l’évidence, il semblait comprendre que, quelque soit la teneur de cette lettre, Anna prendrait les nouvelles qu’elle apportait bien plus à coeur si elles étaient écrites de la main de sa soeur.
Elle n’avait pas fait grand cas de l’histoire de Morten lorsque nous lui avions rapportée. Elle s’était contentée de dire qu’un troll seul, fut-il renégat, ne devait pas constituer une très grande menace ni pour les trolls eux-mêmes, ni pour Arendelle. Cependant, à voir la tête qu’elle tirait à présent en regardant la lettre dans sa main, il était évident qu’elle réfléchissait à cette affirmation. Livide, elle répondit:
- Ce n’est pas bon. Pas bon du tout. Elsa a été attaquée dans la forêt.
S’écartant brusquement d’elle, Kristoff ouvrit des yeux ronds. Sous l’effet de la surprise, le Général Mattias lui même s’avança vers le centre de la pièce.
- Attaquée ? Mais…par qui ?
Les yeux d’Anna se posèrent de nouveau sur la lettre.
- Elle l’ignore, répondit-elle, tout ce qu’elle a pu me dire, c’est qu’elle a rencontré un homme, qui l’a menacée de s’en prendre à elle et à nous.
- Un homme ? s’enquit Kristoff
- Oui. Elsa ne sait pas qui il est, mais d’après ce qu’elle me dit dans sa lettre, il a vraiment l’air puissant et effrayant.
Je n’avais rien dit jusqu’ici, sachant déjà tout cela. Je m’étais contenté de regarder la Reine faire les cent pas d’un air désapprobateur. Il était tout à fait normal que les nouvelles données par Elsa ne lui plaisent pas. Si la Reine des Neiges elle-même s’inquiétait de savoir ce qui pouvait arriver, alors Anna avait tout intérêt à s’en inquiéter, elle aussi. Pourtant, je savais très bien quelles étaient les directives que lui avait donné Elsa. Je me levai du canapé où j’étais assis et interrogeai:
- Elsa va bien ? Que doit-on faire pour l’aider ?
Avant même qu’elle n’ouvre la bouche, je sus qu’Anna n’approuvait pas du tout ce qu’allait être sa réponse.
- Elsa va bien. Apparemment elle est juste un peu perturbée. Du moins c’est ce qu’elle dit. Elle me demande de ne pas intervenir pour l’instant, de lui faire confiance. Mais très franchement, je vais avoir beaucoup de mal à ne rien faire cette fois.
Du coin de l’oeil, je vis Mattias ouvrir la bouche pour parler, mais Anna sembla anticiper sa question.
- Elle a perdu l’Esprit du Feu, dit-elle d’une voix blanche.
La pièce n’était déjà pas d’une ambiance festive, mais ces derniers mots achevèrent d’installer le silence de mort qui s’ensuivit. Kristoff ouvrit des yeux ronds, la bouche bée, et le visage de Mattias se fit de plus en plus dur. Moi même, je sentis un violent élan d’inquiétude traverser mes pensées, comme si Anna avait finalement réussi à me surprendre. Ce qui était véritablement le cas, car cela, je ne le savais pas. Lorsque nous nous étions vus, Elsa m’avait bien expliqué ce qu’étaient les esprits autour d’elle, et je me souvenais bien de la petite salamandre bleue qui traînait alors à ses côtés. De ce que j’en savais, il s’agissait d’un des esprits les plus puissants. Qui que fut l’inconnu qui avait attaqué Elsa, s’il possédait à présent l’Esprit du Feu sous sa coupe, il ne faudrait pas se demander d’où cela viendrait lorsque des pans de forêt allaient commencer à flamber.
Et à voir la face livide d’Anna, elle paraissait sans aucun doute partager mon inquiétude.
- L’Esprit du Feu ? m’enquis-je, tu veux dire que…
- Oui. Bruni a été capturé. Et Elsa ne sait pas où il est.
- Mais enfin, renchérit Kristoff, Elsa est le Cinquième Esprit ! Elle doit avoir un genre de…je sais pas, connexion magique avec les autres non ? Je veux dire, qui peut être assez fort pour surpasser la magie d’Elsa ?
Se passant nerveusement la main dans les cheveux, Anna s’assit sur le canapé. Kristoff l’imita, et posa ses mains sur ses épaules pour la réconforter. Presque instinctivement, la jeune rousse déposa sa tête sur son épaule, et soupira:
- D’après Elsa, elle n’est pas la seule à pratiquer la magie on dirait. C’est ça le pire…
- Quoi donc Votre Altesse ? s’enquit respectueusement Mattias.
Levant la tête vers lui, Anna serra une énième fois la lettre de sa soeur dans sa main.
- Elsa…elle a peur. Je le vois dans sa lettre.
De nouveau, un silence pesant suivit ses paroles. Kristoff la serra doucement contre lui, et Mattias me jeta un regard qui signifiait clairement que nous pensions à la même chose. Chose que personne n’osait formuler jusqu’à ce que je dise finalement tout haut ce que nous pensions tout bas.
- Là ça pue du cul mais violent.
Je m’attendais à ce que le silence dure encore quelques instants, mais à ma grande surprise, je vis Anna se lever d’un air décidé. Elle froissa négligemment la lettre, et la jeta sur les genoux de Kristoff, qui leva vers elle des yeux ronds comme des billes. La rouquine croisa les bras derrière son dos, et recommença à faire les cent pas au centre de la pièce. À la différence que cette fois, elle n’affichait plus un air contrit mais diablement décidé.
- Nous n’avons pas le choix, dit-elle, il va falloir que l’on prenne les choses en main.
Surpris de ce soudain élan de détermination, je m’adressai à elle avec un petit sourire.
- Qu’est-ce que tu veux dire ? Tu ne comptes tout de même pas aller chercher l’Esprit du Feu toi même ?
- Non. Je connais Elsa, elle refusera que j’aille la retrouver. Elle a été très claire là dessus dans sa lettre. Mais je refuse qu’elle affronte ça toute seule.
Nous échangeâmes avec Kristoff et Mattias un regard complice. Nous n’avions pas l’habitude de voir Anna s’affirmer ainsi, et à voir l’air admiratif de Kristoff, cela semblait beaucoup lui plaire.
- Et qu’est-ce que tu vas faire ? demandai-je
- Ce que je dois faire, répondit la Reine, mon devoir est de protéger Arendelle. Et c’est ce que je vais faire. Elsa ne veut pas que j’interfère dans ses affaires dans la forêt, je ne le ferai pas. Ce qui se passe chez les Northuldra la concerne, nous n’y pouvons rien. En revanche, je compte bien surveiller ce qu’elle fait. On ne sait jamais. Je ne permettrai pas qu’il lui arrive quoi que ce soit.
- Tu vas lui écrire ? m’enquis-je
Anna s’arrêta, et se tourna vers moi. Elle me fit un petit sourire, et me montra la boule de papier froissé sur les genoux de Kristoff.
- Non, dit-elle, Elsa se douterait de quelque chose si je lui écrivais trop souvent. Toi Yohan, en revanche…
- Moi ? Quoi moi ?
- Elsa te fait confiance. Et, même si je trouve ça un peu vexant, elle s’inquiète probablement moins pour toi que pour moi. C’est toi qui vas lui écrire.
Stupéfait, je me désignai en haussant les sourcils.
- Moi ?
- Oui. À partir de maintenant, je te charge de te tenir informé de tout ce que fait Elsa de son côté. Fais ça comme tu veux, écris lui ce que tu veux, mais je veux tout savoir sur ce qu’elle décide. Moi, elle ne me dira rien, elle s’inquiète trop pour moi. Elle sera probablement plus bavarde avec toi.
- Tu es sûre de ça ?
- Nous verrons bien. En attendant, si tu pouvais lui écrire au plus vite pour lui demander de plus amples informations, ça m’arrangerait beaucoup.
Alors celle là, je ne m’y attendais pas. Que Anna s’inquiète de ce que faisait sa soeur dans la forêt, cela me paraissait tout à fait naturel, en revanche qu’elle me confie à moi la tâche de le vérifier, ça, ça me coupait le sifflet. La petite rousse parut s’en rendre compte, et frappa dans ses mains:
- Bien, alors l’affaire est entendue. Je compte sur toi Yohan, tu écriras à Elsa dès demain. Tu viendras me voir une fois que ce sera fait, je ferai appel à Courant d’Air pour qu’elle reçoive ta lettre au plus vite.
J’acquiesçai sans discuter, et elle se tourna vers Mattias.
- Général Mattias, vous veillerez à doubler les rondes de garde en ville à la nuit tombée. Non pas que cela m’enchante de faire travailler deux fois plus la garde, mais si Elsa a des problèmes dans les montagnes, je préfère optimiser la sécurité du royaume.
- Bien Votre Altesse. Je vous souhaite une bonne nuit.
Après avoir acquiescé, Mattias s’inclina respectueusement, et s’éclipsa. Anna se frotta les yeux, baîlla et se tourna vers Kristoff et moi.
- Il a raison, nous ferions mieux d’aller nous coucher. Je suis désolée de vous avoir retenus si tard, mais je voulais vraiment vous parler de cette lettre, je n’en pouvais plus de garder ça pour moi.
Je me levai en soupirant.
- Tu as bien raison Anna. Tu n’es pas seule, ne l’oublie pas. On est là pour t’aider.
À ma grande surprise, je vis Anna afficher un air rieur. Elle alla se coller à Kristoff en posant affectueusement sa tête contre son épaule, et se tourna vers moi.
- On jurerait entendre Olaf, rit-elle
- En attendant, c’est à moi que tu as demandé de t’aider avec Elsa, répondis-je d’un air faussement vexé, t’aurais voulu demander à Olaf ?
- Je pourrais oui, mais pour ce qui est d’écrire je préfère me tourner vers toi.
- Et pour le reste ?
Cette fois, la Reine eut un rire franc, et, attrapant Kristoff par le bras, elle se dirigea vers moi et m’ébouriffa les cheveux.
- Nous verrons. Allons nous coucher.
Nous sortîmes de la pièce, et nous dirigeâmes vers nos chambres. Je restai silencieux sur le chemin, mais alors que nous arrivions devant la porte de la chambre royale, je vis Kristoff embrasser Anna et lui souffler doucement:
- Attends moi deux minutes, je dois parler à Yohan.
Sa fiancée lui sourit d’un air enjôleur.
- Très bien. Fais vite.
Et lorsque Anna eut disparu dans sa chambre, je vis le montagnard se tourner vers moi.
- Me parler ? m’enquis-je, me parler de quoi ?
Légèrement surpris, je regardai Kristoff regarder subrepticement des deux côtés du couloir, puis il s’adressa à moi à voix basse:
- Bon, Yohan, écoute moi bien: rendez-vous demain matin, dans la salle de l’orchestre.
Je levai un sourcil circonspect.
- La salle de l’orchestre ? Mais l’orchestre est…
- T’en fais pas pour ça, retrouve moi là bas, c’est tout. Et prends ton instrument.
- Mais enfin tu veux pas me dire ce qui se passe ?
Kristoff se mit à trépigner.
- Tu verras bien demain. On se retrouve demain matin.
Je n’y comprenais rien du tout, mais je n’avais pas envie d’en discuter. Il était tard et j’avais envie d’aller me coucher.
- Bon bah…okk. Bonne nuit.
- Bonne nuit ! À demain ! »
Et il me planta là, avant de rentrer dans sa chambre pour rejoindre Anna. Je n’avais aucune idée de la raison qui le poussait à vouloir me voir le lendemain, d’autant plus dans la salle d’un orchestre qui n’existait plus, mais à l’heure qu’il était, je n’en avais pas grand chose à faire.
La demande d’Anna tournait dans ma tête. Certes, elle m’avait officiellement demandé d’écrire à Elsa pour recueillir des informations, mais ce qu’elle ne savait pas, c’était que je ne l’avais pas attendue.
Et Elsa non plus.
La Reine des Neiges avait envoyé deux lettres. J’en avais reçu une qui m’était spécialement adressée. Celle-ci et celle qu’avait reçue Anna étaient arrivées le même jour. Et de la même façon qu’Anna nous avait jusqu’à ce soir caché le contenu de sa lettre, celui de la mienne leur était toujours secret. Et quelque chose me disait qu’il valait mieux.
Certes, Elsa m’avait également tenu au courant de ce qui lui était arrivé, bien qu’elle m’avait caché l’enlèvement de Bruni, mais ce qu’Anna et les autres ne savaient pas, c’était qu’Elsa semblait aussi perturbée que moi quand aux raisons qui faisaient que sa présence me manquait tant. Je ne lui en avais rien caché dans ma première lettre, et si je n’avais pas clairement dévoilé la vraie nature de mes sentiments envers elle, j’avais été très transparent quant au vide que je ressentais sans elle au château. Et visiblement, Elsa s’en était rendue compte.
« Je suis très touchée de te voir manquer de moi à Arendelle, avait-elle écrit dans sa réponse, mais je suis certaine qu’Anna fait un travail merveilleux en tant que Reine. Il est même très probable que le peuple d’Arendelle y ait véritablement gagné au change depuis qu’elle a pris mon ancienne place. Aussi suis-je très surprise de te voir me regretter comme tu sembles me l’avouer. Qu’à cela ne tienne ! Tu sais bien que je partage ton affliction de ne pouvoir pas être à Arendelle aussi souvent que toi et moi ne le voudrions, mais je t’ai demandé en partant de m’écrire, et je ne suis pas femme à manquer de politesse, en laissant tes lettres sans réponses. Pour être honnête, te répondre me fera le plus grand bien en ces temps où je me dois de me recentrer sur moi même et mes responsabilités nouvelles. Rien ne me ferait plus plaisir que d’échanger de façon régulière avec un ami, à défaut de pouvoir le faire avec ma soeur ou une autre personne que j’aime. Cependant, quoi que je puisse te dire dans mes futures lettres, je te saurais gré de n’en rien dévoiler à Anna. Elle me connaît sans doute trop bien, et elle ne manquerait pas de vite remarquer ce que j’y dirai et surtout ce que je n’y dirai pas, ou pas directement. ».
J’avais relu ces mots d’innombrables fois depuis que je les avais reçus, passé la surprise de la qualité de la plume et de la prose de la jeune femme. Cela étant, il n’était pas ironique de penser qu’Elsa ne manque pas d’esprit ! Comme elle me l’avait demandé, je n’en avais rien dit à Anna. J’étais trop heureux que l’ancienne reine accepte si gentiment d’entamer une correspondance avec moi, et à la lire, cela semblait même lui faire plaisir. Cependant, j’étais plus circonspect sur ce qu’elle paraissait attendre de cette correspondance. Elsa paraissait avoir pour moi une amitié sincère, néanmoins, certaines phrases de sa lettre me laissaient perplexes. « Ce que je n’y dirai pas » ? Que voulait-elle dire ?
Je me déshabillai pour me mettre au lit en retournant les phrases d’Elsa dans ma tête. J’allais lui répondre dès demain, en tâchant au mieux de contenter la demande d’Anna, mais je ne comptais pas l’espionner non plus. Notre correspondance privée me paraissait une priorité. Je faisait amplement confiance aux deux soeurs pour gérer les affaires du royaumes chacune de leur côté. Je relus une dernière fois la lettre d’Elsa, et me couchai. Pour une raison que j’ignorais, je devais voir Kristoff le lendemain.
En effet, 7 ou 8 heures plus tard, je me retrouvai, ma guitare sur le dos, devant la grande porte de la salle qui avait jadis été dédiée aux répétitions de l’orchestre. Me retrouver là me faisait ressentir une étrange impression de familiarité mêlée de nostalgie. Je n’y étais pas revenu depuis ma nouvelle arrivée à Arendelle, et je prenais à présent conscience d’à quel point jouer de la musique avec Nora et les autres me manquait. J’attendis quelques minutes, puis, voyant que Kristoff n’arrivait pas, me décidai à essayer d’entrer. Je tournai la poignée, et fus presque surpris de voir la porte s’ouvrir.
« Ah, Yohan ! Entre, entre, installe toi !
Kristoff était là, au centre de la salle. Il s’affairait à déplacer des tables, des sièges et d’autres meubles pour dégager l’endroit. Je m’avançai au centre de la pièce d’un air curieux.
- Salut Kristoff. Je peux savoir ce que tu fais ?
- Oh, trois fois rien, répondit le montagnard, je fais un peu de place pour qu’on ait de l’espace.
Je jetai un coup d’oeil à la pièce. Elle était telle que dans mes souvenirs: une grande salle circulaire, bien éclairée, et dont le plafond, à la fois sobre et richement ouvragé, donnait à la pièce une acoustique assez incroyable. On aurait pu entendre le bruit d’une épingle tombée par terre. Et alors que je regardai les rideaux vermeils avec un sourire nostalgique, je déposai ma guitare à mes pieds et m’enquis:
- De la place ? Mais de la place pour quoi ?
- Eh bien, figure toi qu’hier, je suis passé à l’Old Reinder…commença Kristoff.
Je me tournai vers lui, ne voyant pas bien le rapport entre ça et le fait que nous nous retrouvions ici.
- Et alors ? Je te préviens que si tu m’as fait venir pour une réunion des alcooliques anonymes…
- Mais non ! Il fallait que je te parle d’un truc.
- Ah.
Sans demander plus de détails, je pris la chaise que Kristoff me tendait, et le vis s’asseoir face à moi. Il joignit ses mains, et après m’avoir regardé quelques instants silencieusement, m’interrogea:
- Alors…comment est-ce que tu vas faire ?
Sur le coup, je ne compris pas la question. Je me contentai de le regarder d’un air d’autoroute. Il me fixait comme s’il attendait une réponse précise, bien que j’ignorais totalement de quoi il était en train de me parler.
- Comment je vais faire…à propos de quoi ?
Kristoff se redressa, et frappa ses mains sur ses cuisses. Puis il soupira et se pencha vers moi:
- Allez Yohan…pour Elsa.
Je commençais à regretter de m’être levé. Plus il parlait, moins je comprenais où il voulait en venir. Et j’étais ce genre de personne à qui il ne fallait pas prendre la tête le matin, et je n’étais pas prêt à parler par énigmes avec Kristoff.
- Pour Elsa ? Bah je vais faire comme a dit Anna, je vais lui écrire et…
J’aurais pensé que Kristoff soit un peu plus subtil dans son approche, mais ça aurait été mal connaître le livreur de glace. Aussi décida-t-il de mettre carrément les pieds dans le plat.
- Et tu vas lui dire que tu l’aimes un moment ou non ?
Si j’avais eu du café à cet instant, je lui aurais probablement craché au visage. Qu’est-ce qui lui arrivai à présent ? Je levai la tête vers lui avec des yeux ronds, et demandai d’un ton aussi calme que possible.
- Je…je te demande pardon ?
Restant cloué sur mon siège, je le vis se lever et s’agripper au dossier du sien en me regardant d’un air sévère.
- Allez Yohan, fais pas semblant, qu’on perde pas de temps. Tu comptes lui dire ou pas ?
- Mais j’ai rien de ce genre à lui dire !
Kristoff soupira, et me prit par l’épaule.
- Me prends pas pour une bille Yohan ! Tu n’as d’yeux que pour elle, et ce probablement depuis le début, je me trompe ?
Je me levai et me tournai vers lui d’un air courroucé. Par la fenêtre, le soleil se levait à peine, et la salle s’éclairait petit à petit, dévoilant un peu plus les traits pincés de mon visage.
- Tu te tr…bah peut-être que oui figure toi ! Je peux savoir ce qui te prends ? Depuis quand t’es devenu un spécialiste de l’amour toi ? Ça y est, j’ai dit qu’Elsa me manquait, alors tout de suite c’est que j’en pince pour elle ?!
- Bah…oui.
Je me rassis et croisai les bras. Celle là, c’était la plus mûre ! Oui, évidemment que j’aimais Elsa, je pouvais bien le nier à qui je voulais, mais pas à moi même. Mais je ne voyais pas ce que Kristoff pouvait bien avoir à faire de cet état de fait. Il en avait probablement déjà bien assez avec sa future femme !
- Ah bah super, merci Docteur Love, heureusement que vous êtes là ! C’est combien la consultation ? T’as trouvé ça tout seul ? À moins que ce soit Anna qui t’ait mis ça dans la tête !
D’un air fataliste, Kristoff me tapa affectueusement sur l’épaule, et me regarda avec un petit sourire qui avait tout le potentiel de m’énerver encore plus.
- Tu sais Yohan, ça fait un moment que j’y pense. Et quand tu nous as avoué qu’Elsa te manquait…
- Quand je l’ai avoué à Anna…
- Oui bon, c’est vrai, elle me l’a peut-être dit mais…quand je l’ai appris, tu m’as beaucoup fait penser à moi.
- Allons bon ! Comment ça ?
De nouveau, je vis Kristoff se rasseoir face à moi.
- Je t’ai déjà raconté quand je suis tombé amoureux d’Anna ?
- Non. Mais te sens pas obligé de le fai…
- C’était il y a presque 4 ans, quand on était allés dans la Montagne du Nord chercher Elsa. J’avais jamais vu une femme si optimiste, si déterminée. Elle ne reculait devant rien. On aurait dit que rien ne lui faisait peur. Et puis, tu la connais, tu sais à quel point elle est magnifique…
- Jusque là c’est concis mais je m’y retrouve. Et donc ?
- Autant te le dire tout de suite, ça a été un véritable déchirement pour moi de la laisser aux portes du château. À ce moment là, je pensais encore qu’elle allait retrouver Hans pour l’épouser tu comprends ? Ce que j’ai ressenti à ce moment là c’était…horrible. Comme si j’allais perdre la femme que j’avais cherché toute ma vie d’un instant à l’autre, et ne plus jamais la revoir.
Je soupirai.
- C’est bien gentil tout ça, t’es à deux doigts de me faire chialer, je te jure. C’est quoi le rapport avec moi ? Et Elsa ?
- Eh bien, expliqua le montagnard, cet air là, je l’ai vu chez toi. Lorsque tu es revenu, et que tu t’es rendu compte qu’Elsa n’était plus là. T’étais tellement pas dans ton assiette, ça faisait peine à voir.
- C’est ça, traite moi de loque humaine aussi…grommelai-je
- Et lorsque j’ai vu à quel point tu étais heureux d’aller dans la forêt pour la voir et la ramener, je me suis revu Yohan. Je me suis revu lorsque j’ai su que j’allais retrouver Anna pour la sauver de Hans. Que j’allais la revoir, et qu’elle serait toujours célibataire à ce moment là. Là, j’ai su que y’avait un truc entre Elsa et toi.
Sans prêter vraiment attention à sa logorrhée, je me levai en faisant craquer mon dos.
- Eh bah c’est bien gentil tout ça mon pote, mais crois moi, tu te fais des idées…à présent, si ça te fait rien, je vais retourner me pieuter. La prochaine fois évite de me faire lever pour r…
- Oh je ne t’ai pas fait lever pour rien Yohan, m’interrompit le montagnard. Il attrapa ma guitare, et me la tendit. Je l’interrogeai du regard, précisément au moment où je me posais enfin la question de pourquoi il m’avait demandé de l’amener.
- Et tu veux que je fasse quoi avec ça ? Tu comptes tout de même pas que j’aille chanter la sérénade à Elsa ? Non parce que je te préviens…
- NORA ! cria Kristoff, VOUS POUVEZ ENTRER !
Et à ma grande surprise, je vis la porte de la pièce s’ouvrir, et Nora entra. Elle était suivie de tous les membres de l’ancien orchestre royal d’Arendelle. Abasourdi, je les regardais entrer les uns à la suite des autres, comme s’ils n’étaient jamais partis. Nora affichait un sourire radieux et les autres musiciens se ruèrent vers moi pour me saluer. Après quelques chaleureuses poignées de main, accolades et embrassades, je me tournai vers Kristoff, un grand sourire sur le visage.
- Mais Kristoff c’est quoi ça ? C’est toi qui les a fait venir ?!
- Je me suis dit que ça te stimulerait un peu, lança le montagnard en haussant les épaules
Je lançai un regard curieux au musiciens. Ces derniers sortaient tous leurs instruments, comme s’ils étaient à une répétition ordinaire. À cet instant, j’avais l’impression de n’avoir jamais quitté l’orchestre. Comme si les 5 années qui avaient précédé mon nouveau voyage ne s’étaient jamais écoulées. Soudain, Nora s’approcha de moi, et me prit doucement par les épaules en minaudant joyeusement.
- Kristoff est venu me trouver hier soir, il m’a dit que tu avais besoin d’un petit coup de main. Alors j’ai réuni les autres, et on est venus t’aider. Il a raison, il faut que tu arrêtes de te mentir et de perdre du temps.
- Me mentir et…Kristoff !!! Qu’est-ce que tu leur as dit encore ?!
- Il n’y a pas à s’en faire Yohan, renchérit Nora, après tout, tu m’as un peu aidée à trouver mon mari et père de ma fille, il est tout naturel qu’on te rende la pareille, hein les gars ?
- OUAIS ! crièrent les musiciens
Parmi eux, Kristoff passait les voir les uns après les autres, et se tourna finalement vers moi.
- Et il se trouve que je connais une petite technique assez efficace quand on a du mal à contenir ses sentiments. Bon, j’avoue, Anna m’a bien aidée à la trouver, mais elle marche plutôt bien…vous êtes prêts Messieurs ? Madame ?
Nora acquiesça, et elle fit un signe de tête aux musiciens. Quant à moi, je commençai à comprendre ce qui se passait, et ce que Kristoff et elle avaient en tête, et cela ne me plaisait pas du tout.
- Messieurs ! appela Nora, gigue irlandaise, La bémol !
Une musique entraînante emplit soudainement la pièce lorsque les musiciens commencèrent à jouer, et je me frappai violemment le front. Je comprenais parfaitement ce que Kristoff et Nora voulaient faire.
- KRISTOFF ! criai-je, tentant tant bien que mal de couvrir la musique, IL EST HORS DE QUESTION QUE JE FASSE ÇA !
- Allez Yohan, laisse toi aller ! C’est facile ! Tu pense à Elsa, à toi, à vous deux, tu te dis que tout va bien, et tu te lance ! Tu verras, ça ira mieux après !
- KRISTOFF JE TE DIS QUE…
Le reste de ma phrase se perdit dans la musique lorsque Nora commença à chanter, sa voix claire et puissante se répercutant dans la pièce.
Comme un fil entre l’autre et l’un
Invisible, il pose ses liens
Dans les méandres des inconscients
Il se promène impunément
Et tout un peu tremble et le reste s’éteint
Juste dans nos ventres un noeud une faim
Il fait roi l’esclave et peut damner les saints
L’honnête ou le sage et l’on y peut rien
Le doute n’était plus permis. Kristoff et Nora s’étaient mis en tête de ma faire pousser la chansonnette pour « assumer » mes sentiments pour Elsa. Les pauvres, s’ils savaient…bien entendu, il était hors de question que je leur parle de la correspondance entamée entre nous, et encore plus que je leur donne ce qu’ils voulaient. Je n’étais pas un de ces oiseaux chanteurs que l’on faisait marcher à la baguette. Et en aucun cas je n’avais besoin d’une chanson à la con pour assumer quoi que ce soit quant à mes sentiments. Pourtant, je devais bien avouer que j’étais très heureux de retrouver l’orchestre depuis tout ce temps. Me retrouver de nouveau au milieu des musiciens, tous très heureux de jouer, et voir Nora chanter de toute son âme avait quelque chose de profondément revigorant.
Mais à ma grande surprise, Kristoff paraissait véritablement investi dans la mission qu’il s’était curieusement donné. Quelle ne fut pas ma stupéfaction lorsqu’il vint me prendre par les épaules en reprenant à la suite de Nora. À l’entendre, j’avais l’impression de l’entendre chanter à propos d’Anna et lui, même si je ne pouvais m’empêcher de me dire que cela n’était pas le cas.
Et l’on résiste on bâtit des murs
Des bonheurs, photos bien rangées
Terroriste il fend les armures
Un instant tout est balayé
Tu rampes et tu guettes
Et tu mendies des mots
Tu lis ses poètes aimes ses tableaux
Et tu cherches à la croiser
T’as quinze ans soudain
Tout change de base
Et l’on y peut rien
Inconsciemment, je ne pouvais m’empêcher de penser à une version d’Anna de quinze ans qui aurait passé ses journées à courir après Kristoff, mais au fond de moi, et même si je ne l’avouerais pas à Kristoff sur le moment, je pensais surtout à Elsa. À sa lettre. À sa plume. À la réponse que j’allais lui écrire. Et à toutes celles qui, peut-être, allaient suivre. Kristoff avait raison. Si je pouvais échanger avec Elsa des lettres que personne ne pourrait lire à part nous, je comptais bien ne rien m’interdire dans ce que je lui disais. Et tant pis si cela devait l’effrayer. Si Elsa avait dit être polie, pour ma part, je voulais être honnête. Et il y avait un point sur lequel j’étais d’accord avec Kristoff: maintenant que j’avais arrêté de me mentir, je n’avais plus de temps à perdre. Je n’appréciais déjà pas parler pour ne rien dire, alors il était hors de question que mes futurs écrits avec Elsa soient vains.
Et si je partageais avec Kristoff certains aspects des sentiments qu’il avait pour Anna, il n’y avait aucune raison pour que je ne partage pas un moment de complicité musical avec des amis, tandis que je le pouvais. Je suivis donc les conseils de mon ami montagnard, et entamai à mon tour.
Il s’invite quand on l’attend pas
Quand on y croit, il s’enfuit déjà
Frère qui un jour y goûta
Jamais plus tu ne guériras
Il nous laisse vides et plus morts que vivants
C’est lui qui décide on ne fait que semblant
Il choisit ses tours et ses va et ses vient
Ainsi fait l’amour et l’on y peut rien !
La « fête » battait son plein à présent, et je m’étais complètement laissé prendre au jeu. Peu importait les délires de Kristoff sur l’amour et le fait de l’assumer, je profitai à présent de l’instant pour suivre le rythme. Je ne me faisais aucun souci pour la suite de ma correspondance avec Elsa, et si elle faisait preuve tout le long de la plume et l’esprit qu’elle avait montré dans sa lettre, il n’y avait aucun doute sur le fait que j’allais beaucoup apprécier les quelques semaines, voire mois qui allaient venir.
À cet instant, je devais bien avouer que ces histoires de Northuldra, de trolls renégats, d’inconnus mystérieux et d’esprits disparus étaient bien loin de mes pensées, et alors que les musiciens achevaient le morceau tandis que je dansais avec une Nora rayonnante, des pas pressés se firent entendre, et la porte s’ouvrit à la volée sur une Anna essoufflée.
- OH NON ! se plaignit-elle, j’ai tout raté ! Vous avez organisé ça sans moi vous êtes gonflés quand même !
Nous la regardâmes tous entrer dans la pièce le sourire aux lèvres, saluant les musiciens, et serrant Nora dans ses bras, puis elle se planta devant Kristoff et moi.
- Je peux savoir depuis quand vous organisez des petites sauteries musicales sans m’en parler ?! Franchement, c’est pas sympa !
- Ben, c’est à dire que…commença Kristoff d’un air penaud.
Craignant qu’il n’en dise trop, je le coupai, attrapai ma guitare, et après avoir remercié Nora et les musiciens, sortit de la salle.
- Euh, désolé, je…je dois aller ranger ma guitare et finir de me préparer. J’arrive tout de suite Anna, tu…tu me diras après ce que c’est le programme du jour.
Puis, le sourire aux lèvres, je me dirigeai vers ma chambre. Les pensées se bousculaient dans ma tête.
J’avais une lettre à écrire.
Enjoy !
Chapitre 11: Et l'on y peut rien
Installés dans le canapé du petit salon dédié à la détente et aux réunions nocturnes, Kristoff et moi regardions Anna faire les cent pas face à nous. Elle tenait un papier légèrement froissé dans sa main. Cette dernière tremblait. Dans un coin, le Général Mattias attendait patiemment les prochaines paroles de sa reine.
Et à voir l’état de la jeune femme, il y avait fort à parier que celles-ci ne seraient pas du genre sereines.
Quelques jours après notre excursion chez les trolls, une lettre d’Elsa était parvenue au château. À l’heure actuelle, nous ne savions toujours pas de quoi il y était question, mais depuis son arrivée, Anna était intenable. Et pas dans le bon sens du terme.
Dès le moment où elle avait lu cette lettre, elle était soudainement devenue très nerveuse, et il avait même fallu que ses conseillers l’empêchent presque de force de se ruer dans la Forêt Northuldra. Elle avait passé les derniers jours à se ronger les sangs, et elle avait catégoriquement refusé de nous dire ce que lui avait dit Elsa dans sa lettre. En temps normal, j’aurais moi même été très inquiet à la fois pour elle, et surtout pour Elsa, mais pour des raisons que je ne préférais pas développer à Anna, je savais pertinemment de quoi elle allait nous parler. D’autant qu’à voir la façon dont la Reine d’Arendelle trépignait devant nous, échevelée, nerveuse, et haletant sous l’effet d’un stress qui devait bien la priver de sommeil depuis des jours, j’était plus que convaincu qu’il valait mieux ne pas en ajouter. Mais il était tard, et contrairement à sa fiancée, Kristoff commençait à manifester de la fatigue. Il se leva, et s’approchant d’elle, lui prit tendrement la main en se voulant rassurant:
« Anna, Anna calme toi…
- Désolée Kristoff, se crispa la rouquine, je…je sais pas vraiment par où commencer.
Je me frottai les mains en me penchant en avant.
- Bah commence par le début, ce sera déjà pas mal.
Je pointai du doigt le papier qu’elle serrait dans sa paume.
- Elle dit quoi cette lettre ?
Anna se tourna vers moi. Elle semblait surprise.
- Comment sais-tu que c’est une lettre ?
Je lui lançai un petit sourire. Je n’aimais pas mentir à Anna, mais sur le coup, je ne me voyais vraiment pas lui dire la vérité. Et même si je n’en étais pas fier, je n’étais pas contre un petit coup d’éclat de temps en temps.
- C’est pourtant simple. Depuis que ce papelard est arrivé, tu es dans un état à faire peur. Tu te ronges les sangs en permanence, tu manges à peine, et tu disparais un soir sur deux pendant des heures, avec Kristoff on crapahute dans tout le château pour te trouver. Pour qu’un simple papier te mette dans un état pareil, y’a pas 30 000 explications: c’est une lettre d’Elsa c’est ça ?
Et bien que je connusse déjà la réponse, je sentis poindre une légère fierté, certes mal placée, lorsqu’Anna baissa la tête d’un air penaud.
- Oui, dit-elle simplement.
Kristoff se rapprocha encore d’elle. Il semblait inquiet. Il la prit doucement dans ses bras, et demanda:
- Une lettre d’Elsa ? Qu’est-ce qu’elle dit ?
Je le vis se tourner vers moi avant que la rousse ne puisse répondre. À l’évidence, il semblait comprendre que, quelque soit la teneur de cette lettre, Anna prendrait les nouvelles qu’elle apportait bien plus à coeur si elles étaient écrites de la main de sa soeur.
Elle n’avait pas fait grand cas de l’histoire de Morten lorsque nous lui avions rapportée. Elle s’était contentée de dire qu’un troll seul, fut-il renégat, ne devait pas constituer une très grande menace ni pour les trolls eux-mêmes, ni pour Arendelle. Cependant, à voir la tête qu’elle tirait à présent en regardant la lettre dans sa main, il était évident qu’elle réfléchissait à cette affirmation. Livide, elle répondit:
- Ce n’est pas bon. Pas bon du tout. Elsa a été attaquée dans la forêt.
S’écartant brusquement d’elle, Kristoff ouvrit des yeux ronds. Sous l’effet de la surprise, le Général Mattias lui même s’avança vers le centre de la pièce.
- Attaquée ? Mais…par qui ?
Les yeux d’Anna se posèrent de nouveau sur la lettre.
- Elle l’ignore, répondit-elle, tout ce qu’elle a pu me dire, c’est qu’elle a rencontré un homme, qui l’a menacée de s’en prendre à elle et à nous.
- Un homme ? s’enquit Kristoff
- Oui. Elsa ne sait pas qui il est, mais d’après ce qu’elle me dit dans sa lettre, il a vraiment l’air puissant et effrayant.
Je n’avais rien dit jusqu’ici, sachant déjà tout cela. Je m’étais contenté de regarder la Reine faire les cent pas d’un air désapprobateur. Il était tout à fait normal que les nouvelles données par Elsa ne lui plaisent pas. Si la Reine des Neiges elle-même s’inquiétait de savoir ce qui pouvait arriver, alors Anna avait tout intérêt à s’en inquiéter, elle aussi. Pourtant, je savais très bien quelles étaient les directives que lui avait donné Elsa. Je me levai du canapé où j’étais assis et interrogeai:
- Elsa va bien ? Que doit-on faire pour l’aider ?
Avant même qu’elle n’ouvre la bouche, je sus qu’Anna n’approuvait pas du tout ce qu’allait être sa réponse.
- Elsa va bien. Apparemment elle est juste un peu perturbée. Du moins c’est ce qu’elle dit. Elle me demande de ne pas intervenir pour l’instant, de lui faire confiance. Mais très franchement, je vais avoir beaucoup de mal à ne rien faire cette fois.
Du coin de l’oeil, je vis Mattias ouvrir la bouche pour parler, mais Anna sembla anticiper sa question.
- Elle a perdu l’Esprit du Feu, dit-elle d’une voix blanche.
La pièce n’était déjà pas d’une ambiance festive, mais ces derniers mots achevèrent d’installer le silence de mort qui s’ensuivit. Kristoff ouvrit des yeux ronds, la bouche bée, et le visage de Mattias se fit de plus en plus dur. Moi même, je sentis un violent élan d’inquiétude traverser mes pensées, comme si Anna avait finalement réussi à me surprendre. Ce qui était véritablement le cas, car cela, je ne le savais pas. Lorsque nous nous étions vus, Elsa m’avait bien expliqué ce qu’étaient les esprits autour d’elle, et je me souvenais bien de la petite salamandre bleue qui traînait alors à ses côtés. De ce que j’en savais, il s’agissait d’un des esprits les plus puissants. Qui que fut l’inconnu qui avait attaqué Elsa, s’il possédait à présent l’Esprit du Feu sous sa coupe, il ne faudrait pas se demander d’où cela viendrait lorsque des pans de forêt allaient commencer à flamber.
Et à voir la face livide d’Anna, elle paraissait sans aucun doute partager mon inquiétude.
- L’Esprit du Feu ? m’enquis-je, tu veux dire que…
- Oui. Bruni a été capturé. Et Elsa ne sait pas où il est.
- Mais enfin, renchérit Kristoff, Elsa est le Cinquième Esprit ! Elle doit avoir un genre de…je sais pas, connexion magique avec les autres non ? Je veux dire, qui peut être assez fort pour surpasser la magie d’Elsa ?
Se passant nerveusement la main dans les cheveux, Anna s’assit sur le canapé. Kristoff l’imita, et posa ses mains sur ses épaules pour la réconforter. Presque instinctivement, la jeune rousse déposa sa tête sur son épaule, et soupira:
- D’après Elsa, elle n’est pas la seule à pratiquer la magie on dirait. C’est ça le pire…
- Quoi donc Votre Altesse ? s’enquit respectueusement Mattias.
Levant la tête vers lui, Anna serra une énième fois la lettre de sa soeur dans sa main.
- Elsa…elle a peur. Je le vois dans sa lettre.
De nouveau, un silence pesant suivit ses paroles. Kristoff la serra doucement contre lui, et Mattias me jeta un regard qui signifiait clairement que nous pensions à la même chose. Chose que personne n’osait formuler jusqu’à ce que je dise finalement tout haut ce que nous pensions tout bas.
- Là ça pue du cul mais violent.
Je m’attendais à ce que le silence dure encore quelques instants, mais à ma grande surprise, je vis Anna se lever d’un air décidé. Elle froissa négligemment la lettre, et la jeta sur les genoux de Kristoff, qui leva vers elle des yeux ronds comme des billes. La rouquine croisa les bras derrière son dos, et recommença à faire les cent pas au centre de la pièce. À la différence que cette fois, elle n’affichait plus un air contrit mais diablement décidé.
- Nous n’avons pas le choix, dit-elle, il va falloir que l’on prenne les choses en main.
Surpris de ce soudain élan de détermination, je m’adressai à elle avec un petit sourire.
- Qu’est-ce que tu veux dire ? Tu ne comptes tout de même pas aller chercher l’Esprit du Feu toi même ?
- Non. Je connais Elsa, elle refusera que j’aille la retrouver. Elle a été très claire là dessus dans sa lettre. Mais je refuse qu’elle affronte ça toute seule.
Nous échangeâmes avec Kristoff et Mattias un regard complice. Nous n’avions pas l’habitude de voir Anna s’affirmer ainsi, et à voir l’air admiratif de Kristoff, cela semblait beaucoup lui plaire.
- Et qu’est-ce que tu vas faire ? demandai-je
- Ce que je dois faire, répondit la Reine, mon devoir est de protéger Arendelle. Et c’est ce que je vais faire. Elsa ne veut pas que j’interfère dans ses affaires dans la forêt, je ne le ferai pas. Ce qui se passe chez les Northuldra la concerne, nous n’y pouvons rien. En revanche, je compte bien surveiller ce qu’elle fait. On ne sait jamais. Je ne permettrai pas qu’il lui arrive quoi que ce soit.
- Tu vas lui écrire ? m’enquis-je
Anna s’arrêta, et se tourna vers moi. Elle me fit un petit sourire, et me montra la boule de papier froissé sur les genoux de Kristoff.
- Non, dit-elle, Elsa se douterait de quelque chose si je lui écrivais trop souvent. Toi Yohan, en revanche…
- Moi ? Quoi moi ?
- Elsa te fait confiance. Et, même si je trouve ça un peu vexant, elle s’inquiète probablement moins pour toi que pour moi. C’est toi qui vas lui écrire.
Stupéfait, je me désignai en haussant les sourcils.
- Moi ?
- Oui. À partir de maintenant, je te charge de te tenir informé de tout ce que fait Elsa de son côté. Fais ça comme tu veux, écris lui ce que tu veux, mais je veux tout savoir sur ce qu’elle décide. Moi, elle ne me dira rien, elle s’inquiète trop pour moi. Elle sera probablement plus bavarde avec toi.
- Tu es sûre de ça ?
- Nous verrons bien. En attendant, si tu pouvais lui écrire au plus vite pour lui demander de plus amples informations, ça m’arrangerait beaucoup.
Alors celle là, je ne m’y attendais pas. Que Anna s’inquiète de ce que faisait sa soeur dans la forêt, cela me paraissait tout à fait naturel, en revanche qu’elle me confie à moi la tâche de le vérifier, ça, ça me coupait le sifflet. La petite rousse parut s’en rendre compte, et frappa dans ses mains:
- Bien, alors l’affaire est entendue. Je compte sur toi Yohan, tu écriras à Elsa dès demain. Tu viendras me voir une fois que ce sera fait, je ferai appel à Courant d’Air pour qu’elle reçoive ta lettre au plus vite.
J’acquiesçai sans discuter, et elle se tourna vers Mattias.
- Général Mattias, vous veillerez à doubler les rondes de garde en ville à la nuit tombée. Non pas que cela m’enchante de faire travailler deux fois plus la garde, mais si Elsa a des problèmes dans les montagnes, je préfère optimiser la sécurité du royaume.
- Bien Votre Altesse. Je vous souhaite une bonne nuit.
Après avoir acquiescé, Mattias s’inclina respectueusement, et s’éclipsa. Anna se frotta les yeux, baîlla et se tourna vers Kristoff et moi.
- Il a raison, nous ferions mieux d’aller nous coucher. Je suis désolée de vous avoir retenus si tard, mais je voulais vraiment vous parler de cette lettre, je n’en pouvais plus de garder ça pour moi.
Je me levai en soupirant.
- Tu as bien raison Anna. Tu n’es pas seule, ne l’oublie pas. On est là pour t’aider.
À ma grande surprise, je vis Anna afficher un air rieur. Elle alla se coller à Kristoff en posant affectueusement sa tête contre son épaule, et se tourna vers moi.
- On jurerait entendre Olaf, rit-elle
- En attendant, c’est à moi que tu as demandé de t’aider avec Elsa, répondis-je d’un air faussement vexé, t’aurais voulu demander à Olaf ?
- Je pourrais oui, mais pour ce qui est d’écrire je préfère me tourner vers toi.
- Et pour le reste ?
Cette fois, la Reine eut un rire franc, et, attrapant Kristoff par le bras, elle se dirigea vers moi et m’ébouriffa les cheveux.
- Nous verrons. Allons nous coucher.
Nous sortîmes de la pièce, et nous dirigeâmes vers nos chambres. Je restai silencieux sur le chemin, mais alors que nous arrivions devant la porte de la chambre royale, je vis Kristoff embrasser Anna et lui souffler doucement:
- Attends moi deux minutes, je dois parler à Yohan.
Sa fiancée lui sourit d’un air enjôleur.
- Très bien. Fais vite.
Et lorsque Anna eut disparu dans sa chambre, je vis le montagnard se tourner vers moi.
- Me parler ? m’enquis-je, me parler de quoi ?
Légèrement surpris, je regardai Kristoff regarder subrepticement des deux côtés du couloir, puis il s’adressa à moi à voix basse:
- Bon, Yohan, écoute moi bien: rendez-vous demain matin, dans la salle de l’orchestre.
Je levai un sourcil circonspect.
- La salle de l’orchestre ? Mais l’orchestre est…
- T’en fais pas pour ça, retrouve moi là bas, c’est tout. Et prends ton instrument.
- Mais enfin tu veux pas me dire ce qui se passe ?
Kristoff se mit à trépigner.
- Tu verras bien demain. On se retrouve demain matin.
Je n’y comprenais rien du tout, mais je n’avais pas envie d’en discuter. Il était tard et j’avais envie d’aller me coucher.
- Bon bah…okk. Bonne nuit.
- Bonne nuit ! À demain ! »
Et il me planta là, avant de rentrer dans sa chambre pour rejoindre Anna. Je n’avais aucune idée de la raison qui le poussait à vouloir me voir le lendemain, d’autant plus dans la salle d’un orchestre qui n’existait plus, mais à l’heure qu’il était, je n’en avais pas grand chose à faire.
La demande d’Anna tournait dans ma tête. Certes, elle m’avait officiellement demandé d’écrire à Elsa pour recueillir des informations, mais ce qu’elle ne savait pas, c’était que je ne l’avais pas attendue.
Et Elsa non plus.
La Reine des Neiges avait envoyé deux lettres. J’en avais reçu une qui m’était spécialement adressée. Celle-ci et celle qu’avait reçue Anna étaient arrivées le même jour. Et de la même façon qu’Anna nous avait jusqu’à ce soir caché le contenu de sa lettre, celui de la mienne leur était toujours secret. Et quelque chose me disait qu’il valait mieux.
Certes, Elsa m’avait également tenu au courant de ce qui lui était arrivé, bien qu’elle m’avait caché l’enlèvement de Bruni, mais ce qu’Anna et les autres ne savaient pas, c’était qu’Elsa semblait aussi perturbée que moi quand aux raisons qui faisaient que sa présence me manquait tant. Je ne lui en avais rien caché dans ma première lettre, et si je n’avais pas clairement dévoilé la vraie nature de mes sentiments envers elle, j’avais été très transparent quant au vide que je ressentais sans elle au château. Et visiblement, Elsa s’en était rendue compte.
« Je suis très touchée de te voir manquer de moi à Arendelle, avait-elle écrit dans sa réponse, mais je suis certaine qu’Anna fait un travail merveilleux en tant que Reine. Il est même très probable que le peuple d’Arendelle y ait véritablement gagné au change depuis qu’elle a pris mon ancienne place. Aussi suis-je très surprise de te voir me regretter comme tu sembles me l’avouer. Qu’à cela ne tienne ! Tu sais bien que je partage ton affliction de ne pouvoir pas être à Arendelle aussi souvent que toi et moi ne le voudrions, mais je t’ai demandé en partant de m’écrire, et je ne suis pas femme à manquer de politesse, en laissant tes lettres sans réponses. Pour être honnête, te répondre me fera le plus grand bien en ces temps où je me dois de me recentrer sur moi même et mes responsabilités nouvelles. Rien ne me ferait plus plaisir que d’échanger de façon régulière avec un ami, à défaut de pouvoir le faire avec ma soeur ou une autre personne que j’aime. Cependant, quoi que je puisse te dire dans mes futures lettres, je te saurais gré de n’en rien dévoiler à Anna. Elle me connaît sans doute trop bien, et elle ne manquerait pas de vite remarquer ce que j’y dirai et surtout ce que je n’y dirai pas, ou pas directement. ».
J’avais relu ces mots d’innombrables fois depuis que je les avais reçus, passé la surprise de la qualité de la plume et de la prose de la jeune femme. Cela étant, il n’était pas ironique de penser qu’Elsa ne manque pas d’esprit ! Comme elle me l’avait demandé, je n’en avais rien dit à Anna. J’étais trop heureux que l’ancienne reine accepte si gentiment d’entamer une correspondance avec moi, et à la lire, cela semblait même lui faire plaisir. Cependant, j’étais plus circonspect sur ce qu’elle paraissait attendre de cette correspondance. Elsa paraissait avoir pour moi une amitié sincère, néanmoins, certaines phrases de sa lettre me laissaient perplexes. « Ce que je n’y dirai pas » ? Que voulait-elle dire ?
Je me déshabillai pour me mettre au lit en retournant les phrases d’Elsa dans ma tête. J’allais lui répondre dès demain, en tâchant au mieux de contenter la demande d’Anna, mais je ne comptais pas l’espionner non plus. Notre correspondance privée me paraissait une priorité. Je faisait amplement confiance aux deux soeurs pour gérer les affaires du royaumes chacune de leur côté. Je relus une dernière fois la lettre d’Elsa, et me couchai. Pour une raison que j’ignorais, je devais voir Kristoff le lendemain.
En effet, 7 ou 8 heures plus tard, je me retrouvai, ma guitare sur le dos, devant la grande porte de la salle qui avait jadis été dédiée aux répétitions de l’orchestre. Me retrouver là me faisait ressentir une étrange impression de familiarité mêlée de nostalgie. Je n’y étais pas revenu depuis ma nouvelle arrivée à Arendelle, et je prenais à présent conscience d’à quel point jouer de la musique avec Nora et les autres me manquait. J’attendis quelques minutes, puis, voyant que Kristoff n’arrivait pas, me décidai à essayer d’entrer. Je tournai la poignée, et fus presque surpris de voir la porte s’ouvrir.
« Ah, Yohan ! Entre, entre, installe toi !
Kristoff était là, au centre de la salle. Il s’affairait à déplacer des tables, des sièges et d’autres meubles pour dégager l’endroit. Je m’avançai au centre de la pièce d’un air curieux.
- Salut Kristoff. Je peux savoir ce que tu fais ?
- Oh, trois fois rien, répondit le montagnard, je fais un peu de place pour qu’on ait de l’espace.
Je jetai un coup d’oeil à la pièce. Elle était telle que dans mes souvenirs: une grande salle circulaire, bien éclairée, et dont le plafond, à la fois sobre et richement ouvragé, donnait à la pièce une acoustique assez incroyable. On aurait pu entendre le bruit d’une épingle tombée par terre. Et alors que je regardai les rideaux vermeils avec un sourire nostalgique, je déposai ma guitare à mes pieds et m’enquis:
- De la place ? Mais de la place pour quoi ?
- Eh bien, figure toi qu’hier, je suis passé à l’Old Reinder…commença Kristoff.
Je me tournai vers lui, ne voyant pas bien le rapport entre ça et le fait que nous nous retrouvions ici.
- Et alors ? Je te préviens que si tu m’as fait venir pour une réunion des alcooliques anonymes…
- Mais non ! Il fallait que je te parle d’un truc.
- Ah.
Sans demander plus de détails, je pris la chaise que Kristoff me tendait, et le vis s’asseoir face à moi. Il joignit ses mains, et après m’avoir regardé quelques instants silencieusement, m’interrogea:
- Alors…comment est-ce que tu vas faire ?
Sur le coup, je ne compris pas la question. Je me contentai de le regarder d’un air d’autoroute. Il me fixait comme s’il attendait une réponse précise, bien que j’ignorais totalement de quoi il était en train de me parler.
- Comment je vais faire…à propos de quoi ?
Kristoff se redressa, et frappa ses mains sur ses cuisses. Puis il soupira et se pencha vers moi:
- Allez Yohan…pour Elsa.
Je commençais à regretter de m’être levé. Plus il parlait, moins je comprenais où il voulait en venir. Et j’étais ce genre de personne à qui il ne fallait pas prendre la tête le matin, et je n’étais pas prêt à parler par énigmes avec Kristoff.
- Pour Elsa ? Bah je vais faire comme a dit Anna, je vais lui écrire et…
J’aurais pensé que Kristoff soit un peu plus subtil dans son approche, mais ça aurait été mal connaître le livreur de glace. Aussi décida-t-il de mettre carrément les pieds dans le plat.
- Et tu vas lui dire que tu l’aimes un moment ou non ?
Si j’avais eu du café à cet instant, je lui aurais probablement craché au visage. Qu’est-ce qui lui arrivai à présent ? Je levai la tête vers lui avec des yeux ronds, et demandai d’un ton aussi calme que possible.
- Je…je te demande pardon ?
Restant cloué sur mon siège, je le vis se lever et s’agripper au dossier du sien en me regardant d’un air sévère.
- Allez Yohan, fais pas semblant, qu’on perde pas de temps. Tu comptes lui dire ou pas ?
- Mais j’ai rien de ce genre à lui dire !
Kristoff soupira, et me prit par l’épaule.
- Me prends pas pour une bille Yohan ! Tu n’as d’yeux que pour elle, et ce probablement depuis le début, je me trompe ?
Je me levai et me tournai vers lui d’un air courroucé. Par la fenêtre, le soleil se levait à peine, et la salle s’éclairait petit à petit, dévoilant un peu plus les traits pincés de mon visage.
- Tu te tr…bah peut-être que oui figure toi ! Je peux savoir ce qui te prends ? Depuis quand t’es devenu un spécialiste de l’amour toi ? Ça y est, j’ai dit qu’Elsa me manquait, alors tout de suite c’est que j’en pince pour elle ?!
- Bah…oui.
Je me rassis et croisai les bras. Celle là, c’était la plus mûre ! Oui, évidemment que j’aimais Elsa, je pouvais bien le nier à qui je voulais, mais pas à moi même. Mais je ne voyais pas ce que Kristoff pouvait bien avoir à faire de cet état de fait. Il en avait probablement déjà bien assez avec sa future femme !
- Ah bah super, merci Docteur Love, heureusement que vous êtes là ! C’est combien la consultation ? T’as trouvé ça tout seul ? À moins que ce soit Anna qui t’ait mis ça dans la tête !
D’un air fataliste, Kristoff me tapa affectueusement sur l’épaule, et me regarda avec un petit sourire qui avait tout le potentiel de m’énerver encore plus.
- Tu sais Yohan, ça fait un moment que j’y pense. Et quand tu nous as avoué qu’Elsa te manquait…
- Quand je l’ai avoué à Anna…
- Oui bon, c’est vrai, elle me l’a peut-être dit mais…quand je l’ai appris, tu m’as beaucoup fait penser à moi.
- Allons bon ! Comment ça ?
De nouveau, je vis Kristoff se rasseoir face à moi.
- Je t’ai déjà raconté quand je suis tombé amoureux d’Anna ?
- Non. Mais te sens pas obligé de le fai…
- C’était il y a presque 4 ans, quand on était allés dans la Montagne du Nord chercher Elsa. J’avais jamais vu une femme si optimiste, si déterminée. Elle ne reculait devant rien. On aurait dit que rien ne lui faisait peur. Et puis, tu la connais, tu sais à quel point elle est magnifique…
- Jusque là c’est concis mais je m’y retrouve. Et donc ?
- Autant te le dire tout de suite, ça a été un véritable déchirement pour moi de la laisser aux portes du château. À ce moment là, je pensais encore qu’elle allait retrouver Hans pour l’épouser tu comprends ? Ce que j’ai ressenti à ce moment là c’était…horrible. Comme si j’allais perdre la femme que j’avais cherché toute ma vie d’un instant à l’autre, et ne plus jamais la revoir.
Je soupirai.
- C’est bien gentil tout ça, t’es à deux doigts de me faire chialer, je te jure. C’est quoi le rapport avec moi ? Et Elsa ?
- Eh bien, expliqua le montagnard, cet air là, je l’ai vu chez toi. Lorsque tu es revenu, et que tu t’es rendu compte qu’Elsa n’était plus là. T’étais tellement pas dans ton assiette, ça faisait peine à voir.
- C’est ça, traite moi de loque humaine aussi…grommelai-je
- Et lorsque j’ai vu à quel point tu étais heureux d’aller dans la forêt pour la voir et la ramener, je me suis revu Yohan. Je me suis revu lorsque j’ai su que j’allais retrouver Anna pour la sauver de Hans. Que j’allais la revoir, et qu’elle serait toujours célibataire à ce moment là. Là, j’ai su que y’avait un truc entre Elsa et toi.
Sans prêter vraiment attention à sa logorrhée, je me levai en faisant craquer mon dos.
- Eh bah c’est bien gentil tout ça mon pote, mais crois moi, tu te fais des idées…à présent, si ça te fait rien, je vais retourner me pieuter. La prochaine fois évite de me faire lever pour r…
- Oh je ne t’ai pas fait lever pour rien Yohan, m’interrompit le montagnard. Il attrapa ma guitare, et me la tendit. Je l’interrogeai du regard, précisément au moment où je me posais enfin la question de pourquoi il m’avait demandé de l’amener.
- Et tu veux que je fasse quoi avec ça ? Tu comptes tout de même pas que j’aille chanter la sérénade à Elsa ? Non parce que je te préviens…
- NORA ! cria Kristoff, VOUS POUVEZ ENTRER !
Et à ma grande surprise, je vis la porte de la pièce s’ouvrir, et Nora entra. Elle était suivie de tous les membres de l’ancien orchestre royal d’Arendelle. Abasourdi, je les regardais entrer les uns à la suite des autres, comme s’ils n’étaient jamais partis. Nora affichait un sourire radieux et les autres musiciens se ruèrent vers moi pour me saluer. Après quelques chaleureuses poignées de main, accolades et embrassades, je me tournai vers Kristoff, un grand sourire sur le visage.
- Mais Kristoff c’est quoi ça ? C’est toi qui les a fait venir ?!
- Je me suis dit que ça te stimulerait un peu, lança le montagnard en haussant les épaules
Je lançai un regard curieux au musiciens. Ces derniers sortaient tous leurs instruments, comme s’ils étaient à une répétition ordinaire. À cet instant, j’avais l’impression de n’avoir jamais quitté l’orchestre. Comme si les 5 années qui avaient précédé mon nouveau voyage ne s’étaient jamais écoulées. Soudain, Nora s’approcha de moi, et me prit doucement par les épaules en minaudant joyeusement.
- Kristoff est venu me trouver hier soir, il m’a dit que tu avais besoin d’un petit coup de main. Alors j’ai réuni les autres, et on est venus t’aider. Il a raison, il faut que tu arrêtes de te mentir et de perdre du temps.
- Me mentir et…Kristoff !!! Qu’est-ce que tu leur as dit encore ?!
- Il n’y a pas à s’en faire Yohan, renchérit Nora, après tout, tu m’as un peu aidée à trouver mon mari et père de ma fille, il est tout naturel qu’on te rende la pareille, hein les gars ?
- OUAIS ! crièrent les musiciens
Parmi eux, Kristoff passait les voir les uns après les autres, et se tourna finalement vers moi.
- Et il se trouve que je connais une petite technique assez efficace quand on a du mal à contenir ses sentiments. Bon, j’avoue, Anna m’a bien aidée à la trouver, mais elle marche plutôt bien…vous êtes prêts Messieurs ? Madame ?
Nora acquiesça, et elle fit un signe de tête aux musiciens. Quant à moi, je commençai à comprendre ce qui se passait, et ce que Kristoff et elle avaient en tête, et cela ne me plaisait pas du tout.
- Messieurs ! appela Nora, gigue irlandaise, La bémol !
Une musique entraînante emplit soudainement la pièce lorsque les musiciens commencèrent à jouer, et je me frappai violemment le front. Je comprenais parfaitement ce que Kristoff et Nora voulaient faire.
- KRISTOFF ! criai-je, tentant tant bien que mal de couvrir la musique, IL EST HORS DE QUESTION QUE JE FASSE ÇA !
- Allez Yohan, laisse toi aller ! C’est facile ! Tu pense à Elsa, à toi, à vous deux, tu te dis que tout va bien, et tu te lance ! Tu verras, ça ira mieux après !
- KRISTOFF JE TE DIS QUE…
Le reste de ma phrase se perdit dans la musique lorsque Nora commença à chanter, sa voix claire et puissante se répercutant dans la pièce.
Comme un fil entre l’autre et l’un
Invisible, il pose ses liens
Dans les méandres des inconscients
Il se promène impunément
Et tout un peu tremble et le reste s’éteint
Juste dans nos ventres un noeud une faim
Il fait roi l’esclave et peut damner les saints
L’honnête ou le sage et l’on y peut rien
Le doute n’était plus permis. Kristoff et Nora s’étaient mis en tête de ma faire pousser la chansonnette pour « assumer » mes sentiments pour Elsa. Les pauvres, s’ils savaient…bien entendu, il était hors de question que je leur parle de la correspondance entamée entre nous, et encore plus que je leur donne ce qu’ils voulaient. Je n’étais pas un de ces oiseaux chanteurs que l’on faisait marcher à la baguette. Et en aucun cas je n’avais besoin d’une chanson à la con pour assumer quoi que ce soit quant à mes sentiments. Pourtant, je devais bien avouer que j’étais très heureux de retrouver l’orchestre depuis tout ce temps. Me retrouver de nouveau au milieu des musiciens, tous très heureux de jouer, et voir Nora chanter de toute son âme avait quelque chose de profondément revigorant.
Mais à ma grande surprise, Kristoff paraissait véritablement investi dans la mission qu’il s’était curieusement donné. Quelle ne fut pas ma stupéfaction lorsqu’il vint me prendre par les épaules en reprenant à la suite de Nora. À l’entendre, j’avais l’impression de l’entendre chanter à propos d’Anna et lui, même si je ne pouvais m’empêcher de me dire que cela n’était pas le cas.
Et l’on résiste on bâtit des murs
Des bonheurs, photos bien rangées
Terroriste il fend les armures
Un instant tout est balayé
Tu rampes et tu guettes
Et tu mendies des mots
Tu lis ses poètes aimes ses tableaux
Et tu cherches à la croiser
T’as quinze ans soudain
Tout change de base
Et l’on y peut rien
Inconsciemment, je ne pouvais m’empêcher de penser à une version d’Anna de quinze ans qui aurait passé ses journées à courir après Kristoff, mais au fond de moi, et même si je ne l’avouerais pas à Kristoff sur le moment, je pensais surtout à Elsa. À sa lettre. À sa plume. À la réponse que j’allais lui écrire. Et à toutes celles qui, peut-être, allaient suivre. Kristoff avait raison. Si je pouvais échanger avec Elsa des lettres que personne ne pourrait lire à part nous, je comptais bien ne rien m’interdire dans ce que je lui disais. Et tant pis si cela devait l’effrayer. Si Elsa avait dit être polie, pour ma part, je voulais être honnête. Et il y avait un point sur lequel j’étais d’accord avec Kristoff: maintenant que j’avais arrêté de me mentir, je n’avais plus de temps à perdre. Je n’appréciais déjà pas parler pour ne rien dire, alors il était hors de question que mes futurs écrits avec Elsa soient vains.
Et si je partageais avec Kristoff certains aspects des sentiments qu’il avait pour Anna, il n’y avait aucune raison pour que je ne partage pas un moment de complicité musical avec des amis, tandis que je le pouvais. Je suivis donc les conseils de mon ami montagnard, et entamai à mon tour.
Il s’invite quand on l’attend pas
Quand on y croit, il s’enfuit déjà
Frère qui un jour y goûta
Jamais plus tu ne guériras
Il nous laisse vides et plus morts que vivants
C’est lui qui décide on ne fait que semblant
Il choisit ses tours et ses va et ses vient
Ainsi fait l’amour et l’on y peut rien !
La « fête » battait son plein à présent, et je m’étais complètement laissé prendre au jeu. Peu importait les délires de Kristoff sur l’amour et le fait de l’assumer, je profitai à présent de l’instant pour suivre le rythme. Je ne me faisais aucun souci pour la suite de ma correspondance avec Elsa, et si elle faisait preuve tout le long de la plume et l’esprit qu’elle avait montré dans sa lettre, il n’y avait aucun doute sur le fait que j’allais beaucoup apprécier les quelques semaines, voire mois qui allaient venir.
À cet instant, je devais bien avouer que ces histoires de Northuldra, de trolls renégats, d’inconnus mystérieux et d’esprits disparus étaient bien loin de mes pensées, et alors que les musiciens achevaient le morceau tandis que je dansais avec une Nora rayonnante, des pas pressés se firent entendre, et la porte s’ouvrit à la volée sur une Anna essoufflée.
- OH NON ! se plaignit-elle, j’ai tout raté ! Vous avez organisé ça sans moi vous êtes gonflés quand même !
Nous la regardâmes tous entrer dans la pièce le sourire aux lèvres, saluant les musiciens, et serrant Nora dans ses bras, puis elle se planta devant Kristoff et moi.
- Je peux savoir depuis quand vous organisez des petites sauteries musicales sans m’en parler ?! Franchement, c’est pas sympa !
- Ben, c’est à dire que…commença Kristoff d’un air penaud.
Craignant qu’il n’en dise trop, je le coupai, attrapai ma guitare, et après avoir remercié Nora et les musiciens, sortit de la salle.
- Euh, désolé, je…je dois aller ranger ma guitare et finir de me préparer. J’arrive tout de suite Anna, tu…tu me diras après ce que c’est le programme du jour.
Puis, le sourire aux lèvres, je me dirigeai vers ma chambre. Les pensées se bousculaient dans ma tête.
J’avais une lettre à écrire.
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Unafraid of the Unknown
Because i'll face it all with you"
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Re: Frozen: Épris dans la glace
Sam 14 Mar 2020, 13:46
Alors si je devais résumer en un tweet mon ressenti:
"Première partie je m'en fiche mais la seconde est superbe j'adore!"
Comment? Ah on me dit dans l'oreillette qu'un tweet c'est trop court pour un commentaire...Bon d'accord alors
...SAMANTHA!
Voilà ça suffit?! ...Quoi?...Faut?...Le faire sérieusement?...Bon ok on j'y vais d'accord!
Bref plus serieusement, la première partie est bien écrite, Anna qui est inquiète et qui demande à Yohan d'être sa plume, c'est bien trouvé, c'est bien écrit OK MAIS je le dis dans le "tweet", perso, ça me fait ni chaud ni froid...En pur ressenti je me dis "oui c'est là parce que...Bah faut bien y passer mais voilà" Bref, je prends ça pour une pure transition, je ne sais pas pourquoi parce qu'en plus c'est clairmement tout sauf ça!
Et en plus ça m'embête de ne penser que ça, car c'est une partie très qualitative en plus et qu'il est injuste de réduire à ça car ça n'est absolument pas le cas en plus...Mais voilà, un commentaire se doit d'être subjectif en partie.
Alors si j'essaie d'être un peu plus objectif (mais aussi un peu mauvaise langue parce que...Voilà faut pas déconner non plus)
EDIT: Alors grace à @Bjorgman j'ai fait une fausse manip' et toute cette partie de message été effacée, donc faut que je la refasse et là ça me gonfle donc je m'excuse si c'est plus court que la V1...Tu gueuleras contre le responsable (oui il faut toujours un coupable!)
Alors plus serieusement, la première partie (j'avais mis des citations là mais j'ai la flemme de les retrouver tu m'en veux pas...C'est auprès d'un autre qu'il faut ronchonner) quand je dis que je m'en fichie c'est surtout que je la vois comme une partie de transition, genre elle est là parce qu'il faut bien qu'elle soit là mais sinon OSEF
Je sais que ça n'est pas le cas et c'est faire injure à la première partie que de le voir mais c'est mon ressenti et il faut bien se montrer subjectif de temps en temps.
Alors après faut se montrer objectif. Donc, c'est plutôt bien fait, en plus souvent en dialogues donc je ne vais pas bouder mon plaisir, mais, après relecture je pense que j'ai trouvé ce qui me fait un peu sortir du truc
Bordel, qu'est ce qu'il lui arrive à Anna? Pourquoi elle bouge pas?! et ne me sors pas cette réplique pour justifier: "l avait même fallu que ses conseillers l’empêchent presque de force de se ruer dans la Forêt Northuldra."
Bordel les conseillers ils n'ont pas été foutus de la retenir le jour du couronnement d'Elsa alors que c'était encore une petite princesse qui sortait à peine de l'enfance. Désormais elle a le statut de sauveuse d'Arendelle et c'est la souveraine. Donc normalement, elle devrait déjà être arrivée chez les Northuldra à stolker sa soeur et le premier conseiller qui est contre, hop, attaché à une catapulte, et paf! feu nourri! direction Iles du Sud!
Et ne sors pas l'argument du "oui mais j'ai mes devoirs de reine" (j'avais dit que j'avais la flemme de chercher la citation! et le "Elsa m'a dit que je ne devais pas y aller!" (je sais c'est pas la vraie citation)
Déjà pour la première! Alors, la première fois quand elle a envoyé Yohan chercher Elsa bon j'ai grincé des dents mais OK j'ai trop rien dit admettons (même si on sait qu'Anna normalement, elle fait passer et de très loin Elsa avant tout...Genre, elle peut être en train de faire des crèpes sauvagement avec Kristoff, si au loin elle entend Elsa tousser, elle laisse tout en plan et même à poil elle arrive dans la chambre de la blonde avec un bol de soupe!) mais là BORDEL! Elsa elle est dans la purée! et c'est quoi sa réaction? Elle y va pas elle même?
Bon, alors on pourrait se dire, à minima, elle envoie toute l'armée là bas pour ramener Elsa et éventuellement pour faire bonne mesure aussi toute la troupe de hippie! ça serait logique, il y a quand même un p***** de danger!
Mais non elle décide quoi?...Oh je vais envoyer une lettre!
En fait, Elsa c'est la meuf qui pirate 150 films par jour et Anna c'est HADOPI..."attention, j'envoie une lettre...et si ça continue, peut être que j'en enverrai une deuxième!"
Alors justifié parce que Elsa a dit que?...Bordel, Elsa ne veut pas voir Anna se jeter dans les flammes, mais elle fait quoi Anna quand Elsa est au milieu des flammes?...Bah elle y va la roucmoute! On sait pertinemment qu'elle ferait tout pour sauver Elsa, même d'agir contre la volonté de la blondasse au poney!
Bref, tout ça pour moi ça sent un peu le forçage pour justifier que Yohan et Elsa vont avoir une correspondance épistolaire qui va être bien évidemment un élement important de cette narration...Mais du coup, comme je trouve ça un peu faux par rapport à Anna....Bah ça fait que cette partie me laisse indifférent et me fait un peu sortir du truc. Mais je conçois que beaucoup ont pu y trouver leur compte et globalement c'est bien amené et ça fonctionne donc malgré tout c'est maîtrisé.
Bref passons à la seconde partie qui m'interesse beaucoup plus...Mais paradoxalement je vais être plus court.
Alors déjà...Je le dis mais je vais avoir de grosses similitudes au niveau de l'attitude de Kristoff dans mon prochain chapitre. Alors forcément toute cette scène me plaît beaucoup.
Bon...Je ne peux pas passer à côté:
"Et alors ? Je te préviens que si tu m’as fait venir pour une réunion des alcooliques anonymes…"
CONCLUSION YOHAN EST UN ALCOOLIQUE!
sinon je trouve qu'il manquait une réplique après cette remarque de Kristoff:
"Je t’ai déjà raconté quand je suis tombé amoureux d’Anna ?
- Non. Mais te sens pas obligé de le fai…
- C’était il y a presque 4 ans, quand on était allés dans la Montagne du Nord chercher Elsa. J’avais jamais vu une femme si optimiste, si déterminée. Elle ne reculait devant rien. On aurait dit que rien ne lui faisait peur. Et puis, tu la connais, tu sais à quel point elle est magnifique…"
--> Oui merci Kristoff je sais j'ai déjà vu le film!
Bon voilà, pas grand chose à dire, le dialogue fonctionne très bien, j'adhère, Kristoff en docteur love quand tu sais à quel point il a galéré pour demander sa bourgeoise c'est assez comique.
Bon la dernière partie avec la musique et la chanson, pour moi c'est plus anecdotique, je suis un peu moins client quand il s'agit seulement de reprendre une chanson sans changer les paroles pour y apporter une certaine valeur ajoutée mais ça fonctionne ça reste l'essentiel.
Voilà, bon c'est un peu moins détaillé qu'en première version mais j'ai essayé de remettre au mieux
"Première partie je m'en fiche mais la seconde est superbe j'adore!"
Comment? Ah on me dit dans l'oreillette qu'un tweet c'est trop court pour un commentaire...Bon d'accord alors
...SAMANTHA!
Voilà ça suffit?! ...Quoi?...Faut?...Le faire sérieusement?...Bon ok on j'y vais d'accord!
Bref plus serieusement, la première partie est bien écrite, Anna qui est inquiète et qui demande à Yohan d'être sa plume, c'est bien trouvé, c'est bien écrit OK MAIS je le dis dans le "tweet", perso, ça me fait ni chaud ni froid...En pur ressenti je me dis "oui c'est là parce que...Bah faut bien y passer mais voilà" Bref, je prends ça pour une pure transition, je ne sais pas pourquoi parce qu'en plus c'est clairmement tout sauf ça!
Et en plus ça m'embête de ne penser que ça, car c'est une partie très qualitative en plus et qu'il est injuste de réduire à ça car ça n'est absolument pas le cas en plus...Mais voilà, un commentaire se doit d'être subjectif en partie.
Alors si j'essaie d'être un peu plus objectif (mais aussi un peu mauvaise langue parce que...Voilà faut pas déconner non plus)
EDIT: Alors grace à @Bjorgman j'ai fait une fausse manip' et toute cette partie de message été effacée, donc faut que je la refasse et là ça me gonfle donc je m'excuse si c'est plus court que la V1...Tu gueuleras contre le responsable (oui il faut toujours un coupable!)
Alors plus serieusement, la première partie (j'avais mis des citations là mais j'ai la flemme de les retrouver tu m'en veux pas...C'est auprès d'un autre qu'il faut ronchonner) quand je dis que je m'en fichie c'est surtout que je la vois comme une partie de transition, genre elle est là parce qu'il faut bien qu'elle soit là mais sinon OSEF
Je sais que ça n'est pas le cas et c'est faire injure à la première partie que de le voir mais c'est mon ressenti et il faut bien se montrer subjectif de temps en temps.
Alors après faut se montrer objectif. Donc, c'est plutôt bien fait, en plus souvent en dialogues donc je ne vais pas bouder mon plaisir, mais, après relecture je pense que j'ai trouvé ce qui me fait un peu sortir du truc
Bordel, qu'est ce qu'il lui arrive à Anna? Pourquoi elle bouge pas?! et ne me sors pas cette réplique pour justifier: "l avait même fallu que ses conseillers l’empêchent presque de force de se ruer dans la Forêt Northuldra."
Bordel les conseillers ils n'ont pas été foutus de la retenir le jour du couronnement d'Elsa alors que c'était encore une petite princesse qui sortait à peine de l'enfance. Désormais elle a le statut de sauveuse d'Arendelle et c'est la souveraine. Donc normalement, elle devrait déjà être arrivée chez les Northuldra à stolker sa soeur et le premier conseiller qui est contre, hop, attaché à une catapulte, et paf! feu nourri! direction Iles du Sud!
Et ne sors pas l'argument du "oui mais j'ai mes devoirs de reine" (j'avais dit que j'avais la flemme de chercher la citation! et le "Elsa m'a dit que je ne devais pas y aller!" (je sais c'est pas la vraie citation)
Déjà pour la première! Alors, la première fois quand elle a envoyé Yohan chercher Elsa bon j'ai grincé des dents mais OK j'ai trop rien dit admettons (même si on sait qu'Anna normalement, elle fait passer et de très loin Elsa avant tout...Genre, elle peut être en train de faire des crèpes sauvagement avec Kristoff, si au loin elle entend Elsa tousser, elle laisse tout en plan et même à poil elle arrive dans la chambre de la blonde avec un bol de soupe!) mais là BORDEL! Elsa elle est dans la purée! et c'est quoi sa réaction? Elle y va pas elle même?
Bon, alors on pourrait se dire, à minima, elle envoie toute l'armée là bas pour ramener Elsa et éventuellement pour faire bonne mesure aussi toute la troupe de hippie! ça serait logique, il y a quand même un p***** de danger!
Mais non elle décide quoi?...Oh je vais envoyer une lettre!
En fait, Elsa c'est la meuf qui pirate 150 films par jour et Anna c'est HADOPI..."attention, j'envoie une lettre...et si ça continue, peut être que j'en enverrai une deuxième!"
Alors justifié parce que Elsa a dit que?...Bordel, Elsa ne veut pas voir Anna se jeter dans les flammes, mais elle fait quoi Anna quand Elsa est au milieu des flammes?...Bah elle y va la roucmoute! On sait pertinemment qu'elle ferait tout pour sauver Elsa, même d'agir contre la volonté de la blondasse au poney!
Bref, tout ça pour moi ça sent un peu le forçage pour justifier que Yohan et Elsa vont avoir une correspondance épistolaire qui va être bien évidemment un élement important de cette narration...Mais du coup, comme je trouve ça un peu faux par rapport à Anna....Bah ça fait que cette partie me laisse indifférent et me fait un peu sortir du truc. Mais je conçois que beaucoup ont pu y trouver leur compte et globalement c'est bien amené et ça fonctionne donc malgré tout c'est maîtrisé.
Bref passons à la seconde partie qui m'interesse beaucoup plus...Mais paradoxalement je vais être plus court.
Alors déjà...Je le dis mais je vais avoir de grosses similitudes au niveau de l'attitude de Kristoff dans mon prochain chapitre. Alors forcément toute cette scène me plaît beaucoup.
Bon...Je ne peux pas passer à côté:
"Et alors ? Je te préviens que si tu m’as fait venir pour une réunion des alcooliques anonymes…"
CONCLUSION YOHAN EST UN ALCOOLIQUE!
sinon je trouve qu'il manquait une réplique après cette remarque de Kristoff:
"Je t’ai déjà raconté quand je suis tombé amoureux d’Anna ?
- Non. Mais te sens pas obligé de le fai…
- C’était il y a presque 4 ans, quand on était allés dans la Montagne du Nord chercher Elsa. J’avais jamais vu une femme si optimiste, si déterminée. Elle ne reculait devant rien. On aurait dit que rien ne lui faisait peur. Et puis, tu la connais, tu sais à quel point elle est magnifique…"
--> Oui merci Kristoff je sais j'ai déjà vu le film!
Bon voilà, pas grand chose à dire, le dialogue fonctionne très bien, j'adhère, Kristoff en docteur love quand tu sais à quel point il a galéré pour demander sa bourgeoise c'est assez comique.
Bon la dernière partie avec la musique et la chanson, pour moi c'est plus anecdotique, je suis un peu moins client quand il s'agit seulement de reprendre une chanson sans changer les paroles pour y apporter une certaine valeur ajoutée mais ça fonctionne ça reste l'essentiel.
Voilà, bon c'est un peu moins détaillé qu'en première version mais j'ai essayé de remettre au mieux
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Re: Frozen: Épris dans la glace
Sam 14 Mar 2020, 19:06
Un bon chapitre dans l'ensemble. Je ne te cacherai pas que j'ai largement préféré la deuxième partie par rapport à la première. J'ai beaucoup aimé le fait que tu investisses Kristoff dans l'histoire et que tu donnes son point de vue quant à ses sentiments depuis sa relation avec Anna
Même si nous en avions un petit aperçu dans "J'ai perdu le Nord" et que tu aurais même plus en rajouter un peu plus ! Rien n'est jamais trop beau quand il s'agit d'étendre le couple Anna/ Kristoff !
L'idée de l'orchestre qui resurgit c'est pas mal aussi On sent l'ambiance bon enfant qui s'installe et j'adore ça !
Bon je pense aussi que ça vient du fait que cette chanson de Goldman fait partie de mes préférées avec Tournent les violons, Juste après, Comme toi, Je voudrais vous revoir et Elle Attends (d'ailleurs petite digression mais pour cette dernière quand tu écoutes les paroles c'est vraiment tout le portrait d'Anna dans le 1 )
Bon je vais quand même revenir sur ta première partie où finalement je rejoins un petit peu @Frantzoze quand au fait que le personnage d'Anna ressemble pas trop à celle des films. Non collante envers sa soeur, mais je suppose que tu nous expliqueras ça dans d'autres chapitres
Après l'idée des lettres j'aime beaucoup comme genre d'échange et j'ai hâte de voir ce que Yohan va écrire (si tu développes sa lettre bien sûr).
Bref j'attends ton prochain chapitre
Même si nous en avions un petit aperçu dans "J'ai perdu le Nord" et que tu aurais même plus en rajouter un peu plus ! Rien n'est jamais trop beau quand il s'agit d'étendre le couple Anna/ Kristoff !
L'idée de l'orchestre qui resurgit c'est pas mal aussi On sent l'ambiance bon enfant qui s'installe et j'adore ça !
Bon je pense aussi que ça vient du fait que cette chanson de Goldman fait partie de mes préférées avec Tournent les violons, Juste après, Comme toi, Je voudrais vous revoir et Elle Attends (d'ailleurs petite digression mais pour cette dernière quand tu écoutes les paroles c'est vraiment tout le portrait d'Anna dans le 1 )
Bon je vais quand même revenir sur ta première partie où finalement je rejoins un petit peu @Frantzoze quand au fait que le personnage d'Anna ressemble pas trop à celle des films. Non collante envers sa soeur, mais je suppose que tu nous expliqueras ça dans d'autres chapitres
Après l'idée des lettres j'aime beaucoup comme genre d'échange et j'ai hâte de voir ce que Yohan va écrire (si tu développes sa lettre bien sûr).
Bref j'attends ton prochain chapitre
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Re: Frozen: Épris dans la glace
Sam 14 Mar 2020, 22:05
L'inquiétude est à son paroxysme ce soir là. Anna apprend que sa sœur est de nouveau en danger. Tout le monde s'inquiète pour elle et pour sa soeur...
... et là d'un coup, Kristoff se dit "Hé, et si le lendemain je faisais un concert-surprise à Yohan avec ses anciens collègues pour qu'il arrive à assumer son amour envers ma belle-sœur ?"
Chuis désolé, mais j'ai pas pu m’empêcher de rire de voir comment tu as fait Kristoff un peu lunatique sur les bords
Moquerie à part, je trouve quand même que c'est une bonne idée de faire revenir la nostalgie chez Yohan en lui donnant l'occasion de recomposer avec Nora et l'orchestre. Et le pire, c'est que par delà le fait que j'adore l'idée de mettre du Goldman dans l'univers de la franchise (et balec si c'est anachronique), il a fallu que tu choisisses une des musiques que j'écoutais le plus quand j'étais gosse
Hâte pour la suite, et surtout quel sera le prochain esprit qui va y passer.
... et là d'un coup, Kristoff se dit "Hé, et si le lendemain je faisais un concert-surprise à Yohan avec ses anciens collègues pour qu'il arrive à assumer son amour envers ma belle-sœur ?"
Chuis désolé, mais j'ai pas pu m’empêcher de rire de voir comment tu as fait Kristoff un peu lunatique sur les bords
Moquerie à part, je trouve quand même que c'est une bonne idée de faire revenir la nostalgie chez Yohan en lui donnant l'occasion de recomposer avec Nora et l'orchestre. Et le pire, c'est que par delà le fait que j'adore l'idée de mettre du Goldman dans l'univers de la franchise (et balec si c'est anachronique), il a fallu que tu choisisses une des musiques que j'écoutais le plus quand j'étais gosse
Hâte pour la suite, et surtout quel sera le prochain esprit qui va y passer.
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Re: Frozen: Épris dans la glace
Ven 20 Mar 2020, 22:29
Nouveau chapitre, et nouveau personnage !" Un nouvel auteur" rejoint Arendelle, et il (ou elle) aura un petit rôle à jouer dans toute cette histoire ! Mais pour ça, il va vous falloir lire ce chapitre !
Enjoy !
3 semaines plus tard.
Le soir tombait sur Arendelle. Les derniers badauds encore dehors pressaient le pas pour rejoindre la chaleur de leurs foyers et y rester jusqu’au lendemain, confinés devant un bon feu et avec le confort de voir la nuit prendre ses quartiers par la fenêtre. Seuls les plus tardifs étaient encore à l’Old Reinder, ou à regarder les gardes fermer les portes du château pour la nuit.
Pourtant, alors que les rues se vidaient progressivement, chacun prenant peu à peu conscience de l’heure tardive, une jeune femme se tenait devant les volets ouverts de sa fenêtre. Elle était assise à un petit bureau, et, armée d’une longue plume de cygne et d’un encrier qu’elle allait bientôt devoir réapprovisionner, noircissait des pages entières qu’elle entassait à côté d’elle en un petit tas. Elle s’étira, et son cou craqua douloureusement. Elle était assise là depuis des heures, et elle ne sembla se rendre compte du temps passé que lorsqu’elle leva finalement la tête vers sa fenêtre.
« Quoi ?! pensa-t-elle, déjà la nuit ?! Oh mes aïeux, le temps passe si vite, c’est à en perdre la tête ! Maëlle, tu te surmènes ma vieille ! Regarde toi, tu as une tête à faire peur ! »
Ce disant, elle posa sa plume et étira les traits de son visage en les regardant dans un miroir de poche posé sur son bureau, à côté de la petite lampe qui éclairait de plus en plus faiblement son espace de travail. Elle dut écarter plus d’une fois les longs cheveux bruns qui lui tombaient sur le visage. Elle était éreintée, ce que les énormes cernes sous ses yeux verts suffisaient à lui confirmer. Mais Maëlle s’en fichait. Son art ne s’encombrait pas des volontés du temps. Après tout, elle avait une réputation à tenir.
Aux yeux de tous, elle était la Duchesse de Funningur.
Oh, bien sûr, ce n’était là qu’un nom de plume, mais Maëlle en était assez fière. Après tout, bien que personne ne puisse le savoir lorsqu’elle arpentait les rues d’Arendelle, elle en était l’autrice la plus réputée. Le royaume ne comptait certes pas quantité d’écrivains en son sein, mais Maëlle était certaine que de tous les livres qui étaient lus quotidiennement à Arendelle, les siens étaient en bonne position. Et bien qu’elle en tirât une certaine fierté, soutenir une telle réputation lui demandait un travail de tous les instants.
Mais pour l’heure, elle regardait ce qui n’était encore que l’ébauche de sa dernière oeuvre d’un air satisfait. Un récit épique et brûlant comptant les affriolantes aventures amoureuses d’un jeune prince d’un royaume lointain, tombé amoureux d’une princesse recluse lors d’un bal costumé. La moitié n’en était pas encore écrite, mais Maëlle était sûre que cette nouvelle histoire allait valoir encore nombre de critiques élogieuses à la Duchesse de Funningur.
La jeune femme bailla, et s’étira avant d’aller fermer sa fenêtre. Si elle voulait pouvoir se remettre à son travail tôt le lendemain, elle allait bien devoir se résigner à prendre un peu de repos.
Mais alors qu’elle posait la main sur ses volets pour les refermer…
PLAF !
Un papier volant vint s’écraser contre son visage !
Maëlle pesta, et attrapa ce dernier d’un geste rageur.
« Oh, ces pécores qui laissent trainer leurs… »
La fin de sa phrase se perdit dans sa surprise. Jetant un oeil à l’intrépide feuillet, elle écarquilla les yeux de stupeur. Ce n’était pas le papier lui-même qui l’intriguait, pourtant richement décoré de motifs et de dessins ornementaux qui représentaient élégamment le château du royaume, mais bien le cachet que portait le papier. Ce sceau, creusé dans la cire, ne laissait aucun doute quant à la provenance du feuillet.
Le sceau royal.
Maëlle sentit un frisson d’excitation parcourir son échine. Une lettre royale, là, dans ses mains ! Comment diable était-elle arrivée là ?! Aucune chance qu’elle lui soit adressée ! Et l’écrivaine savait la Reine d’Arendelle assez sage pour ne pas traiter ses courriers avec négligence. La lettre n’était peut-être pas de la main de la Reine, mais après tout, si elle portait le sceau royal, elle venait forcément du château ! Pendant quelques instants, Maëlle se sentit curieusement mal. Elle avait l’impression que le papier lui brûlait les doigts, comme si elle était en train de faire une bêtise. Quelque chose lui disait qu’elle devait à tous prix rapporter cette lettre au château, le plus vite possible. Sans quoi, elle était susceptible de se voir attirer de gros ennuis…
Puis, elle se calma, souffla un grand coup, et après quelques secondes d’hésitation, referma ses volets, la lettre à la main. Après tout, elle n’avait jamais demandé cette lettre, c’était un accident, si elle était arrivée chez elle. Et puis, les portes du château devaient déjà être fermées à cette heure-ci. Personne ne lui en voudrait de conserver la lettre cette nuit, pour aller la rendre à la première heure le lendemain. Elle la posa donc sur son bureau, et tourna les talons pour aller rejoindre son lit.
Mais…
Se maudissant mentalement, Maëlle se retourna lentement vers le petit bureau. Elle était là, posée, cachetée, secrète. Comme si elle la narguait. Elle n’en avait pas le droit, elle le savait. Ce serait mal, très mal. Rigoureusement interdit. Peut-être même un très grand secret pour le royaume. Mais elle était là. Elle semblait l’appeler.
« Arrête de me regarder comme ça ! cria l’écrivaine en parlant au papier, il n’est pas dans mes habitudes de fourrer mon nez dans les affaires royales ! »
Maëlle se frappa le front. Voilà qu’elle criait sur une lettre à présent. Son surmenage la faisait craquer visiblement. Elle devait absolument aller se coucher. Mais la lettre…la lettre était là, tentatrice, attirante, à lui crier « Viens ! Viens ! Laisse toi tenter ! Lis moi ! Tu ne risques rien ! ».
Les poings serrés, Maëlle se mordit la lèvre jusqu’au sang pour résister, puis elle expira un grand coup, et se calma. Et elle se jeta sur la lettre pour l’ouvrir.
« Oh, au Diable les convenances royales ! Je dirais que je n’ai pas fait exprès ! »
Elle décacheta doucement la lettre (elle prendrait soin de rafistoler le cachet avant de la rapporter le lendemain) et, après avoir rallumé sa lampe, se cala confortablement dans son fauteuil pour la parcourir.
« Alors Votre Majesté, que gardez vous secret en ce moment, petite cachottière que vous êtes ? »
Hélas, au bout de seulement quelques lignes, la déception qu’elle sentait pourtant venir se confirma: la lettre n’était pas de la Reine Anna. Elle était de quelqu’un d’autre. Impossible pour elle de savoir qui. En revanche, ce qu’elle savait, en tant qu’autrice, c’était reconnaître une belle écriture lorsqu’elle en voyait une. Et quelques instants plus tard, la chaleur qu’elle commençait à éprouver au creux de ses reins et le rouge qui lui montait aux joues ne pouvaient plus mentir: elle était en train de lire une lettre d’amour. Le tracé des mots n’était pas toujours très heureux, comme si cela avait été écrit par quelqu’un qui prenait petit à petit l’habitude de la plume. Mais les mots eux-mêmes…
Maëlle n’avait jamais lu quelque chose de pareil. Oh bien sûr, elle avait elle-même écrit de très belles choses, elle y avait généralement pris beaucoup de plaisir d’ailleurs, mais elle ne l’avait alors fait que pour ses romans. Des textes fictifs, écrits par et pour des personnages tirés plus ou moins de son imagination. Les magnifiques mots qu’elle lisait à présent étaient bien réels, eux. L’écrivaine se sentait trembler dans son fauteuil. À les lire, elle avait mille idées à la seconde qui fusaient dans son esprit. Des élans amoureux, des intrigues passionnées, des scènes enflammées au coin d’un mur ou d’une cuisine…et ces mots, ces mots ! Des mots d’amour comme elle pensait que l’on en écrivait plus ! Elle ignorait qui était la personne qui avait écrit cela, mais il ne faisait aucun doute que la femme à qui ils étaient destinés était pour lui l’objet d’un amour tel qu’elle pensait n’en trouver que dans ses romans !
Car c’était bien d’une femme qu’il était question. Analysant l’écriture d’un oeil expert, Maëlle ne mit pas longtemps à déduire que le style passionné mais brut, brouillon parfois, était celui d’un homme. De même que le tracé hésitant des lettres. Toutefois, cela n’enlevait rien à la passion dévorante qu’elle lisait dans ces mots.
Soudain, l’écrivaine releva la tête, se surprenant elle-même: elle venait de lire la lettre trois fois de suite sans s’en rendre compte. Et elle avait tellement été emportée dans sa lecture qu’elle n’avait à cet instant plus qu’une seule certitude: les trois, voire quatre prochains romans qu’elle écrirait étaient déjà dans son esprit. Qui que soit cet éloquent inconnu, il lui avait donné assez de feu et d’imagination pour les trois prochains mois à venir. Maëlle se sentait terriblement inspirée, et peut-être un peu excitée, en sachant que quelque part, une femme attendait de recevoir et de lire ces mots. Mais qui était cette femme ? L’écrivaine avait été tellement emportée dans sa lecture qu’elle n’avait même pas pris la peine de se renseigner sur sa destinataire. Elle relut les premiers mots avec attention, à la recherche d’un prénom.
« Alors, Monsieur l’amoureux transi, à qui est-ce que ce joli verbiage est des…OH MES AÏEUX !!! »
Sursautant presque de stupeur, Maëlle faillit en déchirer accidentellement la lettre.
Elle savait à présent à qui elle était destinée.
Pour Anna, cette journée était comme toutes les autres. Et dans son cas, ce n’était pas une bonne chose.
La jeune reine était épuisée, et il n’était à peine que le début de l’après-midi. Elle avait passé sa matinée à inspecter les écuries, certains traineaux ayant été violemment endommagés dans la nuit par des rafales de vent. En plus de cela, elle avait également du gérer des problèmes sur les quais: certains bateleurs s’étaient plaints que leurs embarcations avaient vu leurs amarrages coupés pendant la nuit, et quelques uns avaient même perdu des bateaux, sans rien savoir de ce qu’il en était advenu.
En temps normal, Anna ne s’en serait pas inquiétée outre mesure. C’était là les problèmes habituels que devait gérer une reine, et elle en comptait bien une dizaine par matinée de ce genre là.
Mais ces derniers temps, la plus jeune soeur d’Arendelle n’était pas tranquille.
Elle savait les difficultés que rencontrait Elsa dans la forêt. Et même si Yohan lui faisait très régulièrement part des nouvelles que sa soeur voulait bien lui donner, elle n’était pas dupe. L’un des deux lui cachait quelque chose. Il y avait certaines choses qu’elle était sûre de ne pas savoir, et elle ne savait pas auquel des deux elle le devait.
Elle avait une totale confiance en Elsa comme en Yohan, mais elle commençait à se demander si elle avait bien fait de demander au voyageur dimensionnel d’écrire à sa soeur pour lui demander des nouvelles régulières. Elsa était plein de choses, mais elle n’était pas stupide. À première vue, Yohan n’avait aucune raison personnelle de lui écrire aussi souvent qu’il le faisait, et il était très probable que sa soeur ait deviné les ordres et les intentions qu’elle cachait à travers les lettres que lui envoyait leur ami. Anna était sûre qu’Elsa ne disait pas tout dans ses réponses, mais elle ne parvenait pas à lui en vouloir.
Elle non plus n’était pas totalement transparente. Elle aussi cachait des choses.
Elle dormait particulièrement mal ces derniers temps. Il lui arrivait parfois même de faire des rêves étranges, qui la réveillaient brusquement en plein milieu de la nuit. Dans ces moments là, Kristoff était là, heureusement, pour la serrer contre lui et la réconforter lorsqu’elle se réveillait en hurlant, terrifiée et en sueur. Et même à lui, elle hésitait à dire ce qu’elle voyait dans ses rêves. Il la prendrait sûrement pour une folle. La plupart du temps, elle voyait Elsa, et ce n’était jamais dans une position confortable. Dans ses rêves, sa soeur était tantôt en proie à un effort qui semblait bien trop important pour elle, parfois enfermée dans le noir sans pouvoir bouger, quand elle n’était pas carrément en larmes. Elle voyait également une ville, un endroit qu’elle ne connaissait pas, avec de grandes habitations blanches, qui brûlait et partait en fumée sous une avalanche de feu et de boulets de canon. Elle ignorait totalement la signification de ces rêves, mais elle était sûre de ne pas désirer si ardemment la connaître.
« Anna ? Oh, Anna !
La reine s’éveilla en sursaut. Elle était assise sur son trône. Lorsqu’elle ouvrit les yeux, elle vit le visage de Yohan, qui la fixait un sourire sur le visage.
- Eh ben dis moi, rit-il, t’as l’air fracassée ! Tu devrais peut-être aller te reposer un peu tu crois pas ?
Anna se frotta les yeux. Elle pouvait sentir la fatigue la gagner.
- Excuse moi Yohan, j’ai…j’ai eu une courte nuit, et une longue matinée.
- Je sais, répondit son ami, j’étais avec toi. T’en fais pas, c’est normal. Moi aussi à ta place, j’aurais les yeux au milieu de la figure.
Anna lui sourit. Elle ne lui disait pas souvent, mais elle appréciait vraiment sa présence à ses côtés. Il était toujours là pour la soutenir dans ses différents devoirs, et il n’hésitait jamais à lui remonter le moral ou à lui apporter son aide. Elsa avait eu une très bonne idée en reformant l’Escorte Royale pour lui.
- Merci Yohan. Tu as envoyé la lettre à…
- Ouaip, la coupa-t-il, je l’ai envoyée hier soir. Je crois que je maîtrise le truc avec Courant d’Air maintenant, il arrive presque direct quand je l’appelle.
- Bien. Si tu n’as rien de plus à me dire, je crois que…que je vais aller me reposer un peu. Tu peux disposer si tu veux. Je te ferai appeler dès que j’aurais besoin de toi.
- Comme tu veux Anna.
Après une petite révérence, Yohan disparut, et la jeune rousse attendit sur son trône. Elle avait demandé plus tôt à Kristoff de l’y rejoindre. Il arriva quelques instants plus tard, accompagné d’Olaf. Le petit bonhomme de neige sautillait joyeusement en direction de la reine.
- Anna ! piailla-t-il, tu devineras jamais ce qu’on a vu avec Sven ce matin ! On a trouvé un monstre marin dans le port !
Se levant de son trône, la petite rousse alla embrasser son fiancé, et regarda tendrement son ami glacé.
- Allons bon, un monstre marin ! Pile ce dont j’avais besoin en ce moment dis moi !
Kristoff eut un petit rire, et la prit dans ses bras.
- Il faut le comprendre, dit-il, c’est la première fois qu’il voit une anguille !
Les deux amants éclatèrent de rire, et Anna se pencha pour lui donner un baiser, plus langoureux que le premier, ce qui eu pour effet de faire grimacer Olaf.
- Beuark ! Je comprendrai quand je serai plus grand…je suppose.
- C’est ça, soupira Kristoff en passant ses doigts dans les cheveux d’Anna, dis moi Olaf, si tu allais plutôt voir si Yohan a besoin de quelque chose ? Papa et Maman doivent…discuter.
- Yohan ? Ah oui, Yohan ! J’y cours !
Le couple royal regarda le bonhomme de neige détaler en direction de la chambre de leur ami, puis Kristoff se tourna vers sa fiancé en la regardant tendrement. Cette dernière affichait un petit sourire en coin.
- Papa et Maman ? Monsieur Bjorgman, commenceriez-vous à développer un côté paternel ?
- Oh mais attention Madame, rit Kristoff, ça pourrait bien m’arriver à moi aussi.
Et alors qu’ils commençaient à roucouler en se serrant l’un contre l’autre, les portes de la Salle du Trône s’ouvrirent, et Kay apparut dans la pièce, parlant comme s’il n’avait absolument pas interrompu un moment intime.
- Quelqu’un demande à vous voir Votre Majesté.
Anna soupira, et échangea un petit regard triste avec Kristoff.
- Dommage, souffla-t-elle, ça devenait intéressant.
Son amant l’embrassa et répondit:
- T’en fais pas, je te retrouve plus tard. Je vais aller m’assurer que Yohan n’ait pas mis Olaf dans la cheminée.
Et il disparut, dans la direction où était parti Olaf. Restée seule, Anna se tourna vers Kay, et lui ordonna de faire rentrer la personne qui désirait la voir. Elle alla s’asseoir sur son trône, et accueillit le visiteur avec un sourire. C’était une visiteuse.
Une jeune femme, à peu près de l’âge d’Elsa. Elle avait de beaux cheveux bruns qui lui tombaient en cascade sur les épaules, et regardait partout avec des yeux vifs, comme si elle voyait l’intérieur du château pour la première fois, ce qui, à en juger par son excitation, était probablement le cas. Anna remarqua qu’elle portait un papier serré dans sa main. Arrivée à sa hauteur, la jeune femme s’inclina. Pour une raison qu’Anna ne comprenait pas, elle était rouge pivoine en s’adressant à elle.
- Bonjour.
- Bon…bonbon…je veux dire, Bonjour Votre Majesté ! Je suis..c’est…c’est un véritable honneur que vous ayez accepté de me recevoir c’est…
- C’est normal, dit Anna, ce n’est que mon devoir. Que puis-je faire pour vous ?
Sans se départir de ses joues rouges, l’inconnue leva la main dans laquelle se trouvait le papier, et bredouilla:
- Je…je crois que ceci vient de chez vous.
Anna se leva, et jeta un oeil au papier. Elle ne reconnut rien de particulier, jusqu’à ce qu’elle puisse apercevoir le sceau royal dont il était orné.
- De quoi s’agit-il ? demanda-t-elle, surprise, et s’il vient d’ici, comment se fait-il qu’il soit en votre possession ?
Elle ne pouvait s’empêcher de remarquer la gêne grandissante que semblait éprouver l’inconnue, qui se mit à se tortiller nerveusement devant elle. Anna trouvait cela plutôt amusant. Elle n’était toujours pas habituée à voir les habitants stresser en se retrouvant devant elle en tant que Reine.
- Eh bien, elle a malencontreusement atterri par ma fenêtre hier soir. Il était tard Votre Altesse, et je venais à peine de finir mon travail. Et, les portes du château étaient déjà fermées, alors je n’ai pu venir vous l’apporter qu’aujourd’hui…
- Déjà fermées ? répéta Anna, quel genre de travail faites vous pour le finir si tard ?
Elle vit à la façon dont la femme s’empourpra violemment qu’elle avait vraisemblablement espéré que cette question ne lui serait pas posée. Pourtant, elle finit par répondre, presque à voix basse.
- Je…j’étais en train d’écrire Votre Majesté. Je suis écrivaine. Vous connaissez…j’ignore si vous avez entendu parler de la Duchesse de Funningur ?
Cette fois, ce fut au tour d’Anna de sentir son visage chauffer. Duchesse de Funningur…oui, elle connaissait ce nom.
Elle le connaissait même trop bien.
Les livres de la Duchesse étaient connus dans tout Arendelle pour leur aspect…sulfureux. Pour la plupart de grandes histoires d’amour passionnées et passionnelles, qui jamais n’hésitaient à présenter force détails dans leurs moments les plus charnels. Parler d’érotisme n’était pas usurpé. Plus qu’une autre, Anna le savait bien. Combien de fois s’était-elle retrouvée cachée dans un coin de la bibliothèque du château, à l’abri des regards, dévorant les livres de la Duchesse ? Combien de fois s’était-elle adonnée à des plaisirs interdits, solitaires, sentant le feu la prendre au creux des reins lorsqu’elle lisait ces scènes affriolantes ? Plus jeune déjà, elle compensait le vide laissé par sa soeur recluse en rêvant au Prince Charmant, et cela s’était souvent traduit par ces lectures défendues mais terriblement excitantes, dans les allées de la bibliothèque ou le confinement de sa chambre. Et si elle avait préféré à l’époque ne pas imaginer ce que son père aurait dit s’il l’avait surprise en train de lire ces textes que d’aucun aurait qualifié de « dépravés », Anna ne savait clairement pas quoi dire non plus à présent que leur auteur se trouvait devant elle. Elle sentit le rouge lui monter aux joues en demandant:
- La Duchesse de…c’est…c’est vous ?
La jeune femme acquiesça.
- Oh, euh, et bien, dit-elle en se tortillant les mains, je…si vous le voulez bien, je préférerais que nous ne continuions pas cette discussion ici. Suivez moi.
Anna se leva, et la Duchesse lui emboîta le pas sur le chemin de la bibliothèque. Ni l’une ni l’autre n’osait parler. La Reine d’Arendelle pensait bien qu’elle devait la trouver particulièrement ridicule, à être gênée comme une petite fille devant une « simple habitante ». Mais à sa décharge, la Duchesse ne semblait pas sereine elle non plus, et elle évitait soigneusement de croiser son regard. Cela, Anna en avait l’habitude, bien qu’elle n’appréciait pas beaucoup cette déférence dont tous faisaient preuve à son égard depuis qu’elle était sur le trône. Les deux femmes arrivèrent devant la bibliothèque, et Anna pris soin de vérifier que personne n’arpentait le couloir avant d’ouvrir la lourde porte.
- Venez, entrez.
La Duchesse s’exécuta, et Anna referma la porte derrière elle. Puis elle la mena à un renfoncement, bien à l’abri de tout lecteur de passage, et prit un livre sur une étagère, avant de se retourner vers l’écrivaine. Elle était rouge comme une tomate.
-Voilà, dit-elle, nous serons plus tranquilles ici.
- Tranquilles Votre Majesté ?
Anna n’en était pas sûre, mais il lui semblait que la Duchesse était aussi nerveuse qu’elle à cet instant.
- Oui. Désolée de vous le dire comme ça, de manière aussi directe mais…
Prenant le livre qu’elle avait sorti de l’étagère, elle le présenta à la jeune femme en couinant.
- Est-ce que…je pourrais avoir un autographe ?
Immédiatement, elle vit la Duchesse la regarder avec des yeux ronds.
- Je vous demande pardon ?
N’y tenant plus, Anna se mit à sautiller d’excitation.
- Je suis votre plus grande admiratrice ! J’ai lu tous vos livres ! Je les adore, vous pouvez pas savoir ! Ils sont si…prenants, si excitants, je suis tellement ravie de vous rencontrer !
Elle se sentait particulièrement ridicule, mais à sa grande surprise, lorsque la Duchesse s’empara du livre, en la vit vaciller comme si elle se sentait mal. Elle se précipita pour la soutenir.
- Que…que vous arrive-t-il ?
- Oh, rien, la rassura la Duchesse, ne vous en faites pas…mes aïeux, la Reine Anna d’Arendelle qui lit mes livres…
Elle posa ses yeux sur le livre.
- Oh, Croquée par le Crocus…
- C’est mon préféré, avoua Anna, il est si intense, si passionné, si…
La Duchesse signa l’ouvrage avec un grand sourire, et le lui rendit. Les deux femmes étaient aussi rouges que le tapis.
- Oui, dit l’écrivaine, à ce propos, en parlant de passion…
Ce disant, elle sortit de nouveau le papier cacheté, et le tendit à Anna. La Reine reprit ses esprits et le prit entre ses doigts.
- Oh, oui, pardonnez moi…de quoi s’agit-il ?
Face à elle, la Duchesse afficha un sourire.
- Eh bien, c’est une lettre. Comme je vous le disais, elle est arrivée chez moi par erreur hier soir. Et comme elle porte le sceau du château, j’ai pensé que…
- Je vois, répondit la jeune rousse, vous avez bien fait.
Il y eut un léger silence lors duquel les deux femmes sentirent de nouveau poindre un léger malaise, jusqu’à ce que la glace ne soit brisée par la Duchesse.
- C’est…vous devriez vraiment retrouver la personne qui a écrit ça. Je n’ai jamais rien vu de pareil.
- Que voulez vous dire ?
- Disons que la seule fois où j’ai vu de si belles choses écrites à une femme, c’était dans mes romans. En toute modestie bien sûr.
Anna reporta son regard sur la lettre, et lorsqu’elle remarqua un léger pli sur le cachet de cire, elle pris conscience des paroles de l’écrivaine.
- Vous voulez dire que…vous l’avez lue ?
Stupéfaite, elle vit la Duchesse redevenir rouge, et cette dernière bégaya:
- Euh, et bien…disons que…c’était pure ignorance de ma part, je ne savais pas au départ qu’elle venait du château et puis je…
Anna n’avait toujours pas déplié la lettre. Elle regardait à présent la Duchesse d’un air rieur, avec un petit sourire en coin.
- Lire une lettre officielle du château…vous êtes consciente qu’en fonction de l’importance de cette missive, je devrais vous faire envoyer aux cachots pour les 3 prochains mois ?
Face à elle, la jeune brune passa du rouge au blanc en un instant.
- Je vous assure Votre Majesté que je ne savais pas…
- Détendez vous, je n’en ferai rien, rit Anna, j’aime trop vos livres pour vous priver de les écrire Duchesse.
- Oh merci, Votre Altesse, merci !
Anna se sentait gênée. La jeune femme pleurait presque à présent. Néanmoins, elle se trouva assez de force pour ajouter.
- Je vous en prie Votre Majesté…appelez moi Maëlle.
- Maëlle ? C’est ainsi que…
- Ainsi que je m’appelle. Oui.
- Bien. Maëlle. Venez avec moi, je vous raccompagne.
Les deux femmes sortirent de la bibliothèque, et après avoir remercié une dernière fois son autrice préférée pour lui avoir ramené la lettre, Anna la laissa s’en aller lorsqu’elles eurent atteint la cour du château. Mais alors qu’elle tournait les talons pour retourner à l’intérieur, un dernier élan de courage poussa la Reine à se retourner une dernière fois.
- Oh…Maëlle ?!
L’écrivaine se retourna immédiatement pour lui faire face.
- Oui Votre Altesse ?
- Dans..dans vos livres…vous êtes vous déjà inspirée de ma famille ? La famille royale d’Arendelle ?
À sa grande surprise, la femme de lettres lui répondit cette fois avec un sourire malicieux avant de s’en aller.
- Peut-être Madame. Peut-être… »
Et elle disparut, laissant Anna seule à l’entrée du château. Elle attendit quelques instants, puis reporta son attention sur la lettre, qu’elle tenait toujours dans sa main. Regardant à droite et à gauche, elle la décacheta, et la déplia. Elle n’avait pas pour habitude de lire les lettres qui ne lui étaient pas adressées, mais après tout, elle ne serait pas la première à lire celle-ci. Et puis, elle était la Reine, elle faisait bien ce qu’elle voulait dès lors qu’elle portait le sceau royal.
- « Alors… « de si belles choses » hein. Qui es-tu donc, mystérieux expéditeur amoureux ?
Elle parcourut le papier des yeux. Plus elle lisait, plus elle avait du mal à le croire. Elle commençait même à penser que quelqu’un lui faisait une mauvaise blague. C’était forcément ça, elle n’aurait pas pu être aveugle à ce point là !
Mais Maëlle avait raison. Cette lettre ne souffrait aucune ambiguïté quant à ce qui était exprimé dedans. Et Anna n’était pas stupide. Elle savait pertinemment que, sans l’intervention de la jeune autrice, elle n’aurait probablement pas su de sitôt le contenu réel de la correspondance qu’elle tenait entre les mains. Et elle avait été très claire sur ses ordres pourtant. Repliant soigneusement la lettre, la Reine d’Arendelle tourna les talons, et prit la direction des chambres.
Yohan soupirait. Il reprenait son souffle, plus précisément. Il avait encore du élever la voix pour se débarrasser d’Olaf et Kristoff. Les deux énergumènes n’étaient déjà pas reposants indépendamment, mais alors ensemble…il avait bien cru devenir fou. Et autant dire qu’il n’en avait pas besoin.
Les choses devenaient dures pour Elsa.
D’après ses dires, elle devait tous les jours faire face à de nouvelles difficultés chez les Northuldra. Depuis qu’elle avait perdu Bruni, il n’était pas rare que de violents incendies se déclenchent dans la Forêt Enchantée, et Elsa avait fort à faire pour assurer à Yelana et aux autres qu’elle maîtrisait la situation. Et tel que Yohan la connaissait, elle était bien capable de l’affirmer à qui voulait l’entendre sans que cela fut vrai.
Mais pas à lui.
Elle ne lui cachait désormais plus grand chose dans ses lettres. Ni ses craintes, ni ses peurs, ni la difficulté avec laquelle elle devait affronter les nouvelles épreuves qui se présentaient à elle. Concernant la demande d’Anna, la moindre lettre de sa soeur était désormais du pain béni pour en connaître les agissements. Mais Yohan se devait de faire une sélection méticuleuse de ce qu’il en retenait pour Anna. Et autant dire que le plus gros de leur correspondance lui restait secret. Il le devait.
Le jeune homme ne voulait pas que la Reine d’Arendelle découvre la teneur des lettres qu’ils échangeaient. En trois semaines, et au rythme de 3 à 4 lettres par semaines, Elsa et lui avaient largement eu le temps de discourir sans discontinuer sur leurs sentiments respectifs. Et si la jeune femme restait malgré tout bien plus pudique et réservée que lui, Yohan sentait bien, à travers la plume délicieuse et élégante d’Elsa, que les lettres désormais emplies d’amour qu’il lui envoyait causaient chez elle quelque trouble et quelques émois qui ne cessaient jamais de le satisfaire.
Anna ne devait pas découvrir cela. Du moins pas maintenant. Elle était concentrée sur les problèmes du royaume, et Yohan ne devait pas lui en vouloir. Il était bien conscient de devoir en faire autant. Et pourtant…les mots d’Elsa…étaient sublimes.
Ainsi pensait-il en relisant pour la énième fois la dernière lettre qu’elle lui avait envoyée.
« Je me sens trembler à présent. J’ai peur. Peur de cet élan de sentiments qui me prend à la gorge lorsque je repense à tes mots, parmi mes soucis. Ma tête me le sermonne sans cesse: tu es le Cinquième Esprit, n’oublie pas ton devoir. Mais mon coeur me rappelle qu’il est là, battant dans ma poitrine, et je sens chacun de tes mots s’envoler vers mon esprit lorsque je le sens s’emballer en repensant à… »
- Yohan ?
Le jeune homme sursauta violemment lorsque Anna frappa, puis entra dans sa chambre. Il rangea la lettre qu’il était en train de lire en quatrième vitesse, et manqua de s’étaler au sol lorsqu’il rata le bureau en voulant s’appuyer dessus.
- Hey Anna ! Ça va ? Tu es reposée ? Qu’est-ce que je peux faire pour toi ?
La Reine avança vers son ami, les mains derrière le dos.
- Dis moi, je voulais te demander: tu as bien suivi ce que je t’ai demandé, d’écrire à Elsa assez souvent ?
- Bien sûr ! lui assura maladroitement Yohan, j’ai fait ce que tu m’as dis à la lettre, je lui ai écris très souvent, 3 à 4 fois par semaines !
Anna se planta devant lui, la bouche en coeur:
- Et bien sûr, tu me tiens au courant de tout ce qu’elle te dit dans ses lettres ? De toute votre correspondance ?
- Bah évidemment, puisque tu me l’as demandé.
N’y tenant plus, la Reine d’Arendelle souffla:
- Eh bien sans vouloir t’alarmer Yohan, je pense que tu maitrises moins Courant d’Air que tu ne le crois.
Retirant ses mains de son dos, elle lui montra la lettre dépliée. Elle le vit instantanément devenir livide, de même que ses jointures, devenues blanches sous la force avec laquelle il se crispait contre son bureau. D’un air rieur, Anna déposa doucement la lettre grande ouverte sur ce dernier, et crut presque rire en le voyant défaillir à moitié lorsque la question franchit ses lèvres:
- Dis moi Yohan…y a-t-il quelque chose en plus que tu devrais me dire ?
Enjoy !
Chapitre 12: À la lettre
3 semaines plus tard.
Le soir tombait sur Arendelle. Les derniers badauds encore dehors pressaient le pas pour rejoindre la chaleur de leurs foyers et y rester jusqu’au lendemain, confinés devant un bon feu et avec le confort de voir la nuit prendre ses quartiers par la fenêtre. Seuls les plus tardifs étaient encore à l’Old Reinder, ou à regarder les gardes fermer les portes du château pour la nuit.
Pourtant, alors que les rues se vidaient progressivement, chacun prenant peu à peu conscience de l’heure tardive, une jeune femme se tenait devant les volets ouverts de sa fenêtre. Elle était assise à un petit bureau, et, armée d’une longue plume de cygne et d’un encrier qu’elle allait bientôt devoir réapprovisionner, noircissait des pages entières qu’elle entassait à côté d’elle en un petit tas. Elle s’étira, et son cou craqua douloureusement. Elle était assise là depuis des heures, et elle ne sembla se rendre compte du temps passé que lorsqu’elle leva finalement la tête vers sa fenêtre.
« Quoi ?! pensa-t-elle, déjà la nuit ?! Oh mes aïeux, le temps passe si vite, c’est à en perdre la tête ! Maëlle, tu te surmènes ma vieille ! Regarde toi, tu as une tête à faire peur ! »
Ce disant, elle posa sa plume et étira les traits de son visage en les regardant dans un miroir de poche posé sur son bureau, à côté de la petite lampe qui éclairait de plus en plus faiblement son espace de travail. Elle dut écarter plus d’une fois les longs cheveux bruns qui lui tombaient sur le visage. Elle était éreintée, ce que les énormes cernes sous ses yeux verts suffisaient à lui confirmer. Mais Maëlle s’en fichait. Son art ne s’encombrait pas des volontés du temps. Après tout, elle avait une réputation à tenir.
Aux yeux de tous, elle était la Duchesse de Funningur.
Oh, bien sûr, ce n’était là qu’un nom de plume, mais Maëlle en était assez fière. Après tout, bien que personne ne puisse le savoir lorsqu’elle arpentait les rues d’Arendelle, elle en était l’autrice la plus réputée. Le royaume ne comptait certes pas quantité d’écrivains en son sein, mais Maëlle était certaine que de tous les livres qui étaient lus quotidiennement à Arendelle, les siens étaient en bonne position. Et bien qu’elle en tirât une certaine fierté, soutenir une telle réputation lui demandait un travail de tous les instants.
Mais pour l’heure, elle regardait ce qui n’était encore que l’ébauche de sa dernière oeuvre d’un air satisfait. Un récit épique et brûlant comptant les affriolantes aventures amoureuses d’un jeune prince d’un royaume lointain, tombé amoureux d’une princesse recluse lors d’un bal costumé. La moitié n’en était pas encore écrite, mais Maëlle était sûre que cette nouvelle histoire allait valoir encore nombre de critiques élogieuses à la Duchesse de Funningur.
La jeune femme bailla, et s’étira avant d’aller fermer sa fenêtre. Si elle voulait pouvoir se remettre à son travail tôt le lendemain, elle allait bien devoir se résigner à prendre un peu de repos.
Mais alors qu’elle posait la main sur ses volets pour les refermer…
PLAF !
Un papier volant vint s’écraser contre son visage !
Maëlle pesta, et attrapa ce dernier d’un geste rageur.
« Oh, ces pécores qui laissent trainer leurs… »
La fin de sa phrase se perdit dans sa surprise. Jetant un oeil à l’intrépide feuillet, elle écarquilla les yeux de stupeur. Ce n’était pas le papier lui-même qui l’intriguait, pourtant richement décoré de motifs et de dessins ornementaux qui représentaient élégamment le château du royaume, mais bien le cachet que portait le papier. Ce sceau, creusé dans la cire, ne laissait aucun doute quant à la provenance du feuillet.
Le sceau royal.
Maëlle sentit un frisson d’excitation parcourir son échine. Une lettre royale, là, dans ses mains ! Comment diable était-elle arrivée là ?! Aucune chance qu’elle lui soit adressée ! Et l’écrivaine savait la Reine d’Arendelle assez sage pour ne pas traiter ses courriers avec négligence. La lettre n’était peut-être pas de la main de la Reine, mais après tout, si elle portait le sceau royal, elle venait forcément du château ! Pendant quelques instants, Maëlle se sentit curieusement mal. Elle avait l’impression que le papier lui brûlait les doigts, comme si elle était en train de faire une bêtise. Quelque chose lui disait qu’elle devait à tous prix rapporter cette lettre au château, le plus vite possible. Sans quoi, elle était susceptible de se voir attirer de gros ennuis…
Puis, elle se calma, souffla un grand coup, et après quelques secondes d’hésitation, referma ses volets, la lettre à la main. Après tout, elle n’avait jamais demandé cette lettre, c’était un accident, si elle était arrivée chez elle. Et puis, les portes du château devaient déjà être fermées à cette heure-ci. Personne ne lui en voudrait de conserver la lettre cette nuit, pour aller la rendre à la première heure le lendemain. Elle la posa donc sur son bureau, et tourna les talons pour aller rejoindre son lit.
Mais…
Se maudissant mentalement, Maëlle se retourna lentement vers le petit bureau. Elle était là, posée, cachetée, secrète. Comme si elle la narguait. Elle n’en avait pas le droit, elle le savait. Ce serait mal, très mal. Rigoureusement interdit. Peut-être même un très grand secret pour le royaume. Mais elle était là. Elle semblait l’appeler.
« Arrête de me regarder comme ça ! cria l’écrivaine en parlant au papier, il n’est pas dans mes habitudes de fourrer mon nez dans les affaires royales ! »
Maëlle se frappa le front. Voilà qu’elle criait sur une lettre à présent. Son surmenage la faisait craquer visiblement. Elle devait absolument aller se coucher. Mais la lettre…la lettre était là, tentatrice, attirante, à lui crier « Viens ! Viens ! Laisse toi tenter ! Lis moi ! Tu ne risques rien ! ».
Les poings serrés, Maëlle se mordit la lèvre jusqu’au sang pour résister, puis elle expira un grand coup, et se calma. Et elle se jeta sur la lettre pour l’ouvrir.
« Oh, au Diable les convenances royales ! Je dirais que je n’ai pas fait exprès ! »
Elle décacheta doucement la lettre (elle prendrait soin de rafistoler le cachet avant de la rapporter le lendemain) et, après avoir rallumé sa lampe, se cala confortablement dans son fauteuil pour la parcourir.
« Alors Votre Majesté, que gardez vous secret en ce moment, petite cachottière que vous êtes ? »
Hélas, au bout de seulement quelques lignes, la déception qu’elle sentait pourtant venir se confirma: la lettre n’était pas de la Reine Anna. Elle était de quelqu’un d’autre. Impossible pour elle de savoir qui. En revanche, ce qu’elle savait, en tant qu’autrice, c’était reconnaître une belle écriture lorsqu’elle en voyait une. Et quelques instants plus tard, la chaleur qu’elle commençait à éprouver au creux de ses reins et le rouge qui lui montait aux joues ne pouvaient plus mentir: elle était en train de lire une lettre d’amour. Le tracé des mots n’était pas toujours très heureux, comme si cela avait été écrit par quelqu’un qui prenait petit à petit l’habitude de la plume. Mais les mots eux-mêmes…
Maëlle n’avait jamais lu quelque chose de pareil. Oh bien sûr, elle avait elle-même écrit de très belles choses, elle y avait généralement pris beaucoup de plaisir d’ailleurs, mais elle ne l’avait alors fait que pour ses romans. Des textes fictifs, écrits par et pour des personnages tirés plus ou moins de son imagination. Les magnifiques mots qu’elle lisait à présent étaient bien réels, eux. L’écrivaine se sentait trembler dans son fauteuil. À les lire, elle avait mille idées à la seconde qui fusaient dans son esprit. Des élans amoureux, des intrigues passionnées, des scènes enflammées au coin d’un mur ou d’une cuisine…et ces mots, ces mots ! Des mots d’amour comme elle pensait que l’on en écrivait plus ! Elle ignorait qui était la personne qui avait écrit cela, mais il ne faisait aucun doute que la femme à qui ils étaient destinés était pour lui l’objet d’un amour tel qu’elle pensait n’en trouver que dans ses romans !
Car c’était bien d’une femme qu’il était question. Analysant l’écriture d’un oeil expert, Maëlle ne mit pas longtemps à déduire que le style passionné mais brut, brouillon parfois, était celui d’un homme. De même que le tracé hésitant des lettres. Toutefois, cela n’enlevait rien à la passion dévorante qu’elle lisait dans ces mots.
Soudain, l’écrivaine releva la tête, se surprenant elle-même: elle venait de lire la lettre trois fois de suite sans s’en rendre compte. Et elle avait tellement été emportée dans sa lecture qu’elle n’avait à cet instant plus qu’une seule certitude: les trois, voire quatre prochains romans qu’elle écrirait étaient déjà dans son esprit. Qui que soit cet éloquent inconnu, il lui avait donné assez de feu et d’imagination pour les trois prochains mois à venir. Maëlle se sentait terriblement inspirée, et peut-être un peu excitée, en sachant que quelque part, une femme attendait de recevoir et de lire ces mots. Mais qui était cette femme ? L’écrivaine avait été tellement emportée dans sa lecture qu’elle n’avait même pas pris la peine de se renseigner sur sa destinataire. Elle relut les premiers mots avec attention, à la recherche d’un prénom.
« Alors, Monsieur l’amoureux transi, à qui est-ce que ce joli verbiage est des…OH MES AÏEUX !!! »
Sursautant presque de stupeur, Maëlle faillit en déchirer accidentellement la lettre.
Elle savait à présent à qui elle était destinée.
***************
Pour Anna, cette journée était comme toutes les autres. Et dans son cas, ce n’était pas une bonne chose.
La jeune reine était épuisée, et il n’était à peine que le début de l’après-midi. Elle avait passé sa matinée à inspecter les écuries, certains traineaux ayant été violemment endommagés dans la nuit par des rafales de vent. En plus de cela, elle avait également du gérer des problèmes sur les quais: certains bateleurs s’étaient plaints que leurs embarcations avaient vu leurs amarrages coupés pendant la nuit, et quelques uns avaient même perdu des bateaux, sans rien savoir de ce qu’il en était advenu.
En temps normal, Anna ne s’en serait pas inquiétée outre mesure. C’était là les problèmes habituels que devait gérer une reine, et elle en comptait bien une dizaine par matinée de ce genre là.
Mais ces derniers temps, la plus jeune soeur d’Arendelle n’était pas tranquille.
Elle savait les difficultés que rencontrait Elsa dans la forêt. Et même si Yohan lui faisait très régulièrement part des nouvelles que sa soeur voulait bien lui donner, elle n’était pas dupe. L’un des deux lui cachait quelque chose. Il y avait certaines choses qu’elle était sûre de ne pas savoir, et elle ne savait pas auquel des deux elle le devait.
Elle avait une totale confiance en Elsa comme en Yohan, mais elle commençait à se demander si elle avait bien fait de demander au voyageur dimensionnel d’écrire à sa soeur pour lui demander des nouvelles régulières. Elsa était plein de choses, mais elle n’était pas stupide. À première vue, Yohan n’avait aucune raison personnelle de lui écrire aussi souvent qu’il le faisait, et il était très probable que sa soeur ait deviné les ordres et les intentions qu’elle cachait à travers les lettres que lui envoyait leur ami. Anna était sûre qu’Elsa ne disait pas tout dans ses réponses, mais elle ne parvenait pas à lui en vouloir.
Elle non plus n’était pas totalement transparente. Elle aussi cachait des choses.
Elle dormait particulièrement mal ces derniers temps. Il lui arrivait parfois même de faire des rêves étranges, qui la réveillaient brusquement en plein milieu de la nuit. Dans ces moments là, Kristoff était là, heureusement, pour la serrer contre lui et la réconforter lorsqu’elle se réveillait en hurlant, terrifiée et en sueur. Et même à lui, elle hésitait à dire ce qu’elle voyait dans ses rêves. Il la prendrait sûrement pour une folle. La plupart du temps, elle voyait Elsa, et ce n’était jamais dans une position confortable. Dans ses rêves, sa soeur était tantôt en proie à un effort qui semblait bien trop important pour elle, parfois enfermée dans le noir sans pouvoir bouger, quand elle n’était pas carrément en larmes. Elle voyait également une ville, un endroit qu’elle ne connaissait pas, avec de grandes habitations blanches, qui brûlait et partait en fumée sous une avalanche de feu et de boulets de canon. Elle ignorait totalement la signification de ces rêves, mais elle était sûre de ne pas désirer si ardemment la connaître.
« Anna ? Oh, Anna !
La reine s’éveilla en sursaut. Elle était assise sur son trône. Lorsqu’elle ouvrit les yeux, elle vit le visage de Yohan, qui la fixait un sourire sur le visage.
- Eh ben dis moi, rit-il, t’as l’air fracassée ! Tu devrais peut-être aller te reposer un peu tu crois pas ?
Anna se frotta les yeux. Elle pouvait sentir la fatigue la gagner.
- Excuse moi Yohan, j’ai…j’ai eu une courte nuit, et une longue matinée.
- Je sais, répondit son ami, j’étais avec toi. T’en fais pas, c’est normal. Moi aussi à ta place, j’aurais les yeux au milieu de la figure.
Anna lui sourit. Elle ne lui disait pas souvent, mais elle appréciait vraiment sa présence à ses côtés. Il était toujours là pour la soutenir dans ses différents devoirs, et il n’hésitait jamais à lui remonter le moral ou à lui apporter son aide. Elsa avait eu une très bonne idée en reformant l’Escorte Royale pour lui.
- Merci Yohan. Tu as envoyé la lettre à…
- Ouaip, la coupa-t-il, je l’ai envoyée hier soir. Je crois que je maîtrise le truc avec Courant d’Air maintenant, il arrive presque direct quand je l’appelle.
- Bien. Si tu n’as rien de plus à me dire, je crois que…que je vais aller me reposer un peu. Tu peux disposer si tu veux. Je te ferai appeler dès que j’aurais besoin de toi.
- Comme tu veux Anna.
Après une petite révérence, Yohan disparut, et la jeune rousse attendit sur son trône. Elle avait demandé plus tôt à Kristoff de l’y rejoindre. Il arriva quelques instants plus tard, accompagné d’Olaf. Le petit bonhomme de neige sautillait joyeusement en direction de la reine.
- Anna ! piailla-t-il, tu devineras jamais ce qu’on a vu avec Sven ce matin ! On a trouvé un monstre marin dans le port !
Se levant de son trône, la petite rousse alla embrasser son fiancé, et regarda tendrement son ami glacé.
- Allons bon, un monstre marin ! Pile ce dont j’avais besoin en ce moment dis moi !
Kristoff eut un petit rire, et la prit dans ses bras.
- Il faut le comprendre, dit-il, c’est la première fois qu’il voit une anguille !
Les deux amants éclatèrent de rire, et Anna se pencha pour lui donner un baiser, plus langoureux que le premier, ce qui eu pour effet de faire grimacer Olaf.
- Beuark ! Je comprendrai quand je serai plus grand…je suppose.
- C’est ça, soupira Kristoff en passant ses doigts dans les cheveux d’Anna, dis moi Olaf, si tu allais plutôt voir si Yohan a besoin de quelque chose ? Papa et Maman doivent…discuter.
- Yohan ? Ah oui, Yohan ! J’y cours !
Le couple royal regarda le bonhomme de neige détaler en direction de la chambre de leur ami, puis Kristoff se tourna vers sa fiancé en la regardant tendrement. Cette dernière affichait un petit sourire en coin.
- Papa et Maman ? Monsieur Bjorgman, commenceriez-vous à développer un côté paternel ?
- Oh mais attention Madame, rit Kristoff, ça pourrait bien m’arriver à moi aussi.
Et alors qu’ils commençaient à roucouler en se serrant l’un contre l’autre, les portes de la Salle du Trône s’ouvrirent, et Kay apparut dans la pièce, parlant comme s’il n’avait absolument pas interrompu un moment intime.
- Quelqu’un demande à vous voir Votre Majesté.
Anna soupira, et échangea un petit regard triste avec Kristoff.
- Dommage, souffla-t-elle, ça devenait intéressant.
Son amant l’embrassa et répondit:
- T’en fais pas, je te retrouve plus tard. Je vais aller m’assurer que Yohan n’ait pas mis Olaf dans la cheminée.
Et il disparut, dans la direction où était parti Olaf. Restée seule, Anna se tourna vers Kay, et lui ordonna de faire rentrer la personne qui désirait la voir. Elle alla s’asseoir sur son trône, et accueillit le visiteur avec un sourire. C’était une visiteuse.
Une jeune femme, à peu près de l’âge d’Elsa. Elle avait de beaux cheveux bruns qui lui tombaient en cascade sur les épaules, et regardait partout avec des yeux vifs, comme si elle voyait l’intérieur du château pour la première fois, ce qui, à en juger par son excitation, était probablement le cas. Anna remarqua qu’elle portait un papier serré dans sa main. Arrivée à sa hauteur, la jeune femme s’inclina. Pour une raison qu’Anna ne comprenait pas, elle était rouge pivoine en s’adressant à elle.
- Bonjour.
- Bon…bonbon…je veux dire, Bonjour Votre Majesté ! Je suis..c’est…c’est un véritable honneur que vous ayez accepté de me recevoir c’est…
- C’est normal, dit Anna, ce n’est que mon devoir. Que puis-je faire pour vous ?
Sans se départir de ses joues rouges, l’inconnue leva la main dans laquelle se trouvait le papier, et bredouilla:
- Je…je crois que ceci vient de chez vous.
Anna se leva, et jeta un oeil au papier. Elle ne reconnut rien de particulier, jusqu’à ce qu’elle puisse apercevoir le sceau royal dont il était orné.
- De quoi s’agit-il ? demanda-t-elle, surprise, et s’il vient d’ici, comment se fait-il qu’il soit en votre possession ?
Elle ne pouvait s’empêcher de remarquer la gêne grandissante que semblait éprouver l’inconnue, qui se mit à se tortiller nerveusement devant elle. Anna trouvait cela plutôt amusant. Elle n’était toujours pas habituée à voir les habitants stresser en se retrouvant devant elle en tant que Reine.
- Eh bien, elle a malencontreusement atterri par ma fenêtre hier soir. Il était tard Votre Altesse, et je venais à peine de finir mon travail. Et, les portes du château étaient déjà fermées, alors je n’ai pu venir vous l’apporter qu’aujourd’hui…
- Déjà fermées ? répéta Anna, quel genre de travail faites vous pour le finir si tard ?
Elle vit à la façon dont la femme s’empourpra violemment qu’elle avait vraisemblablement espéré que cette question ne lui serait pas posée. Pourtant, elle finit par répondre, presque à voix basse.
- Je…j’étais en train d’écrire Votre Majesté. Je suis écrivaine. Vous connaissez…j’ignore si vous avez entendu parler de la Duchesse de Funningur ?
Cette fois, ce fut au tour d’Anna de sentir son visage chauffer. Duchesse de Funningur…oui, elle connaissait ce nom.
Elle le connaissait même trop bien.
Les livres de la Duchesse étaient connus dans tout Arendelle pour leur aspect…sulfureux. Pour la plupart de grandes histoires d’amour passionnées et passionnelles, qui jamais n’hésitaient à présenter force détails dans leurs moments les plus charnels. Parler d’érotisme n’était pas usurpé. Plus qu’une autre, Anna le savait bien. Combien de fois s’était-elle retrouvée cachée dans un coin de la bibliothèque du château, à l’abri des regards, dévorant les livres de la Duchesse ? Combien de fois s’était-elle adonnée à des plaisirs interdits, solitaires, sentant le feu la prendre au creux des reins lorsqu’elle lisait ces scènes affriolantes ? Plus jeune déjà, elle compensait le vide laissé par sa soeur recluse en rêvant au Prince Charmant, et cela s’était souvent traduit par ces lectures défendues mais terriblement excitantes, dans les allées de la bibliothèque ou le confinement de sa chambre. Et si elle avait préféré à l’époque ne pas imaginer ce que son père aurait dit s’il l’avait surprise en train de lire ces textes que d’aucun aurait qualifié de « dépravés », Anna ne savait clairement pas quoi dire non plus à présent que leur auteur se trouvait devant elle. Elle sentit le rouge lui monter aux joues en demandant:
- La Duchesse de…c’est…c’est vous ?
La jeune femme acquiesça.
- Oh, euh, et bien, dit-elle en se tortillant les mains, je…si vous le voulez bien, je préférerais que nous ne continuions pas cette discussion ici. Suivez moi.
Anna se leva, et la Duchesse lui emboîta le pas sur le chemin de la bibliothèque. Ni l’une ni l’autre n’osait parler. La Reine d’Arendelle pensait bien qu’elle devait la trouver particulièrement ridicule, à être gênée comme une petite fille devant une « simple habitante ». Mais à sa décharge, la Duchesse ne semblait pas sereine elle non plus, et elle évitait soigneusement de croiser son regard. Cela, Anna en avait l’habitude, bien qu’elle n’appréciait pas beaucoup cette déférence dont tous faisaient preuve à son égard depuis qu’elle était sur le trône. Les deux femmes arrivèrent devant la bibliothèque, et Anna pris soin de vérifier que personne n’arpentait le couloir avant d’ouvrir la lourde porte.
- Venez, entrez.
La Duchesse s’exécuta, et Anna referma la porte derrière elle. Puis elle la mena à un renfoncement, bien à l’abri de tout lecteur de passage, et prit un livre sur une étagère, avant de se retourner vers l’écrivaine. Elle était rouge comme une tomate.
-Voilà, dit-elle, nous serons plus tranquilles ici.
- Tranquilles Votre Majesté ?
Anna n’en était pas sûre, mais il lui semblait que la Duchesse était aussi nerveuse qu’elle à cet instant.
- Oui. Désolée de vous le dire comme ça, de manière aussi directe mais…
Prenant le livre qu’elle avait sorti de l’étagère, elle le présenta à la jeune femme en couinant.
- Est-ce que…je pourrais avoir un autographe ?
Immédiatement, elle vit la Duchesse la regarder avec des yeux ronds.
- Je vous demande pardon ?
N’y tenant plus, Anna se mit à sautiller d’excitation.
- Je suis votre plus grande admiratrice ! J’ai lu tous vos livres ! Je les adore, vous pouvez pas savoir ! Ils sont si…prenants, si excitants, je suis tellement ravie de vous rencontrer !
Elle se sentait particulièrement ridicule, mais à sa grande surprise, lorsque la Duchesse s’empara du livre, en la vit vaciller comme si elle se sentait mal. Elle se précipita pour la soutenir.
- Que…que vous arrive-t-il ?
- Oh, rien, la rassura la Duchesse, ne vous en faites pas…mes aïeux, la Reine Anna d’Arendelle qui lit mes livres…
Elle posa ses yeux sur le livre.
- Oh, Croquée par le Crocus…
- C’est mon préféré, avoua Anna, il est si intense, si passionné, si…
La Duchesse signa l’ouvrage avec un grand sourire, et le lui rendit. Les deux femmes étaient aussi rouges que le tapis.
- Oui, dit l’écrivaine, à ce propos, en parlant de passion…
Ce disant, elle sortit de nouveau le papier cacheté, et le tendit à Anna. La Reine reprit ses esprits et le prit entre ses doigts.
- Oh, oui, pardonnez moi…de quoi s’agit-il ?
Face à elle, la Duchesse afficha un sourire.
- Eh bien, c’est une lettre. Comme je vous le disais, elle est arrivée chez moi par erreur hier soir. Et comme elle porte le sceau du château, j’ai pensé que…
- Je vois, répondit la jeune rousse, vous avez bien fait.
Il y eut un léger silence lors duquel les deux femmes sentirent de nouveau poindre un léger malaise, jusqu’à ce que la glace ne soit brisée par la Duchesse.
- C’est…vous devriez vraiment retrouver la personne qui a écrit ça. Je n’ai jamais rien vu de pareil.
- Que voulez vous dire ?
- Disons que la seule fois où j’ai vu de si belles choses écrites à une femme, c’était dans mes romans. En toute modestie bien sûr.
Anna reporta son regard sur la lettre, et lorsqu’elle remarqua un léger pli sur le cachet de cire, elle pris conscience des paroles de l’écrivaine.
- Vous voulez dire que…vous l’avez lue ?
Stupéfaite, elle vit la Duchesse redevenir rouge, et cette dernière bégaya:
- Euh, et bien…disons que…c’était pure ignorance de ma part, je ne savais pas au départ qu’elle venait du château et puis je…
Anna n’avait toujours pas déplié la lettre. Elle regardait à présent la Duchesse d’un air rieur, avec un petit sourire en coin.
- Lire une lettre officielle du château…vous êtes consciente qu’en fonction de l’importance de cette missive, je devrais vous faire envoyer aux cachots pour les 3 prochains mois ?
Face à elle, la jeune brune passa du rouge au blanc en un instant.
- Je vous assure Votre Majesté que je ne savais pas…
- Détendez vous, je n’en ferai rien, rit Anna, j’aime trop vos livres pour vous priver de les écrire Duchesse.
- Oh merci, Votre Altesse, merci !
Anna se sentait gênée. La jeune femme pleurait presque à présent. Néanmoins, elle se trouva assez de force pour ajouter.
- Je vous en prie Votre Majesté…appelez moi Maëlle.
- Maëlle ? C’est ainsi que…
- Ainsi que je m’appelle. Oui.
- Bien. Maëlle. Venez avec moi, je vous raccompagne.
Les deux femmes sortirent de la bibliothèque, et après avoir remercié une dernière fois son autrice préférée pour lui avoir ramené la lettre, Anna la laissa s’en aller lorsqu’elles eurent atteint la cour du château. Mais alors qu’elle tournait les talons pour retourner à l’intérieur, un dernier élan de courage poussa la Reine à se retourner une dernière fois.
- Oh…Maëlle ?!
L’écrivaine se retourna immédiatement pour lui faire face.
- Oui Votre Altesse ?
- Dans..dans vos livres…vous êtes vous déjà inspirée de ma famille ? La famille royale d’Arendelle ?
À sa grande surprise, la femme de lettres lui répondit cette fois avec un sourire malicieux avant de s’en aller.
- Peut-être Madame. Peut-être… »
Et elle disparut, laissant Anna seule à l’entrée du château. Elle attendit quelques instants, puis reporta son attention sur la lettre, qu’elle tenait toujours dans sa main. Regardant à droite et à gauche, elle la décacheta, et la déplia. Elle n’avait pas pour habitude de lire les lettres qui ne lui étaient pas adressées, mais après tout, elle ne serait pas la première à lire celle-ci. Et puis, elle était la Reine, elle faisait bien ce qu’elle voulait dès lors qu’elle portait le sceau royal.
- « Alors… « de si belles choses » hein. Qui es-tu donc, mystérieux expéditeur amoureux ?
Elle parcourut le papier des yeux. Plus elle lisait, plus elle avait du mal à le croire. Elle commençait même à penser que quelqu’un lui faisait une mauvaise blague. C’était forcément ça, elle n’aurait pas pu être aveugle à ce point là !
Mais Maëlle avait raison. Cette lettre ne souffrait aucune ambiguïté quant à ce qui était exprimé dedans. Et Anna n’était pas stupide. Elle savait pertinemment que, sans l’intervention de la jeune autrice, elle n’aurait probablement pas su de sitôt le contenu réel de la correspondance qu’elle tenait entre les mains. Et elle avait été très claire sur ses ordres pourtant. Repliant soigneusement la lettre, la Reine d’Arendelle tourna les talons, et prit la direction des chambres.
***************
Yohan soupirait. Il reprenait son souffle, plus précisément. Il avait encore du élever la voix pour se débarrasser d’Olaf et Kristoff. Les deux énergumènes n’étaient déjà pas reposants indépendamment, mais alors ensemble…il avait bien cru devenir fou. Et autant dire qu’il n’en avait pas besoin.
Les choses devenaient dures pour Elsa.
D’après ses dires, elle devait tous les jours faire face à de nouvelles difficultés chez les Northuldra. Depuis qu’elle avait perdu Bruni, il n’était pas rare que de violents incendies se déclenchent dans la Forêt Enchantée, et Elsa avait fort à faire pour assurer à Yelana et aux autres qu’elle maîtrisait la situation. Et tel que Yohan la connaissait, elle était bien capable de l’affirmer à qui voulait l’entendre sans que cela fut vrai.
Mais pas à lui.
Elle ne lui cachait désormais plus grand chose dans ses lettres. Ni ses craintes, ni ses peurs, ni la difficulté avec laquelle elle devait affronter les nouvelles épreuves qui se présentaient à elle. Concernant la demande d’Anna, la moindre lettre de sa soeur était désormais du pain béni pour en connaître les agissements. Mais Yohan se devait de faire une sélection méticuleuse de ce qu’il en retenait pour Anna. Et autant dire que le plus gros de leur correspondance lui restait secret. Il le devait.
Le jeune homme ne voulait pas que la Reine d’Arendelle découvre la teneur des lettres qu’ils échangeaient. En trois semaines, et au rythme de 3 à 4 lettres par semaines, Elsa et lui avaient largement eu le temps de discourir sans discontinuer sur leurs sentiments respectifs. Et si la jeune femme restait malgré tout bien plus pudique et réservée que lui, Yohan sentait bien, à travers la plume délicieuse et élégante d’Elsa, que les lettres désormais emplies d’amour qu’il lui envoyait causaient chez elle quelque trouble et quelques émois qui ne cessaient jamais de le satisfaire.
Anna ne devait pas découvrir cela. Du moins pas maintenant. Elle était concentrée sur les problèmes du royaume, et Yohan ne devait pas lui en vouloir. Il était bien conscient de devoir en faire autant. Et pourtant…les mots d’Elsa…étaient sublimes.
Ainsi pensait-il en relisant pour la énième fois la dernière lettre qu’elle lui avait envoyée.
« Je me sens trembler à présent. J’ai peur. Peur de cet élan de sentiments qui me prend à la gorge lorsque je repense à tes mots, parmi mes soucis. Ma tête me le sermonne sans cesse: tu es le Cinquième Esprit, n’oublie pas ton devoir. Mais mon coeur me rappelle qu’il est là, battant dans ma poitrine, et je sens chacun de tes mots s’envoler vers mon esprit lorsque je le sens s’emballer en repensant à… »
- Yohan ?
Le jeune homme sursauta violemment lorsque Anna frappa, puis entra dans sa chambre. Il rangea la lettre qu’il était en train de lire en quatrième vitesse, et manqua de s’étaler au sol lorsqu’il rata le bureau en voulant s’appuyer dessus.
- Hey Anna ! Ça va ? Tu es reposée ? Qu’est-ce que je peux faire pour toi ?
La Reine avança vers son ami, les mains derrière le dos.
- Dis moi, je voulais te demander: tu as bien suivi ce que je t’ai demandé, d’écrire à Elsa assez souvent ?
- Bien sûr ! lui assura maladroitement Yohan, j’ai fait ce que tu m’as dis à la lettre, je lui ai écris très souvent, 3 à 4 fois par semaines !
Anna se planta devant lui, la bouche en coeur:
- Et bien sûr, tu me tiens au courant de tout ce qu’elle te dit dans ses lettres ? De toute votre correspondance ?
- Bah évidemment, puisque tu me l’as demandé.
N’y tenant plus, la Reine d’Arendelle souffla:
- Eh bien sans vouloir t’alarmer Yohan, je pense que tu maitrises moins Courant d’Air que tu ne le crois.
Retirant ses mains de son dos, elle lui montra la lettre dépliée. Elle le vit instantanément devenir livide, de même que ses jointures, devenues blanches sous la force avec laquelle il se crispait contre son bureau. D’un air rieur, Anna déposa doucement la lettre grande ouverte sur ce dernier, et crut presque rire en le voyant défaillir à moitié lorsque la question franchit ses lèvres:
- Dis moi Yohan…y a-t-il quelque chose en plus que tu devrais me dire ?
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Re: Frozen: Épris dans la glace
Sam 21 Mar 2020, 11:04
Bon déjà sans surprise l'introduction de mon personnage dans ton chapitre amène beaucoup de subjectivité ! J'adore ! Totalement j'adore !
Et je ne m'attendais tellement pas à ce que tu me mettes mon nom que ça me fait d'autant plus plaisir Alors je suis ravie de voir que tu fais de mon personnage quelqu'un de curieux xD Car dans la vraie vie je n'aurais jamais regardé la lettre ^^
Passons à l'interaction avec Anna... Hum ! J'ai autant adoré que lors de l'écrit de la saint Valentin que j'avais fait à François Tu as bien vu comment je réagissais devant la fausse Anna déjà.... (Moi : YOHAN Y A ANNA ET KRISTOFF !!!! Toi : Maëlle on est à Disney.... Moi : OUI MAIS Y A ANNA ET KRISTOFF DEVANT MOI !!!!)... Bref je manque de faire une attaque devant la fausse alors si tu me présentes à la vraie... Non mais en réalité mon personnage ne ressort plus du château !!
C'était d'autant plus plaisant à lire que les deux personnages sont gênées. Nous avons une facette d'Anna qui n'est plus la reine mais bien la jeune fille de 21 ans qui a des désirs et des fantasmes... Comme un être humain normal et c'est très bien d'évoquer cet aspect humain dans les fan-fictions *
Je t'accorde également un Frozen Point parce que la première personne a qui j'ai fait un autographe est la reine Anna d'Arendelle ! C'est pas classe ça sans déconner ?!
Avec le confinement j'aurais bien écrit "Croqué par le crocus" mais vu vos réactions à Frantzoze et toi après mon écrit érotique d'hier ça m'a un peu refroidi pour vous écrire toutes choses à l'avenir
Enfin... La deuxième partie est bien plus courte mais elle est sympathique quand même. La grande question est de savoir comment Yohan va se dépatouiller de cette lettre qui n'est pas arrivée à destination
Bon comme je l'ai dit hier le seul bémol est la notion du temps que je trouve trop long mais tu nous as dit que ça sera expliqué prochainement. Donc voilà !!!
Et je ne m'attendais tellement pas à ce que tu me mettes mon nom que ça me fait d'autant plus plaisir Alors je suis ravie de voir que tu fais de mon personnage quelqu'un de curieux xD Car dans la vraie vie je n'aurais jamais regardé la lettre ^^
Passons à l'interaction avec Anna... Hum ! J'ai autant adoré que lors de l'écrit de la saint Valentin que j'avais fait à François Tu as bien vu comment je réagissais devant la fausse Anna déjà.... (Moi : YOHAN Y A ANNA ET KRISTOFF !!!! Toi : Maëlle on est à Disney.... Moi : OUI MAIS Y A ANNA ET KRISTOFF DEVANT MOI !!!!)... Bref je manque de faire une attaque devant la fausse alors si tu me présentes à la vraie... Non mais en réalité mon personnage ne ressort plus du château !!
C'était d'autant plus plaisant à lire que les deux personnages sont gênées. Nous avons une facette d'Anna qui n'est plus la reine mais bien la jeune fille de 21 ans qui a des désirs et des fantasmes... Comme un être humain normal et c'est très bien d'évoquer cet aspect humain dans les fan-fictions *
"Oh !? Déjà dans la chambre ?! Je ne m'attendais pas à ce que ça aille si vite entre nous Reine Anna mais c'est parfait !!!"Yokill2B a écrit:- Oh, euh, et bien, dit-elle en se tortillant les mains, je…si vous le voulez bien, je préférerais que nous ne continuions pas cette discussion ici. Suivez moi.
La vraie réaction aurait été "D'accord ! A condition que vous veniez dans le cachot avec moi "Yokill2B a écrit:
Anna n’avait toujours pas déplié la lettre. Elle regardait à présent la Duchesse d’un air rieur, avec un petit sourire en coin.
- Lire une lettre officielle du château…vous êtes consciente qu’en fonction de l’importance de cette missive, je devrais vous faire envoyer aux cachots pour les 3 prochains mois ?
Je t'accorde également un Frozen Point parce que la première personne a qui j'ai fait un autographe est la reine Anna d'Arendelle ! C'est pas classe ça sans déconner ?!
Avec le confinement j'aurais bien écrit "Croqué par le crocus" mais vu vos réactions à Frantzoze et toi après mon écrit érotique d'hier ça m'a un peu refroidi pour vous écrire toutes choses à l'avenir
Enfin... La deuxième partie est bien plus courte mais elle est sympathique quand même. La grande question est de savoir comment Yohan va se dépatouiller de cette lettre qui n'est pas arrivée à destination
Bon comme je l'ai dit hier le seul bémol est la notion du temps que je trouve trop long mais tu nous as dit que ça sera expliqué prochainement. Donc voilà !!!
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Re: Frozen: Épris dans la glace
Sam 21 Mar 2020, 11:23
Bon alors déjà c'est très plaisant à lire et à écouter. C'est un temps un peu léger, amusant, une petite parenthèse pour Anna qui doit avoir le cerveau retourné par l'absence d'Elsa qui de surcroit est en danger c'est vraiment sympathique.
L'aspect histoire d'amour épistolaire est plutôt joliment tourné et le fait qu'il se fasse chopper par Anna...Bon je pense qu'elle ne l'a pas fait assez miroiter car pour Anna je vois 2 réactions possibles
1. Elle est en mode pisseuse de 15 ans qui voit Justin Bieber, bref archi hystérique à sauter comme une puce. Donc là elle le fait un peu miroiter, Yohan qui essaie de se dépatouiller pour ne pas dire ce qu'il ne veut pas dire et du coup ça amuse beaucoup Anna qui après le stolke modèle géant..."Alors et comment ça se passe? et tu lui dis quoi? JE VEUX TOUT SAVOIR!!!"
2. Elle est en mode Corse "WOW? ELLE TE PLAIT MA SOEUR?!" Bah oui pour Anna il n'y a rien qui compte plus au monde qu'Elsa...Si Kristoff et Elsa sont au bord d'une falaise et qu'elle ne peut en sauver qu'un...Bah désolé Kristoff j'espère que t'as signé une convention obsèques!
Donc dans ce cas là encore elle pourrait faire miroiter un peu plus mais devrait alors transpirer dans ses propos un certain agacement...Bref si c'était une BD, elle lui parle pour lui faire cracher ce qu'elle veut entendre sans lui montrer la lettre mais au dessus d'elle on devine les petits éclairs et la bulle de pensée "P***** je vais lui fumer sa gueule à ce c******!"
Bon apr-s c'est évident la réaction d'Anna, elle viendra
Je le redis tout fonctionne, on rentre bien dedans, mais je l'ai dit j'ai toujours du mal à le prendre au sérieux, faut faire un petit effort pour l'accepter parce que...Bah m*rde, 3 semaines qu'Elsa est dans la purée, mais jamais de la vie la stolkeuse professionnelle qu'est Anna n'aurait laissé ça ainsi!
"Moi je dis on va pas s'laisser marcher sur les pieds par un mec qui maîtrise les esprits, alors vous m'organisez une rencontre avec genre protocole, j'y vais et je lui démonte sa race!"
Bon, donc sinon pour ce début de chapitre, on dit merci fée des intrigues secondaires pour que la lettre arrive comme par hasard là bas...C'est un petit ta gueule c'est magique...Mais ça passe très bien et de temps en temps ça fait du bien.
Je le redis ici...Je veux voir en bonus cette erreur d'acheminement de courrier arriver chez d'autres persos...Genre chez Anton...Comme ça, quand Yohan va retourner à la taverne Anton va le faire bien picoler pour tout savoir!
Bon juste un petit souci de cohérence au niveau des ages...Maëlle a l'age d'Elsa OK si tu veux. Mais du coup tu sous entend qu' Anna lisait les écrits avant même le décès de ses parents...Nul doute que les bouquins étaient quand même dans la bibliothèque donc, et même s'ils étaient particulièrement récents...Ca veut dire qu'elle écrivait tout de même assez jeune ce genre de choses!
D'autant plus si les livres avaient déjà une réputation...Il faut quand même un peu de temps pour ça. Donc voilà, au niveau des ages c'est un peu juste.
Bon et j'en profite puisqu'il a été question d'un autographe et que @Dov se demandait s'ils existaient
Alors il faut savoir qu'on a trace des plus anciens autographes déjà dans l'Antiquité. Certes l'idée que l'on se fait de l'autographe aujourd'hui à savoir une signature d'une célébrité à un tiers pour "attester" de leur rencontre n'était pas la définition admise dans l'Antiquité mais il y avait tout de mêmee le début de cette notion puisque l'autographe, déjà sous l'Antiquité n'avait pas de valeur juridique, il ne s'agit donc pas d'une signature sur un document officiel. Quant à l'idée de "collectionner" des autographes, la trace de la plus vieille collection d'autographes connu est celle d'un certain Roger de Gaignière, qui, en a rassemblé des centaines au...XVIIè siècle. Cette collection est aujourd'hui à la bibliothèque nationale, généalogiqute de métier, il les avait conservés à titre de sources historiques pour les historiens futurs afin d'avoir trace des contemporains de son époque. Certes ce nom ne dit pas grand chose, mais un de ses contemporains a également collectionné des autographes et le nom vous en dira sans doute davantage il s'agit d'un certain...Colbert!
Bon, et il faut savoir également qu'au XIXè siècle est apparu l'autographe imprimé...Oui celui que vous pouvez voir sur chaque page d'une bande dessiné par exemple, popularisant, et "industrialisant " le procédé d'autographe. D'ailleurs l'idée de créer des "faux" n'est pas non plus une idée récente, et même à l'époque des soeurs d'Arendelle, des petits malins s'amusaient à vendre des faux autographes...Je conseille donc vivement à Anna, de faire authentifier la signature de cette mystérieuse duchesse par un collège d'experts qui pourront authentifier la signature, aussi pour ce collège je propose @Miss Olaf qui est la première à avoir parlé de la duchesse, d'@Ansa ...Pour des raisons évidentes et je me permettrais d'être le troisième puisque je suis peut être le responsable de la transformation de la duchesse en...chaudasse!
Voilà, parenthèse historique faîte j'aurai souhaité terminer par un autre aspect mais...Non là ça ne revient pas donc ça se terminera ainsi.
L'aspect histoire d'amour épistolaire est plutôt joliment tourné et le fait qu'il se fasse chopper par Anna...Bon je pense qu'elle ne l'a pas fait assez miroiter car pour Anna je vois 2 réactions possibles
1. Elle est en mode pisseuse de 15 ans qui voit Justin Bieber, bref archi hystérique à sauter comme une puce. Donc là elle le fait un peu miroiter, Yohan qui essaie de se dépatouiller pour ne pas dire ce qu'il ne veut pas dire et du coup ça amuse beaucoup Anna qui après le stolke modèle géant..."Alors et comment ça se passe? et tu lui dis quoi? JE VEUX TOUT SAVOIR!!!"
2. Elle est en mode Corse "WOW? ELLE TE PLAIT MA SOEUR?!" Bah oui pour Anna il n'y a rien qui compte plus au monde qu'Elsa...Si Kristoff et Elsa sont au bord d'une falaise et qu'elle ne peut en sauver qu'un...Bah désolé Kristoff j'espère que t'as signé une convention obsèques!
Donc dans ce cas là encore elle pourrait faire miroiter un peu plus mais devrait alors transpirer dans ses propos un certain agacement...Bref si c'était une BD, elle lui parle pour lui faire cracher ce qu'elle veut entendre sans lui montrer la lettre mais au dessus d'elle on devine les petits éclairs et la bulle de pensée "P***** je vais lui fumer sa gueule à ce c******!"
Bon apr-s c'est évident la réaction d'Anna, elle viendra
Je le redis tout fonctionne, on rentre bien dedans, mais je l'ai dit j'ai toujours du mal à le prendre au sérieux, faut faire un petit effort pour l'accepter parce que...Bah m*rde, 3 semaines qu'Elsa est dans la purée, mais jamais de la vie la stolkeuse professionnelle qu'est Anna n'aurait laissé ça ainsi!
"Moi je dis on va pas s'laisser marcher sur les pieds par un mec qui maîtrise les esprits, alors vous m'organisez une rencontre avec genre protocole, j'y vais et je lui démonte sa race!"
Bon, donc sinon pour ce début de chapitre, on dit merci fée des intrigues secondaires pour que la lettre arrive comme par hasard là bas...C'est un petit ta gueule c'est magique...Mais ça passe très bien et de temps en temps ça fait du bien.
Je le redis ici...Je veux voir en bonus cette erreur d'acheminement de courrier arriver chez d'autres persos...Genre chez Anton...Comme ça, quand Yohan va retourner à la taverne Anton va le faire bien picoler pour tout savoir!
Bon juste un petit souci de cohérence au niveau des ages...Maëlle a l'age d'Elsa OK si tu veux. Mais du coup tu sous entend qu' Anna lisait les écrits avant même le décès de ses parents...Nul doute que les bouquins étaient quand même dans la bibliothèque donc, et même s'ils étaient particulièrement récents...Ca veut dire qu'elle écrivait tout de même assez jeune ce genre de choses!
D'autant plus si les livres avaient déjà une réputation...Il faut quand même un peu de temps pour ça. Donc voilà, au niveau des ages c'est un peu juste.
Bon et j'en profite puisqu'il a été question d'un autographe et que @Dov se demandait s'ils existaient
Alors il faut savoir qu'on a trace des plus anciens autographes déjà dans l'Antiquité. Certes l'idée que l'on se fait de l'autographe aujourd'hui à savoir une signature d'une célébrité à un tiers pour "attester" de leur rencontre n'était pas la définition admise dans l'Antiquité mais il y avait tout de mêmee le début de cette notion puisque l'autographe, déjà sous l'Antiquité n'avait pas de valeur juridique, il ne s'agit donc pas d'une signature sur un document officiel. Quant à l'idée de "collectionner" des autographes, la trace de la plus vieille collection d'autographes connu est celle d'un certain Roger de Gaignière, qui, en a rassemblé des centaines au...XVIIè siècle. Cette collection est aujourd'hui à la bibliothèque nationale, généalogiqute de métier, il les avait conservés à titre de sources historiques pour les historiens futurs afin d'avoir trace des contemporains de son époque. Certes ce nom ne dit pas grand chose, mais un de ses contemporains a également collectionné des autographes et le nom vous en dira sans doute davantage il s'agit d'un certain...Colbert!
Bon, et il faut savoir également qu'au XIXè siècle est apparu l'autographe imprimé...Oui celui que vous pouvez voir sur chaque page d'une bande dessiné par exemple, popularisant, et "industrialisant " le procédé d'autographe. D'ailleurs l'idée de créer des "faux" n'est pas non plus une idée récente, et même à l'époque des soeurs d'Arendelle, des petits malins s'amusaient à vendre des faux autographes...Je conseille donc vivement à Anna, de faire authentifier la signature de cette mystérieuse duchesse par un collège d'experts qui pourront authentifier la signature, aussi pour ce collège je propose @Miss Olaf qui est la première à avoir parlé de la duchesse, d'@Ansa ...Pour des raisons évidentes et je me permettrais d'être le troisième puisque je suis peut être le responsable de la transformation de la duchesse en...chaudasse!
Voilà, parenthèse historique faîte j'aurai souhaité terminer par un autre aspect mais...Non là ça ne revient pas donc ça se terminera ainsi.
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Re: Frozen: Épris dans la glace
Sam 21 Mar 2020, 16:46
Maëlle en duchesse de Funningur ? Sérieusement
Et François, il sera où ?
Alors je me moque, mais je me suis amusé à faire des recherches, et j'ai découvert que l'étymologie de Maëlle est, avant ou, la féminisation du nom Maël, lui-même d'origine breton et qui signifie "prince" ou "maître".
On peut alors traduire Maëlle par "princesse/maîtresse", du coup, ça serait presque approprié pour le personnage, qui est pourtant duchesse et non princesse
Et elle écrit des romans érotiques, donc. Dont Anna en fut très fan à ses quinze ans Okééé... ça annonce bien la couleur chez elle...
Et cette mystérieuse lettre qui est arrivé chez elle... comme pour Frantz j'espère qu'il y aura une explication plausible derrière cette livraison erroné.
Et les autographes existaient déjà au XIXème siècle ? J'avoue que ça m'étonne un peu mais au moins, je mourrai moins bête
Et je me demande aussi comment ça va finir avec Yohan. Je l'imagine déjà avoir du mal à avouer ses sentiments envers Elsa à Anna de peur de la froisser
Sinon, toujours bien écrit et bien détaillé dans l'histoire. Attendons la suite.
Et François, il sera où ?
Alors je me moque, mais je me suis amusé à faire des recherches, et j'ai découvert que l'étymologie de Maëlle est, avant ou, la féminisation du nom Maël, lui-même d'origine breton et qui signifie "prince" ou "maître".
On peut alors traduire Maëlle par "princesse/maîtresse", du coup, ça serait presque approprié pour le personnage, qui est pourtant duchesse et non princesse
Et elle écrit des romans érotiques, donc. Dont Anna en fut très fan à ses quinze ans Okééé... ça annonce bien la couleur chez elle...
Et cette mystérieuse lettre qui est arrivé chez elle... comme pour Frantz j'espère qu'il y aura une explication plausible derrière cette livraison erroné.
Et les autographes existaient déjà au XIXème siècle ? J'avoue que ça m'étonne un peu mais au moins, je mourrai moins bête
Et je me demande aussi comment ça va finir avec Yohan. Je l'imagine déjà avoir du mal à avouer ses sentiments envers Elsa à Anna de peur de la froisser
Sinon, toujours bien écrit et bien détaillé dans l'histoire. Attendons la suite.
- AnsaAdmin
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Re: Frozen: Épris dans la glace
Sam 21 Mar 2020, 16:53
Dov a écrit:On peut alors traduire Maëlle par "princesse/maîtresse", du coup, ça serait presque approprié pour le personnage, qui est pourtant duchesse et non princesse Very Happy
Et chose encore plus drôle pour moi Dov, car mes trois prénoms sont Maëlle, Stéphanie et Sarah... Ce qui veut littéralement dit "Princesse, Couronnée, Princesse"
Mes parents n'ont pas fait exprès mais j'adore l'idée !!
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Re: Frozen: Épris dans la glace
Sam 21 Mar 2020, 17:31
En vrai, si j'ai décidé de donner ce nom de plume en particulier à Maëlle dans cette histoire, c'est surtout en référence à la Comtesse de Ségur. Déjà parce qu'on a une similitude à l'oreille que je trouve rigolote, et puis, pour ceux qui connaissent cette femme de lettres française, ils savent qu'elle aussi a donné à son héroïne la plus connue son propre prénom: Sophie...exactement comme moi ici ! Entendons nous bien, il n'est pas question de me comparer à elle ici, ce serait très présomptueux de ma part, mais j'aimais bien l'idée de faire un clin d'oeil à cette célèbre autrice française à travers ce personnage.
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Re: Frozen: Épris dans la glace
Dim 22 Mar 2020, 17:37
J'ai beaucoup aimé ce chapitre , Anna qui demande un autographe c'est juste parfait !
Mais sinon c'est quand que le "grand méchant" revient mettre le feu ? XD
Mais sinon c'est quand que le "grand méchant" revient mettre le feu ? XD
- FrantzozeLégende du Royaume
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Re: Frozen: Épris dans la glace
Ven 27 Mar 2020, 00:00
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