[Ansa's Stories] Retour vers le passé 3 : Les souvenirs d'une Grand-Mère : Attention contenus mature !
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le passé 3 : Les souvenirs d'une Grand-Mère : Attention contenus mature !
Mar 23 Mar 2021, 21:35
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le passé 3 : Les souvenirs d'une Grand-Mère : Attention contenus mature !
Sam 27 Mar 2021, 20:51
Chapitre 29 : Le temps des amours :
Maman avait eu sa fin heureuse et elle l’avait mérité après tant d’années à aimer mon père même si c’était avec Yuma. Je retournai sur les Plages Grises pour préparer mes mixtures. J’avais été héroïque pour elle…Mais j’avais peur de ne pas l’être pour moi. Comment allai-je réussir à survivre à une vie sans mon cher Elysia ?! Cela m’était impossible…Et pourtant, je ne pouvais pas renoncer maintenant…Il fallait que j’aille sur le droit chemin…Et les heures passées à ses côtés resteraient gravées dans ma vie actuelle de toute façon. Je m’étais psychologiquement préparée à créer des destins heureux, mais plus les heures passées plus je redoutais le moment. Peut-être que les coupoles n’étaient pas maudites après tout ?
-Si Anna ! Si ! Me grondai-je, tu vas aller jusqu’au bout et rendre hommage aux dieux !
Je m’endormis stressée cette nuit-là. J’avais besoin de voir mon mari, mes enfants, ma famille. Me sentir aimée et donner de l’amour en retour. J’implorai donc mon corps meurtris par les épreuves de m’emmener en voyage astral dans l’Helveg comme je l’avais fait jusqu’à maintenant. Mais je n’y parvins pas.
Je me réveillai contrariée. J’aurais aimé dire « au revoir » à Elysia, lui expliquer mon projet pour ne pas le prendre en traitre et avoir l’impression de le tromper. Je redoutai encore sa nature jalouse même après toutes ces années.
Je regardai l’état de mes pâtes avant de me mettre en route. Le géant m’accueillit religieusement avant que nous bravions la Mer Sombre, ensemble.
-Attends…Amène-moi aux Terres Gelées d’abord ! M’exclamai-je à la dernière minute.
Je savais qu’il n’y avait plus rien mais je voulais ralentir le moment des changements de vie. Mon ami grogna et dépassa bientôt Ahtohallan. A ma grande surprise le bloc de glace où avaient vécu une partie de mes ancêtres s’était légèrement reformé mais il était désert. Plus de phoques…Plus de pingouins…Plus de verdure.
-Dépose-moi ! Ordonnai-je à l’esprit de la terre.
L’eau m’arrivait aux chevilles mais je discernai tout de même la sépulture de ma Belle-Mère. Je m’accroupis bientôt à sa portée et caressai la surface lisse en commençant par une prière Northuldra. Puis je m’agenouillai et demandai d’une voix brisant le silence :
-Iduna…J’espère que vous êtes bien passée dans l’Helheim…Pourriez-vous s’il vous plaît y emmener Elysia…Je ne veux pas qu’il se sacrifie pour moi et qu’il m’attende…Surtout pas avec ce que je compte faire maintenant…Il doit aller voir Olaf et s’en occuper…Ce que vous devez déjà faire j’en suis sûre avec Papa…Merci à vous tous de m’avoir aimé. Adieu Belle-Maman.
Je laissai une minute de silence avant d’embrasser le sol glacé. Puis le géant me ramena devant la grotte d’Ahtohallan. Je suivis mon chemin habituel pour entrer dans le dôme des souvenirs. Je fermais ensuite les yeux et fis apparaître la mémoire de l’eau. Je pris le temps de regarder la bulle sur ma vie que j’avais dû laisser en suspens lorsque j’avais vu le premier échange de Maman avec Grand-Pabby.
Mon cerveau enregistra ainsi les différents passages que je devais modifier pour créer ma nouvelle vie.
-A nous Anna…J’ai le droit à trois essais…Mais en faisant bien comme hier, cela devrait aller, m’encourageai-je.
Je traçai le cercle et imprimai mes empreintes à l’intérieur avec beaucoup de concentration. Mes paupières se rouvrirent à la fin de la prière et j’attendis quelques secondes dans l’anxiété. J’hésitai à être soulagée ou déçue de voir que les deux traces s’accouplèrent indiquant que j’avais réussi.
-Alors ? Est-ce la bonne vie ? M’interrogeai-je.
Je fis le mouvement rotatif au tout début de l’histoire et vis bientôt Mouna me sortir du ventre de Maman alors que Papa ému lui serrait la main. Je réprimai un sentiment de répugnance à la vue du sang et des organes mais je réussis à ne pas vomir.
-Parfait, souris-je, ça a l’air d’être ça.
Je respirai un grand coup et me concentrai à nouveau pour avancer jusqu’à ma première rencontre avec Elysia. Je vis Maman et Iduna en train de discuter et plaquai mes deux mains en avant pour pouvoir entrer dans le souvenir.
Je fus stupéfaite de voir que je me trouvais dans les jupons de Maman et que j’avais retrouvé…Mes deux ans ?! J’aperçus Elysia qui en avait quatre et qui faisait de même auprès d’Iduna. Mon cœur palpita… Pourrais-je le sentir ? Le toucher ?
-Non Anna ! Non tu es là pour l’inverse idiote ! Me grondai-je.
-Iduna ! Comment vas-tu ? Demanda Maman en faisant la bise à ma belle-mère.
-Helga ! Comme je suis contente de te revoir ! Il fait toujours aussi chaud ici, répondit-t-elle, mais sinon ça va. J’ai testé de nouvelles méthodes de chamanisme, il va falloir que je t’en parle ! Mais avant il faudrait que je mette Elysia dans le coin des enfants ! Existe-t-il toujours? Enfin...Ce n'est peut-être pas une bonne idée après tout...
Maman posa une main lourde de compassion puis regarda par-dessus son épaule et ajouta :
-Oui ! Il est près des rennes. Je dois y mettre Anna et Pieter aussi.
-Moi je veux rester avec toi ! Renchéris-je en évitant le regard de mon mari qui me tira la langue comme convenue.
Mais j’étais obligée d’y aller si Yélana devait devenir ma meilleure amie !
-Moi aussi ! Geignit Elysia.
Nos mères rire avant de reprendre :
-Eh bien ils sont faits pour s’entendre ses deux-là !
Puis elles nous déposèrent dans l’enclos. Elysia se mit en retrait alors qu’Amarok m’embrassa et fis de même avec Yélana. Nous échangeâmes très vite nos bracelets et devînmes meilleures amies sous les regards moqueurs des garçons.
Je respirai un grand coup et me forçai ensuite à ne pas regarder en direction du Northuldra des Terres Gelées. Notre véritable échange avait commencé maintenant. Mais c’était moi qui avais été à sa rencontre. Je me rapprochai donc le plus simplement du fils du chef et pris sur moi pour encore lui déposer un baiser sur la joue avant de m’exclamer d’une voix que je voulais la plus naturelle du monde :
-J’ai vraiment hâte de devenir ta femme Amarok !
Yélana tiqua immédiatement et demanda :
-Et pourquoi est-ce que ça ne peut pas être moi sa femme ?
-Parce que tu n’es pas chamane et vos coupoles n’ont pas été allumées ! Renchérit Pieter.
Ma meilleure amie se mit aussitôt à pleurer alors que j’insistai :
-Tu ne voudrais pas fâcher les dieux tout de même ?!
Ses larmes redoublèrent de plus belle alors que mon cœur se serra. Elle secoua la tête et s’écria en colère :
-Vous êtes tous des méchants ! Je ne veux plus être votre amie !
Elle se rapprocha ensuite d’Elysia et feint de nous ignorer en lui demandant son nom. Mon mari lui répondit d’une voix timide mais son regard ne se dissociait pas de mes cheveux.
Yélana le remarqua bientôt et reprit :
-Ah non ! Mais ne rêve pas ! Elle ne peut pas devenir ta femme ! Elle est amoureuse d’Amarok ! Moi en revanche si tu veux, je suis plus jolie et je n’ai pas d’amoureux…Je sais faire la cuisine, la couture, la vaisselle et même m’occuper des rennes !
Alors que je faillis m’étrangler de jalousie, Elysia se détendit et lui répondit :
-Ah… Nous on n’a pas de rennes mais des pingouins et des phoques…Et puis moi je suis un apprenti chamane, normalement ce sont les filles qui le sont donc si jamais on se marie tous les deux, ma Maman pourra t’apprendre à parler avec les morts et être à l’écoute des gens.
Yélana gloussa ravie alors que je tiquai légèrement. Elle embrassa immédiatement sa joue et répondit :
-J’en serai ravie !
-Dis Anna ? Anna tu nous écoutes ? Demanda soudain Amarok qui me secoua légèrement.
J’haussai les épaules en essayant de jouer les indifférentes alors que Pieter s’exclama :
-Si tu veux mon avis petite sœur, laisse-les ces deux-là ! Ils sont faits pour s’entendre…C’est idiot parce que tu as perdu un bracelet d’anniversaire pour rien…
-…Je m’en fiche ! Le coupai-je essayant de ne pas être agacée.
Je continuai ainsi de discuter avec les garçons jusqu’à ce que le soleil se décline. De temps en temps je jetais des coups d’oeils à Yélana et Elysia qui rigolaient bien.
-C’est ce que tu voulais après tout…ça part plutôt bien, pensai-je.
Je décidai de rester jusqu’au moment des aurevoir pour être certaine. Alors que ma meilleure amie discutait encore avec Elysia, je me ruai sur Yuma qui venait récupérer Amarok. Je dus prendre sur moi pour ne pas montrer mon dégoût et clamai :
-Au revoir Chef ! A bientôt ! Au revoir mon futur mari !
Amarok rougit légèrement et m’embrassa avant de dire :
-Au revoir belle Anna.
Son père me fit une risette en partant alors que je frissonnai. Il ne restait que nos deux Mères, Yélana et mon mari. Comme je voulais m’éloigner de lui le plus vite possible, je m’approchai des adultes et réclamai à ma mère :
-Maman est-ce que Pieter pourrait me raccompagner à la maison s’il te plaît ? Je suis un peu fatiguée.
Elle laissa donc sa phrase en suspens et répliqua :
-Attends ma petite chamane, dis au revoir d’abord !
J’essayai de ne pas rougir en regardant Elysia alors que Yélana me lança des éclairs tout en jouant avec ses cheveux.
-Au revoir ! M’écriai-je succinctement en me repliant.
-Au revoir ! Déclarèrent-ils en cœur.
Je pris la main de Pieter et nous nous dirigeâmes vers la hutte alors que mon cœur était barbouillé. Dieu que ça allait être dur ! Maugréai-je pour moi-même. J’étais en train de me morfondre quand, contre toute attente, je sentis bientôt qu’on me tirait sur la manche. Je me retournai et virai au rouge en voyant qu’Elysia nous avait rattrapé.
-Je…Je…Je voulais juste te dire…Que tu as de très beaux cheveux…Et des beaux yeux aussi…Bafouilla-t-il en rougissant à son tour.
-Euh…Merci…Mais tu sais Amarok mon amoureux me l’a déjà dit ça, dis-je d’une voix expéditive.
-Exactement ! Au revoir Elysia ! Conclut Pieter avec hargne en me tournant l’épaule vers la hutte.
Nous nous mîmes en route au moment où je décidai de ressortir du souvenir. Je ne perdis pas de temps et passai à notre première leçon de chamanisme commune sur l’ouverture de nos chakras, leçon où mon mari avait été mis en avant à mon grand désarroi.
Je plongeai à nouveau les mains dans le souvenir et retrouvai mes six ans. Nous étions autour de la table en train de goûter alors que Maman et Iduna discutaient après la fin de la leçon.
-Tout va bien Maman ? Demanda alors mon mari en lui prenant la main.
-Oui mon petit Sappos, répondit-elle en ayant du mal à retenir ses larmes.
-On rentre bientôt à la maison ? Questionna-t-il à nouveau. Je voudrais encore jouer avec Anna.
J’affichai une tête antipathique en détournant mon regard. Patiemment ma belle-mère lui expliqua qu’il resterait avec nous pendant quatre ans.
-Tu m’abandonnes Maman ? Paniqua-t-il soudain.
-Non, non mon petit Sappos. Tu vas rester avec Madame et Monsieur Picéaerd et je demanderai de tes nouvelles régulièrement par Courant d’Air, expliqua-t-elle.
-Tu pourras aussi lui écrire Elysia, intervint Maman. Tu resteras chez nous et tu feras partie de la famille avec Pieter et Anna. Tu veux bien accomplir cette mission pour ton peuple ?
Le garçon acquiesça à leur plus grande joie. Puis ma belle-mère lui fit les aurevoirs en l’embrassant avec affection.
-Surtout Helga, ne le laisse pas s'approcher de...recommanda-t-elle.
-Yélana ? Demanda-t-il incrédule.
-Mais non tu pourras la voir, elle, rit Maman.
Puis elle se tourna vers Iduna et reprit :
-Je te le promets, allez viens je te raccompagne. Anna tu restes bien avec Elysia dans la maison, d’accord ? Mets-le à l’aise, tu veux bien.
Je me raidis immédiatement et l’observai le plus durement possible alors qu’il s’approcha timidement de moi.
-On est toujours amis ? Demanda-t-il apeuré.
-Je…Je ne l’ai jamais été avec toi, bafouillai-je.
Il fut peiné et je me mordis la langue pour ne pas crier.
-C’est Yélana ton amie, insistai-je.
-Oui…Mais je pensais que toi aussi… Tu as été très douée pendant la leçon contrairement à moi ! Renchérit-il.
-Exactement…Je ne sais pas si Maman arrivera à faire quelque chose de toi ! M’écriai-je durement.
Elysia prit sur lui et hocha la tête, d’accord avec moi. Il me dévisagea ensuite et demanda soudain :
-Pourquoi tu ne m’aimes pas ?
-Il doit y avoir une raison ? Questionnai-je à mon tour en contrôlant mes joues.
-Pas forcément, admit-il, mais nous ne nous sommes jamais parlés et pourtant tu sais déjà que je ne te plais pas…Tu es curieuse comme fille.
J’encaissai violemment la remarque et respirai.
-Allez Anna…Une petite parole gentille ne peut pas faire de mal, pensai-je.
-Tu as raison Elysia…Excuse-moi d’être méchante…Je veux bien être ton amie, déclarai-je en lui tendant ma main, mais je ne le saurai jamais comme Yélana.
Il haussa les épaules et retrouva un visage rayonnant. Puis il serra mes doigts tout heureux et répliqua :
-Tu sais Anna…J’ai bien compris que je ne serai jamais ton amoureux puisque ça sera Amarok et que moi j’aime bien Yélana, mais je veux bien être ton deuxième grand frère comme Pieter.
-Je ne pense pas qu’il sera très content, réfutai-je, mais nous ne lui dirons pas si tu veux…ça sera notre secret.
-Chouette ! Merci Anna ! S’écria-t-il tout en me faisant un câlin.
Je préférai partir du souvenir avant qu’il ne sente mon cœur cogner avec force dans ma poitrine.
-Au moins il n’y a pas eu de baisers, soupirai-je la mort dans l’âme, qu’est-ce que j’ai été idiote de m’embarquer là-dedans…
Je respirai calmement et avançai un peu le temps pour arriver au moment où Grand Pabby m’avait redonné les souvenirs du roi Runeard. Je décidai pour le bien de tous d’enterrer les cristaux pour ne pas les lui redonner.
-Peut-être était-ce cela qui avait créé la guerre ? Me dis-je à moi-même tout en accélérant la rotation du souvenir jusqu’au retour d’Elysia le jour de mes quatorze ans.
Il y allait y avoir la dispute ce qui créerait encore un fossé entre le jeune homme et moi. L’avantage cette fois-ci, c’était que je devais prendre sur moi pour ne pas y voir une opposition.
-Pense aux coupoles Anna…Pour l’instant tout à l’air d’aller dans le bon sens ! Me réconfortai-je.
Je vérifiai tout de même qu’Amarok n’avait pas succombé au charme de Yélana dans cette réalité-là et découvris avec un petit soulagement qu’ils ne s’étaient pas embrassés dans les buissons comme cela était déjà arrivé quand je les avais surpris dans ma vie actuelle. Puis j’accélérai jusqu’au repas du midi et retournai à l’intérieur du souvenir.
J’étais donc à table avec ma Mère et demandai :
-Suis-je vraiment obligée d’aller à la rencontre des Terres Gelées ? C’est d’un ennui !
Maman et Papa me regardèrent outrés avant qu’elle ne me réponde :
-Bien sûr que oui ma petite chamane ! C’est ton devoir !
J’haussai les épaules, ce qui la contraria davantage. Elle insista alors et reprit :
-Amarok y sera en tant que chef, et toi comme tu es sa future femme c’est nécessaire de montrer de l’intérêt à ces rencontres.
-Je comprends Maman, déclarai-je d’une seul traite, si Amarok est là, ça ne pourra qu’aller.
-C’est l’heure d’ailleurs Helga non ? Demanda à son tour Papa.
Elle hocha la tête et nous nous mîmes en route. J’aperçus bientôt Elysia parmi la foule et me retins de ne pas aller le voir. Je voyais qu’il essayait de me chercher et fis mine de regarder autre part. Ainsi, je fis celle qui était heureuse quand mon regard croisa bientôt celui du fils du chef. Il était accompagné de son père qui était on ne peut plus respectueux dans cette vie-là. Il ne m’avait jamais touché. Je lui lançai un petit signe et dis à l’adresse de ma mère :
-Je suis avec Amarok si tu me cherches d’accord ?
-Non ma petite chamane, répondit-elle en me retenant par l’épaule, j’aimerais que tu ailles saluer Iduna et Elysia d’abord…Pour discuter de chamanisme…C’est ça avant tout ta fonction !
Je bouillonnai intérieurement mais répliquai :
-Bien sûr Maman.
-Et mets-y de la volonté…Dit-elle d’une voix acerbe, je suis très heureuse que tu t’entendes bien avec ton futur mari mais ce n’est pas une raison pour être odieuse avec Elysia…Pieter et toi vous en êtes déjà bien chargés en quatre ans et il s’est toujours accroché, il a toujours été gentil avec vous.
-Il m’agace Maman… Il est trop gentil justement…ça lui jouera des tours… Articulai-je du mieux que je pus.
-Eh bien avec la nouvelle qui arrive le concernant, tu ne seras que plus contente de t’en débarrasser…Mais je ne t’en dis pas plus…Viens donc, reprit-elle contrariée.
M’en débarrasser ?! Mon corps avait envie d’hurler que non…Mais d’un autre côté, tout se profilait à merveille. Maman m’agrippa bientôt par la main et nous mena vers mon mari qui du haut de ses seize ans était tout bonnement craquant.
-Bonjour Anna ! S’exclama-t-il joyeux, tout en maintenant une certaine distance. Tu as beaucoup changé ! Et cela te va très bien !
J’essayai de ne pas rougir et renchéris-je :
-Toi aussi tu as grandi.
Il m’embrassa la joue alors que je me contrôlai pour rester de marbre. Nous restâmes plantés-là. Maman me donna bientôt un léger coup de coude et je demandai la plus gênée possible :
-Alors que racontes-tu de beau depuis quatre ans ?
Il sourit, tout heureux et rétorqua :
-Eh bien, j’ai continué les leçons de chamanisme avec Maman en essayant de ressortir l’apprentissage que vous m’aviez enseigné Helga…Mais bon je suis toujours moins doué que toi Anna.
-Ah…C’est dommage…Mais en même temps tu n’es pas une femme… Dis-je.
Ma remarque le fit rire alors qu’il ajouta :
-Je puis te le confirmer !
Je pris immédiatement des couleurs en repensant à la façon dont il savait si bien s’y prendre avec son attribut masculin pour pouvoir me faire jouir. Elysia devint blanc en comprenant qu’il en avait trop dit. Nous nous regardâmes silencieusement alors que Maman s’était esquivée.
Iduna vint nous sauver en me saluant :
-Bonjour Anna ! Ce que tu es une belle jeune fille à présent !
-Merci Madame Sappos.
-Elysia t’a-t-il prévenu ? Reprit-elle.
Il rougit alors que je demandais en faisant semblant d’être étonnée :
-Prévenu de quoi ?
-Nous sommes venus chercher la femme d’Elysia chez vous…Certes, ta mère a fait un travail remarquable auprès de mon fils, mais cela sera plus simple que je l’apprenne à une fille…De ce fait nous avons choisi Yélana Coudrier…Et comme j’ai également appris que je suis condamnée, cela me rassurera de savoir que la mémoire des chamanes est assurée sur les Terres Gelées.
J’eus beau m’y être préparée, je reçus la phrase en plein cœur comme une trahison. J’affichai tout de même un visage neutre en rétorquant :
-Je suis vraiment navrée pour votre maladie ! Mais c’est une excellente nouvelle malgré tout Madame Sappos ! Félicitations à toi Elysia ! Je serai ravie de venir assister à votre mariage !
J’en faisais peut-être un peu trop ? En tous les cas, le jeune homme me fusilla du regard ce qui me déchira doublement le cœur.
-Nous attendrons deux ans avant d’allumer les coupoles car je veux que mon fils et ma future belle fille s’entendent bien d’abord. Mais oui c’est un soulagement Anna ! Reprit-elle.
Elle repartit ensuite nous laissant à nouveau seuls. Je ne souhaitai pas m’éterniser. Aussi je m’écriai :
-Bon et bien…Je vous laisse partager cet instant de bonheur tous les deux. Va la retrouver !
Je ne lui laissai pas le temps d’ajouter quoique ce soit et m’enfuis en direction des rives.
-Respire Anna…Respire tu es en train de faire un bon travail ! Murmurai-je alors que ma gorge se bloqua prête à délivrer mes larmes, pense aux Dieux, pense à ta réévaluation.
Je fermai les yeux quelques instants et m’appuyai la tête contre l’écorce d’un arbre. Je m’attendais à voir arriver Yélana comme c’était le cas dans mon autre vie même si dans celle-là nous n’avions jamais été aussi proches mais mon cœur s’accéléra quand j’entendis bientôt derrière moi :
-Tu es contrariée Anna ?
Je fusillai Elysia du regard et répondis :
-Nous ne devrions pas rester tous les deux seuls, nous sommes chacun promis !
Il s’approcha un peu plus de moi et reprit :
-Ce n’est pas ce que je t’ai demandé.
-Je…Je n’ai pas envie de me confier à toi…Si je suis contrariée, j’en parle à mon futur mari ou à mon frère ! Grognai-je.
-Tu sais ça ne me fait pas particulièrement plaisir d’épouser Yélana, continua-t-il.
-Mais pourquoi est-ce que tu me racontes tout ça ?! Je m’en moque après tout ! Répliquai-je avec agressivité.
Le jeune homme arriva enfin à mes côtés et demanda avec un petit sourire :
-Vraiment ?
J’essayai de ne pas le regarder dans les yeux, mais je me repliai sur moi-même de plus en plus nerveuse alors qu’il ajouta :
-Tu sais…J’ai eu le temps de t’observer durant quatre ans Anna Piceaerd…Et je peux te dire qu’à chaque fois que tu es en ma présence, tu es complètement stressée, tu rougis, tu as très chaud, tu es toute crispée…
-…Oui et alors ?! Le coupai-je manquant de défaillir, tu te moques de moi ?!
Il s’accroupit pour être à ma hauteur et reprit :
-Et alors…Je ressens exactement la même chose à ton égard…Je sais ce que tu ressens Anna Piceaerd…Mon animal totem n’est peut-être que le mouton naïf mais je ne me trompe pas là-dessus.
Non ! Non ! Non ! Je voulus me relever le plus naturellement possible pour retrouver Amarok mais à la place, je dis acerbement :
-Arrête de prendre tes rêves pour des réalités Elysia Sappos, si tu as une femme à conquérir ce n’est pas moi ! Maintenant si tu veux bien m’excuser j’ai mon futur mari qui m’attend.
-Tu peux faire croire à qui tu veux que tu aimes ce gars-là, renchérit-il méchamment, mais pas à moi, ah c’est sûr vous êtes bien à sa botte ton frère et toi et vous m’avez bien fait payer le fait que je fus entré dans votre famille il y a quatre ans. Mais je sais bien que tu te forçais Anna.
-Tu dis n’importe quoi ! ça suffit ! J’en ai assez entendu ! Criai-je désemparée.
Je me levai d’un bond et serrai mes mains qui étaient devenues moites. Le jeune homme des Terres Gelées en retint une.
-Lâche-moi ! Lâche-moi ou je hurle ! M’exclamai-je d’une voix non convaincante.
Il me regarda peiné et j’eus du mal à résister.
-C’est que…Je voudrais que tu sois la première femme que j’embrasse, plaida-t-il, et je sais que tu en meurs d’envie ne me mens pas.
Non Anna…Pas après tous les efforts que tu as fournis… Résiste…Me persuadai-je.
-Je n’ai pas le droit de faire ça à Amarok ! Obtempérai-je.
-A Amarok ou à toi ? Insista-t-il.
Je préférai ne pas répondre résistant aux sensations que me procuraient ses doigts chauds et doux entrelacés aux miens. Dieu que j’aurais aimé lui sauter dessus et l’embrasser de partout. J’essayai de ne pas regarder dans sa direction mais je voyais qu’il en était de même pour lui. Je savais qu’il ne me lâcherait pas la main avant que j’effectue sa demande. Je me ruai quand même sur lui et lui déposai un rapide baiser sur la joue…Qui dévia sur sa bouche. Par les esprits que c’était bon…Et que j’étais bête de m’être fait avoir. J’aurais aimé prolonger...Ne jamais m'arrêter. Elysia le sentit bien puisqu’il chercha plus loin que mes lèvres et engouffra bientôt sa langue autour de la mienne. Et je ne résistai pas alors que je me devais de le faire… Mais je n’avais pas ressenti cela depuis cinq ans…La moiteur de son corps touchant le mien à travers nos vêtements, la sueur d’excitation qui se profilait surtout dans mes bas et mes mamelons qui durcissaient…Sa langue…Dieu que sa langue me faisait du bien…Je voulais qu’elle s’engouffre dans mes seins, dans mes cuisses, dans mon chakra racine qui n’attendait que ça…
NON ! NON ! Reprends-toi Anna ! Me persuadai-je enfin.
A contrecœur, je finis cependant par le repousser et conclus :
-Voilà, tu as eu ce que tu voulais ! Maintenant laisse-moi et va voir Yélana !
Je ressortis immédiatement du souvenir, et criai furieuse :
-Quelle idiote Anna ! Mais quelle idiote tu es !
Puis je repris petit à petit mes esprits et tentai de me rassurer :
-Enfin…Un petit baiser de rien du tout, ne vaut pas la colère des dieux, nous n’avons pas fait l’amour après tout.
Je décidai d’en avoir le cœur net en me rendant au soir de mon seizième anniversaire sous l’Epicéa. A mon grand soulagement, nous n’y étions pas. Je rebroussai alors chemin pour rentrer à la hutte. J’étais presque arrivée quand j’entendis une voix m’appeler derrière les fourrés :
-Anna ! Anna viens s’il te plaît !
Je me retournai et pâlis agacée. C’était bien Elysia.
-Je t’ai écrit un nombre incalculable de fois mais tu n’as jamais répondu à mes lettres ! Alors j’ai décidé de venir directement te voir, expliqua-t-il.
-Eh bien tu n’aurais pas dû ! Bonsoir Elysia ! M’écriai-je fuyante.
-Non Anna…Je t’aime ! Enonça-t-il alors que la tête me tournait.
-Je…Je ne peux pas t’aimer Elysia…Dis-je au bord des larmes.
-Mais pourquoi Anna ? Tu n’as aucune affection pour Amarok ! S’écria le jeune homme.
Ses yeux m’implorèrent et j’eus beaucoup de mal à résister pour ne pas me fondre dans ses bras et lui donner un baiser. Au lieu de ça, je dérobai mes mains des siennes et répondis :
-Parce que ma coupole et celle de mon fiancé ont été allumées à la naissance et que nous sommes destinés l’un à l’autre…Nous…Nous ne pouvons pas aller à l’encontre des dieux, c’est tout ! Point !
Mon mari m’observa avec incompréhension et reprit :
-Anna regarde-moi s’il te plaît…Je…Je la vois la flamme dans tes yeux à mon égard ! Ne me mens pas !
A bout de nerfs, je me camouflai le visage et déversai enfin des larmes.
-Je ne savais pas que ça serait si compliqué, dis-je d’une voix saccadée.
Elysia voulut en profiter pour me prendre dans ses bras et me réconforter mais je m’échappais dans un petit bond.
-Anna il n’y a rien de compliqué…Je suis aussi chamane et Maman ne verra aucun inconvénient à allumer nos coupoles ! Je lui demanderai ! Tant pis pour celle d’Amarok !
Je lui lançai aussitôt un regard furieux et criai :
-Non ! Ne fais pas ça ! Je t’en prie ! Je…Je ne peux rien te dire ! Juste que notre amour est impossible…Je…Je me suis déjà donnée à Amarok figure-toi !
-Du haut de tes seize ans ?! Je n’en crois pas un mot, répliqua-t-il alors que ses joues rougirent.
-Mais qu’est-ce qu’il faut que je fasse pour que tu arrêtes de me courir après ?! M’énervai-je.
-Rien Anna…Tu n’y arriveras pas…Je t’aime et rien ne changera là-dessus à mon égard, dit-il, tu es d’une beauté irrésistible et mon aura m’attire vers toi…Je sais que c’est toi et rien d’autre…Et rien que ça c’est merveilleux…De toute façon je sais que tu m’aimes !
Il se pencha pour essayer de cueillir mes lèvres mais je trouvais la force de reculer avant, tout en trouvant enfin un plan dont je n’étais pas fière pour qu’il arrête de me tourner autour définitivement.
-Tu me surestimes beaucoup Elysia ! Mais j’ai de nombreux défauts…Et le premier est d’avoir fait ou dit des choses qui te laissaient penser que je t’aimais, articulai-je tant bien que mal bien que cela me broya le cœur…Laisse-moi à présent, si tu restes trop longtemps Amarok, Maman et Pieter risquent de ne pas être contents et ils auront raison ! Ta femme serait furieuse si elle te savait là !
-Quoi ? Yélana ? Dit-il surpris.
-Qui d’autres ? Répliquai-je méchamment/
-Mais je n’ai que faire de Yélana ! C’est comme une sœur rien de plus ! S’emporta-t-il.
Il essaya de me prendre la main pour m’embrasser à nouveau. Je refusai son contact encore une fois.
-Moi aussi, tu me considérais ainsi, argumentai-je, tu n’auras aucun mal à t’adapter à elle.
-Je n’arrive pas à croire que tu puisses sortir ça Anna…Tu sais que c’est faux…Que notre amour est réel…Nous nous sommes embrassés ! Tu as ressenti la même sensation de bienêtre ultime, ne me mens pas.
-ET NOUS N’AURIONS PAS DÛ ! Explosai-je enfin alors que ma lèvre tremblait, JE T’AI DONNE CE QUE TU VOULAIS ! C’EST TOUT !
Elysia perdit à son tour patience et se mit à crier :
-JE SAIS QUE CE N’EST PAS CE QUE TU PENSES ANNA PICEAERD ! J’IGNORE POURQUOI TU NE VEUX PAS DE MOI ! MAIS JE N’ABANDONNERAI PAS !
Je voulus me retirer de son emprise mais il fut plus rapide cette fois et écrasa violemment ses lèvres contre les miennes. Dieu que c’était bon et que ça faisait mal. Bien sûr que je l’aimais ! Bien sûr que je ne voulais que lui ! Mais si je craquai maintenant tous les efforts que j’avais fournis n’auraient servi à rien. Et ça, je ne le voulais pas ! Sentant déjà que les mains de mon amant palpaient ma chair, je le repoussai cette fois sans violence. Nous reprîmes chacun notre respiration et je finis par murmurai :
-D’accord Elysia…Tu as raison…Nous…Nous nous aimerons en secret.
Mon mari retrouva immédiatement des yeux doux et bégaya :
-Vraiment Anna ? Ce n’est pas une mauvaise farce ?
Je me détestai…Mais il fallait entrer dans son jeu. Je mentis immédiatement :
-Non ça ne l’est pas mon Elysia…Retrouve-moi ici, demain à la même heure, j’arriverai à convaincre Pieter de me protéger encore.
D’une élégance candide, il me prit les mains, fou de joie, et me les baisa en concluant :
-Promis ma Anna d’amour…Promis !
Nous nous embrassâmes encore et je le laissai filer avant de ressortir du souvenir et d’avancer légèrement la vie.
Puis j’y retournai naturellement. J’empruntai tout le matériel dont j’avais besoin dans la hutte de Maman et me concentrai pour faire l’expérience. J’eus beaucoup de mal mais je finis par allumer leurs coupoles.
-Parfait Anna…Allons le rejoindre maintenant, chuchotai-je prête à pleurer.
Il était déjà dans les fourrés quand je le rejoins. Il me souriait tout heureux. Il voulut se pencher pour m’embrasser mais je résistai cette fois et répliquai :
-Elysia…J’ai une surprise pour toi.
Je lui montrai aussitôt les coupoles sans hésiter.
-Oh ma Anna…Mais je croyais que tu ne voulais pas les allumer pour nous deux ! S’écria-t-il.
Je secouai la tête et repris :
-Non tu ne comprends pas Elysia…Regarde mieux les noms.
Ses yeux inspectèrent alors les gravures et son visage se liquéfia.
-Non…Tu n’as pas pu…Tu as tout gâché ! Cria-t-il alors que je pouvais voir des larmes déjà perler dans ses yeux.
-Ce…C’était le seul moyen pour que tu comprennes que mon destin est avec Amarok…Je sais que les coupoles n’ont pas d’importance pour toi mais elles en ont pour Yélana…S’il…S’il te plaît ne me regarde pas comme ça, murmurai-je, adieu Elysia.
Il ne me retient pas cette fois et je ressortis du souvenir pour déverser toute ma colère alors que des larmes de rage me parsemaient les joues.
-J’ai bien fait, m’encourageai-je, mais qu’est-ce que ça fait mal…Mais enfin, ça y est c’est fait, je suis réhabilitée auprès des dieux…Enfin je crois.
Je m’essuyai ma morve d’un revers de la manche et attendis quelques minutes avant de retrouver une respiration plus calme. Quand ce fut fait, je me motivais à nouveau :
-Bon…Il est temps de vérifier que mon choix était le bon.
J’avançai dans le temps passant par le jour de mon dix-huitième anniversaire. Il n’y avait pas une trace d’Elysia…Et à mon grand étonnement aucune de Runeard non plus.
-Peut-être que comme je ne lui ai pas rendu ses souvenirs il n’est pas venu pour la construction du barrage ?! M’interrogeai-je.
Je voulus en être sûre et entrai à nouveau dans la mémoire de l’eau. Je me mis à rougir violemment en me retrouvant étendue dans le lit d’Amarok complètement nue, essoufflée et les cheveux débraillés. J’observai les peaux de rennes qui étaient légèrement rouge alors que le chef Northuldra me dévisageait avec des yeux d’amour et de passion.
-Tu as été sublime Anna… Je suis ravi que mon cadeau t’ais plu ! Déclara-t-il.
-Et moi donc Amarok ! M’exclamai-je surprise, cependant, il faudrait peut-être que nous allions rejoindre les autres…Il me semble que nous avons de la visite.
Il se leva d’un bond et se rhabilla en s’écriant :
-Tout à fait ma belle femme ! Le roi Runeard doit déjà être en train de discuter avec tes parents, ne le faisons pas attendre plus longtemps !
Il me tendit ma robe et je répliquai :
-Oui d’autant plus que nous savons toi comme moi comment ils pourraient être médisants avec lui !
Il me prit une main pleine de compassion et me l’embrassa avant de murmurer :
-C’est justement pour cela que nous devons y aller ! Je voudrais éviter un nouveau conflit entre les Northuldra et les Arendellien ! Une nouvelle ère commence aujourd’hui ! Une ère de paix…Mon père serait ravi de l’apprendre s’il était encore de ce monde.
Nous nous embrassâmes alors à en perdre haleine alors que je faillis vomir puis nous mîmes en route jusqu’à la clairière des rencontres. Runeard avait déjà distribué les cadeaux de son peuple aux petits et aux grands. Néanmoins Maman fut obligée de faire les présentations quand il nous vit arriver :
-Votre altesse, voici les futurs chefs de la Forêt Enchantée : Anna Piceaerd et Amarok Lorcus.
Le roi vint nous saluer. Il fit une poignée de main à Amarok et un baise-main pour moi.
-Vous êtes éblouissante cher Lady Anna ! S’écria-t-il.
-Merci, roi Runeard ! Clamai-je d’un timbre neutre tout en me raccrochant à Amarok.
Ce dernier fut aimable et je fus heureuse de constater qu’il n’y avait pas une once de méchanceté ou de haine dans sa voix. Le souverain d’Arendelle me tendit bientôt « Croqué par le crocus » et je le planquai dans ma poche de robe.
-Bien ! Comme je disais à vos parents, nous sommes là car nous souhaiterions élaborer un grand projet avec vous, Peuple Northuldra ! Reprit le roi.
-Un projet ? S’étonna Amarok alors que je pâlis.
-Oui tout à fait ! Tenez voici les plans.
Sans attendre Runeard se dirigea vers la table qui avait été installée pour l’occasion et nous montra les différents croquis du barrage.
-Voyez ! Précisa-t-il.
-Cela m’a l’air d’être une bonne idée ! S’enthousiasma mon fiancé.
-Moi je ne pense pas ! Repris-je alors…Cela n’a rien à voir contre vous, mais nous nous connaissons à peine…Si vous faites votre barrage où irons s’abreuvoir nos rennes ? De plus l’eau ne sera concentrée qu’à un seul et même endroit, donc nos sols vont se rassir et de ce fait appauvrir nos cultures…
-Vous doutez de ma loyauté Lady Anna ? S’écria le roi surpris.
-Pas de votre loyauté monsieur mais de votre savoir concernant la nature…Ne le prenez pas mal mais vous êtes un habitant de la ville…Non un nomade du monde rural. C’est très bien de vouloir faire de l’étalement périurbain mais il faut que cela soit adapté à nos us et coutumes…Vous comprenez ? Questionnai-je maladroitement.
Le souverain d’Arendelle tiqua un peu alors qu’Amarok me regarda avec fierté. Le roi finit cependant par sourire et répondit :
-Oui je comprends tout à fait ! Vous êtes une excellente politicienne en tous les cas Lady Anna ! Je m’entretiendrai avec vous Sir Amarok pour que nous trouvons un terrain d’entente qui nous convienne à tous les deux ! Le but étant ici de toute façon de gagner votre amitié.
-Je suis heureux de vous l’entendre dire Majesté, conclut mon mari.
Ils se serrèrent la main alors que je poussai un demi-soupir de soulagement. Il fallait éloigner Runeard de nos vies et le barrage n'était qu'une première étape.
-Bien je ne vous embête pas plus longtemps dans ce cas. Envoyez-moi vos suggestions et je repasserai à l'occasion si l'idée me plaît, d'accord ? Demanda-t-il.
-Parfait, conclut Amarok.
Le roi s'en alla sur ces entrefaites alors que mon fiancé m'attira vers lui pour me donner un langoureux baiser que j’appréciai avec horreur.
-Tu as été parfaite Anna ! S'écria-t-il...Bon nous sommes d'accord que nous leur ferons une liste qui ne correspondra pas à tout ce qu'ils veulent entreprendre.
J'acquiesçai et ressortis du souvenir.
-Voilà, souris-je la mort dans l'âme, maintenant il n'y a plus aucune raison pour que les dieux me reprochent quoi que ce soit !
J'accélérai la cadence de mes doigts pour en être certaine. Je vis rapidement défiler mon mariage et la naissance...De mon petit garçon ?
Seule la joie se lisait uniquement sur nos visages et un peu de colère avant que ça termine en étreintes sulfureuses que je semblais apprécier à mon plus grand dégoût. Je ne pouvais m'empêcher d'avoir un petit pincement au cœur en repensant à Elysia. Ce dernier n'apparut plus tout comme Runeard.
-Bon...Je vais aller directement au bout pour voir ! M'exclamai-je confiante.
Je fis le mouvement jusqu’à ce que ce dernier se bloque et ne pris pas la peine de jeter un coup d’œil à l’image avant d’entrer à l’intérieur. Le désespoir et l’incompréhension m’envahirent immédiatement. Je me retrouvai au milieu…D’une guerre Northuldra/Arendellien.
-Mais non…Mais non…Ce n’est pas possible…Je n’ai pas été à l’encontre des dieux cette fois ! Murmurai-je dépassée.
Je sentis bientôt que de petites mains fermes s’agrippaient à ma jupe. Je baissai tout de suite les yeux et vis mon fils qui devait avoir une dizaine d’années et qui pleuraient.
-Maman j’ai peur, bredouilla-t-il.
Je le serrais un peu plus contre moi et chuchotai :
-Ça va aller.
Quelqu’un entra soudainement dans la hutte alors que nous sursautâmes. Nous vîmes alors Amarok venir nous enlacer. Il m’embrassa puis chuchota :
-Il ne faut pas que vous restiez là tous les deux…Pars avec Yuma du côté des Cavernes Perdues ! Ils n’auront pas idée de venir vous chercher là-bas !
-Mais et toi ? M’affolai-je.
-Je dois protéger les Northuldra face aux Arendelliens. Allez filez maintenant ! Je t’aime Anna !
Je lui donnai une réponse similaire alors que des sueurs froides me parcoururent le corps. Il m’embrassa encore et nous força à partir. Nous esquivâmes plusieurs soldats en nous planquant derrière des arbres. Nous avions le cœur bien accroché. Comme dans mon ancienne vie, nous entendions les bruits de ferrailles et les mécontentements des esprits. Plus je les entendais plus, je tirai la main de Yuma plus fort.
-Nous sommes bientôt arrivés, lui dis-je à bout de souffle.
Mais je ne pus en rajouter car je sentis le corps de mon fils s’abattre au sol. Je me retournai et hurlai en voyant le meurtrier.
-Elysia… Chuchotai-je en le dévisageant terrifiée à cause de son accoutrement Arendellien.
Sans aucun scrupule, il retira son épée du corps ensanglanté de mon petit garçon et tout en se dirigeant vers moi, il déclara d’une voix horrifiante :
-Tu aurais dû m’épouser Anna…Tu m’aimais…Tu m’as brisé le cœur…Je n’ai jamais accepté les coupoles, j’ai préféré fuir vers Arendelle et devenir soldat auprès du roi Runeard entraînant la fin des Terres Gelées. Rassure-toi pour ton enfant, je l’ai tué à la demande de quelqu’un…
Les larmes me nouèrent la gorge alors que je sentais que j’avais perdu la situation.
-Excuse-moi Elysia…Je…Je ne voulais pas en arriver-là, pleurai-je.
-C’est trop tard Anna, reprit-il menaçant, ton mari va mourir, ton enfant l’est déjà…Il ne reste plus que toi.
-Non par pitié Elysia…S’il te plaît…Bafouillai-je choquée.
Voyant que j’étais pétrifiée, il se rua sur moi prêt à me fendre de son épée.
Je parvins à sortir du souvenir avant et hurlai de mécontentement.
-Tu crois que cette version de Papa est dans le Niflheim ? Demanda Maman alors que je ne me sentais pas bien tout comme Papy.
-Il y a de fortes chances oui mon Ange de l’Air, déclara Mamie.
Puis elle s’arrêta et se tourna vers mon oncle avant de reprendre :
-Bah Olaf pourquoi tu pleures mon petit bonhomme de neige ?
Elle lui tendit les bras. A la surprise générale il les refusa pour se rendre plutôt dans ceux de Papy.
-Tu es méchante, tu as fait de la peine à Papa ! Tu lui as brisé le cœur alors que c’était ton amoureux et que tu n’arrêtais pas de dire que tu ne pouvais pas vivre sans lui ! Dit-il enfin en colère, tu n’es vraiment pas une spécialiste de l’amour ! A cause de toi, il a tué un petit garçon comme moi !
-Tu as tout à fait raison petit frère et finalement les dieux ont décidé que cette vie sans l’amour de Papa n’était pas bien pour Maman ! S’écria la mienne.
Mamie la fusilla alors du regard et déclara :
-Merci pour le soutien Iduna ! Pour la complicité Mère/Fille on repassera !
Mais au lieu de ça, elle alla se caler sur l’autre épaule de Papy et éclata de rire alors que mon oncle reprit :
-Voilà ! Trois contre une, tu as perdu Maman ! Et toi Tonton Pieter tu es aussi d’accord avec nous ?
Mamie se tourna alors vers lui et lui jeta un regard noir.
-Prends garde à ta réponse Pieter…Je vais bientôt être à court de ragoût de rennes ! Persiffla-t-elle.
-Désolé mon petit bonhomme de neige mais je pense que tonton sera plutôt du côté de Maman car il n’aimait pas Papa ! S’exclama alors Papy.
-Détrompe-toi Elysia…Même si j’avais l’impression que tu faisais beaucoup de mal à ma sœur, j’ai finalement été plus serein que s’eût été toi qui l’accompagnas et l’aima au cours de toutes ces années plutôt qu’Amarok, expliqua-t-il tout en s’éloignant de Mamie par précaution.
-Eh bien ça fait plaisir ! Se renfrogna-t-elle avant de jeter un regard étonné vers Papa qui alla se poster aussi à côté de Maman, quoi vous aussi mon Gendre ?!
-Je compatis pour Mouton Hihi même s’il ne peut pas me voir ! Se justifia-t-il.
-Eh bien…Merci Moustache Junior…Mais je pense que c’est plutôt parce que vous savez que sans notre amour il n’y aurait jamais eu votre femme ! Reprit mon grand-père.
Papa hocha la tête alors qu’Olaf lui tapa dans les mains et rétorqua :
-Voilà ! Même Agnarr le moche il est d’accord avec nous Maman !
Mamie le dévisagea aussitôt avec un sourire moqueur et répliqua :
-Eh bien vous ne croyez pas si bien dire mon Gendre quand vous allez connaître la suite !
-La suite ? Tu veux dire que tu as utilisé une autre vie ? Demandai-je.
-Exactement ma petite Piceaerd, comme les Northuldra ont été attaqués malgré les précautions que j’avais prise pour aller dans le sens des dieux, j’ai préféré tenter le tout pour le tout et je suis partie sur autre chose, expliqua-t-elle.
-De toute façon tes essais étaient peines perdues puisqu’on sait tous que tout est la faute d’Andréas ! S’écria encore grand tonton Pieter.
Il eut juste le temps de terminer sa phrase qu’un tremblement au sol semblable à celui qu’il y avait eu pour le ramener retentit dans l’Helveg. Ce dernier pâlit et demanda :
-Attendez…Ce n’est pas un message subliminal ça ?
-Peut-être bien que oui puisque tu m’as gâché mon effet de surprise ! Se moqua Mamie.
Mais personne ne partagea son enthousiasme et nous attendîmes tous stressés que tout redevienne normal. Quelques minutes plus tard nous nous figeâmes tous en même temps en voyant apparaître…
-Papa ?! S’écria le mien en pâlissant.
Il lui tendit les bras mais mon grand-père paternel se rua dans…Ceux de Mamie au grand damne de Papy Elysia. Il demanda immédiatement :
-Lady Anna…Mais que s’est-il passé ?
-Je crois que vous venez d’être gracié mon ami, commenta-t-elle, comme vous n’y étiez pour rien dans la guerre Northuldra/Arendellien, le Niflheim a été clément et vous a relâché.
-Ce qui veut dire que vous avez déjà votre place préchauffée dans l’Helheim, grinça Papy.
Avant de s’avancer vers lui et lui mettre un coup de poing dans la figure.
-Ça c’est pour avoir embrassé ma femme à deux reprises ! Reprit-il.
Papy Runeard frotta sa joue endolorie mais accepta la punition sans rechigner.
-Bien…Je ne le regrette pas si c’est ce que vous vouliez entendre en tous les cas, dit-il fairplay.
Le regard de mon aïeul maternel redoubla de colère et il était prêt à retourner à la charge. Contre toute attente ce fut Papa qui le stoppa et déclara :
-Je suis assez d’accord avec vous Mouton Hihi, néanmoins il n’en vaut pas la peine.
-Eh bien…ça me fait aussi plaisir de te revoir Agnarr, murmura-t-il.
Mon père n’eut pas le temps de répliquer que Mamie se chargea de recadrer tout le monde. Elle fit les présentations et expliqua à Papy Runeard les possibilités qu’il avait d’aller au Paradis.
-Ça remonte à si loin le temps en ta compagnie Lady Anna…Je voudrais rester un peu avec toi ! Se justifia-t-il…Enfin…Vous tous.
-Parfait Runeard, je ne sais pas si c’est une bonne idée, mais vous arrivez à point nommé pour la suite de mon histoire, répliqua mon aïeule.
Elle n’eut pas le temps de lui expliquer qu’elle nous intima à tous de nous assoir avant de reprendre.
Suite dans le post suivant
Maman avait eu sa fin heureuse et elle l’avait mérité après tant d’années à aimer mon père même si c’était avec Yuma. Je retournai sur les Plages Grises pour préparer mes mixtures. J’avais été héroïque pour elle…Mais j’avais peur de ne pas l’être pour moi. Comment allai-je réussir à survivre à une vie sans mon cher Elysia ?! Cela m’était impossible…Et pourtant, je ne pouvais pas renoncer maintenant…Il fallait que j’aille sur le droit chemin…Et les heures passées à ses côtés resteraient gravées dans ma vie actuelle de toute façon. Je m’étais psychologiquement préparée à créer des destins heureux, mais plus les heures passées plus je redoutais le moment. Peut-être que les coupoles n’étaient pas maudites après tout ?
-Si Anna ! Si ! Me grondai-je, tu vas aller jusqu’au bout et rendre hommage aux dieux !
Je m’endormis stressée cette nuit-là. J’avais besoin de voir mon mari, mes enfants, ma famille. Me sentir aimée et donner de l’amour en retour. J’implorai donc mon corps meurtris par les épreuves de m’emmener en voyage astral dans l’Helveg comme je l’avais fait jusqu’à maintenant. Mais je n’y parvins pas.
Je me réveillai contrariée. J’aurais aimé dire « au revoir » à Elysia, lui expliquer mon projet pour ne pas le prendre en traitre et avoir l’impression de le tromper. Je redoutai encore sa nature jalouse même après toutes ces années.
Je regardai l’état de mes pâtes avant de me mettre en route. Le géant m’accueillit religieusement avant que nous bravions la Mer Sombre, ensemble.
-Attends…Amène-moi aux Terres Gelées d’abord ! M’exclamai-je à la dernière minute.
Je savais qu’il n’y avait plus rien mais je voulais ralentir le moment des changements de vie. Mon ami grogna et dépassa bientôt Ahtohallan. A ma grande surprise le bloc de glace où avaient vécu une partie de mes ancêtres s’était légèrement reformé mais il était désert. Plus de phoques…Plus de pingouins…Plus de verdure.
-Dépose-moi ! Ordonnai-je à l’esprit de la terre.
L’eau m’arrivait aux chevilles mais je discernai tout de même la sépulture de ma Belle-Mère. Je m’accroupis bientôt à sa portée et caressai la surface lisse en commençant par une prière Northuldra. Puis je m’agenouillai et demandai d’une voix brisant le silence :
-Iduna…J’espère que vous êtes bien passée dans l’Helheim…Pourriez-vous s’il vous plaît y emmener Elysia…Je ne veux pas qu’il se sacrifie pour moi et qu’il m’attende…Surtout pas avec ce que je compte faire maintenant…Il doit aller voir Olaf et s’en occuper…Ce que vous devez déjà faire j’en suis sûre avec Papa…Merci à vous tous de m’avoir aimé. Adieu Belle-Maman.
Je laissai une minute de silence avant d’embrasser le sol glacé. Puis le géant me ramena devant la grotte d’Ahtohallan. Je suivis mon chemin habituel pour entrer dans le dôme des souvenirs. Je fermais ensuite les yeux et fis apparaître la mémoire de l’eau. Je pris le temps de regarder la bulle sur ma vie que j’avais dû laisser en suspens lorsque j’avais vu le premier échange de Maman avec Grand-Pabby.
Mon cerveau enregistra ainsi les différents passages que je devais modifier pour créer ma nouvelle vie.
-A nous Anna…J’ai le droit à trois essais…Mais en faisant bien comme hier, cela devrait aller, m’encourageai-je.
Je traçai le cercle et imprimai mes empreintes à l’intérieur avec beaucoup de concentration. Mes paupières se rouvrirent à la fin de la prière et j’attendis quelques secondes dans l’anxiété. J’hésitai à être soulagée ou déçue de voir que les deux traces s’accouplèrent indiquant que j’avais réussi.
-Alors ? Est-ce la bonne vie ? M’interrogeai-je.
Je fis le mouvement rotatif au tout début de l’histoire et vis bientôt Mouna me sortir du ventre de Maman alors que Papa ému lui serrait la main. Je réprimai un sentiment de répugnance à la vue du sang et des organes mais je réussis à ne pas vomir.
-Parfait, souris-je, ça a l’air d’être ça.
Je respirai un grand coup et me concentrai à nouveau pour avancer jusqu’à ma première rencontre avec Elysia. Je vis Maman et Iduna en train de discuter et plaquai mes deux mains en avant pour pouvoir entrer dans le souvenir.
Je fus stupéfaite de voir que je me trouvais dans les jupons de Maman et que j’avais retrouvé…Mes deux ans ?! J’aperçus Elysia qui en avait quatre et qui faisait de même auprès d’Iduna. Mon cœur palpita… Pourrais-je le sentir ? Le toucher ?
-Non Anna ! Non tu es là pour l’inverse idiote ! Me grondai-je.
-Iduna ! Comment vas-tu ? Demanda Maman en faisant la bise à ma belle-mère.
-Helga ! Comme je suis contente de te revoir ! Il fait toujours aussi chaud ici, répondit-t-elle, mais sinon ça va. J’ai testé de nouvelles méthodes de chamanisme, il va falloir que je t’en parle ! Mais avant il faudrait que je mette Elysia dans le coin des enfants ! Existe-t-il toujours? Enfin...Ce n'est peut-être pas une bonne idée après tout...
Maman posa une main lourde de compassion puis regarda par-dessus son épaule et ajouta :
-Oui ! Il est près des rennes. Je dois y mettre Anna et Pieter aussi.
-Moi je veux rester avec toi ! Renchéris-je en évitant le regard de mon mari qui me tira la langue comme convenue.
Mais j’étais obligée d’y aller si Yélana devait devenir ma meilleure amie !
-Moi aussi ! Geignit Elysia.
Nos mères rire avant de reprendre :
-Eh bien ils sont faits pour s’entendre ses deux-là !
Puis elles nous déposèrent dans l’enclos. Elysia se mit en retrait alors qu’Amarok m’embrassa et fis de même avec Yélana. Nous échangeâmes très vite nos bracelets et devînmes meilleures amies sous les regards moqueurs des garçons.
Je respirai un grand coup et me forçai ensuite à ne pas regarder en direction du Northuldra des Terres Gelées. Notre véritable échange avait commencé maintenant. Mais c’était moi qui avais été à sa rencontre. Je me rapprochai donc le plus simplement du fils du chef et pris sur moi pour encore lui déposer un baiser sur la joue avant de m’exclamer d’une voix que je voulais la plus naturelle du monde :
-J’ai vraiment hâte de devenir ta femme Amarok !
Yélana tiqua immédiatement et demanda :
-Et pourquoi est-ce que ça ne peut pas être moi sa femme ?
-Parce que tu n’es pas chamane et vos coupoles n’ont pas été allumées ! Renchérit Pieter.
Ma meilleure amie se mit aussitôt à pleurer alors que j’insistai :
-Tu ne voudrais pas fâcher les dieux tout de même ?!
Ses larmes redoublèrent de plus belle alors que mon cœur se serra. Elle secoua la tête et s’écria en colère :
-Vous êtes tous des méchants ! Je ne veux plus être votre amie !
Elle se rapprocha ensuite d’Elysia et feint de nous ignorer en lui demandant son nom. Mon mari lui répondit d’une voix timide mais son regard ne se dissociait pas de mes cheveux.
Yélana le remarqua bientôt et reprit :
-Ah non ! Mais ne rêve pas ! Elle ne peut pas devenir ta femme ! Elle est amoureuse d’Amarok ! Moi en revanche si tu veux, je suis plus jolie et je n’ai pas d’amoureux…Je sais faire la cuisine, la couture, la vaisselle et même m’occuper des rennes !
Alors que je faillis m’étrangler de jalousie, Elysia se détendit et lui répondit :
-Ah… Nous on n’a pas de rennes mais des pingouins et des phoques…Et puis moi je suis un apprenti chamane, normalement ce sont les filles qui le sont donc si jamais on se marie tous les deux, ma Maman pourra t’apprendre à parler avec les morts et être à l’écoute des gens.
Yélana gloussa ravie alors que je tiquai légèrement. Elle embrassa immédiatement sa joue et répondit :
-J’en serai ravie !
-Dis Anna ? Anna tu nous écoutes ? Demanda soudain Amarok qui me secoua légèrement.
J’haussai les épaules en essayant de jouer les indifférentes alors que Pieter s’exclama :
-Si tu veux mon avis petite sœur, laisse-les ces deux-là ! Ils sont faits pour s’entendre…C’est idiot parce que tu as perdu un bracelet d’anniversaire pour rien…
-…Je m’en fiche ! Le coupai-je essayant de ne pas être agacée.
Je continuai ainsi de discuter avec les garçons jusqu’à ce que le soleil se décline. De temps en temps je jetais des coups d’oeils à Yélana et Elysia qui rigolaient bien.
-C’est ce que tu voulais après tout…ça part plutôt bien, pensai-je.
Je décidai de rester jusqu’au moment des aurevoir pour être certaine. Alors que ma meilleure amie discutait encore avec Elysia, je me ruai sur Yuma qui venait récupérer Amarok. Je dus prendre sur moi pour ne pas montrer mon dégoût et clamai :
-Au revoir Chef ! A bientôt ! Au revoir mon futur mari !
Amarok rougit légèrement et m’embrassa avant de dire :
-Au revoir belle Anna.
Son père me fit une risette en partant alors que je frissonnai. Il ne restait que nos deux Mères, Yélana et mon mari. Comme je voulais m’éloigner de lui le plus vite possible, je m’approchai des adultes et réclamai à ma mère :
-Maman est-ce que Pieter pourrait me raccompagner à la maison s’il te plaît ? Je suis un peu fatiguée.
Elle laissa donc sa phrase en suspens et répliqua :
-Attends ma petite chamane, dis au revoir d’abord !
J’essayai de ne pas rougir en regardant Elysia alors que Yélana me lança des éclairs tout en jouant avec ses cheveux.
-Au revoir ! M’écriai-je succinctement en me repliant.
-Au revoir ! Déclarèrent-ils en cœur.
Je pris la main de Pieter et nous nous dirigeâmes vers la hutte alors que mon cœur était barbouillé. Dieu que ça allait être dur ! Maugréai-je pour moi-même. J’étais en train de me morfondre quand, contre toute attente, je sentis bientôt qu’on me tirait sur la manche. Je me retournai et virai au rouge en voyant qu’Elysia nous avait rattrapé.
-Je…Je…Je voulais juste te dire…Que tu as de très beaux cheveux…Et des beaux yeux aussi…Bafouilla-t-il en rougissant à son tour.
-Euh…Merci…Mais tu sais Amarok mon amoureux me l’a déjà dit ça, dis-je d’une voix expéditive.
-Exactement ! Au revoir Elysia ! Conclut Pieter avec hargne en me tournant l’épaule vers la hutte.
Nous nous mîmes en route au moment où je décidai de ressortir du souvenir. Je ne perdis pas de temps et passai à notre première leçon de chamanisme commune sur l’ouverture de nos chakras, leçon où mon mari avait été mis en avant à mon grand désarroi.
Je plongeai à nouveau les mains dans le souvenir et retrouvai mes six ans. Nous étions autour de la table en train de goûter alors que Maman et Iduna discutaient après la fin de la leçon.
-Tout va bien Maman ? Demanda alors mon mari en lui prenant la main.
-Oui mon petit Sappos, répondit-elle en ayant du mal à retenir ses larmes.
-On rentre bientôt à la maison ? Questionna-t-il à nouveau. Je voudrais encore jouer avec Anna.
J’affichai une tête antipathique en détournant mon regard. Patiemment ma belle-mère lui expliqua qu’il resterait avec nous pendant quatre ans.
-Tu m’abandonnes Maman ? Paniqua-t-il soudain.
-Non, non mon petit Sappos. Tu vas rester avec Madame et Monsieur Picéaerd et je demanderai de tes nouvelles régulièrement par Courant d’Air, expliqua-t-elle.
-Tu pourras aussi lui écrire Elysia, intervint Maman. Tu resteras chez nous et tu feras partie de la famille avec Pieter et Anna. Tu veux bien accomplir cette mission pour ton peuple ?
Le garçon acquiesça à leur plus grande joie. Puis ma belle-mère lui fit les aurevoirs en l’embrassant avec affection.
-Surtout Helga, ne le laisse pas s'approcher de...recommanda-t-elle.
-Yélana ? Demanda-t-il incrédule.
-Mais non tu pourras la voir, elle, rit Maman.
Puis elle se tourna vers Iduna et reprit :
-Je te le promets, allez viens je te raccompagne. Anna tu restes bien avec Elysia dans la maison, d’accord ? Mets-le à l’aise, tu veux bien.
Je me raidis immédiatement et l’observai le plus durement possible alors qu’il s’approcha timidement de moi.
-On est toujours amis ? Demanda-t-il apeuré.
-Je…Je ne l’ai jamais été avec toi, bafouillai-je.
Il fut peiné et je me mordis la langue pour ne pas crier.
-C’est Yélana ton amie, insistai-je.
-Oui…Mais je pensais que toi aussi… Tu as été très douée pendant la leçon contrairement à moi ! Renchérit-il.
-Exactement…Je ne sais pas si Maman arrivera à faire quelque chose de toi ! M’écriai-je durement.
Elysia prit sur lui et hocha la tête, d’accord avec moi. Il me dévisagea ensuite et demanda soudain :
-Pourquoi tu ne m’aimes pas ?
-Il doit y avoir une raison ? Questionnai-je à mon tour en contrôlant mes joues.
-Pas forcément, admit-il, mais nous ne nous sommes jamais parlés et pourtant tu sais déjà que je ne te plais pas…Tu es curieuse comme fille.
J’encaissai violemment la remarque et respirai.
-Allez Anna…Une petite parole gentille ne peut pas faire de mal, pensai-je.
-Tu as raison Elysia…Excuse-moi d’être méchante…Je veux bien être ton amie, déclarai-je en lui tendant ma main, mais je ne le saurai jamais comme Yélana.
Il haussa les épaules et retrouva un visage rayonnant. Puis il serra mes doigts tout heureux et répliqua :
-Tu sais Anna…J’ai bien compris que je ne serai jamais ton amoureux puisque ça sera Amarok et que moi j’aime bien Yélana, mais je veux bien être ton deuxième grand frère comme Pieter.
-Je ne pense pas qu’il sera très content, réfutai-je, mais nous ne lui dirons pas si tu veux…ça sera notre secret.
-Chouette ! Merci Anna ! S’écria-t-il tout en me faisant un câlin.
Je préférai partir du souvenir avant qu’il ne sente mon cœur cogner avec force dans ma poitrine.
-Au moins il n’y a pas eu de baisers, soupirai-je la mort dans l’âme, qu’est-ce que j’ai été idiote de m’embarquer là-dedans…
Je respirai calmement et avançai un peu le temps pour arriver au moment où Grand Pabby m’avait redonné les souvenirs du roi Runeard. Je décidai pour le bien de tous d’enterrer les cristaux pour ne pas les lui redonner.
-Peut-être était-ce cela qui avait créé la guerre ? Me dis-je à moi-même tout en accélérant la rotation du souvenir jusqu’au retour d’Elysia le jour de mes quatorze ans.
Il y allait y avoir la dispute ce qui créerait encore un fossé entre le jeune homme et moi. L’avantage cette fois-ci, c’était que je devais prendre sur moi pour ne pas y voir une opposition.
-Pense aux coupoles Anna…Pour l’instant tout à l’air d’aller dans le bon sens ! Me réconfortai-je.
Je vérifiai tout de même qu’Amarok n’avait pas succombé au charme de Yélana dans cette réalité-là et découvris avec un petit soulagement qu’ils ne s’étaient pas embrassés dans les buissons comme cela était déjà arrivé quand je les avais surpris dans ma vie actuelle. Puis j’accélérai jusqu’au repas du midi et retournai à l’intérieur du souvenir.
J’étais donc à table avec ma Mère et demandai :
-Suis-je vraiment obligée d’aller à la rencontre des Terres Gelées ? C’est d’un ennui !
Maman et Papa me regardèrent outrés avant qu’elle ne me réponde :
-Bien sûr que oui ma petite chamane ! C’est ton devoir !
J’haussai les épaules, ce qui la contraria davantage. Elle insista alors et reprit :
-Amarok y sera en tant que chef, et toi comme tu es sa future femme c’est nécessaire de montrer de l’intérêt à ces rencontres.
-Je comprends Maman, déclarai-je d’une seul traite, si Amarok est là, ça ne pourra qu’aller.
-C’est l’heure d’ailleurs Helga non ? Demanda à son tour Papa.
Elle hocha la tête et nous nous mîmes en route. J’aperçus bientôt Elysia parmi la foule et me retins de ne pas aller le voir. Je voyais qu’il essayait de me chercher et fis mine de regarder autre part. Ainsi, je fis celle qui était heureuse quand mon regard croisa bientôt celui du fils du chef. Il était accompagné de son père qui était on ne peut plus respectueux dans cette vie-là. Il ne m’avait jamais touché. Je lui lançai un petit signe et dis à l’adresse de ma mère :
-Je suis avec Amarok si tu me cherches d’accord ?
-Non ma petite chamane, répondit-elle en me retenant par l’épaule, j’aimerais que tu ailles saluer Iduna et Elysia d’abord…Pour discuter de chamanisme…C’est ça avant tout ta fonction !
Je bouillonnai intérieurement mais répliquai :
-Bien sûr Maman.
-Et mets-y de la volonté…Dit-elle d’une voix acerbe, je suis très heureuse que tu t’entendes bien avec ton futur mari mais ce n’est pas une raison pour être odieuse avec Elysia…Pieter et toi vous en êtes déjà bien chargés en quatre ans et il s’est toujours accroché, il a toujours été gentil avec vous.
-Il m’agace Maman… Il est trop gentil justement…ça lui jouera des tours… Articulai-je du mieux que je pus.
-Eh bien avec la nouvelle qui arrive le concernant, tu ne seras que plus contente de t’en débarrasser…Mais je ne t’en dis pas plus…Viens donc, reprit-elle contrariée.
M’en débarrasser ?! Mon corps avait envie d’hurler que non…Mais d’un autre côté, tout se profilait à merveille. Maman m’agrippa bientôt par la main et nous mena vers mon mari qui du haut de ses seize ans était tout bonnement craquant.
-Bonjour Anna ! S’exclama-t-il joyeux, tout en maintenant une certaine distance. Tu as beaucoup changé ! Et cela te va très bien !
J’essayai de ne pas rougir et renchéris-je :
-Toi aussi tu as grandi.
Il m’embrassa la joue alors que je me contrôlai pour rester de marbre. Nous restâmes plantés-là. Maman me donna bientôt un léger coup de coude et je demandai la plus gênée possible :
-Alors que racontes-tu de beau depuis quatre ans ?
Il sourit, tout heureux et rétorqua :
-Eh bien, j’ai continué les leçons de chamanisme avec Maman en essayant de ressortir l’apprentissage que vous m’aviez enseigné Helga…Mais bon je suis toujours moins doué que toi Anna.
-Ah…C’est dommage…Mais en même temps tu n’es pas une femme… Dis-je.
Ma remarque le fit rire alors qu’il ajouta :
-Je puis te le confirmer !
Je pris immédiatement des couleurs en repensant à la façon dont il savait si bien s’y prendre avec son attribut masculin pour pouvoir me faire jouir. Elysia devint blanc en comprenant qu’il en avait trop dit. Nous nous regardâmes silencieusement alors que Maman s’était esquivée.
Iduna vint nous sauver en me saluant :
-Bonjour Anna ! Ce que tu es une belle jeune fille à présent !
-Merci Madame Sappos.
-Elysia t’a-t-il prévenu ? Reprit-elle.
Il rougit alors que je demandais en faisant semblant d’être étonnée :
-Prévenu de quoi ?
-Nous sommes venus chercher la femme d’Elysia chez vous…Certes, ta mère a fait un travail remarquable auprès de mon fils, mais cela sera plus simple que je l’apprenne à une fille…De ce fait nous avons choisi Yélana Coudrier…Et comme j’ai également appris que je suis condamnée, cela me rassurera de savoir que la mémoire des chamanes est assurée sur les Terres Gelées.
J’eus beau m’y être préparée, je reçus la phrase en plein cœur comme une trahison. J’affichai tout de même un visage neutre en rétorquant :
-Je suis vraiment navrée pour votre maladie ! Mais c’est une excellente nouvelle malgré tout Madame Sappos ! Félicitations à toi Elysia ! Je serai ravie de venir assister à votre mariage !
J’en faisais peut-être un peu trop ? En tous les cas, le jeune homme me fusilla du regard ce qui me déchira doublement le cœur.
-Nous attendrons deux ans avant d’allumer les coupoles car je veux que mon fils et ma future belle fille s’entendent bien d’abord. Mais oui c’est un soulagement Anna ! Reprit-elle.
Elle repartit ensuite nous laissant à nouveau seuls. Je ne souhaitai pas m’éterniser. Aussi je m’écriai :
-Bon et bien…Je vous laisse partager cet instant de bonheur tous les deux. Va la retrouver !
Je ne lui laissai pas le temps d’ajouter quoique ce soit et m’enfuis en direction des rives.
-Respire Anna…Respire tu es en train de faire un bon travail ! Murmurai-je alors que ma gorge se bloqua prête à délivrer mes larmes, pense aux Dieux, pense à ta réévaluation.
Je fermai les yeux quelques instants et m’appuyai la tête contre l’écorce d’un arbre. Je m’attendais à voir arriver Yélana comme c’était le cas dans mon autre vie même si dans celle-là nous n’avions jamais été aussi proches mais mon cœur s’accéléra quand j’entendis bientôt derrière moi :
-Tu es contrariée Anna ?
Je fusillai Elysia du regard et répondis :
-Nous ne devrions pas rester tous les deux seuls, nous sommes chacun promis !
Il s’approcha un peu plus de moi et reprit :
-Ce n’est pas ce que je t’ai demandé.
-Je…Je n’ai pas envie de me confier à toi…Si je suis contrariée, j’en parle à mon futur mari ou à mon frère ! Grognai-je.
-Tu sais ça ne me fait pas particulièrement plaisir d’épouser Yélana, continua-t-il.
-Mais pourquoi est-ce que tu me racontes tout ça ?! Je m’en moque après tout ! Répliquai-je avec agressivité.
Le jeune homme arriva enfin à mes côtés et demanda avec un petit sourire :
-Vraiment ?
J’essayai de ne pas le regarder dans les yeux, mais je me repliai sur moi-même de plus en plus nerveuse alors qu’il ajouta :
-Tu sais…J’ai eu le temps de t’observer durant quatre ans Anna Piceaerd…Et je peux te dire qu’à chaque fois que tu es en ma présence, tu es complètement stressée, tu rougis, tu as très chaud, tu es toute crispée…
-…Oui et alors ?! Le coupai-je manquant de défaillir, tu te moques de moi ?!
Il s’accroupit pour être à ma hauteur et reprit :
-Et alors…Je ressens exactement la même chose à ton égard…Je sais ce que tu ressens Anna Piceaerd…Mon animal totem n’est peut-être que le mouton naïf mais je ne me trompe pas là-dessus.
Non ! Non ! Non ! Je voulus me relever le plus naturellement possible pour retrouver Amarok mais à la place, je dis acerbement :
-Arrête de prendre tes rêves pour des réalités Elysia Sappos, si tu as une femme à conquérir ce n’est pas moi ! Maintenant si tu veux bien m’excuser j’ai mon futur mari qui m’attend.
-Tu peux faire croire à qui tu veux que tu aimes ce gars-là, renchérit-il méchamment, mais pas à moi, ah c’est sûr vous êtes bien à sa botte ton frère et toi et vous m’avez bien fait payer le fait que je fus entré dans votre famille il y a quatre ans. Mais je sais bien que tu te forçais Anna.
-Tu dis n’importe quoi ! ça suffit ! J’en ai assez entendu ! Criai-je désemparée.
Je me levai d’un bond et serrai mes mains qui étaient devenues moites. Le jeune homme des Terres Gelées en retint une.
-Lâche-moi ! Lâche-moi ou je hurle ! M’exclamai-je d’une voix non convaincante.
Il me regarda peiné et j’eus du mal à résister.
-C’est que…Je voudrais que tu sois la première femme que j’embrasse, plaida-t-il, et je sais que tu en meurs d’envie ne me mens pas.
Non Anna…Pas après tous les efforts que tu as fournis… Résiste…Me persuadai-je.
-Je n’ai pas le droit de faire ça à Amarok ! Obtempérai-je.
-A Amarok ou à toi ? Insista-t-il.
Je préférai ne pas répondre résistant aux sensations que me procuraient ses doigts chauds et doux entrelacés aux miens. Dieu que j’aurais aimé lui sauter dessus et l’embrasser de partout. J’essayai de ne pas regarder dans sa direction mais je voyais qu’il en était de même pour lui. Je savais qu’il ne me lâcherait pas la main avant que j’effectue sa demande. Je me ruai quand même sur lui et lui déposai un rapide baiser sur la joue…Qui dévia sur sa bouche. Par les esprits que c’était bon…Et que j’étais bête de m’être fait avoir. J’aurais aimé prolonger...Ne jamais m'arrêter. Elysia le sentit bien puisqu’il chercha plus loin que mes lèvres et engouffra bientôt sa langue autour de la mienne. Et je ne résistai pas alors que je me devais de le faire… Mais je n’avais pas ressenti cela depuis cinq ans…La moiteur de son corps touchant le mien à travers nos vêtements, la sueur d’excitation qui se profilait surtout dans mes bas et mes mamelons qui durcissaient…Sa langue…Dieu que sa langue me faisait du bien…Je voulais qu’elle s’engouffre dans mes seins, dans mes cuisses, dans mon chakra racine qui n’attendait que ça…
NON ! NON ! Reprends-toi Anna ! Me persuadai-je enfin.
A contrecœur, je finis cependant par le repousser et conclus :
-Voilà, tu as eu ce que tu voulais ! Maintenant laisse-moi et va voir Yélana !
Je ressortis immédiatement du souvenir, et criai furieuse :
-Quelle idiote Anna ! Mais quelle idiote tu es !
Puis je repris petit à petit mes esprits et tentai de me rassurer :
-Enfin…Un petit baiser de rien du tout, ne vaut pas la colère des dieux, nous n’avons pas fait l’amour après tout.
Je décidai d’en avoir le cœur net en me rendant au soir de mon seizième anniversaire sous l’Epicéa. A mon grand soulagement, nous n’y étions pas. Je rebroussai alors chemin pour rentrer à la hutte. J’étais presque arrivée quand j’entendis une voix m’appeler derrière les fourrés :
-Anna ! Anna viens s’il te plaît !
Je me retournai et pâlis agacée. C’était bien Elysia.
-Je t’ai écrit un nombre incalculable de fois mais tu n’as jamais répondu à mes lettres ! Alors j’ai décidé de venir directement te voir, expliqua-t-il.
-Eh bien tu n’aurais pas dû ! Bonsoir Elysia ! M’écriai-je fuyante.
-Non Anna…Je t’aime ! Enonça-t-il alors que la tête me tournait.
-Je…Je ne peux pas t’aimer Elysia…Dis-je au bord des larmes.
-Mais pourquoi Anna ? Tu n’as aucune affection pour Amarok ! S’écria le jeune homme.
Ses yeux m’implorèrent et j’eus beaucoup de mal à résister pour ne pas me fondre dans ses bras et lui donner un baiser. Au lieu de ça, je dérobai mes mains des siennes et répondis :
-Parce que ma coupole et celle de mon fiancé ont été allumées à la naissance et que nous sommes destinés l’un à l’autre…Nous…Nous ne pouvons pas aller à l’encontre des dieux, c’est tout ! Point !
Mon mari m’observa avec incompréhension et reprit :
-Anna regarde-moi s’il te plaît…Je…Je la vois la flamme dans tes yeux à mon égard ! Ne me mens pas !
A bout de nerfs, je me camouflai le visage et déversai enfin des larmes.
-Je ne savais pas que ça serait si compliqué, dis-je d’une voix saccadée.
Elysia voulut en profiter pour me prendre dans ses bras et me réconforter mais je m’échappais dans un petit bond.
-Anna il n’y a rien de compliqué…Je suis aussi chamane et Maman ne verra aucun inconvénient à allumer nos coupoles ! Je lui demanderai ! Tant pis pour celle d’Amarok !
Je lui lançai aussitôt un regard furieux et criai :
-Non ! Ne fais pas ça ! Je t’en prie ! Je…Je ne peux rien te dire ! Juste que notre amour est impossible…Je…Je me suis déjà donnée à Amarok figure-toi !
-Du haut de tes seize ans ?! Je n’en crois pas un mot, répliqua-t-il alors que ses joues rougirent.
-Mais qu’est-ce qu’il faut que je fasse pour que tu arrêtes de me courir après ?! M’énervai-je.
-Rien Anna…Tu n’y arriveras pas…Je t’aime et rien ne changera là-dessus à mon égard, dit-il, tu es d’une beauté irrésistible et mon aura m’attire vers toi…Je sais que c’est toi et rien d’autre…Et rien que ça c’est merveilleux…De toute façon je sais que tu m’aimes !
Il se pencha pour essayer de cueillir mes lèvres mais je trouvais la force de reculer avant, tout en trouvant enfin un plan dont je n’étais pas fière pour qu’il arrête de me tourner autour définitivement.
-Tu me surestimes beaucoup Elysia ! Mais j’ai de nombreux défauts…Et le premier est d’avoir fait ou dit des choses qui te laissaient penser que je t’aimais, articulai-je tant bien que mal bien que cela me broya le cœur…Laisse-moi à présent, si tu restes trop longtemps Amarok, Maman et Pieter risquent de ne pas être contents et ils auront raison ! Ta femme serait furieuse si elle te savait là !
-Quoi ? Yélana ? Dit-il surpris.
-Qui d’autres ? Répliquai-je méchamment/
-Mais je n’ai que faire de Yélana ! C’est comme une sœur rien de plus ! S’emporta-t-il.
Il essaya de me prendre la main pour m’embrasser à nouveau. Je refusai son contact encore une fois.
-Moi aussi, tu me considérais ainsi, argumentai-je, tu n’auras aucun mal à t’adapter à elle.
-Je n’arrive pas à croire que tu puisses sortir ça Anna…Tu sais que c’est faux…Que notre amour est réel…Nous nous sommes embrassés ! Tu as ressenti la même sensation de bienêtre ultime, ne me mens pas.
-ET NOUS N’AURIONS PAS DÛ ! Explosai-je enfin alors que ma lèvre tremblait, JE T’AI DONNE CE QUE TU VOULAIS ! C’EST TOUT !
Elysia perdit à son tour patience et se mit à crier :
-JE SAIS QUE CE N’EST PAS CE QUE TU PENSES ANNA PICEAERD ! J’IGNORE POURQUOI TU NE VEUX PAS DE MOI ! MAIS JE N’ABANDONNERAI PAS !
Je voulus me retirer de son emprise mais il fut plus rapide cette fois et écrasa violemment ses lèvres contre les miennes. Dieu que c’était bon et que ça faisait mal. Bien sûr que je l’aimais ! Bien sûr que je ne voulais que lui ! Mais si je craquai maintenant tous les efforts que j’avais fournis n’auraient servi à rien. Et ça, je ne le voulais pas ! Sentant déjà que les mains de mon amant palpaient ma chair, je le repoussai cette fois sans violence. Nous reprîmes chacun notre respiration et je finis par murmurai :
-D’accord Elysia…Tu as raison…Nous…Nous nous aimerons en secret.
Mon mari retrouva immédiatement des yeux doux et bégaya :
-Vraiment Anna ? Ce n’est pas une mauvaise farce ?
Je me détestai…Mais il fallait entrer dans son jeu. Je mentis immédiatement :
-Non ça ne l’est pas mon Elysia…Retrouve-moi ici, demain à la même heure, j’arriverai à convaincre Pieter de me protéger encore.
D’une élégance candide, il me prit les mains, fou de joie, et me les baisa en concluant :
-Promis ma Anna d’amour…Promis !
Nous nous embrassâmes encore et je le laissai filer avant de ressortir du souvenir et d’avancer légèrement la vie.
Puis j’y retournai naturellement. J’empruntai tout le matériel dont j’avais besoin dans la hutte de Maman et me concentrai pour faire l’expérience. J’eus beaucoup de mal mais je finis par allumer leurs coupoles.
-Parfait Anna…Allons le rejoindre maintenant, chuchotai-je prête à pleurer.
Il était déjà dans les fourrés quand je le rejoins. Il me souriait tout heureux. Il voulut se pencher pour m’embrasser mais je résistai cette fois et répliquai :
-Elysia…J’ai une surprise pour toi.
Je lui montrai aussitôt les coupoles sans hésiter.
-Oh ma Anna…Mais je croyais que tu ne voulais pas les allumer pour nous deux ! S’écria-t-il.
Je secouai la tête et repris :
-Non tu ne comprends pas Elysia…Regarde mieux les noms.
Ses yeux inspectèrent alors les gravures et son visage se liquéfia.
-Non…Tu n’as pas pu…Tu as tout gâché ! Cria-t-il alors que je pouvais voir des larmes déjà perler dans ses yeux.
-Ce…C’était le seul moyen pour que tu comprennes que mon destin est avec Amarok…Je sais que les coupoles n’ont pas d’importance pour toi mais elles en ont pour Yélana…S’il…S’il te plaît ne me regarde pas comme ça, murmurai-je, adieu Elysia.
Il ne me retient pas cette fois et je ressortis du souvenir pour déverser toute ma colère alors que des larmes de rage me parsemaient les joues.
-J’ai bien fait, m’encourageai-je, mais qu’est-ce que ça fait mal…Mais enfin, ça y est c’est fait, je suis réhabilitée auprès des dieux…Enfin je crois.
Je m’essuyai ma morve d’un revers de la manche et attendis quelques minutes avant de retrouver une respiration plus calme. Quand ce fut fait, je me motivais à nouveau :
-Bon…Il est temps de vérifier que mon choix était le bon.
J’avançai dans le temps passant par le jour de mon dix-huitième anniversaire. Il n’y avait pas une trace d’Elysia…Et à mon grand étonnement aucune de Runeard non plus.
-Peut-être que comme je ne lui ai pas rendu ses souvenirs il n’est pas venu pour la construction du barrage ?! M’interrogeai-je.
Je voulus en être sûre et entrai à nouveau dans la mémoire de l’eau. Je me mis à rougir violemment en me retrouvant étendue dans le lit d’Amarok complètement nue, essoufflée et les cheveux débraillés. J’observai les peaux de rennes qui étaient légèrement rouge alors que le chef Northuldra me dévisageait avec des yeux d’amour et de passion.
-Tu as été sublime Anna… Je suis ravi que mon cadeau t’ais plu ! Déclara-t-il.
-Et moi donc Amarok ! M’exclamai-je surprise, cependant, il faudrait peut-être que nous allions rejoindre les autres…Il me semble que nous avons de la visite.
Il se leva d’un bond et se rhabilla en s’écriant :
-Tout à fait ma belle femme ! Le roi Runeard doit déjà être en train de discuter avec tes parents, ne le faisons pas attendre plus longtemps !
Il me tendit ma robe et je répliquai :
-Oui d’autant plus que nous savons toi comme moi comment ils pourraient être médisants avec lui !
Il me prit une main pleine de compassion et me l’embrassa avant de murmurer :
-C’est justement pour cela que nous devons y aller ! Je voudrais éviter un nouveau conflit entre les Northuldra et les Arendellien ! Une nouvelle ère commence aujourd’hui ! Une ère de paix…Mon père serait ravi de l’apprendre s’il était encore de ce monde.
Nous nous embrassâmes alors à en perdre haleine alors que je faillis vomir puis nous mîmes en route jusqu’à la clairière des rencontres. Runeard avait déjà distribué les cadeaux de son peuple aux petits et aux grands. Néanmoins Maman fut obligée de faire les présentations quand il nous vit arriver :
-Votre altesse, voici les futurs chefs de la Forêt Enchantée : Anna Piceaerd et Amarok Lorcus.
Le roi vint nous saluer. Il fit une poignée de main à Amarok et un baise-main pour moi.
-Vous êtes éblouissante cher Lady Anna ! S’écria-t-il.
-Merci, roi Runeard ! Clamai-je d’un timbre neutre tout en me raccrochant à Amarok.
Ce dernier fut aimable et je fus heureuse de constater qu’il n’y avait pas une once de méchanceté ou de haine dans sa voix. Le souverain d’Arendelle me tendit bientôt « Croqué par le crocus » et je le planquai dans ma poche de robe.
-Bien ! Comme je disais à vos parents, nous sommes là car nous souhaiterions élaborer un grand projet avec vous, Peuple Northuldra ! Reprit le roi.
-Un projet ? S’étonna Amarok alors que je pâlis.
-Oui tout à fait ! Tenez voici les plans.
Sans attendre Runeard se dirigea vers la table qui avait été installée pour l’occasion et nous montra les différents croquis du barrage.
-Voyez ! Précisa-t-il.
-Cela m’a l’air d’être une bonne idée ! S’enthousiasma mon fiancé.
-Moi je ne pense pas ! Repris-je alors…Cela n’a rien à voir contre vous, mais nous nous connaissons à peine…Si vous faites votre barrage où irons s’abreuvoir nos rennes ? De plus l’eau ne sera concentrée qu’à un seul et même endroit, donc nos sols vont se rassir et de ce fait appauvrir nos cultures…
-Vous doutez de ma loyauté Lady Anna ? S’écria le roi surpris.
-Pas de votre loyauté monsieur mais de votre savoir concernant la nature…Ne le prenez pas mal mais vous êtes un habitant de la ville…Non un nomade du monde rural. C’est très bien de vouloir faire de l’étalement périurbain mais il faut que cela soit adapté à nos us et coutumes…Vous comprenez ? Questionnai-je maladroitement.
Le souverain d’Arendelle tiqua un peu alors qu’Amarok me regarda avec fierté. Le roi finit cependant par sourire et répondit :
-Oui je comprends tout à fait ! Vous êtes une excellente politicienne en tous les cas Lady Anna ! Je m’entretiendrai avec vous Sir Amarok pour que nous trouvons un terrain d’entente qui nous convienne à tous les deux ! Le but étant ici de toute façon de gagner votre amitié.
-Je suis heureux de vous l’entendre dire Majesté, conclut mon mari.
Ils se serrèrent la main alors que je poussai un demi-soupir de soulagement. Il fallait éloigner Runeard de nos vies et le barrage n'était qu'une première étape.
-Bien je ne vous embête pas plus longtemps dans ce cas. Envoyez-moi vos suggestions et je repasserai à l'occasion si l'idée me plaît, d'accord ? Demanda-t-il.
-Parfait, conclut Amarok.
Le roi s'en alla sur ces entrefaites alors que mon fiancé m'attira vers lui pour me donner un langoureux baiser que j’appréciai avec horreur.
-Tu as été parfaite Anna ! S'écria-t-il...Bon nous sommes d'accord que nous leur ferons une liste qui ne correspondra pas à tout ce qu'ils veulent entreprendre.
J'acquiesçai et ressortis du souvenir.
-Voilà, souris-je la mort dans l'âme, maintenant il n'y a plus aucune raison pour que les dieux me reprochent quoi que ce soit !
J'accélérai la cadence de mes doigts pour en être certaine. Je vis rapidement défiler mon mariage et la naissance...De mon petit garçon ?
Seule la joie se lisait uniquement sur nos visages et un peu de colère avant que ça termine en étreintes sulfureuses que je semblais apprécier à mon plus grand dégoût. Je ne pouvais m'empêcher d'avoir un petit pincement au cœur en repensant à Elysia. Ce dernier n'apparut plus tout comme Runeard.
-Bon...Je vais aller directement au bout pour voir ! M'exclamai-je confiante.
Je fis le mouvement jusqu’à ce que ce dernier se bloque et ne pris pas la peine de jeter un coup d’œil à l’image avant d’entrer à l’intérieur. Le désespoir et l’incompréhension m’envahirent immédiatement. Je me retrouvai au milieu…D’une guerre Northuldra/Arendellien.
-Mais non…Mais non…Ce n’est pas possible…Je n’ai pas été à l’encontre des dieux cette fois ! Murmurai-je dépassée.
Je sentis bientôt que de petites mains fermes s’agrippaient à ma jupe. Je baissai tout de suite les yeux et vis mon fils qui devait avoir une dizaine d’années et qui pleuraient.
-Maman j’ai peur, bredouilla-t-il.
Je le serrais un peu plus contre moi et chuchotai :
-Ça va aller.
Quelqu’un entra soudainement dans la hutte alors que nous sursautâmes. Nous vîmes alors Amarok venir nous enlacer. Il m’embrassa puis chuchota :
-Il ne faut pas que vous restiez là tous les deux…Pars avec Yuma du côté des Cavernes Perdues ! Ils n’auront pas idée de venir vous chercher là-bas !
-Mais et toi ? M’affolai-je.
-Je dois protéger les Northuldra face aux Arendelliens. Allez filez maintenant ! Je t’aime Anna !
Je lui donnai une réponse similaire alors que des sueurs froides me parcoururent le corps. Il m’embrassa encore et nous força à partir. Nous esquivâmes plusieurs soldats en nous planquant derrière des arbres. Nous avions le cœur bien accroché. Comme dans mon ancienne vie, nous entendions les bruits de ferrailles et les mécontentements des esprits. Plus je les entendais plus, je tirai la main de Yuma plus fort.
-Nous sommes bientôt arrivés, lui dis-je à bout de souffle.
Mais je ne pus en rajouter car je sentis le corps de mon fils s’abattre au sol. Je me retournai et hurlai en voyant le meurtrier.
-Elysia… Chuchotai-je en le dévisageant terrifiée à cause de son accoutrement Arendellien.
Sans aucun scrupule, il retira son épée du corps ensanglanté de mon petit garçon et tout en se dirigeant vers moi, il déclara d’une voix horrifiante :
-Tu aurais dû m’épouser Anna…Tu m’aimais…Tu m’as brisé le cœur…Je n’ai jamais accepté les coupoles, j’ai préféré fuir vers Arendelle et devenir soldat auprès du roi Runeard entraînant la fin des Terres Gelées. Rassure-toi pour ton enfant, je l’ai tué à la demande de quelqu’un…
Les larmes me nouèrent la gorge alors que je sentais que j’avais perdu la situation.
-Excuse-moi Elysia…Je…Je ne voulais pas en arriver-là, pleurai-je.
-C’est trop tard Anna, reprit-il menaçant, ton mari va mourir, ton enfant l’est déjà…Il ne reste plus que toi.
-Non par pitié Elysia…S’il te plaît…Bafouillai-je choquée.
Voyant que j’étais pétrifiée, il se rua sur moi prêt à me fendre de son épée.
Je parvins à sortir du souvenir avant et hurlai de mécontentement.
*****
-Tu crois que cette version de Papa est dans le Niflheim ? Demanda Maman alors que je ne me sentais pas bien tout comme Papy.
-Il y a de fortes chances oui mon Ange de l’Air, déclara Mamie.
Puis elle s’arrêta et se tourna vers mon oncle avant de reprendre :
-Bah Olaf pourquoi tu pleures mon petit bonhomme de neige ?
Elle lui tendit les bras. A la surprise générale il les refusa pour se rendre plutôt dans ceux de Papy.
-Tu es méchante, tu as fait de la peine à Papa ! Tu lui as brisé le cœur alors que c’était ton amoureux et que tu n’arrêtais pas de dire que tu ne pouvais pas vivre sans lui ! Dit-il enfin en colère, tu n’es vraiment pas une spécialiste de l’amour ! A cause de toi, il a tué un petit garçon comme moi !
-Tu as tout à fait raison petit frère et finalement les dieux ont décidé que cette vie sans l’amour de Papa n’était pas bien pour Maman ! S’écria la mienne.
Mamie la fusilla alors du regard et déclara :
-Merci pour le soutien Iduna ! Pour la complicité Mère/Fille on repassera !
Mais au lieu de ça, elle alla se caler sur l’autre épaule de Papy et éclata de rire alors que mon oncle reprit :
-Voilà ! Trois contre une, tu as perdu Maman ! Et toi Tonton Pieter tu es aussi d’accord avec nous ?
Mamie se tourna alors vers lui et lui jeta un regard noir.
-Prends garde à ta réponse Pieter…Je vais bientôt être à court de ragoût de rennes ! Persiffla-t-elle.
-Désolé mon petit bonhomme de neige mais je pense que tonton sera plutôt du côté de Maman car il n’aimait pas Papa ! S’exclama alors Papy.
-Détrompe-toi Elysia…Même si j’avais l’impression que tu faisais beaucoup de mal à ma sœur, j’ai finalement été plus serein que s’eût été toi qui l’accompagnas et l’aima au cours de toutes ces années plutôt qu’Amarok, expliqua-t-il tout en s’éloignant de Mamie par précaution.
-Eh bien ça fait plaisir ! Se renfrogna-t-elle avant de jeter un regard étonné vers Papa qui alla se poster aussi à côté de Maman, quoi vous aussi mon Gendre ?!
-Je compatis pour Mouton Hihi même s’il ne peut pas me voir ! Se justifia-t-il.
-Eh bien…Merci Moustache Junior…Mais je pense que c’est plutôt parce que vous savez que sans notre amour il n’y aurait jamais eu votre femme ! Reprit mon grand-père.
Papa hocha la tête alors qu’Olaf lui tapa dans les mains et rétorqua :
-Voilà ! Même Agnarr le moche il est d’accord avec nous Maman !
Mamie le dévisagea aussitôt avec un sourire moqueur et répliqua :
-Eh bien vous ne croyez pas si bien dire mon Gendre quand vous allez connaître la suite !
-La suite ? Tu veux dire que tu as utilisé une autre vie ? Demandai-je.
-Exactement ma petite Piceaerd, comme les Northuldra ont été attaqués malgré les précautions que j’avais prise pour aller dans le sens des dieux, j’ai préféré tenter le tout pour le tout et je suis partie sur autre chose, expliqua-t-elle.
-De toute façon tes essais étaient peines perdues puisqu’on sait tous que tout est la faute d’Andréas ! S’écria encore grand tonton Pieter.
Il eut juste le temps de terminer sa phrase qu’un tremblement au sol semblable à celui qu’il y avait eu pour le ramener retentit dans l’Helveg. Ce dernier pâlit et demanda :
-Attendez…Ce n’est pas un message subliminal ça ?
-Peut-être bien que oui puisque tu m’as gâché mon effet de surprise ! Se moqua Mamie.
Mais personne ne partagea son enthousiasme et nous attendîmes tous stressés que tout redevienne normal. Quelques minutes plus tard nous nous figeâmes tous en même temps en voyant apparaître…
-Papa ?! S’écria le mien en pâlissant.
Il lui tendit les bras mais mon grand-père paternel se rua dans…Ceux de Mamie au grand damne de Papy Elysia. Il demanda immédiatement :
-Lady Anna…Mais que s’est-il passé ?
-Je crois que vous venez d’être gracié mon ami, commenta-t-elle, comme vous n’y étiez pour rien dans la guerre Northuldra/Arendellien, le Niflheim a été clément et vous a relâché.
-Ce qui veut dire que vous avez déjà votre place préchauffée dans l’Helheim, grinça Papy.
Avant de s’avancer vers lui et lui mettre un coup de poing dans la figure.
-Ça c’est pour avoir embrassé ma femme à deux reprises ! Reprit-il.
Papy Runeard frotta sa joue endolorie mais accepta la punition sans rechigner.
-Bien…Je ne le regrette pas si c’est ce que vous vouliez entendre en tous les cas, dit-il fairplay.
Le regard de mon aïeul maternel redoubla de colère et il était prêt à retourner à la charge. Contre toute attente ce fut Papa qui le stoppa et déclara :
-Je suis assez d’accord avec vous Mouton Hihi, néanmoins il n’en vaut pas la peine.
-Eh bien…ça me fait aussi plaisir de te revoir Agnarr, murmura-t-il.
Mon père n’eut pas le temps de répliquer que Mamie se chargea de recadrer tout le monde. Elle fit les présentations et expliqua à Papy Runeard les possibilités qu’il avait d’aller au Paradis.
-Ça remonte à si loin le temps en ta compagnie Lady Anna…Je voudrais rester un peu avec toi ! Se justifia-t-il…Enfin…Vous tous.
-Parfait Runeard, je ne sais pas si c’est une bonne idée, mais vous arrivez à point nommé pour la suite de mon histoire, répliqua mon aïeule.
Elle n’eut pas le temps de lui expliquer qu’elle nous intima à tous de nous assoir avant de reprendre.
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le passé 3 : Les souvenirs d'une Grand-Mère : Attention contenus mature !
Sam 27 Mar 2021, 20:54
Suite du chapitre 29
Je m’étais torturée l’esprit pendant des heures pour comprendre où il y avait eu une faille dans la situation. Et finalement quelque chose que j’aurais dû prévoir en tout premier me sauta aux yeux.
-La guerre Northuldra/ Arendellien ! Il faut que je retourne-là et faire en sorte que personne ne s’en souvienne ! Me convainquis-je.
Je fis rapidement un autre cercle et deux autres empreintes pour créer une nouvelle vie. Elle fonctionna immédiatement.
Ne cherchant pas, je fis le mouvement et me retrouvai bientôt dans mon corps d’une semaine. Je sentais ma vitalité toute neuve mais je n’avais pas pensé au fait que je n’allais pas pouvoir m’exprimer. Pieter me tenait dans ses bras alors que Papa, Maman et tous les autres étaient partis combattre. Mon grand frère avait fait la promesse de veiller sur moi et pour l’instant il le faisait plutôt bien…Jusqu’à ce qu’Amarok le mette au défi d’aller explorer les environs.
Ce fut ainsi que nous arrivâmes dans la bibliothèque du château d’Arendelle.
Pieter se rapprocha alors d’une grande baie vitrée.
-Amarok ! Viens voir ! S’exclama-t-il.
Je lus une nouvelle frayeur dans ses yeux et je sus que le massacre était en train d’être effectué. Je décidai d’attendre avant de donner le signal. Mon grand frère continuait de me bercer. Puis il se tourna vers mon promis et dit en colère :
-Je ne veux plus jouer maintenant. Viens ! Retournons auprès des autres enfants ! Tu n’as pas compris que nous sommes dans le château ! Si jamais on se fait prendre on meurt !
C’était maintenant ou jamais ! Je pleurai d’abord doucement avant que ma voix ne produise un son aigu.
-Fais taire ta sœur Pieter ! Paniqua soudain Amarok.
-Allez ! Allez ! Du calme Anna, dit mon frère en me berçant un peu plus.
Mais je résistai et pleurai plus fort. Un son retentit immédiatement de l’autre côté de la porte.
-Père, Mère que se passe-t-il ? Demanda la voix de Runeard âgé de dix ans.
-Un feu s’est propagé dans la taverne du centre du royaume. Il a ravagé toutes les maisons de la ville et a atteint le château. Le peuple souffre. Beaucoup de gens sont morts ravagés par les flammes ! Le seul moyen de s’en tirer est la fuite ! Cria une voix adulte.
-Mais comment allons-nous sortir ?! Paniqua l’enfant.
-Tu vas prendre le souterrain tant qu’il est encore temps avec ta mère, dit le roi d’une voix brave, vous allez vous rendre chez le roi et la reine d’Askersund, compris ?
-Mais Adgar ? Et toi ? Murmura soudain sa femme.
-Moi, je dois assurer la protection de mes sujets, fussent-ils encore peu nombreux, répliqua-t-il.
-Et si c’était une attaque ? Souleva-t-elle.
-Il n’y a aucune raison. Mon règne a à peine quelques mois, réfuta le roi. A présent, ma chère Eléna veille bien sur notre petit Runeard le temps que j’arrive. D’accord ?
Mince…Il ne m’entendait pas assez fort ! J’augmentai les décibels.
-Bon moi je m’en vais avant que nous nous fassions prendre, chuchota Amarok peureux.
-Allez chut Anna…On redescend ! Me confia Pieter.
Non ! Non ! Non ! Il fallait que je reste-là. N’y tenant plus à cause des balancements de mon frère, je lui déversai mon lait caillé sur la tunique.
-Oh non ! Tu es dégoûtante Anna…Bouda-t-il.
Il me déposa alors au sol et murmura :
-Je reviens je vais chercher de quoi te nettoyer.
Il partit et je m’égosillai plus fort. Si bien que je finis par entendre la voix de Runeard s’exclamer :
-Attends Maman ?! Tu n’entends rien ?! Il y a quelqu’un qui pleure ! ça provient de la bibliothèque !
Des coups contre la porte retentirent et bientôt je vis apparaître mes deux sauveurs. La reine Eléna me dévisagea étonnée et murmura :
-Mais qu’est-ce que nous avons là ?! Un joli bébé…Comment es-tu venu ici, toi ?
-Peu importe Maman ! Prends-là et partons ! Insista Runeard en pleurs, le château est en flammes !
La reine approuva et s’exécuta. Elle me serra fort contre elle. Je me reposai enfin alors qu’elle m’embrassa mon duvet tandis que je lui transmis mon prénom par pensée. Elle finit par murmurer :
-Bienvenue dans notre famille… Anna d’Arendelle.
Je souris, satisfaite et ressortis du souvenir pour avancer à une dizaine d’années.
-Bon cette fois aucune chance qu’Elysia ne me fasse du mal, déclarai-je avant de repartir à l’intérieur.
J’étais dans une chambre spacieuse de couleur rose.
-Alors Anna ? Est-ce que ça te plaît ma chérie ? J’ai fait installer un immense tapis de crocus pour que tu puisses écrire dessus plutôt que sur le bureau si tu en as envie, qu’en dis-tu ? Demanda la reine Eléna.
Je me ruai dans ses bras.
-C’est vraiment très beau Maman, merci ! Je n’arrive pas à croire que j’ai une chambre rien qu’à moi ! M’exclamai-je.
-Une chambre, un château, un royaume, énuméra-t-elle avec des yeux tristes.
Elle sentit que je l’observai puisqu’elle ajouta :
-Oh ne me regarde pas comme ça, ton père le roi Adgar serait très fier de ton frère et toi.
-Il est où Runeard d’ailleurs Maman ? Demandai-je.
-Avec son précepteur, tu sais que c’est lui qui deviendra roi à sa majorité, il n’aura que cinq ans pour apprendre et ne pourra plus jouer avec toi, répondit-elle.
-Ne dîtes pas de sottise Mère ! J’aurais toujours du temps à consacrer à ma petite sœur, déclara soudain le prince en entrant dans ma chambre.
Je me ruai sur lui et l’enlaçai alors qu’il me prit dans ses bras fort.
-Tu pourrais me pousser à la balançoire dans les jardins ? J’en ai vu tout à l’heure ! Quémandai-je en le suppliant du regard.
-Commence à y aller petite sœur, j’arrive, me confia-t-il, mais avant je voudrais parler de quelque chose à Maman.
-Je t’écoute mon fils ! S’écria-t-elle.
-Voilà…J’ai regardé la géographie de notre royaume qui est quand même bien étendu…Et je voudrais que nous nous occupions de tous ces endroits surtout les plus pauvres comme Arnevik et Kraberg, expliqua-t-il.
-C’est une très bonne idée mon enfant, sourit la reine.
-J’ai aussi vu que la carte était vierge au Nord pas très loin d’Arnevik, peut-être pourrions-nous étendre Arendelle de ce côté-là, ajouta-t-il.
Je me raidis immédiatement en entendant ces propos.
-Non, ne fais pas ça grand frère ! Je…Je sens que ce n’est pas une bonne idée ! Clamai-je apeurée.
Il me regarda, amusé, alors que Maman remarqua mon trouble.
-Nous en rediscuterons plus tard, intima-t-elle pour nous rassurer.
Nous passâmes l’après-midi à la balançoire. Puis nous allâmes nous laver, manger et ce fut enfin l’heure de l’histoire que je partageais seule avec Maman. Elle vint dans le lit et me berça tendrement.
-Anna…Ma chérie…Je vais te dire quelque chose…Mais ça n’enlève en rien mon amour pour toi d’accord ? Demanda-t-elle.
-Je t’écoute Maman, dis-je en l’enlaçant.
-Voilà…Quand tu étais petite nous nous sommes faits attaqués et nous t’avons trouvé dans la bibliothèque du château…Et…Euh…J’ai remarqué que parler du Nord t’avait perturbé tout à l’heure, tu sais nous pouvons avoir des traumatismes de notre enfance ancrés au plus profond de notre être qui remontent à la naissance. Peut-être que c’est le cas pour toi et que tu as eu une mésaventure par rapport à cette partie vierge de la carte, remarqua-t-elle avec douceur.
Mon sang se coupa alors que je me mis subitement à transpirer. Non ! Il ne fallait pas que la réalité me rattrape.
-Je t’assure que non Maman…C’est juste que je ne veux pas que Runeard aille explorer de nouvelles terres et reste loin de moi, expliquai-je confuse.
Elle me serra la main et m’embrassa le front avant de me border.
-Me voilà donc rassurée, ma petite princesse Anna d’Arendelle, chuchota-t-elle, bonne nuit.
-Bonne nuit Maman, répétai-je rassurée.
Je m’évaporai du souvenir au moment où ma petite moi ferma les yeux.
-Bon c’était moins une ! Je suis vraiment la reine des étourdies ! M’exclamai-je.
Je parcourus le cercle et m’arrêtai quelques minutes plus tard. Puis j’y plongeai à nouveau. Je devais avoir seize ans et portais une robe verte printanière de cérémonie alors que mes cheveux étaient relevés en chignon.
-Je suis content de voir un peu de gaieté dans tes yeux petite sœur, tu étais tellement triste depuis la mort de Maman, soupira Runeard en venant me saluer.
-Ça fait six ans maintenant mais elle me manque affreusement, murmurai-je la gorge serrée…M’enfin…Peu importe…C’est toi qui vas créer un renouveau aujourd’hui avec ton discours et ton couronnement.
Il me regarda anxieux et murmura :
-Tu sais que je n’y arriverai pas sans toi Anna.
Je lui pris la main et la lui embrassai.
-Je le sais Runeard. Tu n’as qu’à répéter devant-moi si tu as le trac. Je suis toute ouïe, l’encourageai-je.
Mon grand frère se prit au jeu du haut de ses vingt-six ans et vint se poster sur le tapis de ma chambre avant de déclamer d’une voix professionnelle :
-Cher peuple d’Arendelle. Dieu m’est témoin. Un peu plus tôt dans la journée, j’étais dans la chapelle pour recevoir les mots des rois et par conséquent les clefs du royaume. C’est donc avec beaucoup de joie que je vous annonce avoir accompli mon premier devoir de monarque en brandissant les regalia ! Cher peuple d’Arendelle.
J’ai fait exprès de m’arrêter à ce point de la ville pour que nous puissions rendre hommage à une partie de nos voisins… De nos amis qui ont disparu dans ce terrible incendie il y a presque seize ans lors de cette fameuse nuit de décembre. Mes chers sujets. Faisons une minute de silence, je vous prie. A présent que je suis votre roi, je continuerai de faire en sorte que le pays aille bien économiquement, politiquement et socialement. Pour que plus jamais nous ayons à resubir le même sort que ce qui s’est passé il y a seize ans. Car oui ! Je me suis beaucoup interrogé sur la question et je ne suis pas certain que cet incendie soit accidentel. Dieu m’est témoin ! J’espère m’être trompé ! Mais si ce n’est pas le cas, j’invite d’ores et déjà chacun d’entre vous à rester vigilant. Certes Arendelle est un petit royaume portuaire qui ne voit ses biens croître que par ses échanges de marchandises à travers le monde ! Mais aussi par les gens qui accourent par suite des bouches à oreilles du confort de notre ville ! Oui ! Arendelle est une ville moderne, accueillante, chatoyante qui ne manque pas de s’étendre par la multiplication des familles et du travail qui y est proposé ! Et pour faire en sorte qu’elle continue son essor, je me chargerai personnellement de rehausser les villes qui l’entourent ! Harmon, Kraberg, Arnevik pour ne citer que celles-ci ! J’étendrai également notre royaume à des contrées plus au Nord ! Oui peuple d’Arendelle ! Je vous promets que notre peuple ne s’éteindra plus ! Pour Arendelle ! Pour vous tous !
Je pâlis immédiatement à la dernière partie de son discours et répliquai :
-Pourquoi tiens-tu tellement à aller explorer d’autres lieux ?! Ne va pas au Nord, je t’en prie !
-Mais pourquoi Anna ? Ce serait une opportunité…Nous pourrions peut-être trouver des richesses qui pourraient nous faire créer de nouveaux pactes et être bons pour l’économie ! M’assura-t-il.
-S’il te plaît Runeard, insistai-je, je…Je ne peux pas te dire pourquoi, mais je sais qu’il ne faut pas aller par là-bas. Enlève toute cette partie de ton discours.
Il s’approcha alors de moi et vint m’enlacer en murmurant :
-Vos désirs sont des ordres mademoiselle Anna d’Arendelle.
Il m’embrassa le front alors que je ressentis des papillons dans mon bas-ventre. Son corps était chaud et je m’y sentais bien.
-Tu m’accompagnes ? Demanda-t-il encore, après je dois faire un tour du royaume avant que nous nous rendions sur le port car nous avons des invités qui viennent pour que je rencontre leur fille, la princesse Rita…Tu sais…Le devoir de monarque, avoir des descendants, tout ça tout ça.
Je me renfrognai immédiatement alors qu’il ne bougea pas pour sortir de ma chambre.
-Dans ce cas-là, vas-y tout seul ! M’écriai-je avec hargne, je n’ai pas envie de tenir la chandelle.
Il rit et m’observa longuement si bien que je me mis à rougir.
-Tu sais ça serait plus simple si tu me disais pourquoi tu es jalouse, déclara-t-il.
J’haussai les épaules alors qu’il se pencha légèrement.
-Je crois savoir pourquoi…Car je suis exactement pareil dès qu’un jeune homme te tourne autour, me chuchota-t-il à l’oreille.
Avant que ses lèvres ne rencontrent les miennes avec douceur. Même si une partie de moi aimait toujours Elysia, je ne voulais pas desserrer ma bouche de la sienne. Je fus transportée d’amour, de joie, de bien-être. Ainsi ce fut tout naturellement que nous basculâmes sur le lit pour intensifier le baiser nous sentant seuls au monde en cet instant. Toutefois Runeard finit par relâcher l’étreinte.
-C’est mal, murmura-t-il, c’est mal Anna…Tu es ma petite sœur de cœur…Adoptée mais élevée par notre mère…Et…Je t’aime.
-Nous n’avons aucun lien du sang, il n’y a rien de mal à cela, murmurai-je tout en pensant à Elysia.
Alors sous mes yeux surpris mon faux frère se mit à la hauteur de mes genoux et tout en me prenant la main il demanda :
-Dans ce cas mademoiselle Anna d’Arendelle voudrais-tu devenir ma reine ?
-Oui ! M’écriai-je.
Il m’embrassa encore et nous nous fondîmes sous les draps du lit commençant déjà à défaire nos vêtements pour caresser nos corps nus et brûlants. Je préférai ressortir du souvenir avant.
-Bien…Tout devrait aller pour le mieux à partir de maintenant…Et chacun y trouve son compte finalement, dis-je en repensant à l’amour que le feu roi avait pour moi.
Je passai rapidement ma vie, voyant progressivement, notre glorieux mariage, notre nuit de noces qui s’avéra assez intense de par les cris qui se répandirent en écho dans Ahtohallan et à mon grand soulagement toujours pas de trace des Northuldra. Puis la naissance de ma fille, une petite Elena qui devait son nom à ma mère adoptive. Elle était magnifique dans ses robes de princesses vertes qui faisaient ressortir ses cheveux roux…Bien loin du physique de ma belle Iduna.
-Bon cette fois si je me rends à la fin il ne devrait pas y avoir de problèmes ! Clamai-je rassurée.
J’eus encore le temps de voir que la couronne d’Arendelle était assurée par Eléna qui se maria à son tour avec un prince du royaume de Vassar, un peuple germanique. Je vis de nombreux enfants gambader et rire dans les couloirs d’Arendelle alors que Runeard et moi les observions heureux.
Puis à mon grand étonnement, le souvenir s’arrêta en plein milieu.
-Mince…Mais qu’est-ce qui se passe encore ?! Murmurai-je soudain prise de crampes d’angoisse.
Je basculai automatiquement dans les tréfonds de cette nouvelle vie et étais en train d’être réveillée par Runeard alors que je devais être âgée d’une quarantaine d’années. Le roi, dans une extrême douceur était en train de me faire sortir du pays des songes par des baisers.
-Anna…Mon amour…Ouvre les yeux…J’ai une surprise pour toi, me chuchota-t-il.
Je me serrai contre lui car je ressentis une brise matinale me transperçait le corps indiquant que nous n’étions pas dans notre chambre habituelle. J’écarquillai enfin les yeux et me liquéfiai en reconnaissant l’endroit.
-Runeard…Où…Où sommes-nous ?! Demandai-je.
-Calme-toi ma chérie, nous sommes dans la Forêt Enchantée…Je…Je voulais te faire la surprise car je sais que tu étais anxieuse sur le sujet, j’ai donc été obligé de te mentir durant toutes ces années pour te préserver…Mais tu vas être contente d’apprendre, qu’il y a un peuple de nomade qui habite-là et que nous avons réussi à trouver des ressources communes ! J’ai beaucoup conversé avec leur chef Amarok et leur chamane Elysia. Je t’ai préparé une belle robe pour l’occasion, nous allons les rencontrer dans une petite heure, le temps que tu te prépares.
Je cherchai ma respiration à bout de nerfs et me mis à pleurer.
-Non ! Non ! NON ! Hurlai-je.
Je préférai sortir du souvenir plutôt que revivre la scène encore une fois car la bataille sanglante se trouvait bien dans la vie, une fois de plus.
-Mais ce n’est pas vrai ! Grognai-je en cherchant ma respiration, j’ai agi pour les coupoles, j’ai voulu éviter cette guerre et pourtant elle revient toujours !
Mon souffle se coupa alors que je compris soudain.
-Mais alors…Les coupoles n’ont aucune valeur, murmurai-je.
Je ne savais pas si je devais m’en réjouir ou en être affolée. Puis j’observai mon dernier sac d’ingrédients et déclarai déterminée :
-Une chose est sûre, je n’utiliserai jamais ma dernière vie !
-Est-ce que tu as tenu ta promesse Mamie ? Demandai-je.
Elle me regarda avec un grand sourire et dit :
-Je préfère ne pas répondre maintenant.
-Belle-Maman je vous hais ! Grogna alors Papa, et vu le regard de Mouton Hihi je ne dois pas être le seul en cet instant !
-Je confirme Moustache Junior ! Grinça Papy Elysia qui était prêt à remettre une couche de coups de poings dans le visage de Papy Runeard.
-Vous pouvez me faire tout ce que vous voulez mon ami, s’il y a une vie où je suis marié à Lady Anna, je suis déjà au paradis ! Minauda-t-il.
-Majesté n’en rajoutez pas non plus, rétorqua grand tonton Pieter en voyant la mine déconfite de mon aïeul maternel.
-JE VOUS INTERDIS DE RESTER DANS CETTE HUTTE ! Explosa-t-il soudain, JE PEUX ETRE TRES GENTIL MAIS SI JAMAIS VOUS TOUCHEZ A UN SEUL CHEVEU DE MA FEMME OU MA FILLE, JE VOUS RENVOIE MOI-MEME DANS LE NIFLHEIM !
-Papa voyons calme-toi ! Renchérit Maman.
-Oui mon ami, détendez-vous, je suis un homme d’honneur, jamais je ne vous prendrais Lady Anna…Du moins pas dans cette vie-là à ce que j’ai compris…Ajouta mon grand-père paternel qui s’amusait de la situation.
-Et puis Anna, Elsa et Hans demeurent quand même ses petits-enfants, Papa, tu ne pourras pas les empêcher de l’approcher, reprit Maman calmement.
-D’ailleurs nous devrions faire plus ample connaissance tout de suite ! Je ne voudrais pas voir la chute du mariage de Belle-Maman et Mouton Hihi, moi ! Reprit Papa en nous faisant à tous un clin d’œil.
Nous avions tous bien compris où il voulait en venir. Ainsi, nous laissâmes la hutte à Papy Elysia et Mamie Anna pour qu’ils puissent se retrouver intimement pour s’aimer et se prouver qu’ils étaient encore faits l’un pour l’autre. Nous allâmes dans la reproduction de la Clairière des rencontres pour discuter avec l’ancien roi d’Arendelle. Nous étions en pleine conversation quand Olaf se posta devant lui et le dévisagea longuement.
-Alors toi du coup, tu es le Papa d’Agnarr le moche c’est ça ? Demanda-t-il.
Papy Runeard sursauta puis se mit à rire avant de répondre :
-Exactement jeune homme, et toi tu as le digne tact Piceaerd.
-Du coup je n’arrive pas à savoir si je dois t’aimer comme Maman ou te détester comme Papa.
-Un peu des deux mon petit si tu veux, reprit-il.
Olaf gambada encore un bon moment avant de revenir vers moi alors que j’étais prête à partir voir Helga.
-Tu m’accompagnes ? Demandai-je.
Il fit un petit hochement de tête et me rejoins. Je laissai donc les autres pour aller câliner ma fille qui m’attendait avec impatience de l’autre côté de l’Hellheilm. Je la réceptionnai et ne me laissai pas de l’embrasser alors qu’elle s’accrochait à mon cou.
-Du coup, c’est ma cousine ? Demanda Olaf soudain très pâle.
-Euh…Murmurai-je avant de me raccrocher à elle.
-Maman…Olaf…Malade, chuchota-t-elle en l’observant.
-Oui tu as raison ma princesse, répliquai-je en dévisageant mon oncle soudain fatigué.
Ma petite Helga me fit un bisou avant de remonter dans l’Hellheilm alors que je m’intéressai de nouveau au fils de Mamie.
-Dis fausse Maman Anna…On pourrait rentrer à la hutte maintenant ? J’ai envie de dormir…Je ne me sens pas très bien, dit-il d’une voix lasse.
-Encore ? Paniquai-je en lui touchant le front.
Même s’il était mort il était très très froid. Mon cœur se serra alors qu’il s’écroula dans mes bras. Je le rattrapai de justesse tandis qu’il était inconscient.
-Hey Olaf…Olaf ! Petit bonhomme de neige ! Réponds… Chuchotai-je en lui tapotant les joues.
Mais il resta inanimé.
-Il faut que je trouve Mamie ! Vite ! Paniquai-je.
Je retournai à la hutte sans même repasser par la clairière des rencontres alors qu’un mauvais pressentiment était en train de me plomber le ventre.
Et pour le titre on continue dans Pagnol !
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Je m’étais torturée l’esprit pendant des heures pour comprendre où il y avait eu une faille dans la situation. Et finalement quelque chose que j’aurais dû prévoir en tout premier me sauta aux yeux.
-La guerre Northuldra/ Arendellien ! Il faut que je retourne-là et faire en sorte que personne ne s’en souvienne ! Me convainquis-je.
Je fis rapidement un autre cercle et deux autres empreintes pour créer une nouvelle vie. Elle fonctionna immédiatement.
Ne cherchant pas, je fis le mouvement et me retrouvai bientôt dans mon corps d’une semaine. Je sentais ma vitalité toute neuve mais je n’avais pas pensé au fait que je n’allais pas pouvoir m’exprimer. Pieter me tenait dans ses bras alors que Papa, Maman et tous les autres étaient partis combattre. Mon grand frère avait fait la promesse de veiller sur moi et pour l’instant il le faisait plutôt bien…Jusqu’à ce qu’Amarok le mette au défi d’aller explorer les environs.
Ce fut ainsi que nous arrivâmes dans la bibliothèque du château d’Arendelle.
Pieter se rapprocha alors d’une grande baie vitrée.
-Amarok ! Viens voir ! S’exclama-t-il.
Je lus une nouvelle frayeur dans ses yeux et je sus que le massacre était en train d’être effectué. Je décidai d’attendre avant de donner le signal. Mon grand frère continuait de me bercer. Puis il se tourna vers mon promis et dit en colère :
-Je ne veux plus jouer maintenant. Viens ! Retournons auprès des autres enfants ! Tu n’as pas compris que nous sommes dans le château ! Si jamais on se fait prendre on meurt !
C’était maintenant ou jamais ! Je pleurai d’abord doucement avant que ma voix ne produise un son aigu.
-Fais taire ta sœur Pieter ! Paniqua soudain Amarok.
-Allez ! Allez ! Du calme Anna, dit mon frère en me berçant un peu plus.
Mais je résistai et pleurai plus fort. Un son retentit immédiatement de l’autre côté de la porte.
-Père, Mère que se passe-t-il ? Demanda la voix de Runeard âgé de dix ans.
-Un feu s’est propagé dans la taverne du centre du royaume. Il a ravagé toutes les maisons de la ville et a atteint le château. Le peuple souffre. Beaucoup de gens sont morts ravagés par les flammes ! Le seul moyen de s’en tirer est la fuite ! Cria une voix adulte.
-Mais comment allons-nous sortir ?! Paniqua l’enfant.
-Tu vas prendre le souterrain tant qu’il est encore temps avec ta mère, dit le roi d’une voix brave, vous allez vous rendre chez le roi et la reine d’Askersund, compris ?
-Mais Adgar ? Et toi ? Murmura soudain sa femme.
-Moi, je dois assurer la protection de mes sujets, fussent-ils encore peu nombreux, répliqua-t-il.
-Et si c’était une attaque ? Souleva-t-elle.
-Il n’y a aucune raison. Mon règne a à peine quelques mois, réfuta le roi. A présent, ma chère Eléna veille bien sur notre petit Runeard le temps que j’arrive. D’accord ?
Mince…Il ne m’entendait pas assez fort ! J’augmentai les décibels.
-Bon moi je m’en vais avant que nous nous fassions prendre, chuchota Amarok peureux.
-Allez chut Anna…On redescend ! Me confia Pieter.
Non ! Non ! Non ! Il fallait que je reste-là. N’y tenant plus à cause des balancements de mon frère, je lui déversai mon lait caillé sur la tunique.
-Oh non ! Tu es dégoûtante Anna…Bouda-t-il.
Il me déposa alors au sol et murmura :
-Je reviens je vais chercher de quoi te nettoyer.
Il partit et je m’égosillai plus fort. Si bien que je finis par entendre la voix de Runeard s’exclamer :
-Attends Maman ?! Tu n’entends rien ?! Il y a quelqu’un qui pleure ! ça provient de la bibliothèque !
Des coups contre la porte retentirent et bientôt je vis apparaître mes deux sauveurs. La reine Eléna me dévisagea étonnée et murmura :
-Mais qu’est-ce que nous avons là ?! Un joli bébé…Comment es-tu venu ici, toi ?
-Peu importe Maman ! Prends-là et partons ! Insista Runeard en pleurs, le château est en flammes !
La reine approuva et s’exécuta. Elle me serra fort contre elle. Je me reposai enfin alors qu’elle m’embrassa mon duvet tandis que je lui transmis mon prénom par pensée. Elle finit par murmurer :
-Bienvenue dans notre famille… Anna d’Arendelle.
Je souris, satisfaite et ressortis du souvenir pour avancer à une dizaine d’années.
-Bon cette fois aucune chance qu’Elysia ne me fasse du mal, déclarai-je avant de repartir à l’intérieur.
J’étais dans une chambre spacieuse de couleur rose.
-Alors Anna ? Est-ce que ça te plaît ma chérie ? J’ai fait installer un immense tapis de crocus pour que tu puisses écrire dessus plutôt que sur le bureau si tu en as envie, qu’en dis-tu ? Demanda la reine Eléna.
Je me ruai dans ses bras.
-C’est vraiment très beau Maman, merci ! Je n’arrive pas à croire que j’ai une chambre rien qu’à moi ! M’exclamai-je.
-Une chambre, un château, un royaume, énuméra-t-elle avec des yeux tristes.
Elle sentit que je l’observai puisqu’elle ajouta :
-Oh ne me regarde pas comme ça, ton père le roi Adgar serait très fier de ton frère et toi.
-Il est où Runeard d’ailleurs Maman ? Demandai-je.
-Avec son précepteur, tu sais que c’est lui qui deviendra roi à sa majorité, il n’aura que cinq ans pour apprendre et ne pourra plus jouer avec toi, répondit-elle.
-Ne dîtes pas de sottise Mère ! J’aurais toujours du temps à consacrer à ma petite sœur, déclara soudain le prince en entrant dans ma chambre.
Je me ruai sur lui et l’enlaçai alors qu’il me prit dans ses bras fort.
-Tu pourrais me pousser à la balançoire dans les jardins ? J’en ai vu tout à l’heure ! Quémandai-je en le suppliant du regard.
-Commence à y aller petite sœur, j’arrive, me confia-t-il, mais avant je voudrais parler de quelque chose à Maman.
-Je t’écoute mon fils ! S’écria-t-elle.
-Voilà…J’ai regardé la géographie de notre royaume qui est quand même bien étendu…Et je voudrais que nous nous occupions de tous ces endroits surtout les plus pauvres comme Arnevik et Kraberg, expliqua-t-il.
-C’est une très bonne idée mon enfant, sourit la reine.
-J’ai aussi vu que la carte était vierge au Nord pas très loin d’Arnevik, peut-être pourrions-nous étendre Arendelle de ce côté-là, ajouta-t-il.
Je me raidis immédiatement en entendant ces propos.
-Non, ne fais pas ça grand frère ! Je…Je sens que ce n’est pas une bonne idée ! Clamai-je apeurée.
Il me regarda, amusé, alors que Maman remarqua mon trouble.
-Nous en rediscuterons plus tard, intima-t-elle pour nous rassurer.
Nous passâmes l’après-midi à la balançoire. Puis nous allâmes nous laver, manger et ce fut enfin l’heure de l’histoire que je partageais seule avec Maman. Elle vint dans le lit et me berça tendrement.
-Anna…Ma chérie…Je vais te dire quelque chose…Mais ça n’enlève en rien mon amour pour toi d’accord ? Demanda-t-elle.
-Je t’écoute Maman, dis-je en l’enlaçant.
-Voilà…Quand tu étais petite nous nous sommes faits attaqués et nous t’avons trouvé dans la bibliothèque du château…Et…Euh…J’ai remarqué que parler du Nord t’avait perturbé tout à l’heure, tu sais nous pouvons avoir des traumatismes de notre enfance ancrés au plus profond de notre être qui remontent à la naissance. Peut-être que c’est le cas pour toi et que tu as eu une mésaventure par rapport à cette partie vierge de la carte, remarqua-t-elle avec douceur.
Mon sang se coupa alors que je me mis subitement à transpirer. Non ! Il ne fallait pas que la réalité me rattrape.
-Je t’assure que non Maman…C’est juste que je ne veux pas que Runeard aille explorer de nouvelles terres et reste loin de moi, expliquai-je confuse.
Elle me serra la main et m’embrassa le front avant de me border.
-Me voilà donc rassurée, ma petite princesse Anna d’Arendelle, chuchota-t-elle, bonne nuit.
-Bonne nuit Maman, répétai-je rassurée.
Je m’évaporai du souvenir au moment où ma petite moi ferma les yeux.
-Bon c’était moins une ! Je suis vraiment la reine des étourdies ! M’exclamai-je.
Je parcourus le cercle et m’arrêtai quelques minutes plus tard. Puis j’y plongeai à nouveau. Je devais avoir seize ans et portais une robe verte printanière de cérémonie alors que mes cheveux étaient relevés en chignon.
-Je suis content de voir un peu de gaieté dans tes yeux petite sœur, tu étais tellement triste depuis la mort de Maman, soupira Runeard en venant me saluer.
-Ça fait six ans maintenant mais elle me manque affreusement, murmurai-je la gorge serrée…M’enfin…Peu importe…C’est toi qui vas créer un renouveau aujourd’hui avec ton discours et ton couronnement.
Il me regarda anxieux et murmura :
-Tu sais que je n’y arriverai pas sans toi Anna.
Je lui pris la main et la lui embrassai.
-Je le sais Runeard. Tu n’as qu’à répéter devant-moi si tu as le trac. Je suis toute ouïe, l’encourageai-je.
Mon grand frère se prit au jeu du haut de ses vingt-six ans et vint se poster sur le tapis de ma chambre avant de déclamer d’une voix professionnelle :
-Cher peuple d’Arendelle. Dieu m’est témoin. Un peu plus tôt dans la journée, j’étais dans la chapelle pour recevoir les mots des rois et par conséquent les clefs du royaume. C’est donc avec beaucoup de joie que je vous annonce avoir accompli mon premier devoir de monarque en brandissant les regalia ! Cher peuple d’Arendelle.
J’ai fait exprès de m’arrêter à ce point de la ville pour que nous puissions rendre hommage à une partie de nos voisins… De nos amis qui ont disparu dans ce terrible incendie il y a presque seize ans lors de cette fameuse nuit de décembre. Mes chers sujets. Faisons une minute de silence, je vous prie. A présent que je suis votre roi, je continuerai de faire en sorte que le pays aille bien économiquement, politiquement et socialement. Pour que plus jamais nous ayons à resubir le même sort que ce qui s’est passé il y a seize ans. Car oui ! Je me suis beaucoup interrogé sur la question et je ne suis pas certain que cet incendie soit accidentel. Dieu m’est témoin ! J’espère m’être trompé ! Mais si ce n’est pas le cas, j’invite d’ores et déjà chacun d’entre vous à rester vigilant. Certes Arendelle est un petit royaume portuaire qui ne voit ses biens croître que par ses échanges de marchandises à travers le monde ! Mais aussi par les gens qui accourent par suite des bouches à oreilles du confort de notre ville ! Oui ! Arendelle est une ville moderne, accueillante, chatoyante qui ne manque pas de s’étendre par la multiplication des familles et du travail qui y est proposé ! Et pour faire en sorte qu’elle continue son essor, je me chargerai personnellement de rehausser les villes qui l’entourent ! Harmon, Kraberg, Arnevik pour ne citer que celles-ci ! J’étendrai également notre royaume à des contrées plus au Nord ! Oui peuple d’Arendelle ! Je vous promets que notre peuple ne s’éteindra plus ! Pour Arendelle ! Pour vous tous !
Je pâlis immédiatement à la dernière partie de son discours et répliquai :
-Pourquoi tiens-tu tellement à aller explorer d’autres lieux ?! Ne va pas au Nord, je t’en prie !
-Mais pourquoi Anna ? Ce serait une opportunité…Nous pourrions peut-être trouver des richesses qui pourraient nous faire créer de nouveaux pactes et être bons pour l’économie ! M’assura-t-il.
-S’il te plaît Runeard, insistai-je, je…Je ne peux pas te dire pourquoi, mais je sais qu’il ne faut pas aller par là-bas. Enlève toute cette partie de ton discours.
Il s’approcha alors de moi et vint m’enlacer en murmurant :
-Vos désirs sont des ordres mademoiselle Anna d’Arendelle.
Il m’embrassa le front alors que je ressentis des papillons dans mon bas-ventre. Son corps était chaud et je m’y sentais bien.
-Tu m’accompagnes ? Demanda-t-il encore, après je dois faire un tour du royaume avant que nous nous rendions sur le port car nous avons des invités qui viennent pour que je rencontre leur fille, la princesse Rita…Tu sais…Le devoir de monarque, avoir des descendants, tout ça tout ça.
Je me renfrognai immédiatement alors qu’il ne bougea pas pour sortir de ma chambre.
-Dans ce cas-là, vas-y tout seul ! M’écriai-je avec hargne, je n’ai pas envie de tenir la chandelle.
Il rit et m’observa longuement si bien que je me mis à rougir.
-Tu sais ça serait plus simple si tu me disais pourquoi tu es jalouse, déclara-t-il.
J’haussai les épaules alors qu’il se pencha légèrement.
-Je crois savoir pourquoi…Car je suis exactement pareil dès qu’un jeune homme te tourne autour, me chuchota-t-il à l’oreille.
Avant que ses lèvres ne rencontrent les miennes avec douceur. Même si une partie de moi aimait toujours Elysia, je ne voulais pas desserrer ma bouche de la sienne. Je fus transportée d’amour, de joie, de bien-être. Ainsi ce fut tout naturellement que nous basculâmes sur le lit pour intensifier le baiser nous sentant seuls au monde en cet instant. Toutefois Runeard finit par relâcher l’étreinte.
-C’est mal, murmura-t-il, c’est mal Anna…Tu es ma petite sœur de cœur…Adoptée mais élevée par notre mère…Et…Je t’aime.
-Nous n’avons aucun lien du sang, il n’y a rien de mal à cela, murmurai-je tout en pensant à Elysia.
Alors sous mes yeux surpris mon faux frère se mit à la hauteur de mes genoux et tout en me prenant la main il demanda :
-Dans ce cas mademoiselle Anna d’Arendelle voudrais-tu devenir ma reine ?
-Oui ! M’écriai-je.
Il m’embrassa encore et nous nous fondîmes sous les draps du lit commençant déjà à défaire nos vêtements pour caresser nos corps nus et brûlants. Je préférai ressortir du souvenir avant.
-Bien…Tout devrait aller pour le mieux à partir de maintenant…Et chacun y trouve son compte finalement, dis-je en repensant à l’amour que le feu roi avait pour moi.
Je passai rapidement ma vie, voyant progressivement, notre glorieux mariage, notre nuit de noces qui s’avéra assez intense de par les cris qui se répandirent en écho dans Ahtohallan et à mon grand soulagement toujours pas de trace des Northuldra. Puis la naissance de ma fille, une petite Elena qui devait son nom à ma mère adoptive. Elle était magnifique dans ses robes de princesses vertes qui faisaient ressortir ses cheveux roux…Bien loin du physique de ma belle Iduna.
-Bon cette fois si je me rends à la fin il ne devrait pas y avoir de problèmes ! Clamai-je rassurée.
J’eus encore le temps de voir que la couronne d’Arendelle était assurée par Eléna qui se maria à son tour avec un prince du royaume de Vassar, un peuple germanique. Je vis de nombreux enfants gambader et rire dans les couloirs d’Arendelle alors que Runeard et moi les observions heureux.
Puis à mon grand étonnement, le souvenir s’arrêta en plein milieu.
-Mince…Mais qu’est-ce qui se passe encore ?! Murmurai-je soudain prise de crampes d’angoisse.
Je basculai automatiquement dans les tréfonds de cette nouvelle vie et étais en train d’être réveillée par Runeard alors que je devais être âgée d’une quarantaine d’années. Le roi, dans une extrême douceur était en train de me faire sortir du pays des songes par des baisers.
-Anna…Mon amour…Ouvre les yeux…J’ai une surprise pour toi, me chuchota-t-il.
Je me serrai contre lui car je ressentis une brise matinale me transperçait le corps indiquant que nous n’étions pas dans notre chambre habituelle. J’écarquillai enfin les yeux et me liquéfiai en reconnaissant l’endroit.
-Runeard…Où…Où sommes-nous ?! Demandai-je.
-Calme-toi ma chérie, nous sommes dans la Forêt Enchantée…Je…Je voulais te faire la surprise car je sais que tu étais anxieuse sur le sujet, j’ai donc été obligé de te mentir durant toutes ces années pour te préserver…Mais tu vas être contente d’apprendre, qu’il y a un peuple de nomade qui habite-là et que nous avons réussi à trouver des ressources communes ! J’ai beaucoup conversé avec leur chef Amarok et leur chamane Elysia. Je t’ai préparé une belle robe pour l’occasion, nous allons les rencontrer dans une petite heure, le temps que tu te prépares.
Je cherchai ma respiration à bout de nerfs et me mis à pleurer.
-Non ! Non ! NON ! Hurlai-je.
Je préférai sortir du souvenir plutôt que revivre la scène encore une fois car la bataille sanglante se trouvait bien dans la vie, une fois de plus.
-Mais ce n’est pas vrai ! Grognai-je en cherchant ma respiration, j’ai agi pour les coupoles, j’ai voulu éviter cette guerre et pourtant elle revient toujours !
Mon souffle se coupa alors que je compris soudain.
-Mais alors…Les coupoles n’ont aucune valeur, murmurai-je.
Je ne savais pas si je devais m’en réjouir ou en être affolée. Puis j’observai mon dernier sac d’ingrédients et déclarai déterminée :
-Une chose est sûre, je n’utiliserai jamais ma dernière vie !
****
-Est-ce que tu as tenu ta promesse Mamie ? Demandai-je.
Elle me regarda avec un grand sourire et dit :
-Je préfère ne pas répondre maintenant.
-Belle-Maman je vous hais ! Grogna alors Papa, et vu le regard de Mouton Hihi je ne dois pas être le seul en cet instant !
-Je confirme Moustache Junior ! Grinça Papy Elysia qui était prêt à remettre une couche de coups de poings dans le visage de Papy Runeard.
-Vous pouvez me faire tout ce que vous voulez mon ami, s’il y a une vie où je suis marié à Lady Anna, je suis déjà au paradis ! Minauda-t-il.
-Majesté n’en rajoutez pas non plus, rétorqua grand tonton Pieter en voyant la mine déconfite de mon aïeul maternel.
-JE VOUS INTERDIS DE RESTER DANS CETTE HUTTE ! Explosa-t-il soudain, JE PEUX ETRE TRES GENTIL MAIS SI JAMAIS VOUS TOUCHEZ A UN SEUL CHEVEU DE MA FEMME OU MA FILLE, JE VOUS RENVOIE MOI-MEME DANS LE NIFLHEIM !
-Papa voyons calme-toi ! Renchérit Maman.
-Oui mon ami, détendez-vous, je suis un homme d’honneur, jamais je ne vous prendrais Lady Anna…Du moins pas dans cette vie-là à ce que j’ai compris…Ajouta mon grand-père paternel qui s’amusait de la situation.
-Et puis Anna, Elsa et Hans demeurent quand même ses petits-enfants, Papa, tu ne pourras pas les empêcher de l’approcher, reprit Maman calmement.
-D’ailleurs nous devrions faire plus ample connaissance tout de suite ! Je ne voudrais pas voir la chute du mariage de Belle-Maman et Mouton Hihi, moi ! Reprit Papa en nous faisant à tous un clin d’œil.
Nous avions tous bien compris où il voulait en venir. Ainsi, nous laissâmes la hutte à Papy Elysia et Mamie Anna pour qu’ils puissent se retrouver intimement pour s’aimer et se prouver qu’ils étaient encore faits l’un pour l’autre. Nous allâmes dans la reproduction de la Clairière des rencontres pour discuter avec l’ancien roi d’Arendelle. Nous étions en pleine conversation quand Olaf se posta devant lui et le dévisagea longuement.
-Alors toi du coup, tu es le Papa d’Agnarr le moche c’est ça ? Demanda-t-il.
Papy Runeard sursauta puis se mit à rire avant de répondre :
-Exactement jeune homme, et toi tu as le digne tact Piceaerd.
-Du coup je n’arrive pas à savoir si je dois t’aimer comme Maman ou te détester comme Papa.
-Un peu des deux mon petit si tu veux, reprit-il.
Olaf gambada encore un bon moment avant de revenir vers moi alors que j’étais prête à partir voir Helga.
-Tu m’accompagnes ? Demandai-je.
Il fit un petit hochement de tête et me rejoins. Je laissai donc les autres pour aller câliner ma fille qui m’attendait avec impatience de l’autre côté de l’Hellheilm. Je la réceptionnai et ne me laissai pas de l’embrasser alors qu’elle s’accrochait à mon cou.
-Du coup, c’est ma cousine ? Demanda Olaf soudain très pâle.
-Euh…Murmurai-je avant de me raccrocher à elle.
-Maman…Olaf…Malade, chuchota-t-elle en l’observant.
-Oui tu as raison ma princesse, répliquai-je en dévisageant mon oncle soudain fatigué.
Ma petite Helga me fit un bisou avant de remonter dans l’Hellheilm alors que je m’intéressai de nouveau au fils de Mamie.
-Dis fausse Maman Anna…On pourrait rentrer à la hutte maintenant ? J’ai envie de dormir…Je ne me sens pas très bien, dit-il d’une voix lasse.
-Encore ? Paniquai-je en lui touchant le front.
Même s’il était mort il était très très froid. Mon cœur se serra alors qu’il s’écroula dans mes bras. Je le rattrapai de justesse tandis qu’il était inconscient.
-Hey Olaf…Olaf ! Petit bonhomme de neige ! Réponds… Chuchotai-je en lui tapotant les joues.
Mais il resta inanimé.
-Il faut que je trouve Mamie ! Vite ! Paniquai-je.
Je retournai à la hutte sans même repasser par la clairière des rencontres alors qu’un mauvais pressentiment était en train de me plomber le ventre.
Et pour le titre on continue dans Pagnol !
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le passé 3 : Les souvenirs d'une Grand-Mère : Attention contenus mature !
Dim 28 Mar 2021, 20:33
C'est devenu une habiude (mauvaise)... J'ai du retard dans mes commentires
Bon on mettra ça sur le dos du changement d'heure?!
Comment ça pas valable?!...Si!
Bref, allons y pour le chapitre 28
Et on démarre tout de suite par Mamie qui nous fait ses petites préparations de grand mère!
Non pas pour obtenir une force surhumaine... Oh c'est pas Andréas la meuf... Non c'est pour faire encore plus fort! Pour changer le destin des vies antérieures en retournant dans le passé, parce que oui apparemment dans le manuel d'utilisation d'Ahtohallan que personne évidemment ne lit jamais, entre la version russe et la version moldave, il y a la petite explication d'utilisation des fonctions cachées en mode "tiens, ça te dirait de faire défiler la vie des autres et les modifier comme t'en as envie?"
Bref... On se caline, on se blottit, on attache sa ceinture... ça risque de secouer dans les couloirs du temps!
Et ça y est c'est parti... Si j'ai bien pigé, Mamie a droit a cinq essais parce que... Bon c'est pas une source inépuisable non plus! Et la voici repartie bien avant sa naissance... Puisqu'elle découvre enfant... SA MERE!
Alors c'est ce qu'elle espérait apparemment donc on va dire que jusqu'à présent tout marche comme sur des roulettes MAIS!!! On va commencer par rappeler une règle essentielle... Quand on commence à trifouiller le passé...Généralement ça pue du cul mais violent!
Alors mamie fais gaffe, et si tu veux en être certaine... Demande donc à ta petite fille qui porte ton nom comment ça s'est passé pour elle quand elle a voulu jouer à ce petit jeu dans ce qui a été Retour vers le passé 2?
Quoi tu ne sais pas?
Attends je te la fais courte!
Elle veut sauver papa et maman...Bon elle y parvient car ils ne prennent pas le bateau et arrive à reparler avec sa soeur! ... Objectif réussi donc?! Attends la suite!
Kristoff, tu sais son méga crush pour qui les coupoles font une combustion spontanée quand ils s'approchent... Oui bah là... Il en a rien à carré d'Anna et à la place il se tape... la frangine! Ah oui et on force un mariage entre Anna et Hans (bon ça va ils s'aiment... mais quand même) ... Ah oui et spoiler...A la fin, Papa et maman...et ANNA! meurent!
OK, toujours partante mamie?
Allez on y va les deux pieds dedans... Donc on retrouve disais-je Helga enfant en train de suivre une leçon de tricot avec ... Olaf enfant (alors attention, ici on parle d'Olaf le grand père, pas d'Olaf le fils de mamie ou le fils d'Elsa...donc le petit fils de mamie, mais lui c'est un bonhomme de neige)... et ça va être pareil pour à pu près tous les prénoms... Donc on s'accroche, c'est pas compliqué!
Oh que ce chapitre va être compliqué... Bordel que ça va être compliqué! Oui compliqué car on va avoir droit à bon nombre de personnages mais en réalité...ça y est, on a déjà le noeud...et même un p***** de méga double neoud de la mort qui tue, que quand un gosse en maternelle arrive avec, tu finis par couper le lacet tellement ses parents se sont entichés à nouer en vingt cinq fois la godasse...NON C'EST PAS DU VECU!!! ARRETEZ DE FAIRE DES DOUBLES NOEUDS DE m*rde AUX POMPES DE VOS MOUFLETS CA NE SERT A RIEN!!!
Pardon pour cet égarement! Oui revenons en à nos moutons (enfin...) Car là... Mamie, tu as un gros problème!!!
Donc... Helga! Cette très chère Helga qui nous les a brisés mais modèle grand luxe avec ses coupoles, à avoir arrangé un mariage pour sa fille... En a elle même été la victime et... Parce que pourquoi pas, son grand amour n'était autre que... Yuma!
C'est là où l'on peut malgré tout accorder un p***** de cookie à mamie qui contrairement à sa grosse connasse de mère... Vu qu'elle a été victime de ces coupoles pourries, au moins, elle a su ne pas le reproduire pour sa fille contrairement à cette morue!
Mamie bordel arrête de te fairedu mal et envoie la se faire foutre ta mère qui en plus n'a même pas été foutue de tenir sa promesse... Car la paie ton seum!!! Elle entend clairement sa mère et sa belle mère faire le pacte qu'elle marieront leurs enfants à venir et pourtant...Les coupoles n'étaient pas marquées Elysia Anna...donc quelle grosse ...
Wait...
Quoi?
Ah oui?!... Amarok est aussi un enfant d'Iduna donc techniquement...
La promesse est...
Oui c'est sur si on relit les termes du contrat non c'est parfaitement légal c'est...
Ah Helga... Donc en réalité est ce que cette ... Non pardon là je ne trouve pas de terme élegant ... a vraiment eu un sentiment amoureux... Non parce que là, on peut même douter du fait qu'elle ai vraiment aimé YuYu! Non ce qui l'intéresse...c'est le rang social, le pouvoir...TOUSSA TOUSSA!
Voilà qui explique pourquoi elle a impérativement voulu maquer sa fille avec Amarok! ... Ah Helga, comme tu as du être heureuse de voir depuis ton enfer RuRu proposer un mariage arrangée pour son fils et ta petite fille... Ta petite fille qui montera sur le trône!... C'est ce que tu voulais pour toi après tout!
Bon pause une minute histoire d'être sérieux deux minutes... C'est très compliqué de commenter ce chapitre. A la base on pourrait s'y atteler avec humour certes... Mais finalement, il est complexe comme dit précédemment, et ça y est, on a déjà tous les éléments...Grace aux secrets d'Ahtohallan, on sait que tout est de la faute d'Andréas sur les malheurs arrivés... Mais pour ce qui est de la condtion de mamie...Qui a d'une certaine manière engendré Andréas... Eh bin ça y est, on sait d'où ça vient... C'est de ce qu'à vécu Helga... Et qui n'a pas sur éviter de reproduire les mêmes erreurs...
Dès lors, on peut deviner la suite de son histoire... A épouser par défaut une homme qu'elle n'aime pas et devoir vivre près de celui qu'elle aurait voulu... Une vie somme toute triste à laquelle elle s'est accomodée...
Mais en vérité, ce chapitre prned réellement tout son sens et son essence via le dernier publié qui en est la suite directe... On dira, oui c'st logique puisque c'est le chapitre suivant... Mais là clairement, ils se suivent, se complètent et les deux se donnent des réponses l'un à l'autre. On ne peut apprécier finalement pleinement ce chapitre où Mamie observe la vie de sa mère qu'en ayant le prisme de ses propres choix faits dans le chapitre suivant.
Alors je vais passer la suite assez vite (enfin, plus que d'habitude) pour le coup
Comment?
On me dit dans l'oreillette qu'il y a une scène de... gymnastique entre Yuma et Anna... Est ce que je veux en dire un mot?!
Quoi?... Faut que je m'y attarde car c'est important?!
...Bon, et bien... Allons y! Je vous mets la citation mais moi je me casse... J'ai dit que je n'en parlerai pas!
OK...
Une seconde...
...Oui Allô, Société @Lhysender ?! Oui pardon de vous déranger un dimanche, voilà, ça serait pour une session prémium sur le tabouret pour la raclure qui sert de grand mère à mamie! Oui c'est urgent ! ... Double séance?... Oui au minimum! Et surtout n'oubliez pas le supplément barbelés pour elle!
Comme dirait notre ami Hammond, au vu de la situation... "J'ai dépensé sans compter!"
Mon Dieu que cette scène est horrible!
J'ai pu en dire des propos sévères sur Helga mais là... Bordel, elle ne méritait pas ça! Se faire ainsi renier, reléguée au rang d'infamie par ses propres parents...Qui par contre la marient de force à l'autre tanche... Parce que oui, tu n'es plus notre fille mais bon on va quand même le faire ce mariage!
Sa mère est chamane, elle est censée communiquer avec les esprits, censée trouver la paix et l'harmonie entre les êtres... Comment peut elle réagir ainsi?... Le chamanisme explore et transcende les pensées humaines, comment peut elle l'être quand elle a abandonné à ce point sa propre humanité en abandonnant ainsi sa fille?... Et c'est même pire car là, ça n'est pas un drame de la vie qui la pousse à faire cet acte qui va la hanter et le faire pour espérer un meilleur avenir à son enfant que celui qu'elle pourrait lui apporter, non là c'est faire littérallement comme si elle était morte...
Voilà qui atténue evidemment fortement le caractère dHelga qui a dû porter ce traumatisme absolu... Et, chose à mettre de fait à son crédit, si elle a réprimendé sa fille de lui avoir désobéit en allant faire de la gymnastique avec Elysia... Elle ne l'a pas renié et n'a jamais cessé malgré tout d'aimer sa fille... L'aura même, dans les situations les plus périlleuses constamment défendue, bref, si elle a beaucoup de choses à revoir sur sa capacité à être une bonne mère, elle est toujours restée une mère... ce que n'était clairment pas la sienne!
Oh ce contre poids!
Comme d'habitude... Saint Olaf priez pour nous pauvres pêcheurs!
Ce type encore une fois est PAR-FAIT!
Dans la vie de mamie, on l'a vu se tenir en retrait... Lui, l'humble parmi les humbles et sans doute l'a-t-il fait pour que tout au long de sa vie, Helga arrive à nouveau à reprendre confiance en elle, après cette terrible humiliation de la part de ses parents.
Si Anna d'Arendelle mérite une statue en cookie doubles pépites... Son aïeule mérite clairment la même avec supplément noisettes!
Sur ce passage dans l'Helveg... le temps d'apprendre qu'Olaf perd ses pouvoirs et se trouve avoir une mêche blanche...Evidemment la résonnance avec les secrets d'Ahtohallan n'en est que plus forte!
Retour dans les vies du passé !
Et cette fois ça y on arrête l'entraînement on passe chez les pros... Jusqu'alors mamie ne faisait qu'observer...là elle va intervenir pour rendre la vie de sa mère meilleur et ainsi...Modifier le continium espace temps!!
Ah? Donc en fait non le continium espace temps... On s'en balance OK et
...WAIT WHAT?!
Mamie veut renoncer à Elysia?!
Ah ouais carrément
Mais quand on y pense c'est effectivement la seule solution
Mon Dieu qu'elle a du avoir mal la Picéaerd pour en arriver à cette conclu de la mort!
Mais c'est effectivement une solution assez logique quand on y pense!
Amarok ne butera donc pas Iduna, il ne voudra pas aller se venger sur les terres gelées, Andréas restera donc un bouseux sur son glacier tute sa vie...
Comment planter un plan audacieux par Anna Picéaerd! En vente dans toutes les bonnes librairies (commerce essentiel rappelons-le!! #ROUVREZLESRESTOS )
Bref... Allez mamie, va donc chambouler la vie de ta mère... Et comme la Picéaerd aime l'ironie, la voici qui va s'amuser à trafiquer les coupoles pour changer le nom de son père comme étant le promis de sa mère (et donc accessoirement offrir ainsi à sa mère une vie où Mamie n'existe pas! ... BRRRR!!!
Euh...
Doc?! Tu permets... Va falloir faire appel à quelqu'un d'autre pour le coup...
Bref, en plus d'être des gros connards... Ils sont à moitié teubés les grands parents de Mamie...
Oui bien sûr comme si un nom ça pouvait se changer comme ça...
Finalement mamie tu n'as rien perdu à ne pas les avoir connus ces trous du gland!
Mais bon, mission accomplie ma PiPi!!! t'es une championne Mamie!!!
Oh!!!! Mamie t'es trop forte!!!
Bon et pour conclure... Un retour dans l'Helveg pour avoir le lien avec les secrets d'Ahtohallan, Et aussi Kristoff et Anna qui après toutes ces péripéties enfin vont faire de la gymnastique tous les deux!!
Est-ce que je vais m'attarder dessus?!
...Moi non
Mais je pense que la pensée d'Anna pourrait se résumer à...
Comme d'habitude, Mamie a tout observé... Et vient les chercher car forcément... il y a la suite qui nous attend!!!
Bon on mettra ça sur le dos du changement d'heure?!
Comment ça pas valable?!...Si!
Bref, allons y pour le chapitre 28
Et on démarre tout de suite par Mamie qui nous fait ses petites préparations de grand mère!
Non pas pour obtenir une force surhumaine... Oh c'est pas Andréas la meuf... Non c'est pour faire encore plus fort! Pour changer le destin des vies antérieures en retournant dans le passé, parce que oui apparemment dans le manuel d'utilisation d'Ahtohallan que personne évidemment ne lit jamais, entre la version russe et la version moldave, il y a la petite explication d'utilisation des fonctions cachées en mode "tiens, ça te dirait de faire défiler la vie des autres et les modifier comme t'en as envie?"
Bref... On se caline, on se blottit, on attache sa ceinture... ça risque de secouer dans les couloirs du temps!
Et ça y est c'est parti... Si j'ai bien pigé, Mamie a droit a cinq essais parce que... Bon c'est pas une source inépuisable non plus! Et la voici repartie bien avant sa naissance... Puisqu'elle découvre enfant... SA MERE!
Alors c'est ce qu'elle espérait apparemment donc on va dire que jusqu'à présent tout marche comme sur des roulettes MAIS!!! On va commencer par rappeler une règle essentielle... Quand on commence à trifouiller le passé...Généralement ça pue du cul mais violent!
Alors mamie fais gaffe, et si tu veux en être certaine... Demande donc à ta petite fille qui porte ton nom comment ça s'est passé pour elle quand elle a voulu jouer à ce petit jeu dans ce qui a été Retour vers le passé 2?
Quoi tu ne sais pas?
Attends je te la fais courte!
Elle veut sauver papa et maman...Bon elle y parvient car ils ne prennent pas le bateau et arrive à reparler avec sa soeur! ... Objectif réussi donc?! Attends la suite!
Kristoff, tu sais son méga crush pour qui les coupoles font une combustion spontanée quand ils s'approchent... Oui bah là... Il en a rien à carré d'Anna et à la place il se tape... la frangine! Ah oui et on force un mariage entre Anna et Hans (bon ça va ils s'aiment... mais quand même) ... Ah oui et spoiler...A la fin, Papa et maman...et ANNA! meurent!
OK, toujours partante mamie?
Allez on y va les deux pieds dedans... Donc on retrouve disais-je Helga enfant en train de suivre une leçon de tricot avec ... Olaf enfant (alors attention, ici on parle d'Olaf le grand père, pas d'Olaf le fils de mamie ou le fils d'Elsa...donc le petit fils de mamie, mais lui c'est un bonhomme de neige)... et ça va être pareil pour à pu près tous les prénoms... Donc on s'accroche, c'est pas compliqué!
Maman lui prit alors la main et répliqua :
-Notre amitié est tout ce que je veux de ta part.
Elles se regardèrent un court instant et gloussèrent. Puis elles s’allongèrent et regardèrent le ciel avant qu’Iduna reprenne :
-Dis…Est-ce que tu crois qu’on se mariera et qu’on aura des enfants un jour ?
-Bah évidemment que oui ! S’écria Maman, Madame Sappos n’a pas allumé de coupoles pour toi et ton futur amoureux ?
Iduna secoua la tête. Ma mère la regarda alors avec envie et reprit :
-Eh bien tu as de la chance ! Au moins tu pourras tomber amoureuse de qui tu veux.
Ma belle-mère se releva d’un coup, intriguée et questionna :
-Ah bon…Mais pourquoi tu dis ça ?
-Je suis amoureuse de Yuma…Mais Papa et Maman ont allumé ma coupole et celle d’Olaf, soupirai-je…Tu es sûre que tu ne veux pas te dévouer ?
Oh que ce chapitre va être compliqué... Bordel que ça va être compliqué! Oui compliqué car on va avoir droit à bon nombre de personnages mais en réalité...ça y est, on a déjà le noeud...et même un p***** de méga double neoud de la mort qui tue, que quand un gosse en maternelle arrive avec, tu finis par couper le lacet tellement ses parents se sont entichés à nouer en vingt cinq fois la godasse...NON C'EST PAS DU VECU!!! ARRETEZ DE FAIRE DES DOUBLES NOEUDS DE m*rde AUX POMPES DE VOS MOUFLETS CA NE SERT A RIEN!!!
Pardon pour cet égarement! Oui revenons en à nos moutons (enfin...) Car là... Mamie, tu as un gros problème!!!
Donc... Helga! Cette très chère Helga qui nous les a brisés mais modèle grand luxe avec ses coupoles, à avoir arrangé un mariage pour sa fille... En a elle même été la victime et... Parce que pourquoi pas, son grand amour n'était autre que... Yuma!
C'est là où l'on peut malgré tout accorder un p***** de cookie à mamie qui contrairement à sa grosse connasse de mère... Vu qu'elle a été victime de ces coupoles pourries, au moins, elle a su ne pas le reproduire pour sa fille contrairement à cette morue!
Elles saluèrent le Nokk puis ma belle-mère reprit :
-Faisons un pacte Helga !
-Je t’écoute, dit-elle.
-Promettons-nous d’allumer les coupoles pour unir nos enfants ! S’écria-t-elle enthousiaste alors que je rougis aussitôt…Comme nous sommes comme des sœurs, ça sera obligé que nos enfants s’aiment !
Je crus que Maman allait réfuter mais à la place, elle écarquilla les yeux et fit un grand sourire avant de conclure :
-C’est d’accord Iduna !
Elles se scellèrent la main et j’arrêtai le souvenir car je sentais que mon cœur ne pourrait pas trop supporter tant d’émotions d’un coup.
Mamie bordel arrête de te fairedu mal et envoie la se faire foutre ta mère qui en plus n'a même pas été foutue de tenir sa promesse... Car la paie ton seum!!! Elle entend clairement sa mère et sa belle mère faire le pacte qu'elle marieront leurs enfants à venir et pourtant...Les coupoles n'étaient pas marquées Elysia Anna...donc quelle grosse ...
Wait...
Quoi?
Ah oui?!... Amarok est aussi un enfant d'Iduna donc techniquement...
La promesse est...
Oui c'est sur si on relit les termes du contrat non c'est parfaitement légal c'est...
-Dis Maman…Pourquoi est-ce qu’avec Papa vous avez choisi que j’épouse Olaf ?
-Tu n’en es pas contente ma chérie ? Questionna à son tour Mamie.
-Si…Si, répondit-elle très vite, Olaf est très gentil et serviable mais c’est un Camviridus, son statut social n’est pas très élevé.
-Donc tu aurais aimé te marier avec un meilleur parti ? Souleva Papy.
Maman rougit d’un seul coup et dis très vite :
-Non ! Non ! C’est juste que je m’interroge, c’est tout…Il y avait par exemple Kanda Coudrier qui est commerçant de la tribu ou bien les Acerabolo qui sont les meilleurs pisteurs…
-Ou bien directement Yuma le fils du chef qui est le meilleur trappeur aussi pendant que tu y es Helga ?! S’écria Papy alors que je vis Maman essayait de ne rien laisser paraître.
-Oh voyons Rikr ! Ne te moque pas de ta fille ! C’est un raisonnement sensé après tout ! S’exclama Mamie.
-Christia ! Il faut que cette petite ait les pieds sur Terre, tout de même ! Renchérit-il.
-Oui c’est ça…Tout en étant chamane…Allez ! Va donc débarrasser la table pendant que je me charge des explications, grogna mon aïeule moqueuse.
Mon grand-père s’exécuta alors que ma Mère et ma Grand-Mère se levèrent pour se diriger près de l’âtre avant de s’assoir à nouveau.
-Bien…N’écoute pas ton père, c’est normal que tu te sois posée cette question ma Helga, mais vois-tu quand nous avons décidé d’allumer vos coupoles à la naissance à Olaf et toi-même, nous n’avons pas cherché à faire cela pour que tu t’élèves socialement mais plutôt pour que tu t’élèves sagement. Ta remarque est très pertinente, car le rang de ton futur mari est le plus bas qui soit avec ceux de la famille Delahage et la famille Nattura. Mais nous avons choisi Olaf car déjà nous nous entendions très bien avec ses parents Pieter et Anna, et c’est lui qui de ce fait va s’élever socialement. Ensuite, il est important que tu saches que le vrai pouvoir vient de la modestie, que la vraie élévation vient de la sagesse qui s’acquiert avec le temps. Réfléchis bien à ces paroles Helga, car même si pour l’instant, cette phrase te semble floue, elle doit devenir ta véritable valeur…Et il ne faut jamais ! Tu m’entends bien ! Jamais que tu ailles à son encontre sinon nous serions très mécontents !
Ah Helga... Donc en réalité est ce que cette ... Non pardon là je ne trouve pas de terme élegant ... a vraiment eu un sentiment amoureux... Non parce que là, on peut même douter du fait qu'elle ai vraiment aimé YuYu! Non ce qui l'intéresse...c'est le rang social, le pouvoir...TOUSSA TOUSSA!
Voilà qui explique pourquoi elle a impérativement voulu maquer sa fille avec Amarok! ... Ah Helga, comme tu as du être heureuse de voir depuis ton enfer RuRu proposer un mariage arrangée pour son fils et ta petite fille... Ta petite fille qui montera sur le trône!... C'est ce que tu voulais pour toi après tout!
Bon pause une minute histoire d'être sérieux deux minutes... C'est très compliqué de commenter ce chapitre. A la base on pourrait s'y atteler avec humour certes... Mais finalement, il est complexe comme dit précédemment, et ça y est, on a déjà tous les éléments...Grace aux secrets d'Ahtohallan, on sait que tout est de la faute d'Andréas sur les malheurs arrivés... Mais pour ce qui est de la condtion de mamie...Qui a d'une certaine manière engendré Andréas... Eh bin ça y est, on sait d'où ça vient... C'est de ce qu'à vécu Helga... Et qui n'a pas sur éviter de reproduire les mêmes erreurs...
Dès lors, on peut deviner la suite de son histoire... A épouser par défaut une homme qu'elle n'aime pas et devoir vivre près de celui qu'elle aurait voulu... Une vie somme toute triste à laquelle elle s'est accomodée...
Mais en vérité, ce chapitre prned réellement tout son sens et son essence via le dernier publié qui en est la suite directe... On dira, oui c'st logique puisque c'est le chapitre suivant... Mais là clairement, ils se suivent, se complètent et les deux se donnent des réponses l'un à l'autre. On ne peut apprécier finalement pleinement ce chapitre où Mamie observe la vie de sa mère qu'en ayant le prisme de ses propres choix faits dans le chapitre suivant.
Alors je vais passer la suite assez vite (enfin, plus que d'habitude) pour le coup
Comment?
On me dit dans l'oreillette qu'il y a une scène de... gymnastique entre Yuma et Anna... Est ce que je veux en dire un mot?!
Quoi?... Faut que je m'y attarde car c'est important?!
...Bon, et bien... Allons y! Je vous mets la citation mais moi je me casse... J'ai dit que je n'en parlerai pas!
Les deux amants continuaient de s’aimer à en juger par les cris qui étaient en train de s’échapper de la vibration de leurs corps.
-Helga…Je ne peux pas… Dit bientôt Yuma d’une voix saccadé.
Mais il ne termina jamais sa phrase car il fut subitement tiré en arrière par…Papy Rikr. Mamie Christia se chargea de cacher rapidement sa fille avant de lui assener une violente claque tandis que mon grand-père continuait d’envoyer des coups de poings sur le visage de l’ancien chef.
-Papa arrête s’il te plaît ! Pleura-t-elle.
-Je t’interdis de dire quoi que ce soit jeune fille ! Tu as été à l’encontre des dieux ! Tu as souillé le nom des Piceaerd ! S’énerva-t-il.
-Ça suffit Rikr ! Tu verrais qu’il serait capable de se débrouiller pour que ça soit nous qui ayons des ennuis ! Reprit cette fois mon aïeule en le soutenant du regard.
-Nous allons voir son père pour régler ça, pendant ce temps-là prépare Helga, Christia ! Cria-t-il encore.
D’un geste vif, ma grand-mère empoigna le bras de Maman pour la relever. Elle lui donna une deuxième gifle au passage et elles se dirigèrent violemment vers sa hutte. Mon aïeule la regarda toujours d’un regard dur alors qu’elle balança la robe de mariage que j’avais eu pour ma première union avec Amarok, puis elle revint vers elle et lui noua violemment le corset.
-Mais qu’est-ce qui t’as pris Helga ?! A quoi pensais-tu ?! Grogna-t-elle.
Elle lui intima ensuite de se rendre sur le lit et lui écarta les jambes toujours sans finesse pour vérifier l’irréparable. Mère grimaça de douleur alors que Mamie finit par grogner :
-Seigneur…Il a réussi son coup cet enflure…Bon allez ne perd pas de temps ! Enfile cette robe !
Alors que Maman s’exécuta toujours sous un regard de honte, je ne pus que constater que ma grand-mère était en train de préparer ses bagages. Ma mère le vit aussi et osa enfin demander d’une toute petite voix :
-Qu’est-ce que tu fais Maman ?
-J’efface toute trace de ta mémoire ici ! Tu as voulu jouer Helga mais tu as été à l’encontre des dieux, tu as déshonoré la famille Piceaerd, ton père et moi ne te le pardonneront jamais je puis te l’assurer ! Nous ne supporterons pas d’avoir engendré une cuisse légère ! Une jeune fille qui écarte les jambes au premier venu qui de surcroît n’est pas son promis !
OK...
Une seconde...
...Oui Allô, Société @Lhysender ?! Oui pardon de vous déranger un dimanche, voilà, ça serait pour une session prémium sur le tabouret pour la raclure qui sert de grand mère à mamie! Oui c'est urgent ! ... Double séance?... Oui au minimum! Et surtout n'oubliez pas le supplément barbelés pour elle!
Comme dirait notre ami Hammond, au vu de la situation... "J'ai dépensé sans compter!"
Mon Dieu que cette scène est horrible!
J'ai pu en dire des propos sévères sur Helga mais là... Bordel, elle ne méritait pas ça! Se faire ainsi renier, reléguée au rang d'infamie par ses propres parents...Qui par contre la marient de force à l'autre tanche... Parce que oui, tu n'es plus notre fille mais bon on va quand même le faire ce mariage!
Sa mère est chamane, elle est censée communiquer avec les esprits, censée trouver la paix et l'harmonie entre les êtres... Comment peut elle réagir ainsi?... Le chamanisme explore et transcende les pensées humaines, comment peut elle l'être quand elle a abandonné à ce point sa propre humanité en abandonnant ainsi sa fille?... Et c'est même pire car là, ça n'est pas un drame de la vie qui la pousse à faire cet acte qui va la hanter et le faire pour espérer un meilleur avenir à son enfant que celui qu'elle pourrait lui apporter, non là c'est faire littérallement comme si elle était morte...
Voilà qui atténue evidemment fortement le caractère dHelga qui a dû porter ce traumatisme absolu... Et, chose à mettre de fait à son crédit, si elle a réprimendé sa fille de lui avoir désobéit en allant faire de la gymnastique avec Elysia... Elle ne l'a pas renié et n'a jamais cessé malgré tout d'aimer sa fille... L'aura même, dans les situations les plus périlleuses constamment défendue, bref, si elle a beaucoup de choses à revoir sur sa capacité à être une bonne mère, elle est toujours restée une mère... ce que n'était clairment pas la sienne!
-Helga…Murmura-t-il… Helga…Je…Je suis désolé…
-Ne me touche pas ! S’exclama-t-elle en se protégeant le corps, tu as entendu comment ils m’ont traité !? Tu crois que je ne sais pas que tes parents et toi vous penserez pareil toute votre vie ?!
Mais Papa ne la regardait pas du tout comme une moins que rien…Bien au contraire…Ses yeux lui lancer un regard juste, un regard de compréhension.
-Je ne te critiquerai absolument pas pour ton acte Helga… Pour la simple et bonne raison que j’ai agi pareil…Et personne n’est au courant.
Maman se stoppa d’un coup et lui demanda :
-Avec qui ?
Il s’approcha alors d’elle et lui murmura le prénom à l’oreille. Elle sursauta, surprise, mais le regarda à son tour sous un nouveau jour.
-J’ai toujours eu beaucoup d’affection pour toi Helga, reprit-il, et je pense t’aimer assez pour pouvoir te combler…Et je n’ai pas besoin que ce soient des coupoles qui me le dictent…Si tu veux que notre amour reste chaste, je ne te forcerai pas…Et je n’agirai jamais comme ce que tes parents viennent de faire… Je te garderai toujours à mes côtés jusqu’à notre mort, si tu le souhaites bien sûr.
Oh ce contre poids!
Comme d'habitude... Saint Olaf priez pour nous pauvres pêcheurs!
Ce type encore une fois est PAR-FAIT!
Dans la vie de mamie, on l'a vu se tenir en retrait... Lui, l'humble parmi les humbles et sans doute l'a-t-il fait pour que tout au long de sa vie, Helga arrive à nouveau à reprendre confiance en elle, après cette terrible humiliation de la part de ses parents.
Si Anna d'Arendelle mérite une statue en cookie doubles pépites... Son aïeule mérite clairment la même avec supplément noisettes!
Sur ce passage dans l'Helveg... le temps d'apprendre qu'Olaf perd ses pouvoirs et se trouve avoir une mêche blanche...Evidemment la résonnance avec les secrets d'Ahtohallan n'en est que plus forte!
Retour dans les vies du passé !
Et cette fois ça y on arrête l'entraînement on passe chez les pros... Jusqu'alors mamie ne faisait qu'observer...là elle va intervenir pour rendre la vie de sa mère meilleur et ainsi...Modifier le continium espace temps!!
Je me détachai immédiatement d’elle et lui expliquai alors le projet de Maman.
-Et tu crois que cela va marcher ? Demanda-t-elle surprise.
-Je ferai tout mon possible pour réussir ! Mais si ça marche pour elle, je me débrouillerai pour le faire également pour moi.
-C’est-à-dire ? Questionna Yélana surprise.
J’hésitai quelques instants avant de lancer avec beaucoup de philosophie :
-Eh bien…Tu épouseras Elysia et je resterai toute ma vie avec Amarok…C’est le seul moyen pour ne pas que j’aille à l’encontre des coupoles.
-Ça n’effacera pas cette vie au moins ? Paniqua-t-elle.
Je secouai la tête.
-Non…Nous souffrirons toujours autant dans celle-là mais je ferai en sorte qu’Ahtohallan nous laisse une seconde chance dans une autre vie.
Ah? Donc en fait non le continium espace temps... On s'en balance OK et
...WAIT WHAT?!
Mamie veut renoncer à Elysia?!
Ah ouais carrément
Mais quand on y pense c'est effectivement la seule solution
Mon Dieu qu'elle a du avoir mal la Picéaerd pour en arriver à cette conclu de la mort!
Mais c'est effectivement une solution assez logique quand on y pense!
Amarok ne butera donc pas Iduna, il ne voudra pas aller se venger sur les terres gelées, Andréas restera donc un bouseux sur son glacier tute sa vie...
Je plongeai cette fois la main dans le récipient des éléments spirituels et tamponnai bientôt l’autre parti. Je n’eus pas le temps de mettre la chaleur qu’Ahtohallan s’assombrit effaçant finalement tout mon travail.
Comment planter un plan audacieux par Anna Picéaerd! En vente dans toutes les bonnes librairies (commerce essentiel rappelons-le!! #ROUVREZLESRESTOS )
Bref... Allez mamie, va donc chambouler la vie de ta mère... Et comme la Picéaerd aime l'ironie, la voici qui va s'amuser à trafiquer les coupoles pour changer le nom de son père comme étant le promis de sa mère (et donc accessoirement offrir ainsi à sa mère une vie où Mamie n'existe pas! ... BRRRR!!!
Je me sentis de nouveau happée en arrière, indiquant que mon action était finie. Je repris la lecture du souvenir.
-Rikr ! Regarde ! Ce…Ce n’est plus OLAF ! S’écria soudain mon aïeule qui devint blanche comme un linge, je…Je me suis trompée…J’avais pourtant bien vérifier.
-Allons ma Christia…Est-ce si grave ? Tu l’as allumé finalement…Cela ne veut-il pas dire que les dieux ont accepté l’union entre nos deux parties ? S’enquit mon grand-père.
Ils échangèrent un regard alors que je croisais les doigts pour que ça fonctionne.
-Tu as raison Rikr, ce n’était pas ce que nous avions décidé mais les dieux l’ont choisi autrement ! Déclara-t-elle.
Euh...
Doc?! Tu permets... Va falloir faire appel à quelqu'un d'autre pour le coup...
Bref, en plus d'être des gros connards... Ils sont à moitié teubés les grands parents de Mamie...
Oui bien sûr comme si un nom ça pouvait se changer comme ça...
Finalement mamie tu n'as rien perdu à ne pas les avoir connus ces trous du gland!
Mais bon, mission accomplie ma PiPi!!! t'es une championne Mamie!!!
Je préférai stopper cette nouvelle vie ici, avant que mes larmes ne se remettent à couler et retournai enfin sur les Plages Grises avec une fierté chamanique que je n’avais pas eue depuis longtemps. Je m’endormis instantanément ce soir-là.
Je fus heureuse de retrouver ma mère même si je devais être encore une fois dans le Niflheim pour cela. Elle m’attendait avec un grand sourire de respect et vint me serrer contre elle.
-Bravo ma grande chamane, dit-elle en m’embrassant, merci…Merci pour tout.
J’hochai la tête avec modestie et repris :
-Adieu Mère.
-Adieu ma Anna, conclut-elle.
Je ne la revis jamais ailleurs que dans les souvenirs.
Oh!!!! Mamie t'es trop forte!!!
Bon et pour conclure... Un retour dans l'Helveg pour avoir le lien avec les secrets d'Ahtohallan, Et aussi Kristoff et Anna qui après toutes ces péripéties enfin vont faire de la gymnastique tous les deux!!
Est-ce que je vais m'attarder dessus?!
...Moi non
Mais je pense que la pensée d'Anna pourrait se résumer à...
Comme d'habitude, Mamie a tout observé... Et vient les chercher car forcément... il y a la suite qui nous attend!!!
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le passé 3 : Les souvenirs d'une Grand-Mère : Attention contenus mature !
Mar 30 Mar 2021, 21:54
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le passé 3 : Les souvenirs d'une Grand-Mère : Attention contenus mature !
Sam 03 Avr 2021, 21:15
Chapitre 30 : Helveg (ou comme demain c'est Pâques : La résurrection)
Mes bras étaient engourdis à force d’avoir maintenu Olaf jusqu’à la hutte. A mon grand désarroi, il n’avait toujours pas repris connaissance. J’aurais dû me presser, pourtant je sentis bientôt le rouge me monter aux joues en entendant les prénoms de mes aïeuls prononcés avec ferveur à l’autre bout de l’habitation.
-Anna…Il faut y aller pour ton oncle, me réconfortai-je.
Je rehaussai le petit garçon avec difficulté sur mon épaule et m’engouffrai enfin dans la demeure. J’essayai de ne pas prendre en compte les cris qui s’échappaient de la chambre, les grincements de lit qui se répercutaient dans l’antre vide.
-Au moins…Ils se sont réconciliés, réfléchis-je en essayant de prendre du recul pour ne pas être trop dégoûtée.
J’appuyai à nouveau le poids d’Olaf contre ma poitrine et allai donner six petits coups timides contre la porte. Le remue-ménage se stoppa immédiatement alors que Papy Elysia s’écria :
-Ma Anna tu as entendu ?
Je ne perdis pas de temps et tournai la poignée avant qu’ils ne recommencent à faire l’amour. Je ne pouvais m’empêcher de poser les yeux sur mes grands-parents nus qui rougirent d’un seul coup en m’apercevant.
-Whoua ! Quelle souplesse Mamie ! M’exclamai-je en la voyant percher dans une position que je n’avais jamais essayée.
Je tournai la tête pour être dans son sens si bien qu’elle finit par s’écrier :
-Hum…Hum…Tu reviens te venger pour l’autre fois c’est ça ma petite Piceaerd ?!
-Ne m’en veux pas Anna, mais si ta grand-mère vivante n’est pas intégrée dans ton corps, tu n’as aucun intérêt tout de suite pour moi, renchérit Papy qui avait rabattu le draps à la va-vite au-dessus de son bas de corps.
Je retrouvai enfin ma lucidité et oubliant qu’ils étaient en pleine ascension sexuelle, j’allais déposer Olaf sur le lit au milieu d’eux deux. Mes grands-parents pâlirent instantanément en retrouvant leur sérieux.
-Il s’est évanoui d’un coup alors que nous sommes allés voir ma fille, expliquai-je, je…J’ai essayé de lui faire les gestes de chamanisme mais il n’a pas réagi.
Mon aïeule se pencha alors vers lui et lui troua sa tunique pour lui masser le cœur.
-Euh…Mamie, commençai-je.
-Quoi ?! Demanda-t-elle avec hargne.
-Nous sommes morts, répondis-je d’une petite voix.
-Oh…Reprit-elle confuse, oui…C’est vrai.
Elle se recula aussitôt toute gênée avant de passer ses mains dans les boucles blondes du jeune garçon en murmurant :
-Nous allons te sauver mon petit bonhomme de neige…Maman te le promet.
-Tu penses que cela a un rapport avec le fait qu’il soit sorti de l’Hellheilm ma Anna d’amour ? Questionna à son tour Papy en s’approchant d’elle.
Elle secoua la tête et répondit :
-Non sinon Pieter et Runeard seraient dans ce cas-là aussi…Mais il faut que je consulte la vie de ma moi vivante…Je suis sûre que ça a un rapport avec elle.
Elle bondit du lit alors que je fermai légèrement les yeux et étais prête à partir quand Papy l’arrêta encore :
-Euh…Anna…Il vaudrait mieux que nous nous habillons d’abord !
-Oh oui ! Tu as raison mon Elysia…Tu nous attends dehors ma petite Piceaerd ? Nous faisons vite ! S’exclama-t-elle.
Je repris Olaf toujours inconscient malgré les courbatures et le maintins contre ma poitrine le temps que Papy et Mamie arrivent. Les autres membres de la hutte choisirent ce moment pour revenir.
-Lady Anna tout va bien ? S’inquiéta mon grand-père paternel.
-Non, Papy, moi c’est juste Anna… Nous devons nous rendre dans la Galerie des Souvenirs car Olaf est inconscient, expliquai-je.
-Tu veux qu’on vous accompagne ou il ne faut pas être trop nombreux ? Demanda à son tour Kristoff qui me regardait d’un air compatissant.
Sans attendre ma réponse, il me débarrassa du poids du corps de l’enfant et le prit avec une facilité que je lui enviais pour le caler contre son épaule.
-Hum…Anna puisqu’on passe par-là, tu pourrais nous ouvrir le passage de l’Hellheilm pour que je puisse dire bonjour à notre petite Helga et qu’Elsa fasse de même avec ses enfants ? Questionna à son tour timidement Hans.
-Elle va le faire mon petit Piceaerd, intervint alors Mamie qui venait d’arriver encore bien débraillée, mais avant tout il faut qu’on règle le problème de mon fils !
Il acquiesça alors que nous retournâmes dans la Galerie des Souvenirs. Mon aïeule se dirigea automatiquement vers la vie des Secrets d’Ahtohallan et commença à l’animer toujours avec anxiété.
-Ça fait un moment que je n’étais pas revenu, confia Papy pour essayer de cacher son stress, puisque maintenant vous pouvez directement vous parler entre double Anna…
-Et toi nous embrasser à pleine bouche ! Renchérit Mamie tout en nous faisant un clin d’œil.
Je rougis en même temps que lui alors qu’elle continua son mouvement rotatif.
-Voilà…Vous voyez ! Ça par exemple elle me l’a déjà expliqué…C’était quand j’avais appris qu’Andréas était le meurtrier de notre petit bonhomme de neige…Ah et là, c’est quand Elsa et elle se sont aperçues qu’Andréas avait fauté avec la duchesse de Funningur et qu’elle était enceinte de lui.
-Le mélange le plus diabolique du monde ! M’exclamai-je.
-Je n’aurais pas mieux dit ma chère grande nièce, renchérit grand tonton.
-Chut tous les deux ! Intervint Papy Elysia, je crois qu’Anna vient de trouver.
Ainsi, nous croisâmes le regard froid de mon aïeule qui réclamait le silence avant de poursuivre. Nous fûmes de suite attentifs et scrutâmes ensemble le bout de souvenir qui nous paralysa d’effroi car s’accordant à tout ce que nous avions pu penser, ce fut Andréas qui s’amusait à faire du mal au bonhomme de neige des Secrets d’Ahtohallan qui était coincé dans les cachots d’Arendelle mais à notre grande stupéfaction il n’était pas seul…
-Grand Pabby…Pâlit Kristoff, mon propre père adoptif…Est aussi un tueur !
-Décidément, je ne vous connais pas monsieur Bjorgman, dit encore mon grand-oncle, mais je peux vous dire que vous n’avez vraiment pas été chanceux niveau paternité !
-Je n’aurais pas dit mieux Pieter ! Dit Papa.
-Moustache Junior on en parle de votre rôle de pantin dans toute cette histoire des secrets d’Ahtohallan ? Le sauva Papy.
-Non ça ira Mouton Hihi, se renfrogna-t-il.
-Tu savais qu’Andréas et Grand Pabby se connaissaient ? Demandai-je à l’adresse de mon beau montagnard.
-Bien sûr que non ! Répondit-il frustré.
-Et toi Papy Elysia…Tu savais qu’Andréas s’était pris une violente correction par ta mère ?! Ajoutai-je.
-Je…Je ne m’en rappelle absolument pas…Cela remonte à il y a si longtemps…Mais visiblement c’était pendant la période où Yélana était chez moi en tant que fiancée officielle, précisa-t-il.
-Oui enfin cela ne nous dit pas pourquoi mon frère est dans cet état ! Déclara Maman elle aussi stressée.
-Patience mon Ange de l’Air, murmura Mamie tout en nous encourageant à encore regarder le souvenir.
Nous serrâmes nos mains pour montrer que nous étions tous dans le soutien alors que les images se remirent à bouger. Nous n’eûmes pas le temps de comprendre l’enchainement des mouvements que déjà, le troll doyen se rua dans le cachot où le pauvre bonhomme de neige était prisonnier qu’il s’empressa d’ouvrir.
-Oh Grand Pab…Commença la créature des neiges.
Il retrouva le sourire et lui ouvrit ses bras. Mais Grand Pabby n’avait plus rien de sympathique. Le temps que nous comprenions ce qui se passe, il décrocha une fiole jaune de son collier et la renversa sans hésitation sur le bonhomme de neige.
-NON ! Hurla Kristoff en tapant contre le mur de glace, NON IL N’A PAS PU !
Mais si…C’était bien le troll qui avait agi ainsi et ce n’était même pas sous l’ordre d’Andréas. Néanmoins à voir la tête de ce dernier, il sembla plus que satisfait de cette action. Quelques secondes plus tard, il ne resta bientôt qu’une énorme flaque d’eau trempée sur les pavés crasseux du cachot alors que nous pouvions encore distingués la carotte, les branches qui servaient de bras et de cheveux à la créature ainsi que les trois morceaux de charbon. Le vieux troll retrouva le sourire alors que je ne pouvais m’empêcher d’avoir un haut le cœur. Le monstre de pierre s’empressa de rassembler et ficeler les vestiges du feu bonhomme de neige.
Mamie choisit ce moment pour arrêter le souvenir. Elle se tourna vers nous plus pâle que jamais.
-Et maintenant ? Demanda Papy Elysia.
-Mamie…Est-ce que tu crois que c’est dès l’instant où ma création est morte qu’Olaf s’est senti mal ? Questionna Elsa légèrement perplexe, enfin ce n’est pas vraiment ma création mais…Tu as compris.
-Sans doute ma grande Piceaerd…Mais je n’ai aucune idée sur ce que nous allons pouvoir faire pour qu’il rouvre les yeux, murmura-t-elle alors que des larmes jaillissaient.
Mon grand-père maternel la prit contre elle et l’embrassa alors que Papy Runeard déclara :
-Oh Lady Anna ! Je ferai n’importe quoi pour te rendre ton beau sourire.
-Pas la peine…Vous voyez bien que je m’en charge ! Reprit Papy Elysia.
-Oh je vous en prie ce n’est pas le moment de faire un concours de brindilles ! Renchérit Papa, vous voyez bien que Belle-Maman ne va pas bien !
-Bien d’accord avec toi Agnarr ! Dit Maman en levant les yeux au ciel.
-Mais que voulez-vous faire dans ce cas ?! Comment peut-on ressusciter Olaf…Enfin si tentait qu’il puisse ressusciter puisque de toute façon nous sommes tous morts…Soulevai-je.
Mamie nous lança alors un regard déterminé. Elle s’essuya les yeux, renifla une dernière fois et prit une grande aspiration avant de dire d’une voix tremblotante :
-Je ne vois qu’une solution…Il va nous falloir renvoyer notre petit bonhomme de neige dans l’Hellheilm.
-Tu en es sûre Mamie ? Demanda Elsa, peut être que moi je pourrais essayer quelque chose avec mon pouvoir de glace, nous pourrions nous connecter, après tout, nous avions le même.
-Non ma grande Piceaerd, je pense que cela sera inutile…Mais c’est gentil de proposer, articula-t-elle difficilement.
Mon aïeule se tourna ensuite vers moi et insista :
-Anna, tu veux bien ouvrir le passage s’il te plaît…Ta sœur et ton ancien mari te l’ont demandé tout à l’heure, tu peux le faire à présent.
Je déglutis violemment pour ne pas montrer que j’avais les larmes qui me montaient aussi aux yeux. J’avais envie de pleurer de rage à cause de l’échec de ma surprise. Il aurait mieux valu que je ne fasse jamais de fausse joie à Mamie, culpabilisai-je.
Nous ressortîmes de la Galerie des Souvenirs complètement sonnés. Pourtant je retrouvais bientôt ma concentration et ouvris facilement les portes de l’Hellheilm. Helga pointa alors le bout de son nez et montra Hans du doigt tout en disant d’une tout petite voix :
-Papa.
Mon ancien amant s’avança et elle lui sauta dans les bras pour lui faire un câlin.
-Bonjour princesse, murmura-t-il en l’embrassant.
Elsa se chargea de faire de même avec ses petits. Ma grand-mère les regarda avec un air nostalgique et envieux.
-Tant de beaux arrières-petits-Piceaerd ! S’écria-t-elle.
Ils la regardèrent tous étonnés alors que mes arrière-grands-parents apparurent à leur tour.
-Allez tout le monde on se calme ! On se calme et on fait attention de ne pas franchir la ligne de l’Helveg ! Olaf appelle les enfants de Kristoff ! Helga, toi aussi tu remontes tout de suite ! S’exclama Mémé Iduna.
La petite se raccrocha alors à Hans avant de finalement me tendre les bras. Je la réceptionnai alors que Maman les yeux embués de larmes, chuchota :
-Papy Olaf…Mamie Iduna…Je vous retrouve…Enfin…
-Bonjour ma petite fille, j’espère que tu es plus sage avec ta mère que tu ne l’étais plus jeune, lui dit Pépé en lui faisant un clin d’œil.
Elle se tourna vers Mamie pour obtenir un jugement mais cette dernière l’ignora et poussa grand tonton Pieter devant elle.
-Euh…Petite sœur…Nous devrions nous occuper de ranimer ton fils d’abord, murmura-t-il mal à l’aise.
-Tu as déjà vu Maman, souffla-t-elle pour l’encourager.
Elle secoua la tête et le retint par le bras pour ne pas qu’il s’échappe. Son regard croisa bientôt celui de Pépé et les deux se figèrent avant de déclamer en même temps :
-Pieter…
-Papa…
Voyant qu’un nouveau silence était en train de s’installer, mon Grand-Oncle retrouva son courage et continua :
-Je…Je tenais à m’excuser pour ne pas être revenu de mon vivant au cours de toutes ces années…Mais Maman et toi aviez une telle rancœur des Arendelliens- sauf votre respect Roi Runeard- Et puis vous aviez Andréas ! Maman n’arrêtait pas de dire que c’était la relève masculine des Piceaerd et…
-…Je comprends mon fils ! Le coupa Pépé, vous vous êtes retrouvés et réconciliés avec ta sœur c’est le principal.
Mon Grand-Oncle acquiesça puis se détachant de nous tous sans pour autant arrêter de nous fixer, il déclara :
-Mais Anna n’a plus besoin de moi pour la protéger…Elle a sa propre famille dont je fais brièvement parti à présent…Je…Je suis ravi de vous avoir tous rencontrés, d’avoir fait un petit bout de chemin auprès de vous tous…Mais mon esprit est en paix…La coupole à l’homme que j’aime est allumée, Andréas va bientôt payer pour ses crimes…
-Attends mon fils…Tu as finalement trouvé l’amour aussi et étais heureux ?! Demanda Pépé qui afficha un large sourire.
-Oui Papa…J’aurais tellement aimé vous en parler avec Maman de mon Vivant…Avec quelqu’un d’Arendelle, un général qui se nommait Niklas Olson et qui faisait partie du bataillon du roi Runeard, dit-il avec niaiseries.
Il dévisagea longuement mon autre Grand-Père du regard et alla lui prendre la main en continuant :
-Elysia…N’oublie jamais d’aimer ma petite sœur…Même si je n’ai aucun doute là-dessus !
-Je te le promets Pieter, reprit-il en l’enlaçant fortement.
Une fois l’étreinte passée, Grand-Tonton se tourna à nouveau vers mon Pépé Olaf et souffla un bon coup avant de répliquer d’une voix fière :
-Ainsi Papa…J’ai commencé à mélanger nos deux peuples, et ma nièce chérie s’est chargée de prendre la relève en épousant le prince…Enfin le roi Agnarr d’Arendelle.
Mon Arrière-Grand-Père lança alors des yeux doux à Maman et Papa et finit par s’incliner humblement avant de dicter d’une voix sage :
-Soit…Même si nous ne sommes pas toujours entendu avec Arendelle il faut se dire…Qu’un ennemi commun rassemble même les pires ennemis mon fils…Et nous savons tous ici de qui il s’agit !
-Exactement ! Andréas ne perd rien pour attendre ! C’est un traitre ! Un manipulateur et nous nous sommes tous faits bernés ! Mais rien que le fait qu’il soit démasqué me soulage intérieurement, reprit-il.
-Qu’essayes-tu de dire Pieter ? Demanda Mamie qui pâlit aussitôt.
-Que je suis prêt à m’élever dans l’Helheim avec Papa, Iduna et les autres, murmura-t-il.
-Tu ne veux pas embarquer Moustache Sénior avec toi ? Questionna Papy Elysia pour plaisanter.
Mais personne ne rit à sa remarque. Le visage de ma grand-mère était en train de se décomposer. Elle s’accrocha à son grand frère semblant avoir retrouvé son jeune âge. Il l’enlaça pendant longtemps puis il prit le temps de tous nous saluer.
-Tu ne le regretteras pas mon fils, mon seul et unique fils ! Renchérit Pépé, je suis tellement fier de toi !
-Merci Papa, conclut-il ému.
Puis Mémé Iduna ajouta :
-Helga petite puce, remonte toi aussi à présent.
Ma fille se tortilla dans mes bras pour lui dire non avant de pointer un doigt vers le corps toujours inanimé d’Olaf.
-Cousin…Malade ?! Me demanda-t-elle.
-Oui il doit retourner dans l’Hellheim ma princesse, renchérit Hans.
-Kristoff donnez-le-moi je vous prie, déclara à nouveau Grand-Tonton Pieter.
Il réceptionna le petit corps endormi et ils s’élevèrent légèrement dans les airs jusqu’à atteindre la surface blanche et pure. Mon Grand-Oncle fut encore plus rayonnant alors qu’une auréole se refléta aussi tout autour d’Olaf. Nous poussâmes tous un cri de joie en le voyant s’agiter d’un coup. Il finit par battre des cils et écarquilla enfin des yeux étonnés avant de se relever et de chuchoter :
-Qu’est-ce qui s’est passé Maman ?! Maman ?! Pourquoi tu es en bas ?!
-Peut-être qu’il peut revenir à présent Mamie ?! Dis-je d’une voix persuadée.
-Cela ne coûte rien d’essayer mon amour ! Insista Papy Elysia qui était tout aussi meurtris qu’elle à la perte de son fils.
Ma grand-mère hocha la tête et s’avança en tendant les bras.
-A trois tu sautes mon petit bonhomme de neige ! Lui indiqua-t-elle, un…Deux…Trois !
Le petit garçon ne perdit pas de temps et se rua dans le vide. Hélas ! Il quitta à peine l’Helheim que ses yeux se fermèrent à nouveau. Mamie réceptionna uniquement son corps lourd alors que ses bras atteignirent presque le sol. Elle et Papy le secouèrent lui tapotèrent gentiment les joues. Mais il n’y avait rien à faire.
Mon aïeule maternelle renifla et murmura d’une voix neutre :
-C’est peine perdue… Je préfère qu’il vive mais qu’il soit loin de nous plutôt que de l’avoir inconscient à nos côtés.
Papy Elysia lui prit fermement la main et murmura :
-Nous surmonterons cela ensemble cette fois.
Elle hocha la tête et lui embrassa sa paume. Puis mon grand-père maternel se chargea de soulever le corps avant de le retendre à Grand-Tonton qui le déposa avant de disparaître dans un autre endroit de l’Hellheim sans doute avec l’autre Kristoff et les autres enfants.
Quand Olaf s’éveilla à nouveau, il comprit où il était et il demanda d’une voix paniquée :
-Ça ne marche pas Maman ?
Très dignement, elle secoua la tête et déclara tristement :
-Tu vas être bien sage avec Tonton Pieter, Papy Olaf et Mamie Iduna d’accord ? Comme avant!
Le jeune garçon se mit aussitôt à pleurer ce qui nous déchira le cœur. Petite Helga apeurée par les bruits releva aussitôt sa tête de ma poitrine et le regarda étonnée. Elle m’embrassa ensuite tendrement puis m’enlaça tout en me caressant de ses petites mains. Je lui en pris une et la lui caressai.
-Qu’est-ce qu’il y a ma chérie ? Tu en as marre de rester dans les bras de Maman ? Demandai-je.
Elle secoua la tête et se raccrocha à moi en me soufflant un « Je t’aime ». Puis elle pointa son doigt en direction de l’Hellheim.
-Quoi ? Tu veux y retourner aussi ? Renchéris-je voulant pourtant la garder le plus longtemps possible auprès de moi.
Elle hocha la tête.
-Consoler…Cousin, articula-t-elle.
-Tu as raison ma merveilleuse princesse ! Renchérit Hans.
Elle lui fit également un câlin et un bisou et lui souffla un « Je t’aime » avant de remonter. Puis elle prit fermement la main de mon Oncle qui pleurait toujours et dit encore :
-Pas peur Cousin Olaf…Helga…Là.
Les larmes de mon oncle se stoppèrent et il réussit à lui faire un faible sourire. Puis son regard se posa à nouveau sur Papy Elysia et Mamie Anna et il se remit à pleurer.
-Nous devrions peut-être partir ? Suggérai-je car cela me broyait l’estomac.
J’étais alors sur le point de refermer l’antre du paradis lorsque Mémé Iduna s’écria auprès de ma Grand-Mère :
-Attends Anna ! Je…Je connais un moyen pour que tu puisses récupérer votre fils !
-Non Iduna ce n’est pas prudent, le gronda Pépé, cela ne te ressemble pas !
Nous ouvrîmes immédiatement des yeux gros comme des calots alors que mes grands-parents maternels retrouvèrent le sourire.
-Ne nous faites pas languir davantage ! Moi je ne souhaite qu’une chose c’est que Lady Anna soit heureuse ! S’exclama Papy Runeard.
Les yeux de Mémé allèrent du souverain d’Arendelle à Mamie et elle les regarda bizarrement avant d’expliquer :
-Il faut qu’Olaf récupère une âme pure, une âme qui n’a pas eu le temps de faire de mauvaises choses aux cours de sa vie…Une âme qui n’a pas ou peu vécu.
Je me glaçai d’horreur en comprenant le sens de ses paroles et je ne fus pas la seule puisque la remarque jeta un froid auprès de notre assemblée.
-Tu essayes de nous dire qu’un enfant devrait se sacrifier, c’est bien cela Maman ? Questionna à son tour Papy.
Elle hocha la tête et répliqua :
-C’est le plus fiable oui.
Mes grands-parents perdirent immédiatement le sourire. Ils se consultèrent du regard et répliquèrent ensemble :
-C’est hors de question !
Contre toute attente notre fille leva bientôt la main attendant qu’on l’interroge tandis que de l’autre elle maintenait toujours mon oncle. Mémé Iduna repéra bientôt son signe et demanda :
-Oui Helga ? Qu’est-ce qu’il y a encore ma petite puce ?
-Moi…Veux plus cousin triste…Moi…Veux bien…Cousin content…dit-elle.
Mon arrière-grand-mère fit aussitôt d’énormes yeux et bafouilla :
-Quoi ?! Euh…Toi Helga tu voudrais donner ton âme à Olaf ?!
Elle hocha sa minuscule tête alors que j’avais envie d’hurler un non catégorique. Ma poitrine se bloqua immédiatement et je me forçai à ne regarder personne pour ne pas pleurer.
-Je t’avais dit que c’était une bêtise de sortir ça Iduna ! La gronda Pépé.
-Je ne pouvais pas prévoir que ce serait un des membres de notre famille qui se porterait volontaire ! Réfuta-t-elle, mais bien sûr que non, nous n’allons pas t’imposer ça petite chérie même si tu es très gentille d’y avoir pensé !
-Bien…Donc l’affaire est réglée ! Souleva Mamie qui se sentait mal.
Elle me fixa et ordonna :
-Referme le passage à présent Anna.
J’acquiesçai mais ma fille agita ses bras et cria en colère :
-Non ! Maman…Si Maman fait ça…Maman pas gentille ! Helga veut cousin content et Elsa ne reviendra pas sur sa décision !
Je sentis alors la main d’Hans se poser sur mon épaule et n’osais pas le regarder alors qu’il murmura à l’adresse de notre fille :
-Accorde une minute à Papa et Maman ma princesse.
Elle hocha la tête. Pépé partit avec elle et Olaf alors que Mémé resta pour attendre la sentence. J’attendis que la famille de notre côté s’éloigne exceptés mes grands-parents maternels avant de murmurer :
-On ne peut pas la laisser faire ça Hans…Notre fille…Notre bébé…Nous ne pouvons pas la laisser se sacrifier, je t’en prie…Raisonne-là.
-Oh je ne pourrai pas, dit-il avec un petit rire jaune, si elle tire de toi, j’aurais beau lui dire, elle risque d’être aussi têtue qu’une mule.
-Mais…Nous l’avions enfin trouvé…Tu étais enfin Papa…Moi Maman…Et…Commençai-je.
-…Et tu le seras toujours même lorsqu’elle ne sera plus là, tout comme moi je serai toujours Papa, me coupa-t-il, Anna…Nous avons la chance d’avoir eu une fille qui a le cœur gros de compassion comme sa Mère, nous pouvons en être fiers.
-Mais je ne veux pas la perdre, murmurai-je la gorge nouée, je…J’avais enfin l’impression d’être utile pour quelqu’un…De trouver un sens à ma mort.
-Je comprends…Moi aussi…Mais pense à Papy et Mamie…Ils ont eu leur lot de malheurs, insista-t-il.
-Oh non mon petit Piceaerd, ne nous mêle pas à ça ! Ne soyez pas altruistes ! C’est à votre famille qu’il faut penser ! Intervint ma grand-mère.
Mais Hans avait raison. La surprise était de moi au départ. J’avais fait une promesse. Il m’était impossible maintenant de retirer ce bonheur familial à mes grands-parents.
Je respirai un grand coup pour ne pas laisser mes yeux s’envahirent de larmes et me raclai fort la gorge avant de dire à Mémé Iduna :
-Tu… peux… leur dire… qu’ils reviennent.
Elle soupira car elle avait compris et les appela. Ils apparurent quelques secondes plus tard et Helga nous observa alors que nous lui fîmes un petit hochement de tête pour dire que nous étions consentants. Elle dit d’une voix douce :
-Merci Maman…Merci Papa…Helga vous aime.
Puis elle embrassa mon oncle et rétorqua :
-Cousin Olaf, plus triste…Cousin Olaf avec son Papa et sa Maman.
Elle se tourna ensuite vers Mémé et reprit :
-Helga prête…Helga tout à fait prête !
Je me serrai contre mon ancien mari sentant que j’étais sur le point de m’évanouir. J’évitai de regarder Mamie et Papy. Notre fille nous fit un dernier petit signe avant que la chamane des Terres Gelées lui ordonne :
-Ferme les yeux et pose tes mains sur le front d’Olaf.
La petite s’exécuta. Elle pressa ses paumes potelées et disparut progressivement tout en nous regardant avec un grand sourire qui s’éteignit en même temps qu’elle. Je lâchai enfin mes larmes alors que mon oncle sauta à nouveau hors de l’Hellheim. Il demeura conscient à la plus grande joie de mes grands-parents maternels et courut nous sauter dans les bras d’Hans et moi-même. J’encaissai son étreinte sans lui rendre.
Puis il sautilla de partout tout heureux et cria :
-Je suis revenu Papa et Maman vous avez vu ! Je suis trop content de vous revoir ! Grande sœur ! Nièce Elsa ! Faux tonton Andréas ! Neveu Hans ! Même toi Agnarr le Moche et ton Papa !
Il s’approcha à nouveau de moi et déclara :
-Mais c’est toi que je suis le plus content de voir fausse Maman Anna.
Il voulut m’enlacer mais ce fut plus fort que moi. Je le repoussai cette fois auprès de mes grands-parents.
-Je…J’ai…J’ai besoin d’être seule, articulai-je tant bien que mal.
Je m’éloignai d’un pas vif un goût encore amer dans la bouche et cette conviction que le bonheur n’était qu’illusoire.
Je regardais ma petite Piceaerd partir et j’eus immédiatement des remords.
-Je devrais peut-être y aller, déclara bientôt Elsa.
-Non ma grande Piceaerd, là pour l’instant, elle ne veut pas être dérangée et je la comprends, renchéris-je.
Olaf me regarda alors avec des yeux tristes et murmura :
-Fausse Anna elle ne m’aime plus ?
Elysia me lança un regard puis le prit contre lui et répondit :
-Si. Mon Petit Bonhomme de Neige…Mais elle est triste parce qu’Helga est partie pour que tu puisses revenir avec nous.
-Je ne m’en souviens pas Papa…Déclara-t-il sincèrement.
Il regarda l’horizon avec des yeux tristes et n’osa plus rien dire.
-Souhaiterais-tu que je m’en charge Lady Anna ? Demanda à nouveau Runeard.
-Je serai plus apte à mon avis, renchérit mon Ange de l’Air.
-Non ! S’écria soudain Agnarr en se détachant.
-Quoi non mon Gendre ? Répétai-je.
-Je me chargerai de lui parler tout à l’heure, dit-il d’une voix ferme. U
-Toi, Agnarr ? S’étonna Iduna.
-Oui… J’ai des excuses à présenter, confessa-t-il…Comme je les ai dites à Elsa.
Ma grande Piceaerd lui lança un regard de compréhension mais ne répondit rien.
-Dans ce cas puisque le problème est réglé Lady Anna et que ma petite fille en a pour un petit moment avant de finir de bouder, pourrait-on revenir sur un sujet plus intéressant ? Reprit Runeard avec maladresse.
-Excusez-là d’être triste d’avoir perdu sa fille, grinça Hans.
-Certes ! Certes ! Vous avez raison jeune homme ! Admit-il.
-Que désirez-vous savoir de plus que ce j’ai déjà dit mon ami ? Demandai-je, sachez que je ne continuerai pas l’histoire sans qu’Anna revienne.
-Oh mais je ne suis pas curieux de connaître la suite de ton récit, dit-il, enfin…Si un peu quand même…Mais j’aimerais bien savoir comment Sir Elysia est passé du côté obscur dans tes autres vies !
-Avoue que c’est plutôt pour avoir encore un aperçu de vous deux dans votre autre vie que tu demandes ça ! Le railla mon Gendre.
-Moi…Oh…Euh…Non…Bafouilla-t-il, mais si je peux en avoir des images ça sera toujours un plus !
-Moi si vous remontrez Papa méchant je préfère être ailleurs ! Déclara Olaf.
-Et moi donc ! Renchérit Elysia consterné, tu ne vas quand même pas appliquer sa volonté Anna ?!
-Eh bien…Plus que le fait de te voir en monstre mon amour, je veux voir comment tu t’es débrouillé avec Andréas…Ne te vexe pas s’il te plaît, murmurai-je.
Je lui caressai la joue alors que ses mains me touchèrent lentement mon bras pour finir vers mon ventre et mes seins.
-Hum…Hum…Si on vous dérange vous le dîtes hein ! Déclara Iduna gêné alors que tous les autres avaient détourné le regard.
Elysia se racla la gorge avant de dire :
-Oui…Pardon…Bon je vais emmener Olaf faire un tour le temps que tu vérifies ça…A tout à l’heure…Je t’aime.
-Moi aussi monsieur Piceaerd.
Il me rapprocha immédiatement de lui et m’offrit un langoureux baiser à en faire pâlir le souverain d’Arendelle. Mes joues s’enflammèrent alors que je prolongeais l’étreinte.
-En fait Papa et Maman si tu les laisses tous les deux ils font que des cochonneries tout le temps ! Maugréa Olaf en lui tirant bientôt sur la manche.
-Oh tu n’imagines mêmes pas petit frère…Rit Iduna, Papa et Maman adore faire des voyages astraux !
-Bah heureusement que Papa était mort en fait parce que j’aurais trouvé ça dégoûtant tout le temps de les voir collés l’un à l’autre ! Renchérit-il le plus naturellement possible.
Il réussit à détacher Elysia et le poussa en criant :
-Allez Papa ! Viens maintenant ! Tu feras des bébés avec Maman après ! Ne le fais pas exprès!
Ils m’envoyèrent un baiser et partirent enfin. Je me tournai aussitôt vers le reste du groupe et déclarai :
-A nous jeunes gens !
Nous retournâmes dans la Galerie des Souvenirs et je dénichai bientôt la première vie que j’avais créé. Je me rendis au moment où j’avais présenté la coupole de mon mari et celle de Yélana. Revoir cela me fit un choc même si j’avais appris à me détacher de mes sentiments et faire la part des choses depuis.
-Non…Tu n’as pas pu…Tu as tout gâché ! Cria le souvenir d’Elysia alors que je pouvais voir des larmes déjà perler dans ses yeux.
-Ce…C’était le seul moyen pour que tu comprennes que mon destin est avec Amarok…Je sais que les coupoles n’ont pas d’importance pour toi mais elles en ont pour Yélana…S’il…S’il te plaît ne me regarde pas comme ça, murmurai-je, adieu Elysia.
Je laissai mon doigt appuyé sur lui alors que mon homologue s’enfuit en pleurs. Mon mari serra bientôt les poings alors que des larmes de rage coulaient le long de ses joues.
-Tu me le paieras Anna Piceaerd, je jure ici et maintenant, je me chargerai de te ruiner ta vie et celle de tous ceux que tu aimes ! Cria-t-il.
Le décor se flouta ensuite jusqu’à ce qu’Elysia apparaisse de nouveau dans la hutte où se trouvait ma Belle-Mère bien vivante.
-Elle est si belle Maman…Et elle a dit que je n’étais pas bien pour elle…Elle a allumé nos deux coupoles à Yélana et moi…Nous ne pourrons jamais être ensemble…Alors que moi…Moi je l’aime d’un amour qu’elle n’imagine même pas ! Explosa-t-il alors qu’elle lui passa un tissu pour qu’il s’essuie le visage.
-Allons, allons mon fils, tu as tout de même une très jolie fiancée, et tu le savais depuis le départ qu’Anna était promise à Amarok, le consola-t-elle.
-Je m’en moque Maman ! Notre amour était pur ! Je…Je ne peux pas rester sans elle…Je vais aller la retrouver ! Cracha-t-il déterminé.
Il balança immédiatement les coupoles que je lui avais faite au sol et étais prêt à sortir de la maison mais ma Belle-mère le stoppa.
-Non ! Elysia ! Ça ne marche pas comme ça ! Anna a pris une sage décision tout comme sa Mère avait dû y être confrontée bien avant vos naissance ! C’est trop tard ! Va plutôt rejoindre ta femme, ta vraie ! Elle doit être en train de finir sa tournée dans la zone ouest, préconisa-t-elle.
Il poussa un profond soupir de désarroi avant de répondre :
-Bien…Tu as raison.
Il sortit de la maison et n’eut pas le temps de faire plus de dix pas avant d’apercevoir …Andréas en train de discuter avec Grand Pabby. Le troll regardait le petit garçon d’un air moqueur et ne cessait de lui dire :
-C’est pourtant le pouvoir que je t’ai donné, mais tu es trop faible pour l’utiliser ! Allez petit garnement ! Garde donc ce sac, en souvenir de ta faiblesse, et va donc retourner dans ton village…Une correction sans doute t’attend ! C’est peut-être le seul courage que tu auras de ta vie…
Alors que nous vîmes à la tête d’Elysia qu’il était en train de cogiter, le troll fit une pirouette et roula pour marquer son départ. Mon mari s’approcha alors d’Andréas et le secoua légèrement pour l’interpeller.
-Non mais ça ne va pas espèce de monsieur je sais tout ! Toi, ta mère et ta femme vous êtes que des vauriens ! Cracha le petit garçon avec virulence.
-Tu veux te venger de nous et tu vas nous tirer dessus avec ce truc ?! Tout ça pour une gifle amplement méritée ! Rétorqua-t-il avec aplomb.
Le visage du petit garçon démasqué vira au rouge et il rangea rapidement son outil destructeur avant d’hausser les épaules.
-Je ne sais pas…J’ai envie de me venger mais je ne sais pas si j’aurais le cran de faire du mal, dit-il simplement.
-Et si moi je te disais que je suis prêt à faire les deux ? Renchérit Elysia avec un petit sourire sadique.
Andréas le dévisagea alors bizarrement et reprit avec une tête moqueuse :
-Quoi ? Vous ? Ne me dîtes pas que vous courrez toujours après l’autre peste rousse de la Forêt Enchantée et qu’elle vous a brisé le cœur !
Elysia redevint immédiatement colérique et cria :
-Je t’interdis de la traiter de peste ! C’est un ange…Même après ce qu’elle a osé faire…
-Oui…Donc vous êtes faible vous ne lui ferez rien non plus, déclara le garçon.
Mon mari hésita mais finit par rétorquer :
-Ce n’est pas un morveux dans ton genre qui va m’apprendre la vie…Ceci dit tu as raison…Même si je l’aime, je veux lui faire payer son indulgence !*
Andréas retrouva aussitôt le sourire et en profita pour demander :
-Avons-nous un pacte monsieur Elysia Sappos ?
-Tout dépend de ce qu’on met dedans ! Soupira-t-il.
-Assemblons nos forces et tuons tous ceux qui nous ont fait du mal pour qu’à la fin nous soyons tous les deux maîtres des esprits ! Qu’est-ce que tu en dis ?
-Tuer carrément ? C’est peut-être un peu fort non ? Ne vaut-il mieux pas faire durer la vengeance de façon plus longue et douloureuse ? Renchérit mon mari légèrement troublé.
Andréas le dévisagea à nouveau et finit par rire avant de reprendre :
-Je savais que j’avais affaire à une femmelette ! Dès qu’il faut passer à l’action il n’y a plus que ton côté féminin qui ressort Elysiette Sappos !
Je crus qu’il allait le gifler mais à la place ils s’observèrent longuement et le jeune adulte finit par répondre :
-C’est d’accord Andréas… Tu te chargeras de me transmettre tes mélanges douteux et je tuerai…Mais attention ! Ne crois pas que tout va se faire en une seule journée d’accord ?
-Ça, à la limite je m’en fiche…C’est plutôt ce que j’y gagne en échange qui m’intéresse, admit-il.
-Désires-tu quelque chose en particulier ? Souleva-t-il bientôt.
-Une seule chose me ferait vraiment plaisir c’est le contrôle des esprits comme je viens de te le dire…Mais bon… J’ai bien compris que ta mère n’était pas prête à être coopérative là-dessus…Maugréa-t-il.
-…Moi non plus pour la simple et bonne raison que ce n’est pas possible…Que voudrais-tu dans le domaine du réalisable ? Insista-t-il.
-Devenir le futur chef de la Forêt Enchantée…Et si je ne me trompe pas cela aura un lien avec l’autre morveuse que tu n’as pas su conquérir ! S’exclama-t-il.
Elysia serra les dents avant de répondre :
-C’est exact…J’accepte ta redevance.
-Et moi ta patience, conclut-il.
Ils se serrèrent la main et Elysia s’en alla ensuite rejoindre Yélana. Sans aucune gêne, elle lui plaqua un fougueux baiser sur la bouche et demanda :
-Mon merveilleux fiancé est venu en personne me chercher pour le souper ?
-C’est exactement ça, répondit-il d’une voix sarcastique, en as-tu pour longtemps ?
Elle observa l’autre guérisseuse qui lui donna son accord pour partir. Mon mari la prit alors par la main et l’emmena dans un coin plus intime des Terres Gelées au bord même de la plaque de glace qui était entourée de la Mer Sombre.
-Que penses-tu du paysage ? C’est beau n’est-ce pas ? Intima-t-il en rapprochant sa taille de la sienne.
Yélana contempla les vagues d’eau avec des yeux d’émerveillements…Et de nostalgie.
-Ça l’est en effet, répondit-elle…Mais tu sais…Mon Père me manque…Peut-être pourrait-il venir vivre avec nous qu’en penses-tu ?
-Tout ce que tu désireras, je te le donnerai ma tendre femme, déclara-t-il alors que je m’empourprai de jalousie.
-C’est vrai Elysia ? Questionna-t-elle pleine d’espoir.
Il hocha la tête. Elle se rua alors sur lui et lui sauta au cou. Il la fit tourner plusieurs fois avant de la déshabiller en l’embrassant de partout.
-Fermez tous les yeux ! Ordonnai-je alors aux autres en voyant qu’Elysia enlevait ses vêtements également.
Alors que j’avais de plus en plus envie d’étrangler l’un et l’autre à cause de ma nature jalouse, mon mari s’engouffra dans Yélana et lui fit l’amour avec violence. Je serrais les poings indiquant toujours à la famille de ne pas ouvrir les yeux. Quelques minutes plus tard il se termina en elle alors qu’elle s’accrocha désespérément à son cou.
-Elysia Sappos je t’aime ! S’écria-t-elle.
Il ne lui répondit rien se contentant de réajuster ses vêtements.
-Vous pouvez rouvrir vos yeux jeunes gens ! Clamai-je en retrouvant des couleurs.
-Maman que s’est-il passé ? Demanda Iduna…
Je n’eus pas le temps de lui expliquer encore trop concentrée par l’image. Elysia était en train de soulever Yélana dans ses bras…Avant de lui planter…Une aiguille dans le dos. Nous nous glaçâmes d’horreur.
-Quoi ?! Non ! Il n’a pas pu ! Déclarai-je.
Mais si. Il fallait se rendre à l’évidence. En quelques minutes, le visage de ma meilleure amie doubla de volume et elle se mit à suffoquer avec autant de souffrance qu’Olaf quand je l’avais réceptionné.
-Pour…Pour…Pourquoi Ely…Sia ? Demanda-t-elle.
Il n’eut pas le temps de lui répondre qu’elle s’écroula enfin, le visage marqué par l’horreur pour toujours.
-Pour les coupoles qui ne nous étaient pas destinées très chère ! S’exclama-t-il tout heureux.
Puis il tira son corps et le balança dans la Mer Sombre avant de rentrer chez lui en murmurant :
-Et d’une.
J’arrêtais le souvenir quelques instants, perturbée par les révélations. Je faisais tout mon possible pour ne pas me sentir responsable de ce monstre mais malheureusement c’était bien moi l’investigatrice de cet homme.
-Je suis navrée pour Lady Yélana, Lady Anna ! Renchérit Runeard…Je sais combien elle t’était chère !
Je déglutis violemment et répliquai :
-Elle ne l’était pas dans cette vie-là.
-Tu veux quand même continuer Mamie ? Paniqua Hans en voyant que je manquai de tourner de l’œil.
-Oui mon petit Piceaerd, je veux en avoir le cœur net…Oh et pour ce qu’ils étaient en train de faire…
-…Maman nous avons tous des oreilles, maugréa bientôt mon Ange de l’Air, nous avons entendu les cris !
Je rougis bien qu’il n’y avait aucune raison. Je fis mon mouvement habituel et vis qu’Elysia rapporta à son coéquipier son premier meurtre. Andréas n’en fut que plus satisfait. Dans les jours qui suivirent, ils s’attaquèrent ensuite à…Iduna…Son destin à elle aussi était scellée parmi toutes ces vies…Il fallait à chaque fois qu’elle meurt au moins par la main d’un de ses fils.
Je préférai stopper le tout plusieurs instants pour reprendre mes esprits.
-Pourquoi arrêtes-tu le souvenir Lady Anna ? Demanda alors Runeard quelques secondes plus tard.
-Vous m’excuserez mais voir l’homme que j’aime dans cet état avec ce genre de sentiments, ça fait beaucoup pour moi d’un coup, articulai-je prête à pleurer.
-Bah oui Papa tu es bête ! Intervint mon Gendre, c’est comme si tu voyais…
-Oui je sais Agnarr, le coupa-t-il, comme si je voyais Lady Anna dans cet état.
-Euh…Je pensais à Maman plutôt, renchérit-il confus.
Runeard allait répliquer mais il l’arrêta à nouveau :
-Oui je sais tu n’avais aucune affection pour elle.
Puis il se tourna vers moi et ajouta :
-Ceci dit pour l’instant je ne vois absolument pas le lien entre ces deux idiots et Arendelle.
-Eh bien si tu patientes un peu Papa, je suis sûre que Mamie va te montrer, dit Elsa.
-Tout à fait ma grande Piceaerd, mon Gendre vous dîtes ne pas voir le lien, pourtant il est bien là…Quand j’ai fait la fuite chez les trolls, Elysia les avais aperçus aussi. Son esprit a dû additionner ces créatures et votre royaume en le revoyant sur les Terres Gelées…Et puis n’oublions pas que c’était plus facile d’accuser Arendelle par esprit de vengeance au vu de la guerre Northuldra/ Arendellien qui avait eu lieu par le passé ! M’écriai-je.
-Vous êtes d’une logique implacable Belle-Maman ! Admit-il.
Je bombai le torse fièrement et répliquai :
-Je sais… Bon remettons-nous-y !
-Tu es sûre que tu vas tenir le coup Maman ? Demanda ma Iduna.
Je lui caressai la joue et répondis :
-Mais oui mon Ange de l’Air.
J’avançai le souvenir jusqu’à ce qu’on aperçoive…La taverne de l’Engel. Une chaleur me traversa le corps et je me tournai instinctivement vers Iduna qui pâlit comme Agnarr et Elsa.
-Peux-tu passer encore Maman ? M’implora-t-elle.
Mais je secouai la tête car je sentais que c’était important. Elysia était là…Habillé en militaire Arendellien et il n’était pas le seul… Pieter était avec lui.
-Allez Aksel ! La tournée habituelle pour ces beaux gros gaillards ! Cria une servante en les désignant avec un clin d’œil.
Ils se mirent à rougir puis mon frère commença un échange :
-Tu as été brillant dans tes exercices cette semaine Elysia ! Tu as une telle maîtrise de la lame…Hum…Je ne suis pas prêt de l’oublier.
-Chut Pieter…Moins fort, le gronda-t-il, je te promets que tu auras tout ce que tu voud…
-Et voici les deux bières pour ces messieurs-là ! Les stoppa le dénommé Aksel, sur votre ardoise comme d’habitude je suppose ?
-Oui ! Grogna Elysia, du vent maintenant !
Le serveur le défia du regard mais retourna au comptoir. Mon frère et mon mari empoignèrent alors leur verre et les avalèrent en quelques secondes. Ils s’essuyèrent ensuite réciproquement leurs moustaches de mousse alors que je commençais à appréhender ce qui allait suivre.
-Bien…Je pense qu’il est temps d’aller s’entretenir à l’étage, susurra bientôt Pieter.
-Maman…Est-ce que ça recommence ? Paniqua Iduna.
-Mais non mon Ange de l’Air, me rassurai-je.
Iduna comme les autres ne semblaient pas convaincus. Elysia acquiesça et je faillis tourner de l’œil en les voyant déjà échanger un baiser sur le parvis de la chambre alors que le reste du groupe les dévisageaient aussi avec des yeux d’horreur.
-Dieu que je te détestais quand nous étions petits Elysia, murmura encore mon frère…Mais c’était avant de me rendre compte que la jalousie que j’éprouvais était en fait destinée à An…
Il ne le laissa pas finir mon prénom et lui agrippa à nouveau la lèvre le forçant à le faire taire. Je ne savais plus où me mettre.
-Eh bien…Heureusement que ni l’un ni l’autre ne sont là finalement, soupirai-je, ça a l’air de recommencer.
-Maman passe-moi ça ! S’exclama mon Ange de l’Air choquée alors que le souvenir les montrait déjà en train d’enlever leur tunique, on ne va pas encore assister à une scène de fesses !
-Oh ! Ne soyez pas stressée comme ça Iduna, j’avais moi-même l’habitude de ces échanges avec Pieter et Niklas, plaisanta Runeard alors que je ne savais pas comment comprendre la phrase.
-Merci pour la précision Papa, murmura Agnarr.
-Bon Maman ! ça suffit ! Là c’est MON Père sur le souvenir ! Ce n’est pas pareil ! Que Maman nous le raconte c’est une chose ! Qu’on le voie s’en est une autre ! Oh…Mais…Mais qu’est-ce qu’ils sont en train de faire là ?! Ajouta-t-elle en regardant sans gêne les mouvements qui s’enchaînaient sur le mur de glace.
-L’amour mon Ange de l’Air, répliquai-je dégoûtée.
-Ah…Donc c’est comme ça pour les hommes ! S’écria-t-elle rouge pivoine.
J’acquiesçai alors que mes joues se chauffèrent d’elles-mêmes en voyant la nudité de mon mari.
-Maman ne me dis pas que ça te procure de l’effet quand même ?! Continua-t-elle.
-Eh bien c’est-à-dire que…Commençai-je.
Mais contre toute attente ce fut Elsa qui me sauva en renchérissant à son tour tout à fait à l’aise :
-Oh mais tu sais Maman cette position peut marcher aussi entre un homme et une femme !
-Bien ma petite fille tu as autant de bons goûts au lit que ton Papy Runeard ! S’écria ce dernier.
-Papa tu en as d’autres des comme ça ?! Déclara Agnarr choqué.
Je manquais de m’étouffer de rire alors que mon Ange de l’Air perdit de son souffle à la remarque de sa fille et hurla à nouveau comme une hystérique :
-ELSA ! HANS ! KRISTOFF ! VOUS N’AVEZ PAS A VOIR CA ! PARTEZ ! TOUT DE SUITE !
-Détends-toi, ma Iduna, soufflai-je en lui caressant le dos, visiblement ce genre de pratiques n’est pas anodine à ma grande Piceaerd…Toutes les personnes qui regardent ont eu des enfants…Et je suis plutôt d’accord avec ce qu’a dit Run…
Je ne terminai pas ma phrase que ses yeux me lancèrent des éclairs. J’ajoutai simplement :
-Pardon…Hum…Et puis regarde c’est bientôt fini.
-Non je ne te crois pas…Dit-elle en ayant un haut le cœur alors qu’elle referma ses yeux.
-Bah c’est maintenant si tu veux voir le dénouement Maman ! S’exclama alors Elsa qui n’en perdait pas une miette.
Progressivement les voix rauques de mon mari et mon frère s’arrêtèrent. Nous nous tournâmes immédiatement vers le souvenir et je sortis un cri de stupeur en voyant Elysia qui venait de retirer sa lame ensanglanté du cœur de Pieter.
-Mais…Qu’est…Ce…Que…Tu…As…Fait…Murmura-t-il d’une voix faible.
Il l’observa alors avec un grand sourire et rétorqua :
-J’avais une vieille dette à régler envers la famille Piceaerd.
Il l’embrassa une dernière fois alors que Pieter suffoqua avant de s’écrouler sur le sol les yeux regardant le plafond à jamais. Alors que je devins de plus en plus blême, Elysia nettoya son épée sur les draps de l’auberge et reprit un peu de sang pour dessiner un emblème de soleil…Celui de notre peuple.
-Voilà…Ils comprendront la signature, sourit-il complètement fou.
Il s’enfuit ensuite sans demander son rester.
-Maman ! Ça suffit maintenant ! Cria à nouveau Iduna choquée, je ne supporterai pas d’en voir plus !
-Moi non plus Belle-Maman ! Admit mon Gendre.
-Je comprends, soupirai-je blanche comme un linge, de toute façon nous n’avions pas besoin de plus d’informations.
-Pourrais-tu faire notre vie à présent Anna ? Demanda alors Runeard.
-Croyez-vous que ce soit si important ? Le grondai-je, Honnêtement je ne le pense pas d’autant que dans la vie où nous nous aimions tous les deux vous aviez bien stipulé que vous aviez pactisé en secret avec les Northuldra sans que je le sache…Andréas devait être parmi vous c’est tout.
-Oui…Tu as raison Lady Anna, je te demande pardon, chuchota-t-il.
-Je voudrais juste vérifier une dernière chose pour cette vie-là, repris-je.
-Dans ce cas, je vais rejoindre Papa et Olaf, commenta Iduna en pleurs.
Je l’en empêchai et la pris contre moi avant de lui chanter la Berceuse d’Ahtohallan. Une fois qu’elle fût un peu plus apaisée, je la laissai partir et décidai d’aller jusqu’au bout du souvenir. Comme trente-cinq ans auparavant je vis la Forêt Enchantée se faire exterminer ainsi qu’Amarok, mon petit Yuma…Et même moi. Mais ce que je n’avais pas prévu, c’était qu’Elysia lui-même se ferait assassiner par Andréas d’une piqûre dans l’épaule.
-Bien Mamie…Il était donc fou de A à Z lui aussi ! S’écria Elsa.
-Oui ma grande Piceaerd mais ce n’est pas ce qui m’importait le plus, renchéris-je.
Mes doigts étaient congestionnés mais je voulais vraiment voir la fin. Ainsi, je fus stupéfaite mais pas surprise en découvrant que le décor s’effaça à la fin de la bataille sanglante tout comme les personnes qui se trouvaient dedans.
-Qu’est-ce que cela signifie Belle-Maman ? Demanda Agnarr.
Je souris soulagée et répondit :
-Ça mon Gendre, ça veut dire que comme le souvenir est inventé de toute pièce, les vies qui sont à l’intérieur n’existent pas et de ce fait n’ont pas leurs places dans l’Hellheim, le Niflheim ou l’Helveg.
-Alors Papy Elysia n’a jamais vraiment été « méchant » ? Souleva Hans.
-Non mon petit Piceaerd…Mais il faudra que j’en discute avec ma moi-vivante car cela va un peu changer nos plans, commentai-je.
Je réfléchis quelques secondes aux ingrédients que nous allions devoir ajouter pour notre projet final puis je finis par répliquer :
-Bon allez ! C’est l’heure du ragoût de rennes ! Mon Gendre, vous vous chargez de me ramener ma petite Piceaerd avec un grand sourire ! Et dîtes à Iduna, Elysia et Olaf si vous les croisez que la hutte est de nouveau prête pour mon histoire !
-Ah oui c’est vrai, bredouilla-t-il, j’y vais…Pas de problème Belle-Maman !
Je ne comptais plus le flot de larmes qui avaient coulé depuis que je m’étais éloignée des autres. J’avais beau essayer de penser à autre chose, je revoyais sans cesse ma belle Helga disparaître en nous bravant de son air déterminé de petite jeune fille.
-Et je l’ai perdue…Pour toujours, peinai-je à articuler, mon enfant… Mon bébé…Ma précieuse fille… Si j’avais su avant, qu’elle était là…J’aurais passé tout mon temps avec elle…Pourquoi Mamie ne me l’a pas dit dès le départ… Elle…Elle n’a pensé qu’à elle…
-Oula…J’en entends une qui est en train de dire des bêtises sur sa grand-mère ! S’écria soudain Papa.
Je m’essuyai rapidement les larmes et déclarai d’une voix aigre :
-J’ai dit que je ne voulais voir personne pour le moment.
-Je comprends…Oh tu sais, tu as bien fait de ne pas rester car ce que nous a montré Belle-Maman était assez dur même moi ça m’a déplu vis-à-vis de ton grand-père maternel…Expliqua-t-il.
-Je ne veux pas savoir… Là je souhaite être seule, s’il te plaît Papa, insistai-je.
Loin d’accomplir ma volonté mon père vint s’installer à côté de moi et me prit la main.
-Je n’ai pas toujours été tendre avec Elsa et toi…Et je le regrette… Je suis fier finalement que de ton vivant tu ais réussi à me convaincre de vous avoir stoppé à l’Engel Dod… J’aurais accompli la plus grosse bêtise de ma vie…Je vous aurais perdu toutes les trois…Mes trois petites femmes.
Mon visage dévia vers lui et je fus surprise de voir une larme couler le long de sa joue. Cela stoppa les miennes. Il se pressa la cuisse avant de poursuivre :
-J’ai été très heureux d’avoir une petite fille qui avait autant de cran que sa Maman aussi bref cela fut-il…Et ne le cachons pas qui tirait aussi très bien de sa grand-mère et son arrière-grand-mère.
Je rosis légèrement alors qu’il m’ouvrit ses bras. Je m’y réfugiais avec une impression d’avoir retrouvé mes cinq ans. Mon père m’embrassa les cheveux avec tendresse et continua :
-Je m’excuse pour tout ce que j’ai pu dire ou faire qui eût été odieux de ma part. Je ne souhaitais que votre bonheur à toutes les trois…Malheureusement le roi prenait plus le pas sur le Père…Mais je vous promets que je me rattraperai dans l’Hellheim, déclara-t-il.
-J’ai cru comprendre que ta relation avait été compliqué avec le tien, dis-je d’une voix ironique.
Il me sourit et m’ébouriffa les cheveux avant de soupirer :
-Tu sais…Même si je le voulais, je n’arrive pas à en vouloir à ta grand-mère…Elle a eu un destin tragique autant que mon père finalement…Si ce n’est pire…Je suis totalement fasciné par son histoire et je dois avouer que ça me fait bien rire de pouvoir la taquiner elle et ton grand-père… Oh surtout tu ne leurs répèteras pas hein ?!
Je secouai la tête et répondis toujours avec une pointe de rancœur :
-Je suis comme toi…Je crois que je leur en veux…Même si je sais que ce n’est pas de leur faute ce qui s’est passé avec Olaf…En fait c’est moi qui aie été idiote de leur ramener.
-Ah bon ? Reprit Papa, moi j’aurais plutôt dit que tu ne pouvais pas leur faire un meilleur cadeau et que c’est justement parce que tu les aimais que tu as fait passer leurs besoins avant les tiens…Et puis…Je ne suis toujours pas un expert en comptabilité…En tous cas moins que ta mère mais il me semble que ta grand-mère a gardé une vie en réserve…
Je lui lançai immédiatement un regard plein de lueur d’espoir et mon être se regonfla de joie. Nous nous sourîmes et Papa conclut :
-Bien…J’ai accompli ce que Belle-Maman m’avait demandé, maintenant je pense qu’il est temps de rentrer à la hutte car un ragoût de rennes nous attend ! Et plus important encore son histoire !
-Merci Papa, murmurai-je en l’enlaçant, merci pour tout…Je t’aime.
-Moi aussi ma petite étourdie rousse, moi aussi…Alors vas-tu faire ta tête de mule ou pardonner à ta grand-mère qui est la meilleure Piceaerd du monde ? Demanda-t-il.
Je ris et répondis du tac au tac :
-Je ne pourrai jamais rester fâchée très longtemps avec une femme aussi sage…Mais…A tes yeux, je croyais que c’était Maman la meilleure Piceaerd du monde ? Ajoutai-je.
Papa blanchit et rapprocha son index de sa bouche en disant :
-Chut ! Il ne faut pas lui dire sinon elle va être contrariée.
Nous nous regardâmes et je finis par glousser alors qu’il éclata lui-même de rire. Il m’accorda enfin son bras que je pris sereinement pour retrouver notre famille. Nous arrivâmes à peine à la hutte que je sentis bientôt mes jambes flageoler. Mon père rattrapa mon corps avant que je lévite, indiquant la présence de ma grand-mère vivante parmi nous. Quand je les rouvris j’étais dans le lit de Mamie accompagnée…D’Olaf.
-Du calme Anna…Tiens mange ça ma petite Piceaerd, préconisa-t-elle.
Je repoussai pourtant la nourriture et réclamai ses bras pour déverser mes larmes en voyant que le sacrifice de ma fille n’avait servi à rien.
-Allons…Allons…Tu te trompes complètement ma petite Piceaerd, ton Oncle va très bien ! Dit-elle encore.
-Mais…Pourtant…Il semble…Incons…Pleurai-je.
-Non. Il dort juste, me rassura-t-elle.
Elle me prit fermement la main et me caressa la joue avant de murmurer d’une voix maternelle :
-En réalité ta petite Helga va sauver le royaume d’Arendelle. C’est une véritable héroïne ! S’enthousiasma-t-elle.
-Que veux-tu dire ? Demandai-je étonnée.
-Nous t’attendions avec Elsa pour aller le vérifier, répondit-elle en souriant.
Nous retournâmes donc dans la galerie des souvenirs toutes les trois, unies pour observer les Souvenirs d’Ahtohallan.
Mes bras étaient engourdis à force d’avoir maintenu Olaf jusqu’à la hutte. A mon grand désarroi, il n’avait toujours pas repris connaissance. J’aurais dû me presser, pourtant je sentis bientôt le rouge me monter aux joues en entendant les prénoms de mes aïeuls prononcés avec ferveur à l’autre bout de l’habitation.
-Anna…Il faut y aller pour ton oncle, me réconfortai-je.
Je rehaussai le petit garçon avec difficulté sur mon épaule et m’engouffrai enfin dans la demeure. J’essayai de ne pas prendre en compte les cris qui s’échappaient de la chambre, les grincements de lit qui se répercutaient dans l’antre vide.
-Au moins…Ils se sont réconciliés, réfléchis-je en essayant de prendre du recul pour ne pas être trop dégoûtée.
J’appuyai à nouveau le poids d’Olaf contre ma poitrine et allai donner six petits coups timides contre la porte. Le remue-ménage se stoppa immédiatement alors que Papy Elysia s’écria :
-Ma Anna tu as entendu ?
Je ne perdis pas de temps et tournai la poignée avant qu’ils ne recommencent à faire l’amour. Je ne pouvais m’empêcher de poser les yeux sur mes grands-parents nus qui rougirent d’un seul coup en m’apercevant.
-Whoua ! Quelle souplesse Mamie ! M’exclamai-je en la voyant percher dans une position que je n’avais jamais essayée.
Je tournai la tête pour être dans son sens si bien qu’elle finit par s’écrier :
-Hum…Hum…Tu reviens te venger pour l’autre fois c’est ça ma petite Piceaerd ?!
-Ne m’en veux pas Anna, mais si ta grand-mère vivante n’est pas intégrée dans ton corps, tu n’as aucun intérêt tout de suite pour moi, renchérit Papy qui avait rabattu le draps à la va-vite au-dessus de son bas de corps.
Je retrouvai enfin ma lucidité et oubliant qu’ils étaient en pleine ascension sexuelle, j’allais déposer Olaf sur le lit au milieu d’eux deux. Mes grands-parents pâlirent instantanément en retrouvant leur sérieux.
-Il s’est évanoui d’un coup alors que nous sommes allés voir ma fille, expliquai-je, je…J’ai essayé de lui faire les gestes de chamanisme mais il n’a pas réagi.
Mon aïeule se pencha alors vers lui et lui troua sa tunique pour lui masser le cœur.
-Euh…Mamie, commençai-je.
-Quoi ?! Demanda-t-elle avec hargne.
-Nous sommes morts, répondis-je d’une petite voix.
-Oh…Reprit-elle confuse, oui…C’est vrai.
Elle se recula aussitôt toute gênée avant de passer ses mains dans les boucles blondes du jeune garçon en murmurant :
-Nous allons te sauver mon petit bonhomme de neige…Maman te le promet.
-Tu penses que cela a un rapport avec le fait qu’il soit sorti de l’Hellheilm ma Anna d’amour ? Questionna à son tour Papy en s’approchant d’elle.
Elle secoua la tête et répondit :
-Non sinon Pieter et Runeard seraient dans ce cas-là aussi…Mais il faut que je consulte la vie de ma moi vivante…Je suis sûre que ça a un rapport avec elle.
Elle bondit du lit alors que je fermai légèrement les yeux et étais prête à partir quand Papy l’arrêta encore :
-Euh…Anna…Il vaudrait mieux que nous nous habillons d’abord !
-Oh oui ! Tu as raison mon Elysia…Tu nous attends dehors ma petite Piceaerd ? Nous faisons vite ! S’exclama-t-elle.
Je repris Olaf toujours inconscient malgré les courbatures et le maintins contre ma poitrine le temps que Papy et Mamie arrivent. Les autres membres de la hutte choisirent ce moment pour revenir.
-Lady Anna tout va bien ? S’inquiéta mon grand-père paternel.
-Non, Papy, moi c’est juste Anna… Nous devons nous rendre dans la Galerie des Souvenirs car Olaf est inconscient, expliquai-je.
-Tu veux qu’on vous accompagne ou il ne faut pas être trop nombreux ? Demanda à son tour Kristoff qui me regardait d’un air compatissant.
Sans attendre ma réponse, il me débarrassa du poids du corps de l’enfant et le prit avec une facilité que je lui enviais pour le caler contre son épaule.
-Hum…Anna puisqu’on passe par-là, tu pourrais nous ouvrir le passage de l’Hellheilm pour que je puisse dire bonjour à notre petite Helga et qu’Elsa fasse de même avec ses enfants ? Questionna à son tour timidement Hans.
-Elle va le faire mon petit Piceaerd, intervint alors Mamie qui venait d’arriver encore bien débraillée, mais avant tout il faut qu’on règle le problème de mon fils !
Il acquiesça alors que nous retournâmes dans la Galerie des Souvenirs. Mon aïeule se dirigea automatiquement vers la vie des Secrets d’Ahtohallan et commença à l’animer toujours avec anxiété.
-Ça fait un moment que je n’étais pas revenu, confia Papy pour essayer de cacher son stress, puisque maintenant vous pouvez directement vous parler entre double Anna…
-Et toi nous embrasser à pleine bouche ! Renchérit Mamie tout en nous faisant un clin d’œil.
Je rougis en même temps que lui alors qu’elle continua son mouvement rotatif.
-Voilà…Vous voyez ! Ça par exemple elle me l’a déjà expliqué…C’était quand j’avais appris qu’Andréas était le meurtrier de notre petit bonhomme de neige…Ah et là, c’est quand Elsa et elle se sont aperçues qu’Andréas avait fauté avec la duchesse de Funningur et qu’elle était enceinte de lui.
-Le mélange le plus diabolique du monde ! M’exclamai-je.
-Je n’aurais pas mieux dit ma chère grande nièce, renchérit grand tonton.
-Chut tous les deux ! Intervint Papy Elysia, je crois qu’Anna vient de trouver.
Ainsi, nous croisâmes le regard froid de mon aïeule qui réclamait le silence avant de poursuivre. Nous fûmes de suite attentifs et scrutâmes ensemble le bout de souvenir qui nous paralysa d’effroi car s’accordant à tout ce que nous avions pu penser, ce fut Andréas qui s’amusait à faire du mal au bonhomme de neige des Secrets d’Ahtohallan qui était coincé dans les cachots d’Arendelle mais à notre grande stupéfaction il n’était pas seul…
-Grand Pabby…Pâlit Kristoff, mon propre père adoptif…Est aussi un tueur !
-Décidément, je ne vous connais pas monsieur Bjorgman, dit encore mon grand-oncle, mais je peux vous dire que vous n’avez vraiment pas été chanceux niveau paternité !
-Je n’aurais pas dit mieux Pieter ! Dit Papa.
-Moustache Junior on en parle de votre rôle de pantin dans toute cette histoire des secrets d’Ahtohallan ? Le sauva Papy.
-Non ça ira Mouton Hihi, se renfrogna-t-il.
-Tu savais qu’Andréas et Grand Pabby se connaissaient ? Demandai-je à l’adresse de mon beau montagnard.
-Bien sûr que non ! Répondit-il frustré.
-Et toi Papy Elysia…Tu savais qu’Andréas s’était pris une violente correction par ta mère ?! Ajoutai-je.
-Je…Je ne m’en rappelle absolument pas…Cela remonte à il y a si longtemps…Mais visiblement c’était pendant la période où Yélana était chez moi en tant que fiancée officielle, précisa-t-il.
-Oui enfin cela ne nous dit pas pourquoi mon frère est dans cet état ! Déclara Maman elle aussi stressée.
-Patience mon Ange de l’Air, murmura Mamie tout en nous encourageant à encore regarder le souvenir.
Nous serrâmes nos mains pour montrer que nous étions tous dans le soutien alors que les images se remirent à bouger. Nous n’eûmes pas le temps de comprendre l’enchainement des mouvements que déjà, le troll doyen se rua dans le cachot où le pauvre bonhomme de neige était prisonnier qu’il s’empressa d’ouvrir.
-Oh Grand Pab…Commença la créature des neiges.
Il retrouva le sourire et lui ouvrit ses bras. Mais Grand Pabby n’avait plus rien de sympathique. Le temps que nous comprenions ce qui se passe, il décrocha une fiole jaune de son collier et la renversa sans hésitation sur le bonhomme de neige.
-NON ! Hurla Kristoff en tapant contre le mur de glace, NON IL N’A PAS PU !
Mais si…C’était bien le troll qui avait agi ainsi et ce n’était même pas sous l’ordre d’Andréas. Néanmoins à voir la tête de ce dernier, il sembla plus que satisfait de cette action. Quelques secondes plus tard, il ne resta bientôt qu’une énorme flaque d’eau trempée sur les pavés crasseux du cachot alors que nous pouvions encore distingués la carotte, les branches qui servaient de bras et de cheveux à la créature ainsi que les trois morceaux de charbon. Le vieux troll retrouva le sourire alors que je ne pouvais m’empêcher d’avoir un haut le cœur. Le monstre de pierre s’empressa de rassembler et ficeler les vestiges du feu bonhomme de neige.
Mamie choisit ce moment pour arrêter le souvenir. Elle se tourna vers nous plus pâle que jamais.
-Et maintenant ? Demanda Papy Elysia.
-Mamie…Est-ce que tu crois que c’est dès l’instant où ma création est morte qu’Olaf s’est senti mal ? Questionna Elsa légèrement perplexe, enfin ce n’est pas vraiment ma création mais…Tu as compris.
-Sans doute ma grande Piceaerd…Mais je n’ai aucune idée sur ce que nous allons pouvoir faire pour qu’il rouvre les yeux, murmura-t-elle alors que des larmes jaillissaient.
Mon grand-père maternel la prit contre elle et l’embrassa alors que Papy Runeard déclara :
-Oh Lady Anna ! Je ferai n’importe quoi pour te rendre ton beau sourire.
-Pas la peine…Vous voyez bien que je m’en charge ! Reprit Papy Elysia.
-Oh je vous en prie ce n’est pas le moment de faire un concours de brindilles ! Renchérit Papa, vous voyez bien que Belle-Maman ne va pas bien !
-Bien d’accord avec toi Agnarr ! Dit Maman en levant les yeux au ciel.
-Mais que voulez-vous faire dans ce cas ?! Comment peut-on ressusciter Olaf…Enfin si tentait qu’il puisse ressusciter puisque de toute façon nous sommes tous morts…Soulevai-je.
Mamie nous lança alors un regard déterminé. Elle s’essuya les yeux, renifla une dernière fois et prit une grande aspiration avant de dire d’une voix tremblotante :
-Je ne vois qu’une solution…Il va nous falloir renvoyer notre petit bonhomme de neige dans l’Hellheilm.
-Tu en es sûre Mamie ? Demanda Elsa, peut être que moi je pourrais essayer quelque chose avec mon pouvoir de glace, nous pourrions nous connecter, après tout, nous avions le même.
-Non ma grande Piceaerd, je pense que cela sera inutile…Mais c’est gentil de proposer, articula-t-elle difficilement.
Mon aïeule se tourna ensuite vers moi et insista :
-Anna, tu veux bien ouvrir le passage s’il te plaît…Ta sœur et ton ancien mari te l’ont demandé tout à l’heure, tu peux le faire à présent.
Je déglutis violemment pour ne pas montrer que j’avais les larmes qui me montaient aussi aux yeux. J’avais envie de pleurer de rage à cause de l’échec de ma surprise. Il aurait mieux valu que je ne fasse jamais de fausse joie à Mamie, culpabilisai-je.
Nous ressortîmes de la Galerie des Souvenirs complètement sonnés. Pourtant je retrouvais bientôt ma concentration et ouvris facilement les portes de l’Hellheilm. Helga pointa alors le bout de son nez et montra Hans du doigt tout en disant d’une tout petite voix :
-Papa.
Mon ancien amant s’avança et elle lui sauta dans les bras pour lui faire un câlin.
-Bonjour princesse, murmura-t-il en l’embrassant.
Elsa se chargea de faire de même avec ses petits. Ma grand-mère les regarda avec un air nostalgique et envieux.
-Tant de beaux arrières-petits-Piceaerd ! S’écria-t-elle.
Ils la regardèrent tous étonnés alors que mes arrière-grands-parents apparurent à leur tour.
-Allez tout le monde on se calme ! On se calme et on fait attention de ne pas franchir la ligne de l’Helveg ! Olaf appelle les enfants de Kristoff ! Helga, toi aussi tu remontes tout de suite ! S’exclama Mémé Iduna.
La petite se raccrocha alors à Hans avant de finalement me tendre les bras. Je la réceptionnai alors que Maman les yeux embués de larmes, chuchota :
-Papy Olaf…Mamie Iduna…Je vous retrouve…Enfin…
-Bonjour ma petite fille, j’espère que tu es plus sage avec ta mère que tu ne l’étais plus jeune, lui dit Pépé en lui faisant un clin d’œil.
Elle se tourna vers Mamie pour obtenir un jugement mais cette dernière l’ignora et poussa grand tonton Pieter devant elle.
-Euh…Petite sœur…Nous devrions nous occuper de ranimer ton fils d’abord, murmura-t-il mal à l’aise.
-Tu as déjà vu Maman, souffla-t-elle pour l’encourager.
Elle secoua la tête et le retint par le bras pour ne pas qu’il s’échappe. Son regard croisa bientôt celui de Pépé et les deux se figèrent avant de déclamer en même temps :
-Pieter…
-Papa…
Voyant qu’un nouveau silence était en train de s’installer, mon Grand-Oncle retrouva son courage et continua :
-Je…Je tenais à m’excuser pour ne pas être revenu de mon vivant au cours de toutes ces années…Mais Maman et toi aviez une telle rancœur des Arendelliens- sauf votre respect Roi Runeard- Et puis vous aviez Andréas ! Maman n’arrêtait pas de dire que c’était la relève masculine des Piceaerd et…
-…Je comprends mon fils ! Le coupa Pépé, vous vous êtes retrouvés et réconciliés avec ta sœur c’est le principal.
Mon Grand-Oncle acquiesça puis se détachant de nous tous sans pour autant arrêter de nous fixer, il déclara :
-Mais Anna n’a plus besoin de moi pour la protéger…Elle a sa propre famille dont je fais brièvement parti à présent…Je…Je suis ravi de vous avoir tous rencontrés, d’avoir fait un petit bout de chemin auprès de vous tous…Mais mon esprit est en paix…La coupole à l’homme que j’aime est allumée, Andréas va bientôt payer pour ses crimes…
-Attends mon fils…Tu as finalement trouvé l’amour aussi et étais heureux ?! Demanda Pépé qui afficha un large sourire.
-Oui Papa…J’aurais tellement aimé vous en parler avec Maman de mon Vivant…Avec quelqu’un d’Arendelle, un général qui se nommait Niklas Olson et qui faisait partie du bataillon du roi Runeard, dit-il avec niaiseries.
Il dévisagea longuement mon autre Grand-Père du regard et alla lui prendre la main en continuant :
-Elysia…N’oublie jamais d’aimer ma petite sœur…Même si je n’ai aucun doute là-dessus !
-Je te le promets Pieter, reprit-il en l’enlaçant fortement.
Une fois l’étreinte passée, Grand-Tonton se tourna à nouveau vers mon Pépé Olaf et souffla un bon coup avant de répliquer d’une voix fière :
-Ainsi Papa…J’ai commencé à mélanger nos deux peuples, et ma nièce chérie s’est chargée de prendre la relève en épousant le prince…Enfin le roi Agnarr d’Arendelle.
Mon Arrière-Grand-Père lança alors des yeux doux à Maman et Papa et finit par s’incliner humblement avant de dicter d’une voix sage :
-Soit…Même si nous ne sommes pas toujours entendu avec Arendelle il faut se dire…Qu’un ennemi commun rassemble même les pires ennemis mon fils…Et nous savons tous ici de qui il s’agit !
-Exactement ! Andréas ne perd rien pour attendre ! C’est un traitre ! Un manipulateur et nous nous sommes tous faits bernés ! Mais rien que le fait qu’il soit démasqué me soulage intérieurement, reprit-il.
-Qu’essayes-tu de dire Pieter ? Demanda Mamie qui pâlit aussitôt.
-Que je suis prêt à m’élever dans l’Helheim avec Papa, Iduna et les autres, murmura-t-il.
-Tu ne veux pas embarquer Moustache Sénior avec toi ? Questionna Papy Elysia pour plaisanter.
Mais personne ne rit à sa remarque. Le visage de ma grand-mère était en train de se décomposer. Elle s’accrocha à son grand frère semblant avoir retrouvé son jeune âge. Il l’enlaça pendant longtemps puis il prit le temps de tous nous saluer.
-Tu ne le regretteras pas mon fils, mon seul et unique fils ! Renchérit Pépé, je suis tellement fier de toi !
-Merci Papa, conclut-il ému.
Puis Mémé Iduna ajouta :
-Helga petite puce, remonte toi aussi à présent.
Ma fille se tortilla dans mes bras pour lui dire non avant de pointer un doigt vers le corps toujours inanimé d’Olaf.
-Cousin…Malade ?! Me demanda-t-elle.
-Oui il doit retourner dans l’Hellheim ma princesse, renchérit Hans.
-Kristoff donnez-le-moi je vous prie, déclara à nouveau Grand-Tonton Pieter.
Il réceptionna le petit corps endormi et ils s’élevèrent légèrement dans les airs jusqu’à atteindre la surface blanche et pure. Mon Grand-Oncle fut encore plus rayonnant alors qu’une auréole se refléta aussi tout autour d’Olaf. Nous poussâmes tous un cri de joie en le voyant s’agiter d’un coup. Il finit par battre des cils et écarquilla enfin des yeux étonnés avant de se relever et de chuchoter :
-Qu’est-ce qui s’est passé Maman ?! Maman ?! Pourquoi tu es en bas ?!
-Peut-être qu’il peut revenir à présent Mamie ?! Dis-je d’une voix persuadée.
-Cela ne coûte rien d’essayer mon amour ! Insista Papy Elysia qui était tout aussi meurtris qu’elle à la perte de son fils.
Ma grand-mère hocha la tête et s’avança en tendant les bras.
-A trois tu sautes mon petit bonhomme de neige ! Lui indiqua-t-elle, un…Deux…Trois !
Le petit garçon ne perdit pas de temps et se rua dans le vide. Hélas ! Il quitta à peine l’Helheim que ses yeux se fermèrent à nouveau. Mamie réceptionna uniquement son corps lourd alors que ses bras atteignirent presque le sol. Elle et Papy le secouèrent lui tapotèrent gentiment les joues. Mais il n’y avait rien à faire.
Mon aïeule maternelle renifla et murmura d’une voix neutre :
-C’est peine perdue… Je préfère qu’il vive mais qu’il soit loin de nous plutôt que de l’avoir inconscient à nos côtés.
Papy Elysia lui prit fermement la main et murmura :
-Nous surmonterons cela ensemble cette fois.
Elle hocha la tête et lui embrassa sa paume. Puis mon grand-père maternel se chargea de soulever le corps avant de le retendre à Grand-Tonton qui le déposa avant de disparaître dans un autre endroit de l’Hellheim sans doute avec l’autre Kristoff et les autres enfants.
Quand Olaf s’éveilla à nouveau, il comprit où il était et il demanda d’une voix paniquée :
-Ça ne marche pas Maman ?
Très dignement, elle secoua la tête et déclara tristement :
-Tu vas être bien sage avec Tonton Pieter, Papy Olaf et Mamie Iduna d’accord ? Comme avant!
Le jeune garçon se mit aussitôt à pleurer ce qui nous déchira le cœur. Petite Helga apeurée par les bruits releva aussitôt sa tête de ma poitrine et le regarda étonnée. Elle m’embrassa ensuite tendrement puis m’enlaça tout en me caressant de ses petites mains. Je lui en pris une et la lui caressai.
-Qu’est-ce qu’il y a ma chérie ? Tu en as marre de rester dans les bras de Maman ? Demandai-je.
Elle secoua la tête et se raccrocha à moi en me soufflant un « Je t’aime ». Puis elle pointa son doigt en direction de l’Hellheim.
-Quoi ? Tu veux y retourner aussi ? Renchéris-je voulant pourtant la garder le plus longtemps possible auprès de moi.
Elle hocha la tête.
-Consoler…Cousin, articula-t-elle.
-Tu as raison ma merveilleuse princesse ! Renchérit Hans.
Elle lui fit également un câlin et un bisou et lui souffla un « Je t’aime » avant de remonter. Puis elle prit fermement la main de mon Oncle qui pleurait toujours et dit encore :
-Pas peur Cousin Olaf…Helga…Là.
Les larmes de mon oncle se stoppèrent et il réussit à lui faire un faible sourire. Puis son regard se posa à nouveau sur Papy Elysia et Mamie Anna et il se remit à pleurer.
-Nous devrions peut-être partir ? Suggérai-je car cela me broyait l’estomac.
J’étais alors sur le point de refermer l’antre du paradis lorsque Mémé Iduna s’écria auprès de ma Grand-Mère :
-Attends Anna ! Je…Je connais un moyen pour que tu puisses récupérer votre fils !
-Non Iduna ce n’est pas prudent, le gronda Pépé, cela ne te ressemble pas !
Nous ouvrîmes immédiatement des yeux gros comme des calots alors que mes grands-parents maternels retrouvèrent le sourire.
-Ne nous faites pas languir davantage ! Moi je ne souhaite qu’une chose c’est que Lady Anna soit heureuse ! S’exclama Papy Runeard.
Les yeux de Mémé allèrent du souverain d’Arendelle à Mamie et elle les regarda bizarrement avant d’expliquer :
-Il faut qu’Olaf récupère une âme pure, une âme qui n’a pas eu le temps de faire de mauvaises choses aux cours de sa vie…Une âme qui n’a pas ou peu vécu.
Je me glaçai d’horreur en comprenant le sens de ses paroles et je ne fus pas la seule puisque la remarque jeta un froid auprès de notre assemblée.
-Tu essayes de nous dire qu’un enfant devrait se sacrifier, c’est bien cela Maman ? Questionna à son tour Papy.
Elle hocha la tête et répliqua :
-C’est le plus fiable oui.
Mes grands-parents perdirent immédiatement le sourire. Ils se consultèrent du regard et répliquèrent ensemble :
-C’est hors de question !
Contre toute attente notre fille leva bientôt la main attendant qu’on l’interroge tandis que de l’autre elle maintenait toujours mon oncle. Mémé Iduna repéra bientôt son signe et demanda :
-Oui Helga ? Qu’est-ce qu’il y a encore ma petite puce ?
-Moi…Veux plus cousin triste…Moi…Veux bien…Cousin content…dit-elle.
Mon arrière-grand-mère fit aussitôt d’énormes yeux et bafouilla :
-Quoi ?! Euh…Toi Helga tu voudrais donner ton âme à Olaf ?!
Elle hocha sa minuscule tête alors que j’avais envie d’hurler un non catégorique. Ma poitrine se bloqua immédiatement et je me forçai à ne regarder personne pour ne pas pleurer.
-Je t’avais dit que c’était une bêtise de sortir ça Iduna ! La gronda Pépé.
-Je ne pouvais pas prévoir que ce serait un des membres de notre famille qui se porterait volontaire ! Réfuta-t-elle, mais bien sûr que non, nous n’allons pas t’imposer ça petite chérie même si tu es très gentille d’y avoir pensé !
-Bien…Donc l’affaire est réglée ! Souleva Mamie qui se sentait mal.
Elle me fixa et ordonna :
-Referme le passage à présent Anna.
J’acquiesçai mais ma fille agita ses bras et cria en colère :
-Non ! Maman…Si Maman fait ça…Maman pas gentille ! Helga veut cousin content et Elsa ne reviendra pas sur sa décision !
Je sentis alors la main d’Hans se poser sur mon épaule et n’osais pas le regarder alors qu’il murmura à l’adresse de notre fille :
-Accorde une minute à Papa et Maman ma princesse.
Elle hocha la tête. Pépé partit avec elle et Olaf alors que Mémé resta pour attendre la sentence. J’attendis que la famille de notre côté s’éloigne exceptés mes grands-parents maternels avant de murmurer :
-On ne peut pas la laisser faire ça Hans…Notre fille…Notre bébé…Nous ne pouvons pas la laisser se sacrifier, je t’en prie…Raisonne-là.
-Oh je ne pourrai pas, dit-il avec un petit rire jaune, si elle tire de toi, j’aurais beau lui dire, elle risque d’être aussi têtue qu’une mule.
-Mais…Nous l’avions enfin trouvé…Tu étais enfin Papa…Moi Maman…Et…Commençai-je.
-…Et tu le seras toujours même lorsqu’elle ne sera plus là, tout comme moi je serai toujours Papa, me coupa-t-il, Anna…Nous avons la chance d’avoir eu une fille qui a le cœur gros de compassion comme sa Mère, nous pouvons en être fiers.
-Mais je ne veux pas la perdre, murmurai-je la gorge nouée, je…J’avais enfin l’impression d’être utile pour quelqu’un…De trouver un sens à ma mort.
-Je comprends…Moi aussi…Mais pense à Papy et Mamie…Ils ont eu leur lot de malheurs, insista-t-il.
-Oh non mon petit Piceaerd, ne nous mêle pas à ça ! Ne soyez pas altruistes ! C’est à votre famille qu’il faut penser ! Intervint ma grand-mère.
Mais Hans avait raison. La surprise était de moi au départ. J’avais fait une promesse. Il m’était impossible maintenant de retirer ce bonheur familial à mes grands-parents.
Je respirai un grand coup pour ne pas laisser mes yeux s’envahirent de larmes et me raclai fort la gorge avant de dire à Mémé Iduna :
-Tu… peux… leur dire… qu’ils reviennent.
Elle soupira car elle avait compris et les appela. Ils apparurent quelques secondes plus tard et Helga nous observa alors que nous lui fîmes un petit hochement de tête pour dire que nous étions consentants. Elle dit d’une voix douce :
-Merci Maman…Merci Papa…Helga vous aime.
Puis elle embrassa mon oncle et rétorqua :
-Cousin Olaf, plus triste…Cousin Olaf avec son Papa et sa Maman.
Elle se tourna ensuite vers Mémé et reprit :
-Helga prête…Helga tout à fait prête !
Je me serrai contre mon ancien mari sentant que j’étais sur le point de m’évanouir. J’évitai de regarder Mamie et Papy. Notre fille nous fit un dernier petit signe avant que la chamane des Terres Gelées lui ordonne :
-Ferme les yeux et pose tes mains sur le front d’Olaf.
La petite s’exécuta. Elle pressa ses paumes potelées et disparut progressivement tout en nous regardant avec un grand sourire qui s’éteignit en même temps qu’elle. Je lâchai enfin mes larmes alors que mon oncle sauta à nouveau hors de l’Hellheim. Il demeura conscient à la plus grande joie de mes grands-parents maternels et courut nous sauter dans les bras d’Hans et moi-même. J’encaissai son étreinte sans lui rendre.
Puis il sautilla de partout tout heureux et cria :
-Je suis revenu Papa et Maman vous avez vu ! Je suis trop content de vous revoir ! Grande sœur ! Nièce Elsa ! Faux tonton Andréas ! Neveu Hans ! Même toi Agnarr le Moche et ton Papa !
Il s’approcha à nouveau de moi et déclara :
-Mais c’est toi que je suis le plus content de voir fausse Maman Anna.
Il voulut m’enlacer mais ce fut plus fort que moi. Je le repoussai cette fois auprès de mes grands-parents.
-Je…J’ai…J’ai besoin d’être seule, articulai-je tant bien que mal.
Je m’éloignai d’un pas vif un goût encore amer dans la bouche et cette conviction que le bonheur n’était qu’illusoire.
****
Je regardais ma petite Piceaerd partir et j’eus immédiatement des remords.
-Je devrais peut-être y aller, déclara bientôt Elsa.
-Non ma grande Piceaerd, là pour l’instant, elle ne veut pas être dérangée et je la comprends, renchéris-je.
Olaf me regarda alors avec des yeux tristes et murmura :
-Fausse Anna elle ne m’aime plus ?
Elysia me lança un regard puis le prit contre lui et répondit :
-Si. Mon Petit Bonhomme de Neige…Mais elle est triste parce qu’Helga est partie pour que tu puisses revenir avec nous.
-Je ne m’en souviens pas Papa…Déclara-t-il sincèrement.
Il regarda l’horizon avec des yeux tristes et n’osa plus rien dire.
-Souhaiterais-tu que je m’en charge Lady Anna ? Demanda à nouveau Runeard.
-Je serai plus apte à mon avis, renchérit mon Ange de l’Air.
-Non ! S’écria soudain Agnarr en se détachant.
-Quoi non mon Gendre ? Répétai-je.
-Je me chargerai de lui parler tout à l’heure, dit-il d’une voix ferme. U
-Toi, Agnarr ? S’étonna Iduna.
-Oui… J’ai des excuses à présenter, confessa-t-il…Comme je les ai dites à Elsa.
Ma grande Piceaerd lui lança un regard de compréhension mais ne répondit rien.
-Dans ce cas puisque le problème est réglé Lady Anna et que ma petite fille en a pour un petit moment avant de finir de bouder, pourrait-on revenir sur un sujet plus intéressant ? Reprit Runeard avec maladresse.
-Excusez-là d’être triste d’avoir perdu sa fille, grinça Hans.
-Certes ! Certes ! Vous avez raison jeune homme ! Admit-il.
-Que désirez-vous savoir de plus que ce j’ai déjà dit mon ami ? Demandai-je, sachez que je ne continuerai pas l’histoire sans qu’Anna revienne.
-Oh mais je ne suis pas curieux de connaître la suite de ton récit, dit-il, enfin…Si un peu quand même…Mais j’aimerais bien savoir comment Sir Elysia est passé du côté obscur dans tes autres vies !
-Avoue que c’est plutôt pour avoir encore un aperçu de vous deux dans votre autre vie que tu demandes ça ! Le railla mon Gendre.
-Moi…Oh…Euh…Non…Bafouilla-t-il, mais si je peux en avoir des images ça sera toujours un plus !
-Moi si vous remontrez Papa méchant je préfère être ailleurs ! Déclara Olaf.
-Et moi donc ! Renchérit Elysia consterné, tu ne vas quand même pas appliquer sa volonté Anna ?!
-Eh bien…Plus que le fait de te voir en monstre mon amour, je veux voir comment tu t’es débrouillé avec Andréas…Ne te vexe pas s’il te plaît, murmurai-je.
Je lui caressai la joue alors que ses mains me touchèrent lentement mon bras pour finir vers mon ventre et mes seins.
-Hum…Hum…Si on vous dérange vous le dîtes hein ! Déclara Iduna gêné alors que tous les autres avaient détourné le regard.
Elysia se racla la gorge avant de dire :
-Oui…Pardon…Bon je vais emmener Olaf faire un tour le temps que tu vérifies ça…A tout à l’heure…Je t’aime.
-Moi aussi monsieur Piceaerd.
Il me rapprocha immédiatement de lui et m’offrit un langoureux baiser à en faire pâlir le souverain d’Arendelle. Mes joues s’enflammèrent alors que je prolongeais l’étreinte.
-En fait Papa et Maman si tu les laisses tous les deux ils font que des cochonneries tout le temps ! Maugréa Olaf en lui tirant bientôt sur la manche.
-Oh tu n’imagines mêmes pas petit frère…Rit Iduna, Papa et Maman adore faire des voyages astraux !
-Bah heureusement que Papa était mort en fait parce que j’aurais trouvé ça dégoûtant tout le temps de les voir collés l’un à l’autre ! Renchérit-il le plus naturellement possible.
Il réussit à détacher Elysia et le poussa en criant :
-Allez Papa ! Viens maintenant ! Tu feras des bébés avec Maman après ! Ne le fais pas exprès!
Ils m’envoyèrent un baiser et partirent enfin. Je me tournai aussitôt vers le reste du groupe et déclarai :
-A nous jeunes gens !
Nous retournâmes dans la Galerie des Souvenirs et je dénichai bientôt la première vie que j’avais créé. Je me rendis au moment où j’avais présenté la coupole de mon mari et celle de Yélana. Revoir cela me fit un choc même si j’avais appris à me détacher de mes sentiments et faire la part des choses depuis.
-Non…Tu n’as pas pu…Tu as tout gâché ! Cria le souvenir d’Elysia alors que je pouvais voir des larmes déjà perler dans ses yeux.
-Ce…C’était le seul moyen pour que tu comprennes que mon destin est avec Amarok…Je sais que les coupoles n’ont pas d’importance pour toi mais elles en ont pour Yélana…S’il…S’il te plaît ne me regarde pas comme ça, murmurai-je, adieu Elysia.
Je laissai mon doigt appuyé sur lui alors que mon homologue s’enfuit en pleurs. Mon mari serra bientôt les poings alors que des larmes de rage coulaient le long de ses joues.
-Tu me le paieras Anna Piceaerd, je jure ici et maintenant, je me chargerai de te ruiner ta vie et celle de tous ceux que tu aimes ! Cria-t-il.
Le décor se flouta ensuite jusqu’à ce qu’Elysia apparaisse de nouveau dans la hutte où se trouvait ma Belle-Mère bien vivante.
-Elle est si belle Maman…Et elle a dit que je n’étais pas bien pour elle…Elle a allumé nos deux coupoles à Yélana et moi…Nous ne pourrons jamais être ensemble…Alors que moi…Moi je l’aime d’un amour qu’elle n’imagine même pas ! Explosa-t-il alors qu’elle lui passa un tissu pour qu’il s’essuie le visage.
-Allons, allons mon fils, tu as tout de même une très jolie fiancée, et tu le savais depuis le départ qu’Anna était promise à Amarok, le consola-t-elle.
-Je m’en moque Maman ! Notre amour était pur ! Je…Je ne peux pas rester sans elle…Je vais aller la retrouver ! Cracha-t-il déterminé.
Il balança immédiatement les coupoles que je lui avais faite au sol et étais prêt à sortir de la maison mais ma Belle-mère le stoppa.
-Non ! Elysia ! Ça ne marche pas comme ça ! Anna a pris une sage décision tout comme sa Mère avait dû y être confrontée bien avant vos naissance ! C’est trop tard ! Va plutôt rejoindre ta femme, ta vraie ! Elle doit être en train de finir sa tournée dans la zone ouest, préconisa-t-elle.
Il poussa un profond soupir de désarroi avant de répondre :
-Bien…Tu as raison.
Il sortit de la maison et n’eut pas le temps de faire plus de dix pas avant d’apercevoir …Andréas en train de discuter avec Grand Pabby. Le troll regardait le petit garçon d’un air moqueur et ne cessait de lui dire :
-C’est pourtant le pouvoir que je t’ai donné, mais tu es trop faible pour l’utiliser ! Allez petit garnement ! Garde donc ce sac, en souvenir de ta faiblesse, et va donc retourner dans ton village…Une correction sans doute t’attend ! C’est peut-être le seul courage que tu auras de ta vie…
Alors que nous vîmes à la tête d’Elysia qu’il était en train de cogiter, le troll fit une pirouette et roula pour marquer son départ. Mon mari s’approcha alors d’Andréas et le secoua légèrement pour l’interpeller.
-Non mais ça ne va pas espèce de monsieur je sais tout ! Toi, ta mère et ta femme vous êtes que des vauriens ! Cracha le petit garçon avec virulence.
-Tu veux te venger de nous et tu vas nous tirer dessus avec ce truc ?! Tout ça pour une gifle amplement méritée ! Rétorqua-t-il avec aplomb.
Le visage du petit garçon démasqué vira au rouge et il rangea rapidement son outil destructeur avant d’hausser les épaules.
-Je ne sais pas…J’ai envie de me venger mais je ne sais pas si j’aurais le cran de faire du mal, dit-il simplement.
-Et si moi je te disais que je suis prêt à faire les deux ? Renchérit Elysia avec un petit sourire sadique.
Andréas le dévisagea alors bizarrement et reprit avec une tête moqueuse :
-Quoi ? Vous ? Ne me dîtes pas que vous courrez toujours après l’autre peste rousse de la Forêt Enchantée et qu’elle vous a brisé le cœur !
Elysia redevint immédiatement colérique et cria :
-Je t’interdis de la traiter de peste ! C’est un ange…Même après ce qu’elle a osé faire…
-Oui…Donc vous êtes faible vous ne lui ferez rien non plus, déclara le garçon.
Mon mari hésita mais finit par rétorquer :
-Ce n’est pas un morveux dans ton genre qui va m’apprendre la vie…Ceci dit tu as raison…Même si je l’aime, je veux lui faire payer son indulgence !*
Andréas retrouva aussitôt le sourire et en profita pour demander :
-Avons-nous un pacte monsieur Elysia Sappos ?
-Tout dépend de ce qu’on met dedans ! Soupira-t-il.
-Assemblons nos forces et tuons tous ceux qui nous ont fait du mal pour qu’à la fin nous soyons tous les deux maîtres des esprits ! Qu’est-ce que tu en dis ?
-Tuer carrément ? C’est peut-être un peu fort non ? Ne vaut-il mieux pas faire durer la vengeance de façon plus longue et douloureuse ? Renchérit mon mari légèrement troublé.
Andréas le dévisagea à nouveau et finit par rire avant de reprendre :
-Je savais que j’avais affaire à une femmelette ! Dès qu’il faut passer à l’action il n’y a plus que ton côté féminin qui ressort Elysiette Sappos !
Je crus qu’il allait le gifler mais à la place ils s’observèrent longuement et le jeune adulte finit par répondre :
-C’est d’accord Andréas… Tu te chargeras de me transmettre tes mélanges douteux et je tuerai…Mais attention ! Ne crois pas que tout va se faire en une seule journée d’accord ?
-Ça, à la limite je m’en fiche…C’est plutôt ce que j’y gagne en échange qui m’intéresse, admit-il.
-Désires-tu quelque chose en particulier ? Souleva-t-il bientôt.
-Une seule chose me ferait vraiment plaisir c’est le contrôle des esprits comme je viens de te le dire…Mais bon… J’ai bien compris que ta mère n’était pas prête à être coopérative là-dessus…Maugréa-t-il.
-…Moi non plus pour la simple et bonne raison que ce n’est pas possible…Que voudrais-tu dans le domaine du réalisable ? Insista-t-il.
-Devenir le futur chef de la Forêt Enchantée…Et si je ne me trompe pas cela aura un lien avec l’autre morveuse que tu n’as pas su conquérir ! S’exclama-t-il.
Elysia serra les dents avant de répondre :
-C’est exact…J’accepte ta redevance.
-Et moi ta patience, conclut-il.
Ils se serrèrent la main et Elysia s’en alla ensuite rejoindre Yélana. Sans aucune gêne, elle lui plaqua un fougueux baiser sur la bouche et demanda :
-Mon merveilleux fiancé est venu en personne me chercher pour le souper ?
-C’est exactement ça, répondit-il d’une voix sarcastique, en as-tu pour longtemps ?
Elle observa l’autre guérisseuse qui lui donna son accord pour partir. Mon mari la prit alors par la main et l’emmena dans un coin plus intime des Terres Gelées au bord même de la plaque de glace qui était entourée de la Mer Sombre.
-Que penses-tu du paysage ? C’est beau n’est-ce pas ? Intima-t-il en rapprochant sa taille de la sienne.
Yélana contempla les vagues d’eau avec des yeux d’émerveillements…Et de nostalgie.
-Ça l’est en effet, répondit-elle…Mais tu sais…Mon Père me manque…Peut-être pourrait-il venir vivre avec nous qu’en penses-tu ?
-Tout ce que tu désireras, je te le donnerai ma tendre femme, déclara-t-il alors que je m’empourprai de jalousie.
-C’est vrai Elysia ? Questionna-t-elle pleine d’espoir.
Il hocha la tête. Elle se rua alors sur lui et lui sauta au cou. Il la fit tourner plusieurs fois avant de la déshabiller en l’embrassant de partout.
-Fermez tous les yeux ! Ordonnai-je alors aux autres en voyant qu’Elysia enlevait ses vêtements également.
Alors que j’avais de plus en plus envie d’étrangler l’un et l’autre à cause de ma nature jalouse, mon mari s’engouffra dans Yélana et lui fit l’amour avec violence. Je serrais les poings indiquant toujours à la famille de ne pas ouvrir les yeux. Quelques minutes plus tard il se termina en elle alors qu’elle s’accrocha désespérément à son cou.
-Elysia Sappos je t’aime ! S’écria-t-elle.
Il ne lui répondit rien se contentant de réajuster ses vêtements.
-Vous pouvez rouvrir vos yeux jeunes gens ! Clamai-je en retrouvant des couleurs.
-Maman que s’est-il passé ? Demanda Iduna…
Je n’eus pas le temps de lui expliquer encore trop concentrée par l’image. Elysia était en train de soulever Yélana dans ses bras…Avant de lui planter…Une aiguille dans le dos. Nous nous glaçâmes d’horreur.
-Quoi ?! Non ! Il n’a pas pu ! Déclarai-je.
Mais si. Il fallait se rendre à l’évidence. En quelques minutes, le visage de ma meilleure amie doubla de volume et elle se mit à suffoquer avec autant de souffrance qu’Olaf quand je l’avais réceptionné.
-Pour…Pour…Pourquoi Ely…Sia ? Demanda-t-elle.
Il n’eut pas le temps de lui répondre qu’elle s’écroula enfin, le visage marqué par l’horreur pour toujours.
-Pour les coupoles qui ne nous étaient pas destinées très chère ! S’exclama-t-il tout heureux.
Puis il tira son corps et le balança dans la Mer Sombre avant de rentrer chez lui en murmurant :
-Et d’une.
J’arrêtais le souvenir quelques instants, perturbée par les révélations. Je faisais tout mon possible pour ne pas me sentir responsable de ce monstre mais malheureusement c’était bien moi l’investigatrice de cet homme.
-Je suis navrée pour Lady Yélana, Lady Anna ! Renchérit Runeard…Je sais combien elle t’était chère !
Je déglutis violemment et répliquai :
-Elle ne l’était pas dans cette vie-là.
-Tu veux quand même continuer Mamie ? Paniqua Hans en voyant que je manquai de tourner de l’œil.
-Oui mon petit Piceaerd, je veux en avoir le cœur net…Oh et pour ce qu’ils étaient en train de faire…
-…Maman nous avons tous des oreilles, maugréa bientôt mon Ange de l’Air, nous avons entendu les cris !
Je rougis bien qu’il n’y avait aucune raison. Je fis mon mouvement habituel et vis qu’Elysia rapporta à son coéquipier son premier meurtre. Andréas n’en fut que plus satisfait. Dans les jours qui suivirent, ils s’attaquèrent ensuite à…Iduna…Son destin à elle aussi était scellée parmi toutes ces vies…Il fallait à chaque fois qu’elle meurt au moins par la main d’un de ses fils.
Je préférai stopper le tout plusieurs instants pour reprendre mes esprits.
-Pourquoi arrêtes-tu le souvenir Lady Anna ? Demanda alors Runeard quelques secondes plus tard.
-Vous m’excuserez mais voir l’homme que j’aime dans cet état avec ce genre de sentiments, ça fait beaucoup pour moi d’un coup, articulai-je prête à pleurer.
-Bah oui Papa tu es bête ! Intervint mon Gendre, c’est comme si tu voyais…
-Oui je sais Agnarr, le coupa-t-il, comme si je voyais Lady Anna dans cet état.
-Euh…Je pensais à Maman plutôt, renchérit-il confus.
Runeard allait répliquer mais il l’arrêta à nouveau :
-Oui je sais tu n’avais aucune affection pour elle.
Puis il se tourna vers moi et ajouta :
-Ceci dit pour l’instant je ne vois absolument pas le lien entre ces deux idiots et Arendelle.
-Eh bien si tu patientes un peu Papa, je suis sûre que Mamie va te montrer, dit Elsa.
-Tout à fait ma grande Piceaerd, mon Gendre vous dîtes ne pas voir le lien, pourtant il est bien là…Quand j’ai fait la fuite chez les trolls, Elysia les avais aperçus aussi. Son esprit a dû additionner ces créatures et votre royaume en le revoyant sur les Terres Gelées…Et puis n’oublions pas que c’était plus facile d’accuser Arendelle par esprit de vengeance au vu de la guerre Northuldra/ Arendellien qui avait eu lieu par le passé ! M’écriai-je.
-Vous êtes d’une logique implacable Belle-Maman ! Admit-il.
Je bombai le torse fièrement et répliquai :
-Je sais… Bon remettons-nous-y !
-Tu es sûre que tu vas tenir le coup Maman ? Demanda ma Iduna.
Je lui caressai la joue et répondis :
-Mais oui mon Ange de l’Air.
J’avançai le souvenir jusqu’à ce qu’on aperçoive…La taverne de l’Engel. Une chaleur me traversa le corps et je me tournai instinctivement vers Iduna qui pâlit comme Agnarr et Elsa.
-Peux-tu passer encore Maman ? M’implora-t-elle.
Mais je secouai la tête car je sentais que c’était important. Elysia était là…Habillé en militaire Arendellien et il n’était pas le seul… Pieter était avec lui.
-Allez Aksel ! La tournée habituelle pour ces beaux gros gaillards ! Cria une servante en les désignant avec un clin d’œil.
Ils se mirent à rougir puis mon frère commença un échange :
-Tu as été brillant dans tes exercices cette semaine Elysia ! Tu as une telle maîtrise de la lame…Hum…Je ne suis pas prêt de l’oublier.
-Chut Pieter…Moins fort, le gronda-t-il, je te promets que tu auras tout ce que tu voud…
-Et voici les deux bières pour ces messieurs-là ! Les stoppa le dénommé Aksel, sur votre ardoise comme d’habitude je suppose ?
-Oui ! Grogna Elysia, du vent maintenant !
Le serveur le défia du regard mais retourna au comptoir. Mon frère et mon mari empoignèrent alors leur verre et les avalèrent en quelques secondes. Ils s’essuyèrent ensuite réciproquement leurs moustaches de mousse alors que je commençais à appréhender ce qui allait suivre.
-Bien…Je pense qu’il est temps d’aller s’entretenir à l’étage, susurra bientôt Pieter.
-Maman…Est-ce que ça recommence ? Paniqua Iduna.
-Mais non mon Ange de l’Air, me rassurai-je.
Iduna comme les autres ne semblaient pas convaincus. Elysia acquiesça et je faillis tourner de l’œil en les voyant déjà échanger un baiser sur le parvis de la chambre alors que le reste du groupe les dévisageaient aussi avec des yeux d’horreur.
-Dieu que je te détestais quand nous étions petits Elysia, murmura encore mon frère…Mais c’était avant de me rendre compte que la jalousie que j’éprouvais était en fait destinée à An…
Il ne le laissa pas finir mon prénom et lui agrippa à nouveau la lèvre le forçant à le faire taire. Je ne savais plus où me mettre.
-Eh bien…Heureusement que ni l’un ni l’autre ne sont là finalement, soupirai-je, ça a l’air de recommencer.
-Maman passe-moi ça ! S’exclama mon Ange de l’Air choquée alors que le souvenir les montrait déjà en train d’enlever leur tunique, on ne va pas encore assister à une scène de fesses !
-Oh ! Ne soyez pas stressée comme ça Iduna, j’avais moi-même l’habitude de ces échanges avec Pieter et Niklas, plaisanta Runeard alors que je ne savais pas comment comprendre la phrase.
-Merci pour la précision Papa, murmura Agnarr.
-Bon Maman ! ça suffit ! Là c’est MON Père sur le souvenir ! Ce n’est pas pareil ! Que Maman nous le raconte c’est une chose ! Qu’on le voie s’en est une autre ! Oh…Mais…Mais qu’est-ce qu’ils sont en train de faire là ?! Ajouta-t-elle en regardant sans gêne les mouvements qui s’enchaînaient sur le mur de glace.
-L’amour mon Ange de l’Air, répliquai-je dégoûtée.
-Ah…Donc c’est comme ça pour les hommes ! S’écria-t-elle rouge pivoine.
J’acquiesçai alors que mes joues se chauffèrent d’elles-mêmes en voyant la nudité de mon mari.
-Maman ne me dis pas que ça te procure de l’effet quand même ?! Continua-t-elle.
-Eh bien c’est-à-dire que…Commençai-je.
Mais contre toute attente ce fut Elsa qui me sauva en renchérissant à son tour tout à fait à l’aise :
-Oh mais tu sais Maman cette position peut marcher aussi entre un homme et une femme !
-Bien ma petite fille tu as autant de bons goûts au lit que ton Papy Runeard ! S’écria ce dernier.
-Papa tu en as d’autres des comme ça ?! Déclara Agnarr choqué.
Je manquais de m’étouffer de rire alors que mon Ange de l’Air perdit de son souffle à la remarque de sa fille et hurla à nouveau comme une hystérique :
-ELSA ! HANS ! KRISTOFF ! VOUS N’AVEZ PAS A VOIR CA ! PARTEZ ! TOUT DE SUITE !
-Détends-toi, ma Iduna, soufflai-je en lui caressant le dos, visiblement ce genre de pratiques n’est pas anodine à ma grande Piceaerd…Toutes les personnes qui regardent ont eu des enfants…Et je suis plutôt d’accord avec ce qu’a dit Run…
Je ne terminai pas ma phrase que ses yeux me lancèrent des éclairs. J’ajoutai simplement :
-Pardon…Hum…Et puis regarde c’est bientôt fini.
-Non je ne te crois pas…Dit-elle en ayant un haut le cœur alors qu’elle referma ses yeux.
-Bah c’est maintenant si tu veux voir le dénouement Maman ! S’exclama alors Elsa qui n’en perdait pas une miette.
Progressivement les voix rauques de mon mari et mon frère s’arrêtèrent. Nous nous tournâmes immédiatement vers le souvenir et je sortis un cri de stupeur en voyant Elysia qui venait de retirer sa lame ensanglanté du cœur de Pieter.
-Mais…Qu’est…Ce…Que…Tu…As…Fait…Murmura-t-il d’une voix faible.
Il l’observa alors avec un grand sourire et rétorqua :
-J’avais une vieille dette à régler envers la famille Piceaerd.
Il l’embrassa une dernière fois alors que Pieter suffoqua avant de s’écrouler sur le sol les yeux regardant le plafond à jamais. Alors que je devins de plus en plus blême, Elysia nettoya son épée sur les draps de l’auberge et reprit un peu de sang pour dessiner un emblème de soleil…Celui de notre peuple.
-Voilà…Ils comprendront la signature, sourit-il complètement fou.
Il s’enfuit ensuite sans demander son rester.
-Maman ! Ça suffit maintenant ! Cria à nouveau Iduna choquée, je ne supporterai pas d’en voir plus !
-Moi non plus Belle-Maman ! Admit mon Gendre.
-Je comprends, soupirai-je blanche comme un linge, de toute façon nous n’avions pas besoin de plus d’informations.
-Pourrais-tu faire notre vie à présent Anna ? Demanda alors Runeard.
-Croyez-vous que ce soit si important ? Le grondai-je, Honnêtement je ne le pense pas d’autant que dans la vie où nous nous aimions tous les deux vous aviez bien stipulé que vous aviez pactisé en secret avec les Northuldra sans que je le sache…Andréas devait être parmi vous c’est tout.
-Oui…Tu as raison Lady Anna, je te demande pardon, chuchota-t-il.
-Je voudrais juste vérifier une dernière chose pour cette vie-là, repris-je.
-Dans ce cas, je vais rejoindre Papa et Olaf, commenta Iduna en pleurs.
Je l’en empêchai et la pris contre moi avant de lui chanter la Berceuse d’Ahtohallan. Une fois qu’elle fût un peu plus apaisée, je la laissai partir et décidai d’aller jusqu’au bout du souvenir. Comme trente-cinq ans auparavant je vis la Forêt Enchantée se faire exterminer ainsi qu’Amarok, mon petit Yuma…Et même moi. Mais ce que je n’avais pas prévu, c’était qu’Elysia lui-même se ferait assassiner par Andréas d’une piqûre dans l’épaule.
-Bien Mamie…Il était donc fou de A à Z lui aussi ! S’écria Elsa.
-Oui ma grande Piceaerd mais ce n’est pas ce qui m’importait le plus, renchéris-je.
Mes doigts étaient congestionnés mais je voulais vraiment voir la fin. Ainsi, je fus stupéfaite mais pas surprise en découvrant que le décor s’effaça à la fin de la bataille sanglante tout comme les personnes qui se trouvaient dedans.
-Qu’est-ce que cela signifie Belle-Maman ? Demanda Agnarr.
Je souris soulagée et répondit :
-Ça mon Gendre, ça veut dire que comme le souvenir est inventé de toute pièce, les vies qui sont à l’intérieur n’existent pas et de ce fait n’ont pas leurs places dans l’Hellheim, le Niflheim ou l’Helveg.
-Alors Papy Elysia n’a jamais vraiment été « méchant » ? Souleva Hans.
-Non mon petit Piceaerd…Mais il faudra que j’en discute avec ma moi-vivante car cela va un peu changer nos plans, commentai-je.
Je réfléchis quelques secondes aux ingrédients que nous allions devoir ajouter pour notre projet final puis je finis par répliquer :
-Bon allez ! C’est l’heure du ragoût de rennes ! Mon Gendre, vous vous chargez de me ramener ma petite Piceaerd avec un grand sourire ! Et dîtes à Iduna, Elysia et Olaf si vous les croisez que la hutte est de nouveau prête pour mon histoire !
-Ah oui c’est vrai, bredouilla-t-il, j’y vais…Pas de problème Belle-Maman !
****
Je ne comptais plus le flot de larmes qui avaient coulé depuis que je m’étais éloignée des autres. J’avais beau essayer de penser à autre chose, je revoyais sans cesse ma belle Helga disparaître en nous bravant de son air déterminé de petite jeune fille.
-Et je l’ai perdue…Pour toujours, peinai-je à articuler, mon enfant… Mon bébé…Ma précieuse fille… Si j’avais su avant, qu’elle était là…J’aurais passé tout mon temps avec elle…Pourquoi Mamie ne me l’a pas dit dès le départ… Elle…Elle n’a pensé qu’à elle…
-Oula…J’en entends une qui est en train de dire des bêtises sur sa grand-mère ! S’écria soudain Papa.
Je m’essuyai rapidement les larmes et déclarai d’une voix aigre :
-J’ai dit que je ne voulais voir personne pour le moment.
-Je comprends…Oh tu sais, tu as bien fait de ne pas rester car ce que nous a montré Belle-Maman était assez dur même moi ça m’a déplu vis-à-vis de ton grand-père maternel…Expliqua-t-il.
-Je ne veux pas savoir… Là je souhaite être seule, s’il te plaît Papa, insistai-je.
Loin d’accomplir ma volonté mon père vint s’installer à côté de moi et me prit la main.
-Je n’ai pas toujours été tendre avec Elsa et toi…Et je le regrette… Je suis fier finalement que de ton vivant tu ais réussi à me convaincre de vous avoir stoppé à l’Engel Dod… J’aurais accompli la plus grosse bêtise de ma vie…Je vous aurais perdu toutes les trois…Mes trois petites femmes.
Mon visage dévia vers lui et je fus surprise de voir une larme couler le long de sa joue. Cela stoppa les miennes. Il se pressa la cuisse avant de poursuivre :
-J’ai été très heureux d’avoir une petite fille qui avait autant de cran que sa Maman aussi bref cela fut-il…Et ne le cachons pas qui tirait aussi très bien de sa grand-mère et son arrière-grand-mère.
Je rosis légèrement alors qu’il m’ouvrit ses bras. Je m’y réfugiais avec une impression d’avoir retrouvé mes cinq ans. Mon père m’embrassa les cheveux avec tendresse et continua :
-Je m’excuse pour tout ce que j’ai pu dire ou faire qui eût été odieux de ma part. Je ne souhaitais que votre bonheur à toutes les trois…Malheureusement le roi prenait plus le pas sur le Père…Mais je vous promets que je me rattraperai dans l’Hellheim, déclara-t-il.
-J’ai cru comprendre que ta relation avait été compliqué avec le tien, dis-je d’une voix ironique.
Il me sourit et m’ébouriffa les cheveux avant de soupirer :
-Tu sais…Même si je le voulais, je n’arrive pas à en vouloir à ta grand-mère…Elle a eu un destin tragique autant que mon père finalement…Si ce n’est pire…Je suis totalement fasciné par son histoire et je dois avouer que ça me fait bien rire de pouvoir la taquiner elle et ton grand-père… Oh surtout tu ne leurs répèteras pas hein ?!
Je secouai la tête et répondis toujours avec une pointe de rancœur :
-Je suis comme toi…Je crois que je leur en veux…Même si je sais que ce n’est pas de leur faute ce qui s’est passé avec Olaf…En fait c’est moi qui aie été idiote de leur ramener.
-Ah bon ? Reprit Papa, moi j’aurais plutôt dit que tu ne pouvais pas leur faire un meilleur cadeau et que c’est justement parce que tu les aimais que tu as fait passer leurs besoins avant les tiens…Et puis…Je ne suis toujours pas un expert en comptabilité…En tous cas moins que ta mère mais il me semble que ta grand-mère a gardé une vie en réserve…
Je lui lançai immédiatement un regard plein de lueur d’espoir et mon être se regonfla de joie. Nous nous sourîmes et Papa conclut :
-Bien…J’ai accompli ce que Belle-Maman m’avait demandé, maintenant je pense qu’il est temps de rentrer à la hutte car un ragoût de rennes nous attend ! Et plus important encore son histoire !
-Merci Papa, murmurai-je en l’enlaçant, merci pour tout…Je t’aime.
-Moi aussi ma petite étourdie rousse, moi aussi…Alors vas-tu faire ta tête de mule ou pardonner à ta grand-mère qui est la meilleure Piceaerd du monde ? Demanda-t-il.
Je ris et répondis du tac au tac :
-Je ne pourrai jamais rester fâchée très longtemps avec une femme aussi sage…Mais…A tes yeux, je croyais que c’était Maman la meilleure Piceaerd du monde ? Ajoutai-je.
Papa blanchit et rapprocha son index de sa bouche en disant :
-Chut ! Il ne faut pas lui dire sinon elle va être contrariée.
Nous nous regardâmes et je finis par glousser alors qu’il éclata lui-même de rire. Il m’accorda enfin son bras que je pris sereinement pour retrouver notre famille. Nous arrivâmes à peine à la hutte que je sentis bientôt mes jambes flageoler. Mon père rattrapa mon corps avant que je lévite, indiquant la présence de ma grand-mère vivante parmi nous. Quand je les rouvris j’étais dans le lit de Mamie accompagnée…D’Olaf.
-Du calme Anna…Tiens mange ça ma petite Piceaerd, préconisa-t-elle.
Je repoussai pourtant la nourriture et réclamai ses bras pour déverser mes larmes en voyant que le sacrifice de ma fille n’avait servi à rien.
-Allons…Allons…Tu te trompes complètement ma petite Piceaerd, ton Oncle va très bien ! Dit-elle encore.
-Mais…Pourtant…Il semble…Incons…Pleurai-je.
-Non. Il dort juste, me rassura-t-elle.
Elle me prit fermement la main et me caressa la joue avant de murmurer d’une voix maternelle :
-En réalité ta petite Helga va sauver le royaume d’Arendelle. C’est une véritable héroïne ! S’enthousiasma-t-elle.
-Que veux-tu dire ? Demandai-je étonnée.
-Nous t’attendions avec Elsa pour aller le vérifier, répondit-elle en souriant.
Nous retournâmes donc dans la galerie des souvenirs toutes les trois, unies pour observer les Souvenirs d’Ahtohallan.
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le passé 3 : Les souvenirs d'une Grand-Mère : Attention contenus mature !
Mar 06 Avr 2021, 19:21
Voici les spoilers sans contexte du chapitre 31 "Oui allo @Ansa ! il nous faudrait du spécial frozen cette fois !" "pas de problème !"
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le passé 3 : Les souvenirs d'une Grand-Mère : Attention contenus mature !
Mer 07 Avr 2021, 12:36
Bon remettons nous à jour encore une fois à la bourre... Nous nous étions donc arrêtés avec un retour vers le futur pour Mamie eh bien enchaînons puisque désormais la chamane des chamanes va se décider à la faire pour sa propre vie...
Aller trifouiller le passé... Mais voyons qu'est-ce qui pourrait mal se passer?! C'est sans risque non?! Allez on boucle la ceinture de la DEloréan et on y retourne!
Pour ce faire cela commence par une petite leçon de cuisine de Mamie pour refaire la recette... Bon on parle de la spécialiste du ragout! Quand je vous dit, que voulez vous qu'il se passe de mal?!
Et oui Mamie c'est notre Hermione à nous...Forcément ça marche et la voici de retour... à la naissance dans la forêt enchantée!
Alors je pertmets un petit apparté... Cette histoire est déjà très longue... Donc on va pas déconner, on ne va tout de même pas se retaper l'entièreté de la vie de mamie là... Parce qu'on a pas le temps! Donc on avance un peu plus quand même!
Oh bordel donc ça va être long... Allez on prépare le café! Vie de Mamie 2.0 depuis la petite enfance ... On est repartis
... Pour le coup je pense qu'on peut dire que... c'est un retour vers le passé!
Pardon c'était une vanne pourrie!
Allez faut voir le point positif... Mamie a la possibilité de rencontrer à nouveau Elysia pour la première fois... Oh et ils vont retomber amoureux alors qu'ils sortent à peine des couches culotte! C'est mignon!!!
Oh?!
Sans déconne rtu vas vraiment le faire?! ... Mais oui c'est vraiment ce qu'elle veut faire?! Mais c'est pas vrai il était faisandé son dernier ragout à la Picéaerd! .... Elle veut Tej' le mouton de sa vie?!
Attends mais si c'est ça?!... Ca veut dire qu'elle va finir avec l'autre trou du fion d'Amarok?! ... Non mais non là! C'est débile! Ca serait comme se dire qu'à la fin Hermione ne finit pas avec Harry mais avec l'autre rouquin de Weasley!
Brrrr... Non mais vous imaginez ça?! ... Totalement impossible!
Mais bon... Puisque Mamie a décidé de fumer la moquette jusqu'au bout du bout... Bah allons y Et elle va utiliser quoi comme stratagème du coup pour s'éloigner du mouton... Elle va défendre les coupoles tiens tant qu'on y est?!
Quoi?! ... On me dit dans l'oreillette que cette image arrive beaucoup trop tôt et pourrait resservir?!
...Ok
... Quoi?... Vous vous demandez pourquoi je le prends comme ça? ... Non bah là disons que plus rien ne m'étonne... Mamie nous a pêté un boulon modèle géant alors... Allons y gaiement ... Vous allez voir que maintenant, elle va essayer de faire vivre un enfer au mouton qu'elle aime en secret
... Oh mon Dieu ça y est... Je sais qui est mamie!
Allez dégage Hermione! Place à Helga ... Tiens comme sa mère... C'était destiné!!
Alors vas y ma chère mamie Anna/Helga Pataki ... Fais lui bouffer sa laine au mouton!!!
Ouch... Quand même celle là fait mal!!
Allez mamie par contre on a pas toute la journée... Tu grandis un peu merci?!
Eh beh apparemment on en a loupé des belles... Il a dû etre tondu plusieurs fois le mouton!!!
Bah alors mamie?... C'est ce que tu voulais pourtant?! ... Bah oui t'as bossé pour ça, maintenant faut assumer que ça soit YeYe qui se tape le mouton et ... QUOI?! Non!!! Non non!!! parce que là ça veut dire que notre DuDu adorée sera soit la fille de mamie et du trou du fion Amarok ou alors la fille d'Elysia mais aussi de YeYe?!
NON!!! NON NON NON!!! Iduna ne mérite pas ça!!!
Oh que vois-je?! ... Mamie serait-elle démasquée?! ... Dommage!!! Mais qu'est ce que je dis moi?! Non bien sûr que non au contraire c'est trop bien!!! Elle va voir qu'elle ne peut aller contre ses sentiments! Elle est faîte pour le mouton...
Ensemble ils...
Euh... Ils...
Bordel Guy aide moi je ne trouve pas le mot!
Merci c'est sympa!
Bon Allez elle va s'en sortir comment Mamie maintenant des griffes du mouton?!
Ah elle a la dalle la Piceaerd... Forcément ça allait déraper... Laisse tomber mamie, ton plan ça y est c'est mort!... Souviens toi de la chanson de Guy... T'as pas le choix!
Et là pour la suite... On a une scène en mode Roméo et Juliette... Je t'aime, tu m'aimes on s'aime, mais non, on ne le peut pas, car il y a les coupoles, il y a les enjeux, il ne faut pas, c'est interdit, ça serait mal, ça n'apportera rien de bon...
A Ce jeu de tango entre les deux où l'on sent la tension, les deux amants maudits qui ne peuvent e dire oui, Mamie qui le repousse pour lui sauver la vie c'est...
Oh vas y dégage encore Helga! Mamie et Mouton en réalité sont...
Décidément! Ils changent souvent de corps ces deux là... A croire qu'ils vivent plusieurs vies!
Non! Je ne me permettrai pas! ... Sois la bienvenue à nouveau Mamie Pataki ... Allez déconne pas, y a un plan à suivre je te rappelle!
Oh bordel ça sent pas bon... Y a un mot qui m'a pas plu, Mamie a dit qu'elle allait mentir?! Bordel ça y est on l'a définitivement pêté!!! Depuis quand Mamie ment?! DEPUIS QUAND!! DEPUIS QUAND BORDEL!!!!
...C'est quoi ce mensonge du coup?!
Non parce que on sait jamais, si c'est mentir pour s'aimer en secret...Bon ça peut être fun...
Oh mamie! Oh mamie! Pas ça mamie! Pas ça pas maintenant mamie! Pas après tout ce que tu as fait!
De tous les plans foireux... Ce sont les coupoles qu'elle aura chosi... Ca fait tellement mal! Mamie qui déteste tant ce procédé doit se résoudre à l'utiliser pour se libérer du mouton collant...
Franchement quand faut en arriver à ce point est-ce qu'on peut discuter mamie?... A quel moment tu t'es dit "tiens, et si je le jartais, ça me fera une meilleure vie?"
Non parce que là on est d'accord mamie qu'on est à un level de fail prémium là?
Quoi?
C'est pas fini?!
Y a pire?!
... Pfff je vois pas ce qui pourrait y avoir de pire, allez y balancez de toute façon on a déjà touché le fond là c'est quoi le pire?... Mamie se marie avec RoRok?!
C'est une vie de m*rde mamie... Mais non je ne serai pas choqué... OSEF!
Oh?... Eh à la limite... Et si finalement elle allait se mettre dans les bras de RuRu?! ... Dans le fond elle l'aime bien... Parce que là la vie pue du bulbe...
Jusqu'au bout le film est pourri... Même ça elle veut pas!
Mais quoi, vous pensiez que c'était ça qui allait me choquer?! Me faire criser?! Raté! ca ne marche pas!
Et?... Y a encore un dernier truc?
WHAT?! WHAT?! WHAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAT?!
Elysia il...
Non... Non...
Deux secondes! ... MAMIE!!! AU PIED!!!
Qu'est-ce que t'as foutu bordel?! ... Tu vois où ça mène tes conneries de vouloir bouger le passé et rejeter le mouton?! Et quoi?! Non là j'ai même pas envie de l'engueuler Elysia ... Je le transformerai en gigot plus tard là c'est toi! Qu'est-ce que t'as foutu bordel?!
Bon tu sais quoi... A la limite, je m'en tape presque! Je te laisse le temps du passage dans l'Helveg pour reflechir!
Tiens même là bas ils t'engueulent! Non mais faut dire tu l'as cherché là! ... Wow ça a foutu un bordel dans l'Helveg, parce que je vais pas tout mettre mais Agnarr "LecheBouleDePapy s'est aussi mit contre Mamie!
Bon je me suis calmé... On peut revenir à la vie de la grand mère qui fait de la bouse de mouton malade!
Pardon?... Y a un événement?
Oh RuRu!!! ... Tiens s'il en fallait un dans la hutte pour apporter un peu de piment... ça va être bon ça... Un joli concours de brindille en perspective entre le mouton et notre RuRu, le tout arbitré par Olaf qui est sans filtre... Oh ça va être bon mais... Chut, allez ça m'a calmé, on peut revenir à la vie de mamie!
Elle veut recommencer... Plus que 2 chances mamie!
Ah donc tu abandonnes ton idée de larguer le mouton... C'est bien!
Sans déconner?! C'est ça le nouveau plan mamie?!
Pour rester loin du mouton tu vas quitter toute ta famille à peine agée d'une semaine?!
JE VEUX LE NOM DE CELUI QUI A RENDU MAMIE COMPLETEMENT TARREE!!!?
La je me demande si ce plan est pas encore pire que le premier! ... Par contre y en a un dans l'Helveg qui doit bien se marrer!
Oh?... Princesse Anna d'Arendelle donc ?! ... Ouais le confort de vie est pas le même pour le coup... Maman Helga qui voulait le rang social ça a du lui plaire...Enfin sachant que c'est pour Arendelle peut être pas d'ailleurs mais bon...
Soit... Donc une vie ou mamie va kiffer sa vie de princesse car recueillie par la reine alors qu'elle fait partie du peuple ennemi...
Wait?! ... Désolé Helga Pataki... Ton rôle ici est terminé!
Place à ...
Oh?! ... Bah oui logique! Donc RuRu est devenu le frère ainé de Mamie...
Oh oui ce lien fraternel, cette complicité entre eux puis le destin qui va créer l'adversité entre eux avec Mamie qui va demander de l'aisser son peuple... C'est tellement ça!
Par contre RuRu... Tu déconnes pas comme Ramsès hein?
Pourquoi?... Bon bah je t'explique, sinon c'est la m*rde sur Arendelle, et à la fin comme va falloir buter tous les gosses premier né de ton patelin, Mamie sera en plus obligée de sacrifier Elysia (bah oui faut le sang du mouton pour se sauver du fléau)... Donc tu vois c'est la m*rde si on pouvait éviter de retrouver le fjord comme le nil ça serait bien?
T'as besoin d'une image?... OK!
Alors déconne pas pigé?!... T'as l'air d'être un mec bien, je te fais confiance! Et puis là c'est encore un peu tôt, profite donc de jouer les grands frères sympa! Un moment privilégié avec Anna t'en as toujours rêvé!... Mais qund viendra le moment... Bon t'as compris c'est bien, t'auras ton cookie à la fin promis!
Allez Mamie par contre on est là depuis un moment...Donc avance un peu les événements tu seras gentille!
AH!!!! AH!!!! AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH!!!!!!!!!!!!!!!
Bordel et je m'en doutais en plus mais je ne voulais pas l'imaginer
Bon Moïse, désolé, tu ouvriras la mer Rouge ailleurs (et non je n'ai pas dit ça en imaginant Mamie et RuRu....)... Faut les changer à nouveau!
Mamie et RuRu en réalité c'est...
Ouais alors là maintenant je voudrais pas dire mais... ça pue parce que je rappelle, le jeune qui correspond à Mamie...C'est donc Anakin... Et Anakin...On sait tous qui c'est
Bordel Mamie tu vois où ça mène de trifouiller les vies?! T'étais partie en Hezrmione! Brillante, Sage, écoutée... Tu finis en futur Vador mais qu'est-ce que t'as foutu
Et... Wait
Si Anakin ne rencontre pas de Palpatine... On a encore une chance...
Par contre Mamie, quand on te dira que tu n'auras pas le rang de maître tu déconnes pas hein?!
Ah bah si on te confère le rang! ... Jacpot Mamie! Tu seras un grand Jedi finalement!!
Et m*rde! ... ça a encore planté... Donc tôt ou tard il y aura un ...
Mais oui c'était évident... Dans l'équation il y en a qu'un que nous n'avons pas vu... Andréas!
Alors là vu cette dernière vie, je ne vois qu'une seule conclusion et cette fois il n'y aura pas de contestation
Andréas en réalité c'est...
Ah!!! Là tu me fais plaisir Mamie! ça c'est une bonne conclusion! Parce qu'on va être honnête, sur ces deux coups là, tu nous as bien fait de la bouse non?!
Allez... Ils en pensent quoi dans l'Helveg?!
Oh bordel! c'est pas vrai c'est la m*rde ici aussi...Et quand on lit les secrets d'Ahtohallan on sait que c'est à cause d'une action d'Andréas...
J'aurai galéré à trouver qui sont les gens dans ce chapitre... Mais définitivement on a trouvé Andréas! Et ce qui est inquiétant c'est que le bougre peut désormais même atteindre l'Helveg...ça ne rigole plus!
Aller trifouiller le passé... Mais voyons qu'est-ce qui pourrait mal se passer?! C'est sans risque non?! Allez on boucle la ceinture de la DEloréan et on y retourne!
Pour ce faire cela commence par une petite leçon de cuisine de Mamie pour refaire la recette... Bon on parle de la spécialiste du ragout! Quand je vous dit, que voulez vous qu'il se passe de mal?!
Et oui Mamie c'est notre Hermione à nous...Forcément ça marche et la voici de retour... à la naissance dans la forêt enchantée!
Alors je pertmets un petit apparté... Cette histoire est déjà très longue... Donc on va pas déconner, on ne va tout de même pas se retaper l'entièreté de la vie de mamie là... Parce qu'on a pas le temps! Donc on avance un peu plus quand même!
Je fus stupéfaite de voir que je me trouvais dans les jupons de Maman et que j’avais retrouvé…Mes deux ans ?!
Oh bordel donc ça va être long... Allez on prépare le café! Vie de Mamie 2.0 depuis la petite enfance ... On est repartis
... Pour le coup je pense qu'on peut dire que... c'est un retour vers le passé!
Pardon c'était une vanne pourrie!
Allez faut voir le point positif... Mamie a la possibilité de rencontrer à nouveau Elysia pour la première fois... Oh et ils vont retomber amoureux alors qu'ils sortent à peine des couches culotte! C'est mignon!!!
Elysia qui en avait quatre et qui faisait de même auprès d’Iduna. Mon cœur palpita… Pourrais-je le sentir ? Le toucher ?
-Non Anna ! Non tu es là pour l’inverse idiote ! Me grondai-je.
Oh?!
Sans déconne rtu vas vraiment le faire?! ... Mais oui c'est vraiment ce qu'elle veut faire?! Mais c'est pas vrai il était faisandé son dernier ragout à la Picéaerd! .... Elle veut Tej' le mouton de sa vie?!
Attends mais si c'est ça?!... Ca veut dire qu'elle va finir avec l'autre trou du fion d'Amarok?! ... Non mais non là! C'est débile! Ca serait comme se dire qu'à la fin Hermione ne finit pas avec Harry mais avec l'autre rouquin de Weasley!
Brrrr... Non mais vous imaginez ça?! ... Totalement impossible!
Mais bon... Puisque Mamie a décidé de fumer la moquette jusqu'au bout du bout... Bah allons y Et elle va utiliser quoi comme stratagème du coup pour s'éloigner du mouton... Elle va défendre les coupoles tiens tant qu'on y est?!
-J’ai vraiment hâte de devenir ta femme Amarok !
Yélana tiqua immédiatement et demanda :
-Et pourquoi est-ce que ça ne peut pas être moi sa femme ?
-Parce que tu n’es pas chamane et vos coupoles n’ont pas été allumées ! Renchérit Pieter.
Ma meilleure amie se mit aussitôt à pleurer alors que j’insistai :
-Tu ne voudrais pas fâcher les dieux ?!
Quoi?! ... On me dit dans l'oreillette que cette image arrive beaucoup trop tôt et pourrait resservir?!
...Ok
... Quoi?... Vous vous demandez pourquoi je le prends comme ça? ... Non bah là disons que plus rien ne m'étonne... Mamie nous a pêté un boulon modèle géant alors... Allons y gaiement ... Vous allez voir que maintenant, elle va essayer de faire vivre un enfer au mouton qu'elle aime en secret
... Oh mon Dieu ça y est... Je sais qui est mamie!
Allez dégage Hermione! Place à Helga ... Tiens comme sa mère... C'était destiné!!
Alors vas y ma chère mamie Anna/Helga Pataki ... Fais lui bouffer sa laine au mouton!!!
Anna tu restes bien avec Elysia dans la maison, d’accord ? Mets-le à l’aise, tu veux bien.
Je me raidis immédiatement et l’observai le plus durement possible alors qu’il s’approcha timidement de moi.
-On est toujours amis ? Demanda-t-il apeuré.
-Je…Je ne l’ai jamais été avec toi, bafouillai-je.
Ouch... Quand même celle là fait mal!!
Allez mamie par contre on a pas toute la journée... Tu grandis un peu merci?!
-Non ma petite chamane, répondit-elle en me retenant par l’épaule, j’aimerais que tu ailles saluer Iduna et Elysia d’abord…Pour discuter de chamanisme…C’est ça avant tout ta fonction !
Je bouillonnai intérieurement mais répliquai :
-Bien sûr Maman.
-Et mets-y de la volonté…Je suis très heureuse que tu t’entendes bien avec ton futur mari mais ce n’est pas une raison pour être odieuse avec Elysia…Pieter et toi vous en êtes déjà bien chargés en quatre ans et il s’est toujours accroché, il a toujours été gentil avec vous.
-Il m’agace Maman… Il est trop gentil justement…ça lui jouera des tours… Articulai-je du mieux que je pus.
-Eh bien avec la nouvelle qui arrive le concernant, tu ne seras que plus contente de t’en débarrasser…Mais je ne t’en dis pas plus…Viens donc.
M’en débarrasser ?! Mon corps avait envie d’hurler que non…Mais d’un autre côté, tout se profilait à merveille. Maman m’agrippa bientôt par la main et nous mena vers mon mari qui du haut de ses seize ans était tout bonnement craquant.
Eh beh apparemment on en a loupé des belles... Il a dû etre tondu plusieurs fois le mouton!!!
-Nous sommes venus chercher la femme d’Elysia chez vous…Certes ta mère a fait un travail remarquable auprès de mon fils, mais cela sera plus simple que je l’apprenne à une fille…De ce fait nous avons choisi Yélana…Et comme j’ai également appris que je suis condamnée, cela me rassurera de savoir que la mémoire des chamanes est assurée dans les Terres Gelées.
Mon cœur me fit mal. J’affichai tout de même un visage neutre en rétorquant :
Bah alors mamie?... C'est ce que tu voulais pourtant?! ... Bah oui t'as bossé pour ça, maintenant faut assumer que ça soit YeYe qui se tape le mouton et ... QUOI?! Non!!! Non non!!! parce que là ça veut dire que notre DuDu adorée sera soit la fille de mamie et du trou du fion Amarok ou alors la fille d'Elysia mais aussi de YeYe?!
NON!!! NON NON NON!!! Iduna ne mérite pas ça!!!
J’essayai de ne pas le regarder dans les yeux alors qu’il ajouta :
-Tu sais…J’ai eu le temps de t’observer durant quatre ans Anna Piceaerd…Et je peux te dire qu’à chaque fois que tu es en ma présence, tu es complètement stressée, tu rougis, tu as très chaud, tu es toute crispée…
-…Oui et alors ?! Le coupai-je.
Il s’accroupit pour être à ma hauteur et reprit :
-Et alors…Je ressens exactement la même chose à ton égard…Je sais ce que tu ressens Anna Piceaerd…Mon animal totem n’est peut-être que le mouton naïf mais je ne me trompe pas là-dessus.
Oh que vois-je?! ... Mamie serait-elle démasquée?! ... Dommage!!! Mais qu'est ce que je dis moi?! Non bien sûr que non au contraire c'est trop bien!!! Elle va voir qu'elle ne peut aller contre ses sentiments! Elle est faîte pour le mouton...
Ensemble ils...
Euh... Ils...
Bordel Guy aide moi je ne trouve pas le mot!
Merci c'est sympa!
Bon Allez elle va s'en sortir comment Mamie maintenant des griffes du mouton?!
Voyant qu’il ne me lâcherait pas la main avant que j’effectue sa demande, je me ruai sur lui et lui déposai un rapide baiser sur la joue…Qui dévia sur sa bouche. Dieu que c’était bon…Et que j’étais bête de m’être fait avoir. J’aurais aimé prolonger...Ne jamais m'arrêter. Elysia le sentit bien puisqu’il chercha plus loin que mes lèvres et engouffra bientôt sa langue autour de la mienne. Et je ne résistai pas alors que je me devais de le faire… Mais je n’avais pas ressenti cela depuis cinq ans.
Ah elle a la dalle la Piceaerd... Forcément ça allait déraper... Laisse tomber mamie, ton plan ça y est c'est mort!... Souviens toi de la chanson de Guy... T'as pas le choix!
Et là pour la suite... On a une scène en mode Roméo et Juliette... Je t'aime, tu m'aimes on s'aime, mais non, on ne le peut pas, car il y a les coupoles, il y a les enjeux, il ne faut pas, c'est interdit, ça serait mal, ça n'apportera rien de bon...
A Ce jeu de tango entre les deux où l'on sent la tension, les deux amants maudits qui ne peuvent e dire oui, Mamie qui le repousse pour lui sauver la vie c'est...
Oh vas y dégage encore Helga! Mamie et Mouton en réalité sont...
Décidément! Ils changent souvent de corps ces deux là... A croire qu'ils vivent plusieurs vies!
Non! Je ne me permettrai pas! ... Sois la bienvenue à nouveau Mamie Pataki ... Allez déconne pas, y a un plan à suivre je te rappelle!
-D’accord Elysia…Tu as raison…Nous…Nous nous aimerons en secret.
Mon mari retrouva immédiatement des yeux doux et bégaya :
-Vraiment Anna ? Ce n’est pas une mauvaise farce ?
Je me détestai…Mais il fallait entrer dans son jeu. Je mentis immédiatement :
-Non ça ne l’est pas mon Elysia…Retrouve-moi ici, demain à la même heure, j’arriverai à convaincre Pieter de me protéger encore.
D’une élégance candide, il me prit les mains, fou de joie, et me les baisa en concluant :
-Promis ma Anna d’amour…Promis !
Oh bordel ça sent pas bon... Y a un mot qui m'a pas plu, Mamie a dit qu'elle allait mentir?! Bordel ça y est on l'a définitivement pêté!!! Depuis quand Mamie ment?! DEPUIS QUAND!! DEPUIS QUAND BORDEL!!!!
...C'est quoi ce mensonge du coup?!
Non parce que on sait jamais, si c'est mentir pour s'aimer en secret...Bon ça peut être fun...
-Elysia…J’ai une surprise pour toi.
Je lui montrai aussitôt les coupoles sans hésiter.
-Oh ma Anna…Mais je croyais que tu ne voulais pas les allumer ! S’écria-t-il.
Je secouai la tête et repris :
-Non tu ne comprends pas Elysia…Regarde mieux les noms.
Ses yeux inspectèrent alors les gravures et son visage se liquéfia.
-Non…Tu n’as pas pu…Tu as tout gâché ! Cria-t-il alors que je pouvais voir des larmes déjà perler dans ses yeux.
-Ce…C’était le seul moyen pour que tu comprennes que mon destin est avec Amarok…Je sais que les coupoles n’ont pas d’importance pour toi mais elles en ont pour Yélana…S’il…S’il te plaît ne me regarde pas comme ça, murmurai-je, adieu Elysia.
Oh mamie! Oh mamie! Pas ça mamie! Pas ça pas maintenant mamie! Pas après tout ce que tu as fait!
De tous les plans foireux... Ce sont les coupoles qu'elle aura chosi... Ca fait tellement mal! Mamie qui déteste tant ce procédé doit se résoudre à l'utiliser pour se libérer du mouton collant...
Franchement quand faut en arriver à ce point est-ce qu'on peut discuter mamie?... A quel moment tu t'es dit "tiens, et si je le jartais, ça me fera une meilleure vie?"
Non parce que là on est d'accord mamie qu'on est à un level de fail prémium là?
Quoi?
C'est pas fini?!
Y a pire?!
... Pfff je vois pas ce qui pourrait y avoir de pire, allez y balancez de toute façon on a déjà touché le fond là c'est quoi le pire?... Mamie se marie avec RoRok?!
Je voulus en être sûre et entrai dans le souvenir. Je me mis à rougir violemment en me retrouvant étendue dans le lit d’Amarok complètement nue, essoufflée et les cheveux débraillés. J’observai les peaux de rennes qui étaient légèrement rouge alors que le chef Northuldra me dévisageait avec des yeux d’amour et de passion.
C'est une vie de m*rde mamie... Mais non je ne serai pas choqué... OSEF!
-Vous êtes éblouissante cher Lady Anna !
-Merci, roi Runeard ! Clamai-je d’un timbre neutre tout en me raccrochant à Amarok.
Ce dernier fut aimable et je fus heureuse de constater qu’il n’y avait pas une once de méchanceté ou de haine dans sa voix. Le souverain d’Arendelle me tendit bientôt « Croqué par le crocus » et je le planquai dans ma poche de robe.
Oh?... Eh à la limite... Et si finalement elle allait se mettre dans les bras de RuRu?! ... Dans le fond elle l'aime bien... Parce que là la vie pue du bulbe...
Le roi s'en alla sur ces entrefaites alors qu'Amarok m'attira vers lui pour me donner un langoureux baiser.
-Tu as été parfaite Anna ! S'écria-t-il...Bon nous sommes d'accord que nous leur ferons une liste qui ne correspondra pas à tout ce qu'ils veulent entreprendre.
J'acquiesçai et ressortis du souvenir.
Jusqu'au bout le film est pourri... Même ça elle veut pas!
Mais quoi, vous pensiez que c'était ça qui allait me choquer?! Me faire criser?! Raté! ca ne marche pas!
Et?... Y a encore un dernier truc?
Mais je ne pus en rajouter car je sentis le corps de mon fils s’abattre au sol. Je me retournai et hurlai en voyant le meurtrier.
-Elysia… Chuchotai-je en le dévisageant terrifiée à cause de son accoutrement Arendellien.
Sans aucun scrupule il retira son épée du corps ensanglanté de mon petit garçon et tout en se dirigeant vers moi, il déclara d’une voix horrifiante :
-Tu aurais dû m’épouser Anna…Tu m’aimais…Tu m’as brisé le cœur…Je n’ai jamais accepté les coupoles, j’ai préféré fuir vers Arendelle et devenir soldat auprès du roi Runeard entraînant la fin des Terres Gelées. Rassure-toi pour ton enfant, je l’ai tué à la demande de quelqu’un…
Les larmes me nouèrent la gorge alors que je sentais que j’avais perdu la situation.
-Excuse-moi Elysia…Je…Je ne voulais pas en arriver-là, pleurai-je.
-C’est trop tard Anna, reprit-il menaçant, ton mari va mourir, ton enfant l’est déjà…Il ne reste plus que toi.
Voyant que j’étais pétrifiée, il se rua sur moi prêt à me fendre de son épée.
WHAT?! WHAT?! WHAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAT?!
Elysia il...
Non... Non...
Deux secondes! ... MAMIE!!! AU PIED!!!
Qu'est-ce que t'as foutu bordel?! ... Tu vois où ça mène tes conneries de vouloir bouger le passé et rejeter le mouton?! Et quoi?! Non là j'ai même pas envie de l'engueuler Elysia ... Je le transformerai en gigot plus tard là c'est toi! Qu'est-ce que t'as foutu bordel?!
Bon tu sais quoi... A la limite, je m'en tape presque! Je te laisse le temps du passage dans l'Helveg pour reflechir!
-Tu es méchante, tu as fait de la peine à Papa ! Tu lui as brisé le cœur alors que c’était ton amoureux et que tu n’arrêtais pas de dire que tu ne pouvais pas vivre sans lui ! Dit-il enfin en colère, tu n’es vraiment pas une spécialiste de l’amour ! A cause de toi, il a tué un garçon comme moi !
-Tu as tout à fait raison petit frère et finalement les dieux ont décidé que cette vie sans l’amour de Papa n’était pas bien pour Maman ! S’écria la mienne.
Mamie la fusilla alors du regard et déclara :
-Merci pour le soutien Iduna ! Pour la complicité Mère/Fille on repassera !
Mais au lieu de ça, elle alla se caler sur l’autre épaule de Papy et éclata de rire alors que mon oncle reprit :
-Voilà ! Trois contre une, tu as perdu Maman ! Et toi Tonton Pieter tu es aussi d’accord avec nous ?
Tiens même là bas ils t'engueulent! Non mais faut dire tu l'as cherché là! ... Wow ça a foutu un bordel dans l'Helveg, parce que je vais pas tout mettre mais Agnarr "LecheBouleDePapy s'est aussi mit contre Mamie!
Bon je me suis calmé... On peut revenir à la vie de la grand mère qui fait de la bouse de mouton malade!
Pardon?... Y a un événement?
Il eut juste le temps de terminer sa phrase qu’un tremblement au sol semblable à celui qu’il y avait eu pour le ramener retentit dans l’Helveg. Ce dernier pâlit et demanda :
-Attendez…Ce n’est pas un message subliminal ça ?
-Peut être bien que oui puisque tu m’as gâché mon effet de surprise ! Se moqua Mamie.
Mais personne ne partagea son enthousiasme et nous attendîmes tous stressés que tout redevienne normal. Quelques minutes plus tard nous nous figeâmes tous en même temps en voyant apparaître…
-Papa ?! S’écria le mien en pâlissant.
Il lui tendit les bras mais mon grand-père se rua dans…Ceux de Mamie au grand damne de Papy Elysia. Il demanda immédiatement :
-Lady Anna…Mais que s’est-il passé ?
-Je crois que vous venez d’être gracié mon ami, comme vous n’y étiez pour rien dans la guerre Northuldra/Arendellien, le Niflheim a été clément et vous a relâché.
-Ce qui veut dire que vous avez déjà votre place préchauffée dans l’Helheim, grinça Papy.
Oh RuRu!!! ... Tiens s'il en fallait un dans la hutte pour apporter un peu de piment... ça va être bon ça... Un joli concours de brindille en perspective entre le mouton et notre RuRu, le tout arbitré par Olaf qui est sans filtre... Oh ça va être bon mais... Chut, allez ça m'a calmé, on peut revenir à la vie de mamie!
Elle veut recommencer... Plus que 2 chances mamie!
Je m’étais torturée l’esprit pendant des heures pour comprendre où il y avait eu une faille dans la situation. Et finalement quelque chose que j’aurais dû prévoir en tout premier me sauta aux yeux.
-La guerre Northuldra/ Arendellien ! Il faut que je retourne-là et faire en sorte que personne ne s’en souvienne ! Me convainquis-je.
Ah donc tu abandonnes ton idée de larguer le mouton... C'est bien!
C’était maintenant ou jamais ! Je pleurai d’abord doucement avant que ma voix ne produise un son aigu.
-Fais taire ta sœur Pieter ! Paniqua soudain Amarok.
-Allez ! Allez ! Du calme Anna, dit mon frère en me berçant un peu plus.
Mais je résistai et pleurai plus fort. Un son retentit immédiatement de l’autre côté de la porte.
-Père, Mère que se passe-t-il ? Demanda la voix de Runeard âgé de dix ans.
-Un feu s’est propagé dans la taverne du centre du royaume. Il a ravagé toutes les maisons de la ville et a atteint le château. Le peuple souffre. Beaucoup de gens sont morts ravagés par les flammes ! Le seul moyen de s’en tirer est la fuite !
-Mais comment allons-nous sortir ?! Paniqua l’enfant.
-Tu vas prendre le souterrain tant qu’il est encore temps avec ta mère, dit le roi d’une voix brave, vous allez vous rendre chez le roi et la reine d’Askersund, compris ?
-Mais Adgar ? Et toi ? Murmura soudain une voix de femme.
-Moi, je dois assurer la protection de mes sujets, fussent-ils encore peu nombreux.
-Et si c’était une attaque ? Souleva-t-elle.
-Il n’y a aucune raison. Le royaume a à peine quelques mois, réfuta le roi. A présent, ma chère Eléna veille bien sur notre petit Runeard le temps que j’arrive. D’accord ?
Mince…Il ne m’entendait pas assez fort ! J’augmentai les décibels.
-Bon moi je m’en vais avant que nous nous fassions prendre, chuchota Amarok peureux.
-Allez chut Anna…On redescend ! Me confia Pieter.
Non ! Non ! Non ! Il fallait que je reste-là. N’y tenant plus à cause des balancements de mon frère, je lui déversai mon lait caillé sur la tunique.
-Oh non ! Tu es dégoûtante Anna…Bouda-t-il.
Il me déposa alors au sol et murmura :
-Je reviens je vais chercher de quoi te nettoyer.
Il partit et je m’égosillai plus fort. Si bien que je finis par entendre la voix de Runeard s’exclamer :
-Attends Maman ?! Tu n’entends rien ?! Il y a quelqu’un qui pleure ! ça provient de la bibliothèque !
Sans déconner?! C'est ça le nouveau plan mamie?!
Pour rester loin du mouton tu vas quitter toute ta famille à peine agée d'une semaine?!
JE VEUX LE NOM DE CELUI QUI A RENDU MAMIE COMPLETEMENT TARREE!!!?
La je me demande si ce plan est pas encore pire que le premier! ... Par contre y en a un dans l'Helveg qui doit bien se marrer!
-Alors Anna ? Est-ce que ça te plaît ma chérie ? J’ai fait installer un immense tapis de crocus pour que tu puisses écrire dessus plutôt que sur le bureau si tu en as envie, qu’en dis-tu ? Demanda la reine Eléna.
Je me ruai dans ses bras.
-C’est vraiment très beau Maman, merci ! Je n’arrive pas à croire que j’ai une chambre rien qu’à moi ! M’exclamai-je.
-Une chambre, un château, un royaume, énuméra-t-elle avec des yeux tristes.
Oh?... Princesse Anna d'Arendelle donc ?! ... Ouais le confort de vie est pas le même pour le coup... Maman Helga qui voulait le rang social ça a du lui plaire...Enfin sachant que c'est pour Arendelle peut être pas d'ailleurs mais bon...
Soit... Donc une vie ou mamie va kiffer sa vie de princesse car recueillie par la reine alors qu'elle fait partie du peuple ennemi...
Wait?! ... Désolé Helga Pataki... Ton rôle ici est terminé!
Place à ...
-Il est où Runeard d’ailleurs Maman ?
-Avec son précepteur, tu sais que c’est lui qui deviendra roi à sa majorité, il n’aura que cinq ans pour apprendre et ne pourra plus jouer avec toi.
-Ne dîtes pas de sottise Mère ! J’aurais toujours du temps à consacrer à ma petite sœur, déclara soudain le roi en entrant dans ma chambre.
Je me ruai sur lui et l’enlaçai alors qu’il me prit dans ses bras fort.
-Tu pourrais me pousser à la balançoire dans les jardins ? J’en ai vu tout à l’heure ! Demandai-je en le suppliant du regard.
-Commence à y aller petite sœur, j’arrive, me confia-t-il, mais avant je voudrais parler de quelque chose à Maman.
Oh?! ... Bah oui logique! Donc RuRu est devenu le frère ainé de Mamie...
Oh oui ce lien fraternel, cette complicité entre eux puis le destin qui va créer l'adversité entre eux avec Mamie qui va demander de l'aisser son peuple... C'est tellement ça!
Par contre RuRu... Tu déconnes pas comme Ramsès hein?
Pourquoi?... Bon bah je t'explique, sinon c'est la m*rde sur Arendelle, et à la fin comme va falloir buter tous les gosses premier né de ton patelin, Mamie sera en plus obligée de sacrifier Elysia (bah oui faut le sang du mouton pour se sauver du fléau)... Donc tu vois c'est la m*rde si on pouvait éviter de retrouver le fjord comme le nil ça serait bien?
T'as besoin d'une image?... OK!
Alors déconne pas pigé?!... T'as l'air d'être un mec bien, je te fais confiance! Et puis là c'est encore un peu tôt, profite donc de jouer les grands frères sympa! Un moment privilégié avec Anna t'en as toujours rêvé!... Mais qund viendra le moment... Bon t'as compris c'est bien, t'auras ton cookie à la fin promis!
Allez Mamie par contre on est là depuis un moment...Donc avance un peu les événements tu seras gentille!
Il m’embrassa le front alors que je ressentis des papillons dans mon bas-ventre. Son corps était chaud et je m’y sentais bien.
-Tu m’accompagnes ? Après je dois faire un tour du royaume avant que nous nous rendions sur le port car nous avons des invités qui viennent pour que je rencontre leur fille la princesse Rita…Tu sais…Le devoir de monarque, avoir des descendants, tout ça tout ça.
Je me renfrognai immédiatement alors qu’il ne bougea pas pour sortir de ma chambre.
-Dans ce cas-là, vas-y tout seul ! M’écriai-je avec hargne, je n’ai pas envie de tenir la chandelle.
Il rit et m’observa longuement si bien que je me mis à rougir.
-Tu sais ça serait plus simple si tu me disais pourquoi tu es jalouse, déclara-t-il.
J’haussai les épaules alors qu’il se pencha légèrement.
-Je crois savoir pourquoi…Car je suis exactement pareil dès qu’un jeune homme te tourne autour, me chuchota-t-il à l’oreille.
Avant que ses lèvres ne rencontrent les miennes avec douceur. Même si une partie de moi aimait toujours Elysia, je ne voulais pas desserrer ma bouche de la sienne. Je fus transportée d’amour, de joie, de bien-être. Ainsi ce fut tout naturellement que nous basculâmes sur le lit pour intensifier le baiser nous sentant seuls au monde en cet instant. Toutefois Runeard finit par relâcher l’étreinte.
AH!!!! AH!!!! AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH!!!!!!!!!!!!!!!
Bordel et je m'en doutais en plus mais je ne voulais pas l'imaginer
Bon Moïse, désolé, tu ouvriras la mer Rouge ailleurs (et non je n'ai pas dit ça en imaginant Mamie et RuRu....)... Faut les changer à nouveau!
Mamie et RuRu en réalité c'est...
Ouais alors là maintenant je voudrais pas dire mais... ça pue parce que je rappelle, le jeune qui correspond à Mamie...C'est donc Anakin... Et Anakin...On sait tous qui c'est
Bordel Mamie tu vois où ça mène de trifouiller les vies?! T'étais partie en Hezrmione! Brillante, Sage, écoutée... Tu finis en futur Vador mais qu'est-ce que t'as foutu
Et... Wait
Si Anakin ne rencontre pas de Palpatine... On a encore une chance...
Par contre Mamie, quand on te dira que tu n'auras pas le rang de maître tu déconnes pas hein?!
-Dans ce cas mademoiselle Anna d’Arendelle voudrais-tu devenir ma reine ?
-Oui…Oui ! M’écriai-je.
Ah bah si on te confère le rang! ... Jacpot Mamie! Tu seras un grand Jedi finalement!!
-Non ! Non ! NON ! Hurlai-je.
Je n'avais pas encore une fois envie de revivre la scène que j'appréhendai le plus. Car oui, la bataille sanglante se trouvait bien dans la vie, une fois de plus.
Et m*rde! ... ça a encore planté... Donc tôt ou tard il y aura un ...
Mais oui c'était évident... Dans l'équation il y en a qu'un que nous n'avons pas vu... Andréas!
Alors là vu cette dernière vie, je ne vois qu'une seule conclusion et cette fois il n'y aura pas de contestation
Andréas en réalité c'est...
-Une chose est sûre, je n’utiliserai jamais ma dernière vie !
Ah!!! Là tu me fais plaisir Mamie! ça c'est une bonne conclusion! Parce qu'on va être honnête, sur ces deux coups là, tu nous as bien fait de la bouse non?!
Allez... Ils en pensent quoi dans l'Helveg?!
-Dis fausse Maman Anna…On pourrait rentrer à la hutte maintenant ? J’ai envie de dormir…Je ne me sens pas très bien.
-Encore ? Paniquai-je en lui touchant le front.
Même s’il était mort il était très très froid. Mon cœur se serra alors qu’il s’écroula dans mes bras. Je le rattrapai de justesse alors qu’il était inconscient.
-Hey Olaf…Olaf ! Petit bonhomme de neige ! Réponds… Chuchotai-je en lui tapotant les joues.
Mais il resta inanimé.
-Il faut que je trouve Mamie ! Vite ! Paniquai-je.
Je retournai à la hutte sans même repasser par la clairière des rencontres alors qu’un mauvais pressentiment était en train de me plomber le ventre.
Oh bordel! c'est pas vrai c'est la m*rde ici aussi...Et quand on lit les secrets d'Ahtohallan on sait que c'est à cause d'une action d'Andréas...
J'aurai galéré à trouver qui sont les gens dans ce chapitre... Mais définitivement on a trouvé Andréas! Et ce qui est inquiétant c'est que le bougre peut désormais même atteindre l'Helveg...ça ne rigole plus!
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le passé 3 : Les souvenirs d'une Grand-Mère : Attention contenus mature !
Mer 07 Avr 2021, 14:04
Chapitre plutôt plaisant à écrire ! Merci pour le commentaire :*
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le passé 3 : Les souvenirs d'une Grand-Mère : Attention contenus mature !
Mer 07 Avr 2021, 15:45
Allez on ne perd pas le rythme et on enchaine tout de suite sur le commentaire du chapitre 30.... Allez vas y on repart dans le FCU... Chauffe Marcel!!
Ah oui c'est vrai on en était là, Olaf est mort chez les morts... Et Anna va donc aller déranger ses grands parents pendant qu'ils...
J'ai un message pour le FCU!
mais on moins on annonce la couleur!
On va essayer de garder le positif... Au moins on a pas le détail... Mais on va éviter de s'attarder s'il vous plait!
Bref on a urgence les gars, enfilez vos frocs faut sauver le gosse... Bon et Anna ste plait, pas la peine de mater, tu retournes dans le salon!... Et pus imagine si Olaf comme par hasard se reveille pile à ce moment là.. Pour le coup il fait une attaque fatale!
Non là ça va pas le faire... RuRu t'es gentil mais là c'est pas le moment, donc tu embrasseras ta petite fille un autre jour où dans une autre fiction mais là la priorité c'est le gosse... On a dit qu'on fonçait bordel! Et tout ce petit monde va donc comprendre en observant les secrets d'Ahtohallan que la raison vient d'Andréas mais aussi Pabby
Oui d'ailleurs, pour une fois nous avons un chapitre spécial Helveg, ça fait plaisir un changement de tsemps en temps!
D'ailleurs puisque visiblement KriKri est bien, ça sauterai une génération... Dans ce cas faut pas qu'il se reproduise... T'as pigé Anna?! Pas de zizi avec KriKri c'est trop risqué! Et ça ne fait pas avancer la sauce, car personne ne sait comment soigner Olaf... Bon par contre réconforter Mamie, ils sont deux à avoir une idée!
Mais les mecs c'est pas le moment on a dit!... Concentrez vous au bout d'un moment... C'est pas Sorcier!
...
Hum
... Cette vanne était très gênante...Vite on enchaîne!
Euh?... Mamie, t'es sure que ça va marcher au moins?!
Oui parce que je vois pas d'autres explications logiques moi non plus mais bon... Quand t'as plus de solution, autant tenter... Avec la Bible ça aurait peut être mieux marché en cette période de Paques mais on va pas faire la fine bouche et faire avec les gifs qu'on a!
Bref, voilà qu'on va renvoyer le gamin au paradis... Loin de ses parents! ... Est-ce qu'on peut m'expliquer le concept du Paradis s'il vous plait du coup?!
Oui... C'est sur que ça explique tout
Mais oh Wait!! On a droit à un joli moment trop mignon avec Helga qui voit ses parents... D'ailleurs pareil pour eux c'est le paradis pareil on m'explique?...
NON!! j'ai rien dit pas la peine de remettre le camion j'ai pigé!
D'ailleurs on a droit à une jolie réunion de famille puisqu'Iduna (mère) et Olaf (père) attendent à la frontière le retour de l'enfant prodigue et en profitent pour faire un coucou à tout le monde...
Ouais mais là c'est pas le moment...C'est assez compliqué comme ça! On peut revenir au problème du gamin... Pieter tu règleras tes problèmes un autre jour OK?!
Ah? Ou maintenant alors...
Et comme dirait l'ami Michel Druker! "Salut mon pote!"
Ainsi donc se termine l'arc de l'ami Pieter... Le Président du tribunal a finalement rendu son verdict... Bien maître @Lhysender, je me dois d'être beau joueur et vous féliciter pour cette victoire brillante pour votre client... Car lui éviter la culpabilité de petit con et même lui permettre de s'élever jusqu'au paradis... C'était clairement pas gagné pour ce personnage si complexe. J'ai grandement apprécié ces passe d'armes!
Maître je vous laisse préparer vos dossiers, nous nous retrouvons pour les prochains procès! Vous défendez toujours Agnarr et Andréas c'est bien ça?!
Quoi? Je digresse?
Pardon on enchaîne! Olaf se retrouve de nouveau au paradis... Et se réveille! Forcément, il ne pige pas et ne trouve pas qu'il s'agisse du paradis s'il faut vivre loin de sa mère!
Tu m'étonnes gamin! Faudra quand même revoir la règle du jeu un jour pour la distribution des emplacements!
Mais apparemment ça le soigne, donc faut qu'il soit dans son monde pour ne pas être malade... Alors dans l'Helveg ils se demandent si le faire revenir pourrait être possible le temps qu'il se requinque... Mais les mecs, c'est mort ça se saurait si c'était si simple... D'ailleurs ça loupe pas et ils doivent renvoyer le gosse en urgence au paradis!
Bon, donc un chapitre du seum puisqu'il faut se débarasser d'Olaf... C'est dommage, ces remarques au vitriole étaient plaisantes!
Et c'est maintenant que tu le dis toi?! ... Mais allez bouge ton fion Iduna, fais renvoyer le gosse dans l'Helveg!!! Et plus vite que ça je te prie!
Euh... IDUNA?! ... Non je parle de la plus vieille au paradis... Oui toi, approche deux secondes, on a quelque chose à te dire...
T'en fais pas ça fait pas mal, on a pris les munitions d'Andréas!!! Non mais t'es pas cinglée toi... Vas y, tu vas buter un gosse comme ça au calme toi?! Mais ils sont tous tarrés aux Terres Gelées en vérité!
Ah la vache c'est raide là! ... Oui Alors Helga viens ici... Non pas toi la connasse qui est en enfer, non je parle de la gosse
Bon gamine, on peut le dire t'as littéralement rien vécu... Donc là, ça s'appelle une grosse connerie ce que tu proposes...Alors je vais t'expliquer gentilment parce que tu ne penses pas à mal
Et?... Quoi?
... La?... La fille d'Anna?!
Oui je sais et alors?!
... Ah?... Têtue?! Oui... Comme sa mère?!
...Ah donc c'est mort elle va le faire
... Bon bah foutu pour foutu de toute façon vas y gamine!
Et elle le fait et j'aimerai que l'on s'attarde deux minutes sur Anna (non @Ansa pas comme ça) ... Parce qu'elle pensait bien faire en ramenant son oncle à sa grand mère en mode cadeau de Noël, la elle doit se dire que la prochaine fois elle fait comme tout le monde et elle lui offre un chien... Parce que paye ton seum! Certes elle n'a pas connu sa fille, mais voilà que désormais elle la voit et bim apprend qu'elle doit la perdre mais de manière définitive... Parce que être mort chez les morts on sait ce que c'est, ça s'appelle bah plus rien...LE NEANT! NADA!!!... Et c'est pas top!
Tout ça pour sauver un gosse... Paye ton p***** de dilemme du tramway... C'est définitif, l'Helveg pour Anna=ENFER
Le gosse va revenir... Olaf, un conseil, tu devrais laisser Anna tranquille deux minutes du coup...
Qu'est-ce qu'on a dit Olaf! Pas le moment!!!
Il pige rien ce gosse!
Oh et petit changement notable... Voilà qu'au sein de l'Helveg, nous changeons de point de vue et entrons dans la tête de Mamie... Qui comme elle a deux neurones qui fonctionne, sait bien que ça n'est pas le moment d'aller faire ch*** sa petite fille cadette... Tu m'étonnes, une nouvelle pareil, c'est comme apprendre qu'avec une mesure de confinement à la con, ça fout en l'air ton mariage... Faut le temps de digérer! Heureusement, dans la réalité un tel exemple ne pourrait évidemment pas arriver (sic)
Ah donc le temps qu'Anna digère on revient sur la vie de mamie en Arendelle?... Ok, deux secondes dans ce cas là
...Eh?! Vous deux là bas?! Revenez, on a besoin de vous!
C'est bon, on a tout le monde, on est prêt... Retournons voir le basculement...
Ah m*rde c'est pas la vie ou mamie est avec RuRu?! ... Faut que je retrouve Helga Pataki?
Quoi?
Non? Anakin c'est parfait?!
...Comment ça parfait?!
Ok je crois que je pige pourquoi... Mais j'ai pas envie... Non j'ai pas envie!
Oh m*rde! ... Il y a bien un Palpatine... Il va basculer comme un mouton le Elysia!
C'est pas vrai... Il va se faire bananer par un gosse de 8 ans ... Mais quel mouton ce mouton!!!
Oh non... Ca y est il l'a fait! On l'a perdu pour l'Helveg! ... Il nous a explosé en vol le mouton... Bon allez, on attaque la descente aux enfers du coup... Balancez!
... Oui je sais c'est de mauvais gout quand on sait que Pieter après avoir partagé un moment d'amour avec Elysia (non on y reviendra pas!) vient de se faire transpercer le coeur!
Bref, Mamie d'ailleurs ne souhaite pas en voir plus... Inutile d'en savoir plus sur Dark Sappos
Wait?! ... Donc tout ce que Mamie a crée n'existe finalement pas?! Pourquoi?! Que signifie tout cela?!
Bah tiens ça faisait longtemps!!
Néanmoins mamie a l'air de savoir ce qu'elle veut... Elle nous ease une future conversation avec son homologue des secrets et... Il reste une vie!
Ca nous en fait des infos, on va pouvoir s'arrêter là... Oui je pourrais parler de mamie qui vient faire un micro coucou... Mais ça on le retrouve bien plus dans les secrets d'Ahtohallan... Car là bas aussi ça commence à sentir très mauvais!
Il va être temps de digérer?
Quoi? Juste un dernier élement?... Bon vite alors
...Wow?! ... Jamy, t'as une explication scientifique à ça?!
Bien donc la lucidité d'Agnarr reste un mystère scientifique...Autant en rester là et méditer sur cette curiosité...
Mes bras étaient engourdis à force d’avoir maintenu Olaf jusqu’à la hutte. A mon grand désarroi, il n’avait toujours pas repris connaissance. J’aurais dû me presser, pourtant je sentis bientôt le rouge me monter aux joues en entendant les prénoms de mes aïeuls prononcés avec ferveur à l’autre bout de l’habitation.
Ah oui c'est vrai on en était là, Olaf est mort chez les morts... Et Anna va donc aller déranger ses grands parents pendant qu'ils...
J'ai un message pour le FCU!
mais on moins on annonce la couleur!
Je ne perdis pas de temps et tournai la poignée ne pouvant m’empêcher de poser les yeux sur mes grands-parents qui rougirent d’un seul coup.
-Whoua ! Quelle souplesse Mamie ! M’exclamai-je en la voyant percher dans une position que je n’avais jamais essayée.
On va essayer de garder le positif... Au moins on a pas le détail... Mais on va éviter de s'attarder s'il vous plait!
Bref on a urgence les gars, enfilez vos frocs faut sauver le gosse... Bon et Anna ste plait, pas la peine de mater, tu retournes dans le salon!... Et pus imagine si Olaf comme par hasard se reveille pile à ce moment là.. Pour le coup il fait une attaque fatale!
Je repris Olaf toujours inconscient malgré les courbatures et le maintins contre ma poitrine le temps que Papy et Mamie arrivent. Les autres membres de la hutte choisirent ce moment pour revenir.
-Lady Anna tout va bien ? S’inquiéta mon grand-père paternel.
-Non, Papy, moi c’est juste Anna… Nous devons nous rendre dans la galerie des souvenirs car Olaf est inconscient.
Non là ça va pas le faire... RuRu t'es gentil mais là c'est pas le moment, donc tu embrasseras ta petite fille un autre jour où dans une autre fiction mais là la priorité c'est le gosse... On a dit qu'on fonçait bordel! Et tout ce petit monde va donc comprendre en observant les secrets d'Ahtohallan que la raison vient d'Andréas mais aussi Pabby
Oui d'ailleurs, pour une fois nous avons un chapitre spécial Helveg, ça fait plaisir un changement de tsemps en temps!
-Grand Pabby…Pâlit Kristoff, mon propre père adoptif !
-Décidément, je ne vous connais pas monsieur Bjorgman, dit encore mon grand oncle, mais je peux vous dire que vous n’avez vraiment pas été chanceux niveau paternité !
D'ailleurs puisque visiblement KriKri est bien, ça sauterai une génération... Dans ce cas faut pas qu'il se reproduise... T'as pigé Anna?! Pas de zizi avec KriKri c'est trop risqué! Et ça ne fait pas avancer la sauce, car personne ne sait comment soigner Olaf... Bon par contre réconforter Mamie, ils sont deux à avoir une idée!
Mon grand-père maternel la prit contre elle et l’embrassa alors que Papy Runeard déclara :
-Oh Lady Anna ! Je ferai n’importe quoi pour te rendre ton beau sourire.
-Pas la peine…Vous voyez bien que je m’en charge ! Reprit Papy Elysia.
-Oh je vous en prie ce n’est pas le moment de faire un concours de brindilles ! Renchérit Papa.
Mais les mecs c'est pas le moment on a dit!... Concentrez vous au bout d'un moment... C'est pas Sorcier!
...
Hum
... Cette vanne était très gênante...Vite on enchaîne!
-Je ne vois qu’une solution…Il va nous falloir renvoyer notre petit bonhomme de neige dans l’Hellheilm.
-Tu en es sûre Mamie ? Demanda Elsa, peut être que moi je pourrais essayer quelque chose avec mon pouvoir de glace, nous pourrions nous connecter, après tout nous avions le même.
-Non ma grande Piceaerd, je pense que cela sera inutile…Mais c’est gentil de proposer, articula-t-elle difficilement.
Euh?... Mamie, t'es sure que ça va marcher au moins?!
Oui parce que je vois pas d'autres explications logiques moi non plus mais bon... Quand t'as plus de solution, autant tenter... Avec la Bible ça aurait peut être mieux marché en cette période de Paques mais on va pas faire la fine bouche et faire avec les gifs qu'on a!
Bref, voilà qu'on va renvoyer le gamin au paradis... Loin de ses parents! ... Est-ce qu'on peut m'expliquer le concept du Paradis s'il vous plait du coup?!
Oui... C'est sur que ça explique tout
Mais oh Wait!! On a droit à un joli moment trop mignon avec Helga qui voit ses parents... D'ailleurs pareil pour eux c'est le paradis pareil on m'explique?...
NON!! j'ai rien dit pas la peine de remettre le camion j'ai pigé!
D'ailleurs on a droit à une jolie réunion de famille puisqu'Iduna (mère) et Olaf (père) attendent à la frontière le retour de l'enfant prodigue et en profitent pour faire un coucou à tout le monde...
Mais elle secoua la tête et le força à ne pas s’échapper. Son regard croisa bientôt celui de Pépé et les deux se figèrent avant de déclamer en même temps :
-Pieter…
-Papa…
Voyant qu’un nouveau silence était en train de s’installer, mon grand oncle retrouva son courage et continua :
Ouais mais là c'est pas le moment...C'est assez compliqué comme ça! On peut revenir au problème du gamin... Pieter tu règleras tes problèmes un autre jour OK?!
-Qu’essayes-tu de dire Pieter ? Demanda Mamie qui pâlit aussitôt.
-Que je suis prêt à m’élever dans l’Helheim avec Papa, Iduna et les autres, murmura-t-il.
Ah? Ou maintenant alors...
Et comme dirait l'ami Michel Druker! "Salut mon pote!"
Ainsi donc se termine l'arc de l'ami Pieter... Le Président du tribunal a finalement rendu son verdict... Bien maître @Lhysender, je me dois d'être beau joueur et vous féliciter pour cette victoire brillante pour votre client... Car lui éviter la culpabilité de petit con et même lui permettre de s'élever jusqu'au paradis... C'était clairement pas gagné pour ce personnage si complexe. J'ai grandement apprécié ces passe d'armes!
Maître je vous laisse préparer vos dossiers, nous nous retrouvons pour les prochains procès! Vous défendez toujours Agnarr et Andréas c'est bien ça?!
Quoi? Je digresse?
Pardon on enchaîne! Olaf se retrouve de nouveau au paradis... Et se réveille! Forcément, il ne pige pas et ne trouve pas qu'il s'agisse du paradis s'il faut vivre loin de sa mère!
Tu m'étonnes gamin! Faudra quand même revoir la règle du jeu un jour pour la distribution des emplacements!
Mais apparemment ça le soigne, donc faut qu'il soit dans son monde pour ne pas être malade... Alors dans l'Helveg ils se demandent si le faire revenir pourrait être possible le temps qu'il se requinque... Mais les mecs, c'est mort ça se saurait si c'était si simple... D'ailleurs ça loupe pas et ils doivent renvoyer le gosse en urgence au paradis!
Bon, donc un chapitre du seum puisqu'il faut se débarasser d'Olaf... C'est dommage, ces remarques au vitriole étaient plaisantes!
-Attends Anna ! Je…Je connais un moyen pour que tu puisses récupérer votre fils !
-Non Iduna ce n’est pas prudent, le gronda Pépé.
Et c'est maintenant que tu le dis toi?! ... Mais allez bouge ton fion Iduna, fais renvoyer le gosse dans l'Helveg!!! Et plus vite que ça je te prie!
-Il faut qu’Olaf récupère une âme pure, une âme qui n’a pas eu le temps de faire de mauvaises choses aux cours de sa vie…Une âme qui n’a pas ou peu vécu.
Je me glaçai d’horreur en comprenant le sens de ses paroles et je ne fus pas la seule puisque la remarque jeta un froid.
-Tu essayes de nous dire qu’un enfant devrait se sacrifier, c’est bien cela Maman ? Questionna à son tour Papy.
Elle hocha la tête et répliqua :
-C’est le plus fiable oui.
Euh... IDUNA?! ... Non je parle de la plus vieille au paradis... Oui toi, approche deux secondes, on a quelque chose à te dire...
T'en fais pas ça fait pas mal, on a pris les munitions d'Andréas!!! Non mais t'es pas cinglée toi... Vas y, tu vas buter un gosse comme ça au calme toi?! Mais ils sont tous tarrés aux Terres Gelées en vérité!
-Oui Helga ? Qu’est-ce qu’il y a ma petite Piceaerd ?
-Moi…Veux plus cousin triste…Moi…Veux bien…Cousin content…dit-elle.
Mon arrière-grand-mère fit aussitôt d’énormes yeux et bafouilla :
-Quoi ?! Euh…Toi Helga tu voudrais donner ton âme à Olaf ?!
Ah la vache c'est raide là! ... Oui Alors Helga viens ici... Non pas toi la connasse qui est en enfer, non je parle de la gosse
Bon gamine, on peut le dire t'as littéralement rien vécu... Donc là, ça s'appelle une grosse connerie ce que tu proposes...Alors je vais t'expliquer gentilment parce que tu ne penses pas à mal
Et?... Quoi?
... La?... La fille d'Anna?!
Oui je sais et alors?!
... Ah?... Têtue?! Oui... Comme sa mère?!
...Ah donc c'est mort elle va le faire
... Bon bah foutu pour foutu de toute façon vas y gamine!
Et elle le fait et j'aimerai que l'on s'attarde deux minutes sur Anna (non @Ansa pas comme ça) ... Parce qu'elle pensait bien faire en ramenant son oncle à sa grand mère en mode cadeau de Noël, la elle doit se dire que la prochaine fois elle fait comme tout le monde et elle lui offre un chien... Parce que paye ton seum! Certes elle n'a pas connu sa fille, mais voilà que désormais elle la voit et bim apprend qu'elle doit la perdre mais de manière définitive... Parce que être mort chez les morts on sait ce que c'est, ça s'appelle bah plus rien...LE NEANT! NADA!!!... Et c'est pas top!
Tout ça pour sauver un gosse... Paye ton p***** de dilemme du tramway... C'est définitif, l'Helveg pour Anna=ENFER
Le gosse va revenir... Olaf, un conseil, tu devrais laisser Anna tranquille deux minutes du coup...
-Je suis revenu Papa et Maman vous avez vu ! Je suis trop content de vous revoir ! Grande sœur ! Nièce Elsa ! Faux tonton Andréas ! Neveu Hans ! Même toi Agnarr le Moche et ton Papa !
Il s’approcha à nouveau de moi et déclara :
-Mais c’est toi que je suis le plus content de voir fausse Maman Anna.
Qu'est-ce qu'on a dit Olaf! Pas le moment!!!
Il pige rien ce gosse!
Oh et petit changement notable... Voilà qu'au sein de l'Helveg, nous changeons de point de vue et entrons dans la tête de Mamie... Qui comme elle a deux neurones qui fonctionne, sait bien que ça n'est pas le moment d'aller faire ch*** sa petite fille cadette... Tu m'étonnes, une nouvelle pareil, c'est comme apprendre qu'avec une mesure de confinement à la con, ça fout en l'air ton mariage... Faut le temps de digérer! Heureusement, dans la réalité un tel exemple ne pourrait évidemment pas arriver (sic)
-Dans ce cas puisque le problème est réglé Lady Anna et que ma petite fille en a pour un petit moment avant de finir de bouder, pourrait-on revenir sur un sujet plus intéressant ? Reprit Runeard avec maladresse.
-Excusez-là d’être triste d’avoir perdu sa fille, grinça Hans.
-Certes ! Certes ! Vous avez raison ! Admit-il.
-Que désirez-vous savoir de plus que ce j’ai déjà dit mon ami ? Demandai-je, sachez que je ne continuerai pas l’histoire sans qu’Anna revienne.
-Oh mais je ne suis pas curieux de connaître la suite de ton récit, dit-il, enfin…Si un peu quand même…Mais j’aimerais bien savoir comment Sir Elysia est passé du côté obscur dans tes autres vies !
Ah donc le temps qu'Anna digère on revient sur la vie de mamie en Arendelle?... Ok, deux secondes dans ce cas là
...Eh?! Vous deux là bas?! Revenez, on a besoin de vous!
C'est bon, on a tout le monde, on est prêt... Retournons voir le basculement...
-Non…Tu n’as pas pu…Tu as tout gâché ! Cria-t-il alors que je pouvais voir des larmes déjà perler dans ses yeux.
-Ce…C’était le seul moyen pour que tu comprennes que mon destin est avec Amarok…Je sais que les coupoles n’ont pas d’importance pour toi mais elles en ont pour Yélana…S’il…S’il te plaît ne me regarde pas comme ça, murmurai-je, adieu Elysia.
Ah m*rde c'est pas la vie ou mamie est avec RuRu?! ... Faut que je retrouve Helga Pataki?
Quoi?
Non? Anakin c'est parfait?!
...Comment ça parfait?!
-Elle est si belle Maman…Et elle a dit que je n’étais pas bien pour elle…Elle a allumé nos deux coupoles à Yélana et moi…Nous ne pourrons jamais être ensemble…Alors que moi…Moi je l’aime d’un amour qu’elle n’imagine même pas ! Explosa-t-il alors qu’elle lui passa un tissu pour qu’il s’essuie le visage.
-Allons allons mon fils, tu as tout de même une très jolie fiancée, et tu le savais depuis le départ qu’Anna était promise à Amarok.
-Je m’en moque Maman ! Notre amour était pur ! Je…Je ne peux pas rester sans elle…Je vais aller la retrouver !
Ok je crois que je pige pourquoi... Mais j'ai pas envie... Non j'ai pas envie!
Il sortit de la maison et n’eut pas le temps de faire plus de dix pas avant d’apercevoir …Andréas en train de discuter avec Grand Pabby. Le troll regardait le petit garçon d’un air moqueur et ne cessait de lui dire :-C’est pourtant le pouvoir que je t’ai donné, mais tu es trop faible pour l’utiliser ! Allez petit garnement ! Garde donc ce sac, en souvenir de ta faiblesse, et va donc retourner dans ton village…Une correction sans doute t’attend ! C’est peut-être le seul courage que tu auras de ta vie…
Oh m*rde! ... Il y a bien un Palpatine... Il va basculer comme un mouton le Elysia!
Andréas retrouva aussitôt le sourire et en profita pour demander : -Avons-nous un pacte Elysia Sappos ? -Tout dépend de ce qu’on met dedans ! Soupira-t-il. -Assemblons nos forces et tuons tous ceux qui nous ont fait du mal pour qu’à la fin nous soyons tous les deux maîtres des esprits ! Qu’est-ce que tu en dis ? -Tuer carrément ? C’est peut-être un peu fort non ? Ne vaut-il mieux pas faire durer la vengeance de façon plus longue et douloureuse ? Renchérit mon mari légèrement troublé. Andréas le dévisagea à nouveau et finit par rire avant de reprendre : -Je savais que j’avais affaire à une femmelette ! Dès qu’il faut passer à l’action il n’y a plus que ton côté féminin qui ressort Elysiette Sappos !
C'est pas vrai... Il va se faire bananer par un gosse de 8 ans ... Mais quel mouton ce mouton!!!
Yélana contempla les vagues d’eau avec des yeux d’émerveillements…Et de nostalgie.
-Ça l’est en effet, répondit-elle…Mais tu sais…Mon Père me manque…Peut-être pourrait-il venir vivre avec nous qu’en penses-tu ?
-Tout ce que tu désireras, je te le donnerai ma tendre femme, déclara-t-il alors que je m’empourprai de jalousie.
-C’est vrai Elysia ? Questionna-t-elle pleine d’espoir.
Il hocha la tête. Elle se rua alors sur lui et lui sauta au cou. Il la fit tourner plusieurs fois avant de lui planter…Une aiguille dans le dos. Nous nous glaçâmes d’horreur.
Oh non... Ca y est il l'a fait! On l'a perdu pour l'Helveg! ... Il nous a explosé en vol le mouton... Bon allez, on attaque la descente aux enfers du coup... Balancez!
Progressivement les voix rauques de mon mari et mon frère s’arrêtèrent. Nous nous tournâmes immédiatement vers le souvenir et je sortis un cri de stupeur en voyant Elysia qui venait de retirer sa lame ensanglanté du cœur de Pieter.
-Mais…Qu’est…Ce…Que…Tu…As…Fait…Murmura-t-il d’une voix faible.
Il l’observa alors avec un grand sourire et rétorqua :
-J’avais une vieille dette à régler.
Il l’embrassa une dernière fois alors que Pieter suffoqua avant de s’écrouler sur le sol les yeux regardant le plafond à jamais. Alors que je devins de plus en plus blême, Elysia nettoya son épée sur les draps de l’auberge et reprit un peu de sang pour dessiner un emblème de soleil…Celui de notre peuple.
... Oui je sais c'est de mauvais gout quand on sait que Pieter après avoir partagé un moment d'amour avec Elysia (non on y reviendra pas!) vient de se faire transpercer le coeur!
Bref, Mamie d'ailleurs ne souhaite pas en voir plus... Inutile d'en savoir plus sur Dark Sappos
Mes doigts étaient congestionnés mais je voulais vraiment voir la fin. Ainsi, je fus stupéfaite mais pas surprise en découvrant que le décor s’effaça à la fin de la bataille sanglante tout comme les personnes qui se trouvaient dedans.
-Qu’est-ce que cela signifie Belle-Maman ? Demanda Agnarr.
Je souris soulagée et répondit :
-Ça mon Gendre, ça veut dire que comme le souvenir est inventé de toute pièce, les vies qui sont à l’intérieur n’existent pas et de ce fait n’ont pas leurs places dans l’Hellheim, le Niflheim ou l’Helveg.
-Alors Papy Elysia n’a jamais vraiment été « méchant » ? Souleva Hans.
-Non mon petit Piceaerd…Mais il faudra que j’en discute avec ma moi-vivante car cela va un peu changer nos plans, commentai-je.
Wait?! ... Donc tout ce que Mamie a crée n'existe finalement pas?! Pourquoi?! Que signifie tout cela?!
Bah tiens ça faisait longtemps!!
Néanmoins mamie a l'air de savoir ce qu'elle veut... Elle nous ease une future conversation avec son homologue des secrets et... Il reste une vie!
Ca nous en fait des infos, on va pouvoir s'arrêter là... Oui je pourrais parler de mamie qui vient faire un micro coucou... Mais ça on le retrouve bien plus dans les secrets d'Ahtohallan... Car là bas aussi ça commence à sentir très mauvais!
Il va être temps de digérer?
Quoi? Juste un dernier élement?... Bon vite alors
Loin d’accomplir ma volonté mon père vint s’installer à côté de moi et me prit la main.
-Je n’ai pas toujours été tendre avec Elsa et toi…Et je le regrette… Je suis fier finalement que de ton vivant tu ais réussi à me convaincre de vous avoir stoppé à l’Engel Dod… J’aurais accompli la plus grosse bêtise de ma vie…Je vous aurais perdu toutes les trois…Mes trois petites femmes.
Mon visage dévia vers lui et je fus surprise de voir une larme couler le long de sa joue. Cela stoppa les miennes. Il se pressa la cuisse avant de poursuivre :
-J’ai été très heureux d’avoir une petite fille qui avait autant de cran que sa Maman aussi bref cela fut-il…Et ne le cachons pas qui tirait aussi très bien de sa grand-mère et son arrière-grand-mère.
Je rosis légèrement alors qu’il m’ouvrit ses bras. Je m’y réfugiais avec une impression d’avoir retrouvé mes cinq ans. Mon père m’embrassa les cheveux avec tendresse et continua :
-Je m’excuse pour tout ce que j’ai pu dire ou faire qui eût été odieux de ma part. Je ne souhaitais que votre bonheur à toutes les trois…Malheureusement le roi prenait plus le pas sur le Père…Mais je vous promets que je me rattraperai dans l’Hellheim.
-J’ai cru comprendre que ta relation avait été compliqué avec le tien, dis-je d’une voix ironique.
...Wow?! ... Jamy, t'as une explication scientifique à ça?!
Bien donc la lucidité d'Agnarr reste un mystère scientifique...Autant en rester là et méditer sur cette curiosité...
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le passé 3 : Les souvenirs d'une Grand-Mère : Attention contenus mature !
Sam 10 Avr 2021, 17:01
Ce chapitre 28 m'a apprit une chose : les comportements les plus incompréhensibles sont parfois le reflet de blessures plus profondes encore qu'on en l'aurait imaginé. Et bon sang, Helga, même si il y a des choses de ton vivant que je ne peux pas passer sous silence aussi facilement... qu'est-ce que tu as fais aux esprits pour avoir des parents aussi monstrueux ?! Autant je comprends le côté mariage prévu à l'avance, on commence à avoir que c'est un grand classique dans la culture Northuldras, mais autant Anna a eu la chance d'avoir papy Olaf pour compenser un peu. Parce que là punaise, la réaction des parents ! Je sais ne saurai dire qu'elle est le pire l'humiliation, le passage à tabac de Yuma où le fait qu'ils l'abandonnent en mode "te voir nous donnes envi de gerber" ? On va pas se mentir, cela fait légèrement relativiser et mieux comprendre certains des choix d'Helga. Je le répète, ça n'excuse rien. Mais qu'est-ce qu'elle a prit cher dans son enfance et son adolescence !
De ce fait ça éclaire son comportement envers Yuma et Amarok et pourquoi ils se sont retrouvés si facilement en enfer. Et d'une certaine manière, je pourrai presque dire qu'il y a une forme de justice équitable : leur actes leur ont coûté leur place au paradis pour une éternité infernale, mais au moins ils pourront l'affronter ensemble après ce qu'ils sont vécus. En vrai c'est beau, et je suis ravi de voir qu'Anna réussi à offrir à sa mère une vie heureuse.
Et puisque l'on parle de vie heureuse : enfin Anna et Kristoff ont pleinement consommés leur retrouvailles ! Pour l'instant il semblerait que tout aille pour le mieux, cependant je me méfie : jouer avec le temps et créer des timelines parallèles à foison, la dernière fois que j'ai vu ça cela a provoqué la naissance d'un dieu fou qui voulait éradiquer tout les mortels pour les punir de leur pêcher d'avoir voulu jouer au dieu... et il a bien failli réussir ! Mais bon, à l'aube du chapitre 29, j'ai confiance en Anna dan ses souvenirs, elle doit savoir ce qu'elle fait. Surtout que cette fois, c'est le cours de sa propre vie qu'elle va changer au cours de deux timelines alternatives... et j'adore ce passage, surtout le premier vis-à-vis de l'idée du "on ne nait pas bon au mauvais" (bien sûr si on omet les œuvres les plus manichéennes, ce qui n'est pas le cas ici) avec deux exemples flagrants : d'un côté, un Amarok doux et protecteur, père de famille aimant et finalement un plutôt bon chef qui se révèle assez diplomate face au roi Runeard. De l'autre, un Elysia rongé par la haine qui devient l'opposé de celui que l'on connait. Comme quoi, tel le dit le Joker : "Il suffit d'une seule mauvaise journée". Dans cette version, c'est Elysia qui a mal tournée à la place d'Amarok, ce qui ici est d'autant plus tragique car nous savons que lui et Anna sont deux âmes sœurs. Et punaise Anna, quitte en parler, quelle force de caractère ! Il y a plusieurs moments où cela a failli déraper, mais malheureusement tout ses efforts seront inutiles car la guerre aura tout de même lieu, se terminant d'ailleurs si l'image cauchemardesque d'Elyisa qui porte la lame lui ôtant la vie.
Je ne parlerai pas de l'ambiance dans la hutte de l'Helveg après ça, tu parles d'un bon moyen de jeter un froid ! Bon, puisque cette version n'a pas marcher, il y aune autre option : la vie de château avec Runeard. Je dois bien avouer qu'il y a un petit côté Prince d'Egypte très sympathique, surtout la partie sur le recueil d'Anna. Depuis, elle tentera par tout les moyens de faire en sorte que Runeard ne trouve jamais la Forêt Enchantée. On retrouve d'ailleurs le discours d'investiture, et là encore il passe une vie heureuse, jusqu'à ce que... Runeard finisse par lui dire qu'il a découvert les Northuldras, rendant une nouvelle fois la guerre inévitable. Là encore, un sujet intéressant par rapport au destin : si un évènement doit arriver, ce sera le cas, même en changeant le passé. Il y a deux écoles sur ce sujet : celle qui dit que le destin n'est pas gravé dans le marbre, l'autre qui dit qu'il est immuable. Personnellement j'aime bien les deux tant qu'elles sont traités de manière efficaces, ce qui est le cas ici. Surtout que la conclusion me permets d'écrire, avec une joie non dissimulée : les coupoles n'ont aucunes valeurs (mise à part l'aspect symbolique).
AH ! Pas de procès pour moi, vous m'aurez pas de sitôt les esprits !
*regarde le nom de ses clients*
On peut s'arranger, non ?
Ce chapitre se termine sur une note bien sombre avec Olaf qui semble bien mal en point. Le chapitre 30 nous offre un premier élément de réponse : il doit retourner au paradis et... ah attendez, on me signale qu'il vas y avoir un départ pour le paradis, et ce n'est autre que... PIETER ?!
Alors celle là si je l'avais vu venir ! Hors donc, voyant le coupable de tout les malheurs de leur famille enfin démasqué, il se sent prêt à rejoindre le paradis de son père, qui l'appelle comme son seul et unique fils... c'est rare, mais relire ce passage m'a encore mit une poussière dans l'œil. @Frantzoze ce fut un plaisir de plaider avec vous au sein de cette cour, une belle passe d'arme dont je pense nous serons tout les deux satisfaits de l'issu. Maintenant, si vous voulez m'excuser, j'ai d'autres dossiers à préparer et des tabourets à lustrer. Mince, évidemment avant il faut s'occuper d'Olaf qui semble irrémédiablement ne pas pouvoir rester dans l'Helveg. Dommage, il était bien marrant ce gamin, mais la solution est trop dangereuse, je veux dire sacrifier une âme pour en sauver une autre c'est symbolique, mais quand même, on ne peut sacrifier quelqu'un pour... comment ça un volontaire ? Helga ? Ah bah c'est un beau moyen de se racheter, mais comment elle est au courant alors qu'elle est en enfer ? Me dites pas qu'on parle de la petite Helga ?!
Ah non ! C'est horrible ça ! Horrible et adorable en même temps parce que elle bien hériter du caractère de sa mère, mais pince quoi pas la petite ! Pas la plus adorable de toute ! Tu m'étonnes qu'après ça Anna a envi d'être seule et à du mal à regarder son oncle et sa grand-mère, non pas qu'elle vas les haïr du jour au lendemain mais tout de même, ça laisse des cicatrices un évènements pareil !
Entretemps on assiste plus en détail à la descente aux enfers de l'Elysia alternatif, qui non seulement s'associe avec Andréas ce qui est déjà une idée pourrie en soit, mais surtout emploi des méthodes digne de ce dernier pour tuer Pieter ! Punaise quand il s'y met le mouton devient un vrai loup !
Et la pauvre Anna va finalement trouver une oreille secourable auprès de son père. Attendez, quoi ?! Agnarr qui se comporte en bon père et brillement qui plus est ? Décidément, ce chapitre est plein de surprises ! Il faudrait l'envoyer donner des leçons à son lui d'une autre vie, ce serait salvateur ! Oh et pour conclure en parlant de paternité : une petite pensé pour Kristoff, qui a décidément la chance d'être rester une crème malgré son père biologique et son père adoptif.
De ce fait ça éclaire son comportement envers Yuma et Amarok et pourquoi ils se sont retrouvés si facilement en enfer. Et d'une certaine manière, je pourrai presque dire qu'il y a une forme de justice équitable : leur actes leur ont coûté leur place au paradis pour une éternité infernale, mais au moins ils pourront l'affronter ensemble après ce qu'ils sont vécus. En vrai c'est beau, et je suis ravi de voir qu'Anna réussi à offrir à sa mère une vie heureuse.
Et puisque l'on parle de vie heureuse : enfin Anna et Kristoff ont pleinement consommés leur retrouvailles ! Pour l'instant il semblerait que tout aille pour le mieux, cependant je me méfie : jouer avec le temps et créer des timelines parallèles à foison, la dernière fois que j'ai vu ça cela a provoqué la naissance d'un dieu fou qui voulait éradiquer tout les mortels pour les punir de leur pêcher d'avoir voulu jouer au dieu... et il a bien failli réussir ! Mais bon, à l'aube du chapitre 29, j'ai confiance en Anna dan ses souvenirs, elle doit savoir ce qu'elle fait. Surtout que cette fois, c'est le cours de sa propre vie qu'elle va changer au cours de deux timelines alternatives... et j'adore ce passage, surtout le premier vis-à-vis de l'idée du "on ne nait pas bon au mauvais" (bien sûr si on omet les œuvres les plus manichéennes, ce qui n'est pas le cas ici) avec deux exemples flagrants : d'un côté, un Amarok doux et protecteur, père de famille aimant et finalement un plutôt bon chef qui se révèle assez diplomate face au roi Runeard. De l'autre, un Elysia rongé par la haine qui devient l'opposé de celui que l'on connait. Comme quoi, tel le dit le Joker : "Il suffit d'une seule mauvaise journée". Dans cette version, c'est Elysia qui a mal tournée à la place d'Amarok, ce qui ici est d'autant plus tragique car nous savons que lui et Anna sont deux âmes sœurs. Et punaise Anna, quitte en parler, quelle force de caractère ! Il y a plusieurs moments où cela a failli déraper, mais malheureusement tout ses efforts seront inutiles car la guerre aura tout de même lieu, se terminant d'ailleurs si l'image cauchemardesque d'Elyisa qui porte la lame lui ôtant la vie.
Je ne parlerai pas de l'ambiance dans la hutte de l'Helveg après ça, tu parles d'un bon moyen de jeter un froid ! Bon, puisque cette version n'a pas marcher, il y aune autre option : la vie de château avec Runeard. Je dois bien avouer qu'il y a un petit côté Prince d'Egypte très sympathique, surtout la partie sur le recueil d'Anna. Depuis, elle tentera par tout les moyens de faire en sorte que Runeard ne trouve jamais la Forêt Enchantée. On retrouve d'ailleurs le discours d'investiture, et là encore il passe une vie heureuse, jusqu'à ce que... Runeard finisse par lui dire qu'il a découvert les Northuldras, rendant une nouvelle fois la guerre inévitable. Là encore, un sujet intéressant par rapport au destin : si un évènement doit arriver, ce sera le cas, même en changeant le passé. Il y a deux écoles sur ce sujet : celle qui dit que le destin n'est pas gravé dans le marbre, l'autre qui dit qu'il est immuable. Personnellement j'aime bien les deux tant qu'elles sont traités de manière efficaces, ce qui est le cas ici. Surtout que la conclusion me permets d'écrire, avec une joie non dissimulée : les coupoles n'ont aucunes valeurs (mise à part l'aspect symbolique).
AH ! Pas de procès pour moi, vous m'aurez pas de sitôt les esprits !
*regarde le nom de ses clients*
On peut s'arranger, non ?
Ce chapitre se termine sur une note bien sombre avec Olaf qui semble bien mal en point. Le chapitre 30 nous offre un premier élément de réponse : il doit retourner au paradis et... ah attendez, on me signale qu'il vas y avoir un départ pour le paradis, et ce n'est autre que... PIETER ?!
Alors celle là si je l'avais vu venir ! Hors donc, voyant le coupable de tout les malheurs de leur famille enfin démasqué, il se sent prêt à rejoindre le paradis de son père, qui l'appelle comme son seul et unique fils... c'est rare, mais relire ce passage m'a encore mit une poussière dans l'œil. @Frantzoze ce fut un plaisir de plaider avec vous au sein de cette cour, une belle passe d'arme dont je pense nous serons tout les deux satisfaits de l'issu. Maintenant, si vous voulez m'excuser, j'ai d'autres dossiers à préparer et des tabourets à lustrer. Mince, évidemment avant il faut s'occuper d'Olaf qui semble irrémédiablement ne pas pouvoir rester dans l'Helveg. Dommage, il était bien marrant ce gamin, mais la solution est trop dangereuse, je veux dire sacrifier une âme pour en sauver une autre c'est symbolique, mais quand même, on ne peut sacrifier quelqu'un pour... comment ça un volontaire ? Helga ? Ah bah c'est un beau moyen de se racheter, mais comment elle est au courant alors qu'elle est en enfer ? Me dites pas qu'on parle de la petite Helga ?!
Ah non ! C'est horrible ça ! Horrible et adorable en même temps parce que elle bien hériter du caractère de sa mère, mais pince quoi pas la petite ! Pas la plus adorable de toute ! Tu m'étonnes qu'après ça Anna a envi d'être seule et à du mal à regarder son oncle et sa grand-mère, non pas qu'elle vas les haïr du jour au lendemain mais tout de même, ça laisse des cicatrices un évènements pareil !
Entretemps on assiste plus en détail à la descente aux enfers de l'Elysia alternatif, qui non seulement s'associe avec Andréas ce qui est déjà une idée pourrie en soit, mais surtout emploi des méthodes digne de ce dernier pour tuer Pieter ! Punaise quand il s'y met le mouton devient un vrai loup !
Et la pauvre Anna va finalement trouver une oreille secourable auprès de son père. Attendez, quoi ?! Agnarr qui se comporte en bon père et brillement qui plus est ? Décidément, ce chapitre est plein de surprises ! Il faudrait l'envoyer donner des leçons à son lui d'une autre vie, ce serait salvateur ! Oh et pour conclure en parlant de paternité : une petite pensé pour Kristoff, qui a décidément la chance d'être rester une crème malgré son père biologique et son père adoptif.
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le passé 3 : Les souvenirs d'une Grand-Mère : Attention contenus mature !
Sam 10 Avr 2021, 17:28
Merci beaucoup @Lhysender pour ce commentaire sur trois chapitres ! ça n'a pas dû être facile pour toi de tout concilier mais j'en ai apprécié chaque mot n'aies craintes... Je voudrais revenir sur l'idée des deux écoles du destin...Et tu as bien compris de laquelle je faisais partie ... J'ai été élevée dans la tradition catholique et mes parents m'ont toujours expliqués que je crée mes choix toute seule comme une grande, pourtant de par ma branche paternelle je suis liée au protestants... Et pour les protestants le destin est déjà tout tracé... Du coup même avec tous ce que mes parents m'ont inculquée, je ressens la vie plutôt comme ça Pour moi le destin existe bel et bien et je suis juste la marionnette qui voit son film se déroulait ... A tel point que je suis persuadée que le fait de ne pas me marier à l'église va se répércuter en punition dans ma vie dans les années à venir... Bref... Je sais pas pourquoi j'avais envie de réagir à cela... Mais je pense que ça m'a fait du bien avec le mariage qui barre en vrilles, mariage qui si ça se trouve ne devait jamais exister et c'est pour ça que depuis le départ notre relation est compliquée (Oui je pense réellement cela...D'ailleurs à bien des égards Mamie Anna me ressemble (ce côté docile, faire plaisir à tout le monde, affronter le monde tout en sachant que quoi que tu fasses ça fera mal...Mais bon tout comme elle et Elysia j'ai décidé de vivre pleinement mon histoire d'amour avec Frantzoze allant même jusqu'à ne pas me marier à l'église ce qui équivaut pour certains personnages à ne pas allumer de coupoles)
Tout ça pour dire Merci à toi pour ce commentaire et j'espère que tu sauras apprécier le chapitre de ce soir qui s'annonce être l'avant dernier avant l'épilogue...
(Et oui ça aussi ça m'angoisse à tel point qu'il ne faut pas trop que je m'étende là-dessus sinon je vais faire Une Anna d'Arendelle dans les Cavernes Perdues) (Oui je précise Anna d'Arendelle parce que forcément Anna Piceaerd dans les Cavernes Perdues c'était plutôt un beau souvenir ! )
Tout ça pour dire Merci à toi pour ce commentaire et j'espère que tu sauras apprécier le chapitre de ce soir qui s'annonce être l'avant dernier avant l'épilogue...
(Et oui ça aussi ça m'angoisse à tel point qu'il ne faut pas trop que je m'étende là-dessus sinon je vais faire Une Anna d'Arendelle dans les Cavernes Perdues) (Oui je précise Anna d'Arendelle parce que forcément Anna Piceaerd dans les Cavernes Perdues c'était plutôt un beau souvenir ! )
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le passé 3 : Les souvenirs d'une Grand-Mère : Attention contenus mature !
Sam 10 Avr 2021, 20:44
Chapitre 31 : Les yeux de ma Iduna :
Les coupoles n’avaient jamais posé de problèmes. Les dieux se fichaient de qui j’avais aimé. Je ne savais pas si je devais en être effrayée ou soulagée. Sans doute des deux puisque de toute façon le problème restait le même : Je n’avais plus de mari, plus d’enfants et je devrais vivre avec tout ce poids dans mon cœur pour le restant de mes jours.
-Tu y arriveras Anna, me réconfortai-je, pour eux, pour qu’ils soient fiers de toi !
Je soupirai intérieurement me sentant meurtrie au plus profond de mon être. Fallait-il vraiment que je fasse un bilan de ma courte existence. Les souvenirs refluèrent. J’avais été une très bonne chamane, une fille docile, j’avais aimé ma mère, mon père, j’avais été préparée à être la femme d’Amarok et je n’avais pas contesté puisque c’était ainsi. J’avais eu un grand frère un peu trop protecteur et cela lui avait valu sa perte. Et que dire de l’amour de ma vie ? Des frissons me parcoururent l’échine rien qu’en repensant à Elysia. Nous avions grandi ensemble et j’avais toujours eu de forts sentiments pour celui que j’avais considéré comme un frère pendant quatre ans…Enfin…Sauf avant qu’il parte…Le sentiment d’euphorie quand j’avais réalisé qu’il serait à jamais plus qu’un frère pour moi…J’en frissonnais encore. Qu’est-ce que je l’aimais…
-Oh Elysia…Mon amour, murmurai-je avec un sourire en repensant à nos moments ensemble.
Il avait été merveilleux dans tout ce qu’il avait entrepris à n’en pas douter. Il avait été un mari attentif, un père exemplaire.
Je fermai les yeux quelques instants essayant de ressentir le bien-être qu’il avait pu me procurer dans tous nos échanges quel qu’ils fussent. Hélas, je constatais bien vite que depuis sa mort, j’avais perdu sa vision, sa parole, sa chaleur. Elysia s’effaçait de ma mémoire comme s’il n’y eut jamais existé…Et qu’en était-il de ma fille ? Ma précieuse Iduna. Je me concentrai à nouveau sur son visage angélique qui me regardait avec exaspération quand je lui intimais de venir faire ses leçons de chamanisme. Ses yeux bleus me foudroyaient…Les mêmes que son père. Ses légères tâches de rousseurs cachées par sa cascade de cheveux châtains emmêlés. Les peluches sur sa tenue en peaux de rennes usée à force d’être allée jouer avec Courant d’Air… Combien de fois avait-il fallu que je lui recouse les trous aux genoux et aux coudes ? Elle aussi devenait un souvenir lointain à ma plus grande horreur.
Qui restait-il dans cette analyse de ma brève vie ? Mon petit bonhomme de neige. Mon Olaf. Pour lui heureusement je n’avais pas encore besoin de trop chercher dans ma mémoire pour m’en rappeler. Ses beaux yeux bleus similaires à sa sœur et son père où je m’étais perdue bien des fois pour oublier mon chagrin. Ses petites boucles blondes qui lui descendaient au cou, héritage des Terres Gelées. Et son pouvoir…Ce même pouvoir qui avait été un don de notre union à Elysia et moi-même.
Oh oui…Il y avait eu plus d’amour que de haine tout au long de cette vie.
-Je vous aime tous…Et maintenant suis-je condamnée à vivre ainsi ? Demandai-je à voix haute. A rester devant mes tristes vies et les passer à longueur de journée pour oublier ma peine ? Oui…Ce n’est peut-être pas une si mauvaise idée après tout !
Je voulais me perdre dans mon passé. M’y réfugier et ne plus jamais en sortir…
-Oui Anna fais-ça ! M’exclamai-je me persuadant de plus en plus, tu n’as plus rien à perdre !
Je serrai fortement les poings alors que quelque chose me piqua dans ma poche de robe. Je glissai ma main et en retirai bientôt le papier des ingrédients que j’avais froissé en boule de contrariété.
-Je vais m’occuper de toi, d’abord ! M’écriai-je.
Je parcourus la vaste salle de glace et aperçus à nouveau le souvenir de ma Mère âgée de treize ans et de Grand Pabby. Je m’y dirigeai et replaçai la liste dans la lourde main de pierre. A mon grand étonnement, le souvenir de glace trouva peu à peu des couleurs.
-Anna ! Appela la voix du troll, Anna…Que faites-vous là ?! Déclara bientôt le troll.
Je voulus lui répondre mais ce qui sortit de ma bouche ressembla plutôt à un long cri alors que je m’enfuis à toutes jambes pour me plaquer contre le mur. Grand Pabby retrouva ses mouvements et fit craquer ses articulations avant de venir me rejoindre.
-Comment est-ce possible ? Lâchai-je, est-ce que…Est-ce que vous êtes vivant ?! Est-ce vraiment vous ?
Le troll se toucha le torse et les bras avant de déclarer :
-Oui il me semble…Disons que mon corps est celui d’un souvenir mais mon esprit est bien là, expliqua-t-il, je suis en pleine séance de télépathie.
Il m’observa ensuite et ajouta :
-Vous m’avez l’air bien pâle Anna… Et bien fatiguée aussi.
-Vous ne vous rappelez-plus de notre dernière conversation ? M’enflammai-je.
-La guerre Northuldra/ Arendellien ? Demanda-t-il, mais je croyais que vous l’aviez arrangée! Vous étiez parties si vite !
Je secouai la tête et manquai de fondre en larmes alors qu’il continua :
-C’est pour cela qu’il y a cette mystérieuse brume qui a impacté la Forêt Enchantée.
-Vous ne pouvez pas la faire partir ? Questionnai-je pleine d’espoir, vous avez des pouvoirs importants, vous !
Le troll me fixa longuement puis finit par sourire simplement en disant :
-Pas moi, mais aussi difficile que cela puisse paraître c’est grâce à vous qu’elle disparaîtra !
-Moi ? Repris-je étonnée.
Il acquiesça de plus belle. Je me renfrognai aussitôt :
-Oh vous me direz ce n’est pas plus mal qu’elle soit là…Au moins les Northuldra sont protégées de toute attaque, quelconque ! Bien qu’il n’y ait plus grand monde à tuer.
-Votre cœur est rempli de chagrin Anna et de lassitude aussi, remarqua soudain le troll.
-J’ai perdu tous mes proches… Si vous saviez comme je souffre…Je voulais mourir… Mais je ne peux pas sinon j’irai dans le Nifflheim…J’ai échoué dans tout ce que j’avais entrepris… J’ai toujours été nulle…En professeure…En Maman…En femme…En cinquième esprit…Enumérai-je péniblement.
-Cela est indéniable ! S’écria Grand Pabby avec un grand sourire ironique, néanmoins j’ai bien l’impression que vous avez toujours été douée pour au moins une chose.
-Ah bon ? Quoi donc ? Murmurai-je.
D’un geste le troll me montra le mur de glace emplis de mes souvenirs ainsi que mes mixtures.
-Le chamanisme très chère enfant ! S’exclama-t-il.
Je ris jaune et répliquai :
-La preuve que non… Je cherchais désespérément à remettre mes vies dans le bon ordre…J’en ai créé deux mais elles n’ont servi à rien, je ne voulais plus que la guerre éclate en me rangeant du côté des coupoles mais ça n’a pas été concluant.
-Vous les avez néanmoins créées au grand damne d’Helga qui n’y arrivait pas, nota-t-il.
J’haussai les épaules.
-Qu’importe… Je vous laisse la dernière. Je ne l’utiliserai pas, ça serait gâché de la garder, expliquai-je.
Grand Pabby éclata de rire et rétorqua :
-Et c’est là où vous vous trompez encore Anna… N’oubliez pas que je lis dans les aurores boréales ! Et je sais que vous avez du mal à y croire mais vous vous en servirez un jour !
Je fis une moue faible alors qu’il me redonna le papier des ingrédients amplement convaincu. Je le pris contre mon gré tandis que mes souvenirs auprès du jeune troll me revinrent également en mémoire…
-Je sens que vous cogitez mon enfant…Vous avez quelque chose à me demander peut-être ? Dit-il en me dévisageant.
-Est-ce que vous pouvez faire votre magie ici ? Questionnai-je avec curiosité.
Le vieux troll ferma les yeux quelques instants et agita ses bras créant un petit nuage de brouillard d’étincelles pailletées.
-Visiblement oui, dit-il.
J’hésitai quelques instants avant de déclarer d’une voix que je voulais la moins tremblante possible :
-Je souhaiterais que vous effaciez mes souvenirs comme vous l’aviez fait pour ma fille !
Le vieux sage éclata de rire avant de reprendre :
-Vous avez déjà réussi à plus me surprendre que ça Anna Piceaerd.
-Je vous en prie, insistai-je, j’en ai marre de souffrir…Je veux tout oublier… Après tout, pour mes proches je n’existe plus !
-Je ne vous le demanderai qu’une fois…Est-ce vraiment ce que vous voulez ? Vous savez que je ne peux pas effacer le passé…Seulement le transformer à ma guise, reprit-il avec sérieux.
-J’en ai conscience…Mais après tout ça ne sera mieux que rien, me persuadai-je.
Grand Pabby me regarda silencieusement puis finit par répondre :
-Parfait…Agenouillez-vous dans ce cas.
Je m’exécutai et attendis, fébrile, que le troll me touche le front de sa main. Avec une grande admiration, je le vis bientôt extirper mes souvenirs. Il changea les sentiments pour beaucoup d’entre eux et se débrouilla pour que les plus intenses soient presque effacés. Je me sentis faiblir et bientôt mon cœur se desserra. Plus de pleurs, plus de tristesse…Uniquement la joie. D’une main experte, Grand Pabby mania ainsi ma vie ce qui prit un certain temps. Après plusieurs minutes, il finit par me renvoyer ce qu’il restait dans mon esprit.
-Voilà Anna…Relevez-vous doucement…Est-ce que vous allez mieux ? Demanda-t-il.
Je me concentrai et cherchai au fond de mes pensées quelque chose qui aurait pu me rendre triste mais je n’y trouvai rien.
-Whoua…Cela marche vraiment ! M’exclamai-je, merci ! Merci beaucoup !
-Vous les récupèrerez aussi un jour vous savez…Mais plus tard…Quand vous serez plus âgée! Me confia-t-il, toutefois il se pourrait que vous ressentiez certaines choses en voyant certains endroits ou des connaissances à vous ! S’écria-t-il.
-Parfait… Je ne sais plus pourquoi je vous ai demandé de me les enlever de toute façon ! Répliquai-je désinvolte, il faut que je rentre au campement maintenant ! Les Northuldra doivent avoir besoin de moi ! Je…Est-ce que vous pourriez me dire pourquoi j’étais à Ahtohallan déjà ?!
-Vous regardiez votre vie si j’en crois les statues et le mur de glace, déclara-t-il.
-Ah oui c’est vrai ! M’écriai-je, bon il faut que je vous laisse dans ce cas ! Elysia et Iduna doivent mourir de faim et je n’ai pas préparé le ragoût de rennes ! Oh et il faut que je m’occupe d’Olaf aussi !
Le troll me regarda avec un sourire et répliqua :
-Oui vous avez raison…Mais Anna…Vous ne vous rappelez plus ?!
Je m’arrêtais immédiatement ne souhaitant qu’une chose me fondre dans les bras de ma famille.
-Me rappeler de quoi ? Répétai-je.
Grand Pabby déglutit et m’observa longuement avant de secouer la tête et répondre :
-Non rien, cela n’a pas d’importance… Filez maintenant…Et une dernière chose… Soyez heureuse…Vraiment…Et occupez-vous du brouillard !
Je faillis lui demander l’importance de ses paroles, mais à la place je laissai le souvenir se figer à nouveau et sortis du glacier pour appeler mes amis. Un géant vint me réceptionner et me ramena sur les Plages Grises. Je passai devant ma cabane et y entrai avec un sentiment de manque d’informations.
-Iduna ! Elysia ! Olaf ! Appelai-je, mince… J’avais oublié que nous avions emménagé ici… Mais qu’est-ce c’est vide !
J’essayai de me concentrer et une vision des Cavernes Perdues décorée avec toutes nos affaires apparut dans ma tête.
-Ah bah oui ! M’exclamai-je en me tapant le front, Elysia a dû commencer à la construire il n’y a pas longtemps ! Bon ils doivent tous être là-bas alors !
Je rappelai aussitôt le Géant et lui indiquai avec un grand sourire :
-Amène-moi aux Cavernes Perdues.
Pendant qu’il se plia à ma volonté, je me préparai psychologiquement à donner une excuse valable à ma longue absence. Je descendis bientôt de l’Esprit de la Terre et le remerciai avant de m’engouffrer dans le refuge. Je rougis en repensant à mon mari et moi-même plus jeunes en train de nous diriger vers notre premier moment vraiment intime.
-Et je croyais que tout était impossible à l’époque, souris-je, alors que maintenant tout va bien…Je sais que notre famille est saine et sauve.
J’arrivai enfin près de la cascade et me mis à rougir en repensant à la dernière action que j’avais fait là-dedans.
-Elysia devait être parti loin et je ne tenais plus alors j’ai préféré me consoler en plaisir solitaire, me souvins-je…Mais trêve de plaisanterie ! Où sont-ils tous ? Oh peu importe ! Je vais commencer à emballer nos affaires tant que les géants sont là pour nous aider !
Je passai ainsi tout mon après-midi à faire des allers-retours emportant les charges les plus lourdes pour qu’ensuite mes amis de pierre aillent les entasser devant notre nouvelle demeure. J’étais tellement prise dans mes occupations que je ne me rendis pas compte tout de suite que le soleil déclinait. Je fis donc un dernier aller-retour avec les Géants et attendis Elysia, Iduna et Olaf dans la Caverne.
-Ils ne devraient plus tarder à rentrer maintenant ! Dis-je tout en inspectant les premières étoiles dans le ciel.
J’étais toute courbaturée mais fière de mon travail. Je patientai ainsi une dizaine de minutes avant d’entendre une voix familière m’appeler :
-Anna…Anna c’est toi ?
Mon regard dévia vers le bas de la pente et je fus mi-soulagée, mi-déçue d’y voir Yélana. Elle me fixa légèrement apeurée et en colère.
-Je croyais que tu ne devais plus jamais revenir ici ! M’intima-t-elle.
-Ah bah c’est toujours gentil comme accueil chère meilleure amie ! M’exclamai-je, dis tu vas peut être pouvoir m’aider et me dire où se cachent mon mari et mes enfants ? Ce n’est pas mon anniversaire tu sais ! Pas besoin de me faire une surprise…A moins que…Oh je sais ! Vous êtes tous dans la Clairière des Rencontres ! Pourquoi n’y ai-je pas pensé plus tôt ?!
-Ton anniversaire ? Répéta-t-elle sans comprendre, ton mari et tes enfants ? Anna…Est-ce que tout va bien ?
Je respirai un grand coup et hochai la tête.
-Je ne me suis jamais sentie aussi bien…Enfin…Je me sentirai mieux quand tu m’auras ramené auprès de ma famille, affirmai-je.
-Mais à quoi tu joues ?! Lâcha-t-elle en me giflant, les Northuldra ont eu peur ! Ils se sont demandés pourquoi les géants avaient fait un tel remue-ménage toute la journée ! J’ai dû les rassurer et les confiner chez eux le temps de trouver une solution ! Tu ne te rappelles plus ?! On a fait un pacte ! Je…Je sais que la perte d’Olaf a été douloureuse pour toi mais tu m’avais dit que tu arrangerais tout ! Que tu créerais d’autres vies…Est-ce que tu as réussi ?
Ses paroles m’atteignirent en plein cœur alors que j’essayai de raccorder ce qu’elle venait de dire dans mon esprit.
-Il est arrivé malheur à Olaf ?! Paniquai-je, je… C’est pour cela qu’Elysia et Iduna ne sont pas là ?! C’est eux qui ont créé l’accident ?! Ils ont peur que je ne les aime plus !? Comme pour les rennes avec Papa, Maman et Pieter !
Yélana me regarda à nouveau avec des yeux sincèrement tristes en posant sa main sur mon épaule. Puis elle dit d’une voix plus sage :
-Anna…Viens avec moi.
Patiemment ma meilleure amie me guida vers notre toute première maison près des berges. Nous y entrâmes dans un silence religieux et je fus stupéfaite de voir qu’elle avait été laissée à l’abandon.
-Elysia ! Iduna ! Appelai-je, Je ne vous gronderai pas si vous avez fait une bêtise avec Olaf ! Allez ! Ce n’est plus drôle ! Montrez-vous !
Puis je me tournai vers Yélana qui était toujours aussi pâle. Elle m’invita à m’assoir autour de la table alors que je continuai d’inspecter la salle à manger.
-Tu sais Elysia avait voulu qu’on fasse pleins de chambres pour avoir pleins d’enfants. S’il revient vite nous pourrions nous y mettre, plaisantai-je.
-C’est curieux on dirait que tu ne te rappelles plus rien, commenta-t-elle.
Je l’ignorai et rétorquai :
-Tu devrais y aller, Amarok va t’attendre et il va faire la tête si jamais il sait que tu es restée avec moi…Tiens d’ailleurs en parlant de lui, j’ai fait un drôle de rêve où j’ai vu que nous avions un garçon tous les deux… C’était n’importe quoi…
-Anna ça suffit ! Dit-elle piquée au vif, dis-moi ce qui s’est passé ?! Qu’est-ce que tu as fait aujourd’hui ?
-Eh bien je me suis rendue à Ahtohallan pour regarder des souvenirs, je crois et après j’ai vu Grand Pabby, nous avons discuté mais impossible de me rappeler de quoi et ensuite, je suis revenue pour chercher Elysia, Iduna et Olaf et comme je ne les ai pas trouvés j’ai fait mon déménagement vers les Plages Grises avec les Géants…Tu sais j’en viens à me demander si mon mari et ma fille ne me font pas la tête à force de ne pas les voir revenir.
Je me mordis violemment la lèvre alors que Yélana soupira. Elle me prit tendrement la main et répliqua :
-Anna… Est-ce que tu te rappelles quand tu avais emmené Iduna à Grand Pabby après la mort de tes parents ?
Je me connectai une fois de plus à mon cerveau et revis brièvement Iduna faire des cauchemars avant que nous nous recueillions ensuite sur un mur de pierre derrière la cascade des Cavernes Perdues.
-Oui nous lui avions enlevé les souvenirs car ils étaient trop douloureux ! M’exclamai-je, mais pourquoi tu me demandes ça ?!
Elle respira un grand coup et je pus voir ses yeux s’embuer.
-Yélana…Est-ce que tout va bien ?
Elle secoua la tête et reprit :
-Non Anna…Je crains que tu aies fait une bêtise… Est-ce que tu te rappelles la guerre Northuldra/ Arendellien ?
-Bien sûr que non, j’étais comme toi trop petite, déclarai-je.
-Pas celle-là…Enfin Anna…Seigneur comment je vais pouvoir te dire ça sans te déchirer le cœur…Anna…Elysia ne reviendra pas…Il n’est pas caché, ni lui, ni Iduna, ni Amarok…Ils…Ils sont morts tous les trois après la trahison de Runeard. Quant à ton fils Olaf…Il est mort lui aussi il n’y a pas longtemps…Il s’est empoisonné avec des baies de sureau…Est-ce que tu te rappelles la guerre, de tout ça ?! Insista-t-elle.
Je me concentrai le plus possible mais il n’y eut rien à faire. Je nous vis avec Elysia en train de nous aimer passionnément sur sa table, de faire un câlin à Iduna et puis plus rien. Brièvement un enterrement passa dans mon esprit et l’accouchement d’Olaf dans les Cavernes Perdues.
-Je…Tu es en train de me dire que j’ai perdu toute ma famille ? Murmurai-je alors que des larmes coulèrent d’elles-mêmes.
Ma meilleure amie hocha la tête et chuchota :
-J’en suis désolée Anna…Mais ça fait cinq ans maintenant. Je te comprends. Je sais que ça fait mal.
Je me dérobai de sa main et lui avouai en toute sincérité :
-Pas tant que ça pour ma part. Je sens que ce que tu dis est vrai mais je n’en ressens aucune émotion négative.
-Grand Pabby a dû t’enlever un peu de ta mémoire, dit-elle. Tu en as de la chance moi aussi je ne veux plus souffrir.
-Viens avec moi à Ahtohallan…On va lui demander de faire pareil avec toi ?! M’exclamai-je.
Elle secoua rapidement la tête et continua :
-Non Anna. Il vaut mieux que tu retournes sur les Plages Grises toute seule, à présent…Tu te rappelles pourquoi tu es là-bas ?
Je fis un effort surhumain pour essayer d’apercevoir des bribes de mémoire.
-Eh bien… Il y a cette vie où j’ai brisé le cœur à Elysia…Et une où j’étais mariée à Runeard…C’est très bizarre Yélana… Je crois que mon projet de refaire mon passé n’a pas marché…Et c’est pour ça que j’ai demandé à Grand Pabby d’arrêter ma souffrance, expliquai-je, mais là tout de suite j’ai envie de me reposer.
-Je vais te prêter un renne pour te raccompagner d’accord ? M’encouragea-t-elle.
Elle me redonna encore patiemment les raisons de mon exil et je recouvrais peu à peu le trouble des parties manquantes de ma vie. Une fois qu’elle eût fini, je la remerciai et enfourchai ma monture sans jamais me retourner. Contre toute attente je ne fus pas seule en arrivant devant la maison sous l’épicéa. En plus de tous mes meubles se trouvaient…Andréas et Béata. Ils me coururent dans les bras.
-Oh Anna…Nous avons cru…Enfin Laïka a dit qu’elle t’avait vu te noyer dans la Mer Sombre emportée par le Nokk après la mort d’Olaf ! Pleura mon frère… Combien de fois vas-tu nous faire cette frayeur ?!
-Plus jamais ! Les coupai-je en les repoussant, vous pouvez partir ! Je ne désire voir personne.
J’entrai dans ma nouvelle demeure en ayant des frissons. La vue des jeunes mariés avaient fait ressurgir en moi un sentiment désagréable : Celui de la peur et la tristesse. Mais ils ne bougèrent pas et je vis bientôt la tête de Béata dépasser par l’embrasure de la porte.
-S’il vous plaît Anna… J’ai quelque chose à vous demander, dit-elle avec un sourire timide.
Je soupirai et rétorquai :
-Oh tu sais…Je ne pense pas être en mesure de pouvoir t’aider.
Je la laissai tout de même s’approcher. Elle arriva à ma hauteur et je sus immédiatement qu’elle allait être sa requête. Je souris à mon tour et lui fis signe de s’assoir à côté de moi. Andréas nous attendait à l’entrée et son regard trahissait une certaine appréhension.
-Enlève ta main Béata, ordonnai-je.
Elle souleva alors sa protection et je plaquai mes doigts contre son bas ventre. L’image d’un petit garçon conçu très récemment apparut. Elle était stressée et je lui massai la peau pour la détendre et être sûre de ce que j’avais senti.
-Alors Anna ? Est-ce que Laïka avait raison ? Demanda à son tour Andréas.
Je me contentai d’hocher la tête. Un sourire s’élargit sur le visage de mon petit frère de même pour celui de sa femme. Il s’approcha d’elle et la souleva tout en l’embrassant.
-Nous aurons donc un nouveau Nattura dans la famille et qui sait peut-être reprendra-t-il le métier de guérisseur ! Déclarai-je.
-Oh… Je le verrai plus à mener le troupeau de rennes… ça serait un bel hommage à Elysia, renchérit Andréas.
Je lui embrassai la joue et nous restâmes là à nous enlacer durant plusieurs secondes. Puis le regard de la jeune Nattura se perdit dans le vague et une larme se mit à couler le long de sa joue avant qu’elle ne murmure :
-Vous savez… J’étais jalouse d’Iduna parce que je vous admirais tellement. Dieu que j’adorais ma Mère mais je n’aurais pas été contre vous avoir aussi. Vous êtes d’une patience affolante.
Je lui soutins l’épaule.
-C’est très gentil, dis-je d’une voix modeste, tu sais…Aujourd’hui, de là où elle est, je pense que ma fille doit être très fière de toi ! Et ne te méprends pas…Si elle avait pu, elle aurait échangé sa place de fille Piceaerd avec toi !
Béata hocha la tête et je repris :
-Bien à partir de maintenant, tu vas te reposer pour nous faire un beau petit gaillard grand et fort comme son papa, c’est compris ?
Andréas rougit alors qu’elle conclut en le regardant amoureusement :
-Oui surtout je veux qu’il ressemble à son Papa.
-Bien… Heureusement que vous n’avez pas suivi ce dernier conseil monsieur Bjorgman ! S’écria mon Père.
-Quoi ? S’alarma Papy Runeard, tu veux dire que ce jeune homme est le fils de l’autre pourriture qui a osé détruire la vie de notre précieuse Lady Anna ?! Mais que diable fait-il encore parmi nous tous ?!
-Peut-être parce qu’il s’est épris de notre plus jeune fille ! Reprit Papa.
Mon grand-père paternel nous regarda alors sans comprendre et reprit :
-Euh…Mais je croyais que la petite demoiselle qui s’est sacrifiée pour rendre la mort à Olaf était celle de vous jeune homme.
Il tendit un doigt accusateur vers Hans. Mon oncle choisit alors d’éclaircir sa confusion :
-Bah ce n’est pas compliqué Papa d’Agnarr le moche, Fausse Maman Anna et Neveu Hans ils ont été amoureux de leurs vivants et ils ont eu Helga mais ils sont morts avant, alors que Nièce Elsa et Faux Tonton Andréas ils étaient amoureux de leurs vivants et ils ont eu Olaf, Anna, Iduna et Agnarr, mais maintenant qu’ils sont morts ils s’aiment plus parce que ce Kristoff-là il vient de la vie de Maman vivante qui est venue dans le corps de Fausse Maman Anna tout à l’heure et qui a embrassé Papa. Des questions ?
Nous lûmes de la détresse dans les yeux de Papy Runeard qui se râcla la gorge et renchérit :
-Non…Ce…C’était très clair, jeune homme.
-Maintenant, moi j’aimerais bien savoir pourquoi vous êtes tous méchants avec Tonton Andréas ! Il a toujours été gentil avec moi, lui et Tata Béata ils m’ont emmené dehors ! Renchérit-il en boudant.
Nous faillîmes nous étrangler alors que Mamie demanda à tout le monde de se calmer. Puis elle se tourna à nouveau vers son fils et expliqua :
-Tu sais Maman elle te l’a dit tout à l’heure mon petit bonhomme de neige que c’était à cause du Papa de Kristoff que tu avais failli ne pas revenir parmi nous. Il était vraiment mauvais en vrai, pas comme ses fils qui sont très gentils…Tu sais un peu comme Papa qui est un amour par rapport à ton Papy Yuma.
-Ah oui… Mais les adultes sont vraiment bizarres, moi je suis content de ne jamais en être devenu un ! S’écria-t-il.
-Comme je te comprends petit frère, souleva alors Maman qui peinait à retenir ses larmes, je n’ai rien contre vous Kristoff mais je crois que si j’avais votre père tout de suite en face de moi, je lui couperai ses parties génitales pour ne plus jamais qu’il se reproduise !
-Doucement Iduna, la calma Papa.
Il la mena délicatement contre son torse et elle fit bientôt la moue avant de renifler bruyamment. Depuis que Mamie morte lui avait avoué qu’elle s’était faite tuée dans la vie de mon aïeule vivante, Maman était sur les nerfs. D’autant plus que j’avais été obligée de vérifier dans l’Hellheim si son corps y avait été réceptionné. Mais il n’y avait aucune trace d’elle.
-Mon Gendre a raison mon Ange de l’Air, cela ne sert à rien de t’énerver, surtout que tu es en sûreté puisqu’il y a encore des toi vivantes dans d’autres vies, dit tendrement Mamie...Et puis j'ai bien stipulé à mon moi Vivante de se méfier de Grand Pabby !
-D’ailleurs Mamie, puisque nous parlons de souvenirs…Est-ce que tu as été triste à nouveau…Enfin…Est-ce que tu es retournée voir tes autres temporalités ? Demandai-je en essayant d’être intriguée.
-Oh oui j’ai eu le temps ! Rit-elle, et oui je suis devenue de plus en plus aigrie au fils des années…
-Ah oui…Je n’oublierai jamais comment tu nous as accueillie, plaisantai-je.
-J’aime les gens propres c’est tout ! Se justifia-t-elle, Elsa lave-toi les mains d’ailleurs !
Ma sœur rechigna alors que Papy Elysia rétorqua :
-Moi aussi j’aime quand il faut se laver ma Anna.
Il commença à poser ses mains un peu en dessous de ses épaules mais fut vite arrêté par Olaf :
-Non ! Papa ce n’est pas l’heure du bain avec Maman ! Moi je veux connaître la suite de l’histoire ! Maintenant que je sais que je suis un héros comme cousine Helga !
Le petit garçon me lança un regard complice alors que je blêmis et serrai les dents pour ne pas recommencer à pleurer.
-Oui tu as raison mon Petit Bonhomme de Neige ! S’écria Mamie pour me sauver, je vais faire du thé avant pour apaiser les esprits !
Ce fut ainsi que quelques minutes plus tard nous étions attablés avec une coupole d’eau chaude à la menthe prêts à entendre la suite.
SUITE DANS LE PROCHAIN POSTE !!!!
Les coupoles n’avaient jamais posé de problèmes. Les dieux se fichaient de qui j’avais aimé. Je ne savais pas si je devais en être effrayée ou soulagée. Sans doute des deux puisque de toute façon le problème restait le même : Je n’avais plus de mari, plus d’enfants et je devrais vivre avec tout ce poids dans mon cœur pour le restant de mes jours.
-Tu y arriveras Anna, me réconfortai-je, pour eux, pour qu’ils soient fiers de toi !
Je soupirai intérieurement me sentant meurtrie au plus profond de mon être. Fallait-il vraiment que je fasse un bilan de ma courte existence. Les souvenirs refluèrent. J’avais été une très bonne chamane, une fille docile, j’avais aimé ma mère, mon père, j’avais été préparée à être la femme d’Amarok et je n’avais pas contesté puisque c’était ainsi. J’avais eu un grand frère un peu trop protecteur et cela lui avait valu sa perte. Et que dire de l’amour de ma vie ? Des frissons me parcoururent l’échine rien qu’en repensant à Elysia. Nous avions grandi ensemble et j’avais toujours eu de forts sentiments pour celui que j’avais considéré comme un frère pendant quatre ans…Enfin…Sauf avant qu’il parte…Le sentiment d’euphorie quand j’avais réalisé qu’il serait à jamais plus qu’un frère pour moi…J’en frissonnais encore. Qu’est-ce que je l’aimais…
-Oh Elysia…Mon amour, murmurai-je avec un sourire en repensant à nos moments ensemble.
Il avait été merveilleux dans tout ce qu’il avait entrepris à n’en pas douter. Il avait été un mari attentif, un père exemplaire.
Je fermai les yeux quelques instants essayant de ressentir le bien-être qu’il avait pu me procurer dans tous nos échanges quel qu’ils fussent. Hélas, je constatais bien vite que depuis sa mort, j’avais perdu sa vision, sa parole, sa chaleur. Elysia s’effaçait de ma mémoire comme s’il n’y eut jamais existé…Et qu’en était-il de ma fille ? Ma précieuse Iduna. Je me concentrai à nouveau sur son visage angélique qui me regardait avec exaspération quand je lui intimais de venir faire ses leçons de chamanisme. Ses yeux bleus me foudroyaient…Les mêmes que son père. Ses légères tâches de rousseurs cachées par sa cascade de cheveux châtains emmêlés. Les peluches sur sa tenue en peaux de rennes usée à force d’être allée jouer avec Courant d’Air… Combien de fois avait-il fallu que je lui recouse les trous aux genoux et aux coudes ? Elle aussi devenait un souvenir lointain à ma plus grande horreur.
Qui restait-il dans cette analyse de ma brève vie ? Mon petit bonhomme de neige. Mon Olaf. Pour lui heureusement je n’avais pas encore besoin de trop chercher dans ma mémoire pour m’en rappeler. Ses beaux yeux bleus similaires à sa sœur et son père où je m’étais perdue bien des fois pour oublier mon chagrin. Ses petites boucles blondes qui lui descendaient au cou, héritage des Terres Gelées. Et son pouvoir…Ce même pouvoir qui avait été un don de notre union à Elysia et moi-même.
Oh oui…Il y avait eu plus d’amour que de haine tout au long de cette vie.
-Je vous aime tous…Et maintenant suis-je condamnée à vivre ainsi ? Demandai-je à voix haute. A rester devant mes tristes vies et les passer à longueur de journée pour oublier ma peine ? Oui…Ce n’est peut-être pas une si mauvaise idée après tout !
Je voulais me perdre dans mon passé. M’y réfugier et ne plus jamais en sortir…
-Oui Anna fais-ça ! M’exclamai-je me persuadant de plus en plus, tu n’as plus rien à perdre !
Je serrai fortement les poings alors que quelque chose me piqua dans ma poche de robe. Je glissai ma main et en retirai bientôt le papier des ingrédients que j’avais froissé en boule de contrariété.
-Je vais m’occuper de toi, d’abord ! M’écriai-je.
Je parcourus la vaste salle de glace et aperçus à nouveau le souvenir de ma Mère âgée de treize ans et de Grand Pabby. Je m’y dirigeai et replaçai la liste dans la lourde main de pierre. A mon grand étonnement, le souvenir de glace trouva peu à peu des couleurs.
-Anna ! Appela la voix du troll, Anna…Que faites-vous là ?! Déclara bientôt le troll.
Je voulus lui répondre mais ce qui sortit de ma bouche ressembla plutôt à un long cri alors que je m’enfuis à toutes jambes pour me plaquer contre le mur. Grand Pabby retrouva ses mouvements et fit craquer ses articulations avant de venir me rejoindre.
-Comment est-ce possible ? Lâchai-je, est-ce que…Est-ce que vous êtes vivant ?! Est-ce vraiment vous ?
Le troll se toucha le torse et les bras avant de déclarer :
-Oui il me semble…Disons que mon corps est celui d’un souvenir mais mon esprit est bien là, expliqua-t-il, je suis en pleine séance de télépathie.
Il m’observa ensuite et ajouta :
-Vous m’avez l’air bien pâle Anna… Et bien fatiguée aussi.
-Vous ne vous rappelez-plus de notre dernière conversation ? M’enflammai-je.
-La guerre Northuldra/ Arendellien ? Demanda-t-il, mais je croyais que vous l’aviez arrangée! Vous étiez parties si vite !
Je secouai la tête et manquai de fondre en larmes alors qu’il continua :
-C’est pour cela qu’il y a cette mystérieuse brume qui a impacté la Forêt Enchantée.
-Vous ne pouvez pas la faire partir ? Questionnai-je pleine d’espoir, vous avez des pouvoirs importants, vous !
Le troll me fixa longuement puis finit par sourire simplement en disant :
-Pas moi, mais aussi difficile que cela puisse paraître c’est grâce à vous qu’elle disparaîtra !
-Moi ? Repris-je étonnée.
Il acquiesça de plus belle. Je me renfrognai aussitôt :
-Oh vous me direz ce n’est pas plus mal qu’elle soit là…Au moins les Northuldra sont protégées de toute attaque, quelconque ! Bien qu’il n’y ait plus grand monde à tuer.
-Votre cœur est rempli de chagrin Anna et de lassitude aussi, remarqua soudain le troll.
-J’ai perdu tous mes proches… Si vous saviez comme je souffre…Je voulais mourir… Mais je ne peux pas sinon j’irai dans le Nifflheim…J’ai échoué dans tout ce que j’avais entrepris… J’ai toujours été nulle…En professeure…En Maman…En femme…En cinquième esprit…Enumérai-je péniblement.
-Cela est indéniable ! S’écria Grand Pabby avec un grand sourire ironique, néanmoins j’ai bien l’impression que vous avez toujours été douée pour au moins une chose.
-Ah bon ? Quoi donc ? Murmurai-je.
D’un geste le troll me montra le mur de glace emplis de mes souvenirs ainsi que mes mixtures.
-Le chamanisme très chère enfant ! S’exclama-t-il.
Je ris jaune et répliquai :
-La preuve que non… Je cherchais désespérément à remettre mes vies dans le bon ordre…J’en ai créé deux mais elles n’ont servi à rien, je ne voulais plus que la guerre éclate en me rangeant du côté des coupoles mais ça n’a pas été concluant.
-Vous les avez néanmoins créées au grand damne d’Helga qui n’y arrivait pas, nota-t-il.
J’haussai les épaules.
-Qu’importe… Je vous laisse la dernière. Je ne l’utiliserai pas, ça serait gâché de la garder, expliquai-je.
Grand Pabby éclata de rire et rétorqua :
-Et c’est là où vous vous trompez encore Anna… N’oubliez pas que je lis dans les aurores boréales ! Et je sais que vous avez du mal à y croire mais vous vous en servirez un jour !
Je fis une moue faible alors qu’il me redonna le papier des ingrédients amplement convaincu. Je le pris contre mon gré tandis que mes souvenirs auprès du jeune troll me revinrent également en mémoire…
-Je sens que vous cogitez mon enfant…Vous avez quelque chose à me demander peut-être ? Dit-il en me dévisageant.
-Est-ce que vous pouvez faire votre magie ici ? Questionnai-je avec curiosité.
Le vieux troll ferma les yeux quelques instants et agita ses bras créant un petit nuage de brouillard d’étincelles pailletées.
-Visiblement oui, dit-il.
J’hésitai quelques instants avant de déclarer d’une voix que je voulais la moins tremblante possible :
-Je souhaiterais que vous effaciez mes souvenirs comme vous l’aviez fait pour ma fille !
Le vieux sage éclata de rire avant de reprendre :
-Vous avez déjà réussi à plus me surprendre que ça Anna Piceaerd.
-Je vous en prie, insistai-je, j’en ai marre de souffrir…Je veux tout oublier… Après tout, pour mes proches je n’existe plus !
-Je ne vous le demanderai qu’une fois…Est-ce vraiment ce que vous voulez ? Vous savez que je ne peux pas effacer le passé…Seulement le transformer à ma guise, reprit-il avec sérieux.
-J’en ai conscience…Mais après tout ça ne sera mieux que rien, me persuadai-je.
Grand Pabby me regarda silencieusement puis finit par répondre :
-Parfait…Agenouillez-vous dans ce cas.
Je m’exécutai et attendis, fébrile, que le troll me touche le front de sa main. Avec une grande admiration, je le vis bientôt extirper mes souvenirs. Il changea les sentiments pour beaucoup d’entre eux et se débrouilla pour que les plus intenses soient presque effacés. Je me sentis faiblir et bientôt mon cœur se desserra. Plus de pleurs, plus de tristesse…Uniquement la joie. D’une main experte, Grand Pabby mania ainsi ma vie ce qui prit un certain temps. Après plusieurs minutes, il finit par me renvoyer ce qu’il restait dans mon esprit.
-Voilà Anna…Relevez-vous doucement…Est-ce que vous allez mieux ? Demanda-t-il.
Je me concentrai et cherchai au fond de mes pensées quelque chose qui aurait pu me rendre triste mais je n’y trouvai rien.
-Whoua…Cela marche vraiment ! M’exclamai-je, merci ! Merci beaucoup !
-Vous les récupèrerez aussi un jour vous savez…Mais plus tard…Quand vous serez plus âgée! Me confia-t-il, toutefois il se pourrait que vous ressentiez certaines choses en voyant certains endroits ou des connaissances à vous ! S’écria-t-il.
-Parfait… Je ne sais plus pourquoi je vous ai demandé de me les enlever de toute façon ! Répliquai-je désinvolte, il faut que je rentre au campement maintenant ! Les Northuldra doivent avoir besoin de moi ! Je…Est-ce que vous pourriez me dire pourquoi j’étais à Ahtohallan déjà ?!
-Vous regardiez votre vie si j’en crois les statues et le mur de glace, déclara-t-il.
-Ah oui c’est vrai ! M’écriai-je, bon il faut que je vous laisse dans ce cas ! Elysia et Iduna doivent mourir de faim et je n’ai pas préparé le ragoût de rennes ! Oh et il faut que je m’occupe d’Olaf aussi !
Le troll me regarda avec un sourire et répliqua :
-Oui vous avez raison…Mais Anna…Vous ne vous rappelez plus ?!
Je m’arrêtais immédiatement ne souhaitant qu’une chose me fondre dans les bras de ma famille.
-Me rappeler de quoi ? Répétai-je.
Grand Pabby déglutit et m’observa longuement avant de secouer la tête et répondre :
-Non rien, cela n’a pas d’importance… Filez maintenant…Et une dernière chose… Soyez heureuse…Vraiment…Et occupez-vous du brouillard !
Je faillis lui demander l’importance de ses paroles, mais à la place je laissai le souvenir se figer à nouveau et sortis du glacier pour appeler mes amis. Un géant vint me réceptionner et me ramena sur les Plages Grises. Je passai devant ma cabane et y entrai avec un sentiment de manque d’informations.
-Iduna ! Elysia ! Olaf ! Appelai-je, mince… J’avais oublié que nous avions emménagé ici… Mais qu’est-ce c’est vide !
J’essayai de me concentrer et une vision des Cavernes Perdues décorée avec toutes nos affaires apparut dans ma tête.
-Ah bah oui ! M’exclamai-je en me tapant le front, Elysia a dû commencer à la construire il n’y a pas longtemps ! Bon ils doivent tous être là-bas alors !
Je rappelai aussitôt le Géant et lui indiquai avec un grand sourire :
-Amène-moi aux Cavernes Perdues.
Pendant qu’il se plia à ma volonté, je me préparai psychologiquement à donner une excuse valable à ma longue absence. Je descendis bientôt de l’Esprit de la Terre et le remerciai avant de m’engouffrer dans le refuge. Je rougis en repensant à mon mari et moi-même plus jeunes en train de nous diriger vers notre premier moment vraiment intime.
-Et je croyais que tout était impossible à l’époque, souris-je, alors que maintenant tout va bien…Je sais que notre famille est saine et sauve.
J’arrivai enfin près de la cascade et me mis à rougir en repensant à la dernière action que j’avais fait là-dedans.
-Elysia devait être parti loin et je ne tenais plus alors j’ai préféré me consoler en plaisir solitaire, me souvins-je…Mais trêve de plaisanterie ! Où sont-ils tous ? Oh peu importe ! Je vais commencer à emballer nos affaires tant que les géants sont là pour nous aider !
Je passai ainsi tout mon après-midi à faire des allers-retours emportant les charges les plus lourdes pour qu’ensuite mes amis de pierre aillent les entasser devant notre nouvelle demeure. J’étais tellement prise dans mes occupations que je ne me rendis pas compte tout de suite que le soleil déclinait. Je fis donc un dernier aller-retour avec les Géants et attendis Elysia, Iduna et Olaf dans la Caverne.
-Ils ne devraient plus tarder à rentrer maintenant ! Dis-je tout en inspectant les premières étoiles dans le ciel.
J’étais toute courbaturée mais fière de mon travail. Je patientai ainsi une dizaine de minutes avant d’entendre une voix familière m’appeler :
-Anna…Anna c’est toi ?
Mon regard dévia vers le bas de la pente et je fus mi-soulagée, mi-déçue d’y voir Yélana. Elle me fixa légèrement apeurée et en colère.
-Je croyais que tu ne devais plus jamais revenir ici ! M’intima-t-elle.
-Ah bah c’est toujours gentil comme accueil chère meilleure amie ! M’exclamai-je, dis tu vas peut être pouvoir m’aider et me dire où se cachent mon mari et mes enfants ? Ce n’est pas mon anniversaire tu sais ! Pas besoin de me faire une surprise…A moins que…Oh je sais ! Vous êtes tous dans la Clairière des Rencontres ! Pourquoi n’y ai-je pas pensé plus tôt ?!
-Ton anniversaire ? Répéta-t-elle sans comprendre, ton mari et tes enfants ? Anna…Est-ce que tout va bien ?
Je respirai un grand coup et hochai la tête.
-Je ne me suis jamais sentie aussi bien…Enfin…Je me sentirai mieux quand tu m’auras ramené auprès de ma famille, affirmai-je.
-Mais à quoi tu joues ?! Lâcha-t-elle en me giflant, les Northuldra ont eu peur ! Ils se sont demandés pourquoi les géants avaient fait un tel remue-ménage toute la journée ! J’ai dû les rassurer et les confiner chez eux le temps de trouver une solution ! Tu ne te rappelles plus ?! On a fait un pacte ! Je…Je sais que la perte d’Olaf a été douloureuse pour toi mais tu m’avais dit que tu arrangerais tout ! Que tu créerais d’autres vies…Est-ce que tu as réussi ?
Ses paroles m’atteignirent en plein cœur alors que j’essayai de raccorder ce qu’elle venait de dire dans mon esprit.
-Il est arrivé malheur à Olaf ?! Paniquai-je, je… C’est pour cela qu’Elysia et Iduna ne sont pas là ?! C’est eux qui ont créé l’accident ?! Ils ont peur que je ne les aime plus !? Comme pour les rennes avec Papa, Maman et Pieter !
Yélana me regarda à nouveau avec des yeux sincèrement tristes en posant sa main sur mon épaule. Puis elle dit d’une voix plus sage :
-Anna…Viens avec moi.
Patiemment ma meilleure amie me guida vers notre toute première maison près des berges. Nous y entrâmes dans un silence religieux et je fus stupéfaite de voir qu’elle avait été laissée à l’abandon.
-Elysia ! Iduna ! Appelai-je, Je ne vous gronderai pas si vous avez fait une bêtise avec Olaf ! Allez ! Ce n’est plus drôle ! Montrez-vous !
Puis je me tournai vers Yélana qui était toujours aussi pâle. Elle m’invita à m’assoir autour de la table alors que je continuai d’inspecter la salle à manger.
-Tu sais Elysia avait voulu qu’on fasse pleins de chambres pour avoir pleins d’enfants. S’il revient vite nous pourrions nous y mettre, plaisantai-je.
-C’est curieux on dirait que tu ne te rappelles plus rien, commenta-t-elle.
Je l’ignorai et rétorquai :
-Tu devrais y aller, Amarok va t’attendre et il va faire la tête si jamais il sait que tu es restée avec moi…Tiens d’ailleurs en parlant de lui, j’ai fait un drôle de rêve où j’ai vu que nous avions un garçon tous les deux… C’était n’importe quoi…
-Anna ça suffit ! Dit-elle piquée au vif, dis-moi ce qui s’est passé ?! Qu’est-ce que tu as fait aujourd’hui ?
-Eh bien je me suis rendue à Ahtohallan pour regarder des souvenirs, je crois et après j’ai vu Grand Pabby, nous avons discuté mais impossible de me rappeler de quoi et ensuite, je suis revenue pour chercher Elysia, Iduna et Olaf et comme je ne les ai pas trouvés j’ai fait mon déménagement vers les Plages Grises avec les Géants…Tu sais j’en viens à me demander si mon mari et ma fille ne me font pas la tête à force de ne pas les voir revenir.
Je me mordis violemment la lèvre alors que Yélana soupira. Elle me prit tendrement la main et répliqua :
-Anna… Est-ce que tu te rappelles quand tu avais emmené Iduna à Grand Pabby après la mort de tes parents ?
Je me connectai une fois de plus à mon cerveau et revis brièvement Iduna faire des cauchemars avant que nous nous recueillions ensuite sur un mur de pierre derrière la cascade des Cavernes Perdues.
-Oui nous lui avions enlevé les souvenirs car ils étaient trop douloureux ! M’exclamai-je, mais pourquoi tu me demandes ça ?!
Elle respira un grand coup et je pus voir ses yeux s’embuer.
-Yélana…Est-ce que tout va bien ?
Elle secoua la tête et reprit :
-Non Anna…Je crains que tu aies fait une bêtise… Est-ce que tu te rappelles la guerre Northuldra/ Arendellien ?
-Bien sûr que non, j’étais comme toi trop petite, déclarai-je.
-Pas celle-là…Enfin Anna…Seigneur comment je vais pouvoir te dire ça sans te déchirer le cœur…Anna…Elysia ne reviendra pas…Il n’est pas caché, ni lui, ni Iduna, ni Amarok…Ils…Ils sont morts tous les trois après la trahison de Runeard. Quant à ton fils Olaf…Il est mort lui aussi il n’y a pas longtemps…Il s’est empoisonné avec des baies de sureau…Est-ce que tu te rappelles la guerre, de tout ça ?! Insista-t-elle.
Je me concentrai le plus possible mais il n’y eut rien à faire. Je nous vis avec Elysia en train de nous aimer passionnément sur sa table, de faire un câlin à Iduna et puis plus rien. Brièvement un enterrement passa dans mon esprit et l’accouchement d’Olaf dans les Cavernes Perdues.
-Je…Tu es en train de me dire que j’ai perdu toute ma famille ? Murmurai-je alors que des larmes coulèrent d’elles-mêmes.
Ma meilleure amie hocha la tête et chuchota :
-J’en suis désolée Anna…Mais ça fait cinq ans maintenant. Je te comprends. Je sais que ça fait mal.
Je me dérobai de sa main et lui avouai en toute sincérité :
-Pas tant que ça pour ma part. Je sens que ce que tu dis est vrai mais je n’en ressens aucune émotion négative.
-Grand Pabby a dû t’enlever un peu de ta mémoire, dit-elle. Tu en as de la chance moi aussi je ne veux plus souffrir.
-Viens avec moi à Ahtohallan…On va lui demander de faire pareil avec toi ?! M’exclamai-je.
Elle secoua rapidement la tête et continua :
-Non Anna. Il vaut mieux que tu retournes sur les Plages Grises toute seule, à présent…Tu te rappelles pourquoi tu es là-bas ?
Je fis un effort surhumain pour essayer d’apercevoir des bribes de mémoire.
-Eh bien… Il y a cette vie où j’ai brisé le cœur à Elysia…Et une où j’étais mariée à Runeard…C’est très bizarre Yélana… Je crois que mon projet de refaire mon passé n’a pas marché…Et c’est pour ça que j’ai demandé à Grand Pabby d’arrêter ma souffrance, expliquai-je, mais là tout de suite j’ai envie de me reposer.
-Je vais te prêter un renne pour te raccompagner d’accord ? M’encouragea-t-elle.
Elle me redonna encore patiemment les raisons de mon exil et je recouvrais peu à peu le trouble des parties manquantes de ma vie. Une fois qu’elle eût fini, je la remerciai et enfourchai ma monture sans jamais me retourner. Contre toute attente je ne fus pas seule en arrivant devant la maison sous l’épicéa. En plus de tous mes meubles se trouvaient…Andréas et Béata. Ils me coururent dans les bras.
-Oh Anna…Nous avons cru…Enfin Laïka a dit qu’elle t’avait vu te noyer dans la Mer Sombre emportée par le Nokk après la mort d’Olaf ! Pleura mon frère… Combien de fois vas-tu nous faire cette frayeur ?!
-Plus jamais ! Les coupai-je en les repoussant, vous pouvez partir ! Je ne désire voir personne.
J’entrai dans ma nouvelle demeure en ayant des frissons. La vue des jeunes mariés avaient fait ressurgir en moi un sentiment désagréable : Celui de la peur et la tristesse. Mais ils ne bougèrent pas et je vis bientôt la tête de Béata dépasser par l’embrasure de la porte.
-S’il vous plaît Anna… J’ai quelque chose à vous demander, dit-elle avec un sourire timide.
Je soupirai et rétorquai :
-Oh tu sais…Je ne pense pas être en mesure de pouvoir t’aider.
Je la laissai tout de même s’approcher. Elle arriva à ma hauteur et je sus immédiatement qu’elle allait être sa requête. Je souris à mon tour et lui fis signe de s’assoir à côté de moi. Andréas nous attendait à l’entrée et son regard trahissait une certaine appréhension.
-Enlève ta main Béata, ordonnai-je.
Elle souleva alors sa protection et je plaquai mes doigts contre son bas ventre. L’image d’un petit garçon conçu très récemment apparut. Elle était stressée et je lui massai la peau pour la détendre et être sûre de ce que j’avais senti.
-Alors Anna ? Est-ce que Laïka avait raison ? Demanda à son tour Andréas.
Je me contentai d’hocher la tête. Un sourire s’élargit sur le visage de mon petit frère de même pour celui de sa femme. Il s’approcha d’elle et la souleva tout en l’embrassant.
-Nous aurons donc un nouveau Nattura dans la famille et qui sait peut-être reprendra-t-il le métier de guérisseur ! Déclarai-je.
-Oh… Je le verrai plus à mener le troupeau de rennes… ça serait un bel hommage à Elysia, renchérit Andréas.
Je lui embrassai la joue et nous restâmes là à nous enlacer durant plusieurs secondes. Puis le regard de la jeune Nattura se perdit dans le vague et une larme se mit à couler le long de sa joue avant qu’elle ne murmure :
-Vous savez… J’étais jalouse d’Iduna parce que je vous admirais tellement. Dieu que j’adorais ma Mère mais je n’aurais pas été contre vous avoir aussi. Vous êtes d’une patience affolante.
Je lui soutins l’épaule.
-C’est très gentil, dis-je d’une voix modeste, tu sais…Aujourd’hui, de là où elle est, je pense que ma fille doit être très fière de toi ! Et ne te méprends pas…Si elle avait pu, elle aurait échangé sa place de fille Piceaerd avec toi !
Béata hocha la tête et je repris :
-Bien à partir de maintenant, tu vas te reposer pour nous faire un beau petit gaillard grand et fort comme son papa, c’est compris ?
Andréas rougit alors qu’elle conclut en le regardant amoureusement :
-Oui surtout je veux qu’il ressemble à son Papa.
****
-Bien… Heureusement que vous n’avez pas suivi ce dernier conseil monsieur Bjorgman ! S’écria mon Père.
-Quoi ? S’alarma Papy Runeard, tu veux dire que ce jeune homme est le fils de l’autre pourriture qui a osé détruire la vie de notre précieuse Lady Anna ?! Mais que diable fait-il encore parmi nous tous ?!
-Peut-être parce qu’il s’est épris de notre plus jeune fille ! Reprit Papa.
Mon grand-père paternel nous regarda alors sans comprendre et reprit :
-Euh…Mais je croyais que la petite demoiselle qui s’est sacrifiée pour rendre la mort à Olaf était celle de vous jeune homme.
Il tendit un doigt accusateur vers Hans. Mon oncle choisit alors d’éclaircir sa confusion :
-Bah ce n’est pas compliqué Papa d’Agnarr le moche, Fausse Maman Anna et Neveu Hans ils ont été amoureux de leurs vivants et ils ont eu Helga mais ils sont morts avant, alors que Nièce Elsa et Faux Tonton Andréas ils étaient amoureux de leurs vivants et ils ont eu Olaf, Anna, Iduna et Agnarr, mais maintenant qu’ils sont morts ils s’aiment plus parce que ce Kristoff-là il vient de la vie de Maman vivante qui est venue dans le corps de Fausse Maman Anna tout à l’heure et qui a embrassé Papa. Des questions ?
Nous lûmes de la détresse dans les yeux de Papy Runeard qui se râcla la gorge et renchérit :
-Non…Ce…C’était très clair, jeune homme.
-Maintenant, moi j’aimerais bien savoir pourquoi vous êtes tous méchants avec Tonton Andréas ! Il a toujours été gentil avec moi, lui et Tata Béata ils m’ont emmené dehors ! Renchérit-il en boudant.
Nous faillîmes nous étrangler alors que Mamie demanda à tout le monde de se calmer. Puis elle se tourna à nouveau vers son fils et expliqua :
-Tu sais Maman elle te l’a dit tout à l’heure mon petit bonhomme de neige que c’était à cause du Papa de Kristoff que tu avais failli ne pas revenir parmi nous. Il était vraiment mauvais en vrai, pas comme ses fils qui sont très gentils…Tu sais un peu comme Papa qui est un amour par rapport à ton Papy Yuma.
-Ah oui… Mais les adultes sont vraiment bizarres, moi je suis content de ne jamais en être devenu un ! S’écria-t-il.
-Comme je te comprends petit frère, souleva alors Maman qui peinait à retenir ses larmes, je n’ai rien contre vous Kristoff mais je crois que si j’avais votre père tout de suite en face de moi, je lui couperai ses parties génitales pour ne plus jamais qu’il se reproduise !
-Doucement Iduna, la calma Papa.
Il la mena délicatement contre son torse et elle fit bientôt la moue avant de renifler bruyamment. Depuis que Mamie morte lui avait avoué qu’elle s’était faite tuée dans la vie de mon aïeule vivante, Maman était sur les nerfs. D’autant plus que j’avais été obligée de vérifier dans l’Hellheim si son corps y avait été réceptionné. Mais il n’y avait aucune trace d’elle.
-Mon Gendre a raison mon Ange de l’Air, cela ne sert à rien de t’énerver, surtout que tu es en sûreté puisqu’il y a encore des toi vivantes dans d’autres vies, dit tendrement Mamie...Et puis j'ai bien stipulé à mon moi Vivante de se méfier de Grand Pabby !
-D’ailleurs Mamie, puisque nous parlons de souvenirs…Est-ce que tu as été triste à nouveau…Enfin…Est-ce que tu es retournée voir tes autres temporalités ? Demandai-je en essayant d’être intriguée.
-Oh oui j’ai eu le temps ! Rit-elle, et oui je suis devenue de plus en plus aigrie au fils des années…
-Ah oui…Je n’oublierai jamais comment tu nous as accueillie, plaisantai-je.
-J’aime les gens propres c’est tout ! Se justifia-t-elle, Elsa lave-toi les mains d’ailleurs !
Ma sœur rechigna alors que Papy Elysia rétorqua :
-Moi aussi j’aime quand il faut se laver ma Anna.
Il commença à poser ses mains un peu en dessous de ses épaules mais fut vite arrêté par Olaf :
-Non ! Papa ce n’est pas l’heure du bain avec Maman ! Moi je veux connaître la suite de l’histoire ! Maintenant que je sais que je suis un héros comme cousine Helga !
Le petit garçon me lança un regard complice alors que je blêmis et serrai les dents pour ne pas recommencer à pleurer.
-Oui tu as raison mon Petit Bonhomme de Neige ! S’écria Mamie pour me sauver, je vais faire du thé avant pour apaiser les esprits !
Ce fut ainsi que quelques minutes plus tard nous étions attablés avec une coupole d’eau chaude à la menthe prêts à entendre la suite.
SUITE DANS LE PROCHAIN POSTE !!!!
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le passé 3 : Les souvenirs d'une Grand-Mère : Attention contenus mature !
Sam 10 Avr 2021, 20:53
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Je passais mon temps à méditer, faire des cueillettes, allai voir mes vies et réfléchir dessus. Je m’étais définitivement perdue dans mon passé attendant simplement la mort telle qu’elle devait être. A à peine trente-cinq ans. Le seul lien qui me rattachait à la vie était celui de Béata qui venait me voir tous les mois pour que je vérifie son état. Il m’arrivait également d’aider Laïka mais cela devenait de plus en plus rare. L’enlèvement de mes souvenirs auraient dû me procurer de la joie. Au lieu de ça, je me terrai devenant de plus en plus revêche. J’avais lâché prise sur les voyages astraux. Elysia devait être parti de l’autre côté à présent. Je le souhaitais de tout mon cœur, tout comme j’espérai qu’il s’occupait bien de notre fils et notre fille.Quand je n’avais rien à faire ce qui était relativement souvent, je parcourais les contours de la brume cherchant désespérément un passage. Même huit mois après, je n’avais pas oublié les paroles de Grand Pabby à propos de ce brouillard mais pour l’instant je n’avais pas encore trouvé de méthodes pour pouvoir le soulever. J’en faisais tous les jours un petit bout ce qui entretenait ma marche. J’étais donc sur l’ancienne zone du barrage quand je tombai nez à nez avec…
-Des soldats d’Arendelle ! M’écriai-je ébahie.
Repliés sur eux-mêmes, ils pointaient sévèrement leurs armes vers moi. Je ne reculai pas devant eux et les regardai même avec une once de pitié.
-Je vous avouerai que ça m’arrangerait si vous me terminiez, comme ça je pourrais retourner plus vite auprès de ma famille ! Déclarai-je d’un ton détaché.
L’un des soldats éleva alors la voix et cria :
-Pointez vos armes ailleurs bandes d’idiots ! C’est Anna Piceaerd !
Il les dégagea et vint à ma rencontre.
-Bonjour lieutenant Mattias, dis-je…Vous n’avez pas changé.
-Disons que Yélana nous aide à bien survivre, expliqua-t-il, en échange de quoi nous…
-…Oui je sais, les coupai-je, vous êtes les gardes de la Forêt Enchantée.
-Exact, souligna-t-il avec un sourire, nous veillons aussi à essayer de détruire cette chose.
Il pointa instinctivement son doigt vers la brume violette.
-Pas très concluant ? Demandai-je.
-Hélas non pas encore…Mais comme vous pouviez le voir avant que mes hommes ne se jettent sur vous, nous y travaillons.
-Je veux bien vous aider, cela m’occupera, assurai-je.
-Oh Anna…Je…Je ne suis pas sûr que ce soit une bonne idée…Vous êtes toutes fine et une femme derechef.
Je lui fis les gros yeux avant de répliquer :
-Lieutenant Mattias…Si un jour vous arrivez à sortir d’ici, promettez-moi de ne jamais parler de la carrure d’une femme à celle à qui vous vouliez demander sa main ! Sinon je puis vous assurer que vous regretterez de ne pas être resté dans la Forêt Enchantée.
Ma remarque déclencha un rire général parmi les soldats.
-De plus…Si je ne dis pas de bêtises il me semble qu’il y a également des femmes dans votre régiment, ajoutai-je en désignant une soldate aux cheveux argentés relevés en chignon.
Mattias était de plus en plus désolé.
-C’est exact, je vous demande pardon Lady Anna ! S’écria-t-il.
Je m’avançai vers lui et le pris par l’épaule.
-Ne sous-estimez jamais une femme…Et ne m’appelez pas ainsi par pitié… Je ne souhaite l’entendre que dans une seule bouche : Celle de Runeard.
-Bien madame, suivez-nous ! S’écria le lieutenant.
Nous passâmes devant les autres soldats qui nous firent une haie d’honneur levant leur boucliers en signe de respect. Nous traversâmes le barrage et arrivâmes de l’autre côté en quelques secondes. Nous fîmes plusieurs pas avant de nous retrouver confronter à l’emprisonnement violet. Mon cœur se souleva légèrement et je déclarai d’une voix neutre :
-La dernière fois que je me suis retrouvée à cet endroit c’était pour poursuivre Iduna…Qui a dû se faire tuer depuis probablement.
-Si nous soulevons cette malédiction, je vous promets que nous vous aiderons à chercher votre fille…Enfin…Ce sera une jeune femme mais nous la chercherons, expliqua le lieutenant.
J’haussai les épaules et demandai :
-Et si vous me disiez plutôt ce qu’il faut faire tout de suite au lieu de proférer des bêtises !
D’un geste il dégaina alors son épée et me la tendit.
-Nous allons attaquer ! Soldats tout le monde à son poste !
Mon regard se porta alors vers les autres Arendelliens qui se tenaient chacun avec leurs épées et leurs boucliers à un mètre de distance. Mattias me laissa bientôt sa place et se mit à l’extrémité droite. Il était assez loin de nous mais nous réussîmes à entendre ses ordres :
-Soldats ! Tenez-vous prêts à pourfendre cette malotrue ! Je compte jusqu’à trois ! UN…DEUX…TROIS !
Le signal fut à peine lancé que nous nous ruâmes tous sur la brume. Hélas, avec l’élan que nous avions pris nous nous retrouvâmes bientôt tous éjectés dans les airs. Nous atterrîmes quelques mètres plus loin sur le sol aride.
-Rien de casser ? Demanda alors Mattias qui s’épousseta comme nous tous.
-Non ! Plus de peur que de mal ! M’écriai-je en nous inspectant.
-Que faisons-nous maintenant Lieutenant !? Questionna à son tour la soldate.
-Nous réessayons soldats ! Persévérons ! S’entêta-t-il.
Bien disciplinés nous nous repositionnâmes à notre emplacement et attendîmes à nouveau les ordres de Mattias. Mais rien ne changea. Nous fûmes à nouveau propulsés dans les airs à une allure vertigineuse. Nous nous relevâmes moins confiants mais le lieutenant d’Arendelle sut encore nous convaincre pour une bonne dizaine de coups.
-Assez soldats ! Faisons une halte ! Nous intima-t-il alors que je commençai à avoir soif.
Il me prêta sa gourde et je ranimais ensuite l’un des leurs qui était tombé dans les paumes. Cela faisait longtemps que je n’avais pas accompli mon circuit chamanique mais cela me rassura de voir que je n’avais pas perdu mon habileté sur le sujet.
-Vous vous sentez mieux ? Demandai-je en le faisant boire délicatement.
-Oui je vous remercie Anna Piceaerd, j’ai juste la tête qui tourne un peu, répondit-il doucement.
-Cela va passer…Mais pour vous il vaut mieux stopper l’activité pour aujourd’hui…A moins que…Commençai-je.
Je me tournai vers Mattias et ajoutai :
-Quelle est la prochaine solution ?
-Nous allons ramener des catapultes pour lancer les volontaires au-dessus… Ce mur de brume ne peut pas être aussi haut de toute façon ! Déclara Mattias optimiste.
Instinctivement je penchai ma tête en arrière pour vérifier. Mais même avec une très bonne vue, il était impossible d’évaluer la distance. Nous nous rendîmes donc de l’autre côté du barrage et aperçûmes bientôt deux catapultes qui étaient restées là depuis l’attaque. Deux soldats se portèrent bientôt volontaires pour les tentatives. Par précaution, nous leur installâmes des coussins de feuilles et de couvertures en peaux de rennes.
-Voilà ! Soldats en place ! Surtout vous vous mettez bien en boule pour avoir le moins d’impact possible ! Préconisa-t-il.
-Bien lieutenant ! S’écrièrent-ils.
Ne pouvant pas utiliser le feu de mon aura pour brûler les cordes, je laissai le soin à deux autres soldats de le faire. Nous les vîmes partir et comptâmes en espérant qu’ils ne réapparaitraient pas. Mais notre espoir fut de courte durée car ils revinrent bientôt manquants de s’abattre sur nous de justesse.
-Mais ce n’est pas possible ! Grogna Mattias en serrant les dents.
Nous allâmes les relever et je demandai :
-Vous n’avez rien ?
-Hormis plus de dos non, maugréa l’un des deux.
-Lieutenant à combien de mètres monte vos catapultes ? Demandai-je.
-Quinze mètres Anna…Au moins, précisa-t-il.
-Et pourquoi est-ce que vous n’y allez pas vous ! Après tout c’est de votre faute si nous sommes coincés ici ! S’énerva bientôt la soldate.
Elle vint se poster face à moi et me lança un regard furieux.
-Calmez-vous ! Tempéra Mattias, nous sommes tous dans le même cas, je vous rappelle !
-Non non…Elle a raison…Je veux bien me porter volontaire, dis-je.
A moitié convaincu, le lieutenant d’Arendelle me laissa tout de même monter dans une des nacelles. L’adrénaline augmenta avec le départ de la catapulte. Tous mes sens étaient en éveils. Ma salive affluer avec l’anxiété, la poudre de la zone militaire toujours bien présente me piqua les narines. J’entendis les oiseaux gazouiller, la brise se levait. Je vis rapidement le campement Northuldra bien que nous y fussions loin. Je reçus la brume comme un choc électrique qui me fit immédiatement rebondir dans la direction d’où je venais. Et l’atterrissage fut rude. Je m’attendais à découvrir Elysia en rouvrant les yeux mais à la place je fus confrontée au regard inquiet de Mattias.
-Vous allez bien Lady Ann…Enfin madame Anna Piceaerd ? Questionna-t-il confus.
-Pour moi ça va en tous cas ! S’exclama l’autre soldat.
Mais personne n’y prêta attention préférant m’aider à me relever.
-Bien…Après ce bel effort, je pense que je vais me retirer messieurs…Et madame ! Déclarai-je.
-Nous aussi nous allons rentrer, renchérit Mattias aux autres soldats qui poussèrent un cri de soulagement, nous essayerons dans une autre zone demain. Vous joindrez-vous à nous Anna ?
-Tout dépend où vous serez car je suis sensée ne plus exister aux yeux de mes confrères Northuldra, expliquai-je.
Je leur expliquai brièvement le pacte avec Yélana et ils en furent désolés.
-Avez-vous besoin qu’on vous raccompagne ? Demanda-t-il.
-Non je vous remercie, ne prenez pas cette peine, cela va me vider l’esprit de marcher. Si vous me cherchez, je loge près des Plages Grise. Je vais rester ici un peu pour me recueillir, répondis-je.
-Bien Lady…Enfin Anna… Bon courage ! Conclut le lieutenant en me soutenant l’épaule.
Lui et sa troupe s’en allèrent ensuite alors que je traversai à nouveau le pont du barrage pour me rendre au mur violet et brumeux. Je me stoppai devant et respirai calmement avant de joindre mes mains en prière et réciter silencieusement une incantation. Cela me permit brièvement de repenser à mon Ange de l’Air. Puis je choisis de réessayer une autre méthode d’ouverture.
Une à laquelle les Arendellien n’auraient jamais pensé puisqu’elle était faite à partir du chamanisme.
Ainsi, une fois ma prière terminée, je respirai longuement, me concentrai sur les paroles prononcées par Grand Pabby et tendis ma main. Dans un premier temps, elle demeura dans le vide car je redoutais quand même un nouveau rejet. Je focalisai ensuite toute mon énergie au même endroit. Dans cette main-même. Après une autre longue inspiration, j’appuyai enfin ma paume contre la barrière nuageuse et ouvris délicatement les yeux. Pour la première fois, je ne fus pas rejetée en arrière. Mon corps l’en remercia. Je fus stupéfaite de voir que la partie que je touchais était devenue transparente et qu’elle couvrait l’épaisseur du mur sur lequel je me trouvais.
-Mais alors ? J’ai presque réussi ? Murmurai-je.
Je fus également surprise de trouver un campement Arendellien de l’autre côté. Mon cœur se serra…Peut-être que ces gens m’entendraient et me verraient si je les appelais :
-Hé ! Ho ! S’il vous plaît ! Je suis Northuldra…Non ça ce n’est peut-être pas une bonne idée de l’avouer… Hé ! Ho ! Je suis Lady Anna !
J’essayai encore mais aucun des soldats ne tourna la tête vers moi. Ils n’étaient pas nombreux mais le fait était là…Eux aussi chercher un moyen de récupérer leurs proches…Ou de revenir nous assassiner. J’inspectai un peu plus leurs visages concentrés…En cinq ans je n’en reconnus plus aucun…Sauf un. Mon cœur se figea et je criai à nouveau :
-Niklas ! C’est moi ! Lady Anna ! La sœur de votre amant ! De Pieter que vous avez lâchement abandonné ! Houhou ! Grrr !
J’enrageai intérieurement car il ne se tourna pas plus que les autres. Il était en train de les interroger pour savoir s’il y avait de nouvelles brèches détectées. Mais comme pour nous, ses compagnons lui répondaient toujours non. La partie épaisse que j’avais rendu transparente ne semblait malheureusement pas visible à leurs yeux.
-Général ! Appela soudain une voix masculine.
Niklas leva bientôt la tête et se retrouva face à un jeune homme blond aux yeux verts et à une jeune fille brune aux yeux bleus. Le couple était à peine sorti de l’adolescence. Mon sang afflua alors que je n’osais mettre de noms sur eux deux.
-Qu’y a-t-il prince Agnarr ?! Demanda Olson. Un problème ?
-Pas du tout…Lady Iduna et moi-même voudrions prendre la relève pour vérifier cette partie-là, bafouilla-t-il alors que son pouls semblait s’accélérer.
Tout comme le mien à la mention du prénom de la jeune fille. Je l’observais plus précisément et je n’osais y croire. Ma Iduna… Pourrait-elle être en vie ?! Non Anna ! Ne sois pas idiote! On a dit pas de faux espoirs…C’est un prénom commun en Norvège après tout !
-Cette partie a déjà été vérifiée Majesté, expliqua Olson.
-Nous voudrions en être sûrs ! Assura bientôt la jeune femme tout en l’implorant de ses beaux yeux bleus.
Niklas fut comme piqué à vif et sa lèvre se mit à trembler. Il s’approcha alors du jeune couple et plaqua une main un peu bourrue derrière le dos de la dénommée Iduna avant de reprendre :
-Bien…Bien je n’arrive pas à être discipliné avec vous petite Lady…Mais faites vite cependant ! Le soleil va bientôt se coucher et le campement est à quelques lieues d’ici !
Ils hochèrent rapidement la tête alors qu’Olson appela les autres gardes pour qu’ils se retirent. Puis ils attendirent qu’ils n’y aient plus personne à l’horizon pour pouvoir s’embrasser à en perdre haleine.
-Eh bah si c’est comme ça qu’ils vérifient ! Tu m’étonnes que nous ne soyons pas prêts de sortir ! Maugréai-je envieuse et troublée par le comportement.
Loin de m’entendre le couple continua s’autorisant même quelques mains baladeuses sur des parties plus intimes de leurs corps respectifs.
-Oui…Enfin…Si c’est vraiment ma fille, je préfèrerais m’abstenir de voir quoique ce soit, murmurai-je en détournant les yeux.
Comme si le brouillard avait entendu mon supplice, il attendit que le jeune couple se rapproche de lui pour pouvoir les séparer en leur faisant faire un vol plané. Ils se relevèrent en riant alors que je fus attendrie. Je ne cessai de fixer la jeune femme et je refusais simplement d’y croire pour ne pas avoir mal à nouveau. Mais une part au fond de moi savait que c’était vrai. Que j’avais bien ma propre petite Piceaerd en face de moi. Ses cheveux épais rassemblés en tresses jumelles…Son petit nez retroussé…Etaient mon propre reflet alors que ses beaux yeux bleus et sa bouche…A n’en pas douter un héritage de son père.
-Oh Elysia…Serait-ce vrai ?!...Non ne nous emballons pas…Réfléchis Anna…Qu’est-ce que tu lui dirais si c’était vraiment elle ? Murmurai-je alors que je sentais les larmes me monter aux yeux.
Je cherchais ma respiration quelques instants alors qu’Agnarr et Iduna se taquinèrent à nouveau avant de reprendre leurs baisers intenses.
-Bien…Déjà je lui dirai d’arrêter de mettre sa langue dans celle de ce jeune homme…Enfin pas en ma présence en tous cas…Non plus sérieusement Anna, repris-je, je lui dirais d’abord qu’elle est devenue une très belle jeune femme, que je m’en fiche complètement qu’elle ne soit pas chamane ou cinquième esprit si je pouvais juste l’enlacer, la serrer contre moi, ressentir son être, notre lien…Retrouver notre complicité mère/fille…Je lui dirais aussi que je l’aime et que je suis très fière d’elle quel que soit la destinée qu’elle a choisi… Je lui avouerai qu’elle a eu un petit frère qui était plus mignon et docile qu’elle pour ses leçons mais qu’il est parti rejoindre son père…
Je soupirai quelques instants et poursuivis :
…Oui il faudrait lui avouer ça aussi et elle pleurerait à chaudes larmes car elle l’aimait son Papa…Je pense même qu’elle aurait préféré que ça soit moi qui parte à sa place…
Je reniflai bruyamment alors qu’Iduna se déroba soudain de l’étreinte du prince.
-Agnarr vous n’avez rien entendu ?! Demanda-t-elle.
Le prince regarda autour de lui et haussa les épaules avant de reprendre :
-Ah ! Bien essayé ? Mes baisers vous agacent tant que ça ?!
Elle rougit et secoua la tête avant que ses yeux s’embuent et qu’elle murmure :
-Je…J’ai cru entendre la voix…Non peu importe c’est idiot… J’ai cru entendre la voix de ma mère…Vous savez comme nous sommes près de la brume…
Mon corps s’emballa et je me mis à faire les quatre notes :
-Ah-Ah-Ah-Ah…
-Vous ne m’avez jamais parlé de votre famille, je croyais qu’elle était morte…Enfin c’est ce que Peterssen m’avait dit, murmura Agnarr.
Mais Iduna ne l’écouta pas et leva une oreille attentive avant de regarder dans ma direction. Oh mes aïeux ?! Est-ce que c’était vraiment en train de marcher ?! Je réitérai l’appel comme cinq ans auparavant :
-Iduna ! Iduna ! Mon Ange de l’Air ! Maman est là !
-Agnarr vous l’entendez ?! C’est ma Mère ! J’en suis sûre ! Clama-t-elle toujours en regardant vers moi.
J’étais invisible à ses yeux mais je la guidai par l’appel alors que ma gorge était bloquée, ma voix tremblait.
-Iduna faites attention ! Prévint le prince qui commençait à prendre peur, il faut vous méfier de la magie…Je…Je reviens je vais chercher Niklas !
Agnarr partit. A ma grande surprise, ma fille appliqua les gestes chamaniques et se porta prudemment en face de moi. Je continuai de lui murmurer d’une voix étranglée par les larmes:
-Je suis là mon Ange de l’Air…Mon petit cœur…Ma Iduna...Tu…Tu es en vie…
-J’arrive Maman…J’arrive, cria-t-elle à son tour.
Elle leva sa main prudemment et d’une façon similaire à la mienne elle concentra toute son énergie. Puis très légèrement sa paume finit par effleurer mes doigts et je la ressentis presque. La brume sembla s’évaporer tout autour de nous deux créant une immense faille profonde.
-Ça marche…Oh mon Dieu ! Grand Pabby avait raison…Chuchotai-je, plus que quelques secondes et nous serons dans les bras l’une de l’autre mon Ange de l’Air…
-MAMAN ! MAMAN ! MAMAN ! Hurlait-elle alors que son visage se crispait par l’effort.
-ANNA ! ANNA ! TU ES LA ! Clama soudain Andréas qui arriva de l’autre côté du barrage complètement paniqué.
-Non ! Pas maintenant ! Ordonnai-je d’une voix ferme.
-Mais…Anna…Béata est en train de perdre les eaux…Elle…Elle te veut toi ! Nous ne pouvons pas la transporter ! Nous venions te rendre visite ! Elle est chez toi ! Paniqua mon petit frère.
Non non non ! Pas cette fois ! Pas si près du but ! Pensai-je amèrement.
-Deux secondes s’il te plaît…Je t’en prie Andréas juste deux minuscules secondes… murmurai-je.
-Anna…Elle a mal…Je…Je ne veux pas qu’il lui arrive malheur…Elle est toute seule ! Me supplia-t-il.
Je déglutis violemment alors qu’Iduna pleurait arrêtée par les paroles de mon petit frère.
-Ma…Maman je ne sais pas si tu m’entends…Mais vas-y ! Nous…Nous nous retrouverons je te le promets ! M’assura-t-elle, protège Béata…Enfin protège-les Kaspian et elle…Si c’est un garçon j’espère qu’il s’appellera ainsi…Je t’aime Maman…Je vous aime tous…Même cet idiot d’Andréas!
-Attends Iduna ! Criai-je.
Mais c’était trop tard. Mon Ange de l’Air avait déjà relâché sa partie de la brume qui se reforma immédiatement. Je la vis à peine se fondre dans les bras d’Agnarr qui était revenu avant de lâcher mon côté à mon tour.
-Je n’ai pas tout compris à ce qui s’était passé ! Mais est-ce que tu pourrais venir s’il te plaît maintenant Anna ?! M’implora Andréas plus blanc qu’un linge.
-J’arrive…Chuchotai-je le cœur à nouveau en charpie.
Je chantais rapidement les quatre notes pour appeler mon ami le Géant et il nous conduisit bientôt aux Plages Grises. Nous arrivâmes en trombe dans la maison.
-Béata je suis là ! Clamai-je.
-ANNA…ANNA…VITE… Hurla-t-elle.
Je l’inspectai brièvement. Le travail était déjà bien avancé.
-Andréas va remplir une bassine d’eau dans la Mer Sombre…Fais vite ! Dépêche-toi ! Ordonnai-je.
J’attendis qu’il parte pour décaler les cheveux blonds de la jeune Nattura en arrière. Je lui essuyai rapidement son front en sueurs et lui enlevai enfin les bas.
-Bien…D’habitude c’est plutôt moi qui suis à ta place…plaisantai-je.
Mais une violente contraction mit fin à mon humour alors qu’elle m’écrabouilla le bras.
-Pard…Pardon madame Piceaerd ! Cria-t-elle une fois qu’elle fut passée.
-Sers plus fort si tu veux, dis-je en vérifiant son ouverture de col.
-Qu’est-ce…Que ça fait…Mal…Ca….Faisait long…Temps que j’avais…Les contra…Ctions…Mais je pens…Ais…Avoir…Le temps…De…Reve…Nir au camp…ement…Près…De…Ma…Sœur, dit-elle alors que je la forçais à respirer.
-Nous ne pouvons pas nier que c’est une souffrance incommensurable…Mais ça en vaudra la peine quand tu tiendras ton fils dans tes bras…Allez concentre-toi…Tu n’en as pas pour longtemps ! Trois poussés et c’est fini, d’accord ? Dis-je.
Nous comptâmes ensemble alors que j’agrippai fermement la forme du corps du nouveau-né après chaque longue expiration. Je maintins bien la tête tout en l’encourageant :
-Allez Béata…Là…C’est très bien…Juste une…Promis…Et après je ne t’embête plus.
-D’ac…D’accord, haleta-t-elle.
Elle me serra une dernière fois la main et se rassit en hurlant alors que je réceptionnai enfin son petit garçon barbouillé de ses fluides corporels. Je l’enveloppai immédiatement dans mon châle et l’essuyai brièvement en attendant qu’Andréas revienne. Puis je le posais directement sur la poitrine de Béata pour qu’il puisse la sentir.
-Il…Il ne respire pas…Paniqua-t-elle.
Je lui massai rapidement le corps et dégageai quelques traces du liquide qui lui était resté dans les narines.
-Mais si regarde ! M’écriai-je alors qu’il libéra enfin sa voix, félicitations à vous deux, il est beau comme tout.
Nous pleurâmes en même temps et la jeune Nattura posa enfin des yeux émerveillés sur sa progéniture qui commença à téter.
-Merci Anna…Merci, murmura-t-elle.
Je lui rendis un sourire légèrement frustrée mais renchérit néanmoins :
-Tu sais…J’ai eu de la visite aujourd’hui…Et tu ne devineras jamais de qui.
Béata releva la tête et je lui expliquai brièvement ce qui s’était passé tout à l’heure à la brume. Andréas qui revint enfin avec la bassine d’eau confirma mes dires. Je chauffai rapidement le liquide et lavai doucement le bébé qui continuait de téter. Mon petit frère le regardait un peu angoissé.
-Ainsi donc…Elysia est né, déclara Béata, Madame Piceaerd a raison, il est beau comme toi Andréas comme je le voulais.
-Il ne s’appellera pas Elysia ! Dit-il en lui caressant la tête...Je…Si je ne dis pas de bêtise il me semble qu’Iduna a soulevé l’idée du prénom « Kaspian » tout à l’heure.
Je déglutis violemment et acquiesçai :
-C’est exact.
-J’aurais tellement aimé qu’elle soit là avec nous pour assister à cela, soupira Béata, je vais même commencer à croire qu’à force vous avez inventé toute cette histoire.
-Honnêtement ma chérie, Iduna aurait pu être parmi nous mais nous étions un peu pressés, renchérit Andréas… Mais ne t’en fais pas grande sœur Anna trouvera un moyen de nous la ramener, elle avait presque réussi !
-Certes, murmurai-je le cœur ampli d’espoir. Là pour l’instant le plus important c’est que tu te reposes Béata…Et surtout quand vous retournerez au campement vous direz que c’est Laïka qui t’a fait accoucher, d’accord ?!
-Tout ce que vous voulez… Du moment que mon fils va bien…Mon petit Kaspian…C’est encore plus joli qu’Elysia…Sans vous offenser bien entendu madame Piceaerd.
J’éclatais de rire et secouai la tête puis j’ajoutai d’une voix plus sombre :
-Par contre à l’avenir, il ne faut pas que vous reveniez ici…De toute façon ça serait peine perdue…Je vais me retirer et je ne vous dirais pas où…J’ai besoin d’être seule pour finir ma vie en ermite…Acquérir une certaine sagesse et me ressourcer.
-Tu te moques de nous Anna ? Demanda alors mon petit frère en s’accrochant à moi.
-Pas du tout…Tu es Papa maintenant…Ta priorité est ta famille…Plus moi ! Répondis-je…Mais tout ira bien je t’assure.
-Je l’espère petite sœur, conclut-il en m’embrassant.
En réalité, je me promis immédiatement de retourner près de la brume dès le lendemain matin pour la soulever avec l’aide d’Iduna. Hélas, mon espoir fut de courte durée car je n’aperçus plus jamais ma fille aux abords du brouillard.
****
-Je me rappelle à quelle point j’avais eu une frayeur ce jour-là pour toi ma Iduna ! Nous confia bientôt Papa, tu avais été malade durant des semaines après cette excursion et nous n’y sommes jamais retournés !
-…Jusqu’à que ce qu’Anna m’y embarque, souffla Elsa en me prenant dans les bras.
-Et tu n’as jamais compris mon fils qu’elle était Northuldra à partir de là ! Enragea Papy Runeard.
-Pour cela il aurait fallu que tu m’emmènes avec toi durant tes nombreuses visites au barrage ! Répliqua-t-il aigrement.
-Y a un problème avec son sang Northuldra, Moustache Sénior ?! Demanda Papy Elysia qui montrait déjà les dents.
Mon grand-père paternel rougit avant de reprendre :
-Non bien sûr que non Sir Elysia… Et puis ce n’est pas comme si Lady Anna ou Iduna n’avaient pas été Arendelliennes au moins une fois.
-Maman pourquoi tu le laisses dire n’importe quoi le vilain Papa d’Agnarr le moche ? il contrarie Papa et je ne peux même pas le geler avec ma glace ! S’écria tonton Olaf.
Mamie le prit contre lui et le serra fort pour faire retomber la tension.
-Donc c’est vous qui m’avez mis au monde…Hum…Intéressant, confia bientôt Kristoff.
Je lui embrassai la joue et répondis :
-Voilà pourquoi tu as survécu et que tu t’appelles Kaspian comme notre petit frère de l’autre vie de Mamie !
-Exactement ma petite Piceaerd quand Iduna a accouché de lui, je lui ai rappelé que c’était le prénom du fils de Béata et elle a souhaité le baptiser pareil en hommage à sa meilleure amie.
-Qu’est-ce que ça change à présent ?! Maugréa soudain Maman… Cet enfant est orphelin…Je…Enfin mon autre moi ne le verra jamais grandir.
Il y eut un long silence indiquant notre désolement et je ne pus m’empêcher de penser à ma petite Helga. Je croisais le regard d’Hans qui pensait exactement pareil.
-Allons Maman…Il lui reste Papa qui pourra l’élever et Mamie…Et puis si on ne se trompe pas, il me semble qu’Andréas a enfin été achevé ! S’exclama Elsa enthousiaste.
-Comme je regrette que Pieter ne soit pas resté un peu plus longtemps pour savourer ça ! Reprit Mamie.
-Il est enfin apaisé mon amour…Comme nous tous, renchérit Papy Elysia.
-Non pas moi, lâchèrent les voix de Maman et moi-même en temps.
Mamie nous observa longuement et un sourire pensif apparut sur son visage. Elle se leva dignement et se dirigea vers la porte de la hutte.
-Il va falloir remédier à cela… Nous ne pourrons pas fêter dignement la défaite de ce couard d’Andréas si tout le monde ici n’est pas heureux ! S’exclama-t-elle.
-Avez-vous besoin d’assistance Belle-Maman ? Demanda Papa à notre plus grande surprise.
-N’en faîtes pas trop Moustache Junior, ça devient suspect, grinça Papy Elysia.
-Vous serez surpris de savoir que je suis sincère Mouton Hihi, expliqua-t-il en lui offrant un sourire sincère.
Papy Elysia vint vers lui et lui serra fermement la main alors que Mamie reprit :
-Mais nous le savons…Mon grand Piceaerd…Et pour répondre à votre question non je n’ai besoin de personne. Restez tous là et préparez le ragoût sans vous entretuez merci ! Mon petit bonhomme de neige tu surveilles bien que Papa Elysia et Papa Runeard ne se battent pas…Idem pour Hans et Kristoff on ne sait jamais !
-Bien Maman ! Répondit Olaf en lui faisant un garde à vous.
Elle rit et s’échappa bientôt de la hutte alors que je brûlais d’envie de la suivre.
****
Je trouvais cela étonnant que l’âme d’Iduna ne soit pas passée dans l’Hellheim. Même si elle avait fait des bourdes dans sa jeunesse, elle se devait de l’être car elle n’avait jamais tué. Je m’arrêtais devant l’entrée de la Galerie des Souvenirs et je finis par dire :
-Vas-y mon Ange de l’Air…Guide-moi…Pour que je sache où tu es !
J’attendis quelques secondes, fermai les yeux, me concentrai…J’essayai de ressentir la connexion entre nos deux êtres. Rien ne se passa. Je repris alors à voix haute :
-Allez… Je sais que tu en es capable ! Je l’ai vu comme nous tous que tu as accompli ton rôle de cinquième esprit ! Et je suis tellement fière de toi ma Iduna ! Montre-toi je t’en prie !
Je répétais cette phrase plusieurs fois. Je fus soudain éblouie par une lumière aveuglante en provenance de l’entrée du dôme de la Galerie des Souvenirs. Je souris enfin et m’écriai :
-Mais oui ! Les limbes !
Je me préparais à y retourner et plaquai ma main contre la paroi de glace. Cette fois l’expérience se fit avec une paume beaucoup plus neuve. Sentant mon énergie, connectée à celle de ma fille, je basculai bientôt dans le noir le plus total.
Quand je rouvris les yeux, Iduna était penchée au-dessus de moi et me tapotait les joues.
-Maman ? Maman est-ce que ça va ? Demanda-t-elle.
Je ne répondis rien mais la forçai à s’accroupir pour pouvoir l’enlacer.
-Ça fait du bien de te revoir Maman ! M’intima-t-elle…Enfin aussi jeune comme quand j’étais petite, tu sais…Je me demande si c’était vraiment une bonne idée que je me sacrifie… Je crois que j’ai laissé une belle pagaille là-bas.
-Certes… Mais tu as aussi sauvé tout le monde, commentai-je, grâce à toi Arendelle est sauve, mon petit fils et ma petite fille aussi ainsi que les Northuldra…Cette pourriture d’Andréas est enfin vaincue et sans doute dans le Nifflheim à l’heure qu’il est, là avec les rustres de son espèces Amarok et Yuma entre autres !
-Euh…Je n’en serai pas si sûre Maman, expliqua Iduna tout en se reculant.
Je fus terrifiée mais surtout énervée de voir apparaître la silhouette de celui que j’avais toujours considéré comme mon petit frère un jour. Mon orgueil en prit un nouveau coup alors que je l’entendis avec aigreur me sortir d’une voix sadique :
-Bonjour Anna Piceaerd…Moi aussi je suis ravie de te revoir !
Je n’y tins plus. Je m’avançais vers lui en deux temps trois mouvements et lui envoyai des coups de poings en discontinus ne souhaitant pas m’arrêter tant que je n’aurais pas jugé suffisant d’apaiser ma rage contre lui.
-Maman…Arrête…Maman ! Maman c’est bon…Il a eu sa dose…Maman…MAMAN STOP ! Finit par crier Iduna alors que ma main était encore levée.
-Je sais que ça ne sert à rien mais ça m’a détendu ! Clamai-je. Finalement je suis ravie que tu aies atterri ici espèce d’enflure ! Même dans le Niflheim tu aurais trouvé le moyen de faire du mal aux gens ! Là finalement tu es seul pour le restant de tes jours et c’est parfait !
Andréas ricana aussitôt à m’en glacer l’échine.
-Voilà que ma grande sœur fait preuve de bravoure…Déclara-t-il.
-Ne m’appelle pas comme ça pourriture ! Grognai-je.
-… Peu importe où je suis, j’ai réussi à te faire du mal à ta famille et à celle de ton idiot d’Elysia ! J’aurais pu aller plus loin si ton imbécile de fille ne s’était pas interposée ! J’avais le pouvoir ! Je contrôlais enfin les esprits ! Je vous aurais écrabouillé ! Famille de malhe…
Il ne termina jamais sa phrase car Iduna et moi nous chargeâmes de lui envoyer un énième coup de poings qui l’abattit au sol.
-Voilà ! On en a pour un petit moment ! Clamai-je en lui lançant un regard complice…Bon qu’il soit dans cet endroit c’est normal mais il y a quelque chose que je ne comprends pas…Pour quelle raison y es-tu toi mon Ange de l’Air ? Tu ne crains pas d’être seule, tu as mené une vie somme tout exemplaire si on ne compte pas le fait que tu étais paresseuse et que tu ne voulais pas apprendre ton chamanisme…
-Du calme Maman… Je t’attendais simplement car j’ai besoin de toi, dit-elle avec un sourire.
-Moi ? Répétai-je étonnée, mais je ne comprends pas.
-Oui toi…Effectivement si ça ne tenait qu’à moi je me serais déjà rendue dans l’Hellheim…C’est bien pratique d’être l’ultime cinquième esprit car je peux traverser n’importe quelle partie du monde des morts.
-Pour quelqu’un qui n’en voulait pas, me renfrognai-je.
-Oui Maman je sais j’ai été vilaine…Mais je t’aime…Bon où en était-je ?! Sourit-elle.
-Tu avais besoin de moi ! Lui rappelai-je.
-Ah oui ! Tout à l’heure quand je me suis interposée et que je suis morte, j’ai tout de suite été dans l’Hellheim. J’y ai retrouvé Papy et Mamie et pleins d’enfants dont certains qui n’étaient pas de cette vie…Dit-elle très vite.
-Oui ensuite Iduna, m’impatientai-je.
-Eh bien j’étais en train de saluer Tonton Pieter et d’enfin pleurer dans les bras de ma fille cadette quand j’ai entendu des pleurs d’enfants en provenance des limbes. Et c’est comme ça que j’ai trouvé cette jeune demoiselle, expliqua-t-elle.
Mon Ange de l’Air se tourna alors vers un coin plus reculé de la pièce et murmura en s’accroupissant :
-Allez ! Approche ! Elle est gentille la dame !
J’écarquillai aussitôt des yeux de surprise alors qu’une silhouette haute comme trois pommes s’avança et m’écriai :
-Helga… Tu…Tu es en vie… Enfin en vie…Je me suis comprise…C’est un miracle !
-Oh tu la connais ? Demanda Iduna, elle ne parle pas beaucoup, c’est une timide ! Je ne serai guère surprise que ce soit la fille d’Elsa ! Plaisanta-t-elle.
-C’est grâce à elle qu’Olaf est en vie…Murmurai-je en prenant la petite dans mes bras, et non tu as perdu, c’est la fille d’Anna et Hans…Mais bien ta petite fille.
-Ma…Ma…Man…Helga…Veut…Ma…Man, pleura-t-elle, Helga…Veut pas…Rester…Avec vilain…Andréas.
Je lui embrassais tendrement la joue.
-Bien sûr arrière-petite-Piceaerd, nous allons nous en occuper ! J’en connais une qui va être ravie en te voyant ! Clamai-je, et ce méchant monsieur restera tout seul pour l’éternité.
-Tu connais le principe Maman je n’ai pas besoin de t’apprendre la leçon ? Demanda Iduna avec un petit rictus aux lèvres.
-C’est cela moque toi mon Ange de l’Air… Non c’est bon je me rappelle ! Allons-y ! M’écriai-je enthousiaste.
-A tout de suite ! Murmura-t-elle alors que son pouvoir de cinquième esprit lui permettait déjà de s’éclipser.
Je regardai alors Helga et lui dis :
-Tu vas poser bien fermement ta main sur la mienne et ensuite on va voir Papa et Maman, je te le promets.
La petite fille finit par me sourire et s’exécuta. Nos corps fusionnèrent immédiatement et nous nous évaporâmes en quelques secondes avant de revenir à l’entrée de la Galerie des Souvenirs où ma fille nous attendait.
-Ça va mieux n’est-ce pas ? Demanda-t-elle à l’adresse de l’enfant.
Helga hocha la tête et se détacha de moi pour aller lui prendre la main.
-Ah non…Moi je vais aller dans l’Hellheim à présent ma puce, lui dit-elle.
-Non attends… je pense qu’il serait bénéfique pour ton autre toi que tu ailles la rassurer, dis-je avec un sourire.
-Ah bon tu es sûre ? On peut se côtoyer ? S’étonna-t-elle.
-Du moment que vous ne vous touchez pas c’est bon, assurai-je.
Iduna me sourit et conclut :
-C’est d’accord.
****
-Elle en met du temps Maman non ? Demanda Olaf anxieux.
-Mais non mon Petit Bonhomme de Neige, fais-lui confiance elle va revenir, murmura Papy Elysia tout en guettant la porte de l’entrée de la hutte toutes les cinq secondes.
-Papa d’Agnarr le moche tu peux venir goûter le ragoût et dire s’il est bon ? Renchérit l’enfant.
Ce qui nous fait légèrement sourire.
-Moi ! Mais avec plaisir jeune homme ! Renchérit-il tout content d’avoir été choisi.
Le petit garçon lui tendit alors une louche qu’il avala goulument alors qu’il reprit avec une voix amusée :
-Papa t’as bien pensé à mettre des baies de sureaux à l’intérieur ! Pour moi ça a été fatal !
-Olaf ! Cria Maman choquée.
-Mouton Hihi ! S’énerva Papa.
Ils leur firent immédiatement les gros yeux alors que mon grand-père maternel et mon oncle éclatèrent de rire.
-Je n’ai pas compris, lâcha Papy Runeard…Mais en tous cas c’est délicieux jeune homme.
-Laisse-tomber Papy, reprit Elsa, viens mettons la table.
Ils passèrent devant Maman et moi alors que nous attendions désespérément comme des fantômes le retour de Mamie. Cette dernière arriva quelques minutes plus tard avec un grand sourire.
-Ça sent bon par ici ! Dit-elle d’une voix tendre.
Elle vint vers Maman et la détacha de moi.
-J’apporte de bonnes nouvelles ! S’exclama-t-elle.
-Ah bon ? Aurais-je miraculeusement ressuscité ? Dit-elle avec ironie.
Elle lui tapota gentiment le dos et l’éloigna à l’autre bout de la cuisine avant de reprendre :
-En quelque sorte.
Puis elle se tourna vers la porte et ajouta :
-Tu peux entrer Iduna !
L’apparition de la nouvelle venue nous fit retenir notre souffle. Cette autre Maman était plus resplendissante que jamais dans sa tenue de cinquième esprit. Elle dévisagea son double avec un grand sourire et lui déclara :
-Si c’est moi qui viens te dire en personne que tout ira bien pour Arendelle, tu arrêtes de bouder ?!
Ma mère toujours retenue par Mamie car il ne fallait pas qu’elle touche son homologue finit par acquiescer avec les larmes aux yeux.
-Bien, reprit Maman cinquième esprit, il ne reste donc plus que cette demoiselle à rendre à ses parents avant que je parte pour l’Hellheim.
Le temps que je réalise la fin de sa phrase, je sentis deux petites mains m’agripper la taille. Je baissais les yeux et aperçus Helga. Mon corps se raidis et je pleurais sans m’en rendre compte.
-Ma chérie…Mon bébé…Tu es en vie ? murmurai-je en la prenant tendrement dans mes bras, enfin…Façon de parler…
-Oui Maman…Helga…rester…Pour toujours…Avec Papa et toi, murmura-t-elle alors qu’Hans vint l’enlacer à son tour.
-Oui du moins pour l’instant, souffla Mamie en me faisant un petit clin d’œil.
Je préférai ignorer sa dernière remarque et me concentrai sur Olaf qui se rua violemment sur notre fille. Il me força à la remettre à terre pour pouvoir lui faire un gros câlin.
-Merci de m’avoir sauvée ! Cria-t-il content.
Nous n’eûmes pas le temps de l’arrêter que pour montrer son excitation, il prit fermement la tête de sa cousine germaine entre ses mains et lui plaqua ses lèvres contre sa bouche.
-Oula…Non ça Olaf tu ne peux pas ! S’écria Mamie alors que mes deux mères éclatèrent de rire.
-Mais tu m'as dit que je devais être comme Papa, reprit-il sans comprendre.
Helga surprise par le geste, sursauta et sa bouche se fendilla bientôt avant qu’elle ne se mette à pleurer. Je la repris contre moi en riant à mon tour.
-Allons, allons ce n’est rien ma chérie, tonton Olaf il ne voulait pas te faire peur, murmurai-je en l’embrassant.
-Oui et d’ailleurs tonton Olaf il n’a pas intérêt de recommencer parce que sinon Papa Hans il ne va pas le louper, grinça mon ancien mari.
-Ah bah c’est dommage ça ! Parce que Mamie Anna aurait bien allumé leurs coupoles ! S’écria Papy Elysia amusé, non ne me regarde pas comme ça mon petit Piceaerd je rigole !
-Bien ! Sur cette note de bonne humeur, je vous laisse à présent ! S’écria Maman cinquième esprit, j’ai moi aussi ma petite rousse à aller retrouver !
-Merci encore de me l’avoir ramenée Maman, conclus-je en la fixant avec tendresse.
Elle me fit un petit signe modeste et après avoir fait un câlin à mon grand-père maternel et Papa, elle partit enfin pour l’Hellheim car elle l’avait bien méritée.
Voilà voilà ! Et pour l'inspiration du titre...
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le passé 3 : Les souvenirs d'une Grand-Mère : Attention contenus mature !
Dim 11 Avr 2021, 23:21
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le passé 3 : Les souvenirs d'une Grand-Mère : Attention contenus mature !
Ven 16 Avr 2021, 16:30
Si vous n'en aviez pas la preuve les enfants : n'écoutez pas les conseils d'un vieux trolls, ça va forcément vous faire plus de mal que de bien ! Non parce que excusez moi, mais vous n'allez quand même pas me dire que ça ne lui a pas traversé l'esprit une seule seconde que forcément elle allait apprendre la vérité aussi vite qu'elle avait perdu ses souvenirs ? Tu parles d'un remède pire que le poison d'origine... mais bon, vu les véritables attentions du caillou, je suis à peine étonné de ses méthodes.
Cela donne à la suite un petit quelque chose assez déchirant, parce que pendant quelques lignes Anna oublie vraiment tout les malheurs qui lui sont arrivés, mais aussi inéluctable que le destin qui l'attend, la vérité revient au galop par l'intermédiaire de Yélana, qui au passage à du sérieusement se poser la question de si son ami avait complètement perdu les pédales. La seule solution est donc de retourner à son isolement, non sans annoncer à Béata quelle est enceinte. Et heureusement qu'on connait d'avance l'identité du fiston, sinon vu le paternel je me serai déjà inquiété ! Loué soit les esprits, il aura surtout prit du côté de sa mère.
En attendant, tout semble calme sous le brouillard, à peine les soldats d'Arendelle qui vole dans le ciel. Parce que oui, en échange d'aide pour survivre, Mattias et les autres survivants ont pour mission de trouver un moyen de détruire el brouillard magique. Et autant je suis loin d'être un génie militaire (je veux dire, dans les jeux de stratégie je fais parti de ceux qui oubli leur troupe les plus puissantes dans un coin et ne se rend compte que lorsqu'elles sont mortes...), cependant si cela fait plusieurs années qu'ils essayent, vous n'allez quand même pas me dire qu'ils utilisent toujours la même méthode ? Non parce que au bout d'un moment, quand la stratégie du "si taper ne marche pas, il faut taper plus fort" ne fonctionne pas, il faut peut-être penser autrement que comme un gros bourrin ? Non ? La suite logique serait donc de...non mais pas les catapultes ! Punaise mais comment il a fait pour devenir lieutenant lui...
Oh moins, cela eu le mérite de permettre à Anna de se retrouver face à Agnarr et Iduna de l'autre côté du brouillard, tout deux déjà très proches l'un de l'autre. Et le plus beau dans ce passage ? C'est qu'elles ont faillis se retrouver enfin après c'être pardonner l'une envers l'autre, preuve que c'est belle et bien la clé pour passer au travers de cette prison embrumée. Jusqu'au bout j'ai voulu y croire, même en sachant ce qui allait se passer. Pourtant au moment crucial, qui vient faire son entrée : Andréas mesdames et messieurs, toujours aussi bon dans son timing !
Dire que pour une fois, POUR UNE FOIS il a une bonne raison d'interrompre Anna puisque Béata est en train de perdre les eaux, mais il fallait que ce soit maintenant ! Sérieusement Anna, je sais pas ce que t'as fait au destin, mais ce niveau d'acharnement c'est peut-être un peu exagéré. Et c'est finalement Iduna qui la convînt d'aider Béata, non sans lui suggérer le nom pour l'enfant. Punaise mais cette femme, cette femme ! Il y a vraiment des moments où je me demande si Agnarr mérite autant d'amour de sa part...enfin après tout, moi et la compréhension de l'amour ça fait deux... Au moins, les souvenirs de ce chapitre se termine sur une note d'espoir avec la naissance de Kaspian. Et ce n'est pas la seule bonne nouvelle si on va du côté de l'Helveg ! En effet, Mamie retrouve dans les Limbes la Iduna nouvellement déesse qui a retrouvé Helga.
OUI ! DOUBLE OUI ! Merci mon Dieu, l'enfant la plus adorable de cette histoire va pouvoir retrouver ses parents ! Et en plus on apprend qu'Iduna peut voyager entre les différents plans du royaume des morts à sa guise, qu'est-ce qui pourrait mal se passer maintenant qu'Andréas n'est plus ? ...comment ça il est là ?! Mais c'est pas vrai ! Est-ce qu'il a un moment où on va pouvoir enfin en être débarrasser ?! Quoique, les Limbes sont finalement une place plus adéquates pour le manipulateur qu'il était : il tirait sa force de son don à tirer les ficelles en coulisse, le voilà maintenant seule sans marionnettes à sa disposition. Il a voulu le pouvoir pour lui seul, il finit seul pour l'éternité. C'est le châtiment le plus cruel qu'on pouvait lui infligé et j'en suis d'autant plus satisfait !
Et terminer sur les retrouvailles d'Anna et Helga ainsi que le départ d'Iduna pour le paradis donne un sentiment d'accomplissement assez agréable après tout ce que cette famille a traversé. Maintenant, je dois bien avouer n'avoir aucune idée de comment cette histoire va se terminer, j'attends donc la suite avec impatience pour le savoir !
Cela donne à la suite un petit quelque chose assez déchirant, parce que pendant quelques lignes Anna oublie vraiment tout les malheurs qui lui sont arrivés, mais aussi inéluctable que le destin qui l'attend, la vérité revient au galop par l'intermédiaire de Yélana, qui au passage à du sérieusement se poser la question de si son ami avait complètement perdu les pédales. La seule solution est donc de retourner à son isolement, non sans annoncer à Béata quelle est enceinte. Et heureusement qu'on connait d'avance l'identité du fiston, sinon vu le paternel je me serai déjà inquiété ! Loué soit les esprits, il aura surtout prit du côté de sa mère.
En attendant, tout semble calme sous le brouillard, à peine les soldats d'Arendelle qui vole dans le ciel. Parce que oui, en échange d'aide pour survivre, Mattias et les autres survivants ont pour mission de trouver un moyen de détruire el brouillard magique. Et autant je suis loin d'être un génie militaire (je veux dire, dans les jeux de stratégie je fais parti de ceux qui oubli leur troupe les plus puissantes dans un coin et ne se rend compte que lorsqu'elles sont mortes...), cependant si cela fait plusieurs années qu'ils essayent, vous n'allez quand même pas me dire qu'ils utilisent toujours la même méthode ? Non parce que au bout d'un moment, quand la stratégie du "si taper ne marche pas, il faut taper plus fort" ne fonctionne pas, il faut peut-être penser autrement que comme un gros bourrin ? Non ? La suite logique serait donc de...non mais pas les catapultes ! Punaise mais comment il a fait pour devenir lieutenant lui...
Oh moins, cela eu le mérite de permettre à Anna de se retrouver face à Agnarr et Iduna de l'autre côté du brouillard, tout deux déjà très proches l'un de l'autre. Et le plus beau dans ce passage ? C'est qu'elles ont faillis se retrouver enfin après c'être pardonner l'une envers l'autre, preuve que c'est belle et bien la clé pour passer au travers de cette prison embrumée. Jusqu'au bout j'ai voulu y croire, même en sachant ce qui allait se passer. Pourtant au moment crucial, qui vient faire son entrée : Andréas mesdames et messieurs, toujours aussi bon dans son timing !
Dire que pour une fois, POUR UNE FOIS il a une bonne raison d'interrompre Anna puisque Béata est en train de perdre les eaux, mais il fallait que ce soit maintenant ! Sérieusement Anna, je sais pas ce que t'as fait au destin, mais ce niveau d'acharnement c'est peut-être un peu exagéré. Et c'est finalement Iduna qui la convînt d'aider Béata, non sans lui suggérer le nom pour l'enfant. Punaise mais cette femme, cette femme ! Il y a vraiment des moments où je me demande si Agnarr mérite autant d'amour de sa part...enfin après tout, moi et la compréhension de l'amour ça fait deux... Au moins, les souvenirs de ce chapitre se termine sur une note d'espoir avec la naissance de Kaspian. Et ce n'est pas la seule bonne nouvelle si on va du côté de l'Helveg ! En effet, Mamie retrouve dans les Limbes la Iduna nouvellement déesse qui a retrouvé Helga.
OUI ! DOUBLE OUI ! Merci mon Dieu, l'enfant la plus adorable de cette histoire va pouvoir retrouver ses parents ! Et en plus on apprend qu'Iduna peut voyager entre les différents plans du royaume des morts à sa guise, qu'est-ce qui pourrait mal se passer maintenant qu'Andréas n'est plus ? ...comment ça il est là ?! Mais c'est pas vrai ! Est-ce qu'il a un moment où on va pouvoir enfin en être débarrasser ?! Quoique, les Limbes sont finalement une place plus adéquates pour le manipulateur qu'il était : il tirait sa force de son don à tirer les ficelles en coulisse, le voilà maintenant seule sans marionnettes à sa disposition. Il a voulu le pouvoir pour lui seul, il finit seul pour l'éternité. C'est le châtiment le plus cruel qu'on pouvait lui infligé et j'en suis d'autant plus satisfait !
Et terminer sur les retrouvailles d'Anna et Helga ainsi que le départ d'Iduna pour le paradis donne un sentiment d'accomplissement assez agréable après tout ce que cette famille a traversé. Maintenant, je dois bien avouer n'avoir aucune idée de comment cette histoire va se terminer, j'attends donc la suite avec impatience pour le savoir !
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le passé 3 : Les souvenirs d'une Grand-Mère : Attention contenus mature !
Ven 16 Avr 2021, 20:41
Chapitre 32 : Aimer à perdre la raison :
Au fils des années j’étais devenue une ombre. Andréas et Béata ne revinrent jamais et Laïka elle-même m’avoua un soir qu’ils avaient disparu l’un comme l’autre, laissant auprès de Yélana une paire de faux jumeaux nommés Ryder et Honeymaren. Quand je lui avais demandé pourquoi elle ne s’en était pas occupée, elle m’avait répondu qu’elles s’étaient disputées quelques temps après la naissance de Kaspian car ma fausse Belle-sœur commençait à avoir des soupçons sur les agissements de son mari. Elle était déjà enceinte des jumeaux à ce moment-là. Laïka, plutôt traditionnaliste l’avait remis sur le droit chemin en lui disant qu’elle ne devait pas aller à l’encontre d’Andréas car il demeurait son mari. C’était la dernière fois qu’elles s’étaient parlées. J’avais essayé de tempérer. De lui faire comprendre qu’il valait mieux perpétuer la tradition familiale de l’apprentissage des guérisseuses à la petite Honeymaren mais elle m’avait soutenu qu’elle préférait être la dernière plutôt que de renouer avec cette famille qu’elle ne considérait plus comme la sienne. Sa sentence m’avait marquée et meurtrie me renvoyant à mon propre échec d’apprentissage. Nous n’avions pas osé nous le dire l’une à l’autre mais nous savions que sans véritable chamane et de surcroît sans guérisseuse, le peuple du Soleil finirait par s’éteindre. Quant au petit Kaspian, il demeura introuvable et nous supposâmes qu’il fut mort tout comme sa mère et son père.
Bien entendu…Après mes multiples tentatives pour lever la brume et rejoindre ma fille la perte de mon petit frère et sa compagne était à ma plus grande horreur le cadet de mes soucis. Ils étaient comme Papa, Maman, Elysia, Pieter, Iduna et Olaf… Ils m’avaient abandonné. De gré ou de force peut-être, mais ils m’avaient laissé seule.
Si je voyais Laïka et Yélana une fois par an, c’était un miracle pour l’une et une tâche pénible pour l’autre. Ma meilleure amie tout comme moi devenait de plus en plus aigrie au fil des années. Je ne pouvais néanmoins pas lui enlever qu’elle était devenue une cheffe excellente et que notre amitié malgré nos désaccords était toujours aussi solide que du roc.
Comme je m’étais promis, j’avais consacré ma vie à prendre du recul et à réfléchir sur les différentes situations de la vie. A penser. A prier et à relater les différentes vies à Ahtohallan pour pouvoir analyser les causes et les conséquences.
Dix ans passèrent ainsi…
Je venais de me lever. Il était rare que je me rappelle la date du jour qu’il était puisque je n’y prêtais plus attention depuis bien longtemps. Toutefois en sortant de la maison en ce matin du treize décembre, j’aperçus un petit bouquet de vesces d’hiver accompagné d’un mot :
« Un joyeux anniversaire à l’une des plus grandes chamanes qui le serait encore aujourd’hui si elle n’avait pas défié les coupoles…Ne lève pas les yeux au ciel je te vois ! Je ne pourrai pas passer mais je penserai à toi, avec toute mon affection.
Yélana. »
Je souris ne lui ayant jamais avoué que les Dieux s’en fichaient de nous même si l’équilibre de l’Yggdrasil n’était plus que sur un fil. Je mis sa carte dans mon corset et emportai les fleurs pour qu’elles fassent un peu de gaieté dans la maison.
Un grognement dehors me fit alors à nouveau sortir et je fus surprise de constater que mes amis les Géants m’attendaient avec un énorme caillou en guise de cadeau.
-Merci ! Leur lançai-je.
Ils me prirent et me serrèrent contre leurs torses de pierre comme avant…Comme toujours… Je parlai un peu avec eux puis ils me laissèrent et retournèrent dormir près des berges sans doute.
-Bien… Que vas-tu faire de ta journée Anna Piceaerd ? Me demandai-je à voix haute, tu n’as pas tous les jours quarante-cinq ans !
J’avais pris l’habitude de parler toute seule. Au début j’avais un peu eu l’impression de perdre la tête avant de finalement me rendre compte que cela me faisait du bien et me permettait de ne pas devenir folle justement. J’inspectai ma maison et si petite soit-elle, elle était dans un état monstrueux.
-Oui…C’est bien beau de vouloir acquérir la sagesse mais il faudrait aussi que je fasse le ménage… Un peu de rangement lui fera le plus grand bien à cette demoiselle ! M’écriai-je.
C’était aussi un moyen détourné de me débarrasser de mon passé. Je commençai par trier les plantes et autres poudres dont je n’avais plus besoin puisque mes leçons de chamanisme étaient devenues rarissimes. Je m’attaquai ensuite à la partie la plus pénible : Trier les souvenirs de mes proches. Oh bien sûr ! Beaucoup avaient déjà été délaissés par le passé mais il était plus difficile de se détacher de certains objets comme les premiers vêtements d’Iduna et Olaf ou encore le bâton de meneur de rennes d’Elysia.
-Il faut le faire Anna ! Sans cela tu n’arriveras pas à avancer ! Me grondai-je.
Je faillis chanceler mais rassemblai bientôt lesdites affaires sur la table. Puis je respirai un grand coup et murmurai :
-Courage…Tu n’en as plus besoin de toute façon.
J’agrippai enfin les affaires et les odeurs surgirent instantanément. Non…Il ne fallait pas que je me laisse envahir par mes émotions, pensai-je. Cela me fut très difficile mais je parvins à me détacher de tout sentiment. Resserrant plus fermement les trois objets, je me dirigeai vers la Mer Sombre et les jetai enfin à l’intérieur. Le Nokk m’envoya aussitôt une gerbe d’eau et je lui criai tout en restant quand même à une certaine distance :
-Ne râle pas et fais comme d’habitude !
Il hennit de mécontentement mais s’exécuta quand même. J’attendis qu’il s’en aille pour avoir quelques remords et pleurai amèrement. Puis j’essayai de me raisonner :
-Les vêtements de bébé n’auraient pas resservi de toute façon…Et le bâton d’Elysia non plus étant donné que je ne fais plus mes longues marches.
L’esprit de l’eau revint quelques minutes plus tard sans les trésors jetés à la mer. Il se posta devant moi et attendit que je lui donne autre chose.
-Ça sera tout ! Lui confiai-je, merci pour ta coopération.
Il hennit une dernière fois et je retournai rapidement me terrer dans ma hutte. Elle était déjà plus propre mais des souvenirs personnels étaient encore présents. De ce fait, je fouillai dans un coin de ma chambre que j’avais totalement oublié. Et pour cause c’était tout ce qui touchait à Pieter et les Arendellien.
-Oula…Je vais au moins faire la poussière, commentai-je alors que la gorge me piqua.
J’éternuai immédiatement. J’astiquai ensuite le vieux pendentif que m’avait donné le roi Runeard à la naissance d’Iduna et ma robe de mariée de mon deuxième…Enfin…Mon vrai mariage. Alors que je ne pus m’empêcher de passer la main sur la mousseline verte anis, je rencontrai bientôt une bosse.
-Oh ? Mais qu’est-ce que…M’étonnai-je.
Je passai immédiatement mes doigts à travers le tissu et en ressortis bientôt « Croqué par le crocus » de la Duchesse de Funningur.
-Ah…Donc tu étais là toi, murmurai-je alors que l’odeur du papier jauni atteint tout de suite mes narines.
Intriguée comme autrefois, je commençais à feuilleter les pages. Certaines étaient plus marquées que d’autres et je me surpris à rougir.
-J’avais listé tous les passages érotiques… Je les trouvais tellement sensationnels à l’époque, chuchotai-je.
Je relus rapidement lesdits passages et ressentis une chaleur aux creux de mes reins.
-Bien…Ce n’était pas si extraordinaire que ça finalement, répliquai-je déçue par les descriptions trop vues par les hommes.
Sans m’en rendre compte, j’allai m’installer sur mon lit et pénétrai dans le roman avec un sentiment de temps arrêté. Ce ne fut qu’au bout d’un moment lorsque je levai enfin la tête que je compris l’heure qu’il était. Mes yeux fixèrent à nouveau le livre et la déclinaison du soleil. L’ouvrage était presque terminé.
-Bilan de tout ça…L’histoire est pas mal mais manque un peu de sensualité féminine, déclarai-je en relisant certains passages pour accentuer mes propos.
Sans en prendre vraiment conscience, je me relevai bientôt du lit, allai chercher un papier et un crayon et m’installant rapidement à ma table, je reformulai le passage avec mes mots. Je le rendis beaucoup plus sulfureux au niveau des échanges, plus long en plaisir, en attente de désir de la part des deux amants. Je m’inspirai de mes nombreuses étreintes fortes en compagnie de mon Elysia. Ma pensée avait bien du mal à dépasser la rapidité de mes doigts mais je finis par concilier ce que je voulais sur trois feuilles de papiers. Ce ne fut que lorsque je posai enfin le crayon que je réalisais ce que je venais de faire.
-Mais c’est ça ! M’écriai-je en riant et rougissant à la fois, les mots ont un pouvoir…Les mots sont puissants, les mots restent et sont une force…Oui les mots sont des souvenirs aussi !
Je courus aussitôt dans la chambre et en revins cette fois avec une grosse pile de feuilles blanches.
-Il est temps de révéler qui est la vraie duchesse de Funningur et de donner du plaisir à des milliers de femmes ! Dis-je d’une voix déterminée, si je ne peux pas ouvrir ce maudit brouillard, je pourrais au moins soulever d’autres brumes à des jeunes demoiselles en les instruisant sur ce merveilleux domaine !
Je relus la première page et commençai immédiatement mon travail méticuleux de réécriture et modifications. Plus j’avançais dans le livre, plus j’avais la conviction que derrière l’homonyme se cachait un homme.
Cela m’occupa un jour…Un mois…Six…Je ne m’arrêtais pas là et écrivis d’autres romans autour d’une même famille à la manière des Rougon-Macquart, une série de livres d’un auteur naturaliste français nommé Zola que le roi Runeard m’avait prêté un jour, il y a bien longtemps. Ce n’était pas l’inspiration qui manquait ! Je remerciai Ahtohallan et mes souvenirs qui se trouvaient toujours sur les pans du mur.
Ainsi dix ans passèrent encore et avec elles, les titres de Rêves Profonds, Prise par un Northuldra, Cœur de glace ou encore Deux sœurs une couronne…
-Je terminerai par Les souvenirs d’une grand-mère…Celui-là…Sera destiné à toi mon amour, mon Elysia, murmurai-je.
Parallèlement à cela, j’avais retranscrit toutes mes leçons de chamanisme à partir des livres donnés par Maman. J’avais modernisé certaines pratiques. Cela m’avait détendu et quelque part, j’étais heureuse d’y avoir contribué, même pour moi, cela m’avait enlevé un gros poids de la poitrine.
-Qui sait peut être que quelqu’un tombera dessus et reprendra le flambeau ? Et j’aurais fait mon devoir de chamane malgré tout en donnant les instructions, me rassurai-je.
Je me persuadais souvent ainsi. Concernant les autres romans, dès que je les avais finis je les avais distribués à Courant d’Air…Et l’esprit de l’air revenait toujours sans rien. Peu importe… Même si ça n’aboutissait nulle part, cela m’avait permis de passer le temps et ne pas me morfondre sur moi-même.
Nous étions donc un treize décembre…Dix ans plus tard. Toujours les mêmes fleurs avec un petit mot de Yélana. Toujours le même cadeau des géants. Je craquai mes articulations. Mes doigts avaient flétri comme le reste de mon corps. Je posai délicatement mon crayon, calai mes feuilles sous un lourd morceau de pierre et me rendis dehors pour prendre mon bain de soleil.
L’eau de la Mer Sombre me servit de miroir et je repérai bien vite les rides qui s’étaient installées au fil des années.
-Le reflet a quelque peu changé, souris-je, néanmoins si tu me voyais mon Elysia tu serais bien heureux de constater que mes cheveux sont encore flamboyants pour mon âge.
Je souris toute seule et fis attention au monde qui m’entourait. Même le Nokk vint me saluer en signe de respect. Je restai quelques minutes à contempler mon environnement avant de regarder à nouveau l’eau miroitante et de murmurer d’une voix monotone :
-Bons cinquante-cinq ans Anna Piceaerd.
-Maman ça veut dire quoi « érotique » ? Demanda soudain Olaf alors qu’Helga leva une oreille attentive également prête à entendre la réponse.
-Souhaiteriez-vous que j’explique Lady Anna ? Proposa Papy Runeard.
Mamie allait répondre mais elle fut coupée par Papy Elysia amusé :
-Ne dis pas non tout de suite mon amour…Je suis curieux de voir comment Moustache Sénior va s’y prendre.
-Alors Papa d’Agnarr le Moche ? S’impatienta Olaf qui sautillait à nouveau devant ma fille.
-Deux minutes jeune homme ! Tonna-t-il en se raclant la gorge, Alors « érotique » ça veut dire…Hum…C’est une description plutôt belle et imagée de sentiments qu’ont les adultes quand ils s’aiment très fort…Ça conduit à un certain acte entre les deux et...Euh…
-Ah donc du coup Maman dans les livres qu’elle a réécrit, il y a des passages avec des monsieurs et des madames tous nus qui peuvent faire des bébés ! Coupa mon oncle.
-Euh…Oui voilà ! Bredouilla-t-il.
-Mais alors si on résume bien Mamie, c’est de ta faute si Anna a subi les attouchements de ce monstre de Karl… Grogna Elsa, lui aussi c’est une pourriture ! C’est de sa faute si nous sommes morts !
Helga gigota immédiatement et demanda :
-Maman…ça veut dire quoi « attouchements » ?
Je pâlis aussitôt et fusillai ma sœur du regard. Elle détourna le regard confuse alors que je répliquai :
-C’est quand un monsieur ou une dame te touche sur ton corps là où il ne faut pas ma chérie.
Ma fille ouvrit alors de grands yeux avant de reprendre :
-Oh ? ça veut dire que…Vilain Karl…Il a touché…
Elle ne termina pas sa phrase à haute voix mais se pencha plutôt à mon oreille. Je lui embrassai les cheveux.
-C’est exactement ça ma chérie, murmurai-je.
-Et Helga était où ? Renchérit-elle.
Hans m’implora du regard pour que je mente. Finalement voyant que j’étais tétanisée par ces maudits souvenirs qui refluaient, il répondit à ma place :
-Tu étais avec moi ma princesse, ailleurs dans le château, tu faisais dodo et tu étais surveillée par Papy Agnarr et Mamie Iduna.
Je lui fis un petit signe de remerciement alors que ma fille se cala à nouveau contre ma poitrine pour avoir un gros câlin.
-Comment tes livres ont-ils pu se répandre aussi vite ?! Tout le royaume d’Arendelle en raffolait ! Repris-je.
-Ça c’est grâce à moi ! S’écria à son tour Maman, c’est en rentrant dans ma maison près du fjord qu’un soir j’ai découvert Croqué par le crocus, je l’ai apporté au libraire de la ville qui l’a édité…Et vous connaissez la suite !
-Bon…Je pense qu’ici nous avons tous lu vos exploits ! Répliqua Kristoff avec un grand sourire…Enfin surtout les femmes Piceaerd, mais qu’est-ce qui vous faisait croire que c’était écrit par un homme au départ ? Quel homme aurait déjà pu perdre son temps à écrire de telles sornettes !?
-Faux tonton Andréas tu es en train de dire que les hommes ne savent pas écrire ?! Grogna à nouveau Olaf qui se tourna rapidement vers ma sœur et ajouta : Si tu veux mon avis Nièce Elsa il faut lui lancer un jet de glace pour lui remettre les idées en place !
Ma sœur éclata de rire avant que Mamie ne réponde :
-Tu as raison mon petit Bjorgman aux premiers abords on ne voit pas que ça a été écrit par un homme, néanmoins quand on lisait la description animale qui était dedans nous pouvions facilement nous en douter…Seule une femme pouvait s’en rendre compte…Elle était un objet dans ce genre de scénario. Pas déplaisant sur le court terme mais assez offensant au fil des pages.
-Etais-ce si mal écrit que ça Lady Anna ?! Demanda soudain mon grand-père paternel dont le visage avait viré au rouge.
-Vous voulez une réponse honnête Runeard ?! C’était…Beaucoup de sexua…Enfin peu d’intrigue…Juste de la nudité pour de la nudité…Tout le monde ne peut pas avoir un époux parfait comme Elysia qui sait très bien manier les deux, Expliqua-t-elle.
Puis elle soutint son regard et rétorqua avec un air malicieux :
-D’ailleurs vous avez dû le sentir car vous ne m’avez plus jamais rien n’écrit !
Nous ouvrîmes immédiatement des yeux gros comme des soucoupes alors que Papa s’écria furieux :
-Quoi ?! C’était toi le premier auteur ?! Non mais tu es complètement fou ! Et en plus tu offres ça en guise de cadeau amical ?!
-Moustache Sénior ou le Don Juan de la porn…Commença Papy Elysia avec un grand sourire.
-…Merci Mouton Hihi je crois qu’on a compris, le coupa Papa.
Puis il se tourna vers mon autre grand-père et ajouta :
-Ceci dit si tu avais écrit un truc comme ça à Maman en guise d’entrée en matière, je comprends qu’elle ait pris peur et qu’elle soit partie en courant ! Et allons même plus loin ! Si tu étais comme ton héros au lit avec elle pas étonnant que je n’aie jamais eu de frères et sœurs ! Ça devait être un calvaire pour elle !
-Agnarr je ne te permets pas ! S’écria-t-il, je…Rita…Enfin ta mère était très contente au début quand je lui écrivais des beaux poèmes ! Puis elle…Non je n’ai pas envie de te raconter tout ça…C’est le récit de Lady Anna pas le mien, souligna-t-il alors que ses yeux se perdirent dans le flou.
-D’ailleurs Mamie puisqu’il ne te reste pas longtemps à vivre je me demande ce que tu vas bien pouvoir encore nous raconter ! M’écriai-je de façon maladroite.
Elle me prit immédiatement la main et l’embrassa avant de répondre :
-En effet ma petite Piceaerd, il ne reste plus grand-chose.
Elle se rapprocha alors de Papy Elysia qui la prit par la taille. Puis elle le regarda longuement avec amour avant d’ajouter non un certain rougissement :
-Mais pour cette dernière partie du récit il va falloir que l’un de vous se porte volontaire pour garder les enfants.
Tonton Olaf s’avança alors vers ma fille et lui dit :
-Ça Helga ça veut dire qu’il risque d’y avoir des scènes érotiques entre Papa et Maman !
La petite acquiesça sans avoir compris grand-chose mais s’accrocha fermement à ma poitrine indiquant qu’elle ne voulait pas descendre, ce que je pouvais tout à fait comprendre puisque je ne voulais pas la lâcher.
-Allons ma petite Piceaerd, il ne va rien lui arriver, m’encouragea bientôt Mamie, elle est là à présent et puis ton autre mère veille sur nous tous!
-Je veux bien me porter volontaire pour les garder ! Intervint Runeard, ça me rappellera quand j’avais dû surveiller Iduna alors qu’elle devait avoir l’âge de son frère…Et puis je n’ai pas vraiment envie d’entendre vos ébats si tenter que cela soit ça.
-Ma chérie, tu vas aller un petit moment avec Grand-Papy-Runeard et après tu reviens voir Maman d’accord ? Peinai-je à articuler alors qu’Helga s’accrochait de plus en plus.
Elle secoua la tête et Hans vint à mon secours en lui faisant des chatouilles.
-Allez princesse, laisse Maman…Qui c’est ma grande fille qui va devoir surveiller Cousin Olaf et son pauvre vieux pépé sénile ?
La petite rougit et se pointa du doigt en murmurant :
-Moi.
Elle se laissa enfin faire et Hans la descendit bientôt au sol. Elle fut réceptionnée par Olaf qui manqua de lui déboîter le bras en l’entrainant près de l’entrée.
-Mon Petit Bonhomme de Neige, surtout si Moustache Sénior commence à vous raconter de drôles d’histoires vous le stopper ! Renchérit mon grand-père maternel.
-Perspicace Sir Elysia, grinça-t-il alors que Mamie lui lança un regard noir.
-Que je ne l’entende pas se plaindre que vous l’avez fait tourner en bourrique sinon c’est moi qui vais me fâcher ! Ajouta-t-elle en transperçant mon oncle de ses yeux sarcelles.
-Promis Maman on sera sage ! A tout à l’heure ! Cria-t-il.
Helga nous fit un petit signe et ils partirent enfin tous les trois.
SUITE DANS LE POST SUIVANT !
Au fils des années j’étais devenue une ombre. Andréas et Béata ne revinrent jamais et Laïka elle-même m’avoua un soir qu’ils avaient disparu l’un comme l’autre, laissant auprès de Yélana une paire de faux jumeaux nommés Ryder et Honeymaren. Quand je lui avais demandé pourquoi elle ne s’en était pas occupée, elle m’avait répondu qu’elles s’étaient disputées quelques temps après la naissance de Kaspian car ma fausse Belle-sœur commençait à avoir des soupçons sur les agissements de son mari. Elle était déjà enceinte des jumeaux à ce moment-là. Laïka, plutôt traditionnaliste l’avait remis sur le droit chemin en lui disant qu’elle ne devait pas aller à l’encontre d’Andréas car il demeurait son mari. C’était la dernière fois qu’elles s’étaient parlées. J’avais essayé de tempérer. De lui faire comprendre qu’il valait mieux perpétuer la tradition familiale de l’apprentissage des guérisseuses à la petite Honeymaren mais elle m’avait soutenu qu’elle préférait être la dernière plutôt que de renouer avec cette famille qu’elle ne considérait plus comme la sienne. Sa sentence m’avait marquée et meurtrie me renvoyant à mon propre échec d’apprentissage. Nous n’avions pas osé nous le dire l’une à l’autre mais nous savions que sans véritable chamane et de surcroît sans guérisseuse, le peuple du Soleil finirait par s’éteindre. Quant au petit Kaspian, il demeura introuvable et nous supposâmes qu’il fut mort tout comme sa mère et son père.
Bien entendu…Après mes multiples tentatives pour lever la brume et rejoindre ma fille la perte de mon petit frère et sa compagne était à ma plus grande horreur le cadet de mes soucis. Ils étaient comme Papa, Maman, Elysia, Pieter, Iduna et Olaf… Ils m’avaient abandonné. De gré ou de force peut-être, mais ils m’avaient laissé seule.
Si je voyais Laïka et Yélana une fois par an, c’était un miracle pour l’une et une tâche pénible pour l’autre. Ma meilleure amie tout comme moi devenait de plus en plus aigrie au fil des années. Je ne pouvais néanmoins pas lui enlever qu’elle était devenue une cheffe excellente et que notre amitié malgré nos désaccords était toujours aussi solide que du roc.
Comme je m’étais promis, j’avais consacré ma vie à prendre du recul et à réfléchir sur les différentes situations de la vie. A penser. A prier et à relater les différentes vies à Ahtohallan pour pouvoir analyser les causes et les conséquences.
Dix ans passèrent ainsi…
Je venais de me lever. Il était rare que je me rappelle la date du jour qu’il était puisque je n’y prêtais plus attention depuis bien longtemps. Toutefois en sortant de la maison en ce matin du treize décembre, j’aperçus un petit bouquet de vesces d’hiver accompagné d’un mot :
« Un joyeux anniversaire à l’une des plus grandes chamanes qui le serait encore aujourd’hui si elle n’avait pas défié les coupoles…Ne lève pas les yeux au ciel je te vois ! Je ne pourrai pas passer mais je penserai à toi, avec toute mon affection.
Yélana. »
Je souris ne lui ayant jamais avoué que les Dieux s’en fichaient de nous même si l’équilibre de l’Yggdrasil n’était plus que sur un fil. Je mis sa carte dans mon corset et emportai les fleurs pour qu’elles fassent un peu de gaieté dans la maison.
Un grognement dehors me fit alors à nouveau sortir et je fus surprise de constater que mes amis les Géants m’attendaient avec un énorme caillou en guise de cadeau.
-Merci ! Leur lançai-je.
Ils me prirent et me serrèrent contre leurs torses de pierre comme avant…Comme toujours… Je parlai un peu avec eux puis ils me laissèrent et retournèrent dormir près des berges sans doute.
-Bien… Que vas-tu faire de ta journée Anna Piceaerd ? Me demandai-je à voix haute, tu n’as pas tous les jours quarante-cinq ans !
J’avais pris l’habitude de parler toute seule. Au début j’avais un peu eu l’impression de perdre la tête avant de finalement me rendre compte que cela me faisait du bien et me permettait de ne pas devenir folle justement. J’inspectai ma maison et si petite soit-elle, elle était dans un état monstrueux.
-Oui…C’est bien beau de vouloir acquérir la sagesse mais il faudrait aussi que je fasse le ménage… Un peu de rangement lui fera le plus grand bien à cette demoiselle ! M’écriai-je.
C’était aussi un moyen détourné de me débarrasser de mon passé. Je commençai par trier les plantes et autres poudres dont je n’avais plus besoin puisque mes leçons de chamanisme étaient devenues rarissimes. Je m’attaquai ensuite à la partie la plus pénible : Trier les souvenirs de mes proches. Oh bien sûr ! Beaucoup avaient déjà été délaissés par le passé mais il était plus difficile de se détacher de certains objets comme les premiers vêtements d’Iduna et Olaf ou encore le bâton de meneur de rennes d’Elysia.
-Il faut le faire Anna ! Sans cela tu n’arriveras pas à avancer ! Me grondai-je.
Je faillis chanceler mais rassemblai bientôt lesdites affaires sur la table. Puis je respirai un grand coup et murmurai :
-Courage…Tu n’en as plus besoin de toute façon.
J’agrippai enfin les affaires et les odeurs surgirent instantanément. Non…Il ne fallait pas que je me laisse envahir par mes émotions, pensai-je. Cela me fut très difficile mais je parvins à me détacher de tout sentiment. Resserrant plus fermement les trois objets, je me dirigeai vers la Mer Sombre et les jetai enfin à l’intérieur. Le Nokk m’envoya aussitôt une gerbe d’eau et je lui criai tout en restant quand même à une certaine distance :
-Ne râle pas et fais comme d’habitude !
Il hennit de mécontentement mais s’exécuta quand même. J’attendis qu’il s’en aille pour avoir quelques remords et pleurai amèrement. Puis j’essayai de me raisonner :
-Les vêtements de bébé n’auraient pas resservi de toute façon…Et le bâton d’Elysia non plus étant donné que je ne fais plus mes longues marches.
L’esprit de l’eau revint quelques minutes plus tard sans les trésors jetés à la mer. Il se posta devant moi et attendit que je lui donne autre chose.
-Ça sera tout ! Lui confiai-je, merci pour ta coopération.
Il hennit une dernière fois et je retournai rapidement me terrer dans ma hutte. Elle était déjà plus propre mais des souvenirs personnels étaient encore présents. De ce fait, je fouillai dans un coin de ma chambre que j’avais totalement oublié. Et pour cause c’était tout ce qui touchait à Pieter et les Arendellien.
-Oula…Je vais au moins faire la poussière, commentai-je alors que la gorge me piqua.
J’éternuai immédiatement. J’astiquai ensuite le vieux pendentif que m’avait donné le roi Runeard à la naissance d’Iduna et ma robe de mariée de mon deuxième…Enfin…Mon vrai mariage. Alors que je ne pus m’empêcher de passer la main sur la mousseline verte anis, je rencontrai bientôt une bosse.
-Oh ? Mais qu’est-ce que…M’étonnai-je.
Je passai immédiatement mes doigts à travers le tissu et en ressortis bientôt « Croqué par le crocus » de la Duchesse de Funningur.
-Ah…Donc tu étais là toi, murmurai-je alors que l’odeur du papier jauni atteint tout de suite mes narines.
Intriguée comme autrefois, je commençais à feuilleter les pages. Certaines étaient plus marquées que d’autres et je me surpris à rougir.
-J’avais listé tous les passages érotiques… Je les trouvais tellement sensationnels à l’époque, chuchotai-je.
Je relus rapidement lesdits passages et ressentis une chaleur aux creux de mes reins.
-Bien…Ce n’était pas si extraordinaire que ça finalement, répliquai-je déçue par les descriptions trop vues par les hommes.
Sans m’en rendre compte, j’allai m’installer sur mon lit et pénétrai dans le roman avec un sentiment de temps arrêté. Ce ne fut qu’au bout d’un moment lorsque je levai enfin la tête que je compris l’heure qu’il était. Mes yeux fixèrent à nouveau le livre et la déclinaison du soleil. L’ouvrage était presque terminé.
-Bilan de tout ça…L’histoire est pas mal mais manque un peu de sensualité féminine, déclarai-je en relisant certains passages pour accentuer mes propos.
Sans en prendre vraiment conscience, je me relevai bientôt du lit, allai chercher un papier et un crayon et m’installant rapidement à ma table, je reformulai le passage avec mes mots. Je le rendis beaucoup plus sulfureux au niveau des échanges, plus long en plaisir, en attente de désir de la part des deux amants. Je m’inspirai de mes nombreuses étreintes fortes en compagnie de mon Elysia. Ma pensée avait bien du mal à dépasser la rapidité de mes doigts mais je finis par concilier ce que je voulais sur trois feuilles de papiers. Ce ne fut que lorsque je posai enfin le crayon que je réalisais ce que je venais de faire.
-Mais c’est ça ! M’écriai-je en riant et rougissant à la fois, les mots ont un pouvoir…Les mots sont puissants, les mots restent et sont une force…Oui les mots sont des souvenirs aussi !
Je courus aussitôt dans la chambre et en revins cette fois avec une grosse pile de feuilles blanches.
-Il est temps de révéler qui est la vraie duchesse de Funningur et de donner du plaisir à des milliers de femmes ! Dis-je d’une voix déterminée, si je ne peux pas ouvrir ce maudit brouillard, je pourrais au moins soulever d’autres brumes à des jeunes demoiselles en les instruisant sur ce merveilleux domaine !
Je relus la première page et commençai immédiatement mon travail méticuleux de réécriture et modifications. Plus j’avançais dans le livre, plus j’avais la conviction que derrière l’homonyme se cachait un homme.
Cela m’occupa un jour…Un mois…Six…Je ne m’arrêtais pas là et écrivis d’autres romans autour d’une même famille à la manière des Rougon-Macquart, une série de livres d’un auteur naturaliste français nommé Zola que le roi Runeard m’avait prêté un jour, il y a bien longtemps. Ce n’était pas l’inspiration qui manquait ! Je remerciai Ahtohallan et mes souvenirs qui se trouvaient toujours sur les pans du mur.
Ainsi dix ans passèrent encore et avec elles, les titres de Rêves Profonds, Prise par un Northuldra, Cœur de glace ou encore Deux sœurs une couronne…
-Je terminerai par Les souvenirs d’une grand-mère…Celui-là…Sera destiné à toi mon amour, mon Elysia, murmurai-je.
Parallèlement à cela, j’avais retranscrit toutes mes leçons de chamanisme à partir des livres donnés par Maman. J’avais modernisé certaines pratiques. Cela m’avait détendu et quelque part, j’étais heureuse d’y avoir contribué, même pour moi, cela m’avait enlevé un gros poids de la poitrine.
-Qui sait peut être que quelqu’un tombera dessus et reprendra le flambeau ? Et j’aurais fait mon devoir de chamane malgré tout en donnant les instructions, me rassurai-je.
Je me persuadais souvent ainsi. Concernant les autres romans, dès que je les avais finis je les avais distribués à Courant d’Air…Et l’esprit de l’air revenait toujours sans rien. Peu importe… Même si ça n’aboutissait nulle part, cela m’avait permis de passer le temps et ne pas me morfondre sur moi-même.
Nous étions donc un treize décembre…Dix ans plus tard. Toujours les mêmes fleurs avec un petit mot de Yélana. Toujours le même cadeau des géants. Je craquai mes articulations. Mes doigts avaient flétri comme le reste de mon corps. Je posai délicatement mon crayon, calai mes feuilles sous un lourd morceau de pierre et me rendis dehors pour prendre mon bain de soleil.
L’eau de la Mer Sombre me servit de miroir et je repérai bien vite les rides qui s’étaient installées au fil des années.
-Le reflet a quelque peu changé, souris-je, néanmoins si tu me voyais mon Elysia tu serais bien heureux de constater que mes cheveux sont encore flamboyants pour mon âge.
Je souris toute seule et fis attention au monde qui m’entourait. Même le Nokk vint me saluer en signe de respect. Je restai quelques minutes à contempler mon environnement avant de regarder à nouveau l’eau miroitante et de murmurer d’une voix monotone :
-Bons cinquante-cinq ans Anna Piceaerd.
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-Maman ça veut dire quoi « érotique » ? Demanda soudain Olaf alors qu’Helga leva une oreille attentive également prête à entendre la réponse.
-Souhaiteriez-vous que j’explique Lady Anna ? Proposa Papy Runeard.
Mamie allait répondre mais elle fut coupée par Papy Elysia amusé :
-Ne dis pas non tout de suite mon amour…Je suis curieux de voir comment Moustache Sénior va s’y prendre.
-Alors Papa d’Agnarr le Moche ? S’impatienta Olaf qui sautillait à nouveau devant ma fille.
-Deux minutes jeune homme ! Tonna-t-il en se raclant la gorge, Alors « érotique » ça veut dire…Hum…C’est une description plutôt belle et imagée de sentiments qu’ont les adultes quand ils s’aiment très fort…Ça conduit à un certain acte entre les deux et...Euh…
-Ah donc du coup Maman dans les livres qu’elle a réécrit, il y a des passages avec des monsieurs et des madames tous nus qui peuvent faire des bébés ! Coupa mon oncle.
-Euh…Oui voilà ! Bredouilla-t-il.
-Mais alors si on résume bien Mamie, c’est de ta faute si Anna a subi les attouchements de ce monstre de Karl… Grogna Elsa, lui aussi c’est une pourriture ! C’est de sa faute si nous sommes morts !
Helga gigota immédiatement et demanda :
-Maman…ça veut dire quoi « attouchements » ?
Je pâlis aussitôt et fusillai ma sœur du regard. Elle détourna le regard confuse alors que je répliquai :
-C’est quand un monsieur ou une dame te touche sur ton corps là où il ne faut pas ma chérie.
Ma fille ouvrit alors de grands yeux avant de reprendre :
-Oh ? ça veut dire que…Vilain Karl…Il a touché…
Elle ne termina pas sa phrase à haute voix mais se pencha plutôt à mon oreille. Je lui embrassai les cheveux.
-C’est exactement ça ma chérie, murmurai-je.
-Et Helga était où ? Renchérit-elle.
Hans m’implora du regard pour que je mente. Finalement voyant que j’étais tétanisée par ces maudits souvenirs qui refluaient, il répondit à ma place :
-Tu étais avec moi ma princesse, ailleurs dans le château, tu faisais dodo et tu étais surveillée par Papy Agnarr et Mamie Iduna.
Je lui fis un petit signe de remerciement alors que ma fille se cala à nouveau contre ma poitrine pour avoir un gros câlin.
-Comment tes livres ont-ils pu se répandre aussi vite ?! Tout le royaume d’Arendelle en raffolait ! Repris-je.
-Ça c’est grâce à moi ! S’écria à son tour Maman, c’est en rentrant dans ma maison près du fjord qu’un soir j’ai découvert Croqué par le crocus, je l’ai apporté au libraire de la ville qui l’a édité…Et vous connaissez la suite !
-Bon…Je pense qu’ici nous avons tous lu vos exploits ! Répliqua Kristoff avec un grand sourire…Enfin surtout les femmes Piceaerd, mais qu’est-ce qui vous faisait croire que c’était écrit par un homme au départ ? Quel homme aurait déjà pu perdre son temps à écrire de telles sornettes !?
-Faux tonton Andréas tu es en train de dire que les hommes ne savent pas écrire ?! Grogna à nouveau Olaf qui se tourna rapidement vers ma sœur et ajouta : Si tu veux mon avis Nièce Elsa il faut lui lancer un jet de glace pour lui remettre les idées en place !
Ma sœur éclata de rire avant que Mamie ne réponde :
-Tu as raison mon petit Bjorgman aux premiers abords on ne voit pas que ça a été écrit par un homme, néanmoins quand on lisait la description animale qui était dedans nous pouvions facilement nous en douter…Seule une femme pouvait s’en rendre compte…Elle était un objet dans ce genre de scénario. Pas déplaisant sur le court terme mais assez offensant au fil des pages.
-Etais-ce si mal écrit que ça Lady Anna ?! Demanda soudain mon grand-père paternel dont le visage avait viré au rouge.
-Vous voulez une réponse honnête Runeard ?! C’était…Beaucoup de sexua…Enfin peu d’intrigue…Juste de la nudité pour de la nudité…Tout le monde ne peut pas avoir un époux parfait comme Elysia qui sait très bien manier les deux, Expliqua-t-elle.
Puis elle soutint son regard et rétorqua avec un air malicieux :
-D’ailleurs vous avez dû le sentir car vous ne m’avez plus jamais rien n’écrit !
Nous ouvrîmes immédiatement des yeux gros comme des soucoupes alors que Papa s’écria furieux :
-Quoi ?! C’était toi le premier auteur ?! Non mais tu es complètement fou ! Et en plus tu offres ça en guise de cadeau amical ?!
-Moustache Sénior ou le Don Juan de la porn…Commença Papy Elysia avec un grand sourire.
-…Merci Mouton Hihi je crois qu’on a compris, le coupa Papa.
Puis il se tourna vers mon autre grand-père et ajouta :
-Ceci dit si tu avais écrit un truc comme ça à Maman en guise d’entrée en matière, je comprends qu’elle ait pris peur et qu’elle soit partie en courant ! Et allons même plus loin ! Si tu étais comme ton héros au lit avec elle pas étonnant que je n’aie jamais eu de frères et sœurs ! Ça devait être un calvaire pour elle !
-Agnarr je ne te permets pas ! S’écria-t-il, je…Rita…Enfin ta mère était très contente au début quand je lui écrivais des beaux poèmes ! Puis elle…Non je n’ai pas envie de te raconter tout ça…C’est le récit de Lady Anna pas le mien, souligna-t-il alors que ses yeux se perdirent dans le flou.
-D’ailleurs Mamie puisqu’il ne te reste pas longtemps à vivre je me demande ce que tu vas bien pouvoir encore nous raconter ! M’écriai-je de façon maladroite.
Elle me prit immédiatement la main et l’embrassa avant de répondre :
-En effet ma petite Piceaerd, il ne reste plus grand-chose.
Elle se rapprocha alors de Papy Elysia qui la prit par la taille. Puis elle le regarda longuement avec amour avant d’ajouter non un certain rougissement :
-Mais pour cette dernière partie du récit il va falloir que l’un de vous se porte volontaire pour garder les enfants.
Tonton Olaf s’avança alors vers ma fille et lui dit :
-Ça Helga ça veut dire qu’il risque d’y avoir des scènes érotiques entre Papa et Maman !
La petite acquiesça sans avoir compris grand-chose mais s’accrocha fermement à ma poitrine indiquant qu’elle ne voulait pas descendre, ce que je pouvais tout à fait comprendre puisque je ne voulais pas la lâcher.
-Allons ma petite Piceaerd, il ne va rien lui arriver, m’encouragea bientôt Mamie, elle est là à présent et puis ton autre mère veille sur nous tous!
-Je veux bien me porter volontaire pour les garder ! Intervint Runeard, ça me rappellera quand j’avais dû surveiller Iduna alors qu’elle devait avoir l’âge de son frère…Et puis je n’ai pas vraiment envie d’entendre vos ébats si tenter que cela soit ça.
-Ma chérie, tu vas aller un petit moment avec Grand-Papy-Runeard et après tu reviens voir Maman d’accord ? Peinai-je à articuler alors qu’Helga s’accrochait de plus en plus.
Elle secoua la tête et Hans vint à mon secours en lui faisant des chatouilles.
-Allez princesse, laisse Maman…Qui c’est ma grande fille qui va devoir surveiller Cousin Olaf et son pauvre vieux pépé sénile ?
La petite rougit et se pointa du doigt en murmurant :
-Moi.
Elle se laissa enfin faire et Hans la descendit bientôt au sol. Elle fut réceptionnée par Olaf qui manqua de lui déboîter le bras en l’entrainant près de l’entrée.
-Mon Petit Bonhomme de Neige, surtout si Moustache Sénior commence à vous raconter de drôles d’histoires vous le stopper ! Renchérit mon grand-père maternel.
-Perspicace Sir Elysia, grinça-t-il alors que Mamie lui lança un regard noir.
-Que je ne l’entende pas se plaindre que vous l’avez fait tourner en bourrique sinon c’est moi qui vais me fâcher ! Ajouta-t-elle en transperçant mon oncle de ses yeux sarcelles.
-Promis Maman on sera sage ! A tout à l’heure ! Cria-t-il.
Helga nous fit un petit signe et ils partirent enfin tous les trois.
SUITE DANS LE POST SUIVANT !
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le passé 3 : Les souvenirs d'une Grand-Mère : Attention contenus mature !
Ven 16 Avr 2021, 20:51
SUITE DU CHAPITRE 32 ICI :
J’écarquillai difficilement les yeux. Dix ans encore étaient encore passés. Mes mouvements étaient on ne peut plus lents maintenant. Le poids des années avait fait son effet. Sur mon corps et mon esprit également. Je prenais désormais la vie telle qu’elle était me contentant d’être auprès de mes amies les géants. La seule ombre était mon caractère acariâtre qui s’était intensifié à force de demeurer seule. Cela faisait trente ans que je n’avais plus eu personne à aimer, ni me soucier.
Pourtant cette nuit-là, un craquement dans la salle à manger venait d’attirer mon attention. Avec l’âge, je me réveillai souvent en pleine nuit, prise d’insomnies et de questionnements. La plupart du temps j’arrivai à me rendormir. Ce qui était plus ou moins le cas en cet instant précis où mes paupières recommencèrent à épouser mes yeux et mes pensées à divaguer alors que je sentis la tête me tourner. Mais je m’arrêtais aussitôt car le bruit recommença en provenance de la salle à manger…Et plus précisément de la table. Je m’assis dans le lit et me frottai lentement mes yeux fatigués. Mon cœur battait violemment dans ma poitrine alors que le sang semblait avoir arrêté de circuler, figée par une peur primaire…Celle d’être prise en chasse.
-Qui est là ? Chuchotai-je.
Les coups s’arrêtèrent mais personne ne me répondit en retour.
-Yélana si tu reviens me faire une vilaine blague à cause des coupoles sache qu’elle n’est pas drôle, grommelai-je.
Pas de réponse à nouveau mais le bruit se stoppa. Malgré une anxiété grandissante, je me levai péniblement et sortis du lit. Puis je réussis à atteindre ma bougie et l’allumai à l’aide de deux silex. Je toussai quelques instants et portai une main à ma poitrine pour la remettre d’aplomb. Le bruit avait repris mais cela ressemblait plus à un grattement de papier à présent.
-Vous ne savez pas à qui vous avez affaire sale voleur ! Vous ne connaissez pas Anna Piceaerd ! Clamai-je grossièrement.
Enervée, je me ruai enfin dans la salle à manger et me pétrifiai immédiatement en reconnaissant la personne. Je sursautai avec virulence et lâchai ma bougie dans la foulée.
-Mince, mince, murmurai-je en m’accroupissant le plus rapidement que je pus.
La silhouette transparente me fixa patiemment avec un grand sourire alors que je tapotais les premières flammes du plancher avec mon bas de robe. Quand je me relevais quelques secondes plus tard, mon regard croisa le sien et je me mis à rougir.
-Est-ce que…Est-ce que tu viens me chercher mon amour ? Demandai-je hésitante.
Puis je pris conscience qu’il me voyait vieille alors que lui n’avait pas changé en trente ans et je tentais tant bien que mal de me rendre plus présentable.
-Tu es très belle ma Anna d’amour, chuchota-t-il d’une voix en écho, la vieillesse te va à ravir.
-Et toi toujours aussi flatteur mon Elysia, murmurai-je en sentant mon cœur battre comme au premier jour, alors…Est-ce maintenant ?! Vais-je enfin mourir et tous vous rejoindre ?
Il secoua la tête alors que n’y tenant plus, je m’approchais de lui pour pouvoir l’enlacer. Hélas ma peau toucha à peine son enveloppe spirituelle que celle-ci se flouta grossièrement.
La déception dut se lire sur mon visage car il reprit :
-Moi aussi…Je rêve de pouvoir te faire ça Anna…Pour répondre à ta question…Bientôt…C’est pour bientôt.
Il accentua son propos en m’indiquant la table d’un doigt transparent. Je m’y rendis et lus la note sur le papier. Puis je relevai la tête vers lui et le questionnai encore :
-Ça sera ce jour-là ?!
Il acquiesça alors que je retrouvai le sourire en murmurant :
-Ma souffrance n’est donc plus aussi loin…moins d’un an.
Elysia toujours aussi radieux, hocha la tête. Il me regarda longuement et mes joues ridées s’enflammèrent. Puis il finit par répondre :
-Tu ne seras peut-être plus aussi enthousiaste…En un an…Beaucoup de choses peuvent arriver…
-Ah bon ? Quoi donc ? Demandai-je étonnée, personnellement pour moi rien ne change depuis trente ans.
Il ne me donna jamais la réponse mais se contenta de m’observer. J’aurais aimé lui poser des tas de questions. Qu’avait-il fait pendant tout ce temps ? Était-il allé voir Olaf ? L’avait-il protégé comme convenu ?! Pourquoi ne s’était-il pas rendu dans l’Hellheim comme je l’avais demandé à sa mère !?
-Tu penses trop Anna Piceaerd…Où est-donc passé ta sagesse ? M’interrogea-t-il amusé.
Je lui tirai la langue alors qu’une vieille température que je croyais morte depuis bien longtemps ressurgit au plus profond de mon être.
-C’est que…Je n’ai pas tous les jours la chance de discuter avec mon mari mort, dis-je sur le ton de la plaisanterie.
Puis je voulus le gronder pour tous les voyages astraux qui avaient échoué mais quand mon regard croisa le sien à nouveau, la colère s’évanouit pour être remplacée par un amour infini.
-D’ailleurs…Puisque je n’ai plus rien à craindre, pourrons-nous à nouveau nous retrouver en rêve ? Minaudai-je.
Le regard d’Elysia changea radicalement et il se montra plus rude avant de reprendre :
-Non. Comme autrefois ce n’est pas que je ne veux pas…Mais je n’ai pas envie d’ébranler ta vie tranquille de vieille femme sage.
Je le regardai avec un air joueur et il soupira tout en continuant :
-N’essaye pas Anna…Je sais ce que veut dire ce sourire et je n’ai pas envie de me fâcher…Tu n’as pas intérêt d’essayer de nouveaux voyages astraux…De toute façon avec la visite que tu vas avoir, tu m’oublieras quelques temps !
-Alors là je voudrais bien voir ça ! Je me souviens de toi au bout de soixante-cinq ans et ce n’est pas près de s’arrêter ! M’enflammai-je alors qu’il éclata de rire, et que Yélana ne le prenne pas mal mais entre elle et toi, je préfèrerais passer mon temps avec toi !
Ses yeux redevinrent doux et il murmura :
-Je t’aime Anna Piceaerd…Je t’ai toujours aimé…Je ne te gâche pas la surprise…Et cesse de dire des sottises sur Yélana, vous vous adorez toutes les deux.
-Moi aussi Elysia Sappos, je t’aime à la folie, conclus-je presque contrariée de ne pas pouvoir lui sauter au cou.
Il m’envoya un baiser de la main que je lui rendis. Puis son halo de lumière disparut alors que je ne parvenais pas à mettre une raison à son enthousiasme. Je regardais à nouveau la date indiquée sur le papier et le serrai fort contre mon cœur.
-Bientôt mon amour. Bientôt.
Je souris comme une jeune amoureuse avant de retourner à des songes moins chaotiques. Quelques temps se passa où ma routine n’avait pas changé. J’oscillai entre l’écriture, la lecture et la méditation.
J’étais donc en pleine écriture des Souvenirs d’Une grand-mère dernier tome de la Duchesse de mon élaboration que j’avais commencé à entreprendre en espérant avoir assez de temps avant de mourir pour le finir, en ce matin frisquet du mois de décembre lorsque j’entendis un appel du dehors. Croyant d’abord que ça venait de ma tête, je ne réagis pas tout de suite.
-Bon Anna ! Est-ce que tu es là ou pas ?! Tonna soudain Yélana.
Je me levai enfin et m’avançai à l’entrée de la hutte en grommelant :
-Oui…Qu’y a-t-il ma chère meilleure amie ?! Tu pourrais au moins être aimable vu le peu de fois où tu viens me rendre tes visites !
Ignorant mes suppliques, elle s’avança dans la pièce et grogna à son tour :
-Moi aussi je suis ravie de te voir Anna Piceaerd ! Bon ! Je ne sais pas ce que tu étais en train de faire mais faut que tu ranges tout ton bazard ! Tu as de la visite !
Des frissons mêlés à des sueurs froides s’emparèrent de mon corps. Je tentais tout de même de rester neutre et déclarai d’une voix légère :
-Ah bah Elysia avait raison !
-Elysia ? Répéta Yélana sans comprendre, ah non Anna ! Tu ne pas recommencer ! Tu as encore trafiqué ta mémoire ?! Mais c’est que je vais finir par aller le massacrer ce Grand Pabby !
Je ris et repris :
-Oula non ! Inutile de faire du mal à ce pauvre troll sans défense ! Tu ne vas jamais me croire Yélana…Mais…Pourtant cette fois c’est important…Elysia…L’âme d’Elysia est venue me voir une nuit il y a un mois ou deux je ne sais plus trop…Et elle m’a donnée ma date de mort !
Tout heureuse, je lui montrai le papier. Ma meilleure amie pâlit immédiatement. Elle me fixa longuement hésitant à me croire. Voyant que je ne baissai pas les yeux, elle finit par répondre d’un ton voilé :
-Whoua comme c’est joyeux…Et donc…Tu comptes m’abandonner ?
-Oh…Ce n’est pas comme si on se côtoyait encore souvent…Nous avons pris chacune, un chemin différent, expliquai-je…Mais j’apprécie les fleurs que nous nous envoyons à nos anniversaires respectifs.
Elle se leva d’un coup mais je la sentais peinée tout comme je commençai à avoir la gorge qui se serrait.
-Bien…Tu as raison…Je dois m’occuper de mon peuple…Il…Il y a des gens qui nous ont promis qu’ils allaient nous ouvrir la brume pour que nous puissions nous diriger vers d’autres lieux, articula-t-elle difficilement.
J’essayais de ne pas me laisser envahir par mes émotions, mais la voir paniquer à l’idée de me perdre était en train de me mettre dans tous mes états. Je tentais de respirer tranquillement et lui demandai d’une voix la plus détachée possible :
-Tu ne vas quand même pas me dire que tu es venue exprès ici pour me ramener auprès de vous ?! Je ne pense pas que toi et les autres soyez prêts à me voir resusciter officiellement !
Elle sursauta et son esprit divagua comme si elle venait de se rappeler de pourquoi elle était là. Voyant qu’elle ne répondit pas, je continuai avec ironie :
-A moins que tu sois venue me dire adieu !
Elle éclata soudain en sanglots et se rua sur moi pour m’enlacer. Je la serrai plus fort alors que les larmes vinrent à leurs tours dans mes yeux. Nous restâmes ainsi plusieurs minutes avant qu’elle ne reprenne d’une voix saccadée :
-Je…Je ne souhaite définitivement pas penser à ta mort…Déjà Amarok…Elysia…Et Pieter ça a été d’une violence…Mais toi…C’est encore plus particulier…Soixante-cinq ans qu’on se connait… Et crois-moi il y en a eu des hauts et des bas Anna Piceaerd…
-Arrête ! Sinon je vais recommencer à pleurer, murmurai-je en la stoppant de mes mains…Dis-toi juste que c’est l’œuvre de tes coupoles chéries qui s’accomplit, ajoutai-je avec ironie.
La remarque la fit rire. Puis elle se sécha ses dernières larmes et reprit :
-Tu as du monde qui t’attend dehors…Il y a une personne qui a besoin de toi…Je ne t’en dirais pas plus…Tu vas être sacrément surprise…Donc accroche-toi…Et ne meurs pas tout de suite.
Elle se leva brusquement de sa chaise alors que j’assimilai maladroitement ses paroles. Puis elle se dirigea à nouveau vers la porte avant de conclure avec malice :
-Oh…Oh fait Anna…Ces personnes reviennent d’un long voyage et de ce fait elles ne sont pas les plus propres du monde…Mais après tout toi et moi savons ce que c’est après nos divers périples en Arendelle !
Je me renfrognai aussitôt et conclus :
-Dans ce cas elles sauront accueillies comme il se doit ! La sagesse s’acquiert avant tout par la pureté !
Yélana haussa les épaules et disparut à nouveau alors que j’attendis mes hôtes en rangeant brièvement les papiers qu’il y avait sur la table. Puis je sortis une grosse bassine d’eau que j’avais anticipé moi-même plus tôt pour pouvoir me laver et la posai sur la table. Trois personnes d’une allure pitoyable entrèrent bientôt dans ma demeure. Je leur criai immédiatement d’une voix agacée :
-Alors ? Il paraît que j’ai affaire à des gens malpropre !
Il y avait un homme blond aux yeux noisette me rappelant ceux de Yélana. Il avait une carrure massive comme Andréas dans mes souvenirs et était habillé avec des peaux de rennes. En le voyant, je compris tout de suite qu’il s’agissait de Kaspian. Je reconnus en ces traits ceux de Béata et mon faux frère. Je ne pouvais toutefois pas en dire autant des deux jeunes filles qui lui servaient de coéquipières. La plus âgée d’entre elle, qui était aussi celle qui empestait le plus s’avança et dit d’une voix timide :
-Excusez-nous de vous déranger. Il paraît que vous pouvez faire quelque chose pour moi, vous pourriez m’enlever mes pouvoirs ?
Sa requête me troubla car cela faisait bien longtemps que je n’avais pas entendu ce mot. Un souvenir lointain ancré au plus profond de ma mémoire ressurgit instantanément et j’aperçus des bribes de mon fils. Ne voulant pas montrer mon stress, j’insistai d’une voix irritée :
-Je ne fais rien aux gens qui sont sales. Il y a une grande bassine d’eau pour vous laver le visage près du puit qui fait office de cuisine.
Les jeunes filles semblèrent hésiter mais je ne voulais pas perdre mon autorité. Je ne baissai donc pas les yeux et attendis patiemment. Celle qui avait des pouvoirs se lava la première. Je lui tendis bientôt une serviette puis elle se mit à côté de Kaspian alors que je la dévisageai troublée. Sa chevelure blonde platine et ses yeux bleus perçants me rappelaient ceux de mon mari…Mais également des souvenirs flous sur le mur d’Ahtohallan. Elle était également perturbée en me regardant. Nous attendîmes tous ensemble que la plus jeune se lave à son tour nous confortant tous dans un silence pesant.
Quand elle releva la tête, je bondis immédiatement et me mis à rougir de gêne sans trop savoir pourquoi…Enfin…Si…Je le savais très bien…La jeune demoiselle qui était face à moi…Était un miroir de mon propre passé. Une chevelure rousse flamboyante, des yeux sarcelles scintillants et des tâches de rousseurs sur les joues et les épaules. Je jetais un rapide coup d’œil à l’autre jeune fille qui faisait de même avec moi et sus qu’elles étaient sœurs. Je manquai de chanceler.
-C’est stupéfiant ! Lâcha l’aînée.
-Oui il faut avouer que la ressemblance est frappante, insista Kaspian qui ne savait plus où donner de la tête.
Ma petite moi était comme pétrifiée. Je ne savais pas laquelle de nous deux allait faire le malaise la première. Je sentais à son regard qu’elle me calculait…Comme si elle essayait de me chercher dans sa mémoire.
-Elsa, je ne me sens pas très bien, je crois que je vais vomir, finit-elle par murmurer.
Je me repris aussitôt alors que sa gestuelle faisait ressurgir en moi une profonde blessure. Ces jeunes filles…Je ne voulais pas y croire…Et pourtant j’y pensais en les voyant…Se pourrait-il?! Non Anna ! Non ! Pas de faux espoirs ! Me grondai-je.
-Ah ! Non ! Pas sur mon part-terre jeune fille ! Et puis qui êtes-vous d'abord ? Lâchai-je enfin.
La cadette ignora ma question et s’exclama d’un ton pressant :
-Elsa il faut que je te parle, c’est urgent !
Mon cœur manqua de s’arrêter en entendant le prénom et je m’écriai d’une voix plus vive que je ne l’aurais voulu :
- Elysia ? C’était le nom de mon mari.
-Non, non Elsa, reprit la plus jeune perturbée.
Je continuai alors sur ma lancée tandis que le groupe ne m’avait toujours pas répondu :
-Si vous devez dire quelque chose ça sera devant moi ! Je ne veux pas de secret dans cette hutte !
Seigneur…Étaient-ce elles…Les visites dont mon cher amour m’avait parlé ? Mon cœur battit la chamade alors que ma petite moi finit par déclarer d’une voix tremblante :
-Elsa… Elsa… Maman est une Northuldra.
Mon cœur faillit lâcher une deuxième fois quand un jet de glace se répandit sur mon sol. La dénommée Elsa me regarda bientôt terrifiée alors que je revoyais d’autres vies où elles et sa sœurs figuraient déjà…Des vies bien lointaines…Mais oui…Tous les morceaux se recollaient…
-Excusez-moi Madame..., dit-elle confuse.
-...Piceaerd, Madame Piceaerd...Et ce n’est rien, je comprends pourquoi vous comptiez vous débarrasser de vos pouvoirs, et je dois avouer que je n'avais jamais vu un être humain doté de pouvoirs magiques avant vous, mentis-je en ne voulant pas repenser à mon pauvre petit Olaf…Malheureusement je ne pourrai rien faire pour vous. Mon aura n'est plus assez forte pour faire quoique ce soit. Ma maîtrise devait se transmettre à ma fille… Mais elle nous a quittées lors de la bataille contre les Northuldra.
Dans un élan de tendresse, la plus jeune me prit la main. Je n’avais plus l’habitude de sentir une énergie humaine…Et celle-là s’était connectée à la mienne avec une grande puissance.
-Non je crois que vous ne comprenez pas, répliqua-t-elle brusquement, non votre fille n’est pas morte durant cette bataille.
-Mais comment pourriez-vous le savoir d’abord ? Demandai-je hargneusement car je me sentais partir.
-Eh bien il me semble que vous avez la réponse sous vos yeux, intervint Kaspian en douceur.
-Quoi ? Chuchotai-je alors que mes yeux s’embuaient, vous voulez-dire que vous deux ? Vous seriez…
-Vos petites filles, terminèrent-elles d’une voix unie.
Mon âme partit immédiatement et je m’abatis sur le sol sous l’effet du choc. J’eus juste le temps d’apercevoir mon mari dans l’Helveg qui me regarda avec un air de « Je te l’avais dit » tout en me grondant d’y retourner. Je repris mes esprits quelques minutes plus tard et répétai encore d’une voix troublée :
-Ma Iduna, ma précieuse Iduna a eu des enfants...Seigneur comme j'aurais aimé qu'Elysia soit là pour voir ça. Comment vous appelez-vous mesdemoiselles ? Demandai-je.
-Elsa, déclara l’aînée.
-Et Anna pour moi, dit la plus jeune.
-C’est un miracle, murmurai-je, mon Ange de l'Air nous aimait quand même après tout. Elle ne nous a pas oublié.
-Venez avec nous à Arendelle ! Vous ne serez plus jamais seule ! S’exclama alors ma petite Piceaerd.
Arendelle ?! Ce simple nom m’évoquait tellement de souvenirs…Des tendres…Des inoubliables…Mais aussi des cauchemardesques.
-Anna je ne pense pas que ce soit une bonne idée, intervint sa sœur, d’une Maman ne sera pas d’accord, de deux cela ne résout pas le problème de mes pouvoirs que tu m’avais promis.
Je pouvais sentir la terreur dans son aura alors que je la questionnai pensive :
-Tu as les pouvoirs de la glace c'est bien ça ma grande Piceaerd ?
-Euh oui... Je vous aurais bien refait une démonstration mais j'ai peur de faire trop de dégâts, avoua-t-elle.
Je lui pris immédiatement la main pour essayer de la détendre. Elle était glacée. Cela me rappela mon Petit Bonhomme de Neige…Sauf qu’il n’avait jamais été effrayé, lui.
-Je comprends, soupirai-je, ses pouvoirs ne te sont pas anodins Elsa... Mais c'est une autre histoire.
-Anna m'avait quand même promis ! Grogna-t-elle.
-Là tu dois bien avouer que ce n’est pas de ma faute ! Protesta ma petite Piceaerd, et puis je pense que pour Maman ça sera une si bonne surprise.
Elle n’en démordait pas avec Arendelle. Elle était aussi têtue et vive que moi au même âge.
-Sans vouloir vous offenser Grand-Mère je pense que si Maman est partie c’est qu’elle avait une bonne raison, enchaîna de nouveau Elsa.
Sa remarque me piqua à vif et j’eus tout de suite envie de la gifler pour son ignorance. Mais je savais pertinemment qu’elle n’avait pas tort. Aussi je repris :
-Nous avons toujours voulu le meilleur pour elle mais je pense qu’elle ne l’a jamais compris ainsi…
Puis j’ajoutai me rappelant que je n’avais plus beaucoup de temps à attendre le départ de ma mort :
-…Mais vous avez raison, il vaut peut-être mieux que je reste ici...De toute façon ici ou ailleurs, je ne suis plus qu'une ombre dans cette vie.
Ma petite Piceaerd fusilla immédiatement sa sœur du regard. Je souris intérieurement. Pas de doute, elle était bien de mon sang. Elle se pointa alors vers moi et me tutoya de manière bancal en insistant :
-Tu vas venir avec nous, maintenant qu’on connaît ton existence il y a tellement de choses que nous souhaitons savoir sur toi, et puis tu pourras m’apprendre le chamanisme, comme ça je pourrai enlever les pouvoirs d’Elsa.
Mon sang se raviva aussitôt. Cette petite Anna m’était tombée du ciel ! Je crus pendant un instant qu’elle se moquait de moi, qu’elle en faisait trop ?! Mais son regard sarcelle m’indiqua l’inverse. Je lui souris et inspectai ses mains pendant de longues minutes même si quelques secondes avaient suffi pour constater qu’elle avait l’aura Piceaerd…Qu’elle avait une puissance encore plus forte que celle d’Iduna…Et même la mienne…Oui la relève serait assurée finalement…A un an de mon départ…J’avais presque envie d’en rire et pleurai en même temps !
Je finis par répliquer :
-Les chakras sont ouverts...C'est d’accord, de toute façon je pense que je n’ai plus rien à perdre. Et puis si la relève du chamanisme reste dans la famille Piceaerd, ça me va...J'en connais pleins qui vont être surpris ! Ajoutai-je.
-Puis-je vous proposer mon aide ? Dit Kaspian galant tout en rehaussant mon vieux corps contre son épaule.
Je sortis enfin de la hutte avec un sentiment que je n’avais pas eu depuis longtemps…De l’apaisement. Il me restait un an…Il allait falloir que je profite au maximum de tous mes descendants avant mon départ…Et en particulier de mes deux petites filles l’une chamane et l’autre cinquième esprit.
-Merci Elysia, soufflai-je d’une voix à peine imperceptible.
A partir de cet instant, il y eut que des moments de bonheur. J’appris à réapprivoiser ma fille malgré notre longue attente pour nous retrouver. Mon Ange de l’Air m’était revenue et rien que ça pour moi était une bénédiction. Elle était plus douce, plus fusionnelle avec moi à présent qu’elle savait ce que c’était qu’être mère. Il nous arrivait tout de même de nous envoyer de nombreux pics autour des leçons auxquelles je l’avais forcé à s’apprêter.
J’appris également à connaitre mon gendre Agnarr qui n’avait absolument rien à voir avec son père même si je décelais une grande souffrance chez cet homme. Il rendait ma fille heureuse…C’était le principal. Je savais qu’il ne m’aimait pas. Il avait hérité de Runeard la peur de la magie et contrairement à l’ancien souverain qui avait su faire la différence entre ça et le chamanisme, lui voulait me tuer à chaque fois que j’appliquai mes leçons avec Anna. Il voyait en moi une menace car je venais malgré tout du peuple qui avait assassiné son père. Il n’était pas toujours tendre avec ses filles et Iduna était quand même trop souple par rapport à lui qui pouvait être odieux. Il ne voulait pas de Kaspian car c’était un roturier ! Il voulait que ses propres filles se fassent avorter ! Je ne disais jamais rien mais il voyait à chaque fois à mon regard glacial que je n’étais pas d’accord avec lui.
Au fils des mois, j’aidais Elsa à pleinement aimer son pouvoir tout comme je l’avais fait autrefois avec Olaf. Ma grande Piceaerd, sérieuse qu’elle était, brilla sans s’en rendre compte dans son nouveau rôle de cinquième esprit. Et je l’encourageai du mieux que je pouvais.
Je fus encore là pour voir grandir son histoire d’amour avec le fils de Béata et Andréas. Je fus une oreille attentive lorsqu’ils détruisirent le barrage. Je ne pouvais leur en vouloir…J’avais fait bien pire par le passé. Hormis ce petit accident qui lui avait valu d’être enceinte, Elsa avait les pieds sur Terre. Son côté posé n’était pas sans rappeler son père et Elysia…
Contrairement à sa sœur…Qui était encore plus virulente qu’Iduna…Je n’aurais jamais cru que cela puisse exister ! Oh oui ! Elle avait aussi besoin d’attention ma petite Piceaerd, écrasée par sa sœur qui était apeurée par son pouvoir. C’était celle pour qui j’avais pris le plus d’affection…Ma précieuse Anna qui me rappelait aussi tellement moi par sa normalité. Elle avait une histoire d’amour compliqué. Elle aimait deux hommes…Et surtout…Sans le savoir, elle connaissait déjà l’existence des autres vies. Sa force dans le chamanisme était exceptionnelle. Elle était ma plus belle réussite. Je fus là pour voir ces nombreuses bêtises…Sa fuite à Kraberg…Ses paroles qu’elle pouvait lancer sans réfléchir…Son premier rapport sexuel avec Hans d’où avait découlé un bébé. Je fus surprise de constater que plus l’échéance de ma mort approchait, moins j’avais envie de m’éloigner d’elle…Elle avec qui j’avais une immense complicité… Que je n’avais jamais eu avec Iduna. Elle qui était seulement âgée de seize ans et qui allait déjà être Maman. Elle qui était une très belle mariée tout comme sa sœur le serait également avec Kas…Enfin Kristoff d’ici quelques mois.
Et je savais déjà que je ne verrai jamais leur mariage. Tout le monde était au courant que je devais mourir…Tout le monde…Sauf Anna… Car je savais que ce moment serait dur pour nous deux…Mais surtout pour elle…Il y avait eu beaucoup de larmes versées de la part de mon Ange de l’Air et d’Elsa…Mais jamais devant ma petite Piceaerd que nous préservions tous.
Les mois passèrent donc. Je remis les pieds à l’Engel et malgré la tension de la situation qui était beaucoup plus compliquée que mon accouchement, je fus heureuse d’y être retournée avant de mourir. Iduna ne l’a jamais su et ne le saura jamais. Je ne voulais pas faire ce plaisir à Agnarr qui avait enfin retrouvé la raison. Les avortements avaient été évités de justesse et tout semblait enfin rentrer dans l’ordre. J’avais même revu Béata c’est dire !
J’allais pouvoir partir en paix. Je n’étais plus très loin de cette date. Pourtant ce fut tout naturellement que je donnai rendez-vous à Anna pour la leçon hebdomadaire de chamanisme. Comme ça, elle ne se douterait de rien jusqu’au bout.
Nous étions donc ce fameux jour et j’étais en train de préparer mon ragoût de rennes quand les spasmes et les quintes de toux qui m’avaient déjà atteint depuis le périple d’Anna et Hans à Kraberg me prirent plus brutalement cette fois. Je ne m’inquiétais pas trop vis-à-vis des autres fois mais je compris la gravité de la situation quand je finis par voir du sang dans mon mouchoir. Je ne perdis donc pas de temps et envoyai Courant d’Air chercher Iduna.
Elle revint une bonne heure plus tard accompagnée d’Agnarr ainsi que Kristoff et Elsa campés sur Sven.
-Maman ? Questionna-t-elle alors que je voyais l’inquiétude grandir sur son visage.
Je l’observai avec un sourire et murmurai :
-C’est l’heure mon Ange de l’Air…Je vais enfin retrouver ton père.
Elle éclata en sanglot à la mention d’Elysia. J’eus aussitôt une grosse quinte de toux et crachai à nouveau du sang. Ma grande Piceaerd s’approcha alors de moi et mit une main sur mon front.
-Tu es bouillante Mamie ! Viens ! On va t’allonger ! S’exclama-t-elle, elle aussi prête à déverser ses larmes.
Je l’arrêtai aussitôt et répondis le plus calmement possible :
-Non ! Je termine mon ragoût de rennes d’abord ! Il va bien falloir que vous avaliez quelque chose après mon départ !
-Vous êtes à peine croyable Belle-Maman ! Souleva soudain Agnarr, on dirait que vous supervisez un voyage.
-N’est-ce pas le cas mon Gendre ? Demandai-je avec un sourire, il n’y aura pas de retour c’est tout.
Personne ne répondit. Iduna, les yeux rougis, finit par déclarer :
-Je me charge du ragoût ! Toi tu vas te coucher et tu te dépêches !
Je ne contestai pas son ton autoritaire mais repris seulement avant de m’y rendre :
-Ne t’en fais pas mon Ange de l’Air, je ne partirai pas sans avoir dit au revoir à Anna.
Ils me veillèrent toute la journée. Mon état empira au fil des heures et Iduna et Elsa durent se relayer pour me donner à boire, me rafraîchir la fièvre et me changer les mouchoirs ensanglantés. Ma fille et mon Gendre repartirent juste en début d’après-midi pour faire les dernières recommandations à Anna et Hans avant leur visite à Kraberg. Puis vers la fin de leur tournée elle envoya une missive à mon petit Piceaerd uniquement lui indiquant l’inévitable. Nous attendîmes encore qu’ils arrivent. Agnarr cachait sa peine en faisant les allers-retours entre la hutte et dehors.
-Ça va aller Maman, murmura beaucoup Iduna en m’embrassant la main…Tu…Tu embrasseras bien Papa de ma part !
-Promis mon Ange de l’Air…J’espère même faire plus tu sais.
Elle leva des yeux exaspérés au ciel mais cela eut au moins don de la faire sourire quelques secondes. Je l’avais préservé des morts de Pieter et Olaf…Cela aurait été encore des larmes déversées pour rien. Je finis par la pousser dehors pour méditer un peu. Mais elle revint quelques minutes plus tard, le visage à nouveau en pleurs. Elle finit par dire :
-Anna est là, tiens bon.
Je leur indiquai à tous de sortir pour avoir une dernière conversation en tête à tête avec elle. Son visage bien décomposé ne tarda pas à convulser en me voyant dans le lit. Je lui murmurai alors :
-Ma petite Piceaerd…Approche.
Elle me serra si fort que je faillis m’étouffer. Je lui rendis néanmoins car elle avait besoin de réconfort.
-Je ne veux pas que tu t’en ailles…Il…Il te reste encore…Pleins de choses…A…Me faire…Découvrir…Et qui nous…Protégera si jamais on prend…Les mauvaises décisions, pleura-t-elle.
Je perdis de mon assurance pendant quelques instants en la voyant aussi mal. Cela me broya l’estomac mais je réussis à lui chuchoter avec un sourire :
-Allons, allons, du calme…Je vais retrouver mon Elysia, on se câline, on se blottit et on écoute Anna. Regarde-moi dans les yeux.
Je lui caressai le visage lui transmettant une aura moins triste.
-Tout d’abord, je serai toujours là et là, murmurai-je en pointant son front et son cœur.
Cela lui fit redoubler ses larmes. Je cachai mon cœur meurtris et les lui essuyai patiemment avant de répliquer :
-Ensuite, pour veiller sur toi il y a ta Mère, ta sœur et ton mari…Et il y a encore mieux…D’ici quelques mois quand tu seras devenue Maman et que tu seras plus responsable, il y aura toi, même si c’est dur à croire pour l’instant.
Je la forçai à se pencher et lui embrassai le front.
-Je voudrais être comme toi, suffoqua-t-elle.
Et avoir une vie plus remplie de chagrin que de bonheur ?! Pensai-je.
-Ça viendra…Tu prends le bon chemin…A ton âge, j’étais aussi écervelée que toi, dis-je plutôt.
Elle rit enfin alors que ses joues étaient encore parsemées de larmes.
-Voilà…Enfin un beau visage, repris-je en respirant difficilement.
Elle pleura à nouveau et hoqueta :
-Tu ne verras pas Helga grandir.
La mention du prénom me réchauffa le cœur. Je répétai alors :
-Helga ? Je vois que tu es aussi sage qu’Iduna.
Je toussai à nouveau, elle essaya de me faire taire mais je repris :
-Ton arrière-grand-mère sera contente de savoir que tu transmets son prénom…Allez souris…Ta fille me connaîtra par tes histoires et par le chamanisme.
Elle secoua la tête comme si elle refusait d’en entendre parler. Je me sentis faiblir…ça n’allait plus être long. Voyant qu’elle était de plus en plus sous l’emprise des spasmes et des pleurs je lui ordonnai :
-Couche-toi sur ma poitrine…Ma petite Piceaerd…Respire et serre-moi fort la main.
Je lui transmis ainsi les dernières traces de mon énergie corporelle.
-Voilà qui est mieux…Bien…A chaque fois que tu auras un moment de doute, je serai avec toi par pensées…Surtout ne t’arrête pas de vivre pour moi…Va jusqu’au bout des choses…Pense à moi quand tu n’auras plus la force de continuer…D’accord Anna ?
-Ou…Oui Mamie, bredouilla-t-elle.
J’étais définitivement soulagée.
-Parfait…Pour mon départ…J’aimerais que tu chantes la berceuse…Je veux m’endormir en entendant la voix de ma petite fille une dernière fois.
-Je ne pourrais pas Mamie, murmura-t-elle.
Je touchai à nouveau son cœur et conclus :
-Si tu le peux…Tu es une Piceaerd.
Je lui embrassai encore le front et fermai les yeux pour ne pas qu’elle ait à le faire. La dernière chose que je sentis fut son auriculaire qui glissait contre mon nez. Puis il y eut la berceuse qui apparut comme un appel ancestral. La souffrance disparut et mon âme se détacha enfin de mon corps. J’observai ma petite famille une dernière fois et déviai ensuite vers Ahtohallan. J’arrivai devant le pan des souvenirs qui s’ouvrit dans une grande luminosité. Je n’entrai pas tout de suite constatant avec joie que ma peau avait retrouvée toute la vitalité de ma jeunesse.
-Allez Anna ! C’est parti ! M’écriai-je enthousiaste.
Je parcourus une longue Galerie de Souvenirs et arrivai enfin dans un décor bleuté et flou. Je n’eus aucun mal à reconnaître l’Helveg.
Elysia m’attendait debout au milieu d’une reproduction de l’Epicéa où nous nous étions donnés notre premier baiser, où nous avions fait l’amour et créer Iduna, où j’avais vécu toute seule pendant de longues années de méditations. Il me sourit et je sus qu’il était posté là depuis des heures.
-Bienvenue dans ta nouvelle demeure ma belle Anna Piceaerd ! S’exclama-t-il.
Il n’y eut pas besoin de réponse oral. Deux âmes une même pensée : Être l’un près de l’autre ! Être l’un dans l’autre ! Nos corps se rencontrèrent instantanément. Nos mains glissèrent d’elles-mêmes en dessous de nos vêtements pendant que nous nous embrassâmes à en perdre le souffle. Tout le visage y passa, les joues, la bouche, les lèvres. Elysia n’avait pas perdu la main et dévia vers mon cou alors que je sentais mon corps de plus en plus fiévreux de désir.
-Comment Anna ?! Comment avons-nous pu rester l’un sans l’autre aussi longtemps ?! Chuchota-t-il, tu m’as manqué mon amour…Oh oui tu m’as manqué !
-Qu’importe…C’est fini maintenant ! M’exclamai-je, je t’aime Elysia, dieu que je t’aime.
Nous ne prîmes pas la peine de nous cacher aux yeux de tous pour nous déshabiller violemment. Les vêtements s’éparpillèrent révélant nos corps nus tamisés par la lumière bleutée. Mon mari m’allongea au sol avec fermeté parcourant mes seins de tendres baisers, goûtant un peu plus à mon ventre qui n’était plus marqué par le temps et les grossesses. Ses doigts allèrent d’eux-mêmes dans mon chakra racine alors que les miens s’approprièrent ses fesses.
-J’avais presque oublié le sentiment que c’était de toucher tes beaux cheveux…Tes yeux pétillants…Ton corps si parfait… Oh oui ! Ma Anna…Ce corps si ferme…Si bien répartie…
-Chut…Chut…Ris-je, tu n’es pas en reste je t’assure…Elysia…Ne t’arrête pas…
Pour accentuer ma demande, je guidai le rythme de ses doigts toujours engouffrés dans ma paroi intime, le forçant à redoubler de vigueur. Pendant qu’il termina de me rendre euphorique, je glissai ma main sur son attribut et écartai moi-même les jambes l’invitant à s’insinuer profondément.
-J’ai l’impression que nous refaisons l’amour pour la première fois, murmura-t-il à mon oreille.
J’hochai la tête alors que ma respiration se saccada. Je retrouvai la sensation de bien-être, les gémissements qui ne pouvaient pas être retenus. Il en était de même pour Elysia qui produit enfin le son rauque. Le son de l’amour. Il me lissait les cheveux alors que j’appuyai mes doigts avec force contre sa nuque. Sa tête était bloquée dans mon cou. Ses lèvres descendirent plus bas vers la succion de ma poitrine. Ses mains se plaquèrent bientôt sur mes hanches pour donner la mesure des poussées dans mon être. Je l’encourageai en maintenant les miennes sur ses fesses tempérant ainsi la force de son acte. Je plongeai mes yeux verts d’eau éperdus d’amour dans les siens bleus aciers.
Je rougis, je chauffai, je n’en pouvais plus, je voulais qu’il continue, qu’il y aille fort, qu’il me fasse même mal pour montrer que nous étions bien là en train de nous faire l’amour et que ce n’était pas un rêve. Mes reins se consumaient sous les coups qui augmentaient.
-Encore Elysia…Encore…Encore…Encore, criai-je, encore mon amour…
Il ne se fit pas prier et me cala contre lui pour bien optimiser ma demande. Je jouis sentant son souffle s’évacuer en petite respirations dans mes tempes. Mon mari en profitait autant que moi alors que nous ruisselions de plus en plus fort de sueurs. Je n’aurais jamais cru ressentir autant d’émotions dans la mort. Après plusieurs minutes de passion, il finit par me demander :
-Anna…Dehors ou dedans ?
-Dedans…Terminai-je.
Il sourit et s’occupa une dernière fois de mes seins avant que le vœu ne soit exaucé et que le partage se fasse quelques secondes plus tard dans un dernier rythme effréné. Nous nous embrassâmes à nouveau en riant et nous rehaussâmes enfin pour chercher nos vêtements.
-Oh fait tu as le bonjour de ta fille ! M’exclamai-je.
Mon mari éclata immédiatement de rire et répliqua :
-Ton tact mon amour ! J’aurais préféré que tu me dises ça un peu plus tard une fois entrés dans notre reproduction de la hutte.
-J’ai hâte que tu me montres ça, chuchotai-je en l’embrassant.
Nous nous courûmes comme deux adolescents jusqu’à notre ancienne demeure près des berges. A mon grand étonnement nous n’étions pas seuls en arrivant. Le roi Aren et sa femme Kirsten se tenaient là et nous dévisageaient avec des sourires amusés.
-On se doutait que vous n’alliez pas tarder à arriver ! En fait je pense que tout l’Helveg a été heureux d’entendre vos retrouvailles ! S’exclama le premier souverain d’Arendelle alors que nous devînmes rouge briques.
-Euh… Nous ne voyons pas du tout de quoi vous voulez parler…Essaya Elysia.
Sa femme lui répondit alors :
-Si vous criez trop fort, cela produit de l’écho dans ce lieu si calme !
-Bien…C’est bon à savoir pour nos prochaines fois ! Clamai-je tout en embrassant mon mari sur la joue.
-Vous aurez tout le temps de le savoir ici et d’apprendre à explorer cet endroit ! S’écria Aren.
-J’ai cru apercevoir la Galerie des Souvenirs similaire à celle du dôme d’Ahtohallan, déclarai-je.
-Oh ce lieu-là ? Nous n’avons pas réussi à le faire marcher mais vous en tant que chamane devriez ne pas y voir d’inconvénients ! De toute façon, il vous suffit d’imaginer un décor dans l’Helveg pour qu’il apparaisse. Vous ne vous embêterez donc jamais ! Et d’ici quelques semaines en plus la famille d’Arendelle va venir nous rejoindre ! Ajouta-t-il enthousiaste.
Nous pâlîmes immédiatement.
-Qu’est-ce que vous venez de dire ?! Demandai-je.
-Eh bien nous voyons ceux de notre famille qui doivent arriver dans l’Helveg, et nous avons senti qu’Iduna, Agnarr, Hans et Anna devaient arriver dans pas trop longtemps, expliqua Kirsten.
Je revis aussitôt ma fille périr dans un naufrage et me rappelai également du fameux rêve raconté par ma petite Piceaerd.
-Vous êtes bien sûr de ça Aren ? Insista Elysia.
-Affirmatif ! Tout comme je vous avais glissé la date pour votre femme.
-Par les esprits, dis-je la gorge nouée.
Je n’osai imaginer la peine qu’allait ressentir Anna à la perte de sa fille. Puis je calculai rapidement depuis combien de temps elle l’avait dans son ventre et ça me radoucit un peu.
-Parfait…Ils n’en sauront rien avant le jour J, conclus-je, en attendant préparons cette hutte de manière à ce qu’elle soit prête à les accueillir.
-Donc concrètement pendant que nous nous morfondions sur ton sort à nous en rendre malade, toi tu prenais du bon temps avec Papy Elysia, soupirai-je.
-C’est l’idée ma petite Piceaerd, déclara-t-elle.
-Mais du coup je suis peut-être bête ou alors j’ai loupé un extrait de ton histoire…Mais…A quelle moment as-tu utilisé ta dernière vie ? Demandai-je encore.
-Eh bien ça me semble logique Anna… Nous en discutions l’autre fois…Belle-Maman ne l’a pas encore fait ! S’écria Papa.
Mamie sourit et reprit :
-Exactement mon Gendre. D’ailleurs Anna…Il va falloir que tu te tiennes prête prochainement car ce n’est pas parce que mon récit est terminé que nous n’allons plus avoir d’histoire à raconter ! Et croyez-moi Elsa et toi allez être au cœur de l’action !
-Oh ? Moi aussi Mamie ! S’écria-t-elle, je suis contente…Jusqu’à présent je me sentais un peu inutile.
-Non ! L’autre Elsa ma grande Piceaerd…Toi, tu pourras retrouver ton Kristoff et tes enfants dans l’Hellheim d’ici peu, renchérit-elle.
-Pour une fois qu’on me donne une mission ! Quelle va-t-elle être Mamie !? M’écriai-je surexcitée.
Elle rit et répliqua :
-Du calme ! Du calme ! J’ai dit prochainement…Il faut être en accord avec mon moi et celui de ta sœur vivantes, ajouta-t-elle avec un clin d’œil.
-Ton histoire donc finie Mamie si nous avons bien compris ? Demanda aussitôt Hans.
Elle acquiesça alors que je me mis à l’applaudir. Je fus bientôt suivie de… Papa et Maman…Puis ma sœur, mon ancien mari et Kristoff…Ce fut Papy Elysia qui termina. Mon aïeule se mit à rougir et nous fit un petit signe de remerciement modeste.
-C’est sûr que si ça avait été la nôtre, elle aurait été beaucoup plus vite ! Admit Kristoff à mon adresse.
-Ou pas mon petit Bjorgman, rétorqua-t-elle mystérieuse.
-Et si nous allions chercher Moustache Sénior à présent ? Releva alors mon grand-père maternel, ce n’est pas que ça me fasse plaisir hein ! Mais j’ai peur de ce qu’a pu produire cette garde d’Olaf et Helga.
-A mon avis, c’est plutôt pour ce pauvre Runeard qu’il faut s’inquiéter ! Plaida Mamie, allez les chercher pendant que je prépare le ragoût de rennes…Hum…Il faudra que je pense également à prévenir mon moi vivante de sa date de péremption…
Nous les retrouvâmes en train de faire courir mon aïeul paternel dans la clairière des rencontres. Mon oncle se rua vers son père alors que notre fille sauta dans les bras d’Hans.
-Helga avait peur…Papa Maman…Partis, dit-elle.
-Bien sûr que non princesse, chuchota mon ancien mari.
Ils marchèrent ensuite tous les deux et je les regardai de loin alors que je sentais la grande main de Kristoff plaquée dans mon dos.
-Et maintenant Anna d’Arendelle…Que va-t-il rester de nous ? Quel est le prochain plan de ta grand-mère ? Demanda-t-il tout en me tournant vers lui.
-Je n’en sais trop rien…Mais j’ai confiance en elle…En tous les cas, je veillerai toujours sur vous, sur ma famille, répondis-je très heureuse.
Le glacier était d’accord avec moi. Nous nous regardâmes quelques instants et oubliant qu’il y avait ma fille, nos bouches se rencontrèrent. Nous fûmes arrêtés quelques secondes plus tard par un tirage de bas de robe. Je me détachai immédiatement de Kristoff en voyant Helga et essayai de m’expliquer :
-Oh…Tu sais ma chérie…Ce bisous…Maman…A eu un petit moment d’égarement…
Elle sourit et réclama les bras avant de nous montrer tous les deux et de reprendre :
-Helga…Veut bien que tu n’aimes plus Papa…Helga est contente…Maman amoureuse de Kristoff…Maman déjà amoureuse de Kristoff avec Mémé Iduna et Pépé Olaf, même si tonton Kristoff veut pas aimer Maman là-haut.
-Oh ? Tu veux dire dans l’Hellheim ? Demandai-je.
-Oui ! S’exclama-t-elle.
Je repensai alors aux paroles de Mamie. Et je commençai à avoir des hésitations sur la suite. Ma grand-mère l’avait dit elle-même que j’avais Helga auprès de moi « pour l’instant ». Qu’est-ce que cela signifiait ?! Ma petite fille resterait-elle encore seule ? Je lui caressai le visage alors qu’elle me regarda légèrement inquiète en voyant que je cogitai.
-Pourquoi Maman triste ? Paniqua-t-elle.
Kristoff me massa les épaules alors que je répondis :
-Non, non, Maman réfléchis ma chérie…Maman a besoin de rendre une petite visite à l’Hellheim.
-Tu veux que j’embarque Helga ? Proposa Hans.
Elle refusa sa main et répondit :
-Non Helga reste avec Maman.
Nous partîmes donc pour l’entrée du paradis alors que les autres membres repartirent à la hutte. J’ouvris rapidement le passage et tombai nez à nez avec Maman cinquième esprit.
-Ah bonjour ma chérie ! Je te manque déjà ? S’exclama-t-elle.
-Euh…Faut donner la vraie réponse ? Répliquai-je, parce qu’honnêtement c’est non…Je te rappelle que ton autre toi est avec nous…
-Ah ? Donc un problème ? S’enquit-elle.
-Non…Est-ce que tu pourrais appeler mon autre moi ? Quémandai-je d’une petite voix.
Maman fut surprise mais répliqua :
-Bon je vais la chercher.
Nous attendîmes quelques secondes avant de les voir revenir toutes les deux. Sans que cela m’étonne la…Anna plus vieille m’ignora totalement et se mit à crier :
-Oh Kristoff ! Tu es là ! Viens ! Je suis avec une version de toi drôlement grognonne ! Elle ne m’aime pas car elle était mariée à Elsa !
Le montagnard se mit à rougit alors qu’elle dévisagea nos deux mains scellées ainsi qu’Helga qui logeait toujours sur ma poitrine.
-Qu’est-ce que cela signifie Kristoff ? Demanda-t-elle…Oh…Et toi jolie princesse…Tu te rappelles de moi ?
Je m’avançai alors et lui expliquai la situation :
-Ce Kristoff marié à Elsa…Vient de la même vie que celle où j’étais mariée à Hans…Je pense que les deux Mamies ont dû te le dire quand vous étiez coincées toutes les trois dans les limbes ?!
-C’est exact, me coupa-t-elle, je n’arrive pas à comprendre comment tu as pu tomber amoureuse d’un rustre pareil mais…
-…Au même titre que toi qui en voulant tellement trouver l’amour, es tombée dans ces filets ! Me moquai-je…Mais tu as raison je ne comprends vraiment pas !
Elle se mit immédiatement à rougir et observa la bouille d’Helga alors que la petite ajouta :
-Fausse Maman Anna pas aimer Papa Hans ?
Nous nous concertâmes du regard et le montagnard lui lança des gestes d’encouragement.
-Oh si…Bafouilla-t-elle confuse, Enfin…Je préfère Kristoff…Ne m’en veux pas petite puce.
-C’est juste pour des questions de maternité que tu l’as fait venir ? Intervint Maman cinquième esprit, si jamais Helga doit revenir dans l’Hellheim je m’en occuperai moi ma chérie…Mais il n’y a pas de raison…Si ?
-Mamie morte doit prochainement discuter avec Mamie Vivante ! Lâchai-je d’un coup alors que ma fille se raccrocha à moi.
-Oh…Dans ce cas, je m’en occuperai bien. Tu sais l’avantage de mon pouvoir de cinquième esprit c’est que je peux faire ce que je veux. Tu vois par exemple tout à l’heure je suis allée mettre un crochet à Amarok pour son comportement envers ta grand-m…Commença-t-elle.
-Je ne doute pas que tu le feras Maman, l’interrompis-je ni toi, ni Mémé ni Pépé ni même grand tonton Pieter. Mais je veux l’entendre de ta bouche aussi Anna, s’il te plaît. Helga a besoin d’une reconnaissance maternelle et tu es la plus proche de moi puisque nous sommes une seule et même âme…Tu comprends ?
-Mais Helga pas quitter vraie Maman Anna ? Répéta la petite alors que sa lèvre commençait déjà à trembler.
La voir ainsi manqua de me faire verser des larmes. Je l’embrassai pour la réconforter.
-Euh…Non pardon ma chérie…Bien sûr que non, dis-je en l’embrassant.
Mais il vaut mieux tout optimiser, pensai-je.
Je lançai un regard interrogateur à la…Anna de l’Hellheim qui n’avait pas encore répondu.
-Oui ! Bien sûr que oui je veillerai sur elle si besoin, promis ! Lança-t-elle en faisant des gestes grandiloquents, car au final toi tu t’occupes de mon Kristoff ! D’ailleurs si tu pouvais lui faire ça de ma part la prochaine fois que…Que vos corps ne respecteront pas le protocole royal !
Il s’empourpra une fois de plus alors qu’elle me transmit par pensées une image d’elle et lui dans une position sexuelle qui relevait d’une grande souplesse. Je ris, désamorçant un peu la situation alors que ma fille me regarda boudeuse en croisant les bras.
-Helga ne veut pas aller avec cette Maman-là même si gentille ! Helga veut rester avec vraie Maman et Papa, dit-elle.
Pour accentuer son désaccord elle me tapota la poitrine de ses doigts. Un certain malaise s’installa alors et ce fut Maman cinquième esprit qui finit par tempérer en disant :
-Il est inutile d’y penser pour l’instant ma petite puce, Filez à présent si vous ne voulez pas vous faire gronder à cause du ragoût de rennes qui auraient refroidi et embrassez Mamie Anna de ma part.
Puis elle se tourna vers mon homologue et ajouta avec un sourire :
-Quant à nous ma petite rousse écervelée, allons lire quelques merveilleux livres de la Duchesse de Funningur.
Je faillis leur avouer qui en était l’auteure mais elles partirent avant. Je refermai donc le passage. Nous rentrâmes à la hutte dans un silence pesant et je serrais fort ma fille comme si je pressentais déjà que nous allions à nouveau devoir nous dire au revoir pour toujours.
[size=16]Et pour la référence :
Et oui je mets celle des enfoirés car elle a une valeur plus sentimentale pour moi.
****
J’écarquillai difficilement les yeux. Dix ans encore étaient encore passés. Mes mouvements étaient on ne peut plus lents maintenant. Le poids des années avait fait son effet. Sur mon corps et mon esprit également. Je prenais désormais la vie telle qu’elle était me contentant d’être auprès de mes amies les géants. La seule ombre était mon caractère acariâtre qui s’était intensifié à force de demeurer seule. Cela faisait trente ans que je n’avais plus eu personne à aimer, ni me soucier.
Pourtant cette nuit-là, un craquement dans la salle à manger venait d’attirer mon attention. Avec l’âge, je me réveillai souvent en pleine nuit, prise d’insomnies et de questionnements. La plupart du temps j’arrivai à me rendormir. Ce qui était plus ou moins le cas en cet instant précis où mes paupières recommencèrent à épouser mes yeux et mes pensées à divaguer alors que je sentis la tête me tourner. Mais je m’arrêtais aussitôt car le bruit recommença en provenance de la salle à manger…Et plus précisément de la table. Je m’assis dans le lit et me frottai lentement mes yeux fatigués. Mon cœur battait violemment dans ma poitrine alors que le sang semblait avoir arrêté de circuler, figée par une peur primaire…Celle d’être prise en chasse.
-Qui est là ? Chuchotai-je.
Les coups s’arrêtèrent mais personne ne me répondit en retour.
-Yélana si tu reviens me faire une vilaine blague à cause des coupoles sache qu’elle n’est pas drôle, grommelai-je.
Pas de réponse à nouveau mais le bruit se stoppa. Malgré une anxiété grandissante, je me levai péniblement et sortis du lit. Puis je réussis à atteindre ma bougie et l’allumai à l’aide de deux silex. Je toussai quelques instants et portai une main à ma poitrine pour la remettre d’aplomb. Le bruit avait repris mais cela ressemblait plus à un grattement de papier à présent.
-Vous ne savez pas à qui vous avez affaire sale voleur ! Vous ne connaissez pas Anna Piceaerd ! Clamai-je grossièrement.
Enervée, je me ruai enfin dans la salle à manger et me pétrifiai immédiatement en reconnaissant la personne. Je sursautai avec virulence et lâchai ma bougie dans la foulée.
-Mince, mince, murmurai-je en m’accroupissant le plus rapidement que je pus.
La silhouette transparente me fixa patiemment avec un grand sourire alors que je tapotais les premières flammes du plancher avec mon bas de robe. Quand je me relevais quelques secondes plus tard, mon regard croisa le sien et je me mis à rougir.
-Est-ce que…Est-ce que tu viens me chercher mon amour ? Demandai-je hésitante.
Puis je pris conscience qu’il me voyait vieille alors que lui n’avait pas changé en trente ans et je tentais tant bien que mal de me rendre plus présentable.
-Tu es très belle ma Anna d’amour, chuchota-t-il d’une voix en écho, la vieillesse te va à ravir.
-Et toi toujours aussi flatteur mon Elysia, murmurai-je en sentant mon cœur battre comme au premier jour, alors…Est-ce maintenant ?! Vais-je enfin mourir et tous vous rejoindre ?
Il secoua la tête alors que n’y tenant plus, je m’approchais de lui pour pouvoir l’enlacer. Hélas ma peau toucha à peine son enveloppe spirituelle que celle-ci se flouta grossièrement.
La déception dut se lire sur mon visage car il reprit :
-Moi aussi…Je rêve de pouvoir te faire ça Anna…Pour répondre à ta question…Bientôt…C’est pour bientôt.
Il accentua son propos en m’indiquant la table d’un doigt transparent. Je m’y rendis et lus la note sur le papier. Puis je relevai la tête vers lui et le questionnai encore :
-Ça sera ce jour-là ?!
Il acquiesça alors que je retrouvai le sourire en murmurant :
-Ma souffrance n’est donc plus aussi loin…moins d’un an.
Elysia toujours aussi radieux, hocha la tête. Il me regarda longuement et mes joues ridées s’enflammèrent. Puis il finit par répondre :
-Tu ne seras peut-être plus aussi enthousiaste…En un an…Beaucoup de choses peuvent arriver…
-Ah bon ? Quoi donc ? Demandai-je étonnée, personnellement pour moi rien ne change depuis trente ans.
Il ne me donna jamais la réponse mais se contenta de m’observer. J’aurais aimé lui poser des tas de questions. Qu’avait-il fait pendant tout ce temps ? Était-il allé voir Olaf ? L’avait-il protégé comme convenu ?! Pourquoi ne s’était-il pas rendu dans l’Hellheim comme je l’avais demandé à sa mère !?
-Tu penses trop Anna Piceaerd…Où est-donc passé ta sagesse ? M’interrogea-t-il amusé.
Je lui tirai la langue alors qu’une vieille température que je croyais morte depuis bien longtemps ressurgit au plus profond de mon être.
-C’est que…Je n’ai pas tous les jours la chance de discuter avec mon mari mort, dis-je sur le ton de la plaisanterie.
Puis je voulus le gronder pour tous les voyages astraux qui avaient échoué mais quand mon regard croisa le sien à nouveau, la colère s’évanouit pour être remplacée par un amour infini.
-D’ailleurs…Puisque je n’ai plus rien à craindre, pourrons-nous à nouveau nous retrouver en rêve ? Minaudai-je.
Le regard d’Elysia changea radicalement et il se montra plus rude avant de reprendre :
-Non. Comme autrefois ce n’est pas que je ne veux pas…Mais je n’ai pas envie d’ébranler ta vie tranquille de vieille femme sage.
Je le regardai avec un air joueur et il soupira tout en continuant :
-N’essaye pas Anna…Je sais ce que veut dire ce sourire et je n’ai pas envie de me fâcher…Tu n’as pas intérêt d’essayer de nouveaux voyages astraux…De toute façon avec la visite que tu vas avoir, tu m’oublieras quelques temps !
-Alors là je voudrais bien voir ça ! Je me souviens de toi au bout de soixante-cinq ans et ce n’est pas près de s’arrêter ! M’enflammai-je alors qu’il éclata de rire, et que Yélana ne le prenne pas mal mais entre elle et toi, je préfèrerais passer mon temps avec toi !
Ses yeux redevinrent doux et il murmura :
-Je t’aime Anna Piceaerd…Je t’ai toujours aimé…Je ne te gâche pas la surprise…Et cesse de dire des sottises sur Yélana, vous vous adorez toutes les deux.
-Moi aussi Elysia Sappos, je t’aime à la folie, conclus-je presque contrariée de ne pas pouvoir lui sauter au cou.
Il m’envoya un baiser de la main que je lui rendis. Puis son halo de lumière disparut alors que je ne parvenais pas à mettre une raison à son enthousiasme. Je regardais à nouveau la date indiquée sur le papier et le serrai fort contre mon cœur.
-Bientôt mon amour. Bientôt.
Je souris comme une jeune amoureuse avant de retourner à des songes moins chaotiques. Quelques temps se passa où ma routine n’avait pas changé. J’oscillai entre l’écriture, la lecture et la méditation.
J’étais donc en pleine écriture des Souvenirs d’Une grand-mère dernier tome de la Duchesse de mon élaboration que j’avais commencé à entreprendre en espérant avoir assez de temps avant de mourir pour le finir, en ce matin frisquet du mois de décembre lorsque j’entendis un appel du dehors. Croyant d’abord que ça venait de ma tête, je ne réagis pas tout de suite.
-Bon Anna ! Est-ce que tu es là ou pas ?! Tonna soudain Yélana.
Je me levai enfin et m’avançai à l’entrée de la hutte en grommelant :
-Oui…Qu’y a-t-il ma chère meilleure amie ?! Tu pourrais au moins être aimable vu le peu de fois où tu viens me rendre tes visites !
Ignorant mes suppliques, elle s’avança dans la pièce et grogna à son tour :
-Moi aussi je suis ravie de te voir Anna Piceaerd ! Bon ! Je ne sais pas ce que tu étais en train de faire mais faut que tu ranges tout ton bazard ! Tu as de la visite !
Des frissons mêlés à des sueurs froides s’emparèrent de mon corps. Je tentais tout de même de rester neutre et déclarai d’une voix légère :
-Ah bah Elysia avait raison !
-Elysia ? Répéta Yélana sans comprendre, ah non Anna ! Tu ne pas recommencer ! Tu as encore trafiqué ta mémoire ?! Mais c’est que je vais finir par aller le massacrer ce Grand Pabby !
Je ris et repris :
-Oula non ! Inutile de faire du mal à ce pauvre troll sans défense ! Tu ne vas jamais me croire Yélana…Mais…Pourtant cette fois c’est important…Elysia…L’âme d’Elysia est venue me voir une nuit il y a un mois ou deux je ne sais plus trop…Et elle m’a donnée ma date de mort !
Tout heureuse, je lui montrai le papier. Ma meilleure amie pâlit immédiatement. Elle me fixa longuement hésitant à me croire. Voyant que je ne baissai pas les yeux, elle finit par répondre d’un ton voilé :
-Whoua comme c’est joyeux…Et donc…Tu comptes m’abandonner ?
-Oh…Ce n’est pas comme si on se côtoyait encore souvent…Nous avons pris chacune, un chemin différent, expliquai-je…Mais j’apprécie les fleurs que nous nous envoyons à nos anniversaires respectifs.
Elle se leva d’un coup mais je la sentais peinée tout comme je commençai à avoir la gorge qui se serrait.
-Bien…Tu as raison…Je dois m’occuper de mon peuple…Il…Il y a des gens qui nous ont promis qu’ils allaient nous ouvrir la brume pour que nous puissions nous diriger vers d’autres lieux, articula-t-elle difficilement.
J’essayais de ne pas me laisser envahir par mes émotions, mais la voir paniquer à l’idée de me perdre était en train de me mettre dans tous mes états. Je tentais de respirer tranquillement et lui demandai d’une voix la plus détachée possible :
-Tu ne vas quand même pas me dire que tu es venue exprès ici pour me ramener auprès de vous ?! Je ne pense pas que toi et les autres soyez prêts à me voir resusciter officiellement !
Elle sursauta et son esprit divagua comme si elle venait de se rappeler de pourquoi elle était là. Voyant qu’elle ne répondit pas, je continuai avec ironie :
-A moins que tu sois venue me dire adieu !
Elle éclata soudain en sanglots et se rua sur moi pour m’enlacer. Je la serrai plus fort alors que les larmes vinrent à leurs tours dans mes yeux. Nous restâmes ainsi plusieurs minutes avant qu’elle ne reprenne d’une voix saccadée :
-Je…Je ne souhaite définitivement pas penser à ta mort…Déjà Amarok…Elysia…Et Pieter ça a été d’une violence…Mais toi…C’est encore plus particulier…Soixante-cinq ans qu’on se connait… Et crois-moi il y en a eu des hauts et des bas Anna Piceaerd…
-Arrête ! Sinon je vais recommencer à pleurer, murmurai-je en la stoppant de mes mains…Dis-toi juste que c’est l’œuvre de tes coupoles chéries qui s’accomplit, ajoutai-je avec ironie.
La remarque la fit rire. Puis elle se sécha ses dernières larmes et reprit :
-Tu as du monde qui t’attend dehors…Il y a une personne qui a besoin de toi…Je ne t’en dirais pas plus…Tu vas être sacrément surprise…Donc accroche-toi…Et ne meurs pas tout de suite.
Elle se leva brusquement de sa chaise alors que j’assimilai maladroitement ses paroles. Puis elle se dirigea à nouveau vers la porte avant de conclure avec malice :
-Oh…Oh fait Anna…Ces personnes reviennent d’un long voyage et de ce fait elles ne sont pas les plus propres du monde…Mais après tout toi et moi savons ce que c’est après nos divers périples en Arendelle !
Je me renfrognai aussitôt et conclus :
-Dans ce cas elles sauront accueillies comme il se doit ! La sagesse s’acquiert avant tout par la pureté !
Yélana haussa les épaules et disparut à nouveau alors que j’attendis mes hôtes en rangeant brièvement les papiers qu’il y avait sur la table. Puis je sortis une grosse bassine d’eau que j’avais anticipé moi-même plus tôt pour pouvoir me laver et la posai sur la table. Trois personnes d’une allure pitoyable entrèrent bientôt dans ma demeure. Je leur criai immédiatement d’une voix agacée :
-Alors ? Il paraît que j’ai affaire à des gens malpropre !
Il y avait un homme blond aux yeux noisette me rappelant ceux de Yélana. Il avait une carrure massive comme Andréas dans mes souvenirs et était habillé avec des peaux de rennes. En le voyant, je compris tout de suite qu’il s’agissait de Kaspian. Je reconnus en ces traits ceux de Béata et mon faux frère. Je ne pouvais toutefois pas en dire autant des deux jeunes filles qui lui servaient de coéquipières. La plus âgée d’entre elle, qui était aussi celle qui empestait le plus s’avança et dit d’une voix timide :
-Excusez-nous de vous déranger. Il paraît que vous pouvez faire quelque chose pour moi, vous pourriez m’enlever mes pouvoirs ?
Sa requête me troubla car cela faisait bien longtemps que je n’avais pas entendu ce mot. Un souvenir lointain ancré au plus profond de ma mémoire ressurgit instantanément et j’aperçus des bribes de mon fils. Ne voulant pas montrer mon stress, j’insistai d’une voix irritée :
-Je ne fais rien aux gens qui sont sales. Il y a une grande bassine d’eau pour vous laver le visage près du puit qui fait office de cuisine.
Les jeunes filles semblèrent hésiter mais je ne voulais pas perdre mon autorité. Je ne baissai donc pas les yeux et attendis patiemment. Celle qui avait des pouvoirs se lava la première. Je lui tendis bientôt une serviette puis elle se mit à côté de Kaspian alors que je la dévisageai troublée. Sa chevelure blonde platine et ses yeux bleus perçants me rappelaient ceux de mon mari…Mais également des souvenirs flous sur le mur d’Ahtohallan. Elle était également perturbée en me regardant. Nous attendîmes tous ensemble que la plus jeune se lave à son tour nous confortant tous dans un silence pesant.
Quand elle releva la tête, je bondis immédiatement et me mis à rougir de gêne sans trop savoir pourquoi…Enfin…Si…Je le savais très bien…La jeune demoiselle qui était face à moi…Était un miroir de mon propre passé. Une chevelure rousse flamboyante, des yeux sarcelles scintillants et des tâches de rousseurs sur les joues et les épaules. Je jetais un rapide coup d’œil à l’autre jeune fille qui faisait de même avec moi et sus qu’elles étaient sœurs. Je manquai de chanceler.
-C’est stupéfiant ! Lâcha l’aînée.
-Oui il faut avouer que la ressemblance est frappante, insista Kaspian qui ne savait plus où donner de la tête.
Ma petite moi était comme pétrifiée. Je ne savais pas laquelle de nous deux allait faire le malaise la première. Je sentais à son regard qu’elle me calculait…Comme si elle essayait de me chercher dans sa mémoire.
-Elsa, je ne me sens pas très bien, je crois que je vais vomir, finit-elle par murmurer.
Je me repris aussitôt alors que sa gestuelle faisait ressurgir en moi une profonde blessure. Ces jeunes filles…Je ne voulais pas y croire…Et pourtant j’y pensais en les voyant…Se pourrait-il?! Non Anna ! Non ! Pas de faux espoirs ! Me grondai-je.
-Ah ! Non ! Pas sur mon part-terre jeune fille ! Et puis qui êtes-vous d'abord ? Lâchai-je enfin.
La cadette ignora ma question et s’exclama d’un ton pressant :
-Elsa il faut que je te parle, c’est urgent !
Mon cœur manqua de s’arrêter en entendant le prénom et je m’écriai d’une voix plus vive que je ne l’aurais voulu :
- Elysia ? C’était le nom de mon mari.
-Non, non Elsa, reprit la plus jeune perturbée.
Je continuai alors sur ma lancée tandis que le groupe ne m’avait toujours pas répondu :
-Si vous devez dire quelque chose ça sera devant moi ! Je ne veux pas de secret dans cette hutte !
Seigneur…Étaient-ce elles…Les visites dont mon cher amour m’avait parlé ? Mon cœur battit la chamade alors que ma petite moi finit par déclarer d’une voix tremblante :
-Elsa… Elsa… Maman est une Northuldra.
Mon cœur faillit lâcher une deuxième fois quand un jet de glace se répandit sur mon sol. La dénommée Elsa me regarda bientôt terrifiée alors que je revoyais d’autres vies où elles et sa sœurs figuraient déjà…Des vies bien lointaines…Mais oui…Tous les morceaux se recollaient…
-Excusez-moi Madame..., dit-elle confuse.
-...Piceaerd, Madame Piceaerd...Et ce n’est rien, je comprends pourquoi vous comptiez vous débarrasser de vos pouvoirs, et je dois avouer que je n'avais jamais vu un être humain doté de pouvoirs magiques avant vous, mentis-je en ne voulant pas repenser à mon pauvre petit Olaf…Malheureusement je ne pourrai rien faire pour vous. Mon aura n'est plus assez forte pour faire quoique ce soit. Ma maîtrise devait se transmettre à ma fille… Mais elle nous a quittées lors de la bataille contre les Northuldra.
Dans un élan de tendresse, la plus jeune me prit la main. Je n’avais plus l’habitude de sentir une énergie humaine…Et celle-là s’était connectée à la mienne avec une grande puissance.
-Non je crois que vous ne comprenez pas, répliqua-t-elle brusquement, non votre fille n’est pas morte durant cette bataille.
-Mais comment pourriez-vous le savoir d’abord ? Demandai-je hargneusement car je me sentais partir.
-Eh bien il me semble que vous avez la réponse sous vos yeux, intervint Kaspian en douceur.
-Quoi ? Chuchotai-je alors que mes yeux s’embuaient, vous voulez-dire que vous deux ? Vous seriez…
-Vos petites filles, terminèrent-elles d’une voix unie.
Mon âme partit immédiatement et je m’abatis sur le sol sous l’effet du choc. J’eus juste le temps d’apercevoir mon mari dans l’Helveg qui me regarda avec un air de « Je te l’avais dit » tout en me grondant d’y retourner. Je repris mes esprits quelques minutes plus tard et répétai encore d’une voix troublée :
-Ma Iduna, ma précieuse Iduna a eu des enfants...Seigneur comme j'aurais aimé qu'Elysia soit là pour voir ça. Comment vous appelez-vous mesdemoiselles ? Demandai-je.
-Elsa, déclara l’aînée.
-Et Anna pour moi, dit la plus jeune.
-C’est un miracle, murmurai-je, mon Ange de l'Air nous aimait quand même après tout. Elle ne nous a pas oublié.
-Venez avec nous à Arendelle ! Vous ne serez plus jamais seule ! S’exclama alors ma petite Piceaerd.
Arendelle ?! Ce simple nom m’évoquait tellement de souvenirs…Des tendres…Des inoubliables…Mais aussi des cauchemardesques.
-Anna je ne pense pas que ce soit une bonne idée, intervint sa sœur, d’une Maman ne sera pas d’accord, de deux cela ne résout pas le problème de mes pouvoirs que tu m’avais promis.
Je pouvais sentir la terreur dans son aura alors que je la questionnai pensive :
-Tu as les pouvoirs de la glace c'est bien ça ma grande Piceaerd ?
-Euh oui... Je vous aurais bien refait une démonstration mais j'ai peur de faire trop de dégâts, avoua-t-elle.
Je lui pris immédiatement la main pour essayer de la détendre. Elle était glacée. Cela me rappela mon Petit Bonhomme de Neige…Sauf qu’il n’avait jamais été effrayé, lui.
-Je comprends, soupirai-je, ses pouvoirs ne te sont pas anodins Elsa... Mais c'est une autre histoire.
-Anna m'avait quand même promis ! Grogna-t-elle.
-Là tu dois bien avouer que ce n’est pas de ma faute ! Protesta ma petite Piceaerd, et puis je pense que pour Maman ça sera une si bonne surprise.
Elle n’en démordait pas avec Arendelle. Elle était aussi têtue et vive que moi au même âge.
-Sans vouloir vous offenser Grand-Mère je pense que si Maman est partie c’est qu’elle avait une bonne raison, enchaîna de nouveau Elsa.
Sa remarque me piqua à vif et j’eus tout de suite envie de la gifler pour son ignorance. Mais je savais pertinemment qu’elle n’avait pas tort. Aussi je repris :
-Nous avons toujours voulu le meilleur pour elle mais je pense qu’elle ne l’a jamais compris ainsi…
Puis j’ajoutai me rappelant que je n’avais plus beaucoup de temps à attendre le départ de ma mort :
-…Mais vous avez raison, il vaut peut-être mieux que je reste ici...De toute façon ici ou ailleurs, je ne suis plus qu'une ombre dans cette vie.
Ma petite Piceaerd fusilla immédiatement sa sœur du regard. Je souris intérieurement. Pas de doute, elle était bien de mon sang. Elle se pointa alors vers moi et me tutoya de manière bancal en insistant :
-Tu vas venir avec nous, maintenant qu’on connaît ton existence il y a tellement de choses que nous souhaitons savoir sur toi, et puis tu pourras m’apprendre le chamanisme, comme ça je pourrai enlever les pouvoirs d’Elsa.
Mon sang se raviva aussitôt. Cette petite Anna m’était tombée du ciel ! Je crus pendant un instant qu’elle se moquait de moi, qu’elle en faisait trop ?! Mais son regard sarcelle m’indiqua l’inverse. Je lui souris et inspectai ses mains pendant de longues minutes même si quelques secondes avaient suffi pour constater qu’elle avait l’aura Piceaerd…Qu’elle avait une puissance encore plus forte que celle d’Iduna…Et même la mienne…Oui la relève serait assurée finalement…A un an de mon départ…J’avais presque envie d’en rire et pleurai en même temps !
Je finis par répliquer :
-Les chakras sont ouverts...C'est d’accord, de toute façon je pense que je n’ai plus rien à perdre. Et puis si la relève du chamanisme reste dans la famille Piceaerd, ça me va...J'en connais pleins qui vont être surpris ! Ajoutai-je.
-Puis-je vous proposer mon aide ? Dit Kaspian galant tout en rehaussant mon vieux corps contre son épaule.
Je sortis enfin de la hutte avec un sentiment que je n’avais pas eu depuis longtemps…De l’apaisement. Il me restait un an…Il allait falloir que je profite au maximum de tous mes descendants avant mon départ…Et en particulier de mes deux petites filles l’une chamane et l’autre cinquième esprit.
-Merci Elysia, soufflai-je d’une voix à peine imperceptible.
A partir de cet instant, il y eut que des moments de bonheur. J’appris à réapprivoiser ma fille malgré notre longue attente pour nous retrouver. Mon Ange de l’Air m’était revenue et rien que ça pour moi était une bénédiction. Elle était plus douce, plus fusionnelle avec moi à présent qu’elle savait ce que c’était qu’être mère. Il nous arrivait tout de même de nous envoyer de nombreux pics autour des leçons auxquelles je l’avais forcé à s’apprêter.
J’appris également à connaitre mon gendre Agnarr qui n’avait absolument rien à voir avec son père même si je décelais une grande souffrance chez cet homme. Il rendait ma fille heureuse…C’était le principal. Je savais qu’il ne m’aimait pas. Il avait hérité de Runeard la peur de la magie et contrairement à l’ancien souverain qui avait su faire la différence entre ça et le chamanisme, lui voulait me tuer à chaque fois que j’appliquai mes leçons avec Anna. Il voyait en moi une menace car je venais malgré tout du peuple qui avait assassiné son père. Il n’était pas toujours tendre avec ses filles et Iduna était quand même trop souple par rapport à lui qui pouvait être odieux. Il ne voulait pas de Kaspian car c’était un roturier ! Il voulait que ses propres filles se fassent avorter ! Je ne disais jamais rien mais il voyait à chaque fois à mon regard glacial que je n’étais pas d’accord avec lui.
Au fils des mois, j’aidais Elsa à pleinement aimer son pouvoir tout comme je l’avais fait autrefois avec Olaf. Ma grande Piceaerd, sérieuse qu’elle était, brilla sans s’en rendre compte dans son nouveau rôle de cinquième esprit. Et je l’encourageai du mieux que je pouvais.
Je fus encore là pour voir grandir son histoire d’amour avec le fils de Béata et Andréas. Je fus une oreille attentive lorsqu’ils détruisirent le barrage. Je ne pouvais leur en vouloir…J’avais fait bien pire par le passé. Hormis ce petit accident qui lui avait valu d’être enceinte, Elsa avait les pieds sur Terre. Son côté posé n’était pas sans rappeler son père et Elysia…
Contrairement à sa sœur…Qui était encore plus virulente qu’Iduna…Je n’aurais jamais cru que cela puisse exister ! Oh oui ! Elle avait aussi besoin d’attention ma petite Piceaerd, écrasée par sa sœur qui était apeurée par son pouvoir. C’était celle pour qui j’avais pris le plus d’affection…Ma précieuse Anna qui me rappelait aussi tellement moi par sa normalité. Elle avait une histoire d’amour compliqué. Elle aimait deux hommes…Et surtout…Sans le savoir, elle connaissait déjà l’existence des autres vies. Sa force dans le chamanisme était exceptionnelle. Elle était ma plus belle réussite. Je fus là pour voir ces nombreuses bêtises…Sa fuite à Kraberg…Ses paroles qu’elle pouvait lancer sans réfléchir…Son premier rapport sexuel avec Hans d’où avait découlé un bébé. Je fus surprise de constater que plus l’échéance de ma mort approchait, moins j’avais envie de m’éloigner d’elle…Elle avec qui j’avais une immense complicité… Que je n’avais jamais eu avec Iduna. Elle qui était seulement âgée de seize ans et qui allait déjà être Maman. Elle qui était une très belle mariée tout comme sa sœur le serait également avec Kas…Enfin Kristoff d’ici quelques mois.
Et je savais déjà que je ne verrai jamais leur mariage. Tout le monde était au courant que je devais mourir…Tout le monde…Sauf Anna… Car je savais que ce moment serait dur pour nous deux…Mais surtout pour elle…Il y avait eu beaucoup de larmes versées de la part de mon Ange de l’Air et d’Elsa…Mais jamais devant ma petite Piceaerd que nous préservions tous.
Les mois passèrent donc. Je remis les pieds à l’Engel et malgré la tension de la situation qui était beaucoup plus compliquée que mon accouchement, je fus heureuse d’y être retournée avant de mourir. Iduna ne l’a jamais su et ne le saura jamais. Je ne voulais pas faire ce plaisir à Agnarr qui avait enfin retrouvé la raison. Les avortements avaient été évités de justesse et tout semblait enfin rentrer dans l’ordre. J’avais même revu Béata c’est dire !
J’allais pouvoir partir en paix. Je n’étais plus très loin de cette date. Pourtant ce fut tout naturellement que je donnai rendez-vous à Anna pour la leçon hebdomadaire de chamanisme. Comme ça, elle ne se douterait de rien jusqu’au bout.
Nous étions donc ce fameux jour et j’étais en train de préparer mon ragoût de rennes quand les spasmes et les quintes de toux qui m’avaient déjà atteint depuis le périple d’Anna et Hans à Kraberg me prirent plus brutalement cette fois. Je ne m’inquiétais pas trop vis-à-vis des autres fois mais je compris la gravité de la situation quand je finis par voir du sang dans mon mouchoir. Je ne perdis donc pas de temps et envoyai Courant d’Air chercher Iduna.
Elle revint une bonne heure plus tard accompagnée d’Agnarr ainsi que Kristoff et Elsa campés sur Sven.
-Maman ? Questionna-t-elle alors que je voyais l’inquiétude grandir sur son visage.
Je l’observai avec un sourire et murmurai :
-C’est l’heure mon Ange de l’Air…Je vais enfin retrouver ton père.
Elle éclata en sanglot à la mention d’Elysia. J’eus aussitôt une grosse quinte de toux et crachai à nouveau du sang. Ma grande Piceaerd s’approcha alors de moi et mit une main sur mon front.
-Tu es bouillante Mamie ! Viens ! On va t’allonger ! S’exclama-t-elle, elle aussi prête à déverser ses larmes.
Je l’arrêtai aussitôt et répondis le plus calmement possible :
-Non ! Je termine mon ragoût de rennes d’abord ! Il va bien falloir que vous avaliez quelque chose après mon départ !
-Vous êtes à peine croyable Belle-Maman ! Souleva soudain Agnarr, on dirait que vous supervisez un voyage.
-N’est-ce pas le cas mon Gendre ? Demandai-je avec un sourire, il n’y aura pas de retour c’est tout.
Personne ne répondit. Iduna, les yeux rougis, finit par déclarer :
-Je me charge du ragoût ! Toi tu vas te coucher et tu te dépêches !
Je ne contestai pas son ton autoritaire mais repris seulement avant de m’y rendre :
-Ne t’en fais pas mon Ange de l’Air, je ne partirai pas sans avoir dit au revoir à Anna.
Ils me veillèrent toute la journée. Mon état empira au fil des heures et Iduna et Elsa durent se relayer pour me donner à boire, me rafraîchir la fièvre et me changer les mouchoirs ensanglantés. Ma fille et mon Gendre repartirent juste en début d’après-midi pour faire les dernières recommandations à Anna et Hans avant leur visite à Kraberg. Puis vers la fin de leur tournée elle envoya une missive à mon petit Piceaerd uniquement lui indiquant l’inévitable. Nous attendîmes encore qu’ils arrivent. Agnarr cachait sa peine en faisant les allers-retours entre la hutte et dehors.
-Ça va aller Maman, murmura beaucoup Iduna en m’embrassant la main…Tu…Tu embrasseras bien Papa de ma part !
-Promis mon Ange de l’Air…J’espère même faire plus tu sais.
Elle leva des yeux exaspérés au ciel mais cela eut au moins don de la faire sourire quelques secondes. Je l’avais préservé des morts de Pieter et Olaf…Cela aurait été encore des larmes déversées pour rien. Je finis par la pousser dehors pour méditer un peu. Mais elle revint quelques minutes plus tard, le visage à nouveau en pleurs. Elle finit par dire :
-Anna est là, tiens bon.
Je leur indiquai à tous de sortir pour avoir une dernière conversation en tête à tête avec elle. Son visage bien décomposé ne tarda pas à convulser en me voyant dans le lit. Je lui murmurai alors :
-Ma petite Piceaerd…Approche.
Elle me serra si fort que je faillis m’étouffer. Je lui rendis néanmoins car elle avait besoin de réconfort.
-Je ne veux pas que tu t’en ailles…Il…Il te reste encore…Pleins de choses…A…Me faire…Découvrir…Et qui nous…Protégera si jamais on prend…Les mauvaises décisions, pleura-t-elle.
Je perdis de mon assurance pendant quelques instants en la voyant aussi mal. Cela me broya l’estomac mais je réussis à lui chuchoter avec un sourire :
-Allons, allons, du calme…Je vais retrouver mon Elysia, on se câline, on se blottit et on écoute Anna. Regarde-moi dans les yeux.
Je lui caressai le visage lui transmettant une aura moins triste.
-Tout d’abord, je serai toujours là et là, murmurai-je en pointant son front et son cœur.
Cela lui fit redoubler ses larmes. Je cachai mon cœur meurtris et les lui essuyai patiemment avant de répliquer :
-Ensuite, pour veiller sur toi il y a ta Mère, ta sœur et ton mari…Et il y a encore mieux…D’ici quelques mois quand tu seras devenue Maman et que tu seras plus responsable, il y aura toi, même si c’est dur à croire pour l’instant.
Je la forçai à se pencher et lui embrassai le front.
-Je voudrais être comme toi, suffoqua-t-elle.
Et avoir une vie plus remplie de chagrin que de bonheur ?! Pensai-je.
-Ça viendra…Tu prends le bon chemin…A ton âge, j’étais aussi écervelée que toi, dis-je plutôt.
Elle rit enfin alors que ses joues étaient encore parsemées de larmes.
-Voilà…Enfin un beau visage, repris-je en respirant difficilement.
Elle pleura à nouveau et hoqueta :
-Tu ne verras pas Helga grandir.
La mention du prénom me réchauffa le cœur. Je répétai alors :
-Helga ? Je vois que tu es aussi sage qu’Iduna.
Je toussai à nouveau, elle essaya de me faire taire mais je repris :
-Ton arrière-grand-mère sera contente de savoir que tu transmets son prénom…Allez souris…Ta fille me connaîtra par tes histoires et par le chamanisme.
Elle secoua la tête comme si elle refusait d’en entendre parler. Je me sentis faiblir…ça n’allait plus être long. Voyant qu’elle était de plus en plus sous l’emprise des spasmes et des pleurs je lui ordonnai :
-Couche-toi sur ma poitrine…Ma petite Piceaerd…Respire et serre-moi fort la main.
Je lui transmis ainsi les dernières traces de mon énergie corporelle.
-Voilà qui est mieux…Bien…A chaque fois que tu auras un moment de doute, je serai avec toi par pensées…Surtout ne t’arrête pas de vivre pour moi…Va jusqu’au bout des choses…Pense à moi quand tu n’auras plus la force de continuer…D’accord Anna ?
-Ou…Oui Mamie, bredouilla-t-elle.
J’étais définitivement soulagée.
-Parfait…Pour mon départ…J’aimerais que tu chantes la berceuse…Je veux m’endormir en entendant la voix de ma petite fille une dernière fois.
-Je ne pourrais pas Mamie, murmura-t-elle.
Je touchai à nouveau son cœur et conclus :
-Si tu le peux…Tu es une Piceaerd.
Je lui embrassai encore le front et fermai les yeux pour ne pas qu’elle ait à le faire. La dernière chose que je sentis fut son auriculaire qui glissait contre mon nez. Puis il y eut la berceuse qui apparut comme un appel ancestral. La souffrance disparut et mon âme se détacha enfin de mon corps. J’observai ma petite famille une dernière fois et déviai ensuite vers Ahtohallan. J’arrivai devant le pan des souvenirs qui s’ouvrit dans une grande luminosité. Je n’entrai pas tout de suite constatant avec joie que ma peau avait retrouvée toute la vitalité de ma jeunesse.
-Allez Anna ! C’est parti ! M’écriai-je enthousiaste.
Je parcourus une longue Galerie de Souvenirs et arrivai enfin dans un décor bleuté et flou. Je n’eus aucun mal à reconnaître l’Helveg.
Elysia m’attendait debout au milieu d’une reproduction de l’Epicéa où nous nous étions donnés notre premier baiser, où nous avions fait l’amour et créer Iduna, où j’avais vécu toute seule pendant de longues années de méditations. Il me sourit et je sus qu’il était posté là depuis des heures.
-Bienvenue dans ta nouvelle demeure ma belle Anna Piceaerd ! S’exclama-t-il.
Il n’y eut pas besoin de réponse oral. Deux âmes une même pensée : Être l’un près de l’autre ! Être l’un dans l’autre ! Nos corps se rencontrèrent instantanément. Nos mains glissèrent d’elles-mêmes en dessous de nos vêtements pendant que nous nous embrassâmes à en perdre le souffle. Tout le visage y passa, les joues, la bouche, les lèvres. Elysia n’avait pas perdu la main et dévia vers mon cou alors que je sentais mon corps de plus en plus fiévreux de désir.
-Comment Anna ?! Comment avons-nous pu rester l’un sans l’autre aussi longtemps ?! Chuchota-t-il, tu m’as manqué mon amour…Oh oui tu m’as manqué !
-Qu’importe…C’est fini maintenant ! M’exclamai-je, je t’aime Elysia, dieu que je t’aime.
Nous ne prîmes pas la peine de nous cacher aux yeux de tous pour nous déshabiller violemment. Les vêtements s’éparpillèrent révélant nos corps nus tamisés par la lumière bleutée. Mon mari m’allongea au sol avec fermeté parcourant mes seins de tendres baisers, goûtant un peu plus à mon ventre qui n’était plus marqué par le temps et les grossesses. Ses doigts allèrent d’eux-mêmes dans mon chakra racine alors que les miens s’approprièrent ses fesses.
-J’avais presque oublié le sentiment que c’était de toucher tes beaux cheveux…Tes yeux pétillants…Ton corps si parfait… Oh oui ! Ma Anna…Ce corps si ferme…Si bien répartie…
-Chut…Chut…Ris-je, tu n’es pas en reste je t’assure…Elysia…Ne t’arrête pas…
Pour accentuer ma demande, je guidai le rythme de ses doigts toujours engouffrés dans ma paroi intime, le forçant à redoubler de vigueur. Pendant qu’il termina de me rendre euphorique, je glissai ma main sur son attribut et écartai moi-même les jambes l’invitant à s’insinuer profondément.
-J’ai l’impression que nous refaisons l’amour pour la première fois, murmura-t-il à mon oreille.
J’hochai la tête alors que ma respiration se saccada. Je retrouvai la sensation de bien-être, les gémissements qui ne pouvaient pas être retenus. Il en était de même pour Elysia qui produit enfin le son rauque. Le son de l’amour. Il me lissait les cheveux alors que j’appuyai mes doigts avec force contre sa nuque. Sa tête était bloquée dans mon cou. Ses lèvres descendirent plus bas vers la succion de ma poitrine. Ses mains se plaquèrent bientôt sur mes hanches pour donner la mesure des poussées dans mon être. Je l’encourageai en maintenant les miennes sur ses fesses tempérant ainsi la force de son acte. Je plongeai mes yeux verts d’eau éperdus d’amour dans les siens bleus aciers.
Je rougis, je chauffai, je n’en pouvais plus, je voulais qu’il continue, qu’il y aille fort, qu’il me fasse même mal pour montrer que nous étions bien là en train de nous faire l’amour et que ce n’était pas un rêve. Mes reins se consumaient sous les coups qui augmentaient.
-Encore Elysia…Encore…Encore…Encore, criai-je, encore mon amour…
Il ne se fit pas prier et me cala contre lui pour bien optimiser ma demande. Je jouis sentant son souffle s’évacuer en petite respirations dans mes tempes. Mon mari en profitait autant que moi alors que nous ruisselions de plus en plus fort de sueurs. Je n’aurais jamais cru ressentir autant d’émotions dans la mort. Après plusieurs minutes de passion, il finit par me demander :
-Anna…Dehors ou dedans ?
-Dedans…Terminai-je.
Il sourit et s’occupa une dernière fois de mes seins avant que le vœu ne soit exaucé et que le partage se fasse quelques secondes plus tard dans un dernier rythme effréné. Nous nous embrassâmes à nouveau en riant et nous rehaussâmes enfin pour chercher nos vêtements.
-Oh fait tu as le bonjour de ta fille ! M’exclamai-je.
Mon mari éclata immédiatement de rire et répliqua :
-Ton tact mon amour ! J’aurais préféré que tu me dises ça un peu plus tard une fois entrés dans notre reproduction de la hutte.
-J’ai hâte que tu me montres ça, chuchotai-je en l’embrassant.
Nous nous courûmes comme deux adolescents jusqu’à notre ancienne demeure près des berges. A mon grand étonnement nous n’étions pas seuls en arrivant. Le roi Aren et sa femme Kirsten se tenaient là et nous dévisageaient avec des sourires amusés.
-On se doutait que vous n’alliez pas tarder à arriver ! En fait je pense que tout l’Helveg a été heureux d’entendre vos retrouvailles ! S’exclama le premier souverain d’Arendelle alors que nous devînmes rouge briques.
-Euh… Nous ne voyons pas du tout de quoi vous voulez parler…Essaya Elysia.
Sa femme lui répondit alors :
-Si vous criez trop fort, cela produit de l’écho dans ce lieu si calme !
-Bien…C’est bon à savoir pour nos prochaines fois ! Clamai-je tout en embrassant mon mari sur la joue.
-Vous aurez tout le temps de le savoir ici et d’apprendre à explorer cet endroit ! S’écria Aren.
-J’ai cru apercevoir la Galerie des Souvenirs similaire à celle du dôme d’Ahtohallan, déclarai-je.
-Oh ce lieu-là ? Nous n’avons pas réussi à le faire marcher mais vous en tant que chamane devriez ne pas y voir d’inconvénients ! De toute façon, il vous suffit d’imaginer un décor dans l’Helveg pour qu’il apparaisse. Vous ne vous embêterez donc jamais ! Et d’ici quelques semaines en plus la famille d’Arendelle va venir nous rejoindre ! Ajouta-t-il enthousiaste.
Nous pâlîmes immédiatement.
-Qu’est-ce que vous venez de dire ?! Demandai-je.
-Eh bien nous voyons ceux de notre famille qui doivent arriver dans l’Helveg, et nous avons senti qu’Iduna, Agnarr, Hans et Anna devaient arriver dans pas trop longtemps, expliqua Kirsten.
Je revis aussitôt ma fille périr dans un naufrage et me rappelai également du fameux rêve raconté par ma petite Piceaerd.
-Vous êtes bien sûr de ça Aren ? Insista Elysia.
-Affirmatif ! Tout comme je vous avais glissé la date pour votre femme.
-Par les esprits, dis-je la gorge nouée.
Je n’osai imaginer la peine qu’allait ressentir Anna à la perte de sa fille. Puis je calculai rapidement depuis combien de temps elle l’avait dans son ventre et ça me radoucit un peu.
-Parfait…Ils n’en sauront rien avant le jour J, conclus-je, en attendant préparons cette hutte de manière à ce qu’elle soit prête à les accueillir.
****
-Donc concrètement pendant que nous nous morfondions sur ton sort à nous en rendre malade, toi tu prenais du bon temps avec Papy Elysia, soupirai-je.
-C’est l’idée ma petite Piceaerd, déclara-t-elle.
-Mais du coup je suis peut-être bête ou alors j’ai loupé un extrait de ton histoire…Mais…A quelle moment as-tu utilisé ta dernière vie ? Demandai-je encore.
-Eh bien ça me semble logique Anna… Nous en discutions l’autre fois…Belle-Maman ne l’a pas encore fait ! S’écria Papa.
Mamie sourit et reprit :
-Exactement mon Gendre. D’ailleurs Anna…Il va falloir que tu te tiennes prête prochainement car ce n’est pas parce que mon récit est terminé que nous n’allons plus avoir d’histoire à raconter ! Et croyez-moi Elsa et toi allez être au cœur de l’action !
-Oh ? Moi aussi Mamie ! S’écria-t-elle, je suis contente…Jusqu’à présent je me sentais un peu inutile.
-Non ! L’autre Elsa ma grande Piceaerd…Toi, tu pourras retrouver ton Kristoff et tes enfants dans l’Hellheim d’ici peu, renchérit-elle.
-Pour une fois qu’on me donne une mission ! Quelle va-t-elle être Mamie !? M’écriai-je surexcitée.
Elle rit et répliqua :
-Du calme ! Du calme ! J’ai dit prochainement…Il faut être en accord avec mon moi et celui de ta sœur vivantes, ajouta-t-elle avec un clin d’œil.
-Ton histoire donc finie Mamie si nous avons bien compris ? Demanda aussitôt Hans.
Elle acquiesça alors que je me mis à l’applaudir. Je fus bientôt suivie de… Papa et Maman…Puis ma sœur, mon ancien mari et Kristoff…Ce fut Papy Elysia qui termina. Mon aïeule se mit à rougir et nous fit un petit signe de remerciement modeste.
-C’est sûr que si ça avait été la nôtre, elle aurait été beaucoup plus vite ! Admit Kristoff à mon adresse.
-Ou pas mon petit Bjorgman, rétorqua-t-elle mystérieuse.
-Et si nous allions chercher Moustache Sénior à présent ? Releva alors mon grand-père maternel, ce n’est pas que ça me fasse plaisir hein ! Mais j’ai peur de ce qu’a pu produire cette garde d’Olaf et Helga.
-A mon avis, c’est plutôt pour ce pauvre Runeard qu’il faut s’inquiéter ! Plaida Mamie, allez les chercher pendant que je prépare le ragoût de rennes…Hum…Il faudra que je pense également à prévenir mon moi vivante de sa date de péremption…
Nous les retrouvâmes en train de faire courir mon aïeul paternel dans la clairière des rencontres. Mon oncle se rua vers son père alors que notre fille sauta dans les bras d’Hans.
-Helga avait peur…Papa Maman…Partis, dit-elle.
-Bien sûr que non princesse, chuchota mon ancien mari.
Ils marchèrent ensuite tous les deux et je les regardai de loin alors que je sentais la grande main de Kristoff plaquée dans mon dos.
-Et maintenant Anna d’Arendelle…Que va-t-il rester de nous ? Quel est le prochain plan de ta grand-mère ? Demanda-t-il tout en me tournant vers lui.
-Je n’en sais trop rien…Mais j’ai confiance en elle…En tous les cas, je veillerai toujours sur vous, sur ma famille, répondis-je très heureuse.
Le glacier était d’accord avec moi. Nous nous regardâmes quelques instants et oubliant qu’il y avait ma fille, nos bouches se rencontrèrent. Nous fûmes arrêtés quelques secondes plus tard par un tirage de bas de robe. Je me détachai immédiatement de Kristoff en voyant Helga et essayai de m’expliquer :
-Oh…Tu sais ma chérie…Ce bisous…Maman…A eu un petit moment d’égarement…
Elle sourit et réclama les bras avant de nous montrer tous les deux et de reprendre :
-Helga…Veut bien que tu n’aimes plus Papa…Helga est contente…Maman amoureuse de Kristoff…Maman déjà amoureuse de Kristoff avec Mémé Iduna et Pépé Olaf, même si tonton Kristoff veut pas aimer Maman là-haut.
-Oh ? Tu veux dire dans l’Hellheim ? Demandai-je.
-Oui ! S’exclama-t-elle.
Je repensai alors aux paroles de Mamie. Et je commençai à avoir des hésitations sur la suite. Ma grand-mère l’avait dit elle-même que j’avais Helga auprès de moi « pour l’instant ». Qu’est-ce que cela signifiait ?! Ma petite fille resterait-elle encore seule ? Je lui caressai le visage alors qu’elle me regarda légèrement inquiète en voyant que je cogitai.
-Pourquoi Maman triste ? Paniqua-t-elle.
Kristoff me massa les épaules alors que je répondis :
-Non, non, Maman réfléchis ma chérie…Maman a besoin de rendre une petite visite à l’Hellheim.
-Tu veux que j’embarque Helga ? Proposa Hans.
Elle refusa sa main et répondit :
-Non Helga reste avec Maman.
Nous partîmes donc pour l’entrée du paradis alors que les autres membres repartirent à la hutte. J’ouvris rapidement le passage et tombai nez à nez avec Maman cinquième esprit.
-Ah bonjour ma chérie ! Je te manque déjà ? S’exclama-t-elle.
-Euh…Faut donner la vraie réponse ? Répliquai-je, parce qu’honnêtement c’est non…Je te rappelle que ton autre toi est avec nous…
-Ah ? Donc un problème ? S’enquit-elle.
-Non…Est-ce que tu pourrais appeler mon autre moi ? Quémandai-je d’une petite voix.
Maman fut surprise mais répliqua :
-Bon je vais la chercher.
Nous attendîmes quelques secondes avant de les voir revenir toutes les deux. Sans que cela m’étonne la…Anna plus vieille m’ignora totalement et se mit à crier :
-Oh Kristoff ! Tu es là ! Viens ! Je suis avec une version de toi drôlement grognonne ! Elle ne m’aime pas car elle était mariée à Elsa !
Le montagnard se mit à rougit alors qu’elle dévisagea nos deux mains scellées ainsi qu’Helga qui logeait toujours sur ma poitrine.
-Qu’est-ce que cela signifie Kristoff ? Demanda-t-elle…Oh…Et toi jolie princesse…Tu te rappelles de moi ?
Je m’avançai alors et lui expliquai la situation :
-Ce Kristoff marié à Elsa…Vient de la même vie que celle où j’étais mariée à Hans…Je pense que les deux Mamies ont dû te le dire quand vous étiez coincées toutes les trois dans les limbes ?!
-C’est exact, me coupa-t-elle, je n’arrive pas à comprendre comment tu as pu tomber amoureuse d’un rustre pareil mais…
-…Au même titre que toi qui en voulant tellement trouver l’amour, es tombée dans ces filets ! Me moquai-je…Mais tu as raison je ne comprends vraiment pas !
Elle se mit immédiatement à rougir et observa la bouille d’Helga alors que la petite ajouta :
-Fausse Maman Anna pas aimer Papa Hans ?
Nous nous concertâmes du regard et le montagnard lui lança des gestes d’encouragement.
-Oh si…Bafouilla-t-elle confuse, Enfin…Je préfère Kristoff…Ne m’en veux pas petite puce.
-C’est juste pour des questions de maternité que tu l’as fait venir ? Intervint Maman cinquième esprit, si jamais Helga doit revenir dans l’Hellheim je m’en occuperai moi ma chérie…Mais il n’y a pas de raison…Si ?
-Mamie morte doit prochainement discuter avec Mamie Vivante ! Lâchai-je d’un coup alors que ma fille se raccrocha à moi.
-Oh…Dans ce cas, je m’en occuperai bien. Tu sais l’avantage de mon pouvoir de cinquième esprit c’est que je peux faire ce que je veux. Tu vois par exemple tout à l’heure je suis allée mettre un crochet à Amarok pour son comportement envers ta grand-m…Commença-t-elle.
-Je ne doute pas que tu le feras Maman, l’interrompis-je ni toi, ni Mémé ni Pépé ni même grand tonton Pieter. Mais je veux l’entendre de ta bouche aussi Anna, s’il te plaît. Helga a besoin d’une reconnaissance maternelle et tu es la plus proche de moi puisque nous sommes une seule et même âme…Tu comprends ?
-Mais Helga pas quitter vraie Maman Anna ? Répéta la petite alors que sa lèvre commençait déjà à trembler.
La voir ainsi manqua de me faire verser des larmes. Je l’embrassai pour la réconforter.
-Euh…Non pardon ma chérie…Bien sûr que non, dis-je en l’embrassant.
Mais il vaut mieux tout optimiser, pensai-je.
Je lançai un regard interrogateur à la…Anna de l’Hellheim qui n’avait pas encore répondu.
-Oui ! Bien sûr que oui je veillerai sur elle si besoin, promis ! Lança-t-elle en faisant des gestes grandiloquents, car au final toi tu t’occupes de mon Kristoff ! D’ailleurs si tu pouvais lui faire ça de ma part la prochaine fois que…Que vos corps ne respecteront pas le protocole royal !
Il s’empourpra une fois de plus alors qu’elle me transmit par pensées une image d’elle et lui dans une position sexuelle qui relevait d’une grande souplesse. Je ris, désamorçant un peu la situation alors que ma fille me regarda boudeuse en croisant les bras.
-Helga ne veut pas aller avec cette Maman-là même si gentille ! Helga veut rester avec vraie Maman et Papa, dit-elle.
Pour accentuer son désaccord elle me tapota la poitrine de ses doigts. Un certain malaise s’installa alors et ce fut Maman cinquième esprit qui finit par tempérer en disant :
-Il est inutile d’y penser pour l’instant ma petite puce, Filez à présent si vous ne voulez pas vous faire gronder à cause du ragoût de rennes qui auraient refroidi et embrassez Mamie Anna de ma part.
Puis elle se tourna vers mon homologue et ajouta avec un sourire :
-Quant à nous ma petite rousse écervelée, allons lire quelques merveilleux livres de la Duchesse de Funningur.
Je faillis leur avouer qui en était l’auteure mais elles partirent avant. Je refermai donc le passage. Nous rentrâmes à la hutte dans un silence pesant et je serrais fort ma fille comme si je pressentais déjà que nous allions à nouveau devoir nous dire au revoir pour toujours.
[size=16]Et pour la référence :
Et oui je mets celle des enfoirés car elle a une valeur plus sentimentale pour moi.
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le passé 3 : Les souvenirs d'une Grand-Mère : Attention contenus mature !
Sam 17 Avr 2021, 12:34
Allez go pour le 31
Voilà ça c'est fait!... Les premières lignes, du chapitre...ça mange pas de pain, ça soulage tout le monde! Ah on est bien là! C'est bon, on pourrait buter tout le monde on s'en tape!
Mais ce qui est dommage c'est que mamie arrive à ce constat tout ça pour... Demander à Pabby de lui retirer ses souvenirs quelques minutes plus tard. Ainsi elle ne se souviendra plus que les coupoles c'est de la m*rde, quant au troll c'est clair qu'il ne devait pas en espérer autant, pour lui c'est le méga jackpot d'avoir désormais une mamie Dory!
Ah mamie... Dans la liste des conneries que tu auras pu faire dans ta vie, celle-ci elle arrive quand même dans le top 3... Parce que tu penses bien qu'en te les retirant tes souvenirs, certes pour ne plus souffir, quand tu vas rentrer chez toi... Ils vont te retomber sur la tronche modèle géant!!! Alors OK tu n'auras plus le détail mais le fait que tute ta faille soit décimée, tu vas pas pouvoir l'effacer juste parce que le caillou t'aura balancé un sort!
Non parce qu'Hermione, elle fait ça bien, elle efface la mémoire t toute trace de sa vie pour se barrer... Mais le caillou, il va pas faire ça... Donc forcément mamie quand tu vas revenir, ça va te revenir toutes les douleurs... Alors OK t'auras oublié ce que t'as bouffé la veille mais bon... C'est pas funky comme thérapie.
Par contr eune mamie amnésique dès qu'elle arrive, ça fait mal... Car voilà qu'elle t'appelle tous ses gosses et son mari alors que YeYe vient lui rendre visite... Forcément, la cheffe Northuldra là... Elle flippe un peu de voir mamie qui nous a pété un cable modèle géant! Tu m'étonnes, elle a 'habitude d'avoir une archi badass qui a du répondant, et là...elle se retrouve face à une erzatz de Blanche Neige #PrincesseDisneyUnPeuConne
Alors petit résumé... Librement inspiré parce que...Faut qu'on gagne du temps, comme ça on a l'idée...
-Oh Yelena c'est toi... Tu sais où sont ceux de ma famille?
-Quoi?
-Ils doivent être en retard je vais leur préparer le repas!!!
-Anna...
-Oh ils sont probablement fachés parce que je suis partie longtemps, comment me faire pardonner?
-Anna... Dis... T'es en train de te foutre de ma gueule ou t'as sniffé des baies de sureau?!
-Mais non je vais super bien... Le soleil brille les oiseaux chantent, vite j'attends que mon mari revienne!!
...Bon YeYe faut faire quelque chose là!
Ah!! ... Oui c'est une façon de faire... Je ne le dis pas souvent mais... Oui YeYe... Je valide totalement ton attitude!
Et d'ailleurs, parce qu'elle a deux neuronnes qui fonctionnent, elle finit par piger que Mamie a fait une connerie et est face à un gros dilemme en mode... Bordel mais comment je vais pouvoir t'expliquer que ton mari, ton frère et ton fils sont morts et que ta fille est portée disparue derrière la brume à cause d'une guerre contre les Arendellien et donc comme elle est dans le camp de l'ennemi elle est probablement morte?
Oh?! Mais décidément YeYe tu n'as que des bonnes idées en ce moment!! Et sans ménagement, voilà que la cheffe Northuldra va tout lui balancer! ... Alors mamie ça servait à quoi de virer tes souvenirs puisque tu récupères les infos les plus importantes que tu soihaitais oublier genre deux heures après?!
D'ailleurs au fait?... Elle réagit comment mamie?!
Même si bon... Faut pas déconner ça y est c'est décidé, elle va vivre en ermitte!
D'ailleurs, les Northuldra la pensent orte depuis des années mais bon, Laika, Beata, Andréas, YeYe lui rendent quand même encore visite de temps en temps depuis des années... Ils seraient pas un peu con les Northuldra à pas avoir pigé?
Tu m'étonnes qu'Andréas fasse ce qu'il veut chez des bouseux pareil... Mais qu'importe, mamie vit seule et va retomber sur les soldats Arendelliens menés par Matthias qui tentent de percer la brume
Bon c'est louable comme idée, et on comprend tout à fait qu'ils le tentent...Et faut leur reconnaître une volonté de faire admirable puisque ça fait des années qu'ils essaient!
Bon alors Lieutenant c'est quoi le plan?!
"Bah c'est simple... On tape fort!...Si ça marche pas on tape encore plus fort!!! Et si ça marche toujours pas... On catapulte l'un des notres en espérant qu'il passe par dessus!"
S'il vous plaît, ayons une pensées émue pour ces grands chefs de guerre qui ont inscrit leur légende dans le marbre de l'Histoire par leur habilité dans l'art de la guerre et leurs victoires remportées
Alexandre le Grand
Hannibal
Jules César
Gengis Kahn
Guillaume le Conquérant
Jeanne d'Arc
Napoléon Bonaparte
...
Et maintenant Lieutenant Matthias et sa stratégie de "on tape la brume"
Spoiler ... ça marche pas!!!
Et bon, Mamie a certes plus tous ses neurones en état de marche à cause du caillou mais elle sait encore reflechir... Pas conne la meuf, elle préfère tenter d'ouvrir la brume toute seule les fois suivantes et utilise le chamanisme... Et le pire c'est que ça marche, elle commence à y arriver, elle voit DuDu derrière, sa fille l'entend, les deux luttent et unissent leur aura chamanique... Oui p***** c'est bon! DuDu applique les leçons que mamie cherchait à lui enseigner pour enfin lever la brume, elles y sont presque elles vont y arriver c'est trop beau!!!
Oh bordel ce timing de l'enfer!!! Et pour une fois... Il a une bonne raison de trou du zeub!!! Beata va accoucher...Faut faire naître le petit Kaspian qui deviendra Kristoff (oui au passage on apprend que c'est DuDu qui suggère le nom... Parce que pourquoi pas!
Andréas... Même quand t'as une bonne raison faut que tu gaches tout!!!
Bon la gamin naît mais la franchement KriKri...Comment te dire, surtout tu ne te vexes pas... mais on s'en branle de ta naissance!!! Elle aurait pu retrouver DuDu p*****!!!
Le karma viens ici!!! J'ai juste une question pour toi!!!
Bon... Histoire de terminer, faudrait faire un petit tour dans l'Helveg car on les a oubliés... Et on a une invité de marque désormais! Oui messieurs-dames! DuDu/ Cinquième esprit... Celle qui s'est fait upgrader avec tous les cheatcodes! Oui elle est dans le game!...Voilà qu'on la retrouve dans les limbes et que mamie décide d'y faire un tour!
Mais DuDu cheaté n'est pas là bas par hasard! Et oui Jamy souviens toi, quelle ame a dû e^tre sacrifiée pour faire revivre Olaf dans l'Helveg et donc s'est retrouvée ici?! ... Et oui, notre DuDu avec mamie sont là pour sauver Helga!!!
Et pas que...Car on a un autre copain dans les limbes!
Oh Andréas, comme ça fait pas plaisir de te voir... Même si bon ça veut dire que tu es c revé et ça c'est cool!
Et comment elle réagit mamie?!
Bah oui là j'étais obligé!
Oh ce déchainement de violence!!
Et savoir qu'Andréas va pourrir seul dans les limbes ajouté au fait que notre DuDu super Sayan va aider mamie à ramener Helga auprès d'Anna...
Les coupoles n’avaient jamais posé de problèmes. Les dieux se fichaient de qui j’avais aimé.
Voilà ça c'est fait!... Les premières lignes, du chapitre...ça mange pas de pain, ça soulage tout le monde! Ah on est bien là! C'est bon, on pourrait buter tout le monde on s'en tape!
Mais ce qui est dommage c'est que mamie arrive à ce constat tout ça pour... Demander à Pabby de lui retirer ses souvenirs quelques minutes plus tard. Ainsi elle ne se souviendra plus que les coupoles c'est de la m*rde, quant au troll c'est clair qu'il ne devait pas en espérer autant, pour lui c'est le méga jackpot d'avoir désormais une mamie Dory!
Ah mamie... Dans la liste des conneries que tu auras pu faire dans ta vie, celle-ci elle arrive quand même dans le top 3... Parce que tu penses bien qu'en te les retirant tes souvenirs, certes pour ne plus souffir, quand tu vas rentrer chez toi... Ils vont te retomber sur la tronche modèle géant!!! Alors OK tu n'auras plus le détail mais le fait que tute ta faille soit décimée, tu vas pas pouvoir l'effacer juste parce que le caillou t'aura balancé un sort!
Non parce qu'Hermione, elle fait ça bien, elle efface la mémoire t toute trace de sa vie pour se barrer... Mais le caillou, il va pas faire ça... Donc forcément mamie quand tu vas revenir, ça va te revenir toutes les douleurs... Alors OK t'auras oublié ce que t'as bouffé la veille mais bon... C'est pas funky comme thérapie.
Par contr eune mamie amnésique dès qu'elle arrive, ça fait mal... Car voilà qu'elle t'appelle tous ses gosses et son mari alors que YeYe vient lui rendre visite... Forcément, la cheffe Northuldra là... Elle flippe un peu de voir mamie qui nous a pété un cable modèle géant! Tu m'étonnes, elle a 'habitude d'avoir une archi badass qui a du répondant, et là...elle se retrouve face à une erzatz de Blanche Neige #PrincesseDisneyUnPeuConne
Alors petit résumé... Librement inspiré parce que...Faut qu'on gagne du temps, comme ça on a l'idée...
-Oh Yelena c'est toi... Tu sais où sont ceux de ma famille?
-Quoi?
-Ils doivent être en retard je vais leur préparer le repas!!!
-Anna...
-Oh ils sont probablement fachés parce que je suis partie longtemps, comment me faire pardonner?
-Anna... Dis... T'es en train de te foutre de ma gueule ou t'as sniffé des baies de sureau?!
-Mais non je vais super bien... Le soleil brille les oiseaux chantent, vite j'attends que mon mari revienne!!
...Bon YeYe faut faire quelque chose là!
Ah!! ... Oui c'est une façon de faire... Je ne le dis pas souvent mais... Oui YeYe... Je valide totalement ton attitude!
Et d'ailleurs, parce qu'elle a deux neuronnes qui fonctionnent, elle finit par piger que Mamie a fait une connerie et est face à un gros dilemme en mode... Bordel mais comment je vais pouvoir t'expliquer que ton mari, ton frère et ton fils sont morts et que ta fille est portée disparue derrière la brume à cause d'une guerre contre les Arendellien et donc comme elle est dans le camp de l'ennemi elle est probablement morte?
Oh?! Mais décidément YeYe tu n'as que des bonnes idées en ce moment!! Et sans ménagement, voilà que la cheffe Northuldra va tout lui balancer! ... Alors mamie ça servait à quoi de virer tes souvenirs puisque tu récupères les infos les plus importantes que tu soihaitais oublier genre deux heures après?!
D'ailleurs au fait?... Elle réagit comment mamie?!
Même si bon... Faut pas déconner ça y est c'est décidé, elle va vivre en ermitte!
D'ailleurs, les Northuldra la pensent orte depuis des années mais bon, Laika, Beata, Andréas, YeYe lui rendent quand même encore visite de temps en temps depuis des années... Ils seraient pas un peu con les Northuldra à pas avoir pigé?
Tu m'étonnes qu'Andréas fasse ce qu'il veut chez des bouseux pareil... Mais qu'importe, mamie vit seule et va retomber sur les soldats Arendelliens menés par Matthias qui tentent de percer la brume
Bon c'est louable comme idée, et on comprend tout à fait qu'ils le tentent...Et faut leur reconnaître une volonté de faire admirable puisque ça fait des années qu'ils essaient!
Bon alors Lieutenant c'est quoi le plan?!
"Bah c'est simple... On tape fort!...Si ça marche pas on tape encore plus fort!!! Et si ça marche toujours pas... On catapulte l'un des notres en espérant qu'il passe par dessus!"
S'il vous plaît, ayons une pensées émue pour ces grands chefs de guerre qui ont inscrit leur légende dans le marbre de l'Histoire par leur habilité dans l'art de la guerre et leurs victoires remportées
Alexandre le Grand
Hannibal
Jules César
Gengis Kahn
Guillaume le Conquérant
Jeanne d'Arc
Napoléon Bonaparte
...
Et maintenant Lieutenant Matthias et sa stratégie de "on tape la brume"
Spoiler ... ça marche pas!!!
Et bon, Mamie a certes plus tous ses neurones en état de marche à cause du caillou mais elle sait encore reflechir... Pas conne la meuf, elle préfère tenter d'ouvrir la brume toute seule les fois suivantes et utilise le chamanisme... Et le pire c'est que ça marche, elle commence à y arriver, elle voit DuDu derrière, sa fille l'entend, les deux luttent et unissent leur aura chamanique... Oui p***** c'est bon! DuDu applique les leçons que mamie cherchait à lui enseigner pour enfin lever la brume, elles y sont presque elles vont y arriver c'est trop beau!!!
-ANNA ! ANNA ! TU ES LA ! Clama soudain Andréas qui arriva de l’autre côté du barrage complètement paniqué.
Oh bordel ce timing de l'enfer!!! Et pour une fois... Il a une bonne raison de trou du zeub!!! Beata va accoucher...Faut faire naître le petit Kaspian qui deviendra Kristoff (oui au passage on apprend que c'est DuDu qui suggère le nom... Parce que pourquoi pas!
Andréas... Même quand t'as une bonne raison faut que tu gaches tout!!!
Bon la gamin naît mais la franchement KriKri...Comment te dire, surtout tu ne te vexes pas... mais on s'en branle de ta naissance!!! Elle aurait pu retrouver DuDu p*****!!!
Le karma viens ici!!! J'ai juste une question pour toi!!!
Bon... Histoire de terminer, faudrait faire un petit tour dans l'Helveg car on les a oubliés... Et on a une invité de marque désormais! Oui messieurs-dames! DuDu/ Cinquième esprit... Celle qui s'est fait upgrader avec tous les cheatcodes! Oui elle est dans le game!...Voilà qu'on la retrouve dans les limbes et que mamie décide d'y faire un tour!
Mais DuDu cheaté n'est pas là bas par hasard! Et oui Jamy souviens toi, quelle ame a dû e^tre sacrifiée pour faire revivre Olaf dans l'Helveg et donc s'est retrouvée ici?! ... Et oui, notre DuDu avec mamie sont là pour sauver Helga!!!
Et pas que...Car on a un autre copain dans les limbes!
Je fus terrifiée mais surtout énervée de voir apparaître la silhouette de celui que j’avais considéré comme mon petit frère un jour.
Oh Andréas, comme ça fait pas plaisir de te voir... Même si bon ça veut dire que tu es c revé et ça c'est cool!
Et comment elle réagit mamie?!
Bah oui là j'étais obligé!
Oh ce déchainement de violence!!
Et savoir qu'Andréas va pourrir seul dans les limbes ajouté au fait que notre DuDu super Sayan va aider mamie à ramener Helga auprès d'Anna...
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le passé 3 : Les souvenirs d'une Grand-Mère : Attention contenus mature !
Sam 17 Avr 2021, 14:23
Bon ben quelle fin pour notre Mamie !
D'abord vivre en ermite loin de tout (et avec des objets en guise de souvenirs douloureux) avec les esprits pour seul compagnie, de l'érotisme comme seul lecture/écriture, être victimes de crises d'insomnies, de visites spirituelles et sexuelles avec son défunt Elysia - qui lui prédit en plus sa date de péremption !
Et on en vient à la fameuse rencontre entre ses deux petites-filles déjà vue dans le précédent volume... tout comme sa mort auprès de sa préférée, malheureusement. C'est vraiment le passage qui te réveille des souvenirs du Vietnam si t'as lu le précédent volume.
Enfin bon, maintenant qu'elle a retrouvé son amour, on lui souhaite toute l’énergie de l'Helveg pour s'adonner à ses activités "sportives".
D'abord vivre en ermite loin de tout (et avec des objets en guise de souvenirs douloureux) avec les esprits pour seul compagnie, de l'érotisme comme seul lecture/écriture, être victimes de crises d'insomnies, de visites spirituelles et sexuelles avec son défunt Elysia - qui lui prédit en plus sa date de péremption !
Et on en vient à la fameuse rencontre entre ses deux petites-filles déjà vue dans le précédent volume... tout comme sa mort auprès de sa préférée, malheureusement. C'est vraiment le passage qui te réveille des souvenirs du Vietnam si t'as lu le précédent volume.
Enfin bon, maintenant qu'elle a retrouvé son amour, on lui souhaite toute l’énergie de l'Helveg pour s'adonner à ses activités "sportives".
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le passé 3 : Les souvenirs d'une Grand-Mère : Attention contenus mature !
Sam 17 Avr 2021, 14:38
Bien, faut s'attaquer à un gros morceau... Le plus long chapitre de RVLP3 jusqu'à présent...
c'est parti!
Et si le chapitre précédent était celui de la joie pour la fin... ces premiers paragraphes...Bodel paie ta depression avec mamie seule pendant des années... à se rappeler que tout le monde est sans doute mort + que son faux frère Andréas l'est aussi ainsi que Beata et probablement Kaspian
Alors mamie ça servait toujours de te faire griller le cerveau par le caillou la dernière fois?
Bref, on a droit à quelques ellipse et les années défilent avec notre chamane préférée qui ne glande plus rien... et se parle à elle même... à moins que ça ne soit au gros caillou que lui ont offert les géants pour ses 45 ans...
Bref mamie qui plonge peu à peu dans la depression de solitude mêlée à la folie et décide de faire le grand ménage de printemps...En virant tous les bordels de sa baraque pour... Les jeter à la mer!
Oh toi ta gueule! C'est mamie! faut pas la faire ch***...Va donc aller nager dans la mer sombre tu balanceras des discours de gueularde écolo au Nokk on verra ce qu'il en pense!
Bref, Mamie a malgré tout encore quelques contacts... Puisque YeYe est sympa, elle lui envoie une carte pour son anniversaire!
Bref on va faire comme si on avait rien vu et revenons en au ménage de mamie... Qui retrouve perdu dans une poche... Croqué par le Crocus offert par notre bon vieux copain RuRu
Oui mamie trouve des bouquins dans ses poches... Toi quand tu fouilles dans tes fringues pas remis depuis un moment tu tombes sur un vieux masque chirurgical ou un flacon de gel hydroalcoolique vide... Mamie c'est un bouquin... Bah pourquoi pas et...
Oh my god! ... Il va vraiment se passer ça?! /// Mamie va vraiment devenir... "L'auteur"?! ça y est mamie va tout réecrire... On va avoir de belles histoires!!!
Quoi?... Ca n'est pas des histoires pour enfant?... Ah ?! Elle est "cette" duchesse?!
...OK
On enchaîne!!!
En tout cas elle y a mis tout son coeur la mamie car 10 ans après... Elle est toujours dessus!
Et comment les bouquins sont devenus des best sellers me direz-vous?... Eh bien c'est copine Iduna (non pas la Super Sayan, son autre version) qui nous l'apprendra plus tard dans l'Helveg... C'est chez elle que Courant d'air les déposaient... Et elle est partie les faire éditer!
Mais bon n'allons pas trop vite!
Car dans l'Helveg d'abord on a eu droit aux gamins qui te demandent ce que veut dire erotique et attouchement
Bah oui mais mamie désolé mais tu l'as cherché quand même... Avec toutes les histoires que tu racontes fallait bien à un moment donné que ça tombe dans l'oreille des gosses...
Mais coup de bol, c'est RuRu qui essaie de se dépatouiller pour expliquer
D'ailleurs à propos de RuRu...
Alors pour éviter à RuRu une multitude de vannes... On va le laisser sortir et garder les enfants pendant que mamie va reprendre son histoire!
Ainsi les années passent et là voilà agée de 65 ans
Félicitations mamie tu as atteint l'age requis pour te faire vacciner!!!
Et... Quoi? Ca ne sera pas necessaire parce que?
(relis le texte)
Ah oui... amie reçoit la visite d'Elysia en fantôme qui va au calme lui annoncer très explicitement la date de sa mort...
Bon il n'annonce pas que ça mais on y reviendra... Et la voilà qui dans la foulée va l'annoncer à YeYe. Et on a droit entre elles à une jolie scène car elles comprennent l'une et l'autre que ça y est, elles arrivent au bout du chemin et vont devoir prochainement se séparer... Malgré toutes leurs péripéties et engueulades... Elles sont les dernières à se rappeler l'une l'autre leur jeunesse, que dis-je leur vie... Forcément ça fait un choc...
Mais ne sortons pas les violons et les mouchoirs trop vite...Car mamie a de la visite!!!
ça y est! La boucle est bouclée! ... Voilà qu'on retombe sur les événements de retour vers le passé 2! ... Pour la fin de l'histoire de mamie, on aura donc à nouveau ces élements vus dans RVLP2 mais cette fois du point de vue de la grand mère!
Oh ça va être génial!!! Ces retrouvailles avec DuDu! Cette complicité naissante avec Anna qui va devenir son héritière chamanique! Mamie qui va sauver tous les coups, bref ce qui a fait sa légende de perso archi badass jusqu'à sa mo...
Wait...
Non... On ne va pas ravoir sa mort à la fin hein @Ansa
Ah bon ça va tu me rassures!
Bon alors c'est que du bonheur!!! Longue vie aux moments de complicité entre mamie et Anna ... Et d'ailleurs on sent que plus le temps passe, moins mamie a envie de quitter ce monde, elle qui pourtant en était pressée jusqu'alors...
Oh cette relation entre mamie et bibiche!!! Oui!!!! le retour de tout ce qu'on aime!! Mais pourquoi juste en un paragraphe si rapide?!
Euh... J'ai un mauvais pressentiment là! ... Pourquoi elle continue à parler de sa date de péremption?!
Non!!! On avait dit qu'on irait pas jusque là!!! Non pas encore revivre la mort de mamie!!!
Bah si... On y a droit!! ...Et ça fait toujours aussi mal!!!
Enfin... Pas pour tout le monde à vrai dire!
Ah ouais?! ...Carrément!!! Non mais Mamie t'as deux minutes quand même, au moins faire le tour du proprio...Enfin pas au milieu de nulle part comme ça quoi... Ok ça fait 35 ans mais tu peux bien te retenir encore 5 minutes voir un peu plus, par respect pour les vivants qui te pleurent!!
Bon...Bon bah non... Fallait s'y attendre en même temps ça faisait un petit moment qu'on ne nous avait pas gratifié de ça...
Bref, Mamie est morte, mais les souvenirs se poursuivent... Et la première personne qu'elle rencontre à part Elysia c'est le premier roi d'Arendelle qui le ec après avoir annoncé que tous l'Helveg les a entendus "se retrouver", annonce le plus calmement du monde
Oh la vache... Euh faut pas les inviter si t'as une série en retard!! Mange ton spoil de l'enfer!
Et c'est à dessus d'ailleurs que l'on dit définitivement au revoir aux souvenirs de mamie...
Allez on ne va pas s'arrêter la dessus... Il en reste encore un petit peu!!!
Car dans l'Helveg, ça y est... Il va être temps de se préparer pour le grand final, car mamie en a conscience, ça ne peut pas se terminer ainsi... Maintenant que la menace Andréas est éradiquée dans les secrets...Va falloir préparer quelque chose!
Et cela commence pas, une petite discussion entre Anna de l'Helveg et Anna de l'Hellheim aavec la complicité pour réaliser ce prodige d'Iduna super Sayan qui le permet...Car sinon on le rappelle, c'est direction les limbes!
Bref, les voilà en discussion celle de l'Helveg demande à celle de l'Hellheim si elle serait d'accord pour au cas où garder Helga...
ça n'augure pas forcément du bon pour la conclusion tout ça...
c'est parti!
Et si le chapitre précédent était celui de la joie pour la fin... ces premiers paragraphes...Bodel paie ta depression avec mamie seule pendant des années... à se rappeler que tout le monde est sans doute mort + que son faux frère Andréas l'est aussi ainsi que Beata et probablement Kaspian
Alors mamie ça servait toujours de te faire griller le cerveau par le caillou la dernière fois?
Bref, on a droit à quelques ellipse et les années défilent avec notre chamane préférée qui ne glande plus rien... et se parle à elle même... à moins que ça ne soit au gros caillou que lui ont offert les géants pour ses 45 ans...
Bref mamie qui plonge peu à peu dans la depression de solitude mêlée à la folie et décide de faire le grand ménage de printemps...En virant tous les bordels de sa baraque pour... Les jeter à la mer!
Oh toi ta gueule! C'est mamie! faut pas la faire ch***...Va donc aller nager dans la mer sombre tu balanceras des discours de gueularde écolo au Nokk on verra ce qu'il en pense!
Bref, Mamie a malgré tout encore quelques contacts... Puisque YeYe est sympa, elle lui envoie une carte pour son anniversaire!
« Un joyeux anniversaire à l’une des plus grandes chamanes qui le serait encore aujourd’hui si elle n’avait pas défié les coupoles…
Bref on va faire comme si on avait rien vu et revenons en au ménage de mamie... Qui retrouve perdu dans une poche... Croqué par le Crocus offert par notre bon vieux copain RuRu
Oui mamie trouve des bouquins dans ses poches... Toi quand tu fouilles dans tes fringues pas remis depuis un moment tu tombes sur un vieux masque chirurgical ou un flacon de gel hydroalcoolique vide... Mamie c'est un bouquin... Bah pourquoi pas et...
Sans en prendre vraiment conscience, je me relevai bientôt du lit, allai chercher un papier et un crayon et m’installant rapidement à ma table, je reformulai le passage avec mes mots, le rendant beaucoup plus sulfureux au niveau des échanges, plus long en plaisir, en attente de désir de la part des deux amants. Ma pensée avait bien du mal à dépasser la rapidité de mes doigts mais je finis par concilier ce que je voulais sur trois feuilles de papiers.
Ce ne fut que lorsque je posai enfin le crayon que je réalisais ce que je venais de faire.
-Mais c’est ça ! M’écriai-je en riant et rougissant à la fois, les mots ont un pouvoir…Les mots sont puissants, les mots restent et sont une force…Oui les mots sont des souvenirs aussi !
Je courus aussitôt dans la chambre et en revins cette fois avec une grosse pile de feuilles blanches.
-Il est temps de révéler qui est la vraie duchesse de Funningur et de donner du plaisir à des milliers de femmes ! Dis-je d’une voix déterminée,
Oh my god! ... Il va vraiment se passer ça?! /// Mamie va vraiment devenir... "L'auteur"?! ça y est mamie va tout réecrire... On va avoir de belles histoires!!!
Quoi?... Ca n'est pas des histoires pour enfant?... Ah ?! Elle est "cette" duchesse?!
...OK
On enchaîne!!!
En tout cas elle y a mis tout son coeur la mamie car 10 ans après... Elle est toujours dessus!
Et comment les bouquins sont devenus des best sellers me direz-vous?... Eh bien c'est copine Iduna (non pas la Super Sayan, son autre version) qui nous l'apprendra plus tard dans l'Helveg... C'est chez elle que Courant d'air les déposaient... Et elle est partie les faire éditer!
Mais bon n'allons pas trop vite!
Car dans l'Helveg d'abord on a eu droit aux gamins qui te demandent ce que veut dire erotique et attouchement
Bah oui mais mamie désolé mais tu l'as cherché quand même... Avec toutes les histoires que tu racontes fallait bien à un moment donné que ça tombe dans l'oreille des gosses...
Mais coup de bol, c'est RuRu qui essaie de se dépatouiller pour expliquer
D'ailleurs à propos de RuRu...
-Etais-ce si mal écrit que ça Lady Anna ?! Demanda soudain mon grand-père paternel dont le visage avait viré au rouge.
-Vous voulez une réponse honnête Runeard ?! C’était…Beaucoup de sexua…Enfin peu d’intrigue…Juste de la nudité pour de la nudité…Tout le monde ne peut pas avoir un époux parfait comme Elysia qui sait très bien manier les deux, Expliqua-t-elle.
Puis elle soutint son regard et rétorqua avec un air malicieux :
-D’ailleurs vous avez dû le sentir car vous ne m’avez plus jamais rien n’écrit !
Nous ouvrîmes immédiatement des yeux gros comme des soucoupes alors que Papa s’écria furieux :
-Quoi ?! C’était toi le premier auteur ?!
Alors pour éviter à RuRu une multitude de vannes... On va le laisser sortir et garder les enfants pendant que mamie va reprendre son histoire!
Ainsi les années passent et là voilà agée de 65 ans
Félicitations mamie tu as atteint l'age requis pour te faire vacciner!!!
Et... Quoi? Ca ne sera pas necessaire parce que?
(relis le texte)
Ah oui... amie reçoit la visite d'Elysia en fantôme qui va au calme lui annoncer très explicitement la date de sa mort...
Bon il n'annonce pas que ça mais on y reviendra... Et la voilà qui dans la foulée va l'annoncer à YeYe. Et on a droit entre elles à une jolie scène car elles comprennent l'une et l'autre que ça y est, elles arrivent au bout du chemin et vont devoir prochainement se séparer... Malgré toutes leurs péripéties et engueulades... Elles sont les dernières à se rappeler l'une l'autre leur jeunesse, que dis-je leur vie... Forcément ça fait un choc...
Mais ne sortons pas les violons et les mouchoirs trop vite...Car mamie a de la visite!!!
je sortis une grosse bassine d’eau que j’avais anticipé moi-même plus tôt pour pouvoir me laver et la posai sur la table. Trois personnes d’une allure pitoyable entrèrent bientôt dans ma demeure. Je leur criai immédiatement d’une voix agacée :
-Alors ? Il paraît que j’ai affaire à des gens malpropre !
ça y est! La boucle est bouclée! ... Voilà qu'on retombe sur les événements de retour vers le passé 2! ... Pour la fin de l'histoire de mamie, on aura donc à nouveau ces élements vus dans RVLP2 mais cette fois du point de vue de la grand mère!
Oh ça va être génial!!! Ces retrouvailles avec DuDu! Cette complicité naissante avec Anna qui va devenir son héritière chamanique! Mamie qui va sauver tous les coups, bref ce qui a fait sa légende de perso archi badass jusqu'à sa mo...
Wait...
Non... On ne va pas ravoir sa mort à la fin hein @Ansa
Ah bon ça va tu me rassures!
Bon alors c'est que du bonheur!!! Longue vie aux moments de complicité entre mamie et Anna ... Et d'ailleurs on sent que plus le temps passe, moins mamie a envie de quitter ce monde, elle qui pourtant en était pressée jusqu'alors...
Contrairement à sa sœur…Qui était encore plus virulente qu’Iduna…Je n’aurais jamais cru que cela puisse exister ! Oh oui ! Elle avait aussi besoin d’attention ma petite Piceaerd, écrasée par sa sœur qui était apeurée par son pouvoir. C’était celle pour qui je m’étais pris le plus d’affection…Ma précieuse Anna qui me rappelait aussi tellement moi par sa normalité. Elle avait une histoire d’amour compliqué. Elle aimait deux hommes…Et surtout…Sans le savoir, elle connaissait déjà l’existence des autres vies. Sa force dans le chamanisme était exceptionnelle. Elle était ma plus belle réussite. Je fus là pour voir ces nombreuses bêtises…Sa fuite à Kraberg…Ses paroles qu’elle pouvait lancer sans réfléchir…Son premier rapport sexuel avec Hans d’où avait découlé un bébé. Je fus surprise de constater que plus l’échéance de ma mort approchait, moins j’avais envie de m’éloigner d’elle…Elle avec qui j’avais une immense complicité… Que je n’avais jamais eu avec Iduna. Elle qui était seulement âgée de 16 ans et qui allait déjà être Maman. Elle qui était une très belle mariée tout comme sa sœur le serait également avec Kas…Enfin Kristoff d’ici quelques mois.
Oh cette relation entre mamie et bibiche!!! Oui!!!! le retour de tout ce qu'on aime!! Mais pourquoi juste en un paragraphe si rapide?!
Et je savais déjà que je ne verrai jamais leur mariage. Tout le monde était au courant que je devais mourir…Tout le monde…Sauf Anna… Car je savais que ce moment serait dur pour nous deux…Mais surtout pour elle…Il y avait eu beaucoup de larmes versées de la part de mon Ange de l’Air et d’Elsa…Mais jamais devant ma petite Piceaerd que nous préservions tous.
Euh... J'ai un mauvais pressentiment là! ... Pourquoi elle continue à parler de sa date de péremption?!
Nous étions donc ce fameux jour et j’étais en train de préparer mon ragoût de rennes quand les spasmes et les quintes de toux qui m’avaient déjà atteint depuis le périple d’Anna et Hans à Kraberg me prirent plus brutalement cette fois. Je ne m’inquiétais pas trop vis-à-vis des autres fois mais je compris la gravité de la situation quand je finis par voir du sang dans mon mouchoir. Je ne perdis donc pas de temps et envoyai Courant d’Air chercher Iduna.
Non!!! On avait dit qu'on irait pas jusque là!!! Non pas encore revivre la mort de mamie!!!
-Anna est là, tiens bon.
Je leur indiquai à tous de sortir pour avoir une dernière conversation en tête à tête avec elle. Son visage bien décomposé ne tarda pas à convulser en me voyant dans le lit. Je lui murmurai alors :
-Ma petite Piceaerd…Approche.
Elle me serra si fort que je faillis m’étouffer. Je lui rendis néanmoins car elle avait besoin de réconfort.
-Je ne veux pas que tu t’en ailles…Il…Il te reste encore…Pleins de choses…A…Me faire…Découvrir…Et qui nous…Protégera si jamais on prend…Les mauvaises décisions, pleura-t-elle.
Je perdis de mon assurance pendant quelques instants en la voyant aussi mal. Cela me broya l’estomac mais je réussis à lui chuchoter avec un sourire :
-Allons, allons, du calme…Je vais retrouver mon Elysia, on se câline, on se blottit et on écoute Anna. Regarde-moi dans les yeux.
Bah si... On y a droit!! ...Et ça fait toujours aussi mal!!!
Enfin... Pas pour tout le monde à vrai dire!
La souffrance disparut et mon âme se détacha enfin de mon corps. Je les observai une dernière fois et déviai ensuite vers Ahtohallan. J’arrivai devant le pan des souvenirs qui s’ouvrit dans une grande luminosité. Je n’entrai pas tout de suite constatant avec joie que ma peau avait retrouvée toute la vitalité de ma jeunesse.
-Allez Anna ! C’est parti ! M’écriai-je enthousiaste.
Je parcourus une longue galerie de souvenirs et arrivai enfin dans un décor bleuté et flou. Je n’eus aucun mal à reconnaître l’Helveg. Elysia m’attendait debout au milieu d’une reproduction de l’Epicéa où nous nous étions donnés notre premier baiser. Il me sourit et je sus qu’il était posté là depuis des heures.
-Bienvenue dans ta nouvelle demeure ma belle Anna Piceaerd ! S’exclama-t-il.
Il n’y eut pas besoin de réponse oral. Deux âmes une même pensée : Être l’un près de l’autre ! Être l’un dans l’autre ! Nos corps se rencontrèrent instantanément.
Ah ouais?! ...Carrément!!! Non mais Mamie t'as deux minutes quand même, au moins faire le tour du proprio...Enfin pas au milieu de nulle part comme ça quoi... Ok ça fait 35 ans mais tu peux bien te retenir encore 5 minutes voir un peu plus, par respect pour les vivants qui te pleurent!!
Bon...Bon bah non... Fallait s'y attendre en même temps ça faisait un petit moment qu'on ne nous avait pas gratifié de ça...
Bref, Mamie est morte, mais les souvenirs se poursuivent... Et la première personne qu'elle rencontre à part Elysia c'est le premier roi d'Arendelle qui le ec après avoir annoncé que tous l'Helveg les a entendus "se retrouver", annonce le plus calmement du monde
Vous ne vous embêterez donc jamais ! Et d’ici quelques semaines en plus la famille d’Arendelle va venir nous rejoindre ! Ajouta-t-il enthousiaste.
Nous pâlîmes immédiatement.
-Qu’est-ce que vous venez de dire ?! Demandai-je.
-Eh bien nous voyons ceux de notre famille qui doivent arriver dans l’Helveg, et nous avons senti qu’Iduna, Agnarr, Hans et Anna devaient arriver dans pas trop longtemps, expliqua Kirsten.
Oh la vache... Euh faut pas les inviter si t'as une série en retard!! Mange ton spoil de l'enfer!
Et c'est à dessus d'ailleurs que l'on dit définitivement au revoir aux souvenirs de mamie...
Allez on ne va pas s'arrêter la dessus... Il en reste encore un petit peu!!!
Car dans l'Helveg, ça y est... Il va être temps de se préparer pour le grand final, car mamie en a conscience, ça ne peut pas se terminer ainsi... Maintenant que la menace Andréas est éradiquée dans les secrets...Va falloir préparer quelque chose!
Et cela commence pas, une petite discussion entre Anna de l'Helveg et Anna de l'Hellheim aavec la complicité pour réaliser ce prodige d'Iduna super Sayan qui le permet...Car sinon on le rappelle, c'est direction les limbes!
Bref, les voilà en discussion celle de l'Helveg demande à celle de l'Hellheim si elle serait d'accord pour au cas où garder Helga...
ça n'augure pas forcément du bon pour la conclusion tout ça...
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le passé 3 : Les souvenirs d'une Grand-Mère : Attention contenus mature !
Sam 17 Avr 2021, 15:22
Merci pour les commentaires...
Et oui...Que petite Helga profite encore un peu de sa mamoune et son papa...
Je n'arrive pas à croire que cette histoire touche à sa fin...Elle aura quasiment tenue toute une année scolaire...
Et oui...Que petite Helga profite encore un peu de sa mamoune et son papa...
Je n'arrive pas à croire que cette histoire touche à sa fin...Elle aura quasiment tenue toute une année scolaire...
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le passé 3 : Les souvenirs d'une Grand-Mère : Attention contenus mature !
Jeu 22 Avr 2021, 22:44
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le passé 3 : Les souvenirs d'une Grand-Mère : Attention contenus mature !
Sam 24 Avr 2021, 20:52
En ce jour du 24 avril 2021 soit J-4 avant notre mariage à @Frantzoze et moi-même voici le dernier chapitre de Retour vers le passé 3 : Les souvenirs d'une grand-mère :
Chapitre 33 : Si j’osais…
Nous étions en train de rentrer bredouilles vers la hutte quand Mamie vint à notre rencontre.
-Tu en fais une tête ma petite Piceaerd ? Quelque chose ne va pas ? Demanda-t-elle devant ma mine déconfite.
-Ce n’est rien Mémé, Maman a parlé avec Fausse Maman et Mamie Iduna pour quand elle sera partie, expliqua Helga.
Je respirai un grand coup m’en voulant soudain d’être beaucoup moins courageuse que ma propre fille de deux ans. Ma Grand-mère se rapprocha d’elle puis après lui avoir caressé le visage elle reprit :
-Bien c’est une bonne chose que tu aies déjà pensé à aborder le sujet. Il faut que tu viennes avec moi à présent, nous devons nous rendre dans la Galerie des Souvenirs pour avoir une petite discussion avec ta Grand-mère Vivante comme je te l’ai dit tout à l’heure.
-Oh ? C’est maintenant ? Insistai-je confuse.
-C’est maintenant ma petite Piceaerd, répéta-t-elle…Par contre je préférerais qu’Helga soit à la hutte.
-Avec Papa ? Questionna-t-elle.
-Oui ma chérie.
Elle me fit un bisou et descendit avant de prendre la main de Kristoff.
-A tout à l’heure Maman.
Je lui envoyais un baiser avant de les regarder s’éloigner.
-Allez Anna ! Ta Grand-mère nous attend ! Reprit-elle.
Elle me ramena contre elle et nous rebroussâmes chemin jusqu’à la Galerie des Souvenirs. A ma grande surprise, Maman cinquième esprit y était aussi.
-Ah-Ah-Ah-Ah! Chantait-elle contre la paroi de glace.
-As-tu bientôt fini Iduna ? Demanda Mamie avec un sourire, l’as-tu persuadé ?
-J’y suis presque ! Une bonne professeure ne distraie pas son élève ! Plaisanta-t-elle en lui tirant la langue.
Mamie la regarda avec un air faussement fâché puis elle lui laissa la place. Ma mère ferma immédiatement les yeux et nous vîmes son esprit se connecter à celui de…Courant d’Air.
-Qu’est-ce qu’elle fait Mamie ? Questionnai-je intriguée.
-Elle essaye de faire comprendre quelque chose à mon autre moi...
Nous attendîmes quelques instants et vîmes le souvenir de Maman en train de nous chanter la berceuse d’Ahtohallan le fameux jour où Papa nous avait raconté l’histoire de la Forêt Enchantée. Le visage de ma Grand-mère vivante s’éclaira d’un coup et elle déclara :
-Je prends ça pour un oui ! … Iduna ! Je vais avoir besoin de toi mon Ange de l’Air ! Peux-tu l’amener dans l’Helveg ?... J’ai besoin de lui parler !
La connexion s’arrêta quelques instants le temps que nous voyons Mamie Vivante s’allonger sur le sol lisse d’Ahtohallan. Puis mon autre Mère ferma les yeux et sa robe de cinquième esprit s’illumina encore plus fort alors qu’elle tendit ses bras pour accueillir…Mon aïeule.
-Oh Mamie…Je…Je suis moi-même ! Clamai-je étonnée alors que ma Mère écarquilla à nouveau les yeux.
Je sus immédiatement que ce n’était plus elle. Elle s’approcha de moi et vint me serrer avec force dans ses bras.
-Bonjour à toi chère petite Piceaerd qui m’a laissé bien des fois ton enveloppe charnelle ! Je suis ravie d’enfin te rencontrer ! S’écria-t-elle.
Je me mis tout de suite à rougir en repensant à mon grand-père qui m’avait embrassé avec ferveur.
-Merci pour ma date de mort ma Chère Moi ! Ajouta-t-elle à l’adresse de Mamie Morte avec un clin d’œil, je ne vais pas mettre longtemps avant de retrouver mon Ely…Enfin notre Elysia.
-Je t’en prie, rit mon aïeule, là de toute façon il n’est pas avec moi, je l’ai cantonné à la distribution du ragoût de rennes avec Olaf…Et puis il ne t’aurait certainement pas embrassé cette fois… Pas dans cette peau-là !
Le visage de Maman rosit légèrement mais c’était bel et bien le sentiment de l’autre Mamie Anna.
-Je t’ai fait mandé ma Chère Moi ! Je viens de finir de raconter notre histoire à toute la famille…Anna est donc au courant qu’il reste une dernière vie ! Clama-t-elle toute fière.
-Prodigieux donc ! De toute façon j’avais moi aussi envie de te voir !
-Eh bien commençons par le détail le plus important… As-tu toujours la dernière fiole de conservée ? Demanda-t-elle d’une voix malicieuse.
-Affirmatif ! S’écria la vivante, elle est toujours sur moi et j’ai ramené les ingrédients pour faire les mixtures à Ahtohallan en prévision.
-Parfait, renchérit la mienne, dans ce cas, il faut que je t’apprenne ce que j’ai découvert ! Vois-tu j’ai regardé cette fameuse vie où j’étais mariée à Amarok car je voulais connaître la descente en enfers d’Elys…
-…Epargne-moi les détails s’il te plaît je n’ai pas envie de me rappeler de ça ! La coupa-t-elle, viens-en aux faits.
-J’ai voulu voir ce qui se passait après notre mort…Et figure-toi que dès l’instant où nous mourrons, cette vie devient obsolète ! Elle s’efface et fait comme si elle n’avait jamais existé ! Tu comprends où je veux en venir ?!
-Moi pour l’instant non ! Déclarai-je alors qu’elles se concertaient du regard.
-Chut Anna…Attends ! Tu vas bientôt être intégrée dans nos projets mais deux minutes ! Intervint Mamie Morte.
-Utiliser cette dernière vie ne nous intéresse pas si elle s’efface à notre mort ! Insista mon autre aïeule.
-Exactement...Et c’est là où Iduna est très forte ! Te rappelles-tu du dernier couplet de la berceuse ?! Reprit la mienne.
L’enveloppe de Maman ferma à nouveau les yeux mais bientôt la voix de Mamie Vivante s’éleva et chanta :
-Au fond des flots déchaînées…La rivière pleure les erreurs du passé…Plonge-s’y si tu veux croire…Que ça n’sera jamais trop tard…Dans les eaux sombres du désespoir…L’espoir de vie surgit des eaux noires…Mais si tu veux le trouver…Accepte ce que tu dois laisser…
Alors que les paroles tourbillonnaient dans mon esprit, je comprenais amèrement de qui j’allais devoir me détacher. Les larmes coulèrent alors d’elles-mêmes sur mon visage. Mamie Morte vint aussitôt me réconforter en me les séchant.
-Ce n’est rien ma petite Piceaerd…C’est un mal pour un bien…Tu ne vas pas être la seule dans ce cas-là.
Je reniflai bruyamment alors que Mamie Vivante s’écria :
-C’est pour ça que je voulais te voir…L’ingrédient c’est bien Elsa n’est-ce pas ?
Ma grand-mère plus jeune acquiesça avec tristesse. Par mimétisme les deux se mordirent la lèvre en même temps. Après un long silence pesant, Mamie Morte reprit :
-Tout à fait ma Chère Moi…Malheureusement…Il va falloir lui faire comprendre.
-Tu sais Mamie…Je ne suis pas certaine que ce soit une bonne idée d’utiliser cette dernière vie finalement ! Dis-je très vite, après tout je suis enfin heureuse avec Kristoff et j’ai ma fille…Elsa a ses triplés…
-Tu as raison ma petite Piceaerd…Mais Elsa est bien seule malgré tout…Son père est condamné en exil avec moi qui vais bientôt mourir et elle a perdu sa mère et toi tout en ayant beaucoup de remords, dit-elle d’une voix lourde.
-…Tout en sachant que Grand Pabby court toujours ! Renchérit Mamie Morte.
-Oh…Donc Andréas n’était pas le seul coupable ? Soupira Mamie Vivante, j’avais bien entendu tes soupçons dans mes rêves dernièrement.
Mes deux grands-mères étaient pâles. Elles vinrent me soutenir l’épaule et je sus qu’elles auraient préféré une autre situation que pousser leur petite fille à un voyage sans retour. Un long silence persista encore avant que Mamie Morte ne reprenne d’une voix monotone :
-Et puis pense à la vie que nous avons laissé Anna… Je te rappelle que tout le monde est mort, il n’y a plus de personne chez les Northuldra et Arendelle est aux mains de Weselton et du roi Karl.
Je baissais la tête honteuse. Je savais qu’elles avaient raison.
-Tu n’as pas à t’en faire ma petite Piceaerd…Tu es courageuse…Ta sœur et toi l’êtes ! Reprit-elle, imagine une vie où tu pourras librement conquérir Kristoff, et avoir une descendance avec lui…Une vie où il vous faudra neutraliser Andréas et Grand Pabby…Enfin une vie où tu devras faire tes propres choix…Même les plus difficiles.
Je déglutis en écoutant attentivement son énumération.
-Oui ma Chère Moi tu as raison…C’est à cet espoir qu’il faut se raccrocher sinon nous ne pourrons plus jamais nous regarder sans être tourmentées ! Clama bientôt Mamie Vivante, d’ailleurs…laissons un peu de côté Elsa…Est-ce que nous avons tous les ingrédients ?
-Presque… la fiole de la dernière vie…Les mixtures, énuméra Mamie Morte.
Ma vieille aïeule hocha à chaque fois la tête. Puis elles se lancèrent ensuite un regard résolu, se tournèrent toutes les deux vers moi et me prirent chacune la main tout en récitant une sorte de serment :
-Jeune Anna Piceaerd acceptes-tu de rétablir la paix à Arendelle, la paix dans ton cœur, de servir et protéger ton royaume ainsi que celui des Northuldra ? Es-tu prête à endosser ton rôle de chamane et à accomplir ta mission qui sera primordiale pour votre survie et votre fin heureuse à toi et tous ceux que tu aimes ?
Je respirai un grand coup et les observai toutes les deux, enfin consciente de la tâche qui m’attendait. Oui Anna…On te fait enfin confiance…Ne gâche pas ta chance…On t’en laisse une justement ! Me persuadai-je au bord des larmes.
Après quelques instants de tourments, je finis par répondre :
-J’y consens…Même si je vais perdre tous mes souvenirs…Mon ancienne relation avec Hans…Et même toute votre histoire !
Mamie Morte m’observa avec des yeux tendres alors que mon autre aïeule me caressa la joue par le biais de la main de Maman Cinquième esprit. Un long sourire malicieux s’étira alors sur le visage lisse de ma grand-mère la plus proche et elle reprit :
-Qui t’as dit que tu perdras tout ? Est-ce que nous avons dit ça à un seul moment ? Tu es la chamane…C’est toi qui devras rétablir l’ordre…Par conséquent il vaut mieux que tu te rappelles de tout ! Je ne te dis pas que ce sera facile tous les jours mais je te rassure tout de suite sur ce point comme pour la première vie que tu avais vu de ton vivant, tu te souviendras celle-là et de la mienne ma petite Piceaerd !
L’angoisse qui me nouait l’estomac disparut instantanément et je souris malgré tout déclarant avec ferveur :
-Mais alors ça risque d’aller vite si tout le monde garde la mémoire !
Les traits de mon aïeule morte redevinrent immédiatement sérieux et elle répliqua :
-Nous n’avons pas dit que ça sera le cas de tout le monde… Je t’en dirais plus tout à l’heure.
J’hochai la tête même si ma curiosité face à ce plan me donnait envie d’en connaître davantage maintenant. Mes deux grands-mères se regardèrent à nouveau et la mienne murmura :
-Bien…Il va falloir venir au point Elsa…Et la convaincre de nous rejoindre.
-Ne m’en parle pas…Rien que d’y penser j’en ai des hauts le cœur ! Reprit Mamie Vivante.
-Et moi donc ! M’écriai-je en colère.
Je les fusillai du regard. Comment pouvaient-elles acceptées cela ? Je me radoucis en voyant à nouveau leur mine triste.
-L’avantage avec Elsa c’est que comme elle se sent bien seule et qu’elle a tout perdu, elle pourra plus facilement m’accompagner pour mon dernier voyage, chuchota mon aïeule Vivante au bord des larmes.
-Assez Mamie ! Ne le dis pas ! C’est trop horrible ! Clamai-je en frissonnant, non je ne peux pas cautionner ça ! Il me faudra plus de persuasion !
Mamie Morte répliqua alors le plus lentement possible :
-Nous te comprenons entièrement et nous ne te forcerons pas ma petite Piceaerd ! Mais parfois nous devons faire des choix qui nous surpassent, des choix désagréables pour le bien de toute une nation. En tant que princesse tu ne le sais que trop bien.
Mon autre aïeule enchaîna toujours d’une voix plus calme :
-Nous savons que c’est très désagréable…Nous t’en demandons beaucoup après tout ! Nous comprenons que tu ne veuilles pas avoir tout ce poids sur tes épaules ! Si tu ne veux vraiment pas ce n’est pas grave, j’aurais au moins eu la chance de te rencontrer et je passerai ton bonjour à ta sœur…ça lui fera au moins une bonne nouvelle durant sa triste journée…et même vie !
Mes deux grands-mères s’étreignirent. Puis les paupières de Maman se fermèrent immédiatement alors que je sentis la culpabilité m’envahir…Laisser ou ne pas laisser passer ma chance ? Si j’arrivais à trouver le bonheur, Elsa le pourrait également avec Ryder ou Hans ?! Un nouveau départ pour tout le monde…Et elle n’aurait plus de chagrin…Allez Anna…Un mal pour un bien…Je serrai les dents de plus belle alors que l’esprit de mon Aïeule Vivante commençait déjà à quitter le corps de ma Mère Cinquième Esprit.
-Attends Mamie ! Criai-je enfin stoppant le processus, attends…Je…J’ai réfléchi…Je veux bien…Faire ce que vous voulez à Elsa…
Elles se concertèrent tout de suite avec un grand sourire triste.
-Tu ne t’en rends pas compte ma petite Piceaerd…Mais tu as pris la plus sage des décisions, dirent-elles douloureusement en chœurs.
-…Dans la mesure où je ne la tue pas, moi ! Les prévins-je.
-Nous ne te demanderions jamais cela ma petite Piceaerd ! Il n’est pas question de la tuer quelle horreur… Mais qu’elle nous rejoigne ! S’écrièrent-elles.
Puis la mienne se racla la gorge et ajouta :
-J’ai peut-être une idée de comment convaincre Elsa de partir à Ahtohallan et d’abandonner les triplés…Anna…Comment as-tu su qu’il y avait une autre vie dans le passé ?
-Euh…Par le rêve, répondis-je.
Mon visage s’éclaira aussitôt et je renchéris :
-Et tu voudrais que je fasse de même c’est ça ?! Que j’aille perturber Elsa comme ça ?
-Je pense effectivement que ça peut être un bon processus…Enfin…Si ma moi Vivante est d’accord bien entendu ? Répliqua l’aïeule en se tournant vers Maman Cinquième esprit.
-C’est la moins pénible des idées ! Sachant que si y a bien une seule personne que notre grande Piceaerd écoutera, c’est Anna…Mais pas toi.
-Pas moi ? Répétai-je.
Mon Aïeule Vivante murmura encore :
-Néanmoins nous allons avoir besoin de toi quand même ! Tu es la seule à pouvoir ouvrir l’Hellheim !
-Il y a Maman pour cela ! Soutins-je en pointant l’âme de Mamie Vivante.
Mamie Morte secoua alors la tête et rétorqua :
-Ta mère en tant que cinquième esprit peut voyager dans tous les mondes des morts…Néanmoins elle ne peut pas les ouvrir…Ce n’est pas pareil ! Nuance !
-Par conséquent ça va être à toi de convaincre ton homologue…Commença la vivante.
-…Pendant que je me charge de rassembler tout le monde pour procéder aux explications ! Termina ma grand-mère morte.
-Surtout Elysia, plaisanta ma grand-mère Vivante.
Elles rirent toutes les deux puis vinrent m’enlacer. Nous pleurâmes ensemble pendant plusieurs minutes sur le sort de ma sœur. Puis elles se reprirent et se serrèrent fortement la main avant que Maman Cinquième Esprit ne retrouve toute sa raison.
-Bon alors est-ce que c’est réglé ? Demanda-t-elle sans aucune once de fatigue contrairement à moi chaque fois je me réveillai après que ma grand-mère se fut emparée de mon corps.
-Tout à fait mon Ange de l’Air ! Répondit mon aïeule, je te confie Anna pour la suite des préparatifs ! Moi, faut que je retourne auprès des autres !
Elle ne laissa pas le temps à Maman de réagir et se déroba nous laissant seules. Je réexpliquai donc rapidement la situation et nous nous rendîmes devant l’entrée de la galerie des souvenirs.
-A tout de suite ! Me lança ma Mère avant de s’évaporer.
Je ne mis pas longtemps à la retrouver baignant d’une lumière étincelante. Mon homologue me regarda avec surprise alors que je déclarai sur un ton nerveux :
-Finalement je reviens plus tôt que prévu !
-Je suis prête ! Tout à fait prête même à garder Helga ! S’écria-t-elle en se chauffant les mains.
Je fis un signe de tête un peu exaspérée avant de lui rétorquer :
-Je suis venue pour tout autre chose ! Comme je te l’ai dit un peu plus tôt tout à l’heure, nos deux Mamie se sont concertées… Et toi comme moi avons notre rôle à jouer dans cette histoire !
Je lui expliquai alors l’intrusion dans le rêve de notre sœur…La façon dont elle allait devoir la persuader et la pousser à nous rejoindre dans l’Helveg. Au fur et à mesure qu’elle entendit l’histoire, elle devint de plus en plus pâle.
-Et tu voudrais que je fasse du mal à Elsa ?! Paniqua-t-elle, non Anna…Toi comme moi savons que nous ne pouvons pas faire ça ! Même par rêve ! Tu ne te rappelles pas l’état dans lequel nous étions quand nous l’avions cru morte !? Oui techniquement tu ne t’en souviens pas puisque tu ne l’as pas vécu ! Se répéta-t-elle à elle-même…Mais enfin…Je…Je refuse de repasser par-là pour elle…C’est ma sœur ! Elle ne me ferait jamais de mal…Eh bien l’inverse est pareil ! Je suis désolée ! Je ne marche pas dans vos combines ! D’autant que si j’ai bien compris je n’ai rien à y gagner moi !
J’eus du mal à ne pas intervenir mais je voulais la laisser s’exprimer pleinement avant de revenir à la charge :
-Je conçois tout à fait que tu sois fâchée…Pour être honnête j’ai réagi exactement comme toi quand les Mamies me l’ont annoncée. Puis après j’ai réfléchi. Je sais très bien que ce ne sera pas une partie de plaisir de faire ça…Je ne le sais que trop. Néanmoins si tu agis ainsi, tu auras Elsa auprès de toi pour toujours ! Donc quelque part, si, tu y gagnes ! Et je vais même te dire, tu y gagnes doublement puisque ce ne sera plus le Kristoff d’où je viens qui se trouvera dans l’Hellheim mais bien celui dont tu étais tombée amoureuse.
Elle se mordit la lèvre jusqu’au sang pour bien montrer son dilemme alors que j’espérai ne pas me tromper sur mes dires…Après tout cette dernière partie du marché n’avait pas été certifiée par mes deux aïeules.
-Toi et moi savons que nous sommes maladroites ! Renchérit-elle pour contourner le problème, qu’est-ce que je vais bien pouvoir lui dire… « Bonjour Elsa ! Oh fait ! Il faudrait que tu te rendes à Ahtohallan et abandonner tes trois fils pour pouvoir revenir me rejoindre dans l’Hellheim car ça arrangerait nos homologues d’une autre vie ! »… Tu parles d’un tableau ! Maugréa-t-elle.
Je faillis rire de la voir si décontenancée, expression que Maman Cinquième esprit n’arriva pas à garder pour elle. Anna la regarda bientôt médusée et s’exclama :
-Je ne vois absolument pas ce qu’il y a de drôle ! On parle de ta fille préférée tout de même !
-Je sais ma chérie…C’est juste qu’il faut que je me réhabitue à ton côté brut de décoffrage…Se défendit-elle.
-Merci Maman pour le soutien, soupira-t-elle.
Elle demeura étrangement silencieuse alors que notre Mère reprit :
-Tu sais…Avec ta sœur il faut jouer sur la subtilité. Je suis comme vous, je trouve ça désagréable d’agir ainsi…Mais si y a bien une chose qu’il ne va pas falloir lui dire c’est la vérité…Je sais que ça va être compliqué Anna mais tu vas la convaincre autrement…Et tu trouveras aisément ! Comme dirait ta grand-mère : Tu es une Piceaerd !
Elle la fusilla du regard et fit une moue dubitative. Nous la laissâmes réfléchir encore quelques minutes et elle finit par chuchoter d’une voix ennuyée :
-Bon…J’y consens…J’espère qu’Elsa ne m’en voudra pas…Je préférerais aller dans le Niflheim si c’était le cas !
-Oh non…Tu le regretterais ! Précisa à nouveau Maman.
Mais mon autre moi ne l’écouta pas plus et elle se pencha vers moi me demandant d’une voix résolue :
-Faut-il que j’y aille maintenant ?
Ma mère glissa alors ses doigts dans les siens et conclut :
-Je pense que oui. Tes grands-mères ne l’ont pas précisé. Mais le temps n’existe plus ici alors que là-bas elles sont pressées…Surtout quand on sait que ta Mamie Anna va mourir dans pas longtemps.
-Tu as raison, renchéris-je.
Elle se tourna une dernière fois vers moi et me regarda avec un air déterminé avant de conclure :
-C’est parti ! Elsa prête ou pas…J’arrive !
Comme chaque soir depuis des mois, Elsa n’avait pas souri et erré à ses taches de souveraine telle une âme en peine. Peu à peu au fil des semaines, les visiteurs avaient déserté le royaume. Les Arendelliens, habitués depuis des années à voir la famille royale déambuler dans les rues et à l’écoute de leurs problèmes savaient eux aussi que ce temps était révolu désormais et n’osaient plus non plus, franchir les portes du château. La reine se contentait du minimum et ne s’autorisait plus aucune apparition. Voir un sourire sur un visage était pour elle une cruelle torture tant elle savait que la joie de vivre s’était éteint en elle. Apprendre la disparition de sa sœur, voir sa mère se sacrifier sous ses yeux et puis, peu après la naissance de ses enfants, la disparition sans un mot de sa grand-mère. Elsa l’avait faite chercher dans tout le royaume sans succès. Yohan, ainsi que son père eux aussi avaient quitté Arendelle pour retrouver le pays Northuldra. La jeune femme attendait avec impatience leur retour, tous les jours, Yohan se faisait un devoir d’informer sa reine sur la vie dans la forêt enchantée et, hélas, comme à chaque fois, le peuple du soleil demeurait sans nouvelle de leur chamane.
Sans un mot ni même un regard pour les triplés qui avaient déjà grandi et faisaient désormais leurs nuits, la reine des neiges s’assit tristement sur son lit, chandelle à la main, à relire la dernière missive Northuldra.
« Chère Elsa,
Depuis toutes ces semaines je continue de veiller et protéger la forêt du mieux que je le peux et espère être digne de la charge que tu as posé sur mes épaules. Ton père épouse chaque jour davantage les rites et coutumes Northuldra. En l’absence d’Anna, et pour respecter la justice d’Arendelle, c’est notre guérisseuse qui se charge de veiller sur lui. Curieusement, il s’est pris de passion pour les plantes médicinales et les anti-poisons va savoir pourquoi ! Laïka en est très fière, il fait d’énormes progrès, elle pense même qu’il pourrait rapidement être un assistant de qualité pour elle. Ton frère a bien grandi également et passe ses journées à explorer la forêt en compagnie d’Emma, quand ils ne sont pas à veiller sur notre petite princesse Sophia ! c’est difficile de les séparer tu sais, même pour dormir ! Inlassablement elle et lui nous demandent de trouver ta grand-mère pour qu’elle leur allume leurs coupoles, mais hélas, la concernant, je sais que ce que tu vas lire te causera encore une fois de la peine.
Comme chaque jour, les meilleurs pisteurs ont sillonné le pays Northuldra. Ces derniers temps, ils se sont concentrés près des Cavernes Perdues, dans l’espoir que ta grand-mère ne se soit retranchée dans ce lieu si particulier pour elle. Hélas, pour l’heure nous n’avons toujours aucune trace. Cependant ne t’en fais pas, tu le sais sans doute mieux que moi, jamais elle ne serait partie définitivement sans un dernier au revoir, je suis donc certain qu’elle vit toujours et doit nous surveiller avec son sourire habituel de femme qui sait tout.
Comme toi, tous ici avons l’intime conviction qu’elle s’est retranchée à Ahtohallan mais, tu le sais, il nous est impossible de nous y rendre, nous ne pouvons donc rien faire d’autre qu’attendre.
Je sais que tu espérais, peut-être davantage encore dans cette missive une autre nouvelle sur elle. Je n’ose imaginer à quel point son absence pour la commémoration de la disparition d’Iduna te pèsera. Comme tu le souhaites, nous ne nous déplacerons pas en ce funeste jour mais sache-le, toute la communauté s’associe à ta peine.
J’espère rapidement te donner des nouvelles rassurantes de ta grand-mère.
Yohan »
Une larme perla le long de la joue de la souveraine et humidifia le papier. Presque huit mois ! Huit longs mois depuis ce curieux matin où se réveillant avant le départ de Yohan, Elsa avait eu la désagréable surprise de voir sa grand-mère déjà partie et depuis, aucune nouvelle, aucune trace de la matriarche… Une éternité ! Et en même temps, ils étaient passés si vite ! Elsa avait parfois l’impression d’avoir donné la vie à ses petits princes quelques jours auparavant ! Ils avaient tant grandi déjà mais, jamais depuis tout ce temps, Elsa ne s’était sentie épanouie en leur présence, jamais elle ne s’était véritablement sentie maman, jamais en vérité, elle n’avait retrouvé le goût de la vie. Les blessures et la culpabilité demeuraient toujours les plus forts.
Fatiguée par cette vie de peine, elle préféra se coucher et tenter de s’évader dans le pays des rêves. Même si, elle avait perdu l’espoir d’y trouver de la sérénité. Chaque nuit était jalonnée de cauchemars et certainement celle-ci, alors qu’il venait de s’écouler un an depuis la disparition d’Iduna allait être plus pénible encore. Mais qu’importe, désormais pour elle, les cauchemars paraissaient plus doux que la réalité. Doucement, elle ferma les yeux et se mit à énumérer les noms de ceux qu’elle avait perdu, luttant pour ne pas oublier leur visage, leur voix.
Systématiquement elle commençait par sa mère. Elle voulait se convaincre que désormais cinquième esprit, Iduna restait en permanence à ses côtés, même si depuis des mois, elle n’avait plus ressenti l’aura de la Nature. Arrivait ensuite Ryder, le père de ses enfants et, en plus du sommeil, elle se sentait gagnée par la culpabilité. Elle qui demeurait incapable d’apporter l’amour que méritait pourtant le fruit du sien avec l’éleveur de rennes. Peu à peu, le visage de Kristoff également apparut, lui, le dernier défenseur d’Arendelle et enfin, le dernier… Elsa prononça alors le nom dans un souffle avant de basculer dans le pays des songes :
« Anna… »
-Bonjour toi ! Tu pensais à moi grande sœur pas vrai ?!
Elsa sursauta… Elle n’était plus dans son lit. Elle observa les alentours, le paysage semblait tourner, incapable de se figer puis elle sentit son cœur s’arrêter en fixant devant elle. La jeune rousse la dévisageait avec un immense sourire, son visage rayonnait alors qu’elle lui sautait dans les bras.
-Elsa !
-A… Anna ?!
-Oui… C’est bien moi ! Oh Elsa tu m’as tellement manqué !
-Mais… où … Où suis-je ?
-Où ?... Oh c’est à toi de nous le dire ! Où tu veux après tout c’est ton rêve !
-Mon ?...
Elsa réfléchit un instant à la remarque de sa cadette qu’elle ne désirait toujours pas lâcher et machinalement pensa aux cuisines du château où enfants, elles avaient l’habitude d’élaborer des stratagèmes pour chaparder les biscuits et autres gourmandises. Aussitôt, le décor enfin se figea et les deux jeunes femmes faisaient face à un somptueux gâteau au chocolat qui trônait sur la table de la cuisine d’Arendelle !
-Bon choix Elsa ! Je meurs de faim et cette odeur ! … Se délecta la rousse.
-Attends ?... Je rêve c’est ça ?!
-Oui… Puisque je te le dis !
-Je rêve !... Pour la première fois ça n’est pas un cauchemar mais…
-Quoi ? Demanda la cadette alors qu’elle sentait Elsa se raidir et se laisser envahir par la tristesse.
-Mais… Tu… Tu n’es pas réelle et demain… Me réveiller dans un monde sans toi… Sans vous tous…
-Hey là ! Elsa je serai toujours là pour toi ! …Et puis nous sommes dans ta tête c’est vrai… Mais cela ne m’empêche pas d’être bel et bien réelle !
-Quoi ?
-Ça serait long à t’expliquer… Disons pour faire simple que maman… Me permet un laisser passer depuis l’au-delà pour venir de hanter… BOUH !! Alors ?! Je suis crédible en fantôme ?! Railla la plus jeune.
-Tes plaisanteries elles aussi me manquent !...
-Je prends ça pour un oui ! Toi aussi Elsa ! Toi aussi ! … Si tu savais comme je suis heureuse que finalement maman et mamie m’aient persuadées de venir te rendre visite…
-Attends quoi ?! … Mamie ?! Ca veut dire qu’elle… Qu’elle…
-Non !! Non rassure-toi Elsa ! Pas cette mamie que tu connais ! … Une autre ! D’une autre vie ! Qui a connu une autre Elsa et une autre Anna … Tiens d’ailleurs elles te passent le bonjour car elles en revanche sont mortes c’est amusant non ?! … Enfin je veux dire, non je ne me moque pas de toi parce que tu n’es pas morte alors que nous si mais… c’est sympa la mort tu sais…Euh enfin, qu’est-ce que je dis-moi ?!
-Les autres vies ?... Je crois que mamie m’en a parlé quand je la veillais depuis Ahtohallan…
-Voilà c’est ça ! Super je n’ai pas besoin de t’expliquer ! Et ça m’arrange !...
-Mais alors… Si je te vois ?! … Ça veut dire que… J’ai fait un voyage astral comme mamie ? Je suis dans l’Helveg c’est ça ?! … Et les autres ils sont là aussi ?! Même Ryder ?! Et maman ?!
-Oulah ! Elsa calme-toi ! Je te rappelle que la plus folle de nous deux c’est moi ! Non… Tu ne fais pas un voyage astral…Tu en es incapable tu n’es pas chamane… Après quand tu seras morte, tu pourras probablement le faire… Enfin je ne te critique pas ! Balbutia la jeune rousse qui craignait d’avoir fait une nouvelle gaffe.
-Alors… Si tu es là… C’est seulement grâce à toi… Mais pourquoi n’es-tu pas venue plus tôt ?!
-ça… Tu sais ça n’est pas si facile… Je te l’ai dit, maman m’a bien aidé pour le coup…
-Tu… Tu veux dire que tu ne reviendras pas me revoir ?! … Je savais que je ne pouvais faire un rêve… C’est même pire que mes cauchemars…Lança Elsa dont les yeux s’humidifièrent.
-Non… Non Elsa je te l’ai dit… Je serais toujours là pour toi ! Et d’ailleurs… C’est même pour ça que je suis venue ce soir !... Elsa écoute-moi ! Tu dois partir pour le pays Northuldra ! Et retrouver mamie, elle t’y attend !
-Non elle…
-Oh Elsa laisse-moi finir s’il te plait ! Si ! Elle sera là-bas quand tu arriveras, crois-moi ! Elle t’attend ! Elle va très prochainement nous rejoindre tu sais… Mais elle a… Une dernière mission… A faire avec toi !
-Avec moi ?
-Oui Elsa !... Et grâce à toi… Nous pourrons être de nouveau ensemble !
-Quoi ?... Que veux-tu dire ?
-Elsa… Tu dois accompagner mamie… Pour… Fit Anna mal à l’aise.
Un long silence s’installa et la souveraine dévisageait sa cadette. Anna semblait hésiter et se mordillait la lèvre, pourtant, elle dégageait une sagesse qu’Elsa lui enviait. A cet instant, c’était elle qui donnait l’impression d’être la petite sœur admirative.
-Pour ?...
-Pour… Un dernier voyage Elsa… Souffla sa sœur.
-Un… Elle va mourir ?
-Euh… Mais tu le sais déjà ça non ?
-Oui je le sais… Je dois l’aider à venir vous rejoindre ?
-Eh bien ?... Oui Elsa ! Exactement ! C’est ça que tu dois faire ! … Et de son côté… Mamie t’expliquera ce qu’elle attend de toi pour… Que tu l’accompagnes au mieux !
-Et ça nous permettra de nous voir toutes les deux ? Demanda Elsa avec espoir.
-De… Euh oui bien sûr ! Autant que tu le souhaiteras ! Et même… Voir tout le reste de la famille ! Affirma la rousse avec espoir.
-C’est d’accord !
-D’accord ?... D’accord ?! Tu… Tu… Tu acceptes Elsa ? Demanda Anna surprise.
-Bien sûr ! Ça n’est pas ce que tu veux toi ? Tu ne veux pas que nous puissions être ensemble ?!
-Je… Si évidemment Elsa que je le veux ! Tu es la personne qui compte le plus au monde pour moi !
-Vraiment ?... Ca n’est pas Kristoff ? Taquina Elsa.
-Toi…Et Kristoff !... A égalité ! Corrigea Anna amusée.
-Alors c’est entendu ! Quand dois-je partir ?
-Le plus tôt possible !... Pourquoi pas demain dès l’aube ?
-Dem… Mais demain c’est le jour où maman…
-Oui c’est vrai mais… Tu sais en aidant mamie à…à aller au bout de son projet eh bien… Tu pourras être avec maman… Aussi souvent qu’avec moi… La voir… N’est-ce pas mieux que pleurer devant… un monument. Se risqua Anna mal à l’aise.
-Cela ne peut attendre ?
-Non Elsa ! Il faut le faire… Le plus rapidement possible ! Insista Anna.
-Très bien… Si tu le dis petite sœur je te fais confiance ! Comme j’aurai toujours dû le faire ! Sans mon attitude, tu ne serais pas…
-Allons ! Allons Elsa ne te mets pas dans cet état ! Insista la cadette en la prenant dans ses bras.
-Tu as raison ! De ce que j’ai pu apprendre, c’est que tu agis toujours pour moi… Si tu me dis qu’il ne faut pas perdre de temps ! Je te crois ! Bien… Alors… Est-ce que… je dois te dire au revoir pour me réveiller et faire prévenir tout de suite les intendants et me préparer pour ce voyage avec les princes… Ils seront heureux de vous voir aussi j’en suis certaine…
-Euh… Elsa… Fit Anna de plus en plus mal à l’aise.
-Oui ?
-Tu… Tu devrais eut être… Les laisser ici… Tu comprends, ce projet de mamie… Il se peut qu’il soit… Un peu long…
-Oh ?... Je devrais donc partir seule ?... Très bien ! Je laisserai quelques consignes au conseil pour gérer les affaires courantes et déplacer mes obligations… Cela me fera du bien de toute manière, si tu savais comme tout m’ennuie… Moi qui te jalousais quand tu avais pris ma place… Si tu savais comme je m’en veux petite sœur !
-Je le sais… Mais Elsa… Comment dire…
La jeune rousse continuait de se mordre toujours plus fort la lèvre. Si Elsa avait un doute elle pouvait être certaine que sa sœur n’était plus sur le même plan qu’elle car aucun être humain n’aurait supporté une telle morsure, de surcroit sans saigner. La reine des neiges resta quelques instants interdite face à cette gêne grandissante de sa cadette.
-Anna ? Tout va bien ? Tu as quelque chose à me dire ?!
-Je… Non rien du tout Elsa ! Rien du tout… Mais… Enfin… Ce projet je t’ai dit… ça pourrait être… Comment dire…
-Anna ?! … Qu’est-ce que tu me caches petite sœur ?!
-Rien… Rien du tout… C’est juste que… Ca risque d’être… Plus long que quelques jours… A ce stade il vaudrait mieux… Nommer un régent pour le temps de… ton absence… Confessa la jeune rousse qui, si elle avait été vivante aurait sans doute sué à grosses gouttes.
-Tu veux dire que je devrais être séparée des petits princes pendant un long moment ?
-Euh…
La cadette sentait son malaise gonfler au fur et à mesure et s’entortillait les doigts incapable de regarder son ainée dans les yeux jusqu’à ce que, surprise, elle sente Elsa la prendre dans ses bras.
-Oh petite sœur ! Tu cherches à me protéger car tu ne veux pas que je me sépare trop longtemps de mes fils… Je te reconnais bien là… Le cœur sur la main ! Mais ne t’en fais pas… Même si cela doit être pour un temps long, je sais que tu ne m’aurais pas proposé cela si ça n’était pas important…. Je te fais une confiance totale, en revanche toi tu m’en voudras sans doute mais comme régent… Je nommerai… Hans ! Non ne te fâche pas Anna ! Il n’est plus le même ! C’est un homme bien tu sais !
-Je…
-Non Anna pitié ne m’en dissuade pas ! Je t’assure il sera un choix parfait… Oserais-je même te dire qu’en ce moment… Il est peut-être la seule personne…vivante ! Qui compte pour moi ?
-Je… C’est certainement un très bon choix Elsa… Il… Il saura sans doute éduquer les princes parfaitement ! Tu sais, d’où je suis, on veille tous sur toi, on sait ce qu’il se passe ! Si tu savais dans une autre vie, j’ai même eu une fille avec lui alors, rien ne m’étonne !
-Attends quoi ? Qu’est-ce que tu as dit ? … Les éduquer ? Mais Anna… Ce ne sont encore que des bébés voyons ! La question d’une éducation royale ne va pas se poser tout de suite…
-Oui…Enfin… Tu sais comme disait maman, l’éducation royale se fait dès le berceau ! …Enfin c’est ce qu’elle me disait pour essayer de me dissuader de venir taper à ta porte…ce qui soyons honnête ne m’empêchait pas du tout… Mais maman avait sans doute raison non ?! Répondit la petite rousse à toute vitesse.
-Oh Anna… Tu auras fait une super maman… Meilleure que moi à n’en pas douter… Ce que tu dis est juste ! Mais oui, Hans sera parfait pour leur éducation ! Je le ferai prévenir dès demain avant de me mettre en route… Mais ? Qu’est-ce que tu as Anna ? Tu as l’air… Toute drôle ?
-Moi ?... Oh non ! Non Je suis tout à fait normal ! Même comme dit ton précieux Hans… Tout à fait ordinaire… Enfin non je ne le suis pas… C’est juste que je suis morte et toi vivante, donc le concept de normalité n’est peut-être plus le même pour nous deux… Enfin, nous aurons l’occasion prochainement d’en parler une fois que tout sera fait.
-Anna ?!
-Oui grande sœur ?! Demanda-t-elle précipitamment.
-Dis-moi ?... Est-ce que tu sais ce que c’est ?... Le projet de mamie ?
-Moi ?... Euh… Non… Non pas précisément…
-Pas précisément ? Mais tu en as une idée ? Tu sais pourquoi elle n’a plus donné de nouvelles ?! Explique-moi !
-Euh… Tu ne préfères pas plutôt… Que l’on aille faire un bonhomme de neige ?! J’attends ce moment depuis que je suis morte !
Anna venait de prononcer les mots magiques… Un sourire s’afficha pour la première fois sur le visage de la reine des neiges et fit apparaître un flocon qui s’écrasa sur le nez retroussé de sa cadette qui rit aux éclats avant d’éternuer de surprise. Le flocon fut alors instantanément repoussé et, au contact du souffle sans vie de la jeune rousse se matérialisa un bonhomme de neige. A peine eût-il posé ses pieds gelés sur le sol que les deux sœurs d’Arendelle se figèrent :
-Olaf ?! Lancèrent-elles en chœur
-Je… Je suis vivant ? Enfin je crois ?! Et… Oh ! Anna !!! Elsa !!! Enfin je vous ai retrouvées !
-Olaf ?! Mais… Mais comment est-ce possible ?! Questionna interloquée la reine des neiges.
-Nous sommes dans ton rêve Elsa…
-Je sais Anna mais… J’ai essayé de le ramener depuis un an… Mais c’était impossible… Et même en rêve mais là… J’ai… Non ! Non…En fait c’est… C’est toi Anna ! C’est grâce à toi !!
-Que dis-tu ?
-Peu importe ! … Je dois te laisser petite sœur ! Tu m’as dit qu’on se reverrai bientôt ! Je t’expliquerai ! Enfin tu sauras si tu me regardes ! Je dois me réveiller ! Je sais quoi faire !
-Tu ?... Comment ça tu sais ? Elsa ! Tu vas ?... Tu vas partir ou pas ?
-Oui Anna, je m’en vais de suite ! Mais j’ai une chose à faire avant ! Plus qu’Hans comme régent ! Je crois que je sais à qui confier le soin de surveiller mes princes !
-Qui ?
-Regarde-moi de là où tu es et tu verras ! Ca va te plaire petite sœur ! Et c’est grâce à toi !
A nouveau, l’ainée prit sa sœur contre elle et la serra fort. Elle sentit les larmes couler le long de ses joues mais cette fois, ça n’était pas de la tristesse. Pour la première fois, l’ainée sentait son cœur s’être allégé d’un poids. Elle venait enfin de trouver à nouveau un but à sa vie… Accompagner sa grand-mère et offrir le plus beau présent possible à ses enfants.
-Merci Anna… C’est grâce à toi ! Je t’aime petite sœur !
Elsa ne laissa pas le temps à sa cadette de répondre et déjà elle s’éloignait. Anna sentait qu’elle devenait de plus en plus informe. L’esprit inconscient d’Elsa se refermait, indiquant qu’elle était sur le point de se réveiller. Mais l’espace d’une seconde, la jeune femme fut tiraillée. Elle avait rempli sa mission, mais celle-ci lui laissait un gout amer.
-Elsa… Attends ! Je ne t’ai pas tout dit. Hurla Anna qui ne tenait plus.
-Quoi ?
-Le voyage… Il… Il sera vraiment très long Elsa…
-Oui… Tu me l’as dit, merci de te soucier de ça… Mais tu l’aurais fait pour mamie toi aussi… Ou pour moi ! Et ça me fera quelque chose à raconter à la fin… Grace à toi j’ai retrouvé un but… Un sens dans cette vie ! Merci Anna… Sans toi… Sans ta visite… Je crois que j’aurai fini par avoir envie de… Pardon tu vas m’en vouloir, j’ai honte de l’avoir pensé pendant une seconde… Envie de… Vous retrouver plus vite que prévu ! … C’est idiot n’est-ce pas ?!
-Sans… Sans doute Elsa…
-Au revoir petite sœur !
-Elsa !! Attends j’ai encore une chose à te dire !!! Lança la cadette les larmes aux yeux.
-Oui ? Quoi Anna…
- Je… Te souhaite bon voyage Elsa ! Termina-t-elle d’une voix triste.
-Merci petite sœur !
La reine des neiges conclut ses paroles par un baiser qu’elle envoya à l’attention de la cadette qui le reçut avec douleur avant de disparaître du monde de l’inconscient.
Brusquement, Elsa ouvrit les yeux. Elle fixait le plafond orné de la chambre royale. Tel un automate, elle s’empressa de se lever et, derrière son paravent se délesta de sa tenue de nuit puis, en tenue d’Eve, d’un geste élégant, se vêtit d’une robe de marche, fruit de son pouvoir. Ses bottes étincelaient dans la nuit alors que tombait au-dessus, une majestueuse robe de glace, légère et ornée de flocons et symboles des esprits de la nature présents sur le haut de la tunique et la cape de voyage aussi légère que les flocons des premières neiges. Ainsi prête au départ, la jeune femme s’approcha du berceau et fut alerté par les trois princes qui, surpris du silence rompu se mirent à pleurer doucement.
-Allons… Soyez sages tous les trois… Maman part en voyage… Votre tatie Anna l’a appelé. Il paraît que cela sera un peu long, mais pendant mon absence, je serai toujours là, près de vous… Glissa-t-elle en les caressant tous les trois et berçant tendrement l’imposant lit d’enfant.
Les petits princes donnèrent l’impression de se calmer mais ne surent retrouver le sommeil. Elsa resta patiente, pour la première fois probablement depuis leur naissance.
-Allez, maman est là et… Justement, votre mamie quand votre tante et moi avions du chagrin nous chantait une chanson…
La reine des neiges continua de bercer le lit et accompagna le mouvement de la berceuse d’Ahtohallan. Sa voix cristalline et douce sut apaiser les enfants qui, comme Elsa et Anna à leur époque, s’endormirent à la fin du quatrième couplet.
-Voilà… Dormez mes enfants… Et ne vous en faîtes pas ! Je sais qui sera parfait pour veiller sur vous !
Doucement, la jeune femme s’éloigna d’un pas et tourna dans un geste élégant ses mains, concentrant ses pensées sur sa cadette, et le lien tout particulier qui les unissait, puis, porta son geste vers les fagots de bois, le charbon et la carotte desséchée, derniers vestiges d’Olaf. Dans un merveilleux tourbillon de neige, les reliques s’envolèrent, le légume retrouva ses couleurs et chaque élément s’accorda avec la structure de neige que la maîtresse de l’hiver commençait à recréer. Elsa releva sa main, et l’instant d’après, Olaf retrouvait la vie.
-Elsa !...
-Chut !!! Pas de bruit Olaf ! Oui pour toi c’est difficile ! Fit-elle en plaquant sa main sur sa bouche enneigée.
-Mais pourquoi ?... Et que s’est-il passé…
-Chut… Je te raconterai… Mais pour l’heure, Olaf, tu veux bien m’aider ?
-Oui pourquoi ?
-Regarde ! … Je te présente, Karl, Viktor et Ryder…
-Oh ?... Mais c’est qui ?
-Ce sont… Mes enfants… Sourit Elsa.
-Des petits frères !
-Oui… Exactement Olaf ! Des petits frères ! … Et comme je dois partir… Qui mieux que leur grand frère pour veiller sur eux pendant mon absence ?
-Tu t’en vas ?
-Oui… Je… Je ne sais pas encore où mais… Je dois y aller… Et j’ai besoin de toi ici, pour veiller sur eux ! Tu veux bien faire ça pour moi ?
-Oui pourquoi ?
Sa créatrice ne répondit que par un sourire et s’installa à son cabinet de travail puis, de sa plus belle plume rédigea quelques lignes avant de les mettre sous pli.
-Tiens Olaf… Demain quand il viendra ici… Tu donneras ça à Hans…
-Qu’est-ce que c’est ?
-Un ordre royal… C’est lui qui aura la charge du royaume en mon absence…
-Hans ? Mais pourquoi ?!
-Parce que Olaf… Parce que Hans… Parce que je l’aime !
Elsa avait prononcé ces paroles dans un murmure, c’était la première fois qu’elle l’avouait et à nouveau, une larme coula le long de sa joue. Curieusement, le bonhomme de neige de retour à la vie se trouva silencieux et se contenta d’offrir ce qu’il savait faire de mieux, un gros câlin.
-Je sais pas combien de temps tu vas partir mais tu vas me manquer… Je serai toujours avec toi
-Et moi aussi Olaf ! Toujours !
-Je te promets Elsa de veiller sur mes petits frères !... Pour toujours s’il le faut ! Fit Olaf avec un salut militaire.
-Tu le feras Olaf… Car désormais… C’est à eux de toute manière que tu es lié. Déclara Elsa avec un sourire triste.
La jeune femme ne souhaitait pas éterniser ses adieux. Elle jeta un regard à l’imposante horloge. Le jour allait se lever d’ici une heure. A cet instant, elle comprit l’attitude de sa grand-mère huit mois plus tôt… Elle non plus ne souhaitait pas faire d’adieux. Sa lettre pour Hans serait suffisante. Il était temps pour elle de partir et, après un dernier baiser à ses trois princes endormis, elle referma sans bruit la porte derrière elle, laissant les enfants avec Olaf et, à pas de loup, quitta son château en direction du pays Northuldra, convaincue par son rêve et la parole de sa cadette.
SUITE DANS LE PROCHAIN POST !
Chapitre 33 : Si j’osais…
Nous étions en train de rentrer bredouilles vers la hutte quand Mamie vint à notre rencontre.
-Tu en fais une tête ma petite Piceaerd ? Quelque chose ne va pas ? Demanda-t-elle devant ma mine déconfite.
-Ce n’est rien Mémé, Maman a parlé avec Fausse Maman et Mamie Iduna pour quand elle sera partie, expliqua Helga.
Je respirai un grand coup m’en voulant soudain d’être beaucoup moins courageuse que ma propre fille de deux ans. Ma Grand-mère se rapprocha d’elle puis après lui avoir caressé le visage elle reprit :
-Bien c’est une bonne chose que tu aies déjà pensé à aborder le sujet. Il faut que tu viennes avec moi à présent, nous devons nous rendre dans la Galerie des Souvenirs pour avoir une petite discussion avec ta Grand-mère Vivante comme je te l’ai dit tout à l’heure.
-Oh ? C’est maintenant ? Insistai-je confuse.
-C’est maintenant ma petite Piceaerd, répéta-t-elle…Par contre je préférerais qu’Helga soit à la hutte.
-Avec Papa ? Questionna-t-elle.
-Oui ma chérie.
Elle me fit un bisou et descendit avant de prendre la main de Kristoff.
-A tout à l’heure Maman.
Je lui envoyais un baiser avant de les regarder s’éloigner.
-Allez Anna ! Ta Grand-mère nous attend ! Reprit-elle.
Elle me ramena contre elle et nous rebroussâmes chemin jusqu’à la Galerie des Souvenirs. A ma grande surprise, Maman cinquième esprit y était aussi.
-Ah-Ah-Ah-Ah! Chantait-elle contre la paroi de glace.
-As-tu bientôt fini Iduna ? Demanda Mamie avec un sourire, l’as-tu persuadé ?
-J’y suis presque ! Une bonne professeure ne distraie pas son élève ! Plaisanta-t-elle en lui tirant la langue.
Mamie la regarda avec un air faussement fâché puis elle lui laissa la place. Ma mère ferma immédiatement les yeux et nous vîmes son esprit se connecter à celui de…Courant d’Air.
-Qu’est-ce qu’elle fait Mamie ? Questionnai-je intriguée.
-Elle essaye de faire comprendre quelque chose à mon autre moi...
Nous attendîmes quelques instants et vîmes le souvenir de Maman en train de nous chanter la berceuse d’Ahtohallan le fameux jour où Papa nous avait raconté l’histoire de la Forêt Enchantée. Le visage de ma Grand-mère vivante s’éclaira d’un coup et elle déclara :
-Je prends ça pour un oui ! … Iduna ! Je vais avoir besoin de toi mon Ange de l’Air ! Peux-tu l’amener dans l’Helveg ?... J’ai besoin de lui parler !
La connexion s’arrêta quelques instants le temps que nous voyons Mamie Vivante s’allonger sur le sol lisse d’Ahtohallan. Puis mon autre Mère ferma les yeux et sa robe de cinquième esprit s’illumina encore plus fort alors qu’elle tendit ses bras pour accueillir…Mon aïeule.
-Oh Mamie…Je…Je suis moi-même ! Clamai-je étonnée alors que ma Mère écarquilla à nouveau les yeux.
Je sus immédiatement que ce n’était plus elle. Elle s’approcha de moi et vint me serrer avec force dans ses bras.
-Bonjour à toi chère petite Piceaerd qui m’a laissé bien des fois ton enveloppe charnelle ! Je suis ravie d’enfin te rencontrer ! S’écria-t-elle.
Je me mis tout de suite à rougir en repensant à mon grand-père qui m’avait embrassé avec ferveur.
-Merci pour ma date de mort ma Chère Moi ! Ajouta-t-elle à l’adresse de Mamie Morte avec un clin d’œil, je ne vais pas mettre longtemps avant de retrouver mon Ely…Enfin notre Elysia.
-Je t’en prie, rit mon aïeule, là de toute façon il n’est pas avec moi, je l’ai cantonné à la distribution du ragoût de rennes avec Olaf…Et puis il ne t’aurait certainement pas embrassé cette fois… Pas dans cette peau-là !
Le visage de Maman rosit légèrement mais c’était bel et bien le sentiment de l’autre Mamie Anna.
-Je t’ai fait mandé ma Chère Moi ! Je viens de finir de raconter notre histoire à toute la famille…Anna est donc au courant qu’il reste une dernière vie ! Clama-t-elle toute fière.
-Prodigieux donc ! De toute façon j’avais moi aussi envie de te voir !
-Eh bien commençons par le détail le plus important… As-tu toujours la dernière fiole de conservée ? Demanda-t-elle d’une voix malicieuse.
-Affirmatif ! S’écria la vivante, elle est toujours sur moi et j’ai ramené les ingrédients pour faire les mixtures à Ahtohallan en prévision.
-Parfait, renchérit la mienne, dans ce cas, il faut que je t’apprenne ce que j’ai découvert ! Vois-tu j’ai regardé cette fameuse vie où j’étais mariée à Amarok car je voulais connaître la descente en enfers d’Elys…
-…Epargne-moi les détails s’il te plaît je n’ai pas envie de me rappeler de ça ! La coupa-t-elle, viens-en aux faits.
-J’ai voulu voir ce qui se passait après notre mort…Et figure-toi que dès l’instant où nous mourrons, cette vie devient obsolète ! Elle s’efface et fait comme si elle n’avait jamais existé ! Tu comprends où je veux en venir ?!
-Moi pour l’instant non ! Déclarai-je alors qu’elles se concertaient du regard.
-Chut Anna…Attends ! Tu vas bientôt être intégrée dans nos projets mais deux minutes ! Intervint Mamie Morte.
-Utiliser cette dernière vie ne nous intéresse pas si elle s’efface à notre mort ! Insista mon autre aïeule.
-Exactement...Et c’est là où Iduna est très forte ! Te rappelles-tu du dernier couplet de la berceuse ?! Reprit la mienne.
L’enveloppe de Maman ferma à nouveau les yeux mais bientôt la voix de Mamie Vivante s’éleva et chanta :
-Au fond des flots déchaînées…La rivière pleure les erreurs du passé…Plonge-s’y si tu veux croire…Que ça n’sera jamais trop tard…Dans les eaux sombres du désespoir…L’espoir de vie surgit des eaux noires…Mais si tu veux le trouver…Accepte ce que tu dois laisser…
Alors que les paroles tourbillonnaient dans mon esprit, je comprenais amèrement de qui j’allais devoir me détacher. Les larmes coulèrent alors d’elles-mêmes sur mon visage. Mamie Morte vint aussitôt me réconforter en me les séchant.
-Ce n’est rien ma petite Piceaerd…C’est un mal pour un bien…Tu ne vas pas être la seule dans ce cas-là.
Je reniflai bruyamment alors que Mamie Vivante s’écria :
-C’est pour ça que je voulais te voir…L’ingrédient c’est bien Elsa n’est-ce pas ?
Ma grand-mère plus jeune acquiesça avec tristesse. Par mimétisme les deux se mordirent la lèvre en même temps. Après un long silence pesant, Mamie Morte reprit :
-Tout à fait ma Chère Moi…Malheureusement…Il va falloir lui faire comprendre.
-Tu sais Mamie…Je ne suis pas certaine que ce soit une bonne idée d’utiliser cette dernière vie finalement ! Dis-je très vite, après tout je suis enfin heureuse avec Kristoff et j’ai ma fille…Elsa a ses triplés…
-Tu as raison ma petite Piceaerd…Mais Elsa est bien seule malgré tout…Son père est condamné en exil avec moi qui vais bientôt mourir et elle a perdu sa mère et toi tout en ayant beaucoup de remords, dit-elle d’une voix lourde.
-…Tout en sachant que Grand Pabby court toujours ! Renchérit Mamie Morte.
-Oh…Donc Andréas n’était pas le seul coupable ? Soupira Mamie Vivante, j’avais bien entendu tes soupçons dans mes rêves dernièrement.
Mes deux grands-mères étaient pâles. Elles vinrent me soutenir l’épaule et je sus qu’elles auraient préféré une autre situation que pousser leur petite fille à un voyage sans retour. Un long silence persista encore avant que Mamie Morte ne reprenne d’une voix monotone :
-Et puis pense à la vie que nous avons laissé Anna… Je te rappelle que tout le monde est mort, il n’y a plus de personne chez les Northuldra et Arendelle est aux mains de Weselton et du roi Karl.
Je baissais la tête honteuse. Je savais qu’elles avaient raison.
-Tu n’as pas à t’en faire ma petite Piceaerd…Tu es courageuse…Ta sœur et toi l’êtes ! Reprit-elle, imagine une vie où tu pourras librement conquérir Kristoff, et avoir une descendance avec lui…Une vie où il vous faudra neutraliser Andréas et Grand Pabby…Enfin une vie où tu devras faire tes propres choix…Même les plus difficiles.
Je déglutis en écoutant attentivement son énumération.
-Oui ma Chère Moi tu as raison…C’est à cet espoir qu’il faut se raccrocher sinon nous ne pourrons plus jamais nous regarder sans être tourmentées ! Clama bientôt Mamie Vivante, d’ailleurs…laissons un peu de côté Elsa…Est-ce que nous avons tous les ingrédients ?
-Presque… la fiole de la dernière vie…Les mixtures, énuméra Mamie Morte.
Ma vieille aïeule hocha à chaque fois la tête. Puis elles se lancèrent ensuite un regard résolu, se tournèrent toutes les deux vers moi et me prirent chacune la main tout en récitant une sorte de serment :
-Jeune Anna Piceaerd acceptes-tu de rétablir la paix à Arendelle, la paix dans ton cœur, de servir et protéger ton royaume ainsi que celui des Northuldra ? Es-tu prête à endosser ton rôle de chamane et à accomplir ta mission qui sera primordiale pour votre survie et votre fin heureuse à toi et tous ceux que tu aimes ?
Je respirai un grand coup et les observai toutes les deux, enfin consciente de la tâche qui m’attendait. Oui Anna…On te fait enfin confiance…Ne gâche pas ta chance…On t’en laisse une justement ! Me persuadai-je au bord des larmes.
Après quelques instants de tourments, je finis par répondre :
-J’y consens…Même si je vais perdre tous mes souvenirs…Mon ancienne relation avec Hans…Et même toute votre histoire !
Mamie Morte m’observa avec des yeux tendres alors que mon autre aïeule me caressa la joue par le biais de la main de Maman Cinquième esprit. Un long sourire malicieux s’étira alors sur le visage lisse de ma grand-mère la plus proche et elle reprit :
-Qui t’as dit que tu perdras tout ? Est-ce que nous avons dit ça à un seul moment ? Tu es la chamane…C’est toi qui devras rétablir l’ordre…Par conséquent il vaut mieux que tu te rappelles de tout ! Je ne te dis pas que ce sera facile tous les jours mais je te rassure tout de suite sur ce point comme pour la première vie que tu avais vu de ton vivant, tu te souviendras celle-là et de la mienne ma petite Piceaerd !
L’angoisse qui me nouait l’estomac disparut instantanément et je souris malgré tout déclarant avec ferveur :
-Mais alors ça risque d’aller vite si tout le monde garde la mémoire !
Les traits de mon aïeule morte redevinrent immédiatement sérieux et elle répliqua :
-Nous n’avons pas dit que ça sera le cas de tout le monde… Je t’en dirais plus tout à l’heure.
J’hochai la tête même si ma curiosité face à ce plan me donnait envie d’en connaître davantage maintenant. Mes deux grands-mères se regardèrent à nouveau et la mienne murmura :
-Bien…Il va falloir venir au point Elsa…Et la convaincre de nous rejoindre.
-Ne m’en parle pas…Rien que d’y penser j’en ai des hauts le cœur ! Reprit Mamie Vivante.
-Et moi donc ! M’écriai-je en colère.
Je les fusillai du regard. Comment pouvaient-elles acceptées cela ? Je me radoucis en voyant à nouveau leur mine triste.
-L’avantage avec Elsa c’est que comme elle se sent bien seule et qu’elle a tout perdu, elle pourra plus facilement m’accompagner pour mon dernier voyage, chuchota mon aïeule Vivante au bord des larmes.
-Assez Mamie ! Ne le dis pas ! C’est trop horrible ! Clamai-je en frissonnant, non je ne peux pas cautionner ça ! Il me faudra plus de persuasion !
Mamie Morte répliqua alors le plus lentement possible :
-Nous te comprenons entièrement et nous ne te forcerons pas ma petite Piceaerd ! Mais parfois nous devons faire des choix qui nous surpassent, des choix désagréables pour le bien de toute une nation. En tant que princesse tu ne le sais que trop bien.
Mon autre aïeule enchaîna toujours d’une voix plus calme :
-Nous savons que c’est très désagréable…Nous t’en demandons beaucoup après tout ! Nous comprenons que tu ne veuilles pas avoir tout ce poids sur tes épaules ! Si tu ne veux vraiment pas ce n’est pas grave, j’aurais au moins eu la chance de te rencontrer et je passerai ton bonjour à ta sœur…ça lui fera au moins une bonne nouvelle durant sa triste journée…et même vie !
Mes deux grands-mères s’étreignirent. Puis les paupières de Maman se fermèrent immédiatement alors que je sentis la culpabilité m’envahir…Laisser ou ne pas laisser passer ma chance ? Si j’arrivais à trouver le bonheur, Elsa le pourrait également avec Ryder ou Hans ?! Un nouveau départ pour tout le monde…Et elle n’aurait plus de chagrin…Allez Anna…Un mal pour un bien…Je serrai les dents de plus belle alors que l’esprit de mon Aïeule Vivante commençait déjà à quitter le corps de ma Mère Cinquième Esprit.
-Attends Mamie ! Criai-je enfin stoppant le processus, attends…Je…J’ai réfléchi…Je veux bien…Faire ce que vous voulez à Elsa…
Elles se concertèrent tout de suite avec un grand sourire triste.
-Tu ne t’en rends pas compte ma petite Piceaerd…Mais tu as pris la plus sage des décisions, dirent-elles douloureusement en chœurs.
-…Dans la mesure où je ne la tue pas, moi ! Les prévins-je.
-Nous ne te demanderions jamais cela ma petite Piceaerd ! Il n’est pas question de la tuer quelle horreur… Mais qu’elle nous rejoigne ! S’écrièrent-elles.
Puis la mienne se racla la gorge et ajouta :
-J’ai peut-être une idée de comment convaincre Elsa de partir à Ahtohallan et d’abandonner les triplés…Anna…Comment as-tu su qu’il y avait une autre vie dans le passé ?
-Euh…Par le rêve, répondis-je.
Mon visage s’éclaira aussitôt et je renchéris :
-Et tu voudrais que je fasse de même c’est ça ?! Que j’aille perturber Elsa comme ça ?
-Je pense effectivement que ça peut être un bon processus…Enfin…Si ma moi Vivante est d’accord bien entendu ? Répliqua l’aïeule en se tournant vers Maman Cinquième esprit.
-C’est la moins pénible des idées ! Sachant que si y a bien une seule personne que notre grande Piceaerd écoutera, c’est Anna…Mais pas toi.
-Pas moi ? Répétai-je.
Mon Aïeule Vivante murmura encore :
-Néanmoins nous allons avoir besoin de toi quand même ! Tu es la seule à pouvoir ouvrir l’Hellheim !
-Il y a Maman pour cela ! Soutins-je en pointant l’âme de Mamie Vivante.
Mamie Morte secoua alors la tête et rétorqua :
-Ta mère en tant que cinquième esprit peut voyager dans tous les mondes des morts…Néanmoins elle ne peut pas les ouvrir…Ce n’est pas pareil ! Nuance !
-Par conséquent ça va être à toi de convaincre ton homologue…Commença la vivante.
-…Pendant que je me charge de rassembler tout le monde pour procéder aux explications ! Termina ma grand-mère morte.
-Surtout Elysia, plaisanta ma grand-mère Vivante.
Elles rirent toutes les deux puis vinrent m’enlacer. Nous pleurâmes ensemble pendant plusieurs minutes sur le sort de ma sœur. Puis elles se reprirent et se serrèrent fortement la main avant que Maman Cinquième Esprit ne retrouve toute sa raison.
-Bon alors est-ce que c’est réglé ? Demanda-t-elle sans aucune once de fatigue contrairement à moi chaque fois je me réveillai après que ma grand-mère se fut emparée de mon corps.
-Tout à fait mon Ange de l’Air ! Répondit mon aïeule, je te confie Anna pour la suite des préparatifs ! Moi, faut que je retourne auprès des autres !
Elle ne laissa pas le temps à Maman de réagir et se déroba nous laissant seules. Je réexpliquai donc rapidement la situation et nous nous rendîmes devant l’entrée de la galerie des souvenirs.
-A tout de suite ! Me lança ma Mère avant de s’évaporer.
Je ne mis pas longtemps à la retrouver baignant d’une lumière étincelante. Mon homologue me regarda avec surprise alors que je déclarai sur un ton nerveux :
-Finalement je reviens plus tôt que prévu !
-Je suis prête ! Tout à fait prête même à garder Helga ! S’écria-t-elle en se chauffant les mains.
Je fis un signe de tête un peu exaspérée avant de lui rétorquer :
-Je suis venue pour tout autre chose ! Comme je te l’ai dit un peu plus tôt tout à l’heure, nos deux Mamie se sont concertées… Et toi comme moi avons notre rôle à jouer dans cette histoire !
Je lui expliquai alors l’intrusion dans le rêve de notre sœur…La façon dont elle allait devoir la persuader et la pousser à nous rejoindre dans l’Helveg. Au fur et à mesure qu’elle entendit l’histoire, elle devint de plus en plus pâle.
-Et tu voudrais que je fasse du mal à Elsa ?! Paniqua-t-elle, non Anna…Toi comme moi savons que nous ne pouvons pas faire ça ! Même par rêve ! Tu ne te rappelles pas l’état dans lequel nous étions quand nous l’avions cru morte !? Oui techniquement tu ne t’en souviens pas puisque tu ne l’as pas vécu ! Se répéta-t-elle à elle-même…Mais enfin…Je…Je refuse de repasser par-là pour elle…C’est ma sœur ! Elle ne me ferait jamais de mal…Eh bien l’inverse est pareil ! Je suis désolée ! Je ne marche pas dans vos combines ! D’autant que si j’ai bien compris je n’ai rien à y gagner moi !
J’eus du mal à ne pas intervenir mais je voulais la laisser s’exprimer pleinement avant de revenir à la charge :
-Je conçois tout à fait que tu sois fâchée…Pour être honnête j’ai réagi exactement comme toi quand les Mamies me l’ont annoncée. Puis après j’ai réfléchi. Je sais très bien que ce ne sera pas une partie de plaisir de faire ça…Je ne le sais que trop. Néanmoins si tu agis ainsi, tu auras Elsa auprès de toi pour toujours ! Donc quelque part, si, tu y gagnes ! Et je vais même te dire, tu y gagnes doublement puisque ce ne sera plus le Kristoff d’où je viens qui se trouvera dans l’Hellheim mais bien celui dont tu étais tombée amoureuse.
Elle se mordit la lèvre jusqu’au sang pour bien montrer son dilemme alors que j’espérai ne pas me tromper sur mes dires…Après tout cette dernière partie du marché n’avait pas été certifiée par mes deux aïeules.
-Toi et moi savons que nous sommes maladroites ! Renchérit-elle pour contourner le problème, qu’est-ce que je vais bien pouvoir lui dire… « Bonjour Elsa ! Oh fait ! Il faudrait que tu te rendes à Ahtohallan et abandonner tes trois fils pour pouvoir revenir me rejoindre dans l’Hellheim car ça arrangerait nos homologues d’une autre vie ! »… Tu parles d’un tableau ! Maugréa-t-elle.
Je faillis rire de la voir si décontenancée, expression que Maman Cinquième esprit n’arriva pas à garder pour elle. Anna la regarda bientôt médusée et s’exclama :
-Je ne vois absolument pas ce qu’il y a de drôle ! On parle de ta fille préférée tout de même !
-Je sais ma chérie…C’est juste qu’il faut que je me réhabitue à ton côté brut de décoffrage…Se défendit-elle.
-Merci Maman pour le soutien, soupira-t-elle.
Elle demeura étrangement silencieuse alors que notre Mère reprit :
-Tu sais…Avec ta sœur il faut jouer sur la subtilité. Je suis comme vous, je trouve ça désagréable d’agir ainsi…Mais si y a bien une chose qu’il ne va pas falloir lui dire c’est la vérité…Je sais que ça va être compliqué Anna mais tu vas la convaincre autrement…Et tu trouveras aisément ! Comme dirait ta grand-mère : Tu es une Piceaerd !
Elle la fusilla du regard et fit une moue dubitative. Nous la laissâmes réfléchir encore quelques minutes et elle finit par chuchoter d’une voix ennuyée :
-Bon…J’y consens…J’espère qu’Elsa ne m’en voudra pas…Je préférerais aller dans le Niflheim si c’était le cas !
-Oh non…Tu le regretterais ! Précisa à nouveau Maman.
Mais mon autre moi ne l’écouta pas plus et elle se pencha vers moi me demandant d’une voix résolue :
-Faut-il que j’y aille maintenant ?
Ma mère glissa alors ses doigts dans les siens et conclut :
-Je pense que oui. Tes grands-mères ne l’ont pas précisé. Mais le temps n’existe plus ici alors que là-bas elles sont pressées…Surtout quand on sait que ta Mamie Anna va mourir dans pas longtemps.
-Tu as raison, renchéris-je.
Elle se tourna une dernière fois vers moi et me regarda avec un air déterminé avant de conclure :
-C’est parti ! Elsa prête ou pas…J’arrive !
****
Comme chaque soir depuis des mois, Elsa n’avait pas souri et erré à ses taches de souveraine telle une âme en peine. Peu à peu au fil des semaines, les visiteurs avaient déserté le royaume. Les Arendelliens, habitués depuis des années à voir la famille royale déambuler dans les rues et à l’écoute de leurs problèmes savaient eux aussi que ce temps était révolu désormais et n’osaient plus non plus, franchir les portes du château. La reine se contentait du minimum et ne s’autorisait plus aucune apparition. Voir un sourire sur un visage était pour elle une cruelle torture tant elle savait que la joie de vivre s’était éteint en elle. Apprendre la disparition de sa sœur, voir sa mère se sacrifier sous ses yeux et puis, peu après la naissance de ses enfants, la disparition sans un mot de sa grand-mère. Elsa l’avait faite chercher dans tout le royaume sans succès. Yohan, ainsi que son père eux aussi avaient quitté Arendelle pour retrouver le pays Northuldra. La jeune femme attendait avec impatience leur retour, tous les jours, Yohan se faisait un devoir d’informer sa reine sur la vie dans la forêt enchantée et, hélas, comme à chaque fois, le peuple du soleil demeurait sans nouvelle de leur chamane.
Sans un mot ni même un regard pour les triplés qui avaient déjà grandi et faisaient désormais leurs nuits, la reine des neiges s’assit tristement sur son lit, chandelle à la main, à relire la dernière missive Northuldra.
« Chère Elsa,
Depuis toutes ces semaines je continue de veiller et protéger la forêt du mieux que je le peux et espère être digne de la charge que tu as posé sur mes épaules. Ton père épouse chaque jour davantage les rites et coutumes Northuldra. En l’absence d’Anna, et pour respecter la justice d’Arendelle, c’est notre guérisseuse qui se charge de veiller sur lui. Curieusement, il s’est pris de passion pour les plantes médicinales et les anti-poisons va savoir pourquoi ! Laïka en est très fière, il fait d’énormes progrès, elle pense même qu’il pourrait rapidement être un assistant de qualité pour elle. Ton frère a bien grandi également et passe ses journées à explorer la forêt en compagnie d’Emma, quand ils ne sont pas à veiller sur notre petite princesse Sophia ! c’est difficile de les séparer tu sais, même pour dormir ! Inlassablement elle et lui nous demandent de trouver ta grand-mère pour qu’elle leur allume leurs coupoles, mais hélas, la concernant, je sais que ce que tu vas lire te causera encore une fois de la peine.
Comme chaque jour, les meilleurs pisteurs ont sillonné le pays Northuldra. Ces derniers temps, ils se sont concentrés près des Cavernes Perdues, dans l’espoir que ta grand-mère ne se soit retranchée dans ce lieu si particulier pour elle. Hélas, pour l’heure nous n’avons toujours aucune trace. Cependant ne t’en fais pas, tu le sais sans doute mieux que moi, jamais elle ne serait partie définitivement sans un dernier au revoir, je suis donc certain qu’elle vit toujours et doit nous surveiller avec son sourire habituel de femme qui sait tout.
Comme toi, tous ici avons l’intime conviction qu’elle s’est retranchée à Ahtohallan mais, tu le sais, il nous est impossible de nous y rendre, nous ne pouvons donc rien faire d’autre qu’attendre.
Je sais que tu espérais, peut-être davantage encore dans cette missive une autre nouvelle sur elle. Je n’ose imaginer à quel point son absence pour la commémoration de la disparition d’Iduna te pèsera. Comme tu le souhaites, nous ne nous déplacerons pas en ce funeste jour mais sache-le, toute la communauté s’associe à ta peine.
J’espère rapidement te donner des nouvelles rassurantes de ta grand-mère.
Yohan »
Une larme perla le long de la joue de la souveraine et humidifia le papier. Presque huit mois ! Huit longs mois depuis ce curieux matin où se réveillant avant le départ de Yohan, Elsa avait eu la désagréable surprise de voir sa grand-mère déjà partie et depuis, aucune nouvelle, aucune trace de la matriarche… Une éternité ! Et en même temps, ils étaient passés si vite ! Elsa avait parfois l’impression d’avoir donné la vie à ses petits princes quelques jours auparavant ! Ils avaient tant grandi déjà mais, jamais depuis tout ce temps, Elsa ne s’était sentie épanouie en leur présence, jamais elle ne s’était véritablement sentie maman, jamais en vérité, elle n’avait retrouvé le goût de la vie. Les blessures et la culpabilité demeuraient toujours les plus forts.
Fatiguée par cette vie de peine, elle préféra se coucher et tenter de s’évader dans le pays des rêves. Même si, elle avait perdu l’espoir d’y trouver de la sérénité. Chaque nuit était jalonnée de cauchemars et certainement celle-ci, alors qu’il venait de s’écouler un an depuis la disparition d’Iduna allait être plus pénible encore. Mais qu’importe, désormais pour elle, les cauchemars paraissaient plus doux que la réalité. Doucement, elle ferma les yeux et se mit à énumérer les noms de ceux qu’elle avait perdu, luttant pour ne pas oublier leur visage, leur voix.
Systématiquement elle commençait par sa mère. Elle voulait se convaincre que désormais cinquième esprit, Iduna restait en permanence à ses côtés, même si depuis des mois, elle n’avait plus ressenti l’aura de la Nature. Arrivait ensuite Ryder, le père de ses enfants et, en plus du sommeil, elle se sentait gagnée par la culpabilité. Elle qui demeurait incapable d’apporter l’amour que méritait pourtant le fruit du sien avec l’éleveur de rennes. Peu à peu, le visage de Kristoff également apparut, lui, le dernier défenseur d’Arendelle et enfin, le dernier… Elsa prononça alors le nom dans un souffle avant de basculer dans le pays des songes :
« Anna… »
-Bonjour toi ! Tu pensais à moi grande sœur pas vrai ?!
Elsa sursauta… Elle n’était plus dans son lit. Elle observa les alentours, le paysage semblait tourner, incapable de se figer puis elle sentit son cœur s’arrêter en fixant devant elle. La jeune rousse la dévisageait avec un immense sourire, son visage rayonnait alors qu’elle lui sautait dans les bras.
-Elsa !
-A… Anna ?!
-Oui… C’est bien moi ! Oh Elsa tu m’as tellement manqué !
-Mais… où … Où suis-je ?
-Où ?... Oh c’est à toi de nous le dire ! Où tu veux après tout c’est ton rêve !
-Mon ?...
Elsa réfléchit un instant à la remarque de sa cadette qu’elle ne désirait toujours pas lâcher et machinalement pensa aux cuisines du château où enfants, elles avaient l’habitude d’élaborer des stratagèmes pour chaparder les biscuits et autres gourmandises. Aussitôt, le décor enfin se figea et les deux jeunes femmes faisaient face à un somptueux gâteau au chocolat qui trônait sur la table de la cuisine d’Arendelle !
-Bon choix Elsa ! Je meurs de faim et cette odeur ! … Se délecta la rousse.
-Attends ?... Je rêve c’est ça ?!
-Oui… Puisque je te le dis !
-Je rêve !... Pour la première fois ça n’est pas un cauchemar mais…
-Quoi ? Demanda la cadette alors qu’elle sentait Elsa se raidir et se laisser envahir par la tristesse.
-Mais… Tu… Tu n’es pas réelle et demain… Me réveiller dans un monde sans toi… Sans vous tous…
-Hey là ! Elsa je serai toujours là pour toi ! …Et puis nous sommes dans ta tête c’est vrai… Mais cela ne m’empêche pas d’être bel et bien réelle !
-Quoi ?
-Ça serait long à t’expliquer… Disons pour faire simple que maman… Me permet un laisser passer depuis l’au-delà pour venir de hanter… BOUH !! Alors ?! Je suis crédible en fantôme ?! Railla la plus jeune.
-Tes plaisanteries elles aussi me manquent !...
-Je prends ça pour un oui ! Toi aussi Elsa ! Toi aussi ! … Si tu savais comme je suis heureuse que finalement maman et mamie m’aient persuadées de venir te rendre visite…
-Attends quoi ?! … Mamie ?! Ca veut dire qu’elle… Qu’elle…
-Non !! Non rassure-toi Elsa ! Pas cette mamie que tu connais ! … Une autre ! D’une autre vie ! Qui a connu une autre Elsa et une autre Anna … Tiens d’ailleurs elles te passent le bonjour car elles en revanche sont mortes c’est amusant non ?! … Enfin je veux dire, non je ne me moque pas de toi parce que tu n’es pas morte alors que nous si mais… c’est sympa la mort tu sais…Euh enfin, qu’est-ce que je dis-moi ?!
-Les autres vies ?... Je crois que mamie m’en a parlé quand je la veillais depuis Ahtohallan…
-Voilà c’est ça ! Super je n’ai pas besoin de t’expliquer ! Et ça m’arrange !...
-Mais alors… Si je te vois ?! … Ça veut dire que… J’ai fait un voyage astral comme mamie ? Je suis dans l’Helveg c’est ça ?! … Et les autres ils sont là aussi ?! Même Ryder ?! Et maman ?!
-Oulah ! Elsa calme-toi ! Je te rappelle que la plus folle de nous deux c’est moi ! Non… Tu ne fais pas un voyage astral…Tu en es incapable tu n’es pas chamane… Après quand tu seras morte, tu pourras probablement le faire… Enfin je ne te critique pas ! Balbutia la jeune rousse qui craignait d’avoir fait une nouvelle gaffe.
-Alors… Si tu es là… C’est seulement grâce à toi… Mais pourquoi n’es-tu pas venue plus tôt ?!
-ça… Tu sais ça n’est pas si facile… Je te l’ai dit, maman m’a bien aidé pour le coup…
-Tu… Tu veux dire que tu ne reviendras pas me revoir ?! … Je savais que je ne pouvais faire un rêve… C’est même pire que mes cauchemars…Lança Elsa dont les yeux s’humidifièrent.
-Non… Non Elsa je te l’ai dit… Je serais toujours là pour toi ! Et d’ailleurs… C’est même pour ça que je suis venue ce soir !... Elsa écoute-moi ! Tu dois partir pour le pays Northuldra ! Et retrouver mamie, elle t’y attend !
-Non elle…
-Oh Elsa laisse-moi finir s’il te plait ! Si ! Elle sera là-bas quand tu arriveras, crois-moi ! Elle t’attend ! Elle va très prochainement nous rejoindre tu sais… Mais elle a… Une dernière mission… A faire avec toi !
-Avec moi ?
-Oui Elsa !... Et grâce à toi… Nous pourrons être de nouveau ensemble !
-Quoi ?... Que veux-tu dire ?
-Elsa… Tu dois accompagner mamie… Pour… Fit Anna mal à l’aise.
Un long silence s’installa et la souveraine dévisageait sa cadette. Anna semblait hésiter et se mordillait la lèvre, pourtant, elle dégageait une sagesse qu’Elsa lui enviait. A cet instant, c’était elle qui donnait l’impression d’être la petite sœur admirative.
-Pour ?...
-Pour… Un dernier voyage Elsa… Souffla sa sœur.
-Un… Elle va mourir ?
-Euh… Mais tu le sais déjà ça non ?
-Oui je le sais… Je dois l’aider à venir vous rejoindre ?
-Eh bien ?... Oui Elsa ! Exactement ! C’est ça que tu dois faire ! … Et de son côté… Mamie t’expliquera ce qu’elle attend de toi pour… Que tu l’accompagnes au mieux !
-Et ça nous permettra de nous voir toutes les deux ? Demanda Elsa avec espoir.
-De… Euh oui bien sûr ! Autant que tu le souhaiteras ! Et même… Voir tout le reste de la famille ! Affirma la rousse avec espoir.
-C’est d’accord !
-D’accord ?... D’accord ?! Tu… Tu… Tu acceptes Elsa ? Demanda Anna surprise.
-Bien sûr ! Ça n’est pas ce que tu veux toi ? Tu ne veux pas que nous puissions être ensemble ?!
-Je… Si évidemment Elsa que je le veux ! Tu es la personne qui compte le plus au monde pour moi !
-Vraiment ?... Ca n’est pas Kristoff ? Taquina Elsa.
-Toi…Et Kristoff !... A égalité ! Corrigea Anna amusée.
-Alors c’est entendu ! Quand dois-je partir ?
-Le plus tôt possible !... Pourquoi pas demain dès l’aube ?
-Dem… Mais demain c’est le jour où maman…
-Oui c’est vrai mais… Tu sais en aidant mamie à…à aller au bout de son projet eh bien… Tu pourras être avec maman… Aussi souvent qu’avec moi… La voir… N’est-ce pas mieux que pleurer devant… un monument. Se risqua Anna mal à l’aise.
-Cela ne peut attendre ?
-Non Elsa ! Il faut le faire… Le plus rapidement possible ! Insista Anna.
-Très bien… Si tu le dis petite sœur je te fais confiance ! Comme j’aurai toujours dû le faire ! Sans mon attitude, tu ne serais pas…
-Allons ! Allons Elsa ne te mets pas dans cet état ! Insista la cadette en la prenant dans ses bras.
-Tu as raison ! De ce que j’ai pu apprendre, c’est que tu agis toujours pour moi… Si tu me dis qu’il ne faut pas perdre de temps ! Je te crois ! Bien… Alors… Est-ce que… je dois te dire au revoir pour me réveiller et faire prévenir tout de suite les intendants et me préparer pour ce voyage avec les princes… Ils seront heureux de vous voir aussi j’en suis certaine…
-Euh… Elsa… Fit Anna de plus en plus mal à l’aise.
-Oui ?
-Tu… Tu devrais eut être… Les laisser ici… Tu comprends, ce projet de mamie… Il se peut qu’il soit… Un peu long…
-Oh ?... Je devrais donc partir seule ?... Très bien ! Je laisserai quelques consignes au conseil pour gérer les affaires courantes et déplacer mes obligations… Cela me fera du bien de toute manière, si tu savais comme tout m’ennuie… Moi qui te jalousais quand tu avais pris ma place… Si tu savais comme je m’en veux petite sœur !
-Je le sais… Mais Elsa… Comment dire…
La jeune rousse continuait de se mordre toujours plus fort la lèvre. Si Elsa avait un doute elle pouvait être certaine que sa sœur n’était plus sur le même plan qu’elle car aucun être humain n’aurait supporté une telle morsure, de surcroit sans saigner. La reine des neiges resta quelques instants interdite face à cette gêne grandissante de sa cadette.
-Anna ? Tout va bien ? Tu as quelque chose à me dire ?!
-Je… Non rien du tout Elsa ! Rien du tout… Mais… Enfin… Ce projet je t’ai dit… ça pourrait être… Comment dire…
-Anna ?! … Qu’est-ce que tu me caches petite sœur ?!
-Rien… Rien du tout… C’est juste que… Ca risque d’être… Plus long que quelques jours… A ce stade il vaudrait mieux… Nommer un régent pour le temps de… ton absence… Confessa la jeune rousse qui, si elle avait été vivante aurait sans doute sué à grosses gouttes.
-Tu veux dire que je devrais être séparée des petits princes pendant un long moment ?
-Euh…
La cadette sentait son malaise gonfler au fur et à mesure et s’entortillait les doigts incapable de regarder son ainée dans les yeux jusqu’à ce que, surprise, elle sente Elsa la prendre dans ses bras.
-Oh petite sœur ! Tu cherches à me protéger car tu ne veux pas que je me sépare trop longtemps de mes fils… Je te reconnais bien là… Le cœur sur la main ! Mais ne t’en fais pas… Même si cela doit être pour un temps long, je sais que tu ne m’aurais pas proposé cela si ça n’était pas important…. Je te fais une confiance totale, en revanche toi tu m’en voudras sans doute mais comme régent… Je nommerai… Hans ! Non ne te fâche pas Anna ! Il n’est plus le même ! C’est un homme bien tu sais !
-Je…
-Non Anna pitié ne m’en dissuade pas ! Je t’assure il sera un choix parfait… Oserais-je même te dire qu’en ce moment… Il est peut-être la seule personne…vivante ! Qui compte pour moi ?
-Je… C’est certainement un très bon choix Elsa… Il… Il saura sans doute éduquer les princes parfaitement ! Tu sais, d’où je suis, on veille tous sur toi, on sait ce qu’il se passe ! Si tu savais dans une autre vie, j’ai même eu une fille avec lui alors, rien ne m’étonne !
-Attends quoi ? Qu’est-ce que tu as dit ? … Les éduquer ? Mais Anna… Ce ne sont encore que des bébés voyons ! La question d’une éducation royale ne va pas se poser tout de suite…
-Oui…Enfin… Tu sais comme disait maman, l’éducation royale se fait dès le berceau ! …Enfin c’est ce qu’elle me disait pour essayer de me dissuader de venir taper à ta porte…ce qui soyons honnête ne m’empêchait pas du tout… Mais maman avait sans doute raison non ?! Répondit la petite rousse à toute vitesse.
-Oh Anna… Tu auras fait une super maman… Meilleure que moi à n’en pas douter… Ce que tu dis est juste ! Mais oui, Hans sera parfait pour leur éducation ! Je le ferai prévenir dès demain avant de me mettre en route… Mais ? Qu’est-ce que tu as Anna ? Tu as l’air… Toute drôle ?
-Moi ?... Oh non ! Non Je suis tout à fait normal ! Même comme dit ton précieux Hans… Tout à fait ordinaire… Enfin non je ne le suis pas… C’est juste que je suis morte et toi vivante, donc le concept de normalité n’est peut-être plus le même pour nous deux… Enfin, nous aurons l’occasion prochainement d’en parler une fois que tout sera fait.
-Anna ?!
-Oui grande sœur ?! Demanda-t-elle précipitamment.
-Dis-moi ?... Est-ce que tu sais ce que c’est ?... Le projet de mamie ?
-Moi ?... Euh… Non… Non pas précisément…
-Pas précisément ? Mais tu en as une idée ? Tu sais pourquoi elle n’a plus donné de nouvelles ?! Explique-moi !
-Euh… Tu ne préfères pas plutôt… Que l’on aille faire un bonhomme de neige ?! J’attends ce moment depuis que je suis morte !
Anna venait de prononcer les mots magiques… Un sourire s’afficha pour la première fois sur le visage de la reine des neiges et fit apparaître un flocon qui s’écrasa sur le nez retroussé de sa cadette qui rit aux éclats avant d’éternuer de surprise. Le flocon fut alors instantanément repoussé et, au contact du souffle sans vie de la jeune rousse se matérialisa un bonhomme de neige. A peine eût-il posé ses pieds gelés sur le sol que les deux sœurs d’Arendelle se figèrent :
-Olaf ?! Lancèrent-elles en chœur
-Je… Je suis vivant ? Enfin je crois ?! Et… Oh ! Anna !!! Elsa !!! Enfin je vous ai retrouvées !
-Olaf ?! Mais… Mais comment est-ce possible ?! Questionna interloquée la reine des neiges.
-Nous sommes dans ton rêve Elsa…
-Je sais Anna mais… J’ai essayé de le ramener depuis un an… Mais c’était impossible… Et même en rêve mais là… J’ai… Non ! Non…En fait c’est… C’est toi Anna ! C’est grâce à toi !!
-Que dis-tu ?
-Peu importe ! … Je dois te laisser petite sœur ! Tu m’as dit qu’on se reverrai bientôt ! Je t’expliquerai ! Enfin tu sauras si tu me regardes ! Je dois me réveiller ! Je sais quoi faire !
-Tu ?... Comment ça tu sais ? Elsa ! Tu vas ?... Tu vas partir ou pas ?
-Oui Anna, je m’en vais de suite ! Mais j’ai une chose à faire avant ! Plus qu’Hans comme régent ! Je crois que je sais à qui confier le soin de surveiller mes princes !
-Qui ?
-Regarde-moi de là où tu es et tu verras ! Ca va te plaire petite sœur ! Et c’est grâce à toi !
A nouveau, l’ainée prit sa sœur contre elle et la serra fort. Elle sentit les larmes couler le long de ses joues mais cette fois, ça n’était pas de la tristesse. Pour la première fois, l’ainée sentait son cœur s’être allégé d’un poids. Elle venait enfin de trouver à nouveau un but à sa vie… Accompagner sa grand-mère et offrir le plus beau présent possible à ses enfants.
-Merci Anna… C’est grâce à toi ! Je t’aime petite sœur !
Elsa ne laissa pas le temps à sa cadette de répondre et déjà elle s’éloignait. Anna sentait qu’elle devenait de plus en plus informe. L’esprit inconscient d’Elsa se refermait, indiquant qu’elle était sur le point de se réveiller. Mais l’espace d’une seconde, la jeune femme fut tiraillée. Elle avait rempli sa mission, mais celle-ci lui laissait un gout amer.
-Elsa… Attends ! Je ne t’ai pas tout dit. Hurla Anna qui ne tenait plus.
-Quoi ?
-Le voyage… Il… Il sera vraiment très long Elsa…
-Oui… Tu me l’as dit, merci de te soucier de ça… Mais tu l’aurais fait pour mamie toi aussi… Ou pour moi ! Et ça me fera quelque chose à raconter à la fin… Grace à toi j’ai retrouvé un but… Un sens dans cette vie ! Merci Anna… Sans toi… Sans ta visite… Je crois que j’aurai fini par avoir envie de… Pardon tu vas m’en vouloir, j’ai honte de l’avoir pensé pendant une seconde… Envie de… Vous retrouver plus vite que prévu ! … C’est idiot n’est-ce pas ?!
-Sans… Sans doute Elsa…
-Au revoir petite sœur !
-Elsa !! Attends j’ai encore une chose à te dire !!! Lança la cadette les larmes aux yeux.
-Oui ? Quoi Anna…
- Je… Te souhaite bon voyage Elsa ! Termina-t-elle d’une voix triste.
-Merci petite sœur !
La reine des neiges conclut ses paroles par un baiser qu’elle envoya à l’attention de la cadette qui le reçut avec douleur avant de disparaître du monde de l’inconscient.
Brusquement, Elsa ouvrit les yeux. Elle fixait le plafond orné de la chambre royale. Tel un automate, elle s’empressa de se lever et, derrière son paravent se délesta de sa tenue de nuit puis, en tenue d’Eve, d’un geste élégant, se vêtit d’une robe de marche, fruit de son pouvoir. Ses bottes étincelaient dans la nuit alors que tombait au-dessus, une majestueuse robe de glace, légère et ornée de flocons et symboles des esprits de la nature présents sur le haut de la tunique et la cape de voyage aussi légère que les flocons des premières neiges. Ainsi prête au départ, la jeune femme s’approcha du berceau et fut alerté par les trois princes qui, surpris du silence rompu se mirent à pleurer doucement.
-Allons… Soyez sages tous les trois… Maman part en voyage… Votre tatie Anna l’a appelé. Il paraît que cela sera un peu long, mais pendant mon absence, je serai toujours là, près de vous… Glissa-t-elle en les caressant tous les trois et berçant tendrement l’imposant lit d’enfant.
Les petits princes donnèrent l’impression de se calmer mais ne surent retrouver le sommeil. Elsa resta patiente, pour la première fois probablement depuis leur naissance.
-Allez, maman est là et… Justement, votre mamie quand votre tante et moi avions du chagrin nous chantait une chanson…
La reine des neiges continua de bercer le lit et accompagna le mouvement de la berceuse d’Ahtohallan. Sa voix cristalline et douce sut apaiser les enfants qui, comme Elsa et Anna à leur époque, s’endormirent à la fin du quatrième couplet.
-Voilà… Dormez mes enfants… Et ne vous en faîtes pas ! Je sais qui sera parfait pour veiller sur vous !
Doucement, la jeune femme s’éloigna d’un pas et tourna dans un geste élégant ses mains, concentrant ses pensées sur sa cadette, et le lien tout particulier qui les unissait, puis, porta son geste vers les fagots de bois, le charbon et la carotte desséchée, derniers vestiges d’Olaf. Dans un merveilleux tourbillon de neige, les reliques s’envolèrent, le légume retrouva ses couleurs et chaque élément s’accorda avec la structure de neige que la maîtresse de l’hiver commençait à recréer. Elsa releva sa main, et l’instant d’après, Olaf retrouvait la vie.
-Elsa !...
-Chut !!! Pas de bruit Olaf ! Oui pour toi c’est difficile ! Fit-elle en plaquant sa main sur sa bouche enneigée.
-Mais pourquoi ?... Et que s’est-il passé…
-Chut… Je te raconterai… Mais pour l’heure, Olaf, tu veux bien m’aider ?
-Oui pourquoi ?
-Regarde ! … Je te présente, Karl, Viktor et Ryder…
-Oh ?... Mais c’est qui ?
-Ce sont… Mes enfants… Sourit Elsa.
-Des petits frères !
-Oui… Exactement Olaf ! Des petits frères ! … Et comme je dois partir… Qui mieux que leur grand frère pour veiller sur eux pendant mon absence ?
-Tu t’en vas ?
-Oui… Je… Je ne sais pas encore où mais… Je dois y aller… Et j’ai besoin de toi ici, pour veiller sur eux ! Tu veux bien faire ça pour moi ?
-Oui pourquoi ?
Sa créatrice ne répondit que par un sourire et s’installa à son cabinet de travail puis, de sa plus belle plume rédigea quelques lignes avant de les mettre sous pli.
-Tiens Olaf… Demain quand il viendra ici… Tu donneras ça à Hans…
-Qu’est-ce que c’est ?
-Un ordre royal… C’est lui qui aura la charge du royaume en mon absence…
-Hans ? Mais pourquoi ?!
-Parce que Olaf… Parce que Hans… Parce que je l’aime !
Elsa avait prononcé ces paroles dans un murmure, c’était la première fois qu’elle l’avouait et à nouveau, une larme coula le long de sa joue. Curieusement, le bonhomme de neige de retour à la vie se trouva silencieux et se contenta d’offrir ce qu’il savait faire de mieux, un gros câlin.
-Je sais pas combien de temps tu vas partir mais tu vas me manquer… Je serai toujours avec toi
-Et moi aussi Olaf ! Toujours !
-Je te promets Elsa de veiller sur mes petits frères !... Pour toujours s’il le faut ! Fit Olaf avec un salut militaire.
-Tu le feras Olaf… Car désormais… C’est à eux de toute manière que tu es lié. Déclara Elsa avec un sourire triste.
La jeune femme ne souhaitait pas éterniser ses adieux. Elle jeta un regard à l’imposante horloge. Le jour allait se lever d’ici une heure. A cet instant, elle comprit l’attitude de sa grand-mère huit mois plus tôt… Elle non plus ne souhaitait pas faire d’adieux. Sa lettre pour Hans serait suffisante. Il était temps pour elle de partir et, après un dernier baiser à ses trois princes endormis, elle referma sans bruit la porte derrière elle, laissant les enfants avec Olaf et, à pas de loup, quitta son château en direction du pays Northuldra, convaincue par son rêve et la parole de sa cadette.
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SUITE DANS LE PROCHAIN POST !
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Re: [Ansa's Stories] Retour vers le passé 3 : Les souvenirs d'une Grand-Mère : Attention contenus mature !
Sam 24 Avr 2021, 21:00
J’avais refermé les portes de l’Hellheim tout en sachant que je ne mettrai pas longtemps à y revenir avec le reste de la famille. Mes pensées se bousculaient sur le chemin du retour et j’eus un goût amer malgré l’atmosphère chaleureuse qui circulait dans la hutte.
-Maman est revenue ! Clama Helga en me sautant dans les bras.
-Oui ma chérie… Hum…Aurais-tu mangé du ragoût de rennes ? Demandai-je.
-Oui Mémé Anna a donné à Helga…Mais comment tu sais ?
Je ne répondis rien mais ris plutôt en lui essuyant le menton avec mon bas de robe. Puis je la pris contre moi et l’embrassai avant de l’interroger à nouveau :
-Alors est-ce que tu pourrais raconter à Maman ce qui a été dit en mon absence ?
Elle ne répondit pas tout de suite et s’agita pour que je la fasse redescendre avant de m’emmener jusqu’à ma part de nourriture. Puis elle dit enfin d’une toute petite voix :
-Tout le monde a mangé, puis Mémé Anna a parlé à Pépé Runeard, Pépé Elysia, Olaf et Kristoff…Ils vont tous aller dans l’Hellheilm et Helga aussi. Mais pas Maman, Papa ni Mamie et tatie Elsa non plus.
Je l’écoutai en essayant de ne pas montrer mes émotions mais je compris vite à l’énumération que c’était uniquement ceux de notre ancienne vie qui resteraient pour l’aventure. Les autres ne seraient bientôt plus que des souvenirs. Un soulagement pour mon homologue arriva à ma poitrine. Elle serait au moins avec son vrai amour et sa sœur en paix.
-Mange ma petite Piceaerd ! M’ordonna Mamie, nous n’attendons plus que toi. As-tu réussi ce que je t’avais demandé ?
-Oui…Anna est partie embêter Elsa vivante, répondis-je.
Je me forçai ensuite à prendre des bouchées du ragoût bien qu’ayant plutôt envie de tout recracher.
-Parfait ! Sourit mon aïeule, mon Moi Vivante doit se charger des mixtures. Elle ne devrait pas en avoir pour trop longtemps, de mon côté c’est prêt aussi.
-Es-tu sûre que ça va marcher ma Anna d’amour ? Demanda Papy Elysia d’une voix solennelle.
Elle n’eut pas le temps de répondre que tonton Olaf surenchérit :
-Bah évidemment Papa ! Je te rappelle que Maman c’est Dieu ! Elle est trop forte !
Mon grand-père maternel lui ébouriffa les cheveux avec tendresse alors que mon aïeule reprit :
-Allez ! Trêve de plaisanterie…Ma petite Piceaerd, est-ce que tu as fini ton assiette ?
Je déglutis violemment mais n’eus pas le courage de répondre oralement. Je repoussai l’ustensile et me levai en même temps que tous les autres. Helga me donna la main ainsi que celle d’Hans. J’observai Kristoff, bienveillant qui restait en retrait auprès de Sven. Elsa était pensive tout comme Papa et Maman. Mes deux grands-pères se chamaillaient arbitrés par Mamie qui s’occupait également d’Olaf. Je jetais un dernier coup d’œil à la hutte, consciente que nous n’y mettrions plus les pieds et nous nous dirigeâmes vers l’Hellheilm.
Quand je rouvris le passage, Anna était en pleurs dans les bras de Maman Cinquième Esprit.
-A en juger par ton état, je suppose que tu as accompli ta mission ma petite Piceaerd ? Demanda bientôt mon aïeule.
Elle se contenta d’hocher la tête tout en suffoquant. Instinctivement, Kristoff lui lança un petit sourire de réconfort.
-C’est très bien petite Anna…Encore une fois, ça en valait la peine, je t’assure ! Bien…A présent…C’est l’heure des échanges ! Reprit alors Mamie d’une voix grave.
-Pouvons-nous tout de même nous dire adieux ? Soulevai-je un peu blême.
Elle m’embrassa le front et répondit du tac au tac :
-Bien sûr !
Il fallut quelques instants à Kristoff pour agripper mes lèvres et me donner un violent baiser devant tout le monde. A mon grand étonnement, je ne pus en être pleinement satisfaite car je compatissais pour mon homologue qui avait dû mentir à Elsa. La bouche du montagnard se détacha enfin de la mienne. Il me caressa la joue et je lui pris la main pour sentir sa fermeté. Puis je me tournai vers Mamie qui s’était rapprochée de mes deux grands-pères et leur recommanda :
-Je compte sur vous pour ne pas vous entretuer le temps que je vous rejoigne ! Mon petit bonhomme de neige, tu les surveilles bien, d’accord ?
-Mais…Tu ne nous accompagnes pas Lady Anna ? S’offusqua Papy Runeard.
-Pas tout de suite mon ami, il faut d’abord régler l’apogée de cette histoire, expliqua-t-elle.
-N’ayez pas peur Papa d’Agnarr le moche, prenez ma main, ça va bien se passer ! S’exclama tonton Olaf.
D’un geste enfantin, il l’entraina vers l’entrée du passage et ils montèrent tous les deux dans l’Hellheim sans aucun problème.
-C’est prodigieux ! S’écria le souverain d’Arendelle, tu avais raison jeune homme, ajouta-t-il en ébouriffant les cheveux de mon oncle avec fierté, oh ?! Mais qui aperçois-je au loin… Pieter Piceaerd…
En effet, mon grand-oncle les rejoignit et vint nous saluer. Tonton Olaf désintéressé de la situation demanda alors à Papy Elysia :
-Papa tu montes ?
Toujours collé à Mamie, il répondit simplement :
-Pas tout de suite mon petit bonhomme de neige ! Mais promis Maman et moi allons te rejoindre !
-…Mais Elysia…Commença-t-elle gênée.
Il lui prit alors les mains et répliqua :
-…Quoi ?! Je t’ai attendu pendant ce qui m’a paru une éternité dans l’Helveg en m’étant juré que je ne franchirai pas ce seuil sans toi…Alors je suis désolé mais je ne partirai dans l’Hellheim qu’en ta compagnie.
Mamie bafouilla devenant de plus en plus rouge :
-…Euh…Je ne sais pas si je suis vraiment d’acc…
Il ne lui laissa pas le choix et la rapprocha d’elle avant de la pencher en avant et lui couper la parole par un tendre baiser.
-Est-ce que y a des lits dans l’Hellheim tonton Pieter ? Souleva immédiatement tonton Olaf, Parce que Papa et Maman ils vont en avoir besoin pour faire de l’érotisme !
Mon grand-oncle ainsi que ma mère cinquième esprit et mon homologue faillirent s’étrangler en entendant les propos.
-Bravo pour l’éducation petite sœur ! Persifla bientôt son frère.
-Oui ! Je vais presque être jalouse parce que lui au moins il avait le droit à autre chose que les leçons de chamanisme ! lança Maman Cinquième Esprit !
Mamie se mit à rire et rétorqua :
-Va plutôt chercher Kristoff au lieu de dire des bêtises mon Ange de l’Air !
-Je m’en charge.
Nous attendîmes quelques secondes alors que je me tenais toujours auprès du montagnard et de ma fille. Le visage d’Elsa s’éclaira soudain lorsqu’elle vit son mari apparaître. Elle laissa Hans un peu plus en retrait et s’approcha.
-Il paraît que vous m’avez fait demandé ?! Grogna-t-il, dépêchez-vous ! Je dois retourner m’occuper des enfants !
Mamie s’avança donc auprès de ma sœur et lui déclara :
-Ce n’est plus à toi de le faire mon grand Bjorgman…
-Que voulez-vous dire ?! Qui va les surveiller dans ce cas ?! Insista-t-il.
-Je m’en chargerai avec Mémé et Mamie Iduna ainsi que Pépé Olaf ! S’écria fièrement la Anna plus âgée.
Il la regarda avec un peu de méfiance puis se tourna à nouveau vers Mamie.
-Et pourquoi n’est-ce plus moi ? Demanda-t-il encore.
-Parce que…Vois-tu…Tu vas pouvoir retrouver ta femme, répondit mon aïeule.
Le regard de Kristoff s’impatienta de joie le temps qu’il réalise ce qu’on venait de lui dire. Il se tourna alors vers ma sœur et s’écria :
-Oh ? Ma Elsa ? Tu vas enfin monter ?
Elle lui répondit du tac au tac tandis que le sang lui monta aux joues :
-Non si nous ne nous occupons pas de nos enfants c’est toi qui vas descendre !
-C’est à peine compliqué vos jeux des chaises musicales ! Renchérit Maman Cinquième Esprit.
-Chut mon Ange de l’Air ! Pas besoin d’en rajouter ! S’écria aussitôt Papy Elysia.
Avec prudence, Mamie fit aussitôt reculer mon montagnard pour que son homologue puisse descendre en toute tranquillité. Puis ce fut au tour de celui des secrets d’Ahtohallan de monter. Après m’avoir une dernière fois embrassé, il rejoignit enfin sa Anna et ils purent s’éteindre pleinement tout comme Kristoff et Elsa de ma vie, le faisaient au même moment devant le passage de l’Hellheim.
Je les observai tous avec un petit sourire sachant qui allait être la prochaine à partir…Les petits yeux vert de ma fille me transpercèrent du regard avant qu’elle ne me chuchote :
-Helga veut descendre dit aurevoir à Papa.
-Bien sûr ma chérie.
A contrecœur je la déposai au sol. Elle se rua aussitôt sur Hans et lui fis un énorme câlin. Je voyais à son expression que lui aussi avait bien du mal à cacher ses larmes.
-Tu vas me manquer ma princesse, dit-il en l’embrassant.
Elle attrapa alors son visage et dit d’une voix autoritaire qu’elle voulait la plus convaincante :
-Ah non ! Papa pas triste comme Maman ! Papa et Maman sont grands ! Papa et Maman doivent montrer l’exemple !
Son zozotement était touchant et non crédible. Néanmoins, ses paroles finirent par m’atteindre en plein cœur. Je serrai fermement mes poings et refoulai mes larmes du mieux que je pus. Helga donna un dernier câlin à mon ancien mari puis elle fit un bisou à Elsa, Maman, Papa, Papy et Mamie avant de revenir vers moi. Elle me força à me baisser pour être à ma hauteur et reprit :
-Maman Anna comme Papa ! Maman Anna forte aussi !
-Maman Anna va faire de son mieux ma chérie, plaidai-je d’une voix voilée par les sanglots.
Elle me chuchota alors à l’oreille :
-Si tu veux…Si ça te fait moins de peine…Dans l’Hellheim Helga va te dire à tout à l’heure et pas au revoir.
Je lui embrassai les cheveux et ne pus qu’être fière de son ingéniosité...A deux ans à peine. Je finis par répondre :
-C’est une très bonne idée.
Je lui ouvris mes bras et nous restâmes ainsi enlacées pendant je ne sais combien de temps. Je sentais son menton se fondre dans mon cou et je lui pressai un peu plus le dos le caressant vigoureusement au passage. Je fus bientôt mouillée par ses larmes. Elle avait beau se montrer forte…Maintenant, elle comme moi savions…Rien ne serait plus jamais comme avant. Personne ne nous pressa mais je savais que tous attendaient que nous nous détachions l’une de l’autre.
-Allez ma chérie…Il est temps, finis-je par lui murmurer.
J’essuyai ses yeux rougis et l’écartai enfin de ma poitrine. Elle se tourna une dernière fois vers Hans et moi et conclut :
-Helga aime Papa, Helga aime Maman ! Helga n’oubliera personne ! A tout à l’heure !
-A tout à l’heure, soufflai-je dans un murmure.
Je sentis le soutien de mon ancien mari contre mon épaule alors que Maman Cinquième Esprit réceptionna notre petite. Mon cœur se desserra légèrement quand l’autre Anna la prit instinctivement dans ses bras et l’embrassa.
Mamie voyant qu’il n’y avait plus aucune raison pour que nous restions là finit par déclarer :
-Bien, pour les échanges nous sommes bons, à présent mon Ange de l’Air, j’ai besoin que tu fasses venir Ryder…Et toi aussi au passage !
Maman rechigna mais s’exécuta une fois encore. Quelques secondes plus tard, le jumeau Nattura était parmi nous avec elle. Je jetai brièvement un dernier regard à mes proches avant de refermer l’Hellheim.
-Pourquoi suis-je là Madame Piceaerd ? Demanda aussitôt Ryder intrigué.
-Mon petit Nattura ! J’ai une bonne et une mauvaise nouvelle pour toi ! Répondit-elle.
Sans attendre, elle nous ramena dans la Galerie des Souvenirs et lui montra les triplés. Il rougit et fut ému.
-Ça c’est la bonne nouvelle ! Vos trois fils sont en bonne santé ! Clama-t-elle.
-Et la mauvaise ? Se risqua-t-il à demander.
-Elsa ne les verra jamais grandir.
-Quoi ?! Elsa va mourir ? Demanda-t-il.
Mamie se contenta d’hocher la tête de manière soucieuse.
-Tu l’auras auprès de toi pour toujours Ryder…Et elle sera bien plus heureuse qu’actuellement crois-moi, insista mon aïeule devant la mine sceptique de son amant.
Pour confirmer ses dires, elle remonta en arrière dans le souvenir et nous vîmes tous une Elsa terne et vide de tous sentiments heureux.
-En admettant que ça soit vrai…A quoi est-ce que je sers ? Ne vaudrait-il pas mieux l’attendre directement dans l’Hellheim ?
Mamie secoua cette fois la tête et répliqua :
-Tu aurais pu, mais il va probablement falloir la convaincre que son bonheur est ici…Et qui de mieux que toi pour ça ?
-Bah…Peut-être la reine Anna ? Souleva-t-il.
-Certes…Mais elle a déjà eu son rôle, maintenant c’est à toi de jouer.
Ryder finit par acquiescer alors qu’on pouvait lire sur son visage à la fois de la contrariété et de la joie à l’idée qu’il puisse bientôt retrouver celle qu’il aime. Mamie nous fit alors approcher de l’extrémité du dôme et demanda à Maman Cinquième esprit d’à nouveau se concentrer pour réceptionner… Ma grand-mère Vivante.
Comme tout à l’heure, elle arriva quelques minutes après.
-Ma Chère Moi est-ce que tu as eu le temps de préparer la dernière mixture ? Demanda aussitôt la mienne alors que le regard de mon aïeule vivante dévia vers Papy Elysia avec envie.
-Non…Je suis désolé ma Anna d’amour…Tu es dans le corps de notre fille…Pas de baisers cette fois, souleva aussitôt grand-père gêné.
Mamie Vivante soupira mais lui lança un hochement de tête de compassion avant de répondre à ma grand-mère morte :
-Oui pour la mixture ! Elle est juste de l’autre côté de la paroi ! Iduna va pouvoir venir la chercher !
-Parfait, sourit Mamie Morte. Et concernant Elsa ?
-Elle ne devrait plus tarder à arriver, répliqua-t-elle avec un clin d’œil, faut juste que je la retrouve en pays Northuldra…Si Anna a bien rempli sa mission !
-Je n’en doute absolument pas ! Bien on a la mixture, on a bientôt ma grande Piceaerd, il ne manque plus que le dernier élément !
-Qui est ? Demanda Mamie Vivante étonnée.
-Tu ne le croiras jamais ma Chère Moi…Des coupoles ! Répondit-elle amusée.
-Mais de qui ma Anna ? S’écria Papy Elysia.
-Pas de vous c’est sûr Mouton Hihi ! Grinça Papa.
-Merci Moustache Junior je m’en serai douté ! Reprit-il.
-Oh ne commencez pas tous les deux ! Les gronda Mamie Morte, vous ne saurez jamais puisque de toute façon c’est un mixte de nous tous !
-C’est brillant ma Chère Moi ! Les Piceaerd sont brillantes ! Rétorqua la Vivante.
Mon aïeule maternelle se contenta d’hocher la tête avant de conclure :
-Bon maintenant que vous n’avez plus besoin de moi… Je vais chercher Elsa… Je crois que j’ai compris comment s’écoule le temps entre nos deux mondes… Cela me laisse donc une semaine là-bas pour venir vous retrouver.
Mamie Morte la laissa donc repartir pour un petit temps dans sa temporalité et envoya Maman Cinquième Esprit prendre les mixtures. Elle revint quelques secondes plus tard avec les pâtes nauséabondes. Je réprimai un haut le cœur alors que mon aïeule nous lança à nouveau :
-Suivez-moi !
Nous repartîmes à travers la Galerie des Souvenirs et ma grand-mère nous invita à nous agglutiner devant les vies des secrets d’Ahtohallan et la nôtre. Il y avait de la place entre les deux pour former un nouveau cercle. Nous reculâmes de nous-mêmes pour la laisser faire son travail. Elle découpa une mèche de cheveux à mes parents ainsi qu’à Elsa, Kristoff, Hans et moi et les mêla à la première mixture qu’elle patouilla. Puis elle se tourna vers moi et déclara :
-Ma petite Piceaerd, nous sommes à l’apogée de tes leçons de chamanisme…Tu as beaucoup plus d’aura que moi, c’est donc toi qui vas t’en charger.
Je m’avançai timidement alors qu’elle ajouta :
-Trempe d’abord ton doigt dans la mixture des poudres vénéneuses et fais un cercle que tu dois couper en deux, tout en visualisant le feu pour le figer.
Je m’exécutai un peu tremblante en essayant de ne pas faire attention à tous les autres qui m’observaient toujours. Quelques minutes plus tard, la tâche était faite.
-Très bien, continuons la deuxième étape, plaque ta main droite dans la mixture de la vie terrestre et imprime-là ensuite à droite du cercle toujours en transmettant la chaleur pour que la trace y reste !
-Bien Mamie !
Je respirai un grand coup et continuai à veiller à faire les choses bien. J’essayai de ne pas vomir au contact de la mixture molle qui me mit mal à l’aise et l’enfonçai du mieux que je pus contre la paroi de glace. Mon empreinte apparut quelques secondes plus tard, brûlée comme convenue.
-Quelle rapidité ma petite Piceaerd ! Et c’est un sans faute en plus ! Allez ! Reste concentrée, nous n’avons pas encore fini. Fais la même chose que ce que tu viens de faire mais cette fois avec la main gauche et dans la mixture des esprits !
Aussitôt dit, aussitôt fait. Les gestes s’enchainèrent d’eux-mêmes. Le contour et les empreintes s’illuminèrent alors que ces dernières se fusionnèrent également indiquant que j’avais réussi. Mamie m’enlaça et répliqua :
-La base a été faite ! Fais prendre le feu des coupoles sur le cercle pour que cette vie devienne réelle ! Renchérit-elle.
D’un geste calme, elle me tendit alors le récipient que j’approchai timidement des contours du cercle. La flamme orangée se changea immédiatement en rose comme celle que pouvait procurer Bruni. Elle crépita tout autour du rond le matérialisant en fer forgé.
-Et maintenant ? C’est bon Mamie ? Demandai-je intriguée.
-Presque ! Sourit-elle, il ne manque plus que notre belle Elsa et la berceuse !
Si la reine des neiges avait appris une chose au cours des derniers mois c’était bien l’humilité et prenait ce voyage ordonné par sa cadette comme une forme d’expiation pour sa trop grande soif de pouvoir et de prestige. Tout au long du trajet, elle s’était interdit toute forme de magie, et, telle une simple voyageuse avait parcouru les vastes vallées qui menaient vers les contreforts de la chaîne des montagnes du Nord, puis, dans le plus grand silence arpenté la plaine des trolls où elle ne croisa pas le moindre être de pierre. Elle ne pouvait s’empêcher de songer à Grand Pabby, parti vers Weselton en compagnie de la duchesse. Elle avait dû accoucher depuis le temps et devait-elle profiter des sages et précieux conseils du troll… Comme la reine des neiges l’enviait à cet instant sans pour autant perdre son objectif et poursuivi sa route à bonne cadence. Au bout de quatre journées entières de marche, la jeune femme aperçut enfin les quatre monolithes des esprits, qui marquaient l’entrée en pays Northuldra. La reine des neiges se stoppa et s’agenouilla devant celui de l’air, s’autorisant quelques minutes de recueillement pour sa mère disparue pour qui, elle n’avait pas pu assister aux commémorations.
-Elsa ?! C’est toi !!! Par tous les esprits c’est incroyable elle avait raison !!
-Quoi ? Fit la jeune femme en sortant de sa méditation.
-Oh Elsa ! Je suis si content de te revoir ! Et tu peux être certain que ton frère aussi, ainsi que ton père…Enfin, si tu souhaites lui parler…
-Yohan ?! C’est… C’est toi ? Tu… Bégaya-t-elle
-As changé ? Oui assez ! Les cheveux, la moustache… même la flasque ! Depuis que je suis ici, j’ai tout laissé derrière, vestige d’une vie passée ! Ma place est ici désormais, et c’est uniquement à toi que je le dois ! Mais viens ! Je t’accompagne ! Ils seront heureux de te revoir, et … Il faut que je te présente ma petite Sophia !!
-C’est…
-Notre fille avec Camille en effet ! Je suis désolé, nous ne sommes pas revenus depuis si longtemps en Arendelle mais tu comprends, Camille n’était pas en état et puis… Sophia est encore si petite ! D’ailleurs et toi ? Ces héritiers où sont-ils ?! Avec ton escorte je suppose ? Tu es venue en éclaireur ?
-Non… Je suis venue seule…
-Seule ? Vraiment ?!
-Comme je te le dis…
-Mais c’est… C’est comment a-t-elle bien fait pour le savoir ?
-Qui ?
-Oh oui pardon… Car c’est sans doute ça qui va le plus t’intéresser !... Ta grand-mère est revenue !
-Mamie ?... Elle ? … Vraiment ?... Où ? Je veux la voir ! Insista Elsa en pressant le pas.
-Elsa attends… Avant ! Il… Il faut que tu saches… Fit le chef Northuldra d’une voix sombre.
-Quoi ?
-Elle… Nous l’avons retrouvée…. A demi consciente sur les plage grises il y a quelques jours… Laïka est à ses côtés nuit et jour !... Ton père aussi d’ailleurs ! Comme je te l’ai dit, c’est devenu un guérisseur tout à fait acceptable ! Mais ta grand-mère… Elsa, elle est faible et… Laïka pense que malheureusement… Elle… C’est son crépuscule Elsa ! Je suis désolé…
-Je sais… C’est pour ça que je suis venue ! Répliqua Elsa déterminée.
-Tu ?... Eh bien je ne pensais pas que tu aurais encaissé la nouvelle ainsi mais… Mais comment ça, tu le sais ?
-Disons que… Ahtohallan m’a prévenu…
Elsa avait préféré rester très énigmatique. Après tout, sa cadette l’avait été avec elle et durant tout ce voyage, à plusieurs reprises, elle s’était interrogée sur la pertinence de cette entreprise. C’était à peine croyable et elle ne souhaitait pas à avoir à l’expliquer de peur d’être prise pour une folle. Yohan de son côté se contenta de cette réponse et, après un accueil chaleureux digne des Northuldra mais dont Elsa n’avait que faire à part y répondre poliment, elle se dirigea accompagnée par Laïka, son père ainsi que Kaspian vers la hutte de la matriarche. Avec respect, elle pénétra dans l’humble logis et repéra la doyenne, alitée, faible sur son lit de fortune. Malgré la maladie, Anna savait garder encore dans son regard une prestance intimidante mais désormais, elle ne pouvait plus masquer à qui que ce soit son funeste destin qui approchait à grands pas.
-Mamie !
-Ah ma grande Picéaerd ! Juste à l’heure ! Fit la matriarche d’une voix faible.
-Mamie ! Anna ! … Ma sœur elle… En rêve ! Elle m’a prévenue que je devais…
-Ah ta sœur !... Elle est à peine croyable cette petite ! Dans notre famille… Nus avons été bénis des esprits de la nature d’avoir des membres d’une grande qualité mais ta sœur… Ta sœur est probablement la plus grande de toutes…
-Quoi ? Que dis-tu mamie ?
-Anna… Allons ne te dévalorise pas, moi qui t’ai connu toute ma vie, toi aussi tu l’es. Tempéra Laïka, pus pour se montrer agréable et apaiser les maux de la doyenne que par sincérité.
-Laïka… Je ne te connaissais pas flatteuse… Je sais qui je suis mon amie… Ce serait mentir que ne pas me reconnaître un talent important pour le chamanisme mais, même mourante je suis lucide ! Et dans notre famille… Anna est notre joyau… avec toi Elsa ! Oui, toutes les deux, vous êtes la plus belle réussite, la plus grande fierté des Picéaerd… Car toutes les deux devez porter sur vos épaules, le plus lourd de tous les fardeaux…
-Mais… Qu’est-ce que tu racontes mamie ? Quel fardeau ? Tout est terminé désormais… Et… Et c’est maman qui… Bégaya Elsa qui sentait les larmes prêtes à couler.
-Ah oui… Mon ange de l’air aussi… Elle vous aura à toutes les deux ouvert la voie, mais c’est à vous deux… de terminer le travail… Un travail compliqué Elsa… Répondit la grand-mère avant une nouvelle quinte de toux.
-Chut… Mamie ! Repose-toi ! Ne te fatigue pas !
-Hum… Elsa, navrée mais, il va falloir penser à… l’après pour elle. Concéda Laïka.
-Non… Pas ici…
-Nous le pouvons… S’il y a bien une personne sur cette terre qui ne craint pas la mort, c’est bien ta grand-mère… Cela fait partie de la vie et nous n’avons rien à cacher…
-Combien… Combien de temps ? Risqua la reine des neiges.
-Un jour… Peut-être moins…
-Sottise Laïka… Cela arrivera dans trois jours… Crois-moi ! Et arrête donc tes pleurs… Quant à toi Elsa, je t’interdis ne serait-ce que penser à organiser un bal de condoléances où je devrais rester dans ce lit à tous les entendre pleurer sur mon sort, jusqu’à ce que je parte dans un autre monde !
-Mais…
-Enfin Anna voyons…
-Oh toutes les deux, je suis mourante certes… Cela ne me laisse-t-il pas justement le droit d’agir comme je le souhaite ?! Laïka, en guise de dernière volonté… Prépare-moi tes fameux remèdes pour permettre de rester éveillée !
-Quoi ? Non Anna mais c’est… C’est hors de question ! Cela risque de fatiguer encore davantage ton cœur et…
-Et que veux-tu que cela me fasse ? Je suis au bout du chemin de toute manière… Qu’importe ! Mon gendre ! Vous savez de quel produit je parle ?
-Je.. Hum… oui… Affirma Agnarr qui se faisait tout petit.
-Formidable ! Préparez-moi ça !
-Agnarr non ! C’est de la folie ! S’offusqua Laïka
-Agnarr… Puisque la reine d’Arendelle est présente, sans doute peut-elle rappeler la condition de votre vie ici ?... Vous êtes en quelque sorte sous mes ordres n’est-ce pas ?! Eh bien voilà, je vous l’ordonne…S’il vous plaît et ce peu importe si Laïka n’est pas d’accord ! Elle devrait savoir depuis le temps qu’il est inutile d’essayer de raisonner une Picéaerd ! Termina mamie avec le sourire.
-Inutile…En effet ! Lui sourit son amie.
-Elsa… Approche ma grande Picéaerd ! … Viens m’aider à me relever ! Il nous reste trois jours… Il ne faut pas trainer !
-Anna ! Ne me dis pas que tu comptes…
-Quitter le lit ?... Oh si Laïka… Je suis attendue ! Ma chère petite fille et moi… Nous partons pour Ahtohallan !
-Quoi ?... Ahtohallan ?... Maintenant ?! Mais mamie… Jamais nous n’aurons le temps dans ton état d’y aller et revenir avant que…
-Que ?... Termine ta phrase ma grande Picéaerd ? C’est difficile, je le concède, crois-moi je ne l’ai que trop vécu… Mais c’est ainsi que vont les choses. Et mon rôle dans cette famille est justement, d’aller terminer là-bas !
-Mais c’est une folie !
-Probablement Elsa… Tu n’auras qu’à te plaindre auprès de ta mère… Et des membres de la famille, ce sont eux qui l’ont planifié… Allez ! Assez de bavardage ! Debout ! Conclut la matriarche en se levant chancelante.
-Mamie… Non !! Tu… Tu ne peux pas partir ainsi ! Sans dire au revoir aux Northuldra ! C’est… C’est un ordre de la cheffe Northuldra ! Je le suis toujours non ?
-Incontestablement ! Fit Yohan
-Certes… Et tu as raison Elsa ! … Je ne vais pas laisser cette pauvre communauté sans avoir pu savourer un dernier ragout de rennes ! Mon gendre ! Allez me préparer une marmite ! Et Laïka… Je t’interdis de t’en approcher !
-Quoi ?... Belle maman vous… Vous comptez préparer le…
-Ca vous pose un problème ?!
-Vous n’êtes pas croyable ! Vous pensez à préparer votre dernier voyage et votre préoccupation… C’est le ragout !
La remarque de l’ancien souverain eût le mérite d’arracher un sourire à la matriarche qui resta cependant déterminée et malgré sa faiblesse s’assura de préparer ce qui fut le meilleur ragout de rennes de mémoire de Northuldra. Tous se régalaient du succulent repas, dernier présent de la grande Anna Picéaerd au peuple du soleil. Malgré son dégout pour les adieux, la grand-mère ne put empêcher les membres de venir lui présenter leurs hommages alors que Kaspian de son côté, refusait de lui lâcher le bras. La fête dura toute la nuit et, aux premières lueurs du jour, bon nombre avaient fini par quitter la réception alors que Laïka confiait à son amie de toujours le breuvage conçu avec soin par son gendre pour lui donner la force d’affronter son ultime périple soutenue par la reine des neiges. Avec dignité, elle prit la main de Yohan, ainsi que celle de Camille qui tenait de son bras libre, leur plus jeune fille endormie.
-Yohan… Vous ferez un grand chef… Veillez sur ce peuple ! Et vous aussi Camille… Faîtes grandir cette petite. Vous saurez tous les deux préparer pour qu’un jour, l’une d’elles prenne votre suite à la tête de notre peuple.
-Je vous le promets Anna ! Répondit sincère Yohan.
-Et vous… Mon gendre… Venez donc !
-Oui ?... Que puis-je pour vous belle maman ? Questionna Agnarr
Sans un mot, elle le prit dans ses bras. Puis après une longue étreinte, soupira et le dévisagea.
-Promettez-moi de veiller sur mon petit-fils ! Et ça n’est pas un ordre… Ici vous n’êtes pas un condamné Arendellien… Vous êtes des nôtres simplement !
-Je… Merci belle…
-Anna ! Dîtes-le s’il vous plait… Que je l’entende une dernière fois…
-Oserais-je en ce cas même dire… Merci… Lady Anna. Conclut Agnarr avec une révérence.
-C’est fou comme vous pouvez ressembler à votre père !
-Hum ?... Est-ce une critique ? Demanda Agnarr inquiet.
-A vous de voir… Votre père fut très certainement, avec mon frère, mon père et mon mari, l’homme le plus inspirant que j’ai connu… S’amusa la matriarche en lâchant la main de son gendre.
-Je ne veux pas que tu partes mamie ! Intervînt Kaspian qui lui tirait la robe.
-J’aurai préféré te voir devenir grand mon bonhomme ! Mais je sais que tu veilleras sur ton papa ! Et tu maîtriseras tes pouvoirs pour faire le bonheur de tous les Northuldra ! Alors sèche tes larmes… Sois fort, tu es un Piceaerd ! Ca sera difficile les premiers temps, crois-moi je le sais, mais tu as ton père à tes côtés et puis… ta petite Emma ! N’est-ce pas fillette ?! Cligna la matriarche à l’attention des enfants.
-Mais, moi non plus je ne veux pas vous voir partir madame Picéaerd !... Et comment est-ce qu’on va faire sans chamane ?!
-Petite futée ! Approche Emma ! Justement, j’ai quelque chose pour toi !
La grand-mère grimaça et, aidée de sa petite fille s’abaissa au niveau de l’enfant pour lui passer sur les épaules un châle Northuldra, comparable aux célèbres vêtements portés par les illustres chamanes Picéaerd.
-Mais… C’est… Il… Il est comme le vôtre ?!
-Presque !... A toi de le terminer ! … Et quand tu iras en Arendelle, demande à prendre les grimoires écrits par Iduna… Tu l’as dit… Les Northuldra ont besoin d’une chamane ! Tu es intelligente, tu pourras apprendre seule… D’ailleurs il vaut sans doute mieux que de m’avoir comme professeure ! Mais je sens en toi, un petit potentiel !
-Mais… Mais je ne suis pas une Picéaerd ! Je ne peux pas être une chamane…
-Pas une Picéaerd ?... Oh oui où avais-je la tête ! Cela me fait penser à autre chose, pour vous deux ! D’ailleurs Antoine… C’est toi qui m’en a donné l’idée.
-Moi ? Demanda le Northuldra qui fut l’un des derniers avec Laïka ainsi que Yohan et Camille à être restés.
-Oui… Cette éloquence ! Cet argumentaire pour sauver la tête de mon gendre…
Anna ne termina pas sa phrase et sortit de son sac de voyage deux coupoles, gravées avec le nom d’Emma et Kaspian.
-C’est ?... Mamie ? Est-ce que c’est ?...
-Ce que tu souhaitais mon bonhomme ?! Alors ? Dois-je essayer de les allumer ?! C’est à vous, et vous seuls de le décider les enfants !
-Oui ! Lancèrent-ils en chœur !
Pas surprise la chamane leur répondit par un sourire puis plaça les coupoles avant de procéder au rituel qu’elle connaissait par cœur. La réponse ne tarda pas, et elles s’enflammèrent avec une rare intensité… Emerveillés par le résultat, les bambins se prirent dans les bras et comme ils en avaient désormais l’habitude échangèrent un baiser illuminé par le feu sacré allumé pour eux.
-Ce sera mon dernier acte chamanique pour les Northuldra… Je suis contente que ce soit pour toi Kaspian… Et toi Emma… Tu n’auras plus l’excuse de ne pas être de la famille. Je suis certaine que tu feras une bonne chamane pour le peuple du soleil. Après tout… La première chamane Northuldra, mon ancêtre directe se nommait Emma ! Alors apprends petite ! Avec de l’exercice tu maîtriseras les voyages astraux et si tu as des questions ou des difficultés… Peu importe où je serai, tu sauras me trouver ! De toute manière, je vous aurai toujours à l’œil ! Surtout vous Agnarr ! Méfiez-vous, mon ange de l’air peut revenir ici quand elle le souhaite !
Face à cette promesse, les deux enfants, relâchèrent leur étreinte et s’empressèrent d’embrasser une dernière fois la grande chamane. Emue, Anna ne put s’empêcher de sentir ses yeux s’humidifier en sentant contre son cœur fatigué le renouveau Northuldra. Elle les observait une dernière fois, pour graver à jamais cette dernière image ainsi que le campement qui lui rappelait tant de souvenirs avant que, lentement, et en boitant, soutenue par sa petite fille, elle ne commence à suivre la piste nord.
-Anna ! Attends !!
-Laïka… Tu n’espères pas me faire changer d’avis ?
-Non… Je sais que c’est impossible. Fit la guérisseuse en larmes avant à son tour de la prendre dans ses bras.
-Laïka Nattura… Je pensais que nous étions d’accord pour ne pas…
-Oui Anna… Mais… J’ai… J’ai un présent pour toi…
-Quoi donc ?
-J’espère que tu ne m’en voudras pas… Il y a une vingtaine d’années, alors que j’étais sur les plages grises… Le Nokk a apporté ça à mes pieds… C’est… à toi n’est-ce pas et… ça t’aidera pour ce long voyage.
Sans un mot, la guérisseuse s’écarta et tendit un long paquet à son amie de toujours qui le déballa et sentit sa respiration se couper. Elle venait de dévoiler un bâton dont les entailles et les motifs sculptés ne pouvait lui laisser le moindre doute… Celui qu’utilisait jadis Elysia pour aller faire paître les rennes.
-Comme ça il… Il sera avec toi pour…
-Merci ma grande Nattura ! Je ne manquerai pas… D’embrasser ta sœur pour toi ! Conclut mamie qui malgré sa promesse ne put retenir plus longtemps ses larmes.
Les vieilles amies à nouveau se saluèrent puis, soutenue par ce merveilleux présent, Anna rejoignit la reine des neiges et d’un pas lent mais décidé partirent toutes les deux sans se retourner vers les plages grises. Le voyage fut long et la grand-mère, insistait auprès de la reine des neiges pour que toutes deux prennent le temps d’admirer chaque parcelle de la forêt, tant les souvenirs affluaient dans la mémoire de la grand-mère et ne sut trop conseiller à Elsa de suivre son exemple et les graver elle aussi dans sa mémoire. Docile, la reine des neiges promit sans comprendre alors qu’elles arrivaient aux plages grises au début du troisième jour.
-Bien, ne bouge pas mamie… Je vais nous créer un navire de glace qui sera parfait !
-Allons range tes pouvoirs… C’est le dernier voyage, alors hors de question de le faire autrement qu’à ma manière ! Fit-elle en frappant le sol de son bâton.
-A ta manière ? Mais CO….
La réponse fut soudaine pour Elsa qui se sentit soulevée par la main protectrice du géant de la terre à qui mamie offrit un sourire sincère. L’être de pierre lui rendit et commença à s’immerger dans la mer sombre qui paraissait aussi calme qu’un lac. Rapidement, la terre disparut sous l’horizon et Elsa comme Anna purent admirer le Nokk au loin leur offrir une révérence avant que Courant d’air à son tour ne vienne les saluer, apportant avec lui la salamandre qui ne manquât pas de faire la fête aux deux Piceaerd.
-Il faut croire que maman a dû les prévenir…
-Certainement ! … Elle fait partie d’eux désormais ! Souffla mamie pensive.
-Mais… Mamie ? J’ai une question ?
-Vas-y… Il est temps !
-Laïka est une grande guérisseuse, et avait annoncé une journée avant…
-Ma mort ? Pourquoi tu es si pressée que ça arrive ?
-Non bien sûr que non mais toi… Comment tu as su qu’elle se trompait ?
-Parce que comme toi… C’est la famille qui me l’a dit !
-Ils t’ont dit de venir à Ahtohallan ?
-Exactement ! … Un grand projet attend !...
-Quoi ?
-Tu verras Elsa… Tu verras !
Les contreforts d’Ahtohallan se dessinèrent, quelques secondes plus tard, le géant fit descendre Mamie alors qu’Elsa restait dans la main.
-Eh bien que fais-tu ?
-Je… Je dois te dire au revoir maintenant mamie…Ca y est tu… Tu es arrivée ?! Demanda Elsa triste.
-Oh non ma grande Picéaerd ! … Toi et moi… C’est jusqu’à la fin…
-Toi et moi ? Comment ça ?
-Eh bien… Nous ne sommes pas encore au bout du chemin ! Allez viens ! Je t’ai fait la promesse de te faire découvrir tous les secrets d’Ahtohallan ?... Il est temps que tu découvres le dernier d’entre eux !
Anna prit la main de sa petite fille et la fit descendre. Elle fit lors un grand signe au géant qui semblait comprendre. Sur son visage de pierre se lisait la tristesse, comme s’il comprenait qu’il voyait son amie pour la dernière fois, avant à nouveau d’affronter la mer sombre. Anna de son côté tentait de masquer ses émotions et incitait Elsa à ouvrir la marche pour plonger vers le dôme des souvenirs. Elle laissa la reine des neiges pénétrer au centre du lieu magique, alors que de son côté, la chamane s’empressa d’aller vérifier auprès de la paroi de glace, un paquet de mixtures qu’elle avait laissé avant de repartir et constata soulagée, qu’elles avaient bien été emportées. Alors qu’Elsa arrivait à sa rencontre, la matriarche s’empressa de se relever pour rejoindre la reine des neiges
-Mamie ? Qu’est-ce que c’est ?
-Ca ?... C’est le projet Elsa...
-Ce projet dont tu m’as parlé ?... Tu sais ce que c’est exactement ? Demanda Elsa inquiète.
-Oui Elsa ! Ca ne va plus tarder, nous y sommes presque !
-Mais ?... Quel est-il ?... Anna… Dans mon songe… Ne m’a rien dit de précis… Elle m’a dit qu’elle ne le savait pas précisément…
-Tu le sauras… Le mieux…Ca serait de lui demander directement ! Fit la grand-mère alors qu’elles atteignaient l’extrémité du dôme des souvenirs.
-Lui ?... Comment ?
-Par ici… Et tu verras ! Indiqua Mamie en poussant Elsa vers la petite porte secrète qui menait vers l’Helveg.
Nous étions donc à nouveau devant la paroi qui marquait la fin du dôme et le début du monde des morts et nous attendîmes.
-Avec moi Anna ! Donne-moi la main ! Clama bientôt mon aïeule.
Je lui agrippai tout en sentant nos énergies réciproques nous parcourir les corps. Nous ouvrîmes nos mains en miroir faisant fondre la paroi de glace en un rayon lumineux. Elsa se tenait de l’autre côté avec Mamie Vivante. Elle inspecta la chute du mur avec un regard inquiet…Comme si elle était en train de comprendre ce qui se passait pour elle.
-Anna ? Anna tu es là ? Demanda-t-elle, Anna…Qu’est-ce que ça signifie ?
Je ne répondis rien me sentant coupable. Ce fut ma vieille aïeule qui vint à mon secours en prenant gentiment le bras d’Elsa alors que celle-ci continua toujours d’une voix circonspecte :
-Mamie…Tu m’avais dit que je devais t’accompagner sur le chemin pas que j’allais franchir le portail de l’Helveg moi aussi ! Tu me l’as bien spécifié un vivant ne peut pas aller dans cet endroit sinon il n’y revient pas.
Son visage se décomposa alors que notre grand-mère renchérit d’une voix sereine :
-Je sais Elsa…C’est justement pour cette raison que nous sommes venues ici.
Ma sœur reçut la phrase de plein fouet comme une claque. Elle devint de plus en plus pâle et bredouilla :
-Je…Tu sais bien que je ne peux pas…Je…J’ai les triplés qui m’attendent à la maison.
Ma grand-mère posa immédiatement un bras serein sur son épaule et la cala contre elle avant de reprendre :
-Je sais tout ça ma grande Piceaerd, mais pense à ton bonheur ! Ton vrai ! En retournant sur tes pas, effectivement tu auras tes bébés auprès de toi, mais tu ne seras jamais pleinement heureuse. Alors que si tu rejoins ta famille…Moi…Ton grand-père…Ta mère et ta sœur entre autre, tu n’auras plus de peine et ton sacrifice aura permis de rétablir l’ordre à Arendelle dans une temporalité différente…Une temporalité qui en a bien besoin puisqu’elle est sous l’emprise de Weselton… Tu l’as vaincu toi…Là-bas c’est inespéré car tout le monde est mort…Et je ne te parle pas seulement d’Arendelle mais également de la Forêt Enchantée…Oh ! Et bien entendu Andréas court toujours là-bas…
Le regard d’Elsa se brouilla aussitôt en entendant les paroles et elle secoua la tête, rouge de confusion.
-Je…Je suis désolée Mamie…Je…Je ne peux pas abandonner mes bébés…Ils…Ils seraient orphelins ! Insista-t-elle en pleurs…Je suis navrée mais j’ai du mal à croire qu’être auprès de vous sachant l’acte que tu veux que je fasse me rendra complètement heureuse…Je…C’est au-dessus de mes forces !
Ma sœur se replia de crainte alors que mon aïeule la laissa faire. Elle était sur le point de fuir le dôme quand Mamie Morte déclara alors d’une voix en écho :
-D’accord, c’est ton choix ma grande Piceaerd et nous ne le contesterons pas…Mais avant de partir je pense que tu aimerais bien voir quelqu’un…
Elle tourna alors sa tête en arrière et fis un geste à Ryder pour qu’il s’approche. Ce dernier vint se placer timidement à côté de moi et lui fis un grand coucou.
-Bonjour Elsa, dit-il simplement.
Ma sœur se figea immédiatement et ses larmes redoublèrent. Elle hoqueta quelques secondes avant de bafouiller :
-Ryder…Ryder c’est bien toi ?
Il croisa ses bras et répliqua sur un ton décalé :
-C’est bien moi Elsa…En parfaite santé…Enfin si l’on puit dire !
La remarque ne la fit pas rire mais elle se mordit la lèvre de contrariété. Elle demeura silencieuse alors que le jeune Nattura continua :
-Je suis ravi de t’avoir revu une dernière fois, nos bébés sont magnifiques, ils ne pouvaient que l’être avec la mère qu’ils ont ! Tu sais…Moi aussi j’ai mis longtemps à être en paix à cause des agissements de mon père, mais j’ai fini par comprendre que même si j’avais laissé tout un monde en mourant, il continuerait d’avancer sans moi car je ne suis pas irremplaçable. C’était d’ailleurs ce que tu avais fait à juste titre avec Yohan…Et Hans…
-S’il te plaît Ryder…Je…Je ne souhaite pas revenir là-dessus, le coupa-t-elle apitoyée.
Nous vîmes néanmoins que les paroles du Northuldra étaient en train de porter ses fruits car l’esprit de ma sœur réfléchissait.
-Comment fais-tu pour être aussi serein ? Ta vitalité et ton optimiste me manquent ! Reprit-elle.
-Je viens de te le dire. Je sais que nous nous retrouverons un jour…Je sais que quoiqu’il arrive le monde évoluera avec ou sans nous et la vie trouvera toujours un chemin… Alors si toi en plus tu as l’opportunité de pouvoir en améliorer une crée de toute pièce…Oui cela te coûte la vie ma belle Elsa. Mais n’est-ce pas tout ce que tu as toujours voulu ? De nouveaux défis ? De la gloire ? Du pouvoir ? Le tout utilisé à juste titre dans un nouveau retour vers le passé, ajouta-t-il amusé.
Elsa ne répondit rien mais je sus à travers son regard qu’il avait réussi à la convaincre. Comme prise au piège, ma sœur observa alors ma grand-mère et demanda :
-Est-ce qu’il faut y aller maintenant Mamie ?
Un sourire las s’étira sur le visage de mon aïeule vivante et elle répondit :
-Presque ma grande Piceaerd.
Elle fit un signe de tête à Mamie Morte qui déclara :
-Anna…La berceuse c’est maintenant.
Je chantai aussitôt d’une voix posée :
-Au fond des flots déchaînées…La rivière pleure les erreurs du passé…Plonge-s’y si tu veux croire…Qu’il ne sera jamais trop tard…
A mon grand étonnement ma voix fut bientôt mêlée à celle de ma sœur qui était en train de nous rejoindre dans le passage. Nous continuâmes donc toutes les deux alors que l’eau était en train de les entourer elle et Mamie Vivante scellant définitivement les paroles de la chanson :
-Dans les eaux sombres du désespoir…L’espoir de vie surgit des eaux noires…Mais si tu veux le trouver…Accepte ce que tu dois laisser…
-Je l’accepte, soupira Elsa alors que plus aucune frayeur ne se lisait sur son visage.
Elle fut aussitôt dans les bras de Ryder qui l’enveloppa dans un geste de douceur. Quant à l’âme de Mamie Vivante, elle disparut dans le corps de mon aïeule qui me tenait toujours la main. Cette dernière retrouva immédiatement sa vitalité et nous refermâmes enfin le passage du dôme. Puis elle se rua sur Papy Elysia et déclara :
-Je sens que mon âme s’est régénérée…Sais-tu pourquoi ?
-Non, répondit mon grand-père amusé.
-Pour ça ! S’écria-t-elle en lui agrippant les lèvres avec violence alors que ses mains dérivées elles-mêmes à l’intérieur de son frac.
-Papa ! Maman ! Stop ! Dirent ensemble nos deux Mères.
-Oui pardon ! Nous aurons l’éternité à partir de maintenant…Bon c’est quand même plus sympathique que lorsque tu m’embrassais à travers le corps de notre petite Piceaerd ! Plaisanta-t-elle.
-Quoi ? S’offusqua Elsa en relâchant Ryder.
-Rien ma grande, oublie…Il y a plus important maintenant…Donnons-nous la main et faisons un cercle pour la finalisation de ce projet qui nous a tous réunis !
Nous nous exécutâmes prenant bien soin de ne pas mettre les deux Elsa ni les deux Maman à côté sous peine de désintégration. Une fois la consigne accomplie, Mamie reprit le couplet de la berceuse :
-Au fond des flots déchaînées…La rivière pleure les erreurs du passé…Plonge-s’y si tu veux croire…Qu’il ne sera jamais trop tard…
Nous la suivîmes ainsi tous ensemble entonnant la deuxième partie du couplet en chœurs :
-Dans les eaux sombres du désespoir…L’espoir de vie surgit des eaux noires…Mais si tu veux le trouver…Accepte ce que tu dois laisser…
Nous répétâmes la berceuse alors que tout se flouta autour de nous…Il n’y avait plus de paroles…Nous savions tous où nous devions aller…Nous vîmes progressivement Papy et Mamie partirent alors qu’une âme se détacha de son corps pour rester parmi nous dans le cercle, puis Elsa et Ryder les suivirent. Il ne restait donc que Papa, Maman, Mamie, Hans, Kristoff, l’autre Elsa et moi.
Nous nous regardâmes à nouveau en chantant de plus en plus fort. Nous fermâmes ensuite les yeux et acceptâmes enfin notre nouvelle vie.
FIN DE RETOUR VER LE PASSE 3 !
-Maman est revenue ! Clama Helga en me sautant dans les bras.
-Oui ma chérie… Hum…Aurais-tu mangé du ragoût de rennes ? Demandai-je.
-Oui Mémé Anna a donné à Helga…Mais comment tu sais ?
Je ne répondis rien mais ris plutôt en lui essuyant le menton avec mon bas de robe. Puis je la pris contre moi et l’embrassai avant de l’interroger à nouveau :
-Alors est-ce que tu pourrais raconter à Maman ce qui a été dit en mon absence ?
Elle ne répondit pas tout de suite et s’agita pour que je la fasse redescendre avant de m’emmener jusqu’à ma part de nourriture. Puis elle dit enfin d’une toute petite voix :
-Tout le monde a mangé, puis Mémé Anna a parlé à Pépé Runeard, Pépé Elysia, Olaf et Kristoff…Ils vont tous aller dans l’Hellheilm et Helga aussi. Mais pas Maman, Papa ni Mamie et tatie Elsa non plus.
Je l’écoutai en essayant de ne pas montrer mes émotions mais je compris vite à l’énumération que c’était uniquement ceux de notre ancienne vie qui resteraient pour l’aventure. Les autres ne seraient bientôt plus que des souvenirs. Un soulagement pour mon homologue arriva à ma poitrine. Elle serait au moins avec son vrai amour et sa sœur en paix.
-Mange ma petite Piceaerd ! M’ordonna Mamie, nous n’attendons plus que toi. As-tu réussi ce que je t’avais demandé ?
-Oui…Anna est partie embêter Elsa vivante, répondis-je.
Je me forçai ensuite à prendre des bouchées du ragoût bien qu’ayant plutôt envie de tout recracher.
-Parfait ! Sourit mon aïeule, mon Moi Vivante doit se charger des mixtures. Elle ne devrait pas en avoir pour trop longtemps, de mon côté c’est prêt aussi.
-Es-tu sûre que ça va marcher ma Anna d’amour ? Demanda Papy Elysia d’une voix solennelle.
Elle n’eut pas le temps de répondre que tonton Olaf surenchérit :
-Bah évidemment Papa ! Je te rappelle que Maman c’est Dieu ! Elle est trop forte !
Mon grand-père maternel lui ébouriffa les cheveux avec tendresse alors que mon aïeule reprit :
-Allez ! Trêve de plaisanterie…Ma petite Piceaerd, est-ce que tu as fini ton assiette ?
Je déglutis violemment mais n’eus pas le courage de répondre oralement. Je repoussai l’ustensile et me levai en même temps que tous les autres. Helga me donna la main ainsi que celle d’Hans. J’observai Kristoff, bienveillant qui restait en retrait auprès de Sven. Elsa était pensive tout comme Papa et Maman. Mes deux grands-pères se chamaillaient arbitrés par Mamie qui s’occupait également d’Olaf. Je jetais un dernier coup d’œil à la hutte, consciente que nous n’y mettrions plus les pieds et nous nous dirigeâmes vers l’Hellheilm.
Quand je rouvris le passage, Anna était en pleurs dans les bras de Maman Cinquième Esprit.
-A en juger par ton état, je suppose que tu as accompli ta mission ma petite Piceaerd ? Demanda bientôt mon aïeule.
Elle se contenta d’hocher la tête tout en suffoquant. Instinctivement, Kristoff lui lança un petit sourire de réconfort.
-C’est très bien petite Anna…Encore une fois, ça en valait la peine, je t’assure ! Bien…A présent…C’est l’heure des échanges ! Reprit alors Mamie d’une voix grave.
-Pouvons-nous tout de même nous dire adieux ? Soulevai-je un peu blême.
Elle m’embrassa le front et répondit du tac au tac :
-Bien sûr !
Il fallut quelques instants à Kristoff pour agripper mes lèvres et me donner un violent baiser devant tout le monde. A mon grand étonnement, je ne pus en être pleinement satisfaite car je compatissais pour mon homologue qui avait dû mentir à Elsa. La bouche du montagnard se détacha enfin de la mienne. Il me caressa la joue et je lui pris la main pour sentir sa fermeté. Puis je me tournai vers Mamie qui s’était rapprochée de mes deux grands-pères et leur recommanda :
-Je compte sur vous pour ne pas vous entretuer le temps que je vous rejoigne ! Mon petit bonhomme de neige, tu les surveilles bien, d’accord ?
-Mais…Tu ne nous accompagnes pas Lady Anna ? S’offusqua Papy Runeard.
-Pas tout de suite mon ami, il faut d’abord régler l’apogée de cette histoire, expliqua-t-elle.
-N’ayez pas peur Papa d’Agnarr le moche, prenez ma main, ça va bien se passer ! S’exclama tonton Olaf.
D’un geste enfantin, il l’entraina vers l’entrée du passage et ils montèrent tous les deux dans l’Hellheim sans aucun problème.
-C’est prodigieux ! S’écria le souverain d’Arendelle, tu avais raison jeune homme, ajouta-t-il en ébouriffant les cheveux de mon oncle avec fierté, oh ?! Mais qui aperçois-je au loin… Pieter Piceaerd…
En effet, mon grand-oncle les rejoignit et vint nous saluer. Tonton Olaf désintéressé de la situation demanda alors à Papy Elysia :
-Papa tu montes ?
Toujours collé à Mamie, il répondit simplement :
-Pas tout de suite mon petit bonhomme de neige ! Mais promis Maman et moi allons te rejoindre !
-…Mais Elysia…Commença-t-elle gênée.
Il lui prit alors les mains et répliqua :
-…Quoi ?! Je t’ai attendu pendant ce qui m’a paru une éternité dans l’Helveg en m’étant juré que je ne franchirai pas ce seuil sans toi…Alors je suis désolé mais je ne partirai dans l’Hellheim qu’en ta compagnie.
Mamie bafouilla devenant de plus en plus rouge :
-…Euh…Je ne sais pas si je suis vraiment d’acc…
Il ne lui laissa pas le choix et la rapprocha d’elle avant de la pencher en avant et lui couper la parole par un tendre baiser.
-Est-ce que y a des lits dans l’Hellheim tonton Pieter ? Souleva immédiatement tonton Olaf, Parce que Papa et Maman ils vont en avoir besoin pour faire de l’érotisme !
Mon grand-oncle ainsi que ma mère cinquième esprit et mon homologue faillirent s’étrangler en entendant les propos.
-Bravo pour l’éducation petite sœur ! Persifla bientôt son frère.
-Oui ! Je vais presque être jalouse parce que lui au moins il avait le droit à autre chose que les leçons de chamanisme ! lança Maman Cinquième Esprit !
Mamie se mit à rire et rétorqua :
-Va plutôt chercher Kristoff au lieu de dire des bêtises mon Ange de l’Air !
-Je m’en charge.
Nous attendîmes quelques secondes alors que je me tenais toujours auprès du montagnard et de ma fille. Le visage d’Elsa s’éclaira soudain lorsqu’elle vit son mari apparaître. Elle laissa Hans un peu plus en retrait et s’approcha.
-Il paraît que vous m’avez fait demandé ?! Grogna-t-il, dépêchez-vous ! Je dois retourner m’occuper des enfants !
Mamie s’avança donc auprès de ma sœur et lui déclara :
-Ce n’est plus à toi de le faire mon grand Bjorgman…
-Que voulez-vous dire ?! Qui va les surveiller dans ce cas ?! Insista-t-il.
-Je m’en chargerai avec Mémé et Mamie Iduna ainsi que Pépé Olaf ! S’écria fièrement la Anna plus âgée.
Il la regarda avec un peu de méfiance puis se tourna à nouveau vers Mamie.
-Et pourquoi n’est-ce plus moi ? Demanda-t-il encore.
-Parce que…Vois-tu…Tu vas pouvoir retrouver ta femme, répondit mon aïeule.
Le regard de Kristoff s’impatienta de joie le temps qu’il réalise ce qu’on venait de lui dire. Il se tourna alors vers ma sœur et s’écria :
-Oh ? Ma Elsa ? Tu vas enfin monter ?
Elle lui répondit du tac au tac tandis que le sang lui monta aux joues :
-Non si nous ne nous occupons pas de nos enfants c’est toi qui vas descendre !
-C’est à peine compliqué vos jeux des chaises musicales ! Renchérit Maman Cinquième Esprit.
-Chut mon Ange de l’Air ! Pas besoin d’en rajouter ! S’écria aussitôt Papy Elysia.
Avec prudence, Mamie fit aussitôt reculer mon montagnard pour que son homologue puisse descendre en toute tranquillité. Puis ce fut au tour de celui des secrets d’Ahtohallan de monter. Après m’avoir une dernière fois embrassé, il rejoignit enfin sa Anna et ils purent s’éteindre pleinement tout comme Kristoff et Elsa de ma vie, le faisaient au même moment devant le passage de l’Hellheim.
Je les observai tous avec un petit sourire sachant qui allait être la prochaine à partir…Les petits yeux vert de ma fille me transpercèrent du regard avant qu’elle ne me chuchote :
-Helga veut descendre dit aurevoir à Papa.
-Bien sûr ma chérie.
A contrecœur je la déposai au sol. Elle se rua aussitôt sur Hans et lui fis un énorme câlin. Je voyais à son expression que lui aussi avait bien du mal à cacher ses larmes.
-Tu vas me manquer ma princesse, dit-il en l’embrassant.
Elle attrapa alors son visage et dit d’une voix autoritaire qu’elle voulait la plus convaincante :
-Ah non ! Papa pas triste comme Maman ! Papa et Maman sont grands ! Papa et Maman doivent montrer l’exemple !
Son zozotement était touchant et non crédible. Néanmoins, ses paroles finirent par m’atteindre en plein cœur. Je serrai fermement mes poings et refoulai mes larmes du mieux que je pus. Helga donna un dernier câlin à mon ancien mari puis elle fit un bisou à Elsa, Maman, Papa, Papy et Mamie avant de revenir vers moi. Elle me força à me baisser pour être à ma hauteur et reprit :
-Maman Anna comme Papa ! Maman Anna forte aussi !
-Maman Anna va faire de son mieux ma chérie, plaidai-je d’une voix voilée par les sanglots.
Elle me chuchota alors à l’oreille :
-Si tu veux…Si ça te fait moins de peine…Dans l’Hellheim Helga va te dire à tout à l’heure et pas au revoir.
Je lui embrassai les cheveux et ne pus qu’être fière de son ingéniosité...A deux ans à peine. Je finis par répondre :
-C’est une très bonne idée.
Je lui ouvris mes bras et nous restâmes ainsi enlacées pendant je ne sais combien de temps. Je sentais son menton se fondre dans mon cou et je lui pressai un peu plus le dos le caressant vigoureusement au passage. Je fus bientôt mouillée par ses larmes. Elle avait beau se montrer forte…Maintenant, elle comme moi savions…Rien ne serait plus jamais comme avant. Personne ne nous pressa mais je savais que tous attendaient que nous nous détachions l’une de l’autre.
-Allez ma chérie…Il est temps, finis-je par lui murmurer.
J’essuyai ses yeux rougis et l’écartai enfin de ma poitrine. Elle se tourna une dernière fois vers Hans et moi et conclut :
-Helga aime Papa, Helga aime Maman ! Helga n’oubliera personne ! A tout à l’heure !
-A tout à l’heure, soufflai-je dans un murmure.
Je sentis le soutien de mon ancien mari contre mon épaule alors que Maman Cinquième Esprit réceptionna notre petite. Mon cœur se desserra légèrement quand l’autre Anna la prit instinctivement dans ses bras et l’embrassa.
Mamie voyant qu’il n’y avait plus aucune raison pour que nous restions là finit par déclarer :
-Bien, pour les échanges nous sommes bons, à présent mon Ange de l’Air, j’ai besoin que tu fasses venir Ryder…Et toi aussi au passage !
Maman rechigna mais s’exécuta une fois encore. Quelques secondes plus tard, le jumeau Nattura était parmi nous avec elle. Je jetai brièvement un dernier regard à mes proches avant de refermer l’Hellheim.
-Pourquoi suis-je là Madame Piceaerd ? Demanda aussitôt Ryder intrigué.
-Mon petit Nattura ! J’ai une bonne et une mauvaise nouvelle pour toi ! Répondit-elle.
Sans attendre, elle nous ramena dans la Galerie des Souvenirs et lui montra les triplés. Il rougit et fut ému.
-Ça c’est la bonne nouvelle ! Vos trois fils sont en bonne santé ! Clama-t-elle.
-Et la mauvaise ? Se risqua-t-il à demander.
-Elsa ne les verra jamais grandir.
-Quoi ?! Elsa va mourir ? Demanda-t-il.
Mamie se contenta d’hocher la tête de manière soucieuse.
-Tu l’auras auprès de toi pour toujours Ryder…Et elle sera bien plus heureuse qu’actuellement crois-moi, insista mon aïeule devant la mine sceptique de son amant.
Pour confirmer ses dires, elle remonta en arrière dans le souvenir et nous vîmes tous une Elsa terne et vide de tous sentiments heureux.
-En admettant que ça soit vrai…A quoi est-ce que je sers ? Ne vaudrait-il pas mieux l’attendre directement dans l’Hellheim ?
Mamie secoua cette fois la tête et répliqua :
-Tu aurais pu, mais il va probablement falloir la convaincre que son bonheur est ici…Et qui de mieux que toi pour ça ?
-Bah…Peut-être la reine Anna ? Souleva-t-il.
-Certes…Mais elle a déjà eu son rôle, maintenant c’est à toi de jouer.
Ryder finit par acquiescer alors qu’on pouvait lire sur son visage à la fois de la contrariété et de la joie à l’idée qu’il puisse bientôt retrouver celle qu’il aime. Mamie nous fit alors approcher de l’extrémité du dôme et demanda à Maman Cinquième esprit d’à nouveau se concentrer pour réceptionner… Ma grand-mère Vivante.
Comme tout à l’heure, elle arriva quelques minutes après.
-Ma Chère Moi est-ce que tu as eu le temps de préparer la dernière mixture ? Demanda aussitôt la mienne alors que le regard de mon aïeule vivante dévia vers Papy Elysia avec envie.
-Non…Je suis désolé ma Anna d’amour…Tu es dans le corps de notre fille…Pas de baisers cette fois, souleva aussitôt grand-père gêné.
Mamie Vivante soupira mais lui lança un hochement de tête de compassion avant de répondre à ma grand-mère morte :
-Oui pour la mixture ! Elle est juste de l’autre côté de la paroi ! Iduna va pouvoir venir la chercher !
-Parfait, sourit Mamie Morte. Et concernant Elsa ?
-Elle ne devrait plus tarder à arriver, répliqua-t-elle avec un clin d’œil, faut juste que je la retrouve en pays Northuldra…Si Anna a bien rempli sa mission !
-Je n’en doute absolument pas ! Bien on a la mixture, on a bientôt ma grande Piceaerd, il ne manque plus que le dernier élément !
-Qui est ? Demanda Mamie Vivante étonnée.
-Tu ne le croiras jamais ma Chère Moi…Des coupoles ! Répondit-elle amusée.
-Mais de qui ma Anna ? S’écria Papy Elysia.
-Pas de vous c’est sûr Mouton Hihi ! Grinça Papa.
-Merci Moustache Junior je m’en serai douté ! Reprit-il.
-Oh ne commencez pas tous les deux ! Les gronda Mamie Morte, vous ne saurez jamais puisque de toute façon c’est un mixte de nous tous !
-C’est brillant ma Chère Moi ! Les Piceaerd sont brillantes ! Rétorqua la Vivante.
Mon aïeule maternelle se contenta d’hocher la tête avant de conclure :
-Bon maintenant que vous n’avez plus besoin de moi… Je vais chercher Elsa… Je crois que j’ai compris comment s’écoule le temps entre nos deux mondes… Cela me laisse donc une semaine là-bas pour venir vous retrouver.
Mamie Morte la laissa donc repartir pour un petit temps dans sa temporalité et envoya Maman Cinquième Esprit prendre les mixtures. Elle revint quelques secondes plus tard avec les pâtes nauséabondes. Je réprimai un haut le cœur alors que mon aïeule nous lança à nouveau :
-Suivez-moi !
Nous repartîmes à travers la Galerie des Souvenirs et ma grand-mère nous invita à nous agglutiner devant les vies des secrets d’Ahtohallan et la nôtre. Il y avait de la place entre les deux pour former un nouveau cercle. Nous reculâmes de nous-mêmes pour la laisser faire son travail. Elle découpa une mèche de cheveux à mes parents ainsi qu’à Elsa, Kristoff, Hans et moi et les mêla à la première mixture qu’elle patouilla. Puis elle se tourna vers moi et déclara :
-Ma petite Piceaerd, nous sommes à l’apogée de tes leçons de chamanisme…Tu as beaucoup plus d’aura que moi, c’est donc toi qui vas t’en charger.
Je m’avançai timidement alors qu’elle ajouta :
-Trempe d’abord ton doigt dans la mixture des poudres vénéneuses et fais un cercle que tu dois couper en deux, tout en visualisant le feu pour le figer.
Je m’exécutai un peu tremblante en essayant de ne pas faire attention à tous les autres qui m’observaient toujours. Quelques minutes plus tard, la tâche était faite.
-Très bien, continuons la deuxième étape, plaque ta main droite dans la mixture de la vie terrestre et imprime-là ensuite à droite du cercle toujours en transmettant la chaleur pour que la trace y reste !
-Bien Mamie !
Je respirai un grand coup et continuai à veiller à faire les choses bien. J’essayai de ne pas vomir au contact de la mixture molle qui me mit mal à l’aise et l’enfonçai du mieux que je pus contre la paroi de glace. Mon empreinte apparut quelques secondes plus tard, brûlée comme convenue.
-Quelle rapidité ma petite Piceaerd ! Et c’est un sans faute en plus ! Allez ! Reste concentrée, nous n’avons pas encore fini. Fais la même chose que ce que tu viens de faire mais cette fois avec la main gauche et dans la mixture des esprits !
Aussitôt dit, aussitôt fait. Les gestes s’enchainèrent d’eux-mêmes. Le contour et les empreintes s’illuminèrent alors que ces dernières se fusionnèrent également indiquant que j’avais réussi. Mamie m’enlaça et répliqua :
-La base a été faite ! Fais prendre le feu des coupoles sur le cercle pour que cette vie devienne réelle ! Renchérit-elle.
D’un geste calme, elle me tendit alors le récipient que j’approchai timidement des contours du cercle. La flamme orangée se changea immédiatement en rose comme celle que pouvait procurer Bruni. Elle crépita tout autour du rond le matérialisant en fer forgé.
-Et maintenant ? C’est bon Mamie ? Demandai-je intriguée.
-Presque ! Sourit-elle, il ne manque plus que notre belle Elsa et la berceuse !
*****
Si la reine des neiges avait appris une chose au cours des derniers mois c’était bien l’humilité et prenait ce voyage ordonné par sa cadette comme une forme d’expiation pour sa trop grande soif de pouvoir et de prestige. Tout au long du trajet, elle s’était interdit toute forme de magie, et, telle une simple voyageuse avait parcouru les vastes vallées qui menaient vers les contreforts de la chaîne des montagnes du Nord, puis, dans le plus grand silence arpenté la plaine des trolls où elle ne croisa pas le moindre être de pierre. Elle ne pouvait s’empêcher de songer à Grand Pabby, parti vers Weselton en compagnie de la duchesse. Elle avait dû accoucher depuis le temps et devait-elle profiter des sages et précieux conseils du troll… Comme la reine des neiges l’enviait à cet instant sans pour autant perdre son objectif et poursuivi sa route à bonne cadence. Au bout de quatre journées entières de marche, la jeune femme aperçut enfin les quatre monolithes des esprits, qui marquaient l’entrée en pays Northuldra. La reine des neiges se stoppa et s’agenouilla devant celui de l’air, s’autorisant quelques minutes de recueillement pour sa mère disparue pour qui, elle n’avait pas pu assister aux commémorations.
-Elsa ?! C’est toi !!! Par tous les esprits c’est incroyable elle avait raison !!
-Quoi ? Fit la jeune femme en sortant de sa méditation.
-Oh Elsa ! Je suis si content de te revoir ! Et tu peux être certain que ton frère aussi, ainsi que ton père…Enfin, si tu souhaites lui parler…
-Yohan ?! C’est… C’est toi ? Tu… Bégaya-t-elle
-As changé ? Oui assez ! Les cheveux, la moustache… même la flasque ! Depuis que je suis ici, j’ai tout laissé derrière, vestige d’une vie passée ! Ma place est ici désormais, et c’est uniquement à toi que je le dois ! Mais viens ! Je t’accompagne ! Ils seront heureux de te revoir, et … Il faut que je te présente ma petite Sophia !!
-C’est…
-Notre fille avec Camille en effet ! Je suis désolé, nous ne sommes pas revenus depuis si longtemps en Arendelle mais tu comprends, Camille n’était pas en état et puis… Sophia est encore si petite ! D’ailleurs et toi ? Ces héritiers où sont-ils ?! Avec ton escorte je suppose ? Tu es venue en éclaireur ?
-Non… Je suis venue seule…
-Seule ? Vraiment ?!
-Comme je te le dis…
-Mais c’est… C’est comment a-t-elle bien fait pour le savoir ?
-Qui ?
-Oh oui pardon… Car c’est sans doute ça qui va le plus t’intéresser !... Ta grand-mère est revenue !
-Mamie ?... Elle ? … Vraiment ?... Où ? Je veux la voir ! Insista Elsa en pressant le pas.
-Elsa attends… Avant ! Il… Il faut que tu saches… Fit le chef Northuldra d’une voix sombre.
-Quoi ?
-Elle… Nous l’avons retrouvée…. A demi consciente sur les plage grises il y a quelques jours… Laïka est à ses côtés nuit et jour !... Ton père aussi d’ailleurs ! Comme je te l’ai dit, c’est devenu un guérisseur tout à fait acceptable ! Mais ta grand-mère… Elsa, elle est faible et… Laïka pense que malheureusement… Elle… C’est son crépuscule Elsa ! Je suis désolé…
-Je sais… C’est pour ça que je suis venue ! Répliqua Elsa déterminée.
-Tu ?... Eh bien je ne pensais pas que tu aurais encaissé la nouvelle ainsi mais… Mais comment ça, tu le sais ?
-Disons que… Ahtohallan m’a prévenu…
Elsa avait préféré rester très énigmatique. Après tout, sa cadette l’avait été avec elle et durant tout ce voyage, à plusieurs reprises, elle s’était interrogée sur la pertinence de cette entreprise. C’était à peine croyable et elle ne souhaitait pas à avoir à l’expliquer de peur d’être prise pour une folle. Yohan de son côté se contenta de cette réponse et, après un accueil chaleureux digne des Northuldra mais dont Elsa n’avait que faire à part y répondre poliment, elle se dirigea accompagnée par Laïka, son père ainsi que Kaspian vers la hutte de la matriarche. Avec respect, elle pénétra dans l’humble logis et repéra la doyenne, alitée, faible sur son lit de fortune. Malgré la maladie, Anna savait garder encore dans son regard une prestance intimidante mais désormais, elle ne pouvait plus masquer à qui que ce soit son funeste destin qui approchait à grands pas.
-Mamie !
-Ah ma grande Picéaerd ! Juste à l’heure ! Fit la matriarche d’une voix faible.
-Mamie ! Anna ! … Ma sœur elle… En rêve ! Elle m’a prévenue que je devais…
-Ah ta sœur !... Elle est à peine croyable cette petite ! Dans notre famille… Nus avons été bénis des esprits de la nature d’avoir des membres d’une grande qualité mais ta sœur… Ta sœur est probablement la plus grande de toutes…
-Quoi ? Que dis-tu mamie ?
-Anna… Allons ne te dévalorise pas, moi qui t’ai connu toute ma vie, toi aussi tu l’es. Tempéra Laïka, pus pour se montrer agréable et apaiser les maux de la doyenne que par sincérité.
-Laïka… Je ne te connaissais pas flatteuse… Je sais qui je suis mon amie… Ce serait mentir que ne pas me reconnaître un talent important pour le chamanisme mais, même mourante je suis lucide ! Et dans notre famille… Anna est notre joyau… avec toi Elsa ! Oui, toutes les deux, vous êtes la plus belle réussite, la plus grande fierté des Picéaerd… Car toutes les deux devez porter sur vos épaules, le plus lourd de tous les fardeaux…
-Mais… Qu’est-ce que tu racontes mamie ? Quel fardeau ? Tout est terminé désormais… Et… Et c’est maman qui… Bégaya Elsa qui sentait les larmes prêtes à couler.
-Ah oui… Mon ange de l’air aussi… Elle vous aura à toutes les deux ouvert la voie, mais c’est à vous deux… de terminer le travail… Un travail compliqué Elsa… Répondit la grand-mère avant une nouvelle quinte de toux.
-Chut… Mamie ! Repose-toi ! Ne te fatigue pas !
-Hum… Elsa, navrée mais, il va falloir penser à… l’après pour elle. Concéda Laïka.
-Non… Pas ici…
-Nous le pouvons… S’il y a bien une personne sur cette terre qui ne craint pas la mort, c’est bien ta grand-mère… Cela fait partie de la vie et nous n’avons rien à cacher…
-Combien… Combien de temps ? Risqua la reine des neiges.
-Un jour… Peut-être moins…
-Sottise Laïka… Cela arrivera dans trois jours… Crois-moi ! Et arrête donc tes pleurs… Quant à toi Elsa, je t’interdis ne serait-ce que penser à organiser un bal de condoléances où je devrais rester dans ce lit à tous les entendre pleurer sur mon sort, jusqu’à ce que je parte dans un autre monde !
-Mais…
-Enfin Anna voyons…
-Oh toutes les deux, je suis mourante certes… Cela ne me laisse-t-il pas justement le droit d’agir comme je le souhaite ?! Laïka, en guise de dernière volonté… Prépare-moi tes fameux remèdes pour permettre de rester éveillée !
-Quoi ? Non Anna mais c’est… C’est hors de question ! Cela risque de fatiguer encore davantage ton cœur et…
-Et que veux-tu que cela me fasse ? Je suis au bout du chemin de toute manière… Qu’importe ! Mon gendre ! Vous savez de quel produit je parle ?
-Je.. Hum… oui… Affirma Agnarr qui se faisait tout petit.
-Formidable ! Préparez-moi ça !
-Agnarr non ! C’est de la folie ! S’offusqua Laïka
-Agnarr… Puisque la reine d’Arendelle est présente, sans doute peut-elle rappeler la condition de votre vie ici ?... Vous êtes en quelque sorte sous mes ordres n’est-ce pas ?! Eh bien voilà, je vous l’ordonne…S’il vous plaît et ce peu importe si Laïka n’est pas d’accord ! Elle devrait savoir depuis le temps qu’il est inutile d’essayer de raisonner une Picéaerd ! Termina mamie avec le sourire.
-Inutile…En effet ! Lui sourit son amie.
-Elsa… Approche ma grande Picéaerd ! … Viens m’aider à me relever ! Il nous reste trois jours… Il ne faut pas trainer !
-Anna ! Ne me dis pas que tu comptes…
-Quitter le lit ?... Oh si Laïka… Je suis attendue ! Ma chère petite fille et moi… Nous partons pour Ahtohallan !
-Quoi ?... Ahtohallan ?... Maintenant ?! Mais mamie… Jamais nous n’aurons le temps dans ton état d’y aller et revenir avant que…
-Que ?... Termine ta phrase ma grande Picéaerd ? C’est difficile, je le concède, crois-moi je ne l’ai que trop vécu… Mais c’est ainsi que vont les choses. Et mon rôle dans cette famille est justement, d’aller terminer là-bas !
-Mais c’est une folie !
-Probablement Elsa… Tu n’auras qu’à te plaindre auprès de ta mère… Et des membres de la famille, ce sont eux qui l’ont planifié… Allez ! Assez de bavardage ! Debout ! Conclut la matriarche en se levant chancelante.
-Mamie… Non !! Tu… Tu ne peux pas partir ainsi ! Sans dire au revoir aux Northuldra ! C’est… C’est un ordre de la cheffe Northuldra ! Je le suis toujours non ?
-Incontestablement ! Fit Yohan
-Certes… Et tu as raison Elsa ! … Je ne vais pas laisser cette pauvre communauté sans avoir pu savourer un dernier ragout de rennes ! Mon gendre ! Allez me préparer une marmite ! Et Laïka… Je t’interdis de t’en approcher !
-Quoi ?... Belle maman vous… Vous comptez préparer le…
-Ca vous pose un problème ?!
-Vous n’êtes pas croyable ! Vous pensez à préparer votre dernier voyage et votre préoccupation… C’est le ragout !
La remarque de l’ancien souverain eût le mérite d’arracher un sourire à la matriarche qui resta cependant déterminée et malgré sa faiblesse s’assura de préparer ce qui fut le meilleur ragout de rennes de mémoire de Northuldra. Tous se régalaient du succulent repas, dernier présent de la grande Anna Picéaerd au peuple du soleil. Malgré son dégout pour les adieux, la grand-mère ne put empêcher les membres de venir lui présenter leurs hommages alors que Kaspian de son côté, refusait de lui lâcher le bras. La fête dura toute la nuit et, aux premières lueurs du jour, bon nombre avaient fini par quitter la réception alors que Laïka confiait à son amie de toujours le breuvage conçu avec soin par son gendre pour lui donner la force d’affronter son ultime périple soutenue par la reine des neiges. Avec dignité, elle prit la main de Yohan, ainsi que celle de Camille qui tenait de son bras libre, leur plus jeune fille endormie.
-Yohan… Vous ferez un grand chef… Veillez sur ce peuple ! Et vous aussi Camille… Faîtes grandir cette petite. Vous saurez tous les deux préparer pour qu’un jour, l’une d’elles prenne votre suite à la tête de notre peuple.
-Je vous le promets Anna ! Répondit sincère Yohan.
-Et vous… Mon gendre… Venez donc !
-Oui ?... Que puis-je pour vous belle maman ? Questionna Agnarr
Sans un mot, elle le prit dans ses bras. Puis après une longue étreinte, soupira et le dévisagea.
-Promettez-moi de veiller sur mon petit-fils ! Et ça n’est pas un ordre… Ici vous n’êtes pas un condamné Arendellien… Vous êtes des nôtres simplement !
-Je… Merci belle…
-Anna ! Dîtes-le s’il vous plait… Que je l’entende une dernière fois…
-Oserais-je en ce cas même dire… Merci… Lady Anna. Conclut Agnarr avec une révérence.
-C’est fou comme vous pouvez ressembler à votre père !
-Hum ?... Est-ce une critique ? Demanda Agnarr inquiet.
-A vous de voir… Votre père fut très certainement, avec mon frère, mon père et mon mari, l’homme le plus inspirant que j’ai connu… S’amusa la matriarche en lâchant la main de son gendre.
-Je ne veux pas que tu partes mamie ! Intervînt Kaspian qui lui tirait la robe.
-J’aurai préféré te voir devenir grand mon bonhomme ! Mais je sais que tu veilleras sur ton papa ! Et tu maîtriseras tes pouvoirs pour faire le bonheur de tous les Northuldra ! Alors sèche tes larmes… Sois fort, tu es un Piceaerd ! Ca sera difficile les premiers temps, crois-moi je le sais, mais tu as ton père à tes côtés et puis… ta petite Emma ! N’est-ce pas fillette ?! Cligna la matriarche à l’attention des enfants.
-Mais, moi non plus je ne veux pas vous voir partir madame Picéaerd !... Et comment est-ce qu’on va faire sans chamane ?!
-Petite futée ! Approche Emma ! Justement, j’ai quelque chose pour toi !
La grand-mère grimaça et, aidée de sa petite fille s’abaissa au niveau de l’enfant pour lui passer sur les épaules un châle Northuldra, comparable aux célèbres vêtements portés par les illustres chamanes Picéaerd.
-Mais… C’est… Il… Il est comme le vôtre ?!
-Presque !... A toi de le terminer ! … Et quand tu iras en Arendelle, demande à prendre les grimoires écrits par Iduna… Tu l’as dit… Les Northuldra ont besoin d’une chamane ! Tu es intelligente, tu pourras apprendre seule… D’ailleurs il vaut sans doute mieux que de m’avoir comme professeure ! Mais je sens en toi, un petit potentiel !
-Mais… Mais je ne suis pas une Picéaerd ! Je ne peux pas être une chamane…
-Pas une Picéaerd ?... Oh oui où avais-je la tête ! Cela me fait penser à autre chose, pour vous deux ! D’ailleurs Antoine… C’est toi qui m’en a donné l’idée.
-Moi ? Demanda le Northuldra qui fut l’un des derniers avec Laïka ainsi que Yohan et Camille à être restés.
-Oui… Cette éloquence ! Cet argumentaire pour sauver la tête de mon gendre…
Anna ne termina pas sa phrase et sortit de son sac de voyage deux coupoles, gravées avec le nom d’Emma et Kaspian.
-C’est ?... Mamie ? Est-ce que c’est ?...
-Ce que tu souhaitais mon bonhomme ?! Alors ? Dois-je essayer de les allumer ?! C’est à vous, et vous seuls de le décider les enfants !
-Oui ! Lancèrent-ils en chœur !
Pas surprise la chamane leur répondit par un sourire puis plaça les coupoles avant de procéder au rituel qu’elle connaissait par cœur. La réponse ne tarda pas, et elles s’enflammèrent avec une rare intensité… Emerveillés par le résultat, les bambins se prirent dans les bras et comme ils en avaient désormais l’habitude échangèrent un baiser illuminé par le feu sacré allumé pour eux.
-Ce sera mon dernier acte chamanique pour les Northuldra… Je suis contente que ce soit pour toi Kaspian… Et toi Emma… Tu n’auras plus l’excuse de ne pas être de la famille. Je suis certaine que tu feras une bonne chamane pour le peuple du soleil. Après tout… La première chamane Northuldra, mon ancêtre directe se nommait Emma ! Alors apprends petite ! Avec de l’exercice tu maîtriseras les voyages astraux et si tu as des questions ou des difficultés… Peu importe où je serai, tu sauras me trouver ! De toute manière, je vous aurai toujours à l’œil ! Surtout vous Agnarr ! Méfiez-vous, mon ange de l’air peut revenir ici quand elle le souhaite !
Face à cette promesse, les deux enfants, relâchèrent leur étreinte et s’empressèrent d’embrasser une dernière fois la grande chamane. Emue, Anna ne put s’empêcher de sentir ses yeux s’humidifier en sentant contre son cœur fatigué le renouveau Northuldra. Elle les observait une dernière fois, pour graver à jamais cette dernière image ainsi que le campement qui lui rappelait tant de souvenirs avant que, lentement, et en boitant, soutenue par sa petite fille, elle ne commence à suivre la piste nord.
-Anna ! Attends !!
-Laïka… Tu n’espères pas me faire changer d’avis ?
-Non… Je sais que c’est impossible. Fit la guérisseuse en larmes avant à son tour de la prendre dans ses bras.
-Laïka Nattura… Je pensais que nous étions d’accord pour ne pas…
-Oui Anna… Mais… J’ai… J’ai un présent pour toi…
-Quoi donc ?
-J’espère que tu ne m’en voudras pas… Il y a une vingtaine d’années, alors que j’étais sur les plages grises… Le Nokk a apporté ça à mes pieds… C’est… à toi n’est-ce pas et… ça t’aidera pour ce long voyage.
Sans un mot, la guérisseuse s’écarta et tendit un long paquet à son amie de toujours qui le déballa et sentit sa respiration se couper. Elle venait de dévoiler un bâton dont les entailles et les motifs sculptés ne pouvait lui laisser le moindre doute… Celui qu’utilisait jadis Elysia pour aller faire paître les rennes.
-Comme ça il… Il sera avec toi pour…
-Merci ma grande Nattura ! Je ne manquerai pas… D’embrasser ta sœur pour toi ! Conclut mamie qui malgré sa promesse ne put retenir plus longtemps ses larmes.
Les vieilles amies à nouveau se saluèrent puis, soutenue par ce merveilleux présent, Anna rejoignit la reine des neiges et d’un pas lent mais décidé partirent toutes les deux sans se retourner vers les plages grises. Le voyage fut long et la grand-mère, insistait auprès de la reine des neiges pour que toutes deux prennent le temps d’admirer chaque parcelle de la forêt, tant les souvenirs affluaient dans la mémoire de la grand-mère et ne sut trop conseiller à Elsa de suivre son exemple et les graver elle aussi dans sa mémoire. Docile, la reine des neiges promit sans comprendre alors qu’elles arrivaient aux plages grises au début du troisième jour.
-Bien, ne bouge pas mamie… Je vais nous créer un navire de glace qui sera parfait !
-Allons range tes pouvoirs… C’est le dernier voyage, alors hors de question de le faire autrement qu’à ma manière ! Fit-elle en frappant le sol de son bâton.
-A ta manière ? Mais CO….
La réponse fut soudaine pour Elsa qui se sentit soulevée par la main protectrice du géant de la terre à qui mamie offrit un sourire sincère. L’être de pierre lui rendit et commença à s’immerger dans la mer sombre qui paraissait aussi calme qu’un lac. Rapidement, la terre disparut sous l’horizon et Elsa comme Anna purent admirer le Nokk au loin leur offrir une révérence avant que Courant d’air à son tour ne vienne les saluer, apportant avec lui la salamandre qui ne manquât pas de faire la fête aux deux Piceaerd.
-Il faut croire que maman a dû les prévenir…
-Certainement ! … Elle fait partie d’eux désormais ! Souffla mamie pensive.
-Mais… Mamie ? J’ai une question ?
-Vas-y… Il est temps !
-Laïka est une grande guérisseuse, et avait annoncé une journée avant…
-Ma mort ? Pourquoi tu es si pressée que ça arrive ?
-Non bien sûr que non mais toi… Comment tu as su qu’elle se trompait ?
-Parce que comme toi… C’est la famille qui me l’a dit !
-Ils t’ont dit de venir à Ahtohallan ?
-Exactement ! … Un grand projet attend !...
-Quoi ?
-Tu verras Elsa… Tu verras !
Les contreforts d’Ahtohallan se dessinèrent, quelques secondes plus tard, le géant fit descendre Mamie alors qu’Elsa restait dans la main.
-Eh bien que fais-tu ?
-Je… Je dois te dire au revoir maintenant mamie…Ca y est tu… Tu es arrivée ?! Demanda Elsa triste.
-Oh non ma grande Picéaerd ! … Toi et moi… C’est jusqu’à la fin…
-Toi et moi ? Comment ça ?
-Eh bien… Nous ne sommes pas encore au bout du chemin ! Allez viens ! Je t’ai fait la promesse de te faire découvrir tous les secrets d’Ahtohallan ?... Il est temps que tu découvres le dernier d’entre eux !
Anna prit la main de sa petite fille et la fit descendre. Elle fit lors un grand signe au géant qui semblait comprendre. Sur son visage de pierre se lisait la tristesse, comme s’il comprenait qu’il voyait son amie pour la dernière fois, avant à nouveau d’affronter la mer sombre. Anna de son côté tentait de masquer ses émotions et incitait Elsa à ouvrir la marche pour plonger vers le dôme des souvenirs. Elle laissa la reine des neiges pénétrer au centre du lieu magique, alors que de son côté, la chamane s’empressa d’aller vérifier auprès de la paroi de glace, un paquet de mixtures qu’elle avait laissé avant de repartir et constata soulagée, qu’elles avaient bien été emportées. Alors qu’Elsa arrivait à sa rencontre, la matriarche s’empressa de se relever pour rejoindre la reine des neiges
-Mamie ? Qu’est-ce que c’est ?
-Ca ?... C’est le projet Elsa...
-Ce projet dont tu m’as parlé ?... Tu sais ce que c’est exactement ? Demanda Elsa inquiète.
-Oui Elsa ! Ca ne va plus tarder, nous y sommes presque !
-Mais ?... Quel est-il ?... Anna… Dans mon songe… Ne m’a rien dit de précis… Elle m’a dit qu’elle ne le savait pas précisément…
-Tu le sauras… Le mieux…Ca serait de lui demander directement ! Fit la grand-mère alors qu’elles atteignaient l’extrémité du dôme des souvenirs.
-Lui ?... Comment ?
-Par ici… Et tu verras ! Indiqua Mamie en poussant Elsa vers la petite porte secrète qui menait vers l’Helveg.
*****
Nous étions donc à nouveau devant la paroi qui marquait la fin du dôme et le début du monde des morts et nous attendîmes.
-Avec moi Anna ! Donne-moi la main ! Clama bientôt mon aïeule.
Je lui agrippai tout en sentant nos énergies réciproques nous parcourir les corps. Nous ouvrîmes nos mains en miroir faisant fondre la paroi de glace en un rayon lumineux. Elsa se tenait de l’autre côté avec Mamie Vivante. Elle inspecta la chute du mur avec un regard inquiet…Comme si elle était en train de comprendre ce qui se passait pour elle.
-Anna ? Anna tu es là ? Demanda-t-elle, Anna…Qu’est-ce que ça signifie ?
Je ne répondis rien me sentant coupable. Ce fut ma vieille aïeule qui vint à mon secours en prenant gentiment le bras d’Elsa alors que celle-ci continua toujours d’une voix circonspecte :
-Mamie…Tu m’avais dit que je devais t’accompagner sur le chemin pas que j’allais franchir le portail de l’Helveg moi aussi ! Tu me l’as bien spécifié un vivant ne peut pas aller dans cet endroit sinon il n’y revient pas.
Son visage se décomposa alors que notre grand-mère renchérit d’une voix sereine :
-Je sais Elsa…C’est justement pour cette raison que nous sommes venues ici.
Ma sœur reçut la phrase de plein fouet comme une claque. Elle devint de plus en plus pâle et bredouilla :
-Je…Tu sais bien que je ne peux pas…Je…J’ai les triplés qui m’attendent à la maison.
Ma grand-mère posa immédiatement un bras serein sur son épaule et la cala contre elle avant de reprendre :
-Je sais tout ça ma grande Piceaerd, mais pense à ton bonheur ! Ton vrai ! En retournant sur tes pas, effectivement tu auras tes bébés auprès de toi, mais tu ne seras jamais pleinement heureuse. Alors que si tu rejoins ta famille…Moi…Ton grand-père…Ta mère et ta sœur entre autre, tu n’auras plus de peine et ton sacrifice aura permis de rétablir l’ordre à Arendelle dans une temporalité différente…Une temporalité qui en a bien besoin puisqu’elle est sous l’emprise de Weselton… Tu l’as vaincu toi…Là-bas c’est inespéré car tout le monde est mort…Et je ne te parle pas seulement d’Arendelle mais également de la Forêt Enchantée…Oh ! Et bien entendu Andréas court toujours là-bas…
Le regard d’Elsa se brouilla aussitôt en entendant les paroles et elle secoua la tête, rouge de confusion.
-Je…Je suis désolée Mamie…Je…Je ne peux pas abandonner mes bébés…Ils…Ils seraient orphelins ! Insista-t-elle en pleurs…Je suis navrée mais j’ai du mal à croire qu’être auprès de vous sachant l’acte que tu veux que je fasse me rendra complètement heureuse…Je…C’est au-dessus de mes forces !
Ma sœur se replia de crainte alors que mon aïeule la laissa faire. Elle était sur le point de fuir le dôme quand Mamie Morte déclara alors d’une voix en écho :
-D’accord, c’est ton choix ma grande Piceaerd et nous ne le contesterons pas…Mais avant de partir je pense que tu aimerais bien voir quelqu’un…
Elle tourna alors sa tête en arrière et fis un geste à Ryder pour qu’il s’approche. Ce dernier vint se placer timidement à côté de moi et lui fis un grand coucou.
-Bonjour Elsa, dit-il simplement.
Ma sœur se figea immédiatement et ses larmes redoublèrent. Elle hoqueta quelques secondes avant de bafouiller :
-Ryder…Ryder c’est bien toi ?
Il croisa ses bras et répliqua sur un ton décalé :
-C’est bien moi Elsa…En parfaite santé…Enfin si l’on puit dire !
La remarque ne la fit pas rire mais elle se mordit la lèvre de contrariété. Elle demeura silencieuse alors que le jeune Nattura continua :
-Je suis ravi de t’avoir revu une dernière fois, nos bébés sont magnifiques, ils ne pouvaient que l’être avec la mère qu’ils ont ! Tu sais…Moi aussi j’ai mis longtemps à être en paix à cause des agissements de mon père, mais j’ai fini par comprendre que même si j’avais laissé tout un monde en mourant, il continuerait d’avancer sans moi car je ne suis pas irremplaçable. C’était d’ailleurs ce que tu avais fait à juste titre avec Yohan…Et Hans…
-S’il te plaît Ryder…Je…Je ne souhaite pas revenir là-dessus, le coupa-t-elle apitoyée.
Nous vîmes néanmoins que les paroles du Northuldra étaient en train de porter ses fruits car l’esprit de ma sœur réfléchissait.
-Comment fais-tu pour être aussi serein ? Ta vitalité et ton optimiste me manquent ! Reprit-elle.
-Je viens de te le dire. Je sais que nous nous retrouverons un jour…Je sais que quoiqu’il arrive le monde évoluera avec ou sans nous et la vie trouvera toujours un chemin… Alors si toi en plus tu as l’opportunité de pouvoir en améliorer une crée de toute pièce…Oui cela te coûte la vie ma belle Elsa. Mais n’est-ce pas tout ce que tu as toujours voulu ? De nouveaux défis ? De la gloire ? Du pouvoir ? Le tout utilisé à juste titre dans un nouveau retour vers le passé, ajouta-t-il amusé.
Elsa ne répondit rien mais je sus à travers son regard qu’il avait réussi à la convaincre. Comme prise au piège, ma sœur observa alors ma grand-mère et demanda :
-Est-ce qu’il faut y aller maintenant Mamie ?
Un sourire las s’étira sur le visage de mon aïeule vivante et elle répondit :
-Presque ma grande Piceaerd.
Elle fit un signe de tête à Mamie Morte qui déclara :
-Anna…La berceuse c’est maintenant.
Je chantai aussitôt d’une voix posée :
-Au fond des flots déchaînées…La rivière pleure les erreurs du passé…Plonge-s’y si tu veux croire…Qu’il ne sera jamais trop tard…
A mon grand étonnement ma voix fut bientôt mêlée à celle de ma sœur qui était en train de nous rejoindre dans le passage. Nous continuâmes donc toutes les deux alors que l’eau était en train de les entourer elle et Mamie Vivante scellant définitivement les paroles de la chanson :
-Dans les eaux sombres du désespoir…L’espoir de vie surgit des eaux noires…Mais si tu veux le trouver…Accepte ce que tu dois laisser…
-Je l’accepte, soupira Elsa alors que plus aucune frayeur ne se lisait sur son visage.
Elle fut aussitôt dans les bras de Ryder qui l’enveloppa dans un geste de douceur. Quant à l’âme de Mamie Vivante, elle disparut dans le corps de mon aïeule qui me tenait toujours la main. Cette dernière retrouva immédiatement sa vitalité et nous refermâmes enfin le passage du dôme. Puis elle se rua sur Papy Elysia et déclara :
-Je sens que mon âme s’est régénérée…Sais-tu pourquoi ?
-Non, répondit mon grand-père amusé.
-Pour ça ! S’écria-t-elle en lui agrippant les lèvres avec violence alors que ses mains dérivées elles-mêmes à l’intérieur de son frac.
-Papa ! Maman ! Stop ! Dirent ensemble nos deux Mères.
-Oui pardon ! Nous aurons l’éternité à partir de maintenant…Bon c’est quand même plus sympathique que lorsque tu m’embrassais à travers le corps de notre petite Piceaerd ! Plaisanta-t-elle.
-Quoi ? S’offusqua Elsa en relâchant Ryder.
-Rien ma grande, oublie…Il y a plus important maintenant…Donnons-nous la main et faisons un cercle pour la finalisation de ce projet qui nous a tous réunis !
Nous nous exécutâmes prenant bien soin de ne pas mettre les deux Elsa ni les deux Maman à côté sous peine de désintégration. Une fois la consigne accomplie, Mamie reprit le couplet de la berceuse :
-Au fond des flots déchaînées…La rivière pleure les erreurs du passé…Plonge-s’y si tu veux croire…Qu’il ne sera jamais trop tard…
Nous la suivîmes ainsi tous ensemble entonnant la deuxième partie du couplet en chœurs :
-Dans les eaux sombres du désespoir…L’espoir de vie surgit des eaux noires…Mais si tu veux le trouver…Accepte ce que tu dois laisser…
Nous répétâmes la berceuse alors que tout se flouta autour de nous…Il n’y avait plus de paroles…Nous savions tous où nous devions aller…Nous vîmes progressivement Papy et Mamie partirent alors qu’une âme se détacha de son corps pour rester parmi nous dans le cercle, puis Elsa et Ryder les suivirent. Il ne restait donc que Papa, Maman, Mamie, Hans, Kristoff, l’autre Elsa et moi.
Nous nous regardâmes à nouveau en chantant de plus en plus fort. Nous fermâmes ensuite les yeux et acceptâmes enfin notre nouvelle vie.
FIN DE RETOUR VER LE PASSE 3 !
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