[Ansa's Stories] Retour vers le passé 3 : Les souvenirs d'une Grand-Mère : Attention contenus mature !
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M.Baggins
Dov
Frantzoze
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- AnsaAdmin
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[Ansa's Stories] Retour vers le passé 3 : Les souvenirs d'une Grand-Mère : Attention contenus mature !
Ven 14 Aoû 2020, 10:59
ALERTE ROUGE !!!! ALERTE ROUGE !!!!
Le squelette de Retour vers le passé 3: Les souvenirs d'une Grand-Mère a fini d'être peaufiné ! Il fait 28 chapitres pour le moment. Après un premier retour de @Frantzoze il devrait en faire 20 de plus x)... L'écriture du premier chapitre est en cours et ne sera compris qu'après la lecture du chapitre bonus de ce soir du live des plumes !
En tous les cas... Vous l'avez pleurée ! Vous l'avez adorée ! A présent vous allez souffrir avec elle ! Je parle bien sûr de la merveilleuse et resplendissante Mamie Anna ! Qui soit dit en passant ne sera pas Mamie-là mais juste Anna
Rendez-vous donc le 4 septembre pour le premier chapitre
Le squelette de Retour vers le passé 3: Les souvenirs d'une Grand-Mère a fini d'être peaufiné ! Il fait 28 chapitres pour le moment. Après un premier retour de @Frantzoze il devrait en faire 20 de plus x)... L'écriture du premier chapitre est en cours et ne sera compris qu'après la lecture du chapitre bonus de ce soir du live des plumes !
En tous les cas... Vous l'avez pleurée ! Vous l'avez adorée ! A présent vous allez souffrir avec elle ! Je parle bien sûr de la merveilleuse et resplendissante Mamie Anna ! Qui soit dit en passant ne sera pas Mamie-là mais juste Anna
Rendez-vous donc le 4 septembre pour le premier chapitre
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- FrantzozeLégende du Royaume
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le passé 3 : Les souvenirs d'une Grand-Mère : Attention contenus mature !
Ven 14 Aoû 2020, 11:01
- AnsaAdmin
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le passé 3 : Les souvenirs d'une Grand-Mère : Attention contenus mature !
Ven 14 Aoû 2020, 11:51
@Frantzoze j'en veux des dizaines comme ça de Gif d'Anna liés à Mamie !
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le passé 3 : Les souvenirs d'une Grand-Mère : Attention contenus mature !
Ven 14 Aoû 2020, 19:05
4 septembre ! C'est noté
- AnsaAdmin
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le passé 3 : Les souvenirs d'une Grand-Mère : Attention contenus mature !
Mer 02 Sep 2020, 21:25
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- AnsaAdmin
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le passé 3 : Les souvenirs d'une Grand-Mère : Attention contenus mature !
Ven 04 Sep 2020, 21:11
Chapitre 1 : En attendant l’histoire :
-Tu es prête à entendre mon histoire ma chérie ? Répéta Mamie.
J’hochai la tête encore frustrée par la tournure de la situation. Papy m’envoya un sourire encourageant.
-Très bien, renchérit Mamie. Tout commença par un jour du 13 décem…
-Anna attends ! S’exclama soudain Aren qui était sur le point de fermer la porte de la hutte. Attends ! Il y a un point lumineux là-bas !
D’un geste puissant il indiqua un halo mordoré qui provenait du début de l’Helveg. Nous allâmes le rejoindre. Plissant les yeux, je sentis alors une chaleur me transpercer de l’intérieur. Une force invisible me poussait vers cette lumière. Un visage me traversa bientôt l’esprit et je faillis tomber à la renverse.
-Mamie… C’est Elsa ! M’exclamai-je à la fois terrifiée et soulagée de pouvoir retrouver ma sœur.
Sans hésiter, je courus hors de la chaumière.
-Elsa ! Je suis là ! M’écriai-je, Elsa ma grande sœur chérie ! J’arrive ! N’aie pas peur !
-Anna… Entendis-je dans un écho lointain.
Ma précieuse sœur leva des yeux meurtris, gonflés de larmes. Je découvris avec horreur qu’une flaque de sang gisait à ses pieds. Mais il n’y avait pas que ça. Un être, trop petit pour vivre était également là.
-Oh mon Dieu, Olaf… Murmurai-je, pleurant moi-même la mort précoce d’Helga.
-Anna… Répéta Elsa en fermant les yeux.
Elle s’abattit au sol. Son âme s’éleva alors hors de son corps.
-Tends-moi la main, dis-je prête à la prendre.
Nous étions sur le point de nous toucher quand je fus subitement arrêtée par Mamie.
-Ne fais pas ça ma petite Piceaerd ! Ordonna-t-elle fermement.
-Mais pourquoi ? Regarde comme elle souffre ! Insistai-je, alors qu’elle renvoyait l’âme dans son corps.
-Ce n’est pas son heure, répondit-elle, nous aurons besoin d’Elsa pour quelque chose d’important… Mais je ne peux pas t’en dire plus maintenant.
-Si c’était si simple pourquoi n’as-tu pas fait pareil avec nous ?! Plaidai-je à nouveau frustrée. Je pourrai continuer à vivre ! Être dans les bras d’Hans ! Avoir mon bébé !
-Je comprends ton injustice ma petite Picéaerd, mais fais-moi confiance, je sais ce que je fais.
Faire confiance à Mamie… ça c’était indéniable. Le cœur rongé de rancœur, je vis alors ma sœur se remettre peu à peu dans les bras de Kristoff. Ce même homme qui se reflétait plein d’amour pour moi dans les souvenirs figés de la galerie.
-La vie est vraiment mal faite, soupirai-je.
-Dans ce cas heureusement que tu es morte, lança mon aïeule sur un ton malicieux. Oh Anna ! Cesse de bougonner et vient te serrer contre moi.
Je l’enlaçai fortement alors que l’image de ma sœur et son mari disparut.
-Que va-t-il se passer pour eux ? Demandai-je.
-Rien qui te concerne, répondit-t-elle.
Elle laissa un silence avant d’ajouter avec un grand sourire :
-Du moins pour l’instant.
-Qu’est-ce que ça veut dire ? Pourquoi tant de mystères ? Questionnai-je.
Mamie m’entoura de son épaule.
-Disons que si j’arrive à te raconter mon histoire, tu finiras par le comprendre. Mais pour cela il faudrait peut être que nous retournions dans la hutte.
-C’est une bonne idée, m’enquis-je.
Kirsten revint alors vers Mamie et lui murmura quelque chose à l’oreille. Un sourire illumina immédiatement le visage de ma Grand-Mère.
-J’en connais une qui va être contente, minauda-t-elle. Allez viens Anna.
Sans que je puisse comprendre sa phrase, nous retournâmes dans son logis. Mon coeur mort manqua tout de même un battement en apercevant de nouveaux arrivants.
-Oh mes aïeux Hans ! Criai-je folle de joie.
Je ne réfléchis pas plus et me ruai dans les bras de mon mari. Il m’entoura de tout son être et me fit virevolter dans les airs.
-Oh ma Anna chérie, tu es là toi aussi. La mort sera moins douloureuse à présent, murmura-t-il en m’embrassant éperdu d’amour.
J’hochai la tête, incapable de parler tellement j’étais heureuse. Hans finit cependant par me relâcher et je me tournai aussitôt vers mes parents. Mes traits se durcirent immédiatement. Je leur crachai tout de suite mes accusations :
-Tout est à cause de vous une fois de plus ! Je vous avais dit qu’il ne fallait pas s’aventurer à Ahtohallan ! Que le Nokk allait nous noyer ! A cause de vous j’ai perdu Helga ! Elsa et Kristoff ! Un futur prometteur en Arendelle et à Kraberg !
-Du calme ma petite Picéaerd, protesta Mamie en me posant une main sur mon épaule.
-Epargne-nous tes jérémiades s’il te plaît ! Fulmina Papa, tu vois bien que nous sommes dans la même situation que toi ! Nous l’avons bien payés nous aussi. Ta mère aussi n’a plus son enfant !
-Agnarr ne l’accablez pas non plus, continua Mamie. Quant à toi Anna, tu vois bien qu’il n’y a pas besoin de mourir pour perdre son bébé. Elsa est dans le même cas que vous deux.
Maman sursauta alors que Père me tira une nausée en répliquant :
-Dans ce cas pas de descendants pour Arendelle dans l’immédiat.
-C’est donc tout ce qui vous préoccupe en ce moment mon Gendre ?! S’étonna Mamie. Je croyais que vous vouliez connaître la vérité à propos de votre Père.
-Vous avez raison. En réalité s’il y a bien une coupable ici c’est plutôt vous Belle-Maman ! Vous et votre maudit peuple ! Reprit-il en colère.
-Je vous conseille de ne pas trop vous méprendre, rétorqua Mamie toujours avec une extrême distance, d’une vous faites vraiment une mauvaise impression pour votre première rencontre avec votre beau-père, de deux si vous continuer sur ce chemin de vengeance vous ne vaudrez pas mieux que le roi Runeard et irait directement dans le Muspelheim ou le Niflheim...Ce n'est pas de gaieté de cœur que je vous dis ça… Ma Mère elle-même y est !
-Cela veut-il dire que nous avions bien raison ? S’enquit Papa un sourire pervers aux lèvres.
Mamie hocha humblement la tête.
-Tout à fait...Du moins... La haine est humaine et touche tout le monde y compris ceux qu’on aime. Mais il se peut que dans d’autres moments on se rachète comme c’est le cas pour Hans par exemple, murmura-t-elle tout en nous envoyant un regard bienveillant à mon mari et à moi.
-Ai-je fait quelque chose de mal ? Demanda mon beau prince en me cajolant le dos.
-Disons que fût plusieurs vies où tu as très bien pu être tellement rabaissé par tes parents que tu ne cherchais que la vengeance aussi. Mais tu as su te faire pardonner en te sacrifiant et devenir ainsi un héros, répondit Mamie.
-Pardonne-moi Grand-Mère je n’ai rien compris, renchérit Hans.
Je l’embrassai sur la joue n’ayant pas non plus tous les souvenirs dont venait de parler notre aïeule.
-Encore une fois si je n’arrive pas à commencer le récit de ma vie je ne pourrai pas plus t’éclairer sur tes actes, admit-elle avec un sourire.
-Alors qu’attendons-nous ?! M’écriai-je en me dirigeant autour de la table, moi je suis impatiente de savoir !
-Si ça peut nous aider à avoir le fin mot de l’histoire sur le conflit Northuldra/Arendellien, je consens à avoir votre roman, dit à son tour Papa.
Il se rapprocha alors de Maman et lui caressa délicatement la main.
-N’ayez crainte vous saurez tout. Et vous en apprendrez même sur Iduna, rétorqua-t-elle.
Je regardai à nouveau ma Mère. Contrairement à ce qu’on pourrait croire elle ne semblait pas partager l’allégresse générale. Des larmes perlèrent bientôt dans ses yeux tandis qu’elle scrutait Papy.
-Je crois que nous avons un dernier petit problème à régler avant cela ma Anna d'amour, dit-il gentiment en dépassant Mamie.
Ils se regardèrent et elle murmura :
-Vas-y mon Elysia.
Il s’avança doucement vers Maman pour ne pas la brusquer. Elle baissa les yeux et semblait avoir retrouvé une dizaine d’années. Papa s’éloigna légèrement pour leur laisser un peu d’intimité.
-Ainsi, ma petite Iduna est devenue une belle femme et maman, dit simplement Grand-père en l’observant d’un air attendri.
Elle se contenta d’hocher la tête n’arrivant pas à le regarder dans les yeux.
-Viens donc dans mes bras mon petit Ange de l'Air que je t’embrasse, reprit-il.
Maman ne mit pas longtemps à se retrouver contre lui. Elle pleura longuement dans son cou et finit par chuchoter :
-Pardon d’être partie. Pardon de vous avoir fait du mal à Maman et à toi.
-On ne peut pas refaire le passé…
-Hum…Hum…Elysia, commença Mamie.
-…Pardon. Je ne voulais pas dire ça comme ça… Disons plutôt que maintenant nous allons pouvoir aller de l’avant.
Maman sourit alors qu’elle reçut une risette sur la joue.
-Bien et maintenant si tu me présentais ? Proposa-t-il en s’approchant de Papa.
Ce dernier lui serra la main mal à l’aise. Je suivis la scène, heureuse qu’il n’y ait pas de mépris finalement.
-C’est donc vous qui avez enlevé le cœur de ma fille ? Dit Grand-père d’un air serein.
-Oui…Enfin…Je crois…Monsieur, bredouilla-t-il, rouge pivoine.
-Vous croyez ? la taquina-t-il.
-Elysia laisse-le tranquille, intervint Mamie, Agnarr est...Le fils de Runeard.
-Quel hasard ! M'enfin ! J'ai bien le droit de le titiller un peu ! C’est de bonne guerre ! Tu as vu comment il vient de traiter ton peuple.
-Ton ? Releva à son tour Hans. Mais tu n’es pas Northuldra, Papy ?
Mamie soupira.
-Laisse-moi deviner… C’est expliqué dans ton histoire c’est ça ? Intervins-je.
-Je crains qu’à ce rythme-là, elle ne sera pas finie d’être racontée avant une centaine d’années.
-Est-ce si grave puisque nous sommes dans l’Helveg ? Souleva Papa.
Mamie lui jeta un regard si noir qu’il préféra se tourner vers Maman. Papy vint l’entourer pour la déstresser.
-Pourquoi n’emmènerais-tu pas Anna et Hans faire un petit tour pendant que nous faisons plus ample connaissance ? Quémanda Papy, je te promets qu’après ça tu pourras tout nous raconter.
Mamie fit une moue dubitative mais consentit quand même à nous faire sortir Hans et moi de la hutte.
-Très bien, annonça-t-elle après un long moment. Mes petits Picéaerd venez avec moi, Elysia surveille le ragoût de rennes pendant ce temps-là.
Grand-mère nous mena dehors tandis qu’Aren et Kirsten nous firent faux bond pour se rendre eux-mêmes dans leur propre reproduction du château d'Arendelle.
-J’ignorai que même mort nous devions manger, pouffai-je tout en me collant à Hans.
-Oh ce monde révèle beaucoup de surprises… Murmura Mamie. Mais je sens ma petite Piceaerd qu’une question encore plus importante que de savoir que tu peux te délecter de nourriture te brûle les lèvres, n’est-ce pas ?
-Oui… Puisque Els…
-…Je m’en doutais. Venez avec moi je vais vous montrer, nous coupa-t-elle.
Elle nous entraîna à nouveau dans la fameuse galerie des souvenirs. Revenir à cet endroit pour la troisième fois de la journée m’intrigua fortement. Mamie se dirigea vers l’image d’Elsa que j’avais aperçu tout à l’heure, pliée en deux au milieu d’un sol tâché de sang avec le corps sans vie d’Olaf.
-Je t’écoute Anna, reprit-t-elle.
Elle leva son index et le tourna dans le sens des aiguilles d’une montre. Je n’attendis pas qu’elle s’arrête avant de déblatérer :
-Je voulais savoir ce que tu sous-entendais tout à l’heure quand tu as dit que ce n’était pas l’heure d’Elsa ? Kristoff et elle que vont-ils devenir du coup ? Et puis comment sais-tu qu’elle ne devait pas mourir ?
-Je devrais me douter que tu ne pouvais pas te passer de ta sœur. Bien…Observez tous les deux, préconisa-t-elle.
Elle tourna alors le souvenir à un rythme ni trop lent ni trop rapide. Nous aperçûmes alors ma sœur et son mari au fil du temps. Ils restèrent longtemps habillés de noirs pour marquer notre deuil. Puis nous fîmes un bond dans le temps et le ventre d'Elsa s'arrondit de nouveau. Olaf devait sans doute être remplacé. Les images continuaient de défiler, attachant des traces de vieillesses sur les visages et les corps des deux amants. Elsa avait plusieurs enfants autour d’elle à présent : deux garçons et deux filles, tous blonds comme leurs parents. Ils semblaient fatigués et inquiets. Ils se trouvaient dans un paysage non loin de la plaine des trolls.
-Que se passe-t-il Kristoff ? Demandait la voix de ma sœur. Pourquoi avons-nous dû partir en catastrophe ?!
-Des attaques…Arendelle a été envahi par le duc de Weselton qui s’est associé avec le roi Karl des îles du Sud pour nous anéantir, Ils ont même décimé les Northuldra.
-Mais ce n’est pas possible ! S’était-elle révoltée. Il aurait fallu se battre ! Défendre notre terre !
-Ta survie est plus importante que le reste ma déesse… Murmurait Kristoff avec tendresse.
Le souvenir s’arrêta soudainement sur cette dernière image.
-Et la suite ? M’impatientai-je.
-Si je ne peux pas aller plus loin c’est que la mort est proche, je ne peux malheureusement pas l’anticiper car on ne trompe pas la mort et il est impossible de savoir exactement l’heure précise.
Je fermai les yeux, étourdie par la situation même si j'avais compris à la voix de Mamie qu'elle ne disait pas la vérité. Ce n'était pas plus mal puisque je ne voulais pas savoir. Hans m’embrassa les cheveux pour m'apaiser.
-Il faut rester positive ma chérie. Mamie a répondu à ta question. Elsa et Kristoff ont de beaux jours devant eux, malgré tout, me chuchota-t-il.
J’hochai la tête, déglutissant péniblement. Je n’étais pas satisfaite de ce que je venais de voir. Tout se terminait mal que ce soit Arendelle, notre famille, notre peuple.
-Comment arrives-tu à contrôler le temps et l’espace ? Demandai-je soudain fascinée. Pourrais-tu m’apprendre ?
-Bien sûr que je peux ma petite Piceaerd, le plus gros du travail a déjà été fait avec toi, donne ton index, tout sera développé dans l’histoire pour l’apprentissage.
Docile, je traçai à l’aveuglette le chemin que suivait ma Grand-mère. Elle me fit faire des spirales sur un souvenir qui me concernait. J’étais dans une grotte qui ressemblaient aux Cavernes Perdues en pleine conversation avec une projection de moi petite. Quand j’avançai un peu plus tard, la petite Anna se transforma en une belle femme.
-C’était Emma Piceaerd, votre mère commune à Hans et toi-même, gardienne de l’Yggdrasil dans cette vie-là...Mais aussi la première chamane, précisa Mamie.
Ce qui me déstabilisa. Je m’arrêtai immédiatement.
-Pourrai-je essayer ? Demanda à son tour Hans.
Grand-mère secoua la tête.
-Pas toi mon petit Picéaerd. Tu n’es ni chamane, ni un troll. Ton aura n’est pas assez puissante pour ce genre de pratique.
-Bien Mamie, répondit-il déçu.
Je l’entourai de mes bras pour ne pas faire grandir sa peine.
-Mais Anna peut te montrer si elle veut, reprit-elle, ne pratiquez pas trop longtemps. Même mort l’énergie est importante. Je prends de l’avance et vais vérifier que les autres n’ont pas tous fini dans le Niflheim. A tout de suite, conclut-elle.
Nous acquiesçâmes et elle partit.
-Alors comme ça plusieurs de nos vies auraient été emmêlées ? Minauda Hans tout en me faisant un sourire enjôleur.
Je frissonnai d’avance. Devais-je lui montrer le véritable homme qu’il aurait dû être ou bien qu’il avait été ? Mon mari s’impatienta. Je soupirai et prévins :
-Surtout ne te vexe pas…
Nous nous déplaçâmes alors vers un pan du mur où j’avais reconnu les souvenirs de mon rêve. J’avançai alors jusqu’au moment de notre rencontre dans la barque.
-J’ai 18 et toi 21 ans là, précisai-je.
-Tu es toute belle dans cette robe verte qui dénude tes épaules à la perfection, dit-il en m’embrassant.
Je rougis mais continuais le parcours jusqu’au moment où nous nous chantâmes notre amour et qu’Hans me fit sa demande en mariage.
-Hum…Comme quoi certaines choses restent pareilles pour n’importe quelle vie ! S’exclama-t-il.
-Oui…Enfin presque…Les buts ne sont pas toujours les mêmes…Repris-je péniblement.
Pour confirmer mon dire je l’amenais au moment où nous étions sur le point de nous embrasser avant qu’il ne me trahisse. Mon mari pâlit immédiatement de honte. J’hésitai à l’achever mais finalement je passai directement au moment où il leva son épée pour tuer Elsa et que je m’interposai entre eux deux. Son teint devint encore plus crayeux.
-Je suis désolée… Je n’aurais pas dû te montrer, déblatérai-je.
-Tu n’y es pour rien… Je voulais savoir… Donc dans cette vie-là je ne valais pas mieux que mon père si je comprends bien ?
Je secouai la tête.
-C’était dans celle-là que tu aimais Kristoff ? Insista-t-il.
Je perçus une pointe de jalousie mais acquiesçai.
-Montre-moi ! Ordonna-t-il.
-Je ne suis pas sûre que ce soit une bonne idée.
-Anna s’il te plaît.
Je respirai un bon coup avant de remonter à notre rencontre chez Oaken. Puis j’avançai jusqu’au moment où les trolls avaient cru que nous étions ensemble. Je continuai avec le retour au château, le premier baiser, Kristoff qui clame son amour pour moi perdu dans les bois de ma Forêt Enchantée, la demande en mariage et notre fameux moment d’intimité contre le mur.
-Hum… Je comprends mieux les raisons qui te poussaient à vouloir le conquérir, murmura Hans gêné.
-Ce n’est plus le cas maintenant, déclarai-je chassant le trouble qu’avaient ranimé les souvenirs au plus profond de mon être.
Mon mari me prit alors violemment contre lui pour une étreinte qui surpassait la mort. Sa bouche chercha la mienne et me picora dans un mélange d’amour et de soulagement. Lorsque nous nous relâchâmes , rouge de confusion, Hans conclut :
-Je promets de toujours veiller sur toi ma petite femme, ma belle Anna. De ne jamais te faire le moindre mal.
-Merci mon amour, souris-je.
Sous un échange de « Je t’aime », nous nous embrassâmes encore avant d’aller rejoindre Mamie. Nous arrivâmes en précipitation dans la hutte sous les yeux étonnés de nos proches.
-Vous n’avez pas commencé au moins ?! Criai-je alors que le repas était en train d’être posé sur la table.
-Commencé quoi ma petite Picéaerd ? Demanda à son tour Mamie avec un sourire.
-Bah l’histoire, termina Hans.
-Non… Votre chère Grand-Mère attendait que vous arriviez, grinça Papa. Ce qui est chose faite !
Nous prîmes le souper d’abord. Nous n’étions plus à une heure de plus dans cette temporalité mortuaire. Une fois le ragoût terminé, Nous nous recroquevillâmes enfin sur des tapis en peaux de rennes autour de Mamie. Elle s’arma alors d’une bougie qui reflétait sa silhouette pâle et murmura telle une conteuse :
-Il était une fois en pays Northuldra…Par une nuit du 13 décembre...
-Tu es prête à entendre mon histoire ma chérie ? Répéta Mamie.
J’hochai la tête encore frustrée par la tournure de la situation. Papy m’envoya un sourire encourageant.
-Très bien, renchérit Mamie. Tout commença par un jour du 13 décem…
-Anna attends ! S’exclama soudain Aren qui était sur le point de fermer la porte de la hutte. Attends ! Il y a un point lumineux là-bas !
D’un geste puissant il indiqua un halo mordoré qui provenait du début de l’Helveg. Nous allâmes le rejoindre. Plissant les yeux, je sentis alors une chaleur me transpercer de l’intérieur. Une force invisible me poussait vers cette lumière. Un visage me traversa bientôt l’esprit et je faillis tomber à la renverse.
-Mamie… C’est Elsa ! M’exclamai-je à la fois terrifiée et soulagée de pouvoir retrouver ma sœur.
Sans hésiter, je courus hors de la chaumière.
-Elsa ! Je suis là ! M’écriai-je, Elsa ma grande sœur chérie ! J’arrive ! N’aie pas peur !
-Anna… Entendis-je dans un écho lointain.
Ma précieuse sœur leva des yeux meurtris, gonflés de larmes. Je découvris avec horreur qu’une flaque de sang gisait à ses pieds. Mais il n’y avait pas que ça. Un être, trop petit pour vivre était également là.
-Oh mon Dieu, Olaf… Murmurai-je, pleurant moi-même la mort précoce d’Helga.
-Anna… Répéta Elsa en fermant les yeux.
Elle s’abattit au sol. Son âme s’éleva alors hors de son corps.
-Tends-moi la main, dis-je prête à la prendre.
Nous étions sur le point de nous toucher quand je fus subitement arrêtée par Mamie.
-Ne fais pas ça ma petite Piceaerd ! Ordonna-t-elle fermement.
-Mais pourquoi ? Regarde comme elle souffre ! Insistai-je, alors qu’elle renvoyait l’âme dans son corps.
-Ce n’est pas son heure, répondit-elle, nous aurons besoin d’Elsa pour quelque chose d’important… Mais je ne peux pas t’en dire plus maintenant.
-Si c’était si simple pourquoi n’as-tu pas fait pareil avec nous ?! Plaidai-je à nouveau frustrée. Je pourrai continuer à vivre ! Être dans les bras d’Hans ! Avoir mon bébé !
-Je comprends ton injustice ma petite Picéaerd, mais fais-moi confiance, je sais ce que je fais.
Faire confiance à Mamie… ça c’était indéniable. Le cœur rongé de rancœur, je vis alors ma sœur se remettre peu à peu dans les bras de Kristoff. Ce même homme qui se reflétait plein d’amour pour moi dans les souvenirs figés de la galerie.
-La vie est vraiment mal faite, soupirai-je.
-Dans ce cas heureusement que tu es morte, lança mon aïeule sur un ton malicieux. Oh Anna ! Cesse de bougonner et vient te serrer contre moi.
Je l’enlaçai fortement alors que l’image de ma sœur et son mari disparut.
-Que va-t-il se passer pour eux ? Demandai-je.
-Rien qui te concerne, répondit-t-elle.
Elle laissa un silence avant d’ajouter avec un grand sourire :
-Du moins pour l’instant.
-Qu’est-ce que ça veut dire ? Pourquoi tant de mystères ? Questionnai-je.
Mamie m’entoura de son épaule.
-Disons que si j’arrive à te raconter mon histoire, tu finiras par le comprendre. Mais pour cela il faudrait peut être que nous retournions dans la hutte.
-C’est une bonne idée, m’enquis-je.
Kirsten revint alors vers Mamie et lui murmura quelque chose à l’oreille. Un sourire illumina immédiatement le visage de ma Grand-Mère.
-J’en connais une qui va être contente, minauda-t-elle. Allez viens Anna.
Sans que je puisse comprendre sa phrase, nous retournâmes dans son logis. Mon coeur mort manqua tout de même un battement en apercevant de nouveaux arrivants.
-Oh mes aïeux Hans ! Criai-je folle de joie.
Je ne réfléchis pas plus et me ruai dans les bras de mon mari. Il m’entoura de tout son être et me fit virevolter dans les airs.
-Oh ma Anna chérie, tu es là toi aussi. La mort sera moins douloureuse à présent, murmura-t-il en m’embrassant éperdu d’amour.
J’hochai la tête, incapable de parler tellement j’étais heureuse. Hans finit cependant par me relâcher et je me tournai aussitôt vers mes parents. Mes traits se durcirent immédiatement. Je leur crachai tout de suite mes accusations :
-Tout est à cause de vous une fois de plus ! Je vous avais dit qu’il ne fallait pas s’aventurer à Ahtohallan ! Que le Nokk allait nous noyer ! A cause de vous j’ai perdu Helga ! Elsa et Kristoff ! Un futur prometteur en Arendelle et à Kraberg !
-Du calme ma petite Picéaerd, protesta Mamie en me posant une main sur mon épaule.
-Epargne-nous tes jérémiades s’il te plaît ! Fulmina Papa, tu vois bien que nous sommes dans la même situation que toi ! Nous l’avons bien payés nous aussi. Ta mère aussi n’a plus son enfant !
-Agnarr ne l’accablez pas non plus, continua Mamie. Quant à toi Anna, tu vois bien qu’il n’y a pas besoin de mourir pour perdre son bébé. Elsa est dans le même cas que vous deux.
Maman sursauta alors que Père me tira une nausée en répliquant :
-Dans ce cas pas de descendants pour Arendelle dans l’immédiat.
-C’est donc tout ce qui vous préoccupe en ce moment mon Gendre ?! S’étonna Mamie. Je croyais que vous vouliez connaître la vérité à propos de votre Père.
-Vous avez raison. En réalité s’il y a bien une coupable ici c’est plutôt vous Belle-Maman ! Vous et votre maudit peuple ! Reprit-il en colère.
-Je vous conseille de ne pas trop vous méprendre, rétorqua Mamie toujours avec une extrême distance, d’une vous faites vraiment une mauvaise impression pour votre première rencontre avec votre beau-père, de deux si vous continuer sur ce chemin de vengeance vous ne vaudrez pas mieux que le roi Runeard et irait directement dans le Muspelheim ou le Niflheim...Ce n'est pas de gaieté de cœur que je vous dis ça… Ma Mère elle-même y est !
-Cela veut-il dire que nous avions bien raison ? S’enquit Papa un sourire pervers aux lèvres.
Mamie hocha humblement la tête.
-Tout à fait...Du moins... La haine est humaine et touche tout le monde y compris ceux qu’on aime. Mais il se peut que dans d’autres moments on se rachète comme c’est le cas pour Hans par exemple, murmura-t-elle tout en nous envoyant un regard bienveillant à mon mari et à moi.
-Ai-je fait quelque chose de mal ? Demanda mon beau prince en me cajolant le dos.
-Disons que fût plusieurs vies où tu as très bien pu être tellement rabaissé par tes parents que tu ne cherchais que la vengeance aussi. Mais tu as su te faire pardonner en te sacrifiant et devenir ainsi un héros, répondit Mamie.
-Pardonne-moi Grand-Mère je n’ai rien compris, renchérit Hans.
Je l’embrassai sur la joue n’ayant pas non plus tous les souvenirs dont venait de parler notre aïeule.
-Encore une fois si je n’arrive pas à commencer le récit de ma vie je ne pourrai pas plus t’éclairer sur tes actes, admit-elle avec un sourire.
-Alors qu’attendons-nous ?! M’écriai-je en me dirigeant autour de la table, moi je suis impatiente de savoir !
-Si ça peut nous aider à avoir le fin mot de l’histoire sur le conflit Northuldra/Arendellien, je consens à avoir votre roman, dit à son tour Papa.
Il se rapprocha alors de Maman et lui caressa délicatement la main.
-N’ayez crainte vous saurez tout. Et vous en apprendrez même sur Iduna, rétorqua-t-elle.
Je regardai à nouveau ma Mère. Contrairement à ce qu’on pourrait croire elle ne semblait pas partager l’allégresse générale. Des larmes perlèrent bientôt dans ses yeux tandis qu’elle scrutait Papy.
-Je crois que nous avons un dernier petit problème à régler avant cela ma Anna d'amour, dit-il gentiment en dépassant Mamie.
Ils se regardèrent et elle murmura :
-Vas-y mon Elysia.
Il s’avança doucement vers Maman pour ne pas la brusquer. Elle baissa les yeux et semblait avoir retrouvé une dizaine d’années. Papa s’éloigna légèrement pour leur laisser un peu d’intimité.
-Ainsi, ma petite Iduna est devenue une belle femme et maman, dit simplement Grand-père en l’observant d’un air attendri.
Elle se contenta d’hocher la tête n’arrivant pas à le regarder dans les yeux.
-Viens donc dans mes bras mon petit Ange de l'Air que je t’embrasse, reprit-il.
Maman ne mit pas longtemps à se retrouver contre lui. Elle pleura longuement dans son cou et finit par chuchoter :
-Pardon d’être partie. Pardon de vous avoir fait du mal à Maman et à toi.
-On ne peut pas refaire le passé…
-Hum…Hum…Elysia, commença Mamie.
-…Pardon. Je ne voulais pas dire ça comme ça… Disons plutôt que maintenant nous allons pouvoir aller de l’avant.
Maman sourit alors qu’elle reçut une risette sur la joue.
-Bien et maintenant si tu me présentais ? Proposa-t-il en s’approchant de Papa.
Ce dernier lui serra la main mal à l’aise. Je suivis la scène, heureuse qu’il n’y ait pas de mépris finalement.
-C’est donc vous qui avez enlevé le cœur de ma fille ? Dit Grand-père d’un air serein.
-Oui…Enfin…Je crois…Monsieur, bredouilla-t-il, rouge pivoine.
-Vous croyez ? la taquina-t-il.
-Elysia laisse-le tranquille, intervint Mamie, Agnarr est...Le fils de Runeard.
-Quel hasard ! M'enfin ! J'ai bien le droit de le titiller un peu ! C’est de bonne guerre ! Tu as vu comment il vient de traiter ton peuple.
-Ton ? Releva à son tour Hans. Mais tu n’es pas Northuldra, Papy ?
Mamie soupira.
-Laisse-moi deviner… C’est expliqué dans ton histoire c’est ça ? Intervins-je.
-Je crains qu’à ce rythme-là, elle ne sera pas finie d’être racontée avant une centaine d’années.
-Est-ce si grave puisque nous sommes dans l’Helveg ? Souleva Papa.
Mamie lui jeta un regard si noir qu’il préféra se tourner vers Maman. Papy vint l’entourer pour la déstresser.
-Pourquoi n’emmènerais-tu pas Anna et Hans faire un petit tour pendant que nous faisons plus ample connaissance ? Quémanda Papy, je te promets qu’après ça tu pourras tout nous raconter.
Mamie fit une moue dubitative mais consentit quand même à nous faire sortir Hans et moi de la hutte.
-Très bien, annonça-t-elle après un long moment. Mes petits Picéaerd venez avec moi, Elysia surveille le ragoût de rennes pendant ce temps-là.
Grand-mère nous mena dehors tandis qu’Aren et Kirsten nous firent faux bond pour se rendre eux-mêmes dans leur propre reproduction du château d'Arendelle.
-J’ignorai que même mort nous devions manger, pouffai-je tout en me collant à Hans.
-Oh ce monde révèle beaucoup de surprises… Murmura Mamie. Mais je sens ma petite Piceaerd qu’une question encore plus importante que de savoir que tu peux te délecter de nourriture te brûle les lèvres, n’est-ce pas ?
-Oui… Puisque Els…
-…Je m’en doutais. Venez avec moi je vais vous montrer, nous coupa-t-elle.
Elle nous entraîna à nouveau dans la fameuse galerie des souvenirs. Revenir à cet endroit pour la troisième fois de la journée m’intrigua fortement. Mamie se dirigea vers l’image d’Elsa que j’avais aperçu tout à l’heure, pliée en deux au milieu d’un sol tâché de sang avec le corps sans vie d’Olaf.
-Je t’écoute Anna, reprit-t-elle.
Elle leva son index et le tourna dans le sens des aiguilles d’une montre. Je n’attendis pas qu’elle s’arrête avant de déblatérer :
-Je voulais savoir ce que tu sous-entendais tout à l’heure quand tu as dit que ce n’était pas l’heure d’Elsa ? Kristoff et elle que vont-ils devenir du coup ? Et puis comment sais-tu qu’elle ne devait pas mourir ?
-Je devrais me douter que tu ne pouvais pas te passer de ta sœur. Bien…Observez tous les deux, préconisa-t-elle.
Elle tourna alors le souvenir à un rythme ni trop lent ni trop rapide. Nous aperçûmes alors ma sœur et son mari au fil du temps. Ils restèrent longtemps habillés de noirs pour marquer notre deuil. Puis nous fîmes un bond dans le temps et le ventre d'Elsa s'arrondit de nouveau. Olaf devait sans doute être remplacé. Les images continuaient de défiler, attachant des traces de vieillesses sur les visages et les corps des deux amants. Elsa avait plusieurs enfants autour d’elle à présent : deux garçons et deux filles, tous blonds comme leurs parents. Ils semblaient fatigués et inquiets. Ils se trouvaient dans un paysage non loin de la plaine des trolls.
-Que se passe-t-il Kristoff ? Demandait la voix de ma sœur. Pourquoi avons-nous dû partir en catastrophe ?!
-Des attaques…Arendelle a été envahi par le duc de Weselton qui s’est associé avec le roi Karl des îles du Sud pour nous anéantir, Ils ont même décimé les Northuldra.
-Mais ce n’est pas possible ! S’était-elle révoltée. Il aurait fallu se battre ! Défendre notre terre !
-Ta survie est plus importante que le reste ma déesse… Murmurait Kristoff avec tendresse.
Le souvenir s’arrêta soudainement sur cette dernière image.
-Et la suite ? M’impatientai-je.
-Si je ne peux pas aller plus loin c’est que la mort est proche, je ne peux malheureusement pas l’anticiper car on ne trompe pas la mort et il est impossible de savoir exactement l’heure précise.
Je fermai les yeux, étourdie par la situation même si j'avais compris à la voix de Mamie qu'elle ne disait pas la vérité. Ce n'était pas plus mal puisque je ne voulais pas savoir. Hans m’embrassa les cheveux pour m'apaiser.
-Il faut rester positive ma chérie. Mamie a répondu à ta question. Elsa et Kristoff ont de beaux jours devant eux, malgré tout, me chuchota-t-il.
J’hochai la tête, déglutissant péniblement. Je n’étais pas satisfaite de ce que je venais de voir. Tout se terminait mal que ce soit Arendelle, notre famille, notre peuple.
-Comment arrives-tu à contrôler le temps et l’espace ? Demandai-je soudain fascinée. Pourrais-tu m’apprendre ?
-Bien sûr que je peux ma petite Piceaerd, le plus gros du travail a déjà été fait avec toi, donne ton index, tout sera développé dans l’histoire pour l’apprentissage.
Docile, je traçai à l’aveuglette le chemin que suivait ma Grand-mère. Elle me fit faire des spirales sur un souvenir qui me concernait. J’étais dans une grotte qui ressemblaient aux Cavernes Perdues en pleine conversation avec une projection de moi petite. Quand j’avançai un peu plus tard, la petite Anna se transforma en une belle femme.
-C’était Emma Piceaerd, votre mère commune à Hans et toi-même, gardienne de l’Yggdrasil dans cette vie-là...Mais aussi la première chamane, précisa Mamie.
Ce qui me déstabilisa. Je m’arrêtai immédiatement.
-Pourrai-je essayer ? Demanda à son tour Hans.
Grand-mère secoua la tête.
-Pas toi mon petit Picéaerd. Tu n’es ni chamane, ni un troll. Ton aura n’est pas assez puissante pour ce genre de pratique.
-Bien Mamie, répondit-il déçu.
Je l’entourai de mes bras pour ne pas faire grandir sa peine.
-Mais Anna peut te montrer si elle veut, reprit-elle, ne pratiquez pas trop longtemps. Même mort l’énergie est importante. Je prends de l’avance et vais vérifier que les autres n’ont pas tous fini dans le Niflheim. A tout de suite, conclut-elle.
Nous acquiesçâmes et elle partit.
-Alors comme ça plusieurs de nos vies auraient été emmêlées ? Minauda Hans tout en me faisant un sourire enjôleur.
Je frissonnai d’avance. Devais-je lui montrer le véritable homme qu’il aurait dû être ou bien qu’il avait été ? Mon mari s’impatienta. Je soupirai et prévins :
-Surtout ne te vexe pas…
Nous nous déplaçâmes alors vers un pan du mur où j’avais reconnu les souvenirs de mon rêve. J’avançai alors jusqu’au moment de notre rencontre dans la barque.
-J’ai 18 et toi 21 ans là, précisai-je.
-Tu es toute belle dans cette robe verte qui dénude tes épaules à la perfection, dit-il en m’embrassant.
Je rougis mais continuais le parcours jusqu’au moment où nous nous chantâmes notre amour et qu’Hans me fit sa demande en mariage.
-Hum…Comme quoi certaines choses restent pareilles pour n’importe quelle vie ! S’exclama-t-il.
-Oui…Enfin presque…Les buts ne sont pas toujours les mêmes…Repris-je péniblement.
Pour confirmer mon dire je l’amenais au moment où nous étions sur le point de nous embrasser avant qu’il ne me trahisse. Mon mari pâlit immédiatement de honte. J’hésitai à l’achever mais finalement je passai directement au moment où il leva son épée pour tuer Elsa et que je m’interposai entre eux deux. Son teint devint encore plus crayeux.
-Je suis désolée… Je n’aurais pas dû te montrer, déblatérai-je.
-Tu n’y es pour rien… Je voulais savoir… Donc dans cette vie-là je ne valais pas mieux que mon père si je comprends bien ?
Je secouai la tête.
-C’était dans celle-là que tu aimais Kristoff ? Insista-t-il.
Je perçus une pointe de jalousie mais acquiesçai.
-Montre-moi ! Ordonna-t-il.
-Je ne suis pas sûre que ce soit une bonne idée.
-Anna s’il te plaît.
Je respirai un bon coup avant de remonter à notre rencontre chez Oaken. Puis j’avançai jusqu’au moment où les trolls avaient cru que nous étions ensemble. Je continuai avec le retour au château, le premier baiser, Kristoff qui clame son amour pour moi perdu dans les bois de ma Forêt Enchantée, la demande en mariage et notre fameux moment d’intimité contre le mur.
-Hum… Je comprends mieux les raisons qui te poussaient à vouloir le conquérir, murmura Hans gêné.
-Ce n’est plus le cas maintenant, déclarai-je chassant le trouble qu’avaient ranimé les souvenirs au plus profond de mon être.
Mon mari me prit alors violemment contre lui pour une étreinte qui surpassait la mort. Sa bouche chercha la mienne et me picora dans un mélange d’amour et de soulagement. Lorsque nous nous relâchâmes , rouge de confusion, Hans conclut :
-Je promets de toujours veiller sur toi ma petite femme, ma belle Anna. De ne jamais te faire le moindre mal.
-Merci mon amour, souris-je.
Sous un échange de « Je t’aime », nous nous embrassâmes encore avant d’aller rejoindre Mamie. Nous arrivâmes en précipitation dans la hutte sous les yeux étonnés de nos proches.
-Vous n’avez pas commencé au moins ?! Criai-je alors que le repas était en train d’être posé sur la table.
-Commencé quoi ma petite Picéaerd ? Demanda à son tour Mamie avec un sourire.
-Bah l’histoire, termina Hans.
-Non… Votre chère Grand-Mère attendait que vous arriviez, grinça Papa. Ce qui est chose faite !
Nous prîmes le souper d’abord. Nous n’étions plus à une heure de plus dans cette temporalité mortuaire. Une fois le ragoût terminé, Nous nous recroquevillâmes enfin sur des tapis en peaux de rennes autour de Mamie. Elle s’arma alors d’une bougie qui reflétait sa silhouette pâle et murmura telle une conteuse :
-Il était une fois en pays Northuldra…Par une nuit du 13 décembre...
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le passé 3 : Les souvenirs d'une Grand-Mère : Attention contenus mature !
Sam 05 Sep 2020, 18:51
"Alors c'est ça le paradis? Réunir 6 trous de balle en cercle et s'envoyer des fions?"
Un premier chapitre qui introduit bien le concept de multivers dans cette saga (enfin il avait peut être déjà été introduit avant, mais je m'en rappelle plus très bien ^^').
La première partie m'a fait bien rire : tout ce sel et ces punchlines badass dans leurs gueules... Mamie et Agnar ont fait fort là X) Les gars, vous êtes au paradis sérieux, relax!
Bon c'est sûr que ça rend le tout très dynamique, pour une introduction c'est pas mal
Après le reste du chapitre était beaucoup de la chasse à la référence, des petits bonbons distribués aux fans de la saga, sympathique quoi
Encore une fois, ça rend tout ça assez léger et dynamique, donc c'est une introduction plutôt enjaillante, et c'est peut être pas un mal, mais je te cache pas que j'aurais pas été contre une continuité un peu plus marquée entre le ton des 2 derniers chapitres et celui-ci. On a quand même TOUT LE MONDE qui est MORT, et on se retrouve dans l'Helveg... Je trouve que ç'aurait été bien de marquer un peu plus l'ambiance de ce lieu quand même très spécial, marquer le côté nous sommes morts, maintenant on a une vision différente des choses, peut être un côté plus apaisé, plus mélancolique.
On l'a eu un peu quand Iduna revoit son père, ce passage était cool d'ailleurs , mais sinon ça se dispute, ça plaisante, ça fait des petits sous entendus coquins, ça prend un repas en famille comme d'hab... Certes ça rend ces "retrouvailles" dynamiques, mais ça casse vraiment beaucoup avec le ton des derniers chapitres et finalement l'impression que j'en ai retirée c'est "bah ils sont morts... Bon ça change pas grand chose finalement".
Mais bon, c'était un premier chapitre, ça sera peut-être retravaillé dans la suite ^^
En tout cas une intro sympa fan service (au sens littéral du terme), que va-t-il bien pouvoir se passer alors puisque tout le monde est mort? Elsa et Kristoff vont-ils porter toute cette histoire à eux tout seuls? On verra bien
Un premier chapitre qui introduit bien le concept de multivers dans cette saga (enfin il avait peut être déjà été introduit avant, mais je m'en rappelle plus très bien ^^').
La première partie m'a fait bien rire : tout ce sel et ces punchlines badass dans leurs gueules... Mamie et Agnar ont fait fort là X) Les gars, vous êtes au paradis sérieux, relax!
Bon c'est sûr que ça rend le tout très dynamique, pour une introduction c'est pas mal
Après le reste du chapitre était beaucoup de la chasse à la référence, des petits bonbons distribués aux fans de la saga, sympathique quoi
Encore une fois, ça rend tout ça assez léger et dynamique, donc c'est une introduction plutôt enjaillante, et c'est peut être pas un mal, mais je te cache pas que j'aurais pas été contre une continuité un peu plus marquée entre le ton des 2 derniers chapitres et celui-ci. On a quand même TOUT LE MONDE qui est MORT, et on se retrouve dans l'Helveg... Je trouve que ç'aurait été bien de marquer un peu plus l'ambiance de ce lieu quand même très spécial, marquer le côté nous sommes morts, maintenant on a une vision différente des choses, peut être un côté plus apaisé, plus mélancolique.
On l'a eu un peu quand Iduna revoit son père, ce passage était cool d'ailleurs , mais sinon ça se dispute, ça plaisante, ça fait des petits sous entendus coquins, ça prend un repas en famille comme d'hab... Certes ça rend ces "retrouvailles" dynamiques, mais ça casse vraiment beaucoup avec le ton des derniers chapitres et finalement l'impression que j'en ai retirée c'est "bah ils sont morts... Bon ça change pas grand chose finalement".
Mais bon, c'était un premier chapitre, ça sera peut-être retravaillé dans la suite ^^
En tout cas une intro sympa fan service (au sens littéral du terme), que va-t-il bien pouvoir se passer alors puisque tout le monde est mort? Elsa et Kristoff vont-ils porter toute cette histoire à eux tout seuls? On verra bien
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Flowers with their names forgotten
Trampled into dust they're fallen,
Birds with broken wings are crying:
Wind can never take them flying.
Scream and cry but none will hear you,
Plead and beg but none will help you.
You no longer live as cattle:
Will you rise and join the battle?
Pigs will sneer at the steadfast
As we climb o'er the dead, keep advancing ahead!
Live your life in peace like you're just a sheep
But wolves will never lose their freedom.
Channel the anger swelling inside you,
Fighting the boundary 'till you break through.
Deep in your soul there's no hesitation
So make yourself the one - the Hunter!
Hungry to kill, you'll never forget this.
Piercing the sky with scarlet vengeance,
Bloody the bow and arrow in crimson,
Rally the hunters to war.
Trampled into dust they're fallen,
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Bloody the bow and arrow in crimson,
Rally the hunters to war.
Re: [Ansa's Stories] Retour vers le passé 3 : Les souvenirs d'une Grand-Mère : Attention contenus mature !
Sam 05 Sep 2020, 20:57
J'ai pas vraiment grand chose à dire sur ce chapitre, si ce n'est qu'il reste très bon dans l'ensemble.
En fait il s'agit plus d'un chapitre de rappel de la précédente fic, histoire de ne pas perdre le lecteur familier ou d'avertir au nouveau lecteur qu'il faut avoir lu Retour vers le passé 2 avant de lire celui-ci. Mais ça reste du bon rappel, seulement de l'essentiel et pas de détails inutiles.
Pour le reste, et comme l'a dit @M.Baggins, le postulat de départ est assez marrant, de voir toute la famille assez divisé entre certains membres de de voir se côtoyer entre eux en se balançant de l'acide verbal mais en se rappelant que l'important est de se focaliser sur ceux chez qui on a le plus d'attache, à savoir Anna, Mamie et Iduna et que c'est Mamie qui va nous raconter ses histoires et légendes comme tout parent à son enfant
Un bon début, malgré le côté "reste-que-si-tu-connais-l'histoire-précédente", j'ai hâte de quoi la suite en retournera.
En fait il s'agit plus d'un chapitre de rappel de la précédente fic, histoire de ne pas perdre le lecteur familier ou d'avertir au nouveau lecteur qu'il faut avoir lu Retour vers le passé 2 avant de lire celui-ci. Mais ça reste du bon rappel, seulement de l'essentiel et pas de détails inutiles.
Pour le reste, et comme l'a dit @M.Baggins, le postulat de départ est assez marrant, de voir toute la famille assez divisé entre certains membres de de voir se côtoyer entre eux en se balançant de l'acide verbal mais en se rappelant que l'important est de se focaliser sur ceux chez qui on a le plus d'attache, à savoir Anna, Mamie et Iduna et que c'est Mamie qui va nous raconter ses histoires et légendes comme tout parent à son enfant
Un bon début, malgré le côté "reste-que-si-tu-connais-l'histoire-précédente", j'ai hâte de quoi la suite en retournera.
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le passé 3 : Les souvenirs d'une Grand-Mère : Attention contenus mature !
Sam 05 Sep 2020, 22:20
M.Baggins a écrit:
"Alors c'est ça le paradis? Réunir 6 trous de balle en cercle et s'envoyer des fions?" Razz
Un premier chapitre qui introduit bien le concept de multivers dans cette saga (enfin il avait peut être déjà été introduit avant, mais je m'en rappelle plus très bien ^^').
La première partie m'a fait bien rire : tout ce sel et ces punchlines badass dans leurs gueules... Mamie et Agnar ont fait fort là X) Les gars, vous êtes au paradis sérieux, relax! Razz
Après le reste du chapitre était beaucoup de la chasse à la référence, des petits bonbons distribués aux fans de la saga, sympathique quoi Smile
Encore une fois, ça rend tout ça assez léger et dynamique, donc c'est une introduction plutôt enjaillante, et c'est peut être pas un mal, mais je te cache pas que j'aurais pas été contre une continuité un peu plus marquée entre le ton des 2 derniers chapitres et celui-ci. On a quand même TOUT LE MONDE qui est MORT, et on se retrouve dans l'Helveg... Je trouve que ç'aurait été bien de marquer un peu plus l'ambiance de ce lieu quand même très spécial, marquer le côté nous sommes morts, maintenant on a une vision différente des choses, peut être un côté plus apaisé, plus mélancolique.
On l'a eu un peu quand Iduna revoit son père, ce passage était cool d'ailleurs Wink, mais sinon ça se dispute, ça plaisante, ça fait des petits sous entendus coquins, ça prend un repas en famille comme d'hab... Certes ça rend ces "retrouvailles" dynamiques, mais ça casse vraiment beaucoup avec le ton des derniers chapitres et finalement l'impression que j'en ai retirée c'est "bah ils sont morts... Bon ça change pas grand chose finalement".
Mais bon, c'était un premier chapitre, ça sera peut-être retravaillé dans la suite ^^
En tout cas une intro sympa fan service (au sens littéral du terme), que va-t-il bien pouvoir se passer alors puisque tout le monde est mort? Elsa et Kristoff vont-ils porter toute cette histoire à eux tout seuls? On verra bien Very Happy
Tout d'abord ta citation restera la plus belle illustration de ce premier chapitre ... Je suis ravie de voir que les punchlines Agnarr/Anna ont été aussi plaisantes à la lecture que moi à l'écriture. Concernant le ton un peu plus lourd de la précédente fic, sache que dans les chapitres à venir il y en aura. Je comprends ta déception quant au fait que l'Helveg n'est pas tellement différent de la vie, mais c'est ma conception de l'endroit (Je suis élevée dans la religion catholique/protestante/juive donc c'est ma conception du paradis)... Pour te dire pas plus tard que la semaine dernière, j'ai eu la messe de rentrée et le sermon du prêtre portait sur le paradis qui était exactement la même chose que notre monde mais en meilleur. C'est également comme ça que je le voie. Après je te l'accorde c'est discutable ... Très honnêtement je ne pense pas que tu verras une évolution de l'Helveg dans la fic en général mais voilà je préfère te prévenir, je peux peut être me tromper aussi il reste encore une trentaine de chapitres après tout
Alors très clairement la fic va être coupé en deux. Dans toute une première partie on s'intéressera surtout à la jeunesse de Mamie Anna, le monde des morts servant juste de moments de pauses. En revanche dans la deuxième partie on bougera plus sur à la fois la vie de Mamie Anna, et le fait que tous les personnages soient morts et ce qu'ils vont devenir. Kristoff et Elsa... Ils seront assez balayés dans retour vers le passé 3 mais il ne faut pas oublier que cette fic sera corrélée aux secrets d'Ahtohallan .
Dov a écrit:
J'ai pas vraiment grand chose à dire sur ce chapitre, si ce n'est qu'il reste très bon dans l'ensemble.
En fait il s'agit plus d'un chapitre de rappel de la précédente fic, histoire de ne pas perdre le lecteur familier ou d'avertir au nouveau lecteur qu'il faut avoir lu Retour vers le passé 2 avant de lire celui-ci. Mais ça reste du bon rappel, seulement de l'essentiel et pas de détails inutiles.
Pour le reste, et comme l'a dit @M.Baggins, le postulat de départ est assez marrant, de voir toute la famille assez divisé entre certains membres de de voir se côtoyer entre eux en se balançant de l'acide verbal bravo mais en se rappelant que l'important est de se focaliser sur ceux chez qui on a le plus d'attache, à savoir Anna, Mamie et Iduna I love it et que c'est Mamie qui va nous raconter ses histoires et légendes comme tout parent à son enfant
Un bon début, malgré le côté "reste-que-si-tu-connais-l'histoire-précédente", j'ai hâte de quoi la suite en retournera.
Merci Dov pour ce commentaire. Comme tu l'as si bien dit, c'est très important d'avoir lu Retour vers le passé 2 pour suivre celle-là. Pour moi c'est important de le faire comprendre puisque Mamie Anna est un personnage qui vient de cette fan-fic . Comme tu l'as si bien noté Anna, Mamie et Iduna sont les piliers de la fic, je dirais même surtout Mamie et Anna !
Merci à tous les deux d'avoir pris le temps de laisser un commentaire en tous cas !
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le passé 3 : Les souvenirs d'une Grand-Mère : Attention contenus mature !
Dim 06 Sep 2020, 10:13
M.Baggins a écrit:"Alors c'est ça le paradis? Réunir 6 trous de balle en cercle et s'envoyer des fions?" Razz
Celle là elle est collector!!!
Bon eh bah voilà c'est reparti.
Alors avant toute chose les précautions d'usage:
Nous sommes dans le FCU, écrit par @Ansa... Il est donc plus que necessaire de se rappeler des gestes qui sauve!
Alors on se prépare
Et comme dit le regretté Gallabru: "LA SUITE!"
Alors d'ores et déjà... ça y est, c'était teasé, c'était annoncé, c'était pressenti mais maintenant c'est officiel... Le FCU est né!
Oh la STOP!!! STOP arrêtez tout:! Ca c'est joyeux!!! et ça ne ressemble pas à du @Ansa! ...Bon et justement puisqu'il est question de naissance... Faut-il parler d'Olaf?!
Allez maintenant c'est direct sans echauffement et à sec pour la PLS, heureusement les gestes importants ont été rappelés en début de message. Donc on repart sur le même rythme que Retour vers le passé 2 avec les événements qui te font vider une bouteille, à chialer au point de remplir une piscine olympique et à chercher un tuto youtube pour faire un noeud marin
Alors, comme dirait colère, dans le train des mauvaises nouvelles on commence donc par:
Anna est morte...mais aussi carrément toute la famille. Comme ça c'est fait.
Elsa fait une fausse couche
Et Hans apprend que dans une autre vie c'était un gros baltringue...
Bon heureusement, comme l'a dit Baggins, il y a les fions envoyés par tous. Et surtout... Oui, elle est là!!!
De retour au meilleur de sa forme. Mamie qui refait son entrée et balance direct les punchlines qui font mouche.
"Oh mais quelle horreur cette vie!
-Eh bien réjouis toi, tu es morte! "
Mais c'est surtout les fions envoyés avec Agnarr qui sont jouissifs!
Ensuite, sur le fond par grand chose à dire car c'est le tout début, mais on est bien dans la continuité du 2. Comme il a déjà été dit, le FCU étant amorçé c'était la chasse aux refs des fictions finies et maintenant on attend la suite
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le passé 3 : Les souvenirs d'une Grand-Mère : Attention contenus mature !
Dim 06 Sep 2020, 10:59
@Frantzoze je peux te prédire qu'au moins un de ses gifs sera plus que réutilisable pour le prochain chapitre !
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le passé 3 : Les souvenirs d'une Grand-Mère : Attention contenus mature !
Mar 08 Sep 2020, 18:19
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le passé 3 : Les souvenirs d'une Grand-Mère : Attention contenus mature !
Mer 09 Sep 2020, 11:31
Voici donc le premier chapitre du FCU ! Allez, normalement ça devrais être un peu plus joyeux que le chapitre bonus, tout devrait bien se passer !
Ah mais oui c'est vrai, j'avais presque oublié ce petit détail du chapitre bonus, on est en terrain connu
Blague mise à part, ma partie préféré de ce chapitre reste la grande réunion familiale, mention spéciale à la rencontre Elysia/Agnarr juste pour la réaction de notre bon roi qui fait bien moins son malin tout d'un coup. Mais ce passage m'a donné une étrange sensation, un mélange de joie de tous les retrouver et en même temps la boule au ventre de se dire qu'il se retrouve tous là parce qu'ils ont tous rencontrés la grande faucheuse. Ça n'enlève en rien le côté à la fois chaleureux et glacial des échanges, surtout par rapport au sujet d'être consumé par la haine. Parce que comme nous le savons tous :
Et mine de rien c'est un sujet que j’apprécie particulièrement dans toute la profondeur qu'il peut donner aux personnages qui y sont confrontés, j'ai donc hâte de voir quelle place cela va tenir dans cette histoire, mais les quelques prémices que l'on a ici avec cette idée de cercle vicieux entre les deux peuples me donne déjà envie. Surtout que, est-il vraiment besoin de le rappeler, c'est du passé de Mamie Anna dont nous parlons !
J'en profite pour ajouter que toute la recherche sur les noms des différents royaumes des morts de la mythologie nordique est génial, ça renforce vraiment la cohérence de l'ensemble !
Pour le mot de la fin, j'aimerais juste ajouter qu'il n'y avait qu'une seule réponse possible de la part de Mamie Anna à cette question :
Bref, j'ai hâte de lire la suite et d'enfin entendre Mamie Anna nous raconter son histoire
Ansa a écrit:Ma précieuse sœur leva des yeux meurtris, gonflés de larmes. Je découvris avec horreur qu’une flaque de sang gisait à ses pieds. Mais il n’y avait pas que ça. Un être, trop petit pour vivre était également là.
Ah mais oui c'est vrai, j'avais presque oublié ce petit détail du chapitre bonus, on est en terrain connu
Blague mise à part, ma partie préféré de ce chapitre reste la grande réunion familiale, mention spéciale à la rencontre Elysia/Agnarr juste pour la réaction de notre bon roi qui fait bien moins son malin tout d'un coup. Mais ce passage m'a donné une étrange sensation, un mélange de joie de tous les retrouver et en même temps la boule au ventre de se dire qu'il se retrouve tous là parce qu'ils ont tous rencontrés la grande faucheuse. Ça n'enlève en rien le côté à la fois chaleureux et glacial des échanges, surtout par rapport au sujet d'être consumé par la haine. Parce que comme nous le savons tous :
Et mine de rien c'est un sujet que j’apprécie particulièrement dans toute la profondeur qu'il peut donner aux personnages qui y sont confrontés, j'ai donc hâte de voir quelle place cela va tenir dans cette histoire, mais les quelques prémices que l'on a ici avec cette idée de cercle vicieux entre les deux peuples me donne déjà envie. Surtout que, est-il vraiment besoin de le rappeler, c'est du passé de Mamie Anna dont nous parlons !
J'en profite pour ajouter que toute la recherche sur les noms des différents royaumes des morts de la mythologie nordique est génial, ça renforce vraiment la cohérence de l'ensemble !
Pour le mot de la fin, j'aimerais juste ajouter qu'il n'y avait qu'une seule réponse possible de la part de Mamie Anna à cette question :
Ansa a écrit:-Comment arrives-tu à contrôler le temps et l’espace ? Demandai-je, fascinée. Pourrais-tu m’apprendre ?
Bref, j'ai hâte de lire la suite et d'enfin entendre Mamie Anna nous raconter son histoire
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le passé 3 : Les souvenirs d'une Grand-Mère : Attention contenus mature !
Ven 11 Sep 2020, 21:06
Chapitre 2 : Guerre et Paix :
J’étais à la fois envahie d'un sentiment agréable et désagréable. L’eau était chaude. J’étais nourrie. Pourtant j’étais de plus en plus à l’étroit. Dès que je voulais étendre mes jambes ou mes bras, on me caressait gentiment en me disant d’arrêter. Docile, je le faisais à chaque fois. Mais depuis quelques temps je n’en pouvais plus. J’enfonçai ma tête dans la paroi. Ça semblait encore trop étroit pour passer. J’ouvris la bouche pour crier ma colère mais l’eau s’engouffra. Je réitérai mon coup. Je sentais que j’avais besoin de partir dans cet autre monde dont me parlaient mes parents. Soudain on me réconcilia avec mon environnement. Maman m’envoyait à manger. Je me raccrochai au cordon ombilical pout que ça arrive plus vite. Finalement je n’étais pas si mal ici.
Je restai ainsi plusieurs jours encore. J’entendais Papa et Maman. Leurs voix étaient masquées par l’impact de l’eau. Ils parlaient d’un peuple qui venait d’un royaume nommé Arendelle. Ils l'avaient découvert récemment. Chaque fois que Maman les mentionnait, son ventre se contractait de peur. Elle, Papa voulaient l’attaquer car il ne leur inspirait pas confiance. Je préférai encore rester dans mon cocon car je m’y sentais en sécurité et surtout parce que je n'avais pas besoin d'efforts pour avoir de la nourriture. Je m’étais donc enroulée le cordon autour du poignet pour que ça arrive plus vite mais Maman respectait les heures du manger. Quelquefois je continuais de taper vers le bas car une force inconnue me poussait à essayer de sortir. Mais, arrivée tout à la fin du col de l’utérus c’était toujours fermé.
Pourtant Maman ne cessait de se tordre de douleurs depuis plusieurs jours. Elle voulait me voir. Elle le criait.
-Ne panique pas Helga ! S’exclamait toujours Papa.
Et puis un soir, je sentis une chaleur insoutenable proche de ma tête : Maman essayait de me brûler !
-Elle aurait dû sortir il y a une semaine Olaf ! S’exclama-t-elle se pliant contre son ventre, va chercher la guérisseuse ! Il va falloir couper ! Et emmène Pieter avec toi… Je ne veux pas qu’il assiste au spectacle.
-Mais voyons Helga… C’est… C’est impossible, bégaya-t-il.
-Je te dis qu’il faut faire ça, mes eaux ne sont pas au sol ! Mon col ne se dilate pas ! Notre fille peut mourir !
-Ne peux-tu pas attendre que l’attaque passe ?! S’inquiéta Papa. Nous avions tout prévu pour Arendelle et toi comme moi savons que Yuma ne plaisante pas avec ça !
Maman se contracta à nouveau. Sa respiration se fit plus forte et elle surenchérit colérique :
-Ne mêle pas la guerre à cela...De toute façon...Ce n'est pas comme si tu en accordais de l'importance...Olaf je te préviens si tu continues tu vas avoir deux mortes sur la conscience !
J’attendis dans la panique alors que la chaleur se dirigeait vers le bas du col. Maman se tordait de douleur : Elle hurlait de plus en plus.
-Survie ma petite chérie ! Survie ! S’il te plaît ! Priait-elle depuis ce qui me parut des heures.
Finalement Papa se fit de nouveau entendre. Et il n’était pas seul. Mouna la guérisseuse de la tribu était là. Elle donna les directives :
-Helga va t’allonger sur le lit tout de suite ! Olaf prépare une bassine d’eau bouillante pour la stérilisation des instruments. Ah ! Et il me faut aussi le linge dans lequel ira le bébé !
Maman avança péniblement. Je lui donnai des coups de pieds de mécontentement.
-Respire Helga ! Respire ! Et arrête de chauffer ton corps, cela ne sert plus à rien, préconisa-t-elle bientôt, laisse-moi te tremper le visage et compte ton nombre d’espaces entre chaque douleur. Ah ! Olaf te voilà ! Dépose la bassine-là.
-J’ai également le châle pour couvrir le bébé, reprit Papa.
-A-t-il été lavé ?
-Oui…Nous…Nous…En…Sommes…Chargés dit Maman en serrant les dents.
-Parfait. Laissons-le sur le côté. Olaf reste à côté de ta femme le temps que je prépare le breuvage et plonge les ciseaux, le fils et l’aiguille dans l’eau ! Il faut que tout soit le plus sain possible pour ouvrir le ventre.
-Pour ouvrir le ventre ?! Répéta Papa d’une voix furibonde. Mais je croyais que le nécessaire avait été fait pour… Tu sais…Enfin… La voie du bas.
-Je pourrais très bien couper en bas mais c’est plus risqué étant donné que le col n’est pas ouvert. Au moins le ventre évitera une hémorragie.
-Bon le ventre ou le vagin je m’en fiche ! Mais s’il vous plaît faites vite ! S’énerva Maman après une énième douleur.
-Calme-toi, Helga ça vient, dit la guérisseuse. Olaf va me chercher un bol pour que je puisse le stériliser et mettre le breuvage antidouleur à l’intérieur.
J’attendis encore me raccrochant toujours au cordon qui était mon seul moyen de consolation. La voix du médecin annonçait toujours :
-Olaf presse ta main sur les joues de ta femme. Surtout tu ne me regardes pas. Compris ?
-Oui. Oui, dit-il désorienté. C’est de l’éther du coup ?
-Notre peuple n’est pas assez riche pour cette solution médicinale avancée. Non là ce sont juste des feuilles de coca d’Amérique du Sud héritée des journées de rencontre avec les autres tribus du monde et des clous de girofles. Tiens Helga bois-en un peu et ensuite j’en badigeonnerai sur ton ventre.
-Tu es sûre de ce que tu fais ?! S’inquiéta Papa.
-Tu as une meilleure idée ?!
Pas de réponse.
-Contente-toi de soutenir ta femme, reprit Mouna.
Elle compta longtemps puis je n’entendis plus de paroles. Il y eut plusieurs bruits : Des cris de douleurs atténuées et un grand découpage. La peau résista un peu mais finalement elle finit par se déchirer. Je sentis bientôt des doigts agiles qui écartaient la chair tout en prenant bien soin de ne pas faire sortir les organes. Le noir tomba pour laisser place à une lumière aveuglante. Je serrais de nouveau le cordon. Il était toujours là. L’eau aussi. Pas pour longtemps.
-Il me faut les ciseaux pour détacher le placenta ! Continua Mouna d’une voix professionnelle.
Je n’entendais plus Maman. Je fus soulevée assez vite et portai dans des paumes fermes. C’était celles de Papa.
-Qu’est-ce qu’elle a, à son bras ? Paniqua-t-il.
-Il est un peu bleu parce qu’elle s’est enroulée le cordon autour. Ce n’est rien. Nettoie-là et je lui détacherai définitivement après. L’important c’est de la réchauffer là tout de suite.
Je reçus de l’eau mais plus assez à mon goût. Comment allai-je vivre ?! Mes narines se débloquèrent immédiatement et une douleur insupportable s’engouffra à l’intérieur.
-Les dieux soient loués ! Elle respire ! Rit la guérisseuse.
C’était donc ça l’air ? La deuxième inspiration fut moins douloureuse, de même pour la troisième. Finalement au bout de quelques minutes je ne les comptai plus. Mon nouvel environnement était flou mais au moins je pouvais ouvrir les yeux. Je vis Papa terminer de me nettoyer pendant que la guérisseuse s’activait à éjecter le placenta du ventre de Maman. Puis mon Père m’enveloppa d’un châle violet qui était doux mais beaucoup trop grand pour moi.
-Ramène-là sur le sein de sa mère à présent Olaf. Il faut qu’elle tète.
-Oui Mouna. Merci.
Mon cœur explosa de joie. J’aurais toujours de la nourriture. Maman pleurait. Elle m’embrassa et me chanta une berceuse à propos d'une rivière magique du nom de Ahtohallan. Je lui dévouai une infinie tendresse à jamais. La guérisseuse se chargea enfin de me détacher le cordon. J’étais définitivement libérée. J’explorai ce nouveau monde du regard. Mes parents me lançaient des regards pleins d’amour.
-Le fil et l’aiguille ne te font pas mal ? Demanda la guérisseuse qui recousit l’ouverture qu’elle avait faite au ventre.
Maman secoua la tête. Elle passa sa main pour finaliser la cicatrice. Il ne restait que quelques traces de sangs séchés.
-Bien. Je viendrai t’enlever les points dans deux semaines. Interdiction de bouger pendant tout ce temps ! C’est compris ? L’attaque se fera sans doute sans toi tant pis.
-Je me débrouillerai pour être remise ! S’exclama-t-elle, tu sais bien que tout le monde y va, adultes comme enfants. Et je tiens à participer à ce projet auquel nous avons mis tant de cœur depuis si longtemps.
La guérisseuse soupira mais y consentit. Papa caressa ma main et m’embrassa ma paume. Je lui tapotai gentiment la joue.
-Très bien. Alors comment va s’appeler cette gracieuse demoiselle ? Reprit Mouna avec un sourire radieux.
Maman et Papa se consultèrent du regard puis Maman répondit :
-Anna. Elle s’appellera Anna.
-Bien. Je vous laisse savourer cet instant en famille, conclut Mouna en se retirant vers la porte. Je vous renvoie Pieter.
Papa et Maman la remercièrent de m’avoir mis au monde. Le masque d’inquiétude tomba quand ils se retrouvèrent tous les deux.
-C’est la première fois que je vois des cheveux orange, nota Papa.
-On dit « roux » Olaf. Je crains avoir abusé de ma chaleur contre le ventre. Ce n’est pas grave, elle sera la plus belle car elle sera unique, murmura Maman en me caressant le front.
-Tu as raison… Je ne pensai pas qu’elle serait aussi petite. Tu as fait du très bon travail.
Ils s’embrassèrent puis Maman reprit :
-Nous allons lui faire la cérémonie de la nature pour qu’elle soit protégée si jamais elle devait nous quitter plus tôt que prévu.
-Ce qui n’arrivera pas, assura Papa.
Mon cœur redoubla d’angoisse en entendant cette dernière phrase. Papa alla remplir une bassine d’eau chaude pendant que Maman m’enleva le châle. Comme je ne pouvais pas parler, je pleurais à nouveau. J’avais froid.
-Du calme Anna, du calme, murmura Maman tout en me penchant dans le liquide clair.
Le bien être revint au contact de l’eau. D’une main ma Mère me tint la nuque pendant que de l’autre elle me signa une croix sur le front, la bouche, les oreilles et le cœur. Elle priait en Northuldra.
-Ça y est ma petite sœur est là ? Demanda soudain une voix enfantine.
J’aperçus alors un petit garçon de trois ans aux cheveux bruns foncés. Ses yeux plissés révélaient deux émeraudes.
-Oui Pieter chéri, murmura Maman avec un sourire… Approche.
Mon grand frère se pencha aussitôt vers moi intrigué.
-Tu es un grand garçon à présent, renchérit-elle, ton devoir sera de protéger Anna.
Pieter me lança un regard, hésita un peu. Puis il m’embrassa le front et reprit :
-Je te le promets.
Papa choisit ce moment-là pour revenir dans la hutte.
-Tu as tout ramené chéri ?
-Oui.
-Pose à côté de la bassine.
Père s’exécuta. Il prit ensuite Pieter dans les bras et ils entourèrent le point d’eau.
-Nous y voilà. Anna Picéaerd née de l’amour d’Helga et Olaf Picéaerd, tu es destinée à devenir chamane. Pour faire pleinement partie de la tribu Northuldra aussi appelé le Peuple du Soleil nous procédons dès maintenant à la cérémonie de la Nature.
Maman s’arrêta, me remit plusieurs coupelles d’eau sur le corps.
-Anna Piceaerd, récita-t-elle encore, je te donne la chaleur du feu, la dureté de la pierre, la flexibilité de l’eau et l’ouverture d’esprit de l’air.
Plusieurs mouvements s’enchaînèrent ensuite. Maman prit d’abord une branche où crépitait du feu rose. Elle me leva le pied droit et plaqua rapidement la branche dessus. La douleur arriva instantanément, m’arrachant à nouveau des cris. Le pied retomba dans l’eau et continua de me piquer alors que Maman murmura des « Chut » rassurants. Elle attrapa ensuite un morceau de caillou et me traça un losange allongé à côté de la brûlure.
-Voilà… A présent passons la coupelle imbibée de l’eau du Nokk.
Elle était plus fraîche, plus lourde. Un autre losange allongé apparut. Je retrouvai immédiatement le sourire.
-Parfait… Courant d’air…A toi à présent ! Déclara Maman.
Je sentis bientôt qu’on me transportait légèrement au-dessus de la bassine. Des sifflements parvinrent à mes oreilles alors qu’un flux presque imperceptible m’enroula de plus en plus rapidement. Cela dura que quelques secondes avant que l’air s’enroule autour de mon pied droit. L’esprit finit par donner un petit coup sec sur ma peau neuve. Un dernier losange naquit avant qu’il s’éloigne à nouveau.
-Olaf ! Regarde ! Au centre des esprits ! S’écria soudain Maman émue.
Papa souleva alors mon pied délicatement alors que Pieter inquiet par les larmes de ma Mère demanda :
-Bébé est malade ?
-Non…Non mon chéri, le rassura Papa en remettant mon pied dans l’eau, le visage de ta sœur est au milieu des quatre cristaux des esprits. Cela veut dire que ce sera une grande chamane comme Maman.
-Bien plus Olaf ! Bien plus ! S’enquit-elle, cela faisait bien longtemps qu’il n’y avait pas eu de cinquième esprit dans la famille !
Ils s’embrassèrent enfin sous le regard grimaçant de mon grand frère.
-J’ignorais que tu n’étais pas fille unique, Pieter est où à présent ? Demandai-je, curieuse.
Mamie m’envoya des yeux tristes.
-Disons que nos chemins se sont séparés, répondit-elle. Tu auras l’histoire en temps et en heure.
-Est-ce que tu la connu toi ? Réitérai-je en me tournant vers Maman.
-J’en ai très peu de souvenirs, admit-elle.
-Tu as toujours ta trace Northuldra, Mamie ? Questionna à son tour Hans.
-Mais oui mon petit Piceaerd. Votre mère l’a également.
-Je peux vous confirmer qu’Anna n’en a pas hérité sur son corps, plaisanta Hans.
Je virai au rouge alors que Papa et Maman me dévisagèrent gênés.
-Il est possible qu’Elsa en soit la bénéficiaire, répliqua Mamie, quant à Anna elle peut très bien l’avoir très légèrement sur le pied…Plus le rattachement aux esprits est fort, plus le tatouage est marqué, expliqua-t-elle.
-Je me chargerai de vérifier ça, murmura Hans à mon oreille.
Ce qui me valut des frissons. Papa voyant mon trouble préféra changer de sujet.
-Bon en soi c’était un accouchement peu commun pour l’époque, même si je n’y connais pas grand-chose, votre mère pouvait s’estimer heureuse d’être encore en vie.
-C’est le moins qu’on puisse dire. Dans notre famille les accouchements ont toujours été spéciaux. Bon à part pour Iduna qui a été aux petits soins à chaque fois.
Maman resta calée entre Papa et Grand-père sans réagir. Je pensai qu’elle serait plus intéressée par cette mais finalement c’était Père le plus virulent.
-Tout ceci est passionnant, reprit-il, je n’en doute pas… Mais pourrions-nous en venir à votre trahison s’il vous plaît ?!
-Comment as-tu fait pour tomber sous le charme d’un homme aussi désagréable ?! Releva alors Papy, je n'avais pas souvenir que Runeard était ronchon.
Je pouffai de rire alors que Maman répondit :
-Agnarr n’est pas toujours comme ça.
-J’y viens mon Gendre, ajouta Mamie enthousiaste.
Elle ramena un fauteuil d’osier, se cala dedans et continua.
Comme prévu. Tous les Northuldra étaient allés aux abords d’Arendelle au cas où ça tournerait mal et qu’y aurait d’éventuelles représailles. Nous nous réfugiâmes ainsi dans une grotte secrète marquant l’entrée du royaume. Elle était là bien avant sa construction et avait toujours servi de refuge aux Northuldra lorsqu’ils faisaient leurs cueillettes sur plusieurs jours. Les enfants qui n’étaient pas encore en âge de combattre resteraient là. Aucun adulte ne surveillait puisque les plus âgés avaient 16 ans.
Avant de partir Maman nous donna ses dernières recommandations :
-Surtout Pieter quoiqu’il arrive, tu restes bien là et tu veilles sur Anna, d’accord mon chéri ?
-Promis Maman, murmura-t-il en me berçant.
Elle l’embrassa puis me tendit son index que je lui agrippai.
-Au revoir ma petite chamane.
Je pleurai un peu au début. Mais finalement Pieter me chanta la berceuse de Maman. Je restai calme et pensai sans cesse au plan que les villageois avaient ruminé depuis des mois. Ils s’étaient tous armés de feu pour pouvoir enflammer le village. Il n’était pas magique car les esprits ne servaient pas à tuer sans que cela soit leurs fonctions. Une fois que ce dernier sera décimé, ils s’attaqueront au château. Là, les hommes se sépareront des femmes pour pouvoir tuer à coup de couteaux les gardes. Pendant ce temps-là, les femmes se chargeront de brûler les tapis au sol espérant ainsi fragiliser les pierres du palais. Papa, Maman et Yuma, le chef actuel avaient décidé d’un commun accord qu’ils ne désiraient aucun survivant. Je trouvai cela cruel mais Maman avait bien insisté sur le fait que par le passé des tribus entières avaient disparu car elles s’étaient trop laissées faire à travers le monde. Par ailleurs il y avait déjà eu des conflits avec les habitants d’une des grandes villes du royaume d’Arendelle mais cela remontait à bien avant la naissance de mes parents.
Quand j’ouvris à nouveau les yeux, Pieter était penché au-dessus de moi et discutait avec Amarok le fils du chef, âgé de quatre ans.
-Mon Papa il a dit que j’aurais dû participer à cette bataille, qu’il n’est jamais trop tard pour apprendre à devenir un bon guerrier ! Déclara-t-il.
-Tu aurais été prêt à massacrer des êtres innocents ? Demanda Pieter avec des yeux ronds.
-Oui ! Parce qu’ils sont méchants ! Je les aurais ouverts de la tête aux pieds ! Papa m’a déjà montré comment on faisait ! Il a dit que ce n’était pas si différent d’un renne ! Et ça je l’ai déjà fait.
-Ne dis pas tant d’horreurs devant ma sœur ! Elle est petite ! Tu vas lui faire peur !
-Ta sœur ça sera ma femme quand je serai plus grand, on sera très amoureux et on aura des bébés, renchérit Amarok tout fier, même que c’est Papa qui l’a dit.
-Beurk ! L’amour, moi je trouve ça dégoûtant, conclut mon frère en me serrant contre lui.
Ils restèrent tous les deux silencieux quelques instants. Il n’y avait pas de bruits même si on entendait au loin au-dessus de nos têtes des cris sanglants. Finalement Amarok brisa à nouveau le silence en proposant :
-Dis-moi Pieter, tu n’es pas curieux ? Puisque les autres enfants sont endormis, tu ne voudrais pas qu’on aille voir ce qui se passe à la surface ?
-Non merci. Je dois veiller sur Anna. J’ai promis à Maman.
-Tu as qu’à l’emmener ! Insista-t-il. Elle est calme et ne nous gênera pas ! Et même que si quelqu’un lui fait du mal, moi je l’éventrerai pour elle !
J’observai tour à tour mon frère et son ami. Pieter semblait hésiter. Le fils du chef finit de le convaincre:
-Imagine ! Ça sera notre heure de gloire ! Nous serons les plus jeunes à avoir combattus vaillamment ! Nos parents seront fiers de nous ! Ça sera comme un jeu !
Mon frère m’embrassa le front et finit par répondre.
-D’accord… Mais tu promets que y aucun danger pour Anna ?
-Promis. On va juste observer ! Et puis ça va nous permettre de respirer un peu. On étouffe dans ce souterrain !
Ce fut ainsi que nous nous mîmes en route à travers les galeries du tombeau. Je restai silencieuse pour faire plaisir à mon frère même si j’avais peur. Ils marchèrent longtemps se contentant toujours d’aller tout droit même quand il y avait plusieurs chemins.
Au bout de ce qui me parut des heures, nous arrivâmes enfin à un escalier.
-Regarde ! Y a de la lumière en haut !
-Tu ne trouves pas que ça sent le brûler ? Demanda alors Pieter effrayé.
-Ça doit être dehors ! Rappelle-toi ils ont dit qu’ils allaient mettre le feu aux maisons. Mais viens ! De toute façon maintenant on ne recule plus ! Je suis le fils du chef et je t’ordonne de me suivre !
Amarok s’engagea aussitôt dans les escaliers ne laissant pas à mon frère le soin de répliquer. Il me tint fermement la nuque, le temps que nous montions les marches. Il y avait de l’agitation lorsque nous arrivâmes en haut.
-Où sommes-nous ? Demanda Pieter alors que nous étions dans une pièce peu commune à une habitation Northuldra.
Amarok haussa les épaules. Nous inspectâmes alors les lieux qui étaient luxueux. Des cendres éteintes logeaient encore dans une cheminée en marbre massif. Une pendule claironnait son tic-tac incessant. Un sofa vert moelleux trônait au centre de la pièce et des dizaines de livres ornaient le mur. Des portraits d’inconnus étaient également accrochés aux tapisseries. Toutes ces choses ne faisaient pas parties de notre monde. Pieter se rapprocha alors d’une grande baie vitrée.
-Amarok ! Viens voir ! S’exclama-t-il.
Je lus une nouvelle frayeur dans ses yeux. Je décidais bientôt de tourner ma tête vers le dehors. Les maisons de bois étaient les proies des flammes. Les gens tout corps d’âges confondus courraient en hurlant. Les enfants pleuraient. Jamais longtemps car ils étaient assassinés à coups de couteaux et de lances puis jetaient dans les flammes pour ne laisser aucune trace. Sentant la détresse me gagner, je me mêlai à eux et déversai enfin mes pleurs.
-Non…Chut…Chut Anna… Tout va bien petite sœur, gazouilla Pieter en me berçant à nouveau.
Il m’embrassa le front et murmura :
-Tu n’as rien à craindre, je suis là.
Puis il se tourna vers Amarok en colère :
-Je ne veux plus jouer maintenant. Viens ! Retournons auprès des autres enfants ! Tu n’as pas compris que nous sommes dans le château ! Si jamais on se fait prendre on meurt !
Le jeune garçon devint blanc en entendant les propos de mon frère. Il n’attendit pas sa réponse et fut sur le point de retourner avec moi dans le souterrain quand des bruits de pas pressants se firent entendre derrière la porte.
-Père, Mère que se passe-t-il ? Demanda la voix d’un garçon d’une dizaine d’années.
-Un feu s’est propagé dans la taverne du centre du royaume. Il a ravagé toutes les maisons de la ville et a atteint le château. Le peuple souffre. Beaucoup de gens sont morts ravagés par les flammes ! Le seul moyen de s’en tirer est la fuite !
-Mais comment allons-nous sortir ?! Paniqua l’enfant.
-Tu vas prendre le souterrain tant qu’il est encore temps avec ta mère, dit le roi d’une voix brave, vous allez vous rendre chez le roi et la reine d’Askersund, compris ?
-Mais Adgar ? Et toi ? Murmura soudain une voix de femme.
-Moi, je dois assurer la protection de mes sujets, fussent-ils encore peu nombreux.
-Et si c’était une attaque ? Souleva-t-elle.
-Il n’y a aucune raison. Le royaume a à peine quelques mois, réfuta le roi. A présent, ma chère Eléna veille bien sur notre petit Runeard le temps que j’arrive. D’accord ?
Nous n’entendîmes jamais la réponse, nous contentant de filer le plus rapidement possible en direction du souterrain pour les devancer.
-Tout va bien Anna, je te tiens fort, murmura Pieter alors que lui et Amarok courraient à en perdre haleine.
Lorsque nous arrivâmes enfin à l’emplacement initial, les autres enfants s’étaient réveillés et les parents étaient à nouveau là.
-Seigneur les voilà ! Crièrent Maman et le chef.
Elle me prit dans ses bras suant de sang alors que Papa tira Pieter vers lui. Il le secoua violemment en hurlant :
-MAIS OU ETIEZ-VOUS ?! VOUS AURIEZ PU VOUS FAIRE PRENDRE ET MOURIR !
Le chef donna une fessée à Amarok qui l’accusa sans rechigner.
-Mais Papa, tu avais dit que j’aurais pu participer avec toi…Pleurnicha le fils du chef.
-Je n’ai pas dit ça d’abord ! J’ai dit que cette attaque allait être un jeu d’enfant ! Et même moi je dis des bêtises ! La preuve ! Que serai-je devenu sans toi ?!
Amarok ne répondit pas. Je voyais Pieter qui commençait à s’agiter.
-Nous avons quelque chose à vous dire ! S’exclama-t-il.
-Nous n’avons pas le temps ! Il faut partir avant que la famille royale ait des soupçons et nous poursuive ! Les rennes nous attendent ! Rétorqua Papa qui lui fit des gros yeux encore énervés.
Ainsi, ni Pieter ni Amarok ne purent dire aux parents que le prince Runeard et la reine Eléna étaient toujours en vie. Je dormis tout le trajet du retour, enfin sereine contre le sein de ma Mère. Pendant des jours nous attendîmes la contre-attaque. Mais elle n’arriva jamais. Le plan avait fonctionné.
-Nous avons de la chance. Il ne connaissait pas notre existence, ne cessait de répéter Papa.
Quelques jours plus tard nous apprenions la mort du roi Adgar.
Le silence régna dans la pièce. Maman et moi pleurions imaginant les scènes. Hans resta silencieux. Papa était pâle. Il préféra sortir. Maman ne le retint pas. Finalement ce fut Mamie qui le rejoint. Elle resta prudente mais s’avança vers lui.
-N’ayez pas honte Agnarr, murmura-t-elle.
-Honte de quoi ? Lança-t-il hargneusement.
-D’avoir de la peine. Je vous comprends. Notre peuple a eu ce qu’il méritait avec ce qu’il avait fait au vôtre...Et croyez-moi ça m'arrache le cœur de l'admettre!
-C’est un rien de le dire, grogna Papa.
-J’ai beaucoup détesté mes parents pour ce qu’ils avaient fait… Mais ils restaient néanmoins mes parents.
-Tout comme mon père l’était, renchérit-il le regard perdu dans le vide… Il me manque.
-Ce qui est normal. Mes parents et mon frère aussi me manquent, reprit ma grand-mère.
Peu à peu l’échange sembla apaiser Papa. Il finit par demander :
-Est-ce que nous pouvons considérer que nous sommes quittes à présent ?
Mamie retrouva son sourire. Elle observa Maman puis moi-même et répondit :
-Nous le sommes.
Ils se serrèrent enfin la main, prêts à laisser la hache de guerre derrière eux.
J’étais à la fois envahie d'un sentiment agréable et désagréable. L’eau était chaude. J’étais nourrie. Pourtant j’étais de plus en plus à l’étroit. Dès que je voulais étendre mes jambes ou mes bras, on me caressait gentiment en me disant d’arrêter. Docile, je le faisais à chaque fois. Mais depuis quelques temps je n’en pouvais plus. J’enfonçai ma tête dans la paroi. Ça semblait encore trop étroit pour passer. J’ouvris la bouche pour crier ma colère mais l’eau s’engouffra. Je réitérai mon coup. Je sentais que j’avais besoin de partir dans cet autre monde dont me parlaient mes parents. Soudain on me réconcilia avec mon environnement. Maman m’envoyait à manger. Je me raccrochai au cordon ombilical pout que ça arrive plus vite. Finalement je n’étais pas si mal ici.
Je restai ainsi plusieurs jours encore. J’entendais Papa et Maman. Leurs voix étaient masquées par l’impact de l’eau. Ils parlaient d’un peuple qui venait d’un royaume nommé Arendelle. Ils l'avaient découvert récemment. Chaque fois que Maman les mentionnait, son ventre se contractait de peur. Elle, Papa voulaient l’attaquer car il ne leur inspirait pas confiance. Je préférai encore rester dans mon cocon car je m’y sentais en sécurité et surtout parce que je n'avais pas besoin d'efforts pour avoir de la nourriture. Je m’étais donc enroulée le cordon autour du poignet pour que ça arrive plus vite mais Maman respectait les heures du manger. Quelquefois je continuais de taper vers le bas car une force inconnue me poussait à essayer de sortir. Mais, arrivée tout à la fin du col de l’utérus c’était toujours fermé.
Pourtant Maman ne cessait de se tordre de douleurs depuis plusieurs jours. Elle voulait me voir. Elle le criait.
-Ne panique pas Helga ! S’exclamait toujours Papa.
Et puis un soir, je sentis une chaleur insoutenable proche de ma tête : Maman essayait de me brûler !
-Elle aurait dû sortir il y a une semaine Olaf ! S’exclama-t-elle se pliant contre son ventre, va chercher la guérisseuse ! Il va falloir couper ! Et emmène Pieter avec toi… Je ne veux pas qu’il assiste au spectacle.
-Mais voyons Helga… C’est… C’est impossible, bégaya-t-il.
-Je te dis qu’il faut faire ça, mes eaux ne sont pas au sol ! Mon col ne se dilate pas ! Notre fille peut mourir !
-Ne peux-tu pas attendre que l’attaque passe ?! S’inquiéta Papa. Nous avions tout prévu pour Arendelle et toi comme moi savons que Yuma ne plaisante pas avec ça !
Maman se contracta à nouveau. Sa respiration se fit plus forte et elle surenchérit colérique :
-Ne mêle pas la guerre à cela...De toute façon...Ce n'est pas comme si tu en accordais de l'importance...Olaf je te préviens si tu continues tu vas avoir deux mortes sur la conscience !
J’attendis dans la panique alors que la chaleur se dirigeait vers le bas du col. Maman se tordait de douleur : Elle hurlait de plus en plus.
-Survie ma petite chérie ! Survie ! S’il te plaît ! Priait-elle depuis ce qui me parut des heures.
Finalement Papa se fit de nouveau entendre. Et il n’était pas seul. Mouna la guérisseuse de la tribu était là. Elle donna les directives :
-Helga va t’allonger sur le lit tout de suite ! Olaf prépare une bassine d’eau bouillante pour la stérilisation des instruments. Ah ! Et il me faut aussi le linge dans lequel ira le bébé !
Maman avança péniblement. Je lui donnai des coups de pieds de mécontentement.
-Respire Helga ! Respire ! Et arrête de chauffer ton corps, cela ne sert plus à rien, préconisa-t-elle bientôt, laisse-moi te tremper le visage et compte ton nombre d’espaces entre chaque douleur. Ah ! Olaf te voilà ! Dépose la bassine-là.
-J’ai également le châle pour couvrir le bébé, reprit Papa.
-A-t-il été lavé ?
-Oui…Nous…Nous…En…Sommes…Chargés dit Maman en serrant les dents.
-Parfait. Laissons-le sur le côté. Olaf reste à côté de ta femme le temps que je prépare le breuvage et plonge les ciseaux, le fils et l’aiguille dans l’eau ! Il faut que tout soit le plus sain possible pour ouvrir le ventre.
-Pour ouvrir le ventre ?! Répéta Papa d’une voix furibonde. Mais je croyais que le nécessaire avait été fait pour… Tu sais…Enfin… La voie du bas.
-Je pourrais très bien couper en bas mais c’est plus risqué étant donné que le col n’est pas ouvert. Au moins le ventre évitera une hémorragie.
-Bon le ventre ou le vagin je m’en fiche ! Mais s’il vous plaît faites vite ! S’énerva Maman après une énième douleur.
-Calme-toi, Helga ça vient, dit la guérisseuse. Olaf va me chercher un bol pour que je puisse le stériliser et mettre le breuvage antidouleur à l’intérieur.
J’attendis encore me raccrochant toujours au cordon qui était mon seul moyen de consolation. La voix du médecin annonçait toujours :
-Olaf presse ta main sur les joues de ta femme. Surtout tu ne me regardes pas. Compris ?
-Oui. Oui, dit-il désorienté. C’est de l’éther du coup ?
-Notre peuple n’est pas assez riche pour cette solution médicinale avancée. Non là ce sont juste des feuilles de coca d’Amérique du Sud héritée des journées de rencontre avec les autres tribus du monde et des clous de girofles. Tiens Helga bois-en un peu et ensuite j’en badigeonnerai sur ton ventre.
-Tu es sûre de ce que tu fais ?! S’inquiéta Papa.
-Tu as une meilleure idée ?!
Pas de réponse.
-Contente-toi de soutenir ta femme, reprit Mouna.
Elle compta longtemps puis je n’entendis plus de paroles. Il y eut plusieurs bruits : Des cris de douleurs atténuées et un grand découpage. La peau résista un peu mais finalement elle finit par se déchirer. Je sentis bientôt des doigts agiles qui écartaient la chair tout en prenant bien soin de ne pas faire sortir les organes. Le noir tomba pour laisser place à une lumière aveuglante. Je serrais de nouveau le cordon. Il était toujours là. L’eau aussi. Pas pour longtemps.
-Il me faut les ciseaux pour détacher le placenta ! Continua Mouna d’une voix professionnelle.
Je n’entendais plus Maman. Je fus soulevée assez vite et portai dans des paumes fermes. C’était celles de Papa.
-Qu’est-ce qu’elle a, à son bras ? Paniqua-t-il.
-Il est un peu bleu parce qu’elle s’est enroulée le cordon autour. Ce n’est rien. Nettoie-là et je lui détacherai définitivement après. L’important c’est de la réchauffer là tout de suite.
Je reçus de l’eau mais plus assez à mon goût. Comment allai-je vivre ?! Mes narines se débloquèrent immédiatement et une douleur insupportable s’engouffra à l’intérieur.
-Les dieux soient loués ! Elle respire ! Rit la guérisseuse.
C’était donc ça l’air ? La deuxième inspiration fut moins douloureuse, de même pour la troisième. Finalement au bout de quelques minutes je ne les comptai plus. Mon nouvel environnement était flou mais au moins je pouvais ouvrir les yeux. Je vis Papa terminer de me nettoyer pendant que la guérisseuse s’activait à éjecter le placenta du ventre de Maman. Puis mon Père m’enveloppa d’un châle violet qui était doux mais beaucoup trop grand pour moi.
-Ramène-là sur le sein de sa mère à présent Olaf. Il faut qu’elle tète.
-Oui Mouna. Merci.
Mon cœur explosa de joie. J’aurais toujours de la nourriture. Maman pleurait. Elle m’embrassa et me chanta une berceuse à propos d'une rivière magique du nom de Ahtohallan. Je lui dévouai une infinie tendresse à jamais. La guérisseuse se chargea enfin de me détacher le cordon. J’étais définitivement libérée. J’explorai ce nouveau monde du regard. Mes parents me lançaient des regards pleins d’amour.
-Le fil et l’aiguille ne te font pas mal ? Demanda la guérisseuse qui recousit l’ouverture qu’elle avait faite au ventre.
Maman secoua la tête. Elle passa sa main pour finaliser la cicatrice. Il ne restait que quelques traces de sangs séchés.
-Bien. Je viendrai t’enlever les points dans deux semaines. Interdiction de bouger pendant tout ce temps ! C’est compris ? L’attaque se fera sans doute sans toi tant pis.
-Je me débrouillerai pour être remise ! S’exclama-t-elle, tu sais bien que tout le monde y va, adultes comme enfants. Et je tiens à participer à ce projet auquel nous avons mis tant de cœur depuis si longtemps.
La guérisseuse soupira mais y consentit. Papa caressa ma main et m’embrassa ma paume. Je lui tapotai gentiment la joue.
-Très bien. Alors comment va s’appeler cette gracieuse demoiselle ? Reprit Mouna avec un sourire radieux.
Maman et Papa se consultèrent du regard puis Maman répondit :
-Anna. Elle s’appellera Anna.
-Bien. Je vous laisse savourer cet instant en famille, conclut Mouna en se retirant vers la porte. Je vous renvoie Pieter.
Papa et Maman la remercièrent de m’avoir mis au monde. Le masque d’inquiétude tomba quand ils se retrouvèrent tous les deux.
-C’est la première fois que je vois des cheveux orange, nota Papa.
-On dit « roux » Olaf. Je crains avoir abusé de ma chaleur contre le ventre. Ce n’est pas grave, elle sera la plus belle car elle sera unique, murmura Maman en me caressant le front.
-Tu as raison… Je ne pensai pas qu’elle serait aussi petite. Tu as fait du très bon travail.
Ils s’embrassèrent puis Maman reprit :
-Nous allons lui faire la cérémonie de la nature pour qu’elle soit protégée si jamais elle devait nous quitter plus tôt que prévu.
-Ce qui n’arrivera pas, assura Papa.
Mon cœur redoubla d’angoisse en entendant cette dernière phrase. Papa alla remplir une bassine d’eau chaude pendant que Maman m’enleva le châle. Comme je ne pouvais pas parler, je pleurais à nouveau. J’avais froid.
-Du calme Anna, du calme, murmura Maman tout en me penchant dans le liquide clair.
Le bien être revint au contact de l’eau. D’une main ma Mère me tint la nuque pendant que de l’autre elle me signa une croix sur le front, la bouche, les oreilles et le cœur. Elle priait en Northuldra.
-Ça y est ma petite sœur est là ? Demanda soudain une voix enfantine.
J’aperçus alors un petit garçon de trois ans aux cheveux bruns foncés. Ses yeux plissés révélaient deux émeraudes.
-Oui Pieter chéri, murmura Maman avec un sourire… Approche.
Mon grand frère se pencha aussitôt vers moi intrigué.
-Tu es un grand garçon à présent, renchérit-elle, ton devoir sera de protéger Anna.
Pieter me lança un regard, hésita un peu. Puis il m’embrassa le front et reprit :
-Je te le promets.
Papa choisit ce moment-là pour revenir dans la hutte.
-Tu as tout ramené chéri ?
-Oui.
-Pose à côté de la bassine.
Père s’exécuta. Il prit ensuite Pieter dans les bras et ils entourèrent le point d’eau.
-Nous y voilà. Anna Picéaerd née de l’amour d’Helga et Olaf Picéaerd, tu es destinée à devenir chamane. Pour faire pleinement partie de la tribu Northuldra aussi appelé le Peuple du Soleil nous procédons dès maintenant à la cérémonie de la Nature.
Maman s’arrêta, me remit plusieurs coupelles d’eau sur le corps.
-Anna Piceaerd, récita-t-elle encore, je te donne la chaleur du feu, la dureté de la pierre, la flexibilité de l’eau et l’ouverture d’esprit de l’air.
Plusieurs mouvements s’enchaînèrent ensuite. Maman prit d’abord une branche où crépitait du feu rose. Elle me leva le pied droit et plaqua rapidement la branche dessus. La douleur arriva instantanément, m’arrachant à nouveau des cris. Le pied retomba dans l’eau et continua de me piquer alors que Maman murmura des « Chut » rassurants. Elle attrapa ensuite un morceau de caillou et me traça un losange allongé à côté de la brûlure.
-Voilà… A présent passons la coupelle imbibée de l’eau du Nokk.
Elle était plus fraîche, plus lourde. Un autre losange allongé apparut. Je retrouvai immédiatement le sourire.
-Parfait… Courant d’air…A toi à présent ! Déclara Maman.
Je sentis bientôt qu’on me transportait légèrement au-dessus de la bassine. Des sifflements parvinrent à mes oreilles alors qu’un flux presque imperceptible m’enroula de plus en plus rapidement. Cela dura que quelques secondes avant que l’air s’enroule autour de mon pied droit. L’esprit finit par donner un petit coup sec sur ma peau neuve. Un dernier losange naquit avant qu’il s’éloigne à nouveau.
-Olaf ! Regarde ! Au centre des esprits ! S’écria soudain Maman émue.
Papa souleva alors mon pied délicatement alors que Pieter inquiet par les larmes de ma Mère demanda :
-Bébé est malade ?
-Non…Non mon chéri, le rassura Papa en remettant mon pied dans l’eau, le visage de ta sœur est au milieu des quatre cristaux des esprits. Cela veut dire que ce sera une grande chamane comme Maman.
-Bien plus Olaf ! Bien plus ! S’enquit-elle, cela faisait bien longtemps qu’il n’y avait pas eu de cinquième esprit dans la famille !
Ils s’embrassèrent enfin sous le regard grimaçant de mon grand frère.
*******
-J’ignorais que tu n’étais pas fille unique, Pieter est où à présent ? Demandai-je, curieuse.
Mamie m’envoya des yeux tristes.
-Disons que nos chemins se sont séparés, répondit-elle. Tu auras l’histoire en temps et en heure.
-Est-ce que tu la connu toi ? Réitérai-je en me tournant vers Maman.
-J’en ai très peu de souvenirs, admit-elle.
-Tu as toujours ta trace Northuldra, Mamie ? Questionna à son tour Hans.
-Mais oui mon petit Piceaerd. Votre mère l’a également.
-Je peux vous confirmer qu’Anna n’en a pas hérité sur son corps, plaisanta Hans.
Je virai au rouge alors que Papa et Maman me dévisagèrent gênés.
-Il est possible qu’Elsa en soit la bénéficiaire, répliqua Mamie, quant à Anna elle peut très bien l’avoir très légèrement sur le pied…Plus le rattachement aux esprits est fort, plus le tatouage est marqué, expliqua-t-elle.
-Je me chargerai de vérifier ça, murmura Hans à mon oreille.
Ce qui me valut des frissons. Papa voyant mon trouble préféra changer de sujet.
-Bon en soi c’était un accouchement peu commun pour l’époque, même si je n’y connais pas grand-chose, votre mère pouvait s’estimer heureuse d’être encore en vie.
-C’est le moins qu’on puisse dire. Dans notre famille les accouchements ont toujours été spéciaux. Bon à part pour Iduna qui a été aux petits soins à chaque fois.
Maman resta calée entre Papa et Grand-père sans réagir. Je pensai qu’elle serait plus intéressée par cette mais finalement c’était Père le plus virulent.
-Tout ceci est passionnant, reprit-il, je n’en doute pas… Mais pourrions-nous en venir à votre trahison s’il vous plaît ?!
-Comment as-tu fait pour tomber sous le charme d’un homme aussi désagréable ?! Releva alors Papy, je n'avais pas souvenir que Runeard était ronchon.
Je pouffai de rire alors que Maman répondit :
-Agnarr n’est pas toujours comme ça.
-J’y viens mon Gendre, ajouta Mamie enthousiaste.
Elle ramena un fauteuil d’osier, se cala dedans et continua.
*******
Comme prévu. Tous les Northuldra étaient allés aux abords d’Arendelle au cas où ça tournerait mal et qu’y aurait d’éventuelles représailles. Nous nous réfugiâmes ainsi dans une grotte secrète marquant l’entrée du royaume. Elle était là bien avant sa construction et avait toujours servi de refuge aux Northuldra lorsqu’ils faisaient leurs cueillettes sur plusieurs jours. Les enfants qui n’étaient pas encore en âge de combattre resteraient là. Aucun adulte ne surveillait puisque les plus âgés avaient 16 ans.
Avant de partir Maman nous donna ses dernières recommandations :
-Surtout Pieter quoiqu’il arrive, tu restes bien là et tu veilles sur Anna, d’accord mon chéri ?
-Promis Maman, murmura-t-il en me berçant.
Elle l’embrassa puis me tendit son index que je lui agrippai.
-Au revoir ma petite chamane.
Je pleurai un peu au début. Mais finalement Pieter me chanta la berceuse de Maman. Je restai calme et pensai sans cesse au plan que les villageois avaient ruminé depuis des mois. Ils s’étaient tous armés de feu pour pouvoir enflammer le village. Il n’était pas magique car les esprits ne servaient pas à tuer sans que cela soit leurs fonctions. Une fois que ce dernier sera décimé, ils s’attaqueront au château. Là, les hommes se sépareront des femmes pour pouvoir tuer à coup de couteaux les gardes. Pendant ce temps-là, les femmes se chargeront de brûler les tapis au sol espérant ainsi fragiliser les pierres du palais. Papa, Maman et Yuma, le chef actuel avaient décidé d’un commun accord qu’ils ne désiraient aucun survivant. Je trouvai cela cruel mais Maman avait bien insisté sur le fait que par le passé des tribus entières avaient disparu car elles s’étaient trop laissées faire à travers le monde. Par ailleurs il y avait déjà eu des conflits avec les habitants d’une des grandes villes du royaume d’Arendelle mais cela remontait à bien avant la naissance de mes parents.
Quand j’ouvris à nouveau les yeux, Pieter était penché au-dessus de moi et discutait avec Amarok le fils du chef, âgé de quatre ans.
-Mon Papa il a dit que j’aurais dû participer à cette bataille, qu’il n’est jamais trop tard pour apprendre à devenir un bon guerrier ! Déclara-t-il.
-Tu aurais été prêt à massacrer des êtres innocents ? Demanda Pieter avec des yeux ronds.
-Oui ! Parce qu’ils sont méchants ! Je les aurais ouverts de la tête aux pieds ! Papa m’a déjà montré comment on faisait ! Il a dit que ce n’était pas si différent d’un renne ! Et ça je l’ai déjà fait.
-Ne dis pas tant d’horreurs devant ma sœur ! Elle est petite ! Tu vas lui faire peur !
-Ta sœur ça sera ma femme quand je serai plus grand, on sera très amoureux et on aura des bébés, renchérit Amarok tout fier, même que c’est Papa qui l’a dit.
-Beurk ! L’amour, moi je trouve ça dégoûtant, conclut mon frère en me serrant contre lui.
Ils restèrent tous les deux silencieux quelques instants. Il n’y avait pas de bruits même si on entendait au loin au-dessus de nos têtes des cris sanglants. Finalement Amarok brisa à nouveau le silence en proposant :
-Dis-moi Pieter, tu n’es pas curieux ? Puisque les autres enfants sont endormis, tu ne voudrais pas qu’on aille voir ce qui se passe à la surface ?
-Non merci. Je dois veiller sur Anna. J’ai promis à Maman.
-Tu as qu’à l’emmener ! Insista-t-il. Elle est calme et ne nous gênera pas ! Et même que si quelqu’un lui fait du mal, moi je l’éventrerai pour elle !
J’observai tour à tour mon frère et son ami. Pieter semblait hésiter. Le fils du chef finit de le convaincre:
-Imagine ! Ça sera notre heure de gloire ! Nous serons les plus jeunes à avoir combattus vaillamment ! Nos parents seront fiers de nous ! Ça sera comme un jeu !
Mon frère m’embrassa le front et finit par répondre.
-D’accord… Mais tu promets que y aucun danger pour Anna ?
-Promis. On va juste observer ! Et puis ça va nous permettre de respirer un peu. On étouffe dans ce souterrain !
Ce fut ainsi que nous nous mîmes en route à travers les galeries du tombeau. Je restai silencieuse pour faire plaisir à mon frère même si j’avais peur. Ils marchèrent longtemps se contentant toujours d’aller tout droit même quand il y avait plusieurs chemins.
Au bout de ce qui me parut des heures, nous arrivâmes enfin à un escalier.
-Regarde ! Y a de la lumière en haut !
-Tu ne trouves pas que ça sent le brûler ? Demanda alors Pieter effrayé.
-Ça doit être dehors ! Rappelle-toi ils ont dit qu’ils allaient mettre le feu aux maisons. Mais viens ! De toute façon maintenant on ne recule plus ! Je suis le fils du chef et je t’ordonne de me suivre !
Amarok s’engagea aussitôt dans les escaliers ne laissant pas à mon frère le soin de répliquer. Il me tint fermement la nuque, le temps que nous montions les marches. Il y avait de l’agitation lorsque nous arrivâmes en haut.
-Où sommes-nous ? Demanda Pieter alors que nous étions dans une pièce peu commune à une habitation Northuldra.
Amarok haussa les épaules. Nous inspectâmes alors les lieux qui étaient luxueux. Des cendres éteintes logeaient encore dans une cheminée en marbre massif. Une pendule claironnait son tic-tac incessant. Un sofa vert moelleux trônait au centre de la pièce et des dizaines de livres ornaient le mur. Des portraits d’inconnus étaient également accrochés aux tapisseries. Toutes ces choses ne faisaient pas parties de notre monde. Pieter se rapprocha alors d’une grande baie vitrée.
-Amarok ! Viens voir ! S’exclama-t-il.
Je lus une nouvelle frayeur dans ses yeux. Je décidais bientôt de tourner ma tête vers le dehors. Les maisons de bois étaient les proies des flammes. Les gens tout corps d’âges confondus courraient en hurlant. Les enfants pleuraient. Jamais longtemps car ils étaient assassinés à coups de couteaux et de lances puis jetaient dans les flammes pour ne laisser aucune trace. Sentant la détresse me gagner, je me mêlai à eux et déversai enfin mes pleurs.
-Non…Chut…Chut Anna… Tout va bien petite sœur, gazouilla Pieter en me berçant à nouveau.
Il m’embrassa le front et murmura :
-Tu n’as rien à craindre, je suis là.
Puis il se tourna vers Amarok en colère :
-Je ne veux plus jouer maintenant. Viens ! Retournons auprès des autres enfants ! Tu n’as pas compris que nous sommes dans le château ! Si jamais on se fait prendre on meurt !
Le jeune garçon devint blanc en entendant les propos de mon frère. Il n’attendit pas sa réponse et fut sur le point de retourner avec moi dans le souterrain quand des bruits de pas pressants se firent entendre derrière la porte.
-Père, Mère que se passe-t-il ? Demanda la voix d’un garçon d’une dizaine d’années.
-Un feu s’est propagé dans la taverne du centre du royaume. Il a ravagé toutes les maisons de la ville et a atteint le château. Le peuple souffre. Beaucoup de gens sont morts ravagés par les flammes ! Le seul moyen de s’en tirer est la fuite !
-Mais comment allons-nous sortir ?! Paniqua l’enfant.
-Tu vas prendre le souterrain tant qu’il est encore temps avec ta mère, dit le roi d’une voix brave, vous allez vous rendre chez le roi et la reine d’Askersund, compris ?
-Mais Adgar ? Et toi ? Murmura soudain une voix de femme.
-Moi, je dois assurer la protection de mes sujets, fussent-ils encore peu nombreux.
-Et si c’était une attaque ? Souleva-t-elle.
-Il n’y a aucune raison. Le royaume a à peine quelques mois, réfuta le roi. A présent, ma chère Eléna veille bien sur notre petit Runeard le temps que j’arrive. D’accord ?
Nous n’entendîmes jamais la réponse, nous contentant de filer le plus rapidement possible en direction du souterrain pour les devancer.
-Tout va bien Anna, je te tiens fort, murmura Pieter alors que lui et Amarok courraient à en perdre haleine.
Lorsque nous arrivâmes enfin à l’emplacement initial, les autres enfants s’étaient réveillés et les parents étaient à nouveau là.
-Seigneur les voilà ! Crièrent Maman et le chef.
Elle me prit dans ses bras suant de sang alors que Papa tira Pieter vers lui. Il le secoua violemment en hurlant :
-MAIS OU ETIEZ-VOUS ?! VOUS AURIEZ PU VOUS FAIRE PRENDRE ET MOURIR !
Le chef donna une fessée à Amarok qui l’accusa sans rechigner.
-Mais Papa, tu avais dit que j’aurais pu participer avec toi…Pleurnicha le fils du chef.
-Je n’ai pas dit ça d’abord ! J’ai dit que cette attaque allait être un jeu d’enfant ! Et même moi je dis des bêtises ! La preuve ! Que serai-je devenu sans toi ?!
Amarok ne répondit pas. Je voyais Pieter qui commençait à s’agiter.
-Nous avons quelque chose à vous dire ! S’exclama-t-il.
-Nous n’avons pas le temps ! Il faut partir avant que la famille royale ait des soupçons et nous poursuive ! Les rennes nous attendent ! Rétorqua Papa qui lui fit des gros yeux encore énervés.
Ainsi, ni Pieter ni Amarok ne purent dire aux parents que le prince Runeard et la reine Eléna étaient toujours en vie. Je dormis tout le trajet du retour, enfin sereine contre le sein de ma Mère. Pendant des jours nous attendîmes la contre-attaque. Mais elle n’arriva jamais. Le plan avait fonctionné.
-Nous avons de la chance. Il ne connaissait pas notre existence, ne cessait de répéter Papa.
Quelques jours plus tard nous apprenions la mort du roi Adgar.
*******
Le silence régna dans la pièce. Maman et moi pleurions imaginant les scènes. Hans resta silencieux. Papa était pâle. Il préféra sortir. Maman ne le retint pas. Finalement ce fut Mamie qui le rejoint. Elle resta prudente mais s’avança vers lui.
-N’ayez pas honte Agnarr, murmura-t-elle.
-Honte de quoi ? Lança-t-il hargneusement.
-D’avoir de la peine. Je vous comprends. Notre peuple a eu ce qu’il méritait avec ce qu’il avait fait au vôtre...Et croyez-moi ça m'arrache le cœur de l'admettre!
-C’est un rien de le dire, grogna Papa.
-J’ai beaucoup détesté mes parents pour ce qu’ils avaient fait… Mais ils restaient néanmoins mes parents.
-Tout comme mon père l’était, renchérit-il le regard perdu dans le vide… Il me manque.
-Ce qui est normal. Mes parents et mon frère aussi me manquent, reprit ma grand-mère.
Peu à peu l’échange sembla apaiser Papa. Il finit par demander :
-Est-ce que nous pouvons considérer que nous sommes quittes à présent ?
Mamie retrouva son sourire. Elle observa Maman puis moi-même et répondit :
-Nous le sommes.
Ils se serrèrent enfin la main, prêts à laisser la hache de guerre derrière eux.
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le passé 3 : Les souvenirs d'une Grand-Mère : Attention contenus mature !
Ven 11 Sep 2020, 22:32
ELLE EST NEE!!!
MAMIE EST NEE!!!
Et la pauvre qui en ch.e au niveau du baptême...
Et l'oscar des pires parents du monde est attribué aux... Northuldras!
Sans rire, ils partent en guerre et laisse des gosses de 3 ans avec un nourisson à peine née en zone de guerre!
Bon et le petit Amarok qui annonce tout fière du haut de ses 4 ans qu'il sera le mari de mamie qui a 3 jours!
Et ce petit Amarok... 4 ans, il est prêt à buter des gens...
Et qu'est ce que c'est que cette fin?.... Agnarr et Mamie qui enterrent la hache de guerre?
Et sinon, l'explication que c'est Arnevik qui est responsable des malheurs Northuldra et de fait est l'origine de l'attaque de ces derniers...
Et, pour le mot de la fin, est ce qu'on peut demander la construction d'un plus grand banc pour accueillir le peuple Northuldra dans les rangs des c.nnards?
MAMIE EST NEE!!!
Et la pauvre qui en ch.e au niveau du baptême...
Et l'oscar des pires parents du monde est attribué aux... Northuldras!
Sans rire, ils partent en guerre et laisse des gosses de 3 ans avec un nourisson à peine née en zone de guerre!
Bon et le petit Amarok qui annonce tout fière du haut de ses 4 ans qu'il sera le mari de mamie qui a 3 jours!
Et ce petit Amarok... 4 ans, il est prêt à buter des gens...
Et qu'est ce que c'est que cette fin?.... Agnarr et Mamie qui enterrent la hache de guerre?
Et sinon, l'explication que c'est Arnevik qui est responsable des malheurs Northuldra et de fait est l'origine de l'attaque de ces derniers...
Et, pour le mot de la fin, est ce qu'on peut demander la construction d'un plus grand banc pour accueillir le peuple Northuldra dans les rangs des c.nnards?
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- AnsaAdmin
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le passé 3 : Les souvenirs d'une Grand-Mère : Attention contenus mature !
Ven 11 Sep 2020, 23:11
Voilà je te remercie pas j'ai "Elle est née la divine enfant !!!!"
Ah bah les Northuldra c'est comme les incas avec leurs bébés si tu passes le cap de dormir à même le sol dès ta naissance c'est bon t'es paré dans la vie
Hahaha c'est drôle que tu mentionnes le roi lion parce que je pensais exactement à cette scène quand je l'ai écrite x)
Pour ceux qui n'auraient pas suivis du coup Amarok... C'est lui !
On va appeller IKEA pour le banc !
Ah bah les Northuldra c'est comme les incas avec leurs bébés si tu passes le cap de dormir à même le sol dès ta naissance c'est bon t'es paré dans la vie
Hahaha c'est drôle que tu mentionnes le roi lion parce que je pensais exactement à cette scène quand je l'ai écrite x)
Pour ceux qui n'auraient pas suivis du coup Amarok... C'est lui !
On va appeller IKEA pour le banc !
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le passé 3 : Les souvenirs d'une Grand-Mère : Attention contenus mature !
Ven 11 Sep 2020, 23:27
Comme pour Les Secrets d'Ahtohallan, on n'a là qu'un début, toujours bien écrit et toujours prometteur, mais qui ne donne qu'envie de savoir sur quoi cette histoire sur Mamie Anna va déboucher.
Bon, évidemment c'est un préquel, donc on sait un peu à quoi s'attendre. Mais il s'agit surtout de savoir ce qu'elle à vécu avant de devenir maman, mais aussi et surtout savoir la vie de son frère. Qui pour le coup m'intrigue beaucoup car (sauf oubli de ma part) je ne pense pas qu'il soit mentionné dans la précédente fic. Donc forcément ça attire un peu ma curiosité.
Cela dit, je rejoins @Frantzoze au sujet des parents : genre ça les gêne pas de laisser leurs enfants sans (vraie) surveillance pendant qu'ils partent poutrer de l'arendelliens ? Sans déconner, quoi...
Et le Amarok, là... déjà quatre ans et lui aussi à envie de se farcir de l'arendelliens ? Et de bien les équarrir à la veticale ? Non mais il a trop joué à Doom Eternal, c'est pas possible !
Hâte de lire la suite tout de même.
Bon, évidemment c'est un préquel, donc on sait un peu à quoi s'attendre. Mais il s'agit surtout de savoir ce qu'elle à vécu avant de devenir maman, mais aussi et surtout savoir la vie de son frère. Qui pour le coup m'intrigue beaucoup car (sauf oubli de ma part) je ne pense pas qu'il soit mentionné dans la précédente fic. Donc forcément ça attire un peu ma curiosité.
Cela dit, je rejoins @Frantzoze au sujet des parents : genre ça les gêne pas de laisser leurs enfants sans (vraie) surveillance pendant qu'ils partent poutrer de l'arendelliens ? Sans déconner, quoi...
Et le Amarok, là... déjà quatre ans et lui aussi à envie de se farcir de l'arendelliens ? Et de bien les équarrir à la veticale ? Non mais il a trop joué à Doom Eternal, c'est pas possible !
Hâte de lire la suite tout de même.
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le passé 3 : Les souvenirs d'une Grand-Mère : Attention contenus mature !
Sam 12 Sep 2020, 14:33
Tu as tout à fait raison @Dov Pieter n'est pas mentionné dans Retour vers le passé 2 ... On suivra sa trace à lui aussi par la même occasion que Mamie
Ah bah Amarok... Hum... Je vous laisserai juger par la suite si il a sa place sur le banc lui aussi
Merci pour le commentaire
Ah bah Amarok... Hum... Je vous laisserai juger par la suite si il a sa place sur le banc lui aussi
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le passé 3 : Les souvenirs d'une Grand-Mère : Attention contenus mature !
Mar 15 Sep 2020, 16:46
Ok, je suis totalement fan de ce prologue, je l'aime beaucoup trop
Les punchlines, les pics, les repas, tout se passe comme dans le monde réel, j'adore !
Mais j'avoue que le fait qu'Anna ait été heureuse de voir Elsa débarqué puis ensuite Hans, dans ma tête ça a fait "??QUOI??". Du grand Anna, mais quand même, laisses ta soeur vivre encore un peu
Néanmoins ce qu'on a vu sur le futur d'Elsa m'inquiète un peu, qu'est-ce que ça signifie tout ça ? Est-ce que ce serait un spoiler pour "les secrets d'Ahtohallan" ? Je suis en mode ninja observateur là.
En tout cas, c'est un début qui m'aura bien fait rire, aveec une touche de tristesse pour Elsa et Anna tout de même!
-Je reviens pour terminer de lire le prochain chapitre et éditer mon commentaire juste après-
Les punchlines, les pics, les repas, tout se passe comme dans le monde réel, j'adore !
Mais j'avoue que le fait qu'Anna ait été heureuse de voir Elsa débarqué puis ensuite Hans, dans ma tête ça a fait "??QUOI??". Du grand Anna, mais quand même, laisses ta soeur vivre encore un peu
Néanmoins ce qu'on a vu sur le futur d'Elsa m'inquiète un peu, qu'est-ce que ça signifie tout ça ? Est-ce que ce serait un spoiler pour "les secrets d'Ahtohallan" ? Je suis en mode ninja observateur là.
En tout cas, c'est un début qui m'aura bien fait rire, aveec une touche de tristesse pour Elsa et Anna tout de même!
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- AnsaAdmin
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le passé 3 : Les souvenirs d'une Grand-Mère : Attention contenus mature !
Mer 16 Sep 2020, 23:39
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le passé 3 : Les souvenirs d'une Grand-Mère : Attention contenus mature !
Ven 18 Sep 2020, 22:15
Chapitre 3 : Rencontres :
-Maman ! Maman ! Maman ! J’ai deux ans aujourd’hui ! Déclarai-je fièrement.
Elle me tira sur ma deuxième tresse pour que je me tienne tranquille.
-Je sais ma chérie c’est un jour important pour toi mais aussi pour nous tous.
Mes yeux s’illuminèrent aussi d’excitation.
-Ah bon pourquoi ?! Dis Maman ! Dis !
-Du calme, petite chamane, rit-elle.
Elle me fit assoir sur ses genoux et me cala bientôt contre elle.
-Bien, comme tu le sais tous les quatre ans, nous rencontrons d’autres peuples nomades comme le nôtre. Eh bien aujourd’hui le peuple de la Glace, aussi appelés les Northuldra du Nord, va se joindre à nous. Celui-là nous ne l’avons encore jamais rencontré depuis que tu es né.
-Je me rappelle plus d’eux non plus, renchérit Pieter armé de plusieurs bûches pour le feu. Ils viennent d’où ?
-Ah ?! Je crois que c’est l’heure des histoires ! S’exclama Papa.
Je tapais de joie dans mes mains.
-Oh ! J’adore quand tu racontes Maman.
-Bien, sourit-elle, Il y a très très longtemps dans la Forêt Enchantée vivait un immense peuple de nomades. Au début ils étaient tous restés ensemble dans une très bonne entente. Puis ils se multiplièrent si bien qu’il leur fallut prendre une décision car ils ne pouvaient pas passer inaperçus s’ils étaient trop nombreux. Ils divisèrent donc leur peuple en quatre groupes et leurs donnèrent chacun un titre. Nous sommes le peuple du soleil car notre peau captait plus facilement la chaleur. Le peuple de glace se nomme ainsi car c’était celui qui rougissait le plus vite. Ils s’étaient donc établis vers le Nord et y sont toujours. Ceux qui s’accoutumaient aux chaleurs humides sont partis vers des pays tropicaux alors que la dernière partie du peuple s’étaient repliées dans des zones arides. Comme ils ne voulaient pas se perdre de vue, au fils des siècles ils ont continué d’échanger et permettre à chacun d’apprendre son savoir-faire. Ainsi ils se sont multipliés de manières efficaces. Mais comme vous le savez mes chéris, il y eut d’autres hommes qui voulurent imposer leurs visions. Ainsi beaucoup des peuples des Tropicaux et des Arides perdirent la vie. Ils sont aujourd’hui quasiment éteints. C’est pour cela que nous avons attaqué Arendelle il y a deux ans. Pour que la mauvaise graine ne se reproduise pas. Néanmoins nous n’attaquerions plus si d’autres hommes venaient car à force nous pourrions nous faire repérer. Pour l’instant rien n’a été reconstruit en Arendelle. Pour revenir aux Northuldra, c’est pour honorer la mémoire de nos ancêtres que nous perpétuons la tradition de tous nous retrouver une fois par an à une période de l’année différente.
-Mais pourquoi on ne se déplace pas nous ? Demanda Pieter.
-Parce que nous sommes restés à l’endroit où nous étions tous réunis au départ. Aujourd’hui nous accueillons donc le peuple de la glace, ils viennent d’une île nommée Les Terres Gelées qui se trouve plus au Nord d’Ahtohallan. Un lieu où il y a des animaux insolites des phoques, des pingouins et que de la banquise...C'est de là aussi que vient ma Meilleure Amie...Pieter l'a déjà rencontré une fois mais il est trop petit pour se rappeler.
Je me serrai immédiatement contre elle.
-Moi ça me fait peur toutes ses bêtes Maman, murmurai-je ignorant sa dernière phrase.
-Tu n’as rien à craindre, je suis là ma petite chamane.
-Est-ce qu’il faut qu’on emmène Anna maintenant, Helga, du coup ? Intervint Papa.
Maman avait fini son histoire. Elle se leva nous faisant descendre de ses genoux. Elle fit un petit signe de consentement à Papa et répondit :
-Oui, Olaf, la fête Northuldra n’a lieu que cet après-midi.
Nous sortîmes bientôt de la maison et grimpâmes sur les rennes qui nous menèrent à plusieurs endroits qui n’étaient pas à côté les uns des autres. Le premier fut une clairière épurée et verdoyante où logeaient un grand lac entouré de rochers rocailleux mais lisses. Maman me m'indiqua le centre de la prairie et dit :
-Assieds-toi en tailleur, ma belle Anna et ferme les yeux.
Je m’exécutai alors qu’elle fit de même.
-Bien. A présent respire fort et imagine que tes pieds soient reliés au sol. Qu’ils s’enfoncent dans l’herbe.
-Ça fait bizarre, commentai-je.
-C’est normal. Surtout reste concentrée. Tourne tes paumes de main vers le ciel et appuie-les sur tes genoux.
Je m’exécutai à nouveau sous ses yeux attentifs veillant bien à ce que ma respiration soit la plus saine possible.
-Voilà… A présent tu vas chanter dans ta tête une petite mélodie. C’est tout simplement « Ah-Ah ».
-C’est n’importe quoi ça comme phrase Maman ! Dis-je en riant.
-Anna ! S’exclama-t-elle alors en me faisant les gros yeux. Répète-là plusieurs fois en même temps.
Je m’arrêtai immédiatement, me concentrai à nouveau. Au bout de quelques minutes je sentis une vibration sur le sol. Une vibration qui se transforma en petits pas. Des picotements semblables à des minuscules dents remontèrent bientôt le long de ma jambe droite. Je ne paniquai pas pour autant cherchant toujours à poser ma respiration. Les picotements arrivèrent enfin dans ma main et je sursautai :
-Ouvre les yeux ma petite chamane. Tu as fait du très bon travail.
J’écarquillai les paupières de surprise en découvrant qu’au centre de ma paume se trouvait une petite boule bleue aux motifs violés.
-Je te présente Bruni, c’est la salamandre des Northuldra. C’est elle qui représente l’esprit du feu.
-Elle est mignonne mais elle brûle un peu mes doigts Maman.
-Caresse-là, tu vas voir que la douleur va diminuer.
Je suivis son conseil et m’attaquai à la peau rêche de l’animal. Au début je n’aimais pas la sensation mais finalement je fus contente d’avoir cette petite créature entre mes mains. Je lui fis un bisou. L’animal explosa alors de stupeur. Les motifs de son dos firent des étincelles.
-Non ma petite chamane ! Ça il ne faut pas faire ! Ce n’est pas une peluche ! Me gronda Maman alors que je commençais à faire la moue, Viens il est temps de la laisser.
Elle repartit donc. Nous remontâmes alors sur les rennes et partîmes plus au Nord vers une plage de galets. Les vagues de la mer venaient finir leur course sur les pierres mouillées.
-Enlève tes chaussures nous allons tremper les pieds, préconisa bientôt ma Mère.
Alors que j’ôtais mes petites bottines moelleuses, elle fit de même. Elle me souleva ensuite pour que nous avancions plus vite. Quand elle me déposa à nouveau dans l’eau cette dernière m’arrivait déjà au ventre. Je me raccrochai aussitôt à Maman.
-J’ai peur ! Clamai-je.
-Je suis là ma Anna. Bien, je te donne la main d’accord ?
J’hochai la tête. Maman me lâcha bientôt la taille et agrippa les doigts de ma main droite.
-Recommence la note de tout à l’heure dans ta tête, lança-t-elle bientôt.
Je me répétai aussitôt les quatre temps de la mélodie. Mon esprit s’engourdissait. Je sentis bientôt que la main de Maman s’éloignait de la mienne. A la place elle me cala les paumes sur la surface de l’eau.
-Ne t’arrête pas, ordonna-t-elle.
Je suivais ses paroles et relançai encore le « Ah-Ah » pour moi-même pendant quelques secondes. L’instant d’après, une forme écartait mes jambes et sans même avoir le temps de comprendre ce qui se passe, je me retrouvai propulsée dans l’eau. Ne m’étant pas préparée, je sentis le liquide s’infiltrait dans mes narines. Pas longtemps. Deux bras fermes me remontèrent aussitôt à la surface alors que mon nez me brûlait toujours.
-Ce n’est rien Anna, ce n’est rien, murmura Maman.
Elle m’essuya les yeux. Je remarquai alors qu’un drôle d’animal ressemblant à un renne se trouvait derrière elle. Il était fait entièrement de transparence et me fixait de ses yeux translucides.
-Ma petite chamane je te présente le Nokk, c’est un cheval d’eau qui a pour fonction de tuer les gens qui s’aventurent trop sur ses territoires.
Je croisai immédiatement mes mains.
-Il n’est pas gentil ! C’est lui qui m’a fait tomber dans l’eau, boudai-je.
Maman rit et caressa gentiment l’animal.
-C’est son travail je viens de te le dire. Dis-lui bonjour maintenant.
Elle me prit la main de force et la tendis contre le front lisse et fluide de l’équidé. Il hennit de joie à mon contact. J’oubliai instantanément ma peur.
-Faut plus être méchant avec moi, chuchotai-je.
Le cheval hennit à nouveau. Ses yeux translucides continuèrent de me fixer. Cela me perturba.
-Je ne l’aime pas trop quand même. Il me fait peur… Je veux bien retourner voir la petite salamandre.
-Non on ne peut pas ma petite chamane.
Elle approcha ainsi sa main et se permit de caresser le corps flasque de l'esprit. Puis nous lui dîmes au revoir et ressortîmes bientôt de l’eau. Maman eu du mal à me remettre mes bottes, mais une fois cela fait nous remontâmes sur les rennes. Ils nous éloignèrent des Plage Grises et nous rejoignîmes la Forêt Enchantée qui était non loin du campement. Les couleurs chaudes se reflétaient avec la lumière du soleil de l’automne.
-Viens près de l'épicéa Anna, déclara bientôt Maman.
Je vins aussitôt me coller contre le grand arbre épineux.
-Cale tes mains contre l’écorce et pense à la mélodie, continua-t-elle.
Je commençai à m’accoutumer à ce son alors que je plaquai fortement mes doigts contre l’écorce pleine de résine de l’arbre. Je n’eus pas à attendre longtemps qu’un son semblable à un coup de vent se fit entendre au-dessus de la végétation du plateau. Une spirale de feuilles en mouvements s’approcha alors de Maman et moi et vint s’enrouler autour de mes deux poignets.
-Tu dis bonjour à Courant d’Air ? C’est l’esprit du Vent, commenta-t-elle.
-Bonjour.
-Il peut te faire voler si tu veux, expliqua-t-elle.
-Oui mais pas trop haut alors, dis-je angoissée.
Semblant comprendre mes paroles, le tourbillon d’air se positionna ainsi juste en dessous de mes pieds pour me surélever jusqu’à la première branche. Je m’accrochai aussitôt et me redressai en me cramponnant bien au tronc.
-Maman ! C’est magnifique comme vue ! Y à notre maison ! Elle est petite comme une fourmi !
-C’est bien ! S’exclama-t-elle sa voix portée vers le sol, redescends maintenant !
-Y a une plaine où je peux voir quatre grandes pierres dressées, continuai-je ne l’écoutant pas. Ça veut dire quoi Maman ?! Tu ne m’y as jamais emmené là-bas !
Son teint blanchit immédiatement. J’avais peut-être dit une bêtise.
-Tu comprendras tout quand tu seras plus grande ma petite chamane ! Mais pour l’instant nous ne pouvons pas y aller. Allez ! Redescends maintenant !
J’intimai alors à Courant d’Air de me remettre sur le sol. Pieter arriva à ce moment-là pour me prendre dans ses bras.
-Tu l’as laissé faire ça ! Mais tu es folle ! Elle aurait pu se faire mal ! Dit-il à Maman.
-Tu avais eu le même traitement au même âge et tu en étais sorti indemne.
-Oui je sais mais Anna, elle, est plus fragile ! Papa vous cherche, il a dit que c’était l’heure du déjeuner.
-Nous arrivons. Nous avons vu tous les esprits qu’il était nécessaire de voir aujourd’hui.
-Non ! Maman ! M’écriai-je d’un coup.
-Quoi non ? S’étonna-t-elle.
-Non on n’a pas vu tout le monde ! Insistai-je.
Je vis dans ses yeux qu’elle était ennuyée. Pourtant je ne lui laissai pas le choix. Je sentais que je devais me rendre aux rives rocheuses qui bordaient la rivière et criai la mélodie dans ma tête.
-Il y a des esprits dont tu ne m’as pas parlé.
-Mais si, insista-t-elle, tu es trop petite pour les voir les autres, on va être en retard, allez viens.
Elle essaya de m’attraper mais je me décalai sur le côté.
-Je reviens Maman je vais à la rivière ! Clamai-je.
Je m’enfuyais déjà alors qu’elle et Pieter se mirent à crier mon nom. Ils me coururent après. Je les devançai en demandant de l’aide à Courant d’Air.
-Tu peux m’emmener aux bonhommes de pierre, ils sont gentils, lui dis-je en caressant ses feuilles.
J’essayai de rester le plus droite possible tout le temps du trajet. Heureusement, il ne dura pas longtemps. Je vis bientôt que Pieter et Maman me suivaient à dos de rennes. Ils étaient furieux. Courant d’Air me déposa enfin à la berge opposée où se trouvait ma famille.
-Anna je viens te chercher…Tu ne bouges pas et surtout tu ne fais pas de bruits, chuchota Maman en me faisant les signes appropriés.
Je levai aussitôt la main en signe de protestation et répliquai :
-Non ! Maman ! Je sais ce qu’il faut faire ! Tu restes où tu es sinon je ne serai pas contente !
Mon assurance la troubla. Je crus qu’elle allait bouger mais finalement elle consentit à faire ce que je venais de lui dire. Je me tournai alors vers le bonhomme de pierres et clamai d’une voix que je voulais la plus forte possible :
-Réveillez-vous !
Rien ne se produisit. Les gros hommes de roche continuaient de ronfler. Je repris alors toujours d’une voix la plus forte possible :
-ON SE REVEILLE !!
La créature la plus proche de moi souleva alors un sourcil. Néanmoins ce ne fut que pour se retourner et dormir. Je jetai rapidement un coup d’œil à Maman. Son front suait à grosses gouttes tandis qu’elle me faisait toujours signe de revenir. Ses yeux me lançaient des regards furieux. Je secouai à nouveau la tête et je compris enfin ce que je devais chanter :
-AH-AH !!! AH-AH !!! AH-AH !!!
Je répétai plusieurs fois la mélodie. Au bout de quelques secondes l’ambiance changea radicalement. Enfin ils se levèrent !
-ANNA ARRETE IMMEDIATEMENT !!! Hurla Maman.
Je ne l’écoutai pas. Le géant le plus proche de moi s’éleva enfin. Sa taille atteignait le ciel. J’aurais dû être impressionnée, m’enfuir en courant. Mais non. Je sentais qu’ils seraient gentils avec moi. Cela se vérifia tout de suite. Lançant un dernier « Ah-Ah » alors que plusieurs d’entres eux vinrent m’entourer, je décidai enfin d’incliner la tête pour les saluer. D’abord grognons, les géants retrouvèrent bientôt le sourire et me firent un signe à leurs tours. Le premier que j’avais réveillé me tendit alors sa grosse main rocailleuse. J’allais aussitôt dedans et la lui embrassai alors qu’il me surélevait dans les airs.
-Tu es très gentil comme esprit ! M’exclamai-je, Regarde ! Là ! C’est ma Maman Helga et y a aussi mon grand frère Pieter ! Coucou Maman ! Coucou Pieter !
Les géants regardèrent dans leur direction alors que mes proches étaient de plus en plus blêmes.
-Tu me déposes à côté d’eux s’il te plaît gentil géant ? Demandai-je alors qu’il lui suffisait de tourner son corps.
Le bonhomme grogna mais le fit. Une fois sur terre je le remerciai.
-A bientôt ! Criai-je alors qu’ils retournèrent se vautrer sur les rives.
Je courus alors auprès de Pieter qui m’attribua une violente fessée.
-Tu es folle ! Tu aurais pu te faire écraser ! Me gronda-t-il.
J’encaissai sans rechigner.
- Ils ne sont pas méchants, ceux sont mes amis, renchéris-je.
-MAMAN ! Cria-t-il alors tandis que je regardais dans la direction de notre mère.
Elle était étendue au sol, plus blanche que jamais. La voir ainsi, fit jaillir mes larmes.
-Ma…Maaann…elle…Elle…Est…Mort…Morte, bégayai-je.
Mon grand frère prit alors de l’eau entre ses mains et l’éclaboussa au visage. Il lui tapota gentiment les joues.
-Anna, finit-elle par murmurer.
Soupirant de soulagement je courus me réfugier dans ses bras. Elle me caressa tendrement les cheveux et demanda :
-Comment as-tu su ?
-Je l’ai vu dans ma tête Maman. Ils m’aideront un jour quand je serai plus grande mais je ne sais pas encore pourquoi, répondis-je innocemment.
Elle n’arrivait pas à retrouver son calme. Pieter la consola et conclut :
-Tu ne dois jamais revoir les géants sans Maman ou moi compris Anna ! Je viendrai avec toi puisque je dois te protéger.
J’hochai la tête alors que mon frère nous aida à nous remettre sur les rennes. Nous repartîmes à la maison dans un silence pesant.
-Tu ne m’avais jamais raconté que ton affinité avec les géants remontait à il y a si longtemps ! S’exclama Maman.
-Oui c’est vrai que de tous les esprits, c’est ceux qui m’ont aussi le plus attirés ! Ironisa Papa.
-Ce n’est guère étonnant mon Gendre, vous avez le même caractère acariâtre ! Dit Mamie avec un sourire, il suffit de vous connaître un peu pour comprendre que vous n’avez pas mauvais fond.
-Pour être honnête je ne les porte pas dans mon cœur, commenta à son tour Hans. J’ai toujours l’image d’eux en train de nous ramener de Kraberg quand j’ai dû apprendre ta mort à Anna.
Je lui caressai le dos et lui embrassai l’épaule.
-Je m’en rappelle aussi, dis-je, mais tout va mieux maintenant…Enfin si l’on puit dire ça.
Hans me serra comme s’il regrettait encore de m’avoir fait mal avec cette nouvelle.
-Je ne me souvins absolument pas avoir été présentée aux esprits ainsi, reprit Maman enfin réactive.
-C’est parce que lorsque j’avais essayé de le faire avec toi ça n’avait jamais marché, dit Mamie.
-Pourtant j’en avais des affinités avec Courant d’Air, murmura-t-elle rêveuse.
-Et bien il faut croire que c’est de famille ! S’exclama notre aïeule.
-De famille ? Répétai-je sans comprendre.
-Oui Elsa aussi a beaucoup d’affinité avec Courant d’Air, reprit Mamie, tu ne l’as pas vu Anna quand tu as montré ton rêve à Hans ?
-Euh…Non, admis-je.
-Ce n’est pas grave ! Je te défends de chercher quoique ce soit, ajouta-t-elle en riant nerveusement.
Personne ne comprit. Mon esprit fut aussitôt déplacé devant tant de mystères en imaginant ma sœur nue en train de se baigner dans la mer sombre avec Courant d’Air autour d’elle. Non Elsa ne pourrait jamais faire ça ! Je secouai immédiatement la tête pour brouiller cette vision non chaste.
-Comme c’est merveilleux Belle-Maman qui essaye de dépeindre une vision de notre fille qui pourrait lui être nuisible, grinça bientôt Papa.
-Dixit celui qui a voulu la faire avorter parce qu’elle s’était amourachée d’un roturier Northuldra, lança à son tour Mamie.
Je rougis violemment à la mention de Kristoff.
-Ce qui est révolu puisqu’au final j’étais arrivé à temps chère Belle-Mère !
Papy éclata alors de rire en répliquant :
-Nous devrions vous laisser une journée tous les deux !
-NON ! Clamèrent-ils en même temps.
- On n’est pas encore dans le Niflheim ! S’écria Papa.
La réaction fit sourire Maman et me réchauffa le cœur.
-Bien, maintenant que la dispute est close nous pourrions en venir à notre première rencontre ! Conclut Papy Elysia en la collant un peu plus à lui.
Je me calais contre Hans, plus attentive que jamais.
Nous étions rentrés mangés à la maison. Maman avait raconté à Papa mon exploit et celui-ci m’avait embrassé plein de joie. Mes parents se disputèrent, campant chacun sur leurs positions quant à ma sécurité. Pieter et moi ne l’écoutions plus. Nous passâmes bientôt à l’ouverture des cadeaux. Je reçus deux bracelets en os de renne vernis et une poupée en chiffon.
-Elle est très jolie, merci Papa, merci Maman, clamai-je en allant la poser dans mon lit.
J’eus juste le temps de revenir dans la salle à manger que déjà, Mouna, la guérisseuse qui m’avait sorti du ventre de Maman, arriva en criant de joie :
-Le peuple de la glace vient d’arriver !
-Déjà ?! S’étonna Père.
La femme hocha la tête et nous la rejoignîmes dehors. Les nouveaux visiteurs étaient rassemblés dans la prairie où j’avais rencontré Bruni. Ils n’étaient pas si différents des Northuldra avec leurs cheveux blancs, argentés et leurs traits tirés. Ils étaient juste bien plus couverts que nous. Pieter partit à leur rencontre alors que je me réfugiai dans les jupes de Maman.
-Bah alors tu fais ta timide à présent, ma petite chamane ? Plaisanta-t-elle.
Je ne répondis pas alors qu’elle m’attira vers le groupe. Ce fut une ribambelle d’embrassades et de poignées de main. La plupart des femmes qui me voyaient s’exclamaient des « Qu’est-ce qu’elle est mignonne » Avec des yeux émerveillés. Je détournai le regard pour essayer de les fuir et cherchai d’autres enfants de mon âge. L’un d’eux attira mon attention. Il s’agissait d’un garçon de quatre ans blond aux yeux bleus clairs qui se repliait également contre le ventre de sa mère. La visage de Maman s'éclaira immédiatement en voyant l'autre jeune femme et elle choisit après plusieurs minutes de repérages d' aller leur parler.
-Iduna Sappos ! Comment vas-tu ? Demanda-t-elle en faisant la bise à la dame.
-Helga Piceaerd ! Comme je suis contente de te revoir ! Il fait toujours aussi chaud ici, répondit-t-elle, mais sinon ça va. J’ai testé de nouvelles méthodes de chamanisme, il va falloir que je t’en parle ! Mais avant il faudrait que je mette Elysia dans le coin des enfants ! Existe-t-il toujours ? Enfin...Ce n'est peut être pas une bonne idée après tout...
Maman posa une main lourde de compassion puis regarda par-dessus son épaule et ajouta :
-Oui ! Il est près des rennes. Je dois y mettre Anna aussi.
-Moi je veux rester avec toi ! Renchéris-je dévisageant le fameux Elysia du regard d'un air hautain.
Il me tira la langue et se raccrocha à sa mère.
-Moi aussi ! Geignit-il.
Nos mères rirent avant de reprendre :
-Eh bien ils sont faits pour s’entendre ses deux-là !
Nous nous scrutâmes à nouveau du regard sans aucune réaction. De force elles nous déposèrent alors dans l’enclos qui était destiné aux enfants. Pieter y était et Amarok aussi.
-Coucou Anna ! Lança ce dernier en me faisant un bisou sur la joue.
Je rosis légèrement et espérai qu’Elysia fut jaloux. Mais cela ne marcha pas. A la place une petite fille de mon âge dont les cheveux blancs étaient attachés en tresse épaisse vint lui tirer le bras. Elle se mit à tourner autour de lui.
-Et moi Amarok tu ne m’embrasses pas ? Demanda-t-elle avec des yeux de chat.
Le fils du chef l’observa puis finit par lui presser la bouche contre sa joue.
-Tu es nouvelle ? Me demanda-t-elle ensuite, je t’ai jamais vu avant, tu fais partie du peuple de la glace ?
-Non, moi je suis Anna Piceaerd, je suis la future chamane du village selon Maman. C’est elle qui l’est actuellement. Mon grand frère c’est lui Pieter. Et toi tu es qui ?
-Yélana Coudrier. Mon Papa possède le plus grand troupeau de rennes du village. Il fournit tous les gens en donnant du lait et du fromage.
-Vous faites la meilleure des nourritures ! S’exclama Amarok.
La remarque eut don d’enchanter la petite Northuldra.
-Oui c’est très bon en effet, admit-elle, jusqu’à maintenant je l’aidais mais bientôt je ne pourrai plus puisque nous irons à l’école apprendre les choses de la nature. D’ailleurs je crois que ça sera avec ta Maman.
-Oh ? Nous aurons la chance de nous revoir alors ? Dis-je pleine d’espoir.
Yélana hocha la tête. Elle vint m’enlacer.
-Ça te dirait de devenir ma meilleure amie ? Demanda-t-elle.
-Oh ? Tu voudrais pour de vrai ?! M’écriai-je espérant qu’elle me le demande.
-Oui ! Je me sens seule moi ! Je n’ai ni frère ni sœur ! Au moins avec toi je pourrai me confier à quelqu’un !
-Comme tu veux. Mais il nous faut quelque chose pour concrétiser notre amitié ! Attends ! Je sais ! M'écriai-je.
Enfouissant ma main dans ma poche de robe, j’en retirai les deux bracelets et en tendis bientôt un à Yélana.
-Celui-là il est pour toi. Comme ça quand tu le porteras-tu penseras toujours à moi, expliquai-je.
Ma nouvelle meilleure amie le prit et se jeta dans mes bras.
-Merci beaucoup ! Tu es vraiment gentille Anna !
Pieter et Amarok se moquèrent alors de nous en s’écriant :
-C’est bien les filles ça ! Elles deviennent amies au bout de deux minutes !
Ce qui me fit revenir à l’instant présent. Outre Yélana qui était dans l’enclos, j’avais oublié Elysia. Lâchant ma nouvelle amie, je vis que le Northuldra du Nord nous tournait le dos, attendant avec espoir que sa mère le récupère. J’allai immédiatement le rechercher.
- Tu ne veux pas venir jouer avec nous ? Lui demandai-je.
Il rosit légèrement en voyant que c’était moi et secoua la tête.
-Dis c’est vrai que dans ton pays y a des pingouins et des phoques ? Essayai-je à nouveau.
Cette fois Elysia hocha la tête. Il écarta les mains et chuchota timidement :
-Ils sont énormes comme ça les phoques alors on n’a pas trop le droit de s’en approcher.
-Nous on a des rennes ici. C’est avec eux qu’on se déplace. Et toi tu es venu comment jusqu’à chez nous ?
-A l’aide de bateaux fabriqués avec des matériaux entièrement résistant à l’eau. Papa et Maman ont dit qu’il y avait de l’extrait de Nokk à l’intérieur.
-Whoua ! M’écriai-je émerveillée.
-J’ai entendu que tu étais la fille de la chamane, Je crois que ta Maman et la mienne sont meilleures amies murmura Elysia en se pressant la nuque… Chez nous c’est ma Maman qui l’est...... Elle a essayé de m’apprendre des choses mais ce n’est pas très concluant. Elle dit que quand je serai grand, elle l’apprendra à ma future femme.
-Alors tu n’as qu’à m’épouser ! Ris-je, moi je sais déjà pleins de choses. Je peux parler avec les esprits par exemple les géants !
Elysia me tira enfin un sourire. Je le lui rendis et lui pris à nouveau la main. Amarok courut aussitôt vers lui et le poussa en criant :
-Non Anna elle est à moi ! Ça sera ma femme !
Je m’interposai immédiatement entre les deux et prenant la main de chacun je déclarai fièrement :
-En attendant je veux bien être votre amoureuse à tous les deux.
Cela fit rire le petit garçon des Terres Gelées. Mais pas Pieter. Je vis aussi que Yélana était peinée. Changeant mon jugement je la ramenai vers Amarok et lui dit :
-Tu veux bien que Yélana soit ta femme pour de semblant aujourd’hui ?
Il la dévisagea alors que celle-ci commençait à sourire.
-D’accord, reprit-il mais juste aujourd’hui.
Très émue, ma nouvelle amie se sauta immédiatement au cou en m’envoyant un merci. Nous nous amusâmes comme ça tous les cinq tout le reste de l’après-midi et ne vîmes pas le temps passer. Les étoiles remplacèrent bientôt le soleil et les parents revinrent enfin nous chercher pour prendre un banquet tous ensembles. Puis ce fut l’heure des au revoir.
-A lundi Anna ! Cria Yélana en rejoignant ses parents.
-A lundi !
Elle partit après avoir embrassée Amarok qui n’en resta pas de marbre. Je lui fis un petit signe espérant qu’il partirait plus vite pour que je puisse dire au revoir plus tranquillement à Elysia. Yuma notre chef se chargea de cette providence en embarquant bientôt son fils tout en jetant un regard dédaigneux vers le fils des Terres Gelées et sa mère. Il me fit une risette en partant. Il ne restait que nos deux Mères qui discutaient encore. Je m’approchai aussitôt du petit garçon blond.
-Bon et bien… Au revoir Anna, murmura-t-il.
-Au revoir, repris-je.
Il se pencha alors que ses joues devinrent roses et me chuchota à l’oreille :
-Tu as la plus belle couleur de cheveux de la Terre et les plus beaux yeux vert-bleu aussi.
J’en rougis de plaisir avant de l’embrasser sur la joue. Puis Iduna le prit dans ses bras et il me fit un dernier signe de la main. Nous rentrâmes nous coucher et je remerciai le ciel de ce plus beau cadeau d’anniversaire de ma courte vie.
-Je t’ai aimé dès l’instant où je t’ai vu pour la première fois, murmura Papy à l’oreille de Mamie.
-Moi aussi, renchérit-elle en lui prenant la main.
Je sentis que nous étions de trop. Je décidai aussitôt de changer de sujet :
-J’ai du mal à imaginer Yélana enfant. Elle a été si austère avec nous au départ.
Mamie remise de son amour éternel pour Papy, soupira.
-Les amies peuvent aussi passer par des moments qui mettent à l’épreuve leur amitié, dit-elle.
-Ou les sœurs, ruminai-je me remémorant à quelle point Elsa et moi avions souffert d’avoir été séparées.
-Tout à fait.
-Ma sœur me manque, murmurai-je sentant poindre des larmes.
Mamie ne dit rien. A la place, elle se leva et s’étira.
-Viens avec moi ma petite Picéaerd, nous allons prendre l’air que nous ne pouvons plus respirer.
Nous sortîmes de la hutte et retournâmes dans la Galerie des Souvenirs. Mamie m’essuya les yeux.
-Je pense que j’aurais toujours du mal à être loin d’Elsa. Surtout quand je sais que finalement elle ne sera pas tant que ça en paix non plus dans cette vie.
-Je sais ma petit Picéaerd… As-tu eu la curiosité de regarder ce qui s’est passé après ton rêve quand tu étais couronnée alors qu’Elsa était partie chez les Northuldra ?
-Non, Mamie, admis-je.
-Alors concentre-toi bien.
Elle alla directement aux images qui se déroulaient après mon couronnement provisoire. Pas de traces d’un instant de Kristoff et moi contre le mur cette fois. Nous étions quelques jours plus tard, Elsa était revenue, mais nous ne semblions pas autant en convenance comme que je l’avais espéré. Elle devait assister à mon vrai couronnement mais je sentais dans son cœur et ses actions que son travail de reine lui manquait. Elle s’était amourachée de Ryder le frère d’Honeymaren. Une image passa, je vis ma sœur me gifler avec violence et s’enfuir. Elle demeurait avec Ryder à Ahtohallan et aucun des deux ne pouvait partir à cause de la brume qui était revenue. Ce qui posait problème puisque j’avais espéré sa présence pour mon mariage et mon vrai couronnement.
-Est-ce que ça s’est arrangé pour elle ? Est-ce qu’elle est libre à présent ? Demandai-je, c’est tout ce que je veux savoir Mamie.
-Nous pouvons faire en sorte qu’elle le soit ma petite Picéaerd, répondit-elle avec malice. Regarde.
Elle interposa alors deux souvenirs en un seul. Je vis alors la brume se levait alors que ma sœur était toujours prostrée dans le dôme. Mamie me sourit à nouveau.
-Regarde encore, intima-t-elle.
Quelques images plus tard ma sœur était sur un navire avec Ryder et Olaf. Ils semblaient quitter Ahtohallan. Mamie inclut ensuite dans la tête d’Elsa tout ce que nous venions de vivre à nos quinze ans et dix-huit ans. Elle s’endormit instantanément. Cela marcha si bien que ma chère sœur était persuadée d’être moi.
-Pourquoi as-tu fait ça ? Elle n’a pas l’air d’aller mieux, ajoutai-je alors que je la voyais se réveiller, paniquée sur les Plages Grises.
-J’ai mes raisons. Tu le sauras bientôt. Très bientôt. Allez viens retournons à mes souvenirs.
Je fis confiance à Mamie et nous repartîmes en direction de la hutte dans une immense complicité.
-Maman ! Maman ! Maman ! J’ai deux ans aujourd’hui ! Déclarai-je fièrement.
Elle me tira sur ma deuxième tresse pour que je me tienne tranquille.
-Je sais ma chérie c’est un jour important pour toi mais aussi pour nous tous.
Mes yeux s’illuminèrent aussi d’excitation.
-Ah bon pourquoi ?! Dis Maman ! Dis !
-Du calme, petite chamane, rit-elle.
Elle me fit assoir sur ses genoux et me cala bientôt contre elle.
-Bien, comme tu le sais tous les quatre ans, nous rencontrons d’autres peuples nomades comme le nôtre. Eh bien aujourd’hui le peuple de la Glace, aussi appelés les Northuldra du Nord, va se joindre à nous. Celui-là nous ne l’avons encore jamais rencontré depuis que tu es né.
-Je me rappelle plus d’eux non plus, renchérit Pieter armé de plusieurs bûches pour le feu. Ils viennent d’où ?
-Ah ?! Je crois que c’est l’heure des histoires ! S’exclama Papa.
Je tapais de joie dans mes mains.
-Oh ! J’adore quand tu racontes Maman.
-Bien, sourit-elle, Il y a très très longtemps dans la Forêt Enchantée vivait un immense peuple de nomades. Au début ils étaient tous restés ensemble dans une très bonne entente. Puis ils se multiplièrent si bien qu’il leur fallut prendre une décision car ils ne pouvaient pas passer inaperçus s’ils étaient trop nombreux. Ils divisèrent donc leur peuple en quatre groupes et leurs donnèrent chacun un titre. Nous sommes le peuple du soleil car notre peau captait plus facilement la chaleur. Le peuple de glace se nomme ainsi car c’était celui qui rougissait le plus vite. Ils s’étaient donc établis vers le Nord et y sont toujours. Ceux qui s’accoutumaient aux chaleurs humides sont partis vers des pays tropicaux alors que la dernière partie du peuple s’étaient repliées dans des zones arides. Comme ils ne voulaient pas se perdre de vue, au fils des siècles ils ont continué d’échanger et permettre à chacun d’apprendre son savoir-faire. Ainsi ils se sont multipliés de manières efficaces. Mais comme vous le savez mes chéris, il y eut d’autres hommes qui voulurent imposer leurs visions. Ainsi beaucoup des peuples des Tropicaux et des Arides perdirent la vie. Ils sont aujourd’hui quasiment éteints. C’est pour cela que nous avons attaqué Arendelle il y a deux ans. Pour que la mauvaise graine ne se reproduise pas. Néanmoins nous n’attaquerions plus si d’autres hommes venaient car à force nous pourrions nous faire repérer. Pour l’instant rien n’a été reconstruit en Arendelle. Pour revenir aux Northuldra, c’est pour honorer la mémoire de nos ancêtres que nous perpétuons la tradition de tous nous retrouver une fois par an à une période de l’année différente.
-Mais pourquoi on ne se déplace pas nous ? Demanda Pieter.
-Parce que nous sommes restés à l’endroit où nous étions tous réunis au départ. Aujourd’hui nous accueillons donc le peuple de la glace, ils viennent d’une île nommée Les Terres Gelées qui se trouve plus au Nord d’Ahtohallan. Un lieu où il y a des animaux insolites des phoques, des pingouins et que de la banquise...C'est de là aussi que vient ma Meilleure Amie...Pieter l'a déjà rencontré une fois mais il est trop petit pour se rappeler.
Je me serrai immédiatement contre elle.
-Moi ça me fait peur toutes ses bêtes Maman, murmurai-je ignorant sa dernière phrase.
-Tu n’as rien à craindre, je suis là ma petite chamane.
-Est-ce qu’il faut qu’on emmène Anna maintenant, Helga, du coup ? Intervint Papa.
Maman avait fini son histoire. Elle se leva nous faisant descendre de ses genoux. Elle fit un petit signe de consentement à Papa et répondit :
-Oui, Olaf, la fête Northuldra n’a lieu que cet après-midi.
Nous sortîmes bientôt de la maison et grimpâmes sur les rennes qui nous menèrent à plusieurs endroits qui n’étaient pas à côté les uns des autres. Le premier fut une clairière épurée et verdoyante où logeaient un grand lac entouré de rochers rocailleux mais lisses. Maman me m'indiqua le centre de la prairie et dit :
-Assieds-toi en tailleur, ma belle Anna et ferme les yeux.
Je m’exécutai alors qu’elle fit de même.
-Bien. A présent respire fort et imagine que tes pieds soient reliés au sol. Qu’ils s’enfoncent dans l’herbe.
-Ça fait bizarre, commentai-je.
-C’est normal. Surtout reste concentrée. Tourne tes paumes de main vers le ciel et appuie-les sur tes genoux.
Je m’exécutai à nouveau sous ses yeux attentifs veillant bien à ce que ma respiration soit la plus saine possible.
-Voilà… A présent tu vas chanter dans ta tête une petite mélodie. C’est tout simplement « Ah-Ah ».
-C’est n’importe quoi ça comme phrase Maman ! Dis-je en riant.
-Anna ! S’exclama-t-elle alors en me faisant les gros yeux. Répète-là plusieurs fois en même temps.
Je m’arrêtai immédiatement, me concentrai à nouveau. Au bout de quelques minutes je sentis une vibration sur le sol. Une vibration qui se transforma en petits pas. Des picotements semblables à des minuscules dents remontèrent bientôt le long de ma jambe droite. Je ne paniquai pas pour autant cherchant toujours à poser ma respiration. Les picotements arrivèrent enfin dans ma main et je sursautai :
-Ouvre les yeux ma petite chamane. Tu as fait du très bon travail.
J’écarquillai les paupières de surprise en découvrant qu’au centre de ma paume se trouvait une petite boule bleue aux motifs violés.
-Je te présente Bruni, c’est la salamandre des Northuldra. C’est elle qui représente l’esprit du feu.
-Elle est mignonne mais elle brûle un peu mes doigts Maman.
-Caresse-là, tu vas voir que la douleur va diminuer.
Je suivis son conseil et m’attaquai à la peau rêche de l’animal. Au début je n’aimais pas la sensation mais finalement je fus contente d’avoir cette petite créature entre mes mains. Je lui fis un bisou. L’animal explosa alors de stupeur. Les motifs de son dos firent des étincelles.
-Non ma petite chamane ! Ça il ne faut pas faire ! Ce n’est pas une peluche ! Me gronda Maman alors que je commençais à faire la moue, Viens il est temps de la laisser.
Elle repartit donc. Nous remontâmes alors sur les rennes et partîmes plus au Nord vers une plage de galets. Les vagues de la mer venaient finir leur course sur les pierres mouillées.
-Enlève tes chaussures nous allons tremper les pieds, préconisa bientôt ma Mère.
Alors que j’ôtais mes petites bottines moelleuses, elle fit de même. Elle me souleva ensuite pour que nous avancions plus vite. Quand elle me déposa à nouveau dans l’eau cette dernière m’arrivait déjà au ventre. Je me raccrochai aussitôt à Maman.
-J’ai peur ! Clamai-je.
-Je suis là ma Anna. Bien, je te donne la main d’accord ?
J’hochai la tête. Maman me lâcha bientôt la taille et agrippa les doigts de ma main droite.
-Recommence la note de tout à l’heure dans ta tête, lança-t-elle bientôt.
Je me répétai aussitôt les quatre temps de la mélodie. Mon esprit s’engourdissait. Je sentis bientôt que la main de Maman s’éloignait de la mienne. A la place elle me cala les paumes sur la surface de l’eau.
-Ne t’arrête pas, ordonna-t-elle.
Je suivais ses paroles et relançai encore le « Ah-Ah » pour moi-même pendant quelques secondes. L’instant d’après, une forme écartait mes jambes et sans même avoir le temps de comprendre ce qui se passe, je me retrouvai propulsée dans l’eau. Ne m’étant pas préparée, je sentis le liquide s’infiltrait dans mes narines. Pas longtemps. Deux bras fermes me remontèrent aussitôt à la surface alors que mon nez me brûlait toujours.
-Ce n’est rien Anna, ce n’est rien, murmura Maman.
Elle m’essuya les yeux. Je remarquai alors qu’un drôle d’animal ressemblant à un renne se trouvait derrière elle. Il était fait entièrement de transparence et me fixait de ses yeux translucides.
-Ma petite chamane je te présente le Nokk, c’est un cheval d’eau qui a pour fonction de tuer les gens qui s’aventurent trop sur ses territoires.
Je croisai immédiatement mes mains.
-Il n’est pas gentil ! C’est lui qui m’a fait tomber dans l’eau, boudai-je.
Maman rit et caressa gentiment l’animal.
-C’est son travail je viens de te le dire. Dis-lui bonjour maintenant.
Elle me prit la main de force et la tendis contre le front lisse et fluide de l’équidé. Il hennit de joie à mon contact. J’oubliai instantanément ma peur.
-Faut plus être méchant avec moi, chuchotai-je.
Le cheval hennit à nouveau. Ses yeux translucides continuèrent de me fixer. Cela me perturba.
-Je ne l’aime pas trop quand même. Il me fait peur… Je veux bien retourner voir la petite salamandre.
-Non on ne peut pas ma petite chamane.
Elle approcha ainsi sa main et se permit de caresser le corps flasque de l'esprit. Puis nous lui dîmes au revoir et ressortîmes bientôt de l’eau. Maman eu du mal à me remettre mes bottes, mais une fois cela fait nous remontâmes sur les rennes. Ils nous éloignèrent des Plage Grises et nous rejoignîmes la Forêt Enchantée qui était non loin du campement. Les couleurs chaudes se reflétaient avec la lumière du soleil de l’automne.
-Viens près de l'épicéa Anna, déclara bientôt Maman.
Je vins aussitôt me coller contre le grand arbre épineux.
-Cale tes mains contre l’écorce et pense à la mélodie, continua-t-elle.
Je commençai à m’accoutumer à ce son alors que je plaquai fortement mes doigts contre l’écorce pleine de résine de l’arbre. Je n’eus pas à attendre longtemps qu’un son semblable à un coup de vent se fit entendre au-dessus de la végétation du plateau. Une spirale de feuilles en mouvements s’approcha alors de Maman et moi et vint s’enrouler autour de mes deux poignets.
-Tu dis bonjour à Courant d’Air ? C’est l’esprit du Vent, commenta-t-elle.
-Bonjour.
-Il peut te faire voler si tu veux, expliqua-t-elle.
-Oui mais pas trop haut alors, dis-je angoissée.
Semblant comprendre mes paroles, le tourbillon d’air se positionna ainsi juste en dessous de mes pieds pour me surélever jusqu’à la première branche. Je m’accrochai aussitôt et me redressai en me cramponnant bien au tronc.
-Maman ! C’est magnifique comme vue ! Y à notre maison ! Elle est petite comme une fourmi !
-C’est bien ! S’exclama-t-elle sa voix portée vers le sol, redescends maintenant !
-Y a une plaine où je peux voir quatre grandes pierres dressées, continuai-je ne l’écoutant pas. Ça veut dire quoi Maman ?! Tu ne m’y as jamais emmené là-bas !
Son teint blanchit immédiatement. J’avais peut-être dit une bêtise.
-Tu comprendras tout quand tu seras plus grande ma petite chamane ! Mais pour l’instant nous ne pouvons pas y aller. Allez ! Redescends maintenant !
J’intimai alors à Courant d’Air de me remettre sur le sol. Pieter arriva à ce moment-là pour me prendre dans ses bras.
-Tu l’as laissé faire ça ! Mais tu es folle ! Elle aurait pu se faire mal ! Dit-il à Maman.
-Tu avais eu le même traitement au même âge et tu en étais sorti indemne.
-Oui je sais mais Anna, elle, est plus fragile ! Papa vous cherche, il a dit que c’était l’heure du déjeuner.
-Nous arrivons. Nous avons vu tous les esprits qu’il était nécessaire de voir aujourd’hui.
-Non ! Maman ! M’écriai-je d’un coup.
-Quoi non ? S’étonna-t-elle.
-Non on n’a pas vu tout le monde ! Insistai-je.
Je vis dans ses yeux qu’elle était ennuyée. Pourtant je ne lui laissai pas le choix. Je sentais que je devais me rendre aux rives rocheuses qui bordaient la rivière et criai la mélodie dans ma tête.
-Il y a des esprits dont tu ne m’as pas parlé.
-Mais si, insista-t-elle, tu es trop petite pour les voir les autres, on va être en retard, allez viens.
Elle essaya de m’attraper mais je me décalai sur le côté.
-Je reviens Maman je vais à la rivière ! Clamai-je.
Je m’enfuyais déjà alors qu’elle et Pieter se mirent à crier mon nom. Ils me coururent après. Je les devançai en demandant de l’aide à Courant d’Air.
-Tu peux m’emmener aux bonhommes de pierre, ils sont gentils, lui dis-je en caressant ses feuilles.
J’essayai de rester le plus droite possible tout le temps du trajet. Heureusement, il ne dura pas longtemps. Je vis bientôt que Pieter et Maman me suivaient à dos de rennes. Ils étaient furieux. Courant d’Air me déposa enfin à la berge opposée où se trouvait ma famille.
-Anna je viens te chercher…Tu ne bouges pas et surtout tu ne fais pas de bruits, chuchota Maman en me faisant les signes appropriés.
Je levai aussitôt la main en signe de protestation et répliquai :
-Non ! Maman ! Je sais ce qu’il faut faire ! Tu restes où tu es sinon je ne serai pas contente !
Mon assurance la troubla. Je crus qu’elle allait bouger mais finalement elle consentit à faire ce que je venais de lui dire. Je me tournai alors vers le bonhomme de pierres et clamai d’une voix que je voulais la plus forte possible :
-Réveillez-vous !
Rien ne se produisit. Les gros hommes de roche continuaient de ronfler. Je repris alors toujours d’une voix la plus forte possible :
-ON SE REVEILLE !!
La créature la plus proche de moi souleva alors un sourcil. Néanmoins ce ne fut que pour se retourner et dormir. Je jetai rapidement un coup d’œil à Maman. Son front suait à grosses gouttes tandis qu’elle me faisait toujours signe de revenir. Ses yeux me lançaient des regards furieux. Je secouai à nouveau la tête et je compris enfin ce que je devais chanter :
-AH-AH !!! AH-AH !!! AH-AH !!!
Je répétai plusieurs fois la mélodie. Au bout de quelques secondes l’ambiance changea radicalement. Enfin ils se levèrent !
-ANNA ARRETE IMMEDIATEMENT !!! Hurla Maman.
Je ne l’écoutai pas. Le géant le plus proche de moi s’éleva enfin. Sa taille atteignait le ciel. J’aurais dû être impressionnée, m’enfuir en courant. Mais non. Je sentais qu’ils seraient gentils avec moi. Cela se vérifia tout de suite. Lançant un dernier « Ah-Ah » alors que plusieurs d’entres eux vinrent m’entourer, je décidai enfin d’incliner la tête pour les saluer. D’abord grognons, les géants retrouvèrent bientôt le sourire et me firent un signe à leurs tours. Le premier que j’avais réveillé me tendit alors sa grosse main rocailleuse. J’allais aussitôt dedans et la lui embrassai alors qu’il me surélevait dans les airs.
-Tu es très gentil comme esprit ! M’exclamai-je, Regarde ! Là ! C’est ma Maman Helga et y a aussi mon grand frère Pieter ! Coucou Maman ! Coucou Pieter !
Les géants regardèrent dans leur direction alors que mes proches étaient de plus en plus blêmes.
-Tu me déposes à côté d’eux s’il te plaît gentil géant ? Demandai-je alors qu’il lui suffisait de tourner son corps.
Le bonhomme grogna mais le fit. Une fois sur terre je le remerciai.
-A bientôt ! Criai-je alors qu’ils retournèrent se vautrer sur les rives.
Je courus alors auprès de Pieter qui m’attribua une violente fessée.
-Tu es folle ! Tu aurais pu te faire écraser ! Me gronda-t-il.
J’encaissai sans rechigner.
- Ils ne sont pas méchants, ceux sont mes amis, renchéris-je.
-MAMAN ! Cria-t-il alors tandis que je regardais dans la direction de notre mère.
Elle était étendue au sol, plus blanche que jamais. La voir ainsi, fit jaillir mes larmes.
-Ma…Maaann…elle…Elle…Est…Mort…Morte, bégayai-je.
Mon grand frère prit alors de l’eau entre ses mains et l’éclaboussa au visage. Il lui tapota gentiment les joues.
-Anna, finit-elle par murmurer.
Soupirant de soulagement je courus me réfugier dans ses bras. Elle me caressa tendrement les cheveux et demanda :
-Comment as-tu su ?
-Je l’ai vu dans ma tête Maman. Ils m’aideront un jour quand je serai plus grande mais je ne sais pas encore pourquoi, répondis-je innocemment.
Elle n’arrivait pas à retrouver son calme. Pieter la consola et conclut :
-Tu ne dois jamais revoir les géants sans Maman ou moi compris Anna ! Je viendrai avec toi puisque je dois te protéger.
J’hochai la tête alors que mon frère nous aida à nous remettre sur les rennes. Nous repartîmes à la maison dans un silence pesant.
*****
-Tu ne m’avais jamais raconté que ton affinité avec les géants remontait à il y a si longtemps ! S’exclama Maman.
-Oui c’est vrai que de tous les esprits, c’est ceux qui m’ont aussi le plus attirés ! Ironisa Papa.
-Ce n’est guère étonnant mon Gendre, vous avez le même caractère acariâtre ! Dit Mamie avec un sourire, il suffit de vous connaître un peu pour comprendre que vous n’avez pas mauvais fond.
-Pour être honnête je ne les porte pas dans mon cœur, commenta à son tour Hans. J’ai toujours l’image d’eux en train de nous ramener de Kraberg quand j’ai dû apprendre ta mort à Anna.
Je lui caressai le dos et lui embrassai l’épaule.
-Je m’en rappelle aussi, dis-je, mais tout va mieux maintenant…Enfin si l’on puit dire ça.
Hans me serra comme s’il regrettait encore de m’avoir fait mal avec cette nouvelle.
-Je ne me souvins absolument pas avoir été présentée aux esprits ainsi, reprit Maman enfin réactive.
-C’est parce que lorsque j’avais essayé de le faire avec toi ça n’avait jamais marché, dit Mamie.
-Pourtant j’en avais des affinités avec Courant d’Air, murmura-t-elle rêveuse.
-Et bien il faut croire que c’est de famille ! S’exclama notre aïeule.
-De famille ? Répétai-je sans comprendre.
-Oui Elsa aussi a beaucoup d’affinité avec Courant d’Air, reprit Mamie, tu ne l’as pas vu Anna quand tu as montré ton rêve à Hans ?
-Euh…Non, admis-je.
-Ce n’est pas grave ! Je te défends de chercher quoique ce soit, ajouta-t-elle en riant nerveusement.
Personne ne comprit. Mon esprit fut aussitôt déplacé devant tant de mystères en imaginant ma sœur nue en train de se baigner dans la mer sombre avec Courant d’Air autour d’elle. Non Elsa ne pourrait jamais faire ça ! Je secouai immédiatement la tête pour brouiller cette vision non chaste.
-Comme c’est merveilleux Belle-Maman qui essaye de dépeindre une vision de notre fille qui pourrait lui être nuisible, grinça bientôt Papa.
-Dixit celui qui a voulu la faire avorter parce qu’elle s’était amourachée d’un roturier Northuldra, lança à son tour Mamie.
Je rougis violemment à la mention de Kristoff.
-Ce qui est révolu puisqu’au final j’étais arrivé à temps chère Belle-Mère !
Papy éclata alors de rire en répliquant :
-Nous devrions vous laisser une journée tous les deux !
-NON ! Clamèrent-ils en même temps.
- On n’est pas encore dans le Niflheim ! S’écria Papa.
La réaction fit sourire Maman et me réchauffa le cœur.
-Bien, maintenant que la dispute est close nous pourrions en venir à notre première rencontre ! Conclut Papy Elysia en la collant un peu plus à lui.
Je me calais contre Hans, plus attentive que jamais.
*****
Nous étions rentrés mangés à la maison. Maman avait raconté à Papa mon exploit et celui-ci m’avait embrassé plein de joie. Mes parents se disputèrent, campant chacun sur leurs positions quant à ma sécurité. Pieter et moi ne l’écoutions plus. Nous passâmes bientôt à l’ouverture des cadeaux. Je reçus deux bracelets en os de renne vernis et une poupée en chiffon.
-Elle est très jolie, merci Papa, merci Maman, clamai-je en allant la poser dans mon lit.
J’eus juste le temps de revenir dans la salle à manger que déjà, Mouna, la guérisseuse qui m’avait sorti du ventre de Maman, arriva en criant de joie :
-Le peuple de la glace vient d’arriver !
-Déjà ?! S’étonna Père.
La femme hocha la tête et nous la rejoignîmes dehors. Les nouveaux visiteurs étaient rassemblés dans la prairie où j’avais rencontré Bruni. Ils n’étaient pas si différents des Northuldra avec leurs cheveux blancs, argentés et leurs traits tirés. Ils étaient juste bien plus couverts que nous. Pieter partit à leur rencontre alors que je me réfugiai dans les jupes de Maman.
-Bah alors tu fais ta timide à présent, ma petite chamane ? Plaisanta-t-elle.
Je ne répondis pas alors qu’elle m’attira vers le groupe. Ce fut une ribambelle d’embrassades et de poignées de main. La plupart des femmes qui me voyaient s’exclamaient des « Qu’est-ce qu’elle est mignonne » Avec des yeux émerveillés. Je détournai le regard pour essayer de les fuir et cherchai d’autres enfants de mon âge. L’un d’eux attira mon attention. Il s’agissait d’un garçon de quatre ans blond aux yeux bleus clairs qui se repliait également contre le ventre de sa mère. La visage de Maman s'éclaira immédiatement en voyant l'autre jeune femme et elle choisit après plusieurs minutes de repérages d' aller leur parler.
-Iduna Sappos ! Comment vas-tu ? Demanda-t-elle en faisant la bise à la dame.
-Helga Piceaerd ! Comme je suis contente de te revoir ! Il fait toujours aussi chaud ici, répondit-t-elle, mais sinon ça va. J’ai testé de nouvelles méthodes de chamanisme, il va falloir que je t’en parle ! Mais avant il faudrait que je mette Elysia dans le coin des enfants ! Existe-t-il toujours ? Enfin...Ce n'est peut être pas une bonne idée après tout...
Maman posa une main lourde de compassion puis regarda par-dessus son épaule et ajouta :
-Oui ! Il est près des rennes. Je dois y mettre Anna aussi.
-Moi je veux rester avec toi ! Renchéris-je dévisageant le fameux Elysia du regard d'un air hautain.
Il me tira la langue et se raccrocha à sa mère.
-Moi aussi ! Geignit-il.
Nos mères rirent avant de reprendre :
-Eh bien ils sont faits pour s’entendre ses deux-là !
Nous nous scrutâmes à nouveau du regard sans aucune réaction. De force elles nous déposèrent alors dans l’enclos qui était destiné aux enfants. Pieter y était et Amarok aussi.
-Coucou Anna ! Lança ce dernier en me faisant un bisou sur la joue.
Je rosis légèrement et espérai qu’Elysia fut jaloux. Mais cela ne marcha pas. A la place une petite fille de mon âge dont les cheveux blancs étaient attachés en tresse épaisse vint lui tirer le bras. Elle se mit à tourner autour de lui.
-Et moi Amarok tu ne m’embrasses pas ? Demanda-t-elle avec des yeux de chat.
Le fils du chef l’observa puis finit par lui presser la bouche contre sa joue.
-Tu es nouvelle ? Me demanda-t-elle ensuite, je t’ai jamais vu avant, tu fais partie du peuple de la glace ?
-Non, moi je suis Anna Piceaerd, je suis la future chamane du village selon Maman. C’est elle qui l’est actuellement. Mon grand frère c’est lui Pieter. Et toi tu es qui ?
-Yélana Coudrier. Mon Papa possède le plus grand troupeau de rennes du village. Il fournit tous les gens en donnant du lait et du fromage.
-Vous faites la meilleure des nourritures ! S’exclama Amarok.
La remarque eut don d’enchanter la petite Northuldra.
-Oui c’est très bon en effet, admit-elle, jusqu’à maintenant je l’aidais mais bientôt je ne pourrai plus puisque nous irons à l’école apprendre les choses de la nature. D’ailleurs je crois que ça sera avec ta Maman.
-Oh ? Nous aurons la chance de nous revoir alors ? Dis-je pleine d’espoir.
Yélana hocha la tête. Elle vint m’enlacer.
-Ça te dirait de devenir ma meilleure amie ? Demanda-t-elle.
-Oh ? Tu voudrais pour de vrai ?! M’écriai-je espérant qu’elle me le demande.
-Oui ! Je me sens seule moi ! Je n’ai ni frère ni sœur ! Au moins avec toi je pourrai me confier à quelqu’un !
-Comme tu veux. Mais il nous faut quelque chose pour concrétiser notre amitié ! Attends ! Je sais ! M'écriai-je.
Enfouissant ma main dans ma poche de robe, j’en retirai les deux bracelets et en tendis bientôt un à Yélana.
-Celui-là il est pour toi. Comme ça quand tu le porteras-tu penseras toujours à moi, expliquai-je.
Ma nouvelle meilleure amie le prit et se jeta dans mes bras.
-Merci beaucoup ! Tu es vraiment gentille Anna !
Pieter et Amarok se moquèrent alors de nous en s’écriant :
-C’est bien les filles ça ! Elles deviennent amies au bout de deux minutes !
Ce qui me fit revenir à l’instant présent. Outre Yélana qui était dans l’enclos, j’avais oublié Elysia. Lâchant ma nouvelle amie, je vis que le Northuldra du Nord nous tournait le dos, attendant avec espoir que sa mère le récupère. J’allai immédiatement le rechercher.
- Tu ne veux pas venir jouer avec nous ? Lui demandai-je.
Il rosit légèrement en voyant que c’était moi et secoua la tête.
-Dis c’est vrai que dans ton pays y a des pingouins et des phoques ? Essayai-je à nouveau.
Cette fois Elysia hocha la tête. Il écarta les mains et chuchota timidement :
-Ils sont énormes comme ça les phoques alors on n’a pas trop le droit de s’en approcher.
-Nous on a des rennes ici. C’est avec eux qu’on se déplace. Et toi tu es venu comment jusqu’à chez nous ?
-A l’aide de bateaux fabriqués avec des matériaux entièrement résistant à l’eau. Papa et Maman ont dit qu’il y avait de l’extrait de Nokk à l’intérieur.
-Whoua ! M’écriai-je émerveillée.
-J’ai entendu que tu étais la fille de la chamane, Je crois que ta Maman et la mienne sont meilleures amies murmura Elysia en se pressant la nuque… Chez nous c’est ma Maman qui l’est...... Elle a essayé de m’apprendre des choses mais ce n’est pas très concluant. Elle dit que quand je serai grand, elle l’apprendra à ma future femme.
-Alors tu n’as qu’à m’épouser ! Ris-je, moi je sais déjà pleins de choses. Je peux parler avec les esprits par exemple les géants !
Elysia me tira enfin un sourire. Je le lui rendis et lui pris à nouveau la main. Amarok courut aussitôt vers lui et le poussa en criant :
-Non Anna elle est à moi ! Ça sera ma femme !
Je m’interposai immédiatement entre les deux et prenant la main de chacun je déclarai fièrement :
-En attendant je veux bien être votre amoureuse à tous les deux.
Cela fit rire le petit garçon des Terres Gelées. Mais pas Pieter. Je vis aussi que Yélana était peinée. Changeant mon jugement je la ramenai vers Amarok et lui dit :
-Tu veux bien que Yélana soit ta femme pour de semblant aujourd’hui ?
Il la dévisagea alors que celle-ci commençait à sourire.
-D’accord, reprit-il mais juste aujourd’hui.
Très émue, ma nouvelle amie se sauta immédiatement au cou en m’envoyant un merci. Nous nous amusâmes comme ça tous les cinq tout le reste de l’après-midi et ne vîmes pas le temps passer. Les étoiles remplacèrent bientôt le soleil et les parents revinrent enfin nous chercher pour prendre un banquet tous ensembles. Puis ce fut l’heure des au revoir.
-A lundi Anna ! Cria Yélana en rejoignant ses parents.
-A lundi !
Elle partit après avoir embrassée Amarok qui n’en resta pas de marbre. Je lui fis un petit signe espérant qu’il partirait plus vite pour que je puisse dire au revoir plus tranquillement à Elysia. Yuma notre chef se chargea de cette providence en embarquant bientôt son fils tout en jetant un regard dédaigneux vers le fils des Terres Gelées et sa mère. Il me fit une risette en partant. Il ne restait que nos deux Mères qui discutaient encore. Je m’approchai aussitôt du petit garçon blond.
-Bon et bien… Au revoir Anna, murmura-t-il.
-Au revoir, repris-je.
Il se pencha alors que ses joues devinrent roses et me chuchota à l’oreille :
-Tu as la plus belle couleur de cheveux de la Terre et les plus beaux yeux vert-bleu aussi.
J’en rougis de plaisir avant de l’embrasser sur la joue. Puis Iduna le prit dans ses bras et il me fit un dernier signe de la main. Nous rentrâmes nous coucher et je remerciai le ciel de ce plus beau cadeau d’anniversaire de ma courte vie.
*****
-Je t’ai aimé dès l’instant où je t’ai vu pour la première fois, murmura Papy à l’oreille de Mamie.
-Moi aussi, renchérit-elle en lui prenant la main.
Je sentis que nous étions de trop. Je décidai aussitôt de changer de sujet :
-J’ai du mal à imaginer Yélana enfant. Elle a été si austère avec nous au départ.
Mamie remise de son amour éternel pour Papy, soupira.
-Les amies peuvent aussi passer par des moments qui mettent à l’épreuve leur amitié, dit-elle.
-Ou les sœurs, ruminai-je me remémorant à quelle point Elsa et moi avions souffert d’avoir été séparées.
-Tout à fait.
-Ma sœur me manque, murmurai-je sentant poindre des larmes.
Mamie ne dit rien. A la place, elle se leva et s’étira.
-Viens avec moi ma petite Picéaerd, nous allons prendre l’air que nous ne pouvons plus respirer.
Nous sortîmes de la hutte et retournâmes dans la Galerie des Souvenirs. Mamie m’essuya les yeux.
-Je pense que j’aurais toujours du mal à être loin d’Elsa. Surtout quand je sais que finalement elle ne sera pas tant que ça en paix non plus dans cette vie.
-Je sais ma petit Picéaerd… As-tu eu la curiosité de regarder ce qui s’est passé après ton rêve quand tu étais couronnée alors qu’Elsa était partie chez les Northuldra ?
-Non, Mamie, admis-je.
-Alors concentre-toi bien.
Elle alla directement aux images qui se déroulaient après mon couronnement provisoire. Pas de traces d’un instant de Kristoff et moi contre le mur cette fois. Nous étions quelques jours plus tard, Elsa était revenue, mais nous ne semblions pas autant en convenance comme que je l’avais espéré. Elle devait assister à mon vrai couronnement mais je sentais dans son cœur et ses actions que son travail de reine lui manquait. Elle s’était amourachée de Ryder le frère d’Honeymaren. Une image passa, je vis ma sœur me gifler avec violence et s’enfuir. Elle demeurait avec Ryder à Ahtohallan et aucun des deux ne pouvait partir à cause de la brume qui était revenue. Ce qui posait problème puisque j’avais espéré sa présence pour mon mariage et mon vrai couronnement.
-Est-ce que ça s’est arrangé pour elle ? Est-ce qu’elle est libre à présent ? Demandai-je, c’est tout ce que je veux savoir Mamie.
-Nous pouvons faire en sorte qu’elle le soit ma petite Picéaerd, répondit-elle avec malice. Regarde.
Elle interposa alors deux souvenirs en un seul. Je vis alors la brume se levait alors que ma sœur était toujours prostrée dans le dôme. Mamie me sourit à nouveau.
-Regarde encore, intima-t-elle.
Quelques images plus tard ma sœur était sur un navire avec Ryder et Olaf. Ils semblaient quitter Ahtohallan. Mamie inclut ensuite dans la tête d’Elsa tout ce que nous venions de vivre à nos quinze ans et dix-huit ans. Elle s’endormit instantanément. Cela marcha si bien que ma chère sœur était persuadée d’être moi.
-Pourquoi as-tu fait ça ? Elle n’a pas l’air d’aller mieux, ajoutai-je alors que je la voyais se réveiller, paniquée sur les Plages Grises.
-J’ai mes raisons. Tu le sauras bientôt. Très bientôt. Allez viens retournons à mes souvenirs.
Je fis confiance à Mamie et nous repartîmes en direction de la hutte dans une immense complicité.
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le passé 3 : Les souvenirs d'une Grand-Mère : Attention contenus mature !
Ven 18 Sep 2020, 23:41
C'était bien sympa tout ça
Entre l'apprentissage de Mamie Anna avec les esprits, son flegme face aux esprits de la terre, sa rencontre avec Elysia et ses futures amies...
Sans parler de cette enflure de Pieter où t'a vraiment envie de lui mettre des mandales tellement il est lourd et toujours les bonnes pics entre Agnarr et sa belle-famille delicious
Wait and see pour la suite
Entre l'apprentissage de Mamie Anna avec les esprits, son flegme face aux esprits de la terre, sa rencontre avec Elysia et ses futures amies...
Sans parler de cette enflure de Pieter où t'a vraiment envie de lui mettre des mandales tellement il est lourd et toujours les bonnes pics entre Agnarr et sa belle-famille delicious
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- FrantzozeLégende du Royaume
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le passé 3 : Les souvenirs d'une Grand-Mère : Attention contenus mature !
Sam 19 Sep 2020, 16:35
Mamie Anna, 2 ans qui s'exprime déjà parfaitement, alors que toi tu galères pour comprendre ne serais-ce qu'un mot d'un gosse en maternelle...
Mais bon Mamie Anna, c'est une princesse Disney!
LSinon, Mamie va faire la rencontre des esprits, mention spéciale pour le Nokk
-Mais maman, il a failli me noyer ce c...!
-Oui ma chérie c'est son travail de noyer les gens s'ils vont trop loin!
-Mais maman, j'ai juste 2 ans je suis dans 30cm d'eau, c'est un gros fils de dame d'Arnevik ce canasson il va me laisser tranquille non?
-MNon ma chérie, si tu fais un pas de plus, il va te noyer sans pitié!
... Je le redis, les Northuldra = PIRE PARENTS DU MONDE!
2 ans p*****!!! définitivement mamie en a une paire en acier Valéryen!
Le grand frère en revanche... c'est vraiment une victime... Je peux pas le blairer! Je crois que le jour où on va apprendre qu'il lui sera arrivé une m*rde on sera aussi jouasse que le jour où Anna en a collé une à Olson!!
On remarquera comment Mamie Anna vient d'inventer Meetic. Les gamins sont peut être encore en maternelle mais... Ca semble inévitable, on va avoir un jour ou l'autre une baston entre Elysia et Amarok pour Mamie!!!
Et enfin...Cette fin de chapitre!!!
Comme l'a dit @Lhysender, Mamie c'est Dieu!!!
Voilà qu'elle est capable d'influer sur la vie des gens dans les mondes parallèles. Elle permet de donner les réponses aux questions que l'on peut se poser dans les secrets d'Ahtohallan... Le FCU est en marche!
Mais bon Mamie Anna, c'est une princesse Disney!
LSinon, Mamie va faire la rencontre des esprits, mention spéciale pour le Nokk
-Mais maman, il a failli me noyer ce c...!
-Oui ma chérie c'est son travail de noyer les gens s'ils vont trop loin!
-Mais maman, j'ai juste 2 ans je suis dans 30cm d'eau, c'est un gros fils de dame d'Arnevik ce canasson il va me laisser tranquille non?
-MNon ma chérie, si tu fais un pas de plus, il va te noyer sans pitié!
... Je le redis, les Northuldra = PIRE PARENTS DU MONDE!
Je levai aussitôt la main en signe de protestation et répliquai :
-Non ! Maman ! Je sais ce qu’il faut faire ! Tu restes où tu es sinon je ne serai pas contente !
Mon assurance la troubla. Je crus qu’elle allait bouger mais finalement elle consentit à faire ce que je venais de lui dire. Je me tournai alors vers le bonhomme de pierres et clamai d’une voix que je voulais la plus forte possible :
-Réveillez-vous !
Rien ne se produisit. Les gros hommes de roche continuaient de ronfler. Je repris alors toujours d’une voix la plus forte possible :
-ON SE REVEILLE !!
La créature la plus proche de moi souleva alors un sourcil. Néanmoins ce ne fut que pour se retourner et dormir. Je jetai rapidement un coup d’œil à Maman. Son front suait à grosses gouttes tandis qu’elle me faisait toujours signe de revenir. Ses yeux me lançaient des regards furieux. Je secouai à nouveau la tête et je compris enfin ce que je devais chanter :
-AH-AH !!! AH-AH !!! AH-AH !!!
Je répétai plusieurs fois la mélodie. Au bout de quelques secondes l’ambiance changea radicalement. Enfin ils se levèrent !
-ANNA ARRETE IMMEDIATEMENT !!! Hurla Maman.
2 ans p*****!!! définitivement mamie en a une paire en acier Valéryen!
Les géants regardèrent dans leur direction alors que mes proches étaient de plus en plus blêmes.
-Tu me déposes à côté d’eux s’il te plaît gentil géant ? Demandai-je alors qu’il lui suffisait de tourner son corps.
Le bonhomme grogna mais le fit. Une fois sur terre je le remerciai.
-A bientôt ! Criai-je alors qu’ils retournèrent se vautrer sur les rives.
Je courus alors auprès de Pieter qui m’attribua une violente fessée.
-Tu es folle ! Tu aurais pu te faire écraser ! Me gronda-t-il.
Le grand frère en revanche... c'est vraiment une victime... Je peux pas le blairer! Je crois que le jour où on va apprendre qu'il lui sera arrivé une m*rde on sera aussi jouasse que le jour où Anna en a collé une à Olson!!
-Je ne me souvins absolument pas avoir été présentée aux esprits ainsi, reprit Maman enfin réactive.
-C’est parce que lorsque j’avais essayé de le faire avec toi ça n’avait jamais marché, dit Mamie.
-Pourtant j’en avais des affinités avec Courant d’Air, murmura-t-elle rêveuse.
-Et bien il faut croire que c’est de famille ! S’exclama notre aïeule.
-De famille ? Répétai-je sans comprendre.
-Oui Elsa aussi a beaucoup d’affinité avec Courant d’Air, reprit Mamie, tu ne l’as pas vu Anna quand tu as montré ton rêve à Hans ?
-Euh…Non, admis-je.
-Ce n’est pas grave ! Je te défends de chercher quoique ce soit, ajouta-t-elle en riant nerveusement.
-J’ai entendu que tu étais la fille de la chamane, murmura Elysia en se pressant la nuque… Chez nous c’est ma Maman qui l’est. Elle a essayé de m’apprendre des choses mais ce n’est pas très concluant. Elle dit que quand je serai grand, elle l’apprendra à ma future femme.
-Alors tu n’as qu’à m’épouser ! Ris-je, moi je sais déjà pleins de choses. Je peux parler avec les esprits par exemple les géants !
Elysia me tira enfin un sourire. Je le lui rendis et lui pris à nouveau la main. Amarok courut aussitôt vers lui et le poussa en criant :
-Non Anna elle est à moi ! Ça sera ma femme !
Je m’interposai immédiatement entre les deux et prenant la main de chacun je déclarai fièrement :
-En attendant je veux bien être votre amoureuse à tous les deux.
Cela fit rire Elysia. Mais pas Pieter. Je vis aussi que Yélana était peinée. Changeant mon jugement je la ramenai vers Amarok et lui dit :
-Tu veux bien que Yélana soit ta femme pour de semblant aujourd’hui ?
On remarquera comment Mamie Anna vient d'inventer Meetic. Les gamins sont peut être encore en maternelle mais... Ca semble inévitable, on va avoir un jour ou l'autre une baston entre Elysia et Amarok pour Mamie!!!
Et enfin...Cette fin de chapitre!!!
Comme l'a dit @Lhysender, Mamie c'est Dieu!!!
Voilà qu'elle est capable d'influer sur la vie des gens dans les mondes parallèles. Elle permet de donner les réponses aux questions que l'on peut se poser dans les secrets d'Ahtohallan... Le FCU est en marche!
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le passé 3 : Les souvenirs d'une Grand-Mère : Attention contenus mature !
Dim 20 Sep 2020, 21:39
Merci pour vos commentaires Je réponds rapido ! Oui Mamie Anna boloss déjà les gens à deux ans Mais c'est pas elle qui crée Mythic, Ahtohallan toute seule s'en charge (voir épris dans la glace et Nouveaux défis gloire et pouvoir )
Voici sans attendre les spoilers sans contexte du chapitre 4 qui arrivera vendredi prochain
Voici sans attendre les spoilers sans contexte du chapitre 4 qui arrivera vendredi prochain
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le passé 3 : Les souvenirs d'une Grand-Mère : Attention contenus mature !
Jeu 24 Sep 2020, 17:05
Commençons par la partie sur l'enfance de Mamie Anna. J'aime beaucoup la découverte des différents esprits et surtout le fait que chaque génération de chamane semble avoir une plus grande affinité avec un esprit en particulier (surtout qu'ici il y a un bel écho aux évènements qui arriveront bien des années plus tard). J'avoue que sur le coup j'ai cru que tu allais directement tuer la mère, mais non Dieu merci pas déjà
La rencontre avec les Northuldras du grand nord est assez sympathique, surtout avec la première rencontre avec Elysia. Et j'imagine même pas la mini Yélana, je pense qu'il y a beaucoup trop de "oooooooh ils sont adorables" qui se perdent sur ce passage
Par contre, décidément il faut toujours qu'il y en ait un ou deux : Pieter et Amarok sont, pardonnez moi l'expression, deux petits enfoirés.
Maintenant, passons à la partie dans l'Helveg. Et bon sang, qu'est-ce que ça m'avait manqué les discussions piquantes entre Mamie Anna et Agnar. La légende raconte qu'un jour ça va bien se passer... d'un autre côté ils ont l'éternité pour s'accommoder l'un à l'autre
Et nous confirmons donc que Mamie Anna est bel et bien Dieu, probablement aussi l'incarnation de la Force et j'en passe. En tout cas elle fait bien le lien entre les deux histoires, maintenant j'attends de voir jusqu'à quel point elle va se permettre d'intervenir.
Bref, on va définitivement commencé une nouvelle religion, alors on se met en rang et on prend son petit flyer explicatif.
Hâte de voir la suite, qui selon sera selon mon interprétation des spoilers sans contexte : nouveau bond dans le temps, on retrouve Mamie Anna qui va expérimenter ses dons de chamane, se révélant très doué, tellement doué qui Pieter va en devenir fou de jalousie (Cheh !) et lui avoir un petit bisou d'un Elysia impressionné.
La rencontre avec les Northuldras du grand nord est assez sympathique, surtout avec la première rencontre avec Elysia. Et j'imagine même pas la mini Yélana, je pense qu'il y a beaucoup trop de "oooooooh ils sont adorables" qui se perdent sur ce passage
Par contre, décidément il faut toujours qu'il y en ait un ou deux : Pieter et Amarok sont, pardonnez moi l'expression, deux petits enfoirés.
Maintenant, passons à la partie dans l'Helveg. Et bon sang, qu'est-ce que ça m'avait manqué les discussions piquantes entre Mamie Anna et Agnar. La légende raconte qu'un jour ça va bien se passer... d'un autre côté ils ont l'éternité pour s'accommoder l'un à l'autre
Et nous confirmons donc que Mamie Anna est bel et bien Dieu, probablement aussi l'incarnation de la Force et j'en passe. En tout cas elle fait bien le lien entre les deux histoires, maintenant j'attends de voir jusqu'à quel point elle va se permettre d'intervenir.
Bref, on va définitivement commencé une nouvelle religion, alors on se met en rang et on prend son petit flyer explicatif.
Hâte de voir la suite, qui selon sera selon mon interprétation des spoilers sans contexte : nouveau bond dans le temps, on retrouve Mamie Anna qui va expérimenter ses dons de chamane, se révélant très doué, tellement doué qui Pieter va en devenir fou de jalousie (Cheh !) et lui avoir un petit bisou d'un Elysia impressionné.
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